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(Quinze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. Joly): La séance est ouverte. La
commission des affaires sociales se réunit afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 120 qui est la
Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives. Mme la secrétaire, est-ce que
nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Parfait. Merci. Je vous rappelle
qu'à la fin de nos travaux, il y a déjà quelques semaines,
nous avions adopté l'article 54. Donc, nous allons reprendre à
l'article 55, et je rappelle que les articles 22, 31, 36, 37 et 45 avaient
été suspendus. J'imagine qu'il serait bon, d'entrée de
jeu, de...
Une voix: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Joly): Oui. Les articles 22, 31, 36, 37
et 45. Alors, vous avez le plein portrait de toute la situation et j'imagine
que nous sommes ici pour la balance de la semaine.
M. Côté (Charlesbourg): On devrait finir jeudi
soir.
Le Président (M. Joly): On devrait finir jeudi.
M. Trudel: La balance du mois, vous avez dit?
Le Président (M. Joly): La balance de la semaine.
M. Trudel: Ah! de la semaine! Excusez.
Le Président (M. Joly): Alors, comme vous voyez, nous
sommes bien disposés à la présidence et j'imagine
qu'autant du côté ministériel que du côté de
l'Opposition, c'est la même chose?
M. Trudel: Comme d'habitude, vous alliez dire.
Le Président (M. Joly): Alors, je vous cède la
parole. M. le ministre, vous avez sûrement, disons, des choses à
nous confier depuis qu'on s'est laissés.
M. Côté (Charlesbourg): Non, du tout, M. le
Président, parce que plus on en confie, plus on tente de faire des
accommodements, plus des gens pensent qu'ils vont finir par réaliser
leur rêve, le statu quo, et ça pour tous les producteurs de
services, peu importe qui ils sont, qu'ils soient médecins ou autres, et
il n'en est pas question. Point.
Le Président (M. Joly): Bon. Alors, je vous remercie.
J'appelle donc l'article 55.
Prestation des services de santé et des
services sociaux
M. Côté (Charlesbourg): 55?
M. Trudel: Alors, on revient à la fin pour les articles
22,31,36,37 et 45?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Le
Président (M. Joly): Oui, oui. M. Trudel: O.K. 55.
Les établissements (suite) Mission d'un centre
hospitalier
M. Côté (Charlesbourg): Alors, l'article 55, M. le
Président. "La mission d'un centre hospitalier est d'offrir des services
diagnostiques et des traitements médicaux spécialisés.
"À cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre
reçoit, principalement sur référence, les personnes qui
requièrent de tels services, s'assure que leurs besoins soient
évalués et que les services requis leur soient offerts à
l'intérieur de ses installations ou, si nécessaire, s'assure
qu'elles sont dirigées vers les centres, les organismes ou les personnes
les plus aptes à leur venir en aide."
Et il y a un papillon, M. le Président, qu'on pourrait vous
donner tout de suite dans la mesure où...
Le Président (M. Joly): Je l'ai déjà
reçu, M. le ministre. Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et il se lit comme
suit: Premièrement, remplacer, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, les mots "traitements médicaux" par les mots "soins
médicaux généraux et"; deuxièmement, remplacer le
texte de la troisième ligne du deuxième alinéa par le
suivant: "services ou de tels soins, s'assure que leurs besoins soient
évalués et que les services ou les soins"; et,
troisièmement, remplacer, dans la cinquième ligne du
deuxième alinéa, le mot "sont" par le mot "soient". Et dans
tous
les cas, M. le Président, dans les trois, c'est de concordance,
ou de forme, si on veut l'appeler ainsi.
Si vous souhaitez que je fasse la lecture de l'article tel
qu'amendé...
Le Président (M. Joly): Tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): "La mission d'un centre
hospitalier est d'offrir des services diagnostiques et des soins
médicaux généraux et spécialisés. "À
cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre reçoit,
principalement sur référence, les personnes qui requièrent
de tels services ou de tels soins, s'assure que leurs besoins soient
évalués et que les services ou les soins requis leur soient
offerts à l'intérieur de ses Installations ou, si
nécessaire, s'assure qu'elles soient dirigées vers les centres,
les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en
aide."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue et aussi
porte-parole en la matière.
M. Trudel: Merci, M. le Président. Alors, le ministre nous
apporte un papillon aujourd'hui en ce qui concerne l'élargissement de la
définition en termes non uniquement de soins diagnostiques, mais de
soins médicaux généraux. Une première question:
Est-ce que "soins médicaux généraux", dans l'esprit de
l'amendement qui est apporté, ça couvre ce qu'on pourrait appeler
tout le champ des soins infirmiers? Je comprends que certaines
définitions dans ce monde-là sont plus ou moins
élastiques, vous voyez ce que je veux dire? Cependant, vous avez pris
assez de précautions, me semble-t-ll - et c'est la même chose de
notre côté - pour reconnaître l'importance de la pratique du
nursing, la pratique des soins infirmiers. Est-ce que la notion de services
diagnostiques et soins médicaux généraux inclut la notion
de soins infirmiers comme élément important de la mission
à exercer?
M. Côté (Charlesbourg): À moins d'avis
contraire de mes experts, qui sont des experts au niveau du Québec, qui
m'accompagnent dans cette législation - c'est un autre petit message en
passant, là; H n'y a pas juste du mauvais monde au ministère - ce
n'est pas juste pour vous...
M. Trudel: C'est ça que je vous dis: Ce n'était pas
pour moi, c'était pour les autres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui, c'est
ça.
M. Trudel: Alors, très bien.
M. Côté (Charlesbourg): II faut se rappeler qu'on
est dans la définition Ici du noyau dur. Si on se rappelle, lorsqu'on
est passé à la définition des CLSC, on s'est toujours dit:
II y a une définition de noyau dur. C'est ça que vise l'article
à ce moment-ci et, lorsqu'on parle de services médicaux courants,
ce n'est pas des services infirmiers courants, c'est des services
médicaux courants. Donc, c'est des services médicaux.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Bon, alors, on prendra note, à moins que dans
la définition, dans l'esprit du législateur, ça n'incluait
les soins infirmiers de cette nature-là. Bon. Un élément
qui me semble aussi important dans la définition de la mission de ce
type d'établissement ou de centre, c'est ce qu'on pourrait appeler la
nature des autres éléments de la mission qui accompagnent des
services diagnostiques et des soins médicaux généraux ou
spécialisés. Et là, c'est tout le volet de la
prévention et aussi le volet de la réadaptation. Ça, ce
n'est pas un débat neuf. Le ministre le sait très bien.
L'ajournement a été probablement très dur
là-dessus. Il est arrivé pas mal de messages au bureau du
ministre. Bon. Est-ce que le ministre, aujourd'hui, est prêt à
regarder à l'intérieur de sa notion de noyau dur qu'on vient de
saisir et de réajuster... Est-ce que dans la dimension de la
prévention et la dimension de la réadaptation, il ne faudrait pas
aussi inscrire qu'il y a une responsabilité en matière
d'établissement pour le centre hospitalier à l'intérieur
de la définition, tout en reconnaissant, parce que ça, on l'a
mentionné... Si on fait un effort de clarification au niveau des
missions, ce n'est pas pour les rendre plus ombragées, ce n'est pas pour
faire en sorte qu'on se retrouve après la loi avec une "déforme"
et non pas une réforme, mais qu'on en arrive cependant à bien
saisir ce qui se passe dans ce type d'établissement là et,
surtout, ce qui peut se passer à partir de la notion de noyau dur ou de
définition du centre, de la mission confiée à un tel
centre.
Bon. Alors, sur le préventif... On a eu un débat, M. le
ministre, au départ, lorsque nous avons commencé à
étudier ce projet de loi, et aux quelques heures d'audiences publiques
que nous avons eues sur la notion de prévention, mais là, il faut
y accoler tout de suite la réadaptation aussi, le moins qu'on puisse
dire. Bon. Est-ce qu'on ne doit pas reconnaître ça aussi quelque
part dans la mission du centre hospitalier?
M. Côté (Charlesbourg): C'est deux choses totalement
différentes, à mon point de vue...
M. Trudel: Traitons la première et la
deuxième.
M. Côté (Charlesbourg): ...que prévention et
réadaptation. Lorsqu'on parle de services médicaux
généraux ou courants, ils peuvent se faire en
établissement, donc en centre hospitalier. Ils peuvent se faire aussi en
cabinet privé. Et je pense qu'il est indéniable à ce
moment-ci qu'il puisse y avoir des situations où on se retrouve, pas en
situation de curatif, mais en situation aussi de préventif. Je pense que
c'est une notion qui peut être présente, mais pas
nécessairement exclusivement en centre hospitalier. Ça peut
être en cabinet privé où les médecins exercent et
font de la prévention, mais dans des services généraux
courants, services médicaux généraux ou courants, alors
que, lorsqu'on est en milieu hospitalier, ce n'est pas la mission même,
dure et fondamentale de l'hôpital que le préventif. À
l'occasion, il peut y avoir, effectivement, du préventif, mais pas
préventif comme noyau dur, de la même manière qu'on va le
retrouver au niveau des CLSC ou des départements de santé
communautaire où c'est davantage leur noyau dur que la
prévention. Et, de toute façon, je pense qu'on a eu les
mêmes représentations, en particulier de l'AHQ qui souhaite
qu'effectivement ces notions-là se retrouvent dans la définition
du noyau dur au niveau du projet de loi.
Au niveau du préventif, c'est la situation actuelle et je serais
très déçu demain matin si on était dans une
situation où il n'y aurait pas de préventif qui se fasse au
niveau d'un centre hospitalier parce que ça m'apparaît
évident. Est-ce que, d'entrée de jeu, dans la législation
qui va définir le noyau dur, on doit mettre le préventif?
À ce moment-là, si on le met, ça veut dire que tout le
monde va partir, tout le monde va dire: On fait du préventif et c'est
dans notre mission. Ça, je pense que c'est davantage du domaine de
l'interrogation à ce moment-ci, mais je pense qu'on est là pour
échanger les points de vue, à ce moment-ci, pour tenter de
trouver où se situe la vérité. Mais il faut toujours
garder à l'esprit qu'on est ici, à l'article 55, dans le noyau
dur...
Une voix: D'un hôpital.
M. Côté (Charlesbourg): Ou d'un centre hospitalier,
du noyau dur d'un centre hospitalier. Donc, sur la prévention, ça
n'exclut pas d'aucune manière, comme on l'a fait ou on l'a
expliqué dans le cas des CLSC quand on a adopté les articles
précédents, que, dans la périphérie, il y ait du
travail qui puisse se faire en prévention. (15 h 45)
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Et la réadaptation, vous tenez le même
language ou si...
M. Côté (Charlesbourg): La réadaptation,
ça me paraît encore plus clair, parce que ce n'est pas tous les
centres qui font de la réadaptation, ce n'est pas tous les centres
hospitaliers qui font de la réadaptation. Il y en a un certain nombre
qui le font. Est-ce qu'ils sont davantage reconnus comme centres de
réadaptation ou centres hospitaliers? Évidemment, combien
ça en couvre? As-tu des données là-dessus?
Une voix: Non...
M. Côté (Charlesbourg): Combien ça en couvre?
Je ne le sais pas. Mais, demain matin, je vous dirais facilement, et je n'ai
pas d'objection à me faire corriger si j'erre, et je me
réajusterai, qu'il est plus évident pour moi que, dans le cas de
la prévention dans le quotidien, il va forcément se faire de la
prévention dans les centres hospitaliers, pas nécessairement
comme noyau dur, mais il va se faire de la prévention. Il n'est pas
évident qu'il va se faire de la réadaptation dans tous les
centres hospitaliers.
M. Trudel: Mais vous allez convenir, M. le ministre, que dans
la... Partons de votre biais, le citoyen. Le citoyen, qui est admis
principalement sur référence dans un centre qui s'appelle un
centre hospitalier, lui, il va là principalement pour des services
diagnostiques et des services médicaux généraux. Mais que
cette personne... Ah! bien, là, c'est parce que c'est ça que vous
avez écrit là!
M. Côté (Charlesbourg): Et
spécialisés. M. Trudel: Et spécialisés,
oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Un peu beaucoup.
M. Trudel: Et spécialisés. Et cette personne,
lorsqu'elle est sous la responsabilité, pour cette partie de sa vie, du
centre hospitalier... Ces personnes ont souvent besoin, à
l'Intérieur du noyau dur que nous venons de définir, de services
d'autre nature qui s'appellent la prévention, qui s'appellent la
réadaptation, non pas comme mission principale d'exercice de leur
mandat, mais comme mission accessoire. Alors, à cet
égard-là, si on prend comme point de référence la
personne, pourquoi ne pas retrouver, dans la définition de la mission du
centre envers ces personnes, qu'il y a des missions - mettons ça entre
guillemets pour l'instant - complémentaires au service d'un noyau dur,
des services diagnostiques, médicaux généraux et
spécialisés, qui doivent faire partie du service qu'on donne aux
personnes?
À cet égard, je contribue à l'orientation du
ministre, évidemment, de rendre ça plus clair, pas plus
compliqué, sauf que - parce que je reviendrai avec un autre aspect
tantôt, évidemment, sur le psychosocial - on n'est pas pour se
donner une définition qui enferme l'établissement ou qui,
possiblement, va enfermer les praticiens de l'établissement dans un
carcan trop serré. Bon, là, vous pourriez me dire: Est-ce que
ça veut dire que, si je ne le mets pas dans la loi, demain matin ils ne
font plus de prévention et ils ne font pas de réadaptation? Si
c'est dans l'esprit du législateur, à titre
d'élément de sa mission complémentaire, indiquons-le
à cet égard, et non pas comme noyau dur, comme
élément principal de la mission.
Par ailleurs, dans le texte de la réforme, ce que vous annonciez
en grande pompe, c'était que, compte tenu de l'ensemble des diagnostics
portés sur le système de la santé et des services sociaux,
il faut prendre le virage prévention. Il faut donc donner des signaux
avec ça, et les signaux, on a commencé à l'article 54,
entre autres, avec les CLSC, en focalisant bien que ce n'est pas tout le monde
qui va avoir ça comme noyau dur, comme élément principal,
mais qu'on va le retrouver, cependant, comme préoccupation dans chaque
lieu de responsabilité, dans chacun des centres. Alors, si c'est
accessoire pour le service aux personnes qui sont là principalement pour
le médical spécialisé ou général, ou le
diagnostique, eh bien, indiquons-le, de façon à rappeler que
l'esprit du législateur, c'était cela. En particulier, M. le
ministre, lorsque, tantôt, on va en arriver, suivant ce que vous avez
annoncé, à fonctionner par programme à l'intérieur
des établissements, il va falloir avoir tous ces programmes qui
correspondent à la mission, parce que d'aucuns pourront
prétendre, et là, pas besoin de vous décrire ça en
long et en large, que c'est du diagnostique, du médical
général et spécialisé, point, à la ligne, et
tout ce qui est en dehors de ça, ce n'est qu'accessoire, si on veut bien
le considérer au moment où on discutera de l'approche programme
pour la budgétisation.
Et aussi, ce que ça nous amène, c'est qu'on est en train
de s'imposer à nous-mêmes une définition de ce que
ça veut dire, le soin aux personnes dans un centre hospitalier. Je ne
parle pas, encore là, du noyau dur dans l'ensemble du système. Je
parle d'un centre hospitalier qui accueille des personnes. La définition
1991 du soin aux personnes en centre hospitalier, ce n'est plus vrai, si jamais
ça l'a été, ce n'est plus vrai de la restreindre
volontairement à des soins uniquement de nature médicale. La
connaissance et la pratique au plan professionnel nous ont appris qu'il faut
aller maintenant bien au-delà de ça, au niveau de la
définition, et que toute la notion de rétablissement et de retour
à la normalité ne se fait plus uniquement à
l'intérieur d'une conception serrée, restreinte de la pratique,
par exemple de la pratique médicale. C'est pourquoi, dans la mission des
établissements qui accueillent ces personnes, il faut qu'on soit
capables d'inclure ces préoccupations - j'emploie le mot encore une fois
- à titre d'élément complémentaire à la
mission d'un centre hospita- lier.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Fondamentalement, ici, on
est dans une situation où on tente de définir le noyau dur des
établissements. Pourquoi tente-t-on de définir le noyau dur des
établissements? C'est pour distinguer, pouvoir distinguer un centre
hospitalier d'un CLSC, un CLSC d'un CPEJ ou un CPEJ d'un centre hospitalier.
C'est ce qu'on fait; c'est ce qu'on s'apprête à faire, avec les
articles qu'on fait là. Ça, ça me paraît bien
évident. C'est ce qu'on tente de faire du mieux qu'on peut.
L'autre question qui est fondamentale: Si je suis un individu et que je
veux obtenir des soins préventifs, est-ce que je dois aller en
première ligne ou en deuxième ligne? Un centre hospitalier avec
les spécialistes qu'il y a là, les équipements qu'il y a
là, c'est un centre de deuxième, de troisième niveau,
ainsi de suite. Ce n'est pas de premier niveau. La prévention, ça
doit être l'affaire de tout le monde, j'en conviens, et c'est pour
ça qu'on parie d'élément complémentaire. Mais sur
le noyau dur il est clair que le centre hospitalier est un centre hospitalier
qui va donner des services médicaux courants généraux et
spécialisés. Alors, pour mol, ce qui, à ce moment-ci, est
très important, c'est qu'on ne bloque pas effectivement la
possibilité qu'il y ait du préventif en centre hospitalier ou
dans tout ce qui est de la deuxième ligne, parce que je pense qu'on
serait stupides si on bloquait cette possibilité-là, et ce n'est
pas ça qui est recherché à ce moment-ci. On doit se
retrouver dans une situation où la prévention est, bien
sûr, l'affaire de tout le monde, mais une affaire ordonnée, pas
une affaire désordonnée sur le plan de la prévention.
Je pense que le meilleur moyen, à ce moment-ci, est de faire en
sorte qu'on soit dans une situation où, effectivement, à
l'article 54 on définisse un CLSC, ce que c'est; à l'article 55,
on définisse un centre hospitalier, ce que c'est; à l'article 56,
un CPEJ, ce que c'est, et ainsi de suite, et là, on arrive à
l'article 64.
C'est quoi que nous dit l'article 64? Juste pour peut-être
devancer, pour essayer de voir la logique qui sous-tend toute cette
loi-là, on dit, à l'article 64: "La régie régionale
peut, dans le cadre de ses plans régionaux d'organisation de services,
permettre à un établissement d'exercer à titre
complémentaire, outre les activités propres à la mission
d'un centre qu'il exploite, certaines activités propres à la
mission d'un autre centre", ce qui pourrait être effectivement à
ce moment-là de la prévention. Ou on peut se retrouver dans des
situations demain matin, effectivement, où il n'y a pas de CLSC; tout ce
qu'il y a, c'est un centre de santé, c'est tout ce qu'il y a. Vous en
connaissez quelques-uns en Abltibi, sur la Basse-Côte-Nord ou dans
d'autres
territoires. Là, effectivement, par un plan régional
d'organisation de services, on peut être dans une situation où,
effectivement, on tient compte du phénomène prévention,
où on tient compte du phénomène réadaptation.
J'ai à l'esprit, dans le domaine de la réadaptation, un
exemple particulier sur la Côte-Nord où on a eu des
représentations. Évidemment, il ne faut pas qu'il y ait, nulle
part, des dogmes absolument épouvantables, puis on parie de dogmes
à ce moment-ci; quand on parle de centre hospitalier, on peut parier
d'à peu près toutes les catégories; ce n'est pas parce que
c'est spécifique au centre hospitalier. Mais là où il y a
des dogmes, ce qu'on va faire, c'est qu'on va se retrouver à ne pas
servir le citoyen et l'objectif fondamental de tout ça est de, bien
sûr, servir le citoyen. C'est pour ça que, dans ce que vous dites,
il y a fondamentalement beaucoup de vérité; je pense qu'il y en a
un petit peu aussi dans ce que je dis, souhaitant bien définir le noyau
dur sans que ce soit la porte close et totalement fermée et que ce ne
soit pas, non plus, totalement ouvert pour qu'on fasse n'importe quoi,
n'importe où et qu'on évite - c'est ça, fondamentalement,
ce qu'on souhaite - la duplication des services pour une meilleure
économie de nos ressources, une meilleure utilisation de nos ressources,
mais par des plans régionaux d'organisation de services.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Là-dessus, inévitablement, oui, la
mission du législateur Ici, dans le cadre, c'est d'éclairclr. Si
on se donnait comme mission d'embrouiller, on ne serait pas sortis de
l'auberge, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Des fois, il embrouille, le
législateur. Ça lui arrive.
M. Trudel: Cependant, dans les éclaircies qu'il faut
apporter, il ne faut pas, non plus, faire ça d'une telle façon
que oui, là, on enferme et que le service aux personnes en souffre.
J'ajoute, M. le ministre, en matière de définition de la mission
des centres hospitaliers - on a touché à la prévention et
à la réadaptation et on va y revenir avec ce que vous venez de
dire -toute la dimension du psychosocial. Là, il y a une orientation
très claire; on change de cap par rapport à 1970 et pour les
praticiens, par exemple, en matière d'intervention psychosociale, disons
les choses le plus simplement possible, au lieu d'être regroupés
dans un organisme qui s'appelait le Centre des services sociaux qui, lui,
allait porter un certain nombre de services en milieu, en particulier,
hospitalier, maintenant, on dit: Tout ça va s'intégrer à
l'intérieur des soins aux personnes, nommément ici les centres
hospitaliers.
Bon. Il y a d'abord tout un débat et des inquiétudes
extrêmement fortes qui se sont levées de la part des praticiens de
ce secteur. On comprend ça, on le comprendrait à moins, les
inquiétudes qui se sont levées dans ce milieu.
C'est-à-dire qu'on ne peut pas, du jour au lendemain, dire: Je
réoriente le système et je fais fi de l'histoire concrète
des établissements. Ce n'est pas parce que le législateur donne
une toute nouvelle orientation que les pratiques, la façon de faire les
choses dans tel ou tel centre, vont changer. Les hôpitaux, il n'y a pas
de mal à dire ça, au contraire, ils étaient et ils sont
centrés sur les soins de nature médicale. La conception de
l'importance de l'intervention psychosociale dans le traitement de la personne,
disons qu'on peut convenir, dans le monde de ces pratiques professionnelles
là, qu'on n'est pas dans le monde des automatiques, que c'est
accepté au départ et que, lorsqu'on a à préparer le
plan d'organisation de services au niveau régional, disons que les
verrous ne sont pas extrêmement serrés sur l'intégration de
ces praticiens et de cette pratique surtout - les praticiens, j'y reviendrai
plus tard - de cette pratique ou de ces pratiques de l'intervention
psychosociale en milieu hospitalier. (16 heures)
Dans ce contexte-là, lorsqu'on a eu les audiences publiques, M.
le ministre, sauf erreur, vous aviez mentionné que, oui, il y avait un
certain nombre d'inquiétudes, que vous aviez un certain nombre
d'inquiétudes quant à cette partie de l'intervention ou, si vous
voulez, l'élément de cette intervention qui, dorénavant,
s'opérera et qui va se rattacher admlnlstrativement au centre
hospitalier. Sauf erreur également, vous aviez mentionné: Le
député verra qu'il y a un certain nombre de verrous qu'il faut
mettre sur le système, en quelque sorte, pour que ce que d'aucuns
appellent la médicalisation à outrance du milieu hospitalier ne
soit pas comme cautionné, en quelque sorte. Et le ministre l'a
répété, ça ne semble pas être l'intention du
législateur.
Spécifiquement aussi sur ce volet, il me semble qu'à
partir, encore une fois, du noyau dur, il nous faut - et là, ça
me semble fondamental - donner aussi un signal dans la mission du centre
hospitalier que ce n'est pas uniquement, au sens historique du terme, un
établissement qui va dispenser des services diagnostiques et des soins
médicaux généraux et spécialisés, mais que
l'intervention psychosociale auprès des personnes qui sont dans ce
milieu admis à cette fin doit également être comprise
puisque le choix du législateur, tel que présenté
actuellement, on dit: Vous allez réaliser vos interventions dans ce
milieu-là. Alors, si c'est important - que je sache, on n'a pas
décidé de restreindre la pratique - si c'est important et si
ça fait partie du type d'intervention qu'on veut retrouver dans nos
centres hospitaliers, bien, M. le ministre va convenir qu'on va le dire, on
va
le dire on ne peut plus clairement, tout en convenant de ce que nous
affirmons de façon différente, de ce que nous affirmons de chaque
côté. Il y a un noyau dur et, quant aux personnes, H faut
décrire aussi les éléments Importants de l'approche que
nous voulons avoir pour ces personnes-là.
Essayons d'imaginer, M. le ministre, ce qui pourrait se passer, et ce
n'est pas le genre de loi qu'on révise à tous les deux ans, ce
qui va se passer pour les 20 prochaines années. Si la mission n'est pas
suffisamment précisée, et le service qu'on doit donner aux
personnes et quelle est la nature du service, vous savez très bien qu'un
bon matin - ça, ce n'est la faute à personne, c'est la
réalité qui va s'imposer - on va dire: Qu'est-ce que je choisis?
Est-ce que je choisis de soigner la personne qui arrive avec une coupure de
cinq pouces le long du bras ou si je choisis de faire en sorte que la personne
qui a un traitement en oncologie dans le centre hospitalier, je dois
également le lui fournir parce que c'est important, lorsque je veux la
rétablir, la réinsérer au niveau de sa communauté,
c'est important de lui dispenser également des services de nature
psychosociale? Bien, il est évident que c'est le sang qui coule,
à l'urgence, à cause de la coupure de cinq pouces et, devant les
choix budgétaires, inévitablement on sera tentés de dire:
Bien, écoutez, on va d'abord prendre le physique, on va d'abord prendre
le diagnostique, on va d'abord faire les soins médicaux
généraux et spécialisés, puis, coudon, savez-vous,
si on est capables, on va en donner, des services de nature psychosociale. Mais
comment voulez-vous, compte tenu de l'histoire de la pratique
hospitalière... Et ça, ce n'est pas le représentant de
l'Opposition qui le dit, c'est un fait historique. Quelle va être la
poignée que nous allons avoir pour dispenser ce type de service
là également dans les centres hospitaliers? À moins que le
ministre ne me dise: Là-dessus, allons au principal et le secondaire,
c'est accessoire et on verra plus tard. J'aurais d'autres arguments si le
ministre répondait cela, mais ça me semble important.
Donc, en conclusion, là-dessus, que nous soyons capables
d'inscrire à l'intérieur de la clarification des missions aussi
la nature des interventions auprès des personnes; sans ça, on
passe à côté, on embrouille plus et il me semble, M. le
ministre, qu'on fait courir des risques énormes.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
j'aurais tendance à répéter exactement ce que j'ai dit
tantôt, à la différence près que, dans le cas des
travailleurs sociaux en particulier au niveau des centres hospitaliers,
effectivement, il s'est développé une certaine crainte de voir
disparaître ces postes-là si le centre hospitalier est en
difficulté financière et qu'on décide de couper. Donc, on
va couper ceux-là, supposeraient, avant de couper autre chose.
Mais la question fondamentale: Est-ce qu'on va aller au centre
hospitalier pour recevoir, premièrement, des services psychosociaux? Si
on va au centre hospitalier, on ne va pas à la bonne place. O.K.? C'est
ailleurs que vous pouvez les recevoir. Le centre hospitalier est d'abord et
avant tout un établissement où vous allez recevoir des
traitements médicaux spécialisés qui, dans la
périphérie des services que vous devez offrir, à ce
moment-là, peuvent commander un support psychosocial. Prenons un
exemple. Quelqu'un qui est atteint du cancer demain matin et qui doit recevoir
des traitements au niveau d'un centre hospitalier qui est
spécialisé, N est à peu près inévitable que
cette personne-là ait besoin d'un support psychosocial, et ça se
fait actuellement; c'est donc complémentaire au service premier et qui
est la première raison pour laquelle la personne se retrouve en centre
hospitalier.
Évidemment, ça, c'est la question plus philosophique.
Quand on voit dans la pratique... Parce que vous avez aussi parlé des
états d'âme des travailleurs sociaux à l'intérieur
des établissements et des possibilités éventuelles que les
postes soient coupés et que ces gens-là soient un peu perdus. Il
y a toute une série de discussions qui sont menées actuellement
avec les différents représentants concernés pour trouver
le meilleur moyen de s'assurer de la permanence de ces gens-là. Et
ça, ça ne nie pas la nécessité. Quand on parle de
permanence au niveau des centres hospitaliers, c'est bien sûr parce qu'il
y a un besoin de support complémentaire et qu'il faut qu'il y en ait, et
qu'il ne faut pas que les postes disparaissent.
