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(Onze heures quarante-six minutes)
Projet de loi 70
Le Président (M. Joly): Alors, bonjour tout le monde. Je
déclare la présente séance ouverte. Je vous rappelle le
mandat de la commission. En fait, la commission des affaires sociales se
réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 70, Loi concernant l'adoption et
modifiant le Code civil du Québec, le Code de procédure civile et
la Loi sur la protection de la jeunesse. Mme la secrétaire, est-ce que
nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Carrier-Perreault (Chutes-de-la-Chaudière) sera remplacée par M.
Claveau (Ungava); M. Gautrin (Verdun) sera remplacé par M. MacMillan
(Papi-neau) et M. Paradis (Matapédia) sera remplacé par M. Poulin
(Chauveau).
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Je vous rappelle qu'au moment où nous avons terminé nos travaux,
vendredi soir dernier, nous étions à discuter sur l'amendement de
l'article 9 du projet de loi.
M. Sirros: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Alors, je me souviens très
bien, M. le ministre, c'est vous qui aviez la parole.
M. Sirros: Et je me rappelle presque très bien, M. le
Président, avoir dit que j'étais convaincu que l'Opposition avait
compris toute notre argumentation et était toute prête à
passer à l'adoption de cette partie de l'article 9, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée.
Mme Vermette: Oui. Juste une toute petite question, très
courte, M. le Président. Est-ce que vous avez prévu un droit de
recours pour l'évaluation psychologique advenant le cas où il y
aurait un premier refus? Est-ce qu'une fois que c'est refusé une fois,
c'est terminé pour les parents, au niveau de l'évaluation
psychosociale?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: Si c'est une évaluation en privé, ils
peuvent reprendre avec quelqu'un d'autre; sinon, il n'y a pas de droit de
recours comme tel mais ils peuvent repostuler...
Mme Vermette: C'est-à-dire qu'ils reprennent la
procédure au point zéro.
M. Sirros: C'est ça.
Mme Vermette: Parfait.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Vermette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 9... Est-ce qu'on
parie seulement de l'alinéa 1 ou si on parle de l'article 9 au
complet?
Mme Vermette: Dans son ensemble, M. le Président.
M. Sirros: II y a un papillon aussi, M. le Président, pour
ajouter 9.1.
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Joly): En fait, ce qu'on a, c'est
l'amendement qui nous a été soumis...
Mme Vermette: C'est ça.
Le Président (M. Joly): ...vendredi dernier.
Mme Vermette: Voilà!
Le Président (M. Joly): Donc l'amendement, comme tel, est
adopté.
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc l'amendement
à l'article 9 est adopté.
Mme Vermette: Voilà!
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 9 est
adopté...
M. Sirros: M. le Président...
Le Président (M. Joly): ...tel qu'amendé?
M. Sirros: ...j'aurais un autre amendement pour ajouter un
article 9.1. ah! on me fait signe, m. le président, que je devrais
simplement dire: article 9, adopté.
Mme Vermette: Oui et, après ça, on recommence avec
9.1.
Le Président (M. Joly): L'article 9 est
adopté tel qu'amendé. Maintenant, article 9.1.
Protection de l'enfant M. Sirros: Effectivement, il s'agit...
Le President (M. Joly): II y a un papillon qui nous est soumis,
ici.
M. Sirros: ...d'un papillon, M. le Président, pour
insérer, après l'article 9, le suivant: 9.1 L'article 72.3.1 de
cette loi est modifié par l'ajout de l'alinéa suivant: "En cas
d'urgence, ou d'inconvénients sérieux, le directeur peut
également être saisi par le tribunal ou par toute autre personne
qui agit dans l'intérêt de l'enfant de la situation d'un enfant
visé par une requête en reconnaissance d'un jugement
étranger d'adoption. Il prend en charge la situation de l'enfant et
veille à l'application des mesures nécessaires prévues
à la loi en vue d'assurer la protection de cet enfant."
Les commentaires sont à l'effet, M. le Président, que cet
article est de droit nouveau et vise à répondre aux demandes qui
ont été faites d'assurer la protection de l'enfant dans
l'éventualité où un jugement étranger d'adoption ne
serait pas reconnu au Québec. Il prévoit qu'en cas d'urgence ou
d'inconvénient sérieux le directeur de la protection de la
jeunesse peut être saisi de la situation de l'enfant afin qu'il veille
à l'application des mesures nécessaires prévues à
la loi en vue d'assurer la protection de cet enfant; par exemple, la tutelle,
une tutelle de l'enfant.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, M. le ministre, mais
en lisant ce que vous venez de lire, ça semble un peu différer du
papillon que j'ai, moi, ici. "...et veille à l'application des mesures
nécessaires". Vous, vous avez ajouté: "prévues à la
loi". Est-ce que vous tenez...
M. Sirros: "prévues à la loi en vue d'assurer la
protection de cet enfant".
Le Président (M. Joly): Ça ne figure pas sur le
papillon que vous venez de soumettre.
M. Sirros: Est-ce qu'on peut l'ajouter, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Je m'excuse si je suis vigilant au
point qu'on peut penser que je suis parcimonieux, mais non, ce n'est pas le
cas, je suis pratique.
Mme Vermette: Voyez-vous, jamais l'Op-positon ne pourrait dire
que vous êtes parcimonieux.
M. Sirros: On reconnaît cette qualité que vous avez,
M. le Président, de veiller au grain.
Le Président (M. Joly): C'est le cas de le dire. Donc, on
a corrigé le papillon que vous connaissez, pour ajouter après
"mesures nécessaires" qui est à l'avant-dernière ligne de
l'alinéa, "prévues à la loi".
Mme Vermette: M. le Président, je pense que c'est un cas
extrême. Ça devient applicable dans les cas très
extrêmes, à moins que les parents ne périssent dans un
accident en cours de route ou que l'enfant ne se retrouve en ballottage.
M. Sirros: Ou dans le cas où le jugement ne serait pas
reconnu pour une raison ou pour une autre qui peut arriver. Donc, l'enfant se
retrouverait sans aucune tutelle, sans aucune personne responsable. Donc, ceci
permet au directeur de la protection de la jeunesse d'assumer la tutelle de
l'enfant, par exemple.
Mme Vermette: Bien.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que
proposé, est-il adopté?
Mme Vermette: Adopté.
M. Sirros: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): adopté. maintenant
l'article 9.1 est adopté. adopté, mme la députée,
m. le ministre, mm. et mmes les parlementaires? oui.
M. Sirros: L'article 10, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Nous allons maintenant appeler
l'article 10 qui dit: "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 72.3.1, des articles suivants."
M. Sirros: II y a effectivement un papillon, M. le
Président, à ce point-ci, pour remplacer l'article 72.3.2 par le
suivant: 72.3.2 se lirait comme suit: "Lorsque l'adoptant choisit d'effectuer
lui-même les démarches en vue de l'adoption d'un enfant
domicilié hors du Québec, en application de l'article 614.2 du
Code civil du Québec, il doit consulter le ministre, qui vérifie,
compte tenu des renseignements dont il dispose, si la procédure
proposée est régulière. Ce dernier consulte, s'il y a
lieu, les autorités compétentes du Québec ou celles de
l'État où l'enfant a son domicile." Cette modification est de
concordance avec celle effectuée à l'article 614.2, compte tenu
qu'elle reprend les éléments de nature administrative relative
à la vérification par le ministre.
Il y aurait quatre autres articles à ajouter. On peut
peut-être les prendre un par un.
Mme Vermette: On pourrait peut-être y
aller paragraphe par paragraphe...
M. Sirros: c'est ça, paragraphe par paragraphe.
Mme Vermette:.. à ce moment-là, pour aller plus
rapidement, si vous avez des choses à ajouter.
M. Sirros: J'arrêterais à l'article 72. 3. 3 pour
l'instant et on continuera par la suite.
Le Président (M. Joly): L'article 72. 3 1? Mme
Vermette: L'article 72. 3. 3.
M. Sirros: L'article 72. 3. 3, le papillon qu'on a introduit.
Le Président (M. Joly): C'est ça Le papillon qu'on
soumet ici se rapporte effectivement à l'article 72. 3. 2.
M. Sirros: Je m'excuse.
Le Président (M. Joly): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article en question est adopté?
Mme Vermette: M. le Président, il y a juste une chose. En
fait, je vois bien qu'on change au niveau de la forme, parce que ce
n'était pas clair la façon dont était libellée la
première version sans le papillon, parce que ça nous donnait
l'impression que c'était le ministre qui adoptait l'enfant. Alors
là, on revient à une forme beaucoup plus claire où c'est
le parent qui doit consulter le ministre. Ça me semble beaucoup plus
adapté à la situation dans le cas qui nous concerne ici.
Maintenant, ça démontre qu'on revient toujours.. Je ne
sais pas comment on a pu penser le projet de loi, mais il y a des petites
failles sur la forme, en tout cas. Je reviens à dire qu'on avait
peut-être raison dans les premiers temps de faire la démarche
qu'on a faite et de mettre en lumière certaines approches, le langage
inhabituel... Encore une fois, on avait une preuve ici, mais ça ne
change pas sur le fond. Le fond reste pareil par contre. Ça veut dire
que c'est encore les autorités compétentes. Ça veut dire
qu'encore une fois, compte tenu des renseignements dont il dispose, c'est
encore toujours au niveau du Secrétariat qu'on aura à avoir
à travailler. Et, ça, là-dessus, en tout cas, ça
m'inquiète toujours au niveau des délais. J'espère qu'on
apportera de bons changements. J'ose espérer et j'ose croire qu'à
ce niveau-là les délais vont se restreindre de plus en plus et
seront de moins en moins longs, parce que, ça, ça
m'inquiète beaucoup.
M. Sirros: M. le Président, juste un commentaire. Dans ce
cas-ci, il n'y a pas de délais.
Les vérifications sont faites en dedans de 24 heures, 48 heures,
au maximum. Il s'agit de" situations, finalement... Le Secrétariat ou le
ministère vérifie pour voir si les procédures suivies ont
été régulières par rapport aux lois du pays selon
les renseignements dont on dispose par rapport aux procédures
exigées dans le pays d'adoption. Et, ça existe
déjà. Ça n'a jamais posé de problème et il
n'y a pas véritablement de délais dans ce cas-ci.
Mme Vermette: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la
députée.
Mme Vermette:... comme je le dis toujours, je sais que le
ministre est de bonne foi et qu'il veut vraiment faire en sorte que ce soit
plus facile au niveau de l'adoption internationale, mais je mets toujours ma
mise en garde au niveau de la réforme qui s'impose au niveau du
Secrétariat.
M. Sirros: On reconnaît là le rôle de
l'Opposition que joue la députée de l'Opposition, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'amendement qui
remplace l'article 72. 3. 2 de l'article 10 est adopté?
Mme Vermette: Oui, M. le Président, il est
adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Sirros: Adopté. Il y aurait donc lieu d'ajouter,
après ça, M. le Président, un autre paragraphe.
Le Président (M. Joly): Pour remplacer l'article 72. 3. 3
ou est-ce que c'est simplement pour ajouter en supplément à
l'article comme tel?
M. Sirros: C'est pour ajouter à l'article comme tel, M. le
Président.
Mme Vermette:... M. le Président. Le Président
(M. Joly): Pardon?
Mme Vermette: On ne les a pas, ces papillons-là.
Le Président (M. Joly): Non, je n'ai pas ces papillons, M.
le ministre.
M. Sirros: Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un papillon, M le
Président.
Le Président (M. Joly): C'est l'article 72... Mme
Vermette: L'article 72. 3. 3?
M. Sirros: On reprend la loi, telle qu'elle était.
Mme Vermette: O. K.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 72. 3. 2. C'est
ça?
Mme Vermette: L'article 72. 3. 3.
M. Sirros: L'article 72. 3. 3.
Le Président (M. Joly): L'article 72. 3. 3.
M. Sirros: On retourne à la loi à l'article 72.
33.
Mme Vermette: II y a un papillon pour le premier alinéa,
en fin de compte.
M. Sirros: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse Avant, je me dois de
légaliser.
M. Sirros: O. K.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 10...
Mme Vermette: C'est le premier alinéa de l'article 10.
Le Président (M. Joly): L'article 72. 3 2 est il
adopté?
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Joly): Tel qu'amendé
Mme Vermette: Voilà!
Organismes reconnus
M. Sirros: Alors, là, au 7233, M le Président: "Le
ministre peut, sous les conditions déterminées par
arrêté publié à la Gazette officielle du
Québec, et sous toutes autres conditions qu'il estime
nécessaires pour assurer l'application de dispositions relatives
à l'adoption d'un enfant domicilié hors du Québec,
délivrer sur demande un agrément permanent ou temporaire à
un organisme qui a pour mission de défendre les droits de l'enfant, de
promouvoir ses intérêts ou d'améliorer ses conditions de
vie. afin qu'il effectue pour l'adoptant ses démarches d'adoption. " Et
cet article vise à assouplir le contrôle actuel du ministre sous
les organismes reconnus et il prévoit que ce contrôle s'effectuera
donc par la délivrance d'un agrément dont les principales
conditions d'attribution seront publiées à la Gazette
officielle du Québec
Juste un dernier commentaire C'est une différence par rapport
à la situation actuelle où il s'agit d'organismes reconnus qui
sont gérés ou qui sont mandatés par le gouvernement
à exercer les pouvoirs qui sont actuellement dévolus au ministre
par la signature d'une convention type Ceci est remplacé par la
délivrance d'un agré ment selon des critères qui seront
publiés à la Gazette officielle du Québec
Et nous sommes convaincus que cet assouplissement permettra
l'émergence d'autres organismes qui voudront bien oeuvrer dans le sens
indiqué ici par rapport aux intérêts des enfants et
à l'amélioration des conditions de vie et effectuer des
démarches d'adoption pour les parents
Mme Vermette: M. le Président, une seule question
Le Président (M. Joly): Mme la députée
Mme Vermette: Pour déterminer ces conditions la, ce sera
établi par qui, en fait, les conditions préalables pour...
M. Sirros: Les conditions seront déterminées par le
ministre avec une publication dans la Gazette officielle du Québec
Donc, il y aura une période do 60 jours
Mme Vermette: Est-ce qu'on consultera, finalement,
différents organismes autres que... En fait, est-ce que le ministre
s'engage à consulter des... (12 heures)
M. Sirros: Oui, on a consulté et on consultera le
comité consultatif, entre autres, auquel j'ai fait
référence, qui est composé de représentants des
organismes, des associations de parents, des CSS, ainsi que du
Secrétariat Mais je peux indiquer d'ores et déjà que le
genre de critères auxquels on songe c'est, par exemple, qu'il faudrait
que l'organisme on. question soil un organisme à but non lucratif. Et il
faudrait qu'il soit capable de tenir un compte en fidéicommis..
d'indiquer qui sont ses interlocuteurs à I étranger, de
publiciser ses interlocuteurs, ce genre de critères
Mme Vermette: En fait, c'est des garanties que vous voulez, d'une
part. Au niveau des montants d'argent que devront demander ces organismes pour
l'adoption, est-ce que vous vous êtes arrêtés sur un certain
montant d'argent pour ne pas que ce soit... On me dit, des fois, que ça
coûte plus cher par les organismes agréés, actuellement,
que de passer par certains bureaux d'avocats ou, en tout cas, des choses comme
ça.
M. Sirros: Nous, n'entrerons pas. M le Président, dans la
gestion interne des organismes. Ce sont des organismes autonomes qui seront
gérés par des conseils d'administration formés de
parents ayant adopté ou ayant exprimé l'intérêt
d'adopter. Ça dépendra des organismes. Le coût peut varier
selon le pays, selon le type d'activités de l'organisme. Il y en a qui
entreprennent aussi des activités de coopération avec des
endroits tels les orphelinats dans les pays en question, mais nous ferons
confiance aux conseils d'administration qui géreront ces
organismes-là.
Mme Vermette: Parfait. Merci.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 72.3.3
est adopté?
Mme Vermette: Oui, M. le Président.
M. Sirros: Alors, l'article 72.3.4, M. le Président. "Le
ministre peut suspendre ou révoquer l'agrément, à
défaut par l'organisme agréé de se conformer aux
obligations qui lui sont imposées." Je pense que ça va de soit,
M. le Président.
Mme Vermette: M. le Président, est-ce qu'un organisme qui
est suspendu ou révoqué aurait une possibilité, en tout
cas, de revenir en fin de compte sur cette révocation-là, un
droit de recours, finalement?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: Les articles qui suivent, M. le Président,
donnent certaines précisions. Il n'y a pas de droit de recours comme
tel, mais il y a un droit d'être entendu. On le verra tout à
l'heure. On me dit qu'il y a un droit d'appel sur la révocation.
Mme Vermette: C'est parfait.
Le Président (M. Joly): Pour l'organisme qui pourrait
être révoqué. Merci, M. le ministre. Est-ce que l'article
72.3.4 est adopté?
Mme Vermette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Merci. L'article
72.3.5.
M. Sirros: Merci, M. le Président. Alors, celui-là
se lirait: "Sauf en cas d'urgence, le ministre, avant de refuser de
délivrer un agrément, de le suspendre ou de le révoquer,
permet à l'organisme en cause de présenter ses observations. La
décision du ministre doit être écrite et motivée;
une copie certifiée conforme en est transmise à l'organisme."
Alors, cet article précise les obligations du ministre en cas de refus,
de suspension, de révocation d'un agrément et prévoit une
exception en cas d'urgence.
Mme Vermette: Donc, je pense que c'est une garantie, en tout cas,
pour les organismes. Ça va, oui.
Le Président (M. Joly): Oui, un droit de recours. Est-ce
que l'article 72.3.5 est adopté? L'article 72.3.6, M. le ministre.
M. Sirros: Tout organisme dont l'agrément est suspendu ou
révoqué peut interjeter appel devant le tribunal, par
requête formée dans les trente jours qui suivent la
réception par l'organisme de la décision dont il y a appel. La
décision peut être renversée si les motifs de fait ou de
droit qui y sont invoqués sont manifestement erronés ou si la
procédure suivie est entachée de quelque
irrégularité grave. "La requête est instruite et
jugée d'urgence, et le jugement est sans appel. "L'appel ne suspend pas
l'exécution de la décision du ministre, à moins que le
tribunal n'en ordonne autrement. "Le jugement doit être écrit et
motivé. Le greffier en transmet copie à chacune des parties."
Alors, voilà, cet article établit la procédure
applicable lors de l'appel d'une décision du ministre de suspendre ou de
révoquer un agrément, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Mme la
députée.
Mme Vermette: Là, je comprends très bien parce que,
compte tenu des circonstances qu'on a déjà vécues
antérieurement, je pense que c'est une garantie autant pour le parent
adoptant, à ce moment-là, de savoir qu'effectivement il pourrait
y avoir, vis-à-vis de certains organismes qui ont certaines
irrégularités, en fin de compte, tout ce qu'il faut pour mettre
en situation ces irrégularités, enfin, et passer devant le
tribunal. Je pense que c'est important qu'on le mentionne, en fait, dans le
projet de loi.
M. Sirros: II s'agit surtout, M. le Président, je vous
ferais remarquer, d'un droit d'appel de l'organisme qui aurait subi une
suspension, une révocation de son permis par le ministre.
Mme Vermette: Ça, je suis d'accord que c'est un droit
d'appel, mais ce qui est important, dans le fond, c'est que, effectivement,
parce qu'on a connu des organismes qui ont eu des problèmes et, bon,
s'ils corrigent la situation, en tout cas, pour ne pas entacher ces
organismes-là... En tout cas, il y a une question de réputation,
aussi, vis-à-vis de l'organisme.
