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(Dix heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Joly): Je voudrais vous souhaiter la
bienvenue, avec grand plaisir. Je vous rappelle le mandat de la commission. En
effet, la commission des affaires sociales est réunie afin de
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle, pour les mois de décembre 1988 à
juillet 1990. Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Boucher
Bacon (Bourget) sera remplacée par M. Camden (Lotbinière), ainsi
que Mme Vermette (Marie-Victorin) par Mme Harel (Hochelaga-Malsonneuve).
Réponses déposées
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Je dépose maintenant la liste des réponses obtenues aux questions
laissées en suspens lors de la séance de vérification des
engagements financiers du ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle tenue le 2
février 1989 et copies de ces réponses, lesquelles ont
été transmises aux membres le 20 avril 1989 et le 11 septembre
1990.
Mme la représentante, Mme Harel, est-ce que vous avez eu des
ententes de prises avec la formation ministérielle quant à la
façon de procéder pour le déroulement de ces engagements
financiers?
Mme Harel: Vous conviendrez, M. le Président, que, si on
procédait comme on l'a fait habituellement, engagement financier par
engagement financier, pour chaque mois de l'année dont nous avons
à faire l'examen, ce serait là un exercice qui nous
amènerait, je pense, à passer toute la semaine ensemble, à
moins d'y consacrer l'équivalent d'une minute et moins par engagement
financier. Ça va me permettre, évidemment, de signaler
l'intérêt de mener cet exercice, qui, évidemment, est un
exercice réglementaire et qui a à voir avec le pouvoir de
surveillance de l'Assemblée nationale de mener cet exercice plus
régulièrement que c'est le cas présentement, puisque nous
allons, à l'occasion de ces neuf heures, examiner des engagements
financiers depuis décembre 1988, je pense, M. le Président.
Alors, on est presque, mais pas tout à fait, à deux ans de
l'examen.
Ce que nous avons proposé au cabinet du ministre, c'est la
possibilité d'y aller par thèmes, de manière à ce
que nous puissions compléter la vérification à la fin de
notre journée, mais que nous ne procédions pas engagement par
engagement, sinon, évidemment, nous perdrions le sens dé ce que
nous avons à compléter aujourd'hui.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je vais maintenant
procéder et appeler... Je pense que vous voulez tomber tout de suite
dans la formation professionnelle, à ce qu'on m'a laissé
entendre.
Mme Harel: Bien, écoutez, oui. M. le Président, ce
que je vous proposerais, ce matin, c'est d'examiner plus à fond toute
cette question de formation professionnelle, mais, évidemment, en ne
négligeant pas tous ces engagements financiers qui sont relatifs aux
programmes de la sécurité du revenu. D'entrée de jeu,
là, je veux simplement mentionner que le Québec comptait, au mois
d'août de cette année, 10 000 ménages
bénéficiaires d'aide sociale de plus que l'an dernier; donc, on
le voit, une augmentation. Et j'aurai l'occasion d'interroger le ministre sur
cette réalité qui peut peut-être s'expliquer de
différentes façons, notamment par le fait que les normes
d'admissibilité à l'assurance-chômage se sont
sévèrement restreintes. Peut-être est-ce là une
explication. Le ministre en a sans doute certaines autres à nous
communiquer. Évidemment, j'aurai l'occasion de l'interroger pour
connaître les prévisions de son ministère à
l'égard du nombre de prestataires des programmes de
sécurité du revenu, mais j'aimerais, M. le Président,
effectivement, aborder plus particulièrement les engagements qui sont
relatifs à la formation professionnelle.
Le Président (M. Joly): Je n'ai pas d'objection, Mme la
députée, à ce qu'on touche les deux volets.
Discussion générale
Formation permanente de la main-d'oeuvre et
intégration professionnelle
Mme Harel: Je vous rappelle, M. le Président, que le 23
mars dernier, donc il y a à peine quelques mois maintenant, le ministre
de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle donnait une entrevue au journal Le Devoir, entrevue dans
laquelle il affirmait que 1990, et je cite le ministre, "sera l'année de
la formation professionnelle. " Le ministre disait à cet effet:
"L'année 1990 marque le début d'un temps nouveau". Nous sommes,
et
je le cite, "en train de prendre le virage A la fin de 1990, nous
devrions avoir mis en place tous les éléments requis. Plusieurs
de nos programmes auront été revisés. D'autres seront
lancés. Il ne restera plus que le polissage final à faire. Le
rôle des commissions de formation professionnelle sera
révisé. Un document de consultation sera déposé au
printemps" II est toujours question, évidemment, du printemps dernier.
"Suivra, à l'automne, un sommet sur l'investissement dans les ressources
humaines. À l'automne, également, un projet de loi sera
présenté pour adoption avant la fin de l'année." vous
voyez, m. le président, le ministre était très
enthousiaste, au moment où il repre nait ce second mandat à titre
de ministre de la main-d'oeuvre, de la sécurité du revenu et de
la formation professionnelle. ça l'avait sans doute amené
à faire un certain nombre de recommandations à son premier
ministre, puisque, dans le discours inaugural du premier ministre, on
retrouvait les engagements suivants, à savoir la révision de la
loi sur la formation et la qualification professionnelle de la main-d'oeuvre,
pour le printemps dernier. on sait que cette révision devait porter sur
le mandat et les responsabilités des commissions de formation
professionnelle, qui existent dans toutes les régions du québec
également, le discours inaugural annonçait le dépôt
d'un document d'orientation gouvernementale sur la formation permanente de la
main-d'?uvre et le dépôt d'une politique d'apprentis sage sur
l'intégration professionnelle, le perfectionnement des travailleurs,
l'adaptation et le recyclage des travailleurs sans emploi et des
bénéficiaires de la sécurité du revenu aptes au
travail. cette politique d'apprentissage était également
annoncée, de même, évidemment, que le sommet sur le
développement des ressources humaines, pour novembre, cet automne.
c'était en matière de formation professionnelle.
évidemment, je vous rappelle, m. le président, que le ministre
annonçait également une révision de la loi sur le
régime de rentes du québec, de même qu'une consultation
parlementaire et l'adoption d'une loi qui devait résulter de la
consultation sur la disposition des surplus accumulés dans les
régimes complémentaires de retraite, sans parler,
évidemment, de la révision de la loi sur les normes du travail,
révision de la loi qui est annoncée pour cet automne.
l'avant-projet de loi ayant été déposé il y a
déjà un an et demi maintenant, la consultation ayant eu lieu le
printemps passé, le ministre annonçait le projet de loi pour cet
automne.
Alors, M. le Président, le ministre, également, toujours
lors de cette entrevue annonçant 1990 comme le début d'un temps
nouveau au plan de la formation professionnelle, annonçait que
Québec négociait avec le gouvernement fédéral,
à la fois pour avoir toujours le contrôle sur les plans de
formation et pour obtenir des fonds, pour obtenir que les fonds transitent par
Québec. En fait, c'était là, évidemment, une
proposition de rapatriement des fonds en matière de formation
professionnelle.
Alors, j'aimerais savoir du ministre, puisque les ententes en
matière de développement de l'emploi et puisque l'accord en
matière de formation en établissement sont échus
maintenant depuis 1989, reconduits - là, je reconnais le C.T. en
matière de formation en établissement - encore pour la
présente année, toujours sans augmentation, par ailleurs... Sans
augmentation, c'est donc sans tenir compte de l'indice des prix à la
consommation. Les mêmes montants des ententes d'il y a cinq ans valent
encore maintenant. Alors, vous comprenez qu'il y a là une perte. Tout
simplement évalué à l'indice des prix à la
consommation depuis cinq ans, c'est 101 000 000 $ de moins que les
Québécois ont cette année par rapport à il y a cinq
ans, en matière des sommes qui sont allouées par le
fédéral pour la formation professionnelle.
Alors, j'aimerais savoir du ministre s'il porte le même jugement
favorable qui l'amenait à annoncer ces grands changements au printemps
passé.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, vous me permettrez quelques
remarques; préliminaires avant de répondre plus directement aux
nombreuses questions de la députée de Hochelaga-Mai-sonneuve.
C'est vrai que nous avons plusieurs mois d'engagements à vérifier
aujourd'hui, mais je voudrais quand même, à la décharge de
mon ministère, dire que nous avons tenté à plusieurs
reprises, au cours des derniers mois, de faire en sorte que la commission
puisse vérifier les engagements financiers. Vous reconnaîtrez avec
moi que cette commission-ci a été passablement occupée au
cours des derniers mois, pour ne pas dire embourbée, je ne veux pas
faire un mauvais jeu de mots. Bien que nous ayons tenté, au cours des
derniers mois, d'obtenir des dates pour tenir des journées
d'étude sur les engagements, nous n'avons pas pu le faire Alors, ii
faudra quand même... Qu'on ne s'imagine pas que le ministère tente
de se soustraire à ses obligations de faire vérifier ses
engagements financiers
La députée de Hochelaga Maisonneuve dit que j'ai
affirmé, au mois de mars dernier, que l'année 1990 serait le
début d'un temps nouveau en matière d'adaptation de la
main-d'?uvre et de formation professionnelle. Eh bien, elle a raison, et
j'avais raison de le dire. Ce que la députée de
Hochelaga-Maisonneuve semble oublier un peu, c'est que, dans la phrase en
question, il y a le mot "début", et le début, ce n'est pas la
fin. L'année 1990, c'est effectivement le début d'un virage
important en matière d'adaptation de la maln-d'oeuvre et de formation
professionnelle. Cependant, on ne peut pas s'imaginer que, d'un
seul coup, en l'espace de quelques mois, on va tout chambarder et
instaurer, au cours de l'année 1990, l'ensemble de toutes les mesures
que nous avons prévues. La députée de
Hochelaga-Maisonneuve a fait une longue nomenclature, qui est partiale, quand
même, de tous les projets que nous avons annonces. La majorité de
ces projets-là, sinon la totalité, sont en préparation
sinon en implantation. Au fur et à mesure que l'année 1990 va se
dérouler, on verra apparaître les divers éléments de
cette stratégie. cependant, je dois aussi dire que des faits nouveaux
sont survenus à la fin du printemps, et plus précisément
le 23 juin dernier. avec ce qu'on a appelé l'échec de l'accord du
lac meech, la situation s'est modifiée. et on se souvient que le premier
ministre du québec, m. robert bourassa, annonçait, quelques jours
après, l'intention du gouvernement de discuter dorénavant avec le
gouvernement fédéral, entre autres, du rapatriement des
prérogatives en matière de main-d'oeuvre. nous sommes
présentement à préparer des dossiers relativement à
cette importante question, et cela a pour effet de nous obliger à
retarder certains autres dossiers que nous avions annoncés. par exemple,
une chose m'apparaît claire, à l'heure actuelle, c'est que je peux
difficilement présenter à l'assemblée nationale un projet
de loi sur la formation et la qualification professionnelles de la
main-d'oeuvre qui porterait, entre autres, sur l'étendue des
responsabilités des cfp, alors que le gouvernement cherche justement
à définir son propre champ d'activité dans ce domaine.
alors, ça serait, semble-t-il, comme mettre la charrue devant les
boeufs.
Ça répond à la question de la députée
de Hochelaga-Maisonneuve. Je ne vois pas comment je pourrais maintenant
déposer un projet de loi pour réformer les CFP, alors qu'on ne
sait même pas quelle sera l'étendue des responsabilités du
gouvernement du Québec en matière de main-d'oeuvre dans la
prochaine année ou dans les prochaines années. Je vais donc
être obligé de retarder la présentation de ce projet de loi
jusqu'à ce qu'on ait débattu le dossier plus fondamental des
compétences gouvernementales en matière de main-d'oeuvre.
Le document d'orientation dont parlait la députée de
Hochelaga-Maisonneuve est en préparation, il est même très
avancé. J'ai l'intention de le rendre public au cours des tout prochains
mois.
La politique d'apprentissage, la même chose. Le document est aussi
très avancé. La députée de Hochelaga-Maisonneuve se
souviendra que j'ai parlé de l'année 1990, et je signale que
l'année 1990 n'est pas encore écoulée. J'ai donc la ferme
intention de lancer bientôt, avec, bien sûr, la collaboration de
tous les députés de l'Assemblée nationale et de tous ceux
qui m'entourent, la première phase d'un programme d'apprentissage. En
étudiant la situation en Ontario et celle de plusieurs pays
européens, on se rend compte que l'absence au Québec d'un
régime relativement complet d'apprentissage constitue une grave lacune.
Je suis persuadé que plusieurs secteurs industriels sont prêts
à participer activement à un régime d'apprentissage, que
les entreprises sont disposées a accueiller des apprentis et à
les former tout en travaillant. L'apprentissage pourrait également
répondre aux besoins de recyclage de la main-d'oeuvre qui sont
présentement grandement ressentis par les travailleurs ainsi que par de
nombreux employeurs. Ce procédé peut aussi représenter une
solution au problème des décrocheurs et à celui des
milliers de travailleurs et de chômeurs non qualifiés. C'est une
façon efficace de ramener ces personnes dans le circuit de leur
formation, tout en favorisant leur réinsertion en emploi. (10 h 45)
En ce qui concerne le projet de tenir un sommet sur l'investissement
dans les ressources humaines, à plusieurs reprises, au cours des
derniers mois, j'ai affirmé la nécessité d'associer nos
partenaires à la mise en oeuvre de notre plan d'action en matière
d'adaptation de la main-d'oeuvre. Je considère toujours comme essentiel
que les représentants du patronat et des syndicats unissent leurs
efforts à ceux du gouvernement afin de relever le défi que
constituent l'adaptation et la formation professionnelles de la main-d'oeuvre.
Je rappelle que mon collègue le ministre de l'Éducation et
moi-même poursuivons des buts communs et recherchons la meilleure
façon d'associer nos interlocuteurs privés à une
démarche visant à relever les compétences de l'ensemble de
la main-d'oeuvre québécoise.
À cet effet-là, le sommet sur l'investissement dans les
ressources humaines, initialement prévu pour cet automne, demeure
toujours un moyen privilégié pour établir un dialogue
concret avec nos partenaires socio-économiques. Encore faudrait-il
s'entendre sur la forme que doit prendre une telle concertation. J'ai donc
l'intention de consulter, au cours des prochaines semaines, nos partenaires
sociaux pour voir si un tel sommet constitue toujours le mécanisme le
plus valable et pour vérifier quel serait le moment approprié
pour lancer une telle opération.
Enfin, je profite de l'occasion pour réaffirmer ici une ferme
intention d'élaborer et de mettre en place, avec les
représentants des employeurs et des travailleurs, les solutions les plus
efficaces pour favoriser l'excellence de notre main-d'oeuvre. La
députée de Hochelaga-Maisonneuve m'a également
interrogé sur un projet de loi sur le Régime de rentes du
Québec, je crois? Tout à l'heure, vous avez posé toute une
série de questions là-dessus.
Mme Harel: Notamment sur la disposition des surplus des caisses
de retraite, qui sont gelés depuis deux ans, maintenant.
M. Bourbeau: Pour ce qui est de la disposition des surplus
d'actifs dans les fonds de pension privés, le moratoire est en vigueur
depuis bientôt deux ans, deux ans au mois de décembre. J'ai
l'intention de déposer très bientôt, au cours des
prochaines semaines, un document, un livre - l'appellerons-nous blanc, ou vert,
ou bleu, je ne sais trop pour l'instant - qui va faire le tour de la question
et proposer certaines avenues de solution. Tel que je me suis engagé
à le faire, j'ai l'intention de tenir une commission parlementaire, par
la suite, où tous les intéressés auront l'occasion de se
faire entendre. Après ça, eh bien, le gouvernement prendra les
mesures pour faire en sorte que soit levé le moratoire qui interdit
présentement la distribution des surplus d'actifs.
Concernant la Loi sur les normes du travail, le projet de loi chemine
maintenant dans les officines gouvernementales et devrait être
déposé à l'Assemblée nationale dès la
reprise des travaux.
Je crois, M. le Président, avoir fait une rétrospective
des points sur lesquels la députée de Hochelaga-Maisonneuve
s'était attardée. S'il y a d'autres questions sur ces
sujets-là, il me fera plaisir de tenter d'y répondre.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Nous allons revenir
ultérieurement sur la politique d'apprentissage. En tout cas, il est de
commune renommée, présentement, qu'il y a d'énormes
tensions entre le ministère de l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur et celui de la Main-d'oeuvre et de la Formation
professionnelle. Évidemment, dans le contexte du nécessaire
relèvement des compétences d'une partie importante de la
main-d'oeuvre québécoise, c'est absolument presque scandaleux de
se rendre compte que l'an dernier, en 1988-1989 plus précisément,
par rapport à 1987-1988, c'était 49 239 adultes de moins qui
avaient été inscrits dans la formation professionnelle à
temps complet ou à temps partiel au Québec. Il y a là,
évidemment, un drame qui se joue quelque part sur le plan de la
formation professionnelle des adultes. Évidemment, cette baisse est
assez vertigineuse.
Quant à la formation à temps partiel, il n'y a presque
plus de formation à temps partiel sur le plan professionnel pour les
adultes, et puis il y a presque moitié moins d'adultes inscrits en
formation professionnelle à temps complet. Ça, on y reviendra
sûrement.
Il y a une question, tout de suite, d'entrée de jeu, que je veux
poser au ministre. La position commune, dite celle de Partenaires pour
l'avenir, datée de novembre 1989, que le ministre a rendue publique
à l'occasion du Forum pour l'emploi, l'an dernier, cette position qu'il
rendait publique au nom de ses homologues des autres provinces et des
territoires, est-ce que c'est toujours cette position commune qui est en
discussion avec le gouvernement fédéral? Est-ce qu'il y a des
discussions qui sont en cours, ou si le processus est sur la glace,
présentement?
M. Bourbeau: Je crois avoir répondu à cette
question-là tout à l'heure. La position qui a été
rendue publique le printemps dernier était la position du Québec
à ce moment-là. C'est toujours la position du Québec et
celle des autres provinces canadiennes. Cependant, cela n'empêche pas le
gouvernement du Québec de réfléchir d'une façon
très profonde sur d'autres possibilités qui s'offrent à
lui, depuis l'annonce faite par le premier ministre du Québec de sa
volonté d'ouvrir, avec le gouvernement fédéral, des
discussions relatives au rapatriement du secteur de la main-d'oeuvre. Dans ce
sens-là, ces discussions à venir vont prendre
préséance sur toute autre discussion.
Compétences du Québec en matière
de formation
Mme Harel: M. le Président, le 24 juin dernier, il y a
trois mois maintenant de ça, le premier ministre Bourassa s'était
dit confiant de pouvoir annoncer, c'était quasiment dans les jours qui
suivaient, une entente intéressante en matière d'immigration. Il
faisait aussi état, à ce moment-là, de conversations avec
le premier ministre du Canada... M. Bourassa disait que le premier ministre du
Canada était toujours aussi bien disposé pour d'autres
discussions bilatérales en matière de formation professionnelle
et de communication. M. Bourassa disait: Nous discutons de gouvernement
à gouvernement. Est-ce que ça s'est poursuivi, après le 24
juin, en matière de formation professionnelle?
M. Bourbeau: M. le Président, je ne crois pas que la
députée de Hochelaga-Maisonneuve ait voulu dire que le ministre
de la Main-d'?uvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle poursuivait des discussions, je pense qu'elle parlait
du premier ministre. Il faudra poser la question au premier ministre. Moi, je
ne peux pas répondre pour les discussions que peut tenir le premier
ministre du Québec avec son homologue fédéral.
Mme Harel: Vous n'êtes pas au courant, vous ne seriez pas
au courant de ces discussions qui auraient eu lieu entre M. Bourassa et M.
Mulroney, si tant est que M. Bourassa en a fait état le 24 juin? Vous
n'êtes pas au courant si, par la suite, il y a eu quelque suivi que ce
soit?
M. Bourbeau: Je ne suis pas au courant des discussions que peut
avoir privément le premier ministre du Québec avec son homologue
le
premier ministre du canada, et, même si je l'étais, je
laisserais au premier ministre du québec le soin de rendre public le
contenu de ces discussions.
Mme Harel: Bon. Écoutez, là, on ne tournera pas
autour du pot. M. Bourassa en a fait état publiquement, donc ce
n'était pas des conversations privées. Il a fait état
publiquement qu'il y avait d'autres discussions bilatérales en
matière de formation professionnelle et de communication qui allaient
suivre. Vous êtes toujours responsable du dossier de la Main-d'oeuvre, de
la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle. Votre
équipe qui négocie, là... Prenons
précisément les trois derniers mois. Depuis le 24 juin, est-ce
qu'il y a eu des négociations?
M. Bourbeau: Disons ceci. Si la députée de
Hochelaga-Maisonneuve me questionne sur les discussions que, moi, j'ai pu avoir
ou que les gens du ministère ont pu avoir, ça, c'est autre chose.
Je peux dire que nous n'avons présentement engagé aucune
discussion formelle sur le dossier plus fondamental de l'éventuel
rapatriement par le Québec de pouvoirs additionnels en matière de
main-d'oeuvre ou de formation professionnelle.
Mme Harel: Mais, depuis trois mois, avez-vous des discussions?
Est-ce qu'il y a eu des rencontres? Combien? À quelle fréquence?
Et sur quoi ont-elles porté, ces rencontres? Est-ce qu'il y en a eu sur
les propositions fédérales? Parce qu'il y a des propositions
fédérales sur la table.
M. Bourbeau: Je dis à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve que je viens de répondre à la question,
qu'il n'y a eu aucune rencontre ou discussion formelle sur ce sujet.
Mme Harel: Alors pourquoi est-ce qu'en date d'hier la ministre
fédérale responsable du dossier, Mme Barbara McDougall, a
envoyé à tous ses partenaires une lettre dont je vais tout de
suite vous faire tenir copie? J'espère que vous en avez eu copie
vous-même. Est-ce qu'il est possible de la faire parvenir au ministre? On
pourra peut-être la distribuer...
Le Président (M. Joly): Nous allons procéder...
Mme Harel: ...pour les membres de la commission, mais, pour
l'instant, peut-être que...
Le Président (M. Joly): Ce serait souhaitable...
Mme Harel: ...ce serait souhaitable que...
Le Président (M. Joly): ..afin qu'on puisse suivre les
travaux.
Mme Harel: Alors, c'est une... Je vois que M. le ministre en a
déjà copie. Si tel était le cas, je rapatrierais la mienne
pour en faire des photocopies pour les membres de la commission. Ou dois-je
plutôt comprendre qu'il en prend connaissance maintenant? Je vais
peut-être faire lecture de quelques paragraphes. La lettre de Mme
McDougall dit ceci: "Plus tôt cette année, le contenu de ce
document... "Le document en question était celui intitulé Rapport
du Comité de la phase II des consultations... pour une Commission
nationale de la formation, "nationale" signifiant, évidemment,
"canadienne". Alors, Mme McDougall dit ceci: "Plus tôt cette
année, le contenu de ce document a été discuté en
profondeur par des fonctionnaires du fédéral, des provinces et
des Territoires, et il se sont entendus sur la plupart des questions
traitées. Certaines questions doivent toujours être
résolues, surtout celles qui concernent le financement, mais la plupart
des personnes consultées estiment que les organismes du secteur
privé doivent participer davantage à la formation." Et là
Mme McDougall annonce qu'elle entend mettre sur pied, au plus tard au
début de l'an prochain, cette Commission nationale de la formation qui a
été recommandée par le Centre canadien du marché du
travail et de la productivité, dans un rapport publié en juillet
dernier. Alors, je vous lis exactement le passage où Mme McDougall fait
cette annonce de politique canadienne: "Je serais très heureuse de
recevoir vos observations et vos suggestions à propos du rapport du
Comité de la phase II. Je suis disposée à accorder aux
intervenants le temps nécessaire afin que la plupart d'entre eux
m'offrent leur appui, mais je voudrais être en mesure de constituer la
Commission au plus tard au début de l'an prochain. Par
conséquent, je vous demande de me faire part de vos vues d'ici la fin
octobre, si possible."
Alors, donc, il n'y a pas de négociation en cours. Par ailleurs,
le fédéral poursuit son intrusion, il faut bien le dire, en
matière de formation professionnelle, par la mise en place d'une
Commission nationale de la formation, et cette lettre de Mme McDougall - c'est
une lettre publique qui est envoyée à des centaines d'exemplaires
à tous les partenaires qui ont assisté aux consultations
menées sur le projet fédéral de développement de
l'emploi - est annexée à un énoncé de principe sur
le développement de la main-d'oeuvre, énoncé de principe
daté du 29 mai 1990, discuté et adopté par le cabinet
fédéral. Alors, je n'apprends rien au ministre aujourd'hui. Je ne
peux pas m'imaginer que le ministre ne connaissait pas ces propositions qui ont
été discutées et adoptées par le cabinet
fédéral en mai dernier et cette proposition de Mme McDougall de
mettre sur pied la Commission nationale de la formation au début de l'an
prochain. Quelle va être la réaction du Québec, par rapport
à cette politique fédérale d'occuper tout le champ de la
formation de la
main-d'oeuvre?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la député de
Hochelaga-Maisonneuve fait état d'une lettre qui vient d'être
écrite par Mme McDougall. C'est une lettre circulaire, bien sûr,
envoyée à bien du monde. Il y a d'autres lettres qui me... (11
heures)
Mme Harel: Ce n'est pas une lettre circulaire, c'est une lettre
envoyée à chacun des partenaires du gouvernement
fédéral.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux avoir le
choix des mots?
Le Président (M. Joly): Excusez, Mme la
députée, on va laisser s'exprimer M. le ministre, s'il vous
plaît. M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est une lettre.
Mme Harel: Alors, je vais faire une question de
règlement.
M. Bourbeau:... circulaire qui est envoyée à tous
les ministres canadiens des provinces. La même lettre à tout le
monde. Alors, circulaire dans le sens que, non, il n'y en a peut-être pas
des milliers d'exemplaires, mais c'est une lettre qui est envoyée
à tout le monde qui est dans le dossier. Ce n'est pas la seule lettre
que Mme McDougall m'a envoyée. Il en manque quelques unes à la
député de Hochelaga Maisonneuve. C'est la proposition du
gouvernement fédéral C'est une proposition, il peut y en avoir
d'autrès. Dans cette lettre-là, on dit qu'il y a eu des
discussions au cours de l'année et qu'il y a eu un certain consensus sur
la plupart "La plupart des personnes consultées estiment que les
organismes du secteur privé doivent participer davantage à la
formation. " Il y a bien des choses, là-dedans, avec lesquelles nous
sommes d'accord. Que les organismes du secteur privé concourent le plus
possible à la formation, je n'ai absolument rien contre ça. Au
contraire, la mesure fiscale annoncée par le gouvernement du
Québec en mars dernier, ou plutôt lors du budget 1990, fait appel,
pour la première fois, à l'entreprise privée dans le but
d'obtenir sa collaboration à la formation des travailleurs en emploi. Je
rappellerai que le crédit d'impôt à la formation
annoncé par le ministre des Finances met à la disposition des
entreprises une somme d'environ 100 000 000 $ par année pour la
formation Et, pour la première fois, probablement, dans l'histoire
récente du Québec, on admet comme formateurs agréés
les formateurs de l'entreprise privée. Donc, nous sommes d'accord avec
cet élargissement de la formation pour y admettre tous ceux qui ont des
compétences en matière de formation, qu'ils soient du secteur
public ou qu'ils soient du secteur privé.
Le gouvernement fédéral, semble-t-il, privilégie
une structure nationale, s'entendant dans le sens de canadienne, pour ce qui
est de la formation de la main-d'oeuvre. Moi, je n'ai pas d'objection à
ce que; Mme McDougall propose une structure canadienne de formation si
ça fait l'affaire des autres provinces canadiennes. En ce qui concerne
le Québec, je pense que la réponse a été
donnée par M. Bourassa au mois de juin dernier, quand il a
annoncé l'intention du gouvernement du Québec d'amorcer des
négociations avec le gouvernement fédéral pour le
rapatriement des compétences constitutionnelles en cette
matière-là. Je pense que l'énoncé de M. Bourassa
donne une bonne idée de l'enseigne à laquelle le Québec
entend loger au cours des prochaines années.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: M. le Président, je suis bien contente
d'apprendre que le premier ministre a annoncé en juin dernier le
rapatriement de cette essentielle juridiction en matière de formation de
la main-d'oeuvre, surtout à l'aube de l'an 2000 et avec cette
concurrence mondiale et ces enjeux extrêmement stratégiques que
sont ceux de la formation de la main-d'oeuvre. Mais on l'apprend tous
aujourd'hui, parce que ce que le premier ministre avait simplement
annoncé à la fin du printemps dernier, le 24 juin plus
précisément, c'était la poursuite de discussions
bilatérales en matière de formation professionnelle Le ministre
de la Main d'oeuvre vient de nous dire que ces discussions consistent à
proposer le rapatriement. Ce dont on prend connaissance aujourd'hui avec la
lettre de Mme McDougall, ce n'est pas une proposition, c'est une annonce. Ce
que Mme McDougall dit, les mots ont un sens... Elle dit ceci: "Je suis
disposée à accorder aux intervenants... " "Intervenants" signifie
ici ceux des gouvernements provinciaux, ceux des Territoires comme ceux aussi
du secteur privé. "Je suis disposée, dit elle, à accorder
aux intervenants le temps nécessaire afin que la plupart d'entre eux
m'offrent leur appui, mais je voudrais être en mesure de constituer la
Commission au plus tard au début de l'an prochain. " Ce qu'elle annonce,
c'est la constitution de la Commission, et ce à quoi elle
procède, c'est à une consultation pour aller chercher des appuis
majoritaires. C'est ça, finalement, qui est en place avec cette annonce
de Mme McDougall. Cette Commission, eh bien, son rôle était
défini dans le document rendu public en juillet dernier: "La Commission
nationale sera chargée de surveiller, de guider et d'orienter la
totalité des politiques et des programmes nationaux en matière de
formation. " Et suivaient, évidemment, non seulement la composition, la
structure, le mandat, les objectifs de cette Commission nationale et le
rôle qu'elle avait à jouer, mais également des
propositions
pour la mise en place de comités locaux et régionaux.
C'est donc toute une structure pancanadlenne, du niveau national jusqu'au
niveau local, qui est annoncée par Mme McDougall.
Alors, la question que je pose au ministre, c'est: compte tenu qu'il
avait pris connaissance de l'énoncé de politique du 29 mai
dernier, notamment en matière de financement, quelles sont les
prévisions pour les programmes à venir? Est-ce qu'il n'est pas
inquiet que les Québécois se trouvent présentement
défavorisés du fait que ces programmes ne sont plus
adaptés? il s'agit encore d'ententes ou d'accords d'il y a cinq ans, et
il n'y a pas eu de mise à jour, il n'y a pas eu, non plus,
d'actualisation des sommes, du financement. Qu'est-ce qu'il entend faire, le
ministre, d'ici à ce que soient complétées les
éventuelles négociations que son gouvernement entend mener sur le
rapatriement?
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau:... le gouvernement n'est pas immobile en
matière d'adaptation de la main d'oeuvre et de la formation
professionnelle. Nous n'avons pas attendu l'ouverture des négociations
avec le gouvernement fédéral sur l'éventuel rapatriement
des pouvoirs en matière de main-d'oeuvre et de formation professionnelle
pour agir. Dès le mois de mai dernier, ou avril, le gouvernement du
Québec annonçait, unilatéralement, un programme de 100 000
000 $ de crédits d'impôt à la formation pour venir en aide
aux travailleurs en emploi. C'est une somme importante, dans l'état
actuel des finances publiques québécoises. Le gouvernement du
Québec, en prenant une telle initiative, a donné un signal
très clair de l'importance qu'il accorde à ce domaine de la
formation de la main-d'oeuvre, de l'adaptation de la main-d'oeuvre, et de
l'obligation que nous avons, si nous voulons demeurer compétitifs,
d'avoir une main-d'oeuvre compétente et totalement, parfaitement
qualifiée.
Les défis qui nous attendent au cours des prochaines
années sont tels que nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir une
main-d'oeuvre qui perdrait petit à petit de sa compétence et qui
deviendrait non qualifiée ou incompétente. Alors, le gouvernement
du Québec n'a pas attendu que le gouvernement fédéral
s'assoie à la table de négociation pour reconduire les ententes
existantes. Bien sûr, nous allons bientôt commencer les discussions
avec le gouvernement fédéral sur le dossier très important
du rapatriement; du moins, nous avons l'intention de le faire. Entre-temps,
nous continuons à gérer nos programmes de formation
professionnelle, de main-d'oeuvre, et nous avons notre propre plan d'action,
nos stratégies que nous sommes en train de mettre en place,
indépendamment de l'évolution du dossier des négociations
avec le gouvernement fédéral.
Mme Harel: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel:... une question au ministre. Ce dont il nous parle,
c'est donc de cette stratégie annoncée par le ministre des
Finances au printemps dernier à l'intention des travailleurs en emploi
dans des entreprises de pointe qui ont à soutenir la concurrence
étrangère dans un contexte de mondialisation des marchés.
Alors là, ça suppose que ce soient des entreprises très
performantes et qui allouent à des travailleurs qui, souvent... Et
ça, ce sont les constatations de toutes les études qui ont
été faites jusqu'à maintenant... Ces travailleurs
bénéficient déjà d'un niveau de formation
générale élevé; souvent, ce sont des cadres.
D'ailleurs, il faut juste voir les programmes de formation au ministère
de la Main-d'oeuvre pour se rendre compte que c'est principalement les cadres
ou le personnel de soutien, de contrôle qui bénéficient des
program- mes de formation.
Concrètement, pour toutes les autres catégories... Pensons
juste à l'île de Montréal, les 224 000 personnes sans
emploi; 100 000 chômeurs et 124 000 personnes dites aptes au travail qui
sont, finalement, sur l'assistance sociale après avoir
épuisé leur assurance chômage, c'est un total de 224 000
personnes sur l'île de Montréal. Ce sont des hommes et des femmes
sans emploi. Évidemment, ça ne comprend pas leurs
dépendants. Alors, vous vous rendez compte de l'importance de ces
sans-emploi, qui sont renvoyés de plus en plus hors du marché de
l'emploi, n'ayant pas les acquisitions requises par les nouvelles exigences des
emplois.
Je prends connaissance, dans l'énoncé de politique du
fédéral, que la responsabilité que se donne le
gouvernement fédéral, il ne se la donne pas que pour la
main-d'oeuvre, comme le lui permet la juridiction partagée, mais il se
la donne aussi pour les travailleurs d'âge mûr, les
bénéficiaires d'aide sociale, les travailleurs
déplacés, les jeunes sans compétences, les femmes, les
autochtones, les personnes handicapées, les membres des minorités
visibles. C'est un vaste programme canadien de formation. Donc, on n'est
même plus dans le secteur de la juridiction partagée, on est
carrément dans une intrusion. Qu'est-ce que le ministre propose, en
regard de ces clientèles?
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau:... la députée de Hochelaga-Maisonneuve
peut bien agiter l'épouvantail en
nous disant que le fédéral se propose d'empiéter.
Moi, je lui dis que ça en prend deux. Ça en prend deux: un qui se
propose d'empiéter et un qui accepte l'empiétement. Or, nous
n'accepterons jamais quelque empiétement que ce soit du gouvernement
fédéral dans le domaine de la formation de la main-d'oeuvre. Au
contraire, nous allons réclamer la totalité des pouvoirs en
matière de formation professionnelle. Donc, mol, je n'ai pas d'objection
à ce que le fédéral veuille bien annoncer ce qu'il veut
à l'égard des autres provinces canadiennes. Si les autres
provinces canadiennes veulent céder au gouvernement
fédéral les responsabilités en matière de formation
comme elles ont cédé des responsabilités en matière
de perception des impôts sur le revenu, comme elles ont
cédé des responsabilités en matière de police,
à l'exception de l'Ontario... Elles peuvent faire ce qu'elles veulent,
les autres provinces canadiennes, je ne suis pas responsable des autres
provinces. Pour ce qui est du Québec, et plus particulièrement du
domaine où j'ai une certaine responsabilité, c'est à dire
la main-d'oeuvre et la formation professionnelle, je dis au gouvernement
canadien que le Québec a l'intention d'affirmer sa
responsabilité, ses pouvoirs en cette matière-là. Nous
avons l'intention, éventuellement, dans un délai assez court, de
demander au gouvernement fédéral le début de discussions
à ce sujet-là.
Pour ce qui est du programme dont j'ai parlé tout à
l'heure et auquel a fait également allusion la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, c'est-à-dire le programme, annoncé lors du
dernier budget, de crédits d'impôt à la formation, la
députée de Hochelaga-Maisonneuve semble indiquer que ce
programme-là s'adresse surtout - c'est les mots qu'elle a
employés - aux entreprises de pointe. Je lui dis que non, et
peut-être même pas. Ce n'est certainement pas ce que nous visons en
particulier. Ce programme-là vise toutes les entreprises, mais nous
souhaitons qu'il soit surtout utilisé par les petites et les moyennes
entreprises qui n'ont pas vraiment de tradition en matière de formation
de la main-d'?uvre ou de relèvement des compétences de leur
main-d'?uvre en emploi. Nous savons que les grandes entreprises,
traditionnellement, ont toujours vu à faire en sorte que leur
main-d'?uvre soit assez régulièrement recyclée pour
qu'elle puisse s'adapter aux changements technologiques. Mais cette culture
qu'ont les grandes entreprises n'existe pas chez les petites et chez les
moyennes entreprises. Et, justement, le programme que nous avons annoncé
veut faire en sorte d'inciter les petites et les moyennes entreprises à
le faire. Et c'est pourquoi le programme fait en sorte que les subventions
proposées sont plus importantes à l'égard des petites et
des moyennes entreprises qu'à l'égard des grandes entreprises.
(11 h 15)
Le programme, aussi, n'est pas destiné à ne faire que
relever les compétences des travailleurs en emploi. Il est aussi
prévu que ce programme-là va aider à sauvegarder les
emplois existants. Les objectifs du programme sont très larges. Ce n'est
pas un programme destiné à relever les compétences des
entreprises de pointe, c'est un programme qui vise à faire en sorte de
relever toutes les compétences, à sauvegarder des emplois, que ce
soit dans les grandes ou les petites entreprises et, spécialement, avec
un accent mis sur les petites et les moyennes entreprises
Pour ce qui est des travailleurs hors entreprises, à ce
moment-là, je dirai à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve que, en ce qui me concerne, j'ai la responsabilité
de ceux qui font appel au régime public de sécurité du
revenu. À cet égard-là, je signale à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve que nous avons pris des mesures
énergiques afin de faire en sorte que ce programme-là, ce
domaine-là soit modernisé, puisque nous avons effectué une
réforme importante de l'ancienne loi de l'aide sociale. C'est la
première fois au Canada qu'une province se risque à faire une
telle réforme. Cette réforme-là est axée sur la
réinsertion en emploi, justement, des prestataires de la
sécurité du revenu. Nous privilégions les mesures actives
aux mesures passives que constitue, par exemple, l'envoi passif d'un
chèque mensuel à des prestataires parfaitement aptes au travail.
C'est donc une nouvelle philosophie, une nouvelle culture que nous avons voulu
insuffler dans le régime de la sécurité du revenu.
Là encore, le gouvernement n'est pas à la remorque de
l'actualité, mais il est plutôt à l'avant-garde, Puisque
que nous avons effectué une réforme extrêmement
dynamique.
Donc, que ce soit pour les travailleurs en chômage, qui ne sont
pas en l'emploi et qui sont démunis de moyens financiers ou que ce soit
pour les travailleurs en emploi, nous avons posé deux gestes: une
réforme de l'aide sociale pour ceux qui sont à la
sécurité du revenu et un programme extrêmement ambitieux de
financement des mesures d'aide pour les entreprises afin de leur permettre de
voir au recyclage des travailleurs en emploi
II reste une catégorie de travailleurs pour laquelle nous n'avons
pas encore annoncé de mesures concrètes, ce sont ceux qui sont
les chômeurs de longue durée ou les décrocheurs du
système d'enseignement. J'ai annoncé mon intention d'introduire
sous peu un programme généralisé d'apprentissage qui va
combler cette lacune et qui devrait faire en sorte que tous ceux qui manquent
de qualifications et qui sont soit des décrocheurs, soit des
chômeurs de longue durée ou des gens sans emploi puissent profiter
de ce programme d'apprentissage pour, éventuellement, leur permettre de
réintégrer le marché du travail.
Le Président (M. Joly): Mme la députée
Mme Harel: Oui. M. te Président, nous allons avoir
l'occasion de revenir, au cours de la journée, sur ce que devrait
être une véritable politique québécoise de formation
professionnelle. Je veux citer à cet égard l'assemblée
générale récente de l'ICA, la semaine dernière
à Montréal, qui rappelait un certain nombre de principes
complètement bafoués par la nouvelle politique de
sécurité du revenu à l'égard de la formation des
adultes. L'ICA disait à cet égard: "Certains grands principes
doivent se retrouver à la base d'une politique de formation
professionnelle. Si, comme société, nous croyons encore à
la formation des adultes en tant qu'action volontaire et responsable, que ce
soit l'accessibilité de la formation, l'accroissement des
qualifications, des perspectives d'emploi, une participation des adultes
eux-mêmes aux décisions concernant leur propre cheminement
professionnel, le caractère volontaire de la démarche", etc. Ce
sont là des principes qui se trouvent complètement
bafoués, et nous aurons l'occasion d'y revenir, parce qu'il y a une
absence de formation qualifiante, malheureusement, dans bien des programmes
actuellement mis de l'avant par le ministère.
