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(Neuf heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Joly): Alors, bonjour à tous et
à toutes. Il me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue. Nous
ouvrons la séance. Donc, la commission des affaires sociales se
réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Mme la secrétaire, est-ce que nous avons
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Donc, au moment d'ajourner nos travaux hier, nous en étions rendus
à l'article 11. Nous avions appelé l'article 11.
Une voix: M. le Président.
Le Président (M. Joly): Seulement un point. Je me permets
de souligner qu'aujourd'hui, c'est un jour spécial, c'est le jour
anniversaire de notre ministre, M. Côté. Nous allons
applaudir.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous voyez, M. le
Président, j'ai choisi...
M. Gautrin: J'espère que l'Opposition pourra en cadeau lui
donner quelques articles.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous voyez, M. le
Président, j'ai choisi de passer la totalité de la journée
avec mes confrères et collègues pour l'avancement de notre cause,
le projet de loi 120.
Le Président (M. Joly): C'est très
apprécié. M. le ministre.
M. Trudel: J'en profite, M. le Président, pour souhaiter
un bon anniversaire au ministre et lui souhaiter toute la santé
nécessaire pour passer à travers cette réforme et en jouir
après...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel:
...chez lui, a-t-il dit.
Droits des usagers Plan de services individualisé (suite) M.
Côté (Charlesbourg): À l'article 11, M. le
Président: Tout usager a le droit d'être accompagné et
assisté d'une personne de son choix lorsqu'il désire obtenir des
informations ou entreprendre une démarche relativement à un
service dispensé par un établissement, par un de ses
employés ou préposés ou par tout professionnel qui exerce
sa profession dans un centre exploité par l'établissement."
Et...
Le Président (M. Joly): Je pense qu'il y avait un
papillon...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je vais finir par me retrouver, j'ai tellement été attaqué
d'émotion par la révélation de mon anniversaire que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...Un amendement: Remplacer,
dans la première ligne du premier alinéa, les mots "le
présent titre" par les mots "la présente loi";
deuxièmement, remplacer, dans la première ligne du
deuxième alinéa, les mots "considérés comme" par
les mots "présumés être des".
Une voix: Excusez-moi, je pense que vous n'avez pas le bon
article.
Une voix: C'est l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! C'est l'article 12.
Une voix: Ah! C'est l'article 12.
M. Trudel: Les anniversaires, ça se porte plus ou moins
difficilement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la
démonstration concrète, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Je vois que, vraiment-Dès voix:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je suis encore
tenaillé par l'émotion. Je n'en vois pas clair. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ce n'est pas ça que je voulais dire. Il y a
quelqu'un qui me disait que l'Alzhei-mer, ça commençait comme
ça, en vieillissant. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
moi...
Le Président (M. Joly): Mais lui, il peut vous en parler,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... si je commence à
avoir des problèmes de fonctionnalité, c'est probablement parce
que je n'ai pas été recteur avant, mais j'ai eu une job pour
travailler. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, on est... C'est 1à
1. ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, remplacer, dans la
quatrième ligne, les signes et mots ", par un de ses employés ou
préposés" par les mots "ou pour le compte de celui-ci".
M. Trudel: Alors, l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Trudel: l'amendement, j'imagine, vise à rejoindre, pour
l'usager, un professionnel ou un intervenant extérieur à
l'établissement qui serait appelé à donner un service ou
à répondre à une demande de service, "... par un
établissement", ça toucherait aussi les personnes qui donnent des
services?
M. Côté (Charlesbourg): J'avais un petit commentaire
que je ne vous ai pas lu, non pas parce que je voulais vous le cacher, mais je
vais finir par m'installer... Mes pilules n'ont pas encore fait leur effet,
ça va venir.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Modification visant à
permettre l'exercice du droit de l'usager dans le plus grand champ
d'application possible, notamment dans le cas des contrats de services entre
établissements et autres contrats de même nature. Il y a des
contrats de services que des établissements ont; donc, il faut qu'il y
ait le prolongement de tout ça.
M. Trudel: Ça va. Je n'ai pas de question. Ça
va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 11.
Excusez-moi, est-ce que l'amendement à l'article i1est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 11, tel
qu'amendé, adopté. J'appelle l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): "Les droits reconnus
à toute personne dans le présent titre peuvent être
exercés par un représentant. "Sont considérées
comme représentants les personnes suivantes, selon les circonstances et
sous réserve des priorités que la loi peut prévoir:
"1° le titulaire de l'autorité parentale de l'usager mineur ou le
tuteur de cet usager; "2° le curateur, le tuteur, le conjoint ou un proche
parent de l'usager majeur inapte; "3° la personne autorisée par un
mandat donné par l'usager majeur inapte antérieurement à
son inaptitude; "4° la personne qui démontre un intérêt
particulier pour l'usager majeur inapte. "
Là, je vais vous relire ce que j'avais fait par anticipation
tantôt, soit un papillon qui se lirait comme suit: Premièrement,
remplacer, dans la première ligne du premier alinéa, les mots "le
présent titre" par les mots "la présente loi" et,
deuxièmement, remplacer, dans la première ligne du
deuxième alinéa, les mots "considérées comme" par
les mots "présumées être des", de telle sorte que
l'article, s'il était modifié, se lirait comme suit: "Les droits
reconnus à toute personne dans la présente loi peuvent être
exercés par un représentant. "Sont présumées
être des représentants les personnes suivantes, selon les
circonstances et sous réserve des priorités que la loi peut
prévoir: "1° le titulaire de l'autorité parentale de l'usager
mineur ou le tuteur de cet usager; "2° le curateur, le tuteur, le conjoint
ou un proche parent de l'usager majeur inapte; "3° la personne
autorisée par un mandat donné par l'usager majeur inapte
antérieurement à son inaptitude; "4° la personne qui
démontre un intérêt particulier pour l'usager majeur
inapte. "
La raison de l'amendement est purement technique.
M. Trudel: C'est juridique, j'imagine.
Mme Demers (Laurence): C'est pour éviter d'avoir à
répéter chaque fois.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Ma question porte sur l'article et non pas sur
l'amendement.
Le Président (M. Joly): Ah! Je m'excuse, par alternance.
Je ne sais pas, je pensais que vous aviez déjà... On peut
aller...
M. Gautrin: C'est sur l'article que j'ai une question à
poser, si vous me le permettez. Est-ce qu'on peut en poser?
Une voix: Oui, oui.
M. Gautrin: Moi, je voudrais savoir ce que veut dire "la personne
qui démontre un intérêt particulier pour l'usager". Est-ce
que c'est une forme juridique habituelle ou si c'est extrêmement large?
Ça veut dire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est essentiellement la
reproduction de ce qui est déjà dans la Loi sur la curatelle
publique. On me dit que ça peut être, à l'occasion, un
conjoint de fait, à titre d'exemple.
M. Gautrin: Donc, il y a une jurisprudence qui couvre ce
sens-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gautrin: II y a une jurisprudence, parce qu'à
première vue, ça pourrait dire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Gautrin:
O.K.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai l'impression que
ça peut même vouloir dire quelqu'un qui, demain matin,
s'occuperait d'un itinérant de manière assez suivie pour l'aider
à sa réhabilitation. Ça pourrait faire la
démonstration de cette...
M. Gautrin: D'un intérêt particulier. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Sur ce même alinéa... Le
Président (M. Joly): Allez!
M. Trudel: "...la personne qui démontre un
intérêt particulier pour l'usager majeur inapte", ça doit
inclure les employés de l'établissement, par exemple, où
cette personne-là recevrait un service.
Mme Deniers: Ça pourrait.
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait.
M. Trudel: L'AHQ a soulevé un certain nombre de
problèmes sur cette dimension parce que ça met le personnel dans
une situation assez délicate de dire: Je suis une personne qui
démontre un intérêt particulier parce que je suis au
service de par le rôle que j'ai dans l'établissement, et ça
lui confère, entre guillemets, une quasi-responsabilité ici. Je
pense que sur le plan éthique, il n'y a pas de problème que les
gens disent: Bon, je me sens dans une situation de responsabilité. Il y
a une obligation qui est liée à cela aussi, d'être
considéré par l'établissement comme une personne qui
démontre un intérêt particulier et pourrait être
appelée au niveau de l'exercice des droits à exercer ce droit
comme étant la personne. Je me demande si on n'ouvre pas, par ailleurs,
une porte trop large au personnel des établissements qui, par bonne
volonté, par volontariat ou par sentiment, disons, de bien faire les
choses... On a vu de ces situations - et là, n'entrons pas au
musée des horreurs pour faire du spectaculaire avec ça - on a vu
en particulier dans un certain nombre de centres d'accueil, pour des personnes
ayant certaines déficiences, où le personnel, je le dis entre
guillemets, s'est arrogé un certain nombre de responsabilités
vis-à-vis de l'usager. Souvent, être trop proche de la vitrine,
ça ne nous amène pas à une décision aussi
éclairée, c'est purement humain ce que je dis là.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, quand
on regarde, il y a une graduation. Ce dont on parle actuellement, c'est le
4°. D'abord, il faut vérifier s'il est titulaire de
l'autorité parentale, 2° s'il est curateur ou tuteur; 3° si la
personne est autorisée par un mandat donné par l'usager majeur
inapte; et là, on en arrive au 4°. Donc, c'est vraiment une
situation assez particulière.
Le principe de ça est le suivant: la priorité, c'est le
bénéficiaire; la priorité, ce n'est pas
rétablissement. Si, dans l'esprit de la priorité, c'est le
bénéficiaire, si en cours de route il y a un employé qui,
pour des raisons humanitaires ou autre chose, se retrouve avec quelqu'un qui
est un malade mental, quelqu'un qui a fait l'objet d'une
désinstitutionnalisation et qui n'a plus personne, qui se retrouve dans
la rue et que quelqu'un, la police, le ramasse, l'amène à
l'hôpital et on trouve que c'est un cas pathétique où il
n'y a pas, à l'intérieur de tout ça, de curateur, pas de
tuteur... On peut vivre des situations comme celle-là. Moi, je pense que
je suis prêt à prendre le risque, à ce niveau-là,
que certains travailleurs puissent, au nom du bénéficiaire, faire
un bout de chemin. Ça n'exclut pas que des syndicats plus militants,
dans des situations plus serrées de négociations ou de conflits
ouverts avec un directeur général ou avec un directeur du
personnel, se servent de ça pour être capables de frapper sur
l'administration. Évidemment, je pense qu'on ne peut pas priver l'usager
d'un droit à quelqu'un qui puisse lui être attentif et s'occuper
de lui parce que des syndicats pourraient en profiter et entrer dans la porte
et frapper autrement. Ce que je pense qu'il faut, c'est davantage travailler
sur l'autre attitude, éliminer l'autre attitude que de priver un
bénéficiaire compte tenu de l'économie de notre loi,
à ce moment-ci. Mais le problème est là, il y a du
potentiel à de l'exploitation, aussi sur le plan syndical, et ça,
moi, j'en suis conscient. Mais dans mon esprit à moi, c'est d'abord le
bénéficiaire, même si ça risque
de créer quelques emmerdements à
l'établissement.
M. Trudel: C'est probablement un élément juridique
aussi. Qu'est-ce que signifie "sous réserve des priorités que la
loi peut prévoir"?
Mme Derrière: C'est parce que dans certains cas, la loi va
définir que c'est le conjoint qui est le premier à devoir
s'occuper, ou ce sont les parents, ou il y a certains endroits dans la loi
où on dit que c'est le conjoint. Comme l'accès au dossier,
disons, c'est le conjoint, et en l'absence de conjoint, ça va être
les descendants. Des fois, il y a des priorités. Alors, quand il y a des
priorités établies dans la loi, ça veut dire que c'est
ça qu'il faut respecter.
M. Trudel: Vous voulez dire dans toute autre loi? Parce
que...
Mme Derrière: Oui.
M. Trudel: ...on n'en trouve pas par rapport à cet
objet-là.
Mme Demers: Non, parce qu'autrement, il faudrait dire "la
présente loi".
M. Trudel: Ouais. Ce que je cherche à trouver... La
préoccupation du ministre et du législateur, je l'accompagne. Il
peut bien se produire, oui, appelons-les des cas d'exception. Le ministre donne
comme explication de la rédaction qu'il y a une gradation dans
rénumération au niveau des alinéas. Ce n'est pas inscrit
dans la loi qu'il y a une gradation, c'est-à-dire qu'on doit aller au
premier, au deuxième, au troisième et finalement au
quatrième, parce que c'est, comme on dirait pour prendre un language
connu, une mesure de dernier recours. Effectivement, quelqu'un est
ramassé sur la rue et il va se retrouver dans une salle d'urgence. On
n'a pas de titulaire d'autorité parentale, on n'a pas de curateur, pas
de tuteur, pas de conjoint. C'est le cas probablement qu'on prend
généralement, des Itinérants. Et là, il faut bien
lui donner au meilleur de notre connaissance ce qu'on pense être le
service ou la réponse au besoin du fait qu'il se retrouvait dans cet
établissement là, sauf que, comme vous dites, il y a une zone de
préoccupation, une petite zone grise, là. Est-ce qu'on peut par
quelques mots inscrire que ces articles - et là, ne me demandez pas la
traduction juridique tout de suite - s'exercent de façon graduée?
Et l'ordre est bien présenté ici, premièrement, sauf que
c'est des 1, 2, 3, ce n'est pas premièrement, deuxièmement,
troisièmement.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais ajouter à
notre malheur de trouver une solution parce que gradué, comme je l'ai
dit tantôt, et présenté comme ça, ça a du
sens, je pense. Ça renforce ce qu'on vise. Évidemment, l'autre
problème qu'on a, c'est qu'il existe d'autres lois, que ce soit le Code
civil, que ce soit la loi sur la curatelle, que ce sort sur le malade mental,
et ainsi de suite, qui déte-minent un certain nombre de choses elles
aussi Alors, il faudrait, par conséquent, que ce soit soumis à
ces lois ou après, je ne sais pas, je n'ai aucune manière de
rédiger, mais qu'on tienne compte de ces lois-là.
M. Trudel: Oui. En fait, je pense que l'esprit de ce que nous
devrions écrire, c'est sous réserve de tout autre loi
incompatible, les dispositifs s'exerçant suivant une séquence
graduée: un, deux, trois, quatre. Enfin là, ça ne
s'écrit pas tout à fait comme ça juridiquement.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, Mme
Demers pourra me corriger si je dis des âneries. C'est déjà
une priorité à l'intérieur du Code civil, me dit-on, et
dans les échanges qu'il y a eu avec le ministère de la Justice
sur le Code civil, on nous indique que c'est déjà une
priorité que de le présenter comme celui-là. Donc,
ça doit être respecté par l'ordre prioritaire qui est
inscrit là. Donc, c'est déjà ça, me dit-on, par les
échanges qu'il y a eu au niveau du ministère de la Justice sur le
Code civil. Si ce n'est pas un, c'est deux; si ce n'est pas deux, c'est trois;
si ce n'est pas trois, c'est quatre.
M. Trudel: Juste pour exploitation, est-ce qu'on ne pourrait pas
inclure un alinéa qui dirait ce que vous venez de dire: Suivant les
prescriptions du Code civil en pareille matière, les
responsabilités s'exercent dans la séquence suivante? (10
heures)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je pourrais proposer
à ce moment-ci, parce que, évidemment, je ne veux pas jouer dans
le Code civil, il ne m'appartient pas trop...
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...et ce n'est pas sûr
que la Justice serait très heureuse de nous voir patauger dans ses
plates-bandes comme ça c'est d'adopter l'article 12 dans la mesure
où on a l'aval de la Justice, arriver avec un papillon et
l'aménager de la manière dont vous le souhaitez, mais dans
l'esprit, parce qu'on l'a sur le fond.
M. Trudel: O.K. Sur le fond.
M. Côté (Charlesbourg): On partage le même
point de vue.
M. Trudel: J'achète ça. C'est-à-dire qu'on
va voir avec le ministère de la Justice si ça peut se faire comme
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Même si ça peut paraître
répétitif, dans le fond, selon les prescriptions du Code civil,
sauf que c'est bien clair pour quelqu'un qui s'adressera à la loi...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... quelqu'un qui regardera la Loi sur les services de
santé et les services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, on éviterait certains problèmes que soulevait
l'AHQ, qu'un employé décide que le 4° prime sur les 1°,
2° et 3° et que c'est moi qui...
M. Trudel: Exact.
M. Côté (Charlesbourg):... m'occupe de
l'intérêt de ce bénéficiaire-là et
venez-vous-en qu'on règle nos problèmes. Il y a une partie de
réglée.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 12
est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Je pense que l'AHQ allait plus loin que cela, mais
c'est nous autres qui légiférons, hein?
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): Et je comprends les
principes qui sous-tendent l'intervention de l'AHQ, de leur point de vue. Je
pense qu'à ce moment-ci, c'est d'abord pour moi l'objectif de l'individu
qu'on doit "prioriser", en y trouvant le plus de balises possible sur l'exemple
que j'ai évoqué tantôt où, dans des moments plus
difficiles sur le plan des négociations ou autre chose, un conflit,
certains syndicats puissent se servir de ces éléments-là
pour faire un certain nombre de choses qu'on ne voudrait pas voir faire. Mais
ça règle une partie de notre problème.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
C'est-à-dire... Oui, oui. M. Côté (Charlesbourg):
Oui
M. Trudel:... tel qu'amendé et sous réserve, mais
là, on ne l'inscrit pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): "Le droit aux services de
santé et aux services sociaux et le droit de choisir le professionnel et
l'établissement prévus aux articles 5 et 6, s'exercent en tenant
compte des dispositions législatives et réglementaires relatives
à l'organisation et au fonctionnement de l'établissement ainsi
que des ressources humaines, matérielles et financières dont il
dispose. " Il n'y a pas de papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Évidemment, on voit bien l'économie
générale de l'article par rapport à l'économie
générale de la section ou du titre et de la loi. Ça
demeure très ouvert sur la notion de "en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives à l'organisation
et au fonctionnement de l'établissement ainsi que des ressources
humaines, matérielles et financières dont il dispose".
L'obligation ou le champ d'exercice du droit est très restreint. Je veux
dire, dans le fond...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire...
M. Trudel: On se rend presque à une pétition de
principe sur 5 et 6 quand on ajoute 13 ici.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
regardons ce qui se passe aujourd'hui. Ce qui se passe aujourd'hui, on peut
l'interpréter d'une manière très restrictive. Il n'y a pas
beaucoup de cas où les gens peuvent se sentir brimés. Il ya eu quelques cas qui ont fait l'objet de discussions sur la place
publique. Prenons le cas, par exemple, de l'hôpital Laval ou de la
Cité de la santé de Laval où un droit comme
celui-là est illimité, ça n'a pas de bon sens. Ça
n'a pas de bon sens. Le discours des médecins à la Cité de
la santé de Laval... Si tu continues, il va y avoir à la
Cité de la santé de Laval 6000 accouchements par année et
la Cité de la santé de Laval va devenir un hôpital
d'accouchements, point, "period", à la ligne, alors que d'autres
services, c'est au niveau des services médicaux courants et qu'il faut,
par conséquent, qu'il yait des balises quand on parle
d'établissement ainsi que des ressources humaines, matérielles et
financières dont il dispose. Sans ça, je vous le dis, peu importe
qui sera là ou qui est là comme gouvernement à ce
moment-là, au nom d'un principe aussi large que celui-là, il ya une pression absolument épouvantable sur les finances publiques.
Tu te retrouves devant les tribunaux demain matin et tu es obligé de le
faire. Alors, il faut au moins avoir la sagesse, comme législateurs, de
donner des droits mais aussi, comme administrateurs et personnes responsables,
de
s'assurer qu'on a certains mécanismes pour que, sur le plan
financier, ce ne soit pas le déluge et le désastre total.
Évidemment, quand vous faites le tour de la situation actuelle un peu
partout au Québec, il y a bien quelques cas qui occupent la manchette et
qui font passablement de bruit, mais il n'y en a pas tant que ça par
rapport à l'ensemble des services qui sont dispensés.
Évidemment, ces cas-là occupent plus de place sur la place
publique que ceux qui vont bien.
M. Trudel: Au niveau non seulement de son interprétation,
entre autres choses, je pense que vous avez eu des commentaires du Protecteur
du citoyen sur les restrictions introduites en quelque sorte par l'article 13.
Au sens du Protecteur du citoyen, cet article restreint notamment le choix du
professionnel en l'assujettissant à l'organisation des ressources. Le
Protecteur du citoyen proposait que l'article 13 soit modifié afin d'y
préciser que cette disposition n'a pas pour effet d'enlever toute
alternative à un usager. Il doit conserver le droit d'obtenir une
deuxième consultation et, le cas échéant, de choisir
d'être traité en conséquence.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
déjà le droit à une deuxième consultation... Si le
Protecteur du citoyen est prêt à venir me dire, demain matin, que
tu n'auras pas droit à une troisième, que tu peux avoir droit
à une deuxième, on va tout vous régler ça assez
vite, là. Mais déjà dans le système, tu as droit
à une deuxième, à une troisième, à une
quatrième, à une cinquième, à une sixième,
à une septième. Il n'y a pas de limite. Ce n'est pas parce qu'on
inscrirait dans la loi que quelqu'un a droit à une deuxième
consultation qu'on aurait réglé grand-chose. C'est
l'évidence même pour tout le monde que tu as droit à une
deuxième, à une troisième et à une quatrième
consultation. Mets-en! Ça me surprend même de quelqu'un qui a
été sous-ministre à la Justice, qui est maintenant
Protecteur du citoyen, de vouloir faire inscrire dans la loi le droit à
une deuxième. Ça voudrait peut-être prétendre que tu
n'as pas droit à une troisième, que tu n'as pas droit à
une quatrième, que tu n'as pas droit à une cinquième.
Ça me surprend beaucoup de la part du Protecteur du citoyen, ce juriste
qui a été sous-ministre, cet éminent juriste.
M. Trudel: Cet émiment juriste qui, dans sa sagesse,
oserait faire du droit nouveau qui serait, par ailleurs, peut-être
limitatif.
M. Côté (Charlesbourg): Limitatif, alors qu'on est
censé protéger les droits des citoyens.
M. Trudel: Ça y est! Non, je pense que la
préoccupation du Protecteur du citoyen, c'est évidemment de dire
que la liberté de choix du professionnel dans le système qu'on a
inscrit aux articles précédents n'est pas altérée
par cet article 13 et que, dans ce sens-là, ça peut
paraître une précaution exagérée à ce
moment-ci. Sauf que, comme législateur, il faut s'interroger, il ne faut
pas s'imaginer que c'est seulement toujours et tout le temp. la bonne
volonté et la volonté de servir largement les citoyens à
travers notre régime qui va primer toujours automatiquement. On est
toujours soumis - et je ne le dis pas par rapport à ce gouvernement en
particulier - il sera toujours soumis évidemment à un certain
nombre d'impératifs de gestion. Je comprends que ça ne peut
être le bar ouvert à l'infini. Il y a une limite dans les
ressources. Sauf qu'il ne faut pas non plus que la porte soit tellement grande
ouverte que ça devienne auberge espagnole et qu'on puisse un jour
dire... Je suis toujours inquiet - si je me souviens - de la page 88 du projet
de réforme du ministre qui dit: Bon, bien j'ai l'intention de revoir
l'étendue et la gamme des services offerts à l'usager. Là,
je pourrais à la blague dire: On ne sait pas si c'est le
président du Conseil du trésor ou le ministre des Finances qui
mène dans la baraque. Sauf qu'il y a du danger en termes de
système à ce qu'un jour les impératifs de la situation
financière ou la balance des comptes publics en arrivent à faire
sauter des verrous au niveau de l'universalité et qu'en vertu de
l'article 13, on dise: Bon, bien là, on n'offre plus tel service parce
que, voyez-vous, à l'intérieur des pouvoirs qui nous sont
dévolus, ça nous permet de faire sauter tous les verrous. Dans ce
sens-là, est-ce que l'intention du ministre de revoir la gamme et
l'étendue des services, d'abord, sur le plan législatif, si c'est
rattaché à cet article-là ici? Et deuxièmement,
j'aimerais que le ministre nous donne ses intentions parce qu'on a eu les
explications au niveau du projet de réforme globalement. Mais quand le
ministre prend soin, dans son projet de réforme, d'inscrire la
préoccupation...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tenter de vous
donner ce que je pense. Est-ce que ce sera ce qui va se réaliser? Je
pense qu'il y a un peu d'eau à couler sous les ponts avant qu'on en
arrive là, donc. Mais cette volonté-là à la page
88, elle est là; pas par l'effet du hasard. Et c'est un petit peu
historique aussi parce qu'il y a des gestes dans le passé qui ont
été posés sur la "désassurance" de certains gestes,
de certains actes. Là, c'est ça, je suis après faire
fouiller ça. En bon politicien que je suis, je voudrais au moins vous
donner un exemple sur votre régime puis un exemple sur le nôtre
pour balancer les affaires, parce que j'ai été sensibilisé
au phénomène des varices, qu'on se comprenne bien, à la
"désassurance, à moins qu'il n'y ait une nécessité
chirurgicale sans que je connaisse tous les termes. Je ne suis pas
médecin là. Je suis sûr que vous allez me comprendre. Il y
a eu "désassurance". Je pense que c'est sous votre régime,
mais je ne pourrais pas l'affirmer. Donc, à partir de ce
moment-là, c'est un exemple où il y avait un abus. A un moment
donné, le législateur, le gouvernement a décidé
que, dans la gamme des choses assurées, ça, ça ne
l'était plus et que les personnes qui voulaient se prévaloir de
ce service-là allaient payer.
Je vais vous prendre un autre exemple parce que je m'amuse toujours avec
ça, avec grand plaisir. À un moment donné, je suis
allé à l'hôpital. J'avais des petits boutons de chair. Je
suis allé chez un plasticien qui a fait un travail extraordinaire. Je
suis allé à l'hôpital à Québec, ils m'ont
enlevé ça, gelé, enlève. Ils en ont enlevé
trois. Mais il y en avait un quatrième; il m'a dit: Je ne peux pas en
enlever plus que trois parce que la Régie de l'assurance-maladie du
Québec en paie seulement trois. Alors, il a dit: II faudrait revenir, en
laisser pousser deux autres pour revenir, pour en avoir trois. Bon. Au bout de
la ligne, à mon grand étonnement, c'est la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, alors que je pensais que c'est moi qui
allais payer. Evidemment, je ne suis pas fou, si la Régie paie, c'est
comme tout le monde, vous faites payer la Régie. C'est un exemple. Je
m'excuse, je ne pense pas que ça aurait changé grand-chose dans
mon équilibre émotif si c'était resté là.
J'ai fait un choix, c'est un choix que la société n'a pas
assumé, alors qu'on paie. Je vais vous donner un autre exemple d'une
lettre que j'ai reçue - parce que je regarde mon courrier de temps en
temps, de manière assez régulière - ça, c'est un
petit peu plus corsé comme cas. J'ai reçu une lettre d'une dame
qui dénonçait que le système n'était pas juste,
parce qu'on payait pour une intervention mammaire qui avait pour objectif de
diminuer le volume, alors qu'elle, elle voulait augmenter le volume, mais on ne
payait pas. Donc, ce sont des questionnements qui sont là,
présents, dans le quotidien - puis là, il y a toute une
règle de je ne sais pas combien de poids, dont tu dois tenir compte,
alors tu passes sur la pesée, puis...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): A partir de ça, ce
sont des situations dans lesquelles je ne pense pas qu'on soit... Il y a une
question de justice puis d'équilibre dans nos affaires. Quand on parle
de revoir un certain nombre de choses au niveau de la gamme, ce sont des choses
comme celles-là. Si, demain matin, je vous arrivais pour vous dire - je
ne sais pas, j'essaie de me trouver un exemple - ça va être
désassuré ou quelque chose qui est essentiel, ça n'aurait
pas de bon sens, ce n'est pas ça qui est l'objectif, là. Je pense
qu'au fil des années et avec l'habileté des uns et des autres,
avec la complicité des politiciens des uns et des autres, il s'est
ajouté des choses dans la gamme, ou ça s'est
développé parce qu'il y a des développeurs aussi. Je pense
qu'on est rendu à une période où il faut refaire une
opération qui va nous permettre de dire: Oui, ça est
assuré puis le sera toujours et on a la paix pour une période X;
par contre, ça est assuré, c'est inéquitable par rapport
à telle affaire qui ne l'est pas. Et on va... C'est ça qu'on veut
faire; c'est ça qu'on veut faire. Alors, en illustrant d'exemples, je
pense que ça vous donne une petite idée de ce qui pourrait
être fait. Le problème, c'est que plus il y a concentration -
c'est ça, un des problèmes qu'on, un des phénomènes
qu'on vit...
Je ne voudrais pas que ce soit interprété de
manière négative; c'est à nous, du gouvernement, de
prendre les mesures qui s'imposent pour ne pas que ça se produise.
Lorsqu'il y a concentration sur le plan des médecins, dans un bassin
où le nombre de personnes est quand même limité, vous
poussez votre génie, puisque vous êtes
rémunéré à l'acte, à poser un certain nombre
d'actes qui se multiplient par la rémunération, pour faire un
salaire qui est le vôtre. Et il s'est développé dans des
centres très urbanisés aussi, du last food" médical - ce
n'est pas moi qui le dis, là, c'est Clément Richer qui m'a dit
ça. Donc, je me sens un petit peu à l'aise d'en parier sur la
place publique, je suis cautionné par un médecin - puis pas le
dernier des venus non plus, puis quelqu'un qui a pratiqué, qui a
pratiqué de manière exemplaire pendant de nombreuses
années et qui, aujourd'hui, est à la tête d'une grande
fédération, il est à même de savoir un petit peu ce
qui se passe - qui se préoccupe aujourd'hui que des sommes d'argent
à l'intérieur de la masse de rémunération des
médecins servent à du "fast food" médical, alors qu'il
pourrait servir à d'autres fins, parce que l'idée n'est pas
d'enlever l'argent. L'idée est de laisser l'argent là, mais de
l'utiliser à d'autres fins qu'on va déterminer et qui seront plus
utiles pour la société. Donc, c'est ça. Évidemment,
ça va se faire... ça ne se fera pas en catimini, mais il y a
besoin d'une bonne analyse à ce niveau-là. (10 h 15)
M. Trudel: Effectivement, il faut bien reconnaître qu'il
faut établir un commencement et une limite au pouvoir de répondre
à des besoins, qui répond à un choix social. Tu choisis de
couvrir telle gamme ou telle autre gamme. Ce qui est plus fondamental en cette
question-là, c'est les balises de la décision, et que je sache,
sauf erreur, notre... La Loi sur la Régie de l'assurance-maladie n'est
pas super bardée au niveau des balises pour prendre une décision
parce que... Votre nodule de chair, c'est le quatrième, ça
n'aurait pas mis en danger votre sens de l'esthétique et votre vie
émotionnelle, sauf s'il avait été cancéreux ou s'il
avait été...
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: ...malin comme nodule. Ce qu'il
dit, c'est qu'on ne peut pas parler de ça à partir d'un
exemple et toujours décider à partir d'un exemple particulier. Il
faut, à ce moment-ci, quasiment juste souhaiter, mais très
fermement, qu'à l'intérieur des modifications souhaitées
dans la réforme par le ministre au niveau de la Régie de
l'assurance-maladie, je pense qu'il va falloir prévoir des balises pour
le législateur en termes de choix sociaux. Dans notre
société, on choisit qu'en bas de tel niveau, il y a comme un
verrou et il y a d'autres services qu'on peut "critérier", qui doivent
faire appel à ces critères lorsque le législateur choisit
ou ne choisit pas, de façon à se donner une barrure sociale, je
dirais, sur les services qu'on choisit de se donner en société
parce qu'on est toujours à travailler sur des services qui concernent le
bien le plus précieux: la vie de nos concitoyens et de nos
concitoyennes; c'est toujours ça.
Dans ce sens-là, moi, je suis beaucoup plus inquiet de ce que le
ministre indiquait par rapport à C-3 du fédéral au niveau
de la barrure. On peut comprendre la vision gouvernementale et du ministre en
disant: Gouvernementalement parlant, on me donne, on m'oblige à
certaines responsabilités et ce gouvernement ne se rend pas au bout de
sa responsabilité en pourvoyant les fonds nécessaires pour
l'exercice de ces responsabilités-là. Mais c'est
inquiétant, par exemple, quand le ministre dit: J'ai même
l'intention de demander au gouvernement fédéral de la modifier
et, à la limite, de faire sauter la limite ou la barrure, le verrou de
C-3. Moi, je vous dis, que comme société
québécoise, c'est inquiétant d'entendre ça parce
que, d'autre part, je dirais - et je ne veux pas trop faire allusion à
ce qui se passe dans le salon rouge actuellement - que dans
l'éventualité soit d'une responsabilité exclusive en
matière de santé et de services sociaux de la part du
Québec ou de l'entière responsabilité de tous nos secteurs
au Québec, moi, je réaffirme que si C-3 n'existait pas dans le
cadre de la responsabilité québécoise, il faudra que C-3
existe parce qu'on ne peut pas laisser à la volonté du
législateur, sans balises, l'universalité du choix - si je peux
dire ça comme ça - ou le choix de l'universalité du
programme que nous avons fait au tournant des années soixante-dix.
Dans la société, il faut un certain nombre de grands
principes dont le plus élevé est une charte des droits et
libertés et un certain nombre d'autres principes dans nos secteurs
d'activité collective. Ça, il faut barrer ça, vous le
dites vous-mêmes, vous dites: En bon politicien, je vais vous en sortir
une de votre côté et une de notre bord et vous allez voir que ce
n'est pas si facile que ça à organiser. C'est pour ça que
je dis que, dans une société...
M. Côté (Charlesbourg): ...à gérer.
C'est une question de gestion. Quand on regarde le système: le
système a évolué graduellement, tant et aussi longtemps
qu'il n'y a pas eu d'impasse financière au niveau des gouvernements, que
ce soit le vôtre ou le nôtre. Tant et aussi longtemps qu'il n'y
avait pas de problème d'argent, que l'économie march-it à
plein régime, que l'argent entrait, on ,'est payé le
système; allons-y, on a développé les centres hospitaliers
de courte durée, des centres d'accueil et d'hébergement. On a
développé toutes sortes de services un peu partout à
travers le Québec et on s'est même dit... Au-delà des
services de C-3, on s'est donné des services complémentaires. On
s'est doté de services complémentaires tellement
l'économie allait bien. La question qu'il faut se poser
fondamentalement, comme gestionnaire, c'est: Jusqu'où peut-on aller sur
le plan financier, dans la part relative du budget de la santé et des
services sociaux au Québec, par rapport au budget de la province?
À partir de ça, inévitablement, c'en est une
barrière, qu'on le veuille ou non. C'est une barrière où
il y a des limites. On fait des choix: IPC plus 3 avec, pour les prochaines
années, qui est un choix assez serré sur le plan financier, il
faut quand même l'admettre, mais qui donne une indication de ce qu'on
pourrait faire.
Par rapport à C-3, le problème, ce n'est pas les standards
nationaux. Je n'ai pas de problème avec ça, moi, les standards
nationaux. On a vu, il y a quoi, il y a quelques semaines que ce n'était
pas si mal. Dans une enquête qui a été faite auprès
de 2000 consommateurs, le Québec ne se plaçait pas si mal. Donc,
à partir de ça, moi, je n'ai pas de problème avec des
standards nationaux. J'ai des problèmes avec des standards nationaux qui
vont m'être imposés et qui me sont imposés à partir
du moment où il y a une participation financière de 45,7 % du
gouvernement fédéral à la livraison de ces
standards-là. Et quand ils tombent à 29 % en 1994-1995, je dis:
Wo! Ti-Pit, là, tu ne parieras pas des deux côtés de la
bouche en même temps. Tu ne viendras pas me dire en même temps que
tu m'enlèves de l'argent malgré les pirouettes que tu peux faire,
que tu vas continuer de maintenir des standards que moi, j'ai établis
pour être capable de m'installer par la suite sur la place publique
à travers le Canada en disant: Côté, le destructeur du
système canadien et moi, je serai le sauveur.
Dans le cas de Beatty, ça paraît bien.
Éventuellement il va avoir un leadership pour le Conservateur au
fédéral puis on le sait que c'est un des candidats là. On
peut toujours se promener puis commencer à se trouver une plateforme,
mais, ça, c'est une autre affaire. À partir de ça, est-ce
que ça veut dire que lorsqu'on revendique au niveau provincial...
Santé et Services sociaux, c'est déjà un pouvoir qui nous
appartient. C'est déjà à nous autres. Historiquement,
ça a fait nos affaires sur les accords que le fédéral
mette de l'argent là-dedans, mais il vient chercher de l'argent des
Québécois aussi.
Ce n'est pas de l'argent de l'Ontario puis de l'Alberta qu'il vient nous
donner ici. C'est notre argent à nous autres qu'il réinvestit
chez nous au niveau de la santé et des services sociaux. Par
surcroît, il vient se planter dans le décor avec des programmes
additionnels comme il a fait, il y a quelques semaines, au niveau des femmes
violentées. Bien, là, c'est pousser l'audace.