M. Sirros: Effectivement.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 72.3.6
est adopté?
Mme Vermette: Adopté, M. le Président.
M. Sirros: Ça complète les paragraphes pour
l'article 10.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 10 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle maintenant l'article
11.
Infractions
M. Sirros: a l'article 11, m. le président, on lit:
"l'article 135. 1 de cette loi, modifié par l'article 692 du chapitre 4
des lois de 1990, est de nouveau modifié par la suppression du
paragraphe d. " cet article, m. le président, est une modification de
concordance compte tenu de l'article 12 relatif aux infractions, qui s'en
vient.
Le Président (M. Joly): Mme la députée,
est-ce que vous êtes d'accord avec ça, l'article 11?
Mme Vermette: L'article 11, non, M. le Président. Est-ce
qu'on pourrait savoir, effectivement...
M. Sirros: Ce qu'on supprime ici, parce qu'on va le reprendre a
l'article 12, ce qui était indiqué à l'article 135. 1,
c'est que le placement ou l'adoption ait eu lieu au Québec ou ailleurs
et qu'il s'agisse d'un enfant domicilié au Québec ou non. Le
paragraphe d, qu'on supprime: "Quiconque, contrairement à la
procédure d'adoption prévue aux articles 72. 3 et 72. 3. 1 et aux
articles 614. 1 et 614. 2 du Code civil du Québec, fait entrer ou
contribue à faire entrer un enfant né hors du Québec
commet une infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en outre du
paiement des frais, d'une amende de 2000 $ à 5000 $ s'il s'agit d'un
individu et d'une amende de 5000 $ à 10 000 $ s'il s'agit d'une
corporation. "
Ça, c'est la clause pénale qui était là qui
est supprimée par concordance avec ce qui s'en vient à l'article
12.
Mme Vermette: C'étaient les amendes qu'on...
M. Sirros: Oui.
Mme Vermette: C'est ça, en fait. Elles persistent à
l'autre, un peu plus loin.
M. Sirros: Les amendes restent pareilles. Il s'agit de certains
changements, en termes de vocabulaire juridique.
Mme Vermette: Ça va.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a autre chose, Mme
la députée?
Mme Vermette: Là-dessus, non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
12.
M. Sirros: A l'article 12, M. le Président, il y a un
papillon qui est à l'effet de remplacer l'article 135. 1. 1 par le
suivant: "135. 1. 1 Nul ne peut faire entrer ou contribuer à faire
entrer au Québec un enfant domicilié hors du Québec en vue
de son adoption par un tiers, contrairement à la procédure
d'adoption prévue aux articles 614. 1 et 614. 2 du Code civil du
Québec et aux articles 72. 3 et 72. 3. 2 de la présente loi.
"
Il y aura d'autres paragraphes par après, M. le Président.
Cette modification reprend substantiellement le paragraphe d qu'on vient de
supprimer à l'article 11 qui a toujours existé, M. le
Président...
Mme Vermette: Aux articles 614. 1 et 614. 2, je suis en train
de... Il y a des papillons, aussi, aux articles 614. 1 et 614. 2.
M. Sirros: Si ma mémoire est bonne, ce sont des articles
qui décrivent la façon de procéder quant aux adoptions.
Donc, c'est des articles qui disent qu'une personne peut faire une adoption
soit par elle-même, soit par l'entremise du ministre, soit par
l'entremise d'un organisme agréé. Ce qu'on dit ici, c'est que
quiconque contribue à faire entrer un enfant pour un tiers contrairement
à ces articles-là commet une infraction. C'est exactement ce
qu'il y avait avant, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Sirros: Sauf que, actuellement, on a trois façons de
procéder; avant il y en avait juste une.
Mme Vermette: Avant, c'était le parent lui-même avec
l'aide du ministre.
M. Sirros: Avant, c'était juste le ministre qui pouvait le
faire.
Mme Vermette: Oui.
M. Sirros: Donc, avant, c'était quiconque contribuait
à faire entrer ou faisait entrer un
enfant pour un tiers contrairement à cette façon de
procéder commettait une infraction. Actuellement, il faut le prendre et
dire que quinconque fait entrer un enfant ou contribue à faire entrer un
enfant, à l'exception de: par le ministre, directement par le parent ou
par un organisme agréé... Il faut prévoir les nouvelles
situations.
Mme Vermette: Donc, on maintient... Il y a trois formes, trois
façons, si vous voulez, trois voies ou trois approches, en fait,
pour...
M. Sirros: Oui.
Mme Vermette: C'est ce que reconnaît, en fait, l'article
12. Ce qui veut dire... M. le Président, en fait, c'est un article
important. C'est, je pense, le coeur du litige, à l'heure actuelle, et
c'est là-dessus qu'il s'est fait le plus de correspondances ou, en tout
cas, de mises en garde de la part de beaucoup de bénévoles qui
oeuvrent dans le domaine de l'adoption internationale, que ce soit des
procureurs, que ce soit aussi des religieux, des religieuses ou médecins
ou contacts qui peuvent être à l'étranger et qui peuvent
favoriser un parent dans sa démarche.
Alors, beaucoup de gens considèrent que, si on reconnaît
effectivement le droit à un parent de faire lui-même ses
démarches, il doit être aidé s'il veut aboutir dans ses
démarches. Plus souvent qu'autrement, le parent, s'il fait
lui-même ses propres démarches, c'est parce qu'il a pu avoir un
contact, et c'est grâce à ce contact qu'il peut aller dans un pays
adopter un enfant, soit dans un orphelinat ou en passant par une famille, tout
simplement, pour x nombre de raisons. C'est là que ça devient
beaucoup plus difficile ou litigieux, en fait, pour ce parent-là,
puisque toute personne qui pourrait aider le parent à contribuer
à faire entrer au Québec un enfant pourrait être
susceptible d'une pénalité et d'une amende. C'est là que
le bât blesse pour de nombreux parents adoptants autant que pour les gens
qui se sentent visés par un tel article ou éliminés par
cet article-là. Là, on vise beaucoup de gens, en fait, et je
pense que le ministre est très conscient qu'on vise une grande
clientèle, à l'heure actuelle. Je ne sais pas, le ministre a
l'air de vouloir argumenter là-dessus.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: Moi, je dirais, M. le Président, que le
bât ne blessera sûrement pas plus qu'il blesse depuis 1982. C'est
exactement le même article qui est repris, et il est clair qu'on n'a
jamais eu de problèmes de cette nature-là, et j'oserais
qualifier... "Oser" est trop fort, je trouve. Je qualifierais les affirmations
que certaines personnes ont faites, à l'effet que cet article-là
empêcherait la participation ou l'aide de bénévoles, de
missionnaires, d'amis, de religieux, etc., comme une exagération, pour
ne pas utiliser un autre mot. Et je dirais à la députée,
quand elle dit que le bât blesse: Le bât ne blessera pas plus qu'il
a blessé depuis 1982, donc, nullement, parce qu'on n'a jamais eu de
problèmes de cette nature. Il n'a jamais été question que,
auparavant, avec l'article précédent, les personnes auxquelles
fait référence la députée ont été
visées ou ont eu quelque problème que ce soit, et elles n'auront
pas plus de problèmes avec cet article-ci. C'est un article qui reprend
essentiellement la même chose qui existait avant, mais il doit être
apporté ici pour couvrir les autres façons de procéder qui
sont introduites par la nouvelle loi.
Mme Vermette: M. le Président, je comprends que le
ministre considère que ça ne peut pas occasionner plus de
problèmes. Mais je sais fort bien une chose. C'est que le
législateur n'écrit jamais pour ne rien dire et que, à un
moment donné, quand on veut faire de l'interprétation, on prend
la loi puis on l'interprète au doigt et à l'oeil. A ce
moment-là, on n'a plus de possibilités et, là, on doit
appliquer la loi telle quelle. Ce qu'a pour effet d'entraînement un tel
article, c'est qu'il y a des gens qui peuvent prendre certains risques puis se
dire: C'est sûr qu'ils vont être compréhensifs, parce que
notre objectif est de vouloir aider des parents. Par contre, il y en a d'autres
pour qui ça pourrait être beaucoup plus un problème.
Ça les limiterait, en fin de compte, dans leur geste d'entraide face aux
parents adoptants. On me disait que, en tout cas, dans certains cas, il y a des
religieux ou des religieuses pour qui un tel libellé pourrait, en tout
cas, pour eux, être interprété d'une façon beaucoup
plus restrictive et leur faire peur, de sorte qu'ils pourraient dire:
Écoutez, nous, on a assez de problèmes comme ça dans nos
pays respectifs, on ne veut pas avoir de problèmes additionnels. On est
bien prêts à aider, mais pas au-delà de certaines formes
d'interprétation qui pourraient nous causer préjudice. (12 h
15)
A ce moment-là, ça ferait en sorte que les
différents religieux ou religieuses de différents orphelinats,
dans différents pays, préféreraient traiter avec d'autres
pays plutôt que le Québec, puisque ça semblerait beaucoup
plus "tatillon-neux" à cet égard-là, au niveau du
Québec. Parce que ce n'est pas clair, ce n'est pas vraiment clair. La
loi ne fait aucune... Je veux dire, la loi, c'est la loi, en fin de compte. On
ne peut pas dire que parce que le ministre... J'ai bien confiance au ministre,
mais ça change, un ministre. Vous le savez fort bien. Alors, ça
pourrait être interprété complètement
différemment par quelqu'un d'autre, et ça pourrait amener
quelqu'un de plus restrictif à dire: Écoutez, nous, on applique
intégralement. Ce qui est arrivé en 1986, avec le
décret.
M. Sirros: Deux choses, M. le Président, par
rapport à ce que dit la députée.
Premièrement, cet article ne vise nullement les personnes de
l'étranger. Ça vise les gens ici. Deuxièmement, quand vous
le lisez, vous faites référence à l'article 614.2. On
parle d'effectuer les démarches. Il ne s'agit donc pas de conseils, il
ne s'agit donc pas d'informations qui sont transmises. Il s'agit de faire les
démarches. "Nul ne peut faire entrer ou contribuer à faire entrer
au Québec un enfant domicilié hors du Québec en vue de son
adoption par un tiers, contrairement à la procédure d'adoption
prévue..." Là, on va à l'article 614.2 qui parle, lui, du
fait que le ministre effectue les démarches à la demande des
adoptants, l'organisme effectue les démarches ou le parent les fait
lui-môme. Donc, ce qu'on vise ici, ça va être bien clair, on
va le dire. Ce qu'on vise ici, c'est qu'on veut empêcher, comme
c'était le cas depuis 1982, exactement la même chose, sauf que,
maintenant, on élargit les façons de procéder. Donc, II
faut reprendre, mais en faisant exception maintenant des trois façons de
procéder, tandis qu'avant il n'y avait qu'une façon de
procéder.
À part ces trois façons de procéder, on dit: On ne
veut pas voir l'émergence au Québec de situations où des
individus deviennent en quelque sorte des intermédiaires pour l'adoption
d'enfants, des courtiers d'enfants, en quelque sorte. On ne veut pas être
liés au Québec avec des individus qui peuvent s'afficher en
disant: Moi, je suis courtier en enfants. Venez me voir et mol, je vais vous
trouver un enfant à adopter. Il n'y a aucune façon d'encadrer
cette façon de faire. Donc, à ce moment-là, ça
devient, en quelque sorte, le "free for ail". On a dit: II y a trois
façons de procéder. Les parents peuvent faire tout seuls, ils
peuvent faire des contacts directs, par le ministre ou par un organisme. Parce
que je sais qu'il y a eu certains avocats - et je dis bien certains avocats -
qui ont mis de l'avant une certaine argumentation qui, en tout cas, ne
résisterait pas, j'en suis convaincu, à un examen un petit peu
approfondi. Mais je tiens à répéter que le rôle de
l'avocat est prévu à l'article 128 de la Loi sur le Barreau, soit
fournir des conseils et des avis juridiques. Alors, si l'avocat respecte les
limites de son rôle de conseiller ou d'aviseur, il ne contribue pas
à faire entrer un enfant au Québec, car il n'effectue pas les
démarches pour l'adoptant. C'est-à-dire qu'il n'y a rien qui
empêchera le parent qui veut adopter de consulter un avocat selon la Loi
du Barreau pour avoir des conseils, des opinions juridiques ou des avis,
plutôt, quant à la façon de procéder, soit ici, soit
dans d'autres pays. Il n'y a rien qui va empêcher un parent ou un avocat
d'établir ce genre de lien à l'intérieur de la Loi sur le
Barreau avec quelqu'un qui veut adopter un enfant. Ça empêche
évidemment l'avocat d'agir comme intermédiaire, d'effectuer les
démarches et de trouver l'enfant, de ramener l'enfant, de proposer
l'enfant, etc. Ça, c'est clair.
Mme Vermette: M. le Président...
M. Sirros: II y en a qui s'objectent, mais...
Mme Vermette: ...je comprends...
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Vermette: ...très bien, en fait. Pour le ministre,
ça semble très très clair. Mais il semblerait que, pour le
Barreau, ce n'est pas aussi clair que le ministre le prétend. Le Barreau
lui-même considère que la façon dont c'est libellé,
en fait, ça va inévitablement éliminer les avocats, les
notaires, les parents, les amis, les bénévoles, toutes sortes
d'aides pour favoriser les parents dans leur objectif ou leur rêve de
réaliser l'adoption. Le Barreau va même beaucoup plus loin que
ça, parce que eux considèrent ce que le ministre vient de me
dire... Le ministre dit: Bien non, l'article 128 peut s'appliquer en vertu du
code de déontologie pour les avocats. Ils vont pouvoir, malgré
tout, selon la Loi sur le Barreau, continuer à faire... Personne ne peut
empêcher... Et le Barreau, lui, dans sa réflexion, en tout cas,
considère que la façon dont cette loi-là est
libellée est une entrave directe, justement, à cet article 128 de
la Loi sur le Barreau. C'est là-dessus que le Barreau s'est Inscrit en
faux, en disant que cette façon de libeller était
inadmissible.
M. Sirros: C'est pour ça qu'on a amené le papillon,
également. Le papillon ramène presque exactement à ce qui
existait avant. Avant ça, il n'y avait pas de référence
quant aux façons de procéder qui étaient décrites
dans le projet de loi. Donc, on disait que nul ne peut faire entrer ou
contribuer à faire entrer au Québec un enfant domicilié
hors du Québec en vue de son adoption par un tiers, à moins de,
peut-être, etc. Maintenant, on a ramené le libellé de
l'article tel qu'il existait avant, depuis 1982. Donc, comme avant le Barreau
n'avait pas trouvé de difficultés avec cet article-là, on
ne voit pas pourquoi H en trouverait maintenant. On n'a jamais connu de
problèmes d'application, et on n'a poursuivi aucun membre du Barreau
depuis 1982, M. le Président. Avec le papillon, on ramène
l'article à peu près à ce qui existait avant.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, pour ma
compréhension personnelle... Je pense que c'est très important.
Je vais essayer, moi aussi, de comprendre. En introduisant ça, est-ce
qu'on limite les professionnels en vertu de l'article 128? Est-ce qu'on les
limite dans ce que sont leurs fonctions, c'est-à-dire conseiller, donner
des avis et ainsi de suite? Est-ce qu'ils sont limités d'une
façon quelconque?
M. Sirros: Catégoriquement non, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, à ce
moment-là...
Mme Vermette: Oui, M. le Président, en fait, vous savez
fort bien qu'il y a des avocats qui favorisent des parents par des
recommandations, des conseils, et qui les aident à faire... Ils
contribuent à faire entrer un enfant. Et là, à ce
moment-là, tous ces gens-là seront éliminés, parce
qu'ils ne font pas que donner des conseils sur le plan légal, mais ils
vont contribuer par leurs conseils à faire entrer l'enfant au pays. Et
c'est là-dessus, en fin de compte, que les gens s'interrogent. Et
là, moi aussi, parce que c'est faire contribuer... Et vous savez ce que
ça veut dire, apporter sa contribution pour faire entrer quelqu'un.
C'est très très large, cette interprétation-là. Et
quand le ministre me dit qu'on revient à la loi de 1982, c'est à
partir de 1986 qu'on a été très très restrictif
dans l'application de la loi, au moment où on a déposé le
décret qui faisait en sorte que, là où il n'y avait plus
le genre d'adoptions plénières et qu'il n'y avait que des
adoptions simples, on ne pouvait adopter dans les autres pays sur le plan
international. Et, au moment où on a commencé à faire
l'interprétation de la loi, c'est parti d'une façon plus
restrictive, et ça, c'a commencé en 1986. Et c'est là
qu'on a commencé à avoir tous les problèmes. Parce que
antérieurement, effectivement... C'est une mise en garde que je fais au
ministre. Ça dépend des gens qui sont en place et de
l'interprétation qu'ils en font, et c'est pour ça que c'est
important d'avoir des lois très claires, bien libellées, de sorte
que, peu importe les personnes qui sont en présence pour faire appliquer
la loi, on ne soit pas obligés de reprendre l'exercicp de refaire une
loi parce que les gens l'interprètent de telle façon. Et
là, vraiment, je mets la mise en garde parce que, effectivement, c'est
exactement ce qui s'est produit. On n'a pas eu de problèmes jusqu'en
1986, même si la loi était libellée de cette façon,
mais, à partir de 1986, on a eu beaucoup de problèmes, parce
qu'on interprétait la loi différemment.
M. Sirros: Des problèmes avec des poursuites? Pour des
gens qui...
Mme Vermette: Non, mais on a eu des problèmes avec
l'adoption internationale, parce que là on commençait à
faire toutes sortes d'interprétations, et c'est ce qui a
accumulé...
M. Sirros: Non, parlons de... Séparons les choses.
Comparons les pommes avec les pommes et les oranges avec les oranges.
Là, on parle d'un article qui prévoit que personne ne peut faire
entrer ou contribuer à faire entrer. Puis, la députée me
dit: Vous savez, M. le ministre, quand c'est marqué "contribuer à
faire entrer", les conseils qu'un avocat peut donner peuvent être
interprétés comme ayant contribué à l'entrée
d'un enfant. deux choses.
Mme Vermette: Non, je dis que les conseils allaient plus loin que
ça pour certains avocats. On peut aider, mais contribuer... L'avocat va
sûrement faire des démarches dans l'autre pays qui vont favoriser
la contribution, l'entrée de l'enfant au pays.
M. Sirros: Moi, je répète, M. le Président.
D'abord, c'est le même article qui existait avant. C'était aussi
marqué que quiconque fait entrer ou contribue à faire entrer
commet une infraction. On le reprend.
Deuxièmement, ce n'est pas parce que quelqu'un est un avocat
qu'il est autorisé par sa profession à faire plus que ce qui est
prévu par le code de sa profession. Le code de sa profession lui dit:
Comme avocat, vous êtes habilité à donner des avis
légaux, à conseiller sur des points de droit, etc. Ça ne
l'autorise pas à devenir un intermédiaire pour l'adoption
d'enfants par le simple fait qu'il est un avocat, pas plus que ça
autorise, je ne sais pas, moi, un médecin, un psychologue ou toute autre
profession. Sa licence du Barreau l'autorise à être avocat. C'est
quoi, être avocat? Eh bien, c'est défini par le Code des
professions.
Mme Vermette: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
M. Sirros: Et ça ne touche pas au Code des
professions.