Donc, à partir de ce moment-là, il y a un travail qui se
fait pour tenter de faire en sorte que ces niveaux-là soient maintenus
à l'Intérieur des centres hospitaliers. Et je me souviens de la
dernière conversation, avant même qu'on ajourne notre
première partie de séance, des gens de centres hospitaliers qui
nous disaient: Au contraire, on n'est pas intéressés à ce
qu'ils disparaissent; on est intéressés davantage à les
garder. Et même, des statistiques auraient tendance à
démontrer que ça s'est développé au niveau des
centres hospitaliers, parce qu'on en a besoin en support complémentaire
pour donner les services, et on n'est pas intéressés à les
voir disparaître non plus. On peut se retrouver dans des situations
où il y a des exceptions, où, effectivement, ce que vous
dénoncez peut arriver. Mais, d'autre manière, il y a des
possibilités que nous avons pour nous assurer que ce ne soient pas les
premières victimes de situation plus serrée sur le plan
budgétaire.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette et leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, moi, si j'étais
administrateur hospitalier, j'exigerais de modifier carrément l'article
55. C'est probablement ce qu'on va faire plus tard en suggérant des
amendements. On va se substituer à eux pour vous dire que... Moi,
j'analyse l'article 55 à la lumière de l'article 64, comme vous
avez dit, mais aussi à la lumière de l'article 239 qui parle
d'agrément. Quand on rédige une loi, on part d'une situation
actuelle et à partir, après, de la situation actuelle, on dit ce
que sera le futur.
Le futur peut être deux choses. Il peut être des services
complémentaires, mais dans certaines institutions, ce ne sont pas des
services complémentaires, ce sont des services de fait qui se donnent
depuis des années. La mission, c'est l'assise légale à des
actions qui se passent à l'intérieur du centre hospitalier. Si
vous donnez une mission à un hôpital, si on lit...
Dans plusieurs centres hospitaliers, aujourd'hui, on leur fait jouer des
rôles extraordinaires. On a des centres hospitaliers qui ont des centres
d'accueil et d'hébergement. On a des centres hospitaliers qui ont les
trois vocations en plus d'avoir le centre d'hébergement. Chez nous - je
vais donner l'exemple de Joliette - au CHRDL, vous avez psychiatrique, aigu,
chronique, centre d'accueil et d'hébergement, centre de psychiatrie
infantile; vous avez tout ça dans la même structure. Quand il
définit sa mission pour fins d'agrément, il est obligé de
définir l'ensemble de ses missions. Il est accrédité, il
est agréé en fonction des missions qu'il fait, qu'il accomplit.
La loi, la réforme ne vient pas dissoudre, faire disparaître des
missions actuelles des centres existants. Moi, je pars de cet état de
fait là quand j'analyse quelque chose, je ne pars pas dans l'abstrait.
Il y a des centres hospitaliers qui ont des missions spécifiques et vous
leur demandez, en vertu de l'article 239, l'agrément, de définir
leur mission. Dans leur mission, vous ne leur mettriez même pas ce qu'ils
font présentement. Aie! voyez-vous le beau jeu des conflits entre les
structures d'un milieu? Aie! la prévention, ça ne te regarde pas
et tu en fais. Aie! tu fais de la réadaptation et tu ne devrais pas en
faire, ça relève des CLSC. Aie! Aie! Aie! l'hébergement de
centre d'accueil, ça ne relève pas de vous autres.
Moi, je prétends qu'il nous faut partir de la
réalité quand on bâtit un projet de loi. La
réalité, ce sont les missions actuellement accomplies. À
partir de là, la régie, par exemple, dans sa planification, doit
tenir compte des services qui se dispensent sur son territoire. Si elle ne veut
pas de duplication, c'est bien simple, elle modifiera, elle dira: Bien,
écoute, je ne suis pas pour faire un service en double, il existe. Je ne
pensais pas que la régie était pour... Là, vous allez
placer la régie à arbitrer entre des missions dévolues
à des nouvelles structures et des missions accomplies par des structures
existantes depuis un maudit bon bout de temps. Ça m'ap- parait
être quelque chose...
Je l'ai analysé, en tout cas, de cette façon-là,
puis je vous avoue que je ne vois pas comment on va changer des missions de
place, alors que dans certains milieux les missions sont clairement
identifiées depuis des années, des années et des
années. Et il y a les équipements. Et il y a les
spécialistes. Vous allez arriver avec des cadres de partage? J'en ai
fait un, moi, CSS-CLSC; je sais ce que c'est qu'un cadre de partage, et le
ministre s'en doute, ce que c'est, également. Ça pourrait aller
jusque-là. Quand vous confiez, par législation... Parce que la
législation devient l'assise légale à l'accomplissement
des missions, à la réalisation des missions. Moi, je le sais. On
est allé souvent en appel parce qu'on n'avait pas d'assise légale
pour nos règlements.
Je regarde votre maître en chef au ministère. Combien de
fois on a été obligé de déposer des petites lois de
mois de décembre et de juin parce que nos règlements n'avaient
pas d'assise juridique? Là, vous êtes en train de donner des
assises juridiques. Et l'assise juridique que vous donnez fait fi de la
réalité qui se vit et ça, là-dessus, à mon
point de vue, c'est extrêmement dangereux pour des conflits au niveau des
régions. Et ce sont des régies qui vont arbitrer ça? Ha!
Ha! Je parlerai des régies plus tard. Moi, en tout cas, si c'est
l'approche...
M. Côté (Charlesbourg): Ma première
réaction aux propos de celui qui a déjà été
responsable du ministère...
M. Chevrette: Qui n'a pas haï ça, en passant.
M. Côté (Charlesbourg): II n'a pas haï
ça. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours dit que votre
plus grand souhait aura probablement toujours été de faire ce que
je fais là.
M. Chevrette: Je l'aurais fait différemment.
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. C'est
possible. Chacun a sa personnalité.
M. Chevrette: La table n'aurait pas tourné comme...
M. Côté (Charlesbourg): La table?
M. Chevrette: C'est une blague. Je ne veux pas te faire choquer
ce matin. (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Une chose qui est certaine,
c'est que je ne prendrais pas la philosophie que nous exprime le
député de Joliette. Parce que si l'objectif du nouveau projet de
loi
est de reconnaître ce qui existe aujourd'hui, moi, je ne suis pas
là. Parce que, aujourd'hui, il existe des choses qui se sont
développées de manière très hybride sur le
territoire, dépendam-ment du pouvoir que tu avais ou de la
volonté de foncer dans le paquet et d'ajouter des choses. Et c'est pour
ça qu'aujourd'hui on est dans un système où,
effectivement, on est rendu, dans certains cas, avec des monstres. C'est aussi
clair que ça. À moins que je n'aie mal saisi ce que disait le
député de Joliette, oui, il y a un vécu qui, de toute
manière, peut être reconnu par l'article 64 dans un plan
régional d'organisation de services où il y aura de l'ordre de
mis et où on tentera d'éviter ou d'éliminer la
duplication. Donc, l'Idée étant, à la base même, de
définir ce que doit être le noyau dur pour chacun, de faire en
sorte qu'il puisse y avoir complémentarité - bien sûr,
c'est ça, le principe même -donc... Qui dit
complémentarité dit obligatoirement une concertation, une
planification et un respect de l'autre et d'être capable de le faire de
manière très ordonnée.
Alors, ça n'exclut pas que, demain matin, on dise, à
l'hôpital de Sainte-Anne-des-Monts - mon exemple qui se promène un
peu partout -Tu vas, dans tel domaine, effectivement, faire de la
prévention parce que tu es le seul établissement dans sur un
rayon x qui peut faire de la prévention, mais ce sera en
complémentarité de ce que tu fais déjà et,
finalement, en concertation avec d'autres éléments du milieu,
s'il y en a.
Donc, à partir de ce moment-ci, je ne souhaite d'aucune
manière reconnaître - ce n'est pas là mon objectif - ce qui
existe. On n'aura rien fait. Reconnaître ce qui existe, ça n'a pas
de bon sens, dans le sens qu'on n'aura rien fait et on sera dans une situation
de statu quo. Et je pense qu'à ce moment-ci ce message-là a
été quand même assez bien passé et assez bien
reçu. On a tenté de faire un certain ménage dans certaines
structures qui se chevauchent pour donner les orientations et qu'il y ait des
leaderships d'assumés, à moins que je n'aie mal compris.
M. Chevrette: Moi, M. le Président, je vais vous donner
des exemples concrets. C'est à partir d'exemples qu'on peut l'analyser.
Vous pariez de noyau dur et, pour vous, le noyau dur, c'est soins
médicaux, soins...
Une voix: Spécialisés.
M. Chevrette: Soins spécialisés et soins
médicaux généraux. Soins médicaux
spécialisés ou généraux. Dans plusieurs centres
hospitaliers de quelques régions, à part ça, au
Québec... Par exemple, toute la réadaptation physique se fait en
centre hospitalier, elle ne se fait pas ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est mon exemple de la
Côte-Nord, tantôt.
M. Chevrette: Bon. Dans plusieurs centres hospitaliers, il se
fait de la prévention. Par exemple, vous avez congédié
toutes les puéricultrices pour essayer d'engager des infirmières
dans les centres hospitaliers pour tâcher spécifiquement de
remplir cette mission de prévention auprès des mères qui
accouchent. Donc, vous reconnaissez une dimension extrêmement forte sur
la prévention. Vous avez dit que les puéricultrices
n'étaient pas prêtes à ça, n'étalent pas
assez spécialisées. Dans mon coin, ça a fait toute une
bataille. Donc, il y a une mission spécifique, par exemple dans tel
secteur, qu'est la prévention. Si vous ne mettez pas, dans la mission
des centres, spécifiquement... Ce n'est pas une question de dire qu'on
veut maintenir le statu quo. Je dois vous dire que, dans des milieux où
c'est inexistant, vous respecterez... Vous émettrez les directives que
vous vouiez, mate, dans les milieux où l'expertise professionnelle est
là, l'expérience est là, l'équipement,
l'immobilisation est là, si vous ne donnez pas d'assise légale,
si vous ne reconnaissez pas, vous allez assister à des chicanes
permanentes. C'est tout à fait humain qu'un CLSC veuille grossir ses
services, en autant qu'il réclame l'argent en même temps, par
exemple. Mais tant et aussi longtemps que ces choses-là ne sont pas
décidées formellement... Si votre décision, c'est de dire:
Demain matin, la prévention, la réadaptation, ça se fait
dans les CLSC d'abord, là, vous voulez passer exclusivement par
l'article 64 pour dire. Les centres pourront, de façon
complémentaire, donner des services. Les chicanes prennentau
niveau des régies, ce n'est pas dans la mission des hôpitaux,
donc, clairement... Vous pouvez même déplacer des services
à ce moment-là et assister à un paquet de chicanes sur le
plan pratique. Moi, je ne sais pas comment vous aller le régler sur le
plan pratique, comment vous allez transférer, par exemple, toute la
physio d'un centre hospitalier, c'est de la réadaptation. Vous allez la
laisser là? Si vous voulez la laisser là, pourquoi ne pas dire
"réadaptation" dans la mission?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on va aller plus
loin, parce que les exemples que vous donnez renforcent ce que je pense.
M. Chevrette: Bien, donnez-les.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Dans le sens que,
tantôt, vous avez dit: On a changé les puéricultrices pour
des infirmières pour donner des notions ou de la prévention aux
mères qui accouchent.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. ? Parfait. Aux
mères qui accouchent. M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Pas aux mères tout
court, aux mères qui accouchent. De la même manière que la
physiothérapie pour un patient qui a été admis à
l'hôpital pour recevoir des soins spécialisés, qui a besoin
de physiothérapie, donc de réadaptation, oui, mais pas pour
quelqu'un qui déciderait demain matin, par un médecin, qu'il a
besoin de physiothérapie et il faut l'envoyer à l'hôpital
pour le faire.
M. Chevrette: mais en quoi avez-vous évité dans
votre exemple que vous me donnez... vous êtes pareil. dans votre
réponse, vous me consolidez dans ma pensée...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: ...parce que si vous le laissez à
l'hôpital... Je vais vous donner un exemple. SI vous le laissez à
un centre hospitalier - gardons la réadaptation physique, justement -
vous allez donc garder équipé un centre hospitalier qui pourrait
répondre aux besoins d'une région. Mais parce que ce n'est pas un
client qui a été hospitalisé, vous allez
rééquiper un centre...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non, non.
M. Chevrette: Bien, c'est ça, à toutes fins
pratiques, votre réponse, M. le ministre. Et vous me parlez de
dédoublement...
M. Côté (Charlesbourg): Bien non. Bien non. Bien
non.
M. Chevrette: Bien, c'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Bien non. Ne me dites pas
que je vais rééquiper d'autres...
M. Chevrette: Non, non, mais c'est ça que j'ai compris de
votre réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Bien non. Absolument pas. En
tout cas, je me suis mal exprimé ou vous l'avez mal compris...
M. Chevrette: Bon, bien, reprenez-vous.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour être poli. Ce
qu'on vise, c'est de faire en sorte qu'il y ait une première ligne qui
soit claire, et qui est à l'article 54. C'est là.
Une voix: Nature préventive.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. "La mission
d'un centre local de services communautaires est d'offrir à la
population du territoire qu'il dessert des services de santé et des
services sociaux courants, de nature préventive, curative, de
réadaptation ou de réinsertion." De première ligne. Quand
on arrive au centre hospitalier, on arrive dans la deuxième ligne.
Ça, pour moi, ça a toujours été clair. CPEJ,
deuxième ligne. Et tantôt, quand on parlera de centre de
réadaptation, c'est de deuxième ligne. Évidemment, il y a
une réalité qui est là et qu'il ne faut pas nier, mais,
comme je vous l'ai dit tantôt, quant à moi, ce n'est pas... Si je
me réfère à la loi pour cautionner tout ce qui est
là, oubliez-moi. On n'en fera pas. Il faut tenter d'avoir des lignes les
plus claires possible. C'est pour ça qu'on a pris l'objectif de
définir un noyau dur, sans exclure d'aucune manière, parce que je
pense que ce serait se mettre dans un corridor qui ne nous mènerait
à peu près nulle part, compte tenu du fait qu'on veut donner du
service à la population et qu'il y a des hôpitaux qui offrent des
services actuellement de réadaptation qui sont d'excellente
qualité et qui peuvent offrir du préventif d'excellente
qualité. Mais que ce ne soient pas eux-mêmes qui décident,
tout seuls, qu'ils le font, que ça se fasse plutôt en
concertation, dans un plan régional très bien
organisé.
C'est pour ça que l'article 64, dans ces conditions-là,
permettrait effectivement de prendre un centre hospitalier dans une
région, qui a fait de la réadaptation, et de continuer de le
faire puisqu'il sera inclus à l'intérieur du plan régional
d'organisation, sans créer des structures qui, autrement, nous
coûteraient passablement plus cher que ce qui existe actuellement, et de
le faire en fonction de chacune des réalités.
M. Chevrette: Mais je prends juste votre exemple. Repartons du
fait... Il y a une question que je veux clarifier très clairement. C'est
le cas de le dire, clarifier clairement.
Des voix: Ha, ha, ha! Des voix: C'est clair.
M. Chevrette: Vous avez un service de physiothérapie dans
un centre hospitalier, O.K.? Votre personne se fait opérer, a une
chirurgie, a besoin de réadaptation; elle va au centre hospitalier.
C'est clair. Bon. Ça, le service existant, ça continue à
exister, même si c'est un service complémentaire, mais la
décision relève de la régie, en vertu de l'article 64.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Elle relève de qui? C'est parce que je veux
vous poser deux, trois questions pour bien comprendre l'article 64 aussi, en
même temps.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon,
on
est au moment où il faut éclalrcir des choses.
M. Chevrette: C'est ça. C'est pour faire des joints entre
les articles.
M. Côté (Charlesbourg): Si le texte de loi n'est pas
assez clair, on essaiera de le clarifier de façon à faire en
sorte que ça corresponde très bien à ce qu'on veut.
M. Chevrette: En vertu de l'article 64, c'est la régie qui
autorise le service complémentaire?
M. Côté (Charlesbourg): Complémentaire
à la mission.
M. Chevrette: Oui, la mission des services médicaux
spécialisés et généraux. Vous me suivez
jusque-là? Donc, il faudra que la régie donne l'autorisation
même s'il y a des équipements et un service existants. Est-ce
qu'on se comprend bien?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on resserre
davantage le corridor ou l'espace gris, mais nécessairement... Parce que
ça a pris du temps, mais je poussais l'exemple du député
de Joliette très, très loin parce qu'il est à peu
près Impensable qu'on puisse être dans un centre hospitalier,
intervenir, par exemple, au niveau d'une chirurgie, au niveau d'un
orthopédiste qui va refaire le genou de quelqu'un en lui disant: Bon,
bien, parfait, on va te transférer en civière au centre de
réadaptation pour aller faire tes exercices de physiothérapie. Je
pense qu'il faut que la physiothérapie existe, mais elle existe parce
qu'il y a d'abord eu une intervention à ce niveau-là et que le
service de physiothérapie est un service complémentaire au
service premier, qui est celui d'avoir refait un genou, et avec tout l'exercice
que ça exige. Donc, dans les prochains articles, on va adopter "centre
de réadaptation", qui est sa mission dure, qui est de la
réadaptation.
C'est donc sur référence de d'autres, qui pourraient
être un centre hospitalier, qui pourraient effectivement
transférer pour réadaptation. On a vu plusieurs cas de centres
hospitaliers qui ont référé à
François-Charon ou ailleurs, ainsi de suite. Le problème qui se
pose, il est là, il est réel; la zone grise demeure
définitivement à ce niveau-là où il y aura de la
physiothérapie, de toute manière, au niveau du centre
hospitalier, et décidée par le centre hospitalier, bien
sûr, parce que c'est complémentaire à l'objet principal qui
est l'intervention.
M. Chevrette: Autorisée par la régie? L'article 64.
(16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Qui serait autorisée
par la régie et, dans la mesure où la régie ne l'autorise
pas, c'est un problème. Il y a un problème.
M. Chevrette: Bon. Un autre problème là, tant
qu'à faire le lien...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...ça va peut-être clarifier un paquet
d'autres articles par après. c'est par rapport à l'article 239.
à l'article 239, est-ce que les lettres patentes devront être
changées...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, dans certains...
M. Chevrette: ...si les missions actuelles sont définies,
puis ça comprend tout?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, définitivement.
Inévitablement, il y a des centres qui devront voir leurs lettres
patentes changées.
M. Chevrette: Bon. Comment vous pouvez m'expliquer qu'à
l'article 54, dans le premier paragraphe...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...vous dites: "La mission d'un centre local de
services communautaires est d'offrir à la population du territoire qu'il
dessert des services de santé et des services sociaux courants, de
nature préventive, curative, de réadaptation ou de
réinsertion." Là, vous définissez tout le champ.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que c'est la
première ligne.
M. Chevrette: Puis vous ne pouvez pas permettre...
Préventive, eux autres, ils vont dire: II faut que je sois... Ça,
il n'y a pas de problème. Dans le cas, par exemple, de la
réadaptation physique, un CLSC qui n'est pas équipé pour
en faire, il va devoir s'équiper. Et vous parlez d'éviter les
dédoublements de services, les dédoublements
d'équipements. Vous ne risquez pas par...
M. Côté (Charlesbourg): Mais oui, mais c'est en
première ligne. Ce n'est pas en deuxième ligne, là.
M. Chevrette: Donc, vous allez l'instaurer.
M. Côté (Charlesbourg): Dans certains cas où
il n'en existe pas, il va y en avoir besoin. Mais ce n'est pas toute la ligne.
Quand on parte de services de première ligne, ce n'est pas des services
de deuxième ligne. C'est la porte
d'entrée. Donc, tout ce qui est dit, c'est très clair, par
la suite tu réfères. C'est ça, l'objet de la
première ligne. C'est de référer là où il y
a toute une chaîne de spécialistes.
M. Chevrette: Mais tenons-nous-en à l'exemple que j'ai.
L'équipement pour fins de réadaptation dans un milieu, si vous en
permettez en première ligne et qu'il en existe déjà dans
le réseau de la deuxième ligne, ce que vous vouliez éviter
par votre réforme, le dédoublement, vous en créez. C'est
ça que je veux comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. En tout cas,
ce n'est pas l'objectif. Mais prenons un exemple. Quelqu'un qui est
passé par un centre hospitalier, qui a eu son traitement, a
été très bien soigné, mais ça prend de la
physiothérapie - dans plusieurs cas, les gens retournent à
l'hôpital sur rendez-vous et en font pendant un certain temps - à
un moment donné, on va tout simplement lui signifier: Bien, vous pouvez
vous présenter maintenant chez un physiothérapeute ou ailleurs,
ou qu'il y ait une certaine forme de physiothérapie à domicile.
Il y a des cas comme ceux-là. D'après vous, c'est la
responsabilité de qui, ça? Ça va continuer d'être la
responsabilité de l'hôpital si c'est à domicile? Ou si ce
n'est pas plus la responsabilité du CLSC qui, lui, doit s'assurer du
maintien à domicile?
M. Chevrette: Non, non, mais ce que j'ai voulu... Je n'ai pas
parlé de la responsabilité, moi. La mission, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais ça
fait partie de la mission.
M. Chevrette: Vous dites, vous reconnaissez qu'il y a une mission
existante, puis vous reconnaissez une mission additionnelle à une
structure qui ne l'avait pas. Réadaptation, il n'y a pas gros de CLSC
qui sont équipés en réadaptation au Québec. Il n'y
en a pas gros.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a.
M. Chevrette: Oui, il y en a quelques-uns. Il y en a quelques-uns
qui jouent le rôle de centres de santé. Ça, je comprends
ça. Mais parlons de règle générale.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, ce
n'est pas différent là qu'ailleurs.
M. Chevrette: Règle générale, jusqu'à
une centaine, ils n'en ont sûrement pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Donc, eux, forts de la mission qu'on leur a
confiée à l'article 54, ils s'équipent. Et c'est ça
que je ne vois pas. Votre objectif, je le trouve correct là, quand vous
me dites: On veut éviter les dédoublements coûteux. Je
comprends ça. On reconnaît, d'autre part, et vous l'avez dit,
ça a été la première phrase que j'ai entendue quand
je suis rentré dans cette salle... Vous avez dit: On reconnaît,
d'autre part, que la mission, elle est de prévention aussi, puis de
réadaptation pour tes centres hospitaliers. Donc, elle est
définie de même pour les CLSC. Vous reconnaissez dans les faits
qu'ils doivent en faire, vous voulez éviter les dédoublements,
puis le texte de la loi, tel que prévu, va permettre la création
de toutes pièces. C'est normal, si j'ai une mission, je vais
m'équiper.
M. Côté (Charlesbourg): Première ligne.
M. Chevrette: Oui, mais vous me direz: Les équipements en
première ligne et en deuxième ligne, en réadaptation,
c'est à peu près le même type d'équipement. Que tu
te sois juste cogné ou que tu aies été
opéré, si tu embarques sur le bicycle, tu vas embarquer sur le
même bicycle. Je veux dire, ça ne change pas, ça. Donc,
ça va vous faire deux bicycles, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Et ce que je veux expliquer, c'est que vous
êtes en train, par la loi, sans le vouloir sans doute...
M. Côté (Charlesbourg): Deux bicycles!
M. Chevrette: ...mais, au niveau de vos textes, vous allez
permettre de légitimer deux types d'équipement, peut-être
même trois, peut-être même quatre dans une même
région. Prenez, par exemple, une région où il y a six,
sept CLSC et qui n'a qu'un centre hospitalier, ça arrive ça, puis
il y a une juridiction territoriale. Vous allez vous ramasser avec un
établissement qui a une vocation régionale et cinq
établissements qui ont des missions territoriales plus restreintes avec
le pouvoir de s'équiper. C'est extrêmement dangereux. J'attire
votre attention là-dessus parce que j'y ai réfléchi. Je
suis très sérieux quand j'argumente là-dessus, M. le
ministre, parce que vous risquez de faire plus que du dédoublement. Vous
pouvez vous ramasser avec la multiplication d'équipements sur un
territoire de région extrêmement fort.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on a analysé
une mission, il a toujours été clair - je pense que l'orientation
doit être là - CLSC, première ligne, et, par
conséquent, première ligne, il faut que l'éventail de la
première ligne soit là, y compris la réadaptation.
À ce moment-ci, il n'est pas question de revenir là-dessus.
Est-ce que pour autant, parce que c'est un point qui est différent de ce
que vous avez soulevé tantôt, davantage au niveau de la mission du
noyau dur?
Parce que le noyau dur, ce qui est plaidé, c'est qu'on est dans
une situation de fait qui est acceptable aussi. Qu'il y ait de la
physiothérapie dans un centre hospitalier, je pense qu'il ne s'agit pas
de remettre ça en question à ce moment-ci, parce que c'est un
service complémentaire au service principal qui est donné, si on
peut prendre complémentaire. Il n'est pas question de remettre ça
en question. Ça, c'est un autre problème.
Donc, on est actuellement sur la table avec deux sortes de
problèmes. Le premier est celui d'un complémentaire qui existe,
que nous reconnaissons - il n'est pas question de nier cette
possibilité-là, que nous reconnaissons - que nous disons pouvoir
combler par l'article 64 pour éviter effectivement les duplications. Le
deuxième point sur lequel vous intervenez est celui du champ
d'intervention des CLSC, principalement au niveau de la réadaptation,
qui pourrait, lui, engendrer double structure.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, je reçois
des petits messages. Ils sont bons. Je vais laisser Paul vous le livrer
intégralement parce que le petit message est bon.
Le Président (M. Joly): M. Lamarche, je vous
reconnais.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Lamarche (Paul A. ): Merci, M. le Président. Deux
choses. Il existe dans la très grande majorité des CLSC des
services de réadaptation comme tels, relativement légers, que ce
soit via l'ergothérapie, la physiothérapie, ce qui se fait
à domicile essentiellement. Je ne dis pas que ça se fait dans
tous les domiciles, mais les CLSC offrent ces services-là qui
requièrent de petits équipements d'ordre plus mineur C'est
très différent selon ce qu'on me dit, et c'est vrai, de la
réadaptation et des équipements de réadaptation
très spécialisés. Premier élément.
Deuxième élément, au niveau du CLSC, on ne visait
pas uniquement la réadaptation physique comme telle, mais iI y avait
aussi un phénomène de réadaptation et de
réintégration sociale. Après le retour de la
deuxième ligne, lorsqu'il revient de son... Donc, ici, ce n'est pas
uniquement la réadaptation physique qui était visée au
niveau du CLSC, c'était effectivement aussi la réadaptation
sociale, mais de première ligne, courante, qui est très
différente d'un phénomène de réadaptation sociale
beaucoup plus lourd qui peut exister.
M. Chevrette: Dernière question là-dessus. Dans un
centre polyvalent comme le mien, par exemple, chez nous, si vous ne mettez pas
la réadaptation, y compris la réadaptation sociale, vous niez
même des missions qui se font présentement. Qu'est-ce que vous
faites avec ça? Allez-vous créer des corporations
différentes? Allez-vous revenir avant qu'on fasse la fusion de tout
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça n'exclut
d'aucune manière que cette réalité-là, pour le
vôtre, chez vous, soit réglée par l'article 64 sur le plan
régional d'organisation des services.
M. Chevrette: Oui, mais toute la section psychiatrique de
Lanaudière, là, n'existerait donc plus en fonction de sa mission,
mais en fonction...
M. Côté (Charlesbourg): Juste...
M. Chevrette:... de toute la dimension réadaptation. Ils
ont même un centre, là, pour... Ça existerait exclusivement
par service complémentaire alors que ça existe depuis 1950 comme
mission. C'est ça que vous voulez dire?
Des voix:...
M. Chevrette: Oui, mais pas en vertu de la loi.
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Encore là, si on regarde le projet de loi -
là, effectivement, Mme Demers devrait compléter - vous avez un
établissement, qui est le Centre hospitalier de Lanaudière, qui a
plusieurs missions comme telles, qui sont reconnues comme étant des
missions dévolues. C'est bien sûr que ça, ça va se
poursuivre, mais avant que l'établissement extensionne ces
missions-là, c'est là qu'on disait: II faut au moins regarder
c'est quoi les ressources qui existent à côté. On a vu,
dans le passé, deux hôpitaux qui étaient à
côté et chacun agrandissait son volet sans nécessairement
avoir de concertation là-dessus. Ce n'est certainement pas
défaire ce qui est fait, vraiment pas, mais de dire que, pour que le
Centre hospitalier de Lanaudière extensionne au-delà de ce qui
lui est reconnu, et légalement reconnu, à l'intérieur de
ses lettres patentes, de ses permis et tout ça, et qu'il commence
à tomber dans le champ d'un autre centre en termes de volet et de
vocation, là, il faudrait peut-être avoir une certaine
concertation pour ne pas qu'il y en ait deux sur le même territoire qui
tentent de desservir la même population et qui offrent les mêmes
services avec les mêmes ressources.
M. Chevrette: Je vous souhaite bonne chance, parce que je vous
dirai que, s'iI y a eu un centre d'accueil à Joliette, c'est grâce
au fart que c'est l'hôpital qui l'a pris à l'époque, parce
qu'il, n'y aurait jamais eu de centre d'accueil. Je
veux dire, à un moment donné, il va falloir faire
attention aux gestes. tu sais, dans certains milieux, ça va être
grâce à ça, ça va être grâce à
l'expansion du pouvoir ou des missions d'un centre hospitalier si on veut
connaître de l'avancement. dans d'autres, ça peut se constituer,
je le reconnais, les portes sont...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que la loi telle
qu'elle est rédigée n'empêchera pas l'expansion. Cependant,
elle va se faire en complémentarité et non pas en
compétition.