L'audace de venir nous dire: On vous coupe les transferts, on vous
impose des normes nationales, puis en plus, ce qu'on vous transfère de
moins, on l'a gardé pour nous autres pour se faire un beau petit
programme fédéral pour nous permettre de venir faire un tour au
Québec une fois de temps en temps puis de sauver la face de mes
députés conservateurs à Ottawa. J'ai des petites
nouvelles, je vais vous envoyer une copie de la lettre qu'il a reçue,
qu'il a dû recevoir ces jours derniers. Je la considère pas
piquée des vers. Ça replace les choses comme il faut.
M. Trudel: Est-ce que je peux faire un commentaire qualitatif?
C'est de toute beauté d'entendre le ministre ce matin.
M. Côté (Charlesbourg): ce n'est pas
différent de ce que j'ai toujours dit. moi, je suis un
fédéraliste. Ça, ça ne vous surprendra pas non
plus...
M. Trudel: Avec les colonnes plus ou moins
ébranlées...
M. Côté (Charlesbourg):... qui a
évolué. Non, non, parlez des colonnes du temple. Puis moi, une
colonne, j'en ai rien qu'une, elle a été ébranlée
aussi, mais physiquement. Là-dessus, j'ai toujours été un
de ceux qui ont voulu évoluer avec le Québec et moi, à
partir du moment où la logique n'est pas là au niveau de
programmes, je ne suivrai pas une logique d'un gouvernement central fort qui va
imposer sans avoir ses responsabilités sur le plan financier. Ça,
à ce niveau-là, ça m'apparaît fondamental et c'est
ça la règle de base. Quand Trudeau a introduit son pouvoir de
dépenser, c'est là qu'il est venu fourrer le régime, parce
que, avec ce principe-là qui devait être un principe exceptionnel,
ils sont rendus qu'ils en font un principe d'intervention quotidienne pour
aller emmerder aux Forêts, pour aller faire leur petit tour de passe,
justifier la présence du député X à telle ou telle
place. Et ça, là-dessus, moi, je ne marche plus. C'est
là-dessus que je ne marche plus. Je pense que le rapport Allaire est
d'ailleurs assez clair qu'il ferait une évolution considérable,
et les militants libéraux l'ont accepté très largement. Et
quand on voit le rapport de la Commission Campeau-Bélanger, on croirait
presque que c'est une copie conforme du rapport Allaire. Donc, dans ce
sens-là, le Parti libéral a toujours pris les virages dans tous
les domaines qu'il fallait.
M. Trudel: C'est une question d'évolution,
effectivement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi.
M. Trudel: C'est plus ou moins rapide suivant les formations
politiques...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: II y en a qui sont en 1970, il y en a d'autres que
c'est en 1990.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ça.
C'est parce que le Parti libéral-Une voix: Une dernière
claque sur la gueule.
M. Côté (Charlesbourg):... a toujours fait des
virages quand il a senti qu'on en avait les moyens...
M. Trudel: Quand d'autres les ont bâtis avant.
M. Côté (Charlesbourg):... alors que d'autres ont
fait des virages sans en avoir les moyens.
M. Trudel: Vous voulez dire que quand le Parti libéral
n'avait pas le choix, d'autres avaient créé le sens de l'aller,
le sens des choses depuis 20 ans. On sait que la population est rendue
là. Maintenant, le Parti libéral l'accompagne. (10 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, vous vous trompez
là. L'autonomie du Québec n'a pas commencé quand vous
êtes arrivé au pouvoir en 1976. Il me semble qu'il y a eu un homme
qui s'appelle Maurice Duplessis qui est arrivé un peu avant vous autres.
Il a donné un petit coup. Il me semble qu'il y a eu un gars comme Jean
Lesage - ce n'était pas si pire - ah! on pourra toujours dire dans les
mémoires des uns et des autres que M. Lesage n'a été que
le porte-parole de ce grand homme qu'a été René
Lévesque, je ne veux pas en enlever à René
Lévesque, il a été effectivement un grand premier
ministre. On peut quand même donner à Jean Lesage ce qui
appartient à Jean Lesage aussi. Il n'y en a pas bien bien qui ont
réussi à mener René Lévesque. Lui, c'en
était un. Et, à partir de ça, ce n'est pas... Même
si je disais aujourd'hui, moi, que je suis devenu souverainiste et que je suis
dans ce mouvement-là, je n'irai pas dire dans 10 ans: On vous a
tracé la voie, nous autres, les "smarts". Bien non, c'est un
phénomène historique qui a des racines bien plus profondes que
ça et qui remonte, disons-le, à Duplessis qui a, dans un premier
temps, forcé le Parti libéral provincial à se
détacher du Parti libéral fédéral. Ça aussi,
ce sont des événements extrêmement importants.
Probablement que vos pères, vos mères - en Abitibi,
c'était bleu pas mal, mais ailleurs... Bien oui, la colonisation...
M. Trudel: Les culottes à Vautrin. Les culottes à
Vautrin.
M. Côté (Charlesbourg): À partir de
ça, il est clair que le Parti libéral provincial s'est
dissocié du Parti libéral fédéral. L'homme qui est
parti du fédéral pour s'en venir au provincial et pour assumer un
leadership québécois du Parti libéral provincial, c'est
Jean Lesage. Il ne faut pas oublier ça.
M. Trudel: Mais ça dépend de la vitesse
d'évolution. Maintenant, si on veut absolument... Le rapport Allaire dit
que c'est à 85 % et on attend de manger un autre coup avant de franchir
les 15 % et on est assuré qu'on va le manger, l'autre coup quand
même...
M. Côté (Charlesbourg): Non...
M. Trudel: II ne faut pas être aveugle. Et
là-dessus, ce que je constate avec le ministre, c'est que, oui, il y a
une évolution de l'ensemble de la société
québécoise et vous la qualifiez d'historique et l'histoire a de
ces fonctionnements en spirale, qui fait en sorte qu'on repasse un bout sur ce
qu'on a passé, mais ça va toujours plus loin en
développement. C'est inévitable, c'est clair qu'on est dans une
spirale et ce qui se passe en haut, ce qui se passe ici, les remarques du
ministre par rapport au fonctionnement... Les remarques que fait le ministre
sur le fonctionnement du gouvernement fédéral dans certains
secteurs reconnus de responsabilité des provinces ou encore qui sont
devenus des responsabilités quasi partagées parce qu'on est
allé pigrasser, comme vous le dites si bien, pour certaines raisons plus
politiques qu'autre chose dans certains secteurs de responsabilité du
Québec...
Ça aussi, ce n'est pas nouveau que, historiquement, dans ce
pacte-là, depuis 1867, on cherche soit dans les champs
résiduaires, soit dans des secteurs qui appartiennent clairement aux
provinces, à aller pigrasser, y compris aller mettre quelques sous qui
n'existent pas, entre parenthèses, au sens où il faut les payer
deux ou trois fois avec le sens de la gestion qu'il y a là-bas et de
faire en sorte qu'on vient jouer dans nos affaires et, impunément, avec
notre argent. Dans ce sens-là, il y a aussi une évolution
historique, il y a une situation historique qui existe et puis il faut faire
attention de se dire: Ah, bien là, c'est un gouvernement mal
placé dans une conjoncture particulière qui était
obligé de faire cela pour paraître, pour augmenter sa
visibilité. On peut retrouver des exemples depuis 100 ans, c'est
périodique cette affaire-là. Ça recommence toujours. Et il
n'y a, à notre avis, qu'une seule façon de la contourner. Moi, je
peux bien me satisfaire pour l'instant que, du côté du
gouvernement, on dit: Pour 85 % de ces responsabilités, pour 22 champs,
nous autres, nos bebelles, nos affaires pa-~e qu'on est capable de le faire et
pour un certain nombre d'autres champs, eh bien, on verra. Nous, on verra... On
l'a traversé le Rubicon en 1968, 1969, 1970.
M. Côté (Charlesbourg): Comme parti, mais pas vous
comme individu. Ça a pris un petit peu plus de temps alors...
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait. Vous, vous
n'êtes pas...
M. Côté (Charlesbourg): C'était en septembre
1989, mais...
M. Trudel: Le ministre est...
M. Côté (Charlesbourg): ..mais il y a eu 1988 avant
ça.
M. Trudel: Le ministre fait en sorte qu'il a l'air de
connaître les échanges que j'avais eus avec le chef du parti
à l'époque sur ma position. Vous lirez dans l'autobiographie d'Ed
Broadbent ce que le candidat, dans le comté de Témiscamingue,
à l'époque, disait quant à la situation politique du
Québec et du pourquoi et de l'entente qu'il avait faite avec le chef du
parti à cette époque-là. Le ministre ne pourra pas
répéter ça longtemps sur le fait, parce que,
là-dessus, il y a une continuité...
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez nous dire que
vous étiez un petit Lucien Bouchard dans le NPD.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je ne le dis pas, ça a été
écrit, M. le ministre. Alors, là-dessus, ce que je veux dire, on
peut bien se satisfaire, se satisfaire de dire 85 % pour l'instant à
l'intérieur d'une offre, c'est un peu humiliant de dire: Bon, on va
attendre l'offre et on risque de manger un autre grand coup sur notre
fierté, sur notre capacité de nous assumer, mais les choses
progressent à la vitesse qu'on est capable d'assumer dans une
société à l'intérieur des différents
groupes.
Une voix: Ah! Ah!
M. Trudel: Bon. Il faut respecter cette vitesse de
croisière là. Et un jour, je suis à peu près
sûr que le ministre ici modifiera encore un peu sa position et
évoluera, pour prendre son mot, évoluera encore un petit peu plus
et je suis sûr qu'on se retrouvera comme Québécois et
Québécoises sur la même plage.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai autant
évolué sur le plan constitutionnel que René
Lévesque a évolué à l'époque, quand il a
parié du beau risque.
Le Président (M. Joly): Je tiendrais à...
M. Trudel: Tout à fait là-dessus, là-dessus,
les évolutions, je l'ai dit tantôt, les évolutions, elles
sont en spirale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Moi, ça
aide à la compréhension de...
M. Trudel: Vous savez, le principe de révolution de la
connaissance, c'est un principe, et je le répète, de la spirale.
Il faut parfois repasser par où on a passé pour aller plus
haut.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ça ne se
peut pas!
Le Président (M. Joly): Pour le bénéfice des
gens qui sont sur le perroquet, j'aimerais rappeler que nous sommes toujours
à la commission des affaires sociales, et non pas à la commission
des affaires culturelles.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, nous en étions
toujours à l'article 13...
M. Trudel: M. le Président...
M. Côté (Charlesbourg): Alors, les varices,
là... 13 de juin 1984.
M. Gautrin: II est adopté l'article 13... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Oui. Je vous ai fait signe tantôt que
c'était oui, que c'était nous que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je n'avais pas
compris, parce que le signe est un moyen de communication, mais il beaucoup
moins affirmatif, il n'est pas enregistré. Alors, mon plaisir
était de... au moins, qu'il soit enregistré, mais c'est
effectivement ça.
M. Trudel: Ça, il s'agit d'un mécanisme que nous
appelons la perception sélective. On entend bien et on dit bien que ce
qu'on veut vous entendre dire là-dessus. Toujours à l'article 13,
M. le ministre, est-ce que, pour les fins de la commission aussi, dans le
même sens, est-ce qu'il est de l'intention du gouvernement, au moment
où il affirme qu'il a l'intention de demander des amendements à
la loi canadienne sur la santé, que le Québec se donne, par
ailleurs, à l'intérieur de sa propre législation, les
garanties nécessaires sur le niveau que nous voulons nous assurer en
matière de santé et de services sociaux? Et je ne parie pas de
niveau. On verra à ce moment-là. Est-ce que le gouvernement
actuel a l'intention, au même moment où il va demander
l'amendement à la loi, de dire: Bien, nous aussi, comme
société, nous voulons nous responsabiliser et adopter un certain
nombre de principes de base qui vont fixer le verrou à un tel niveau? Je
ne veux pas parier de quel niveau...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Dans
quel délai?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, dans le délai
où aboutiront nos démarches avec le gouvernement
fédéral. Je me souviens de la dernière conférence
des ministres de la Santé et des Services sociaux, qui s'est tenue
à Québec en 1988, si je ne m'abuse, qui était
présidée par Mme Lavoie-Roux, où la question de cette loi
avait été abordée. Évidemment, il y a des opinions
qui sont différentes à travers le Canada, d'une province à
l'autre, mais pour toutes sortes de raisons. Mais fondamentalement, sur le
fond, des gens sont d'accord, où il faut interpeller le
fédéral au niveau de C-3. Évidemment, les moyens sont fort
différents, fort différents. Donc, ça dépendra de
la négociation qui va s'enclencher avec le gouvernement
fédéral et des résultats que ça va donner. Donc, si
ce que M. Wilson disait dans son budget se met à exécution et
qu'il veut, sur le partage de la péréquation, parce qu'il en a
été question dans son discours sur le budget avec le ministre des
Finances, à la table, rediscuter de tout ça, et passer une loi
pour verrouiller en additionnelle au-delà du programme spécifique
sur les transferts à la santé... Parce que ce qu'on
évalue, 1997 ou 1998, il n'y aurait plus un sou de
transféré par le fédéral au rythme où on va,
concernant la santé. Leur intention a été de dire: Dans
les transferts fiscaux de péréquation, on les rattacherait
à l'obligation de maintenir C-3, donc les standards nationaux. Et c'est
là qu'il dépasse les bornes un peu. Il dépasse les bornes
pas mal. Dans ce sens-là, ça va faire l'objet de discussions
très intenses en cours d'année sur le renouvellement des ententes
sur la péréquation et, à la lumière de ça,
on va se fixer un calendrier. Mais il est clair dans mon esprit que peu importe
ce qui arrivera, il faudra se donner des normes. Comme vous l'avez dit
tantôt, le niveau, c'est une autre question qui fera l'objet de
débats, mais il va falloir se donner des normes. Je ne dis pas que C-3
n'est pas bon. Ce qu'on dit, c'est que les normes canadiennes, c'est des bonnes
normes. C'est bon, mais lorsque le fédéral lie cela à son
financement, ce n'est pas tout le monde qui partage ce point de vue.
Il y a un questionnement et l'AHQ a fait un
certain nombre de questionnements sur le plan financier. Il faudra au
moins prendre le temps d'étudier, en cours de route, de nouvelles
sources de financement, prendre le temps de le faire, ce que C-3 nous
empêche de faire actuellement. S'il n'y avait pas eu C-3, est-ce que la
réaction gouvernementale aurait été différente par
rapport à l'impôt-services? Je pense que oui. Peut-être que
le gouvernement aurait décidé de faire porter la charge sur
l'ensemble au lieu, uniquement, de ce qui était plus petit. Mais ce sont
toutes des questions qui sont maintenant devenues hypothétiques compte
tenu du fait que C-3 est là. C'est une barrière que l'on n'a pas
le choix de respecter et qu'on va respecter. À partir de ça, on
va se poser des questions, peu importe pour qui elle est là sur le plan
du financement. Les mêmes questions d'aujourd'hui vont se poser demain,
dans cinq ans, dans sept ans, malgré le fait qu'on va injecter quand
même des sommes assez importantes au niveau de la réforme.
Je ne me fais pas d'illusion, là. Moi, ce que je rencontre dans
le réseau, c'est tout du monde qui est sous-budgétisé. Je
n'en ai pas vu un seul qui est venu me dire qu'il en avait de trop, dans les
centres d'accueil et d'hébergement, dans les CLSC, dans les centres
hospitaliers et Dieu sait que dans les CLSC le per capita passe de 12 à
107. Celui de 107, il n'est pas venu me dire qu'il en avait de trop. Il est
comme tout le monde, il est venu me dire qu'il n'en avait pas assez.
D'ailleurs, je peux prendre un exemple...
M. Trudel: Au hasard.
M. Côté (Charlesbourg):... au hasard, que j'ai fait
vérifier de manière très importante.
M. Trudel: Comme un CLSC en Abitibi-Témiscamingue, par
hasard.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Trudel:
Non.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une autre
affaire, mais c'est un exemple de l'Abitibi que je voulais prendre, qui est
encore plus percutant: Val-d'Or, par rapport au centre hospitalier
Rouyn-Noranda. Vous connaissez ça?
M. Trudel: Ah! Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, Val-d'Or est venu me
dire: On est sous-budgétisé par rapport au centre hospitalier
Rouyn-Noranda. Alors, moi, j'ai dit aux gens du ministère: Vous allez me
faire une étude très claire. C'est quoi la situation de Val-d'Or
par rapport à Rouyn-Noranda? Ils ont dit: Ça ne se compare pas
parce que ce ne sont pas les mêmes services. Ma question est: Est-ce
qu'il y a les mêmes services? Ils ont dit:
Oui, il y a les mêmes services. Donc, pour les mêmes
services, vous allez me calculer ce qu'on donne comme services à
Val-d'Or par rapport à Rouyn-Noranda. Et la conclusion, au bout de la
ligne, c'était que Rouyn-Noranda était plus financé, mieux
financé que Val-d'Or. Ce constat étant fait - et ce n'est pas
défaisable sur le plan des chiffres - j'ai donc conclu que Val-d'Or
était sous-financé. Et on m'a repris en disant: Ce n'est pas
nécessairement Val-d'Or qui est sous-financé, ça peut
aussi être Rouyn-Noranda qui est surfinancé. Mais Rouyn-Noranda
n'est jamais venu me dire qu'il était surfinancé. Bien sûr
et peut-être qu'il ne l'est pas; peut-être que c'est un "mix" des
deux. C'est pour les mêmes services. Ce n'est pas des services
additionnels que donne Rouyn-Noranda par rapport à Val-d'Or; c'est pour
les mêmes bases de services que tu retrouves à Rouyn-Noranda et
que tu retrouves à Val-d'Or.
Et j'en ai fait faire d'autres comme ça. Ça signifie une
chose: dans le monde hospitalier, notre base budgétaire n'est pas
correcte. Il va falloir s'adresser à ça et vite, autrement qu'on
l'a fait dans les années 1987 et 1988. (10 h 45)
Donc, à partir de ça... Et lorsque vous vous promenez,
cette opération là qui a été très
généreuse de la part du gouvernement, les gens vous le disent.
Encore en fin de semaine, on me l'a dit. Il y a des gens qui ont fait des
déficits dans le passé et quand vous avez réglé les
déficits, effectivement, vous avez réglé les
déficits, puis ça a été ajouté dans la base.
Donc, c'était payant d'avoir des déficits par rapport à
ceux qui n'en avaient pas eu. Donc, il y a des éléments là
très importants sur lesquels il faut s'interroger puis tenter d'apporter
des solutions. Donc, ce n'est pas... Le problème financier, il est
là, on ne peut pas le cacher. Tu sais, on peut avoir des principes et
moi aussi, j'aime ça avoir des principes. Il y a aussi des principes
financiers qui doivent sous-tendre ça. C'est notre responsabilité
sur le plan administratif d'être capable de faire face à la
musique. Or, c'est ça qui est le fond du débat. Il faut se donner
les services qu'on a le moyen de se donner. Donc, ça va
déterminer à quel niveau est la barre, ou une barre qui est plus
haute dans certains secteurs par rapport à d'autres qui sont moins
prioritaires. Donc, c'est ça qui va arriver.
M. Trudel: Mais là, le ministre me rend extrêmement
inquiet, quand il me dit qu'effectivement, n'eût été de C-3
dans les circonstances actuelles, sous forme interrogative encore, le choix de
ce gouvernement, c'eût peut-être été...
M. Côté (Charlesbourg): Différent.
M. Trudel:... différent et d'aller sur un impôt
à rebours plus universel au niveau des programmes. Vous l'avez mis sous
le sens inter-
rogatif, j'en conviens, mais ça me rend d'autant plus inquiet,
pas rien que de ce gouvernement, ta. Ça me rend d'autant plus inquiet
que ça nous pose la question de... Nous, peu importent les
empiétements du fédéral là-dedans, comme
société responsable vis-à-vis de nous-mêmes, il faut
qu'on se les donne, ces balises-là. Et moi, je ne veux pas seulement
parler de niveaux. Ça, on en discutera le moment venu, je
l'espère, je le souhaite vivement. Ce n'est pas aussi uniquement au
niveau du service qu'on peut se payer. C'est... Il y a aussi la façon
dont on veut se le payer. C'est aussi très important.
Quand on parte de l'universalité de notre régime, il y a
aussi l'universalité de son financement. Le ministre des Finances a fait
passer la contribution de 12 % à 15 %, au niveau des employeurs,
l'année dernière. C'est un choix de société qui
s'est opéré, puis on dit: Si on a comme État, comme
gouvernement, la responsabilité de dire: On se donne telle gamme de
services, ça va de soi qu'on se donne aussi la responsabilité de
le financer sur le même mode, sur le plan universel. Tant qu'on n'a pas
une loi fondamentale au niveau des principes du régime et de son
financement, moi, je trouve ça très inquiétant parce que
les éléments de la conjoncture font en sorte qu'on peut aller
dans un sens complètement contraire au choix, au consensus que nous
avons établi en société. Et je comprends
l'impératif, je ne veux pas affirmer ici que le système de la
santé et des services sociaux au Québec, ça doit
être une baignoire sans fond, et qu'il ne faut pas qu'il y ait de bouchon
nulle part.
Ce que je dis - et ça, je veux insister très fermement
auprès du ministre - tout ça là, c'est une question de
débat et de choix sociaux qu'on a comme législateurs. Je vais
souhaiter que le ministre réaffirme clairement avec des délais -
pas au mois, pas à la semaine, mais des délais très
précis - que si ces récriminations, que nous accompagnons pour
une large part au niveau de la loi fédérale, de la Loi canadienne
sur la santé, ça, ça ne peut pas s'opérer non plus,
ces modifications auxquelles le ministre songe dans sa réforme, sans que
d'abord, nous au Québec, on dise: Nous allons être responsables de
notre propre système et nous allons adopter aussi les principes
fondamentaux que nous voulons respecter et sur lesquels nous voulons baser
l'exercice de la dispensation des services, quant à la définition
du niveau de services que nous voulons avoir, et de la manière
également dont nous voulons les financer et que toute déviation,
toute modification, dès lors à ce régime-là, fait
en sorte qu'il faut aller modifier des principes fondamentaux, ce qui fait donc
l'objet d'un débat de société. Le ministre comprendra
certainement, mais le message, c'est: On ne peut pas faire ça uniquement
sur la base de notre capacité de payer ou pas. Ça existe aussi
comme réalité, mais ce n'est pas uniquement ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas ce que j'ai dit
non plus. J'ai dit: Mais de temps en temps, il faut en tenir compte, parce que
si on en avait tenu compte un petit peu plus dans le passé, on n'aurait
peut-être pas 60 000 000 000 $ de dettes. Ça aussi, c'est un
élément extrêmement important. Si le gouvernement du Canada
en avait davantage tenu compte dans le passé, on ne serait probablement
pas avec 400 000 000 000 $ de dettes aussi qui viennent drôlement gruger
les sommes disponibles quotidiennement pour être capables de faire un
certain nombre de choses. Je partage la philosophie du député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue; c'est clair que sur la base, oui, sans en
faire une condition sine qua non pour moi, parce que l'histoire même de
l'évolution des dépenses dans le domaine de la santé et
des services sociaux du Québec ne témoigne pas un recul, elle
témoigne d'une croissance supérieure à ce que tous les
autres ministères ont connu au fil des années, durant la
période de crise que vous avez traversée, durant la
période de crise qu'on traverse comme gouvernement. Et dans ce
sens-là, c'est là un constat assez important à ce
niveau-là. Mais je partage le point de vue...
M. Trudel: Je vais sauter là-dessus avant de revenir
à l'écriture de l'article. Je vais souhaiter que le ministre
puisse, avant la fin de l'étude de ce projet de loi ou l'adoption de ce
projet de loi, annoncer les intentions gouvernementales en matière de
législation sur les principes fondamentaux de notre régime dans
le contexte du rappel à C-3 qu'il a l'intention de faire sur la Loi
canadienne de la santé. Parce que je veux juste ajouter, vous
m'expliquiez, il y a quelques secondes, que ça va être
évidemment dans les négociations sur le nouveau régime de
péréquation que vont se faire les nouvelles ententes du
fédéral sur les programmes établis ou les autres
programmes de transfert et que c'est à ce moment là qu'on pourra
discuter d'un certain nombre d'applications, entre autres choses, des principes
de la Loi canadienne sur la santé, alors, moi, je dis: M. le ministre,
je vais souhaiter que vous annonciez assez formellement, au nom du
gouvernement, quand est-ce que ce débat-là on va le faire au
Québec pour qu'on soit juste comme société très
bien placé pour dire qu'on ne veut pas se soustraire à une loi
parce que nous ne croyons pas aux principes fondamentaux de cette
loi-là. Vous l'avez mentionné. C'est en termes de gestion de la
part de ce gouvernement. La marchandise ne suit pas les principes qu'il
énonce. Alors, pour que le signal soit extrêmement clair et pour
éviter des quiproquos ou des dérivations comme celle à
laquelle vous avez fait tantôt allusion en disant: II va avoir une
chefferie tantôt puis que ce ministre-là veuille se faire une
plate-forme électorale. Et ça, ça fait partie de la
réalité, vous avez raison. Mais qu'on ne vienne pas dire quelque
part...
Parce qu'on l'a vu déjà, on vous a accusé de
vouloir démantibuler le système canadien de santé et de
services sociaux, le système québécois... Alors, la plus
belle barrure qu'on peut se donner contre cette interprétation, c'est au
moins l'annonce d'une intention gouvernementale de légiférer sur
les principes fondamentaux de notre régime de santé et de
services sociaux. Je ne dis pas de dire: On va transférer les principes
de C-3 dans la législation québécoise, mais l'intention de
se donner nos verrous à nous autres parce qu'on est capables de le faire
et qu'on a le sens des responsabilités pour le faire dans ce
sens-là.
M. Côté (Charlesbourg): Juste là-dessus, sur
les échéances, on verra d'ici la fin de la commission; ça,
c'est une autre affaire. Vous pouvez toujours le demander, mais il me reste
encore un peu de marge de manoeuvre pour décider. J'espère que
vous me donnez ça encore.
M. Trudel: C'est un souhait.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! O.K., c'est un souhait.
Si c'est un souhait, on va mieux s'entendre. Il y a des choses qui sont
certaines, c'est que si, dans les négociations qui s'enclenchent
actuellement avec le gouvernement fédéral sur la
péréquation et que la péréquation n'est pas
liée à C-3, ça veut dire qu'en 1997, à ce
moment-là, le gouvernement du Québec retrouve son autonomie sur
son régime, y compris sur le plan financier. Donc, dans la mesure
où effectivement le transfert de péréquation serait
lié au respect de C-3, c'est une autre bataille. Je pense que c'est une
étape qui est extrêmement importante qu'il va falloir passer. Sur
le plan de la négociation, soyez sûr que le ministre des Finances
est assez bien informé du dossier et qu'on va suivre de très
près. On aura certainement l'occasion d'y revenir.
M. Trudel: Même si on peut paraître loin de l'article
13, parce qu'on est en plein dedans, j'en aurais une supplémentaire
quand même à cet égard-là. Dans les discussions qui
s'amorcent ou qui s'amorceront au niveau des différents programmes de
péréquation - des négociations sur
péréquation équivalent à transfert - est-ce que le
ministre ou le gouvernement a l'intention de remettre sur la table l'occupation
de la pleine responsabilité en matière de santé et de
services sociaux qui doit équivaloir à des transferts de points
d'impôt pour le Québec, et là, ce n'est pas du tout les
mécanismes de péréquation évidemment qui... Et non
pas attendre qu'en 1997, il y ait extinction de la participation
fédérale, comme on l'a dit, et, de ce fait, libérer en
quelque sorte des obligations, parce que nous serions pleinement responsables.
Le ministre l'a dit il y a quelques secondes, et ça, il faut insister
là-dessus: Nous sommes pleinement responsables; nous avons la pleine
juridiction sur ces secteurs d'activité de notre vie collective.
Là où ça se complique, c'est qu'on a en quelque sorte, par
un programme de péréquation, on est venu comme moduler l'exercice
de no're droit. Cet argent qui sert à la modulation de exercice de nos
responsabilités constitutionnelles au niveau du Québec, il ne
faut pas oublier que c'est fait avec notre argent, avec nos points
d'impôt. Tantôt, vous vous rappeliez le geste, oui, grandiose dans
révolution québécoise de Jean Lesage en 1963, lorsqu'il y
a eu ces arrangements pour les transferts de points d'impôt au
Québec. Dans le contexte actuel, est-ce que le gouvernement, est-ce que
le ministre a envisagé, au moment de l'entrée dans la prochaine
ronde de négociations au niveau des programmes de transferts et de
péréquation, que la position du Québec, ce soit l'exercice
de notre pleine responsabilité et des transferts de points d'impôt
à la base?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et ce sera la position du gouvernement du
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la position du
ministre. Ce n'est pas parce qu'il y a de la résistance au niveau du
gouvernement, il y a quand même des étapes, en termes de
position... Pour que la position soit finale et celle du gouvernement, il y a
des étapes à franchir. Lorsque le ministre des Finances viendra
au Conseil des ministres, à ce moment-là, ça deviendra une
position gouvernementale. Mais à ce moment-ci, c'est une position que,
moi, je défends, partagée par plusieurs sinon la totalité
des membres, mais il reste des étapes normales à franchir
à ce niveau là.
M. Trudel: Je suis heureux d'entendre cela, que ça
pourrait être la position du Québec, et, par ailleurs, je vais
réitérer fermement mon souhait qu'à cette occasion,
puisque ça semble être la position... Non, ce sera la position
qu'adoptera le ministre de la Santé et des Services sociaux à
l'intérieur du cabinet et de la préparation de la prochaine
ronde, je vais souhaiter que l'on puisse dire au même moment. Par
ailleurs, le Québec a aussi l'intention de se donner une loi
fondamentale en matière de santé et de services sociaux et en
matière des principes que nous voulons nous donner et du niveau de
services que nous voulons nous assurer en tant que Québécois pour
qu'au niveau de cette négociation, nous soyons dans un rapport de force
qui soit quand même à notre avantage et, dans ce sens-la, qu'on ne
puisse jamais dire, parce que ce n'est pas le cas, que les
Québécois et les Québécoises ont l'intention de
charcuter leur régime de santé et de services sociaux. C'est
faux, mais il faut que ça se traduise au niveau de la volonté et
de la législation égale-
ment.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est faux. D'ailleurs,
je n'ai pas l'ombre d'un papier, d'un paragraphe et d'une ligne qui m'est
parvenu de M. Beatty ou de ses acolytes pour supporter la démonstration
ou les affirmations qu'il a faites à la Chambre des communes. Ça
fait quand même trois semaines. Il va recevoir mon courrier par
messagerie, pour lui faire un rappel que des déclarations publiques de
cette nature-là, ça doit se supporter par des documents.
Alors...
M. Trudel: Est-ce que le ministre s'est engagé à me
transmettre la lettre tantôt?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Ah! Ne vous
inquiétez pas, ça va être du domaine public dans pas grand
temps, vous allez pouvoir vous amuser avec. Alors, adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Non. Ha, ha, ha! Si nous revenons sur...
Le Président (M. Joly): ...l'article 13.
M. Trudel: ...l'écriture de l'article 13, est-ce que, M.
le ministre, il n'aurait pas été utile dans l'article de rappeler
que les droits s'exercent non seulement en tenant compte des dispositions
législatives et réglementaires relatives à l'organisation
et au fonctionnement, mais à l'intérieur des plans
régionaux d'organisation de services? Ça me semblerait utile
qu'on puisse cadrer que l'exercice des droits... Parce que, ça aussi,
ça s'exerce dans une ère, je dirais, naturelle d'appartenance. Je
peux comprendre que les dispositions législatives et
réglementaires comprennent les plans régionaux d'organisation de
services ainsi que ce qui en est partie, les ressources humaines,
matérielles et financières dont ils disposent. Alors, je
souhaiterais que l'on puisse ajouter un papillon disant "en tenant compte des
dispositions législatives et réglementaires, et relatives
à l'organisation et au fonctionnement de rétablissement et des
plans régionaux d'organisation de services, ainsi que..." Parce que vous
voyez, M. le ministre, si je peux me permettre un élément
supplémentaire, c'est les... Dans la responsabilité qui est
confiée, entre autres, à la régie régionale et
à la Régie, vous avez vous-même dit d'entrée de jeu
que oui, il y aurait un certain nombre de papillons pour donner plus
d'oxygène à la régie régionale. Mais il faut aussi
dire à ces responsables au niveau régional que les droits, ils
s'exercent dans une certaine réalité, et il faut le rappeler dans
la loi, que c'est à l'intérieur des plans...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais...
M. Trudel: ...et qu'il y a des responsalités pour les
établissements aussi, établissements régie.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais Mme Demers me
dit c/ie ce serait déjà inclus à l'intérieur de
ça, que ce serait de la mauvaise législation que d'introduire ce
que vous souhaitez qu'on introduise, parce que ce serait déjà
inclus.
Mme Demers: c'est parce que les dispositions législatives
réglementaires relatives à l'organisation et au fonctionnement de
l'établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, inclus, là,
font...
Mme Demers: ...ça comprend les plans régionaux
d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Ça comprend... M.
Trudel: Très bien. Adopté. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 13 est
adopté.
M. Trudel: Est-ce que je peux, M. le Président, demander
une suspension de cinq minutes? J'aurais un téléphone urgent
à faire.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons nos travaux cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 2)
(Reprise à 11 h 14)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux et
j'appelle l'article 14. Je crois qu'il y a un papillon, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on en avait fait
la lecture, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Non, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement ne
peut cesser d'héberger un usager qui a reçu son congé que
si l'état de celui-ci permet son retour à domicile ou si une
place lui est assurée auprès d'un autre établissement ou
d'une ressource de type familial où il pourra recevoir les services
nécessités par son état. "Sous réserve du premier
alinéa, un usager doit quitter l'établissement qui lui dispense
des services d'hébergement dès qu'il reçoit son
congé."
Et, effectivement, il y a un amendement? Remplacer le premier
alinéa par le suivant: "Un établissement ne peut cesser
d'héberger
un usager qui a reçu son congé que si l'état de
celui-ci permet son retour ou son intégration à domicile ou si
une place lui est assurée auprès d'un autre établissement
ou de l'une de ses ressources intermédiaires ou d'une ressource de type
familial où il pourra recevoir les services que requiert son
état."
On dit comme commentaires à "son retour ou son intégration
à domicile" que certains usagers n'ont jamais eu ou n'ont plus de
domicile, à la suite d'un séjour prolongé en
établissement; il fallait donc prévoir leur intégration.
"Ou de l'une de ses ressources intermédiaires ou d'une ressource de type
familial", cette précision est apportée pour reconnaître le
rôle que peuvent jouer les ressources intermédiaires. Elles
étaient exclues, alors...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: D'abord, on doit se réjouir, oui, d'inclure la
notion des ressources intermédiaires parce que, d'abord, ce sont des
ressources importantes et surtout, au moment où l'article vise à
dire, essentiellement, là, qu'on ne laisse pas quelqu'un dans la rue. Il
faut qu'il y ait un milieu d'accueil, et les ressources intermédiaires
sont un rouage important, un élément important dans le
réseau, dans le système; il faut nommément les indiquer
dans la loi comme ressources responsables de l'intégration.
Bon, évidemment, l'autre question qui se pose, c'est: Lorsqu'il
reçoit son congé, qui donne le congé?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, c'est le
médecin ou le dentiste, dans la loi actuelle. Évidemment, il y a
d'autres sources qui pourraient signifier un congé, dans l'autre
système. Donc, on ne le dit plus dans la loi maintenant, mais on le
prévoirait par règlement pour être capables de faire face
à l'éventail de ceux qui pourraient donner le congé.
Le pouvoir réglementaire à 410.13, dit: "déterminer
les conditions et modalités d'enregistrement, d'inscription,
d'admission, de transfert ou de sortie des usagers d'un
établissement."
M. Trudel: Les exemples où ça pourrait ne pas
être un médecin ou un dentiste, ce serait quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Des centres d'accueil et de
réhabilitation, c'est un exemple.
M. Trudel: Ce serait qui, dans l'esprit du ministre, là?
Qui autoriserait le congé ou qui donnerait le congé?
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être un
professionnel qui oeuvre là parce que ce n'est pas exclusivement...
C'est ce qu'on me dit. Ça pourrait être le directeur
général. Ça peut être un psychologue.
M. Trudel: Voule -vous me rappeler le dispositif de 410?
M. Côté (Charlesbourg): 13.
M. Trudel: 13.
M. Côté (Charlesbourg): 410.13. "déterminer
les conditions et modalités d'enregistrement, d'inscription,
d'admission, de transfert ou de sortie des usagers d'un établissement."
Je pense que c'est plus souple sur le plan de la règle, de permettre une
variété de façons de faire face aux conditions d'exercice
d'aujourd'hui et de demain aussi. Parce que, limité par le
médecin et par le dentiste, il y a des places où...
