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(Quinze heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Joly): Bienvenue à cette
commission. Nous reprenons nos travaux. Je rappelle le mandat de la commission.
En fait, la commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 120 qui est la Loi sur les services de santé et les services sociaux
et modifiant diverses dispositions législatives. Mme la
secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
secrétaire. Au moment de l'ajournement de nos travaux, nous en
étions à l'article 60. J'appelle donc l'article 60. M. le
ministre.
Les établissements (suite) Mission d'un centre
de réadaptation (suite)
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. L'article 60, M. le Président?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Les centres de
réadaptation appartiennent à l'une ou l'autre des classes
suivantes, selon la clientèle qu'ils desservent: "1° centre de
réadaptation pour les personnes présentant une déficience
intellectuelle; "2° centre de réadaptation pour les personnes ayant
une déficience physique; "3° centre de réadaptation pour les
personnes toxicomanes; "4° centre de réadaptation pour les jeunes en
difficulté d'adaptation; "5° centre de réadaptation pour les
jeunes mères en difficulté d'adaptation. "
Il y a, évidemment, un amendement, M. le Président, qui se
lit comme suit: 1° insérer, dans le paragraphe 3°, après
le mot "les", les mots "personnes alcooliques et les autres"; 2° supprimer,
dans la première ligne du paragraphe 5°, le mot "jeunes", pour
être conforme, dans le cas de "jeunes", à ce qu'on a
déjà décidé hier en parlant de "mères" et
non pas de "jeunes mères" et, deuxièmement, bien sûr c'est
le premier amendement de concordance avec ce qu'on a déjà
décidé hier au niveau de "personnes alcooliques et les autres
personnes toxicomanes".
Le Président (M. Joly): Merci, M. le minis- tre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue.
M. Trudel: M. le Président, on a donc des centres, des
établissements qui exploitent des centres et des centres qui exploitent
d'autres centres, d'autres classes de centres aux fins de cette nomenclature.
C'est-à-dire que ce que je veux demander au ministre c'est qu'elle est
l'espèce de classification qu'on va retrouver parmi tous nos
établissements, parce qu'on a des classes de centres, puis on a des
types de centres? Ce que j'aimerais savoir c'est la nomenclature, puisque c'est
la première fois qu'on tombe dans une espèce de
sous-catégorie, puis là j'emploie le mot "catégorie".
Quelle est la réalité de la classification?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers va... Le
Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers (Laurence): Dans la loi actuelle, celle qui est en
vigueur en ce moment, on a des catégories d'établissements, des
classes d'établissements et des types. Alors, dans cette loi-ci, on a un
établissement qui maintient un ou plusieurs centres, les centres
étant des secteurs d'activité, des missions. Dans les centres, il
peut y avoir des types différents et des classes différentes.
Ici, on voit que les centres de réadaptation peuvent être d'une...
En tout cas, il y a cinq classes possibles, mais c'est des classes de centres,
lesquels centres sont exploités par un établissement.
M. Chevrette: Mais quelle est l'obligation? Pourquoi vous
sentez-vous obligés d'aller définir les types? Par exemple,
quelqu'un qui a des déviations multiples, celui qui est a la fois
handicapé visuel et auditif, où s'en va-t-il?
M. Côté (Charlesbourg): C'est toujours le
phénomène de l'"entre-deux chaises" ou de la
complémentarité par rapport au noyau dur. Dans ces cas-là,
il y a un noyau dur avec une possibilité de
complémentarité dans un autre handicap. Je me souviens
d'échanges qu'on a eus à l'institut Raymond-Dewar, par exemple,
sur les gens sourds et aveugles. C'est dans ces discussions-là que nous
avons échangé chez nous. Il y a quelques centres, à ce
moment-ci, qui sont multiclientèles.
M. Lamarche (Paul-A. ): Multiclientèles: ça peut
être déficients intellectuels avec jeunes mésadaptés
socio-affectifs. Il y a effectivement certains centres. Je ne me souviens pas
du
nombre, mais II y a un certain nombre de centres comme ça, et
c'est le ministre - je pense que c'est à l'article 94 - qui, là,
identifie quel type d'établissements ou de conseils d'administration les
constitue. Il y en a un certain nombre, et vous avez parfaitement raison.
M. Chevrette: on dit: ...le ministre détermine,
après consultation de la régie régionale, le conseil
d'administration qui administre l'établissement. "
M. Lamarche: Excusez, j'ai dit l'article 94, c'est l'article
93.
M. Chevrette: 93.
M. Lamarche: "Lorsqu'un établissement exploite des centres
susceptibles d'être régis par des conseils d'administration
différents..." Donc dépendant de la clientèle, si jamais
les conseils d'administration étaient différents, c'est le
ministre qui, après consultation de la régie pour pouvoir
être capable de tenir compte de la particularité locale, identifie
effectivement. Je ne me souviens pas du nombre, mais il y a un certain nombre
de centres, qui tombent effectivement dans deux types de clientèles, qui
pourraient le faire relever d'un conseil d'administration versus l'autre. Il y
aurait 11 cas comme ça et c'est surtout dans les régions, sur la
Côte-Nord, par exemple, où il y a un centre qui dessert plusieurs
clientèles.
M. Chevrette: Quelle est l'utilité de la
désignation des types?
M. Côté (Charlesbourg): Oui?
M. Chevrette: Quelle est l'utilité? Peut-être que,
dans les villes, ça peut être important, mais en dehors des grands
centres... Vous devez reconnaître qu'en dehors des grands centres, il y a
un centre de réadaptation pour un territoire immense.
M. Côté (Charlesbourg): Quand il n'y en a qu'un,
ça ne pose pas de problème dans le territoire.
M. Chevrette: Comment se fait-il que, dans les faits, il y a
certains centres d'accueil et d'hébergement qui ont une clientèle
qui ne devrait pas être là et qui est toujours là? Le fait
de définir les types, est-ce que ça enclenche automatiquement
l'obligation après de relocaliser, dans les endroits spécifiques
et définis, les individus en fonction des types?
Là, j'ai un centre d'accueil à Saint-Thomas. Dans
ça, il y a une jeune fille qui a environ 20 ans ou 30 ans à
peine. Elle ne devrait pas être dans un centre d'hébergement. Elle
devrait être dans un centre de réadaptation et elle est là.
À
Louis-H. Lafontaine, H y a une fille qui a fait une tentative de suicide
à 17 ans. Elle est rendue à 37 ans. Ce n'est pas du tout une
psychiatrisée et elle est toujours à Louis-H. Lafontaine.
Est-ce que le fait de définir ça va créer
l'obligation de relocaliser les personnes en fonction du handicap, de la
déficience ou je ne sais pas?
M. Côté (Charlesbourg): si je comprend le sens de la
question, c'est qu'il y a des clientèles qui ne sont pas là
où elles doivent être.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe la situation,
qu'on soit dans la situation actuelle ou dans la situation nouvelle ou future,
elles ne sont pas à la bonne place. C'est une question d'orientation de
clientèles. Ce n'est pas la loi qui va faire que, demain, elles
devraient être ailleurs que là où elles sont actuellement,
ailleurs qu'à Louis-H. ou ailleurs qu'à votre centre. À ce
moment-ci, il y a un problème d'orientation de clientèles dans
des cas spécifiques que vous évoquez. Combien il y en a? Je ne le
sais pas, mais ce n'est pas la loi qui corrige ça. C'est une question
d'orientation de clientèles.
M. Trudel: Est-ce qu'l y a, pour la définition du centre
de réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation, pour
les centres - on va appeler ça - sécuritaires, une
particularité qui est prévue dans la définition pour qu'il
y ait un classement particulier pour ces établissements qui, bien
sûr, font de l'hébergement, mais qui font aussi de
l'hébergement transitoire? Est-ce que c'est de la réadaptation
à même la classe des jeunes en difficulté d'adaptation
ou... Évidemment, je parie plus particulièrement des jeunes
contrevenants. Est-ce qu'y y a des éléments en particulier pour
définir la mission parce que c'est assez différent de faire de la
réadaptation, disons, comme mission continue, comme noyau dur et de
faire de l'accueil, de l'hébergement, de la réorientation pour,
par exemple, un jeune contrevenant où là il y a plus de
transitoire qu'autre chose?
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Merci, M. le Président. Je pense que le
premier élément qu'il faut dire, c'est qu'on a utilisé
à peu près la même classification. On a utilisé la
même classification qui existe actuellement en fonction de certaines
clientèles. Donc, là-dessus, il n'y a pas de changement. Ce n'est
pas ce projet de loi ci qui apporte des changements majeurs par rapport
à ces clientèles-là. Premier élément.
Deuxième élément...
M. Trudel: Non, non. C'est parce que le ministre dit: On veut
rendre ça plus clair.
M. Lamarche: Le deuxième élément concerne
les centres de réadaptation. C'est clair qu'il y a d'autres distinctions
que celle-ci. Il y a, par exemple, des centres de réadaptation qui sont
par groupes d'âge, vous savez, de 6 à 12 ans ou de 12 à 18
ans, comme tels. Il y en a aussi des plus sécuritaires par rapport
à d'autres. Les sécuritaires sont définis par
décret, soit un centre au total, soit une partie d'un centre qui est
fait. Ça, ça s'inscrit à l'intérieur de la mission,
mais il y a d'autres façons de particulariser soit des
clientèles, soit, encore là, le degré de
sécurité d'un centre et ça, c'est fait par
décret.
C'est le pouvoir de la loi qui le donne.
M. Trudel: Quel article?
M. Côté (Charlesbourg): Pas celle-ci.
M. Trudel: Pas celle-ci?
M. Côté (Charlesbourg): La loi des jeunes
contrevenants.
M. Trudel: C'est la loi des jeunes contrevenants qui donne
l'autorisation de désigner des centres pour les fins de la
sécurité.
M. Côté (Charlesbourg): Ou des parties de centres.
(16 heures)
M. Trudel: Et ça, est-ce que ça correspond, par
ailleurs, en termes de programmation budgétaire, à des
éléments de la programmation budgétaire?
M. Lamarche: Ce qu'on fournit... C'est que, dans le fond, il y a
une intensité de coût, compte tenu de l'intensité des
services et des programmes qui doivent être mis en place. Là,
ça, c'est clair, on tient compte de ça.
M. Trudel: Très bien, ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): l'article 60 est adopté.
excusez, l'amendement à l'article 60 est adopté. l'article, tel
qu'amendé, est adopté. j'appelle l'article 61.
M. Côté (Charlesbourg): II y a 60.1, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Ah! Je n'ai pas ça ici, M.
le ministre...
M. Trudel: 60.1.
Le Président (M. Joly): ...mais on va me sortir ça.
60.1. Donc, j'appelle l'article 60.1.
Merci.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. insérer,
après l'article 60, l'article suivant: "60.1 Les centres de
réadaptation pour les personnes ayant une déficience physique
appartiennent à l'un ou l'autre des types suivants selon la
clientèle qu'ils desservent: "1° centre de réadaptation pour
les personnes ayant une déficience auditive; "2° centre de
réadaptation pour les personnes ayant une déficience visuelle;
"3° centre de réadaptation pour les personnes ayant une
déficience motrice."
Et je lis le commentaire qui accompagne, là: "Cet amendement est
requis pour permettre, à l'article 90, la création d'un conseil
unifié pour chaque type de centre de réadaptation pour les
personnes ayant des déficiences physiques."
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Alors, pour cette catégorie de centres, il y a
donc un conseil d'administration unifié par territoire de MRC.
M. Côté (Charlesbourg): De régie.
M. Trudel: De régie.
M. Côté (Charlesbourg): De région.
M. Trudel: De région sociosanitaire. Très bien. Et
ça, est-ce que c'est une nouvelle catégorisation de
désigner des types d'établissements à l'intérieur
des classes?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers. Le
Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: Avant, on avait des classes et des types, sauf que
les types qu'on avait avant correspondent aux classes qu'on a maintenant. Parce
que, dans le règlement qu'on a actuellement, on dit qu'il existe cinq
types de centres d'accueil et de réadaptation et ce sont ceux qu'on
retrouve, là, à l'article 60. Mais, une
sous-catégorisation comme on a 60.1, ça, c'est nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): Fondamentalement, c'est
principalement à la demande des bénéficiaires. On se
serait retrouvé, dans les propositions d'origine, si vous me passez
l'expression, avec un "melting pot" qui n'était pas acceptable, je
pense, très sincèrement. Alors que là, on arrive avec des
centres de réadaptation pour personnes ayant une déficience
auditive... Donc, un conseil d'administration pour chacun des centres,
déficiences motrice, auditive et visuelle. Donc, ça me
paraît plus conforme et plus normal sur un territoire qu'il y ait un
conseil d'administration
pour des mêmes clientèles que d'offrir un conseil
d'administration pour trois clientèles différentes. Alors, je
pense que c'est plus logique comme ça et c'est aussi un peu plus
respectueux de la réalité.
M. Trudel: Est-ce que vous avez fait des simulations sur le
nombre de conseils d'administration que ça signifiait auparavant et que
ça va devoir signifier maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Y compris le conseil d'administration qui va
administrer plus d'un centre? Est-ce que vous les avez?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y a eu des
simulations de faites.
M. Trudel: Vous ne les avez pas ici?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais en déposer
une copie à notre prochaine séance ou demain.
M. Trudel: Et est-ce qu'il est prévu, par ailleurs, des
modes... Parce que - vous venez de l'expliquer - l'idée de base
étant de regrouper tout cela autour d'un seul conseil d'administration
par territoire, par région sociosanitaire, est-ce que, maintenant, il y
a des passerelles par ailleurs, au niveau de la complémentarité,
qui sont prévues par le ministre ou ailleurs dans la loi? Parce que...
Bon, l'objectif de base des conseils d'administration unifiés pour ce
type d'établissement là, c'était la
complémentarité des services. Bon, vous revenez en disant:
Ça faisait pas mal de monde différent dans le "pot" et ça
risquait de fragmenter, à l'intérieur, de plus grandes
unités et de laisser pour compte l'intérêt pour un certain
nombre de types de centres spécialisés.
M. Côté (Charlesbourg): La régie va avoir une
responsabilité d'établir les passerelles. C'est sa
responsabilité, sur le plan de la planification. À ce
moment-ci... C'est plus évident dans une région très
densément peuplée comme Montréal que dans d'autres
régions où il ne va exister qu'un seul centre mais
multiclientèle.
Le Président (M. Joly): ...merci.
M. Paradis (Matapédia): Ça n'empêche pas un
centre de réadaptation physique d'avoir les trois.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Joly): C'est tout sur le même
chapeau.
M. Paradis (Matapédia): Comme chez nous, par exemple, si
on a un centre de réadaptation physique, c'est bien sûr qu'on n'a
pas la clientèle pour avoir les trois types de déficience,
auditive, visuelle et motrice, mais qu'on ait déjà un centre de
réadaptation qui pourrait chapeauter les trois déficiences, bien
c'est déjà beaucoup. On n'en avait pas avant.
M. Trudel: Prenant cet exemple-là, comment va-t-il
être désigné?
M. Paradis (Matapédia): Bien, il y a des listes...
M. Trudel: II va être de quel type?
M. Paradis (Matapédia): Je ne sais pas là. Je ne
veux pas interpréter ce que le ministre a dit, mais il semble avoir dit
qu'il peut y avoir des centres de réadaptation qui chapeautent les trois
déficiences, les équipes qui vont travailler sur ces
déficiences, qu'elles soient motrices, visuelles ou auditives. L'un
n'empêche pas l'autre.
M. Trudel: II peut y avoir un centre avec trois types.
M. Côté (Charlesbourg): Ça existe
actuellement au niveau des régions.
M. Trudel: Au niveau de la désignation, puis au niveau de
la classification, je veux dire là.
M. Chevrette: En d'autres mots, au niveau de la régie,
là où il y a une densité de population, vous allez avoir
un conseil d'administration pour chaque centre spécialisé dans un
seul type.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, parce qu'on
peut se retrouver avec...
M. Chevrette: Puis dès que vous tombez là où
il y a une population moins...
M. Côté (Charlesbourg): Densément
peuplée.
M. Chevrette: ...concentrée, vous avez, à ce
moment-là, les trois types à l'intérieur d'un même
centre sous la tutelle d'un seul conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Là où
ça s'applique, c'est à Montréal et à Québec,
en termes clairs. Le reste...
M. Trudel: Parce que là, sur le plan juridique, ce n'est
pas ça qui est marqué. Sur le plan juridique, c'est: "Les centres
de réadaptation pour les personnes ayant une déficience physique
appartiennent à l'un ou l'autre des types". C'est exclusif
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on est
à...
M. Trudel: À 60 1.
M. Côté (Charlesbourg): ...60.1, qui est donc dans
60, aussi. On est toujours dans 60.
M. Trudel: Ce que je comprends c'est que vous allez donner...
Bien l'exemple du député de Matapédia est bon. Je
comprends qu'il appartient à la classe des centres de
réadaptation physique, mais de quel type sera-t-il? Il sera de l'un ou
l'autre des types. Alors, c'est pour les déficiences auditives, les
déficiences visuelles ou les déficiences motrices. C'est bien
vrai que sur le territoire, partout, il en existe qui sont multi-vocationnels,
on en connaît tous. C'est bien clair.
M. Chevrette: Mme l'avocate, il ne faudrait pas mettre
"et/ou"?
M. Trudel: "Et/ou" ce n'est plus français, mon ami.
Savez-vous c'est quoi le vrai mot pour "et/ou"?
Une voix: Non.
M. Trudel: C'est "vel". Y a-t-il un linguiste dans l'avion?
Savez-vous le vrai mot français dans le dictionnaire? C'est "vel".
M. Côté (Charlesbourg): Comment c'est?
M. Trudel: "Vel", on n'emploie jamais ça, mais on le voit
dans les grammaires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le mot français
ça, "vel"?
M. Trudel: Une maladie.
M. Chevrette: "À un ou plusieurs types".
M. Côté (Charlesbourg): "À un ou plusieurs",
oui. C'est ça qu'ils sont en train de regarder.
M. Chevrette: Ils sont en train de cogiter.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il faut le faire sur
60 et 60.1. Donc, on va écrire l'amendement.
M. Chevrette: On suspend.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons 60.1 et
j'appelle l'article 61.
M. Trudel: Euh... Oui. Oui. J'en aurais une autre petite avant de
finir.
Le Président (M. Joly): Bien, il est déjà
suspendu, si vous voulez, on y reviendra.
M. Trudel: Correct. Il est suspendu. Bon, on y reviendra
après la suspension. O.K.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 61. Mission
d'un centre hospitalier universitaire
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut
désigner centre hospitalier universitaire un centre hospitalier
où un établissement offre, en plus des services propres à
sa mission, des services spécialisés ou
ultraspécialisés dans plusieurs disciplines médicales,
procède à l'évaluation des technologies de la
santé, dispense de l'enseignement médical dans plusieurs
spécialités, selon les termes d'un contrat d'affiliation conclu
conformément à l'article 79, et gère un centre de
recherche ou un institut de recherche reconnu par le Fonds de la recherche en
santé du Québec institué par l'article 65 de la Loi
favorisant le développement scientifique et technologique du
Québec".
Il y a un amendement.
Le Président (M. Joly): C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): 1° insérer, dans
la première ligne, après le mot "peut", ce qui suit ",
après avoir consulté le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science,"; 2° remplacer, dans les deuxième
et troisième lignes, les mots et les signes "où un
établissement offre, en plus des services propres à sa mission,"
par les mots et les signes "exploité par un établissement qui, en
plus d'exercer les activités propres à sa mission, offre"; 3°
remplacer, dans la cinquième ligne, les mots "dispense de" par les mots
"participe à".
Donc, ça se lirait comme suit: "Le ministre peut, après
avoir consulté le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science, désigner institut universitaire un centre hospitalier
exploité par un établissement qui, en plus d'exercer les
activités propres à sa mission, offre des services
médicaux ultraspécialisés dans une seule discipline
médicale ou des services reliés à la médecine
familiale".
Une voix: C'est 61.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! excusez-moi.
M. Trudel: Je ne suis pas là, pantoute. Ha, ha, ha! Je
vous laissais aller, mais...
M. Côté (Charlesbourg): J'avais des
hésitations et je ne savais pas pourquoi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): On se reprend. (16 h 15)
M. Trudel: Bon. Disons qu'on recule le "tape", là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Trois choses en
même temps, on recule le "tape", M. le Président. "Le ministre
peut, après avoir consulté le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, désigner centre hospitalier
universitaire un centre hospitalier exploité par un établissement
qui, en plus d'exercer les activités propres à sa mission, offre
des services spécialisés ou ultraspécialisés dans
plusieurs disciplines médicales, procède à
l'évaluation des technologies de la santé, participe à
l'enseignement médical dans plusieurs spécialités, selon
les termes d'un contrat d'affiliation conclu conformément à
l'article 79, et gère un centre de recherche ou un institut de recherche
reconnu par le Fonds de la recherche en santé du Québec
institué par l'article 65 de la Loi favorisant le développement
scientifique et technologique du Québec".
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Alors, de quoi on parte, de l'article 62 ou de
l'article 61? Alors...
M. Côté (Charlesbourg): C'est les quatres conditions
de base pour reconnaître un CHU qui sont actuellement des conditions qui
sont reconnues.
M. Chevrette: Sauf le premier amendement
M. Côté (Charlesbourg): Sauf le premier qui
m'apparaît tout à fait légitime, soit que le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science soit consulté, compte
tenu du fait que c'est quand même son réseau en bonne partie et
qu'il attribue des sommes assez importantes aussi aux CHU.
M. Trudel: Est-ce que c'est impératif cette consultation
au sens de... Est-ce que ça doit faire l'objet d'un avis favorable?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une consultation.
M. Chevrette: Une consultation obligatoire sans lier sur...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair. Ce n'est
pas marqué.
M. Chevrette:... les avis qu'il donne. M. Côté
(Charlesbourg): Oui, c'est ça. M. Chevrette: C'est ça
que j'ai compris.
M. Trudel: C'est-à-dire que c'est à l'inverse de ce
qu'on a à l'article 79. À l'article 79, on consulte la
régie régionale mais le ministre, lui, il autorise.
C'est-à-dire que... Quand on se réfère à l'article
79...
M. Côté (Charlesbourg): C'est sans présumer
des amendements qui pourraient venir à l'article 79.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Trudel: Ah bon!
M. Chevrette: En express.
M. Trudel: Est-ce qu'il y aurait des...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dis pas qu'il va y en
avoir, mais, au nombre, il faut qu'l y en ait quelque part.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Trudel: Alors, il y aurait un petit coup d'oxygène
peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): On verra.
M. Trudel: C'est parce qu'à l'article 79, à toutes
fins utiles, il faut quand même le lire. Il est inclus ici. Le contrat
d'affiliation conclut en vertu de l'article 79, c'est le ministre qui
l'autorise. Alors, la décision, elle se prend à partir de
l'article 79, c'est écrit ici. Mais la vraie vie opérationnelle,
quant à la désignation des centres, de cette catégorie de
centres là, c'est le ministre qui prend la décision et il
consulte le ministre de l'Enseignement supérieur. Est-ce qu'il y a des
évaluations qui ont été faites et, compte tenu de
l'application de cet article-là, est-ce qu'l y a une intention de
modifier sensiblement le nombre de centres hospitaliers universitaires tels
qu'ils sont reconnus actuellement dans la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y aura une
rationalisation.
M. Chevrette: De quelle nature, de quelle grandeur et de quel
ordre?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ajoutez la
dernière question: C'est qui qui va être visé?
M. Chevrette: Je n'ai pas pris ma carte, mais j'aimerais
ça avoir une idée...
M. Trudel: Combien y a-t-il de Chinois en Chine et
nommez-les?
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): II y a 17 CHU actuellement.
Il y aune rationalisation qui est nécessaire compte tenu du fait
qu'on veut aussi se retrouver au niveau de chacune des régions du
Québec avec de ces possibilités-là. Il y a des
échanges qui sont en cours actuellement au ministère de
l'Enseignement supérieur et auprès des doyens des facultés
de médecine qui sont à l'analyser.
M. Trudel: Est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis tout simplement
peut-être là-dessus que, compte tenu des conditions d'exercice au
niveau d'un CHU où il y aura une obligation sur le plan de la
rémunération, sans dire que c'est le type de Sherbrooke, mais
pour un peu sur ce qui se passe à Sherbrooke, ce n'est peut-être
pas tout le monde qui va être intéressé à faire ce
partage. Ils vont peut-être davantage prendre en considération
qu'ils veulent continuer comme entrepreneurs totalement libres, un terme qui
est cher de ce temps-ci, plutôt que de faire une mise en commun du type
de Sherbrooke, par exemple, ou de McGill, puisque c'est des modèles qui
sont discutés à ce moment-ci.
M. Trudel: Est-ce que votre objectif, c'est de... Je ne parle pas
de régions sociosanitaires, je veux parler de régions
socio-économiques. Est-ce que votre objectif est d'en retrouver dans la
plupart des régions socio-économiques du Québec, de ces
centres?
M. Côté (Charlesbourg): CHU ou institut parce que,
évidemment...
M. Trudel: CHU ou institut.
M. Côté (Charlesbourg):... il y a des conditions de
rattachées.
M. Trudel: Oui, oui, CHU ou institut.
M. Côté (Charlesbourg): CHU ou institut, oui,
puisqu'une des fonctions assez importantes c'est de faire de la formation au
niveau de chacune des régions socio-économiques de sorte qu'on
puisse créer certains liens d'appartenance. Ça fait partie de la
réforme. Donc, c'est un des éléments, oui. CHU ou
institut.
M. Trudel: Et à quel moment pensez-vous être capable
de publier cette, disons, politique d'intention?
M. Côté (Charlesbourg): IIy a...Non.
M. Trudel: Parce que ce n'est pas, excusez mon expression, des
pinottes pour les régions compte tenu de l'économie
générale de la main-d'oeuvre professionnelle dans ce
secteur-là. C'est très significatif au niveau d'une politique de
répartition et de rétention surtout. C'est la partie
rétention.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
ça a été fait. Dans les échanges qu'on a eus avec
les doyens des facultés de médecine, nous avons
échangé avec eux et je dois - et je ne l'ai peut-être pas
fait suffisamment jusqu'à maintenant - leur rendre hommage sur ce
point-là particulier, ils ont offert leur collaboration, comme doyens
des facultés de médecine, quant à la volonté
d'implanter, effectivement, dans chacune des régions du Québec,
une dispensation d'enseignement universitaire, dans le sens pratique, pour
tenter de créer des conditions de rétention maximales. Par le
biais de CHU ou d'instituts, dans chacune des régions, on ferait un bout
de chemin assez intéressant. Effectivement, l'intention est là.
Il va falloir y aller progressivement; on est dans un exercice de CHU,
actuellement, suivra l'exercice d'instituts par la suite, et ainsi de suite.
Donc, la volonté est très ferme et, déjà, sur le
terrain, les gens travaillent, au niveau des facultés de
médecine, de manière assez importante à ce
niveau-là. C'est très clair.
