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(Dix heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Joly): Alors, bonjour tout le monde. Je
vous souhaite la bienvenue à cette commission. Je vous rappelle le
mandat de la commission. La commission des affaires sociales se réunit
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 97, qui est la loi modifiant la Loi sur les normes du travail et
d'autres dispositions législatives.
Alors le secrétaire, nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chevrette
(Joliette), sera remplacé par M. Morin (Dubuc). Mme Marois (Taillon),
par Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Williams (Nelligan), par M. Khelfa
(Richelieu).
Étude détaillée
Loi sur les normes du travail (suite) Les
congés pour événements familiaux (suite)
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Nous allons reprendre le débat. On me fait mention que nous en
étions à l'article 34, paragraphe 81. 10, et que la parole
était à Mme la ministre déléguée à la
Condition féminine et responsable de la Famille, parce que Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve avait terminé son
intervention.
Mme la ministre je vous reconnais.
Mme Trépanier: Merci, M. le Président. Alors, je
voudrais dans un premier temps, revenir un petit peu sur certains propos de la
députée de Hochelaga-Maisonneuve d'hier soir, tard, concernant
d'une part la proposition du Conseil du statut de la femme sur le remplacement
du revenu, les propos de certains organismes également concernant aussi
le remplacement du revenu, et vous parler en général du
congé parental que nous proposons dans le projet de loi 97.
D'abord, c'est vrai que j'ai accueilli très favorablement le
projet de congé parental, de la caisse de congés parentaux, du
Conseil du statut de la femme. Ce que j'avais dit textuellement dans le
communiqué, puisqu'il en a été question hier,
c'était qu'il était très intéressant pour deux
raisons. D'abord, il permettrait de compenser plus généreusement,
et pour une plus longue période, la perte de revenu associée
à la maternité d'une part. Et d'autre part, il simplifierait la
vie des familles qui n'auraient qu'à s'adresser désormais
à un seul niveau de gouvernement. J'ai dit ça. J'ai dit aussi que
la mise en place d'une telle politique ne pourrait s'opérer qu'à
moyen ou long terme, parce qu'elle exigeait l'analyse serrée des
structures et des modalités de financement. Et aussi, ça
supposait des négociations importantes avec le gouvernement
fédéral.
Et nous avons eu, suite à ça, la commission parlementaire.
Et je pense que les événements m'ont donné un peu raison,
puisque tous, lors de la commission, et on s'en souviendra, M. le ministre s'en
souviendra, et Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve
également, nous avons provoqué des discussions face à ce
sujet chez tous les intervenants. Et, chacun des groupes, tous ont
été unanimes. Et Mme la députée l'a dit hier, en
passant par le Conseil du patronat, en allant aux organisations syndicales,
ainsi que les organismes familiaux et de femmes, tous sont d'accord avec le
principe d'un régime de remplacement du revenu.
Quant aux modalités, il reste beaucoup de choses à
définir. Il y a plusieurs versions dans l'air, il y a plusieurs
possibilités. Alors, ce n'est peut-être pas demain matin que nous
serions prêts à mettre en place un régime de remplacement
du revenu. De plus, nous l'avions énoncé dans des engagements
antérieurs, des engagements électoraux de notre parti,
antérieurement, et nous avions dit: Allons-y par étapes.
Première étape, voyons ce qui se passera au gouvernement
fédéral avec le projet de loi C-21, adoptons notre réforme
sur les normes minimales de travail, et ensuite pensons à une caisse de
remplacement du revenu.
Ça, ça m'amène à vous dire que dans la
politique familiale du gouvernement du Québec, il y a deux axes
d'intervention. Le premier axe c'est la conciliation de la vie professionnelle
et de la vie familiale, et le deuxième axe c'est le soutien financier
aux familles. Le régime de remplacement du revenu vient directement dans
le deuxième axe de la politique familiale en ce qui concerne le soutien
aux famillles. Et c'est une des mesures. Mais déjà, depuis 1989
que le plan d'action de politique familiale est en place, plusieurs mesures
sont déjà appliquées. Vous savez, M. le Président,
qu'en 1985 le gouvernement du Québec accordait 780 000 000 $ pour le
soutien économique aux familles. Il est passé, en 1989, à
1 980 000 000 $, soutiens de tous ordres, allocations aux naissances, tout le
soutien financier, et ça malgré les restrictions
budgétaires importantes que s'était imposées le
gouvernement. Alors, on voit là la priorité que le gouvernement
accorde au soutien aux familles. Alors, le remplacement du revenu c'est une de
ces mesures qui viendra s'ajouter à toutes celles qui sont
déjà en place et d'autres que nous envisageons dans le plan
d'action.
Quant aux normes minimales de travail, elles viennent faciliter, et de
beaucoup, la conciliation de la vie familiale, de la vie parentale, donc, le
premier axe de notre politique familiale. C'est un pan important, c'est un
chapitre Important qui vient garantir le droit à des congés
familiaux, à tous les parents du Québec, au père et
à la mère. Il vient permettre, et au père et à la
mère, de profiter d'un congé parental sans solde lors de la
naissance d'un enfant. Il permettra au père et à la mère,
et j'insiste parce qu'on parle souvent d'égalité, de partager des
tâches, et tant qu'on ne fera pas un virage et qu'il n'y aura pas un
changement de mentalité, on ne pourra jamais y arriver. D'autre part, il
faut donner des outils aux gens pour le faire. Alors, c'est un premier volet
qui est de garantir le droit à un congé parental. Il est
évident que c'est une première étape, mais Je dois vous
dire que je suis particulièrement fière d'avoir participé
à l'élaboration de ce projet de loi là, et de faire en
sorte qu'on puisse accorder ça aux travailleurs
québécois.
Alors c'étaient, en gros, les commentaires que j'avais à
faire sur l'article 34.81.9.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Je pense que ma collègue des
Chutes-de-la-Chaudière veut intervenir.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: ...je voudrais intervenir moi aussi...
Le Président (M. Joly): Allez madame, je vous
reconnais.
Mme Carrier-Perreault: ...vous comprendrez, M. le
Président. On est en face de l'article 81.10. On sait que c'est un plus,
que ça vient ouvrir la porte aux travailleurs et aux travailleuses
aussi, pour un congé de 34 semaines, un congé après un
accouchement ou tout ça pour profiter d'un congé parental si on
veut. Sauf que c'est sûr que si on ouvre une porte, on peut se demander
beaucoup de choses. On peut se demander si les gens vont pouvoir en profiter.
J'entendais la ministre qui disait, tout à l'heure, que, bon, les
mesures de remplacement du revenu c'est dans un deuxième axe, ou quelque
chose de ce genre-là, et qui nous disait: Ça viendra. Là,
on instaure. Ce qu'on fait présentement, on est en train d'installer des
mesures dont les gens pourraient se prévaloir. Mais est-ce que les gens
à propos desquels on discute ici, parce que le ministre, cette semaine,
nous disait justement qu'on parlait des gens les plus démunis dans un
sens par rapport à: est-ce que ce sont des gens qui ont des moyens, des
faibles revenus?
Alors, quand on s'adresse à une clientèle
générale comme ça qui a un moyen et un faible revenu, on
peut vraiment se dire, et se poser la question, et on a une réponse qui
nous vient assez vite: Qui va pouvoir en profiter, de ces mesures qu'on
installe? C'est comme si on installait, on donnait des possibilités aux
gens, mais qu'ils ne peuvent pas le faire, de toute façon, parce que
c'est sans solde. Par rapport à cet article-là, aussi, on dit:
Congé d'au plus 34 semaines continues. Bon, au plus 34 semaines, est-ce
qu'il y aura des conditions qui se raccrocheront à ça
éventuellement? Je ne le sais pas. Il y a des grands bouts, il y a
plusieurs articles qui sont restés conditionnels à un
règlement, où on ne sait pas, nous autres, ce qui va arriver avec
La députée de Hochelaga-Mai-sonneuve demandait au ministre en
début de commission si c'était possible qu'on prenne connaissance
de la réglementation qui sera afférente C'est évident que
quand on n'a pas la réglementation et qu'on ne sait pas ce qu'il va y
avoir de plus d'inscrit dans la réglementation, c'est vrai que c'est
comme si on faisait un chèque en blanc. On ne sait pas ce qui va
être écrit dans ça. (10 h 30)
La ministre nous le disait elle-même. Elle a participé,
elle a collaboré à la mise en place de cette réforme avec
le ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du
revenu... Vous avez un nom de ministère long. C'est sûr que je
partage à certains niveaux les propos de la ministre de la Condition
féminine, peut être plus que certains propos dont le ministre de
la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle nous a fait part cette semaine. Mais il reste que,
personnellement, je suis vraiment plus pressée que ça. Je trouve
que c'est bien d'ouvrir une porte. Encore, faut-il que les gens puissent en
profiter. Même si on fait des aménagements qui peuvent être
intéressants, si les gens ne peuvent pas s'en prévaloir,
ça n'avance à rien, ça n'avance pas à grand-chose
en tout cas.
Je regardais et j'ai assisté, comme vous autres, aux commissions
parlementaires, à la commission l'automne dernier où on a
rencontré les groupes. La ministre nous disait, elle aussi, tout
à l'heure, que c'est vrai qu'il y a eu consensus autour d'une
proposition qui était celle du Conseil du statut de la femme. Disons que
si on regarde ce qu'on a comme résultats et ce qu'il y avait comme
projets, on se rend compte qu'il y a un écart assez énorme
à franchir parce que, en fait, si on regarde les congés de
maternité, toutes les règles qui s'appliquent aux congés
de maternité, à peu de choses près, M. le
Président, on retrouve ce qu'il y avait déjà dans un
règlement II n'y a pas vraiment de changement majeur à ce
niveau-là. Bien sûr, il y a cet article stipulant qu'on peut
prendre un congé de
34 semaines mais, à toutes fins pratiques, on peut dire qu'on a
pris ce qu'il y avait dans le règlement, qu'on a transféré
ça dans la loi. c'est un pas, mais ce n'est pas un grand pas
Bien sûr, on dit que les gens pourront en profiter sans avoir
accumulé 20 semaines de travail continu. Ça, c'est un plus,
effectivement. Mais il reste que, encore là, on sait très bien
que le congé de maternité qui est rémunéré
à 60 % par l'assurance-chômage, ne pourra pas être
rémunéré de toute façon pour ces gens-là qui
n'ont pas atteint leurs semaines nécessaires pour retirer
l'assurance-chômage.
Encore là, c'est du sans solde pour ces gens-là. Ces
travailleurs-là vont pouvoir bénéficier, effectivement,
d'un congé de maternité, même si ça ne fait pas 20
semaines qu'ils sont dans l'entreprise, mais vont-ils pouvoir se permettre
ça? Jusqu'à quel point vont-ils pouvoir se permettre ça
s'ils ne sont pas capables d'avoir les prestations
d'assurance-chômage?
Disons que c'est évident que je préférerais
beaucoup, le ministre aussi... Bien disons, peut-être continuer d'en
parler et tantôt je donnerai la parole à mon collègue de
Dubuc parce que mon collègue de Dubuc a l'air d'avoir vraiment la
façon de convaincre le ministre. Comme il disait lui-même ce
matin...
Une voix:...
Mme Carrier-Perreault: Justement, et c'est très
constructif.
M. Bourbeau: C'est réaliste.
Mme Carrier-Perreault: Bien, ça a l'air réaliste
aussi, les propositions du Conseil du statut de la femme. Ça a
été débattu. Ils nous ont présenté un
excellent document et, en plus, ils nous ont même fait des projections,
ils ont pris des tableaux, ils ont même fait des calculs et, ce qui est
intéressant, c'est la façon de faire profiter à tout le
monde, à toutes les travailleuses et plus, parce qu'il est universel ce
système-là, à toutes les femmes, d'une espèce
d'avantage au niveau de la maternité.
Si on veut vraiment avoir une augmentation au niveau des taux de
natalité, si on veut vraiment favoriser cet aspect-là au
Québec, je pense qu'il va falloir à un moment donné les
faire, les pas, et faire plus qu'ouvrir des portes timidement et dire: On va
l'écrire dans la loi, le règlement sur les congés de
maternité; ça va être ça, ils vont pouvoir les
prendre, on va enlever les 20 semaines. Mais, au bout de la ligne, il va
falloir aller plus loin que ça et beaucoup plus loin parce que c'est
maintenant qu'on en a besoin. On nous a déjà dit que la loi C-21
n'était pas passée, tout ça, qu'on ne pouvait pas bouger.
J'avais rencontré, justement, lors de l'étude des engagements
financiers, des crédits, au printemps - c'était l'étude
des crédits, je pense on on avait discuté on commission et,
à ce moment-là, on savait que, concernant la loi C-21, tout
n'était pas réglé au niveau du fédéral, tout
ça. Maintenant, je pense qu'il faudrait aller plus loin, prendre des
mesures.
Dernièrement, au niveau de la commission parlementaire
élargie sur l'avenir du Québec, j'ai entendu encore les
mêmes propos, qu'il faudrait aller rechercher ces choses-là au
fédéral et faire quelque chose chez nous. Prendre vraiment les
moyens pour faire avancer le dossier au Québec.
Les propos, d'ailleurs, de la ministre de la Condition féminine
ont été très flatteurs à ce sujet-là et elle
en a repris quelques-uns tantôt. La ministre a dit elle-même que le
projet est intéressant pour trois raisons: il permet de compenser plus
généreusement, et pour une plus longue période, la perte
du revenu associée à la naissance d'un enfant. C'est très
clair, dans le mémoire du Conseil du statut de fa femme, c'était
rémunéré à 90 % au lieu de 60 %, comme
l'assurance-chômage le fait au niveau du congé de
maternité.
Cet article-là où on est, ce matin, ça revient
aussi. On dit: Permet aux parents adop-tifs... prestations parentales... six
semaines de prestations égales à 90 % de la
rémunération nette. Disons qu'il y a une grosse
différence. Ça fait une grosse différence pour les gens
d'avoir quelque chose comme indemnité ou une rémunération
quelconque pour pouvoir en arriver à prendre ce congé, à
s'occuper de leurs obligations parentales. C'est quand même important.
S'ils n'ont pas les moyens, ils ne peuvent pas, de toute façon, M. le
Président.
La ministre nous disait aussi que le caractère universel
constitue une approche originale. C'est vrai. Ça, tout le monde s'entend
là-dessus. Je suis persuadée que même le ministre de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle est d'accord aussi. Il est avantageux pour l'ensemble des
familles, puis ce projet simplifierait la vie des familles qui n'auraient
à s'adresser désormais qu'à un seul niveau de
gouvernement. Ça, ils sont venus nous le redire, en plus, à la
commission Bélanger-Campeau. J'étais là ce soir-là,
M. le Président, la ministre aussi d'ailleurs.
D'ailleurs, de plus en plus on se rend compte, à la commission
sur l'avenir du Québec, qu'il y a de plus en plus de groupes qui
aimeraient simplifier les choses pour la majorité des
Québécois et des Québécoises en retournant à
un seul palier de gouvernement, en ramenant les pouvoirs à un seul
palier de gouvernement. C'est faisable, en plus, d'après ce qu'on a vu
là-dedans, et il y a des moyens. Moi, je me demande, en tout cas, quand
est-ce qu'on va pouvoir vraiment en arriver à avoir un projet comme
celui-là chez nous, d'une part. Je connais l'opinion de la ministre
déléguée à la Condition féminine, bien
sûr, mais j'aimerais que le mi-
nistre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de
la Formation professionnelle nous le dise lui-même parce que c'est une
réglementation qui dépend de lui, en quelque sorte, puisque
ça dépend de son ministère. Et j'aimerais l'entendre, lui,
s'exprimer, justement, sur la possibilité d'instaurer le plus rapidement
possible ce genre de congé et de mesures qui nous ont été
proposés par le Conseil du statut de la femme et qui ont fait
l'unanimité des groupes venus nous rencontrer en commission
parlementaire. Là-dessus, pour moi, ce serait bien important que
j'entende le ministre. J'aimerais ça qu'il y ait quelque chose
d'écrit de la part du ministre là-dessus.
M. Bourbeau: M. le Président.
Mme Carrier-Perreault: Oui, j'aimerais...
M. Bourbeau: Elle veut m'entendre.
Le Président (M. Joly): J'imagine qu'on peut vous laisser
aller, encore une fois, si vous voulez ramasser toutes vos questions, puis par
après... Parce que, moi, je n'ai pas d'objection à
transférer la parole à M. le ministre, mais idéalement,
c'est sur votre temps à vous, c'est pour ça.
Une voix: Bien non.
Le Président (M. Joly): Non? Il y a combien de temps de
fait, madame?
Mme Carrier-Perreault: Non, bien, disons que...
M. Bourbeau: Est-ce que vous voulez que je réponde
à la demande?
Le Président (M. Joly): Écoutez, moi, si on est
d'accord...
Une voix: II peut répondre.
Le Président (M. Joly): Allez-y, M. le ministre.
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, je peux continuer.
M. Bourbeau: La députée veut m'entendre. Elle dit
qu'elle veut m'entendre sur la question. Alors, tout ce que je peux lui dire,
c'est que j'ai déjà parlé sur la question. Vous n'avez
qu'à relire le discours que j'ai prononcé sur l'adoption du
principe où je me suis exprimé très clairement sur ce
sujet-là. Pour tout vous dire, j'endosse totalement les propos de ma
collègue, la ministre déléguée à la
Condition féminine et à la politique familiale. Je n'ai
absolument rien à ajouter ni à retrancher à ce qu'elle a
dit. L'objectif est tout à fait louable et on y sous- crit. Maintenant,
c'est le comment qui pose un problème Je vous donne à titre
d'exemple, vous parlez de C-21. Bon, C-21, le projet de loi du gouvernement
fédéral bonifie le régime fédéral actuel et
fait passer de 15 à 25 semaines, et même à 30 semaines dans
certains cas, l'indemnisation. Alors, c'est déjà un
progrès pour les cas de maternité Maintenant, si on devait
rapatrier ces fonds-là, il faudrait savoir ce qu'on doit demander au
gouvernement fédéral; il faudrait être capable
d'évaluer le coût du programme pour demander le rapatriement des
fonds. Alors, si on devait avoir notre propre programme, on se ferait
transférer évidemment des crédits.
Or comment évaluer les crédits quand les programmes
commencent, quand la rallonge fédérale commence à peine.
Il va falloir attendre de pouvoir voir de quoi on parle, là, quand on
parle du régime fédéral d'indemnisation à la
maternité. On ne le sait plus Et quand on aura eu cette
expérience-là, bien là on sera au moins capable
d'évaluer la valeur de la... disons, je l'ai dit... de la contribution
du fédéral, mais ce n'est même pas du
fédéral, M. le Président, parce que ce n'est pas l'argent
du fédéral, c'est l'argent des employeurs et des travailleurs.
Mais quelle est la valeur des fonds consacrés par le régime
d'assurance-chômage à cette fonction-là?
Déjà, là, on a un problème technique. Alors, vous
comprenez qu'on ne peut quand même pas se lancer là-dedans sans
avoir tous les paramètres en main.
Le Président (M. Joly): Merci, M le ministre. Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, vous voulez
continuer?
Mme Carrier-Perreault: Non, disons que, maintenant j'ai entendu
le ministre et disons que, en tout cas... Et il reste que, moi, j'espère
qu'on va s'y pencher le plus vite possible parce que j'entendais hier la
députée de Hochelaga-Maisonneuve qui vous a fait, quand
même, une démonstration par rapport à l'état de la
situation financière, si on veut là, elle vous expliquait la
situation financière des familles québécoises des jeunes
couples qui commencent finalement, qui s'installent puis qui veulent avoir des
enfants, et tout ça. Et leur situation financière n'est pas
très rosé dans une grande majorité des cas, M. le
Président, et justement la députée de
Hochela-ga-Maisonneuve vous donnait des chiffres là-dessus, hier soir
Alors, c'est évident dans mon esprit et dans l'esprit de l'ensemble, je
pense, des gens, même autour de cette table, il semble qu'il y ait quand
même un certain... Bien, c'est évident que c'est assez urgent,
qu'il faudrait faire quelque chose, et rapidement.
Si je regarde la longueur du temps que ça a pris avant qu'on
améliore ou qu'on réforme la Loi sur les normes du travail, si je
me fie à l'écart entre la loi mise sur pied en 1979, on se
rend compte en 1984, là, qu'il faut s'interroger parce qu'il y a
des affaires qui ne fonctionnent plus; Commission Beaudry, on rencontre des
groupes, on rencontre du monde. De 1984 à 1990 - on est en 1990 et
ça a pris tout ce temps-là - ça a pris 11 ans pour qu'on
fasse des réformes et qu'on ajoute quelques mots, quelques articles et
si on attend le même temps, M. le Président, je vous jure que je
trouve ça très inquiétant. C'est dans ce sens-là
que je veux insister, ce matin, auprès du ministre et auprès des
gens autour de la table. Il faut absolument qu'on soit conscient que ce n'est
pas dans 11 ans qu'on a besoin d'une réforme, c'est le plus rapidement
possible, à ce niveau-là. De toute façon, je me rends
compte, en fait, que dans beaucoup dé domaines, les pas se font
lentement ici et très lentement. Et bien souvent, quand les mesures
arrivent, la population est rendue avec des besoins qui sont différents
et qui sont beaucoup plus accrus et donc, à chaque fois qu'on applique
une mesure, on ne se trouve jamais à rejoindre et à satisfaire
les besoins de la population. On est toujours en retard.
En tout cas, disons qu'on regarde la période économique
où on est présentement, ça n'améliorera pas les
choses non plus pour les jeunes couples, pour les jeunes familles. Disons que
c'est vraiment dans ce sens-là que je tiens à insister ce matin,
pour qu'on prenne en considération que ce n'est pas dans bien des
années, c'est maintenant qu'on a besoin de cette
réforme-là. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Je voudrais reconnaître Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine et aussi
responsable de la Famille. (10 h 45)
Mme Trépanier: Merci, M. le Président.
Brièvement, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière dit: II faut rapidement mettre en place un
régime de remplacement du revenu. Je pense qu'on a toujours dit: Le plus
rapidement possible. Et j'espère que les propos du ministre de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu vous rassurent. Je
pense que c'est une volonté gouvernementale d'y arriver. Je vais vous
soulever juste un problème d'arrimage. Il était extrêmement
important de voir ce que le gouvernement fédéral ferait avec
l'assurance-chômage pour voir comment on pourrait vous parler de la
proposition du Conseil du statut de la femme, qui est très
intéressante en soi. Mais l'assurance-chômage offre
présentement 10 semaines de congé parental au total pouvant
être prises par le père et par la mère à 60 % du
salaire brut. Le programme du Conseil du statut de la femme propose, lui, six
semaines de congé parental. Alors, comment fait-on pour chacun des
parents? Comment fait-on pour arrimer ça? Et c'était à
tout parent qui a un enfant, non seulement les travailleurs. Alors, dans la
proposition que le
Conseil du statut de la femme a présentée,
évidemment, le C-21 n'était pas adopté. Comment
ferons-nous? Est-ce que les travailleuses ou les travailleurs accepteraient
comme congé parental qu'il y ait une diminution de leurs prestations
pour que ça soit universellement reconnu? Je pense que non. Il faut voir
comment on peut arrimer les deux. Et ce n'est pas chose si simple à
faire. C'est la raison pour laquelle nous ne voulions pas brûler les
étapes.
Pour en revenir à votre propos du début, personne ne va
pouvoir les prendre, ces congés-là. C'est vrai que c'est une
première étape. Il reste que ça garantit le droit à
un congé, en tous les cas, pour tous ceux qui bénéficient
des prestations d'assurance-chômage parce que vous savez qu'aujourd'hui,
avant le projet de loi que nous avons sur la table, un employeur pouvait
refuser de donner congé à son employé. À ce
moment-là il aurait eu l'assurance-chômage s'il avait pu le
prendre, mais il ne l'a pas. Il ne pouvait pas le prendre, le congé.
Alors, ça vient garantir le droit.
Et au niveau des principes, moi, je considère que c'est
extrêmement important de lancer cette idée dans la population
parce que vous le savez, vous travaillez depuis longtemps pour la condition
féminine, Mme la députée de Hochela-ga-Maisonneuve, et moi
aussi, combien c'est difficile de faire changer les mentalités. Et
ça, je suis convaincue que ça va contribuer à faire
changer les mentalités des employeurs, de tout le monde et des parents
et des hommes qui vont dire: Bien, moi aussi, je peux participer aux
tâches de la famille. Ça va aider. Ça ne peut pas nuire, en
tout cas.
Troisièmement, on est très à l'avant-garde. Si vous
regardez au niveau canadien, je suis pas mal fière de regarder
ça, là, quand on considère, par exemple, qu'au niveau du
congé parental en Ontario, on offre 18 semaines au père et
à la mère; en Alberta, 8 semaines; à
l'Île-du-Prince-Édouard, 6 semaines; en Saskatchewan, qui est une
province avant-gardiste dans les 6 semaines. Alors, je pense qu'on fait un
effort valable. C'est évident qu'on a des dynamiques différentes
ici et on a des problématiques différentes. Le problème de
dénatalité, il faut y faire face. Et c'est un outil qu'on se
donne, parce qu'il faut faire face aux problèmes que nous vivons
aussi.
Le dernier point, c'est qu'à l'article 81.10 vous avez dit: C'est
un peu flou, il reste l'interprétation dans la réglementation. Je
voudrais juste vous rassurer en ce qui concerne le 81.10, quand on dit que la
personne a droit à un congé parental sans salaire d'au plus 34
semaines. Ça ne veut absolument pas dire que nous avions l'intention,
dans le règlement, de changer cette période-là. Ça
veut dire que la personne a droit de prendre moins; elle peut prendre le nombre
de semaines qu'elle veut, mais au plus 34 semaines.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
ministre. Mme la députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Oui. Alors, quelques remarques, M. le
Président. Si le Québec est à lavant-garde au niveau
canadien en matière de congé parental, c'est que le Québec
doit s'attaquer plus que tout autre province canadienne au problème de
dénatalité. Parce que Québec a plus que toute autre
province canadienne un problème de dénatalité. Et c'est
finalement au Québec qu'on profite le moins des prestations de
maternité versées par le programme d'assurance-chômage, par
rapport à toutes les autres provinces, parce qu'on est en bas de liste
du taux de natalité. Quand on pense que dans les provinces de l'Ouest,
par exemple la Saskatchewan, l'Alberta et le Manitoba, le taux de
natalité varie entre 1,9 et 2, imaginez qu'on n'espère môme
pas, même avec des politiques familiales généreuses,
pouvoir atteindre ce niveau-là. En général dans la
société québécoise, c'est avec beaucoup d'espoir
qu'on souhaite que des mesures énergiques nous permettent au moins
d'atteindre les 1,8 %. Et ça, actuellement, c'est déjà
dépassé dans l'Ouest canadien et même chez notre voisin
ontarien, le taux de natalité est à 1,7 %.
Alors nous, on aura beau avoir ralenti le fléchissement et
même avoir progressé faiblement depuis deux ans, on n'en est
toujours qu'à 1,5 %. Alors, vous comprendrez que dans cette
perspective-là, je veux dire à Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine que je
connais sa bonne volonté, mais je doute qu'elle soit partagée par
ses collègues, parce que si elle l'était, il y aurait la
même opération que celle que mène sa collègue
à l'Immigration. Sa collègue, la ministre responsable du dossier
de l'immigration, avec l'appui majoritaire du cabinet, de l'Opposition, de
l'Assemblée et de toute fa société
québécoise, mène une opération auprès
d'Ottawa qui consiste à dire: On veut, finalement, être plus
présents dans le secteur de l'immigration et de la francisation des
nouveaux arrivants.
Même dans le contexte actuel, il n'y a pas besoin de plaider qu'il
faut à nouveau sensibiliser l'opinion publique québécoise,
changer des attitudes ou des comportements, par exemple, en regard de ce
congé de maternité, c'est quelque chose qui est acquis. Ce n'est
pas quelque chose sur lequel on doit imaginer nécessaire de prendre du
temps, là, pour aller convaincre des gens. Moi, ce qui m'a vraiment
surprise, justement, lors de nos travaux du printemps dernier, c'est que
ça faisait l'unanimité. Il n'y a pas beaucoup de dossiers, je
n'en ai pas vu beaucoup, en tout cas, pas depuis 10 ans que je suis dans le
Parlement, qui fassent à ce point l'unanimité, quand on pense, de
Mme Huot des cercles des fermières à M. Dufour.
Et même là, M. Dufour, à la commission
Bélanger-Campeau, a utilisé deux fois cet argu- ment de dire que
ce n'était pas bloqué. La société
québécoise pouvait quand même bouger dans bien des
dossiers. Il donnait toujours l'exemple de la possilibité que l'on
avait, entre autres, en vertu de la loi constituant l'assuran-ce-chômage,
de créer notre propre régime provincial et de
récupérer la partie parentale du programme
d'assurance-chômage. Imaginez-vous quand c'est Ghislain Dufour, le
président du Conseil du patronat, fédéraliste convaincu et
qui se voudrait convaincant, qui ne semble pas l'être selon votre
collègue, le ministre de la Sécurité publique, mais en
fait qui s'essaie quand même pourtant, mais quand c'est lui qui plaide,
en disant: Écoutez, et au contraire, il y a même des
fédéralistes qui disent que c'est une occasion
privilégiée. Ils voudraient avoir justement des occasions comme
celle-là pour faire l'unanimité et aller à Ottawa pour
essayer d'illustrer le fait que ce n'est pas un système
bloqué.
Et ça m'étonne que votre collègue à la
Formation professionnelle, qui lui, fait l'unanimité autour de son
rapatriement de tous les programmes d'adaptation de la main-d'oeuvre et puis
qui va les négocier maintenant, là. Il nous a quittés
cette semaine et on n'a même pas siégé mardi parce qu'il
est allé livrer un discours à Montréal, disant au Conseil
du patronat, justement, qu'il fallait faire front commun au Québec.
Pourquoi pas un front commun en matière de congé de
maternité? Pourquoi le front commun en immigration, le front commun en
formation professionnelle et pas en matière de congé de
maternité, malgré que ce soit considéré comme une
priorité par tout le monde dans la société? Ça
manque de volonté politique quelque part, et ça m'apparart assez
évident. Et moi, je sais votre bonne volonté. Je ne la mets
absolument pas en cause, mais au contraire, c'est la bonne volonté des
autres que je questionne.
Quand vous avez fait votre intervention, tantôt, en début
de séance, bien, vous avez presque mot à mot repris le
communiqué que vous aviez envoyé le 13 février dernier
où, dans ce communiqué, vous faisiez part de la
nécessité de procéder à des études
techniques, sur la proposition du Conseil du statut de la femme. Ça fait
10 mois de ça. Je ne comprends pas que les études n'aient pas
été entreprises. Vous disiez exactement ce que vous nous avez dit
tantôt. Il y a finalement trois bonnes raisons pour être en faveur
d'une étude attentive parce que la proposition du Conseil du statut est
méritoire, et là, vous les exprimez c'est vous qui parlez,
là, parce que ça permet de compenser plus
généreusement pour une plus longue période, la perte de
revenus associée à la naissance d'un enfant.
En second lieu, vous dites: Le caractère universel constitue une
approche originale, avantageuse pour l'ensemble des familles.
Troisièmement, ce projet simplifierait la vie des familles qui
n'auraient à s'adresser qu'à un seul niveau de gouvernement. Et
pour bien vous citer, pour ne
pas outrepasser ce que vous disiez, vous disiez: Mme Trépanler
note toutefois que l'éventuelle mise en place d'une telle politique ne
pourrait s'opérer qu'à moyen ou long terme puisqu'elle exigerait
une analyse serrée des modalités de financement et, le cas
échéant, des négociations avec le gouvernement
fédéral.
Bon. D'accord à moyen terme, mais c'était il y a 10 mois
de ça. On comprenait que ce ne soit pas le mois d'après que
ça se mette en place. Mais là, on nous répète, 10
mois après, qu'il faut encore... Oui, il va falloir une analyse
serrée des modalités. Mais est-ce que pour autant, c'est une
difficulté insurmontable? Le Conseil du statut de la femme, avec les
moyens qui sont à sa disposition, qui sont des moyens quand même
réduits et limités, a fait une analyse du scénario de
financement. Puis cette analyse détermine un coût brut du nouveau
régime parental à 500 500 000 $ à peu près. Puis il
a envisagé divers scénarios de financement, soit le
réaménagement des allocations de maternité à la
naissance pour à peu près 150 000 000 $, le rapatriement de la
fonction - c'est comme ça que ça s'appelle - d'indemnisation du
congé de maternité et du congé parental pour lesquels les
travailleuses et travailleurs cotisent actuellement à
l'assurance-chômage 309 000 000 $.
Vous nous dites aujourd'hui, et on comprend ça, que ça se
peut que ce soit réévalué, ce montant de 309 000 000 $
évalué par le Conseil du statut de la femme, qui constitue la
fonction d'indemnisation du congé de l'assurance-chômage parce que
ça va être peut-être à la hausse, étant
donné le congé parental et étant donné que ce
congé parental peut être pris par l'homme et la femme et que, les
hommes étant mieux payés, les femmes ne gagnant toujours que 65 %
du salaire des hommes. C'est sûr que 60 % de 65 %, ça ne donne pas
l'équivalent de 60 % de 100 $, n'est-ce pas? et que tout ça va
être réévalué peut-être à la hausse.
Mais dans la proposition des auteurs, il y avait aussi tout un scénario
graduel. Par exemple, la première étape, ça pourrait
être... parce que le Conseil du statut de la femme proposait
également de confier à la Régie des rentes la
responsabilité de gérer un régime de prestations
parentales. Le Conseil du statut de la femme disait: Le nouveau régime
pourrait être géré par la Régie des rentes qui
rejoint les mêmes clientèles, qui possède la structure
nécessaire à l'administration de prestations universelles et
à l'administration de prestations variables selon le revenu.
S'il y avait une volonté politique, il pourrait y avoir une sorte
de mise en place graduelle parce que déjà, par exemple, on sait
que dans le secteur public il y a ce congé à 90 % du salaire. Il
existe déjà. L'idée, c'est de l'élargir aux
travailleuses du secteur privé parce que les travailleuses du secteur
public en bénéficient déjà. Comment en
bénéficient-elles? Pourquoi ce serait si compliqué pour
les travailleuses du secteur privé et que ça a été
si facile pour les travailleuses du secteur public? parce qu'il y a eu une
entente, comme il est possible qu'il y en ait en vertu de la loi sur
l'assurance-chômage, une entente en vertu de laquelle le gouvernement du
québec supplémente la prestation versée par
l'assurance-chômage pour la partie qui est prévue dans la
convention collective et qui est de compenser 90 % du salaire assurable,
jusqu'à l'équivalent actuellement de 20 semaines.
Bon, bien ça pourrait commencer par l'équivalent pour les
travailleuses du secteur privé et puis, ça pourrait, petit
à petit, se mettre en branle sans difficulté. On l'a
déjà dans le secteur public. Ça pourrait se mettre en
branle par le biais de la Régie, qui pourrait le mettre en branle,
mettre au moins le volet prestations variables selon le revenu. Et de toute
façon, c'est financé par les employeurs et les travailleurs et
travailleuses. Le ministre tantôt le rappelait et il avait raison de le
rappeler. Le fédéral ne paie pas un sou. C'est pareil, pareil
à la Régie des rentes du Québec. Pourtant, le
gouvernement, c'est aujourd'hui qu'on va célébrer, souligner,
commémorer le 25e anniversaire, je pense, de la Régie des rentes.
Ça a été notre fleuron parce qu'on a décidé
qu'en matière de compensation du revenu à la retraite, on allait
prendre nos responsabilités. C'est payé par les travailleurs et
les employeurs et c'est la Régie qui administre ça, et c'est un
des meilleurs systèmes qui n'est, jamais critiqué, sauf parce
qu'il ne couvre pas suffisamment. (11 heures)
On pourrait faire la même chose. Il n'y a pas un sou qui vient
d'Ottawa et, au moins, on pourrait reconnaître que c'est sûr que
les travailleurs et les employeurs québécois paient plus que leur
juste part dans cette partie-là d'indemnité parentale de
l'assurance-chômage, parce que, nous, on a moins de naissances. On paie
pour les congés à l'assurance-chômage qui se donnent dans
les provinces qui ont un taux de natalité de 1, 9 %, 2 % et 2, 1 %,
comme ça existe ailleurs. Alors, je ne peux pas comprendre. Si on me dit
que oui, il faut faire des études, je dis: Oui, c'est vrai. Est-ce que
ces études-là se font? Il n'y a jamais personne qui dit qu'on a
mis sur pied un comité, le rapport nous est prévu pour telle
date. Bon. Puis là, on peut toujours penser que, parfois, il y a des
impondérables et que le rapport est retardé, mais est-ce qu'il y
en a un comité qui est mis sur pied pour les évaluer ces
coûts de rapatriement ou, en fait, pour évaluer le coût de
la prestation variable, le montant qui est actuellement versé par les
employeurs québécois et par les travailleurs et travailleuses
québécois à la caisse? Si on me dit qu'il y a des
études qui se font, qu'on doit attendre incessamment des conclusions, je
me dis: II y a à quelque part des gens qui sont conséquents par
rapport aux bonnes volontés et aux objectifs qu'ils énoncent.
Sinon, tout ça, c'est un prétexte
pour simplement mettre de côté une excellente proposition
qui fait l'unanimité dans la société
québécoise. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. M. le ministre.
M. Bourbeau: Un mot, M. le Président. Je ne veux pas
allonger le débat, mais une nouvelle que j'aimerais communiquer à
la commission, c'est qu'on a reçu un fax, daté d'hier, du
gouvernement de l'Ontario qui nous annonce le dépôt d'un projet de
loi par le gouvernement de l'Ontario visant justement les normes du travail,
où on dit qu'au terme de cette législation, chacun des parents
qui travaille deviendra, pour la première fois, admissible à un
congé parental non payé de 18 semaines pour prendre soin du
nouveau-né ou de l'enfant que les parents viennent d'adopter. Ce
congé s'ajoute au congé de maternité de 17 semaines qui
existe déjà pour les mères. Donc, l'Ontario socialiste,
néo-démocrate, qui est censé battre la marche dans les
programmes sociaux, se donne un programme quand même qui est même
moins généreux que le Québec en matière de ce
congé parental là. Et II est dit dans le communiqué: Le
ministère passera en revue l'expérience d'autres
compétences, dont celle du Québec, qui lui servira de guide.
Alors, déjà, en Ontario socialiste, on considère que le
Québec agit comme un guide dans le domaine des normes du travail au
Canada. C'est donc intéressant de voir comment la législation
québécoise est considérée dans ce
domaine-là. L'exemple du Québec, bien sûr.
Mme Harel: Espérons que le ministre, à l'article
35, va se servir de l'Ontario comme guide, au moment où on abordera les
licenciements et les cessations d'emploi parce que là, M. le
Président, je suis comme lasse d'entendre le ministre invoquer, comme il
l'a fait hier, par exemple, qu'Au Bas de l'échelle n'a pas suffisamment
parié de la pause-café pour ne pas examiner la possibilité
de la modifier, mais ne jamais se servir, s'inspirer des recommandations des
organismes, comme la Commission des droits, Au Bas de l'échelle et les
autres, pour modifier son projet de loi, mais toujours s'en inspirer quand ils
n'ont rien dit pour ne rien en changer.
Alors, M. le Président, si le ministre nous cite l'Ontario pour
ses dispositions concernant les congés de maternité, alors qu'il
s'attende à ce qu'on lui demande aussi de nous le citer quand il s'agira
des autres dispositions du projet de loi.
Le Président (M. Joly): M le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, ras-le-bol pour ras-le-bol,
je peux dire que de ce côté-ci, on commence à en avoir pas
mal ras le bol avec les sermons de la députée de
Hochelaga-Maison-neuve qui, à mon avis, aurait intérêt
à s'attarder aux articles du projet de loi et à nous dispenser
des longs discours qu'elle nous fait, des lectures interminables, des
études du ministère de la Main-d'oeuvre que, de toute
façon, on a devant nous. On n'a pas besoin de se les faire relire. On
les a relues et relues avant de rédiger le projet de loi.
Elle pourrait se dispenser aussi de nous lire nos propres discours, M.
le Président, qu'on a déjà lus puisqu'on les a
prononcés. Quant à moi, je dois dire qu'au rythme où on
va, ce midi, on aura eu l'honneur d'adopter 25 articles en 25 heures, ce qui
est un rythme, M. le Président, vous le reconnaîtrez...
Mme Harel: Raisonnable.
M. Bourbeau: ...oui, raisonnable, très raisonnable. Je ne
suis pas sûr que tous les membres de la commission sont de cet avis que
c'est raisonnable de passer 25 heures... Il me semble que si les
députés de l'Opposition sont intéressés à
entendre un cours magistral de la part de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, faites-vous un petit caucus en dehors des heures de la
commission, puis faites-vous renseigner, si ça vous intéresse, je
n'ai pas l'impression que ça vous intéresse plus que nous.
Alors, on pourrait peut-être se concentrer sur les articles et
faire progresser le projet de loi comme ça a progressé, hier,
à un moment donné, lorsqu'on a eu le malheur de perdre la
députée de Hochelaga-Maisonneuve pendant quelques minutes.
Moi, M. le Président, je dis les choses comme je les pense, mais
on ne continuera certainement pas, à mon avis, à un rythme
semblable très longtemps. Si la députée de
Hochelaga-Maisonneuve n'est pas intéressée à adopter le
projet de loi, qu'elle le dise, M. le Président, et elle ira expliquer
à la population pourquoi elle bloque l'adoption d'un projet de loi aussi
important.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Je voudrais à ce stade-ci dire au ministre que
s'il maintient ce ton-là, il va confirmer ce qu'on pense de ce
côté-ci. C'est le ministre le plus hautain, le plus arrogant et le
plus aristocrate que l'on connaisse do ce gouvernement et la collaboration que
nous avons des autres membres ministériels de cette commission est de
loin supérieure à celle qu'il nous offre. M. le Président,
nous faisons consciencieusement notre travail, comme nous l'avons fait dans
tous les projets de loi antérieurs que nous avons étudiés
en matière de politique sociale. Ce ne sont certainement pas les menaces
voilées que le
ministre nous fait qui vont nous empêcher de continuer avec la
même attention que nous faisons depuis le début de cette
commission.
Le Président (M. Joly): Non, moi, je n'ai pas à
juger des menaces que vous avez semblé percevoir, là. Je pense
qu'il y a eu des énoncés de toutes parts et à vous,
à ce moment-là, disons, selon la perception ou selon les attentes
de chacun, d'en prendre votre parti, là. Mais moi, je vais voir au bon
déroulement et au bon fonctionnement de la commission. Je veux
maintenant reconnaître M. le député de Dubuc.