On me donne un exemple: dans un centre d'accueil, actuellement,
où le congé est signé par le directeur
général et, si le bénéficiaire a des soins
médicaux, aussi par le médecin.
M. Trudel: Je veux bien croire que c'est couvert par 410.13,
là. Le ministre va admettre que c'est un pouvoir réglementaire
extrêmement large, le principe qui balise ça dans la loi. Va-t-il
avoir l'énergie? La question que je pose plus précisément:
On peut croire que le législateur, lorsqu'il retire la disposition de
l'ancien article 4 de la loi actuelle, bon, c'est pour couvrir d'autres
situations dans d'autres centres, sauf que, nommément, pour les
établissements de santé, les centres hospitaliers, est-ce que
c'est le D.G., le directeur général, qui pourrait signifier le
congé, ou pourrait faire signer par d'autres le congé d'un
usager?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la Loi sur
l'assurance-hospitalisation, c'est toujours le médecin qui, dans les
centres hospitaliers, donne le congé. C'est clair, ce n'est pas
changé, ça.
M. Trudel: Dans la loi sur les services... Sur...
M. Côté (Charlesbourg):
L'assurance-hospitalisation.
M. Trudel: L'assurance-hospitalisation.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 30.
Ça, c'est le règlement, ça? O.K? Dans un centre
hospitalier, le congé d'un bénéficiaire doit être
signé par le médecin ou le dentiste traitant. Mais votre
crainte... Expliquez-moi votre crainte, là. C'est que...
M. Trudel: Bien, ma crainte..
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, que
dans un centre hospitalier de courte durée, le congé ne
soit pas signé par un médecin, c'est ça votre crainte?
M. Trudel: Ça, ça se pose, comme question. Et dans
d'autres centres, ça prend une espèce de hiérarchie de
responsabilité au niveau du congé et, d'autre part,
peut-être de l'arbitrage des conflits. Si vous dites, au niveau des
centres hospitaliers, par exemple, que ce serait prévu dans la
réglementation, dans un centre d'accueil ou un centre de
réadaptation, est-ce que ce sera le directeur général?
Est-ce que ce sera le professionnel? Vous allez convenir avec moi que ce n'est
pas facile de faire la distinction, là. Qui devrait signer, signifier le
congé? Et est-ce que l'arbitrage se fera en vertu de la
responsabilité professionnelle au sens large, ou de la
responsabilité administrative? C'est la réadaptation.
Mme Vermette: Mais dans un centre de réadaptation, comme
en "toxico", c'est généralement le directeur
général qui est souvent le professionnel qui fait oeuvre de pas
mal toutes sortes de choses aussi.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a des soins
médicaux, l'obligation est faite dans le règlement que ça
soit aussi "et médical".
Mme Vermette: Oui, mais c'est de la consultation
généralement, très souvent. Ils n'ont pas
nécessairement d'opinion sur... Mais, généralement...
M. Côté (Charlesbourg): Dans les centres
hospitaliers, ça ne se pose pas parce que c'est la loi des assurances,
donc c'est...
M. Trudel: Mais dans les autres centres, est-ce qu'il y aurait
conflit? Le directeur général dit: Bon, lui, il sort.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a des services
médicaux, ça prend aussi le médecin. Donc, ce n'est pas
laissé à la discrétion du directeur général.
S'il y a des soins médicaux, et c'est "et", donc, c'est une
obligation.
M. Trudel: Et dans le cas des services sociaux? Par exemple,
l'exemple que soulève la collègue, ici, dans un centre de
désintoxication, le directeur général dit "sors", sauf que
le professionnel traitant...
M. Côté (Charlesbourg): Même chose.
M. Trudel: Non, non. Je parle du professionnel traitant, ce n'est
pas nécessairement un médecin. Ça peut être un
psychologue, ça peut être un...
Mme Vermette: Mais, monsieur, c'est le D.G.
généralement, ou son représentant... Et il va nommer le
psychologue-
Une voix: C'est le D.G. ou son représentant. Et s'il
reçoit des services médicaux, c'est aussi le médecin.
M. Trudel: Je comprends que, quand il y un médecin
impliqué dans le traitement, c'est aussi le médecin...
M. Côté (Charlesbourg): non, non. ou son
représentant, c'est un psychologue. si le d.g. décide que c'est
le psychologue ou son représentant, donc, c'est le psychologue.
mais...
M. Trudel: C'est parce qu'il y a toute la question de la
responsabilité professionnelle de l'usager qui est sous traitement, qui
reçoit des soins, et la préoccupation administrative de celui qui
est responsable de l'administration de tel ou tel centre. Bon. Et on peut en
arriver à des situations conflictuelles assez fréquentes
où le souci administratif du directeur général, de
l'autorité administrative, prime sur la responsabilité
professionnelle. Qu'est-ce qui doit primer, en termes d'intérêt de
l'usager? Je pense bien que ce qui doit primer en termes d'intérêt
de l'usager, c'est la responsabilité du professionnel en traitement dans
la catégorie du centre, là où il est. Je suis content de
savoir la réponse, qu'au niveau des centres hospitaliers, lorsqu'il y a
traitement médical qui est concerné, il doit y avoir autorisation
du médecin traitant. Mais, pour les autres catégories de
professionnels, ça peut poser un bon nombre de situations
problématiques. Qu'est-ce qui arrive, au niveau de l'arbitrage,
là? Qui décide?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, en tout cas,
c'est ce que j'ai dit au début, puis que je répète: il n'y
a pas mieux placé que le médecin pour diagnostiquer, prescrire,
guérir, puis, évidemment, donner le congé. Et ça,
c'est clair dans le rôle de l'assurance-hospitalisation: Tu n'es pas
à l'hôpital si tu n'as pas besoin de services médicaux.
Donc, comme tu es à l'hôpital parce que tu as besoin de services
médicaux, c'est automatiquement le médecin qui est
impliqué dans le congé. Bon, alors, dans le reste, il y a
différentes règles qui jouent. Dans le cas des centres d'accueil
d'hébergement - donc, personnes âgées - c'est, si ça
requiert des services médicaux, c'est les deux; si ça ne requiert
pas de services médicaux, c'est le D.G. Dans d'autres types
d'institutions, c'est le directeur général, ou celui qu'il
désigne. Je pense qu'à ce moment-là, ça
répondrait aux cas spécifiques de toxicomanie, là, ou
d'autres aussi, qui peuvent se moduler. Finalement, ce que les légistes
ont conclu chez nous, c'est que, comme c'est déjà couvert par la
Loi sur l'assurance-hospitalisation, ça a été exclu. Donc,
ça ne visait pas autre chose que
ça, parce que c'est déjà couvert par la Loi sur
l'assurance-hospitalisation.
M. Trudel: Oui, si la Loi sur la Régie de
l'assurance-maladie du Québec couvre l'aspect de quelqu'un qui est en
traitement médical je pense que l'éclaircissement est
apporté. Je souhaiterais quand même, là, qu'on... Est-ce
qu'on avait examiné effectivement au quart de tour, là, le cas de
tous les autres usagers, dans les autres parties du système où il
peut y avoir un bon nombre de conflits qui se présentent? Là,
c'est parce que je voudrais protéger, en quelque sorte, la
responsabilité professionnelle des autres intervenants.
M. Lamarche (Paul): Mais, essentiellement, ce que je viens de
vérifier, juste pour être bien sûr que je comprends bien
votre interrogation, c'est qu'il pourrait y avoir un conflit entre, par
exemple, la décision du professionnel traitant qui, pour des raisons
professionnelles, déciderait de maintenir, par exemple, la personne en
institution, et le directeur général, pour des raisons plus
administratives. Ce qu'on me dit d'ailleurs, dans l'ensemble des consultations,
dans 15 ans de pratique, là, c'est essentiellement qu'il ne s'est jamais
produit de cas majeurs où, effectivement, ce type de conflit-là a
pu exister. Pourquoi? Parce que le directeur général ou son
représentant se fient essentiellement à ce que le professionnel
traitant, que ce soit un psychologue ou autre, peut décider concernant
la sortie des gens. Donc, peut-être que, théoriquement, le
problème peut se poser, mais, en pratique et selon des gens du
réseau, dans une quinzaine d'années de pratique, ce type de
conflit-là n'a pas surgi. Actuellement, ce qu'on a, c'est ce que je vous
ai lu tantôt dans le règlement; il est prévu que ce soit
encore précisé dans le règlement. Donc, les
mécanismes de sortie, au niveau des centres hospitaliers, c'est le
médecin traitant, dans les autres catégories
d'établissement, c'est le D.G. ou son représentant "et avec le
médecin traitant", lorsque des services médicaux sont
appliqués. Mais, dans la pratique, selon ce qu'on me mentionne,
là, ça... (11 h 30)
M. Trudel: En tout cas, le minimum de ce qu'il faut
prévoir au niveau de la réglementation, c'est "et le
médecin traitant" dans le cas de soins médicaux; et il va falloir
inclure "et le professionnel qui a la responsabilité du traitement de
tel usager" dans les autres catégories de services. Au minimum, au
niveau du règlement, à défaut de le prévoir dans la
loi ici - je vous avoue que je serais beaucoup plus rassuré si on
pouvait l'inclure dans la loi elle-même, parce que ça nous indique
très précisément qui donne le congé - on va
souhaiter, et je veux attendre la réponse du ministre sur... Est-ce
qu'au niveau de la réglementation - il y a des gens qui peuvent prendre
des notes et prévoir les choses lorsqu'on fera les règlements -
est-ce que le ministre peut s'engager à ce que, dans la
réglementation, soit reflétée la préoccupation de
la responsabilité du professionnel eu égard aussi à la
responsabilité administrative en matière de congés de
l'établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, parce que
ça va avec la philosophie de base. C'est au bénéfice de
l'usager; ce n'est pas une question de dire que le directeur
général ne lui aimerait plus la face et qu'il aurait quelqu'un
d'autre à rentrer dans le lit, alors que le professionnel va dire qu'il
a encore besoin de soins. Alors, on peut peut-être traduire de
manière très claire, là. Évidemment, si
c'était pour l'introduire dans la loi actuelle, moi, je vous dirais non,
compte tenu du fait que, déjà, le médecin et le dentiste
sont prévus dans la Loi sur l'assurance-maladie, et qu'à
l'intérieur des règlements, on va le prévoir.
Effectivement, là, les gens ont pris une note pour s'assurer que
l'esprit dans lequel ces échanges-là se font, se reflète
à l'intérieur du régime.
Le Président (M. Joly): Très bien. L'article...
L'amendement et l'article 14, adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 14 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle l'article 15.
M. Trudel: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, monsieur.
M. Trudel: Sans remettre la question de l'adoption, ici, ma
collègue avait une question de précision administrative.
Le Président (M. Joly): Sûrement qu'on peut se
permettre ce débordement.
Mme Vermette: Lorsqu'on parie du droit à recevoir des
soins ou à rester en établissement, est-ce que ça
reconnaît aussi le droit du bénéficiaire à demander
son congé ou, indépendamment de son état de santé,
de pouvoir se retirer d'un établissement de santé? Y a-t-il un
endroit où c'est inclus?
M. Côté (Charlesbourg): parce que, finalement,
ça arrive souvent qu'un bénéficiaire sacre son camp, et
ils disent: tu vas signer un papier avant de t'en aller, là...
Une voix: Oui. C'est ça, sauf qu'il assume sa
responsabilité. C'est prévu dans le règlement.
Mme Vermette: C'est dans le règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui. Quand, l'y suis
allé la dernière fois, moi, j'ai voulu m'en aller, ils n'ont pas
voulu. Ils m'ont dit: Ça n'a pas de bon sens, on vous garde, vous ne
venez pas assez souvent. Ça fait que...
Mme Vermette: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ils m'ont trouvé un
coeur; je trouvais ça extraordinaire; ils m'ont trouvé un
coeur.
Mme Vermette: Ils vous ont trouvé un coeur? Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ils m'ont trouvé un
coeur. Bien oui, mais les médecins qui m'ont examiné, aux
premières constatations, ils ont dit: II a un coeur. Je leur ai dit: Ce
n'est pas certain. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ils n'ont pas été
surpris.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Des fois. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Ça a eu des effets secondaires. D'abord,
ça a certainement été communiqué à la
corporation de la profession des médecins que vous en auriez un. Et,
deuxièmement, lorsque vous êtes revenu, vous avez dit: Oui, on
peut adoucir ça. Alors, leur coeur, il bat.
Le Président (M. Joly): Vous l'avez prouvé à
tellement d'occasions, M. le ministre, il n'y a pas d'équivoque,
là, c'est sûr.
M. Trudel: M. le Président, là, conservez votre
neutralité.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Non, mais là, je regarde
les mains, et les mains... Ha, ha, ha!
Mme Vermette: II en profite, c'est son anniversaire. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 15.
M. Côté (Charlesbourg): Toute personne d'expression
anglaise a le droit de recevoir en langue anglaise des services de santé
et des services sociaux, compte tenu de l'organisation des ressources humaines,
matérielles et financières des établissements qui
dispensent ces services et dans la mesure où le prévoit un
programme d'accès visé à l'article 268." 268, c'est: "une
régie régionale doit élaborer, en collaboration avec !es
établissements, conjointement avec d'autres régies
régionales, le cas échéant, un programme d'accès
à des services de santé et des services sociaux..."
M. Trudel: Et l'article 268 harmonise ce que nous avons
décidé hier au niveau des principes. Là, c'est au niveau
des personnes et non pas des communautés d'établissements en soi.
On était juste en avant de notre temps, si je comprends, hier soir, sur
l'article 268, sur les principes. On est encore en avant de notre temps,
"c'est-u" ça?
M. Côté (Charlesbourg): ah non! sur le plan du fond,
hier, je ne vous ai pas trouvé bien bien en avance. je trouvais que vous
reculiez pas mal.
M. Trudel: À la lecture...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis encore sur cette
impression-là.
M. Trudel: Mais la traduction, là, puis l'explication,
ça démontre clairement que nous étions en avant. En fait,
là-dessus, c'est les reconductions de l'article 142, dans le fond.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Ah ouil C'est
ça, c'est ça.
Une voix: Ah oui! C'est textuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, textuellement.
M. Trudel: Juste une petite vérification, si vous
permettez.
Bon, donc, ça ne fait que reconduire les dispositions
prévues à 142 pour les personnes d'expression anglaise. Et
ça, là-dessus, le débat a été fait,
l'adhésion du parti, chez nous de l'Opposition, a été
donnée là-dessus. Les discussions ont eu lieu et la conclusion
est donnée. Nous les acceptons et nous y allons allègrement
là-dedans. Mais je profiterais de l'occasion, cependant, pour poser la
question sur la situation inverse. En vertu de l'article 113 de la loi 101, tu
peux, à l'article 113f, être reconnu comme un établissement
de telle catégorie de langue, pour servir les usagers, et de
travail.
Une voix: Excusez, pouvez-vous vérifier si c'est un quorum
ou un vote, s'il vous plaît? Le vote?
Une voix: Ah? Pas sûr.
M. Trudel: Bon. Et il existe la situation inverse, donc, de ces
institutions qui sont
reconnues à partir de ce caractère linguistique,
là, au niveau des services, à l'article 113f de la Charte de la
langue française, sauf que, est-ce que l'on a, de ces
établissements, tous les pians qui permettent de dire aussi, au niveau
de la francisation de ces entreprises de services, qu'ils sont capables de
donner également des services aux francophones qui ont accès
à ces établissements qui ont été
désignés en vertu de l'article 113f de la Charte de la langue
française?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on se comprend
bien? C'est que, dans les établissements désignés, par
rapport à l'accessibilité à des francophones qui iraient
dans ces établissements-là, à savoir si, effectivement,
les plans de services prévoient ou donnent accès aux francophones
à des services en français? C'est ça que vous posez comme
question? Il faut bien se comprendre.
M. Trudel: Puis, ce que je demande, c'est les plans reconnus,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas s'il y a des
plans reconnus. Je me suis intéressé l'automne dernier à
la situation des établissements désignés afin de savoir si
tous les établissements du ministère aussi étaient
conformes, avaient reçu le certificat de la langue française,
là, de francisation des entreprises. Il y avait quelques
délinquances qui ont été signalées à ce
moment-là au ministre responsable, et je n'ai pas eu d'autres nouvelles,
là. Mais je peux toujours faire en sorte d'aller chercher l'état
de la situation. Évidemment, c'est différent des plans de
services que vous évoquez. Il faudrait que je vérifie.
M. Trudel: C'est parce que l'article 23 de la Charte de la langue
française va plus loin que la question des plans de francisation des
entreprises compris dans entreprises et services. C'est que
rétablissement qui est reconnu, qui est désigné en vertu
du paragraphe f de l'article 113... Je vais juste vous le rappeler: "Ils
doivent rédiger dans la langue officielle les avis, les communications
exprimées et destinées au public". Bon, approbation de l'Office
de la langue française. "Ils doivent élaborer les mesures
nécessaires pour que leurs services au public soient disponibles dans la
langue officielle - le français - ainsi que des critères et des
modalités de vérification de la connaissance de la langue
officielle aux fins de l'application du présent article. Ces mesures,
critères et modalités sont soumis à l'approbation de
l'Office. "
M. Côté (Charlesbourg): Le plan de francisation.
C'est ça.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ce n'est
pas un plan de services..
M. Trudel: Non, non, pas de services en soi. C'est un plan
d'accessibilité aux personnes de langue française.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier.
M. Trudel: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais qu'il y a des
démarches qui ont été faites auprès de mon
collègue, M. Ryan, l'automne dernier, aux fins de savoir si tout le
monde se conformait. Il y avait un premier rapport, c'était à un
niveau différent, mais je vais le vérifier.
M. Trudel: Alors, l'engagement du ministre est de déposer
en commission, ici, l'état de la situation des établissements
désignés...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Ne me
charriez pas. Le ministre n'a pas dit qu'il avait pris l'engagement de
déposer. Le ministre a dit qu'il prenait l'engagement de
vérifier. Bon.
M. Trudel: Le ministre peut-il prendre l'engagement de
déposer?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le ministre ne prendra
pas l'engagement de déposer. Le ministre peut prendre l'engagement
d'informer - ça, c'est bien différent - de faire l'état de
la situation. Mais, déposer, le ministre n'est pas un déposeur en
commission. Alors, je suis bien ouvert à discuter de toutes sortes de
choses, mais je vais prendre les informations. D'ailleurs, il s'agit de
compléter ce que j'ai déjà en termes de démarches,
de mettre à jour, et à partir de ce moment-là, je vais
vous faire un état de situation très clair. Je n'ai pas de
cachette. S'il y a des délinquants, ils s'organiseront pour rentrer dans
le rang. Alors, c'est vrai, ça, pour la communauté francophone
vis-à-vis des anglophones, et c'est vrai pour les anglophones
vis-à-vis de la communauté francophone. C'est vrai pour tout le
monde. Donc...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget.
M. Trudel: Oui, c'est surtout les...
Mme Boucher Bacon: J'aurais une précision à
demander au ministre, à l'effet que si c'est une personne qui est
allophone - on fait référence à une personne qui est
Chinoise et qui ne parle pas l'anglais - est-ce qu'elle aura le droit, elle,
dans sa langue, de se faire entendre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qu'on a dit hier, c'est qu'il y avait une certaine
évolution à ce niveau-là, qu'on tentait de
reconnaître un certain nombre de phénomènes à des
clientèles plus spécifiques que sont les personnes
âgées, les jeunes en difficulté, et ainsi de suite, au
niveau de ces communautés. On donnait l'exemple de l'hôpital
chinois, par exemple, qui, par conséquent, dispense des services aussi
dans leur langue, mais qu'il n'y avait pas d'obligation. C'était pour
favoriser, mais en tenant compte des ressources au niveau des
établissements. Mais il n'y a pas de...
Mme Boucher Bacon: Mais est-ce que le médecin a un droit
ou un privilège de demander si la personne peut être entendue en
français, en anglais ou dans sa langue? Est-ce qu'il y a quelque chose
qui spécifie ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de règle à ce moment-ci. C'est que le
médecin va dispenser des services dans la langue qu'il connaît. Il
y a des gens qui sont parfaitement bilingues et qui vont le faire dans les deux
langues. Si on va à Santa Cabrini, si on va voir...
Mme Boucher Bacon: J'allais vous faire la remarque.
M. Côté (Charlesbourg):... ça va probablement
être dans trois langues, en italien, en anglais et en
français.
Mme Boucher Bacon: Non, mais c'est parce que moi, dans mon
comté, on m'a rapporté un fait à l'effet que le fils de M.
Parizeau, qui pratique à l'hôpital Santa Cabrini, dans mon
comté... C'était des gens qui parlaient autant le français
qu'une autre langue et le médecin en question s'est adressé
à eux en anglais sans leur demander quelle langue ils parlaient. Alors,
quand on veut défendre le fait français, il faut être
cohérent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un message qui est
plus politique, ça.
M. Trudel: Puisque c'est un cas personnalisé, j'aimerais
bien que les vérifications soient faites parce que ce n'est pas une
accusation de petite taille. C'est grave, ce qui est dit là. Je veux
dire, on est dans une pratique professionnelle et nous avons accepté
hier, largement, que les services aux personnes soient donnés à
travers le meilleur véhicule possible pour l'usager. C'est-à-dire
que la langue officielle dans cette province, c'est le français; on a
accepté et on a donné notre aval à une loi qui dit qu'on a
des services dans la langue anglaise - et ça, on respecte ça
parce que ça fait partie de notre héritage culturel - et
également dans d'autres langues. Alors, faire des allusions comme
ça, je vous dis bien franchement, M. le ministre, c'est rien que
malveillant. C'est malveillant de faire des allusions comme
celle-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel:... et c'est une attaque basse sur des professionnels,
en relation avec les décisions politiques de certains individus dans la
société, et ça, je ne l'accepte pas. Je réfute
complètement... (11 h 45)
Mme Boucher Bacon: Ils sont venus dans mon bureau me le dire, M.
Trudel.
M. Trudel:... je réfute complètement ces
choses-là. S'il y a matière à discrimination, s'il y a
matière à des accusations sur du mauvais service qui serait
donné en rapport avec la prestation qui est prévue dans notre
loi, qu'on le fasse formellement dans les lieux prévus. Et je n'accepte
pas que, devant une commission parlementaire, dans une commission parlementaire
de l'Assemblée nationale, sous le couvert de l'immunité
parlementaire, on fasse de telles allusions qui sont sans fondement, où
il n'y a aucune démonstration.
M. Côté (Charlesbourg): Attention! Je comprends
votre émoi, mais il faut quand même faire attention. Ce que vous
avez demandé en premier lieu, c'est qu'il faudrait vérifier;
puis, à la fin, vous affirmez que ça n'existe pas. Bon, si vous
avez senti le besoin de vérifier au début, c'est peut-être
la solution la plus sage, de vérifier si, effectivement, c'est ce qui
s'est passé ou pas. Quant au reste, évidemment, je pense que les
faits diront ce qu'ils ont à dire. À ce moment-là, chacun
est bien libre de porter le poids de ses affirmations ou de ses faits et gestes
posés quotidiennement.
Donc, à partir de ce moment-là, il est clair que, moi, je
ne serais pas effrayé si un individu ici présent, qui est le
client, se fasse traiter dans sa langue - que ce soit le chinois, l'anglais, le
français, l'italien, l'espagnol, le grec - si quelqu'un est capable de
communiquer avec lui. L'essentiel n'est pas la langue de communication, mais
l'échange entre le professionnel et le bénéficiaire qui a
besoin de services. C'est ça, le but ultime de la rencontre; ce n'est
pas de sortir avec un certificat de francisation autour de l'oreille, c'est de
savoir soigner le problème qu'il y a dans l'oreille. Donc, c'est
ça, fondamentalement, l'objectif. Donc, à partir de ça, je
pense que, pour moi en tout cas, l'incident est clos. Je comprends que vous
ayez cette réaction-là; il s'agira de voir. Je pense que les
faits qu'a évoqués Mme la députée, s'ils sont
vrais, ils ont été communiqués, c'est elle qui peut
décider ce qu'elle en fait. C'est surtout ça.
M. Trudel: Vous savez très bien que c'est de nature...
Parce que vous le précisez bien, ce
qui est le fondamental, c'est le service à l'usager qui est
requis, et la responsabilité que nos professionnels ont, en particulier,
le cas échéant ici, que nos médecins professionnels ont,
non seulement comme serment vis-à-vis de l'exercice de leur profession,
mais également vis-à-vis d'une corporation - on dira ce qu'on
voudra de la Corporation professionnelle des médecins - qui exerce ses
responsabilités à cet égard au point de vue disciplinaire,
ce qui est respectable. Et s'il y avait eu des manquements à
l'éthique, c'est à la corporation professionnelle qu'il faut
rapporter ça et non pas des ragots de corridors dans lesquels on dit: On
m'a dit... Et que ça dégénère. Ces ragots sont
seulement sur la personne, mais on mêle les choux et les radis. Et, dans
ce sens-là, on rejette sur les professionnels en question; et ça,
je trouve ça inacep-table comme attitude.
M. Côté (Charlesbourg): Si on revenait à
l'article...
M. Trudel: Oui, c'est plus intéressant, M. le ministre,
effectivement. Je veux juste souligner qu'il y a à peine une
année, au niveau des plans prévus en vertu de l'article 23 de la
Charte de la langue française, selon mes informations - et je suis en
train de vérifier cela - il y avait seulement 50 % des
établissements désignés qui avaient prévu de tels
plans. Et vous savez, un des problèmes majeurs qu'on rencontre - et
puis, ça vaut pour tous les régimes - c'est le jeu de balle, la
partie de ping-pong qui se fait entre le ministère responsable de la
Santé et des Services sociaux et l'Office de la langue française,
où le ministre responsable va dire: Moi, ça ne m'appartient pas,
ça, de faire exécuter la réalisation des plans. Et,
d'autre part. Santé et Services sociaux dit: Nous autres, on est
axés sur l'usager, sur le service à donner et sur les soins
à dispenser, et c'est plutôt à l'Office de s'occuper de ces
bébelles...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis de
mémoire, parce que je ne voudrais pas être pris au pied de la
lettre, puis que je sois pris avec... Au moment où j'ai reçu les
informations, il me semble que c'était sept qui ne s'étaient pas
conformés. Mais je vais le vérifier de manière plus
précise et je vais vous revenir avec le chiffre.
M. Trudel: O.K. AJors, je vais resouhaiter que le ministre, dans
les meilleurs délais, puisse déposer, en allant chercher
l'information là où elle est, l'état de la situation eu
égard aux services aux francophones dans les institutions
désignées en vertu de 113f et selon les critères de
l'article 23 de la Charte de la langue française. Ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 15 est adopté.
L'article 16?
M. Côté (Charlesbourg,: Je viens dans la...
Le Président (M. Joly): Excusez, il y avait un papillon
à l'article... Non, je m'excuse, parfait, vous avez raison.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce qu'il
était en envol. C'est le prochain.
Le Président (M. Joly): II vient d'atterrir.
M. Côté (Charlesbourg): "Rien dans la
présente loi ne limite le droit d'une personne ou de ses ayants droit
d'exercer un recours contre un établissement, ses administrateurs,
employés ou préposés ou un professionnel en raison d'une
faute professionnelle ou autre. Un tel recours ne peut faire l'objet d'une
renonciation. Il en est de même à l'égard du droit
d'exercer un recours contre une ressource de type familial visée
à l'article 232." Et le papillon vise à supprimer, à la
fin du deuxième alinéa, ce qui suit: "visé à
l'article 222... 232". C'est parce que j'ai été
impressionné par le nombre de mesures de la réforme, 222.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, quelle est la responsabilité
partagée dans le cas type d'une famille d'accueil, là? Est-ce que
c'est uniquement la famille qui est obligée de prendre des assurances
dans ce cas-là, s'ils reviennent ou quoi? C'est quoi, sur le plan
légal?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, il y a un
problème qui se pose actuellement au niveau des familles d'accueil, un
principe d'assurances. C'est un problème qui n'est pas totalement
réglé puisque j'ai demandé que mes gens rencontrent - et
ça devait être au cours des derniers jours - la
Fédération des familles d'accueil. Et, quant à moi, j'ai
très clairement indiqué qu'on a des problèmes qui
subsistaient dès le début, du mauvais risque - parce que c'est
ça qu'on voulait faire assurer aux familles d'accueil - et que ce
n'était pas la responsabilité de la famille d'accueil d'assumer
ce mauvais risque, mais davantage au ministère qui plaçait un
enfant qui pouvait être un mauvais risque pour la famille d'accueil. Et
ce n'était pas raisonnable de penser que c'est la famille d'accueil qui
peut assumer cène responsabilité-là et, normalement,
ça devrait régler les problèmes d'assurances.
M. Trudel: Ce que je comprends, pour les familles d'accueil -
parce que j'ai été sensibilisé
lundi de cette semaine par un groupe de familles d'accueil à
cette situation-là - c'est que la COFAQ et la FFAQ se sont comme
donné une police collective d'assurance avec "opting in", vous excuserez
le terme, pour les familles, enfin, une couverture générale, puis
tu peux entrer dedans suivant une contribution; et ça, ça couvre
surtout la partie des risques matériels parce que les risques sur le
plan professionnel sont déjà couverts par une assurance
payée par le ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'était les
risques à autrui, les risques malicieux, qui pouvaient être commis
par le jeune qui est en famille d'accueil, sur les biens d'autrui, qu'on
voulait faire couvrir par la famille d'accueil, ce qui n'a pas de bon sens.
Ça n'a aucun bon sens de penser que, dans une situation logique, on
prend un jeune, une famille d'accueil accepte de le recevoir chez elle, le
reçoit, l'encadre, mais malgré tout ça, le jeune commet
des méfaits à l'extérieur; et on voulait que ce soit la
famille d'accueil qui ait cette responsabilité-là, ce qui n'a
aucun maudit bon sens. Alors, c'est pour ça que, quand on m'a saisi de
ce problème-là, j'ai dit: II n'en est pas question. Je pense que
c'est un moyen facile de repasser la facture à quelqu'un d'autre qui ne
la méritait pas. Ça fait que j'ai tiré sur la corde et,
évidemment, des rencontres ont pour but de tenter de
démêler toute l'histoire do l'assurance COFAQ,
Fédération des familles d'accueil, et de faire en sorte qu'on
puisse l'examiner avec eux, tout en prenant, nous, la responsabilité de
ce qu'on appelle le mauvais risque à ce niveau-là, mais qu'eux
aient leur responsabilité d'assurances pour leurs biens, qui est la
famille où ils reçoivent des gens, la maison familiale où
ils reçoivent des gens.
M. Trudel: Est-ce que je comprends que vous avez comme -
j'espère que j'ai l'expression... je vais l'appeler l'espèce de
directive qui avait été donnée dans le réseau;
parce que les familles d'accueil, effectivement - non seulement sur le
"refilage" de factures - mais étaient très inquiètes de
cette nouvelle façon de couverture. Alors, vous avez rappelé
formellement cette directive du ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, ça a
été communiqué à la dernière rencontre - je
pense que c'était le 18 ou le 19 mars - une rencontre avec la COFAQ et
la Fédération des familles d'accueil, où ils ont
échangé avec les dirigeants et revu un certain nombre de choses,
mais la directive est claire.
M. Trudel: Je vais juste - parce que c'est effectivement un
problème - rappeler au ministère si on peut aussi faire un effort
de communication, que ça se rende directement aux familles, parce que je
ne veux pas charger les
COFAQ et FFAQ, mais le réseau d'information, c'est grand, c'est
tout te Québec, et ils n'ont peut-être pas toutes les
capacités financières, les moyens pour roîiciro cette
information jusqu'aux familles d'accueil.
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais vous en reparler
pas mal.
M. Trudel: Je pourrais toujours poser une question à
l'Assemblée nationale pour que ça se rende, mais comme j'ai
déjà la réponse ici...
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais vous dire
qu'effectivement, il y a un problème très important de
communication. Le problème de communication n'est pas entre le
ministère et les associations, ni entre le ministère et les CSS,
mais davantage à partir des niveaux intermédiaires à aller
à la famille d'accueil. Tout à fait. Parce qu'on véhicule
bien ce qu'on veut. Et, si le ministre a été obligé de
prendre le dossier lui-même à un certain moment donné,
c'était parce qu'il y avait de petits problèmes quelque part. Il
y avait de Hnéquité à travers le Québec sur le plan
des familles d'accueil; on a rebrassé le système pour faire
prendre des décisions extrêmement importantes au gouvernement
à ce niveau-là et on est encore dans une période où
il y a du flottement à certains niveaux, justement, en particulier au
niveau de la prime spéciale. Mais on y va et on règle les
problèmes un par un.
Je dois vous dire que j'ai vu, dans ma dernière rencontre, des
cahiers d'information bien faits par le ministère, et qui vont
être distribués à chaque famille d'accueil. Ils expliquent
très très bien maintenant. C'est une communication qui va aller
directement dans la famille d'accueil. Alors, j'ai vu ces choses-là
parce qu'on est allés chercher des sommes d'argent pour la formation et
l'information de ces familles d'accueil, et on devrait normalement, au fur et
à mesure, être capables de régler un certain nombre de ces
problèmes-là.
M. Trudel: Je suis bien heureux que le ministre me donne cette
information-là parce qu'il se rappellera qu'aux études de
crédits supplémentaires, j'avais rappelé ce
problème d'information et, si je ne me trompe pas, le ministre avait eu
I air surpris un petit peu que je tire la sonnette d'alarme et il avait l'air
de dire: Nous, on a l'air de faire tous les efforts de notre côté.
Mais, effectivement - et je ne veux pas blâmer un quelconque niveau -
mais dans la chaîne de transmission des informations, je dois bien
constater que le principal concerné, qui est la famille d'accueil
à l'autre bout, souvent... Vous le savez parce que, probablement, des
députés de votre côté aussi vous en rapportent des
vertes et des pas mûres sur des choses qu'on nous rapporte dans nos
bureaux.
Celui qui vous parie comme porte-parole en matière de services
sociaux, évidemment, est plus aiguisé sur les situations, mais
mes collègues me rapportent des choses qu'ils entendent dans leurs
bureaux, qui, franchement, ne tiennent pas compte de la réalité
des choses et qui, finalement, finissent par gâter le climat dans les
familles d'accueil. C'est une ressource intermédiaire extrêmement
importante, une ressource alternative formidable, mais il faut qu'on fasse
notre bout là-dessus. Alors, ce que vous dites, c'est que le
ministère est à préparer des documents...
M. Côté (Charlesbourg): À ma demande. Pas
à la demande du voisin. Ce n'est pas la machine qui le montre. À
la demande du ministre.
Et ces systèmes d'alarme-là ont été
allumés au moment où on a discuté en Chambre des
crédits. Rappelez-vous, vous vous êtes interrogés parce que
la communication ne descendait pas et, moi, je vous répondais qu'on
était allés chercher 35 000 000 $ additionnels. À un
moment donné, tout ce que j'entendais, c'étaient des critiques.
Je me demandais où étaient passés les 35 000 000 $. Je me
demandais s'il y avait au moins quelqu'un quelque part qui avait vu la couleur
du papier. Il n'y a rien de plus frustrant pour quelqu'un que de travailler sur
un dossier avec des solutions convenues avec les associations. Ça n'a
pas été convenu avec Pierre, Jean, Jacques, ça a
été convenu dans une réunion où la COFAQ et la FFAQ
étaient là, et où tous les CSS du Québec
étaient présents; ça commence à faire du monde
autour de la table. C'est moi qui la présidais la réunion. On
avait à démêler le dossier; qu'est-ce qui va et qu'est-ce
qui ne va pas? (12 heures)
II y avait des récriminations de la part des familles d'accueil.
Blés ont dit: Ils les prennent, ils viennent les porter chez nous et ils
reviennent les chercher plus tard. Mais il y a un problème
d'encadrement, un problème de support sur le plan professionnel.
Deuxièmement, on a un problème de répit.
Troisièmement, les primes ne sont pas équitables et
uniformes.
Effectivement, il y avait du maraudage de familles d'accueil,
particulièrement dans la grande région de Montréal, d'une
place à l'autre, où on payait plus cher à une place. On
s'est retrouvés dans des situations où des familles d'accueil de
Laval ou de Laurentides-Lanaudière étaient payées plus
cher pour recevoir une clientèle qui venait de l'île de
Montréal que le CSS des Laurentides était capable de payer pour
ses propres... Donc, c'était ça, la situation. Alors,
c'était de la délinquance sur le plan budgétaire. Je suis
allé resserrer ça. On est arrivés avec un programme
spécial de 35 000 000 $ pour reconnaître le rôle des
familles d'accueil, pour qu'il y ait du répit, pour qu'il y ait du
support. Évidemment, il reste un problème assez important, qui
est la prime spéciale, sur lequel nous continuons de travailler avec
eux. On souhaitait l'avoir réglé pour le 1er avril; il ne sera
pas réglé. C'est donc le statu quo qui continue. On s'est
donné un délai, mais, moi, ii dit très nettement: II faut
que ça se règle, la prime spéciale. Alors, on est dans un
"crunch" de rencontre pour tenter de trouver une solution finale, mais ce n'est
pas facile.