Mme Vermette: Tout professionnel, en fait, est un
Intermédiaire par excellence entre un client, en tout cas...
M. Sirros: Dans son champ de compétence.
Mme Vermette: ...entre deux personnes pour favoriser un contrat
entre deux parties. Parce que, généralement, surtout en ce qui
concerne les avocats, c'est d'établir un contrat, une entente entre deux
parties. Donc, inévitablement, pour faire arriver à ça, il
y a des démarches qu'ils doivent enclencher, et c'est bien sûr que
ça favorise des contacts, et les contacts favorisent des
rapprochements.
M. Sirros: Clarifions les choses...
Mme Vermette: Et ça donne une forme, une expertise...
M. Sirros: Mais...
Mme Vermette: Tout ce que l'on recherche,
c'est de trouver la meilleure formule. Et ça pourrait être
à la rigueur un médecin ou une infirmière qui est
allé travailler dans les pays du tiers monde, qui revient ici...
M. Sirros: Oui.
Mme Vermette: ...qui a des contacts là-bas et qui pourrait
aider des parents à faire entrer un enfant. Elle ne veut pas
nécessairement devenir un organisme agréé. Mais il s'agit
d'un tiers, qui peut dire à un parent: Écoute, moi, j'ai
travaillé à tel orphelinat, voilà, je vais t'akJer
à faire ta démarche, je vais contribuer à ce que,
finalement...
Le Président (M. Joly): Monsieur... M. Sirros: Je
vais soumettre... Mme Vermette: Et ça, ce serait oublie-Le
Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: Je vais soumettre un genre de cas à la
députée. Je suis bien prêt à admettre, M. le
Président, qu'il peut y avoir des gens qui sont de très bonne
volonté et qui, effectivement, vont faire les choses très
correctement. Mais je vais demander à la députée comment
elle va faire la part des choses entre celui qui revient ici avec dans sa
valise des propositions d'enfants, sans qu'on sache comment ils ont
été trouvés, ces enfants-là, et qui devient
l'intermédiaire pour les parents qui veulent bien adopter des enfants,
en leur disant: Ne vous inquiétez pas, c'est tout à fait
légal, etc., et, effectivement, ça pourrait même
être, entre guillemets, comment je peux vous dire... Les
procédures d'immigration seraient légales. Mais comment est-ce
que la députée va faire la distinction entre un individu qui agit
de cette façon...
Mme Vermette: M. le Président...
M. Sirros: ...et quelqu'un qui le fait de bonne foi et de bonne
volonté? On ne peut sûrement pas sonder les reins et les coeurs
des gens qui le font. Donc, on a choisi, nous, des critères, puis on a
dit... Et la députée... Je veux le reprendre, parce que la
députée avait dit en Chambre que j'avais fait une promesse
à un groupe en particulier et que j'ai renié ma promesse, ce qui
n'est pas tout à fait correct, ou exact, plutôt. Ce que j'avais
dit à l'Association des parents pour l'adoption internationale, à
l'APAI, c'est que j'étais prêt à examiner la
possibilité de donner au ministre de faire des exceptions quant à
l'agrément d'individus, pour couvrir, entre autres - et j'étais
bien précis, je me rappelle le nom - des situations comme celle du
père Breault, par exemple, qui était un missionnaire qui
était de retour du Pérou, qui avait connu des parents en Estrie,
je pense bien, etc., etc. Alors, j'avais dit: Je prends l'engagement d'examiner
la possibilité de faire des exceptions pour couvrir
spécifiquement des cas comme ça. On m'a répondu, une fois
que j'ai acheminé cette demande, que ce n'était pas possible
d'établir un pouvoir d'exception sans créer des problèmes
au niveau de la discrimination par rapport à d'autres individus. Alors,
j'ai clairement fait un choix, à ce moment-là, et j'ai dit: Si on
n'est pas capables d'encadrer cette possibilité d'avoir des exceptions
par rapport aux individus, selon certains critères, si ce n'est pas
possible de l'encadrer, cette possibilité-là, j'opte - et c'est
un choix - pour l'élimination de la possibilité qu'on
"agrémente" des individus. Parce que, de toute façon, ceux qui
sont de bonne volonté et de bonne foi, comme les parents de l'APAI, ils
peuvent facilement se convertir, se transformer en association, parce que nous
n'avons plus le genre de convention rigide qu'ils nous blâmaient
d'avoir... Ils peuvent se transformer en association et ils peuvent continuer
à entretenir des liens personnels et individuels avec leurs contacts
à l'étranger, en autant qu'ils sont prêts à les
mettre sur la table, à les identifier. Pas pour qu'il y ait une
investigation ou quoi que ce soit, mais pour au moins que les parents qui
choisissent d'adopter des enfants par leur entremise sachent avec qui ils font
affaire. Alors, oui, c'est vrai qu'on a choisi de ne pas "agrémenter"
des individus, mais c'était seulement après que je me suis
assuré que ce n'était pas possible d'encadrer la
possibilité d'exception.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
M. Sirros: Et je ne sais pas si... Mme Vermette: Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. (12 h 30)
Mme Vermette: Je comprends, bon, le ministre a parié de
beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. D'une part, en fait, ce que j'ai
relevé, sa plus grande peur ou sa frayeur, c'est de faire en sorte qu'un
religieux, une infirmière ou une bénévole pourrait arriver
de différents pays avec dans sa valise plein de photos d'enfants, en
disant... Bon. Je pense que le processus est le même que celui d'un
organisme agréé. Ils vont voir, avant d'arriver ici, s'il y a une
possibilité d'offrir des enfants aux parents.
Généralement, les contacts privés, c'est sur
recommandation, en fait, parce qu'il y a déjà une connaissance,
un lien étroit qui est déjà établi, de sorte que,
déjà là, cette frayeur, à mon avis, est assez
atténuée, d'une part.
D'autre part, je ne pense pas, moi, si le ministre a confiance à
sa loi, si le ministre a
confiance au Secrétariat et à toute la procédure
qui vient d'être établie dans la loi, qu'un tiers qui soit
privé ou un organisme agréé pourrait passer à
côté de toutes les exigences qui sont réclamées. De
toute façon, ce n'est pas parce que tu passes par un individu que le
parent, celui qui se fait aider par un Individu privé ou un tiers, va
faire fi de toutes les différentes étapes du processus d'adoption
internationale. Et les contrôles s'appliqueraient autant dans son cas que
s'il avait passé par un organisme. Le même contrôle, et le
Secrétariat jouerait exactement le même rôle
vis-à-vis cette démarche d'adoption internationale.
Là, je m'explique mal la peur que pourrait avoir le ministre,
quand il dit: Là, il pourrait être "broker" d'enfants. Il pourrait
peut-être vouloir le devenir, "broker" d'enfants, mais, à un
moment donné, il y a des contrôles qui s'imposeraient autant par
le Secrétariat, autant par la Loi sur la protection de la jeunesse que
par les tribunaux ou la chambre de la jeunesse, de la même façon
que ¦ toute la procédure, tout le processus légal
s'appliquerait pour tous les autres genres d'approches. Et c'est là que
je ne comprends pas, finalement, les peurs du ministre. Parce que même
les agents agréés... Ils peuvent être agréés,
remplir les conditions du ministre et agir de la même façon qu'une
personne privée, c'est-à-dire arriver avec, dans la valise, plein
de propositions d'enfants, avec un paquet de photos d'enfants à donner
aux parents à droite et à gauche. D'ailleurs, on l'a vu, dans
différents cas, c'est arrivé. La même photo était
apparue à 40 couples.
Puis c'était un organisme, ça. Donc, je pense... Je ne
vois pas où est la peur du ministre par rapport à ces
gens-là et par rapport à un organisme. Ça, je me
l'explique mal, parce que, si on a confiance à la loi, cette prochaine
loi là, le Secrétariat étant celui qui représente,
alors les contrôles vont s'effectuer de la même... En plus, il y a
un autre contrôle: il y a le contrôle dans les pays
étrangers. Et il y a l'immigration, en plus.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: il y a juste un contrôle, m. le
président, avec la loi. il y juste un contrôle. le seul
contrôle qu'on maintient, c'est l'émission d'une lettre de
non-objection, c'est-à-dire la vérification...
Une voix: Ça, c'est nouveau.
M. Sirros: ...que fait le ministre quant aux procédures
qui ont été suivies dans le pays. C'est le seul contrôle.
À part du fait qu'on identifie trois voies, en éliminant la
possibilité pour des individus d'agir comme intermédiaires.
D'ailleurs, la députée sait très bien qu'en fait ceux qui
demandent la possibilité que des individus soient...
Une voix: Agréés.
M. Sirros: ...qu'on permette aux individus d'agir, je suis
convaincu qu'ils auraient réagi à peu près de la
même façon, à partir du moment où on commence
à "agrémenter" les individus, où on envisage la
possibilité d "agrémenter" les individus. Ils nous auraient dit:
Faites confiance à vos mesures de contrôle, faites confiance aux
parents qui veulent adopter... Bon, c'est un discours. Mais, dans le cas qui
nous préoccupe, moi, je préfère qu'on mette toutes les
choses...
J'avais dit que c'est un équilibre, cette loi. C'est un
équilibre entre la nécessité de protéger les
intérêts des enfants et la réputation, finalement, du
Québec sur le plan international, et la nécessité d'amener
des assouplissements pour qu'on facilite les procédures et qu'on
soutienne mieux les parents qui veulent adopter. J'ai toujours dit que ce n'est
pas le "free for all". On n'aura pas, ici, en tout cas, avec la loi qu'on
amène, une situation où, finalement, on va ouvrir toutes les
portes, on va tous fermer les yeux face aux possibilités
réelles.
Je pense qu'il s'agit, il y a un an, à peu près,
même pas... On parie souvent de trafic d'enfants, etc. Je ne sais pas si
vous vous rappelez le cas, dans la Beauce, où, effectivement, quelqu'un
a été condamné, ici au Québec, parce que,
justement, il était arrivé ici avec, dans sa valise, des photos
d'enfants qui étaient des enfants de réfugiés en attente
à New York pour une reconnaissance de statut de réfugié
là-bas. Et, effectivement, entre guillemets, il vendait des enfants. Il
a été condamné ici, au Québec. Ce n'est pas au
Liban ou ailleurs, c'est ici. Alors, ça existe, cette
possibilité-là. Je ne pense pas pécher par excès de
prudence avec cette loi qui ouvre des portes, qui permet l'établissement
d'adoptions par le contact direct, donc qui responsabilise les parents. Mais,
oui, et je l'ai dit clairement, on a décidé de ne pas envisager
la possibilité de permettre à des Individus d'agir comme
intermédiaires. Parce que je crois bien que le risque est trop grand
qu'on développe un genre de carrière, celle des courtiers
d'enfants. Et de façon réelle, ceux qui veulent oeuvrer dans la
promotion des intérêts des enfants, dans l'amélioration de
leurs conditions de vie, peuvent facilement se former, en toute transparence,
en organismes à but non lucratif, en associations, donc, et oeuvrer pour
effectuer les démarches pour des parents.
Le but, c'est, effectivement, de trouver une famille pour un enfant et
de permettre à une famille d'avoir un enfant. Mais pourquoi ça ne
peut pas se faire, ça? Comme je disais aux parents de TAPAI, avec la
bonne volonté qu'ils ont démontrée, avec les contacts
qu'ils ont, ils peuvent facilement, d'association de parents qu'ils sont, se
transformer en organisme agréé et maintenir
les mêmes contacts privilégiés qu'ils ont avec les
religieux, les missionnaires au Pérou ou dans les autres pays où
ils ont des contacts, sans mettre en péril aucunement le lien de
confiance qu'ils ont établi avec ces gens-là, et être, dans
ce sens-là, à l'intérieur de ce que nous, en tout cas ici,
on identifie comme un équilibre entre la protection de
l'intérêt des enfants et l'appui nécessaire aux parents
pour qu'ils adoptent, s'ils le veulent, des enfants hors Québec.
Le Président (M. Joly): ce que vous nous certifiez, en
fait, m. le ministre, ce que vous dites, c'est, à travers les trois
façons de faire: seuls les parents, et non pas les parents seuls. ce qui
fait toute la différence.
Mme Vermette: Les parents seuls n'ont pas le droit de se faire
aider par un tiers?
Le Président (M. Joly): Vous nous dites que seuls les
parents peuvent faire entrer des enfants, dans le fond négocier, et non
pas les parents seuls. Ça ne veut pas dire que ça enlève
toute la possibilité d'aide, de soutien, d'appui et de conseils. Ou
encore, comme vous mentionnez, ils peuvent se former en association, faire
reconnaître leur association et par après, nécessairement,
continuer selon la procédure. Il me semble que c'est ça.
Mme Vermette: C'est ce que monsieur... M. le Président, si
on regarde, en tout cas, les dernières statistiques au niveau du
Secrétariat, on se rend fort bien compte que la grande majorité
des projets d'adoption ont été réalisés par les
contacts d'un tiers. Ils n'ont pas été réalisés par
les organismes, parce que, d'une part, il n'en existe pas au Québec - en
fait, il n'y en a qu'une, et il y en a une deuxième qui sera
probablement en voie d'être reconnue - et, d'autre part, parce qu'avec
les lenteurs au niveau du Secrétariat ce dernier n'a accompli que le
quart de l'ensemble des adoptions au Québec. Donc, il faut regarder la
pratique, il faut être réaliste, aussi. Et pour ce qui a
été fait par le passé, on a beaucoup plus
privilégié les tiers que les organismes agréés. Et
le Secrétariat, quant à lui, n'a accompli que le quart. Donc, je
veux dire, tout simplement: Regardons la réalité des choses.
Pourquoi ne pas rendre notre loi conforme à la réalité,
à la pratique actuelle? Et je ne pense pas, parce qu'au cours des
dernières années la majorité des adoptions a
été faite plutôt par des tiers, qu'on a eu beaucoup de cas
de trafic d'enfants antérieurement. Le seul trafic d'enfants
où... Ce n'était même pas du trafic comme on pourrait le
considérer... En fait, le seul cas où il y a eu des
irrégularités très graves, ça a été
fait par un organisme. Le ministre a très très peur des tiers,
des individus privés, alors que les problèmes n'ont pas
été au niveau des individus privés, ils ont
été au niveau des organismes reconnus. D'autre part, M. le
Président, quand le ministre dit qu'a y a un seul contrôle, c'est
la lettre de non-objection, c'est qu'aussi il sous-estime tout au long de son
projet de loi le nombre d'évaluations auxquelles les parents sont
soumis. Premièrement, au niveau de l'évaluation psychologique,
deuxièmement, au niveau de la conformité, au niveau de la
démarche du projet. Ils doivent toujours faire référence,
en tout cas, au ministre - en l'occurrence, c'est le Secrétariat -
à différentes étapes du processus. Donc, à ce
moment-là, M. le Président, c'est bien clair, quant à moi,
que tout ce dont on parie au niveau du trafic d'enfants, que ce soit par un
tiers, que ce soit par un organisme agréé, la même
procédure s'applique pour le parent adoptant, et c'est le parent qui est
concerné. Moi, je suis convaincu que les parents adoptants au
Québec ne sont pas des parents qui veulent travailler dans
l'illégalité. Ce sont des gens honnêtes qui n'ont qu'un
désir: c'est d'avoir et de créer une famille avec un enfant et
qui peuvent, avec le contact, avec la personne avec qui ils ont
déjà établi un lien, une relation d'entraide et de
confiance... Ils veulent maintenir ce lien et cette relation de confiance
qu'ils ont. Tout simplement, tout ce qu'ils demandent, c'est: Faites-nous
confiance, oui, nous sommes des gens responsables. On n'a pas l'intention de
faire entrer des enfants illégalement au Québec, parce que nous
serons les parents de cet enfant et nous savons fort bien que le rôle
d'éducateur est non pas de travailler dans l'illégalité et
d'arracher des enfants, mais bien plutôt dans le respect des droits et
dans le respect des lois.
Alors, je pense que... Et si on fait appel, aussi, à la Charte
des droits, parce que le ministre en a parlé tantôt, je pense que
ça fait aussi partie des droits individuels, de pouvoir aider quelqu'un,
de contribuer à pouvoir, justement, faire une démarche en vue
d'adopter un enfant. Et quand on nous parle des associations, je vois
très mal des religieux, des religieuses commencer à former des
associations à but non lucratif pour commencer à faire de
l'adoption internationale. Moi, je vois très mal ça. Je vois
aussi très mal un parent, à titre bénévole, parce
qu'il a eu un contact à tel endroit, être obligé de
participer à une association à but non lucratif
Je veux dire, on commence à mettre des obligations et des
contraintes parce qu'on n'a pas suffisamment confiance aux gens qui constituent
la société québécoise. Donc, on va faire davantage
confiance à un organisme agréé, parce qu'il répond
à certaines conditions, mais qui peut tout autant, malgré tout..
La personne, l'individu pourrait répondre à des conditions
préalables, lui aussi, et je pense que, tout autant, l'un comme
l'autre... En fin de compte, vous savez, c'est aussi tentant pour la personne
qui fait partie d'un organisme agréé d'être "broker" que
pour une personne individuelle. Mais
je pense que la personne individuelle a encore moins de chance, parce
que, pour elle, c'est cas par cas. L'association agréée, elle,
est vraiment beaucoup plus large; elle doit se maintenir, elle doit
établir une forme d'équilibre et elle entre en concurrence,
aussi, vis-à-vis certains autres organismes. Mais elle aura tendance
à dire: Écoutez, prenez notre organisme; nous, on est sûrs
que, dans tel pays, on a tant de bébés qu'on peut vous donner
dans ce pays-là par rapport à d'autres. Alors que le tiers, lui,
tout simplement, il dit: Moi, je suis dans ce pays-là, je travaille
à un orphelinat. Je pense à un religieux ou à un ancien
parent bénévole qui dit: Écoutez, il y a une
possibilité, là.
À mon avis, en tout cas, il y a moins de chance d'avoir, comme le
ministre dit, un trafic d'enfants par un individu que par certains groupes. Je
veux dire que c'est aussi possible dans un cas que dans l'autre.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Sirros: La députée mêle beaucoup de
choses. C'est pour ça, peut-être, qu'elle a tellement de
difficultés à comprendre le but visé et ce qui est
décrit ici. La députée, par exemple, m'amène la
situation où des religieux ou des religieuses qui oeuvrent dans un pays
donné veulent faciliter l'adoption...
Mme Vermette: Ils reviennent au Québec, ces religieux et
ces religieuses-là, très souvent.
M. Sirros: S'ils reviennent au Québec...
Mme Vermette: C'est au cours de leur passage au
Québec...
M. Sirros: ...il n'y a absolument rien qui va les empêcher,
par exemple, de s'adresser à un organisme agréé ou au
ministre, au Secrétariat ou à un autre service et de dire: Voici,
nous, nous oeuvrons dans tel pays, nous avons un orphelinat et nous avons des
enfants qui sont abandonnés, qui sont donc adoptables; avez-vous des
parents? Parce que j'imagine que quelqu'un qui oeuvre dans un pays pendant
plusieurs années ne reviendra pas ici, au Québec, pour mettre une
affiche: Parents adoptifs recherchés. Alors...
Mme Vermette: Non, c'est un fait.
M. Sirros: Donc, nous préférons que ces
gens-là, parce que j'imagine que la députée conviendra
avec moi que ce n'est pas nécessairement, exclusivement des religieux
qui reviendront, ça pourrait être d'autres personnes, avec
d'autres genres de motivations... Nous ne voudrions pas que ces personnes
reviennent ici pour prendre contact, par exemple, avec M. Untel et lui dire,
sans que ça se passe soit par l'entremise du ministre, soit par
l'entremise d'un organisme agréé: Voici, moi, j'ai des enfants
qui sont adoptables; connaissez-vous des parents qui voudraient bien adopter?
