Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons nos travaux. Je déclare la séance
ouverte. La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 120, Loi sur les services de santé et les services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives. Mme la Secrétaire,
nous a-t-on signalé des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): merci, mme la secrétaire.
je rappelle aux membres de cette commission qu'au moment de clôturer hier
soir, nous avions adopté l'article 86.
Fonctions des établissements (suite)
M. Côté (Charlesbourg): 86.1, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Parfait, M. le ministre. J'ai ici
des copies pour distribution.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer après
l'article 86, l'article suivant, 86.1: "Un étalisse-ment qui exploite un
centre hospitalier désigné centre hospitalier universitaire ou
institut universitaire ou qui gère un centre de recherche ou un institut
de recherche reconnu par le Fonds de recherche en santé du Québec
ou qui exploite un cente désigné centre affilié
universitaire et qui, selon son contrat d'affiliation, participe à des
activités de recherche clinique et fondamentale peut fournir des
médicaments dans les conditions et circonstances prévues par
règlement." M. le Président, c'est dans la foulée de ce
qui a été étudié hier, qui découle
directement de l'article 86 lui-même et qui reconnaît, dans ces cas
précis, des centres hospitaliers universitaires ou instituts
universitaires ou qui gèrent un centre de recherche ou un institut.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: alors, ce qui nous est présenté ici,
c'est que, grosso modo, lorsqu'on est une institution reconnue pour participer
à un programme ou à des actions de recherche, là, on
pourrait utiliser certains médicaments qui ne sont pas dans la liste.
les conditions et les circonstances seraient prévues par
règlement, c'est-à-dire que c'est le ministre qui ferait adopter
au conseil des ministres, avec les délais normaux de
prépublication, l'utilisation de tels médicaments.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et il y a aussi au
niveau de l'article un élargissement, par exemple, une ouverture
à un CHSLD, à un CLSC. Donc, il y a une ouverture pour que ce ne
soit pas uniquement en milieu hospitalier, mais que ça puisse
déborder ailleurs, mais, bien sûr, régi par une
réglementation qui serait prépubliée, publiée et
ainsi de suite. C'est ça que le pouvoir réglementaire vient
baliser, là.
M. Trudel: Je m'excuse. Vous me le direz s'il y a du recoupement
et si ça a déjà été répondu parce que
je me souviens qu'on avait dû quitter hier soir. Je comprends la
préoccupation du législateur de ne pas laisser aller ça
tous azimuts en disant, bon, n'importe qui, en invoquant l'expérimental
et la recherche, pourrait aller utiliser n'importe quel médicament. Mais
est-ce que vous vous êtes posé la question? Dans ces centres
hospitaliers universitaires ou aux instituts universitaires, il y aura toujours
- peut-être pas dans le cas des instituts universitaires, mais dans le
domaine social - un CMDP, un Conseil des médecins, des dentistes et des
pharmaciens.
Est-ce qu'on ne pourrait pas, comme c'est dans la tradition de la
recherche, porter ça au jugement des pairs et les en informer, et puis,
ça j'en conviens, en informer obligatoirement le ministre. Parce que,
vous voyez, on peut rarement aller dans le détail là-dedans, mais
on est en phase de recherche, on est en phase expérimentale, un
chercheur et une équipe. Il y a certaines approches de recherche qui
sont trial-error", qui sont dans l'essai-erreur, et on dit après telle
réaction, par exemple, à tel médicament, et je ne veux pas
m'instituer spécialiste en recherche médicale là, mais sur
les processus scientifiques, il y a différentes approches qui souvent
vont demander de prendre une décision assez rapidement. Parce que, si,
par exemple, on travaille sur les effets secondaires de tel ou tel
médicament, bien évidemment, l'introduction d'un autre
médicament demande une décision assez rapidement. Mais par
ailleurs, là, je suis bien conscient qu'on ne peut pas laisser aller
impunément, je pense, sans information contrôlée,
l'utilisation de nouveaux médicaments.
Encore là, que les instituts universitaires et les centres
hospitaliers universitaires ou les instituts universitaires ont probablement
tous, compte tenu de la délicatesse du sujet, des comités
d'éthique également.
Alors, je suis bien content lorsque vous me dites: Bon, bien ça
pourra être décidé par règlement parce que ça
prend une certaine
flexibilité. C'est évident, sauf que, là, on a
comme des effets pervers qui peuvent se produire quand on dit qu'on va
également passer à travers l'étape du
prérèglement, de la publication ou du prérèglement,
tel qu'on l'appelle dans la Gazette officielle du Québec, ce qui
demande un délai. Là, le ministre peut recevoir, suivant le
déroulement normal de ce type de règlement, des objections. On
peut peut-être mettre en danger l'organisation du protocole de recherche
ou l'application du protocole de recherche décidé.
Dans ce sens-là, je dis aussi que ces instituts hospitaliers
universitaires ou instituts universitaires se dotent
généralement... Si ma mémoire est fidèle, le Fonds
de recherche en santé du Québec oblige, lorsqu'ils ont une
subvention, lorsqu'ils obtiennent une subvention de recherche, à former
un comité d'éthique. Parce que s'il y a de
l'expérimentation sur des sujets ou qui touche les sujets humains - et
dans ce cas ici, c'est inévitable - il y a aussi le comité
d'éthique qui doit être consulté. Alors, la question c'est:
Je comprends l'idée que le législateur soit informé de
l'utilisation d'un nouveau médicament parce qu'on ne peut laisser ce
service-là aller tous azimuts. Mais, par ailleurs, dans ce
domaine-là, le jugement des pairs est toujours un élément
fondamental et important, en termes de critères, pour le jugement de
l'utilisation dans des cas assez rapides.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, pour
bien comprendre ce qu'on veut faire, il faut se parler de la situation
actuelle. Dans plusieurs situations, on est dans une relation d'un chercheur
avec une compagnie, sans que le ministère en soit actuellement
Informé, sans que le centre hospitalier, en particulier, ait
lui-même nécessairement donné son autorisation. Ça a
quoi comme effets?
Les effets, c'est que je pense qu'il faut inévitablement, dans un
premier temps, dire que ça prend de la recherche clinique pour
être capable de développer ces médicaments-là.
L'idée n'est pas de l'arrêter. Évidemment, à partir
du moment où un chercheur fait un mariage avec une compagnie
pharmaceutique qui, elle, veut développer un produit, ce n'est pas
à l'établissement de payer des frais additionnels qu'encourt
l'expérimentation au niveau du centre hospitalier. Et ça, ni le
centre hospitalier ni le ministre n'ont ou, pratiquement pas, de moyens,
à ce moment-ci, de les arrêter. On s'est retrouvé dans
plusieurs de ces situations-là. Ça, c'est le vécu
d'aujourd'hui.
Donc, on a très bien balisé, je pense, à l'article
86, quelle sorte d'expérience pouvait se faire, dans quelles
circonstances. Dans des cas urgents, par exemple, au dernier alinéa,
ça m'apparaît très clair, la mécanique qui a
été acceptée hier soir et qui fait en sorte de permettre
qu'on puisse examiner des cas urgents pour la santé et le
bien-être d'un individu. On avait un exemple, hier soir. Ça va
beaucoup clarifier.
Quand on arrive dans l'article 86.1, recherche, c'est ça que
ça vise. Ce qu'on veut éviter, c'est qu'il y ait effectivement le
genre de situations qui existent aujourd'hui sur lesquelles on n'a pas de
contrôle. Alors, évidemment, il va y avoir des conditions qui
respectent l'esprit de l'article 86. Quant à l'article 86, on parle de
l'obligation d'avoir l'autorisation du CMDP. C'est clair qu'il faut qu'il y ait
consultation des pairs. Donc, dans ces cas-là particuliers aussi, il va
falloir que ce soit soumis aux pairs. Inévitablement découle de
ça un comité d'éthique qui devrait être
là.
Ce sont deux principales conditions auxquelles devra se soumettre le
chercheur, le médecin chercheur, pour que soit acceptée
l'expérience au niveau d'un établissement. Mais c'est clair que
les deux conditions que vous soulignez tantôt, les pairs, soumis aux
pairs et qu'un comité d'éthique soit là...
M. Trudel: Mais vous vous rendez bien compte, pour le bout
suivant... Je comprends que pour accompagner la préoccupation, entre
autres, du contrôle du déroulement de l'utilisation, en cours
d'expérience, de certains médicaments en relation avec une
entreprise de production, ce que vous dites clairement, on se fait faire des
passes. On se fait faire des grosses passes. Et finalement, c'est nous autres
qui payons.
M. Côté (Charlesbourg): Et il y en a qu'on ne
connaît même pas encore, et la passe est passée.
M. Trudel: La passe est faite et vous dites. Si on est en train
de subventionner l'entreprise privée pour faire l'expérimentation
au niveau de nouveaux médicaments, on n'est évidemment pas contre
le dynamisme du secteur privé, sauf qu'on veut que le privé
assume ses affaires et que le public assume ses affaires. Vous êtes bien
conscients que sur les conditions et circonstances prévues par
règlement, ça impose des délais qui, en termes de
recherche, peuvent être difficilement conciliâmes. Et encore
là...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tenter de vous dire
ce qu'il va y avoir dans le règlement. D'abord, c'est un cadre
général. Alors il n'est pas question de faire du pièce
à pièce. Je pense qu'on en sait quand même suffisamment
pour être capables d'avoir un cadre qui nous permette effectivement de ne
pas perdre du temps, parce que la recherche, c'est aussi une question de temps.
Il y a des éléments qui sont très importants et qui vont
apparaître à l'intérieur. Ça occasionne des frais
supplémentaires reliés au protocole de recherche. Ça, on
doit tenir compte
de ça. Deuxièmement, on va exiger une
assurance-responsabilité civile. Ça m'apparaît être
un élément indispensable dans les circonstances, l'obligation
pour la compagnie de faire affaire avec rétablissement et non pas de
faire affaire uniquement avec les chercheurs, parce que, forcément,
ça se passe dans un établissement auquel est rattaché le
chercheur. Et quatrièmement, des modalités de cessation quant
à la fourniture des médicaments gratuits. (10 heures)
Je vous donne l'expérience que j'avais trouvée totalement
dégueulasse de la part d'une compagnie pharmaceutique. Je ne me suis pas
caché pour le manifester au mois de novembre 1989. On s'est
retrouvé sur la place publique avec une expérience qui
s'était faite à l'Hôtel-Dieu de Québec avec
l'érythro qui avait donné des résultats très
satisfaisants, où le fédéral avait donné son
assentiment à ça et nous pour une expérience pour tenter
de soulager les gens qui sont en dialyse. On a expérimenté
pendant six mois le médicament et la compagnie avait un protocole qui
guarantissait le paiement des médicaments pendant six mois. Une de ces
bonnes journées, à une semaine d'avis de la fin, ce qu'on apprend
dans le journal... Évidemment, ils n'ont pas informé le ministre
en premier, et le médecin aussi se plaignait sur la place publique.
Donc, on n'était pas bien compréhensif. Ce qu'on apprend, c'est
qu'une patiente qui, une semaine plus tard, risque de ne plus avoir le
médicament sur lequel elle a été le cobaye, sur lequel on
voulait expérimenter... Il y a 70 personnes comme ça. Il a fallu
fouiller pour avoir de l'information, pour savoir combien il y en avait, pour
savoir combien est-ce que ça coûtait au bout de la ligne, alors
que le gouvernement fédéral ne pouvait pas donner la
reconnaissance du médicament avant le mois de février ou le mois
de mars. Pendant ce temps-là, la compagnie avait décidé:
Oui, nous autres, on a fait ce qu'on avait à faire, on a testé
notre médicament. Oui, il est bon; non, on ne paie plus. Alors, du mois
de novembre à aller à la reconnaissance - ça, c'est
l'affaire d'autres - que le gouvernement s'occupe de ça.
Je pense qu'ils ont des responsabilités vis-à-vis de ce
niveau-là et c'est ça l'élément 4 des
modalités du règlement. Si on dit: "ou il ne pourra y avoir une
interruption quant au médicament qui est donné aux personnes qui
font l'expérience et qu'il y ait un résultat probant", on ne
pourra pas couper ça du jour au lendemain puis dire: C'est maintenant
pelleté dans la cour du gouvernement et ça coûte rien que 4
000 000 $. Qu'il le paie parmi le reste. Donc, c'est ça qu'on veut
prévoir, et ça, c'est, je pense, avoir le respect du
bénéficiaire. C'est ça qu'on veut prévoir, à
l'intérieur d'un règlement-cadre, qui va développer ces
modalités-là.
Ça nous assurerait d'une meilleure orchestration de tout
ça sans vouloir l'arrêter, puis de mieux définir les
coûts inhérents, d'abord du point de vue des relations
chercheurs-établissements, parce qu'il y en a, et ce n'est pas au
système hospitalier à payer des coûts
supplémentaires d'assurance dont on a besoin et, finalement, de faire en
sorte que les gens qui ont été bénéficiaires de
cette expérience-là ne se retrouvent pas du jour au lendemain
sans médication. Ça a été des expériences
assez pénibles. Celle-là, elle avait pris la place publique; on
l'a su assez vite. Disons qu'on a mangé le coup assez vite. Mais il y en
a peut-être d'autres qui existent dont on n'est même pas au
courant. C'est parce que le lien est entre les chercheurs et la compagnie.
M. Trudel: Je peux comprendre la préoccupation parce que
même pour aller plus loin que ça, il est assez clairement
démontré au niveau de la recherche, de la recherche de tous les
types - je me réfère évidemment à certains
professionnels que je connais bien, dans le domaine universitaire - que pour
dépenser une piastre en recherche, ça coûte 50 cennes
à l'établissement. Si tu obtiens une subvention de recherche de 1
000 000 $, tu es bien content. Le Conseil de recherche en science et
génie du Canada donne 1 000 000 $ à un projet de recherche de 1
000 000 $ à tes chercheurs, dans ton université ou dans ton
établissement. Tu peux être sûr que, le lendemain matin,
quand tu t'es embarqué là-dedans, ça vient de te
coûter 500 000 $ pour dépenser ces 1 000 000 $, parce que,
là, ça prend toutes sortes de frais indirects de recherche.
Évidemment, il faut que se donne l'objet.
Tout ce qui m'inquiétait à la fin, c'est la
spécificité, "...participe à des activités de
recherche clinique et fondamentale peut fournir des médicaments dans les
cas, conditions et circonstances prévus par règlement." Et
là, ce que vous me dites, c'est, dans le fond - et ça, je vais
vous le dire bien honnêtement, je contribue à ça - c'est
que ça fasse l'objet d'un protocole dans lequel le ministère va
être partie au niveau des coûts qui seront éventuellement
impliqués, ce qui s'appelle les frais indirects de recherche. Et ici, on
peut l'interpréter en disant: Ça pourrait être du cas
à cas, ça, hein? "Dans les cas, conditions et circonstances
prévus par règlement." Il faut garder la liberté du
chercheur là-dedans quand même parce qu'on ne peut pas tout
prévoir. Et "peut fournir des médicaments", mais dans le cadre
d'un protocole qui doit prévoir les conditions et circonstances. Il
faudrait bien enlever "les cas" parce que, nommément, les conditions et
circonstances d'utilisation du nouveau médicament et dont le
ministère est partie en termes de protocole, voyez la... C'est qu'il ne
faut pas non plus y aller de façon trop spécifique pour quand
même embrigader les chercheurs.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est le cas ou
les cas qui préoccupent le député, ça
pourrait se lire de la manière suivante: "peut fournir des
médicaments dans les conditions et circonstances prévues par
règlement." Je pense que ce serait plus simple parce que ce qu'on
m'explique...
Une voix: Voulez-vous parlez?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
Une voix: Ah! O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on m'explique, ce
n'était pas dans le but de faire du cas à cas...
M. Trudel: Non, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...ce n'est pas ça
qu'était l'objectif recherché, mais si vous l'interprétez
comme ça, il y a peut-être un danger, et, évidemment, les
conditions peuvent nous permettre effectivement de... Je n'aurais pas objection
à ce que, M. le Président, on biffe "cas" et ça se lirait
maintenant: "fournir des médicaments dans les conditions et les
circonstances prévues par règlement."
M. Trudel: Bon. C'est en plein ça. Là, je ne veux
pas paraître trop chatouilleux, mais qu'on le lise bien ensemble parce
que, là, je répète que je contribue à l'objectif.
Je suis d'accord. Les conditions et circonstances prévues par
règlement, vous ne voulez pas avoir un règlement chaque fols,
c'est bien sûr?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Dans le fond, c'est de définir les conditions
et les circonstances dans un protocole. Vous allez définir ce qu'il doit
y avoir dans ce protocole de recherche là dans lequel le
ministère est inévitablement concerné. Mais là, je
vous répète: Faites attention qu'on se fasse trapper
juridiquement avec la phrase qui est ici, c'est-à-dire que vous seriez
peut-être obligé... On s'obligerait peut-être à dire:
Lorsqu'il y a de la recherche fondamentale, les conditions et circonstances
prévues par règlement... C'est ça. Bon. Alors, il y a le
danger, ici et là, que ce soit interprété et que ce soit
nommément pour chaque recherche. Il ne faut pas vous enfermer
là-dedans. Ça n'a pas de bon sens. Ce n'est pas l'esprit.
M. Côté (Charlesbourg): Non, d'ailleurs, ce n'est
pas ce qui est visé. C'est un règlement-cadre qui va
déterminer les conditions, les circonstances qui vont permettre de
signer éventuellement un contrat de recherche avec un
établissement et un chercheur.
Les légistes me disent que ce libellé-là, eux, les
rend confortables quant à la pratique de ça et
qu'évidemment, on est protégé contre le piège du
cas par cas dans ces conditions-là.
M. Trudel: O.K. Ça va. C'est correct. Si vous
êtes...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Bon...
Le Président (M. Joly): Excusez, est-ce qu'on maintient
toujours ce qui a été suggéré par M. le ministre,
là ici?
Une voix: La version originale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui,
c'est-à-dire qu'il y a des cas...
Le Président (M. Joly): Non, non, pas la version
originale. On enlève "dans les cas".
M. Côté (Charlesbourg): Non, on enlève "cas"
seulement, M. le Président.
Le Président (M. Joly): "Cas" seulement, et puis on ajoute
"les circonstances".
M. Côté (Charlesbourg): II est déjà
là, M. le Président. Tout ce qu'on fait, c'est qu'on
élimine "cas". Donc, ça se lirait comme suit: "peut fournir des
médicaments dans des conditions et circonstances prévues par
règlement."
Le Président (M. Joly): Bon, parfait. L'amendement 86.1
adopté?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): L'article 86.1 adopté tel
qu'amendé.
M. Trudel: Juste avant que vous disiez amendé là,
est-ce que je me trompe en disant qu'il avait convenu, hier, dans la
discussion, qu'on pourrait revenir aussi sur 86, pour discussion sur certains
éléments. Si ce n'est pas fidèle, je vais me taire.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est une
information qu'on devait transmettre. C'est une information qu'on devait
transmettre à ce que j'ai compris. C'était surtout avec mon
collègue de Matapédia..
M. Trudel: Matapédia.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout mon collègue
de Matapédia, sur une discussion qui était engagée
hier.
Le Président (M. Joly): L'éthique
pharmaceutique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, plus large, mais on
pourra y revenir quand il sera ici.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, je pense que vous
avez un autre...
M. Côté (Charlesbourg): L'article 86. 2 Le
Président (M. Joly): 86. 2
M. Côté (Charlesbourg): Insérer après
l'article 86. 1 l'article suivant: 86. 2: "En outre des limites fixées
au paragraphe 2°, de l'article 81, le ministre peut, par règlement,
déterminer, pour un médicament, les cas, conditions et
circonstances de son utilisation, après avoir consulté la
Corporation professionnelle des médecins du Québec, l'Ordre des
pharmaciens du Québec et le Conseil consultatif de pharmacologie. "
Si ma mémoire est fidèle, M. le Président, tel
qu'il était libellé à l'origine - et l'origine c'est
lorsqu'on a déposé le projet de loi 120 - le corps médical
accusait avec raison le ministre de vouloir faire de la médecine.
À ce moment-ci, ce qu'on fait, c'est qu'on crée
l'obligation de consultation de la Corporation professionnelle, de l'Ordre des
pharmaciens et du Conseil consultatif en pharmacologie. C'est un pouvoir qui
existe depuis. Je veux que le député m'écoute
là...
M. Trudel: Oui, je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un pouvoir qui existe
depuis 1982.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Je vous dis que ça limite les
questions, là, parce qu'il peut y avoir ce qu'on appellerait comme
l'effet de boomerang.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement 86. 2 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): J'essaie de trouver tous les
moyens qui permettraient d'éliminer les questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors vous n'avez pas l'intention, si j'ai bien
compris, de faire comme dans la pièce de Molière, d'être
"médecin malgré lui".
M. Côté (Charlesbourg): Je n'en ai pas les
compétences.
Le Président (M. Joly): II a la prétention.
M. Trudel: Mais, par ailleurs, peut-être qu'on
pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai toujours dit,
même si je m'étais essayé sur le plan universitaire, je
n'aurais pas eu la cote Z. (10 h 15)
M. Trudel: J'espère que le restant du projet de loi nous
permettra de revenir à cette fameuse cote Z encore. On l'a juste
effleurée et je suis profondément persuadé que cette
fameuse cote Z, à laquelle on fait allusion dans notre système,
c'est un de nos gros problèmes en termes de pratique ou de formation de
professionnels de la santé. Je n'ai jamais cru, moi non plus, que les
statistiques allaient déterminer lesquels sont les meilleurs quand on
est sur le plan du traitement des êtres humains et qu'il y a des
circonstances là-dedans qui font que... J'aime beaucoup mieux me fier
à la subjectivité des individus qu'à l'objectivité
prétendue des tests mathématiques.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne croirez pas
ça, vous, mais en 1968, j'ai manqué un cours de sciences
politiques au cégep.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est d'ailleurs le seul
cours où j'ai eu un échec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, j'ai
beaucoup de plaisir à revoir aujourd'hui mon professeur, parce que lui
est resté professeur au cégep.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Tout à fait. C'est du pareil au même.
J'ai manqué un cours en organisation et méthodes
universitaires.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Lorsque j'étais allé en
maîtrise.
M. Côté (Charlesbourg): En organisation, ça
ne me surprend pas parce que ça vous a pris quelques fois à vous
faire élire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ça, c'est la théorie des 20 %. on a
droit à 20 % d'erreur, mais la deuxième fois, c'est 20 % de 20 %.
là, ça rapetisse la marge d'erreur, et tu n'as pas le droit de te
tromper.
Le Président (M. Joly): M. le député de
rouyn-noranda - témiscamingue.
M. Trudel: Alors, là-dessus, si ç'a
été passé en 1982, on va être obligé de
prendre les questions que l'Opposition à l'époque n'avait pas eu
le temps ou ne voulait pas poser. Il faut reposer les questions
nécessaires.
Là, est-ce qu'en prévision de l'application, tout
ça ferait l'objet d'un règlement distinct ou s'il est
prévu un règlement? On va prendre l'expression de tantôt,
même si on ne peut pas employer ça juridiquement, un
règlement-cadre sur l'utilisation des médicaments à des
fins de recherche, à des fins exceptionnelles ou à des fins
ordinaires, de l'article 86.
M. Côté (Charlesbourg): M. Gariépy peut
peut-être vous répondre plus facilement dans cette...
M. Trudel: Qui est M. Gariépy?
M. Côté (Charlesbourg): M. Gariépy est
pharmacien d'abord.
M. Trudel: Ah bien là! je m'incline.
M. Côté (Charlesbourg): Et il a une connaissance
assez vaste des effets des médicaments et des règlements.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Des effets secondaires.
Le Président (M. Joly): M. Gariépy.
M. Gariépy (Yves): Actuellement, M. le Président,
cette disposition-là qui existe déjà est utilisée
pour 22 médicaments. Alors, je vais donner un exemple. Il y a un
médicament qui peut être bénéfique pour les porteurs
de prothèses valvulaires. Alors, actuellement, ce
médicament-là est jugé payable par la Régie
à partir d'un règlement qui est modifié deux fois l'an,
dans ces circonstances-là. Il y a donc vérification. Est-ce que
la Régie va approuver le paiement uniquement pour ces maiades-là?
Alors, c'est un petit nombre de médicaments, mais c'est pour
empêcher que ce produit-là soit donné à 5000 ou 6000
personnes parce que le fabricant prétend que ça améliore
la mémoire des personnes âgées, par exemple. À ce
moment-là, la dépense est comme ça.
M. Trudel: Donc, ça fait l'objet d'un règlement
particulier.
M. Gariépy: Particulier, mais pour très très
peu de produits. Il y en a 22 actuellement.
M. Trudel: Qui vise, effectivement, à encadrer la
Régie de l'assurance-maladie du Québec dans ce qu'elle peut ou
non payer.
M. Côté (Charlesbourg): Une utilisation plus
rationnelle.
M. Gariépy: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Et effective aussi.
M. Trudel: Est-ce qu'on a ça, à peu près, le
nombre de règlements qui sont actuellement en vigueur et qui touchent au
contrôle de la médication ou à l'utisation des
médicaments?
M. Gariépy: Au Québec, il y a celui-là, ici,
qui est par règlement. La liste est faite par autorité du
ministre, tandis que...
M. Trudel: pas la liste, les règlements qui concernent le
contrôle de l'utilisation des médicaments payés par
l'état. est-ce qu'il y a une longue liste de ça?
M. Gariépy: Ah non! Il y a seulement celui-là, pour
la Régie de l'assurance-maladie parce que les autres
réglementations, ce sont des réglementations de la Corporation
des pharmaciens en vertu du Code des professions, mais ça ne touche pas
le paiement. Ça touche uniquement les règles d'utilisation.
M. Trudel: L'utilisation des médicaments. Est-ce qu'il est
prévu aussi, par réglementation au Québec, le
contrôle de l'utilisation des médicaments génériques
par rapport aux originaux, si je peux m'exprimer ainsi?
M. Gariépy: Actuellement, la loi québécoise
laisse la liberté aux professionnels de ces choix-là, les
médecins et les pharmaciens. Alors, ce que prévoit le
remboursement par la Régie, c'est des montants de remboursement, mais
ça ne limite ni la prescription ni l'usage ni la dispensation. Donc, les
professionnels ne sont pas limités dans leur pratique. Nous, ce qu'on
détermine, ce que le ministre détermine, c'est un prix pour
lequel le pharmacien est remboursé lorsqu'un produit équivalent
est fourni ou que le produit original est fourni. C'est une limite de paiement.
Ce n'est pas une limite de prescription et d'usage.
M. Trudel: Puis la limite de paiement, elle est fixée
comment? Parce que là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un prix médian.
Jusqu'à maintenant, c'est des choses qui sont actuellement en
révision.
M. Trudel: Médian de quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! écoutez, c'est
toute une technique qui est assez compliquée et qui est là depuis
déjà un certain nombre d'années comme technique. On a
entrepris depuis le mois de janvier une analyse exhaustive de l'ensemble de la
situation des médicaments, en collaboration avec la Régie de
l'assurance-maladie du Québec et le ministère. Il y a des travaux
de faits qui sont sur le point d'être terminés pour
revoir quel est l'apport des génériques, quel est l'apport
des innovateurs, revoir un certain nombre de choses à ce
niveau-là pour en arriver à une nouvelle position gouvernementale
vis-à-vis des médicaments de manière plus
générale.
On est assez avancés. Vous savez qu'on paie le pharmacien 4,70 $
pour remplir la prescription. Le reste, c'est une liste des prix qui sort.
Quand on parle de prix médian, selon mes informations, c'est une
méthode qui est là depuis 1982 qui vise à payer...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense qu'à
l'époque, ça n'a pas été mauvais. Ça fait
quand même tout près de 10 ans. il faut revoir ça parce que
le prix médian est le prix chargé par le pharmacien. Un prix
médian veut forcément dire que, dans certaines circonstances,
vous vous retrouvez avec des prix payés par le pharmacien
inférieurs au prix médian et qu'on charge le prix médian.
On nous charge le prix médian. Donc, il y a toute une
problématique qui est là depuis 1982 à l'usage de cette
politique qui est en voie de révision, à ce moment-ci, de
manière fondamentale.
M. Trudel: Mais c'est médian par rapport aux prix
payés dans l'ensemble des provinces canadiennes. Me tromperais-je?
M. Gariépy: C'est la médiane lorsqu'il y a trois
produits et plus. Disons qu'il y a huit produits, huit fournisseurs d'un
même médicament. On fait la médiane de ces huit
fourniss-seurs, et ça devient un plafond de remboursement.
M. Côté (Charlesbourg): Expliquez-donc comment
ça se...
M. Gariépy: C'est un peu comme ça. À partir
de la liste, si on prend l'exemple d'un produit qui est l'allopurinol en
comprimés de 10 milligrammes, il y a cinq fabricants de ce
produit-là. Alors, le plafond de remboursement de la Régie, c'est
le prix du produit fabriqué par la compagnie Kendall parce qu'il y en a
cinq et la médiane étant là, le gouvernement paie
jusque-là, à partir de la liste des cinq produits
identifiques.
M. Trudel: Dans les cinq compagnies, exemple, je peux avoir le
nom, là. Les compagnies qui fabriquent des produits
génériques sont inclues dans cette liste-là?
M. Gariépy: Oui, ils en font partie. Il y a des...
M. Côté (Charlesbourg): II y a des
génériques comme les innovateurs. Les deux. Ils sont tous
là.
M. Trudel: Et, par ailleurs, sauf erreur encore une fois, il y a
une disposition qui dit cependant: Si la prescription indique nommément,
d'après le pharmacien, qu'on n'a...
M. Côté (Charlesbourg): Pas de substitution.
M. Trudel: pas de substitution. là, on est obligé
de prendre celui de l'original, la fabrication des produits innovateurs ou,
enfin, les génériques et les autres...
M. Côté (Charlesbourg): Les innovateurs.
M. Trudel: Les innovateurs. On va être obligé de
prendre celui-là et donc d'avoir le prix médian de cette
catégorie-là de médicament? C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On me signale qu'il y a
quand même un très petit nombre de prescriptions qui ont la
mention "pas de substitution".
M. Trudel: Est-ce que...
Le Président (M. Joly): Excusez. Juste un petit instant.
Si le pharmacien ne voit pas "pas de substitution", est-ce qu'il peut aller
dans un produit de son choix et, à ce moment-là, être
payé selon la médiane?
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, ça se fait, mais après consultation avec
le médecin.
Le Président (M. Joly): O.K. merci.
M. Trudel: Mais n'est-il pas vrai, M. le ministre, pour employer
des termes très simples, qu'il se promènerait comme des "pads" de
prescription préimprimés qui indiquent, de façon
préimprimée, pour le pharmacien qui, lui, a donné la
marchandise qui est prescrite par le...
M. Côté (Charlesbourg): Échange du
médicament en échange du papier du médecin et du papier du
client.
M. Trudel: C'est-à-dire qu'il reçoit la
prescription d'un autre professionnel de la santé. Bon. Et la
façon dont c'est écrit, si c'est écrit à la main ou
sur le papier de prescription, il livre ce qui lui est demandé. N'est-il
pas vrai qu'il circule largement des "pads" de prescription ou des livrets de
prescription préimprimés qui demandent au pharmacien de ne pas
utiliser le produit de substitution pour ce qui est de la prescription qui est
déjà utilisée?
M. Côté (Charlesbourg): On me signale que c'est
effectivement le cas dans certains cas, mais que c'est illégal de par le
droit de la pharmacie, à l'article 21.
M. Trudel: Qu'est-ce qui est illégal?
M. Gariépy: Le message préimprimé. Le
pharmacien n'est pas tenu de le respecter. Il est tenu de respecter une
instruction écrite de la main du médecin: "ne pas substituer."
C'est ce que dit la loi sur la pharmacie.
M. Trudel: Y compris les autres... Je ne veux pas aller trop dans
les détails parce que j'ai vu ça. Y compris les moyens
mécaniques? Voyez-vous, pour faire une comparaison, le premier ministre
ne signe pas directement toutes ses cartes de Noël, n'est-ce pas? Il y a
comme une machine à signer quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de celui du
Canada, là?
M. Trudel: Non, non, du Canada, évidemment. Ça va
de soi, c'est certain. Évidemment, celui du Canada ne signe pas toutes
ses cartes de Noël. Il a une machine à signer quelque part. Y
compris les moyens mécaniques parce que c'est ça qui est
utilisé, vous savez?
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes après
me dire que des médecins ne signent pas les prescriptions.
M. Trudel: Non, pas les médecins. M. Côté
(Charlesbourg): Non, O.K. M. Trudel: Des compagnies.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Attendez un petit peu.
Vous êtes après me dire qu'il y a des éléments sur
des prescriptions de médecins... Parce que c'est de ça qu'on
parle. C'est une prescription de médecin qui te permet d'aller chez le
pharmacien chercher des médicaments. Quand c'est imprimé, selon
l'article 21 de la loi sur les pharmacies, c'est illégal; le pharmacien
n'en tient pas compte. Cependant, si c'est écrit à la main, de la
part du médecin, là, à ce moment-là, le pharmacien
doit tenir compte du message du médecin. S'il y a, dans certains cas,
substitution, d'après les échanges que j'ai eus avec un certain
nombre de pharmaciens, à ce moment-là, il peut y avoir une
consultation pharmacien-médecin pour expliquer qu'il peut y avoir
certains substituts avec des effets secondaires moindres, en fonction du
bénéficiaire qui est devant eux. Mais la mécanique, le
petit bras, comme il est appelé, qu'on installe quelqu'un d'autre que la
personne pour signer, il me semble que ce n'est pas sûr que ça
existe. (10 h 30)
M. Trudel: Ce n'est pas un petit bras mécanique parce
qu'il existe maintenant des procédés qui permettent
d'écrire. Et ce n'est pas...
M. Côté (Charlesbourg): ...je ne suis pas sûr
que ça existe.
M. Trudel: C'est un petit bras mécanique parce qu'il
existe maintenant des procédés qui permettent d'écrire, et
là, je ne resterai pas ici à discuter le détail de
l'article 21. Je veux simplement souligner qu'en matière de
contrôle des coûts, ce que semble avoir le ministre ici, dans ses
articles autour des médicaments à payer, c'est que, sans changer
l'objectif des médicaments fournis à un établissement et
pour certaines autres catégories de personnes, on puisse par ailleurs
avoir un règlement suffisamment serré qui nous permette de ne pas
être à la merci de certaines entreprises qui, par ailleurs, ont
des objectifs autres tout a fait normaux. Bon. Dans le cadre
d'intérêts privés, on ne discute pas de ces
intérêts-là ici, en particulier, les médicaments
originaux par rapport aux médicaments générés. Bon.
