Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Vingt-et-une heure quatorze minutes)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte et je vous rappelle le
mandat qui nous est confié. La commission des affaires sociales se
réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 4, Loi sur la pratique des
sages-femmes dans le cadre de projets-pilotes.
Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): merci, mme la secrétaire.
m. le ministre, je vous invite. si vous avez des remarques
préliminaires, c'est à vous la parole.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on a eu
suffisamment l'occasion, cet après-midi, d'élaborer de part et
d'autre sur les principes qui nous guident. Le projet de loi a donc subi un
remodelage. Donc, il s'est de beaucoup amélioré par rapport au
projet de loi d'origine, de juin 1989, tout cela étant dû en
particulier à tous les témoignages et aux présentations
qu'on a pu entendre en commission parlementaire, et aussi aux échanges
qu'on a eus lors de réunions avec l'ensemble des intervenants pour
tenter de trouver la voie du centre, soit celle qui puisse être
acceptable par le plus grand nombre de personnes possible. C'est un peu
ça que nous retrouvons à l'intérieur du projet de loi, et
je serais disposé à ce moment-ci, M. le Président,
à passer à l'adoption article par article dès
maintenant.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
leader de l'Opposition et aussi porte-parole en matière de
santé.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Vous me permettrez de
m'excuser, d'abord, auprès de tout le monde parce que - je n'ai pas de
cachette -je suis en train de négocier une fin de session qui pourrait
être potable pour les deux formations politiques. On n'a pas le choix.
C'est mon rôle. Donc, je m'excuse d'être en retard.
Je n'ai pas l'intention de m'amuser à faire des amendements pour
le plaisir d'en faire, mais je veux en faire certains. Ce que
j'apprécierais, compte tenu du travail qui m'est dévolu en
soirée - je vais être obligé d'interrompre à
quelques reprises - c'est d'aller direct au but, comme je l'ai
déjà fait avec le ministre. Il n'y a pas de cachette, il y a des
choix politiques qui peuvent s'exercer. J'ai le droit d'être en
désaccord. Qu'il me le dise très clairement pour ne pas qu'on
perde un temps inutile à cause de... Je pense qu'il a l'habitude de mon
style et que j'ai l'habitude du sien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Donc, je pense que...
Le Président (M. Joly): Vous êtes habitués
l'un à l'autre.
M. Chevrette: Oui. On va sûrement se le dire
carrément. Je vais présenter certains amendements, tel que j'en
ai pris l'engagement cet après-midi au niveau du discours de
deuxième lecture. J'apprécierais dès le départ...
Je vais tenter, bien sûr, de vous convaincre, mais si jamais je ne devais
pas, que ce serait inutile, je n'ai pas l'intention de lutter ad infinitum. Je
pense que le projet de loi a été fait après moult
consultations. Je l'ai dit dans mon discours et je veux le
répéter au départ: J'ai l'impression que ce projet de loi
là a été acheté de bon gré, de mauvais
gré ou en dépit. J'ai fait sourire d'ailleurs plusieurs
sages-femmes ou représentantes de sages-femmes quand j'ai dit: J'ai
l'impression qu'elles aimeraient mieux autre chose, mais qu'elles veulent
absolument prendre ça par peur de ne rien avoir. donc, à partir
de là, je les ai vues sourire, de sorte que j'ai compris que je n'avais
sûrement pas tort dans mon interprétation. d'autant plus qu'on
sait que, dans ce milieu, il y a énormément de lobbying qui se
fait, des luttes en perspective qui peuvent être féroces. et je me
suis permis d'essayer d'être responsable, en lançant des appels
à des individus qui se devaient de comprendre qu'avec des projets
expérimentaux, si on travaille en fonction du bien commun, on pourrait
peut-être réussir quelque chose de pas pire. donc, à partir
de là, je suis prêt à entamer immédiatement
l'étude article par article, parce qu'à l'article 1même
j'ai un amendement.
M. Marc-Yvan Côté
(réplique)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
uniquement et très brièvement, nous sommes dans une situation
où, effectivement, plusieurs auraient peut-être souhaité en
avoir davantage. Et je pense que c'est tout aussi légitime de
souhai-
ter en avoir davantage que pour d'autres de penser qu'il y en a trop. Ce
qu'on a donc voulu faire, c'est aller le plus loin possible ou que nous
pouvions aller. Parce qu'on pourrait, aujourd'hui, avoir un projet de loi qui
va beaucoup plus loin, mais qui, dans la pratique, ne se réaliserait
jamais. Donc, ce qui était, pour nous, extrêmement important,
c'était de faire en sorte qu'on puisse se retrouver avec un projet de
loi qui risque d'avoir des preneurs Et je me sou viendrai toujours des propos
de mon sous-ministre adjoint, qui m'a dit, à un certain moment: M.
Côté, vous êtes audacieux, mais le danger, c'est que vous
allez être le parrain d'un projet de loi que vous pouvez déposer
à l'Assemblée nationale et faire adopter; le problème,
c'est que vous n'aurez pas de projets-pilotes. Et c'est là que j'ai dit:
Évidemment, on va user de tout ce dont on peut user pour s'assurer qu'on
en a Et c'est comme ça que notre aventure - pas dans le sens d'une
aventure qui n'est pas contrôlée; ça se contrôle, une
aventure - contrôlée, donc, a commmencé et qu'on se
retrouve avec ce qu'on a devant nous aujourd'hui, qui nous paraît, quant
à nous, compte tenu des responsabilités que nous avons,
être l'acceptable, donc, le praticable, aussi, au niveau de tout le
Québec.
Donc, dans ce sens-là, je peux garantir au député
de Joliette qu'il va voir mes couleurs assez vite et je lui dis, moi aussi, que
j'ai deux amendements. On a encore travaillé pour tenter de faire en
sorte qu'on puisse rencontrer cer taines demandes de la part des sages-femmes
Évidemment, ce n'est pas des demandes substan tielles et on fera des
ajustements, en cours de route aussi, sur ce qu'on peut encore ajuster, ceux
qui nous paraissent acceptables. D'autres amendements, pour nous, seraient
acceptables, mais il faut qu'ils soient viables.
C'est dans ce sens-là que je suis pleinement convaincu que je
dirai non à des amendements du député de Joliette. Dans
mon for intérieur personnel, je pourrais dire oui, mais,
évidemment, la connaissance de la situation dans laquelle nous nous
embarquons avec les opposants fait en sorte que dire oui à ça
signifierait, à toutes fins pratiques, des projets-pilotes qui
n'existeraient même pas. Donc, ce n'est pas l'objectif, ce n'est pas le
but. Des gens vont considérer qu'effectivement ce projet de loi est une
étape; ce sont des optimistes, et je fais partie des optimistes.
D'autres vont souhaiter que ce soit une étape qui mette fin à un
processus qui est enclenché, qui est irrémédiablement
enclenché dans le bon sens. Quant à ceux qui voudront y mettre
fin, on a déjà commencé à dire dans certains
milieux De toute façon, il peut bien faire ce qu'il veut;
celui-là, il va être comme les autres: dans un an, un an et demi,
il ne sera plus là, donc, on pourra changer un certain nombre de choses.
Donc, à partir de ça, on fait ce qu'on a à faire au moment
où on juge... Et je suis très libre avec ma conscience quant
à ce projet de loi Ce que je considère, c'est que c'est ce que
nous pouvons passer et ce que nous pouvons vivre sur le terrain, et c'est
ça qui est l'essentiel.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre Je vais
maintenant Oui, M le leader de l'Opposition
M. Chevrette: M. le Président, je vais donc me permettre
d'annoncer mes amendements, pour voir un peu de part et d'autre ce qu'on a le
goût d'échanger. Le premier, j'ai fait un assez long exposé
cet après-midi sur la différence qu'il y avait entre autoriser la
pratique et reconnaître la pratique. Je pense que j'aurai un amendement,
tout en sachant pertinemment que sans doute le poids du nombre
m'écrasera, mais je suis convaincu, dans ma tête à moi, que
c'est un amendement dont il faut discuter, parce que c'est une question de fond
Le deuxième, c'est les régions administratives versus le nombre
de projets. Là-dessus, je suis moins sûr. Je pense que je vais
essayer de convaincre le ministre que c'est important. Le troisième
amendement, c'est "l'accouchement à domicile supervisé par des
équipes". Le quatrième, c'est la plus grande
représentativité des usagers sur les différents conseils.
Le cinquième, il y a une discussion. Je ne sais pas si je
présenterai cet amendement, mais c'est la fameuse discussion de la
présence des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens
versus l'hôpital.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous expliquerai tout
ça Vous allez comprendre.
M. Chevrette: Je suis convaincu que vous avez des explications,
mais je suis convaincu que j'ai de bons arguments Le dernier, c'est une
question de délai, parce que j'ai remarqué que tout était
conditionnel à l'adoption du règlement. Donc, on verra si...
M. Côté (Charlesbourg): J'en ai deux que je peux
déposer dès maintenant, mciis j'ai l'impression qu'on va se
recouper au niveau de la participation des usagers.
M. Chevrette: Des usagers, tant mieux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est là où je
dis que je peux faire un bout de chemin. Dans le reste, ça
m'apparaît extrêmement difficile
M. Chevrette: C'est le même à deux endroits, je
suppose
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: C'est le principe de la participation des usagers.
O.K.
Le Président (M. Joly): Je vais appeler
l'article 1.
Étude détaillée
Application
M. Chevrette: Donc, j'ai un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: J'ai introduit exactement le sens de la
première version no 4 à la place de la deuxième vorsion no
4 "La présente loi a pour objet, à titre expérimental,
d'autoriser la pratique des sages-femmes dans le cadre de projets-pilotes",
alors que l'autre loi, c'était: "La présente loi a pour objet,
à titre expérimental, de reconnaître la pratique des
sages-femmes dans le cadre de projets expérimentaux." Autoriser la
pratique et reconnaître la pratique, on sait très bien que c'est
très différent. Donc, je vous distribue le texte. À mon
point de vue, il y va même... J'ai compris, après les amendements
du projet de loi, d'autre part, je ne suis pas naïï, que, quand on
reconnaît une profession, on suppose qu'il y a le code de
déontologie, qu'il y a le contrôle à partir de leur propre
profession, au lieu de dépendre, comme salarié, d'un
établissement. Donc, l'imputabilité publique ou politique, ou la
responsabilité civile est impartie à l'établissement, dans
les circonstances. À mon point de vue, ça restreint de beaucoup
le type d'expérience et l'autonomie de la sage-femme. Et c'est pour
ça que je pensais que c'était un consensus qui s'était
dégagé là-dessus lors des audiences publiques.
Le Président (M. Joly): Je reconnais l'amendement comme
étant recevable.
M. Côté (Charlesbourg): Si j'écoutais ma
raison profonde d'individu qui a vécu ses propres expériences, je
me laisserais aller. Mais j'ai d'autres responsabilités qui ne me
permettent pas de me laisser aller. Et nous avons sciemment choisi "autoriser"
par rapport à "reconnaître", parce qu'il a son sens. Lorsque vous
vous référez au dictionnaire, le terme "autoriser" est davantage
approprié à un contexte de projets-pilotes que le terme
"reconnaître". Le terme "reconnaître" a une portée juridique
plus importante. Et ça se ferait dans ces conditions, au moment
où on reconnaîtrait de manière permanente la pratique des
sages-femmes, après l'expérience-pilote.
Et le but premier de l'expérience des projets-pilotes est, bien
sûr, de faire en sorte qu'on ait tout ce qu'il faut pour être dans
une situation pour reconnaître. Donc, ce qu'on fait, dans le cas de
projets-pilotes, c'est qu'on autorise cette pratique. Et, en autorisant cette
pratique, ça pourrait éventuellement nous mener à la
reconnaître. Dans ce sens-là, je ne peux, à ce moment-ci,
me permettre d'accepter l'amendement, quoique je comprenne le sens dans lequel
il est fait. Je ne peux pas me permettre de l'accepter à ce
moment-ci.
M. Chevrette: Je voudrais au moins enregistrer une plaidoirie qui
est la suivante: à mon point de vue, il y a trop d'intérêts
corporatifs pour croire que le simple fait de permettre l'exercice donne
l'autonomie nécessaire à une expérience valable. C'est
là mon problème. J'ai peur de ça dans le sens suivant.
C'est que, quand tu reconnais une profession, que tu lui reconnais le droit de
faire tel acte, que tu définis juridiquement le pouvoir de faire quelque
chose, à ce moment-là, tu heurtes non pas pendant l'exercice le
pouvoir corporatif, mais tu le heurtes au départ et tu concèdes
au départ des pouvoirs.
Et, à mon point de vue, ton expérience a donc plus de
chance d'être valable que de se soumettre à la volonté de
ceux qui pourraient être heurtés le jour où on
reconnaît un accompagnement honnête sur toute la ligne. C'est
ça que je reconnais. Logiquement, je suis persuadé que ma
perception résiste à l'analyse, parce que ce sont des humains qui
vont devoir appliquer et vivre avec ces expériences-pilotes. Et un
humain qui, dès le départ, n'acceptait pas le type
d'expérience et qui a à accompagner une expérience pour
juger si elfe est valable ou pas, je pense qu'il n'est pas heurté au
départ. Et, à mon point de vue, les chances de réussite
sont moins grandes dans l'autorisation de pratiquer que, dès le
départ, de dire: Écoutez, j'ai tranché. Pour moi, c'est
regrettable, mais ils ont le droit de poser tel geste en vertu d'une
reconnaissance officielle et vous devez composer avec ça, au lieu de le
définir ou d'accompagner ça de la définition de ce qui
pourrait arriver.