M. Morin: Merci, M. le Président. Évidemment, tout
ce qui devait être dit l'a été par mes collègues,
mais considérant la réaction du ministre, ça m'a
stimulé pour dire ce que je n'avais pas l'intention de
répéter. Mais, toutefois, ce sur quoi je voudrais attirer
l'attention du ministre - et comme moi, personnellement, mes
préoccupations ce qui me préoccupé dans
l'élaboration de mesures c'est toujours de faire le lien entre certains
droits fondamentaux et la réalité, une forme de
réalité qui m'assure la mise en application des normes qu'on
établit. Puis, lorsque je perçois une difficulté
d'application, c'est là que j'interviens.
En ce qui concerne les congés de maternité, c'est le
même réflexe, je dis: O. K. on a invoqué le droit - Mme la
ministre l'a mentionné - mais devant l'absence de
rémunération, ça peut faire en sorte que l'application de
ces congés, si valables soient-ils, risque de souffrir. Autrement dit,
c'est que la mise à profit potentielle de ces congés risque
quelque peu, là, de souffrir. Mais je vais profiter de l'occasion pour
attirer l'attention du ministre sur certaines choses parce que... Par rapport
aux difficultés, là, on a dit: O. K. c'est un pas, bon, puis il
ne faut pas sauter d'étapes.
Mais la ministre, avec raison d'ailleurs, nous a attiré
l'attention sur le droit de congé, qui est un élément
fondamental et très important. Ça, je ne le conteste pas. Il y a
juste une petite chose que je voudrais vous dire, c'est: II faudra tenir le
même langage tout le long. Parce qu'au niveau des congés de
maternité, c'est vrai qu'il y a des droits qu'on retrouve dans la loi -
et ça, je pense qu'on y souscrit en autant que les droits sont
concernés - il y a quand même d'autres aspects à
l'intérieur des normes minimales où les droits ne sont pas aussi
consacrés que ça l'est au niveau de la maternité. À
ce moment-là, bien, si vous voulez toujours tenir le même langage
d'opposer à l'aspect rémunération ou d'autres
modalités - pas des tracasseries - reliées évidemment
à la mise en application, vous opposez les droits, bien sûr... Je
me ferai un devoir de rappeler, là, ces choses-là où c'est
inexistant et où ça me paraît quand même très
important que les normes devraient reconnaître. Alors, je termine ici
pour ne pas être loin, puis quand même pas - surtout qu'il est
tôt - trop tôt pour soulever l'ire du ministre. Alors, je
m'arrêterai ici.
Le Président (M. Joly): je crois que c'est
déjà fait. bon, est-ce que le paragraphe tel qu'amendé, le
paragraphe 91... 81. 10 est adopté? Adopté?
M. Bourbeau:...
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle donc le
paragraphe 81. 11. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article circonscrit les
limites à l'intérieur desquelles le congé doit être
pris et c'est un ajout par rapport à l'avant-projet.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a d'autres choses
à ajouter? Mme la députée de Hochelaga-Malsonneuve.
Mme Harel: Qu'est-ce que c'est la différence entre le
projet de loi et l'avant-projet de loi?
M. Bourbeau: II n'y avait absolument rien du tout
là-dessus dans l'avant-projet de loi.
Mme Harel: Mais pourquoi avoir introduit... C'est parce que
c'était une omission dans l'avant-projet de loi?
M. Bourbeau: On avait prévu d'inscrire cet
article-là dans la réglementation et on a décidé de
te mettre dans la loi plutôt que dans le règlement.
Mme Vermette: Monsieur, au niveau...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin, s'il vous plaît.
Mme Vermette: Oui, au niveau de l'adoption, monsieur, on dit que
dans le cas d'une adoption, le jour où l'enfant est confié au
salarié, dans le cadre d'une procédure d'adoption, l'enfant quand
on va à l'extérieur d'un pays là, ça veut dire
que...
Le Président (M. Joly):... c'est trois jours...
Mme Vermette:... est-ce qu'on considère le moment
où il commence sa procédure qui est ici, parce que ça
c'est très long, ou bien si ça commence quand il arrive dans le
pays là-bas...
Le Président (M. Joly):.. non mais il ne l'a pas
l'enfant...
Mme Vermette:... et puis là, une fois que les papiers sont
légalisés et puis qu'il peut
revenir avec l'enfant, c'est à quel moment? Parce que...
Le Président (M. Joly): II faut qu'il lait
légalement.
Mme Vermette: mais légalement, il y a plusieurs
étapes, dans un processus d'adoption internationale. alors, c'est
ça que je voudrais bien savoir.
Une voix: ...mais tu ne peux pas marcher par anticipation, tu
peux te le faire enlever après.
Mme Vermette: est-ce que c'est quand ils partent d'ici, pour s'en
aller chercher l'enfant ou si c'est quand ils possèdent l'enfant dans le
pays là-bas?
Le Président (M. Joly): Dans ma tête à moi
non, je vais m'objecter à ça.
M. Bourbeau: L'article est clair. C'est le moment où
l'enfant est confié aux parents. Donc, au moment où ils ont
la...
Mme Vermette: Physiquement confié. M. Bourbeau:
...possession physique...
Le Président (M. Joly): Physique, pas certifiée par
fax, M. le ministre là. Pas une chose comme ça, là.
M. Bourbeau: ...de l'enfant. Non, non. Au moment où ils
ont...
Mme Vermette: Non, mais M. le Président, je ne sais pas si
vous connaissez comment se fait le processus d'adoption internationale...
Le Président (M. Joly): Oui, oui M. Bourbeau: C'est
très long.
Mme Vermette: Ils ont la responsabilité de l'enfant, non
pas physique, mais dès qu'ils reconnaissent un projet d'adoption; ils
sont responsables de l'enfant, même si l'enfant est encore dans l'autre
pays et puis que les parents sont ici aussi.
Donc, il y a une démarche, il faut qu'ils aillent là-bas
dans le pays et qu'ils reviennent. Alors, on ne compte pas le temps où
les parents doivent s'en aller dans le pays de l'adoptant Ça ne fait pas
partie du congé parental. C'est uniquement quand ils prennent, parce
qu'il faut bien qu'ils se rendent dans le pays pour aller le chercher le
bébé. Ce n'est pas la même chose qu'ici là.
Le Président (M. Joly): Je vais laisser terminer...
M. Bourbeau: M. le Président, je pense...
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que Mme la députée de
Marie-Victorin, qui manifestement est une experte en matière d'adoption,
a un bon point, en ce sens qu'on me dit que, à partir du moment
où on obtient un document certifiant que les parents ont à toutes
fins pratiques, que l'adoption est faite, et que les parents ont la
responsabilité de l'enfant, à ce moment-là, d'ailleurs
elle vient de le dire elle-même, l'enfant devient leur
responsabilité Donc, je pense que le mot "confié" là,
pourrait signifier qu'à partir du moment où les parents ont la
responsabilité de l'enfant, on leur a confié l'enfant sans qu'ils
aient l'enfant avec eux. D'ailleurs, il n'y a rien qui dise
nécessairement que l'enfant doit toujours être avec les parents
pour que l'enfant leur soit confié. Alors, dans ce sens-là, je
pense qu'on pourrait interpréter l'article comme, dans le cas
d'adoption, voulant dire que le congé peut commencer au moment où
les parents ont la responsabilité de l'enfant.
Mme Vermette: bon, est-ce que vous allez faire un amendement pour
que ce soit plus clair? parce que "confié", ça me donne
l'impression que c'est confié physiquement là.
Une voix: Ça peut être interprété.
Mme Vermette: Ça peut être interprété
de même aussi.
Le Président (M. Joly): Est-ce que si on changeait le mot
"confirmé"...
Une voix: Elle a le dossier...
Mme Vermette: C'est parce que ça fait quatre ans que je
m'occupe du dossier.
Une voix: "Confirmé", non?
Mme Vermette: Non, parce que, à force de travailler avec
les parents, tu finis par comprendre...
Le Président (M. Joly): Nous avons la définition du
Petit Robert; alors si vous voulez, on va se pencher sur la définition.
S'il vous plaît, Mme la députée, pourriez-vous nous lire la
définition, s'il vous plaît?
Mme Harel: Oui, la définition que l'on retrouve est la
suivante: "Remettre quelqu'un ou quelque chose aux soins d'un tiers, en se
fiant à lui". Donc remettre quelqu'un, c'est évidemment au sens,
j'imagine, physique?
Mme Vermette: ...ça me donne... physique.
Mme Harel: "...abandonner, laisser, confier l'un de ses enfants
à un ami."
Le Président (M. Joly): C'est un transfert,
"body-body".
Mme Harel: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): Si on mettait "confirmé",
madame...
Mme Vermette: C'est confier physiquement. Tu sais, tu vas dans le
pays, ils te confient l'enfant au moment où tu légalises tous les
papiers... (11 h 15)
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: On va évaluer la demande de la
députée de Marie-Victorin pour savoir... en fait ce qu'on va
faire, c'est qu'on va s'informer pour savoir si le mot "confier" est
suffisamment souple et suffisamment fort pour comprendre les propos qu'elle a
prononcés, pour les inclure. Si vous voulez, on va suspendre l'article
81.11 pour quelques minutes. On va faire des vérifications d'ordre
juridique. Et s'il apparaissait que ce mot-là n'est pas suffisamment
fort ou complet pour comprendre ce qu'entend la députée de
Marie-Victorin, on pourra le modifier ou ajouter quelque chose.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons suspendre
l'article 81.11 et j'appelle l'article 81.12. M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet article régit l'avis qui doit être
donné à l'employeur avant la prise du congé parental.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, faut-il le lire en
référence à 81.6, deuxième alinéa? Ou s'il
n'y a pas nécessité d'avoir... Est-ce que ça pourrait
être moins de trois semaines si tant est qu'il pouvait y avoir un
certificat médical attestant de la nécessité d'un tel
congé, par exemple? J'imagine qu'un congé comme ça
pourrait ne pas être envisagé par le parent. En fait, ne pourrait
être envisagé que le congé rémunéré,
mais peut-être, compte tenu de l'état de santé de l'enfant,
le parent décide de prendre congé... Est-ce qu'à ce
moment-là, si on n'a pas la même réserve qu'en 81.6,
deuxième alinéa, si les trois semaines ne sont pas
complétées, est-ce qu'il n'y a pas danger...
M. Bourbeau: M. le Président, on n'a pas besoin de
certificat médical. Dans le cas de la grossesse, c'est parce que le
congé doit être pris à partir d'un nombre de semaines
considérant la date prévue pour l'accouchement. Donc, ça
prend un certificat médical pour attester de cette date-là. Mais
dans le cas du congé parental, comme il n'y a pas d'accouchement
prévu, il n'y a pas lieu d'avoir un certificat médical. Le
congé n'est pas donné en fonction d'un accouchement mais en
fonction du fart qu'un bébé est né.
Mme Harel: Oui, je veux bien croire. Sauf qu'habituellement le
congé débute quelques semaines avant l'accouchement. Je ne sais
pas selon les...
M. Bourbeau: Le congé de maternité. Mme Harel:
...le congé de maternité, oui.
M. Bourbeau: Mais là on parle du congé
parental.
Mme Harel: Oui, tout à fait. Mais l'un suit l'autre,
évidemment.
M. Bourbeau: Pas nécessairement.
Mme Harel: Pas nécessairement, non. Mais si le
congé de maternité, par exemple... même en l'absence d'un
congé de maternité, s'il y a un congé parental qui est
ouvert et que la personne, par exemple, n'a pas pensé l'utiliser parce
qu'elle veut retourner au travail mais qu'il s'avère pour la
santé de l'enfant... Parce que là, il faut dire que ce sont des
nouveau-nés. Si elle a pris 4 semaines de congé de
maternité avant l'accouchement, par exemple, il lui en reste 12
après l'accouchement...
Mme Trépanier: Elle a décidé durant sa
grossesse qu'elle ne prendrait pas le congé parental. Arrive la
naissance et l'enfant a un problème quelconque. Elle décide de
prendre son congé parental. Est-ce que les trois semaines d'avis seront
nécessaires? C'est ça que vous voulez savoir?
Mme Harel: Oui. S'il y a un certificat médical.
Finalement, les trois mois, ça lui donne 12 semaines, par exemple si
elle a pris... Habituellement, il y a 4 semaines avant l'accouchement et 12
semaines après. Les 12 semaines après, ça lui donne donc
deux mois et une semaine après la naissance de l'enfant, grosso modo,
pour envoyer son avis à l'employeur. Mais s'il s'avère, par
exemple dans certains cas, il peut se produire... je veux dire, la vie humaine
n'est pas encore sous le contrôle de l'ordinateur et s'il s'avère
qu'il y a des complications on peut dire par exemple: Oui, ça va bien,
l'enfant va être en forme. Et tout à coup il nécessite
une
opération ou... bien, en fait ça arrive, hein? Est-ce
qu'il ne faudrait pas prévoir tout simplement une disposition, comme en
81.6 pour le congé de maternité, cette fois pour le congé
parental pour que, s'il y a certificat médical qui atteste la
nécessité, là, il puisse faire défaut d'envoyer
l'avis de trois semaines?
Le Président (M. Joly): Est-ce que.. Oui, Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme Trépanier: m. le président, quand on dit qu'on
doit indiquer à l'employeur la date du début du congé et
celle du retour au travail, dans ce cas-ci, c'est bien évident que le
début du congé, ça, il va en être avisé.
alors, ça, ce serait une prolongation, dans le fond, du congé.
c'est sûr que, d'une part, il y a des impondérables chez les
parents. il y a aussi des impondérables chez l'employeur. il faut qu'il
s'organise, mais...
Mme Harel: Oui, il faudrait vraiment que ce soit sur certificat
médical, parce que, en l'absence d'un certificat médical, il faut
quand même qu'il y ait clairement indiqué la
nécessité d'envoyer un avis.
Mme Trépanier: Ça me touche particulièrement
parce que j'ai été prise dans une situation comme ça.
Mme Harel: Avec un employé?
Mme Trépanier: II n'y avait pas de congé parental,
mais avec un enfant qui est né avec des problèmes et qui a pris
six mois de notre temps. Ce n'était pas prévu. Alors, c'est
sûr que ça peut arriver.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, un peu en rapport
avec ça...
Le Président (M. Joly): Si vous voulez parler un petit peu
plus fort, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci.
Mme Carrier-Perreault: Un congé parental peut être
pris par le père et par la mère, un ou l'autre, et dans le cas du
père, on parlait hier, pour un accouchement, on prévoit une date.
Un enfant, ça n'arrive pas nécessairement la date où c'est
supposé arriver, et là on nous dit: "..peut débuter au
plus tôt le jour de la naissance", bon, ça c'est celui
précédent, ou sans ça ça prend trois semaines
d'avis. Alors, écoutez, le père qui, lui, décide - je vais
parler par exemple, ça va mieux ~ il s'entend, ils se sont entendus
ensemble, qu'il va prendre son congé parental de 34 semaines, mettons,
et il pense que l'accouchement va avoir lieu telle date. Sauf que ça ne
marche pas comme ça, je ne sais pas, il peut avoir un bébé
prématuré, ou quoi que ce soit, ça veut dire quoi?
Ça veut dire que, dans le même sens, il a besoin de trois semaines
d'avis. Donc il y a comme un problème au retour et tout ça. Y
a-t-il quelque chose? Qu'est-ce qui prévoit que le père peut s'en
servir à partir du moment de la naissance?
M. Bourbeau: Je regarde ici le texte de l'article 81.12. C'est
marqué que le congé peut être d'au moins trois semaines. Si
le père a le moindre doute que l'accouchement peut être
prématuré, il peut donner son avis deux mois avant en disant,
surtout si c'est planifié comme vous le dites, là, dès que
la mère prend son congé de maternité, disons quatre
semaines ou six semaines avant l'accouchement, le père peut, dès
lors, envoyer son avis avisant l'employeur que, à la naissance..
Là on parle du congé parental. II n'est pas obligé que ce
soit exactement trois semaines avant.
Mme Carrier-Perreault: C'est marqué: "Au moins trois
semaines".
M. Bourbeau: Oui, alors ça peut être quatre ou cinq
semaines. Il peut envoyer son avis longtemps d'avance.
Une voix: Au minimum trois semaines.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire qu'il est aussi bien
de le dire au début, là, au moins trois semaines. Il dit: Bon, on
attend un enfant aux alentours de telle date, donc je vais... C'est
parce...
Mme Harel: II va d'abord prendre le congé de
paternité payé.
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: II va d'abord prendre le congé de
paternité payé avant de prendre le congé parental.
Mme Carrier-Perreault: Oui, ça c'est sûr.
M. Bourbeau: Le jour de la naissance.
Mme Carrier-Perreault: Mais trois semaines, il y a un laps de
temps entre les deux.
Une voix: Le congé de paternité. Une voix: ...que
ça touche moins..
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que quelque part, si avec un
certificat médical il n'a plus besoin d'avis, le père non plus
n'en aura plus besoin s'il y a un certificat qui dit que c'est fait...
M. Bourbeau: À travers tout ça, il faut aussi ne
pas oublier qu'il y a un employeur, souvent une petite PME, qui n'a pas
beaucoup de travailleurs et qui doit aussi chercher à s'organiser pour
remplacer le père.
Une voix: Mais ça lui fait cinq jours.
Mme Trépanier: C'est ça. Il y a quand même un
jeu de cinq jours et...
Mme Carrier-Perreault: Si on parle du certificat, s'il y a un
certificat comme quoi la naissance s'est faite et tout ça...
Une voix: Supposons que le bébé soit
prématuré, qu'il arrive là, qu'est-ce que vous faites?
Mme Carrier-Perreault: Ce n'est pas un cas courant mais ça
peut arriver.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelàga-Maisonneuve.
Mme Harel: II faut comprendre, par exemple, quelqu'un prend un
congé de maternité, peut-être quelques semaines avant, en
général peut-être un mois, peut-être quatre ou cinq
semaines et ensuite, prend les semaines qui restent, peut-être 12 ou 13,
et revient au travail comme prévu et là, il peut utiliser les 5
jours mobiles, disons les 5 jours... Non, peut utiliser les 5 jours, par
exemple, la mère prend son congé de maternité, il y a une
date qui est prévue où elle espère pouvoir retourner parce
qu'il arrive aussi qu'il puisse y avoir un problème de revenu. Alors,
elle espère retourner. Elle retourne effectivement, mais ça a
l'air qu'il y a des complications. À ce moment là, ça peut
être des complications à cause de l'allaitement, ça peut
être des complications a cause de toutes sortes de choses Là, elle
peut quand même prendre les 5 jours que prévoit le congé
mobile. Elle peut toujours les prendre, ces 5 jours-là. Elle peut
s'absenter pendant 5 jours pour remplir des obligations.
Mme Trépanier: Ah! Des obligations familiales.
Mme Harel: Reliées à la garde, à la
santé ou à l'éducation.
Mme Trépanier: Bien là, elle prendrait 5 jours en
ligne. Ce n'est pas prévu comme ça, hein?
Mme Harel: Non. Mais elle le pourrait. Je veux dire que ce n'est
pas impensable que ce le soit aussi.
Mme Trépanier: Mettons qu'on étire. Mais... Oui, ce
n'est pas impensable.
Mme Harel: En fait, ce n'est pas compliqué. Au regard de
l'employeur, il y a un avis...
Mme Trépanier: Ça ne règle pas le cas de
l'employeur, par exemple.
Mme Harel: C'est ça. Exactement. C'est peut-être
mieux d'ailleurs de donner la possibilité, s'il y a un certificat
médical qui va attester du besoin...
Mme Trépanier: Oui. Parce que sans ça, il pourrait
quand même y avoir...
Mme Harel: Parce qu'il n'y a pas besoin de certificat
médical dans les 5 jours.
Mme Trépanier: Non.
Mme Harel: Tandis qu'on serait mieux de mettre un certificat
médical avec le congé parental.
Mme Trépanier: Parce que sans ça n'importe qui
pourrait le prendre...
Mme Harel: Voilà.
Mme Trépanier: ...pour des raisons pas très
majeures.
Mme Harel: Parce que le congé parental peut être
pris pour 2 ou 3 semaines, pas nécessairement pour les 34 semaines,
hein?
Mme Trépanier: Parce que les 5 jours pour activités
parentales - comment on l'appelle donc?
Mme Harel: Mobile.
Mme Trépanier: pour obligations familiales, moi, je tiens
absolument à ce que ce soit pris une journée à la fois.
l'objectif de ça, ce sont les imprévus. on parlait des urgences
hier.
Mme Harel: Oui.
Mme Trépanier: Ce n'est pas d'ajouter un congé de
maternité ou...
Mme Harel: Oui.
Mme Trépanier: II faut la garder, cette
possibilité.
Mme Harel: Mais, à ce moment-là, vaut
mieux...
Mme Trépanier: Donc, avec un certificat
médical...
Mme Harel: ...qu'il n'y ait pas détournement, par exemple.
Si, par exemple, la personne doit retourner... C'est indiqué qu'elle
retourne le 20. Et il s'avère y avoir des complications. Là, elle
va pouvoir se retourner sur le congé d'obligations, si tant est qu'on
n'a pas aménagé quelque chose qui fait qu'elle peut prendre le
congé parental.
Mme Trépanier: Oui. Je ne sais pas si les gens...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. On continue toujours la discussion, mais pour
aller dans le sens que ma collègue des Chutes-de-la-Chaudière a
apporté tantôt, c'est vrai que ce sont des exceptions, mais il y a
tous les bébés prématurés qui peuvent arriver
à cinq ou six mois de grossesse, sept mois de grossesse. Même si
tu as prévu donner trois semaines, tu peux prendre tes cinq jours de
congé, mais, en fait, tu ne pourras pas donner ton avis de trois
semaines, le bébé est là, il est arrivé. On fait
quoi avec ça pour prendre le congé parental? On sait fort bien
que si c'est un bébé prématuré dans certains cas,
c'est là que tu as besoin, en fin de compte, de la part du parent, du
père en tout cas, pour aider parce qu'il faut que tu ailles à
l'hôpital à tous les jours faire nourrir le bébé.
C'est la nouvelle procédure, elle est très lourde pour les
parents quand ils ont un prématuré.
Le Président (M. Joly): Merci Congé de
maternité et congé parental, je pense qu'il faut faire la
différence.
Mme Vermette: Non, non. Moi, je parle du congé parental
parce que tu as cinq jours de congé de naissance, mais après
ces... Ça ne fait pas tes trois semaines, tu ne peux pas le dire avant
trois semaines, c'était prévu pour neuf mois et il arrive
à cinq mois, cinq ou six mois ou sept mois, en tout cas, quelque chose
comme ça. Et ça arrive malheureusement.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: En y réfléchissant bien, je
pense que ce serait difficile que la banque de cinq jours soit prises
consécutivement parce que c'est bien dit "pour des circonstances hors de
contrôle". Une journée, ça va, mais la deuxième
journée, on va invoquer qu'on peut peut-être avoir le
contrôle de la situation.
Une voix: II y a cinq jours à la naissance.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: C'est juste parce que..
Le Président (M. Joly): Essayez de ramasser la balance des
idées.
Mme Carrier-Perreault: D'autant plus que si ce n'est pas possible
de prendre la banque de cinq jours dans un cas comme ça, ça
devient encore plus important, à mon avis, qu'il y ait quelque chose qui
se passe au niveau de ces trois semaines-là, parce que les 34 semaines
comme telles ne sont pas obligatoirement consécutives, on l'a dit. Le
père, souvent, va prendre un congé pour les relevailles en termes
de, il va s'en venir à la maison, il va prendre trois semaines
peut-être, deux ou trois semaines, mais s'il faut qu'il le dise trois
semaines avant et qu'il y a un problème, bien, ça ne marche plus
l'affaire. C'est dans ce sens-là. (11 h 30)
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, quand on va arriver à
l'article 41, on va s'assurer que le pouvoir réglementaire qu'on a sera
en mesure de couvrir cette situation-là, et on le couvrira dans le
règlement. Alors, ça permettra de s'ajuster à cette
situation-là, puis s'il y a d'autres situations semblables qui seront
soulevées, on s'arrangera pour que le règlement puisse
prévoir assez de souplesse pour couvrir ces situations-là. On le
verra à l'article 41 tantôt.
Mme Harel: Mais pourquoi lavoir introduit à l'article
81.6, l'avis de moins de trois semaines, si le certificat médical
atteste du besoin, puis ne pas le prévoir pour le congé
parental?
M. Bourbeau: Parce que, dans le congé parental, c'est une
situation exceptionnelle qui ne se présente pas tellement souvent,
tandis que dans la naissance, ça prend un avis médical pour
être capable d'évaluer la date de la naissance.
Mme Harel: Non. Ce n'est pas un certificat médical sur la
date de la naissance; il y a un autre certificat sur la date de fa naissance.
Ce n'est pas le même. Ça, c'est un certificat médical.
M. Bourbeau: Attestant de la grossesse, c'est ce qui est
marqué.
Mme Harel: "Atteste du besoin de la salariée de cesser le
travail dans un délai moindre", ce n'est pas attestant de la date de
l'accouchement, ça.
M. Bourbeau: Est-ce que la députée parle du
certificat médical attestant de la grossesse?
Mme Harel: Non. Attestant de la grossesse, vous le retrouvez
à quel article?
M. Bourbeau: Article 81.6.
Mme Harel: Oui. Je parle du deuxième alinéa.
M. Bourbeau: Ah! du deuxième alinéa. Ah bon!
Mme Harel: Oui. C'est un certificat médical qui atteste du
besoin de cesser le travail dans un délai moindre.
M. Bourbeau: Oui. Je comprends, oui. C'est parce que des
complications inhérentes à la grossesse, c'est quand même
assez fréquent; enfin, ce n'est pas anormal, alors que des
complications...
Mme Harel: Inhérentes au nouveau-né, c'est assez
fréquent.
M. Bourbeau: Oui, mais, après le congé de
maternité, c'est quand même moins fréquent. Le congé
de maternité est quand même pris pour permettre au
nouveau-né de se replacer.
Mme Harel: C'est à cause de l'article 81.13 que ça
cause un problème. C'est parce que, à l'article 81.13, on dit que
la personne ne pourra pas reprendre son travail avant le temps, si vous voulez,
sans avoir donné à l'employeur un avis écrit d'au moins
trois semaines.
Moi, je fais l'hypothèse suivante: bon nombre de travailleuses
vont vouloir reprendre, après le congé de maternité, de
l'assurance-chômage, mais il n'y en a pas tant que ça, dans notre
société, qui vont pouvoir se payer des congés pas
payés; il n'y en a pas tant que ça. Je ne le dis pas pour
déplaire au ministre, je ne veux pas lui plaire non plus, mais je le dis
parce que c'est la vérité. C'est tout simplement la
vérité.
Le Président (M. Joly): Vous ne ferez pas d'effort
particulier.
Mme Harel: Non, je ne ferai pas d'effort non plus. Après
18 semaines à 60 % du salaire, il y en a pas mal qui vont avoir pas mal
hâte de retourner travailler. 60 % du salaire, je ne sais pas si vous le
savez, c'est une grosse perte. S'il fallait qu'on soit payés à 60
% de notre salaire, surtout que ce sont des gens qui ont des obligations, ce
n'est pas... Ils ne vont pas payer 60 % du loyer, 60 % de la commande, etc. La
com- mande, c'est à 100 %, le loyer, c'est à 100 %, etc. Donc, je
fais l'hypothèse qu'il va y avoir pas mal de travailleuses qui vont
prendre le congé de l'assurance-chômage, mais qui vont donner,
comme avis de retour, oui, dès qu'elles ne seront plus payées. Et
s'il y a des complications, c'est qu'en vertu de l'article 80..., ils ne vont
pas donner, si vous voulez, un avis de congé parental sans salaire au
cas où ils en auraient besoin. Là, s'ils en ont besoin, ils vont
être mal pris à cause de l'article 81.13, sachant qu'il leur faut
trois semaines avant de retourner au travail s'ils onr décidé
de... même si l'enfant a des complications à la naissance, par
exemple, ou des complications avec l'allaitement, parce que ça arrive,
en fait, des complications. Actuellement, il y a un plus fort taux d'enfants
prématurés qu'il y avait il y a 50 ans. C'est incroyable. On
dirait que plus les conditions générales s'améliorent,
plus il y a des complications et ça vaut pour l'allaitement aussi.
Alors, II peut arriver qu'il y ait une sorte de "no man's land",
d'abord, parce que la date qui a été envoyée à
l'employeur pour reprendre le travail, ça va être une date, par
exemple, immédiatement après le congé. Puis là, il
aurait fallu qu'elles prévoient trois semaines avant, retarder le
congé de quoi? d'une semaine, de deux semaines? Mais là, il faut
qu'en vertu de l'article 86.13, elles avertissent si elles veulent revenir
trois semaines d'avance. Donc, il va y avoir une sorte de tentation d'envoyer
un avis chaque semaine. Une semaine, on va envoyer l'avis pour pouvoir
peut-être prendre un congé parental d'une semaine, parce que
l'idée... ça ne sera pas de prendre le plus possible de
congés parentaux, à mon point de vue, sauf dans certains milieux.
L'idée, ça va être d'en prendre le moins possible, juste le
nécessaire, en tout cas. Puis le juste nécessaire, compte tenu de
l'application de tous les articles les uns par rapport aux autres... il faut
envoyer trois semaines d'avance un avis si on veut retourner au travail. Alors,
la personne va dire: Ah bien! peut-être qu'une semaine va être
suffisante. J'en demande une. Puis là, elle va envoyer cet
avis-là trois semaines avant. Puis là, si elle a besoin d'une
autre semaine, il va falloir qu'elle envoie un autre avis la semaine
d'après, que ça lui en prend une deuxième. Vous voyez?
Tout ça aurait pu, pourrait se régler parce qu'un certificat
médical attesterait que-Puis le certificat médical, là, il
faut quand même qu'il atteste que c'est nécessaire.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, est-ce que vous
aimeriez commenter les propos avancés?
M. Bourbeau: Bien, M. le Président, il y a peut-être
quelques complications qui vont arriver à l'occasion, mais il faut aussi
penser qu'il y a aussi quelques entreprises qui auraient des complications si
on ne leur donnait pas de
préavis de retour. Il faut bien penser que, quand une femme
s'absente pour cause de maternité, elle est remplacée pendant
plusieurs semaines, 18 semaines. On engage des gens pour les remplacer. On doit
aussi donner un préavis de départ à ces nouvelles
personnes-là. Alors, nous essayons de prévoir une
législation qui est équitable autant envers la femme qui a eu un
enfant qu'envers l'employeur qui est souvent une petite PME et envers l'autre
femme ou la personne qui a été engagée pour remplacer la
personne absente, et qui a droit aussi à un préavis avant de
perdre son emploi temporaire. Donc, malheureusement, on doit travailler avec
ces contraintes-là.
Mme Harel: Mais le ministre reconnaît il que...
Le Président (M. Joly): Allez, Mme la
députée.
Mme Harel: ...un avis, un premier avis, peut être
modifié par un avis subséquent?
Le Président (M. Joly): Je m'excuse. Je ne suis pas le
coupable, Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière. Sans
lancer la pierre à Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, déjà dans l'enthousiasme, elle s'est
glissée dans la conversation. Alors, je lui pardonne et je suis
convaincu qu'à l'avenir, elle s'adressera à la
présidence.
Mme Harel: Vous avez raison. Le Président (M. Joly):
Merci. Mme Harel: ...prédécesseur est pour moi.
M. Bourbeau: Je voudrais savoir de quel avis parie la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Du congé parental.
M. Bourbeau: L'avis de l'article 81.13 ou l'avis... Parce que
tantôt, on parlait de l'article 81.13, là.
Mme Harel: Oui, il y a l'article 81.10. Excusez-moi,
là...
M. Bourbeau: Mais parlez-vous de l'avis de retour à
l'article 81.13 ou parlez-vous de l'avis de l'article 81.06 ou de l'article
81.10?
Mme Harel: L'article 81.10 prévoit un avis de trois
semaines...
M. Bourbeau: Dans le cas du congé parental?
Mme Harel: Dans le cas du congé parental. En fait, c'est
l'article 81.12. Excusez-moi, là, c'est l'article 81, qui prévoit
un avis de trois semaines dans le cas du congé parental. Est-ce que cet
avis de congé parental comme... moi, je pense qu'il faut quand
même faire le scénario que l'avis de congé parental peut
être envoyé pendant le congé de maternité. Une
personne n'ayant pas, avant l'accouchement, prévu en prendre un, puis se
trouvant dans la nécessité, à cause des suites de
l'accouchement, de prendre un congé parental, cet avis-là de
congé parental pourra-t-il être modifié par un avis
subséquent?
M. Bourbeau: Est-ce que la députée de Maisonneuve,
pour bien comprendre sa question, parle à 81 12 d'une personne qui est
en congé de maternité, qui donne un avis de retour au travail, la
date du début de son congé parental et de son retour au travail,
et qui décide subséquemment de modifier ces dates de début
de congé parental et de retour au travail, soit en les reculant dans le
temps, ou... C'est ça, dans le fond? C'est ça que vous voulez
dire?
Mme Harel: Oui, parce que, finalement, c'est en application des
différents articles, parce que vraiment, la salariée, quand elle
va quitter pour son congé de maternité, elle va indiquer qu'elle
quitte pour le congé de maternité, puis elle va indiquer sa date
de retour. Dans son congé de maternité, il y en a une date de
retour. Ça, c'est la date de retour du congé de maternité.
Et il est possible qu'un assez grand nombre souhaite le retour après les
18 semaines. Et puis, il est possible aussi qu'après l'accouchement,
à cause de l'accouchement ou pendant le congé de
maternité, il y ait finalement un avis qui soit envoyé, qui
n'était pas prévu avant, pour utiliser le congé
parental.
Donc, l'avis peut être envoyé, par exemple, suite à
des complications avec l'enfant parce que ça va mal ou parce que
ça va bien. Ça peut être les deux aussi dans un sens. Si
l'avis est envoyé, est-ce que subséquemment, là, pendant
le congé de maternité, la personne dit: Bien, moi je rentre
après 18 semaines; pendant le congé de maternité, elle
envoie un avis disant: Non, je vais prendre un mois de congé
parental...
M. Bourbeau: La personne en question dont vous parlez dans votre
question hypothétique, est-ce qu'elle avait donné un avis de
congé parental ou elle n'en avait pas donné?
Mme Harel: Quand elle quitte, là, elle quitte avec un avis
de congé de maternité.
M. Bourbeau: Et une date de retour au travail.
Mme Harel: Et un retour si vous voulez, mettons 18 semaines Elle
quitte le 1er juin, n'est-ce pas, et puis elle veut rentrer quatre mois et demi
plus tard. Donc, elle rentre le
15 septembre, n'est-ce pas, et puis la dernière semaine
d'août, elle envoie un avis, trois semaines avant, pour un congé
parental de deux mois parce qu'il y aurait eu des complications qui se seraient
présentées. Donc, deux mois à partir du 15 septembre,
c'est le 15 novembre. Mais en cours de route, ça se règle, puis
elle voudrait rentrer plus tôt. Alors, peut-elle envoyer un avis, par
exemple, le 1er octobre, pour dire: je rentre le 20 octobre et non pas le 15
novembre?
Une voix: Elle peut se présenter au travail avant la date
mentionnée dans l'avis prévu, si elle donne un avis de trois
semaines ...
M. Bourbeau: 81.13. "Un salarié peut se présenter
au travail avant la date mentionnéo dans l'avis prévu par les
articles 81.6 et 81.12 ou par un règlement pris en vertu de l'article
81.7 après avoir donné à l'employeur un avis écrit
d'au moins trois semaines..."
Mme Harel: Bon, alors l'autre question, dans la dernière
semaine d'octobre, peut-elle envoyer un nouvel avis, disant: Je ne rentre pas
le 15 novembre, mais je demande un autre mois ou deux autres mois pour le
congé parental? Elle en aura pris juste un, là. Vous comprenez.
Son congé de maternité finit le 15 septembre. Il y a toutes
sortes de complications et puis on lui dit qu'il faut une opération.
Elle dit: Bon, pas nécessairement par enchantement, là, par
enthousiasme, mais elle prend deux autres mois, par exemple, jusqu'au 15
novembre. Puis là, il s'avère qu'en octobre, je ne sais, il y a
des suites, ça arrive dans la vraie vie et puis là, elle
écrit trois semaines, un avis disant: Je voudrais rentrer juste en
janvier. Est-ce que - je repose ma question - un avis peut être
modifié par un avis subséquent?
M. Bourbeau: ...qui se pose là, c'est que l'employeur,
lui, va être comme un yo-yo là-dedans, sujet à des avis
réguliers disant: On retarde, on retarde. Bon, je comprends les raisons
qui pourraient justifier ce retard-là, qui sont très probablement
dans la plupart des cas très justifiées, mais il pourrait y avoir
aussi des cas d'abus, où une personne décide de faire un voyage.
Elle se paie une vacance, je ne sais pas moi et elle pourrait comme ça
abuser d'une situation où l'employeur serait complètement sur la
sellette, ne sachant pas sur quel pied danser. (11 h 45)
Pour l'instant, on ne prévoit pas, ici, allonger ou retarder
à la volonté du travailleur les dates de début d'un
congé parental. Ce qu'on peut faire, cependant, si on veut vous
suggérer des cas comme ceux-là, on va se donner, selon le pouvoir
réglementaire, la possibilité de s'ajuster aux situations qui
pourraient se présenter. Au moins, dans un règlement, on pourra
moduler selon les cas et on pourra l'amender plus facilement qu'une loi. Si on
fige dans la loi des normes très strictes, très précises
et qu'après ça on voit que ça ne correspond pas à
la réalité, on va être pris avec une loi coulée dans
le béton, alors que dans la réglementation, il m'apparaît
que ça serait plus facile de s'ajuster.
Le Président (M. Joly): Je vais reconnaître Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve et par après je vais
reconnaître Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Harel: Oui, M. le Président, je pense qu'on peut
convenir que ce serait plus efficace de procéder dans le cadre d'une
disposition réglementaire, mais dans la mesure où il y a une
intention gouvernementale de le faire. Et là, avec les propos que le
ministre nous a tenus on n'est plus sûrs qu'il y a une intention
gouvernementale. Parce que sinon, ça veut dire qu'il faut prendre le
congé parental, excusez-moi, mais d'une seule "shot", les 34 semaines
continues, par un seul avis. Hein? Parce que ça pourrait être 34
semaines continues, par des avis successifs, et je trouverais ça
raisonnable que ces avis ne soient pas futiles mais qu'on exige un certificat
médical. Mais ça serait invraisemblable... Sinon, on va
suggérer fortement à tous les organismes de défense d'une
centrale syndicale de recommander aux femmes du Québec d'envoyer leur
avis de congé de maternité et d'envoyer leur avis de congé
parental en même temps et de prendre les deux pour se garantir qu'elles
vont y avoir droit, quitte par la suite, quand elles le jugeront
nécessaire, à envoyer l'avis de 81.13 pour retourner au travail.
Je pense que ça va être la meilleure façon. Parce que
ça va être la seule façon qui va leur garantir d'avoir
accès. Parce que si au moment où elles prennent leur congé
de maternité elles envoient un avis comme quoi elles entrent et
qu'ensuite il y a des complications, là elles vont se trouver dans un
dédale de complexités administratives. Parce que le ministre nous
a dit: L'avis ne pourra pas être modifié par un avis
subséquent, l'avis de congé parental. Alors, si elles ont
envoyé un avis disant qu'elles allaient prendre un mois seulement, elles
ne pourront dire ensuite: Bien...
M. Bourbeau: Ce sera facile à ce moment-là. S'il y
a le moindre doute, tout ce qu'elle aura à faire, à la fin de son
congé de maternité, c'est d'envoyer un avis de 34 semaines disant
qu'elle va prendre 34 semaines, avec la date de retour à la fin de ces
34 semaines, ce qui est le maximum. Et là, elle s'ajustera au fur et
à mesure. Si jamais elle voit qu'elle peut rentrer plus tôt, elle
enverra l'avis en vertu de l'article 81.13 et là elle aura toute la
flexibilité.
Mme Harel: C'est ça. Mais là, l'employeur
lui...
Le Président (M. Joly): O.K. S'il vous plaît, vous
adresser à la présidence. J'ai trois ou quatre personnes qui
veulent Intervenir. Je voudrais conserver le contrôle et je voudrais
faire en sorte que le mandat qui m'est dévolu soit exécuté
dans ce qu'on peut appeler le respect, si vous voulez, de la bonne
procédure. Alors, je vais reconnaître Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière. S'il vous plaît.
Mme Harel: II y a juste elle qui n'est pas prête, M. le
Président.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Ça
va être très bref.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse mais elle est
prête, Mme la ministre. Elle est prête depuis déjà un
bon bout de temps. Déjà elle a levé la main d'une
façon peut-être un peu, je dirais... oui, un peu
réservée, parce qu'elle ne voulait pas s'interposer, mais je la
reconnais.
Mme Carrier-Perreault: Non, écoutez, M. le
Président, ça va être très bref. Je suis d'accord
quand le ministre dit que l'employeur a droit à des préavis.
Ça, c'est tout à fait normal et correct parce qu'il doit
être prévenu pour s'organiser en conséquence. Mais je
partage beaucoup les propos de ma collègue de Hochela-ga-Maisonneuve qui
a parlé avant moi, finalement, et elle le dit beaucoup mieux que
j'aurais pu le faire moi-même. Je suis tout à fait d'accord avec
elle et je pense que ça peut être aussi dommageable qu'il n'y ait
rien que s'il y avait quelque chose. Le ministre disait: II pourrait y avoir
des congés qui soient pris pour des vacances, pour partir en voyage,
etc. Bien, écoutez, si ça prend un certificat médical qui
prouve qu'il y a quelque chose qui se passe quelque part, ou qu'il y a quelque
chose d'important, je pense que ça vient limiter des choses. Ça
ne peut pas nuire aux employeurs. Ça va être bien plus nuisible
s'il faut que tout le monde commence à demander 34 semaines sans les
prendre nécessairement et revenir n'importe quand, alors que lui,
l'employeur, va avoir prévu des remplacements pour 34 semaines. Je ne le
sais pas, mais quelque part, je trouve que, en tout cas, c'est dangereux.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre de la Condition
féminine, responsable de la Famille. À votre tour, madame.