M. Trudel: Est-ce que vous avez l'intention de travailler en
particulier avec le réseau de l'Université du Québec?
Parce que là vous êtes au niveau des établissements
hospitaliers ici, mais il y a la partie universitaire, et elles ne seront
jamais dans le coup, ces universités partout en régions...
M. Côté (Charlesbourg): Non,
c'est-à-dire...
M. Trudel:... parce qu'elles n'ont pas de faculté de
médecine. À vue de nez, je ne pense pas qu'elles en aient,
voyez-vous. Cependant, il existe probablement...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est le biais.
M. Trudel: Ça, c'est le biais.
M. Côté (Charlesbourg): Un chose est certaine, c'est
qu'on ne peut pas travailler avec autre chose que les quatre facultés de
médecine qu'on connaît aujourd'hui, soit McGill, Laval, Sherbrooke
et Montréal. Donc, dans le cas des CHU, ça me paraît
très évident. Est-ce qu'il y a de l'espace au niveau des
instituts? Bon, est-ce qu'on a parlé aussi de la vocation sociale?
Alors, peut-être que, sur le plan social, on peut sortir du réseau
des quatre qu'on connaît actuellement, mais on n'en est pas là
actuellement.
M. Trudel: C'est parce que, M. le ministre, ce que je veux
rappeler...
Le Président (M. Joly): C'est parce que M. le
député...
M. Chevrette: Non, non, allez-y.
Le Président (M. Joly): Parfait. Allez-y, M. le
député.
M. Trudel: Ce que je veux rappeler, c'est que c'est
évident, on l'a dit tantôt, qu'on ne développera pas, je ne
pense pas, d'autres facultés de médecine dans les centres
hospitaliers universitaires en dehors des quatre grands que nous avons au
niveau de l'enseignement. Cependant, on dit: II peut y avoir ici, à
titre de désignation dans le réseau hospitalier, la
reconnaissance de centres hospitaliers universitaires qui collaborent au niveau
de l'enseignement, donc, et là c'est une définition très
restrictive que je donne là, c'est pour faire image. Mais il y a une
autre partie à ça. Il y a donc l'universitaire et il y a le lieu
de pratique et de contribution à la pratique qui s'appelle le centre
hospitalier. Dans le lieu universitaire, appelons-le théorique, il y a
d'autres institutions dans l'ensemble du Québec qui ont
été plantées dans le décor et qui n'ont pas de
compétence en soi au niveau du médical, mais qui ont beaucoup de
compétence au niveau du paramédical, de la structure
d'assistance. Bon, alors, est-ce qu'on a prévu de les mettre à
contribution?
Je vous dis ceci, parce qu'il y a un modèle qui existe et qui,
à ma connaissance, est encore pratiqué par les universités
du Nouveau-Bruns-wick, en particulier Moncton, qui a développé
des collaborations pour avoir des places dans les facultés de
médecine du Québec pour répondre à ses besoins, et
la préparation de ses étudiants ne se fait pas sur le territoire
québécois, elle se fait sur le territoire du Nouveau-Brunswick.
Parfois, on est à se demander si des régions du Québec ne
sont pas, à cet égard-là, plus défavorisées
au plan de la formation et, ultimement, de la rétention qu'une autre
province qui a découvert comme une espèce d'entente, une
façon de faire les choses, et que nous pourrions mettre à
contribution. Je vous mentionne, à titre d'expérience, avoir eu
de longues conversations et des papiers quasiment prêts à signer
avec l'Université de Sherbrooke pour faire même une partie de
formation théorique en région. Parce que la première
année en médecine, là, ce n'est pas de la très
haute spécialisation, voyez-vous.
M. Côté (Charlesbourg): II est clair que, sur le
plan médical, on va resserrer. Sur le plan social, on va faire ce qu'on
n'a jamais fait, on n'en a jamais fait. Bon. Est-ce que, sur le plan social, il
y a de l'espace pour d'autres? Moi, je pense que oui, pour s'adapter aux
réalités des régions aussi, avec ce qui existe
déjà, ça n'exclut pas d'aucune manière. Dans le cas
des CHU, ça me surprendrait; dans le cas des instituts, c'est possible;
dans le cas d'affiliés, c'est presque certain. Si on veut tenter de
dresser le... Mais il est clair que ce qu'on peut faire au niveau des
régions est un facteur extrêmement important pour tenter d'avoir
la rétention qu'H faut au niveau des régions. Ça peut
jouer énormément sur le plan de la rétention.
M. Trudel: Énormément. Je vous donne une
statistique qui peut paraître en dehors, mais qui était
livrée samedi dernier par le successeur, par le recteur de
l'Université du Québec de l'Abitibi-Témiscamingue: 85 %
des diplômés en provenance de la région de
l'Abitibi-Témiscamfngue, qui vont suivre une formation universitaire
à l'extérieur, demeurent à l'extérieur de cette
région-là et 85 % des étudiants de la région,
poursuivant des études dans cette région dans les programmes
disponibles, demeurent et travaillent en région. Il y a comme une
indication très particulière. Là, je ne suis pas en train
de dire: On fait des facultés de médecine partout dans les
régions du Québec; ce que je dis, c'est que, dans le
réseau, en partant du bas, des affiliés aux instituts, aux
centres, il y a également une structure universitaire sur laquelle on
peut s'appuyer et, s'il y a quelqu'un qui peut peser sur le piton pour que
ça puisse se faire, c'est bien le ministère et le ministre de la
Santé et des Services sociaux. Je vous en passe un papier que je ne suis
pas sûr que ça va venir de l'autre réseau.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que
vous avez compris l'esprit de la réforme. J'en suis très
heureux.
M. Trudel: Ça a toujours été ça.
C'est le détail qui ne marche pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
détail.
M. Chevrette: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je pensais qu'en
deuxième lecture, c'était le principe, ce n'était pas le
détail.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'H y a un autre
partenaire qui est très important, qui est ouvert à ça, et
ce sont les facultés de médecine. Et il y a eu des
démonstrations, en particulier au niveau de Sherbrooke...
M. Trudel: Oui. Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'ouverture assez
importante. Je pense qu'il faut leur rendre hommage à ce
niveau-là. Il y a un partage maintenant, au niveau des quatre
facultés de médecine et ça se parle davantage. À ce
niveau-là, je pense qu'a y a des possibilités de collaboration,
qu'il y a des ouvertures intéressantes qu'il faut saisir.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette et leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Combien y a-t-il d'instituts présentement?
Des CHU, combien y en a-t-il? Il y en a 17 que vous avez dit. Donc, c'est
17.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 45 au total, CHU et
instituts.
M. Chevrette: Les deux ensemble, 45, donc il y en a 28.
M. Côté (Charlesbourg): Bah! Plus ou moins, dans
l'ordre...
M. Chevrette: Vous dites qu'il va y avoir rationalisation, si
j'ai bien compris...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... ce que vous avez dit. Ça veut dire que
vous allez diminuer le nombre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'habitude, oui.
M. Chevrette:... de CHU? M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Chevrette: Vous avez l'idée de le descendre à
combien?
M. Côté (Charlesbourg): ii n'y a pas de chiffre
précis à ce moment-ci, mais il est clair qu'il va y avoir une
rationalisation, donc, pour que les chu soient des vrais chu.
M. Chevrette: Un ordre de grandeur?
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques
hypothèses à ce moment-ci, mais ça tourne davantage autour
de 10, 12.
M. Chevrette: 10 à 12. Est-ce que vous faites la
même rationalisation au niveau des instituts?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas impossible sur
le plan du nombre, sans nécessairement dire pour autant que le nombre va
diminuer, parce qu'il y aura possiblement, sur le plan du nombre, un nombre
encore très élevé, mais mieux réparti sur le
territoire.
M. Chevrette: En d'autres termes, les 10 CHU qui seront
accrédités le seront en fonction de la surspécialisation
ou de l'ultraspécialisation?
M. Côté (Charlesbourg): En répondant aux
quatre critères qui sont évoqués à l'article 63.
(16 h 30)
M. Chevrette: Mais je pense que vous auriez avantage à
expliquer à nos centres hospitaliers qui rêvent, ou qui
rêvaient, ou qui continuent à rêver, je ne le sais plus,
là, de voir éventuellement à une entente avec soit une
faculté de médecine, soit même un centre universitaire,
à un contrat d'association. Je pense que vous auriez avantage à
clarifier comment ils pourront procéder, parce qu'il y en a qui sont
encore perdus. Ils nous posent des questions et comme on ne connaît pas
la rationalisation exacte que vous ferez, il est difficile... Mais j'aimerais
peut-être que vous nous expliquiez comment vous voyez ça
concrètement. Après votre rationalisation, quelles seront les
possibilités pour les autres?
M. Côté (Charlesbourg): Après?
M. Chevrette: Après votre rationalisation, quand vous
aurez décidé qu'il y aura 10 centres hospitaliers universitaires,
que les instituts seront répartis de telle, telle ou telle façon,
il y aura de la frustration. D'abord, il y en a sept qui vont être
frustrés certain parce qu'ils vont disparaître. Il y a
peut-être des instituts qui étaient centrés a
Montréal ou à Québec qui vont aller un peu dans le
décor, de sorte que ça va amener de la frustration ça
aussi. Quelle sera la possibilité pour les autres?
M. Côté (Charlesbourg): II reste l'affiliation.
M. Chevrette: L'affiliation. Vous en prévoyez combien
d'affiliations?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de chiffre
à ce moment-ci.
M. Chevrette: II n'y a pas de chiffre. Est-ce que vous avez quand
même une idée de la demande? Vous avez au moins un centre
régional, au moins tous les centres régionaux, je suppose.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des choses qui sont
maintenant plus claires. On a vu, par exemple, l'expérience de
Charles-Lemoyne, Montérégie, Chicoutimi qui est au niveau du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est évident qu'à ce moment-ci Laval a
une unité de médecine familiale au niveau de Rimouski. Il y a un
certain développement au niveau de l'Hôtel-Dieu de Gaspé.
Donc, il y a déjà des éléments qui sont dans le
décor au niveau des régions qui sont importants et ça se
fera CHU, instituts, affiliations et aussi dans le domaine social.
Quant au nombre total, à ce moment-ci, je suis incapable de vous
le dire. Je pense que ça va évoluer avec le temps, mais chaque
région devra avoir certains éléments à ce
niveau-là qui pourraient faciliter la rétention. C'est ça
l'objectif.
M. Chevrette: O. K.
M. Trudel: On est toujours dans la rétention, parce que ce
n'est pas dans le projet de loi en soi, toute cette politique d'admission des
étudiants des régions dans les facultés universitaires. Je
comprends qu'on ne fait pas du contingentement dans la loi, sauf que c'est dans
la réforme et que ce texte-là est suite à la
réforme. Est-ce qu'il y a un plan très précis qui peut
être adopté? Je connais le penchant particulier du ministre et son
adoration pour la cote z et je pense qu'on a à peu près la
même idée là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): évidemment, je me
suis fait dire que j'étais jaloux parce que je n'aurais jamais pu
l'obtenir. évidemment, c'est vrai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Votre humble serviteur aussi.
M. Côté (Charlesbourg): II dit: Quand on le sait,
ça nous fait mal, mais ça fait encore bien plus mal quand on se
le fait dire. Il y a du travail qui se fait actuellement au niveau des
facultés de médecine pour tenter d'avoir des conditions
d'admission qui ne tiennent pas uniquement compte du facteur z. Si je ne
m'abuse, c'est l'Université de Montréal qui, globalement, il y a
quelques mois déjà, faisait part d'une nouvelle méthode
d'acceptation. C'est en mouvement, mais l'admission dans les universités
ne dépend pas du ministre de la Santé et des Services sociaux,
ça dépend des universités et des facultés de
médecine. Tout ce qu'on détermine, quant à nous, sur le
plan gouvernemental, par décret, c'est le nombre d'admissions. Il y a
des échanges actuellement.
M. Trudel: Oui, mais seriez-vous prêt à aller aussi
loin si on n'atteignait pas l'objectif? Parce que la démonstration est
faite, puis là, ce n'est pas sorcier l'affaire, que, quand ton groupe de
référence familiale et ton groupe de pairs est dans telle
région, là ça ne prend pas une subvention de recherche de
cinq ans en sociologie, pour comprendre que tu retournes vers le nid plus
facilement. Là-dessus, je comprends que, pour une admission à une
faculté de médecine, c'est difficile - j'ai été
dans ces services-là - à introduire ça à moins que
l'État qui a pris la décision et qui contingente les
admissions... Parce que c'est l'État qui fait cela, qui contingente les
admissions. D'ailleurs, vous les restreignez. Est-ce qu'il est de l'intention
assez claire du ministre de fixer un délai et de dire: Au-delà de
ça, moi, ça me prend des résultats et ça me prend
des chiffres à lire pour que je sois capable de donner des indications
très précises?
J'aurais envie de vous donner des indications très
particulières. J'ai eu à peu près 30 appels depuis 15
jours, voyez-vous, d'une région de l'Abitibi-Témiscamingue
où l'on convoque des étudiants dans les facultés de
médecine et on les prévient la veille que le test d'admission
c'est le lendemain. Ça fait que, là, ils se paient l'autobus
pendant 10 heures, voyez-vous. J'ai eu à peu près 30 à 40
appels. Et ça, je ne veux pas faire un reproche en soi aux
facultés, je dis: C'est normal quand on a une grande masse de demandes
qu'on soit peut-être un petit peu moins attentif, mais, des fois,
ça demande une intervention pour redresser l'attention pour être
sûr qu'on a le résultat.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai posé la question
à mes collaborateurs s'il existait des études pour nous faire la
démonstration du nombre d'étudiants qui provenaient des
régions qui ont été acceptés en faculté de
médecine et qui sont effectivement retournés dans les
régions. Ça aussi c'est un autre facteur.
M. Trudel: Ça, c'est un autre facteur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un autre facteur qu'il
ne faut pas oublier parce que je ne suis pas sûr, pour avoir discute avec
plusieurs sur le fait que les études en médecine vont durer 6
ans, 10 ans, que l'environnement social...
M. Trudel: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): ...et économique ne
crée pas des habitudes...
M. Trudel: Et affectif.
M. Côté (Charlesbourg): ...que tu ne retrouves pas -
et affectif, oui - dans ta région d'origine et que ça ne devient
pas bien difficile de retourner dans ta région d'origine. Donc, ce n'est
pas uniquement le facteur de provenance de l'individu qui va régler...
Je pense que l'enseignement pratique dans des régions du Québec
va probablement être un facteur beaucoup plus déterminant...
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): ...quant à
l'implantation des médecins. Évidemment, si ça ne donne
pas les résultats qu'on escompte, on examinera d'autres mesures sans
pour autant négliger de continuer de cultiver nos rapports avec des
facultés de médecine quant aux critères qu'elles se
donnent pour la sélection des gens qui sont admis au niveau des
facultés de médecine. Mais ça ne règle pas votre
cas du gars qui est appelé...
M. Trudel: non. c'était une illustration. la question
n'était pas là-dessus, sur le test d'admission, mais
c'était juste pour décrire l'état d'esprit qui
préside souvent au pourcentage
d'augmentation des chances de rétention en région, y
compris ce que vous avez ajouté de la pratique. Moi, je vois plus loin
que ça, mais ça c'est une autre affaire. C'est y compris aussi au
départ... parce que ça se fait ailleurs, dans d'autres pays et
ça se fait dans d'autres programmes de type universitaire aussi. Former
un ingénieur chimique à la Polytechnique, vous savez qu'on peut
faire deux ans, les deux premières années de cette
formation-là dans une université de base parce qu'il y a des
connaissances scientifiques de base qui peuvent se donner par de bonnes
universités et qui ne peuvent pas, et c'est tout à fait normal...
On ne donnera pas 52 programmes de génie chimique au Québec, on
est 6 000 000 sur ce grand territoire là. Sauf que c'est comme si
c'était impossible qu'on fasse ça dans la pratique
médicale et il faut que l'État force à aller dans cette
direction parce que c'est de nature à régler une bonne partie de
nos problèmes et à faire du monde qui sera heureux de pratiquer
dans leur milieu, je dirais.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je pense
qu'à ce niveau, sur le plan des facultés de médecine, on
commence à sortir du cercle de Montréal et de Québec. Il
faut au moins saluer cette initiative. Il y a des efforts qui se font
actuellement et il y a une prise de conscience plus importante, je pense,
aujourd'hui qu'hier. C'est ça qu'il faut saluer, aller dans ce
sens-là, les supporter et je pense que ça pourra donner des
résultats intéressants. Si ce n'est pas suffisant, je pense que
bien des gens pourront donner d'autres coups de barre si ça
s'avère nécessaire.
M. Trudel: Sur les centres hospitaliers universitaires, tel que
mentionné dans votre réforme, il reste donc 11 mois pour
implanter la rémunération à honoraires fixes pour tous les
médecins pratiquant dans les centres hospitaliers universitaires. Est-ce
que les négociations, je ne sais trop, les échanges sont
avancés à un point tel que nous puissions dire aujourd'hui: Oui,
le 1er avril 1992, il y aura implantation de la rémunération
à horaires fixes pour tous les médecins pratiquant dans des
centres hospitaliers universitaires.
M. Côté (Charlesbourg): Dans une discussion que
j'avais, ce matin même, avec le doyen de la Faculté de
médecine de Sherbrooke pour échanger sur un certain nombre de
sujets dont celui-là, il nous apparaît évident qu'il y a un
bout de chemin de fait, à ce moment-ci, et j'ai clairement
exprimé à M. Bureau, ce matin, la volonté d'aller de
l'avant avec la mesure et de faire en sorte qu'en avril 1992 on soit dans une
situation où, effectivement, des CHU seront reconnus à partir des
éléments qui sont dans la réforme.
M. Trudel: Mais est-ce qu'il y a des échan- ges formels
qui sont à se faire avec, et les centres et, j'imagine, les
représentants, entre guillemets, syndicaux de ces catégories de
praticiens, de professionnels?
M. Côté (Charlesbourg): ii y a d'abord une
première étape qui est celle des facultés de
médecine qui travaillent en concertation, à ce moment-ci, et il y
aura une deuxième étape qui sera celle d'échanges avec
les... comment les appelez-vous? les syndicats médicaux?
M. Trudel: Les quasi-syndicats médicaux.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Avec les
fédérations médicales.
M. Trudel: Et là...
M. Chevrette: Reconnaissance de droits en vertu de la loi de la
RAMQ.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: C'est une reconnaissance légale quand
même.
M. Trudel: En vertu de la RAMQ.
M. Chevrette: Ce n'est pas assujetti au Code du travail, mais
c'est une reconnaissance juridique.
M. Trudel: Oui, de droits.
M. Chevrette: Comme les cadres scolaires, comme les cadres dans
les hôpitaux. Ils ne sont pas assujettis au code, mais ça
négocie.
M. Côté (Charlesbourg): Ça négocie.
Non, non, je ne peux pas dire que ce n'est pas des syndicats. Ils sont assez
revendicateurs pour se classer dans la catégorie des syndicats.
M. Trudel: Est-ce que, donc, vous pouvez, M. le ministre,
aujourd'hui - je n'ai malheureusement pas le document avec moi, ici, mais
ça ne vaut pas la peine de suspendre, je vais le citer de mémoire
- infirmer la déclaration du président de la
Fédération des médecins spécialistes du
Québec de l'époque, au mois de décembre, qui, dans une
lettre circulaire à ses membres, disait de ne pas s'inquiéter
quant à la rémunération à honoraires fixes dans les
centres hospitaliers universitaires parce qu'il y avait des discussions avec le
ministre qui faisaient en sorte qu'il n'avait pas d'affaire à
s'inquiéter là-dessus? Pouvez-vous infirmer ça?
M. Côté (Charlesbourg): II y a une distinction
à faire sur les propos que tenait M. Desjardins, à
l'époque. Ce qui avait été compris, à
l'époque, c'était un salaire fixe, alors que ce
n'est pas ça; il n'a jamais été question de
ça. Surtout que, dans tous les cas, à chaque fois qu'on en a
parlé, on a parlé de l'expérience de Sherbrooke. Donc,
l'expérience de Sherbrooke, ce n'est pas une rémunération
à salaire fixe provenant de l'État; ce n'est pas de ça
qu'il est question. Ce n'était pas de ça qu'il était
question. C'est un partage, pour prendre l'exemple de Sherbrooke, un partage de
vos revenus comme professeur avec vos revenus comme clinicien et aussi comme
chercheur, compte tenu des fonctions de base. Donc, il y en a quatre. À
partir de ça, il y a un modèle qui est établi, au niveau
de Sherbrooke, qui s'apparente un peu à celui de McGill, qui est
différent de celui de Montréal, où il y a un certain
travail de fait, et en application au niveau de Laval. Donc, les
universités sont à se concerter, à ce moment-ci, pour
tenter de trouver une formule qui leur convienne. Donc, c'est là
où on en est. Et lorsque les facultés de médecine auront
conclu, j'aurai à nouveau une rencontre avec elles pour amorcer ce qui
est à être amorcé.
M. Trudel: Honoraires fixes voulant désigner ici une
espèce de fourchette et non pas la provenance des, appelons ça,
revenus de salaire, des revenus de... (16 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qui crée des problèmes dans certains endroits c'est la fonction
des revenus d'un clinicien par rapport à ceux d'un professeur, où
la mise en commun n'est pas totale ou selon une forme convenue de
répartition, avec une base que Sherbrooke donne et, par la suite, une
répartition compte tenu de l'effort à l'enseignement, de l'effort
aux cliniques, de l'effort à la recherche, selon des normes et des
règles qu'ils se sont données. Donc, à partir de
ça, c'est une formule qui, à Sherbrooke, fonctionne. À
titre d'exemple, lorsqu'il s'est agi de reconnaître Charies-Lemoy-ne
comme hôpital universitaire, c'a posé tout un questionnement
à Charies-Lemoyne et Sherbrooke a décidé que son
modèle de Sherbrooke s'appliquerait aussi aux médecins qui
travaillaient à Charies-Lemoyne. Bien sûr, il y a eu du tassement,
mais c'a fini par être accepté. Et ça, c'est un premier
problème.
Le deuxième problème qui a été
soulevé dans la réforme était davantage des
spécialistes qui travaillaient en centre hospitalier universitaire, qui
n'avaient pas à rencontrer de bénéficiaires et qui
étaient rémunérés à l'acte. Ça, il y
a eu des échanges avec M. Desjardins à l'époque bien
sûr, des échanges à ce niveau-là, pour tenter
d'identifier de manière très claire, sur une période de
deux ans, si ma mémoire est fidèle... pour tenter de faire
l'inventaire des gestes posés, donc des actes posés par ces
spécialistes, et d'en arriver éventuellement avec une formule de
rémunération qui tienne compte de cette réalité.
C'est là-dessus que les échanges avaient portés avec M.
Desjardins à l'époque et c'est ça.
M. Trudel: Est-ce qu'il est dans la... de convenir des modes de
partage quant aux revenus, dans le fond, qui sont procurés par soit la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, soit le ministère
de l'Enseignement supérieur en ce qui concerne la subvention par
étudiants, etc., aux universités? Par ailleurs, j'imagine qu'il y
a des chercheurs à temps complet dans ces
établissements-là qui sont subventionnés par le Fonds de
la recherche en santé du Québec. Est-ce que, pour le
système de santé, il y a un objectif d'économie de
coûts à obtenir?
M. Côté (Charlesbourg): pas d'économie de
coûts. l'objectif n'est pas un objectif d'économie de coûts.
ce n'est pas ça, l'objectif. non, au contraire, je pense que...
M. Trudel: C'est quoi d'abord? Pourquoi on le fait?
M. Côté (Charlesbourg): Au contraire, je pense que,
dans la mesure où on sera dans une situation où on aura reconnu
des CHU en moins grand nombre, il va y avoir des décisions importantes
que nous aurons à prendre à ce niveau-là où
effectivement... Souvenez-vous en commission parlementaire. C'est M.
l'Écuyer de Sainte-Justine en particulier qui était venu nous
dire qu'ils étaient les parents pauvres du système. J'avais pris
ça un peu en riant et évidemment tout le monde autour de la table
riait un petit peu.
M. Trudel: Tout le monde court après le statut...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que...
M. Trudel: ...même si c'est supposé être
appauvrissant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, c'est ce
que je lui avais dis, mais il y avait aussi un peu de vérité dans
son message qui était que, si jamais on en arrivait avec des CHU, dans
certains cas, on aura peut-être besoin d'avoir un financement en tenant
compte du CHU, des missions qu'il a et de revoir un peu le financement. SI
c'est un CHU, c'est plus important qu'un institut; si c'est un institut, c'est
plus important qu'un centre hospitalier affilié et, en
conséquence, sur le plan financier il devrait y avoir certaines de ces
reconnaissances-là. C'est dans ce sens-là. Donc, ce n'est pas une
question, à la base même, d'économie de coûts, mais
davantage de faire en sorte que, sur le plan fonctionnel, on évite des
situations comme on a vécues à l'hôpital Laval qui ne
servent d'aucune manière, par exemple, les
bénéficiaires.
M. Trudel: Là où vous voulez en arriver comme
objectif, c'est à un partage du gâteau de revenus et,
essentiellement, qu'il en revienne plus à l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
que, quand je parle de reconnaître davantage les CHU sur le plan
budgétaire, ça, c'est une question du ministère et d'ajout
de ressources sur le plan financier éventuellement. Ce n'est pas de
cette rationalisation actuelle et de cette organisation différente au
niveau des médecins dans les CHU, que ce soit pour l'enseignement, la
recherche ou pour la dispensation de services, que va venir une économie
qui va permettre de financer les CHU. Ce n'est pas ça l'objectif. On
sera probablement dans une situation d'ajout de ressources pour les CHU que
nous allons désigner, pour reconnaître que, finalement, au niveau
des CHU, ils sont importants avec les quatre missions et que ça a aussi
des implications, à ce niveau-là, dans le domaine de la
santé, malgré le fait que l'Enseignement supérieur, de son
côté, investisse des sommes d'argent.
M. Trudel: Voulez-vous bien me dire qu'est-ce que vous voulez
changer, là?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, vous viendrez
avec moi, là. On se prendra bras dessus, bras dessous et on ira faire un
tour, en particulier à l'hôpital Laval.
M. Trudel: c'est parce que vous me dites qu'il n'y a pas
d'économie recherchée - évidemment, je prends la parole du
ministre - que ça n'affectera pas la répartition de la masse,
actuellement, qui arrive via le canal des rémunérations
multiples, que ça ne changera rien pour l'établissement. bien,
là "if it is not broken, do not fix it".
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a, dans certains
endroits qu'on connaît plus publiquement parce qu'il y a eu et qu'il y a
encore des démarches devant les tribunaux, dans certains cas, alors que
ça peut peut-être exister ailleurs et qu'il n'y a pas de
démarches de cette nature-là... Il y a d'abord le
bénéficiaire au niveau d'un centre hospitalier, que ce soit un
CHU, que ce soit un institut ou autre. Il y a d'abord le
bénéficiaire et le bénéficiaire, pour moi, ne doit,
en aucune circonstance... Parce que c'est une mission très importante
d'un CHU, mais quand je les mets par ordre, moi, je mets d'abord les services,
après ça, l'enseignement, après ça la recherche et,
après ça, les évaluations technologiques, si on veut les
mettre par ordre, là. Évidemment, quand on discute avec les
facultés de médecine, elles n'ont pas toujours et
nécessairement tendance à mettre en premier les services. Elles
parlent d'enseignement.