C'est un argument qui résiste fort bien à l'analyse. Je
comprends le ministre. Si on fait une expérience, il ne veut pas se lier
sur la reconnaissance immédiate. Mais, moi, personnellement - et je suis
aussi sincère qu'il peut l'être - je pense que ça affaiblit
la portée de l'expérience même. C'est ma conviction
intime.
Je vais y aller directement. Pourquoi je prendrais des grands mots pour
essayer d'expliquer simplement ce que je veux dire? Je ne vois pas des
médecins qui sont contre la venue d'une sage-femme dans un hôpital
pour participer, parce que c'est un projet-pilote comme quoi ils accompagnent,
alors que si, dès le départ, ils savent que c'est une profession
qui est reconnue, qui a un code de déontologie, qu'ils n'auront pas
à être jugés par des comités tripartites, mais par
des comités de sages-femmes comme tels... (21 h 30)
Et la logique... Il faut reconnaître qu'il y avait une logique
dans le premier projet, comme
il y a une logique dans le deuxième. Ça, je reconnais
ça. La logique du premier, c'était: je te reconnais, mais tu dois
donc te soumettre à une discipline, à un code de
déontologie, à une pratique, à un contrôle. Le
deuxième: si je ne te reconnais pas, mais que je t'autorise, c'est tout
à fait normal que tu dépendes d'un autre, que tu sois
contrôlé par un autre. C'est une question de points de vue et de
valeurs. Mais, moi, je préférerais le premier projet de loi 4 au
deuxième, sur cet aspect.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tontor pout
être d'éclairer un certain nombre de choses, parce que j'ai
l'impression qu'il y a un élément dans le projet de loi qui,
peut-être, peut prêter un peu à confusion. Faisant
abstraction de la logique du premier projet de loi et de la logique du
deuxième, je pense que vous avez parfaitement raison. Donc, ce sont des
choses qui se tiennent et qui ont été testées par des
légistes à gauche, à droite et en dehors du
ministère, et qui donnent suffisamment de garanties juridiques pour
être capables de mener l'expérience sans être trop
inquiétés par ceux qui ont plus d'argent et qui pourraient
décider de poursuivre demain. Donc, deux principes que vous
évoquez: l'autonomie. On avait dit, quant à nous, que l'autonomie
de la sage-femme, c'était capital pour être capables de mener
l'exercice à bien et je pense qu'elle est bien campée,
l'autonomie à l'intérieur du projet de loi. Ça pourrait
être plus clair: autonomie, bonjour, point à la ligne avec ce que
vous évoquez comme reconnaissance juridique. Mais ça ne va pas
avec l'économie du projet de loi tel qu'il est. Le deuxième, il
semble se soulever une crainte vis-à-vis des médecins qui,
effectivement, pourraient ne pas vouloir, ne pas être
intéressés.
Donc, si vous me permettez, peut-être qu'on pourrait
élargir un petit peu plus le débat, et c'est de nature à
nous aider pour la poursuite. On a introduit, à l'intérieur des
projets-pilotes, la possibilité d'introduction à
l'intérieur du CMDP. Évidemment, ça crée un petit
peu de perturbation, pour la simple et bonne raison qu'il est clair qu'une
sage-femme dans un CMDP, "good luck".
M. Chevrette: Surtout s'il compte 25 membres.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, on peut finir
par avoir du plaisir ou ils vont en avoir. Ça, je comprends ça
très bien Mais pourquoi on l'a mis à l'intérieur? C'est
que nous sommes informés qu'ii y a au moins un centre hospitalier qui
est intéressé à présenter un projet-pilote et
à faire véritablement l'expérience à fond de train.
Donc, ce ne sont pas des gens qui s'inscrivent contre l'exercice, mais
davantage dans l'exercice. Et, lorsqu'on a eu à juger de ce qu'on
retenait et de ce qu'on ne retenait pas, on s'est dit: Bien, si c'est des
projets pilotes, faisons en sorte qu'on ait le plus vaste éventail
possible d'expériences, de telle sorte qu'on soit dans une situation
pour reconnaître la meilleure expérience à la fin des cinq
ans et tenter de l'étendre un petit peu partout à travers le
Québec. Donc, ce n'est pas de dire que ce sera dans tous les centres
hospitaliers. On a dit: Laissons le choix aux projets-pilotes que nous allons
reconnaître. Je les avise tout de suite: S'il y avait un malin qui se
glissait quelque part avec une proposition qui ferait en sorte qu'il y aurait
un projot piloto qui so glissorail hvoc l'osprit malicieux de dire On va en
poiyner une et on va les dompter comme il le faut, parce qu'on va les avoir
dans les mains, ça ne passera pas chez nous. On n'est pas "taria" non
plus. On va les voir venir un peu, là. Donc, ce qu'on veut, c'est
véritablement une expérience très large,
différentes expériences, pour nous permettre de passer à
travers Donc, c'est ça, l'introduction du CMDP à
l'intérieur. Et, évidemment, on ne sera pas obligés de
retenir des projets qu'on ne veut pas et qui ne nous permettront pas de vivre
vraiment l'expérience. Et, à partir de ça, moi, je suis
pleinement convaincu qu'on est dans une situation pour être capables de
faire face et qu'on a suffisamment d'autonomie, ce qui est acceptable, à
ce moment-ci
M. Chevrette: En d'autres mots, vous maintenez le texte de la
législation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Permettez-moi à ce moment-là de
m'incliner, mais tout en disant que c'est rejeté sur division. Mais ce
que je veux dire, M. le ministre, moi, je voudrais suggérer ce que j'ai
fait dans mon discours de deuxième lecture. À mon point de vue,
cette option du deuxième no 4 étant plus faible que le premier no
4 quant à la capacité de faire une expérience plus
valable, m'amène à vous suggérer, à ce
moment-là, un genre de mécanisme de concertation sur une base
régulière entre les différents projets, parce que
ça aura de l'influence, si jamais il y a un, deux ou trois projets Chez
les gens, on sent une réticence assez difficile, puis qu'on puisse avoir
dans d'autres milieux, d'autre part, des expériences où les gens
véritablement se concertent et où on voit qu'il y a une
volonté de réaliser une expérience correcte, à mon
point de vue, ça aurait une influence de mettre en commun l'ensemble de
projets.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, je pense que
c'est la responsabilité du ministère.
M. Chevrette: Ce n'est pas nécessairement
législatif. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas
législatif. C'est la responsabilité du ministère et
imaginez-vous donc que, quant à moi, mettant un bébé au
monde, je vais aussi me préoccuper de l'après. Ça, c'est
une leçon que j'ai bien apprise. Je n'étais peut-être pas
là avant, mais je suis là pendant et je vais être là
après aussi, et pour ceux qui pensent que je ne serai pas
là...
M. Chevrette: Mon problème, c'est que, moi, j'étais
là avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être pour
ça qu'on se comprend tant.
M. Chevrette: Donc, sur division, le premier, M. le
Président. C'est-à-dire notre...
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement...
M. Chevrette: Est rejeté...
Le Président (M. Joly): ...est rejeté.
M. Chevrette: ...et le premier article est adopté sur
division.
Le Président (M. Joly): Premier article, adopté sur
division. J'appelle l'article 2.
M. Chevrette: Le deuxième est adopté, M. le
Président, tel quel, et le troisième sera fait par ma
collègue, parce que je dois aller quelques minutes, comme
prévu...
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
Projets-pilotes
. Mme Marois: C'est essentiellement, si vous le permettez, dans
le sens de ce qui a été apporté par mon collègue
tout à l'heure, à savoir qu'on élargisse un peu la
possibilité qu'il y ait un projet-pilote par région
administrative. Alors, l'amendement que l'on proposerait à l'article 3,
on enlèverait "n'excède pas huit". "N'excède pas un par
région administrative du Québec". Un des problèmes que je
vois, là, je pense qu'il faudrait le modifier: "au moins un",
d'accord?
Une voix: Oui.
Mme Marois: Parce que, là, en le lisant, non, ça ne
va pas.
Une voix: Au moins un.
Mme Marois: "Au moins un par région administrative". Je ne
sais pas si le ministre avait l'intention d'aller dans ce sens-là, mais,
effectivement, lorsqu'on a débattu entre nous de ce projet de loi, pour
lequel il y a un large appui de notre côté, évidemment, c'a
été une des préoccupations qui sont venues, à
savoir: est-ce que, chez nous, on pourra compter qu'il y ait un projet, etc.?
Alors, on va le reformuler pour qu'il soit conforme à la pensée
que nous avions en le proposant, et peut-être que j'aimerais ça
entendre le ministre sur ça, M. le Président, si c'était
possible.
Le Président (M. Joly): C'est un amendement que vous
déposez, Mme la députée?
Mme Marois: Oui. Mais comme il était formulé de
façon trop restrictive, nous allons nous assurer...
Le Président (M. Joly): Donc, vous avez changé le
libellé.
Mme Marois: C'est ça ...que le libellé soit...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que j'aurais
peut-être pu vivre avec l'amendement et en faire seulement huit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Oui, sauf que ce n'était pas l'esprit,
voyez-vous, qui avait animé sa rédaction. Alors, on est revenus
à la rédaction pour qu'elle soit bien inspirée.
Le Président (M. Joly): Moi, je peux quand même
regarder l'amendement pour juger de sa recevabilité.
Mme Marois: Je pense que le ministre a compris, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends, M. le
Président, que vous allez dire qu'il est recevable à sa face
même.
Le Président (M. Joly): Donc, alors, à ce
moment-là, je vous laisse quand même ouvrir la discussion, M. le
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Et je vous laisserai le
jugement sur la recevabilité. Je pense que je suis un de ceux qui ont
toujours défendu les régions du Québec et je vais
continuer de les défendre. J'ai été à fa base
même de la réforme des régions administratives, d'en
prendre 12 et d'en faire 16, parce que je pense que ça répon-
dait davantage à ce qu'est le Québec. Évidemment,
lorsqu'on a commencé à travailler sur le projet, huit, on
trouvait ça absolument épouvantable, énorme et même,
à un moment donné, on s'est dit: Ça n'a pas de bon sens,
parce qu'on n'en aura même pas huit. Alors, je ne peux pas dire que
ça se garrochait aux portes pour être capables de faire des
propositions. C'est l'ouverture que j'ai faite, à un moment
donné, d'avoir des expériences sur des projets-pilotes dans les
CLSC, qui a ouvert certaines portes dans des centres hospitaliers.
Évidemment, dans ce domaine-là comme dans d'autres, quand
il y a quelque chose qui se passe et qui peut être intéressant, tu
n'es pas toujours intéressé à ce que ça aille
ailleurs que chez toi. Donc, j'avais vite compris que, sur le plan
stratégique, si on y va au niveau des CLSC, il y aurait quelques
personnes qui pourraient être intéressées au niveau des
centres hospitaliers et qu'évidemment il ne fallait pas le dire trop,
trop, parce que les corporations ou les fédérations pourraient
être assez virulentes vis-à-vis de ceux et celles qui oseraient,
parmi les médecins, venir dire que ça pouvait avoir du bon sens.
On en a eu quelques exemples en commission parlementaire. Donc, à partir
de ça, on s'est arrêtés sur huit, et toutes les
démarches ministérielles, donc, le financement aussi, parce que,
évidemment, demain matin, à partir du moment où on en
reconnaît huit, il faut aller dans la logique du financement jusqu'au
bout. Et, dans la mesure où on est en centre hospitalier, ça ne
nécessite pas nécessairement beaucoup d'immobilisations. Et, dans
la mesure où on est en CLSC, car il y aura des expériences en
CLSC, ça nécessite des immobilisations au niveau des chambres de
naissance et ça demeure toujours des projets-pHotes. Donc, on en a
choisi huit et on a décidé de vivre avec les huit. Et,
malgré que je sois très sympathique aux 16 régions, je ne
suis pas sûr que nous encarcaner dans un projet par région serait
nécessairement bien servir la cause, à ce moment-ci. Ce qui est
important, c'est davantage d'avoir une variété
d'expériences, un peu partout à travers le Québec, en
CLSC, en centre hospitalier, en milieu urbain, en milieu rural, de telle sorte
qu'on ait une bonne expérience.
Mme Marois: bon, maintenant, si je me permets, si j'ai bien
compris - parce que, évidemment, j'ai regardé les principes de
fond; je ne l'ai pas regardé autant en profondeur que mon
collègue, parce qu'il est le critique en cette matière - le
projet de loi est sur une base expérimentale de six ans. c'est
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire que
l'expérience est de cinq ans.
Mme Marois: De cinq ans et la dernière...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça prend
l'année de transition pour nous permettre de faire...
Mme Marois: Voilà, c'est ça
M. Côté (Charlesbourg): la législation
à l'époque pour...
Mme Marois: Est-ce que, a contrario de ce que vous dites,
ça ne limite pas, justement, le fait qu'on restreigne à huit? On
dit: "dont le nombre n'excède pas huit", mais, en cours de route, H
pourrait se dégager de nouveaux projets, dans certains milieux, et
même, les budgets pourraient être disponibles, selon la
conjoncture, selon les circonstances, et on pourrait être amenés
à en reconnaître un nombre plus important. Alors, le fait qu'on
inscrive huit dans la loi, c'est limitatif, bien sûr, et très
restrictif. Et, dans ce sens-là, dans le fond, ce que je recherche,
c'est la possibilité qu'on puisse dépasser ce nombre-là,
comme je le dis et le répète, selon la conjoncture, les besoins
et tout le reste, et donc qu'on marque une ouverture. Comme vous l'avez
remarqué, je ne suis pas prise avec le papier écrit de
l'amendement, je pense qu'ensemble on peut arriver à définir
autre chose, mais j'aimerais ça qu'on marque une ouverture, si
c'était possible.