Mme Trépanier: M. le Président, il ne faudrait pas,
en essayant de trouver des stratagèmes, pénaliser les femmes non
plus. Ce que madame - c'est compliqué, votre nom de comté, hein,
Hochelaga-Maisonneuve - dit: II faudrait demander, donner l'avis pour tout
congé de maternité et parental à la fois. Attention! Elle
se priverait de la possibilité de fractionnement parce qu'elle a
droit... La mère peut revenir après son congé de
maternité et prendre son congé parental à un autre moment,
elle se priverait de ça. D'autre part, le ministre vous donne
l'ouverture de regarder dans le pouvoir réglementaire, dans le
règlement. On n'y avait pas pensé avant, il y a peut-être
des choses... en tout cas, il y avait un avis, tout à l'heure, dont on
parlait. On serait peut-être mieux de se garder cette ouverture-là
que de figer ça dans la loi. Parce que je suis sensible aussi, Mme la
députée est très sensible à ça du
côté de l'employeur aussi, pour ne pas qu'à long terme on
pénalise les femmes. Alors, ce serait peut-être un modus
vivendi.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, s'il vous plaît.
Mme Harel: Oui II faut être quand même très
sensible en se rappelant que 50 % des plaintes pour congédiement
illégal le sont pour le motif de la grossesse. Au Québec, vous
savez, ce n'est pas une chose incidente, mine de rien, dont on parle. C'est une
plainte sur deux qui a ce motif-là comme... Alors là, il ne
faudrait pas faire en sorte que les dispositions de la loi soient complexes que
tout ça, finalement, ait l'effet exactement contraire à ce qui
est recherché plutôt que de favoriser les travailleuses enceintes,
que ça les pénalise finalement.
Moi, je partage le point de vue que ça pourrait être
modulé dans la réglementation, mais en autant qu'on
considère qu'il y a un problème. Je ne suis pas certaine, moi,
que le ministre considère qu'il y a un problème parce que
lui-même considérait que la meilleure façon de
procéder, ce serait d'envoyer l'avis tout de suite après le
congé de maternité. C'est sûr qu'à ce
moment-là, ça réduit la possibilité de
fractionnement, mais par ailleurs, ça réduit aussi le risque de
ne pas pouvoir utiliser le congé s'il s'avérait que
c'était nécessaire, après qu'on a eu envoyé l'avis
de retour au travail.
Donc là, il y a toute une complication et il faut que les choses
soient simples parce que ce n'est pas tout le monde qui va lire la loi et ce
n'est pas tout le monde, dans la société, qui va savoir d'avance
quels sont ses droits. La plupart du temps, c'est quand les gens sont victimes,
finalement, d'une pratique interdite, qu'ils apprennent le droit ou qu'ils
apprennent le délai, la prescription, qu'ils apprennent la
manière dont ils auraient pu procéder pour que le droit leur soit
finalement conféré.
Alors, dans ce contexte-là, je considère que, bon, on va
laisser l'initiative de Mme la ministre déléguée à
la Condition féminine, peut-être, le soin de trouver la
formulation, mais en n'oubliant pas que ce qui compte, c'est peut-être
justement qu'on en fasse des cas d'exception, c'est-à-dire que ce ne
soit peut-être pas par une
disposition d'ordre général mais que dans le
règlement peut-être, on demande un certificat médical. s'il
y avait, pour les avis subséquents, la nécessité d'un
certificat médical qui atteste le besoin, à ce moment-là
on se trouve, disons, à diminuer tout le champ d'application à
des cas particuliers.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Mme la ministre.
Mme Trépanier: Je pense que le ministre va être
prêt à regarder ça et moi, je pense que si on veut avoir un
peu de mesure et regarder l'applicabilité au niveau de l'employeur
aussi, si une femme se retrouve avec un enfant malade, elle doit demander une
extension de son congé; à ce moment-là, elle peut
prévoir un long congé. Si la maladie est longue, bien
là... Alors, ça va pénaliser moins l'employeur que de
donner des grands avis pour tout le monde Je pense qu'il y aurait
peut-être un moyen terme et je pense qu'on est prêts à le
regarder.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Alors, puisque la ministre
déléguée à la Condition féminine et
moi-même avons dit, à quelques reprises déjà, que
nous étions prêts à prévoir, dans la
réglementation, des assouplissements pour ces cas un peu plus
pénibles, on va le prévoir. On va ajouter, à la fin de
l'article 81.12, "sauf dans les cas prévus par règlement".
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Donc,
est-ce que le paragraphe... Suspendons...
M. Bourbeau: On va le proposer
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous avez
déjà un amendement de prêt?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Joly): Oui? Ah bon!
M. Bourbeau: J'avais dit tantôt qu'on était pour le
mettre dans le règlement. Alors..
Le Président (M. Joly): Nous allons...
M. Bourbeau: II s'agit d'un amendement à l'article
81.12.
Le Président (M. Joly): Article 81.12, oui.
M. Bourbeau: Oui. Qui vise à faire en sorte d'ajouter
à la fin, après les mots "retour au travail", les mots "sauf dans
les cas et aux conditions prévues par règlement du
gouvernement".
Le Président (M. Joly): Je pense que tout le monde a
compris. Donc, partant de là, est-ce que l'amendement, tel que
proposé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc paragraphe
81.12 adopté?
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): Tel qu'amendé.
Adopté. Parfait. J'appelle le paragraphe 81.13.
M. Bourbeau: Cet article permet justement à une personne
de revenir au travail avant la date fixée dans l'avis de congé de
maternité ou de congé parental.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: À moins que mes collègues aient...
Le Président (M. Joly): Adopté? Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle le
paragraphe 81.14.
M. Bourbeau: Cet article crée une présomption de
démission si la personne salariée ne revient pas au travail
à la date signalée à son employeur. Ça reprend en
substance l'article 29 du règlement sur les normes du travail.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: L'article 29... M. le Président, je n'ai pas
copie de l'article 29 avec moi.
Le Président (M. Joly): Vous n'avez pas copie. Nous avons
ça ici.
M. Bourbeau: Je peux vous le lire si vous voulez.
Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: Sous réserve de l'article 18, la
salariée qui ne se présente pas au travail à la date de
retour fixée dans l'avis visé par la sous-section III est
présumée avoir démissionné.
L'article 18, c'était le cas de la femme qui accouche
après terme, enfin, après la date prévue. Alors, c'est
sous réserve decet article-là.
Le Président (M. Joly): Est-ce que ça vous
semble clair, Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuvë?
Mme Harel: Ça, c'est sous réserve d'un
règlement pris en vertu de l'article 81.7 où il y a tous les cas
d'accouchement après la date, fausse couche, etc. Là, j'imagine
que le règlement va prévoir une durée
supplémentaire. C'est ça?
M. Bourbeau: Me Paradis va répondre.
Le Président (M. Joly): Me Paradis, à vous la
parole.
M. Paradis (Michel): En fait, le règlement va
prévoir sensiblement ce que le règlement actuel prévoit,
c'est-à-dire que si la date de l'accouchement est retardée, le
congé de maternité est retardé d'autant, au moins pour
garantir deux semaines après l'accouchement.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Dubuc, vous voulez vous manifester?
M. Morin: Oui. C'est parce que je ne comprends pas la
nécessité d'inclure ça. Vous venez de donner
vous-même l'exemple au niveau des congés de maternité, dans
les autres articles, il est quand même mentionné que si
l'accouchement est retardé, bien, que le congé est
prolongé d'autant. Il n'est pas écrit dans l'article sur le
congé de maternité?
M. Bourbeau: C'est un pouvoir réglementaire à
l'article 81.7.
Le Président (M. Joly): On dit à l'article 81.7:
Peut, par règlement.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Joly): C'est un pouvoir
réglementaire.
M. Morin: Bon. Mais, même si c'est un pouvoir
réglementaire, si vos règlements sont clairs, je ne vols pas la
nécessité de dire que si tu ne te conformes pas au
règlement, tu démis sionnes. Ce n'est pas Implicite que si tu ne
rencontres pas les exigences de la loi et des règlements,
forcément, l'employeur est libre. Est-ce que c'est absolument
nécessaire d'en faire mention? Expliquez-moi ça.
Le Président (M. Joly): Ah! Vous n'êtes pas pour le
plan double sécurité, si je comprends bien. Vous ne voulez pas le
voir dans la loi et dans le règlement.
M. Morin: C'est parce que je trouve ça lourd.
Le Président (M. Joly): Les ceintures et la bretelle.
M. Morin: Je n'aime pas, moi, quand on établit un
règlement et qu'on dit: Bien, si tu ne le respectes pas, tu es coupable.
Il me semble que ça va de soi, hein? (12 heures)
M. Paradis (Michel): En fait, la présomption de
démission, M le Président, ça n'existe pas vraiment en
droit du travail Tous les arbitres et même les commissaires du travail,
le tribunal du travail, lorsque l'employeur essaie de démontrer que
l'employé a démissionné parce qu'il ne s'est pas
présenté au travail, les juges, les commissaires et les arbitres,
exigent qu'on fasse preuve que c'était volontaire, que le
salairié était, en toute connaissance de cause, en bonne
santé, qu'il savait ce qu'il voulait. Les démissions, ça
prend une preuve très concordante pour dire que... C'est vraiment
volontaire, il savait ce qu'il faisait et il l'a fait: il a
démissionné et ça prend presque un papier signé. Et
même si on prouve qu'on lui a tordu un peu le bras, la démission
est cassée. Donc, en l'absence de cet article-là, il n'y aurait
pas de démission présumée, comme vous le dites
Mme Harel: Et pourquoi vous parlez du droit juste sur les femmes
enceintes?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! M. le
député de Dubuc.
M. Morin: C'est-à-dire que j'étais d'accord
jusqu'à un bout, je vous suivais parfaitement, mais quand vous m'avez
dit que, sans cet article-là, ça ne marche plus, c'est là
que notre séparation intervient.
M. Paradis (michel): non, mais il faut prévoir une
présomption de démission, sinon elle n'existera pas. si vous
étiez d'accord avec moi au début, vous devriez l'être
à la fin.
M. Morin: Ah non! Ça ne marche pas. Ce n'est pas si simple
que ça.
Des voix: Ma, ha, ha!
M. Morin: On peut rester ensemble un potit bout, mais..
Le Président (M. Joly): Bon. Qui veut être reconnu?
Mme la députée de Hochelaga-Maison-neuve, s'il vous
plaît.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a de la jurisprudence qui s'est faite
sur cette disposition qui était dans le règlement jusqu'à
maintenant?
M. Bourbeau: On n'en connaît pas, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, vous n'en
connaissez pas. Pas de jurisprudence.
M. Bourbeau: Mes adjoints juridiques n'en connaissent pas, et moi
encore moi.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: On sait que 50 % des plaintes pour congédiement
illégal l'ont été pour le motif de la grossesse. Y
a-t-il... J'imagine, s'il y a des experts avec nous qui, pour certains d'entre
eux, ont consacré leur vie à ces questions-là, on a
déjà eu des poursuites en vertu de cette présomption?
Le Président (M. Joly): Me Paradis.
M. Paradis (Michel): En fait, des contestations. Ce serait comme
une contestation au cas d'un retour, une personne qui veut rentrer. Là,
ce serait, en fait, un recours sous l'article 122. L'employeur invoquerait
qu'il y aurait eu une démission et la salariée dirait: Non, je
n'ai pas démissionné. Ça aurait été
tranché par les commissaires. C'est un peu la jurisprudence qu'on
ignore, là.
Mme Harel: Ça ne s'est pas produit?
M. Paradis (Michel): Je ne le sais pas. Je ne pourrais pas vous
le dire.
Mme Harel: Mais disons que ça se présente À
ce moment-là, la salariée ne se présente pas à la
date de retour fixée dans l'avis donné à son employeur
pour de bonnes raisons, pas nécessairement des mauvaises, mais elle est
présumée avoir démissionné. Elle invoque l'article
122 parce qu'elle est congédiée, puis elle invoque, par exemple,
qu'elle était, je ne sais pas, hospitalisée. Elle invoque
l'article 122, à ce moment-là, qui considère qu'il ne peut
pas y avoir de mesures discriminatoires ou de représailles ou toutes
autres sanctions. Qu'est-ce qui va se passer si elle peut prouver qu'elle
était hospitalisée?
Le Président (M. Joly): Oui. Rappelez-moi votre nom, s'il
vous plaît.
M. Parent (Richard): Richard Parent.
Le Président (M. Joly): M. Parent
M. Bourbeau: Maître.
Le Président (M. Joly): Me Parent.
M. Parent (Richard): M. le Président, comme on le voit
habituellement dans tous les cas où la loi édicté une
présomption, que ce soit en vertu de l'article qu'on étudie
actuellement ou à l'article 122, la présomption fait en sorte
qu'un préjugé favorable au salarié ou à la
salariée dans le présent cas est présent au début
de l'audition, mais ça n'empêche absolument pas que cette
présomption-là puisse être renversée. Dans l'exemple
qu'on vient de voir, la salariée n'entre pas à la date
prévue parce qu'elle était hospitalisée. Alors, II est
donc présumé, la loi présume que, si elle n'est pas
entrée à la date qu'elle avait donnée dans son avis, elle
est présumée avoir démissionné sauf que, à
ce moment-là, la salariée qui se verrait refuser le retour au
travail à une date ultérieure, quelques jours ou quelques
semaines après, pourrait démontrer au commissaire du travail que
ce n'était pas une démission de sa part et que la
présomption, dans ce cas-là, ne peut pas s'appliquer parce
qu'elle a un autre motif raisonnable pour ne pas avoir pu respecter la date
qu'elle avait prévue.
Le Président (M. Joly): Merci, Me Parent.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...je vais simplement servir au député
de Dubuc sa médecine d'hier, son argument d'hier, quand il nous a dit:
Si vous modifiez aujourd'hui la loi par rapport à l'ancien
règlement, le législateur n'étant pas censé parler
pour ne rien dire, c'est donc que vous voulez changer quelque chose. Alors,
aujourd'hui, si on enlevait l'article 14, ceux qui vont lire dans l'avenir vont
dire: Bien, autrefois, il y avait une présomption de démission
dans le règlement, le législateur ne l'a pas reprise donc
probablement qu'il a voulu changer quelque chose. C'est pour ça que, en
vertu des principes que nous a servis hier le député de Dubuc,
avec lesquels on s'est déclarés d'accord puisqu'on a
modifié la loi hier pour qu'elle concorde avec l'ancien
règlement, il ne faudrait pas aujourd'hui qu'on fasse le contraire.
Le Président (M. Joly): Est-ce que les explications vous
sont...
M. Bourbeau: Connaissant la grande logique du
député de Dubuc, je sais qu'il va se rendre à cette...
M. Morin: Oui, mais ce qui est vrai une journée, des fois,
ce n'est plus vrai le lendemain. Ça...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): On dit que les paroles s'envolent
mais que les écrits restent, mais vos paroles sont transcrites. Est-ce
que
vous avez d'autres choses à ajouter ou est-ce que c'est assez
clair, là, au niveau disons du... des explications? Oui? Donc, le
paragraphe 81.14, adopté? Adopté! J'appelle le paragraphe
81.15.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article détermine
le droit de retour au travail de la personne salariée à la suite
d'un congé de maternité ou d'un congé parental. Il propose
ainsi le statu quo pour le congé de maternité, en garantissant le
retour dans le même emploi, s'il existe toujours à ce moment. M.
le Président, J'aimerais proposer un amendement à cet article
81.15.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Une copie pour la... On va peut-être faire
circuler l'amendement, M. le Président. Alors, l'article 34, amendant
l'article 81.15. Alors, remplacez dans les première et deuxième
lignes de l'article 81.15, "du congé de maternité ou d'un
congé parental n'excédant pas 12 semaines", par "d'un
congé parental n'excédant pas 12 semaines ou d'un congé de
maternité". Deuxièmement, ajoutez à la fin du
deuxième alinéa, les mots "et avec un régime de retraite
et d'assurance équivalent, le cas échéant". Alors, on
pourrait tenter maintenant de lire l'article, tel qu'il serait
modifié.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! M. le
ministre.
M. Bourbeau: Alors, ça dirait ceci: "A la fin du
congé de maternité", non, je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Non, on revient à l'ancien
article, là.
M. Bourbeau: Oui, oui. Alors... "À la fin d'un
congé parental n'excédant pas 12 semaines ou d'un congé de
maternité, l'employeur doit réinstaller le salarié dans
son poste habituel avec les mêmes avantages, y compris le salaire auquel
il aurait droit s'il était resté au travail. À la fin d'un
congé parental n'excédant pas 12 semaines, l'employeur peut, au
lieu de réinstaller le salarié dans son poste habituel,
l'affecter à un emploi comparable dans le même
établissement, avec au moins le salaire auquel il aurait droit s'il
était resté au travail et avec un régime de retraite et
d'assurance équivalent, le cas échéant." Le
troisième paragraphe demeure identique.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est recevable.
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Bon, alors, M. le Président, si on peut,
là, comparer l'article 81.15 tel que proposé par la modification
apportée par l'amendement et puis le règlement actuel, il faut
d'abord, comprendre que, dans le règlement actuel, à l'article 33
du règlement, on prévoit, à l'article 31 plutôt, on
prévoit qu'à la fin du congé de maternité,
l'employeur doit réinstaller la salariée dans son poste
régulier, en lui accordant les avantages dont elle aurait
bénéficié si elle était restée au
travail.
Bon, ça, ça concernait le congé de
maternité. Et c'est maintenu à 81.15, c'est-à-dire qu'il
doit y avoir, à la fin du congé, la réinstallation de la
salariée dans son poste habituel, enfin régulier, j'imagine ou
habituel, il doit y avoir concordance ou équivalence. On me dira
là, si c'est le cas. Mais à l'article 31, on confirmait tous les
avantages en lui accordant les avantages dont elle aurait
bénéficié si elle était restée au travail.
Tandis que dans la loi, on dit: "avec les mêmes avantages, y compris le
salaire auquel iI aurait droit s'il était resté au travail, et
avec un régime de retraite et d'assurance équivalent, le cas
échéant". Ce ne sont pas tous les avantages. Parce que sinon, y
compris le salaire, il y aurait eu une virgule, et là "auquel" aurait
été au pluriel. Le fait que "auquel" soit au singulier là,
ce ne sont pas des chiures de mouche ça là, là. Les mots
ont un sens, hein? Si on avait dit "les avantages auxquels il aurait droit s'il
était resté au travail", on aurait donc couvert, exactement la
même chose qu'à l'artice 31 du règlement. Mais là on
dit: "les mêmes avantages, y compris le salaire auquel il aurait droit
s'il était resté au travail, ...
Une voix: En plus de...
Mme Harel: ... et avec un régime de retraite et
d'assurance équivalent le cas échéant."
Bon, le problème que ça pose surtout c'est que, dans le
fond, le congé parental ne garantit la réintégration au
poste habituel qu'après 12 semaines. Donc, il y aura, en vertu de la
disposition de 81, celle qu'on vient de voir adoptée là, 81.10,
droit à un congé parental de 34 semaines, mais la garantie de
retrouver son poste habituel ou régulier ne sera finalement
conservée qu'après 12 semaines. Si la salariée utilise ses
34 semaines, elle n'a plus la garantie de retourner à son poste
habituel. Elle a, à ce moment-là, le deuxième
alinéa, c'est-à-dire à la fin d'un congé parental
excédant, donc après ces 12 semaines, l'employeur à ce
moment-là ne doit pas, mais peut la réinstaller ou l'affecter
à un emploi comparable dans le même établissement. Et ce
qui lui est garanti c'est au moins le salaire avec un régime de retraite
et d'assurance équivalent le cas échéant.
Donc, le régime qu'on offre, c'est si c'est 34 semaines,
ça peut être, ça doit être le même salaire et
puis le régime de retraite et d'assurance, mais pas les avantages. Parce
que, au deuxième alinéa, après 12 semaines, on ne
retrouve pas les mêmes avantages. Donc, si c'est 12 semaines,
alors je me corrige moi-même là parce que, dans le fond, si c'est
12 semaines, 12 semaines ce sont les mêmes avantages, le salaire,
lé poste habituel et un régime de retraite et d'assurance.
Après 12 semaines de congé parental, c'est le même salaire,
mais ce ne sont pas les mêmes avantages, ni possiblement le même
poste. Ça peut l'être, c'est au choix de l'employeur.
Bon, la question que je pose en fait, c'est, il va falloir bien
publiciser parce que ce n'est pas comme ça finalement que les choses ont
été présentées dans les médias
d'information. On a présenté le droit à un congé de
34 semaines, après le congé de maternité. En fait, le
congé présenté est un congé de 52 semaines au
total. 52 semaines, c'est comme ça souvent que les manchettes ont
été faites. 52 semaines, qui donnent le droit de retourner
travailler. Mais là, il va bien falloir préciser qu'à
l'intérieur des 52 semaines, il y en a 18 de payées et 34 pas
payées, ce qui n'était pas évident. Je n'en fais pas le
reproche, c'est comme ça que ça été perçu.
Et puis qu'en plus, à l'intérieur de ces 34 semaines, il y en a
12 qui donnent droit à la réintégration à son
poste, puis après 12, ça donne droit au même salaire. (12 h
15)
II y a une autre question. Celle-là, je la trouve importante. En
vertu de modifications apportées a la Régie des rentes du
Québec en 1979 ou 1980, lorsqu'il y a absence du marché du
travail pour une salariée qui assure la garde d'un enfant, je pense, de
moins de sept ans, il y a comptabilisation de ces années-là comme
étant des années actives aux fins de comptabiliser la rente de
retraite, même si ce sont des années... une année, en
l'occurrence, de congé parental, même si c'est une année en
dehors du marché du travail proprement dit. Parce qu'aux fins du
régime de retraite, on considère que ces années-là
vont être comptabilisées pour ne pas pénaliser la
salariée qui va prendre sa retraite pour les années qu'elle
aurait passées dans le soin d'enfants de moins de sept ans, je crois.
Mais à ce moment-là, il faut qu'il y ait cotisation à la
Régie des rentes. Alors, je voudrais juste bien vérifier que
ça n'a pas été bouleversé parce que vous voyez,
à l'article 32 du règlement, on lit: "La participation de la
salariée aux avantages sociaux reconnus à son lieu de travail ne
doit pas être affectée par son congé, sous réserve
du paiement régulier des cotisations exigibles relativement à ces
avantages et dont l'employeur assume sa part." On va retrouver à
l'article 81,16 que le gouvernement, par règlement, va pouvoir
déterminer les avantages dont un salarié peut
bénéficier. On y reviendra tantôt. Mais je voudrais savoir
si le gouvernement entend maintenir l'article 32 du règlement.
Le Président (M. Joly): M. le ministre. Oui. Mme la
ministre, vous vouliez intervenir?
Mme Trépanier: Alors, trois points. D'abord, le premier
pour expliquer pourquoi c'est "habituel" au lieu de "régulier". C'est
pour plus de précision. C'est dans un meilleur français. Alors,
très heureuse de dire qu'on améliore.
Deuxièmement, toute la question de l'amendement ce matin. C'est
que l'esprit qui sous-tendait les congés parentaux, c'est que nous
puissions avoir les mêmes avantages pour un congé de
maternité qu'un congé parental pour favoriser les pères,
pour inciter les pères à prendre le congé. Et avec le
libellé que nous avions - et quand vous avez donné tout à
l'heure... vous aviez raison de dire que le congé de maternité,
le premier 12 semaines et le congé parental, le premier 12 semaines,
l'employé a droit à son poste habituel avec les avantages
lorsqu'il revient. C'est facile. C'est la même chaise qu'il
réoccupe, donc, avec les avantages qu'il avait. Après 12
semaines, il a droit à un poste équivalent. Donc, il peut changer
de poste. Et le salaire, ça va, mais en ce qui concerne les avantages,
parfois, ça change d'un poste à un autre, les régimes de
retraite, les catégories. Alors, nous voulions nous assurer qu'on ait
les avantages équivalents. On ne pouvait pas demander que ce soient les
mêmes avantages à cause de ça.
En ce qui concerne votre question sur la Régie des rentes,
d'abord, c'est à l'extérieur de la Loi sur les normes du travail
et d'autres dispositions législatives. Ça ne nous concerne pas ce
matin. Mais si on peut rectifier ou donner l'information, c'est que quand vous
avez la charge d'un enfant mineur de sept ans et moins, que vous ayez
cotisé ou pas à la Régie des rentes, ça ne
s'applique pas. Alors, ça n'entrera pas en ligne de compte.
Une voix: Ces années-là ne sont pas
comptabilisées aux fins du régime, qu'on ait participé ou
non au marché du travail. O.K.?
Mme Harel: Durant ces années-là? Une voix:
Oui.
Mme Harel: II faut avoir participé au marché du
travail avant et après.
Une voix: Et après Oui.
Mme Harel: Alors, vous permettez, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: À ce moment-là, ces
années-là ne seront quand même pas comptabilisées
s'il n'y
a pas eu de cotisations à la rente. Ça ne servira pas, si
vous voulez, à améliorer le revenu de la rente. Ça va
simplement être utilisé comme des années qui auraient pu
être cotisables. Parce que ça ne sera pas considéré
comme des années qui n'ont pas été cotisables. Mais on ne
présumera pas que le montant de la rente va être diminué
s'il n'y a pas eu de cotisations durant ces années-là. On se
comprend bien.
Le Président (M. Joly): Non. Je m'excuse, je comprends
qu'on déborde un peu peut-être dans le débat global. Si
vous voulez vraiment faire avancer le projet de loi et l'article comme tel, si
on s'étend au niveau des autres bénéfices que
l'État peut accorder, je pense qu'on a la mauvaise tribune.
Mme Harel: Non, M. le Président, parce qu'avec
l'amendement...
Le Président (M. Joly): Expliquez-moi tout ça,
cette pertinence, Mme la députée.
Mme Harel: C'est ça. Avec l'amendement que le ministre
vient d'apporter qui ajoute "et avec un régime de retraite et
d'assurance équivalent, le cas échéant", ce qu'il apporte
comme amendement, c'est que ça va être juste au moment où
elle réintègre, qu'elle va retrouver le régime de retraite
et d'assurance équivalent. Mais pendant qu'elle ou il est en
congé parce que ça peut être le père ou la
mère, mais vous voyez qu'il va falloir pas mal de garanties
législatives réglementaires pour convaincre le père qu'il
n'est pas perdant. Hein? Les femmes vont peut-être plus finalement donner
suite, même si elles sont perdantes, mais là, il y en a
certainement qui vont analyser ça de près pour bien
vérifier s'ils ne sont pas perdants dans l'opération. La question
que je pose au ministre, c'est: Pendant le congé, est-ce qu'il y a le
même régime d'assurance qui va bénéficier à
la travailleuse ou au travailleur?
M. Bourbeau: M. le Président, si on peut passer à
l'adoption de l'article 15, à l'article 16, on va pouvoir en discuter.
81.16.
Mme Harel: Non. Mais là, le ministre vient de nous dire
que c'est avec les mêmes avantages, y compris le salaire, et avec un
régime de retraite et d'assurance équivalent, le cas
échéant, lorsqu'il revient. Alors, il me dit qu'à 81.16,
on va pouvoir examiner ce qui va être conféré comme
avantage pendant le congé.
M. Bourbeau: Pendant Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Oubuc.
M. Morin: Je comprends bien ça, mais écoutez...
Le Président (M. Joly): Je pensais que vous étiez
parti, vous.
M. Morin: Hein? Méfiez-vous de...
Le Président (M. Joly): Excusez. Je vais reconnaître
M. le député de Dubuc et puis, je...
M. Morin: ou, comment on appelle ça? De l'eau qui
dort.
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement, madame.
M. Morin: Je comprends que le ministre veut nous ramener à
96 qui fait référence à la réglementation, mais je
présume que la réglementation ne pourrait pas aller plus loin que
l'article 81.15, hein?
M. Bourbeau: La réglementation découle des pouvoirs
qui sont dans la loi.
M. Morin: Oui, mais elle ne va jamais au-delà.
D'abord, une première question. L'amendement que vous avez
proposé, je présume que la première partie, c'est
uniquement pour clarifier au niveau de la phraséologie, c'est ça?
Ça ne change absolument pas le sens, hein? C'est bien ça? Le
premier paragraphe de votre amendement. Je l'ai bien compris comme ça.
Vous modifiez tout simplement. Vous renversez, mais ça ne change rien
quant au fond, si j'ai bien compris.
M. Bourbeau: C'est parce que l'article 95 traite...
M. Morin: 81 15.
M. Bourbeau: 81.15. C'est à la fin du congé de
maternité et du congé parental, tandis que 81.16, c'est pendant
le congé de maternité. ce n'est pas la même chose. les
avantages pendant et l'autre, c'est les avantages à la fin.
M. Morin: Alors, ce n'est pas votre amendement. Dites-moi votre
amendement. Dans votre amendement, vous dites que vous remplacez "du
congé de maternité ou d'un congé parental
n'excédant pas 12 semaines" par "2 congés parentaux
n'excédant pas 12 semaines ou d'un congé de maternité".
Vous renversez... Moi, j'ai cru que vous l'aviez écrit de même
pour bien s'assurer qu'on parlait d'un congé de maternité, d'une
part, et d'un congé parental n'excédant pas 12 semaines. Donc,
les 12 semaines ne s'appliquaient qu'au congé parental. C'est bien
ça? Donc, je présume que c'est pour ça que vous l'avez
transféré pour qu'il n'y ait pas d'am-
biguïïé.
M. Bourbeau: Exactement.
M. Morin: Bon. O.K. Alors, si j'ai bien saisi ça,
ça ne me satisfait pas pour autant parce que lorsqu'on donne un
congé de 34 semaines, moi, j'aime bien qu'on dise les choses que
ça veut dire. Quand on reconnaît le droit à un congé
parental de 34 semaines, c'est que ça doit vouloir dire ce que ça
doit vouloir dire, c'est qu'à ton retour au travail, après le
congé de 34 semaines, tu dois retrouver les mêmes conditions.
Vous n'allez pas dire non, là. Je comprends que c'est
écrit 12 semaines, mais moi, je trouve que ce n'est pas correct. Il vous
faudrait cesser de dire que c'est 34 semaines. C'est totalement faux. Ce n'est
pas correct. Ça, c'est complètement induire les gens en erreur.
Si tu prends un congé de 34 semaines, c'est après ces 34
semaines-là que tu dois retrouver les mêmes conditions et non pas
seulement après 12 semaines. Comment pouvez-vous expliquer ça?
Est-ce que c'est parce qu'il ne faut pas trop en demander à l'employeur?
Comment pouvez-vous dire que... imaginez la situation psychologique, là.
Après 12 semaines, tu dis: Bon, là, ça fait 12 semaines
que je suis en congé parental. Si je veux retrouver les mêmes
avantages que j'avais au moment où je travaillais, il faut que je me
décide bien vite parce que, à partir de la treizième
semaine, là, ce n'est plus tout à fait la même chose. Mais
à ce moment là, ce n'est plus un congé de 34 semaines, je
veux dire... Il y a assez que le congé est sans solde, il faut à
tout le moins qu'on retrouve les mêmes conditions du départ
après 34 semaines. Là-dessus, sur le fond, là,
expliquez-moi qui vous a suggéré de limiter ça
après 12 semaines.
Une voix: Lequel est le coupable?
M. Morin: Lequel? C'est-y un juriste? C'est-y un homme
d'affaires? C'est-y en em ployeur? Ça me permettrait peut-être de
comprendre, et je passerais à autre chose.
M. Bourbeau: Mme la ministre déléguée
à la Condition féminine.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
M. Morin: Ça ne doit pas être elle qui a
suggéré ça, là.
M. Bourbeau: Je pourrais répondre aussi bien, mais Mme la
ministre connaît le dossier aussi bien que moi.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Je ne sais pas si M. le
député de Dubuc était là lorsque j'ai dit, tout
à l'heure, concernant les congés de maternité, je pense,
qu'il fallait avoir aussi de la mesure pour que ce soit applicable pour tout le
monde, le congé.
M. Morin: Oui.
Mme Trépanier: C'est bien évident que pour la
mère, le plus grand congé possible avec tous les avantages
possibles, c'est l'idéal, mais il faut aussi que ce soit applicable dans
l'entreprise. Et j'avais peur aussi que vous disiez que l'article
n'était pas clair. Mais vous, vous n'êtes pas d'accord avec
l'article qui est libellé là.
M. Morin: Non, non.
Mme Trépanier: Mais je dois vous dire que nous nous sommes
entendus... il y a un assez large consensus pour dire que 12 semaines au retour
avec le poste régulier et ensuite le reste avec un poste
équivalent, c'était quand même une couverture
acceptable.
Et j'en profite pour dire, M. le Président, que j'ai fait une
erreur tout à l'heure lorsque je parlais du poste habituel pour le
congé de maternité. J'ai eu un lapsus et j'ai dit: congé
de 12 semaines. C'est évidemment pour tout le congé de
maternité, plus le congé parental de 12 semaines, pour un poste
habituel. Alors, il y a consensus là-dessus. Je pense que ça
fait...
M. Morin: Oui. M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: ...je voudrais bien aller là-dedans, sauf que
ces exigences-là de retrouver les mêmes conditions du
départ ne sont pas, là, un impact majeur pour l'employeur en
autant qu'on dit que le droit est là, le droit au congé.
Le Président (M. Joly): Ah oui! mais la planification du
travail...
M. Morin: Contrairement à d'autres applications où
ça crée des problèmes à l'employeur.
Le Président (M. Joly): ...je...
M. Morin: Parce que, M. le Président, je ne veux pas qu'on
induise le monde en erreur. C'est juste ça que je ne veux pas. Pourquoi,
à ce moment-là, si vous voulez aller dans ce sens-là, je
ne voudrais pas faire une bataille du diable sur le fond, mais pourquoi,
à ce moment-là, ne dites-vous pas que le congé parental
est de 12 semaines, congé après lequel le parent va retrouver les
mêmes conditions, et après accorder un autre congé
supplémentaire parental additionnel qui, lui, ne serait pas assujetti
aux mêmes conditions? Je pense que là, l'individu qui, lui,
est chez lui, qui n'est pas organisé, qui est obligé de
tout comprendre ça, il me semble que là, quand il verrait un
congé parental de 12 semaines, avec recouvrement des mêmes
conditions qu'à son départ, il saurait ce que ça veut
dire. Et un peu plus loin, il dirait: je peux même avoir un autre
congé additionnel, mais qui n'accorde pas les mêmes avantages
parce que là, je ne pourrai pas retrouver les mêmes conditions. II
me semble que dans la logique du travailleur ou de la travailleuse non
organisés, c'est comme ça qu'il pense. Et je pense que la loi
devrait nous permettre de penser et de vivre les normes comme ça. C'est
l'esprit qui m'animait dans mon intervention.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Dubuc, merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bourbeau: En fait ce qu'on propose, c'est simple, on dit aux
gens: Si c'est 12 semaines à l'homme et à la femme - et on
comprend pourquoi les 12 semaines, parce que l'assurance-chômage a...
comme les 10 semaines, on s'harmonise avec ça...
M. Morin: D'accord.
M. Bourbeau: ...vous avez droit au même travail, même
chaise, mêmes avantages, comme si vous n'étiez pas parti. Mais
après 12 semaines, vous aurez droit aussi aux mêmes avantages,
même fonds de pension, mais on ne peut pas vous garantir la même
chaise, parce que là, n'oubliez pas que ça va faire un an dans le
cas de la femme...
M. Morin: C'est ça. 34 semaines plus...
M. Bourbeau: ...un an qu'elle est partie de son travail. C'est
difficile de demander à une PME de garder une chaise chaude pendant un
an sans... et au retour. Alors, c'est pour ça qu'on...
M. Morin: M. le Président...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, très
brièvement, M. le député de Dubuc, je dois ajourner
là.
M. Morin: Ah bon!
Le Président (M. Joly): En partant de là, j'aurais
quand même peut-être voulu...
M. Morin: Pas facile d'être bref là-dedans, mais
quand même..
Le Président (M. Joly): Je vous donne 10 secondes.
M. Morin: D'accord. Donc, je suis d'accord avec vous...
Le Président (M. Joly): Non. S'il vous plaît, nous
allons ajourner sine die
M. Morin: II me reste une minute.
Le Président (M. Joly): Non, on a terminé On me
fait mention qu'on a déjà terminé.
M. Bourbeau: Ha, ha, ha! Alors vous aurez la parole au
retour.
Une voix: Mais ça, c'est terminé parce que je suis
d'accord avec vous.
M. Morin: Tu n'es pas sûr d'être là.
Le Président (M. Joly): Au retour, après les avis
de la Chambre.
Des voix: Ha. ha, ha!
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 17 h 4)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Merci. Alors chacun, bon après-midi. Si vous vous souvenez bien,
nous en étions à la fin de nos travaux à l'article 34,
paragraphe 81.15, et nous étions sur l'amendement qui a
été soumis par M. le ministre. Et la parole était
donnée, à ce moment-là, à M. le
député de Dubuc. M. le député de Dubuc, est-ce que
vous avez autre chose à ajouter?
M. Morin: Disons que je vais peut-être y aller...
Le Président (M. Joly): Toujours sur l'amendement.
M. Morin: Oui, je vais y aller d'un sous-amendement, quitte
à expliquer, à reprendre un peu plus globalement ce que je veux
proposer au ministre. Alors, ça se lirait comme suit. C'est qu'en termes
de sous-amendement, en guise de sous-amendement à l'article 81.15,
introduit par l'article 34 du projet de loi, est amendé par le
remplacement dans le premier paragraphe, à la cinquième ligne,
des mots "n'excédant pas 12 semaines", par les mots "de base". Autrement
dit, congé parental de base.
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement. Excusez, on
va faire faire des photocopies, mais disons que de façon qu'on puisse
accélérer... Est-ce que vous avez fait faire des photocopies de
votre amendement, M. le député de Dubuc?
M. Morin: Non, je n'ai pas de photocopieu-
se.
Le Président (M. Joly): Alors, vous avez fait ça
ici comme ça, avec la lueur de l'inspiration?
M. Morin: Oui. C'est toujours dans le champ qu'il faut faire
ça.
Le Président (M. Joly): Oui. Alors, c'est recevable. M. le
ministre.
M. Bourbeau: C'est recevable? Je voudrais plaider sa
recevabilité au moins.
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire, je m'excuse.
Je m'excuse. Attendez. On va l'avoir parce qu'avant d'aller en profondeur, il
faudrait quand même qu'on le lise globalement.
Je voudrais quand même statuer sur la recevabilité. Donc,
comme je ne l'ai pas devant moi dû au fait que vous aviez une feuille de
papier sur laquelle vous inscriviez le fond de votre pensée, maintenant
que nous ne l'avons plus, j'aimerais quand même qu'on puisse
peut-être le lire globalement avant de regarder si ça étend
la responsabilité qu'on veut se donner à l'intérieur de ce
projet de loi. Si ça n'étend pas la responsabilité, eh
bien, on va voir, disons, dans quel sens vous... Est-ce que c'est simplement de
la sémantique ou est-ce que c'est au point de vue d'encadrer
davantage?
M. Morin: C'est ça, c'est de la sémantique.
Le Président (M. Joly): Écoutez, afin de devancer,
peut-être que vous pourriez expliquer.
M. Morin: Bon, sauf qu'évidemment ça me choquerait
un petit peu de parler pour qu'après vous me disiez que ce n'est pas
recevable.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ah! Eh bien, écoutez
là! Vous voulez dire que vous ne voulez pas vendre votre jeu, vous,
là.
Mme Vermette: II y a le côté pratique.
M. Morin: Mais non. C'est vous qui allez être...
Une voix: ...malheureux. Ha, ha, ha!
M. Morin: C'est vous qui allez être dans une situation
difficile. Eh bien, voici. C'est parce que ce que je veux faire, et je ne veux
pas, évidemment... et il faut que le ministre sache bien que ce n'est
pas dans mon intention de prolonger ou de retarder. Je pense que les normes,
c'est important, et il y a de bonnes choses dedans.
Mais ceci dit, j'ai de la misère à accepter.
Je me mets évidemment dans la position du travailleur et de la
travailleuse, et c'est par rapport à l'article 34, bien sûr, soit
81.10. Quand on établit les conditions entourant le congé
parental qu'on établit à 34 semaines, ça, c'est bien; on
établit le grand principe, dans quelles conditions ça s'applique.
Jusque-là, ça va. Mais, lorsqu'on arrive à l'article 81.15
où on établit les conditions entourant le retour au travail,
c'est là que j'ai de la difficulté à suivre le ministre
parce que, à ce moment-là, il y a deux conditions. Vous savez,
quand on reconnaît le principe d'un congé parental de 34 semaines,
normalement, toutes les conditions environnant le droit à ce
congé doivent être les mêmes. D'ailleurs, elles sont
très bien établies dans 81.10. Il n'y a pas de problème.
Lorsqu'on parle de retour au travail, là, il y a deux conditions.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre...
M. Bourbeau: Je ne voudrais pas faire de la procédure,
mais je pense que le député plaide sur le fond. Il ne plaide pas
sur la recevabilité.
M. Morin: Laissez-moi terminer. Vous allez voir. Ça ne
vous donne pas grand-chose de plus. Je n'ajoute rien au projet de loi.
M. Bourbeau: Je comprends, mais il faudrait que vous plaidiez sur
la... Le président n'a même pas décidé...
M. Morin: là, je suis parti un peu de loin pour essayer
d'être sûr d'être compris, pour ne pas être
obligé de recommencer. c'est pour ça que je suis parti de
loin.
Le Président (M. Joly): Non, mais c'est parce que...
M. Morin: Ce n'était peut-être pas
nécessaire, mais enfin.
Le Président (M. Joly): On a beaucoup, beaucoup
débattu du fond de l'amendement.
M. Morin: D'accord.
Le Président (M. Joly): On a beaucoup débattu aussi
de l'article comme tel.
M. Morin: On va en venir à l'amendement...
Le Président (M. Joly): Là, on est encore sur le
fond, toujours.
M. Morin: L'objet du sous-amendement, c'est bien sûr, vu
que le congé et le retour au congé se font sur deux conditions,
soit les conditions reliées aux 12 semaines, dont le
paragraphe qu'on amende. À l'intérieur des 12
premières semaines, c'est assujetti à certaines conditions
où l'employeur... Bon. Et il y a les autres qui sont assujetties
à d'autres conditions. Le sous-amendement que je fais, au lieu de
mentionner 12 semaines, pourquoi, à ce moment-là,
n'accepteriez-vous pas que le congé parental soit soumis à deux
ordres, le congé parental de base, qui serait celui de 12 semaines, et
un autre congé...
M. Bourbeau:... et vous plaidez encore sur le fond. Il
faudraitqu'on plaide sur la receva- bilité avant. Parce que tout
à coup que le président...
M. Morin: Sur le fond. Non, alors sur la recevabilité, je
n'ai rien à dire là dessus.
M. Bourbeau: Mais non, vous dites qu'il est recevable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ce n'est pas à moi, c'est à lui de
décider. Il ne me demandera pas de plaider sur.. Qu'il fasse son lit et
j'irai le voir après. Aïe!
Une voix:...
Le Président (M. Joly): Oui, madame. M. le ministre.