Quand on arrive maintenant, puis prenez une famille d'accueil, 20 jours
par année de ressourcement ou de répit, d'abord, ce n'est pas le
Klondike. Il ne faut pas s'imaginer que c'est 130 000 $ pour 20 jours de
ressourcement. Ce n'est pas tout à fait ça, mais, au moins, c'est
un pas dans la reconnaissance que ces gens-là ont besoin comme tout le
monde de sortir de la maison de temps en temps, d'aller prendre l'air, de se
retrouver tout seuls en couple - s'ils sont en couple - pour être
capables d'avoir une meilleure hygiène à l'intérieur quand
ils reviennent. Ça, c'étaient des revendications des familles
d'accueil, qui étaient importantes, et je vous dis, moi, que c'est un
dossier qui est très bien enclenché dans l'application et dans
l'information qui doit se rendre jusqu'à la famille. C'est sûr
que, de temps en temps, on nous disait qu'il y avait des mottons dans le gruau.
Il y en a quelques-uns, il va en rester encore quelques-uns, mais on va les
mélanger comme il le faut au fur et à mesure que ça va
progresser.
M. Trudel: Raoul Duguay, de Val-d'Or - ça va être
difficile pour les gens de l'enregistrement des débats - disait qu'il y
avait de la "zisloun dans la wasebang".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): De la "zisloun dans la
wasebang*?
Le Président (M. Joly): Mais c'était compris,
là-bas.
M. Trudel: À la grandeur du Québec. C'est une
chanson qui a fait...
Le Président (M. Joly): Vous disiez ça comment? De
la...
M. Trudel: ...un succès immense, même à
Paris. Mais là-dessus, M. le ministre, est-ce que vous voulez dire que
la provision des dispositions ministérielles est appliquée
à partir du 1er avril, non seulement un nouveau contrat, mais une
uniformisation des primes pour les familles spéciales? La
mécanique est remise en discussion...
M. Côté (Charlesbourg): Bon
M. Trudel: ...parce que vous vous souvenez,
là-dessus, j'ai déposé...
M. Côté (Charlesbourg): Une pétition.
M. Trudel: Ça doit vous siler aux oreilles, le nombre de
pétitions que j'ai déposées...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... qui, je pense, vous avez raison, relèvent
plus peut-être de l'approche que de la volonté d'en arriver, non
pas à une uniformisation, mais à une stabilisation du
programme.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que nous avons fait
à l'époque, on a dit... Montréal métropolitain
était celui qui avait le plus d'écart. Il fallait ramener. Il a
accepté de baisser. Et dans certains autres cas aussi, où la
prime était trop élevée. Donc, on a uniformisé la
prime. On a dit: On va le faire jusqu'au 1er avril 1991 pour nous permettre,
d'ici ce temps-là, de trouver une formule.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre, nous allons suspendre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Est-ce qu'on a fini
l'article 16, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Nous avons fini...
M. Trudel: C'est parce que, comme on est là-dedans,
j'aurais deux autres questions qui sont assez importantes. Ça fait un
bon moment que j'attends pour...
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons...
M. Trudel: Ce n'est pas directement sur l'article en soi.
Le Président (M. Joly):... suspendre quelques minutes.
M. Côté (Charlesbourg): Si ce n'est pas sur
l'article en soi...
M. Trudel: O. K. On peut adopter l'article 16.
M. Côté (Charlesbourg):... on pourrait
l'adopter?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): L'article 16...
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
16, adopté. L'article 16, tel qu'amendé, adopté.
Nous suspendons quelques minutes, le temps d'aller voter.
(suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
J'appelle l'article 17. M. le ministre.
Dossier de l'usager
M. Côté (Charlesbourg): Tout usager de 14 ans et
plus a droit d'accès à son dossier. Toutefois,
l'établissement peut en refuser l'accès momentanément si,
de l'avis de son médecin traitant ou du médecin
désigné par le directeur général de
l'établissement, la communication du dossier ou d'une partie de celui-ci
causerait vraisemblablement un préjudice grave à la santé
de l'usager. Dans ce cas, l'établissement, sur la recommandation du
médecin, détermine le moment où le dossier ou la partie
dont l'accès a été refusé pourra être
communiqué à l'usager et en avise celui-ci. " C'est un article
dont on a déjà fait mention quand on a étudié les
premiers articles.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Évidemment, on en a discuté au niveau
des principes et je pense qu'on peut même assimiler le contenu de
l'article à la remarque faite par l'association des CMDP du
Québec au niveau de la relation thérapeutique avec l'usager. Je
pense qu'il y a là un certain nombre de provisions qui permettent de
protéger et l'usager et le professionnel aussi.
Beaucoup d'intervenants dans le réseau nous ont - voyez si le
ministre a bien réussi - j'allais dire, nous ont fait des remarques sur
notre projet de loi, mais sur le projet de loi du ministre. Le ministre a
tellement bien vendu sa salade...
Le Président (M. Joly): Déjà
associé.
M. Trudel:... dans ses spectacles régionaux, en disant:
Ah! l'Opposition est toute d'accord. Il n'y a pas de problème.
Même que les journalistes ont fini par dire: l'Opposition a voté
pour le principe. Ce qui était faux. Les grandes remarques...
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai jamais dit
ça. Dans ma tournée, je n'ai jamais dit que l'Opposition avait
voté pour le principe.
M. Trudel: Non, vous avez dit: Elle est d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Je trouvais scandaleux que
l'Opposition n'ait pas voté pour le principe d'une réforme aussi
extraordinaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: vous aviez toujours votre commentaire pour dire que
l'opposition était d'accord sur les grands morceaux de cette
réforme.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui C'était
vrai, aussi.
M. Trudel: M. le ministre, on nous a beaucoup reproché de
poursuivre dans la tradition de notre système, de médicaliser, de
conserver une médicalisation, et là, vous savez, on prend le
point de vue d'une partie de nos intervenants dans le système. Alors, il
n'est pas question de s'opposer aussi à cela. Au niveau de la
restriction qui est introduite, ça va de soi, nous l'acceptons.
Sauf que, pour toute la partie des intervenants sociaux, je pense que la
même restriction peut exister, en particulier en matière
d'application de la Loi sur la protection de la jeunesse. Il n'y a pas
seulement le professionnel de la médecine qui est concerné par la
relation avec l'usager qui vient chercher des services dans le système,
il y aussi des professionnels. On a eu le débat tantôt; oui, il y
a d'autres intervenants. Et la notion de professionnel est, pour l'instant,
limitée à la définition au sens du Code des professions.
Sauf que ça me semble effectivement limitatif, compte tenu que nous
sommes ici en matière de traitement d'organisation de services de
santé - santé en plus médical - et des services sociaux.
Il y a donc des professionnels du système qui ont, par-devers eux, un
dossier de traitement d'un usager qui est largement constitué
d'éléments relevant des services sociaux.
On est souvent portés à croire que certaines divulgations
d'information - c'est l'objet de l'article - au niveau du dossier
médical, ne sont pas dans le sens du bienfait ou du bien-être ou
de l'amélioration de la situation de la personne. Moi, je pense que
c'est d'autant plus vrai en matière de services sociaux. Vous savez
pertinemment que, dans bien des cas, on cherche à utiliser ou il n'est
pas toujours dans l'intérêt de la personne que l'on puisse
libéraliser complètement l'information contenue au dossier de
l'usager. À cet égard-là, pourquoi limiter cette
responsabilité professionnelle au médecin désigné
ou au médecin traitant?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je vous dirais,
d'entrée de jeu, que le principe fondamental que sous-tend cet
article-là, c'est que l'individu, il a accès à son
dossier. La procédure, c'est ça.
M. Trudel: Oui. C'est ça, la base.
M. Côté (Charlesbourg): Le restant, c'est de
manière très très très exceptionnelle, sinon,
ça ne voudrait plus rien d ?. De manière très très
très exceptionnelle. Il y a des cas de santé qui sont
évidents, qui peuvent faire partie du très très
exceptionnel. Mais le bien-être, oui, ce n'est pas aussi évident
qu'en santé, il faut bien l'admettre. Mais le bien-être, je vous
donnerais peut-être un exemple: la protection de la jeunesse. Elle est
prévue dans la loi, la protection de la jeunesse. Il y a des exceptions
prévues là, donc c'est couvert, parce que, sinon, si on
élargit cette notion-là à l'intérieur de l'article
17, ça veut dire qu'on va vider une partie du sens de l'article. Vous
admettrez avec moi que, dans le cas de la santé, on peut avoir des cas
beaucoup plus précis, beaucoup plus clairs, et que ça s'applique.
Quand on vise d'autres cas comme la protection de la jeunesse, la Loi sur la
protection de la jeunesse, elle, énonce certains cas d'exception.
Le Président (M. Joly): Excusez. Compte tenu de l'heure et
dû au fait que, dans cette même salle, une autre réunion
doit avoir lieu, alors je me dois... Est-ce qu'on adopte l'article 17 ou si
vous aimeriez y revenir, M. le député?
M. Trudel: On va y revenir.
Le Président (M. Joly): Oui. Donc, nous ajournons sine
die. Ceux qui ont des documents, s'il vous plaît, il faut voir à
les récupérer.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
Lorsque nous avons suspendu, nous étions rendus à l'article 17
qui avait été introduit et lu tel que...
M. Côté (Charlesbourg): Presque adopté.
Le Président (M. Joly): Presque adopté. On
était sur le bord de l'adoption.
M. Trudel: Le ministre était à me répondre
sur l'inclusion des autres professionnels dans cet article au niveau de
l'exception. Il avait commencé à me répondre sur le refus
de l'accès à une partie du dossier ou au dossier.
M. Côté (Charlesbourg): On disait que, dans le cas
du social, au niveau de la Loi sur la protection de la jeunesse, il y avait des
balises là - c'est ce qu'on se disait - et, me dit-on, que nous
répétons au deuxième alinéa de l'article 21
où y est dit: "L'usager est âgé de 14 ans et plus
et, après avoir été consulté par
l'établissement, refuse que le titulaire de l'autorité parentale
reçoive communication de son dossier et l'établissement
détermine que la communication du dossier de l'usager au titulaire de
l'autorité parentale cause ou pourrait causer un préjudice
à la santé de cet usager." Le DPJ est à 1, juste
avant.
M. Trudel: Le ministre a raison sur la plus ou moins grande
facilité d'identification quand il s'agit d'un dossier médical,
parce qu'on peut généralement mieux cerner ça.
M. Côté (Charlesbourg): Médical, c'est plus
cernable. Santé, c'est plus cernable.
M. Trudel: C'est ça, c'est plus cernable. C'est ce que je
dis. Je suis d'accord avec ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais le bien-être, je
sais que vous êtes bienheureux d'être avec moi cet
après-midi, mais ce n'est pas nécessairement ça que vous
souhaitez. Alors, le bien-être est relatif.
M. Trudel: Oui. Et ça prend toujours un professionnel avec
un sens de l'éthique, qu'ils ont généralement toujours,
pour être capable d'en décider, et ils ont la capacité d'en
décider. Je veux juste dire que sur la partie du dossier médical,
c'est clair et ça s'identifie mieux, mais ce n'est pas parce qu'on a de
la difficulté à identifier une problématique claire au
niveau des dossiers sociaux, de nature sociale, qu'on ne peut pas dire: Bon, un
professionnel d'un autre secteur d'activité que celui des services
sociaux ici, je dirais, à la limite, qu'on ne peut pas lui faire
confiance. Je vais sortir la partie protection de la jeunesse là-dedans.
Dans les centres de services sociaux, il y a beaucoup d'autres dossiers qui se
présentent qui ne sont pas nécessairement des dossiers
reliés à la Loi sur la protection de la jeunesse.
Je pense qu'on peut aussi faire confiance à ces
professionnels-là, comme on le fait ici pour les professionnels de la
santé, les professionnels du monde médical.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on revient au principe
fondamental de l'article, c'est un droit de l'usager d'avoir une information.
C'est à lui.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il faut qu'il l'ait.
Bon, on dit: Dans certaines circonstances précises - santé, on
les définit, on s'entend là-dessus - ça peut ne pas
être le cas, balisé. Ce que vous dites, sur le plan social, il
peut y avoir ce même genre de phénomène. On en a
identifié, au niveau de la jeunesse. On dit: II est couvert.
Vous dites: II pourrait peut-être y en avoir d'autres. Quel
amendement proposeriez-vous? Parce qu'on ne dit pas qu'on ne l'a pas
regardé chez nous pour î'i.aîyser. On l'a regardé, on
l'a analysé et les gens du ministère sont allés à
la Commission d'accès à l'information, ils ont travaillé
avec la Commission d'accès à l'information. Et sous les conseils
de la Commission d'accès à l'information, l'article qui est
là est revenu comme idée, là. Parce que,
inévitablement, ça peut créer un certain nombre de
problèmes et de volume aussi, au niveau de la Commission d'accès
à l'information. Si on devait mettre d'autres balises, pour un
travailleur social, pour le bien-être d'un individu... C'est bien vaste,
le bien-être. C'est pour ça que c'est une notion qui est... Et je
comprends l'objectif poursuivi par le député et je ne suis pas
contre ça parce que ça va dans l'esprit de la loi. Si c'est vrai
dans le domaine de la santé, c'est vrai aussi dans le domaine du
bien-être. Mais la santé d'un individu, là... C'est dans
des cas extrêmement serrés où le danger que la santé
de l'individu puisse être mis en cause ou... Mettez-en, là. Mais
dans le domaine social ou du bien-être, c'est difficile, et la Commission
d'accès à l'information craignait qu'en ouvrant une porte comme
celle-là, on se retrouve devant, par exemple, des gestes plus nombreux
qu'on pose, en disant: Non, je ne te le communique pas pour ton
bien-être. Et que là, à ce moment-là, des gens
soient obligés d'aller devant la Commission d'accès à
l'information pour avoir accès aux dossiers et que ça ait des
conséquences très importantes sur le volume de demandes. Et comme
on sait que ce sont des démarches additionnelles pour avoir accès
aux dossiers, à ce moment-là, tu décourages les individus.
Tu en as qui vont être plus tenaces et qui vont aller jusqu'au bout. Mais
dans ce cas-là, ça aurait des effets plus négatifs que
positifs.
M. Trudel: Ce que je prends en considération ou
effectivement l'argumentation du ministre que l'article ne porte pas sur la
restriction quant à la divulgation des informations à l'usager,
l'objectif de l'article, c'est le contraire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est tout le
contraire.
M. Trudel: C'est que ce soit vraiment la propriété
de l'usager...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Ce que je cherche toujours là, c'est oui, en
matière de santé quand c'est dans des causes graves tel que dit
ici et là, on fait confiance à notre professionnel puis on ne
franchit pas le pas lorsqu'on arrive au niveau du bien-être de
l'individu. Je vous le dis, l'esprit de l'amendement que je voulais
suggérer, c'est de l'avis ou du médecin ou du professionnel
traitant.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la CSN qui a
initié... Je viens de voir là.
M. Trudel: L'Association des CSS aussi évidemment?
M. Côté (Charlesbourg): Mais, évidemment, le
principe - je pense qu'on s'entend bien là-dessus - c'est l'accès
total au dossier.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on met le
médical là, c'est quelque chose qui peut être circonscrit,
puis l'état de santé, c'est très important, c'est grave.
Quand on dit protection de la jeunesse, ça aussi ça peut
être dans des circonstances graves, c'est inclus. Mais la notion de
bien-être, c'est tout le reste.
M. Trudel: L'Association des CSS suggérait, je pense, un
libellé qui ne va pas aussi loin que celui que je viens de
suggérer, en disant "de l'avis du médecin traitant ou d'un
professionnel désigné par le directeur général de
l'établissement". Là, ça limite pas mal plus. Le
médecin traitant, lui, il a sa responsabilité et le professionnel
désigné par le directeur général de
rétablissement parce que ce matin on se posait des questions sur les
congés et la pratique et certaines balises réglementaires... Ils
disent que, généralement, dans les différents
établissements autres que les centres hospitaliers, c'était
vraiment le directeur général. Et l'autorité
généralement reconnue, la plus haute autorité dans les
établissements autres que les centres hospitaliers, c'est le directeur
général, c'est déjà très clair au niveau de
la loi. On fera nos tiraillages quant aux autres organismes dans les centres
hospitaliers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça parce
qu'il ouvre sur le bien-être.
M. Trudel: Oui, oui. L'un est avec l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que nous, on n'a pas
ouvert dans l'article sur le bien-être. Évidemment, quand
l'Association des CSS parle d'un professionnel désigné par un
directeur général, c'est parce qu'eux l'accompagnent de
l'ouverture sur le bien-être.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais le bien-être
n'étant pas défini, je veux dire... Le bien-être,
même si tu l'ouvres à un professionnel désigné par
le directeur générai, ton bien-être, il reste aussi grand
que tantôt. Et c'est ça que la Commission d'accès à
l'information craint, c'est de se retrouver dans des situations multiples
à la situation qu'elle vit actuellement et, me dit-on, il y a eu au
moins deux démarches de faites dans ce sens-là. Ce n'est pas
parce qu'il n'y avait pas une volonté chez nous de tentée, mais
il y a eu une mise en garde assez importante de faite par la Commission
d'accès à l'information sur les conséquences, parce que
là, chaque fois qu'on ajoute, on restreint l'accès, alors qu'on
est dans une loi qui rouvre le dossier.
M. Trudel: Là, vous m'assurez que l'avis de la Commission
d'accès à l'information, ça a été... Parce
que dans les premiers articles vous avez fait référence à
la Commission dans des termes élogieux auxquels je contribue, c'est un
bon organisme qu'on s'est donné et c'est important qu'on écoute
les avis de ces organismes qu'on s'est donnés aussi.
Ma préoccupation, encore une fois, c'est qu'on a toujours
tendance à dire que la santé, c'est tranché et ça
s'observe et c'est, comme disent les béhavioristes, observable et
mesurable. Le bien-être, c'est vrai, c'est moins observable et mesurable.
Bon. Nos professionnels du secteur, on les a reconnus à ce
titre-là pareil, et je me dis: Bon, la confiance qu'on fait à nos
médecins, c'est justifié, parfait, il n'y a pas de
problème. Est-ce qu'on peut prendre, non pas le risque, mais est-ce que
le législateur peut dire: Là, comme c'est une loi qui concerne la
santé et le bien-être, la santé et les services sociaux, en
matière de services sociaux, est-ce qu'on met également la
même restriction pour nos professionnels qui seraient aussi
responsables?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je dis que je suis
ouvert pour que l'on progresse dans cette voie-là, mais là
où on peut le faire de manière sécuritaire en n'attaquant
pas le principe même ou en ne diminuant pas le principe même qui
est sous-entendu dans cette loi-là. Moi aussi, je suis d'accord avec
ça et les gens disent: Dans le passé, on a fait beaucoup pour la
santé et peu pour le social. C'est dans cette ligne de
pensée-là, mais quand l'Association des CSS nous le propose,
c'est bien sûr dans le sens de faire un bout de chemin à ce
niveau-là. Ce n'est peut-être pas l'article idéal pour le
faire, mais je pense qu'il faut retenir ça pour l'étude du projet
de loi et voir où on peut faire des efforts additionnels.
On me signale même - j'en apprends tous les jours - que c'est
même le ministère des Communications qui a fait le texte. Donc,
quand je vous disais que la Commission d'accès à l'information
était très heureuse de la collaboration du ministère,
c'est un exemple. Celui-là, c'était vraiment pour tenter d'avoir
le plus de sécurité possible, sachant qu'on ne touchera pas
à cette loi tous les ans. On est confortable avec ça et la
Commission d'accès aussi, le ministère des Communications par le
fait même. Donc...
M. Trudel: Alors là, je vais prendre en note
l'ouverture du ministre à faire progresser dans cette
direction-là et tout au long de l'étude d'être capable de
rejoindre ce volet bien-être aux services sociaux, dans nos autres
dimensions. Je n'en fais pas une liaison de cause à effet directe,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Je préférerais
services sociaux que bien-être, parce que bien-être, c'est large
pas mal. Services sociaux, c'est le pendant de notre santé. C'est ce
qu'on a toujours entendu. Secteur santé, vous êtes gavé.
Services sociaux au ministère, c'est le parent pauvre. Avez-vous entendu
ça un peu?
M. Trudel: Oui, mettons.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, alors, à partir
de ça, c'est pour ça que je dis qu'à l'intérieur de
la loi, si on peut renforcer un certain nombre de points de vue qui vont faire
en sorte qu'on aura fait un bout de chemin, tout ce qu'on peut faire sur le
plan des services sociaux, que ce ne soit pas juste une loi de
santé.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça, mon ouverture. Le bien-être, il faut quand même lui
faire attention parce que Santé et Bien-Être Canada là...
Parce que le bien-être, ça leur permet de faire bien des affaires.
Ce n'est pas nécessairement toujours pour mon bien-être des
Québécois.
M. Trudel: eh! qu'on finit par se rejoindre tout le temps quelque
part quand on s'embarque sur ce plan-là. le député de
verdun n'est pas d'accord avec ça. ha, ha, ha!
M. Gautrin: Non, il est correct...
M. Trudel: II progresse lui aussi. Il chemine lui aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II chemine, il chemine.
M. Côté (Charlesbourg): II est correct, le
député de Verdun, parce que, lui, ce que j'ai compris...
M. Trudel: II est parti de plus loin, lui. M.
Côté (Charlesbourg): ...NPD.
M. Gautrin:...
M. Trudel: II y a toujours un morceau d'histoire qui finit par
nous rattraper soit par l'arrière ou par l'avant, M. le ministre. (16
heures)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, je comprends votre préoccupation...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais de toute
manière, c'est toujours par en arrière ou par eh avant. Ce que
j'ai compris dans ce cas-là, venant de lui, c'est pour votre
bien-être.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, je vais noter cet intérêt pour le
ministre, également, oui, à rejoindre les objectifs de services
sociaux. On ne peut pas les dissocier du bien-être, mais je comprends le
contexte, et je pense qu'on peut retrouver dans la loi notre intention
également que les services de nature sociale, ils sont aussi très
importants dans notre système. Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 17, adopté.
J'appelle donc l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): "Malgré l'article 83
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels, un usager n'a pas le droit
d'être informé de l'existence ni de recevoir communication d'un
renseignement le concernant et contenu dans son dossier qui a été
fourni à son sujet par un tiers et dont l'information de
l'existence ou la communication permettrait d'identifier le tiers, à
moins que ce dernier n'ait consenti par écrit à ce que ce
renseignement et sa provenance soient révélés à
l'usager. "Le premier alinéa ne s'applique pas lorsque le renseignement
a été fourni par un professionnel de la santé ou des
services sociaux ou par un employé d'un établissement." Il y a un
papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Qui vise,
premièrement, à remplacer, dans les première,
deuxième et troisième lignes du premier alinéa, ce qui
suit: "Malgré l'article 83 de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, un"
par le mot... Oh boy! M. le Président. Alors, vous avez compris que
c'est par un 1. Deuxièmement, ajouter...
Mme Deniers: Un instant. M. Côté (Charlesbourg):
Oui?
Mme Demers: C'est parce que, au lieu de mettre à chacun
des articles "malgré la Loi sur l'accès", on a fait un nouvel
article...
M. Trudel: Deux points.
Mme Deniers: ...qui s'applique à toute la section.
M. Trudel: Deux points: 1...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Deuxièmement,
ajouter, à la fin du deuxième alinéa, ce qui suit: "dans
l'exercice de leurs fonctions. Aux fins du présent alinéa, un
stagiaire est assimilé à un professionnel de la santé ou
des services sociaux." Évidemment, l'explication du deuxième
qu'on me donne ici, c'est que dans plusieurs établissements, ces
renseignements peuvent être fournis par un stagiaire, par exemple un
externe, pour lequel la confidentialité ne doit être
exigée.
M. Trudel: Est-ce que là les...
Le Président (M. Gautrin): Des commentaires, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis camingue?
M. Trudel: ...cher ex-collègue. Je pense que le ministre
n'avait pas fini.
Le Président (M. Gautrin): Vous avez pu terminer?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Gautrin): C'est clair et adopté,
non?
M. Trudel: Les stagiaires, est-ce que ça inclut les
médecins résidents?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Bon, c'est
banal.
M. Trudel: Donc, c'était la seule remarque, confirmez cela
dans la définition ici, d'où je reviens avec l'utilité
d'un lexique ou d'une annexe nous permettant d'avoir une description des
termes, ce serait utile et ça permettrait de clarifier pour beaucoup de
monde. Parce que, je pense que vous le savez, la Fédération des
médecins résidents demandait à ce que soit
nommément inclus dans la définition à cet article et
ailleurs que les médecins résidents aient cette
capacité-là aux fins de cet article-là.
Le Président (M. Gautrin): Bon.
M. Trudel: Comme c'est dérogatoire, la Commission
d'accès à l'information a aussi regardé cet
article-là?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que, M. le ministre,
vous avez eu un avis écrit de la Commission sur tous ces articles qui
ont une incidence?
M. Côté (Charlesbourg): Pas par écrit.
Le Président (M. Gautrin): Verbal, simplement. Verbal.
M. Côté (Charlesbourg): La manière dont
ça a procédé... Parce que c'est quand même
très très volumineux, là. La loi leur a été
transmise, et, lorsqu'il y avait des commentaires sur des articles qui nous ont
été transmis chez nous, il y a eu des changements qui ont
été produits, et c'est comme ça que ça a
procédé.
M. Trudel: Donc, ça a été raligné si
la Commission avait des choses à dire là-dessus et ça ne
respectait pas l'esprit de la loi sur l'accès à l'information ou
la protection des renseignements de caractère confidentiel et les
renseignements à caractère nominatif.
Le Président (M. Gautrin): Alors vous êtes
prêts à adopter l'amendement? Merci. Est-ce qu'on peut
considérer l'amendement comme adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. Est-ce que
l'article 18 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. On passe
à l'article 19. M. le ministre, l'article 19.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
"Le dossier d'un usager est confidentiel et nul ne peut y avoir accès,
si ce n'est avec l'autorisation de l'usager ou de la personne pouvant donner
une autorisation en son nom ou sur l'ordre d'un tribunal. "Toutefois, un
professionnel peut prendre connaissance d'un tel dossier à des fins
d'étude, d'enseignement ou de recherche, avec l'autorisation du
directeur général ou de la personne qu'il désigne à
cette fin, accordée conformément aux critères
établis à l'article 125 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels." Et j'ai un papillon qui est différent de celui que vous
avez.
Le Président (M. Gautrin): Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Donc M. le Président,
vous aurez compris qu'on est en prolifération de papillons, c'est une
bonne affaire...
Le Président (M. Gautrin): C'est le printemps qui
arrive.
M. Côté (Charlesbourg): ...ça va être
plus clair. Moi, je prends ça positivement, M. le Président.
Alors, plus on évolue, plus vous allez en avoir d'autres. 1°
remplacer, dans les troisième et quatrième lignes du premier
alinéa, les mots "ou sur l'ordre d'un tribunal" par les mots et le signe
", sur l'ordre d'un tribunal ou dans le cas où la présente loi
prévoit que l'accès à certains renseignements contenus
dans le dossier est nécessaire à son application".
Et 2° ajouter à la fin du deuxième alinéa, ce
qui suit - c'est la référence sur le plan des lois refondues du
Québec - (L.R.Q., chapitre A-2.1)".
Le Président (M. Gautrin): Parfait. Sur l'amendement, vous
avez a expliquer?
M. Trudel: La première modification.
Le Président (M. Gautrin): C'est remplacer "ou sur l'ordre
d'un tribunal" par les mots ", sur l'ordre d'un tribunal ou dans le cas
où la présente loi prévoit que l'accès à
certains renseignements contenus dans le dossier est nécessaire à
son application".
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est à la
demande de la Commission d'accès à l'information, ces
changements-là, pour nous permettre de conserver la banque Med-Echo, une
banque d'informations.
M. Trudel: Pour vous permettre de garder la banque
d'informations?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sinon... Ce que je
comprends, c'est qu'elle disparaîtrait, là? On n'aurait pas les
pouvoirs pour être capables de la garder.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous pouvez faire
photocopier ce texte madame? Vous en avez des copies. Vous seriez gentille...
Merci. Les copies étant faites, alors monsieur... On commence à
quelle heure demain matin?
M. Côté (Charlesbourg): On s'informe nous aussi.
Dans la loi actuelle, ça existe. Dans la première version du
projet de loi 120, c'était disparu et c'est la Commission d'accès
à l'information qui a demandé au ministère de le
réintroduire pour permettre de le garder. Donc...
Le Président (M. Gautrin): Bon, ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Quel est le motif de la Commission?
M. Côté (Charlesbourg): Le motif de la Commission,
c'est pour le bien-être des données.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le bien-être des données!
Une voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est pour le bien-être des données
et...
Le Président (M. Gautrin): De bonnes informations, c'est
sensible.
M. Côté (Charlesbourg): Très.
Le Président (M. Gautrin): Ça vous va?
M. Trudel: C'est dans la loi actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est à la demande
de la Commission d'accès à l'information.
M. Trudel: Bon, je m'explique quand même mal comment la
Commission d'accès à l'information a dit: Je vais...
Le Président (M. Gautrin): Verbalement, verbalement.
M. Trudel: ...contribuera protéger...
Le Président (M. Gautrin):...
M. Trudel: ...les banques et l'ensemble de...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est
probablement...
M. Trudel: ...d'une façon large.
M. Côté (Charlesbourg): C'est probablement... Oui,
mais mettez-vous dans l'hypothèse où c'est une banque qui a
déjà fait l'objet de toute une série de
recommandations de la part de la Commission d'accès à
l'information quant à son existence. C'est la manière de... La
Commission d'accès à l'information n'est toujours pas pour aller
dire demain matin: Enlevez-la. Écoutez, si elle a été
constituée conformément à un suivi de la part de la
Commission d'accès à l'information.
M. Trudel: Oui. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'amendement de
l'article 19 est adopté. L'article 19 tel qu'amendé est
adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 20?
M. Côté (Charlesbourg): "Un usager de moins de 14
ans n'a pas le droit, lors d'une demande de communication ou de rectification,
d'être informé de l'existence, ni de recevoir communication d'un
renseignement de nature médicale ou sociale le concernant et contenu
dans son dossier. "Le premier alinéa n'a pas pour objet de restreindre
les communications normales entre un usager et un professionnel de la
santé ou des services sociaux ou un membre du personnel d'un
établissement. "Le présent article s'applique malgré le
premier alinéa de l'article 94 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels."
Il y a un papillon, M. le Président: 1° remplacer, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa, les mots "membres du
personnel" par le mot "employés".
Et 2° supprimer le dernier alinéa. Donc, on...
Le Président (M. Joly): Supprimer un alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, on dit que dans
le premier cas, c'est une question de concordance avec le texte de l'article 18
tout simplement.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Est-ce que vous avez été saisi, M. le
ministre, des préoccupations des centres de services sociaux quant
à cet article-là sur le fait que dans le cas des poursuites
judiciaires, lorsqu'il y a signalement et qu'on se rend au tribunal, ça
peut compliquer le travail au niveau de - appelons cela comme cela - la
fabrication de la preuve et de la démonstration, par exemple, de la
nécessité de protection pour un enfant forcément de moins
de 14 ans ici? Et là, vous comprenez que la... Je pense que le souci
sérieux, ce n'est pas de permettre... D'ailleurs, l'Association demande
que ça ne soit pas les professionnels qui aient accès.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends. C'est
l'avocat de l'usager.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, pour
défendre l'usager ou pour...
M. Trudel: Pleine connaissance de la cause et défendre
l'usager, c'est souvent évidemment d'avoir l'information...
M. Côté (Charlesbourg): L'information.
M. Trudel: ...pour dire au juge: Voici pourquoi il y a des
besoins de protection.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'en
ferais même un am ndement, à ce moment-ci, d'ajouter... Il faut le
situer, la...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): Nos légistes vont
l'écrire puis on va l'introduire. Je veux bien dire pourquoi je
l'accepte, c'est parce que le principe de base de cette réforme, c'est
l'usager, c'est le bénéficiaire. Et dans ce cas-ci, qu'un
bénéficiaire ait accès à son dossier par
l'entremise d'un avocat, ça me paraît normal, pour avoir une
pleine connaissance des faits. Bon, même s'il est mineur, je pense qu'on
est dans des conditions où ça pourrait être très
utile à l'usager, à son bien-être physique, mental...
M. Trudel: Mental, moral, familial, et autres dimensions de
même acabit.
Le Président (M. Joly): J'imagine à ce
moment-là, M. le ministre, qu'il faudrait qu'il soit quand même
poussé ou représenté par un tuteur, un parent, ou...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça n'exclut
pas...
M. Trudel: Ça n'exclut pas cela.
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'exclut pas cela,
parce qu'on a déjà déterminé au préalable
les quatre possibilités...
Le Président (M. Joly): Oui. Il y a une gradation,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, toujours en respectant
la gradation.
M. Trudel: Mais là, c'est de permettre à un
professionnel, nommément un avocat, dans certains cas...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: ...d'avoir accès...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce n'est pas une
ouverture très large, mais c'est un avocat, dans le cas de
procédures devant les tribunaux, c'est ça que ça veut
dire.
M. Trudel: Bien sûr. Oui, oui, dans le cadre de
procédures judiciaires, parce que ça ne peut pas être non
plus pour...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
(16 h 15)
M. Trudel: II ne faudrait pas que ce soit des procédures
judiciaires qui concernent une autre personne, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Pour savoir qui est sa
mère, tu sais.
M. Trudel: Ouais.
M. Côté (Charlesbourg): II l'a trouvé "cute"
quelque part. Ce n'est pas ça qui... C'est une autre sorte de
bien-être, ça.
M. Trudel: M. le ministre! Le subsidiaire, pendant qu'ils
travaillent là-dessus... Écoutez, on a toujours notre
préoccupation, les professionnels de la santé et des services
sociaux, nos médecins résidents. Sont-ce des professionnels?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers... M. Trudel:
Mme Demers, dites-moi ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers va vous expliquer
tout ça.
Mme Demers: Auparavant, les résidents avaient un permis
d'exercice de la médecine, mais depuis que la Corporation des
médecins a changé son règlement, tes nouveaux
résidents n'ont pas de permis d'exercice de la médecine tant
qu'ils n'ont pas fini soit l'"omnipratique" ou la médecine familiale,
soit leur spécialité. Ils ont un permis de pratique seulement
à la fin de leurs études. Alors, il y en a encore, dans les
hôpitaux...
M. Trudel: Mais est-ce qu'on ne pourrait pas étendre,
ça, comme on l'a fait tantôt dans l'autre article aux stagiaires?
Parce que, ici, quand on parle des 14 ans et moins, on est beaucoup plus dans
le secteur du bien-être, enfin des services sociaux, que dans le secteur
de la santé. Et tantôt votre définition, c'était que
les stagiaires étaient inclus, incluaient les résidents, et
là je comprends dans votre observation qu'ils seraient inclus à
ce moment-là dans cette catégorie. Et dans les
établissements de services sociaux, sauf erreur, les stagiaires sont pas
mal plus nombreux, évidemment. Ils sont plus nombreux parce que les
collèges, avec leur programme de techniques en éducation,
rééducation et sciences sociales, dans les universités
aussi, évidemment, avec les bacs en psycho-éducation, etc.,
ça fait une masse de stagiaires beaucoup plus importante.
M. Côté (Charlesbourg): II y a moins de postes aussi
au niveau de la médecine, puis évidemment ça prend des
bonnes cotes.
M. Trudel: Arrête. C'est plus restreint au niveau de
l'entrée, parce qu'il faut être "zède- ment" bon, vous
voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça. il y a des
variantes qui rommencent à s'installer, j'ai vu ça à
l'université de montréal, cette semaine...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): À plus ou moins
sept...
M. Trudel: La statistique commence à être moins
maître.
M. Côté (Charlesbourg): II commence à y avoir
une modulation dans la statistique.
M. Trudel: Vous pensez que l'être humain peut en arriver
à dominer une cote Z, peut-être, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ah!...
M. Trudel: On serait partisans tous les deux de cette
théorie-là, aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Ouais. Une
voix:...
M. Trudel: Ah oui! L'établissement d'attache de notre
collègue, ici. Alors, M. le ministre, est-ce que sur la question des
stagiaires... C'est parce que ça nous permettrait une harmonisation avec
ce qu'on a dit tantôt, à tout le moins à l'article 17.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que dans la
situation où vous êtes, je vous permets de le lire. Je suis
convaincu que vous allez bien faire ça.
Le Président (M. Joly): Merci, M le ministre. Donc, en
fait, l'amendement proposé, ce serait d'ajouter, à la fin du
premier alinéa tes mots et le signe qui est une virgule, ", sauf par
l'intermédiaire de son avocat dans le cadre d'une procédure
judiciaire". Et si on reprend en fait l'alinéa au complet, on dit: "Un
usager de moins de 14 ans n'a pas le droit, lors d'une demande de communication
ou de rectification, d'être informé de l'existence, ni de recevoir
communication d'un renseignement de nature médicale ou sociale le
concernant et contenu dans son dossier, sauf par l'intermédiaire de son
avocat dans le cadre d'une procédure judiciaire." On peut
peut-être en faire des photocopies, Mme la secrétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va? M. Trudel:
Oui, ça va.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 19 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 19, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire l'article 20,
excusez.