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le ministre, juste me
permettre...
M. Côté (Charlesbourg): C'est recevable.
Le Président (M. Joly): Non, dans le cadre de l'article
192 qui dit: "Seul un ministre peut présenter une motion visant
l'engagement de fonds public" Alors, comme l'amendement suggère de
remplacer le mot "huit" par le mot "seize", c'est automatiquement un engagement
financier.
Mme Marois: Oui, mais..
Le Président (M. Joly): Alors, tel qu'il est
libellé là, je me dois de refuser l'amendement. Je ne peux pas
empêcher la discussion...
Mme Marois: Alors, on va l'écrire autrement, ça ne
me dérange pas, là
Le Président (M. Joly): ...mais il faudrait que vous
reformuliez un autre amendement.
Mme Marois: Mais je pense qu'on se comprend sur l'esprit Ce que
j'aimerais savoir... Oui, d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mais pour le moment, là,
l'amendement n'est pas recevable.
Mme Marois: Bon. O.K.
Le Président (M. Joly): Sauf que je ne peux pas
empêcher la discussion, je vous laisse aller.
Mme Marois: Voilà.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, ça
va arriver au même résultat pareil.
Mme Marois: Mais j'aimerais un peu avoir une réaction.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, si on est pour conclure
immédiatement que l'expérience est bonne, j'ai l'impression qu'on
aura beaucoup plus de difficultés à avoir une participation
à coudées franches, de la part du corps médical. Et, dans
la mesure où, effectivement, on arrive avec beaucoup plus de
projets-pilotes, ça peut nécessairement donner un signal qu'on
est déjà convaincus, dès le moment où on part, que
les expériences, ça ne vaut même pas la peine de les faire.
D'ailleurs, ils nous l'ont dit en commission parlementaire: Ça ne vaut
même pas la peine de les faire, allez donc à la reconnaissance
immédiate, totale, un peu partout Et ça, chez nous, au niveau du
ministère, on n'en est pas sûrs. Il y a quand même des
choses à vérifier et il faut le faire. Bon. (21 h 45)
Je dirai à Mme la députée que huit, au début
du projet de loi, ça nous apparaissait énorme. J'ai fait le tour
de ceux qui ont travaillé sur le dossier et on se demandait
véritablement si on allait être capables d'en trouver huit braves
quelque part...
Mme Marois: Et puis?
M. Côté (Charlesbourg): qui allaient
définitivement être capables d'oser aller jusque-là. Il
semble bien qu'à ce moment-ci on est dans une situation où on
n'aura pas trop de difficultés, où on va pouvoir choisir. C'est
extraordinaire. Il y a donc une progression fulgurante de l'opinion publique et
des intéressés.
Tout simplement, ce que je vous dis, c'est que ça marque une
étape extrêmement importante dans ce cheminement. Et un projet de
loi pour changer le huit en douze ou en seize, ça s'amende de la
même manière, et à le voir passer de la manière dont
il passe, entre vous et nous, si, dans un an ou deux ans, on comprenait qu'on
avait besoin d'en ajouter quatre pour parfaire d'autres expériences, il
s'agit d'arriver avec un projet de loi qui change le huit et en met douze.
Mme Marois: Un amendement au projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
Mme Marois: Je suis très consciente de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Qui fait douze ou seize,
puis peut-être qu'en cours de route, ce qu'on ne reconnaît pas
là-dedans au niveau du maintien, de l'accouchement à domicile -
je finis par me mêler dans mes dossiers - fera en sorte que
peut-être on pourra le reconnaître éventuellement comme
expérience, ayant fait tout ce qu'on doit faire avant de
reconnaître des projets-pilotes, donc sécuriser bien du monde,
parce qu'il faut le faire. Dans tout notre processus de reconnaissance des
sages-femmes au niveau du Québec, sur le plan de la qualification, sur
le plan de la formation, ayant fait des expériences qui donnent des
résultats intéressants qu'on pourra déjà mesurer en
cours de route, peut-être que, dans un an ou deux ans, on pourra arriver
avec des amendements et dire: Oui, effectivement, on va augmenter le nombre.
Mais, pour y aller de manière encore plus précise, on pourrait
dire: Oui, effectivement, on voudrait faire une expérience
d'accouchements à domicile, un projet-pilote d'accouchements à
domicile. Les mentalités auront suffisamment évolué avec
le corps médical pour accepter le processus de projets-pilotes et
peut-être éventuellement aussi pour en arriver à trouver
des médecins qui seraient prêts à collaborer, et à
le dire publiquement, à une expérience-pilote qui, elle, pourrait
être faite à domicile. Donc, on aurait à ce
moment-là l'éventail complet. Et moi, coudon, après avoir
traversé ce qu'on a traversé jusqu'à maintenant pour
passer à travers, ce n'est pas une étape qui m'effraierait, s'il
fallait la faire, lorsqu'on l'évaluera. Mais, au moins, partons de ce
qu'on a là, allons voir ce qu'on peut faire et l'opinion publique va
effectivement suivre, se sensibiliser. Faisons la démonstration que le
minimum acceptable et viable l'est et, après, on verra ce qu'on peut
ajouter. Ça pourra se faire de la même manière qu'on le
fait actuellement.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Merci, M. le Président. Évidemment, je
comprends très bien le point de vue que le ministre défend, M. le
Président. Je me situe peut-être un peu différemment.
Évidemment, je n'ai pas la responsabilité ministérielle et
ça fait déjà un moment que j'ai travaillé sur ce
dossier, dans un autre contexte. Dans ce sens-là, pour moi,
l'expérimentation est plutôt de faire la preuve de la façon
dont on devrait faire en sorte que ces projets nous permettent de corriger le
tir, mais je ne crois pas qu'on arrivera à remettre en question les
fondements mêmes. Probablement que dans votre tête c'est cela
aussi, mais, en même temps, il faut ménager les
susceptibilités, et je comprends ça aussi.
Mettons ça de côté et revenons au nombre. Dans ce
sens-là, c'est pour ça aussi que je dis
que, pour moi, le nombre, même si on pense à
l'élargir, comme il s'agit de vérifier comment dans les faits il
faudra rectifier le tir et tout le reste, ça ne m'ennuie pas. Au
contraire, je trouve que c'est positif. On me dit que l'expérience qui
se vit dans le Grand-Nord, déjà, c'est considéré
automatiquement parmi les huit. Alors, ce qui nous ramène, pour les
autres régions, à sept. Déjà, dans l'entonnoir,
ça nous réduit les lieux d'expérimentation. Je ne
m'accroche pas à l'amendement que j'ai fait, mais je ne sais pas si
vraiment il y a une façon de permettre qu'on ne ferme pas aussi
hermétique ment à huit l'expérience-pilote et qu'on se
laisse une possibilité, une marge. Ça fait neuf.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on peut
se chicaner sur le nombre. Ça peut être 8, 9, 10, 12, 14 ou 16.
L'autorisation que nous avons obtenue, qui nécessite des engagements sur
le plan budgétaire, en reconnaît huit. Évidemment, à
l'époque, l'expérience de Povungnituk nous a bien servis en
commission parlementaire, parce qu'il y a des gens qui sont venus, il y a
même des médecins qui sont partis du Nouveau-Brunswick ou de la
Nouvelle-Ecosse pour venir nous dire: Oui, l'expérience est bonne. Je
l'ai vécue.
Mme Marois: Ils sont venus témoigner et d'une façon
très positive.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont venus
témoigner et l'expérience est assez extraordinaire. C'est clair
qu'elle est là et je pense que ça nous permet, en principe, de
faire aujourd'hui ce qu'on fait là. Et, sur le plan juridique, nous
n'avions pas d'autre choix que de l'inclure. On aurait pu dire neuf et en
laisser huit, mais c'est un de plus ou un de moins et je ne pense pas que nous
en soyons là. Peut-être qu'on pourrait davantage faire en sorte
qu'on démarre les sept autres et qu'on se retrouve dans une situation
où on en a huit, quitte, à brève échéance,
à évaluer la situation.
Peut-être qu'il y aura suffisamment de projets valables qui seront
déposés et que, la ferveur populaire étant tellement
grande, ça nous forcera à faire des amendements le plus
rapidement possible. J'ai l'air bien plus bête que je ne le suis en
réalité. Donc...
Mme Marois: Vous n'avez pas besoin de nous convaincre de
ça, M. le ministre! Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À partir de
ça, on fera donc...
Mme Marois: J'ai compris ça déjà depuis un
moment!
M. Côté (Charlesbourg): À partir de
ça, on fera les ajustements qu'il faut Mais il faut, à tout le
moins, commencer par ce qu'on a
Mme Marois: D'accord Évidemment, pour marquer, quand
même, que, pour nous, on souhaiterait que ce soit davantage, on va
accepter cet article sur division Et j'aimerais bien que, si l'on pouvait
éventuellement revenir.. Effectivement, des amendements, ça
s'apporte très facilement par un projet de loi omnibus ou autrement.
Mais si lo nombre même, déjà au moment où on
sélectionnera, (Mail plus significatif, je me dis: Qu'on envisage la
possibilité d'élargir à court terme, de telle sorte que
l'ensemble des régions puisse être couvert.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée Donc, l'article 3 est adopté sur division.
J'appelle l'article 4
Mme Marois: L'article 4, ça va très bien et je suis
très contente, effectivement, de le voir là, parce que ça
va permettre de décompresser un peu et de faire en sorte que les projets
puissent se réaliser à l'intérieur d'un cadre qui est
déjà beaucoup plus dans l'esprit de ce que l'on souhaiterait,
quand on pense aux centres locaux de services communautaires.
Le Président (M. Joly): Article 4, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): Adopté. Article 5.
Mme Marois: Ça va. Nous, sur cet article-là, ce
qu'on souhaiterait, c'est une ouverture vers la possibilité d'une
expérimentation à domicile. Mon collègue l'a
déjà annoncé tantôt. Alors, il y a deux
façons de le faire: soit que l'on amende l'article 5 en ajoutant
"à domicile", dans le deuxième alinéa, après les
mots "centre hospitalier" "Dans chaque projet pilote, il doit être
prévu que les accouchements auront lieu dans un centre hospitalier,
à domicile ou dans une installation maintenue par l'établissement
responsable..."
Évidemment, parce que, moi, je pense qu'il faut tout de suite le
faire, il faudrait que ce soit suivi de la possibilité d'un encadrement
au plan médical. Ça va de soi. À ce moment-là, oui,
on pourrait aller vers une deuxième possibilité qui nous dirait:
Pour au moins un projet-pilote, il doit être prévu que des
accouchements auront lieu à domicile. Dans ce cas, le protocole
d'entente visé au paragraphe quatrième du premier alinéa
doit, en plus du support médical, prévoir les mesures de
sécurité requises, etc
Vous souriez, M. le ministre. J'aimerais savoir quel est l'objet de
votre sourire, la raison de votre sourire.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, livrez-vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Livrez-vous. Livrez-nous vos pensées
profondes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, dans ce
cas-là, les fax sont allés aux deux places.
Mme Marois: Ah bon! Comme dans d'autres cas que nous connaissons
bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Mais c'est très bien. Moi, j'ai toujours
été d'accord avec ça, vous savez. Ça permet des
consensus plus rapides.
M. Côté (Charlesbourg): Pas parce que je le
dénonce. De toute façon, j'ai eu l'occasion tantôt d'en
discuter très brièvement avec des gens de Naissance-Renaissance.
Évidemment, je suis confronté à une réalité
que j'ai personnellement et à une autre réalité, qui est
celle d'un ministre qui, doit être de s'assurer qu'il y ait l'autonomie
au niveau des sages-femmes, mais qu'il y ait aussi la sécurité du
support médical. Je me souviens de toutes les discussions que nous avons
eues pendant ces nombreuses heures, très claires, où des
spécialistes - pas à tort non plus, parce que je me souviens que
ça avait ébranlé quelques membres de l'Opposition aussi -
disaient: Lorsque ça va bien, ça va bien. Lorsque c'est une
grossesse à risque, on peut prévoir. À ce
moment-là, on prend les conditions optimales. Mais lorsque ça va
mal rapidement, ça va mal rapidement et, à ce moment-là,
on peut être dans des situations très difficiles où
ça prend du support médical. On ne tentera pas de faire accroire
qu'un médecin est moins compétent qu'une sage-femme. On ne peut
pas. Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui va croire ça demain matin.
Il faut continuer de dire - et c'est vrai - que le support médical...
Des médecins, il y en a des bons, aussi. On a toujours tendance à
parler de ceux qui n'humanisent pas et de ceux qui font davantage les
manchettes par des mauvais coups que par des bons coups. Ça, c'est vrai
pour les politiciens. C'est vrai pour tout le monde. C'est vrai aussi pour les
médecins, donc. Je pense qu'on parle quand même de professionnels,
dans la plupart des cas, qui accomplissent bien leur travail, qui ont des
raisons qui sont personnelles, ou de corporations et de
fédérations, de s'objecter à un certain nombre de choses.