M. Morin: Ça ne fait aucun doute, et c'est moi qui l'ai
écrit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je vous comprends, moi aussi.
Le Président (M. Joly): M le député de
Dubuc, si je comprends bien, vous me trouvez bien correct, juge et partie.
M. Bourbeau: Moi aussi, quand je fais un amendement, je le trouve
recevable.
M. Morin: C'est dans ce temps-là qu'on a le plus de chance
de réussite.
M. Bourbeau: Si jamais le président en venait à
décider qu'il n'est pas recevable, toute la plaidoirie serait inutile.
Bon. Disons ceci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Cet amendement-là, s'il était
reçu, introduit une nouvelle notion dans la loi qui n'existe pas,
c'est-à-dire la notion de ce qu'on appellerait un congé parental
de base.
Nulle part dans la loi n'est défini ce que c'est un congé
parental de base. On ne peut pas introduire un nouveau terme sans le
définir. Donc, il faudrait, pour être admissible, qu'il y ait un
autre amendement quelque part ailleurs qui définisse ce qu'est un
congé parental de base.
Deuxièmement, si on avait cette définition-là et si
on acceptait de créer un congé parental de base qui comporterait
les 12 premières semaines du congé parental de 34 semaines, il
faudrait également un autre amendement...
M. Morin: Oui
M. Bourbeau: pour définir le reste du congé
parental qui devrait avoir aussi un nom parce que pour être logique, il y
aurait un congé de base et un congé accessoire, je suppose..
M. Morin: Tout est pensé.
M. Bourbeau:... de 22 semaines et là, on pourrait dire:
les congés parentaux se subdivisent en deux...
M. Morin: Tous les amendements sont prêts, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Je comprends. Mais vous ne pouvez pas en introduire
un.. Celui-ci, à mon avis, ne peut pas être recevable...
M. Morin: On va commencer par un.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
député de Dubuc! S'il vous plaît!
M. Bourbeau: parce que ce n'est pas défini. Alors, il
change, il dénature...
M. Morin: Voulez-vous avoir ça en vrac?
M. Bourbeau: II définit, il dénature le projet de
loi, introduit une notion qui, à mon avis, n'existe pas dans le projet
de loi.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Bon, alors, M. le Président, d'abord, il faut
comprendre que l'article 81. 15 détermine deux classes de
salariés. Il y a, si vous voulez, la classe constituée par les
salariés dont le congé n'excède pas 12 semaines, au
premier alinéa. Et au deuxième alinéa, vous avez la
deuxième classe, c'est-à-dire les salariés dont le
congé excède 12 semaines. Alors, vous avez donc introduit par le
projet de loi lui-même, au premier alinéa, une classe de
salariés qui ont la garantie d'être réinstallés dans
leurs postes habituels, avec les mêmes avantages.
Au deuxième alinéa, une autre classe de
salariés qui n'ont pas cette garantie, mais celle d'obtenir un
emploi comparable, mais sans les mêmes avantages, sauf ceux du salaire,
du régime de retraite et régime d'assurances. Alors, c'est bien
clairement défini par le projet de loi lui-même. (17 h 15)
Ce que dit mon collègue de Dubuc, il ne change pas ça. Il
dit: Cet ordre là fait que le congé de 34 semaines, c'est un
congé de 34 semaines qui n'est pas un congé semblable en toute
matière et en toute manière parce que c'est un congé qu'on
retrouve à l'article 81.10, mais qui, lu à la lumière de
l'article 95, doit se comprendre par 34 semaines qui se divisent en 12
premières semaines qui donnent la garantie du poste habituel et des
mêmes avantages, et 34 moins 12, M. le Président, ça fait
donc 22 autres semaines qui ne donnent pas les mêmes droits. Alors il
dit: On introduit par l'article 81.15. Ce n'est pas nous qui le voulons, c'est
le ministre et le gouvernement qui ont introduit cette distinction entre les
salariés dont le congé parental est de moins de 12 semaines et
les salariés dont le congé parental est de plus de 12 semaines.
Ce que mon collègue dit, c'est: Disons-le clairement.
Ce que le législateur veut faire, alors qu'il assume ce qu'il
veut faire. Il veut le faire, ça? C'est ça qu'il veut faire?
Alors qu'il le dise. Qu'il ne nous dise pas qu'il fait un congé de 34
semaines. Qu'il nous dise clairement qu'il fait un congé de base de 12
semaines avec tous les avantages, y compris celui d'être
réinstallé dans son poste habituel et qu'il fait un congé
additionnel des autres semaines...
Une voix: 22 autres.
Mme Harel: ...avec d'autres avantages, non pas l'ensemble de tous
ces avantages. Vous comprenez que ce serait étonnant que ça ne
puisse pas être recevable parce que c'est une façon de qualifier
ce que veut faire le gouvernement. Le gouvernement qualifie ça à
sa manière, c'est-à dire que le gouvernement dit: La
qualification des deux catégories, la première s'intitule "la fin
du congé parental n'excédant pas 12 semaines ou du congé
de maternité", et c'est ça que mon collègue de Dubuc veut
remplacer par "à la fin du congé de base".
Quand le ministre plaide qu'il n'y a pas de définition encore,
ça ne nous empêche pas d'en adopter. M. le Président, s'il
fallait, au fur et à mesure de l'examen d'un projet de loi, qu'on dise
qu'on introduit, on n'introduit pas, si vous voulez, un droit nouveau; ce qu'on
introduit, c'est une manière différente de le dire. Ce qui semble
être, à mon collègue de Dubuc, une manière plus
claire et peut-être plus sincère - c'est le but qui est
recherché, j'imagine -pour ne pas que les gens... Les gens vont dire:
As-tu pris ton congé de base? Et ça, ça veut dire que tu
as droit à tout. D'autres vont dire: vas-tu prendre l'autre congé
additionnel? ça, ça veut dire qu'ils risquent. mais là,
qu'ils ne se fassent pas des accroires qu'en prenant leurs 34 semaines, c'est
du pareil au même. c'est ça, je pense, qu'est l'intention de mon
collègue de dubuc.
Une voix: Rien d'autre.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: Oui, toujours sur la recevabilité, je ne veux
pas étirer non plus, mais moi, je ne pense pas qu'une proposition comme
ça soit recevable parce qu'on a déjà voté des
articles qui entérinent un congé de 34 semaines. L'article 81.10,
par exemple, définit un congé parental comme étant de 34
semaines. Alors, si on devait accepter la proposition du député,
il faudrait, à ce moment-là, introduire simultanément, en
plus de l'article 81.15, premier alinéa, un pour le deuxième
alinéa où, on reprend encore les 12 semaines.
Mme Harel: Oui, oui, il y en aura un aussi.
M. Bourbeau: II faudrait introduire simultanément une
définition de ce qu'est un congé parental de base. Il faudrait
une définition d'un congé parental supplémentaire. Il
faudrait des concordances ailleurs dans le projet de loi. Il faudrait que les
concordances se fassent avec l'article 81.10, 81.11. Il faudrait prévoir
également que les deux congés de base et supplémentaire
doivent se suivre sans césure, parce que c'est un principe qu'on ne peut
pas les fractionner. Il faudrait également, M. le Président, je
vous le signale, introduire un régime d'avis...
Mme Harel: Non, non.
M. Bourbeau: ...parce qu'il faudrait un avis pour le congé
de base, quant au début et quant à la fin...
Mme Harel: C'est le même avis.
M. Bourbeau: Écoutez là, si vous êtes capable
de faire les lois mieux que mes légistes, dites leur là,
dites-le, mais là, on est en train de défaire un projet de loi,
comme si on pouvait jouer avec un morceau sans que tout le reste ne soit...
C'est comme ça, un projet de loi. C'est comme une espèce
d'échafaudage et chaque pièce repose l'une sur l'autre. Quand on
touche à une, il faut toucher à tout le reste. Moi, je pense que
ça serait extrêmement dangereux de commencer à jouer comme
ça dans un projet de loi sans regarder l'ensemble de toute la
construction de
ça et s'assurer qu'on ne crée pas des perturba tions dans
le reste du projet de loi. C'est pourquoi je pense que ce n'est pas
recevable.
M. Morin: M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Je n'ai pas voulu parler sur la recevabilité
parce que je pensais qu'on n'en ferait pas un plat. Je pense que les arguments
qu'invoque le ministre sur la soi-disant non-recevabilité, disons... Je
ne pense pas que., enfin, n'ont aucune pertinence parce qu'on ne juge pas de la
recevabilité d'un amendement ou d'un sous-amendement en fonction des
effets qu'il peut y avoir sur d'autres. Absolument pas C'est uniquement en
fonction de son essence même, de son impact et son degré de
modification par rapport à l'amendement. Écoutez... Ça,
vous ne changerez pas ça, c'est écrit dans le ciel et vous ne
changerez pas ça. Si vous prenez le texte tel qu'amendé et la
modification que j'y apporte lorsqu'on remplace les 12 semaines par la
qualification d'un congé parental de base, dites-moi en quoi ce
sous-amendement-là ne serait pas recevable, puisqu'il n'ajoute en
rien...
M. Bourbeau: M. le Président, je le sais, ce n'est pas
moi.
M. Morin: ...en termes... S'il avait pour effet d'augmenter les
congés, de changer leur nature, absolument rien. Il se soumet à
l'esprit intégral du législateur et, bien sûr, il y aura
des concordances. C'est peut-être un peu inhabituel parce que le projet
de loi est, en fait, le 81.15 intervenant très loin de l'article 34,
81.10. Bien sûr que s'il avait été immédiatement
après, ça aurait été plus facile. Mais comme il
arrive plusieurs articles plus loin, on est obligés de fonctionner avec,
mais je ne crois pas que ce soit à cause des effets et des concordances
qu'entraîne le sous-amendement que ça le qualifie non recevable
pour autant. Ça, ce sont des arguments qui, sur le plan légal, ne
résistent pas.
M. Bourbeau: Ha, ha, ha! On verra.
Mme Harel: D'abord, deux arguments, M. le Président.
M. Morin: Oui, oui, on verra. Mais qu'il se prenne de bonne
heure, parce qu'il a besoin d'avoir des bons arguments.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, mais je tiens
à aviser...
M. Morin: Ah! Excusez-moi, M. le Président, je n'aurais
pas dû dire ça.
Le Président (M. Joly): ...que vous ne devez pas menacer
la présidence.
M. Morin: Je regrette. Je retire mes paroles. Je ne peux
même pas vous dire de vous prendre de bonne heure. Vous étiez
très tôt. D'ailleurs, on était les deux à l'heure.
Donc, je ne peux pas vous demander...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: ..de vous prendre de bonne heure
Le Président (M. Joly): Le message est passé Je
vous remercie C'est un plaisir partagé
M. Morin: Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas ce
que je voulais dire, mais je voulais surtout dire qu'il y avait de la place
pour beaucoup de précaution avant de refuser ou de considérer le
sous-amendement comme non recevable.
Mme Harel: Alors, deux arguments, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga Maisonneuve
Mme Harel: D'abord, les 34 semaines qui sont prévues
à l'article 81 10 ne sont pas, d'aucune façon, mises en cause par
l'amendement qui est déposé par mon collègue, parce que le
législateur lui-même a décidé, à l'article
81.15, que ces 34 semaines se répartissaient en deux périodes
Alors, les 34 semaines se répartissent en une période de moins 12
semaines, à 81.15 et en une période qui excède 12
semaines. C'est même l'intention de l'article 81.15. Alors, l'article
81.10 offre un congé parental sans salaire d'au plus 34 semaines
Ça reste là. Et à l'article 81.15, le législateur
dit: Ces 34 semaines se répartissent en un bloc de 12 semaines, dans le
premier alinéa, et dans un autre bloc qui excède 12 semaines,
dans le deuxième alinéa. Quand mon collègue dit que son
amendement se soumet à l'esprit intégral du législateur,
c'est que c'est exactement ça. Mais je dirais, si les mots ont un sens,
qu'il le démasque. Ha, ha, ha! C'est-à-dire qu'il dit bien ce que
le législateur fait mais peut-être ne voulait pas dire, mais c'est
ce qu'il fait II crée doux classes de congés parentaux. Une de
moins de 12 semaines et une de plus de 12 semaines. Ça, c'est le premier
argument et le deuxième, il n'y a aucun problème à
définir le congé de base et les congés additionnels.
L'article 1 des définitions est encore suspendu. On ne l'a même
pas adopté. Absolument rien ne nous empêche, si tant est que
l'amendement était reçu... à voir l'attitude qu'a le
ministre, s'il est jugé recevable, je ne suis pas sûr, M. le
député
de Dubuc, que votre amendement est adopté, mais quand
même...
M. Morin: Ça vous permettrait de m'en-tendre sur le fond,
ce qui no serait pas perdu totalement.
Mme Harel: Mais ceci dit, à ce moment-là, comme
l'article 1 est toujours suspendu, on pourrait très bien retrouver dans
la définition prévue à l'article 1 la définition du
congé de base et puis du congé... c'est ça.
Le Président (M. Joly): Alors j'ai entendu, j'imagine,
tous les intervenants, tous ceux qui avaient à se manifester. Je vais
suspendre quelques petites minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
(Reprisée 17 h 29)
Le Président (M. Joly): Je suis prêt à rendre
ma décision. Si on regarde au départ l'article 200 de nos
règlements où on dit: 'Tout amendement peut faire l'objet de
sous-amendements proposés et débattus un à la fois", ce
qu'on a fait. "Ils sont soumis aux mêmes règles que les
amendements." Si on se fie aussi à la jurisprudence, si on regarde les
décisions de savants collègues confrères qui ont agi dans
des situations semblables dans le passé, où on se devait de juger
de la recevabilité ou de l'irrecevabilité, il y a ici une
jurisprudence qui ne porte même pas d'équivoque. On recule au 10
novembre 1988 où on a parlé d'un sous-amendement qui était
un peu semblable à celui qui nous est soumis, où on disait que
l'objet d'un sous-amendement étant de modifier un amendement, il ne doit
pas élargir la portée de cet amendement. à la lecture de
votre sous-amendement, m. le député de dubuc, au lieu même
d'élargir la portée, ce qui aurait été
automatiquement refusé, je me dois de prendre la décision que
votre sous-amendement n'est pas recevable parce que, au contraire, on rend
même, si on peut dire, l'amendement plus vague, moins précis.
partant de là, retrouvant un peu, si on peut dire, la visée du
législateur autant dans le premier paragraphe que dans le
deuxième où on fait un peu le scindage, mais partant de
là, je me dois de dire que je refuse la recevabilité de votre
sous-amendement, parce que c'est définitivement trop vague. alors, c'est
la raison qui justifie ou qui motive ma décision. madame, est-ce que
vous voulez...
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Joly): ...discuter de mon jugement
ou...
Mme Harel: Non, pas du tout, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Non, parfait. Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Non, loin de moi l'idée d'en discuter, mais
juste pour bien comprendre, si j'ai bien compris, c'est parce que c'est un
sous-amendement que ce n'est pas recevable, mais si c'était un
amendement, il serait recevable. Alors, une fois qu'on aura disposé de
l'amendement du ministre, il serait possible, par exemple, de le
présenter en tant qu'amendement. C'est en tant que
sous-amendement...
Le Président (M. Joly): Est-ce que...
Mme Harel: ...parce que toute votre argumentation a porté
sur le fait qu'il élargissait le portée de l'amendement. Donc,
c'est tout basé sur le fart que c'est un sous-amendement. Donc, on va
disposer de l'amendement du ministre et on reviendra avec l'amendement.
Une voix: Pas de problème.
Le Président (M. Joly): Non, mais moi je ne peux pas,
disons, marcher sur des hypothèses.
Mme Harel: Non, non.
Le Président (M. Joly): On peut marcher sur des
faits...
Mme Harel: C'est ça. D'accord.
Le Président (M. Joly): Alors, en cours de route, si
jamais ça nous était présenté...
Mme Harel: D'accord, là, on comprend que comme
sous-amendement, ce n'est pas recevable. Puis, on verra quand on le
présentera comme amendement, c'est ça?
Le Président (M. Joly): Bon. Alors, nous étions
toujours sur le sous-amendement qui est non... Revenons à l'amendement
soumis par M. le ministre.
Mme Harel: Alors, on va disposer de l'amendement.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement, l'article
34, 81.15, paragraphe 1, paragraphe 2, paragraphe 3 est adopté?
Mme Harel: L'amendement touche seulement l'alinéa 1.
Le Président (M. Joly): On en a deux, je pense? Un et
deux. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Alors, l'amendement qui consiste à modifier
l'alinéa 1, c'est bien ça?
Le Président (M. Joly): Oui, c'est ça. Mme
Harel: Adopté.
M. Bourbeau: Messieurs, il y a les alinéas 1 et 2.
D'accord.
Mme Harel: Oui.
M. Morin: II y a deux alinéas: un et deux.
Mme Harel: Oui
M. Morin: D'accord. Un amendement mais deux alinéas.
M. Bourbeau: C'est ça. Mais celui là ici là.
M. Morin: Oui, celui-là ici là.
Le Président (M. Joly): C'est certain qu'on parle le
même langage. Bon, les alinéas 1 et 2 sont adoptés et il
restait l'article comme tel, tel qu'amendé. Est-ce que l'article 81.15
est adopté?
Mme Harel: Non, parce qu'il va y avoir un amendement.
M. Bourbeau: Un amendement. M. le Président, les
plaidoieries vont être courtes. Elles ont toutes été
faites. Je voudrais peut-être vous faire la lecture de l'article avec
l'amendement.
Le Président (M. Joly): Oui. Lu au complet. Oui.
J'apprécierais si on pouvait l'avoir.
M. Morin: La lecture de l'amendement? Le Président (M.
Joly): Article 81.15.
M. Morin: Alors, on va le mettre sur papier, si vous voulez, M.
le ministre, à partir de l'article 81.15 amendé qui se lit comme
suit, maintenant: "À la fin d'un congé parental n'excédant
pas 12 semaines ou d'un congé de maternité, l'employeur doit
réinstaller...", etc. O.K.? L'amendement permettrait de lire comme suit:
"À la fin d'un congé parental...
M. Bourbeau: D'un congé de maternité. M. Morin:
Pardon?
M. Bourbeau: L'article 95 se lit maintenant: "À la fin du
congé de maternité...".
M. Morin: O.K., oui. À l'heure actuelle, c'est: À
la fin d'un congé parental... M. Bourbeau: Non.
M. Morin: ..n'excédant pas les 12 semaines...
M. Bourbeau: Ce n'est pas ça, avec l'amendement.
M. Morin: ...ou d'un congé de maternité. Une
voix: II est amendé.
M. Morin: oui, mais il est amendé. écoutez, c'est
l'ancien article... non. écoutez, il est amendé je viens de lire
l'article 81.15 tel qu'on vient d'adopter l'amendement
M. Bourbeau: Oui, c'est ça, mais ... M. Morin:
Bon!
M. Bourbeau: ...on n'a pas le même amendement, certain.
Parce que ce qu'on vient...
M. Morin: Bien, moi, je prends celui-là. Je viens de le
lire. C'est votre propre...
Une voix: On l'enlève.
M. Morin: Je viens en plein de lire votre amendement. Si vous ne
l'acceptez pas, là...
M. Bourbeau: O.K. Je m'excuse, ça va. M. Morin: O.K
? Ça va? Alors, je reprends.. M. Bourbeau: Mes excuses, M. le
député!
M. Morin: alors, l'article 95 amendé se lit comme suit:
"à la fin d'un congé parental n'excédant pas \2 semaines
ou d'un congé de maternité..." etc o.k.? l'amendement qu'on vous
suggère maintenant, c'est de biffer les mots "n'excédant pas 12
semaines" et de les remplacer par "de base". ça permettrait de lire
ceci: "à la fin d'un congé parental de base ou d'un congé
de maternité...". voilà.
Le Président (M. Joly): "...l'employeur doit
réinstaller le salarié dans son poste habituel, avec les
mêmes avantages.
M. Morin: Oui
Le Président (M. Joly): y compris le salaire auquel il
aurait droit s'il était resté. "
M. Bourbeau: Juste deux secondes?
Le Président (M. Joly): Oui. On peut
sûrement y aller.
M. Bourbeau: M. le Président, je vous soumets que cet
amendement-là n'a pas de sens parce qu'il est dit qu'à la fin
d'un congé de base, l'employeur peut... Or, en aucune façon on ne
sait ce que c'est qu'un congé de base. Est-ce que c'est 2 semaines?
M. Morin: On va vous le dire tantôt.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est 4 semaines? Est-ce que c'est 12
semaines? Il n'y a aucune définition. Ça peut être 375
semaines, on ne le sait pas. Alors, au moment où on vote, le
législateur ne peut pas accepter de voter sur quelque chose qui n'a pas
de sens. Alors moi, je dis que, pour les mêmes raisons que tantôt,
plus celle-là, on ne peut pas accepter ça.
Mme Harel: C'est pour les mêmes raisons que le
règlement prévoit qu'un amendement n'est pas recevable ou
irrecevable, du fait qu'il apportera des modifications à d'autres
dispositions de la loi. On aura l'occasion, dans les définitions,
lorsqu'on reviendra sur l'article 1 puisqu'il est suspendu, de redéfinir
- on l'a bien dit - le congé parental de base comme signifiant 12
semaines et un congé additionnel comme signifiant 22 semaines.
M. Morin: M. le Président.
Le Président (M. Joly): M le ministre, s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: Non. Là, ce qui n'est pas correct par rapport
à ce que vient de dire la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, c'est que c'est vrai qu'un amendement ça change
une loi, je ne le nie pas, c'est sûr, mais ce qu'il va falloir faire pour
que ça ait du sens, ce n'est pas que cet amendement-là amende la
loi - ça, je suis d'accord - il va falloir qu'à un moment
donné quelqu'un introduise un autre amendement, indépendamment de
celui ci, pour donner du sens à l'amendement que vous proposez.
M. Morin: Oui.
M. Bourbeau: Or, vous ne pouvez pas présumer que la
commission, ici, va accepter l'autre amendement après. De sorte que vous
nous demandez de voter un amendement qui, pour l'instant crée de
l'incohérence...
M. Morin: Pas de le voter.
M. Bourbeau: ...incohérence dans le projet de loi et en
espérant que la commission, un jour, va accepter de voter un amendement
qui n'est même pas déposé. Moi, je pense que si le
législateur se permettait de faire ça, on risque- rait de se
retrouver, à la fin du projet de loi, avec un terme dans la loi qui ne
signifierait rien et qui, là, jetterait totalement de
l'incohérence dans le projet de loi.
M. Morin: M. le Président, je pense que le ministre nous a
donné en plein l'argument qu'il faut, dont vous avez besoin pour
l'accepter parce qu'il a admis lui-même qu'il ne savait pas ce que
voulait dire l'amendement. Alors, quand on n'est pas en mesure de
connaître la signification d'un amendement, on ne peut invoquer sa
non-recevabilité parce qu'on ne peut même pas lui imputer des
effets qui vont au-delà d'un amendement puisqu'on n'en connaît pas
ses effets. Ce sont les paroles du ministre. Donc, à partir du moment
où on n'en reconnaît pas l'impact, ou le sens, ou la
signification, on ne peut définitivement pas demander au
président de rejeter l'amendement sur le plan de l'acceptabilité,
de la recevabilité. Alors, je pense que vous l'avez dit: Vous ne savez
pas. Si vous ne savez pas ce qu'il veut dire, comment pouvez-vous
prétendre qu'il n'est pas recevable?
Mais l'autre argument que vous avez invoqué, là, je suis
d'accord, sauf que c'est au niveau du vote S'il est recevable, c'est, bien
sûr, lorsqu'on aura à se prononcer sur le fond de l'amendement,
que les gens voudront savoir ce que ça veut dire. Si ça ne
répond pas à leurs attentes, là, ils pourront être
contre. Absolument! Mais je pense que...
Une voix: Ce sont deux choses différentes.
M. Morin: Oui, sur le fond. Si les gens ne sont pas satisfaits
des raisons qu'on donnera, à ce moment-là, sur le fond - parce
qu'il y aura d'autres amendements, forcément - ils pourront voter
contre, mais sur le plan de la recevabilité, vous l'avez dit, M. le
ministre, vous ne savez pas ce qu'il veut dire. Donc, vous ne pouvez pas
demander au président de le refuser, parce que vous ne pouvez pas lui
imputer des effets que vous ne connaissez pas.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter? Je
trouve ça encore plus simple que tantôt. Tantôt, je vous
avouerai que j'ai dû consulter Mme la secrétaire avant d'en
arriver à rendre ma décision, mais si on se réfère
à Beauchesne et qu'on regarde sur la recevabilité des
propositions d'amendement, on nous dit: II est interdit au président de
recevoir des propositions d'amendement entachées des vices suivants...
Et je regarde l'item 4 qui nous spécifie davantage en nous disant: S'il
se rapporte à des amendements ou à des annexes
postérieures ou serait incompréhensible sans cela ou, encore,
serait incomplet pour d'autres motifs, s'il rend l'article qu'il entend
modifier inintelligible ou contraire aux règles. C'est ce que
Beàuchesne nous dit. Alors, compte tenu de ce que, un peu, la
commande antérieure...
Mme Harel: II le dit, mais il ne nous le dit pas. C'est vous qui
appliquez...
Le Président (M. Joly): Oui, je suis d'accord, mais par la
voie, si vous voulez, de ce qui a déjà été
très reconnu et très respecté Alors, je me dois d'abonder
dans le même sens. Alors, irrecevable! M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il reste à voter sur
l'article 81. 15.
Mme Harel: Vous savez, M. le Président, combien on
respecte votre..
Le Président (M. Joly): Oui D'ailleurs, j'apprécie
beaucoup les gens qui...
Mme Harel:... objectivité coutumière, mais l'erreur
est humaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
Lé Président (M. Joly): Je dis - j'imagine que vous
avez dû vous en rendre compte avec votre longue expérience - que
ça n'a pas été un nombre d'années où
ç'a été des erreurs répétées, mais
plutôt de l'expérience.
Mme Harel: Effectivement. Ceci dit...
Le Président (M. Joly): Nous en étions au vote.
M. Bourbéau: On a accepté, avec la même bonne
grâce, la décision Gobé de ce matin ou d'hier.
Une voix: Hier. M. Bourbeau: Hier.
Le Président (M. Joly): J'imagine que vous ne voulez pas
en discuter parce qu'on sait que ce n'est pas discutable.
M. Bourbeau: Non. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, nous étions rendus
au vote sur l'article...
M. Bourbeau: II y aurait une dualité d'opinions
là-dessus.
M. Morin: Disons quand même, avant de procéder au
vote à l'article..
Le Président (M. Joly): 81. 15,oui.
M. Morin:. 81. 15, je voudrais quand même rappeler,
mentionner que je suis quand même déçu parce que je suis
convaincu, M. le Président.. D'ailleurs, c'est ce qui m'a toujours
guidé dans les modifications ou les suggestions que j'ai faites au
ministre. C'est toujours en fonction des conditions, des améliorations
de travail qu'on veut apporter au travailleur et à la travailleuse,
théoriquement, et son application ou son applicabilité. Moi,
à ce moment-là, vu qu'on a parlé de vices tout à
l'heure, je pense qu'il y a une information viciée et les travailleurs
et les travailleuses que je considère comme des gens isolés, qui
sont seuls à se défendre, malgré les nouveaux
éléments qu'on veut introduire dans les normes, je
considère qu'ils sont mal informés et qu'ils sont induits en
erreur par tout ce qui a été dit sur le (17 h 45)
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Ah bien, écoutez là...
Mme Harel: revenir sur l'article, sur le fond.
Le Président (M. Joly): Oui. C'est parce que j'ai quand
même rendu une décision, mais vous continuez de plaider encore
sur...
M. Morin: Oui, j'ai le droit. Mme Harel: Non, il ne peut
pas.
M. Morin: Je ne parle pas de recevabilité, je parle sur
l'article qui est là. Il n'est pas adopté.
Le Président (M. Joly): Je vous laisse aller.
M. Morin: Puis, là, je vous dis que la façon dont
on a entretenu les communications ou l'information entourant le congé
parental de 34 semaines, il y a de l'information, il y a de la
déformation, en fin de compte. Et c'est une information viciée
envers ceux qui auront à se défendre avec de telles normes parce
que le congé parental de 34 semaines cache des choses. Il faudra que les
gens découvrent, en cours de congé, que pendant les 12
premières semaines, ils peuvent revendiquer tel droit de retour au
travail! et que, passé ces 12 semaines-là, ils risquent
d'être victimes de droits qu'ils n'ont plus parce qu'ils seront rendus
à la treizième semaine.
Et, ça, je considère que lorsqu'on confère à
un article de loi certaines conditions quant à
l'éligibilité, quant à l'impact direct, l'effet sur le
travailleur en termes de droits, je pense que l'effet ou la continuité
par rapport au retour au travail doivent retrouver la même
homogénéité Et, là-dessus, c'est coupé en
deux. C'est un vice.
Vous informez mal les gens et, moi, je ne suis pas d'accord. Je suis
obligé de vous le dire en ces termes-là. C'est ce qui m'avait
guidé dans l'esprit de vous suggérer, bien sûr. Puis je ne
veux pas revenir sur ce qui a été jugé recevable. Mais ce
qui m'a guidé, c'est que je pensais que le fait de dire au travailleur:
Tu as droit à un congé parental, mais qui est de deux ordres,
parce que non assujetti aux mêmes conditions, il me semble que ça
aurait été beaucoup plus franc, beaucoup plus direct comme
information et les gens... et tu plaides l'application de la loi. Ça
aurait été sans doute plus facile et peut-être plus facile
d'application et de revendication au niveau des recours pour le travailleur ou
la travailleuse.
C'était dans cet esprit-là que je le faisais et je demeure
convaincu d'avoir raison non pas pour le simple plaisir d'avoir raison, parce
que quand je fais ça, ici, j'oublie totalement que je fais partie de
l'Opposition. J'adore travailler sur des choses comme ça et ma
préoccupation est celle que je vous ai définie tout à
l'heure. C'est uniquement ça et exclusivement ça qui m'anime.
Toutefois, je comprends que si le ministre avait fait preuve d'ouverture,
ça aurait apporté quelques modifications un peu partout.
Ça, j'en conviens. Je n'étais pas inconscient de tout
ça.
Ceci dit, si le ministre ne veut pas en commission parlementaire, il ne
me reste plus qu'à émettre le voeu que lorsqu'il reviendra en
Chambre - ce qui n'est pas défendu - il apportera un amendement global
au niveau des congés parentaux, surtout pour la partie qui concerne le
retour au travail et les droits sous-jacents. Je termine ici parce que j'ai
bien l'impression que même si je prolongeais, ça ne changerait pas
grand-chose. Mais je peux quand même le déplorer.
Le Président (M. Joly): merci. m. le ministre.
M. Bourbeau: Je voudrais rassurer M. le député de
Dubuc - de même que la commission -qu'en aucune façon je ne mets
en doute ses motifs et j'apprécie particulièrement sa
collaboration et la façon positive avec laquelle il travaille dans ce
dossier-là. Et si je ne me suis pas rendu à sa suggestion, ce
n'est pas parce qu'elle n'a pas un certain mérite. Je ne le nie pas. Et,
effectivement, ça pourrait avoir un effet de tenter d'identifier d'une
façon plus particulière les 12 premières semaines par
rapport au reste.
Cependant, le projet de loi n'a pas été conçu comme
ça depuis le début et il nous apparaît ici qu'introduire
à ce moment ci cette notion, ça demanderait un travail de
recherche beaucoup plus important que de fabriquer des amendements comme
ça. L'expérience "légistique" prouve que quand on
introduit ce genre d'amendement dans un projet de loi... Et probablement que
dans son for intérieur, la députée de
Hoche-laga-Maisonneuve, qui ne m'appuiera certainement pas dans ce que je dis,
aurait probablement la môme réaction que moi si elle était
à ma place avec son expérience de légiste. Il y a des
risques importants à introduire ce genre d'amendement à cause des
répercussions que ça peut avoir sur toute la structure du projet
de loi.
Même si je voulais l'introduire, même si j'étais
absolument convaincu, je pense que je ne le ferais pas, à ce moment-ci,
sans dire à mes gens: II faut regarder tout le projet de loi. Allez
faire vos devoirs et revenez-moi. Ils me diraient: Ça va nous prendre
plusieurs jours de travail pour passer, un à un, tous les articles et
s'assurer qu'il y a une concordance parfaite avec ce nouvel
échafaudage.
Moi, ce que je peux dire au député, le point que je
retiens de ce qu'il me dit, c'est qu'il serait important de faire
connaître aux travailleurs que les 12 premières semaines, c'est
quelque chose, et que les 22 autres semaines, c'est autre chose. Il y a une
distinction entre les deux. Alors, probablement qu'on pourra, à la
Commission des normes du travail, tenter d'alerter les travailleurs à
cette césure qu'il y a entre les deux. Je signale quand même que
les travailleurs vont être un peu alertés à ça parce
que les 12 semaines correspondent, en fait, à la rallonge de 10 semaines
que l'assurance-chômage a accordée récemment, plus les 2
semaines de carence du gouvernement, ça fait 12. Donc, à un
moment donné, la travailleuse, la femme qui a accouché va devoir
prendre une décision parce que ça va être la fin de ses
prestations d'assurance-chômage. C'est à ce moment-là que
ses 12 semaines vont arriver et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a
choisi ces 12 semaines-là. Là, elle va devoir prendre une
décision. Est-ce que je prolonge à mes frais? Elle va
certainement avoir à réfléchir et à consulter pour
le faire et, là, on pourra certainement l'aviser que si elle reste
encore en congé, il y aura une différence dans son statut au
retour.
En concluant, M. le Président, je dis ceci. Il y a un
congé de 34 semaines, mais les conditions de retour diffèrent
selon qu'on reste 12 semaines ou plus. Ça, ça devra être
clairement établi aux travailleurs. Pour le reste, comme je l'ai dit
tantôt, je ne voudrais pas que le député de Dubuc s'imagine
que c'est de l'entêtement de notre part. L'ouverture est totale à
tout amendement, je le répète encore, et de quelque source qu'il
provienne, tant des députés ministériels que des
députés de l'Opposition. J'ai le plus grand respect pour les
amendements qui sont proposés et qui visent à améliorer le
projet de loi. Je suis convaincu - je le dis comme je le pense - que chacun des
députés, ici, est de bonne foi et tente d'améliorer le
projet de loi et que personne ici tente de faire le contraire Je suis convaincu
de ça. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin, s'il vous plaît.
Mme Vermette: M. le Président, je veux simplement vous
demander, quand on est en commission parlementaire, n'est-ce pas l'occasion
privilégiée, justement, d'améliorer un projet de loi et
lui apporter toute l'attention qu'il mérite, surtout pour les gens qui
auront à subir le projet de loi? On parle notamment, des gens qui sont
sur les normes minimales du travail et ce ne sont pas des gens qui sont
habilités à se défendre très facilement aussi.
Donc, tout ce qu'on essaie de trouver, c'est un libellé qui fasse en
sorte que ce sera beaucoup plus clair pour eux, précis, pour qu'ils
puissent vraiment savoir de quoi il retourne en ce qui concerne leurs droits au
niveau d'un congé parental. Je sais que ce serait beaucoup de refaire
les concordances, mais c'est beaucoup mieux de les faire maintenant que de
refaire un autre projet de loi à une autre commission parlementaire.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Nous allons maintenant mettre aux voix le paragraphe
81.15, tel qu'amendé. Est-ce adopté, madame?
Mme Harel: Un vote nominal.
Le Président (M. Joly): Vous demandez un vote nominal.
C'est bien. M. le ministre?
M. Bourbeau: Moi, je suis en faveur de l'article.
Le Président (M. Joly): Tel qu'amendé, parfait.
M. Bourbeau: J'ai hésité un peu.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Gaspé?
M. Beaudin: Pour.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget?
Mme Boucher Bacon: Pour.
Le Président (M. Joly): M le député de
Trois-Rivières?
M. Philibert: Pour
Le Président (M. Joly): M. le député de
Fabre? Pour.
Mme la députée de Saint-Henri?
Mme Loiselie: Pour
Le Préskient (M. Joly): Mme la députée
des
Chutes de la-Chaudière?
Mme Carrier-Perreault: Je suis contre, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Dubuc?
M. Morin: Contre.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie Victorin?
Mme Vermette: Contre
Le Président (M. Joly): L'amendement est adopté,
tel qu'amendé.
J'appelle donc l'article 81.16.
M. Bourbeau: Cet article permet au gouvernement de
déterminer les avantages dont peut bénéficier une personne
pendant le congé de maternité ou le congé parental. Je
signale que l'article 32 du règlement traite déjà des
avantages sociaux durant le congé de maternité. Ils demeurent en
vigueur en vertu de l'article 78 du projet de loi.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, comme l'article
précédent 81.15 introduit dans la loi la protection de l'article
31 qu'on retrouve dans le règlement, modifié évidemment
par le remplacement du mot "régulier" par le mot "habituel" là,
mais finalement on a jugé bon d'introduire dans la loi la protection
offerte après le congé. On souhaiterait faire de même dans
la loi pendant le congé. Bon.
En prenant en considération qu'il y a toujours quand même
nécessité d'un règlement dans certains cas, pensons entre
autres au cas dont nous a parlé notre collègue, le
député d'Arthabaska, où le producteur agricole offre le
logement à la travailleuse enceinte et qu'elle est en congé. Cela
dit, M. le Président, nous aimerions, par ailleurs, qu'il y ait
malgré tout une protection. La loi offre toujours une meilleure
protection que le règlement. Alors, nous souhaiterions déposer
l'amendement suivant: L'article 81.16, introduit par l'article 34 du projet de
loi, est remplacé par 81 16 "la participation du salarié aux
avantages sociaux reconnus à son lieu de travail ne doit pas être
affectée pendant son congé de maternité ou parental sous
réserve du paiement régulier des cotisations exigibles
relativement à ces avantages et dont l'employeur assume sa part."
Ça, c'est l'article 34 du règlement où nous avons
remplacé le mot "licenciement" par "cessation d'emploi". "Lorsqu'un
employeur effectue des cessations d'emploi qui auraient Inclus le
salarié, s'il était demeuré au
travail, celui-ci conserve les mêmes droits que les
salariés licenciés en ce qui a trait, notamment, au
réembauchage." "Le gouvernement détermine par règlement
les autres avantages dont un salarié peut bénéficier
pendant le congé de maternité ou le congé . parental." Et
puis, on pourrait garder le "notamment", évidemment, en enlevant la
participation aux avantages sociaux.
En fait, ce qu'on introduit, c'est qu'il y a dans la loi, au moment du
congé parental ou de maternité, une protection quant à la
participation aux avantages sociaux reconnus à son lieu de travail.
Alors, d'autre part, il y a aussi une protection s'il y avait cessation
d'emploi à son lieu de travail, qu'elle conserve les mêmes droits
que les autres salariés. Et quant aux autres avantages,
c'est-à-dire l'ancienneté, la durée du congé
annuel, l'indemnité afférente à ce congé,
ça, ça pourrait être déterminé par
règlement.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y aurait
possibilité d'avoir le libellé au complet de votre long
amendement? Est-ce que vous êtes d'accord, Mme la députée?
Est-ce que c'est un nouvel article? On étend la portée.
Mme Harel: On remplace 81.5. On ne parle pas sur le fond
là. Là, M. le Président, regardez à 81.16, prenez
la dernière ligne de 81.16...
Le Président (M. Joly): Oui
Mme Harel: ...et de sa participation aux avantages sociaux
reconnus à son lieu de travail.
Le Président (M. Joly): Oui.
Mme Harel: D'accord? Ce que le règlement dit, c'est que la
participation du salarié aux avantages reconnus par son milieu de
travail, ne doit pas être affectée par son congé, sous
réserve du paiement régulier des cotisations exigibles
relativement à ces avantages, et dont l'employeur assume sa part. Si
vous le souhaitez, le paragraphe suivant pourra devenir un autre article parce
que ça parle de cessation d'emploi qu'on retrouve dans le
règlement à l'article 34. On pourra en faire un 81.16.1. Mais ce
qu'il faut, c'est garder le premier et le second alinéas parce que le
premier parle de la dernière ligne du projet de loi. Tandis que le
second alinéa, le dernier alinéa...
Le Président (M. Joly): Oui, ici on ajoute à partir
d'ici là. On ajoute à partir d'ici. On définit plus
clairement: "Ne doit pas être affecté pendant son congé de
maternité ou parental".
Mme Harel: On va faire 81.16 plus loin. Mais ça, c'est la
partie...
Le Président (M. Joly): On va suspendre deux minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 1 )
(Reprise à 18 h 9)
Le Président (M. Joly): Oui, monsieur...
M. Bourbeau: ...accepter un amendement qui crée un impact
sur le trésor public, qui a une répercussion sur le trésor
public?
Une voix: II faut que ce soit présenté par un
ministre.
Une voix: Non, on ne peut pas.
M. Bourbeau: C'est le cas ici.
Mme Harel: C'est l'effet que ça a.
Le Président (M. Joly): Ça étend la
portée.
Mme Harel: Quel impact? C'est déjà dans le
règlement. Quel impact? Dites-le bien fort pour que ce soit dans le
Journal des débats.
M. Bourbeau: L'impact, c'est actuellement sur le régime
maternité seulement. Il y a un impact, le régime
maternité, pour le gouvernement. Mais si le congé parental... si
on transporte tous les avantages du congé parental, forcément, il
y a un impact sur le trésor public.
Mme Harel: Mais avez-vous l'intention de les diminuer?
M. Bourbeau: Ce n'est pas ça que j'ai dit. C'est qu'il n'y
en a pas actuellement. On va introduire la chose de nouveau et il faut que
ça soit vérifié et que les études soient faites.
Actuellement, sur le plan de la recevabilité, on dit qu'il y a un impact
sur le trésor public.
Mme Harel: Écoutez, M. le ministre, il nous a
été dit par Mme la ministre déléguée
à la Condition féminine, à l'article 78 du projet de loi,
que les dispositions relatives au congé de maternité et les
règlements sur les normes du travail, qui sont compatibles avec les
articles 81.4 et 8117 de la Loi sur les normes du travail,
édictées par l'article 34 de la présente loi, demeurent en
vigueur tant qu'elles ne sont pas remplacées ou abrogées. Alors,
les articles dont il est question sont justement ceux...
M. Bourbeau: Un instant! Regardez. Ce que vous venez de lire:
"relatif au congé de maternité", vous avez dit...
Mme Harel: Oui, oui.
M. Bourbeau: Mais là, on parle des congés
parentaux.
Mme Harel: Oui, tout à fait. Ah! Ça veut dire que
vous n'allez pas donner les avantages du congé de maternité aux
congés parentaux?
M. Bourbeau: Je n'ai pas dit ça. M. le Président,
j'ai dit qu'il y avait des impacts et qu'on ne peut pas introduire un
amendement.