M. Chevrette: Vous allez avoir les luttes de pouvoir, M. le
ministre, et je vois des petits majors et des petits colonels, là,
vouloir diviser le centre d'accueil du centre hospitalier chez nous. Voyons!
Connaissez-vous un gars qui ne veut pas devenir D.G. dans le réseau des
affaires sociales, surtout qu'il va être un réseau
privilégié de 400, là?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a
une problématique sur le terrain. Vous me parlez de Joliette; je vous
parlerais bien de l'Enfant-Jésus, moi.
M. Chevrette: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est un dossier
assez connu aussi, là.
M. Chevrette: C'est parce que c'est moi qui ai fait la fusion, je
me le rappelle.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Alors, à partir
de ça, là je comprends davantage le sens des
réalités au niveau de chacun des milieux. Je ne partirai pas,
demain matin, avec ma scie mécanique et dire: Bon, parfait, on va couper
le troisième étage de l'hôpital de l'Enfant-Jésus
pour sortir les lits de longue durée de là, même s'il y en
a qui te souhaiteraient, ou on va aller à Joliette et on va faire la
même chose. On va couper ça de haut en bas pour dire:
Dorénavant, c'est comme ça que ça se fait. Je pense qu'il
faut donner un certain minimum du sens des réalités et du
vécu actuellement.
M. Chevrette: II y a des fois que ce n'est pas physique à
l'intérieur d'une même boîte. Chez nous, c'est trois
établissements différents sous la même coupole, de
là le danger de voir scinder des administrations. L'appétit est
bien plus grand que si c'était dans une même boîte. Le
centre d'accueil, c'est l'ancien hôpital. La psychiatrie infantile, c'est
une autre bâtisse. Là, je vois ça avec ça... Faites
vos jeux! Trois, quatre D.G., aspirants D.G. vont se monter un groupe de
citoyens et vont vouloir se créer une structure et ça va
repartir. C'est normal. Moi, je ne crois pas à ça pantoute. (16 h
45)
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vis, actuellement, un cas
assez pénible et lancinant, Roberval qui est l'exemple assez connu dans
le milieu au moment où on se parle. Si ça veut bien illustrer ce
que...
M. Trudel: Des habitudes impérialistes, par hasard.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, avec tout ce que
ça suppose comme démarche de part et d'autre.
M. Trudel: M. le ministre, je voudrais revenir aussi, là,
sur ce que vous avez introduit comme élément fondamental pour
examiner tout le projet de réforme: la personne. Dans le cadre de
l'article 55, des articles 54 et suivants, vous dites: Noyau dur et
complémentaire. Et vous affirmez qu'il est bien évident que si
l'état de la personne - je parle de l'état de la personne, je ne
parle pas de l'établissement... Donc, l'état de la personne peut
requérir des soins, peut requérir d'autres approches pour en
arriver à rétablir l'état de santé et de
bien-être. Vous reconnaissez donc que, dans le cadre de la mission de
services diagnostiques, de services médicaux spécialisés
et généraux, les soins à la personne peuvent
requérir des interventions de nature psychosociale, de nature
préventive et de réadaptation. Je ne reprendrai pas l'exemple des
bicycles de mon collègue.
Une voix: II vient de le dire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'ai dit: Dans le
cadre, mais pas sur la toile.
M. Trudel: Dans le cadre, mais pas sur la toile.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cadre, mais pas sur
la toile, la toile étant l'objet principal.
M. Trudel: Parfait, parfait. Alors, la toile ne se tient pas
toute seule, n'est-ce pas? et ça prend plusieurs
éléments.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, elle se tient toute
seule. Le cadre, c'est décoratif.
M. Trudel: Là, les intervenants du psychosocial et les
autres...
M. Chevrette: Tu passes par le cadre pour aller sur la toile.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr de
ça parce que, si la toile n'existe pas, ton
cadre ne vaut pas cher.
M. Chevrette: Je veux dire: SI tu mets une toile là, il
faut que tu passes par le cadre.
M. Trudel: Dans le cadre des soins aux personnes, vous êtes
forcément obligé de le reconnaître, vous l'avez dit
tantôt aussi, qu'il y a des interventions complémentaires qui
doivent se faire à l'intérieur de ce noyau dur que l'on
reconnaît aux centres hospitaliers et que ça, il ne faut pas rien
que le dire dans la définition...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une
réalité, ça.
M. Trudel: Bon, c'est une réalité qu'il faut dire.
C'est une réalité qu'il faut dire, oui, parce que là, pour
ma part...
M. Côté (Charlesbourg): On peut le dire par
l'article 64.
M. Trudel: Non, non, l'article 64, ce n'est pas ça qu'il
dit. L'article 64 dit qu'on peut faire autre chose dans le
complémentaire. On peut donner des missions complémentaires. Moi,
je suis parti de la personne en deuxième ligne. On s'entend? La personne
en deuxième ligne qui est admise sur référence dans un
établissement. Elle a besoin, cette personne, lorsqu'elle est admise
dans l'établissement, principalement sur référence, de
soins diagnostiques, de services médicaux généraux ou
spécialisés. Mais ce n'est pas aussi simple que ça, ce
n'est pas vrai. Même l'Organisation mondiale de la santé
reconnaît que l'état de bien-être, ça ne se
définit pas juste par le médical, ça se définit par
le physique, bien sûr, par le biologique, mais aussi par le psychologique
et par le social. D'ailleurs, si vous vérifiez...
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut sortir de
l'hôpital de temps en temps.
M. Trudel: Ça peut sortir de l'hôpital de temps en
temps, effectivement. D'ailleurs, on vous dira certainement que, même au
niveau de la reconnaissance des hôpitaux mêmes, par le Conseil
canadien d'agrément des hôpitaux, ils vont vérifier, au
niveau de l'agrément, si le niveau d'intervention de nature
psychosociale qu'il y a dans l'établissement pour accorder
l'agrément... Ils n'accorderaient pas un agrément. Le Conseil
canadien d'agrément des hôpitaux n'accorderait pas cet
agrément-là s'il n'y avait pas un niveau suffisant de services
et, bien sûr, de qualité de services au niveau de l'intervention
psychosociale. Ce n'est pas la bebelle, par ailleurs, en disant que ça
peut exister tout seul. Il s'agit d'une approche. Ce que je vous dis, c'est:
Dans le cadre de cette mission... Il ne m'écoute pas là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce que
j'ai...
M. Trudel: Dans le cadre de cette mission, rétablissement
peut offrir aux personnes d'autres soins de nature préventive, de
réadaptation et de nature psychosociale. J'ai bien dit: Dans le cadre de
cette mission, cette mission qui constitue le noyau dur et qui a pour
principale qualité, disons-nous, de distinguer la mission de cet
établissement par rapport aux autres dans le réseau de la
santé et des services sociaux.
C'est pour ça que, dans ce cadre-là, M. le
Président, je fais la proposition d'un amendement formel à
l'article 55: Que l'article 55 du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives, soit amendé par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante: "Dans le cadre de cette mission, des
soins de nature préventive, psychosociale ou de réadaptation
peuvent être offerts lorsque l'état de l'usager le requiert." Je
suis à la personne, dans le cadre du noyau dur que le ministre vient de
définir, parce que... En tout cas, tout ce que le ministre a dit
jusqu'à maintenant en réponse aux interrogations quant à
l'exercice, c'est exactement ce que je propose Ici: noyau dur, distinction. Par
ailleurs, lorsque l'État, en établissement, en arrive à
requérir des interventions de nature psychosociale ou de
réadaptation ou des services de nature préventive, bien,
ajoutons-le, mais à titre complémentaire. C'est exactement les
mots que le ministre avait dans la bouche H y a quelques minutes.
Le Président (M. Joly): Oui, c'est un sous-amendement
à l'amendement, là, parce qu'fl y a déjà un
amendement.
M. Chevrette: Bien, c'est ce qui est en caractère gras
dans le livre...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, un papillon comme
celui-là, vous donnez ça au Centre hospitalier de Roberval et ils
vont aller faire du maintien à domicile, en termes clairs. Ils vont
aller faire du maintien à domicile. D'aWeurs, il nous l'a dit.
M. Trudel: En vertu de quoi? "C'est-u" dans sa mission
principale, ou dans son noyau dur? C'est dans son noyau dur, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que...
M. Trudel: À moins qu'H n'y ait une petite mission
spéciale à Roberval.
M. Côté (Charlesbourg): En fonction de l'état
du patient; amènes-en, on va en prendre et le jugement va être
assez large, merci. C'est le
problème actuellement et ça va être le
problème demain.
M. Chevrette: Non, c'est quelqu'un de deuxième ligne,
là.
M. Trudel: Deuxième ligne, là.
M. Chevrette: Si vous êtes dans l'application de
deuxième ligne, là - c'est vous-même qui nous avez
amenés là-dessus tantôt - ne revenez pas dans la
première pour nous refuser la deuxième, parce que c'est
ça. C'est la deuxième ligne.
M. Trudel: C'est la deuxième ligne, on n'est pas sur la
première, là. La première ligne, là, on l'a
définie clairement. On a longuement travaillé
là-dessus.
M. Chevrette: J'ai pris l'exemple de celui qui s'était
déboîté un genou, tantôt, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a
peut-être une méthode plus simple, j'ai l'impression, pour y
arriver, parce que...
M. Trudel: Ah! Encore. O. K.
M. Côté (Charlesbourg):... sur le plan du fond, je
ne pense pas qu'il y ait d'objection fondamentale entre ce que vous dites et ce
qu'on dit. Nous souhaitons, évidemment, éliminer le plus de zones
grises. Il y a une réalité qui est celle, effectivement, qui
existe aujourd'hui. Le réaménagement de la loi veut d'abord
donner le service aux bénéficiaires, c'est ça notre
première préoccupation - ça, je n'ai pas changé
d'idée entre-temps - parce que, dans ce cas-ci, on parle de services
connexes, ça peut s'apparenter à des services connexes. Je ne
sais pas si "connexes" est...
M. Trudel: C'est plus large de dire "connexes".
M. Côté (Charlesbourg): C'est large. Non, mais c'est
pour l'esprit, là.
M. Trudel: Pour l'esprit.
M. Chevrette: Mais il faut bien situer que c'est dans le cadre de
votre noyau dur que vous définissez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Je me suis fait déboîter un genou, je
me suis fait opérer; mon médecin veut que j'aille à tous
les deux jours.
M. Côté (Charlesbourg): Mais est-ce qu'on pourrait
reprendre...
M. Trudel: Tout.
M. Côté (Charlesbourg):... l'article 55...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... juste pour tenter de
faire un exercice?
M. Trudel: O. K. Allons-y.
M. Côté (Charlesbourg): On dit: "La mission d'un
centre hospitalier est d'offrir des services diagnostiques et des soins
médicaux généraux et spécialisés. "
Jusque-là, ça ne crée pas trop de problèmes?
M. Trudel: Bien là...
M. Chevrette: Non, ce n'est pas trop pire.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, ce n'est pas trop pire.
"À cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre
reçoit, principalement sur référence, les personnes qui
requièrent de tels services ou de tels soins, s'assure que leurs besoins
soient évalués et que les services ou les soins requis leur
soient offerts à l'intérieur de ses installations ou, si
nécessaire, s'assure qu'elles sont dirigées vers les centres, les
organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide. "
Alors, quand on dit "s'assure que leurs besoins soient
évalués et que les services ou les soins requis", est-ce que la
physiothérapie, dans les cas dont on a parlé, n'est pas requise?
Je pense que oui. Je ne sais pas quelle précision il faut
apporter...
M. Chevrette: Quand vous parlez de soins... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... les soins sont dispensés en fonction de
la mission.
M. Côté (Charlesbourg): Des services.
M. Trudel: Les services.
M. Chevrette: Les services, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Des services et que les
services ou les soins...
M. Chevrette: C'est en fonction des missions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est le
même patient.
M. Chevrette: Je sais que c'est le même patient.
Le Président (M. Joly): S'assure que leurs besoins soient
évalués aussi.
M. Trudel: Les soins se rapportent à "médicaux"
ici. "... ou les soins requis leur soient offerts", c'est les soins
médicaux généraux et spécialisés. On est
dans le deuxième paragraphe, on a le détail, là.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est parce que, si on
continue dans cette voie-là, demain matin, on va être
obligés d'inscrire là-dedans que dans le noyau dur il faut avoir
une cafétéria. Donc, il faut les faire manger. Ça va
être très important tantôt.
M. Trudel: Non, non, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Trudel: Je vais vous ramener à ce que je pense, pour
dire ce que nous avons fait au niveau de la mission des CLSC lorsqu'on a
convenu de dire: II faut donner un signal clair.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est de la première ligne. Alors, là,
après l'article 55, il n'y a personne qui va pouvoir dire: Je
m'insère, puis j'y vais ou je n'y vais pas.
M. Côté (Charlesbourg): II faut que le message pour
les autres soit aussi clair.
M. Trudel: Exact. Bon. Mais le message aussi clair, ça ne
veut pas dire - je m'excuse de l'expression - qu'on fait par exprès pour
en arriver à ce que ce soit tellement restreint...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... qu'on empêche aussi l'évolution
à l'intérieur du système. Et si la préoccupation du
ministre, et celle de ce côté-ci aussi, c'est de dire: Les
établissements ne font pas n'importe quelle mission, on ne se tire pas
tous azimuts dans le décor. Dans le cadre de l'approche des soins aux
personnes, on dit: Dans le médical spécialisé ou
général, ou le diagnostique, c'est l'établissement
hospitalier, c'est le centre hospitalier. Bon.
Par ailleurs, on ne peut plus avoir une définition aussi simple
que cela au niveau des soins à la personne, parce que c'est une personne
au sens global du terme. Et là, je pense, M. le ministre, que je ne vous
fais pas retomber dans "chacun va pouvoir faire n'importe quoi", et on peut,
évidemment, continuer à le raffiner ensemble. Mais je pense que
oui, vous avez raison, la préoccupation est la même quant aux
services aux personnes, - mais là, j'aimerais ça vous l'entendre
dire - mais aussi un signal dans le système, très clairement,
qu'à l'hôpital, ce n'est pas uniquement du médical qui se
passe là, ce n'est pas uniquement des soins de nature médicale.
Une personne qui est dans cet établissement-là, c'est une
personne globale et on y va un bout sur l'éducation au niveau de la
prévention, dans le cadre des services qu'elle va chercher là qui
sont des soins médicaux spécialisés ou
généraux.
M. Côté (Charlesbourg): On va manquer de place. On
va être obligés d'agrandir...
M. Trudel: Et, deuxièmement, c'est une personne qui rentre
là, qui n'a pas arrêté de penser quand elle a passé
la porte de l'urgence, là. Il y a quelque chose quelque part. Moi, c'est
cette préoccupation que je veux voir reconnaître dans la loi,
parce qu'U y a là un signal important pour la vie de ces
établissements et l'évolution des pratiques professionnelles
à la personne dans ce centre hospitalier.
M. Côté (Charlesbourg):... M. Trudel: Vous allez le
dire. M. Côté (Charlesbourg): Non, non. M. Trudel:
Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends qu'il y a des
services qui sont actuellement à l'intérieur des centres
hospitaliers. Mais tu n'es pas là et tu n'iras pas là pour
recevoir, premièrement, des services psychosociaux. Ça, c'est
clair.
M. Trudel: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ce n'est pas la
fonction première du centre hospitalier.
M. Trudel: On s'entend, c'est clair.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair? C'est un
service qui peut être complémentaire, comme les autres, comme dans
tous les autres cas. Ça a tellement évolué au fil des
années; c'est pour ça que je regardais...
M. Trudel: La vieille définition.
M. Côté (Charlesbourg): oui, la vielle
définition, et ça n'a pas pris de temps, c'est dans l'article 1,
à h, et h n'en est même pas question.
M. Trudel: De...
M. Côté (Charlesbourg): 1h, dans les
définitions...
M. Trudel: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): ...quand on volt "centre
hospitalier". Je ne sais pas si vous l'avez.
M. Chevrette: Oui, mais ils avaient l'obligation de
déclarer tout l'ensemble de leur mission, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Chevrette: Ils avaient l'obligation de déclarer
l'ensemble de leur mission, ce n'est pas tout à fait la même
affaire.
M. Côté (Charlesbourg): non, mais c'est parce que,
ici, quand on regarde dans les définitions: "centre hospitalier: une
installation où l'on reçoit...
M. Trudel: Aidez donc à faire faire de révolution,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oh oui, oui! D'ailleurs,
quand j'ai vu ça...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Aidez donc pour l'évolution, pour
que dans 20 ans...
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est exactement ce que
j'ai dit à mon collègue de gauche. J'ai dit: En évoquant
ça, il va dire: Bien, faites l'évolution. Voyons donc! C'est bien
évident que...
M. Trudel: Non, non. Mais, M. le ministre, c'est... Le dur, on
sait ce qu'on veut dire ici, la distinction de la première et de la
deuxième ligne...
Le Président (M. Joly):... M. Trudel: Pardon?
Le Président (M. Joly): Vous ne parlez pas du ministre
quand vous dites "le dur"?
M. Trudel: Non, non, non. Je dirais l'ouverture.
Le Président (M. Joly): Parce que là, j'aurais
été obligé de vous arrêter, moi.
M. Trudel: L'ouverture.
M. Chevrette: C'est parce que vous avez l'esprit mal
tourné, M. le Président.
M. Trudel: C'est ça. Quelqu'un vous a dit ça, vous,
là.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: En apparence. (17 heures)
M. Trudel: Et dans ce cadre-là, ce à quoi je veux
m'attacher, ce n'est pas quels services pourront glisser dans la mission et
qu'on pourra offrir à des bénéficiaires, à des
usagers, à des citoyens, c'est plus de signifier que, dans l'approche
d'un centre hospitalier à la personne, il faut que ça, ce soit
inclus, puis qu'on le donne comme signal très clairement, pour ne pas
qu'on se fasse répéter pendant 20 ans, M. le ministre, comme on
se l'est fait dire à l'occasion des consultations publiques du printemps
dernier sur l'avant-projet de loi de Mme Lavoie-Roux, puis comme on se l'est
fait dire encore à moult occasions: Votre projet de réforme,
c'est médicalisé d'un bout à l'autre. On a entendu
ça, on a entendu ça: C'est médicalisé d'un bout
à l'autre. Puis vous avez dit: Non, non, non, vous savez...
M. Côté (Charlesbourg): Puis ça a l'air que
ça ne l'est pas assez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Puis ça ne l'est pas assez d'un autre
côté. Ça, le ministre va en entendre parler, je pense, un
peu, quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! On va finir par
passer... Ah! Il y a des bruits là.
M. Trudel: Des bruits sur la ligne.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des réunions
de cuisine, ça a l'air.
M. Chevrette: Je pense que ce n'est pas rien que des bruits. Je
pense qu'il y a une fanfare qui se prépare, bien plus que des
bruits.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: II y a beaucoup plus que des bruits qui se
préparent.
M. Côté (Charlesbourg): Ils parlent du 21 mai?
M. Chevrette: Ah! Je ne le sais pas, je ne suis pas dans le
secret des dieux, mais je peux vous dire une chose, il y aura quelques
trompettes, certain.
M. Côté (Charlesbourg): C'est leur totale
liberté d'organiser les trompettes.
M. Chevrette: Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...est-ce qu'à partir
de ça on aurait fait le tour de l'article 55, à ce
moment-ci, ou s'il y a d'autres questions?
Le Président (M. Joly): En principe, dû au fait que
M. le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue dépose
un amendement, mol, je suggérerais qu'on vide peut-être, à
date, ce qui a déjà été déposé par
vous, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): ...puis, par après, on
pourrait peut-être en faire...
M. Côté (Charlesbourg): parce que, m. le
président, h y a des éléments dans les échanges
qu'on a où je pense qu'on se rejoint passablement.
M. Chevrette: Dans ce cas-là, si vous voulez
terminer...
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
M. Chevrette: ...J'aurais juste la dernière phrase
à clarifier. Si vous donnez le pouvoir, en deuxième ligne,
d'avoir des services complémentaires, vous ne leur donnez pas le pouvoir
à moins de... Ils ont le pouvoir impératif d'acheminer des gens
où ils veulent, selon les centres, les personnes les plus aptes à
leur venir en aide, et tout. Puis, pour exercer leur propre mission qu'ils
peuvent exercer depuis des années, ils sont redevables à la
régie en vertu de l'article 64, ils sont obligés d'aller "seiner"
un pouvoir, puis, après ça, ils peuvent imposer à du
monde. Je ne vois pas pourquoi vous ne tenez pas. Est-ce que c'est parce que
vous aviez dans la tête au début... Je vais vous dire ce que je
pense, bien peut-être pas vous, peut-être plus un autre...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est là-dedans,
c'est ce que le ministre pense.
M. Chevrette: Oui, je le sais.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Bon.
M. Chevrette: Ou qu'on a fait partager au ministre. Mais ce que
je veux vous expliquer là...
M. Côté (Charlesbourg): mais que ce soit un ou
l'autre, pour qu'on soit bien clair, quand le projet de loi est
déposé, il n'est pas signé...
M. Chevrette: Ça, je sais ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...Laurence Demers et Paul
Lamarche. Il est signé...
M. Chevrette: Je n'ai jamais parlé de Laurence Demers.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, il est
signé Marc-Yvan Côté. Non, non, c'est pour que ce soit
clair là, que ce soit très clair là.
M. Chevrette: Non, mais moi, ce que je veux vous dire là,
ça va être très clair, ça aussi. Vous vouliez que la
première ligne fasse tout. Vous n'avez pas été capable de
vous en assurer, puis la conjoncture actuelle, à la fois
économique et les situations de fait, vous empêche d'être
très clair. SI vous aviez dit: Première ligne, c'est telle chose,
bang, bang! puis deuxième ligne, c'est telle chose, bang, bang!
C'était ça que vous visiez au départ. Vous n'avez pas
été capable d'en arriver à ça, vous arrivez donc
à un texte qui vous fait dire: À la première ligne,
à peu près toutes les missions, puis à la deuxième,
bien, je suis bien obligé de garder quelque chose, c'est là
qu'est l'expertise, puis là je fais ça. Ça va être
un texte conflictuel au niveau des régies. Ça va provoquer des
luttes de pouvoir dans les milieux.
M. Côté (Charlesbourg): Comme s'il n'y en avait pas,
non.
M. Chevrette: Ah! Je n'ai pas dit qu'il n'y en avait pas, mais
ça va les accentuer par rapport à la situation actuelle. Puis,
à mon point de vue, l'amendement a cet avantage de dire: II y a de
l'existant, il y a une régie qui va empêcher la duplication, c'est
son rôle, a partir de l'existant. Moi, c'est de même que je
comprends l'amendement, dans le fond.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: si vous ne marquez pas les missions, vous allez
faire battre, d'abord, ces missions par rapport à des situations de
fait, et ça, c'est dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des missions.
Effectivement, il existe des services actuellement qui doivent continuer
d'exister, y compris dans le cadre. Ça, je ne suis pas contre ça,
c'est une réalité dans plusieurs milieux. On pourrait
peut-être prendre un certain nombre d'exemples sur 111e de
Montréal...
M. Chevrette: Oui, entre autres.
M. Côté (Charlesbourg): ...où H est bien
évident qu'il y a de la duplication.
M. Trudel: Bien sûr. M. Chevrette: À la
tonne.
M. Côté (Charlesbourg): Et, à partir du
moment où on dira aujourd'hui qu'on reconnaît tout ça,
bien, fermons les livres.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Fermons les livres, fini.
Fermons les livres; ça ne nous donne rien. Cet article-là, il me
paraît très ouvert. C'est ce qu'on dit dans le cadre de cette
mission: Des soins de nature préventive, psychosociale ou de
réadaptation peuvent être offerts lorsque l'état de
l'usager le requiert.
M. Chevrette: Ou que les services dispensés au moment de
l'adoption de la législation étaient existants. Je ne sais pas,
il y a bien des formules là à trouver.
M. Trudel: L'état de l'usager
référé-Une voix: L'usager du centre.
M. Trudel: À l'usager du centre et à son
état à l'entrée. C'est sûr, M. le ministre. C'est
bien sûr. Bien là, on peut peut-être apporter des
précisions. Il est évident que l'état de l'usager qui les
requiert, l'état de l'usager requerrait des services, c'est
évident que c'est l'état de cette personne à son
entrée dans un centre hospitalier; ce n'est pas son état
général. Et je comprends qu'il vaut peut-être mieux
enfermer, plus spécifiquement... Parce que l'esprit, moi, ce n'est pas
d'ouvrir à ce qu'on fasse tous azimuts n'importe quoi, mais c'est de
dire: Cette personne-là, lorsqu'elle est dans un centre hospitalier et
qu'elle est venue là pour requérir des soins médicaux
spécialisés ou généraux, ou des soins ou des
services diagnostiques, eh bien, c'est une personne qui peut requérir
des services de réadaptation ou des services de nature psychosociale ou
préventifs, compte tenu de son état dans ce centre. Ce n'est pas
son état civil...
Des voix: Ha, ha!
M. Trudel: ...général. Vous comprenez?
M. Côté (Charlesbourg): On va tenter, M. le
Président, de trouver une formulation qui rejoigne vos pensées
qui ne sont pas loin des nôtres, les nôtres qui ne sont pas loin
des vôtres. Parce que je pense qu'il y a... On va le suspendre et,
après le souper, on reviendra avec l'amendement.
Le Président (M. Joly): Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): On va tenter de tout
ramasser, parce que je pense que, sur le plan du fond, II y a...
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre
l'étude de l'article et des amendements, et j'appelle l'article 56.
Mission d'un centre de protection de l'enfance et de
la jeunesse
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président. "La
mission d'un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse est d'offrir
dans sa région les services requis par la situation d'un jeune en vertu
de la Loi sur la protection de la jeunesse et de la Loi sur les jeunes
contrevenants ainsi que des services en matière de placement d'enfants,
de médiation familiale, d'expertise à la Cour supérieure
sur la garde d'enfants, d'adoption et de recherche des
antécédents biologiques. "À cette fin,
l'établissement qui exploite un tel centre assure des services d'accueil
après signalement ou référence, d'évaluation de la
situation, d'expertise-conseil et d'orientation; il assume la prise en charge
de la situation des jeunes soit directement, soit en la confiant aux centres,
aux organismes ou aux personnes les plus aptes à venir en aide à
ces jeunes ou à leur famille."
Il y aurait, M. le Président, un amendement. Est-ce qu'on a des
copies de celui-là?
Le Président (M. Joly): Oui, j'ai une copie, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, l'amendement, M. le
Président, c'est de remplacer l'article 56 par le suivant: "La mission
d'un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse est d'offrir dans la
région des services de nature psychosociale requis par la situation d'un
jeune en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse et de la Loi sur les
jeunes contrevenants ainsi qu'en matière de placement d'enfants, de
médiation familiale, d'expertise à la Cour supérieure sur
la garde d'enfants, d'adoption et de recherche des antécédents
biologiques. "À cette fin, l'établissement qui exploite un tel
centre s'assure que les besoins des personnes qui requièrent de tels
services soient évalués et que les services requis leur soient
offerts soit directement, soit par les centres, les organismes ou les personnes
les plus aptes à leur venir en aide."
M. Trudel: Là, on va clarifier ça un peu.
Ça, c'est nouveau, nouveau, nouveau, par rapport...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Nous allons faire reproduire
l'amendement, à moins que vous n'en ayez quelques copies d'extra.
M. Côté (Charlesbourg): Le changement est
qu'auparavant on parlait de territoire et, maintenant, on parie de
région pour effectivement permettre, au niveau de IHe de
Montréal, d'avoir deux CPEJ dans la région de Montréal.
Ça, c'est
le principal changement par rapport à territoire et
région. C'est connu depuis le début qu'y y aura deux CPEJ sur le
territoire, dans la région de Montréal, et semble-t-il que, par
territoire, ça ne nous le permettait pas, Mme Demers?
Mme Demers (Laurence): Non. Il aurait fallu diviser la
région de Montréal en deux territoires, alors que le CPEJ
anglophone va desservir tous les Anglais de la région de
Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Tous les anglophones.
Mme Demers: Les anglophones.
M. Chevrette: C'est eux autres qui débordent
Montréal, où Us arrivent. Quand ils vont à
Rosemère, par exemple, ils se permettent...
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne déborderont
pas.
M. Chevrette: Ils ne déborderont plus.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne déborderont
pas l'île de Montréal. C'est sur l'île de
Montréal.
M. Chevrette: L'île de Laval...
M. Trudel: Et région, c'est région socio-sanitaire?
Étant donné qu'on n'a pas de lexique, on a dit qu'on reviendrait
à la fin, d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Au mois de
juin.
M. Chevrette: Les régions, c'est 17 qui est reconnu au
niveau des CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): 17, avec des
aménagements qui viendront éventuellement...
M. Chevrette: Des nouvelles régions.
M. Côté (Charlesbourg):... pour les villes de
Chibougamau, Chapais, Lebel-sur-Quévillon, Matagami...
Une voix: La région 10.
M. Côté (Charlesbourg): La région 10.
M. Trudel: L'île, c'est une région?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'île de
Montréal.