Mais le support médical devient pour moi absolument essentiel, compte
tenu de ma responsabilité. Et, si on a mis tant d'insistance à le
voir en centre hospitalier et en CLSC, c'est qu'on reconnaît
déjà qu'il y a une pratique médicale au niveau des CLSC,
au niveau des centres hospitaliers. Et ceux qui vont déposer des
projets-pilotes vont définitivement devoir nous donner l'assurance que
le support médical sera là en tout temps et en toute
circonstance. C'est pour ça qu'on n'a pas franchi l'étape de la
reconnaissance au niveau du domicile. Et je ne pense pas qu'on puisse à
ce moment-ci aller au-delà de ce qu'il y a dans le projet de loi, si on
veut raisonnablement avoir des chances d'avoir tout le support médical
dont on a besoin pour passer à travers. La situation - c'est
déjà connu sur la place publique - est déjà
suffisamment difficile et précaire avec le corps médical qu'il ne
faut pas en ajouter de façon à ce que ça soit un braquage
systématique. Et on sait la puissance des fédérations ou
des corporations. Et, dans ce sens-là, c'est, quant à moi, une
prudence élémentaire que de limiter ces expériences ou ces
projets-pilotes aux centres hospitaliers et en CLSC.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Marois: Oui, merci, M. le Président. Je comprends vos
craintes. Mais, en même temps, dans la vraie vie, je dirais, il y en a,
des accouchements à domicile. Et, dans le fond, on s'enlève la
possibilité, dans un encadrement légal, de voir comment on
pourrait l'encadrer, cette pratique-là, et la sécuriser aussi.
(22 heures )
Dans ce sens-là, je comprends votre responsabilité, mais
il y a des fois où on est placés devant des faits et on se dit:
Est-ce qu'il ne vaut pas mieux composer avec ces faits-là et les
bonifier, les rassurer, les encadrer, plutôt que de les nier et de dire:
Ça ne se passe pas? Mais ça se passe. Est-ce qu'on ne pourrait
pas... C'est ça, l'objet de l'amendement qu'on pourrait faire. Nous, on
dit: Si on se donnait fa possibilité que, pour au moins un
projet-pilote, il puisse être prévu des accouchements à
domicile, mais en respectant tout le reste qui pourrait suivre? Ça se
passe. J'ai vécu l'expérience carrément, qui a
été très positive, où il y avait un médecin
présent. Évidemment, je ne vivais pas une grossesse à
risque, c'est bien clair, mais habituellement on peut les déceler
relativement bien. Donc, dans ce sens-là, je me dis: Ce serait
intéressant qu'on se garde cette porte-là.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Selon les statistiques, il y
a peut-être entre 400 et 500 accouchements à domicile:
statistiques de 1988, si mon souvenir est bon. Ce n'est pas du fait qu'on
ferait un projet-pilote à domicile qu'on réussirait à
encadrer tout le reste.
Mme Marois: Pas nécessairement. Je suis d'accord avec
vous. Je suis consciente de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends le sens de
l'intervention de Mme la députée. C'est que, s'il se fait 2000
accouchements par des sages-femmes au Québec avec ou sans support
médical, forcément ce n'est pas avec huit projets-pilotes qu'on
va être capables de couvrir l'ensemble. Ce qu'on veut, c'est avoir une
certaine variété d'expériences pour être capables
d'avoir un choix plus éclairé par la suite d'une
expérience typiquement québécoise et faite chez nous.
Je l'ai dit tantôt, ce n'était pas mon intention de
manifester d'ouverture, d'aucune manière, avant la fin des cinq ans. Je
pense qu'il y a peut-être des ajustements possibles à partir du
moment où on aura franchi un certain nombre d'étapes, comme je le
disais tantôt, de la même manière qu'on le fait actuellement
par des amendements sur le plan législatif Et, dans la mesure où
on sentirait le besoin d'avoir plus d'expériences que les huit, ayant
déjà une certaine crédibilité d'établie sur
le plan public, une collaboration mieux comprise et mieux acceptée par
le corps médical, il serait possiblement plus facile, à ce
moment-là, de tenter de franchir une autre étape avec des
projets-pilotes en incorporant à l'intérieur de la loi un projet
spécifiquement à domicile. À ce moment-là, on
pourrait faire les amendements nécessaires à ce nouveau projet.
Mais je ne suis pas prêt, à ce moment-ci, à aller plus loin
que ça.
Mme Marois: Évidemment, on se retrouve quand même
toujours avec le vide juridique qui fait que les gens l'exercent, le
pratiquent, mais avec le risque que cela comporte qu'il y ait des poursuites et
qu'on se serve aussi d'expériences négatives qui peuvent arriver
aussi bien dans un centre hospitalier que dans un CLSC, mais,
évidemment, ces cas-là sont souvent montés en
épingle, mis sur la place publique, de telle sorte qu'ils viennent
desservir l'ensemble de la pratique. Ma solution ne résout pas - je suis
consciente de ça - s'il y a 500 accouchements qui sont répartis
sur tout le territoire et qu'on dit: II y a une expérience-pilote
quelque part, les 350 qui se passent quelque part et les 50 qui se passeraient
là, si on le faisait, par exemple, dans la région de
Montréal. J'imagine qu'il doit y avoir quand même une
concentration de ce côté-là. Mais ce qui est
intéressant dans l'avenue que l'on propose, c'est de dire: Au moins,
quelque part, on pourra vérifier un certain nombre de choses.
Alors, cette tentativo ayant été faito, à moins que
le ministre ne soit sensible à mes derniers arguments, on va
présenter l'amende ment.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas parce que je
dis non que ju ne suis pas sensible aux arguments. Comme je l'ai dit
tantôt, et je pense que vous avez suffisamment de connaissance de
l'ensemble du dossier et vous l'avez dit tantôt en admettant que,
même si on avait un projet-pilote, on se retrouverait quand même
avec un certain nombre qui risqueraient d'être dans
l'illégalité... Et, bien sûr, il faut s'attendre demain
matin que, dans la mesure où le projet de loi est adopté et
où il commence à s'appliquer... Je ne suis pas pleinement
convaincu que la corporation professionnelle va rester insensible à une
situation qui, à ce moment-là, ne serait plus légale ou
n'aurait plus de base, d'assise légale aussi clairement
qu'actuellement.
En tout cas, on fera face à la musique au moment où on y
arrivera et, dans des amendements subséquents à la loi, dans la
mesure où les choses se déroulent bien, ça nous permettra
de faire une autre étape au niveau des expériences-pilotes
Mme Marois: Ce qui fait qu'on peut garder espoir Alors, je vais
déposer mon amendement et vérifier auprès du
président s'il est recevable et on pourra, bien sûr, le voter
Ça permettra qu'il soit tout prêt quand on voudra aller vers la
reconnaissance d'expériences-pilotes. Ce n'est pas nécessairement
la même chose que tout à l'heure pour ce qui est des frais que
cela pourrait demander, exiger.
Le Président (M. Joly): Non, il n'y a aucunement mention
d'engagements financiers. Donc, l'amendement me semble recevable ici. Donc, je
l'accepte et je le mets aux voix
Mme Marois: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est ce que l'amendement, tel que
proposé, est accepté?
Mme Marois: Oui, M. le Président. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non Ha. ha, ha!
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement,
rejeté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
Le Président (M. Joly): L'amendement, rejeté. Donc,
est-ce que l'article 5 est adopté?
Mme Marois: Oui. il est adopté
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 6. Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Un instant, M le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement, madame.
Mme Marois: Ce sera très court. En fait, la crainte que
vous connaissez peut-être, c'est celle qu'on remette "de Charybde en
Scylla" l'adoption du règlement, de telle sorte qu'on ne s'y retrouve
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste vous expliquer
l'autre crainte.
Mme Marois: D'accord, allez donc! Peut-être qu'on pourra se
réconcilier!
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): c'est parce qu'il y a deux
côtés à la médaille. dans ce cas-ci, pourquoi a-ton
pris cette disposition-là, que les cinq ans commencent à partir
du moment où le règlement est là? si, par exemple, on se
retrouvait dans une situation où il y avait une contestation
médicale, on pourrait se retrouver devant une situation où il y a
effectivement un temps beaucoup plus long et on pourrait contester pendant cinq
ans, se retrouver sans expérience. c'est ça, l'autre danger.
Donc, c'est pour ça qu'on le met là, pour ne pas
pénaliser les expériences et qu'elles puissent se faire
dès le moment... Ce n'est pas pour les retarder indéfiniment,
mais davantage pour trouver le moyen de les mettre en branle.
Mme Marois: Remarquez que je suis un peu fatiguée.
Ça fait quelques jours que nous travaillons la nuit, jusqu'aux petites
heures du matin. Vous le savez, tout le monde.
Le Président (M. Joly): On se sent très bien
"supportés".
Mme Marois: J'aimerais ça que vous me l'expliquiez
à nouveau, parce que j'ai de la difficulté un petit peu à
vous suivre, à comprendre votre justification.
M. Côté (Charlesbourg): la justification est la
suivante. si on disait que les expériences de cinq ans comptent à
partir de l'adoption du projet de loi...
Mme Marois: Oui, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ...on pourrait se retrouver
dans des situations où effectivement certains éléments -
je suis convaincu qu'ils sont en minorité dans le corps médical -
...
Mme Marois: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): ...décideraient de
boycotter et on pourrait se retrouver, au bout des cinq ans, sans qu'aucun
projet-pilote n'ait connu d'expérience. Donc, la conclusion serait
très simple. On aurait fait tout ce beau travail pour absolument rien.
C'est pour ça que c'est libellé de cette manière, pour
nous permettre de finir par enclencher le processus.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui, évidemment, en souhaitant que l'autre
situation, celle que, moi, je crains aussi, ne se présente pas. Je suis
persuadée que, si la volonté politique est là, et je le
dis dans ce sens-là... Si on est à travailler ce soir sur ce
projet de loi, c'est parce qu'il y a un consensus, je pense, entre nous sur le
fait qu'on trouve que c'est important de part et d'autre et, donc, ça
prend, à ce moment-là, une volonté politique claire et
fermement exprimée de telle sorte qu'on ne fasse pas traîner en
longueur ces expériences-là et, donc, que le règlement
puisse venir et qu'on puisse enclencher le processus.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, du
côté de la volonté politique, ça ne peut pas
être exprimé plus clairement que ça n'a été
fait à plusieurs reprises, y compris le 16 janvier dernier lorsque tout
le monde était autour de la table au ministère, en disant: Ne
vous mettez pas dans la tête qu'il n'y en aura pas, il va y en avoir un
et, à partir de ce moment-là, ce qu'on veut avoir de chacun
d'entre vous, c'est des conseils judicieux sur des écueils à
éviter et des bons coups à faire. C'est comme ça que
ça s'est produit et la volonté politique, depuis ce
temps-là, ne s'est jamais démentie et soyez sûrs d'une
chose, c'est qu'elle ne se démentira pas demain matin. Je ne serais pas
intéressé a faire un projet de loi pour que le projet de loi soit
une belle pièce législative qui ne soit jamais appliquée.
Donc, on va prendre les mesures nécessaires sur le plan de la
volonté politique pour que les projets se mettent en branle.
Mme Marois: D'accord. La volonté politique, ça doit
se traduire parfois par des moyens pour l'actualiser.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Marois: D'accord?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Marois: Aux articles 22 et 23, là où on parle
du comité d'admission et de la pratique, qu'est-ce qui me permet de dire
qu'il existe - dans un langage plus populaire que nous connaissons bien - des
poignées pour intervenir et faire en sorte que, s'il y a des blocages et
si ça tourne en rond...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le gouvernement qui
approuve. Donc, à partir de ce moment-
là...
Mme Marois: Voilà, c'est ça, le problème.
C'est que, si ça ne vient pas à l'approbation parce qu'on ne
finit pas par s'entendre quelque part...
M. Côté (Charlesbourg): Non, bien, si ça ne
vient pas à l'approbation, ce sera de la faute du ministre et on va y
aller avec la même détermination qu'on l'a fait dans ce cas-ci.
C'est clair. Moi, il n'est pas question de traîner avec le projet de loi
sur le plan de l'application. Les crédits qui l'accompagnent sont la,
ont été acceptés par le Conseil des ministres,
acceptés par le Trésor. Donc, quant à nous, il n'est pas
question de retarder et d'attendre. Dans le cas des sages-femmes qui devraient
participer au comité, on sait déjà qu'il faut aller
à l'extérieur du pays. Donc, on prend les moyens en
conséquence pour être capables d'avoir des gens de
l'extérieur et, dès le moment où il y en aura de reconnus
chez nous, bien, elles prendront automatiquement la relève, elles ou
ils.
Mme Marois: Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous.
D'ailleurs, quand vous parliez tout à l'heure de médecins,
ça pouvait être elles ou ils et certains hommes médecins
pourraient sûrement faire d'excellentes sages-femmes, pourquoi pas? Je ne
sais pas comment on les appellerait à ce moment-là, mais
enfin...
M. Côté (Charlesbourg): Un sage-femme
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Un sage-femme, pourquoi pas?
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'article 6 est
adopté?
Mme Marois: Oui, mais, enfin, je veux bien marquer le coup dans
le sens, bien sûr, qu'il va être adopté, mais je redis
l'importance qu'il y a de faire en sorte qu'on ne laisse pas traîner les
choses parce qu'on sait que, quand ça traîne, ça se
détériore et on n'arrive jamais à faire en sorte que les
choses se mettent en marche et qu'on obtienne les résultats auxquels on
serait en droit de s'attendre.
Le Président (M. Joly): Madame, vous avez un avantage. On
dit: Les paroles s'envolent, les écrits restent, mais vos paroles sont
écrites.
Mme Marois: En plus, ce qui n'est pas mauvais.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 7...
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): ..adopté. J'appelle
l'article 8.
