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(Seize heures quatre minutes)
Le Président (M. Joly): Je vous rappelle le mandat de la
commission qui dit: La commission des affaires sociales se réunit afin
de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 120, qui est la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'on nous a signalé des
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Au moment de suspendre, je crois qu'on appelait l'article 77, M. le
ministre.
Fonctions des établissements (suite)
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, M. le
Président. "Tout établissement doit participer, à la
demande du ministre ou de la régie régionale, à
l'évaluation du fonctionnement général du système
de services de santé et de services sociaux."
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Oui, M. le Président. Est-ce que le ministre
pourrait nous expliquer pourquoi on passe du libellé que "les
établissements participent à l'évaluation
générale du système", dans le projet de Mme Lavoie-Roux,
à un libellé autre qui dit que "l'établissement doit
participer, à la demande du ministre"? Est-ce qu'il y a un ordre
exprès qui va être émis? Comment ça va fonctionner?
Il va y avoir des...
M. Côté (Charlesbourg): Le contentieux me signale
que ça veut dire exactement la même chose sur le plan juridique.
C'est une question de concordance avec des articles de notre projet de loi; il
a donc été reformulé. Mais, sur le plan du fond, c'est ce
qui existait déjà dans le projet de Mme Lavoie-Roux. C'est la
même signification.
Évaluation de la qualité des
services
M. Trudel: Est-ce que c'est une simple concordance juridique
qu'on retire de l'article l'évaluation de la qualité des... Parce
que Mme Lavoie-Roux indiquait, dans l'avant-projet de loi, qu'il devait
participer à l'évaluation de la qualité des services qu'il
dispense et non seulement du fonctionnement général du
système de santé et de services sociaux. Et, là, ce n'est
pas tout à fait rien que de la concordance, à mon avis.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que, lorsqu'on
parle de "à l'évaluation du fonctionnement général
du système de services de santé et de services sociaux", si
ça n'inclut pas la qualité, ça ne doit pas inclure
grand-chose. Donc, à partir de ce moment-là, le fonctionnement
général, ça inclut l'évaluation de la
qualité, surtout compte tenu des objets qu'on donne au niveau des
conseils d'administration, des CAEP: l'obligation de se doter de structure sur
le plan de la qualité de la dispensation des soins et des services, de
la gestion des ressources humaines et de la gestion de la ressource
financière. En conséquence, ils se donnent les instruments dont
ils ont besoin pour en vérifier la qualité. Donc...
M. Trudel: En tout cas, je... Évidemment, on ne peut pas
questionner celle qui avait préparé le projet de loi qui nous a
été soumis pour consultation. Mais on avait senti le besoin de
distinguer nommément en ce qui regarde la qualité des services et
le fonctionnement, je dis administratif - ce n'est pas ça qui
était indiqué dans l'avant-projet de loi de Mme Lavoie-Roux, non
plus, là - mais le fonctionnement administratif général
des services de santé et des services sociaux.
Parce que tout est dans tout là-dedans, là. Tout est dans
tout si on veut signaler qje, pour nous autres, que, pour le
législateur, c'est important, la qualité des services offerts et
non pas uniquement les services offerts. Parce qu'on peut procéder
à l'évaluation du fonctionnement général, puis,
là, on procède à l'évaluation des services offerts
compte tenu de la mission qui nous est accolée, qui nous est
donnée, et on n'a pas le signal - vous ne vouliez pas emprunter, l'autre
jour, l'expression du ministre de l'Industrie et du Commerce, de la
qualité totale -de la qualité des services.
Je pense qu'il y a là une distinction générale qui
est observée dans les organismes ou les établissements du type de
ceux que nous avons dans le réseau de la santé et des services
sociaux, c'est-à-dire qu'il y a le fonctionnement administratif, et
ça, c'est ce à quoi se réfèrent
généralement les intervenants qui sont là avec comme
responsabilité particulière d'assumer l'équilibre
budgétaire, d'assumer les responsabilités générales
devant le ministre. Mais il y a, par en bas et envers le citoyen, une autre
responsabilité. C'est non seulement la réponse quantitative - et
ça, ça s'appelle généralement le fonctionnement
général du système - mais il y a aussi un aspect
qualitatif. C'est généralement ces deux aspects-là que
l'on retrouve lorsqu'on veut
couvrir tout le spectre de ce que cet établissement ou ce
centre-là dispense comme services à la population.
Le ministre va certainement convenir que le fonctionnement
général a beaucoup plus une connotation, dans l'emploi usuel des
mots et de la réalité qu'ils recouvrent, de l'administration de
tel établissement ou de tel centre. Et ça n'inclut pas
automatiquement, en tout cas, dans les modes de pensée avec lesquels on
est habitués généralement de vivre dans le système,
ça n'inclut pas, généralement, là, la question de
la qualité des services. Et ça, c'est aussi important pour
signaler au réseau, à l'ensemble des établissements qu'il
y a un devoir, une responsabilité de services, mais pas de n'importe
quelle nature. Il y a aussi une responsabilité de qualité de
services.
Nous avons eu des échanges ici où, en matière
même de vérification, sans l'inclure à la loi, sur la
possibilité d'inclure la vérification intégrée au
niveau des établissements. Si on parle de vérification
intégrée, on a parlé aussi d'efficacité et
d'efficience. Dans la notion d'efficience, en ce qui regarde le citoyen, en ce
qui regarde le consommateur, en ce qui regarde le bénéficiaire,
il y a aussi ce bout-là qu'il faut regarder, le bout de la
qualité des services qui sont dispensés au
bénéficiaire. Qu'on ne s'en tienne pas uniquement à une
approche quantitative ou, enfin, qui est souvent décrite comme
étant une approche quantitative, mais à une approche
qualitative.
Alors, j'imagine et je souhaite, en tout cas, que c'était
l'état d'esprit du législateur lorsque Mme Lavoie-Roux avait
inscrit à son projet de loi 159 la participation des
établissements à l'évaluation de la qualité des
services et, également, du fonctionnement général du
système de santé et des services sociaux. Vous voyez, la
qualité des services, ça ne peut pas s'adresser à des
organismes administratifs, à des systèmes. C'est pour ça
que, par ailleurs, à l'inverse, on précise bien "du
fonctionnement général du système de services de
santé et de services sociaux". Alors, l'un porte sur le système.
Est-ce que l'autre ne pourrait pas - ça me semble une dimension
essentielle - porter sur le citoyen, porter sur la qualité des services
dispensés aux citoyens et non pas sur le fonctionnement de la
mécanique?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
quant à moi, 77 est assez clair puisque 128 est aussi très clair.
Et 128 dit: "Le conseil d'administration doit en outre pour tout
établissement public qu'il administre s'assurer: "1° de la
pertinence, de la qualité et de l'efficacité des services
dispensés; "2° du respect des droits des usagers et du traitement
diligent de leurs plaintes; "3° de l'utilisation efficiente des ressources
financières; "4° de la participation, de la motivation, de la
valorisation, du maintien des compétences et du développement des
ressources humaines."
Ça, ce sont les fonctions d'un conseil d'administration et, quand
on dit. 'Tout établissement doit participer, à la demande du
ministre ou de la régie régionale, à l'évaluation
du fonctionnement général du système de services de
santé et de services sociaux", ça couvre tout ça et
ça couvre toutes les préoccupations que le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue a à ce moment-ci, et ça me
paraît assez clair.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Le conseil d'administration a nommément la
responsabilité, donc, de s'occuper "de la pertinence, de la
qualité et de l'efficacité des services dispensés".
À ce compte-là, on n'a pas besoin de l'article 77.
M. Côté (Charlesbourg): tout d'un coup qu'ils ne
voudraient pas participer? il faut au moins donner le pouvoir à
quelqu'un de les faire participer aux évaluations.
M. Trudel: Vous leur en confiez législative-ment la
responsabilité à l'article 128. Il faut qu'ils s'en occupent.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: II faut qu'ils s'en occupent. Vous le leur dites
à l'article 128.
M. Côté (Charlesbourg): Tout établissement
doit participer..."
M. Trudel: "Le conseil d'administration doit en outre pour tout
établissement public s'assurer que..."
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas "peut". C'est
"doit participer, à la demande du ministre ou de la régie
régionale, à l'évaluation du fonctionnement
général du système de services de santé et de
services sociaux."
M. Trudel: À l'article 128, "Le conseil d'administration
doit en outre pour tout établissement public qu'il administre
s'assurer..." Et, là, vous décrivez les objets. Il doit faire
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Et, après ça, il va avoir le pouvoir de
tutelle quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Quand on arrive ici au niveau de l'évaluation,
on dit: Occupe-toi du fonctionne-
ment général du système de santé et de
services sociaux. Et vous dites: Ça, c'est inclus à l'article
128. Si la qualité des soins est une responsabilité, pourquoi on
ne lui donne pas aussi la responsabilité de l'évaluer? "S'assurer
de la pertinence, de la qualité et de l'efficacité". Pourquoi on
se sent le besoin de dire à l'article 77, à ce
compte-là?
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue n'était pas
là à l'époque, puisqu'il fait référence
à Mme Thérèse Lavoie-Roux et à son projet. J'y
étais, moi, mais comme ministre des Transports et responsable du
Développement régional. Il y a une personne qui était
là. C'est la directrice du contentieux, qui peut donner toutes les
nuances qui, je l'espère, sauront satisfaire le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue dans sa recherche de la
vérité.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme Demers.
(16 h 15)
Mme Demers (Laurence): À l'article 159 de l'avant-projet
de loi, on disait: "L'établissement participe à
l'évaluation [...] de la qualité des services qu'il - lui,
l'établissement - dispense et du fonctionnement général du
système de santé et de services sociaux". Dans le nouveau projet
de loi, l'évaluation des services qu'il dispense, c'est un pouvoir qui
appartient au conseil d'administration de l'établissement, alors que le
fonctionnement général, ça, on l'a reproduit à
l'article 77, lorsqu'on dit: Tout établissement doit participer au
fonctionnement général. Mais, quant à l'évaluation
des services qu'il dispense, au lieu de le mettre à l'article 159, le
choix a été fait de le mettre dans les responsabilités du
conseil d'administration d'un établissement parce que ce n'était
plus le fonctionnement général, là. C'était
l'évaluation des services qu'il dispensait lui-même.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Ma préoccupation... Je comprends que c'est pour
l'ensemble du système. Est-ce que, dans l'ensemble du système, on
n'a pas, non plus, cette préoccupation de la qualité des
services? Le raisonnement à cet égard-là, s'il vaut pour
l'établissement, il doit valoir pour le système aussi.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, moi,
ça m'apparaît suffisamment clair.
M. Trudel: M. le Président, en conséquence, je vais
présenter le projet d'amendement suivant: "Que l'article 77 du projet de
loi 120, Loi sur les services de santé et les services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives soit amendé par
l'ajout dans la deuxième ligne, après le mot "évaluation",
des mots "de la qualité des services qu'il dispense et".
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous avez quelques
copies de votre amendement? Oui. Bon, l'amendement est recevable. M. le
député.
M. Trudel: Très brièvement, je ne veux pas
être très long, mais, si l'argumentation, c'est à l'effet
que les conseils d'administration des établissements, à l'article
128, ont la responsabilité de s'assurer de la qualité et de
l'efficacité des services dispensés, et que la
préoccupation, par ailleurs, c'est qu'en termes de système le
ministre veut se donner le pouvoir - et j'y adhère - de demander aux
établissements de participer à l'évaluation du
fonctionnement général du système de services de
santé et de services sociaux, je ne vois pas en quoi le ministre ne leur
donnerait pas également le pouvoir de s'intéresser à la
qualité des services qui sont dispensés dans l'ensemble du
système de santé et de services sociaux, en plus du secteur de
l'administration. Si ça vaut pour les établissements et si
l'argumentation, encore une fois, est à l'effet de permettre de demander
ou de requérir la participation des établissements pour
l'évaluation du système, bien, dans le système, il y a
comme des services qui se dispensent et, dans ce système-là, je
ne verrais pas pourquoi on ne s'interrogerait pas aussi, à cette
occasion-là, lorsqu'on fait cette évaluation-là, sur la
qualité des services qui sont dispensés par les
établissements. Parce que ce serait une préoccupation qui serait
à la base et, lorsqu'on voudrait y aller dans le système, ce ne
serait plus une préoccupation importante.
Moi, ça me semble beaucoup plus de la concordance pour l'ensemble
du système et la volonté de s'intéresser aux services qui
sont dispensés, à la qualité de ces services-là,
que de rajouter en soi un autre objet aux requêtes que peut faire le
ministre pour demander à une régie régionale de contribuer
simplement à l'évaluation du fonctionnement général
du système de santé et de services sociaux, pas à une
régie, mais à un établissement, pardon.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, j'ai
dit, tout à l'heure, que 77 était complet en lui-même et,
à ce moment-ci, je suis prêt à en disposer.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que
l'amendement tel que proposé est adopté? M.
Côté (Charlesbourg): Contre. Le Président (M. Joly):
Contre? M. Trudel:
Le Président (M. Joly): Donc, parfait. Rejeté.
Est-ce que l'article 77 tel que présenté est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Sur division.
Le Président (M. Joly): Adopté sur division.
J'appelle l'article 78.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
peut conclure avec un autre établissement, un organisme ou toute autre
personne, une entente pour l'une ou l'autre des fins suivantes: "1° la
prestation de certains services de santé ou de services sociaux; "2°
la prestation ou l'échange de services professionnels en matière
de services de santé ou de services sociaux; "3° la prestation ou
l'échange de certains autres services tels les services techniques,
administratifs ou financiers; "L'entente détermine la nature, les
modalités et le coût de ces services. Elle n'est valide
qu'à compter de la date à laquelle elle est approuvée par
la régie régionale."
Il y a un papillon, M. le Président, qui vise,
premièrement, à supprimer le paragraphe 3° du premier
alinéa. Deuxièmement, remplacer la dernière phrase du
deuxième alinéa par la suivante: "Elle n'est valide que 30 jours
après son dépôt auprès de la régie
régionale à moins que celle-ci ne l'ait
désavouée."
Évidemment, l'amendement tente d'éviter, dans son
objectif, un processus qui autrement serait lourd et très bureaucratique
d'approbation à la pièce et rend plus opérationnel le
rôle de la régie, tout en facilitant les initiatives prises par
des établissements.
Donc, le nouvel article 78, s'il était adopté tel quel, se
lirait maintenant comme suit: "Un établissement peut conclure avec un
autre établissement, un organisme ou toute autre personne, une entente
pour l'une ou l'autre des fins suivantes: "1° la prestation de certains
services de santé ou de services sociaux; "2° la prestation ou
l'échange de services professionnels en matière de services de
santé ou de services sociaux; "L'entente détermine la nature, les
modalités et le coût de ces services. Elle n'est valide que 30
jours après son dépôt auprès de la régie
régionale à moins que celle-ci ne lait désa-
vouée."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Bon, il faut au moins saluer, au départ, qu'on
a modifié le texte pour débureaucratiser cet aspect de la
collaboration, puisqu'on devait avoir l'approbation avant de pouvoir
opérer. Est-ce que ça, "Un établissement peut conclure
avec un autre établissement, un organisme ou toute autre personne, une
entente pour l'une ou l'autre des fins suivantes", ça inclut ce qu'on
pourrait appeler les contrats de services avec les organismes communautaires ou
tout contrat avec les organismes communautaires?
Contrats de services avec les organismes
communautaires
M. Côté (Charlesbourg): O.K. C'est oui, mais,
évidemment, en tenant compte du fait que, lorsqu'on sera rendus à
l'article 84, il y aura des ajustements à faire à 84, puisqu'on
abrogera 84. On n'est pas encore là; on est à 78. Mais il y a
là une conséquence au niveau de 84 et on abrogerait, au moment
où on sera rendus là, 84. Donc, c'est oui avec un organisme
communautaire.
M. Trudel: Mais la balise à 84 va disparaître,
semble-t-il. À 84, il y avait une balise financière,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais je pense que c'est
la semaine dernière qu'on a eu des discussions où on risquait,
rappelez-vous, de faire disparaître trois groupes en particulier
d'organismes communautaires au niveau des alcooliques et toxicomanes, des
déficients intellectuels et de la santé mentale. C'est une dis
cussion qu'on a eue, ça...
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): ...la semaine
dernière, où le risque d'appliquer 84 était de faire
disparaître totalement tous les organismes communautaires qu'il y a dans
ces trois domaines-là. Et on avait annoncé cette
intention-là dès la semaine dernière.
M. Trudel: Mais n'aviez-vous pas annoncé aussi dans le
projet de réforme que c'était fini, le déversoir vers les
organismes communautaires qui fournissaient des contrats de services aux
établissements?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça. Ils ont fait le lien aux PROS, donc aux plans régionaux
d'organisation de services. C'est pour ça que le déversoir va
finir tel qu'il est connu aujourd'hui. Mais on a toujours dit qu'au niveau
des organismes communautaires il y avait, pour ceux qui le souhaitaient,
une complémentarité avec le système. Par
conséquent, on pourrait se retrouver, éventuellement, avec, nos
57 000 000 $ de budget qu'on transfère pour les organismes
communautaires étant comme un plancher, des initiatives nouvelles
souhaitées par les régies régionales, au niveau des plans
régionaux d'organisation de services, qui pourraient s'ajouter, parce
que eux considéreraient que certains organismes communautaires
pourraient donner des services qui seraient moins coûteux que
l'institutionnel.
Donc, dans toute la panoplie, on l'avait eu comme exemple, la semaine
dernière, si je ne m'abuse, en particulier au niveau des personnes
âgées. Les déversoirs qu'on a connus dans le passé,
c'est davantage les établissements, les organismes communautaires.
À ce moment-ci, par le PROS, la régie régionale aura donc
son mot à dire. Donc, il y a un intermédiaire qui est là
pour veiller au grain.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Le sens de l'affirmation, dans la réforme,
à propos des organismes communautaires, d'interdire la conclusion
d'ententes de services comportant des clauses financières entre les
établissements et les organismes communautaires de façon à
préserver la liberté d'action et le caractère
communautaire de ces organismes, passé, fini, au revoir!
M. Côté (Charlesbourg): Non, absolument pas. Il y a
des organismes communautaires qui veulent effectivement faire partie des plans
régionaux d'organisation de services comme alternative ou comme
complément. Ce qu'on dit, c'est qu'au niveau des plans régionaux
d'organisation de services il y a une chose qui est certaine, c'est que, dans
un premier temps, l'argent qui est réservé pour les organismes
communautaires... On parle de 57 000 000 $ aujourd'hui, plus les 8 000 000 $
additionnels indexés par année.
M. Trudel: Oui, mais ce n'était pas ça, ma
question.
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir.
Peut-être que vous allez avoir une réponse. Vous aimez ça,
de temps en temps, prendre une demi-heure pour en poser une. Je peux bien
prendre 10 minutes pour essayer de vous répondre.
M. Trudel: Je n'ai pas pris une demi-heure pour poser des
questions.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une chose qui est
acquise et qui est claire, c'est que les sommes d'argent, au niveau des
organismes communautaires, c'est la base de leur liberté d'action, la
base qui est très claire, et c'est par elle, la base financière
au niveau des organismes communautaires, que les organismes communautaires ont
la liberté de présenter des projets, selon leur conception, selon
leur méthode d'intervention. Elle est totale, la liberté. On a
toujours dit, en contrepartie, que le gouvernement avait la liberté -
et, éventuellement, les régies régionales - de les
financer ou de ne pas les financer.
Ça, ça a toujours été très clair et
ça a toujours été dit partout où on est
passés. Donc, au niveau des organismes communautaires, l'argent qui est
le plancher minimum, c'est le minimum qui va être transféré
au niveau des régies régionales dans des programmes très
clairs. Le reste: la totale et pleine liberté.
Lorsqu'on arrive au niveau de l'additionnel, dans des plans
régionaux d'organisation de services, comme on l'a dit, ce sont des
montants d'argent additionnels où, effectivement, de bonne
volonté... Quand on parle d'un contrat, ce n'est pas l'institution qui
signe un contrat elle-même; c'est l'institution qui signe un contrat avec
un organisme communautaire qui peut dispenser des services, de bons services
qui correspondent à ce que l'établissement veut donner comme
services à des gens et qui, par surcroît - on le dit ici -devra
être, quant a lui, approuvé par la régie régionale
selon une mécanique beaucoup plus souple que ce qu'on avait
initialement. Je pense que, dans la mécanique initiale, on n'en serait
à peu près jamais sortis.
Donc, à partir de ce moment-là, pour l'au-delà des
subventions normales dans les budgets qui seront transférés comme
minimum aux régies régionales au niveau des organismes
communautaires, oui, ce sera possible d'avoir un certain nombre de contrats.
Qui dit contrat dit deux personnes, établissements ou organismes qui
contractent. Ce contrat devra recevoir l'assentiment ou la
désapprobation de la part de la régie régionale. Donc,
l'affirmation qu'il y a là, qui vaut pour les subventions de base aux
organismes communautaires, elle demeure. Dans l'excédent, on ne les
exclut pas. Au contraire, ils peuvent participer davantage, sur le plan des
ressources financières, pour aller chercher d'autres sommes. (16 h
30)
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: On va lire la phrase.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez la totale
liberté. Vous pouvez même en lire deux, si vous voulez.
M. Trudel: Je ne prendrai pas une demi-heure, là.
Préciser leur statut dans la loi, à propos des organismes
communautaires. Un, à la page 61, "interdire la conclusion d'ententes
de
services comportant des clauses financières entre les
établissements et les organismes communautaires, de façon
à préserver la liberté d'action et le caractère
communautaire de ces organismes." Deux, lecture de l'article 78: "Un
établissement peut conclure avec un autre établissement, un
organisme ou toute autre personne, une entente pour l'une ou l'autre des fins
suivantes: 1° la prestation de certains services de santé ou de
services sociaux."
Alors, je ne parle pas de l'enveloppe de base qui devrait être
dévolue aux services communautaires pour réaliser une partie des
réponses aux besoins qu'on aurait constatés, à la
régie régionale, avec le PROS, le plan régional
d'organisation de services. Mais on dit ici: Un établissement, ça
pourra donner un contrat à un organisme communautaire pour faire faire
du travail pour lequel, lui, il a la responsabilité. La première
chose que je veux juste réconcilier, c'est: quel côté je
prends? Parce que ça, c'est bien ça. Ça a
été un élément fondamental et un point sur lequel
on est revenus très souvent, avec étonnement parfois, lorsqu'on a
entendu des groupes communautaires, en commission parlementaire, qui disaient:
Non, on veut en arriver à être dans le système avec nos
méthodes d'intervention, nos approches, puis à l'intérieur
de la réponse aux besoins à donner à des
problématiques qui existent dans telle ou telle région, mais on
ne veut pas être des exécutants d'établissements dans le
système. Puis, vous leur avez dit ça. Moi, je me souviens
très bien, à Rouyn-Noranda, lorsque vous êtes passé
pour expliquer votre projet de réforme, les groupes communautaires qui
m'ont rencontré m'ont dit: Ça va être fini, ça,
là. J'ai dit: Si vous lisez très bien la page 61, le ministre
annonce ça. Et, là, lorsque j'arrive dans la loi, c'est le
contraire. Alors, c'était ça qui n'était pas bon et c'est
ça maintenant?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La base étant
très claire, il n'y a pas de mouche, nulle part. C'est clair pour celui
qui veut comprendre. Les organismes communautaires qui vont signer un contrat,
ça n'affecte d'aucune manière leur liberté fondamentale de
contracter. S'ils contractent, c'est que ça fait leur affaire,
j'imagine; sinon, ils ne contracteraient pas. Des organismes communautaires
sont effectivement venus nous voir pour nous demander de faire les changements
qui s'imposaient pour leur permettre, dans certains cas - je ne vous dis pas
que c'est tous les organismes communautaires - de contracter parce que
ça faisait leur affaire, sans pour autant que, sur le plan de leur
méthode alternative, ils puissent laisser dans le fond de la garde-robe
leur méthode pour s'assimiler à un établissement.