Il y a donc, à l'intérieur de ces établisse-
ments-là, dans certains cas, du frottement assez important entre ceux
qui enseignent et qui sont rémunérés pour l'enseignement
et d'autres cliniciens qui sont à l'intérieur des
établissements et qui eux aussi prétendent faire de
l'enseignement sans être rémunérés. Ils sont, dans
certains cas, dans un partage de ressources sur le plan financier et sur le
plan clinique, donc une mise en commun, sans nécessairement pour autant
que le niveau de l'enseignement le fasse. Alors, quand on parle du
modèle de Sherbrooke, on ne changera pas grand-chose avec le
modèle de Sherbrooke, il est là, là. C'était
l'exemple qu'on a pris. McGill nous a parlé du sien. Quant à moi,
je ne voulais pas et je ne veux pas être dans une situation où on
l'impose. Si on en arrive là, on le fera, mais ce n'est pas ça
qui est souhaité. C'est davantage que les facultés, les
organisations puissent se développer un modèle qui peut avoir des
variantes, de Sherbrooke à McGill, à Montréal ou à
Laval, qui s'adaptent à ces situations-là.
M. Trudel: Et dans tout ça, il ne devrait pas y avoir de
modifications sensibles des masses monétaires qui arrivent dans le
système qui, actuellement, peut-être aboutissent - je dis bien
peut-être - d'une façon plus grande sous forme d'honoraires, mais
qui, là, seraient réparties pour d'autres fonctions dans
l'établissement au service du bénéficiaire.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de transfert
actuellement. Il y aura des ajouts...
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour reconnaître,
dans la mesure où on reconnaît 10, 11 ou 12 CHU, que ça
doit être, à ce moment-ci, des établissements de
très haut niveau. Par conséquent, il y a un support sur le plan
financier qu'on pourrait éventuellement apporter en additionnel.
M. Trudel: Et c'est ferme, au 1er avril 1992, d'aboutir à
l'implantation de cette nouvelle forme de rémunération à
honoraires fixes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, au niveau des CHU.
M. Trudel: C'est plus ferme que le référendum.
C'est ferme pour 1992.
M. Côté (Charlesbourg): À ce que j'ai
compris, c'est que ça arrivera la même année que le
référendum.
M. Trudel: Peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, ce que j'ai compris,
c'est qu'il y avait un référendum en
1992. On verra.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette et leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Dans la pratique, pour
la partie enseignement, si j'ai bien compris, les médecins pourraient se
retrouver salariés au sens des salaires payés dans les
universités pour une partie technique.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est le cas
maintenant.
M. Chevrette: oui, oui, je sais, puis ils se retrouveraient avec
des honoraires variables, puis vous voulez arriver à constituer une
moyenne salariale dans tout ça. dans le concret, expliquez-moi donc
comment ça va faire de types de négos?
M. Côté (Charlesbourg): Comment ça va
faire?
M. Chevrette: Est-ce que les porte-parole des
fédérations ont le pouvoir unique de négocier le tout ou
bien s'ils devront... C'est parce qu'il y a l'université et H y a le
centre, puis...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
pourrait peut-être donner la parole au Dr Iglesias, qui est sous-ministre
associé chez nous, qui est un eminent professeur à la
Faculté de médecine de Sherbrooke et qui, depuis deux ans, est au
ministère en souhaitant le garder encore quelques années. C'est
un bon praticien en plus.
Le Président (M. Joly): À vous la parole,
docteur.
M. Iglesias (Juan Roberto): Merci, M. le ministre, M. le
Président. Dans le modèle que M. le ministre décrit, s'il
n'y a pas de changement dans le mode de rémunération,
c'est-à-dire le mode de rémunération soit à l'acte,
soit selon les forfaits qui sont prévus dans les ententes, les
fédérations n'ont pas à intervenir dans ce
partage-là du tout. Ce n'est pas leur rôle. À ce
moment-là, c'est le mode entendu au niveau du CHU et de la
faculté de médecine qui détermine la façon dont les
masses qui proviennent de l'enseignement, des soins et de la recherche seront
réparties. Ce mode-là a pour objectif de soutenir les soins,
l'enseignement et la recherche, pour qu'il n'y ait pas de compétition
entre les trois fonctions. C'est facile à comprendre que, sans cette
approche-là, il est facile que le mode, par exemple, soins puisse
l'emporter facilement sur la vocation d'enseignement et, à ce
moment-là, ce n'est plus un CHU, c'est un hôpital
spécialisé ordinaire.
Tant qu'on ne déborde pas au niveau des modes de
rémunération, les fédérations n'ont pas à
intervenir. Mais il pourrait y avoir, dans certains cas, des
débordements dans le mode de rémunération habituelle, donc
des ententes particulières. À ce moment-là, les
fédérations devraient intervenir.
M. Chevrette: Vous dites bien: Dans le modèle
développé à Sherbrooke. C'a été l'exemple du
ministre. Mais est-ce que vous pouvez vous ramasser avec une partie
enseignement théorique par un médecin, l'autre partie pratique de
la médecine, pose donc des actes, est payé à l'acte ou
chargé de surveiller et d'enseigner à des jeunes à
l'intérieur d'un centre hospitalier universitaire? Là-dessus, on
m'a dit que ça constituait un problème majeur, même
actuellement, où des jeunes, par exemple, sont de garde, des
résidents internes et où le médecin n'y est pas
nécessairement la nuit, par exemple. C'était un des points
majeurs qu'on rencontrait dans certains centres dits universitaires. Est-ce que
ça existe toujours ces problèmes-là? Est-ce que c'est
réglé?
M. Iglesias: C'est réglé.
M. Chevrette: De quelle façon cela a-t-il
été réglé?
M. Iglesias: De deux façons. Vous savez très bien
que déjà depuis quelques années, au niveau des urgences,
il n'y a plus d'internes, c'est des résidents, sauf pour quelques
exceptions. La supervision est faite directement par des médecins
professeurs. Cette partie-là est réglée. En ce qui a trait
aux actes qui sont posés par d'autres que les gens de médecine
unrfamHiale, il est dit que, lorsque le résident est sous supervision du
patron, le patron peut charger l'acte. Mais ça suppose, à ce
moment-là, que le patron est sur place. Il n'est pas
nécessairement physiquement à côté, mais il peut
être dans son bureau pendant que son résident est en train de
commencer le traitement à la salle d'urgence. (17 heures)
Au niveau de la médecine de famille, qui a été le
problème que vous soulevez, c'est réglé. Il n'y a plus au
Québec de résidents qui travaillent sans couverture
immédiate et physiquement immédiate, c'est-à-dire dans les
salles d'urgence.
M. Chevrette: Vous me dites, à moins que j'aie mal
interprété le ministre, c'est possible, ou si c'est vous qui avez
parlé, que la tarification, pour ce qui est de la partie enseignement,
est négociée entre la faculté ou l'université et le
CHU.
M. Iglesias: En ce qui a trait au niveau de l'enseignement, vous
savez les professeurs, dépendant des facultés, sont
regroupés soit dans des associations professionnelles ou même dans
des syndicats. En ce qui concerne la partie
relevant proprement de l'enseignement, lorsqu'il s'agit de postes
universitaires, c'est une négociation entre le représentant qui
est soit une association ou un syndicat, c'est-à-dire qu'il y a des
universités qui sont réunies en vrai syndicat professionnel et
c'est une négociation. donc, à ce moment-là, un poste de
professeur adjoint vaut tant, un poste de professeur titulaire vaut tant. bon.
ça c'est une partie de la rémunération. elle arrive au
niveau du centre hospitalier via la faculté.
M. Chevrette: Deux syndicats.
M. Iglesias: C'est bien dit dans la réforme: il y a trois
sources majeures possibles de rémunération, il y a le budget qui
est versé au niveau de l'enseignement supérieur, il y a le budget
de la RAMQ et il y a le FRSQ. C'est bien dit, c'est ça, c'est trois
entités. Et l'approche est de ramener ça dans, ce qu'on appelle,
un plan de pratique, qui permet, à ce moment-là...
Une voix: Un "pot".
M. Iglesias: Un "pot", appelons ça comme ça si vous
voulez, un plan de pratique c'est plus noble...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Iglesias: ...qui permet, à ce moment-là,
d'équilibrer la participation des individus au niveau de l'enseignement,
de la recherche et des soins. Et en plus, ce plan-là permet de moduler
les tendances que les gens peuvent avoir à délaisser certaines
missions versus d'autres missions. C'est ça qui est l'objectif. C'est
là que le plafonnement peut se faire, donc que tu ailles chercher 45 000
$ comme professeur, 150 000 $ comme clinicien ultraspécialisé et
peut-être un petit peu comme chercheur, si tu es plafonné à
un montant x, bien, à ce moment-là, le reste sera réparti
pour moduler les autres fonctions.
M. Chevrette: Donc, vous venez de nous annoncer qu'il y aura un
plafond.
M. Iglesias: Le plan de pratique comprend, par définition,
un plafond.
M. Chevrette: Ça c'est à négocier.
M. Iglesias: Pardon? C'est ça, c'est inclus dans le texte
que vous avez là. C'est des honoraires qu'on appelle forfaitaires et,
à ce moment-là, il y a un plafond. C'est le plafond qui est
négociable à toutes fins pratiques.
M. Chevrette: Ça a pris du temps mais c'est sorti. Mais
s'il y a plafond pour un individu, c'est là que se situe le
problème. Je regardais aller mon collègue de
Rouyn-Noranda-Témis- camingue tantôt, je m'attendais à ce
que vous lui répondiez. Le plafond, au niveau de l'individu
médecin, sera fixé par la RAMQ?
M. Iglesias: II est fixé dans le plan de pratique.
M. Chevrette: Bon, dans le plan de pratique, il est
négocié avec qui?
M. Iglesias: Le plan de pratique, habituellement, dans les
modèles que nous connaissons, est fixé par la faculté de
médecine.
M. Chevrette: Donc, c'est l'université.
M. Iglesias: Exactement, le doyen. C'est le doyen qui le
fixe.
M. Chevrette: Et comment allez-vous empêcher les
fédérations médicales de représenter leurs
individus ou leurs membres à l'intérieur d'un centre, alors
qu'elles les regroupent sur le plan de la rémunération?
M. Iglesias: Je pense que M. Côté vous a
donné la réponse tout à l'heure. Pour être un CHU,
c'est une des conditions, parce qu'un CHU c'est un établissement qui
assume des fonctions de soins et de services, de recherche, d'enseignement et
d'évaluation des technologies. Or, il est proposé par M. le
ministre que la rémunération actuelle n'est pas convenable pour
atteindre ces objectifs-là.
M. Chevrette: Donc?
M. Iglesias: Donc, il a donné l'exemple de
Charles-Lemoyne; si vous n'acceptez pas ça vous n'êtes pas un
CHU.
M. Chevrette: Donc, vous demandez aux médecins à
l'intérieur des CHU d'être dissidents, pas dissidents, mais ils
sont obligés, à toutes fins pratiques, de se soustraire de
l'application des contrats collectifs ou des conventions...
M. Iglesias: Du tout.
M. Chevrette: ...de travail.
M. Iglesias: Du tout. Ils consentent. Ils sont
rémunérés suivant les conventions de travail et ifs sont
associés dans une autre oeuvre qui est autre que le contrat de travail.
C'est tout. C'est simple. Ce n'est pas tellement compliqué.
M. Chevrette: Ah non, écoutez! Ça l'air simple,
mais ce n'est pas simple comme vous le dites. Le médecin qui est dans un
CHU ne sera pas soumis aux règles des conventions collectives,
contrairement à ce que vous venez de dire.
M. Iglesias: Oui? Non, non.
M. Chevrette: Vous venez de dire qu'il y a un plafond, s'il est
dans un CHU, et qu'il n'y a pas de plafond, s'il n'est pas dans un CHU. Ne
venez pas me dire qu'il n'y a pas quelque chose de différent.
M. Iglesias: Écoutez, les conventions collectives,
qu'est-ce qu'elles prévoient? C'est la tarification des actes. O.K.?
M. Chevrette: Qualification et rémunération.
M. Iglesias: Une rémunération pour les actes. Mais
ça ne prévoit pas du tout un salaire ou un plafond qu'un
médecin va gagner.
M. Chevrette: Non, elles n'en fixent pas non plus.
M. Iglesias: Bon. Alors, à ce moment-là, si, vous,
vous décidez de vous associer avec votre collègue dans un cabinet
de médecin, puis de répartir les honoraires entre vous, et puis
vos dépenses, à ce moment-là, il n'y a rien qui vous
empêche de faire ça, certainement pas les ententes avec les
fédérations. Moi, je lis les ententes et je ne vois rien de
ça. Il y a une étape où vous faites des actes et où
vous êtes payé selon les ententes. Après ça, si vous
décidez que, parce que vous participez à un certain travail,
ça peut être l'intergéographique dans un CHU, vous allez
avoir un certain niveau de salaire, dont une partie va rentrer via les actes
professionnels et une autre partie via l'enseignement.
Alors, moi je ne vois pas du tout de contradiction avec...
M. Côté (Charlesbourg): C'est en deux étapes.
Le "pot"... Comment est-ce que vous avez exprimé...
Une voix: Le plan de pratique.
M. Côté (Charlesbourg): Le plan de pratique.
M. Trudel: Le plan de pratique.
M. Côté (Charlesbourg): Lui respecte toutes les
ententes. Il n'y a pas d'argent qui va dans le plan de pratique.
M. Chevrette: C'est-à-dire que le tout s'en vient à
l'intérieur du CHU, pour fins de paiement...
M. Côté (Charlesbourg): Et là... M. Chevrette:
...ou bien à la RAMQ.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc, c'est
en deux étapes. La première, le plan de pratique, respecte toutes
les ententes. Le reste, c'est une entente universitaire avec les
médecins.
M. Iglesias: Maintenant, si vous ne voulez pas être
professeur d'université, si vous ne voulez pas faire partie d'un CHU,
vous pouvez faire ce que vous voulez. Vous pouvez vous ouvrir un cabinet
privé ou travailler dans un centre tertiaire, parce que les centres
tertiaires et les centres hospitaliers ne sont pas collés. Il peut y
avoir un centre tertiaire qui n'est pas un centre hospitalier. Vous pouvez
travailler comme spécialiste dans un centre tertiaire. Mais si vous
avez...
M. Chevrette: Mais tu peux l'avoir été pendant
quelques années et puis, à cause de la rationalisation, un, tu ne
l'es plus, ou tu peux vouloir l'être et tu ne l'es pas non plus.
Ça, ça ne marche pas de même tout le temps ça.
Ça n'est pas automatique ça. J'ai vu du monde moi qui sont
entrés dans les syndicats, puis il y en a qui ne voulaient pas et puis
qui, une fois entrés, ils voulaient assez qu'ils sont devenus des
leaders. Là-dessus, je trouve un petit peu carrée votre approche:
Si tu ne veux pas, vas-t'en. Ça ne marche pas toujours de même
ça. Il y en a qui ont commencé depuis quelques années
à faire quelque chose là...
M. Côté (Charlesbourg): II y a de la place dans les
régions ça a l'air.
M. Chevrette: Oui, mais ce que je dis... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Chevrette: Je comprends ça, M. le ministre, mais, vous
le premier, vous savez très bien que ça ne se règle pas de
même cette histoire-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se règle de
même, c'est le cas à Sherbrooke, c'est le cas à
McGill...
M. Chevrette: II y a eu une volonté collective, dans ce
cas-là, de le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est le cas
à Laval dans certains cas. Finalement, il y a des cas récents;
Charles-Lemoyne, c'en est un cas qui est récent où effectivement
c'a été le cas. Ce n'est pas le cas à Montréal.
Bon, évidemment, c'est ça, ça va être ça la
règle. Donc...
M. Chevrette: En tout cas, on verra.
M. Iglesias: Si je peux terminer mon intervention. C'est
difficile pour un professeur d'une faculté de gagner le double de la
moyenne
de la spécialité et puis, en même temps, d'enseigner
à ses élèves. c'est très difficile. c'est la
problématique à laquelle on doit faire face.
M. Chevrette: Ça, je comprends ça.
M. Iglesias: Alors, on est professeur d'université ou on
n'est pas professeur d'université. Si on est professeur
d'université, ça veut dire qu'il y a du temps qui doit être
passé au niveau de l'enseignement. Et comme vous disiez si bien
tantôt, il y a du temps qui est pour la supervision directe des...
M. Chevrette: Non, mais est-ce que c'est basé sur des
balises? Est-ce que c'est calculé sur un salaire moyen de la
profession?
M. Iglesias: C'est exactement ça qu'il faut définir
au niveau du travail avec les facultés, c'est sûr que c'est
ça.
M. Chevrette: Bon, c'est à ça qu'on s'attend. Il
faut au moins que ça soit correspondant à ce qu'un individu peut
faire. Si on veut rendre ça attrayant auprès des
superspécialistes qui sont intéressés à faire de
l'enseignement, il faut absolument se baser sur au moins un salaire moyen des
médecins de la profession. Puis après ça, bien t'ajoutes,
tu peux ajouter, pour la recherche, certaines primes parce que ça
demande tel et tel effort additionnel, ou bien le suivi, le contrôle,
etc.
M. Iglesias: Vous feriez, M. Chevrette, un excellent directeur de
plan de pratique.
M. Chevrette: Non, j'aimerais mieux être
négociateur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ça serait plus payant que
député.
Le Président (M. Joly): Merci docteur. Est-ce que
l'amendement à l'article 61 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
62.
M. Côté (Charlesbourg): "le ministre peut
désigner institut universitaire un centre hospitalier où
l'établissement, en plus d'exercer les activités propres à
la mission d'un tel centre, offre des services médicaux
ultraspécialisés dans une seule discipline médicale ou des
services reliés à la médecine familiale, procède
à l'évaluation des technologies de la santé, dispense de
l'enseignement médical, selon les termes d'un contrat d'affiliation
conclu conformément à l'article 79, et gère un centre de
recherche ou un institut de recherche reconnu par le Fonds de la recherche en
santé du Québec."
Et, il y a l'amendement suivant: 1° insérer, dans la
première ligne, après le mot "peut", ce qui suit: ", après
avoir consulté le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science,"; 2° remplacer, dans la deuxième ligne, les mots "où
l'établissement" par les mots "exploité par un
établissement qui"; 3° remplacer, dans la troisième ligne,
les mots "la mission d'un tel centre" par les mots "sa mission"; 4°
remplacer, dans la sixième ligne, les mots "dispense de" par les mots
"participe à".
Ça me tenterait de vous dire qu'on va réécouter
l'enregistrement de tout à l'heure... Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ça ne pourra être bis. On a du
nouveau, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On a du nouveau là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça se lirait
comme suit si on veut se comprendre à ce moment-ci: "Le ministre peut,
après avoir consulté le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, désigner institut universitaire un
centre hospitalier exploité par un établissement qui, en plus
d'exercer les activités propres à sa mission, offre des services
médicaux ultraspécialisés dans une seule discipline
médicale ou les services reliés à la médecine
familiale, procède à l'évaluation des technologies de la
santé, participe à l'enseignement médical, selon les
termes d'un contrat d'affiliation conclu conformément à l'article
79, et gère un centre de recherche ou un institut de recherche reconnu
par le Fonds de la recherche en santé du Québec."
M. Trudel: Donc, institut lorsqu'on offre des services
médicaux ultraspécialisés dans une seule discipline. Et
là, on va avoir une nouvelle définition de centre là, de
CHSLD. Est-ce à dire que la nouvelle catégorie de centre
d'hébergement et de soins de longue durée est exclue de la
possibilité de demander le statut d'institut? Sinon, en vertu de
quoi?
M. Côté (Charlesbourg): 63.
M. Chevrette: Oui, mais la réponse que vous dites, c'est
la recherche sociale, donc, au niveau santé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui. Il y a un papillon
pour enlever "sociale", pour que ce soit...
M. Chevrette: Que ce soit les deux? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: II faut mettre les deux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pas mettre les deux,
que ce soit... O. K. On peut vous donner le papillon tout de suite à 63,
là, c'est...
M. Chevrette: Oui, pour la compréhension...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pour que ce soit
clair.
M. Chevrette: Je pourrais peut-être expliquer, M. le
ministre. Ce que j'avais compris dans 61, 62, 63, c'est qu'on disait: Les CHU,
les instituts universitaires et, ensuite, on avait les instituts universitaires
dans le domaine social, donc qu'on mettait l'emphase sur la recherche sociale.
Vous venez de me dire que vous déposez un papillon sur 63 et que vous
enlevez le mot "sociale"; vous ne mettez plus aucune emphase, dans votre projet
de loi, sur l'institut de recherche dans le domaine social, purement et
simplement, il disparaît. Vous aurez à attribué
tantôt un centre de recherche en social ou en santé, je ne le sais
pas... Moi, je trouve que ça change l'esprit un peu de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends l'intervention
de... D'ailleurs, on a clairement annoncé que, dans le domaine
social...
M. Chevrette: C'est ça, c'est pour ça. (17 h
15)
M. Côté (Charlesbourg):... » fallait y aller,
on l'a dans 63. Évidemment, l'observation que vous faites à 62,
au niveau de longue durée, nous aussi, on a eu les mêmes
représentations et, évidemment, on ne voulait pas l'exclure. Ce
qu'on avait imaginé, c'est qu'à 63, en enlevant "sociale",
à ce moment-là, les deux étaient inclus. Mais
évidemment, je comprends le sens de votre Intervention en disant qu'on a
dit CHU, institut, mais que, par 63, tel qu'il est actuellement, on mettait
nommément "sociale" qui, à ce moment-ci, disparaîtrait.
M. Chevrette: Arrêtez le "buzzer".
M. Trudel: "C'est-u" le plan de pratique qui appelle? C'est parce
qu'il faut ordonner les trois. C'est quoi le problème...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire...
M. Trudel:... de ne pas mettre centre d'hébergement et de
soins de longue durée dans 62? Le ministre peut désigner Institut
universitaire un centre hospitalier ou un centre d'hébergement et de
soins de longue durée. Parce qu'eux autres, ils vont dans la
géronto, dans la gériatrie et dans...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que, sur le plan du
fond, on s'entend. D'ailleurs, l'objectif n'était pas d'exclure, au
contraire, parce qu'on l'a, sur le plan, le social.
M. Trudel: C'est parce que...
M. Chevrette: Sur le plan technique, vous avez raison...
M. Trudel: C'est parce que, par ailleurs...
M. Chevrette:... vous enlevez une dimension que vous vouliez
faire ressortir par rapport à la politique.
M. Trudel: Parce que, par ailleurs...
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où on élimine "sociale", il n'est plus question du social, c'est
clair. Alors, c'est dans le lot.
M. Trudel: C'est ça. Et comme on voulait donner le signal
clair qu'il devait être là, moi, je vous dis que je pense qu'on ne
devrait pas le mélanger avec l'autre ou on vient de le
catégoriser.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison.
M. Trudel: Alors, est-ce que le sous-ministre comprend qu'on a
raison?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, quand le ministre a
raison, tout le monde a raison. Évidemment, officiellement. Il n'y a pas
de problème.
M. Trudel: Alors, je vais déposer le papillon, il va
rejoindre votre affaire: L'artice 62 du projet de loi 120, Loi sur les services
de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives, est amendé par l'ajout, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, après le mot "hospitalier" des mots "ou
un centre d'hébergement et de soins de longue durée".
M. Chevrette: II n'y en aura peut-être pas à la
tonne, mais il peut y en avoir un en gérontologie, en
gériatrie.
M. Trudel: Non, non, non, mais c'est parce qu'il y a une
spécialité dans ce type de... Il peut y avoir un type de
spécialité de la recherche.
M. Côté (Charlesbourg): Ça crée des
problèmes, là.
Une voix: Ça crée des problèmes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'un CHSLD ne
peut pas être relié uniquement à la médecine et
c'est ça que ça ferait. Ce n'est pas ça que vous
cherchez.
M. Lamarche: Si on met le centre hospitalier de soins de longue
durée dans 62, si on lit 62, ça donne: "... désigner
institut universitaire un centre hospitalier ou un centre d'hébergement
et de soins de longue durée exploité par un établissement
qui, en plus d'exercer les activités propres à sa mission, offre
des services médicaux ultraspécialisés dans une seule
discipline". Donc, à cause de ça, on limiterait la
désignation d'institut universitaire pour un centre d'hébergement
et de soins de longue durée uniquement à la dispensation de
services médicaux. Et on voulait le mettre beaucoup plus large parce
qu'il pourrait, à l'intérieur de 63, être reconnu comme
institut universitaire, bien sûr, à cause du volet médical,
mais peut-être à cause d'autres volets qui dépassent
effectivement le volet médical. C'est pour ça qu'on avait
élargi un tout petit peu la notion de 63 plutôt que de mettre les
centres hospitaliers de soins de longue durée à
l'intérieur de 62.
M. Trudel: C'est l'ultraspécialisé qui causait des
problèmes.
M. Lamarche: C'est le médical. M. Trudel:
Médical... M. Lamarche: Uniquement le médical. M.
Trudel:... ultraspécialisé.
M. Lamarche: Oui, le médical
ultraspécialisé, mais même si on enlevait
l'ultraspécialisé, il reste que la reconnaissance comme institut
d'un centre d'hébergement et de soins de longue durée serait
limitée aux services médicaux et ce n'est pas ça qu'on
voulait parce qu'on pense qu'il y a d'autres types de services, à
l'intérieur de ça, qui pourraient faire en sorte qu'il pourrait
être désigné comme institut. C'est moins le cas pour les
autres catégories d'établissements, ça j'en conviens, mais
c'est pour ça qu'on l'avait mis dans 63 et qu'on avait donc, de ce
fait-là, enlevé "sociale", pour ne pas avoir l'effet inverse.
M. Chevrette: Sauf que...
M. Trudel: Sauf que...
M. Chevrette: Sauf qu'en enlevant...
M. Trudel: Sauf qu'en enlevant...
M. Chevrette:... le mot "sociale" à 63, on brise ce qu'on
voulait au départ. On voulait, au niveau de la santé,
indiqué qu'il y avait des CHU et des instituts. Et on voulait aussi
ajouter, avec 63, et c'est de même que j'ai compris la loi, qu'il y avait
des instituts qui, nommément dans le domaine social, pourraient
bénéficier de la reconnaissance du statut d'institut. Donc,
à mon point de vue, en enlevant le mot "sociale", on fait sauter la
dimension qu'on voulait identifier ou faire ressortir.
M. Trudel: Bien, je vais vous dire franchement, M. le ministre,
quant au signal clair qu'on voulait donner, que ça vaut quasiment la
peine de rédiger un autre article.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être.