Mme Marois: Dans le projet initial, c'était à
l'article 15, on a ça dans nos documents, on disait, dans le dernier
paragraphe: "Une femme qui présente une grossesse à risque peut
toutefois, avec l'accord de son médecin, recevoir des soins d'une
sage-femme. Dans ce cas, cependant, le médecin traitant assume la
responsabilité de l'accouchement." Alors, cet alinéa-là a
disparu, la partie responsabilité, là. (22 h 15)
Parce que, vous voyez, dans l'article 8 actuel, on dit: Une sage-femme
peut procurer ou continuer de procurer des soins à un nouveau-né,
ou à cette femme qui a une grossesse à risque, "lorsque le
médecin qui en a alors la charge y consent."
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
Mme Marois: Dans l'autre cas, on disait: "assume la
responsabilité".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est la
même...
Mme Marois: Ça donne la même signification au plan
juridique?
M. Côté (Charlesbourg): ...la même
signification, c'est ce qu'on me dit.
Mme Marois: C'est ça? M. Côté
(Charlesbourg): Oui Mme Marois: C'est sous-entendu? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Marois: O.K. Ça va.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
Mme Marois: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que mon
collègue de Joliette disait admettre comme si c'était un plus,
dans son discours de deuxième lecture.
Mme Marois: Oui, d'accord Je n'ai pas entendu le discours de
deuxième lecture de mon collègue, parce que n'étais pas
là.
M. Côté (Charlesbourg): Moi non plus, mais on vient
de me souffler ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Donc, là-desssus, on est égaux, si je
comprends bien, là.
Le Président (M. Joly): L'article 9 est-il
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): C'est du oui-dire. Mme
Marois: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Mme la députée
l'article 9 est adopté?
Mme Marois: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. Merci. J'appelle
l'article 10.
Mme Marois: L'article 10, comment va-ton l'organiser, le mettre
en oeuvre? Est-ce que c'est par règlement, ou... C'est parce que ce
n'est pas dit.
M. Côté (Charlesbourg): par décret. Mme
Marois: dans un décret? M. Côté (Charlesbourg):
oui
Mme Marois: C'est la rémunération de toute personne
visée dans les projets-pilotes. Mon recherchiste ici dit: Est-ce que
c'est négociable? Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Bonne question. Merci, sur
l'article 10, est-ce qu'il y a des questions?
Une voix: Non, tout va bien.
Le Président (M. Joly): L'article 10 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Joly): Merci. Adopté, l'article
10. J'appelle l'article 11.
Conseil multidisciplinaire Mme Marois: Bon, évidemment, la
crainte, je pense que vous la connaissez, on va la soulever, là, pour
les fins de nos débats, et je pense que ma collègue de
Marie-Victorin quej'entends à ma gauche, se préoccupe
aussi de cette question-là. Est-ce qu'on ne risque pas de voir plusieurs
projets être renvoyés par l'établissement vers le conseil
des médecins et des dentistes, qui pourrait prendre charge des fonctions
que l'on confiait au conseil multidisciplinaire, ce qui aurait comme effet de
faire disparaître la présence d'usagères dans le groupe,
parce que le conseil multidisciplinaire le prévoyait et, d'autre part,
évidemment, de se trouver toujours devant cette objection des
corporations?
M. Côté (Charlesbourg): Pour nous, il y a un projet,
un seul projet parmi les huit où il y aura un CMDP.
Mme Marois: Et c'est très clair, c'est dit et c'est...
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, très
clair. Donc, il n'y en aura pas trois, quatre, six. Il y en a un seul. Et
c'était pour permettre la variété. Ça sera un
projet qui sera accepté où on sait déjà...
Mme Marois: Qu'il y a un...
M. Côté (Charlesbourg):... qu'il y a une
mentalité qui est prête à l'accepter et c'est pour
ça qu'on l'a introduit. ça, ça nous apparaissait
très clair. donc, c'est à nous de les accepter ou de les refuser.
et, dans ce cas-là, je vous le dis, il y en aura un, un seul.
Mme Marois: Ce n'est pas inscrit à la loi comme tel. Mais
vous dites: Notre intention et notre volonté, c'est qu'il n'y ait qu'un
seul projet qui soit de cette...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Et c'est
déjà des gens qui ont manifesté de l'intérêt
et qui ont de l'ouverture d'esprit.
Mme Marois: C'est évident. On voit des centres
hospitaliers où ça se pratique déjà. Quand je n'ai
pas accouché à la maison, j'ai accouché justement dans les
centres hospitaliers où c'était possible de vivre des
expériences un peu différentes de celles que l'on connaît
traditionnellement. Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 11, madame...
Mme Marois: Alors, comme nos propos restent écrits...
Le Président (M. Joly): Oui, madame. Donc, l'article
11...
Mme Marois:... et que nous avons confiance, de toute
façon, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Merveilleux. L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 12 est adopté.
J'appelle l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): c'est usuel. Mme Marois:
ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
Mme Marois: Parfait. Ah! attendez un peu. Est-ce que, mutatis
mutandis, ça s'applique au CMDP ou si ce sont les règles du CMDP
à ce moment-là?
M. Côté (Charlesbourg): Quel article?
Le Président (M. Joly): L'article 14, M. le ministre.
Mme Marois: C'est l'article 14. On prévoit que "le quorum
aux réunions du conseil multidisciplinaire est constitué de la
moitié de ses membres... " Alors, dans le cas du CMDP, est-ce que c'est
le quorum qui est habituellement reconnu au CMDP ou si c'est celui-là?
Et est-ce que les sages-femmes seront présentes, est-ce que leur
présence va être requise?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça a l'air
d'être les termes juridiques.
Le Président (M. Joly): Oui?
Mme Marois: Mais, dans le cas du CMDP...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, excusez, oui, c'est
ça.
Mme Marois:... est-ce qu'on s'assurera de la
présence...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
le demander à Mme Demers.
Mme Marois: Oui, vous pouvez très certainement.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers.
Le Président (M. Joly): Mme Demers, s'il vous plaît,
vous avez la parole. Si vous voulez vous avancer, s'il vous plaît.
Mme Demers (Laurence): Alors, ce qui est prévu, c'est que
les membres du comité, ils en font partie au fur et à mesure de
leur nomination.
Mme Marois: D'accord.
Mme Demers: Supposons qu'il y ait un des groupements qui
décidait de boycotter...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
Mme Marois: Attendez un peu. Je ne vous entends pas.
Mme Demers: Le ministre doit consulter... Mme Marois:
Oui.
Mme Demers:... et décide qu'il n'en donne pas
Mme Marois: D'accord
Mme Demers: Dès que vous en avez quatre de nommés,
vous pouvez commencer à fonctionner...
Mme Marois: Vous pouvez commencer à fonctionner.
Mme Demers: de sorte que le processus n'est pas
paralysé
Mme Marois: Et le quorum, donc, s'établit en fonction des
personnes qui sont déjà présentes. O. K.
Mme Demers: C'est ça.
Mme Marois: d'accord! ça va pour ça. dans le cas
où c'est le cmdp, qui ne prévoit pas la présence
d'usagères, entre autres, est-ce que le quorum inclut
nécessairement les sages-femmes? là, on dit qu'il y a un conseil
multidisciplinaire, mais quand ce n'est pas lui et que c'est le cmdp?
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à ce
moment-là, ils sont inclus dans le quorum. Oui.
Mme Marois: Oui? O. K.
Le Président (M. Joly): L'article 14 est-il
adopté?
Mme Marois: Adopté
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 15.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16.
Mme Vermette: M. le ministre, dans le cas toujours d'un CMDP,
d'un conseil des médecins et dentistes...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: ...est-ce que la représentation - bien
sûr, les sages-femmes sont présentes au niveau du conseil des
médecins et dentistes - est de trois? Est-ce qu'il y a une forme
d'équité au niveau de la représentation? Parce qu'on sait
que, dans un CMDP, il y a plusieurs médecins et dentistes, en fait, qui
participent à un conseil d'administration. Donc, comment va
s'établir finalement cet équilibre?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers. Le
Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: Au conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens, l'exécutif est formé de cinq médecins, plus
le directeur général.
Mme Vermette: Incluant les trois représentants?
Mme Demers: Plus les trois sages-femmes.
Mme Vermette: Plus les trois sages-femmes; donc, ça fait
cinq professionnels de la santé, plus les trois sages-femmes. Ça
va.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que, dans ce
cas-là, c'est un CMDP qui a accepté de vivre l'expérience
du projet-pilote.
Mme Vermette: Oui, la mentalité, déjà, c'est
propice. D'accord.
Le Président (M. Joly): juste une petite remarque pour
m'éclairer un peu. c'est assez rare qu'on voie un conseil
d'administration avec un chiffre pair.
M. Côté (Charlesbourg): Cinq
Le Président (M. Joly): Mais, là, on tombe à
huit.
Mme Vermette: Tu as le directeur général qui doit
avoir son vote...
Mme Demers: Ça fait neuf: trois sages-femmes, un directeur
général et cinq médecins.
Le Président (M. Joly): Ah bon! parfait. Ça
confirme ce que je pensais déjà. Merci. L'article 16. Non. Je
m'excuse, je pense qu'on avait adopté l'article 16, madame. C'est
ça?
Mme Marois: On a adopté l'article 15. On en est à
l'article 16.
Le Président (M. Joly): Parfait. Donc, l'article 16, Mme
la députée.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
17.
Mme Marois: On dit que la plainte "dort être
adressée au directeur général de l'établissement
responsable." Mais j'imagine qu'elle va être dirigée vers le
conseil multidisciplinaire.
Mme Demers: Le conseil d'administration.
Mme Marois: Dans l'article 16 avant, on dit: "Le conseil
multidisciplinaire, sous l'autorité du conseil (...) a pour fonctions:
d'étudier toute plainte..." Alors, il s'en va au conseil et il est
référé. Parfait, d'accord. L'article 17,
adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 17 est adopté.
J'appelle l'article 18.
Mme Marois: Attendez un peu, s'il vous plaît.
Mme Demers: C'est la même chose que pour un conseil de
médecins, de dentistes et de pharmaciens.
Une voix: C'est identique à un CMDP. Mme Marois:
C'est ça.
Le Président (M. Joly): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
Mme Vermette: À l'article 19, est-ce qu'il y a un droit de
recours au niveau de la sage-femme une fois que le conseil d'administration a
rendu sa décision? Est-ce que c'est sans appel?
Le Président (M. Joly): Pour répondre à la
question de Mme la députée du comté de
Marie-vïctorln...
Mme Vermette: Marie-Victorin, jusqu'à ce soir, à
date. Ha, ha, ha!
Mme Marois: Comme c'est un ajout par rapport à l'autre
loi, je vais essayer de prendre deux minutes pour le regarder comme il faut,
O.K.?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est exactement
les mêmes dispositions que pour un médecin. (22 h 30)
Mme Marois: C'est exactement la même chose.
Mme Vermette: C'est le comité disciplinaire, à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose, exactement
la même chose. On ne peut pas le traiter de manière
différente. On me confirme que c'est identique à ça.
Mme Marois: Et c'est le conseil d'administration qui impose les
sanctions?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Vermette:
Mais, M. le ministre...
Mme Marois: Attends un peu, une à la fois, là!
Le Président (M. Joly): Je vous laisse... Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: C'est le conseil d'administration qui impose les
sanctions. C'est quoi nos règles là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Regardons ce qui se passe
actuellement à l'hôpital Laval.
Mme Marois: Je ne suis pas tellement ce qui se passe actuellement
à l'hôpital Laval. Je m'excuse. Je ne suis pas la critique en
matière de santé ni de services sociaux, même si je suis
ça quand même.
Le Président (M. Joly): Excusez. Avez-vous une question,
Mme la députée de Taillon?
Mme Marois: Oui, je posais la question sur qui appliquait les
mesures disciplinaires et comment ça se passait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le conseil
d'administration qui prend les décisions et c'est le D.G. qui doit les
appliquer.
Mme Vermette: Mais...
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président, je voudrais demander
au ministre... Dans le cas des médecins, généralement,
c'est des privilèges qui sont suspendus ou, en fait, le droit d'admettre
des patients. Dans ce cas-ci, ce seront exactement les mêmes sanctions
qui s'appliqueront?
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: Dans le conseil des médecins, des dentistes et
des pharmaciens, il y a des privilèges Mais il peut y avoir aussi des
mesures disciplinaires comme la réprimande, la suspension. À
chaque fois, c'est le conseil d'administration qui fait ça,
évidemment, après avoir consulté le conseil des
médecins, des dentistes et des pharmaciens Alors, ici, c'est le
directeur général et c'est appliqué par le conseil
d'administration
M. Côté (Charlesbourg): Cost ça. un peu comme
ça s'est passé à Laval, avec les avis et...
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 19,
adopté.
Mme Marois: Adopté
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 20
Mme Marois: Ça va, oui.
Le Président (M. Joly): L'article 20, adopté.
J'appelle l'article 21
Mme Marois: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): J'aurais un papillon, M. le
Président, à l'article 22.
Mme Marois: Ah! à l'article 22.
Le Président (M. Joly): L'article 20, adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas
adopté?
Mme Marois: Ah? Il est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): II est adopté
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 21.
J'appelle l'article 22.
Comité d'admission à la pratique des
sages-femmes
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être juste vous
lire le papillon. C'est peut-être la même chose que vous auriez
proposée, j'imagine.