Mme Harel: Oui, mais dites-nous, dites-nous donc alors ce que
vous avez l'intention de faire clairement parce que lorsqu'on lit l'article 78:
"Les dispositions relatives au congé de maternité du
règlement - ça, les dispositions relatives au congé de
maternité du règlement sur les normes du travail, ç'a
été édicté en 1981 - qui sont compatibles avec les
articles 81.14 à 81.17." De quoi parlent ces articles do 81.4 à
81.17? Ces articles parlent de congés de maternité et de
congés parentaux. Ce que fait l'article 78 - et là, je voudrais
bien que vos légistes peut-être l'infirment ou le confirment --
c'est qu'il élargit le règlement sur les normes du travail
relatif aux congés de maternité. Il les élargit aux
congés parentaux parce que l'article 78 dit: "Les dispositions relatives
aux congés de maternité du règlement sur les normes qui
sont compatibles avec les articles 81.4 et 81.17, ce qui comprend des
congés parentaux de la Loi sur les normes du travail,
édictées par l'article 34 de la présente loi, demeurent en
vigueur tant qu'elles ne sont pas remplacées ou abrogées." Alors,
à moins que vous me disiez que vous voulez les remplacer ou les abroger
et que vous le disiez au président, ce qu'il faut que le
président constate, c'est qu'il n'y aura pas de dépenses
supplémentaires parce qu'en vertu de l'article 78, les mêmes
dispositions du règlement vont s'appliquer dans le cas des congés
parentaux et des congés de maternité, à moins que vous le
modifiiez. Si vous êtes pour le modifier, dites-le-nous.
Le Président (M. Joly): ...92. Si vous regardiez l'article
78. J'ai vu ça, il me semble, quelque part.
Mme Harel: Bien non. C'est automatique, c'est tout de
suite.
Le Président (M. Joly): Vous avez raison.
M. Bourbeau: M. le Président, on est rendus dans des
subtilités juridiques. Si vous n'avez pas d'objection, je vais demander
à Me Paradis, qui a rédigé plusieurs des articles, de nous
expliquer en quoi la députée de Maisonneuve, semble-t-il, n'a pas
raison.
M. Paradis (Michel): En fait, l'article 79... Le
Président (M. Joly): Me Paradis.
M. Paradis (Michel): Cet article se réfère bien
sûr à des...
Mme Harel: On parle de l'article 78.
M. Paradis (Michel): À l'article 78, qui se
réfère aux articles 81.4 à 81.17. En fait, on n'avait pas
le choix parce que le congé de maternité se retrouve à
partir de l'article 81.4, et à l'article 81.17, on parle encore de la
maternité. Mais ça n'a pas pour effet de rendre applicables,
mutatis mutandis, tous les règlements relatifs au congé de
maternité et au congé parental. Le règlement adopté
en 1981 sur le congé de maternité ne traite que du congé
de paternité. Ça prendrait une réglementation
spécifique pour déterminer les avantages, les avis particuliers
qui peuvent être donnés pour le congé parental.
Mme Harel: Alors, actuellement, il n'y a aucune protection pour
le congé parental?
M. Paradis (Michel): II y a les protections qui sont
accordées dans la loi.
Mme Harel: Mais la loi n'en accorde aucune pendant le
congé.
M. Paradis (Michel): Pendant le congé, non, au retour
seulement.
Mme Harel: Alors, pendant le congé, il n'y a aucune
protection.
M. Paradis (Michel): C'est un congé sans solde.
Mme Harel: Alors, à la fin, il n'y a donc aucune aucune
protection? À la fin, donc.
M. Paradis (Michel): À la fin, on a une protection.
Mme Harel: Oui, mais pendant, il n'y en a pas. C'est ça
que vous nous dites? (18 h 15)
M. Paradis (Michel): C'est sans solde.
Mme Harel: C'est ça. Attendez, on va bien se comprendre.
C'est quelque chose, je viens d'en apprendre... Je trouve que c'est une grosse
que j'apprends, à cette heure-ci. Ça veut dire qu'il n'y a pas de
protection, par exemple, pour la participation aux avantages sociaux reconnus
au lieu de travail, comme c'est le cas pour le congé de
maternité. Il n'y en a pas.
M. Paradis (Michel): II va y avoir une réglementation qui
pourra prévoir ça, mais il n'y a rien à l'heure
actuelle.
Mme Harel: Qui pourra prévoir ça.
M. Paradis (Michel): Qui pourrait prévoir ça.
Mme Harel: Et quand va t elle entrer en vigueur, cette
réglementation?
M. Bourbeau: Elle va entrer en vigueur quand on aura
adopté le projet de loi, premièrement, et que le gouvernement
aura statué. Il y a encore des études à faire
là-dessus, les impacts, par exemple, de tous ces avantages-là sur
la masse salariale On va les faire et on va les déterminer.
Mme Harel: Elle est bonne, elle est bonne. Là, c'est le
bout de tout.
M. Bourbeau: On n'a jamais dit que durant le congé...
Mme Harel: Franchement Prenez des congés, dites-vous, mais
n'ayez aucune garantie pendant que vous les prenez, par exemple.
M. Bourbeau: On a toujours dit que c'était un congé
sans solde, Mme la députée.
Mme Harel: Ça n'a rien à voir, ça.
M. Bourbeau: Non, non, mais quand môme.
Mme Harel: Le congé de maternité, dans le
règlement, c'est un congé sans solde.
M. Bourbeau: Je comprends, mais on a un règlement.
Mme Harel: mais il y avait quand même des garanties. la
garantie, entre autres, de ne pas être licenciée,
c'est-à-dire que s'il y a un licenciement, de conserver les mêmes
droits que les salariés qui sont licenciés.
M. Bourbeau: On a cette garantie là aussi pour le
congé parental.
Mme Harel: De conserver les mêmes avantages sociaux, sous
réserve du paiement régulier des cotisations. De conserver un
certain nombre... Alors, ça n'existe pas.
M. Bourbeau: De la même façon qu'on a un
règlement, qu'on avait un règlement pour les congés de
maternité, on aura un règlement pour les congés parentaux.
La députée n'a pas besoin de faire un plat avec ça.
Ça fait des années qu'on marche comme ça dans les
congés de maternité, avec un règlement. Et on n'a jamais
entendu des plaintes. Alors là, on instaure, dans le congé
parental, le même système qu'on a dans le congé de
maternité depuis qu'Adam et Eve existent. Alors, il n'y a pas de quoi
déchirer son linge.
Mme Harel: Et là, vous nous dites que la présente
loi entrera en vigueur le premier janvier 1991.
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: Donc, ça, cette loi-là va entrer en
vigueur avec les congés de maternité et les congés
parentaux.
M. Bourbeau: Exact.
Mme Harel: Et notamment pour pouvoir s'ajuster avec les nouvelles
prestations de l'assurance-chômage qui permettent un congé de 25
semaines, paternité, parental et de maternité. Et vous pensez que
les gens vont s'en aller en congé de paternité ou en congé
parental sans avoir aucune garantie. Ou entendez-vous mettre en vigueur le
règlement le premier janvier aussi?
M. Bourbeau: On va mettre le règlement en vigueur quand la
loi sera adoptée. Pour l'instant, on n'a pas de loi, on ne peut pas
mettre un règlement en vigueur.
Mme Harel: je sais. ce n'est pas parce que vous n'avez pas de loi
que vous ne prévoyez pas pour autant que le règlement va entrer
en vigueur, c'est l'article 80.
M. Bourbeau: Oui, on va avoir un règlement, c'est
sûr.
Mme Harel: Puis le règlement... Est-ce que le
règlement va entrer en vigueur en même temps que la loi?
M. Bourbeau: Je doute qu'il soit prêt pour le 1er janvier.
M. le Président, je ne pense pas qu'on puisse dire que le
règlement va être en vigueur pour le 1er janvier mais ça ne
retardera pas en début d'année. On a des travaux de faits
déjà mais je ne pense pas qu'on puisse promettre qu'il va
être en vigueur le 1 er janvier.
M. le Président, je répète, pour nous, il n'y a
aucune surprise. On a toujours dit que c'était un congé sans
solde; il y a des garanties dans la loi, les garanties de ne pas être
congédié, la garantie d'avoir la même place...
Mme Harel: Après? Et pendant?
M. Bourbeau: Oui, si c'est dans... Je comprends Les garanties
sont là pour le retour. .
Mme Harel: Tu peux être congédié pendant.
M. Bourbeau: ...au travail. Non, non, elle ne
peut pas être congédiée pendant.
Mme Harel: En vertu de quoi? Alors pourquoi pas? Si le poste
régulier de la salariée n'existe plus. Si l'employeur
décide d'abolir le poste. Ce n'est pas un congédiement, c'est une
abolition de poste. Il y a, dans le règlement du congé de
maternité, l'article 33 qui prévoit une protection. Si le poste
régulier de la salariée n'existe plus, l'employeur doit lui
reconnaître tous les droits et privilèges dont elle aurait
bénéficié au moment de la disparition du poste, si elle
avait été au travail.
M. Bourbeau: M. le Président, on aura... Le
Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: On aura des normes dans lu règlement mais je
signale à la députée que si elle est au travail... Qu'elle
soit au travail ou pas au travail, si le poste est aboli, elle aurait perdu son
poste pareil, son emploi pareil. Ce n'est pas parce qu'elle est en congé
qu'on ne peut pas continuer à administrer la compagnie. Si le poste est
aboli, elle est au travail, elle perd son poste; elle est en congé, elle
perd son poste. Bon, maintenant, on pourra prévoir dans les
règlements ce qui va arriver avec ça mais ce sont des choses qui
arrivent.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Oui et ça arrive parce qu'il ne faut jamais
oublier, M. le Président, que 50 % des plaintes pour congédiement
illégal le sont pour des motifs de grossesse et que si le
législateur avait jugé utile, à l'article 33 du
règlement, de protéger la salariée..
M. Bourbeau: Du règlement, c'est ça, du
règlement.
Mme Harel: Pendant...
M. Morin: Est-ce qu'on peut savoir si le président a
accepté, là...
Le Président (M. Joly): Non, justement, j'en suis rendu
là. Je vous laisse aller. Vous avez l'air à...
M. Bourbeau: Bien, on pourrait peut-être écouter
si...
M. Morin: Bien, on ne voudrait pas vous influencer dans votre
décision.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous désirez
toujours soumettre votre amendement, ou vous aimeriez le retirer, madame?
Mme Harel: Bon, M. le Président, je vais le retirer
puisque je vais proposer, suite aux divers échanges que nous avons eus,
en vue de le représenter par la suite. C'est donc un amendement qui va
consister à biffer à l'article 81.16: "Et de sa participation aux
avantages sociaux reconnus à son lieu de travail." Alors c'est donc un
amendement.
Le Président (M. Joly): À l'article 81.16, vous
faites quoi, là, Madame?
Mme Harel: L'amendement consiste à biffer: "Et de sa
participation aux avantages sociaux reconnus à son lieu de travail." Et,
M. le Président, une fois cela fait, ça nous permettra, à
l'article 81.16.1, de présenter une proposition à l'effet que la
participation du salarié aux avantages sociaux reconnus à son
lieu de travail ne puisse être affectée pendant son congé
parental, sous réserve du paiement régulier des cotisations
exigibles relativement à ses avantages, et dont l'employeur assume sa
part.
Une voix: Alors, on va d'abord...
Le Président (M. Joly): prendre l'amendement à
l'article 81.16, et on fait quoi, là?
Une voix: L'entente sur la cotisation...
Mme Harel: C'est assez intéressant, quand même, M.
le Président, à l'article 81.17. Là, le ministre a cru bon
de réintroduire dans la loi, ne pas laisser dans le règlement, la
disposition 81.17 qui dit: Les articles 81.4 à 81.16 n'ont pas pour
effet de conférer à un salarié un avantage dont il
n'aurait pas bénéficié s'il était resté au
travail. Ça, c'est dans la loi, ça ne doit nous conférer
rien de plus, aucun avantage de plus. Mais ce n'est pas dans la loi, l'avantage
que ça va nous conférer. C'est assez spécial!
Le Président (M. Joly): Oui. M. le ministre.
M. Bourbeau: J'appelle à l'attention la
députée de Hochelaga-Maisonneuve qui semble avoir oublié
l'article 81.15, le troisième paragraphe. Il est dit: "Si le poste
habituel du salarié n'existe plus à son retour de congé
parental, l'employeur doit lui reconnaître tous les droits et
privilèges dont il aurait bénéficié au moment de la
disparition du poste, s'il avait alors été au travail."
Le Président (M. Joly): Ce que nous n'avons pas
touché tantôt, nous avons été accaparés par
le paragraphe 1, paragraphe 2...
M. Bourbeau: Donc, M. le Président, on s'est
énervés pour rien. C'est la même chose que l'article 33 du
règlement.
Mme Harel: Oui. Bon. Alors, très bien, tant mieux. Et
puis, c'est donc une garantie. Alors, ce serait étonnant que le ministre
n'accepte pas, à ce moment là, puisque déjà
l'article 33 se retrouve au troisième paragraphe de l'article 81.15; que
l'article 35 se retrouve à l'article 81.17. Il serait étonnant
que M. le ministre n'accepte pas d'introduire l'article 32.
Le Président (M. Joly): Alors, pour bien vous situer dans
l'amendement de Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve,
l'amendement 18.16, à la quatrième ligne: "...rendue
afférente à ce congé", il serait question de biffer:
"...et de sa participation aux avantages sociaux reconnus à son lieu de
travail." Seriez-vous intéressé à la recevabilité,
M. le ministre, s'il vous plaît?
M. Bourbeau: Même objection que précédemment,
cet amendement-là fait en sorte qu'il impose des charges au
trésor public, me dit-on.
Mme Harel: Bien voyons donc! On biffe, on en enlève. Ha,
ha, ha!
M. Bourbeau: C'est ce qu'on me dit.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Bien, M. le Président, là, quand
même.
M. Bourbeau: Oui, parce que là, si vous voulez, M. le
Président, vous mettez dans la loi l'obligation...
Mme Harel: Bien, à qui donnez vous la parole
là?
Le Président (M. Joly): Écoutez, c'est parce que je
pense qu'il avait d'autres choses à ajouter pour éclairer un
peu.
M. Bourbeau: Ce qui arrive, c'est que l'article 81.16...
Le Président (M. Joly): Oui.
M, Bourbeau: ...dit que, par règlement, le gouvernement
peut concéder des avantages sociaux. Bon, il reconnaît les
avantages sociaux. Et quand le gouvernement le fera par règlement, il
décidera lui-même, de son propre chef, après avoir fait ses
études, etc., de s'impliquer et d'affecter le trésor, public.
Là, en agissant de cette façon-là, on dit que ce n'est
plus le gouvernement qui pourra le faire par règlement. C'est que le
gouvernement s'engage dans la loi à le faire. Or, si on le fait, si le
gouvernement dit qu'on donne ces avantages sociaux reconnus à son lieu
de travail, on se trouve à lier le gouvernement sur le plan
monétaire aujourd'hui. Je n'ai pas l'autorisation, d'abord, d'y
consentir. Deuxièmement, je ne pense pas que la commission non plus
puisse introduire, enfin, pas un député, un amendement qui a des
impacts sur le trésor public.
Mme Harel: Je pense qu'il se trompe d'amendement là.
Le Président (M. Joly): Non. On est toujours à
l'article 81.16, là, hein?
Mme Harel: Oui, justement. Mais le ministre se trompe
d'amendement. On n'oblige pas le gouvernement à rien faire. On biffe "et
de sa participation aux avantages sociaux reconnus à son lieu de
travail". Ça ne peut pas être considéré comme un
amendement irrecevable.
M. Bourbeau: Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas deux amendements
là?
Mme Harel: Là, si c'est le cas, on va aller chercher notre
spécialiste.
Le Président (M. Joly): Est-ce bien à la
participation du gouvernement, M. le ministre, que l'on fait
référence?
M. Bourbeau: C'est parce que le gouvernement est affecté
par ça. Là, évidemment, moi, j'ai commenté sur
l'ensemble de ces deux amendements qu'elle nous a annoncés. Parce
qu'elle nous a annoncé sa stratégie là. Disons...
Le Président (M. Joly): Là, si on est à
l'article 81.16, l'amendement de Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve qui parle de biffer "et de sa participation aux avantages
sociaux reconnus à son lieu de travail", c'est sur ça que je vous
demanderais d'intervenir.
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve propose d'enlever des droits aux salariés. Ils
n'auront plus de garantie quant aux avantages sociaux si on accepte
ça.
Mme Harel: M. le Président?
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Écoutez, M. le Président, l'article 78
prévoit déjà que tous les règlements en vigueur en
matière de congé de maternité vont demeurer en vigueur
tant qu'ils ne sont pas remplacés ou abrogés: On n'enlève
rien, M. le Président. On n'enlève rien du tout. On va même
le confirmer tout de suite après. Vous, vous avez juste à juger
de la recevabilité du premier amendement.
M. Bourbeau: Ils vont devenir incompatibles parce qu'on n'aura
plus de pouvoir réglementaire.
Mme Harel: Mais l'article 78 vous en donne un pouvoir
réglementaire.
M. Bourbeau: Non, on n'aura plus de pouvoir réglementaire.
En votant ça, on enlève à tous les travailleurs
québécois le droit aux avantages sociaux. On n'aura même
plus le pouvoir de les leur redonner
Mme Harel: Bien, on va compter sur vous pour leur donner ses
avantages-là immédiatement après dans la loi, mais pas
dans un règlement que vous allez pouvoir changer comme bon vous
semble.
M. Bourbeau: Très bien. Alors, là, on amorce la
discussion sur la suite parce que les deux sont liés. Or, la suite, je
vous dis que selon nous, on ne peut pas, même si on voulait. Je ne peux
pas accepter la suite parce que ça lie le gouvernement. Alors, les deux
font partie intégrante d'un même tout. Ici, on n'a pas de pouvoir
réglementaire et je ne peux pas accepter l'autre. Alors, vous dites que
les deux font un tout. S'ils font un tout, la recevabilité doit
s'appliquer aux deux.
Mme Harel: Bon.
Le Président (M. Joly): Si vous voulez, on va passer
à la recevabilité de l'amendement comme telle qui est l'article
81.16 qui consiste à retrancher, à biffer les mots "et
après, sans vouloir présumer ou anticiper du contenu".
M. Bourbeau: J'admets que le premier est recevable, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, à ce
moment-là, je dois reconnaître justement la recevabilité de
l'amendement comme telle. Parce qu'en vertu de l'article 197 de notre
règlement, ça nous dit carrément que c'est conforme.
M. Bourbeau: M. le Président?
Le Président (M. Joly): Les amendements doivent concerner
le même sujet que la motion et ne peuvent aller à rencontre de son
principe.
M. Bourbeau: Sauf qu'il y a des gens...
Le Président (M. Joly): II ne vise qu'à retrancher,
à ajouter ou à remplacer des mots, ce qui est le cas
actuellement. Maintenant, dans les autres amendements suggérés,
à ce moment-là, on verra. Donc, pour le moment, je dois
reconnaître la recevabilité de l'amendement de Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve et nous aurons à en
disposer, accepter ou "whatever"
M. Bourbeau: Sauf qu'il y a des gens qui sont assis sur un
volcan, M le Président. Ceux qui vont voter en faveur de cet
amendement-là enlèvent des droits aux travailleurs sans savoir si
ces droits-là pourront être réinstaurés
après.
Le Président (M. Joly): Bien, j'imagine qu'après
les explications et tout ça, sûrement qu'ils pourront.
M. Bourbeau: Et même sachant qu'ils ne peuvent pas
être réinstaurés.
Le Président (M. Joly): Ils pourront peut-être
retirer l'amendement.
M. Bourbeau: J'ai hâte de voir comment vous allez voter
tout ça.
Mme Harel: Voyons donc, M. le Président, vous n'avez pas
à prendre partie.
Le Président (M. Joly): Non, mais, écoutez... Non,
mais ce sont des privilèges que vous avez nécessairement.
Mme Harel: Bien, oui, mais... D'abord, vous, là,
dès que vous le jugez recevable...
Le Président (M. Joly): Moi, il est recevable.
Mme Harel: ...vous êtes supposé me donner la parole
comme proposeur. .
Le Président (M. Joly): C'est à vous la parole.
Mme Harel: .et je suis supposée l'expliquer. Le
Président (M. Joly): Madame..
Mme Harel: Pas laisser au ministre le privilège de...
Le Président (M. Joly): je pense que chacun...
Mme Harel: ...d'expliquer mon amendement.
Le Président (M. Joly): chacun s'est arrogé
certains privilèges de...
Mme Harel: C'est ça.
Le Président (M. Joly): ...de discussions. Alors, partant
de là, on a déjà débordé.
M. Bourbeau: Je reconnais que je me suis arrogé le droit
de parole, M. le Président, sans
le recevoir de vous.
Le Président (M. Joly): Alors, je vous laisse sur ce et
nous ajournons à 20 heures
(Suspension de la séance à 18 h 31)
(Reprise à 20 h 32)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, comme vous vous rappelez sans doute, nous étions à
l'article 34, paragraphe 81.16 et déjà nous avions un amendement
soumis par Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve dont je vais
juger de la recevabilité, et nous en étions à savoir
comment faire, si vous voulez, pour en disposer ou on passe au vote sur
l'amendement comme tel. Est-ce que vous avez autre chose à ajouter, Mme
la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Sur la recevabilité?
Le Président (M. Joly): Non, sa recevabilité... je
pense que tout le monde a convenu qu'il était recevable.
Mme Harel: Ah bon!
Le Président (M. Joly): II ne semble pas y avoir, disons,
de gros arguments sur ça. Maintenant, est-ce qu'on continue
là?
Mme Harel: Bon, sur le fond là, M. le Président,
simplement, mettre en garde le ministre contre le fait de croire qu'on veut
réduire la protection accordée aux salariés pendant le
congé, qu'il soit de maternité ou parental. Bien au contraire. Ce
qui nous étonne c'est qu'il ait choisi d'introduire dans le projet de
loi les dispositions du règlement qui concernent la fin du congé
de maternité ou parental, qu'il ait choisi d'introduire la disposition
du règlement qui concerne la cessation d'emploi à l'égard
du salarié qui prend un congé parental ou de maternité,
qu'il ait aussi introduit la disposition qui va suivre, qu'on va examiner tout
de suite après, à l'effet que la loi ne peut pas conférer
à un salarié un avantage dont il n'aurait pas
bénéficié s'il était resté au travail.
Ça, le ministre a jugé nécessaire de mettre ça dans
la loi. Entre autres, de mettre dans la loi qu'il ne pouvait pas y avoir
d'avantage supplémentaire dont le salarié n'aurait pas
bénéficié si le salarié était resté
au travail. Mais il serait absolument décevant, entre autres choses,
mais aussi en quelque sorte inquiétant, qu'il ne veuille pas introduire
la garantie du maintien des avantages pendant le congé de
maternité. Sinon, ça laisse une sorte de porte ouverte à
toutes sortes d'interprétations. Pourquoi refuser de mettre ça
dans la loi s'il veut le mettre dans le règlement?
S'il veut le mettre dans le règlement, alors c'est pas
compliqué, qu'il fasse comme pour la fin du congé de
maternité ou parental où il a déjà prévu
dans la loi les protections qu'offrait le règlement, qu'il fasse la
même chose pendant. Sinon, s'il ne veut pas le faire est-ce parce que,
dans le fond, il n'est pas sûr égalememt qu'il le fera dans le
règlement? Et là, si c'est ça qui est en cause, ça
commence à être inquiétant. Qui va aller prendre un
congé parental offert comme étant un congé de 34 semaines
et qu'après on se rend compte que dans le fond c'est 12 semaines avec
garantie de retour à son emploi avec les avantages et, qu'au-delà
de ces 12 semaines, pour les 22 autres semaines, ça devient une garantie
de retrouver un emploi comparable mais pas de garantie sur les avantages et,
qu'en même temps, pendant qu'il est en congé, ça sera
quelque chose d'absurde, mais vraiment d'inimaginable que, pendant qu'il est en
congé, les avantages sociaux reconnus à son lieu de travail ne
lui soient pas accordés? Si c'est le fait que le gouvernement ne veut
pas payer sa part comme employeur parce que, dorénavant, la loi va lier
la couronne et que le congé parental va aussi être offert aux
employés du secteur public et non pas seulement du secteur privé,
à ce moment-là, M. le Président, le ministre n'aura
qu'à demander tout simplement de ne pas indiquer que l'employeur assume
sa part, mais au moins qu'il y ait une garantie que les avantages sociaux
reconnus comme par exemple: les assurances, le régime de retraite mais
ça peut être aussi l'assurance-maladie. Si prendre un congé
parental ça veut finalement dire s'exposer à toutes sortes de
risques, je ne suis pas sûre que ce ne soit pas juste un congé sur
papier ça!
Voilà la raison pour laquelle l'amendement présenté
propose de biffer la dernière ligne de l'article 81.16 de façon
que, pendant le congé de maternité, ce soit dans la loi. On
annonce déjà qu'on présentera à l'article 81.16.1
une résolution qui, dans la loi, assurera la protection qu'offrait le
règlement pour le congé de maternité, mais que finalement
aucun règlement n'offre présentement pour le congé
parental.
M. le Président, à l'égard du secteur privé
il n'y a aucun engagement financier. Le ministre ne pourra pas invoquer que des
fonds de la couronne sont en cause. Ça n'est que comme employeur et
comment imaginer, à ce stade-ci d'un projet de loi discuté depuis
le printemps passé, que le ministre ne sache pas encore quelle
protection il va offrir aux salariés pendant le congé parental et
à quel coût? Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
M. le ministre, voulez-vous commenter?
M. Bourbeau: Je pense qu'on a fait valoir notre point de vue ce
matin. Ce qu'il y avait
dans le règlement à l'égard du congé de
maternrté, on l'a viré dans la loi. Pour le reste, à
l'égard du congé parental on va faire ce qu'on faisait avec le
congé de maternité. Pour l'instant, on va passer un
règlement et après avoir terminé les études en
cours, on décidera exactement ce qu'il y aura dans le règlement.
C'est la position du gouvernement pour l'instant.
Mme Harel: Dans la loi?
M. Bourbeau: Quand on aura fini les études en cours, on
passera un règlement qui décidera ce qu'on pourra édicter
dans ce domaine-là.
Le Président (M. Joly): Merci. Avant d'appeler le vote sur
l'amendement, je vais donner la parole à Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière. Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Disons que
pour l'amendement qui consiste à biffer la dernière partie, c'est
évident que... c'est parce que si on appuie cet amendement, moi j'appuie
cet amendement-là, effectivement, parce qu'il y en a un autre à
présenter qui améliorerait, à mon sens, la situation par
rapport à ce que... Le libellé comme tel, je trouve ça
très curieux qu'on arrive avec un libellé comme ça.
D'autant plus que l'article 32, dans le règlement, était quand
même très... Je veux dire, ce n'est pas compliqué, on
aurait pu l'ajouter comme on a fait avec plusieurs autres articles. On a tout
simplement, à toutes fins pratiques, pris une grosse partie des articles
du règlement comme tel pour les insérer directement dans la loi.
Alors, je ne comprends pas pourquoi on arrive avec des choses comme ça,
que le gouvernement décide tout d'un coup qu'il retire cet article, en
fait c'est l'article 32 à peu de chose près, il y a beaucoup de
choses qui rejoignent l'article 32. On dit: On ne le mettra pas dans la loi, on
le garde dans le règlement. Ensuite de ça, on parle de
l'ancienneté là-dedans, l'ancienneté comme telle, on n'a
pas vu ça souvent dans les normes du travail, comme notion là.
C'est sûr qu'on reconnaît, c'est évident, dans les normes du
travail, qu'on reconnaît la notion de services. O.K. On voit le service
continu, on voit souvent ces termes-là. Mais par rapport à
l'ancienneté dans la loi sur les normes, on ne rencontre pas ce
terme-là, on ne le rencontre pas, à toutes fins pratiques. Alors,
disons, que moi, dans ce sens-là, je suis d'accord avec la proposition
d'enlever ce bout de phrase là. Je suis d'accord avec l'amendement pour
qu'on puisse bonifier cet article-là. Il me semble que ça aurait
été très simple de le faire.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question?
Le Président (M. Joly): Oui. M. le ministre, je vous
reconnais.
M. Bourbeau: sur la question de faits, est-ce qu'il y a un autre
amendement de proposé? c'est le seul sur lequel on vote ici
présentement, hein?
Le Président (M. Joly): Actuellement, c'est l'amendement
81.16 qui est à l'effet de biffer une partie, disons, de votre...
M. Bourbeau: On nous promet un autre amendement après,
mais qui n'est pas encore déposé.
Le Président (M. Joly): Oui, je pense qu'il y a un ou deux
autres amendements dans ce qu'on nous soumet.
Mme Harel: II a été annoncé.
Le Président (M. Joly): Je ne l'ai pas eu encore.
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettez une
seconde de regarder l'autre aussi.
Le Président (M. Joly): Absolument.
M. Bourbeau: Les deux sont liés. D'ailleurs, ils sont sur
la même page.
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire que celui que
vous avez reçu en premier, M. le ministre, avait été
retiré.
M. Bourbeau: O.K.
Le Président (M. Joly): Mais, dans l'ordre d'idées
qu'on a expliqué, c'est que celui-ci vient comme amendement
principal.
Non, je tiens à vous aviser que ça n'a pas
été formellement déposé encore. Mais, si ça
peut vous guider là dans le choix de votre...
M. Bourbeau: J'ai l'impression là qu'on est comme un
trapéziste là. Un trapéziste qui est en train de faire ses
sauts périlleux et il y a un filet de sécurité en dessous.
Là, on nous dit: On enlève le filet de sécurité, on
va en mettre un meilleur tantôt. Mais, tout à coup, tantôt,
la commission vote contre l'autre filet de sécurité. Qu'est-ce
qu'il va arriver? Il va arriver que les travailleuses du Québec vont
avoir été privées d'un droit - parce que ça, c'est
un droit, on enlève un droit aux travailleurs du Québec - le
pouvoir réglementaire du gouvernement de déterminer la
participation des travailleuses en congé de maternité aux
avantages sociaux reconnus à leur lieu de travail. Là, on
enlève ça dans le règlement. Le gouvernement n'a plus le
droit ni le pouvoir de réglementer là-dessus si on vote
là-dessus Après ça, on nous amène un
autre amendement, puis si la commission le refuse, les travailleuses
sont complètement...
Mme Harel: II n'y a pas de raison qu'elle refuse.
M. Bourbeau: ...les travailleuses du Québec perdent des
droits.
Mme Harel: II n'y a pas de raison que vous refusiez avec la bonne
foi...
M. Bourbeau: C'est ça qu'on nous demande.
Mme Harel: ...coutumière...
M. Bourbeau: C'est ça qu'on nous demande, M. le
Président...
Mme Harel: Vous allez adopter ça?
M. Bourbeau: ...j'ai déjà indiqué que le
gouvernement ne pouvait pas accepter l'autre. alors, là, je me demande
bien comment ça va voter, je suis bien embêté, m. le
président, parce que je voudrais bien...
Le Président (M. Joly): Vous êtes en train de dire,
M. le ministre, que vous êtes en position pour rallier l'Opposition
à votre...
M. Bourbeau: C'est que j'ai un problème de conscience, un
gros problème de conscience. Sachant que je vais voter contre le
prochain...
Mme Harel: Avez-vous une conscience d'abord?
Le Président (M. Joly): Je pense que ce n'est pas
pertinent là.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que c'est
parlementaire ça?
Le Président (M. Joly): Bien, si on était en
Chambre, on demanderait de retirer.
Mme Harel: Bien, vous pouvez dire oui.
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai un problème de
conscience parce que sachant que l'autre amendement est irrecevable pour nous,
en tous les cas, je ne sais s'il va l'être pour vous, si je vote en
faveur de l'amendement de la députée de Hochelaga-Maisohneuve, je
me trouve, sciemment, à priver les travailleuses
québécoises de la possibilité d'avoir des avantages. Je ne
sais pas si ça vous dérange. Moi, ça me dérange
beaucoup.
Le Président (M. Joly): On a déjà
présumé, en fait, de votre vote, M. le ministre. Alors, j'en suis
rendu à mettre aux voix l'amendement, à moins qu'il y ait
d'autres intervenants?
Mme Harel: Vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Vote nominal, Mme la
députée. Ça me fait plaisir, Madame. Bon, je mets aux voix
l'amendement à l'article 81.16, à l'effet de biffer ce que vous
savez déjà, ce qu'on a déjà statué. Alors,
M. le ministre, sur l'amendement en question, pour ou contre? Je ne voudrais
pas présumer de votre réponse. (20 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, je vais être prudent,
je vais voter contre.
Le Président (M. Joly): Bon. Contre. M. le
député de Gaspé?
M. Beaudin: Contre
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget?
Mme Boucher Bacon: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Matapédia?
M. Paradis (Matapédia): Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges?
M. Marcil: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières?
M. Philibert: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Fabre? Je suis contre.
Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière?
Mme Carrier-Perreault: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin?
Mme Vermette: Pour.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez
consulter?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Vermette: Non, non, ça va. C'est parce que
j'étais en... Non, non, pas du tout.
Le Président (M. Joly): Vous étiez en
délibération avec vous-même?
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Pour.
Le Président (M. Joly): Bon. L'amendement étant
rejeté, nous allons donc mettre aux voix l'article 81. 16. Est-ce qu'on
prend le même vote?
Mme Harel: M. le Président, j'ai une demande d'information
à vous faire. je voudrais proposer un amendement que j'avais
déjà annoncé et pour être bien sûre qu'il va
être recevable, j'en ai...
Le Président (M. Joly): C'est ce qu'on appelle un
prétest.
Mme Harel:... modifié la teneur, M. le Président,
et je demanderais au ministre, peut être qu'il en a déjà
copie, de le modifier. Il se lirait comme suit: La participation du
salarié aux avantages sociaux reconnus à son lieu de travail ne
doit pas être affectée pendant son congé de
maternité ou parental, sous réserve du paiement régulier
des cotisations exigibles relativement à ces avantages,
déterminées par règlement. Alors, il y a une virgule
après "avantages" et "déterminées" est au féminin
pluriel puisqu'il se réfère aux cotisations.
M. Bourbeau:... le biffer? Mme Harel: Oui, c'est
ça.
Le Président (M. Joly): Et l'employeur assume sa part.
Mme Harel: C'est biffé, M. le Président. Alors, ce
que la loi introduit par cet amendement, ce qui est introduit par cet
amendement, c'est la protection quant à la participation du
salarié aux avantages sociaux et ce que le règlement vient,
finalement, déterminer, c'est le mode de paiement régulier des
cotisations exigibles relativement à ces avantages.
Alors, vous comprenez, on voterait l'article 81. 16, qui
prévoit... L'article 81. 16 tout court, qui prévoit
déterminer par règlement les avantages dont un salarié
peut bénéficier pendant le congé de maternité et en
regard des avantages sociaux, il lui serait reconnu par la loi, pendant son
congé, mais le règlement viendrait déterminer le mode de
paiement des cotisations exigibles relativement à ces avantages. Alors,
le ministre ne peut pas invoquer que ce n'est pas recevable à partir de
ce moment-là puisque les modalités de financement seraient
déterminées par règlement. Mais le principe de la
participation aux avantages sociaux déjà reconnus à son
lieu dt travail serait garanti.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on peut dire un
mot?
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement, allez M. le
ministre, je vous reconnais.
M. Bourbeau: La proposition nous apparaît un recul par
rapport à la situation actuelle, à moins qu'on ne comprenne pas
bien. Avec la motion ou l'amendement de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, on biffe le paragraphe 81. 16 présent et on le
remplace par le nouveau. C'est un remplacement?
Mme Harel: On ajoute
Le Président (M. Joly): On ajoute, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 81. 16 est remplacé. Donc, on
enlève l'ancien?
Une voix: C'est sûr Mme Harel: Non
M. Bourbeau: Bien oui, s'il est remplacé.
Mme Harel: Alors, c'est une mauvaise formulation.
Le Président (M. Joly): En fait, c'est
l'introduction...
M. Bourbeau: Est remplacé par, alors, vous enlevez...
Le Président (M. Joly): Vous devriez ignorer cette
partie-là.
Mme Harel: On va le faire photocopier, ça va être
mieux.
M. Bourbeau: Alors, c'est des amendements sur le coin de la table
qui arrivent!
Mme Harel: Ah, les vôtres sont faits sur l'ordinateur
peut-être?
M. Bourbeau: mais non, écoutez... changer i un mot ce
n'est pas compliqué, mais changer des articles là. on va les
regarder au i mérite. , Le Président (M. Joly): alors,
nous allons i faire reproduire l'amendement pour le distribuer i à
chacun des parlementaires afin que vous i compreniez bien la portée. je
devrai juger de la recevabilité. > Mme Harel: j'ai une
question peut-être entre temps si le ministre accepte.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: À une question que je posais cet
après-midi, le ministre a répondu que le troisième
alinéa de l'article 81.15 satisfaisait la garantie de retour lorsque le
poste habituel du salarié avait été aboli. Cependant, moi,
cet après-midi, je parlais de la cessation d'emploi et non pas de
l'abolition de poste. Je demande au ministre pourquoi dans le règlement,
à l'article 33 et à l'article 34, on retrouve deux dispositions
toutes deux distinctes, une portant sur l'abolition du poste régulier et
une autre portant sur les licenciements. Alors, l'article 33 est reproduit
effectivement au troisième alinéa de l'article 81.15 avec aucune
autre modification que la concordance entre le poste régulier
changé pour le poste habituel. Et l'article 34, on ne le retrouve nulle
part.
M. Bourbeau: l'article 33 c'était la réglementation
pour le congé de maternité dans le règlement actuel qui a
été viré dans la loi pour le congé... bon
là, pour le congé de maternité c'est l'article 33 du
règlement et pour le congé parental, c'est le troisième
paragraphe de l'article 81.15.
Mme Harel: Oui, très bien. Alors vous nous dites: Pour le
congé de maternité c'est l'article 33 du règlement.
M. Bourbeau: C'est ça
Mme Harel: Et pour le congé parental, parce que vous
pensez que le troisième alinéa ne porte que sur le congé
parental de plus de 12 semaines? Le troisième alinéa n'est pas
rattaché seulement au deuxième alinéa. Il vaut pour
l'article. L'article porte à la fois sur le congé de
maternité et puis sur le congé parental de moins de 12
semaines.
M. Bourbeau: Effectivement, ça vaut pour les deux.
Ça vaut et pour le congé de maternité et pour le
congé parental.
Mme Harel: voilà. mais ça c'est dans le cas de
l'abolition de poste, l'article 33. moi, cet après-midi, je vous parlais
de l'article 34 et quand je vous parlais de l'article 34, celui qui concerne
les licenciements...
M. Bourbeau: Non, non. Vous parliez de l'abolition de poste cet
après-midi. Vous disiez: Si son poste est aboli pendant son congé
de maternité. C'est l'exemple que vous preniez
Mme Harel: Oui, mais je parlais aussi de cessation d'emploi. Le
règlement, l'amendement plutôt, excusez-moi, l'amendement que j'ai
déposé est à l'effet de garantir dans la loi, plutôt
que dans le règlement, une protection lors d'un licenciement. En fait,
la question que je pose c'est: Pourquoi avoir décidé que
l'article 33 devait se retrouver dans la loi et pas l'article 34?
(21 heures)
Le Président (M. Joly): Alors si vous voulez, j'aimerais,
pour le bénéfice des membres de la commission, donner la lecture
de l'amendement soumis par Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve concernant l'article 34, à l'article 81.16 du
projet de loi 97 où on ajouterait, où on dit: "La participation
du salarié aux avantages sociaux reconnus à son lieu de travail
ne doit pas être affectée pendant son congé de
maternité ou parental sous réserve du paiement régulier
des cotisations exigibles relativement à ces avantages,
déterminées par règlement." Alors, j'imagine que les deux
parties aimeraient se faire entendre sur ce qui motive, en fait...
M. Bourbeau: Est-ce que j'en ai une copie, de
çà?
Le Président (M. Joly): J'imagine que vous l'avez
reçue, M. le ministre, à date, non? Tenez, je vais vous en
laisser une ici. Alors, madame, comme vous êtes celle qui dépose
l'amendement... Alors je vous laisse la parole, madame...
Mme Harel: Bien, M. le Président, c'est le 2e
alinéa de l'article 81.16. Déjà, à l'article 81.16,
il est prévu le pouvoir du gouvernement de déterminer par
règlement la participation aux avantages sociaux reconnus à son
lieu de travail mais ce qu'on vient restreindre, en fait, par le
règlement, c'est qu'on dit: Cette participation ne doit pas être
affectée pendant son congé, sous réserve du paiement
régulier des cotisations exigibles et ce que le règlement va
déterminer, ce sont justement les . modalités du paiement
régulier des cotisations exigibles.
Donc, ça vient préciser que, par exemple, le
règlement ne pourrait pas être affecté s'il y a paiement
des cotisations qui sont déterminées par règlement. Oui,
c'est une garantie, en fait.
M. Bourbeau: M. le Président, la seule réponse que
je peux faire ici, c'est que ce type d'amendement là, les avis que je
recois de mes experts en qui j'ai une confiance éperdue...
Mme Harel: Aveugle?
M. Bourbeau: Aveugle, c'est un peu long. Une confiance... une
grande confiance. C'est qu'il est dangereux d'inventer - je ne voudrais pas
avoir un terme péjoratif disons de présenter des amendements
comme ceux là, qui sont fabriqués avec toute la bonne intention
du monde, j'en conviens, mais en ne laissant pas suffisamment de temps de recul
par rapport au projet de loi. Et l'expérience indique souvent que
quand on adopte des amendements substantiels dans un contexte comme
celui-là, il arrive parfois que, subséquemment, on
découvre des effets qui n'étaient pas prévus et qui se
retrouvent dans la loi et on doit vivre avec ça pendant longtemps. M. le
Président, je préfère de beaucoup, pour l'instant,
conserver le pouvoir régie mentaire et le gouvernement pourra, au cours
des prochains mois, le plus tôt possible, après avoir fait toutes
les consultations, après avoir fait toutes les études requises,
mettre dans un règlement les dispositions qui seront à ce
moment-là jugées acceptables pour les fins de la
clientèle. Ça m'apparaît une solution beaucoup plus
sûre que de prendre un risque avec un amendement dont on n'a pas eu
l'occasion ni le temps d'étudier les conséquences.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le mi nistre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Vous avez remarqué que le ministre n'a pas
plaidé sur l'irrecevabilité, il a plaidé sur le fond. Je
ne lui en fais pas grief, parce que...
M. Bourbeau: II n'était pas recevable?
Le Président (M. Joly): Savez-vous, vous n'avez pas le
droit d'influencer mon jugement, monsieur, ou ma décision.