M. Trudel: Parce que là, on va finir par diluer l'un ou
l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Je sais... M.
Chevrette: 63, 62b...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on se comprend
très bien.
M. Chevrette: Faites un 62b et gardez 63.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on se comprend
très très bien sur ce que chacun partage. On a le même
fond. On pourrait donc adopter 62 tel qu'il est...
M. Chevrette: Wo les moteurs! En gardant pour acquis qu'il manque
la dimension...
M. Côté (Charlesbourg): Dimension sociale...
M. Chevrette:... possibilité...
M. Côté (Charlesbourg):... ou des CHSLD.
M. Chevrette: Non, non, non.
M. Trudel: CHSLD pour 62 quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, pour votre
information là, on aurait quand même un problème en
n'éliminant pas "sociale" à 63 parce qu'on exclurait, à ce
moment-là, les CLSC qui ont un volet médical.
M. Trudel: Donc, on ne l'enlèvera pas.
M. Chevrette: Non, on laisserait "sociale" là.
M. Trudel: On va laisser "sociale" là.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, à ce
moment-là, vous excluez...
M. Chevrette: Non, mais dans sa mission nommément le CLSC,
il l'a la dimension sociale expresse. C'est son noyau fort. J'ai entendu parler
de noyau fort, puis de noyau dur et de noyau mou là. Donc, vous vous
fierez sur son noyau dur.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Souvenez-vous que,
lorsqu'on a parte d'agrément...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...des médecins dans
les CLSC, l'idée était qu'éventuellement on puisse faire
de l'enseignement médical dans certains CLSC en médecine
familiale. À ce moment-là, si on laissait "sociale", ça
nous mettrait dans une situation où on ne pourrait pas, effectivement,
faire ce qu'on veut faire au niveau de la médecine familiale dans
certains CLSC.
M. Chevrette: C'est pour ça que vous enleviez le mot
"sociale"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Faites un 62b. M. Chevrette: Oui, oui.
M. Trudel: Faites un 62b qui va joindre CHSLD et la mission de
type CLSC.
M. Chevrette: À ce moment-là, vous aurez, à
l'intérieur de 62b, les deux que vous voulez rejoindre, les CLSC et les
CHSLD. Ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, on adopte sous réserve d'un 62b
à venir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Donc, si je comprends bien, vous
retirez votre sous-amendement, M. le député.
M. Trudel: Oui.
M. Chevrette: Bien, jusqu'à ce qu'on ait vu...
Le Préskient (M. Joly): Oui, mais c'est une question de
procédure.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Il y a 62b qui
vient, puis...
M. Chevrette: On le suspend notre amende- ment.
Le Président (M. Joly): Bon.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'ils sont
suspicieux.
Le Président (M. Joly): L'amendement, tel que
proposé à l'article 62, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article, tel
qu'amendé, est adopté...
M. Côté (Charlesbourg): Sous réserve d'un 62b
qui viendra, M. le Président. Oui.
Le Président (M. Joly): ...sous réserve d'un 62b
éventuel. Parfait. J'appelle l'article 63.
M. Chevrette: En concordance avec ce qu'on a voulu faire, le mot
"sociale" devrait rester dans ce cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Et c'est pour ça que...
M. Côté (Charlesbourg): Pour l'article 62b, ils vont
le rédiger à l'heure du souper et on reviendra après le
souper pour le régler, pour nous donner le temps de le faire. Alors,
dans ces conditions-là, on fera les articles 62 et 63.
M. Chevrette: En même temps.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'article
63. J'appelle l'article 64.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan logique, il y a
l'article 63.01, affilié, dont je vais vous lire le texte parce que
ça découle.
Le Président (M. Joly): Affilié à l'article
63?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 63.01: "Le
ministre peut, après avoir consulté le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, désigner centre affilié
universitaire tout centre autre qu'un centre désigné comme centre
hospitalier universitaire ou institut universitaire exploité par un
établissement qui, en plus d'exercer les activités propres
à la mission d'un tel centre, participe à la formation de
professionnels du domaine de la santé et des services sociaux ou
à des activités de recherche, selon un contrat conclu
conformément au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article
79." C'est la logique.
Le Président (M. Joly): Donc, lequel vous
déposez, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Parfait. Est-ce qu'on peut
présumer qu'on adoptera ça en même temps que l'article 63
à notre retour tantôt?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 64 est toujours
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 63.1, M. le
Président, dans votre... si on suit.
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire qu'on a
toujours déposé...
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'article 63.01 est
déposé.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on a l'article 63.1,
centre de santé.
Le Président (M. Joly): Ah bon! Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Dans votre cahier. Dans le
grand...
M. Trudel: Dans le grand livre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le grand livre.
L'article 63.1: "Le...
M. Trudel: En noir.
M. Côté (Charlesbourg): ...ministre peut
désigner centre de santé un établissement qui exploite un
centre local de services communautaires et qui, en raison de la faible
densité de population et de l'étendue du territoire, exploite
également un centre mentionné au paragraphe 2e ou
4° de l'article 53."
M. le Président, c'est un amendement qui a été
demandé par la Fédération des CLSC et qui vise à
reconnaître la réalité des établissements
d'appellation "centre de santé" qui dispensent actuellement des services
relevant de plusieurs missions dans des régions dites
éloignées ou isolées.
M. Chevrette: II existe combien de cas présentement?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est neuf.
M. Chevrette: C'est neuf?
M. Côté (Charlesbourg): Neuf, oui.
M. Trudel: Côte-Nord, Abitibi, essentiellement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, presque
essentiellement.
M. Chevrette: Peut-être un en Gaspésie.
M. Trudel: Ça veut dire, M. le ministre... J'articule
comme il faut là?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! On a perdu le
recteur là.
M. Trudel: Ce sont des CLSC qui assument également des
missions de centres hospitaliers ou encore de centres d'hébergement et
de soins de longue durée.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être
ça.
M. Trudel: Non, c'est ça, d'après ce qui est
écrit, parce que c'est 2° et 4°. Le ministre peut
désigner centre de santé un établissement qui exploite
déjà un CLSC, et on dit: À ce CLSC...
M. Côté (Charlesbourg): II y a de
l'hébergement. (17 h 30)
M. Trudel: ...vous pourriez éventuellement, ou, enfin,
dans votre mission, vous pourriez exploiter un centre hospitalier et un centre
d'hébergement. Pourquoi avez-vous choisi ce modèle-là
plutôt que de dire que c'est un centre hospitalier qui exploite un
CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous me
répéter votre question?
M. Trudel: Pourquoi vous avez choisi que ce soit un
établissement CLSC qui exploite également un centre hospitalier
et/ou un centre d'hébergement et de soins de longue durée,
plutôt qu'un centre hospitalier qui exploite un CLSC et un centre de
soins de longue durée?
M. Côté (Charlesbourg): Si ça avait
été l'inverse, vous m'auriez posé la question inverse.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher, vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est parce qu'il y a une autre question qui vient
après.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Il y a une
réalité qui est celle d'établissements qui offrent des
services de première ligne auxquels on ajoute des services de
deuxième ligne. Et c'est la
réalité actuelle. Alors, la deuxième question
c'est?
M. Trudel: Alors, ce sont donc des établissements qui
auront quel type de conseil d'administration? Un type de conseil
d'administration CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): CLSC. Un conseil
d'administration CLSC plus comité de bénéficiaires pour
l'hébergement.
M. Trudel: Sauf erreur, est-ce qu'il est introduit des
amendements pour harmoniser le conseil d'administration d'une centre de
santé à la réalité de l'exploitation d'un centre
hospitalier?
M. Lamarche: Si j'ai bien saisi votre question, oui. D'ailleurs,
vous remarquerez...
M. Trudel: Bien, c'est pour ça, parce qu'entre autres
choses, pour les bénéficiaires, pour les usagers.
M. Lamarche: Non, mais justement. Vous allez remarquer que, dans
le conseil d'administration d'un CLSC, il y a des fois des représentants
de bénéficiaires et là on se demandait pourquoi,
effectivement Bon, il y a une volonté, mais c'était surtout pour
tenir compte du volet centre de santé. On disait: C'est un conseil
d'administration de CLSC plus le volet bénéficiaires lorsqu'il y
a une mission aussi hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
où... Si ma mémoire est fidèle, il y a un CLSC à
Saint-Laurent, je ne me souviens plus du nom, qui est un CLSC mais qui a aussi
de l'hébergement. Donc, dans ces conditions-là, on a un conseil
d'administration de CLSC, mais il y aura aussi un comité de
bénéficiaires pour les personnes qui sont
hébergées.
Vous avez une partie de votre réponse à 98 qui se lit
comme suit: "Le conseil d'administration de chaque établissement qui
exploite un centre local de services communautaires est composé des
personnes suivantes qui en font partie au fur et à mesure de leur
élection ou nomination. "
Vous l'avez dans le texte intégré. O. K. Oui, 98 du texte
intégré: "Le conseil d'administration d'un établissement
qui exploite un centre local de services communautaires ou d'un
établissement désigné centre de santé -
c'était effectivement une des questions dans la tournée ça
qu'on a fait à travers les régions - est composé des
personnes", et ça suit.
M. Trudel: Sur un conseil d'administration d'un centre
hospitalier, il y aura un médecin, avec les amendements que vous allez
déposés, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est prévu depuis le
début.
M. Trudel: II y aura un médecin.
M. Côté (Charlesbourg): Nommé par
lui-même, sur un centre hospitalier.
M. Trudel: Est-ce que, sur le conseil d'administration d'un CLSC,
il y aura un médecin?
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau du CLSC, c'est
trois représentants des travailleurs, sans identification
spécifique.
M. Chevrette: Sans identification.
M. Trudel: Donc, il n'y aura pas nécessairement une place
pour la pratique médicale au conseil d'administration du centre
hospitalier qui est exploité par ce CLSC. C'est là que je voulais
en arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont cinq, ce n'est pas
un CMDP.
M. Chevrette: C'est ça qui peut paraître
drôle. Je comprends la question dans le sens suivant: S'ils sont assez
nombreux pour former un CMDP... Ça en prend cinq?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, cinq.
M. Chevrette: II pourrait y avoir un CMDP dans un centre
où iIs ont l'autorisation de former à la fois un CH et il n'y
aurait pas de médecin au conseil d'administration. On le donne ou on ne
le donne pas. Il y a un hic, là.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce n'est
pas ici... Le hic est là. Quand on aura à voir les conseils
d'administration, je pense qu'on pourra y venir à ce
moment-là.
M. Chevrette: Oui, mais à cause de la clause
particulière à l'article 63. 1... L'article 63. 1 dit que vous
donnez l'autorisation formelle dans les populations à faible
densité d'avoir à la fois la mission CLSC et la mission de centre
de santé. En toute logique, si vous dites que, même dans un CLSC
où il n'y a pas de centre de... parce qu'on n'a pas réglé
la question des CMDP, naturellement, au moment où on se parle. Mais il
reste que, si, dans les centres hospitaliers, vous reconnaissez qu'il y a un
médecin sur un conseil et qu'un CLSC peut, à cause de
circonstances particulières, exercer la fonction de centre de
santé, il m'apparaîtrait important de clarifier l'article 63.
Le Président (M. Marcil): M.le ministre, votre
réponse.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la première
fois, dans la loi, qu'on reconnaît les centres de santé, parce
qu'on est actuellement dans un vide. La décision qui a été
prise, c'est qu'en reconnaissant les centres de santé on les doterait
d'un conseil d'administration de type CLSC.
M. Chevrette: Euh... oui.
M. Côté (Charlesbourg): De type CLSC, donc c'est le
choix qui a été fait, parce qu'il y a combien...
Une voix: Une personne...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a un centre...
M. Chevrette: Je comprends que c'est un choix politique...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...que de dire: En CLSC, le conseil
d'administration sera de type CLSC. Mais c'est exceptionnellement que vous
reconnaissez qu'un CLSC peut exercer à la fois la mission de
médecine de première ligne et la mission de médecine de
deuxième ligne.
C'est là que ça... Moi, je vous dis très
honnêtement, on n'a pas fait le débat, c'est évident qu'on
n'a pas fait le débat encore sur le rôle du corps médical,
même à l'intérieur des centres de santé. On ne l'a
pas fait. On n'est pas rendus là. Mais dans notre logique, moi, dans ma
tête, j'ai l'impression, non seulement l'impression mais la conviction
que la responsabilité du contrôle de l'acte médical
ça appartient au corps médical. C'est une philosophie qui se
soutient et qui se défend. A partir de là, si c'est exceptionnel
que vous mettiez la première et la deuxième lignes ensemble...
C'est un peu ça que vous faites. Ce n'est pas un peu ça, c'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une
réalité de terrain.
M. Chevrette: C'est une réalité à partir
d'une densité de population. Donc, à mon point de vue, on doit
avoir une certaine compréhension sur une mesure exceptionnelle, la
même chose. Pour ce type de structure qui a les deux missions, la mission
de première ligne et la mission de deuxième ligne, on doit
assurer la présence d'un représentant du corps médical sur
le conseil d'administration.
M. Trudel: Sans pour autant, à mon avis, rogner sur la
catégorie "autres membres du personnel" pour qui on a
réservé trois places.
M. Chevrette: Moi, je ne dirais pas à même les
trois, je l'ajouterais purement et simplement.
C'est une exception ça d'abord.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, évidemment, ce
dont on discute ça peut être exportable. Là, vous nous
dites que c'est une exception, mais il faut faire attention à
l'"exportabilité" aussi.
M. Trudel: Oui, oui, tout à fait. Parce que c'est une
belle formule dans les milieux où c'est actuellement
installé.
M. Chevrette: Oui, mais il n'y a pas d'exception à la
tonne dans le projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: C'est pour ça que, même si on peut
craindre le précédent quant à d'autres catégories,
il m'apparait que le fait de fusionner, pas fusionner, mais joindre la
première et la deuxième lignes... Même dans les endroits
où ça existe, M. le ministre, dans les endroits où
ça existe, les médecins y participent dans les faits. Il
s'agirait que...
M. Côté (Charlesbourg): II est impensable, dans une
situation comme celle-là qu'on ne se retrouve pas en pratique, parmi les
trois, avec un médecin.
M. Chevrette: Non, parce que les deux vont jouer sur la
première et la deuxième lignes. De toute façon, ils ne
sont pas non plus...
M. Côté (Charlesbourg): On va examiner la
proposition au niveau du conseil d'administration, soit un des trois ou...
M. Chevrette: Mais nous on vous suggère que ce soit un
additionnel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: ...dans les circonstances, pour ne pas briser le
patron des CLSC tel que conçu, qu'on ajoute: À cause de
circonstances particulières. Si on en fait une exception, un article
d'exception, il n'y a pas de problème à créer une
exception au niveau de la composition.
Le Président (M. Marcil): O.K. Donc, si je comprends bien,
M. le ministre, lorsqu'on sera rendu aux articles 92 et plus touchant la
composition des conseils d'administration, vous allez tenir compte de la
proposition qui est avancée, du moins elle va être
analysée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'il y a des
services... Même si on est dans une situation, d'abord, de services de
première ligne, il y a des services de deuxième ligne de courte
durée donc de type CHSCD. (17 h 45)
Le Président (M. Marcil): O. K. Donc, on revient à
l'article 63. 1. M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Trudel: Dans la même logique, est-ce qu'il peut y avoir
deux CMDP puisqu'un centre local, un CLSC, qui exploite un centre hospitalier,
le CLSC peut avoir des médecins, ce centre-là peut avoir des
médecins, plus de cinq, à son service et, évidemment, dans
le centre hospitalier, on peut se retrouver avec - ça va de soi, c'est
un centre hospitalier - plus de cinq médecins. Alors, est-ce qu'on
pourrait se retrouver avec deux CMDP ou si c'est prévu qu'il y ait,
effectivement, deux CMDP, dans la logique de la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Non, 93 dit ceci: "Lorsqu'un
établissement exploite des centres susceptibles d'être
régis par des conseils d'administration différents, suivant les
article 88 à 92, le ministre détermine, après consultation
de la régie régionale, le conseil d'administration qui administre
l'établissement. " Ça va régler le reste aussi. Il y a un
certain...
M. Chevrette: Le conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: À93?
M. Chevrette: Oui, 93.
M. Côté (Charlesbourg): Pour les conseils
d'administration.
M. Chevrette: Oui, mais la question... Spécifique aux
CMDP, ce n'est pas la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une première.
On est dans une situation où il y a des cas particuliers. Il y en a, au
niveau des conseils d'administration, qui vont être réglés
cas par cas avec consultation par le ministre. Il y a certains cas comme
ça. C'est ce que dit 93.
M. Trudel: Bien là, c'est parce que 93 n'existe plus
là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Selon ce que vous nous avez déposé au
départ, il n'y en a plus d'article 93.
M. Lamarche: Non, non, mais...
M. Trudel: Ce que vous nous avez déposé...
M. Lamarche:... ça a été
déplacé là. Si on regarde les papillons, ça a
été déplacé à 94. 1.
M. Trudel: 94. 1?
M. Lamarche: Oui. C'est le même article.
M. Chevrette: Mais vous pourriez décidé, en vertu
de 93, qu'il y a un conseil d'administration de telle nature, mais ça
n'empêche pas qu'il pourrait y avoir cinq médecins en CLSC qui
constituent un CMDP et qu'à cause du fait que, par votre article 63. 1,
il y a un CH et qu'ils sont sept, il aurait droit à un autre CMDP.
À l'intérieur du même CLSC qui a les deux missions, de
première ligne et de deuxième ligne, on pourrait se ramasser avec
la constitution de deux CMDP. C'est exactement ça.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un papillon qui s'en
vient à 153 pour répondre à votre question du CMDP
précis, que vous n'avez pas, mais qui va arriver et qui dit, au
deuxièmement: Remplacer, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, les mots "le centre" par les mots "tout centre
exploité par l'établissement". Et, à ce moment-là,
il y aura un CMDP.
M. Chevrette: 153. Papillon.
Le Président (M. Marcil): Alors, on en prend note
lorsqu'on sera rendu à 153. Est-ce qu'il y a une autre question sur
l'article 63. 1?
Donc, on va suspendre pour une minute.
(Suspension de la séance à 17 h 51)
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. Marcil): M.le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: À ma question tantôt, en vertu de
l'article 94. 1, l'ancien article 93, c'est pas exact de dire que ce sera un
conseil d'administration de type CLSC qui va administrer un centre de
santé, puisque vous dites, à l'article 94. 1, que, lorsqu'un
établissement exploite des centres susceptibles d'être
régis par plus d'un conseil d'administration, après consultation
de la régie régionale, vous décidez quel conseil
d'administration va administrer l'établissement. Ça pourrait
être exactement l'inverse. Ça pourrait être un conseil
d'administration d'hôpital qui administre un CLSC. N'est-ce pas? Isn't
it?
M. Côté (Charlesbourg): M. Lamarche.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le ministre. M. le
sous-ministre.
M. Lamarche: si j'ai bien saisi votre question, les centres de
santé, on a lu tantôt que c'était réglé.
donc, dans les amendements qui sont faits, je pense, à 98, là
effectivement
on identifie très bien le type de conseil d'administration qui
est pour un centre de santé. Lorsque vous parlez d'un CLSC qui
administre un hôpital ou un hôpital qui administre un CLSC,
là c'est davantage un autre article qui est l'ancien 93, le nouveau 94.
1, où là, effectivement, on se trouve dans une situation
où ça prend une décision, soit un type de conseil
d'administration ou l'autre. Et là, le pouvoir est laissé au
ministre, parce que ça varie terriblement d'une situation à
l'autre.
M. Chevrette: Ce n'est pas ce que 63. 1 dit. 63. 1, M. Lamarche,
il dit, je m'excuse, mais 63. 1, que vous nous avez présenté, il
dit que c'est un CLSC qui exploite un centre de santé. Vous l'identifiez
très bien. Vous identifiez très bien que c'est la structure CLSC
qui aura la responsabilité du centre de santé.
M. Lamarche: Est-ce que je peux...
Le Président (M. Marcil): M. Lamarche, oui.
M. Lamarche: Ce que l'article 63 dit, c'est que le ministre peut
désigner centre de santé - c'est ce que l'article 63 dit - un
établissement qui exploite, d'une part, un centre local de services
communautaires et, après ça, une autre chose. C'est ce qui est
dit ici, donc ça permet d'identifier les centres de santé. Ce que
l'article 98 dit, c'est ce qu'est le conseil d'administration d'un centre de
santé. Et là, on donne, effectivement, à un centre de
santé, ici, un conseil d'administration similaire à un CLSC, sauf
pour le volet, lorsqu'on dit: Le cas échéant, deux personnes
élues par les membres d'un comité d'usagers, pour tenir compte de
l'autre volet qui peut aussi être l'hébergement compris à
l'intérieur d'un établissement centre de santé. Et si je
peux me permettre, parce qu'il y a le troisième...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je vous interromps, M. Lamarche.
M. Lamarche: Je vous en prie.
M. Chevrette: Je sais au moins une chose dans la vie, je sais
lire. "Le ministre peut désigner centre de santé un
établissement qui exploite un centre local de services communautaires".
Ça, ça veut dire qu'il peut dire à un centre local de
services communautaires: Je te désigne comme centre de santé.
Donc, ne venez pas me faire accroire que c'est l'un ou l'autre,
l'identification. C'est très clair que le pouvoir qu'a le ministre,
c'est de dire à un CLSC, dans le texte que vous nous avez remis: Tu
seras aussi un centre de santé.
Donc, à partir de là, quand vous parlez de 98, si on fait
le lien logique, vous demandez à un CLSC de pouvoir peut-être
être administré par un conseil d'administration d'un centre de
santé. C'est tout ça, l'argumentation qu'on vous dit. Nous, on
vous dit: L'article 63. 1, c'est un CLSC qui était là avant? Vous
lui avez donné aussi la mission de deuxième ligne. Ça sera
donc un conseil d'administration de première ligne et vous y ajouterez
un médecin. Alors que vous nous dites vous... Allez donc à
l'article 98. L'article 98, ce n'est pas ça qu'il dit. L'article 98 dit:
C'est le ministre qui désigne lui-même le type de conseil
d'administration qu'il y aura là. Ce n'est pas pareil du tout comme
approche. Et, avec tout le respect que j'ai pour votre argumentation, elle ne
correspond pas au "verbatim" que vous nous remettez, mon cher M. Lamarche.
M. Lamarche: J'ai dû mal...
Le Président (M. Marcil): M. Lamarche.
M. Lamarche: Merci, M. le Président, j'ai dû mal
m'exprimer. Ce que l'article 63 dit, c'est que le ministre désigne
"centre de santé" quelque chose qui doit posséder au moins deux
conditions. Une première condition, c'est qu'il exploite un centre local
de services communautaires et une deuxième condition, c'est qu'il
exploite également un autre centre. C'est ça qu'on appelle un
centre de santé. Ce que l'article 98 dit, c'est: Lorsque vous
êtes, d'une part, soit un CLSC, pur, tel que connu, soit ayant
été désigné, en vertu de l'article 63. 1, centre de
santé, voici la composition de votre conseil d'administration. L'autre
réalité à laquelle vous faisiez allusion tantôt et
c'est très juste, c'est un CLSC qui n'a pas été
désigné centre de santé et qui administre un hôpital
ou l'inverse. Là, c'est l'ancien article 93 ou le nouvel article 94. 1
qui permet au ministre de dire lequel des types de conseil d'administration
répond le mieux à cette particularité-là.
M. Chevrette: Pour bien se situer, parmi les neuf cas d'exception
pour lesquels vous avez rédigé l'article 63. 1, expliquez-moi
donc combien il y a de centres de santé qui ont été
transformés en CLSC ou qui se sont vu ajouter la mission de CLSC, ou
combien de CLSC se sont vu ajouter la mission de santé deuxième
ligne? Expliquez-moi ça et, après ça, on va discuter sur
du concret. On discute sur le plan théorique, mais sur le plan pratique,
je suis convaincu qu'il y a une seule formule. Les trois quarts du temps, c'est
parti par la mission de première ligne pour accoucher sur la
deuxième ligne par après. Vrai ou faux?
M. Lamarche: O. K.
M. Chevrette: Dans les neuf?
M. Lamarche: M. le député, actuellement, je ne peux
pas répondre de façon précise à cette
chose-là.
M. Chevrette: Mais c'est important.
M. Lamarche: Non, mais ce que je pense être la
réalité actuelle, c'est qu'ils ont les deux, ils ont les deux
volets.
M. Chevrette: Oui.
M. Lamarche: Et dans les neuf et ça, on l'a
mentionné tantôt, il y en a huit qui ont un volet CLSC et un volet
hôpital. Il y en a un qui a un volet CLSC et un volet hébergement
comme tel. C'est là que M. le ministre a dit: Si, effectivement, il y a
des choses à réajuster pour tenir compte de cette
spécificité-là, je pense qu'on le reprendrait relativement
au niveau des conseils d'administration comme tels. Mais je ne peux pas vous
dire si c'est un CLSC qui s'est extensionné en hôpital ou si c'est
un hôpital qui s'est extensionné en CLSC. Je ne sais pas. Je ne
peux honnêtement pas vous le dire. Ce qui était clair...
M. Chevrette: Mais le gros du travail...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...dans ces endroits-là, H s'effectue
clairement en fonction de la mission de première ligne.
M. Lamarche: L'intention - et là, ce n'est pas juste ici -
était vraiment de constituer davantage une première ligne
à laquelle s'exten-sionne une deuxième ligne.
M. Chevrette: Bon.
M. Lamarche: D'ailleurs, actuellement, le conseil
d'administration des centres de santé, dans les faits, est similaire
à un conseil d'administration de CLSC et c'a été ça
qui a été fait antérieurement. Ce n'est pas nouveau, sauf
que c'est vraiment consacré dans la loi de reconnaître que, dans
les faits, un centre de santé est une première ligne à
laquelle se greffe une deuxième ligne, soit de courte durée, soit
d'hébergement.
M. Chevrette: Mais vous vous mettez un pouvoir de portée
générale, au ministre, plutôt que de vouloir le
régler au niveau de l'article 63.1. Quand vous allez au niveau des
articles 93 et 94, je ne sais plus quel numéro parce que... Peu importe
la numérotation, vous vous mettez un pouvoir de portée
générale dans la loi, alors que vous avez une situation de fait.
Vous m'avez bel et bien dit vous-même: J'ai une situation de fait. Quand
on a une situation de fait, on règle la situation de fait. On ne se
donne pas un pouvoir de portée générale à ne plus
finir. Si vous voulez éviter les chicanes et si vous voulez
éviter que ce soit sous la dictée du ministre, que ce soit une
centralisation ministérielle... Vous avez dit que c'était une
décentralisation, cette histoire-là. Il faudrait que ça en
ait l'air de temps en temps. Donc, si on le définit clairement, ils vont
savoir quoi faire et ils n'auront plus à téter le ministre pour
savoir ce qu'ils vont faire avec leur conseil, ça va être
décidé d'avance.
M. Lamarche: Si vous me le permettez, M. le Président.
M. Chevrette: Je vous le permets en double. Le
Président (M. Marcil): Oui, M. Lamarche. M. Lamarche: O.K.