(12 h 45)
Les parents, eux, qui veulent adopter, peuvent faire affaire directement
avec l'orphelinat en question. Donc, même ça, ce n'est pas exclu.
Mais j'aimerais peut-être profiter de l'occasion, aussi, pour lire
à la députée un rapport sur l'adoption d'enfants
originaires de l'étranger qui a été établi par la
Conférence de La Haye du droit international privé, qui a fait
une analyse exhaustive de tout l'ensemble de la situation quant aux adoptions
des enfants, etc., et qui dit très clairement, et je cite: "Dans de
nombreux pays d'Europe et dans plusieurs États des États-Unis,
par exemple, les personnes privées ne sont pas autorisées
à jouer le rôle d'intermédiaire". Et ça continue
dans la même veine. Même ce que nous faisons ici par contact
direct, on nous dit que, dans de nombreux pays, on tend de plus en plus
à décourager les adoptions indépendantes,
qualifiées aussi de directes, de privées ou d'adoptions
provoquées par les parents.
Alors, on ne peut pas regarder la question de l'adoption internationale
dans un vacuum ou d'une façon isolée, sans tenir compte aussi de
ce qui se passe sur la scène internationale. Ça préoccupe
bon nombre de pays qui ont des enfants dont ils ne sont pas capables d'assumer
pleinement le soin. Ils n'aiment pas ça, finalement, que ça se
passe n'importe comment, etc., et que les pays riches reviennent... Imaginez ce
qui se passerait ici si c'était l'inverse.
Mme Vermette: On l'a fait.
M. Sirros: Oui. Ça a été comme ça
avant et nous ne l'avons pas aimé, au Québec, cette situation,
puis on a légiféré pour la changer, finalement.
Effectivement, imaginez si tel pays disait: Moi, dans mon pays, je m'en fous.
N'importe qui dans mon pays peut aller trouver des enfants au Québec
n'importe comment, puis les ramener ici pour adoption. Nous, comme
Québécois, on se sentirait comment, puis on agirait comment? On
dirait: Bien, il y a quelque chose de peut-être pas correct. Tout au
moins, si c'était, dans ce pays, un organisme qui est
agréé par l'État en question - donc, une
responsabilité de l'autre État, quelque part - l'État
lui-même ou le parent qui faisait affaire directement avec nous...
Il peut toujours avoir des conseils, des avis, le parent. Il peut
toujours bénéficier, par exemple, des connaissances d'un autre
parent qui a adopté, lui, dans tel pays, qui lui dit: Écoute,
à tel endroit, va voir soeur Unetelle. Ou: II y a tel orphelinat
à tel endroit. Ça, on ne l'empêche pas. Mais je m'explique
mal pourquoi la députée insiste tellement qu'on permette à
des individus de devenir, finalement, des intermédiaires de
plein gré pour l'adoption des entants. Qu'est-ce que ça
ajouterait de plus? Si la députée peut me dire qu'il n'y a pas
assez de gens qui ont l'intérêt des enfants à coeur pour
vouloir se former une association, que les parents qui veulent adopter ne sont
pas capables de le faire directement, que le ministre ou l'État ne peut
rien ajouter de plus par rapport aux adoptions internationales, si elle peut me
dire que la seule façon de procéder, c'est de permettre aux
individus d'agir comme des intermédiaires, je pourrais peut-être
commencer à comprendre son raisonnement, tout au moins. Mais, moi, je
lui dis: Nous mettons sur la table trois voies qui offrent des
possibilités plus élargies que ce que nous avons maintenant. La
plupart des adoptions qui ont été faites jusqu'à
maintenant, la députée le dit elle-même...
Mme Vermette: Par un tiers.
M. Sirros: ...elles ont été faites par contact
direct. Par contact direct. Par le Secrétariat ou par des organismes.
Ça va continuer, ça, sans les tracasseries administratives que
nous avons connues, sans les difficultés et les frustrations qu'ont
vécues les parents. Mais nous voulons nous inscrire dans la même
veine et dans la même direction que l'ensemble des États qui
regardent la question de l'adoption internationale, parce que nous ne pouvons
pas le faire de façon isolée. Il faut quand même être
respectueux de notre role et de notre devoir sur le plan international,
vis-à-vis les autres pays, mais également vis-à-vis le
meilleur intérêt des enfants. Nous voulons, comme je le disais
tout à l'heure, trouver un équilibre entre les assouplissements
nécessaires, l'aide et l'appui qu'on doit apporter aux parents, et la
protection tant de la réputation du Québec que du meilleur
intérêt des enfants. Et, oui, on a fait un choix, à un
moment donné, de dire: Non, nous ^"agrémenterons" pas des
individus, parce que la dynamique n'est pas la même. La dynamique entre
un parent et une association à but non lucratif n'est pas la même.
La dynamique dans une association permet effectivement d'avoir certaines
garanties plus substantielles par rapport à sa façon de faire que
ça peut l'être entre un individu et un parent qui veut adopter, et
qu'il s'établisse un lien puis un contact en privé entre les
deux.
Mme Vermette: M. le Président, je pense que,
là-dessus, je ne convraincrai pas le ministre, son orientation est
prise...
M. Sirros: Mais j'espère convaincre la
députée.
Mme Vermette: D'autre part, quand on donne un droit à un
parent, je pense qu'il pourrait pouvoir l'utiliser de plein droit, ce
droit-là, puisque la majorité des parents, pour mener leur projet
d'une façon responsable, ont toujours fait appel à un tiers dans
leur démarche. Et c'est grâce à ce tiers-là qu'ils
ont pu, en fin de compte, contribuer à faire entrer au pays un enfant.
Et là, tout dépendra, en fait, de la jurisprudence, qui nous dira
de quelle façon... Seule l'utilisation qu'on en fera, de cette
interprétation-là, nous dira, en fin de compte, quel sort on
réserve à cet article-là et à tous les projets qui
seront faits d'une façon individuelle par les parents. C'est la seule
chose que je peux ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée.
M. Sirros: Moi, M. le Président, j'aurais une
dernière chose à ajouter, et ce n'est pas en termes
d'argumentation pour convaincre la députée ou quoi ce soit, mais
simplement pour souhaiter qu'elle puisse faire abstraction des pressions faites
par des personnes qui ont des intérêts en jeu, actuellement, ou,
en tout cas, des personnes qui se voient comme ça. La
nécessité qu'on adopte une loi, qui, effectivement, aide les
parents, maintient les meilleurs intérêts des enfants en
tête et garantit la réputation du Québec sur le plan
international s'inscrit dans le courant des choses, en apportant des
assouplissements pour qu'on puisse éviter d'avoir une division entre
nous sur l'adoption d'un tel article. Parce que je suis convaincu que ce n'est
dans le meilleur intérêt ni des parents, ni, j'oserais dire, de la
députée, à ce moment-ci. En tout cas, après
ça, chacun est libre de faire ce qu'il veut bien faire. Mais je crois
sincèrement que c'est un choix judicieux qu'on a fait, et
j'espère bien que la députée pourra se trouver capable
d'accepter cette argumentation, M. le Président, sans que ça la
diminue en aucune façon.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Est-ce
que...
Mme Vermette: M. le Président, j'aimerais bien que... Non,
je ne me sens d'aucune façon... Je ne fais que mon rôle de
parlementaire et j'essaie d'être représentative des gens, en fait,
qui sont intéressés par le projet de l'adoption internationale,
de l'ensemble des citoyens et des citoyennes. Et je ne prends pas partie pour
un groupe par rapport à un autre groupe, je pense que c'est
l'intérêt global qui m'intéresse, dans ce cas-ci.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Est-ce que l'amendement de l'article 135.1.1 est
adopté?
Mme Vermette: M. le Président, je vous demanderais un vote
enregistré, s'il vous plaît.
Le Président (M. Joly): Sûrement, madame. M. le
ministre et aussi député de Laurier?
M. Sirros: Pour l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget?
Mme Boucher Bacon: Pour.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Saint-Henri?
Mme Loiselle: Pour.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges?
M. Marcil: Pour.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Pour.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Fabre, pour.
Mme la députée de Marie-vïctorin?
Mme Vermette: Contre.
Le Président (M. Joly): Contre. Parfait, madame. Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 135. 1. 1,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Sirros: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. Merci. J'appelle
l'article 135. 1. 2.
M. Sirros: "Nul ne peut se représenter faussement comme
étant un organisme agréé, ni laisser croire faussement
qu'un organisme est agréé par le ministre pour l'application des
dispositions de la présente loi relative à l'adoption d'un enfant
domicilié hors du Québec. "
Alors, je pense que c'est assez clair, ça va de soi.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 135. 1. 2 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle 135. 1.
3.
M. Sirros: "Quiconque contrevient à une disposition de
l'article 135. 1. 1 ou de l'article 135. 1. 2 commet une infraction et est
passible d'une amende de 2000 $ à 5000 $, s'il s'agit d'un individu, et
d'une amende de 500 $ à 10 000 $, s'il s'agit d'une corporation.
lorsqu'une corporation a commis une des infractions visées au
présent article, l'administrateur ou le dirigeant de cette corporation
qui, sciemment, l'a autorisée ou conseillée commet une infraction
et est passible d'une amende de 2000 $ à 5000 $. "
Encore une fois, je pense que ça va de soi.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 135. 1. 3est
adopté?
Mme Vermette: Oui, M. le Président. En fin de compte,
ça va avec l'autre précédemment: Quiconque contrevient
à l'article 135. 1. 1...
Le Président (M. Joly): C'est ça. Adopté.
Mme Vermette: Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Vermette: Sur division.
Le Président (M. Joly): Adopté sur division.
J'appelle l'article 13.
M. Sirros: L'article 13. L'article 135. 2 de cette loi,
modifié par l'article 693 du chapitre 4 des lois de 1990, de nouveau
modifié par le remplacement, dans la troisième ligne, de ce qui
suit: "et 135. 1" par ce qui suit: "135. 1 à 135. 1. 3". C'est une
modification de concordance, M. le Président, avec les articles relatifs
aux infractions.
Mme Vermette: C'est une concordance, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
Mme Vermette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
14.
M. Sirros: Article 14. "Le tribunal peut, pour des motifs
sérieux et si l'intérêt de l'enfant le commande,
reconnaître un jugement d'adoption prononcé hors du Québec,
avant le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur de la présente
loi) bien que n'aient pas été respectées les conditions
fixées par la loi applicable le (indiquer ici la date du jour
précédant celui de l'entrée en vigueur de la
présente loi) relativement à l'entremise du ministre de la
Santé et des Services sociaux, à l'examen de la demande de
l'adoptant par le directeur de la protection de la jeunesse ou à
l'approbation préalable du projet d'adoption par le tribunal. Cependant,
la requête doit être accompagnée d'une évaluation
psychosociale de l'adoptant."
C'est la disposition transitoire qui permet au tribunal de
reconnaître un jugement d'adoption prononcé à
l'étranger qu'il n'aurait pu reconnaître en vertu des
règles actuelles.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Mme Vermette: L'article 14 est adopté, M. le
Président.
Le Préaident (M. Joly): Adopté. L'article 15.
M. Sirros: Article 15. "La présente loi entrera en vigueur
à la date fixée par le gouvernement."
Mme Vermette: J'ai justement une question. Quand cette
loi-là entrera-t-eile en vigueur?
M. Sirros: Comme je l'avais indiqué à la
députée la semaine passée, je pense, on vise le
début du mois de septembre.
Mme Vermette: Septembre. Ça veut dire que d'ici là
tous les cas qui ne seront pas assujettis à cette loi pourront
bénéficier, en tout cas, s'ils n'ont pas suivi la
procédure conforme, pour le suivi de ça... Oui, c'est
ça.
M. Sirros: Exactement.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le titre du
présent projet de loi, qui se lit comme suit: Loi concernant l'adoption
et modifiant le Code civl du Québec, le Code de procédure civile
et la Loi sur la protection de la jeunesse, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Vermette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que la
commission recommande la renumérotation du projet de loi?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre...
Mme Vermette: On est prêts à célébrer
le baptême!
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre les
travaux...
Mme Vermette: Qui fournit le champagne?
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre les travaux
jusqu'à 15 heures, en cette même salle. On a trois projets de loi,
M. le ministre.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
(Reprise à 15 h 13)
Projet de loi 61
Le Président (M. Joly): Je déclare la séance
ouverte. La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 61, Loi modifiant la Loi sur les services de garde à l'enfance. Mme
la secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gautrin
(Verdun) sera remplacé par M. MacMillan (Papineau) et M. Paradis
(Matapédia) par M. Poulin (Chauveau).
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
J'imagine, Mme la ministre, que vous auriez des remarques
préliminaires?
Remarques préliminaires Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: Très très courtes, M. le
Président, parce que je sais que les commissions sont très
occupées, cette semaine, alors, je ne voudrais pas être celle qui
va avoir retardé les travaux. Juste pour vous dire que nous sommes ici
en présence d'un projet de loi qui est très technique, qui a un
article seulement et qui a pour but de permettre à l'Office des services
de garde à l'enfance de remplir toute fonction que peut lui confier le
gouvernement, toute fonction autre que celles qui lui sont déjà
dévolues dans la loi. Une fois ce projet adopté, la ministre
pourra présenter au gouvernement un décret qui confiera à
l'Office les pouvoirs nécessaires pour être preneur et
administrateur du régime d'assurance collective et de congés de
maternité à l'intention des employés des garderies. Par
l'approbation de ce décret, le gouvernement je ne vous le cache pas,
donnera suite aux engagements qu'il a pris. Conséquemment aux
discussions et négociations avec la CSN, le gouvernement s'est
engagé, en juin 1989, à verser aux garderies-employeurs une
subvention afin qu'elles puissent contribuer au coût d'un régime
d'assurance collective et de congés de maternité. Pour appliquer
ses engagements, le gouvernement a voulu que ce soit l'Office des services
de
garde à l'enfance qui effectue les travaux requis. Ainsi,
l'Office des services de garde à l'enfance sera le preneur du contrat et
l'administrateur du régime, sur mandat donné à cet effet
par les garderies.
Cependant, les fonctions et pouvoirs confiés à l'Office
des services de garde à l'enfance, de par sa loi, n'incluaient pas
nécessairement ces responsabilités. Il n'est pas certain que les
fonctions de veiller à ce que soient assurés des services de
garde de qualité, d'offrir un soutien technique et professionnel aux
personnes oeuvrant dans les services de garde ou d'accorder des subventions
comprennent le fait d'être preneur et administrateur d'un régime
d'assurance collective et de congés de maternité pour les
employés des garderies. Il a donc été jugé
important de modifier la loi au plan de la sécurité juridique que
nécessitera le fait d'être preneur et administrateur d'un
régime d'assurance.
Sur ce, M. le Président, je voudrais vous présenter les
gens qui m'accompagnent pour défendre ce projet de loi. La
présidente de l'Office des services de garde à l'enfance,
à ma droite, Mme Nicole Marcotte, et Me Faucher, à ma gauche, qui
est juriste à l'Office des services de garde.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Est-ce
que, Mme la députée, vous avez des remarques
préliminaires, vous aussi? Votre comté, c'est quoi,
déjà?
Mme Carrier-Perreault: Chutes-de-la-Chaudière.
Le Président (M. Joly): Des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Denise Carrier-Perreault
Mme Carrier-Perreault: Nous sommes réunis ici aujourd'hui
pour faire l'étude du projet de loi 61. C'est un projet de loi de deux
articles qui a pour objet de permettre à l'Office des services de garde
à l'enfance de remplir toute autre fonction que peut lui confier le
gouvernement. À première vue, c'est un amendement qui ne pose
aucun problème. Il serait apporté pour permettre à
l'Office de régler des questions, tels les régimes d'assurance
collective, qui ont dû être négociées par le Conseil
du trésor, étant donné l'incapacité juridique de
l'Office.
Nous devons toutefois nous enquérir de l'intention de la ministre
dans cette affaire, car l'objectif visé n'est pas très clair.
Pourquoi, d'une part, la ministre croit-elle nécessaire d'apporter un
amendement aussi vaste à la Loi sur les services de garde? À
quelles nouvelles fonctions la ministre fait-elle référence?
L'Opposition, les personnes et les organismes concernés ont-ils la
garantie qu'ils seront informés à chaque fois que le gouvernement
confiera une nouvelle fonction à l'Office des services de garde? Disons
que c'est le genre de questions auxquelles on aimerait avoir des
réponses. Je les reposerai tout à l'heure.
Cependant, je voudrais aussi, en même temps,
réitérer, si on veut, notre insatisfaction à l'endroit du
gouvernement par rapport aux sommes allouées et dépensées
pour les services de garde et aussi par rapport au nombre de places
développées. On se rappellera l'engagement de novembre 1985 du
Parti libéral. Cet engagement se lisait comme suit: Continuer le
développement du réseau de services de garderie et le rendre plus
diversifié, plus flexible et plus accessible, afin de permettre aux
femmes de choisir le service de garde qui convient le mieux à leur
statut de travailleuses, soit à temps plein, soit à temps
partiel, ainsi qu'à la diversité de leur horaire.
On se souvient aussi que... C'était en 1985, l'engagement... En
1988 - ça a pris trois ans - on a eu l'énoncé de politique
qui nous donnait un peu le plan d'action. En fait, dans l'énoncé
de politique, en novembre 1988, on nous promettait de développer 60 000
nouvelles places sur une période de cinq ans, dont 8676 en 1989-1990. On
nous promettait aussi, dans l'énoncé de politique de
l'époque, une injection de 513 700 000 $ sur une période de trois
ans, dont 147 900 000 $ pour 1989-1990. C'était dans
l'énoncé de politique de novembre 1988.
Dernièrement, lorsqu'on a reçu les cahiers de
renseignements pour l'étude des crédits et lorsqu'on a pris
connaissance des renseignements obtenus, on s'est rendu compte qu'il y avait un
écart très important entre l'engagement et la
réalité. On s'est rendu compte de 2550 places en moins. C'est
parce que lors de l'étude des crédits on avait eu un rapport qui
nous donnait 5245... C'était le rapport du 23 mars, mais on a
reçu un autre rapport quelques semaines plus tard, après
l'étude des crédits, et la correction a été
apportée. Avec la correction de nos documents par rapport aux documents
qu'on nous avait fournis, il reste qu'il nous manque 2550 places en garderie.
Il y a 2550 places de moins qui auraient dû être
développées et 22 900 000 $ de moins, parce qu'il y a eu des
crédits périmés. On nous avait parlé de 147 900 000
$ dans l'énoncé de politique et les crédits alloués
ont été... Je ne sais plus combien... 132 000 000 $, environ.