M. le Président, je veux relever le fait que le ministre,
d'entrée de jeu, nous a dit: Si les autres provinces et les Territoires
sont satisfaits de ces propositions canadiennes, tant mieux pour eux. Doit-on
comprendre par là que la position commune rendue publique au nom des
provinces et Territoires par le ministre du Québec, l'automne dernier,
n'est plus la position commune, d'une part? Et, d'autre part, comment doit-on
interpréter ce paragraphe de la ministre fédérale, Mme
McDougall qui dit: "Le contenu de ce document a été
discuté en profondeur par des fonctionnaires du fédéral,
des provinces et des Territoires, et ils se sont entendus sur la plupart des
questions traitées. Certaines questions doivent toujours être
résolues, surtout celles qui concernent le financement"? Puisque cette
lettre fait référence à une sorte de consensus des
fonctionnaires du fédéral, des provinces et des Territoires sur
le document qui est l'énoncé de principe adopté par le
cabinet fédéral, comment doit-on interpréter cette
déclaration contenue dans la lettre de la ministre McDougall? Est-ce que
c'était consensuel? Est-ce que l'équipe de négociateurs du
gouvernement du Québec s'est ou ne s'est pas entendue sur la plupart des
questions traitées, à l'exception du financement?
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a une certaine
confusion, là, dans ce que dit la députée de
Hochelaga-Maisonneuve. Le document dont il est question ici, ce n'est pas la
proposition fédérale d'une Commission nationale de la formation,
dont la députée de Hochelaga-Maison- neuve a également
parlé. C'était un document pré-juin 1990, avant juin 1990,
qui portait sur une ensemble de principes qui avait été
discutés entre les provinces canadiennes. Nous n'avions rien contre ces
principes-là. Le gouvernement du Québec ne s'est pas
objecté à ce que ces principes-là soient
énoncés. Cependant, le gouvernement du Québec n'a jamais
ratifié ce document-là, parce que le gouvernement
fédéral a toujours refusé de s'engager sur la question du
financement, de donner des garanties financières concernant justement le
financement des coûts des programmes. Alors, la ministre
fédérale a pris le document contenant des énoncés
de principe et, semble-t-il, l'a fait ratifier par le cabinet
fédéral. Bon, tant mieux! Tant que ce seront des principes, moi,
Je n'ai pas d'objection. Cependant, je signale que nous n'avons jamais voulu
entériner un document semblable, parce qu'il n'y avait pas de garanties
financières. Que la ministre fédérale surgisse tout
à coup de son cabinet et vienne nous dire qu'elle mettre sur pied,
dorénavant, des structures pancanadlennes relatives à la
formation de la main-d'oeuvre, libre à elle, mais je lui dirai:
Arrêtez-vous aux frontières du Québec, parce que nous
n'accepterons pas que vous veniez instaurer au Québec des structures
visant à contrôler la formation de la main-d'oeuvre. Ça
pourra se faire, mais en dehors du Québec. On n'a pas l'intention
d'empêcher le gouvernement fédéral, avec le consentement
des autres provinces canadiennes, de faire ce qu'il veut bien faire, mais qu'il
le fasse à l'extérieur des limites du Québec. La formation
professionnelle, ça relève exclusivement de la compétence
du gouvernement du Québec, et nous avons l'intention de défendre
jalousement nos prérogatives.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: M. le Président, vous semblez avoir pris soin
de bien mentionner que le document dont il était mention est celui de
l'énoncé de principe sur le développement de la
main-d'oeuvre adopté par le cabinet fédéral daté du
29 mai 1990. C'est sur ce document que la ministre dit avoir poursuivi des
discussions avec les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et des
Territoires quant à la Commission nationale de la formation. Dans le
fond, dans la lettre, la ministre annonce sa mise en place pour le début
de l'an prochain. Mais, quant à l'énoncé de principe,
justement, sur lequel elle prétend qu'il y aurait eu entente sur la
plupart des questions traitées, cet énoncé fait
état d'un partage de responsabilités à la fois aux
gouvernements fédéral et provinciaux. L'ensemble de
l'énoncé - le ministre en a sûrement copie, j'en ai copie,
là, je peux lui transmettre - fait toujours état de
l'élaboration conjointe de mesures, de programmes. Donc, en date du 29
mai dernier, ce sur quoi il y aurait eu entente, c'est évidem-
ment un énoncé de partage de responsabilités.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais rappeler à
la députée de Hochelaga-Maisonneuve un fait important. Bien que
la lettre en question ici, la lettre adressée à M. Pépin
de la CSN dont la députée de Hochelaga-Maisonneuve a fait
circuler la copie ici et où elle a bloqué les noms... Bien que
cette lettre-là fasse état d'énoncés de principe,
je rappelle à la députée de Maisonneuve que ces documents
là sont anté rieurs au 23 juin 1990 et que, le 23 juin 1990, il
est arrivé quelque chose qui...
Mme Harel: L'énoncé de politique était
antérieur, pas la lettre.
M. Bourbeau: Non, non. L'énoncé... Mme Harel:
Pas la lettre de McDougall...
M. Bourbeau: Oui, mais la lettre se réfère à
l'énoncé de politique.
Mme Harel: Et ni la proposition d'une Commission nationale de la
formation.
M. Bourbeau: L'énoncé de politique, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, oui.
M. Bourbeau: ...était antérieur au 23 juin 1990.
Alors, H s'est passé quelque chose, le 23 juin 1990, quelque chose qui a
changé bien des choses relativement au partage des pouvoirs entre le
gouvernement du Québec et le fédéral en ce qui concerne,
en tous les cas, la position que le Québec entend prendre relativement
aux questions de main-d'oeuvre et de formation professionnelle.
Donc, si, à un moment donné, des fonctionnaires ont pu
avoir des discussions dans un contexte donné, pré-Meech,
après Meech, bien sûr, il y a des choses qui changent et
qui vont changer. J'aimerais simplement dire que la position
québécoise à l'égard des propositions
fédérales a toujours reflété rigoureusement,
jusqu'ici, et continuera de refléter deux impératifs
fondamentaux: premièrement, le respect des compétences
constitutionnelles traditionnelles du Québec et, deuxièmement, le
respect des institutions québécoises dont les CFP qui regroupent,
au sein de leur conseils d'administrations, et les employeurs et les
travailleurs.
Nous avons déjà, au Québec, une structure
québécoise, panquébécoise, qui justement s'occupe
très bien des questions de main-d'oeuvre et de formation
professionnelle. Nous n'avons pas besoin, au Québec, d'ajouter une
deuxième structure qui s'occuperait des mêmes sujets et qui
pourrait être téléguidée à partir du
gouvernement fédéral et financée également par
lui.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: M. le Président, si quelque chose a
effectivement changé relativement au partage, ça a changé
pour le Québec, mais ça n'a rien changé pour Ottawa,
puisque l'énoncé de politique qui est daté du 29 mai est
quand même transmis à tous les partenaires patronaux et syndicaux
à travers le Canada en date de la semaine dernière, puisqu'en
juillet était rendue publique la phase II de la consultation canadienne
qui proposait une Commission nationale de la formation, puisque, hier, la
ministre McDougall reprenait à son compte cette proposition d'une
Commission nationale de la formation, dont elle annonçait la mise en
place pour le début de l'an prochain, et consultait, dans le fond, sur
ses modalités de réalisation.
Puisque le ministre - et je suis bien contente de ses réponses,
ce matin - entend respecter les institutions québécoises, dont
les CFP, peut-il nous expliquer pourquoi il n'a pas invité les
commissions de formation professionnelle et leurs représentants,
notamment l'Association des CFP, à la rencontre qu'il va tenir lundi
prochain, le 1er octobre, pour mettre en place une conférence permanente
de la formation professionnelle au Québec?
Le Président (M. Joly): M. le ministre
Conférence permanente sur l'adaptation de la
main-d'oeuvre
M. Bourbeau: Je corrige la députée de Maisonneuve.
Il ne s'agit pas d'une conférence permanente de la formation
professionnelle, mais dune conférence permanente sur l'adaptation de la
main-d'oeuvre.
Mme Harel: Est-ce que le ministre considère que c'est plus
ample?
M. Bourbeau: M le Président, je n'ai pas encore
terminé ma réponse. J'ai seulement fait une pause.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le ministre, à vous la
parole. (11 h 30)
M. Bourbeau: Cette conférence que j'ai l'intention de
mettre sur pied va réunir les principaux leaders tant du monde du
patronat que des syndicats avec le gouvernement dans un forum qui va tenter de
dégager des consensus sur les programmes, les grandes orientations que
la société québécoise devrait prendre au cours des
prochains mois ou des prochaines années en matière d'adaptation
de la main-d'oeuvre. Les observations que j'ai pu faire et que nous avons pu
faire lors de nos lectures et de nos visites
nous ont convaincus que les pays qui ont le plus de succès en
matière d'adaptation de la main-d'oeuvre sont ceux qui ont su le mieux
faire le joint ou faire en sorte que s'unissent, dans un effort commun, les
partenaires sociaux et le gouvernement afin, justement, de pouvoir obtenir le
maximum de résultats dans ces domaines-là. Il est symptomatique
que des pays comme l'Allemagne, la Suède ou le Japon, qui obtiennent des
résultats extraordinaires en matière d'adaptation de la
main-d'oeuvre, impliquent au plus haut niveau tant les syndicats que les
représentants du patronat dans toutes les décisions touchant ces
sujets.
J'ai donc décidé d'inviter à faire partie de cette
conférence-là les leaders politiques tant du patronat que des
syndicats, et je ne vois pas pourquoi j'inviterais à cette
table-là les dirigeants des commissions de formation professionnelle. On
sait que les CFP, justement, sont constituées paritairement de
représentants du patronat et des syndicats; or, nous aurons, à la
table de la conférence, les plus hauts dirigeants, tant des patrons que
des syndicats.
Alors, je dirais que, puisque j'ai les généraux à
la table, je n'ai pas besoin des colonels, bien que ça pourrait
être utile d'avoir aussi les colonels. Mais, si j'invite les dirigeants
des CFP, je devrai probablement aussi, à partir de ce moment-là,
inviter, je ne sais pas, les présidents des fédérations
régionales du Mouvement Desjardins, alors que j'aurai le
président du Mouvement. Peut-être que je devrai aussi inviter les
dirigeants d'autres organismes un peu moins importants. Je dirais aussi que le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle sera là, représenté par le
ministre. Donc, le ministre peut parler, lui aussi, au nom des CFP, puisque les
CFP travaillent en conjonction avec le ministère dans tous ces
dossiers.
Maintenant, il est évident que la conférence pourra
constituer des groupes de travail qui seront composés de
représentants des parties et qui feront rapport à la
conférence permanente. Alors, lorsque des questions plus sectorielles
seront étudiées par la conférence, ces groupes de travail,
qui comprendront des représentants des organismes concernés et
des syndicats qui y sont généralement associés, seront
évidemment mis à contribution. Ce serait le cas des commissions
scolaires, par exemple, des CFP, de la CEQ, qui pourront prendre part à
ces groupes de travail sur les questions relatives à des
activités de formation.
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la députée,
oui.
Mme Harel: ...est-ce que le ministre peut nous préciser
tout de suite qui il entend inviter à siéger à cette
conférence permanente, lundi prochain?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
faire des annonces officielles ce matin et d'aller dans les détails. Je
confirme à la députée l'intention du ministre, de
moi-même, de former cette conférence-là. Je lui dis qu'elle
sera composée de représentants des syndicats et du patronat,
ainsi que du gouvernement. Elle siégera régulièrement et y
seront soumis les sujets d'intérêt commun qui pourront être
suggérés, soit par le gouvernement, soit par les parties, afin de
tenter de dégager des consensus.
Mme Harel: J'ai cru comprendre des propos du ministre que la CEQ
ne serait pas invitée ou que sa présidente ne serait pas
invitée à siéger à la commission qui va se
réunir lundi prochain.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Nous avons évidemment été
obligés de restreindre le nombre de participants. Il aurait
été agréable d'inviter un grand nombre de personnes, mais
nous avons voulu inviter les centrales syndicales qui représentent des
travailleurs engagés dans des activités motrices au point de vue
du développement économique. En ce sens-là, la CEQ n'est
pas une centrale syndicale qui représente des travailleurs de ce
secteur-là, puisqu'elle représente essentiellement des
travailleurs du secteur de l'éducation. Dans ces conditions-là,
elle devient plutôt sectorielle, par rapport aux autres centrales qui
sont plutôt horizontales. De la même façon, en ce qui
concerne les patrons, nous avons laissé de côté certains
organismes patronaux extrêmement importants, mais qui étaient
plutôt cantonnés dans des secteurs bien particuliers et non pas
représentatifs de l'ensemble des travailleurs du Québec
Mme Harel: Est-ce qu'il faut comprendre que l'UPA, qui
représente des personnes qui sont impliquées dans des
activités motrices, comme Ta dit le ministre, sera invitée
à faire partie de cette conférence permanente?
M. Bourbeau: Les mêmes remarques à l'égard de
l'UPA, qui est sectorielle. L'UPA représente un seul groupe de
travailleurs, ceux du secteur agricole, alors que nous avons invité
à la table les représentants des centrales qui couvrent
l'ensemble des activités motrices, si je peux m'exprimer ainsi, au
Québec.
Mme Harel: Que fait le ministre de l'expertise que la CEQ peut
avoir du fait de l'implication d'un bon nombre de ses membres dans le projet de
relèvement de la qualification professionnelle de la main-d'oeuvre, par
exemple, en matière d'alphabétisation, en matière de
forma-
tion professionnelle, adultes et élèves
décrocheurs, là, au niveau secondaire? Pourquoi le ministre
fait-il fi, finalement, de cette expertise qui est pourtant reconnue à
la CEQ?
M. Bourbeau: Je ne fais fi de rien. Je dis simplement que
l'objectif de la table, c'est de s'occuper d'une façon prioritaire des
questions de main-d'oeuvre, avec une orientation vers le marché du
travail. Toutes les questions relatives à la formation, par exemple,
pourront aussi être abordées. À ce moment-là, si la
table ou si la conférence décide de discuter du sujet formation,
à ce moment-là, nous ferons appel à l'expertise
disponible, ce qui comprendrait, bien sûr, les représentants de la
CEQ, des commissions scolaires, enfin, tous ceux qui sont engagés dans
les questions de formation. Au départ, c'est une table main-d'oeuvre, et
non pas une table formation.
Mme Harel: Alors, qui va s'occuper de la main-d'oeuvre qui n'est
pas en emploi? Puisque le ministre nous dit, la, que cette conférence
permanente va avoir une vocation, une orientation main-d'oeuvre et emploi, qui
va s'occuper - n'entrons pas dans la chicane du ministre avec la
présidente du Conseil des affaires sociales, là - de ces 650 000,
700 000 ou 800 000 Québécois et Québécoises sans
emploi? Qui va s'occuper d'eux? Qui va se préoccuper d'eux? Que
deviennent, là, les différentes institutions qui se sont
donné comme responsabilité celle de l'éducation des
adultes, qui ont porté depuis 10 ou 15 ans le flambeau de
l'éducation des adultes dans notre société? Pourquoi
sont-elles mises de côté? Je pense, entre autres, à
l'ICA.
M. Bourbeau: M. le Président, la question de la
député de Hochelaga-Maisonneuve m'étonne un peu. Qui
s'occupe de ceux qui ne sont pas en emploi? Alors, qui sont-ils, ceux qui ne
sont pas en emploi? Ce sont tous les autres Québécois qui,
présentement, ne sont pas activement impliqués sur le
marché du travail. Ce peut être les femmes qui restent à la
maison; elles ne sont pas l'emploi. Ce peut être les jeunes.
Mme Harel: Je vous parle des sans-emploi. M. Bourbeau:
Oui, les sans-emploi.
Mme Harel: Ou sous-emploi, là. Je parle, entre autres, des
bénéficiaires d'aide sociale aptes au travail, que le ministre
prétend vouloir inciter à relever leur niveau de
compétence. Je pense, entre autres, aux jeunes sans compétences
et qui sont sans emploi, aux membres des minorités visibles, aux
personnes handicapées. Je pense aussi aux femmes qui veulent retourner
sur le marché du travail. Si je comprends bien, cette conférence
permanente va être axée essentiellement sur la question de la
main-d'oeuvre en emploi. Et le choix des personnes qui participent, le choix de
la composition, évidemment, illustre éloquemment cette
décision là Et c'est là, d'ailleurs, l'objet de nombreuses
critiques, le fait que les gouvernements, actuellement, dans le cadre de la
mondialisation des marchés et de l'adaptation des entreprises à
la concurrence étrangère, ne s'intéressent qu'à la
main-d'oeuvre en emploi Mais qui va s'intéresser, au Québec...
Pourquoi cette conférence permanente n'a-t-elle pas aussi comme
dimension celle de se préoccuper du relèvement et de l'adaptation
de cette main-d'oeuvre sans emploi?
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve invente des choses. Je n'ai pas dit que la
conférence ne s'occuperait que des travailleurs en emploi. C'est la
députée de Hochelaga-Maisonneuve qui affirme ça. Moi, je
n'ai jamais dit ça, du tout. Les sujets qui vont être
abordés par la conférence sont plus vastes que ça. Mais la
perspective est toujours la perspective d'un retour des travailleurs, des
Québécois, quand on parle de ceux qui ne sont pas en emploi, vers
le marché du travail. Nous avons une perspective orientée vers le
marché du travail. Alors, si on traite de sujets, par exemple, je ne
sais pas, moi... Comme les chômeurs de longue durée, on pourrait
en traiter. Ou les décrocheurs qui sont sans emploi, on en traitera,
mais toujours dans une perspective de tenter de permettre à ces
gens-là de réintégrer le marché du travail Et la
députée de Hochelaga-Maisonneuve dit: Qui, au Québec,
s'occupe de ces gens-là qui ne sont pas en emploi? Je lui
réponds: Beaucoup de gens s'en occupent dont, entre autres et au premier
chef, le gouvernement du Québec.
Le gouvernement n'est pas demeuré insensible ni inactif, au cours
des dernières années, en ce qui concerne ceux qui ne sont pas en
emploi. Regardons, par exemple, les mesures que nous avons adoptées, au
cours des derniers mois, pour tenter de venir en aide aux travailleurs, tant
ceux qui sont au travail que ceux qui sont sans travail. Regardons, par
exemple, la question du salaire minimum. Nous avons fait passer le salaire
minimum de 4 $, en 1985, à 5, 30 $, en 1990, une augmentation qui
excède, année après année, le coût de
l'inflation, l'indice des prix à la consommation. Nous avons toujours
augmenté le salaire minimum d'un taux supérieur à l'indice
des prix à la consommation.
Prenons, par exemple, dans la réforme de l'aide sociale, la
hausse des barèmes pour les personnes admises au programme Soutien
financier; c'en sont, des personnes qui ne sont pas en emploi Nous avons
décidé de couvrir tous les besoins essentiels pour les personnes
qui sont dans le Soutien financier, et nous avons ajouté 25 $ en plus.
Nous avons permis à ces gens-là, également, de pouvoir
avoir des exemptions de gain de travail de 100 $ par mois.
Parlons de l'indexation annuelle des barèmes de la
sécurité du revenu. Nous avons indexé chaque année
les barèmes de la sécurité du revenu depuis que nous
sommes là.
Parlons de la parité pour les jeunes de moins de 30 ans. En
voilà, une catégorie de citoyens dont vient de parler la
députée de Hochelaga-Maisonneuve et qui, souvent, ne sont pas au
travail, enfin, quelques-uns ne sont pas au travail. Nous avons accordé
aux moins de 30 ans la parité, une augmentation importante du revenu des
jeunes de moins de 30 ans à l'aide sociale, importante. Le Parti
québécois les a gardés dans la pauvreté pendant les
neuf années où il a été au pouvoir. On a vu des
articles, dans les journaux, où les jeunes se plaignaient d'être
gardés à 150 $, 160 $ par mois. Un régime de
crève-faim! Nous avons donné aux jeunes de moins de 30 ans la
parité, des revenus de 400 $ à 500 $ par mois, comme les
adultes.
Parlons également du fait que nous permettons dorénavant
aux plus de 30 ans d'avoir accès aux mesures de développement de
l'employabilité. Le Parti québécois n'a jamais permis aux
plus de 30 ans d'avoir accès aux mesures de développement de
l'employabilité. Une personne de 31 ans, sous votre administration, ne
pouvait pas participer à du rattrapage scolaire, ne pouvait pas
participer à des stages en milieu de travail, à des travaux
communautaires; c'était réservé aux moins de 30 ans. Nous
l'avons ouvert à toute la clientèle de l'aide sociale.
Parlons également de l'introduction du programme PAIE, qui
n'existait pas sous l'ancien gouvernement et qui vise justement à
permettre à des anciens travailleurs ou à des gens qui sont
à l'aide sociale, sans emploi, d'avoir accès au marché du
travail.
Parlons du programme SEMO. Voilà une clientèle
défavorisée qui, souvent n'est pas en emploi. Le programme SEMO,
des services externes de main-d'oeuvre, tente de réinsérer en
emploi les éléments de notre société qui sont
peut-être les moins bien préparés et les plus en
péril Qui sont-ils? Les personnes handicapées, par exemple, les
jeunes, les femmes. Le programme SEMO jouissait d'un budget de 2 000 000 $ en
1985, la dernière année de l'ancien régime. Aujourd'hui,
cinq ans après, le budget est de 12 400 000 $. Ce budget-là est
passé de 2 000 000 $ à 12 400 000 $ en cinq ans. C'est une
augmentation spectaculaire de l'effort du gouvernement du Québec
vis-à-vis de ses clientèles défavorisées. (11 h
45)
Parlons de l'introduction du programme . APPORT pour les familles
à faible revenu. Nous avons instauré ce programme pour permettre
à la clientèle de jouir d'un revenu mensuel et non plus d'un
revenu qui était déversé 14 ou 16 mois après que le
travail a été accompli.
Parlons aussi, M. le Président, de l'introduction d'une
allocation-logement pour les familles à faible revenu. Voilà un
programme absolument important pour venir en aide aux familles
défavorisées et surtout aux familles monoparentales. Le Parti
québécois n'a jamais pensé mettre sur pied un programme
semblable. On traitait toutes les familles sur le même pied. Or, ce qui
est intéressant, quand on parle du programme allocations-logement - M.
le Président, vous êtes bien placé pour comprendre, puisque
vous étiez membre de la commission et un de ceux qui ont joué un
rôle important, je vous en sais gré, M. le Président, dans
la réforme de l'aide sociale...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Bourbeau: II faut quand même dire les choses telles
qu'elles sont.
Une voix: C'est ça.
M. Bourbeau: M. le Président, ce programme-là
atteint, dans une proportion de 75 %, les familles monoparentales.
C'était prévu; on avait prévu 70 %, mais selon les
statistiques 75 % des bénéficiaires du programme
allocations-logement sont des familles monoparentales, très très
majoritairement dirigées par une femme. C'est un coût de 26 000
000 $, estimé en 1990.
M. le Président, puisqu'on se préoccupe, du
côté de l'Opposition, de savoir qui s'occupe des clientèles
défavorisées, parlons du maintien, aux fins de la
sécurité du revenu, des enfants en familles d'accueil, dans la
taille de la famille, pour ne pas pénaliser une famille à l'aide
sociale qui place un enfant dans une famille d'accueil. Parlons de
l'augmentation de 115 $ à 125 $ par mois des dépenses
personnelles pour les personnes hébergées, une mesure que nous
avons annoncée en 1989. Parlons de l'indexation des allocations
familiales de base et des allocations pour enfants handicapés. Je
rappelle à la députée de Hochelaga-Maisonneuve que son
propre gouvernement a refusé d'indexer les allocations familiales,
à certaines années, ou ne les a indexées que
partiellement, alors qu'aujourd'hui on vient nous faire la leçon et la
morale.
Pour ce qui est des allocations familiales, en 1988 - les statistiques
que j'ai devant moi - on accordait 205 000 000 $ par année à 936
000 familles québécoises; quant aux allocations pour enfants
handicapés, on distribuait 22 000 000 $ à 18 000 familles.
Parlons donc de l'allocation à la naissance, M. le Président, une
mesure essentiellement mise sur pied par le gouvernement libéral du
premier ministre Bouras-sa: une allocation de 500 $ pour le premier enfant, de
1000 $ pour le deuxième enfant et de 6000 $ pour le troisième
enfant. Ce n'est pas surprenant que nous constatons une augmentation
spectaculaire du taux de natalité au Québec.
J'avais l'occasion, ces jours derniers, de remarquer que le taux de
natalité a augmenté de 6 % au cours de l'année 1990, au
Québec; c'est un record des temps modernes. Jamais le taux de
natalité n'a augmenté autant dans une seule année: 6 %. Je
pense que le programme d'allocalions à la naissance n'est pas
étranger à ces statistiques étonnantes.
Maintenant, parlons encore des besoins spéciaux que nous avons
introduits à la sécurité du revenu. Nous avons fait passer
les prestations pour l'augmentation des frais scolaires de 35 $ à 46 $
pour les enfants du primaire, et à 93 $ pour les enfants du secondaire,
une mesure que nous avons annoncée l'an dernier. Parlons d'un versement
mensuel de 100 $ pour les parents d'étudiants au postsecondaire et qui
sont à la sécurité du revenu. Parlons d'une augmentation
de 20 $ à 40 $ - nous avons doublé - du supplément pour
grossesse, pour les femmes qui sont à la sécurité du
revenu, toujours des clientèles pour lesquelles nous avons fait un
effort particulier. Parlons de la mise à niveau des montants
prévus pour l'achat de matériel orthopédique, à la
sécurité du revenu.
Et que dire de l'annonce, faite au cours de la dernière session,
d'une hausse de 50 % des prestations du programme PRALMA, de 240 $ à 360
$, pour environ 45 000 bénéficiaires, toutes des femmes enceintes
qui décident de prendre un congé de maternité. Il couvre,
le programme PRALMA, le délai de carence pour les deux premières
années, les deux premières semaines, plutôt. Lorsque les
femmes mariées quittent leur emploi, le gouvernement a augmenté
les prestations de 50%. M. le Président, je pourrais continuer
indéfiniment la liste des efforts que le gouvernement du Parti
libéral a faits depuis trois ou quatre ans pour venir en aide à
toutes ces clientèles défavorisées.
Parlons également de l'entente avec certains organismes
communautaires pour la gestion des chèques de sécurité du
revenu pour les personnes sans abri. Dorénavant, quand une personne est
sans abri et qu'elle est à la sécurité du revenu, on peut
faire une entente pour que son chèque soit envoyé à un
organisme communautaire, de façon à lui permettre de toucher son
chèque plus rapidement.
M. le Président, je pourrais continuer pendant des heures et des
heures et des heures, mais je sais que la députée de
Hochelaga-Maison-neuve va aller en déprimant si je continue plus
longtemps. Et je vais, pour l'instant, M. le Président, vous remettre la
parole.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Non, ce ne sont pas les propos du ministre qui me
dépriment. Ce qui me déprime, c'est la situation de
pauvreté qui, elle, s'aggrave, au Québec, et en particulier sur
l'île de Montréal, mais je dirais aussi dans d'autres
régions. Je vois, là, la présence à notre
commission de deux députés du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie, J'ai eu l'occasion, la semaine passée, de
compléter une tournée dans chaque localité et d'y
rencontrer les regroupements de personnes assistées sociales, les
regroupements de femmes, les regroupements d'initiatives locales, et je peux
vous dire, M. le ministre, que ça sent la fin de régime.
Habituellement, quand le ministre est le seul qui fait l'éloge de ses
programmes, c'est parce que c'est une fin de mandat.
La situation de pauvreté, ce n'est pas moi... Je me rappelle une
interpellation, il y a quelques mois à peine de ça - je crois que
c'est au printemps dernier - qui portait plus particulièrement sur
Montréal. J'avais comme vis-à-vis le ministre responsable de la
région de Montréal, l'actuel président du Conseil du
trésor. Il m'accusait de misérabilisme, il m'accusait de noircir
la situation, après une intervention où je n'avais fait que lire
une déclaration du président de la Chambre de commerce de
Montréal, M. Jacques Ménard Parce que, si le gouvernement ne
s'est pas ouvert les yeux, il y a pourtant, dans notre société,
des gens de qui on n'est pas habitués d'entendre des déclarations
sur des dossiers de pauvreté, mais qui, de plus en plus, sont
sensibilisés et qui, de plus en plus, se sentent responsabilisés
par rapport à cette réalité. Je rappellerai
peut-être simplement au ministre que, malheureusement, toutes les
études - je ne parle pas que de celle du Conseil des affaires sociales -
si tant est qu'il faut se référer à l'article
publié la semaine passée dans L'actualité qui fait
état de soupes populaires en nombre plus important à
Montréal que les franchises de McDonald's et qui rappelle la
présence, sur le territoire du Grand Montréal, de 615 000
personnes vivant sous le seuil de pauvreté, ce qui est 200 000 personnes
de plus que toutes les personnes pauvres dans les quatre provinces maritimes.
Et là, je n'ai pas a rappeler, que ce soit le Conseil économique,
que ce soit le Conseil canadien, que ce soit le Conseil québécois
des affaires sociales, que tous font état d'un fossé qui
s'élargit entre les riches et les pauvres, particulièrement au
Québec, où plus de 1 000 000 de personnes, dont le tiers sont des
enfants, vivent dans une situation de pauvreté.
Et moi, ce que je trouve vraiment hypocrite, et le mot est
approprié, c'est de laisser croire quo la réforme de la
sécurité du revenu aurait permis à des personnes
d'améliorer leur sort quand, finalement, c'est encore une réforme
qui les empêche de gagner des revenus de travail, qui assujettit les
revenus de travail permis à chaque mois, quand on est apte au travail,
à une moyenne, de, quoi, 63 $ à 84 $ par mois, ce qui est moins
que ce que leur permettrait, par exemple, un revenu provenant simplement de la
distribution quotidienne de journaux.
Alors, il y a quelque chose qui est absurde, dans cette
prétention d'inciter les gens au travail. Effectivement, on les
décourage d'améliorer leur sort, en allant chercher, pour
à peu près chaque dollar gagné, un dollar en moins de
prestation. C'est resté comme trame de fond de l'ensemble de notre
sécurité du revenu, et je n'ai pas besoin de vous dire que c'est
profondément ça qu'on remet en question.
Alors, moi, je vais vous reparler, pendant tout le reste de la
journée, de tous les programmes qui semblent performer, aux yeux du
ministre. Entre autres, le programme APPORT, en constatant que, presque pour
chaque dollar versé, il y a 0,35 $ de dépensés en frais
d'administration depuis trois ans. Vous alkv mo dire que ça
coûtait bien cher de mettre on place ce programme-là, mais pour le
nombre de familles auxquelles ça profite... On aura certainement
l'occasion de s'en reparler, comme on pourra reparler du programme PAIE, qui a
remplacé le programme Bon d'emploi Plus qui, lui, était l'un des
programmes les plus performants, mais qui, contrairement à PAIE, avait
une dimension de formation requise. Il en restera toujours que le programme qui
correspond sans doute le plus à ce qu'on peut souhaiter pour aider des
chômeurs de longue durée ou des personnes qui sont
défavorisées sur le plan de l'emploi, ça reste le
programme fédéral qui s'appelle Emploi subventionné
individuellement, parce que le gouvernement fédéral a repris mot
pour mot, modalité pour modalité le programme que le gouvernement
précédent du Québec avait mis en place et qui, aux dires
du gouvernement actuel, dans les études réalisées au
ministère, avait performé en termes de rétention, parce
que c'est une personne sur trois qui restait à l'ouvrage une fois le
programme de subvention salariale complété. Le ministre va me
dire que c'est la même chose pour le programme PAIE. On verra, et je le
souhaite aussi, mais il faut constater que, malheureusement, le programme PAIE
a complètement abandonné toute la dimension formation, celle qui,
pourtant, serait requise pour que les gens sortent du cercle vicieux des
"jobines", pour qu'ils cessent d'aller de "jobine en jobine".
Évidemment, le ministre nous a parlé de l'action pour les
mesures de développement en employabilité. C'est maintenant
ouvert, dit-il, aux plus de 30 ans. Là, il va falloir qu'il nous
explique comme ça se fait, si c'est si ouvert que ça aux plus de
30 ans, qu'il n'y ait pas plus de participants maintenant qu'il y en avait il y
a deux ans ou qu'il y en avait l'an passé ou il y a trois ans. Comment
se fait-il que, si, sur papier, c'est maintenant ouvert aux plus de 30 ans, la
participation reste égale à ce qu'elle était quand les
mesures étaient offertes aux moins de 30 ans ou aux chefs de famille
monoparentale seulement? Où est ce que le bât blesse, pour qu'il y
ait une participation qui ne se soit pas accrue, avec cette ouverture qui a
été faite à l'ensemble des
bénéficiaires?
Quand le ministre dit que c'est ouvert à toute la
clientèle, là... M. le Président, j'ai justement eu
l'occasion, en me promenant d'une localité à l'autre dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie... Tiens, à Cap-Chat, en particulier,
je me rappelle avoir rencontré la présidente du Regroupement des
personnes assistées sociales, une femme qui serait sortie tout droit du
'Temps d'une paix", qui avait élevé ses huit enfants et qui
n'avait jamais fait d'action en dehors de son foyer, mais qui a
décidé de sortir de sa maison. La seule mesure qui lui a
été proposée pour être participante a
été une mesure d'alphabétisation; elle, qui avait
déjà été maîtresse d'école et qui
lisait et qui écrivait parfaitement, a trouvé que, là,
ça manquait beaucoup de respect de ce qu'elle était. C'est
à cette occasion-là qu'elle a écrit dans les journaux de
sa région et qu'elle a été mise en contact avec d'autres
personnes assistées sociales. Ce n'est pas ouvert partout, les mesures.
Il faut voir ce que c'est, venir d'un rang et ne pas avoir de moyens de
transport. Les seules mesures qui sont offertes, dans les villages que j'ai
visités, ce sont des mesures d'alphabétisation. Tant pis si vous
n'aimez pas ça, la seule manière d'avoir le plein montant, c'est
d'y aller. (12 heures)
On en reparlera, évidemment, de cette réalité des
jeunes de moins de 30 ans. J'attends toujours les réponses aux questions
que j'ai fait publier dans le feuilleton de l'Assemblée nationale le 5
avril dernier, il y a donc presque six mois maintenant. Je souhaitais que le
ministre fasse un bilan de la situation en matière de contributions
alimentaires parentales. Je lui demandais combien de formulaires de
déclarations de revenus avaient été transmis par des
agents, à travers le Québec, au domicile des parents. Combien de
lettres types mentionnant l'obligation de verser la contribution parentale
avaient été ainsi envoyées? Combien de recours
alimentaires avaient été engagés par des jeunes de moins
de 30 ans à l'égard de leurs propres parents? Combien de demandes
d'intervention du Procureur général avaient été
transmises au Bureau de la coordination de la réforme? Combien
d'interventions du Procureur général étalent en cours,
pour appliquer cette très odieuse mesure de pension alimentaire entre
enfants adultes et parents?
Formation des adultes et mesures
d'employabilité pour les jeunes
M. le Président, on aura certainement une partie de la
journée pour revenir sur ces questions. Pour compléter le dossier
de la formation professionnelle, je voudrais immédiatement demander ceci
au ministre: Dans le rapport annuel, le dernier que nous avons, puisque celui
de l'an dernier sera sans doute déposé à
l'Assemblée nationale cet automne - nous nous
référons donc au rapport annuel 1988-1989 - en
matière de formation professionnelle en établissement, donc,
à l'égard de cet accord Canada-Québec, qui d'ailleurs est
reconduit jusqu'à la fin de mars 1991, comment explique-t- il qu'il y
ait eu cette baisse absolument vertigineuse de participation des adultes
à la formation professionnelle en établissement? À
l'égard du temps complet, la réduction est de l'ordre de presque
10 000 personnes entre 1988-1989 et 1986-1987; plus précisément
il y avait 19 683 adultes inscrits à temps complet en 1986-1987, et il
n'y en avait plus que 10 543 en 1988-1989. Là, à temps partiel,
alors, c'est drastique. Il y en avait 40 000 à temps partiel en
1986-1987, et il n'y avait aucun nouveau cours de formation à temps
partiel pour l'année 1988-1989 Donc, le total de la baisse du temps
complet et partiel entre 1986 1987 et 1988-1989 est de 49 239. Ça, c'est
dans le rapport annuel du ministère aux pages 44 et 45. Et, d'autre
part, dans le discours qu'il tenait à l'ouverture des travaux de la
commission parlementaire de l'éducation, en mai dernier, le ministre de
l'Éducation faisait état de cette baisse drastique. Il disait
ceci: "En 1989-1990, on avait dénombré, en date du 18 mai 1990,
62 643 inscriptions d'élèves adultes à des cours de
formation professionnelle permettant d'accumuler des unités pour fins de
sanction des études. Ce chiffre marquait une nette diminution par
rapport au total de 11 637 élèves enregistrés en
1988-1989. " Ensuite, c'est une diminution de 52 994. C'est une diminution
assez substantielle. La diminution s'explique en partie par le fait qu'à
ce stade-ci de l'année il reste encore des données significatives
à recueillir sur les clientèles, en partie par l'application de
critères plus sévères d'admission découlant de la
nouvelle politique de formation professionnelle et de financement de
l'éducation des adultes, en partie par la diminution du nombre de cours
financés par le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle. Alors,
comment expliquer cette diminution? Comment le ministre peut il l'expliquer
maintenant, cette diminution considérable? Est-ce qu'il faut comprendre
que, conséquemment, les budgets qui viennent du fédéral
ont également diminué et que la contribution
fédérale, que l'on retrouve à la page 45 du rapport
annuel, aurait effectivement diminué de près de 20 000 000 $ ou
de 25 000 000 $, puisque le nombre d'étudiants a diminué,
également?
M. Bourbeau: Bien, M. le Président... Le
Président (M. Joly): M. le ministre
M. Bourbeau:... vous comprendrez qu'il devient très
difficile pour moi de suivre la députée de Hochelaga-Maisonneuve,
parce qu'elle voltige d'un dossier à l'autre au cours de ses
conférences, de ses homélies. Moi, je prends des notes puis,
finalement, on est rendus au quatrième ou au cinquième sujet
qu'elle vient de traiter, à la toute fin.
Mais moi, je voudrais bien répondre à la tournée
que la députée de Hochelaga-Maisonneuve a faite en
Gaspésie et dont elle a parié il y a une demi-heure, au
début de son allocution ou de son homélie Je vais revenir
là-dessus, et on reviendra, après ça, aux autres sujets,
en autant que je les aie tous couverts, mais je ne suis pas sûr d'avoir
tout indiqué.
La Gaspésie, M. le Président, et le Bas-du-Fleuve ont
récemment eu l'honneur de recevoir la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, semble-t-il Voilà des régions qui ont
été sévèrement éprouvées Comme nous
avons l'honneur d'avoir avec nous, M. le Président, le
député de Matapédia et le député do
Rimouski, vous me permettrez de signaler leur présence parmi nous et de
dire à la députée de Hochelaga Maisonneuve que le
gouvernement libéral n'est pas demeuré inactif ou insensible aux
problèmes de la Gaspésie, du Bas-du-Fleuve et des
Îles-de-la-Madeleine. Au contraire, aussi récemment que vendredi
dernier, mon collègue le ministre des Finances ainsi que les
députés concernés annonçaient diverses mesures
extrêmement importantes visant à promouvoir la création
d'emplois, entre autres, une somme de 6 000 000 $ additionnels annoncée
pour la création d'emplois dès cet automne, dès
maintenant, dans la région
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Que dire également des annonces faites sur l'adoption de mesures
pour accélérer la réalisation de projets prévus
dans la région de la Gaspésie-îles-de-la Madeleine, tout en
consolidant l'économie? M. le Président, je pourrais taire la
nomenclature de tous ces projets-là - j'ai devant moi, d'ailleurs, les
documents qui me permettraient de le faire - mais je pense que la population en
général a pris connaissance de ces projets-là, de ces
annonces-là, et elle s'en est déclarée extrêmement
satisfaite.
Bien sûr, la somme de 6 000 000 $ est une somme importante, et
elle va permettre, entre autres, la réalisation de nombreux travaux en
régie par plusieurs ministères ainsi que par des
municipalités. On parle d'une somme de 3 000 000 $ qui va être
financée par le ministère de l'Énergie et des Ressources,
par le ministère des Transports ainsi que par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et qui va permettre que ces
travaux-là soient exécutés dès maintenant iI y a
également une somme de 3 000 000 $ qui va être gérée
par le ministère dos Affaires municipales, en étroite
collaboration avoc les municipalités, et qui va permettre la
création d'emplois pour 6000 personnes-semaines.
Voilà, M. le Président, des mesures ponctuelles qui ont
été annoncées rapidement par le gouvernement pour
permettre de s'ajuster à la conjoncture C'est un gouvernement qui agit,
pas seulement un gouvernement qui parle. C'est un
gouvernement qui agit, et la population a eu l'occasion de s'en rendre
compte
Maintenant, la députée de Hochelaga-Maisonneuve,
tantôt, parlait des mesures de développement de
l'employabilité pour les jeunes, enfin, les mesures qui existaient sous
l'ancien régime. On se souvient que, sous l'ancien régime, ces
mesures de développement de l'employabilité n'étaient
disponibles que pour les moins de 30 ans. La participation est allée en
diminuant. Ce n'est pas étonnant, M. le Président, que la
participation soit allée en diminuant depuis 1985, parce que... Et ceci
est très important, je demanderais aux membres de la commission
d'être très attentifs. M. le Président, quand on regarde
l'évolution de la participation de la clientèle à l'aide
sociale... Prenons, par exemple, les moins de 21 ans. Quand nous sommes
arrivés aux affaires en 1985, il y avait 4f> 92? personnes de moins
de 21 ans à l'aide sociale. C'est des statistiques que j'ai devant moi.