M. Trudel: Non, non, on n'a pas fini de régler notre autre
affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, celui-là,
il reste stagiaire.
M. Trudel: De toute façon, il est adopté,
celui-là. Ça. ça va. O.K., réglé.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que
proposé, est adopté.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Joly): Mais l'article n'est pas
adopté.
M. Trudel: l'esprit de l'article 20. bon, un usager de moins de
14 ans, lors d'une demande de communication ou de rectification, n'a pas le
droit d'être informé. bon, c'est une protection. on dit cependant
que ça n'a pas pour objet de restreindre les communications normales
entre un usager et un professionnel de la santé et des services sociaux
ou un membre du personnel d'un établissement. alors là, on a
toutes sortes de catégories. on a nos stagiaires des différentes
techniques et nos résidents aussi qui se trouvent à être
exclus dans le fonctionnement normal parce qu'ils ne sont ni dans la
corporation et ils ne sont ni des professionnels, au sens où on le
reconnaît généralement, et ils ne sont pas membres du
personnel d'un établissement. je signale au ministre, sur l'oreille
qu'il lui reste... un stagiaire en techniques de travail social, c'est 3
stages, 12 crédits à peu près, à peu près
une centaine d'heures, tandis que, là, c'est du temps plein. dans leur
programme de formation, ils sont en relation directe avec.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, M. le
Président, on va rédiger un papillon, là, où on va
indure le stagiaire. Évidemment, ça va nous causer un certain
nombre de problèmes en cours de route pour tenter d'avoir une logique,
en espérant...
Le Président (M. Joly): Tout le long.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on la voit partout,
tout le long. Et au mois d'avril - on a la relâche - on prendra soin de
faire la continuité de la logique. Donc, ça pourrait se lire
comme suit, au deuxième alinéa:
Le premier alinéa Va pour objet de restreindre les communications
normales entre un usager et un professionnel de la santé ou des services
sociaux, ou un membre du personnel - un stagiaire? - ou un stagiaire d'un
établissement.
M. Trudel: Ça fait que là... Vous avez dit: Membre
du personnel... Un employé?
Le Président (M. Joly): Un employé, tel que vous le
suggérez à votre papillon?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que...
M. Trudel: C'est plutôt un employé, là. Le
vieux texte...
Le Président (M. Joly): Avec le...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'ai travaillé
avec le vieux texte. Alors, ça se lirait. "Le premier alinéa n'a
pour objet de restreindre les communications normales entre un usager et un
professionnel de la santé ou des services sociaux, un stagiaire ou un
employé d'un établissement."
M. Trudel: Acheté.
Le Président (M. Joly): Ça vous va, M. le
député? Donc, l'amendement à l'article 20...
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté? L'article 20, tel
qu'amendé?
M. Trudel: Non.
Le Président (M. Joly): Non?
M. Trudel: Je m'excuse, c'est parce que... Si le ministre peut
maintenant - il y a eu des conversations à voix basse, là -
donner la réponse formelle au sujet des résidents, là, ce
que nous allons faire avec cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Les résidents,
ce qu'on va faire avec, M. le Président, on va, dans la relâche,
rédiger un article qui va concerner le résident et on va
régler le problème dans un article.
M. Trudel: O.K. Ça entend... On va dire: Bien, dans tel,
tel, tel article, les résidents sont concernés par la
responsabilité et peuvent donc exercer. Il s'agira de le rédiger
en conséquence au lieu de faire suivre partout dans le texte.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. M.
Trudel: Très bien.
Le Président (M. Joly): L'article 20, tel
qu'amendé, adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
21.
M. Côté (Charlesbourg): "Le titulaire de
l'autorité parentale a droit d'accès au dossier d'un usager
mineur. 'Toutefois, un établissement doit refuser au titulaire de
l'autorité parentale l'accès au dossier d'un usager mineur dans
les cas suivants: "1° L'usager est âgé de moins de 14 ans et
il a fait l'objet d'une intervention au sens de l'article 2.3 de la Loi sur la
protection de la jeunesse ou il est visé par une décision prise
en vertu de cette loi et l'établissement, après avoir
consulté le Directeur de la protection de la jeunesse, détermine
que la communication du dossier de l'usager au titulaire de l'autorité
parentale cause ou pourrait causer un préjudice à la santé
de cet usager; (16 h 30) "2° l'usager est âgé de 14 ans et
plus et, après avoir été consulté par
l'établissement, refuse que le titulaire de l'autorité parentale
reçoive communication de son dossier et l'établissement
détermine que la communication du dossier de l'usager au titulaire de
l'autorité parentale cause ou pourrait causer un préjudice
à la santé de cet usager. "Le présent article s'applique
malgré le deuxième alinéa de l'article 53, l'article 83 et
le premier alinéa de l'article 94 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels."
Il y a un amendement qui demande de supprimer le dernier alinéa,
donc celui que je viens de lire, question de concordance avec l'article
27.1.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Évidemment, on a toujours, M. le ministre,
notre volonté d'aller aussi vers le secteur des services sociaux et du
bien-être, et on le traite ici toujours comme dans les cas où on
pourrait causer un préjudice à la santé de cet usager.
Est-ce que vous avez examiné aussi cet aspect-là, dans la
préparation de cet article, de la restriction à l'autorité
parentale, d'accès au dossier d'un usager mineur?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, on fait
référence au DPJ à 1° et 2°, c'est à
l'établissement.
M. Trudel: C'est qui dans l'établissement qui
décide?
M. Côté (Charlesbourg): Qui dans
l'établissement décide?
M. Trudel: Oui, parce que l'établissement,
ça...
M. Côté (Charlesbourg): Quand on a abordé les
règlements ce matin, c'était le directeur général
et, dans certaines circonstances, le médecin, quand c'était
médical; dans d'autres circonstances, c'était un professionnel
qu'il désigne, par exemple en toxicomanie.
M. Trudel: Soyons clairs sur un type de cas qui se
présente, des jeunes filles de moins de 14 ans, qui ont des avortements
et qui ne désirent pas que ça soit communiqué à
l'autorité parentale. Et là, c'est l'établissement qui va
décider, s'il n'y a pas de préjudice grave à la
santé de cet usager? Puis là, on n'est pas dans le
deuxième...
M. Côté (Charlesbourg): Moins de 14 ans... M.
Trudel: Ah! plus de 14 ans, excusez.
M. Côté (Charlesbourg): Moins de 14 ans, Mme Demers
me dit que c'est le DPJ.
M. Trudel: mais il faut qu'il y ait eu une intervention du dpj,
par exemple. ça, ça veut dire un signalement, mais ce n'est pas
toujours le cas.
Mme Demers: Non, non, mais pour donner accès au dossier,
c'est l'établissement, mais après consultation du DPJ.
M. Côté (Charlesbourg): On se comprend bien, le
principe général, c'est que les parents ont accès au
dossier.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): en tout cas, c'est pour
ça que je me suis informé, parce que, comme parent, je
commençais à m'interroger un peu...
M. Trudel: Moi aussi.
M. Côté (Charlesbourg): ...si on va encore avoir
notre place sur la terre, à part que de payer.
M. Trudel: Moi aussi. J'avais particulièrement en
tête une rencontre avec un groupe de parents qui me disaient: Savez-vous
quel bout il nous reste, M. le député? Nous en reste-t-il des
bouts comme parents?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est dit ici, à
1°, "l'usager est âgé de moins de 14 ans et il a fait l'objet
d'une intervention au sens de 2.3 de la Loi sur la protection de la jeunesse".
Donc, il y a eu signalement quelque part et l'établissement pourrait
décider que, compte tenu de ça, il peut y avoir danger qu'il y
ait communication. Donc, à ce moment, il pourrait ne pas y avoir
communication aux parents.
M. Trudel: II y a deux conditions pour qu'on refuse au titulaire
de l'autorité parentale, c'est s'il y a eu intervention et que
l'établissement a jugé que ça causerait un
préjudice grave à la santé de cet usager. Ce n'est pas
l'un ou l'autre, c'est les deux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est les deux? M.
Trudel: Parce qu'il y a un "et" ici. M. Côté
(Charlesbourg): Oui. oui.
M. Trudel: Je ne suis pas sûr que c'était ça
tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. C'est parce
que j'aime autant le vérifier de façon à vous donner la
réponse qui est la vraie réponse. La mienne, je ne
considère pas nécessairement qu'elle est vraie. Donc, à le
confirmer.
M. Trudel: Pour une autre catégorie de jeunes de moins de
14 ans, qui n'a aucune relation avec le DPJ, pas de signalement, pas
d'ordonnance judiciaire, qui a un problème de santé et qui
souhaite que l'autorité parentale n'ait pas accès, il n'y a rien
à faire?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien à
faire. Il y a de quoi à faire sur l'autorité parentale, c'est une
bonne affaire.
M. Trudel: Oui, son père. Dans la deuxième
catégorie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Là, vous êtes un peu moins son
père, quand ça passe 14 ans. On peut refuser le droit
d'accès à l'autorité parentale si l'usager a 14 ans et
plus et refuse que le titulaire de l'autorité parentale reçoive
communication de son dossier. N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, on se reprend
pour bien se comprendre parce que, des fois, je me perds. Dans un cas, le
premier, on vient de le régler, c'est clair. Dans le deuxième,
pour l'usager qui est âgé de 14 ans et plus, qui se situe par
conséquent entre l'âge de 14 ans et la majorité, les
parents ont toujours accès au dossier, sauf dans le cas qui pourrait
causer un préjudice à la santé de cet usager. Et s'il est
refusé, il y a, à ce moment-là, des recours aux parents,
à d'autres instances, pour avoir accès au dossier. Mais, quand
même, ça paraît gros quand on le regarde, probablement, et
il y a certains de mes principes conservateurs qui me font réagir, mais
c'est quand même assez limité comme cas. Et dans ce cas-ci, c'est
bien sûr toujours une situation qui pourrait causer un préjudice
à la santé. Si ça ne répond pas à ce
critère-là, le dossier est accessible à la famille comme
à l'autorité parentale, et même dans ce cas-ci, il y a
d'autres instances auxquelles vous pouvez en appeler pour avoir accès au
dossier.
M. Trudel: Ce qui veut dire que l'usager de 14 ans et plus, qui a
été consulté par l'établissement et qui refuse
à l'autorité parentale de recevoir communication de son dossier,
ce refus-là ne pourra s'exercer s'il n'est pas lié à une
autre condition nécessaire, c'est que l'établissement ait
lié ce refus...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à un préjudice grave à la
santé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pardon, un préjudice à la
santé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, et le "et"
est là, et rétablissement détermine que la communication
du dossier de l'usager au titulaire de l'autorité parentale pourrait
causer un préjudice à la santé de cet usager.
M. Trudel: Oui. Évidemment, les 14-18 ans nous ont fait
peu de représentations à cette commission et devant les membres
de la commission.
M. Côté (Charlesbourg): La majorité est
à 18 ans. Elle est toujours à 18 ans, ils ne l'ont pas
baissé à 14 ans encore.
M. Trudel: Je comprends. C'est que j'ai comme l'impression
quelquefois...
M. Côté (Charlesbourg): Vous pensez à la
prochaine élection, vous, là.
M. Trudel: Non, pantoute. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je pense à mes enfants et à l'exercice
de l'autorité parentale, d'une part, et aux conflits...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça...
NI. Trudel: ...que ça peut générer. Et je ne
vous dis pas que je l'ai tranché comme débat moral ici.
Là, j'ai encore particulièrement en tête - et
j'étais effrayé un peu par cela - l'intervention d'un
professionnel dans une école secondaire, chez des gens de 14-18 ans, et
les parents se plaignaient, oui, effectivement, qu'il y avait eu comme une
libéralisation de la conduite de leur enfant sans que l'autorité
parentale eût été concernée. Et l'enfant disait aux
parents: Eh bien, la loi ou le secret professionnel de la personne
concernée, le travailleur social, ne l'oblige pas à divulguer
l'information à l'autorité parentale. Alors, l'intention du
législateur ici s'apparente plus à une conception morale du
père et de la mère et de l'autorité parentale, et c'est
ça que tu as choisi de faire, de lier deux conditions. Le père de
famille de ce côté-ci se rallie.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 21
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Et l'article 21 tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 22: "Le tuteur, le
curateur, le mandataire ou la personne qui peut consentir aux soins d'un usager
a droit d'accès aux renseignements contenus au dossier de l'usager dans
la mesure où cette communication est nécessaire pour l'exercice
de ce pouvoir."
J'ai un nouveau papillon, à la demande du ministère de la
Justice, par lequel nous sommes soumis d'ajouter à la fin - c'est parce
qu'on est mineurs - l'alinéa suivant: "La personne qui atteste sous
serment qu'elle entend demander pour un usager l'ouverture ou la
révision d'un régime de protection ou l'homologation d'un mandat
donné en prévision de son inaptitude a droit d'accès aux
renseignements contenus dans l'évaluation médicale et
psychosociale de cet usager."
Je vais vous lire le commentaire si ça vous intéresse.
M. Trudel: Vous n'avez pas l'air d'avoir fini.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous n'avez pas l'air d'avoir fini votre papillon. (16
h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'ai fini.
M. Trudel: Ah! C'est un nouveau. Excusez, excusez.
Le Président (M. Joly): C'est un alinéa de
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est parce que
c'est un nouveau.
Cette modification est proposée par la direction du droit civil
du ministère de la Justice afin d'assurer l'application harmonieuse de
l'ensemble des mesures légales de protection des personnes majeures
inaptes à prendre soin d'elles-mêmes et à administrer leurs
biens, mesures adoptées par le chapitre 54 des lois de 1989 et mises en
vigueur le 15 avril 1990. Le présent amendement établit une
exception aux règles normales en matière de
confidentialité des renseignements personnels. Toutes les demandes
relatives à l'ouverture des régimes de protection ou à
leur modification, de même que celles concernant l'homologation ou la
révocation d'un mandat donné en prévision de l'inaptitude,
doivent être entendues par le tribunal, qui se fonde principalement sur
l'inaptitude de l'usager établie dans une évaluation
médicale et psychosociale. Bien que plusieurs demandes soient faites par
l'usager lui-même, son représentant légal ou le Curateur
public, bon nombre de demandes sont initiées par une personne qui n'a
pas droit d'accès aux renseignements contenus dans l'évaluation
en vertu des règles de confidentialité établies dans la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels. De là, la présente
exception qui bénéficie de la réserve
générale à la loi d'accès prévue à
l'article 27.1 du présent projet de loi. Veux-tu résumer?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui, c'est ce que je...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pourriez-vous nous dire ça en langage de
Charlesbourg?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier si
mes adjoints dorment. Je vais demander à mon adjoint de
résumer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Nous avons aussi de ce côté-ci, pas de ce
côté-ci, mais nous avons en commun nos expériences de
professeur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: C'est toujours un bon moyen de
vérification, de vérifier l'attention de nos
élèves. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais généralement, les étudiants
répondent: Pourriez-vous nous résumer en vos propres mots, M. le
ministre? Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'était les tactiques
que j'avais à l'époque comme professeur et comme étudiant
aussi.
M. Trudel: Oui. Je veux juste relire une phrase. Donnez-moi 30
secondes.
M. Côté (Charlesbourg): I! y a peut-être une
explication ici que Mme Demers m'a donnée qui me paraît
importante.
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: On avait déjà préparé un
papillon pour qu'une personne qui est mandataire pour une personne inapte
puisse avoir accès au dossier, sauf que l'AHQ nous avait souligné
que ça peut faire des problèmes parce que, si je suis mandataire,
j'ai simplement à dire: J'ai l'intention de demander et j'y aurais
accès. Alors, la précaution supplémentaire qui a
été prise, c'est qu'il va falloir que le mandataire
déclare sous serment qu'il a l'intention de demander l'ouverture du
mandat.
M. Trudel: Mais actuellement... Et tout ça, ça ne
va pas toujours devant un tribunal?
Mme Demers: Parce que c'est le juge ou le protonotaire qui
déclare que vous pouvez commencer à exercer le mandat. Il faut
toujours aller devant le tribunal ou le protonotaire. Si je signe un mandat et
que je dis qu'advenant mon inaptitude, je désigne telle personne comme
mon mandataire, c'est le tribunal qui va décider que je peux exercer mon
mandat parce que le tribunal va devoir constater que la personne est
inapte...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, si je me fais nommer
curateur pour vous...
Le Président (M. Joly): Je ne connais pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...et vice versa, et
là, on se promène devant un protonotaire. On adopterait la loi
assez vite, là. Je parlerais pour vous, mais je ne suis pas sûr
que... Il va falloir qu'il y ait un constat quelque part, au moins que
ça vous prend un curateur.
M. Trudel: Mais moi, c'est parce que je me méfie. C'est
comme dans le papillon. C'est de votre intention que je me méfie.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui?
M. Trudel: Non, c st aux fins que pour la relation, ici, la
personne qui atteste sous serment qu'elle entend demander, pour un usager,
etc.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je décide que je veux aller... C'est difficile
à dire comme ça, là. Je décide que je veux aller
fouiller dans votre dossier d'évaluation médicale et
puisque...
M. Côté (Charlesbourg): Je déclare mon
intention de...
M. Trudel: Juste ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui. C'est
grave.
M. Trudel: Mais ce n'est pas attaché serré,
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est juste ment
ça qu'on corrige par ça.
M. Trudel: Non, ici, là. La personne qui atteste sous
serment qu'elle entend demander...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais là, c'est
sous serment.
M. Trudel: Bien oui, ce que je veux dire, c'est... Ça
resserre, un peu, oui, je constate ça, mais moi, je peux déposer
sous serment que, oui, j'ai l'intention. Je ne suis pas obligé de faire
une demande, là. J'ai juste l'intention, là.
Une voix: Ce n'est pas juste une demande. Il faut qu'elle se
fasse.
M. Trudel: Ce n'est pas tout à fait juste, là.
M. Côté (Charlesbourg): M le Président, si on
veut essayer...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...de comprendre ce qu'on a
aujourd'hui et ce qu'on tente d'avoir, tout en admettant que ça pourrait
être plus fort que ça, c'est qu'à l'article 22, ça
vise tuteur, curateur, mandataire ou la personne, on se comprend bien, mais
pour devenir ce curateur, ce tuteur ou cette personne, il faut, bien sûr,
avoir accès à des documents qui vont le prouver. Donc, on dit
ici: la personne qui atteste. Jusqu'à maintenant, le danger,
c'était que des personnes
pouvaient faire une démarche... Et on me dit que, dans plusieurs
cas, l'information était transmise au protonotaire. Bon. Là, ici,
on dit: La personne qui atteste sous serment. Au moins on ajoute le serment.
Bon. Vous me direz aujourd'hui que ça vaut ce que ça vaut, mais,
à tout le moins, notre sens de nos lois, il reste encore quelque chose,
ça a encore une importance qu'elle entend demander sous serment
l'ouverture pour un usager. Donc, ce n'est pas rien que le principe d'aller
voir pour ton information, mais aussi tu vas étayer le fait qu'une
personne peut, effectivement, être mise en tutelle et que ça prend
un tuteur ou ça prend un curateur. C'est clair qu'on peut se retrouver
dans des situations où ces gens-là n'auront pas gain de cause
parce qu'il n'y aura pas tutelle et qu'effectivement, ils auront eu
accès au dossier sans que les autorités décident que
ça nécessite une tutelle. Mais le serment, à tout le moins
comme principe de ce que j'ai compris, de mettre un peu plus d'honneur,
à tout le moins parce que... C'est ça.
M. Trudel: C'est parce que, entre autres choses, regardez le
début de l'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, c'est pour le tuteur...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...le curateur...
M. Côté (Charlesbourg): ...le curateur.
M. Trudel: ...le mandataire ou la personne...
M. Côté (Charlesbourg): ...qui peut consentir aux
soins...
M. Trudel: ...d'un usager. Bon. Dans le deuxième
alinéa, dans l'amendement qui est apporté, là on dit,
là on parle d'une autre personne, la personne qui, elle, veut devenir
soit un tuteur, soit un curateur, soit un mandataire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: O.K.? Là, elle a besoin de ces
informations-là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: II faut qu'elle fasse un serment comme de quoi elle
entend faire une demande pour avoir la qualité de l'un ou de
l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Je comprends. C'est que
ça devrait peut-être être le premier alinéa.
M. Trudel: C'est ça.
ML Côté (Charlesbourg): Les légistes nous
disent qur> ça va mieux en deuxième qu'en première. Je
comprends...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): si j'ai bien saisi votre
intervention ou votre intention, c'est que l'ajout... on est dans une situation
où la personne fait la démarche, une démarche...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'accès de
l'information qui, éventuellement, pourrait faire en sorte qu'il
devienne tuteur, curateur, mandataire ou autre. Parce que, finalement, c'est
l'Association des hôpitaux qui nous a sensibilisés à ce
phénomène-là où il y a un vide. On m'a fait un
petit dessin pour comprendre, là.
M. Trudel: Non, non, pour une personne qui...
M. Côté (Charlesbourg): Comme c'est mal
écrit, je vais laisser le dessinateur vous expliquer...
M. Trudel: Expliquer sa caricature.
M. Côté (Charlesbourg): ...son cheminement.
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Très vitement, c'est que pour devenir
curateur, ça prend effectivement un jugement. Le juge attend
l'évaluation médicale pour être capable de porter jugement,
pour savoir si vous devenez curateur ou non.
M. Trudel: Oui.
M. Lamarche: Et les établissements ne pouvaient pas donner
à celui qui était pour devenir curateur l'évaluation
médicale pour être capable de le faire. Donc, il y avait un vide
à un moment donné. Pour que le juge puisse faire son jugement,
ça prenait l'évaluation médicale, mais aussi longtemps que
la personne ne serait pas connue comme étant curateur, il ne pouvait pas
lui donner l'évaluation médicale. Donc, ça leur permet,
dans la mesure où il y a effectivement une intention de porter pour
devenir curateur, de transmettre l'information. C'est un vice de
procédure. On se trouvait dans un cul-de-sac par rapport à
ça. (17 heures)
Le Président (M. Joly): Si j'ai compris, là...
M. Trudel: Vous voulez dire un problème d'oeuf et de
poule.
M. Lamarche: D'oeuf et de poule, et là, je pense qu'on le
simplifie.
M. Trudel: Pour savoir où commence l'oeuf, on le
savait.
M. Lamarche: Mais...
M. Trudel: C'est correct. Je comprends que ça... Sauf
qu'au ministre, là. Vous comprenez bien, M. le ministre, que moi, demain
matin, avec la meilleure intention du monde, je me présente devant un
protonotaire et je dis: J'ai l'intention de devenir votre tuteur, puis je fais
ça sous serment et tout est correct. Là, je peux avoir
accès avec ça à votre dossier parce que c'est pour faire
une demande au juge. Il va falloir que je démontre au juge toutes les
qualités nécessaires et présentes pour devenir curateur,
mandataire ou tuteur Mais c'est ça qui m'inquiète. C'est que,
demain matin, je peux me présenter, puis je dis sous serment, puis je ne
fais pas de fausse déclaration, et tout est correct.
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas véri-fiable,
ça, là.
M. Trudel: Bien, ce n'est pas vérifiable parce que
ça veut dire que je peux m'introduire dans son dossier demain matin,
puis là, je vais le savoir que son quatrième petit bouton de
chair, il se l'est fait enlever pareil. C'est ça que je vais savoir,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Le
Président (M. Joly): Son nodule. M. Trudel: Vous
comprenez?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, d'accord. Mais
quand même, il y a un processus; il n'y a pas une famille où on
n'est pas passé à travers, là. Avant d'arriver là,
il y a un conseil de famille. Ça ne se fait pas, règle
générale, en catimini, dans un coin, là.
M. Trudel: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une démarche
qui est beaucoup plus encadrée que ça. Prenons une personne
âgée qui est hospitalisée, puis qui a des problèmes,
c'est l'évaluation médicale que vous voulez avoir. C'est
ça que vous voulez avoir...
M. Trudel: Oui, oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour être capable
de faire la démonstration au tribunal que cette personne-là a
besoin d'un tuteur et que vous seriez éventuellement tuteur. Mais...
M. Trudel: Mais vous ne pouvez pas nier, M. le ministre, qu'on
parle des exceptions. Quand on crée la banque, il n'y a jamais de
voleur. Il n'y a pas de voleur quand on ouvre une banque. Ce qui cause U
problème après, ce sont les voleurs, ceux qui vunt à
côté du système. Mais c'est qu'une personne peut
décider, un matin, qu'en vertu de cet alinéa-là, elle
aurait le droit, sans faire de fausse déclaration... Elle ne fait aucun
faux serment. Elle dit: J'ai l'intention de demander, et c'est parfait, elle
peut s'introduire au niveau de l'hôpital avec les autres provisions.
Surtout que, là, c'est inclus ici. On fait juste me le rappeler: Ce
n'est pas rien que maintenant pour la curatelle. C'est là que ça
se passe le plus souvent, mais les nouvelles dispositions, maintenant, en
prévision de l'inaptitude...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est compris ici,
c'est l'évaluation médicale de la personne. Donc, même si
vous voulez fouiller dans le restant du dossier, vous n'aurez rien.
M. Trudel: Non, non, médicale et psychosociale, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Psychosociale. On va fouiller dans votre dossier de
psychologue. McGovern aux États-Unis s'en rappelle en "tabarnouche". Je
comprends, M. le ministre. La préoccupation que vient de nous expliquer
le sous-ministre, c'est... Bon, on a un problème de vide juridique
quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Non, non, ne bougez pas
là. On va essayer de vous...
M. Trudel: Directement au tribunal.
M. Côté (Charlesbourg): On va essayer de vous
expliquer ça. Je comprends en avançant, moi aussi là:
"...a droit d'accès aux renseignements contenus dans l'évaluation
médicale et psychoso-ciale de cet usager." Il n'a pas droit au dossier,
là. Vous avez droit à l'évaluation médicale et
psychosociale de cet usager, point. Ce n'est pas le dossier auquel tu as droit.
Alors, pour être capable de recevoir du tribunal la tutelle, de vous
reconnaître comme tuteur, il faut qu'il y ait évaluation
médicale et psychosociale de l'usager que vous visez, et ce n'est pas le
dossier médical. Ce n'est pas le dossier. C'est l'évaluation - je
viens de saisir là - c'est l'évaluation médicale et
psychosociale, point. Donc, ce n'est pas au dossier, c'est à une
évaluation.
Le Président (M. Joly): En fait, M le ministre...
M. Trudel: C'est un dossier, là.
Le Président (M. Joly): Non, non.
M. Trudel: Ce n'est pas votre dossier au sens qu'il n'y a pas
quelque part un dossier "Marc-Yvan Côté", excusez-moi
l'expression.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Quelque part large est là. Je veux dire: Vous
allez chez différents professionnels. Il y a donc un professionnel qui
doit fournir une évaluation médicale et psychosociale...
M. Côté (Charlesbourg): À partir
possiblement, je ne sais pas, d'un formulaire où c'est une
évaluation médicale et psychosociale qui a pour objet d'informer
le tribunal sur la situation de la personne quant à son
incapacité...
Le Président (M. Joly): Ça serait quoi, comme
exemple de résumé... qui dirait: La présente certifie que
M. Untel ou Mme Unetelle n'est pas apte à... Non?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est un
formulaire.
Le Président (M. Joly): Un formulaire standard.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
On n'a rien réglé.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez rien
réglé?
M. Trudel: L'explication du sous-ministre est très claire.
Sauf que là, on dit: C'est au ministère de la Justice. Pour
ouvrir un dossier en vue de donner la qualité de tuteur, de curateur ou
mandataire à quelqu'un, on exige, pour ce dossier-là,
l'évaluation médicale et psychosociale. Moi, je dis: Est-ce que
c'est par loi? Certainement pas. C'est par règlement? Non, non. Je
comprends que ça prend ça, dans la loi, pour que le juge soit
capable de décider. Mais de décider d'ouvrir le dossier, ce n'est
pas dans une loi, c'est au ministère de la Justice que... M. le
ministre, est-ce que vous voyez? La préoccupation, c'est uniquement de
ce côté-ci de dire: Est-ce qu'on n'est pas en train d'ouvrir
ça trop large et quelqu'un va profiter de cette faille-là?
Voulez-vous regardez ça, vous, la préoccupation?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, ce que j'ai compris de
l'intervention de l'AHQ, c'est qu'il y avait un vide et qu'il fallait combler
ce vide. Et même eux étaient préoccupés par le fait
que, sur une simple demande, on sera obligé de fournir à des
gens... Donc, ils ont travaillé pour tenter de nous proposer une formule
qui ajoute le serment, au moins pour rendre le geste plus officiel et
démarquer très bien qu'il y a une démarche qui est plus
importante. Mais, effectivement, on ne peut pas nier le fait qu'on ouvre et que
quelqu'un, quelque part, pourrait en profiter à ce niveau-là.
Mais, évidemment, la démarche de l'AHQ est davantage de
resserrer; ce n'est pas d'ouvrir. C'est de resserrer et de remplir le trou
qu'il y a actuellement et avec lequel ils ont de la difficulté à
vivre. C'est ça. Donc, s'il y a une formulation qui est meilleure que
ça, qui permet de remplir les objectifs de l'AHQ et qui fait en sorte
que ce n'est pas ouvert, je pense qu'il y a des gens qui peuvent travailler
là-dessus, et on reviendra...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...à 20 heures et on
recommencera avec celui-là.
M. Trudel: O.K. C'est correct. Acheté.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons nos
travaux... Non. Excusez. Vous voulez suspendre l'article, M. le ministre? Ah
bon! Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'amendement
à l'article 22.
M. Trudel: C'est bien connu, comme processus. C'est de la
perception sélective, ça. J'ai l'intention de.
Le Président (M. Joly): Aucune intention. Alors, j'appelle
l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): "Les héritiers des
représentants légaux d'un usager décédé ont
le droit de recevoir communication de renseignements contenus dans son dossier
dans la mesure où cette communication est nécessaire à
l'exercice de leurs droits à ce titre. Il en est de même de la
personne ayant droit au paiement d'une prestation en vertu d'une police
d'assurance sur la vie de l'usager ou d'un régime de retraite de
l'usager. "Le conjoint, les ascendants ou les descendants directs d'un usager
décédé ont le droit de recevoir communication des
renseignements relatifs à la cause de son décès, à
moins que l'usager décédé n'ait consigné par
écrit à son dossier son refus d'accorder ce droit d'accès.
"Malgré le deuxième alinéa, les personnes liées par
le sang à un usager décédé ont le droit de recevoir
communication de renseignements contenus dans son dossier dans la mesure
où cette communication est nécessaire pour vérifier
l'existence d'une maladie génétique ou d'une maladie à
caractère familial.
"Le présent article s'applique malgré le premier
alinéa de l'article 94 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels."
On a un papillon qui vise, M. le Président, comme tout à
l'heure, à supprimer le dernier alinéa pour une question de
concordance.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des modifications sensibles par
rapport à l'article 19 de la loi actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À lavant-dernier
alinéa, on dit: "Malgré le deuxième alinéa..."
Donc, ce qui est dans la loi actuelle, c'est le premier alinéa. Les deux
autres qui commencent par: "Le conjoint" et "Malgré le deuxième
alinéa", c'est du nouveau.
M. Trudel: Est-ce que c'est pour répondre aux demandes du
Mouvement Retrouvailles, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Parce que
l'accès à l'information au Mouvement Retrouvailles, ça a
été fait par le ministre des Communications, par la loi
d'accès à l'information. C'est là que ça a
été réglé, si je ne m'abuse, l'automne
passé.
M. Trudel: Surprise, M. le Président, adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
23, adopté. L'article 23 tel qu'amendé est adopté.
J'appelle l'article 24.
M. Côté (Charlesbourg): "Un usager ou son
représentant a le droit d'obtenir que l'établissement fasse
parvenir à un autre établissement ou à un professionnel
qu'il désigne une copie, un extrait ou un résumé de son
dossier, dans les plus brefs délais." Et on a un petit amendement qui
supprime, dans la première ligne, les mots "ou son représentant".
O.K. L'explication qu'on a, c'est que ces mots sont devenus inutiles avec la
précision apportée à l'article 12.
M. Trudel: Bon. Bien là, M. le ministre, comme dirait
l'expression qu'on emploie souvent, maintenant, je vais vous parler de mon
vécu, là, dret la semaine passée, quand vous étiez
en commission parlementaire. Ce dont vous parlez là, c'est toute la
question de la communication du dossier vers un autre établissement. Un
médecin qui te réfère à un autre spécialiste
et l'autre spécialiste te dit à l'autre bout, le cas
échéant ici: Amène les radiographies du dossier
médical, ça va aller plus vite. Et, dans le fond, on sait aussi
qu'administrativement, on vient de nous sauver des frais parce qu'on ne
repassera pas les radiographies et, à la demande du premier
médecin, moi, je suis donc de l'autorité parentale. Et on me dit:
C'est compliqué, ça. C'est compliqué et bien plus simple
de se rendre à Saint-Sacrement...
M. Côté (Charlesbourg): Fais-en d'autres!
M. Trudel: Fais-en donc d'autres et ça va permettre
d'analyser, etc. C'est à peu près ça. D'ailleurs, je vais
vous dire que ça, c'est la deuxième partie de la réponse.
La première partie de la réponse, c'est: Notre tradition n'est
pas à cet effet-là dans nos institutions publiques, notre
tradition au sens de pratique administrative. Et là, un
résumé de son dossier dans les plus brefs délais. Alors,
c'était le lendemain, sur l'avion, il fallait bien que je... Alors,
ça a demandé toute une soirée de négociation,
là. Vous m'avez vu sortir quelques fois, le téléphone,
puis, bon, à l'archiviste médicale, puis à
l'hôpital, pour parvenir finalement à avoir une enveloppe quelque
part qui contienne ce dossier-là, au moins les radiographies. (17 h
15)
Je me demande, M. le ministre, s'il ne faudrait pas assortir ça
de sanctions. Et là, je parle de vous adresser aux
établissements. Je ne parle pas des professionnels en soi parce qu'if y
a d'autres méthodes, il y a d'autres approches pour régler
ça. C'est qu'on a le droit de l'obtenir, puis on a le droit qu'ils le
fassent parvenir à un autre établissement.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vécu la
même chose dans des hôpitaux différents de la région
de Québec. Et ça a pris deux jours avant d'être capable de
l'obtenir, parce que je me suis fâché. Mais c'est clair que c'est
une situation qui est un peu beaucoup anormale. J'espère que ce n'est
pas une situation qui est répandue, mais je pense que ce n'est pas
répandu. Mais évidemment, s'il y a des sanctions, elles vont
venir ultérieurement dans le projet de loi. Ça ne serait pas
à ce moment-ci, parce que, ça, c'est un droit qui est
consacré, et puis je pense que c'est un droit qui est légitime et
qui me paraît être de bon sens.
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): De bon sens, point.
M. Trudel: Oui, oui, c'est ça. Il y a déjà
un pas de fait en l'indiquant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, alors... Et quant
aux recours, il n'y en a pas de prévus actuellement. Je peux prendre
note pour voir comment est-ce qu'on réglera ça au moment
où, parce que il y a peut-être d'autres choses qu'on va ramasser
en cours de route, là.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...à analyser, et on
verra. Je vais prendre une note pour voir comment est-ce qu'on pourrait
régler ça éventuellement. Mais c'est sûr que, s'il
n'y a pas de recours, c'est sur la bonne foi, point. Alors, on ne peut pas dire
que des établissements n'ont pas une bonne foi. Je pense que...
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'une manière
générale... On peut se retrouver dans des situations plus
corsées.
M. Trudel: Oui, oui, ou parfois, il faut bien le dire, dans
certaines situations ça demande de la coercition pour faire adopter des
nouvelles pratiques administratives ou des pratiques autres. Ça fait
partie de la vie, ça. Ça fait partie de la vie des organisations.
Et ce n'est pas de déposer un blâme formel vis-à-vis de ces
organisations ou ces établissements en disant: Ça ne se produit
pas comme ça, là. Mais on se réserve le droit. On a vu
quelque part que, pour d'autres gestes, le ministre s'est réservé
des sanctions de rétention de subventions. La clause Granby, là,
ça m'a tout l'air que vous ne voulez plus...
M. Côté (Charlesbourg): La clause?
M. Trudel: La clause Granby là. Le scanner vous ne voulez
plus l'avoir du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est la clause
Cowansville.
M. Trudel: La clause Cowansville, enfin, ça dépend
du bout qu'on le prend, là.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez qu'on peut
peut-être même arriver avec un plan de
complémentarité entre les deux.
M. Trudel: Oh! Tu te fais examiner quelque part et puis tu fais
lire ton dossier l'autre bord.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Vous allez
voir la surprise. La surprise, on est en train d'arriver avec un plan de
complémentarité tout à fait exceptionnel, exceptionnel et
"z'extraordinaire"...