Donc, ça me paraît être aujourd'hui très
clair. Ce que j'ai tenté de vous expliquer tantôt, peut-être
pas toujours habilement, mais ce que j'ai tenté de dire, c'est que, sur
le plan des bases budgétaires, leur autonomie est totale et très
claire. Ça va, d'ailleurs, être redit au niveau d'articles
ultérieurs. Quant à la possibilité de conclure des
contrats avec des établissements, ça me paraît être,
à ce moment-ci, à la lumière de tous les échanges
qu'on a eus, des choses normales, sans pour autant que les organismes
communautaires perdent leur âme. Je ne suis pas sûr qu'ils vont la
perdre.
Donc, des représentations ont été faites comme tout
le monde - il y a un peu de monde qui fait des représentations de ce
temps-là, vous en savez quelque chose, vous autres aussi - sur le plan
des organimes communautaires. Dans ce sens-là, ça m'est apparu,
en particulier dans les trois cas que je vous ai évoqués
tantôt, qui ne sont quand même pas les plus petits problèmes
qu'on a dans notre société, qu'il y avait un risque, là,
de littéralement faire disparaître les organismes communautaires.
Je ne pense pas que la société québécoise serait
gagnante si, dans ces trois domaines particuliers là, comme dans les
autres d'ailleurs, les organismes communautaires disparaissaient. Donc, c'est
une réalité qui est là et les gens ont souhaité des
réajustements au niveau de la loi, et ils sont là.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: En tout cas, pour que les choses soient bien claires,
sauf erreur si j'ai mal compris, vous venez de dire: Oui, suite à des
rencontres, à des représentations, on a modifié
l'intention de la réforme de la page 61, parce que la traduction de la
page 61 de la réforme, c'est l'article 78, ici. Alors, on l'a
modifiée et le discours qu'on a tenu partout au Québec, parce que
la confusion demeure... Et je suis seulement en partie l'affirmation que vous
faites par rapport à l'article 78: Les organismes communautaires qui
contractent, c'est parce qu'ils le veulent bien. S'il y a un contrat, c'est
entre deux parties. Ça, c'est une conception de l'esprit parce que vous
savez comment ça marche pour les organismes communautaires. Quand ils
arrivent à une époque de leur existence, après être
nés généralement, bien sûr, d'un besoin
exprimé dans la communauté et suite à des regrougements
d'énergie, souvent, ils sont dépendants d'un contrat de services
pour en arriver à exercer la réponse aux besoins
déjà à l'intérieur d'un plan d'organisation de
services.
Ce que les organismes communautaires réclament beaucoup plus - je
vais essayer de prendre leur langage à eux - c'est, bien sûr,
d'une part, à l'intérieur du plan régional d'organisation
de services, une base de financement pour leur fonctionnement de type
récurrent, pour en arriver non pas à répondre à
leurs besoins à eux par définition, mais à répondre
aux besoins
qui ont été identifiés, besoins pour lesquels on
pourrait avoir identifié tel ou tel organisme de nature communautaire
comme étant le meilleur des organismes pour y répondre. Il
pourrait arriver que ce soit ça au niveau de la planification, qu'ils
disent: Nous autres, on ne veut pas agir au niveau d'un contrat pour une partie
de services que l'établissement ne peut pas rendre.
Vous allez me dire: Oui, mais c'est seulement un contrat. Ils n'ont
qu'à le refuser. La vie des organismes communautaires tient très
exactement souvent à être obligés d'aller quêter des
commandes de services et de contrats pour continuer à faire, par
ailleurs, le type d'action en vertu duquel ils sont nés. C'est
l'intention que vous leur aviez manifestée à la page 61. Vous
avez très clairement dit ça: On va interdire la conclusion de ces
ententes-là et on va plutôt se pencher sur un mode de
reconnaissance des organismes communautaires, un mode de financement des
organismes communautaires et diviser en deux les regroupements provinciaux et
nationaux. Je vais continuer à leur donner un coup de main et vous, vous
vous financerez à l'intérieur d'une enveloppe que je gèle
à un minimum du niveau actuel ce que sont les organismes communautaires,
mais on va se donner une véritable politique de reconnaissance et de
travail avec eux dans les régies régionales.
Ici, je suis même tenté de vous dire: Dites-moi ce qui est
changé par rapport à la réalité actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...à l'occasion, ces
gens m'étonnent beaucoup parce que, la semaine dernière, on a
passé une bonne partie de la semaine à analyser. Lorsqu'on
adoptait certains articles, par exemple, concernant des missions, on s'est
longuement interrogés sur tel exemple à telle place, tel exemple
à telle autre place, sans cesse pour nous ramener à la
réalité. Oui, mais vous savez, dans la réalité du
terrain, c'est clair qu'il y a du monde sur les étages. Allez-vous
déménager les étages? Allez-vous littéralement
dissocier certaines parties d'édifice d'autres édifices?
Ça, ça été la discussion la semaine
dernière. Un souci extraordinaire d'avoir les deux pieds à terre
que je ne dénonce pas aujourd'hui. Je trouve cela
phénoménal.
Il va falloir avoir la même logique aujourd'hui. La logique
d'aujourd'hui, je la prends dans des représentations qui ont
été faites, par exemple, par le Regroupement des ressources
alternatives en santé mentale du Québec, quand ils ont
abordé les articles 78 à 84. J'imagine qu'ils sont suffisamment
sur le terrain, eux, pour voir ce qui se passe et être capables de nous
donner quelques conseils qu'il faut prendre à l'occasion. Tant mieux si
on est à leur écoute. Il dit: "Bien qu'on reconnaisse que la
sous-traitance doit être interdite, on souhaite que soit
révisée la décision d'interdire des contrats de services
à incidence financière, afin de mieux tenir compte de la
diversité des situations, et ce, dans le respect des orientations et des
approches des organismes communautaires".
Bon, évidemment, moi, ça ne me fait pas plus mal que
ça. C'est le terrain. Le terrain nous dit ça, puis c'est un
terrain d'organismes communautaires, qui nous dit: Faites attention à ce
que vous faites parce que ça peut signifier, éventuellement,
notre disparition. La volonté d'aider les organismes communautaires peut
faire en sorte que, dans des domaines particuliers, les gens disparaissent. En
tout cas, ça nous a inspirés parce qu'on l'a reçu et on
l'a entendu. Donc, dans ce sens-là, évidemment, il y a un pouvoir
possible de contrat éventuel entre un organisme communautaire qui le
veut bien, qui va décider, puis qui n'ira pas, non plus, à
l'encontre de l'article 255 qui dit: "Un organisme communautaire qui
reçoit une subvention en vertu du présent titre définit
librement ses orientations, ses politiques et ses approches". C'est clair,
c'est là au titre II, Organismes communautaires.
Dans ce sens-là, il y a une réalité, là
comme ailleurs, qu'il faut examiner et ce qu'on nous avait dit à
l'époque, c'est d'éviter qu'il y ait effectivement des contrats
qui placent des organismes communautaires dans une situation d'organismes
abusés où on pouvait demander beaucoup trop par rapport à
ce que l'organisme était capable de livrer et que les sommes d'argent
reçues en contrepartie des services offerts étaient des sommes
indispensables pour leur survie. Donc, dans l'article 78, ce qu'on dit, M. le
Président: Contrairement à ce qui existe aujourd'hui, ça
devra recevoir l'approbation de la régie régionale dans une
mécanique qui peut être, aux yeux de certains, discutable, mais
une mécanique qui est là, qui est très claire et qui
s'exprime. Vous n'avez pas eu de désapprobation au niveau de 30 jours,
alors ça s'applique. Donc, ça fait partie de l'analyse que nous
faisons actuellement.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: On se rend compte que la table des organismes
communautaires et bénévoles du Québec disait donc bien
dans ses remarques: Que le législateur interdise toute sous-traitance
entre les établissements du réseau et les organismes
communautaires et/ou bénévoles. Il n'y a pas rien que la
santé mentale. Je conviens avec le ministre qu'il y a deux écoles
de pensée dans ce mouvement, enfin, deux lignes que l'on peut retrouver
assez facilement partout. Le respect, au niveau de l'autonomie du
fonctionnement des méthodes d'évaluation et des méthodes
d'intervention... Puis, je pense qu'il faut reconnaître
l'originalité du système et la capacité
d'intégrer ces approches de type communautaire en réponse
aux besoins que nous avons à organiser, à planifier dans le
système, mais ce n'est pas parce qu'il y a un regroupement qui nous dit
cela qu'il faut absolument dire: Bien, les organismes communautaires sont
d'accord avec cela.
Ce que je répète au ministre, c'est: À partir de
l'argumentation que nous avions eue en commission parlementaire, l'an
passé, on s'est promené partout au Québec, puis il y a eu
un document de publié. On dit: On va interdire ce type d'ententes
là, puis les organismes communautaires voient apparaître les
amendements. La table de concertation, la table des organismes communautaires
et bénévoles, au mois d'avril 1991, sent le besoin de
réagir à nouveau. Là, ils réagissent,
évidemment, aux amendements qui ont été
déposés. Il a fallu qu'ils se voient, bien sûr, et,
là, ce qu'ils nous disent, quant aux articles 78 à 84, c'est
qu'il faut que le législateur interdise toute sous-traitance a des
établissements du réseau et à des organismes
communautaires et bénévoles. (16 h 45)
Ils ne nous disent pas: On ne veut pas faire des choses
complémentaires dans le système; ce n'est pas ça du tout
qu'on veut faire. Ce qu'on veut faire, c'est que, compte tenu de ce que nous
sommes, nous voulons être reconnus à cette fin dans le
système pour la prestation de services et on ne veut pas que notre
fonctionnement, notre autonomie, notre liberté d'action, nos
méthodes d'intervention soient limités par un contrat lié
à un établissement. Pourquoi? Parce que, évidemment, oui,
bien sûr, si je suis la première partie contractante, je vais
avoir mes obligations et je vais avoir mes indications précises pour
dire: Je veux que ce soit fait de telle façon, et je vais avoir un
objectif de résultat selon telle méthode. Ça va de soi,
c'est moi qui suis commanditaire.
Ça, c'est comme la recherche. La recherche appliquée,
c'est celle qui doit trouver un écho, qui doit trouver une application
plus rapprochée dans le temps. Et la recherche commanditée, c'est
celle où je dis: Je te confie tel matériel et je veux que
l'objectif soit de me livrer tel type de produit pour avoir tel
résultat. Ici, on est en matière de commandite et c'est ça
dont les organismes communautaires ont peur, de continuer à être
enfermés dans la mécanique, de dépendre d'un certain
nombre d'établissements en termes de contrats et qu'ils n'aient plus le
choix, un bon matin, et aient à dire: Comme libre contractant, je n'ai
plus vraiment le choix, je suis pris dans la mécanique et, là,
c'est ma survie que je suis en train de jouer. Alors, je suis aussi bien de
prendre le contrat avec l'hôpital, je suis aussi bien de prendre le
contrat avec un autre centre qui est prévu à la loi parce que
ça va remettre en question mon existence même. Alors, je vais me
mettre à faire des contrats.
Alors, ce qu'ils veulent plutôt, ce qu'ils disent, c'est: Est-ce
qu'on est capables dans le système de se donner un objectif clair, une
mécanique d'accréditation et de reconnaissance des organismes
communautaires et une mécanique de fonctionnement à
l'intérieur des régies régionales où nous, les
organismes communautaires, on va être là et on va répondre
aux besoins suivant nos approches, suivant nos particularités à
l'intérieur de l'ensemble de la réponse organisée pour les
besoins dans telle région donnée? On est capables de vivre avec
cela et d'avoir une base de fonctionnement permanente. On les comprendrait
à moins. Est-ce qu'un établissement, un centre accepterait
d'être toujours dépendant d'un autre centre, à chaque
année, au niveau de son existence même, en disant: Tout est
lié à un contrat que je vais obtenir ou pas et à la
façon dont j'exécute le contrat.
Alors, moi, pour cet aspect-là, je ne trouve pas, d'abord, qu'il
y a de nouvelles indications sur la façon de respecter l'autonomie, le
fonctionnement et la façon d'être des organismes communautaires
dans notre réseau de santé et de services sociaux. Je constate
aussi, deuxièmement, qu'à la page 61 ce qu'on a annoncé
comme projet de réforme, c'est: Oubliez ça, ce n'était pas
vrai, parce que ce n'est pas ça qui est marqué ici. Si on ne
restreint pas l'application de cet article-là aux organismes
communautaires, il y a un double message et on avait particulièrement
oublié la deuxième partie du message.
Alors, est-ce que le ministre peut répondre à la question
de la table de concertation des organismes communautaires du Québec en
disant: Bien, voilà, le respect de l'autonomie du fonctionnement et des
méthodes d'évaluation des groupes communautaires, bien, ça
veut dire aussi que les établissements continuent à pouvoir
donner des contrats de services à des organismes communautaires dans le
réseau.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, dans cet
échange d'informations mutuel qui visent toujours le
bénéficiaire, lorsque je donne l'exemple du secteur de la
santé mentale qui a demandé ces changements, je comprends que je
me suis limité au secteur santé mentale et le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue est venu me parler
de la table. Je vais vous en donner d'autres qui l'ont demandé, qui
commencent à représenter un petit peu de monde dans le
communautaire, là. On n'est pas toujours d'accord, on n'est pas souvent
d'accord, mais ils ont demandé ça. Une maison de jeunes,
ça commence à faire du monde un peu. Elle fait aussi partie de la
table des organismes communautaires. Les maisons d'hébergement pour les
femmes victimes de violence, la Fédération des centres
d'action
bénévole. Ils ont dit à peu près ce qui
suit: Soyez réaliste. Ne détruisez pas des réseaux qui
sont déjà en place, qui procurent des services
bénévoles de qualité et qui ont effectivement, dans
certains cas, des contrats qui leur permettent de dispenser des services sans
pour autant - et ce n'est pas moi qui le dis - entrer dans le respect des
orientations et des approches des organismes communautaires.
L'idée n'est pas de l'encourager. L'idée est de faire en
sorte qu'on fasse ce qu'on a fait ailleurs dans d'autres domaines, comme on en
a discuté la semaine dernière, qu'on se rende compte d'une
réalité du terrain qui existe actuellement où il ne faut
pas détruire. Ça n'empêche pas les autres, d'aucune
manière, de le faire ou de ne pas le faire. C'est une liberté
à un organisme communautaire qui, à ce moment-là, peut le
décider.
Donc, à partir de ce moment-ci, M. le Président, il n'y a
pas de double message. Il y a un message qui est celui de l'article 255 qui dit
que les organismes communautaires sont libres de leurs orientations, de leurs
méthodes, et je l'avais toujours dit que ça, ce serait dans la
loi. C'est clair et ça a été reconnu par tout le monde. Je
serais libre, de mon côté à moi, de les financer ou de ne
pas les financer. Évidemment, à leur demande, on a dit: L'article
84 risque de poser des problèmes assez importants et, pour être en
toute logique avec ce qu'on avait dit et ce qu'on pense, il faut s'assurer
qu'on soit dans une situation de complémentarité avec le
réseau, parce que, lorsque le réseau contacte, c'est bien
sûr parce qu'il veut un aspect de complémentarité avec son
affaire. Comme on ne veut pas le lien direct et automatique
établissements-organismes communautaires, on dit: Bon, parfait, ce sera
soumis à une approbation de la régie régionale, ce qui me
paraît être une balise intéressante à ce moment-ci,
qui aura un certain temps pour approuver ou désapprouver l'entente entre
les deux.
M. Trudel: Alors, c'est suite à des représentations
qu'interdire la conclusion d'ententes financières, c'est disparu. C'est
suite à des représentations du type que vous avez
énumé-rées...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, attention.
M. Trudel: ...que vous avez décidé qu'interdire la
conclusion d'ententes de services comprenant des clauses financières, ce
serait retiré du projet de réforme.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette. Ah bon! Allez, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Oui, oui, je comprends que ce qui est indiqué
à la page 61 de la réforme, ce n'est plus ça aujourd'hui
et c'est le contexte que vient de nous expliquer le ministre d'après les
représentations qui lui ont été faites, puis qu'il a fait
son nid là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas, si vous me
passez l'expression, aussi dru que le présente comme explication le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. J'ai pris soin de
vous dire tantôt que c'était dans la base budgétaire des
organismes communautaires qu'on connaît aujourd'hui et qu'on
connaîtra dans le futur, que ce soit au niveau des regroupements
provinciaux ou au niveau des organismes communautaires dits locaux, où
la régie régionale va avoir un budget qui est
protégé, qui ne fait pas l'objet de contrat entre un
établissement et l'organisme communautaire, mais qui est du "free land",
un territoire qui est occupé selon la règle du 255 de
manière très claire, où on exerce notre pouvoir, quant
à nous, de financer ou de ne pas financer, donc, tu dis oui ou tu dis
non aux projets qui te sont présentés, et c'est là qu'est
la majeure partie des subventions aux organismes communautaires et qui vont
croître au fil des années. Ça, c'est vrai, y compris la
partie de contrat... Il n'y a pas de contrat à ce moment-là dans
toute cette partie-là avec les établissements.
Dans le cas de la possibilité de complément, on nous a
signalé qu'il y avait une réalité de terrain qui
était celle qu'on a décrite dans certains cas et des organismes
communautaires, pas des petits, quand même des gens qui
représentent passablement de monde, ont signifié, pas
nécessairement à moi, mais à mes officiers, qu'on devait
faire attention à 84 parce que 84 pouvait être contraignant. On
l'a inclus là-dedans pour qu'il y ait une surveillance, que ce ne soit
pas un champ libre total, que les régies régionales puissent
donner leur assentiment. C'est pour ça que la mécanique a
été un peu modifiée pour cette partie-là.
M. Trudel: Est-ce que ça veut dire que, pour un organisme
communautaire, si on prend un exemple, pour le maintien à domicile,
quand la responsabilité des CLSC, c'est de veiller a ce que les
personnes âgées obtiennent des services d'aide matérielle
et ménagère requis en les orientant prioritairement vers les
organismes communautaires qui offrent ces services, pour les organismes
communautaires aussi, avec un centre - ça en prend un dans le groupe -
ça pourrait vouloir dire faire des ententes avec des groupes
communautaires ou des groupes de type communautaire pour recevoir ou donner les
services en matière d'aide matérielle et ménagère
pour les personnes âgées? Alors, à la page 26 du projet de
réforme, est-ce que c'est inclus là-dedans qu'on va pouvoir faire
un contrat de services avec l'organisme communautaire, puis toi, tu vas
t'occuper de l'aide matérielle et ménagère dans
le cas des CLSC?
Le Président (M. Joly): Vous voulez intervenir, M. le
député?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Juste pour tenter de se
situer dans le débat comme il le faut par rapport au pouvoir. La
difficulté qu'on a, à l'occasion, c'est de discuter d'articles
qui font référence à des articles éventuels qui
seront adoptés. Je l'ai dit tantôt, 255, c'est un principe qui est
clair: liberté aux organismes communautaires, liberté
d'orientation, liberté de méthodes d'intervention. L'article 269,
c'est la régie qui finance, donc, c'est la régie qui va financer,
puisqu'on va transférer la responsabilité. Oui, 269, c'est la
régie qui a le pouvoir de financer, puisqu'on lui transférera le
financement local et non pas les regroupements sur le plan national. Dans cette
logique-là, on avait 84. Alors, 84 nous apportait un pouvoir dont les
organismes nous ont dit: Ne mettez pas ça là. Vous allez
plutôt - pas tous les organismes communautaires, ceux qu'on a
évoqués tantôt - nous enfarger et nous nuire dans des
créneaux comme les trois qu'on a évoqués la semaine
dernière et encore tantôt, et d'autres, finalement, qui sont venus
s'ajouter, en termes de revendications.
C'est pour ça qu'on inclut, à l'intérieur de 78, au
niveau de la régie régionale, l'obligation d'approuver ou de
désapprouver, dans une mécanique plus souple, le contrat qui, je
l'espère, fera le lien avec 269 et les plans régionaux
d'organisation de services. La base, elle, étant assurée à
l'organisme communautaire par le budget régulier, alors que la
possibilité d'un contrat sera en addition et en complément aux
institutions. La base elle-même, celle pour laquelle on a dit:
Liberté totale, 57 000 000 $ plus les 8 000 000 $ indexés,
ça continue d'être ça, sans contrat. Ça continue
d'être elle, la base, qui va continuer et qui va augmenter. Alors, on
s'est dit: Pourquoi priver des organismes communautaires, dans la pratique, de
pouvoir être, dans certains cas, des compléments au réseau
dans la ventilation du plan régional d'organisation de services et, par
le fait même, d'avoir un contrat avec un établissement? S'il le
fait directement et seul avec l'établissement, bon, disons qu'il y a des
risques. Il y a des risques du type de ceux que vous avez évoqués
tantôt. Mais, s'il doit être validé par la régie
régionale, à ce moment-là, il y a le lien par le plan
régional d'organisation de services qui va protéger l'un et
l'autre aussi au niveau de ces rapports, mais ça ne privera pas
l'organisme communautaire, bien sûr, d'un apport assez important sur le
plan du revenu, qui peut l'aider grandement dans la dispensation des services
qu'elle veut, sans pour autant faire en sorte que ces méthodes ne soient
pas reconnues. Je pense qu'à ce niveau-là, si jamais ils doivent
troquer leur méthode d'intervention et qu'ils signent, là, il y a
un problème.
Il n'y a pas rien qu'un problème au niveau de
l'établissement; il y a un problème au niveau de l'organisme
communautaire aussi. (17 heures)
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, j'aimerais attirer
l'attention du ministre. Il nous a dressé un portrait des articles ayant
des liens entre eux et je vous donne un exemple. Une maison pour femmes
violentées signe un contrat de services avec le centre hospitalier
régional. Le même organisme est redevable devant la régie
pour ses subventions. Vous ne craignez pas, à ce moment-là, que,
sur le plan humain, n'importe quel... D'abord, ils vont être deux. Les
organismes communautaire nous ont consultés, nous autres aussi. S'ils
n'ont pas tenu le même discours, en tout cas, nous autres, on va tenir le
même discours qu'ils nous ont tenu et je n'ai pas de raison de croire
qu'ils ont changé d'idée.
Je vous donne un exemple. Ils sont subventionnés par la
régie et ils signent un contrat. Comment pensez-vous que la régie
va réagir face à l'octroi des subventions de fonctionnement de la
maison en cause, sachant qu'elle a un contrat? Le contrat n'est valide que s'il
est sanctionné par la régie. Donc, indubitablement, on va se
ramasser avec des organismes qui, parce qu'ils ont des contrats, seront exclus
possiblement du "pool" du communautaire. Pourquoi ce n'est pas plus simple? Je
me suis toujours demandé pourquoi.