M. Trudel: C'est une région. M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: II va y en avoir un.
M. Côté (Charlesbourg): Deux, alors que par
territoire... Le territoire, il aurait fallu le délimiter sur le plan
géographique, mais on se serait retrouvés avec des anglophones
sur un des deux territoires qui n'auraient pas eu les services d'un CPEJ
anglophone. À partir du moment où on parle de régions, il
y aura deux CPEJ, un pour la communauté anglophone, un pour la
communauté francophone, peu importe leur lieu de résidence ou de
territoire. Donc, ce n'est pas une question de géographie, c'est une
question d'individus.
M. Trudel: Ce n'est pas sur ce fait-là. C'est au moins la
concordance. L'intention, c'était un CPEJ par région. N'est-ce
pas?
M. Côté (Charlesbourg): Mais pas pour
Montréal.
M. Trudel: Mais pas pour Montréal. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On va dire: Ou dans la région sociosanitaire,
I'île de Montréal - je ne sais plus son numéro.
M. Côté (Charlesbourg): 6. Une voix: 6A.
M. Trudel: 6A.
M. Côté (Charlesbourg): 6A.
(17 h 15)
M. Trudel: C'est ça. Dans 6A, H va y en avoir deux. On va
dire... Parce que là, tel que le veut l'économie
générale...
M. Chevrette: C'est "sa" qui est changé par "la".
M. Côté (Charlesbourg): Je cherche l'article
où on fait mention spécifiquement d'un CPEJ anglophone.
Une voix: 92. 2°.
M. Côté (Charlesbourg): 92. 2°. M. Trudel:
Oui, avec... Ha, ha, ha! M. Côté (Charlesbourg):
Avec?
M. Trudel: Avec... Certainement que celui qui a écrit
l'article a eu juste un lapsus, ce n'est pas un lapsus mental. Regardez la
dernière phrase. Est-ce que c'est l'un deux, d-e-u-x, ou l'un d'eux,
d'-e-u-x? Il y a comme un léger lapsus qui exprimerait un état de
pensée.
M. Chevrette: L'un d'eux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
davantage d'un professeur de français...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Au commencement, au départ,
ensuite, d'être historien, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Historien et recteur. On va
finir...
M. Trudel: Choisissez.
M. Chevrette: Mais là, ça vous donne le pouvoir
d'en avoir deux. C'est ça que vous dites, maître? "C'est-u" parce
que vous avez dit: "le centre de sa région" et là, c'est "d'un
centre de la région"? Je suppose que vous jouez sur...
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, je vous
confirme qu'il va y avoir un papillon pour mettre l'apostrophe.
M. Chevrette: CSSMM et CSSVM, là, ce ne sera plus
ça.
M. Trudel: Je pense qu'il faut poser la question ici, d'autant
plus que vous annoncez l'intention clairement parce que vous aviez dit: Bon,
pour les communautés, II faudra les desservir. Mais il y a beaucoup plus
que cela sur l'île de Montréal en matière d'enfance et de
jeunesse, puisque c'est le thème qu'on a choisi de prendre. Alors, "la
mission d'un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse est d'offrir
dans la région des services de nature psychosociale requis par la
situation d'un jeune, etc."
À Montréal, comment ça va se passer, la
transformation des CSS en CPEJ, avec un "s" tel qu'on vient de l'apprendre
depuis quelques minutes? Comment ça va fonctionner?
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'en doutiez point.
M. Trudel: Pas du tout.
M. Chevrette: C'est-à-dire qu'on ne le savait pas. On ne
savait pas qu'il serait assez fort pour en gagner un deuxième.
M. Côté (Charlesbourg): Qui ça?
M. Chevrette: Personne.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Chevrette: C'est toujours le même lobby, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce qu'il y en a
trois.
M. Trudel: II y en a trois.
M. Chevrette: Oui, il y a le CSS juifs, je sais ça.
M. Côté (Charlesbourg): oui, mais on part d'une
situation de trois et on se retrouve à une situation de deux, qui est
une situation plus normale.
M. Chevrette: Le CSS juifs disparaît? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Puis c'est le territoire complet de la
région?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Quelles sont les dispositions dans la loi qui vont
faire en sorte que les clientèles actuellement rattachées, ou
desservies, peu importe le terme, au CSS juifs à la famille vont
être desservies maintenant par un CPEJ francophone?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas...
M. Trudel: Si ce n'est pas ça, ça veut dire que
c'est l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Non plus. M. Trudel: C'est
qui l'autre?
M. Côté (Charlesbourg): Je veux être bien
sûr de vous donner la bonne réponse parce que c'est celle que
j'avais.
Une voix: C'est celle-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Le choix entre
l'anglophone ou le francophone va se faire par le choix de la langue
parlée. Il n'y a pas bien bien des critères possibles à ce
moment-ci.
M. Trudel: La langue parlée usuelle ou la langue
maternelle? Ce n'est pas du tout pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... Non, c'est
parce que ça a une conséquence...
M. Trudel: Non, c'est parce que c'a une importance. C'est
même un enjeu fondamental.
M. Chevrette: Dès qu'il comprend le français,
ça devrait être en français.
M. Côté (Charlesbourg): C'est donc la langue
parlée. Si la langue parlée, c'est l'anglais, donc, c'est
anglais; si c'est le français, c'est
français. là où ça peut porter à
interprétation ou à questionnement, c'est s'il ne parle ni
l'anglais ni le français; à ce moment-là, c'est le
français.
M. Chevrette: Donc, s'il est bilingue, il est favorisé. Il
choisit le lieu qu'il veut.
M. Trudel: Le lieu qu'il veut.
M. Chevrette: Ça ne serait pas plutôt simple que,
dès que tu comprends le français, tu ailles au français
et, si tu ne comprends pas le français, tu ailles à
l'anglais?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense que je...
Non.
M. Chevrette: Mais pourquoi donne-t-on un service
spécialisé en anglais, M. le ministre? C'est une thèse
simple, ça. Si tu le donnes en anglais, c'est pour respecter des
droits...
M. Trudel: Historiques. M. Chevrette: ...historiques.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: C'est
ça.
M. Chevrette: mais fondamentalement, si tous les anglais du
québec étaient bilingues, on n'aurait pas à avoir deux css
à montréal. c'est évident.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Évidemment,
là, c'est un autre débat qui... Comme vous l'avez dit
tantôt, on donne des services à une communauté anglophone
qui fait partie d'un des deux peuples fondateurs. Bon.
M. Trudel: Puis qu'on reconnaît.
M. Chevrette: Oui.
M. Trudel: On reconnaît ça et on le prend.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, si on les
reconnaît, on les reconnaît et on leur donne des services.
M. Trudel: C'est ça, à cette communauté de
langue maternelle...
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il y a un service.
Quand la langue parlée va être l'anglais, Ils vont aller à
l'anglais; quand ça va être le français, ça va
être français; et si ce n'est ni l'anglais ni le français,
ils vont aller au français. Point.
M. Trudel: Non, M. le ministre, honnête- ment, vous
simplifiez là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend de
l'esprit avec lequel on le questionne aussi.
M. Chevrette: Bien oui, mais je ne peux pas connaître votre
esprit.
M. Trudel: Ah! c'est la question) La question, M. le ministre,
c'est que 111e de Montréal...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...est le principal bastion...
M. Côté (Charlesbourg): Le bastion, oui.
M. Trudel: ...francophone de tout le Québec; c'est 20 %
des francophones du Québec qui sont chargés d'intégrer 80
% de tous ceux et toutes celles qu'on reçoit au Québec en termes
d'immigration.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Quant au premier signal qu'on leur donne sur ITIe de
Montréal, ça s'appelle l'affichage. Ça, c'est le premier,
quand tu ouvres les yeux, quand tu débarques. Le deuxième signal,
c'est quand tu dis: Les services publics que tu vas recevoir, ils vont
être, ces services, dans la langue officielle, la langue de la
majorité. Mais aussi, à l'intérieur de cela, on s'est
donné ce qui s'appelle la loi 142, si je ne me trompe pas...
Une voix: Oui.
M. Trudel: ...on s'est donné la loi 142 pour dire: Nous
autres, par ailleurs, il y a deux peuples fondateurs ici, et on va garantir de
donner des services dans la langue de cette minorité-là, et on va
continuer à reconnaître ça, on va continuer à avoir
l'ouverture d'esprit et on va continuer à reconnaître l'apport, la
richesse de la collectivité, etc. Mais pour le nouvel arrivant de
l'île de Montréal, est-ce qu'on lui montre juste la pancarte ou si
on lui donne également des services dans une langue? En matière
de services à l'enfance et à la jeunesse, ce n'est pas une petite
question, là. Et je peux convenir que ce n'est pas facile à
cerner, sauf que, là, vous savez très bien comment ça va
se passer - parce que, tantôt, vous étiez en matière
d'empire sur les missions, ou en ternies de petits châteaux qui se
bâtissent... Vous savez très bien ou, si vous ne le savez pas, je
vais vous le dire, ce que ça représente d'être un service
public financé par l'État, comme mécanisme
d'intégration, soit conscient ou inconscient, ça n'a pas
d'importance; ce n'est pas ça la question. Mais en matière
d'organisation de services à l'enfance et à la jeunesse sur 111e
de Montréal, on ne peut pas laisser ça uniquement à une
définition
disant: quand tu te présentes ou que tu es en contact avec un
agent de ce centre-là, suivant que tu t'exprimes dans la langue
anglaise, je te le donne en anglais ou je t'envoie là ou, si c'est en
français, tu viens le recevoir chez nous. Non, ça ne peut pas
être aussi simple que ça, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce n'est pas
diable plus intelligent que de dire que tout le monde qui parle français
devrait s'adresser au français, fermer tout ce qu'il y a de services
à la communauté anglophone de IHe de Montréal. Voyons
donc!
M. Trudel: Bien non, je n'ai jamais dit ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'avez dit
tantôt.
M. Trudel: Pas du tout. On a dit: Fermer les services à la
communauté anglophone? On a dit ça, nous autres? Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas
ça que je vous dis. Vous avez dit tantôt, vous avez donné
comme exemple: le critère, c'est que tous ceux qui parlent
français devraient aller au CPEJ francophone. Bien non, voyons donc!
C'est nier une réalité qui est là, puis qui n'est pas
là d'aujourd'hui, qui est là depuis un certain temps, d'un des
peuples fondateurs.
M. Chevrette: La loi 142. Me permettez-vous d'intervenir?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Chevrette: Pourquoi ça a accroché tant sur la
loi 142 et que vous l'avez retirée?
M. Côté (Charlesbourg): Elle n'est pas
retirée, elle est votée, la loi...
M. Chevrette: pas la loi 142. elle n'est pas retirée. il y
avait la loi 140 avec ça, à l'époque, à part
ça. la loi 142, c'était pour respecter les droits
historiques.
M. Trudel: C'est ça.
M. Chevrette: Mais toute la bataille est venue sur le fait que
les structures créées ne respectaient pas ces droits,
débordaient le cadre des droits historiques. C'était toute la
question de la langue parlée par rapport à la langue maternelle
et l'intégration des immigrants à la minorité anglophone
québécoise. C'est ça, fondamentalement, le débat de
fond qu'il y a là-dessus. Et ça, ce n'est pas fou, ce n'est pas
cave, ce n'est pas con, c'est très sérieux, parce que tu peux
avoir bien des moyens d'assimilation ou d'intégration. Puis si tu y vas
par le biais d'une structure de santé, c'est un secteur public qui
contribue à faire intégrer des allophones, des nouveaux arrivants
qui devraient normalement, normalement aller au secteur de la majorité,
dans tout processus d'immigration, quand H y a une langue officielle. la
reconnaissance d'un droit historique et le respect d'un droit historique ne
veulent pas dire de fermer les yeux sur tout ce qui peut se passer en dehors de
ça. c'est très différent. un italien, un italophone, un
portugais, un chinois, un laotien qui rentre ici, on doit y aller, pour son
intégration, par le biais de la majorité. ça, c'est
accepté par tout le monde. puis, je peux vous dire que c'est le
contraire qui se produit au css ville-marie à part ça, cssvm. ils
n'essaieront pas de jouer aux purs avec moi, là. ils ont cherché
à intégrer continuellement les allophones pour grossir leur
système. ils étaient rendus qu'ils étaient plus
budgétisés que le cssmm. on ne nous endormira pas là. puis
ce n'est pas vrai, nous autres, qu'on va cautionner un article qui va
créer un css, ou une nouvelle structure pour les jeunes...
M. Trudel: Un CPEJ.
M. Chevrette: ...qui intégrerait les allophones. C'est
clair, ça. On ne l'accepte pas et on ne cautionnera pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est leur droit le plus
fondamental, c'est ça la démocratie. Tu cautionnes ou tu ne
cautionnes pas, puis tu vis avec tes choix. Alors, ce que je trouve tout
à fait ahurissant, M. le Président, c'est d'entendre des propos
comme ceux-là, surtout...
M. Chevrette: Ce n'est pas ahurissant pantoute.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est
ahurissant.
M. Chevrette: Pas une minute.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous n'êtes pas
d'accord, vous le direz là.
M. Chevrette: On va le dire.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a personne qui vous a
encore bâillonnés, puis ce n'est pas notre intention non plus. Ce
qu'il y a de tout à fait ahurissant d'entendre des propos comme
ceux-là, c'est qu'on est dans une situation de CPEJ, un centre de
protection de l'enfance et de la jeunesse, donc protection de l'enfance et de
la jeunesse - ce n'est pas Pierre,
jean, jacques qui n'en a pas besoin là - protection de l'enfance
et de la jeunesse, alors qu'on vient de nous servir dans l'article
précédent... attendez! ne froncez pas les yeux! vous allez
l'avoir là.
M. Chevrette: Nos réactions nous appartiennent, s'il vous
plaît! O. K. ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Puis nos convictions, la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi. Moi aussi, j'en ai.
Vous n'êtes pas les seuls à en avoir.
M. Chevrette: C'est correct. Donc, laissez-nous nos
réactions, puis occupez-vous de vos paroles. On jugera.
M. Côté (Charlesbourg): Justement, c'est les
vôtres qui me font réagir.
M. Chevrette: On réagira, nous autres aussi. Le
Président (M. Joly): S'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): C'est justement les
vôtres qui me font réagir.
M. Chevrette: C'est correct, mais on réagira, nous autres
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Au moment où on vient
d'adopter ou d'étudier l'article 55, dont le principe fondamental
soutenu, c'est la personne, la personne avant toute chose, la personne qui est
dans un centre hospitalier, qui a des services médicaux
spécialisés, puis dont H faut s'occuper dans le
complémentaire... C'est d'abord la personne, ce n'est pas les
structures. Là où on est dans une structure à ce
moment-ci, CPEJ, on vient de nous dire: Ça, ça a plus ou moins
d'importance maintenant parce que, au bout de la ligne, c'est rien que des
anglophones.
M. Trudel: On n'a jamais dit ça.
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir.
M. Chevrette: Question de règlement. On n'a pas dit
ça.
M. Trudel: On n'a jamais dit ça. On n'a jamais dit
ça.
M. Chevrette: On n'a pas dit ça. Je m'excuse.
Le Président (M. Joly): Vous pourrez toujours corriger, M.
le député, avec le droit de parole...
M. Chevrette: Oui, mais quand il affirme catégoriquement,
même si ce n'est pas ça qu'on a dit...
Le Président (M. Joly): Avec le droit de parole que je
vous reconnaîtrai tantôt, vous pourrez toujours corriger et,
à ce moment-là, on pourra toujours revenir. M. le ministre, je
vous reconnais. (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Merci, M. le
Président. Donc, on est dans une situation, et ce n'est pas n'importe
quelle situation, c'est une situation où c'est des jeunes qui sont
vulnérables, qui ont besoin et qui requièrent des services.
À ce moment-là, ce qui est dit ici, c'est la langue
pariée. On fait référence à 142. Qu'est-ce qu'on
dit, dans 142? L'article du projet de loi, il est reproduit textuellement
à l'article 15. Qu'est-ce qu'il dit, l'article 15 du projet de loi 120?
Toute personne d'expression anglaise a le droit de recevoir en langue anglaise
des services de santé et des services sociaux, compte tenu de
l'organisation et des ressources humaines, matérielles et
financières des établissements qui dispensent ces services et
dans la mesure où le prévoit un programme d'accès à
l'article 268. "
C'est: Toute personne d'expression anglaise". Bon. C'est ça, la
loi 142. Elle est là, elle est votée, c'est ça, et on l'a
reproduite à l'article 15, qui est déjà adopté
d'ailleurs, "toute personne d'expression anglaise". Bon. Alors, c'est toute
personne d'expression anglaise; l'expression, c'est le parler, j'imagine. Il me
semble que ça doit inclure le parler à ce moment-ci.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, personnellement, moi, je
vais me battre contre ça et je vais expliquer pourquoi. Tout nouvel
arrivant se tire automatiquement, à cause des politiques
d'intégration... Les immigrants, ici, se tirent dans le secteur de la
minorité. Toute la bataille qui était faite au Québec pour
reconnaître les droits historiques, c'est une chose, ça. Mais
reconnaître les droits historiques n'est pas donner à la
minorité les moyens d'angliciser les nouveaux arrivants. Ce n'est pas
vrai, ça. Moi, je ne le prends pas comme principe. C'est clair de
même. S'H arrive un Laotien qui a un oncle qui parle anglais, II veut
être sous la charge...
M. Côté (Charlesbourg): II ne parle pas anglais,
lui...
M. Chevrette: Non. Non. Il ne parle pas anglais. Je n'ai pas dit
qu'il parle anglais. Il va être pris en charge quand il arrive... Les
immigrants, vous savez ce que c'est? C'est la commission protestante de
Montréal qui a la grande tâche de franciser les immigrants.
C'est
fameux, ça. Un système bâtard, un système fou
comme la merde. Si on ne réagit pas et si on ne reconnaît pas, M.
le Président, une fois pour toutes que les nouveaux arrivants doivent
relever de la structure de la majorité, qui s'occupe de la
majorité, tout en reconnaissant un droit à la minorité de
recevoir les services dans sa langue... Si on respectait la personne, comme dit
le ministre, dans ce cas-là, il faudrait qu'il soit servi en laotien, en
portugais, en grec, en italien. Quand il y a des ghettos à toutes fins
pratiques, des agglomérations épouvantables d'italophones,
pourquoi ce ne serait pas un italophone qui leur répondrait? La personne
avant toute chose. Ils se comprendraient pas mal plus; ils parlent l'italien.
Mais là, non, s'il a le malheur de baragouiner trois, quatre mots en
anglais, il va être sous l'égide du CSS. Moi, je vous avoue,
là, que c'est très habile, mais vous vous rappellerez que 142, si
vous voulez me le mettre dans le front, ça vous a pris un bâillon
pour le faire passer. Ça ne veut pas dire que si vous en voulez un
à ce coup-ci, ça va être la même chose. Je vous en
prêterais un, mais vous êtes habitué. Ce n'est pas vrai
qu'on va laisser passer des choses aussi grosses que ça.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, tout
simplement pour dire que dans la situation actuelle, et ce sont les faits, les
services aux immigrants, il y a un seul CSS qui les donne, et c'est le CSS
Montréal métropolitain. Ce n'est pas Ville-Marie.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Nelligan.
M. Williams: Je ne veux pas commencer un long débat
linguistique, mais il faut que je fasse quelques interventions après les
remarques que le chef de l'Opposition, aujourd'hui... Pardon?
M. Chevrette: Je ne suis pas chef de l'Opposition...
Le Président (M. Joly): M. Chevrette. M. Williams:
Excuse, là. M. Chevrette.
M. Chevrette: Ça ne fait pas non plus, ça. Il va
falloir que tu apprennes. Ça fait cinq ans que tu es ici.
Le Président (M. Joly): Non. Non. Monsieur est du nouveau
cru.
M. Williams: Bon. O.K. Vous êtes en forme, aujourd'hui.
J'ai besoin de faire quelques interventions parce que l'histoire se
répète cet après-midi. Ce n'est pas la première
fois que M. le député et moi avons eu ce débat. Ils sont
rentrés avec plusieurs sujets, ils mélangent beaucoup de choses.
Ils mélangent la communauté culturelle, la communauté
d'expression anglaise, la politique d'intégration, la politique
d'immigration. On parle de services de santé et de services sociaux. On
parle quand une famille est en péril, est en risque, un jeune
délinquant, une jeune personne qui a des problèmes. On ne parle
pas d'une politique d'intégration ici, on parte de services.
Quand on parle des communautés d'expression anglaise, on parle de
deux choses: un, les droits historiques et vous voulez citer cette chose
souvent, les droits historiques. Mais on parle aussi du droit aux services.
C'est essentiel ici d'avoir les deux choses. Le droit historique d'avoir un
réseau d'établissements publics qui est particulièrement
ciblé pour la communauté d'expression anglaise, où est le
problème? Si les personnes ont besoin de services en anglais, ont besoin
d'avoir des service de santé et des services sociaux en anglais,
où est le problème?
Où est l'affaire contre la langue française, là? Il
n'y a aucun problème dans cette affaire. Si une personne a besoin de
ça, si elle parie anglais, si elle cherche des services en anglais,
j'espère qu'au Québec nous pourrons avoir l'ouverture, la
flexibilité de donner ce droit. On ne parle pas d'une politique
d'intégration ou d'anglicisation des immigrants. Il n'est aucunement
question de cette affaire. On parle de services.
Nous avons maintenant, comme vous avez mentionné, trois CSS. On
parle maintenant d'une nouvelle structure, CPEJ, comme le ministre a
déjà expliqué. On parle de protection de l'enfance et de
la jeunesse. On parle des jeunes en difficulté. Les familles en
difficulté, si elles ont besoin de services, j'espère que la
société québécoise peut être assez ouverte
pour avoir deux structures. Franchement, j'espère que si nous avons
besoin de retourner dans l'histoire de 142 et que l'Opposition sort avec la
même opposition contre un besoin que je trouve complètement
illégitime, ça va être dommage. J'espère que nous
avons grandi beaucoup depuis ce temps. J'espère que nous pourrons avoir
un système qui répond à tous les besoins des
Québécois. S'il y a une communauté cible comme les
anglophones qui peut avoir un établissement, particulièrement
dans un territoire, et si nous pouvons avoir les autres flexibilités,
encore une fois, je me demande: Où est le problème?
J'espère que nous pourrons prendre le volet, l'esprit de la loi 120 qui
cible chaque citoyen comme le centre de décisions. J'espère qu'on
prendra comme un des critères de services la question de la langue parce
que c'est bien beau de faire un discours sur les choses, mais si les personnes
ne comprennent pas les services, ça va être impossible d'avoir les
services sociaux que nous voulons donner.
Avec ça, j'ai besoin de mentionner que je trouve le 92, mais
aussi le 56, une chose logique,
tout en respectant la philosophie de la réforme, mais aussi tout
en respectant la philosophie que j'ai entendue par le peuple
québécois qui veut avoir un système universel, accessible
à tout le monde et qui peut prendre, un, les droits historiques, mais
aussi les besoins des services dans toutes ses démarches. Avec
ça, je pense que c'est un faux débat. C'est un débat
où l'Opposition aime créer la fausse image de tout le
problème de l'anglicisatlon des immigrants. On parle de services, on
parle des familles en difficulté. Et je vais faire la même
bataille, avec la même vigueur que l'Opposition veut faire, pour
protéger tous les Québécois. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. de Netligan. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: II est chatouillant de répondre à
ça aujourd'hui. À ce que je sache, c'est loin d'être un
faux débat. Quand on a créé les CLSC au Québec, on
n'a pas dit un CLSC anglais et un CLSC français. On a dit aux CLSC: Vous
allez élargir l'intégration du personnel pour qu'on puisse servir
les gens le plus possible dans leur propre langue. Au CLSC Parc Extension, ils
parlent, je pense, 30 langues, sinon plus. Ça, c'est répondre aux
besoins du milieu. Ça, c'est répondre aux besoins
spécifiques des gens des communautés.
Quand on a parié des droits historiques de la minorité
anglaise, on en a parlé dans les établissements
d'éducation et dans les établissements de santé. On n'a
jamais parié de droits historiques au niveau des services. C'est
très différent, ça. On a dit: l'accessibilité aux
services. Je m'excuse, mais ça, c'est un débat qu'il faut faire.
Il y a une différence entre reconnaître des établissements
pour les droits de la minorité, les droits historiques des
établissements de santé, des établissements dans
l'éducation, et reconnaître la question des services d'une
façon différente.
On a de la duplication sur l'île de Montréal par rapport
à ça, et vous le savez. On a de la duplication au point qu'il y a
des gens dans les CLSC francophones qui pourraient très bien donner
énormément de services, de très bons services. Et c'est le
cas dans les CLSC. Il se donne des services dans les CLSC à des
anglophones. Quand tu arrives dans les CSS, hop! là, c'est particulier.
On ne pouvait plus... Ceux qui parlent anglais dans les CLSC pour
répondre à des Anglais... Et même, des personnes ne
pourraient même pas le faire dans les CSS parce qu'il y a eu des
transferts d'individus.
Le faux débat, c'est vous autres qui le soulevez parce que,
fondamentalement, le débat, vous le biaisez pour élargir
précisément votre capacité d'Intégration des
allophones à la minorité anglophone. Et si on a peur de dire ces
choses-là, je m'excuse, mais iI faut avoir le courage de ses convictions
en politique. Et c'est ça, fondamentalement, et le débat n'est
pas faux, M. Williams. Quant à la reconnaissance des droits historiques,
je ne le boycotte pas par le poids de la majorité...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, monsieur...
M. Chevrette:... en Chambre.
Le Président (M. Joly): Jamais Interpeller le
député par son nom, plutôt le nom de son comté.
M. Williams: II doit prendre peut-être quelques autres
années qu'il va prendre...
M. Chevrette: J'ai appris de toi. Tu m'as nommé
tantôt.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît. Merci,
monsieur... Je vous laisse aller, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: On en a encore pour 14 ans. Le Président
(M. Joly): Ha,ha, ha!
M. Chevrette: Je lui disais, M. le Président, à ce
cher député, que les droits des minorités... Il aurait pu
voter dans notre sens, dans ce cas-là, pour boycotter les propres
Anglais de la Chambre ici, la semaine passée. S'il veut y aller sur les
droits fondamentaux, les droits d'immunité et les droits de tout, on va
s'en parler des droits. Moi, je vous avoue que le faux débat qu'on fait,
c'est précisément pour garder les petits chouchoux, les petits
privilégiés du système et on va en payer la facture.
Dites-moi si ce n'est pas vrai que le CSSVM n'était pas
surbudgétisé par rapport au CSSMM. Dites-moi donc si ce n'est pas
encore le cas.
Dites-moi donc, par rapport à la multitude d'allophones qu'on
avait à desservir sur l'île de Montréal, s'il y avait une
juste répartition des budgets au niveau de la protection de la jeunesse
entre les anglophones et les allophones. C'était disproportionné,
M. le député de Nelligan. Et là, n'essayez pas, les
chiffres, ça, ça ne ment toujours pas. C'est ça, la
réalité. Et quand vous dites que c'est exclusivement sur une base
d'expression, vous favorisez, à mon point de vue, le grossissement d'une
structure qui, par ricochet, favorise l'intégration qu'on ne veut pas
cautionner comme parti politique.
Mais ne me dites pas que c'est pareil aux droits historiques parce que
les droits historiques - je le rappelle au ministre et il le sait très
bien - c'était sur les établissements de santé et
c'était sur les établissements d'éducation. C'est
ça, les droits fondamentaux histori-
ques, pas au niveau des services à la collectivité. Au
niveau des services à la collectivité, si on avait su
intégrer des allophones et des anglophones dans les structures de
services, on n'aurait pas à subir le dédoublement des structures
qu'on fait, qu'on a présentement. On n'avait qu'à imposer le
minimum d'embauché au niveau des allophones et des anglophones. On
aurait une structure unique, pas de dédoublement de services. Là,
vous allez avoir deux structures sur un même territoire.
Dites-moi si c'est vrai ou si c'est faux, M. le député de
Nelligan, que même VM déborde son propre territoire. Il se
promène dans la commission scolaire Laurenval, qui va dans la
région de Rosemère, qui se permet d'aller donner des services
dans des régions périphériques de la rive sud et vous
êtes après me dire que vous allez n'avoir qu'un département
sur l'île de Montréal. La réalité n'est pas
ça. C'est mensonger quand on dit... c'est mentir quand on dit que la
situation, c'est un faux débat. C'est loin d'être un faux
débat. Regardez la réalité et regardez ce qui se passe.
Regardez ce qui se vit et regardez ce qui se paie. Arrêtez de penser
qu'on attaque précisément les droits historiques. On n'attaque
pas les droits historiques et on ne se laissera pas dire ça. Les droits
historiques, on est prêts à les respecter, mais pas à les
respecter une journée et à voter contre le lendemain. O. K.
là? Une cohérence, s'il vous plaît. Le respect des droits
historiques complet et non pas par ligne de parti.
Le Président (M. Joly): Sans doute, M. le
député, que vous vouliez dire tantôt que mentir... Vous
vouliez dire "induire en erreur".
M. Chevrette: Vous avez absolument raison...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le
député.
M. Chevrette:... c'est le contraire de la
vérité.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
M. le député de Nelligan.
M. Chevrette: C'est de dire le contraire de la
vérité.