En plus, je pense qu'il faut ajouter - et là, monsieur, qui est
particulièrement relié aux pharmaciens, pourrait peut-être
regarder ça...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis pas sûr que M.
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue voulait bien
démontrer depuis le début que les choses veuillent dire les
bonnes choses là. Je viens de le voir, mais enfin, comme j'ai toujours
un souci de tenter de répondre à vos questions, voici ce que dit
l'article 21: "Un pharmacien doit exécuter une ordonnance suivant sa
teneur intégrale. Il peut toutefois, pourvu qu'il en avise le client et
qu'il l'inscrive à son dossier, substituer au médicament prescrit
un médicament dont la dénomination commune est la même,
à moins d'indication contraire formulée de sa main par l'auteur
de l'ordonnance."
Si c'est la secrétaire qui prend le petit bras et qui fait
"shaker" la plume pour tenter de barbouiller quelque chose, c'est de la main de
sa secrétaire. Il y a un bras de trop. Alors, "formulée de sa
main", évidemment, c'est clair que, dans ces conditions-là, c'est
illégal, mais...
M. Trudel: En tout cas, je...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dis pas que ça
n'existe pas, là. Tu sais, c'est pour ça que j'ose espérer
que ça n'existe pas en très grand nombre parce que ce serait
drôlement inquiétant. Comme la Régie de l'assurance-maladie
devient davantage, n'est plus et ne sera plus uniquement un agent payeur, mais
un agent qui contrôle aussi, alors, avis est donné à tous
ceux qui auraient tendance à utiliser un petit bras par la main d'un
autre.
M. Trudel: et là-dessus, pour ma part, je vais être
aussi très clair. quant à moi, ce que j'en connais comme
mécanique de ce qui se produirait dans le système... c'est moins
le cas
des professionnels de la santé et des receveurs d'ordres, les
pharmaciens, que des entreprises à l'intérieur d'un autre cadre,
qui s'appelle la compétition avec les entreprises de fabrication de
médicaments génériques qui tentent, par tous les moyens
légaux, de faire en sorte que l'ordre qui se rend à l'autre bout
les favorise. C'est comme votre cas que vous soulignez à l'article 86.1.
Quand on est inquiet, quand on serait inquiet de certains coûts du
système, eh bien, évidemment, il ne faut pas prêter flanc
à ce qu'il y ait ouverture large et à l'infini, que la baignoire
coule sans arrêt.
M. Côté (Charlesbourg): Dans pas beaucoup de temps,
on sera à même de mettre sur la place publique une politique qui
va tenir compte du consommateur, du prescripteur, du vendeur qu'est le
pharmacien, du grossiste, du fabricant. C'est là-dessus qu'on a
travaillé depuis un certain temps, de manière plus intensive
depuis le mois de janvier, et je pense que ça va être une action
concertée qui va viser l'ensemble.
Moi, je veux bien qu'on fabrique des pilules, je veux bien qu'on en
fabrique au Québec pour créer de l'emploi et je ne veux pas
nécessairement qu'on les paie plus cher. Je ne veux pas
nécessairement non plus qu'au bout de la ligne, on force la
consommation, parce que ce n'est pas ça qui est l'exercice. Ce qui nous
concerne, c'est de protéger la santé des individus, et c'est ce
qu'on va faire. Donc, on va avoir un plan assez bien articulé que je
connais actuellement et il y a des éléments très
intéressants à l'intérieur. Est-ce que ça veut dire
que ça va tout régler? Non, mais à tout le moins, on va
passer à une phase de contrôle intelligent et respecteux des
droits et règlements des uns et des autres. Tout ça au bout de la
ligne pour protéger aussi le consommateur.
M. Trudel: Mais qui va aussi, parce que ça ne s'inscrit
jamais dans des circonstances ou dans un contexte
"éthérés", tenir compte également qu'il y a des
entreprises qui font de la recherche sur des médicaments de type
original et, par ailleurs, d'autres qui fabriquent... On le sait bien,
là-dessus. Si ma mémoire est fidèle, il y a 17 compagnies
de fabrication de médicaments génériques au Québec
qui peuvent fournir une série de médicaments
génériques qui pourraient avoir comme effet d'abaisser de
façon assez importante les coûts pour la Régie, mais par
ailleurs, je sais que le fil invisible dont vous pariiez à propos
d'autres questions existe, c'est-à-dire qu'il ne faut pas non plus se
réveiller au Québec et qu'il n'y ait plus d'activités de
recherche par l'entreprise qui, donc, développe de nouveaux produits.
Pour être capable de développer de nouveaux produits,
évidemment, il faut que tu en vendes quelque part et il faut que tu
amortisses tes coûts de recherche. Mais tout cela, me semble-t-il, est
moins encadré actuelle- ment par l'État agent payeur que par une
compétition qui ne fixe pas tout à fait assez bien les
paramètres quant aux activités de l'un et de l'autre versus les
coûts de l'État. Il y a un balancement à trouver quelque
part.
M. Côté (Charlesbourg): La règle des 10 %
peut et s'applique à l'occasion pour des médicaments qui sont
fabriqués au Québec. Mais je pense qu'elle est nettement
suffisante pour favoriser l'industrie québécoise. Au-delà
de ça, évidemment, on finit par payer le prix, et les 10 %, pour
certains produits, s'appliquent, donc sont favorables à ceux qui les
fabriquent au Québec.
M. Trudel: Pour le fabricant, mais pas quant au type de
fabricant.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ça, c'est une
autre...
M. Trudel: Mais il y a un balancement à trouver,
là. Par ailleurs, parce qu'on est au chapitre sur... Bon, ça va
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement 86.2 est
adopté?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article 86, le nouvel article, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Oui. Vous
aviez une question?
Le Président (M. Joly): Une question, s'il vous
plaît.
M. Trudel: C'est parce qu'on est au chapitre des
médicaments. Est-ce que, par ailleurs, il est envisagé par le
ministère, je pense qu'on pourrait appeler ça, une vaste campagne
de sensibilisation auprès des producteurs? Ceux qui sont dans le
système et qui ordonnent la consommation, au bon sens du terme, une
campagne de sensibilisation sur l'importance des coûts et l'importance
d'une utilisation à l'intérieur de certains paramètres...
Et là, loin de moi de suggérer que les paramètres soient
tellement définis qu'on n'ait plus la responsabilité devant les
pairs et la responsabilité professionnelle, sauf que la
préoccupation, vous l'avez du côté du citoyen en disant:
Tantôt, je vais aller jusqu'à exiger qu'il signe la Chargex de la
RAMQ.
Est-ce qu'il y a des mécaniques qui prévoient
qu'effectivement, parce que si je voulais balancer les choses en termes de
producteur et de consommateur, je dirais: Pourquoi vous ne faites pas signer le
"bill" aussi, que le producteur
soit au courant du coût du médicament qu'il prescrit par
rapport à d'autres? Je le fais comme comparaison. Je ne veux surtout
pas, parce que tantôt, dans mon argumentation, je dois dire, si on
augmente la bureaucratie et qu'on fait disparaître toute la
responsabilité professionnelle... Sauf que le professionnel est aussi un
être humain qui doit avoir connaissance des implications du geste qu'il
réalise, comme le même raisonnement que vous appliquez au citoyen
consommateur parce qu'on aurait tendance à dire comme conséquence
que le citoyen consommateur, lui, c'est un abuseur général et le
producteur, lui, il est blanc comme neige. Je pense que la vérité
n'est ni d'un bord ni de l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair. Quand je
parle du plan global qui parle du consommateur, qui parle du prescripteur, du
vendeur, du grossiste, du fabricant, inévitablement, il y a
prévention à ce moment-ci et il y a une association
nécessaire des intervenants avec une phase très importante de
prévention et d'information du public de manière très
large. C'est un plan dont je suis actuellement très fier et qui va aller
chercher des complicités dans le domaine public et privé. Je
pense qu'au cours de la dernière année, il y a du monde qui a
pris conscience de l'importance du phénomène. Ils nous ont
passé des messages sur leurs intentions. On verra comment est-ce que
ça va se matérialiser, là, d'être des partenaires
dans ce redressement de situation, et ça va se faire. Tout ce qui me
manque, c'est juste un petit peu de temps.
M. Trudel: Ça fait six ans qu'on dit qu'on a besoin du
temps pour être capable de faire cette réforme-là. Alors,
la, on dit: Oui, on est dedans. Alors, il ne faut pas s'organiser pour que ce
soit trop imprécis, pour qu'on soit "pognés" un autre six ans.
À économiser un mois, on peut peut-être être
obligé de passer trois ou quatre lois correctrices, et ce n'est pas ce
que le législateur veut, je suis persuadé de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas fait de
reproches. J'ai juste dit que le ministre n'a que 24 heures par jour.
Même s'il en prend 16 par jour pour travailler, sept jours par semaine,
il manque de temps. De toute façon, il en manquerait pareil, mais
là, c'est encore pire.
Le Président (M. Joly): Alors, j'appelle l'article 87.
M. Trudel: On a les mêmes horaires pour l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que vous avez les
mêmes horaires, sauf qu'à partir du moment où, moi, j'ai
fini avec vous, il faut que j'aille au ministère.
M. Trudel: Si vous pensez qu'on a beau jeu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et il y a 12 000 000
000 $. Il y a un amendement qui est très simple, M. le Président,
qui vise à supprimer l'article 87 parce qu'effectivement, des
représentations nous ont été faites par l'ACAQ en
particulier. En maintenant l'article tel qu'il est, on serait dans une
situation où on pourrait empêcher la vente
d'orthèses-prothèses, donc des services qui ne sont pas
assurés, mais qui sont quand même fabriqués dans certains
centres, et ce n'est pas ça qui était visé.
Le Président (M. Joly): Donc, nous supprimons l'article
87. Est-ce que l'amendement, tel que présenté, est
adopté?
M. Trudel: Par ailleurs, je comprends parce que, effectivement,
il y a plusieurs de ces types d'établissement qui ont des ateliers
d'orthèses-prothèses pour servir la clientèle. Est-ce que,
par ailleurs, il y a des lignes directrices établies pour ce type de
pratique dans certains établissements versus l'entreprise privée?
Il y a un certain nombre de cas qui se sont présentés où,
évidemment, on dénonce en quelque sorte - je parle du point de
vue de l'entreprise privée, là - la compétition
déloyale en disant: Oui, les coûts chargés peuvent
s'approcher de ce que, nous autres, on donne comme services dans l'entreprise
privée, mais toute l'infrastructure, dans le fond, elle vient de
l'État. Les coûts directs, si on était en PPBS, on dirait
peut-être pas qu'ils sont toujours imputés. Ça, je prends
l'argumentation très simplement de l'entreprise privée.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, je suis
sensible à l'argumentation de l'entreprise privée, mais il y a un
certain nombre de choses dont on doit tenir compte dans les circonstances
actuelles. C'est que, règle générale, là où
c'est fait, c'est fait par des personnes handicapées qui nous ont fait
la démonstration que, malgré leur bonne volonté, certaines
ont des aptitudes limitées et n'ont pas la même
productivité qu'un travailleur, malgré le fait qu'on se retrouve
dans des situations où, effectivement, certains de ces
travailleurs-là donnent un travail exceptionnel.
Je me rappelle encore d'avoir vu, au mois de juin l'an passé,
à l'entreprise Pir-Vir, m homme qui est aveugle depuis 30 ans et qui,
depuis 25 ans, fait des vadrouilles, des moppes pour laver les planchers. Sans
voir, il travaille avec son appareil, avec son manche de bois, avec le fil ou
de la laine, je ne sais trop quoi, qui sert à "mopper" le plancher. Il
fait lui-même le lien entre le manche et la guenille et il réussit
à mettre de la broche autour. Il réussit, aveugle, à aller
chercher son marteau, son clou, à planter son clou sans se frapper sur
le doigt, ce que des
gens qui voient...
M. Trudel: Ce que des voyants ne réussissent pas
toujours.
M. Côté (Charlesbourg): ...ce que des voyants ne
réussissent pas. Il réussit à planter son clou et il est
paye à peu près au salaire minimum. Pour lui, c'est toute la
différence entre la vie et être chez lui à ne rien faire.
Je pense qu'à ce niveau-là, on se doit de continuer d'encourager
ce genre d'exercice sans pour autant qu'il y ait d'abus. Ça veut dire
une chose, d'autre part, ça veut dire que c'est des domaines qui ont
besoin, qui, au fil des dernières années - je ne mettrai pas de
chiffre après, là - ont bénéficié d'une
certaine largesse ou souplesse gouvernementale. Des services se sont
développés à gauche et à droite, sans qu'il y ait
nécessairement, sur le plan financier, un contrôle. On le faisait
dans un groupe societal, on le faisait par le biais d'une fondation, toujours
avec l'objectif de faire travailler des personnes handicapées et de
produire des services qui sont pour les personnes handicapées. (10 h
45)
Certains cas se retrouvent dans une situation financière
très pénible, merci, parce qu'il y a eu toutes sortes de
tentatives débridées, sans nécessairement qu'on en
vérifie la faisabilité avant même de commencer, ou un
certain laisser-aller sur le plan administratif qui occasionne des
problèmes très importants. Je ne donnerai pas de noms, mais j'en
ai quelques-uns en tête. Il faut maintenir et à partir du moment
où on a réaménagé, il y a quelques mois à
peine, le règlement, en disant que nous avions payé le coût
total des pièces, par exemple, et qu'on allait donner 30 $ l'heure pour
la réalisation, ça me paraît être une situation qui
peut permettre, à ce genre de centre, de vivre. Les 30 $ tiennent
compte, bien sûr, ou doivent tenir compte du niveau de
productivité des individus qui sont à l'intérieur.
On s'est retrouvé avec un système étriqué
où, à l'occasion, on chargeait 140 % du prix réel de la
pièce, plus tant de l'heure, ce qui fait en sorte qu'on n'a pas la
vérité des coûts. Merci. On n'a pas la vérité
des coûts. C'est ce qu'on a tenté de rétablir, tout en
maintenant une certaine zone qui permette effectivement d'opérer, de
produire du travail pour des personnes qui sont handicapées qui,
autrement, seraient chez elles probablement sur l'aide sociale et que personne
d'autre ne voudrait employer.
Je pense qu'il y a un prix à payer pour ça. Le
gouvernement le paie. Évidemment, il ne faut pas que ce soit un prix qui
ne soit plus défendable. Dans les circonstances actuelles, oui, il y a
un ménage qui est en train de se faire et il va continuer de se faire.
Même si ça crée certains grincements, il va continuer de se
faire et, au meilleur de notre connaissance, on va continuer de faire en sorte
qu'on ait un dicours qui se défende sur la place publique et qui, pour
autant, n'étouffe pas la compétition qui est dans le privé
et qui est toujours utile aussi.
M. Trudel: Vous pourrez probablement ajouter dans votre
argumentation qu'au niveau des personnes, effectivement, il y a eu des
habiletés extraordinaires qui ont été non seulement
découvertes, mais utilisées dans le cadre de ces ateliers
d'orthèses-prothèses, mais ailleurs aussi dans certaines
régions périphériques, évidemment. Vous comprenez
qu'en Abitibi-Témiscamingue, jusqu'à tout récemment, si
les établissemments n'avaient pas accepté et relevé le
défi de la fabrication de quelque chose qui n'est pas classifiable dans
un règlement parce que là, c'est de classifier l'orthèse
ou la prothèse développée particulièrement pour tel
type de handicap, ça n'eût pas permis de donner du service
là-dessus, tout en se souciant par ailleurs...
M. Côté (Charlesbourg): Et ce n'est pas le
privé qui serait allé prendre la relève parce que ce n'est
pas payant. Le privé est toujours là un peu pour faire de
l'argent.
M. Trudel: C'est ça. Alors, moi, je suis bien content
qu'on retire l'article ici pour permettre cette marge de liberté, tout
en n'enlevant pas ou, enfin, en ne préconisant pas des règles
qui, par ailleurs, défavorisent le secteur privé quand le constat
est fait.
Si ma mémoire est fidèle encore une fois, je voudrais
savoir si ces critères-là ont commencé à être
déterminés. Vous avez accordé quelque chose par
décret. Vous aviez ordonné à la Régie de
l'assurance-maladie du Québec de payer quelque chose comme 2 000 000 $
à des établissements qui avaient construit, à
l'intérieur d'ateliers, à l'intérieur de services, qui
avaient fabriqué, dispensé et entretenu du matériel et
donc des services relatifs à l'orthèse-prothèse et pour
lesquels les coûts effectivement encourus par les établissements
n'étaient probablement pas conformes à ce qui est autorisé
à l'article 3.
Vous avez dérogé en demandant à la Régie de
l'assurance-maladie d'assumer 2 000 000 $ pour ces
établissements-là. Est-ce qu'à cette occasion-là
vous vous êtes appuyé sur... Parce que j'ai bien lu le
décret et je n'ai pas retrouvé les critères, puis je
comprends qu'on ne puisse pas tout marquer dans un décret. Est-ce qu'on
a déterminé les critères sur lesquels on doit s'appuyer
pour en arriver à soutenir - ça j'y tiens bien, je suis d'accord
avec ça - les établissements qui offrent de tels services?
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai dit et je le
répète, il fut un temps où la Régie de
l'assurance-maladie du Québec se considérait comme un agent
payeur. Elle payait. À mon arrivée, j'ai demandé que
ça devienne un agent payeur, mais
aussi un agent qui contrôle ce qu'il paye, en somme, pour faire le
ménage, compte tenu des coûts qui augmentaient de manière
ahurissante. Ça fait partie de l'ensemble du ménage qu'il y avait
à faire pour qu'on se dise la vérité. Pas qu'on passe par
la porte d'en arrière pour payer quelque chose, que ce soit le moins
transparent possible, puis qu'on soit dans une situation où tout le
monde est inconfortable.
On arrive dans une situation où on dit: Oui, effectivement, la
société veut faire ça. Il y a un prix pour le faire puis
il y a des bénéfices aussi, au bout de la ligne. Donc, pas de
laxisme, mais des choses connues. Et pour ce faire, il fallait régler un
passé qui m'apparaissait assez important, lorsque la Régie de
l'assurance-maladie a fait des vérifications ultérieures aux
faits, ce qui n'était quand même pas facile. On s'est
retrouvé devant une situation qui était difficile sur le plan
financier, et on arrivait avec un jeu de prix, je l'ai évoqué
tantôt, de 40 %. On chargeait à 140 % du prix réel.
Ça n'a pas de bon sens. Ce n'est pas admissible. S'il faut qu'on
reconnaisse que, sur le plan du montant horaire, c'est plus
élevé, c'est davantage là qu'il faut le faire. C'est plus
transparent.
On dit: On a à travailler avec des gens qui ont une
mobilité physique réduite, ce qui a un impact direct sur le
rendement au bout de la chaîne. Donc, c'est de ça dont on doit
tenir compte et pas de souffler artificiellement le coût de pièces
pour tenter de financer, en contrepartie, d'autre chose. C'est ce
nettoyage-là qui a commencé à être fait sur le plan
de la vérité des coûts et qui a amendé l'injection
de sommes d'argent additionnelles que j'ai défendue devant le Conseil
des ministres, pour rétablir des situations où on a versé
certaines sommes d'argent.
Par exemple, à Lucie-Bruneau, si ma mémoire est
fidèle, 670 000 $, en termes de réajustement. Les travaux
continuent avec les gens pour faire en sorte qu'on soit dans une situation
très claire pour tout le monde, puis qui ne sera pas embarrassante, qui
ne sera pas gênante du tout d'expliquer sur la place publique. Moi, je
suis un de ceux qui dit: Oui, je suis capable d'en faire un bout. Oui, je suis
capable d'aller sur la place publique puis de dire au monde: Oui, 30 $ de
l'heure, ça peut paraître très très
élevé, mais ça tient compte, finalement, d'un ensemble de
facteurs.
C'est ce que la société doit faire, puis on le fait avec
plaisir. Imaginez-vous, au bout de la ligne, ce que ça signifie pour
l'individu qui va aller acheter son cornet de crème glacée puis
qui va le payer à partir du salaire qu'on lui donne, au lieu de le payer
avec son chèque de bien-être. Ça, on en a eu, des
témoignages comme ceux-là, puis c'est toujours vrai, puis je
pense que c'est pour ça qu'il faut continuer dans ce sens-là,
tout en n'étant pas complices de laxisme néfaste. Dans ce
sens-là, c'est ça qui se fait. Il reste encore un peu de travail
à faire, qui est à être finalisé, mais il y avait
une situation financière qui était difficile et précaire
pour plusieurs centres. C'est ce qu'on a voulu corriger en amorçant ce
nouveau virage-là. Il reste, au niveau de la RAMQ, certains
échanges à avoir pour fignoler les derniers ajustements. Je
pourrai vous en faire parvenir copie si ça vous intéresse.
M. Trudel: Oui. J'aimerais ça en avoir une copie, y
compris dans vos discussions, ce qu'on pourrait peut-être appeler
l'extension de l'extension... Et là, je vais aller avec Lucie-Bruneau,
situation que l'on connaît actuellement, c'est-à-dire qu'on peut
bien dire orthèse-prothèse, atelier uniquement, mais je pense
qu'il n'est pas inconcevable, par ailleurs, qu'on puisse aussi parler de
services à l'intérieur, cependant, mais un concept qui est
encadré, je peux en convenir.
M. Côté (Charlesbourg): Là où je
rejoins ce que vous avez dit au départ, peut-être que dans le
service à domicile, ça devrait être le privé.
M. Trudel: Mais là, évidemment, je ne parle pas de
la capacité de produire le service, mais de la capacité de
remboursement ou de payer le service parce qu'il y a un choix social quelque
part.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais en termes clairs,
on a développé un système de service à domicile
à partir des sommes d'argent qui servaient à réparer les
véhicules, à entretenir les véhicules à
Lucie-Bruneau sans autorisation gouvernementale. Aujourd'hui, on se retrouve
avec un déficit d'opération substantiel du groupe societal, 2 700
000 $, qui est majeur et qui fait en sorte que, par d'autres gestes qui ont
été posés, le ministère est impliqué comme
ayant une responsabilité. Et, à partir de ça, c'est un
dossier assez compliqué.
Je l'ai dit, le support du maintien à domicile, j'y crois, mais
dans un programme développé, transparent, ce qui n'a pas
été ie cas jusqu'à maintenant de manière
très claire. On dit: Oui, ça se fait dans telles conditions, pas
pour n'importe quoi. Quand on est dans le cas de Lucie-Bruneau, avec plus de la
moitié des services dispensés hors murs, donc à domicile
au lieu de Lucie-Bruneau, je me pose quelques questions. Quand je compare tous
les services: un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze,
douze dispensés là, que je fais des comparaisons par rapport aux
autres services donnés ailleurs et que je suis toujours dans une
situation de coûts supplémentaires ou supérieurs, j'ai le
droit de m'interroger.
C'est ce que j'ai fait. Je suis l'agent payeur et l'agent -payeur doit
se questionner à l'occasion pour qu'il y ait un certain contrôle.
J'admets qu'on est dans une crise un petit peu difficile à ce moment-ci
et que lorsqu'on va revenir, on va
revenir avec quelque chose qui est claire où ça va
être, oui, il va y avoir du service à domicile, mais dans telle et
telle condition. Et ça, à ce moment-là, ça va
respecter tout le monde avec des règles très claires. Et si c'est
vrai là, pourquoi ce ne serait pas vrai ailleurs? Je peux vous dire une
chose, c'est que du service à domicile, il s'en fait ailleurs dans
d'autres centres du Québec et ils n'ont pas pris la rue en plein trafic
à Montréal. Vous n'en avez pas eu un nulle part et il s'en fait
du service de maintien à domicile. Alors, on va faire la clarté
sur des choses et on va clarifier le dossier. Je suis favorable à ce
qu'il y ait du service de maintien à domicile. On va l'ordonner et bien
l'orchestrer avec la vérité des chiffres et des situations.
M. Trudel: En mettant à contribution les
établissements et les bénéficiaires au niveau de la
recherche de la solution?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire
que...
M. Trudel: Et est-ce que déjà maintenant...
M. Côté (Charlesbourg): ...avec une solution qui
sera présentée aux intervenants parce que ça me fait quand
même 18 mois avec l'OPHQ, pour tenter de faire aussi la
vérité de certaines choses là, et ce n'est pas l'argent
qui a manqué au cours des dernières années, non, mais on a
de la difficulté à avoir la vérité des choses. Par
exemple, sur le plan des transferts des programmes où ça a
été extrêmement difficile, laborieux, il y a eu toutes
sortes d'interprétations parce que ce n'était pas clair. Il n'y a
pas de clarté dans les choses. Y a-t-il 1000 cas?
Quand tu dis aux CRSSS que tu leur transfères des
responsabilités et on dit: On va vous transférer 1000 cas de
transport qui coûtent 1 500 000 $; c'est ça le programme qu'on
vous transfère. Quand ils reçoivent le bébé et
qu'ils commencent à travailler et vider les boites de chaussures pour
retrouver les factures, ils s'aperçoivent que c'est 3000 cas et que
ça coûte 4 500 000 $. On leur a transféré le
dossier, tous les cas, bien des cas, tous les cas, oui, mais il devait y en
avoir 1000; il y en a 3500. Ça devait coûter 1 500 000 $; on leur
transfère 1 500 000 $. Ils se retrouvent pris avec 2000 cas, 2500 cas de
plus et avec une facture additionnelle de 3 000 000 $, 3 500 000 $. Ça
signifie une chose: Ça veut dire que ceux qui, aujourd'hui, se font
critiquer, c'est les CRSSS parce qu'ils gèrent mal le dossier, mais ils
ne l'ont pas mal géré; c'est parce qu'on leur a mal
transféré, qu'on ne leur a pas transféré quelque
chose qui était claire, propre et bien identifiée. C'est bien
différent dans le transfert de ceux-là. Les prochains, le
ménage des boîtes à souliers s'est fait passablement
là, et c'est la vérité qui se transfère. Dans le
cas d'adaptation à domicile, dans le cas de soutien aux familles et
d'intégration scolaire, c'est des choses que j'ai voulu très
claire. Et comme ça, tu peux parler au monde, tu sais. Il n'y a pas
personne de pris en otage, il n'y a pas personne qui véhicule des
faussetés. S'il véhicule des faussetés, c'est parce qu'il
veut véhiculer des faussetés, et, à ce moment-là,
tu le ramènes à l'ordre. Mais les dossiers sont maintenant
très clairs. C'est comme ça que je vais tenter de travailler et
ça me permet de ne pas en laisser.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): C'était déjà
fait. Vous aviez déjà donné votre consentement, M. le
député. Je vous ai permis un échange très
amical.
M. Trudel: On va utiliser le truc du professeur. C'était
juste pour voir si vous étiez à l'attention, M. le
Président. Ça, c'est le truc du professeur.
Le Président (M. Joly): Ah! Vivement. Ha, ha, ha! Alors,
l'article 88 avait...
M. Trudel: Et le professeur permet généralement
à toutes les heures et demie, pour des besoins naturels, de susprendre
pour une récréation de deux petites minutes.
Le Président (M. Joly): Moi, c'est avec le consentement
des partis, parce que, dans le fond, je suis là pour gérer le
temps.
M. Côté (Charlesbourg): Lesquels partis, M. le
Président?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): C'est le cas de le dire, vous me
mettrez en boîte, là. Alors, nous suspendons quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 1)
(Reprise à 11 h 8)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
L'article 88 avait été appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 88, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre. Organisation
des établissements
Conseil d'administration M. Côté (Charlesbourg): "Un
conseil d'ad-
ministration est formé pour administrer l'ensemble des
établissements qui ont leur siège social dans le territoire
d'une- municipalité régionale de comté et qui exploitent
un centre d'hébergement et de soins de longue durée y compris
ceux qui ont également pour mission de dispenser des soins
généraux et spécialisés, s'ils disposent à
cette fin de moins de 50 lits."
Il y a un papillon: Remplacer, dans les troisième,
quatrière, cinquième et sixième lignes du premier
alinéa, tout de qui suit le mot "exploitent" par ce qui suit: "soit un
centre d'hébergement et de soins de longue durée, soit à
la fois un centre d'hébergement et de soins de longue durée et un
centre hospitalier de soins généraux et spécialisés
de moins de 50 lits."
Donc, si on voulait, M. le Président, lire le nouvel article tel
qu'il est, ça se lirait comme suit: "Un conseil d'administration est
formé pour administrer l'ensemble des établissements qui ont leur
siège social dans le territoire d'une municipalité
régionale de comté et qui exploitent soit un centre
d'hébergement et de soins de longue durée, soit à la fois
un centre d'hébergement et de soins de longue durée et un centre
hospitalier de soins généraux et spécialisés de
moins de 50 lits. "Le gouvernement, pour l'application du présent
article, délimite autrement le territoire là ou il n'y a pas de
municipalité régionale de comté."
D'ailleurs, M. le Président, je me rends compte que dans la
lecture de l'article 88 qui est contenu au projet de loi, j'avais oublié
de lire le dernier paragraphe.
Le Président (M. Joly): Le dernier paragraphe. J'avais
présumé que vous y reviendriez, ce que vous avez fait. M. le
député.
M. Trudel: Bon, alors, évidemment, il s'agit ici d'un
article majeur qui introduit toute ce qu'on pourrait appeler la
néo-notion d'unifiés par rapport à Lavole-Roux. Ce serait
la version Côté des unifiés. Est-ce que le
néo...
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour trouver la
voie...
M. Trudel: Pour trouver la voie et ne pas prendre la "shire" de
Côté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-ce que vous avez procédé, j'imagine,
à certaines simulations? Qu'est-ce que ça signifie,
c'est-à-dire pour les centres concernés, on passe de combien
d'établissements avec leur conseil d'administration à combien
d'établissements, de centres et à leur conseil d'administration?
Combien de conseils d'administration, là? Je pense qu'on ne peut pas
faire ça sans regarder la réalité du terrain parce que la
règle générale, évidemment, suppose qu'on a vu dans
le particulier ce que ça pouvait donner.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas entre les mains
les chiffres exacts. Effectivement, il y a des simulations qui ont
été faites, là. Ce n'est pas nécessairement des
simulations parfaites. Mais ce que je peux vous dire, à ce moment-ci,
c'est qu'on aurait une moyenne d'à peu près 2,2 centres par
conseil d'administration et que le maximum de centres regroupés sous un
conseil d'administration serait huit. Donc, ce sont des chiffres qui m'ont
été transmis hier soir, sur le plan des simulations qui ont
été faites et qui parlaient, grosso modo plus ou moins, d'une
rationalisation de 200. Je vous le donne comme ordre de grandeur. Sitôt
que je l'aurai de manière plus précise, je vous le donnerai. Mais
davantage de l'ordre de 200 centres.
Donc, un conseil d'administration: moyenne 2,2. maximum huit, dans des
situations où je pense qu'on peut les identifier. Il y en a
peut-être... Je vais essayer de vous le dire. De mémoire - parce
que je n'ai pas le chiffre précis, mais on va l'avoir dans les minutes
qui suivent - plus ou moins 200 centres seraient regroupés sous des
conseils d'administration.
M. Trudel: Mais si je vais dans le découpage, grosso modo,
dans le territoire d'une MRC, la région de Montréal, qu'est-ce
que vous faites avec ça? Parce que, là, vous vous retrouvez avec
beaucoup plus... Je ne vois pas théoriquement comment ça peut se
retrouver à huit dans la région de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair. Vous
regardez... "Le gouvernement, pour l'application du présent article,
délimite autrement le territoire là où il n'y a pas de
municipalité régionale de comté." Donc, ce qui est
à ce moment-ci envisagé, c'est de regarder des territoires de
CLSC. On est dans une situation où il y a des communautés
urbaines dans des situations différentes puisqu'il n'y a pas de MRC.
Demain matin, il n'y a personne qui va me vendre l'idée que dans la
Communauté urbaine de Québec, on doit avoir un seul conseil
d'administration pour l'ensemble de ces centres-là. Ça n'a pas de
bon sens. Mais c'est les territoires du CLSC qui seraient notre territoire de
référence.
M. Trudel: C'est à ce moment-là que votre
simulation donne le résultat maximum huit? Et si ce n'est pas trop vous
demander, ça m'a l'air à correspondre à une analyse assez
précise pour avoir des répères. Ce serait où huit,
dans l'hypothèse territoire de CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): montérégie.
ah! c'est mrc champlain. mes discussions me reviennent. c'est mrc champlain.
c'est ça: montérégie, mrc champlain.
M. Trudel: Et I'île de Montréal. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: est-ce que vous êtes capable de me dire combien
de territoires de clsc et combien d'établissements seraient
regroupés au niveau de leur conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je vais vous donner des
indications. Sans que ce soit... Pour qu'on comprenne bien le modèle
final. Parce que, inévitablement, il va y avoir des décisions
à prendre et des échanges à avoir dans l'esprit de la loi.
On va avoir fait des simulations. À peu près tout le monde en
fait.
Bon. J'ai bien fait de vérifier. Comme les choses évoluent
et changent, on se retrouverait dans une situation de 116 conseils
d'administration par rapport à 256.
M. Trudel: C'est ce que j'avais comme chiffre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui fait une
différence de 140. Donc, ça c'est pour Montréal.
M. Trudel: Quoi? L'avez-vous, Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 30 CLSC sur l'île
de Montréal. 30 CLSC...
M. Trudel: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): donc, il y aurait 30
conseils d'administration... quoi, pas dans les clsc sur l'île?
évidemment, on dit j clsc. il y a le phénomène anglophone
et il y a le phénomène juif sur l'île dont on doit tenir
compte. Le maximum de regroupements sur un territoire de CLSC sur l'île,
c'est cinq.
M. Trudel: Apparemment, j'imagine que 65 ce serait Côte
Saint-Luc?
M. Côté (Charlesbourg): On l'a par numéro...
Ha, ha, ha!
Une voix: Ça, c'est des systèmes informatiques.
M. Trudel: J'ai toujours détesté que l'on
fonctionne par numéros comme ce système-là Le
modèle domine la réalité. Bon, on va le trouver
là-dessus. Écoutez, je dois vous dire là-dessus que dans
l'esprit de ce qui est présenté, il y a une logique à ce
point de vue-là à inscrire, je pense, dans la loi. Et pourquoi on
ne l'inscrirait pas dans la loi par territoire de CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Pour I'île?
M. Trudel: Pour l'île, oui. Ailleurs, proba- blement que
s'il y a des exceptions - il y en a un trop grand nombre d'exceptions - parce
qu'en général, il y a un CLSC par territoire de MRC, si mon
information est fidèle. Mais je sais qu'il y a probablement un bon
nombre...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. En réponse
à votre question de tantôt, là, au 65, c'est Ahunt-sic.