Vous demandez aux organismes de travailler en collaboration avec le
milieu dans la sphère spécifique dans laquelle ils oeuvrent, mais
aussi selon leur philosophie, selon leurs traditions, selon leur conception. Il
n'est pas plus simple d'avoir une politique de financement, mais de
créer l'obligation de travailler en concertation avec le milieu
plutôt que d'en arriver à les forcer avec des sous-contrats qui
risquent carrément de les faire déroger de leur philosophie de
base? Si je suis sous-contractant et que je dis: Tu vas me faire ça de
telle façon, sinon je ne te paie pas et automatiquement à la
même régie sur laquelle il y a 20 % des sièges au maximum,
si ma mémoire est fidèle, les gens vont dire: C'est tout à
fait normal et vous faites déroger le communautaire à l'esprit
que vous lui aviez donné.
Quand ils vous ont applaudi à la présentation de votre
livre blanc, c'est parce qu'ils ont compris qu'ils n'étaient liés
d'aucune façon et qu'il n'y avait pas de lien contractuel. Mais,
là, vous leur dites carrément: L'établissement, vous allez
conclure des contrats, c'est approuvé par la régie et la
même régie est responsable de la politique d'attribution selon ses
critères, ses normes.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour voir si
on se comprend bien...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... si on parle de la
même chose. La base financière des organismes communautaires dans
le programme qu'on connaît, dit SOC, où tous les organismes
communautaires, les 2000 et quelque cents appliquent, où on en
reconnaît 1700, 1800, à partir de programmes très clairs
qui sont, dans le cas des centres de femmes violentées, les CALACS,
première année, deuxième année, troisième
année, avec un budget qui suit, pas un petit budget non plus - si ce
n'est pas une base pour eux autres, il n'y en aura jamais de base, y compris
pour les centres de femmes, on commence à être dans de l'argent un
petit peu - cette base-là, elle est protégée,
transférée au niveau de la régie régionale et c'est
là que ça va à l'intérieur des programmes qui sont
établis. Donc, l'autonomie souhaitée par les organismes
communautaires est, à mes yeux, à moins qu'on me fasse la
démonstration, protégée dans l'enveloppe qui est
protégée et qui est transférée à la
régie régionale. Cette autonomie d'action, de leur
méthode, de leur politique et de leur philosophie, elle est
protégée.
Ce qu'on fait, c'est qu'on dit: Le pouvoir central, ce n'est pas
toujours très bon et ça n'a pas toujours un bon jugement;
probablement que le pouvoir local en a un meilleur. En plus, changement de cap.
Avant, on avait dit: Probablement que le meilleur moyen d'avoir une bonne
fédération, c'est que la base finance la fédération
et non pas que le gouvernement central finance la fédération et
finance les locales. Ils nous ont dit: C'est dangereux parce que, pour
être capable de faire des grilles d'évaluation des programmes qui
sont plus conformes à la réalité, ça prend des
organismes sur le plan provincial. On a dit: Parfait! On va les garder et on va
les financer. On a dit: Oui, parfait! On s'est rendu à ça. On va
les prendre et on va les financer au niveau central, de telle sorte que vous
soyez, au niveau central - passez-moi l'expression, ce n'est pas
péjoratif - les chiens de garde des programmes, de l'évaluation
qualitative parce qu'on nous reprochait d'en faire une trop quantitative au
niveau des organismes communautaires. La grille, elle ressemble à
ça un peu. On a dit: Parfait. On va le faire en concertation avec vous
autres, pas à partir de projets que je vais mettre sur la table, mais
à partir de grilles que vous autres, vous allez mettre sur la table.
Le travail est commencé. C'est laborieux, mais le travail est
commencé. Donc, tout. ce bloc-là, il est là. Je me dis,
effectivement, quand on le transfère comme ça et que je le
gèle, donc, il ne peut pas aller ailleurs. Je respecte en
totalité tout ce qui a été dit dans la réforme. Il
n'y en a pas de contrat. Je respecte ce qui a été dit dans la
réforme. Cependant, dans le concret, les gens sont venus nous dire: Oui,
mais, sur le plan des organismes communautaires, il y a quand même des
organismes communautaires dans des domaines plus spécifiques qui, eux,
ont des contrats, puis ils veulent les conserver, avec des
établissements dans des domaines comme déficience intellectuelle,
santé mentale, alcoolisme et toxicomanies.
Ils ont dit: À ce moment-là, si vous nous interdisez des
contrats, vous venez de nous faire mourir, disparaître. Nous autres, on
est intéressés à continuer de faire ce qu'on a fait avec
notre liberté. C'est ce qu'ils nous disent dans le petit document qu'ils
nous ont envoyé: "avec notre liberté". On dit: À ce
moment-là, sur le plan de la réflexion, est-ce que ça ne
pourrait pas être un complément à ce qu'ils ont
déjà comme base? La base, elle, n'est pas garantie ad vitam
aeternam, mais il y a une base qui est là et qui va s'engraisser au fil
des années. Elle est là et elle est claire. Alors, on s'est dit:
Ça a peut-être du sens. Mais, finalement, en y pensant: Oui,
ça a du sens de pouvoir éventuellement faire en sorte que des
établissements du réseau puissent contracter librement, de part
et d'autre, avec des organismes communautaires pour la dispensation de certains
services qui s'ajouteraient à la base qui est protégée sur
le plan des organismes communautaires. Il me semble que ça
améliore la condition des organismes communautaires.
Évidemment, quand vous prenez votre cas qui vous inquiète
au niveau de la régie régionale, quand elle aura à faire
un jugement sur un cas en particulier, un CALACS qui aurait x dizaines de
milliers de dollars et, en même temps, qu'il y aurait un contrat qui
viendrait, alors, la régie régionale serait informée d'un
contrat dont elle tiendrait compte avant même d'attribuer des allocations
sur les ressources communautaires. C'est un programme qui est assez bien norme
et qui dit: La première année, ça vous donne tant, la
deuxième année, ça vous donne tant et la troisième
année, ça vous donne tant.
M. Chevrette: II y a l'accréditation des groupes. Il y a
une multiplication des groupes qui va arriver au niveau communautaire.
Ça naît de la spontanéité du milieu à partir
de besoins identifiés dans le milieu. À partir de ce
fait-là, le rôle d'arbitre, le rôle de censeur, le
rôle de celui qui a à décider, c'est de fixer même
les barèmes, fixer tout. Moi, je vous dis que vous allez avoir un "pool"
d'argent au niveau régional, mais vous allez avoir à
décréter à partir de ce "pool" à qui vous octroyez
les sommes.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un jugement qui va
s'exercer à quelque part.
M. Chevrette: II y a un jugement qui va s'exercer et le
communautaire est nécessairement minoritaire. C'est évident: que
vous demandiez à
n'importe quel groupe communautaire qui est issu du milieu de ne pas
vendre sa salade, il va dire: Écoutez, je vais tout faire pour la
vendre. Sauf que si vous avez majoritairement autour de la table le poids
santé, le poids santé autour de la table va être
énorme au niveau d'une régie. C'est bien plus facile de
sensibiliser à la misère physique du monde à court terme.
Déjà, le communautaire est en lutte, surtout si ce n'est pas
directement relié, en tout cas, pas visiblement relié à
des problèmes concrets. C'est garanti qu'il va pédaler dans la
"gravelle", ce monde-là, pour aller chercher des "peanuts". Moi, je ne
sais pas. Nous autres, on serait prêts à vous suggérer un
amendement, en tout cas, pour clarifier une chose.
M. Côté (Charlesbourg): Juste là-dessus.
Le Président (M. Joly): M.le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on parle du pouvoir
à la régie régionale et qu'on dit que ça va
être un pouvoir santé, bien non. C'est-à-dire que c'est une
majorité quand même relativement faible parce que, quand on
regarde sa composition, 40 % venant des établissements, ce ne sont pas
uniquement des établissements de santé; ce sont aussi des
établissements du domaine social. Quand vous regardez le reste de la
composante, 20 % de maires et 20 % du monde socio-économique,
éducatif ou culturel, on ne peut pas présumer, demain matin, que
ça va être des gens qui vont être totalement du secteur de
la santé. Je pense que ça va être un équilibre
quelque part. 20 % du communautaire, c'est 20 % qui sont assez importants au
niveau d'une régie régionale. Ils sont très, très
actifs.
Ententes de services avec "toute autre
personne"
M. Chevrette: J'aurais une autre question peut-être avant
de déposer un amendement, là. À l'article 78, c'est
écrit: "Un établissement peut conclure avec un autre
établissement, un organisme ou toute autre personne... " Est-ce à
dire qu'un établissement, par exemple, un CH, pour faire du
développement, pourrait conclure des ententes de services avec des
personnes qui dispenseraient tel ou tel service dans le milieu? Parce que
"toute autre personne", c'est très vague, ça. Ce n'est pas
défini, les mots "toute autre personne". Est-ce à dire, à
ce moment-là, que, par exemple, un centre hospitalier, pour des raisons
qui lui sont propres... Parce que vous avez toujours tenu le discours que vous
ne pouviez plus permettre le développement inconsidéré.
L'article 78, ici, donne le pouvoir de conclure des ententes non seulement avec
les organismes communautaires, mais avec d'autres établissements et
toute autre personne en plus. Est-ce que vous ne voyez pas là la porte
ouverte à du développement non contrôlé?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, parce que
ça va se faire à l'intérieur des plans régionaux
d'organisation de services qui sont sous la responsabilité de la
régie. Ça va permettre, par exemple, la conclusion d'une entente,
comme c'est le cas actuellement, pour prendre un exemple, entre
Rouyn-Noranda-Témiscamingue et l'Hôpital du Sacré-Coeur de
Montréal. Alors, même si on pense, demain matin, qu'on va
être autosuffisant au niveau des régions sur le plan
médical et qu'on va tout avoir, j'ai l'impression qu'on risque
d'attendre encore un petit peu et d'être obligé de n'avoir des
services ultraspécialisés qu'éventuellement. Par exemple,
la régie, elle, pourrait avoir des ententes avec un établissement
et elle pourrait, dans son plan régional d'organisation de services,
conclure que, non, il n'y aura pas de développement qu'on peut qualifier
de non planifié ou sauvage. Par conséquent, ayant l'obligation de
son approbation, ça devra s'inclure à l'intérieur du plan
régional d'organisation de services, donc, être
complémentaire à ce qui existe déjà et non pas en
compétition avec ce qui existe.
M. Chevrette: Je vous donne un exemple concret.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Un centre hospitalier conclut une entente pour des
convalescents qui, normalement, ne devraient pas sortir rapidement de
l'hôpital, mais, à cause des besoins du milieu, on loue des lits
de convalescence. On les sort après deux jours. Normalement, ce serait
quatre ou peut-être sept. Donc, pendant une semaine de temps, vous allez
vous en aller au foyer X. Il y a des ententes présentement, M. le
ministre, entre des centres hospitaliers et des établissements qui n'ont
même pas d'accréditation, qui n'ont même pas de permis. Les
patients sortent des hôpitaux pour s'en aller dans des sous-sols, des
chambres de six par huit. Vous êtes au courant de ça. Est-ce que
vous venez me dire que l'article 78 ne permet pas ça ici?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
que, là où le jeu se joue, si on peut parler d'un jeu, ça
prend une autorisation de la régie régionale. Bon. "Un
établissement peut conclure avec un autre établissement, un
organisme ou toute autre personne, une entente... " Évidemment, il faut
toujours regarder le texte modifié, là, avec l'amendement, parce
qu'on a déposé un amendement qui se termine par la phrase
suivante: "Elle n'est valide que 30 jours après son dépôt
auprès de la régie régionale, à moins que celle-ci
ne l'ait désavouée". Donc, c'est un amendement qu'on a
apporté et qui fait en sorte qu'effectivement il peut y avoir entente,
mais
c'est la régie régionale qui va décider si c'est
valide ou pas.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez me donner un exemple d'une
entente possible avec toute autre personne? Vous m'avez donné l'exemple
de l'Hôpital du Sacré-Coeur et de Rouyn, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je peux vous donner aussi l'exemple d'un CLSC ou de
l'hôpital Sainte-Agathe avec Sacré-Coeur, mais ce n'est pas
ça. Je veux savoir quel type d'entente il peut y avoir entre toute autre
personne et un établissement.
M. Côté (Charlesbourg): On me parle d'un
laboratoire, comme exemple. (17 h 15)
M. Chevrette: Mais pourquoi on ne spécifie pas le type de
service et le type d'entente? Parce qu'une entente avec toute autre personne...
Là, je ne suis pas ici pour faire de la politique partisane. J'aurais le
goût d'en faire parce que j'ai des exemples concrets. Toute autre
entente, là.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, vous savez, pour
chaque exemple que vous pourriez me sortir, je pourrais vous en sortir un autre
probablement. On a fait de la politique tous les deux autant de temps.
M. Chevrette: C'est pour ça que je me retiens, mais je
serais surpris que ce soit même aussi juteux que celui que je vous
donnerais.
M. Côté (Charlesbourg): Oh, ouf!
M. Chevrette: Mais, ceci dit, on ne s'obstinera pas sur le
jus...
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que j'en ai vu
des pas pires aussi.
M. Chevrette: En tout cas, j'en ai rarement vu des aussi juteux
que ce que je vois là. C'est pour ça que je me demande pourquoi
vous ne définissez pas le type d'entente. La nature des ententes, c'est
sur quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Quand on continue à
l'article 78, ça me paraît...
M. Chevrette: Oui. La prestation des services professionnels en
matière de services de santé et de services sociaux. "C'est-u"
des services de radiologie, des services de laboratoire? C'est
différent, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Revenons à l'exem-
ple que vous avez effleuré tout à l'heure. Un centre hospitalier,
disons, de longue durée ou de courte durée, mais qui a des
longues durées à l'intérieur de l'établissement et
qui a besoin de lits, conclut une entente avec quelqu'un qui a un sous-sol, qui
a cinq chambres au sous-sol, et on les transfère, là. C'est
à ce genre de situation-là que vous... Dans le cas où
c'est fait, est-ce un foyer illicite ou pas? Si c'est un foyer illicite, c'est
illégal.
M. Chevrette: C'est de l'hébergement, purement et
simplement.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas un
établissement.
M. Chevrette: Ce n'est pas un établissement reconnu.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un
établissement et c'est une maison illicite. Si c'est une maison
illicite, c'est illégal. Je ne dis pas que ça n'existe pas. Je
pense que celui qui affirmerait ça ici serait obligé de
démissionner le lendemain.
M. Chevrette: Si c'est sous prétexte qu'il se fait de
l'hôtellerie... Parce que le racket, dans le domaine de la maladie, est
devenu assez courant. On commence par créer des maisons pour personnes
âgées en disant que c'est de l'hôtellerie. Ça
s'alourdit. Vous le savez très bien, il n'y a pas de permis. Ça
devient des foyers illicites parce qu'il y a du monde malade dans ça. On
rentre des soins infirmiers, etc., etc.
Au moment où on se parle, il y a des maisons qui sont de
véritables centres d'accueil et qui n'ont pas de permis, alors que les
ententes entre établissements se font entre ces
établissements-là et il n'y a rien d'illégal. Ils ne sont
pas transférés dans un centre d'accueil. Ils sont sortis de
l'hôpital d'une façon prématurée parce qu'on a un
besoin urgent de lits. On leur offre une convalescence prolongée dans
une maison. Ça devient des frais pour l'hôpital parce que ces
lits-là sont garantis par le centre hospitalier. Je ne sais pas à
quel item du budget ça apparaît dans les centres hospitaliers.
J'ai questionné autant comme autant pour essayer de voir clair, puis on
me dit qu'au niveau de chacune des régions il y a un certain nombre de
lits de réservés pour ça, sans spécifier où
c'est. Tu demandes qui a fait la sélection, ils ne le savent pas,
pourquoi c'est à tel endroit, alors qu'il y a des lits de répit
dans certains centres d'accueil qui sont déjà gardés et
qui pourraient servir temporairement à ces personnes-là.
J'ai même une personne qui est décédée du
cancer qui s'est ramassée dans ce sous-sol et elle me disait: Ma soeur
est là, ça n'a pas de bon sens. Qu'est-ce que je fais? Je fais
les démarches et il n'y a pas moyen de savoir la
vérité. C'est pour ça que je vous dis que ça
permet ça tel quel, puis ce n'est pas illicite, puisque de par la loi
vous les autorisez à signer des ententes de nature professionnelle sans
dire que ça prend des lieux accrédités, des lieux reconnus
ou des lieux agréés. Vous dites: conclure avec toute personne.
Puis, la régie pourrait très bien dire: Bon, je conclus une
entente pour neuf lits. La porte n'est pas fermée ici.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est ça qui est
visé dans des situations particulières comme celle-là
où on doit d'abord agir en fonction de l'intérêt de
l'individu - je pense que c'est ça qu'on recherche tous - il est clair
qu'on ne doit pas se retrouver dans des situations où des gens partent
d'un établissement pour être littéralement parqués
dans un sous-sol ou à peu près, éventuellement. D'autre
part, il faut faire la distinction entre ceux qui ont décidé
d'avoir des maisons d'hébergement et qui ont des permis donnés
par les villes ou les municipalités, qui hébergent des gens qui
sont autonomes aujourd'hui, qui paient et qui, bien sûr, vieillesse
arrivant et situation physique se dégradant, se retrouvent dans des
endroits qui ne sont pas habilités à recevoir ces gens-là.
On est quand même dans une situation différente, à ce
moment-ci, où c'est, de votre dire, des établissements qui ont
des contrats avec des maisons qui seraient presque des maisons illicites pour
héberger le trop-plein, soit d'un centre hospitalier de soins de longue
durée ou d'un centre hospitalier de courte durée, mais qui a des
personnes âgées. Alors, évidemment, ce n'est pas ce que
vise l'article parce que, évidemment, ce n'est pas ça qui est
l'objectif de l'article.
M. Chevrette: Prenons un autre cas. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le cas des radiologistes
M. Chevrette: Prenons le cas des contrats avec des compagnies
à numéro pour des services professionnels. On va en parler de
ça; ça ne doit pas avoir changé tant que ça en six
ans. Il y avait les radiologistes en particulier. Ils concluaient des contrats
de services pour aller lire les films les fins de semaine, dans les
régions éloignées ou dans les régions plus ou moins
éloignées. "Ç'a-tu" changé, ça? "C'est-u"
tout réglé?
M. Côté (Charlesbourg): Ça me
surprendrait.
M. Chevrette: Que ça se fasse? M. Côté
(Charlesbourg): Non, non M. Chevrette: Que ça ne se fasse
plus?
M. Côté (Charlesbourg): À votre question:
Est-ce que c'est tout réglé? je vous ai répondu que
ça me surprendrait.
M. Chevrette: Ça vous surprendrait. O. K. Si ce n'est pas
tout réglé, en quoi votre article 78 ne permet pas de
perpétuer ces contrats avec des compagnies à numéro, alors
qu'on parle de médecine humaine, on parle de citoyens consommateurs, de
tout axer sur le citoyen?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais il ne faut
pas charrier, non plus. Aller regarder des diapositives pour...
M. Chevrette: Non, mais...
M. Côté (Charlesbourg):... savoir s'il y a une
hernie ou s'il n'y en a pas, c'est une autre chose.
M. Chevrette: Au bout d'une semaine. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Chevrette: Au bout d'une semaine.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce que je veux
dire, c'est que, quand on parle du citoyen...
M. Chevrette: Puis, vous êtes d'accord avec ça,
vous?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Non, non. J'essaie
de répondre à vos questions.
M. Chevrette: Oui. Je vais aller plus en pointu, d'abord.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. J'essaie de
répondre à vos questions. C'est ce que vous souhaitez?
M. Chevrette: Oui. Je veux avoir des réponses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, j'essaie de vous
en donner, puis, quand je n'en aurai pas, que ce n'est pas clair, puis quand je
ne serai pas sûr de mon affaire, je ne vous en donnerai pas, de
réponses.
M. Chevrette: C'est correct. Allez-y.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, quand on fait un lien
entre la diapositive, puis l'individu au nom du bénéficiaire,
c'est clair que la photo appartient à un individu, à quelque
part. Et que des gens aillent examiner des carrousels à l'acte, c'est
aussi connu, puis ça n'a pas bien, bien changé depuis, à
ce que j'ai compris. C'est certaines techniques qui sont encore là. Des
contrats avec des compagnies à numéro, j'imagine
que ça existe; c'est une compagnie.
M. Chevrette: Ma question est plus pointue que ça:
Êtes-vous d'accord avec ce type de pratique médicale?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des services qui
doivent être donnés à des individus et l'objectif, au bout
de la ligne, c'est de faire en sorte que, si l'individu a fait l'objet d'une
radiographie, ça prend quelqu'un pour lire la radiographie, pour savoir
s'il y a quelque chose ou pas. Que ce soit fait avec une compagnie à
numéro ou avec Pierre, Jean, Jacques, pourvu que ce soit fait par
quelqu'un qui a la qualité, puis la compétence pour le faire,
c'est ça qui est important.
M. Chevrette: M. le ministre, est-il exact que, dans le cas, par
exemple, des radiologistes, il y a même des interdictions de faites pour
qu'on n'aille pas s'établir, précisément parce qu'il y a
des contrats existants pour trois, quatre ou cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): Je me contenterais de vous
dire que je n'en serais pas étonné.
M. Chevrette: Dans les circonstances, est-ce qu'il n'y a pas lieu
de s'interroger très sérieusement sur ce type de pratique, alors
qu'on peut même empêcher un jeune spécialiste de
s'établir, sous prétexte qu'il y a des contrats de signés
pour deux ou trois ans? On va continuer à perpétuer... Je ne sais
pas combien de centaines de milliers de piastres ont été
payées dans certains endroits pour ces fameux itinérants de fin
de semaine ou de jeudi après-midi qui vont lire une tonne de choses.
Moi, je ne trouve pas ça correct sur le plan professionnel, puis je
trouve que votre article 78 permet plus que ça, permet encore autant que
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez. J'en ai perdu un
bout parce que je tentais de trouver des réponses dans la loi. Il y en a
des parties, mais, évidemment, si je réponds à
celle-là, vous allez m'en sortir une autre.
M. Chevrette: Commencez par celle-là. Je verrai si
ça répond à tout, puis je recommencerai.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Allez-y,
là. Je vous entends parce que, évidemment, au bout de l'exercice,
vous allez arriver avec quelque chose. Bon, on va finir par y arriver. Je vous
écoute, là. Je commence à vous connaître. Ça
fait trois semaines, c'est la quatrième semaine que je suis avec vous
autres. Alors, si c'est toujours pour le bien du bénéficiaire, je
n'ai pas... Vous voyez, je suis très serein et très attentif.
M. Chevrette: Oui. Juste avant que j'arrive, par exemple,
j'entendais ça: c'était un petit peu moins serein un petit
bout.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est... Non.
M. Chevrette: J'ai mon perroquet qui vous a trahi.
M. Côté (Charlesbourg): À l'occasion,
après quatre semaines, évidemment, j'ai des exemples particuliers
en Chambre, à tous les jours, où...