M. Williams: Merci, M. le Président. Encore une fois, je
pense que ça va être intéressant peut-être
d'introduire un peu de réalité dans le débat. Le
député démontre une mauvaise compréhension du
système. Comme ancien ministre, c'est un peu une surprise pour moi. Il
mélange beaucoup de choses. Il a jusque mélangé le
comportement de quelques députés dans l'Assemblée
nationale et la livraison de services de santé et de services sociaux.
On ne fait pas ça comme débat maintenant. Il mélange aussi
plusieurs autres questions. (17 h 45)
II y a une confusion, je pense, entre le rôle d'un CLSC et les
services et les établissements plus spécialisés. C'est
certainement... Les CLSC ont, eux, un territoire géographique et ils
essaient. Il y a quelques bons exemples et iI y a les autres qui sont moins
bons pour donner les services à tous les citoyens, mais on parle de
services personnalisés. Nous avons toujours les services
spécialisés et je ne comprends pas pourquoi ils sont contre, pour
les personnes qui ne parlent pas le français, le fait d'avoir les
services dans un établissement anglophone.
Aussi, juste pour dire, nous avons introduit, non pas la même
chose, mais son parti essaie de battre le concept ethnoculturel. Il
était contre ça. Il est contre toutes les flexibilités. La
dernière fois que j'ai vu I'Île de Montréal, M. le
député, j'ai vu qu'il y avait duplication partout. La
sectorialisation cause la duplication. Est-ce que vous avez un mandat pour une
communauté ciblée, comme les anglophones, ou territoriale? Il y a
confusion partout. Maintenant, avec la réforme, nous sommes en train de
régler cette question. Il y a les duplications partout. Ici, encore une
fois, je voudrais répéter: Pourquoi êtes-vous contre un
système qui va rendre les services accessibles dans la langue du client?
Je pense qu'il y a une obsession. Il y a une obsession d'intégration. On
parle de services, on parle de santé et de services sociaux. Quand la
famille est en difficulté, nous n'avons pas besoin de créer
d'autres barrières. Il n'y a aucune raison à ça. Notre
service de santé et de services sociaux, c'est pour les
Québécois.
Encore une fois, c'est certainement un faux débat de dire: Si tu
ne parles pas le français, tu as besoin de prendre les services en
français. Bon, ça va être ridicule d'avoir un psychologue
devant une famille qui ne parie pas un mot de français. J'espère
que nous pourrons avoir des nuances, particulièrement s'il s'agit d'un
anglophone qui est plus à l'aise dans un établissement
anglophone, qui passe par le CLSC et qui a besoin des services du CPEJ
anglophone. Pour moi, ça va être beaucoup plus clair d'avoir deux
CPEJ, l'un pour les francophones et l'autre pour les anglophones. C'est
très clair. C'est beaucoup moins de duplication.
Quant à la fameuse sectorialisation que vous voulez...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît!
M. Williams:... privilégier, la dernière fois que
j'ai eu une chance de discuter ça au CRSSS de Montréal, il y a 43
% des admissions qui viennent d'en dehors de son territoire. Avec ça, il
y a des duplications partout. Le système ne marche pas. Maintenant, nous
allons avoir beaucoup plus de clarifications et je n'ai pas entendu une raison,
sauf des raisons politiques,
pour laquelle l'Opposition peut être contre cette idée,
parce que ça va être plus efficace, moins de duplication, et
ça va être une qualité de services dont je pourrai
être et, je pense, dont nous pourrons être tous fiers.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Moi, je veux vous dire, M. le Président, que
toute l'argumentation du député... Il dit qu'il y a un paquet de
dédoublements à Montréal et H dit qu'il faut que le client
soit servi dans sa langue. Il n'y a jamais quelqu'un de ce côté-ci
qui n'est pas d'accord avec ça, sauf qu'entre créer une double
structure et engager du monde qui peut répondre aux besoins dans une
seule structure... Vous me parlerez sur le plan administratif. Je ne sais pas
si le député a suivi quelques cours au niveau de la gestion et de
l'administration, mais tu peux très bien dispenser des services. Dans
les hôpitaux francophones, il y a des services en anglais quand le client
se présente et qu'il parle seulement anglais. Ce n'est pas toujours la
réciproque quand on va dans les hôpitaux anglais pour avoir du
français.
Cependant, il existe cette obligation de répondre à
l'individu. Si on a cette obligation de répondre à un individu
dans un établissement de santé, pourquoi ne pas créer une
seule structure, avoir cette obligation de répondre à la personne
et d'embaucher proportionnellement pour qu'on puisse desservir les gens,
plutôt que de créer de la double structure comme vous faites, qui
conduit inévitablement à toutes sortes d'aberrations? Moi, je
vous avoue, M. le Président, que quand le député de
Neiligan nous parle de dédoublements de services et que, sur le plan
administratif, il dit: On est en train de régler ça, vous
n'êtes pas en train de régler ça. Vous gardez exactement la
même chose qui existe. C'est VM et MM. Donc, vous gardez la même
chose. Je n'ai pas eu le temps d'échanger, pour votre information, parce
que je l'aurais fait.
Fondamentalement, ce n'est pas, au niveau des services, la meilleure
façon de répondre à des citoyens. Au niveau des services,
c'est de répondre dans leur langue, avec de l'embauche. Quand tu es dans
un quartier italien, si tu es capable d'engager un spécialiste du milieu
italophone, c'est encore mieux. Donc, ne venez pas me dire que ce sont les
structures qui règlent ça. C'est une politique d'embauché
seulement qui peut régler ça, à part ça, au lieu
d'une double structure.
On essaie de nous faire faire un débat contre les anglophones. Ce
n'est pas vrai. On vous dit que les droits historiques, on est prêts
à les respecter, fondamentalement. On n'a pas peur de ça. Nous,
ce n'est pas sur les droits historiques. On vous dit que c'est une structure de
services plus qu'on va créer et qu'on va maintenir des structures. C'est
là qu'on écarte les communautés, au lieu de les faire
côtoyer une même structure avec une qualité des services.
C'est là qu'on divise davantage les communautés. À moins
qu'elles ne veuillent... que ça ne soit ce qu'elles recherchent.
Plus les gens vont se côtoyer, plus Is vont apprendre à se
connaître et plus ils vont peut-être se parler. Mais là, ce
n'est pas le cas. On veut des structures distinctes pour les garder
éloignées l'une de l'autre de plus en plus. N'essayons pas, dans
ce débat-là, de nous dire qu'il n'y a pas de cohérence. Il
y a une grande cohérence et je vous rappelle que ça ne fait pas
partie des droits historiques, ça.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Juste un petit point...
M. Joly: Sûrement, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
évidemment je pense qu'on a un bon avis sur le débat qui viendra
à l'article 92, parce que ce n'est pas nécessairement l'objet de
l'article 56, là.
M. Chevrette: On va en avoir un bout de fait.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que l'argumentation de part et d'autre est là et les positionnements
sont là. Peut-être pourrions-nous le référer
à 92, parce que c'est 92 qui sera l'objet, à ce moment-là,
de façon à ce qu'on puisse discuter de l'article 56
lui-même. Ça nous permettrait à ce moment-ci d'avancer,
mais sachant que le débat va venir à 92.
M. Trudel: Ah oui! il va venir!
M. Côté (Charlesbourg): C'est un avis assez
clair.
M. Trudel: C'est un avis assez clair que ça va venir
à 92.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Cependant...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges, des commentaires?
M. Marcil: Quand vous dites 92, M. le ministre, vous parlez de
l'article 92. Vous ne parlez pas du référendum de 1992?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Marcil: C'est bien important. Est-ce qu'il y aurait moyen, M.
le ministre...
M. Trudel: On est dans la perspective historique.
M. Marcil: Est-ce qu'il y aurait, M. le ministre, dans le... Je
pense que l'idée de fond qui est recherchée, c'est
d'établir quand même cette cohérence avec la politique
d'Immigration québécoise. Est-ce qu'il y a possibilité de
faire en sorte qu'on puisse retrouver dans le texte cet arrimage avec la
politique d'immigration du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, une chose est
certaine, je pense qu'il y a une politique...
M. Marcil: Je comprends, M. le ministre, le point de vue du
député de l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Marcil: Je comprends également le point de vue du
député de Nelligan, sauf que ce qu'il ne faut pas oublier dans
notre discussion sur la loi 120, c'est qu'on fait une réforme des
services de santé et on la fait pour toutes les communautés,
donc, l'ensemble des Québécoises et des Québécois.
Il faut être capable, naturellement, de donner le meilleur service
possible, mais toujours en tenant compte également de nos projets, de
nos politiques qu'on a déjà fait adopter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
très rapidement.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II me paraît que nous
ne pouvons pas être insensibles à la politique d'immigration que
le gouvernement se donne et que, par conséquent, ça doit
transparaître ailleurs. Je retiens la suggestion pour le moment parce que
je ne sais pas de quelle manière on fait pour intégrer ça
à un texte de loi d'une politique qui va évoluer. C'est
peut-être difficile, mais je comprends l'esprit de la
présentation. C'est qu'on a une politique d'immigration qui doit, en
principe, faire le maximum pour que les gens qui viennent ici
s'intègrent à la majorité. Je pense que c'est une
politique qui est bien claire et, à partir de ce moment-là, sans
pour autant nier qu'il existe des anglophones au Québec et qu'ils ont
aussi leur droit de vote...
M. Marcil: Ça, je ne remets pas ça en question.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je pense qu'il s'agira
de voir de quelle manière on peut le faire éventuellement, si
c'est par texte législatif ou...
Le Président (M. Joly): M. le député. M.
Trudel: Sur l'article 56.
Le Président (M. Joly): Sûrement, sur l'article 56,
toujours nous y sommes.
M. Trudel: Mais vous pouvez certainement me permettre un
commentaire...
Le Président (M. Joly): Sur l'amendement.
M. Trudel: ... aussi en réponse à la
préoccupation du député de Vaudreuil-Soulanges?
M. Marcil: Salaberry-Soulanges.
M. Trudel: Salaberry-Soulanges. Mais on ne pourra jamais en
arriver cependant à dire: On va définir nos structures de
services sociaux, par exemple, ou nos services de santé en dehors de ce
qu'est le Québec. Et l'arrimage que vous suggérez, eh oui, il
faut qu'à l'intérieur d'une politique d'organisation des services
de santé et des services sociaux, on soit congruent au niveau des
objectifs et des moyens qu'on se donne pour atteindre ces objectifs-là.
C'est parce qu'il y avait un petit bout de votre phrase qui disait...
J'espère que je me trompais, M. le député de
Salaberry-Soulanges. Et ici, là, on est en matière d'organisation
des services de santé et des services sociaux, et puis on réglera
les autres affaires à part. Non, ce n'est pas à part. Ce
n'était pas ça que vous vouliez dire?
M. Marcil: Non, non. Du tout, du tout, du tout.
M. Trudel: J'en suis fort aise.
M. Marcil: Non, non. Dans mon esprit, quand on parle
d'intégration là, c'est une intégration.
M. Chevrette: Non, c'est le temps d'y faire
référence.
M. Marcil: Donc, je me dis que... M. Chevrette: C'est
partout...
M. Marcil: ...le débat qui se fait présentement,
c'est sur les immigrants. Nous, on a une politique d'immigration qui fait en
sorte qu'on doit franciser nos immigrants. Ça suppose que notre
système doit faire en sorte qu'on les intègre. C'est dans ce
sens-là. Donc, je me demande s'il n'y a pas un arrimage à faire
avec la loi.
M. Trudel: M. le député, restez avec nous
jusqu'à 92, je vous en prie. Nous aurons besoin de vous à 92. Pas
en 1992, à l'article 92. Mais
ça se peut aussi qu'en 1992 on ait besoin de vous dans cet
état d'esprit-là. Vous seriez le bienvenu, bien sûr.
Sur l'amendement en soi...
Le Président (M. Joly): Sur l'amendement, M. le
député de...
Une voix: Tu vas te faire tuer par Nelligan, toi...
Le Président (M. Joly):...
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Bon, bien, l'amendement, c'est de remplacer l'article
56 au complet. Bon, alors...
Une voix: On peut te négocier ça.
M. Trudel:... sur la mécanique de l'article 56, on est
obligé aussi de l'arrimer à l'article 92, évidemment, pas
sur le plan du débat de fond que nous allons reprendre. C'est sur le
plan de l'organisation structurelle.
Alors, ça veut donc dire que pour la région de
Montréal, sur le plan de l'administration, tel que c'est dit à
l'article 92, il va y avoir un conseil d'administration pour combien
d'établissements puisque, en théorie, il y aurait un conseil
d'administration par région socio-sanitaire au niveau du centre de
protection de l'enfance et de la jeunesse? Bon. Ça veut dire quoi pour
Montréal? Il faut qu'on soit capable, pour animer la définition
ici... C'est la première fois qu'on touche au CPEJ, puis il va y en
avoir un par région. Je sais, vous allez arriver tantôt pour dire
qu'il va y en avoir deux à Montréal. Qu'est-ce que ça veut
dire quand il y en a deux, au niveau du conseil d'administration? Il y a
combien d'établissements qui sont couverts, qui vont être
administrés par le CPEJ dans la région? Et est-ce que... En tout
cas, je vais y revenir après...
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Juste en ce qui concerne le CPEJ anglophone, je n'ai
pas le chiffre exact, mais ça serait un CPEJ, je pense, plus quatre ou
cinq centres de réadaptation pour jeunes en difficulté
d'adaptation qui pourraient être regroupés sous le même
conseil d'administration, si on respecte l'identité linguistique des
centres de réadaptation qui existent.
Au niveau des anglophones - excusez, des francophones - c'est là
qu'est le... non pas "deux", mais "d'eux". On est en train justement de voir si
la modulation... et compte tenu de la taille... Je pense que la notion de
taille et des populations à desservir... si c'est un seul pour
l'ensemble de la population francophone ou deux pour la population, donc "deux"
comme tel...
M. Chevrette: Répétez donc ça. Il y a deux
conseils d'administration des francophones?
M. Lamarche: Non, non. Non, non. On a actuellement deux... trois
CPEJ ou trois CSS, à Montréal. O. K. Trois CSS. Il y en a un
effectivement qui est anglophone...
M. Trudel: Oui...
M. Lamarche:... on le transforme en CPEJ anglophone avec conseil
d'administration unifié. Le conseil d'administration unifié
administrait, d'une part, le CPEJ anglophone à Montréal, plus -
et là je n'ai pas le chiffre exact - quatre ou cinq centres de
réhabilitation dévoués aux clientèles
anglophones...
Une voix: O. K.
M. Lamarche: Quatre, bon, quatre pour les clientèles
anglophones. Au niveau francophone, le CPEJ, le conseil d'administration,
à savoir Est-ce qu'il y a un CPEJ ou deux CPEJ francophones à
Montréal? Ça dépend effectivement de la
faisabilité, compte tenu de la taille, et c'est exactement ce qu'on est
en train de regarder. D'où ce que vous avez mentionné
tantôt, à propos du CPEJ: l'un d'eux. Non pas "deux", mais
"d'eux".
M. Chevrette: ils pouvaient être anglais, français,
pas nécessairement deux francophones.
M. Lamarche: Non, non. Je dois... mais... (18 heures)
M. Chevrette: Mais là, vous êtes en train de nous
dire qu'il pourrait y avoir deux francophones et un anglophone sur l'île
de Montréal.
M. Lamarche: C'est en train d'être regardé.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, je n'ai
pas voulu tantôt, dans le débat sur 56, embarquer dans le
débat quand on partait de "deux" pour la simple et bonne raison qu'il
faut quand même se rendre compte que, sur l'île de Montréal,
il y a du monde un peu, là.
M. Trudel: C'est ce que je disais un peu tantôt, n'est-ce
pas? Il y a quelques personnes...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. C'est ça. Il y a
quelques personnes. Donc, il faut s'adapter a ces
réalités-là, et...
M. Trudel: Et Laval est avec eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non. Laval est une
région.
M. Chevrette: Ils vont avoir leur région...
Le Président (M. Joly): Dans notre régie, notre
régie régionale.
M. Chevrette: Donc, ils vont avoir leur...
Le Président (M. Joly): Oui, oui, c'est une
région.
M. Côté (Charlesbourg): Laval est une
région.
Le Président (M. Joly): laval est une région. je
vous remercie de vous inquiéter pour la grande région de laval,
m. le député.
M. Chevrette: Non. Non. C'est parce que, anciennement, Chambly
faisait partie de Montréal, mais on a commencé le processus
et...
Le Président (M. Joly): Oui. C'est vrai. C'est
ça.
M. Trudel: Ça veut donc dire là-dessus, là,
qu'il va y avoir au moins un CPEJ anglophone et qu'il pourrait y avoir
plusieurs CPEJ francophones sur l'île de Montréal, région
06A.
M. Côté (Charlesbourg): Pas "au moins un
anglophone", c'est un. Parce que "au moins", cela pourrait impliquer qu'il y en
a deux.
M. Trudel: Un. O. K.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. ? Il y en a un
anglophone.
M. Trudel: Et les francophones, vous n'avez pas d'idée
encore?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire que
l'idée, on avait l'idée de un au, départ, mais,
évidemment, ce qu'on ne veut pas non plus, c'est de créer des
monstres sur le plan administratif parce qu'on s'adresse à une
clientèle. Il faut tenir compte effectivement de la
réalité du terrain. Rappelez-vous, en commission parlementaire,
lorsque les gens des centres qui découleraient demain matin des CPEJ
sont venus nous voir en disant que 17 centres, au niveau de Montréal...
Si je me rappelle, bon, ça faisait un peu gros, merci, même si eux
étaient prêts à se regrouper ensemble. Donc, c'est cette
réalité-là qu'on est en train d'examiner. Ça
pourrait vouloir dire deux.
Une voix: Francophones.
M. Trudel: Et ils se répartiraient avec un territoire
séparé?
M. Chevrette: Avec un territoire géographique
séparé?
M. Trudel: Bien, là...
M. Chevrette: Ça va être compliqué tout
à l'heure.
M. Trudel: Non. C'est parce que si vous dites oui, là...
C'est par région ici. Et là, vous êtes revenu, vous avez
enlevé "territoire desservi".
M. Côté (Charlesbourg): Juste sur le plan de
l'information pour tenter de se donner l'information la plus exacte possible,
lorsqu'on fait la soustraction, il y en a 17 francophones sur le territoire de
l'île de Montréal. C'était le chiffre. Oui. Il y en a 4 qui
sont à Laval, Donc, on se retrouve, au niveau des francophones, avec 13.
Même à 13, ça fait pas mal gros, merci. Donc, c'est
là qu'on essaie d'en reconnaître 2 possibles, et de voir quels
sont les paramètres qui pourraient nous permettre d'être
guidés quant au choix à faire, s'il est territorial ou pas, ou
ça peut être par centre. Mais c'est ça qui est à se
finaliser actuellement, alors qu'à l'origine notre idée,
c'était un francophone. Mais, évidemment, il faut se rendre
compte d'une chose, c'est que sur l'île de Montréal, il y a
beaucoup de monde, il y a beaucoup de services et il y en a déjà
trois actuellement, mais on serait dans une situation où il y en aurait
trois. Évidemment, en tenant compte du phénomène
francophone, des gens sont à travailler sur les simulations
d'application, je pense.
M. Trudel: Oui, mais c'est précisément pour
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On pourra revenir aussi à 92 là-dessus.
Je vous dirai pourquoi tantôt, puisque vous l'expliquez comme cela, la
recherche de la solution pour beaucoup de monde sur l'île, et on va en
convenir facilement. Quand on dirait dorénavant d'offrir dans "la
région"... Bon, on n'est pas mieux de revenir au libellé que vous
aviez vous-même présenté dans "le territoire desservi"?
Parce que, dans l'optique de plus d'un sur I'île, est-ce que ça va
être une division géographique ou ça va être une
division... Ça pourrait être une division de clientèle
aussi, les 0-12 et les 12-18. Ça pourrait être ça
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Parce que, par division
géographique, on va se retrouver vis-à-vis des anglophones avec
le même problème qu'on a actuellement, où on l'a...
Actuellement, c'est divisé par une limite géographique où
on sait que, finalement, dans la vérité, il y a des services qui
se donnent d'un côté comme de l'autre, des deux
côtés, MM dans le territoire de l'un et Ville-Marie dans le
territoire de l'autre. Ça, ce sont les services qui se donnent à
ce
moment-ci. Donc, si on revenait avec une notion de territoire, on
retomberait exactement dans le même problème que nous avons
maintenant, pour les anglophones en particulier, parce qu'il faudrait
déterminer le territoire sur lequel ils peuvent dispenser des services.
Je préfère qu'à ce moment-ci on parle de régions,
sachant ce que vous savez. D'ici à la fin de la commission, c'est un
débat qui devra avancer sur le plan des paramètres. S'il faut
apporter un amendement à ce moment-là, on l'apportera en toute
connaissance de cause, en vous donnant exactement ce que sera la situation.
M. Trudel: Aussi, pour les fins du texte législatif que
nous sommes en train d'adopter, vous allez convenir que dans la région
il n'y a aucune référence nulle part sur ce qu'est la
définition de la région. Je n'ai pas vu ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est au niveau des
régions. Donc, des régies régionales vont couvrir un
territoire et c'est à ce moment-là que le territoire va
être défini. C'est le territoire de ville, alors que Laval va
avoir sa région.
M. Trudel: Laval va avoir sa région.
M. Côté (Charlesbourg): Autonome, avec ses
services.
M. Trudel: C'est ça, votre intention claire? M.
Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est ça. M. Trudel:
Laurentides aussi?
M. Côté (Charlesbourg):
Laurentldes-Lanau-dière.
M. Trudel: Donc, évidemment...
M. Côté (Charlesbourg):
Laurentides-Lanau-dière. Ce qu'on a voulu, c'est respecter, puisque
dans le domaine de la santé et des services sociaux, ça n'a pas
été fait. J'ai fait, comme responsable de l'OPDQ à
l'époque, les divisions des nouvelles régions administratives. On
a reconnu une région à Laval. On a reconnu une région
à Lanaudière, une région aux Laurentides. La seule place
où ça n'avait pas été tranché
définitivement, c'était le Nord.
M. Trudel: Ah oui! 10.
M. Côté (Charlesbourg): Région 10, avec bien
des problèmes. Ce n'est pas fait encore parce qu'il y a bien des
problèmes. Ce que j'ai voulu, dans la réforme, c'est que le
ministère marie ses structures aux structures des réglons
reconnues par le gouvernement puisque ce n'était pas le cas auparavant.
Donc, choisir les Ap-palaches, qui se détachent de Québec,
Bas-Saint-
Laurent et Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine, la
Côte-Nord et ainsi de suite.
M. Trudel: est-ce que le règlement du ministre va
préciser où est le siège social de la régie, comme,
par exemple, pour choisir les appalaches, un cas au hasard?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 259, H
est dit: Le gouvernement institue, pour chaque région qu'il
délimite, une régie régionale de santé et de
services sociaux, mais ne dit pas ce qu'elle va être.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ce n'est pas l'intention du ministre de nous dire ce
qu'elle va être.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ce n'est pas l'intention du ministre.
M. Côté (Charlesbourg): 259.
M. Trudel: Non mais, pour chaque région. Sauf qu'il faut
bien que la région soit définie quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): oui, c'est ça. on va
faire une définition pour chaque région qu'il délimite.
à l'article 259, le gouvernement institue pour chaque région
qu'il délimite une régie régionale.
Une voix: Deux lignes.
M. Côté (Charlesbourg): Pour chaque région
qu'il délimite. Donc, II faut délimiter. On va être
délimité par l'eau autour de He.
M. Trudel: Par règlement.
M. Côté (Charlesbourg): "C'est-u" par
règlement? Oui.
M. Trudel: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Par règlement.
Je ne suis pas...
M. Trudel: Alors, donc, à l'article 259, là...
M. Côté (Charlesbourg): ...pour dire non. C'est oui.
Comment?
M. Trudel: Article 259, on va noter ça, là. On
ajoutera "par règlement" tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
déjà. Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Trudel: Article 259, on reviendra avec un amendement.
L'amendement est adopté par l'article.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Trudel: À 259. Bon. Une autre dimension de la mission,
comme telle, pour les jeunes. Dans l'amendement que vous nous déposez
aujourd'hui, vous retirez, à la fin de la définition, des... Bon.
À cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre s'assure
que les besoins des personnes ... au CPEJ ou aux personnes les plus aptes
à venir en aide à ces jeunes ou à leur famille. Vous
enlevez la dimension famille comme responsabilité de services pour les
CPEJ parce que vous arrêtez à "ou tes personnes les plus aptes
à leur venir en aide". Point, "period", à la ligne, comme disait
souvent le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le ministre, ça a l'air
intéressant.
M. Trudel: C'est lui qui se fait planter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
semble que, dans ce domaine-là comme dans d'autres, il y ait des
religions, que ça s'apparentait davantage à un
phénomène de religion. (18 h 15)
M. Trudel: C'est un philtre.
M. Côté (Charlesbourg): Après une discussion,
je pense que le nouveau libellé, tel qu'il est là, en parlant que
les besoins des personnes, au sens très large, pouvaient inclure aussi
la famille. Évidemment, la société évolue
très rapidement et la famille... Aujourd'hui, par exemple, en
médiation familiale, au moment où il n'y a plus de famille, il y
a des aidants. À ce moment-là, est-ce que c'est suffisamment
large pour les couvrir? C'était ça, le questionnement, alors
qu'en laissant "personnes", c'était supposé-ment plus large pour
être capable de couvrir... Je comprends que certains pourraient juger
qu'en voyant disparaître "à ces jeunes ou à leur famille"
c'est un pan de mur qui disparaît, mais à la fois "à leur
famille", c'est aussi, ce que je comprends, limitatif. Cela pourrait être
interprété au sens large, que ce soit une grande famille
reconstituée, en incluant les aidants naturels qui pourraient être
là, éventuellement. Mais je n'ai pas d'objection à ce
qu'ils soient réinclus dans l'article, là.
M. Trudel: C'est parce que... J'ai l'impression qu'il y a un peu
une différence de signaux, là, pour l'explication par rapport
à des personnes et, à la fin, à leur venir en aide. C'est
parce que je pense qu'on peut donner les deux signaux, effectivement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...en gardant au moins à la fin de la mission,
à la fin de la description "les plus aptes à venir en aide
à ces jeunes". Enfin, à ces jeunes, là, je m'excuse. Il y
a un démonstratif. J'ai moi-même de la misère avec mon
raisonnement. Il faudrait dire, à la fin: "les plus aptes à venir
en aide aux jeunes et à leur famille", parce qu'on ne peut pas prendre
le démonstratif pour se référer à ça. Vous
savez, M. le ministre, j'ai une préoccupation et vous l'avez
véhiculée, là. Vous vous souvenez, en commission
parlementaire, le printemps passé, on s'est fait faire beaucoup de
représentations sur la dimension famille et familiale.
M. Côté (Charlesbourg): Famille.
M. Trudel: Je comprends qu'il y a des écoles de
pensée et que, bientôt, là, tout va se résumer en un
ou deux mots. Ça va être les êtres humains à quelque
part, sauf qu'il y a des réalités historiques et il y a des
valeurs sur lesquelles on assoit cette société au Québec.
La valeur familiale, y compris tout ce qu'elle vit comme éclatement et
comme problématique, ça représente quand même une
valeur historique peu ordinaire dans notre société, alors qu'au
niveau du centre d'aide de l'enfance et de la jeunesse on n'y fait aucunement
référence, ne serait-ce que par les mots...
M. Côté (Charlesbourg): Famille.
M. Trudel: ..."aux familles". Ça me semble verser dans
l'école du néo je ne sais trop quoi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je partage ce point de vue.
C'est pour ça qu'on va proposer un amendement qui va intégrer
"familles". Je suis entièrement d'accord avec ça.
M. Trudel: O.K. Pendant qu'ils travaillent là-dessus, on
peut aller sur autre chose.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, M. le
ministre, je vais vous donner un petit peu de temps, j'imagine, pour l'article
56.
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra à 20
heures avec l'amendement.
M. Trudel: Avec l'amendement. O.K.
Le Président (M. Joly): Donc, nous allons suspendre
l'amendement et l'article 56.
M. Trudel: Non, c'est parce qu'on a autre chose.
Là-dessus, on va suspendre.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le Président
(M. Joly): Non?
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait finir les
discussions sur l'article 56, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Ah bon! Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Et on arriverait avec
l'amendement ensuite pour adopter l'article.
Le Président (M. Joly): Ah bon! Parfait.
M. Trudel: Toujours au niveau de la mission, histoire
d'être le plus clair possible, la Loi sur la protection de la jeunesse
inclut la notion d'urgence sociale ou la salle d'urgence des jeunes, pour dire
un peu carrément, là. Puisque je me rattache toujours à
l'intention du ministre et aussi à l'intention de l'Opposition,
évidemment, de rendre les choses extrêmement claires ou les plus
claires possible, est-ce que nous pourrions aussi donner comme signal, dans la
loi, que le CPEJ, en matière d'urgence sociale jeunesse, c'est la porte,
tout comme vous avez accepté qu'en première ligne...
c'était clair. On dit: En première ligne, c'est le CLSC, tu
entres par là. Ça ne voulait pas dire: II n'y a absolument rien
d'autre et aucun autre établissement qui va pouvoir faire, ne serait-ce
que le quart d'un dixième de première ligne, à la
régie régionale. On pourrait regarder en vertu de 64 ou de 95.