M. Chevrette: Si ça peut éclairer.
M. Lamarche: On a pris une règle générale
pour une situation qui semblait être plus claire, les centres de
santé. Quand on parle d'un établissement qui a deux missions, et
là je vais faire référence davantage aux CLSC, vous avez
des cas de CLSC avec des centres de réadaptation. Je pense que La
Clairière est un exemple. Vous avez des CLSC avec un ensemble de cas. Il
n'y a pas de modèle typique. D'ailleurs, plus que ça, H y a des
hôpitaux avec des CR. Donc, on s'est donc donné l'article 93,
l'ancien article 93 et le nouvel article 94.1, pour être capable de tenir
compte... Si ma mémoire est juste, il y a 50 cas particuliers comme
ça ou 46 - je n'ai pas le chiffre exact mais c'est de cet
ordre-là - et il n'y a pas de ligne directrice à avoir. Le seul
endroit où on a pu trouver une ligne directrice, c'est justement dans
les centres de santé. Les autres, c'est une multitude de combinaisons,
de missions, pour employer l'ancienne terminologie. Donc, il n'y avait pas de
règle spécifique, H n'y avait pas de typologie à faire,
premier élément.
Deuxième élément, la décision ne
dépend pas de la typologie, elle dépend aussi de la situation
très locale qui se passe, à savoir quelle est la majeure et
quelle est la mineure. Donc, c'est pour ça qu'on s'est donné un
pouvoir, qu'on a donné un pouvoir au ministre pour être capable de
discriminer en consultation avec le terrain, parce que c'est vraiment ça
que ça dit, pour être capable de discriminer les
éléments qu'D pouvait y avoir là-dedans. Il n'y a pas de
typologie, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Revenons à l'article 63, M. Lamarche.
À l'article 63, c'est clair que vous identifiez une des deux conditions.
Elle est précise, c'est un CLSC. O.K. Et la deuxième, ce
n'est pas centre de réadaptation, c'est un centre santé.
Vous avez là un "pattern" bien identifié, bien précis.
Vous l'avez bien précis. Pourquoi ne réglez-vous pas, à
l'article 63, la disposition pure et simple? Vous dites: Si c'est un CLSC
doublé d'un centre de santé, voici quel type de conseil
d'administration vous aurez.
Une voix: M. le ministre, vous voulez intervenir?
M. Lamarche: Est-ce que j'ai bien saisi votre question?
Là, ce que vous mentionnez, c'est que, dans le fond, on a plusieurs
situations où il y a un CLSC avec une autre mission.
M. Chevrette: Oui.
M. Lamarche: o. k. si j'ai bien saisi l'implication de ça,
c'était presque de tous les désigner centre de santé et
donc, de ce fait-là, de donner un conseil d'administration de
portée générale plutôt qu'une modulation très
spécifique à la réalité locale. est-ce que...
M. Chevrette: Les autres missions...
M. Lamarche:... j'extrapole votre pensée, monsieur?
M. Chevrette:... de réadaptation, les autres missions
sociales, quand vous avez, par exemple, un centre d'accueil et de
réadaptation qui est affilié à un CLSC, c'est dans leur
mission de continuité comme telle. La deuxième ligne a voulu
expressément, dans le projet de loi, être quelque chose d'à
part la première ligne. On a voulu vraiment dissocier la première
et la deuxième lignes si bien que la première ligne, on en a fait
un réseau et la deuxième ligne, c'est un autre réseau.
Moi, je prétends que dans le cas de la santé comme telle, quand
on y met la dimension santé avec le CLSC, il faut dès le
départ qu'on sache quel type de conseil d'administration dans la loi,
spécifiquement, parce que vous savez que les conflits de juridiction
sont drôlement importants. Moi, je ne verrais pas pas qu'on puisse
arriver et dire: On consulte et il va y avoir un patron pour les
première et deuxième lignes dans un coin, un autre patron pour la
première et deuxième lignes dans un autre coin. Je pense qu'il
faut identifier les lignes d'autorité dès le départ, les
lignes de fonctionnement et le type de conseil. Moi, personnellement, je suis
convaincu que les CLSC, c'est plus dans ces endroits du type de première
ligne. Moi, c'est ma conviction. Par expérience, pour avoir
visité un... c'est plus de la première ligne. Cependant,
dès qu'on autorise à aller dans la deuxième ligne, je
pense qu'il faut assurer une présence effective sur le conseil
d'administration, sinon on serait illogique par rapport à la mission de
deuxième ligne où on reconnaît le corps médical qui
a le droit d'y assister. Ça ne marche pas, ça.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons nos travaux pour
deux minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
(Reprise à 18 h 10)
Le Président (M. Joly): La commission des affaires
sociales reprend ses travaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... lorsque nous arriverons
à l'article 98, nous ajouterons effectivement un médecin sur le
conseil d'administration, et, à ce moment-là, je pense que
ça réglerait le cas au niveau des centres de santé.
M. Chevrette: En relation avec l'article 63. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en relation avec
l'article 63. 1.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le nouvel article 63. 1
est adopté?
M. Trudel: Dans la même logique...
M. Chevrette: Vous perturbez notre sérénité
intellectuelle, mesdames.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: La sérénité, c'est pas pire, mais
l'intellectuel, là, je ne suis pas sûre.
M. Marcil: C'est l'intellectuel, la difficulté.
Une voix: Je vous ai enlevé les mots de la bouche, M. le
ministre, excusez-moi.
M. Trudel: C'est devenu un cercle vicieux, cette table-là.
Donc, je pense qu'on peut s'entendre au niveau du langage. Si le ministre
désigne, en vertu de l'article 63, un centre de santé qui sera
administré par un conseil d'administration de CLSC avec les ajouts au
niveau du médecin dont on a parlé tantôt, le centre
hospitalier qui est inclus dans ce centre de santé pour ces
cas-là, pour les cas où c'est un centre hospitalier, est-ce qu'il
pourra avoir un
membre de la fondation sur le conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas,
là-dessus, de ces cas-là. Il n'y a pas de fondation.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, question de
procédure. L'amendement que nous avons déposé, 63. 1 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Bon. Donc, l'article 63, 1, comme
tel, c'est l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): C'est le nouvel article. Si on
adopte l'amendement qui est le nouvel article, je ne vois pas la logique. C'est
pour ça quand vous me dites: Non, M. le député...
M. Côté (Charlesbourg): C'était pour une
question additionnelle, Je pense.
M. Trudel: C'était pour une question additionnelle. Ce
n'était pas pour fermer...
Le Président (M. Joly): Ah bon! Parfait! C'est juste pour
avoir un petit peu de temps à vous. Demandez-moi le, je vais
coopérer avec vous.
M. Trudel: Je m'excuse, M. le Président. J'apprécie
votre coopération, votre largesse d'esprit, votre compréhension
rapide.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
fondation.
M. Trudel: II n'y aura pas de membre de la...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de fondation.
Il n'y en a pas. Après vérification, il n'y a pas de fondation
qui existe dans ces cas-là.
M. Trudel: Ah! bien oui, la fondation Philippe-Chabot au centre
hospitalier Sainte-Famille, à Ville-Marie.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: La fondation Philippe-Chabot au centre hospitalier
Sainte-Famille de Ville-Marie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est dans son comté?
M. Trudel: Je ne prends pas les exemples dans l'Ungava, je les
prends dans ma cour.
M. Côté (Charlesbourg): On est mal tombé, il
y en a une chez lui.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Trudel: Vous êtes juste mal tombé. C'est parce
que ça me coûte assez cher de mon salaire de député
pour payer pour ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On m'indique qu'il n'y a pas
de corporation propriétaire.
M. Trudel: Ah! O. K. Ça, c'est vrai...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Lamarche: Non. Ça, on a l'information.
M. Trudel: Non.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lamarche: Celle-là, on a l'information.
M. Trudel: Les Oblats l'ont vendue?
M. Lamarche: Et ça, elle est assez valable, mais les
fondations, on n'a pas l'information. Je ne le sais pas.
M. Trudel: Non, mais d'abord, théoriquement, s'il y en
avait une.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une fondation mais il
n'y a pas de poste de prévu... Au niveau des CLSC il n'y en a pas.
M. Trudel: II y a une fondation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un conseil
d'administration de type CLSC qui reconnaît...
M. Trudel: Une fondation.
M. Côté (Charlesbourg):... une fondation. Au niveau
d'un CLSC, il va le reconnaître au niveau de la santé, mais il n'y
a pas de corporation propriétaire au niveau des centres de santé.
Donc, H n'y a pas de poste.
M. Trudel: O. K. Ça va. M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le
député.
M. Trudel: L'article 63. 1, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Bon. Donc, le nouvel
article 63.1, adopté. Merci. J'appelle l'article 64.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
proposerais, compte tenu qu'il reste une dizaine de minutes, peut-être de
revenir à l'amendement qu'on avait laissé en suspens au niveau
des articles 60 et 60.1. On pourrait régler ça avant le souper et
aller souper.
M. Trudel: Bonne idée, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fera du bien
à l'esprit. C'est adopté. Non, on avait laissé en suspens
l'article 60...
Le Président (M. Joly): L'article 60.1.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on commence d'abord
par l'article 60.
Le Président (M. Joly): L'article 60 qui était
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): II était
adopté celui-là.
Le Président (M. Joly): Oui. On a l'article 60.1,
monsieur. Excusez, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Si j'ai bien compris, M. le
Président, là, il faut commencer par l'article 60.1.
Le Président (M. Joly): Oui, c'est un nouvel... Oui,
parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer après
l'article 60, l'article suivant.
Le Président (M. Joly): C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): "60.1 Un centre de
réadaption pour les personnes ayant une déficience physique
appartient à l'un ou plusieurs des types suivants, selon la
clientèle qu'il dessert: 1° centre de réadaption pour les
personnes ayant une déficience auditive; 2° centre de
réadaptation pour les personnes ayant une déficience visuelle;
3° centre de réadaptation pour les personnes ayant une
déficience motrice." Donc, ça répond, ça, à
un ou plusieurs, ce qu'on souhaitait tantôt.
M. Trudel: Et ça commence par "Un centre de
réadaptation."
Le Président (M. Joly): C'est ça. C'est un nouvel
article.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'était le
souhait exprimé tantôt.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça me paraît
conforme à ce qu'on a discuté.
M. Trudel: Conforme. Donc, lorsque le ministre va émettre
les autorisations d'exploitation, il pourrait dire à un centre de
réadaptation: II vous est autorisé d'exploiter un centre de
réadaption pour des auditifs, pour des visuels, pour de la
motricité, éventuellement, à l'intérieur d'un
centre de réadaptation. Est-ce que ça va faire l'objet, à
la limite, de quatre demandes?
M. Côté (Charlesbourg): Un permis. M. Trudel:
Un permis.
M. Côté (Charlesbourg): Un permis avec les
activités.
M. Trudel: Un permis avec les activités.
M. Chevrette: C'est encore pour les régions
éloignées.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Chevrette: De faible densité, je veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on a
discuté tantôt, là. Adopté.
M. Trudel: O.K. Ça va. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Un instant! Une question de
procédure. Si je comprends bien, M. le ministre, vous retirez le premier
amendement que vous aviez soumis à l'article 60.1 pour déposer le
nouveau que vous venez de nous lire et qui a été entendu. Donc,
l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 60.1, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
maintenant qu'on a fait ça, il faut être concordant à
l'article 60. Donc, on revient à l'article 60. "Remplacer les deux
premières lignes de l'article 60 par les suivantes: "60. Un centre de
réadaptation appartient à l'une ou plusieurs des classes
suivantes, selon les clientèles qu'il dessert".
Le Président (M. Joly): C'était une nouvelle
étude de l'article 60. Donc, l'amendement est
adopté?
M. Chevrette: Oui. Il est obligé par concordance.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, par
concordance.
Le Président (M. Joly): Oui, je suis d'accord, mais c'est
une question de procédure.
M. Chevrette: Donc, H y a un amendement à l'article 60 et
on l'accorde.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 60, tel
qu'amendé, est adopté? Adopté.
M. Trudel: Vous avez raison, c'est adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Parfait. Merci.
Avant de suspendre nos travaux, M. le ministre, est-ce qu'il y a d'autres
articles que vous vouliez...
M. Chevrette: Non, mais étant donné que l'article
64 qu'on va aborder...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...est relié à l'article 55 qu'on a
mis en suspens...
Le Président (M. Joly): Bon!
M. Chevrette: ...j'aimerais mieux qu'on ajourne tout de suite et
qu'on arrive avec les amendements à l'article 55.
Le Président (M. Joly): Non, au lieu d'ajourner, nous
allons plutôt suspendre à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 20)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Au moment de terminer, nous en étions à l'article 64, mais je
crois que nous allons appeler l'article...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, pour
notre bonne compréhension et pour ne pas rester suspendu trop longtemps,
je vous demanderais peut-être d'appeler dans l'ordre, si possible, pour
tenter de régler le plus d'articles possible, l'article 58...
Le Président (M. Joly): Sûrement, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'article 63.01...
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...rouvrir l'article 62,
compte tenu des discussions que nous avons eues avec les amendements qu'on a et
rappeler l'article 63. Dans ces conditions-là, pour ce que nous avons
fait cet après-midi, il n'y aurait que l'article 55 qui ne serait pas
appelé cette semaine, qui serait appelé la semaine prochaine.
Le Président (M. Joly): Parfait. Donc, j'appelle l'article
58.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'article 55, si on ne
l'appelle pas tout de suite, c'est de nature préventive. Donc, seulement
la semaine prochaine.
M. Trudel: Le ministre pense que c'est possible de faire de la
réadaptation.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais à
l'occasion...
M. Trudel: Et moi, je pense que ça se traite par le
psychosocial.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Je vous rappelle, M. le ministre,
que vous aviez déjà un amendement à l'article 58.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez le
retirer?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'amendement serait
remplacé par le suivant.
Le Président (M. Joly): Parfait, merci. Donc, vous retirez
l'amendement qui était déjà déposé et le
remplacez par celui que vous allez nous lire. S'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): "1° Remplacer, dans la
quatrième ligne du premier alinéa, le mot "caractériel''
par le mot "comportemental". On reprend ici des éléments de
l'autre. "2° Insérer, dans la cinquième ligne du premier
alinéa, après le mot "leur" les mots "alcoolisme ou autre".
"3° Remplacer, dans la quatrième ligne du deuxième
alinéa, les mots "toxicomanes et les jeunes" par les mots "alcooliques
ou les autres personnes toxicomanes et les".
Et, "4° - c'est ce qui est nouveau - Ajouter, à la fin du
deuxième alinéa, ce qui suit: "ou, si nécessaire,
s'assurer qu'ils soient dirigés le plus tôt possible vers les
centres, les organismes ou des personnes les plus aptes à leur venir en
aide". Évidemment, ça se comprend maintenant en
complémentarité avec l'article 14 aussi qui donne des
responsabilités, où il est dit: "Un établissement ne peut
cesser d'héberger un usager qui a reçu son congé que si
l'état de celui-ci permet son retour ou son intégration à
domicile ou si une place lui est assurée auprès d'un autre
établissement ou de l'une de ces ressources intermédiaires ou
d'une ressource de type familial où il pourra recevoir les services que
requiert son état".
Le Président (M. Joly): Ils ne peuvent pas le mettre
dehors.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, c'est tout ce qu'on a discute hier en termes de trou pour
celui qui atteint 18 ans et qui se retrouverait sans ressource.
Le Président (M. Joly): Parfait. Merci, M. le ministre. M.
le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Trudel: Oui. Ça, vraiment, c'est l'esprit de ce que
nous avons discuté hier, c'est-à-dire ne pas laisser de trou pour
ne pas laisser personne entre deux chaises. Je regarde, rapidement, la relation
avec l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): En plus de l'article 14, ce
qui est inclus, c'est "organismes communautaires", pour avoir un
éventail plus large.
M. Trudel: Oui. C'est ça. D'ailleurs, pourquoi on ne le
marque pas: organismes communautaires? On marque: organismes. Pourquoi on ne
dit pas les organismes... Parce qu'il y en a d'autres, peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que c'est plus large,
mais ça comprend les organismes communautaires.
M. Trudel: Ça va. C'est ce que nous avions discuté
hier. Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 58, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 58, tel
qu'amendé, adopté. J'appelle donc l'article 62.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le Président
(M. Joly): 63.01.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Excusez. Merci, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, l'amendement est le
suivant: Insérer, après l'article 63, l'article suivant: "63.01
Le ministre peut, après avoir consulté le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, désigner centre
affilié universitaire tout centre, autre qu'un centre
désigné centre hospitalier universitaire ou institut
universitaire, exploité par un établissement qui, en plus
d'exercer les activités propres à la mission d'un tel centre,
participe à la formation de professionnels du domaine de la santé
et des services sociaux ou à des activités de recherche selon un
contrat conclu conformément au paragraphe 1° du premier
alinéa de l'article 79".
Évidemment, on l'avait suspendu, M. le Président, parce
que nous avions des questions d'instituts, de social, de médical et que,
par 62, où les papillons vont arriver, et 63, on va régler les
problèmes que nous avions et, par conséquent, ceux de centre
affilié se règlent automatiquement aussi.
Le Président (M. Joly): Je n'en ai qu'une copie. Je vais
vous la laisser, sinon...
M. Trudel: Je vais donc la traiter plus précieusement.
Le Président (M. Joly): Sûrement. Merci.
M. Trudel: Sur l'esprit, c'est bien ça qu'on avait
établi, pour ne pas échapper le signal au niveau du social, qu'il
puisse y avoir la reconnaissance d'instituts universitaires dans le domaine du
social. Bon. On va y revenir tantôt dans l'étage, mais
là-dessus, spécifiquement, j'ai une couple de questions qui sont
connexes. Pour une institution qui est désignée centre
affilié universitaire, je pense qu'on pourrait dire pour tout type de
stage, grosso modo, c'est un peu cela. Qu'en est-il de la politique de
rémunération ou de fixation de tarifs pour l'accueil des
stagiaires en provenance d'autres institutions? Parce que je pense qu'il y a
une espèce de ménage à faire aussi là-dedans, au
sens où il y a, comme dans beaucoup d'autres secteurs, de la tradition,
de l'histoire, des pratiques et il y a aussi des institutions qui ne sont pas
toutes, évidemment, des centres hospitaliers universitaires, et ce n'est
pas tous les instituts qui envoient des stagiaires dans ces lieux-là.
Ça peut être une université en psychoéducation, en
science infirmière; ça peut être un collège,
ça peut être un cégep. Là-dessus, que je sache, si
mes informations sont fidèles, je dirais qu'il y a quasiment autant de
pratiques qu'il y a de types de centres, au sens de centres de formation, qui
existent et une certaine discrimination. Mais qu'en est-il de la politique de
rémunération ou de compensation et d'exercice à cet
égard-là?
M. Côté (Charlesbourg): Vous conviendrez
que, même si on a une responsabilité, la majeure partie de
la responsabilité relève de l'Enseignement supérieur, au
niveau de l'encadrement. Effectivement, on a eu exactement les mêmes
recommandations, par exemple, de gens qui forment des travailleurs sociaux,
mais à partir du moment où il y a un stage, les
établissements qui les accueillent n'ont pas une reconnaissance sur le
plan financier. Il y a donc un problème de coûts aussi, pour
l'encadrement, et les frais inhérents à l'encadrement et au
stage. Il y a des discussions qui sont en cours avec l'Enseignement
supérieur, mais il n'y a pas de règlement de dossier à ce
moment-ci. C'est un problème qui a été soulevé en
cours de réforme, sur le plan de la formation, qui va être
abordé, qu'il l'est actuellement, mais qui le sera de manière
plus importante ultérieurement. Ça fait partie du questionnement
qu'on a.
M. Trudel: Mais est-ce que c'est de la volonté du
ministère de la Santé et des Services sociaux - je vais dire le
mot - d'imposer une façon de faire les choses, bien sûr, avec
l'Enseignement supérieur, acceptant que bien sûr,
évidemment, venant du système universitaire ou collégial,
la grande responsabilité est là, sauf qu'il y a comme un jeu
entre les deux qui fait en sorte que le système santé et services
sociaux voit arriver dans son système toutes sortes de monde avec toutes
sortes de pratiques et toutes sortes de façons de faire les choses et,
par ailleurs, du côté de l'université, du côté
du collège, du côté de toute autre institution de
formation, je vais vous dire franchement, ça devient quasiment
gênant à quelque part pour les institutions de déterminer
de l'intervention pratique dans la formation, parce qu'ils arrivent dans les
milieux de santé et services sociaux un peu comme des chiens dans un jeu
de quilles, pour parler franchement.
M. Côté (Charlesbourg): J'aurais tendance à
vous dire qui impose, paie, et que historiquement, sur le plan médical,
c'est un budget qui est parti du ministère de la Santé et des
Services sociaux, qui a été transféré à
l'Enseignement supérieur...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour les frais
inhérents à l'enseignement et à l'encadrement. Donc,
à ce niveau-là, c'est déjà reconnu pour les
médecins, mais dans le cas des autres, ça ne l'est pas, ils ont
un problème effectivement, qui est abordé actuellement avec
l'Enseignement supérieur qui n'a pas nécessairement une solution,
mais auquel on devra trouver une solution. Si on impose, c'est clair que ce
sera nous qui devrons payer. Je pense qu'on a une part de
responsabilité, mais on n'a pas la responsabilité de la
formation. Je pense qu'on a une respon- sabilité eu égard,
finalement, aux problèmes que ça va occasionner à un
centre qui, effectivement, recevrait en stage des travailleurs sociaux ou
d'autres travailleurs spécialisés. Dans ce sens-là, c'est
une négociation qui est amorcée avec l'Enseignement
supérieur - mais on prend les dossiers un par un - qui devra aboutir
ultérieurement.
J'aurais même pu vous ajouter, M. Lamarche me le signale, que
quand on parle d'enseignement supérieur, il y a aussi le
ministère de l'Éducation.
Une voix: Les auxiliaires.
M. Côté (Charlesbourg): Les auxiliaires.
M. Trudel: Qui sont des professionnels. Ils ont une
corporation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui. Oui.
M. Trudel: Vous êtes bien assuré de la formation de
professionnels qui sont tous couverts par des corporations, tous ceux qui sont
appelés à aller faire des stages d'intervention? Les
psychoéducateurs? Les psychoéducateurs, ce n'est pas reconnu par
une corporation, ça.
M. Lamarche: La formation professionnelle, qui est une formation,
est un terme consacré qui ne veut pas dire nécessairement des
professionnels.
M. Trudel: Non, mais ce n'est pas marqué la' formation
professionnelle, c'est marqué la formation de professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): De professionnels. La
formation de professionnels.
M. Trudel: Ce sont tous, par ailleurs, des personnels
spécialisés.
Une voix: Des professionnels.
M. Trudel: Non, pas professionnels, des personnels
spécialisés. (20 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Préposés. Des
professionnels du domaine de la santé et des services sociaux. Est-ce
qu'on couvre ce qu'on veut couvrir?
Ça pourrait se lire comme suit, juste pour faire l'exercice,
là.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut,
après avoir consulté le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, ou le ministre de l'Éducation,
désigner centre affilié unh/er-
sitaire tout centre autre qu'un centre désigné centre
hospitalier universitaire ou institut universitaire, exploité par un
établissement qui, en plus d'exercer les activités propres
à la mission d'un tel centre, participe à la formation
professionnelle dans le domaine de la santé et des services sociaux ou a
des activités de recherche selon un contrat conclu conformément
au paragraphe 1°, du premier alinéa de l'article 79".
M. Trudel: Oui, ça, c'est la bonne quant à
l'objectif. Par ailleurs, M. le ministre, tous les établissements qui
feraient de la formation professionnelle seraient, à toutes fins utiles,
désignés.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le domaine de la
santé et des services sociaux.
M. Trudel: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a.
M. Trudel: Admettons.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ils ne seraient pas
automatiquement désignés. Non, c'est "peut". Le ministre "peut",
après consultation. Donc, il faut...
M. Trudel: Je vais vous donner un exemple très concret,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: L'Université du Québec en
Abitibi-Témiscamingue forme des psychoéducateurs; ils vont faire
des stages à la Maison Rouyn-Noranda que ça s'appelle. Alors la
Maison Rouyn-Noranda pourrait être désignée "centre
affilié universitaire".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pourrait, pourrait...
On va voir, à l'article 79, il y a un niveau d'intensité qui va
accompagner ça.
M. Trudel: Comme dirait...
M. Côté (Charlesbourg): À l'origine,
l'amendement tel qu'il est déposé, qui est sur la table...
M. Trudel: Lui il se balançait tout seul.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, lui est correct.
Parce que l'universitaire, on parle de professionnels.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où on élargit, c'est clair que ça crée les
problèmes qu'on a actuellement, mais on l'analyse.
Alors je le laisserais tel qu'il a été
déposé initialement, M. le Président, si...
M. Trudel: Oui, mais ça ne règle pas votre
problème par ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça ne règle pas votre problème
par ailleurs. Il y a d'autres professionnels qui sont formés ailleurs
qu'à l'université, et qui peuvent aller exercer...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...pourraient aller exercer au niveau pratique dans
des établissements affiliés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais à ce
moment-là ça n'est pas un institut universitaire, là.
Ça ne peut pas être un affilié non plus. Donc ça
peut être de niveau cégep, de niveau secondaire, secondaire pour
infirmière, infirmière auxiliaire ou préposé. Et
à ce moment-là ça serait davantage réglé
possiblement par l'article 79 qu'on verra ultérieurement. C'est pour
ça qu'il faudrait que celui-là reste tel qu'il est, parce que
c'est universitaire.
Mais je comprends que ça ne règle pas pour autant, puis ce
n'est pas nécessairement là qu'on doit le régler non plus,
le problème de d'autres travailleurs qui sont formés à un
autre niveau qu'universitaire.
M. Trudel: Et d'autres professionnels. Il y a d'autres
professionnels qui sont formés ailleurs qu'au niveau universitaire.
Là, il y en a beaucoup qui sont régis par... Professionnels au
sens de définition de professionnels par corporation reconnue. La
corporation au niveau collégial des techniciens en travail social.
M. Côté (Charlesbourg): M. Lamarche.
M. Lamarche: II faut vraiment tenter de le lire avec l'article
79, si vous me permettez, même si on va avoir aussi des papillons
à l'article 79, mais en termes de l'esprit, l'article 79, c'est que,
dans le fond, un établissement peut conclure un contrat en affiliation
avec une université, modifier un tel contrat, une entente ou un contrat
de services aux fins d'un programme universitaire ou de recherche et,
après ça, le quatrième, conclure un contrat d'association
avec toute autre institution d'enseignement reconnue par le ministre de
l'Éducation ou le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science aux fins de procurer aux étudiants du domaine de la santé
et des services sociaux, des lieux de stage et de formation pratique. Et
ça, ça pourrait couvrir toute autre chose qui n'est pas de niveau
universitaire et même, j'aurais tendance à dire même la
secrétaire médicale, à la limite. Mais ça
n'en fait pas nécessairement et surtout pas un centre
affilié universitaire, mais c'est permis d'avoir des lieux de stage et
de conclure des contrats d'association avec toute autre institution
d'enseignement pour fins, uniquement, de procurer des stages. Mais ce n'est pas
ça qui va en faire nécessairement un centre universitaire
affilié. Ce qui était davantage visé là-dedans,
c'est ce que vous avez mentionné, tant du côté social ou
même du côté uniquement des stages de médecine
familiale, par exemple.