Le Président (M. Joly): Assez extraordinaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va tracer ia voie
à d'autres. Les messages sont passés tout de suite, ayant
réussi là. C'est de valeur de ne pas avoir aussi un petit plan de
complémentarité de Louis-H. avec un autre à
côté, mais ça, c'est une autre affaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Mais toujours dans le vécu,
M. le ministre, sans parier d'établissements, on vit exactement la
même situation actuellement, mettons, avec des professionnels comme les
optométristes. Vous ne pouvez jamais ravoir votre prescription si vous
ne faites pas faire vos verres la. Là, vous êtes obligé de
retourner ailleurs et de repasser un autre examen. Alors, vous savez, quand on
met tout ça ensemble là, l'État paie toujours. C'est un
puits sans fond. Alors, il va falloir qu'il y ait quelqu'un, là, qui,
à un moment donné, ne regarde pas ça comme un puits, mais
regarde ça comme une baignoire là, avec nécessairement un
niveau minimum.
M. Côté (Charlesbourg): Mais juste votre petit
problème parce que c'est une technicalité, finalement, c'est
parce qu'ils ont contesté devant les tribunaux un règlement pour
la simple raison qu'il n'était pas traduit en anglais. Ils ont eu gain
de cause. Évidemment, des verres, ça permet de voir clair, et il
y a une question de traduction. Et il va être traduit, et ça va
régler le problème. Ils vont peut-être trouver autre chose,
mais...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: Alors, il faudrait effectivement, je pense, trouver,
je ne sais pas, où est l'intention ici. C'est à l'usager. Puis on
a le chapitre des droits, bon, puis si on veut qu'ils s'exercent, c'est
toujours le problème. Le problème des droits, ça commence
d'abord par la détermination de leur existence, mais,
deuxièmement, c'est l'exercice du droit et les sanctions qui sont
prévues.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il
s'agira de voir les effets aussi. Si on mettait une amende au bout?
M. Trudel: Bof!
Le Président (M. Joly): Ah? C'est qui qui la paierait?
M. Côté (Charlesbourg): non, non, c'est parce que,
autrement ce n'est pas... c'est évidemment, on va avoir du "fun"
tantôt parce qu'on va s'autopayer l'amende.
Le Président (M. Joly): C'est ça. Qui la paierait?
C'est encore nous autres.
M. Trudel: Mais ça, on pourrait confier ça aux
membres qui vont administrer le ticket orienteur.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui?
M. Trudel: Ça leur ferait une "badge".
M. Côté (Charlesbourg): Une banque Ce serait une
banque ou une fondation.
M. Trudel: On leur met une "badge" et on leur dit: Toi, tu fais
le ticket, tu fais le dossier, tu fais le...
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas. Je vous attends quand on va aborder ces articles-là. J'imagine que
ça va être la semaine prochaine.
Le Président (M. Joly): C'est l'article 294, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être l'autre
semaine.
M. Trudel: Ça pourrait peut-être être à
la fin de l'autre semaine.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement de
l'article 24 est adopté?
M. Trudel: Je répète, parce que je vous avais fait
prendre une note et on va voir comment, peut-être au chapitre des usagers
ou ailleurs, on pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Très bien.
Le Président (M. Joly): L'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 24 adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 25.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement qui
fournit à l'usager un renseignement de nature médicale ou sociale
le concernant et contenu dans son dossier doit, à la demande de cet
usager, lui procurer l'assistance d'un professionnel qualifié pour
l'aider à comprendre ce renseignement. "Il en est de même pour le
titulaire de l'autorité parentale, le tuteur, le curateur, le mandataire
ou toute personne qui peut consentir aux soins d'un usager."
M. Trudel: Ça, c'est progressiste. M. Côté
(Charlesbourg): Ça, c'est?
M. Trudel: C'est progressiste.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, alors
adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: il permet de ne pas faire de commentaire.
Le Président (M. Joly): L'article 25...
M. Trudel: Je vais le faire le commentaire, pour qu'il soit
quelque part, en tout cas.
Le Président (M. Joly): II va être
enregistré.
M. Trudel: C'est tout à fait, maintenant, compte tenu de
la nature, par exemple, des diagnostics, souvent le problème - ça
demeure ça - c'est l'explication et l'aide pour comprendre et être
capable aussi d'effectuer les choix. Parce qu'il y a inévitablement des
choix qui se présentent dans bien des cas. Et ça, c'est une
amélioration notable de procurer l'assistance d'un personnel
qualifié pour l'aider.
M. Côté (Charlesbourg): J'en prends note pour mon
discours de troisième lecture.
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): On pourra renchérir.
M. Trudel: Mais ça, ça ne vise pas cet
article-là uniquement pour déchiffrer la...
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'aspect
général de la loi et de la réforme que vous trouvez
innovatrice.
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Joly): C'est ça. C'était un
commentaire que j'ai cru percevoir, M. le ministre.
M. Trudel: Je sais que le ministre va étirer
jusque-là.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que je ne veux..
M. Trudel: je voyais plutôt l'article 25... parce que je
pensais que vous vouliez fournir un professionnel pour déchiffrer
l'écriture d'un médecin lorsqu'il fait une ordonnance. ce n'est
pas uniquement ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez pourquoi, s'ils
ont de la difficulté à écrire? C'est parce qu'ils sont
allés à l'université.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Là, c'est 2 à 1.
M. Trudel: Je garde les universitaires avec les médecins
quand...
Le Président (M. Joly): Article 25 adopté? M.
Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
26.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement doit
donner à l'usager accès à son dossier dans les plus brefs
délais. "Il en est de même pour les personnes visées aux
articles 21 à 23."
M. Trudel: Est-ce que ça signifie, M. le ministre, que...
On dit: "l'accès à son dossier". Dans le cas, par exemple, d'un
établissement hospitalier, est-ce qu'on prend pour acquis qu'il y a un
seul dossier dans l'établissement pour la personne, que ça
recoupe tous les renseignements, toutes les pièces?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas évident,
ça.
M. Trudel: Ce n'est pas évident, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce n'est pas
évident. Notre tendance veut aller vers ça. Je pense qu'il y a un
certain travail à faire à ce niveau-là. Je prends toujours
l'exemple de mes cartes à moi. J'ai fait la démonstration sur la
place publique, pour un hôpital de la région de Québec.
J'en ai deux. Il n'y a rien qui me garantit que je n'ai pas deux dossiers. Il y
a des cas où, effectivement, il y a certaines places où des gens
ont deux dossiers. Sur le plan progressif... Et ça, les
établissements sont prêts à collaborer avec nous à
ce niveau-là et montrer une ouverture d'esprit très
présente.
Je pense que la première étape, ça va être de
dire: II faut, bien sûr, s'assurer que, dans chaque établissement,
il n'y ait qu'un seul dossier pour un individu. Évidemment, s'il a
changé de nom, c'est une autre affaire. S'il ne l'a pas dit, on va se
retrouver avec des problèmes. La tendance s'en va vers ça. Si
ultimement, on y arrivait avec l'informatique, je pense qu'on pourrait faire un
bon bout à ce niveau-là. Mais je ne peux pas garantir ça
à ce moment-ci, qu'il n'y ait qu'un seul dossier par individu dans les
établissements.
M. Trudel: est-ce qu'on a fait un certain nombre
d'évaluations? il y a des coûts financiers à cela? est-ce
qu'il y a une simulation, une évaluation?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans un premier
évidemment, tous les dossiers sont conservés. C'est
archivé, c'est dans des voûtes, ainsi de cuite, dor.c, à
certaines places, vous allez à l'hôpital par rendez-vous. Vous
êtes hospitalisé un petit peu plus tard. On a le temps d'aller
à la voûte chercher l'ensemble du dossier. L'espace occupé
par les dossiers, c'est quand même assez fantastique. Donc, c'est
définitivement des coûts assez importants de les maintenir
à jour, le personnel qui travaille là-dessus, les espaces
occupés, c'est sûr.
M. Trudel: Puis, à l'autre bout, du côté du
point de vue de l'usager? Est-ce qu'il y a des coûts pour obtenir son
dossier? Y-a-t-il un ticket, là?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Je l'ai échappé, je l'ai
échappé.
M. Côté (Charlesbourg): Vous seriez pour un ticket,
dois-je comprendre?
M. Trudel: Non, je me demandais s'il n'y en avait pas un de
caché quelque part, s'il y avait un ticket de caché. Alors, pour
le dossier, c'est: Tu as accès, c'est à toi. Puis il n'y a pas de
charge.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Comme je ne suis jamais
allé chercher mon dossier, je ne savais pas ce que ça
coûtait. Il y a une franchise. Pour être franc avec vous, il y a
une franchise.
M. Trudel: Ah! Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Et elle est basée sur
la Commission d'accès à l'information, me dit-on, et c'est 5
$.
M. Trudel: Mon Dieu! C'est comme le ticket, 5$.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Non, non. Bien, c'est
ça...
M. Trudel: Ah! ce n'est pas un ticket O.K., O.K.
M. Côté (Charlesbourg): II faut s'expliquer. On va
se comprendre. Vous avez une gratuité, 5 $, c'est ça? Je
comprends bien? Les premiers 5 $, probablement, vous ne les payez pas, puis,
par la suite, il y a des prix, selon...
Le Président (M. Joly): C'est tant par copie, puis tout
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Le nombre de
pages. Donc, contrairement... Vous étiez après dire des
calomnies sur le ticket orienteur.
M. Trudel: Ha, ha, ha! La gratuité à 5 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr, la
gratuité à 5 $. Après ça, les gens paient.
Le Président (M. Joly): C'est fantastique, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Et peut-être que ce
serait intéressant, avec le ticket orienteur, de donner les premiers 5
$, puis de faire payer le reste.
Le Président (M. Joly): Peut-être. Peut-être
qu'à l'inverse...
M. Côté (Charlesbourg): Pour un autre professionnel,
ça ne coûte rien, mais pour l'usager qui voudrait l'avoir... On se
comprend bien. Les premiers 5 $ sont... Parce que je pensais que c'était
une franchise...
M. Trudel: Les premiers 5 $ de quoi? M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Les premiers 5 $ de quoi?
M. Côté (Charlesbourg): De coûts de
reproduction du dossier.
Le Président (M. Joly): Vous avez 200 feuilles...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas accès au
dossier...
Le Président (M. Joly): ...à 0,10 $.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais dépenser
quelques cennes. Je vais vous faire faire une photocopie de ça.
M. Trudel: Alors, on commence à six.
M. Côté (Charlesbourg): Vous devriez être au
courant de ça. C'est dans la Gazette officielle depuis le 16
décembre 1987.
M. Trudel: Ah! c'est juste cette semaine-là. Je ne l'avais
pas lu.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'étiez pas ici,
dans ce temps-là. Vous étiez en préparation pour le
fédéral.
Le Président (M. Joly): Au mois de décembre,
l'esprit des fêtes, encore.
M. Trudel: Quelle date, vous dites?
M. Côté (Charlesbourg): Ça aurait
été la Gazette du Canada au lieu d'être la
Gazette officielle du Québec.
M. Trudel: À quelle da'i, ça?
Le Président (M. Joly): Décembre 1987.
M. Côté (Charlesbourg): Le 16 décembre
1987.
M. Trudel: Non, je rectifiais. J'étais recteur.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous pontifiez, à ce
moment-là.
M. Trudel: Non, je rectifiais.
M. Côté (Charlesbourg): Oh oui! Des
équilibres financiers?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, s'il y a des frais en haut de 5 $, on commence
à calculer, puis on charge le prix...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, selon une table qui est
à la Gazette officielle. D'ailleurs, ce n'est pas uniquement pour
le ministère, j'imagine. C'est pour tous les usages sur le plan
gouvernemental. Je vais vous en faire une photocopie...
M. Trudel: J'aimerais.
M. Côté (Charlesbourg): Et comme c'est en bas de 5 $
le coût, ça ne vous coûtera rien.
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Joly): Pour mon information, on garde un
dossier médical combien d'années dans un hôpital?
M. Côté (Charlesbourg): Cinq ans. Le
Président (M. Joly): Cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): De mémoire, je vous
dis ça de mémoire...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Article 26, adopté.
M. Trudel: Alors, c'est 5 $, en haut de 5 $, puis pour cinq
ans.
Le Président (M. Joly): Vous avez, contraire à la
franchise... Justement, les premiers 5 $, il y
a un "waiver"...
M. Trudel: II y a comme une magie. Vous comprenez qu'il y a une
espèce de magie autour du chiffre cinq. 5 $ le ticket; en haut de 5 $
pour les documents, pour le paiement, puis cinq ans pour les dossiers.
Le Président (M. Joly): Je pense que le ministre est
rarement influençable.
M. Trudel: Je pense qu'on va se rendre à cinq semaines
d'étude ici.
Le Président (M. Joly): Article 26, adopté?
Excusez...
M. Côté (Charlesbourg): II y a une précision
qui est peut-être importante, parce que c'est cinq ans à partir de
la dernière mention.
Le Président (M. Joly): Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas... Si vous
êtes un client actif, vous comprenez que... Il y a bien des affaires
qu'ils gardent à part de ça là. C'est une bonne nouvelle
pour vous, là.
M. Trudel: Est-ce qu'ils gardent votre évaluation
psychosociale?
M. Côté (Charlesbourg): Tant que vous n'êtes
pas mort, il y a des protocoles opératoires, toute une série de
documents qu'ils sont obligés de garder, de conserver pareil.
M. Trudel: Vous faites bien de me dire ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! bien, c'est sûr
que...
M. Trudel: Quand je vais me coucher ce soir, je vais penser
à vous.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez pouvoir penser
à ça.
M. Trudel: Je vais penser à ça, c'est
sûr.
Le Président (M. Joly): L'article 26 est
adopté?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 27.
M. Côté (Charlesbourg): "L'usager à qui
l'établissement refuse l'accès à son dossier ou à
un renseignement qui y est contenu peut, par requête, s'adresser à
un juge de la Cour supérieure, de la Cour du Québec ou à
la Commission d'accès à l'information pour que soit
révisée fa décision de cet établissement. Il peut
également s'adresser à la Commission des affaires sociales. "Il
en est de même pour les personnes visées aux articles 21 à
23."
Et il y a un papillon: Insérer après l'article 27,
l'article suivant, 27.1: "Les articles 17 à 27 s'appliquent
malgré la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels."
M. Trudel: Alors, on peut aller contester à deux
endroits...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Devant un tribunal de droit commun ou un tribunal
administratif?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. En fait, c'est à
quatre endroits: Cour supérieure, Cour du Québec, Commission
d'accès à l'information et Commission des affaires sociales.
M. Trudel: Bon, alors...
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que l'article 27 comme tel, on peut en disposer, puis après ça,
on reviendra sur 27.1 qui, en fait, est un nouvel article?
M. Trudel: Oui, ce qui me préoccupe, c'est que, hormis
certaines catégories particulières qui vont te demander d'aller
à la Cour supérieure ou etc., la voie normale, c'est la
Commission des affaires sociales?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que la
dernière tendance, c'est la Commission d'accès. Les gens ont
tendance à aller à la Commission d'accès de plus en plus,
ce qui n'est pas mauvais.
M. Trudel: Non, bien ce qui n'est pas mauvais... En tout cas,
ça ne peut pas être pire que la Commission des affaires sociales.
Ça, on va en convenir vite, vite, vite.
M. Côté (Charlesbourg): En termes de longueur ou
d'attente aussi.
M. Trudel: Ça n'a pas de bon sens. On a le temps de mourir
bien des fois, à la Commission des affaires sociales.
M. Côté (Charlesbourg): C'est moins
engorgé.
M. Trudel: Sauf, pourquoi donc permettre les deux? Au sens
où il se développe aussi une expertise en matière de
jugement, là; il se développe une expérience. On ne peut
pas parler de jurisprudence ici.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de la Commission
des affaires sociales, on me dit qu'on
a développé une certaine expertise sur le plan du malade
mental et qu'à ce moment-là, évidemment, ce serait
peut-être davantage indiqué d'aller là, compte tenu de ce
vous invoquiez tantôt sur le plan de l'expertise. Alors, ça
rejoint un peu ce que vous disiez tantôt. C'est une expertise qui est
longue.
M. Trudel: Puis l'autre préoccupation, c'est bon.
Ça, ça répond. Mais les délais qui sont impartis
quand on s'en va à la Commission des affaires sociales parce que, par
ailleurs, j'ai l'impression comme législateur - excusez-moi l'expression
- mais on en "pitch" dans la cour de la Commission des affaires sociales tant
et plus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
notre projet de loi à nous en enlève.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai annoncé des
amendements au début de commission qui vont en enlever un peu.
M. Trudel: Pour qu'ils existent ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): j'espère, bien
forcément, c'est clair. je l'ai dit. c'est au ministère, avec
l'arbitrage au niveau du ministère.
M. Trudel: Du ministre.
M. Côté: Non, non, c'est un principe qui est
déjà... C'est la reconduction d'un principe qui est
déjà entendu dans les ententes avec les fédérations
de médecins, alors ce n'est pas le ministre qui choisit.
M. Trudel: Oui, vous nous avez annoncé un autre
mécanisme... Non, ça va. Moi, ce n'est pas le fond de l'article.
C'est cette commission qui fait très bien son travail. Je n'ai pas de...
sauf que...
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont
débordés.
M. Trudel:... nul n'est tenu à l'impossible, et c'est ce
qui fait en sorte que des cas assez graves sont forgés... Et là,
vous savez à quoi je pense. Les accidentés de travail, ça
prend des... D'autres comme à la Régie des rentes aussi,
ça prend des 18, 24 mois, et c'est intenable pour ces
personnes-là.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): On va y revenir, M. le ministre,
tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Quand j'essaie de faire
votre job et la mienne en même temps, ça va mal.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendément,
tel que proposé ici, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'article 27. 1
est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Compte tenu des
ententes que nous avons prises, nous allons suspendre jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 37)
(Reprise à 20 h 6)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
J'appelle l'article 28.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 28, M. le
Président.
Plaintes des usagers Examen par rétablissement
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, avec grand
plaisir. J'espère que vous avez bien soupé.
Le Président (M. Joly): Oui, ça a bien
été. On a eu assez de temps.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, profitez-en!
Le Président (M. Joly): Je trouve même qu'on en a eu
trop.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être vous donner
un avis pour demain: Prenez un bon déjeuner parce que vous ne
dînerez pas.
Le Président (M. Joly): Merveilleux. M.
Côté (Charlesbourg): Ah bon!
Le Président (M. Joly): Merveilleux, un homme averti en
vaut deux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai. Tout
établissement doit établir une procédure d'examen des
plaintes formulées par les usagers et nommer un cadre supérieur
pour l'appliquer.
O.K. Alors, vous reculez le "tape", M. le Président.
Le Président (M. Joly): On recule la bobine.
M. Côté (Charlesbourg): On recule la bobine,
j'aurais un amendement.
Le Président (M. Joly): Nous statuons sur
l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Au chapitre III, du titre
II. Remplacer l'intitulé du chapitre III du titre II par le suivant:
Plaintes des usagers. Ça vous a très certainement sauté
aux yeux, M. le Président. Vous qui ôtes un homme averti, c'est
pour être plus précis.
Le Président (M. Joly): Bien honnêtement, je pense
que ça confirme le pourquoi, disons, de l'amendement.
M. Trudel: le traitement des plaintes des usagers, c'est juste ce
qui concerne les plaintes, ce qui concerne le traitement des plaintes des
usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, on va l'appeler comme ça, Traitement des
plaintes des usagers... parce que vous le changez par Plaintes des usagers.
C'est tout un chapitre sur le traitement des plaintes des usagers.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le ministre, M. le député.
M. Trudel: C'est essentiellement ça, c'est toute la
mécanique, c'est le traitement des plaintes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est le
traitement des plaintes.
M. Trudel: Appelons-le par son nom. C'est un chat, c'est un
chat.
Le Président (M. Joly): N'ayons pas peur des mots. Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): La plainte est
acceptée.
Le Président (M. Joly): La plainte telle que
libellée, ici.
M. Côté (Charlesbourg): oui, traitement des plaintes
des usagers.
Le Président (M. Joly): Donc, on ajoute Traitement.
M. Trudel: C'est comme si le ministre l'avait proposé.
Le Président (M. Joly): Traitement des plaintes des
usagers.
Une voix: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): Bon, alors, adopté. Est-ce
que l'intitulé du chapitre III, titre II, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté tel
qu'amendé. Adopté. Bon! Donc, on appelle à nouveau
l'article 28.
M. Trudel: Attendez un petit peu, monsieur. Oui, oui. Non, non,
ça marche. Ça marche.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que Mme Demers me dit,
c'est que, compte tenu que dans les deux sections, c'est Examen...
M. Trudel: Alors, ce serait Examen des plaintes des usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Examen des plaintes.
Ça serait plus concordant.
M. Trudel: Le droit au secours des idées.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
Le Président (M. Joly): On recule la bobine.
M. Côté (Charlesbourg): Pour la deuxième
fois.
Le Président (M. Joly): Deuxième fois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Un "rerun".
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je ne sais pas combien
on en aura.
Le Président (M. Joly): Au lieu du mot Traitement", ce
serait "Examen".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ce serait
plus conforme à ce qu'on va voir.
Le Président (M. Joly): "Examen des plaintes des usagers",
vous êtes d'accord avec ça, M. le député?
M. Trudel: Ah! J'ai toujours été d'accord. Je
n'ai pas entendu autre chose.
Le Président (M. Joly): Adopté.
Une voix:...
Le Président (M. Joly): L'article 28.
M. Côté (Charlesbourg):... on a commencé vite
un peu là. Je pense qu'on va reculer la bobine pour une troisième
fois.
Le Président (M. Joly): Ah oui?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
faut avoir une vision à long terme, semble-t-fl, parce qu'on s'est
limités à un examen très sommaire' et très rapide
de la section I et de la section II, alors que vous retrouvez à la
section III, Confidentialité du dossier de plainte d'un usager, à
la section IV, Rapports. C'est tout Bon. Alors, quand on met comme tête
de chapitre Examen des plaintes des usagers, je pense qu'on a des
problèmes un petit peu à coiffer l'ensemble.
IL Trudel: Je pensais que vous aviez dit que le chapitre
s'intitulerait Plaintes des usagers. C'est ça?
Des voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va revenir
à...
M. Trudel: Non, on ne revient pas. On commence là.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
va revenu' à la proposition que j'avais donc faite.
M. Trudel: Ah! On ne revient pas. On commence là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Alors, mon
amendement qui avait été fait par mes légistes
était donc de bon aloi, de bonne loi et nous y revenons parce qu'il est
plus contourne selon les gens qui ont une vision plus étendue du projet
de loi. Je vous propose donc de remplacer l'intitulé du chapitre III du
titre II par le suivant: Plaintes des usagers. On est correct là?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il nous reste assez de
papier là-bas, à l'enregistrement? Oui? Parfait Alors, Plaintes
des usagers, est-ce que, M. le député de
Rouyn-Noranda-Térmiscamin-gue... Partait.
M. Trudel: Oui, oui. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc,
officiellement, j'appelle le 28, la mise au jeu est faite.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Tout
établissement doit établir une procédure d'examen des
plaintes formulées par les usagers et nommer un cadre supérieur
pour l'appliquer. "
J'ai un petit papillon. Remplacer, dans la deuxième ligne, les
mots "nommer un cadre supérieur pour l'appliquer" par les mots "en
confier l'application à un cadre supérieur". Cette modification a
principalement pour but de faire en sorte que la responsabilité de
l'application de la procédure de plainte soit confiée
administra-tivement à un cadre supérieur, mais veut éviter
toute ambiguïté à l'effet que, pour assumer cette nouvelle
obligation, un employeur n'est pas tenu de créer un nouveau poste de
cadre supérieur et de procéder à une nomination d'un
nouveau cadre supérieur. L'employeur peut confier cette nouvelle
responsabilité à un des cadres supérieurs
déjà nommés dans son organisation, bien sûr.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Bon, alors, vous savez, M. le ministre, que cette
section du projet de loi a fait l'objet de beaucoup de commentaires de beaucoup
de groupes et de beaucoup d'associations dans le cadre - le hasard faisant bien
les choses - des travaux d'une autre commission qui s'appelle la commission des
institutions qui a été retardée un peu dans ses travaux
par Goliath, mais a fini par...
Une voix: Qui est Goliath? M. Trudel:
Bélanger-Campeau.
M. Côté (Charlesbourg): II faut préciser
parce que ça peut prêter à interprétation, hein? Un
Goliath à deux têtes.
M. Trudel: On ne sait jamais. Donc, il y a eu de ces grands
travaux qui ont été conduits par la commission des institutions
et qui portaient sur l'élargissement du mandat du Protecteur du citoyen.
H était inévitable, au moment où armaient ces
consultations-là que les différents groupes, en particulier, des
groupes d'usagers, des bénéficiaires ou des personnes
intéressées par ces mécanismes de traitement des plaintes
dans le réseau de la santé et des services sociaux, l'occasion
étant donnée, traitent largement du mécanisme
proposé dans le projet de loi 120 ici. On ne peut pas dire qu'on n'en
tiendra pas compte au niveau des questions parce que si ces gens-là ne
nous ont pas fait parvenir, à cette commission ou ici, dans leur cadre
particulier, des propositions ou des commentaires sur le mécanisme de
traitement des plaintes dés usagers, on a quand même entendu une
quaran-
taine de groupes qui ont fait, presque tous, des commentaires.
Là-dessus, de confier d'abord à l'établissement...
Là, je ne veux pas préjuger des conclusions de la commission qui
poursuivra ses travaux le 9 avril prochain. Je prends par-devers moi qu'une
assez large majorité, je pense, de personnes, de groupes qui sont venus
devant cette commission ont établi - en particulier, dans le
réseau de la santé et des services sociaux - qu'il était
comme tout à fait normal que le premier lieu de traitement soit
l'établissement et qu'on n'aille pas créer une espèce de
super-bureaucratie ailleurs. Même là, ça fait partie du
travail des établissements. La définition d'une plainte, en
particulier dans le réseau de la santé et des services sociaux,
ça ne prend peut-être pas toujours le sens usuel. Ça peut
souvent être une demande d'information ou une demande d'information sur
un droit qui peut exister. Il est souhaitable que ça s'opère donc
à ce premier niveau. Là où il y a eu un nombre assez
impressionnant de remarques, c'est en rapport avec l'amendement que vous
apportez ici. Pardon, pas l'amendement que vous apportez parce que votre
amendement vise à ne pas obliger la création d'un poste exclusif.
Bon, ça, ça va. C'est par rapport à la première
version, le fait qu'on confie l'application à un cadre supérieur.
Le Protecteur du citoyen, lui-même - je pense que là-dessus il
faut reconnaître l'expérience de l'institution qui s'appelle le
Protecteur du citoyen - pose énormément de questions sur les
garanties d'indépendance au niveau du traitement des plaintes par le
cadre supérieur.
Un bon nombre de groupes, je le répète, et aussi - c'a
été extrêmement intéressant - l'actuelle protectrice
du citoyen au Centre hospitalier de Lanaudière qui est venue
témoigner devant cette commission et à qui nous avons
demandé très précisément, par rapport à son
travail d'ombudsman dans cette institution, si le fait de relever directement
du conseil d'administration lui apportait, lui permettait d'exercer son
rôle d'une meilleure façon parce qu'elle avait vécu, si ma
mémoire est fidèle, les deux situations où elle relevait
du directeur général et du conseil d'administration. En plus,
madame qui occupait le poste agissait à l'intérieur d'un
protocole signé avec le Protecteur du citoyen. Elle pouvait, sur
certains dossiers, agir avec tous les pouvoirs, toutes les
responsabilités et les mécanismes qui sont dévolus au
Protecteur du citoyen. Alors, tout ça pour décrire que tous -
à part le monde universitaire qui est venu devant cette commission - ont
été unanimes à dire qu'il faut, même à ce
premier niveau, être prudent et s'assurer du maximum
d'indépendance de la personne qui est chargée de traiter ces
plaintes-là.
Je fais tout de suite un parallèle avec une situation que j'ai eu
l'occasion de vivre dans un monde professionnel quasi similaire. Dans le
réseau des universités au Québec, seulement deux
universités ont des ombudsmans. C'est le secrétaire
générai de l'institution, généralement, qui agit
à titre de personne dépendant de la plus haute autorité de
la maison ou de l'établissement concerné pour traiter les
plaintes et être en relation avec l'usager. Ça cause un bon nombre
de problèmes, on les imagine facilement d'ici. Tout ça peut
relever de la bonne volonté. Cependant, vous êtes rattaché
administrativement au directeur général de l'établissement
et vous recevez des plaintes en ce qui concerne des actes, ou des comportements
de ces personnes qui relèvent ultimement du directeur
général, du responsable de l'établissement.
Alors, là-dessus, l'expérience est assez large. Il faut
s'assurer d'un maximum d'indépendance de la personne qui est
chargée de traiter les plaintes dans l'établissement. Tout cela
ne nous demande pas d'aller jusqu'à dire: Créons dans chaque
établissement un poste distinct de cadre supérieur dont ce serait
- en exagérant à peine - la responsabilité exclusive, et
qui serait nommé complètement par l'extérieur de
l'institution. Certaines personnes ont traité de cette façon de
faire les choses, mais de façon minoritaire.
La remarque la plus générale ou la suggestion la plus
générale que nous retrouvons parmi les groupes d'usagers, parmi
les personnes qui effectuent un tel travail ou un travail similaire, c'est, en
tout premier lieu, de faire en sorte que ce cadre, au niveau de ce mandat,
relève directement du conseil d'administration, et de un; et de deux,
remarque générale aussi quant à l'augmentation des
garanties d'indépendance de la personne, c'est le mode de nomination de
cette personne et ça, c'est très important. C'est très
important. Les institutions qui possèdent un tel mécanisme au
sein de leur établissement nous indiquent que, dans le fond - c'est
l'expérience même du Protecteur du citoyen comme institution
relevant de l'Assemblée nationale... Le Protecteur du citoyen n'a aucun
pouvoir de coercition. Il n'a aucun pouvoir de contrainte. Il a uniquement un
pouvoir de recommandation. Cependant, des chiffres issus du Protecteur du
citoyen, le diagnostic c'est: efficacité d'application des
recommandations du Protecteur du citoyen, 99 %. Entre autres, la nomination du
Protecteur du citoyen relevant de l'Assemblée nationale, sauf erreur,
exige un vote des deux tiers de l'Assemblée nationale. Elle est donc
reconnue par l'ensemble des participants, entre guillemets, au
système.
Même chose au sein des établissements. C'est moins la
personne en soi que le degré d'acceptation de chacun des groupes, des
couches ou des groupes qui composent le personnel et rétablissement, sur
le plan des services à donner, qui permettent d'augmenter la
crédibilité, la neutralité et l'efficacité
également de la personne qui est chargée de la
responsabilité du
traitement des plaintes au sein de l'établissement. Alors, comme
on est au premier niveau et que tout le monde s'entend qu'il y a non seulement
un avantage d'ordre administratif - rationalisation - à traiter
ça au premier niveau, et que ça fait partie également de
la mission, du traitement de la personne ou des soins à apporter que de
traiter aussi sa plainte dans l'établissement, ça devient une
condition quasi nécessaire - pour permettre à cette personne
d'exercer efficacement son travail - de la faire relever directement du conseil
d'administration en ce qui concerne ce mandat. Il faut bien pourvoir au
mécanisme de nomination, de désignation pour assurer son pouvoir
moral au sein de l'institution vis-à-vis l'un ou l'autre des
départements, des directions, des responsables administratifs où
qu'ils soient dans l'établissement. Alors, le premier amendement que je
souhaiterais que l'on apporte c'est "en confier l'application à un cadre
supérieur qui, à ce titre, relèverait du conseil
d'administration".
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. ie ministre.
M. Coté (Charlesbourg): Nous aussi, de notre coté,
avant môme que d'autres puissent se prononcer dans des commissions sur le
meilleur recours, le meilleur mécanisme de traitement des plaintes, on a
fait des analyses les plus poussées possible, examiné un peu ce
qui se passe ailleurs aussi et établi que la première
responsabilité - et ça, je pense qu'on n'est pas en divergence
d'opinion - incombe à l'établissement. C'est sa
responsabilité de traiter les plaintes au niveau de son
établissement. Il faut bien se rappeler que c'est des plaintes qui n'ont
aucun rapport avec les codes de déontologie que se sont donnés
les corporations, pour être le plus précis possible.
Le deuxième niveau que nous avons établi c'est le niveau
de la régie régionale qui a une responsabilité
d'organisation des services et qui doit, par conséquent, avoir aussi la
même responsabilité. On s'est interrogé, on s'est
interpellé sur: doit-il y avoir un troisième niveau? On a dit,
pendant les conversations, toutes sortes de choses. Le ministre... On a
examiné la possibilité du Protecteur du citoyen et, dans les
propositions qui ont été acheminées au Conseil des
ministres, celle du Protecteur du citoyen était là. Elle a
été rejetée par le Conseil des ministres parce qu'il a
déjà décidé dans un autre cas, il y a deux ans,
qu'il en avait assez. Le Conseil ne voulait pas ajouter à ce que le
Protecteur du citoyen avait déjà. Il a déjà un
champ assez large et je ne pense pas que ce soit un jugement négatif sur
la manière dont il fait son travail. Je pense que c'est une institution
qui est assez extraordinaire et qui fait un bon travail. Donc, la principale
plainte ou recomman- dation des individus dit que ça prend un
mécanisme de recours hors réseau. De toute manière,
l'ultime responsable, celui sur qui vous pourrez toujours lancer les tomates et
à qui poser des questions à l'Assemblée nationale, ce
n'est pas le Protecteur du citoyen, c'est toujours le ministre. L'ultime
responsable sera toujours le ministre dans cette démarche-là.
Notre système est ainsi fait, peu importe qui occupe le fauteuil, et le
système sera encore comme ça demain.
Je ne dis pas non à un recours qu'on pourrait apparenter à
un recours externe, après l'étape de l'établissement,
après l'étape du régional. J'attends ce que la commission
pourra nous proposer à ce niveau-là. Je suis ouvert. C'est pour
ça que ça ne nous empêche d'aucune manière de
procéder avec les articles qui sont là parce que, pour moi,
à la fois au niveau local et régional, c'est nécessaire.
Il y a des choses neuves, bien structurées à ce niveau-là,
qui vont dans la logique de ce qu'on veut faire. Ça n'empêche pas
d'examiner cela de très près éventuellement, puisque ce
sera le 9 avril et que nous recommencerons au début du mois de mai.
Ça nous donnera le temps d'examiner et d'apporter les modifications
législatives qu'il faudra. Je n'écarte pas la possibilité
de me rendre moi-même à la commission pour être capable de
capter l'essence des messages que voudra me passer la commission sur les
mécanismes qu'on devrait introduire.
Cela étant dit, lorsqu'on arrive au niveau de
l'établissement, il y a pour moi un principe qui n'est pas facile
à tenir - tout le monde l'a vu, tout le monde l'a entendu et on va
l'entendre encore un peu - M y a un principe sur lequel je ne bougerai jamais -
c'est clair - jamais. C'est celui qu'il va y avoir dans rétablissement
un "must", ça va être le D.G. Tout le monde va se rapporter au
D.G. Donc, à ce moment-ci, il n'est pas question pour moi d'accepter un
amendement qui ferait en sorte que le cadre supérieur qui aurait la
responsabilité du traitement des plaintes dans un établissement
relève du conseil d'administration. J'ai une logique, elle est là
et je vais la garder. (20 h 30)
Là où je suis prêt à examiner un certain
nombre de choses, et on va voir, c'est qu'un médecin va recevoir ses
privilèges et ses devoirs du conseil d'administration. C'est le conseil
d'administration qui va autoriser, donner, sur recommandation du D.G..... Ce
qui peut être envisagé, c'est que le cadre supérieur ayant
la responsabilité du traitement des plaintes peut recevoir ce
mandat-là du conseil d'administration, mais proposé par le D.G.
au conseil d'administration pour maintenir la ligne et, bien sûr, sous la
responsabilité du D.G. Les recours sont ailleurs pour être capable
d'appeler si, effectivement, il n'y a pas satisfaction au niveau de
l'établissement et au niveau régional. On verra ce qu'on peut
accepter, dépendamment des proposi-
tions que nous aurons, dans un mécanisme de recours externe,
l'ultime étant toujours le ministre.
Évidemment, on me rappelle que dans tout le processus, si l'on
veut continuer, il y a des comités de bénéficiaires
lorsqu'on est en longue durée physique ou psychiatrique, qu'on
crée un organisme d'accompagnement au niveau régional. En
même temps, on dit: Ce n'est pas le fait de créer ces
structures-là qui fait qu'elles sont transparentes. Sur les
mécanismes de transparence, on dit: II y a donc un rapport du traitement
des plaintes qui doit être public au niveau de l'établissement,
acheminé à la régie régionale qui est du domaine
public et à son assemblée publique annuelle.