M. Trudel: Ahuntsic?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bon, mettre la notion
territoriale de CLSC, je n'ai pas d'objection fondamentale. La seule chose,
c'est que je ne veux pas me retrouver dans des problèmes de
frontière.
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et ça pourrait
être le cas, par exemple, au niveau de la région
métropolitaine de Québec, où l'harmonie n'est pas totale
entre les territoires de CLSC, de MRC, de communautés urbaines. Dans
notre sagesse, au fil des années, on a toujours superposé les
structures géographiques sans nécessairement les marier aux
régions, communautés urbaines ou MRC, parce que ça n'a pas
de sens. Il y a ce phénomène-là sur le plan de l'impact au
niveau de la région de Québec qu'il faut examiner. C'est une
question de frontières. Parce que si je comprends l'idée de base
de votre proposition, c'est qu'on puisse le faire à partir de territoire
des CLSC.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Que ce soit le territoire de
CLSC qui soit l'unité de référence...
M. Trudel: De la référence. C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... la
référence. Bon. Idéalement parlant, les territoires de
CLSC devraient épouser les limites des MRC, et ainsi de suite. Il y a
des places où ce n'est pas le cas, mais ça ne veut pas dire qu'il
n'y a pas une possibilité d'harmonisation de ces territoires-là,
éventuellement, sur le plan géographique. À ce
moment-là, on sera dans une situation moins compliquée, et,
à partir du moment où tu travailles, tu travailles toujours avec
des choses qui sont bien campées sur le plan géographique et qui
se marient bien aux autres structures géographiques. Mais je ne suis pas
sûr que c'est les MRC qui vont accepter de changer leur territoire. Je ne
suis pas sûr de ça pantoute. J'ai bien plutôt l'impression
que c'est nous autres qui allons être obligés d'adopter nos
limites géographiques de CLSC que de faire ajouter des limites de
MRC.
Mais si, par exemple, on mettait cette
notion de territoire de CLSC...
M. Trudel: ...territoire de référence.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais à partir du
moment où il y a un problème, il faut que le ministre ait un
pouvoir de régler les cas.
M. Trudel: Oui, tout à fait. Alors, rapidement, ce que
j'envisageais... Je ne vous donne l'amendement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Là, ce qui est envisagé, à moins
qu'on se serve, sauf erreur, des articles 64 et 95, c'est-à-dire que la
régie pourrait recommander autre... Mais pour être plus explicite
ici, nous pourrions dire: Mais il en est autrement, le gouvernement, par
l'application du présent article, délimite autrement le
territoire. Enfin, on va vous en donner l'esprit. On pourrait dire, par
territoire de CLSC, à moins que la régie régionale
concernée fasse une recommandation autre au ministre, qui a le
pouvoir de décision là-dessus.
On pourrait même y aller plus spécifiquement. On pourrait
probablement dire par territoire de CLSC, à moins qu'en vertu de
l'article 95, une recommandation autre soit faite au ministre. Parce que
l'article 95 dit déjà que pour l'article 88 à l'article
94, il peut suggérer d'autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, si on se comprend,
premièrement, territoire des MRC. Lorsqu'on est dans le cas des
communautés urbaines, c'est le territoire de CLSC comme
référence. S'il y a problème, c'est par l'article 95 une
proposition de la régie régionale au ministre qui décide.
C'est ça? Est-ce que ça marche, ça?
Si c'est ça, on va faire les ajustements, en termes de
libellé, et puis vous le présenter.
M. Trudel: Oui, oui, c'est ça l'esprit. C'est ça
l'esprit, quitte à revoir le libellé. C'est ça l'esprit de
la suggestion pour qu'on ait une notion de référence, là,
parce que, évidemment, c'est gros et puis il y a de choses qui s'en
viennent. Ça veut dire, pour les établissements concernés,
toute une... En particulier, dans ces régions densément
peuplées...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Trudel: Ça voudrait dire peut-être des
propositions par la régie, que la discussion se fasse au niveau de la
régie régionale concernée et que les arguments, les
propositions et les solutions de solutions arrivent au ministre avec
l'argumentation concernée, que le débat se fasse en région
concernée d'abord.
M. Côté (Charlesbourg): ...là où il y
a des problèmes.
M. Trudel: Et qu'ils aient des paramètres. Là
où il y a des problèmes, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Là où il y a
des problèmes.
M. Trudel: Là où il y a des problèmes. C'est
ça. Et que ça se fasse par rapport à des
paramètres...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui. O.K.
Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que nous suspendons
l'article?
M. Trudel: Non...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on va
rédiger l'amendement, là.
Le Président (M. Joly): Vous allez rédiger
l'amendement? Oui?
M. Trudel: Oui, puis en continuant sur autre chose. Bon. À
l'inverse, maintenant. À l'inverse, est-ce qu'il y a...
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra parce que,
quand l'amendement sera déposé formellement, on fera une
déposition à l'amendement, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Vous continuez quand même,
si je comprends bien, à échanger sur l'article 88: Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. La discussion, les
échanges.
M. Trudel: oui, elle va continuer et puis avec l'amendement. bon.
à l'inverse. là, il y avait montréal, québec,
grosso modo, là, il y a des communauté urbaines. à
l'inverse, est-ce qu'il y a une simulation et une réflexion qui ont
été faites pour des régions ou territoires de mrc à
faible densité de population et avec des problèmes assez
évidents de gestion d'un établissement qui serait exploité
par un centre situé à 50, 60, 100, 200 kilomètres, qui
séparerait les établissements à l'intérieur du
territoire de mrc? on a le problème des deux bouts, du densément
et du territoire de communauté urbaine. à l'inverse, pour les
communautés rurales en général, une répartition et
une situation géographique qui, parfois, ne nous amènerait pas
à une efficacité de fonctionnement. alors, est-ce qu'il y a aussi
une simulation à travers cette hypothèse-là,
l'hypothèse d'appliquer en territoire de mrc le nombre
d'établissements concernés et eu
égard à la distance?
M. Côté (Charlesbourg): On en tient compte. À
tout le moins, c'était l'idée à l'article 95, lorsqu'on en
parle spécifiquement dans des papillons. On dira éventuellement
à l'article 95: "Une régie régionale peut proposer au
ministre de modifier l'organisation prévue aux articles 88 à 94
lorsque la nature ou l'étendue du territoire..." Là, il y a deux
choix: la nature ou l'étendue du territoire. Il y a une erreur
là. La nature, le nombre, les caractéristiques
particulières ou la capacité des installations des centres qui
s'y trouvent, la densité de la population desservie ou les
caractéristiques socioculturelles. Je pense que c'est là-dedans
que...
Une voix: L'étendue du territoire.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, oui. Alors, quand
on parle d'étendue du territoire, c'est le cas que vous évoquez,
densité qui pourrait permettre à la régie régionale
de faire une proposition de maintien, par exemple, d'un conseil
d'administration, compte tenu d'éloigne-ment, compte tenu de
densité. C'est ça que l'article 95 veut couvrir.
M. Trudel: Là, je comprends, parce que je le relisais en
même temps. Ça va être un amendement, ça, que vous
allez déposer à l'article 95.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je pense qu'il y en a
déjà une partie que vous avez au niveau de densité.
M. Trudel: Oui, on en a une partie. Bon, enfin, on va le couvrir
à l'article 95 pour cela, et ce sera permissible à la
régie régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Ça va là-dessus. Je reviendrais
aussi à une autre question de base, mais qui est reliée au nombre
d'établissements qui se réunissent sous l'empire d'un seul
conseil d'administration. C'est quoi la logique de moins de 50 lits par rapport
à 75, par rapport à 100? Je pourrais vous faire une grande
démonstration en disant: Bon...
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où tu mets un chiffre, il y a de l'interprétation autant pour que
contre, peu importe le chiffre que tu mets. Pourquoi pas 64, pourquoi pas 96,
pourquoi pas 128?
M. Chevrette: C'est par unité de 32. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, déjà, ça aurait
été plus logique de se fier aux unités que de se fier
à un nombre. Vous avez coupé une unité.
M. Trudel: C'est parce qu'il y a une unité naturelle
par...
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça, c'est
des...
M. Chevrette: C'est dans les centres d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ces cas-là,
c'est de courte durée, ce n'est pas de longue durée; 50 fait
référence aux lits de courte durée et non pas de longue
durée.
M. Trudel: De courte durée, oui. Et relié à
ça, est-ce qu'on peut le traiter par territoire? On peut le traiter par
établissement regroupé sous un seul centre, sous un seul conseil
d'administration? Mais est-ce qu'également vous avez fait la simulation?
Combien de lits ou de places se retrouveraient administrés sous un seul
conseil d'administration?
Le Président (M. Joly): M. Lamarche, je vous
reconnais.
M. Lamarche (Paul-A.): Merci, M. le Président. La
simulation n'est pas complétée. Comme vous avez vu, on a
effectivement regroupé les établissements spécifiques par
unité territoriale, soit les MRC ou les CLSC, et on est en train,
justement, de compléter en termes de nombre de lits ou de dollars ce que
ça voudrait dire comme conseil d'administration. Ce que je peux vous
dire, c'est qu'en général, plus il y a un nombre
élevé d'établissements sous un même conseil
d'administration par territoire de CLSC ou de MRC, en général,
plus les établissements sont petits. Donc, il y a plus d'unités.
Parce que c'est quand même la même population qui est desservie.
Mais ce que je vous dis, et vous risquez de me trouver des cas d'exception et
vous allez avoir raison, en général, c'est là. Mais ce que
je n'ai pas de façon spécifique, je ne peux pas vous dire
exactement combien de lits chaque conseil d'administration va gérer ou
combien de budget chaque conseil d'administration va gérer.
M. Trudel: Vous ne parlez pas assez à l'AHQ, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous ne parlez pas assez à l'AHQ, monsieur.
Non, mais sauf qu'il y a des simulations qui ont été faites, je
ne m'en cache pas, nous autres on n'a pas de...
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes en train de
me dire qu'ils en ont? Je vais finir par croire qu'ils ont plus de personnel
que nous autres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Pas plus de personnel; c'est parce qu'on est
très disponibles.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Lamarche:
Ils sont très disponibles.
M. Chevrette: Pas plus de personnel; c'est parce qu'on est
très disponibles.
M. Trudel: On parlait d'eux autres. On ne parlait pas de nous
autres.
M. Chevrette: J'ai une question à vous poser...
M. Trudel: Je compléterai là-dessus. M.
Chevrette: ...sur l'article 88.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Si je lis comme II faut la première phrase:
"...qui ont leur siège social dans le territoire d'une
municipalité régionale de comté et qui exploitent soit un
centre..." Je prends un exemple concret: Berthier-D'Autray et Joliette.
Actuellement, le conseil d'administration pour le centre d'accueil de
Saint-Thomas et pour le centre d'accueil de Sainte-Elizabeth, c'est le
même conseil d'administration et c'est dans deux MRC différentes
puisque Saint-Thomas, M. Ryan vient de se rendre à la raison, il vient
d'accepter que ce soit dans Joliette. Cela veut donc dire que Sainte-Elizabeth
perd son conseil d'administration pour la partie de Saint-Thomas. Saint-Thomas
va s'en aller où, puisque l'autre centre d'accueil dans Joliette, c'est
un centre d'accueil public affilié à un hôpital, il y a
plus de 50 lits? Pour parler concrètement.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, oui. C'est ce
qu'on fait depuis tantôt.
M. Chevrette: C'est parce que vous dites: 50. Là, je vous
pose une question pratique.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on a abordé
les questions pratiques depuis tantôt.
M. Chevrette: Oui, je n'en doute pas. Je connais mon
collègue.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Effectivement, quand on
a prévu un pouvoir au niveau de l'article 95, aussi spécifique
qu'il est, c'est pour tenir compte d'un certain nombre de choses. La
règle générale, c'est par territoire des MRC. On se donne
un territoire de référence de CLSC au niveau des
communautés urbaines et on dit, après ça: II y a
forcément, ayant les deux pied-à-terre, des cas qui ne marcheront
pas dans cette règle qui est générale. Ce qu'on dit, c'est
que la régie régionale pourra faire des recommandations - on a vu
des cas tantôt - par exemple, sur la distance et, deuxièmement,
sur la densité; elle pourra faire des recommandations au niveau du
ministre qui, lui, acceptera ou refusera. Mais ce pouvoir-là est,
à l'article 95, de faire des propositions au ministre, compte tenu de
certains problèmes spécifiques. Est-ce que, dans ce cas
précis là, il y a un élément de l'article 95 qui
permet de le faire?
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut suspendre une minute?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): On peut, oui. Suspendons quelques
minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 39)
(Reprisée 11 h 41)
M. Chevrette: Une question, M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: II y a eu beaucoup d'efforts pour essayer de
définir les missions principales, ce qu'on a appelé les noyaux
durs.
M. Côté (Charlesbourg): Qui n'est pas
complété d'ailleurs.
M. Chevrette: Qui n'est pas complété. Ici, on nous
arrive avec 50 lits, peu importent la raison ou les motifs qui ont amené
a 50. Ça aurait pu être 60, je suppose, ça aurait pu
être 100, mais oublions le chiffre pour le moment. Dans un premier temps,
on fait tout un effort pour diviser les missions et, ici, on arrive avec un
autre effort pour fusionner des missions, y compris des soins
spécialisés. C'est ça qui me frappe le plus, là.
À la rigueur, si ça avait été des hôpitaux
généraux ou gériatriques, j'aurais peut-être
compris, mais on arrive avec des soins généraux et
spécialisés. On redéfait, sur le plan de l'argumentation,
toute l'argumentation qu'on a tenue pour définir les noyaux durs dans
chacune des missions. Ce n'est pas du tout les mêmes vocations. Je me
demande vraiment, là, sur le débat de fond...
M. Côté (Charlesbourg): Le problème qu'on a
là, prenons juste au niveau des lits de longue durée, au fil des
années, des CH sont allés chercher à l'intérieur de
leurs murs ou à Texte-
rieur de leurs murs, ou ils se sont affiliés, de la dispensation
de services en soins de longue durée. Demain matin, si on prend la
décision de dire: Tout ce qui est à l'extérieur, oui,
effectivement, on le sort de là et on l'envoie selon la règle
générale... Prenons l'exemple de l'Enfant-Jésus. De toute
façon, c'est à peu près toujours l'exemple qui est
donné un peu partout. Vous pouvez parler de Maisonneuve-Rosemont aussi,
mais il y en a un peu partout. Tout ce qui n'est pas relié à un
édifice, à un centre hospitalier de courte durée, je pense
que, sur le plan de la règle générale, si, demain matin,
on le voulait, on va avoir quelques problèmes, mais c'est une chose qui
peut se clarifier assez facilement sur le plan géographique.
Là où est le problème, parce qu'il y a une
réalité qui est là, c'est qu'on se retrouve, dans certains
centres hospitaliers de courte durée, dans les mêmes
édifices avec des lits de longue durée. Donc, il y a deux
missions. Il y a la mission CHCD et il y a la mission CHSLD qui sont deux
missions différentes. Ce qu'on a tenté de faire, c'est de tenir
compte d'une certaine réalité, donc de terrain, l'idée
étant de ne pas arriver, demain matin, avec la scie mécanique,
d'être capable de passer la scie mécanique dans les murs et de
dire: On s'en va avec le restant ou avec un étage; un
hélicoptère ramasse les étages, et tu t'en vas avec. Donc,
il faut tenir compte de cette réalité-là et en arriver
à un resserrement d'un certain nombre de choses. C'est ce qui est
souhaité d'ailleurs par l'article qui est là. Évidemment,
quand tu essaies de le traduire de manière légale, ça
demande des exercices assez particuliers. Ça irait tellement bien si
c'était du neuf, mais comme on a des réalités qui sont
là sur le terrain, c'est ça dont on essaie de tenir compte. La
logique du 50, du 48, du 62, du 64, évidemment, on est dans les lits de
courte durée, on a parlé du 50. Alors, on pensait que ça
nous apparaissait raisonnable à ce moment-ci.
M. Chevrette: Mais continuons le raisonnement. Dans un même
édifice, tu peux avoir un hôpital de soins de courte durée
de 50 lits et de soins de longue durée de 50 lits. Mais sur le plan
théorique. Ça peut être semblable. En tout cas, il y en a
que ça peut être comparable. Mettons 45 si vous ne voulez pas 50,
mais en tout cas. Dans un tel cas, vous décidez de confier ça
à la première ligne, parce que c'est moins de 50.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: L'inverse, vous avez 100 lits de courte
durée et 32 de longue durée dans un même édifice.
Vous confiez ça à la deuxième ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est un
centre hospitalier qui est autonome et dont la fonction première est
celle de soins de courte durée. Donc, II y a un conseil d'administration
de centre hospitalier de courte durée.
M. Chevrette: Au moment où ce n'est pas le même
édifice, mais c'est un même établissement, où vous
avez des vocations psychiatrique, de courte durée et de longue
durée dans un même édifice, mais, raccroché à
l'établissement, un autre centre de longue durée et qui est
soumis au même conseil d'administration, qu'arrive-t-il dans ces
cas-là?
M. Côté (Charlesbourg): On va arriver avec un
amendement à l'article 341.1 qui n'est pas totalement finalisé,
qui est en construction parce que je l'ai revu hier et il faut y apporter des
modifications, mais qui aurait une portée plus générale et
qui ne serait pas uniquement dans le cas dont on parie ici, parce qu'il y a une
multitude de cas, là on parle de longue durée et de courte
durée, mais il y a aussi des chevauchements dans d'autres domaines:
centres hospitaliers de courte durée et CR, par exemple, l'hôpital
Saint-François d'Assise; Courchesne, qui est un centre hospitalier de
courte durée et CLSC; on a un centre d'accueil et un CLSC au niveau de
Saint-Laurent, à Montréal. Il y a de ces exemples un peu partout
et je pense que celui qui est peut-être le plus évident, c'est La
Clairière, à Québec, qui offre un CLSC avec un CRMDA, plus
alcoolisme. Évidemment, il faut tenir compte de l'ensemble de ces
mesures-là et c'est ce que voudrait faire l'article 341.1 dont j'ai une
première ébauche ici que je peux vous donner, sans pour autant
qu'il soit déposé parce qu'il n'est pas fini. Il faut que la
portée soit plus générale qu'uniquement dans ce
cas-ci.
M. Chevrette: Moi, je vais être franc avec vous. Avec tous
les amendements qu'on a lus, c'est tellement contradictoire. On sent
très bien, par exemple, et je le dis comme je le pense, que les CLSC,
d'après ce que je comprends, c'est moins puis plus de 50 lits. Ils
disent ceci: Un conseil d'administration est formé pour administrer
l'ensemble des établissements qui ont leur siège social dans le
territoire d'une municipalité régionale de comté et qui
exploitent un centre d'hébergement, y compris ceux qui ont
également pour mission de dispenser des soins généraux et
spécialisés, s'ils disposent à cette fin de moins de 50
lits, ainsi que les autres centres d'hébergement exploités par
les centres hospitaliers qui disposent à cette fin de 50 lits ou
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Où est-ce que vous
êtes là?
M. Chevrette: Ça, c'est en centre d'accueil pour cette
partie-là.
M. Côté (Charlesbourg): Lequel?
M. Chevrette: CLSC. La Fédération des CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! O.K.
M. Chevrette: C'est l'Association des centres d'accueil. Excusez,
je me trompe. C'est mon ami Clair, en tout cas. C'est les centres d'accueil,
c'est ça.
Quand je vois ça et je vois la position des CH d'un
côté, puis que je vois aller tout ça, je me dis: II y a une
question de gâteau. C'est clair. Il y a une question de gâteau.
Moi, je le perçois de même. On n'essaiera pas de me faire accroire
autre chose. On n'est pas ici, non plus, pour se conter fleurette.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair.
M. Chevrette: II y a une question de gâteau. C'est
clair.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ha, ha, ha! Oui. Ceci dit, si on connaissait - puis
je vous avoue que c'est peut-être le fait que je n'ai pas pu suivre comme
j'aurais voulu - la philosophie qui sous-tend tout ça, à partir
des principes d'une politique de santé et d'une réforme, on
pourrait discuter; le chiffre deviendrait moins important parce qu'on irait
à partir d'une philosophie de soins, d'une philosophie de pensée
qui nous amènerait à dire, logiquement: C'est 64, c'est 75, c'est
100. Je ne sais pas. Ça a moins d'importance de procéder à
un partage s'il y a une philosophie en dessous de quelque chose que de regarder
des amendements basés sur des chiffres.
M. Côté (Charlesbourg): Si on était à
reconstruire un système où il n'y a pas d'édifice, une
chose est certaine, c'est que ce serait beaucoup plus facile pour tout le
monde.
M. Chevrette: Ça, je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait encore plus clair
que tout le monde le pense et le souhaite. On s'est dit: II faut qu'on soit
dans une situation de nouvelle catégorie de centres hospitaliers de
soins de longue durée; il faut que ce soit clair, et ça, avec une
mission très claire qui lui soit propre et, de manière
générale, qui soit la sienne. Courte durée, c'est de la
courte durée. La réalité dans laquelle on est aujourd'hui,
c'est qu'on a des centres hospitaliers de courte durée qui dispensent la
longue durée. Évidemment, au cours des derniers mois, ça a
été la course folle dans certains endroits pour être
capable d'aller en chercher le plus possible, de façon à rendre
la situation plus compliquée sur le plan des décisions à
prendre. Évidemment, quand on met un chiffre, c'est clair que le
chiffre, à partir du moment où tu le mets là, pourquoi pas
tous les autres chiffres? Ce n'est pas toujours facile, sur le plan logique, de
l'expliquer puis de le défendre. Ce que l'on souhaite, c'est que ce soit
le plus clair possible, que ce qui est longue durée soit longue
durée, que ce qui est courte durée soit courte durée.
Ça, on l'a toujours dit. Je pense qu'on essaie de l'établir. Il y
a une ligne à tirer quelque part pour être capable de faire des
conseils d'administration.
M. Chevrette: Je ne veux pas faire durer le débat, mais
quand on a une situation de fait dans un CH actuel où vous avez courte
durée, chroniques, etc., ça, la situation devrait être
claire, en ce sens que ça appartient à un CH. Quand un CH, dans
ses propres établissements, a plus de 125 lits, ça m'apparaft
aussi clair, ça reste comme c'était avant, si j'ai bien compris.
C'est lorsque vous arrivez avec un chiffre de 50, par rapport à votre
amendement. Je parle toujours de longue durée, affilié à
un CH, pour commencer.
M. Côté (Charlesbourg): Fondamentalement, il s'agit,
à ce moment-ci, de conseil d'administration. De quel type de conseil
d'administration dote-t-on un centre hospitalier de courte durée?
Prenons le cas de 50 lits. Si, à 50 lits, il n'y a pas autre chose, il y
a un conseil d'administration de centre hospitalier de courte durée.
S'il y a 50 lits de courte durée puis il y a 96 lits de longue
durée, de quel type de conseil d'administration dote-t-on cet
établissement? De courte durée ou de longue durée? C'est
ça qui est la question. Alors, c'est pour ça qu'on est
arrivé et on a dit: C'est quoi un établissement? Si on avait dit
25 en courte durée, bon, 25, on aurait eu, probablement, un certain
nombre de problèmes avec des centres de santé. Alors, on a dit
50, parce qu'on l'a fait au meilleur de notre connaissance. Mais il s'agit de
déterminer quel est le type de conseil d'administration qui va aller
avec l'établissement. Est-ce qu'on peut se retrouver demain matin avec,
par exemple, un centre hospitalier qui aurait 70 lits ou 90 lits de courte
durée puis 250 lits de longue durée avec un conseil
d'administration de centre hospitalier de courte durée? Je pense que ce
serait totalement faire fi de la longue durée qui est là en
très grand nombre, et c'est ça qu'il faut tenter de
régulariser, et c'est ça qu'on tente de faire par l'article,
peut-être pas aussi clairement que si on était dans
complètement du neuf. Ce serait bien plus simple à ce
moment-là.
M. Chevrette: Là, je le comprends par l'exemple que vous
donnez, mais reprenez un exemple où il y a 400 psychiatrisés, 350
lits de courte durée, 300 lits de longue durée...
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'aurait jamais
dû exister, mais, de toute façon, on est là avec...
M. Chevrette:... dans un même établissement, et vous
arrivez en plus sous la tutelle de ce même conseil, 130 lits, qui
étaient avant des centres d'accueil, qui vont devenir des CHLD. Quel
serait le type de conseil que vous donneriez à ce
portrait-là?
M. Côté (Charlesbourg): Et tout ça dans le
même édifice, là?
M. Chevrette: Dans un même établissement, sauf que
les 130 derniers lits sont dans un édifice à part.
M. Côté (Charlesbourg): C'est automatique. Pour bien
se comprendre là, peu importe ce qu'il y a là, dès le
moment où il y a plus de 50 lits de courte durée, c'est un
conseil d'administration de courte durée. C'est ça que ça
dit.
M. Chevrette: Et l'impact si on arrive avec des amendements sur
le nombre, vous ne vous objectez pas à regarder le nombre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépendra de
ce que vous...
M. Chevrette: C'est un peu comme le 1er octobre pour la
rentrée à l'école. Si tu es né le 2, tu serais
mieux le 2, je suppose?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, sur le
plan du 50, on en a parlé. Évidemment, je sais aussi, dans ce
partage de gâteau que vous évoquiez tantôt, ce que sont des
propositions des uns et des autres. Alors, c'est pour ça que, disons,
j'attendrai avec impatience votre...
M. Trudel: Moi, je vous avoue que j'étais inquiet
tantôt quand le sous-ministre m'a répondu que, techniquement, on
n'a pas été capable de compléter la simulation sur le
nombre de lits qui vont être sous l'autorité d'un seul conseil
d'administration. Ce n'est pas un reproche au sous-ministre, ce n'est pas
ça. Écoutez, on est en train de déterminer l'instrument
qui va administrer l'établissement et le nombre de places ou de lits.
Seriez-vous inquiet si je vous disais qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans la
MRC du Fjord-du-Saguenay, il va y avoir un seul conseil d'administration pour
huit centres d'accueil d'hébergement, soins de longue durée, et
que ça va administrer tout près de 600 places?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais je connais
très bien la MRC du Fjord-du-Saguenay, et il est à peu
près certain que la régie régionale pourrait nous dire:
Densité de population, étendue de territoire, ça n'a pas
de bon sens. Je connais très bien ce qu'est le bas du Saguenay et ce
qu'est le haut du Saguenay en termes de territoire. Donc, à partir de
ça, l'idée n'est pas, et ça n'a jamais été
mon objectif, de créer des monstres. Je n'en veux pas, je ne suis pas
intéressé, je trouve qu'il y en a déjà trop...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... et qui s'apparentent
davantage à des empires qu'à d'autres choses. Donc, à
partir de ce moment-là, il est clair que ces notions-là, nous
autres aussi, on va les regarder. On a dit tantôt: Le maximum, ce serait
huit, et c'est probablement à celui-là que vous faites
allusion.
Une voix: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non? On en a cinq, nous,
dans le Fjord-du-Saguenay. Je ne sais pas où vous prenez le chiffre de
huit.
M. Trudel: Nous autres aussi, notre équipe de recherche
est faible... Pas faible, peu nombreuse. Elle est très forte, notre
équipe de recherche.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Mais je vous
soupçonne d'en avoir bien plus qu'un.
M. Trudel: Ah! Ouf! Là, là, ne menez pas
d'enquête là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ne menez pas d'enquête là-dessus, vous
allez gaspiller du fric.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
vous soupçonne d'en avoir une bonne gang et, à part ça...
(12 heures)
M. Trudel: Nous autres, vous savez, c'est des gangs de un.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel:
C'est des gangs de un. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est de faire le pont entre
tout ça.
M. Trudel: Vous n'en aviez que cinq? C'est le document de l'AHQ
auquel je fais référence.
M. Côté (Charlesbourg): On en a cinq. Je peux les
nommer: le foyer de Bagotville, le foyer Saint-Joseph de La Baie,
l'Hôpital de la Baie des Ha! Ha!, les foyers Delage et Beaumanoir de
Chicoutimi.
M. Lamarche: C'est parce que vous pouvez avoir des privés
conventionnés qui conserve leur conseil d'administration. Je ne suis pas
sûr de ce que je dis là. Vous pouvez avoir des privés
conventionnés où, là, ils maintiennent leur conseil
d'administration autonome évidemment, parce que les propriétaires
sont...
M. Côté (Charlesbourg): Mais la réponse de
l'article 95 est toujours là aussi.
M. Trudel: Voulez-vous me les réénumérer,
s'il vous plaît, les centres que vous avez? S'il vous plaît,
juste...
M. Lamarche: Ceux que j'ai, c'est le foyer de Bagotville, le
foyer Saint-Joseph de la Baie, l'Hôpital de la Baie des Ha! Ha!, les
foyers Delage et Beaumanoir de Chicoutimi.
M. Trudel: la baie des ha! ha!, ça s'appelle le
foyer...
M. Côté (Charlesbourg): Le foyer Saint-Joseph de La
Baie.
M. Trudel: Saint-Joseph.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: O.K. Si je vous nomme le centre d'accueil
Georges-Hébert, me diriez-vous, c'est dans le conventionné
privé probablement?
M. Lamarche: Je ne suis pas capable de vous le dire comme
ça. Ce serait à vérifier comme tel.
M. Trudel: II n'y en a pas un qui connaît ça par
coeur, le Saguenay.
M. Lamarche: Non, je n'ai pas tout ça par coeur.
M. Trudel: Je vais vous en nommer: le Foyer des années
d'or de Kénogami et la résidence Sainte-Marie.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez au moins raison
pour le Foyer les années d'or de Kénogami. Ha, ha, ha! J'ai de la
misère à dire que ce n'est pas vrai parce que je suis allé
annoncer les rénovations il y a deux semaines.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si je comprends bien, vous allez être
obligé de transporter le canot ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, qu'il
y en ait huit ou qu'il y en ait sept, évi- demment, l'article 95 est
toujours là pareil pour, bien sûr, tenir compte de densité,
de territoire aussi, de nombre, on marque le nombre au niveau de l'article
95.
M. Trudel: Évidemment, on n'est pas pour régler
chacun des territoires des MRC ici.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est un exemple
qui est...
M. Trudel: Mais en vous signalant aussi qu'on en avait
oublié un qui est bien connu, le Centre hospitalier Jonquière,
pavillon Arvida.
M. Côté (Charlesbourg): Le pavillon à
Arvida?
M. Trudel: Le pavillon Arvida.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que... En
tout cas.
M. Trudel: Ça s'appelle le Centre hospitalier de
Jonquière. Ça en ajoute aussi et c'est dans le territoire de la
MRC du Fjord-du-Saguenay. Ce que je veux signaler, c'est que vous avez votre
parapluie, dans le fond, sur l'article 95. Ça m'amène à
ceci, avant que la pluie soit trop forte, vous servir de votre parapluie.
Est-ce que là vous prévoyez dans le contexte, donc, de
l'application de cet article-là, une période de transition,
nommément, parce que vous allez vous retrouver un jour, on va se
retrouver un jour, évidemment, avec une loi et les régies
régionales seront formées à partir du 1 er avril
1992...
M. Côté (Charlesbourg): Opérationnelles au
1er avril 1992.
M. Trudel: 1992. Alors, est-ce que vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment et
préalablement à ça, il y a tout un exercice de nomination
des personnes pour former les collèges électoraux qui vont nommer
la régie régionale.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça,
évidemment, que tout le processus va s'enclencher de manière
très respectueuse à partir du moment où la loi est
adoptée. Alors, il y a un calendrier qui découle. On pourrait
bien commencer demain matin, et je vous garantis qu'au 1er avril 1992, tout est
bien beau, mais, évidemment, il y a du temps pour le faire. Alors, je
veux être respectueux de cette auguste assemblée; vous seriez le
premier à me cogner sur les doigts, et c'est pour ça que chez
nous... De toute façon, il y a une série de choses qui sont
faites, mais on
a aussi chez nous, au ministère, des équipes qui sont
quand même réduites, parce qu'à la fois, il faut
administrer et il faut tenter de faire des changements sur le plan des
validations et des vérifications, et on n'est pas toujours, non plus,
très très bien outillés. Vous venez d'en avoir un exemple
concret.
M. Trudel: Ce que vous voulez dire, c'est que vous ne voulez pas
imposer rien à personne dans l'ensemble du système. À la
base, ex cathedra, il faut qu'il y ait une période tant sur le plan
législatif que sur le plan de l'application, qu'ils disent: Bien
là, on travaille avec des administrations, avec des services, avec des
services qui sont dispensés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Trudel: ...et il faut favoriser à ce que ça se
fasse tout en sachant qu'un jour, un bon matin, il faut savoir où
ça commence et où ça s'éteint.
M. Côté (Charlesbourg): Où c'est clair, je
vais être intraitable. Où c'est clair, il n'est pas question, la
règle générale est là, elle s'applique, c'est
ça. Là où il y a des problèmes, parce qu'il va y en
avoir des problèmes, on en discute depuis tantôt, il y a l'article
95 qui nous permet de la souplesse à ce niveau-là pour tenter de
trouver les accommodements nécessaires. Encore une fois, sur le nombre,
sur la densité, sur l'étendue, je pense que c'est des
critères qui sont assez souples pour permettre à la régie
régionale de faire des propositions qui, à ce moment-là,
seraient acceptées ou refusées par le ministre, mais qui, dans la
plupart des cas, vont être acceptées. Ce qu'on a fait
jusqu'à maintenant, c'est qu'on a un projet de loi qui va être
débattu un de ces bons jours, avant le 21 juin, sur le prolongement des
conseils d'administration actuels, donc, pour assurer une continuité. On
va se retrouver dans une situation où les règles sont claires.
Où c'est clair, c'est la loi qui s'applique. Où il y a des zones
grises, on va tenter de régler les zones grises le plus rapidement
possible avec les instances régionales, avec leurs recommandations.
M. Trudel: Par ailleurs, vos régies régionales vont
avoir à déterminer la pièce maltresse auparavant, qui va
s'appeler le plan régional d'organisation des services.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. A partir du moment
où elles sont en fonction, soit avril 1992.
M. Trudel: Parce que la base d'organisation et de
responsabilisation de la déconcentration régionale, c'est la
régie qui va l'incarner dans un...
M. Côté (Charlesbourg): Plan régional
d'organisation...