Bon. Et vous avez convenu que, là-dessus, on était en
matière d'éclairclr et non pas d'embrouiller. Même chose
tantôt sur les centres hospitaliers. Entre autres choses, ça
évitera peut-être de collecter des tickets de 5 $, voyez-vous?
Pour ne pas qu'ils se présentent à la salle d'urgence et qu'on
donne un ticket de 5 $ pour qu'ils s'en aillent à l'urgence
sociale...
M. Côté (Charlesbourg): Mais je ne comprends pas que
vous évoquiez ça parce que, dans votre esprit, il n'y en aura
pas. Ça ne passera pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes mal
orienté.
M. Trudel: Trouvez-moi la documentation. Trouvez-moi la
déclaration. Citez-moi, M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Pas les racontars.
M. Côté (Charlesbourg): De retour de mon voyage chez
des Inuit, jeudi et vendredi derniers, en fin de semaine, je me suis fait un
vilain plaisir de lire tout ce qui a pu s'écrire et tout ce qui a pu se
dire pendant mon absence et aussi...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Un saint plaisir, vous avez dit...
M. Côté (Charlesbourg): Et aussi pendant la fin de
semaine. Alors, évidemment, comme vous comprendrez, je suis dans un
état relativement calme aujourd'hui devant cette avalanche, pas de
menaces...
M. Trudel: Jamais!
M. Côté (Charlesbourg): ...mais d'avertissements au
ministre très sévères qui viennent de toutes parts...
M. Trudel: Ah si! Oui, U en arrive de toutes parts et ils
s'échelonnent dans le temps, si j'ai bien compris. Il y a
différentes étapes: le 21 mai, le 1er juin...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça. Nous autres aussi, d'ailleurs, on a des étapes. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Revenons sur l'urgence sociale. Ce n'est pas sur le
ticket, évidemment, là. C'est en matière de clarification
toujours. Vous dites: Bon, et comme ces centres-là sont chargés
en quelque sorte d'administrer la Loi sur la protection de la jeunesse et que
dans la Loi sur la protection, il est question de la definition de ce qu'est
l'urgence sociale... Et là, je suis bien prêt à convenir
avec vous qu'on ne l'indiquerait pas ici, que ça n'exclut pas,
j'espère, en tout cas, évidemment, que les CPEJ s'occupent de
l'urgence sociale. Sauf que si on veut se donner des éléments
clairs de définition en disant: Bon, dans le centre hospitalier, c'est
ça qui se passe, dans un CLSC, sur la première ligne, sur la
deuxième, en matière d'hospitalisation, en matière de
soins médicaux généraux et spécialisés et
diagnostiques, ça va. Bon. O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Où voulez-vous en
venir, là? Parce qu'on a les mêmes textes, sur le plan des
revendications. C'est...
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): En termes clairs, ce que
vous souhaitez, c'est que l'urgence sociale...
M. Trudel: M. le ministre l'a su le premier parce qu'il
était dans Lavoie-Roux...
M. Côté (Charlesbourg): II était?
M. Trudel: II était dans le texte de Mme Lavoie-Roux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est de l'inclure
dans la loi actuelle alors que, là, il est dans la Loi sur la protection
de la jeunesse. O.K.? Mais il l'est pour la DPJ. Ce que vous souhaitez, c'est
qu'on l'inclue à ce moment-ci, mais ce serait pour le CPEJ.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais,
permettez-moi l'expression, II n'y a pas redondance?
M. Trudel: Redondance? À mon humble avis, il n'y a pas
redondance, M. le ministre. Il y a signal clair. C'est un signal clair. C'est
parce que je comprends qu'il administre une loi, que c'est marqué dans
la loi. Mais là, on est obligés... Vous savez comment ça
va se passer, surtout, j'imagine, dans les deux premières années?
Il va y avoir du ménage qui va se faire ailleurs. L'Intention, c'est
qu'il se fasse du ménage. Bon. En faisant du ménage, il faut que
tous les intervenants aient le message. Je ne pense pas qu'on surcharge
législativement le texte ici en faisant référence à
l'urgence sociale. Et parce que, aussi, il y a des Intentions claires. Il y a
des intentions claires de clarifier ce que chacun fait. Essayons
d'éviter que chacun ne puisse tirer les missions par les cheveux...
M. Côté (Charlesbourg): Ma seule inquiétude,
je n'ai pas d'objection fondamentale, sauf que ma seule inquiétude
à ce moment-ci, c'est la DPJ et non pas le CPEJ. Il y a une distinction
entre les deux. Mais là, c'est parce qu'on l'élargit au CPEJ. Ce
qui est inclus, c'est la DPJ. Non, mais c'est parce que c'est la loi de la DPJ,
la Direction de la protection de la jeunesse...
M. Trudel: Ça va un petit peu plus loin que la concordance
des textes. Je vous avoue ma préoccupation, là. Puis je le sais,
on a les mêmes textes sur les revendications. Un des
éléments... Il faut bien refaire la logique, un des
éléments constituants, en termes de responsabilité, c'est
la loi de la DPJ, à l'intérieur d'un CPEJ, à
l'intérieur... Puis, quand on travaille avec cette partie de la DPJ, on
dit: Toi, tu administres la Loi sur la protection de la jeunesse dans laquelle
il est question de l'urgence sociale.
Bien, je pense qu'il serait extrêmement utile de définir
pour le tout, pour l'ensemble qui s'appelle le CPEJ, dans sa mission, les
éléments de mission des parties qu'on lui confie. Et l'urgence
sociale, là, ce n'est pas une partie ordinaire. Ça n'est pas une
partie ordinaire. Je ne sais pas si je peux prendre cet exemple-là.
C'est comme de dire qu'un centre va administrer plusieurs
établissements. Si c'était le cas, on définirait, dans la
mission de ce centre, on s'organiserait pour que, dans la définition du
centre, il y ait chacun des éléments de la mission des
établissements qu'il administre. Quand on va arriver tantôt dans
les centres de réadaptation, on va retrouver cela. Alors, c'est la
même chose ici.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Si on reprend
l'amendement, là, où on dit: La mission d'un centre de protection
de l'enfance et de la jeunesse est d'offrir dans la région des services
de nature psychosociale requis par la situation d'un jeune, en vertu de la Loi
sur la protection de la jeunesse et de la Loi sur les jeunes contrevenants.
Mais dans la Loi sur la protection de la jeunesse - donc, on le dit
là - se trouve incluse l'urgence sociale. Elle est dedans. Elle est
déjà là parce que l'urgence sociale - on me le dit
là - elle est dans la Loi sur la protection de la jeunesse. Et on dit
ici: Donc, la région, ce sont des services de nature psychosociale
requis par la situation d'un jeune, en vertu de la Loi sur la protection de la
jeunesse. Il me semble que c'est inclus là.
M. Trudel: Sur le plan légal, là, puis de la
rédaction, c'est correct. Moi, ma préoccupation, c'est le signal
clair écrit dans la loi de la santé de l'organisation des
services de santé et des services sociaux. C'est ça ma
préoccupation.
Je ne vous mènerai pas deux heures, là, en disant: Mais
oui, c'est là, puis ce n'est pas là. Non, non, ce n'est pas
ça. Il me semble...
M. Côté (Charlesbourg): Mais le signal est là
aussi.
M. Trudel: ... Oui, il est là, mais il est en dessous, par
référence à une loi. Là, quand on prend
l'économie générale de la loi, on dit: Ça fait
ça. Ça y est. C'est par souci d'exprimer ça plus
clairement. L'urgence sociale, c'est là, dans un CPEJ. On n'a pas
d'affaire à aller chercher, par ailleurs, à quelle loi ça
se réfère. Si on est obligés d'aller chercher dans la loi,
c'est correct. C'est parce que c'est inclus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que le danger
d'une approche comme celle-là, c'est qu'on soit éventuellement
obligés d'ajouter autre chose en termes de services que le CPEJ
devait...
M. Trudel: Oui, oui, c'est pour ça que c'est une question
de choix.
Le Président (M. Joly): Excusez, compte tenu de l'heure,
si vous voulez, nous allons suspendre jusqu'à 20 heures et nous
reprendrons la discussion à 20 heures, dans la même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 31)
(Reprise à 20 h 15)
Le Président (M. Joly): À vous tous, vous toutes,
bonsoir. Nous reprenons nos travaux. Nous en étions à l'article
56 au moment de terminer. De souvenance, je pense que le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue avait la parole. Il avait le bras en
l'air, en tout cas. Il voulait parler.
M. Trudel: Non, II attendait pour le laisser tomber que les
amendements et la formulation des amendements tombent et que son bras tombe du
même coup.
M. Côté (Charlesbourg): Son droit de parole, il
était question d'une urgence sociale, surtout pour la famille.
Le Président (M. Joly): Nous en étions là,
M. le député. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
est à libeller l'amendement qui permettrait d'inclure "urgence sociale"
et ce sur quoi on s'est entendu aussi: "famille". À ce moment-ci, on
pourrait peut-être laisser le temps à nos gens de l'écrire
en bonne et due forme. Mais ce sont deux dossiers qui sont
réglés. Je ne sais pas s'il y avait d'autres questions
relativement à l'article 56.
M. Trudel: Oui, il en restait une petite, M. le ministre, sur
laquelle je voulais poursuivre un peu. Donc, dans les responsabilités du
CPEJ, le placement d'enfants, la médiation familiale, l'expertise en
Cour supérieure sur la garde, l'adoption et la recherche des
antécédents biologiques. Il y a comme deux éléments
dans ce couple-là. Lorsqu'on travaille sur la recherche des
antécédents biologiques, il y l'autre bout dont il faut s'occuper
aussi. C'est-à-dire que, lorsqu'on réussit à recoller les
affaires, il y a retrouvailles aussi. Et ça aussi, ça a une
connotation dans le contexte dans lequel on vit au Québec.
C'est qu'on demande aux CPEJ d'avoir la responsabilité de la
recherche des antécédents biologiques, mais II y a l'autre bout -
vous m'excuserez les termes un peu - de recoller les morceaux. Il y a tout un
travail qui est récurrent de l'intervention sociale. Je ne pense pas non
plus qu'on ajouterait à la mission des CPEJ si nous partions, dans la
mission, de recherche des antécédents biologiques et des
retrouvailles, pour avoir le début et ce que j'appellerais la suite de
l'histoire, qui est la personne concernée, les personnes - Ici le cas
échéant - concernées.
Il y a du travail d'intervention de nature psychosociale qui doit se
faire. C'est relié à enfance et jeunesse; ça
déborde un peu sur le volet jeunes. En tout cas, on est bien satisfait
de voir que ce serait inscrit dans la mission de ce que va devenir le CPEJ.
Encore une fois, ce n'est pas toujours uniquement le volet jeunes qui est
concerné parce qu'on est en matière de gens pour qui,
généralement, c'est arrivé jeune, la situation, sauf que,
lorsqu'on en arrive à retracer les antécédents
biologiques, H faut aussi donner tout le suivi là-dessus, au niveau de
recoller les morceaux. Alors, est-ce qu'il y a une explication bien
systématique et que le ministre a fait son lit en disant: Non,
ça, cette partie-là, je ne veux pas qu'ils s'en occupent. Ou
encore: Cette partie des retrouvailles, ça, pour moi, ce n'est pas aux
CPEJ de s'occuper de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous avez bien
fait de séparer les antécédents biologiques des
retrouvailles parce qu'N y a une distinction très nette entre les deux.
Les antécédents biologiques, c'est clair, c'est non contestable
par personne et à l'occasion, aussi, ça peut être
très contentieux quant à l'aspect confidentialité des
informations. Donc, ça relève exclusivement du CPEJ.
Là-dessus, c'est clair. C'est pour ça qu'il est là.
Les retrouvailles, ce n'est pas exclusif aux CPEJ. Ça peut
être les CPEJ, ça peut aussi être des organismes
communautaires, dans certains cas, qui sont apparentés au
phénomène des retrouvailles. C'est pour ça que, comme ce
n'était pas exclusivement au niveau des CPEJ, "retrouvailles" n'a pas
été inclus dans la définition du noyau dur des CPEJ.
Évidemment, à partir du moment où on est dans une
situation où vous avez fait la recherche d'antécédents
biologiques il y a, dans certains cas, un support psychosocial qui est
nécessaire, qui est assumé par les CPEJ, pour les retrouvailles.
Mais ce n'est pas exclusivement les CPEJ qui le font. C'est pour ça
qu'il n'est pas exclu qu'Us le fassent, mais ce n'est pas dans le noyau dur, le
noyau dur étant la recherche d'antécédents
biologiques.
M. Trudel: Est-ce que ça pourrait être en CLSC
aussi, quant aux besoins, dans leur milieu de vie? Ça pourrait aussi
être un CLSC qui s'occupe de ça.
M. Côté (Charlesbourg): parce que le mouvement
retrouvailles est davantage apparenté aux organismes communautaires du
ministère, aidés ou supportés par le ministère.
M. Trudel: Cela va dorénavant être la
régie?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Non, mais j'ai
aussi...
M. Trudel: Ce n'est pas votre meilleur de me répondre
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ce n'est pas votre meilleur de me répondre
ça comme argument.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas un
argument. Je ne donne pas ça comme un argument. C'est vous qui dites
que, dorénavant, ce sera la régie. Alors, quand on parle
d'organismes communautaires, c'est une réalité actuellement qui,
au moment où c'est local, c'est régional; au moment où
c'est provincial, c'est financé par le ministère.
M. Trudel: Non, non, je veux juste signifier qu'à partir
du moment où la préoccupation serait centralisée au CPEJ,
ça n'empêche pas non plus le CPEJ de confier ce travail-là
au communautaire, de se référer au communautaire pour travailler.
Je veux dire un groupe communautaire...
Le Mouvement retrouvailles, supposons, chapitre
Abitibi-Témiscamingue, tantôt, s'il veut se faire aider sur le
plan financier dans le réseau de la santé et des services
sociaux, il va se retrouver à sa régie
d'Abitibi-Témiscamingue. Sa régie d'Abitibi-Témiscamingue
va regarder en quoi c'est complémentaire ou comment ça entre dans
son PRO régional et là, normalement, elle va se retourner de
bord, elle va regarder dans le plan régional d'organisation de services
qu'est-ce que fait son CPEJ avec cela, et, voyant les services qui sont
dispensés par le CPEJ, va probablement, j'imagine, convenir d'une
certaine ampleur d'aide à donner à ce mouvement communautaire ou
encore dire: Dans la question des retrouvailles, je voudrais comme régie
régionale confier une plus grande quantité de services.
Là, c'est mal dit parce qu'on veut leur demander de devenir des
organismes de services. Il y a un groupe communautaire qui peut occuper plus
d'espace là, sauf que, dans mon système à moi, c'est
déposé comme préoccupation d'ambition des CPEJ et
ça... C'est parce que je ne vois pas très bien l'embêtement
majeur que ça peut vous causer de l'inscrire là. Si je suis en
train... Si vous me dites: Tu es en train d'ouvrir une porte, mon Trudel, qui
est super-grande et je ne vois pas tout à fait...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est-à-dire
que ça pourrait l'être éventuellement parce que, là,
on institutionnalise carrément... Qu'on institutionnalise les
antécédents biologiques, je n'ai pas de problème avec
ça. Il y a beaucoup de renseignements de nature confidentielle qui
doivent être traités par les CPEJ. Les antécédents
biologiques, ça doit relever... Je n'ai pas de problème de ce
côté-là. Le phénomène lui-même des
retrouvailles, il n'est pas exclusif aux CPEJ parce qu'il y a des retrouvailles
qui se font par le Mouvement retrouvailles lui-même qui a
décidé de prendre tel cas ou tel cas. Vous l'avez, par exemple,
dans des émissions de télévision sur le canal
communautaire et ainsi de suite. À ce moment-là, c'est une
incitation à l'institutionnalisation. Mais, à partir du moment
où les antécédents biologiques sont couverts, je pense
qu'on a couvert la très grosse partie parce que c'est là que
ça joue sur le plan des antécédents biologiques.
M. Trudel: Et là, puisqu'on est là-dessus, je vais
conter les faits et je n'insisterai pas plus qu'il faut là-dessus.
Est-ce qu'il y a... Pas nécessaire que ce soit très long
là-dessus, mais est-ce que le ministre a une préoccupation
particulière pour la recherche des antécédents biologiques
et retrouvailles dans la définition que vous avez donnée? Parce
que, entre vous et moi, actuellement, ça ne marche pas, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça ne marche pas parce qu'il n'y a pas de
ressources.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
qu'il faut faire attention. Moi, je me souviens d'avoir rencontré des
gens, à l'époque, y compris le comité provincial qui
revendiquait 10 000 000 $ pour être capable de régler tous les
problèmes de recherche d'antécédents biologiques et
régler les problèmes de retrouvailles. La première
démarche qui avait été faite, c'était de dire: Si
ça coûte si cher, c'est parce que c'est difficile d'avoir
accès à l'information. On dit donc, premier
élément, ce qu'il faut régler par le ministère des
Communications, qui a la responsabilité de l'accès à
l'information, c'est cette première barrière qui est très
dispendieuse. Il faut le régler. Ça a été
réglé. Les amendements ont été apportés
à la loi et c'est beaucoup plus facile. Bon. Là, je parle d'il y
a quelques années. C'était à peu près au moment de
la campagne électorale, quand ils nous rendaient visite partout
où on était. L'évaluation qui en était faite, c'est
qu'à partir du moment où cet irritant était
éliminé, c'était plus ou moins 2 000 000 $ que ça
pourrait coûter éventuellement en personnel additionnel, pour
être capable d'affecter des gens au niveau de cette recherche-là.
Ça marche. En tout cas, moi, j'ai reçu, à l'occasion, des
lettres de remerciements de gens qui, effectivement, ont réussi à
le faire, mais certainement pas au rythme où les gens le souhaitent,
là.
Il faut dire une chose, c'est qu'on est rendus maintenant à un
niveau où les gens disent: Que l'autre partie le veuille ou non,
à partir du moment où on l'a trouvée, on veut être
en contact. L'orientation du ministère, c'est que ça prend un
consentement des deux pour qu'il y ait retrouvailles. Ça, c'est une
question qui a déjà été tranchée, qui est
là et qui va susciter quand même encore un certain nombre de
problèmes. J'ai eu des cas, moi aussi, comme tout le monde, comme tous
les députés qui en rencontrent. Bon, c'est aussi une question
d'affecta-
tion de ressources additionnelles, éventuellement, au niveau des
CSS ou des CPEJ. Évidemment, ça fait toujours des
priorités qu'on a et il faut... Quand on me parle de maladies
cardio-vasculai-res, évidemment, je suis un petit peu plus sensible
à ça en termes de priorités. J'essaie de mettre des
priorités pour tenter d'intervenir, mais H y a un certain travail qui se
fait.
M. Trudel: Mais vous avez l'intention de donner une
réponse quantitative quelque part...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sur la réclamation du Mouvement
retrouvailles, que ce soit entre 2 et 10.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est parce que, vous savez, il nous avait posé
la question très clairement l'an passé, au printemps, en
consultation, en disant: Écoutez, on veut que ce soit
précisé, mais ça prend des ressources.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que ce que j'ai
compris, c'est que ce n'est plus l'unanimité dans le mouvement au niveau
de la revendication. Il y a un questionnement et même, on va davantage
vers... Vous vous rappellerez, l'année passée, j'avais dit qu'il
n'est pas question de payer.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): alors, je pense qu'il y a
une évolution un petit peu de ce côté-là, où
des gens démontrent un peu plus d'ouverture à assumer une
certaine partie des frais. dans ce sens-là, je pense que ça nous
permettrait probablement d'être capables de faire notre effort, nous
aussi. alors, ça chemine.
M. Trudel: Ça va là-dessus. Alors, est-ce qu'on
arrive avec les...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on peut passer
à l'article 57, le temps de la rédaction? Ils ont trouvé
le moyen.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre l'article
56.
M. Côté (Charlesbourg): On pourra l'adopter avant de
partir.
Le Président (M. Joly): Merveilleux! Merci. J'appelle
l'article 57.
M. Trudel: Je n'ai pas compris.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit qu'on pourra
l'adopter avant de partir. On en aura un.
M. Trudel: Je garde ça comme cadeau de fin de
soirée.
Mission d'un centre d'hébergement et de soins
ce longue durée
M. Côté (Charlesbourg): Comme cadeau de fin de
soirée, pour du travail bien accompli. "La mission d'un centre
d'hébergement et de soins de longue durée est d'offrir de
façon temporaire ou permanente un milieu de vie substitut, des services
d'hébergement, d'assistance, de soutien et de surveillance ainsi que des
services de réadaptation, psychosociaux, infirmiers et médicaux
aux adultes qui, en raison de leur perte d'autonomie fonctionnelle ou
psychosociale, ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel,
malgré le support de leur entourage. "À cette fin,
l'établissement qui exploite un tel centre reçoit, sur
référence, les personnes qui requièrent de tels services,
veille à ce que leurs besoins soient évalués
périodiquement et que les services requis leur soient offerts à
l'intérieur de ses installations ou en centre de jour. "Le
présent article ne s'applique pas à l'installation maintenue par
une institution religieuse pour y recevoir ses membres ou ses
adhérents." il y avait, M. le Président, un amendement qui se
lirait comme suit: Premièrement, insérer, dans la
cinquième ligne du premier alinéa, après le mot
"infirmiers" le signe et le mot ", pharmaceutiques"; deuxièmement,
supprimer, à la fin du deuxième alinéa, les mots "ou en
centre de jour"; troisièmement, insérer, après le
deuxième alinéa, le suivant: "La mission d'un tel centre peut
comprendre l'exploitation d'un centre de jour ou d'un hôpital de jour";
quatrièmement, supprimer le dernier alinéa. (20 h 30)
Alors, les amendements 2 et 3 permettent de tenir compte aussi des
hôpitaux de jour rattachés à certains
établissements, alors qu'en supprimant, à 4, c'est
rattaché à l'article 66,1. Donc, ça voudrait dire, M. le
Président, que ça pourrait se lire comme suit, pour notre
compréhension: "La mission d'un centre d'hébergement et de soins
de longue durée est d'offrir de façon temporaire ou permanente un
milieu de vie substitut, des services d'hébergement, d'assistance, de
soutien et de surveillance ainsi que des services de réadaptation,
psychosociaux, infirmiers, pharmaceutiques et médicaux aux adultes qui,
en raison de leur perte d'autonomie fonctionnelle ou psychosociale, ne peuvent
plus demeurer dans leur milieu de vie naturel, malgré le support de leur
entourage. "À cette fin, l'établissement qui exploite un tel
centre reçoit, sur référence, les personnes qui
requièrent de tels services, veille à ce que leurs besoins soient
évalués périodiquement et que les services requis leur
soient offerts à
l'intérieur de ses installations. La mission d'un tel centre peut
comprendre l'exploitation d'un centre de jour ou d'un hôpital de
jour."
M. Chevrette: Au deuxième point de l'amendement à
l'article 57...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Supprimer, à la
fin du paragraphe, les mots "ou en centre de jour".
M. Chevrette: Oui. C'est où ça?
Le Président (M. Joly): À la toute fin du
deuxième paragraphe.
M. Chevrette: Oui, mais c'est marqué "l'exploitation d'un
centre de jour". Et là, c'est biffé pour...
Le Président (M. Joly): Vous terminez avec "de ses
installations". Après "de ses installations", vous biffez.
M. Trudel: Ça se lirait: "La mission d'un tel centre peut
comprendre l'exploitation d'un hôpital de jour."
Le Président (M. Joly): C'est à reprendre,
ça, après "installations".
M. Trudel: O.K.
Le Président (M. Joly): "La mission d'un tel centre",
c'est ça.
M. Chevrette: On va se référer à l'autre. On
va voir.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que vous avez
entre les mains un texte qui intègre en caractères gras des
amendements.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf "pharmaceutiques" qui
n'était pas là, après "infirmiers". Mme Demers.
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: La raison pour laquelle on a enlevé "en centre
de jour", dans le deuxième alinéa, c'est parce qu'on avait
"à l'intérieur de ses installations ou en centre de jour".
Ça, ça laissait voir que le centre de jour était à
l'extérieur de ses installations parce qu'on disait: "à
l'intérieur de ses installations ou en centre de jour". Or, il appert
que les centres de jour sont souvent dans les installations. C'est pour
ça qu'on a fait un nouvel alinéa.
M. Chevrette: Vous avez fait sauter l'ins- tallation
religieuse.
M. Côté (Charlesbourg): C'est reporté
à l'article 66,1.
M. Trudel: Donc, on pourrait maintenir un centre de jour à
l'extérieur des installations. Mais vous m'avez donné comme
raison... vous dites qu'ils sont souvent à l'intérieur des
installations.
Mme Demers: Oui, tel qu'il était libellé, ça
présumait qu'il était à l'extérieur. On disait:
"à l'intérieur de ses installations ou en centre de jour". Or, en
général, en tout cas... Je ne sais pas s'il y en a qui sont
à l'extérieur, mais ils sont à l'intérieur.
Une voix: En général, c'est à
l'intérieur.
M. Trudel: Oui, c'est parce que le choix expliqué par le
ministre, c'est qu'il a fait son choix sur le fil invisible, en disant: Ce sera
rattaché aux CHSLD, les centres de jour. Entre autres raisons, m'a-t-il
mentionné... Parce que, sur 96 ou 92, combien y en a-t-il? 96?
Une voix: Centres de jour? Oui.
M. Trudel: II y en a 8 qui sont rattachés à des
CLSC et tous les autres à un centre d'accueil ou à un CHSLD, un
centre hospitalier de soins de longue durée. À cet
égard-là, j'ai choisi, entre autres choses, de ne pas
déplacer le piano. Je déplace le banc, sauf que vous rajoutez ici
que, pour l'avenir, un CHLSD pourrait développer un centre de jour
à l'extérieur de ce qu'il a comme Installations actuelles. C'est
parce que-Enfin, je vais vous laisser répondre. C'est parce que, presque
du même souffle, dans votre déclaration d'ouverture, vous avez
parlé d'oxygène qu'on pourrait laisser aux régies
régionales. Oui, effectivement, un peu plus d'espace aux régies
régionales en matière de décisions. Parce que là,
si on cherche à bien caser celles qui existent actuellement...
Bon, vous avez une raison pratique, c'est: il y en a 96 par rapport
à 8. O.K. Parfait. Je dis: Parfait. C'est votre raisonnement.
Deuxièmement, vous dites: Maintenant, ça pourrait être
à l'extérieur, et la raison pour laquelle on les avait incluses,
c'était une raison qui était le contraire. Je comprends qu'on
peut aussi assumer le choix, mais moi, je relis ça, cette autre
déclaration, dans votre texte d'ouverture, où vous disiez: Oui,
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue a raison. On va
s'organiser pour mettre un peu plus d'oxygène dans les régies
régionales, puis, dans ce sens-là, vous avez d'ailleurs bien
indiqué notre propre ambivalence là-dessus, qu'il y avait - pas
au sens du sous-ministre tel qu'il l'a décrite... On pourrait laisser,
moi, je pense... On pourrait considérer laisser plus d'espace ou
plus
d'oxygène aux régies régionales quant à la
possibilité que ce soit rattaché à l'un ou l'autre des
établissements, suivant le contexte dans lequel ça se
déroule ou ça peut s'organiser, tandis qu'ici on enferme
ça là.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
vous Indique tout simplement qu'au troisième amendement on dit:
Insérer, après le deuxième alinéa, le suivant: "La
mission d'un tel centre peut comprendre l'exploitation d'un centre de jour ou
d'un hôpital de jour." Donc, le "peut" est pour donner la
flexibilité, l'oxygène pour être davantage en ligne, si
vous voulez, avec la réalité du terrain. C'est ça, je
pense, que ça voulait couvrir, puis ça correspond à ce que
vous souhaitez.
M. Trudel: Puis c'est avec l'article 64 que vous opériez,
à ce moment-là? Je veux dire, le "peut", H faut qu'il corresponde
quelque part à la poignée pour le faire.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 64, oui, parce que
c'est la régie. Vous êtes comblé, là, dans si
peu...
M. Trudel: Je veux juste m'assurer que mon bonheur est total.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous
empêcher un bonheur total.
M. Trudel: Parce que, entre autres préoccupations, vous
avez probablement reçu, je l'espère, les véhémentes
protestations de la Coalition des aînés du Québec qui n'est
pas très d'accord sur l'obligation de les maintenir toujours en CHSLD.
Je ne sais pas si vous avez eu cette position-là, mais je la
véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): "Peut", donc, "peut". Le
"peut" est là.
M. Trudel: Alors, pour rassurer la Coalition des
aînés, le ministre dit "peut" et, dans certaines régions,
en vertu de l'article 64, nous pourrions avoir des centres de jour
rattachés...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ce n'est
pas "doit", c'est "peut". Donc, avec... Par exemple, il serait illogique de
penser que, par un dogme très clair, on dise: C'est ça. Pouf! il
n'y a pas d'exception. Qu'on prenne les 8 qui sont en CLSC puis qu'on les
déménage dans les centres d'accueil. Ça n'a pas de bon
sens. Donc, le "peut" va permettre ce genre de chose là et le "peut" va
permettre à la régie, évidemment, par l'article 64
de...