En 1989, il y en avait 19 205. On est passés de 46 000 personnes de
moins de 21 ans à 19 000. Et la députée de
Hochelaga-Maisonneuve dit: II y a moins de participants aux mesures
d'employabilité. Ce n'est pas étonnant. La clientèle a
diminué de deux fois et demie. Forcément, ces gens-là
n'étant plus à l'aide sociale, ils ne pouvaient plus participer
aux mesures. Je me réjouis que la clientèle participe moins aux
mesures. Elle est en train de fondre littéralement, de
disparaître.
Prenons les jeunes de 21 à 29 ans. Il y en avait 109 000, en
1985; il y en avait 72 000, en 1989. Diminution encore assez spectaculaire
d'environ 40 000. Ce n'est pas étonnant qu'il y en ait moins, aussi, qui
participent à des mesures de développement de
l'employabilité.
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut prendre les chiffres de
1990?
M. Bourbeau: Malheureusement, je ne les ai pas devant moi, mais.
je serais assez surpris que ça ait bougé beaucoup, M. le
Président, parce que l'augmentation de la clientèle à
l'aide sociale, cette année, est très infime, marginale. Je me
dis, M. le Président, que c'est sûr qu'il y a moins de jeunes qui
participent à des mesures de l'employabilité, mais il y a
tellement moins de jeunes qui sont au programme de la sécurité du
revenu ou à l'aide sociale que, forcément, ça se
répercute dans la participation aux programmes de développement
de l'employabilité. D'autant plus que l'incitation financière
à participer aux mesures a diminué d'une façon
singulière, avec la réforme de l'aide sociale. Passer d'un
barème de 180 $ par mois à 500 $, ayant obtenu la parité
à l'aide sociale, l'incitatif financier est beaucoup moins important.
Donc, ça peut inciter certains jeunes à ne pas participer
à des mesures. Voilà qui répond, M. le Président,
je pense, à cette préoccupation de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve:
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Oui. M. le Président, il ne faut pas que le
ministre me querelle d'aborder des sujets variés. Il avait
lui-même ouvert la grand-messe en faisant le tour, pendant une
intervention qui a certainement duré 20 minutes, sur des sujets les plus
diversifiés. Alors, il a ouvert la porte toute grande, et il
s'étonne après qu'en partie je reprenne un certain nombre de
sujets que lui-même avait abordés.
D'abord, puisqu'il était question du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie, j'aimerais tout de suite demander au ministre comment il se
fait que, l'an dernier, il y a eu 2 500 000 $ de périmés pour la
Commission de formation professionnelle du Bas-Saint-Laurent, de la
Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Alors, je veux bien qu'on en
annonce 6 000 000 $ pour des programmes d'emploi, mais comment se fait-il que,,
sur les 11 500 000 $, l'argent budgété sur papier, il y en ait eu
seulement 9 000 000 $ de dépensés? 2 500 000 $
périmés pour la Commission de formation professionnelle, c'est
quand même de l'argent, c'est 20 % du budget du Bas-Saint-Laurent, de la
Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Ce qui est vraiment étonnant, c'est que c'est dans les
régions où il y a le plus de chômage, entre autres dans
l'est de Montréal et dans l'Est du Québec, où, finalement,
il y a le plus de budgets périmés dans les commissions de
formation professionnelle.
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai eu l'occasion à
plusieurs reprises de donner à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve des explications très valables sur les raisons
pour lesquelles tous les budgets n'ont pas été
dépensés l'an dernier. Je rappelle, par exemple, que les CFP
avaient accumulé des sommes importantes au cours des années, des
réserves, cachées, si je peux dire, que nous avons
découvertes l'an dernier et que nous avons utilisées en lieu et
place des budgets existants.
Maintenant, la députée m'arrive à
brûle-pourpoint avec la CFP du Bas-du-Fleuve. Je vais vérifier. On
est en train de vérifier quelles sont les données
particulières pour cette CFP, et possiblement qu'au cours des prochaines
heures je pourrai répondre d'une façon plus pointue à
cette question-là.
Le Président (M. Joly): Est-ce que ça vous
satisfait, Mme la députée? Oui?
Mme Harel: Oui. Ça va, oui, M. le Président. Je
pense bien qu'avec le nombre d'heures de tête-à-tête,
là, il y a moyen de trouver des réponses aux questions. Mais je
repose encore la question sur la formation professionnelle et la diminution
substantielle de participation des adultes à la formation
professionnelle en établis-
sèment, lès données du ministère dans son
rapport annuel, pour 1988-1989. Là, on va recevoir, je ne sais pas si le
ministère peut déjà nous indiquer... Peut-être
peut-il déjà nous l'Indiquer, s'il y a eu une remontée ou
bien si cette baisse se maintient pour la présente année qui se
termine, l'année 1989-1990, puisque le rapport va être
publié... Habituellement, le ministre le dépose au mois de
novembre ou décembre. Le ministère doit avoir une certaine
idée de ce qui s'est passé et des mesures correctrices qui ont
été mises en oeuvre. C'était quand même incroyable,
cette baisse-là. (12 h 15)
Moi, ce qu'on m'en a dit... Là, on va se parler franchement.
À Montréal, par exemple. Emploi et Immigration Canada m'a dit
que, pas cette année mais en juillet de l'an passé, ils ont
presque été obligés d'annuler à peu près
tous les cours qui devaient être offerts a des adultes, en partie parce
que les prérequis étaient beaucoup trop élevés.
Là, c'est quasiment la dictature des mathématiques. Pour pouvoir
simplement s'inscrire à Pierre-Dupuy, là, pour un cours
d'auxiliaire familiale, il faut avoir les mathématiques de secondaire
IV; pour pouvoir entrer comme travailleur chez Shell et suivre un cours de
conducteur ou de conductrice, ou d'opérateur, il faut avoir la physique
et la chimie de secondaire IV. Et là, l'absurdité, c'est que les
personnes qui ont perdu leur emploi suite à des fermetures ou à
des licenciements ont souvent, au mieux, une onzième année, mais
plus souvent, une septième ou une huitième année; et,
même quand elles ont une onzième, elles n'ont ni physique ni
chimie de secondaire IV. Elles veulent s'inscrire. On leur demande des
prérequis pour s'inscrire à des cours où elles auraient
droit à une allocation fédérale tout en étant sur
le chômage, ce qui pourrait leur permettre de suivre pleinement pendant
deux ans la formation leur permettant vraiment de se trouver un emploi qui les
sorte du cercle infernal des "jobines", sauf que les prérequis, quand
ils sont offerts, ils le sont au moment où les personnes en
chômage ne peuvent pas avoir l'allocation, parce que ces prérequis
ne sont pas considérés comme étant de la pénurie.
Et ce n'est que lorsque le cours offert est en pénurie que le
chômeur peut donc obtenir son allocation fédérale. Donc, la
personne voit tout ça s'évanouir comme un mirage. Il y a des
drames, derrière ces statistiques, derrière ces
chiffres-là, les drames d'hommes et de femmes de 30, 35 ou 40 ans
à qui on fait miroiter la possibilité d'aller chercher ce qui
leur manque pour pouvoir redevenir actifs dans la société et qui
voient. tout à coup, tout ça s'évanouir. Alors, qu'est-ce
qui en est exactement, là? Lorsque le ministère de
l'Éducation a introduit son harmonisation entre les adultes et les
jeunes qui suivent des cours de formation professionnelle au secondaire, est-ce
que c'est juste que c'est à ce moment-là qu'il y a eu cette
baisse drastique de participa- tion des adultes, compte tenu des exigences
beaucoup trop élevées?
M. Bourbeaù: M. le Président, la
députée de Hochelaga-Maisonneuve vient de toucher un sujet assez
délicat. C'est sûr que les exigences pédagogiques qui
découlent de la réforme de l'enseignement professionnel du
ministère de l'Éducation ont posé un grave problème
d'accès à la formation pour certaines catégories d'adultes
et que les inscriptions ont chuté considérablement, en 1989 Tout
ce que je peux dire à ce sujet-là, c'est que nous travaillons sur
ce problème-là, nous analysons les différentes facettes de
ce problème et nous essayons de trouver, avec les autorités du
ministère de l'Éducation du Québec et du ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Science, des solutions pour tenter
de faire en sorte que le problème se résorbe
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Ça fait déjà deux ans. Ce
phénomène-là est apparu en 1988-1989. Vous semblez
constater que le même phénomène est reconduit en 1989 1990
Est-ce qu'il est de la même nature? Est-ce qu'il n'y a pas eu de
remontée de participation?
M. Bourbeau: Je voudrais quand même ajouter qu'il y a quand
même eu un certain déblocage à l'égard des
clientèles qui étudient à temps partiel. Nous avons
réussi à faire sauter les prérequis pour les
clientèles qui sont chez nous et qui suivent des cours à temps
partiel. Le problème demeure encore entier pour les clientèles
qui étudient à temps plein, car nous n'avons pas eu de
modifications aux exigences pédagogiques.
Mme Harel: quand vous dites "les clientèles qui sont chez
nous", vous faites référence à quelles personnes, en
particulier, aux bénéficiaires de l'aide sociale?
M. Bourbeau: Pas nécessairement seulement des
clientèles de l'aide sociale. Il peut y avoir des chômeurs, il
peut y avoir des adultes en emploi, aussi. En fait, il s'agit de toutes les
clientèles qui transitent par nos programmes.
Mme Harel: II y avait 40 000 adultes inscrits à temps
partiel dans des cours de formation professionnelle, soit à peu
près 20 000 au collégial et 20 000 au secondaire; ça,
c'était en 1986-1987. En 1988-1989, il n'y en avait pratiquement plus.
Et combien y en a-t-il eu, en 1989-1990?
M. Bourbeau: Ce que je pourrais dire à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, c'est que, quand les adultes
suivent des cours à temps partiel et que ces cours-là ne
mènent pas à un
diplôme, ces clientèles-là ne sont plus sujettes aux
exigences pédagogiques. Si ces clientèles-là, bien
sûr, sont dans nos programmes, elles ne sont plus sujettes aux exigences
pédagogiques, à ce qu'on appelle les prérequis. Ça,
c'est un pas en avant que nous avons réussi à faire. Nous avons
réussi à nous entendre avec le ministère de
l'Éducation et avec le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science, là-dessus.
Mme Harel: Mais des 40 000 qui suivaient des cours, il en reste
combien, cette année?
M. Bourbeau: On n'a pas de données là-dessus, pour
l'instant. Ce serait peut-être plus facile si vous posiez la question au
ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la
Science.
Mme Harel: Sauf qu'on retrouve, chaque année, dans le
rapport annuel du ministère, les résultats, le nombre de places
qui sont offertes en formation professionnelle en établissement, parce
que je me rappelle qu'il s'agit ici d'un accord Canada-Québec sur la
formation professionnelle en établissement. Est-ce que vous voulez
m'indiquer que c'est le ministère de l'Éducation qui gère
cet accord?
M. Bourbeau: Non, je n'ai pas dit ça.
Mme Harel: Donc, c'est vous qui gérez toujours l'accord de
la formation professionnelle en établissement. Comment se fait-il que
vous n'ayez pas le nombre de participants?
M. Bourbeau: Écoutez, c'est sûr que, si vous voulez
avoir les données de l'an dernier, on peut vous les donner; vous les
avez d'ailleurs vous-même, c'est dans le rapport annuel.
Mme Harel: J'ai celles de 1988 1989. M. Bourbeau: Bien,
moi aussi. Mme Harel: Mais...
M. Bourbeau: Si vous voulez los statistiques pour cette
année...
Mme Harel: ...quand aurez-vous celles de cette année?
M. Bourbeau: On m'indique que ces statisti ques-là
pourraient être disponibles quelque part au début du mois de
novembre, probablement.
Mme Harel: M. le ministre, est-ce qu'on peut vous demander
d'accepter de nous les faire parvenir dès qu'elles vous seront
transmises, en novembre?
M. Bourbeau: Sûrement, sans aucun problè me On va en
prendre note, là. Le gentilhomme à ma gauche, ici, va prendre une
note, et vous pourrez communiquer avec lui. Vous connaissez son numéro
de téléphone, je crois.
Mme Harel: II y a un vrai problème, dans tout ça.
Ce n'est pas peu de chose, ça va faire la deuxième année
que ça dure. Parce que quand vous nous dites qu'il y a un certain
début de règlement par rapport aux clientèles qui ne vont
pas chercher de diplôme... Mais leur formation n'est pas qualifiante,
elles ne peuvent pas sortir, par exemple, avec un diplôme d'auxiliaire
familiale et se faire embaucher dans un CLSC ou dans un hôpital. Alors,
ce n'est pas une vraie solution, parce que la formation n'est pas qualifiante,
à ce moment-là. Qu'est-ce que le ministère propose?
Qu'est-ce qui est en discussion avec le ministère de
l'Éducation?
M. Bourbeau: Quand un individu recherche un diplôme, qu'il
soit à temps partiel ou à temps complet, II m'apparaît
normal que l'État exige une base solide, plus solide, en tous les cas,
et qu'il soit plus exigeant en ce qui concerne les prérequis, de
façon à ce que cette personne-là puisse obtenir ce
diplôme-là et ait la compétence voulue, d'une façon
générale, pour pouvoir exercer éventuellement le
métier ou la profession qu'elle souhaite exercer. Là, on parle
d'une démarche formelle visant à un diplôme. Donc, moi, je
n'ai aucune objection à ce que les qualifications exigées soient
celles qui sont indiquées.
Le problème se pose différemment quand on parle de
clientèles qui ne recherchent pas un diplôme, mais simplement un
supplément dé formation pour pouvoir exercer un emploi. La
question qu'on doit se poser, c'est: Est-ce qu'il est important, ou aussi
important, à ce moment-là, d'exiger de ces personnes-là
qu'elles aient des prérequis comme, par exemple, un secondaire III ou un
secondaire IV en mathématiques ou en français ou, je ne sais pas,
moi, en d'autres matières, pour aller chercher un complément
d'habileté dans un métier donné? Par exemple, un
briqueteur qui veut prendre un cours complémentaire pour parfaire sa
technique de brlquetage, est-ce qu'on doit l'exclure d'un cours à temps
partiel parce que, jadis, il y a 20 ans peut-être, il n'est pas
allé chercher son secondaire III ou son secondaire IV en
français? Moi, personnellement, je crois qu'il faut tenir compte des
réalités de la vie, du marché. Si on est en
présence d'un père de famille qui a trois enfants, qui doit
gagner sa vie et qui a 48 ans d'âge ou 54 ans d'âge, c'est
peut-être moins important de lui refuser l'accès à un cours
que de le refuser à une personne plus jeune qui décide d'aller
chercher un diplôme au cégep, par exemple, ou au secondaire.
Alors, moi, comme ministre responsable de la main-d'oeuvre et ayant des
préoccupations carrément axées sur le marché du
travail, j'accepte difficilement qu'on puisse empêcher des
travailleurs de prendre des cours, d'avoir accès à une formation
pour relever le niveau de compétence simplement parce qu'on n'a pas
atteint autrefois un certain niveau dans des domaines comme, je ne sais pas,
les mathématiques ou le français, et qu'à ce
moment-là on exclue carrément de tout cours des adultes,
pères de famille ou chefs de famille qui ont besoin d'un
complément de formation.
Alors, le problème se situe là. J'ai mon point de vue sur
la question. La députée de Hochelaga-Maisonneuve le
connaît, maintenant, et il me reste à discuter de ça avec
d'autres personnes qui ont également des intérêts dans ce
domaine-là.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. Pendant ce temps là, il y a quand
même eu 49 239 inscriptions de moins chez les sans-emploi ou adultes, en
fait, qui cherchaient une formation professionnelle dans les
établissements du Québec, à temps partiel ou à
temps complet. Ce sont les derniers chiffres que l'on a. Pendant ce
temps-là, les sommes d'argent mises à la disposition du
Québec par Ottawa ont été diminuées de quelques
dizaines de millions de dollars parce qu'il y avait moins de personnes dans les
établissements. Finalement, pendant ce temps-là, il y a moins de
personnes sans emploi ou cherchant un relèvement de qualification pour
leur permettre d'occuper de nouveaux emplois qui peuvent l'acquérir, ce
relèvement.
Je ne comprends toujours pas pourquoi le ministre, à sa
conférence permanente, a vraiment exclu les milieux de l'enseignement,
puisque les milieux de l'enseignement pourraient être les premiers avec
lesquels II faudrait une sorte de nouveau rapport ou d'alliance nouvelle en
termes... Quand le ministre nous dit ses positions à lui, qu'est-ce
qu'il entend faire dans les jours ou les semaines a venir pour corriger cet
état de fait?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai tout simplement dit
que...
Le Président (M. Joly): Très brièvement, M.
le ministre, à moins que vous n'aimiez prendre votre temps...
M. Bourbeau:... je n'ai pas l'intention d'exclure...
Le Président (M. Joly):... et répondre au
début des travaux. Très brièvement, s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: Oui. Je n'ai absolument pas l'intention d'exclure
les milieux de l'enseignement de la Conférence permanente sur
l'adaptation de la main d'oeuvre. Les milieux de l'enseignement vont être
mis à contribution dans la mesure où les sujets discutés
à la table ou à la Conférence porteront sur des questions
de formation.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Nous allons
maintenant suspendre nos travaux jusqu'à 14 heures, dans le même
salon. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 14 h 25)
Le Président (M. Joly): Bonjour. Nous allons maintenant
reprendre les travaux. Au moment où nous avons suspendu, la parole
était donnée à Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve. Mme la députée, je vous reconnais.
Mme Harel: M. le Président, je crois que la réponse
du ministre était incomplète à la question que je lui
avais posée en matière de formation professionnelle des adultes.
Je lui demandais quels gestes il entendait poser, là, dans les semaines
à venir pour corriger une situation qui est quand même
inacceptable et qui est cette baisse absolument spectaculaire de la
participation des adultes à des programmes de formation professionnelle
à temps complet ou à temps partiel.
M. Bourbeau: M. le Président, je diverge d'opinion avec la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. Il est possible que ma
réponse ne soit pas satisfaisante à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, mais je pense qu'elle était complète.
Mme Harel: Alors, je lui repose la question: Quels gestes
entend-il poser?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai répondu à
cette question là ce matin, |e lui ai dit.
Mme Harel: Est-ce qu'on peut se...
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous avez besoin de
plus de précisions, Mme la députée, ou quoi... La
question...
Mme Harel: Oui, M. le Président. Si le ministre dit avoir
répondu, peut-il me rappeler la réponse qu'il a faite?
M. Bourbeau: Bien, il faudrait sortir les galées. Je ne me
souviens pas du mot à mot, mais j'ar dit à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve grosso modo qu'il y avait eu un
déblocage partiel en ce qui concerne toute la question des
prérequis et qu'il restait encore des discussions, que le reste du
problème qui n'avait pas encore
été solutionné faisait l'objet présentement
d'analyses chez nous et que nous essayons de trouver une solution avec le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science et avec le
ministère de l'Éducation afin de voir de quelle façon les
adultes qui étudient non pas pour l'obtention d'un diplôme mais
pour obtenir un surcroît de qualifications pourraient le faire sans avoir
à passer par le purgatoire des prérequis, tels qu'ils sont
exigés par le régime pédagogique découlant de la
réforme de l'enseignement professionnel du ministère de
l'Éducation.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Oui, M. le Président. Cet automne, nous aurons
sûrement l'occasion - je l'indique tout de suite au ministre, ça
lui permettra, lui et son équipe, de se préparer -- lors d'une
interpellation du vendredi d'aborder spécifiquement cette question de la
formation professionnelle et du fait que 5 % - on dit 5 % à peine - des
chômeurs de longue durée ont accès à des stages ou
à des cours on matière de formation professionnelle On assiste
à une sorte de dégradation dans la fréquentation des
établissements de la part des adultes, à une baisse absolument
spectaculaire de participation de la part des jeunes. Alors, nous souhaitons
pouvoir aborder cette question absolument névralgique qui,
au-delà des bonnes intentions, des beaux discours et des grands
sentiments, est celle concrètement des gestes à poser pour
relever le niveau de qualification professionnelle d'une main-d'oeuvre qui est
écartée des programmes de crédit d'impôt que le
ministre des Finances a lancés le printemps dernier.
M. le Président, si le ministre est d'accord, j'aimerais aborder
avec lui les questions relatives aux programmes de la sécurité du
revenu, notamment en regard de la participation aux mesures
d'employabilité. C'est une réponse partielle que le ministre nous
a donnée ce matin quand il faisait état de la situation
prévalant chez les 18, 21 ans. Mais la question plus
générale que je lui pose, c'est: Comment se fait-il que, au
moment où ces mesures sont offertes à un bassin de centaines de
milliers de bénéficiaires de plus de 30 ans, le nombre de
participants aux mesures n'ait pas changé, n'ait pas progressé,
n'ait pas augmenté en regard d'il y a deux ans ou trois ans?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je pense que ce n'est pas tout à fait exact
de dire que le nombre de participants n'a pas augmenté. Selon un tableau
que j'ai devant moi ici, il semble que le nombre de participants moyen mensuel
ait effectivement augmenté au cours de l'année courante.
Ça n'a peut-être pas augmenté autant que la
députée de Hochelaga-Maisonneuve ou d'autres l'auraient
souhaité, mais il faut quand même dire qu'il y a de bonnes raisons
qui justifient ça. Premièrement, chez les moins de 30 ans,
d'abord, il y a beaucoup moins - je l'ai dit tantôt, ce matin, et j'ai
cité des chiffres - de clientèle à la
sécurité du revenu de moins de 30 ans qu'il y en avait sous
l'ancien régime, donc moins de personnes susceptibles de participer
à des mesures, et la baisse est de l'ordre de 50 %. Deuxièmement,
une perte d'incitation monétaire à participer aux mesures. Les
jeunes de moins de 30 ans avaient jadis des prestations qui pouvaient aller
jusqu'à 300 $ par mois de plus, s'ils participaient. On doublait,
à toutes fins pratiques, pas loin en tous les cas, on n'était pas
loin de doubler leur revenu, plus que doubler, même tripler leur revenu.
On pouvait passer de 150 $ ou 180 $, ça dépend de
l'époque, à au dessus de 400 $ par mois de revenu. Donc,
c'était un puissant incitatif financier.
Aujourd'hui, il n'y a plus cet incitatif financier puisqu'on a
donné la parité. Aujourd'hui, un jeune de moins de 30 ans qui
participe à une mesure, comme un adulte d'ailleurs, a 100 $ do plus par
mois. Alors, c'est beaucoup moins qu'autrefois. Donc, perte d'incitatif
financier et baisse substantielle de la clientèle. Ça, c'est deux
bonnes raisons qui font que les moins de 30 ans sont moins incités
qu'autrefois à participer. Par ailleurs, on admet les plus de 30 ans.
Donc, là, c'est un gain. Forcément, chaque fois qu'il y a un plus
de 30 ans, ça, c'est un gain.
Si on regarde la totalité de la participation, donc, en tenant
compte de ça, une perte d'incitation chez les moins de 30 ans et
augmentation de l'incitation chez les plus de 30 ans, bien, on regarde, par
exemple... J'ai devant moi l'évolution moyenne mensuelle des
participants aux mesures de développement de l'employabilité
d'avril 1987 à mars 1991, sur une période de quatre ans avec,
évidemment, les projections pour l'année courante. On remarque
qu'à chaque année la clientèle est au maximum vers le mois
de mars, avril, et qu'elle est au minimum au mois de juillet. Forcément,
il y a le Programme de rattrapage scolaire, etc; qui fait que la
clientèle se désengage durant l'été.
Prenons le mois de juillet. En 1987-1988, la clientèle se situait
à peu près à 14 000. L'année suivante, à peu
près à 13 000. Cette année, à peu près
à 11 000. Donc, il y une légère diminution. Par contre, si
on regarde au mois de mars... avril, en avril 1987, il y avait à peu
près 27 000. En avril 1988, à peu près la même
chose, 27 000. En avril 1989, là, à peu près 23 000. Et,
en avril 1990, 25 000. Donc, il y a eu une augmentation d'avril 1989 à
avril 1990 et on remarque qu'au mois de mai, juin 1990 on est passé
à un sommet de 28 000, presque 29 000, ce qui est le montant le plus
élevé, à toutes fins pratiques, qu'on n'a pas eu depuis
presque toujours. En juillet 1990, plutôt que de retomber au niveau
historique qui
était autour de 12 000 ou 13 000, on est descendu seulement
à 23 000 en juillet 1990 alors que, chaque année avant ça,
on était autour de 12 000 ou 13 000. Cette année, on n'est pas
descendu plus bas que 23 000, et on estime qu'en mars, avril 1991 on devrait se
retrouver à peu près à 30 000. Donc, ce que je peux dire,
c'est que depuis que la réforme est en vigueur, depuis l'année
courante, contrairement aux années précédentes, on n'est
pas descendu en bas dn 23 000, alors que les années
précédentes on descendait jusqu'à 12 000, 13 000,
l'été. C'est intéressant. Et on se maintient
continuellement en haut de 25 000. Je donnerai les chiffres comme ceci: mars,
25 000; avril, 28 000, 27 000; mai, 28 000, juin aussi; juillet, ça a
baissé à 23 000; finalement, on remonte à 25 000
présentement, et on s'en va vers 30 000.
Donc, moi je dirais, en conclusion, qu'il n'y a pas de diminution. Au
contraire, il semble; y avoir même une augmentation du nombre moyen
mensuel de participants aux mesures de developpement de l'employabilité,
et ceci en dépit du fait que, pour les moins de 30 ans, on a
diminué de façon importante l'incitation à participer
Mme Harel: M. le Président, est-ce que le ministre peut
déposer les chiffres dont il vient de faire lecture à la
commission?
M. Bourbeau: Oui, je peux déposer le tableau qui est
devant moi, ici, et dont je me suis inspiré. On va faire faire des
photocopies.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée.
Mme Harel: Oui. Je suis surprise que le ministre ait l'air de se
satisfaire qu'il n'y ait pas eu de diminution et que compte tenu de
l'élargissement de l'obligation de participer à dos mesures,
faute de quoi il y a diminution des prestations, donc, que malgré cette
obligation de participer, je suis surprise que le ministre no s'inquiète
pas de constater que la participation stagne. On le verra sûrement dans
le rapport annuel du ministère puisque c'est d'une année à
l'autre qu'on peut examiner l'ensemble de la participation.
J'ai les chiffres ici, à la page 53 du Rapport annuel 1988-1989
du ministère de la Main d'oeuvre et de la Sécurité du
revenu On parle d'un total de participants, incluant évidemment les
personnes en cours de participation là, do 60 388 en 1987-1988 -
ça, ça comprend rat trapage scolaire, Stages en milieu de
travail, Travaux communautaires, retour aux études postsecondaires -
avec une diminution à 53 731 en 1988-1989.
Et on verra où ça se situe en 1989 1990, dès cet
automne. Ce sont ces chiffres là qui parleront le plus, finalement,
parce que ceux que le ministre choisit, ce sont finalement des chiffres qui
n'incluent pas l'ensemble des personnes en cours de participation. Je comprends
que, au nivoau du rattrapage scolaire, ça peut jouer sur deux exercices
financiers. Par exemple, prenons mars Le ministre nous dit que c'est le pic, le
top" de participation. Dans les chiffres qu'il nous donne pour mars 1987, en
regard de mars 1989, il y a quand même une baisse de clientèle de
2000 de participation. De 27 000...
M. Bourbeau: c'est en 1990, on parle pour aujourd'hui.
Mme Harel: 1990, excusez-moi C'est encore pire, dans un sens. De
1988, alors, à 1990, c'est quand même toujours deux ans, la
différence est de 27 000, en mars 1988, et de 25 000, en mars 1990 Ce
sont les chiffres que le ministre vient de nous donner a l'instant Mais je ne
veux pas me chicaner sur 1000 de plus ou 1000 de moins. Ce que je ne comprends
pas, c'est que le ministre n'a pas l'air de s'inquiéter que, à la
catégorie "disponible", c'est-à-dire la catégorie des
personnes qui ont déclaré être prêtes à
participer à des mesures, il y a deux fois plus de ménages que
les ménages qui participent présentement à des mesures: 41
900 ménages sont déclarés disponibles en août 1990,
comparativement à 19 800 ménages qui participent, en août
1990; c'est presque le double. Alors, évidemment, j'aimerais bien avoir
les chiffres pour les bénéficiaires eux-mêmes. À
quoi ça correspond, par exemple, le nombre de
bénéficiaires disponibles en août 1990, en regard du nombre
de bénéficiaires participants en août 1990? Ça doit
s'éloigner un peu des ménages, mais pas tant que ça Mais
c'est l'ordre de grandeur qui est renversant Ce qui est renversant, c'est qu'il
y en a deux fois plus qui attendent une mesure qu'il n'y en a à qui on a
offert une mesure. Il y en a 41 900 qui sont en attente, tandis qu'il y en a 19
800 qui participent: ce sont les chiffres du ministère, du mois
d'août 1990 Comment le ministre explique-t-il qu'il y ait tant de monde
dans la catégorie "disponible", en regard de la participation aux
mesures?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est intéressant, la
question de la députée de Hochelaga-Maisonneuve Elle nous dit: II
y a 41 000 prestataires qui sont inscrits au barème de
disponibilité et il y en a pas mal moins..
Mme Harel: C'est 41 000 ménages. Il y a combien de
prestataires? Je n'ai pas cette information là.
M. Bourbeau: disons, 41 000 ménages et il y en a beaucoup
moins qui participent. mais il faut bien savoir qu'être inscrit au
barème de disponibilité, ça ne veut pas
nécessairement dire
qu'on est intéressé à participer, ça;
ça veut dire qu'on s'est inscrit. La réalité, c'est que
quand on offre une mesure à ces 41 000, à un parmi ces 41 000,
les statistiques qu'on a, me dit-on, c'est qu'il y en a un sur trois qui
accepte. Je ne sais pas si la députée de Hochelaga-Maisonneuve
écoute bien, là... Oui. Alors, c'est une chose de dire "je suis
disponible", c'est une autre chose que de le prouver. La preuve, elle ne se
fait qu'au moment où on offre une mesure. Or, les statistiques sont
à l'effet que lorsqu'on offre une mesur on ne l'accepte pas toujours,
même on la refuse plus souvent qu'on l'accepte. Donc, si on sondait les
reins et les coeurs, on se rendrait compte qu'il y a pas mal do gens sur ce
barème-là qui ne sont pas vraiment Intéresses n par
ticiper, puisqu'ils refusent les mesures quand on leur offre. Il faut donc
tenir compte de ça. On me dit qu'il y en a un sur trois qui accepte, au
moment où on offre des mesures. Là, on a quand même une
certaine expérience Si je projette cette statistique-là, il
faudrait donc dire qu'il y en aurait à peu près 14 000 sur les 41
000 qui seraient vraiment susceptibles d'accepter une mesure, selon les
statistiques qu'on peut avoir.
C'est un fait, je pense, dont il faut tenir compte. Maintenant, la
baisse.. La députée de Hochelaga-Maisonneuve tantôt disait
qu'on s'est réjoui d'une baisse; moi, je dis qu'il n'y a pas de baisse,
on anticipe une hausse de participation. On estime qu'à la fin de
l'année il y aura à peu près 30 000 participants aux
mesures, c'est un sommet, un sommet en dépit du fait que les moins de 30
ans participent beaucoup moins. Par contre, les plus de 30 ans participent
maintenant de plus en plus et j'aimerais souligner que 47 %, maintenant, de
ceux qui participent sont des gens qui ont plus de 30 ans - 47 % - et qu'il y a
une augmentation graduelle de la participation aux mesures.
Maintenant, il faut aussi tenir compte de l'incidence de la
présence du programme PAIE. L'an dernier, il n'y avait pas de programme
PAIE; maintenant, il y a un programme qui, justement, fait en sorte de faire
sortir de l'aide sociale ou de la sécurité du revenu un certain
nombre de prestataires qui décident de participer au programme PAIE. On
estime que la clientèle de PAIE devrait se situer à autour de 10
000, 12 000 d'ici la fin de l'année. Alors, c'est 10 000 ou 12 000
personnes qui, normalement, auraient été soit disponibles, soit
participantes, je présume, dans nos programmes de développement
de l'employabilité puisque ces personnes là ont accepté,
un emploi. Il faut donc soustraire ces 10 000 à 12 000 personnes de
celles qui auraient été normalement sur des mesures. Chaque fois
qu'on prend une personne et qu'on la rentre dans PAIE, elle n'est pas sur. une
mesure. Il faut aussi tenir compte de ça.
J'aimerais simplement aussi ajouter que nous avons l'intention de
continuer à augmenter graduellement l'offre de la mesure en reconnais-
sant, entre autres, des activités diverses. Ça va donc faire en
sorte d'augmenter le nombre de places dans des mesures de développement
de l'employabilité. La reconnaissance des activités de
développement de l'employabilité va faire en sorte justement
qu'il y aura plus de places, donc plus de personnes qui vont participer.
Maintenant, également, il faut souligner que le programme
d'apprentissage que nous avons l'intention de lancer va avoir un impact
important, j'espère, sur cette clientèle-là, en ce sens
que nous allons offrir à des gens qui, en partie, sont à la
sécurité du revenu de pouvoir avoir accès
éventuellement à des emplois en rehaussant le niveau de leur
compétence en participant à un programme d'apprentissage qui va
faire en sorte, justement, de les faire sortir de la sécurité du
revenu, pour ceux qui y sont, et de s'insérer dans un milieu de travail.
(14 h 45)
Finalement, M. le Président, j'aimerais donner quelques
statistiques pour les fins de la commission, pour ceux que ça
intéresse. Au mois de mai 1990, nous avions - et je l'ai dit tout
à l'heure - 47 % des participants qui avaient plus de 30 ans;
également, 67, 4 % des participants aux mesures étaient des
femmes, donc plus des deux tiers des participants étaient des femmes; 43
% des participants étaient des chefs de famille monoparentale. Donc, 43
% des chefs de famille monoparentale, 67, 4 % des femmes et 47 % des plus de 30
ans. Voilà donc des changements significatifs dans la composition de la
clientèle qui participe aux mesures de développement de
l'employabilité.
Je pense, M. le Président, que pour l'instant ça termine
ce que j'avais à dire sur le sujet. Maintenant, s'il y a d'autres
questions, on pourra...
Le Président (M. Gautrin): Mme la députée,
avez-vous d'autres questions ou peut-être...
Mme Harel: Oui, oui, certainement, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Avec plaisir.
Mme Harel: J'aimerais bien que le ministre m'écoute avec
attention parce qu'il n'y a pas de changement significatif dans la
clientèle. C'est à peu près la même clientèle
qui participait aux mesures auparavant, c'est-à-dire des femmes et dos
chefs de famille monoparentale majoritairement.
Quand le ministre nous dit que... Il fait des chiffres, il joue avec des
chiffres en nous signalant qu'il n'y en aurait finalement que 14 000, c'est
ça qu'on doit comprendre, sur les 41 000 ménages qui attendent
dans l'antichambre de la mesure d'employabilité qui ne leur est pas
offerte. Il nous dit: II y en a un sur trois qui
accepte. Un sur trois, ça correspond à 14 000
ménages; donc, il y a 14 000 ménages qui accepteraient une mesure
qui ne leur est pas offerte C'est déjà pas si mal, 14 000
ménages Mais comment prétendre qu'il n'y en aurait que 14 000,
étant donné que, si cette mesure-là qui est offerte est
refusée, les ménages qui ainsi refusent ne sont plus
considérés comme faisant partie de la catégorie
"disponible" et, donc, se retrouveraient dans la catégorie "non
-participant", une catégorie qui fait quand même 00 700
ménages présentement? Alors, ce n'est pas un argument qui peut
tenir, l'argument qui veut que, parmi les 41 000 classés disponibles, il
y en ait les deux tiers qui n'accepteraient pas de toute façon. S'ils
n'acceptent pas, ou ils n'ont déjà pas accepté et ils se
sont retrouvés dans la catégorie "non-participant" ou on ne leur
a encore rien offert, auquel cas, ils n'ont pu ni accepter ni refuser parce que
rien encore ne leur a été offert, et c'est ce qui amène le
ministère à les classer dans la catégorie "disponible".
Donc, rien encore ne leur a été offert. La question qui me vient
à l'esprit, compte tenu de la réponse du ministre, est la
suivante: Si deux sur trois refusent, est-ce qu'on a une idée des
raisons pour lesquelles ils refusent? Est-ce que ça peut avoir à
faire aussi avec le fait que ce qui leur est proposé comme mesure, ce
n'est pas la bonne?
Moi, j'ai rencontré dans mon voyage de localité en
localité, dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, essentiellement des
gens âgés. À Trois-Pistoles, c'est 57 ans, l'âge
moyen et, à Cap-Chat, c'est 61 ans. Les gens que j'ai rencontrés,
c'étaient des travailleurs forestiers qui avaient subi des accidents de
travail ou des femmes, veuves pour certaines d'entre elles, pour la plupart,
qui avaient déjà élevé leur famille et qui se
retrouvaient à 48, 50, 52, 53 ans, finalement, dans l'état
d'obligation, veux, veux pas, de retourner en alpha, comme ils disent
là-bas. La question que je me suis posée, c'est: Une fois
l'alphabétisation complétée.. Parce qu'il y en a plusieurs
parmi ces personnes qui, pour toutes sortes de raisons, déclinent,
surtout chez les hommes parce qu'ils se sentent profondément
humiliés de ne pas se voir reconnaître le fait que, pendant toutes
ces années, ils ont appris des choses et ils n'ont pas eu besoin
d'être alphabétisés et ça leur a permis de gagner
leur vie, très souvent très bien, et ça leur a permis de
construire leur maison et ça ne les a pas empêchés de
vaquer à toutes leurs occupations Qu'est-ce que le ministre entend faire
de ces personnes qui suivent des mesures d'employabilité, dans toutes
ces localités où il n'y a pas de création d'emploi, une
fois que la mesure est complétée, au bout d'un an ou deux? Qu'est
ce que le ministre envisage pour ces dizaines et ces dizaines de milliers de
ménages bénéficiaires do l'aide sociale qui auront
passé par l'alphabétisation et puis qui se retrouveront
alphabétisés? Tant mieux pour ceux d'entre eux qui auraient
passé à travers mais plusieurs, finalement, se sentent totalement
victimes de cette obligation qui leur est faite de force, non pas de gré
mais de force.
L'autre question que je pose au ministre, c'est: En regard des
engagements financiers qu'on a aujourd'hui, précisément pour
l'engagement financier d'avril 1989 qui concerne les dépenses
effectuées à l'égard des travaux communautaires et pour
les engagements financiers d'avril 1990 je vous demanderais simplement de
prendre, pour les mois d'avril 1989 et d'avril 1990, les engagements financiers
à la page 9 d'avril 1989 et à la page 4 d'avril 1990 - là,
on se rend compte qu'il y a comme une année d'absence d'engagements
financiers en matière de travaux communautaires. Les derniers
engagements financiers pour le programme Travaux communautaires se terminent en
avril 1989 - il n'y en a pas d'autres après - et les premiers
engagements financiers du nouveau programme EXTRA commencent en avril 1990, un
an après. Entre avril 1989 et avril 1990, il n'y a pas un seul
engagement financier dans cette mesure d'employabilité. C'est la
deuxième question.
La troisième question, c'est: Quand le ministre parle du
programme PAIE, des personnes qui y participent, la, il doit convenir que ce
sont des personnes qui ne se retrouvent plus dans aucune statistique. Elles ne
se retrouvent plus dans aucune catégorie. Elles sont donc parmi les
personnes qui sont sur le marché du travail. Ça n'explique donc
pas qu'il y ait toujours 41 900 ménages dans la catégorie
"disponible" et le double des ménages dans la catégorie
"participant". Je voudrais avoir le nombre de participants dans le programme
PAIE.
M. Bourbeau: M. le Président, la dernière rafale de
la députée de Hochelaga-Maisonneuve portait sur trois sujets
particuliers. D'abord, elle a fait état de sa tournée pastorale
dans le Bas-du-Fleuve et des problèmes. que pose la situation de
personnes qui suivraient des cours d'alphabétisation pour ensuite se
retrouver sans emploi. Bien, moi, je suis content de constater que la
députée de Hochelaga-Maisonneuve rencontre de nos clients, de nos
prestataires qui, étant sans emploi, décident de se mettre
à l'heure de l'alphabétisation C'est un bon départ, c'est
une bonne façon de se diriger vers des emplois. Et, une fois que
l'alphabétisation est terminée, je pense qu'on ne doit pas
arrêter là. On doit continuer les mesures de scolarisation. S'il
est essentiel pour une personne de retourner aussi loin en arrière que
l'alphabétisation, je pense qu'il est aussi essentiel de faire des
études, peut être des études au primaire et au secondaire
II n'y a rien qui empêche une personne de 40 ans et plus de terminer son
cours secondaire, surtout si, ce faisant, elle est maintenue à la
sécurité du revenu avec en plus des allocations de participation
que nous payons. Alors, tant qu'à
être à la sécurité du revenu, aussi bien
faire en sorte de meubler ces loisirs là, ces temps-là par des
études. On sait qu'il y a un lien direct entre le niveau de
scolarisation et la chance de so trouver un emploi. Plus une personne augmente
son niveau de scolarisation, plus elle a de chances de se trouver un emploi.