M. Chevrette: mais quatre semaines, ce n'est pas gros pour une
histoire qui aura peut-être 20 ans de vie après. il faut que
ça ait de l'allure un peu, cette histoire-là, quand on la
lâchera.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on quoi?
M. Chevrette: Quand on va lâcher ça ou par la force
des choses ou par produit fini, poli, qui a de l'allure.
M. Côté (Charlesbourg): On étudie. On est
dans la quatrième semaine...
M. Chevrette: C'est ça et ça va bien.
M. Côté (Charlesbourg): ...il y en aura une
cinquième, une sixième, une septième, et...
M. Chevrette: Comme ça, les rumeurs émanant de
votre ministère sont fausses sur le bâillon.
M. Côté (Charlesbourg): ...un de ces bons jours, il
faudra finir. C'est juste ça, un de ces bons jours, il faudra finir.
M. Chevrette: O.K. Mais tant qu'à finir quelque chose, il
faut le finir comme du monde.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans un
délai...
M. Marcil: Mais il faut avoir la volonté de finir.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui est raisonnable.
M. Chevrette: On a la volonté de le faire. On n'a jamais
été plus que deux ici.
Une voix: Pour le moment.
M. Chevrette: Si on avait voulu bloquer le projet de loi, on
serait cinq ou six.
M. Côté (Charlesbourg): Vous en valez cinq ou
six.
M. Chevrette: Ça, on le savait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marcil: Plus que cinq ou six.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je reviens au type de pratique qui... C'est
peut-être faux, mais, selon nos sources d'information, il y a des
contrats qui empêchent le recrutement à court terme de
professionnels parce que, précisément, il y a des contrats
existants et on les décourage d'y aller à cause de ça. On
leur indique clairement que ce serait mal venu vis-à-vis des contrats
signes par des collègues et des confrères, etc. Est-ce que vous
partagez ce type de pratique médicale? C'est ce que je vous demande.
M. Côté (Charlesbourg): Non, si vous me posez la
question: Est-ce que vous partagez cette pratique qui empêche un
spécialiste d'aller en région? c'est non. Ça vaudra
toujours mieux que les spécialistes soient en région, pour les
besoins d'une région. Point. Si je répondais autre chose, ce
serait illogique par rapport à tout ce que j'ai défendu depuis le
début.
M. Chevrette: Dans les cas où on a un manque de
cardiologues, je comprends qu'il y ait des ententes entre un
établissement qui est un peu spécialisé et un centre
hospitalier. Moi, je comprends ça. Mais, s'il y a certaines
spécialités où on a suffisamment de médecins pour
pouvoir assumer lesdits services, je ne comprends pas qu'on tolère ce
type de pratique. Et ça, je pense que c'est une question de fond. Ce
n'est pas une question frivole.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne la prends pas comme
une question frivole, non plus. Ça paraîtrait, si c'était
frivole, dans votre intervention. Ça n'a pas paru encore.
M. Chevrette: Non. Je trouve ça sérieux et je dois
vous avouer que, dans certains milieux, les médecins qui oeuvrent sur
place et qui sont pris avec cette contrainte, il y a une responsabilité
civile, on le sait qui est reliée à chacun des corps
médicaux. Les polices d'assurance ont augmente. Si ça prend deux,
trois ou quatre jours à lire une radiographie parce qu'on est lié
par un contrat et qu'il vient le vendredi après-midi, moi, je trouve
ça, au plan de... Et c'est là que je relie ça à la
personne, M. le ministre, parce que l'individu, d'où qu'il soit, il a le
droit d'avoir une prestation minimale. Je ne parle pas dans la
surspécialisation, mais dans les spécialités de base. On
ne me fera pas accroire qu'on n'est pas capable d'attribuer à chacune
des régions du Québec une équité dans les services.
C'est pour ça que je dis que le ministère devrait peut-être
intervenir là-dessus parce que, si ça se perpétue...
Avez-vous une réponse à ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est la même
réponse que tantôt. À l'article 170, quatrièmement,
il y a un lien avec l'article 78. Et, à l'article 170, c'est la
résolution par laquelle le conseil d'administration accepte une demande
de privilège ou de renouvellement de privilège. Ça
continue, il y en a quatre et, à quatrièmement qui va être
ajouté, qui n'est pas dans les amendements actuels, on dit: "sa
participation aux activités médicales prévues à une
entente conclue par l'établissement, en vertu de l'article 78".
Ça ne règle pas tout, mais c'est afin d'arriver à un
objectif de complémentarité de services, ce qui était
souhaité. Mais ça ne règle pas tout. (17 h 30)
M. Chevrette: Toujours à 78, vous avez lu le
mémoire de la Fédération des médecins
résidents et internes du Québec qui acceptait les ententes
interétablissements, mais exclusivement pour les soins
spécialisés, dans certaines spécialités, par
exemple, qui ne sont pas prévues au plan des effectifs médicaux.
Est-ce que vous avez retenu cet aspect-là?
M. Côté (Charlesbourg): M. Lamarche. Le
Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche (Paul A.): Merci, M. le Président. Oui,
effectivement, on a pris connaissance non pas seulement du mémoire de la
Fédération des médecins résidents, mais,
effectivement, du mémoire qui avait été signé par
la Fédération des médecins résidents, la
Fédération des médecins omnipraticiens du Québec,
de même que la Corporation professionnelle des médecins du
Québec où, effectivement, eux, voulaient promouvoir ce qu'eux
appellent le programme de complémentarité de services et tout
ça dans le cadre de ce qu'on avait annoncé qui était les
échanges aussi ou le jumelage des régions par rapport aux
universités comme telles, donc se donner, dans le fond, un levier
d'action pour que les ententes, qui peuvent être signées entre
établissements, puissent effectivement aussi être une condition
d'attribution des privilèges des médecins à
l'intérieur d'un établissement donné. Donc, si on le met
dans une perspective un petit peu plus large de jumelage de régions
comme tel, ça ne peut pas se limiter uniquement aux
ultraspécialisations qui sont effectivement des services non
prévus au plan des effectifs médicaux comme tel, si j'ai bien
saisi votre question, parce que c'est relativement plus large qu'uniquement les
ententes de services pour la dispensation de services
ultraspécialisés.
M. Chevrette: Non, mais le pouvoir n'est pas donné aux
régions, là. Le pouvoir est donné
à un établissement dans l'article 78. M. Lamarche:
Exact.
M. (Chevrette: C'est nettement différent, ça. Ce
n'est pas les besoins régionaux, c'est les besoins de
l'établissement. Donc, par le biais d'ententes au niveau de chacun des
établissements, est-ce qu'il n'y a pas moyen de contrer, justement, le
plan de services?
M. Lamarche: Ah! O.K.
M. Chevrette: C'est ça, la crainte fondamentale qu'avaient
les gens.
M. Lamarche: Si je saisis bien, c'est que ce soit utilisé
uniquement pour les itinérants comme tels, pour l'itinérance,
c'est ça le...
M. Chevrette: Bien, c'est parce qu'en donnant le pouvoir à
chaque établissement vous risquez même de... Même si la
régie a 30 jours pour dire: Bien, ce service-là, au niveau de la
région..., ça m'apparaît être des
échappatoires légales; c'est les assises légales qu'on
fait là, toutes les assises légales. La régie a beau avoir
un pouvoir ultime de dénonciation, j'avoue que ça va prendre du
monde et ce n'est pas supposé être une superstructure
technocratique, ça. Donc, à partir de là, moi, je vois
beaucoup d'échappatoires dans ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous rapprochez l'analyse de
ces contrats-là, au niveau régional, pour l'adapter à des
réalités régionales. C'est pour ça que, quant
à moi, je trouve que c'est une bonne affaire. On leur en donne,
inévitablement. L'idée n'est pas de justifier une structure
bureaucratique très importante, mais tout ce qu'on peut donner comme
pouvoirs au niveau des régies régionales pour rapprocher le
pouvoir des régies régionales, dans des cas comme ceux-là,
ça me parait important puisque c'est eux qui vont faire le plan
régional d'organisation de services qui doit être le guide pour
tout ça. Et, dans certains cas, évidemment, il y a des contrats
qui peuvent être conclus, mais en conformité avec le plan
régional d'organisation de services. C'était ça qui
était l'idée de base.
M. Chevrette: Mais, moi, j'avais trouvé l'argumentation
des résidents et internes très intéressante, parce que,
depuis que j'ai touché de près à la santé, mon
objectif, moi, c'est et ça demeure toujours de donner le minimum de
soins équitables à la grandeur des régions, ce dont on
parlait, les 18 ou 20 spécialités de base là. On ne
s'entendait peut-être pas sur les chiffres, mais on disait que chaque
payeur de taxes dans sa région, compte tenu du fait que les tables
d'impôt son uniques, qu'elles sont les mêmes pour la
Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, Joliette,
Laurentides-Lanaudière ou Laval, a droit au moins à une assiette
de base qui est comparable d'une région à l'autre.
Par le fait qu'on n'a pas défini que, dorénavant, toutes
les spécialités de base pourraient avoir les services sur place,
on risque, avec ce type d'entente, sous le prétexte de la bonne gestion
financière, de voir apparaître un paquet d'ententes de services.
Et c'est pour ça que je trouvais intéressant ce que les
résidents et internes disaient: Limitez ça aux services de
pointe, aux services spécialisés et de type laboratoire, pour
éviter qu'on se retrouve, sous le prétexte d'une saine gestion
avec un D.G. qui, d'ailleurs, aura tous les pouvoirs, avec une avalanche de
contrats de services, sans les professionnels sur place pour donner des soins
équitables d'une région à une autre.
C'est ça qui était fondamentalement la vision et je trouve
qu'il y a danger à ce que l'objectif de départ soit
contré.
M. Côté (Charlesbourg): L'objectif de base est clair
pour tout le monde. Quand vous dites: On veut avoir des
spécialités de base et des services médicaux courants
partout, dans toutes les régions du Québec, pour les mêmes
payeurs de taxes, tout le monde partage cet objectif-là.
Si je vous saisis bien, vous nous dites: Les résidents et
internes nous ont dit: Des contrats de services, limitez ça aux
ultraspécialités où ça prend une masse
critique...
M. Chevrette: Aux services de pointe et aux laboratoires.
M. Côté (Charlesbourg): ...limitez ça
à ces cas-là en particulier, parce qu'à l'occasion, au
niveau des régions qu'on veut desservir, il n'y a pas les masses
critiques qu'il faut, et ainsi de suite; ou ça peut être couvert
par l'itinérance et, à ce moment-là, par des contrats
spéciaux sur le plan de services.
Ça présume que, dans les spécialités de
base: médecine interne, chirurgiens généraux,
anesthésistes, dans toutes les spécialités de base, on ait
suffisamment de médecins qui, demain matin, acceptent d'aller remplir
les plans d'effectifs médicaux qu'il y a au niveau des régions.
En tout cas, de ce que j'ai compris là, malgré tous les efforts
que vous avez faits, tous les efforts qu'on a faits, puis tous les efforts
qu'on fera demain, on a encore pas mal de chemin à faire avant d'arriver
là, parce qu'il y a des problèmes assez importants à ce
niveau-là et on se priverait de la possibilité, effectivement, de
contrats qui nous permettraient de boucher, pour des périodes de temps
x, des trous.
Votre inquiétude, c'est que, dans la mesure où cette
pratique-là est trop élargie, on va davantage régler nos
problèmes avec cette
méthode-là plutôt que de combler les postes
permanents avec des gens qui résideraient sur le territoire. C'est un
peu l'exemple de ce que vous avez donné en radiologie tantôt et
qu'il faut éviter. Ce n'est certainement pas ça qu'on souhaite,
ce n'est certainement pas ça que je souhaite, non plus, et je vous l'ai
dit très clairement.
M. Chevrette: mais seriez-vous prêt au moins à
écrire que de tels types d'ententes ne peuvent avoir pour
résultat l'exclusivité de services? par exemple...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... si vous signez une entente temporaire, parce que
vous n'avez pas de radiologistes, parce que vous n'avez pas de cardiologues,
est-ce qu'au moins vous êtes capable de dire dans votre loi que de tels
types d'ententes pourraient être dénoncés dès que
les ressources peuvent être sur place, au niveau des
spécialités de base au moins? Sinon, on va les faire
proliférer et puis, avec les mesures financières, avec les
mesures difficiles sur le plan budgétaire, il n'y a pas un D. G. qui ne
favorisera pas, là, la possibilité d'économie en fonction
d'ententes, je suis sûr de ça, au détriment d'une
médecine humaine, présente, soutenue dans son travail, sur
place.
Moi, dans les spécialités de base, je vous avoue que je
n'en démords pas, parce que je prétends que les
Québécois ont droit à une égalité dans les
services, la prestation des services. Et, à partir de là, c'est
pour ça qu'au moins il pourrait y avoir une réserve dans la loi;
là, il n'y a aucune réserve. Ça peut même devenir
l'échappatoire pour un D. G. sur le plan budgétaire parce que
j'ai déjà vu des documents intitulés "La santé
budgétaire passe avant la santé des gens" dans un centre
hospitalier pas loin de Montréal. Si c'est ça qui était
devenu la religion du centre hospitalier de la Cité de la santé
de Laval, ça pourrait avoir la tentation d'être partout pareil.
Et, moi, ça m'agace.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous avez un
amendement?
M. Chevrette: On va vous le préparer, si je ne perds pas
mon temps à vouloir le préparer. Vous allez me dire que c'est
parce que je veux perdre du temps et c'est sérieux. Je ne veux pas
perdre du temps; alors, je voudrais que vous l'acceptiez avant et, là,
je vais le préparer et vous allez dire: Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! ce n'est pas...
Évidemment, il faudrait que je voie comment est-ce qu'il est
libellé là, ce que vous visez de manière précise
avec ça. Une chose qui est certaine, c'est que le premier cas que vous
avez évoqué est celui d'un poste de radiologiste qui pourrait
éventuellement être bloqué par une entente de services qui
aurait intérêt à se perpétuer et ce n'est pas par
l'itinérance, finalement.
M. Chevrette: Non, mais on va parler d'exclusivité de
services. Au moins, ça va bloquer ces ententes-là. Si le voeu est
ou si c'est manifeste chez vous que votre objectif, c'est de les doter
prioritairement du personnel professionnel requis pour assumer cette
égalité des services, il ne faudrait pas que les ententes aient
une odeur de permanence, là. Entre-temps, je pourrais peut-être
vous donner mon amendement sur le communautaire?
M. Côté (Charlesbourg): II y a l'amendement que j'ai
déposé qui doit être adopté.
M. Chevrette: Oui. Oui. On l'a dans le cahier consolidé.
Appeler ça sous-amendement ou amendement, je m'en fous, moi.
Le Président (M. Joly): O. K. Donc, est-ce que
l'amendement à l'article 78, tel que proposé par M. le ministre,
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: La question des 30 jours? M. Côté
(Charlesbourg): Oui M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé...
M. Chevrette: Bien, là, avant d'aller à 78, je vais
déposer mon amendement.
Le Président (M. Joly): Bon. Mais, là, c'est parce
que ce qui était suggéré ici, c'était qu'on
revienne pour l'amender à nouveau. Donc, O. K. Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): de toute façon, m. le
président, sur le plan de la procédure, c'est votre apanage,
mais, à ce que je comprends, il y a deux sous-amendements.
Le Président (M. Joly): Oui. Oui. M. Chevrette:
D'annoncés. Une voix: Deux amendements.
M. Chevrette: Bien, moi, j'aime autant qu'il les voie tout de
suite.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre quelques
minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 17 h 55)
Le Président (M. Joly): La commission reprend Ses
travaux.,
M. Chevrette: Ce n'est pas pareil, M. le ministre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, à vous sur l'amendement.
M. Chevrette: Vous me répondez que vous l'avez à
l'article 255, notre amendement. L'article 255 se lit d'abord comme suit: "Un
organisme communautaire qui reçoit une subvention en vertu du
présent titre définit librement ses orientations, ses politiques
et ses approches." O.K. À l'article 78, ce n'est pas une question de
subvention de base dans les programmes de base, c'est une question de
sous-contrat.
M. Côté (Charlesbourg): Donc,
complémentaire.
M. Chevrette: Mais de sous-contrat. On dit, nous, que c'est
très important, au niveau de la signature d'une entente, qu'on n'y aille
pas par le biais de sous-contrat pour contredire la clause de portée
générale, justement, qui, elle, n'est rattachée
qu'à la subvention. Lisez bien l'article 255. C'est très
différent. Vous remarquerez qu'on a pris le vocabulaire de l'article 255
précisément pour le remettre dans l'amendement. On n'est pas si
fous qu'on en a l'air.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que
proposé, est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr que
ça leur rende service, mais ils le veulent, ils vont l'avoir. Ils
vivront avec.
Le Président (M. Joly): Adopté. Merci. Nous avons
un autre amendement qui est en circulation. Je demanderai à M. le
député de Joliette de bien vouloir lire son amendement, s'il vous
plaît.
M. Chevrette: II s'agit d'apporter un amendement au niveau du
paragraphe... Je vais vous le lire: L'article 78 du projet de loi 120, Loi sur
les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législa- tives, est amendé par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant...
Le Président (M. Joly): Suivant quoi?
M. Chevrette: Et je vais vous dire lequel. C'est la prestation
des services professionnels, c'est le paragraphe 2°. "Dans le cas d'une
entente visée au paragraphe 2° du premier alinéa, celle-ci ne
peut avoir pour effet d'octroyer l'exclusivité de services ou
d'empêcher le recrutement de professionnels conformément aux
besoins prévus dans un plan d'effectifs régional." Ça veut
dire que tout contrat d'exclusivité devient illicite.
Plan d'effectifs régional ou plan d'effectifs
médicaux?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça qu'on est en
train de réécrire. C'est un plan d'effectifs...
M. Chevrette: On va le corriger tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): On va faire l'adaptation, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est tel quel
ou...
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'idée est
là. M. Chevrette: C'est d'avoir les bons termes.
M. Côté (Charlesbourg): On est, sur le plan
légal, à y mettre les dernières retouches.
M. Chevrette: Les dernières touches.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait presque adopter
en même temps la suppression de l'article 84. Ça réglerait
le problème là. Il y aurait quelques petites modifications, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Si M. le
député est d'accord, on pourrait procéder selon la
même formule.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se lirait comme
suit en termes d'amendement: "Dans le cas d'une entente visée au
paragraphe 2° du premier alinéa, celle-ci ne peut avoir pour effet
d'octroyer l'exclusivité de services professionnels - parce qu'on ne les
avait pas - ou d'empêcher le recrutement de professionnels
conformément aux besoins prévus dans un plan des effectifs
médicaux élaboré par la régie régionale." Ce
serait adopté.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Donc, M. le
député, tel que lu, est-ce que c'est conforme à ce que
vous aviez à l'esprit? Donc, l'amendement, tel que
présenté, lu et relu,
est-il adopté?
M. Chevrette: L'amendement, oui. Le Président (M.
Joly): Adopté.
M. Chevrette: Juste une dernière question au ministre.
Attendez un peu. "L'entente détermine la nature, les modalités et
le coût de ces services." Est-ce qu'ils sont soumis à certaines
règles administratives pour ne pas que le coût de l'acte, par
exemple, soit supérieur à celui payé par la régie?
Est-ce qu'ils sont soumis, en vertu des lois existantes, à la limite de
ces coûts?
Mme Demers: Dans la Loi sur l'assurance-maladie, on
prévoit que les médecins peuvent facturer suivant les tarifs
négociés dans l'entente et qu'ils ne peuvent pas avoir d'autres
montants pour la prestation de services médicaux.
M. Chevrette: C'est correct.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté...
M. Chevrette: L'amendement est adopté et l'article 78, tel
qu'amendé, est adopté.
Le Président (M. Joly): ...et l'article 78, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 79.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
est-ce qu'on peut libérer l'article 84 tout de suite, parce que c'est la
logique?
Le Président (M. Joly): Sûrement. Alors, je suspends
l'article 79 et j'appelle l'article 84.
M. Côté (Charlesbourg): C'est tout simplement de
supprimer l'article 84 pour être en conformité avec les
discussions qu'on vient d'avoir. C'est tout simplement de supprimer l'article
84, comme papillon.
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 84 est adopté. L'article 84, tel qu'amendé, est
supprimé. On l'enlève complètement. Ça,
c'était la discussion sur les 57 000 000 $ dont on parlait. C'est
ça?
M. Côté (Charlesbourg): L'article, M le
Président...
Le Président (M. Joly): L'article, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...on n'en parle plus de
l'article, il est parti.
Le Président (M. Joly): Mais les 57 000 000 $ sont
toujours là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 79.
M. Côté (Charlesbourg): "Sur recommandation de la
régie régionale et avec l'autorisation du ministre, un
établissement peut: "1° conclure un contrat d'affiliation avec une
université aux fins d'offrir des services d'enseignement ou de
recherche; "2° modifier ou mettre fin à un tel contrat
d'affiliation; "3° conclure une entente ou un contrat de services
particuliers aux fins de participer à des programmes universitaires de
formation ou de recherche; "4e conclure un contrat d'association
avec toute autre institution d'enseignement reconnue par le ministre de
l'Éducation ou le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science aux fins de procurer aux étudiants du domaine de la santé
et des services sociaux des lieux de stages et de formation pratique. "Les
termes et modalités de ces contrats et ententes doivent être
conformes aux principes et règles générales établis
par le ministre en collaboration avec le ministre de l'Éducation ou le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, suivant leur
compétence respective."
Et il y a des amendenents: 1° Remplacer la phrase qui
précède le paragraphe 1° par la suivante: "Un
établissement peut, après avoir consulté la régie
régionale et obtenu l'autorisation du ministre:". 2° Ajouter,
à la fin du paragraphe 1° du premier alinéa, après le
mot "recherche", le signe et les mots ", le modifier ou y mettre fin". 3°
Supprimer le paragraphe 2° du premier alinéa. 4° Supprimer, dans
la première ligne du paragraphe 3° du premier alinéa,
après le mot "services", le mot "particuliers". 5° Remplacer le
paragraphe 4° du premier alinéa par l'alinéa suivant: "Un
établissement peut, après avoir obtenu l'autorisation de la
régie régionale, conclure un contrat d'association avec toute
autre institution d'enseignement reconnue par le ministre de l'Éducation
ou le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science aux fins de
procurer aux étudiants du domaine de la santé et des services
sociaux des lieux de stages et de formation pratique". 6° Remplacer, dans
la première ligne du dernier alinéa, les mots "de ces contrats et
ententes" par les mots "des contrats et ententes visés au premier ou au
deuxième alinéa".