Mme Marois: Oui, allez donc.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 22 de la Loi sur
la pratique des sages-femmes dans le cadre de projets-pilotes est
modifié: 1° par le remplacement, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, de "sept" par "huit"; 2° par l'addition,
après le paragraphe 4°, du suivant "5° une lemme ayant
déjà eu recours aux
soins ou aux services d'une sage-femme et choisie après
consultation de groupes préconisant la pratique des sages-femmes."
Mme Marois: Bon, ça va. C'est exactement ce qu'on voulait
proposer. On avait une formule un peu différente.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, on avait la
même demande sur le bélino!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Toujours! On est toujours bien informés par
les mêmes sources!
Mme Vermette: Oui, les bélinos, bien sûr!
Mme Marois: On est toujours bien informés par les
mêmes sources, ce qui nous permet de prendre les meilleures
décisions.
Mme Vermette: Ha, ha, ha! On est informés très
rapidement par le bélino.
Le Président (M. Joly): Les gens à la mode se
servent du bélino.
Mme Marois: C'est une bonne technologie, hein? C'est
intéressant!
M. Côté (Charlesbourg): Surtout quand elle est bien
manipulée.
Le Président (M. Joly): Excusez. L'amendement, tel que
proposé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 22, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 23.
Mme Marois: Adopté. Oups! Ha, ha, ha!. Comme vous voyez,
je suis très vigilante, Mme la députée...
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, il
est adopté.
Mme Marois: ...malgré que je...
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez réussi
à avoir une déclaration d'intention.
Mme Marois: Tout à fait, dont on pourra,
évidemment, faire état, si besoin est.
M. Côté (Charlesbourg): Pour harceler le ministre
après...
Mme Marois: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): ...s'il n'accouche pas.
Mme Marois: Veux-tu reprendre ta...
M. Chevrette: Non, continue. Je suis mort!
Mme Marois: Bon, O.K.
Le Président (M. Joly): Donc, vous n'êtes pas dans
la bonne salle, monsieur! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: II y a quelqu'un qui peut répondre à
vos besoins, si vous avez ce genre de problème!
M. Chevrette: M. le Président, je comprends que j'ai dit
que j'étais mort, mais je ne voudrais pas me livrer en pâture
à un ex-croque-mort.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends.
M. Chevrette: Ce n'est pas péjoratif. Ne vous choquez
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Si je comprends, M. le
Président, on est bien organisés ce soir pour faire le cycle de
la vie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Bon, ça va. On n'a pas de problème
sur...
Le Président (M. Joly): Donc, Mme la députée
de Taillon, l'article 23 est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le
député de Trois-Rivières, vous aviez des choses à
ajouter?
M. Philibert: Oui. Simplement, je disais que nos permis sont
émis également par le ministère de la Santé.
M. Chevrette: C'est pour ça que vous êtes
vigilants.
M. Philibert: Je rassure le leader de l'Opposition. On corrige
même les défauts de la nature, parfois.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: II aime mieux ne pas l'en-
tendre à ce moment-ci.
Le Président (M. Joly): M le député de
Trois-Rivières, est-ce que je peux rajouter...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières...
M. Chevrette: m. le président, est-ce que je pourrais
ajouter en amendement que ça ne vaudrait pas rien que pour le
député de joliette autour de la table?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): II y a une expression qui
dit...
Mme Marois: Est-ce que vous voulez qu'on se retire?
Le Président (M. Joly): Quand on fait un petit
aparté comme ça, on dit: Touché.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): L'article 24.
M. Philibert: Ce n'était pas malin du tout.
Mme Marois: Ça va, adopté.
M. Chevrette: Ça dépend. Il a dit qu'il voulait me
rassurer, moi, mais ça ne veut pas dire qu'il en rassure d'autres.
Le Président (M. Joly): Adopté, madame? Mme
Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25.
Mme Marois: Adopté. Un instant, s'il vous plaît, M.
le Président. Si vous me permettez, M. le Président, comme on
est...
Le Président (M. Joly): Toujours sur l'article 25,
madame?
Mme Marois: . toujours un peu fatigués, il y a quelque
chose qui nous a échappé. A quel article, Mme la
députée?
M. Chevrette: L'article 22.
Mme Vermette: L'article 22.
Mme Marois: L'article 22?
M. Chevrette: L'article 22, il est fait. C'est lequel?
Le Président (M. Joly): Nous sommes à l'article
25
M. Chevrette: Non, c'est correct. Mme Marois: Bon,
ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 25 est
adopté?
Mme Marois: Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 26.
Mme Marois: Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 26 est adopté.
J'appelle l'article 27.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 27 est adopté
J'appelle l'article 28.
Mme Marois: Adopté
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est majeur
Mme Marois: Bien oui. c'est ça.
Le Président (M. Joly): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29.
Mme Marois: C'est très intéressant, l'article 29,
c'est: "Une sage-femme qui participe à un projet-pilote peut admettre,
pour un accouchement dans un établissement visé à
l'article 4, une femme qui requiert ses soins et ses services et en autoriser
sa sortie..."
M. Chevrette: Oui. M le Président, je voudrais juste poser
une question au ministre. Je n'étais pas ici tantôt et je n'ai
malheureusement pas transmis ma question à mes collègues. Mais,
si vous me permettez 30 secondes de poser la question, c'est sur la question du
domicile...
Mme Marois: De l'accouchement â domicile?
M. Chevrette: de l'accouchement à domicile. Je sais que
vous l'avez sans doute traitée, que vous l'avez sans doute
réglée, mais j'ai une préoccupation dans ma tête
depuis quelques jours là-dessus et je me demande: Là où
ça pourrait se faire, est-ce que c'est le style de tolérance qui
va s'instaurer ou si on a l'intention de réglementer? On sait qu'il y a
des pratiques qui se glissent dans le système sans que ce soit
autorisé, sans que ce soit voulu ou seins que ce soit
désiré Mais, moi, j'ai toujours eu un gros sens pratique. Si
ça se fait, comment fait-on quoi?
J'aurais donné d'autres comparaisons, parce qu'il y a des
secteurs d'activité qui ont eu cours dans le système de
santé et des services sociaux, dans d'autres départements. Je
pourrais penser, par exemple, à ce qu'on a vécu au niveau de
l'avor tement, indépendamment des lois du Québec et du Canada.
Dès qu'une chose commence à se faire, c'est souvent connu. C'est
souvent de la publicité de bouche à oreille et il y a des
situations de fait qui se produisent À partir de là, qu'est-ce
qui se produit? J'aimerais avoir au moins une réponse.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La loi actuelle ne change
strictement rien à ce niveau-là.
M. Chevrette: ça veut donc dire que des gestes
posés par une sage-femme à l'extérieur des projets-pilotes
sont considérés comme illégaux par rapport aux lois du
québec.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme c'est le cas
actuellement.
M. Chevrette: Est-ce que vous n'avez pas pensé pouvoir
permettre un projet au moins dans une région à l'effet qu'on
puisse aller avec une équipe multidisciplinaire et penser que ça
pourrait se faire au niveau du domicile?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
Mme Marois: On l'a déjà, évidemment,
débattu.
M. Chevrette: Ah! Vous lavez fait? Excusez.
Mme Marois: Oui. C'est parce que... On l'a longuement
débattu.
M. Chevrette: C'est parce que je l'avais dans la tête
depuis cet après-midi et je n'étais pas ici.
Mme Marois: Mais je pense que ça peut être
intéressant...
M. Chevrette: Si vous l'avez débattu, je m'excuse. Je ne
veux pas prolonger les délais.
Mme Marois: Non, mais ça peut être
intéressant que le ministre, je pense, revienne un petit peu sur
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas de
problème du tout à répondre de nouveau à la
question. L'idée, éventuellement, de permettre un projet-pilote
à domicile n'est pas totalement éliminée, pas dans le
cadre actuel. Ce que j'ai montré, c'est qu'il fallait évoluer
avec son temps. Dans un premier temps, laisser la chance au projet-pilote
reconnu...
M. Chevrette: Est-ce à dire qu'on serait avant notre
temps?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, par rapport à
d'autres qui, eux, sont en arrière de leur temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut, c'est se
laisser le temps de faire du chemin afin que ce soit plus acceptable et
commencer à faire une démonstration qu'effectivement on a des
sages-femmes au Québec qui correspondent aux normes internationales, que
ça peut se pratiquer dans un centre hospitalier de bonne manière,
que ça peut se faire dans un CLSC de bonne manière. Et, lorsqu'on
aura fait ce bout de chemin là, il n'y a rien qui nous empêche
éventuellement d'amender la loi de la mâme manière qu'on le
fait, en changeant le "8" par un "10", par un "12", par un "14" et, à ce
moment-là, peut-être ajouter une expérience - parce que le
temps aura permis de mieux comprendre ce qu'on fait, de mieux accepter ce qu'on
fait - d'aller à une étape ultérieure, donc à une
étape additionnelle, et d'aller plus loin. C'est dans ce sens-là
que j'ai fait l'ouverture tantôt, mais il faut au moins s'assurer que ce
qu'on fait puisse être fait.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): adopté. Mme
Marois: oui, m. le président.
Le Président (M. Joly): Merci. J'appelle l'article 30.
Conseil d'évaluation des
projets-pilotes
M. Côté (Charlesbourg): II y a un papillon,
M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
Mme Marois: Oui et qui ressemblait au nôtre aussi,
évidemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça, j'en suis bien,
bien convaincu parce que, quand j'ai vu dans mon courrier mon bélino,
j'ai été... Je suis
convaincu que ce n'est pas principalement là-dessus que les gens
auraient souhaité m'influencer, mais à tout le moins...
L'article 30 de la Loi sur la pratique des sages-femmes dans le cadre de
projets-pilotes est modifié: 1° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, de "10" par "11" 2° par le
remplacement du paragraphe 6° par le suivant: "6° deux femmes ayant
déjà eu recours aux soins ou aux services d'une sage-femme et
choisies après consultation de groupes préconisant la pratique
des sages-femmes".
Mme Marois: Oui. On est tout à fait d'accord. On avait
reçu le même bélino et notre amendement ressemblait pas mal
à celui que vous proposez. On sera donc d'accord avec l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est curieux.
M. Chevrette: Remarquez, "c'est-u" commode, ces
bélinos-là!
Mme Vermette: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'allais dire, c'est:
Mon Dieu, quand on a le même bélino, qu'on s'entend bien!
Des voix: Ha. ha, ha!
Mme Marois: Mais je ne suis pas certaine que ce soit toujours le
cas. On n'interprète pas de la même façon.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je dois vous dire,
c'est que l'entente est occasionnelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): J'apprécie cette
subtilité. Est-ce que l'article...
Mme Marois: II faudrait relire, à ce moment-là, les
travaux de notre commission en même temps qu'on relirait les travaux de
l'Assemblée nationale pour que l'on puisse comprendre nos propos
sibyllins.
Le Président (M. Joly): Mais je suis convaincu que tout le
monde a compris.
Mme Marois: D'accord. Ici, oui, mais pour la
postérité, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 30, adopté?
Mme Marois: Adopté.
M. Chevrette: Bien, ils liront.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): C'est technique
Mme Marois: Oui. Ça, ça va. C'est les membres du
comité...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse. J'ai, je pense, fait
un petit lapsus. J'ai demandé l'article 3, mais je n'ai pas fait adopter
l'amendement.
Mme Marois: Vous avez raison.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 30 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Mme
Marois: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est ce que l'article 30, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Mme Marois: Oui. (22 h 45)
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, je me suis
corrigé, j'ai fait amende honorable. J'appelle l'article 31.
Mme Marois: Oui, M. le Président. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 31, adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose que..
Mme Marois: Oui, c'est le règlement de régie
interne, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça Mme
Marois: C'est adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 32, adopté.
J'appelle l'article 33.
M. Côté (Charlesbourg): Le quorum. Adopté.
Mme Marois: Adopté, oui.
Le Président (M. Joly): L'article 33. adopté.
J'appelle l'article 34.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un règlement de
régie interne. Adopté.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 34, adopté.
J'appelle l'article 35.
Mme Marois: J'aimerais ça que le ministre nous parle un
petit peu, là, de toutes les procédures d'évaluation.
Parce que ça reste quand même assez important et on va voir plus
loin qu'il y a un conseil d'évaluation qui est nommé, qui a un
certain nombre de fonctions, et peut-être qu'on peut regarder les deux
articles en même temps, 35 et 36. Bon, à l'article 35, on "...doit
préparer un rapport d'évaluation du projet...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
Mme Marois: "...suivant la forme et la teneur
déterminées par le conseil (...), pour la période comprise
entre la date de l'approbation et le 31 mars de l'année qui suit...",
bon, etc. Et plus loin, à l'article 36, on va voir quelle est la
fonction du conseil d'évaluation Au paragraphe 5°, on voit qu'il
faut "évaluer l'ensemble des résultats" et "transmettre au
ministre de la Santé et des Services sociaux et au ministre responsable
de l'application des lois professionnelles, au plus tard neuf mois avant la
date où la présente loi cesse d'avoir effet", bon, etc. Qu'est-ce
que ça va faire, tout ça, comme mécanisme dans le temps?
On l'approuve et ensuite il y a le suivi. Est-ce qu'on a prévu des
délais, comment a-ton prévu ça, et quelle est la
mécanique autour de tout ce qui concerne le conseil d'évaluation
et ses résultats?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
vous mé permettez, je demanderais peut-être au Dr
Lamarchede...
Mme Marois: Oui, certainement, tout à fait.
M. Chevrette: On n'entend pas souvent sa voix, mais on sait qu'il
est dans l'ombre.
Mme Marois: On peut être aussi actif dans l'ombre,
j'imagine.