M. Trudel: ...plan régional d'organisation des
services.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais on ne
peut pas présumer demain matin qu'ils vont faire disparaître des
établissements, ils sont là. Ça fait que les
établissements qu'ils ont vont être, à partir des
catégories qu'on a définies, à l'intérieur de
territoires qui sont définis, soit MRC, soit CLSC. Donc, dans le
processus qui mène à l'élaboration des régies, il y
a un travail préalable au niveau des conseils d'administration qui
doivent être mis en place, qui fait les 40 % qui vont faire
l'élection de la régie régionale. Alors, c'est sûr
que sur le plan de l'articulation de tout ça et le plan de mise en
oeuvre... On en a un, là, qui est potable, très potable. Il y a
probablement des trous dedans. On continue de travailler pour voir la
mécanique. Mais là, on est dans la situation où on suppose
qu'un de ces jours X, on va commencer à mettre en application la loi
120. On va peut-être présumer de bien des choses.
M. Trudel: Un jour, ça va venir, je suis certain.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à partir de
ça, nous autres, on a mis des dates, mais c'est des dates fictives.
C'est des dates fictives, mais, évidemment, à un moment
donné, si ce n'est pas celle-là, ça va en être une
autre. Évidemment, il y a toujours l'idée que le 1er avril 1992
est une année de début budgétaire, et plus ça nous
prend du temps pour passer à travers, plus ça étire et
ça hypothèque avrii 1992. Donc, l'idée est clair qu'on se
retrouve avec des cas plus difficiles, des cas beaucoup plus difficiles
où il va falloir trancher, mais avec des avis qui vont nous venir des
gens des régions.
M. Trudel: Et dans le passage de l'organisation et des personnes
aux conseils d'administration, des néo-conseils d'administration
déterminés ici, un ordre de grandeur qui m'a été
communiqué, et ne me demandez pas de vérifier ça au quart
de tour, il y aurait de 2000 à 3000 personnes qui sont actuellement sur
des conseils d'administration d'établissements - un conseil, un
établissement, un établissement, un conseil -2000 ou 3000
personnes qui vont être - je ne le dis pas péjorativement -
renvoyées chez elles. Est-ce que dans le plan de transition, dans le
plan d'application, il y a un modèle? Est-ce qu'il y a une
hypothèse qui nous permettrait de dire: Écoutez, on va se
réveiller avec un défi tout à fait nouveau? Parce que ce
ne sera pas comme usuel, la gestion dans ce conseil d'administration avec les
établissements regroupés. Et est-ce qu'il y a une
hypothèse qui a été levée qu'on va corn-
mencer par miser sur les gens qui sont déjà là?
Regardez un peu l'espèce de calendrier auquel on pourrait avoir à
faire face; hormis le projet de loi qu'on va bien discuter un jour, disons
qu'on prolonge Jusqu'à temps que ça s'applique, cette
affaire-là. Les régies régionales apparaîtraient au
plus tôt le 1er avril 1992. Elles vont toutes avoir à
définir leur plan régional d'organisation des services, ce qui
n'est pas peu dire...
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau des
programmes.
M. Trudel: ...au niveau des programmes. Et, après cela,
peut-être, pour ce qui est d'un autre devoir, suggérer au
ministre, en vertu de l'article 95: Nous autres, compte tenu de notre plan
régional d'organisation des services, nous vous disons qu'au niveau des
centres hospitaliers, enfin, la catégorie de l'article 88 ici, on vous
demande d'avoir un conseil d'administration et aussi l'organisation
administrative en ce qui concerne la direction de ces
établissements-là de la façon suivante. Est-ce que, pour
assurer la continuité des opérations et aussi, je dirais, pour
jouir de la compétence et de l'expertise - on va finir par le trouver,
quelqu'un m'a dit qu'expertise, ce n'était pas français - qui
s'est développée dans ces conseils d'administration, il y a des
mesures transitoires qui vont nous permettre de dire: On va les conserver sur
nos conseils d'administration? Et je vous dis franchement ce que j'ai dans la
tête, c'est qu'on puisse penser que tous ceux et cedes qui sont dans les
conseils d'administration actuels puissent être des personnes qui vont
siéger dans le nouveau conseil d'administration de la transition avant
que s'applique, à la base même, avec les assemblées
régionales, avec toutes les mécaniques qui sont prévues
actuellement à la loi d'être élu selon les
catégories qui sont déterminées.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, j'aime toujours au
moins essayer de prendre d'où on est partis. Dans l'avant-projet de loi
qu'a présenté Thérèse, puisque c'est de là
qu'on est partis quand on s'est rencontrés en commission parlementaire,
on partait de la situation actuelle et on proposait un conseil d'administration
unifié par territoire de CLSC, 158, avec certains ajouts au niveau des
CHU. Disons, 170. On passait donc d'une situation de 900 et quelques à
170. J'étais froid un petit peu, parce que, effectivement, on se privait
d'une expertise sur le plan des bénévoles qui sont
déjà dans le réseau, qui ont une expertise et qui sont
intéressés à continuer, pour certains.
Où est-ce qu'on en est aujourd'hui? On en est à une
situation qui m'apparaît beaucoup plus rationnelle, j'allais dire
rationaliste, mais je suis mêlé...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...beaucoup plus rationnelle
et beaucoup plus respectueuse d'un certain nombre de réalités.
(12 h 15) donc, on va partir d'une situation où on en a neuf, on
passerait, selon la simulation qu'on a actuellement dans le public, de 682
à 449, donc, quelque 240 de moins pour l'ensemble du québec, au
lieu de passer de 700 à 150, 160 ou 170. donc, il y a une situation de
rétablissement, je pense, à l'intérieur de l'appareil, de
possibilité de participer au niveau des gens
bénévoles.
Quand tu regardes la composition des conseils d'administration, c'est
qui qui est là? C'est le public, c'est les bénéficiaires,
c'est des représentants de fondations, des employés de
corporations, alors du personnel. On dit, pour assurer la continuité:
Pourquoi les personnes qui sont là ne seraient-elles pas celles qui
continuent? C'est les bénéficiaires qui vont choisir les
représentants des bénéficiaires. Je pense bien qu'on va se
retrouver dans une situation de continuité, il y a de fortes chances. Du
public? Moi, j'imagine que la personne qui a représenté le public
depuis un certain temps, quand il y aura l'assemblée publique, elle
devrait normalement passer à travers et continuer de le
représenter, à moins que quelqu'un, quelque part, veuille faire
de la politique provinciale, municipale ou fédérale
éventuellement et qu'il décide que c'est par là qu'il
entre pour se faire connaître. C'est possible. Ce n'est pas exclu. Je
pense que ça s'est déjà fait et que ça va encore se
faire.
Donc, après ça, le personnel va décider pourquoi
pas, à ce moment-ci, dire: Bien, parfait, quand on commence, on commence
avec des nouvelles règles? C'est le personnel qui va décider,
donc élu par ses pairs. Les corporations propriétaires, si elles
décident d'envoyer les mêmes personnes, c'est leur liberté.
Si les fondations décident d'envoyer les mêmes personnes, elles
vont envoyer les mêmes personnes. Donc, fondamentalement, il y a une
certaine continuité tout avec la possibilité qu'il y ait des
éléments neufs qui se retrouvent à l'intérieur de
ça, ce qui n'est pas nécessairement mauvais, mais qui est voulu
par une représentation du public.
Évidemment, c'est une phase transitoire, je comprends, qui peut,
à l'occasion, inquiéter un certain nombre de personnes. Je le
comprends et je pense que c'est tout à fait normal qu'il y ait un peu
d'inquiétude là, devant l'inconnu; même les médecins
sont inquiets. Donc, évidemment, on peut estimer que d'autres aussi
peuvent être inquiets. Je pense que la préoccupation est
là, mais ce n'est pas une brisure totale. Ce n'est pas 11 personnes qui
sont là aujourd'hui, avec 11 nouvelles demain. Ça peut être
ça, mais, dans la pratique, ce ne sera certainement pas ça.
M. Trudel: Bon. Pour l'application de cet article-là, dans
cet esprit-là et dans la mécani-
que, je suis bien prêt à reconnaître que, oui,
à tenir compte que tout le monde arrive, que les deux bouts des ficelles
arrivent toujours à la même place pour être capable de faire
en sorte que ça s'attache à une certaine date. Vous allez vous
servir, j'imagine, de l'article 494, le tout dernier article, la promulgation:
"Les dispositions de la présente loi entreront en vigueur aux dates
fixées par le gouvernement."
M. Côté (Charlesbourg): On est déjà
rendus là?
Des voix: Ha, ha, ha! Des voix: Adopté.
M. Trudel: Surprise! C'était pour voir si vous aviez
encore votre calendrier d'automne en tête.
M. Côté (Charlesbourg): Si j'avais quoi? Mon
quoi?
M. Trudel: Votre calendrier en tête.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! tout le temps. Tout le
temps, tout le temps, tout le temps. Ne vous inquiétez pas, je ne le
raye pas. Mon calendrier est là, il est clair.
M. Trudel: Si on pouvait organiser notre travail avec un
calendrier clair, eh bateau! que ça irait bien. Mais est-ce qu'à
l'article 88, vous prévoyez que, dès le moment où la
sanction royale tombe là-dessus, ça se met en branle?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va être
l'une des premières mesures qui va se mettre en branle parce que,
forcément, dans la dynamique et la logique qui mènent à la
nouvelle régie régionale en place en avril 1992, il y a des
préalables et, parmi ces préalables-là, il y a la
composition du collège électoral, des représentants des
établissements, donc les 40 %, qui, lui, est constitué de gens,
des conseils d'administration. Par conséquent, il faut que ces conseils
d'administration soient faits, connus.
M. Trudel: Oui, mais il y a deux choses qui m'inquiètent
là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ça n'a pas raison
de vous inquiéter là.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Il y a au moins deux choses qui
m'inquiètent à cet article-là.
M. Côté (Charlesbourg): On va vous rassurer.
M. Trudel: Parce que, tantôt, vous m'avez bien dit que dans
l'esprit de l'application de l'article 95, pour que ça se vive par le
monde et par les régions de façon correcte et qu'il y ait de
l'oxygène pour proposer d'autres choses au ministre, ça pourrait
difficilement se faire avant la détermination du PROS, du plan
régional d'organisation des services. Là, votre PROS, il ne
pourra pas se faire avant l'existence du faiseur de PROS, avant la régie
régionale. Vos régies régionales sont, au bas mot, mises
en route pour la conception, et non pas l'accouchement, au 1er avril 1992.
Pour ce qui est des établissements couverts par le territoire de
la régie régionale: le PROS n'est pas fait, on ne peut pas vous
recommander le type de regroupement, parce que tout est dans tout
là-dedans. On ne peut pas vous dire: Faites-en un au conseil
d'administration puis plus tard, dans un an, on va vous faire une
recommandation pour le défaire, parce que notre PROS dit que ce serait
plus intelligent d'organiser ça comme ça. Deuzio, entre les deux,
il faut bien que les décisions, juridiquement, soient prises à
l'établissement. La loi adoptée, supposons théoriquement,
comme la TPS...
M. Côté (Charlesbourg): Au mois de novembre.
M. Trudel: Mettons au mois de novembre. Mettons ça au
hasard.
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi le lien avec la
TPS?
M. Trudel: Au début de septembre, lorsque le ministre
avait décrété dans une petite session spéciale qui
était prévue pour une autoroute. Pouf! Ce n'est pas la TPS, c'est
la TVQ.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est pour ça
que j'étais mêlé.
M. Trudel: La TPS québécoise.
M. Côté (Charlesbourg): La TPS, je pensais que
c'était au gouvernement fédéral que ça avait
été adopté.
M. Trudel: Au Québec, on a déguisé ça
en TVQ. C'est une TPS qui va s'appliquer sur les deux types de services, de
biens qu'on a déterminés. Alors, supposons au 30 novembre et la
loi est là et elle est votée, puis la sanction royale a eu lieu.
Parfait! le ministre rentre chez lui puis il dit: Zingo! j'ai ma loi.
M. Côté (Charlesbourg): Au 30 novembre. C'est clair,
carrément, que si la loi est adoptée au 30 novembre, il n'y a pas
de régie régionale qui se met en place au 1 er avril 1992.
M. Trudel: Là, ce n'est pas ma question. C'est encore
pire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Une
voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Arrêtez là! Il
faut être bien clair. A la question que vous posez, si le projet de loi
est adopté le 30 novembre, qu'est-ce qui arrive? On a un calendrier; tu
changes les dates, parce que le calendrier de mise en oeuvre est toujours le
même, donc il n'y a pas de régie régionale en place au 1er
avril 1992. Parce que la logique de la mise en place de la régie
régionale est là. J'ai toujours dit qu'on ne prendrait pas la
pancarte du CRSSS, puis la virer de bord et marquer "régie
régionale". Ça ne veut pas dire que j'ai dit que je ne pourrais
pas avoir dans la mise en oeuvre de l'application de la réforme, comme
partenaire privilégié, un certain nombre d'établissements
comme les CRSSS qui pourraient être des gens qui, effectivement, fassent
un certain travail pour la mise en place de certaines structures qui vont nous
mener à la constituante de la régie régionale.
Donc, c'est clair: "C'est-u" la poule ou si c'est l'oeuf à
l'occasion? À un moment donné, il faut commencer quelque part, et
commencer quelque part, ça veut dire que ça commence par la base.
Tel que c'est défini dans la loi, la régie régionale ne
s'"autocongratule" pas; la régie régionale est l'émanation
de la volonté de 40 % de représentants des établissements,
de 20 % de représentants des organismes communautaires, de 20 % de
représentants du monde municipal et de 20 % du monde
socio-éducatif ou culturel.
Le collège électoral qui, à ce moment-ci, est le
plus difficile à former est, bien sûr, celui des 40 %
représentant les établissements et, comme il y a un resserrement
au niveau de la mission et forcément certains regroupements, là
où ça ne crée pas de problème, il n'y a pas de
raison de ne pas le faire. Là où ça ne crée pas de
problème, ça va se faire. Là où il n'y a pas de
problème, c'est clair. L'article 95, c'est des exceptions. L'article 95,
c'est pour régler les problèmes en consultation avec les gens du
milieu qui peuvent avoir des suggestions plus éclairées qui
s'adaptent mieux aux circonstances qu'on a évoquées tantôt
dans le cas de certains territoires de CLSC qui sont plus larges que
d'autres.
M. Trudel: C'est correct pour le message. Mais le 1er
décembre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça a été le 30 novembre. Le 1er
décembre, comment se prend la décision réelle au centre,
au foyer Pie XII, au centre d'accueil Pie XII de Rouyn-Noranda? La loi est
votée, elle est sanctionnée. Qui prend la décision? Qui
administre cet établissement-là?
M. Côté (Charlesbourg): Le maître d'oeuvre de
la mise en place de la réforme, le seul maître d'oeuvre...
M. Trudel: Le un, vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): Le un. O.K., là?
M. Trudel: Oui. Pas le 17, le un.
M. Côté (Charlesbourg): oui, parce que ça ne
peut pas être 17; ça ne peut pas être 400 non plus. le un,
lui, peut décider d'avoir une collaboration de 17, d'avoir une
collaboration de l'ahq, de l'acaq, de la fédération des clsc et
d'autres. c'est lui qui va décider ça. il va dire: parfait,
demain matin, on est dans la phase d'application de l'une des 222 mesures
découlant de la réforme et, pour ce faire, le maître
d'oeuvre, c'est le ministère; les collaborateurs, ça peut
être l'ahq, les clsc, ainsi de suite, puis on descend. donc, à
partir du moment où la loi est adoptée, c'est la mise en marche
de l'application de la loi, ce qui signifie que c'est l'enclenchement
automatique du processus de nouveaux conseils d'administration. d'abord,
là où il n'y a pas de problème, ça n'en crée
pas de problème, donc on le fait tout de suite; ça ne donne rien
de le faire dans deux ans. là où il y a des problèmes, il
y a des consultations qui se feront avec les crsss actuels ou d'autres
partenaires que le ministre pourrait juger, sur le plan d'une proposition qui
pourrait venir au ministre et "debugger" la situation, ainsi de suite, et en
arriver au règlement de ces dossiers-là et faire en sorte qu'on
puisse former le collège électoral des représentants des
établissements, puisque c'est celui qui est le plus difficile à
créer. les organismes communautaires, ça se crée à
peu près tout seul; les maires, ça se crée à peu
près tout seul; le monde socio-éducatif et culturel, on n'a pas
à attendre, ça pourra se former en cours de route. donc, nos
trois 20, ça en fait 60, plus notre 40 qui vient s'arrimer forment ta
régie régionale qui pourrait être en place à partir
du 1er avril 1992 et qui, là, va se voir transférer un ou des
pouvoirs. disons, par exemple, qu'on lui donne - et je ne voudrais pas
être pris au pied de la lettre - comme responsabilités les deux
premiers programmes que sont la jeunesse et les personnes âgées,
on lui dit: tu nous produis, dans les mois qui viennent, un plan
régional d'organisation des services au niveau du ministère,
ayant déjà eu le cadre général provenant du
ministère, très bien arrimé avec la politique de
santé et bien-être. donc, c'est comme ça que va se livrer
le processus. je sais qu'on a une discussion qui est longue puis qui... c'est
ça.
Le Président (M. Joly): M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Non, je le corn-
prends très bien parce que, évidemment, ça va aider
pour les autres parce que le mécanisme va être aussi le même
pour les autres.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, est-ce que vous
aviez l'intention de déposer votre amendement à l'article 88?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, si on peut, avant de
quitter?
Le Président (M. Joly): Avant d'ajourner.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, vous vouliez
retirer votre premier amendement et nous soumettre le nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que ça va
être de nature à recevoir l'assentiment de l'Opposition. Je vais
vous le relire...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce qu'il y a quand
même un élément du premier qu'on reprend. Donc,
l'amendement à l'article 88: 1° remplacer, dans les
troisième, quatrième, cinquième et sixième lignes
du premier alinéa, tout ce qui suit le mot "exploitent" par ce qui suit:
"soit un centre d'hébergement et de soins de longue durée, soit
à la fois un centre d'hébergement et de soins de longue
durée et un centre hospitalier de soins généraux et
spécialisés de moins de 50 lits." 2° remplacer le
deuxième alinéa par le suivant: "Pour l'application du
présent article là où il n'y a pas de municipalité
régionale de comté, le territoire desservi par un
établissement qui exploite un centre local de services communautaires
est celui retenu à moins que la régie régionale ne propose
un autre territoire en tenant compte des critères mentionnés
à l'article 95. Toute proposition doit être approuvée par
le ministre."
Donc, là, on va chercher...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: C'est en plein ça qu'on voulait signifier.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
M. Trudel: Alors, on pourrait adopter l'amendement. C'est parce
que j'ai d'autres questions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais pas l'article.
L'article, on y reviendra.
M. Trudel: On pourrait adopter l'amendement. Ça va
très très bien.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement, tel que
proposé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Parfait. Donc, nous
ajournons nos travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 31 )
(Reprise à 15 h 57)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
Au moment de terminer, nous avions adopté l'amendement, je pense,
à l'article 88. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
M. Trudel: On était rendus au 1er décembre 1991 ou
à peu près.
Une voix: Le projet de loi entre en vigueur.
M. Trudel: Donc, l'entrée en vigueur. C'est adopté.
Pour ce qui est de la poursuite de la légalité des actes qui sont
réalisés par le conseil d'administration, il va
nécessairement y avoir - je ne peux pas voir comment ça se ferait
autrement - une période de transition. Donc, la loi est là, un
nouveau type de conseil d'administration pour administrer plusieurs
établissements. Le matin où la loi est sanctionnée, est-ce
qu'il va y avoir un certain nombre d'articles qui vont être suspendus
dans leur application jusqu'à temps qu'on en arrive à ce que
l'assemblée, la constitution du conseil d'administration, la
désignation soit réalisée pour dire: Bon, maintenant, en
quelque sorte, tout ce qui était dans les conseils d'administration des
établissements et dans une corporation désignée qui avait
été créée à cette fin-là, il y a le
passage juridique d'une corporation, de plusieurs corporations à une
autre... Alors, est-ce qu'il va y avoir dans la cédule d'application, et
c'est drôlement important, certains articles qui ne seront pas
promulgués tout de suite et qui vont demander qu'il y ait un certain
nombre de conditions qui soient présentes, et il me semble que le
minimum ce soit l'existence même du conseil en vertu des dispositifs de
la loi, qui soit formé pour prendre charge des corporations? Parce que,
là, d'un côté, une corporation ne peut pas être
là pour ne pas administrer ce qui ne lui appartient pas et, par
ailleurs, une corporation qui existe ne peut plus administrer en vertu de la
loi qui a été décidée, et qui ne forme pas un
conseil d'ad-
ministration conformément à l'esprit de la loi. Comment
cela va-t-il se passer sur le plan de la suite juridique ou de la
légalité des actes par le conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Les gens qui sont sur les
conseils d'administration actuels vont continuer d'avoir la
responsabilité tant et aussi longtemps qu'ils ne seront pas
remplacés. C'est l'objet de la poursuite du projet de loi qui est
déposé à l'Assemblée de donner une
continuité, d'extensionner les mandats actuels. Donc, il n'y aura jamais
de vide juridique puisque les personnes qui seront remplacées sur les
conseils d'administration perdront leurs pouvoirs, ou l'une peut se substituer
elle-même dans certains cas si on parie des corporations. Mais les gens
restent en poste tant et aussi longtemps qu'ils ne sont pas remplacés
par d'autres personnes. Donc, la légalité à ce
niveau-là continue tout le temps et tant et aussi longtemps que la
totalité du conseil d'administration n'est pas nommée; donc,
c'est à partir d'une date X qui sera déterminée par le
ministre que tel conseil d'administration d'avant la réforme est
remplacé à partir de demain par les nouveaux membres du conseil
d'administration qui ont passé à travers la sélection
reconnue à l'intérieur du projet de loi. Il y a donc
forcément des mesures transitoires; il y en aura à la fin du
projet de loi, un certain nombre de mesures transitoires, et plus dans la loi
d'application aussi à l'automne. Mais la loi qui est devant le Parlement
actuellement vise à prolonger des mandats de ces personnes-là
tant et aussi longtemps que le conseil n'est pas prêt à être
remplacé dans sa totalité.
M. Trudel: Je comprends fort bien que le projet de loi qu'on va
discuter avant la fin de la session, c'est pour des personnes qui
étaient sur des conseils d'établissements actuels, dans leur
forme actuelle, et on dit: On ne renommera pas d'autres personnes parce qu'il y
a une modification qui s'en vient. Mais les nouveaux, lorsque la loi va
être passée, ils n'administreront plus, conformément
à la loi, des établissements suivant une forme de conseil
d'administration décidée par la loi. Il va falloir un pont entre
les deux, et de un. Et de deux, le nouveau conseil d'administration
formé, il va administrer l'ensemble des activités et des biens
d'une nouvelle corporation formée?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais essayer de vous
expliquer ça plus clairement. Il y a des nouvelles mesures qui sont ici
qui vont s'appliquer au niveau des conseils d'administration. Il y a, si on
peut appeler ça ainsi, un premier intérim, donc première
continuité des conseils d'administration actuels qui venaient à
échéance à la fin de mars et qu'on a prolongés par
le projet de loi, qui vont continuer à se prolonger tant et aussi
longtemps que les nouveaux conseils d'administration ne seront pas
remplacés. Il y a dans la loi d'application des mesures qui,
normalement, nous permettent de faire la transition en harmonie avec tout ce
qui est légal. Comme la loi d'application ne sera pas adoptée,
voyez-vous, aussitôt qu'on aura fini, à la fin novembre, le projet
de loi 120, dès le 1er décembre, on va pouvoir commencer à
étudier la loi d'application...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Et, à ce
moment-là, la loi d'application, elle, va donner ce que donne une loi
d'application.
Une voix...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Entre-temps, il y a des
amendements qui vont venir, lorsqu'on abordera certains articles, pour donner
des pouvoirs ou un pouvoir réglementaire au ministre, pour permettre
d'assurer la légalité de ce qui va se faire en termes de
transition éventuellement. Mais il y aura donc une démarche de
faite dans le cadre de ce projet de loi, où on apportera des amendements
donnant au ministre des pouvoirs et aussi des pouvoirs réglementaires,
pour s'assurer d'une transition légale et optimale sur le plan du
rendement.
M. Trudel: Le projet de loi d'application aura, pour un certain
nombre de dispositions adoptées dans le projet actuel, des effets quasi
suspensifs d'articles de loi, puisque vous dites que ça vous donnera des
pouvoirs réglementaires pour assurer la continuité juridique et
des établissements et des conseils.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que me donneront comme
pouvoir les amendements qu'on va apporter à la loi 120, c'est de faire
des règlements régissant l'élection des conseils
d'administration des établissements, qui correspondent aux nouvelles
catégories d'établissements, et ces gens élus sur des
conseils d'administration prendront leurs responsabilités à
partir du moment où le ministre le décidera. Mais ce sont des
mesures qui seront incluses dans le projet de loi 120 et qui impliquent du
réglementaire, c'est dans le but de permettre au ministre d'enclencher
les élections au niveau des établissements, sans pour autant que
ceux qui seront élus demain prennent demain soir la
responsabilité de l'établissement. Ce sera à une date que
déterminera le ministre que se fera le transfert ou l'application de ta
loi 120. En temps normal, c'est des pouvoirs qui sont donnés a la
régie, mais la régie n'est pas constituée et, pour
constituer la régie, il faut que les conseils d'administration soient en
place. Donc, il faut que quelqu'un,
quelque part, assume la première responsabilité de mettre
en place les conseils d'administration, et c'est le ministre qui va chercher
les pouvoirs de manière temporaire pour être capable de faire la
première et, ultérieurement, dans le cycle normal des choses,
après la première, ce sera la régie qui sera
constituée qui, elle, aura la responsabilité, sur le plan de
responsabilité légale, de faire ce processus-là. Donc,
c'est un pouvoir que le ministre n'a pas, mais que le ministre emprunte par des
papillons qu'on va mettre là-dedans pour lui permettre d'enclencher le
processus de création des conseils d'administration qui, ultimement...
Parce que la régie, c'est l'aboutissement de l'ensemble du processus qui
est à la base. Et, à partir du moment où la régie
va être en place, le ministre, lui, disparaît dans ce
processus-là sur le plan d'élection des conseils
d'administration, et, à ce moment-là, c'est la régie qui
va prendre la relève par la suite.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 88, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Regardez. Tous les articles de la loi, on ne parle pas
du projet de loi, ne pourront pas tous entrer en vigueur en même temps,
parce que les organismes habiles à les gérer n'auront pu exister
dans le temps à ce moment-là. Bon. Et, par ailleurs, le ministre
dit: On va aller chercher, quelque part là-dedans et dans la loi
d'application, le pouvoir réglementaire de faire le début du
monde, d'enclencher le monde sur la formation des conseils d'administration.
Mais même au moment où les conseils d'administration vont
être formés, il va falloir qu'ils aient un objet à
administrer qui s'appelle, par exemple, des établissements et des
centres. Il va donc falloir probablement la formation d'une nouvelle
corporation. Or, dans ce sens-là...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de nouvelle
corporation.
M. Trudel: O.K. Donc, dans ce sens-là, tous les articles,
évidemment, du projet de loi dans son application, lorsqu'il deviendra
loi, la mise en oeuvre de la totalité va être soumise grosso modo
à deux éléments: le pouvoir réglementaire du
ministre d'enclencher et des dispositions législatives dans un projet de
loi d'application qui va l'habiliter, qui va être habilitant pour le
ministre et modifiant d'autres lois qui permettent d'exercer le pouvoir
habilitant. Est-ce que vous avez déjà regardé la longueur
de la période approximative, en jours, la longueur approximative de
l'entrée en vigueur des noyaux durs de la loi 120?
M. Côté (Charlesbourg): Selon des scénarios
qu'on a faits maintenant, évidemment dépendam-ment à quel
temps on finit, c'est un scénario de sept à huit mois pour
être capables de mettre en place les structures. Donc, si, par exemple,
on finissait à la fin de juin, on est dans une situation
éventuellement pour être capables de faire face - mais ça,
c'est dans une hypothèse très très optimiste - à la
musique au mois d'avril 1992. Tout délai au-delà de juin...
M. Trudel: Empêcherait...
M. Côté (Charlesbourg): ...empêcherait la mise
en place de...
M. Trudel: ...la volonté du ministre de.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Pas rien que la
volonté du ministre, une volonté bien acceptée, assez
largement acceptée. Tout délai au-delà de juin,
évidemment, retarderait d'autant l'application de la réforme.
Remarquez qu'il n'y a pas de drame insurmontable sur la terre, mais,
évidemment, il y a des rendez-vous. Et si ça devait aller au mois
de novembre, je vais commencer à me demander si le député
de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue ne souhaite pas lui-même, dans son
rêve, être ministre de la Santé et des Services sociaux pour
voir l'application de cette excellente réforme.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous le savez, M. le ministre, qu'il ne faut jamais
ambitionner sur le pain bénit. Il faut jouer son rôle, celui qui
vous a été confié, et, pour le restant, ça
dépend de tellement de choses.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! vous êtes bon
là. Je vous trouve bon dans ce rôle-là, moi.
M. Trudel: Vous souhaiteriez que je le garde, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tout faire pour vous
garder là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Par ailleurs, je vous rappelle que vous avez dit
tellement de fois que, quand le bébé va être
accouché et qu'il va être installé dans la bassinette,
vous, vous allez aller à la pêche avec les enfants. Ça fait
que, moi, je vais tout faire pour qu'il soit adopté ce projet de loi
dans toute sa forme la plus correcte,
M. Côté (Charlesbourg): Pour que j'aille à la
pêche. Mais au mois de novembre, tu ne prends pas grand-chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je vous invite au lac Roger,
chasse et pêche, c'est la même chose, j'ai deux camps, en
octobre. maintenant, une dernière non pas sur les conseils
d'administration, mais sur les élections de ces établissements.
vous avez annoncé dans la foulée de la réforme, donc,
qu'il y aurait, sauf erreur, de l'ordre de quelque 200 directeurs
généraux d'établissement qui ne seront plus dans le
circuit à titre de directeur général. est-ce qu'il va y
avoir des dispositions transitoires également pour les directions
générales, pour continuer à ce qu'ils réalisent
leur travail d'administrateur principal responsable dans cette
corporation-là désignée par le conseil d'administration,
et, également, un mécanisme qui fera en sorte qu'on assurera
également la continuité des opérations dans ce
contexte-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et il y a
déjà des échanges assez réguliers avec la Direction
générale des relations du travail du ministère et des
associations de D.G., par exemple, qui sont principalement visés par ces
postes, sur des plans de la mobilité et aussi pour faire face à
la situation avec tout le dépoussiérage de ce qu'on peut offrir
au niveau du ministère dans de telles circonstances et,
inévitablement, pour assurer une continuité...
Déjà, je dois vous dire que là-dedans, sur le terrain, il
y a bien du monde qui s'active. Il n'y a pas juste ceux qui s'en vont et
qui pensent à s'en aller; il y a aussi ceux qui restent et qui pensent
être celui qui va rester. Alors...
M. Trudel: Celui qui pense qui va arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Effectivement, dans le
plan de mise en oeuvre.
M. Trudel: Des mesures transitoires. M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Ça va pour l'article 88.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 88, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 89.
M. Côté (Charlesbourg): "Un conseil d'administration
est formé pour administrer l'ensemble des établissements qui ont
leur siège social dans le territoire d'une régie régionale
et qui exploitent un centre de la classe des centres de réadaptation
pour les personnes présentant une déficience intellectuelle."
Vous allez être très étonné pour une autre
fois, il n'y a pas de papillon. En tout cas, moi, je n'en ai pas vu.
M. Trudel: Alors donc, un conseil d'administration pour
l'ensemble des établissements qui ont leur siège social dans le
territoire de la régie régionale et qui exploitent un centre de
la classe des centres de réadaptation pour les personnes avec
déficience intellectuelle. d'abord, pourquoi ici la
référence est-elle changée par rapport à l'article
88? à l'article 88, le territoire de référence, c'est le
territoire de la mrc, et nous avons ajouté un amendement, là, sur
un territoire d'un clsc. alors, pourquoi la différence de territoire de
référence? (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): On a effleuré ces
cas-là la semaine dernière, on s'est dit que c'était
presque uniquement Québec et Montréal qui étaient
visés, qu'il n'y avait pas nécessairement beaucoup d'autres
problèmes sur le reste du territoire du Québec et que
c'était presque exclusivement Québec et Montréal. C'est
donc par territoire de région. C'est pour ça qu'on fait
référence à ce moment-ci au territoire d'une régie
régionale, qui serait celle de Québec et qui serait celle de
Montréal en particulier, mais qui peut avoir des effets aussi ailleurs,
bien sûr, mais de manière très exceptionnelle. C'est
là où nous avions, si ma mémoire est fidèle,
l'intention de diviser en auditifs, moteurs et visuels. Je vous ai dit
Québec et Montréal. Je devrais ajouter Montérégie
parce que Québec et Montréal, c'était physique surtout,
alors que, dans le cas de la Montérégie, il y en a combien? En
Montérégie, en déficience intellectuelle, par exemple,
c'est 10 en incluant les anglophones. C'est pour ça combien la notion de
territoire doit être prise... On ne peut pas, à ce
moment-là, parler de territoire de CLSC. Si jamais...
M. Trudel: On ne peut pas parler de territoire de CLSC là,
ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O.K.
M. Trudel: O.K. Mais l'autre bout, par exemple, la
référence à territoire de régie
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est le territoire
couvert par la régie régionale.
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): donc, dans ce cas-là,
c'est l'île de montréal; dans d'autres cas, c'est la
montérégie, donc territoire de la monté-régie ou
territoire de la région de québec.
M. Trudel: O.K. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Et pour la régie régionale
Montréal...
M. Côté (Charlesbourg): Oui?
M. Trudel:... ça voudrait dire combien
d'établissements qui sont regroupés, dans l'ordre de
grandeur?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on parle de
déficients intellectuels à ce moment-ci?