Le Président (M. Joly): C'est différent de ce que
nous avions; alors, j'imagine que vous allez le faire circuler.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. le Président,
là, pour bien se comprendre, si on voulait le lire de manière
intégrale avec le nouveau texte de l'amendement, ça se lirait
comme suit: "Un établissement peut, après avoir consulté
la régie régionale et obtenu l'autorisation du ministre: "1°
conclure un contrat d'affiliation avec une université aux fins d'offrir
des services d'enseignement ou de recherche, le modifier ou y mettre fin;
"2° conclure une entente ou un contrat de services aux fins de participer
à des programmes universitaires de formation ou de recherche. "Un
établisement peut, après avoir obtenu l'autorisation de la
régie régionale, conclure un contrat d'association avec toute
autre institution d'enseignement reconnue par le ministre de :
l'Éducation ou le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science aux fins de procurer aux étudiants du domaine de la santé
et des services sociaux des lieux de stages et de formation pratique. "Les
termes et modalités des contrats et ententes visés au premier ou
au deuxième alinéa doivent être conformes aux principes et
règles générales établis par le ministre en
collaboration avec le ministre de l'Éducation ou le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, suivant leur
compétence respective. "
O. K. L'idée qui est derrière ça, c'est que, si
tout était soumis au ministre, toutes les ententes, un peu dans la
lignée de ce qu'on a discuté la semaine dernière, parce
que ce n'est pas uniquement des stages de médecins, mais il y a d'autres
professionnels du domaine de la santé, je pense qu'on vient de bloquer
le système pour à peu près ne jamais s'en sortir. Donc,
l'idée est d'amener, par le papillon, un peu de souplesse à ce
niveau-là. Le domaine universitaire serait réservé pour
approbation par le ministre, alors que tout ce qui relève du domaine
collégial et du domaine secondaire serait de la responsabilité de
la régie régionale.
Contrats avec un établissement
d'enseignement
M. Chevrette: Au premier paragraphe, si j'ai bien compris,
l'amendement que vous apportez, ça ne nécessite plus la
recommandation de la régie. Le ministre pourrait, sans recommandation de
la régie, donner l'autorisation à un établissement de
conclure des ententes de recherche. Est-ce que j'ai bien compris ce que
ça sous-entend? Parce que, présentement, dans tout ce qui se
fait, si tu n'as pas l'aval du CRSSS, ça ne marche pas. Avez-vous
décidé que, dorénavant, pour ces contrats-là, le
ministre... En fait, vous leur donnez un pouvoir de consultation, alors que,
dans dans votre première version, vous leur donniez un pouvoir de
recommandation. Qu'est-ce qui vous a amené à modifier votre
tir?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan universitaire -
parce qu'on veut distinguer les deux -bon, évidemment, on s'est dit:
Avis plutôt que recommandation, parce que recommandation, c'est le mettre
un petit peu plus fort. Le ministre peut la suivre ou pas, la recommandation.
Un avis laisse un peu plus de souplesse à ce niveau-là et, comme
c'est du domaine universitaire, il ya fondamentalement de
l'enseignement, il y a de la recherche et on est au niveau des
ultraspécialités. Donc, c'est ça qu'on a fait comme
changement, souhaitant un peu plus de souplesse par rapport au ministère
et aussi au ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science, alors que, dans tout le reste, vous aurez compris que le pouvoir est
donné à la régie.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez déposé un
amendement global ou si c'est trois, quatre amendements?
M. Côté (Charlesbourg): Oh, c'est un
amendement...
M. Chevrette: Bien, c'est un global.
M. Côté (Charlesbourg):... mais au niveau des
points.
Le Président (M. Joly): Vous n'avez pas encore eu la
copie? Ça s'en vient.
M. Chevrette: Mais, je reviens à une sous-question sur ce
que vous me disiez. Si un centre hospitalier fait des démarches avec une
université pour avoir un contrat d'affiliation, l'expertise est au
niveau de l'établissement et elle est au niveau de l'université.
Pourquoi alourdir le système en disant "après avoir
consulté la régie"? La régie n'a pas.
nécessairement l'expertise pour un contrat d'affiliation avec un
établis-. sèment qui a une mission bien spécifique. Si
vous avez senti le besoin, vous-même, de diminuer la portée, parce
que ça prenait une recommandation avant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui... Non, c'est parce
que...
M. Chevrette:... là, vous les forcez à une
consultation.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends à
ce moment-ci, ce qu'on m'indique, c'est qu'avec une recommandation
j'étais lié par la recommandation.
M. Chevrette: Bah! C'est ce que je comprenais, moi aussi. "Sur
recommandation", c'est-
à-dire que vous n'aviez pas le choix. Si vous n'en aviez
pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Tu la prends ou tu ne
la prends pas. Tu ne peux pas la changer. Alors qu'un avis peut te permettre
une souplesse sur le plan du changement à ce niveau-là.
M. Chevrette: O.K. C'est vrai. Tel que libellé,
c'était sur recommandation et, s'ils décidaient de ne pas en
faire, vous étiez foutu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ils avaient le pouvoir d'exclure tout contrat
d'affiliation exclusivement par leur refus d'en produire une, à toutes
fins pratiques. non? oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Alors que l'avis laisse
plus de souplesse à ce niveau-là.
M. Chevrette: O.K. Au paragraphe 4° on dit: "conclure un
contrat d'association". Parce que vous avez des contrats d'affiliation et vous
avez des contrats d'association.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous avez
l'amendement là, parce que...
M. Chevrette: Bien, le 4°? Avez-vous de quoi à 4°
aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. As-tu une
copie?
M. Chevrette: Bien, là, je ne l'ai pas. Si j'ai bien
compris, il y a le contrat d'affiliation, il y a le contrat de services,
là on arrivait avec un contrat d'association et je voulais savoir ce
que... J'attends.
Le Président (M. Joly): Deux petites secondes, M. le
député, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Merci, madame. (18 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): le contrat d'association,
là, c'est davantage au niveau du cégep, si on comprend bien,
cégep et éducation. ça pourrait être, par exemple,
les secrétaires médicales pour des stages. ça pourrait
être...
M. Chevrette: Est-ce que ça peut être pour former
les techniciens ambulanciers?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Chevrette:
Le cégep Ahuntsic.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être en
réadaptation.
M. Chevrette: Mais ça peut être des techniciens
ambulanciers.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Chevrette:
J'ai posé une question.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Non, je sais. Je
comprends la question, mais elle a une portée beaucoup plus large.
M. Chevrette: J'ai peut-être un bon directeur à vous
suggérer, comme vous avez le pouvoir de faire des ententes avec une
personne.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne voulais pas vous dire
que votre question faisait coton.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Dans le procès-verbal, il sera noté
que je n'ai rien dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: M. le ministre, pourquoi, ici, vous subordonnez la
capacité d'un établissement à l'autorisation
préalable de la régie en ce qui regarde des cours de formation
des professionnels, c'est-à-dire pas des médecins, mais du...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: ...personnel spécialisé?
M. Côté (Charlesbourg): De tout le personnel qui est
spécialisé, mais qui est formé au niveau du cégep
et au niveau secondaire.
M. Chevrette: Oui. Mais ça, c'est toute la question du
perfectionnement du personnel en santé et en services sociaux. Ce que je
veux savoir, c'est pourquoi vous subordonnez à l'autorisation de la
régie le contrat d'association avec un établissement si, au
niveau du perfectionnement... Je pense, par exemple, je n'en suis pas certain,
mais si ma mémoire est fidèle, que toute la question du
perfectionnement relève de l'établissement et non pas d'une
régie. Vous allez m'expliquer pourquoi vous subordonnez ça,
à ce moment-là, à l'autorisation de la régie pour
former le personnel qui relève des conventions collectives.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est les
stages
M. Chevrette: Bien, ce n'est pas tout à fait ce qui est
dit: "...de formation pratique".
M. Côté (Charlesbourg): Non, la formation pratique,
c'est les stages.
M. Chevrette: Oui, mais regardez, on dit:
"...de l'Enseignement supérieur et de la Science aux fins de
procurer aux étudiants du domaine de la santé et des services
sociaux des lieux de stages ou de formation pratique. Les termes et
modalités de ces contrats..." C'est payé par
l'établissement. Ce n'est pas payé par la régie. Pourquoi
la régie pourrait empêcher un établissement de
négocier des contrats d'association?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais le rôle de
la régie est comme celui du ministère. Finalement, le rôle
de la régie, dans ces domaines-là, est le même que celui du
ministère au niveau des centres hospitaliers universitaires. C'est une
question de planification et, effectivement, il y a, au bout de la ligne, ou il
y aura éventuellement, des coûts. L'un des problèmes qui
existent au moment où on se parle, c'est qu'il y a une reconnaissance
financière pour les médecins, mais, dans le cas des
secrétaires médicales, des infirmières auxiliaires, bon,
il n'y a pas de ça et il y a des endroits où on doit faire des
stages. C'est en fonction des stages. La qualification régionale doit
relever de la régie régionale et, quand tu reconnais un contrat
de ce type-là avec un cégep sur le plan de la formation pratique,
donc des stages, ça a des conséquences au niveau de ta
région. Je pense que la régie doit...
M. Chevrette: Mais tout le budget de l'établissement est
soumis au contrôle de la régie. Un établissement qui va
vouloir faire faire des stages pratiques à son personnel va
prévoir, dans son budget, les stages; sinon, il ne planifie pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, on se comprend
bien, ce n'est pas pour son personnel à elle, comme pour du personnel
qui aurait suivi des cours à telle institution, au niveau du
cégep, qui désigne un établissement pour recevoir les
élèves qui ont reçu la théorie au niveau du
cégep et qui doivent faire leur pratique dans l'établissement
concerné. Donc, ce n'est pas son personnel, mais c'est des
étudiants qui devront faire leur stage pratique dans un
établissement du réseau.
M. Chevrette: Bon, bien, là, écoutez, ou bien on se
mêle de ministère; on est en train de légiférer pour
l'Éducation, dans ce cas-là. Regardons-le comme il faut. Un
établissement, c'est soit un centre hospitalier ou encore un CAR, un
centre d'accueil de réadaptation, ou un centre d'hébergement de
longue durée.
M. Côté (Charlesbourg): Ou un CLSC.
M. Chevrette: Un CLSC. "Un établissement peut..." Vous en
avez reconnu quelques-unes ou quelques-uns?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, ça me permet de
saluer tout le monde en même temps.
M. Chevrette: Bien sûr, c'est ce que j'ai fait
tantôt. Bon. "Un établissement peut, après avoir obtenu
l'autorisation de la régie régionale..." Donc, le premier
contrôle, c'est la régie qui va dire à
l'établissement: Je veux ou je ne veux pas que tu conclues un contrat
d'association avec "toute autre institution d'enseignement reconnue par le
ministre de l'Éducation ou le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science". Donc, c'est les cégeps.
M. Côté (Charlesbourg): Le secondaire et les
cégeps.
M. Chevrette: Oui, c'est ça, le secondaire ou les
cégeps. Je continue: "...aux fins de procurer aux étudiants du
domaine de la santé et des services sociaux des lieux de stages et de
formation pratique".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Bon! Vous demandez à tel centre hospitalier,
je ne sais pas, moi, je vais prendre le mien parce que je le connais par
coeur... Le CHRDL, c'est lui qui va aller demander à la régie si
elle l'autorise à faire suivre des stages pratiques dans une autre
institution d'enseignement, alors que ce n'est même pas sûr que ce
soit son employé. Il n'y a pas de lien contractuel, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est le cégep.
Il y a un cégep à Joliette?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cégep de
Joliette qui forme des infirmières auxiliaires.
M. Chevrette: Oui, il en forme. Même si on veut les faire
disparaître, il en forme.
M. Côté (Charlesbourg): Le message est passé.
Évidemment, c'est répétitif, ils l'ont déjà
entendu.
M. Chevrette: C'est que des fois repetitio est mater
studiorum...
M. Côté (Charlesbourg): Oh boy!
M. Chevrette: ...comme dirait Camille Laurin.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, il n'y en avait plus de
latin quand j'ai fait...
M. Chevrette: La répétition est la mère des
études.
M. Côté (Charlesbourg): À mon âge, il
n'y avait plus de latin, quand je suis arrivé là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: vous étiez plus jeune; moi, j'ai aussi
appris le grec: arkhè sophias tou théou phobos, la crainte de
dieu est le commencement de la sagesse.
M. Côté (Charlesbourg): Ça vous a
marqué, définitivement.
M. Chevrette: Beaucoup. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est pour ça que je ne crains rien
aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, qu'est-ce que je
voulais dire?
M. Chevrette: Le cégep de Joliette.
M. Côté (Charlesbourg): L'infirmière
auxiliaire qui a des cours de niveau cégep...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... qui a fini sa partie
théorique, mais qui a besoin d'un stage, s'en va au CHRDL, donc au
centre hospitalier où a été conclue une entente aux fins
d'accueillir à l'intérieur de son sein les élèves
qui ont eu de la théorie et qui ont besoin de pratique. C'est ça
qui est la situation. Donc, ce que j'avais compris, c'est que vous aviez
compris tantôt que c'était l'inverse, mais c'est, dans nos
institutions, des lieux de stages pour mettre en pratique la théorie qui
a été donnée ailleurs dans le réseau de
l'enseignement supérieur - c'est pour ça qu'on parle d'eux - ou
de l'éducation.
M. Chevrette: Comment est-ce que ça fonctionnait
antérieurement?
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, souvenez-vous en
commission parlementaire, je me rappelle, lorsque les infirmières, les
dames qui représentaient la formation infirmière au niveau de
l'Université Laval étaient venues nous dire: L'un des
problèmes très importants qu'on a, c'est qu'il n'y a pas de
reconnaissance sur le plan budgétaire des coûts afférents
à l'encadrement de nos gens qu'on envoie dans les institutions. C'est
pour ça qu'on a tant de difficultés à se retrouver dans
les institutions avec des stages. C'est exactement le problème qui est
vécu pour les infirmières et pour tous les autres, sauf les
médecins, à ce moment-ci. C'est ça qui est couvert,
à ce moment-ci.
M. Chevrette: pourquoi avez-vous fait sauter l'amendement
annoncé? la définition "être un centre affilié
universitaire", ça a sauté, ça? vous l'avez
déplacée?
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans l'article 64.
1.
M. Chevrette: Vous l'avez déplacée? M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette: C'est
correct.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Peut-être une dernière petite
question, là. La nature de ces contrats, est-ce que c'est en vue de
respecter des ratios de travail pour les infirmières, par exemple, une
par six lits, une par huit lits? Est-ce que c'est la nature de ces
contrats-là? Parce que vous dites: "Les termes et modalités des
contrats et ententes visés au premier ou au deuxième
alinéa doivent être conformes aux principes et règles
générales établis par le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): En collaboration.
M. Chevrette:.. en collaboration". Le ministre, c'est le ministre
de la Santé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Chevrette:... quant à certaines directives et je
suppose que le ministre de l'éducation peut fixer qu'il y a tant
d'heures par jour pour un étudiant en stage, là, etc.
M. Lamarche: Et tant de stagiaires au maximum ou des choses
semblables.
M. Côté (Charlesbourg): L'encadrement. M.
Lamarche: Et l'encadrement requis. M. Côté (Charlesbourg):
L'encadrement.
M. Chevrette: Mais le programme de l'étudiant reste...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, au ministère
tuteur. Oui. Oui.
M. Chevrette:... sous la compétence du ministère de
l'Éducation et vous autres, ce n'est que pour définir les...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça et,
finalement...
M. Chevrette:... ratios de responsabilité?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et les impacts que
ça a chez nous aussi sur le plan financier, parce qu'il y en a quand on
demande un niveau d'encadrement, là.
M. Chevrette: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 79 est adopté. L'article 79 est adopté tel
qu'amendé. Nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures, ce
soir.
(Suspension de la séance à 18 h 28)
(Reprise à 20 h 23)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
J'appelle l'article 80.
Ententes avec un autre gouvernement
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
"Avec l'autorisation du gouvernement et aux conditions qu'il détermine,
un établissement peut conclure, conformément à la loi, une
entente avec un gouvernement autre que celui du Québec, l'un de ses
ministères, une organisation internationale ou un organisme de ce
gouvernement ou de cette organisation en vue de l'exécution de ses
fonctions." Et vous allez être très surpris, il n'y a pas de
papillon.
Le Président (M. Joly): Ah bien! mais c'est
merveilleux.
M. Chevrette: Non, mais il y a des questions. Ha, ha, ha! Tout
d'abord, un établissement de Hull, je suppose, dans les villes
frontalières... Le pouvoir est donné à un
établissement et non pas au gouvernement, ni à la régie de
conclure des ententes avec un autre gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Mais avec l'autorisation du
gouvernement.
M. Chevrette: Oui, ça, je le comprends, mais c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me signale, c'est
que c'est la reconduction d'un article qui existe déjà dans la
loi des Affaires intergouvernementales in extenso, je pense?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): In extenso.
M. Chevrette: Mais ça touche toutes les relations avec
l'Ontario, par exemple, parce que, avec le fédéral, il ne doit
pas y avoir d'ententes particulières. C'est des paiements de
transfert.
M. Côté (Charlesbourg): II pourrait y en avoir pour
les pénitenciers avec le fédéral.
M. Chevrette: Avec le fédéral, oui. En existe-t-il,
des ententes, présentement entre un établissement et, par
exemple, le ministère de la Santé de l'Ontario?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que je me
demandais si on en avait au-delà de celles d'Ottawa, parce qu'on a des
ententes avec des établissements d'Ottawa et qui ont fait l'objet des
fameux plans 1 et 2 de rapatriement des clientèles.
M. Chevrette: Oui, mais c'est le gouvernement avec certains
établissements. Je parle d'établissements là avec un autre
gouvernement. Directement d'un établissement avec un gouvernement,
est-ce qu'il y en a, des ententes?
M. Côté (Charlesbourg): On va faire les
vérifications là, mais il n'y aurait pas d'ententes de
gouvernement à gouvernement. Il y aurait des ententes de gouvernement
à établissement, dans la région frontalière de
l'Outaouais et de l'Ontario. J'ai souvenance, quant à moi, d'une entente
avec le Nouveau-Brunswick pour des anglophones de la baie des Chaleurs qui sont
dans des centres d'accueil et d'hébergement du Nouveau-Brunswick,
à Campbellton, plus ou moins 20 personnes.
M. Chevrette: Puis, vous concluez une entente le gouvernement
avec un établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais pourquoi vous changez, à ce
moment-là? Pourquoi ce n'est pas le gouvernement qui reste maître
de l'entente, puis que c'est plutôt... Vous restez maître parce que
vous donnez l'autorisation...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'autorisation.
M. Chevrette: ...mais pourquoi vous transférez le pouvoir
de conclure ça avec les établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a reproduit
actuellement, c'est...
M. Chevrette: Je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'article qui existe au
niveau des Affaires inter. Et c'est l'article dont on se sert pour nos
ententes.
M. Chevrette: Non...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...je ne dis pas que ce n'est pas la reconduction
d'un article existant, mais il m'apparaît plus logique que, dès
qu'on requiert des services à l'extérieur du Québec, ce
soit le gouvernement et non pas l'établissement. Dans les faits, si ma
mémoire est bonne, je pense que ça a toujours été
le gouvernement avec les établissements ou les gouvernements
dépendant de l'autorité qu'on donne à l'extérieur
du Québec. Mais, ça m'apparaîtrait plus logique que ce soit
le gouvernement qui garde la maîtrise d'oeuvre des ententes; pas juste
donner l'autorisation, mais même garder la maîtrise d'oeuvre.
Prenons tout le débat avec l'Ontario, quant à la consommation des
services de santé en Ontario par les Québécois, ça
m'apparaît être une mission d'État et non pas
d'établissement.
Moi, personnellement, ce n'est pas parce que j'aime la centralisation
là, mais il m'apparaît important, à cause des politiques de
santé, que ça relève non pas du ministère ou de
l'établissement, mais d'une entente gouvernementale en bonne et due
forme, parce que ça peut influencer nos politiques de santé.
Vous allez me dire: Ce n'est pas 20 personnes à New Carlisle...
Je comprends ça. Mais, dans les provinces, dans la région de
Hull, par rapport... Je vous donne un exemple. Il y a des paiements per capita,
de toute façon, pour le moment là, qui se paient ou des actes, ou
des frais d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): Un élément
d'information additionnel à ce moment-ci. Il y a un certain nombre
d'établissements qui ont signé, hors de notre connaissance, des
ententes. Par exemple, l'hôpital Notre-Dame avec la deuxième
université de Shanghai, hors de notre connaissance. Il y a eu l'Institut
de recherches cliniques de Montréal qui a fait des ententes avec la
Pologne, aussi hors de notre connaissance. Ce que ça visait, c'est
maintenant à resserrer et à faire en sorte qu'à tout le
moins, dans des matières comme celles-là, on puisse donner
l'autorisation, donc qu'on soit informés de ces situations-là.
C'est ça que ça visait, mais je comprends le point qui est
soulevé. Ce que vous préférez, c'est que ce soit de
gouvernement à gouvernement. Évidemment, ça rend le
processus plus lourd pour l'enseignement et la recherche, en particulier.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, on a eu une
entente pour Akwesasne...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui impliquait l'Ontario,
l'État de New York, le Québec et le gouvernement
fédéral, qui a été signée il n'y a pas
tellement longtemps, donc à quatre. C'est le gouvernement qui a
donné l'autorisation et qui a signé. Ça va un peu..
M. Chevrette: Je comprends que ça prend toujours
l'autorisation, mais il m'apparaît que, pour une politique globale, il y
a des pays où ils peuvent laisser aller leurs établissements
comme ils veulent et qui n'ont pas nécessairement le cadre juridique que
l'on a. Un établissement est maître de signer, entre autres, sur
le plan de l'adoption internationale, avec toutes les législations qui
sont différentes et d'autres pays qui n'ont aucune législation,
etc. Si c'était pour la recherche, comme vous dites, une
complémentarité recherchée au niveau d'un institut ou un
échange entre deux instituts de même nature, je pourrais
comprendre le libellé de celui-là. Mais, quand ça va
jusqu'aux soins, on peut se ramasser avec des précédents qui
feront en sorte qu'il y aura une multiplication de ça qui nous
crée des problèmes, par exemple, comme ceux qu'on vit avec
l'Ontario pour le paiement des services des Québécois qui vont en
Ontario. On ne pourrait pas mettre recherche sans trop altérer la
portée?
M. Côté (Charlesbourg): Si, par exemple, on enlevait
l'article, c'est le même article auquel on serait soumis par les Affaires
inter. Ce n'est pas nécessairement du fait qu'on changerait notre
article à ce moment-ci que celui des Affaires inter...
Évidemment, l'objectif visé derrière l'article 80, c'est
de donner de la visibilité à cet article-là à
l'intérieur de notre loi pour les gens qui, aujourd'hui, ne le
connaissent pas ou ne le respectent pas. C'est pour lui donner davantage de
visibilité et l'inclure dans notre loi.