Donc, le conseil que je pourrais donner à ces gens-là,
c'est de continuer à poursuivre leurs études, quel quo soit leur
âge, et les chances de se trouver un emploi seront augmentées
d'autant Pour ce qui est du tait qu'on a dé la difficulté
à se trouver des emplois dans ces régions-là, je signale
quand même que le programme PAIE fonctionne dans ces régions
aussi, où il y a moins de travail et moins d'emplois disponibles, et que
le programme PAIE crée des emplois non seulement dans le secteur
privé, mais aussi dans le secteur communautaire. Il y a des emplois qui
peuvent être disponibles via les organismes à but non lucratif
dans le secteur de l'environnement, dans le secteur des personnes
âgées. Donc, je pense qu'il y a de l'espoir et, dans la mesure
où on fait des efforts, à force de chercher, on finira par
trouver.
L'autre point qu'a souligné la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, c'est l'absence d'engagements pour la mesure EXTRA ou
les Travaux communautaires entre avril 1909 et avril 1990, d'où le
mini-scandale qui en résulterait parce qu'on n'a rien trouvé dans
les engagements financiers. La réponse qu'on me fait; M. le
Président, est la suivante: Les engagements financiers pour la mesure
EXTRA se font une fois par année, au début de l'année,
d'où le hiatus d'un an que signale la députée de
Hochelaga-Maisonneuve. C'est donc tout à fait normal; ça se fait
comme ça chaque année. Donc, il n'y a pas de problème
cette année par rapport à l'an dernier. Je suis surpris
d'ailleurs que la députée de Hochelaga-Maisonneuve n'ait pas
soulevé le cas l'an dernier parce que c'était la même
chose.
Troisièmement, PAIE, Programme d'aide à
l'intégration à l'emploi. J'ai ici la situation du programme
depuis son implantation On se souviendra que le programme a
débuté à peu près à cotte époque ci,
l'an dernier, et qu'au cours des premiers six mois on a procédé
par une implantation très partielle dans quatre des centres
Travail-Québec jusqu'au mois d'avril où, là, on a fait en
sorte que le programme soit élargi à l'ensemble des bureaux
Travail Québec. Alors, depuis le début, il y a eu un total de
4581 participations, on se souvient, pendant six mois, dans quatre CTQ et,
depuis le mois d'avril, dans tous les CTQ. Même pas six mois; je dirais
que, finalement, les premiers sept ou huit mois, ça a été
dans quatre CTQ et, depuis le mois d'avril, depuis à peu près
cinq mois et demi, dans tous les centrés Travail-Québec. De ces
4581 participations, il y en a 2906 dans l'entreprise privée, 188 dans
(es municipalités et 1487 dans des organismes sans but lucratif. La
répartition des participations selon la catégorie est la
suivante; 63, 4 % des cas de PAIE étaient dans l'entreprise
privée, 4, 1 % dans les municipalités ot 32, 5 % dans les
organismes sans but lucratif. Il y a eu 854 abandons et 154 participations ont
été complétées à ce jour puisque les six
mois sont terminés, et, de ces 154 participations, à la fin de la
période de la subvention, 61 étaient en emploi, sont
demeurés en emploi à la fin de la période 92
étaient des prestataires de l'assurance chômage, dont 13
étaient supplémentés à la sécurité du
revenu. Une donnée n'est pas très précise; il manque une
donnée sur les 154. (15 heures) ce qui est intéressant
là-dedans, c'est de constater que 61 personnes, à la fin de la
période, ont conservé leur emploi, ce qui signifie 39, 6 %, si
j'en crois ma machine à calculer. 39, 6 %. m. le président, c'est
la meilleure nouvelle de la semaine. selon les statistiques que j'ai devant moi
et que je regarde pour la première fois, il semble que tout près
de 40 % de ceux qui complètent le programme paie demeureraient en
emploi. c'est sûr que l'échantillonnage n'est pas très
important, 154, mais, depuis le début du programme, nous nous
étions toujours... enfin, les statistiques qu'on me remettait
indiquaient quo 30 % des emplois, à la fin du programme paie,
étaient convertis en emplois permanents. or, les dernières
statistiques au 24 août sembleraient indiquer qu'on s'approche
plutôt maintenant de 40 % des emplois.
Vous vous souvenez qu'il y a un an, quand j'ai lancé le
programme, j'ai dit que, si 10 % des emplois étaient maintenus à
la fin de la période, ce serait un grand succès. M. le
Président, si on s'approchait de 40 %, ce serait un succès
tellement extraordinaire que je pense qu'il faudrait annoncer des
célébrations quelconques pour...
Une voix:...
M. Bourbeau: Pardon?
Une voix: Une statue de bronze.
M. Bourbeau: Une statue de bronze à ceux qui ont
conçu le programme.
Maintenant, puisque les membres de la commission veulent avoir des
renseignements, on va continuer à en donner, à moins que les
membres de la commission n'en veuillent pas.
Une voix: Oui, oui, on en veut.
M. Bourbeau: on en veut. bon. les principaux motifs d'abandon.
ça, c'est intéressant. on a dit quand même qu'il y avait
854 personnes qui ont abandonné le programme, en cours de route sur
4581, ce qui signifie quand même 18, 6 %. les motifs d'abandon: le
non-respect des engagements par l'organisme qui avait engagé le
prestataire, c'est une des causes; le manque de
travail ou la fermeture d'entreprises. Ça, ces deux cas-là
dont je viens de parler, ça fait partie des 12 % de cas qui ne
relèvent pas de la volonté du prestataire.
Donc, je reprends mes explications. Parmi ceux qui ont abandonné,
il y en a 12 % dont la raison est que ça ne relève pas de la
volonté du prestataire et les sous-raisons, c'est le non respect des
engagements par l'organisme, le manque de travail, la fermeture
d'entreprises.
Il y en a 7, 8 % qui ont obtenu un emploi permanent. Donc, ils ont
abandonné la mesure; 10 % pour des raisons de santé et 44, 7 %
pour des problèmes de comportement du candidat. problèmes de
comportement: incapacité de la personne participante à
répondre aux exigences de la mesure, difficulté de motivation,
renvoi ou congédiement. et, finalement, 9, 8 % pour des motifs
personnels inconnus. ça, c'est les raisons, les motifs d'abandon.
Mme Harel: M. le Président
Le Président (M. Joly): Mme la député.
M. Bourbeau: Je voudrais terminer, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît, M. le
ministre.
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut m'indiquer les montants
d'argent consacrés au programme? Est-ce qu'il a obtenu du Conseil du
trésor les budgets supplémentaires qu'il a demandés?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, j'ai obtenu tout ce que
j'ai demandé.
Mme Harel: C'est quoi exactement que vous avez
demandé?
M. Bourbeau: J'ai demandé ce dont on avait besoin pour
terminer l'année. En date du 22 août... Avant de répondre
à la question, j'aimerais terminer les explications.
Tout à l'heure, j'ai donné les statistiques sur le
programme PAIE depuis le tout début. J'ai ici les statistiques depuis le
1er avril jusqu'à aujourd'hui. C'est intéressant parce que c'est
depuis la date où le programme est vraiment en vigueur dans tous les
CTQ. J'ai les statistiques qui indiquent, bien sûr. des participations
importantes. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'il y a 136
participations qui ont été complétées depuis le 1er
avril. Donc, c'est des statistiques un peu plus fraîches. Tout à
l'heure, j'avais dit que depuis le début il y en avait eu 154, mais,
depuis le 1er avril, il y en a 136, et, là dessus. il y en a 59 qui sont
demeurés à l'emploi après la période, c'est donc
dire 43, 3 %. alors, ça semble indiquer que le nombre d'emplois qui sont
convertis en emplois permanents semble même augmenter avec le temps. Les
statistiques les plus récentes en donnent plus. Espérons que
ça va se maintenir.
Maintenant, dernier renseignement: le délai de traitement des
demandes. Quand un employeur vient nous voir et nous dit qu'il aimerait engager
un assisté social, on répond à la demande dans les cinq
jours, dans 62, 5 % des cas On répond dans un délai de 5 à
30 jours, dans 31 % des cas et dans un délai de plus de 30 jours, dans
6, 5 % des cas. Je termine en donnant à la députée de
Hochelaga Maisonneuve la réponse à sa question. Nous avons obtenu
du Conseil du trésor des crédits additionnels pour le programme
PAIE et la décision du Conseil du trésor a été
d'accorder au ministère des crédits additionnels de 8 400 000 $
pour l'année courante. Comme ces engagements que nous prenons dans
l'année courante ont toujours des répercussions sur
l'année suivante, alors ce qu'on appelle des sommes à liquider,
des crédits à liquider l'année suivante, il y a 4 000 000
$ qui sont également reportés ou prévus pour
l'année financière1991 1992, ce qui fait un engagement total de
12 400 000 $ à ajouter au programme PAIE.
Ça fait donc en sorte que le programme PAIE va avoir des
crédits de 22 372 800 $ pour l'année courante, alors
qu'originalement nous avions prévu 12 972 100 $.
Mme Harel: Alors, M. le Président, est-ce qu'on peut
demander au ministre de déposer les statistiques qu'il vient de
mentionner à la commission sur la participation de même que ces
crédits qu'il a obtenus?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à déposer devant la commission les résultats des
programmes PAIE jusqu'à aujourd'hui. Ça me fait plaisir de le
faire. Pour ce qui est de lautre document, je n'ai pas d'objection non plus
à déposer la décision du Conseil du trésor, mais je
dois faire des vérifications avant pour m'assurer que les règles
me permettent de le faire, mais sujet à ça, M. le
Président, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: merci, m. le président. alors, on comprend que
le total du budget affecté au programme sera de 22 072 000 $ je prenais
connaissance là, dans le rapport annuel du ministère 1988-1989,
à la page 54, des sommes qui avaient été engagées
dans le cadre du programme bon d'emploi plus, qui étaient de l'ordre de
?\ 000 000 $. alors, à pou de choses près, on doit donc constater
que l'argent investi dans le programme paie, pour l'année 1990-1991
est à peu près l'équivalent - je vais vous lire ce
qu'on en dit à la page 54, dans le rapport annuel du ministère:
"Au 31 mars 1989, le ministère y avait engagé 20 979 900 $
incluant 9 477 800 $ de crédits reportés en 1988-1989. Ces sommes
comprennent également le paiement des contrats signés en
1986-1987...
Alors, si je comprends bien, il y a aussi des crédits
rapportés de 4 000 000 $ pour les engagements qui sont pris à
l'égard du programme PAIE. Tout compte fait, en regard du rapport annuel
1988-1989 et compte tenu de l'indice des prix à la consommation, c'est,
comme engagement dans le programme PAIE, moins que ce qui avait
été engagé dans le programme Bon d'emploi Plus. Moi, je
suis surprise que le ministre, tout de suite... Non, je ne suis pas surprise
parce qu'il l'a fait pour le programme APPORT, il l'a fait pour bien d'autres
programmes. Il a fait l'éloge de ces programmes avant qu'ils ne donnent
les résultats qu'il escomptait et puis il s'est retrouvé
Gros-Jean comme devant, au moment où on avait les rapports annuels de
ces programmes.
Là, il a l'air de faire des extrapolations à partir d'un
échantillonnage de 136 participants et de 154 participants. Alors, je
lui laisse ses calculs avec sa machine à calculer. Moi, j'attends le
rapport annuel et l'examen des crédits en commission au mois d'avril
prochain, simplement pour vérifier si le programme PAIE a
performé autant que l'avait fait le programme Bon d'emploi Plus. Je
rappelle que deux programmes ont été abandonnés, notamment
le Programme d'aménagement concerté du temps de travail qui
permettait à des entreprises de concerter du temps de travail de
manière à offrir à de nouvelles recrues du travail que des
salariés plus âgés acceptaient de partager, et le programme
Bon d'emploi Plus. Parce que c'est sur les cendres de Bon d'emploi Plus que le
ministre a obtenu les sommes d'argent qu'il engage dans PAIE. Pourtant, son
ministère avait publié une étude éloquente sur les
résultats fort probants de Bon d'emploi Plus. Alors, on va attendre
autre chose que des échantillonnages. Imaginez-vous! Sur 4581
participants, nous a dit le ministre. Là, II extrapole à partir
de 5 % des participants. Alors, on verra ce qui en est. Mais j'aimerais bien
l'interroger, en regard des engagements financiers qui sont devant nous, sur le
rôle joué par une firme qui s'appelle Gervais, Gagnon, Frenette et
associés. Alors, on a pu prendre connaissance, à la
lecture...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je
pourrais...
Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: Avant de changer de sujet, j'aimerais quand
même répondre. De toute façon, si la députée
de Hochelaga-Maisonneuve ne me donne pas le loisir de répondre
maintenant, je ne répondrai pas à sa nouvelle question et je
répondrai à celle-là. On pourrait peut-être finir
sur la question de la comparaison à Bon d'emploi Plus. À moins
que la députée de Hochelaga-Maisonneuve ne veuille attendre
après, ça ne me fait rien...
Mme Harel: Non, allez-y, M. le ministre.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, c'est à
vous.
M. Bourbeau: Alors, le programme PAIE et le programme Bon
d'emploi Plus. Le programme Bon d'emploi Plus, nous dit la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, coûtait 21 000 000 $
et...
Mme Harel: Non, c'est son rapport annuel qui dit ça.
M. Bourbeau: Oui, mais enfin. Disons que la députée
de Hochelaga-Maisonneuve cite les chiffres: 21 000 000 $ pour 3000 emplois
créés, ce qui veut dire 7000 $ par personne. Il y a 3000
personnes assistées sociales qui sont parties avec un bon d'emploi et
qui ont trouvé du travail. Regardons jusqu'à maintenant le
programme PAIE. Le programme PAIE, vraisemblablement, va toucher 11 000
assistés sociaux au cours de l'année, coûtera à peu
près la même chose que l'autre programme, 22 000 000 $, et aura
intégré en emploi, si on continue, si on regarde les statistiques
présentes - et je n'ai rien qui me permette de penser que ça ne
continuera pas, ça se maintient étrangement toujours aux
mêmes chiffres - aura probablement contribué à
insérer 4000 à 4500 personnes en emploi. Alors, si on regarde les
statistiques, le programme PAIE, probablement, aura inséré en
emploi 4500 personnes pour le même budget que Bon d'emploi Plus qui, lui,
en aurait inséré 3000 Mais, avantage important, c'est que PAIE,
en plus, aura fait en sorte que 5000 ou 6000 autres personnes, peut-être
7000, auront eu l'occasion de travailler pondant six mois, d'acquérir
une compétence additionnelle, une expérience additionnelle en
milieu de travail pendant ces six mois-là, plutôt que de demeurer
passivement à la sécurité du revenu. Donc, c'est un ajout
intéressant au programme PAIE. C'est que le programme PAIE coûte
moins cher par individu pour l'insérer en emploi et permet à un
grand nombre d'assistés sociaux de peut-être ne pas être
insérés en emploi tout de suite, mais, au moins,
d'acquérir des expériences de travail qui vont permettre à
ces gens d'éventuellement pouvoir être insérés en
emploi d'une façon plus facile. Alors, je pense que, sans vouloir, en
aucune façon, dénigrer le programme Bon d'emploi, qui
était un bon programme, le programme PAIE n'a pas été
construit sur les cendres du programme Bon d'emploi. Je dirais même qu'on
a utilisé le Bon d'emploi comme un piédestal pour construire le
programme PAIE. C'est la base. On a utilisé le
programme Bon d'emploi et on a construit sur ces fondations-là un
programme qui est plus universel et qui va nous permettre d'en faire plus avec
moins. Donc, on devrait plutôt se réjouir qu'autre chose.
Le Président (M. Joly): Mme la députée
Mme Harel: M. le Président, ça, ce sont des
supputations. On verra ça au printemps prochain Ce qui est certain,
c'est que Bon d'emploi exigeait une véritable formation qualifiante et,
quand l'État investissait une subvention salariale, il le faisait de
manière à assurer, pour la vie, à la personne qui en
bénéficiait, une formation qui était qualifiante, qui lui
permettait de pouvoir relever les défis des nouveaux emplois. Ce n'est
pas le cas pour PAIE. Et on suivra - oui, parce qu'on aura l'occasion de la
suivre - de près la situation des personnes qui ont participé
à ce programme en regard des emplois qu'elles pourront occuper dans
l'avenir et en regard de ces emplois dans lesquels elles sont maintenues
maintenant. On verra qu'est-ce qui leur arrivera dans trois ou six mois, le
ministre aurait intérêt à suivre ça de près.
(15 h 15)
J'aimerais voir avec le ministre quelle est la politique en
matière de communication. Je lui pose directement la question. J'ai relu
attentivement le rapport annuel, comme il l'a bien com pris. J'ai pris
connaissance de ce qu'on y dit à propos de la Direction des
communications. On dit: "La Direction des communications... conçoit et
planifie différents programmes de communication, réalise des
campagnes d'information, de relations publiques et de publicité portant
sur les politiques, programmes et services du ministère..." Ça,
c'est à la page 24 du rapport annuel. Ça décrit le mandat
et le rôle de la Direction des communications.
Alors, je voudrais comprendre pourquoi le ministre a jugé utile
d'accorder tant de contrats de publicité, de campagne de relations
publiques à une agence, l'agence Gervais, Gagnon, Frenette et
associés. Évidemment, j'ai ici les courbes du financement des
contributions de cette firme, des administrateurs de cette firme au Parti
libéral. C'est fantastique parce que la courbe de la contribution au PLQ
suit exactement la courbe des contrats qu'on retrouve dans les engagements
financiers. Je vous donne un exemple, M. le Président: À
l'égard du programme PAIE, il y a eu, en date de mai 1990 - c'est dans
les engagements financiers de mai 1990 - l'élaboration et la
réalisation d'une campagne de relations publiques auprès des
intervenants socio-économiques dans la mise en application du programme
d'aide à l'intégration en emploi, le programme PAIE. Alors, c'est
une campagne de 63 000 $. Il y avait eu auparavant, toujours pour la même
firme Gervais, Gagnon, Frenette et associés, un montant de 7488 $;
là, c'était dans le cadre d'une expertise conseil sur une
stratégie de communication pour la conférence de presse du 3
août 1989 donnée par le ministre sur la loi sur l'utilisation des
médicaments par les assistés sociaux Alors, dans le cadre, donc,
d'une stratégie de communication pour la conférence de presse, il
y a un contrat de moins de 25 000 $; en fait, c'est exactement 7488 $. La
même firme obtient une autre expertise-conseil sur une stratégie
de communication pour l'implantation du programme de subventions salariales,
programme PAIE, un autre montant de 9500 $. La même firme obtient une
expertise-conseil sur une stratégie de communication pour la
conférence de presse du 13 septembre; ça, c'était
donné par le ministre sur le programme PATA. Alors, ça,
c'était pour la conférence de presse, un montant de 4438 $.
Le ministre a un attaché de presse, a une Direction des
communications; en plus, il engage des firmes pour une conférence de
presse, celle sur PATA, 4438 $, celle sur les médicaments pour les
assistés sociaux, 7488 $, la stratégie de communication, deux
fois une subvention, une fois 9500 $, ça, c'était en avril 1989,
et une autre fois, 63 000 $, ça, c'était en mai 1990. Ça,
c'est sans additionner les 800 000 $ de publicité... je pense que c'est
l'agence Moreau, si ma mémoire est bonne. Ça nous donne à
peu près l'équivalent de 10 % du programme initial de PAIE, qui
s'en est allé en marketing, stratégie de communication ou
relations publiques.
Le Président (M. Joly): M le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve lance sur la table toute une série de chiffres et
de dépenses qui portent sur une période assez longue. Il y a eu
des conférences de presse ou des mandats qui ont été
donnés, des mandats à l'occasion de programmes différents.
Vous parliez, tout à l'heure, de PATA; elle a parlé aussi de la
loi sur l'utilisation des médicaments par les assistés sociaux.
Maintenant, est-ce que ces engagements-là font partie des engagements
qu'on traite aujourd'hui? C'est des montants...
Mme Harel: C'est des engagements de moins de 25 000 $.
M. Bourbeau: ...de 4000 $, 7000 $. Moi, je n'ai pas d'objection
à discuter de ça, mais il me semble que... M. le
Président, je vous demande une directive Est ce que ces
contrats-là font partie de ce que nous discutons aujourd'hui?
Le Président (M. Joly): Mme la députée,
pourriez-vous peut-être clarifier le fond de votre pensée? Je
m'aperçois qu'ici les contrats adjugés auxquels vous faites
référence sont des contrats qui l'ont été par voie
de soumission. Alors, si je comprends bien, c'est sur le principe de la
quantité de contrats accordés et la valeur des contrats
accordés par rapport aux bénéfices payés.
Mme Harel: Mon Dieu, allons-y avec ce premier contrat de 63 000 $
pour une campagne de relations publiques dans le cadre de PAIE. Ça,
c'est en mai 1990. C'est évidemment différent de l'autre budget
de publicité de 800 000 $ pour le groupe Moreau. Qu'est-ce que
c'était, cette campagne de relations publiques?
M. Bourbeau: D'une façon générale, M. le
Président, disons ceci: c'est qu'on comprendra qu'avec la mise sur pied,
la mise en marche, plutôt, de la réforme de l'aide sociale, le
service des communications du ministère a été taxé
au delà de ses forces parce qu'on lui a confié la
responsabilité de voir à la préparation de tout le
matériel dont on avait besoin pour mettre sur pied toute la campagne
d'information relative à l'implantation de la réforme de l'aide
sociale. Qu'on pense à tous les dépliants qu'il a fallu
concevoir, imprimer, distribuer, à toute la stratégie de
communication à l'extérieur comme à l'intérieur du
ministère, et vous pouvez concevoir que notre service des communications
qui, par ailleurs, est un service très compétent et dont je ne
doute pas du tout de la détermination et de la compétence, ce
service-là a été, à certains égards,
surtaxé. Il n'est donc pas surprenant qu'à l'occasion de certains
dossiers très ponctuels et très compliqués nous ayons
été obligés de recourir, d'une façon
extrêmement exceptionnelle, à un ou des cabinets privés
pour pouvoir faire en sorte d'en arriver à des résultats
concrets.
Maintenant, je reviens au contrat dont parle la députée de
Hochelaga Maisonneuve. La campagne de relations publiques auprès des
intervenants socio-économiques visant à lancer le programme PAIE
était une campagne extrêmement importante, compte tenu de
l'importance que le ministère accorde au programme PAIE. Et, là
encore, il nous est apparu que les effectifs du ministère ne pouvaient
pas, sans être surtaxés considérablement, faire en sorte de
mener à bien une telle campagne concurremment avec les autres travaux
qui leur étaient imposés. Il fallait non seulement organiser des
conférences de presse, ce qui est peut-être le plus facile
à faire, mais également faire en sorte que, dans la
tournée du ministre, on puisse rencontrer tous les intervenants dans
chaque région, les intervenants socio économiques, les
employeurs. J'ai eu des séances où j'ai rencontré des
dizaines, jusqu'à une cinquantaine d'employeurs en même temps,
tous les employés du ministère affectés dans une
région au programme PAIE, les faire se rencontrer les uns, les autres en
ma présence pour faire en sorte d'établir des mécanismes
de concertation entre les employeurs et les fonctionnaires du ministère
affectés au programme
PAIE, de façon à pouvoir déclencher un
mécanisme qui permettrait éventuellement aux uns et aux autres de
se connaître, de se rencontrer et de pouvoir faire en sorte que le
programme démarre. Ça a donné des résultats
extrêmement intéressants. Cette dynamique-là que nous avons
implantée a requis des efforts importants de la part des consultants qui
ont dû passer énormément de temps à dénicher
ces employeurs-là et à les convoquer. Il y a eu également
la préparation de tout le matériel qui était
associé à cette campagne-là. Donc, faire connaître
le programme auprès des employeurs, donner plus d'impact à la
campagne publicitaire qui, elle, était en cours, faciliter le travail
des démarcheurs, faire valoir auprès d'un marché cible
précis les avantages que les employeurs retirent à se
prévaloir de ce programme.
Maintenant, j'aimerais dire que le ministère a sollicité
des offres de service par appel de propositions avec prix, en invitant cinq
firmes dont la spécialité n'était pas prévue au
fichier. On doit dire qu'au fichier du gouvernement il n'y a pas cette
spécialité-là. Trois des cinq firmes ont répondu
à l'appel et, suite à l'analyse préliminaire par un
comité de sélection, les offres de service reçues ont
été déclarées conformes aux exigences de base qui
étaient énoncées au cahier des charges. À la suite
de l'évaluation des offres de service, les propositions des firmes ont
été retenues et c'est la firme Gervais, Gagnon, Frenette et
associés qui a obtenu le plus grand nombre de points pour la
qualité et, évidemment, pour le rapport
qualité-coût. Il y avait trois soumissionnaires: Les
communicateurs associés RSL limitée; le Cabinet de relations
publiques National; Gervais, Gagnon, Frenette et associés. Le contrat
fut octroyé selon la recommandation du comité de sélection
à la firme Gervais, Gagnon, Frenette et associés, pour un montant
maximum de 58 850 $, auquel s'ajoute une réserve pour frais de
déplacement et de séjour autorisés par le
ministère. C'est donc dire, M. le Président, que le contrat a
été accordé selon les règles prévues par les
règlements en vigueur et, moi, je n'ai absolument rien eu à voir
avec ça. Ça a été fait selon les normes
généralement reconnues et un comité de sélection
s'est penché. On me dit que la proposition de ce cabinet-là
était de loin la meilleure et, d'ailleurs, les points qui ont
été accordés l'indiquent.
Mme Harel: M. le Président, peut-on savoir qui
siégeait au comité de sélection?
M. Bourbeau: m. le président, je l'ignore, mais on me dit
que j'ai l'information ici. Un instant. Le comité de sélection
était présidé par mme monique bégin, sous-ministre
adjointe à l'administration, qui est ici présente et dont la
compétence et l'intégrité ne sont pas remises en question
par quiconque. il y avait également m. luc poirier, qui est le directeur
des communica-
tions au ministère, et Mme Claire Pelletier, de la Direction des
communications du ministère
Mme Harel: C'est intéressant parce que, tantôt, vous
me demandiez, M. le ministre, de quel engagement financier il s'agissait. En
fait, vous l'avez retrouvé, c'est l'engagement de mai 1990. Je faisais
référence à des contrats de moins de 25 000 $ qui ont
été octroyés à des professionnels depuis le 1er
avril 1989 et, finalement, j'avais fait l'addition. Du 1er avril 1989
jusqu'à maintenant, c'est 84 426 $ de contrats qui ont été
octroyés à la firme Gervais, Gagnon, Frenette et associés.
C'est la seule firme, d'ailleurs, qui a eu des contrats. Il n'y en a pas eu
d'autres que celle-là, mais elle a eu tous les contrats de
communication. Qu'elle ait eu celui de 63 000 $, je ne remets pas en doute la
compétence du comité de sélection, mais elle avait eu
précédemment un contrat de 9500 $, c'était un contrat
à titre de professionnelle qui lui avait été
octroyé, j'imagine, par le cabinet ou le ministère. Mais
c'était un contrat pour établir une stratégie de
communication pour l'implantation du programme de subventions salariales.
Alors, elle a déjà ce premier contrat en avril 1989 et,
après, elle concourt avec d'autres pour un contrat de campagne de
relations publiques sur le môme programme. Alors, elle avait
déjà une longueur d'avance par rapport aux autres parce qu'elle
avait déjà eu à établir la stratégie de
communication pour l'implantation dudit programme. Je ne sais pas si le
ministre - je vais lui faire parvenir - a... Peut-être qu'il n'est pas au
courant, mais c'est intéressant de voir à quel point ils se sont
montrés généreux, parce que leurs contributions, en regard
des années antérieures, ont fait un bon du triple, entre 1986 et
1988. C'est-à-dire, au moment où les premiers contrats arrivent
et au moment où ils n'en avaient pas, je peux vous dire que ça a
augmenté proportionnellement leur générosité quant
au financement, c'est de l'ordre - ce n'est pas corn pliqué - pour 1988,
c'est 7200 $ à trois, tandis que, pour 1986, c'était 2750 $, vous
voyez. En tout cas ça a aidé à leur
générosité. (15 h 30)
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve tire des conclusions selon des renseignements
très, très fragmentaires. Ce que je retiens de tout ça,
c'est que sur une somme de 84 000 $ d'honoraires les trois quarts ont
été octroyés en vertu d'un seul contrat qui a
été accordé à la suite de demandes d'offres,
propositions publiques et comités de sélection, etc. Donc, c'est
absolument indépendant de la volonté de quiconque. Tout ce qu'il
reste, M. le Président, c'est une somme d'environ 20 000 $ sur une
période d'une année qui a été octroyée pour
plusieurs petits contrats. Maintenant, je pense que ce n'est pas la seule
firme, contrairement à ce qu'affirme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, qui a obtenu des contrats de ce genre-là du
ministère mais., peut-être pas dans l'année courante mais
dans l'année précédente, si ma mémoire est
fidèle, un contrat avait été accordé à une
autre firme. Ce n'est peut-être pas dans l'année financière
sous étude, mais probablement, cependant dans la période sous
étude aujourd'hui, parce qu'on retourne à peu près
à deux ans en arrière.
Pour ce qui est des contributions au financement des partis politiques,
je pense que le père fondateur ne serait pas très fier d'entendre
la députée de Hochelaga-Maisonneuve venir faire des relations
entre les contributions qui sont faites par des citoyens du Québec en
plein respect de la Loi régissant le financement des partis politiques,
au vu et au su de tout le monde. Je ne serais même pas
étonné que ces mêmes soumissionnaires aient fait des
contributions au Parti québécois également. Si la
députée de Hochelaga Maisonneuve nous oblige à le faire,
on va aller vérifier dans les listes du Parti québécois,
plutôt dans les listes des souscripteurs au Parti québécois
Mais on sait que, souvent, ces grandes firmes-là ont des associés
ou des employés qui sont de toutes les tendances. La
députée de Hochelaga-Maisonneuvo, si elle m'écoutait
plutôt que de se consumer en discus sion inutile avec le
président, elle saurait qu'il y a plusieurs firmes, que ce soit dans ce
domaine-là ou dans d'autres, qui contribuent et à un parti et
à l'autre, aux deux partis. Je connais même une firme qui
était la firme qui a, à toutes fins pratiques, organisé la
campagne électorale du Parti québécois en 1985 et qui a
subséquemment obtenu des contrats du gouvernement du Québec
après coup. La députée de Hochelaga-Maisonneuve sait
à quelle firme je fais référence. Donc, on doit être
très prudent quand on embarque sur ces sujets-là. D'ailleurs,
ça m'étonne de la part de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve qui, en général, ne tombe pas dans ces
bas-fonds d'une basse démagogie. Elle nous avait habitués, M. le
Président, à un niveau un peu plus élevé dans le
passé et j'espère qu'elle va y revenir très
bientôt.
Le Président (M. Joly): Madame, j'ai essayé de vous
encourager à poser d'autres questions. Alors, c'est pour ça, M.
le ministre, que tantôt je n'étais pas en train de régler
un problème ni de paver le chemin, mais plutôt essayer d'orienter
les questions dans un autre domaine. Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Écoutez, je pense bien que le père
fondateur du Parti québécois et parrain de la loi sur le
financement démocratique se retournerait dans sa tombe s'il entendait le
ministre parler de firmes. Justement, la loi l'interdit aux firmes; il n'y a
que des individus, donc des personnes physiques, qui ont le droit de contribuer
Mais ça reste intéressant parce que j'ai fait l'exercice et je
montrerai au ministre
tantôt... Il apprendra - et les gens qui l'entourent auront
peut-être intérêt à le savoir aussi - que dans le
domaine des communications comme dans le domaine de l'informatique, quand on
met des courbes de financement au PLQ en comparaison avec l'obtention des
contrats, c'est extraordinairement associé à quel point on
devient généreux pendant, qu'on cesse de l'être
après et qu'on ne l'a pas été avant. Il y a là
comme un geste, si vous voulez, de remerciement pour services rendus qui est
flagrant. Il y a quelque chose là-dedans... Je lui montrerai ça
tantôt, à notre intermission.
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve,
je pense, a trop tendance à fréquenter le député de
Pointe-aux-Trembles. Je pense qu'elle devrait, M. le Président... Je ne
veux pas partir de rumeur, M. le Président, mais je pense qu'on devrait
revenir à un niveau un peu plus élevé.
Mme Harel: là, je pense qu'il faut que le ministre fasse
attention parce qu'il va le fréquenter de plus en plus, avec la
responsabilité nouvelle qu'il a on matière de travail.
Le Président (M. Joly): Excusez-moi. Est-ce une mise au
point ou des menaces? Ha, ha, ha!
Mme Harel: C'est au choix.
M. Bourbeau: À tout prendre, j'aime autant garder la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Le Président (M. Joly): Madame, je vois que vous avez
encore un "fan club".
Mme Harel: C'est au choix. Tantôt, le ministre a dit
quelque chose qui m'apparaît important et je voudrais revenir
là-dessus. C'est l'engagement qu'il a pris d'élargir le programme
de Reconnaissance des activités de développement de
l'employabilité, RADE pour en parler. Reconnaissance des
activités de développement de l'employabilité est un
programme quasiment inconnu au Québec. Vous seriez surpris de voir
à quel point personne ne connaît ce programme-là. Je veux
savoir du ministre comment il entend élargir l'application du programme
de Reconnaissance des activités de développement de
l'employabilité et à quel groupe en particulier.
M. Bourbeau: M. le Président, il me fera plaisir de
répondre à la députée de Hochelaga-Maisonneuve,
mais est-ce que la députée de Hochelaga-Maisonneuve aurait
objection à ce que le sous-ministre, qui brûle du désir de
parler depuis la début de la journée, puisse répondre?
Ça lui permettrait un peu de signaler sa présence et d'avoir son
nom au Journal des débats.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau:... pour la postérité, bien
sûr.
M. Pronovost (Jean): La mesure qu'on appelle familièrement
RADE au ministère et qui porte le nom complet de Reconnaissance des
activités de développement de l'employabilité est tout
simplement un véhicule à plusieurs facettes dont on se sert pour
reconnaître toutes sortes d'activités qui sont utiles à des
fins de réinsertion en emploi ou de développement de
l'employabilité. Ça peut couvrir une variété
impressionnante d'activités qui, généralement, sont
offertes par des organismes, pour la plupart à but non lucratif.
Actuellement, dans le cadre de cette mesure dans les différentes
régions, on aura reconnu 138 activités qui accueillent - et, ici,
c'est un nombre de places disponibles - 1477 bénéficiaires, et
ça donne à peu près 11 places par activité ou par
organisme. Ces chiffres sont ceux que nous avons en date du 5 septembre 1990.
Effectivement, c'est une possibilité que de reconnaître ces
activités qu'on n'a pas assez utilisées à date.
Très récemment, on a alerté les directeurs
régionaux du ministère du réseau Travail-Québec aux
possibilités qu'offrait ce nouveau programme et on les a incités
à reconnaître, d'une façon la plus souple possible, les
activités intéressantes et utiles que pouvaient leur
présenter les clients eux-mêmes qui pouvaient se présenter
à ce moment-là aux centres Travail-Québec pour proposer
à leur agent de développement d'employabilité une mesure
qu'ils avaient trouvée eux-mêmes, qui leur convenait
particulièrement bien et pour laquelle ils pouvaient se faire
reconnaître le statut de participants.
Les activités, si vous me permettez de vous donner les
activités qui sont particulièrement admissibles à RADE,
sont tout d'abord des activités d'orientation et d'initiation à
la recherche d'emploi et, deuxièmement, des activités de
formation plus strictement définies.
Le Président (M. Joly): Merci, M. Pronovost. Mme la
députée.
Mme Harel: Bon, ça tombe bien parce qu'il y a des
personnes qui sont venues me voir, très malheureuses de ne pas pouvoir
poursuivre une formation qu'elles avaient commencée dans des groupes
d'alphabétisation, étant donné que ces groupes
d'alphabétisation qui ont une expertise reconnue et qui sont
financés, d'ailleurs, par le ministère de l'Éducation ne
sont pas accrédités et que seules les activités
d'alphabétisation qui sont offertes par des commissions scolaires dans
le cadre d'heures-cours sont reconnues comme étant des mesures
d'employabilité. Alors, est-ce qu'il est possible concrètement,
puisque c'est dans le domaine de la formation que vous nous dites que,
principalement, pourrait se faire cette reconnaissance, à des groupes
d'alphabétisation
de se faire reconnaître comme étant une activité de
développement de l'employabilité?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: je m'excuse, m. le président, j'étais
en train de vérifier une information avec une de mes adjointes. je n'ai
pas entendu la question.
Le Président (M. Joly): Mme la députée,
pourriez-vous répéter votre question, s'il vous plaît?
Mme Harel: Oui. M. le ministre, présentement, il y a un
engagement financier en date de juillet 1990 qui alloue un montant de 1 020 000
$ aux commissions de formation professionnelle pour émettre des
subventions dans le cadre du programme RADE. D'abord, la première
question: Est-ce que c'est juste les commissions de formation professionnelle
ou si les CTQ peuvent aussi émettre des subventions dans le cadre du
programme RADE? Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des activités
utiles dont parle le ministre, pour nous donner une certaine indication du type
de reconnaissance d'activités qui, jusqu'à maintenant, a
été fait? Et est-ce qu'il y a eu une directive d'envoyée
dans les CTQ? Est-ce qu'il y a eu un mémo? Est-ce qu'il y a eu quelque
chose dont on pourrait avoir copie et qui, clairement, indiquerait l'usage qui
peut être fait de ce programme-là? La connaissance qu'on en a
justement, c'est que c'est complètement inconnu, ce programme-là,
par les agents. Bon. Allons-y et je reviendrai avec certaines autres questions
là-dessus.
M. Bourbeau: Alors, la mesure s'adresse à tout adulte qui
est inscrit à l'aide financière de dernier recours au sens de la
Loi sur la sécurité du revenu et pour lequel la pertinence de
participer à une activité de développement de I
employabilité a été établie dans le cadre d'un plan
d'action. Les organismes visés doivent être légalement
constitués et opérer dans les secteurs public, parapublic,
privé, populaire ou communautaire.
Maintenant, la nature des activités. Pour être reconnues,
les activités offertes par l'organisme doivent être en relation
directe avec l'une ou l'autre de celles dont a parlé tout à
l'heure le sous-ministre.
Maintenant, sont exclus: les projets reliés à
l'augmentation de la production des entreprises à but lucratif, les
projets qui ont pour effet d'augmenter la valeur des biens appartenant à
un ou des particuliers, les projets qui permettent la réalisation
d'activités exécutées par des exsalariés de
l'organisme et qui ont été mis à pied il y a moins de six
mois et non remplacés depuis, les projets présentés par
les partis et associations politiques, les projets qui permettent la
réalisation d'activités déjà prévues par
l'organisme et devant être exécutés par des
salariés, les projets dont les recettes constituent des profits pour
l'organisme, à moins que celles-ci ne soient utilisées pour
couvrir les frais de fonctionnement du projet ou pour améliorer le
service aux usagers. Également, les projets présentés par
une corporation, un organisme ou une entreprise qui permet la tenue de
manifestations dégradantes ou avilissantes pour la personne. On se
souviendra de certaines choses du passé.
Maintenant... La mesure est administrée par les centres
Travail-Québec, les CTQ, et ce sont les centres Travail-Québec
qui ont le contrôle de la mesure. (15 h 45)
Mme Harel: Bon. J'avais posé une question au
sous-ministre. Les groupes d'alphabétisation qui sont des groupes
reconnus par le ministère de l'Éducation, qui font l'objet d'un
financement, dont l'expertise a été honorée à
l'occasion de l'Année de l'alphabétisation qui n'est pas encore
terminée... ces groupes voient leurs participants exclus des mesures
d'employabilité en tant que participants parce qu'ils ne sont pas
accrédités. Il y a simplement les heures-cours offerts dans les
commissions scolaires qui sont accréditées par les CTQ. J'ai des
cas très concrets de personnes qui, à Montréal, ont
été exclues de la catégorie "participant", qui depuis
quelques mois le cours d'alphabétisation, parce qu'ils le suivent dans
un groupe populaire d'alphabétisation. Il leur faudrait plutôt
s'inscrire, et c'est ce qu'on leur a demandé d'ailleurs de faire, dans
une école de la commission scolaire.
Mais qu'est-ce que c'est, cette obligation coercitive de choisir
à la place du participant la meilleure façon de
s'alphabétiser? Est-ce que les groupes d'alpha pourront se
prévaloir de ce programme pour faire reconnaître comme
développement d'employabilité leur programme
d'alphabétisation?
M. Bourbeau: Avec votre permission, M. le Président, je
vais demander au sous-ministre de répondre.
Le Président (M. Joly): M. te sous-ministre, s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: M. Jean Pronovost.
M. Pronovost: La réponse à la question
posée, c'est carrément oui, les groupes d'alphabétisation
peuvent se prévaloir de cette mesure-là et les gens qui
fréquentent les activités qu'ils offrent peuvent être
considérés comme participants au titre de l'aide sociale.