M. Trudel: Déficients intellectuels.
M. Côté (Charlesbourg): 11. Là, pour se
comprendre, vous avez la totalité de ce qui est services sur I'île
de Montréal. Ça veut dire établissements anglophones comme
francophones. Prenons à titre d'exemple, toujours dans le même
domaine, Bas-Saint-Laurent, c'est trois; Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est quatre;
Québec, c'est cinq; Mauricie-Bois-Francs, quatre; Estrie, quatre;
Outaouais, un; Abitibi-Témiscamingue, un; trois pour la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine; Chaudière-Appalaches, trois;
Laval, un; Lanaudiè-re, deux; Laurentides, trois;
Montérégie, les 10 dont on faisait allusion tantôt; et
Montréal métropolitain, c'est 11. Ça, c'est les
données brutes et c'est l'ensemble des établissements -
j'espère qu'on n'en a pas oublié - c'est l'ensemble des
établissements qui sont inclus là-dedans, et on ne fait pas de
distinction de ce qui pourrait être anglophone et francophone et de la
nécessité éventuellement, sur le pian de l'analyse, de
dire qu'il puisse y avoir un conseil d'administration pour les anglophones et
un conseil d'administration pour les francophones, ce qui viendrait diminuer
d'autant le nombre sans pour autant dire que ça va être
moitié un, moitié l'autre. Est-ce qu'on a le partage de...
Évidemment, il y a toute une série de caractéristiques
dont on doit tenir compte: linguistiques, ça me paraît
évident; obstacles naturels... Prenons juste, par exemple, la
région de la Mauricie-Bois-Francs.
M. Trudel: Le Bas-du-Fleuve.
M. Côté (Charlesbourg): Arthabaska, Prin-ceville,
Victoriaville, Drummondville par rapport à Loulseville, La Tuque,
Shawinigan, Grand-Mère, je pense qu'il y a des réalités
géographiques dont l'article 95 devra tenir compte sur le plan des
propositions qu'on nous fera.
M. Trudel: Alors, c'est ça. Il y a donc aussi de.
l'article 95 qui va devoir s'exercer ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. il y en a un peu
partout. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il est là, l'article 95. La
règle générale est là et s'applique dans la mesure
où il y a des caractéristiques particulières dont on doit
tenir compte et spécialement dans des territoires comme ceux-là.
En Abitibi, ça ne sera pas difficile, il y en a rien qu'un. Alors, il
couvre l'ensemble du territoire. C'est l'explication du territoire de la
régie. Il n'y aura pas grand problème là. Par contre,
ailleurs, sur I'île de
Montréal, il faut l'admettre, de manière
particulière, il y a une problématique linguistique qui est
là, dont on devra tenir compte; deuxièmement, des
caractéristiques géographiques comme celles de
Mauricie-Bois-Francs. Si la carte des régions administratives du
Québec était à refaire, probablement qu'elle serait
différente, qu'elle tiendrait compte de cette réalité,
mais on vit avec actuellement. Il faut donc "matcher", et il ne serait pas
surprenant que, de ce côté-là, on propose que du
côté sud du Saint-Laurent, pour la partie Mauricie-Bois-Francs,
donc partie Bois-Francs, ce soit une entité, alors que ce soit la
même chose du côté du nord.
M. Trudel: Mais fondamentalement, il y a donc un conseil
d'administration pour administrer les centres de réadaptation pour
déficience intellectuelle sur le territoire de la régie.
M. Côté (Charlesbourg): En Abitibi, ça,
c'est...
M. Trudel: Oui, c'est ça. Il y en a un. M.
Côté (Charlesbourg): II y en a un. M. Trudel: Un ou
plusieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les cas que je
vous ai nommés tantôt, je ne sais pas si...
M. Trudel: À part l'Abitibi, il y en a plusieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Voyez-vous, ça ne
crée pas de problème, d'après moi; un jugement assez
rapide ici: Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean, même
Québec, Mauricie-Bois-Francs, Estrie. Mauricie-Bois-Francs,
évidemment, il y en a quatre... Sauf le phénomène distance
ou accidents géographiques dont on peut tenir compte. Même
Saguenay-Lac-Saint-Jean, on peut retrouver une situation au Lac et une
situation au Saguenay. Vous connaissez l'unité du
Saguenay-Lac-Saint-Jean vu de l'extérieur. Mais, à partir du
moment où vous êtes à l'Intérieur, vous faites la
distinction entre le Saguenay et le Lac.
M. Trudel: Et comment donc! L'Abitibi et le Témiscamingue,
non, ce n'est pas aussi mal. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est surtout au
niveau de la Montérégie et Montréal qu'à ce
moment-là il y aurait des propositions qui pourraient nous venir en
vertu de l'article 95, en tenant compte des phénomènes dont on
s'est parlé tantôt, linguistiques et autres, densité de
population, et ainsi de suite.
M. Trudel: II faut mettre ça en relation
avec l'article 90 où on va faire la même chose pour
déficience auditive, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Auditive, physique et
moteur, c'était ça? On a les trois. Parce que, initialement,
c'était tout le monde regroupé.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.? Alors, suite à
des représentations qui avaient mauditement du bon sens, on a dit: Je
pense qu'il faut tenir compte des clientèles, si je me rappelle,
motrice, visuelle et auditive. Donc, c'est à partir de ces
trois-là que la règle générale s'applique. Donc, il
devrait y avoir regroupement pour la déficience physique visuelle, pour
la déficience physique motrice et pour la déficience physique
auditive.
Alors, on peut se retrouver dans des situations où,
effectivement, il y a plusieurs centres de communautés linguistiques,
donc anglophone, francophone, où il faudra faire de l'adaptation, ou
territorial, distance.
M. Trudel: Bref, l'article 89 et l'article 90, suite aux
ajustements, entre vous et moi, sur le plan législatif, ça
devrait former l'unité.
M. Côté (Charlesbourg): Former un seul article?
M. Trudel: Un seul article. Regardez. Une voix: Quatre
différents.
M. Trudel: Et, à l'inverse, quatre différents si on
prend chacune des catégories. C'est qu'on dit: Telle catégorie -
pardon, il faut que j'emploie les mots comme il faut - telle classe de centres
vont faire l'objet d'être administrés par tel type de conseil
d'administration sur le territoire. Alors, on les prend tous par territoire de
régie, et là, il y a quatre catégories concernées.
Il y a déficience intellectuelle, déficience auditive,
déficience motrice, et il m'en manque une...
M. Côté (Charlesbourg): Déficience visuelle.
M. Trudel: Déficience visuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Qui est à
l'intérieur.
M. Trudel: Qui est à l'intérieur, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un des trois;
ça devrait être le même article.
M. Trudel: Je vous dis franchement, je préférerais
quatre articles. Je préférerais quatre articles, parce que
ça sera très clair pour chacun. Je peux vous dire qu'on l'a
préparé. Est-ce que ça peut vous aider?
M. Côté (Charlesbourg): c'est la même chose.
donc, l'article 91 est correct. ce qu'il faut, c'est faire de l'article 90, pas
un, mais trois articles.
M. Trudel: Trois.
M. Côté (Charlesbourg): Mais toujours avec le
même libellé.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): II y aurait
renumérotation à la fin.
M. Trudel: Oui, l'article 90...
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de la
renumérotation, à la fin, ils vont les descendre un par un. O.K.
Est-ce que je comprends que, sur le plan du fond, le libellé est clair,
mais qu'on devrait faire les articles 89, 90, 91, 92, 93 et 94 dans le sens
qu'ils seraient renumérotés éventuellement? Pour bien se
comprendre, l'article 89 est correct et l'article 91 est correct, mais
l'article 90 devrait être trois articles.
M. Trudel: C'est ça, exactement. (16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. En
reprenant le même libellé, mais pour déficience auditive,
pour déficience visuelle et pour déficience motrice.
M. Trudel: C'est ça. C'est exactement ça.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait adopter
ça, M. le Président. On va demander aux légistes de nous
faire ça.
M. Trudel: II y a un petit bout en français dans l'article
89.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un petit bout en
français qui ne marche pas dans l'article 89.
M. Trudel: Donc, on dit: "...leur siège social dans le
territoire d'une régie régionale et qui exploitent un centre de
la classe des centres de réadaptation." Même chose là,
où on met "classe" dans les trois autres. Dans le fond, un conseil pour
les centres. Tu n'as pas besoin de ça les classes. Alors, pour les fins
du "tape"...
Le Président (M. Joly): M. le député, vous
pourriez peut-être lire l'amendement, là.
M. Trudel: ...je propose que l'article 89 du projet de loi 120,
Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant
diverses
dispositions législatives, soit amendé par le retrait,
dans la quatrième ligne, des mots "la classe des centres de".
Le Président (M. Joly): Donc, la nouvelle lecture se
lirait comme ceci: "Un conseil d'administration est formé pour
administrer l'ensemble des établissements qui ont leur siège
social dans le territoire d'une régie régionale et qui exploitent
un centre de réadaption pour les personnes présentant une
déficience intellectuelle."
M. Trudel: C'est exactement ça que ça a pour
effet.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): C'est juste pour nous
faciliter le travail. C'est ce que j'ai compris, là.
M. le Président, c'est parce qu'il faut faire des amendements
à partir du texte déposé et non pas à partir de nos
patentes à nous autres. On pourrait peut-être le mettre dans la
chasse parce qu'il est à l'affût.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II dégaine vite, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): une chose est certaine,
c'est qu'il a une connaissance très pointue des mouvements corporatifs.
ça peut permettre de dégainer vite.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement, tel que
lu, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. L'article 89
est adopté.
M. Trudel: L'article 89 est adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Parfait. J'appelle
l'article 90.
M. Côté (Charlesbourg): "Un conseil d'administration
est formé pour administrer l'ensemble des établissements qui ont
leur siège social dans le territoire d'une régie régionale
et qui exploitent un centre de la classe des centres de réadaptation
pour les personnes ayant une déficience physique."
M. le Président, je vais lire le papillon déposé
par l'Opposition, qui se lit comme suit: "Un conseil d'administration est
formé pour administrer l'ensemble des établissements qui ont leur
siège social dans le territoire d'une régie régionale et
qui exploitent un centre de réadaptation pour les personnes ayant une
déficience auditive."
Adopté, M. le Président. J'imagine que l'Opposition ne
pariera pas sur son papillon.
Le Président (M. Joly): Donc, si je comprends bien, vous
votez sur votre papillon, M. le député.
M. le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous pour votre
papillon, M. le député?
M. Trudel: Est-ce l'Institut des sourds de Charlesbourg?
Le Président (M. Joly): L'amendement, tel que
déposé?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
adopté. J'appelle l'article...
M. Trudel: Je ne ferai pas la sourde oreille
là-dessus.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! Mais je ne
vous ai pas entendu personnellement. Adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci. Donc, j'appelle l'article
91.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
vous le permettez, parce qu'il ne faut pas en oublier.
Le Président (M. Joly): Mais il faut faire attention, M.
le ministre. La vitesse tue.
M. Côté (Charlesbourg): Rappelez-vous, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): En peu de temps, on vient de faire
du progrès.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on va finir
par arriver à l'article 91. Vous voulez parler de l'alcoolisme et de la
toxicomanie. Vous avez peur qu'on s'enivre au rythme où on les
adopte?
Le Président (M. Joly): Oui. Ça m'inquiète,
parce que je ne voudrais pas qu'on s'étourdisse dans le mouvement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, M. le
Président, je vous donnerai une pilule si ça force.
Le Président (M. Joly): Je la prends.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais à nouveau
lire un amendement: "90.1 Un conseil d'administration est formé pour
administrer l'ensemble des établissements qui ont leur siège
social dans le territoire d'une régie régionale et qui exploitent
un centre de réadaptation pour les personnes ayant une déficience
visuelle." Adopté, M. le Président.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 91, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 90.1. Le
Président (M. Joly): 90.1, parfait, merci.
M. Côté (Charlesbourg): Vous suivez, M. le
Président, là?
Le Président (M. Joly): Je vous suis là. C'est
parce qu'il y a une renumérotation, s'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): Après ça, je
vais vous envoyer ça en même temps.
M. Joly: Donc, l'article 90.1, amendement adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 90.2, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire l'article
91.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 90.2. N'insistez
pas, M. le Président. On vous le dira à 91 quand on sera rendus
là.
Le Président (M. Joly): Ah bon! partait. M. Trudel:
On vous le dira.
M. Côté (Charlesbourg): "90.2 Un conseil
d'administration est formé pour administrer l'ensemble des
établissements qui ont leur siège social dans le territoire d'une
régie régionale et qui exploitent un centre de
réadaptation pour les personnes ayant une déficience motrice."
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 90.2. Le
nouvel article 90.2, tel qu'amendé, est adopté. Est-ce qu'on est
prêt pour l'article 91, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, j'appelle l'article 91.
M. Côté (Charlesbourg): "Un conseil d'administration
est formé pour administrer l'ensemble des établissements qui ont
leur siège social dans le territoire d'une régie régionale
et qui exploitent un centre de la classe des centres de réadaptation
pour les personnes toxicomanes."
À ce moment-ci, on devrait avoir un amendement, pour être
logique avec ce qu'on a fait dans le passé, pour parler d'alcooliques et
de toxicomanes. Vous l'avez? Ah! je l'ai ici. On a assez de papier!
Insérer, dans la dernière ligne, après le mot
"personnes", les mots "alcooliques et les autres personnes". Ça se
lirait maintenant comme suit: "Un conseil d'administration est formé
pour administrer l'ensemble des établissements qui ont leur siège
social dans le territoire d'une régie régionale et qui exploitent
un centre de la classe des centres de réadaptation pour les personnes
alcooliques et les autres personnes toxicomanes."
M. Trudel: Ah! celui-là, j'aurais une couple de petites
questions, parce qu'on est dans le particulier.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 91 est adopté?
M. Trudel: L'amendement, adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Comme le dirait notre secrétaire de commission,
une toute petite question de la part de M. Trudel.
Le Président (M. Joly): Je vous l'accorde, votre toute
petite question, sachant que ça va dégénérer en une
toute petite réponse.
M. Trudel: Et peut-être une sous-question. Écoutez,
évidemment, pour cette catégorie de centres pour l'alcoolisme et
la toxicomanie, je pourrais demander également au ministre la
simulation, si elle a été faite, est de combien
d'établissements par territoire de régies, mais ma
véritable question c'est: Est-ce que dans cette catégorie de
centres, il y en a au moins un d'accessible par région de régie
régionale à travers le Québec?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas.
Actuellement, ce n'est pas le cas.
NI. Trudel: Avec ce qui a été annoncé dans
la réforme, si mes informations sont exactes, je
vais me renouveler la mémoire un peu là, il y a des places
que le ministre a l'intention de rajouter en "désintoxico"
médicale et 50 places en "désintoxico" dans des unités non
médicales. est-ce que l'objectif premier du ministre serait d'au moins
servir avec un centre chacune des régions du québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je serais prêt
à vous répondre, mais je ne veux pas vous répondre dans le
dos. Actuellement, ce ne sont pas toutes les régions du Québec
qui sont couvertes, mais l'objectif, sur la période de la
réforme, est effectivement de couvrir toutes les régions du
Québec.
M. Trudel: Quelles régions ne sont pas couvertes?
M. Côté (Charlesbourg): Les régions qui,
actuellement, sont couvertes: Mauricie-Bois-Francs,
Abitibi-Témiscamingue... Vous confirmez?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...Côte-Nord,
Laurentides, Montérégie, Montréal métropolitain
avec trois, plus Bas-Saint-Laurent, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine,
Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce qui veut dire que ça nous laisse, comme
régions non couvertes, l'Estrie, oui, il n'y en aurait pas,
Côte-Nord, il n'y en a pas, Chaud ière-Appala-ches, il n'y en
aurait pas, et Laval.
M. Trudel: Lanaudière?
M. Côté (Charlesbourg): De même que
Lanaudière. C'est ça.
M. Trudel: Vous direz à mon collègue de Joliette
qu'il n'en a pas, lui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais évidemment, moi,
je ne vous conseillerais pas de lui dire, ce serait presque un blâme de
ne pas l'avoir fait pendant huit années de pouvoir.
M. Trudel: C'était juste sur le point de se faire, puis il
est arrivé un petit incident malheureux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, je pense
que j'ai retrouvé une copie de lettre non signée, c'était
marqué "projet" dessus.
M. Trudel: À être approuvé à la
prochaine réunion, c'était marqué, puis vous n'avez pas
cru bon de donner suite au courrier. Ah bien! voyons, voyez-vous! Est-ce qu'il
y a une évaluation de la clientèle des personnes toxicomanes et
victimes d'alcoolisme au Québec? Est-ce qu'il y en a? Je sais que c'est
difficile, mais est-ce qu'il y a une évaluation de la
clientèle?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est
toutes les principales conclusions du rapport Bertrand où il n'y avait
pas d'évaluation. Mais à l'intérieur des 8 400 000 $ qui
sont dépensés depuis avril, ça va aussi servir à
faire une évaluation, la plus scientifique et la plus exacte possible.
Donc, à la fin de l'année financière, normalement, on
devrait être en mesure d'avoir les données dont vous parlez.
M. Trudel: À l'occasion de cet article-là, il y a
un problème, je pense, assez immense qui subsiste avec ce type de
centres, pas "type" au sens de la loi, mais des centres qui s'occupent de
personnes toxicomanes et de personnes victimes de la maladie de l'alcoolisme.
Est-ce qu'il y a un ménage qui pourrait se faire ou qui va se faire dans
cette catégorie d'établissements? Parce que je pense que le
ministre sait que quiconque, demain matin, veut s'instituer centre de
"désintoxico" et de traitement de l'alcoolisme, peut s'installer sur le
coin de la rue et, je dirais, donner de l'information populaire comme quoi si
tu es en difficulté, tu es dans une situation de détresse avec
l'une ou l'autre de ces difficultés, tu t'adresses à telle
adresse et on va te régler ça. Souvent, d'ailleurs, avec de
l'exploitation - dans certains cas, en tous cas - au plan financier, quant
à ce qui est réclamé, de personnes qui sont toujours en
situation de détresse lorsqu'elles sont concernées. (16 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): J'essaie juste de me
rappeler. Je pense que c'est au moment de l'étude des crédits
qu'on a fait la ventilation des 8 400 000 $ avec votre collègue, je
pense, de...
M. Trudel: Shefford?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Marie-Victorin.
M. Côté (Charlesbourg): ...Marie-Victorin, et il y
avait des sommes d'argent qui servaient à édicter, au cours de
l'année, des normes, donc, pour faire en sorte que ce qui est
dispensé et autorisé soit de la qualité et non pas
n'importe quelle expérience qui arrive. D'ailleurs, elle nous avait
soulevé un cas qui, pour elle, lui apparaissait, à tout le moins,
questionnable. Comme ça dépend toujours du jugement qu'on peut
avoir, on a appris par la suite que l'individu dont il était question
était un des candidats possibles à l'obtention du prix Nobel.
Donc, il y a peut-être des thérapies qui sont plus acceptables
ailleurs qu'elles ne le sont chez nous ou plus question-nables chez nous et
moins ailleurs, mais ça fait partie de l'ensemble.
M. Trudel: Est-ce que vous avez l'intention de le faire via la
Santé et les Services sociaux ou, en quelque sorte, de suivre le
mouvement de
l'Éducation et que ce soit plutôt traité à
travers la protection des consommateurs?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
nous, pour des établissements qui vont offrir des services à ces
clientèles, pour obtenir un permis, ils devront répondre aux
normes de qualité que nous sommes à édlcter. Bien
sûr, dans la messure où ces gens-là ne correspondront pas
aux normes, il n'y aura pas de permis. Ils seront, par conséquent,
considérés comme illicites.
M. Trudel: Et ce sont les CLSC qui vont les surveiller comme les
illicites pour les personnes âgées? Ça fait que, là,
on a eu la police de Charlesbourg et on va avoir la police des CLSC
maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): La police de
Charlesbourg?
M. Trudel: L'escouade de Charlesbourg, excusez-moi. Le GTI.
M. Côté (Charlesbourg): GTC. M. Trudel:
GTC?
M. Côté (Charlesbourg): Après
"Côté approuved", il peut y avoir n'importe quoi.
M. Trudel: Non, mais vous dites que les autres vont être
illicites.
M. Côté (Charlesbourg): Le principe, c'est qu'il y a
des normes de qualité et qu'il faut répondre aux normes de
qualité pour avoir un agrément. Et ça, c'est donné
par le ministère. C'est le ministère qui va devoir assumer la
responsabilité de ce qui se passe.
M. Trudel: Alors, on s'en irait donc, en matière de
traitement de l'alcoolisme et de la toxicomanie, vers du privé
conventionné, reconnu par l'État et financé par
l'État.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on se comprend? Ce
n'est pas exclusif là. Ce n'est pas exclu, donc si ce n'est pas exclu,
c'est possible, mais pas exclusif.
M. Trudel: C'est parce que, regardez, c'est relié à
la première question que je vous posais sur la couverture dans les
régions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est un problème qui affecte un nombre de plus
en plus grand de personnes. C'est un euphémisme de le dire. C'est un
problème de société et c'est un problème du
siècle qu'on vit actuellement. Évidemment, comme dans bien des
situations similaires à celle-là, on est toujours tenté de
servir d'abord les grands centres, à cause de la concentration, etc., et
on oublie souvent qu'il y a le seuil critique.
M. Côté (Charlesbourg): Et aussi les gens ne sont
pas toujours intéressés à se faire soigner dans leur
région. Phénomène de plus grande visibilité, et
ainsi de suite.
M. Trudel: Oui. Ça existe aussi. Sauf qu'il y aussi
l'accessibilité, parce qu'il y a une démonstration qui est assez
clairement faite, en termes de services publics, que la proximité
amène la fréquentation et amène l'intérêt
à solutionner son problème à travers une relation d'aide
dans un établissement. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): On peut être dans une
situation où, dans une région où il y a un manque de
ressources et où il y a des ressources privées de qualité,
le gouvernement décide d'acheter des places dans des ressources
privées. Donc, sans nécessairement que ce soit du privé
conventionné, le gouvernement pourrait acheter des places du
privé qui est déjà implanté et qui donne un
excellent service.
M. Trudel: On pourrait confier un contrat... M.
Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...en vertu de 78, à un organisme communautaire
qui...
M. Côté (Charlesbourg): Avec le même
amendement non exclusif n'empêchant pas les professionnels de s'implanter
en région.
M. Trudel: Par exemple. Puisque maintenant, ça a
été adopté, donc il y aura, dans les mois à venir,
tout un plan...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...qui sera rendu public...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sur la "désintoxico" et le traitement de
l'alcoolisme...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pense pas qu'on puisse
l'espérer avant la fin de l'année financière, parce qu'il
y a des sommes qui, actuellement, ont été assignées
à la recherche, à la définition d'un ordre de
qualité, et ainsi de suite, l'objectif étant la fin de
l'année financière. À partir de ça, il y aura
déploiement, sachant déjà que, cette année, au
niveau de la jeunesse, par exemple, il y a des sommes d'argent qui ont
été réservées pour la région
métropolitaine de Montréal et de Québec pour le
développement de places au niveau des adoles-
cents.
M. Trudel: O.K. Et vous avez toujours l'intention d'augmenter les
budgets consacrés à la prévention dans les
établissements et les organismes communautaires, tel que vous le disiez
à la page 32 de votre projet de réforme?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, il y a 3
200 000 $ des 8 400 000 $ qui peuvent être mis sur le chapeau de la
prévention, par exemple pour l'implantation de la ligne 800, la mise en
place au niveau des régions - et des lettres sont déjà
parties pour chacun des CRSSS - d'un coordonnateur au niveau régional
pour être capable de faire en sorte que... On a détecté, au
niveau provincial, un manque de coordination interministérielle, puisque
ça implique la Justice, l'Éducation, l'Enseignement
supérieur, mettez-en, je pense qu'il y a 11 ministères
d'impliqués. On a donc senti le besoin, sur le plan provincial, de faire
cette coordination-là et la même volonté sur le plan
régional, avec un coordonnateur au sujet duquel les lettres sont
parties, et ça fait partie de l'enveloppe mise à la disposition
des régies et des CRSSS dès cette année, pour l'embauche
d'un coordonnateur par région pour les 17 régions du
Québec.
M. Trudel: Et ça, c'est déjà dans la
machine?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui, oui! Oui.
Oui,
M. Trudel: l'intention c'est d'ajouter 30 nouveaux points de
services en réadaptation en externe. les points de services en externe,
à quoi c'est rattaché et à qui? parce que, si je comprends
bien, on ne parle pas de nouveaux centres ici. évidemment, on rajoute
des points de services en réadaptation externe.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. C'est 30 points de
services sur cinq ans, donc les cinq années, dont certains qui,
dès cette année, seront implantés: Québec,
Montréal et Montéré-gie. Même on devance un peu ce
qu'on avait prévu dans le plan, compte tenu qu'on a eu des sommes du
projet du premier ministre qui faisait suite au rapport Bertrand.
Déjà Québec, Montréal et Montérégie,
cette année, sont reconnus. Il y en aura d'autres. Il y a un plan,
évidemment.
M. Trudel: Mais c'est parce que comme vous précisez, par
ailleurs, qu'il va y avoir 50 places en "désintoxico"
médicale...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...dans les centres hospitaliers et...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...dans les unités non médicales...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça, je comprends que le 30 nouveaux points sur
cinq ans, en réadaptation externe, sont rattachés à des
établissements autres qu'hospitaliers.
M. Côté (Charlesbourg): Encore là, ça
peut être en centres hospitaliers et hors centres hospitaliers. Pour
votre information, l'an prochain, c'est 11 400 000 $ qui s'ajouteront fin avril
1992 sous différents volets là, des volets déjà
connus qui vont chercher 8 400 000 $ cette année et auxquels
s'ajouteront 11 400 000 $ l'an prochain. Récurrents.
M. Trudel: Récurrent, dans la base. Alors, ça
pourrait être en centres hospitaliers...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à des centres hospitaliers ou à
d'autres centres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il faut tenir compte de
ce qui existe déjà dans certains cas.
M. Trudel: On va être obligé de changer 55 pour
vrai, hein, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: On va être obligé de changer 55 pour
vrai, hein?
M. Côté (Charlesbourg): 55...
M. Trudel: 30 nouveaux points de services de réadaptation
en externe, en centres hospitaliers.
M. Côté (Charlesbourg): 55 est là. Il est en
attente. Il mûrit. Évidemment, lorsque le fruit grossit trop,
à un moment donné, la branche casse et il s'effoire.
M. Trudel: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est le danger.
Alors, on verra, après avoir fait un certain nombre d'articles, comment
reprendre le patient et l'amener dans les services
ultraspécialisés d'une commission parlementaire pour tenter de
poser un meilleur diagnostic et de lui prescrire...
M. Trudel: Le meilleur remède.
M. Côté (Charlesbourg): ...le meilleur remède
pour lui garantir une survie dans un domaine
particulier ou quelques domaines particuliers.
M. Trudel: Effectivement, M. le ministre, sur un plan très
sérieux - évidemment, c'est toujours très sérieux -
si vous confiez ces missions-là aux centres hospitaliers, si c'est
confié, dans certains cas, aux centres hospitaliers, il va falloir en
tenir compte quelque part. Je ne veux pas qu'on en discute ici pour l'instant.
C'est un autre débat. Mais je veux juste vous indiquer aussi qu'il va
falloir se poser la même question, qu'il faut quasiment se poser la
même question à l'inverse sur où va la réadaptation
comme noyau dur.
M. Côté (Charlesbourg): On parle... M. Trudel:
Noyau dur.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on s'est bien compris
là. On parlait de désintoxication médicale. On ne parle
pas d'autre chose. On parle de désintoxication médicale.
M. Trudel: Non, c'est parce que vous avez deux choses que vous
avez annoncées. Vous avez annoncé de la "désintoxico"
médicale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Correct.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça qui va
être rattaché aux centres hospitaliers.
M. Trudel: C'est parce que je vous ai posé la question: 30
nouveaux points de services de réadaptation en externe. C'est
écrit à la page 32.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous m'avez répondu: Oui, des fois, à
des centres de réadaptation et, oui, des fois, à des centres
hospitaliers.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'on peut se
retrouver dans des situations où, dans une région, c'est un
centre hospitalier qui a l'expertise et qui le fait. Est-ce qu'il s'agit,
à ce moment-là, de créer de toutes pièces d'autres
institutions? Je ne suis pas sûr. C'est pour ça que la
possibilité est là mais, de toute façon, 341.1, où
on aura un amendement que vous n'avez pas là, qui viendra, va permettre
un certain nombre de... Et on me signale aussi que - je devrais être
assez vite mais je vais finir par m'habituer, évidemment, d'ici au mois
de décembre - quand vous me parlez de 65, je pourrais vous parier des
vertus de 64 aussi. Et comme vous vous rappelez, les deux ont été
suspendus.
M. Trudel: Suspendus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais tant que c'est suspendu, la vertu n'existe pas
encore.
M. Côté (Charlesbourg): La vertu n'existe pas. Elle
ne sera vérité qu'au moment où on les aura adoptés.
(17 heures)
M. Trudel: C'est ça. Je ne peux pas dire que je vais avoir
ça comme cadeau de Noël et, en même temps, jouir du
cadeau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
clair.
M. Trudel: Je ne l'ai jamais traduit comme il faut, mais on ne
peut pas avoir le gâteau et le manger en même temps. Alors donc,
à l'article 91, en concordance avec ce qu'on a fait aux articles 89 et
90, il faudrait présenter un amendement pour retirer les mots "les
classes" à la troisième ou quatrième ligne.
Le Président (M. Joly): C'a déjà
été lu, ça.
Une voix: L'article 91.
Le Président (M. Joly): II me semble.
M. Trudel: L'article 91.
Une voix: C'est l'article 90.
Le Président (M. Joly): Ah! Les articles 90.1 et 90.2.
Donc, de concordance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que
présenté, est adopté. Donc, l'article 91, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Avant de dire adopté... M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: ...ça couvre donc toutes les questions des
conseils d'administration en ce qui concerne les centres de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...réadaptation. Mais tantôt, vous m'avez
répondu: Montérégie, 11.
M. Côté (Charlesbourg): 10.
M. Trudel: 10 y compris le phénomème "anglo".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je fais juste noter pour l'instant qu'entre vous et
moi, l'article 95 va être utilisé largement probablement si on
veut que ce soit humainement et respectueusement administrable,
respectueusement étant pour les communautés et humainement quant
aux nombres. Lorsqu'on sera rendus évidemment à l'article 95,
vous allez donc convenir probablement, je l'espère, qu'il va falloir
aussi baliser ça parce que, sans ça, l'article 95 va devenir le
fourre-tout de l'"an-tiloi" 120.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose qui est certaine,
c'est que, quant à moi, l'article 95 a toujours été, dans
mon esprit à moi, de portée limitée et non pas de
portée générale. Le général, on l'a fait et
on doit avoir une portée limitée à l'article 95 pour
permettre des exceptions qu'on rencontre et qu'on a discutées depuis le
début. Évidemment, la volonté n'est pas que ça
devienne la règle générale, sinon on n'a rien fait depuis
quatre semaines.
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Joly): L'article 91, adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): tel qu'amendé,
nécessairement. ça m'a fait plaisir de reconnaître votre
petite petite question dont vous me faisiez mention tantôt.
M. Trudel: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, j'appelle l'article 92. On
me fait mention qu'il y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): On fait d'abord la lecture
de l'article 92, M. le Président ou on...
Le Président (M. Joly): Ce serait apprécié,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, merci. "Un conseil
d'administration est formé pour administrer l'ensemble des
établissements qui ont leur siège social dans le territoire d'une
régie régionale et qui exploitent les centres suivants: "1°
un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse; "2° un centre de la
classe des centres de réadaptation pour les jeunes en difficulté
d'adaptation ou des centres de réadaptation pour les jeunes mères
en difficulté d'adaptation. "
Il y aurait un amendement, M. le Président, qui se lit comme
suit: 1° supprimer, dans la dernière ligne du paragraphe 2°, les
mots "jeunes". C'est de concordance logique avec ce qu'on a fait dans le
passé. C'était "jeunes mères".
M. Trudel: Ça va pour "mères".
M. Côté (Charlesbourg): 2° ajouter, à la
fin, l'alinéa suivant: "Le ministre, pour l'application du
présent article au territoire de la régie régionale
instituée pour la région de Montréal Métropolitain,
détermine autrement que sur la base du territoire de cette régie
régionale, après consultation de cette dernière,
l'organisation prévue au premier alinéa afin de permettre
l'exploitation, par plus d'un établissement de centres de protection de
l'enfance et de la jeunesse et la prestation, par l'un d'eux, des services en
langue anglaise pour les personnes d'expression anglaise de cette
région. "
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Là, vraiment, pour cette nouvelle
catégorie de centres, j'imagine que, là aussi, il y a des
simulations qui ont été faites, c'est-à-dire que, par
territoire de régie régionale, combien y aura-t-il
d'établissements et/ou de centres qui seront regroupés sous un
même conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Dans toutes les
régions, sauf Montréal, on passe d'un minimum de deux à un
maximum de cinq. Je pense que c'est raisonnable sur le plan des nombres.
À Montréal, sans distinction anglophone, c'est 17, et, si on
exclut les anglophones, il y en a quatre. Donc, on se retrouve, pour les
francophones sur I'île, avec 13.
À ce moment-ci, sans qu'il y ait de décision finale de
prise parce qu'il y a des choses à valider avec des gens du terrain, il
y a deux possibilités qui sont examinées: la première,
c'est qu'il y ait un CPEJ pour les francophones et un CPEJ pour les
anglophones. La deuxième possibilité, c'est qu'il y ait un CPEJ
pour les anglophones et deux CPEJ pour les francophones. Si tel était le
cas, à ce moment-là, se pose la question: Comment est-ce que va
se faire le départage des deux CPEJ francophones? Les bases pourraient
être une base sous-territoriale, donc couper l'île de
Montréal en deux, pas nécessairement, en tout cas, est-ouest. Il
s'agirait de voir parce que les anglophones sont principalement dans la partie
ouest et il y a un CPEJ, mais l'idée étant qu'il faudrait
regarder sur une base sous-territoriale ou, deuxièmement, sur une base
de clientèle; par exemple, les 6-12 ans pour un et, pour l'autre, les
16-18.
Ça, c'est les hypothèses, actuellement, qui sont
analysées et qui donne une idée de ce que ça pourrait
être éventuellement, sans pour autant qu'il y ait de
décisions finales de prises.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: II y a des hypothèses qui sont
examinées, mais est-ce que le ministre s'est interrogé, pour sa
part, quant à la direction à donner aux réflexions sur le
rapprochement, par exemple, l'hypothèse rapprochement du lieu
d'organisation et d'administration de ce type de centres de la
clientèle? Parce que vous dites: Pour les francophones, un ou deux, et,
dans deux, il pourrait y avoir différentes façons d'aborder les
choses. Mais est-ce que ça veut dire que le nid est fait sur ces deux au
maximum - évidemment, ce n'est pas fixé dans la loi, je le sais -
pour les "francos", île de Montréal, et qu'il restera le
sous-questionnement de comment deux sur la division, mais que, pour le restant,
c'est déjà classé? Je repose la question, la
première partie de la phrase. La question c'est: Est-ce que vous avez
vraiment examiné ça sous l'angle du rapprochement des
clientèles ou des centres des clientèles sur l'îlede Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous être un
petit peu plus précis quand vous parlez des centres de
clientèle?