M. Trudel: Dans le fond, ce qui est visé ici, ce n'est pas
la pratique médicale, c'est pour les stages en médecine.
M. Lamarche: Vous parlez de l'article 79? M. Trudel: Non,
non, non, l'article 63.01.
M. Lamarche: dans le fond, c'était ... c'est vrai pour la
médecine familiale, ça peut être vrai pour la
médecine familiale en termes de stage, mais ça visait tout autre
professionnel aussi.
M. Trudel: Oui, les ergo.
M. Lamarche: Universitaire. Excusez là, vraiment de niveau
de formation universitaire, l'insisté.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple. Dans le
cas actuel, on a reconnu Charles-Lemoyne affilié, mais
spécifiquement pour formation médicale.
M. Trudel: C'est ça. Ah! spécifiquement pour
formation médicale.
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'exclut pas qu'on
puisse, pour d'autres spécialités universitaires, pouvoir le
faire. Cependant, lorsqu'on tombe au niveau cégep, ce n'est pas le cas
parce que ce n'est pas universitaire. Et, l'article 79 permettrait, à ce
moment-là, des contrats avec des établissements qui
permettraient, à ce moment-là, de niveau cégep ou de
niveau éducation, niveau secondaire.
M. Lamarche: Et la distinction pour la médecine... Est-ce
que je peux me permettre?
Une voix: Oui.
M. Lamarche: La distinction pour la médecine entre
affilié et institut c'est que l'institut, même si c'est dans un
domaine relativement plus restreint, c'est les quatre mêmes
fonctions.
M. Trudel: Oui.
M. Lamarche: O.K. Tandis qu'ici ça peut être
uniquement pour la formation.
M. Côté (Charlesbourg): Médecine familiale.
M. Lamarche: Médecine familiale. M. Trudel:
Médecine familiale
M. Lamarche: Donc, ça peut être uniquement
ça. Il pourrait y avoir un institut reconnu dans un domaine mais
là, ça prendrait les quatre fonctions, enseignement, recherche et
évaluation.
Une voix: C'est ça qui est la distinction.
M. Trudel: Ça va être d'autant plus précieux
que le ministre s'apprête à reconnaître à l'automne
les médecines alternatives, les médecines douces.
M. Côté (Charlesbourg): Une commission
parlementaire.
M. Trudel: Les pratiques... Ah! Excusez. Une commission
parlementaire. Mais déjà le terreau d'accueil va être fait
lorsque ce sera en milieu universitaire.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je prends
toujours mon exemple qui devrait s'appliquer très bien aussi au
Québec, la Hollande, où l'homéopathie est reconnue, mais
pratiquée par des médecins. Et l'homéopathie fait partie
des médecines douces alternatives, tout ce qu'il y a de plus doux comme
langage... et on aura notre commission parlementaire.
M. Trudel: Toujours à l'automne.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, si on a fini lé
projet de loi 120.
M. Trudel: Ah!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Très bien. Adopté pour l'article
63.01.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement 63.01,
adopté. Donc, le nouvel article 63.1 adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Nous appelons maintenant l'article
62.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président. Alors, l'article 62 se lirait comme suit: Remplacer l'article
62 par le suivant: "Le ministre peut, après avoir consulté le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, désigner
institut universitaire tout centre exploité par un établissement
qui, en plus d'exercer
des activités propres à la mission d'un tel centre, offre
des services médicaux ultraspécialisés ou
spécialisés dans une seule discipline médicale ou des
services reliés à la médecine familiale, procède
à l'évaluation des technologies de la santé, participe
à l'enseignement médical selon les termes d'un contrat
d'affiliation conclu conformément à l'article 79 et gère
un centre de recherche ou un institut de recherche reconnu par le Fonds de la
recherche en santé du Québec".
Le Président (M. Joly): Je comprends que c'est une
nouvelle étude, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, de même que
l'article 63 pour permettre d'être conforme aux discussions qu'on a eues
dans le domaine médical sur le plan universitaire et social qui viendra
à l'article 63. Oui. Donc, dans ce cas-ci, c'est vrai pour tout centre,
y compris CHSLD, ce qu'on voulait couvrir par d'autres amendements dans les
discussions de cet après-midi. C'est vrai pour tout centre et on verra
à l'article 63 que c'est dans le domaine social qu'on intervient, donc,
avec l'intensité qu'on voulait y mettre et la visibilité qu'on
voulait y mettre, le message.
M. Trudel: Et ce sera dans tout centre aussi à l'article
63.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, exact. M. Trudel:
Une vocation sociale. M. Lamarche: Oui, exactement ça.
M. Trudel: Parce qu'une des différences... Il y a une
différence aussi entre l'article 62 et l'article 63. C'est les quatre
conditions à l'article 62 et une seule peut-être à
l'article 63?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Les
quatre points, c'est ça. Oui, dans le cas... C'est quatre. Institut,
c'est toujours quatre, mais dans un domaine spécifique, alors
qu'affilié, on donnait l'exemple tantôt de familial et formation.
Il n'y a pas de recherche, pas nécessairement.
Le Président (M. Joly): M. le sous-ministre... M.
Trudel: Dans les deux... M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: ...ça prend les quatre conditions
nécessaires pour...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...postuler...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à l'institut universitaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans les deux cas.
C'est ça.
M. Trudel: On est obligés d'étudier les articles 62
et 63 ensemble. Un CHSLD qui exercerait, bien sûr, des activités
propres à sa mission, qui dispenserait des services de pointe dans un
domaine interdisicplinaire particulier, la gérontologie, la
gériatrie...
M. Lamarche: C'est pour ça qu'on a mis
"spécialisé".
M. Trudel: ...mais qui ne ferait pas d'évaluation, qui ne
procéderait pas à l'évaluation de technologies de la
santé, il ne pourrait pas y aller, il ne pourrait pas postuler.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Il
deviendrait, à ce moment-là, un affilié, non pas un
institut. L'institut doit remplir les quatre conditions de la même
manière qu'un CHU mais l'institut, c'est dans un domaine précis.
À ce moment-là, si une des fonctions n'est pas remplie au niveau
de ce qui est institut, ce serait à ce moment-là affilié.
Il irait dans la catégorie affilié.
M. Trudel: Qu'est-ce que c'est ça, des services de pointe
dans un domaine interdisciplinaire particulier?
M. Lamarche: je peux donner un exemple, si vous me permettez.
c'est le phénomène de réadaptation. donc, un centre de
réadaptation, ce n'est pas nécessairement une seule
spécialité, ça peut être un domaine comme
étant réadaptation. c'était ça qui était
voulu comme étant... donc, ici, ça se divise moins par une
spécialité comme telle, mais dans un domaine et un domaine qui
est effectivement interdisciplinaire et réadaptation est effectivement
un bon exemple. un autre exemple, c'est la protection de la jeunesse. ça
ne se définit pas par rapport à une spécialité,
c'est effectivement un domaine, mais qui est fondamentalement
multidisciplinaire.
M. Trudel: Les services de pointe en DPJ.
M. Lamarche: Si vous me permettez...
M. Trudel: C'est la firme...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lamarche: Non, mais en jeunesse, là.
M. Trudel: Oui.
(20 h 45)
M. Lamarche: C'était effectivement de pouvoir aussi... de
consacrer qu'il n'y avait pas juste un volet de formation, mais de
développer tout le volet de recherche là-dedans et je pense que
M. Côté avait mentionné que c'était... et de
reconnaître ce volet-là qu'on n'a pas actuellement.
M. Trudel: Un domaine interdisciplinaire. Tout le monde va
pouvoir prétendre au titre s'ils ont les trois autres conditions.
M. Chevrette: Beaucoup d'appelés, peu d'élus.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 62 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 62, tel
qu'amendé, adopté. J'appelle l'article 63.
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement à
l'article 63: "1" insérer, dans la première ligne, après
le mot "peut" ce qui suit: ", après avoir consulté le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science; "2° supprimer, à
la fin de la première ligne, le mot "autre"; "3° remplacer, dans la
deuxième ligne, les mots "où rétablissement" par les mots
"exploité par un établissement qui".
Donc, ça se lirait maintenant: "Le ministre peut, après
consultation du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science,
désigner institut universitaire tout centre exploité par un
établissement qui, en plus d'exercer les activités propres
à la mission d'un tel centre, dispense des services de pointe dans un
domaine interdisciplinaire particulier, participe à la formation de
professionnels travaillant dans le domaine de la santé ou des services
sociaux selon les termes d'un contrat d'affiliation conclu conformément
à l'article 79, gère un centre de recherche ou un institut de
recherche reconnu par un organisme voué au développement de la
recherche sociale et évalue des technologies ou des modes d'intervention
reliés à son secteur de pointe." Et là, on a le signal du
social, je pense, assez clair, ce qu'on souhaitait tous.
M. Trudel: Oui, c'est clair.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 63
est-il adopté?
M. Trudel: Je ne vois rien de mieux pour un domaine
interdisciplinaire particulier. Je n'ai rien de mieux.
Le Président (M. Joly): L'amendement...
Une voix: C'est avec le mot "domaine" que vous avez des
difficultés?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non.
M. Chevrette: C'est comme ethnoculturel.
M. Trudel: Oui. On va mettre ça dans le même chapeau
que l'ethnoculturel.
M. Chevrette: C'est deux grands mots qui veulent tout dire et ne
rien dire en même temps.
Le Président (M. Joly): Maintenant, si on veut tout
dire...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si ça ne
veut rien dire, ça a fait jaser du monde.
M. Chevrette: Je veux dire que quand tu lis ça, là,
tu prends un glossaire à côté pour...
Le Président (M. Joly): L'interprétation. Est-ce
que l'amendement à l'article 63 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 63, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
64. M. le ministre, est-ce qu'on pourrait avoir l'amendement à l'article
63, s'il vous plaît?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! M. le
Président. Je m'excuse, M. le Président J'ai mis ça dans
mes papiers, moi.
Le Président (M. Joly): Mais je vous comprends. Mission
accomplie.
M. Côté (Charlesbourg): Une chance que vous
êtes un homme vigilant, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci. L'article 64 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): oui. "la régie
régionale peut, dans le cadre de ses plans régionaux
d'organisation de services, permettre à un établissement
d'exercer à titre complémentaire, outre les activités
propres à la mission d'un centre qu'il exploite, certaines
activités propres à la mission d'un autre centre."
Le Président (M. Joly): Excusez! Juste pour la bonne
marche de la commission, j'apprécierais que ceux qui ont des
téléphones puissent peut-être, à un moment
donné...
M. Chevrette: II y a un bouton là-dessus. Tu dis: un
instant, et ça arrête de sonner, ça.
Le Président (M. Joly): Imaginez, si on avait voulu avoir
le téléphone, on l'aurait fait installer. J'apprécie la
coopération. Merci.
Une voix: Le téléphone est rendu dehors. Il n'a
rien compris.
Le Président (M. Joly): Non, mais j'imagine... C'est parce
que je sais qu'il y en a plusieurs qui ont des téléphones. Je
comprends, des fois, l'importance et l'urgence qui peuvent en découler,
mais je suggérerais peut-être certaines heures d'appel en dehors
du corridor, s'il vous plaît. M. le ministre, c'est déjà
fait.
M. Trudel: C'est défendu à l'Assemblée
nationale, par directive du président, et dans les commissions pour les
parlementaires.
Une voix: Bien oui.
Une voix: Je ne le savais pas.
M. Trudel: Référez au ministre Bourbeau.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on en a
donné copie?
Le Président (M. Joly): O.K. Nous avons déjà
l'amendement, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "1°, remplacer, dans les
troisième et quatrième lignes, les mots "d'un" par les mots "de
tout"; "2° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: "Elle peut,
de la même manière, confier à un établissement qui
exploite un centre local de services communautaires la responsabilité de
desservir une partie de la population de tout autre territoire."
M. Trudel: M. le ministre, avant de discuter de l'article, est-ce
que vous accepteriez que l'on suspende l'étude de l'article
jusqu'à temps qu'on ait clarifié l'article 55 sur les
missions?
M. Chevrette: On y avait vu un lien, nous autres, c'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): L'impact, c'est quoi,
là, juste pour comprendre?
M. Trudel: Bien, ça va...
M. Côté (Charlesbourg): il n'y a pas de
problème. Si on ne fait pas l'article 64, on va faire l'article 65.
M. Trudel: Parce que ça va dépendre de la
façon dont on va libeller l'article 55.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y aura pas de
problème.
M. Trudel: À l'article 55, il y a comme au moins deux ou
trois façons d'écrire et d'interpréter.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait longtemps que
j'ai compris, moi, qu'une commission parlementaire article par article
ça se fait à deux parties.
M. Chevrette: Parce que quand on étudiait l'article 55,
vous nous référiez à l'article 64. Comme on est rendu
à l'article 64 et que vous avez dit que l'article 55 reviendrait plus
tard, on aimerait mieux écrire l'article 55 avant de vous accorder
l'article 64.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
ne veux surtout pas faire en sorte que nos travaux puissent être
retardés. Donc, ça me fait plaisir...
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'article
64.
M. Côté (Charlesbourg): ...de suspendre, à la
demande de l'Opposition, l'article 64.
Le Président (M. Joly): Une demande spéciale.
Alors, nous appelons l'article 65.
M. Côté (Charlesbourg): "On entend par
"établissement" une personne ou une société de personnes
qui exerce des activités propres à la mission de l'un ou de
plusieurs centres de services."
Il y a un amendement à J'article 65. Remplacer l'article 65 par
le suivant: "65. Est un établissement toute personne ou
société qui exerce des activités propres à la
mission de l'un ou de plusieurs des centres visés à l'article
53."
M. Chevrette: Pour ma compréhension, pourriez-vous
m'expliquer, quand vous dites: Est un établissement toute personne ou
société... en fonction de l'article 53? Expliquez-moi donc
ça avec la notion de corporations propriétaires?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous pourriez
répéter la question? Me Gaudreau qui est notre
spécialiste...
M. Chevrette: Ah, bien sûr. Votre spécialiste? Quand
je lis ça, à la lumière de l'article 53, je comprends.
Quand vous dites: Est un établissement, toute personne ou
société qui exerce des activités propres... Qui exerce, je
comprends, c'est "qui exerce". Le mot "exercer", c'est quelqu'un qui est en
action dedans. Les corporations propriétaires, par rapport à
cette définition-là, comment situez-vous ça? Essayez donc
de me faire un portrait de ce que ça a l'air, vous qui êtes
spécialiste.
Le Président (M. Joly): M. Gaudreau.
M. Gaudreau (Marc): On ne parte pas de corporations
propriétaires dans cet article.
M. Chevrette: Je sais. C'est exactement pourquoi je vous demande
quel lien ça peut avoir.
M. Gaudreau: La notion de corporations propriétaires,
c'est purement un vocable utilisé pour qualifier celles des personnes
qui exercent des activités, qui sont propriétaires des
installations, qui servent aux activités et qui ont des membres de
corporations en raison du fait qu'elles existaient avant l'arrivée de la
Loi sur les services de santé et services sociaux en 1971. C'est
purement ce à quoi sert l'appellation "corporations
propriétaires", parce que les établissements nés depuis
1971 sont également des corporations, mais on ne les qualifie pas de
propriétaires même si, dans les faits, elles peuvent être
propriétaires d'actifs immobiliers et uniquement en raison du fait
qu'elles n'ont pas de membres corporatifs. Ces nouvelles entités qu'on
crée depuis 1971 sont formées uniquement de leur conseil
d'administration.
Donc, le vocable "corporations propriétaires" qu'on utilise
abondamment, c'est purement pour sa distinction des corporations d'avant 1971
qui ont des membres de celles qui sont nées après.
M. Chevrette: Mais vous dites: Toute personne ou
société.
M. Gaudreau: Exact.
M. Chevrette: "Personne" n'est pas défini au sens de la
loi.
M. Gaudreau: Lorsque le mot "personne" n'est pas défini au
sens de la loi, il s'entend autant d'une personne morale que d'une personne
physique.
M. Chevrette: Toute personne morale ou physique.
M. Gaudreau: Et une société peut être
composée de personnes morales ou de personnes physiques - on n'a pas
besoin de répéter à ce moment-là, c'est un concept
de droit qui a tout son effet en sol - exerce une activité, propre
à la mission de l'un des centres qu'on a défini par l'article 63
et suivants. C'est aussi simple que ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: II n'y a pas de complication là.
M. Trudel: S'il parle d'invitation, c'est: Ne posez plus d'autres
questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Voulez-vous qu'on vous essaie encore?
M. Gaudreau: Pas de problème.
M. Trudel: Nommez-nous un établissement, un seul
établissement composé d'une seule personne.
M. Gaudreau: II y a des établissements privés
autofinancés qui sont exploités par une personne physique qui n'a
pas Incorporé... qui n'a pas un contact qui lui a fait incorporer son
entreprise pour scinder ses activités personnelles de ses
activités d'entreprise. Il s'en trouve encore quelques-unes, mais c'est
des établissements privés. Les établissements publics sont
tous en corporations.
M. Chevrette: Mais ils ont tous des chartes. M. Trudel:
Ils ont tous des chartes.
M. Chevrette: Ils ne sont pas incorporés, rien?
M. Gaudreau: L'établissement n'est pas incorporé
comme installation, il est incorporé d'abord comme corporation, pour les
établissements publics.
M. Chevrette: Non, je parie du privé, là.
M. Gaudreau: Les privés, 1 reste encore quelques cas de
personnes, d'individus qui exploitent une entreprise de services qu'est un
centre d'hébergement, par exemple, sans être incorporé,
autant qu'on peut tenir un commerce
de tabagie sans être incorporé.
M. Trudel: Nommez-en un. Combien y a-t-il de Chinois en Chine et
nommez-les. Bon. C'est parce qu'à l'inverse, cependant...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
qu'il y en a moins qu'il y a de Chinois en Chine.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui, mais ce dont j'ai peur c'est que l'article fasse
en sorte qu'un jour il y en aura peut-être autant que de Chinois en
Chine.
Une voix: Pourquoi? (21 heures)
M. Trudel: Parce que ça ouvre ici: Un établissement
privé, appartenant à une personne, pourrait être reconnu
pour dispenser des services "at large".
M. Gaudreau: une personne physique qui voudrait partir un centre
d'hébergement et de soins de longue durée privé,
autofinancé, va s'adresser au ministère pour avoir un permis.
elle n'aura pas à démontrer un statut corporatif, elle dit: je
veux l'exploiter moi-même, comme individu. elle n'en demeure pas moins
assujettie à l'obtention d'un permis pour exercer l'activité au
sens de la loi.
M. Chevrette: Mais y en aurait-il qui n'ont pas compris que le
système d'impôt actuel favorisait la création de corpo? Si
vous me dites: C'est un individu... C'est pour ça que quand il pose la
question, une personne, un individu qui oeuvrerait sans société,
sans corporation, sans incorporation de quelque nature que ce soit, ça
veut dire que ce bonhomme-là, il rentre tant d'argent puis il paye tant
d'impôt. Il n'est pas brillant vite, vite. Il y en a. J'ai compris. C'est
quasiment pas croyable mais, en tout cas.
M. Gaudreau: II y a des centres qui n'étaient pas plus
gros que 20 ou 25 personnes.
M. Chevrette: Oui, mais même là...
M. Gaudreau: Même là. C'est sûr, mais c'est
avec le temps que les...
M. Chevrette: Pour fins d'affaires, c'est quasiment
incomprenable. Si vous me dites qu'il y en a, on doit vous croire sur
parole.
M. Gaudreau: On est obligé de garder ces vocables, de
toute façon, en raison de la réalité, comme vous le disiez
un peu plus tôt aujourd'hui...
M. Chevrette: Oui.
M. Gaudreau: ...et la potentialité qu'il y a, même
encore aujourd'hui, de se partir en affaires sans s'incorporer.
M. Chevrette: Ce n'est pas croyable. Il n'y en a plus. Je ne
pensais pas que ça existait, c'est pour ça que j'ai posé
la question. Donc, je ne mourrai pas aujourd'hui, j'ai appris.
M. Trudel: ...une personne peut être un
établissement.
M. Gaudreau: C'est les fictions que la loi peut créer,
ça.
M. Trudel: II y a quasiment juste un avocat, d'ailleurs, qui peut
faire en sorte qu'une personne soit un établissement.
M. Gaudreau: Non, c'est la loi. C'est le législateur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Nous, on peut le suggérer au
législateur.
M. Trudel: Ou qui peut faire faire des petits au
législateur pour qu'une personne devienne un établissement.
Alors, est-ce que tout le Code est fait à ce qu'on les salue dans la rue
comme établissement ou comme personne?
M. Gaudreau: C'est pour les fins qu'elles se sentent
visées par la loi.
M. Trudel: Une famille d'accueil n'est pas, à cet
égard-là, un établissement reconnu.
M. Gaudreau: Elle sera reprise plus loin comme ressource de type
familial.
M. Trudel: Ressource de type familial. M. Gaudreau:
Nouveau vocable.
M. Trudel: Ce n'est pas reconnu comme un
établissement.
M. Chevrette: Mais tu l'entres dans quelle catégorie?
M. Côté (Charlesbourg): Famille d'accueil.
M. Chevrette: quand tu définis les missions... excusez si
on dit "tu". quand on définit les missions, elles rentrent dans les
ressources auxiliaires et non pas dans la...
M. Côté (Charlesbourg): Intermédiaires.
M. Chevrette: Intermédiaires, et non pas dans le cadre
des...
M. Gaudreau: D'une mission formelle d'un établissement ou
d'une activité propre à la mission d'un établissement.
C'est une ressource naturelle, la famille.
M. Chevrette: Oui, assez naturelle.
M. Gaudreau: On n'a pas besoin d'un permis, d'une charte. Ce
qu'on fait, c'est qu'on les associe...
M. Chevrette: C'est des maudits bons contrats, des fois.
M. Gaudreau: ...au secteur, un peu plus loin, comme ressource de
type familial. C'est simple.
M. Chevrette: C'est correct. M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. L'article
66.
Le Président (M. Joly): merci, monsieur. donc,
l'amendement à l'article 65, adopté. l'article 65, tel
qu'amendé, adopté. j'appelle l'article 66.
Notion d"'établissement"
M. Côté (Charlesbourg): "N'est pas un
établissement une personne ou une société de personnes qui
exploite un cabinet privé de professionnel. "Est un cabinet privé
de professionnel un local, situé ailleurs que dans une installation
maintenue par un établissement, où un ou plusieurs
médecins, dentistes ou autres professionnels, individuellement ou en
groupe, pratiquent habituellement leur profession à titre privé
et à leur seul compte, sans fournir à leur clientèle des
services d'hébergement." Il y a un papillon.
Le Président (M. Joly): Je lai ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "1° supprimer, dans
le premier alinéa, les mots "de personnes"; "2° remplacer, au
début de la première ligne du deuxième alinéa, les
mots "Est un" par les mots "On entend par".
On me dit que c'est purement de la forme, en termes d'amendement.
M. Chevrette: On a des questions. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: II y a certaines institutions qui n'exploitent pas
nécessairement une infirmerie mais qui, à toutes fins pratiques,
sont de véritables centres d'accueil ou CHLD ou, sous l'ancien vocable,
centres d'accueil et d'hébergement, et ne sont pas couverts par la loi.
C'est où il y avait des écoles antérieurement, les
religieuses. Ça se voit surtout chez les religieuses.
M. Côté (Charlesbourg): ...couvert par un autre
article.
M. Chevrette: Bien, je l'ai ici: N'est pas une institution
religieuse...
M. Lamarche: C'est 66.1.
M. Chevrette: Oui, je l'ai devant moi: N'est pas un
établissement une institution religieuse ou d'enseignement qui exploite
une infirmerie où elle reçoit... Ce que je veux expliquer, c'est
qu'il y a des établissements religieux qui n'ont pas
nécessairement d'infirmerie. En ce sens-là.. C'est de
véritables centres d'accueil et d'hébergement. Je ne sais pas si
le mot "infirmerie" touche cette dimension-là, mais ce ne serait pas
contrôlé sur le plan de la qualité, de l'acte, par rapport
à l'ultime responsabilité qu'a le ministre de la Santé sur
la qualité des soins? Ça a toujours été ma
question, je n'ai jamais eu de réponse là-dessus. Mais je peux
vous dire qu'il y a certaines communautés religieuses qui ont leur
centre d'accueil et d'hébergement, à toutes fins pratiques.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: À l'article 66.1. C'est parce qu'on est en
train de...
M. Chevrette: Oui. Mais moi, c'est à cause des mots "qui
exploite une infirmerie où elle reçoit les membres de son
personnel..."
M. Lamarche: Mais continuez, monsieur...
Une voix: Ou qui maintient une installation...
M. Chevrette: ...ou ses élèves, ni une institution
religieuse qui maintient une installation d'hébergement et de soins de
longue durée. Donc, vous ne les couvrez pas.
M. Gaudreau: C'est ça. On dit: Ce n'est pas un
établissement, c'est propre à elles, les religieuses...
M. Chevrette: Bon, c'est là ma question: Pourquoi le
ministère de la Santé et des Services sociaux se soustrait-il de
l'obligation du contrôle de la qualité de soins à la
personne? Que tu sois religieux, religieuse, avec un bonnet ou sans
bonnet, tu es un citoyen du Québec. Et pourquoi vous n'acceptez
pas l'autorité ultime de la qualité des soins? Ça m'a
toujours tracassé, ça. On peut dire qu'ils ne sont pas
nécessairement soumis à des règles de conseil
d'administration, de ci, de ça, mais sur la responsabilité ultime
de la qualité des soins, comment pouvez-vous vous départir de
ça quand on parle d'une mission...
M. Trudel:...
M. Chevrette: Je ne dis pas qu'ils entretiennent mal leurs
personnes... C'est une question de principe.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui. D'accord.
M. Chevrette: Ce n'est pas une question de...
M. Côté (Charlesbourg): Mais sur le plan de la
couverture de qualité, c'est une chose. Ce qu'on ne voulait pas,
c'était d'imposer aux communautés religieuses un conseil
d'administration...
M. Chevrette: Oui, je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il y une question de
couverture.
M. Chevrette: Mais sans se soustraire à l'autorité
ultime de la qualité des soins, c'est juste ça.
M. Trudel: c'est parce qu'on peut le joindre à ça.
moi, j'allais y aller sur une institution religieuse. est-ce que ça a
une définition juridique très stricte, ça?