Il reste qu'on se rend compte très clairement que le gouvernement
a dépensé 125 000 000 $. Alors, 2550 places de moins, pour cette
année, et 22 900 000 $ de moins, aussi. On sait qu'il y a toujours
près de 600 projets de services de garde sur la liste d'attente de
l'Office des services de garde à l'enfance. Si on fait une comparaison
entre les années où le Parti québécois était
en place et les années du régime du Parti libéral, on a
les chiffres, c'est assez clair. De 1976 à 1986, le taux moyen de
develop-
pement des places, sous le PQ, sous le Parti québécois,
était de 18,5 %. De 1986 à 1989 - ça, c'est juste
l'année avant qu'on ait l'énoncé de politique - sous le
Parti libéral, le taux de croissance avait diminué à 11,9
%. En 1989-1990, l'année qui précède, on se rend compte
qu'il y a eu une chute par rapport à ce qui était prévu
à l'énoncé, aussi: le taux de développement
était seulement de 8,7 %. C'est donc dire que le Parti
québécois, sans énoncé de politique, a fait
beaucoup mieux, si on veut, que le Parti libéral, dont le bilan en
matière de services de garde n'est pas très reluisant, selon les
chiffres qu'on a en main. Je sais que ce n'est pas nécessairement au
projet de loi, mais je tenais quand même à le mentionner encore
une fois. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Mme la ministre, si ça vous tente de commenter,
je pense que c'est la coutume.
Mme Violette Trépanier
(réplique)
Mme Trépanier: Oui, peut-être un commentaire
très bref, parce que toute cette réflexion a été
tenue lors de l'étude des crédits. Nous avions donné des
réponses à ce moment-là. Deux mots pour dire que, d'une
part, toutes les places qui ont été prévues l'an dernier
dans le plan de développement sont à développer. Les
places promises par le gouvernement seront développées. Je vous
avais dit, lors de l'étude des crédits, que pour une place en
développement toute l'élaboration peut se faire sur une
période de 18 mois, parfois 24 mois. Alors, il peut y avoir des retards,
mais toutes les places promises dans le plan de développement seront
éventuellement développées.
En ce qui concerne la politique des services de garde, dans l'ensemble,
elle a amélioré de beaucoup le sort des services de garde. Elle
prévolt effectivement un plan de développement, ce qui
n'était pas le cas auparavant. À chaque année, la ministre
devait se battre au Conseil du trésor, au gouvernement, pour aller
chercher le nombre de places annuellement. Là, on fonctionne selon un
plan quinquennal. Deuxièmement, H y a eu une amélioration
sensible quant au financement des services de garde. Troisièmement, un
des points les plus importants concerne la planification régionale. Nous
savons maintenant où sont les besoins et dans quels types de garde, et
le plan de développement qui sera déposé incessamment au
Conseil des ministres, élaboré par l'Office des services de
garde, tiendra compte, pour la première fois, des besoins réels
d'après les régions.
Je dis ces phrases-là et je trouve ça difficile à
croire que jusqu'en 1990 on n'ait pas eu les données suffisantes pour
pouvoir établir un plan de développement des services de garde
basé sur des données réelles, sur des statistiques dans
chacune des régions. Alors, cette année, nous serons en mesure
d'établir un plan de développement selon les besoins réels
de chaque région. Alors, M. le Président, c'est un court survol
des bienfaits de la politique des services de garde, mais je pensais important
de le rappeler.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Mme la députée
de Bourget.
Discussion générale
Régime d'assurance collective et de
congés de maternité
Mme Boucher Bacon: J'aimerais poser une question à la
ministre. Dans son discours de jeudi soir, à la page 6, elle indiquait:
"La modification que nous présentons aujourd'hui permettra entre autres
au gouvernement de confier à l'Office des services de garde à
l'enfance les pouvoirs nécessaires pour être preneur et
administrateur d'un régime d'assurance collective et de congés de
maternité pour les employés de services de garde en garderie."
J'aimerais qu'elle me dise si elle est d'accord avec le principe de Mme Monique
Gagnon-Tremblay, l'ancienne ministre déléguée à la
Condition féminine, qu'elle avait fait parvenir à toutes les
garderies, autant privées que publiques, stipulant que le gouvernement
et l'Office ne seront jamais les employeurs des garderies subventionnées
et des garderies privées. J'aimerais savoir sa volonté,
aujourd'hui, à savoir si elle maintient toujours cette
idée-là et si, par les modifications qu'elle présente
aujourd'hui, ça ne met pas en péril la survie du
gouvernement.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: M. le Président, la réponse
est affirmative, le cap n'a pas changé, pas du tout. L'Office des
services de garde ne sera jamais l'employeur, il fonctionne par
délégation de pouvoirs. C'est la garderie qui décide
d'adhérer à un régime d'assurance collective et de
congés de maternité. Lorsque la garderie a décidé
d'adhérer, l'Office gère les programmes de subvention à
cet effet. Peut-être que je pourrais demander à Mme la
présidente d'élaborer un peu plus sur cette
question-là.
Le Président (M. Joly): Mme Marcotte.
Mme Marcotte (Nicole): Pour poursuivre, en fait, il serait
peut-être bon d'ajouter qu'éventuellement, à court terme,
un comité de gestion devrait être mis en place pour s'assurer,
justement, de la représentativité des différentes
personnes concernées dans le dossier des assurances collectives Donc, on
peut penser aux
employeurs, aux employés. Bien sûr, il y a une certaine
catégorie d'employés qui sont représentés par la
CSN, mais ce n'est même pas 50 %. Donc, il faudrait éventuellement
s'assurer, effectivement, que l'Office ne soit pas perçu dans un
rôle qui n'est pas le sien. Étant donné que les garderies
sont des corporations autonomes, il va falloir s'assurer que le programme, le
régime d'assurance collective soit géré d'une façon
qui tienne compte, justement, des différents partenaires.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Juste pour conclure, l'article de loi est
justement rédigé ainsi pour s'assurer que l'Office ne soit pas
employeur.
Mme Boucher Bacon: Dans ce régime. Mme
Trépanier: Oui.
Mme Boucher Bacon: Le fait d'être gestionnaire et de dire
que l'Office est preneur et administrateur, est-ce qu'on ne pourrait pas venir,
dans d'autres négociations, dire: Si vous nous avez autorisés
à être des gestionnaires, ne pouvons-nous pas devenir des
partenaires?
Mme Trépanier: Vous faites des suppositions.
Peut-être que Mme la présidente peut m'aider. Je ne crois
pas...
Mme Marcotte: Moi, je ne crois pas que ça se passera de
cette façon-là. Bien sûr, un régime d'assurance
collective a une connotation qui veut dire un ensemble qui adhère
à un même régime. Il s'agit de voir quels sont les
objectifs clairement énoncés du gouvernement. Je crois que les
objectifs du gouvernement sont clairement énoncés en ce qui
concerne la gestion des services de garde. On veut maintenir des corporations
autonomes. C'est une des raisons pour lesquelles l'Office a demandé
à chacune des garderies qui souhaite adhérer au régime
d'assurance collective de procéder par une résolution en bonne et
due forme, qui dit bien qu'elle délègue temporairement son
engagement, si on veut, pour que l'Office soit preneur du contrat d'assurance
collective pour elle. Pour le moment, il faut que quelqu'un soit preneur et
signataire de la police d'assurance. L'amendement vise, bien sûr,
à donner ce pouvoir-là à l'Office. Il est certain - je
reviens à ça - qu'il faudra éventuellement prévoir
la mise en place d'un comité de gestion, justement pour respecter
l'orientation du gouvernement en ce sens-là.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: En donnant un mandat ad hoc, le
gouvernement a voulu s'assurer qu'on ne tombe pas dans ce
piège-là. C'est pourquoi il a choisi de donner un mandat ad hoc
en ce qui concerne les assurances collectives. Tant que l'objectif du
gouvernement ne changera pas, tant que l'optique du gouvernement ne changera
pas, je ne crois pas qu'on puisse craindre des problèmes à ce
niveau-là. C'est au gouvernement à être vigilant et
à garder son orientation.
Mme Boucher Bacon: M. le Président, j'ai une autre
question pour la présidente...
Le Président (M. Joly): Dans le fond, ce serait
normalement des remarques préliminaires. Partant de là, j'imagine
qu'au milieu de l'échange on pourra peut-être revenir avec des
questions. Là, on s'éloigne de notre façon de
procéder. Je vais quand même vous reconnaître
tantôt.
A la suite de ce qu'on a déjà établi comme
règle de procédure, Mme la ministre a fait ses remarques
préliminaires, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière a fait ses remarques préliminaires, et
j'ai demandé s'il y avait d'autres remarques préliminaires. Il me
fera plaisir, Mme la députée, de vous reconnaître, mais il
y a aussi M. le député de Rimouski qui avait demandé, je
pense, une intervention dans le cadre des remarques préliminaires. (15 h
30)
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, moi, je ne ferai
pas des remarques préliminaires, je n'ai pas ce privilège. C'est
seulement que je voudrais discuter sur les avancés que Mme la
députée de Chutes-de-la-Chaudière a faits. Est-ce que vous
me le permettez? Parce qu'elle a donné des statistiques, à
l'effet que, de 1976 à 1986, il y a eu des développements pour
18. 5 %, et, de 1986 à 1990, il y a 20, 6 %. Et si on fait un bref
calcul, moi, je ne suis pas fort en calcul, mais je suis capable de calculer
que c'est deux pour un, c'est-à-dire qu'il y a eu deux fois plus de
développements pendant qu'on était là, dans les cinq
dernières années, qu'eux pendant dix ans. Alors, on a fait deux
fois plus de développements que vous autres.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député
de Rimouski. Voici, je vais maintenant appeler l'article 1. Mme la
ministre.
Étude détaillée
Mme Trépanier: Alors, M. le Président, l'article 1
et le seul article de cette loi...
Le Président (M. Joly): Ah.
Mme Trépanier:... se lirait comme suit: La Loi sur les
services de garde à l'enfance (L. R. Q., chapitre S-4. 1),
modifiée par le chapitre 59 des lois de 1989 et par le chapitre 4 des
lois de 1990, est de nouveau modifiée par l'insertion, après
l'article 68. 1, du suivant: "68. 2 L'Office remplit également toute
autre fonction que lui
confie le gouvernement."
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Alors, Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Disons que,
oui, j'ai des questions là-dessus, mais j'aurais quand même une
remarque à faire. C'est que, effectivement, l'énoncé de
politique nous élabore un plan qui pourrait être plus efficace, si
on respectait les chiffres déjà mentionnés à
l'énoncé de politique. C'était dans ce sens-là que
je faisais mon intervention.
Par ailleurs, sur l'article, si on veut, quand on parle de toute autre
fonction, est-ce que toute autre fonction, c'est seulement pour gérer,
si on veut, ou administrer? Cet ajout-là, est-ce que c'est fait
seulement dans le but de gérer et administrer, si on veut, le
régime d'assurance collective qui a été
négocié? Est-ce que c'est la seule raison pour laquelle on ajoute
"toute autre fonction"?
Mme Trépanier: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: ...pour le moment, il n'est question que du
mandat sur le régime d'assurance collective et de congés de
maternité. Mais tout autre mandat devra sûrement demeurer dans le
cadre des objets de la Loi sur les services de garde à l'enfance
décrits à l'article 1.1, s'il devait y en avoir d'autres à
un moment donné. L'Office est d'abord responsable du
développement et du contrôle d'un secteur en pleine
évolution, qui nécessite des ajustements constants et la
création de nouvelles formules. Une disposition comme celle dont on veut
l'inclusion à la loi aujourd'hui ne peut que contribuer à une
plus grande efficacité. Il n'est pas dit que l'Office des services de
garde demeurera toujours le preneur et l'administrateur du régime, et
peut-être que je réponds un peu à la question que posait la
députée de Bourget, tout à l'heure. Une disposition visant
un mandat ad hoc a été jugée préférable
à une disposition qui cimenterait une façon de procéder en
cette matière. C'est sûr qu'il est difficile de parler pour
l'avenir, mais notre intention est, pour le moment, que l'Office puisse
gérer le régime d'assurance collective et de congés de
maternité. Donc, pour le moment, ça ne vise que ce
mandat-là.
Mme Carrier-Perreault: Et le législateur n'a pas voulu
mentionner, tel quel, ce mandat-là, je veux dire, pour gérer.
Mme Trépanier: Non, parce qu'il n'est pas dit qu'il va
toujours être l'administrateur et le preneur. On a voulu laisser toutes
les portes ouvertes. Peut-être que les juristes pourraient
compléter. On ne voulait pas se mettre des barrières, non plus,
et par la loi devenir gestionnaire à vie du régime d'assurance
collective.
Mme Faucher (Camille): Bien, c'est ça, c'est qu'on ne
connaît pas l'avenir là-dessus, non plus. Également, ii y
avait tout l'équilibre de la loi, qui est fait en fonction d'une
indépendance des titulaires de permis, où l'Office n'entre pas
dans les relations du titulaire de permis par rapport à ses
employés. Alors, c'est dans ce but-là que la disposition a
été faite aussi générale. Sinon, on aurait
changé l'équilibre de la loi. On serait arrivés avec une
notion qui n'existait pas par rapport - c'est ça, l'indépendance
- au fait que les titulaires de permis sont autonomes par rapport à leur
gestion, justement.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, vous vouliez
rajouter quelque chose?
Mme Trépanier: L'été dernier, lorsque nous
avons adopté le régime d'assurance collective, la date
d'entrée en vigueur, c'était le 1er juillet 1990. Alors, nous
devons faire rapidement, pour être prêts pour administrer ce
régime le 1er juillet 1990. Peut-être qu'éventuellement le
gouvernement choisira de confier cette gestion à un comité de
gestion. Nous n'étions pas prêts à organiser, à
mettre en place ce comité de gestion, alors on a choisi de
déléguer ce pouvoir à l'Office des services de garde, mais
rien ne nous confirme que ce sera comme ça longtemps dans l'avenir.
Alors, on voulait s'ouvrir les portes.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie, M. le Président.
Par rapport aux autres fonctions possibles, on met un mandat assez large, on
parle bien de toute autre fonction que lui confie le gouvernement. Alors, par
rapport à ces fonctions-là que pourrait lui confier le
gouvernement, je disais en remarques préliminaires. Est-ce que
l'Opposition, par exemple, les personnes et les organismes concernés
vont avoir la garantie, est-ce qu'on peut compter qu'on sera informés
chaque fois que le gouvernement confiera une nouvelle fonction à
l'Office par décret, par exemple?
Mme Trépanier: On ne peut pas... Je vais juste
vérifier pour être bien certaine. M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: ...pour toute autre fonction dévolue
à l'Office, ça se fera par décret, d'une part. D'autre
part, les nouvelles fonctions viennent des besoins du milieu, vont venir d'un
besoin à quelque part, alors il y a de fortes
chances... c'est le milieu qui va susciter ces houvelles fonctions.
alors, la garantie, elle est double, si vous voulez. un, ça prend un
décret et, deux, les nouvelles fonctions qui pourraient être
générées, qui pourraient être susceptibles
d'être demandées à l'office, vont venir ou du milieu, ou de
l'office lui-même qui aura eu des représentations du milieu.
alors, je pense qu'il y a une certaine garantie ou une garantie certaine qui
est là.
Mme Carrier-Perreault: D'accord.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Mme Carrier-Perreault: Moi, j'ai d'autres questions. J'aurais des
commentaires à faire, mais je sais que la députée de
Bourget en avait concernant le projet de loi. Je vais revenir après avec
des questions plus générales.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget.
Mme Boucher Bacon: En page 12, M. le Président, j'aimerais
demander à la ministre la concordance qu'il peut y avoir avec.
Le Président (M. Joly): Page 12 de quoi, Mme la
députée?
Mme Boucher Bacon: Page 12 du discours de Mme la ministre, jeudi
soir dernier... À l'effet d'avoir la concordance avec ce que nous
propose M. Bourbeau par rapport aux congés de maternité. Il y a,
pour moi, une ambiguïté et j'aimerais qu'elle puisse m'expliquer.
Dans son discours, elle stipulait ceci: "De plus, le régime
prévoit le paiement d'indemnités de congés de
maternité pour des employées admissibles aux prestations de
maternité de l'assurance-chômage. Ces indemnités ne
coûteront rien pour ces employées puisque l'Office des services de
garde à l'enfance en assumera entièrement le coût. " Alors,
j'aimerais qu'on puisse me faire le parallèle entre ce qui va exister
et...
Mme Trépanier: Avec ce que proposait... Le
Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: D'abord, on va clarifier certaines choses.
Ce que je peux vous dire bien amicalement, c'est que je trouve que vous vous
êtes couchée tard jeudi dernier, parce qu'on a fait ce
discours-là à 4 heures du matin. Ça étant dit,
c'est tout à votre honneur, madame.
Plus sérieusement, vous dire que, d'abord, il n'y a pas de
parallèle à faire entre ce régime d'assurance et un
régime éventuel que M. Bourbeau proposerait, parce que ce que M.
Bourbeau a proposé, ce sont des normes mini- males de travail, une
commission parlementaire, un avant-projet de loi, à l'intérieur
de laquelle ont été proposés, de divers groupes - et ce
sont des propositions différentes qui n'ont pas toutes la même
teneur - des régimes de congés-maternité et de
congés parentaux rémunérés. Alors, il n'y a pas de
lien à faire pour le moment, il n'y a pas de proposition sur la table
à dessin, que je pourrais dire. Mais, comme on le dit dans le discours
que vous avez lu tout à l'heure, les régimes de
congés-maternité dont on parle ici sont entièrement
assumés par le régime. Alors, ce n'est pas comme ce que
proposait, par exemple, le Conseil du statut de la femme, où il y aurait
une partie employeur, une partie... Ça n'a rien à voir avec
ça, c'est un régime autonome pour les travailleurs en garderie,
qui est complètement assumé par le régime d'assurance
collective et de congés de maternité.
Mme Boucher Bacon: Ça veut dire que, si on prévoit
24 mois de congé-maternité, les employées des garderies
vont être rémunérées pendant 24 mois.
Mme Trépanier: C'est 20 semaines, à 93 % de leur
revenu.
Mme Boucher Bacon: Après les 20 semaines,
qu'advient-Il?
Mme Trépanier: Bien, le régime comporte 20
semaines.
Mme Boucher Bacon: Vingt semaines.
Mme Trépanier: Alors, c'est terminé, ensuite.
Mme Boucher Bacon: Et si l'employée veut prendre 24
semaines de congés de maternité, après les 20 semaines que
prévoient les indemnités que ces employées-là vont
recevoir par le biais de l'Office des services de garde à l'enfance,
qu'est-ce qui va arriver après les 20 semaines?
Mme Trépanier: Après le régime de
congés de maternité qui est... Il faut bien se le rappeler,
chaque garderie y adhère de façon individuelle. Lorsqu'une
garderie a adhéré au régime d'assurance collective et de
congés de maternité, lorsque ces 20 semaines-là sont
écoulées, la garderie est autonome, et c'est la gestion de
chacune des garderies. On ne peut pas donner de réponse
générale pour l'ensemble des garderies.
Mme Boucher Bacon: Ça me satisfait, merci. Mme
Trépanier: Merci, madame.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Concernant,
justement, les régimes d'assurance collective, j'aimerais savoir. On
sait que le gouvernement a proposé un projet de régime
d'assurance collective pour tout le monde; en fait, un projet
général. On sait aussi que les garderies peuvent y adhérer
de façon individuelle. Alors, j'aurais des questions. Pourquoi n'a-ton
pas laissé à chacun des services de garde, à chacune des
garderies, la possibilité de choisir son propre régime, d'une
part? J'aimerais savoir aussi comment ça c'est décidé,
ça, le choix du régime comme tel. Je voudrais savoir comment vous
avez fait pour choisir, comment s'est fait le choix d'une entreprise en
particulier, aussi.
Mme Trépanier: Je vais répondre à votre
première question. C'est qu'il y avait eu une entente préalable
à savoir qu'il y aurait une assurance collective. L'entente avec les
syndicats et le gouvernement, elle était à cet effet-là,
au départ. Alors, c'est comme ça qu'on s'est alignés comme
ça. C'était une entente prise, au départ, à savoir
qu'il y aurait une assurance collective. D'autre part, le choix de l'assureur
s'est fait par soumissions publiques.