Maintenant, attention! Il peut se présenter des groupes alpha qui ne
rencontrent pas ou qui ne satisfont pas à l'une ou l'autre des deux
conditions que vous allez considérer, je pense bien,
comme moi, essentielles. La première condition, il faut que les
activités soient sérieuses. Et nous, on va se fier, nous, pour
juger du sérieux de l'activité, sur l'avis que vont nous
émettre les instances locales du ministère de l'Éducation.
On se fie sur les commissions scolaires et les bureaux régionaux du
ministère de l'Éducation pour nous dire si le groupe donne une
activité qui est correcte, qui est valable.
L'autre, c'est le temps consacré à l'activité. Un
groupe alpha qui n'offrirait, par absurde, que des activités qui durent
ou qui occupent une heure-semaine, par exemple, une heure-semaine
d'activité de formation à l'alphabétisation, à ce
moment-là, pour nous, c'est trop léger comme activité. On
ne la reconnaîtra pas, à ce moment-là. Mais une
activité alpha normale, avec une densité normale donnée
avec un degré de compétence normal, on va la reconnaître
automatiquement, même si ce n'est pas des organismes, entre guillemets,
officiels qui sont dans le giron de l'éducation. Est-ce que ça
répond à votre question?
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Oui, ça répond à ma question,
mais dans la réalité, à Montréal, ce n'est pas un
avis qui ost réclamé par In commission scolaire sur l'expertise
d'un groupe alpha. La commission scolaire prétend donner elle-même
le cours. Et dans les CTQ, à Montréal du moins, on ne
reconnaît pas les cours parce que je pense, entre autres, à des
groupes alpha dont le matériel est tellement reconnu qu'il a
été d'ailleurs acheté par les commissions scolaires.
Alors, ce sont des groupes alpha dont la réputation est
évidemment sans tache. Mais ces groupes-là ne peuvent pas se voir
reconnaître parce que la commission scolaire... Dans les CTQ, on
prétend que seules les commissions scolaires peuvent donner la formation
à l'alpha.
Est-ce qu'il y a une directive qui a été transmise aux CTQ
pour leur dire comment interpréter le programme RADE?
Le Président (M. Joly): M. Pronovost
M. Pronovost: Bon. Là-dessus, il faudrait que vous me
donniez le nom des organismes qui ont ces problèmes-là. Ça
va nous faire plaisir de vérifier parce qu'à notre connaissance
il n'y a rien dans nos directives qui inciterait les CTQ à
systématiquement donner préférence aux commissions
scolaires, O.K., pour des activités d'alphabétisation.
Mme Harel: Ce n'est pas un secret d'État, M. le ministre,
on peut l'avoir, la directive tenant lieu d'interprétation. Ça
s'en va dans tous les bureaux de Travail-Québec.
M. Bourbeau: Ça me surprend d'ailleurs que vous ne l'ayez
pas déjà, avec tous vos contacts. Des voix: Ha, ha,
ha!
Mme Harel: On est prêt à élargir nos contacts
s'il y en a qui sont intéressés.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: On n'en a pas encore assez. Vous voyez.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est une incitation à la
délation?
Mme Harel: Pas du tout. Pas du tout. À la transmission
d'information. J'aimerais bien aussi avoir une idée... par exemple, les
138 activités qui ont, jusqu'à maintenant, été
reconnues. Si on pouvait en avoir copie, ça permettrait d'en faire la
promotion, d'une certaine façon, parce qu'il . faut voir que ça
peut être une façon aussi pour des groupes, je dirais, de
valorisation du travail bénévole que des personnes font dans ces
groupes-là, d'une reconnaissance du travail bénévole qui
s'y fait. Je crois que ça vient peut-être justement corriger des
injustices que vivent certaines personnes en ne se voyant pas reconnaître
la contribution sociale qu'elles ont dans des groupes communautaires,
notamment.
M. Pronovost: Si je peux me permettre, M. le Président, un
complément d'information... La seule chose que je pourrais voir - mais
ici, je fais de l'hypothétique, réellement - c'est que certains
CTQ bien intentionnés pourraient appliquer à
l'alphabétisation nos directives standard pour le rattrapage scolaire
qui, elles, donnent préférence à des institutions
scolaires, et pour cause. Là, ça se pourrait que certains CTQ,
interprétant nos directives comme ça, faussent les règles
du jeu que nous, on leur donne ou prête. À ce moment-là, la
directive, ça nous fera plaisir de fa changer si elle produit cet
effet-là parce que c'est un effet non voulu.
Mme Harel: De toute façon...
M. Pronovost: C'est pour ça que j'aimerais bien avoir
le...
Mme Harel: ...je vais vous transmettre le...
M. Pronovost: ...nom du centre impliqué. On
vérifierait là, à ce moment-là.
Mme Harel: C'est ça. Je vais vous transmettre le dossier
des personnes parce qu'il y a des bénéficiaires qui sont non
participants parce qu'ils suivent les cours d'alpha.
M. Pronovost: Parce que, justement, l'intention de la mesure
RADE, c'est d'installer dans ie
système un élément de souplesse qui lui manque et
qui va tout à fait dans le sens de ce que vous disiez il y a quelques
secondes.
Le Président (M. Joly): Avec la permission des membres de
cette commission, nous allons suspendre nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 52) (Reprisée 16 h
14)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons reprendre nos travaux. Tout le monde s'est
délassé, tout le monde semble revenu souriant. Alors, on va
continuer à être bien disposé. La parole était
à Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve. Mme la
députée.
Mme Harel: Je veux bien massurer que le ministre consent à
ce qu'on puisse avoir la directive qui permet aux centres Travail-Québec
de faire cette reconnaissance des activités de développement de
l'employabilité. Je ne la demande pas pour cet après-midi, mais
j'aimerais ça qu'on l'ait dans un délai relativement court.
M. Bourbeau: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
Mme Harel: Est-ce que c'est possible aussi d'avoir la liste des
organismes qui, jusqu'à maintenant, ont été
accrédités, pour nous donner l'indication du genre d'organismes
reconnus?
M. Bourbeau: M. le Président, oui. Nous, en principe, on
est d'accord pour fournir cette liste-là; maintenant, je ne suis pas
certain que cette liste-là est confectionnée parce que ce sera
des mesures qui ont été accordées dans différents
bureaux Travail-Québec. Alors, ça peut prendre un certain temps
avant de colllger toutes ces informations-là, mais, dès que la
liste sera prête, on la fera parvenir à la députée
de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Quel est le budget qui est alloué à ce
programme-là, cette année? Moi, je veux m'assurer que vous ne le
périmiez pas.
M. Bourbeau: Comme si c'était notre habitude! Je suis en
train de vérifier l'information, M. le Président, ça ne
sera pas très long.
Mme Harel: Peut-être une question au ministre. Quel est
l'effort de guerre que le Conseil du trésor vous a demandé dans
le cadre des restrictions budgétaires qui sont réclamées
dans chaque ministère?
M. Bourbeau: M. le Président, je ne saurais pas
répondre à cette question-là maintenant.
Tout ce que je peux dire, c'est que nous ne semblons pas avoir de
difficulté à rencontrer les demandes qui nous sont
acheminées.
Mme Harel: Qu'est-ce que ça signifie? L'année
passée, au mois de décembre, je pense, plus
précisément le 5 décembre, une directive du Conseil du
trésor avait été transmise à tous les
ministères, leur signalant qu'il ne devait plus y avoir d'engagements de
fonds de plus de 5000 $ dans les programmes déjà
autorisés. Est-ce que le ministre considère que, cette
année, il pourra procéder sans qu'une telle directive vienne
mettre un frein à ces mesures d'employabilité?
M. Bourbeau: M. le Président, nous fonctionnons selon les
exigences qui nous sont faites par le gouvernement et, jusqu'à
maintenant, rien ne me laisse penser que le ministère ne pourra pas
rencontrer ses objectifs.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous avez d'autres
questions?
Mme Harel: Je n'en serais pas surprise, M. le Président,
mais je vais d'abord attendre la réponse.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): II vient de la
donner, Mme la députée.
Mme Harel: Non. A une question précédente.
M. Bourbeau: M. le Président, le budget original pour le
programme de Reconnaissance des activités de développement
économique est de... de l'employabilité, je m'excuse,
développement de l'employabilité, bien sûr - on aura
compris que c'était un lapsus - est de 1 971 000 $, le budget
1990-1991.
Mme Harel: Ça. c'est le budget global? M. Bourbeau:
C'est ça.
Mme Harel: Et on retrouve, en Juillet 1990, un engagement pour un
montant de 1 020 000 $ à l'intention des commissions de formation
professionnelle dans le cadre de ce programme.
M. Bourbeau: On soupçonne de ce côté-ci, M.
le Président, que la députée de Hochelaga-Maisonneuve
confonde deux programmes, deux activités. Chez les CFP, ce n'est pas le
même programme. C'est, me dit-on, un programme qui s'appelle
Reconnaissance des compétences professionnelles, qui n'a rien à
voir avec le programme RADE. C'est l'engagement de 1 020 000 $: "Subventions
aux commissions de formation professionnelle afin de leur permettre
d'émettre des subventions dans le cadre du programme Reconnaissance des
compétences professionnelles."
Alors, ce n'est pas la même chose. La députée de
Hochelaga-Malsonneuve fait erreur.
Mme Harel: Alors, Reconnaissance des compétences
professionnelles, de quoi s'agit-il plus précisément?
M. Bourbeau: C'est un service individuel et facultatif qui est
offert à la main-d'oeuvre active, notamment aux personnes en
développement d'emploi. Les personnes prioritairement visées sont
les clients de la sécurité du revenu aptes au travail, les
travailleurs touchés par des mesures d'adaptation de main-d'oeuvre, les
femmes qui réintègrent le marché du travail et les
immigrants. L'implantation expérimentale de ce service est en cours dans
l'ensemble des commissions de formation professionnelle depuis avril 1989.
À cet effet, chaque CFP a identifié trois métiers en
regard desquels de9 outils d'intervention seront produits. Déjà,
près d'une vingtaine d'épreuves d'évaluation sont
élaborées et en voie d'être validées. Ces
épreuves devraient être utilisées auprès d'une
dizaine de personnes, en moyenne, par région administrative de CFP. Pour
produire et expérimenter les outils d'intervention, un nombre
déterminé d'effectifs des CFP, c'est-à-dire 17 au total,
ont suivi des sessions d'information. Les sessions ont été
élaborées et menées conjointement avec des membres de
l'Office des ressources humaines et du ministère des Transports. De
plus, d'autres intervenants désignés, des conseillers
d'orientation des CFP, 32 au total, ont suivi la session de formation en
compétence générique. Près de 200 personnes ont
déjà bénéficié de cette démarche au
cours de l'année 1989-1990.
Maintenant, les perspectives. À l'issue de son
expérimentation, le service de reconnaissance des compétences
professionnelles sera mis en place à travers les CFP et sera accessible
aux clientèles priorisées. Les épreuves
d'évaluation élaborées et validées devraient
rejoindre, au cours de l'année 1990-1991, environ 500 personnes.
Pour ce qui est de la démarche compétence
générique, on estime à environ 2000 le nombre de personnes
qui pourraient bénéficier de ce service. Le ministère
continuera d'appuyer les CFP dans leur démarche de production et
d'utilisation de nouveaux outils d'intervention en reconnaissance des
compétences professionnelles. À cet égard, II dispose,
pour l'année 1990-1991, d'un budget de 1 020 000 $ pour assumer le
coût de l'intervention de la reconnaissance des compétences
professionnelles dans l'ensemble des CFP.
Mme Harel: II est apparu, à la lecture de tous les
engagements financiers dont on fait l'examen, qu'il y a une sorte de fonds
nouveau, celui qui s'intitule Fonds ministériel d'aide à
l'expérimentation et à l'innovation en matière de
formation professionnelle, de sécurité du revenu et d'aide
à l'emploi. Alors, on a retrouvé différents engagements
qui concernent ce fonds, notamment, par exemple, en janvier 1989, l'engagement
10, de 35 000 $, au Forum pour l'emploi, qui provient de ce fonds
ministériel; à l'engagement 11, c'est une subvention à La
Mosaïque, un organisme de ville LeMoyne, dans le beau comté de
Laporte, de 35 000 $ aussi, à même ce fonds et l'engagement 12 de
25 000 $ pour le YMCA de Montréal à même le fonds. À
l'examen de tous ces engagements... Il y a aussi un engagement en mai 1989
à l'égard de La Maison Alpha de Sherbrooke. De combien est
constitué ce Fonds ministériel d'aide à
l'expérimentation et à l'innovation en matière de
formation professionnelle, de sécurité du revenu et d'aide
à l'emploi? Quel est le montant total?
M. Bourbeau: M. le Président, il me fait plaisir de dire
quelques mots au sujet du Fonds d'aide à l'expérimentation et
à l'innovation. Ce fonds vise à soutenir l'expérimentation
et l'innovation dans les domaines de la formation professionnelle, de la
sécurité du revenu et de l'aide à l'emploi, comme l'a dit
la députée tout à l'heure. Une aide financière
maximum de 35 000 $ peut être accordée à des organismes qui
oeuvrent dans le champ de responsabilité du ministère et dont les
activités sont jugées d'un intérêt certain pour le
ministère. En 1989-1990, le ministère a disposé de 300 000
$ dans ce fonds. Les dépenses étaient de l'ordre de 247 500 $
pour les engagements reportés, en 1990-1991, de 67 000 $. Les projets
acceptés ont permis de soutenir des organismes qui offrent des services
de développement de l'employabilité, qui offrent des services de
support aux familles, aux jeunes, aux prestataires de la sécurité
du revenu pour favoriser leur intégration en emploi, des organismes qui
organisent des colloques, des conférences, des forums sur les
préoccupations du MMSRFP, des organismes qui bâtissent et
expérimentent des instruments pour des interventions auprès de la
clientèle comme gestion du budget, alphabétisation, etc., des
organismes qui initient divers projets, par exemple: vidéo sur
l'employabilité, défense des clients, etc. Maintenant, pour
1990-1991, le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle dispose
d'un budget de 290 500 $.
Mme Harel: Comment les organismes qui ont adressé une
demande de subvention ont-il connu l'existence du fonds? Quel mécanisme
d'information a été utilisé pour faire connaître
l'existence du fonds?
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a pas eu de campagne
d'Information, ou de relations publiques, ou de publicité qui a
été faite. La députée de Hochelaga-Maisonneuve nous
le
reprocherait probablement. Mais cette publicité-là a
été faite de bouche à oreille. On me dit que, dans les
milieux généralement bien informés...
Mme Harel: Juste les bonnes bouches et les bonnes oreilles.
M. Bourbeau: le programme est largement connu. Bon, alors, on
comprendra qu'un ministère comme chez nous est continuellement
sollicité par des organismes qui ont des programmes intéressants
à faire valoir et ce programme-là a permis justement de pouvoir
rencontrer certaines demandes qui rencontraient les critères qui ont
été élaborés par le programme.
Mme Harel: Ces critères peuvent-ils nous être
connus?
M. Bourbeau: Oui, voici. Pour être admis sible au fonds, le
projet doit répondre aux critères suivants: l'organisme qui
présente un projet doit être incorporé, en vertu de la
troisième partie de la Loi sur les compagnies, sans but lucratif, ou
être un établissement ou un organisme du réseau des
affaires sociales, ou encore être une institution d'enseignement
reconnue. Sont exclus: les organismes à but lucratif, les
ministères ou organismes des gouvernements du Québec et du Canada
ainsi que les partis ou associations politiques. Maintenant les projets retenus
le seront à partir des critères suivants: pertinence du projet
soumis par rapport au champ de responsabilité, aux objectifs et aux
priorités du ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation profes sionnelle,
caractère novateur ou expérimental du projet, capacité de
l'organisme à assumer une saine gestion du projet et, s'il s'agit d'un
projet qui vise à la permanence, l'organisme ou l'as sociation doit
présenter à court ou à moyen terme des garanties
d'autosuffisance à la fin de la subvention. Maintenant, le financement
d'un projet par le ministère est d'une durée d'un an ou d'un an
ou moins. Exceptionnellement, il pourrait être renouvelable aux
conditions énoncées par le ministère et l'aide
accordée par le ministère peut être complémentaire
à celle accordée par d'autres sources de financement.
Mme Harel: Donc, il n'y a pas de formulaire pour le
dépôt des projets. Comment les organismes font-ils valoir qu'ils
correspondent aux critères? Ils déposent un projet?
M. Bourbeau: De façon générale, une demande
de subvention doit comprendre les éléments suivants: les
objectifs généraux et spécifiques visés par la
demande, les étapes de réalisation et la durée du projet,
les moyens et techniques privilégiés pour sa réalisation,
les ressources humaines, matérielles et financières requises pour
la réalisation ainsi qu'un budget de fonctionnement
détaillé incluant toutes sources externes de financement.
Mme Harel: Est-ce que vous demandez un rapport sur les
activités subventionnées?
M. Bourbeau: Oui, absolument. Pour chaque projet accepté,
le ministère désigne une personne ou une unité
administrative particulière responsable d'assurer le suivi du projet, en
particulier quant au respect par l'organisme de ses engagements
contractuels.
Mme Harel: Alors, M. le Président, je pense, entre autres,
par exemple, à l'engagement 9, en juillet 1989. C'est donc
l'été passé. Une subvention maximale, c'est-à-dire
les 35 000 $ maxima octroyés à l'Association sportive et
communautaire du centre-sud inc. Peut-on savoir à quelles fins la
subvention a été accordée à cet organisme-là
en particulier? (16 h 30)
M. Bourbeau: M. le Président, l'objectif était de
faire l'apprentissage d'habitudes et d'habiletés en relation avec
l'environnement du monde du travail, de développer les qualités
personnelles nécessaires à l'accomplissement de la tâche,
d'assimiler des connaissances pratiques et techniques et de préparer les
jeunes a vivre d'une façon autonome. La clientèle: 50 % d'hommes
et de femmes, 8 % de personnes de 18 ans et plus, 20 % de personnes de 16
à 18 ans ayant quitté l'école depuis plus de six mois ou
étant prestataires de la sécurité du revenu pour les 18
ans et plus
Mme Harel: Est-ce que ces activités avaient lieu à
l'Association sportive même?
M. Bourbeau: L'Association sportive et communautaire du
centre-sud inc. a présenté un projet d'atelier de formation qui
prépare des clients de la sécurité du revenu
âgés de 18 à 30 ans à un retour sur le marché
du travail dans le domaine de l'entretien ménager. L'atelier visait
à susciter et à augmenter leur intégration sociale et leur
employabilité en leur offrant une expérience significative de
travail. Le stage supervisé se déroulait dans une entreprise
importante d'entretien ménager de Montréal selon le modèle
du programme de stages en milieu de travail.
Mme Harel: Et le montant était-il versé en
allocations aux participants? À quoi exactement sert le montant?
M. Bourbeau: Est-ce que la députée de
Hochelaga-Maisonneuve pourrait répéter sa question, s'il vous
plaît?
Mme Harel: Oui, c'est ça. En fait, je m'intéresse
à l'usage qui a été fait de la somme. Est-ce que c'a
été utilisé pour des fins d'alloca-
montant-là
M. Bourbeau: Oui, j'ai ici le budget de l'organisme.
C'était un budget de 50 760 $. Le financement était assuré
en partie par la subvention du MMSRFP, 35 000 $, en partie, 5000 $, par le
centre d'accueil des Quatre Vents et 10 760 $ par le conseil de la santé
et des services sociaux de la région de montréal. le budget
comprenait le salaire de 25 000 $ de la directrice, le salaire des jeunes de
moins de 18 ans, 12 400 $, les frais de formation, c'est-à-dire les
honoraires professionnels et les documents, de 3500 $, les
bénéfices sociaux, 4760 $, la publicité pour le
recrutement, 2000 $, les frais de déplacement, 2300 $, et des frais
d'administration de 800 $, pour un total de 50 760 $.
Mme Harel: Alors, c'est un peu comme un plateau de travail,
c'est-à-dire que des personnes en préemployabilité
pouvaient se voir offrir un certain stage. Est-ce que de nombreux projets sont
parvenus au ministère? Quel est le pourcentage des projets qui ont
été acceptés en regard de ceux qui ont été
présentés?
M. Bourbeau: Je ne peux pas répondre à cette
question-là parce qu'on n'a pas cette information ici. Ce que je peux
dire à la députée de Hochelaga-Maisonneuve, c'est que,
pour l'année 1988-1989, nous avons dépensé 229 708 $ pour
le programme, pour l'année 1989-1990, 247 500 $ et, pour l'année
1990-1991, jusqu'à maintenant, 67 000 $.
Mme Harel: J'essaie juste de comprendre. J'ai pris l'exemple de
centre-sud parce que je pense que c'est dans le territoire du fonds
spécial pour la main-d'oeuvre locale dans l'est de Montréal.
C'est peut-être un projet qui aurait pu être déposé
devant le comité aviseur puisqu'il y a une somme de 12 000 000 $ dont
une bonne partie n'avait pas été dépensée dans les
trois ans, ce qui a amené le gouvernement à élargir
à cinq ans le délai pour pouvoir utiliser le fonds. Est-ce que le
projet avait été déposé et mis de côté
ou s'il a d'abord été déposé directement?
M. Bourbeau: Je ne saurais vous dire à quel moment exact
le projet est parvenu au ministère. il est possible que le projet soit
parvenu au ministère avant les annonces dont vient de parler la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Dont les annonces ont été faites par son
prédécesseur, le ministre Paradis, en avril 1988.
M. Bourbeau: Ah! Vous parlez d'une annonce à l'est de
Montréal.
Mme Harel: Oui.
Mme Harel: Le centre-sud fait partie de l'est.
M. Bourbeau: Mais je croyais que vous parliez du centre-sud.
Mme Harel: Le centre-sud est dans l'est.
M. Bourbeau: Oui. Mais, en fait, il y a eu deux annonces. Il y a
eu une annonce... Ah non! Je parlais du sud-ouest. Je pensais au sud-ouest, je
m'excuse.
Mme Harel: C'est tout à fait autre chose. Le centre-sud
est situé dans l'est de Montréal.
M. Bourbeau: Oui, oui. Je pensais au sud-ouest.
Mme Harel: Bon.
M. Bourbeau: Écoutez, parmi ces projets-là dans le
Fonds d'aide à l'expérimentation et à l'innovation, il y a
toutes sortes de subventions, entre autres, à TIRAT. Vous connaissez
bien TIRAT. C'est un organisme que vous encouragez, si j'ai bonne souvenance.
Alors, TIRAT a bénéficié de subventions
là-dedans.
Mme Harel: La subvention à La Mosaïque à ville
LeMoyne, c'était pour quelle activité exactement?
M. Bourbeau: Oui. On va vous dire ça. Alors, La
Mosaïque est un organisme sans but lucratif dont la mission est de
promouvoir l'action bénévole visant les clientèles
suivantes: les malades chroniques, les personnes du troisième âge
isolées, les personnes handicapées, les personnes de familles
démunies, les jeunes mères célibataires, les jeunes de 13
à 17 ans et les personnes analphabètes.
L'objectif est de favoriser, lors de la demande, le développement
d'un programme d'aide par un suivi auprès des
bénéficiaires qui veulent s'engager dans une démarche
éducative vers une saine autonomie et ce, afin d'intégrer le
client sur le marché du travail. C'est un organisme modèle que La
Mosaïque, qui génère le bénévolat
auprès de centaines et de centaines de personnes et qui rayonne sur
toute la rive sud de Montréal. Le siège social est dans le
comté de Laporte, mais les bénéficiaires et les
bénévoles viennent de partout, y compris du comté de
Marie-Victorin, y compris du comté de Taillon et du comté, aussi,
de Bertrand, autant de comtés représentés par les
collègues de la députée de Hochelaga-Maisonneuve à
l'Assemblée nationale, bien sûr.
Mme Harel: Pourquoi vous sentez-vous
obligé de donner ces explications supplémentaires?
M. Bourbeau: Bien, écoutez, c'est parce que je veux aller
au-devant des questions. Je suis convaincu, M. le Président, que, si on
grattait un peu, on en trouverait aussi dans le comté de
Hochelaga-Maisonneuve. J'en suis bien convaincu.
Mme Harel: En tout cas, si vous n'en trouvez pas pour l'examen
des engagements financiers de l'an passé...
M. Bourbeau: Vous allez m'en envoyer, quoi?
Mme Harel: ...j'espère que vous allez en trouver pour l'an
prochain.
M. Bourbeau: Ah bon! Ah oui! Mais, écoutez, les dossiers
sont analysés au mérite.
Mme Harel: Voilà! Absolument.
M. Bourbeau: Pas au mérite du député ou de
la députée, mais au mérite du dossier.
Mme Harel: Voilai Alors, je suis convaincue qu'on en trouvera
pour Hochelaga-Maisonneuve.
M. Bourbeau: Est-ce que Boulot Vers est dans le comté de
Hochelaga-Maisonneuve? Non.
Mme Harel: Ah! Boulot Vers ne fait pas partie, je pense, par
ailleurs, du groupe financé par le fonds ministériel. Boulot Vers
l'est directement par, je pense, un montant qui est autorisé par le
Conseil du trésor.
M. Bourbeau: C'est vrai
Montants payés en trop à des
bénéficiaires de l'aide sociale
Mme Harel: Une autre question sur le dossier de la
sécurité du revenu. J'aimerais, dans le fond, avoir un
état de la situation, compte tenu de la décision de la Cour
fédérale d'appel à l'égard des trop-payés
sur les chèques d'aide sociale. J'aimerais savoir du ministre où
en est le dossier. Bon, on a appelé de la décision de la Cour
fédérale devant la Cour suprême. Le jugement de la Cour
fédérale donne raison au jugement de première instance du
Manitoba. Ce jugement-là dont j'ai pris connaissance est très
clair. En fait, ce que ça dit, en résumé, c'est: À
moins qu'il n'y ait fraude, et, là, la fraude doit se prouver parce que,
ce qu'on nous dit, c'est que le bénéficiaire qui, par sa propre
faute, que ce soit en omettant de dire la vérité ou pour une
autre raison, reçoit un paiement en trop, doit être
pénalisé. Ça c'est, dit-on, l'article 22 de la loi qui
permet clairement d'imposer la pénalité, mais en dehors d'un cas
de fraude, parce que, dans le cas de fraude, il faut quand même prouver
l'intention de fraude... Il y a tout ce qu'on appelle le mens rea, l'intention
coupable, mais en dehors donc de ces cas clairement démontrés de
fraude, le fait de retenir des sommes d'argent à la suite d'un paiement
en trop ne serait pas... finalement serait illégal, à toutes fins
utiles.
Quant à la décision, le juge est très explicite
à cet égard. Il dit que, lorsque les besoins fondamentaux, comme
l'alimentation, le logement ou les vêtements, sont touchés, il ne
peut pas faire une distinction entre le préjudice et le préjudice
injustifié. Il y a préjudice lorsqu'il y a remboursement des
trop-payés et ce préjudice vient du fait que l'allocation du
bénéficiaire est inférieure au minimum nécessaire
pour combler les besoins fondamentaux. Alors, je ne sais pas quelle sera la
décision de la Cour suprême, mais, pour le Québec,
ça représente... Est-ce que ça représente
l'équivalent de 200 000 000 $, 250 000 000 $ ces trop-payés que
le ministère entend se faire rembourser par les
bénéficiaires d'aide sociale, ce qu'on retrouve dans le rapport
du Vérificateur général?
M. Bourbeau: Écoutez, le montant des sommes qui se sont
accumulées, au titre de ce qu'on appelle les trop-payés, est
très Important. Ça excède 200 000 000 $. Là, il
faut dire quand même que ça s'est accumulé sur une
très longue période de temps, sur de nombreuses années.
Ça remonte même au temps de l'ancien régime. Et il y a
beaucoup de bénéficiaires là-dedans qui ne sont plus
à la sécurité du revenu, qui ont quitté la
sécurité du revenu. Il y a là-dedans une somme importante
qui est considérée, à toutes fins pratiques, comme
irrécupérable et on a même fait des radiations importantes
en cours d'année sur ces dettes là
D'autre part, il va falloir éventuellement savoir ce qui va
arriver avec l'appel. Tant que le tribunal de dernière instance ne se
sera pas prononcé, je pense que c'est prématuré d'en
parler. On verra en temps et lieu. Chose certaine, c'est que le gouvernement,
je pense, a le droit de réclamer les sommes d'argent qui sont
déboursées en trop dans certaines circonstances; c'est une
question de justice pour les autres bénéficiaires. Maintenant, on
verra ce que la Cour suprême en dira.
Mme Harel: Ce que la Cour fédérale d'appel a
décidé, c'est qu'une province n'avait pas un recours pour se
rembourser du trop-payé, sauf en cas de fraude ou si le
bénéficiaire avait d'autres sources de revenus ou d'autres
ressources. Mais, lorsque le bénéficiaire n'avait pas d'autres
sources de revenus ou d'autres ressources, qu'il ne s'agissait pas d'un cas de
fraude, en rappelant que les cas de fraude ne sont pas
présumés,
doivent être prouvés, à ce moment-là, la Cour
fédérale a décidé qu'il y avait injustice, qu'il y
avait préjudice s'il y avait remboursement des trop-payés,
puisque ce remboursement se faisait à même une prestation qui,
elle, était ajustée à des besoins fondamentaux et que, si
ce remboursement... Je pense que l'exemple était celui du chameau. Le
Juge de la première Instance avait dit que des prestataires, ce
n'était pas comme des chameaux qui peuvent s'abreuver et faire en sorte
qu'ils aient des provisions d'aliments d'avance.
Alors, comme la prestation qui leur est allouée est une
prestation de subsistance minimale, le remboursement sur les trop-payés,
à moins que ce ne soit des cas de fraude ou qu'il n'y ait d'autres
ressources, se trouvait injustifié. C'est ça, finalement, la
décision. Est-ce qu'il y a des représentations qui sont faites
par Québec auprès de la Cour suprême? (16 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, le
Québec n'est pas partie prenante à ce dossier-là. C'est un
dossier qui intéresse le Manitoba et, bien sûr, le gouvernement
fédéral. Il s'agit d'une cause importante parce que les
décisions qui seront prises éventuellement, en dernier ressort,
toucheront toutes les provinces canadiennes et l'ensemble du programme d'aide
sociale à travers le Canada, le Régime d'assistance publique du
Canada. Nous avons accompagné le Manitoba au cours des
procédures. Jusqu'à maintenant, le Québec est intervenu
dans la cause en Cour d'appel et nous suivons très attentivement le
dossier. Nous participons à des discussions, présentement, avec
le Manitoba et le gouvernement fédéral quant aux décisions
qui seront prises et on m'indique qu'une réunion doit avoir lieu
bientôt, à laquelle le Québec va particper afin de,
justement, faire en sorte que le point de vue du Québec soit entendu
dans ces tractations-là. Maintenant, qu'est-ce qui va survenir de tout
ça? On verra en temps et lieu.
Mme Harel: C'est en vertu de la loi sur le Régime
d'assistance publique du Canada, je crois, de l'article 7 que les jugements de
première instance - c'est bien ça? - et le jugement de la Cour
fédérale ont eu lieu. Est-ce qu'il est question d'obtenir une
modification au Régime d'assistance publique du Canada?
M. Bourbeau: II faudra voir. Si jamais les tribunaux en venaient
à la conclusion que les gouvernements ne peuvent pas procéder
à la récupération des sommes versées en trop et
s'il advenait que les gouvernements, tant le gouvernement fédéral
que les provinces, estiment essentiel de le faire, à ce
moment-là, il faudrait modifier la législation.
Mme Harel: Ça supposerait qu'Ottawa modifie sa
législation.
M. Bourbeau: II faudrait que le gouvernement
fédéral amende la législation qui gouverne le
Régime d'assistance publique du Canada.
Mme Harel: Et c'est que ce vous proposez, c'est ce que vous
souhaitez?
M. Bourbeau: Non, je n'ai pas dit ça. Le gouvernement du
Québec, présentement, n'est par convaincu que les Jugements de
cour qui ont été rendus sont nécessairement les meilleurs
et c'est pour ça que nous avons accompagné le Manitoba dans
l'appel qu'il a interjeté auprès de la Cour d'appel. Maintenant,
on verra si le jugement sera porté en Cour suprême.
Mme Harel: C'est porté.
M. Bourbeau: On me dit que non, que la décision n'est pas
prise. Maintenant, la députée de Hochelaga-Maisonneuve semble
avoir des renseignements différents.
Mme Harel: Vous dites que ça n'est pas encore
porté, l'appel de ce jugement, devant la Cour suprême!
M. Bourbeau: Selon les gens qui m'entourent, on me dit qu'il ne
semble pas que la cause ait encore été portée devant la
Cour suprême. Maintenant, je dis ça sous toute réserve de
vérification. Mais, tant que les tribunaux ne se seront pas
prononcés d'une façon définitive, je pense qu'il est
prématuré de penser à quelque modification que ce soit
à la législation.
Mme Harel: La Cour d'appel fédérale a quand
même suspendu l'exécution de son jugement le temps qu'on appelle
du jugement devant la Cour suprême. Alors, là, on me dit qu'il n'y
a pas eu d'appel devant la Cour suprême! Ça m'étonne parce
que la Cour fédérale n'aurait pas suspendu l'application de son
jugement si tant est qu'elle n'avait pas présumé qu'il y avait
appel devant la Cour suprême.
M. Bourbeau: II y a un délai qui est imparti pour
interjeter appel et, tant qu'on est à l'intérieur des
délais, il n'y a pas de problème.
Mme Harel: C'est un délai de combien de jours?
M. Bourbeau: Écoutez, moi, je ne suis pas expert en cette
matière-là. La députée de Hochelaga-Maisonneuve est
avocate, elle doit...
Mme Harel: II me semble que c'est 60 jours.
M. Bourbeau: M. le Président, on est rendus vraiment dans
des détails très techniques sur...
Mme Harel: Le ministre est notaire, aussi.
Le jugement est intervenu...
M. Bourbeau: Le ministre... Mme Harel:... le 7
juillet...
M. Bourbeau:... était notaire il y a dix ans, oui.
Mme Harel: Le jugement est intervenu le 7 juillet. Alors, on est
bien après le délai pour pouvoir porter la cause en appel. Et ce
qui m'étonne, c'est, évidemment, que le ministre ne semble pas
avoir été secoué par ces jugements qui considèrent
que c'est illégal, finalement, de ramener les allocations d'aide sociale
à un montant inférieur au niveau minimal des besoins
fondamentaux. C'est ça le jugement, là! C'est
considéré illégal, en vertu de l'article 7 du
Régime d'assistance publique du Canada. En fait, ce qui est
illégal, c'est de se faire rembourser par Ottawa, dans le cadre du
Régime d'assistance publique du Canada, des allocations dont une partie
est diminuée en deçà du montant minimal des besoins
fondamentaux. Fondamentalement, c'est ça la décision. Alors,
est-ce que... La rencontre a lieu quand avec le gouvernement
fédéral et les autres provinces?
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve pose des questions très précises sur une
cause. Nous allons faire vérifier; d'ici quelques minutes, on sera en
mesure de donner des explications plus précises. Ce que j'ai
répondu jusqu'à maintenant, ce sont les avis de mes adjoints,
mais je ne sais pas exactement, je ne peux pas affirmer avec une certitude
absolue quoi que ce soit. Alors, on va vérifier puis on reviendra
là-dessus tout à l'heure, si vous voulez.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Harel: Très bien. Alors, on va... M. le
Président, je vais tout de suite demander au ministre s'il entend
pouvoir, dans un court délai, donner réponse aux questions que
j'avais inscrites au feuilleton sur différents aspects de la
sécurité du revenu. Ces questions ont été inscrites
au feuilleton le 5 avril dernier et portent à la fois sur l'application
des dispositions du règlement concernant la valeur des résidences
qui est prise en compte lors du calcul des prestations, également sur la
réduction des prestations des bénéficiaires pour lesquels
on tient compte d'un bien autre qu'une résidence et sur toutes ces
questions dont je lui ai fait part ce matin qui concernent la contribution
alimentaire parentale. Est-ce que... Je ne sais pas qui, au ministère,
s'occupe de donner suite aux questions au feuilleton, à moins qu'il n'y
ait personne.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, nous apportons une attention
toute particulière aux questions au feuilleton..
Mme Harel: Ça paraît.
M. Bourbeau:... et la députée de
Hochelaga-Maisonneuve devrait savoir que ça fait l'objet de mes
préoccupations journalières; ça remplit mes jours et mes
nuits. Mais pour ce qui est des réponses à toutes ces questions,
nous avons répondu en partie à ces questions-là lors de
l'étude des crédits et, pour ce qui est des questions auxquelles
nous n'avons pas répondu, nous avons l'intention de déposer les
réponses au cours de la prochaine session de l'Assemblée
nationale, à l'automne.
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est satisfaisant, Mme
la députée?
Mme Harel: Oui, M. le Président. Nous n'avons pas
abordé ces questions-là lors de l'étude des crédits
Mais II y a également que, lors de l'étude des crédits, il
y avait eu une confirmation de la part du ministre que nous pourrions obtenir
les données statistiques sur l'allocation au logement et, d'autre part,
sur la coupure pour le partage du logement: Combien de ménages sont
touchés, les ménages aptes, et combien y en a-t-il qui ont une
réduction de prestations suite à la coupure pour le partage du
logement?
M. Bourbeau: M. le Président, il était difficile
d'obtenir des renseignements à l'époque, parce que certaines des
composantes de la question avaient trait à des sujets qui faisaient en
sorte qu'à cause de la réforme qui n'était pas en vigueur
on avait de la difficulté à donner des renseignements, mais
ça va être de plus en plus possible, à partir de
maintenant.
Je voudrais revenir sur la question de l'affaire Finley La
réunion en question aura lieu le 2 octobre, c'est-à-dire mardi de
la semaine prochaine, ot l'échéance pour porter la cause en
appel, c'est le 31 octobre. Alors, on a encore au delà d'un mois pas
nous, mais le Manitoba - pour porter la cause en appel.
Mme Harel: Est-ce que le gouvernement fédéral,
jusqu'à maintenant, a fait part au ministère de projets de
modification de la loi sur le Régime d'assistance publique du
Canada?
M. Bourbeau: Nous n'avons aucune information à ce sujet,
M. le Président.
Transport des bénéficiaires malades Mme Harel: II y
a un dossier qui génère
passablement do difficultés présentement, c'est celui des
transports pour les personnes bénéficiaires d'aide sociale qui
requièrent des soins de santé. Ce n'est donc pas un dossier de
Montréal mais beaucoup plus.. Les représentations qui m'ont
été faites l'ont été, en particulier, par des
députés qui représentent des populations où le '
système de transport en commun est déficient. J'ai ici une copie
de la directive que le directeur du CTQ de Repentigny, dans le compté de
L'Assomption, a fait parvenir à des entreprises de taxi de sa
circonscription. La lettre est signée par M. Gilbert Grimard, le
directeur du CTQ de Repentigny...
M. Bourbeau: Qu'est-ce qu'il a fait Gilbert Grimard?
Mme Harel:... et dans laquelle lettre, M. Grimard - je pense que
je vais en faire lecture, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la
députée.
Mme Harel:... et je pourrai vous en faire remettre copie - dit:
"Pour éviter des situations désagréables, nous vous
demandons de vous assurer, avant le transport d'un prestataire, qu'il y a
urgence de transporter la personne. Advenant qu'un transport soit
effectué et que ce dernier s'avérerait non urgent, le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle refusera le paiement des frais encourus. "
Une deuxième lettre, suite à des représentations
nombreuses, a été envoyée, par M. Grimard, au même
organisme de transport et il spécifie ceci: "Suite aux modifications
apportées à l'article 35 du règlement de la Loi sur la
sécurité du revenu, nous vous avisons par la présente:
1° que, dans tous les cas où l'utilisation d'un transport par taxi
n'aura pas un caractère d'urgence reconnu par le médecin qui vous
aura traité, les frais encourus seront refusés par le
ministère". Et la lettre continue: "Puisque ce règlement est
nouveau, nous allons payer la facture concernant le transport Vous devrez donc,
à l'avenir, trouver le moyen le plus économique pour vous rendre
chez votre médecin pour une consultation ou un rendez-vous. Ces
modifications sont en vigueur depuis le 1er août 1990. "
Les représentations qui nous sont venues, sont venues, entre
autres, d'établissements, (Mitre autres, du centre psychiatrique de la
région, qui constate qu'une dizaine de rendez vous ont été
annulés depuis la lettre du CTQ, d'un certain nombre de familles
d'accueil qui ont fait valoir que les bénéficiaires dont elles
ont la charge n'ont pas les capacités, compte tenu du traitement
qui est nécessaire, de se rendre par un autre moyen, puisqu'il n'y a pas
de moyen de transport en commun, et que ces bénéficiaires dont
elles ont la charge, qui sont parfois des déficients, n'ont pas non plus
la capacité de conduire une auto privée.
Le règlement qui a été adopté,
modifié et qui est en vigueur depuis le 1er août dit pourtant: "La
nécessité - ça, c'est le nouveau règlement - d'un
transport par taxi doit être constatée par un certificat
médical à moins qu'il ne s'agisse du moyen de transport le plus
économique. Ce certificat doit alors établir que l'urgence de la
situation ou - et c'est ce deuxième membre de phrase qui est
complètement oublié - la nature du traitement empêche
l'utilisation d'un moyen de transport plus économique. " Là, il
faut comprendre qu'il y a une sorte d'abus d'interprétation parce que,
dans les deux lettres, celle plus récente datée du 19
septembre... du 21 septembre plutôt.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait avoir copie de ces
lettres-là?