L'établissement doit présenter ce rapport à la population
lors de son assemblée d'information publique annuelle. L'ensemble des
rapports des régies régionales, quant au traitement des plaintes,
sont déposés à l'Assemblée nationale. Donc,
ça commence à faire transparent un petit peu, ce n'est pas de la
cachette. Je pense que c'est une évolution assez importante à ce
moment-ci. Je comprends le principe qu'on recherche plus d'indépendance
et de neutralité. On le recherche même au niveau du comité
des bénéficiaires en disant: Voici ce que sera le budget de
chacun des comités de bénéficiaires, gelé
immédiatement de manière très claire qu'il n'y ait
personne qui puisse jouer avec. Alors, il y a cet effort-là. Ça
va dans le sens que vous souhaitez, mais je ne suis pas capable de me rendre,
moi, à l'idée, compte tenu de la logique que j'ai défendue
depuis le début. C'est le D.G. qui va être le patron et qui va se
rapporter au conseil d'administration. C'est lui seul qui va se rapporter au
conseil d'administration.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: À ce titre-là, si on applique la logique
partout, pourquoi y a t-il un Protecteur du citoyen au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Pourquoi y a-t-il un Protecteur du citoyen au
Québec avec cette logique-là?
M. Côté (Charlesbourg): Quelle logique?
M. Trudel: La logique qu'il faut que ce soit le D.G. qui ait
l'emprise sur tout. Pourquoi a-ton besoin d'un Protecteur du citoyen? Chaque
ministre est responsable devant l'Assemblée nationale de chacun de ses
secteurs d'activité et de ses budgets.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pourquoi est-ce qu'on s'est donné un Protecteur
du citoyen au Québec, d'abord?
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il y avait
certainement des problèmes à des places par rapport à
l'appareil, par rapport à l'accessibilité à l'appareil,
par rapport à des traitements de plaintes de l'appareil, j'en ai
vécus. Du temps où j'étais ministre des Transports, le
Protecteur du citoyen est venu me voir et il m'a dit: "Voici, tel ou tel
individu, à mon opinion, a été lésé. J'ai un
pouvoir moral de vous dire que vous l'avez lésé. C'est à
vous de régler le cas." Effectivement, je l'ai réglé. Je
n'en ai pas réglé seulement un, sauf que ça peut lui
arriver de se tromper, lui aussi là.
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à partir de
ça, c'est un pouvoir qui est moral, donc, il est moral. Ce n'est pas un
pouvoir d'exécution. C'est un pouvoir moral qui est fort. Donc, dans la
logique, si l'établissement est responsable du traitement des plaintes
à la base, il va être responsable. Ça va être un
cadre supérieur par rapport à ce qu'on connaît aujourd'hui.
Plusieurs établissements ont créé des ombudsmans. On en a
entendus en commission parlementaire le printemps dernier, vous vous en
souviendrez. Ce n'était pas une garantie totale de liberté
d'action. En règle générale, les gens faisaient, je pense,
un assez bon travail compte tenu des conditions. Ce qu'on veut, c'est que ce
soit un cadre supérieur, non pas quelqu'un qui est en surplus, à
qui ii faut absolument donner quelque chose au niveau du centre hospitalier, du
centre d'accueil. Donc, un cadre supérieur qui, dans la
hiérarchie sur le plan organisationnel, dépend du directeur
général. À ce niveau-là c'est ça que sera la
décision.
Le Président (M. Joly):...
M. Trudel: Mais...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
Le Président (M. Joly): Je posais la question à
savoir si ça remplaçait officiellement l'om-budsman.
M. Trudel: Non, ça ne remplace pas l'om-budsman.
L'ombudsman n'a pas d'autorité sur les institutions parapubliques, les
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Dans le sens que
certains hôpitaux, par exemple, des établissements se sont
donné un ombudsman.
Le Président (M. Joly): Bien oui!
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on a appelé
"ombudsman".
M. Trudel: Local.
M. Côté (Charlesbourg): Local, oui.
M. Trudel: Mais, là, je pense qu'il ne faut pas confondre,
M. le ministre. Il ne faut pas confondre la responsabilité
administrative du plus haut officier de l'établissement qui s'appelle le
directeur général, à qui on confie la
responsabilité ultime de l'établissement. Là, il y a des
personnes à qui on dispense des services en vertu d'un régime de
distribution de services publics et ces personnes, on le sait, ont
peut-être des plaintes pour le service qu'elles reçoivent. On met
de côté toute la question des actes professionnels. On le sait.
Bon.
Ce que nous disons de ce côté-ci et ce que les intervenants
disent, ils ne disent pas: Une personne qui, administrativement, ne
relèverait pas du directeur général. C'est une personne
dans l'établissement, cadre supérieur, je le souhaite de mon
côté aussi, à qui un mandat est confié par le
conseil d'administration et il en répond au conseil d'administration. On
le verra tantôt, toutes les catégories de personnel vont
être là autour de la table, et vont pouvoir traiter du travail
accompli par cette personne-là et lui garantir un certain degré
d'indépendance au sens où H faut aussi qu'il y ait un
degré de confiance pour les bénéficiaires, pour les
usagers. Alors, ce n'est pas une question de grossir la structure
administrative, ce n'est pas une question de diluer l'autorité du
directeur général, mais je pense qu'on est capable de comprendre
assez facilement qu'on ne peut pas être partie, juge et partie, pour
traiter la plainte d'un usager. Alors, on pourrait dire: II y a un officier
supérieur de l'établissement, de l'organisation concernée,
qui est désigné par le conseil d'administration pour assumer,
suivant des proportions de son temps et compte tenu de la grandeur de
l'établissement, le traitement des plaintes dans l'institution. Il fait
rapport à qui? Il relève de qui? Du conseil d'administration et
là, le directeur général, il n'est pas hors du conseil
d'administration.
Le conseil, c'est les personnes qui l'aident à administrer son
établissement et il demeure, sur le plan administratif, le directeur
général, l'ultime responsable du fonctionnement de l'ensemble des
opérations. On ne peut pas demander que quelqu'un relève de cette
pleine autorité, de cette autorité suprême dans
l'établissement et, en même temps, lui demander de traiter les
plaintes. L'indépendance de ces deux mécanismes-là doit
être... On doit augmenter, en tout cas, le degré
d'indépendance de fonctionnement de cette personne-là. On ne le
met pas en dehors du système là, on ne le met pas en dehors du
fonctionnement de l'établissement. En quoi pourrait être utile la
relation d'autorité du directeur général sur le cadre
supérieur qui traite les plaintes? En quoi ça servirait le
système qu'il y ait une relation d'autorité, sinon d'augmenter le
degré ou le danger de ce qu'on craint tous dans le fond? Et ça,
c'est juste purement humain. Tu fonctionnes au meilleur de ta connaissance. Tu
mets de l'avant les meilleurs mécanismes et tu rationalises au niveau du
fonctionnement, encore une fois, au meilleur de ta connaissance et de tes
capacités. Un jour, il t'arrive une plainte sur le fonctionnement de ton
organisation, puis tu dis: Ça ne peut pas se faire parce que moi, j'ai
décidé que ça fonctionnait comme cela et, si je ne l'ai
pas eu, le service, ou si je ne l'ai pas eu de façon adéquate, eh
bien, je demeure le juge ultime.
Moi, je pense que ça augmente le danger de partialité et
d'inefficacité du cadre supérieur. Là, je vous parle de
personnes qui sont venues dire devant une commission parlementaire qu'elles
avaient effectué ce travail-là dans des conditions comme cela et
qu'elles ne souhaitaient plus l'effectuer dans ces conditions-là parce
que, inévitablement, le degré d'indépendance au niveau du
traitement des plaintes, ça fait en sorte que leur travail n'est pas
accompli dans le sens où on souhaite le voir accompli. Vous n'avez pas
de problèmes administratifs avec le directeur général avec
cela. Au contraire, vous faites juste augmenter le degré, le danger ou
la difficulté que les plaintes ne soient pas traitées de
façon adéquate et de façon indépendante de celui
qui est chargé, ultimement, de la distribution des services.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la loi, le conseil
d'administration a quatre mandats: qualité de la dispensation des soins,
qualité de la dispensation des services, qualité de la gestion de
la ressource humaine et qualité de la gestion de la ressource
financière. Ça, on l'a dit et on va le répéter,
vous allez laisser la couleur de peinture et vous allez arrêter de vous
occuper des poignées de porte. Vous allez vous occuper de ça.
À partir de ça, vous allez vous donner les structures dont vous
avez besoin pour être capables de remplir ces mandats-là.
Ça, c'est le rôle du conseil d'administration, de manière
très claire.
Quant à moi, mon lit est fait à ce niveau-là de
manière très claire, très ferme. Si, en bout de piste, je
suis prêt à bouger sur une proposition qui pourrait m'être
acceptable, que je pourrais transmettre au conseil, parce que c'est le conseil
qui va décider, en appel d'une décision qui aurait
elle-même été en appel au niveau régional, c'est
là qu'on doit trouver un moyen de fournir à l'individu une
indépendance d'esprit et d'attache quant au traitement de ces plaintes,
la base étant elle-même un dossier qui, d'abord et avant tout,
doit être traité par l'établissement. Le D. G. est le
maître à bord de l'établissement. Il doit être la
seule et unique personne qui se rapporte au conseil d'administration. Dans ce
sens-là, que le cadre supérieur qu'on désigne, ou que l'on
nomme - parce que c'est un plus que de nommer un cadre supérieur - fasse
rapport au D. G. qui,
lui-même, le transmet au conseil d'administration...
Écoutez, on n'est pas pour prendre tous les D.G. pour une bande de caves
non plus. Ils ont quand même un sens des responsabilités au niveau
des plaintes, avec un mécanisme de délai de traitement de la
plainte qui est là, ce que nous n'avions pas jusqu'à maintenant
et à partir duquel, si elle n'est pas traitée, elle peut aller
directement au régional. Donc, un mécanisme qui fait que ce n'est
pas dans trois ans qu'on va traiter la plainte. On va la traiter de
manière très rapide.
Donc, à partir de ce moment-là, le rapport va
définitivement être soumis au conseil d'administration. Je
n'imagine pas, demain matin, un rapport sur le traitement des plaintes au
niveau de l'établissement qui serait rendu public, qui ne soit pas connu
du conseil d'administration. Bien sûr que ça va l'être
puisque c'est la responsabilité du D.G. de faire le cheminement au
niveau du conseil d'administration. Dans les amendements qu'on apporte au
niveau des CMDP à la demande d'un certain nombre de médecins -
parce que leur crainte était qu'effectivement, si le CMDP dépend
du D.G., leur message, tel quel, ne soit pas véhiculé au conseil
d'administration... Dans des amendements, on crée l'obligation pour le
D.G. de déposer au conseil d'administration les décisions, les
avis et les orientations du CMDP pour que ça se rende et que le conseil
d'administration soit saisi des discussions ou de l'essence des discussions au
niveau du CMDP, à tout le moins, ce que le CMDP veut porter à la
connaissance du conseil d'administration. Il y a déjà là,
je pense, une certaine sécurité.
Donc, à partir de ça, c'est un processus qui va plus loin
que ce qu'on connaît maintenant, aujourd'hui. J'admets que, ultimement,
si on fait ça entre nous autres, au niveau des établissements, si
on fait ça entre nous autres, au niveau de la régie
régionale... J'en vois assez passer, des plaintes; la réponse que
j'ai de la régie régionale, c'est une copie conforme de ce que
les établissements m'ont envoyé. Ça arrive à
l'occasion, et je ne suis pas toujours très, très à l'aise
avec ça. Donc, ce qu'on dit, c'est qu'il y a un mécanisme qui est
là, qui va être transparent et public, et qui repose sur la
tête d'un cadre supérieur. Avec les responsabilités qu'on
donne au niveau du conseil d'administration, de toute façon, il sera
obligé de rendre des comptes. Il sera obligé de rendre des
comptes à son assemblée publique et il va être
obligé de rendre des comptes à la régie régionale.
Donc, la reddition de comptes est là et la transparence. Même
phénomène au niveau de la régie régionale. (20 h
45)
Par la suite, quand c'est déposé à
l'Assemblée nationale, on commence à fatiguer un petit peu. Il y
a du monde qui fouille là-dedans. Il y a des députés qui
fouillent à l'occasion, ça les intéresse. Je ne suis pas
fermé du tout à tenter de trouver une structure pas trop lourde
après le palier régional. J'attendrai, à ce
moment-là, ce que pourra me faire comme recommandation, la
commission.
M. Trudel: Je ne suis pas rendu là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Sauf que... Je
pense que...
M. Trudel: Un cadre supérieur dans un établissement
hospitalier, il acquiert la permanence après combien de mois,
d'années?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, c'est des
contrats renouvelables, quatre ans.
M. Trudel: II n'y a pas de permanence.
M. Côté (Charlesbourg): Un contrat renouvelable aux
quatre ans. Règle générale ou à peu
près.
M. Trudel: Je vais y aller tout de suite, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quoi?
M. Trudel: Vous savez, la dernière année que le
cadre supérieur... avant le renouvellement de son contrat de quatre ans,
la dernière année, moi je vais vous dire là, j'ai
vécu des procédures de renouvellement de mandat de recteur quatre
fois, pas quatre mandats successifs...
M. Côté (Charlesbourg): Vous mettiez de la pression
la dernière année. Vous étiez meilleur la dernière
année que la deuxième?
M. Trudel: Non, pas du tout. Pas du tout. La dernière
année, quand vous arrivez pour faire du traitement dans votre
institution, il n'y a pas un être humain qui ne peut pas dire qu'il n'est
pas influencé par cela. H dit: Écoutez, la dernière
année, il faut que j'aille là, il faut que j'aille là,
là, là... Vous savez que votre job dépend de ça, il
n'y a pas un être humain qui peut résister à ça. Ce
que je vous dis dans le cadre ici, vous vous imaginez, le cadre
supérieur qui est chargé de traiter les plaintes, l'année,
il lui reste six mois ou la dernière année avant son
renouvellement de mandat...
M. Côté (Charlesbourg): II va être gentil pour
l'hôpital. C'est ça que vous voulez dire.
M. Trudel: Vous pensez, hein.
M. Côté (Charlesbourg): Voyons donc! Non, non. Juste
le fait d'être rattaché au conseil d'administration va
régler ce problème là? Est-ce que, automatiquement, parce
que la règle c'est un contrat qui est renouvelé aux quatre ans,
et
qu'il dépend du D. G., il va être bien "smart" la
dernière année du traitement des plaintes et qu'il va être
bien moins "smart" s'il relève du conseil d'administration? Voyons donc!
Voyons donc! Ça ne tient pas debout
M. Trudel: Voyons donc!
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne tient pas
debout Je ne dis pas que l'être humain... Non, non. Un instant. Un
instant. Je veux dire, votre proposition, c'est qu'il soit nommé par le
conseil d'administration. Va-t-il avoir un mandat de 4 ans ou s'il va avoir un
mandat de 10 ans, nommé par le conseil d'administration? Est-ce que
ça va être le seul individu dans l'hôpital qui va avoir la
permanence? Voyons donc! Voyons donc! À partir de ça, quand vous
évoquez l'idée de la permanence sur la pression de l'individu la
dernière année de son mandat, si vous ne voulez pas qu'il y ait
de pression et qu'il ne soit pas soumis à des pressions, c'est qu'il
faut qu'il ait la permanence. C'est ça.
Autrement, qu'il relève du conseil d'administration ou qu'3
relève du D. G., à ce moment-là, je ne vois pas la
différence sur la pression tantôt. II va y avoir de la pression
d'un bord comme de l'autre parce que son échéance va arriver, en
termes de renouvellement.
M. Trudel: C'est pour ça aussi qu'il faut absolument
parler du mode de nomination de ces personnes-là. On ne l'engage pas
nécessairement à titre de cadre supérieur chargé de
traiter les plaintes. Il lui est confié, on lui donne une partie de son
travail à réaliser, le traitement des plaintes. Il dépend
directement de l'autorité supérieure dans
l'établissement.
Il y a une régie fondamentale de séparation des pouvoirs.
Alors, dans ce sens-là, bref - c'est parlementaire - vous ne voulez rien
savoir. Bon, vous vivrez avec. Écoutez, je ne m'obstinerai pas trop trop
avec cela. Je ne referai pas les cours de droit sur l'importance de la
séparation des pouvoirs, sur l'augmentation des garanties
d'impartialité au niveau du traitement des plaintes... et tous les
témoignages qu'on a eus. Le ministre vivra avec. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vivre avec,
définitivement, parce que le choix est celui-là. C'est un tout
ça, c'est un ensemble. Demain matin, le CMDP - vous étiez ici
jeudi passé quand les gens sont venus nous dire... quand on posait des
questions à ceux qui administraient sur l'importance pour le D. G.
d'avoir la responsabilité totale, jusqu'en bas? La réponse a
été claire. C'est sûr que les médecins, quant
à eux, n'en veulent pas. Mais le reste de ceux qui l'administrent. Us la
veulent cette responsabilité-là pour que ce soit clair. Alors,
ça veut dire, demain matin, que tu le fais pour le cadre
supérieur qui a une responsabilité de traitement des plaintes,
ça veut dire que tu le fais pour le CMDP, ça veut dire que tu le
fais pour le Cl et ça veut dire que tu le fais pour tout Alors, le D.
G., ça devient une vadrouille au niveau de rétablissement qui va
faire passer la vadrouille, point, et enlever la poussière sur les
meubles.
M. Trudel: On parle de toute autre catégorie qui
distribue, qui dispense des services à cette fin, dans cette
institution.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas rien que ça
Non. Ils dispensent des services, mais il y a des plaintes. Quand on parle des
plaintes qui sont traitées par le CMDP, il y a des CMDP qui font un
travail extraordinaire, sur le plan...
M. Trudel: Oui, oui. Des actes professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): oui, mais c'est là.
c'est parce que c'est là. le cmdp se rapporte à qui? Le CMDP,
actuellement, il se rapporte directement au conseil d'administration.
M. Trudel: Au niveau du traitement des plaintes, sitôt que
le CMDP est saisi de la plainte pour une faute professionnelle, le
plaignant est même dessaisi de sa plainte, elle ne lui appartient plus.
Ça s'en va au niveau de la corporation. Vous-même, vous dites dans
votre projet de réforme que vous allez demander des modifications au
ministre responsable de l'application des loi professionnelles et des
changements au niveau des lois professionnelles.
M. Côté (Charlesbourg): On verra à la fin ce
que ça donne. Mais une chose est certaine, c'est que, quand vous voyez
la..
M. Trudel: Non. M. le ministre, vous comparez ça à
des dispensateurs de services qui, eux... Ça briserait la logique que
tous les dispensateurs de services soient administrativement rattachés
au directeur général de l'établissement. Le premier
principe, en administration, quand tu fais même un cégep, ils
appellent ça l'unité de commandement C'est le premier principe.
Parfait! Là-dessus, je vous suis. Mais le principe d'examiner des
plaintes dans une position de partialité et de dire: Je ne suis pas - je
le dis comme cela parce qu'on l'exprime dans différents milieux comme
ça - payé par celui et je ne relève pas de celui qui
risque d'être concerné comme ultime responsable dans
l'établissement. Ça s'appelle la séparation des pouvoirs.
Dans ce sens-là, c'est vieux comme le monde.
M. Côté (Charlesbourg): évidemment, il y a
des belles théories et a y a de la pratique de temps en temps aussi.
quand je regarde les pouvoirs qu'on donne au consefl d'administration,
on lui en donne quatre, on s'en rappelle, et c'est ça, ses
responsabilités: qualité de la dispensation des soins,
qualité de la dispensation des services, de la gestion des ressources
humaines et de la gestion financière. C'est ça, ses
responsabilités, au conseil d'administration. Il va se donner ce dont il
a besoin pour être capable de remplir les quatre mandats pour lesquels il
devra y avoir reddition de comptes à la régie régionale et
sur la place publique. C'est ça, ses responsabilités. Ça
fait partie, ça aussi, du traitement des plaintes, de s'assurer que le
cadre supérieur qui est nommé fasse rapport qui va passer par le
directeur général. À ce moment-là, c'est le conseil
d'administration qui est le vrai boss, effectivement, de ce qui doit se passer
et il se donne les mécanismes pour que ces quatre objectifs-là
soient remplis. Les plaintes, inévitablement, elles viennent des usagers
mais sur des...
M. Trudel: Mais sur des soins.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Sur la
qualité des soins...
M. Trudel: Responsabilité du conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): ...des plaintes
fondées ou non fondées que quelqu'un va examiner, et c'est sa
responsabilité. Ça doit incomber à... On a
décidé que c'était un cadre supérieur qui va
relever du D.G., avec un D.G. qui relève du conseil d'administration
dont les quatre objets sont là.
M. Trudel: Si le mécanisme de traitement des plaintes ne
fait pas partie de la qualité des soins ni de la qualité des
services reçus - la responsabilité du conseil d'administration,
en particulier - qu'il y ait une personne qui soit dans ce milieu-là
pour porter un jugement, faire des recommandations sur les plaintes qui sont
reçues et sur les redressements recherchés, ça me semble
tellement la base du système, pas sur l'administration des services ni
sur la dispensation des services eux-mêmes, mais sur les recours de ces
personnes. Quand on parle de qualité et de services à recevoir
dans un système public, on dit: On va confier à une personne qui
ne dépend pas de cette autorité-là le soin de recevoir,
d'examiner et de porter un jugement là-dessus. Je dis que le ministre a
fait son nid là-dessus. C'est 1-17-400: un ministre, 17 boss de la
régie régionale et 400 chefs d'établissements. Point,
"period", ça va marcher comme ça.
C'est ça, le système, comment il va fonctionner. Alors,
tout ce que je peux vous dire, c'est: Accepteriez-vous au moins un amendement
qui fasse en sorte que ce cadre supérieur soit désigné
après recommandation ou sur recommandation des membres du conseil
d'administration?
Je vous rappelle - ça, c'est reconnu dans tous les
établissements, dans toutes les institutions qui ont des personnes, des
"ombudsperson" pour traiter des plaintes - que le mécanisme, la
procédure de nomination est quasi plus importante même que le
rattachement ou la séparation par rapport à l'autorité
administrative. Dans ce sens-là, dans les universités en
particulier - là, je le tiens encore des consultations publiques qu'on a
faites - elles sont nommées, ces personnes, après recommandation
favorable des étudiants qui sont largement les plaignants...
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le
député, voulez-vous la parole?
M. Gautrin: Oui, après seulement.
M. Trudel: ...des professeurs, des chargés de cours...
Le Président (M. Joly): On va le laisser terminer et
après ça, je vous reconnaîtrai.
M. Trudel: ...du personnel et du personnel administratif parce
qu'elles vont être chargées de travailler avec tout ce
monde-là. Alors, la procédure de nomination à
l'Université du Québec à Montréal et à
l'Université de Montréal, tel que ça nous a
été décrit par la CREPUQ il y a trois semaines à
l'Assemblée nationale, c'est sur recommandation favorable des principaux
groupes concernés dans les établissements.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...est-ce que je pourrais infirmer l'affirmation de
mon collègue sur ce qui se passe dans les universités? Je pense
que, au moins à l'Université de Montréal, l'ombudsman
n'est pas du tout nommé comme ça. Il est nommé purement et
simplement. Il dépend du recteur et uniquement du recteur, exactement
comme c'est dans le projet de loi. Alors, je ne sais pas exactement... Je
m'excuse, M. Poulin...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Gautrin: ...M. le député de Rouyn-Noranda, ce
n'est pas comme ça que ça se passe à l'Université
de Montréal. Je suis désolé.
M. Trudel: Bien, la CREPUQ a affirmé le contraire.
M. Gautrin: Bien écoutez, la CREPUQ peut affirmer...
M. Trudel: Ah, peut-être!
M. Gautrin:... ce qu'elle veut sur ça, elle le peut
parfaitement Je ne sais pas comment ça se passe à
l'Université du Québec, mais à l'Université de
Montréal, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
Le Président (M. Joly): Alors, ce n'est pas à moi
de trancher ça.
M. Gautrin: Je pense que c'est tout à fait dans la ligne,
exactement, de l'article...
Le Président (M. Joly): Je ne suis pas un arbitre.
M. Gautrin:... tel qu'a est actuellement dans le projet de loi,
et ça fonctionne parfaitement.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
à ce moment-ci, je pense que l'article doit être approuvé
tel qu'y est proposé. Ça n'empêche pas de faire un certain
parallèle - éventuellement, les articles viendront - avec ce que
nous faisons au niveau des CMDP par rapport au conseil d'administration et par
rapport au D. G. quant à certaines obligations que nous créons
pour le D. G. par rapport au CMDP. Je vais l'examiner. Peut-être qu'il y
a possibilité de trouver, à ce moment-là, un accommodement
qui renforcerait et qui, sans aller totalement rejoindre le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, pourrait aller dans
le sens, effectivement, de créer certaines obligations pour le D. G.
quant au rapport à faire au niveau du conseil d'administration ou quant
au mandat On est à chercher les articles là. Je ne suis pas
fermé à regarder cette hypothèse-là et à
revenir demain avec... et indiquer à quel endroit, effectivement, il
pourrait y avoir un renforcement de ce rôle, parce que c'est un
rôle qui est important. Mais pas...
M. Trudel: Parce qu'on est au premier niveau, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais... M.
Gautrin:... pas nommé sur consultation... M. Côté
(Charlesbourg): Non, non.
M. Gautrin:... pas du tout Je m'excuse.
M. Trudel: Là, parlez-vous des pouvoirs du D. G. ou de la
nomination de ce cadre supérieur, la désignation de ce cadre
supérieur?
M. Côté (Charlesbourg): On dit: Tout
établissement doit établir une procédure d'examen des
plaintes formulées par les usagers et nommer un cadre supérieur
pour l'appliquer. " Ça. c'est clair. Donc, c'est ça. Tout
établissement a l'obligation de le faire. Quand on va arriver avec des
amendements au niveau du CMDP, parce qu'on a aussi la problématique des
CMDP vis-à-vis du conseil d'administration, quant à certaines
obligations qu'on va créer pour le D. G., quant au rapport à
faire au conseil d'administration, il pourrait en être de même
concernant le cadre supérieur qui a le traitement des plaintes. De la
même manière, compte tenu du mandat qui est confié au
consefl d'administration sur la qualité des soins, la qualité des
services, la qualité de la gestion des ressources humaines et
financières, à ce moment-là, faire en sorte
qu'effectivement, on ait un parallèle entre ce que nous faisons pour le
CMDP et ce qu'on pourrait donner comme responsabilité au cadre
supérieur chargé du traitement des plaintes - mais pas à
cet article-ci, on l'aurait ultérieurement (21 heures)
Le Président (M. Joly): Avec un papillon...
M. Côté (Charlesbourg): Avec le papillon, oui.
Le Président (M. Joly):... on confie l'application
à un cadre supérieur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça.
Le Président (M. Joly): Oui. avec le papillon
M. Côté (Charlesbourg): Oui. oui. en incluant le
papillon.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que le...
M. Trudel: On dit souvent, au niveau de la justice, que
l'apparence de justice est aussi importante que la justice elle-même. Je
vous avoue franchement que je ne trouve même pas l'apparence de la
justice dans le traitement des plaintes qui seront reçues, au niveau de
l'indépendance de la personne qui...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, non, non, c'est avoir un
jugement absolument épouvantable sur la capacité des gens qui
sont dans le réseau actuellement. Moi, je trouve ça
épeurant si c'est ça que vous pensez du réseau. J'admets
volontiers que, de manière très exceptionnelle, il puisse y avoir
des problèmes, mais si c'est le jugement qu'on porte sur l'ensemble du
réseau, c'est inquiétant. Moi, en tout cas...
M. Trudel:... disent qu'y y a apparence de justice, ils ne
portent pas de jugement sur leurs pairs au niveau des tribunaux, les autres
juges. Ils ne portent pas de jugement sur les personnes qui sont là.
C'est sur le mécanisme de traitement et les personnes qui sont
chargées de mettre en oeuvre ces mécanismes. Il faut qu'il y
ait
apparence de justice pour le plaignant, pour l'usager qui dit: Moi, je
viens chercher un service ici, dans cet établissement-là, et j'ai
une plainte à formuler sur la façon, sur la qualité, sur
ce que j'ai reçu comme service; et on dit: Va voir l'adjoint du
"boss".
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
rappelle au député qu'il porte un jugement à partir d'un
article alors que c'est un tout et que le tout vient au niveau de
l'établissement, avec des devoirs à l'établissement,
à la régie régionale, au ministre, ultimement, et,
éventuellement, une proposition qui pourrait venir d'un consensus ou de
gens que vous avez rencontrés, et que ce mécanisme-là est
transparent. À partir de ça, qu'on nous dise, ici, aujourd'hui:
II n'y a même pas apparence de justice, moi, je vous laisse porter ce
jugement-là, mais je ne le partage pas.
Le Président (M. Joly): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 28 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Trudel: Division, division.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Trudel: Division.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement doit
publier la procédure d'examen des plaintes et informer les usagers de
l'existence de cette publication et du moyen d'en obtenir un exemplaire. Il
doit toutefois remettre un exemplaire de cette publication à tout usager
qu'il héberge."
Le principe, c'est que, bien souvent, chacun aura un code
d'éthique. L'objectif poursuivi, c'est que, si l'usager n'en a pas
connaissance, il ne connaîtra pas ses droits. L'établissement,
à ce moment-là, publie un document qui fait état du code
et, finalement, donc, le distribue et informe sa clientèle ou ses
usagers.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, à titre
d'information, est-ce que les dépliants qui seront, en fait,
imprimés pour faire valoir les droits des usagers, est-ce qu'ils seront
imprimés dans la langue, selon les services donnés? Exemple, ce
qu'on a débattu quand même largement.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, évidemment,
dépendamment de la loi 142, dépendamment, j'imagine de l'article
113f, sur le plan de certains principes qui régissent
l'accessibilité de la communauté anglophone, ça sera
principalement en français, dans certains cas en anglais, et rien
n'empêche éventuellement l'hôpital Santa Cabrini de le faire
en italien ou l'hôpital chinois d'y ajouter le chinois.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le
député.
M. Trudel: La notion de publication, "l'établissement doit
publier la procédure", est-ce que ça correspond à une
façon de faire assez précise ou est-ce qu'il y a des balises?
Parce que, vous savez, c'est toujours le vieux gag de l'affichage de postes. On
les affiche comme il faut, mais dans la toilette.
Une voix: ...un exemplaire.
M. Trudel: Ça, c'est juste pour la clientèle qui
est hébergée. Alors, la publication?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bon, évidemment,
quand on parle de...
M. Trudel: Je veux dire que ça n'est pas juste dans le
bureau du directeur général que ça va être
publié.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Dans le cadre
supérieur, le cadre supérieur chargé du respect des
plaintes. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): L'objectif, c'est à
l'intérieur du code; il y a des droits, mais aussi la manière de
porter plainte vis-à-vis de l'établissement; donc, c'est à
l'intérieur d'un même document qui est remis à l'usager ou
au bénéficiaire, dès le moment où il est admis en
établissement.
M. Trudel: Oui, quand il est hébergé.
M. Côté (Charlesbourg): Quand il est
hébergé ou, si quelqu'un va au CLSC, à ce
moment-là, c'est pour obtenir des services externes, ça va
vouloir dire ça aussi: La remise au bénéficiaire qui va au
CLSC de son code et de la manière dont il peut se plaindre des
services.
M. Trudel: Est-ce que ça veut dire, concrètement,
que l'obligation serait faite à toute personne qui se présente
dans un établissement, qui requiert ou qui obtient un service... on lui
remettrait l'indication comme quoi il existe un mécanisme de traitement
des plaintes, une procédure, et qu'il peut obtenir un exemplaire de
cette politique, de cette procédure d'examen d'une plainte
formulée par les usagers?
M. Côté (Charlesbourg): II doit y avoir une... On me
dit qu'il peut y avoir une distinction... Dans le cas de l'hébergement,
c'est ça
qu'on est à vérifier pour vous donner... Dans le cas de
l'hébergement obligatoire..
M. Trudel: C'est clair que le libellé...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de
l'hébergement obligatoire, dans le cas d'un service externe en CLSC, sur
demande.
M. Trudel: Vous savez, parce que, par exemple, en comparaison
avec les municipalités... Vous parlez à un ex-maire aussi,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Non?
M. Trudel: Vous parlez à un ex-maire aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous déjà
été maire?
M. Trudel: À Granada, une petite paroisse. Il y a des
obligations assez formelles comme, par exemple, afficher dans un lieu public
fréquenté par... etc. Il y a une définition qui appuie la
publication.
Ici, je comprends que, pour quelqu'un qu'on héberge...
M. Côté (Charlesbourg): 162. À 162, il y a un
papillon qui se lirait comme suit: "L'établissement doit remettre -
à la fin de l'article - un exemplaire de ce code d'éthique
à tout usager qu'il héberge ou qui lui en fait la demande. "
M. Trudel: Est-ce que c'est la même chose que les
procédures de plaintes, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Est-ce que c'est la même chose...
M. Côté (Charlesbourg): Le code d'éthique
contient ses droits; à l'intérieur de ça, il y aura le
processus des plaintes; ça va avec. Si vous avez des droits et qu'ils ne
sont pas respectés, vous pouvez vous plaindre quelque part, donc il va y
avoir la procédure de dépôt de plaintes.
M. Trudel: À 162, c'est le code d'éthique qui
indique les droits des usagers, les pratiques et les conduites attendues des
employés à l'endroit des usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Trois choses.
M. Trudel: Et ça ne contient pas le mécanisme par
lequel la procédure d'examen des plaintes formulée par... C'est
parce que ça me semble deux objets différents et c'est ça
que dit l'article, aussi. Regardez la lecture de votre propre article,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Lequel?
M. Trudel: L'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): O. K., oui.
L'établissement doit...
M. Trudel: L'établissement doit publier la
procédure d'examen des plaintes, point.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Oui.
M. Trudel: À l'article 162, ce n'est pas de ça
qu'il est question, là. L'article 162 indique le droit de se doter d'un
code d'éthique qui indique les droits, les pratiques et conduites
attendues des employés à l'endroit des usagers. C'est parce qu'on
peut avoir un code d'éthique dans un établissement À la
Sûreté du Québec, on a un code d'éthique, on a le
code de déontologie policière. Bon, ça ne contient pas le
mécanisme de traitement des plaintes. Je pense que ça, il faut
que ce soit léger. Il faut qu'il soit connu et léger.
M. Côté (Charlesbourg): C'était l'idée
qui était là, à ce moment-là, à l'article
29, d'un dépliant qui contiendrait trois choses: Les droits, les
comportements et un mécanisme de recours expliqué très
simplement: Voici comment tu t'adresses, à qui et comment tu le fais.
Alors, je me rends compte qu'à l'article 162, il y a un troisième
élément qui devrait être là, qui n'y est pas, mais
qui y sera. Quand on sera là, on ira l'ajouter.
M. Trudel: Ce sera la procédure d'examen. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Trudel: La procédure est simple: Tu appelles le
"boss".
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: La procédure est simple: Tu appelles le "boss".
Je comprends que là, ça, c'est l'intention du ministre, la
publication dans un dépliant léger et résumant les trois
objets dont on vient de parler; mais ça ne sera pas accompagné,
il n'y aura pas de réglementation sur l'obligation de le dispenser parce
qu'à la deuxième partie, au deuxième alinéa, on
parle uniquement de ceux qui sont hébergés. Il y a une
très large clientèle du système de santé et des
services sociaux qui n'est pas hébergée.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans la mesure
où c'est tout usager... Dans l'esprit du député, si on
retourne à l'article 162, uniquement sur le libellé, lorsqu'on
dit "qu'il héberge ou qui lui en fait la demande", à ce
moment-là, ça
couvre l'ensemble de ceux qui voudraient l'obtenir.
Une voix:...
M. Trudel: Non, c'est parce qu'il va l'ajouter quand il va
être rendu à l'article 172.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, si c'est ça, on ajouterait "qu'il héberge ou
qui lui en fait la demande"; à ce moment-là, il y aurait une...
(21 h 15)
M. Trudel: Juste une seconde. Là, ce n'est pas que je
veuille faire appel à la mauvaise volonté, mais on est toujours
à gérer les exceptions. Un établissement peut
publier...
M. Côté (Charlesbourg): Pas "peut", "doit". M.
Trudel: ...doit publier...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu fort,
ça.
M. Trudel: ...une... Hein? Ça peut vouloir dire juste
imprimer, ça, "publier".
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
"Publier".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais si c'est
juste imprimer et qu'on l'oblige à en remettre un exemplaire, ce n'est
pas... Moi, en tout cas, ça me paraît être une ceinture et
une bretelle. "L'établissement doit publier..."
M. Trudel: Oui, ça va à la deuxième
partie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "...la procédure
d'examen des plaintes et informer les usagers de l'existence de cette
publication et du moyen d'en obtenir copie. Il doit toutefois remettre un
exemplaire de cette publication à tout usager qu'il héberge ou
qui lui en fait la demande."