M. Trudel: Vous avez 1 700 000 "francos", si mes chiffres sont
bons, couverts sur l'île où, comme caractéristique, on fait
un CPEJ qui regroupe 17 au maximum, 13 institutions francophones...
M. Côté (Charlesbourg): Ou deux.
M. Trudel:... ou deux, ou bien donc on dit: Non, on pourrait y
aller par les communautés naturelles, les communautés
découpables sur l'île et avoir des centres qui se rapprochent
plus, dans leur forme administrative, qui épousent la forme des
communautés sur l'île de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est des
notions qui sont un peu vagues - je sais ce que vous recherchez, là -
qui se traduisent des fois très mal dans la réalité. On a
toujours pensé, dans le passé, qu'on réglait les
problèmes est-ouest à Montréal par la rue Saint-Laurent.
Ceux qui ont fait ça à l'époque devaient être
très heureux, mais s'ils se retrouvaient aujourd'hui, je pense qu'ils
trouveraient qu'il y a eu des mutations profondes, merci.
Actuellement, on en a un pour, grosso modo, les francophones, on en a un
pour la communauté juive et on en a un pour la communauté
anglophone. Je pense qu'en parlant de deux pour les francophones, on se
rapproche davantage de ce que vous souhaitez sur le plan des services un peu
plus près de la population. Si quelqu'un me faisait la
démonstration demain matin que c'est, finalement, tout compte fait,
peut-être trois, je ne tomberais pas en bas de ma chaise. C'est pour
ça que je dis que ce n'est pas un dogme sur lequel tu es assis et
où tu dis: Non, je ne bougerai pas, parce que, ce qu'on souhaite tous,
c'est de se doter de structures qui collent aux besoins de nos
clientèles.
C'est pour ça que, quant à moi, l'idée de 6-12 ans
et 12-18 ans me plaît personnellement* sans que j'annonce mes couleurs.
Je trouve ça attrayant sur le plan des problématiques, sur le
plan des services à donner et je trouve ça très
intéressant, plus que sur une base sous-territoriale. Évidemment,
le choix final n'est pas arrêté et si, au bout de la ligne, comme
je l'ai dit tantôt, ça devait finir à trois pour les
francophones, compte tenu du nombre, pour moi, ce ne serait pas le scandale du
siècle; ce serait davantage d'adapter ces structures-là en
fonction des besoins des gens qu'on veut desservir.
Mais il y a une chose qui est certaine à ce moment-ci,
sûre, sûre, sûre, dure, dure, dure, c'est le CPEJ
anglophone.
M. Trudel: je pense qu'on pourrait ajouter que ce qui est pur,
pur, pur, dur, dur, dur, c'est que ça ne pourra pas administrer 17
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'est pas question
de 17, là, parce qu'il y en quatre du côté anglophone.
M. Trudel: Vous m'avez donné des chiffres
tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 17 pour l'île
pour Montréal. En enlevant les quatre anglophones, on revient à
13.
M. Trudel: C'est ça, excusez-moi.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on serait dans une
situation d'un anglophone pour quatre. On serait deux francophones pour 13, ce
qui ferait six ou sept, dépendamment de ce qu'on choisit comme
modèle.
M. Trudel: J'en avais échappé un bout, là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel: J'en
avais échappé un bout.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. C'est clair
qu'à 17... Je me rappelle en commission parlementaire, au salon rouge,
quand ils sont venus nous ouvrir la porte les premiers, ils ont dit: Oui, on
croit à ça, nous autres, regrouper les 17, on est prêts
à faire ça. Ça pourrait avoir de l'allure.
Évidemment, à force d'en parler et d'en discuter, tu
t'aperçois que tu aurais créé d'autre sortes de
problèmes. Donc, il faut ramener ça à des dimensions plus
acceptables, sans pour autant qu'il y ait un morcellement inacceptable non
plus.
Donc, quand on arrive à 13, deux de 13, on commence à
être dans des choses aussi respectables, parce que deux de 13 sur IHe de
Montréal, par rapport à cinq, à Québec, ou à
quatre dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, ou à deux dans le
Bas-Saint-Laurent... Eux, ils ont des problèmes de territoire à
desservir assez grands, alors que, sur le plan de Montréal, c'est
davantage un phénomène de population et aussi de
problématiques qui peuvent être bien différentes de ce
qu'on va connaître dans le Bas-Saint-Laurent, par exemple. (17 h 15)
M. Trudel: Donc, ce qui existe actuellement pour la
communauté juive...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...ça n'existe plus... M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: ...tout comme ailleurs. Appelons-le le vieux
modèle CSS qui n'existera plus, non pas qu'il était vieux, il
deviendra vieux quand on aura adopté la loi, mais le modèle
n'existe plus. Ça disparaît et cette communauté sera
dorénavant desservie par un autre établissement, un autre
centre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire
qu'on a eu des discussions avez les représentants de la
communai!té juive, qui se poursuivent d'ailleurs. Dès le
départ, on leur a signifié qu'il n'y avait plus, pour nous,
nécessité d'un CSS juifs à la famille et on a
échangé avec la communauté juive afin de connaître
les besoins de la communauté. On se rend compte que sa
préoccupation dominante, à ce moment-ci, est le veillissement de
sa population. Elle est, dans ce sens-là, bien en avance sur nous, parce
que sa population est plus âgée que la nôtre. Le taux de
personnes de plus de 65 ans est beaucoup plus élevé dans la
communauté juive que dans la communauté anglophone et dans la
communauté francophone. On a donc travaillé avec elle pour faire
en sorte qu'on oriente la loi, avec ce que ça implique, davantage vers
des besoins d'aujourd'hui et de demain, étant de part et d'autre
convaincus que les jeunes s'identifient davantage maintenant, soit à la
communauté anglophone ou à la communauté francophone.
À ce moment-là, ça nous permettait une certaine marge de
manoeuvre pour reconnaître, sur le plan institutionnel, un modèle
qui corresponde à leurs priorités d'aujourd'hui et de demain et
travailler en collaboration avec eux.
J'aurai donc encore à nouveau vendredi, à Montréal,
des rencontres avec eux pour finaliser ce que ce serait éventuellement,
sachant déjà que, là aussi, il y aurait un certain nombre
de regroupements, de conseils d'administration acceptés, tantôt
avec enthousiasme et tantôt avec peu d'enthousiasme, dépendamment
où on se situe, si on veut dresser le portrait comme il faut. Mais II y
a une ouverture assez intéressante de la communauté juive
à une discussion et à une certaine rationalisation dans l'esprit
de ce qu'est la réforme. Je dois vous dire que, si c'était comme
ça partout, je pense qu'on aurait une réforme qui s'appliquerait
de manière très près du terrain et très près
des préoccupations des gens.
M. Trudel: C'est quoi l'ordre de grandeur du budget du CSS juifs
à la famille actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): En excluant la famille
d'accueil... Ça, c'est MM? Je fais comme les vrais comptables,
là, à 0,5 je complète et en bas de 0,5, je
l'élimine. 73 000 000 $.
M. Trudel: PMPB, petit montant pour balancer.
M. Côté (Charlesbourg): MM, 73 000 000 $;
VM, 27 000 000 $ et CSS juifs, évidemment, comme on est dans des
montants plus petits, je vais vous donner le chiffre exact, 5 790 000 $.
M. Trudel: Et le personnel? Vous devez avoir ça en
même temps, là.
M. Côté (Charlesbourg): Le personnel?
M. Trudel: Le personnel qui relève, vous devez avoir
ça en même temps.
M. Côté (Charlesbourg): On ne l'a pas, mais on vous
le fournira.
M. Trudel: Bon. On va travailler sur l'hypothèse,
là, juste pour les fins de la question, d'un CPEJ "franco", un "franco",
un "anglo". Ces ressources-là, vous allez avoir un cadre de partage avec
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Vous
envoyez ça où? M. Côté (Charlesbourg):
Comment?
M. Trudel: Vous envoyez ça où ces
ressources-là, les ressources financières, puis les ressources
humaines?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on parle du CSS
juifs à la famille?
M. Trudel: Oui, c'est ça. M n'est plus là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il y a Un
déplacement de besoins dont on doit tenir compte. Si on parle davantage
du phénomène au niveau du vieillissement de sa population, il y
a
des besoins qui accompagnent son vieillissement aussi. On a toujours
l'impression que la communauté juive à Montréal a beaucoup
d'argent, que tous les juifs sont riches à craquer. Je pense que c'est
une impression qui n'est plus tellement vraie et je pense qu'on a bien des
leçons, sur le plan francophone, à tirer sur l'esprit de famille
et la responsabilité de la communauté juive à
l'égard des membres de sa famille. C'est donc vers ça que
ça se déplace. Ça voudra dire, éventuellement, une
reconnaissance des ressources financières aussi.
Deuxièmement, lorsqu'on parle principalement du cadre de partage,
c'est davantage un cadre de partage de situations actuelles à aller au
milieu scolaire et aussi aux CLSC. Donc, il y a un cadre de partage qui n'a pas
été fait à Montréal à l'époque, mais
qui devra se faire à ce moment-ci. Evidemment, ça va
nécessairement affecter des sommes qui, actuellement, sont
dévolues, sont données au CSS juif pour la jeunesse. Mais dans la
mesure où la jeunesse se retrouve soit en anglophone ou soit en
francophone, bien sûr qu'il y aura un cadre de partage là aussi
sur le plan des ressources et nécessairement sur le plan financier. Mais
ce ne sont pas des choses qui sont, à ce moment-ci,
réglées.
M. Trudel: Comment vous allez en arriver dans la mesure à
dire la jeunesse en francophone ou la jeunesse en anglophone?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce que j'ai dit
c'est que l'évolution de la jeunesse dans la communauté juive
s'identifie davantage maintenant soit à la communauté anglophone,
soit à la communauté francophone. C'est ça
l'évolution. Donc...
M. Trudel: Ça a l'air à correspondre à un
pourcentage d'analyses identifiées chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. En tout cas,
à moins que les gens me le donnent. C'est une situation où c'est
analysé, mais je n'ai pas de données précises. Si je les
avals, je vous les donnerais, parce que ce n'est pas moi qui vous ai fait le
plus de cachettes sur les documents que vous avez demandés depuis qu'on
travaille ensemble.
M. Trudel: Le pourcentage pour identifier... L'argent va aller
où seront les clientèles. Il ne s'agit pas de...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si je peux
m'exprimer comme ça, un CSS juifs à la famille, il n'y en aura
plus. Il y a des besoins que la communauté juive a et qui s'expriment
d'abord par des besoins au niveau du vieillissement de sa population. À
partir du moment où on s'entendra là-dessus, on va dire: Voici ce
que ça signifie sur le plan budgétaire. Évidemment,
l'argent vient du même ministère.
À partir du moment où il y a un besoin qui est
identifié et qu'il correspond à telle somme d'argent,
après ça, la question va se poser sur le plan des ressources, sur
le plan budgétaire: qu'est-ce qu'il faut au CPEJ francophone et au CPEJ
anglophone pour assumer la part des responsabilités de l'enfance et de
la jeunesse dans leurs responsabilités, puisque les jeunes de la
communauté juive se retrouveront soit à l'un, soit à
l'autre? Donc, ça c'est une analyse qui sera faite, puis le
départage se fera. Est-ce que ça veut dire que, demain matin, on
va se dépêcher de dire au CSS juif à la famille: II y a 5
790 000 $, il y en a 60 % qui va au CPEJ francophone, puis il y en a 40 % qui
va au CPEJ anglophone? En tout cas, je ne trouve pas que ce serait bien bien
intelligent si on faisait une chose comme celle-là. On va le faire de la
manière la plus intelligente possible avec les communautés en
question, pour bien s'assurer qu'on comble, d'une part, les besoins financiers
de la nouvelle vocation au niveau des adultes, donc du vieillissement de la
population, et, par la suite, il y aura ce qu'on peut appeler un cadre de
partage, un réajustement sur le plan budgétaire pour une charge
additionnelle qui sera occasionnée au CPJ francophone ou anglophone,
tout en tenant compte, bien sûr, de ce que nous ferons comme cadre de
partage du CPEJ au CSS actuel, VM ou MM, qui, lui aussi, verra certaines de ses
responsabilités, au niveau des adultes en particuliers, être
transférées et aussi un certain travail en milieu scolaire qui
sera fait sous la responsabilité des CLSC. Mais vous dire des
pourcentages ou des montants, à ce moment-ci, je ne suis pas capable de
vous le dire.
M. Trudel: Non. Le pourcentage, je demandais ça parce que
ça avait l'air de correspondre à une analyse chez vous...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: ...en disant. Il y a un pourcentage de
clientèle à juifs à la famille qui est plus proche de
telle communauté pour telle étendue, puis telle autre
étendue plus proche des services francophones.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je me suis
peut-être mal exprimé. Ce que je disais c'est qu'il y avait une
évolution et que les jeunes s'identifiaient maintenant davantage par un
phénomène linguistique, soit à la communauté
anglophone, soit à la communauté francophone. Mais je n'ai pas de
chiffres là-dessus. Je ne sais pas d'ailleurs si c'est mesurable.
M. Trudel: Si je peux faire un mot du commanditaire, tout
à fait à part.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Avez-vous imaginé, M. le ministre, une
discussion aussi sereine, aussi claire, aussi déterminée entre
les services aux deux communautés, anglophone et francophone, dans une
autre province canadienne, telle que nous le faisons ici, pour servir notre
population? Là-dessus, et je pense qu'on est d'accord de chaque
côté de la Chambre, on n'a pas de leçon à recevoir
de personne, et c'est une occasion de le rappeler qu'ici il ne se fait pas un
débat orageux, il ne se fait pas un débat démagogique,
mais qu'on est plutôt parti sur la base des services à donner aux
personnes et du respect des communautés et des traditions, et ça
ne se fait nulle part ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): J'ajouterais même que
c'est ça le véritable sens du Canada.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et c'est ça le caractère tellement
distinct. On doit avoir chacun nos bebelles puis nos affaires pour
éviter que l'on discute tellement longtemps, et qu'on se fasse reprocher
de ne pas faire les choses, hein? On ne ferait jamais les choses assez loin,
ici. On a déjà tout acquis cela, on a notre maturité, on a
nos capacités et on le fait dans le respect de toutes les
communautés. Alors, si on tient à ce que soit absolument tout
mélangé, oui, si pour certains...
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe ce qui arrive au
Québec sur le plan constitutionnel, tout le monde, en tout cas une
très large majorité, lui reconnaît la possibilité
démocratique à son autodétermination. Ça, c'est une
chose. Il ne faudra jamais oublier, en aucune manière, peu importe ce
qui arrivera, qu'effectivement, on est dans une situation où on peut
donner l'exemple à bien du monde. D'ailleurs, je vous dirai que, quant
à moi, Alliance Québec est celle qui a fait beaucoup à
travers le Canada pour effectivement dire, au reste du Canada, qu'il y a des
choses qui se faisaient au Québec de bonne manière et qu'on doit
rendre, à ce niveau-là, hommage aux leaders d'Alliance
Québec qui ont travaillé dans ce sens-là et qui ont
véhiculé un message comme celui-là en souhaitant que
ça puisse continuer. Et je ne le dis pas parce que mon adjoint est
Russell Williams, je le dis parce que je le pense, puis c'est de la
réalité vécue de manière très claire. (17 h
30)
Qu'il y ait des "anglos" plus durs, évidemment, on a nos
francophones plus durs aussi. C'est ce qui fait la société et ce
qui fait probablement avancer les choses, mais il y a un juste milieu quelque
part, puis je pense qu'au Québec, on a le juste milieu. C'est pour
ça que je suis très très heureux qu'on puisse avoir ces
débats-là et qu'on puisse donner à nos communautés
des services comme ceux-là. Dieu sait que, d'autre part, les
communautés juive et anglophone s'en sont payé tout un paquet,
elles-mêmes, de ces services-là. Évidemment, elles avaient
plus d'argent que, nous autres, on n'en avait. Mais, évidemment, c'est
une raison historique. Pendant qu'on nous incitait, vous et mol, à
être un frère ou un curé, eux s'occupaient de
l'économie. Évidemment, ça a changé au fil des
années, tant mieux pour l'un et puis pour l'autre. Je pense que, s'il
n'y avait pas eu toutes les fondations, dans le milieu anglophone, pour
supporter leur communauté sur le plan de la santé et des services
sociaux, il y a peut-être des institutions qui paraîtraient un peu
moins bien aujourd'hui.
Mais toute la culture qui est à se développer dans le
réseau francophone de fondations est inpirée de ce qui s'est
passé dans le réseau anglophone. On s'est dit: Nous autres aussi,
on est capables de le faire; supportons et soyons fiers, comme eux-mêmes
ont été fiers de les supporter, des communautés. Donc, je
pense qu'on a beaucoup de l'un et l'autre à tirer, et c'est ça
qui est merveilleux et qui vaut la peine de faire encore un petit bout en
politique.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Nelligan. Excusez.
M. Trudel: Je peux vous dire que si, effectivement, Alliance
Québec a fait tout ce travail-là, il doit y en avoir qui ont la
tête dure de l'autre bord, parce qu'ils n'ont même pas
été capables d'accepter Meech dans ce contexte-là. Il doit
y en avoir qui ont la tête dure. M. Ryan disait: II faudrait qu'ils
ouvrent les fenêtres un peu et les battants pour voir aussi plus loin.
Ça ne nous concernait pas, je pense, ici directement, mais ça
concernait l'extérieur, ce qui ne fait pas partie de notre
distinction.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dis pas que vous vous
êtes réjouis que Meech n'ait pas passé parce que ce serait
vous prêter de mauvaises intentions. Mais, évidemment, vous seriez
bien amanchés aujourd'hui s'il avait été
accepté.
M. Trudel: Ou, comme diraient d'autres communautés, on
aurait bien dû accepter puisqu'il n'y avait rien là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas tout
à fait ça. Je pense qu'il y a bien du monde, dans ie reste du
Canada, qui commence à se rendre compte qu'effectivement, ça a
été une erreur de ne pas accepter Meech, alors que le
Québec disait...
M. Trudel: C'est ça, parce qu'il n'y avait rien
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas parce qu'il n'y
avait rien, parce qu'il y avait des éléments de base qui
étaient là, des conditions qui avaient été
exprimées et qui étaient là, qui étaient un
début, une capacité de démontrer qu'on pouvait faire des
choses. Évidemment, le pays ne serait pas en crise comme il l'est
actuellement.
Le Président (M. Joly): Je ne sais pas si des deux...
M. Côté (Charlesbourg): Moi, ça me tenterait
de vous poser une question. Reculez le "tape" un peu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Reculons le "tape" à
1980...
M. Trudel: Bien! Comme huit, par exemple. M. Côté
(Charlesbourg): ...1988, par exemple. M. Trudel: Une année au
hasard.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Examinez la position
constitutionnelle du NPD fédéral. Seriez-vous un McLaughlin ou un
comment il s'appelle?
M. Trudel: Phil?
M. Côté (Charlesbourg): Ou un Edmonston...
M. Trudel: Ou un "broadbentiste"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, un Phil. Pour moi, vous
auriez mal filé, hein?
M. Trudel: Ha, ha, ha! Oui, effectivement. Le Président
(M. Joly): M. le député de...
M. Trudel: Je vous inviterais à lire - par écrit -
la biographie...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda...
M. Côté (Charlesbourg): Votre biographie? M.
Trudel: ...de M. Broadbent.
Le Président (M. Joly): ...j'espère que vous
n'invoquerez pas...
M. Trudel: La position est très claire, très
claire.
M. Côté (Charlesbourg): Vous étiez un
Broadbent?
M. Trudel: Très claire.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda...
M. Trudel: Non, je suis un Québécois. Je pense que
c'est à la page 92. Je suis un Québécois.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais quand vous
parlez de...
M. Trudel: Non, non. C'était écrit comme cela et
ça demeure écrit comme cela. J'étais profondément
un Québécois qui voulais aussi aller dire ailleurs comment
ça devait se passer historiquement pour l'avenir du Québec et des
Québécois et qu'il pouvait se faire du travail aussi à
l'intérieur d'autres formations, comme d'autres ont choisi de faire une
formation pour être dans la scène fédérale pour
l'expliquer.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous après
nous dire...
M. Trudel: Ça a existé aussi.
M. Côté (Charlesbourg): ...que vous êtes le
père secret du Bloc québécois?
M. Trudel: Non, non. Je n'ai pas cette prétention.
Le Président (M. Joly): Je ne sais pas si vous avez
remarqué, mais, comme tout le monde semblait se complaire, je n'ai pas
invoqué la pertinence.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On aurait respecté votre parole, certain.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que j'ai compris, M.
le Président, c'est qu'on était après se donner un article
92...
Le Président (M. Joly): Avec toutes les garanties.
M. Côté (Charlesbourg): ...digne d'un pays... Le
Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...moi voulant l'appliquer
dans le reste du canada, d'autres ayant des prétentions plus
limitées sur le plan territorial.
Le Président (M. Joly): Alors, moi, je partageais la
double fierté. Alors, partant de là...
M. Trudel: Moi, je voulais m'occuper de ma cour d'abord...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...avant de m'occuper de celle des autres.
Le Président (M. Joly): Non, mais il faut prévoir.
Alors, l'article 92.
M. Trudel: Oui, vous faites bien de le dire, M. le
Président, qu'il faut prévoir, parce que, quand même,
à partir du dépôt du projet de loi cet
après-midi...
Le Président (M. Joly): Alors, on est toujours à
l'article...
M. Trudel: C'est 92.
Le Président (M. Joly): ...92, avec l'amendement, tel
qu'il a été lu par M. le ministre.
M. Trudel: M. le ministre...
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Trudel: Non. Je vais faire ma parenthèse sur la
commandite. Là, je vous rappelle l'affirmation du député
de Salaberry-Soulanges, que vous allez retrouver ici, dans l'application des
services à l'enfance et à la jeunesse pour la région de
Montréal, une occasion en or d'appliquer ce qui a été
annoncé en matière de politique d'immigration au Québec.
Là, on ne travaille pas sur de petits instruments, on travaille sur de
puissants instruments d'intégration à la majorité
francophone de ce pays.
Alors, là-dessus, est-ce que vous aurez aussi cette
préoccupation, avec les difficultés techniques que cela peut
poser, d'également poser la question dans les effectifs disponibles?
Parce que ça non plus, ce n'est pas illimité, les effectifs, les
moyens disponibles de dire à la communauté, parce qu'on a pris
l'exemple de la communauté juive qui est particulièrement
touchée par le changement, que, maintenant, ça se passe avec une
majorité de francophones dans ce Québec-là, à
Montréal en particulier, dans le respect des droits historiques, en
particulier, de la communauté anglophone. C'est parce qu'au-delà
du respect - je termine là-dessus, M. le ministre, c'est important que
vous donniez votre position là-dessus - historique de la
communauté anglophone, on a tout fait cela, par ailleurs, il y a une
politique d'intégration à la majorité francophone
vigoureuse qui doit exister non seulement à travers certaines lois, mais
à travers les institutions, les établissements qu'on se donne
dans ce Québec-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait partie, M. le
Président, d'échanges qu'on a eus précédemment,
à la reprise de la commission la semaine dernière en particulier,
effectivement, dans le respect de la politique d'immigration du Québec.
Je ne pense pas qu'on puisse adopter le projet de loi 120 sans qu'on l'ait
très présente à l'esprit et qu'on trouve le moyen quelque
paart - c'est ce à quoi on travaille actuellement - de faire
référence à la politique d'immigration du Québec,
puisque le ministère y est soumis, c'est une politique qui est
ministérielle. Ce que j'avais compris de la semaine dernière,
c'est qu'on souhaitait éventuellement voir ça quelque part,
à un endroit approprié, de la même manière qu'on le
souhaitait sur le plan de la politique de santé et bien-être. Le
député me suit, là?
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'en ai pris note aussi.
Nous avons trouvé, au niveau de la politique de santé et
bien-être, l'endroit où nous pourrons faire allusion à la
politique de santé et bien-être, tel que souhaité. On est
à faire la même chose à ce moment-ci.
M. Trudel: Très bien. Sur la communauté juive, qui,
donc, n'aura plus éventuellement cet instrument à sa disposition,
on a expliqué le contexte sociologique dans lequel ça se passe.
Mais vous dites qu'ils sont beaucoup plus préoccupés et que, par
ailleurs, sur le plan objectif, la clientèle, en termes de
caractéristiques, se développe beaucoup plus sur le plan des
personnes âgées. Il n'y a pas d'institution, il n'y a pas de
catégorie de centres qui permet de regrouper uniquement les personnes
âgées d'une communauté. Est-ce que vous avez l'intention de
créer une...
M. Côté (Charlesbourg): Des C.A. unifiés,
oui.
M. Trudel: Des C.A. unifiés. À partir de quelle
catégorie? À partir de quel centre?
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait, par
exemple, être des soins hospitaliers de longue durée, donc CHSLD,
ça, c'est assez clair, par exemple au niveau de l'hôpital
Mont-Sinaï qui est en discussion actuellement avec Maïmonides. C'est
ça? Et sur le territoire des CLSC, on parle d'un C.A. unifié pour
le C.A. juif et le Centre hospitalier juif de l'espérance. Donc, il y
a...
M. Trudel: Le CLSC juif, c'est quoi? Côte-Saint-Luc?
M. Côté (Charlesbourg): ...à partir de...
Une voix: II y en a un à Côte-Saint-Luc.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Une voix: Maïmonides aussi. Le CLSC de Côte-Saint-Luc,
oui.
M. Trudel: Côte-Saint-Luc?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et, évidemment,
ce dont il est question aussi en termes de préoccupation, si on veut
mettre toutes les cartes sur la table de discussions avec la communauté
juive, c'est d'un institut universitaire gériatrique. Les discussions
que nous allons avoir avec eux vendredi permettront de finaliser l'ensemble du
dossier et d'échanger avec eux pour, en fait, finaliser la
faisabilité de tout ça, avec leur accord. Donc, on va avoir une
ultime rencontre vendredi. Mais déjà, on est dans un moment
où il y aura regroupement d'un certain nombre de conseils
d'administration, mais davantage par clientèle.
M. Trudel: Ça serait un institut de type universitaire,
à partir de 80, en tout cas, les trois qui suivent là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: À partir d'un centre hospitalier...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: ...qui a un élément, enfin qui a les
quatre caractéristiques, oui, c'est ça, pour être reconnu
à titre de...
M. Côté (Charlesbourg): Un établissement qui
pourrait être aussi le CLSC.
M. Trudel: Notre article dit ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Quel article?
M. Trudel: 71.
Une voix: Je pense que c'est 63, si ma mémoire est juste
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 63.
M. Trudel: Ah oui! un centre. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On avait fait enlever "hospitalier* d'ailleurs. Il
faut s'aider un peu. Ça serait plus probablement, vous venez d'y faire
allusion, à partir de l'établissement du CLSC
Côte-Saint-Luc probablement.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait partie des
discussions. Et l'autre élément dont il est question, c'est la
volonté pour le Mont-Sinaï de se voir reconnaître un certain
nombre de lits de courte durée dont la spécialité serait
en pneumologie. Donc, il y a une demande qui est là et c'est ça
que nous discuterons vendredi, mais c'est une réalité de terrain
actuellement.
M. Trudel: Pour la situation toujours sur le territoire de
Montréal, en général, "le ministre, pour l'application du
présent article au territoire de la régie régionale
instituée pour la région du Montréal métropolitain,
détermine autrement que sur la base du territoire de cette régie
régionale, après consultation de cette dernière".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ça
peut être linguistique ou territorial. Le CPEJ...
M. Trudel: Ce n'est pas à ça. Par ailleurs,
à 95, pour toutes les autres, c'est la régie régionale qui
propose. Pour employer une tournure anglaise bien connue, à 95, c'est la
régie régionale qui "calle les shots" et là, c'est vous
qui "caliez les shots".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pourquoi? Non, c'est parce que, M. le ministre, il y a
tout un débat qui doit s'opérer sur l'organisation, c'est le
moins que je puisse dire, de la protection de l'enfance et de la jeunesse sur
l'île de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Voulez-vous me
reprendre ça?
M. Trudel: bien, tel que je le lis ici, pour ihe de
montréal, en ce qui concerne l'organisation de la protection de
l'enfance et de la jeunesse, c'est le ministre, après avoir
consulté la régie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...à l'article 95.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord. C'est
des régies...
M. Trudel: C'est les régies.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui ont quand même,
au bout de la ligne, des droits. La régie régionale doit plus
particulièrement tenir compte des établissements reconnus en
vertu du paragraphe f de l'article 113 de la Charte de la langue
française. Donc, c'est aussi plus fort, mais je comprends la distinction
que vous faites.
M. Trudel: Non, ça va. Regardez, il faut qu'il y ait un
débat sur l'organisation de la protection de la jeunesse à
Montréal. Bon. Vous disiez tantôt que, quant à vous, vous
ne haïssiez pas l'approche par clientèle, les 6-12 et les 12-18, et
vous aviez un certain nombre d'arguments
là-dessus; j'imagine que, dans l'équipe
ministérielle qui vous accompagne, il y a des écoles de
pensées, etc. Mais la dynamique, compte tenu des caractéristiques
des communautés et des caractéristiques géographiques,
à l'article 95, les communautés régionales de régie
peuvent proposer au ministre de modifier l'organisation prévue aux
articles 88 et 94.
Quand on arrive à Montréal, vous dites: Bon,
spécifiquement pour enfance et jeunesse, je vais appeler et,
après consultation, je vais déterminer comment ça va
fonctionner. Ce n'est pas tout simplement sur le plan de l'harmonisation. Il y
a une façon de penser dans le système. Est-ce que le débat
par les concernés à Montréal peut avoir lieu à
partir des hypothèses de ceux et celles sur le terrain et de la
réalité montréalaise et que soient proposées, comme
dans l'esprit de l'article 95, des solutions d'organisation, avec des
argumentations à l'appui? Parce qu'il ne faut pas que ça se fasse
à l'extérieur. Je ne suis pas en train d'insinuer que, si
ça se faisait au ministère, ce serait complètement
déconnecté et que, si ça se faisait dans la région
de Montréal, ce serait... Je souhaiterais que l'on puisse... Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour tenter d'aller
à l'os, là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que je n'ai
pas le bon os, mais le un a décidé.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le un a décidé
qu'il y aurait un CPEJ sur le plan linguistique, qu'il y aurait un CPEJ
anglophone.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Lui, il est
réglé là. Le ministre a décidé ça et
c'est ça. Si votre question vise à dire pourquoi ne pas, pour le
francophone, sur le plan de l'organisation des suggestions qu'on pourrait vous
faire, recevoir de la régie régionale des propositions quant
à l'organisation, si c'est ça, c'est une autre affaire.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Donc là, on a
réglé le linguistique anglophone, c'est clair.
M. Trudel: Oui, tout à fait. Dans la parenthèse que
nous faisions tantôt, moi, j'inclus que, bon, et je ne le
répète pas tout, c'est réglé...
M. Côté (Charlesbourg): C'est
réglé.
M. Trudel: ...il y a quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est
réglé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Par les deux papes.
M. Trudel: C'est béni, là.
M. Côté (Charlesbourg): Le pape de l'Opposition et
le pape de la Santé.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Mgr Lefebvre.
M. Trudel: Mais, par ailleurs...
M. Côté (Charlesbourg): Un homme de principes.
Oui.
M. Trudel: C'est ça. Par ailleurs, du côté -
parce que là, ce n'est pas léger là...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: ...ce n'est pas léger du tout, la
problématique du côté francophone - il faut que ce soient
les principaux et, quand on dit cela, c'est l'occasion de dire ici à la
communauté des concernés, on ne peut pas parler à 1 700
000 personnes là, donc à la communauté des
concernés: Oui, oui, dès ce jour-là, vous aurez à
livrer de la marchandise sur des propositions avec de l'argumentation, donc
enregistrez vos propositions, avec les commentaires aussi qui se sont faits ici
et, évidemment, ce qui existe dans la réalité
québécoise, en particulier la réalité
montréalaise, et faites vos propositions pour que le ministre puisse
déterminer.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, l'objectif là,
c'est de faire en sorte que l'esprit de 95 puisse s'appliquer aux CPEJ
francophones sur lUe, c'est ça? Une proposition au ministre que celui-ci
peut accepter ou refuser. Bon, alors...
M. Trudel: "Des", parlons plus des propositions.
M. Côté (Charlesbourg): Des propositions, O.K., mais
qui visent les CPEJ francophones?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ça me
paraît
correct, M. le Président. Il s'agit de voir comment est-ce qu'on
libelle ça là. Je n'ai pas de... L'esprit va être
préservé là.
M. Trudel: O.K. Alors, on pourrait, à cet
égard-là, le suspendre et puis attendre une rédaction
ou...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a autre chose
où on pourrait... C'est parce qu'on pourrait dire...
M. Trudel: Je veux juste faire une petite vérification, 30
secondes.
M. Côté (Charlesbourg): SI la régie ne
proposait rien, je ne pourrais rien faire. Tu sais, quand on dit (a
régie propose... Mais il y a un autre article sur lequel on a
travaillé ce matin-Quand elle propose, le ministre décide.
M. Trudel: Comment?
M. Côté (Charlesbourg): Elle propose et le ministre
décide. Donc, ça permet là...
M. Trudel: Bien c'est-à-dire qu'il faudrait dire "peut",
la régie peut proposer...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: ...et
le ministre décide. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Parce que si la régie propose et le ministre
décide, si elle ne propose pas...
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre nos travaux
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
(Reprise à 18 h 22)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Nous en étions toujours à l'amendement à l'article 92.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
juste le temps de rédiger un papillon, on pourrait peut-être
passer à 93.
M. Trudel: En m'assurent d'une chose, je veux être bien
sûr que j'ai la bonne lecture par rapport à la
réalité qu'on a cernée: "Le ministre, pour l'application
du présent article au territoire de la régie régionale
instituée pour la région de Montréal métropolitain,
détermine autrement que sur la base du territoire de cette régie
régionale, après consultation..." Donc au moins un anglophone.
Est-ce que le "au moins un anglophone" pour le territoire de la régie
régionale du Montréal métropolitain, ça se limite
au territoire du Montréal métropolitain?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr. C'est
la région de Montréal et la région de Montréal,
telle qu'on la connaît, est entourée d'eau. C'est ça les
limites.