Mme Harel: Certainement.
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve
nous cite des lettres depuis tantôt...
Le Président (M. Joly): Ça serait peut-être
plus facile pour la compréhension, si je les ai toutes.
Mme Harel: Certainemement.
M. Bourbeau: On pourrait peut-être suspendre en attendant
de recevoir les lettres. (17 heures)
Mme Harel: Non Je vais... On a si peu de temps à notre
disposition que je trouverais regrettable de ne pas utiliser le maximum du
temps qui nous est imparti.
M. Bourbeau: M. le Président, pour ce qui est de la
question du transport par taxi, ce n'est un secret pour personne qu'il y avait
passablement d'abus dans le système et que beaucoup de gens utilisaient
systématiquement le taxi pour se rendre, non seulement chez le
médecin, mais un peu partout, à la banque, à la pharmacie,
faire les emplettes, etc, et que ces coûts-là étaient
facturés au ministère, à la suite de ces
pérégrinations-là Nous avons tenu, parce que nous voulons
faire une saine gestion des fonds publics, à ce qu'il soit bien entendu
que le recours au taxi ne puisse être fait que dans des cas exceptionnels
où la santé de la personne l'exige ou encore lorsque aucun autre
moyen de transport n'est disponible. Prenons, par exemple, la personne
parfaitement apte au travail qui peut utiliser l'autobus ou le métro
pour se rendre chez son médecin; cette personne-là devra faire
comme toute autre personne, y compris les
travailleurs à faibles revenus, qui prend le métro ou
l'autobus pour se rendre chez le médecin S'il appert que cette personne
là était à ce point malade qu'elle ne pourrait pas, ou
serait in capable ou, enfin, serait affectée d'une maladie qui ne lui
permettrait pas de prendre autre chose qu'un taxi, bien sûr, nous allons
rembourser les frais de taxi. Il ne s'agit pas de brimer les individus ou de
les empêcher d'aller voir le médecin; il s'agit simplement de
faire en sorte que ces personnes là, qui utilisent le taxi ne puissent
pas, raisonnablement, faire autrement.
On a porté à notre attention certains cas M.
Desgagnés, l'ancien attaché politique de la députée
de Hochelaga-Maisonneuve et président du front commun des
assistés sociaux, a porté à notre attention...
Mme Harel: coordonnateur.
M. Bourbeau:... coordonnateur. alors, m. desgagné,
l'ancien attaché politique de la députée de
hochelaga-maisonneuve et coordonnateur du front commun des assistes sociaux, a
porté à notre attention certains cas et nous sommes en train de
vérifier présentement ces cas-là pour nous assurer qu'il
n'y a pas eu d'excès de zèle de la part de nos fonctionnaires.
nous réprouvons les excès - dans quelque domaine que ce soit, y
compris nos propres excès. s'il y a eu des excès - et |e ne dis
pas qu'il y en a eu - nous allons nous assurer que la directive est bien
comprise et qu'elle est observée.
Le Président (M. Joly): Mme la députée
Mme Harel: M. le Président, on voit, d'ailleurs, à
la lecture de la directive qu'il y a un caractère extrêmement
restrictif à l'interprétation du nouveau règlement. Le
nouveau règlement ne prétend pas que c'est simplement en cas
d'urgence que l'on peut prendre un taxi D'ailleurs, j'ai ici le manuel
d'interprétation qui, au code 3. 2. 18, prévoit toujours qu'il
peut y avoir remboursement lorsque la nécessité est
certifiée par un certificat médical, soit à cause de
l'urgence ou de la nature du traitement Ce n'est pas ça la directive qui
est envoyée Vous constaterez, à la lecture de la directive de M.
Grimard, je pense, qu'on n'a fait mention que de l'urgence de la situation.
Alors, on a transmis au Protecteur du citoyen les dossiers qui nous avaient
été communiqués parce qu'il y a sans doute là une
sorte, je dirais, peut être pas d'abus dans l'interprétation, mais
de caractère restrictif l'interprétation du règlement
parce qu'il y a quand même des personnes -que l'on pense, en particulier,
à celles qui sont en perte d'autonomie, non pas parce qu'elles sont
âgées, mais parce qu'elles sont déficientes, qui sont en
famille d'accuei - qui sont dans des localités où il n'y a aucun
moyen de transport en commun et qui ne peuvent pas nécessairement
plaider l'urgence. mais peuvent plaider la nature d'un traitement de
chimiothérapie ou autres qui fait qu'il n'est pas envisageable qu'elles
puissent prendre un transport, évidemment, mais qui vont plutôt
annuler les rendez-vous parce qu'elles n'ont pas les moyens pour s'y rendre
D'ailleurs, ça me fait penser - ce n'est pas le même
dossier, |e le sais bien à ces personnes de Gros Morne que j'ai
rencontrées et qui m'expliquaient que pour obtempérer à
des convocations du CTQ de Mont-Joli, je pense, ça leur coûtait
à peu près 41 $ de coûts de frais de transport par
automobile, avec l'augmentation du coût de I'essence, simplement pour
chacune des convocations. Alors, ça, ce n'est pas compris non plus dans
les frais minimaux de subsistance, là. Bon, je vais vous faire envoyer
copie de ce qu'on transmet au Protecteur du citoyen.
Programme APPORT
Alors, jo proposerais, M, le Président, qu'on examine plus
à fond le programme APPORT. Evidemment, il y a plusieurs engagements
financiers qui, au cours de la période qu'on étudie, concernent
le programme APPORT Alors, on note, durant tous les mois dont on fait l'examen,
des engagements, des contrats d'informatique au groupe DMR, en particulier,
contrats pour des services professionnels. L'an dernier - il y a presque un an
et demi maintenant - lors des derniers engagements financiers, vous nous aviez
transmis le total des dépenses administratives, c'est-à-dire.
consultants, informatique, gestion, publicité personnelle, le total des
dépenses relatives au programme APPORT pour les années 1987-1988
1988-1989 et 1989-1990. Alors, le total.. Juste une seconde, je vais retrouver
la note
Le Président (M. Joly): Est ce que vous avez le
document9
Mme Harel: Oui. Alors, on pouvait constater que 11 144 600 $
avaient été engagés dans des dépenses
reliées au développement du programme. Il ne s'agissait donc pas
de sommes d'argent déboursées en allocations aux
bénéficiaires du programme, mais de sommes
déboursées au titre de consultants en informatique, au titre de
la mise en place de l'informatique, de la gestion, de la publicité, etc.
et du personnel requis. Ce sont des données financières qui nous
ont été transmises suite aux engagements financiers d'il y a
déjà un an. Pour l'année 1989-1990. il s'agissait de
prévisions évidemment, la grosse année ayant
été 1988-1989 pour un montant de 7 243 000 $. On doit donc
constater que 11 144 600 $ ont été dépenses dans des
dépenses d'administration du programme APPORT pour ces trois
années et qu'au même moment les sommes engagées pour
le bénéfice des familles ont été d'environ
40 000 000 $, je pense, plus précisément 38 000 000 $. C'est donc
extrêmement important, les sommes investies en regard des dépenses
de fonctionnement. En fait, c'est 30 000 000 $ qui ont été
déboursés en prestations; c'est donc le tiers, en fait, qui a
été engagé en dépenses d'administration.
J'aimerais savoir du ministre... On en est à la troisième
année de vitesse de croisière du programme APPORT et c'est
toujours autour de 17 000 ou 18 000 familles qui en sont
bénéficiaires malgré les sommes considérables, on
le voit dans les engagements financiers. je pense encore, l'an dernier,
à un contrat pour l'impression de 970 000 dépliants apport 1989.
évidemment, ça s'ajoutait aux 1 200 000 dépliants qui
avaient été imprimés l'année
précédente, en 1988, et aux 1 200 000 dépliants qui
avaient été imprimés en 1987. qu'est-ce que le ministre
entend faire en 1990? est-ce qu'il va se contenter de la situation qui se
maintient autour de 18 000, 19 000 ou 20 000 familles?
M. Bourbeau: M. le Président, le programme APPORT a
maintenu une moyenne de 17 432 ménages au cours des deux
dernières années, soit une moyenne comparable aux 17 616
ménages pour ce qui est des clientèles comparables,
monoparentales et biparentales, pour les trois dernières années
du programme SUPRET. Cependant, la clientèle du programme APPORT en 1989
a légèrement fléchi: 4 %, par rapport à la
clientèle de 1988. Selon des données préliminaires, le
nombre de clients au programme devrait atteindre à peu près un
montant légèrement Intérieur en 1990. (17 h 15)
Les dépenses du programme APPORT pour la clientèle de 1988
se sont élevées à 18 000 000 $. les chiffres finaux de la
dépense pour 1989 ne seront pas disponibles avant que la conciliation ne
soit effectuée par le ministère du revenu du québec,
c'est-à-dire dans quelques semaines. cependant, si l'on se base sur les
versements que le ministère a effectués pour la clientèle
de 1989, nous estimons ces dépenses à 25 000 000 $, dont 18 400
000 $ ont été versés par le ministre de la main-d'oeuvre,
de la sécurité du revenu et de la formation professionnelle.
Selon les données de la première moitié de 1990,
les dépenses d'APPORT, en 1990, au ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle
s'élèveront à un peu plus de 20 000 000 $.
Ainsi, les dépenses totales pour la clientèle de 1990
s'inscriraient à près de 28 000 000 $, soit 20 000 000 $ au
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle et 8 000 000 $ au ministère du Revenu du
Québec. Les dépenses, pour la clientèle comparable,
c'est-à-dire les familles monopa- rentales et biparentales, au programme
SUPRET se sont échelonnées entre 16 000 000 $, en 1983, et 20 000
000 $, en 1987.
Il faut noter que, depuis janvier 1990, une allocation-logement est
incluse à la prestation régulière du programme. Ainsi,
nous estimons qu'environ 58 % de la clientèle admissible à un
versement mensuel seront éligibles à cette prestation dont la
moyenne est de 44 $ par ménage, pour des dépenses de l'ordre de 3
500 000 $
J'aimerais ajouter une donnée additionnelle en ce qui concerne le
pourcentage des frais d'administration du programme APPORT par rapport, pour ne
pas faire de jeu de mots, aux dépenses de transfert du programme. Lors
de l'année d'implantation, les frais d'administration étaient de
6 700 000 $ et les dépenses de transfert, de 18 000 000 $, soit une
proportion de 27 % des dépenses totales qui étaient alors
affectées aux dépenses d'administration.
L'année dernière, les dépenses d'administration
étaient de 2 800 000 $, les dépenses de transfert, de 25 000 000
$. Alors, la proportion était d'environ 10 %. Cette année, les
dépenses d'administration sont estimées à 2 800 000 $ et
les dépenses de transfert à 28 000 000 $, de sorte que les frais
d'administration représenteront environ 9 % des frais de transfert.
Mme Harel: Mais c'est sûr qu'il y a une formidable
énergie qui a été investie par toutes les directions du
ministère dans le cadre du programme APPORT. Il faut relire le rapport
annuel pour s'en rendre compte. À une deuxième lecture, chaque
direction fait état, presque sans exception, de sa contribution à
un titre ou à un autre au programme APPORT, que ce soit la direction...
je pense, entre autres - tout à coup, je la vois - à la direction
des affaires extraministérielles. Est-ce que, finalement, APPORT a
été reconnu dans le cadre du partage des coûts avec le
gouvernement fédéral?
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai fait une erreur tout
à l'heure, que je voudrais corriger. J'ai cité des pourcentages
qui donnaient le pourcentage des frais d'administration par rapport aux
coûts de transfert. Alors, c'était inexact. Les pourcentages que
j'ai donnés étaient les coûts d'administration par rapport
aux coûts totaux du programme, et non pas par rapport au pourcentage des
coûts de transfert. Je le dis pour que, dans le Journal des
débats, on ne prétende pas que j'ai donné de fausses
informations à la commission et surtout à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Alors, je reprends donc. En fait, il n'y a pas, je
pense, une direction, que ce soit celles des politiques et des programmes de
sécurité du revenu, du soutien à la productivité,
que ce soit le groupe de développement APPORT,
proprement dit, que ce soit la direction du traitement de l'information,
que ce soit la direction de la qualité des services, que ce soit... Il
n'y a pas une direction qui, à un titre ou à un autre, n'a pas
été mise à contribution pour, finalement, la mise en place
d'un programme qui a comme résultante qu'il rejoint moins de familles
que le programme précédent: le programme SUPRET, en 1987,
rejoignait 18 266 familles et, en plus, 9616 personnes seules et couples sans
enfant pour un total de presque 28 000 bénéficiaires.
Alors, toute cette immense énergie qui est mise en place, avec
ses coûts administratifs importants, pour un programme qui n'arrive pas
à décoller dans le fond, qui n'a pas même une vitesse de
croisière que le programme précédent avait. Bon, je repose
la question au ministre, mais ce n'est pas la première fois et j'ai
l'impression, chaque fois, qu'il a une sorte de résignation à
l'égard de ce programme-là: Après avoir
déboursé presque 11 000 000 $, 12 000 000 $ pour son
implantation, après avoir mis à contribution toutes les
directions de son ministère, est-ce qu'il est satisfait du
résultat?
Oui, c'est ça, évidemment, je ne parle pas des millions de
dépliants. En mars 1990, il y avait 1 050 000 dépliants APPORT.
Ça, ça ne comprend pas les millions de dépliants de 1988
et de 1987. On en est... C'est gigantesque. S'il fallait mettre bout à
bout tous les dépliants de tous les programmes du ministère...
J'ai commencé à en faire un décompte, je vous en ferai
part à la fin de notre soirée aujourd'hui, mais c'est
phénoménal, absolument phénoménal. Alors, quelles
conclusions le ministre tire-t-il?
M. Bourbeau: Oui, tout à l'heure, la députée
de Hochelaga-Maisonneuve a suggéré de faire un dépliant
pour le fonds d'aide à l'innovation. Là, elle nous reproche de
faire trop de dépliants pour le programme APPORT. Alors, il faudrait que
la députée de Hochelaga-Maisonneuve sache...
Mme Harel: m. le président, je n'ai jamais proposé
ça au ministre. j'ai juste voulu comprendre mieux les critères
pour pouvoir guider les groupes ou organismes vers son fonds
M. Bourbeau: Du comité de Hochelaga-Maisonneuve, bien
sûr. On y verra.
Mme Harel: Bon. Posons-lui la question plus directement. Encore
la semaine dernière, des personnes qui sont en attente du remboursement
annualisé d'APPORT... Voyez! on est en septembre. Le ministre du Revenu
avait pourtant prétendu en mai, je pense, fin mai dernier que tout avait
été complété en termes de remboursement des
contribuables. Tous sauf les plus démunis parce qu'ils attendent encore.
Au moment où on se parle, il y a des bénéficiaires
d'APPORT qui attendent toujours le rembourse ment et, moi, j'ai fait appeler au
ministère du Revenu et, croyez-le ou pas, l'information qui nous a
été communiquée de la personne responsable du programme au
ministère du Revenu, c'est qu'il n'y avait pas encore eu de
décret du Conseil des ministres pour annuler le remboursement des dettes
résultant du mode de calcul antérieur. Alors, c'est nous qui
avons informé ce fonctionnaire, responsable du programme au
ministère du Revenu, de ne pas attendre après le décret,
étant donné qu'une disposition législative avait
été adoptée au mois de juin, qui permettait maintenant de
ne plus procéder avec le même mode de calcul. Il l'ignorait encore
la semaine passée. Alors, il doit y avoir un problème de
communication entre la Sécurité du revenu et le ministère
du Revenu.
M. Bourbeau: M. le Président, heureusement qu'on a la
députée de Hochelaga-Maisonneuve pour assurer les communications
entre...
Mme Harel: Vous pourrez le dire...
M. Bourbeau: ...nos ministères respectifs.
Mme Harel: ...quand je serai ministre à votre place, mais
pas tout de suite.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Je peux vous assurer que je ne serai pas votre
critique...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: ..parce que je vais être trop vieux à
ce moment-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Est ce que la réponse est
satisfaisante, madame?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: est-ce que le ministère a fait un suivi dans le
programme apport quant au remboursement qui est dû aux
bénéficiaires du programme qui sont toujours en attente?
M. Bourbeau: Oui. C'est le ministère du Revenu qui doit
rembourser. Alors, je vais interroger le ministre du Revenu pour savoir ce qui
en est, à ma première rencontre avec lui.
Mme Harel: Est-ce que le ministère a fait parvenir au
ministère du Revenu les modifications qui ont été
apportées à la disposition législative à
l'égard du programme APPORT?
M. Bourbeau: On n'a pas besoin de faire parvenir au
ministère du Revenu les décisions de
l'Assemblée nationale, ça se fait automatiquement. Le
ministère du Revenu est parfaitement informé des lois et des
règlements.
Mme Harel: Ah bon! Mais ça ne vous semble pas surprenant
qu'en date... C'était lundi.
M. Bourbeau: Oui, ça m'étonne un peu. On va aller
voir ce qui se passe, on va s'informer.
Mme Harel: Parce que, là, il semble y avoir une sorte
d'incertitude au niveau du ministère du Revenu. Combien y a-t-il de
bénéficiaires du programme qui sont en attente d'un
remboursement?
M. Bourbeau: On est en train de compter, là, ce ne sera
pas long. M. le Président, je ne pense pas être en mesure de
pouvoir donner des renseignements à la députée de
Hochelaga-Malsonneuve parce que la conciliation est faite par le
ministère du Revenu et non pas par nous. Ce n'est pas nous qui avons ces
dossiers-là. À la fin, le dossier de la conciliation, ça
se fait par le ministère du Revenu, lors de l'analyse des
déclarations d'impôt sur le revenu des particuliers. Alors, le
ministère prend note des déclarations d'impôt, fait la
conciliation et, le cas échéant, rembourse les sommes d'argent
qui sont dues. Alors, n'étant pas le ministre du Revenu, c'est pas mal
difficile pour moi de donner une réponse aujourd'hui à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: L'annualisation est faite par le ministère du
Revenu, mais, pour en bénéficier, la personne doit quand
même avoir fait application au programme APPORT, au ministère de
la Sécurité du revenu.
M. Bourbeau: Oui, absolument. (17 h 30)
Mme Harel: Donc, l'an dernier, c'était autour de 2000, le
nombre de bénéficiaires de l'annualisation du revenu?
M. Bourbeau: Les bénéficiaires qui? Mme Harel:
L'an dernier, là... M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: ...pour l'année fiscale 1988, à combien
s'élevait le nombre de bénéficiaires du programme APPORT
en regard de l'annualisation du revenu?
M. Bourbeau: Annualisation? Mais je ne comprends pas ce que veut
dire la députée de Hochelaga-Maisonneuve par annualisation.
L'annualisation, ça se fait d'une façon systématique, dans
le programme?
Mme Harel: C'est-à-dire que le ministère administre
un programme mensuel...
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: Et c'est le ministère du Revenu qui annualise.
Mais la sécurité du revenu n'annualise pas, elle débourse
mensuellement.
M. Bourbeau: Ce n'est pas annualiser, là. L'annualisation,
c'est une des formules qui est utilisée. La députée de
Hochelaga-Maisonneuve veut dire le remboursement. À la fin de
l'année, le ministère du Revenu fait un relevé de la
situation, une conciliation et, le cas échéant, rembourse ceux
qui n'auraient pas reçu la totalité de la subvention en cours
d'année, ce qui devrait être la norme, et...
Mme Harel: II annualise les revenus de la personne qui demande la
prestation.
M. Bourbeau: Oui, mais ça, c'est dans la formule. C'est
dans la formule, ça.
Mme Harel: C'est ça.
M. Bourbeau: Et, le cas échéant, rembourse ceux qui
ont droit à un remboursement.
Mme Harel: Bon, alors, au ministère du Revenu, en tout
cas, je peux vous dire qu'ils attendent encore. Ils attendaient encore le
décret qui annule les dettes, qui, selon le mode de calcul
antérieur, annule les acomptes.
M. Bourbeau: Bon, alors nous allons vérifier au
ministère du Revenu.
Mme Harel: Ça reste quand même que ce sont les seuls
contribuables qui sont les plus démunis - Ils ont le droit au programme
APPORT puis ils sont des travailleurs sur le marché de l'emploi à
des salaires qui leur donnent droit au programme APPORT - puis ils sont les
seuls pour lesquels on n'a pas encore complété le remboursement
d'Impôt au ministère du Revenu.
M. Bourbeau: Ce n'est pas un remboursement d'impôt qui leur
est dû, là. Le remboursement d'impôt, c'est une chose. Ce
qui leur est dû, c'est le solde auquel ils pourraient avoir droit en
vertu d'un programme gouvernemental, ce n'est pas leur impôt. Il faut
quand même dire les choses telles qu'elles sont.
Mme Harel: Oui, mais c'est quand même le calcul, la
conciliation des deux.
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: Parce qu'on prend en compte aussi...
M. Bourbeau: Oui, mais on ne retient pas Mme Harel: ...les
sommes qui sont dues...
M. Bourbeau: Si on leur doit des sommes d'argent au terme du
programme, c'est une chose. SI on leur doit un remboursement d'Impôt,
c'est une autre chose. Ce n'est pas la même chose.
Mme Harel: Oui, mais je pense que ça se fait dans la
même conciliation, là. Il n'y a pas un remboursement qui est
envoyé un mois puis, ensuite, la subvention APPORT un autre mois.
Ça se fait dans le cadre d'une même conciliation.
M. Bourbeau: Oui, absolument.
Mme Harel: Donc, ce sont, je répète, les seuls
contribuables qui n'ont pas eu la conciliation de leur impôt, si vous
voulez.
M. Bourbeau: À ma connaissance, M le Président, je
vais vérifier, mais on semble ici me dire que nous ne devons pas
d'argent à qui que ce soit. Nous aurions payé, semble-t-il, les
sommes d'argent que nous devons. C'est ce qu'on me dit, mais je vais
vérifier.
Mme Harel: Vous nous dites que tout aurait été
complété?
M. Bourbeau: Oui, sauf pour les gens qui nous devraient de
l'argent. Il est possible qu'il y ait des prestataires qui nous doivent de
l'argent. Il y a des cas où le gouvernement peut avoir
déboursé plus d'argent que requis. Il peut y avoir des
trop-payés dans le programme APPORT, aussi. Alors, ce seraient les cas
en suspens, là, des cas où il y aurait des trop-payés et
où il y aurait des retours d'impôt aussi, bien sûr, qui
seraient dus.
Mme Harel: Et comme il pourrait y avoir remboursement
d'impôt, le ministère du Revenu retiendrait les deux,
n'étant pas au fait qu'il n'a pas à se rembourser à
même ces trop-payés et qu'il n'a pas à attendre le
décret qui annule...
M. Bourbeau: Mais, il est possible qu'il y ait compensation.
Alors, on est en train de vérifier, on va vérifier si c'est
ça
Mme Harel: mais cette compensation n'aurait pas lieu si tant est
qu'on fait jouer les modifications intervenues à l'article 49, je pense,
dans la loi de juin dernier.
M. Bourbeau: Je n'ai pas l'article devant moi, l'article 49. Je
ne me souviens pas par coeur des numéros.
Mme Harel: C'est finalement la disposition qui a
été modifiée dans la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, la loi 76. C'est la disposition qui
prévoyait l'annualisation des revenus aux fins du programmes APPORT et
qui a été modifiée dans la loi 76.
M. Bourbeau: Mais je ne comprends pas là. La
députée de Hochelaga-Maisonneuve revient toujours avec son
annualisation. À ma connaissance, ça n'a rien à voir
avec... L'annualisation, ça fait partie des règles du programme.
On annualise les revenus, mais ce n'est pas d'annualisation qu'il est question,
c'est de compensation ou de conciliation en fin d'année. Ça tient
compte de l'annualisation, bien sûr, mais c'est la conciliation à
la fin de l'année qui est faite par le ministère du Revenu, le
remboursement de ce qui est dû ou la perception de ce qu'on nous doit -
il est possible qu'on nous en doive aussi - et tout ça, dans ces
calculs-là, on tient compte des retours d'impôt aussi.
Mme Harel: Mais ce qu'on vous doit là, ce qu'on peut
appeler ou ce que vous appelez les trop-payés
M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: ...justement, est-ce que la loi 76 n'est pas venue
modifier le mode de calcul de façon que les acomptes ne soient plus pris
en considération lorsqu'on fait ce calcul à la fin de
l'année surtout pour les travailleurs qui ne travaillent pas sur une
base régulière et qui se voyaient pénalisés
étant donné les acomptes payés?
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve
parle des retours ou de la conciliation pour le programme APPORT pour
l'année fiscale 1989, bien sûr. Or, ce que nous avons
annoncé cette année, là, au mois de juin, ce sont des
modifications pour l'année 1990 De sorte que ça ne peut pas
s'appliquer pour l'année antérieure.
Mme Harel: Alors, pour l'année 1989, est-ce que vous
entendez faire adopter un décret comme c'a été le cas pour
l'année 1988?
M. Bourbeau: Disons qu'il y a des discussions qui ont lieu
présentement, mais aucune décision n'a été prise
encore.
Mme Harel: Parce que voyez, moi, quand je parle d'annualisation,
je reprends exactement la terminologie de François Bélanger,
votre expert, celui que vous avez fait parler à votre place lors de
l'étude du projet de loi 76, celui qu'on cite dans le Journal des
débats, celui qui parle d'annualisation et - pour bien expliquer -
qui explique le problème en disant qu'actuellement "...lorsqu'une
personne - je le cite - par exem-
pie, travaillait pendant les six premiers mois de l'année et
recevait une prestation APPORT à raison, par exemple, de 200 $ par mois.
Si, à la fin de juin, cette personne perdait son emploi, elle devenait
bénéficiaire de la sécurité du revenu. À ce
moment-là, à la fin - parce qu'on faisait à la fin de
l'année le calcul, au paragraphe d - on soustrayait de l'ensemble de ses
besoins non pas un revenu de travail qui était sur une base mensuelle le
même que celui qu'on avait utilisé pour calculer la prestation,
parce que, lorsque de janvier à juillet lorsqu'on avait calculé
la prestation, on l'avait calculée, par exemple, sur la base d'un revenu
de 1000 $ par mois, donc, de 12 000 $ par année." et suivent dos
explications qui nous montrant à quel point le programme APPORT est
d'une simplicité lumineuse. Finalement, il signalait que, pour le
programme APPORT, on essaie de tenir compte d'un revenu mensuel, mais, comme
les données dont on se sert pour faire le calcul sont annuelles,
ça nous oblige à faire un ajustement de revenus pour ne pas qu'il
y ait quelqu'un qui, perdant son emploi en milieu d'année, par exemple,
soit obligé de rembourser l'ensemble de ses prestations reçues
parce que le revenu qui était prévu pour l'année
n'était pas le même, etc.
Il y avait eu, à cette fin-là, un décret pour
l'année 1988... Oui, d'ailleurs, vous-même en parliez, M. le
ministre. Par décret, vous dites avoir annulé la dette de ceux
qui devaient rembourser au gouvernement, de sorte que vous n'aviez
réclamé de personne les sommes d'argent qui avaient
été avancées en trop. Alors, faut-il comprendre que vous
ne parliez que pour 1988 et que, pour 1989, vous n'avez pas l'intention de
reconduire ce décret de façon à ne pas pénaliser
les personnes pour lesquelles vous aviez eu de l'indulgence, en 1988, et que
vous perdriez en 1989?
M. Bourbeau: Bon. Là, on avance un peu. La
députée de Hochelaga-Maisonneuve est un peu plus claire. Pour
1988, II y avait eu des trop-payés, nous avions payé en trop un
certain nombre de prestataires et les raisons qui avaient amené ces
trop-payés étaient imputables en partie à - j'oserais
à peine dire des erreurs administratives du ministère - une
façon de procéder qui avait fait en sorte qu'on ne pouvait pas
imputer, en aucune façon, aux prestataires quelque faute que ce soit. De
toute façon, il n'y a pas de faute et le gouvernement a
décidé d'effacer les trop-payés. Cette année, il
semble qu'il y a eu aussi des trop-payés en cours d'année.
Mme Harel: II serait diffile qu'il n'y ait pas eu, puisque les
mêmes modes de calcul ont prévalu en 1989 comme en 1988.
M. Bourbeau: II y avait eu quand même des modifications
d'apportées à la fin de 1988 et qui pouvaient laisser
présager qu'il y aurait eu moins de trop-payés que l'année
précédente. Ah oui! il y en a eu encore en 1989, des sommes
d'argent avancées en trop à des prestataires et,
présentement, nous sommes en discussion pour savoir comment traiter la
perception de ces sommes d'argent qui ont été avancées en
trop.
Mme Harel: II s'agit d'un montant qui totalise combien
d'argent?
M. Bourbeau: Je ne saurais le dire présentement. Ce sont
des sommes d'argent qui sont calculées par le ministère du
Revenu. Il faudrait peut-être poser la question au ministre du Revenu. Je
pourrai la poser moi-même, mais je n'ai pas l'information avec moi
présentement.
Mme Harel: En quoi c'est différent le traitement qui est
fait cette année de 1989 en regard de 1988?
M. Bourbeau: Lors de données initiales, en 1988, M. le
Président, on avait permis une certaine rétroactivité dans
le programme, ce qui avait eu pour effet de provoquer des trop-payés.
À ce moment-là, on était d'avis que, ce
phénomène-là ne se représentant pas en 1989, le
montant des trop-payés serait minime, alors il ne semble pas que ce soit
le cas. Nous sommes en train d'étudier la question
présentement.
Mme Harel: Oui, parce que, si vous avez changé la loi en
juin dernier, c'est qu'elle donnait lieu aux mêmes effets. Donc, il
pouvait y avoir un remboursement d'acomptes qui avait été faits
par des personnes qui, de bonne foi, finalement, ne se trouvaient pas avec le
revenu, à la fin de l'année, escompté au début.
Quand entendez-vous prendre une décision là-dessus?
M. Bourbeau: Ce n'est pas moi, c'est le Conseil des ministres qui
va être saisi de ce dossier-là, sous peu, je présume.
Mme Harel: Parce qu'on est déjà en septembre.
M. Bourbeau: sous peu. comme le souligne le sous-ministre, le
dossier était entre les mains du ministre du revenu. alors, vous savez
que nous avons changé de ministre du revenu au cours des derniers jours
de sorte que ça peut retarder, évidemment, de quelque temps la
prise de décision.
Mme Harel: Vous aviez vraiment été plus
expéditif en 1988. C'est dès le 28 juin 1989. Donc, pour
l'année fiscale 1988, mais c'est dès le 28 juin 1989 et le
décret paraissait dans la Gazette du 19 juillet 1989. Le
décret ordonnait la
remise entière et sans condition de la dette résultant de
l'excédent de l'ensemble des versements anticipés. Alors,
là, on est déjà rendus à la fin de septembre et,
"Anne, ma soeur Anne", il n'y a l'air de rien venir du côté du
Revenu, en tout cas, parce que, lorsqu'on a communiqué avec eux la
semaine passée, ils avaient l'air à attendre un décret eux
aussi. Alors, de quelle inspiration de l'Esprit-Saint va venir le
décret? (17 h 45)
M. Bourbeau: Le décret, en principe, devrait venir du
Conseil des ministres, s'il en vient un. Présentement, la
responsabilité est entre les mains du ministre du Revenu, c'est lui qui
fait la conciliation et c'est son initiative. Maintenant, comme vous le savez,
nous avons eu le malheur de perdre notre ministre du Revenu au cours des
derniers jours et il va falloir que j'en discute avec son successeur.
Mme Harel: Avez-vous entamé des discussions?
M. Bourbeau: Oui, j'ai bien l'intention de le faire dans les
meilleurs délais.
Mme Harel: Alors, une dernière question avant que nous
complétions cette deuxième partie de notre examen, cette
deuxième manche.
Le Président (M. Joly): Vous faites allusion à quoi
là? Ce n'est pas une chute à finir.
Mme Harel: Mon Dieu! Je vais peut-être demander à M.
le ministre tout de suite s'il pourrait nous mettre à jour ce
répertoire des programmes et des mesures du ministère de la
Main-d'?uvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle. Nous, nous avons une version qui date de novembre 1989. Est-ce
qu'il y en a eu une nouvelle ou si c'est toujours celle-là qui est en
usage au ministère?
M. Bourbeau: C'est une excellente suggestion que vous faites
là et elle est tellement bonne que - on me dit qu'il y aurait une
nouvelle version qui est disponible - on va vous en faire parvenir une copie,
en même temps, voulez-vous en faire parvenir une copie au cabinet aussi,
s'il vous plaît - bon merci! - et au ministre?
Mme Harel: Est-ce qu'il est possible de recevoir aussi de
façon régulière l'inter-37, " le document qui est, je
pense, en circulation auprès de tous les employés du
ministère dans lequel on dit retrouver les renseignements de pointe sur
l'implantation de la Loi sur la sécurité du revenu? Il est
publié avec quelle périodicité l'inter-37"?
M. Bourbeau: C'était une lettre circulaire qui
était envoyée à tous les employés du minis-
tère. Bien sûr, la députée de Hochelaga-Maisonneuve
en a eu copie régulièrement, mais.
Mme Harel: A l'occasion seulement.
M. Bourbeau: Nous l'avons publiée pendant l'implantation
de la réforme de l'aide sociale et, depuis que la réforme est
maintenant définitivement implantée, nous avons cessé la
publication de ce merveilleux document. M. le sous-ministre aurait un
complément de réponse à faire, M. le Président,
avec votre permission. M. le Président, si vous pouvez être
attentif. M. le Président, je m'adresse à vous!
Le Président (M. Joly): Oui, monsieur.
M. Bourbeau: Je dis qu'avec votre permission le sous-ministre
aimerait donner un complément de réponse.
Le Président (M. Joly): Vous êtes sûrement le
bienvenu, M. Pronovost.
M. Pronovost: L'"lnter-37", qui était une lettre
circulaire destinée à l'interne, qui était destinée
à nos employés, avec la fin de l'année de transition, a
été remplacée par une autre lettre circulaire qui
s'appelle "La sécurité du revenu en bref, qui, elle, est
destinée aux organismes qui s'occupent de nos clients, et, si je ne
m'abuse, copie en a été adressée aussi et va en être
adressée, parce que ça se veut un périodique, à
tous les bureaux de députés. Le but de cette lettre circulaire
est de donner une information à jour sur tous les changements aux lois,
règlements, directives et autres activités du ministère
qui intéressent les clients de la sécurité du revenu.
Le Président (M. Joly): Merci, M. Pronovost. Mme la
députée.
Mme Harel: Oui, M. le Président, il y a différents
travaux qui ont été effectués au ministère. On peut
d'ailleurs les retrouver dans la liste de ceux publiés dans le rapport
annuel, notamment des travaux portant sur le travail à temps partiel, le
congé-éducation, le congé parental et la politique
familiale. Quelle est la nature de ces travaux portant sur le
congé-éducation? Alors, y a-t-il réponse à ma
question? M. Pronovost?
Le Président (M. Joly): Oui, M. Pronovost, s'il vous
plaît.
M. Pronovost: Les travaux qui nous ont fait nous
intéresser au congé-éducation ont débouché,
en quelque sorte, ou ont aidé à déboucher sur le
crédit d'impôt remboursable sur la formation et alimentent,
actuellement, les discussions que nous avons avec le ministère des
Finances sur la
possibilité d'accorder pareils crédits ou dos
crédits analogues à des individus - le crédit
d'impôt à la formation est accordé à des entreprises
- pourraient vouloir se donner une formation professionnelle additionnelle.
Mme Harel: Est-ce que ces travaux vous sont connus, M. le
ministre, sur le congé-éducation?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, ils sont connus.
Mme Harel: Est-ce qu'il serait possible de les rendre disponibles
pour les membres de la commission?
M. Bourbeau: Ah! Mais connus! J'ai compris. Est-ce qu'ils sont
connus du ministre? C'est ce que vous avez dit?
Mme Harel: Oui, du ministre d'abord.
M. Bourbeau: Le ministre connaît les travaux.
Mme Harel: Est-ce que le ministre peut les rendre disponibles
pour les membres de la commission?
M. Bourbeau: Je ne sais pas si on pourrait les rendre publics
parce que ce sont des travaux à titre expérimental que nous
menons conjointement avec le ministère des Finances. Je doute que nos
collègues du ministère des Finances voudraient rendre publics des
documents semblables, puisque ce sont des documents de travail. Il n'y a rien
là-dessus encore qui n'a débouché sur quelque programme
que ce soit. Ça m'étonnerait que le ministère des Finances
accepte de rendre publics ces travaux-là.
Mme Harel: Alors, une dernière question avant que nous
terminions, pour cette partie, notre examen. Le journal Les Affaires publiait,
au mois de septembre, plus précisément le 8 septembre, un article
qui s'intitulait "Les deux tiers des PME québécoises
gèrent mal leurs ressources humaines". Il faisait état d'une
étude réalisée par le ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle
auprès de 400 chefs de PME québécoises.
Les auteurs de l'étude, Carmelle Benoît coauteur de
l'étude avec Marie-Diane Rousseau, affirmaient que la plupart des PME ne
consacraient quasiment pas de temps à cette importante question des
ressources humaines. Dans les engagements financiers, on retrouve un engagement
de décembre 1989 de 56 450 $ à un groupe qui s'intitule
Stratégie, organisation et méthode inc., pour effectuer une
enquête auprès des PME concernant la gestion de leur personnel.
Est-ce que les résultats de cette étude, de cette enquête
sont disponibles?
M. Bourbeau: L'étude n'est pas terminée. Les
résultats de l'enquête sont en train d'être analysés
présentement. Les résultats de tout ça devraient
être disponibles au début de l'an prochain.
Mme Harel: Pourtant, le ministère a autorisé les
auteurs à faire une entrevue avec le journal Les Affaires pour
faire état de l'étude et l'enquête était
effectuée pour... L'enquête a été engagée,
les fonds ont été engagés en décembre 1989. Alors,
ça fait déjà quand même un certain nombre de mois
que ça se poursuit.
Le Président (M. Joly): M. le sous-ministre.
M. Pronovost: Les résultats de l'enquête ne sont
pas, comme le disait le ministre, disponibles encore, les résultats
définitifs. Par contre, on a un certain nombre de résultats
préliminaires, dont nos chercheurs ont fait état, si je ne
m'abuse, dans des communications dans les colloques. Et c'est ça, je
pense, qui a donné naissance à l'article dans le journal Les
Affaires et, si vous voulez, on va vous envoyer copie, on pourrait vous
envoyer copie des conférences qui ont été
prononcées et qui font état de ces résultats
préliminaires.
Mme Harel: Excellent.
Le Président (M. Joly): Merci. Alors, compte tenu de
l'heure et de l'entente, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 20
heures, dans le même salon. Je demanderais à ceux qui ont des
documents de bien vouloir les apporter parce que nous allons laisser les portes
ouvertes afin de régler le problème de chauffage et de
ventilation. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 15)
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre notre séance. Mesdames les
députées, messieurs, si vous voulez prendre place, s'il vous
plaît. Alors, Mme la députée de Maisonneuve, si vous voulez
continuer votre questionnement quant aux engagements financiers.
Mme Harel: Alors, merci, M. le Président. M. le ministre,
si vous me permettez immédiatement une première question. On a
à peine eu le temps d'échanger sur le changement de
gouvernement intervenu en Ontario et comme vous avez introduit depuis quelques
années je dirais quasiment la dictature de la comparaison avec
l'Ontario, en tout cas, dans un certain nombre de domaines, quand c'est
à l'avantage de l'actuel gouvernement libéral, mais pas dans
tout, évidemment... On n'a malheureusement pas suivi l'Ontario sur la
question de l'équité salariale ni sur la question de l'action
positive, mais, tout au moins, en matière de salaire minimum.. Et
c'était d'ailleurs le motif que vous invoquiez pour attendre
d'intervenir à l'égard de la disposition des surplus des caisses
de retraite. Alors, comment envisagez-vous ce changement qui est intervenu? Il
y avait, je pense, un comité - je ne sais pas si c'était
permanent - de fonction naires, je crois, qui avait régularisé un
certain nombre de rencontres entre le ministère de la Main-d'oeuvre du
Québec et celui de l'Ontario. Est-ce que c'était le cas? Quelle
était la fréquence des relations? Est-ce que vous envisagez de
maintenir les ententes qui, jusqu'à main tenant, présidaient aux
décisions en matière de salaire minimum?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M le ministre.
M. Bourbeau: Non. Il n'y a pas de comité qui siège
relativement à la question du salaire minimum. Il est arrivé
qu'à chaque année, depuis 1985, lorsqu'est venu le temps de
songer au salaire minimum, nous avons pris contact avec l'Ontario, ou l'Ontario
a pris contact avec nous, c'est la même chose, pour discuter de la
question. Alors, le ministre a discuté avec son homologue ontarien, que
ce soit moi ou mon prédécesseur, les hauts fonctionnaires aussi,
et il est arrivé que les premières années nous nous sommes
entendus pour une hausse du salaire minimum qui était la même dans
les deux provinces. Cette année, le Québec a estimé que,
le taux d'inflation au Québec différent de celui de l'Ontario, il
n'était pas souhaitable que le gouvernement du Québec augmente le
salaire minimum avec le même enthousiasme que l'a fait l'Ontario...
Mme Harel: L'Ontario est a combien, maintenant?