M. Bourbeau: Non, non, mais je croyais que vous l'aviez
déclaré recevable, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Non. Moi, j'écoute les deux
parties et suite à ça, je me devrai de trancher.
Mme Harel: M. le Président, écoutez.
M. Bourbeau: Je ne sais pas s'il est recevable. Ce n'est pas un
procédurier, M. le Président.
Mme Harel: Vraiment, la méthode de rédaction en
vaut bien d'autres. Seuls ceux qui ont la conviction de l'infaillibilité
de leur jugement peuvent penser qu'on ne peut pas l'améliorer par le
travail qu'on fait. Bon, moi, j'ai déjà vu dans les
régimes supplémentaires de retraite avoir fait ce genre de
travail, et ça avait l'air d'être à la satisfaction de tout
le monde. Et quand on m'oppose des refus comme ça, la question que je me
pose, c'est: Quel intérêt sert-on, bon, à ne pas l'examiner
pour le mérite? Juste l'intérêt de la charpente juridique?
Bon, on peut aussi le prendre en délibéré et donner au
ministre jusqu'à demain.
En fait, ce n'est pas ça la question, ce n'est pas ça qui
est en cause. Ce n'est pas s'il est assez bien construit en regard de
l'ensemble des autres dispositions et s'il s'interprète par rapport
aux autres. La question, c'est ce congé parental, là, il va
ressembler à quoi, au bout de la ligne? Là, moi, je me dis, au
bout de la ligne, quand on sera rendus à l'article 80, hein? Il va
ressembler à quoi, le congé parental? Pour tout de suite,
là, moi, dans ma tête, il ne ressemble pas pantoute à ce
qu'il était, quand c'a été annoncé, dans le dossier
de presse. Là, ce n'est plus vraiment 34 semaines, c'est 12 semaines,
avec la garantie de retour à son poste, avec les avantages. Pour les 22
autres semaines, il n'y a pas de garantie ni d'avantages. Et là,
ça veut dire que si le gouvernement a jugé bon, là, de
dire qu'il va faire un règlement qui n'est pas encore fait, que le
ministre n'assure même pas de publier en même temps que la loi va
être mise en vigueur, imaginez-vous l'imbroglio de ceux qui vont prendre
un congé parental à partir du 1er janvier, et puis, qui le feront
à leurs risques complètement, sans même savoir s'ils auront
la protection de l'ancienneté.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse ici, Mme la
députée, j'aimerais vous ramener, si vous voulez, sur la
recevabilité, là, et non pas sur le fond, comme tel.
Mme Harel: oui. mais la recevabilité, m. le
président, c'est que... évidemment que c'est recevable. d'abord
le ministre n'a pas plaidé contre la recevabilité.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Juge et partie.
Mme Harel: Non, c'est parce que le M. le ministre n'a pas
plaidé, d'abord, contre la recevabilité parce qu'il ne pouvait
pas plaider contre. Mais je vous rappelle que c'est d'autant plus recevable que
c'est important, parce que, pensez-y, pensez qu'il n'y a même pas de
garantie d'ancienneté. Qui va aller prendre un congé parental?
Imaginez, surtout les hommes. Là vraiment, imaginez-vous, un père
qu'on veut inciter à prendre un congé parental, qui l'utiliserait
et qui n'aurait pas de garantie à l'égard de son
ancienneté. Ça va lui venir plus tard, par règlement, et
de quoi causera le règlement? Ça, le ministre ne peut même
pas nous en donner un aperçu aujourd'hui. Alors, vous comprendrez, M. le
Président, que le peu de garantie qu'il y a dans notre amendement
devrait être recevable.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
M. Bourbeau: Un petit mot. D'abord, simplement pour dire que je
n'ai fait aucun commentaire sur la méthode de rédaction. Je n'ai
pas dit qu'il était mal rédigé, M. le Président, la
députée de Hochelaga-Maisonneuve ne peut pas
insinuer qu'on a critiqué ou commenté la méthode de
rédaction. Je n'ai rien à dire là-dessus, M. le
Président. En général, la facture des amendements
proposés par la députée de Hochelaga-Maisonneuve est
excellente. Je lui rends cet hommage.
Deuxièmement, M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve a dit: À quoi va ressembler le congé
parental? Je lui réponds que le congé parental va ressembler
exactement à ce que représente aujourd'hui le congé de
maternité. Le congé de maternité, dans le cas actuel du
droit, à moins que je ne m'abuse, il est plutôt dans le
règlement que dans la loi. Alors on vit avec depuis longtemps, puis je
vois des visages épanouis devant moi, des gens qui ont pris des
congés de maternité et on est assez fiers et contents.
Donc, on fonctionne comme ça depuis une décennie, avec des
congés de maternité qui sont régis par un
règlement. Nous, nous avons aujour-d!hui la magnanimité de dire:
On met le congé de maternité dans la loi, tant mieux! Et on vous
dit: Pour l'instant, le congé parental, on fait comme on a fait
jusqu'à maintenant avec le congé de maternité. On passe
par, disons, l'antichambre de la loi, c'est-à-dire par le
règlement, jusqu'à ce qu'on ait eu l'occasion de bien pouvoir
cerner tout ça. Ce n'est pas vraiment un scandale et je ne vois pas
pourquoi on déchirerait notre linge sur la place publique. On propose de
faire, avec le congé parental, ce qu'on fait depuis toujours avec le
congé de maternité, et ça n'a jamais scandalisé
personne. Alors, replaçons les choses dans un contexte un peu plus
sérieux.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'amendement? Bien voici, là...
Mme Harel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Compte tenu des arguments
apportés par les deux partis, et compte tenu du guide qui m'est
donné afin d'en arriver à statuer, je déclare l'amendement
recevable parce que ce n'est pas à moi de juger de toutes les
incidences. Pour le moment, je juge de la recevabilité de l'amendement.
Donc, recevable. Alors, M. le ministre?
M. Bourbeau: On s'en doutait pas mal, M. le Président.
Sans ça, j'aurais perdu ma salive depuis dix minutes.
Mme Harel: Tout le monde est d'accord, M. le Président.
Non?
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous demandez un vote
nominal, Mme la députée?
Des voix: Oui, oui.
Mme Harel: Non, Hein. Sur division ou nominal? Qu'est-ce que tu
veux? Nominal.
Le Président (M. Joly): Pas nécessairement. Il y a
moyen d'éliminer toute la "procédurite". Nominal, vous demandez
le vote nominal?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est parce que vous
voulez voir votre nom dans le Journal des débats?
Mme Harel: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas à moi de
juger, remarquez-bien, à ce niveau-là. Alors, M. le ministre.
Mme Harel: Ça nous fait une preuve de séjour.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, pour ou contre
l'amendement.
M. Bourbeau: L'amendement de madame. Le Président (M.
Joly): Oui.
M. Bourbeau: Alors, M. le Président, je suis contre.
Le Président (M. Joly): Mme la députée -
attendez, les comtés m'échappent - de Bour-get?
Mme Boucher Bacon: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Gaspé?
M. Beaudin: Contre.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Saint-Henri?
Mme Loiselle: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières?
M. Philibert: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges?
M. Marcil: Contre.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Fabre? Je suis contre.
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Pour.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin?
Mme Vermette: Pour.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière?
Mme Carrier-Perreault: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
rejeté. Nous revenons donc à l'article...
Mme Harel: On n'a pas encore eu... Le Président (M.
Joly): ...81.16.
Mme Harel: ...de réponse à la question que j'ai
posée, M. le Président, juste avant que l'on examine la
recevabilité de l'amendement quant à l'article 34 du
règlement qui concerne les cessations d'emploi, les licenciements
pendant le congé de maternité.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est une question qui est
hautement technique et si vous le voulez bien, on va demander à Me
Parent de nous répondre.
Le Président (M. Joly): Me Parent, on vous
reconnaît.
M. Parent (Richard): Alors, M. le Président, l'article 33
auquel faisait allusion Mme la députée tout à l'heure et
l'article 34 du règlement... L'article 33 a été reproduit
dans le projet de loi alors que l'article 34 ne s'y retrouve pas pour la bonne
raison que c'est à l'article 58 qu'on retrouve le même pouvoir qui
est à l'article 34 du règlement sur le congé de
maternité. L'article 58 du projet de loi prévoit que le projet de
loi modifie par l'insertion, après l'article 123.1, des articles
suivants dont l'article 123.2 qui édicté: La présomption
qui résulte de l'application du premier alinéa de l'article 123
continue de s'appliquer pour au moins 20 semaines après le retour au
travail du salarié à la fin d'un congé de maternité
ou d'un congé parental. Or, s'il arrivait qu'il y art un licenciement ou
un congédiement au cours du congé de maternité ou du
congé parental, lorsque la salariée sera prête, ou le
salarié dans le cas du congé parental sera prêt, à
retrouver son emploi, s'il y a eu licenciement au cours de ce congé, il
y aura présomption à l'effet que ce licenciement ou ce
congédiement eut lieu à cause du congé parental ou du
congé de maternité. À ce moment là, iI aura
conservé à ce titre, si je fais le parallèle avec
l'article 34 du règlement déjà existant, il aura
conservé les mêmes droits que l'on retrouve à l'article 34
du règlement, comme s'il était resté au travail. mais
là, ça va s'étendre au congé parental.
Mme Harel: Oui, c'est intéressant. Pourquoi avoir eu
besoin d'une disposition pour l'abolition de poste? Est-ce qu'il n'aurait pas
été possible d'utiliser l'article 58 aussi en regard de l'article
33 du règlement?
M. Parent (Richard): C'est parce que l'abolition de poste ne
constitue pas nécessairement un licenciement lorsque le ou la
salariée revient au travail après le congé parental ou de
maternité. Si son poste est aboli, c'est à l'article 81 15,
troisième paragraphe, que ses droits sont reconnus, c'est-à-dire
qu'il a les mêmes droits et les mêmes privilèges que s'il
avait été à l'emploi lorsque son poste est disparu.
Mme Harel: Mais l'article 123 parle de congédiement, de
suspension ou de déplacement.
M. Parent (Richard): Oui.
Mme Harel: Et là, c'est un licenciement. (21 h 15)
M. Parent (Richard): Oui. Et l'article 58 fait un ajout à
l'article 123, c'est-à-dire qu'on voit apparaître l'article
123.2.
Mme Harel: Oui, mais on ne change pas le premier alinéa de
l'article 123.
M. Parent (Richard): Le premier alinéa de l'article 123
donne la procédure en recours qu'on retrouve à différents
articles, dont les articles 122, 122.1 et même 123.1 maintenant pour la
retraite, ainsi de suite, de même que le nouvel article 123.1 que l'on
vient de voir et qui ajoute une présomption pendant 20 semaines, qui
renforcit encore ses droits et privilèges accordés à la
salariée ou au salarié en congé parental et à la
salariée en congé de maternité.
Mme Harel: Et vous dites que ça, ça va couvrir les
cas de licenciement qui sont survenus pendant le congé.
M. Parent (Richard): Pendant, oui, exactement.
Mme Harel: Et ça va assurer les mêmes droits aux
personnes licenciées.
M. Parent (Richard): Que les personnes qui étaient
présentes, Mme la députée, oui.
Mme Harel: Au même moment, durant l'absence.
M. Parent (Richard): Durant l'absence.
Le Président (M. Joly): Est-ce que ça répond
à votre question, Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Merci, oui.
Le Président (M. Gobé):je pense que c'est clair.
vous avez fait un bon pédagogue, m. l'avocat. donc, l'article 81.16 est
mis aux voix, adopté?
Mme Harel: L'article 21.16?
Le Président (M. Joly): L'article 81. 16.
Mme Harel: L'article 81.16. C'est ça que vous voulez,
faire un vote nominal?
Le Président (M. Joly): Vote nominal. Mme Harel:
Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): Sur l'article tel que
rédigé...
Mme Harel: Tel que rédigé.
Le Président (M. Joly): ...et tel que soumis dans la
loi.
Mme Harel: On va voter contre. Une voix: II n'y a pas
d'amendement. Mme Harel: On va voter contre.
Le Président (M. Joly): Donc, sur division.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors, sur division,
adopté. J'appelle l'article 81.17. Qu'avez-vous à rire, vous,
là?
M. Bourbeau: M. le Président, cet article vise à
empêcher qu'une personne en congé de maternité ou en
congé parental ait plus de droits que si elle était restée
au travail. Il reprend en substance l'article 35 du règlement actuel. Et
je cite l'article 35 du règlement qui dit que "la présente
section ne doit pas avoir pour effet de conférer à une
salariée un avantage dont elle n'aurait pas
bénéficié si elle était restée au travail".
Donc, c'est essentiellement le même texte.
Le Président (M. Joly): Vous pouvez me donner un
exemple...
M. Bourbeau: Pardon?
Le Président (M. Joly): ...pour ma compréhension.
Un exemple, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bourbeau: Un exemple. Alors, un exemple d'un avantage. On me
dit que s'il y a eu une mise à pied pendant le licenciement, par
exemple, où ceux qui ne sont pas en congé de maternité ont
été mis à pied, la personne qui, elle, est en congé
de maternité aurait été mise à pied en même
temps que les autres. Donc, elle ne peut pas bénéficier d'un
avantage par rapport aux autres qui ont été mis à
pied.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, ce qui est surprenant, c'est
que l'argumentaire du ministre n'ait pas valu dans ce cas-ci. Tantôt, le
ministre arguait que c'était vraiment satisfaisant que des protections
se retrouvent dans le règlement parce que le règlement, bien,
c'était par le règlement que le congé avait
été introduit et que le règlement était
satisfaisant et suffisant, en fait. Et là, le ministre a jugé
qu'il valait mieux mettre une disposition semblable dans la loi. Pourquoi?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Tantôt, j'ai dit, M. le Président, que
ce qui était dans le règlement, on le met dans la loi, en
principe, parce qu'on l'avait dans le règlement et on le met dans la
loi. On constate qu'on a amélioré la sécurité de
cette façon-là. Mais pour ce qui est de la nouvelle disposition
qui est le congé parental, on procède comme on procédait
jusqu'à maintenant pour le congé de maternité. On le met
dans le règlement. Ça ne contredit pas ce que j'ai dit.
Mme Harel: Pourquoi à ce moment-là avoir
refusé de mettre dans la loi l'article 32 du règlement?
Là, vraiment, c'est difficile de vous suivre. Là, vous
dites...
M. Bourbeau: Un instant.
Mme Harel: ...que ce qui était dans le règlement,
vous l'avez mis dans la loi.
M. Bourbeau: L'article 32, c'est dans la loi.
Mme Harel: Et là, on voit clairement que vous avez choisi
ce qui faisait votre affaire. Parce que l'article 32, c'est la participation de
la salariée aux avantages sociaux reconnus à son lieu de
travail.
M. Bourbeau: M. le Président, tantôt ce que j'ai dit
c'est que pour ce paragraphe-là, cet article-là plutôt,
l'article 32, on avait décidé de
se garder un pouvoir réglementaire. Et la députée,
tout à l'heure, voulait qu'on le mette dans la loi. Je lui ai dit que
c'était dangereux pour l'instant de faire de la rédaction
sur-le-champ et que je préférais garder le projet de loi tel
qu'il était mais je n'ai pas dit qu'on avait tout mis dans la loi au
sujet de. . Je dis que nous avions tenté de mettre dans la loi le
maximum de choses qui étaient dans le règlement. Je ne crois pas
avoir dit que la totalité de la réglementation se retrouvait dans
la loi mais une bonne parue autant que possible et ça, l'article 32 du
règlement, c'est un exemple de ce qui ne se retrouve pas dans la
loi.
Mme Harel: Mais c'est quand même para doxal que là,
on se sente obligé, que le ministre se sente obligé de mettre
dans la loi qu'il n'y a aucune des dispositions là, antérieures
à l'article 34. De l'article 81.4 à l'article 81.16, en fait, du
congé de maternité, il n'y a aucun de ces articles-là qui
ne donne des avantages supérieurs, qu'il n'ait pas cru nécessaire
de mettre dans la loi les articles qui donnaient des avantages. On ne peut pas
en avoir plus mais on ne sait pas ce qu'on va avoir. C'est ça,
finalement.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que c'est un petit
peu...
Mme Harel: Pour le congé parental.
M. Bourbeau: ...inexact là. Il y a quand même,
à ma connaissance..
Mme Harel: Qu'est-ce qu'on a comme avantage pour le congé
parental?
M. Bourbeau: Bon, l'article 91.15, par exemple, ça se
retrouve dans la loi, ça donne des avantages à...
Mme Harel: À la fin du congé, mais pendant le
congé?
M. Bourbeau: Bien, quand même, ça con tredit ce que
le député a dit tantôt.
Mme Harel: Non, donnez-moi un avantage pendant le
congé.
M. Bourbeau: Ça donne des avantages. Bien, j'ai dit
tantôt que pendant le congé là, les études
n'étaient pas terminées, on préférait agir avec
prudence. Alors, c'est pour ça qu'on opte plutôt pour le pouvoir
réglementaire. Et quand on amendera la loi la prochaine fois, on sera
peut-être en mesure de les mettre dans la loi. On procède par
étapes. C'est de Tétapisme". Vous connaissez ça de
Tétapisme"?
Mme Harel: Si on était sûrs du but que vous
recherchez, mais vous n'avez même pas voulu me confirmer que vous alliez
accorder au salarié pendant son congé parental la même
reconnaissance que dans le congé de maternité. ...des oreilles
pour entendre?
Le Président (M. Joly): Est-ce que.
M. Bourbeau: Je n'ai pas entendu de question, M. le
Président. C'est une affaire réglée.
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut me confirmer, à 9 h
25, là, qu'il entend donner les mêmes garanties au salarié
pendant son congé parental, dans le règlement, que les garanties
octroyées pendant le congé de maternité?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai dit à plusieurs
reprises que les études sont en cours au ministère sur les effets
de tous ces articles-là et je ne suis pas en mesure présentement
de donner des garanties. Je dis simplement que nous allons terminer les
études qui sont en cours et quand nous aurons fait les
évaluations sur les impacts de ces mesures-là, on prendra les
décisions qui s'imposent el la députée de Hochelaga
-Maisonneuvn sera l'une des premières avisées
Mme Harel: Parce que, dans le fond, M. le Président, le
scénario... est-ce que non seulement tu n'auras pas de salaire pendant
ton congé parental mais, en plus, il va falloir que tu débourses
des contributions, ta part, et éventuellement la part d'un employeur,
pour pouvoir te maintenir dans des régimes d'assurances ou autres
régimes sociaux?
M. Bourbeau: On verra, M. le Président. Il n'y a aucune
décision de prise. Alors, il ne faut pas anticiper.
Mme Harel: Ce n'est pas bien, bien une garantie ça.
M. Bourbeau: ça, c'est ce que vous dites. là, c'est
ce qui existe dans la fonction publique présentement, ce que vous venez
d'avancer là.
Mme Harel: Pendant le congé de maternité?
M. Bourbeau: Congé parental. Congé parental
à la fonction publique.
Mme Harel: Bon, sur division.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 97 est
adopté sur division. J'appelle l'article 35.
M. Bourbeau:...
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le ministre, comme
vous le savez, à l'article 34, il y a déjà quelques
articles qui ont été suspendus...
M. Bourbeau: Alors, lesquels?
Le Président (M. Joly): Les articles 81 1, 81.3, et
81.11.
M. Bourbeau: Lesquels on pourrait adopter, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Les articles 81.3 et 81.11.
M. Bourbeau: l'article 81.1, m. le président, là,
on serait prêts à proposer un amendement, l'amendement de la
députée de marie-victoria l'amendement vermette. alors, à
l'article 34 amendement 81.1...
Le Président (M. Joly): Oui, merci.
M. Bourbeau: ...on propose de remplacer le quatrième
alinéa de l'article 81.1 par le suivant: "Toutefois, le salarié
qui adopte l'enfant de son conjoint ne peut s'absenter du travail que pendant
deux journées, sans salaire".
Le Président (M. Joly): Alors, on remplacerait à
81.1: "Le présent article ne s'applique pas lorsqu'un salarié
adopte l'enfant de son conjoint" par ce que vous venez de lire, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Ça, ce texte-là reproduit, fait en
sorte d'introduire dans la loi un texte similaire qui existe
présentement dans le règlement. Je vais vous donner les
références.
Est-ce que c'est dans le règlement ou dans la loi?
M. le Président, alors ça reproduit ce qui est
présentement dans la loi actuelle à l'article 81 puis qui est
remplacé par les nouveaux articles. Au deuxième alinéa de
l'article 81, un salarié peut aussi s'absenter du travail, sans salaire,
le jour du mariage de l'un de ses enfants et pendant deux jours, à
l'occasion de la naissance ou de l'adoption d'un enfant. Bon, c'est à
utiliser pour ça. Alors, on va le réintroduire dans l'article
34...
Mme Harel: C'est déjà ça.
M. Bourbeau: Comme quatrième paragraphe.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin, comme vous aviez soumis quelque chose dans ce sens-là,
j'imagine que ça vous va?
Mme Vermette: Oui. Ça va.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 81.1, alinéa 4 est adopté. Est-ce que l'article 81.1
est adopté? Mme Harel: Adopté. Le Président (M.
Joly): Tel qu'amendé. Mme Harel: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): Bon, on avait souligné
81.3.
M. Bourbeau: Ça, M. le Président, on est encore en
train de faire des vérifications qui ne sont pas terminées.
Alors, on va devoir continuer à suspendre cet article-là
jusqu'à demain.
Mme Harel: O.K.
Le Président (M. Joly): Parfait, donc l'article 81.3 est
suspendu. L'article 81.11, où on avait à statuer sur le mot
"confier".
M. Bourbeau: Mêmes remarques que pour l'article 81.3, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, nous le gardons suspendu, M.
le ministre ?
M. Bourbeau: C'est ça. On va le garder en suspens.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 34 est suspendu.
J'appellerai donc l'article 35.
Avis de cessation d'emploi ou de mise à pied et
certificat de travail
M. Bourbeau: Cette modification a pour objet de préciser
le titre de la section en concordance avec les modifications apportées
par l'article 36 du projet de loi. (21 h 30)
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a une conspiration qui
se fait là, M. le Président, là.
Le Président (M. Joly): Vous avez une conspiration, vous
sentez...
Mme Harel: II n'y a pas de conspiration, M. le Président,
c'est que je ne peux pas présider la commission parlementaire de
l'éducation et une chance que je peux compter sur un président de
séance comme le député de Rivière-des-Prairies.
M. Bourbeau: Je soulignais l'excellent travail qu'a fait hier,
à votre place, le député de LaFontaine.
Le Président (M. Joly): Ouais. On m'a dit même qu'il
avait eu à juger de certaines motions et que c'avait été
à la satisfaction de 50 % des
parties.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Gobé: Je vais revenir si vous voulez.
Le Président (M. Joly): Alors, pour vous montrer, M. le
ministre, qu'un rôle d'arbitre ce n'est jamais populaire dans n'importe
quel...
Mme Harel: II y a eu une suggestion du député de
Verdun. Lui, il proposait qu'à chaque amendement pair, ça nous
soit accordé, puis impair, ça nous soit refusé.
Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, on va prendre en
délibéré la suggestion. M. le ministre, on était
rendus à l'article 35.
M. Bourbeau: Oui, et j'ai fait mes remarques.
Le Président (M. Joly): Bon, vous n'avez pas autre chose,
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: II me semble qu'au moment de l'étude de
l'avant-projet de loi, des intervenants étaient venus nous parler de la
confusion qui s'était introduite dans l'interprétation du mot
licenciement. Est-ce que c'est pour cette raison que vous avez modifié
la loi actuelle en remplaçant licenciement par cessation d'emploi.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, c'est exact. On voulait
avoir un terme neutre.
Mme Harel: Et ç'avait donné lieu, je pense,
à beaucoup de jurisprudence.
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: Des plaintes devant la commission.
M. Parent (Richard): Exact
Mme Harel: Bref d'évocation, peut-être aussi.
Le Président (M. Joly): Me Parent.
M. Parent (Richard): Non, ça ne s'était pas fait
par bref d'évocation. Ça s'était fait directement par des
causes et au tout début, d'ailleurs, de l'application de la loi,
très rapidement, ça s'est clarifié. La raison pour
laquelle ça s'est clarifié et que ça été
interprété vraiment comme cessation d'emploi, c'est que l'article
83 pré-voyait qu'il n'y avait pas de préavis à donner
lorsque lelicenciement avait pour objet une faute grave du
salarié. Alors, on ne pouvait pas interpréter le mot licenciement
comme étant uniquement une mise à pied si ça
dépendait d'une mesure disciplinaire, c'est-à-dire des faits et
gestes du salarié C'est donc qu'il a été
interprété comme étant un congédiement et ce qu'on
retrouve ici comme cessation d'emploi, ça clarifie tout simplement et
ça confirme la jurisprudence établie depuis déjà a
peu près huit ans.
Mme Harel: Merci
Le Président (M. Joly): Merci, Me Parent. Mme la
députée.
Mme Harel: Donc là, le chapitre qui est introduit, c'est
le chapitre IV et l'intitulé, après les congés annuels
payés, c'est bien ça, après les repos et les congés
divers. L'intitulé se lirait: "L'avis de cessation d'emploi ou de mise
à pied et le certificat de travail". On lit seulement, actuellement, le
préavis et le certificat de travail.
M. Parent (Richard): Exact.
Mme Harel: Est-ce que.. évidemment ça c'est pas le
même préavis qui est envoyé au ministère du Travail
en vertu de la Loi sur la qualification professionnelle de la main-d'oeuvre,
hein?
M. Parent (Richard): Non, c'est différent.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que c'est au ministère de
la Main-d'oeuvre et non pas au ministère du Travail.
Mme Harel: Donc, on se retrouve toujours avec deux avis dans nos
lois. Un avis dans la loi des normes puis un avis dans Loi sur la qualification
professionnelle, c'est ça.
M. Bourbeau: Qualification et formation professionnelle de la
main-d'oeuvre.
M. Parent (Richard): Celui qui se retrouve dans la loi actuelle,
c'est l'avis individuel, le préavis qui devient l'avis, mais individuel,
tandis que l'autre préavis dont vous faites mention, c'est on cas do
licenciement collectif, c'est-à-dire de ffermeture ou d'entreprise.
Mme Harel: Merci. Donc, le préavis, ça, c'est dans
une autre loi.
M. Bourbeau: Le préavis pour les licenciements
collectifs.
Mme Harel: Collectifs, au-delà de 50 mises à pied,
je crois. Dix et plus?
M. Bourbeau: Dix et plus.
Mme Harel: Est ce que le ministre a toujours l'intention de
rafraîchir cette loi au cours de la prochaine session?
M. Bourbeau: J'ai l'intention de le faire, oui. Mais pour
l'instant, l'horizon constitutionnel étant un peu brouillé, il
est difficile pour moi de modifier une loi ou de réformer une loi, de
refondre une loi, qui a créé et qui est la loi-cadre pour les
commissions de formation professionnelle, ne sachant pas exactement ce qu'il
adviendra des commissions de formation professionnelle, selon que les
programmes de main-d'oeuvre seront encore partagés avec le
fédéral ou non. Alors, il est très difficile de savoir ce
qui va arriver pour l'instant, on préfère attendre que le climat
ou que le firmament se nettoie un peu et, à ce moment-là, on
pourra décider comment la loi va être modifiée.
Mme Harel: Je me pose ces questions parce que je me demandais si
c'était à ce stade-ci qu'on devait introduire la comparaison avec
l'Ontario qui, souhaitons-le, pourrait vous inspirer parce que, s'il est exact
qu'en matière de congés familiaux, le Québec semble
inspirer l'Ontario, il faudrait souhaiter qu'en matière de cessation
d'emploi et de mise à pied, l'Ontario inspire le Québec.
M. Bourbeau: ...licenciement collectif?
Mme Harel: En Ontario, ça vaut même pour un seul
licenciement si l'entreprise a un chiffre d'affaires de plus de 2 500 000
$...
M. Bourbeau: Les renseignements que j'ai ici, M. le
Président, sur la législation ontarienne, sont à l'effet
que tout employeur qui licencie 50 employés et plus, suite à
l'interruption permanente de l'ensemble ou d'une partie de ses
activités, ou encore qui licencie un ou plusieurs employés, et
dont la masse salariale est de 2 500 000 $ ou plus, doit verser à chaque
employé licencié et ayant travaillé pour lui pendant au
moins cinq ans, une indemnité de cessation d'emploi. Il y a une formule
ici, qui tient compte du salaire hebdomadaire normal, sans heures
supplémentaires, du nombre d'années complètes de travail,
du nombre de mois complets de travail et avec un plafond de 26 semaines de
salaire normal sans heures supplé mentaires.
Mme Harel: Oui, c'est la loi sur les normes d'emploi en
Ontario.
M. Bourbeau: C'est ça
Mme Harel: II y a un de mes collègues, aujourd'hui, le
député de Mont-Laurier, le député de Labelle, qui
me faisait valoir que, sur le territoire de Labelle, il y a une partie qui est
contiguë avec l'Ontario où deux compagnies ont décidé
de faire des mises à pied pour une assez importante quantité de
travailleurs, en fait c'est 350. De toute façon, il va prendre toutes
les informations et je vais vous les transmettre. Mais il semblerait que le
fait qu'il y ait une indemnité en Ontario parce qu'il y a des
établissements de cette entreprise-là des deux
côtés, le fait qu'il y ait une indemnité à verser
pour les travailleurs licenciés, parce que dans la forêt, ce sont
des travailleurs qui ont une ancienneté, finalement, assez importante,
aurait fait pencher la balance pour le licenciement des travailleurs
québécois; il y en a 350. Pour une ville comme Mont-Laurier
là, et puis pour la partie contiguë de ce secteur-là, il
semble que ce soit assez considérable.
M. Bourbeau: Vous voulez dire qu'on aurait licencié des
travailleurs québécois parce que c'était moins
onéreux.
Mme Harel: Moins coûteux! C'est plus coûteux
finalement.
M. Bourbeau: Mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas,
ça devrait être l'inverse.
Mme Harel: Bien non, c'est plus coûteux de fermer en
Ontario. Parce qu'il y a à verser une indemnité...
M. Bourbeau: Ah! oui, oui, je comprends. Je comprends O.K.,
très bien.
Mme Harel: ...de presque... pas 26 semaines dans tous les cas,
mais une indemnité aux travailleurs licenciés, tandis qu'au
Québec il n'y a qu'à payer le papier sur lequel on leur donne
l'avis de cessation d'emploi.
M. Bourbeau: M. le Président, de toute façon, je
suis extrêmement sensible à ce problème-là. J'ai
demandé à mes fonctionnaires depuis un certain temps
d'étudier ce problème-là et je peux dire que j'ai
l'intention, si Dieu me prête vie, de légiférer dans ce
domaine-là le plus tôt possible. Ça se fera, bien
sûr, lorsque nous amenderons ou réformerons la Loi sur la
formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre, puisque
c'est la loi qui traite de ce sujet-là. Mon intention, au début,
était de légiférer dès cet automne
là-dessus, mais je ne vois pas comment j'aurais pu le faire, M. le
Président, avec le temps que nous prenons pour ce projet de loi
là, ici. Mais, le projet est retardé jusqu'à ce que nous
voyions un peu plus clair avec le fédéral, dans les dossiers de
main-d'oeuvre, mais certainement qu'au cours de 1991, on devrait
légiférer là-dessus.
Mme Harel: Mais, entre-temps, si j'ai bien compris, vous
démembrez certains services du
ministère. Je pense, entre autres, à celui des
travailleurs licenciés et vous les déplacez ces
ressources-là qui se trouvaient au ministère vers les commissions
de formation professionnelle. En fait, vous opérez sans avoir le support
de la loi comme vous l'aviez prévu dans le projet de loi.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que, lorsque nous avons
annoncé la stratégie du gouvernement face à l'adaptation
au libre-échange, nous avons annoncé certaines mesures dont,
entre autres, le déplacement de certains fonctionnaires qui oeuvrent
dans le secteur de la main-d'oeuvre au ministère, dans les commissions
de formation professionnelle, mais ces fonctionnaires-là sont toujours
des fonctionnaires du ministère qui sont localisés dans les CFP.
Ça fait partie de notre plan de stratégie d'adaptation.
Mme Harel: Et, avez-vous mis en place. C'est dans la perspective
de mettre en place les guichets.
M. Bourbeau: Du guichet spécialisé.
Mme Harel: Les guichets spécialisés. Ce que devait
venir, dans le fond, confirmer le projet de loi sur la formation et la
qualification professionnelles de la main-d'oeuvre.
M. Bourbeau: Mais, dans les faits, ils sont déjà
rendus. Puis, on n'attend pas que la loi soit changée, ils sont
déjà déménagés. Et le guichet, on est en
train de l'instaurer. En fait, il est en place.
Mme Harel: Bon, vous savez certainement que le gouvernement
ontarien a annoncé qu'il entendait bonifier sa politique
d'indemnité de départ lors des licenciements. Est-ce que vous
avez des contacts, est-ce qu'il y a des échanges qui ont eu lieu, par
exemple, entre vous au niveau ministériel ou au niveau peut-être
de vos sous-ministres depuis leur nomination?
M. Bourbeau: II y a des contacts fréquents au niveau des
fonctionnaires. D'ailleurs, on est avisés très rapidement des
décisions qu'ils prennent et même, on est parfois
consultés. Au niveau ministériel, moi je n'ai pas eu de
rencontre, personnellement, avec mon homologue ontarien dans le nouveau
gouvernement social-démocrate, néo-démocrate plutôt.
Je présume que ça viendra éventuellement.
Mme Harel: Mais entre fonctionnaires, est ce qu'il y a eu
déjà une rencontre de travail?
M. Bourbeau: M. le Président, au niveau des fonctionnaires
ça fonctionne très bien. Les fonctionnaires n'ont pas
changé. Évidemment enfin, pas beaucoup, semble-t-il. C'est comme
au gouvernement du Québec, les fonctionnaires demeurent et les
politiciens passent.
Mme Harel: M. le ministre, est-ce que vous aviez
été invité aux états généraux de la
formation professionnelle organisés par le député - il
n'est pas ministre - Charest dans l'Estrie? (21 h 45)
M. Bourbeau: C'est à dire que moi, non, mais ma
collègue, la ministre responsable des Communautés culturelles et
de l'Immigration, a participé à une réunion samedi dernier
où elle a livré un excellent discours, une excellente allocution
où elle a fait état... Elle a remis un certain nombre de choses
à leur place, y compris rappeler certaines réalités
constitutionnelles qui ont fait en sorte, je pense, de replacer le dossier
à son bon niveau.
Mme Harel: C'étaient des états
généraux qui étaient organisés avec du financement
fédéral ou si c'était juste une initiative
régionale?
M. Bourbeau: Ce sont des rencontres préliminaires à
un projet qui avait été évoqué pour faire un forum
au mois d'avril ou un sommet sur l'emploi au printemps prochain en Estrie.
Mme Harel: Ce n'est pas le début d'états
généraux dans les régions du Québec?
M. Bourbeau: C'est peut-être effectivement la pointe de
l'iceberg. Cela m'apparaît faire partie de la stratégie qui a
été annoncée visant à mettre sur pied une
société nationale de formation et des espèces de
structures régionales. Mais j'ai l'impression qu'il y a eu, comme on
dit, un peu de sable dans l'engrenage.
Mme Harel: Excellent. En avez-vous mis suffisamment?
M. Bourbeau: J'y ai contribué d'une façon
substantielle.
Mme Harel: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 35.
M. Bourbeau: Avec mes partenaires sociaux, je dois dire. Le
Président (M. Joly): l'article 35, adopté?
Mme Harel: Alors, l'article 35, adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle donc l'article 36. ;
M. Bourbeau: l'article reprend en substance l'article 82 de la loi sauf
les exceptions qui se j retrouvant dorénavant à l'article 82 1
pour plus i de clarté II précise, en outre, les concepts
juridiques employés par la jurisprudence qui les a
interprétés. De plus, l'article rend nuls les avis de cessation
d'emploi alors que le salarié est déjà en mise à
pied, sauf certains employés saisonniers. M. le Président,
ça clarifie les modalités d'application des articles 82 et 83 et
les reformule en vue de tenir compte des nombreuses représentations
effectuées sur le sujet depuis plusieurs années. Et ça
rend également applicable l'indemnité compensatoire lorsque la
cessation d'emploi survient pendant une mise à pied.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga Maison neuve.
Mme Harel: Oui. Le ministre a dû être informé
des représentations faites auprès de son ministère par,
non pas les vendeurs d'automobiles, mais les propriétaires de garage,
plus exactement la Corporation des concessionnaires d'automobiles du
Québec. En fait, eux font valoir des difficultés d'application de
la loi à l'égard des travailleurs rémunérés
à commission. J'imagine que ce n'est pas particulier à l'article
82. Ce n'est pas tant sur la question des préavis de mise à pied.
On pourra peut-être revenir aux articles 54 et suivants.
M. Bourbeau: M. le Président, on a corrigé ce
problème-là. C'était le problème des travailleurs
à commission. À l'article 83, on a introduit une formule qui
permet de prendre la moyenne des trois derniers mois et je pense que ça
devrait satisfaire ces gens là et d'autres qui sont...
Mme Harel: Ils ne tenaient pas à ce que ce soit mensuel,
je pense.
M. Bourbeau: Ils demandaient qu'on prenne la moyenne des derniers
six mois et on a opté pour trois mois, ce qui devrait être
suffisant, je pense.
Mme Harel: D'accord. Et vous avez dû aussi prendre
connaissance des représentations de l'Association des manufacturiers de
bois de sciage du Québec, spécifiquement, sur l'article 82. Leur
point de vue est que le caractère saisonnier ne peut pas être
l'étiquette de l'entreprise mais bien de l'emploi. Ils déclarent
leur satisfaction que cet argument ait été retenu au
troisième alinéa de l'article 82. Ce qu'ils demandent, c'est un
amendement qui s'ajouterait à ceux qui les ont satisfaits jusqu'à
maintenant, semble-t-il, et qui se lirait comme suit: "sauf dans le cas d'un
emploi saisonnier".
Qu'est-ce que signifie l'alinéa à l'article 82, le
troisième alinéa qui se lit ainsi: "L'avis de cessation d'emploi
donné à un salarié pendant la période où il
a été mis à pied est nul, sauf dans le cas d'un emploi
dont la durée n'excède habituellement pas six mois à
chaque année en raison de l'influence des saisons."
Donc, dans le cas d'un emploi dit saisonnier, l'avis de cessation
d'emploi va être considéré comme valide même si c'est
pendant la période de mise à pied. Est-ce que c'est ça
qu'il faut comprendre? Alors comment faut-il...
Le Président (M. Joly): J'aimerais juste apporter un
commentaire ici. Si je comprends bien, on saute de l'article 36 aux articles
82, 82 1, 82.3. Remarquez bien que je n'ai pas d'objection, si ça peut
aider à faire avancer, parce que l'article 36 comme tel...
Mme Harel: Mais on est tout à fait... Le
Président (M. Joly): On introduit... Mme Harel: L'article
36...
Le Président (M. Joly): ...l'article 82 et l'article
83.
Mme Harel:...l'article 82 et l'article 83.
Le Président (M. Joly): Mais c'est parce qu'on saute
à l'article 82, on saute à l'article 83, l'article 83.1 ot ainsi
de suite.
Mme Harel: Mais on ne peut pas étudier l'article 36.
Le Président (M. Joly): Non, mais je voudrais être
certain qu'on s'entend. Alors, paragraphe par paragraphe.
Mme Harel: Comment interprète-t-on le troisième
alinéa?
Le Président (M. Joly): Me Parent, je vous reconnais.
M. Parent (Richard): La règle générale
établie par le troisième alinéa de l'article 82, 3e
paragraphe, c'est que l'avis de cessation d'emploi donné à un
salarié qui est en mise à pied, la règle
générale, c'est qu'il est nul. On ne peut pas lui donner un avis
de cessation d'emploi alors qu'il est mis à pied, sauf que ce même
paragraphe apporte une exception. Cette exception est à l'effet que, si
le salarié travaille habituellement moins de six mois par année
et ce, en raison des conditions climatiques reliées à chacune des
saisons, l'employeur pourra alors donner un avis de cessation d'emploi alors
que le salarié est mis à pied. Par exemple, on pourrait prendre
une carrière de sable qui peut opérer deux ou trois mois par
année, et l'employeur, sachant qu'à sa prochaine
opération, il n'aura plus besoin d'un ou deux salariés qu'il
avait déjà, il pourra lui donner un avis suffisant pendant sa
mise à pied pour l'aviser qu'il n'aura pas de travail à la
reprise des travaux. Cela va permet tre au salarié de se replacer
ailleurs, de se trouver un emploi ailleurs, en évitant d'être
pénalisé, ou de perdre un revenu pendant la période
habituelle où il travaille.
Mme Vermette: Ça ne se fait pas actuellement?
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin?
Mme Vermette: Non, parce que je suis moins habilitée
là-dedans Mais, je me demandais si ça ne se faisait pas,
antérieurement
Le Président (M. Joly): Mais, risque/ vous
Mme Vermette: Non, mais à ce qu'on me dit...
Le Président (M. Joly): Non, c'est que, actuellement,
justement, ce qui arrive, c'est qu'on n'avait pas cette distinction-là
entre ceux qui travaillent moins de six mois et ceux qui travaillent plus de
six mois. Alors la protection est maintenant accrue, tout en sauvegardant les
cas où l'avis pourrait être donné et ce au
bénéfice, évidemment, du salarié.
Mme Vermette:. OK
Mme Harel: On a fait valoir, M. le Président, que s'il y a
une influence des saisons, il peut aussi y avoir une influence à cause,
non pas de l'aspect climatique, mais touristique, qu'il y a un bon nombre
d'emplois qui sont, disons, des emplois touristiques, mais qui ne sont pas
nécessairement des emplois liés en raison de l'influence des
saisons. Est-ce qu'on pourrait le rattacher? À ce moment-là, il
va falloir faire la preuve qu'un emploi touristique.
Le Président (M. Joly): Me Parent?
M. Parent (Richard): Évidemment, à chaque fois que
la raison du fait que l'emploi est saisonnier se rattache ou se retrouve dans
la situation climatique des saisons, on pourra le rattacher à cette
exception-là. Mais il faudra, évidemmnent, analyser ces
cas-là pour savoir si l'exception qu'on y apporte s'applique.
Mme Harel: Parce sinon, si ça ne s'applique pas aux
saisons, parce que le tourisme, d'une certaine façon, même si des
établissements n'ouvrent qu'à certaines époques, c'est
indirectement lié à la saison, malgré que ça le
soit, mais indirectement, parce que la saison hivernale peut être une
saison touristique, ou la saison automnale, ou... Mais à ce moment
là, c'est que l'avis de cessation pendant la mise à pied serait
nul?