M. Chevrette: Et, si le ministère des Affaires inter,
voulait de la visibilité, il conclurait lui-même les ententes,
puis il associerait une institution, je veux dire un établissement
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne veut pas dire
qu'il n'en veut pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Sans commentaire ou "no comment", comme disent les
Anglais. Mais, ça, vous avez raison.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Mais ceci dit, moi, je préférerais
que ce soit de gouvernement à gouvernement et non pas d'un
établissement à un gouvernement. C'est un genre de traité
en fonction d'échange de services et je trouve que c'est accrocher
beaucoup plus d'importance... Si vous me disiez seulement la recherche, je
comprends qu'il y a des possibilités de jumelage d'universités,
de jumelage d'instituts, de jumelage de
centres, par exemple un centre universitaire qui se jumellerait avec un
autre centre universitaire. Mais, quand vous arrivez à conclure des
ententes de services d'hébergement ou de traitement de soins, moi, je
pense que ce n'est pas un établissement, parce que tu as le
contrôle véritable d'un gouvernement qui a des calculs à
faire. Vous avez vous-même fait la preuve en commission parlementaire, il
y a à peu près un an, si ma mémoire est fidèle,
qu'on était regagnant, à moyen terme, de faire des
immobilisations dans la région de l'Outaouais québécois
plutôt que de continuer à laisser aller nos gens en soins
hospitaliers en Ontario. Donc, moi, c'est par souci de cohérence avec la
preuve que vous m'avez faite, pour dire que ça devrait être de
gouvernement à gouvernement et non pas à un
établissement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que ce qui
m'inquiète un peu, c'est qu'on soit plus catholiques que les Affaires
inter. Ça, dans ce domaine-là, c'est quelque chose d'assez
extraordinaire.
M. Chevrette: Ce n'est pas une question de religion, c'est une
question de principe.
M. Côté (Charlesbourg): Une question de dogme.
M. Chevrette: Non, mais la responsabilité ultime en
santé, c'est le ministère et le ministre. Donc, à mon
point de vue, quand c'est le ministère qui conclut des ententes...
Peut-être que je fais erreur.
M. Côté (Charlesbourg): On me donne un
exemple...
M. Chevrette: Les vétérans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, les
vétérans au CHUL, à Sainte-Foy. C'est
l'établissement qui négocie avec le fédéral les
sommes d'argent et les conditions. qu'on doit donner aux
bénéficiaires. C'est une négociation
d'établissement avec le gouvernement fédéral. Alors, ce
qu'on ferait dans un cas comme ça ici, c'est qu'on obligerait cette
entente à avoir l'autorisation du gouvernement, alors qu'autrement ce
serait le gouvernement qui serait obligé de négocier, à la
place du CHUL, l'entente. Je pense que le but recherché, quand on parle
d'autorisation, il y a tout de même un cran assez important où
c'est l'autorisation du gouvernement qui est donnée, donc c'est
l'assentiment. C'est plus souple, mais il reste quand même que
l'autorité gouvernementale est là.
M. Chevrette: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
Le Président (M. Joly): L'article 80 est adopté.
J'appelle l'article 81.
Rationalisation des services
M. Côté (Charlesbourg): "En vue de rationaliser les
services, le ministre peut, après avoir consulté la régie
régionale: "1° déterminer la vocation locale,
sous-régionale, régionale ou suprarégionale d'un
établissement à l'égard de certains services
ultraspécialisés qu'il offre; "2° limiter à certains
établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés ou de fournir certains médicaments qu'il
détermine."
À ce que j'ai compris, il n'y a pas d'amendement. Non, il y a un
amendement: Supprimer, dans les première et deuxième lignes du
paragraphe 1°, les mots "locale, sous-régionale, régionale
ou". Ce que ça vise, c'est que les services aux niveaux local,
sous-régional et régional sont du ressort de la régie
régionale.
Donc, l'article se lirait maintenant comme suit: "En vue de rationaliser
les services, le ministre peut, après avoir consulté la
régie régionale: "1° déterminer la vocation
suprarégionale d'un établissement à l'égard de
certains services ultraspécialisés qu'il offre; "2° limiter
à certains établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés ou de fournir certains médicaments qu'il
détermine."
M. Chevrette: Enlever locale et régionale, ça
correspondait à un des voeux qu'on avait exprimés
nous-mêmes parce qu'on trouvait que c'était un pouvoir, une
mainmise très forte; donc, on est d'accord.
Mais, quand vous enlevez cela, ne pourrait-on pas, dans un premier
temps, purement et simplement ajouter au paragraphe 1°: "fournir certains
médicaments qu'il détermine"? Vous avez: "1°
déterminer la vocation suprarégionale d'un établissement
à l'égard de certains services uttraspécialisés
qu'il offre", puis vous dites: "2° limiter à certains
établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés". On pourrait simplifier les deux en un, en
ajoutant, à la fin du premier paragraphe: "fournir certains
médicaments qu'il détermine". C'est parce que c'est de la
redondance pour ajouter juste le mot "médicaments" au paragraphe
2°.
Vous ne donneriez pas des soins, des services
ultraspécialisés autres que dans une vocation
suprarégionale. Regardez-le comme il faut, là. C'est
suprarégional en fonction de services ultraspécialisés.
Donc, si c'est suprarégional en fonction des services
ultraspécialisés, les services ultraspécialisés,
c'est donc dans le suprarégional.
M. Côté (Charlesbourg):
Ultraspécialisé... La cardiologie, par exemple, sur 111e de
Montréal, c'est n'est pas suprarégional, c'est
régional.
M. Chevrette: Ah, si vous prenez Montréal, oui. Mais
prenez donc un exemple des régions normales là.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Bien, quand je dis "normales" là, il faut
bien s'entendre; il y a toujours une exception à Montréal.
Ça prend deux CSS à Montréal; ça prend deux, trois
CLSC avec 142 langues; ce n'est pas le cas partout, là.
Mais, fondamentalement - oubliez Montréal - si vous dites que
vous voulez déterminer la vocation suprarégionale d'un
établissement à l'égard de certains services
spécialisés, quand vous arrivez au deuxième paragraphe:
"limiter à certains établissements la fonction d'offrir des
services ultraspécialisés", vous ne me ferez pas accroire que ce
ne serait pas logique de dire: "déterminer la vocation
suprarégionale d'un établissement à l'égard de
certains services ultraspécialisés qu'il offre et fournir
certains médicaments qu'il détermine". À ce
moment-là, vous mettriez Montréal sur un pied
d'égalité avec tout le monde.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez dit à la
fin?
M. Chevrette: Je n'ai rien dit d'important.
M. Côté (Charlesbourg): Non, à propos de
Montréal?
M. Chevrette: J'ai dit que vous placeriez Montréal sur le
même pied que tout le monde. Si vous avez mis ça,
supraspécialisés, en vue de rationaliser, c'est parce que vous
aviez à dessein, dans certaines régions je dis bien, d'offrir la
possibilité d'avoir un établissement qui ferait de
l'ultraspécialisé. C'est clair, ça. Après que vous
avez dit ça, fournir les médicaments, ce sera exclusivement dans
l'ultraspécialisé. Donc, je ne vois pas pourquoi il y aurait
redondance.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, évidemment,
là...
M. Chevrette: M. le ministre, même à
Montréal, il ne serait pas dit que l'Institut de cardiologie ne serait
pas un organisme ultraspécialisé en cardiologie pour
Laurentides-Lanaudiè-re, pour Laval, pour Montréal? Il n'y a rien
qui nous dit que ce n'est pas ça. Je sais que j'ai raison. Et la
possibilité pour Montréal est là aussi. L'Institut de
cardiologie... (20 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...s'il reçoit un patient de
laurentides-lanaudière, de laval, il faudra qu'il ait la vocation
suprarégionale. n'essayons pas, on n'en sort pas.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
On est après me convaincre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je suis, à
l'occasion, ébranlé et je fais miennes les propositions de mon
collègue d'en face, mais, dans ce cas-ci, l'élément 2°
devient nécessaire. Si on prend l'exemple de la chirurgie cardiaque,
vous avez raison de dire qu'avec notre exemple de tantôt ça peut
être un citoyen de Joliette, ça peut être un citoyen de la
Côte-Nord qui est à l'Institut de cardiologie, à
Montréal, et, à ce moment-là, que c'est un service qui est
supraré-gional de par les bénéficiaires qui se
déplacent. Mais, ce qui est voulu par le deuxième, c'est...
Prenons toujours la cardiologie au niveau de Montréal. Il y en a
plusieurs qui ont des ambitions - et, d'ailleurs, c'est très
répandu de ce temps-là, on en a vu dans les journaux la semaine
dernière et les semaines précédentes - il y a des gens qui
veulent développer la chirurgie cardiaque et le ministère dit
non. Le 2° donne des poignées au ministère pour limiter
à certains établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés de cardiologie sans nécessairement que ce
soit un service suprarégional. L'exemple qui m'a été
fourni, là, c'est un exemple d'actualité. C'est ça que
ça vise et ça a bien du bon sens.
M. Chevrette: pouvez-vous me dire à quoi sert l'article 82
qui suit, d'abord? ce n'est plus une ceinture, là, c'est des bretelles
pour une paire de culottes de tôle.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le réseau, vous
devez être à même de savoir que, des fois, c'est ça
que ça prend. Ce que j'ai compris de la relecture de l'article 82, c'est
qu'on nous parle davantage d'équipements
ultraspécialisés.
M. Chevrette: Les ressources professionnelles, M. le
ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Aussi Non, mais...
M. Chevrette: ...ce n'est pas de l'équipement
spécialisé, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Si vous
continuez, on dit: "...nécessite des ressources professionnelles
nouvelles ou des équipements ultraspécialisés".
M. Chevrette: Mais ça peut être l'un ou l'autre ou
l'un et l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Ou.
M. Chevrette: Ce serait le et/ou qu'on pourrait écrire.
Puis, les deux ensemble, ça donnerait "services
spécialisés". Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on est revenus
à l'article 81 ?
M. Chevrette: Je trouve que ça demande des
réponses, ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que, des
réponses, c'est ça. C'est ou équipements. À
l'article 82, on dit: "Un établissement ne peut offrir de nouveaux
services dont la nature nécessite des ressources professionnelles
nouvelles - donc, c'est des ajouts - ou des équipements
ultraspécialisés déterminés par le ministre".
M. Chevrette: Oui, mais vous dites à l'article 81, M. le
ministre, que c'est vous qui avez le pouvoir de "déterminer la vocation
suprarégionale d'un établissement à l'égard de
certains services ultraspécialisés".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Dans un deuxième temps, vous dites: Ce n'est
pas assez fort. C'est moi qui les détermine, mais je veux les limiter en
plus. Vous vous donnez le pouvoir de "limiter à certains
établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés". Vous arrivez à l'article 82 et on dit:
"Un établissement ne peut offrir de nouveaux services dont la nature
nécessite des ressources professionnelles nouvelles ou des
équipements ultraspécialisés déterminés par
le ministre, ni acquérir..."
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, "ni
acquérir".
M. Chevrette: Non, je comprends que, si l'article 82 avait
été pour dire que vous ne pouvez y aller sur de
l'équipement ultraspécialisé pour éviter le fameux
cas de Brome-Missisquoi ou de l'hôpital Saint-Sacrement qui, quand je
suis arrivé, avait un "scan" dans le sous-sol, c'est évident que
l'article 82 aurait une utilité pour l'achat d'équipement. Mais,
quand vous limitez et que vous déterminez vous-même, je ne vois
pas pourquoi vous êtes obligé de dire: "Un établissement ne
peut offrir". Fondamentalement, il y a de la redondance dans ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est deux
démarches différentes, à mon point de vue. L'article 81,
c'est ce qui existe et l'article 82, c'est l'acquisition, donc du nouveau.
M. Chevrette: L'article 81, c'est ce qui existe?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 81, c'est ce qui
existe.
M. Chevrette: Bien, pourquoi...
M. Côté (Charlesbourg): On parle "en vue de
rationaliser". Donc, si on parle de rationalisation, c'est des choses qui
existent: "En vue de rationaliser les services, le ministre peut, après
avoir consulté la régie régionale", 1° et 2°. Et,
à l'article 82, on dit: "Un établissement ne peut offrir de
nouveaux services dont la nature nécessite des ressources
professionnelles nouvelles ou des équipements
ultraspécialisés [...] ni acquérir les équipements
ultraspécialisés qu'il détermine, avant d'avoir obtenu son
autorisation écrite."
M. Chevrette: Mais si c'était existant, vous n'auriez pas
à dire "limiter". Limiter, c'est dans le sens de ne pas connaître
d'exagération ou d'addition, c'est même de réduire. Vous
vous donnez le pouvoir de réduire ce qui existe et vous vous donnez un
pouvoir d'empêcher l'ajout d'équipement et de professionnels, de
faire du développement. Ça, je le comprends. Je comprends
l'article 82. Mais il m'apparaissait que, si l'article 81 c'est afin de sauver
ce qui existe...
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement de sauver ce
qui existe, de pouvoir permettre la rationalisation aussi.
M. Chevrette: Oui, la rationalisation ou de favoriser
l'intégration des services au niveau régional. C'est que vous
vous donnez le pouvoir de déterminer un centre ou un
établissement suprarégional en disant: Vous pourrez donner, dans
ce centre-là ou dans cet établissement-là, des services
ultraspécialisés qui dépassent les cadres de votre
région. Ça, je comprends ça. Mais, après ça,
vous arrivez et vous dites: "2° limiter à certains
établissement la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés". Ce n'est pas pour sauver ce qui existe,
ça. Si vous dites...
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça peut
même être pour rationaliser. "Limiter" peut vouloir dire
réduire ce qui existe sur l'île de Montréal. Après
avoir dit: L'Institut de cardiologie, par exemple, va donner des services
suprarégionaux, on pourrait dire: L'Hôpital du Sacré-Coeur,
quant à lui, va donner des services ultraspécialisés en
cardiologie pour l'île de Montréal, donc pour la région de
Montréal, et non pas pour un service suprarégional. Et ça
pourrait vouloir dire un autre... Je ne sais pas qui nommer, je ne veux pas
trop, trop les apeurer, non plus. Il faut penser à un exemple qui soit
vrai.
M. Chevrette: Non, mais je vais le prendre à l'envers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que 81 pourrait avoir pour effet d'enlever
des ultraspécialisations existantes? Je vais y aller de même.
D'abord, je n'ai pas l'air d'être compris et je veux bien comprendre le
texte.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça peut vouloir dire ça. Est-ce qu'il
y a un plan de redressement qui est déjà prêt au niveau de
la rationalisation?
M. Côté (Charlesbourg): II va se faire, le plan.
Prenons un exemple. En cardiologie, on a réuni des experts qui ont
siégé pendant un an ou un an et demi, qui nous ont fait des
recommandations: telle affaire, telle affaire, telle affaire, avec des grands
principes qui amènent un requestionnement au niveau de la dispensation
des services de cardiologie partout à travers le Québec et qui va
questionner, par exemple, si, sur l'île de Montréal, on a besoin
de 10 salles d'hémodynamique, de 10 centres qui font de
l'hémodynamique. Est-ce qu'on a besoin de ça? Je ne suis pas
sûr. Ça va amener un plan de rationalisation.
M. Chevrette: Donc, c'est par le point 2° que vous vous
donnez le pouvoir d'éliminer des centres qui donnent de
l'ultraspécialisé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Par contre, vous vous donnez le pouvoir de
déclarer que d'autres centres, en région surtout, même
à Montréal...
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait
être à Montréal, dans d'autres domaines.
M. Chevrette:... peuvent donner des services
ultraspécialisés suprarégionaux et vous défendez
aux établissements, en troisième lieu, par 82, d'ajouter des
ressources et des nouveaux équipements.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II ne vous manque plus grand-chose pour tout mener.
Et l'agrément, c'est un des noyaux durs. Je ne reviendrai pas sur
ça ce soir; j'y reviendrai quand vous déposerez votre article 55
amendé. C'est parce que je faisais un lien avec ça aussi. Je suis
obligé de vous poser la question. Vous allez les agréer en
fonction des nouveaux pouvoirs que vous vous donnez et à partir de vos
nouveaux plans de redressement ou de rationalisation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai là-dedans,
c'est vrai en traumatologie. On a parlé d'hémodynamique,
là, et c'est vrai en traumatologie Des comités, à
l'automne, vont nous faire les recommandations qui s'imposent. C'est un
travail, après le préhospitalier, qui se fait depuis maintenant
au-delà d'un an et demi ou deux ans. Donc, c'est des choses qui vont
aboutir.
M. Chevrette: Avez-vous évalué l'impact... Dans
l'ultraspécialisé, par exemple, et la formation, c'est quasiment
tous des centres universitaires; vous éliminez combien de centres
universitaires?
M. Côté (Charlesbourg): II y en a 17, actuellement.
On parlait...
M. Chevrette: De 10, si ma mémoire est fidèle.
M. Côté (Charlesbourg):... de 10 à 12. M.
Chevrette: De 10 à 12.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je vous ai dit de 10
à 12 et vous avez toujours accroché, après ça, sur
10.
M. Chevrette: C'est parce que j'avais compris 10 environ.
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'avais dit de 10
à 12.
M. Chevrette: C'est parce que j'avais mal compris. Mais, si j'ai
accroché sur 10, c'est parce que 10 était sorti plus fort que 12.
O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
M. Chevrette: Moi, j'aurais une question sur "rationaliser",
là. J'aurais même un amendement à vous proposer.
M. Côté (Charlesbourg): À quel
Le Président (M. Joly): À quel article, ça,
M. le député?
M. Chevrette: À l'article 81.
Le Président (M. Joly): À l'article 81.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 81.
M. Chevrette: J'aurais un amendement à vous proposer qui
est de changer les mots "rationaliser les" par "favoriser l'intégration
des". Ça se lirait comme suit: "En vue de favoriser l'intégration
des services, le ministre peut, après avoir consulté... "
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas la même
chose.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez dit: Et
vue d'intégrer les services?
M. Chevrette: "De favoriser l'intégration des
services."
M. Côté (Charlesbourg): "De favoriser
l'intégration."
M. Chevrette: Ce n'est pas ça qui est l'objectif?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais c'est parce
que...
M. Chevrette: Dans tout votre argumentaire, là...
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste comprendre,
parce que, au bout de la ligne, c'est le pouvoir qui est important
là-dedans et il est là, là.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, la raison pour que ce
soit "rationaliser"...
M. Chevrette: Non, mais comme esprit, c'était de favoriser
l'intégration des services que vous vouliez dire.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! (21 heures)
M. Chevrette: En tout cas, nous autres, c'est de même qu'on
l'a compris dans votre discours et dans votre livre blanc Sauf que, comme
esprit de la réforme, rationaliser, ça a l'air tailant de couteau
un peu, c'est moins positif.
Une voix: C'est plus positif.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est plus doux.
Une voix: C'est plus positif. M. Chevrette: C'est plus
positif.
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus doux aussi.
Évidemment, les gens vont être surpris que ça vienne de
vous, là, mais...
M. Chevrette: Pas du tout. C'est parce qu'ils ne me connaissent
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ha, ha, ha!
Adopté.
Le Président (M. Joly): Non, attendez.
M. Chevrette: Dans le projet de loi de madame...
Le Président (M. Joly): Excusez. M. Chevrette:
C'est adopté.
Le Président (M. Joly): La procédure. On va
probablement disposer de...
M. Chevrette: De l'amendement seulement.
Le Président (M. Joly): ...l'amendement soumis par M. le
ministre. Est-ce que l'amendement tel que présenté est
adopté?
M. Chevrette: Adopté, l'amendement. Le Président
(M. Joly): Adopté. Mme Demers: Du ministre? Le
Président (M. Joly): Du ministre.
M. Chevrette: Oui, oui, l'amendement du ministre. Après
ça, mon amendement.
Le Président (M. Joly): Maintenant, est-ce que
l'amendement tel que proposé par le député de Joliette est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article...
M. Chevrette: L'article, non. Le Président (M. Joly):
Non?
M. Chevrette: Dans le projet de loi de Mme Lavoie-Roux, l'article
155 disait: "Le ministre peut, en vue de rationaliser les services, limiter
à certains établissements la fonction d'offrir des services
ultraspécialisés ou de recourir à de nouvelles
technologies qu'il détermine". Est-ce qu'on pourrait savoir pourquoi
vous avez enlevé cette phrase-là qui m'apparaissait, encore
là, extrêmement positive dans le sens de l'évolution des
nouvelles technologies en matière de santé?
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Très rapidement, là, à
l'intérieur du 82, on a tenté de scinder trois composantes qui
définissent une technologie; ce sont, d'une part, la notion de services,
la notion de ressources et la notion d'équipements.
M. Chevrette: Vous en parlez à 82.
M. Lamarche: Ah oui. C'est ça que je vous dis, là;
en tout cas, le concept me semble être drôlement
préservé, sauf qu'effectivement c'est
divisé dans ses composantes. Ça, vous avez raison.
M. Chevrette: Mais une nouvelle technologie en santé, ce
n'est pas nécessairement ultraspécialisé?
M. Lamarche: Nouveaux services, ressources professionnelles
nouvelles, et risquer de requérir quand même des
équipements nouveaux là-dessus.
M. Chevrette: Puis, pas nécessairement, à part
ça.
M. Lamarche: Non, pas nécessairement, d'où le "ou",
là. Je suis d'accord avec vous.
M. Chevrette: Je trouvais que ça faisait beaucoup plus
moderne de parier d'une nouvelle technologie. Vous ne trouvez pas, vous autres?
C'est fait pour 20 ans, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
M. Chevrette: Vous ne changez pas? On aura essayé.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 81 tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 82.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement ne
peut offrir de nouveaux services dont la nature nécessite des ressources
professionnelles nouvelles ou des équipements
ultraspécialisés déterminés par le ministre, ni
acquérir les équipements ultraspécialisés qu'il
détermine, avant d'avoir obtenu son autorisation écrite. Le
ministre consulte la régie régionale avant d'accorder une telle
autorisation."
M. Chevrette: On a un amendement à vous proposer à
82. Il est simple, c'est d'enlever "nouvelles". L'objectif, ici, c'est toujours
l'ultra-spécialisation. Tu comprends bien?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, tel que libellé, c'est comme si des
ressources professionnelles nouvelles, c'était par l'ajout de
professionnels. Nous, on pense que c'est relié à
l'ultraspécialisé, donc à des ressources professionnelles
ou à des équipements ultraspécialisés. C'est pour
ne pas qu'on se serve de cet article pour dire: Vous avez l'autorisation pour
des nouveaux effectifs, alors qu'il peut y avoir un manque, puis ce n'est pas
dans l'ultraspécialisé. C'est pour limiter ça à
l'ultraspécialisé.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
problème.
M. Chevrette: On va vous le donner? C'est parce que ça
pourrait être interprété, à la rigueur, en disant
que toute ressource additionnelle... C'est l'ultraspécialisé que
vous visez et non pas...
Le Président (M. Joly): Avez-vous votre amendement?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Joly): C'est correct. Pas de
problème.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Oui, oui.
Le Président (M. Joly): Monsieur, vous allez avoir des
copies.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça va.
Le Président (M. Joly): Non? M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'amendement tel
que présenté est adopté? Adopté. Est-ce que
l'article, tel...
M. Chevrette: Un instant. Attendez un peu, je vais me retrouver.
"Le ministre consulte la régie [...] avant d'accorder une telle
autorisation." Est-ce qu'on ne pourrait pas donner plus d'importance à
la régie en disant: Le ministre accorde son autorisation sur
recommandation favorable de la régie régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'à ce
moment-ci le ministre...
M. Chevrette: Vous parlez souvent d'oxygène, ce serait le
temps d'oxygéner.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui
Le Président (M. Joly): Oui, mais c'est parce qu'on
renverse les pouvoirs, là.