Mme Carrier-Perreault: Soumissions publiques.
Mme Trépanier: Oui. M. le président vient du monde
de l'assurance et peut-être qu'il pourrait compléter ma
réponse.
Le Président (M. Joly): En fait, je pense qu'une des
appréhensions que Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière mentionne, c'est comment il se fait qu'on n'ait
pas laissé la possibilité à chacune des garderies de
s'assurer par elle-même, au lieu d'aller sous le chapeau qu'on
suggère actuellement. Je pense, Mme la députée, que vous
n'êtes pas sans savoir qu'assurer un gros groupe, au niveau de
l'expérience comme telle, devient beaucoup plus facile au niveau de
l'établissement des primes et de la garantie aussi, au niveau des
augmentations potentielles des primes futures. (15 h 45)
Deuxièmement, c'est que les garderies n'ont pas toutes le
même personnel. Vous en avez qui ont peut-être cinq employés
comme tels. Il y en a qui peuvent en avoir huit, et ainsi de suite. Souvent,
les compagnies d'assurances ne commencent pas à assurer des petits
groupes, à moins d'avoir une quantité minimum d'employés
qui peut être cinq, pour certaines compagnies, qui peut être huit,
pour d'autres et dix, pour d'autres, ce qui veut dire qu'à ce
moment-là vous n'avez pas beaucoup de choix au niveau de la compagnie,
étant limité par la quantité de risques que vous avez
à offrir.
Un autre désavantage, aussi, de passer par le chapeau individuel,
c'est qu'à l'intérieur de chacune de ces garderies-là vous
en avez qui sont célibataires, vous en avez qui sont mariés, vous
en avez aussi qui sont assurables et d'autres qui ne sont pas assurables.
Alors, partant de là, il est en fait tout à fait légitime
de penser que dans un chapeau qui couvre une plus grande quantité
d'employés les compagnies d'assurances vont se fermer un peu plus les
yeux sur la sorte de risques à assumer, en généra). Alors,
c'est de là que tout le monde devient assurable au lieu, disons, d'avoir
une forme de discrimination qui se fait parce que quelqu'un peut être ou
épflep-tique sous contrôle, ou asthmatique sous contrôle.
Alors, tout ceci mis de l'avant fait en sorte que c'est beaucoup plus
bénéfique pour les employés, au niveau de la
qualité des bénéfices aussi, et au niveau des primes
à "charger".
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien ce que vous venez de
nous dire, M. le Président, ce serait sur l'ensemble des garderies.
Parce qu'on a des commentaires, en fait. Il y a des gens qui nous font part
que, dans certains cas, H y a des régimes qui leur auraient
coûté moins cher, par exemple. Est-ce que c'est possible,
ça? Est-ce que vous les avez eus, ces mêmes
commentaires-là?
Le Président (M. Joly): Non. Par voie de comparaison, moi,
je vous dis à l'avance que c'est absolument impossible, parce qu'assurer
cinq employés ou huit employés et en assurer 3000 ou 2000, on n'a
"définitivement" pas le même risque, au départ. C'est
certain que, quand on parle de moins cher, il faut comparer, comme on dit, des
pommes avec des pommes, parce que souvent quelqu'un qui a des
bénéfices moindres va "définitivement" payer meilleur
marché. Mais c'est absolument impensable, au niveau actuariel, de penser
qu'on va bâtir une prime, qu'on va structurer une prime à meilleur
marché pour cinq employés ou pour huit employés que pour
un gros groupe. C'est "définitivement" impossible. Ça, je vais
mettre mon siège en jeu.
Mme Carrier-Perreault: De président ou de
député?
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Comme
président.
Mme Carrier-Perreault: Ah! O.K. Il me semblait, aussi.
Le Président (M. Joly): Non, non, non. Je pense que...
Mme Carrier-Perreault: C'est parce qu'on a...
Le Président (M. Joly): je n'ai pas peur de la
réponse que je vous donne.
Mme Carrier-Perreault: ...quand même des commentaires et
c'est pour ça...
Le Président (M. Joly): Oui, mais il faut faire attention,
Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: ...que je voulais savoir si ça se
vérifiait à quelque part.
Le Président (M. Joly): Quand vous recevez des
commentaires, souvent, ce sont des gens qui sont peut-être bien
intentionnés, mais qui manquent d'information. Alors, partant de
là, moi, je suis convaincu que les 25 ans qui sont en arrière de
moi m'ont amené à faire souvent des comparaisons et je peux vous
le garantir.
Mme la députée.
Mme Boucher Bacon: Oui. M. le Président, pour
répondre un petit peu à la question de la députée
dos Chutes-de-la-Chaudière, j'ai moi-même participé aux
négociations des conventions collectives, à l'époque
où je n'étais pas députée, et ce qui était
litigieux et qui montait les coûts, c'était l'assurance pour les
soins dentaires, c'était l'option qu'on avait à faire ou pas, et
les gens ont décidé de prendre les soins dentaires. Donc, si on
prenait la partie sans soins dentaires, c'est sûr que le coût
serait un peu plus bas et de là peut-être les commentaires que
vous avez eus. Mais, en décidant d'un commun accord de prendre les soins
dentaires, votre prime devenait un peu plus haute, parce que, si je me
réfère bien à mon collègue, c'est la partie, dans
une assurance, qui est la plus dispendieuse.
Le Président (M. Joly): Moi, juste pour vous rassurer
davantage, vous savez, dans un plan de groupe, vous avez le
bénéfice d'assurance-vie collective, qu'on appelle; vous avez ce
qu'on appelle, aussi, un majeur médical qui couvre, en fait, tout ce que
le gouvernement comme tel ne paie pas au niveau, disons, des frais
d'hospitalisation ou des médicaments, et ainsi de suite. Vous avez
l'assurance-salaire à court terme et vous avez l'assurance-salaire
à long terme et tous les bénéfices seraient
additionnés, tel que Mme la députée de Bourget le
mentionnait, à savoir les frais dentaires, à savoir les frais
pour les lunettes, et ainsi de suite. Alors, tout ceci, quand vous faites le
total de la facture, c'est un peu comme un panier d'épicerie. Plus vous
en mettez dedans, plus, quand vous arrivez à la caisse, vous avez la
surprise. Alors, si, par voie de comparaison, un assureur offrait strictement
deux bénéfices au lieu d'en offrir cinq... C'est bien sûr
que, même si le groupe est plus large, plus gros, si on offre plus de
bénéfices, ça va coûter plus cher. Mais c'est
absolument impossible de penser qu'un petit groupe va aller négocier la
même prime qu'un gros groupe.
Mme Trépanier: M. le Président, Mme la
députée de Bourget parlait des soins dentaires qui avaient
été ajoutés. Aussi, tout le congé de
maternité qui constitue, pour la plupart des travailleurs, une nette
amélioration de leurs conditions de travail, c'est évident qu'il
y a un coût à ça.
Je vais peut-être vous lire juste un paragraphe d'une lettre
officielle que Mme la présidente a fait parvenir à une personne
qui se plaignait des coûts. Elle disait et je cite: "Autre
particularité de ce régime, le congé de maternité,
lequel constitue pour les employées une nette amélioration de
leurs conditions de travail par l'attribution d'un complément financier
aux prestations de maternité de l'assurance-chômage, et ce, pour
une période de 20 semaines. Ainsi, durant cette période, les
employés touchent 93 % de leur salaire. Il ne faut pas oublier que ce
volet du régime est entièrement financé par l'Office."
Alors, comme M. le président le dit, à un moment donné, il
y a des coûts. Mais, dans l'ensemble, c'est évident que les
coûts sont moindres lorsque vous êtes un gros groupe. Mais il ne
faut jamais perdre de vue les avantages quand même importants que ce
régime d'assurance donne.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, voyez-vous, on se rend
bien compte qu'il y a plusieurs garderies qui auraient probablement
préféré, enfin, qui nous laissent savoir qu'elles auraient
préféré avoir une certaine liberté de choix, et je
présume que Mme la ministre est au courant de cette situation-là.
Par ailleurs, de votre côté vous recevez peut-être de la
documentation ou des lettres venant de compagnies d'assurances qui ne sont pas
tout à fait d'accord, évidemment, avec la façon dont
ça s'est passé. En fait, on nous dit qu'il y en a
déjà plusieurs qui assurent déjà les garderies du
Québec, etc., et qui constatent qu'il s'agit de pratiques plus ou
moins... Enfin, elles se plaignent, finalement, de ne pas avoir
été retenues. Je voudrais savoir, quand vous dites que vous
êtes allés par soumission, vous avez approché, j'imagine,
des compagnies d'assurances, vous avez fait des demandes auprès de
différentes compagnies.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Qu'est-ce que vous répondez
à ces gens-là qui vous...
Mme Trépanier: Je vais vous répondre à la
première partie et je vais demander à l'Office de répondre
à la deuxième, parce que c'est un processus de l'Office.
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Trépanier: Les garderies, parce qu'on parle de
travailleurs en garderie, ont quand même le choix d'adhérer ou pas
au régime
d'assurance collective. Elles ne sont pas tenues d'adhérer au
régime d'assurance collective. Les travailleurs dans les garderies, pour
pouvoir adhérer au régime d'assurance, doivent, eux, faire partie
d'une garderie qui a adhéré, mais la garderie n'est pas
obligée d'adhérer au service, comme le travailleur dans la
garderie non plus, d'une part. D'autre part, quant aux soumissions, je vais
demander à Mme Marcotte de vous dire exactement comment ça s'est
fait. Ce que je peux vous dire, moi, c'est que c'est celui qui a offert la
soumission la plus basse qui a eu le contrat. Mais comment ça s'est fait
en...
Mme Carrier-Perreault: Comment on est allé chercher...
Mme Trépanier: Oui...
Le Président (M. Joly): Mme la présidente.
Mme Marcotte: D'abord, au préalable, il y avait une
étude de faisabilité qui avait été commandée
à une firme spécialisée d'actuaires et nous sommes
allés en appel d'offres public en janvier. Donc, c'est un avis qui a
paru dans La Presse et Le Soleil le 29 janvier 1990. Si vous
voulez, on pourrait le déposer, effectivement. Alors, le 29 janvier
1990, il y a eu un avis public. Il y a quatre compagnies d'assurances
principales qui sont venues chercher une soumission. C'est la Standard Life, la
Personnelle Vie corporation d'assurance, L'Industrielle-Alliance, compagnie
d'assurance sur la vie, et la Lauren-tienne Impériale. Par contre, il
n'y a que la Sauvegarde compagnie d'assurance sur la vie, et la SSQ Mutuelle
d'assurance-groupe qui ont soumissionné. Donc, il y a deux compagnies
d'assurances qui ont déposé une soumission en bonne et due forme.
Alors, nous avons procédé selon les règles pour les
soumissions publiques. Il y a eu une analyse actuarielle qui a
été faite d'abord au niveau du contenu de l'assurance même,
pour vérifier les taux soumis, parce que c'est quand même une
analyse de spécialistes. 75 % des points de tout le concours pour la
soumission étaient attribués sur la base de la soumission
même; il y a eu également un comité de sélection qui
a été formé et les assureurs qui avaient proposé
une soumission ont été rencontrés. Alors, il y a eu un
comité de sélection qui a fonctionné selon les
règles établies par le gouvernement. Il y avait des gens de
l'Office; il y avait des gens du Conseil du trésor; il y avait
également l'actuaire-conseil qui était de l'extérieur.
Donc, cinq personnes ont reçu les deux compagnies d'assurances en
entrevue et, sur la totalité de la soumission, il s'est
avéré que c'était la SSQ Mutuelle d'assurance-groupe qui
offrait la plus basse soumission. Alors les règles gouvernementales ont
été respectées dans tous ces éléments,
compte tenu de l'ampleur du contrat, parce que quand même, pour
l'ensemble, sur une année, on évalue à tout près de
4 000 000 $ le budget. Donc, il fallait vraiment soumissionner selon les
règles officielles en vigueur au gouvernement. Alors, de ce
côté-là, on peut vous assurer que toutes les règles
ont été suivies et qu'on a cheminé, dans ce dossier, avec
un contrôle très, très serré, au niveau, entre
autres, des spécialistes du Conseil du trésor, qui avaient
participé à toutes les études préalables,
études de faisabilité, et ainsi de suite.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Bon, je pense qu'on est passés à travers
l'article 1.
Mme Carrier-Perreault: L'article
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 1 du projet
de loi est adopté?
Mme Trépanier: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. Alors, maintenant,
nous allons...
Mme Trépanier: L'article 2.
Le Président (M. Joly): Ah! L'article 2. "La
présente loi entre en vigueur..." Mme la ministre.
Mme Trépanier: M. le Président, l'article 2. "La
présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de
la présente loi)."
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 2...
Mme Carrier-Perreault: Adopté.
Le Président (M. Joly): ...est adopté. Alors, je
vous rappelle le titre du projet de loi, qui est la Loi modifiant la Loi sur
les services de garde à l'enfance. Est-ce que le titre est
adopté?
Mme Trépanier: Adopté. Mme Carrier-Perreault:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Est ce que le projet de loi est
adopté?
Mme Trépanier: Adopté. Mme Carrier-Perreault:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons suspendre les
travaux pour quelques instants, avant de procéder à
l'exécution d'un autre
mandat.
(Suspension de la séance à 15 h 57)
(Reprise à 16 h 11)
Projet de loi 32
Le Président (M. Joly): Bonjour, tout le monde. Je
déclare la séance ouverte. La commission des affaires sociales se
réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 32, qui est la Loi modifiant la Loi
sur la protection de la santé publique. Mme la secrétaire, est-ce
que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gautrin
(Verdun) sera remplacé par M. MacMillan (Papineau), M. Paradis
(Matapédia) par M. Poulin (Chauveau) et Mme Vermette (Marie-Victorin)
par Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
M. le ministre, j'imagine que vous avez des remarques d'ouverture, des
remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président,
j'ai dit tout ce que j'avais à dire en deuxième lecture. Par
conséquent, je serais déjà prêt à ce qu'on
aborde article par article le projet de loi.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, j'aurai de très
brèves remarques puisque moi aussi je dirais que je me suis permis de
dire à peu près tout ce que j'avais à dire en
deuxième lecture. Il va s'agir pour moi, au cours de cet exercice,
d'abord sur la loi 32, de bien m'assurer que ce que le ministre disait au
niveau de son discours de deuxième lecture, ça se transpose au
niveau de la législation comme telle. Donc, c'est un peu dans cette
optique-là que je vais demander qu'on procède purement et
simplement article par article, au niveau de la 32, en questionnant au besoin
sur le sens et l'interprétation de certaines clauses et certains
articles.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le leader. Je vais
appeler l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
Laboratoire hors d'un établissement M. Côté
(Charlesbourg): Oui. Ça va, M. le Président, j'ai pris ma
pilule, là. "L'article 1 de la Loi sur la protection de la santé
publique, modifié par l'article 1 du chapitre 58 des lois de 1989, est
de nouveau modifié au premier alinéa: "1° par le remplacement
du paragraphe b par le suivant: Nb) "laboratoire" désigne un
lieu aménagé hors d'un établissement pour y fabriquer ou
réparer des orthèses ou des prothèses, ou pour y faire des
examens ou des analyses à des fins de prévention, de diagnostic
ou de traitement de la maladie humaine en biologie médicale ou en
imagerie médicale; "2° par la suppression du paragraphe h."
Le Président (M. Joly): Est-ce que... D'accord, M. le
leader.
M. Chevrette: Bon, juste une question sur... Ça va
conditionner peut-être une série d'autres articles, la
définition comme telle. Vous éliminez, par exemple, "notamment
dans les domaines de la biochimie, de l'hématologie, de la
bactériologie", etc. D'abord pourquoi y a-t-il une soustraction de
certains points? Deuxièmement, est-ce qu'il n'y a pas lieu de garder
quand même... "aménagé hors d'un établissement",
vous gardez la notion du "hors établissement", définie par
règlement. Avant, c'était défini par règlement.
Dorénavant, la notion de "par règlement" est
éliminée. Vous en faites une obligation ferme de... Plus tard, je
suppose que vous faites un lien avec d'autres articles. Voulez-vous
m'expliquer, dès le départ?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à l'article 69,
donc le pouvoir réglementaire, qu'on modifie par l'article 11 du projet
de loi 32.
M. Chevrette: L'article 11? O.K. Section...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qu'il
faut comprendre par cet article-là... Vous aviez raison, vous aviez mis
le doigt sur l'objet principal; c'est pour qu'on puisse effectivement
reconnaître qu'à l'extérieur de l'établissement il
puisse y en avoir. Mais, évidemment, c'est le ministère, à
ce moment-là, qui déterminerait où il doit y en avoir et,
par le fait même, qui les reconnaîtrait. Ça pourrait aussi
vouloir dire, éventuellement, que ce seraient des services
assurés, mais, bien sûr, pas à n'importe quelle condition,
pas n'importe où et pas n'importe comment.
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: je veux poser un problème concret. j'ai dans
mon comté... je ne me souviens plus du nom du laboratoire, mais il
fabrique des prothèses pour les pieds, par exemple. il y avait eu tout
un combat au ministère, à
l'époque - je ne sais même pas si c'est réglé
- à savoir qu'il devait choisir entre la vocation de podiatre et celle
de prothésiste. Est-ce que ça se trouve d'une certaine
façon, en accréditant le type de laboratoire, à
régler ce problème-là ou si, au niveau des professions,
ça reste tout entier, cette partie-là n'est pas
réglée?
M. Iglesias (Juan Roberto): La partie des professions n'est pas
touchée par ça. La partie d'un prothésiste, d'un podiatre
n'est pas du tout touchée. C'est uniquement la fabrication des
orthèses ou des prothèses.
M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse.
M. Chevrette: Donc, ça, la notion pour les
professions...
Le Président (M. Joly): Juste un instant avant d'aller
plus loin. Il serait peut-être intéressant de pouvoir identifier
les gens pour les fins du Journal des débats.
M. Chevrette: Ah oui! Ils peuvent parler aussi, c'est technique.
Quand c'est technique, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Joly): Votre nom, s'il vous plaît,
et madame aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Ils vont probablement dire
quelque chose de bien plus intelligent que le ministre aussi, de toute
façon.
M. Iglesias: Roberto Iglesias, sous-ministre associé.
Le Président (M. Joly): Merci. Madame?
Mme Houde (Danielle): Danielle Houde, avocate à la
Direction des services juridiques.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Chevrette: Pas la soeur à Albert? Ce sont des farces.
Je sais bien que ce n'est pas la soeur à Albert, c'est sa fille.
O. K. Donc, ça, c'est la clé qui sert à tout le
processus d'accréditation par la suite. En le définissant tel
qu'il est là, ça donne donc la clé à
l'accréditation. C'est ça? O. K. Je comprends bien.
M. Iglesias: Votre question, par rapport à
l'énumération des disciplines... Avant, on a
énuméré la microbiologie, la biochimie, etc. Elles sont
regroupées dans la notion de biologie médicale dans cette
proposition. C'est une enumération, à ce moment-là, qui
inclut les disciplines que vous avez. En plus, prévention, diagnostic ou
traitement de la maladie humaine. Les tests peuvent être faits pour des
fins de prévention, ou de traitement ou de diagnostic. C'est là
que sont vos disciplines.