M. Chevrette: Non.
M. Trudel: Bien là, c'est parce que vous tombez dans tout
le problème, et on est en train de le vivre de plus en plus
intensément, que toutes les sectes religieuses... Et là,
ça double la question, parce qu'on peut historiquement... Ce que le
ministre est en train de dire, c'est qu'on peut historiquement... Ce n'est pas
une question d'imposer la mécanique administrative à des
communautés religieuses, au sens traditionnel du terme, qui font un
devoir social assez extraordinaire. Il ne faudrait pas leur imposer
ça.
Par ailleurs, de le libeller comme ça, une loi
générale, ça voudrait dire qu'une institution, ou une
secte religieuse qui peut être reconnue ailleurs pour les fins du
registre civil - tu sais, on voit ça dans la Gazette officielle
tous les 15 jours, qu'une institution... vous ne lisez pas ça, c'est
passionnant; les apôtres de ta, ta, ta, se font reconnaître pour
l'inscription en vertu du droit civil, comme institution en vertu du droit
civil - et de ce fait, ils deviennent donc une institution religieuse qui a le
droit de tenir des registres civils pour l'État du Québec. Alors,
ça, ça veut dire que ça les définit, à
toutes fins utiles, comme une institution religieuse, c'est une institution,
particulièrement axée sur la religion. Et là, ils se
mettent à avoir des écoles, et l'école que je sache, le
ministre de l'Éducation a, sur cet aspect-là, la juridiction.
Mais ici, tu ne l'aurais plus, la juridiction, en particulier sur la
qualité des soins.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Moi, c'est juste sur la question de principe. Moi,
je dis qu'on n'a pas le droit, comme société, de se soustraire au
contrôle de qualité ultime. C'est juste ça. Le reste, je
n'ai pas l'intention de bâtir des conseils d'administration, des
comités de bénéficiaires. Ce n'est pas ça,
là, c'est juste que... Prenez un exemple, je vais vous en donner des
exemples: il n'y a plus de recrutement dans les communautés religieuses.
Il n'y a plus de jeunes qui travaillent du tout. Il y a un vieillissement
énorme, et il y a certaines communautés religieuses qui sont
financièrement mal en point, qui doivent vendre des acquis pour
précisément venir à bout de payer pour ça.
Ultimement, s'il n'y a pas un droit de regard, c'est tous des gens qui vont
vous arriver dans le secteur public d'un coup sec. Il me semble qu'il y a une
autorité ultime de contrôle ou de droit de regard c'est juste
ça, pour fins de planification de santé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je comprends le point.
Je ne suis pas sûr que c'est là qu'on doive parler de
qualité, là. Évidemment, je pense qu'on se comprend
à ce niveau-là. Une religieuse est autant
Québécoise que vous et moi...
M. Trudel: Aussi Québécoise que vous et moi et le
député de Nelligan.
M. Côté (Charlesbourg): ...et dans ce sens-là
on a une responsabilité de la qualité. Historiquement, ce que je
comprends c'est que c'est un domaine qui a toujours eu une certaine
tolérance, si on peut s'exprimer ainsi.
M. Chevrette: Oui, historiquement je reconnais ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut prendre
la question là...
M. Gaudreau: parce qu'elles n'offrent pas de services au public.
c'est la vie communautaire qui les amène entre elles à se
procurer des services.
M. Chevrette: Je comprends, mais vous êtes contre les
foyers clandestins.
M. Trudel: C'est ça, mais attention...
M. Chevrette: Vous autorisez même les CLSC à courir
après.
M. Trudel: Oui, c'est ça, exactement.
M. Chevrette: Écoutez bien une minute, c'est du monde
comme les autres, ça.
M. Trudel: Attention, j'ai au moins deux exemples très
précisément de ça, de communautés religieuses qui,
par ailleurs, donnent du service au public.
M. Côté (Charlesbourg): on se comprend. je pense que
c'est une question de qualité, et je pense qu'il faut trouver le moyen
de faire en sorte qu'on puisse, sur le plan de la qualité... je ne sais
pas si c'est à l'article 66...
M. Chevrette: Moi non plus mais ça m'inquiète.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas, mais on
va examiner la question pour tenter de trouver une réponse et une
solution à ça sur le plan de la qualité. La
préoccupation est là et ça doit être la même
pour tout le monde, tous les Québécois. Ça va s'appliquer
là aussi.
M. Trudel: Y compris la préoccupation que j'avais
tantôt, la multiplication par ailleurs, pas au sens historique du terme,
mais l'autre bout. Ça peut causer certaines surprises dans le
système.
M. Chevrette: D'autant plus, si on est logique, que, tout de
suite après, vous dites qu'ils sont publics, qu'ils sont
privés.
M. Côté (Charlesbourg): Ou privés.
M. Chevrette: Mais même le privé est assujetti
si...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à la
qualité. M. Chevrette: ...aux normes de qualité M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça leur prend un permis. Un gros couvent de
soeurs, c'est rendu en centre d'accueil, et elles prennent quelques
privés à travers.
Le Président (M. Joly): Comment est-ce que c'est
payé?
M. Trudel: Ça vire en centre d'accueil.
M. Chevrette: Oui, parce qu'il y en a de moins en moins, donc
elles vieillissent. (21 h 15)
M. Trudel: Parce que vous avez aussi des institutions religieuses
et des institutions d'enseignement.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, M. le
Président, à la demande gouvernementale - chacun son tour - une
demande spéciale de suspendre-Une voix: Ha, ha, ha! M.
Chevrette: Non, mais l'objectif...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je pense qu'on s'entend
sur ce qu'on poursuit. On va trouver un moyen de libeller l'article 66.
Ça pourrait être, à titre d'exemple, un privé
autofinancé, avec permis, à ce moment-là, qui oblige la
qualité.
Le Président (M. Joly): Donc...
M. Trudel: On est à l'article 66.1... on est à
l'article 66.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'amendement
et l'article 66.
M. Trudel: Les deux morceaux.
Le Président (M. Joly): Oui. Donc, j'appelle l'article 67,
malgré que...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
vous ai peut-être induit en erreur. L'article 66.1, sur le plan de la
suspension...
M. Trudel: C'est ça, la suspension c'est l'article
66.1.
Le Président (M. Joly): Nous reprenons.
M. Côté (Charlesbourg): C'est moi qui vous ai induit
en erreur.
Le Président (M. Joly): Mais, en fart, c'est
intégré à l'article 66.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on pourrait
disposer de la première partie de l'article 66, si on pouvait.
Le Président (M. Joly): On peut toujours disposer de
l'article 66. Est-ce que vous êtes d'accord, M. le député,
que l'amendement à l'article 66 est adopté? L'article 66?
M. Trudel: Non, non, non.
Le Président (M. Joly): L'amendement?
M. Trudel: L'amendement est suspendu.
Le Président (M. Joly): Non, mais vous parlez de l'article
66, je ne vous parle pas de l'article 66.1, là.
M. Trudel: L'amendement était de...
Le Président (M. Joly): De supprimer dans le premier
alinéa les mots "de personnes".
M. Trudel: O.K. Correct. Le Président (M. Joly): O.K.
M. Trudel: Sur l'amendement.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Trudel: O.K. si ça vous fait... C'est bien.
Le Président (M. Joly): Parfait, l'amendement à
l'article 66 est adopté.
M. Trudel: Non, non. L'article 66 n'est pas adopté. J'ai
adopté l'amendement, je n'ai pas adopté l'article.
Le Président (M. Joly): Parfait. Donc, j'appelle l'article
67.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'on peut sur ça...
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Joly): Vous voulez toujours discuter sur
l'article 66.
M. Chevrette: Non, mais juste une remarque pour fins de...
M. Trudel: Non, non, non. Excusez, j'ai adopté
l'amendement là à l'article 66.
Le Président (M. Joly): Oui, maintenant, vous voulez
discuter sur l'article 66, tel qu'amendé?
M. Trudel: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors je vous laisse
aller.
M. Trudel: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Chevrette: Bien moi, j'ai une question. Pourquoi
définissez-vous par la négative ce qui n'est pas un
établissement? Puisqu'on a défini ce qu'était un
établissement, pourquoi dire ce qui n'est pas un établissement?
Après que t'as dit ce qu'est un établissement, ça
élimine de facto ce qui n'est pas un établissement. Là,
là, ça va vous prendre tout un spécialiste pour
m'expliquer ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Parce que là, toutes les autres choses qui ne
sont pas un établissement, on va dire ça...
M. Chevrette: Un établissement c'est ça, ça,
ça, ça. Ça, ce n'est pas un établissement. Voyons!
La méthodologie du travail intellectuel, avez-vous suivi
maître...
M. Trudel:. ..c'était ça.
M. Chevrette: Vous avez le droit d'y penser.
M. Trudel: Puis on veut une réponse songée.
M. Gaudreau: L'exercice d'une activité professionnelle
dans un cabinet peut, à maint égards, ressembler à
l'exploitation d'un établissement. Vous pouvez avoir des cliniques
privées tellement bien aménagées que vous vous croiriez
dans un CLSC.
M. Chevrette: Y a-t-il une polyclinique qui s'est prise pour un
établissement a date, au Québec?
M. Gaudreau: Non, mais pour celui qui analyse la loi, qui essaie
de distinguer ce qui doit constituer un établissement, de ce qui peut ne
pas en constituer, il a besoin de normes écrites, ou, en tout cas, de
points de référence.
M. Chevrette: Prenons votre raisonnement... Oui, mais quand vous
avez défini...
M. Gaudreau: Ce qu'on recherche ici, c'est que le cabinet
privé ne tombe pas sous le coup de la définition
d'établissement, parce qu'on ne l'aurait pas dit, surtout que,
traditionnellement, on l'a dans la loi sur les services de santé, pour
dire que c'est un...
M. Chevrette: Les missions sont rattachées aux
centres.
M. Gaudreau: Oui, le centre, c'est une entreprise de
services.
M. Chevrette: Non, les missions sont rattachées aux
centres.
M. Gaudreau: Les centres ont une mission.
M. Chevrette: Bon, quand tu dis dans ta définition de
l'article 65: Est un établissement toute personne ou
société qui exerce des ac-
tivités propres à la mission de l'un ou plusieurs des
centres visés à l'article 53. Il faut que tu ailles voir
l'article 53. Vous nous avez habitués à faire la transposition
des autres...
On va à l'article 53: Un centre local de services communautaires,
c'est un établissement; un centre hospitalier, c'est un
établissement; un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse,
c'est un établissement; un centre d'hébergement et de soins de
longue durée, c'est un établissement; un centre de
réadaptation, c'est un établissement. Une polyclinique, ça
n'est pas un établissement.
Mme Demers: Non, non, mais sauf que dans la polyclinique vous
pouvez très bien offrir à la population du territoire des
services de santé courants...
M. Trudel: Courants, en première ligne.
Mme Demers: ...de nature préventive, curative, et puis
tout ça là. Parce que si on n'avait pas une exclusion qui dit
qu'un cabinet de professionnel ça n'est pas un établissement,
ça pourrait être classé comme un établissement
clandestin. Parce que ça se peut que dans une clinique on fasse des
actes qui ressemblent à des actes qui se font dans un centre hospitalier
et puis dans un CLSC.
M. Chevrette: Mais si vous disiez, à l'article 65: Est un
établissement toute personne ou société... Ou. Seul est un
établissement toute personne...
M. Trudel: Personne ou société.
M. Chevrette: ...ou société qui exerce des
activités propres à la mission d'un ou plusieurs centres
visés à l'article 53. Vous n'auriez pas à définir
ce qui n'est pas un établissement. Je ne comprends pas.
Mme Demers: Vous avez des cabinets privés de
professionnels qui font exactement les mêmes activités qui
correspondent à la mission d'un CLSC. Et ils ne sont pas des... Si on ne
disait pas qu'un cabinet privé ce n'est pas un établissement,
vous avez des cabinets privés qui ont les mêmes activités
que certains établissements. Si on n'avait pas cette
exclusion-là, ça en ferait des établissements
clandestins.
M. Chevrette: Oui, mais quand vous les reliez à l'article
53, Mme Demers, 53 est explicite. Si vous ne vouliez pas les limiter à
l'article 53... Si vous n'aviez pas mis relié à l'article 53, je
vous comprendrais dans votre raisonnement, dans votre logique, mais quand vous
les reliez à l'article 53 et que vous définissez ce que c'est
qu'un centre qui a des missions, on dirait que vous dites: Bien, ce n'est pas
suffisant l'article 53. En plus, le Dr Laurin vous dirait que c'est
superfétatoire votre article 66. C'est de trop. Ne vous choquez pas,
vous.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: On est là pour...
M. Côté (Charlesbourg): C'est toujours dans l'esprit
de bonification que j'ai toujours compris la collaboration de l'Opposition.
M. Chevrette: Non, mais comprenez-vous notre raisonnement?
M. Côté (Charlesbourg): Ça me tenterait de
vous dire, dans ces conditions-là, que trop fort casse pas, si ça
veut dire la même chose.
M. Gaudreau: Une personne qui exerce des activités propres
à la mission d'un centre est un établissement. C'est ça
notre définition? Alors, un praticien médecin qui exerce des
activités qu'on peut aussi retrouver en établissement, est un
établissement. C'est une personne qui exerce des activités qui
sont...
Mme Demers: Au fond, ça revient à dire que...
M. Gaudreau: ...qu'on retrouve chez un CLSC ou un centre
hospitalier. Le médecin est un établissement.
M. Chevrette: Si vous disiez... Mais, à ce
compte-là, ce que vous ne voulez pas c'est de centres clandestins ou de
centres... Non?
M. Gaudreau: Le clandestin c'est celui qui en exerce aussi, mais
qui n'a pas le permis du ministre aux fins de la loi. C'est ça qui le
distingue.
M. Chevrette: Si ce n'est pas ça, nul ne peut exercer des
missions de centres...
M. Gaudreau: Exact.
M. Chevrette: ...sans avoir une autorisation.
M. Gaudreau: Mais on n'a pas la prétention, en ce faisant,
que le médecin devient empêché d'exercer son
activité professionnelle dans une polyclinique organisée en
première ligne pour desservir une population. On ne veut pas entrer sur
le terrain de l'exercice professionnel...
M. Chevrette: Je vais vous poser une question plus simple que
ça et dès le départ...
M. Gaudreau: ...du médecin et du dentiste.
M. Chevrette: Quel est votre objectif visé
par l'article 66?
M. Gaudreau: L'article 66, l'exclusion?
M. Chevrette: Quel est votre objectif fondamental?
M. Gaudreau: L'exercice professionnel par des professionnels de
leur profession. On n'entre pas dans ce champ-là quand on dit: Le fait /
d'exercer une ou plusieurs des activités propres à une mission
par un professionnel ne le rend pas "établissement".
M. Chevrette: Avez-vous des expériences qui vous
démontrent que vous êtes obligés d'écrire
ça?
M. Gaudreau: Bien, lorsque...
M. Chevrette: Avez-vous des cas patents qui sont survenus
dans...
M. Gaudreau: Avec la restriction de la fin de l'article... Sans
fournir à leur clientèle des services d'hébergement, il y
a des cas de cliniques qui, voulant devenir effectivement des cliniques avec
hébergement pour la clientèle, tombaient dans le domaine des
établissements. La clinique du Vieux-Port à Québec.
Clinique d'esthétique qui aurait besoin de garder les gens, à un
moment donné, quelques jours, suite à une intervention. Bien,
là, ils versaient...
M. Chevrette: II y en avait à Laval dans ce
cas-là.
M. Gaudreau: ...dans le domaine de l'exploitation d'un
établissement, d'un centre de services. La ligne était
là.
M. Chevrette: Une chirurgie esthétique, par exemple.
M. Gaudreau: C'est ça. Qui nécessite une prise en
charge du bénéficiaire plus que simplement l'intervention
purement médicale...
M. Chevrette: Ils n'ont pas de permis pour faire ça?
M. Gaudreau: Ils en ont besoin à partir du moment
où on a une définition comme celle-là. Ils ont besoin de
s'inscrire comme établissement puisqu'ils n'offrent plus qu'un service
professionnel personnel, mais aussi un service complémentaire qui tombe
sous le coup des définitions des centres de services visés par
notre loi.
M. Chevrette: Bon. Bien, si vous définissez... Je suis
content que vous me donniez votre réponse. Si vous définissez,
à ce moment-là, ce que c'est qu'un établissement en vertu
de l'article 53, et que vous me dites que ces cliniques-là ne sont pas
des établissements au sens de la loi, mais qu'elles auraient besoin de
permis, comment ces cliniques-là pourraient-elles obtenir des permis
à ce moment-là puisque vous les définissez, dès le
départ, comme n'étant pas des établissements?
M. Gaudreau: C'est-à-dire qu'on définit comme
n'étant pas un établissement l'exercice des activités d'un
cabinet de professionnel pourvu qu'il ne prétende pas être...
M. Chevrette: La chirurgie esthétique, c'est un geste de
professionnels de la santé. Ça peut avoir des incidences
psychologiques. La RAMQ paie même, quand elle juge que c'a des incidences
psychologiques, pour des chirurgies esthétiques. Mais un professionnel
qui ferait ça dans une clinique privée, il n'a pas le droit.
M. Gaudreau: II a le droit, pourvu qu'il n'offre pas
également un service de prise en charge de sa clientèle...
M. Chevrette: S'il est obligé de la garder une nuit...
M. Gaudreau: ...qui nécessite des soins... M.
Chevrette: ...il n'a pas le droit?
M. Gaudreau: II est en train de faire de l'exercice d'une
activité...
M. Chevrette: Donc, vous dites que ça ne se fera plus dans
des cliniques...
M. Gaudreau: ...propre à la mission. M. Chevrette:
...privées dans ce cas-là.
M. Gaudreau: Exact, ça deviendrait un hôpital.
M. Chevrette: II faudra qu'il aille faire ça dans un
hôpital?
M. Gaudreau: C'est ça. La clinique du Vieux-Port voulait
un statut d'hôpital, ce qui rendait difficile l'exercice de ses
activités parce que ça demande un aménagement, une
présence, de la surveillance, toutes les normes qui deviennent...
Mme Demers: Regardez, si on dit: Seul un centre hospitalier peut
faire des fonctions de centre hospitalier, et la mission d'un centre
hospitalier, c'est d'offrir des services diagnostics et des traitements
médicaux spécialisés. Si on dit que seul un centre
hospitalier peut faire ça et qu'on n'a pas d'exclusion pour les cabinets
privés de professionnels, ça voudrait dire que les
cabinets privés de professionnels ne peuvent pas offrir des
services diagnostics et des traitements médicaux
spécialisés parce qu'il y a des choses qui se font aux deux
endroits. Mais là, on vient restreindre et on dit: S'ils doivent faire
de l'hébergement, bien là, ce n'est plus un cabinet privé
de professionnels. Ça va prendre un permis d'établissement.
M. Chevrette: Mais s'ils disaient... Ils pourraient contourner la
loi en disant que c'est de l'hôtellerie.
M. Gaudreau: Mais de l'hôtellerie combinée avec un
service.
M. Chevrette: Non, non mais effectivement, ils pourraient... Tu
mets un couloir et tu bâtis 10 chambres à côté et
c'est de l'hôtellerie, dépendant de... Oui, je comprends un
peu.
M. Gaudreau: Mais on récupère ici dans un seul
article ce que la définition de la loi actuelle comporte. Quand on
définit centre hospitalier, à la toute fin, on dit: "À
l'exclusion d'un cabinet privé de professionnels" et on définit
dans la loi ce qu'est un cabinet privé de professionnels comme on le
définit ici: un local situé ailleurs que dans un
établissement où un professionnel exerce seul ou avec
d'autres.
M. Chevrette: C'est parce que ce n'est pas coutumier de
légiférer par la négative. Moi, en tout cas...
Mme Demers: Parce que sans ça, ce serait un
établissement.
M. Chevrette: Je comprends mais c'est parce que ça
prend... Ordinairement, on nous dit: Vous définissez ce que vous
entendez par et c'est par voie d'exclusion que tu conclus. Là, tu as les
deux en même temps. Est un établissement et n'est pas un
établissement. Définis mieux ce qui est un établissement
et tu n'auras pas besoin de définir ce qui n'est pas un
établissement. C'est ça que...
M. Gaudreau: C'est comme les définitions actuelles.
M. Chevrette: Je sais qu'il y a des imbroglios au dossier.
M. Gaudreau: II y a plus d'exclusions quasiment qu'il y a de
normes à se mettre sous la dent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: De normes à mettre... Aie!
M. Gaudreau: Une installation où on reçoit à
l'exclusion des institutions, des cabinets, dans certains cas, d'une garderie
de soutien. On va finir par exclure pour nous faire comprendre ce qu'est
rétablissement par l'exclusion aussi. Nous, on a repris sous forme de
mission les définitions qu'on avait dans la loi et on
récupère ici le concept à l'effet que l'exercice par des
professionnels de leur profession n'entre pas dans le champ
d'exclusivité de cette loi-là et ne les amène pas à
obtenir un permis d'exercice supplémentaire.
M. Chevrette: O.K. Une dernière question là-dessus.
Une polyclinique qui fournit un service d'hébergement à sa
clientèle doit être accréditée, doit recevoir l'aval
par un permis du ministère.
M. Gaudreau: Elle deviendrait un établissement au sens de
cette loi parce qu'en ce faisant, elle procurerait - la polyclinique - un
service...
M. Chevrette: Pourquoi vous n'avez pas dit à l'article 65:
Est un établissement toute personne, société qui exerce
des activités propres à une mission de l'un ou plusieurs centres
visés à l'article 53 ou tout cabinet privé ou
professionnel qui ferait de l'hébergement?
M. Gaudreau: Ça m'oblige à définir ce que
j'entends par cabinet privé de professionnels.
M. Chevrette: Mais oui, mais vous dites que ce n'est pas un
établissement. À ce compte-là...
M. Gaudreau: Je ne suis pas beaucoup plus avancé si je
prends une partie de ma phrase de l'article 66 pour la mettre dans l'article 65
et j'ai besoin pour compléter mon concept de l'article 65 de le
redéfinir. Je me dis là, entre vous et moi, c'est... (21 h
30)
M. Chevrette: Oui, mais il y a le commun des mortels qui lit
ça de temps en temps. Je sais que pour vous autres, ce n'est pas un
problème. Vous retournez ça et c'est très clair dans votre
tête, mais pour celui qui a à regarder la loi comme telle, quand
tu es obligé de définir ce qui n'est pas quelque chose...
M. Gaudreau: S'il y a un article où aucun commentaire
n'est apparu dans aucun des mémoires, c'est celui-là parce que
c'est clair.
M. Chevrette: non, ce n'est pas une question. ça, c'est
mon rôle de législateur que j'exerce, vous comprendrez, et j'aime
ça, à part ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça paraît.
L'expérience de 14 années.
M. Chevrette: Non, mais vous auriez dit la même chose si
vous étiez assis sur mon bord...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai fait ça un petit
bout de temps...
M. Chevrette: ...et vous seriez peut-être bien allé
plus loin.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais pas avec la
même connaissance que le député de joliette parce que
j'avais moins d'expérience à ce moment-là.
M. Chevrette: Si vous aviez été plus longtemps dans
l'Opposition que nous autres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ouvre la bonne porte!
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président?
M. Chevrette: Oui. Même si je n'aime pas ça, je
comprends l'esprit.
M. Trudel: Alors, on entend donc, par ailleurs... Sur la
positive, pour la définition du cabinet privé de professionnels,
un cabinet privé de professionnels, c'est un local. C'est un local qu'on
qualifie à l'extérieur d'une installation, où plusieurs
médecins, dentistes ou autres pratiquent habituellement leur profession
à titre privé à leur seul compte. Je n'avais pas
l'armée de légistes pour trouver une... Enfin, c'est un lieu qui
est situé en dehors des installations. Parce que je trouve ça
bizarre un peu de définir dans une loi qu'un cabinet privé de
professionnels c'est un local dans lequel on oeuvre à l'extérieur
de... Vous ne trouvez pas ça... C'est, comme diraient certains, un peu
réducteur, mettons.
M. Chevrette: Superfétatoire.
M. Trudel: non, c'est que les termes choisis, à moins que
vous m'indiquiez qu'il y a ici une relation avec... c'est la seule façon
d'exclure.
Mme Demers: II y a une importance...
M. Trudel: Oui.
Mme Demers: Excusez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Demers: II y a une importance qu'on a à
l'extérieur...
M. Trudel: C'est quoi un local, dans le dictionnaire, madame?
M. Chevrette: Un local, c'est un lieu physique.
M. Trudel: C'est un lieu.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une distinction qui
est faite parce que, dans la mesure où vous êtes un médecin
de pratique à l'extérieur, dans un local à
l'extérieur, situé ailleurs que dans une installation - une
installation, on peut penser à un centre hospitalier - la Régie
de l'assurance-maladie du Québec n'a pas la même
rémunération pour quelqu'un qui est à l'extérieur
que pour quelqu'un qui est à l'intérieur. C'est pour ça
que ça se trouve à exclure les cliniques externes à
l'intérieur des centres hospitaliers. C'est ça que ça...
en tout cas.
M. Chevrette: Dans une clinique externe, il n'y a pas
d'hébergement. Moi, ce que je comprends de l'article 66, la phrase
clé, c'est "sans fournir à leur clientèle des services
d'hébergement". Si cette phrase-là n'existait pas, vous n'auriez
pas défini par la négative ce qu'était un cabinet
privé. Vrai ou faux, Me Gaudreau?
M. Gaudreau: Je vais vous concéder qu'on l'ajoute.
M. Chevrette: "J'ai-tu" raison ou si j'ai tort?
M. Gaudreau: On l'ajoute effectivement, ce petit membre de
phrase, par rapport à la définition actuelle de la loi...
M. Chevrette: Vous n'êtes pas ministre en Chambre pour
patiner. Vous êtes là pour me répondre en droit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Ah! en droit, je...
M. Chevrette: Si ce n'était pas de cette phrase-là,
que vous donnerait votre paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): Depuis quand je patine en
Chambre, moi?
M. Chevrette: Pas vous. Vous parlez en ministre, en Chambre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette: Vous êtes 29, donnez-moi une chance. Vous,
là, avocat, si vous n'aviez pas eu ce bout de phrase, auriez-vous
rédigé votre article?
M. Gaudreau: Oui, malgré tout.
M. Chevrette: Qu'est-ce que ça vous aurait donné?
Par rapport à l'article 65, qu'est-ce que vous aurait donné
l'article 66?
M. Gaudreau: Parce que la réalité depuis 1971 est
celle-là. C'est la définition qu'on...
M. Chevrette: Ce n'est pas la question que je vous pose.
M. Gaudreau: Oui. La définition d'un cabinet privé
comporte la notion de ne pas être dans un établissement parce
qu'à partir de cette notion-là toutes les ententes de
rémunération, l'application des autres dispositions ont tenu
compte de cette réalité. Si on arrive en 1991 et on coupe
ça, bon, il n'y a plus de restriction, il n'y a plus de
nécessité d'être à l'extérieur d'un
établissement, on vient de perdre un acquis sur une définition,
mais on la complète cette fois-ci...