M. Trudel: ...ce n'est pas sur les 8, c'est pour l'avenir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il en reste...
M. Trudel: II en reste. Il en reste autant qu'il y a de
communautés des aînés qui existent et qui pourraient
vouloir dee centres de jour.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Il y a un
nombre, il y a un plan établi de centres de jour. Il en reste une
quarantaine...
Une voix: Même pas; 20 et quelques...
M. Côté (Charlesbourg): C'est 20 et quelques. Il en
reste 20 et quelques éventuellement à bâtir. Donc, ce n'est
pas... Il n'en reste pas 100, 150 et 50. Il en reste une... Je pense que le
réseau complet, c'est 140, si je me souviens.
M. Chevrette: C'est un par territoire de CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): II en reste une
quarantaine.
M. Chevrette: C'est quoi l'objectif? C'est un par territoire de
CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Les CLSC, qui en comptent déjà deux
à cause de l'étendue du territoire et, vous savez, des
concentrations de population... Je prends un CLSC comme Joli-Mont, dans le bout
de Berthier. Il y a Saint-Michel-des-Saints et Saint-Donat. Est-ce que vous
tenez compte d'une norme automatique ou si vous tenez compte de la situation
géographique?
M. Côté (Charlesbourg): Dans un premier temps, pour
compléter ce qu'on va d'abord faire, c'est en implanter dans des
territoires de CLSC qui n'en ont pas. Ça, je pense que c'est notre
première priorité et au-delà de ça, bien sûr,
il y a des cas plus particuliers qui sont évoqués, qu'il va
falloir regarder un par un, qui sont... le cas de Berthier, au nord par rapport
au sud. Mais la priorité, ça va être de compléter au
niveau des territoires de CLSC pour qu'il y ait au moins un centre de jour par
territoire.
M. Chevrette: Là où il y a concentration d'une
population anglophone dont la langue maternelle est l'anglais, ce sont des
vrais Anglais, qui ont des droits... Je vais dire comme M. Middlemiss: La
vérité vraie. Lorsqu'il y a ces concentrations-là, est-ce
qu'on en tient compte dans les décisions? C'est parce que ça ne
doit pas être bon rien qu'à Montréal, ça, des vrais
Anglais. Il doit y en avoir ailleurs aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On me dit que non.
M. Chevrette: II faut voir la cohérence.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
n'en a pas tenu compte jusqu'à maintenant. On a d'abord tenu compte d'un
par territoire.
M. Chevrette: Ah! C'est bon à savoir, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous prenez des notes,
là, pour 92.
M. Chevrette: Ce n'est pas nécessairement pour 92. C'est
plutôt pour la cohérence globale. O.K.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 57 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: L'amendement à 57? M. Trudel: 10 secondes. M.
Côté (Charlesbourg): 10 secondes.
M. Trudel: Les secondes commencent à compter.
Le Président (M. Joly): On vous attend, mon cher monsieur.
On vous attend.
M. Trudel: J'avais une préoccupation quant au
deuxième paragraphe.
Le Président (M. Joly): Vous sembliez
préoccupé, M. le député.
M. Trudel: Merci. Ça se traduisait?
M. Côté (Charlesbourg): On s'apercevait que votre
bonheur n'était pas total.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Je ne voudrais pas
interpréter vos émotions, mais...
M. Trudel: Ce n'était pas ça, le bonheur total.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: "À cette fin, l'établissement qui
exploite un tel centre reçoit, sur référence, les
personnes qui requièrent de tels services". "Requièrent" au sens
de qui demande de tels services?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Qui requièrent de tels services.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est que l'Association... Je vais vous dire, bien
honnêtement, l'ACAQ avait des préoccupations sur les personnes qui
ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel sans ces services, de
façon à ce qu'on ne les institutionnalise pas. C'est le vieux
problème du longue durée qui occupe des lits de courte
durée. Ce sont les personnes qui requièrent de tels services ou
qui ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel sans ces services,
ou encore qui pourraient demeurer dans leur milieu s'il y avait ces
services-là. Ça, c'est une autre clientèle.
M. Côté (Charlesbourg): Tu l'as au premier
alinéa. "Ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel,
malgré le support de leur entourage." C'est à la fin du premier
paragraphe. Il est là.
M. Trudel: Ça va.
(20 h 45)
M. Chevrette: La référence, M. le ministre, si vous
me permettez une question, ça va se faire conformément à
ce qui se fait présentement, par priorité de dossier
médical?
M. Côté (Charlesbourg): La référence?
Est-ce que vous parlez de centres d'accueil, là?
M. Chevrette: Des centres d'hébergement comme tels de
longue durée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O.K., correct.
M. Chevrette: Ce serait par priorité de dossier
médical?
M. Côté (Charlesbourg): Je pensais que
c'était par... On parlait de centres de jour.
M. Chevrette: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est le comité
d'admission qui remplit le...
M. Chevrette: Ce n'est pas changé? M. Côté
(Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Est-ce que ça veut dire que les
privés conventionnés sont assujettis également aux
mêmes règles?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Compte tenu que vous voulez introduire dans votre
réforme la possibilité de payer la première heure de
soins...
M. Côté (Charlesbourg): Non, l'excédent
de
la première heure.
M. Chevrette: L'excédent de la première heure,
c'est ça que je voulais dire. La langue m'a fourché.
M. Côté (Charlesbourg): Ça arrive à
tout le monde.
M. Chevrette: C'est ça. La langue m'a fourché, mais
je voulais dire que, si vous payez après la première heure de
services professionnels, est-ce que vous avez l'intention d'assujettir les
centres d'accueil privés autofinancés, mais qui reçoivent
une compensation pour services professionnels, au même système
d'acceptation à partir de la priorité du dossier
médical?
M. Côté (Charlesbourg): C'est oui pour les cas qui
seraient référés et qui recevraient un financement. S'il
n'y a pas de financement, on est dans une situation où II y a un permis
qui est émis. On a une obligation de vérifier la qualité
de ce qui est dispensé, alors qu'à partir du moment où on
paiera au-delà de leurs soins, si ça requiert deux heures et
demie ou deux heures de soins et qu'on paie, à ce moment-là, ce
sera un placement régional.
M. Chevrette: Mais si je comprends bien, j'ai 15 personnes par
unité de 32 ou 64 personnes... J'en ai 14 sur 64 qui requièrent
trois heures de services, puis ils sont en centre privé. L'État,
pour les gens qui sont en place, qui sont entrés là...
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement.
M. Chevrette: ...vous paieriez l'excédent d'une heure,
sans pour autant qu'ils aient été référés
puisqu'ils sont déjà là.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On parle de la
situation des 4000 lits, 4000 places actuellement.
M. Chevrette: Oui, oui. Pour toute nouvelle
référence, comment voulez-vous donner priorité à
des individus pour entrer, par exemple, si vous n'avez pas d'espace, si vous ne
les intégrez pas au processus de sélection à partir du
dossier médical?
M. Côté (Charlesbourg): II faut être bien
sûr qu'on se comprend, là. Bien sûr que les personnes qui
sont déjà dans des établissements qui, comme tout le
monde, ont... vont faire une évaluation des 4000 places qui sont
là...
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y en a 2700 qui disent:
C'est moins d'une heure de soins par jour, c'est assumé par le centre.
S'il y en a, selon l'évaluation que tout le monde passe, au-delà,
on va payer. C'est une situation...
M. Chevrette: Je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on est dans une
situation de développement de places parce que les places sont
occupées ou le remplacement de places... parce qu'il y a un niveau de
rotation quand même relativement important. À ce moment-là,
ça va être par le placement régional.
M. Chevrette: Mais 9 y a 4000 places qui sont pleines.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça m'intrigue depuis le départ,
même en audition de mémoires.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Dès que vous acceptez de faire une
règle générale et de payer en haut de l'heure, à ce
moment-là, c'est le privé autofinancé qui va
bénéficier de ça et non pas le privé
conventionné. C'est le privé autofinancé. C'est toutes les
personnes en centres d'accueil accrédités, les sous-permis...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: ...qu'ils soient conventionnés, qu'ils
soient non conventionnés, autofinancés. À partir du fait
que vous payez au-delà d'une heure, il se peut fort bien, à cause
du manque d'argent, que l'autofinancé continue à aller chercher
les clients qu'il veut. À ce moment-là, l'autofinancé, qui
bénéficie du surplus de l'heure, après l'heure, ce n'est
pas nécessairement en fonction des priorités des citoyens et des
besoins de la clientèle. Est-ce que je suis bien compris? Est-ce que
vous comprenez bien ce que je veux dire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Parce que, dès que vous payez, ils ne sont
assujettis à aucune norme d'entrée de citoyens. S'il est
autofinancé, il ne fait pas partie du tout du processus d'entrée.
C'est lui-même. Moi,...
M. Côté (Charlesbourg): II peut payer un prix
nettement différent de ce que lui... celui qui paie...
M. Chevrette: Oui. Sauf que moi, j'ai un problème. Je suis
capable de payer, je ne sais pas, 1000 $ par mois pour ma belle-mère et
puis, compte tenu de l'alourdissement, mol, je m'arrange avec un
autofinancé que je connais bien, je la fais entrer. Elle
nécessite trois heures de
soins, puis vous allez payer, mais il y a peut-être une personne
qui aurait pu entrer qui nécessiterait prioritairement, puis là,
vous n'avez aucune... Il n'y a pas moyen de penser à une formule - je
vous lance une idée - à une idée qu'il devrait y avoir un
certain nombre de lits, étant donné que vous subventionnez
globalement les personnes à l'intérieur. Un coup qu'elles y sont
entrées, c'est le dossier médical qui fait foi après
analyse. Il n'y a pas moyen de penser que ces privés-là
pourraient donner priorité, compte tenu des besoins du milieu?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'aurais dû
ajouter, c'est qu'il y a d'abord le besoin qui est évalué sur une
base régionale et qui, lui, détermine le rangement prioritaire
d'un individu: Untel au lieu d'Untel, au lieu d'Untel, au lieu d'Untel; un,
deux, trois, quatre, cinq, six. Et à partir de ça,
évidemment, c'est la priorité qui va jouer sur le plan du
placement. Bon. Est-ce qu'on ira jusqu'à dire: Parfait, on a besoin de
tant de places, on en réserve tant, puis c'est ça qu'on veut? Ce
n'est pas impossible. C'est loin d'être impossible. C'est clair que la
mécanique va se développer au fur et à mesure que
ça va progresser.
M. Chevrette: C'est parce que l'avantage, M. le ministre... Je
vous donne un exemple. Il y a, dans votre liste qui a été
analysée au niveau de la région, je ne sais pas, moi, 50
personnes en attente. Les seules places qu'il y a de disponibles, c'est en
centre d'accueil. Il est possible que la première, la famille ou
l'individu, ne soit pas capable de se payer ce coût-là, mais, au
moins, si elle a l'opportunité d'entrer, on vient de régler le
cas le plus prioritaire. C'est dans ce sens-là que je dis qu'il faut
trouver une mécanique quelconque; sinon, je me demande si j'ai de
l'argent, je rentre, là, puis en plus de ça, même si j'ai
de l'argent, à la fin de la première heure, vous payez pareil.
C'est pour ça que je ne voudrais pas qu'on se ramasse avec deux types
d'atrocités.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends très,
très bien. De toute façon, ça fait partie d'une
stratégie globale où, possiblement aussi pour faire face à
des besoins plus immédiats, le privé peut les livrer plus
rapidement peut-être que le pubic aussi. Quand on dit ça,
ça fait peur à bien du monde parce que, là, on est
à tout privatiser, puis c'est une question de rendre disponibles un
certain nombre de lits de courte durée qui sont occupés par des
personnes âgées, où il va falloir bouger assez rapidement
et, à ce niveau-là, sans négliger pour autant l'aspect
public éventuel.
M. Chevrette: Quand on dit... Il y a un principe qui dit: "No
taxation, no representation", mais dès que tu commences à payer,
tu peux contraindre un peu plus. Je comprends que, si on parle de privé
autofinancé puis si on ne paie rien, on ne pourra pas s'introduire dans
le processus de contrôle ou de règles qui pourrait donner
priorité aux citoyens. C'est dans ce sens-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la vérification
du besoin qui va faire l'ordre de priorités sur le plan du
placement.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 57 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
58.
Mission d'un centre de réadaptation
M. Côté (Charlesbourg): "La mission d'un centre de
réadaptation est d'offrir des services d'adaptation ou de
réadaptation et d'intégration sociale à des personnes qui,
en raison de leurs déficiences physiques ou intellectuelles, de leurs
difficultés d'ordre caractériel, psychosocial ou familial ou
à cause de leur toxicomanie, requièrent de tels services de
même que des services d'accompagnement et de support à l'entourage
de ces personnes. "À cette fin, l'établissement qui exploite un
tel centre reçoit, sur référence, les jeunes en
difficulté d'adaptation et les personnes présentant une
déficience et, principalement sur référence, les personnes
toxicomanes et les jeunes mères en difficulté d'adaptation; il
s'assure que Jeurs besoins soient évalués et que les services
requis leur soient offerts à l'intérieur de ses installations ou
dans leur milieu de vie, à l'école, au travail ou à
domicile."
Il y a un papillon qui se lit comme suit: Remplacer, dans la
quatrième ligne du premier alinéa, le mot "caractériel"
par le mot "comportemental"; deuxièmement, insérer, dans la
cinquième ligne du premier alinéa, après le mot "leur",
les mots "alcoolisme ou autres"; troisièmement, remplacer, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa, les mots "toxicomanes
et les jeunes" par les mots "alcooliques ou les autres personnes toxicomanes et
les".
M. Chevrette: Pourquoi vous dites... Vous sentez le besoin de
parler d'alcoolisme et de toxicomanie dans le... Ah, c'est remplacer... Non,
vous laissez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est parce
qu'il y a...
M. Chevrette: ...les personnes toxicomanes dans le
deuxième alinéa et vous l'enlevez dans le premier. par
"alcoolisme". "c'est-u" parce que vous avez voulu distinguer...
M. Côté (Charlesbourg): Alcoolisme et
toxicomanie.
M. Chevrette: Mais, dans le premier... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Non. Dans la cinquième ligne, M. le
ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À l'article 58.
là.
M. Chevrette: ...vous dites: Dans la cinquième ligne du
premier alinéa, après le mot leur", les mots "alcoolisme ou
autres". Donc, le mot "toxicomanie"...
M. Côté (Charlesbourg): Autres toxicomanies.
M. Chevrette: Ou autres toxicomanies? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ah! Je pensais qu'il l'enlevait à cause
de...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: O.K. pour ça. Et l'autre, c'est les
personnes toxicomanes. C'est correct.
M. Trudel: Le deuxième alinéa se lit bien:
"À cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre
reçoit, sur référence, les jeunes en difficulté
d'adaptation et les personnes présentant une déficience et,
principalement sur référence, les personnes toxicomanes et les
jeunes..."
Une voix: Non, les alcooliques et autres personnes toxicomanes et
les mères.
M. Côté (Charlesbourg): Les alcooliques ou les
autres personnes toxicomanes.
M. Chevrette: C'est ça. Les personnes alcooliques ou les
autres personnes toxicomanes et les jeunes mères. C'est ça?
M. Trudel: Et les jeunes mères ou... Une voix: Non,
"et les mères". M. Trudel: Les mères.
M. Chevrette: Vous enlevez "jeunes". M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Mères, c'esi ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. (21 heures)
M. Trudel: O.K. Dans le deuxième alinéa, M. le
ministre, le centre de réadaptation, le jour de leurs 18 ans, qu'est-ce
qu'ils font avec? Voyez-vous...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. C'est le jeune en
difficulté qui atteint la majorité. C'est le jeune qui a 17 ans,
qui arrive à 18 ans, puis qui, finalement, devient majeur. Par le fait
même, il n'est plus soumis à la loi des jeunes contrevenants.
M. Chevrette: Mais qu'est-ce qui arrive?
M. Trudel: Ça, ça va, mais qu'est-ce qui arrive
pareil? Ce n'est pas parce qu'il est sorti...
M. Chevrette: Jusque-là, on le sait, c'est où il
va.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce qu'il
devient majeur.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, H devient majeur. Il
n'est plus sous l'empire de la loi dont on parle. Alors, ça arrête
où?
M. Chevrette: Sa déficience n'est pas
nécessairement arrêtée.
M. Côté (Charlesbourg): Non, elle n'est pas
arrêtée, c'est clair. Elle n'est pas arrêtée, mais
c'est...
M. Trudel: Sauf que...
Le Président (M. Joly): M. Lamarche. On vous
reconnaît M. Lamarche.
M. Lamarche: J'allais dire: SI c'est des jeunes
déficients, qu'ils soient intellectuels ou autres, ça ne pose pas
de problème, les centres de réadaptation continuent pour les
adultes comme tels. Ce qu'on pense, c'est essentiellement au niveau des jeunes
en difficulté d'adaptation comme telle où là,
effectivement, ils sortent de la loi, tant de ta protection de la jeunesse que
des jeunes contrevenants, pour tomber dans la loi de...
M. Trudel: Oui, mais c'est le "de" là. M. Chevrette:
La question est: II va où?
M. Trudel: Légalement, tel qu'on l'écrit là,
à 18 ans, juste pour faire une image, c'est: Sors de mon
établissement. Surtout s'il y a une liste d'attente à
côté de moins de 18 ans, c'est: Sors et je t'envoie à la
rue demain matin.
M. Chevrette: On aimerait tous entendre ça, ça a
l'air intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): C'est qu'on vient de gagner
trois ans.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais le même
problème se pose à 21 ans pareil, de toute façon,
même si, par des démarches qui sont légales, il y a une
possibilité de 18 à 21 ans dans les cas très
exceptionnels. On se retrouve quand même avec la même
problématique à 21 ans si...
M. Trudel: C'est ça.
M. Chevrette: Moi, je me suis laissé dire, M. le ministre,
que, pour celui qui a une mésa-daptation assez grave, ou bien il se
ramasse dans un hôpital psychiatrique, il se ramasse à l'urgence
et on le parque dans un hôpital psychiatrique purement et simplement, ou,
les trois quarts du temps, c'est qu'on le laisse sortir parce qu'il n'y a plus
de place et on dit: Tu es majeur, et c'est la prison qui l'attend lorsqu'il
reverse. Donc, c'est à partir de là.
M. Trudel: L'itinérance, l'itinérance.
M. Côté (Charlesbourg): Ou des ressources
communautaires.
M. Trudel: Alternatives communautaires. M. Chevrette: Oui,
mais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'accord. Non. Je
comprends.
M. Chevrette: II y a un trou dans le système,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Qui est là. Qui
existe actuellement, de toute manière.
M. Chevrette: Oui, oui. Je ne dis pas qu'il n'existe pas.
M. Trudel: Non. C'est parce que je comprends que vous pourriez
avoir un problème de gestionnaire à l'autre bout si nous
disions... Parce que la façon de le corriger, c'est de dire: Les
personnes en difficulté d'adaptation. Ça, c'est la façon
de le corriger, techniquement, au texte: "À cette fin,
l'établissement qui exploite un tel centre reçoit, sur
référence, les personnes en difficulté d'adaptation et les
personnes présentant une déficience". Sauf que je comprends que,
là, sur le plan de la gestion de vos établissements... À
ce moment-là, vous sortez cette définition-là, sauf que,
sur le plan de la gestion, il est évident que, là, vous avez une
autre décision à prendre ailleurs, sauf qu'il faut régler
le problème.
M. Côté (Charlesbourg): le phénomène
des mères a été réglé parce que ce n'est
plus des jeunes mères, c'est des mères, mais il n'est pas pour
autant réglé pour les jeunes.
M. Trudel: Non.
M. Chevrette: On peut le mettre en suspens. On n'a pas
d'objection, nous autres. On n'est pas pressés.
Peut-être que j'ajouterais un élément pour continuer
vos cogitations. L'élément, c'est qu'on me dit - et là, je
n'ai pas pu le vérifier, mais on m'indique - que ce sont, à ce
moment-là, ces gens-là qui, très majoritairement,
deviennent de jeunes itinérants. Et, à ce moment-là, vous
savez ce qui arrive. À Montréal, le nombre grossit
démesurément, puis c'est rendu le lot dans nos petites
villes.
Pendant que vous méditez encore, je vais ajouter un autre
élément. On a parlé tantôt, à l'article 56
qu'on a mis en suspens, des urgences psychosociales et, dans beaucoup
d'hôpitaux psychiatriques, c'est précisément ce genre de
jeunes en détresse que l'on retrouve à 3 heures du matin,
à 2 heures du matin, en urgence psychosociale. C'est du moins ce que les
spécialistes du Sacré-Coeur nous disent, de Louis-H. nous disent.
Plusieurs hôpitaux de l'est de Montréal nous disent la même
chose. Ça devient un problème. On tourne en rond. C'était
pour argumenter en fonction de l'article 56 qui viendra.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Sur le psychosocial.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on pourrait
facilement, sur le plan législatif, remplacer le mot "jeunes" par le mot
"personnes", mais on n'aurait rien réglé. On l'aurait
réglé sur le plan législatif, mais sur le plan pratique,
pour l'individu, on ne réglerait pas grand-chose. Je pense que ce n'est
pas le genre de solution que je voudrais voir adopter. Il faut à tout le
moins avoir des choses qui sont applicables dans la réalité
quotidienne et le lien avec le communautaire souhaité par le
député de Joliette tantôt, je ne sais pas comment on le
fait, mais...
M. Chevrette: Le responsable devient une ressource. (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): C'est la
référence. Finalement, ce qu'il faut trouver, c'est un point de
référence et l'ajouter à l'article.
M. Chevrette: Parce que le mot "personnes" ne réglera
rien.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Parce que, si vous jouez sur la loi de la
protection de la jeunesse et la loi des contrevenants, le mot "jeune" n'est
même pas défini. C'est le mot "enfant", dans la loi de la
protection de la jeunesse, qui est défini, jusqu'à 18 ans. Donc,
H faudrait que vous disiez: Pour les fins de la présente loi, "enfant"
veut dire "personne", et je ne sais pas...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Ça ne marcherait pas plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça ne marche pas
plus. C'est pour ça qu'on laisse cette solution-là de
côté et il y a l'obligation d'une soupape qui est
nécessaire.
M. Chevrette: Vous allez nous revenir avec une soupape.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'étude de
l'article et de l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y avait autre
chose sur l'article?
M. Chevrette: Je voulais peut-être parler pendant deux
minutes, si vous me le permettez, de la loi des jeunes contrevenants par
rapport au fonctionnement administratif avec le fédéral. Je ne
sais pas si ça a changé et c'est pour ça que je voudrais
m'informer, d'abord pour ma culture personnelle. Est-ce que c'est encore comme
avant, où le fédéral ne subventionne que lorsqu'il y a -
comment on pourrait dire? - internement ou lorsqu'ils sont en
établissement, mais ne paie pas encore pour tout acte de
prévention? Est-ce que c'est la même chose ou si ça a
changé, ça a été modifié? Je me rappelle
Crosbie qui disait: Mets-le en centre d'accueil, je paierai; pour éviter
que tu n'y ailles, je ne paie pas. Est-ce que ça a changé,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a deux
ministères fédéraux d'impliqués qui sont celui de
la Justice et celui de la Santé où il y a effectivement du
préventif qui est payable à 50 % par le
fédéral.
M. Chevrette: Et pour quelle partie?
M. Côté (Charlesoourg): Peut-être que je vais
demander à M. Michaud de vous...
M. Chevrette: Oui. Sur quelle partie? Est-ce que, dans te cadre
de l'application de la loi des jeunes contrevenants, le fédéral
paie? Le fédéral ne paie-t-il pas exclusivement pour la
détention ou l'hébergement plutôt que pour la
prévention?
Le Président (M. Joly): M. Michaud, à vous la
parole.
M. Michaud (Pierre): Effectivement, le gouvernement
fédéral, le ministère de la Justice fédéral
partage avec la province tous les services reliés à l'application
de la Loi sur les jeunes contrevenants. Donc, c'est associé au processus
d'application de la Loi sur les jeunes contrevenants, mais ça implique
qu'un crime a été commis. Donc, il y a le processus de la mesure
de rechange qui est une mesure alternative au processus judiciaire et tout le
tralala, et tout ce qui suit, y compris l'hébergement, la garde, et tout
ça.
Pour répondre à votre question, c'est que je pense que
vous faites référence à tout ce qui est en amont de
l'application, avant que le crime se commette, finalement. Est-ce que le
fédéral partage les coûts? Je dois vous dire que, dans ce
type d'activité de prévention, il y en a qui sont partagés
en vertu du Régime d'assistance publique du Canada, mais on ne
démêle pas, finalement, les activités de prévention
qui vont se référer directement à la prévention du
crime plutôt qu'à la prévention d'attitudes
comportementales, de troubles de comportement, qui se réfèrent
autant à la protection qu'à la délinquance.
Maintenant, toutes les activités de prévention "at large"
passent là-dedans, mais...
M. Chevrette: C'est subventionné via le ministère
de la santé publique?
M. Michaud: Ça passe dans le Régime d'assistance
publique du Canada, mais on n'éti-quette pas les activités comme
prévention du crime ou prévention de la protection, et tout
ça.
M. Chevrette: Est-ce ce qui explique que, dans la mission des
CPEJ, vous ne mettez pas la notion de prévention? Ça m'a
frappé. C'est ce que je demandais à mon collègue qui a
suivi ça de beaucoup plus près que moi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'elle est dans
le noyau dur des CLSC.
M. Chevrette: Ouais.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas l'aspect
financier.
M. Trudel: Bref, il ne paie pas.
M. Michaud: Dans toute intervention, en vertu de la loi des
jeunes contrevenants, même en vertu de la loi de la protection de la
jeunesse, les interventions du directeur de la protection de la jeunesse ou du
directeur provincial, lorsqu'il agit en vertu de la loi fédérale,
doivent faire en sorte qu'on prévienne la commission de crimes et tout
ça, mais ce n'est pas des activités de prévention du crime
au sens où vous l'entendez.
M. Chevrette: Non, mais un jeune... Je vais vous poser une
question concrète. Un jeune commet un délit. En vertu de la Loi
sur les jeunes contrevenants, il a été signalé, il est
pris en charge, etc. Il se ramasse dans un pavillon de jeunes et il est
payé tout le temps qu'il est là. Il sort, on l'achemine dans une
maison d'accueil. Si jamais il n'est pas... Le temps qu'il est dans une maison
d'accueil, est-ce qu'on paie, dans sa période de transition?
M. Michaud: Vous entendez par maison d'accueil une famille
d'accueil, par exemple?
M. Chevrette: ça peut être une famille d'accueil,
ça peut... là, est-ce qu'on paie par la santé publique ou
si c'est vraiment le ministère de la justice fédéral qui
continue la prise en charge du jeune?
M. Michaud: tant qu'il est sous ordonnance, tant qu'il est sous
une mesure qui découle de l'application de la loi sur les jeunes
contrevenants, c'est partagé par le fédéral.
M. Chevrette: Mais un organisme populaire à qui il est
référé, est-ce qu'on paie? Parce qu'il y a des ressources
alternatives du communautaire. Est-ce que les ressources alternatives qui
reçoivent des subventions de l'État québécois,
c'est compensé par le régime fédéral?
M. Michaud: Oui, dans le cadre de l'application du programme de
mesures de rechange, donc qui permet l'alternative au processus judiciaire, qui
est au début du processus, ce sont des organismes qu'on appelle des
organismes réfé-rents qui volent à l'application de
travaux communautaires, par exemple, de mesures alternatives qui évitent
justement la saisie du tribunal. Maintenant, ces organismes-là sont
subventionnés par le ministre et puis c'est partageable, en vertu d'une
entente spécifique avec le ministère de la Justice, à peu
près à 50 % du coût de l'activité.
M. Chevrette: Est-ce que c'est possible d'avoir ces
textes-là de l'entente? Est-ce que c'est public?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: J'aimerais ça qu'on nous les envoie.
M. Trudel: À condition que ce soit dans l'ordonnance d'un
juge, cette mesure-là.
M. Michaud: Non, non. Pas du tout. Ça, c'est pour
éviter d'aller au tribunal; c'est au début du processus. C'est un
jeune qui est référé par la police au substitut du
Procureur général et, en vertu d'un programme, le programme de
mesures de rechange, qui est un programme qui découle de l'application
de la Loi sur les jeunes contrevenants, mais adopté par le ministre de
la Justice et le ministre de la Santé et des Services sociaux,
publié dans la Gazette officielle, tout ça, et qui
prévoit toute une mécanique de référence au
directeur provincial pour éviter l'intervention judiciaire... Donc, il
se situe juste au début du processus. Donc, par cette
mécanique-là, le directeur provincial, qui est le directeur de la
protection de la jeunesse qui agit à titre de directeur provincial en
vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants, lui, il évalue la
situation, et puis même qu'il réfère, après une
première analyse, le cas à des organismes communautaires qui sont
subventionnés par le ministère, qui, eux, vont mettre le jeune,
par exemple, en contact avec une PME qui accepte de faire faire des travaux
communautaires, un service de loisirs, et tout ça.