Le Président (M. Joly): M. le leader. M. Chevrette:
Ça va pour l'article 1.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appellerais l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 5 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans les première et
deuxième lignes du troisième alinéa, des mots "dans un
établissement ou hors d'un établissement ou un département
de biologie médicale" par les mots "ou le chef d'un département
ou d'un service responsable de la biologie médicale dans un
établissement". "
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: Ici, j'ai essayé de... Je n'ai
malheureusement pas eu le temps d'étudier ce projet de loi à
fond. Je me suis concentré surtout sur la loi 42, à cause des
incidences sur la charte. Mais, ici, j'aimerais qu'on m'explique - celui que le
ministre voudra bien m'indiquer - exactement. L'obligation de déclarer
qui existait dans le paragraphe antérieur est conservée?
J'aimerais qu'on me l'explique clairement.
M. Côté (Charlesbourg): Me Houde.
Mme Houde: Oui, elle est conservée. En fait, l'amendement
vise une chose, c'est qu'on s'est rendu compte qu'à l'article 5 on
parlait d'un laboratoire dans un établissement ou hors d'un
établissement, alors qu'au début de la loi "laboratoire" est
défini comme étant hors d'un établissement. Alors, ce
n'était pas approprié de parler d'un laboratoire dans un
établissement. C'est pour ça qu'on fait disparaître les
mots "dans un établissement" et qu'on vise le chef du
département. Dans un centre hospitalier, ça va être un chef
de département. Mais ça ne modifie pas le sens de l'article.
M. Chevrette: En d'autres mots, les obligations de
déclaration, on a voulu, à cause de la définition
antérieure, tout simplement...
Mme Houde: Rendre plus approprié.
M. Chevrette:... établir une concordance
entre le fait que dorénavant on va parler d'accréditation
hors établissement.
Mme Houde: C'est ça. M. Chevrette: J'ai
compris.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 2est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
3.
Permis
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 31 de cette loi,
modifié par l'article 6 du chapitre 47 des lois de 1988, est de nouveau
modifié par le remplacement du premier alinéa par les suivants:
"31. Nul ne peut exploiter une banque d'organes et de tissus s'il n'est
titulaire d'un permis délivré à cette fin par le ministre.
"Nul ne peut exploiter un laboratoire dans lequel est exercée une des
activités visées au règlement s'il n'est titulaire d'un
permis de laboratoire délivré par le ministre."
Le Président (M. Joly): M. le leader. M. Chevrette:
Ça ne sera pas long.
Le Président (M. Joly): Parfait. Prenez le temps qu'il
faut.
M. Chevrette: J'étais accroché à l'article
69. Ça va.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 3est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 34 de cette loi,
modifié par l'article 7 du chapitre 47 des lois de 1988, est de nouveau
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Une personne qui sollicite un permis de laboratoire doit de plus
indiquer dans sa demande le lieu où doit être situé le
laboratoire, les activités qui y seront exercées, le type
d'examens ou d'analyses qui y seront faits et, s'il s'agit d'un laboratoire en
imagerie médicale, le type ainsi que le nombre d'appareils qui y seront
utilisés."
M. Chevrette: Juste pour mon information personnelle, est-ce que
le ministre est au courant de combien de laboratoires, actuellement, il y a en
dehors des centres, des établissements? Est-ce que vous avez une
idée? Est-ce que vous en avez un inventaire?
M. Côté (Charlesbourg): En dehors des centres
hospitaliers?
M. Chevrette: Oui.
M. Iglesias: Au moins, au total, 150; 150 et plus. Mais
ça, ça comprend tout, toutes les activités, pas seulement
l'imagerie, des choses de biologie.
M. Chevrette: Les types de laboratoires. Ça peut
être des laboratoires chimiques, tout?
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Sanguin, tout le "kit"?
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: 150 lieux différents. Ouais! Ça veut
dire qu'il se fait un joyeux investissement au Québec!
M. Iglesias: Pas nécessairement. Ce n'est pas
nécessairement des investissements majeurs, parce que, vous voyez, au
niveau de l'imagerie médicale, ça demande des investissements
majeurs, mais pas dans d'autres types de laboratoire. Il y a des laboratoires
qui nécessitent une infrastructure très petite.
M. Chevrette: Donc, il y a peu de scanners, par exemple?
M. Iglesias: Ça, c'est un bien petit nombre.
M. Chevrette: Plus, par exemple, de médecine
nucléaire?
M. Iglesias: De médecine nucléaire, encore
moins.
M. Chevrette: Encore moins?
M. Iglesias: Ce ne sont pas tous des laboratoires avec des
machineries énormes. Ici...
M. Chevrette: Mais ça doit desservir un joyeux paquet de
clients?
M. Iglesias:
c'est ça qui sont les critères,
entre autres, pour pouvoir desservir là où les centres
hospitaliers ne peuvent pas donner des services. c'est bien évident.
M. Chevrette: Ou s'ils ont de la difficulté à
donner un service assez rapide. M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Est-ce que ceux qui exercent présentement se
trouvent de facto accrédités?
M. Iglesias: Ceux qui exercent actuellement ont un permis. Il y
avait un article qu'on va voir tantôt qui mettait une limite au niveau de
l'établissement pour la résonance magnétique, qui prenait
action au moment où la loi a été déposée.
Mais ceux qui exercent actuellement ont des permis.
Une voix: II y a reconduction? M. Iglesias: C'est
ça. Ah! oui, oui!
M. Chevrette: En vertu du nouveau système
d'accréditation. O.K. Le fait de mettre le type ainsi que le nombre
d'appareils utilisés, c'est pour voir constamment jusqu'à quel
point ça évolue dans notre système?
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour contrôler
aussi. C'est pour contrôler, parce que la résonance
magnétique, c'est très, très dispendieux. En centre
hospitalier, actuellement, me dit-on, à Saint-François d'Assise,
à Québec, c'est 550 $ l'examen. C'est quand même assez
important.
M. Chevrette: Moi, ça va.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 35 de cette loi,
modifié par l'article 8 du chapitre 47 des lois de 1988, est de nouveau
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Un permis de
laboratoire indique le lieu où est situé ce dernier et les
activités que son titulaire est autorisé à y exercer. Il
peut également indiquer le type d'analyses ou d'examens que son
titulaire peut faire, ou exclure des analyses ou des examens. S'il s'agit d'un
laboratoire en imagerie médicale, il peut de plus indiquer le type et le
nombre d'appareils que le titulaire du permis est autorisé à
utiliser, ou exclure l'utilisation de certains appareils."
C'est là qu'on est plus spécifiques, au niveau de...
M. Iglesias: Des autres laboratoires. Vous pourriez, par exemple,
avoir un permis de radiologie en excluant, exemple, la résonance
magnétique.
M. Chevrette: Moi, je croyais que ça allait plus loin que
ça, que ça pouvait vouloir dire que tu peux, avec des types
d'équipements, te spécialiser dans un type d'examens, même
si le type d'équipements te permet de faire une multitude d'examens. Si
je comprends bien le sens de l'article, ça peut aller jusqu'à la
spécialisation du type d'examens, d'où la possibilité de
réclamer, à ce moment-là, par exemple, à la
RAMO, s'il est accrédité, exclusivement sur ce type bien
spécifique d'examens. C'est ça?
M. Iglesias: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 36 de cette loi,
modifié par l'article 9 du chapitre 47 des lois de 1988, est de nouveau
modifié par le remplacement des trois premiers alinéas par les
suivants: "36. Le ministre ou le conseil régional, selon le cas,
délivre un permis si la personne qui le demande fournit les
renseignements requis par la présente loi, remplit les conditions et les
modalités déterminées par règlement et verse les
droits qui y sont prescrits. "Un permis peut être modifié à
la demande de son titulaire. "Le ministre peut toutefois refuser de
délivrer un permis de laboratoire, ou de le modifier, s'il estime que
les besoins de la région où doivent être exercées
les activités d'un laboratoire ne le justifient pas. À cette fin,
le ministre tient compte des ressources des établissements et des
laboratoires de la région à l'égard des activités
pour lesquelles le permis est demandé."
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: Ici, j'ai un petit peu plus de remarques. Tout
d'abord, je me rends compte que c'est le règlement qui
déterminera si c'est le conseil régional ou si c'est le ministre
qui autorisera les permis ou qui autorisera l'expansion du permis.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, à supposer que c'est le conseil
régional, dans la conjoncture, M. le ministre, où il n'y a pas
encore de réforme, est-ce qu'il ne vous apparaît pas
extrêmement dangereux que ce pouvoir soit confié au conseil
régional?
Mme Houde: Je m'excuse, le conseil régional, c'est pour
les ambulances.
M. Côté (Charlesbourg): Seulement les
ambulances.
Mme Houde: Pour les laboratoires, vous voyez, on indique
seulement le ministre.
M. Chevrette: Oui, c'est ça. C'est correct. Vous allez
spécifier que c'est exclusivement pour les ambulances.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mme
Houde: Oui.
M. Chevrette: O.K. Ça va. C'est parce que, tel que
libellé là, j'ai dit: Voyons! Ça m'apparaît
dangereux en maudit. O.K. Ça, cette partie-là, ça se
règle.
Ici, est-ce qu'il n'y a pas danger, par le fait que le ministre se
réserve le droit, par exemple, de permettre à du privé de
commencer à embarquer fortement dans ce type de laboratoire, que ce soit
une voie à exploiter parce que vous n'avez pas de budget
d'immobilisations, par exemple, au ministère? Ça peut arriver,
ça. Je sais comment on est à la merci du... chaque année.
J'ai passé par là. Je sais qu'il n'y a jamais un ministre de la
Santé qui a assez d'argent. Je sais ça aussi. Ça,
ça se répète trop pour savoir que le ministre de la
Santé aura par-ci par-là un petit budget d'immobilisations pour
des équipements assez d'envergure, mais une région ou deux par
année. C'est à peu près ce qu'on réussit à
donner. Est-ce qu'il n'y a pas un danger, par exemple, qu'on se ramasse, au
niveau des régions, avec pratiquement la nature de certains services
donnés presque exclusivement par le privé?
M. Côté (Charlesbourg): Par le privé? Non.
Évidemment, je pense qu'il faut bien comprendre, dans un cas comme
celui-ci, que ce ne sera que de manière très exceptionnelle que
l'on recourra au privé, de manière très, très
exceptionnelle. Je l'ai dit dans le discours de deuxième lecture, ce que
le ministère envisage à ce moment-ci, au niveau de la
résonance magnétique, c'est six ou peut-être sept appareils
dans tout le Québec au maximum, dont trois ou quatre, actuellement, sont
déjà installés. Quatre sont déjà
installés. Alors, je ne pense pas qu'il y ait des problèmes de
cette nature. Bien sûr, si on se retrouve dans une situation où le
privé, dans un endroit X, l'achèterait et où le
ministère déciderait d'acheter 10 % du temps de l'appareil, donc
d'assurer par la RAMQ des gestes, le ministère pourrait le faire, mais
je ne vois pas de pression pour que le privé puisse en faire
l'acquisition. Je pense qu'il y a davantage de fondations d'hôpitaux,
actuellement, qui font beaucoup de travail parce que c'est un équipement
de très haute technologie. Tout le monde s'y garroche, de ce
temps-là, ou à peu près.
M. Iglesias: Mais la tentation a été plutôt
de se laisser des assurances de ce service. M. le ministre veut que le service
demeure assuré et, pour qu'il demeure assuré, à ce
moment-là, il faut qu'il demeure sous le contrôle du
ministère.
M. Chevrette: Je suis entièrement d'accord, ce n'est pas
là-dessus que...
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il y a des
démarches qui ont été faites pour le
désassurer.
M. Iglesias: C'est ça. À ce moment-là, c'est
dangereux d'avoir deux médecines au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, ce serait le privé qui prendrait le
contrôle.
M. Chevrette: Oui, puis au coût que ça
représente pour chaque examen, ce seraient vraiment deux types de
médecine, je suis entièrement d'accord avec vous, à 550
$.
M. Iglesias: 550 $, ça ne tient pas compte du coût
des immobilisations.
M. Chevrette: En plus? Juste le coût de l'examen?
M. Iglesias: Le coût de l'examen, du technicien, du
physicien qui "opèrent" autour, mais ça ne tient pas compte du
coût réel d'immobilisations.
M. Chevrette: Contrairement à la façon de
comptabiliser normale, où tu tiens compte de... O.K. Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 7. M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 37 de cette loi,
modifié par l'article 14 du chapitre 47 des lois de 1988, est
remplacé par le suivant: "37. Un permis expire le 31 décembre de
chaque année. Il est renouvelé à cette date pour une
année si son titulaire remplit les conditions prescrites par
règlement."
Le Président (M. Joly): M. le leader. Est-ce que la date
du 31 décembre fait votre affaire?
M. Chevrette: Ce n'est pas une question de faire l'affaire ou de
ne pas faire l'affaire, c'est une façon de contrôler annuellement.
Je suppose que c'est l'objectif visé.
Le Président (M. Joly): Éliminer les pas bons?
Mme Houde: En fart, c'est une modification de la rédaction
parce que c'est ce que dit déjà l'article actuel.
M. Chevrette: C'est ça que je me demandais, pourquoi il y
avait une modification...
Mme Houde: C'est parce que l'article actuel précise douze
mois alors que, si quelqu'un demande un permis six mois après le 31
décembre, il n'aura pas un permis de douze mois, il va avoir un permis
de six mois. C'est pour ça qu'on a laissé simplement la date du
31 décembre et la durée d'un an.
M. Chevrette: Ce qui permet, par exemple, à une même
date, obligatoirement, de voir si les besoins sont comblés ou s'ils ont
è être modifiés.
Mme Houde: C'est ça. De réétudier
ça.
M. Chevrette: Ce n'est pas nécessairement basé sur
la qualité, ça peut être aussi sur la quantité de
dates à fournir dans un milieu, de sorte que les deux dimensions se
retrouvent sous contrôle par cette date automatique. D'accord. Merci.
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 7, adopté.
L'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 40. 1 de cette
loi est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Le titulaire
d'un permis doit informer le ministre de tout changement ayant pour effet de
rendre inexacts ou incomplets les renseignements fournis pour obtenir la
délivrance ou le renouvellement de son permis. "
M. Chevrette: Pourquoi avoir enlevé le délai de 90
jours?
Mme Houde: C'est un alinéa qui est ajouté. Dans cet
alinéa-là, il n'y a pas de délai, mais le reste de
l'article demeure tel quel. On ajoute un alinéa.
M. Chevrette: O. K. Les 90 jours restent pour le système
ambulancier...
Mme Houde: C'est ça, pour les ambulances.
M. Chevrette:... et, pour les autres, O. K. Ils ont le fardeau de
la preuve, en d'autres mots, pour dire qu'ils maintiennent les mêmes
services ou pas.
Mme Houde: C'est ça. C'est pour éviter qu'ils
puissent modifier., comme acheter un nouvel appareil, sans aviser le ministre,
alors que le ministre n'aurait pas accordé un permis pour cet
appareil-là.
M. Chevrette: Ils sont soumis aux mêmes contraintes que le
secteur public là-dessus.
Mme Houde: C'est ça.
M. Chevrette: Parce que dans le secteur public...
M. Iglesias: II y a certains types d'examens...
M. Chevrette: D'équipements qui doivent obtenir l'aval du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ils doivent avoir
l'autorisation.
Mme Houde: C'est ça.
M. Chevrette: Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 8, adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 40 3. 2 de cette
loi est modifié par le remplacement du paragraphe b par le suivant: *b)
qui ne se conforme plus aux conditions requises pour obtenir son permis ou aux
conditions et interdictions rattachées à son permis".
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: Ça, ça fait donc suite, par
concordance, à celui où on a dit qu'il doit nous aviser...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
s'il a une Interdiction de poser des actes, des gestes avec l'appareil et
qu'ils sont posés quand même, à ce moment-là, c'est
la permission d'enlever le permis, si j'ai bien compris.
M. Chevrette: En d'autres mots, je suppose qu'il se serait
spécialisé pour un tel type d'examens, qu'il s'en permettrait
d'autres et qu'il les facturerait à la RAMQ, par exemple, alors que,
normalement, ça ne devrait pas être accordé dans le cadre
de...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cadre du permis.
M. Chevrette: O. K. C'est tout à fait normal. Le
Président (M. Joly): Adopté? M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 9, adopté. Article
10.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 41 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la première ligne, des mots
"dont la demande" par les mots "à qui un permis ou une modification".
"
M. Chevrette: Pas de question.
Le Président (M. Joly): Article 10, adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Article 11.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 69 de cette loi
est modifié au premier alinéa: "1° par le remplacement du
paragraphe a. 1 par le suivant: "a. 1) déterminer les activités
pour lesquelles un permis de laboratoire est requis; "2° par le
remplacement du paragraphe c par le suivant: "c) déterminer, sauf dans
le cas d'un service d'ambulance, les conditions que doit remplir toute personne
qui sollicite un permis et les droits qu'elle doit verser".
Le Président (M. Joly): Avec nécessairement ce que
ça commande, nous allons suspendre les travaux pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 52)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, si tout le monde se souvient, nous en étions à l'article
11 qui avait été entièrement lu par M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des explications supplémentaires à ajouter à
ça, M. le ministre, ou...
M. Côté (Charlesbourg): Ça va pour le
moment.
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Pourquoi, dans le
paragraphe a. 1, on dit... Vous le remplacez en entier et vous vous trouvez,
par le fait même, à enlever la dimension contrôle de la
qualité du personnel y employé. Est-ce que je me trompe?
Mme Houde: Le paragraphe a. 1 se lisait: "déterminer les
catégories de laboratoires visées par la présente
loi".
M. Chevrette: "déterminer, après consultation du
Bureau de l'Ordre des médecins du Québec, les normes
d'équipement, de fonctionnement technique et de salubrité de tout
laboratoire et de la qualité du personnel... "
Mme Houde: Là, vous me lisez quel article?
M. Chevrette: Je lis l'article 11. a. 1, qui remplace le
paragraphe a. 1...
Mme Houde: De l'article 69. M. Chevrette:... de l'article
69.
Mme Houde: Oui. Le a. 1 se lisait: "déterminer les
catégories de laboratoires visées par la. présente loi".
C'est parce qu'on remplace "catégories de laboratoires" par
"activités".
M. Chevrette: Ah! O. K. Je lisais le a, moi. Excusez, madame.
Dans mon affaire, ça allait bien. Je trouvais ça drôle,
aussi, que ça ne coïncidait pas trop, "déterminer les
catégories de laboratoires visées par la présente... "
C'est correct, ça va! Là, je comprends plus. C'est parce que je
me fourvoyais, je lisais le a. Ça va pour a. 1.
Pourquoi vous dites sauf par ambulance? À cause du fait qu'il est
réglé dans l'article 37? Les modalités sont
réglées par l'article 37, dans la loi 34?
Mme Houde: C'est ça, c'est parce qu'il y a d'autres
articles pour les ambulances. Alors, ce paragraphe-là couvre seulement
les autres catégories, les autres laboratoires.
M. Chevrette: Comment il se fait qu'on n'ait pas amendé la
loi 34 à ce moment-là, la loi 34 à l'époque? O.