M. Chevrette: Me Gaudreau, je vais vous demander de me suivre mot
à mot dans l'article 66. Dans l'article 66, on entend par cabinet
professionnel un local, situé ailleurs que dans une installation
maintenue par un établissement. Donc, c'est en dehors d'un
établissement. Je comprends bien?
M. Gaudreau: D'une installation d'un établissement.
M. Chevrette: Vous pouvez sanctionner mon raisonnement,
là?
M. Gaudreau: L'établissement étant la personne.
Vous ne pouvez pas me dire en dehors d'un établissement; ce serait en
dehors d'une personne, en dehors d'une installation, d'un établissement.
Si on parte de vocabulaire, on va parler de même tout le temps.
M. Chevrette: Oui, mais la personne, vous l'avez définie
à l'article 65.
M. Gaudreau: Comme étant l'établissement
visé par la loi, une personne physique ou morale.
M. Chevrette: Oui, mais vous dites: Ailleurs. M. Gaudreau:
Ailleurs que dans une...
M. Chevrette: Est-ce qu'on est en dehors d'une personne, d'une
société, là?
M. Gaudreau: Non. Ailleurs que dans une installation. C'est
physique, ça.
M. Chevrette: Bon, vous êtes ailleurs. On se comprend bien,
vous n'êtes pas là. Est-ce qu'on comprend jusque-là?
M. Gaudreau: Moi, je ne suis pas ailleurs. Je suis tout à
fait ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Bon! Si on est ailleurs, on n'est pas
là.
M. Trudel: On n'a pas besoin d'un dictionnaire pour comprendre
ça.
M. Chevrette: Inclus dans un établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu, là,
je ne le sais pas.
M. Chevrette: Moi, je ne vous comprends pas de dire que la phrase
clé... C'est que vous me dites, vous autres mêmes, dans votre
raisonnement de juristes, que la phrase clé c'est de fournir à la
clientèle des services d'hébergement...
M. Gaudreau: J'ai dit qu'on...
M. Chevrette: ...sans permis. S'B y a des permis, ce sont des
établissements. Est-ce que j'ai raison? S'ils font de
l'hébergement sans permis, c'est illégal. S'ils font de
l'hébergement avec permis, ils deviennent un établissement, oui
ou non?
M. Gaudreau: Bien, ce n'est pas le fait d'avoir un permis, c'est
en raison du fait qu'ils font de l'hébergement
M. Chevrette: Mais ça devient légal, je veux dire.
Ça devient légal juridiquement.
M. Gaudreau: Oui, oui, ça devient légal.
M. Chevrette: Bien, écoutez, Mme Demers, ça fait
deux fois qu'elle me dit ça, là. Là, je vais être
obligé de vous faire confiance.
Mme Demers: un cabinet privé qui voudrait faire de
l'hébergement, ça ne serait plus un cabinet privé. il
faudrait qu'il demande un permis d'établissement.
M. Chevrette: Un permis. Et, là, I devient un
établissement.
Mme Demers: C'est ça.
M. Chevrette: Bon. Et un cabinet privé qui fait de
l'hébergement sans permis, c'est un cabinet privé illicite au
sens de la loi.
Mme Demers: Ce n'est pas un cabinet privé illicite, un
établissement.
M. Gaudreau: Un hôpital, un établissement.
M. Chevrette: II devient un établissement illicite.
M. Gaudreau: C'est ça.
M. Chevrette: Là, on va être précis, je
comprends, mais on n'a pas tous votre vocabulaire et votre expérience en
droit. Ça vous fait plaisir, hein? Mais ceci dit, je ne comprends
toujours pas, si c'est illégal de faire de l'hébergement sans
permis, pourquoi vous sentez le besoin de le définir. Vous avez
défini ce que c'est qu'un établissement. Moi, je ne vous
comprends pas. J'ai défini ce que c'est qu'un établissement
légal. Ça prend un permis, c'est tout. Là, vous dites:
S'ils n'ont pas de permis, c'est illégal, je dois le définir. Pas
du tout. Tu définis ce que ça prend pour être légal;
tout ce qui n'est pas légal est illégal. Vous courez
après. Les CLSC, vous vouliez les faire jouer le chien de garde des
foyers clandestins dans les régions. Vous arrivez ici et vous dites: Les
cabinets privés, on ne courra pas après, on va essayer de les
prémunir. Ça n'a pas d'allure. Enlevez-moi ça! Non? On va
voter contre.
M. Trudel: Ou du moins...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ça va.
Ça va. J'avais compris que vous alliez vous exprimer contre et qu'on
allait s'exprimer pour. C'est ça. Non, je pense que...
M. Trudel: Non, mais du moins, M. le ministre, on pourrait, si
tant est que la volonté est de le maintenir, définir en premier
lieu le cabinet de professionnels par les praticiens, dans un lieu, à
l'extérieur des installations et non pas un cabinet de professionnels
par un local dans lequel il y a des individus professionnels. Je ne change
rien. Je pense à votre truc, là, en disant "du genre". On entend
par cabinet privé de professionnels le ou plusieurs médecins,
dentistes ou autres professionnels individuellement etc.,
...d'hébergement et qui est par, ailleurs, dans un local situé
en-dehors d'une installation. Je veux dire, commencez par définir le
cabinet de professionnels par un local, c'est on ne peut plus réducteur.
Là, je ne suis pas en droit, je ne suis pas en matière de droit
strict, mais la lecture de ça, là... Quel bout il a
trouvé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cabinet. C'est
"cabinet" dans le Petit Robert.
Une voix: Le Petit ou le Grand Robert. M. Trudel:
Lisez-nous ça.
M. Côté (Charlesbourg): Cabinet, c'est "petite
pièce située à l'écart".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ce qu'on a toujours pensé.
Une voix: Pour exercer quelque chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): et si on continue, il va y
en avoir pour tout le monde. on dit: "pièce dans laquelle un avocat, un
médecin reçoivent leurs clients".
Des voix: Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. C'est un local.
C'est une pièce, un local.
M. Chevrette: Ça ne tient pas. Les cliniques externes, il
y en a combien dans les hôpitaux? On sait que ce n'est pas là
qu'ils font de l'hébergement, dans les cliniques externes.
M. Gaudreau: Les cliniques externes font partie de... Elles ne
sont pas visées par l'article 66.
M. Chevrette: Mais non, vous dites: Ailleurs, qu'en
établissement. C'est clair que ce n'est pas visé. Donc, à
partir de ià, pourquoi ne pas le définir?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la loi actuelle qui a
fait l'objet aussi de l'administration de mon collègue de Joliette, qui
a été ministre de la Santé et des Services sociaux, qui a
été adoptée, semble-t-il, en 1971...
M. Chevrette: C'était le régime libéral.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le régime
libéral, mais ça devait aussi préoccuper celui qui,
à l'occasion, a été ministre.
M. Chevrette: Je n'ai pas eu le temps de m'en occuper, j'ai
nommé une commission.
M. Côté (Charlesbourg): Alors le législateur
n'a pas d'excuse, hein? Cabinet privé de professionnel, un endroit
situé ailleurs que dans un établissement où un ou
plusieurs médecins, dentistes ou autres professionnels, individuellement
ou en groupe, pratiquent habituellement leur profession à titre
privé et à leur seul compte.
M. Chevrette: Définissez-le cabinet et définissez
ce que c'est qu'un établissement et vous n'aurez pas besoin de
définir ce qui n'est pas un établissement. C'est ce qu'on vous
dit depuis tantôt. Si vous aviez voulu définir le cabinet
privé, vous le définiriez dans vos définitions de
départ. Quand vous vous en allez dans votre loi, vous définissez
le mot "établissement", vous n'avez pas à définir ce que
n'est pas un établissement. Je ne comprends pas.
M. Trudel: D'ailleurs, c'est la première fois qu'on voit
apparaître dans le texte "une installa-
tion".
M. Gaudreau: Pour définir "cabinet".
M. Trudel: Non, non. Je vais vous en soulever un autre. Un local
situé ailleurs que dans un centre ou une installation. Une installation
maintenue par un établissement. C'est la première fois qu'on voit
apparaître dans le texte, sans définition préliminaire, le
mot "installation".
M. Gaudreau: Le mot "installation" vous l'avez dans les
définitions des missions: Pour offrir des services à
l'intérieur des installations, à l'école, à
domicile ou au travail, où les diriger. C'est une notion purement
physique d'encadrement pour la dispensation des services.
M. Chevrette: mais vous dites que vous ne voulez pas mêler
établissements et cabinets privés. c'est correct? c'est ça
qu'est votre objectif?
M. Gaudreau: J'ai défini l'établissement comme
étant la personne ou la société de personnes. Ce que je
dis tout de suite à l'article 66: N'est pas un établissement, une
personne ou une société de personnes qui exerce sa profession,
qui exploite un cabinet privé. C'est quoi un cabinet? J'en arrive
à la localisation physique d'organisation des lieux, de dispensation des
services. Sur le plan...
M. Chevrette: Mais qu'est-ce qui vous empêche de
définir ce qu'est un cabinet privé et de bien démontrer
que ce n'est pas un établissement ou que ce n'est pas une personne ou
une société au sens du mot "établissement"?
M. Gaudreau: Je ne comprends pas là. Tout l'exercice est
celui-là.
M. Chevrette: Vous sentez le besoin de le définir.
Pardon?
M. Gaudreau: J'ai dit: Tout l'exercice est celui-là.
Après avoir défini les centres et les missions que
représentent les centres, j'en arrive à qualifier
l'établissement, toute personne physique ou morale qui exerce des
activités d'une mission propre à la mission d'un centre, mais
pour exclure tout de suite ceux qui seraient susceptibles d'y être
associés en raison de l'exercice de leur profession et qu'on
complète par une définition du cabinet privé qui se veut
un local.
L'article 53 établissait le principe que les services sont
fournis par les établissements dans les centres suivants, qui comportent
chacun une mission, qui, pour l'exercice de cette mission, auront des
installations.
M. Côté (Charlesbourg): Sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 66, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Sur division.
Le Président (M. Joly): Sur division. J'appelle l'article
67. (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez compris, M. te
Président, qu'on n'a plus besoin de suspendre l'article 66.1 parce qu'on
ne l'a pas appelé. On en a discuté tantôt, mais on ne
l'avait pas appelé. Donc, on va...
Le Président (M. Joly): Mais on avait...
M. Côté (Charlesbourg): Mais le point soulevé
par l'Opposition demeure et trouvera réponse ultérieurement.
M. Trudel: Amendement suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Article 67: "Les
établissements sont publics ou privés." C'est l'exception.
Évidemment, vous l'aurez compris.
Le Président (M. Joly): C'est clair. L'article 67...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): ...est adopté. J'appelle
l'article 68.
Établissement public
M. Côté (Charlesbourg): "Est un établissement
public tout établissement: "1° constitué en corporation sans
but lucratif avant le 1er juin 1972, quelle que soit la loi sous
l'autorité de laquelle son acte constitutif a été
accordé et qui est visé aux articles 439 à 443; "2°
constitué en corporation sans but lucratif après le 1er juin 1972
et dont l'existence est continuée conformément aux articles 433
à 437; "3° constitué en corporation en vertu de la
présente loi; "4° résultant d'une fusion ou d'une conversion
faite en vertu de la présente loi."
Il y a un papillon qui dit ceci: "Supprimer, dans la troisième
ligne du paragraphe 1°, tout ce qui suit le mot "accordé".
Donc, ça se lirait comme suit: "Est un établissement
public tout établissement... Ça va? O.K.
M. Chevrette: On enlève juste les chiffres... M.
Trudel: On enlève juste des chiffres...
M. Chevrette: Au premier paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On enlève les
chiffres. C'est ça.
M. Chevrette: ii y a juste le mot "conversion" que j'aimerais...
en vertu de la présente loi, est-ce que vous avez défini
"conversion"? c'est juste pour...
M. Gaudreau: Oui. Il y a tout un chapitre sur fusion et
conversion relatif aux actes constitutifs.
M. Chevrette: Changement de vocation, changement de
mission...
Mme Demers: Conversion, c'est juste un changement
d'incorporation.
M. Chevrette: D'incorporation.
Mme Demers: Vous êtes incorporé en vertu...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Est-ce qu'une corporation propriétaire peut
être un établissement?
M. Gaudreau: Je reviens à ce que j'ai dit tout à
l'heure.
M. Chevrette: Faites votre prof.
M. Trudel: Faites votre prof, maintenant.
M. Gaudreau: La corporation propriétaire n'est qu'un
vocable utilisé pour distinguer celles des corporations qui maintiennent
les établissements, qui ont des membres parce que constituées
avant 1971. C'est celle dont on parle au paragraphe 1 de l'article 68, donc, de
les distinguer, celles-là, de celles qui sont nées après
l'arrivée de la Loi sur les services de santé, en 1971, parce que
les nouvelles corporations, en 1971, n'avaient plus de membres,
d'assemblée corporative ou de "membership". Elles étaient
constituées que du seul conseil d'administration, alors que celles qui
étaient là avant arrivaient avec des membres, et ces
membres-là se sont vu reconnaître, effectivement, le droit de
représentation pour partie au conseil d'administration et un droit de
veto sur les immeubles.
M. Chevrette: Et quand vous dites: Les établissements sont
- attendez un peu - un, constitués en corporation sans but lucratif. Les
corporations propriétaires n'étaient pas nécessairement
sans but lucratif.
M. Gaudreau: Je ne parle pas de corpora- tions
propriétaires, moi; c'est vous qui parlez de la...
M. Chevrette: Non, non, mais, nous autres, on questionne. Je le
sais que vous n'en parlez pas.
M. Gaudreau: Ce vocable-là est utilisé pour les
distinguer sur le terrain mais, dans la loi, ce n'est pas un critère ou
une norme utilisée.
M. Chevrette: Non, mais elles sont existantes, si bien que vous
en tenez compte dans la constitution de conseil d'administration. Ne dites pas
que vous n'en parlez pas, vous êtes obligé d'en parler. Vous en
tenez compte, même, dans la composition, en vertu de la présente
loi, des conseils d'administration. Quand vous définissez... Je ne dis
pas que ce n'est pas légal, vous avez peut-être raison, je ne suis
pas avocat. Quand vous dites: constitué en corporation sans but lucratif
avant le 1er juin 1972, quelle que soit la loi, ça veut dire que vous
décidez... Est-ce que j'interprète en disant que quel que soit le
statut antérieur à 1972, sont considérés comme des
organismes sans but lucratif à compter de...?
M. Gaudreau: Celles qui, avant 1972, ont eu leur charte, que ce
soit en vertu de la loi des compagnies, la loi des communautés
religieuses, la loi des évêques catholiques romains, les lois
spéciales; Du seul fait qu'elles étaient sans but lucratif... Le
1er juin 1972, c'est la date d'entrée en vigueur de la Loi sur les
services de santé...
M. Chevrette: La Castonguay, c'est ça.
M. Gaudreau: Alors, à cette date-là, toutes celles
qui existaient, constituées autrement qu'en vertu de la nouvelle loi qui
n'existait pas avant, sont des établissements publics au même
titre que les autres qui sont nés après, sont des
établissements publics. Mais, ils ont cette particularité qu'ils
arrivent avec leur bagage historique, leur constitution, leur véhicule
juridique...
M. Chevrette: Actuellement, combien en reste-t-il de
corporations, par exemple, propriétaires?
M. Côté (Charlesbourg): Plus ou moins, 265.
M. Chevrette: Donc, il y a un conseil d'administration qui
gère les immobilisations?
M. Gaudreau: Ils ne sont pas suppposés avoir d'autre
conseil d'administration que celui que la loi sur les services de santé
leur ordonne, leur prévoit...
M. Chevrette: Non, mais les corporations existantes ont
loué, sous-loué, ont...
M. Gaudreau: Elles ont continué d'exister au 1er juin,
comme elles étaient constituées la veille ou depuis l'origine,
mais avec cette particularité que la loi leur imposait une nouvelle
forme de conseil d'administration par rapport à ceux qu'elles avaient
d'origine.
M. Chevrette: La liquidation, par rapport à ces
corporations-là, ça n'a pas été fait?
M. Gaudreau: II n'y a pas eu de liquidation à faire, elles
subsistent tel qu'elles existent; ce sont des personnes morales, donc,
personnes fictives, juridiquement parlant, là...
M. Chevrette: Non, mais avec des conseils d'administration.
M. Gaudreau: Elles avait jusqu'au jour de l'application de la
loi, un conseil d'administration formé suivant leur acte constitutif, et
les membres de la corporation. Au lendemain de la loi sur les services de
santé, elles devaient constituer de nouveaux conseils pour une
représentativité des autres groupes, y compris, cependant...
M. Chevrette: non, mais les soeurs marie- clarac, qui sont venues
témoigner devant nous autres, il y a une corporation des soeurs
marie-clarac. o.k.?
M. Gaudreau: Et une corporation de l'hôpital
Marie-Clarac.
M. Chevrette: Et il y a un conseil d'administration des soeurs
Marie-Clarac. On se comprend bien?
M. Gaudreau: C'est-à-dire la corporation religieuse, c'est
une chose; la corporation de l'hôpital qu'elles ont créée,
c'en est une autre. Parce qu'elles sont membres de l'une et l'autre, souvent,
on confond qu'elles sont corporation propriétaire pour une chose et
corporation exploitante pour l'autre, mais c'est deux entités morales
distinctes, juridiquement parlant, formées des mêmes membres.
M. Chevrette: Et pour les lieux physiques, il n'y a plus rien
à faire?
M. Gaudreau: C'est la corporation hôpital Marie-Clarac qui
est propriétaire des immeubles, c'est la corporation. Les membres ne
sont qu'une constituante dans cette corporation.
M. Chevrette: Qu'est-ce que ça vous a donné de
vouloir leur offrir, d'abord, de siéger sur les conseils
d'administration comme une corporation, si c'est une personne morale? On a
reconnu dans les consultations, qu'il fallait incorporer les corporations
religieuses propriétai- res comme siégeant sur les conseils. Je
ne vous suis pas tout le temps, moi, vous autres!
M. Gaudreau: C'est sûr, ça prend 15 ans pour
comprendre la Loi sur les services de santé et services sociaux
actuelle, il ne faut pas faire ça en 15 minutes non plus, pour
comprendre toutes les difficultés qui y sont liées.
M. Chevrette: Mais qu'est-ce que ça nous donne de leur
faire accroire, si on leur dit qu'ils valent plus cher, et que ça ne
vaut plus rien? C'est ça que je veux comprendre. Si ce n'est que pour la
forme, on s'obstine pourquoi?
M. Gaudreau: Non, ce n'est pas pour la forme. C'est que la
corporation de l'hôpital Marie-Clarac, entité morale,
formée de membres religieuses et du conseil d'administration que la loi
impose, c'est cette corporation-là qui exerce les pouvoirs d'acheter, de
vendre. Ce n'est pas ni les membres religieuses en tant que tel, ni le conseil
en tant que tel et à part de la corporation. Le conseil d'administration
qui est là par la loi, est là pour représenter la
corporation, l'entité juridique. Quand il exerce un pouvoir, c'est la
corporation qui est engagée. Ce n'est pas les membres individuellement
du conseil.
M. Chevrette: La propriété physique des
établissements appartient aux religieuses.
M. Gaudreau: quand vous dites ça, vous faites une erreur.
elle appartient à la corporation de l'hôpital marie-clarac,
entité juridique enregistrée au bureau d'enregistrement.
M. Chevrette: Bon. Si elle appartient - je suis content que vous
me disiez ça - à la corporation hospitalière...
M. Gaudreau: Oui...
M. Chevrette: ...qu'est-ce que ça vous donne d'offrir une
place au conseil d'administration de la corporation des soeurs Marie-Clarac,
qui n'ont plus rien à voir dans ça, ça appartient au
centre hospitalier, ça... Expliquez-moi ça.
M. Gaudreau: Bon. La Corporation...
M. Chevrette: "C'est-u" une question de donner un coup de langue
à quelqu'un là, parce qu'il a besoin de quelque chose? Dans les
faits, ça donne quoi?
M. Gaudreau: II n'y a pas de coup de langue. C'est simplement la
perception que les gens...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous n'avez pas assisté au
témoignage des...
M. Chevrette: C'est parce que vous n'avez pas...
M. Gaudreau: J'y étais, j'y étais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui. Il y
était.
M. Gaudreau: Mais ça fait partie de la perception. Depuis
l'origine de la loi, en raison du fait que la loi a imposé un conseil
d'administration qui amenait une représentation autre que les membres
propres des corporations, tout le monde a crié a l'expropriation. Mais
en réalité, on n'a pas dépouillé la corporation de
ses biens. Elle est toujours propriétaire enregistré. Les
membres, on leur a reconnu un droit de veto sur ces immeubles-là.
C'est-à-dire que le conseil ne peut pas les aliéner au nom de la
corporation sans leur demander la permission. Et, il y avait aussi une
représentation de la part des membres pour participer à la
gestion de ce centre ou des installations qui font partie du centre. Mais du
fait de l'arrivée de cette nouvelle bibite qu'était le conseil
d'administration en vertu de la loi, tout le monde a crié à
l'expropriation. La corporation est toujours là, elle est toujours
propriétaire, les membres y sont toujours, ils exercent un droit
inaliénable actuellement d'empêcher...
M. Chevrette: je vous arrête. il y a une corporation
propriétaire, et il y a une corporation hospitalière qui est
propriétaire de ce... des propriétaires.
M. Gaudreau: Je n'ai jamais parlé qu'il y avait deux
corporations.
M. Chevrette: Je vous ai demandé à qui appartient
l'établissement. Vous avez dit...
M. Gaudreau: À la corporation...
M. Chevrette: ...c'est dûment enregistré à la
corporation de l'étalissement.
M. Gaudreau: ...hospitalière. Celle dont le nom porte
l'hôpital Marie-Clarac (1965).
M. Chevrette: C'est le conseil d'administration de
l'hôpital qui est dûment propriétaire des
édifices.
M. Gaudreau: Ce que vous appelez l'hôpital, c'est la
corporation. Le conseil d'administration qui a été formé,
il n'est pas là pour représenter un édifice. Il est
là pour représenter une entité morale qu'est la
corporation créée en 1965. Il n'y en a pas d'autre. En 1971,
cette même corporation a continué de vivre, mais avec
l'arrivée d'un nouvel organe de représentation, une nouvelle
forme de gestion ou de représentation de cette entité juridique.
Au lieu d'être représenté uniquement de religieuses comme
par le passé, on lui imposait d'avoir des nouveaux arrivants qui
proviendraient de différentes sources.
M. Chevrette: Mais sans expropriation à
l'époque.
M. Gaudreau: Et pour ne pas que ces nouveaux arrivants, utilisant
leur pouvoir au nom de la corporation, vendent les actifs, c'est là
qu'on a mis la restriction que les membres devaient consentir à toute
aliénation qui serait décidée, que voudrait obtenir le
conseil d'administration au nom de la corporation. Et c'est ce qu'on a
appelé le droit de veto, traditionnellement, mais la notion de
corporation propriétaire est née avec cette situation purement de
1971. À partir de ce moment-là, on n'en a plus de corporation
dite propriétaire qui arrive ou qui s'ajoute ou...
M. Chevrette: Qui n'arrive pas, mais qui est toujours
là.
M. Gaudreau: pourquoi? parce que ce sont des personnes morales
qu'on crée toujours, mais il n'y a pas de membres qui forment la
corporation. il n'y a que le conseil.
M. Chevrette: Mais les soeurs elles-mêmes, qui en avaient
la propriété comme communauté religieuse...
M. Gaudreau: Elles avaient, dans le cas des hôpitaux,
transféré avec la loi des hôpitaux à des
corporations dites hospitalières pour justement respecter la loi des
hôpitaux qui leur faisait obligation d'avoir une corporation unique pour
l'exploitation. Pour les centres d'accueil, le même
phénomène se présentait en 1971, et là, il y a
toute une série de mesures qui ont été prises pour ce
qu'on appelait les désintéressements, parce qu'a partir du moment
où ils devaient transférer une corporation particulière,
ils auraient été obligés de le faire dans une corporation
nouvellement créée en vertu de la loi. C'est ça qu'on
appelait des situations de désintéressement a faire et, en 1977,
il y a eu, en fin de compte, des mesures pour empêcher ou pour permettre
que soient maintenues les situations d'origine sans forcer les
désintéressements comme tels. Il y en avait quand même
plusieurs de faits à ce moment-là. Mais il n'y a jamais de
situation de double corporation ou de double conseil d'administration
juridiquement parlant. Je ne vous dis pas que dans les faits il n'y a pas de
présence de situation comme celle-là, mais sur le plan juridique,
on ne peut pas reconnaître un ou deux conseils ou une ou deux
corporations.
M. Trudel:... droit de veto si on change la
destination d'un immeuble, des installations de... à l'article
137 et, par ailleurs, pour exercer l'article 137, il faut être
désigné par l'article 103, et l'article 103 c'est le ministre qui
désigne...
M. Gaudreau: Ça je ne vous cache pas que c'est la
nouveauté de la loi.
M. Chevrette: En vertu de l'article 99, qui désigne les
trois soeurs qui vont siéger sur le conseil d'administration de la
corporation?
M. Gaudreau: Toujours dans le cas de l'hôpital
Marie-Clarac?
M. Chevrette: Par exemple, là.
M. Gaudreau: L'hôpital Marie-Clarac est une corporation
formée de cinq religieuses, qui sont également membres de la
communauté des soeurs, alors c'est deux corporations côte à
côte, l'une hospitalière et l'autre pour la communauté, et
cinq des membres de la communauté forment les membres de la corporation
hospitalière. Ce sont ces cinq-là qui désignent qui bon
leur semble.
M. Chevrette: O.K. Les cinq nomment les trois. C'est parce que
dans leur cas c'est les religieuses qui forment tout le conseil
présentement...
M. Gaudreau: ...Marie-Clarac?
Le Président (M. Joly): Excusez, mes amis les
parlementaires, avant que nous ajournions, aimeriez-vous que nous disposions de
l'article 68?
M. Côté (Charlesbourg): Si c'était possible,
M. le Président. On peut disposer de l'article 68.
M. Chevrette: Je veux faire clarifier l'article 68 par rapport
à l'article 99 et par rapport à l'article 103.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 103 on va y
arriver éventuellement. À l'article 103 il y a actuellement
des...
M. Chevrette: C'est parce qu'il y a un spécialiste
à mon bureau qui a travaillé pour le dossier de Marie-Clarac
justement et je voudrais voir exactement s'il y a concordance. Je
préférerais qu'on attende. C'est un petit vote rapide. Je vous
ferai un cadeau mardi.
M. Côté (Charlesbourg): Mardi? On siège
demain.
M. Chevrette: Ah, c'est demain. Je vais être là
à 9 heures. Donc, à 9 h 30, je pourrai... De consentement, on
siège de 9 h 30 à 11 h 30.
M. Côté (Charlesbourg): De 9 h 30 à 11 h
30.
Le Président (M. Joly): Donc, nous ajournons nos travaux
à demain le jeudi 9 mai à 9 h 30 exceptionnellement à la
salle du Conseil législatif, le salon rouge.
(Fin de la séance à 22 h 1 )