M. Trudel: Par une autre voie, je pourrais vous dire: Donc, pour
la ville de Laval, les 6 % ou 7 % de la communauté anglophone vont
être desservis par un CPEJ forcément francophone, mais avec la
modulation du départ, prévu par 142, de services pour la
communauté aux personnes à partir du CPEJ de la ville de
Laval.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: que tous ceux et celles qui relisent les notes de
cette commission aient bien entendu notre lecture de l'intention, de l'esprit
du législateur...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Joly): Alors, à votre demande, M.
le ministre, je vais suspendre...
M. Trudel: ...et que le juge en tienne compte lorsqu'il aura
à trancher.
Le Président (M. Joly): ... et l'amendement et l'article
92 pour appeler l'article 93.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un
établissement exploite des centres susceptibles d'être
régis par des conseils d'administration différents, suivant les
articles 88 à 92, le ministre détermine, après
consultation de la régie régionale, le conseil d'administration
qui administre l'établissement." Il y a un papillon.
Premièrement... M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
revenir et régler 92. J'aime bien ça que...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra avec
l'amendement.
Le Président (M. Joly): Pourriez-vous peut-être le
relire, M. le ministre, s'il vous plaît, de façon à ce
qu'il n'y ait pas d'équivoque?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 1° supprimer, dans
la dernière ligne du paragraphe 2°, le mot "jeunes" - donc c'est
pour jeunes mères; 2" ajouter, à la fin, l'alinéa suivant:
"le
ministre, pour l'application du présent article au territoire de
la régie régionale instituée pour la région de
Montréal métropolitain, détermine autrement que sur la
base du territoire de cette régie régionale, sur proposition de
cette dernière, l'organisation prévue au premier alinéa
afin de permettre l'exploitation, par au moins deux établissements, de
centres de protection de l'enfance et de la jeunesse et la prestation, par l'un
deux, des services en langue anglaise pour les personnes d'expression anglaise
de cette région." Je pense que ça...
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, vous retirez
le premier amendement, M. le ministre, pour le substituer par celui-ci que vous
venez de lire. S'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): C'est quoi qui vous
intéresse, la fin?
M. Trudel: La fin, "l'organisation prévue au premier
alinéa".
M. Côté (Charlesbourg): O.K. "...l'organisation
prévue au premier alinéa afin de permettre l'exploitation, par au
moins deux établissements, de centres de protection de l'enfance et de
la jeunesse et la prestation, par l'un d'eux, des services en langue anglaise
pour les personnes d'expression anglaise de cette région."
Adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement, tel que lu, est
adopté. L'article tel qu'amendé...
M. Trudel: Oh! Je m'excuse. Je m'excuse. Je m'excuse. Il y a
aussi une concordance avec 90, 91. "Classe", on fait sauter "classe". Je
m'excuse. On fait sauter "classe". À 92.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Trudel: "...est formé pour administrer l'ensemble des
établissements qui ont leur siège social dans le territoire d'une
régie régionale et qui exploitent..." Je m'excuse.
Le Président (M. Joly): Pour les mères en
difficulté.
M. Trudel: "un centre de la classe", on l'a fait sauter partout
à 89,90,91,92.
Le Président (M. Joly): Donc, un centre de
réadaptation.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, si je comprends bien,
ça se lirait comme suit, le deuxième: "...un centre de
réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation ou pour
les mères en difficulté d'adaptation."
M. Trudel: Exactement. C'est le même et deux
clientèles différentes.
Le Président (M. Joly): Bon. Alors, tel que lu...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): ...adopté, l'article
92?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, tel
qu'amendé. J'aurais une brève intervention de la part du
député de Nelligan.
M. Williams: très vite. m. le président, merci de
me donner cette chance. je voudrais aussi ajouter mon nom à la suite du
député d'abitibi-témiscaminque qui a mentionné le
bon travail de la commission des affaires sociales sur une question très
délicate. je voudrais féliciter le ministre pour ce travail,
parce que c'est vraiment la fin d'un long chapitre et l'ouverture d'un nouveau
chapitre. je pense que les deux partis qui ont travaillé sur cette
question ont démontré leur sérénité, leur
lucidité sur une question très délicate. nous avons
démontré un respect des individus et une compréhension
très élevée des minorités de la
société québécoise. clarifier que nous allons avoir
un cpej anglophone avec un mandat territorial, c'est important.
Je voudrais souligner l'importance d'un "partnership" avec la
communauté, bien représenté par Alliance Québec, et
le travail que nous avons fait ensemble. Je voudrais juste dire que c'est une
bonne démonstration de notre travail comme commission très
sérieuse. Merci beaucoup.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Compte tenu de l'heure, nous...
M. Trudel: Prière de faire suivre le message au
Manitoba.
Le Président (M. Joly): ...suspendons nos travaux à
20 heures dans la même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît. Nous allons reprendre nos travaux. J'appellerais l'article 93, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un
établissement exploite des centres susceptibles d'être
régis par des conseils d'administration différents, suivant les
articles 88...
Le Président (M. Joly): Excusez. Je demanderais aux gens
en arrière... S'il vous plaît! Merci. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...à 92, le ministre
détermine, après consultation de la régie
régionale, le conseil d'administration qui administre
l'établissement."
Il y a un papillon, que vous avez entre les mains, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): Oui, et que je retiens.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...qui se lit comme suit:
1° déplacer l'article 93 après l'article 94 et le
renuméroter "94.1 "; 2° remplacer, dans les première et
deuxième lignes, les mots "exploite des centres susceptibles
d'être régis" par ce qui suit", en raison des centres qu'il
exploite, est susceptible d'être administré"; 3° remplacer,
dans la troisième ligne, ie chHfre "92" par le chiffre "94".
Le commentaire, M. le Président, qui pourrait expliquer ceci,
avant de faire une nouvelle lecture de ce que pourrait être 93,
c'est-à-dire qu'il n'y en aurait plus ou à peu près.
Le Président (M. Joly): On aurait un vide là.
M. Trudel: Vous allez commenter le néant.
M. Côté (Charlesbourg): On va commenter le
néant, effectivement.
Une voix: Jusqu'à 22 heures. M. Trudel: Pas
éternellement.
M. Côté (Charlesbourg): On n'est pas sorti de
l'auberge.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous ne ferez pas de commentaires éternels.
M. Côté (Charlesbourg): Le pouvoir que cet article
accorde au ministre doit pouvoir s'appliquer aussi à un
établissement qui, en principe, pourrait avoir un conseil
d'administration autonome, mais qui, en raison de la mission principale de l'un
de ses centres, devrait plutôt être administré par un
conseil unifié: par exemple, lorsqu'un établissement gère
principalement un centre de réadaptation et également un centre
local de services communautaires. C'est le but de l'amendement, du premier
amendement, M. le Président. Alors, ce que je comprends, c'est que
ça serait bien mieux d'aller à 94 maintenant.
M. Trudel: Bon, bien, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Attendez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le truc du professeur, ils suivent.
Une voix: II faut pouvoir revenir, par exemple, à 93.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on revient à
94.1.
Une voix: Est-ce que ça va être...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! mais on discutera, si ce
n'est pas la même chose. Je ne suis pas très formaliste.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, le fait de
le déplacer, ça ne vous dépeigne pas trop, vous.
M. Trudel: Ça c'est de Laval, "ça ne vous
dépeigne pas trop". Vous ne pouvez plus dire ça beaucoup, M. le
ministre, "ça ne vous dépeigne pas trop".
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit ça il y a
quelques années. Aujourd'hui, je ne peux plus le dire, parce que
ça prend des cheveux pour se faire dépeigner, ça fait
que...
M. Trudel: Votre coupe de cheveux. Des cheveux, c'est quoi
ça?
Le Président (M. Joly): On va compléter notre vide
en renumérotant le projet à la toute fin.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, 94, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Article 94.
M. Côté (Charlesbourg): "Un conseil d'administration
est formé pour administrer chaque établissement qui exploite un
centre local de services communautaires. "Il en est de même pour chaque
établissement qui exploite un centre hospitalier et pour chaque
établissement qui exploite un centre d'hébergement et de soins de
longue durée qui a également pour mission de dispenser des soins
généraux et spécialisés, s'il dispose à
cette fin de 50 lits ou plus.
"Ce conseil d'administration administre également tout autre
centre exploité par un tel établissement, malgré les
articles 88 à 92. "
Là, on a un amendement à l'article 94, je ne vous fais pas
de surprise, M. le Président, que je le lis dès maintenant:
1°... L'avez-vous l'amendement à l'article 94?
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire qu'on a ce que
vous venez de nous lire, ici.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça c'est
l'article 94. Maintenant, il y a un amendement à l'article 94, avant
même de discuter du renvoi de l'article 93 à l'article 94. O. K. ?
Dans le grand cahier, M. le Président: 1° remplacer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, le mot "chaque" par le mot
"un"; 2° ajouter, à la fin du premier alinéa, les mots "ou un
établissement désigné centre de santé"; 3°
remplacer le deuxième alinéa par le suivant: "II en est de
même pour un établissement qui exploite un centre hospitalier et
pour un établissement qui exploite à la fois un centre
d'hébergement et de soins de longue durée et un centre
hospitalier de soins généraux et spécialisés de 50
lits ou plus. " 4° supprimer le dernier alinéa.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg):... à un moment
donné, il va être vide et je vais être bien heureux.
M. Trudel: on a eu une partie de la discussion au moment
où on a déterminé qu'il y avait un autre type, ne nous
occupons pas du mot pour tout de suite, qui s'appellait ou qui pouvait
être désigné centre de santé et on a dit: on
reviendra plus loin pour ce qui est du type...
M. Côté (Charlesbourg): En l'intégrant
à l'article 94 pour le type.
M. Trudel: O. K., pour ce qui est du type de conseil
d'administration qui va diriger un centre de santé. C'est plutôt
l'article 98, je pense.
M. Lamarche: Pour un conseil spécifique, c'est l'article
98.
M. Côté (Charlesbourg): Pour la composition du
conseil, c'est l'article 98. Dans ce cas-ci, ça identifie qu'il y aura
un conseil d'administration spécifique pour les centres de santé.
Quant à la composition, c'est à l'article 98 qu'on verra la
composition.
M. Trudel: Ça va. Et puis pour l'autre partie, c'est pour
un conseil d'administration pour un établissement qui exploite à
la fois un centre d'hébergement et de soins de longue durée et un
centre hospitalier de soins généraux et spécialisés
de 50 lits ou plus.
M. Côté (Charlesbourg): De courte durée.
M. Trudel: C'est ça, de courte durée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la réciproque
de 1988. Il y avait le moins et il y a le plus.
M. Trudel: Alors, quand il y aura 51 lits de courte durée,
il y aura un conseil d'administration de courte durée...
M. Côté (Charlesbourg): De courte durée.
M. Trudel:... même s'il y a 200 lits de longue
durée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Évidemment...
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a 49 lits de courte
durée et 200 lits de longue durée, d'après vous ça
va être quoi?
M. Trudel: Un conseil d'administration de CHSLD.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Réussi. J'ai ma note de passage.
Une voix:... politicien.
M. Côté (Charlesbourg): J'en ai connu moi.
M. Trudel: Vous avez connu ça vous?
M. Côté (Charlesbourg): II y en a même qui
sont sortis de politique.
M. Trudel: On dit donc qu'un établissement qui serait dans
les 49 lits, 50 lits et moins, pourrait demander un changement à son
agrément pour ajouter 10 lits et changer de catégorie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf qu'il y a
quelqu'un quelque part qui va payer le changement de statut et qui va devoir le
donner aussi comme permis, c'est le ministère. Mais il peut y avoir des
réalités où effectivement, dans un endroit qui a 40 lits,
45 lits, de courte durée, les besoins justifient un ajout de 10 ou de 15
lits en courte durée et que ça amène automatiquement un
changement ça aussi. Il ne faut pas que ça se fige. Il faut quand
même qu'il y ait cette possibilité éventuellement et c'est
par l'agrément. C'est ça.
Une voix: Par les permis.
M. Côté (Charlesbourg): Par les permis.
M. Trudel: Par les permis.
M. Côté (Charlesbourg): C'est par les permis que
ça va se faire.
M. Trudel: Juste pour avoir un aperçu, par exemple, entre
50 et 75 lits de courte durée, y a-t-il...
M. Côté (Charlesbourg): D'après la
mémoire de M. Lamarche...
M. Trudel: Ce qui n'est pas peu dire.
M. Côté (Charlesbourg): ce qui n'est pas peu dire,
mais qui n'est quand même pas non plus infaillible. je vous signale que
ce serait au maximum 10.
M. Lamarche: En bas de 50.
M. Côté (Charlesbourg): En bas de 50.
M. Trudel: En bas de 50.
M. Lamarche: Entre 50 et 75, je ne le sais pas.
M. Trudel: Non, mais en bas de 50, c'est plutôt ça.
Une dizaine. la question c'est aussi: les deux catégories, est-ce qu'il
y en a une proportion importante qui gère beaucoup plus de longue
durée, mais qui a quand même 50 là et plus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Lamarche.
M. Lamarche: Encore là, de mémoire - il faudrait
que je vérifie les chiffres - effectivement, il peut y avoir un centre
hospitalier qui gère quelque chose comme 55 lits.
M. Trudel: 55.
M. Lamarche: 55 lits de courte durée et peut-être
150 lits de soins prolongés. Et ça, ça arrive. O.K.? Il
n'y en a pas énormément. Dans le fond, le critère est de
dire à partir de quand il commence à prendre les
caractéristiques de courte durée plutôt que de conserver
les caractéristiques d'un soin prolongé, fondamentalement, compte
tenu du budget, compte tenu de l'importance qu'aurait la courte durée
dans les préoccupations du conseil d'administration, pour ne pas que ce
soit ce volet-là, dans le fond, qui entraîne l'ensemble des
préoccupations du conseil d'administration unifié personnes
âgées. bon, 50 lits, comme m. côté le mentionnait
tantôt, c'est relativement arbitraire, mais ça a été
ça la logique, pour être capable de dire qu'en bas de 50 lits, ce
n'est peut-être pas suffisamment important pour, justement, que le
conseil d'administration soit drainé essentiellement dans une
problématique courte durée mais davantage personnes
âgées. Au-dessus de 50 lits... Mais, encore là, 51 lits,
ça fait une différence par rapport à 49? Je veux dire, je
pense qu'on a toujours le même débat. Quand ça commence
à s'accroître là, effectivement, la problématique
prend suffisamment d'importance. Les budgets puis les problématiques
sont relativement différentes, de telle sorte qu'il aurait pu arriver
que la problématique personnes âgées devienne moins
importante par rapport à ce qu'on voulait que le conseil
d'administration ait. C'est fondamentalement ça la logique, mais les 50
lits, encore là, je pense que c'est...
M. Trudel: Évidemment, ce sera à la régie de
prévoir les mécanismes de complémentarité pour les
établissements qui auraient 50 lits ou plus et qui auraient beaucoup de
places en longue durée, parce qu'au niveau de nos comités
régionaux d'admission en centre d'accueil, en centre
d'hébergement et de soins de longue durée, il va falloir qu'ils
soient là.
M. Lamarche: Ils sont soumis quand même. Si ma
mémoire est juste, c'est à l'article 273 où on parle des
mécanismes d'accès aux services, et c'est par centre. Donc,
même si un hôpital de courte durée de 55 lits gère un
centre de soins de longue durée de 200 lits, il est vraiment soumis aux
mécanismes de 273, qui sont effectivement les mécanismes
d'accès aux services par centre, donc, par exemple, les
mécanismes de placement, etc. Oui.
M. Trudel: Ah oui! parce que c'est un établissement qui
gère deux centres, à ce moment-là.
M. Lamarche: Exactement.
M. Trudel: En vertu du centre CHSLD...
M. Lamarche: Exactement ça, il est soumis...
M. Trudel: ...là, il est soumis à la table...
M. Lamarche: Exact.
M. Trudel: ...au niveau du comité des admissions, par
exemple.
M. Lamarche: Exact.
M. Trudel: II faut qu'il soit dans ce
réseau-là.
M. Lamarche: Exact.
Le Président (M. Joly): Adopté? M. Trudel:
Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 94
est adopté. L'article 94, tel qu'amendé, est adopté. Nous
avons maintenant 94.1.
M. Côté (Charlesbourg): Qui se lirait comme suit, M.
le Président. Oui?
Le Président (M. Joly): Attendez. On va attendre. Est-ce
qu'il y a une reformulation?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Donc, vous retirez l'amendement
que vous aviez apporté, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. "Lorsqu'un
établissement, en raison des centres qu'il exploite, est susceptible
d'être administré par des conseils d'administration
différents, suivant les articles 88 à 94, le ministre
détermine, après consultation de la régie
régionale, le conseil d'administration qui administre
l'établissement."
Donc, lorsqu'on relirait 94.1, il se lirait comme suit... Vous avez la
lecture exacte, M. le Président, de ce que signifierait 94.1 maintenant.
Je peux peut-être le relire, là, peut-être, si...
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez...
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un
établissement, en raison des centres qu'il exploite, est susceptible
d'être administré par des conseils d'administration
différents. Suivant les articles 88 à 94, le ministre
détermine, après consultation de la régie
régionale, le conseil d'administration qui administre
l'établissement." (20 h 30)
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Donnez-moi donc un exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je pense que le
meilleur exemple, c'est probablement le plus compliqué.
M. Trudel: Prenons celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): La Clairière,
à Québec qui est CLSC, qui est CRMSA et qui est CR toxicomanie.
Si on disait "le conseil d'administration d'un CLSC", on serait dans une
situation où il n'y a personne de la Justice et personne de
l'Éducation. Il y a une réalité de terrain qui est
là dont il faut tenir compte. C'est pour ça qu'à un moment
donné, on dit, à ce moment-ci, lorsqu'on est dans cette
situation-là, qu'il y aurait consultation de la régie
régionale pour déterminer quel type de conseil d'administration
ça requiert.
M. Trudel: Puis là...
M. Côté (Charlesbourg): En voulez-vous un autre?
M. Trudel: Oui, envoyez donc.
M. Côté (Charlesbourg): Envoyons un autre.
M. Trudel: Envoie un autre.
M. Côté (Charlesbourg): Envoies-en un autre. Il
n'est pas loin du ministère, celui-là...
M. Trudel: Oui, il est plus loin.
M. Côté (Charlesbourg): ...encore à
Québec. Centre hospitalier et CLSC Courchesne: 50 lits de courte
durée...
M. Trudel: Pile.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le nez. 17 de longue
durée plus CLSC.
M. Trudel: Brassez le tout, oui. Brassez le tout et...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
M. Trudel: Et actuellement, ils ont un conseil d'administration
de quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de Courchesne,
c'est de courte durée.
M. Trudel: Et ils administrent un CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Un centre d'accueil. Un
autre cas, à Montréal. Le centre d'accueil et le CLSC
Saint-Laurent. Donc, dans ce cas-là, il y a possibilité de deux
conseils d'administration, soit C.A., soit CLSC. C'est pour ça que dans
des cas comme ceux-là, il n'y en a pas des milliers, mais il y en a.
M. Trudel: Là, il tomberait dans l'unifié,
là...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: ...si c'était un centre d'accueil, il tomberait
dans l'unifié.
M. Côté (Charlesbourg): II y aurait plus ou moins 50
cas sur les presque 700 qui sont de cette nature-là. Ce n'est pas aussi
pire que ça parce que ça, c'est vraiment... Mais il y a ces
possiblités-là. Ce n'est pas catastrophique, une cinquantaine sur
700. Mais ils sont quand même
là et c'est la réalité. Comme je vous l'ai dit, tu
ne peux pas partir avec l'étage, tu ne peux pas partir avec l'aile.
Ça n'a pas grand bon sens, hein?
M. Trudel: Vous venez de me dire qu'il pourrait y avoir un
conseil d'administration de C. A. ou de CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous l'aviez dit l'autre jour: Quand on va être
assis tous les deux sur notre chaise berçante, il ne faudrait pas
appeler ça un CHSLD, un C. A., un centre d'accueil. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est ça...
M. Trudel: Un conseil d'administration de CHSLD...
M. Côté (Charlesbourg):... un conseil
d'administration.
M. Trudel:... de CHSLD unifié... M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... ou un centre de CLSC. Comme le cas de Courchesne,
c'est peut-être l'exemple le plus complexe, le ministre... Ça
revient à la question quand on a parlé de CPEJ tantôt. Je
comprends évidemment qu'il faut quelqu'un qui décide. Le ministre
décide après consultation de la régie régionale.
J'ai toujours ce souci parce que, vous le savez, j'ai fait une grande
démonstration, une grande analyse disant: Bon, bien, toujours
l'oxygène là, pour la régie régionale de
proposer...
Ici, la question serait plus nommément à partir de cet
exemple-là. Est-ce que le conseil d'administration, tel que formé
actuellement, va avoir la possibilité de faire sa proposition? Vous
disiez tantôt qu'il faut quand même se rapprocher assez des gens du
terrain et, toujours soucieux de dire... Bien évidemment, il faut
reconnaître que le ministre doit décider quelque part, en vertu du
principe qu'on a émis au départ, mais c'est la même chose.
Est-ce qu'on peut redonner l'initiative aux gens sur le terrain pour que le
ministre détermine?
Vous savez, sur le terrain, je n'en ferai pas un drame national, mais
c'est ce genre de signal qu'on donne au monde et qui dit: Ah! notre
établissement est tellement particulier qu'on a été
obligé de faire un article pour être capable qu'il vive. Et quant
à la façon dont sa vie va être administrée, c'est
comme si la loi requérait de ces gens-là de dire: Bon, bien,
préparez-nous une solution puis déposez ça entre les mains
du décideur et le décideur, à travers votre régie
régionale, il va être capable de choisir. Vous voyez
l'orientation? C'est un peu beaucoup différent.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on est
dans une situation, d'abord, où l'article 95 reconnaît
l'oxygène des régions. Ça, je pense qu'on se l'est dit
à plusieurs reprises. Dans le cas de l'article 94. 1, on est dans des
situations - on en a illustré quelques-unes... Je pense que c'est
peut-être les situations les pires où, finalement, ce qu'on dit,
c'est qu'on n'évacue pas du décor la régie
régionale, mais on oblige une consultation auprès de la
régie régionale pour tenter de régler ces cas-là.
C'est des cas qui sont là, ils sont patents et il faut tenter de
régler ce qu'on va faire au niveau des conseils d'administration.
C'est un peu la problématique de mise en oeuvre de la
réforme qu'on a évoquée pendant les discussions cet
après-midi. À un moment donné, il faut que ça
commence quelque part. Évidemment, quand ça commence quelque
part, il y a des choses qu'on doit faire qui, normalement, devraient être
dévolues à quelqu'un d'autre, mais il faut que quelqu'un le
fasse. C'est pour ça que, dans certains articles de loi, il va
être dit... Ça, c'est dans la loi d'application. La loi
d'application dit Le premier conseil d'administration, c'est le ministre. Le
premier, pas le deuxième ni le troisième le premier, parce qu'il
faut que ça commence quelque part.
M. Trudel: Je comprends qu'il est difficile d'inscrire, par
ailleurs, le conseil actuel qui gère tel type d'établissement.
Parce que là, je comprends qu'on passe par la régie
régionale, mais si on voulait donner ce signal, il existe toujours un
conseil d'administration pour ces 50 ou 60 cas problématiques de types
différents. Est-ce que ce serait complètement impensable qu'on
puisse y ajouter: "après consultation de la régie
régionale et des conseils d'administration concernés"?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je pense que, dans un
cas comme celui-là, c'est à la régie de faire ça.
Je m'imagine mal une régie ne pas consulter l'établissement
lésé. Ça n'a pas de bon sens. Je n'ose même pas
penser à ça, il me semble que ça va tellement de soi,
parce que c'est ça qu'on essaie de faire. Mais dans tous les cas
où, nous autres, on peut transférer au pouvoir régional,
on le fait sans anicroche. Il me semble que c'est de la logique même que
la consultation se fasse auprès de l'établissement
visé.
M. Trudel: Comme il ne nous viendrait jamais à l'esprit
que le ministre pourrait faire ça sans consulter.
M. Côté (Charlesbourg): Les régies?
M. Trudel: Non, pas les régies, en général.
Que le ministre pourrait agir sans les régies
régionales.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait... M. Trudel:
Jamais.
M. Côté (Charlesbourg): Ça prendrait un
maudit ministre bien brillant pour être capable de faire des choses comme
celle-là. Il y a eu quelques exceptions dans le passé.
Évidemment, il était médecin comme ministre. Ce
n'était pas...
Le Président (M. Joly): Ça va. L'amendement
à l'article 94. 1 est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 94. 1 est adopté
tel qu'amendé. Et je me dois, M. le ministre, de revenir à
l'article 93...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly):... de façon à ce
qu'on puisse légaliser, si on peut dire, la transaction. Vous aviez
déjà soumis un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Donc, nous devrions normalement
retirer l'amendement comme tel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly):... et peut-être soumettre un
autre article de façon à ce qu'on puisse supprimer l'article.
M. Côté (Charlesbourg): C'est déjà
fait, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Eh bien, mon Dieu!
M. Côté (Charlesbourg): vous connaissez vos
affaires, m. le président. moi, je vous suis, là, parce que,
évidemment, si, plus tard, il y a des troubles, ce sera de votre
faute.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Donc, l'amendement,
tel que présenté, est adopté, monsieur?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci, adopté. Donc,
l'article 93 est supprimé. J'appelle donc l'article 95.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Une régie
régionale peut proposer au ministre de modifier l'organisation
prévue aux articles 88 à 94 lorsque la nature ou l'étendue
du territoire ou le nombre de centres qui s'y trouvent, la densité de la
population desservie ou les caractéristiques linguistiques et
socioculturelles d'une partie de cette population le justifie. "Ces
modifications doivent être approuvées par le gouvernement. "Le
ministre dépose chaque décret devant l'Assemblée nationale
dans les 30 jours de son adoption ou, si elle ne siège pas, dans les 30
jours de la reprise de ses travaux. "
Il y a un amendement: 1° Remplacer les trois dernières lignes
du premier alinéa par ce qui suit: "du territoire ou la nature, le
nombre, les caractéristiques particulières ou la capacité
des installations des centres qui s'y trouvent, la densité de la
population desservie ou les caractéristiques socioculturelles,
ethnoculturelles ou linguistiques d'une partie de la population ou des
établissements, le justifient. La régie régionale doit,
plus particulièrement, tenir compte des établissements reconnus
en vertu du paragraphe f de l'article 113 de la Charte de la langue
française (L. R. Q., chapitre C-11). " 2° Ajouter, dans la
première ligne du troisième alinéa, après le mot
"décret", les mots "pris en vertu du deuxième alinéa".
Donc, ça se lirait comme suit, maintenant: "Une régie
régionale peut proposer au ministre de modifier l'organisation
prévue aux articles 88 à 94 lorsque la nature ou l'étendue
du territoire ou la nature, le nombre, les caractéristiques
particulières ou la capacité des installations des centres qui
s'y trouvent, la densité de la population desservie ou les
caractéristiques socioculturelles, ethnoculturelles ou linguistiques
d'une partie de la population ou des établissements le justifient. La
régie régionale doit, plus particulièrement, tenir compte
des établissements reconnus en vertu du paragraphe f de l'article 113 de
la Charte de la langue française. "Ces modifications doivent être
approuvées par le gouvernement. "Le ministre dépose chaque
décret pris en vertu du deuxième alinéa devant
l'Assemblée nationale dans les 30 jours de son adoption ou, si elle ne
siège pas, dans les 30 jours de la reprise des travaux. "
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Combien y a-t-il d'établissements reconnus en
vertu de l'article 113f de la Charte?
M. Côté (Charlesbourg): Publics: 79. Au total, 79,
dont 30 qui relèvent des corporations privées. Ça veut
dire 49 publics.
M. Trudel: Pourquoi vous sentez l'obligation d'indiquer
ça, ici, que là, on doit particulière-
ment tenir compte de ça? C'est déjà dans les lois
du Québec, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... Bon. Ce que
ça veut dire, ce que ça signifie, c'est qu'il y avait deux
possibilités: l'affiliation territoriale ou l'affiliation linguistique.
Dans ce cas-ci, ce qu'on dit à la régie: Vous devez en tenir
compte, puisque c'est là une possibilité. C'est l'exemple de nos
deux centres d'accueil juifs, par exemple, où c'est une affiliation
religieuse plutôt que territoriale. (20 h 45)
M. Trudel: S'il y a des caractéristiques
particulières qui sont conférées par une loi...
M. Côté (Charlesbourg): Dans?
M. Trudel: ...qui sont conférées par une autre loi,
la Charte de la langue française, l'article 113 là, c'est quoi
l'invitation particulière à l'intérieur d'un article
général en disant, dans ce que vous pouvez nous dire, nous
proposer comme modalités d'organisation, que vous venez tenir compte de
ça. Le "ça", quand on a légiféré
là-dessus, c'était pour donner des services aux personnes de
communautés linguistiques différentes. Bon. Mais là, vous
voulez qu'on rajoute pardessus des modes d'organisation, disons-le
carrément, des conseils d'administration différents?
M. Côté (Charlesbourg): bon, ne sortons pas de
l'exemple que je vous ai donné là. vous pourriez prendre d'autres
exemples. on l'a évoqué, cet après-midi, quand on a
parlé du css juifs à la famille. je vous ai donné
l'exemple de deux centres d'accueil juifs qui allaient se regrouper, et il y a
là une particularité qui est celle de la religion dont on doit
tenir compte. c'est ça qu'on souhaite faire dans un cas comme
celui-là. autrement, c'était l'affiliation territoriale. dans
certains cas, ça va, mais dans d'autres cas, non. donc, ii y a le choix
entre ça, le territorial, ou pour particularités religieuses ou
linguistiques.
M. Trudel: Mais c'est quand vous passez du religieux, de la
particularité religieuse au linguistique là, ce n'est pas tout
à fait du même ordre, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais dans le cas du
religieux, vous acceptez ça? C'est plus acceptable?
M. Trudel: Non, je dis que c'est un critère qui est
différent. On peut discuter en soi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord. C'est
clair. C'est un critère qui est peut-être différent, mais
c'est un critère qui tient compte d'une réalité qui est
là. Bon. Est-ce que c'est pensable qu'on puisse, demain matin, souhaiter
le regroupement de centres d'accueil juifs avec d'autres centres d'accueil
d'autres types de religions? Je ne suis pas sûr de ça. Bon. Alors,
je ne suis pas sûr. À ce moment-là, il y aurait un risque
de tout simplement les noyer et de les perdre, et ce n'est pas
nécessairement ça qui est voulu sur le plan de nos... O.K.
Oublions le religieux.
M. Trudel: le religieux. non, non. surtout pas, n'oublions pas le
religieux. le religieux, est-ce que c'est une caractéristique
socioculturelle, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Probablement pas pour vous,
mais probablement pour moi.
M. Trudel: Non, c'est surtout une caractéristique
socioculturelle pour moi parce que...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Ça va,
parfait.
M. Trudel: ...foi et langue française sont assez
mêlées, disons...
M. Côté (Charlesbourg): Correct
M. Trudel: ...assez intimement liées, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Disons que ça se
démêle un peu là, mais...
M. Trudel: Non, mais la survivance est de près liée
à l'alliance foi et langue française. Parce que si on n'avait pas
eu nos communautés religieuses, on aurait pas eu la foi, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Bien ça,
c'est...
M. Trudel: C'est à peu près sûr qu'on ne
serait pas ici.
M. Côté (Charlesbourg): On parle d'il y a longtemps,
là.
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): On aurait peut-être
moins de problèmes...
M. Trudel: II y a longtemps. Si on n'avait pas existé, il
y a longtemps, on ne serait pas là aujourd'hui certain.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y aurait
peut-être moins de problèmes aujourd'hui, si on veut, de tout
faire ça, là.
M. Trudel: Tout à fait, au contraire, je pense qu'il y a,
dans notre histoire, très profondément d'ancré, dans notre
existence même de ce
qu'on est aujourd'hui... Foi et langue ont été, sur bien
des points de vue, des éléments de la nation qui font qu'on
existe aujourd'hui comme nation française. Ce que je vous dis, c'est que
ça, là, c'est une caractéristique socioculturelle. Bon.
Ça fait que, là, ce que je voudrais vous dire, sortez-les moi de
vos exemples, c'est une caractérisque socioculturelle qu'on peut
analyser en soi. Qu'est-ce que c'est un établissement reconnu en vertu
de l'article 113f? Qu'est-ce que c'est, cet établissement-là?
M. Côté (Charlesbourg): On va vous faire donner
ça par la bible en personne, Mme Demers.
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers (Laurence): C'est un établissement dont la
majorité de la clientèle est d'une langue autre que la langue
française et qui peut offrir ses services en français plus dans
l'autre langue, dans la langue de sa clientèle majoritaire.
M. Trudel: alors, la clientèle majoritairement
francophone, mais qui doit offrir des services dans une autre langue. qui doit
offrir des services dans une autre langue?
Mme Demers: C'est-à-dire que la clientèle est
majoritairement italienne, chinoise, polonaise, dans une langue autre que la
langue française.
M. Trudel: Oui.
Mme Demers: Mais ces établissements-là, ils doivent
quand même offrir leurs services en français...
M. Trudel: Oui.
Mme Demers: ...plus dans l'autre langue. Tous les
établissements sont obligés d'offrir des services en
français, sauf que ceux-là sont autorisés de les offrir
dans une autre langue en plus de la langue française.
M. Trudel: c'est un établissement qui doit d'abord offrir
fondamentalement des services en langue française. mais aussi,
puisqu'ils font l'objet d'une reconnaissance spécifique, ils peuvent ou
doivent offrir des services dans une autre langue. bon. en quoi une
régie régionale, dans l'organisation des conseils
d'administration de ces établissements-là - on est bien dans
l'organisation, de 88 à 94, des conseils d'administration - en quoi
ça doit faire l'objet d'une attention - aïe! ce n'est pas petit,
là - pour plus particulièrement tenir compte... c'est vraiment de
dire à chaque régie régionale: vous savez, quand vous
allez nous faire des propositions en vertu de l'article 95, n'oubliez pas que,
nommément, vous allez avoir à vous préoccuper de ça
à aller jusqu'à... on pourra dire: n'oubliez pas que, la loi vous
oblige à vous préoccuper de nous autres, expliquez-nous pourquoi
vous ne feriez pas de propositions au ministre de la Santé et des
Services sociaux pour avoir une organisation différente? Il me semble
que c'est hors proportion par rapport à ce qu'on est en train de vouloir
faire par rapport à la loi 120 aujourd'hui?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je ne pense pas. C'est
une question d'approche clientèle aussi. Et là, il n'est pas
question de dire: Vous allez vous retrouver avec un conseil d'administration
tout seul. On dit qu'il doit y avoir regroupement, sur une base territoriale ou
sur une base linguistique, mais il doit y avoir regroupement. Et on dit: La
régie doit en tenir compte et le choix va se faire à partir de
ces deux éléments-là. C'est fondamentalement une des
orientations de la réforme de tenir compte des clientèles, dans
ces cas-là, et, d'ailleurs, ça a été reconnu car on
prend la peine de dire, au paragraphe f de l'article 113, qu'ils sont
nommément inscrits dans la loi et dans les règlements. Il y en a
quoi? J'ai dit tantôt 79, qui sont là.