M. Trudel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Côté (Charlesbourg): Oui avec amendement,
là.
Le Président (M. Joly): Avec amendement, tel que vous
l'avez suggéré selon l'article 162, qui se lisait...
Une voix: On va avoir un papillon.
Le Président (M. Joly): Le papillon serait d'ajouter "ou
qui lui en fait la demande".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Joly): J'avais suivi les débats.
Alors, ça nous le prendrait par écrit, ici. Parfait. Merci. Donc,
est-ce que l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article l'article 30.
M. Côté (Charlesbourg): "La procédure
d'examen permet à l'usager de porter plainte sur les services qu'il a
reçus ou aurait dû recevoir de l'établissement."
M. Trudel: Sur les services qu'il aurait dû recevoir,
ça va être en vertu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, conditionné par
les articles... Oui. Oui. Non.
M. Trudel: Conditionné par 13.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Conditionné par 13.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Bien sûr!
Bien sûr! Mais c'est déjà très loin et c'est plus
loin qu'où on va maintenant, là.
M. Trudel: Oui. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): "La plainte doit être
formulée par écrit." Et il y a le papillon suivant, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin, ce
qui suit: "L'usager peut se faire assister pour la formulation de la plainte et
pour toute démarche relative à cette plainte." Donc, l'article se
lirait comme suit maintenant: "La plainte doit
être formulée par écrit. L'usager peut se faire
assister pour la formulation de la plainte et pour toute autre démarche
relative à cette plainte. *
Évidemment, ce qu'on s'était fait dire à
l'époque, c'est que ce n'est pas tout le monde qui est capable de la
formuler par écrit, et c'était quand même limitatif, avec
raison. Et, avec les mécanismes d'accompagnement qui sont prévus,
à ce moment-là, l'usager peut se faire assister pour la
formulation de la plainte et pour toute autre démarche relative à
cette plainte. Donc, c'est l'accompagnement qui était souhaité
par bien des gens, qu'on ajoute en amendement.
Le Président (M. Joly): L'article 31 est-il
adopté?
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Joly): Excusez, l'amendement? Non.
M. Trudel: Où est-ce qu'il est, le mécanisme
d'accompagnement, là? Le mécanisme d'accompagnement au niveau de
rétablissement, le comité de bénéficiaires qui sera
dorénavant.. C'est à quel article, déjà?
Une voix: Le comité des bénéficiaires. C'est
au niveau régional, c'est l'article 46.
M. Trudel: Oui, mais ça ne marche pas, là. C'est
parce que 46, là, c'est un comité, un organisme communautaire...
Bon. "... après consultation notamment des comités des usagers et
des associations intéressées, le mandat d'assister et
d'accompagner... " Alors, mon bénéficiaire qui ne sait pas
écrire, au centre hospitalier Sainte-Famille à Ville-Marie, et
qui a besoin de se faire accompagner par un organisme communautaire qui est
à Rouyn-Noranda, à 110 milles plus loin...
M. Côté (Charlesbourg): oui. il y a le comité
des bénéficiaires aussi au niveau local de
l'établissement. ce qu'on a fait, c'est que le comité des
bénéficiaires sur le plan local, lui aussi, va avoir de ces
responsabilités. et ce qu'on fait sur le plan régional, c'est un
organisme... 151... 149...
M. Lamarche: 152. 4. "accompagner et assister, sur demande, un
usager dans toute démarche qu'il entreprend y compris lorsqu'il
désire porter une plainte conformément aux articles 30 à
49. " Donc, on l'a au niveau local et régional.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Aux deux.
M. Trudel: Alors, l'usager peut se faire assister pour la
formulation de sa plainte ou pour toute autre démarche relative à
cette plainte par une personne du comité des bénéfi-
ciaires, telle que... C'est parce que si on le fait à 152, pourquoi on
ne le fait pas ici. le renvoi?
M. Gautrin: C'est plus général aussi. Donc,
ça inclut éventuellement ce que tu dis.
M. Côté (Charlesbourg): Ça exclut...
M. Gautrin: Ça n'exclut pas ce que tu es en train de
dire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça peut
être n'importe qui d'autre, hein?
Le Président (M. Joly): Moins limitatif. Est-ce que
l'amendement à l'article 31 est adopté?
M. Trudel: Adopté. L'amendement, oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
J'aurais une question. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Une question supplémentaire.
Le Président (M. Joly): Je vous laisse aller, M. le
député. Votre question.
M. Côté (Charlesbourg): II dit: Avant de succomber,
j'ai une question.
M. Trudel: Avant de succomber, oui. Je comprends que le
mécanisme d'accompagnement est facilitateur pour en arriver à ce
qu'on ait une bonne saisie de la plainte. Mais la plainte, elle, n'est pas
toujours de nature à faire l'objet d'une grande description et d'une
saisie. Le bénéficiaire qui a une plainte à faire à
son cadre supérieur responsable sur... C'est une plainte aussi. Si les
patates sont froides, là... Bon. C'est une plainte, mais moi, je ne suis
pas en train de dire que... D'ailleurs, c'est l'avantage de le faire,
évidemment, au niveau de l'établissement parce que sur la
qualité des services reçus, quelque chose qui est à la
frontière entre l'insatisfaction et la non-réponse à un
besoin... Est-ce qu'on doit absolument faire en sorte que ce soit une plainte
écrite qui soit déposée pour qu'elle soit traitée?
Ou encore, je pourrais vous demander quel est le motif fondamental qui fait en
sorte qu'a faut absolument que la plainte soit formulée par
écrit?
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends votre histoire
des pommes de terre parce que je l'ai utilisée à plusieurs
reprises aussi, et c'est pour ça qu'on a ajouté "services" comme
responsabilité du conseil d'administration. La base, c'est qu'un
très grand nombre de plaintes vont se régler au niveau
local, au niveau de l'établissement. Il va quand même rester des
plaintes qui vont devoir cheminer à l'intérieur de l'appareil, au
niveau régional et, ultimement, à d'autres niveaux qu'on pourrait
déterminer. Si la plainte n'est pas écrite, je pense qu'il va
manquer quelque chose quelque part sur le plan du traitement. Alors, c'est pour
ça qu'à sa base même, on dit qu'il faut que ce soit
formulé par écrit. En tout cas, pour se plaindre des pommes de
terre, si elles étaient froides, évidemment, je ne sais pas si
c'est une plainte.
M. Trudel: Ce que je veux signaler, c'est que... C'est parce que
la grande question qu'on se posait, et qu'on s'est bien fait
répéter au niveau des auditions publiques que nous avons eues sur
la question du mandat du Protecteur du citoyen, encore une fois eu égard
aux dispositions, aux dispositifs prévus ici, c'est l'effet dissuasif
que ça a. L'écrit, ça amène des effets dissuasifs
parce que, évidemment, là, il y a toute une zone tampon. Vous
avez raison. Je ne suis pas sûr que c'est une plainte, les patates
froides, mais si elles ne sont pas mangeables, que vous logiez une plainte ou
je ne sais trop, là, c'est frontière ça, là.
Remarquez que du point de vue de l'usager, compte tenu des circonstances, c'est
peut-être une plainte au niveau des services; ce qui n'empêche pas,
évidemment, la plainte de la personne au responsable administratif et,
éventuellement, au directeur général de
l'établissement.
Sauf que, quand on dit que notre mécanisme pour se plaindre sur
les services qu'on a reçus ou qu'on aurait dû recevoir, on
l'encadre formellement au niveau d'une formulation écrite, au nom... Et
il y a du compréhensible là-dedans, évidemment. C'est que
si on s'en va en appel devant la régie régionale, je comprends
que ça fait une pièce au dossier, là. Mais là, on
traite ça, nous autres, là, comme des gens qui veulent avoir
toutes les pièces en main au moment où on a possiblement une
petite partie qui s'en irait en appel devant la régie régionale,
ou le mécanisme prévu à la régie régionale.
Quelle est la balance des avantages et des inconvénients dans cette
circonstance, par rapport au phénomène au niveau de la
dissuasion, au niveau du traitement des plaintes?
M. Côté (Charlesbourg): Le dilemme dans lequel on a
été, selon les recommandations qu'on a eues de part et d'autre,
c'est à peu près 50-50 de gens qui disaient: Ça ne doit
pas être écrit. D'autres disaient: Ça doit être
écrit, formulé par écrit. Donc, ce qu'on a fait, on s'est
dit, pour tenter de résoudre le problème: On va créer un
mécanisme d'accompagnement pour éliminer, sinon en
totalité, au moins une bonne partie des inconvénients de
l'obligation de formuler la plainte par écrit. Ça a
été ça, le choix qu'on a eu à faire et qu'on a fait
pour tenter de... Évidemment, c'est perfectible. On ne se fart pas
d'illusions à ce niveau-là. Et, globalement, il y a une
évolution assez importante qui va très certainement être
changée dans trois ans, quatre ans, cinq ans, mais à l'exercice,
on verra ce que ça donne.
Effectivement, peut-être qu'il y a des choses là-dedans...
Peut-être qu'on va se rendre compte qu'au niveau local, pour X % des
plaintes formulées par écrit, c'était inutile, mais on
verra à l'usage. Et moi, je vois mal quelqu'un à
l'intérieur d'un établissement dire: écoute, les patates,
oui, elles sont froides, et si tu veux, tu l'écriras par écrit si
tu veux te plaindre. Il va y avoir une révolution quelque part parce
qu'il va se ramasser avec toute une série de plats de patates. Si c'est
froid pour l'un, c'est froid pour l'autre. C'est clair que la frontière
entre une plainte et... Moi, je suis allé à l'hôpital et
c'était chaud. (21 h 30)
M. Trudel: Est-ce que c'était bon?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai été bien
traité. J'ai été même émerveillé de
voir la qualité. Sérieusement, on me disait même, dans les
hôpitaux, que ceux qui chialaient le plus, c'étaient ceux qui,
probablement, mangeaient froid chez eux.
M. Trudel: Non, non. Ça n'a aucun rapport avec la
qualité des services offerts actuellement par nos établissements
de santé ou de services sociaux. Le schème le plus habituel qu'on
a en tête, c'est: À l'hôpital, le traitement que j'ai ou que
je n'ai pas. Mais, ici, ça s'applique à toutes les
catégories de centres et d'établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout quand on parle de
comités des bénéficiaires, on en parle surtout dans la
longue durée, à ce moment-là. Donc, il est clair qu'on
s'est questionnés à un moment donné: Est-ce qu'on doit
créer des comités des bénéficiaires dans les
centres hospitaliers de courte durée? On a dit: Non, parce que la
rotation est tellement importante - des gens qui y vont - que c'est quasiment
illusoire de penser qu'on puisse former un comité des
bénéficiaires dans un centre hospitalier de courte
durée.
M. Trudel: Oui. Parce qu'il faut toujours se... L'économie
générale de la loi créant le Protecteur du citoyen au
Québec ne fait pas obligation, elle, de déposer une plainte par
écrit. Et là, on touche tous les employés du secteur
public. La loi sur le Protecteur du citoyen ne fait pas obligation de
déposer sa plainte par écrit eu égard aux services
reçus de la part d'un ministère, enfin, tout ce qui relève
directement du gouvernement. Dans l'application pratique, tu peux porter une
plainte au Protecteur du ci-
toyen - et ce ne sont pas des dossiers simples - tout simplement par
téléphone. Ce qui ne veut pas dire que n'est pas constitué
un dossier écrit, par ailleurs. Ça ne veut pas dire ça.
Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de dossier écrit qui est
constitué. Si on prend soin de nommer une personne - on ne s'est pas
entendu là-dessus, mais - responsable du traitement des plaintes... Tous
les députés qui sont ici peuvent le dire, le nombre de dossiers
qu'ils voient par année dans le système de santé et des
services sociaux, des gens qui viennent se plaindre à leurs bureaux. Je
ne qualifie pas si c'est justifié ou pas, mais regardez l'ensemble des
plaintes que vous recevez pour services reçus ou qu'on aurait dû
recevoir dans le réseau de la santé et des services sociaux, et
Je n'ai nettement pas l'impression...
Les gens qui oeuvrent dans ces secteurs, qui sont venus témoigner
devant la commission des institutions, nous ont tous quasiment unanimement
décrit le danger que l'on court à restreindre ça à
l'écrit. Et je comprends le mécanisme d'accompagnement qui permet
de... Mais, vous savez ce que c'est; vous savez ce que ça veut dire,
ça. J'ai une plainte à formuler quant au service que j'aurais
dû recevoir dans un établissement. D'abord, H y a un grand nombre
de personnes que ça concerne, ceux et cèdes qui ne peuvent
écrire. Vous savez, l'évaluation du Protecteur du citoyen, c'est
800 000 personnes, les analphabètes fonctionnels. Ça veut dire
qu'il y a une autre décision à prendre, c'est de faire appel au
comité des bénéficiaires ou, en tout cas, à
quelqu'un d'autre pour formuler ma plainte.
Je pense que l'économie générale des plaintes
portées à l'attention du Protecteur du citoyen pour l'ensemble
des ministères ou le travail des employés de la
réglementation ou des programmes qui relèvent directement -
excusez l'expression - du "payroil" du gouvernement du Québec, c'est
justement parce qu'on veut que ce soit un mécanisme léger de
traitement des plaintes, ce qui n'enlève pas l'obligation de constituer
un dossier écrit sur la plainte. Moi, franchement, après tout ce
qu'on a vu et entendu, en particulier dans le réseau de la santé
et des services sociaux, je suis tout à fait conscient que le
mécanisme d'accompagnement est de nature à faciliter le travail,
mais l'objet principal, ce n'est pas ça. L'objet principal, ce n'est pas
ça. L'objet principal, c'est: On s'est donné un régime, on
doit dispenser un certain nombre de services. Il y a des gens dans ce
système-là qui ont le droit, parce qu'ils sont des citoyens et
qu'Hs ont payé, etc., qu'on examine leurs plaintes quant aux services
rendus. On s'adresse, dans de très nombreux cas, à des
clientèles très vulnérables, très, très
vulnérables, dans tes centres hospitaliers de soins de longue
durée, les centres de réadaptation. Essayez d'imaginer un centre
d'accueil pour mésadaptés sociaux, par exemple, où, pour
porter plainte, il va falloir aller au comité des
bénéficiaires...
Le Président (M. Joly): ...que ce soit quelqu'un
qui...
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour... Le Protecteur
du citoyen, à l'article 20: "Exigences préalables. Quiconque
demande l'intervention du Protecteur du citoyen doit: 1° fournir ses nom,
prénom, adresse, numéro de téléphone et les nom,
prénom, adresse, numéro de téléphone et
numéro d'assurance sociale de chacune des personnes dont les
intérêts sont visés par la demande; 2° exposer les
faits qui justifient la demande; 3° fournir au Protecteur du citoyen tout
autre renseignement ou document dont celui-ci juge avoir besoin pour la bonne
compréhension de ces faits." Je vais plus loin parce que je pourrais
arrêter là, et je pense que je vous aurais dans le coin.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Bon!
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce que je
ne serais pas correct si je faisais Ça
M. Trudel: Non, non, mais je.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que je
veux continuer.
M. Trudel: ...n'ai rien affirmé de tel, je n'ai pas dit
que le Protecteur du citoyen recevait et traitait tout le dossier au
téléphone.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je vais finir. C'est
parce que là, ça va répondre à une partie de votre
argumentation, de manière positive selon votre point de vue. "Lorsqu'il
le juge nécessaire, le Protecteur du citoyen peut exiger - ça
veut dire que ce n'est pas nécessairement dans tous les cas - que la
demande d'intervention soit faite par écrit." Ça, c'est
très clair, H y a quand même des exigences qui sont là,
très claires. Le Protecteur du citoyen, c'est le recours ultime; il n'y
a pas d'appel à la décision du Protecteur du citoyen, alors
qu'ici, on est dans un mécanisme où rétablissement, le
régional et, éventuellement, d'autres... Il va rester quoi,
à l'autre bout. Le ouï-dire? Le ouï-dire.
Donc, évidemment, on est dans une situation où ce n'est
pas blanc, ce n'est pas noir; c'est quoi une plainte, c'est quoi un
commentaire, c'est quoi un canard, c'est quoi la différence? On peut
avoir un canard, on peut avoir un commentaire, mais pas nécessairement
une plainte, parce que la pomme de terre, ou les patates sont froides",
ça peut être un commentaire aussi, ce n'est pas
nécessairement une
plainte. La plainte... Évidemment, pour nous, parce qu'il y a des
niveaux d'appel, l'écrit devient assez important et la
préoccupation qu'on avait, c'était, bien sûr, de s'assurer
que ceux qui n'ont pas les capacités fonctionnelles de le faire puissent
être accompagnés ou assistés pour le faire. Je ne pense
pas... Ce n'est pas pour faire des chinoiseries ou des choses comme
celles-là, c'est davantage pour dire: Oui, il y a des droits, il faut
les exercer en y mettant un cadre pour répondre au moins à un
certain minimum.
M. Trudel: Bien là, vous voyez, dans la procédure
du Protecteur du citoyen, "s'il le juge nécessaire, il peut demander que
ce soit fait par écrit".
Le Président (M. Joly): ...s'il le juge
nécessaire.
M. Trudel: S'il le juge nécessaire, il peut demander que
ce soit fait par écrit pour traiter la plainte. Là, l'argument
que vous me servez, M. le ministre... Ça, c'est au cas où on
irait en appel au niveau régional, mais ce que je veux surtout... Ce
qu'il faut surtout comprendre, c'est la décision de porter plainte. On
s'adresse, dans la très large majorité des cas, à des
clientèles dans une situation de vulnérabi... ils sont
vulnérables. C'est plus clair là! Ils sont vulnérables.
Bon!
Alors là, on n'est pas en train de parler des plus en forme et de
situations quasi idéales; c'est les clientèles les plus
vulnérables. J'essaie de penser à différents cas, dans
différents centres ou établissements dans notre réseau.
Prenez notre personne qui est en centre de réadaptation,
mésadaptée au niveau social, qui, elle, va avoir à penser:
II faut que j'aille au comité des bénéficiaires formuler
ma plainte, pour qu'on m'aide à formuler ma plainte. On impose une
série de démarches qui font en sorte... Et là, n'oubliez
pas... Je vais finir ma conclusion, ma démonstration. On fait tout
ça parce qu'il y a un certain nombre de plaintes qui vont se rendre au
deuxième niveau. Pourquoi cette obligation de l'écrit ne
s'exercerait-elle pas qu'au deuxième niveau, au niveau de la description
et au niveau de la réponse reçue?
M. Côté (Charlesbourg): II y a peut-être un
élément additionnel qu'il faut ajouter. C'est une observation qui
n'est pas mauvaise. Dans les délais... parce que ce qu'on nous avait dit
à un moment donné, traitement au premier niveau... au
deuxième niveau, régional; on a dit: Oui, mais si ça prend
une éternité, ça prend un an avant que la plainte soit
traitée au premier niveau, on dit, donc, un délai: 60 jours. 60
jours. Si vous n'avez pas de réponse de l'établissement, vous
pouvez automatiquement aller au niveau régional. Si vous avez une
réponse qui n'est pas satisfaisante, vous allez au niveau
régional. L'écrit, à tout le moins, donne le point de
départ et ça protège le citoyen sur les
échéances.
Évidemment, ce que je comprends... Il y a une partie de votre
logique qui n'est pas mauvaise non plus, mais on essaie de concilier un certain
nombre de choses. Je serais mauditement peiné si on se retrouvait dans
une situation où la majorité des plaintes se retrouvaient au
deuxième niveau. Il y a quelque chose qui ne marcherait pas quelque
part. Et que le lot de ces plaintes-là va forcément se limiter au
palier local. Bon.
Il y a la balance des avantages et des inconvénients et on a
voulu la compenser par le fait de faire accompagner par le comité des
bénéficiaires ceux qui pourraient déposer des plaintes. Et
ça n'est pas limitatif, ça peut être d'autres personnes
hors réseau.
M. Trudel: Parce que, dans le circuit usuel de la vie, ça
me semble faire appel à quelque chose qui est un peu
disproportionné ou qui demande de faire une démarche autre, en
plus de décider de porter plainte. Parce que, pour un
bénéficiaire dans un centre d'accueil pour personnes
âgées, porter une plainte, là... Vous en avez assez fait,
vous savez ce que c'est. Non. Vous avez assez fait de centres d'accueil, vous
savez ce que c'est. C'est une décision, pour une personne
âgée. Vous en avez rencontré dans vos... Je suis certain
que vous avez fait vos visites électorales dans toutes sortes de
circonstances. Qu'est-ce qu'elles vous ont dit? Rentrez dans ma chambre et
fermez la porte, s'il vous plaît, et là, je veux vous parler. Et
là, il n'est pas question que la porte soit ouverte. Oui, oui, vous
pouvez me parler, madame, soyez confiante. Non, non, dans ma chambre, et il
n'est pas question... Et ils vont à votre bureau, et ils ne veulent pas
parler à votre attaché politique. Ils veulent parler à
vous, tout seul, dans votre bureau. Et ça, c'est toute une
démarche. C'est toute une décision qui a été prise.
La même chose: Se faire accompagner par une autre personne, eh bateau!
Vous savez ce que ça veut dire, en particulier pour cette
clientèle-là. C'est toute une décision a prendre et,
souvent, pour nous, ça peut nous apparaître, par rapport à
un problème qui est... relativement modeste, mais on s'aperçoit
que...
M. Côté (Charlesbourg): Si j'étais sûr
que je ne pénalise pas le citoyen...
M. Trudel: Non, mais pas le truc de la date, parce que le truc de
la date, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce n'est pas le
truc de la date, non, non.
M. Trudel: Non, mais le truc de la date pour calculer le
délai.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je veux dire... Vous recevez la plainte, on marque la
date. Bon, telle personne s'est plainte aujourd'hui du service rendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, un cadre
supérieur doit être capable de faire ça, j'imagine, surtout
s'il a été formé...
M. Trudel: Je pense que oui.
M. Coté (Charlesbourg):... à l'Université du
Québec à Rouyn-Noranda.
M. Trudel: Surtout s'y est sous la respon-sabiité d'un O.
G. Celui-ci va lui rappeler dans les meilleursdélais qu'il
aurait dû marquer la date au bas de la feuille. (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): On va même lui acheter
une estampe. Effectivement, lorsqu'on est dans ça, c'est pour facitter
toujours... que les droits des usagers soient respectés. Donc, si
j'étais sûr de ne pas pénaliser effectivement l'usager,
possiblement que le libellé du Protecteur du citoyen pourrait être
acceptable et, finalement, lorsque le cadre supérieur le juge
nécessaire, I peut exiger que la demande d'intervention soit faite par
écrit.
M. Trudel: Où est votre peur de pénaliser
l'usager?
M. Coté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Où est votre peur de...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où
ï y a effectivement un deuxième niveau d'appel. Au niveau local, il
est clair que, dans certains cas, l'individu va se présenter à
l'intérieur de l'établissement... une personne âgée
en particulier; d'autres, je suis un peu moins inquiet, mais prenons le cas des
personnes âgées...
M. Trudel: Prenez les clientèles en réadaptation,
au niveau des jeunes, de la mésadaptation sociale, par exemple. Oh
là, là!
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais surtout les
personnes âgées parce que...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... votre exemple de
tantôt est bon. Quand tu fais une campagne électorale, tu vas
placoter. Ils te mettent dans la chambre pour placoter de l'autre, à
côté, parce que ça ne va pas diable, il fait bien du
bruit.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): A partir de ça, c'est
clair que si la plainte peut être déposée verbalement
à celui qui est responsable, possiblement que ça peut permettre
d'en voir davantage et de les régler aussi. Ça ne veut pas dire
non plus qu'elles ne se régleront pas parce qu'elles sont faites
verbalement. Ça, c'est une autre affaire. Évidemment, dans la
mesure où ça va plus loin, s'il n'y a pas d'écrit et qu'il
n'y a pas de faits, à ce moment-là, ça peut être
emmerdant.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 31 tel
qu'amendé est adopté?
M. Trudel: Parce que, M. le ministre, sur l'écrit, vous en
avez un, au niveau du délai, vous avez... Supposons que vous gardiez la
nécessité de la réponse écrite du traitement
interne de l'établissement, vous avez un délai, là, qui
nous permet de mesurer dans le temps ce que... M. le député de
Fabre opinait du bonnet sur les personnes âgées en particulier,
vous connaissez ça, vous aussi, hein?
Le Président (M. Joly): Les personnes âgées,
oui, c'est une clientèle que...
M. Trudel: Vous savez que c'est toute une...
Le Président (M. Joly):... je défends avec la
force...
M. Trudel: En particulier sur la situation des personnes
âgées en centre d'accueil, en centre d'hébergement
Le Président (M. Joly): Je n'opinais pas du bonnet; pour
votre information, j'ai commencé le Parkinson.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Où est-ce qu'on
insère ça? M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... nous allons
préparer un papillon qui va aller dans l'esprit du Protecteur du
citoyen, sans nécessairement reprendre la totalité de ce que le
Protecteur du citoyen exige. Je pense que ça me paraît un peu
extravagant de demander a un individu qui demeure dans un centre d'accueil:
Pouvez-vous nous dire votre nom, votre adresse, votre numéro de
téléphone? Alors, comme on n'est pas le Protecteur du citoyen, on
va tenter de simplifier ça un peu et d'en arriver à un...
M. Trudel: Une chance que le Protecteur du citoyen est
nommé par l'Assemblée nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Une chance que le Protecteur du citoyen est
nommé par l'Assemblée nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur,
effectivement. Ce n'est pas manquer de respect au Protecteur du citoyen que de
dire...
M. Trudel: Non, pas du tout, pas sur le respect au Protecteur,
aucunement.
Le Président (M. Joly): L'établissement les a,
tandis que...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne détesterais pas
ça, moi, avoir du temps, au moment où le Protecteur du citoyen
vient de déposer son rapport, pour lui en poser, des questions; moi,
remplir mon rôle de député à l'Assemblée
nationale et poser des questions au Protecteur du citoyen, je n'haïrais
pas ça, moi, une fois par année, moi non plus.
M. Trudel: Ça va faire partie des recommandations de la
commission des institutions.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'haïrais pas
ça parce que, évidemment...
Le Président (M. Joly): On parle toujours
d'imputabilité.
M. Côté (Charlesbourg): c'est bon, moi, je le vois
aller pendant l'année et puis je regarde ça. j'ai des choses
à dire, éventuellement, moi aussi, là.
Le Président (M. Joly): Vous pouvez lui poser des
questions.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'asseoir à la
barre pour répondre; il est imputable à l'Assemblée
nationale de la même manière qu'on l'est quand on défend
nos crédits. J'aimerais bien ça, moi, lui demander quelle opinion
il avait du ministère de la Santé et des Services sociaux quand
il a fait son rapport, le dernier coup; il a dessiné des
araignées en marge. C'est lui qui l'a signé, notre rapport. Vous
regarderez ça pour voir si, dans son esprit à lui, ça
signifiait qu'il y avait des araignées partout dans le système de
santé. Il y a un squelette dans une chaise roulante. J'aimerais
ça, moi, j'aimerais bien ça lui demander qu'il vienne me faire la
démonstration une fois par année. C'est une bonne idée. Je
pense que je vais vous aider là-dedans. Évidemment, on a
l'avantage...
M. Trudel: Mais, je n'accompagne pas toutes vos remarques.
D'abord, je n'ai pas vu toutes les feuilles dont vous parlez.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment...
M. Trudel: Mais vous avez tout à fait raison
là-dessus. C'est annuellement...
M. Côté (Charlesbourg): Surtout, lui, qui a
été dans la fonction publique. Vous vous rappelez? Alors, il
connaît comment ça fonctionne.
M. Trudel: Non. Moi, je ne parle pas de celui qui occupe la
responsabilité.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je parle de lui,
moi. Je ne parle pas du voisin, moi. Je parle de lui, là.
M. Trudel: Je ne parie pas... Mais que le Protecteur du
citoyen... D'ailleurs, l'Ontario, annuellement, entend le Protecteur du
citoyen. Il est soumis aux questions des membres de l'Assemblée
nationale, et aussi des ministres responsables. S'ils n'ont plus le temps, ils
peuvent toujours retourner députés et reprendre le temps de
questionner le Protecteur du citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ma troisième
carrière politique. Je vais revenir. Je m'en vais, là, mais je
vais revenir dans ma troisième carrière politique.
Une voix: Un jour, vous ne me verrez plus et, un jour, vous me
verrez.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: Juste pour le Protecteur.
M. Côté (Charlesbourg): Assis sur la banquette, en
arrière. On va avoir du "fun".
M. Trudel: Alors, vous allez revenir avec une formulation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Dans le sens du
Protecteur du citoyen, où ce ne sera pas une obligation...
M. Trudel: Vous voulez dire dans le sens de la Loi sur le
Protecteur du citoyen. Ce n'est pas nécessairement dans le sens du
Protecteur du citoyen. C'est ça que vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, vous
avez bien compris pareil. Si vous réussissez à l'exprimer
clairement, c'est parce que vous avez compris. Alors, protégez qui vous
voulez, moi, ça ne me dérange pas. L'article 32, M. le
Président.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, si je comprends bien, nous
suspendons l'article 31?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: C'est
suspendu.
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors, j'appelle
l'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): "La procédure
d'examen doit permettre à l'usager de présenter ses observations
"
M. Trudel: C'est par l'oral, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ils font signer
éventuellement, dépendamment de...
Le Président (M. Joly): De la forme que ça prendra,
ou Verbale, ou écrite.
M. Trudel: Là, ça ne regarde aucunement toutes les
plaintes relatives aux actes professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): Non, du tout.
M. Trudel: Tout ça est exclu en vertu de la Loi sur les
corporations professionnelles, des lois sur les corporations
professionnelles.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui. M.
Trudel: Très bien. Adopté. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Excusez. Mme la
députée de Bourget.
M. Trudel: Oh! Je m'excuse.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget, aHez.
Mme Boucher Bacon: Moi, c'est une question à l'effet que,
si on revenait à l'article 31 - parce que l'article 32 a
été impliqué - dans le cas d'une personne qui ne sait ni
lire ni écrire, vous allez lui fournir une brochure; si elle doit faire
une plainte, je pense que c'est nécessaire qu'elle soit
accompagnée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais le comité
des bénéficiaires est là pour cela et,
deuxièmement, il y en aura un sur le plan régional. Donc,
à deux niveaux, dans la mesure où c'est en hébergement de
longue durée, physique ou psychiatrique. Donc, il y a le comité
des bénéficiaires...
Mme Boucher Bacon: II y a aussi les cas de psychiatrie,
là. Merci.
Le Président (M. Joly): L'article 32 est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 33.
M. Côté (Charlesbourg): "Le délai d'examen
par l'établissement, d'une plainte qui lui est adressée, ne doit
pas dépasser 60 jours. L'établissement doit, avant l'expiration
de ce délai, informer par écrit l'usager des conclusions
motivées auxquelles il en est arrivé. Il doit, par la même
occasion, l'informer des modalités du recours auprès de la
régie régionale. "
Il y aurait un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Un papillon. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le premier
alinéa par le suivant: L'établissement doit examiner une plainte
dans les 60 jours de sa réception. Et, deuxièmement, ajouter,
à la fin du deuxième alinéa, ce qui suit:
Instituées par l'article 259.
Donc, l'article 33 se lirait comme suit: L'établissement doit
examiner une plainte dans les 60 jours de sa réception.
L'établissement doit, avant l'expiration de ce délai, informer
par écrit l'usager des conclusions motivées auxquelles il en est
arrivé. Il doit, par la môme occasion, l'informer des
modalités du recours auprès de la régie, instituées
par l'article 259.
La référence à l'article 259, c'est parce que c'est
la première fois qu'on parte de la régie.
M. Trudel: Lorsqu'on arrivera à la régie
régionale, ce sera 30 jours, s'il y a appel au niveau de la régie
régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Tantôt, ce sera 30 jours.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est
relié au mécanisme neutre parce que, évidemment...
M. Trudel: Relié où?
M. Côté (Charlesbourg): au mécanisme neutre
qui va être en troisième niveau
M. Trudel: Oui. Je comprends qu'il y a un édifice à
étages: un établissement, ta régie, puis un neutre quelque
part. Puis, "neutre", j'imagine qu'on va, dans l'esprit même, lui
impartir un délai aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: C'est quoi, la base pour le premier niveau? Parce que,
dans le fond, c'est le
plus important...
M. Côté (Charlesbourg): 60 jours.
M. Trudel: ...le plus utilisé. Bon. C'est quoi, la base du
60 jours? Les protecteurs et protectrices du citoyen qui sont venus
témoigner devant la commission des institutions nous ont dit que
ça semblait abusif, 60 jours, pour traiter les plaintes au premier
niveau et que c'est plutôt l'inverse, quant à eux, parce que s'il
y a un certain caractère d'urgence pour la personne qui se
présente... Tandis que, bon, si on l'a traitée, on peut penser
que... Forcément, quand tu arrives au deuxième niveau, ce n'est
pas, par définition même, qu'il n'y a personne qui s'est
intéressé à ta plainte. Il y a un premier niveau qui l'a
traitée et, là, ça peut être plus complexe au niveau
de l'entente des représentations de l'usager. Ça peut être
plus complexe au niveau des éléments que tu as à cueillir
pour bien faire en sorte que, bon, s'il y avait un appel, il y aurait une
prétention de droit, que la prétention de droit soit bien
examinée. Alors, en premier, pourquoi 60?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment, la
logique serait aussi bonne à 45 jours qu'à 60.
Premièrement, quand on regarde les demandes, le comité provincial
des malades souhaitait 10 jours. Donc, c'est très expéditif, 10
jours. Lorsqu'on regarde le traitement des plaintes au niveau du CMDP, à
la corporation, c'est 90 jours. On l'a, nous... Bon. On dit 60 jours, ça
nous paraît être un délai raisonnable pour le traitement de
la plainte. Vous pouvez avoir l'opinion qu'à 30 jours, c'est raisonnable
aussi... Je vous ai induit en erreur.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est la
corporation professionnelle qui demandait, pour nous, 90 jours. Que ce soit 90
jours pour nous, de la première instance.
M. Trudel: Parce qu'il n'y a pas de délai.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est moi qui vous
ai induit en erreur. J'avais mal compris ce qu'on m'avait passé comme
message.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, est-ce que
nous avons l'autorisation de déborder?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pour
terminer cet article.
Le Président (M. Joly): Cet article.
M. Trudel: C'est parce que vous l'avez inscrit à 60 jours;
on dit, bon, 45 jours, etc.
Mais le principe de l'inversion, vous savez, ce que j'avais
soulevé il y a...
M. Côté (Charlesbourg): II y a un instant.
M. Trudel: Ouais. Il y a beaucoup de groupes et de gens qui
interviennent dans ce milieu-là, puis là - ce n'est pas mon
expérience personnelle - ils disent: La nature des plaintes que l'on
reçoit, celles qui prennent 30 jours à être
traitées, en termes de droit - nous dit-on; moi, je n'ai pas de
chiffres, je n'ai pas de statistiques, rien - ce n'est pas énorme parce
que, la plainte, c'est quant aux services qu'on aurait dû recevoir ou,
tel que décrit tantôt, que j'ai reçus, mais c'est surtout
les services que j'ai reçus. Alors, ils disaient 30-60 parce que, au
deuxième niveau, M. le ministre, les prétentions de droit, c'est
plus compliqué parce qu'il faut faire des examens, il faut aller
chercher des preuves, etc., parce qu'on fait un appel. On dit: Écoutez,
ce n'était pas justifié, les réponses que vous m'avez
faites.
M. Côté (Charlesbourg): Mais là, on
présume qu'ils vont prendre les 60 jours. Mais, moi, je présume
qu'on va régler des plaintes dans moins de 60 jours. Si on règle
le problème de la plainte des patates dans 60 jours, je vais vous dire
une affaire, elles vont être froides, c'est vrai.
M. Trudel: C'est tellement vrai, M. le ministre, que c'est vous
qui avez insisté pour dire: Ça va être fini. Il va y avoir
des délais.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est
ça.
M. Trudel: II va y avoir des délais, pour être
sûr que ça se traite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est sûr. M.
Trudel: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que, là, il n'y
en avait pas. Donc, on a dit 60 jours parce qu'on peut se retrouver dans des
situations où, effectivement, il y a des plaintes qui vont
nécessiter un peu plus de recherches et un peu plus de travail. Donc, si
on dit 30 jours, puis que les 30 jours ne sont pas suffisants... Prenons un
exemple où il y a une plainte qui peut impliquer un individu qui est en
vacances pendant 30 jours - ça arrive - et on lui met le délai de
30 jours. En tout cas, c'est des situations qui peuvent arriver. Donc,
l'idée est que c'est le maximum, 60 jours.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 33 est adopté?
M. Trudel: On l'adoptera demain matin en arrivant. Je vais faire
mon lit là-dessus, sur
les 30-60. D'accord?
Le Présidant (M. Joly): Compte tenu de l'heure, nous
suspendons nos travaux jusqu'à demain, 9 h 30, dans le même
salon.
(Fin de la séance à 22 h 3)