M. Bourbeau: L'Ontario, à ma connaissance, est à
5,40 $ l'heure. Le Québec a augmenté à 5,30 $. Pour le
Québec, il s'agissait d'une augmentation de 6 %, alors que l'inflation
se situait plutôt autour de 4 %, 4,5 %. L'Ontario avait une inflation
beaucoup plus élevée que la nôtre. Il avait une inflation,
si je me souviens bien, de 5 % ou de 6 % même, de sorte que l'augmenter
à 5,30 $ c'eût été, pour eux, ne faire aucun gain
pour les travailleurs. Alors, ils ont estimé préférable
d'augmenter à 5,40 $. Est-ce que la proximité d'une
élection a joué? Je ne saurais le dire. Mais toujours est-il que
nous avons cessé d'harmoniser nos décisions. Et, à partir
du 1er octobre prochain, le salaire mini- mum, au Québec, sera de 5,30 $
et, en Ontario, de 5,40 $.
Mme Harel: Vous avez sûrement pris connaissance de
l'engagement électoral de l'actuel gouvernement NPD qui prévoit,
dans le cadre d'un mandat - ça dure quand même quatre ans - je
pense, hausser à 7,20 $. Quelle position entendez-vous maintenir
à l'égard de cette hausse que prévoit faire l'Ontario?
M. Bourbeau: Pour l'instant, évidemment, il s'agit de ce
qu'on appelle une promesse électorale. Je préférerais
attendre un peu pour voir si les fruits vont remplir la promesse des
fleurs.
Ententes Canada-Québec
Mme Harel: Dans les engagements financiers, on retrouvait, en
juin 1989, un certain nombre d'engagements - engagement 10 engagement 11 et
suivants - au titre de subventions dans le cadre du programme Planification de
l'emploi et également de subventions dans le cadre de l'accord
Canada-Québec sur la formation en établissement. Il y avait
d'ailleurs, à ce titre-là, un autre engagement, l'engagement 15,
en juin 1990 et l'engagement 31, en juillet 1990. Et, toujours pour juin 1989,
il y avait également des engagements en matière de subventions
dans le cadre du programme Formation sur mesure en établissement Et je
voudrais examiner avec lui, s'il le veut bien, les engagements de juin 1989
plus spécialement.
M. Bourbeau: je suis étonné de voir que la
députée de hochelaga-maisonneuve enfin se réfère
à un engagement financier, depuis le matin. elle nous prend un peu par
surprise, je dois dire. quel mois? juin 1989?
Mme Harel: Juin 1989 Le ministre est mieux de ne pas faire son
malin.
M. Bourbeau: J'avais oublié, M le Président,
j'avais l'impression qu'on était à l'étude des
crédits.
Mme Harel: On peut continuer, si vous voulez, on n'est pas
obligés de terminer à 22 h 30. Ce n'est pas
vérifié, encore.
M. Bourbeau: 22 h30? Comment, 22 h 30? 22 heures. Bon,
alors...
Mme Harel: D'ailleurs c'est là où on voit... M.
Bourbeau: ...je suis prêt...
Mme Harel: vous publiez beaucoup, 300 000 exemplaires pour le
programme apte, ça c'est l'engagement 1, 430 000 brochures "la
sécurité du revenu", 1 956 000 cartons, "saviez-vous
que..." Il va falloir faire un décompte de l'en semble de toutes
les publications. Il y a une forêt là-dedans, c'est
évident, avec les 3 000 000 de brochures au programme APPORT depuis
trois ans...
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve
nous blâmait ce matin de ne pas faire connaître nos programmes,
alors là on les fait connaître, ici.
Mme Harel: Si on reprenait l'engagement 10, en matière de
planification de l'emploi.
M. Bourbeau: J'y suis, j'y suis. Ce sont des subventions qui sont
accordées dans le cadre de l'activité Planification de l'emploi
de la programmation budgétaire des subventions du ministère. En
vertu de la décision du Conseil du trésor 170-676, le Conseil du
trésor approuvait pour l'exercice financier 1989-1990 les normes de
cette activité. Ce programme est un programme fédéral. Il
vise à revitaliser le marché du travail au Canada. Dans ce
contexte d'intervention, les CFP assurent l'approbation, c'est-à-dire
l'analyse, la validation et la recommandation, ainsi que le suivi des plans de
formation qui leur sont transmis par la direction du développement de
l'emploi ou par le centre d'emploi du Canada dans le cadre du programme
Développement de l'emploi. Ils assurent également l'approbation
et le suivi des plans de formation qui leur sont soumis dans le cadre des
programmes acquisition de compétences et pénurie de
main-d'oeuvre. La détermination des coûts l'approbation et au
suivi des plans de formation est basée sur le volume d'intervention
réalisé par les CFP et convenu par le comité conjoint
Canada-Québec. Ce nombre de services est multiplié par des
coûts unitaires également établis par ce comité.
Bien que le ministère ait agi comme coordonnâtes au niveau
provincial, les CFP préparent mensuellement un rapport
d'activités des services rendus, au gouvernement fédéral,
pour chacune de leur région et les font parvenir au ministère.
Annuellement, celui-ci prépare une réclamation qui regroupe les
coûts soumis par les CFP qu'il soumet à Emploi et Immigration
Canada pour fins de remboursement. Cet engagement permet de fournir aux CFP les
sommes requises pour les fins de ce programme.
Mme Harel: Est-ce que le ministre sait que, actuellement, dans le
cadre du programme étudiants indépendants en pénurie, ies
budgets mis à la disposition des CFP par le gouvernement
fédéral sont gelés et qu'il y a des directives qui ont
été émises afin d'interrompre les activités dans le
cadre de la politique des étudiants indépendants et de n'utiliser
les fonds disponibles que pour répondre aux engagements en cours?
Ça veut donc dire que... Ça, c'est en date du 20
août 1990. Mais je pensa que la décision est déjà
prise depuis le 2 août; en tout cas depuis le début d'août,
il n'est pas possible, par exemple, pour des hommes ou des femmes en
chômage, qui sont sans emploi et qui veulent s'inscrire comme
étudiants indépendants, mais admissibles aux allocations
fédérales, il n'est plus possible de le faire parce que le
programme est complètement stoppé jusqu'à la fin du
présent exercice financier; je pense qu'il se termine à la fin de
décembre. Est-ce que le ministre est au fait de cette
situation-là?
M. Bourbeau: Ce que je dirais, M. le Président, c'est que
j'ai un peu de difficulté à comprendre la députée
de Hochelaga-Maison-neuve; je ne sais pas si elle a un microphone devant elle
ou si elle parle à côté du microphone, il y a un peu de
bruit à côté de moi aussi, et je n'ai pas très bien
compris, peut-être que... Est-ce que vous pourriez reformuler la question
pour que je puisse l'entendre?
Mme Harel: Oui, certainement.
M. Bourbeau: Ah bon, là, c'est mieux, c'est bien mieux, M.
le Président.
Mme Harel: Merci, M. le technicien. J'apprécie, c'est
gentil. Voilà. En vertu de l'article 26 de la Loi sur
l'assurance-chômage, il était possible à des
étudiants indépendants qui sont des chômeurs de suivre des
cours leur permettant de conserver les allocations de chômage, des cours
dans les secteurs dits de pénurie. Depuis le 2 août, les
informations que j'ai sont à l'effet que toutes les activités
dans le cadre de ce programme d'étudiants indépendants sont
interrompues. Il n'y a plus de budget. Les budgets seraient
épuisés. Le Conseil du trésor à Ottawa aurait
refusé d'accorder des crédits supplémentaires. Il y aurait
évidemment - moi, j'en ai rencontré quelques-uns - des centaines
de chômeurs qui seraient sur des listes d'attente des centres de
formation. Alors, est-ce que l'information est parvenue jusqu'au ministre et
a-t-il fait des représentations à son homologue sur cette
Importante question? Est-ce que le ministre a compris là?
M. Bourbeau: Oui, j'ai bien compris la question. Je suis en train
de faire des vérifications parce que je ne peux pas parler à mes
fonctionnaires en même temps que j'écoute la
députée. Alors, je dois écouter la question, je vais
vérifier.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, depuis longtemps les
étudiants qui étaient dits indépendants pouvaient recevoir
des prestations d'assurance-chômage tout en continuant à
étudier.
Or, effectivement, depuis quelques semaines il semble que les budgets
qui leur étaient réservés ont été
coupés par le gouvernement fédéral. Nous avons
été mis au courant de cette décision-là
récemment, mais nous n'avons pas été informés par
le gouvernement fédéral de cette décision-là. Nous
l'avons apprise par d'autres sources et nous sommes présentement
à tenter d'obtenir du gouvernement fédéral les
explications. Je signale toutefois qu'il semble que cette coupure est
effectuée non seulement au Québec mais dans l'ensemble des
provinces canadiennes. Nous sommes présentement à tenter de voir
ce qui se passe, pourquoi cette décision a été prise et
quelles sont les intentions du gouvernement fédéral à ce
sujet. (20 h 30)
Mme Harel: Combien y a-t-il d'étudiants
indépendants, en fait, qui sont des chômeurs, qui ont ainsi
été écartés des programmes de forma tion compte
tenu du gel des subventions?
M. Bourbeau: J'ai de la difficulté à pouvoir donner
des chiffres à la députée de Hochelaga Maisonneuve.
J'hésite à lui donner des chiffres parce que les gens près
de moi me parlent de mémoire, mais on me dit que, possiblement, il
pourrait y avoir 960 étudiants de touchés. Je donne les chiffres
sous toute réserve. C'est sujet à vérification.
Mme Harel: On en a un peu parlé ce matin - on l'a à
peine abordé, par ailleurs - de l'accord sur l'amélioration des
perspectives d'emploi des bénéficiaires de l'aide sociale. On a
un certain nombre d'engagements qui traitent d'APPORT, mais qui traitent de
Hyundai - on va y revenir d'ailleurs - qui traitent de Boulot Vers - le
ministre y a fait référence - et qui traitent du programme PAIE
et autres. Dans le cadre de cet accord sur l'amélioration des
perspectives d'emploi des bénéficiaires de l'aide sociale, ma
première question est: Québec a-t-il obtenu le partage dans le
cadre du RAPC des coûts du programme APPORT?
M. Bourbeau: II y a longtemps, depuis que le programme APPORT a
été lancé, que le gouvernement du Québec essaie
d'amener le gouvernement fédéral à accepter de partager
les coûts du programme APPORT en vertu du Régime d'assistance
publique du Canada. Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas réussi
à convaincre le gouvernement fédéral de partager avec nous
ces coûts Le dossier n'est pas terminé, n'est pas fermé;
nous continuons à négocier ou à discuter avec le
gouvernement fédéral, mais, pour l'instant, nous n'avons pas de
décision positive en ce qui nous concerne. Il reste qu'un programme
comme le programme APPORT est un programme qui vise à inciter
très fortement des gens à sortir de la sécurité du
revenu en rendant plus attrayant pour des assistés sociaux, par exemple,
ou des prestataires de la sécurité du revenu le travail que
l'inaction. C'est aussi un programme qui vise à éviter que des
travailleurs à faible revenu ne se découragent et ne soient
tentés d'arrêter de travailler et de se laisser aller à
l'aide de dernier recours.
Dans ce sens-là, je pense qu'il y a un intérêt pour
tous les gouvernements, tant nous que le gouvernement fédéral,
à maintenir un programme comme celui-là parce que ce sont des
mesures qui sont actives et qui visent à inciter des individus ou des
familles à s'en sortir Je déplore que le gouvernement
fédéral ne se soit pas encore rendu à nos arguments.
Mme Harel: Qu'en est-il pour les programmes comme PAIE, par
exemple? Est-ce qu'il y a un partage dans le cas du RAPC?
M. Bourbeau: Non.
Mme Harel: II n'y a aucun partage.
M. Bourbeau: Le programme PAIE non plus n'est pas partagé
par le gouvernement fédéral.
Mme Harel: Hyundai, on y reviendra, mais les engagements
concernant Hyundai.
M. Bourbeau: Non, ça, ce n'est pas partageable non plus,
sauf que le gouvernement fédéral, souvent, dans ces
engagements-là, y va aussi d'une subvention. Dans Hyundai aussi le
gouvernement fédéral, si je me souviens bien, a fait une
subvention, mais beaucoup moins importante que celle du Québec,
malheureusement.
Mme Harel: Est-ce qu'on doit comprendre que l'estimation, par
exemple, des dépenses fédérales de la CEIC à
l'égard de cet accord sur l'amélioration des perspectives
d'emploi des bénéficiaires de laide sociale, l'estimation pour
l'année 1989-1990 qui était de l'ordre de 52 000 000 $ mais qui
était basée sur l'hypothèse d'Inclure les coûts du
programme APPORT, n'est finalement pas en vigueur? C'est de beaucoup moins,
finalement, la contribution. Il faut comprendre que ça doit être
beaucoup moins, la contribution fédérale en matière
d'amélioration des perspectives d'emploi des bénéficiaires
de laide sociale.
M. Bourbeau: Tout en saluant le député de
Laviolette, M le Président, qui fait une entrée remarquée
parmi nous, je soulignerai que la somme de 62 000 000 $ n'incluait pas le
programme APPORT, bien que nous aurions aimé le faire partager par le
gouvernement fédéral.
Mme Harel: Alors, on reprend les engagements de juin 1989 et l'on
se retrouve à l'engagement 11 sur la Formation sur mesure en
établissement.
M. Bourbeau: il s'agit de subventions qui sont accordées
dans le cadre de l'activité de formation sur mesure en
établissement de la programmation budgétaire des subventions du
ministère. Ce programme consiste à contribuer à
l'adaptation et au développement de la main-d'oeuvre d'entreprises ou de
secteurs d'activités de formation en établissement
spécifiquement adaptés à leurs besoins. Cet engagement
permet de fournir aux CFP les sommes requises pour les fins de ce
programme.
Mme Harel: Est-ce que la reconduction de l'accord, la copie du
décret, jusqu'en mars 1991, est-ce que ça implique toujours le
même budget? La formation en établissement, ça se
répartissait en formation sur mesure puis en achat direct, hein?
La formation en établissement, à l'intérieur de
laquelle on retrouve des achats directs et la formation sur mesure. J'aimerais
vérifier quel est le montant global pour la formation en
établissement et quelle est la répartition du montant global.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a aucun
problème sauf que la députée de Hochelaga-Maisonneuve sait
d'avance quelles questions elle doit poser. Nous on doit être sur le
qui-vi-ve...
M. Jolivet: C'est normal.
M. Bourbeau:... et ça prend quelques secondes avant
d'aller chercher l'information parce qu'il est beaucoup plus facile de poser
des questions, souvent, que d'y répondre. Et comme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve sait comment j'ai une hantise de
la vérité...
M. Jolivet: Si les programmes n'étaient pas si
compliqués, ce serait facile.
M. Bourbeau:... comment je souhaite donner toujours des
réponses absolument précises jusqu'au dernier sou, je ne voudrais
on aucune façon induire en erreur ni la commission ni, surtout, la
députée de Hochelaga Maisonneuve. Alors, je suis en train de
faire des petites vérifications.
Alors, si on parle de l'entente totale sur la planification de l'emploi,
la somme est de 139 000 000 $. Cela n'a pas changé. Maintenant, la
partie qui porte sur la formation sur mesure en établissement demeure la
même, c'est-à-dire 32 400 000 $.
Mme Harel: 32 400 000 $. Et achat direct?
M. Bourbeau: Pour ce qui est de l'activité de formation
générale et professionnelle et d'équipements, qui est
l'achat direct, le budget pour l'année 1989-1990 est de 41 793 000
$.
Mme Harel: 41 000 000 $ pour... M. Bourbeau: 41 793 000
$.
Mme Harel: Si l'achat direct équivaut à 41 000 000
$ et puis formation sur mesure à 32 000 000 $, le total, ça fait
seulement 73 000 000 $ là. On est loin des 139 000 000 $.
M. Bourbeau: Alors, posez-moi des questions.
Mme Harel: Alors, comment se ventilent-ils, les 139 000 000 $,
là?
M. Bourbeau: Ah bon! Vous voulez l'excédent, là.
Alors, il y a le fonctionnement des CFP. Le fédéral, à ma
souvenance, met pas loin de 20 000 000 $... 18 000 000 $. Je dois dire
également qu'il y a des fonds, dans les 139 000 000 $, qui sont
transférés à d'autres ministères, au
ministère de l'Éducation, par exemple. Alors, nous n'avons pas la
totalité des fonds chez nous. Je vais vous indiquer les montants les
plus importants, là. Les achats directs, 41 800 000 $, la formation sur
mesure, 32 400 000 $, une vingtaine de millions dans les CFP, pour le
fonctionnement...
Mme Harel: 11 000 000 $ de périmés sur le
programme, en 1989-1990.
M. Bourbeau: L'an dernier, on a découvert 14 500 000 $
dans les CFP qui étaient accumulés depuis des années et
que nous avons récupérés. Donc, c'étaient des
sommes qui ont été dépensées.
Mme Harel: Non, les 12 000 000 $, je parle uniquement pour le
programme de formation en l'établissement.
M. Bourbeau: Ah oui!
Mme Harel: Ça, c'est sans tenir compte...
M. Bourbeau: Je croyais que vous parliez des...
Mme Harel:... de ce qui n'est pas récurrent et de ce que
vous dites avoir récupéré de la réserve des CFP.
Les 12 000 000 $, c'est dans les programmes de formation en
établissement. Est-ce-ce qu'il y a des gestes posés pour faire en
sorte de corriger cette péremption qui se fait dans ce genre de
programme-là?
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'il est normal que, dans des
budgets aussi importants que ça, il y ait une certaine friction. On a
beau ouvrir la machine, etc., il est très difficile de toujours
dépenser tous les crédits parce que la machine gouvernementale,
c'est une machine qui est
grosse et qui ne roule pas facilement, qui ne démarre pas
facilement, puis...
Mme Harel: Savez-vous combien de péremp tions il y a au
ministère de la Santé et des Services sociaux? S'il y a une
grosse machine, c'est bien celle-là. Elle totalise deux fois et demie le
budget total de la Main-d'oeuvre, et de la Sécurité du revenu et
Formation professsion-nelle. Combien pensez-vous y a-t-il de péremptions
au ministère de la Santé et des Services sociaux?
M. Bourbeau: Mais ce n'est pas du tout la même chose. Le
ministère de la Santé et des Services sociaux, c'est un
ministère qui a...
Mme Harel: Qui a une gestion serrée.
M. Bourbeau: Non, où tous les budgets sont commis d'avance
à des dépenses fixes: les hôpitaux, etc. Ce n'est pas
compliqué. Il y a du chauffage à payer dans les hôpitaux,
des loyers, des salaires. Ça, ça se dépense bon an, mal
an. Nous, ce sont des programmes. Les gens doivent faire application dans nos
programmes. On doit faire des analyses de cas et, au fur et à mesure que
ces dossiers-là sont montés, les fonds sont commis. Mais c'est
pas mal plus difficile d'engager des fonds dans des programmes de formation
professionnelle que de payer de l'huile à chauffage dans l'hôpital
Notre-Dame à Montréal. (20 h 45)
Mme Harel: II faut, à ce moment-là, avoir la
capacité de ne pas faire peser une gestion bureaucratique sur des
secteurs qui ont besoin de plus de dynamisme. Parce que ce n'est quand
même pas normal. Le ministre a l'air de se résigner à cette
réalité qui est qu'il est le champion des crédits
périmés. Ce n'est quand même pas normal.
M. Bourbeau: Écoutez, je ne me résigne pas du tout,
je suis le premier à verser des larmes quand je vois qu'il y a des fonds
périmés. Mais je ne peux quand même pas jeter l'argent par
les fenêtres et dire: Bon, bien, il reste 10 000 000 $ qui n'ont pas
été dépensés, on va faire un gros "party" et
inviter la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: II y a beaucoup d'autres...
M. Bourbeau: Je suis en mesure, si la députée de
Hochelaga-Maisonneuve est toujours intéressée...
Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: ...de lui donner une meilleure ventilation des 139
000 000 $, à 2 000 000 $ près. Alors, on a parlé
tantôt de formation sur mesure, 32 400 000 $; les achats directs, 41 700
000 $, 41 800 000 $. Il y a les CFP, tantôt je disais 20 000 000 $, je
n'étais pas loin, c'est 19 300 000 $, pour le fonctionnement des CFP. Au
ministère de l'Enseignement supérieur et do la Scionco, il y a
une somme de 12 700 000 $ qui est virée à ce
ministère-là et ça paie pour des infrastructures dans le
domaine de l'éducation des adultes. Au ministère de
l'Éducation, il y a 19 100 000 $ pour la même chose, pour les
infrastructures Finalement, le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration hérite d'une somme de 11 200 000 $ pour
les fins de ce ministère, les COFI et la formation linguistique pour les
immigrants et immigrantes.
Mme Harel: Qu'est-ce qui arrive avec les centres de formation
spécialisés, je pense au plastique, à Toronto, et au
projet de conducteurs, conductrices de pétrochimie, à
Montréal? Qu'est-ce qui arrive avec ces projets de centres
spécialisés, notamment celui qui a été
déposé au printemps passé et qui a sollicité
l'appui du ministre et de son ministère?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M le
ministre.
M. Bourbeau: Auriez-vous objection à ce que je demande
à M. Jean Mercier, sous-ministre adjoint à la formation
professionnelle... Il brûle du désir de donner une réponse
à la députée de Hochelaga-Maisonneuve. M. Jean
Mercier.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M le ministre, si
c'est pour un meilleur éclairage pour la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, je vais consentir volontiers. Alors, M. le
sous-ministre.
Mme Harel: M. le Président, ça va profiter à
tous les membres de la commission.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, je n'en
disconviens pas.
M. Mercier (Jean): Au moment où on se parle, les divers
intervenants impliqués par l'industrie pétrochimique et
l'industrie chimique connexe, dans la région de Montréal, se sont
entendus pour la création d'un centre de formation. Quand je parie des
intervenants, il y a le cégep Maisonneuve qui est impliqué, les
gens de la grande entreprise, les gens du fédéral et les gens du
Québec. À ce moment-ci, les démarches ont
été développées en concertation avec la CECM,
à Montréal, pour obtenir des locaux, avec l'entreprise, pour
fournir les équipements, avec le milieu collégial, pour
développer des programmes de formation et, avec la contribution
financière d'Emploi et Immigration Canada et du ministère de la
Maln-d'oeuvre et de la Formation
professionnelle, pour pouvoir faciliter la mise en place de ce centre de
formation.
Mme Harel: Et c'est acquis, la collaboration financière
d'Emploi et Immigration Canada?
M. Mercier: II y a eu des engagements de pris par les
représentants du gouvernement fédéral, lors...
Mme Harel: Pour quel ordre?
M. Mercier:... des tables de concertation, pour environ 800 000 $
et des engagements du ministère de la Main-d'oeuvre pour
également supporter la mise en place de ce centre. Au moment où
on se parle, les divers intervenants sont à élaborer, de
façon détaillée, leurs projets. Semble-t-il qu'il y a des
coûts supérieurs très importants envisagés. Les
représentants des deux gouvernements ont demandé aux intervenants
de détailler leurs projets afin d'arrêter les orientations
définitives pour ce centre.
Mme Harel: Dans le projet dont j'ai copie, qui est parvenu au
ministre au printemps dernier, il y avait déjà la validation des
cours par le cégep. Déjà, je pense, le projet était
de l'ordre de 4 000 000 $. Et l'ensemble de l'industrie, c'est-à-dire
les 38 entreprises qui font partie de cette association provinciale,
s'engageait à mettre à la disposition du centre pour 1 000 000 $
d'équipements, et les montants requis pour l'utilisation des espaces, il
me semble que ça faisait 4 000 000 $ ou 5 000 000 $. Alors est-ce que
c'est sur cette somme-là qu'il y a maintenant une interrogation?
M. Mercier: II y a des interrogations sur beaucoup d'aspects du
dossier, notamment les locaux, car il y a des frais qui dépassent
largement ce qui avait été anticipé au départ.
Mme Harel: Ce qui avait été anticipé dans le
projet de quelques millions de dollars?
M. Mercier: Exact.
Mme Harel: Compte tenu de la vétusté des locaux?
Pour quels motifs y a-t-il des dépassements?
M. Mercier: On n'a pas encore les raisons, c'est pour ça
qu'on a demandé aux intervenants du dossier de préciser
l'ensemble des éléments pour nous permettre de prendre une
décision basée sur des éléments concrets et un
budget clair dans ce projet-là.
Mme Harel: Et qu'arrive-t-il du projet de centre de formation
dans le secteur du plastique?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Bourbeau: En ce qui concerne la question de l'Industrie du
plastique ou l'institut du plastique, c'est un projet qui a été
lancé conjointement par le Centre canadien de l'industrie du plastique,
ou quelque chose comme ça, et le gouvernement de l'Ontario, le
gouvernement de l'Ontario ayant subventionné, si ma mémoire est
fidèle, les infrastructures, la construction, je crois, d'un centre. Le
gouvernement fédéral est venu en support à ce
projet-là. Maintenant...
Mme Harel: II y a un projet...
M. Bourbeau:... je n'ai pas d'autres renseignements pour
l'instant.
Mme Harel: Oui, parce que la CECM a rendu publique une
proposition d'un centre de formation dans le secteur du plastique. Il n'y a
donc pas d'autres contacts qui se sont poursuivis avec le ministère.
Ça va me permettre de demander ceci au ministre, les subventions qui ont
été octroyées à, je pense que c'est Gravel-bec, de
mémoire?
M. Bourbeau: Glaverbec? À Saint-Augustin-de-Desmaures?
Mme Harel: Glaverbec? M. Bourbeau: Oui.
Mme Harel: Et également à Provigo, je pense?
M. Bourbeau: Exact.
Mme Harel: À Provigo. Ce sont des montants assez
importants, je pense que c'est 300 000 $ à Provigo et... Comment?
Des voix: Glaverbec.
Mme Harel: Glaverbec, c'est de l'ordre de 600 000 $, il me
semble, de mémoire? Ces sommes orlginent de quel programme au
ministère?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Bourbeau: Ces sommes d'argent, pour des projets majeurs, sont
puisées à même le programme Recyclage, perfectionnement...
J'aimerais souligner que ces projets-là, en règle
générale, sont étalés sur plusieurs années
et non pas sur une seule année budgétaire. Si la
députée de Hochelaga-Maisonneuve est intéressée, on
pourrait lui faire parvenir, subséquemment, des détails
additionnels sur ces projets-là.
Mme Harel: Dans ce programme, par exemple je prends... C'est
difficile de suivre... Je prends l'année 1990, juin, l'engagement
financier 9. Vous allez voir 7 000 000 $, Subventions aux commissions de
formation professionnelle afin de leur permettre d'émettre des
subventions dans le cadre du programme Recyclage...
M. Bourbeau: Excusez. Pour qu'on puisse se trouver, vous avez dit
juin 1989 ou 1990?
Mme Harel: 1990.
M. Bourbeau: Juin 1990.
Mme Harel: Je pense qu'il y en a en juin 1989 aussi.
M. Bourbeau: Juin 1989 est parti.
Mme Harel: Mais je vous parle de juin 1990.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): On va s'en tenir
à juin 1990 pour les fins de la discussion.
M. Bourbeau: Juin 1990, quel engagement?
Mme Harel: L'engagement 9. M. Bourbeau: L'engagement 9
Mme Harel: On peut y lire: Subventions: 7 000 000 $ aux
commissions de formation professionnelle du Québec afin de leur
permettre d'émettre des subventions dans le cadre du programme
Recyclage, perfectionnement et équipements. Peut-on savoir - on n'a
aucune ventilation - quelles entreprises ont reçu des subventions? On le
sait, comme le Petit Poucet, à la lecture des journaux, quand on peut
colliger. On l'a vu dans le cas des communiques de Telbec qui ont
été publiés pour Glaverbec et pour Provigo.
M. Bourbeau: Est-ce que ces subventions-là sont
accordées par les CFP? Nous, nous transférons des budgets aux CFP
et c'est dans les CFP que les demandes sont acheminées.
Mme Harel: Mais c'est le ministre qui fait les annonces.
M. Bourbeau: Oui, mais je n'ai rien contre ça, moi
personnellement. Si on me demande de faire une annonce, je ne m'objecte pas en
général, parce que cela a valeur d'entraînement; quand le
gouvernement annonce qu'une subvention a été faite pour la
formation, ça fait penser à tout le monde, y compris ceux qui n'y
pensaient pas, que c'est Important de faire de la formation
professionnelle.
Mme Harel: Est-ce que le ministre a simplement la liste des
subventions qui sont accordées aux entreprises qui lui demandent de
faire l'annonce ou bien il pourrait procurer la liste des entreprises qui
obtiennent une subvention dans le cadre du programme Recyclage,
perfectionnement et équipement.
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
que, moi, je suis un politicien et que je suis suspect, je demanderais à
mon sous-ministre de répondre, lui qui ne fait pas de politique.
Mme Harel: On a bien vu ça à l'émission de
Claire Lamarche.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): S'il vous plaft!
Est-ce que M. le sous-ministre...
M. Bourbeau: M. l'ancien attaché politique de la
députée de Hochelaga-Maisonneuve aussi est le chef du front
commun des assistés sociaux.
Mme Harel: Oui, mais il n'est pas haut fonctionnaire au
gouvernement du Québec.
M. Bourbeau: Elle se gardait bien de le dire, d'ailleurs
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on peut
avoir la réponse de M. Pronovost till vous plaît?
M. Pronovost: Je vous décris rapidement la façon
dont nous fonctionnons. Les budgets sont attribués aux CFP, selon une
formule qui tient compte d'un certain nombre de variables dont les taux de
chômage, la population de la région couverte par les CFP et ainsi
de suite. Ces budgets-là sont attribués par les CFP à
l'intérieur de certaines règles du jeu. Les premières
règles du jeu, ce sont des programmes, c'est donc un cadre normatif.
Mais, à l'intérieur de ces cadres normatifs, il y a aussi des
règles du jeu administratives qui font que les CFP accordent de leur
propre chef - elles ont ce pouvoir de décision - toutes les subventions
de 100 000 $ et moins: pour les projets majeurs, elles se
réfèrent au ministère. O.K? Ils étudient le projet,
ils le décortiquent, ils font une recommandation qui est
étudiée par nous, et les projets que vous venez de citer font
partie de ce groupe-là, les subventions d'une certaine ampleur, O.K? Ce
qui explique les engagements financiers, c'est que l'argent qui fait partie du
budget des CFP ne leur est pas donné tout d'un coup, on donne ça
par tranches tout au long de l'année. D'où des engagements de x
millions, et les millions en question ne correspondent pas
nécessairement au budget; leur total doit correspondre au budget pour
l'année. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais les
règles du jeu, en gros,
c'est ça. Si vous voulez avoir la liste complète des
entreprises que ces budgets-là soutiennent en cours d'année, il
faudrait aller dans tous les CFP pour obtenir tous les projets de 100 000 $ et
moins, auxquels on ajouterait les projets qu'on connaît d'une
façon un peu plus intime parce qu'ils remontent au ministère et
les projets de 100 000 $ et plus.
Mme Harel: En fait, je me satisferais des projets de 100 000 $ et
plus. Vous devez avoir cette liste-là?
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve ne
s'intéresse pas aux petits projets de 100 000 $ et moins, je
comprends.
Mme Harel: C'est-à-dire qu'ils sont intéressants
aussi, mais comme ils sont sous la juridiction des CFP... Est-ce qu'il arrive
que des projets qui vous soient soumis ne soient pas finalement
autorisés, de plus de 100 000 $?
M. Bourbeau: Oui, ça arrive. Il m'est arrivé d'en
refuser. (21 heures)
Mme Harel: L'an dernier - loin de moi l'idée de vous
reprocher de mettre en vigueur ce programme - il y a eu pour 5 500 000 $
périmés à ce programme Recyclage, perfectionnement et
équipements. Dans vos crédits, on pouvait constater qu'il y
avait... C'est bien ça? En tout cas, il y avait un périmé
de 5 500 000 $ en 1989-1990. Est-ce que c'est possible d'avoir la liste des
entreprises qui ont pu obtenir ce projet de 100 000 $ et plus?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre, vous
allez fournir...
Mme Harel: Le non verbal n'est pas enregistré.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): en listes...
M. Bourbeau: Oui, c'est possible, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
Alors, Mme la députée, vous aurez vos listes en temps et lieu, je
présume.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Dans le
répertoire de tous les programmes du ministère, il y a aussi un
programme qui s'appelle Recyclage et perfectionnement de la main-d'oeuvre.
Est-ce qu'il faut comprendre que ce programme de Recyclage et perfectionnement
de la main-d'oeuvre est le titre ancien du nouveau programme Recyclage,
perfectionnement et équipements ou s'agit-il d'autres choses?
M. Bourbeau: M. le Président, on me dit que c'est le
même programme.
Mme Harel: C'est le même? Alors, il y avait vraiment 5 500
000 $ de périmés l'an passé et 9970 personnes
refusées. Au moment des crédits, on avait obtenu la liste des
participants qui avaient abandonné ou qui avaient demandé et qui
n'avaient pas été acceptés. Pour ce programme Recyclage,
perfectionnement et équipements, mais qui s'appelle en fait
Perfectionnement de la main-d'oeuvre, le ministère nous avait
indiqué 9970 personnes refusées. Peut-être pouvons-nous
aborder tout de suite le dossier des engagements à l'égard de
Hyundai. On les retrouve, entre autres, il y en a plusieurs là, mais en
février 1990, en avril 1990, en juin 1990, en juillet 1990.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
est-ce que vous pouvez répondre au dossier de Hyundai?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je n'ai pas entendu la
question, mais je peux quand même dire quelque chose, si vous voulez.
Alors, l'usine d'assemblage automobile de Hyundai de Bromont emploie quelque
750 personnes. L'engagement financier du gouvernement du Québec pour la
formation de 1200 personnes est de 7 300 000 $. L'objectif est de fournir
à l'entreprise un support financier et une assistance-conseil pour la
réalisation de son plan de formation dont l'importance est mise sur
l'acquisition de connaissances de haute technologie. Le 24 octobre 1987, une
entente officielle a été signée entre le ministère,
la CFP Montérégie et la compagnie Hyundai, au montant de 7 300
000 $. Le 4 juillet 1989 un montant additionnel de 1 000 000 $ a
été ajouté pour la formation du personnel de l'atelier de
matriçage. 300 employés de production et 312 employés de
service ont complété leur formation. Au 31 mars 1990, 3 700 000 $
avaient été dépensés c'est-à-dire 51 % de la
subvention et, en 1990-1991,. 1 900 000 $ sont prévus pour les
activités de formation. Depuis septembre 1989, dû à
l'état du marché de l'automobile, l'embauche a été
limitée. Toutefois, 235 demandes d'emploi de prestataires de la
sécurité du revenu ont été acheminées chez
Hyundai. De ce nombre, une trentaine de prestataires ont été
embauchés et environ 50 autres sont en processus de sélection. En
1991-1992, environ 350 personnes pourront être embauchées. Des
cours préparatoires à l'emploi sont donnés aux
prestataires qui sont dans l'attente d'une sélection. Maintenant, les
estimations des besoins financiers pour les frais de formation et
d'administration de cette activité, en 1990-1991, tel que je le disais
précédemment, on prévoit dépenser 1 700 000 $, en
1992-1993, 1 000 000 $ et, en 1993-1994, 300 000 $.
Mme Harel: M. le Président, le ministre sait très
bien que ce qui est en cause dans cet engagement, c'est l'annonce que son
prédécesseur avait faite et que lui-même a reprise. Il s'en
est écrit... Je pourrais vous dire que mon dossier Hyundai est rempli de
communiqués, de telbecs d'attachés de presse du cabinet du
ministre qui annoncent des bonnes nouvelles: "Hyundai s'engage à
embaucher 200 assistés sociaux". "Les subventions gouvernementales
à Hyundai totalisent 120 800 000 $". "Avec la subvention de 7 300 000 $,
le fabricant sud-coréen s'engage auprès des assistés
sociaux". Un autre titre: "Hyundai intégrera 200 assistés
à son personnel" Mon Dieu! "Hyundai embauchera 200
bénéficiaires de l'aide sociale".
M. Jolivet: C'est avant les élections ça, hein?
Mme Harel: Ma foi! N'en jetez plus, la cour est pleine. C'est
comme ça, d'ailleurs, que le ministre avait justifié l'octroi de
cette subvention parce que la compagnie elle-même, je pense, avait
annoncé verser 34 000 000 $ pour la formation de son personnel. Je vais
citer ce que le ministre disait à l'époque de cette entente
innovatrice. "C'est la première fois que l'aide octroyée par le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
pour la formation professionnelle du personnel d'une nouvelle entreprise est
assortie d'une clause favorisant l'embauche et la formation de personnes
bénéficiant de l'aide sociale. M. Bourbeau s'est dit confiant
dans la réussite de cette initiative puisqu'elle sera soutenue par
l'action concertée des deux réseaux du ministère, celui
des CFP chargés au plan régional de la gestion de l'ensemble des
mesures et celui des centres Travail-Québec responsables de la gestion
du programme d'aide sociale et des programmes d'aide à l'insertion
professionnelle des personnes qui reçoivent l'aide sociale." Vous voyez,
c'était en date du 24 octobre 1988, ça fait déjà
deux ans.
M. Jolivet: Ce n'est pas avant les élections,
ça.
Mme Harel: En 1988, c'était l'année d'avant.
Là, le ministre nous dit qu'il y aurait 30 - est-ce bien ça? -
bénéficiaires de l'aide sociale qui auraient été
engagés. Bon, on est à 15 % de l'objectif. Qu'est-ce qu'il entend
mettre en oeuvre pour que son objectif soit atteint?
M. Bourbeau: M. le Président, je suis content de voir que
la députée de Hochelaga-Maisonneuve parie
°"un objectif. Dans le contrat que nous avons signé avec
Hyundai, il n'y a aucune obligation légale pour la compagnie Hyundai
d'engager 200 personnes issues de la sécurité du revenu, et
ça se comprend. L'objectif de la subvention et de l'exercice est de
former des travailleurs pour exercer les emplois chez Hyundai. Nous tentons
dans la mesure du possible de faire en sorte qu'un nombre maximum
d'assistés sociaux puissent se qualifier. Mais on ne peut quand
même pas obliger Hyundai à engager quelqu'un qui n'est pas
qualifié et qui ne réussirait pas à se qualifier.
Alors, nous avons fait en sorte d'insérer dans le contrat une
clause favorisant l'embauche. Ce sont les mots mêmes qu'a
prononcés la députée de Hochelaga-Maisonneuve tantôt
en citant les communiqués. Donc, nous favorisons l'embauche de
prestataires de la sécurité du revenu et nous ne
négligeons rien pour favoriser cette embauche. Mais on conviendra que ce
n'est pas nécessairement facile de prendre un assisté social ou
un prestataire de la sécurité du revenu qui est parfois à
cet endroit depuis longtemps et dont les connaissances ou les habiletés
sont souvent très loin du haut niveau qu'il faut atteindre pour
travailler dans un environnement de haute technologie comme chez Hyundai.
N'empêche que, jusqu'à maintenant, Hyundai a engagé 30
prestataires de la sécurité du revenu; il y en a une cinquantaine
d'autres qui sont présentement en ballottage, si je peux m'exprimer
ainsi, en processus de sélection. On me dit qu'on est raisonnablement
confiant qu'une vingtaine vont être engagés sous peu. Ça
ferait une cinquantaine. On est encore loin des 200, mais je signale aussi
à la députée de Hochelaga-Maisonneuve qu'on est
très loin des 1200 travailleurs que Hyundai va éventuellement
engager. On a à peine dépassé la moitié de ce
chiffre-là.
Tous les espoirs sont permis. On continue à tenter de faire en
sorte de qualifier le maximum de prestataires de la sécurité du
revenu et on verra ce qui va arriver dans l'avenir. Je dirai que depuis le
début il y aurait environ 12 000 candidatures qui ont été
soumises à Hyundai, pas de la sécurité du revenu, mais en
tout, 12 000 candidatures et la compagnie n'a engagé que 750
travailleurs
Donc, compte tenu du nombre d'assistés sociaux dont les noms ont
été soumis, le chiffre de 30 ou, maintenant, 50 personnes
engagées constitue une proportion, somme toute, qui est à peu
près la même que pour les autres travailleurs.
Mme Harel: Oui. C'est-à-dire que là il ne faut pas
que le ministre passe des désirs à la réalité. Le
chiffre de 50. c'est un chiffre qui reste hypothétique. Pour tout de
suite, il y en a 30, et 30 sur 750 c'est moins que 4 %. En conversant avec des
gens des CTQ de la Monté-régie, il y a une réalité
que le ministre n'a pas invoquée et qui est pourtant la toile de fond de
cette situation. C'est que la Montérégie a un taux d'occupation
d'activités qui est l'équivalent de celui de Toronto, 68,8 %. Ce
n'est pas à cause de la capacité générée par
la région elle-même. C'est qu'il y a une autre
réalité qui est claire-
ment, éloquemment illustrée dans les dernières
statistiques de l'Office d'expansion économique de la Communauté
urbaine de Montréal, c'est que, sur les 110 000 emplois
créés depuis six ans sur l'île de Montréal, il y en
a 45 000 qui ont été occupés par des
non-résidents.