M. Trudel: Vous venez bien de me dire qu'au niveau de
l'organisation et de l'administration des établissements, vous allez
être regroupés par territoire, soit par territoire m'avez-vous
dit...
M. Côté (Charlesbourg): Territoire ou...
M. Trudel: ...soit par caractéristique linguistique?
Avez-vous dit ça?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr que j'ai dit
ça. Je n'ai pas dit d'autre chose que ça.
M. Trudel: Sur un territoire qui pourrait regrouper, à
partir de la langue, des établissements. Pas tenir compte des
caractéristiques linguistiques de la clientèle pour les servir
là, c'est au niveau des établissements. Aïe! ce n'est pas
petit, là.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est 49
établissements publics, principalement dans la région de
Montréal, dont on devra tenir compte au niveau d'un regroupement sur une
base territoriale ou sur une base linguistique. Ça aussi, c'est une
approche clientèle. Alors, 49 établissements sur 700, c'est
ça et ça veut dire quoi? Ça veut dire avec combien de
centres est-ce qu'on va finir? Va-t-il en rester 49? Va-t-il en rester 30?
Va-t-il en rester 20? Je ne le sais pas. C'est ça. Mais il y a
regroupement. La règle du regroupement s'applique aussi.
M. Trudel: Pour les 49 existants? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Que vous dites à peu près. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais pour tout nouvel établissement, on
pourrait vous proposer, en vertu du critère de la caractéristique
linguistique... Tout nouvel établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il
faudrait qu'il passe par une identification à 113f parce que, là,
c'est limité à 113f. Il faudrait que quelqu'un change la liste
qui est incluse à 113f.
À 49 là, parce que je ne veux pas que le problème
soit plus gros qu'il ne l'est en réalité, si on décortique
les 79, pour tenter de se donner ce que peut être la
vérité, tenter de trouver la vérité. Je sais que
c'est ce que vous cherchez tout comme moi. Il y en a 30 privés. Donc, on
est rendus à 49. Il y en a trois de fermés ou de
fusionnés. C'est fait, là. Il y en a sept qui sont des
établissements juifs. On en a parlé, cet après-midi, au
niveau du CSS, puis certains vont se regrouper. Il y a 18 centres hospitaliers
et CLSC qui vont conserver leur conseil d'administration spécifique, de
toute manière, de par les règles qu'il y a là. Donc, ce
qui reste, c'est 21, potentiellement, pour lesquels il resterait à
trouver des arrangements ou des solutions. Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on
offre deux possibilités: le regroupement territorial ou l'affiliation
linguistique, mais toujours en tenant compte de l'article 113f. (21 heures)
Mais, des 21, il y a 11 établissements qui sont tout seuls sur le
territoire. Donc, en réalité, ce dont on parle, c'est de 10
établissements. C'est là que le choix va se poser pour 10
établissements.
M. Trudel: 10 tout seuls, là? 11 tout seuls?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. 10. Bien, c'est
parce qu'on est partis de 79, là, en descendant.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): On est arrivés
à 21, à un moment donné, là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il y en a 11 qui sont
seuls sur leur territoire.
M. Trudel: Seuls...
M. Côté (Charlesbourg): 11 de ces 21
établissements anglophones potentiellement affectés...
M. Trudel: Mais c'est ça que je voulais dire.
Il y a juste un centre d'accueil sur ce territoire-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui M. Trudel: Puis
il est anglophone.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça peut
être Sherbrooke, ça peut être Lachute...
M. Trudel: Non, non. Il n'y a pas juste un centre d'accueil
à Sherbrooke, là. Dans le territoire de la régie, un seul
anglophone.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est au maximum 21. Et
on va tenter de trouver des informations complémentaires, mais ce serait
plutôt 10.
M. Lamarche: Je vais vous donner un exemple très concret.
Je n'ai pas les 11, là, mais dans l'unité de regroupement MRC de
Bonaven-ture, le seul centre d'accueil qui existe, c'est le Centre d'accueil de
la Baie. Donc, qu'on lui donne une affiliation territoriale ou linguistique, le
résultat est le même: il est tout seul. Il y en a 10 cas comme
ça, ou 11 cas.
M. Trudel: Les 21 qu'il nous restait, là. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Lamarche: C'est ça. Je ne les ai pas, les 11,
là. Mais ce sont fondamentalement des choses... Donc, qu'on leur donne
le choix linguistique ou territorial, le résultat est le même: il
est tout seul.
M. Trudel: Ça fait que là, on est rendus à
11.
M. Lamarche: On est rendus à 21 moins 11, égal
10.
M. Trudel: 10. Ça fait que, là, on est en train
d'avoir un article général pour 10 établissements à
travers le Québec, un article général qui dit que la
régie régionale doit plus particulièrement tenir compte
des établissements reconnus en vertu... C'est même plus que
ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On ne fait pas...
M. Trudel: Le regroupement linguistique, là.
M. Côté (Charlesbourg): On ne fait pas l'article 95
pour ça. Quand vous dites qu'on fait...
M. Trudel: Non. J'ai dit une partie de l'article.
M. Côté (Charlesbourg): L'article a une autre
portée que celle-là.
M. Trudel: II y a 10 territoires de MRC au Québec, il y a
juste un centre d'accueil et c'est un centre d'accueil anglophone.
M. Côté (Charlesbourg): Pas 10. Ça fait
11.
M. Trudel: 11 territoires de MRC au Québec, puis il n'y a
rien qu'un centre d'accueil et c'est un centre d'accueil anglophone.
M. Lamarche: il y en a quelques-uns à montréal
où, dans la mesure où on prend les territoires de clsc, ils sont
les seuls, sur leur territoire de clsc, qui sont désignés dans
l'article 113f. oui.
M. Trudel: Puis eux autres, ils sont susceptibles de se
retrouver, sur recommandation de la régie régionale, avec un
conseil d'administration autonome.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Parce qu'ils sont les
seuls sur le plan de leur territoire, donc territoire de MRC ou territoire de
CLSC. Et ça, c'est vrai pour les francophones comme pour les
anglophones.
M. Trudel: Mais non, si c'était des...
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. S'il y a un
francophone qui est tout seul...
M. Trudel: Ah! s'il est tout seul, oui. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: L'avez-vous ça? Je ne l'avais pas cette
statistique-là. Vous n'avez pas cette statistique-là sur le
nombre, dans les territoires de MRC et/ou de CLSC, en ce qui concerne
Montréal, où il y a juste un centre d'accueil et c'est un
francophone?
M. Côté (Charlesbourg): Ça doit exister
quelque part. On ne l'a pas ici. Je vais prendre note.
M. Trudel: C'est quoi l'intention d'inscrire ça dans la
loi, de la part du législateur, de dire...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une
préoccupation de la clientèle à qui on veut donner la
possibilité d'un choix territorial ou d'un choix linguistique, mais un
choix de se regrouper. Et c'est pour ça qu'on dit: "Une régie
régionale peut proposer au ministre de modifier l'organisation
prévue aux articles 88 à 94... " Dans ces conditions-là,
pour ceux qui sont nommément inscrits au paragraphe f de l'article
113.
M. Trudel: Approche clientèle. Ils sont déjà
obligés, en vertu de l'article 113f, de donner des services à la
clientèle dans la langue. Si vous lisez l'article 113f:
"Reconnaître d'une part les organismes municipaux, les organismes
scolaires, les services de santé et les services sociaux qui fournissent
leurs services à des personnes en majorité d'une langue autre que
française et, d'autre part, les services qui, dans les organismes
scolaires, sont chargés d'organiser ou de donner l'enseignement dans une
langue autre que le français. "
Alors, santé et services sociaux, c'est en majorité des
services dans une langue autre que française.
M. Côté (Charlesbourg): Un exemple: un pendant de
notre CLSC unique, d'un centre d'accueil unique, francophone: le centre
d'accueil Louis Riel, à Pointe-Saint-Charles. Il est tout seul. C'est un
exemple, là, mais...
M. Trudel: Le CLSC Louis Riel?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je veux essayer de
donner un exemple inverse. C'est ça que je cherche.
M. Trudel: Ça va mal à la "shop".
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il n'y a jamais
d'exemple parfait, mais ça, c'est un exemple. Parce qu'à
l'inverse, ça pourrait très bien servir pour faire en sorte qu'un
établissement francophone, qui pourrait être dans un territoire
où il y a plus d'éléments d'établissements
anglophones, pourrait jouer aussi avec cet article-là pour lui donner
des possibilités du point de vue linguistique. Et ça, c'est
possible. Il y a un cas, là, qui est possible.
M. Trudel: Name it.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Name it.
M. Lamarche: Non, c'est dans Mercier-Est où est le
territoire du CLSC.
Le Président (M. Joly):... identification du
Journal.
M. Lamarche: Merci, M. le Président. Vous avez la
résidence Biermans, le centre d'accueil juif, le Centre hospitalier juif
de l'espérance et le centre d'accueil Pierre-Joseph-Triest. Donc, si on
ne tenait compte ni des caractéristiques linguistiques ni des
caractéristiques religieuses, mais uniquement d'une base territoriale,
on aurait un centre d'accueil francophone avec quatre.
M. Côté (Charlesbourg): Un de quatre.
M. Trudel: Les francophones seront là, les francophones
seraient là. Les francophones seraient au sein d'un conseil
d'administration? (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
qu'on pourrait donner un conseil d'administration sur la base linguistique
francophone, dans un cas comme celui-là. Il aurait son conseil
d'administration.
M. Trudel: Non, non, mais si la partie de cet article-là
n'existait pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... il se retrouverait un conseil
d'administration...
M. Côté (Charlesbourg): Un de quatre. M. Trudel:
Un de quatre? M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais il y a une autre façon de voir les choses.
Il se réveillerait aussi des francophones susceptiblement, des
francophones sur le conseil d'administration de ce centre-là. Il va y
avoir des francophones qui vont siéger au conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ils seront dans un
conseil d'administration qui sera majoritairement anglophone.
M. Trudel: II y aurait une autre... Parce que quand on
fonctionne, par exemple, le CLSC Olivier-Guimond, même chose. Même
chose, c'est-à-dire que, sur le territoire du CLSC Olivier-Guimond, il y
a trois centres d'accueil, des CHSLD...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a un
numéro où vous pouvez...
M. Trudel: Ça marche à pitons, cette
machine-là, l'autre bord. Si tu vois en dessous l'hôpital Grace
Dart, tu le retrouves. Si tu vois le foyer Rousselot, tu le retrouves.
M. Côté (Charlesbourg): 6304, pour la loto, des
fois, ça peut être intéressant.
M. Trudel: Bon, bien, il y a trois centres d'accueil, deux
conseils d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): On en a deux.
M. Lamarche: Parce qu'il y en a un, je pense qu'il est
privé conventionnel.
M. Trudel: C'est encore pire. Un conseil d'administration pour
les francophones et un pour les anglophones.
M. Côté (Charlesbourg): II est à 113f, foyer
Grace Dart.
M. Trudel: C'est ça. Donc, il va y avoir...
M. Côté (Charlesbourg): Nommément
identifié.
M. Trudel: il faudrait nommément lui trouver un conseil
d'administration et il va y en avoir un pour. Je ne sais pas le nom de l'autre
qui est privé conventionnel. Ça doit être Rousselot, je
suppose?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Vous savez... M.
Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg):... tout exemple n'est pas
toujours parfait.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Rousselot est exclu
parce que c'en est un qui est avant 1970.
Une voix: 1972.
M. Côté (Charlesbourg): 1972. Corporation avant
1972, et religieuse.
M. Trudel: Exclu en vertu de quoi? Quel article?
M. Côté (Charlesbourg): 446. Je
répète: 446.
M. Trudel: Un vrai "computer", M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Les numéros,
c'est...
M. Trudel: 117, 400, pouf! Ça marche.
M. Côté (Charlesbourg): c'est en plein ça.
ha, ha, ha! à 446, premièrement, on dit. "cette corporation est
une communauté religieuse ou une corporation créée en
vertu de la loi constitutive de cette communauté religieuse ou d'une loi
particulière qui lui est applicable". alors, ce qu'on disait avant,
c'est qu'elle gardait son conseil d'administration.
M. Trudel: Je comprends qu'il tombe dans la catégorie des
onze. Il n'y a plus juste un centre d'accueil anglophone sur le territoire de
ce CLSC-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Trudel: N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: ça fait qu'il tombe dans la catégorie
des onze où il y a uniquement un centre d'accueil anglophone sur le
territoire de ce clsc-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, exact, mais, quand on
regarde Grace Dart et qu'on parle de regroupement sur le plan territorial, il
pourrait arriver que dans le secteur, dans ce secteur-là, les centres
d'accueil actuels ou CHSLD - prenez ce que vous voulez comme
dénomination, là - se regroupent, l'idée étant
qu'ils puissent se regrouper et ça, sur le plan territorial, c'est
possible. Donc, à ce moment-là, on atteindrait le but qu'on veut,
que les gens puissent se regrouper au sein de leur conseil
d'administration.
M. Trudel: Sur une base linguistique. L'argument de base de dire,
c'est une approche clientèle, c'est garanti ailleurs à deux
places. Souvenez-vous du débat... à l'article 5? À
l'article 9? L'article 2, alinéa 7°...
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, on en
a eu à chaque article, des débats.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Souvenez-vous particulièrement du débat
que nous avons eu et sur lequel vous en avez profité pour sortir votre
varlope.
M. Côté (Charlesbourg): toute personne a le droit de
recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats
sur les plans... c'est "éthi-ethnoculturel", que vous cherchez?
M. Trudel: Oui. C'est l'article 6. 1°... 6°. 1.. M.
Côté (Charlesbourg): L'article 2, 6°.
M. Trudel: "favoriser, compte tenu des ressources,
l'accessibilité à des services de santé et à des
services sociaux dans leur langue pour les personnes issues des
différentes communauté culturelles. " on a pris soin de donner
ça dans les préoccupations et dans les objets. par ailleurs, il y
a une loi spécifique qui dit qu'ils sont tenus et qu'ils peuvent offrir
des services dans une autre langue. et là, en plus, on les ramène
à une loi générale en disant: à chaque régie
régionale, quand vous allez nous proposer des exceptions, n'oubliez pas
de considérer pour chacune des exceptions les établissements qui
sont reconnus en vertu de l'article 113f. bon. et là, n'oubliez pas.
après ça, une paire de bretelles, une ceinture et, après
ça, on va vous donner un petit mémo dans la figure, une
obligation législative et n'oubliez pas vous pouvez encore par vos
culottes... Alors, n'oubliez pas de nous dire à chaque fois: Qu'est-ce
que vous faites avec ça?
M. Côté (Charlesbourg): Je mets une ceinture
à mes bretelles et à mes culottes.
M. Trudel: C'est ça. Et n'oubliez pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Sur division, M. le
Président.
M. Trudel: et les nouveaux, un nouvel établissement, un
centre d'accueil qui serait créé, on pourrait dire: on
crée tel centre d'accueil et, après ça...
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépendra
toujours de 113f, évidemment, parce qu'on y fait référence
à 1i3f. S'il est inclus dans 113f, il est inclus. S'il ne l'est pas, il
ne l'est pas.
M. Trudel: Ce n'est pas obligatoire que ce soit en vertu de
1131
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous leur dites ici: Tenez compte de ceux qui sont
dans (a liste, sauf que ce n'est pas obligatoire. Je veux dire: Ce n'est pas
obligatoire que tu sois dans 113f pour faire l'objet d'une proposition sur la
langue. Ce n'est pas ça qui est écrit, en tout cas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je n'essaie pas de vous
dire ça. 113f, il est fait par la loi et une loi, ça s'amende par
une loi. On se comprend là-dessus?
M. Trudel: Oui.
M, Côté (Charlesbourg): Donc, je n'ai pas
tenté de vous dire que c'était à double tour.
Évidemment...
M. Trudel:... par règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: Surtout que la liste n'est pas dans la loi par
règlement... établissement qui est fixé par
règlement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est par règlement.
C'est la loi. C'est un pouvoir qui est réglementaire. Et, à
partir de ça, c'est par règlement habituel. S'il faut que tu le
changes, il y a prépublication de 45 jours et publication par la suite.
Donc, j'admets volontiers que, quand c'est un règlement, tu peux le
changer beaucoup plus facilement que si c'est la loi, sauf si c'est pour
l'enlever.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 95 est adopté?
M. Trudel: Non, je n'ai pas fini. Maintenant... Plus que
ça. Ça pourrait être en vertu de deux
éléments de l'article. S'il était rentré dans la
liste en vertu de la dernière phrase du premier alinéa, la
Régie doit en tenir compte. Mais il peut passer par l'autre porte aussi.
Il peut passer par... tenir compte des centres où se trouve la
densité, les caractéristiques linguistiques. On se donne un
régime général où on prévoit que les
clientèles, les personnes vont avoir accès à des services
qui tiennent compte de leurs caractéristiques linguistiques. Plus
barré que ça, tu fais comme Filmon ou tu meurs! C'est
barré, ça, là. Plus barré que ça...
M. Côté (Charlesbourg): Wells!
M. Trudel: Wells! C'est plus barré que ça,
là! On ne peut pas arriver plus que ça.
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut pas aller
chercher plus barré que Filmon et Wells!
M. Trudel: Mais, en plus... Ah oui, il y a plus barré que
ça! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): La définition de "well" en
français, c'est un puits. Donc, c'est sans fond.
M. Côté (Charlesbourg): Ou sans fin. Je comprends ce
que nous exprime comme point de vue le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, sans nécessairement le partager, il
y a des différences à ce moment-ci. Nous avions une harmonie de
pensée cet après-midi sur les CPEJ qui a d'ailleurs
été saluée et a fait l'objet des nouvelles, il y a
quelques minutes, à Victoria. Donc, on est respectueux de nos
différences sur le plan de la pensée. Et, quant à moi, M.
le Président, je vais vivre avec l'article 95 tel qu'il est
libellé.
Le Président (M. Joly): Donc...
M. Trudel: Après ça? Vous allez au moins
m'expliquer qu'une régie peut proposer l'organisation... elle modifie
l'organisation, articles 88 à 94, sur un territoire en tenant compte des
caractéristiques ethnoculturelles. Qu'est-ce que ça veut dire,
ça? Une régie pourrait proposer au ministre d'organiser son
conseil d'administration de façon différente de l'économie
générale de la loi, mais là, sur la base de
caractéristiques, au pluriel, ethnoculturelles. (21 h 30)
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous cherchez la
définition, M. le député?
M. Trudel: Moi, je ne cherche rien. Je trouve.
Le Président (M. Joly): Avez-vous trouvé? Vous
semblez questionner.
M. Trudel: Je trouve ça tordu.
M. Côté (Charlesbourg): II y a deux degrés au
niveau de l'article. Je pense qu'on peut en convenir, là, de ce dont on
a discuté tantôt et j'ai dit que je vivrais avec. Là, on
dit, à la fin du premier alinéa: la régie régionale
doit, plus particulièrement, tenir compte. C'est quand même
beaucoup plus fort que "une régie régionale peut proposer au
ministre de modifier l'organisation prévue aux articles 88 à 94
lorsque la nature ou l'étendue du territoire (... ) la densité de
la population desservie ou les caractéristiques linguistiques et
socio-culturelles", ethnoculturel-les. Ce n'est pas "doit tenir compte". C'est
là et c'est une indication qu'il y a un phénomène qui est
là qui est, par exemple, l'Institut polonais, qui pourrait,
éventuellement, être un centre d'accueil pour Grecs et qui doit...
pas doit, mais il y a un Indicateur qui doit tenir compte de ça, alors
que, dans le reste, c'est "doit". C'est pas mal moins fort, mais au moins une
indication à ce moment-là à la régie
régionale.
M. Trudel: Le moins qu'on puisse dire, c'est que je vous trouvais
pas mal plus rapide sur la gâchette sur les noyaux durs des missions
d'établissements. Quant au noyau dur ici de la composition des comptes
à l'administration et des modes d'administration, le ton de l'article
est pas mal plus impératif dans ce sens-là.
M. Côté (Charlesbourg): Le "doit" est assez
impératif, alors que "tenir compte" est...
M. Trudel: Puis "ethnoculturel", tel que vous me le
décrivez, ça fait bien partie des caractéristiques
socioculturelles à partir de l'exemple que vous donnez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Socioculturelles" est
beaucoup plus large. D'ailleurs, c'est la discussion qu'on a eue quand on a
parlé d'ethno-culturel. Rappelez-vous là. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est un joueur de hockey, ça là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Adopté
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est l'escouade des gros bras
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je ne veux en aucun temps Insinuer que le
député de Salaberry-Soulanges ne serait qu'un... Ce n'est pas
ça du tout.
Regardez. On ouvre la porte à toutes sortes de
considérations qui sont en dehors de la préoccupation
fondamentale du service aux clientèles. Là-dessus, je trouve que
ce qu'on est en train de faire c'est de dire: Regardez, il y a un ensemble de
caractéristiques dans cette société
québécoise là qui fait qu'on va organiser notre
système de santé et nos services sociaux de telle façon
qu'ils vont être administrés de telle façon. Puis
là, on dit, par ailleurs, aux régies régionales, pour
toutes sortes d'autres raisons qui tournent autour de la langue, autour du
socioculturel, on ajoute l'ethnoculturel. D'ailleurs, à l'ethnoculturel,
pour moi, vous allez être obligé de publier une nouvelle page
à votre dictionnaire. Ça n'existe même pas. C'est quoi
l'ethnoculturel? Il va falloir que vous fassiez un cours en ethnolinguistique.
Ça, ça existe. L'eth-nomuslcologie, ça existerait;
l'ethnopsychiatrie, ça existerait; l'ethnopsychologie, ça
existerait, mais l'ethnoculturel, ça n'existe même pas encore.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une carence.
M. Trudel: On fait du néologisme en plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il y a une carence
absolument épouvantable dans le dictionnaire qu'il faut dénoncer
dès à présent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est vraiment que le Petit Robert.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, l'Office de la
langue française nous dit que ça existe. Il y a quelque chose qui
ne marche pas quelque part. Il faut faire un pont entre l'Office de la langue
française et le Petit Robert, le gros Robert, le
Larousse.
Le Président (M. Joly): Est-ce que je peux suggérer
qu'après l'étude de la loi 120 on s'attaque aux
dictionnaires?
M. Côté (Charlesbourg): On va s'attaquer aux
dictionnaires, oui.
M. Trudel: En plus, on fait du néologisme ici.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, si on veut faire un
parallèle entre le noyau dur, on a défini à certains
articles le noyau dur des établissements, mais on s'est dit à
l'article 64, qui n'est pas encore tout à fait adopté comme
l'article 55, que c'était la souplesse après. Il y a la
règle générale et, après ça, il y a une
souplesse. Donc, ce n'est pas impératif... Oui, c'est impératif,
mais avec une certaine flexibilité à l'article 64.
Des voix: Ha, ha, ha!
M, Trudel: Puis là, on arrive; on dit: Dans les article 88
à 94, c'est impératif. L'article 95 permet une certaine
souplesse. C'est ça la logique de la loi. Merci, hein!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-ce que la taille des établissements
pourrait être une caractéristique qui ferait en sorte... Non, mais
est-ce que ça pourrait être... Là c'est prévu,
ça, 50. Est-ce que la taille de l'établissement pourrait
être une caractéristique que l'on invoque pour une organisation
autre que celles prévues aux articles 88 à 94?
M. Côté (Charlesbourg): C'est écrit dans le
nombre des caractéristiques particulières ou la capacité
des installations. C'est écrit en toutes lettres à l'article 95.
Je ne sais pas si on a le même texte, à la quatrième ligne,
la capacité des installations des centres...
M. Trudel: Non, non: "le nombre de centres. "
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Je n'ai pas ça, moi.
M. Côté (Charlesbourg):... l'amendement.
M. Trudel: Ah! bien là, ç'a aurait
été rapide si vous l'aviez dit avant. Ç'a aurait
été rapide. Écoutez! On n'avait pas l'amendement. Alors,
on va recommencer, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est sous vos yeux, maintenant.
M. Trudel: Ça n'existe pas tant que vous ne l'avez pas
lu.
M. Côté (Charlesbourg): Tant que je ne l'ai pas
lu!
M. Trudel: Ça n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'ai lu
tantôt. Quand j'ai déposé les papillons puis que j'ai lu
95, je l'ai relu tel que...
Le Président (M. Joly): Oui, oui. Ça a
été lu. Alors, vous auriez dû vous servir de la technique
du professeur.
M. Côté (Charlesbourg): donc, on va pouvoir
dépasser 22 heures pour sauver le temps qu'on a perdu à discuter
de ça.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Est-ce que la dispersion sur un territoire
de MRC, quant aux établissements, pourrait être un critère,
non pas seulement l'étendue du territoire, la dispersion sur le
territoire pourrait être un critère invoqué?
M. Côté (Charlesbourg): La densité, ça
peut être forte densité puis petite densité; donc, petite
densité voudrait dire, à un moment donné,
étendue.
M. Trudel: Non, non, mais c'est quant à la densité
de la population. Moi, je vous parle de la disparité...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il n'y a pas un
lien avec...
M. Trudel:... de la dispersion de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce que,
à un moment donné, il doit y avoir un lien à quelque part
entre une faible densité puis l'étendue, j'imagine. Il y a
peut-être des chances.
M. Trudel: II peut y avoir une...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. S'il y a 10 personnes
dans votre comté, ça, ça se trouve à être pas
mal dispersé. O. K. ? Ils peuvent être concentrés les 10
à la même place.
M. Trudel: Je vous le dis, il peut y avoir un
établissement, la population peut être regroupée, puis il
peut y avoir, comme par hasard, dans un ou deux centres d'accueil, là
où c'est plus dense, par ailleurs, à l'autre bout du territoire
de la MRC, un autre centre d'accueil. (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Mais quand on lit: lorsque
la nature ou l'étendue du territoire", puis ajoutez à ça
la densité, il me semble bien que ça doit ressembler à
ça un petit peu.
M. Trudel: Donc, la régie doit tenir compte plus
particulièrement des établissements désignés en
vertu de l'article 113f de la Charte de la langue française, au niveau
du mode d'organisation des conseils d'administration des établissements.
Est-ce qu'on ne devrait pas, à ce compte-là, inscrire ce qui est
désigné en vertu de la loi 142? Il y a des établissements,
en vertu de la loi 142, qui doivent offrir des services autres que...
Le Président (M. Joly): Mme Demers, s'il vous
plaît.
Mme Demers: Dans la loi 142, il y avait deux choses. Il y avait,
premièrement, des établissements qui devaient donner des services
en anglais. C'est ceux qu'on retrouve à l'article 113f. Il y avait
ensuite les programmes établis par les conseils régionaux, qui
établissent certains établissements qui offrent certains services
en anglais. Il y a des endroits où c'est seulement un service d'accueil,
mais ce n'est pas tous les services qui sont offerts en anglais. Les seuls
établissements qu'on retrouve dans la loi 142, c'est ceux de 113f qui
sont obligés de donner des services en anglais.
M. Trudel: Alors, vous ne vous êtes pas sentis
obligés de rajouter les autres qui n'étaient que partiellement
reconnus pour donner des services dans la langue, dans l'article ici, tant
qu'à être partis.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Vous auriez
été déchaînés...
M. Trudel: J'aurais voté contre.
M. Côté (Charlesbourg):... s'il avait fallu qu'on
fasse ça. Ça aurait été extraordinaire.
M. Trudel: J'ai comme l'impression...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai voulu vous
conserver...
M. Trudel: On a comme l'impression qu'en lisant tout cet
article-là, l'article 95, on cherche plus à nier ce qui est
l'esprit général de tout le restant, au niveau de l'organisation
des établissements, en permettant tellement de portes de sortie ou
encore.... On pourrait affirmer ici que l'économie
générale prévue au niveau de la mécanique, au
niveau du projet de loi... Soudain, tout ça se transforme lorsqu'il
s'agit d'avoir une application mécanique pour faire sûr que ce ne
serait qu'une application mécanique, mais qu'il y a au-delà de
cela des impératifs ou des motifs sur lesquels on pourrait avoir une
poignée. On fournit le maximum de caractéristiques autres de ce
qu'est composée la société québécoise
majoritairement, d'une pari, et, d'autre part, quel est le régime
d'économie générale qu'on veut avoir pour l'administration
de nos établissements de santé et de services sociaux.
On dit: Maintenant, ajoutons un bon nombre de caractéristiques
qui feraient qu'on pourra invoquer à peu près - je dis bien
"à peu près" - n'importe quoi parce que, regardez là, sur
l'ethnoculturel ou sur le socioculturel, la régie régionale
pourra invoquer à peu près tout ce qu'elle veut pour proposer au
ministre une version autre de l'économie générale du
projet de loi. Si on me dit à quelque part: Eh bien oui, il y a une
dizaine d'établissements à qui ça pose un certain nombre
de problèmes, on va entrevoir un
mode d'organisation qui est particulier et on cherchera à le
définir, compte tenu des caractéristiques qu'on connaît
déjà, bien là, disons qu'on pourrait dire: Dans la
mécanique, par rapport à l'ensemble... Ce n'est pas ça
qu'on dit. Là, on dit: Voici la règle générale
où tout le monde va passer, malgré des arguments d'autre nature,
mais on dit: Par rapport aux caractéristiques qui sont
énumérées ici, chacune des régies régionales
pourra proposer des modes d'organisation qui sont autres, compte tenu d'un
ensemble de caractéristiques. C'est comme nier l'économie
générale de ce qu'on veut imposer, ou que la mécanique
devient plus importante, ou encore que la mécanique ne pourrait pas
s'adapter, ou, c'est encore plus que ça, que c'est uniquement
mécanique, mais les motifs qui sont invoqués dépassent de
beaucoup la mécanique qui est invoquée ici à l'article
95.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je ne partage pas votre
point de vue, votre inquiétude pour deux choses. C'est un
parallèle qu'on peut faire avec l'article 64 et les articles
précédents sur le noyau dur. Il y a l'économie
générale au niveau du noyau dur. On dit: II y a des
réalités qui sont sur le terrain d'une périphérie,
autour d'un noyau dur qu'on doit reconnaître ou au moins se donner les
moyens par la régie régionale de reconnaître. C'est ce
qu'on fait à l'article 64. De l'article 88 à 94, c'est la
définition d'un noyau dur et l'article 95 donne une souplesse pour
être capable de tenir compte d'un certain nombre de particularités
au niveau du territoire. Non seulement ça.
Quand vous parliez tantôt de culottes, de ceinture, de bretelles,
de casque protecteur, de genouillères, de coudes, moi, je vous dis une
chose: Quand on parle de la régie régionale, c'est qui la
régie régionale Montréal métropolitain? Est-ce
qu'on peut dire que, demain matin, si la hantise et la peur, c'est que les
anglophones prennent le contrôle... Au contraire, les anglophones sont
loin de penser qu'ils vont prendre le contrôle de la régie
régionale à Montréal demain. Au contraire, ils ont des
craintes au niveau de leur représentativité à la
régie régionale ou du nombre, quant à la qualité
des personnes qu'ils vont désigner pour y aller, quant au nombre.
Et, ça, dans les conversations, on l'a. Alors, c'est donc cette
régie régionale qui va proposer un certain nombre de choses, qui
va forcément être le reflet - je l'espère bien, à
tout le moins - de ce qu'est la région de Montréal, donc,
composée majoritairement de francophones. Je pense qu'il ne faut pas
donner de vices à des choses qui n'en ont pas, dont les intentions sont
très pures. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas des
gens qui ne pourraient pas éventuellement abuser. Mais ça se fait
des deux côtés, ça. Ça se fait des deux
côtés et je pense qu'à ce moment-ci, ce qu'on essaie de
faire, c'est reconnaître une certaine réalité qu'on a
identifiée tantôt. au pire des situations à 21
peut-être, mais davantage 10 situations. mais si ça touchait 100
établissements des 700, m. le président, je commencerais à
me dire: ii y a peut-être quelque chose là. quand on parle de 10
ou d'une dizaine, je ne pense pas qu'il y ait de quoi renverser à
terre.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 91 est adopté? L'article 95.
M. Trudel: Ce que vous voulez dire, c'est qu'en particulier,
quant à la dernière partie de l'article, du premier alinéa
de l'article 95, c'est que la régie doit plus particulièrement
prendre en compte les...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la première
partie, ce n'est pas "doit". Je l'ai dit tantôt.
M. Trudel: Non, deuxième, la deuxième partie de
l'alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. La régie
régionale doit plus particulièrement...
M. Trudel: "Doit", c'est ça. Mais, par ailleurs, par
rapport au début de l'article, elle peut proposer. Si elle ne propose
rien, elle n'a pas d'affaire à tenir compte; elle ne tiendra pas
compte... En général, la régie régionale peut
proposer au ministre de modifier l'organisation prévue. Si elle ne veut
pas, elle n'a pas à tenir compte des caractéristiques.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais elle peut en tenir
compte et décider qu'elle ne propose rien.
M. Trudel: O. K.
Une voix: C'est parce que, tantôt, il disait que
c'était automatique.
M. Trudel: Non, ce n'était pas... Tantôt, on disait
que c'était automatique qu'elle devait prendre en
considération...
M. Côté (Charlesbourg): "Doit", oui. La régie
régionale doit plus particulièrement tenir compte de
l'établissement reconnu en vertu de 113f. Il me semble que c'est reconnu
par une loi qui s'appelle la loi 142. C'est fort. D'ailleurs, votre
première réaction quand vous avez vu ça, vous avez dit:
Pourquoi le remettre là, alors que c'est déjà dans une
loi? Alors, j'imagine qu'une loi, on "doit" de temps en temps...
Le Président (M. Joly): Donc, à l'article 95...
M. Trudel: Sur division.
Le Président (M. Joly): Adopté sur division. Donc,
l'article 95, adopté tel qu'amendé. Est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez
considérer qu'il est 10 heures, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, nous
ajournons nos travaux à demain, 9 h 30, dans la même salle.
(Fin de la séance à 21 h 57)