M. Lamarche (Paul-A.): Merci, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est la marche vers le
règlement des problèmes.
M. Lamarche: Ha, ha, ha! Je ne sais pas si je vais
répondre.
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais lui en soumettre une
couple?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): II est prêt à prendre
une marche, mais pas un escalier.
Mme Marois: Avant que vous en soumettiez quelques-uns, j'aimerais
avoir une réponse à mes questions.
M. Lamarche: O.K., mais sans que... Le Président (M.
Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Je ne sais pas si je vais être aussi
spécifique que vous voulez, madame. Dans le fond, le rôle majeur
du conseil d'évaluation est, d'une part, d'étudier les
projets-pilotes et de voir si les projets-pilotes se conforment aux
critères qui sont définis à un article
précédent, là, dont je ne connais pas le numéro.
Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose, c'est de préparer l'après,
c'est-à-dire d'avoir un protocole d'évaluation et de
connaître, effectivement, en fonction de quoi on va correctement
évaluer les projets-pilotes, pour être sûr qu'ils atteignent
les objectifs qui sont fixés à l'article 1 ou 2.
Mme Marois: C'est ça, on fait référence ici
à l'article 1.
M. Lamarche: Donc, ça me semble être... L'autre
élément, c'est de suivre les projets-pilotes en cours de route et
de s'assurer, effectivement, que tout est conforme, avec des
réajustements; par la suite, de recevoir l'évaluation de chacun
des projets-pilotes de façon périodique et, en bout de piste,
d'intégrer tout ça et de formuler - je pense que c'est neuf mois
avant, je n'ai pas le détail...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça, neuf
mois.
Mme Marois: Oui, c'est ça, "au plus tard neuf mois avant
la date".
M. Lamarche: ...de formuler aux deux ministres concernés
la question à savoir: Est-ce que les résultats des
différents projets-pilotes permettent de conclure en la pertinence ou
non de poursuivre et, à ce moment-là, de reconnaître la
pratique des sages-femmes au Québec? Et dans quel cadre, soit en termes
d'organisation professionnelle et en termes d'intégration dans
l'équipe de périnatalité?
Mme Marois: Oui, O.K.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: La question que mon collègue soulève
ici, c'est: Est-ce que le délai est suffisamment impératif...
M. Chevrette: Pour passer à une autre
étape.
Mme Marois:... pour passer à l'étape suivante.
?
M. Chevrette: Je m'explique. Il y a un jugement à porter
dans le type d'expérience, si l'expérience est concluante ou
n'est pas concluante. Si elle n'est pas concluante, tu mets fin à
l'expérience. Mais, si elle est concluante, je trouve qu'il n'y a pas de
délai impératif.
M. Côté (Charlesbourg): L'obligation de passer
à la deuxième. Mais...
Mme Marois: Parce qu'on dit, à l'alinéa
5°...
M. Chevrette: Le jugement doit être porté à
un moment x. Le jugement est positif ou négatif. S'il est
négatif, je ne connais pas un gouvernement qui va s'enligner sur une
voie négative, en tout cas théoriquement. S'il s'enligne en
pratique sur une voie négative, il s'autobotte" le derrière.
Donc, à partir de là, c'est, plutôt dans le cas où
il est positif. Est-ce qu'il y a un délai impératif? Est-ce qu'il
y a un échéancier, un calendrier? Si tu fais flotter
l'après-expérience, je pense qu'il y a un danger.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez au terme des
cinq ans?
Mme Marois: Oui. M. Chevrette: Oui M. Côté
(Charlesbourg): Ah non!
M. Chevrette: "C'est-u" impératif? C'est ça,
là.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Oui
M. Chevrette: Moi, ça ne me semble pas...
Mme Marois: Est-ce qu'il y a d'autres articles qui y
réfèrent plus loin?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire, pour
bien se comprendre, c'est cinq ans de projets-pilotes, mais c'est durant six
ans que la loi est valide.
Mme Marois: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est
l'année...
M. Chevrette: L'année intérim.
M. Côté (Charlesbourg). Bien, c'est ça.
Mme Marois: La dernière année qui est la
sixième.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut être
capables d'évaluer... C'est pour ça qu'on s'était dit cinq
ans. Cinq ans, même s'il y a une évaluation continue, il faut
prendre quelque temps et, finalement, le délai, c'est, avant les six
ans, de réintroduire un projet de loi à l'Assemblée pour
faire en sorte qu'on légalise.
Mme Marois: Oui. D'accord.
M. Lamarche: Sur recommandation. Je pense qu'il faut lire
ça avec l'article 42.
Mme Marois: Voilà, 42
M. Lamarche: À ce moment là, le ministre de la
Santé et des Services sociaux dépose à l'Assemblée
nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les 15 jours suivants
à l'Assemblée.
M. Lamarche: c'est ça et, par la suite, convocation de la
commission que l'assemblée nationale désigne pour savoir
effectivement c'est quoi le suivi.
Mme Marois: Oui.
M. Lamarche: donc, ça ne s'arrête pas en cours de
route ça va effectivement à l'assemblée nationale, revient
en commission et, par la suite, retourne pour une décision.
M. Chevrette: O. K.
M. Lamarche: C'est prévu...
M. Côté (Charlesbourg): Le bilan est en
commission.
M. Lamarche: Exactement ça.
Mme Marois: Et, là, on relira les galées de ce
soir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire,
dans notre chaise, à notre retraite politique pour moi, peut-être
pas pour vous autres, mais à tout le moins pour moi.
M. Chevrette: Tu vas peut-être bien partir, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 35 est
adopté?
Mme Marois: Est-ce qu'il y a des questions? Oui. Je pense que ma
collègue a une question.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de la
Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Chutes-de la-Chaudière.
Le Président (M. Joly): Des Chutesdela Chaudière,
excusez.
Mme Carrier-Perreault: Quand on parle d'évaluation, vous
dites que c'est en fonction de l'article 7. Ce que j'ai bien compris, c'est en
fonction des critères, en fait, en tenant compte des facteurs
élaborés à l'article 7 du projet de loi.
Mme Marois: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est:
Est-ce que chacun des comités d'évaluation va avoir
l'opportunité de faire une grille ou si la grille va être la
même pour tout le monde, puisque ça vient du ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça
Mme Carrier-Perreault: C'est ce que je veux savoir.
M. Côté (Charlesbourg): ...une grille qui est la
même pour tout le monde; sinon il n'y a pas d'évaluation
comparative entre les différents projets.
Mme Carrier-Perreault: O.K. C'est parce que je n'étais pas
certaine. Je n'ai pas vu ça très clairement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est selon l'article 7. Les
critères sont à l'article 7.
Mme Carrier-Perreault: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est la même
grille pour tous les projets, en termes d'évaluation.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais ce n'est plus ça, la
grille. Ça, c'est les facteurs, l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: L'approbation, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
Mme Carrier-Perreault: Vous savez... C'est correct, merci.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 35 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
36.
Mme Marois: On en a discuté déjà. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Marois: Est-ce qu'il y a des questions? Ça va?
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 36, adopté.
J'appelle l'article 37.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'était le pouvoir du ministre de modifier ou d'arrêter un projet
en cours de route.
Mme Marois: Oui.
M. Chevrette: Bien, si c'est un fiasco, tu as toujours...
Mme Marois: Bien non, je pense que c'est sur recommandation du
conseil d'évaluation aussi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Mme Marois: II y a donc un certain encadrement. Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 37...
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): ...adopté.
M. Chevrette: Juste une petite question et ce n'est pas...
Le Président (M. Joly): Oui, excusez, M. le leader.
M. Chevrette: Ça reste adopté... Le
Président (M. Joly): Allez.
M. Chevrette: ...je ne veux pas défaire ça. Est-ce
que vous avez les mêmes pouvoirs vis-à-vis de ces projets, en
vertu de la loi de portée générale du ministère,
d'intervenir directement au niveau d'une enquête administrative,
d'enquêtes particulières? Est-ce qu'en vertu de la loi...
Mme Demers: Les enquêtes...
M. Chevrette: Vous pouvez répondre. C'est technique, je
sais.
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: En vertu de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux, le ministre peut faire une inspection. Ce n'est pas
une enquête. En tout cas, souvent les gens appellent ça une
enquête administrative, mais, au fond, c'est un pouvoir d'inspection.
Ça, c'est à l'article 140 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux.
M. Chevrette: Mais dans le présent cas...
Mme Demers: En plus de ça, il y a des commissions
d'enquête, il y a le pouvoir de tutelle, mais, je veux dire,
l'enquête administrative, c'est le pouvoir d'inspection.
M. Chevrette: C'est parce que dans le... Je n'aime pas ça,
faire des avocasseries, mais j'y suis bien obligé. Dans le
présent cas, ce n'est pas une loi qui crée une institution. Ce
n'est pas une tutelle d'établissement, ce n'est pas une tutelle de
structure hiérarchique d'un réseau, c'est plutôt... Est-ce
que ça serait une tutelle de projet?
Mme Demers: La loi actuelle, je veux dire, c'est une... Les
dispositions qui sont là-dedans, qui sont différentes ou qui sont
en contradiction avec les dispositions de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, s'appliquent Mais je veux dire que la Loi
sur les services de santé et les services sociaux, puisque qu'elle n'est
pas en contradiction avec ce qu'il y a dans ce projet de loi là,
continue de s'appliquer. Je veux dire, un établissement pourrait
être mis en tutelle pour un projet... En tout cas, s'il y avait
des...
M. Chevrette: C'est l'établissement qui serait mis en
tutelle en fonction du projet.
Mme Demers: C'est ça. M. Chevrette: O. K.
Mme Marois: Alors, ça va? M. Chevrette: Ça
va.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le leader. J'appelle
l'article 38.
Dispositions diverses et finales
Mme Marois: Ça va.
M. Chevrette: Oui
Le Président (M. Joly): L'article 38... Mme Marois:
Adopté. Le Président (M. Joly): adopté.
J'appelle l'article 39.
Mme Marois: Ça va, oui Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 39 est
adopté.
Mme Marois: Ce serait intéressant pour savoir. C'est
important, cet article-là, l'article 39, parce que.. Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 40.
M. Côté (Charlesbourg): dans ce cas ci, l'article
40, c'est pour nous permettre d'aller chercher des sages-femmes à
l'extérieur du pays, pour démarrer avec les comités.
Mme Marois: Ah oui, établis par la
Confédération internationale D'accord.
Le Président (M. Joly): L'article 40 est
adopté?
Mme Marois: Oui. adopté. M. Chevrette: Oui
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 41.
Mme Marois: Ah oui, c'est ce dont on discutait un peu tout
à l'heure.
M. Chevrette: C'est-à-dire, après que c'est
tranché à une place.
Mme Marois: Vous semblez vouloir nous dire quelque chose, M. le
ministre, et j'aimerais pouvoir vous entendre pour vous comprendre, à
moins que.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, pas
enregistré.
Mme Marois: ce ne soit pas le cas.
Le Président (M. Joly): Merci Donc, est ce que l'article
41 est adopté?
M. Chevrette: Adopté. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
42.
M. Côté (Charlesbourg): Je te le dirai après.
M. Chevrette: Ça, je comprends. Ha, ha, ha!
Mme Marois: On avait compris ça. M. Chevrette: Moi
aussi.
Mme Marois: L'article 42, un instant. O.K. Ça va, c'est ce
qu'on discutait tout à l'heure. D'accord.
M. Chevrette: Oui, et on y faisait référence
tantôt.
Mme Marois: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 42 est adopté.
J'appelle l'article 43.
M. Chevrette: Quelle est la nuance entre les deux, ici?
Mme Marois: Les années.
M. Chevrette: C'est juste les années?
Mme Marois: C'est tout simplement les années qui ont
changé.
M. Chevrette: Je me demandais ce qui avait changé.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 43, adopté.
J'appelle l'article 44.
Mme Marois: Ah oui, ça, ça va. C'est le
départage des articles concernant l'application par le ministre
responsable des lois professionnelles.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. L'article 43?
Le Président (M. Joly): L'article 44, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! excusez. L'article 43 a
été adopté.
Mme Marois: Nous sommes en avance.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 44,
adopté?
Mme Marois: Adopté
Le Président (M. Joly): Merci. J'appelle l'article 45.
Mme Marois: Là, c'est le délai de six ans, c'est la
clause de...
Le Président (M. Joly): C'est cinq ans plus un.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Marois: C'est la clause crépusculaire.
Le Président (M. Joly): M. le leader?
M. Chevrette: J'aurais une question, j'ai une idée qui
m'est passée par la tête, tantôt, et je la poserai à
la fin, 30 secondes.
Mme Marois: Ce n'est pas sur l'article 45?
M. Chevrette: Non.
Mme Marois: Donc, on peut l'adopter.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 45 est
adopté.
M. Chevrette: C'est sur la responsabilité civile; j'avais
une question, peut-être aux avocats.
Mme Marois: Bon, on va aller à l'article 46 et on va la
poser peut-être après, hein?
M. Chevrette: Adoptez-le avant
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 45.
J'appelle l'article 46.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Mme Marois: Adopté. C'est évidemment la date de la
sanction.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 46.
Mme Marois: Quand ça va être sanctionné,
croyez-vous?
M. Côté (Charlesbourg): Sanctionné? Vite.
Très vite.
Le Président (M. Joly): Maintenant, est-ce que les titres
et sections du projet de loi sont adoptés?
M. Chevrette: Oui. D'abord, je vais poser ma question avant.
Le Président (M. Joly): Alors, allez, M. le leader.