M. Parent (Richard): II sera nul à la condition que le
salarié travaille habituellement moins de six mois. Dans l'exemple que
vous appportez, l'établissement ferme une partie de l'année, et
ouvre une autre partie de l'année, qu'elle soit touristique ou autre.
Alors, si habituellement, il ouvre moins de six mois par année, l'avis
de cessation d'emploi sera valide. Mais s'il ouvre habituellement plus de six
mois par année et que le salarié travaille plus de six mois par
année, là évidemment, l'avis sera...
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'on parle de six mois
continus ou de six mois à travers l'année?
M. Parent (Richard): On parle de service continu pendant six
mois, on ne parle pas de six mois continus.
Le Président (M. Joly): Parce que là ici, on ne
justifie pas, on ne parie pas de six mois continus.
M. Parent (Richard): Non, mais les six mois impliquent que le
lien d'emploi, le lien contractuel demeure pendant plus de six mois par
année, alors que l'établissement est ouvert.
Mme Harel: Quelle serait la portée si le troisième
alinéa s'arrêtait après les mots "à chaque
année" et puis qu'étaient biffés "en raison de l'influence
des saisons"? En d'autres termes, que ce soit simplement la durée
habituelle de l'emploi... Là, il va falloir faire deux preuves, hein? Il
va falloir, à la fois, prouver une durée habituelle de moins de
six mois ou de plus de six mois, selon le cas, et prouver aussi l'influence des
saisons.
M. Parent (Richard): II faut absolument que la raison pour
laquelle le salarié travaille habituellement moins de six mois soit
évidemment due à l'influence des saisons pour que l'exception
s'applique. Sinon, l'avis sera nul et le salarié aura droit, à ce
moment-là, à avoir l'indemnité tenant lieu de l'avis.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie Victoria
Mme Vermette: Monsieur, quand vous parlez de l'influence des
saisons, ce n'est pas nécessairement en fonction du climat, de
l'influence climatique des saisons, mais ça peut être autre chose
que... Pardon? (22 heures)
Le Président (M. Joly): Chaque saison peut avoir un...
Mme Vermette: Oui, mais je veux dire, il
peut y avoir pas des congrès, mais des festivals ou des trucs
particuliers. Mais ce n'est pas nécessairement avec les conditions
climatiques. Ça tombe dans la saison, mais ce n'est pas relié
à... nécessairement comme du ski, le sable ou des choses comme
ça. Ça peut être un événement aussi qui
correspond à une saison.
M. Parent (Richard): C'est qu'habituellement c'est relié
à certaines saisons, ces événements-là.
Mme Vermette: Oui. Mais ce n'est pas en fonction des aspects
climatiques de la saison comme telle reliés avec la neige l'hiver, ou
l'été avec le soleil ou les arbres. C'est vaste. C'est
l'interprétation.
M. Parent (Richard): Ça pourrait l'être mais la
pratique est...
Mme Vermette: Parce qu'on peut penser saison, saisonnier, comme
juste la culture maraîchère, disons, bon. Ça, c'est
très saisonnier et c'est en rapport avec le climat. Tandis qu'il peut y
avoir un festival en été, un festival de jazz, qui ne va pas
nécessairement avec la température mais qui cadre dans la saison.
C'est autre chose.
M. Parent (Richard): C'est qu'il existe aussi d'autres notions
qui s'appliquent à ia durée de l'emploi. Et si on prend un
événement, tel que vous venez de faire mention, on retrouve
souvent dans ces cas là des emplois pour une durée
déterminée à l'avance. On sait que le festival de jazz,
par exemple, commence à telle date et se termine à telle date.
Alors, on verra, à l'étude de l'article 82.1, par exemple, que
ces dispositions-là, quant à l'avis de cessation d'emploi et
l'avis de mise à pied, vont s'appliquer lorsque le contrat de travail
n'a pas une durée prédéterminée ot quo ce sont des
contrats à durée Indétorminéo.
Mme Vermette: Parfait
Le Président (M. Joly): Merci, Me Parent. Mme la
députée de Hochelaga Maisonneuve, d'autres commentaires.
Mme Vermette: C'est correct.
Mme Harel: Oui. Mon Dieu, M. le Président. Je me demandais
si on pouvait retrouver dans d'autres législations ces mots "en raison
de l'influence des saisons"?
M. Parent (Richard): À notre connaissance, on n'en
connaîl pas.
Le Président (M. Joly): Nous innovons.
Mme Harel: Si, par exemple, l'avis est envoyé pendant la
période de mise à pied si tant est que le travailleur ou la
travailleuse est un travailleur qui travaille habituellement plus de six
mois et que l'influence des saisons ne peut pas être invoquée,
qu'est-ce qui se produit à ce moment-là?
M. Parent (Richard): L'article 83... L'article qui va suivre va
être 82.1 et après ça, on va voir l'article 83. À
l'article 83, on prévoit qu'une indemnité va être
versée lorsque l'avis de cessation d'emploi ou l'avis de mise à
pied pour six mois ou plus n'est pas donné ou est insuffisant. Alors,
cet article 83 va prévoir de quelle façon l'indemnité sera
versée et de quelle façon on va la calculer.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: À l'émission Le Point l'an
dernier, je ne sais pas si le ministre se rappelle l'émission de Simon
Durivage qui avait porté sur toutes les questions de la formation
professionnelle et où certains intervenants, je me rappelle notamment le
président de la Chambre de commerce du Grand Montréal et certains
autres, avaient fait valoir que dans 80 % des cas - je me rappelle le chiffre
exact - l'avis de fermeture - je ne sais pas s'ils parlaient de celui-là
ou j'imagine qu'ils parlaient de l'avis de licenciement collectif -
n'était pas transmis comme la loi le prévoyait au
ministère. Alors, suite à cette émission-là,
j'avais tenté de faire des appels au ministère pour
vérifier si ce chiffre-là était exact. Et là, on
m'avait dit que non, ce n'était pas 80 %, c'était 50 %,
c'est-à-dire que dans un cas sur deux de fermeture, finalement,
l'employeur n'envoyait même pas l'avis de fermeture, que ça
faisait 15 ans qu'il n'y avait eu aucune poursuite pour défaut d'envoyer
l'avis de fermeture et que ce n'était finalement pas une disposition qui
était appliquée.
Le Président (M. Joly): Mais avec l'article 83, je pense
qu'on corrige.
Mme Harel: C'est ça que je me demande. Mais là,
j'ai l'impression que c'est pour...
Le Président (M. Joly): On le dit: L'employeur qui ne
donne pas l'avis prévu à l'article 82 ou qui donne un avis d'une
durée insuffisante doit verser au salarié... Ce n'est pas
ça?
Une voix: Ce n'est pas le même avis.
M. Bourbeau: La députée a absolument raison de dire
que ces dispositions-là dans la Loi sur la formation et la qualification
professionnelles de la main-d'oeuvre, à toutes fins pratiques, sont
inopérantes en ce sens que ça date de plusieurs années. Et
deuxièmement, les amendes qui sont prévues sont tellemment basses
que ça
nous coûterait 10 fois le prix en frais d'avocat uniquement pour
récupérer les amendes. On me dit qu'on reçoit des avis
dans une proportion d'à peu près 60 %, 65 %. Dans les
régions, dans la plupart des cas, à Montréal, il y a
beaucoup de laisser-aller. C'est évident que c'est une des choses qu'on
va corriger, ça, aussitôt qu'on va toucher à la Loi sur la
formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre.
Mme Harel: Dans le cas des avis individuels, ceux qui sont
prévus à l'article 82, le défaut d'envoyer l'avis est
sanctionné simplement s'il y a une plainte devant la Commission des
normes du travail?
M. Parent (Richard): Si le salarié ne reçoit pas
l'avis prévu à la loi, il en avise, évidemment, la
Commission des normes du travail qui, immédiatement, fait le
nécessaire pour récupérer pour le salarié ce qui
lui est dû.
Mme Harel: Vous allez me permettre une question, Me Parent. S'il
y a une mise à pied et aussi une fermeture, à quel moment
l'employeur doit-il faire parvenir l'avis de fermeture?
M. Parent (Richard): Vous parlez de l'avis de fermeture en vertu
de la loi?
Mme Harel: non, en vertu de l'avis écrit de mettre fin
à son contrat de travail. ah! parce que l'avis écrit de mettre
fin au contrat de travail du salarié n'a rien à voir avec l'avis
de fermeture.
M. Parent (Richard): Non, ce n'est pas le même avis.
Mme Harel: II ne peut pas y avoir un avis de cessation d'emploi
pendant la mise à pied.
M. Parent (Richard): Non, il no peut pas y avoir d'avis de
cessation d'emploi pendant que le salarié est mis à pied, sauf
l'exception dont on a fait mention tout à l'heure, s'il travaille
habituellement moins de six mois à cause de la situation, l'influence
climatique. Donc, il ne peut y avoir d'avis lorsqu'il est mis à pied. Ce
sera l'indemnité qui va s'appliquer à ce moment-là,
directement, parce que l'avis de cessation d'emploi, l'objectif de cet
avis-là, c'est d'aviser le salarié que son emploi prendra fin
éventuellement. L'obligation de l'aviser et la durée de cet avis
dépendent du service continu et varient entre une semaine et huit
semaines. Donc, c'est différent de verser une indemnité. C'est
tout simplement de l'aviser pour qu'il ait le temps de se trouver un emploi
ailleurs avant que ne prenne fin l'emploi qu'il a actuellement. Le
défaut de donner cet avis de cessation d'emploi porte comme
conséquence que l'employeur devra, s'il ne donne pas l'avis ou que la
durée de l'avis n'est pas suffisante, verser une indemnité pour
compenser le défaut d'avoir donné cet avis. Les modalités,
le temps pour la donner et la façon de calculer les montants sont
prévus à l'article 83.
Mme Harel: Et le défaut de ne pas donner l'avis requis au
moment où le salarié est mis à pied entraîne
automatiquement le paiement de l'indemnité.
M. Parent (Richard): II entraîne automatiquement une
indemnité qui doit être versée au salarié
conformément aux modalités de l'article 83.
Mme Harel: Je dois vérifier les délais parce que,
finalement, deux semaines pour un à cinq ans de service continu, ce
n'est quand même pas beaucoup, simplement deux semaines pour recevoir un
avis de cessation d'emploi.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Si on regarde l'Ontario, c'est sensiblement la
même chose. C'est un petit peu plus généreux en Ontario.
Chez nous, quelqu'un qui justifie de moins d'un an, c'est une semaine de
préavis. En Ontario, depuis plus de trois mois: donc, les trois premiers
mois, il n'y a pas de garantie. Nous, on en a une. Mais moins d'un an: une
semaine. C'est la même chose. Disons que c'est moins
généreux la première année parce qu'elle ne couvre
pas les trois premiers mois. Après, nous, on a deux semaines pour un
service continu d'un à cinq ans, en Ontario, c'est deux semaines pour un
service continu de un à trois ans. Et après, c'est trois
semaines. À partir de ce moment là, c'est un peu plus
généreux chez nous.
Mme Harel: Non, parce que vous voyez, c'est trois semaines pour
moins de quatre ans tandis que c'est simplement deux semaines au Québec.
Ensuite, c'est quatre semaines pour moins de cinq ans..
M. Bourbeau: un instant! ce n'est pas moins de. . vous dites:
trois semaines, c'est moins de quoi? c'est moins de quatre ans. non, c'est de
trois...
Mme Harel: Mais de moins de quatre ans.
M. Bourbeau: Non, non, ce n'est pas moins de quatre ans parce que
de un à trois ans, c'est deux semaines. Un à trois ans, c'est
deux semaines en Ontario, mais de trois ans ou plus mais moins de quatre ans,
alors, c'est la troisième année, entre trois et quatre ans, c'est
trois semaines.
Mme Harel: C'est ça, c'est à dire trois
semaines si vous voulez, moins de quatre ans.
M. Bourbeau: Non, parce que de un à trois ans, c'est moins
de quatre ans aussi et c'est seulement deux semaines.
Mme Harel: Un à trois ans, c'est moins de trois ans.
M. Bourbeau: Vous dites: Trois semaines pour moins de quatre ans.
Moins de quatre ans, ça comprend tout ce qu'il y a en bas de quatre
ans.
Mme Harel: Moi, je vous lis la loi sur les normes d'emploi en
Ontario.
M. Bourbeau: Moi, j'ai aussi l'Ontario.
Mme Harel: oui. ce qui est indiqué, c'est: a) ce que vous
avez dit pour la semaine si la période est inférieure à un
an; b) deux semaines si la période d'emploi est d'un an ou plus mais de
moins de trois ans...
M. Bourbeau: C'est ça
Mme Harel: ...tandis que vous, vous proposez deux semaines
jusqu'à cinq ans.
M. Bourbeau: C'est ça
Mme Harel: Ensuite, eux, c'est trois semaines si la
période d'emploi est de trois ans ou plus mais de moins de quatre
ans.
M. Bourbeau: Bien oui. Tantôt, vous avez oublié les
trois ans et plus.
Mme Harel: Je disais: de moins de quatre ans.
M. Bourbeau: Ce n'est pas correct de dire moins de quatre ans. Il
faut dire trois ans et plus et moins de quatre ans parce que sans ça,
vous incluez les deux ans et le un an.
Mme Harel: Ah! Si vous voulez. C'est en regard des autres... mais
c'est quand même quatre semaines...
M. Bourbeau: Oui, oui, je ne le nie pas. Mme Harel:
...trois semaines. M. Bourbeau: Oui, oui.
Mme Harel: Nous, c'est juste deux semaines à cette
période-là. Après les quatre semaines en Ontario, c'est si
la période est de quatre ans ou plus mais de moins de cinq ans.
M. Bourbeau: C'est exact.
Mme Harel: Vous voyez. Ils sont déjà rendus
à quatre semaines d'avis pour une période de cinq ans.
M. Bourbeau: Nous, on a quatre semaines de cinq à dix
ans.
Mme Harel: Oui. Mais la différence, c'est plus de cinq
ans.
M. Bourbeau: Cinq à dix ans. C'est marqué dans la
loi ici.
Mme Harel: Oui, oui.
M. Bourbeau: De cinq à dix ans, quatre semaines. Disons
que l'Ontario est un petit plus généreux que nous ici. (22 h
15)
Mme Harel: En fait, c'est plutôt dans l'indemnité
qu'il est plus généreux aussi. Dans l'indemnité, mais
peut-être aussi à l'égard des salariés de moins de
trois ans, comme ce sont les deux tiers de la main-d'oeuvre qui font moins de
trois ans.
M. Bourbeau: Deux tiers qui font moins de trois ans. Donc,
là-dessus, on n'est pas moins généreux que l'Ontario,
c'est deux semaines, aux deux endroits. Mais on regardera ça, M. le
Président, lorsqu'on refondra la Loi sur la formation et la
qualification professionnelles de la main-d'oeuvre.
Mme Harel: Évidemment, à ce moment-là, ce ne
sera pas l'avis de cessation d'emploi aux salariés.
M. Bourbeau: Non, ce sera l'avis collectif.
Mme Harel: C'est si rare qu'on fasse des législations.
Ça faisait quand même 11 ans qu'on n'en avait pas fait et quand
pensez-vous qu'on va refaire la prochaine?
M. Bourbeau: écoutez, moi, je marche à pleine
vapeur. C'est ma troisième loi sociale en un an et demi. Je pense que le
président ne peut pas aller plus vite. Je suis en train d'en faire une
dépression, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Lâchez-nous pas là, vous. le
président (m. joly): je suis convaincu, m. le ministre, que avez
encore l'erré d'aller, que vous êtes encore capable d'apporter de
belles mesures.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 82
est adopté. J'appelle l'article 82.1
M. Bourbeau: L'article proposé reprend les exceptions qui
se retrouvent actuellement aux articles 82 et 83 de la loi, tout en apportant
les modifications suivantes: "Seuls les cadres supérieurs n'auront pas
droit à l'avis de cessation d'emploi puisqu'ils sont exclus de la loi en
vertu de la modification apportée par le paragraphe 4° de l'article
3 du projet de loi et les salariés engagés pour un contrat
à durée déterminée auront droit au préavis
s'ils sont licenciés en cours de contrat."
Cette disposition accorde dorénavant cette protection aux cadres,
comme aux autres personnes salariées, tout en excluant les cadres
supérieurs de presque toutes les normes du travail.
Mme Harel: Est-ce qu'on est à l'article 82.1?
M. Bourbeau: Oui, l'article 82.1, oui.
Mme Harel: En fait, vous n'êtes pas plus
généreux que l'Ontario parce que vous excluez les salariés
qui n'ont pas complété trois mois de service continu.
M. Bourbeau: Vous avez raison. A l'article 82, on était
plus généreux mais à l'article 82.1, on revient sur un
pied d'égalité avec l'Ontario. Tantôt, je faisais mes
commentaires dans le cadre de l'article 82, M. le Président.
Le Président (M. Joly): On ne ralentira pas vos
élans de générosité, M. le ministre.
Mme Harel: Je ne vois pas en quoi le commentaire que vous avez
fait, ça explique quoi que ce soit de l'article 82.1. En fait, vous
voulez nous signaler que les cadres supérieurs seront
complètement exclus du bénéfice de la loi.
Malheureusement, ça, c'est ce que vous avez choisi aux articles
précédents.
Le Président (M. Joly): M. le ministre Me Crevier, je vous
cède la parole.
M. Crevier (Luc): L'article 82 actuel excluait tous les cadres du
préavis. Maintenant, cette exception disparaît. Donc les cadres
sont inclus dans le préavis sauf, évidemment, les cadres
supérieurs dont on a parlé au début de la loi. C'est dans
ce sens-là que la remarque était faite, je pense.
M. Bourbeau: C'est ce que je voulais dire.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Une voix: L'un et l'autre, ils ont exclu les cadres
supérieurs de toute...
Le Président (M. Joly): m. le ministre, nous sommes
à la deuxième mi-temps. ça veut dire qu'on a fait deux
heures, sur quatre. ha, ha, ha!
Mme Harel: Les cadres supérieurs sont exclus, en regard de
l'article 82.1?
M. Bourbeau: Pour tout, sauf les congés parentaux. Oui.
Ils l'étaient, en vertu de...
Le Président (M. Joly): L'article 82.1, adopté.
Mme Harel: En fait, oui, M. le Président, le dernier
alinéa permet aux cadres de choisir, aussi, notamment, d'avoir recours,
s'ils le souhaitent, à l'article 16.68 du Code civil?
M. Parent (Richard): C'est exact, c'est l'article 82, l'article
précédent
Mme Harel: Alors, adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 83.
M. Bourbeau: L'article proposé accorde des
précisions, quant au moment où doit être versée
l'indemnité compensatrice tenant lieu de préavis, et quant
à la façon de la calculer.
Une voix: Pourquoi y a-t-il compensatoire ici, et compensatrice,
ici?
Mme Harel: Ha, ha, ha! Une voix: Une
présomption...
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 83, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Oui. Donc, l'article 83 traite d'imdemnité
compensatrice équivalente au salaire habituel. Alors c'est là
où l'on retrouve l'indemnité du salarié
rémunéré à commission, et où on constate que
cette indemnité va être calculée selon les paies comprises
dans les trois mois précédant la cessation d'emploi ou la mise
à pied. Oui, je cherche la proposition là de la...
Le Président (M. Joly): Le temps que vous cherchez vos
documents, Mme la députée, j'aimerais me prévaloir de mon
droit parlementaire et apporter un commentaire, en fait, sur ça.
J'aimerais dire tout haut ce que je pense tout bas. Si...
Non, non, on dit un homme averti en vaut deux. Non, tout ceci par mesure
d'équité et de justice. Je pense qu'il serait sage de se pencher
à nouveau, M. le ministre, sur, en fait, la façon
de calculer l'indemnité du salarié qui se doit de quitter
après trois mois, c'est-à-dire pas après trois mois, mais
en comprenant les trois derniers mois, parce que, normalement, quand un vendeur
à commission quitte puis qu'on le prend comme on dit là, à
la toute fin de son dernier souffle d'effort, normalement, ses derniers trois
mois ne sont jamais les derniers trois mois les plus productifs de la
période où il a été en place.
Donc, à ce moment-là, à mon sens, il a pu vivre des
raisons qui font qu'on a pu l'amener, si vous voulez, à être non
productif, que ce soient des conflits internes ou que ce soit une question de
santé, une question de produits, une question de marchés, une
question comme ce que l'on vit peut-être actuellement avec une
période de ralenti. Si on était pour baser son revenu sur les
trois derniers mois qui sont les moins productifs, à mon sens, on serait
un peu injustes avec cette façon de calculer. Alors, je demande qu'on se
penche sur la possibilité de regarder plutôt sur les trois
meilleurs mois à l'intérieur de l'année ou peut-être
les six derniers mois moyens, la moyenne des six derniers mois.
M. le ministre. (22 h 30)
M. Bourbeau: On a un petit peu d'expérience ici dans ce
domaine-là. On a dit qu'actuellement, la loi, c'est quatre à six
semaines...
Une voix: Huit.
M. Bourbeau: Quatre à huit semaines. Donc, on propose
trois mois. On me fait valoir que souvent, dans ces métiers-là,
les emplois ne durent pas très longtemps. On peut fort bien avoir des
gens qui ont cinq, six mois de service continu ou huit mois et souvent, quand
ils sont engagés, les premiers mois, ils ne font pas beaucoup de
commissions. Si on retournait dans des périodes plus longues, comme six
mois ou peut-être même un an, on risque de faire en sorte que la
moyenne soit la moyenne de toute la période et peut-être
même que ça pourrait desservir, dans certains cas.
Je ne sais pas, nous, on pourrait regarder six mois. Si la commission
pense que...
Le Président (M. Joly): Écoutez bien, j'en faisais
une suggestion, monsieur...
M. Bourbeau: Moi, je serais prêt à demander l'avis
des membres de la commission, et si l'avis c'était qu'il est
préférable de mettre six mois, on pourrait le regarder.
Le Président (M. Joly): Remarquez bien, ce n'est
peut-être pas la solution d'en arriver à marquer six mois, sauf
qu'on pourrait, à l'intérieur d'une période donnée,
par exemple dans la période d'un an, on pourrait peut-être parler
des trois meilleurs mois de l'année ou quelque chose comme ça.
Dans le fin fond, que ce soient trois mois continus ou autres... parce que
normalement, les trois derniers mois, ce sont, la plupart du temps, les mois
les pires.
M. Bourbeau: Ça, ça ôterait un petit peu
l'esprit de la loi parce qu'à ce moment-là, ce serait une
indemnité qui n'est pas représentative du salaire réel de
l'employé, ça deviendrait une mesure sociale.
Le Président (M. Joly): Les vendeurs à commission,
on le dit: Ce n'est pas garanti, à moins d'être dans les
débuts. En début de carrière, on voit qu'il y a des plans
qui sont payés normalement par les établissements, justement. Ils
ont des salaires plus garantis au début qu'à la fin. Alors je
comprendrais, dans les cas de congédiement rapide, des gens qui ne font
pas long feu, comme on dit dans ces professions-là. Mais je ne pense pas
spécifiquement aux cas qui font des très courtes
carrières, je pense à ceux qui peuvent parfois donner un, deux,
trois, quatre, cinq ans de leur vie dans un domaine pour représenter un
produit et qu'à un moment donné, pour une raison quelconque,
l'employeur décide de se départir de ses services,
peut-être que les trois derniers mois...
Je vous donne un exemple. On connaît nombre de vendeurs qui,
à un moment donné, vivent des situations difficiles au niveau
familial, au niveau matrimonial. Parfois, un divorce, une séparation, la
mort d'un proche ou la maladie d'un ou d'une proche font en sorte que ça
amène peut-être des élans moins fougueux au niveau, disons,
de la représentation dans le domaine de la vente. Alors c'est là
qu'on voit, on appelle ça en anglais un "slump". Partant de là,
bien, quand il est dans cette période difficile, eh bien, c'est à
ce moment-là qu'on lui donne son avis de licenciement et qu'on prend sa
moyenne de salaire sur les trois derniers mois. Alors, c'est un peu ce que
j'apporte comme arguments, M. le ministre.
M. Bourbeau: On me dit par exemple qu'il y a des vendeurs qui
vont, à un moment donné, dans une année, faire une
vente... Le Président me disait tantôt qu'il y avait le cas d'un
vendeur qui avait vendu une flotte de camions dans le temps de la Baie James et
son indemnité, pour le congé de l'Action de grâces,
était de 20 000 $. C'était une indemnité pour une
journée étant donné l'immense commission qu'il avait
faite. Un vendeur immobilier, par exemple, qui vendrait un bloc d'appartements
au début de l'année, il s'en va chercher son meilleur mois ou ses
trois meilleurs mois et pourrait avoir une indemnité qui ne serait
vraiment pas représentative de son salaire normal.
On est censés demander à l'employeur de lui verser une
indemnité qui est représentative de son salaire et non pas... Ce
n'est pas une mesure visant à faire faire un coup d'argent à
l'employé, je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense qu'on
doit chercher une mesure qui est représentative de son salaire normal.
La méthode proposée ici m'apparaît une méthode qui
pourrait être correcte. Maintenant, si les membres de la commission
pensent qu'on doit le porter à six mois, on peut le regarder, sauf que
là, on risque peut-être de fausser... de ne pas
nécessairement aider le client, M. le député de Fabre.
Le Président (M. Joly): Je pense que clans les deux
situations, M. le ministre, on pourrait sûrement retrouver la même
conséquence. Sûrement.
M. Bourbeau: Moi, je suis disposé à suspendre
ça et à faire des études un peu plus longues. C'est comme
vous voudrez.
Le Président (M. Joly): Encore une fois... M. Bourbeau:
Si vous y tenez.
Le Président (M. Joly): Encore une fols, M le ministre,
vous me démontrez votre ouverture d'esprit que j'apprécie
beaucoup.
M. Bourbeau: Alors, est-ce qu'on suspend?
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'article 83.
M. Bourbeau: On va étudier ce problème-là
demain.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 83.1.
M. Bourbeau: on n'a pas bien le choix, m. le président.
sans ça je me serais fait battre par le président. l'article 83.1
propose une plus grande souplesse quant au droit à l'indemnité
compensatrice et au moment où elle doit être versée
à l'égard des salariés qui bénéficient d'un
droit de rappel en vertu d'une convention collective de travail.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: donc, c'est le droit de rappel qui détermine un
peu l'échéance. s'il a un droit de rappel, il n'a pas droit
à l'indemnité compensatrice.
M. Bourbeau: M. le Président?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que Me Parent devrait dire quelque chose
à ce moment-ci.
Le Président (M. Joly): Me Parent.
M. Parent (Richard): Comme on le sait, la Loi sur les normes du
travail, et plus particulièrement les dispositions quant au
préavis, s'appliquent aux salariés régis par convention
collective Or, l'introduction de la disposition 83.1, qui était
inexistante avant le dépôt de ce projet de loi, apporte un
assouplissement aux gens, aux salariés visés par des conventions
collectives parce qu'on sait que, dans la majorité des cas, ce n'est pas
dans la très grande totalité, un droit de rappel est prévu
dans la convention collective, et ça se fait en tenant compte de
l'ancienneté.
L'article 83.1 va évidemment s'appliquer dans le cas où le
salarié mis à pied est régi par une convention collective,
que sa mise à pied est pour plus de six mois et troisième
condition, qu'il bénéficie d'un droit de rappel en vertu de sa
convention collective, qui est plus long, d'une durée plus longue que
six mois. On dit que, si ces trois conditions sont respectées,
l'employeur n'est tenu de verser l'indemnité compensatrice, lorsque ces
trois conditions sont respectées, qu'à compter de la
première des dates suivantes: premièrement, à l'expiration
du droit de rappel du salarié; deuxièmement, un an après
sa mise à pied. Ça veut donc dire que, si l'expiration du droit
de rappel qu'il a en vertu de sa convention collective survient avant un an de
sa mise à pied, c'est à ce moment-là que l'employeur
donnera l'indemnité compensatrice prévue à l'article 83,
si, bien sûr, le salarié n'a pas été rappelé
au travail à l'intérieur du six mois. On ajoute aussi que le
salarié, dont on vient de faire mention au premier alinéa, qui
rencontre les trois conditions qu'on a vues, n'aura cependant pas droit
à l'indemnité compensatrice s'il est rappelé au travail
avant la date où l'employeur était tenu de verser cette
indemnité, c'est-à-dire s'il est rappelé au travail avant
l'expiration de son droit de rappel, qui est de moins d'un an, ou, sinon, avant
un an de sa mise à pied, le salarié qui est rappelé au
travail avant la date où l'employeur est tenu de verser cette
indemnité, mais à la condition qu'il travaille à la suite
de ce rappel pour une durée au moins égale à celle de
l'avis de cessation qui devait lui être donné et qui ne lui a pas
été donné. Il faut que son rappel, il faut qu'il travaille
plus longtemps que la durée de l'avis qui devait lui être
donné. Alors, si l'avis était de huit semaines et qu'il ne la pas
eu, il est rappelé au travail, dès qu'il dépasse huit
semaines après avoir été rappelé au travail sans
être, encore une fois, mis à pied, l'employeur évidemment
n'aura pas d'indemnité à lui verser.
La deuxième exception qui est prévue, c'est si le
salarié n'est pas rappelé dans les délais qu'on vient de
voir, mais que la cause du non-rappel, M. le Président, est que ce
non-rappel résulte d'un cas fortuit, c'est-à-dire d'un
événement imprévisible et hors du contrôle de
l'employeur... Par exemple, le salarié est mis à pied
et, pendant la mise à pied, il y a un incendie qui détruit
l'usine ou l'industrie dans laquelle il travaille. Alors évidemment,
dans ce cas-là, l'employeur n'aura pas non plus à lui verser
d'indemnité.
Le Président (M. Joly): Merci, Me Parent. Mme la
députée de Hochelaga-Malsonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. En Ontario, je prenais
connaissance de la disposition qui concerne les licenciements et le
préavis qui doit être octroyé. À défaut, en
vertu de l'article 83.1 que vous venez de si bien nous expliquer, quelle va
être l'indemnité? Quel est le montant de l'indemnité qui
sera versée?
M. Parent (Richard): Alors l'indemnité sera
calculée conformément au premier alinéa de l'article 83
qui se lit comme suit: "L'employeur qui ne donne pas l'avis prévu
à l'article 82 ou qui donne un avis d'une durée insuffisante doit
verser au salarié une indemnité compensatrice équivalente
à son salaire habituel, sans tenir compte des heures
supplémentaires, pour une période égale à celle de
la durée ou de la durée résiduaire de l'avis auquel il
avait droit." Alors la fin de l'article prévoit le cas,
évidemment, où l'employeur donne un avis de cessation d'emploi ou
de mise à pied, par exemple, de plus de six mois mais que l'avis est
insuffisant. Si le salarié avait droit à huit semaines d'avis de
mise à pied et que l'employeur l'a avisé uniquement quatre
semaines à l'avance, alors, l'indemnité portera sur quatre
semaines, son salaire habituel basé sur quatre semaines au lieu de huit
semaines. Dans les autres cas où il y a absence totale d'avis de mise
à pied, ça va dépendre, bien sûr, du service
continu, c'est-à-dire du nombre d'années durant lesquelles
l'employé a été au service de l'employeur, qui va varier
comme on l'a vu à l'article 82, entre une semaine et huit semaines.
Le Président (M. Joly): Merci, M. Parent.
Mme Harel: Alors, c'est l'équivalent du salaire pour une
semaine normale de travail.
M. Parent (Richard): C'est exact.
Le Président (M. Joly): Ça vous va, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve? Donc... Excusez. Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: C'est la deuxième fois qu'on voit
ce terme-là de "cas fortuit". Quand vous parlez de cas fortuit, vous
dites: II y a un incendie et tout ça. Où ça commence et
où ça arrête? Est-ce qu'il y a déjà eu des
choses là-dessus parce qu'un cas fortuit, ça peut être
toutes sortes de choses?
Le Président (M. Joly): ...incendie là tantôt
en exemple.
Mme Carrier-Perreault: Oui, ça, c'est une grosse affaire.
Mais ça peut être une chose qui est peut-être moins...
Le Président (M. Joly): Une inondation...
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui s'est
déjà...
Le Président (M. Joly): "Act of God", quelque chose de
même.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il y a un début et une
fin? Qu'est-ce qui peut être considéré comme ça, un
cas fortuit?
M. Parent (Richard): La notion de cas fortuit vient du Code civil
et a été appliquée depuis plusieurs années et une
nombreuse jurisprudence a établi quelles étaient les conditions
nécessaires pour que ça soit qualifié de cas fortuit. Un
cas fortuit, c'est un événement qui survient. D'abord, pour que
ce soit un cas fortuit, il faut que cet événement n'ait pas pu
être prévisible. Deuxièmement, il ne faut pas non plus que
ça dépende directement ou indirectement de la volonté de
l'employeur, par exemple, dans ce cas-ci. Alors, il ne faut pas que ça
résulte des faits et gestes de l'employeur pour que
l'événement soit qualifié de cas fortuit. En plus de
ça, il ne faut pas qu'il ait à sa disposition les moyens d'y
remédier. Alors, il faut qu'il soit totalement impuissant à y
remédier. Lorsqu'on retrouve toutes ces conditions, cet
événement-là qui produit des effets, par exemple, en ce
qui concerne l'étude de l'article 83 sur l'emploi du salarié, ne
peut donc générer de pénalité, le paiement d'une
indemnité compensatrice de la part de l'employeur, ni d'autres
obligations pour une partie envers l'autre, puisque c'est tout à fait
imprévisible, irrésistible et que personne n'a pu poser des
gestes pour l'éviter. Alors, ce n'est que dans ces cas-là qu'on
pourra qualifier l'événement de cas fortuit, évitant ainsi
d'avoir à donner l'avis ou à payer une indemnité en cas de
défaut d'avis.
Le Président (M. Joly): Merci, maître. Madame,
est-ce que ça répond à vos appréhensions?
Mme Carrier-Perreault: je n'étais pas au courant de la
partie jurisprudence par rapport au code civil. disons qu'il y a quand
même des choses qui m'ont éclairée. d'accord. ça va,
m. le président.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. L'article 83.1
est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Je suspends les travaux cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 47)
(Reprise à 23 h 1)
Le Président (M. Joly): Alors nous en étions rendus
à l'article 83.2 parce que nous avions adopté l'article 83.1
avant de suspendre. L'article 83.2.
M. Bourbeau: L'article 83.2 M. le Président. Ce nouvel
article permet au gouvernement de prévoir des modalités
particulières applicables principalement aux occasionnels
embauchés dans la fonction publique. Ça permet de trouver une
formule devant tenir compte du fait que le droit de rappel au travail pour les
occasionnels se fait par ministère alors que le gouvernement est
considéré comme un seul employeur pour les fins de la loi et,
donc, du service continu.
Mme Harel: Est-ce que ce sera uniquement aux fins de
préciser que le droit de rappel doit se faire à
l'intérieur d'un ministère?
M. Bourbeau: M. le Président, ce serait peut-être le
moment de permettre à M. Claude Pagé, qui est le directeur du
service au ministère, de donner des explications là-dessus. C'est
un peu plus complexe, les occasionnels.
Le Président (M. Joly): M. Pagé
M. Pagé (claude): merci. la difficulté au niveau de
la gestion ou de l'application du service continu pour les occasionnels, c'est
que chaque ministère gère, indépendamment les uns des
autres à ce moment-là, l'embauche des occasionnels. ce qui fait
que lorsqu'on embauche quelqu'un, on ne sait pas s'il a travaillé dans
un autre ministère et combien de temps il a travaillé dans un
autre ministère. le plus simple, ça aurait été
d'exclure complètement. et là, avec le pouvoir
réglementaire, on va avoir le temps d'analyser une formule, soit de
considérer chaque ministère comme étant un employeur aux
fins d'application du service continu. ce seront les formules qui seront
analysées au cours des prochaines semaines ou des prochains...
Mme Harel: Ça, c'est une modification qui est
nécessaire suite aux changements qui sont survenus il y a quelques
années. Auparavant, c'était le Conseil du trésor qui
était considéré comme l'employeur des occasionnels. Ce
n'était pas l'office de la fonction publique qui recrutait?
C'était centralisé au Conseil du trésor. Et au moment
où c'était dirigé par M. Gobeil, il a modifié la
politique pour que ce soit chaque ministère qui soit responsable de
l'embauche. Est-ce que c'est à cause de ça?
M. Pagé (Claude): Même si on avait encore ce
système-là, ça ne changerait rien. C'était tout
simplement au niveau de la référence à ce moment-là
des personnes à recruter.
Mme Harel: Mais si on avait le système centralisé
du Conseil du trésor qui existait auparavant, II n'y aurait pas les
problèmes que vous nous mentionnez maintenant.
M. Pagé (Claude): On aurait sensiblement les mêmes
problèmes parce que c'était une banque de personnes qui nous
étaient référée, mais il n'y avait pas
nécessairement d'information. Il n'y avait pas de dossier qui suivait
l'occasionnel d'un ministère à l'autre. Ce sont des formules du
genre qui devront être analysées, j'imagine, en termes
d'application. Ça, ça découle du fait que maintenant les
employés régis par la Loi sur la fonction publique sont
assujettis à la Loi sur les normes du travail.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Alors, vous nous annoncez ce règlement pour
quelle date?
Le Président (M. Joly): En même temps que les
autres.
M. Bourbeau: Dans les meilleurs délais, M. le
Président. On ne voudrait pas retarder.
Mme Vermette: Ne soufflez pas les réponses.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Pardon? Qu'est-ce qu'elle dit?
Mme Harel: Est-ce que c'est...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin me suggère de ne pas souffler les réponses.
Des voix: Ha, ha, hal
Mme Harel: Est-ce que c'est la date où vous entendez aussi
tenir le référendum?
M. Bourbeau: ça risque d'arriver plus tôt, je
dirais, le règlement là, on va vous consulter pour le
référendum, soyez sans crainte. mais pas sur la question.
Mme Harel: Est-ce que c'est juste en vertu
du lien de, comment dit-on, du lien contractuel que vous voulez
édicter des normes différentes ou si c'est pour d'autres
considérations aussi?
M. Pagé (Claude): C'est uniquement pour l'application du
service continu, pour être capables de cumuler cette
information-là d'une façon... en cas de - je ne sais pas comment
on appelle ça - préavis, en cas d'avis, de pouvoir cumuler
l'ensemble du service continu accumulé dans différents
ministères.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais ajouter
que...
Le Président (M. Joly): Oui, M le ministre.
M. Bourbeau: ...ça m'étonnerait que le
règlement tarde beaucoup à venir parce que tant qu'il n'y a pas
de règlement, l'article s'applique. Alors, si le gouvernement veut
s'occuper de ce dossier-là, édicter des normes
différentes, il doit le faire par règlement. Tant que le
règlement n'est pas en vigueur, l'article s'applique. Alors, je pense
bien qu'on devrait avoir un règlement sous peu.
Mme Harel: Parce qu'il y a quand même cette obligation qui
veut qu'un occasionnel ne puisse pas voir son contrat renouvelé
après trois ans, je crois hein?
M. Bourbeau: Trois ans, trois ans. Mme Harel: Et
qu'à la fin...
M. Bourbeau: Sauf circonstances exceptionnelles.
M. Pagé (claude): ça, ça change... ça
n'affecte en rien \» réglementation concernant la gestion des
occasionnels. le gouvernement a pris les directives concernant la
réglementation en vigueur...
M. Bourbeau: mais, il y a une politique présentement
visant à convertir les postes occasionnels en postes permanents. on a
commencé à en faire beaucoup récemment.
Mme Harel: Les postes, mais pas les personnes, en fait. Les
personnes qui occupent les postes ont appris la bonne nouvelle: les postes
occasionnels à être transformés en postes permanents. Mais
la mauvaise nouvelle, c'est qu'ils allaient devenir des chômeurs.
M. Bourbeau: Elles devront se qualifier mais, je pense bien, que
dans bien des cas, elles vont avoir, comme on dit en français, Pinside
track", ayant occupé le poste pendant trois ans ou plus, je pense bien
que ça va leur donner une bonne chance mais la compétence doit
être là.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 83.2 est adopté.
Il est tard, Monsieur.
M. Bourbeau: Mais là, c'est l'article 37... c'est quel
numéro ça? L'article 36.
Le Président (M. Joly): L'article 36 est ... M.
Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Joly): Non, suspendu, M. le ministre,
parce que vous avez l'article 83 introduit par l'article 36.
M. Bourbeau: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Joly): ...à moins que vous ayez
déjà une...
M. Bourbeau: Non.
Le Président (M. Joly): Non, parfait. Donc, nous allons le
garder suspendu.
M. Bourbeau: C'est à cause de vous qu'on l'a suspendu, si
je me souviens bien, M. le Président.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 37. M. le
ministre.
Uniforme des employés payés au salaire
minimum
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je suis en train de
penser à quelle sorte d'uniforme on va décrétrer pour les
députés parce qu'il s'agit du port de l'uniforme. L'amendement
vise à obliger les employeurs à fournir l'uniforme des
employés payés au salaire minimum.
Un instant, M. le Président.
Comme je le disais si bien, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'amendement vise à obliger les employeurs
qui ont des employés qui doivent avoir des uniformes, à fournir
l'uniforme des employés payés au salaire minimum. Il interdit
aussi aux employeurs d'opérer une déduction à ce titre sur
le salaire des autres salariés si cette déduction fait en sorte
qu'ils recevraient moins que le salaire minimum. En fait, M. le
Président, vous aurez compris que le but de cet article-là, c'est
de renforcer le principe...
Le Président (M. Joly): Très clair.
M. Bourbeau: ...qui veut que lorsqu'un employeur rend obligatoire
le port d'un uniforme,
il doit le fournir gratuitement à une per- sonne salariée,
payée au salaire minimum. je pense bien qu'ici on va payer nos uniformes
de même!
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous avez des commentaires sur cet
article?
Mme Harel: Oui, bien, M. le Président, vraiment, c'est
archaïque comme formulation. C'est étonnant que le M. le ministre
ait maintenu l'esprit et presque la lettre de l'article 85 de la loi actuelle.
La loi actuelle dit: "Lorsqu'un employeur rend obligatoire le port d'un
uniforme, il ne peut opérer aucune déduction du salaire minimum
pour l'achat, l'usage ou l'entretien." Donc, ça veut dire, en d'autres
termes, que lorsqu'un employeur rend obligatoire le port d'un uniforme, il doit
le fournir gratuitement au salarié payé au salaire minimum, alors
ça revient au même. Ce qu'il ajoute au deuxième
alinéa, il ajoute que l'employeur qui exige - c'est un uniforme
obligatoire, là - il va pouvoir déduire l'uniforme, il va
pouvoir...