M. Côté (Charlesbourg): Nos bonbonnes ont de la
misère à se rejoindre à l'occasion, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'en envoyez des vides,
je vous en renvoie des pleines; vous m'en envoyez une pleine pour une vide. Il
y a
des bouts où ça ne marche pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: L'histoire ne dit pas qui les remplit. Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense qu'il y a de
l'oxygène là, puisque le ministre consulte la régie. On
est dans des équipements ultraspécialisés; on est dans
l'ultraspécialisé et, à ce moment-ci, je pense que le
libellé qui est là est acceptable, dans les circonstances.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 82 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
83.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public peut: "1° agir à titre d'agence de services de garde en
milieu familial conformément à la Loi sur les services de garde
à l'enfance et à ses règlements; "2° agir à
titre de représentant régional et exercer les fonctions qui s'y
rattachent lorsque l'Office des services de garde à l'enfance le
désigne à cette fin, en vertu de l'article 69 de cette loi;
"3° exercer tout pouvoir que l'Office l'autorise à exercer en vertu
de cette loi; "4° conclure avec l'Office une entente en vertu de l'article
70 de cette loi."
Il n'y a pas de papillon et c'est la reproduction de la loi
actuelle.
M. Chevrette: Ça existe? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Un établissement, c'est tous les
établissements du réseau? "D'agence de services de garde", c'est
quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers.
Mme Demers: Agir à titre d'agence de services de garde en
vertu de la Loi sur les services de garde, ça pourrait être un
établissement qui identifie des familles qui cherchent à placer
des enfants en famille de garde, puis qui cherche les familles, puis qui les
met en contact les uns avec les autres. Ça pourrait être que
l'Office des services de garde confie à un établissement le
pouvoir de trouver des familles de garde, de donner des permis, de donner des
cours aux gens qui vont s'occuper des jeunes enfants. En tout cas, ça
pourrait être un rôle des CLSC, mais if semble que certains autres
établissements donnent des cours pour garder des enfants.
M. Chevrette: Mais, si je le dis, c'est parce que l'objectif de
la loi, c'était de bien identifier les missions. Moi, quand c'est rendu
que n'importe quel établissement d'un réseau peut remplir un
rôle de service de première ligne, là... C'est vraiment de
la première ligne, ça.
Mme Demers: C'est donner des cours ou chercher...
M. Chevrette: Oui. Mais c'est quoi?
Mme Demers: ...des familles qui veulent garder des enfants.
M. Chevrette: C'est beaucoup plus dans la mission sociale proche
du monde. Tu sais, tant qu'à mettre de l'ordre... Ce que je veux dire,
c'est qu'on laisse au niveau de tous les établissements du réseau
cette possibilité-là alors qu'on a voulu démarquer comme
il faut les missions. Moi, ce n'est pas parce que ça existe que... Je
sais que ça existe, mais j'aimerais ça qu'on puisse me dire ce
qui justifie le maintien de ça au moment où on veut mettre de
l'ordre dans le réseau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est "peut".
M. Chevrette: Quand tu peux, tu peux. Peut-être une
interrogation que j'aurais, c'est: Est-ce que le CHUL ne fait pas ça
pour des enfants pour les familles de l'Est du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): De l'hébergement,
oui.
M. Chevrette: C'est peut-être la seule interrogation qu'on
pourrait avoir. On peut l'adopter sous condition d'y revenir si...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On peut donner
l'information demain.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Si effectivement
c'était uniquement pour des établissements de première
ligne, je pense que...
M. Chevrette: Bien, on le fera, à ce moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais il se peut qu'il y
ait des établissements de deuxième ligne qui le fassent et le
CHUL, ça serait un exemple. Il y en a d'autres en réadaptation
où c'est possible.
M. Lamarche: Pour déficients intellectuels,
pour les jeunes, mais je ne suis pas sûr. C'est pour ça que
j'essayais de...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Je donnerai
l'information demain, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 83, adopté. M.
Chevrette: 82 et 83, c'est ça.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
85.
M. Chevrette: Oui, parce que 84 a été voté
avant le souper.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le Président
(M. Joly): Retiré. Activités accessoires de type
commercial
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
peut, dans les limites de ses objets et pouvoirs, organiser des
activités accessoires aux services de santé ou aux services
sociaux qu'il dispense. "Il peut, à cette fin, engager du personnel et
conclure des ententes. Les revenus provenant des sommes
déboursées par la clientèle de ces activités
accessoires doivent être suffisants pour assurer le financement des
dépenses directes et indirectes que ces activités
entraînent dans le budget de fonctionnement de
l'établissement."
Il y a un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer la deuxième
phrase du deuxième alinéa par les suivantes: "Les coûts de
toutes les activités accessoires doivent toutefois être
recouvrés auprès de la clientèle ou être autrement
pourvus au moyen de contributions bénévoles versées par
des tiers à cette fin. Ces coûts comprennent les dépenses
annuelles d'immobilisation en capital et intérêts de même
que, sauf pour les activités déterminées par le ministre,
la part des frais généraux supportés par le budget de
fonctionnement de rétablissement."
Comme commentaire que nous avions ici, il s'agit de recouvrer la
totalité des frais indirects lorsqu'on exerce des activités
accessoires de type commercial. Ces frais comprennent les frais
généraux, donc administratifs, et, comme dans le secteur
privé, le coût du capital et des intérêts
rattachés à ce capital.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, le nouveau
libellé, M. le Président, se lirait comme suit: "Un
établissement peut, dans les limites de ses objets et pouvoirs,
organiser des activités accessoires aux services de santé ou aux
services sociaux qu'il dispense. "Il peut, à cette fin, engager du
personnel et conclure des ententes. Les coûts de toutes les
activités accessoires doivent toutefois être recouvrés
auprès de la clientèle ou être autrement pourvus au moyen
de contributions bénévoles versées par des tiers à
cette fin. Ces coûts comprennent les dépenses annuelles
d'immobilisation en capital et intérêts de même que, sauf
pour les activités déterminées par le ministre, la part
des frais généraux supportés par le budget de
fonctionnement de l'établissement."
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette. (21 h 15)
M. Chevrette: Oui. Dans un premier temps, là, j'aimerais
que vous me donniez quelques exemples d'activités accessoires.
M. Côté (Charlesbourg): Parc de stationnement,
téléviseur, cantine et casse-croûte, location d'immeuble,
magasin général, salon de coiffure.
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous répondez au fait qu'on
pourrait mettre dans cet article un amendement qui dirait qu'on pourrait, au
lieu de s'attaquer rien qu'aux bénéficiaires ou à des
tiers, faire appel à des organismes ou à des contributions par
une fondation ou par une dotation d'une personne riche qui voudrait bien
donner?
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'amendement qui est
inclus, on parle de "pourvus au moyen de contributions bénévoles
versées par des tiers à cette fin". Est-ce que ça ne
couvre pas ce que vous souhaitez?
M. Chevrette: Ah bien, je n'ai pas le bon, moi. Attendez un peu,
on va regarder ça. "Versées par des tiers à cette fin". La
fondation, ça pourrait être un tiers?
Quand vous dites: "Ces coûts comprennent les dépenses
annuelles d'immobilisation en capital et intérêts de même
que, sauf pour les activités déterminées par le ministre,
la part des frais généraux supportés par le budget de
fonctionnement de l'établissement", si je prends l'exemple d'un parc de
stationnement, le centre hospitalier décide d'établir des
barrières payantes, il faut que le tarif tienne compte de
l'immobilisation et des frais d'administration et d'entretien?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas actuellement,
mais c'est très récent.
M. Chevrette: C'est parce que, au niveau de la fonction publique,
M. le ministre, ça fait plusieurs poids, plusieurs mesures Je pense,
sans
me tromper, que le coût de stationnement, par exemple, des
fonctionnaires... Ce sont des stationnements subventionnés qui sont
loués à prix réduit et qui ne tient pas compte des
immobilisations et des coûts d'entretien. Dans le système
d'éducation, dans les cégeps, ça coûte 40 $ par
année pour certains cégeps qui ont des stationnements payants. Et
vous arrivez dans le centre hospitalier, comme le mien - ils sont en train de
faire le parc de stationnement - ça peut coûter jusqu'à 300
$, 400 $ par année par salarié. Si tu es à l'autre bout,
à un demi-mille, tu vas payer 200 $; si tu es proche de l'hôpital,
tu vas payer 400 $. Moi, je trouve personnellement que cette contrainte
là crée des iniquités à l'intérieur du
système même des employés de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous après
me dire qu'on devrait assumer les coûts des immobilisations?
M. Chevrette: Je suis en train de vous dire qu'il devrait y avoir
une politique au niveau du gouvernement, si on veut faire une politique de
stationnement, mais qu'on n'en arrive pas à dire: En santé... Ce
n'est pas toujours là que se retrouvent les plus hauts salariés.
Le "moppo-logiste", là, s'il gagne 22 000 .$, puis qu'il paie 300 $ de
stationnement, par rapport à un prof de cégep qui gagne 52 000 $,
puis qui paie 40 $, moi, je trouve qu'il y a une iniquité sociale, et
c'est mon devoir de le dire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je suis d'accord avec
vous. Évidemment, dans le domaine gouvernemental, il y a des
réajustements assez importants qui s'en viennent sur le plan des
stationnements. D'ailleurs, vous voyez tout le monde se plaindre, à ce
moment-ci, y compris le président de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec qui se plaint qu'il n'y a pas de
monde dans le transport en commun parce que les stationnements au centre-ville
sont trop peu dispendieux et que ce n'est pas incitatif.
M. Chevrette: mais là où il n'en existe pas,
imaginez-vous, du transport en commun, ils n'ont pas le choix, il faut qu'ils
se rendent à l'hôpital en auto.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, vous avez
raison d'évoquer qu'une politique gouvernementale, il y en a une. Elle
n'est peut-être pas ce qu'elle devrait être, mais,
évidemment, ça ne relève pas nécessairement de mon
ressort que de la faire sur le plan gouvernemental, mais ça me
paraît assez important que, à ce moment-ci, si un centre
hospitalier ou un établissement investit des sommes assez importantes
dans des stationnements, ces coûts-là soient absorbés par
ceux qui utilisent les stationnements, y compris les employés.
M. Chevrette: Ça veut donc dire que ceux qui n'ont pas eu
de politique antérieurement, face à ça, sont
pénalisés par rapport à ceux qui ont eu leur stationnement
tout subventionné par l'État.
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait vouloir
dire un réajustement pour d'autres secteurs gouvernementaux comme
l'éducation.
M. Chevrette: Mais, même à l'intérieur du
ministère de la Santé, on sait que, jusqu'à tout
dernièrement, c'étaient des choses subventionnées.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais,
évidemment, il y a une rareté de ressources, puis je ne suis pas
sûr que c'était une bonne affaire qu'on faisait de subventionner
les stationnements. Si demain matin on doit faire des stationnements pour
accueillir des bénéficiaires ou des gens qui viennent rendre
visite aux bénéficiaires, il y a des coûts, puis des fois
c'est très dispendieux. Je ne suis pas sûr qu'on devrait
l'absorber à partir de notre budget d'immobilisation qui doit davantage
servir à finalement réaménager ce qu'on a à
réaménager, et on en a passablement à
réaménager.
M. Chevrette: Ne parlons pas seulement des travailleurs, parlons
des bénéficiaires. Il est en preuve assez facilement - je pense
que vous le confirmez même dans votre politique - que les personnes les
plus pauvres sont celles qui consomment le plus les soins de santé. Et
puis, on sait quand on entre à l'urgence, mais on ne sait pas quand on
ressort. A tant de dollars l'heure, je vous avoue...
M. Côté (Charlesbourg): Ils n'ont pas d'auto.
M. Chevrette: Oui, il y en a qui ont des autos, même si
elles ne sont pas récentes. Et, là, vous les obligez à
payer 4 $, 8 $ ou 9 $. Puis, il sait quand il entre à l'urgence et bien
souvent vous ne savez pas quand il en ressort, trois ou quatre heures. Moi, je
trouve que c'est encore frapper le petit monde de plein front. Ça n'est
pas déductible, ça, à la fin de l'année. S'il est
allé à l'hôpital cinq fois, ou six fois, ou huit fois dans
l'année, à 7 $ ou 8 $, c'est encore 100 $ de moins. Il n'y a pas
de remboursement sur la garantie minimum de revenu, là.
Il n'y a rien à faire? Ça ne vous ébranle pas,
ça, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le fait de me mettre
sur la table l'individu, le bénéficiaire qui a besoin d'aller
à l'urgence et qui, évidemment, est à sa place à
l'urgence... Il est à sa place,
parce que des fois peut-être qu'il va à l'urgence, puis
dans un cabinet privé, puis dans un CLSC, là...
M. Chevrette: Ah oui. Je n'ai pas parlé du ticket
orienteur, là; j'ai parlé du stationnement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est parce
que je trouvais que ce n'était quand même pas si...
M. Chevrette: Puis, je n'ai pas mentionné l'impôt
à rebours, là; j'ai parlé juste de stationnement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, parce que
l'impôt à rebours, il ne s'applique pas, là. Vous ne pouvez
pas en parler là!
M. Chevrette: Non. C'est pour ça que je n'en ai pas
parlé.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, en plus, s'il
faut qu'il paie le ticket orienteur, ça va mal aller. Alors, dans ce
sens-là, je pense qu'il y aurait des économies à aller en
cabinet privé ou en CLSC et, à ce moment-là, je pense
qu'on a une situation où...
M. Chevrette: Mais quelqu'un qui a une maladie psychosomatique -
c'est très courant -qui pense qu'il est pris du coeur, puis
l'infirmière qui le reçoit pense qu'il est pris du coeur, puis
là il est étouffé sur un banc, il est étendu sur
une civière, puis il est 5 heures, il n'a pas de ticket à payer
parce qu'il est à la bonne place, là, mais il va payer du
stationnement en Hérode, qui est quatre, cinq fois votre prix de
ticket.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II va s'orienter pour prendre d'autres choses. Il
va prendre l'ambulance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais, d'abord, la
première des choses, c'est qu'il y a de fortes chances que, s'il est
dans cet état-là, ce n'est pas lui qui va conduire
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Mais ça peut être sa femme...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: ...les proches. Non, non, on peut faire des farces,
mais les proches qui passent des heures, en plus, à l'hôpital,
là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est sûr. Oui,
oui.
M. Chevrette: ...ça peut être du monde
démuni, ça aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est clair. Je
pense qu'il y a des cas comme ceux-là. Mais, évidemment, au bout
de la ligne, le stationnement, il est là, c'est un service public, et on
doit assumer une partie des coûts du stationnement. Ça fait partie
de...
Même chose si vous décidez d'aller... Prenons l'exemple de
l'Hôtel-Dieu. Si vous décidez d'aller éventuellement au
Capitol ou au palais Montcalm, actuellement, et que vous allez au stationnement
d'Youville, vous allez payer.
M. Chevrette: Oui. Mais, là, tu es libre d'y aller, au
Capitol. À l'hôpital, tu n'es pas toujours libre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair, mais
probablement que la même personne risque de se retrouver, puis
d'être capable de payer un stationnement pour aller au palais Montcalm ou
ailleurs, ou aller sur la rue Saint-Jean, puis n'ait pas les moyens de le faire
au niveau de l'hôpital. C'est une autre affaire.
M. Chevrette: Mais depuis quand dans une loi on fixe ce qui doit
entrer dans la tarification? Est-ce que c'est la coutume, ça, Mme
l'avocate? D'habitude, on dit qu'il devra charger, mais on est rendu tellement
spécifique dans la loi, là, qu'on fixe les critères qui
vont définir la tarification. Ce n'est pas la coutume, ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est pour passer un message très clair de ce que ça
comprend.
M. Chevrette: Comme ça, c'est une valeur
pédagogique, là?
M. Côté (Charlesbourg): Ah bien, écoutez!
M. Chevrette: Non, non. On ne fixe jamais les contenus d'un tarif
ou les exigences...
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous qu'on le fasse
par règlement?
M. Chevrette: Je ne sais p;is, mais c'est la première fois
que je vois ça dans une loi.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, écoutez..
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez me donner des
précédents législatifs où on définit le
contenu de la tarification? J'aimerais ça, avoir des exemples.
M. Côté (Charlesbourg): La question est
posée.
M. Chevrette: Oui, j'attends la réponse.
M. Côté (Charlesbourg): On va faire la recherche
qu'il faut et on vous...
M. Chevrette: Ha, ha, ha! Vous aller chercher en Hérode,
parce que vous allez trouver la formule traditionnelle.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il a
existé, Hérode, hein!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ce n'est pas de même que ça se marque.
Il a existé, Hérode, mais vous ne me trouverez pas un exemple,
Hérode, parce que jamais dans une loi on ne définit les
éléments devant constituer la base d'une tarification.
Jamais.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on fait la
recherche.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article...
M. Chevrette: Bien, j'aimerais ça, moi, avoir... Tout d'un
coup que j'aurais un amendement?
Le Président (M. Joly): Écoutez, je n'ai pas
d'objection, moi, je peux le suspendre. On va appeler l'autre, on va appeler
l'article 86.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends du
député de Joliette, c'est que, si ça existe ailleurs,
ça peut exister là.
M. Chevrette: Non, pas nécessairement.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, bien, comme ça,
amenez votre amendement.
M. Chevrette: Non, mais j'aimerais mieux avoir la réponse.
Si on me dit que c'est une nouvelle formule législative depuis un an ou
deux, là, qui a été utilisée dans plusieurs
ministères, puis je ne sais pas... Moi, c'est la première fois
que je vois ça.
M. Côté (Charlesbourg): Allez-vous être
là demain matin?
M. Chevrette: S'il faut que j'y sois, tu sais comment je suis, je
serai ici.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, un homme assidu.
M. Chevrette: Je vais y aller plus simplement que ça.
Pourquoi vous ne laissez pas à chaque établissement le soin de
définir sa tarification? Avec la structure que vous allez avoir, je ne
crois pas que vous ayez trop de misère à acheminer vos messages.
C'est 1, 17, 400. Vous pesez sur un piton, il y en a 17 qui appellent les 400
et bonjour, Luc. Je ne sais pas pourquoi on définirait ça. On est
rendu à définir les bases d'une tarification dans un projet de
loi. Il va y avoir un rapport de force à l'intérieur de cet
établissement-là. Il y a un conseil d'administration, il y a des
directives budgétaires. Je ne vois pas pourquoi on en est rendu à
définir les bases de tarification. Très honnêtement,
là, je comprends peut-être l'idée du message, mais on en
est dans une rédaction d'une loi qui constitue une réforme, puis,
à mon point de vue, il faut enlever ça.
Je propose donc d'enlever... Ça va être très clair,
mon amendement, ça va être un point final après "des tiers
à cette fin". (21 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Mais, juste sur le plan de
ma compréhension, est-ce que, dans l'esprit du député de
Joliette, ça irait si l'article était rédigé comme
celui-là et qu'il disait: "II peut, à cette fin, engager du
personnel et conclure des ententes. Les coûts de toutes les
activités accessoires doivent toutefois être recouvrés
auprès de la clientèle ou être autrement pourvus au moyen
de contributions bénévoles versées par des tiers à
cette fin"?
M. Chevrette: Point final.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais est-ce que
ça inclut les immobilisations?
M. Chevrette: Bien, moi, quand je suis administrateur à
l'hôpital, que je reçois des ordres d'équilibrer le budget,
puis que j'ai à immobiliser, je n'ai pas à me faire dire
d'être capable de calculer mes tarifs. Si bien qu'à des endroits,
M. le ministre, l'immobilisation peut être faite, puis il n'y a, tout
simplement, qu'à organiser le système de barrières ou un
gardiennage, alors qu'à d'autres endroits ça peut demander des
immobilisations beaucoup plus fortes, effectivement, parce qu'il n'y a rien de
fait et qu'ils sont dans un trou d'un bout à l'autre sur leur
stationnement.
Quand tu es administrateur dans un centre hospitalier, tu as des budgets
d'immobilisation. Les hôpitaux savent que, par exemple, ils ont 300 000
$. Il me semble que c'est manquer de confiance minimale envers des
administrateurs qui ont à boucler un budget. S'ils ne comprennent pas
ça, je m'excuse, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, à ce que je
comprends, c'est que ça n'a pas toujours été le cas.
M. Chevrette: Bien, en amendement, je propose d'enlever le
reste.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président... Le
Président (M. Joly): M.le député.
M. Paradis (Matapédia):... moi, j'ai déjà
vu, entendu des administrateurs publics à un centre hospitalier dire
publiquement: Je suis obligé, à cause de restrictions
budgétaires, entre guillemets - parce qu'on sait que, pour les soins de
la santé, il n'y a pas de restrictions budgétaires, mais que
ça augmente, les budgets, de façon récurrente année
après année - de fermer ma clinique externe, ma clinique
d'urgence pendant 15 jours, 3 semaines, et de dépenser 700 000 $ pour
réaménager mon stationnement. Je l'ai vu et entendu. Je pense
qu'à un moment donné ça a des limites.
M. Chevrette: oui, mais on ne fait de réforme, dans ce
cas-là. la réforme, c'est dans le but de responsabiliser à
la fois les établissements, puis la région.
M. Paradis (Matapédia): Mais comment ça se fait que
ce centre hospitalier là aurait pu...
M. Chevrette: Là, on va jusqu'à définir des
taux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce
que...
M. Paradis (Matapédia): Bien, un instant, là!
M. Côté (Charlesbourg): Si on est obligés de
le mettre là, c'est que forcément il y a eu des cas où les
immobilisations n'ont pas été prises en compte. Comme vous le
savez, l'immobilisation est, règle générale, dans
plusieurs cas, assez importante. Je ne pense pas qu'on puisse grever le budget
de fonctionnement ou d'opération d'un hôpital pour régler
ce genre de problème là.
M. Chevrette: Mais ils sont subventionnés par programme.
Ils vont l'être. Quand, à même leur avoir propre, ils vont
avoir 300 000 $, ils vont répartir leurs immobilisations sur deux ans,
ils vont budgéter en fonction d'un équilibre
budgétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que, sur le fond, on n'est pas en désaccord. Vous dites oui sur le fond,
ça doit inclure les coûts d'immobilisation et ça doit
inclure tous les coûts qui sont là. Vous ne dites pas non.
Ça doit s'autofinancer.
M. Chevrette: Et plus que ça, M. le ministre. Vous allez
émettre des directives. Votre crayon, là, n'est pas vide.
Allez-vous me faire accroire qu'après la réforme il n'y aura pas
de directives administratives?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais une directive
administrative, c'est une directive administrative; quand c'est dans la loi,
c'est dans la loi. Vous savez la force d'une directive par rapport à la
loi. Je pense qu'il y a des distinctions assez importantes et ce n'est pas
à vous que je vais apprendre ça.
M. Chevrette: Non, mais je vous donne un exemple. On parle de
stationnement. On pourrait parler d'autre chose. Ça a l'air quasiment
fou de parler de stationnement. On pourrait parler d'aménagement de
locaux à l'intérieur, de salle communautaire ou de je ne sais pas
quoi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça me tenterait d'en
prendre un, exemple que vous connaissez très bien.
M. Chevrette: Envoyez fort.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous installez, au niveau
d'un centre hospitalier...
M. Chevrette: J'espère que ce n'est pas chez nous!
Installer quoi?