Essentiellement, les emplois créés sur l'île sont
occupés par des personnes qui ne résident pas sur l'île et,
contrairement à l'impression fausse qu'on peut en avoir, ce n'est pas
parce que les régions, par exemple, de la Montérégie ou de
Laval sont prospères sur le plan économique qu'elles
créent une activité qui génère de l'emploi. C'est
parce que leurs résidents sont des résidents de couronne et
viennent occuper des emplois dans le centre-ville. Et ça pose la
question: Est-ce qu'on a pensé élargir le bassin de personnes
assistées sociales? Finalement, l'objectif, si c'est un objectif qui
peut être réalisé avant que le ministre ne quitte son
ministère, parce que le ministre n'est pas éternel ou, en tout
cas, son gouvernement ne l'est pas... Alors, est-ce qu'il pourrait un peu
activer et est-ce que les mesures ont été prises pour que le
bassin de bénéficiaires d'aide sociale, à qui on offre les
mesures des CFP et les mesures des CTQ, soit élargi de manière
à pouvoir comprendre des bénéficiaires ailleurs que dans
la région de la Montérégie?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est déjà
fait. On a déjà ouvert le bassin à d'autres régions
que la Montérégie-Est, Montérégie-Ouest. Toute la
région de Montréal a été mise à
contribution, l'Estrie aussi et on ne refuse pas de candidats qui viennent de
l'extérieur.
Mme Harel: Par le biais des CFP ou des CTQ? Quand vous dites que
l'élargissement a été fait, qui fait le recrutement?
M. Bourbeau: Par le biais des centres Travail-Québec
puisqu'on parle des assistés sociaux.
Mme Harel: Bon. Sur les 30, il y en a combien qui viennent d'en
dehors de la Montérégie?
M. Bourbeau: Ah bien! Là, franchement, la
députée de Maisonneuve est...
Mme Harel: Si vous ne pouvez pas ce soir me le dire, je ne peux
pas croire qu'en ayant élargi comme ça le bassin vous ne soyez
pas préoccupé de savoir si la clientèle peut venir de
l'extérieur de la région de la Montérégie.
M. Bourbeau: Oui, mais écoutez. On va vérifier. On
pourrait donner à la députée de Maisonneuve les
renseignements. (21 h 15 )
J'aimerais, M. le Président, profiter de l'occasion pour revenir
sur un point. La députée de Maisonneuve, tantôt, parlait
des emplois qui sont créés sur l'île de Montréal
à Montréal et qui sont occupés par des résidents de
la couronne, comme elle disait. J'aimerais faire un exercice inverse. Combien
d'emplois sont créés à Montréal par des gens qui
demeurent dans la couronne? Je pense qu'on en trouverait beaucoup plus que les
110 000 dont parlait la députée de Hochelaga-Maisonneuve parce
qu'à titre d'exemple, moi, j'ai créé pas mal d'emplois
à Montréal pendant plusieurs années en ayant mes bureaux
professionnels à Montréal. Pendant 21 ans, effectivement. Et j'ai
engagé au fil des années des gens, du personnel, des
secrétaires et c'étaient des emplois créés par
quelqu'un qui résidait sur la rive sud.
Si on regarde les bureaux de professionnels qui sont à
Montréal - par exemple les bureaux d'avocats, les bureaux de comptables,
etc., et beaucoup d'autres entreprises, dont les actionnaires, les principaux
dirigeants demeurent soit en Montérégie, soit sur la rive sud,
soit à Laval - on pourrait se rendre compte qu'il y a un très
très grand nombre d'emplois qui sont créés à
Montréal par des gens qui demeurent à l'extérieur. Alors,
je pense qu'il faudrait aussi faire cet exercice-là et non pas le faire
dans un sens, mais le faire dans les deux sens.
Mme Harel: Oui, mais, dans le fond, la vraie question c'est de
savoir: Est-ce que les emplois que vous vous avez créés ont
été occupés par des résidents ou des
non-résidents de l'île? Ce n'est pas tellement d'en créer
qui compte, c'est de savoir...
M. Bourbeau: J'ai posé la question. J'ai engagé les
gens les plus compétents. Il y avait des résidents de
Montréal.
Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: Je dirais que la majorité des gens
résidaient à Montréal, oui, parce que ce n'est pas tout le
monde...
Mme Harel: Je ne pense pas que ce soit nécessaire de vous
prendre comme échantillonnage vous-même.
M. Bourbeau: Non, mais...
Mme Harel: Les statistiques qui sont toutes...
M. Bourbeau: Non, mais combien d'emplois la députée
de Hochelaga-Maisonneuve a-t-elle créés à Montréal
au cours des 10 dernières années, sauf son bureau de
comté?
Mme Harel: Écoutez, ne me faites pas
entrer dans les emplois que vous créez dans le secteur agricole
parce que ça on pourrait s'en reparler plus longuement. Alors...
M. Bourbeau: Je n'ai pas honte de ça non plus.
Mme Harel: non? parce qu'il y a du personnel qui a
travaillé pour vous qui a pourtant souhaité pouvoir trouver un
autre employeur alors...
M. Bourbeau: Peut-être que dans mon cabinet aussi.
Mme Harel: Ah, mais ça il s'agit plutôt
là...
M. Bourbeau: Ou dans mon ministère.
Mme Harel: ...d'emplois privés. Alors, le fait est que sur
le plan des statistiques, qui sont plus têtues que
l'interprétation qu'on peut en faire, il y a 400 000
non-résidents qui tous les jours viennent travailler sur 111e de
Montréal et il y en a 100 000 qui font le chemin inverse. Il y a une
perte de 300 000. Bon, vous allez me dire: C'est un gain Ça
dépend si les couronnes se sentent aussi solidaires de la relance de
l'emploi sur l'île, parce que la création d'emplois sur
l'île, il faut non seulement la penser pour les résidents de 111e,
il faut penser pour les non-résidents de Ille parce que c'est eux
prioritairement qui occupent les emplois.
Alors, sur Hyundai, ce qu'on peut espérer, c'est d'avoir ces
chiffres qui nous permettent d'identifier le régime des personnes
bénéficiaires d'aide sociale qui ont été
engagées, ou qui le seront, et puis espérer que les CTQ fassent
du recrutement parce que ce n'est pas possible d'envisager qu'il n'y ait pas
quand même du personnel qui puisse être formé, mais du
personnel récemment licencié qui pourrait occuper ces
emplois.
Programme d'adaptation des travailleurs
âgés
Sur PATA. Alors, les engagements concernant PATA, on les retrouve en
novembre 1989, pour le premier. C'est l'engagement 3. Et puis, on en retrouve
ici en décembre 1989, en avril 1989. Bon, particulièrement pour
l'engagement 3, en novembre 1989, on y retrouve un dépassement de
contrat. C'est la firme Blondeau & Cie. Il y a un amendement au contrat de
24 500 $ concernant l'élaboration du Programme d'adaptation des
travailleurs âgés et la procédure d'appel d'offres
relativement à l'adjudication des contrats d'administration des
prestations de ce programme. Alors, concernant particulièrement cet
engagement financier de novembre 1989, pourquoi le dépassement de
contrat? Il doit sûrement y avoir un motif.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit d'un amendement de
24 500 $ concernant l'élaboration du Programme d'adaptation des
travailleurs âgés et la procédure d'appel d'offres
relativement à l'adjudication des contrats d'administration des
prestations de ce programme. Suite à la signature de l'entente sur le
Programme d'adaptation des travailleurs âgés, le ministère
avait sollicité des offres de services par appel de candidatures en
invitant trois firmes de son choix, car la spécialité
n'était pas prévue au fichier, dans le but de s'adjoindre les
services d'une firme d'actuaires-conseils dans l'élaboration du
programme et de la procédure d'appel d'offres relativement à
l'adjudication des contrats d'administration des prestations de PATA. Les trois
firmes avaient répondu à cet appel. À la suite de
l'évaluation des offres de services par un comité de
sélection, les propositions des firmes avaient été
examinées et la firme Blondeau & Cie s'était qualifiée
comme étant la première Le contrat avait été
octroyé selon la recommandation du comité de sélection
à la firme Blondeau & Cie qui avait obtenu la meilleure note, pour
un montant maximum de 24 500 $ et à des taux horaires permis à la
directive 1077 concernant certaines modalités d'application du
régime relatif aux tarifs d'honoraires autorisés pour des
services professionnels rendus au gouvernement. Contrairement aux
prévisions, le développement du cahier des charges avait
accaparé la presque totalité des énergies de la firme et
des responsables du développement du programme au ministère
L'écart qui existait entre le plan de travail initiai et le niveau de
réalisation des travaux s'expliquait en grande partie par le
déroulement imprévisible des négociations avec les divers
intervenants et une sous-évaluation de l'ampleur de la tâche. En
effet, tous les aspects du PATA présentaient des caractéristiques
originales, que ce soit au point de vue de son développement ou de son
administration. Le ministère désirait continuer de profiter de
l'expertise qu'avait su développer la firme en ce qui concernait le PATA
en général, et plus particulièrement lo volet de
l'adjudication des contrats d'administration des prestations. Les amendements
au contrat ont été signés et le montant du contrat a
été porté à 64 500 $. Au C.T. 172156, le Conseil du
trésor autorisait une augmentation des honoraires à la firme pour
un montant de 40 000 $.
Mme Harel: C'est une firme d'actuaires? C'est ça?
M. Bourbeau: Exact.
Mme Harel: Et concernant PATA, il y a... En fait, à la fin
de l'année financière, il y aura non pas la terminaison de
l'entente mais est-ce qu'il y a une renégociation des arrangements sur
le partage des coûts qui est d'ailleurs prévue à
l'entente, |e pense?
M. Bourbeau: Bon, la prochaine année sera marquée
par l'évaluation de la performance de la mesure en regard des objectifs
initiaux du Québec en matière d'adaptation des travailleurs
âgés, la détermination d'une politique
québécoise en matière d'adaptation des travailleurs
âgés et la négocation avec Travail Canada de la position du
ministère. On est en train présentement de procéder
à l'évaluation du programme et, subséquemment, nous
déciderons de la marche à suivre concernant la survie ou non de
ce programme.
Mme Harel: Dans l'entente, on disait que l'entente demeurait en
vigueur jusqu'à ce qu'elle soit résiliée, de part ou
d'autre, mais que le partage des coûts, lui, était
reconsidéré à la fin de l'année financière
1990-1991. Alors, l'évaluation que vous menez présentement, c'est
sur le partage des coûts ou c'est sur l'entente elle-même? C'est
sur l'opportunité de l'entente ou c'est sur le partage des
coûts?
M. Bourbeau: Quoi?
Mme Harel: L'évaluation que vous menez
présentement.
M. Bourbeau: Sur la totalité du programme, l'ensemble du
programme.
Mme Harel: Quand est ce que vous pensez avoir terminé?
M. Bourbeau: Je pense que, étant donné que le
programme vient à échéance le 31 mars 1991, je crois, il
va falloir qu'on termine nos cogitations sur la question au plus tard à
la fin d'octobre, début novembre, si on veut être en mesure de
discuter avec le gouvernement fédéral de la possibilité
d'une reconduction.
Mme Harel: Avez-vous pris connaissance - peut-être que vous
n'avez pas eu le temps, ce soir - du mémoire de la Chambre de commerce
du Québec qui a été rendu public aujourd'hui et qui
recommanderait le rapatriement complet de toutes les compétences en
matière de main-d'oeuvre, formation professionnelle,
assurance-chômage, sécurité du revenu9
M. Bourbeau: Je n'ai pas pris connaissance de l'annonce
aujourd'hui, mais je connais la position de la Chambre de commerce du
Québec à ce sujet et je savais que telle était la position
de la Chambre de commerce du Québec.
Mme Harel: Je vous ai écrit à l'égard de ce
programme PATA, vous demandant d'examiner ce critère qui me semble assez
discriminatoire pour les travailleurs et travailleuses âgés de
l'île de Montréal, puisque le critère de licenciement est
différent si le licenciement a lieu ou si la fermeture a lieu sur 111e
de Montréal ou à l'extérieur de l'île. C'est un
critère, à Montréal, qui est très
sévère parce qu'il exige un licenciement de plus de 100
employés pour donner ouverture au programme PATA. Il exige aussi le test
d'un nombre de travailleurs âgés correspondant à la
population âgée, donc en pourcentage, parmi les travailleurs
licenciés. Il y a comme un double test qui doit être fait: le test
du nombre de licenciés au total et, en plus, le test du nombre
d'âgés parmi les travailleurs licenciés. Alors, est-ce
qu'il y a toujours l'application de ce critère? Parce qu'on me fait
savoir que, dépendamment des comtés... J'ai rencontré, en
fait, des travailleurs qui étaient de Saint-Michel et des comtés
des collègues italiens du ministre qui m'ont dit avoir réussi
à faire écarter l'application de ce critère.
M. Bourbeau: Non, c'est impossible M. le Président.
Mme Harel: Non. Ce critère-là va continuer de
s'appliquer. Quel est...
M. Bourbeau: Non...
Mme Harel:.. le rationnel..
M. Bourbeau:... je n'ai pas dit ça non plus.
Mme Harel: Ah!
M. Bourbeau: J'ai dit qu'il n'y a eu aucune exception depuis le
début. Nous avons appliqué le programme avec rigueur,
c'est-à-dire que nous avons suivi exactement les normes du programme et,
à ma connaissance, il n'y a eu aucune espèce d'exception.
D'ailleurs, ça aurait été plutôt compliqué
parce qu'il aurait fallu l'aval du gouvernement fédéral et de
nous; pour faire des exceptions, ça prend le consentement des deux
ministres. Il n'y a eu aucune exception, ça a été la
même règle pour tout le monde. Maintenant, est-ce qu'il y aura des
changements dans l'avenir? La députée de Hochelaga-Maisonneuve
m'a écrit une lettre, le 4 mai dernier, à ce sujet, elle en
faisait état tout à l'heure. Vous connaissez ma parcimonie et la
façon avec laquelle j'administre les deniers publics. Voulant
économiser des sous, j'ai préféré, plutôt que
d'envoyer la réponse par la poste, la lui apporter ce soir. Vous me
permettrez de vous faire lecture de la lettre que je vous ai écrite.
"J'ai lu, chère madame, avec attention, votre lettre concernant
l'application, sur le territoire de la ville de Montréal, du Programme
d'adaption pour les travailleurs âgés, PATA. "Comme vous le savez,
ce programme fédéral-provincial veut accorder une aide aux
travailleurs qui, à la suite d'un licenciement collectif,
éprouvent le plus de difficultés à
réintégrer le marché du travail. C'est pourquoi if
s'adresse aux personnes de 55 ans et plus et aux licenciements ayant un impact
majeur sur la collectivité locale. (21 h 30) "Ainsi, tous les dossiers
de licenciement sont d'abord analysés à la lumière des
deux critères suivants: l'importance du licenciement en regard de la
taille de la municipalité où il survient et le nombre de
travailleurs âgés touchés par rapport à l'ensemble
des personnes licenciées. On comprend que, de façon
générale, la réinsertion en emploi est d'autant plus
difficile que le bassin d'emplois est restreint. C'est la raison pour laquelle
l'un des critères d'admissibilité au programme PATA tient compte
de la taille de la municipalité où le licenciement collectif a
lieu. Nous reconnaissons cependant que, compte tenu de l'ampleur des
restructurations industrielles qui ont cours à Montréal et qui
affectent plus sévèrement certaines catégories de
travailleurs âgés, il faudrait revoir l'application de ce
critère. Nous avons donc proposé à Travail Canada un mode
différent d'application des critères du programme qui aurait
comme conséquence pratique de venir en aide aux travailleurs
âgés licenciés des quartiers défavorisés de
Montréal. On m'informe que cette proposition est actuellement à
l'étude chez les membres fédéraux du comité PATA
Québec-Canada. "Je vous remercie de m'avoir fait part de ces
commentaires et vous prie d'agréer, Mme la députée,
l'expression de mes meilleurs sentiments."
M. le Président, si on veut venir chercher la lettre, on va la
faire livrer à la députée de Hochelaga-Maisonneuve, ce qui
va économiser 0,39 $ au trésor québécois,
augmentant d'autant le déficit fédéral, bien
sûr.
Mme Harel: Me conseillez-vous d'écrire à votre
homologue fédérale?
Une voix: La TPS va-t-elle s'appliquer sur ça?
Mme Harel: Me conseillez-vous décrire à votre
homologue fédérale pour essayer de la convaincre?
M. Bourbeau: Oui, pourquoi pas? Sûrement que votre
témoignage va ajouter du poids à la revendication.
Mme Harel: Je pensais que vous en aviez beaucoup auprès
d'elle.
M. Bourbeau: Parfois je me demande si vous n'en avez pas plus que
nous.
Mme Harel: Bon. Une question rapide sur les SEMO. Il y a
plusieurs engagements à l'égard des semo, on n'y reviendra pas ce
soir, mais est-ce qu'il serait possible d'obtenir le cadre normatif qui
s'applique pour l'administration des subventions aux semo?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, il me fait
plaisir de vous en déposer une copie sur-le-champ, si vous voulez
m'envoyer un messager, je vous le fais parvenir..
Mme Harel: C'est plus qu'un messager, c'est notre
secrétaire.
M. Bourbeau: La secrétaire.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre, s'il
vous plaît, c'est la secrétaire de notre commission.
M. Bourbeau: oui, m. le président, je n'avais pas vu qui
viendrait, alors je dois faire amende honorable. c'est mme la secrétaire
en personne, alors c'est merveilleux.
Mme Harel: il y a différents engagements sur lesquels on
aimerait avoir un éclairage particulier. Sur les coûts
d'occupation des espaces, il y en a plusieurs, je n'ai pas l'intention
d'examiner chacun ce soir. Mais il y en a un qui est étonnant, c'est
l'occupation d'espaces à Longueuil. Ce qui étonne, c'est le
coût en comparaison des coûts d'autres occupations d'espaces.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait savoir de quel engagement il
s'agit?
Mme Harel: L'engagement 20 de janvier 1989.
M. Bourbeau: 1989? Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: On fait un retour en arrière, si j'ai bien
compris, on était à juin 1990 tout à l'heure?
Mme Harel: Oui, janvier 1989. L'engagement 20. Si on compare avec
Québec, où par exemple on retrouve à l'engagement 21, on
voit par exemple à Québec qu'il y a un loyer d'espaces pour un
montant de 98 802,84 $ avec un loyer de stationnements de 1344 $. Puis il y a
aussi, toujours pour Québec, un avenant à l'entente d'occupation,
ça ce sont les engagements suivants, ça concerne Québec,
pour un montant de 36 564 $. Mais quand on compare avec, finalement, Longueuil,
le loyer d'espaces est beaucoup beaucoup plus élevé que partout
ailleurs, Saint-Jérôme, Saint-Hyacinthe, tous les autres loyers
d'espaces. Qu'est ce qui justifie des coûts aussi différents entre
Longueuil et presque tous les
autres loyers d'espaces dans les autres localités? Pour
Longueuil, le loyer d'espaces est 203 101 $, le loyer de stationnements: 2352
$, l'aménagement est de 302 292 $, donc l'occupation d'espaces totalise
des engagements de 507 745 $. Ça, c'est vraiment très
différent de tous les autres engagements dont on a pu prendre
connaissance.
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve n'est pas sans savoir que c'est la Société
immobilière du Québec qui fait ces recherches-là et nous,
on donne un périmètre dans lequel on veut se loger et tout
ça se fait par la SIQ. Je ne sais pas si on paie plus cher. Je vois
qu'on est à Longueuil à la Place Charles-LeMoyne, je crois que
c'est la place près du métro de Longueuil, il est possible que
les loyers soient plus chers à cet endroit-là que dans un petit
village des Cantons de l'Est. Je dois dire que je ne vois pas personnellement
la négociation de ces contrats-là.
Mme Harel: Ça étonne, ça. Il faut dire
qu'à la lecture des engagements financiers sur un long laps de temps
ça étonne parce que Québec ce n'est pas moins cher que
Longueuil et les bureaux sont installés sur Saint-Amable.
M. Bourbeau: Ah! Là, là-dessus, je dois dire
à la députée de Hochelaga-Maisonneuve que j'ai
récemment fait des vérifications sur le coût des logements.
Je dois dire que Longueuil, selon les recherches que j'ai faites, est l'endroit
au Québec où, actuellement, les logements sont les plus chers, y
compris Montréal, y compris partout ailleurs, je parle des logements
résidentiels. C'était dans le cadre de mes études sur le
programme d'allocation-logement. Je ne sais pas si c'est la même chose
pour les bureaux, mais c'est certainement un endroit où l'immobilier est
très cher à Longueuil; surtout autour du métro, je ne
serais pas étonné qu'on ait des prix plus élevés
qu'à bien d'autres endroits au Québec. Je vais faire
vérifier, moi, je n'ai pas d'information... , Mme Harel: Est-ce
qu'on pourrait avoir le contrat de location? De toute façon, c'est quand
même nous qui devons faire...
M. Bourbeau: Oui, oui.
Mme Harel:... l'examen de cet engagement même si c'est la
Société immobilière du Québec.
M. Bourbeau: m. le président, on n'a absolument rien
à cacher. si la députée de hochelaga-maisonneuve veut le
bail, on va lui faire parvenir le bail.
Mme Harel: D'accord.
M. Bourbeau: Chez nous, c'est comme une porte ouverte, au
ministère. Vous savez que chez le député de Laporte il n'y
a pas de problème.
Une voix: C'est un bar ouvert.
Services informatiques
Mme Harel: Ensuite, il y a l'engagement de mars 1989. Ça,
c'est l'engagement 2 en mars 1989. Ça, c'est l'engagement 17, n'est-ce
pas?
M. Bourbeau: Oui, on vous écoute, Mme la
députée.
Mme Harel: Le contrat d'Acrofax qu'on retrouve à
l'engagement de mars 1989.
M. Bourbeau: L'engagement 2, ce n'est pas Acrofax, c'est DMR.
Mme Harel: On va plutôt examiner l'engagement d'août
1989 sur Acrofax, l'engagement 17. Le contrat d'Acrofax est de 945 450 $.
Ça, c'est le contrat en date d'août 1989. Quelle est la nature du
contrat pour le mois d'août 1990?
M. Bourbeau: La nature du contrat?
Mme Harel: Oui. Ça, c'est août 1989, les 945 450 $.
Est-ce que le contrat a été reconduit? Ah oui. Alors,
ça couvre trois ans, n'est-ce pas, c'est ça?
M. Bourbeau: C'est ça. C'est un contrat de trois ans, il
est toujours en vigueur.
Mme Harel: Alors, c'est la même entente sur trois ans qui
totalise 940 450 $?
M. Bourbeau: Sauf que les sommes d'argent qui sont effectivement
dépensées n'ont rien à voir avec 945 000 $. On en est
rendus à un peu plus de 25 000 $ pour l'année 1989-1990.
L'estimé révisé des transactions pour 1990-1991 nous
amène à diminuer la dépense prévue à environ
150 000 $ et pour 1991-1992 nous prévoyons environ 25 000 transactions
pour un coût de 175 000 $.
Mme Harel: Alors, le contrat va donc...
M. Bourbeau: Ça va générer des fonds
périmés.
Mme Harel: À la baisse? Est-ce que c'est grâce
à l'action énergique de la Commission d'accès à
l'information?
M. Bourbeau: De l'Opposition? Non, je ne crois pas. Si ça
fait plaisir à la députée de Hochelaga-Maisonneuve de
penser ça, moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'elle le pense,
mais disons que, dans le contrat lui-même, il était
déjà
indiqué que le gouvernement avait l'intention d'utiliser Acrofax
dans deux buts: les cas de fraude et les cas de récupération de
sommes d'argent dues par des ex clients de l'aide sociale. À l'usage, on
s'est rendu compte que ces cas-là ne permettaient pas de dépenser
une somme aussi importante que celle qui avait été prévue
origi nettement au contrat de sorte qu'à la fin du contrat il est
probable qu'on aura dépensé à peu près un tiers,
peut-être 40 % des sommes originellement prévues.
Mme Harel: Bien. Toujours pour mars 1989, si on y revient
là, il y a à l'engagement 9 un contrat pour l'acquisition d'un
logiciel de la firme Morino Associates inc. Vienna, Virginie. De quel type de
logiciel s'agit-il?
M. Bourbeau: L'engagement 9 de quel mois, août 1989?
Mme Harel: Mars 1989. Je peux tout de suite vous poser la
question parce qu'il s'agit aussi de logiciels. Il y a ceux de mars et il y a
ceux d'octobre 1989. C'est là l'acquisition de deux logiciels aux
États-Unis de Candie Corporation, Newport Beach, aux États-Unis.
Alors, de quelle sorte de logiciels s'agit-il pour qu'on ne les ait pas
trouvés ici au Québec ou au Canada?
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
qu'on est en pleine science-fiction ici, est-ce que vous auriez objection de
permettre au directeur du service informatique, M. André Gariépy,
de répondre à cette question?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre, on
va vous permettre que M. Gariépy nous donne les réponses les plus
justes possible dans les circonstances.
M. Gariépy (André): Alors, le logiciel de la firme
Morino il s'agit d'un logiciel de MICSIS, c'est un logiciel de mesure de
performance. Alors, c'est un logiciel spécialisé qui est unique
et qui se négocie forcément. On ne va pas en appel d'offres pour
ce genre de logiciel. Ça existe, mais seulement fourni par une firme.
Alors celui-là, c'était celui de la firme Morino qui offre toute
une famille de logiciels pour mesurer la performance des ordinateurs. Dans ce
cas-là, il s'agit effectivement d'un logiciel pour mesurer les
performances. Pour l'autre, Candie, c'était lequel?
Mme Harel: C'est d'octobre 1989. C'est le n°9.
M. Bourbeau: M. le Président, le désavantage de
procéder comme on le fait, c'est que nous avons amené ici un
conteneur plein de renseignements pour faire plaisir à la
députée de
Hochelaga Maisonneuve et, comme elle voltige de mois en mois, mes
fonctionnaires en arrière sont en train de maigrir.
Une voix: une dizaine de livres, là.
M. Bourbeau: M. Deroy est absolument épuisé..
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: ...à la fin d'une longue journée.
M. Gariépy: II s'agit également d'un logiciel
spécialisé au niveau de l'automatisation des opérations du
centre de traitement. Encore là, H s'agit d'un logiciel
spécialisé qui provient des États-Unis et qui va nous
servir, comme je viens de le mentionner, à automatiser les
opérations du centre de traitement. Voilà! (21 h 45)
Mme Harel: Alors, essentiellement, ce sont des logiciels pour
à la fois la performance des ordinateurs ou pour le centre de
traitement, mais celui qui a été acquis en juillet 1990, à
l'engagement 12...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: ...est-ce que vous riez parce que vous savez de quoi
il s'agit? - et qui porte le nom...
M. Bourbeau: la députée de hochelaga- maisonneuve
pourrait nous dire d'avance quels mois elle va nous... et on pourrait les lui
faire sortir tout de suite.
Mme Harel: Ah! Vous ne le savez pas parce que celui-là
porte le nom...
Une voix: Quel numéro? Mme Harel: ...de Top Secret.
Des voix: Ahl M. Bourbeau: Ah! Il fallait le dire.
Mme Harel: Alors, si je comprends bien, vous n'aurez même
pas besoin de vos notes.
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'on ne peut pas en parler de
celui-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gariépy: II s'agit, encore là, d'un logiciel
évidemment spécialisé, mais dont l'objet est d'assurer la
sécurité de l'accès à l'information. C'est par ce
moyenque nous nous assurons que toutes tes banques de données au
ministère
ne sont accessibles qu'aux personnes qui ont les mots de code
appropriés, d'où le nom de Top Secret. C'est de cette
façon-là que la Commission d'accès à l'information
a pu constater qu'effectivement nos fichiers sont étanches à tout
accès non désiré et désirable. Le ministère
a ce logiciel depuis déjà au moins trois années et
plusieurs vérifications dont celles du Vérificateur
général nous ont confirmé qu'effectivement, à cet
égard, nous étions maintenant en bonne posture.
Mme Harel: Est-ce que c'est le même genre de protection que
celle qui a cours au ministère du Revenu?
M. Gariépy: De mémoire, je crois que le
ministère du Revenu a le logiciel Top Secret. La plupart des
ministères ont ce logiciel, à l'exception d'un ou de deux.
Mme Harel: Merci. C'est tout le temps dont on dispose pour
l'informatique. Ha, ha, ha!
M. Gariépy: Ah! Bienvenue.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): On vous remercie, M.
Gariépy, pour vos précieuses informations.
Mme Harel: sur soquij, la société
québécoise d'information juridique, il ya des engagements. on
retourne en arrière, en décembre 1988...
M. Bourbeau: En décembre 1988?
Mme Harel: En juin 1989, en janvier 1990. Il y a
différents engagements à différentes périodes. Le
premier, c'est en décembre 1988; après, il y a juin 1989.
Après, il y a janvier 1990.
M. Bourbeau: Est-ce que vous allez questionner sur chacun de ces
contrats-là?
Mme Harel: Bien, en fait, c'est des conventions concernant
l'accès à des banques de données; quelle sorte de banque
de données est-ce?
M. Bourbeau: Dans le cadre de ses programmes d'investigation, le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle avait besoin de consulter
régulièrement les greffes du ministère de la Justice, les
bureaux d'enregistrement et, à l'occasion, la jurisprudence et autres
banques juridiques. Ces opérations onéreuses en temps et en
déplacements pouvaient être remplacées par une consultation
directe et informatique à partir des écrans cathodiques du
ministère.
Cet accès était possible par l'intermédiaire de la
Société québécoise d'information juridique, SOQUIJ,
qui gère les banques de données du ministère de la Justice
et, par le fait même, détient toute l'information requise pour les
opérations susmentionnées.
Au C. T. 168759, le Conseil du trésor autorisait le
ministère à octroyer ce contrat d'une durée d'un an au
tarif de 0, 55 $ par transaction pour un montant de 25 000. $.
Mme Harel: Très bien.
Juste pour vous montrer, il y en a comme ça évidemment
beaucoup, mais prenez, par exemple, l'impression de formules. On nous parle des
formules AS-56. Je retrouve aux engagements 6 et 9 de novembre 1988
l'impression de 7 318 800 formules tabulatrices blanches avec encadrement, 6
000 000 de formules avis de décision as-56, 1 200 000 enveloppes
d'expédition, 1 600 000 enveloppes à fenêtre. ça,
c'est pour novembre 1988.
Six mois plus tard, sept mois plus tard...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je pourrais
interrompre...
Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: Les engagements financiers qu'on fait ce soir, c'est
à partir de quel mois?
Mme Harel: Novembre 1988.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Ça va de
décembre 1988 à juillet 1990.
M. Bourbeau: Alors, je pense que novembre 1988, c'est
déjà vérifié il y a au moins un an. Vous êtes
en retard, Mme la députée.
Mme Harel: Donc, c'est le ministre qui ne les a pas lus, ceux qui
nous ont été fournis par le Conseil du trésor parce que
ceux-là n'avaient pas été examinés lors de l'examen
précédent. Alors, c'est ceux qui nous ont été
envoyés par le Conseil du trésor.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que les engagements
de novembre 1988 ont déjà été
vérifiés?
Mme Harel: S'ils l'ont été, certains d'entre eux ne
l'ont pas été et comme ils ne l'ont pas été, alors,
on nous les a fait parvenir. C'est dans les dossiers que le Conseil du
trésor ou que le ministère a fait parvenir. Vous allez les
retrouver.
M. Bourbeau: Parce que, vérifier une deuxième fois
les mêmes engagements...
Mme Harel: Vous les avez dans vos papiers, j'en suis
convaincue.
M. Bourbeau: Oui, oui. Je n'ai pas d'objec tion. Je n'ai pas
d'objection du tout.
Mme Harel: Si vous les avez, c'est parce qu'on ne les avait
jamais vérifiés.
M. Bourbeau: Tout est transparent ici, M. le Président, H
n'y a pas de problème. On peut les recommencer. Je sais que vous aviez
un gros problème sur les bras, M. le Président. Alors, j'aime
autant vous...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M le ministre, s'il
vous plaît. On va essayer de vous donner une espèce
d'éclaircissement. Alors, on me dit que dans la liste de décembre
1988 y figurent des engagements pris en novembre 1988, ce qui cause une
espèce de décalage.
Mme Harel: ...vous allez vous rendre compte, M. le
Président, que de toute façon ça n'empêche pas la
publication, donc, sept mois après ces 7 000 000 de formules, de 6 000
000, en juillet 1989, de 6 000 000 de formules AS-56, de 3 200 000 nouvelles
formules tabulatrices blanches; en tout cas, ce n'est pas compliqué, en
l'espace de huit mois, il se sera utilisé l'équivalent de 10 000
000 de formules tabulatrices blanches avec encadrement et puis de 12 000 000 de
formules AS-56, ça, évidemment, sans d'aucune façon
prendre en considération l'ensemble de tous les autres engagements du 1
000 000 de dépliants dans le programme APPORT, et puis des millions
d'autres dépliants dans tous les autres programmes Enfin.
Est-ce que le ministre a un commentaire ou si je continue?
M. Bourbeau: Non, pas du tout, M le Président. J'aimerais
bien commenter. Il s'agit de formules essentiellement qu'on utilise pour rendre
des décisions au ministère. Alors, je vais dire ceci à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. Si elle peut convaincre son
ex-attaché politique, M. Desgagnés, grand chef du front commun
des assistés sociaux, d'arrêter d'inciter sa clientèle
à embourber la machine du gouvernement, on aura moins de
décisions à prendre, ça coûtera moins cher de
formules.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a une augmentation du nombre de
demandes en révision?
M. Bourbeau: Malheureusement, M. le Président, en
dépit de tous les efforts de l'ex-attaché politique de la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, il ne semble pas que le nombre
de demandes de révision ait sensiblement augmenté. Il y a une
légère augmentation en juillet et août, mais rien qui nous
permette de penser que la machine va être sérieusement
enrayée.
Mme Harel: Alors, ces millions de formules ne sont pas
directement...
M. Bourbeau: On va en avoir pour plus... On s'était
préparé, bien sûr...
Mme Harel: générés...
M. Bourbeau: On s'était préparé, bien
sûr, pour un embourbement massif, pour employer l'expression des
dirigeants du front commun des assistés sociaux. Alors là, les
formules sont là. On est prêt et il va y en avoir pour plus
longtemps que prévu.
Mme Harel: Alors, si je comprends bien, vous étiez
préparé un an d'avance...
M. Bourbeau: Eh bien, oui.
Mme Harel: ...parce que la campagne de révision a eu lieu
en juillet 1990 et les 12 000 000 de formules ont été acquises en
novembre 1988 et juillet 1989.
M. Bourbeau: Oui, mais bien administrer, c'est prévoir. On
avait tout prévu.
Mme Harel: En août 1989, on retrouve un contrat de location
d'équipement de production vidéo professionnel pour une
période de trois ans: 345 502 $. Alors, quelle sorte de film se fait-il
au ministère? C'est l'engagement 1 du mois d'août 1989
M. Bourbeau: M. le Président, le ministère de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle utilise beaucoup le médium vidéo pour communiquer
avec ses différents points de service. Nous avons 150 points de service
au ministère qui utilisent le médium audiovisuel pour la
formation et l'information de ses 5000 employés. De plus, des documents
sont produits pour informer nos clients, les prestataires de la
sécurité de revenu et les employeurs, sur les programmes et les
services du ministère. Alors, le contrat en question portait sur la
location avec option d'achat d'un banc de montage, d'un banc de copie et
d'équipement de production vidéo professionnel pour une
période de trois ans. Dans le but d'accroître son efficience et
son efficacité dans le secteur audiovisuel, la Direction des
communications s'était dotée d'équipement de montage, de
copie et de production vidéo. Maintenant, sur une base de location-achat
sur trois ans, il en coûte environ 115 000 $ annuellement au
ministère. Or, pour la seule année 1989, plus de 20 documents
devaient être produits par le service audiovisuel et la demande pour 1990
était en croissance. Il était donc ainsi beaucoup moins
onéreux pour le ministère de produire ses propres documents
audiovisuels et, de plus, il y gagnait en délais et en qualité
de
production. Le ministère des Approvisionnements et Services a
publié 10 avis publics et, par la suite, 20 fournisseurs ont
demandé des documents d'appel d'offres et un seul a soumis des prix. Le
contrat a été octroyé à Telvlbec, dont les prix ont
été Jugés acceptables.
Mme Harel: Une dernière question, M. le Président.
En fait, non, pas une dernière. Là-dessus, est-ce qu'il serait
possible de les visionner, à un moment donné, ces documents?
M. Bourbeau: Oui, sûrement, sans aucun problème.
Mme Harel: II suffirait de Ce ne sera pas comme la séance
que vous me promettez depuis un an sur la négociation avec le
fédéral.
M. Bourbeau: Si la députée de Hochelaga-Maisonneuve
est intéressée à voir certains de ces documents
audiovisuels, elle n'a qu'à prendre contact avec moi ou avec mon cabinet
et on lui organisera une petite séance de petites vues. On vous fournira
la liste de nos meilleures productions, y compris l'allocution du ministre, si
ça l'intéresse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: La députée de Hochelaga-Maisonneuve
va...
Mme Harel: Est-ce que ce serait accessible à la
commission? Les autres membres de la commission pourraient...
M- Bourbeau: Ah oui! Sûrement! Sûrement! Une voix:
Merci de penser à nous.
M. Bourbeau: S'il y en a qui souffrent d'insomnie, il n'y a aucun
problème), on peut vous en fournir. Je parlais de l'allocution du
ministre, bien sûr, pas des autres documents.
Mme Harel: Une dernière question concernant les frais
remboursés à la Régie de l'assurance-maladie. Dans
l'engagement 33 d'avril 1989, on retrouve un certain nombre de frais qui sont
remboursés à la Régie. La question que je voudrais
adresser au ministre, c'est: Est-ce qu'il envisage de faire couvrir par la
carte-médicaments le lait maternisé? Est-ce qu'il reconnaît
qu'en l'absence de l'accès à du lait maternisé sur la
carte-médicaments le procédé qui est couramment
utilisé, c'est que les médecins, qu'on finit par payer à
même l'asssurance-maladie, prescrivent du lait aux mères qui, sur
l'aide sociale, ont un enfant naissant? Et on se trouve avec l'aberration du
dernier rapport sur la consommation de médicaments, où on se rend
compte que la croissance la plus vertigineuse l'a été chez les
enfants de moins d'un an. C'est comme un moyen détourné, qui est
légitime, parce que du lait de vache, ça ne convient pas à
un bébé, ça convient à un petit veau. Pourquoi?
Finalement, il y a des coûts économiques, pour la
société, de passer par une prescription médicale pour
avoir accès à ce lalt-là.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis sensible à
l'argument que développe la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, et j'ai récemment demandé au sous-ministre
de regarder ce dossier-là pour voir dans quelle mesure on ne pourrait
pas apporter des amendements. Ça fait partie des prochains dossiers sur
lesquels je veux me pencher dans le but de tenter de trouver une solution au
problème qu'évoque la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, et je lui dis que je suis très favorable à
des modifications dans ce dossier-là, à ce
problème-là. Je vais tenter, dans la mesure du possible, de voir
s'il n'y a pas moyen de trouver une solution rapide à ce
problème-là.
Mme Harel: Bon, alors, M. le Président, je
compléterais à ce moment-ci l'examen de 21 mois d'engagements
financiers, ce qui n'était quand même pas peu. Et je vais vous
remercier, remercier le ministre et les personnes qui l'accompagnent pour ces
informations qui nous ont été communiquées, et
espérer que l'agenda chargé de la commission nous permettra
malgré tout de tenir une séance avant la prochaine année,
pas avant la prochaine année 1991, d'ici moins d'un an, en fait.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mmes et MM. les
députés membres de la commission, est-ce que la
vérification des engagements financiers du ministre de la Main-d'oeuvre,
de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle pour
les mois de décembre 1988 à juillet 1990 est terminée?
Mme Harel: Terminée.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): C'est
terminé. Alors la vérification des engagements financiers du
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle pour les mois de décembre 1988 à
juillet 1990 est terminée sous réserve de l'obtention des
réponses aux questions prises en note, et Mme la secrétaire, vous
prendrez les dispositions pour satisfaire à ces notes-là. Ceci
dit, M. le ministre, vous avez des mots de fin, de clôture de cette
séance? Je vais vous laisser la parole.
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai pris certains
engagements au cours de la séance, dont, entre autres, ceux de fournir
certains documents. J'ai devant mol certains documents
que je pourrais déjà remettre à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve et aux membres de la commission:
classification des ménages aux nouveaux programmes et aides
versées selon les catégories de ménages, les groupes
d'âge et le sexe, dans les programmes de sécurité du
revenu; également, une directive qui porte sur les mesures
initiées par un client à la sécurité du revenu.
Alors, possiblement que je pourrai remettre ça à Mme la
secrétaire.
M. le Président, je voudrais profiter de l'occasion pour
remercier tous les gens qui m'entourent, le sous-ministre, M. Pronovost, et les
membres de mon cabinet, tous les fonctionnaires et les hauts fonctionnaires du
ministère et, aussi, ceux de la Régie des rentes qui
s'étaient déplacés et, malheureusement, à qui nous
n'avons pas fait appel. Je voudrais remercier tous ceux qui ont passé la
journée avec nous, une journée très intéressante.
Je voudrais remercier aussi les membres de la commission et le personnel de la
commission. Je veux remercier la députée de Hochelaga-Maisonneuve
pour son attitude toujours positive. Je devais dire que. à quelques
écarts près, elle a été d'une conduite
irréprochable au cours de la journée, M. le Président. Je
vous remercie et merci à vous aussi, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
mesdames et messieurs, on vous remercie de vos précieuses informations
et la séance est ajournée au 14 novembre 1990.
(Fin de la séance à 22 h 5)