Le Président (M. Joly): Bien peu.
Mme Harel: Au deuxième alinéa... Oui, mais il va
pouvoir le faire si le salarié reçoit l'équivalent du
salaire minimum...
Le Président (M. Joly): Non, ce n'est pas comme cela que
je le comprends, moi.
Mme Harel: Regardez bien. Le Président (M. Joly):
Non. Mme Harel: Au premier alinéa... Le Président
(M. Joly): Oui...
Mme Harel: L'employeur qui rend obligatoire le port d'un
uniforme, doit le fournir gratuitement au salarié payé au salaire
minimum.
Le Président (M. Joly): Oui.
Mme Harel: N'est-ce pas? Le salaire minimum est à 5,30 $.
Alors, ce que l'employeur peut faire, c'est d'exiger un uniforme, et pour son
entretien, son usage et l'achat, exiger 1 $.
Le Président (M. Joly): On dit ne peut pas le faire, "ne
peut exiger"...
Mme Harel: Ne peut le faire... "qui aurait pour effet que le
salarié reçoive moins que le salaire minimum"
Le Président (M. Joly): C'est ça.
Mme Harel: Si le salarié reçoit 5,35 $...
Le Président (M. Joly): Oui, il peut demander 5 cents
l'heure.
Mme Harel: II peut demander 5 sous l'heure.
Le Président (M. Joly): Oui
Mme Harel: Si le salarié reçoit 5.50 $, il peut
demander 20 sous l'heure.
Le Président (M. Joly): Oui
Mme Harel: Et si le salarié reçoit 6.00 $, il peut
lui demander 70 sous l'heure. N'est-ce pas? Alors, dans le fond, ça
laisse absolument la porte ouverte, pour que, surtout dans la restauration,
dans I hôtellerie... Là, on ne parle pas de secteurs qui
n'embauchent pas une main-d'oeuvre importante. Il y a des uniformes, je pense,
entre autres, dans toute la restauration, il y a des uniformes Ce n'est pas
compliqué Alors ça veut dire que... Hein?
Le Président (M. Joly): ..ceux qui travaillent dans les
musées avec des armures...
Mme Harel: Mais ça peut être aussi, par exemple,
à l'usine.
Une voix: Ça peut être dans une usine.
Mme Harel: Ça peut certainement être dans une usine.
Les usines de pêcherie ou de poulet, ou de tout ce que vous voulez,
là où les employés doivent avoir des tabliers, doivent
avoir les cheveux couverts, ce sont là des gants très
épais, des bottes aussi, la plupart du temps. Là où
l'employeur rend obligatoire le port d'un uniforme, comment accepter qu'il le
fasse payer par l'employé? C'est l'employeur qui le rend obligatoire.
Lorsque l'employeur rend obligatoire le port d'un uniforme, alors il peut
exiger, imaginez-vous? Tout ce qu'on laisse à l'employé, c'est le
salaire minimum.
M. Bourbeau: Si l'employeur engage quelqu'un à 20 $
l'heure, il va lui laisser plus que le salaire minimum.
Mme Harel: Ça dépend, évidemment, de la
sorte d'uniforme qui est requis.
M. Bourbeau: Bien, à moins que le coût de l'uniforme
soit l'équivalent de 14.70 $ l'heure, à l'année
longue.
Mme Harel: Écoutez! Est-ce que l'employeur, par exemple,
dans un club de nuit, peut exiger pour le port d'un uniforme? (23 h 15)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Si c'est Le Harem de l'Oasis, ça ne
coûtera pas cher d'uniforme.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez changer
d'exemple, madame...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Non, non. Je l'ai choisi
délibérément, M. le Président, parce qu'on n'a pas
idée du coût, par exemple, des bas de nylon.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): On devrait toujours commencer nos
séances à 11 heures le soir.
M. Bourbeau: Est-ce que ça fait partie de l'uniforme,
ça, les bas nylon, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Ça peut, à un moment
donné, est-ce que vous me demandez de statuer sur la
recevabilité...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Qu'est-ce qui se passe en Ontario?
Le Président (M. Joly): Vous aimeriez savoir ce qui se
passe en Ontario?
M. Bourbeau: C'est très pur, en Ontario, il n'y a pas de
problème. On peut peut-être demander au député de
Trois-Rivières ce qu'il en pense.
Une voix: Est-ce qu'il y en a qui ont des exemples patents?
Le Président (M. Joly): Vous avez demandé la
parole, Mme la députée de Bourget?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Est-ce que les spécialistes du ministère
savent quel est l'usage de l'uniforme obligatoire?
Mme Vermette: À la santé et sécurité
au travail, il y a les lunettes, il y a différentes choses qui sont
obligatoires et qui doivent être fournies par l'employeur. Mais ils ne
sont pas tous syndiqués, là.
M. Bourbeau: On me dit que c'est prévu par la loi sur la
CSST dans ces cas-là. À ce moment-là...
Mme Vermette: C'est l'employeur.
M. Bourbeau: À ce moment-là, c'est payable par
l'employeur quand ce sont des vêtements sécuritaires.
Mme Vermette: Quand tu travailles dans un club de nuit, il y a
des vêtements sécuritaires aussi.
M. Bourbeau: Pardon, Mme la députée de
Marle-Victorin a des observations à faire, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin, pour le bénéfice des membres de cette commission,
pourriez-vous...
Mme Vermette: Je parlais de vêtements sécuritaires,
M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci.
Mme Vermette: Quelque emploi que ce soit.
Le Président (M. Joly): Sécuritaires,
préventifs.
Mme Vermette: Ou quelconques. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Ça va. Donc l'article 37
est adopté.
Mme Vermette: Adopté. Le Président (M. Joly):
J'appelle l'article 38. Demande de renseignements
M. Bourbeau: L'article 38: l'obligation faite aux employeurs de
fournir aux salariés qui le demandent tous les renseignements et
documents reçus à la Commission des normes du travail. Les
employeurs ne seront tenus de les fournir qu'à la demande de la
Commission. J'aimerais souligner, M. le Président, que l'article actuel
est inutilisé, inutilisé. Ce serait coûteux pour les
employeurs si tous les salariés demandaient une copie de la loi et des
règlements qui sont transmis systématiquement aux nouveaux
employeurs. Le nouvel article...
Le Président (M. Joly): Aux nouveaux employeurs ou aux
nouveaux employés?
M. Bourbeau: Aux nouveaux employeurs. Le nouvel article permettra
à la Commission de forcer un employeur à remettre à ses
salariés les dispositions de la loi auxquelles il contrevient.
Le Président (M. Joly): Mme la députée
des
Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Quand le ministre va avoir fini...
Le Président (M. Joly): Déjà, je pense qu'il
est prêt à recevoir les commentaires. Si vous avez des choses...
Prenez de l'avance.
Mme Carrier-Perreault: Je vais laisser finir le ministre. Parce
que moi, je voudrais proposer un amendement.
Le Président (M. Joly): Ah! Donc, est-ce qu'il y a des
explications supplémentaires, M le ministre ou si vous avez... Bon, Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière, je vous
reconnais.
Mme Carrier-Perreault: Oui, moi, j'aurais justement... J'aimerais
présenter un amendement là-dessus.
Le Président (M. Joly): Bien, écoutez, ça,
c'est votre privilège. Moi, je vais le recevoir.
Mme Carrier-Perreault: Disons que j'entendais... Comment
ça fonctionne? Est-ce qu'il faut que je vous lise mon amendement,
premièrement?
Le Président (M. Joly): C'est normalement la coutume et
après ça, bien...
Mme Carrier-Perreault: C'est dans le but d'apporter plus
d'information aux travailleurs.
Le Président (M. Joly): ...je le reçois pour juger
de sa recevabilité.
Mme Carrier-Perreault: Par rapport à l'article 87...
L'article 87 introduit par l'article 38 du projet de loi est amendé par
le remplacement à la première ligne des mots "L'employeur..." par
les suivants "L'employeur affiche dans son établissement et dans un
endroit fréquenté par les salariés, un avis relatif aux
normes du travail, et aux dispositions de la Charte des droits et
libertés de la personne, relatives au travail. Il - je continue - doit
remettre au salarié, à la demande de la Commis sion, tout
document d'information relatif aux normes qu'elle lui fournit - et j'ajouterais
- et aux dispositions de la Charte des droits et libertés de la personne
relatives au travail qu'elle lui fournit." Voila.
Le Président (M. Joly): Est-ce que nous pourrions avoir
copie de votre amendement, Mme la députée?
Mme Carrier-Perreault: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): de façon à ce que
nous puissions le faire reproduire et circuler pour les membres de cette
commission.
Mme Carrier-Perreault: Vous allez pouvoir le... Pardon? Oui, j'ai
des raisons.
Mme Harel: C'est écrit bien posément sur une belle
table.
M. Bourbeau: Vous connaissez l'amendement, vous?
Mme Harel: Non. Et je vais en prendre connaissance avec beaucoup
d'intérêt Je sais que ma collègue y a travaillé.
M. Bourbeau: Là, si la présidence estime que c'est
recevable.
Le Président (M. Joly): Aimeriez-vous. .
Mme Harel: On va commencer par plaider sur la
recevabilité, si je comprends bien, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, vous pouvez plaider sur la
recevabilité. D'ailleurs, on en connaît la teneur parce que vous
parlez d'affichage dans un endroit public avant d'avoir à le
transmettre, sur recommandation de la Commission, aux employés. C'est
bien ça? J'ai bien saisi le sens? Oui, s'il vous plaît. Je vous
reconnais, Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Disons que je pense que c'est un
amendement qui est tout à fait recevable, M. le Président, parce
que de toute façon, d'une part, on travaille justement sur cet
article-là On est justement à essayer d'amender l'article 87.
Alors, disons qu'on est donc dans l'article comme tel où on est en train
de travailler. Deuxièmement, je pense que c'est tout à fait
recevable parce que ça ne change pas, à mon sens, si on veut,
l'esprit de la loi parce que je pense que cette règle-là a pour
but, évidemment, l'information à communiquer aux travailleurs. Si
j'apporte cet amendement-là, en fait, c'est pour que le travailleur
profite véritablement de l'information Ils n'auront pas besoin d'en
remettre une copie à chacun, ou sur demande, ils auront à en
afficher une seulement. Alors, ça va être moins onéreux et
moins coûteux pour les entreprises.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y en a des copies?
Le Président (M. Joly): Ça s'en vient, M. le
ministre. S'il vous plaît, est-ce que ça vous...
M. Bourbeau: Moi, j'ai de la difficulté à lire, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Bon, c'est bien.
M. Bourbeau: Si vous avez une meilleure copie que moi.
Le Président (M. Joly): O.K. Par le remplacement à
la première ligne des mots "l'employeur..." par les suivants:
"L'employeur affiche dans son établissement et dans un endroit
fréquenté par les salariés, un avis relatif aux normes du
travail, et aux dispositions de la Charte des droits et libertés de la
personne, relatives au travail". Par le remplacement des mots "qu'elle lui
fournit" par les suivants: "et aux dispositions...". C'est dans le
numéro 2 parce qu'on est tombé dans le numéro 2.
Mme Carrier-Perreault: Quel numéro 2. Ah!
Deuxièmement.
Le Président (M. Joly): deuxièmement. par le
remplacement des mots "qu'elle lui fournit" par les suivants: "et aux
dispositions de la charte des droits et libertés de la personne
relatives au travail qu'elle lui fournit". la première partie
là...
M. Bourbeau: Ce qui arrive, M. le Président, quand...
Est-ce qu'on peut discuter un peu de la construction? Quand on dit:
L'employeur, on remplace les mots "l'employeur" par... O.K. L'employeur
peut...
Mme Carrier-Perreault: L'article 87 commence par l'employeur.
M. Bourbeau: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Alors, on remplace "l'employeur" par
"l'employeur" et tout le reste qui est écrit là.
M. Bourbeau: Moi, j'ai: L'employeur...
Mme Carrier-Perreault: On ajoute tout ça avant
l'article.
Une voix: C'est mal écrit.
M. Bourbeau: C'est seulement le mot "l'employeur" qui est
enlevé?
Mme Carrier-Perreault: Quand on reprend l'article, on dit:
il.
M. Bourbeau: O.K. Très bien. "L'employeur affiche", mais
qu'est-ce qui arrive avec le "doit remettre"? Vous ne l'enlevez pas, le "doit
remettre"?
Le Président (M. Joly): Ça, ça revient plus
tard.
M. Bourbeau: II revient où?
Mme Carrier-Perreault: IIy a "II" à la fin.
Le Président (M. Joly): II.
M. Bourbeau: Ah! Il y a un "il" là. Je m'excuse.
Le Président (M. Joly): "II doit remettre", c'est
ça.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): En fait, vous faites
précéder ce qui nous est présenté dans le projet de
loi par...
Mme Carrier-Perreault: Un alinéa.
Le Président (M. Joly): ...un alinéa et par
après, vous reprenez...
M. Bourbeau: Je prenais le "il" pour un guillemet.
Le Président (M. Joly): ...le texte suggéré
et vous remplacez "employeur" par "il", troisième personne.
Mme Carrier-Perreault: C'est ça. En fait, c'est juste pour
ajouter un peu plus de possibilités d'information.
Mme Harel: Les dispositions de la charte, c'est à cause
de...
Le Président (M. Joly): Dans le fond, ce qu'on dit, c'est
tout ça.
Mme Carrier-Perreault: Entre autres, mais on a parlé,
Louise, de... (23 h 30)
M. Bourbeau: ...aussi obliger l'employeur à afficher dans
un endroit approprié...
Mme Harel: On va faire une photocopie de...
Le Président (M. Joly): Ce qui serait
suggéré...
Mme Harel: Faites faire une photocopie juste de l'article,
là.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, est-ce que vous
aimeriez ajouter des commentaires sur la recevabilité? Vous avez
peut-être une suggestion à faire.
M. Bourbeau: J'en ai déjà fait une à
l'Opposition, M. le Président. Disons que, sur ta recevabilité,
je n'ai rien à dire, non.
Mme Harel: Écoutez...
Le Président (M. Joly): Peut-être sur la forme.
Mme Harel: ...on nous annonce un nouveau texte, alors pourquoi ne
pas suspendre ces trois lignes. on va continuer. non? sur l'article qui
suit.
Le Président (M. Joly): Parce que dans le fond, on est
déjà peut-être assez avancés. Quant à
reprendre...
Mme Harel: Ah, moi!
Le Président (M. Joly): Parce que, dans le fond, passer
à un ou passer à l'autre, si vous êtes d'accord.
M. Bourbeau: On est d'accord avec le principe de ce qu'elle
propose, mais pas sur les modalités. On proposerait, nous, on va
proposer un amendement dans le même sens mais libellé
différemment.
Mme Harel: M. le Président, je retire mes paroles. C'est
parce que Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière ne
pourra pas être là demain. Alors, il vaudrait mieux voir cela tout
de suite.
Le Président (M. Joly): En disposer actuellement.
M. Bourbeau: M. le Président, demain soir?
Mme Harel: Elle a un souper avec son personnel. Elle ne pourra
pas être des nôtres.
Le Président (M. Joly): Elle ne peut être ici avec
son personnel.
M. Bourbeau: C'est ennuyeux. Mme Harel: Elle sera
remplacée. M. Bourbeau: Par qui? Mme Harel: Ne vous
inquiétez pas.
M. Bourbeau: Par qui? Par M. le député de
Pointe-aux-Trembles?
Le Président (M. Joly): de façon à ce qu'on
puisse rendre ça peut-être plus facile de com- préhension,
on aurait pu ajouter un alinéa avant celui qui nous est
présenté.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne pense pas que ce soit
votre rôle de rédiger les alinéas.
Le Président (M. Joly): oui, c'est mon privilège,
monsieur, c'est mon privilège pour le rendre... c'est mon
privilège en vertu des règlements.
Une voix: Oui! Dis-moi pas qu'on va être obligés de
battre un amendement du Président.
Le Président (M. Joly): On le dit bien ici, à
l'article 193: "II peut en corriger la forme pour les rendre recevables."
Alors, en vertu de ceci...
M. Bourbeau: M. le Président, je trouve que vous faites un
peu de zèle.
Le Président (M. Joly): Écoutez, si vous vous
êtes entendus, à ce moment-là...
Mme Harel: J'ai peur qu'on diffère sur le fait que ce soit
un état de fait, que l'employeur affiche, comme c'est le cas en Ontario,
et j'ai peur que ce que vous recommandiez, c'est que la commission puisse
demander à l'employeur d'afficher.
M. Bourbeau: C'est évident, M. le Président, que
l'amendement qu'on propose n'a pas la même portée. C'est dans la
même philosophie, l'affichage, mais c'est la Commission qui aurait
l'initiative, et on ne reprend pas les dispositions relatives à
l'amendement que je vais proposer, la Charte des droits, seulement les normes
du travail. Alors, ça n'a pas la même étendue, je le
concède.
Mme Harel: À ce moment-là...
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la
députôe
Mme Harel: m. le ministre, je vous rappellerai qu'avec
l'institution du tribunal des droits de la personne, qui va d'ailleurs, je
pense, être inauguré lundi, et avec les dispositions relatives au
travail... pardon?
M. Bourbeau: J'ai dit, on cherche une présidente, vous ne
seriez pas intéressée?
Mme Harel: Ah! Parce que ce n'est pas encore fait? C'est
sûrement fait, je lui ai envoyé une lettre de
félicitations. Une femme juge... Il y a quand même... Alors, de
deux choses l'une, ou bien vous acceptez, dans la loi sur les normes,
d'Introduire des dispositions sur l'équité et puis sur le
harcèlement sexuel, ou bien vous faites vôtres les dispositions
déjà contenues dans la Charte des droits et relatives au travail
en matière de harcèlement et d'équité...
M. Bourbeau: Est-ce que c'est le seul choix que j'ai?
Mme Harel: Non, vous pouvez choisir aussi de passer pour un
affreux sexiste. Et puis, nous, on va se charger de répandre la mauvaise
nouvelle.
M. Bourbeau: ah, oui, ça, je compte sur vous. m. le
président...
Mme Harel: Puis comptez sur nous pour la propager.
M. Bourbeau: ...est-ce que c'est parlementaire? Les paroles de la
députée sont-elles parlementaires?
Le Président (M. Joly): Je ne sais pas là. Je pense
qu'on déborde un peu. Comme ils disent: La mesure est pleine.
Mme Harel: Remarquez que bien des milieux vont penser que ce
n'est pas une nouvelle.
M. Bourbeau: M. le Président, les injures de la
députée de Hochelaga-Maisonneuve glissent sur le parapluie de mon
indifférence.
Mme Harel: Qu'est-ce qui se passe?
Le Président (M. Joly): Bon, est-ce que vous avez toujours
conclu une entente là, ou...
M. Bourbeau: Je ne crois pas qu'il y ait... Je ne pense pas qu'on
se soit entendus. J'ai seulement indiqué que la députée
des Chutes-de-la-Chaudière avait, disons, frappé une corde
sensible chez nous et on a décidé de faire un geste dans cette
direction-là, mais le geste n'est pas aussi...
Le Président (M. Joly): C'est qui, qui nous fait passer
ça là?
M. Bourbeau: On ne va pas aussi loin que la proposition de la
députée. On peut disposer de son article et...
Le Président (M. Joly): Non mais, c'est quoi
ça?
Une voix: Je ne sais pas.
M. Bourbeau: ...on verra ce qu'en pensent les membres de la
commission.
Le Président (M. Joly): On nous passe ça là
sur...
M. Bourbeau: Qu'est-ce que c'est que ça? C'est une page du
Coran?
Le Président (M. Joly): Je ne sais pas là. Est-ce
que c'est vous, Mme Harel qui... Ça vient d'où ça,
madame...
M. Bourbeau: Une page du Coran? Mme Vermette: C'est la loi
de l'Ontario. Le Président (M. Joly): Ahbon! M.
Bourbeau: La loi de l'Ontario.
Le Président (M. Joly): Là, là, je ne veux
pas vous mêler davantage.
M. Bourbeau: L'article 56 de la loi de l'Ontario, c'est à
peu près l'amendement que j'ai l'intention de déposer là.
On ne parle pas de la Charte des droits là-dedans.
Mme Harel: Non, parce que je ne suis pas certaine que, eux, en
aient une. lis se contentent de la Charte canadienne et comme l'a bien
démontré votre collègue...
M. Bourbeau: Ils ne demandent pas de l'afficher non plus.
Mme Harel: non, parce que la charte canadienne, comme l'a
démontré votre collègue hier, est bien inférieure
à la charte québécoise.
M. Bourbeau: Non, je ne crois pas...
Mme Harel: La Charte canadienne, il l'a bien signalé puis
il a tellement raison. La Charte canadienne n'est pas une charte proactive
là, ce n'est pas une charte qui... dont l'application est
facilitée... Une charte proactive, vous savez ce que c'est?
M. Bourbeau: Oui, oui.
Mme Harel: C'est une charte dont l'application...
M. Bourbeau: ...qui ne fait pas de discrimination
systémique.
Mme Harel: Vous savez ce que c'est la discrimination
systémique?
M. Bourbeau: Oui, oui, oui.
Mme Harel: C'est que vous ayez juste huit femmes ministres.
M. Bourbeau: Quoi, une femme ministre? Mme Harel: Huit...
M. Bourbeau: Ah bon!
Mme Harel: Non, mais, c'est quand même l'obligation
d'affichage là, à l'article 56 des normes d'emploi de
l'Ontario.
M. Bourbeau: Non, ce n'est pas une obligation d'affichage.
L'obligation existe si le directeur, c'est-à-dire la commission,
décide. C'est exactement ce qu'on a l'intention de proposer aussi.
Enfin, M. le Président, on pourrait peut-être... Moi, je serais
d'accord à ce qu'on...
Mme Carrier-Perreault: Ce qui arrive, c'est que moi, dans le
fond, ce que je poursuivais avec un amendement comme celui-là, ce qu'on
poursuit là, c'est qu'on a eu l'occasion, à l'automne, d'entendre
les mémoires de différents groupes puis, on sait qu'il y a des
gens, comme Au bas de l'échelle, entre autres, et puis c'est connu, je
pense que ça, il n'y a personne qui peut...
M. Bourbeau: M. le Président, êtes-vous en train de
délibérer encore?
Mme Carrier-Perreault: ..en discuter bien longtemps, puis se
croire. Dire que les gens connaissent les normes du travail, c'est bien dommage
là. D'ailleurs, le ministre nous disait tantôt lui-même que
les gens ne les demandent pas, ils ne sont peut-être même pas au
courant. Il y a plusieurs des travailleurs qui ne sont même pas au
courant que ça existe.
M. Bourbeau: Je n'ai jamais dit ça.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais vous disiez que les gens... il
n'y a pas de demande. Vous disiez que, de toute façon, les fournir
à tout le monde, c'était onéreux pour l'entrepise...
M. Bourbeau: Non, je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de demande.
J'ai dit que...
Mme Harel: ...je trouve que c'est un moyen quand même
intéressant de pouvoir faire connaître les normes et puis,
pourquoi pas? À ce moment-là, moi, j'ai ajouté la Charte
des droits, étant donné qu'il y a des dispositions qui sont tout
à fait relatives au travail et, je pense, que la Charte est aussi,
à ce niveau-là, assez mal connue des travailleurs.
M. Bourbeau: On va voter contre. Ce qu'il faudrait, c'est...
Une voix: Suspendre?
Le Président (M. Joly): Bien, écoutez.
M. Bourbeau: ...qu'on prenne une décision. Vous
délibérez toujours, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Je pense que... Oui.
j'achève. Il resterait quelques secondes encore.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je peux continuer pareil à
expliquer mon point de vue.
M. Bourbeau: Ah bon! Travaillez, M. le Président.
Le Président (M. Joly): À moins que vous vouliez
suspendre quelques minutes.
M. Bourbeau: Non. Mais dans le doute, M. le Président, on
peut bien le déclarer recevable et on va passer au vote.
Le Président (M. Joly): Non, ce n'est pas une question de
doute, M. le ministre. Je pense que c'est juste une question d'essayer d'avoir
un libellé qui a du bon sens, clair...
M. Bourbeau: Vous voulez formuler votre jugement en termes...
Le Président (M. Joly): ...de façon qu'il n'y ait
pas d'ambiguïté ni d'un côté ni de l'autre.
M. Bourbeau: Pour la jurisprudence, bien sûr.
Mme Harel: II n'y a pas que l'Ontario. Il y a le Manitoba, la
Saskatchewan et l'Île-du-Prince-Édouard...
M. Bourbeau: Qui?
Mme Harel: ...qui possèdent déjà
l'obligation d'affichage.
M. Bourbeau: Bien, il va y avoir le Québec si on peut
avoir notre mot à dire éventuellement.
Mme Carrier-Perreault: Bien, parlez, monsieur...
Une voix: II attend la recevabilité.
Le Président (M. Joly): C'est la présidence qui
délibère.
Mme Harel: Autrement dit...
M. Bourbeau: Hannibal est aux portes de Rome et l'on
délibère.
Mme Harel: La présidence est en train...
Le Président (M. Joly): Alors, toujours en vertu de
l'article 193, M. le ministre, même si ça peut sembler
zélé un peu.
M. Bourbeau: M. le Président, vous faites un excellent
travail.
Le Président (M. Joly): En fait, l'amendement se lirait
comme ceci: "L'article 87 introduit par l'article 38 du projet de loi est
amendé: 1° par l'addition, avant le 1er alinéa, de
l'alinéa
suivant:..." en fait c'est un paragraphe de plus qu'on met qui dirait.
"l'employeur affiche dans son établissement et dans un endroit
fréquenté par les salariés, un avis relatif aux normes du
travail, et aux dispositions dé la charte des droits et libertés
de la personne relatives au travail." et nécessairement...
M. Bourbeau: Est-ce que l'amendement est recevable, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Attendez, ça, ce n'est pas
fini encore.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): 2° par le remplacement
à l'alinéa actuel, celui qui est déjà là,
où on dit: "L'employeur doit remettre au salarié, à la
demande de la Commission, tout document d'information relatif aux normes du
travail." On remplacerait les mots "qu'elle lui fournit" par les suivants: "et
aux dispositions de la Charte des droits et libertés de la personne
relatives au travail qu'elle lui fournit". Deux alinéas.
M. Bourbeau: Ça, c'est recevable, Je présume.
Le Président (M. Joly): Pas loin Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Bourbeau: Est-ce qu'on passe au vote, M. le Président?
Moi, M. le Président, je veux savoir une chose.
Le Président (M. Joly): Aïe, je ne me serais pas
donné tout ce trouble-là pour le rendre irrecevable. Ha, ha,
ha!
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais avoir une
question de directive.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: S'il y a des députés qui osent voter
contre la proposition, est-ce qu'ils vont encourir les foudres de la
présidence?
Le Président (M. Joly): Bien, je pense qu'ils seraient mal
venus.
Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Joly): non, je n'ai pas de mémoire
rendu à 22 h 30. ha, ha, ha!
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Joly): Oui.
Une voix: Si vous...
Le Président (M. Joly): Bien, non, pour suspendre à
23 h 45.
Mme Carrier-Perreault: M.le Président, disons que
par rapport à ce que j'avais comme amendement et par rapport aux propos
que le ministre nous a tenus, moi, je n'aurais pas d'objection à ajouter
juste avant, et on fera une vérification avec la loi ontarienne,
"à la demande de la Commission, l'employeur affiche dans son
établissement".
M. Bourbeau: Oui, mais il y a d'autres éléments
là-dedans qui ne sont pas acceptables.
Le Président (M. Joly): Écoutez, c'est parce
que...
Mme Harel: Alors, est-ce que vous le jugez recevable?
Le Président (M. Joly): Bien, écoutez, c'est parce
que je me dois quand môme de faire une mise en garde. C'est que si vous
avez l'intention d'apporter un amendement qui est sensiblement la même
chose, à ce moment-là, bien disons que...
M. Bourbeau: Ce n'est pas la même chose, M. le
Président. Eux ont des dispositions relatives à la Charte des
droits. Nous, on n'en a pas. Alors... (23 h 45)
Le Président (M. Joly): C'est parce que sur l'ensemble,
disons, de la suggestion...
M. Bourbeau: Écoutez, M. le Président, je pense,
comme je l'ai dit tantôt, on a l'intention d'introduire un amendement qui
nous satisfait. Celui-là ne nous satisfait pas. Alors, je pense qu'on va
démocratiquement prendre un vote et si la commission
préfère l'amendement de l'Opposition, on l'accepte, si elle
préfère l'amendement du président, on l'acceptera.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, je pense qu'il y a
une chose qui se doit d'être bien claire: Si l'amendement que vous avez
l'intention de soumettre est substantiellement le même, à la
différence près, au même effet, à la
différence près qu'on puisse...
M. Bourbeau: On n'a rien relatif à la Charte dedans.
Le Président (M. Joly): Oui, mais l'affichage là.
C'est qu'à ce moment-là, vous ne pourrez plus soumettre
d'amendement. C'est ce dont on me fait mention.
M. Bourbeau: Alors, si on ne peut plus soumettre d'amendement, on
n'en soumettra pas,
M. le Président. On n'en avait pas avant. Sauf si l'Opposition
est d'accord.
Mme Harel: On peut par consentement. M. Bourbeau: Bien
oui. Certainement
Mme Carrier-Perreault: A ce moment-là, ce serait mieux de
suspendre l'étude de celui-là jusqu'à temps...
Mme Harel: C'est bien. On va suspendre jusqu'à ce que vous
nous déposiez votre amende ment.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre.
M. Bourbeau: Nous allons demander le mien après.
Mme Harel: Hein? C'est ça.
M. Bourbeau: Est-ce que je pourrais le voir?
Le Président (M. Joly): C'est parce qu'il est assez ambigu
encore.
M. Bourbeau: C'est ce que je pensais. Des voix: Ha, ha,ha!
Le Président (M. Joly): Non, non, mais ambigu dans sa
lecture parce que si vous vous fiez à ce qu'on a griffonné ici,
vous êtes capables de lire. Vous aviez tantôt, semble-t-il, de la
difficulté à passer au travers de la qualité de la
photocopieuse. Alors, je vous laisse ça, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, pourriez-vous me le lire?
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha,ha!
Le Président (M. Joly): Non, mais en fait, je vous l'avais
dit.
M. Bourbeau: Non mais, c'est parce que tantôt, la lecture
était disons, sporadique. Là, on pourrait peut-être le lire
d'un coup et on essaierait de voir si...
Le Président (M. Joly): o.k. l'article 87 introduit par
l'article 38 du projet de loi est amandé, premièrement, par
l'addition avant le premier alinéa, de l'alinéa suivant qui est
celui proposé ici par: "l'employeur affiche dans son
établissement et dans un endroit fréquenté par les
salariés, un avis relatif aux normes du travail, et aux dispositions de
la charte des droits et libertés de la personne, relatives au travail."
Bon, deuxièmement, par le remplacement des mots que vous retrouvez ici,
à l'alinéa actuel, dans ce que vous retrouvez ici: "L'employeur
doit remettre au salarié, à la demande de la Commission. tout
document d'information relatil aux normes du travail" On remplace "qu'elle lui
fournit" par les mots suivants: "et aux dispositions de la Charte des droits et
libertés de la personne relatives au travail qu'elle lui fournit". C'est
ce qui en est, M. le ministre, de l'amendement.
M. Bourbeau: Alors, M. le Président, il y a deux
éléments là-dedans qui, pour nous, ne sont pas
acceptables. Un, nous n'avons pas l'intention, comme l'Ontario d'ailleurs,
d'obliger un employeur à afficher les dispositions de la Charte des
droits. Deuxièmement, l'Ontario non plus ne fait pas une obligation
à l'employeur comme tel d'afficher. Ce que l'Ontario dit, c'est que le
directeur - ici, au Québec, on dirait la Commission des normes - peut
exiger qu'un employeur affiche. Il y a une nuance importante en ce sens que
c'est la Commission des normes ou le directeur, si vous voulez, qui
décidera lesquels parmi toute la masse de documents qui peut exister,
lesquels documents ou lesquels extraits de ces documents-là pourront ou
devront être affichés. L'amendement que nous voulons proposer si
jamais on réussit à introduire un tel amendement, sera vraiment,
ressemblera beaucoup à la disposition de l'Ontario Je dois dire qu'on
l'a rédigé avant même de prendre connaissance des documents
qui nous donnaient le texte de l'Ontario. Alors, pour ces raisons-là, M.
le Président, si vous mettez au vote l'amendement devant nous, quant
à moi, je n'ai pas l'intention de voter en faveur.
Mme Harel: Alors, M. le Président, peut-être
qu'à ce moment-ci, si tout le monde est de bonne foi, le mieux serait de
susprendre l'amendement pour ne pas...
Le Président (M. Joly): L'amendement
Mme Harel: ...qu'il y ait chose jugée et de demander au
ministre de déposer son amendement...
Le Président (M. Joly): Préparer un autre
amendement.
Mme Harel: ...de façon que nous puissions procéder
à cet examen de l'amendement du ministre.
M. Bourbeau: Ça va, M.le Président. Alors,
l'article 38. Ajouter à la fin de l'article 87 l'alinéa suivant.
Ajouter à la fin de l'article 87 l'alinéa suivant: - non, non,
ça va, c'est moi qui prononce mal - "La Commission peut aussi obliger
l'employeur à afficher dans un endroit
approprié un tel document."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre... Est-ce
que vous aimeriez...
Mme Carrier-Perreault: On veut voir.
Le Président (M. Joly): Bien, en fait, on va en faire
faire une photocopie, mais c'est ce que M. le ministre vient de lire.
Une voix: Oui.
M. Bourbeau: Pourrait-on suspendre, puis passer au suivant, en
attendant?
Le Président (M. Joly): Bien, on peut suspendre l'article
38, et les amendements. J'appelle l'article 39.
Exclusion du salaire minimum
M. Bourbeau: Ces deux modifications visent à permettre au
gouvernement d'exclure du salaire minimum les étudiants travaillant dans
une colonie de vacances à but non lucratif. M. le Président, j'ai
fait une erreur de distraction, c'est d'exclure les étudiants
travaillant dans une colonie de vacances à but lucratif. En raison de
l'heure, M. le Président, vous me permettrez ces manquements.
Le Président (M. Joly): Ah! d'ailleurs, vous étiez
tout pardonné. Mme la députée de
Hochela-ga-Maisonneuve?
Mme Harel: C'est donc la modification de l'article 88. L'article
88, c'est le pouvoir réglementaire de la Loi sur les normes du travail.
Alors, on y retrouve le principe du droit de faire des règlements et on
doit donc constater qu'à l'article 39, il y a quatre alinéas
différents, chaque alinéa se réfère-t-il à
une catégorie différente?
Une voix: Quatre alinéas? C'est la même chose.
Une voix: Deuxièmement, c'est le même alinéa.
Troisièmement, c'est...
M. Bourbeau: m. le président, quand on regarde l'article
39, on dit que l'article 88 de la loi est modifié. alors, "1° par
l'insertion, dans la neuvième ligne du premier alinéa..." "2"
...dans la dixième ligne du premier alinéa..." "3° par
l'insertion, après le premier alinéa..." donc, les premiers se
réfèrent au premier alinéa. et "4° par le
remplacement, dans la dernière ligne du deuxième
alinéa..."
Mme Harel: Si on prend, par exemple, le troisième
alinéa qui propose l'insertion d'un nouvel alinéa, soit: "Le
gouvernement peut, par règlement, assujettir totalement ou partiellement
à la section I du chapitre IV les catégories de salariés
visés à l'article 39.1." Est-ce que c'est l'article 39.1 de la
loi, ou du règlement?
M. Bourbeau: L'article 39.1 du règlement.
Mme Harel: Et, quelles sont les catégories de
salariés visés, à l'article 39.1?
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président, je crois que je
vous ai donné... Excusez, vous avez la mauvaise information. C'est
l'article 39.1 de la loi, et non pas du règlement.
Une voix: C'est un nouvel article. M. Bourbeau: II est
où, cet article-là?
Mme Harel: L'article 39.1? Moi, j'ai la loi, et je ne vois pas
d'article 39.1 !
M. Bourbeau: C'est un nouvel article qui a été...
Ça porte sur les petites fermes... C'est l'article 39.1 qui a
été introduit par l'article 12.
Mme Harel: Ah bon! Alors, M. le Président, est-ce qu'on
revient à l'article 38 pour procéder?
Demande de renseignements (suite)
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre l'article 39
pour revenir à l'article 38. Vous avez tous l'article 38. Ajouter
à la fin de l'article 87 l'alinéa suivant: "La Commission peut
aussi obliger l'employeur à afficher dans un endroit approprié un
tel document." Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve, sur la
recevabilité.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Joly): C'est recevable. Alors, si vous
voulez, à nous d'en disposer. C'est l'article de l'Ontario que vous
avez?
Mme Harel: Bien la question, M. le Président, c'est:
Est-ce que "un endroit approprié" est décidé par
l'employeur ou par la Commission?
M. Bourbeau: Je pense que le texte donne la possibilité
à la Commission, dans son envoi, de spécifier l'endroit où
devra être affiché le ou les documents. La Commission
décidera comment elle veut utiliser ce pouvoir-là. En
transmettant les documents, elle obligera l'employeur à afficher dans un
endroit approprié, soit qu'elle désignera ou qu'elle dira "dans
un endroit approprié".
Si jamais l'endroit n'était pas approprié, je
présume que les travailleurs pourront se plaindre
en vertu de l'article..
Mme Harel: M. le ministre, si vous faites des lois pour que les
gens s'en plaignent, il vaudrait mieux prendre un peu plus de temps et les
faire de manière telle qu'elles ne donnent pas lieu à des
contestations.
M. Bourbeau: Non, mais par contre, à vouloir trop
réglementer ou trop spécifier, parfois on fait des erreurs. En
Ontario, on ne dit pas non plus à quel endroit on doit afficher, on ne
dit pas que c'est dans la salle de bain ou dans l'entrée, on dit...
Mme Carrier-Perreault: Oui On dit: dans un endroit bien en
évidence. On spécifie quand même dans la loi ontarienne que
c'est un endroit en évidence.
M. Bourbeau: Un endroit en évidence, c'est un endroit
approprié.
Mme Harel: C'est-à-dire qu'on ajoute "dans un endroit bien
en évidence où il est le plus probable que ces employés en
prendront connaissance".
M. Bourbeau: Oui, c'est un endroit approprié,
effectivement. Et je présume que la Commission, dans son envoi, pourrait
reprendre ces mêmes mots.
Mme Harel: Qu'est-ce que c'est un endroit approprié?
Regardez, la Commission peut aussi obliger l'employeur à afficher dans
un endroit approprié. Un endroit approprié pour les fins de
l'affichage ou un endroit approprié pour les fins que le plus grand
nombre d'employés en prennent connaissance? Ça n'a pas du tout le
même sens Un employeur peut dire: Moi, l'endroit approprié pour
afficher...
M. Bourbeau: Ce n'est pas l'employeur qui va le dire, c'est la
Commission. La Commission, dans son envoi, pourra spécifier dans un
endroit... utiliser les termes disons qu'utilise la loi de l'Ontario.
Mme Harel: M. le ministre, seriez-vous prêt à ce
moment-là à préciser au moins dans un endroit qu'elle juge
approprié?
M. Bourbeau: Oui, d'accord, M. le Président.
Mme Harel: O.K. Est-ce qu'il faut qu'on vous échange
ça pour la Charte des droits?
M. Bourbeau: On pourrait s'entendre sur...
Le Président (M. Joly): Dans un endroit qu'elle juge
approprié.
M. Bourbeau: C'est parce qu'on n'est pas en train d'amender la
Charte des droits là? Quand vous serez rendue à amender la Charte
des droits, vous demanderez au ministre responsable de... On peut l'amender la
Charte des droits québécoise.
Mme Carrier-Perreault: Dans le milieu du travail on se sert de
certains articles de la Charte des droits et libertés.
M. Bourbeau: Nous ici...
Mme Carrier-Perreault: Dans les normes minimales de travail, on
se réfère souvent, on se référait au Code civil
tout à l'heure, il arrive quand même qu'on se réfère
à d'autres lois. Ce sont des lois qui sont quand même très
utiles à être connues par les travailleurs.
Le Président (M. Joly): En fait, si vous voulez, avant
de...
Mme Carrier-Perreault: Je veux dire, pas nécessairement
d'appliquer la Charte au complet, relative au travail.
Le Président (M. Joly): Avant d'ajourner, si vous voulez,
on se devrait peut-être de disposer de l'amendement de Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière. Il y a deux
façons de le faire: Vous pouvez le retirer ou nous pouvons le mettre aux
voix.
Mme Harel: On va mettre aux voix l'amendement du ministre
d'abord.
Le Président (M. Joly): Oui, oui, mais en premier, non, il
faut...
Mme Harel: Mais non elle l'a suspendu. Ça va être
chose jugée, non? On avait suspendu et là on est avec
l'amendement du ministre.
M. Bourbeau: Oui, j'avais compris qu'on avait mis l'autre de
côté pour l'instant et qu'on passerait...
Mme Harel: ...pour savoir laquelle des deux...
Le Président (M. Joly): II est déjà en
suspens. Est-ce que vous retirez votre amendement, Mme la
députée?
Mme Carrier-Perreault: Si on commence par celui du ministre,
si..
Le Président (M. Joly): si je comprends bien, vous avez
peur de le retirer, mais vous pourriez toujours revenir, si c'est la crainte
qui vous anime.
Mme Carrier-Perreault: j'entendais le ministre tout à
l'heure qui nous disait que lui, il n'était pas un procédurier.
alors, imaginez que moi je le suis encore moins! j'ai un problème avec
ça la procédure, comprenez-vous!
Le Président (M. Joly): Bon, parfait.
M. Bourbeau: Je pense qu'on en a tous un petit peu.
Le Président (M. Joly): Rendus à minuit, je
pense..
Mme Carrier-Perreault: Disons que moi ce que je trouve
important... Je vais vous expliquer mon problème, M. le
Président, et vous vous êtes supposément un expert, alors
vous allez sûrement...
Le Président (M. Joly): Ah! je suis loin d'être un
expert, comme vous, j'apprends sur le tas et j'ai cette qualité de
toujours vouloir m'améliorer moi aussi!
Mme Carrier-Perreault: Ça va être fantastique, on va
s'améliorer ensemble, M. le Président! Ce qui arrive, c'est que
j'ai personnellement déposé un amendement. Je trouve que c'est
important qu'on parle de tous les droits, de l'ensemble des droits qui louchent
le travail par rapport aux travailleurs et des droits auxquels ils sont
assujettis.
Le Président (M. Joly): Alors, on dit que la nuit porte
conseil. Nous allons ajourner à demain matin, 11 heures, dans cette
même salle, 11 heures demain matin.
(Fin de la séance à 0 h 4)