M. Côté (Charlesbourg):... un service de buanderie
qui doit dispenser un service régional, est-ce que tous les travaux
inhérents à l'implantation du service de buanderie devraient
être tenus en compte dans le prix que vous allez facturer pour laver le
linge des autres? Moi, je pense que oui.
M. Chevrette: Moi, je pense qu'il faut qu'il budgète ses
coûts en fonction de ce que ça lui coûte, tant au point de
vue immobilisation qu'au niveau... à moins que le gouvernement ait un
programme d'immobilisation.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, dans le coût de
revient, sur ce que ça te coûte à toi pour laver le linge
des autres, puis pour laver ton linge au niveau de ton centre hospitalier, il
faut que tu tiennes compte des immobilisations que tu as dû faire pour
être capable de le faire. C'est comme ça que tu vas...
M. Chevrette: Si c'était dans l'entreprise privée,
je vous dirais oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, à partir
de ça, il faut tenir compte des immobilisations qui sont là, qui
sont nécessaires, pour être capable de déterminer le
coût et, évidemment, c'est des services accessoires. Ce n'est pas
des services essentiels à l'hôpital, c'est des services
accessoires. Dans ce sens-là, moi je pense qu'il faut que ça
inclue les immobilisations, et c'est ça que ça voulait dire.
M. Chevrette: Oui, mais l'exemple que vous
donnez, je vais le compléter. Si vous avez, au niveau d'une
région, des services qui servent à l'hôpital, puis qui
pourraient desservir tous les organismes de santé de la région,
puis que les gens préfèrent aller dans le privé, ça
aussi, c'est une question d'utilisation des ressources existantes dans
lesquelles les gens ont investi, par nos impôts, il y a quelques
années. Ça, ça fait partie de favoriser
l'intégration des services au niveau d'une région. C'est
ça qu'on vous a proposé. Mais, moi, je suis surpris qu'on aille
jusqu'à définir... Je suis surpris, personnellement très
surpris. En tout cas, je le risque, je le propose, d'enlever à partir...
Après "cette fin", un point. Il me semble que c'est dans l'esprit de la
réforme, de responsabiliser, tout le "kit"...
M. Côté (Charlesbourg): Ma, ha, ha! M. Chevrette:
...d'oxygéner.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Elle a le dos
large!
M. Chevrette: Ça, ce n'est pas la bonne, ici, hein?
Le Président (M. Joly): En fait, le sous-amendement se
lirait comme ceci: "Les coûts de toutes les activités accessoires
doivent toutefois être recouvrés auprès de la
clientèle ou être autrement pourvus au moyen de contributions
bénévoles versées par des tiers à cette fin."
Point. Alors, nous supprimerions la dernière phrase de l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
comprends l'intervention du député de Joliette, puis je pense
que, sur le fond, on n'est pas très, très loin. En maintenant
l'article tel qu'il a été libellé, je pense qu'on
évite que de l'argent dévolu à des services à la
population soit dévié ailleurs. Après quelques
informations, on est dans des situations où il y a effectivement
délinquance malgré les règles que nous avons et je
préférerais, quant à moi, maintenir l'article tel qu'il
est.
Évidemment, je ne resterai pas là-dessus, parce qu'on va
faire des vérifications pour savoir si ça existe ailleurs dans
d'autres lois, pour tenter de fournir l'information à ce
moment-là. Donc, nous voterions contre l'amendement du
député de Joliette.
Le Président (M. Joly): Oui. Donc, nous allons disposer du
sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement tel que proposé par M. le
député de Joliette est adopté?
M. Chevrette: Adopté. Une voix: Non. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je pensais que je l'avais. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Rejeté. Est-ce que
l'amendement tel que proposé à l'article 85 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 86.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait peut-être
plus facile, M. le Président, si je vous lisais le nouvel article 86. Je
ne sais pas si ça...
M. Chevrette: C'est parce qu'il y en a long, d'amendement.
Le Président (M. Joly): Ça pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): ...ferait injure à
votre pratique?
Le Président (M. Joly): Non, d'aucune façon, M. le
ministre, si c'est pour faire avancer...
M. Chevrette: II est long en Hérode! "C'est-u" correct
dans le document?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Euh...
Celui-là.
Le Président (M. Joly): Vous remplaceriez l'article comme
tel par l'amendement au complet, ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, vous auriez
l'intention de lire l'article tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Le
Président (M. Joly): S'il vous plaît. Fourniture de
médicaments
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement ne
peut fournir que des médicaments qui apparaissent sur la liste
dressée à cette fin par le ministre. Cette liste ne comprend que
des médicaments qui ont reçu un avis de conformité du
gouvernement fédéral pour des indications
approuvées. Elle est mise à jour périodiquement
après consultation du Conseil consultatif de pharmacologie
institué par l'article 39 de la Loi sur l'assurance-maladie. La
Régie de l'assurance-maladie du Québec doit publier cette liste
et chacune de ses mises à jour. Elles entrent en vigueur à la
date de la publication à la Gazette officielle du Québec,
ou à toute date ultérieure qui y est fixée, d'un avis
du ministre indiquant que la liste est dressée ou qu'elle est mise
à jour et que cette liste ou cette mise à jour a
été publiée par la Régie. "Un établissement
où est institué un conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens peut en outre fournir, pour des motifs de nécessité
médicale particulière, d'autres médicaments que ceux
apparaissant sur la liste visée au premier alinéa et qui ont
reçu l'avis de conformité du gouvernement fédéral.
Dans ce cas, le médecin ou le dentiste qui désire utiliser ou
prescrire ces médicaments doit demander l'opinion du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens. Lorsque cette opinion est favorable,
elle doit être transmise au Conseil consultatif de pharmacologie. "Un
établissement où est institué un conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens peut également fournir pour un
traitement d'exception d'autres médicaments que ceux apparaissant sur la
liste visée au premier alinéa et qui n'ont pas obtenu l'avis de
conformité du gouvernement fédéral ou des
médicaments apparaissant ou non à cette liste lorsqu'ils sont
utilisés pour des indications reconnues mais non approuvées. Dans
ces cas, le médecin ou le dentiste qui désire utiliser ou
prescrire ces médicaments doit obtenir l'autorisation écrite du
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. "En cas d'urgence, un
médecin ou un dentiste peut utiliser ou prescrire un médicament
visé au deuxième ou au troisième alinéa avant
d'avoir obtenu l'opinion ou l'autorisation écrite du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens. Il doit cependant, le plus tôt
possible, obtenir l'opinion ou l'autorisation requise et motiver à la
fois l'urgence d'utiliser ou de prescrire le médicament et sa
décision de l'utiliser ou de le prescrire." "86.1 Un
établissement qui exploite un centre hospitalier
désigné..."
Le Président (M. Joly): M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui On y revien dra?
Le Président (M. Joly): ...on pourrait y revenir,
peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): ah! on y reviendra, m. le
président. m. le président, il y aurait peut-être une mise
en situation de l'article. je pense qu'on voit qu'il y a des conformités
avec le gouvernement fédéral, qu'il y a des exceptions avec les
balises qu'il faut. Il y aurait peut-être lieu de...
Le Président (M. Joly): M. Lamarche, peut-être?
M. Lamarche: Merci, M. le Président. Très
rapidement, M. le Président, le premier alinéa, ce qu'il dit,
c'est qu'un établissement fournit les médicaments qui sont sur la
liste et qui ont reçu des avis de conformité du gouvernement
fédéral. Ça, c'est fondamentalement le premier
alinéa. O.K.?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
député.
M. Lamarche: Après ça, c'est des
phénomènes d'exception. Le deuxième alinéa...
M. Chevrette: J'ai une question à vous poser avant...
M. Lamarche: Excusez, je n'avais pas saisi, monsieur.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Chevrette: ...pour le petit bout. On va y aller par petits
bouts.
M. Lamarche: O.K.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Si c'était clair de même, si
c'était juste ça - c'est ça que je veux vous demander -
vous allez m'expliquer comment il se fait qu'il y a des médicaments qui
ont reçu l'avis de conformité et qui ne sont pas sur la liste
dans les hôpitaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre
M. Côté (Charlesbourg): on va faire répondre
un pharmacien, M. Gariépy.
M. Chevrette: Bien, c'en était un, ça aussi. M.
Côté (Charlesbourg): Oui, aussi. M. Chevrette: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Joly): M Gariépy. (21 h 45)
Une voix: Vas-y, Yves.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est de la même
confrérie. Il n'y a pas longtemps, on
était...
Le Président (M. Joly): Ça va être le
même langage.
M. Gariépy (Yves): M. le Président, il y a deux
situations où les médicaments sont approuvés et peuvent ne
pas être sur la liste. La liste étant mise à jour en
janvier et en juillet, ces nouveaux produits apparaissent sur le marché
en avril et, évidemment, pendant quelques semaines, ils ne seront pas
dans la liste pendant que le Conseil l'étudié. Deuxième
situation, c'est que le Conseil consultatif de pharmacologie recommande au
ministre d'intégrer ou de ne pas intégrer certains produits.
Alors, il peut y avoir une duplication. Ils peuvent recommander, dire au
ministre: Écoutez, ça ne nous amène rien de plus comme
arsenal thérapeutique. Et le ministre, qui dresse la liste, peut choisir
de retenir la recommandation du CCP.
Le Président (M. Joly): Ça répond à
votre question, M. le député?
M. Chevrette: Oui, oui. Ce que j'expliquais tantôt, c'est
que tu pourrais avoir 1000 médicaments qui ont reçu un avis de
conformité, en avoir 800 sur la liste du ministre et, parmi les 200,
qu'un médecin, pour une situation d'urgence, se trouve en état, a
posteriori, de demander l'autorisation écrite alors que le certificat de
conformité ou l'avis de conformité est donné. Est-ce que
c'est bien ça?
M. Gariépy: Si on va au deuxième alinéa, les
produits qui ont l'avis de conformité, c'est ceux du deuxième
alinéa et qui n'apparaissent pas à la liste. Ce qu'on crée
ici, par le deuxième alinéa, c'est un mécanisme de
feedback pour alimenter le Conseil consultatif de pharmacologie, parce que,
dans certains cas, les fabricants ne demandent pas l'inscription à la
liste. Par contre, ils font la promotion de leurs produits auprès des
médecins et des établissements. Alors, pour que le Conseil soit
mis au courant, on crée un mécanisme qui n'existait pas avant.
Alors, dans les 200, il y en a peut-être une trentaine qui vont revenir
dans la liste par ce mécanisme-là.
Le Président (M. Joly): Est-ce que je peux me permettre
une question? Ça fonctionne comment, le désenregistrement d'un
médicament?
M. Chevrette: C'est la même chose, c'est la révision
de la liste.
Le Président (M. Joly): C'est la même
façon?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la révision de
la liste. Le comité de pharmacologie peut faire des recommandations de
les exclure de la liste au ministre et ils sont exclus. Ça a
été le cas il n'y a pas tellement longtemps pour certains
produits qui n'ont pas de valeur thérapeutique, et la
démonstration est faite par les spécialistes.
Le Président (M. Joly): Ah bon. Donc, ce n'est pas
nécessaire que ça fasse partie de l'arsenal, comme vous
disiez.
M. Gariépy: Bien, c'est les experts qui conseillent le
ministre là-dessus.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre va être
obligé de prendre sa pilule.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre suit la
recommandation des experts; sinon, il va être obligé de prendre sa
pilule.
M. Chevrette: II y a un cas qui m'est soumis. Je vous donne le
cas, c'est a Sainte-Justine, un enfant qui a besoin d'enzymes
particulières, sinon il risque de mourir. Les spécialistes qui le
traitent sont d'accord pour l'achat d'enzymes aux États-Unis, ils
retrouvent ça seulement aux États-Unis, et puis l'hôpital
refuse. Qu'est-ce qui arrive, concrètement? C'est un bébé
à qui il faut enlever la rate. Je ne me souviens pas, une maladie
très, très rare.
M. Gariépy: Au départ, on s'entend pour dire que
cette enzyme-là est un médicament, parce qu'il y a des cas
où C'est des médicaments et des cas où ce n'en est pas.
C'est le fédéral qui détermine ça. Mais faisons
l'hypothèse que c'est un médicament. Alors, ici, avec le
troisième alinéa, lorsqu'on parle, pour des traitements
d'exception, "d'autres médicaments que ceux apparaissant sur la liste
visée", ça couvre ces cas-là. Ça permet, en vertu
de la notion fédérale de médicaments d'urgence, de
considérer ça comme un traitement d'exception. Alors,
l'hôpital peut le faire.
M. Chevrette: Mais à supposer que le
fédéral... Oui, c'est ça. Le fédéral
pourrait ne pas l'avoir donné, l'avis de conformité.
M. Gariépy: Oui. Mais, à ce moment-là, il
n'a pas besoin de l'avis de conformité. "Qui n'ont pas obtenu l'avis de
conformité", dans le troisième alinéa.
M. Chevrette: Oui, mais le médecin qui voudrait,
là...
M. Gariépy: Oui, il peut en avoir.
M. Chevrette: II va faire comment?
M. Gariépy: II va demander deux choses. Il va demander
l'autorisation au gouvernement fédéral en vertu de la Loi des
aliments et drogues, de la disposition de médicaments d'urgence,
d'importer pour un patient en particulier.
M. Chevrette: Mais à l'intérieur d'un centre
hospitalier...
M. Gariépy: Oui.
M. Chevrette: ...où un individu est hospitalisé,
est-ce qu'il peut la faire lui-même, le spécialiste, la
démarche auprès du gouvernement fédéral,
indépendamment de l'autorité du centre hospitalier? C'est
là qu'est... Je comprends votre réponse, mais l'individu
professionnel qui traite un enfant pour une maladie où c'est, je ne sais
pas, moi, un sur 100 000 personnes qui a ça, là, il va se servir
de quoi, à l'intérieur de son centre hospitalier, pour prodiguer,
par exemple, des enzymes à cet enfant?
M. Gariépy: II doit faire les deux.
L'établissement, on l'autorise à utiliser ces
médicaments-là. Pour ce qui est de la démarche
fédérale...
M. Chevrette: L'établissement?
M. Gariépy: Oui, oui, ici, un établissement, au
troisième alinéa, là.
M. Chevrette: Oui, mais prenez le cas où un
établissement ne veut pas et où le professionnel dit que c'est la
seule façon de le sauver, qu'est-ce qui arrive? Parce que le cas, c'est
ça, là, puis j'étais supposé répondre hier
et je suis rendu à aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que, si on regarde
le dernier alinéa, ça répond à votre
questionnement. En cas d'urgence...
M. Chevrette: Mais est-ce qu'il avait ce pouvoir-là en
vertu de la loi actuelle?
Mme Demers: Dans la loi actuelle, on dit: 'Toutefois, un centre
hospitalier peut fournir des médicaments qui n'apparaissent..."
M. Chevrette: Un centre hospitalier, mais un professionnel?
Mme Demers: Non. On parle juste d'un centre hospitalier dans la
loi.
M. Chevrette: c'est ça. c'est là le
problème. c'est correct. j'ai saisi la nuance. c'est qu'actuellement
c'est le centre hospitalier.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Là, on élargit la portée de
l'article actuel en le laissant à la conscience professionnelle de
l'individu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Il y a une
motivation obligatoire, quand même, à l'intérieur de
l'article.
M. Chevrette: Oui, ça, je le comprends. S'il juge...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Chevrette: ...qu'il y va de la vie d'un patient.
M. Côté (Charlesbourg): Oui Ça, ça
s'appelle, un genre d'article comme ça, inféoder le
médecin.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre a le pouvoir, dans la loi
actuelle, Mme l'avocate, d'autoriser un spécialiste qui voudrait le
faire si l'établissement ne veut pas?
Mme Demers: On n'a rien là-dessus, sauf que dans la loi
actuelle...
M. Chevrette: Donc, le recours des parents, c'est contre
l'institution.
Mme Demers: II peut se prendre au conseil régional, mais
actuellement, dans la loi, on dit: "L'établissement peut, en outre,
fournir d'autres médicaments que ceux qui sont..." On dit que c'est le
centre hospitalier qui doit fournir les médicaments qui n'apparaissent
pas sur la liste, dans telle et telle circonstance. Pour la recherche
fondamentale, là c'est différent, le médecin peut. Mais,
dans le cas que vous mentionnez, ce n'est pas de la recherche fondamentale.
M. Chevrette: Non, non, c'est un patient. Mme Demers:
C'est du traitement, ça.
M. Chevrette: C'est parce que, quand j'ai lu l'article, hier, je
me disais que c'était exactement le cas typique, mais je n'avais pas
l'ancienne loi sous les yeux. Je me disais: Comment il se fait que les
médecins puissent être bloqués alors que le
médicament est disponible, mais aux États-Unis? Mais, là,
je comprends que, dans la nouvelle réforme, l'individu aura à se
justifier a posteriori, mais au moins il a le pouvoir de le faire au moment
où ça arrive.
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'autorisation du
CMDP.
M. Chevrette: Oui, mais ça, dans un hôpital,
ce n'est pas long à faire, la rencontre.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
86, adopté.
M. Chevrette: En fait, par rapport à votre projet, M. le
ministre, vous avez changé le D.G. pour le CMDP. Est-ce que j'ai bien
compris?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: L'amendement que vous apportez à votre
projet de loi, c'est que dans votre projet de loi c'était sous
autorisation du D.G. et, là, c'est rendu sous l'autorisation du
CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, dans le
projet de loi d'origine, il n'y avait pas de CMDP. C'est pour ça
qu'à un moment donné il faut comprendre tout le cheminement qu'on
a fait. Il n'y en avait pas. Au moment de la réforme, on a introduit le
CMDP. Mais, quand on a fait le projet de loi, il n'y avait pas de CMDP.
M. Chevrette: Non, mais c'est la reconnaissance aussi du
contrôle professionnel de la qualité...
M. Côté (Charlesbourg): Par les pairs, bien
sûr.
M. Chevrette: ...par les pairs.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, clair, clair, clair,
il n'a jamais été question que ce soit autrement.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas dans l'avant-projet de loi. Dans
votre projet de loi...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je n'ai pas
parlé d'avant-projet de loi; j'ai parlé du projet de loi.
M. Chevrette: Consultation du conseil... Attendez un peu. Le
directeur général était dans votre projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Chevrette:
Dans vos papillons... M. Côté (Charlesbourg): C'est
ça. M. Chevrette: ...vous arrivez avec le CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Parce que,
quand on a déposé le projet de loi...
M. Chevrette: Je suppose que cette cohérence qui est
établie ici, le contrôle par les pairs, va se profiler tout au
long des amende- ments que nous allons rencontrer au niveau des articles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
et vous allez voir la logique tout le long. Et, si elle n'apparaît pas ou
s'il y a un oubli ou une erreur...
M. Chevrette: On sera là.
M. Côté (Charlesbourg): ...on le corrigera. Mais il
n'a jamais été question de faire ça autrement que comme
ça. S'il y a des gens qui le véhiculent, ils le véhiculent
pour d'autres fins que celles pour lesquelles c'est véhiculé.
C'est clair.
M. Chevrette: Non, non, mais je ne parle pas des véhicules
en dehors d'ici.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je ne parle pas de
vous, là. Vous m'avez compris, à part ça.
M. Chevrette: Je parle du texte qu'il y a ici, moi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Vous parlez souvent pour l'extérieur de
cette commission, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! bien oui, mais ils
parlent beaucoup pour moi, eux autres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Une dernière petite remarque
là-dessus.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
député.
M. Chevrette: Dans les cas d'urgence, c'est la même
procédure que dans les cas d'un médicament qui a un avis de
non-conformité. C'est toujours l'approbation du conseil des
médecins, dentistes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: On sait que les compagnies pharmaceutiques mettent
sur le marché de plus en plus de médication nouvelle. Sans
vouloir dire que c'est là une des causes exclusives, loin de la, c'est
une des causes sans doute assez importantes des coûts additionnels dans
le domaine de la santé. Est-ce que ça a été
évalué annuellement à votre ministère quelle est la
différence d'une année à l'autre, par exemple, par rapport
au coût de la médication nouvelle qui arrive sur le marché
et son utilisation? Est-ce que ça a été fait? Est-ce que
vous avez les moyens au niveau
de la RAMQ, par exemple?
M. Côté (Charlesbourg): 11 % d'augmentation.
M. Chevrette: 11 % additionnels par année.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Question additionnelle
là-dessus. Sur les augmentations en pourcentage, est-ce qu'on tient
compte seulement des médicaments existants ou des nouveaux
médicaments?
Une voix: C'est l'ensemble.
M. Paradis (Matapédia): C'est l'ensemble. Parce que c'est
trompeur, hein? Moi, j'aimerais apporter un commentaire. Lorsque l'ACIM,
l'association des fabricants de médicaments au Canada, se vante devant
le comité fédéral qu'elle augmente ses médicaments
de pas plus de 3 % par année, c'est un petit peu trompeur parce que ces
3 % tiennent compte des médicaments existants. Mais les nouveaux
médicaments, depuis qu'on a en quelque sorte protégé, et
il y a du bien-fondé à ça, les nouveaux
médicaments, sortent drôlement cher, et ça, on n'en tient
pas compte. Alors, on peut faire un mixte entre 3 % et les nouveaux
médicaments, et Dieu sait si ce n'est pas pareil. Ce n'est pas
pareil.
Une voix: Moi, je pense que vous avez...
M. Paradis (Matapédia): Moi, dans ma pratique
professionnelle, je peux facilement affirmer ce soir qu'il n'y a pas de
médicament qui sort en bas de 60 $, 70 $ les 100, "cost", puis ce n'est
pas une vérité de La Palice, là, que je dis.
M. Chevrette: C'est, d'ailleurs, ce que les médecins nous
disent, hein!
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît. MM. les
députés.
M. Chevrette: C'est la venue de nouveaux médicaments qui
fait que les coûts augmentent.
M. Paradis (Matapédia): Oui. Puis, quand on dit que c'est
11 %, il faudrait mettre des bémols sur ces affirmations-là.
M. Chevrette: Par contre, sans être négatif sur
toute la ligne, il faut voir l'impact de l'amélioration de la
qualité des produits aussi sur les indicateurs de santé. Je ne
vous dis pas que c'est tout automatique, là. Mais est-ce qu'il y a de
l'information...
M. Paradis (Matapédia): II est 22 heures. On reprendra
ça, à un moment donné, cette discussion-là.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Joly): Parfait Merci. Est ce que
l'amendement à l'article 86 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: L'amendement à l'article 86? Oui, bien, on
pourrait continuer sur...
Le Président (M. Joly): C'est l'article au complet, M. le
député, dans le fond.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on aura une discussion
sur 1 et 2, mais on peut adopter 86.
M. Chevrette: On continuera sur 1. Correct. Le
Président (M. Joly): S'il vous plaît. M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement,
adopté.
M. Paradis (Matapédia): On reviendra sur ce
sujet-là, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 86 est
adopté tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
M. Paradis (Matapédia): On a des bonnes choses à se
dire.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît, j'ai besoin de votre approbation.
M. Chevrette: Vous savez bien que c'est oui, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha! Le Président (M. Joly): Merci,
monsieur. M. Chevrette: On est tellement positifs. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Joly): Je ne peux pas présumer en
tant que président.
Donc, compte tenu de l'heure, nous ajournons nos travaux à 9 h 30
demain matin, dans la même salle.
(Fin de la séance à 22 h 1)