Mme Marois: Avant qu'on tombe aux titres.
M. Chevrette: tout d'un coup ça provoquerait un
amendement? je voudrais demander aux avocats, compte tenu du fait que le statut
de sage-femme est un statut de salarié ou de personne ayant une
rémunération d'un établissement ou d'un clsc, je suppose
que, en vertu de la loi du ministère, le ministère prend fait
et
cause pour la personne, sauf en cas de faute lourde, comme on retrouve
dans les autres cas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: Ça ne sera pas le ministère, ça
va être l'établissement.
M. Chevrette: L'établissement? Mme Demers: Oui.
M. Chevrette: O.K. J'avais compris. C'est sauf en cas de faute
lourde, il y a...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui
M. Chevrette: O.K. Ça va. C'est parce que je trouvais
ça important et je ne le trouvais pas d'une façon claire. C'est
la loi de portée générale, ça.
Mme Demers: C'est la loi de portée générale
et, en plus, ce qui sera prévu dans les contrats, c'est que la
sage-femme devra prendre une assurance-responsabilité personnelle pour
sa faute lourde. Ça ne coûte pas cher, parce que...
M. Chevrette: Je peux me permettre, d'abord, un petit
commentaire? Je trouve ça le "fun", ce que madame vient de dire, mais
j'ai un réflexe de vieux syndicaliste. Si c'est une salariée,
est-ce que, dans le secteur de la rémunération, on tiendra compte
qu'on oblige les sages-femmes à prendre une prime d'assurance, qui peut
être dispendieuse, en passant? Ça fait-u partie de la
rémunération?
Mme Demers: Je veux dire, ça va être la même
assurance qui existe pour les infirmières.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose que les
infirmières.
M. Chevrette: Ah! O.K.
M. Lamarche: Elles ont ça aussi.
M. Chevrette: Non, c'est correct, c'est parce qu'on pourrait, de
prime abord... C'est parce qu'à cause de certains jugements ça
fait des boums épouvantables, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, la
rémunération est décidée par un décret. (23
heures)
M. Chevrette: Un décret? C'est une
négociation-décret, c'est ça? Mais décret, vous
allez reconnaître... Ah bien, mosus, vous m'ouvrez des portes à
des questions! Je ne voudrais pas en poser, mais mon ibm va plus vite que moi
ce soir. à supposer qu'il y ait, par exemple... il y a trois ou quatre
associations de sages-femmes qui peuvent avoir des contrôles
différents.
M. Lamarche. Il y en a deux.
M. Chevrette: Ah! moi, je dis trois ou quatre, c'est parce que
vous êtes regroupés en deux. Vous êtes un peu comme lets
acupuncteurs. Ils sont partis à sept et ils sont arrivés à
trois. Ils étaient donc fiers de me dire trois, mais ils étaient
à sept avant. Donc, vous êtes à deux. À supposer
que, dans un milieu, il y ait un groupe qui soit différent de l'autre,
est-ce que c'est une négociation bona fide à partir du portrait
de représentativité ou si c'est un... C'est quoi, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre va faire des
consultations et il va décider.
M. Chevrette: Mais des consultations auprès des deux
groupes? Parce que je pense... Je donne un exemple concret. Il peut y avoir des
groupes qui sont... Moi, je ne les connais pas assez intimement pour vous dire
qu'il y a un groupe qui pourrait être plus revendicateur que l'autre, ce
qui pourrait être possible.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais même
revendicateur, c'est le ministre qui va décider.
M. Chevrette: Par décret?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Chevrette: Par décret des conditions de travail en
vertu de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi-ci C'est un
article qu'on a adopté en votre absence.
M. Chevrette: Non, je sais, M. le ministre. Mais il y a des
articles qui sont adoptés ici et qui ne retrouvent plus d'assise
légale. Je vais vous expliquer ça. Quand je suis arrivé
à la loi 34, la loi sur les ambulances, et qu'il y a eu une
négociation nationale, vous le savez très bien, ça n'avait
aucune assise légale sur rien, ni sur le Code du travail, ni sur
l'article 37 de la Loi sur la fonction publique, ni sur rien. On se comprend
bien? Est-ce que c'est en vertu de la loi des décrets de convention?
C'est ça que je veux savoir.
Mme Demers: Tout ce qui est prévu là-dedans, c'est
que les sages-femmes, dans le cadre d'un projet-pilote, sont engagées
par contrat par l'établissement et que leurs conditions de travail sont
fixées par le gouvernement. Il n'y a pas autre chose
là-dedans.
M. Chevrette: Oui. Je vous connais, mada-
me, comme si je vous avais quasiment tricotée. J'ai
été rien que 12 mois avec vous. Quand vous me répondez
ça, vous ne me répondez pas du tout à la question
légale que je vous pose. Je vous pose une question: Quand vous
assujettissez un employé - que ça s'appelle une sage-femme ou que
ça s'appelle n'importe qui - que vous en faites un salarié, ce
que je vous pose comme question de droit, et elle est de taille... Si vous
n'êtes pas capable de me répondre, j'aime mieux que vous ne me
répondiez pas. Ce que je vous dis, c'est: Si vous en faites un
salarié, un salarié est couvert par une accréditation
syndicale en vertu du Code du travail. Vous savez ça? Donc, s'il est
couvert par une accréditation syndicale en vertu du Code, vous ne pouvez
pas décider unilatéralement par une loi particulière
d'aller au-delà d'une loi de portée générale. Vous
savez très bien que le Code du travail, à ce moment-là,
s'appliquerait.
Laissez-moi finir. Ne soyez pas impatiente, j'achève. Mais je
veux démontrer qu'il y a des dangers après de poursuites
possibles. Vous savez ce que je veux dire. Votre représentant n'a
même pas été capable de me répondre sur la loi 34,
rappelez-vous, M. Bergeron. Je me rappelle même son nom, parce que je
l'ai questionné pendant une demi-heure pour ne pas avoir de
réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez beaucoup de
souvenirs sur cette loi-là, vous.
M. Chevrette: J'ai surtout une mémoire de ce que je dis et
une cohérence dans mes propos. Donc, la question que je vous pose: Si
vous faites d'une sage-femme un salarié d'établissement et que
l'établissement est accrédité en vertu du Code du travail,
pourriez-vous m'expli-quer en quoi vous pouvez par une loi aller au-delà
du Code du travail qui reconnaît des droits à des individus? C'est
ça que je vous pose comme question. Ce n'est pas compliqué.
Mme Demers: Oui, mais, je veux dire, toutes les lois de
portée générale vont continuer à s'appliquer.
M. Chevrette: Oui Mais comment pouvez -vous présumer du
pouvoir d'accréditation d'un salarié? Bien, vous allez être
déclarés ultra vires! Je n'aime pas ça, moi, qu'on
approuve des lois qui peuvent être ultra vires devant le Tribunal du
travail. Ça donnerait quoi?
Le Président (M. Joly): M. le ministre. M.
Côté (Charlesbourg): Évidemment...
M. Chevrette: C'est ça. La vraie situation juridique,
c'est ça.
Mme Demers: S'il est salarié, le Code du travail va
s'appliquer.
M. Chevrette: Je ne veux pas être un éteignoir de
concupiscence. Je vous dis que c'est ça.
Mme Demers: Non, non, mais, je veux dire, on ne dit pas que le
Code du travail ne s'applique pas. Si les sages-femmes sont des
salariées, le Code du travail va s'appliquer. Toutes les lois de
portée générale vont s'appliquer.
M. Chevrette: pourquoi dites-vous que les conditions de travail
sont décrétées, si vous leur reconnaissez le droit
d'être salariées et accréditées?
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. On peut
reculer. On n'est pas obligés de l'appeler en troisième lecture,
hein.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça que je dis. Ce que je vous
dis, c'est: Est-ce que c'est clair pour eux autres? Je sais qu'il y a des
problèmes là-dessus. Je suis sûr de ça. Je
déteste avoir à légiférer quand ce n'est pas clair
au départ.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on pourrait se
permettre de prendre avis de la question du député de
Joliette?
M. Chevrette: Au début de la troisième lecture
demain?
M. Côté (Charlesbourg): On va
délibérer. À partir de ça, on reviendra avec une
réponse au député de Joliette.
M. Chevrette: On peut donc se parler avant l'appel de la
troisième lecture demain.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc,
conditionnel à ce qu'on se parle avant la troisième lecture.
Mme Marois: Ça viendrait donc clarifier les craintes et
les questionnements de mon collègue.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Joly): Est-ce que les titres et les
sections du projet de loi sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
le projet de loi amendé est adopté? Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Joly): La commission ayant rempli son
mandat ajourne ses travaux sine die et je souhaite que vous ne perdiez pas vos
numéros de bélinos.
Conclusions
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président Le
Président (M. Joly): M. le ministre
M. Côté (Charlesbourg): a la fin de cet
exercice-là, dans la mesure où on répond à la
question que le député de Joliette a posée avant la
troisième lecture, on peut donc présumer que demain le projet de
loi sera adopté en troisième lecture. À ce stade-ci, je
m'en voudrais de ne pas remercier d'une manière tout à fait
spéciale, bien sûr, tous ceux et celles qui attendent depuis de
nombreuses années, qui se sont faits des défenseurs même
acharnés... Et je pense que c'est ça que ça prend à
l'occasion pour être capable de voir le jour que l'on connaît
aujourd'hui arriver. Donc, c'est entre leurs mains que ça va maintenant
être et il ne va dépendre que d'elles et d'eux, finalement, que
les projets-pilotes que nous accepterons, évidemment - parce qu'on
n'acceptera pas n'importe quoi - fassent la démonstration très
évidente que nous ne nous sommes pas trompés en faisant
confiance.
Quant à moi, je n'ai pas de crainte quant aux résultats
éventuels Donc, c'est entre leurs mains que ce sera demain et dans les
années subséquentes. Je suis pleinement convaincu qu'on
réussira à faire la démonstration, ou que ceux qui nous
remplaceront pourront le faire devant l'Assemblée nationale, de la
justesse des gestes que nous posons aujourd'hui.
Tout en remerciant ceux qui de l'extérieur du ministère
ont travaillé très fort, je veux aussi remercier les gens au
ministère qui ont travaillé d'arrache-pied pour en arriver
là où nous en sommes aujourd'hui, le ministre et le porte-parole
- mais, évidemment, c'est bien peu de travail par rapport à ce
que les gens du ministère ont dû faire au fil des années
pour en arriver où nous arrivons aujourd'hui - remercier tous les gens
du ministère, tant de la législation que des autres services qui
étaient un peu incrédules en octobre 1989 quant à la
possibilité qu'on puisse passer à travers, mais avec une
volonté politique supportée par l'Opposition, très claire,
je pense qu'on a réussi à franchir une étape
extrêmement importante.
Donc, je veux leur dire merci. Si c'est un grand jour pour les
sages-femmes, c'est aussi un grand jour pour bien des gens qui, au niveau du
ministère, ont des idées un peu plus libérales, avec un
grand L, pas un I politique, mais un grand L, et qui voient aujourd'hui des
efforts récompensés. C'est peut-être dans ce sens-là
que l'avenir appartient aux audacieux et que la réforme prendra son sens
aussi éventuellement, quant aux changements qu'on doit apporter au
régime après 20 ans Je lavais choisi à l'époque, et
je l'avais dit, comme un des projets importants pour lancer des messages Je
suis très heureux qu'on en arrive à la conclusion et qu'il soit
adopté, et que les messages soient très nettement
confirmés par un texte législatif.
Donc, à mes collègues de la majorité, merci, et
à l'Opposition aussi Je pense que c'est la démonstration que,
quand on s'entend, on peut faire de grandes choses. Merci
Le Président (M. Joly): M le leader de l'Opposition... Mme
la députée de Taillon.
Mme Marois: Je dirais, M. le Président, que c'est
grâce aussi Ce sera une seule phrase. Je suis sûre que mon
collègue a des choses à ajouter Je dirai que c'est grâce
à la patience déterminée des femmes si, effectivement, ce
projet est rendu possible ce soir parce que ce sont elles qui l'ont remis
à l'ordre du jour, sans jamais lâcher prise. C'est souvent comme
ça qu'on finit par obtenir ce que l'on veut.
M. Côté (Charlesbourg): Y compris Mme Lavoie
Roux.
Mme Marois: Y compris aussi Mme Lavoie-Roux et y compris des
femmes qui, au sein de notre formation politique, ont défendu ce
projet-là.
Le Président (M. Joly): M le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M le Président, c'est sans doute parce que
deux hommes partageaient les objectifs des femmes
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Fallait bien!
M. Chevrette: Bien, écoutez...
Mme Marois: La récupération!
M. Chevrette: Moi, quand je vois ça!
Mme Marois: Voulez-vous qu'on ait un débat?
M. Chevrette: Depuis le début qu'on est d'accord et il ne
faudrait quasiment pas mettre notre grain de sel! Si ça ne vous
dérange pas, je vais vous donner mon droit de parole, à vous,
madame
Mme Demers: C'est les hommes qui ont mis le trouble dans
l'obstétrique; il faut réparer leurs problèmes.
Mme Marois: Tout simplement. Je suis d'accord avec vous.
M. Chevrette: Donc, vous nous remerciez... Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Chevrette:... de nous être faits les correctifs
d'hommes.
Mme Demers: Merci.
M. Chevrette: Bonsoir, mesdames.
Le Président (M. Joly): Péché avoué,
péché pardonné. Alors, merci aux membres de cette
commission.
Mme Marois: Merci. M. Chevrette: Au revoir.
(Fin de la séance à 23 h 11 )