Donc, tout ce temps-là, le jeune n'a pas été en
contact avec le juge, d'aucune façon. Il sera en contact avec le juge
s'il ne respecte pas son entente, son programme, sa mesure volontaire ou sa
mesure de rechange. Donc, tout ça, c'est partagé, puis il y a
beaucoup d'insistance qui est mise là-dessus aussi parce que ça
coûte...
M. Chevrette: Et la même chose après, si, dans la
sentence ou dans l'ordonnance du tribunal, le jeune est acheminé vers
une ressource alternative du milieu, ça fait l'objet d'une entente
globale?
M. Michaud: Oui. Ça, c'est couvert par la même
entente. Et puis, si le juge condamne, entre guillemets, le jeune à des
travaux communautaires, 20 heures, 30 heures, s'il est
référé à un organisme communautaire, c'est
partagé, ça aussi. Ça, c'est partagé aussi,
évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Je déposerai
l'entente.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'amendement
à l'article 58...
M. Chevrette: Si J'ai bien compris, on y reviendra avec...
Le Président (M. Joly): ...et nous suspendons aussi
l'article 58.
M. Chevrette: ...un lieu de référence. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Parfait. J'appelle donc l'article
59.
M. Trudel: Je m'excuse, j'avais une question
complémentaire là-dessus.
Le Président (M. Joly): Oui. Vous pouvez toujours revenir,
je veux dire...
M. Trudel: surtout qu'on n'avait pas fini, ça fait qu'on
peut revenir. non, non, c'est parce qu'on a vidé l'article, sauf le
lieu, ce qui manque.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pour les populations autochtones, est-ce qu'il y a des
dispositions particulières? Vous savez à quoi je fais
référence. Mais là, ce n'est pas sur le cas particulier de
l'Abitibi-Témiscamingue, même s'il est prévu qu'on l'aurait
peut-être régi, comme le décrit...
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne couvrirait pas
les Algonquins par exemple, si on le prend comme exemple.
M. Trudel: Alors, on a beaucoup de préoccupations sur les
ethnies, là, et beaucoup de préoccupations sur les peuples
fondateurs?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Mettons qu'on a comme un gros problème aussi au
niveau des communautés autochtones.
M. Côté (Charlesbourg): Des ententes par ententes de
services, par exemple, avec les Algonquins, où II y aurait une
négociation avec eux, qui est d'ailleurs déjà
entamée, pour une entente du même type qu'on aura avec les Cris,
mais pour l'ensemble des Cris, parce que c'est une structure qui est plus
homogène, mais qui se ferait par bandes dans le cas des Algonquins ou
d'autres communautés, comme les Montagnais, si ma mémoire est
fidèle, les Attikameks et les Montagnais.
M. Trudel: Vous feriez une entente particulière?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Du ministère? Vous sortiriez ça de ce
qui est CSS actuellement et CPEJ éventuellement, là?
M. Côté (Charlesjourg): Sur le plan des services
sociaux.
M. Trudel: Vous allez rattacher ça directement au
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Avec une entente où,
évidemment, ce qu'on regarde, dans certains cas, sans nommer de bandes
ou de localisation de bandes, quand on parle de 240 personnes et plus...
M. Trudel: Rien qu'au hasard...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment,
ça commence à ne pas faire beaucoup de monde. C'est davantage de
se doter d'une base ou de la reconnaissance d'une base de services qui
s'apparente davantage à un CLSC, avec un ensemble de services de
base.
M. Trudel: Et rattachée directement au ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Certains types de services.
C'est une entente comme on en a ailleurs; on en a à Akwesasne, à
Kahnawake, à Pointe-Bleue. C'est des ententes qui existent
déjà, à ce moment-ci, pour un certain nombre de services.
Donc, on continue dans cette voie-là avec d'autres.
M. Trudel: Ce qui se rapprocherait du concept
d'auto-administration, pour ne pas aller jusqu'à l'autre terme?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pas
nécessairement pour tous les services, mais pour certains services.
M. Trudel: Pour certains services. Mais est-ce que,
particulièrement pour les jeunes...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...c'est la solution envisagée,
c'est-à-dire une prise en charge par la communauté en termes de
prévention, de prise en charge? Parce que là, ce n'est pas petit
comme... Vous savez ce que je veux dire, là? Mais là, je...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai frais en mémoire
les discussions des dernières semaines. Évidemment, c'est
davantage des services de type CLSC, ce qui n'exclut pas, avec le
ministère, qu'il puisse y avoir, par exemple, avec le CPEJ de
l'Abitibi-Témiscamingue, certaines ententes spécifiques avec des
communautés autochtones.
Évidemment, ça fait partie d'un certain nombre de
modalités qui doivent être négociées, qui font
partie des échanges et d'une réalité de terrain qui n'est
pas toujours facile à cerner ou à mettre dans un texte de loi.
(21 h 30)
M. Trudel: Ce que vous voulez dire là, c'est qu'il y
aurait une espèce d'entente. Bon, parlant de l'hôpital de
Kahnawake, c'en est une. Il y a un nouveau rattachement du service en disant:
Nous, au ministère, pour telle bande, telle communauté, telle
bande à tel endroit, on va définir par entente le type de
services sociaux qui vont se dispenser pour cette bande-là. Par
ailleurs, c'est le ministère qui pourrait, dans l'entente, dire: Tel
volet de services aux jeunes de cette bande, ce sera assuré par tel CPEJ
parce que, actuellement - vous pourrez me reprendre si je comprends mal - il
n'y a pas de distinction. Actuellement, le CSS, il sert "across the board".
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas précis
auquel on fait référence.
M. Trudel: Oui. C'est pour tout le monde à l'exception des
cas auxquels vous avez fait référence.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et là, vous dites maintenant: On va comme
sortir ça. On va rattacher ça directement au ministère par
entente. Dans l'entente, c'est là qu'on va insérer la dimension
du "peut-être" du service régional par le CPEJ concerné ou
le CSS concerné.
M. Côté (Charlesbourg): Les CSS s'en occupent
maintenant. Oui, ils s'en occupent. Les CSS s'en occupent si on prend le cas
particulier de l'Abitibi-Témiscamingue, peut-être pas
nécessairement comme les autochtones le souhaitent, mais je pense qu'on
peut dire qu'effectivement...
M. Trudel: Ni le ministre non plus. M. Côté
(Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ha, ha, ha! Pas tellement comme les autochtones le
souhaitent, ni le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, effectivement, les CSS
s'en occupent. C'est pour ça que j'étais en train d'examiner
parce que je n'étais pas là à l'époque et il y a eu
des ententes avec Kahnawake. C'est davantage des ententes du DPJ qui a
délégué des responsabilités, mais pas toutes les
responsabilités, sur le plan de la prise en charge par les autochtones.
Et c'est de ça dont je me faisais entretenir pour voir si,
effectivement... Il y a un modèle avec les Cris, H y a un modèle
avec les Inuit. Dans le cas des Algonquins, c'est quoi? Lac Simon, 700 ou 800
personnes, 250 personnes au grand lac Victoria. Évidemment, c'a des
problématiques assez particulières. La direction qu'on prend et
qu'on échange avec eux, c'est des services regroupés de base,
mais davantage de type CLSC, alors que, dans des notions plus
spécifiques relevant de CPEJ, c'est un peu moins
décentralisé.
M. Chevrette: Un peu moins décentralisé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait un peu moins
décentralisé vis-à-vis des bandes parce que...
M. Chevrette: Mais la responsabilité... Moi, ce qui
m'intrigue dans toute la question autochtone...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...c'est que, vis-à-vis de l'enfant, c'est
l'État québécois qui a une responsabilité en vertu
de la Loi sur la protection de la jeunesse.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Bon. Vis-à-vis de ce même jeune, c'est
la loi des jeunes contrevenants qui s'applique exactement comme pour tout autre
jeune Québécois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ce que je me demande, c'est comment il se fait
qu'on n'ait pas pensé, à cause de leur culture et à cause
des règles internes, à spécialiser... Je pense qu'il
faudrait peut-être spécialiser des gens plus spécifiquement
auprès de ces clientèles-là, je ne sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut pas dire qu'il
n'y en a pas, il y en a. Il y en a, règle générale, dans
des bandes plus nombreuses. Bon, on se retrouve maintenant avec une
travailleuse sociale crie, qui est à Mistassini, au grand lac
Mistassini. J'ai rencontré moi-même, dans le Nord, des
travailleuses sociales inuit, où il y a un certain travail qui se fait
à ce niveau-là.
M. Trudel: Formées par une bonne université.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Formées par une bonne université.
M. Côté (Charlesbourg): Par McGill.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ah! c'est le biais anglophone du ministre,
ça!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, au niveau des
Inuit, c'est McGill. En tout cas, celles que j'ai rencontrées la semaine
dernière, c'est McGHI. Évidemment, II y en a possiblement
à Kahnawake, j'imagine. Mais là je n'ai pas la connaissance de
toutes les réserves, de toutes les bandes. Évidemment, ça
dépend un peu du nombre aussi. Mais vous avez raison - et, moi, c'est le
message que je passe partout - ils seront toujours mieux servis par des
travailleurs sociaux autochtones qui ont des connaissances des coutumes et une
plus grande facilité à intervenir au niveau de chacun de ces
milieux-là. Évidemment, il faut prendre le temps de le faire.
Mais vous avez raison, on n'a pas...
M. Trudel: Je reprends, j'étais distrait un peu là.
Donc, rattaché au ministère et puis le ministère qui
décide que certains morceaux de services pourraient être
dispensés par le CPEJ de la région concernée. Sorti,
rattaché au ministère par entente et certains services fournis
par le CPEJ de la région concernée, parce qu'on l'aurait requis
comme services de ce CPEJ de la région.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, il y a deux
modèles différents parce que, évidemment, quand on va
parler de 10-A et 10-B, c'est deux régions différentes. Elles ont
leur DPJ inuit et leur DPJ autochtone.
M. Trudel: O.K. Oui, ça...
M. Côté (Charlesbourg): Ça c'est un dossier
qui est réglé. Dans d'autres cas, il y aura effectivement des
ententes de services, mais la DPJ peut déléguer un certain nombre
de ses responsabilités à Kahnawake, au grand lac Victoria ou
ailleurs, mais déléguer de l'Abitibi-Témiscamingue pour le
grand lac Victoria, celui de la Montérégie pour Kahnawake, et
ainsi de suite.
M. Trudel: Puis ça, vous vous attendez de statuer
là-dessus dans combien de temps?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, ça fait partie
des échanges. Entre-temps, c'est couvert par la région, c'est une
responsabilité de région. Évidemment, c'est un processus
qui va être évolutif, où on va tenter de régler un
certain nombre de problèmes avec les bandes autochtones. Mais c'est une
négociation qui n'est quand même pas facile et qui prend du
temps.
M. Trudel: Évidemment, je m'y réfère plus
particulièrement parce qu'il y a un rapport d'enquête de la
commission, en ce qui concerne les Algonquins, le grand lac Victoria et le lac
Simon. Je comprends que, pour chacune des communautés ou chacune des
bandes, évidemment, ça fait partie d'un processus. Vous nous
fixez l'horizon, pas l'horizon, nais la façon de voir les choses,
l'orientation du ministère. Mais, dans ces cas-là, on est en face
d'un malaise certain, et de tous les bouts, je pense bien, y compris aussi
à la commission, si je vous ai bien compris à l'Assemblée
nationale. Alors, dans ce cas précis là, est-ce qu'il va y avoir
un dénouement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'ai rencontré
des représentants des Algonquins la semaine dernière, lundi de la
semaine dernière. On a convenu d'un certain processus sur le plan de la
visite de fonctionnaires du ministère sur le territoire du grand lac
Victoria, qui a été suivi cette semaine, hier ou aujourd'hui, je
pense, aujourd'hui ou demain là, qui sera suivi d'une deuxième
visite, qui sera suivie, dans les deux prochaines semaines, d'une visite du
sous-ministre pour aller plus loin au niveau de l'entente et du
règlement des dossiers passés, faire les arrimages
nécessaires avec les autorités locales en
Abitibi-Témiscamingue et faire rapport au ministre qui, par la suite,
enclenchera un processus de services là-bas, en accord avec le conseil
de bande, pour finalement créer une nouvelle harmonie qui va davantage
regarder l'avenir que le passé, mais tout en n'oubliant pas...
M. Trudel: Les leçons du passé.
M. Côté (Charlesbourg): ...oui et les
problèmes qui subsistent encore du passé auxquels il faut
s'adresser.
M. Trudel: Donc, avant la saison d'été.
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
définitivement.
M. Trudel: Et pas l'été des Indiens.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, avant,
définitivement. Le ministre a promis qu'il ferait une visite à
l'été des Indiens.
M. Trudel: Quand tout sera réglé. Et est-ce que
tout ça...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: ...a permis, par contre, au ministre... enfin, est-ce
que le rapport de ses officiers supérieurs qui sont allés dans la
région constater...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...ça lui a permis de compléter l'autre
phase dite de mettre les points sur les T, à la commission de protection
de la jeu-
nesse?
M. Côté (Charlesbourg): Ça viendra.
M. Trudel: Ce n'est pas fait, ça. Les "i" ne sont pas
encore arrivés.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: Les points sont arrivés mais pas les
"i".
M. Côté (Charlesbourg): Ça viendra, je pense
qu'il faut compléter le dossier globalement, de manière finale et
très claire. Et ma préoccupation est davantage les citoyens que
de mettre les points sur les "I" pour le moment, mais ça viendra.
M. Trudel: Et si j'ai bien compris le ministre aussi, que
ça ne se répète plus comme situation, parce que, quand
même...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: ...on en convient, pour les personnes, les citoyens,
ce n'était pas très...
M. Côté (Charlesbourg): Une situation qui est
déplorable d'abord pour les citoyens qui ont à la vivre.
M. Trudel: Tout à fait. Dans la même ligne de
pensée, mais tout à fait à l'extérieur, pour les
centres de réadaptation, est-ce que le ministère... Je comprends
que c'est peut-être difficile d'inscrire ça dans la loi, mais
concernant toutes les problématiques raciales des populations dans les
centres de réadaptation, bon, il y a eu des manifestations
récemment quant au type de population dans les centres de
réadaptation - et ça dépend du bout de la lorgnette
où on se situe - en ce sens que les centres n'étaient
peut-être pas tout à fait préparés ou n'avaient pas
les ressources suffisantes pour s'occuper, en particulier, des gens de
population noire. Est-ce qu'au ministère ça a fait l'objet de
préoccupations particulières, ça, quant à la
mission des centres de réadaptation pour qui on a fait, enfin, un
certain nombre de descriptions de ces types de situations là?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, j'ai eu des discussions
récentes avec M. Bouchard, qui préside un comité, et M.
Jasmin et c'est une question que j'ai abordée avec eux, à ce
niveau-la, s'ils pouvaient nous apporter un certain éclairage quant
à ce phénomène parce que, effectivement, ça a fait
l'objet de certaines déclarations dans les journaux, de
dénonciations. Je leur ai demandé d'avoir un oeil particulier
là-dessus. Compte tenu que les deux doivent nous fournir, d'ici à
la fin de l'été, les rapports, je me suis assuré que cet
aspect-là serait traité.
M. Chevrette: M. le ministre, peut-être une dernière
question sur l'article 58. Aux États-Unis on a même le pouvoir de
forcer les jeunes mères toxicomanes à suivre des cours de
désintoxication pour éviter que les bébés ne
naissent toxicomanes. Est-ce que ces pouvoirs-là ou ces
pratiques-là sont arrivées au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): non, l'information est
arrivée, mais pas... on me dit que c'est davantage la décision du
juge, dans ce cas-là, qui a décidé que le
bébé...
M. Chevrette: Seulement sur ordonnance?
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait jurisprudence
maintenant, semble-t-il, aux États-Unis, mais...
M. Chevrette: II n'y a pas eu de cas au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas eu de cas au
Québec, en tout cas pas à notre connaissance à ce
moment-ci.
M. Chevrette: Donc, c'est seulement par le biais des tribunaux,
si ça devait...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on croit, ce qui
a été porté à notre connaissance.
Le Président (M. Joly): Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends, M. le
Président, qu'on suspend l'article 58, mais...
Le Président (M. Joly): L'article 58 est suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est uniquement pour la
référence.
Le Président (M. Joly): pour la référence.
parfait. donc, j'appelle l'article... oui, mais l'amendement est suspendu et
l'article est suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 59.
M. Trudel: Vous, vous avez compris qu'il était suspendu.
J'avais raison, tout est suspendu.
M. Chevrette: L'article 59.
Classes de centres hospitaliers
M. Côté (Charlesbourg): L'article 59: "Les centres
hospitaliers appartiennent à l'une ou
l'autre des classes suivantes: "1° centre hospitalier de soins
généraux et spécialisés; "2° centre hospitalier
de soins psychiatriques."
Une bonne nouvelle, il n'y a pas pas de papillon.
M. Chevrette: Pas de papillon, mais nous, on a des questions. (21
h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous vous rappellerez que l'Association des groupes
d'intervention en défense des droits a, depuis qu'est amorcée la
phase de désinstitutionnalisation, demandé, à toutes fins
pratiques, qu'on enlève les mots "soins psychiatriques", qu'on parle
plutôt de centres spécialisés, généraux ou
spécialisés, mais que l'étiquette psychiatrique devait
sauter. Est-ce que vous avez étudié cette question de
façon spécifique? C'est un mémoire qui a été
présenté... Bien, moi, c'est récent, c'est depuis le 12
mars, mais peut-être que c'est arrivé au ministre avant. J'ai
reçu ça le 12 mars.
M. Côté (Charlesbourg): À ce qu'on comprend,
ce qui est là, c'est davantage pour reconnaître la
réalité d'aujourd'hui là.
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): II y a une
réalité aujourd'hui. Il y a des centres hospitaliers de soins
psychiatriques et ce n'est pas parce qu'on changerait de nom qu'on changerait
la réalité. Il faut bien se comprendre. Évidemment, s'il y
a d'autres appellations qui peuvent adoucir ou reconnaître mieux les
nouvelles réalités, moi, je suis ouvert, mais je n'avais pas
compris qu'il y avait des propositions à ce niveau-là.
M. Chevrette: Bien, moi, je vous dis que l'Association des
groupes d'intervention en défense des droits, groupe de Montréal,
m'a écrit le 12 mars et qu'elle me fait une série de
recommandations. Hier, une centaine de mémoires de même nous sont
arrivés. Mais, à la page 59, ils nous disent carrément:
Dans une ère de désinstitutionnalisation, comment accepter une
reconnaissance légale d'un centre hospitalier de soins psychiatriques?
À l'instar de la Colombie-Britannique, nous réclamons la
fermeture de ces derniers.
Ça, je comprends que c'était ceux qui luttaient
carrément pour l'ensemble des... Mais moi, ce que je voulais savoir...
Oublions l'étiquette. Étant donné que c'est vrai que la
désinstitutionnalisation est arrivée, ça ne veut pas dire
qu'il n'y a pas des personnes qui ont besoin de ça. Ça, je suis
d'accord avec vous. Je ne suis pas rendu à la recommandation ultime.
Juste sur l'étiquette, dans une phase de
désinstitutionnalisation, est-ce que vous avez l'intention de...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on faisait, c'est
qu'on reconnaissait une réalité sans nier la
désinstitutionnalisation. Comme vous le dites, éventuellement,
s'il ne restait personne, absolument personne, c'est sûr que ça
n'aurait pas de raison d'avoir une existence légale, mais il restera
toujours, je pense, des cas qui devront être en institution et c'est une
réalité d'aujourd'hui. Elle est là. Il reste 15
établissements.
M. Chevrette: Quand vous définissez des centres
hospitaliers en deux catégories, si je relie ça au fait que vous
avez enlevé les missions, la définition expresse des missions
à 55 qui est en suspens, je voudrais savoir si ça ne pourrait
pas...
M. Côté (Charlesbourg): En suspens uniquement
pour...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...le cadre.
M. Chevrette: Non, je sais. Ce qui m'Intrigue, c'est parce que,
avec 1, 17 et 400, la structure, des D.G. super-puissants maintenant et 17 D.G.
de région et le ministre... Ce que je veux savoir, c'est qu'à
cause de la définition que vous donnez ici, sans définition des
missions spécifiques pour chacun des centres, ça ne sera pas dans
l'agrément, ça, les missions. Ce sera seulement sur permission de
la régie. Moi, je t'ai une trouille que ça devienne des
règles budgétaires éventuelles en fonction de
l'agrément sans définition de mission. Je me demande comment vous
allez tout regarder ça globalement. On t'autorise temporairement
à faire tel service, mais ton agrément, c'est pour ça,
donc, t'es subventionné en fonction de ça. Comment ça va
marcher tout ça? Le centre hospitalier général, admettons;
il fait de la réadaptation, il fait, en plus, de la prévention.
C'est par programme? Vous allez subventionner par programme.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Indépendamment des missions. Quelqu'un qui a
les deux étiquettes?
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a deux programmes, il
va être soumis à un financement des deux programmes.
M. Chevrette: Et la psychiatrie?
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez des deux
programmes, des deux éléments ici, là?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On se retrouve,
évidemment, avec des hôpitaux qui sont spécialisés
uniquement en soins psychiatriques. On se retrouve, à Montréal,
mais aussi en province, avec un éventail de lits réservés
pour la psychiatrie dans un certain nombre de centres hospitaliers. Donc, ils
sont dans une catégorie d'établissements, des centres
hospitaliers de courte durée, qui sont subventionnés à
partir de deux programmes, soit celui de soins généraux et
spécialisés ou celui de soins psychiatriques.
M. Chevrette: indépendamment du fait que les services
généraux s'appliquent aux trois programmes distincts. par
exemple, dans mon cas, j'ai longue durée, psychiatrie et...
M. Côté (Charlesbourg): Trois programmes. C'est
trois programmes différents: longue durée, c'est de la longue
durée; psychiatrie, c'est de la psychiatrie et santé physique,
c'est santé physique.
M. Chevrette: Quant au ratio personnel de soutien par rapport
à personnel professionnel, ça, je comprends ça, mais vous
analysez toujours le nombre de lits pour l'ensemble des programmes par rapport
aux services généraux, par exemple, la radiologie, les
laboratoires dans un centre hospitalier, indépendamment des missions ou
des programmes. Vous analysez sur le tout, globalement. Parce qu'on me dit que,
dans certains hôpitaux - je ne suis pas à même de le
vérifier, je n'ai pas les données - ils sont
pénalisés, par exemple, par le fait qu'ils ont des
psychiatrisés. Ils sont pénalisés au niveau des services
généraux, généraux dits spécialisés
quand tu partes de laboratoire, que tu parles de radiologie. Il y en a qui se
plaignent qu'ils n'ont pas les subventions en conséquence.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, ce que j'entends
toujours, c'est uniquement des complaintes. Il n'y a personne qui est venu me
dire qu'il en avait trop, là, ou qu'il était surtout bien
financé. Évidemment, vous avez probablement des cas
spécifiques à l'idée qu'on pourrait échanger. Il y
a probablement une réalité, là, une situation qui n'est
pas loin de la réalité. À chaque fois qu'on fait une
étude dans un cas particulier, je pense qu'on réussit pas mal
toujours à nous faire la démonstration qu'il est
sous-budgété.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez des comparaisons de faites,
par exemple, entre l'utilisation des laboratoires de radiologie dans un
hôpital de longue durée, comparativement à un autre
hôpital, par rapport à des malades aigus et des
psychiatrisés par rapport à des malades aigus? Est-ce qu'il y a
des données statistiques qui nous permettent de faire des
comparaisons?
M. Côté (Charlesbourg): Si elles existent, je n'en
ai, jusqu'à maintenant, point pris connaissance. Elles n'ont pas
été portées à mon attention, mais on a senti le
besoin de confier un mandat, récemment, dont je pourrai vous
déposer copie, si ça vous intéresse, au niveau d'un
questionnement sur les laboratoires à travers le Québec. C'est un
travail qui vient de s'amorcer avec les partenaires du réseau. C'est un
travail qui est quand même un travail de longue haleine, mais qui va nous
permettre d'avoir une meilleure connaissance de ce qui se passe actuellement
dans les laboratoires pour, évidemment, que le financement en tienne
compte aussi.
M. Chevrette: Ce serait intéressant de voir un
hôpital chronique par rapport à un hôpital psychiatrique. Je
sais que ça ne se compare pas en termes de clientèle, mais c'est
pour voir si vraiment... Parce qu'il y a des gens qui sont à la
défense des droits des personnes qui nous disent que, parce que tu es
psychiatrisé, on serait surpris de voir le nombre d'actes qui diminue
énormément. Pourtant, ce sont des personnes, bien souvent, qui
requièrent plus de soins, mais ce n'est pas comparable avec d'autres
personnes, par exemple, comme les malades chroniques. Remarquez bien que c'est
des avancés qu'on peut lire dans des documents, des petits
mémoires. Je n'ai jamais eu de preuve de ça.
M. Côté (Charlesbourg): D'actes qui diminuent?
M. Chevrette: Je vous donne un exemple. Écoutez, on dit:
C'est un psychiatrisé, il n'est pas question de lui passer une analyse
de laboratoire, ce n'est pas grave. Et c'est des gens qui sont à la
défense, souvent, de ces personnes-là qui nous disent que - c'est
pour ça que je vous pose la question pour savoir si vous avez des
données, parce que je ne suis pas en mesure de l'avancer - si on
comparait le nombre d'actes, par exemple, pour les malades chroniques par
rapport au nombre pour les psychiatrisés qui ont beaucoup plus de
chances d'avoir des accidents, qui ont des maladies de toutes natures, qui sont
sur médication souvent dans leur cas, etc., c'est moins coûteux
même pour les actes pour des personnes psychiatrisées, dans deux
hôpitaux comparables en nombre, que pour des malades chroniques.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, j'aimerais
bien, si c'était possible, qu'une démonstration soit faite, parce
que, si c'est ça, c'est inquiétant un petit peu beaucoup.
Ça signifierait, finalement, qu'on en prend peut-être un peu moins
soin.
M. Chevrette: Bien, c'est juste ça que je veux vous
dire.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est parce
que, même pour ceux avec qui je me tire les oreilles de ce
temps-là, je n'ose même pas prétendre que ce peut
être ça, en ce moment. Je pense que ça met en cause la
qualité professionnelle. Je ne suis pas sûr. La qualité
professionnelle, on peut critiquer et on peut dire ce qu'on voudra, mais on est
quand même dans une société où on est pas mal bien
servis à...
M. Chevrette: À Québec, ce n'est pas avancé
par les professionnels, c'est avancé souvent par des
représentants de bénéficiaires...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...ou c'est avancé par du personnel...
Ça peut même être avancé par du personnel
professionnel, mais non médical...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...au sens étymologique du terme.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, c'est
peut-être des cas isolés, mais je n'ai pas connaissance que ce
soit un phénomène répandu, à moins qu'on ne
m'informe d'une situation contraire. Mais probablement que l'étude qui
est en cours sur les laboratoires va nous permettre d'avoir une certaine base
à ce niveau-là.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Joly): L'article 59 est adopté,
monsieur?
M. Trudel: Adopté.
M. Chevrette: Ah! On va vous en adopter un ce soir.
Le Président (M. Joly): Adopté. Eh bien! On en a eu
deux!
M. Trudel: J'avais dit qu'avant 22 heures on en adopterait
un.
Le Président (M. Joly): On en a adopté deux, ce
soir.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes rendu pas
mal bon. Ça baisse la moyenne. Au début des saisons comme
ça là, quand on réussit à frapper un coup sur deux,
ça fait 500.
Mission d'un centre de protection de l'enfance et de
la jeunesse (suite)
Je serais peut-être prêt à vous déposer
l'amendement à 56, on réglerait 56 aussi. C'était "y
compris des services d'urgence sociale" et "par elles-mêmes ou par leur
famille", ce sur quoi on s'est entendus. Il s'agissait de le libeller.
Le Président (M. Joly): Alors, si je comprends bien, M. le
ministre, nous retirons le premier amendement que vous aviez
déposé?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
Le Président (M. Joly): Et vous redéposez le nouvel
article tel que lu?
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez être
capable de le lire, M. le Président, ou si vous voulez qu'on vous le
lise?
Le Président (M. Joly): J'apprécierais
peut-être que vous en fassiez une lecture. À ce moment-là,
je ne cours pas de chance de me tromper et de recommencer.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): La mission d'un centre de
protection de l'enfance et de la jeunesse est d'offrir dans la région
les services de nature psychosociale, y compris des services d'urgence sociale,
requis par la situation d'un jeune en vertu de la Loi sur la protection de la
jeunesse [...] et de la Loi sur les jeunes contrevenants [..] ainsi qu'en
matière de placement d'enfants, de médiation familiale,
d'expertise à la Cour supérieure sur la garde d'enfants,
d'adoption et de recherche des antécédents biologiques.
À cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre
s'assure que les besoins des personnes qui requièrent de tels services
soient évalués et que les services requis par elles-mêmes
ou par leur famille leur soient offerts soit directement, soit par les centres,
les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, nous
ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)