K.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 11, adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 12.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut faire des
examens en imagerie médicale au moyen d'un appareil de résonance
magnétique à des fins de prévention, de diagnostic ou de
traitement de la maladie humaine avant d'avoir obtenu un permis
à cette fin conformément au règlement pris en
application du paragraphe a. 1 de l'article 69 de la Loi sur la protection de
la santé publique, tel que remplacé par le paragraphe 1° de
l'article 11 de la présente loi. "Le premier alinéa ne s'applique
pas à l'égard des examens faits dans un établissement au
sens de la Loi sur tes services de santé et les services sociaux. "*Le
présent article a effet pour la période comprise entre la date de
présentation de la loi et celle de l'entrée en vigueur du
règlement visé au premier alinéa. "
M. Chevrette: Est-ce que le règlement est en
confection?
Mme Houde: Le règlement est en préparation.
M. Chevrette: Sa publication est prévue pour quand?
M. Côté (Charlesbourg):... le temps qu'il soit
soumis au ministre; on petit présumer qu'à la fin d'août,
au début de septembre...
M. Chevrette: C'est en prépublicatlon, ça, comme
les autres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui..
M. Chevrette:... ou bien selon la formule...
M. Côté (Charlesbourg):... selon la règle.
Donc, on peut présumer que le Conseil en sera saisi au mois d'août
ou au mois de septembre.
M. Chevrette: Ça fait drôle de dire qu'il n'y en
aura pas pour la prévention, et je comprends qu'on ne peut pas le
laisser ouvert...
M. Iglesias: la résonance magnétique n'est pas
utilisée actuellement dans le sens strict de la prévention, sauf
pour certains dépistages, mais c'est surtout à des fins
diagnostiqués.
M. Chevrette: Je comprends, mais c'est parce qu'on a tellement
parlé de prévention, vous savez, que ça choque au premier
coup d'oeil. On comprend qu'à l'intérieur de la loi ça
né peut pas être...
M. Iglesias: C'est une technologie qui, pour le moment, n'a pas
d'impact sur la prévention. Peut-être qu'un jour elle en aura,
peut-être qu'un jour on pourra dépister des maladies cardiaques
avec ça.
M. Chevrette: C'est souhaitable. On me rapportait un cas, ce
matin, à Joliette, précisément, un médecin m'a
communiqué le fait qu'ils ont de la difficulté à cause,
par exemple, des longues listes d'attente, en cardiologie: ils sont
obligés de procéder à des opérations pour d'autres
organes, ce qui met en danger l'individu, parce qu'il n'a pas été
traité en cardiologie. Et, peut-être qu'un jour, comme vous le
dites... Même votre comité d'experts devrait vous permettre de
répondre positivement à des demandes.
M. Côté (Charlesbourg): faisant suite au sommet de
lanaudière, les officiers du ministère ont rencontré,
vendredi dernier, des représentants de l'hôpital et...
M. Chevrette: À Montréal?
M. Côté (Charlesbourg):... dans ce sens-là,
ils ont promis de me faire un rapport dans les 15 prochains jours et
qu'à mon retour de vacances on transmettrait la décision au
centre hospitalier.
M. Chevrette: Bien, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Un autre exemple qui...
M. Chevrette: Ah!...
M. Côté (Charlesbourg):... où les gens
n'étaient pas obligés de voter du bon bord.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je savais que vous les aviez rencontrés
vendredi, pas vous, parce que j'ai essayé de rejoindre le D. G., puis on
m'a dit qu'il était à Montréal.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13. M. le ministre.
M. Chevrette:... à une date fixée par le
gouvernement.
Le Président (M. Joly): "13 Les dispositions de la
présenté toi entreront en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement. "
M. Chevrette: Ça, ça veut dire: En même temps
que les règlements seront promulgés, je suppose. Comme
objectif?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
Le Président (M. Joly): L'article 13 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, j'appelle le titre du projet
de loi, qui est la Loi modifiant la Loi sur la protection de la santé
publique. Est-ce que te titre du projet de loi est adopté?
M. Chevrette: Le titre est adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le projet de loi est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre nos travaux
pour quelques minutes. Un instant! Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Juste un petit
complément d'information, à la suite d'une question du
député de Joliette. C'est exactement 148 laboratoires qu'il y a
au Québec et ça exclut, évidemment, les laboratoires dans
les cabinets de dentistes et de chiropraticiens. Dentistes et chiropraticiens:
1966 laboratoires.
M. Chevrette: 1966!
M. Côté (Charlesbourg): Chaque dentiste a un
laboratoire.
M. Chevrette: Ah, bien oui! c'est vrai!
M. Iglesias: Comme vous avez posé la question, ce sont des
laboratoires où ils font des actes pour d'autres professionnels, tandis
que ceux-là font des actes pour leur pratique.
M. Chevrette: C'est vrai.
M. Iglesias: Chaque dentiste a son petit appareil de rayons X, et
ça, ce ne sont pas de gros investissements, c'est un petit appareil.
M. Chevrette: Exact.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons suspendre les
travaux pour quelques instants avant de procéder à
l'exécution d'un autre mandat. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
(Reprise à 17 heures)
Projet de loi 42
Le Président (M. Joly): Je déclare la séance
ouverte. La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 42, Loi modifiant la Loi sur l'as-surance-maladie et la Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie du Québec. Est-ce que nous avons des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gautrin
(Verdun) sera remplacé par M. MacMillan (Papineau), M. Paradis
(Matapédia) par M. Poulin (Chauveau) et Mme Vermette (Marie-Victorin)
par Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
M. le ministre, est-ce que vous aviez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je sais que ce projet de loi-là a fait l'objet d'un certain nombre de
critiques de la part de l'Opposition, puisque c'est un sujet qui est
définitivement un peu plus litigieux que ce que nous venons d'adopter et
qui peut interpeller ou prêter à certaines interprétations.
Et j'ose espérer qu'en cours de discussion je pourrai donner
suffisamment d'informations pour apaiser les craintes, parce qu'il y en a, et
tenter de resituer exactement le bien-fondé de ce projet de loi qui ne
vise d'aucune manière à faire une chasse aux sorcières aux
gens bénéficiant de l'aide sociale et bénéficiant
par le fait même du paiement des médicaments, mais davantage de
permettre un échange de renseignements qui ont pour but de questionner
un certain nombre d'individus qui, de prime abord, ont des comportements qui
peuvent être "questionnâmes" quant à l'utilisation de ce que
leur permettent les règlements et la loi quant à la consommation
de médicaments.
Et je suis pleinement conscient... Les gens nous l'ont dit, ils nous
l'ont répété et ils ont raison: Pour que quelqu'un,
fût-il quelqu'un qui reçoive des prestations de l'aide sociale,
ait des médicaments, il faut bien sûr qu'il y ait un
médecin qui les prescrive et, deuxièmement, il faut qu'il y ait
un pharmacien qui délivre des médicaments. Et, dans la mesure
où on ferait un travail uniquement au niveau de ceux que nous croyons
qui abusent, au niveau des prestataires d'aide sociale, je pense qu'on
manquerait directement à ce qu'on veut faire.
Et je vous dis qu'on va mener le même exercice au niveau des
personnes âgées qui sont dans les mêmes situations et je
n'ai pas besoin de loi à ce moment-là, parce que la loi du
ministère le permet et, deuxièmement, nous avons un certain
nombre de choses qui sont entreprises, au moment où nous nous parlons,
visant les professionnels, soit des médecins et aussi des
pharmaciens.
Donc, je suis à la disposition de l'Opposition pour
échanger dans un cadre qui nous le permet davantage à ce
moment-ci, je pense, que par une réplique de deuxième lecture en
Chambre ou par un discours de l'un ou de l'autre tentant d'éclairer, le
plus possible, les buts de ce projet de loi. Voilà.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
leader de l'Opposition, vos remar-
ques préliminaires.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Tout d'abord, dans
sa réplique - je vais commencer par ça - de deuxième
lecture, le ministre a dit que, comme ministre, en 1984, j'avais modifié
le texte. Et il avait cité: II n'interdit pas non plus de
révéler au ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu la nature des services, des
médicaments, des prothèses, etc., ce qui a été dit
en deuxième lecture au projet de loi en 1984. L'objectif n'était
pas de transmettre, à ce moment-là, pour fins de contrôle
et de publicité. C'était de faire la
récupération dans le cadre de l'argent au fédéral,
d'aller chercher des sommes d'argent du fédéral. Je me souviens
très bien que tout l'exposé, tout l'objectif de cette
législation en 1984 était carrément en fonction d'aller
récupérer notre dû. Donc, c'était beaucoup plus de
dire: On a le droit à tant - et il fallait le faire établir - et
non pas dans un objectif de dire: Combien d'assistés sociaux pourraient
abuser ou pas du système... dérogeant ainsi, je pense, à
l'esprit de la loi quant à la confidentialité des données.
Il s'agissait, en 1984, d'établir un quantum, donc d'avoir
l'établissement d'une somme pour fins de négociation au niveau de
notre quote-part qui nous venait d'un autre palier de gouvernement, d'où
l'indispensabilité, parce que, si on ne passait pas de
législation pour l'établir, on pouvait se faire refuser, en
fonction des lois, la possibilité même de pouvoir établir
correctement les quanta à être négociés formellement
auprès du fédéral. C'était une rectification que je
voulais donner au départ.
Deuxième chose, en vertu des chartes, je me demande bien pourquoi
le ministre ne garde pas la confidentialité des données. Parce
que, à mon point de vue, si la Régie a toute raison de croire...
Et lui-même a dit, à plusieurs reprises, en cette Chambre:
Écoutez, dorénavant, la Régie va contrôler, elle ne
sera pas un agent payeur, point. Je pense que le ministre se rappellera avoir
dit ça à plusieurs reprises. D'abord, je suis surpris que la
Régie, entre vous et moi, n'ait pas pu prendre l'initiative de certains
contrôles. Ça, là, je me demande bien pourquoi la
Régie ne prenait pas l'initiative de certains contrôles. Je n'ai
pas l'impression que sa loi, entre vous et moi, l'empêchait de faire
rapport, à mon point de vue. La loi pouvait très bien dire, elle
autorisait le président ou le P.-D.G. à nous dire, lors des
crédits: Écoutez, je prétends qu'il y a des abus, en
médication, par exemple, je prétends qu'il y a... On ne me fera
pas accroire que la Régie ne pouvait pas faire ça.
Là-dessus, mes reproches ne vont pas au ministre; à mon point de
vue, c'est un manque d'initiative à l'interne, point. Si tu te
considères exclusivement comme agent payeur, indépendamment de ce
qui arrive, à mon point de vue...
D'ailleurs, je réfère le ministre à la commission
parlementaire des crédits de 1984 ou 1985. Il va se rendre compte que
c'est pratiquement le pouvoir qui interrogeait, à l'époque, le
président, le P.-D.G. J'avais passablement de questions, comme ministre
de la Santé et des Services sociaux, parce que moi aussi je trouvais
tout à fait inconcevable qu'on ne puisse pas avoir plus de
données que ça. C'est l'argent des Québécois qui
est dans ça, et je pense qu'on aurait dû avoir des statistiques
qui nous permettent de voir un peu plus clair.
De deux, quand la Régie a des motifs de croire, si elle ne se
considère pas exclusivement comme agent payeur, qu'il y a abus, je me
demande bien pourquoi ce serait le ministère du Revenu qui aurait... En
vertu de quelle loi? Peut-être que les avocats pourront me renseigner,
parce que je ne le sais pas. Je ne pose pas la question pour embêter
mais, sur le plan juridique, je suis surpris de voir que la Régie n'a
pas un pouvoir de poursuite, en vertu de sa loi constituante. Pourquoi est-on
obligés d'amender une loi pour demander à la RAMQ de transmettre
au ministère du Revenu qui, lui, poursuivrait?
Une voix: Le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu...
M. Chevrette: excusez, peu importe, j'ai fait une erreur. vous
savez ce que je veux dire. vous avez compris ce que je voulais dire.
répondez-moi donc, maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être me permettre
de vous présenter Me Lefebvre du contentieux de la RAMQ...
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ainsi qu'à ma gauche
Me Moreau, qui travaille à mon cabinet.
Discussion générale
Renseignements sur les médicaments prescrits
aux assistés sociaux
M. Chevrette: O.K. Donc, la question est simple. Dans un premier
temps, pourriez-vous me dire pourquoi la RAMQ, devant le constat d'abus,
n'aurait pas le pouvoir de poursuivre? Je sais bien que c'est au niveau des
remarques préliminaires, mais ça peut éclairer, pourquoi
est-on obligés de transférer ça au ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu?
M. Côté (Charlesbourg): Dans un premier temps, je
vais tenter de vous répondre un petit peu plus de manière
générale, parce que c'est une discussion qui est ouverte, sur
RAMQ contrôle et non-contrôle. Je l'ai dit, je le
répète, l'administration précédente de la
présidence
n'avait pas comme philosophie d'implanter des contrôles.
C'était un agent - dans son esprit -payeur, avec tout ce que ça
comporte. Avec l'arrivée du nouveau président, un certain nombre
de choses ont été questionnées. J'ai eu des
échanges, quant à moi, avec lui dès le mois de novembre,
le mois de décembre, pour dire qu'il fallait définitivement en
arriver à des contrôles, parce qu'il y avait des abus - ça
je l'ai dit à plusieurs reprises - des abus des consommateurs, mais
aussi des abus de la part de ceux qui donnent des prescriptions, et de ceux qui
remplissent les prescriptions, et qu'il fallait, au niveau de la Régie,
de manière générale, en arriver à un
contrôle, ce qui réapparaissait tout à fait normal. Ce
travail-là est déjà commencé de manière plus
importante que par le passé, y compris auprès des professionnels.
C'est un travail qui va s'accentuer au fil des semaines et des mois qui vont
venir, beaucoup plus systématique et mieux organisé. Bien
sûr, si vous êtes, pendant une décennie ou à peu
près, à ne pas avoir implanté une volonté à
l'intérieur de l'organisme, implanté des contrôles, il y a
donc une côte à remonter sur le plan d'une organisation pour que
cette philosophie prime, pas dans le sens d'enlever à quelqu'un ce
à quoi il a droit, mais dans le sens de faire en sorte que des gens
n'abusent d'aucune des situations. C'est ça la philosophie qui guide le
nouveau président et nous prêtons main-forte à ce
niveau-là.
Évidemment, c'est toujours un organisme de l'État, soumis
à tous les contrôles de l'État, que ce soit le Conseil des
ministres, que ce soit le Trésor, que ce soit la Commission
d'accès à l'information aussi sur la divulgation de certains
renseignements. Il est apparu, en faisant l'analyse, que, effectivement, un
certain nombre de personnes abusaient. On ne l'a pas fait parce que, dans la
loi actuelle du ministère, pour les personnes âgées, on a
le pouvoir. Dans le cas des gens qui sont bénéficiaires de l'aide
sociale, c'est donc un autre programme, au niveau de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, qui relève, comme
responsabilité première, du ministère de la Main-d'oeuvre
et de la Sécurité du revenu et qui est administré par la
Régie. Donc, la loi constitutive de la Régie ou du
ministère ne lui donne pas autorité dans ces
matières-là, elle ne fait qu'administrer des programmes qui
dépendent du ministère de la Sécurité du revenu. Si
j'ai dit des bêtises, ne vous gênez pas pour me corriger.
Mme Lefebvre (Huguette): Non, ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Pour aller plus dans le
détail, peut-être que Me Lefebvre pourrait vous donner le
complément d'information.
Le Président (M. Joly): Me Lefebvre.
Mme Lefebvre: Je pense que je n'ai pas vraiment quelque chose
à ajouter.
M. Chevrette: En d'autres mots, fa Régie n'a pas, en vertu
de sa loi, présentement, le pouvoir de poursuivre une personne qui,
manifestement, prima facie, abuserait de médication, par exemple, ou de
poursuivre un médecin qui abuserait dans le nombre d'ordonnances?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
que, dans le cas de médecins, de pharmaciens qui abuseraient, la
Régie a le pouvoir de le faire; elle n'avait pas la structure auparavant
de le faire. Donc, elle a des pouvoirs. Cependant, dans le cas... Et ça,
pour les... C'est 22 programmes que la RAMQ a sous sa responsabilité,
donc, j'imagine que, pour 21, elle a le pouvoir, mais pour le 22e, qui est
celui de médicaments pour les bénéficiaires de l'aide
sociale - en tout cas, d'après moi, vous me corrigerez - elle n'a pas
les pouvoirs. Elle les aurait à partir du moment où il y aurait
transmission de ces données-là.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr de ça. Je ne veux
pas vous contredire, M. le ministre, je pense que la Régie a le
pouvoir.
Mme Lefebvre: La Régie a des pouvoirs pour poursuivre, il
est bien certain, au niveau des professionnels, des
bénéficiaires, mais pour ce qui est des
bénéficiaires de l'aide sociale, comme il s'agit de la
clientèle du MMSR, à ce moment-là, c'est pour cette raison
que...
M. Chevrette: Oui, oui. La question n'est pas ça, Me
Lefebvre, je vais la reposer. Vous êtes très habile. La question
que je vous pose, c'est parce qu'on décide par loi de faire poursuivre
le MMSR, mais la RAMQ a-t-elle ou pas les pouvoirs de poursuivre, elle?
Mme Lefebvre: Je pense que - en tout cas, vous m'excuserez,
là - la modification...
Une voix: Non, non, allez.
Mme Lefebvre: ...qui est prévue ne vise pas à
permettre de poursuivre, mais vise à permettre de communiquer certains
renseignements au MMSR pour permettre au MMSR d'aviser certains
bénéficiaires qui seront assignés à une pharmacie
en particulier.
M. Chevrette: Donc, c'est pire que je pensais, à part
ça, puis je vais essayer d'expliquer ça au ministre. C'est pour
ça que j'étais contre, en deuxième lecture. Actuellement,
à mon point de vue, face à n'importe quel abus, la Régie a
les pouvoirs, sauf que ce que vous nous demandez, c'est de briser la
confidentialité du lien entre l'agent payeur et le consommateur pour
renseigner même le MMSR sur ces faits-là. C'est ça qu'on
dit qui est contraire à la Charte
des droits, autant sur le plan canadien que québécois.
Mme Lefebvre: Le contentieux que vous voulez dire?
Le Président (M. Joly): Me Lefebvre, oui. (17 h 15)
Mme Lefebvre: Le contentieux du ministère de la Justice a
été consulté à ce sujet, à savoir s'il y
avait une discrimination ou s'il y avait une atteinte à la vie
privée. Cette disposition-là comme telle, peut paraître,
à sa face même, discriminatoire, sauf qu'il faut la lire dans son
ensemble et voir dans quel but on fait cette disposition-là et pourquoi.
C'est simplement un transfert de renseignements et puis c'est normal, parce
qu'en bout de ligne le ministère a à assumer les coûts.
C'est lui qui rembourse. Si on arrivait à la conclusion qu'il y avait
une discrimination, ça pourrait être une discrimination
raisonnable; étant donné que c'est le ministère qui assume
le coût du service, c'est normal qu'il sache pourquoi H paie.
M. Chevrette: Mais Mme Lefebvre, est-ce que vous ne croyez pas
que ce qui est important pour le ministère, c'est de lui dire: Vous avez
X clients qui abusent, qui ont tel type, donner des statistiques. Quelle est
l'utilité pour le ministère de connaître les noms des
personnes, l'identification même des personnes?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce n'est
pas tous azimuts, le transfert des informations. Le transfert des informations,
c'est dans des situations où quelqu'un aura, par exemple, utilisé
50 pharmacies différentes. S'il y a quelqu'un qui peut me faire la
preuve qu'il n'y a pas là une possibilité d'abus et qu'on
transfère le nom, ce qu'on transfère... Ce qu'on va donner comme
information, finalement, c'est le nombre de pharmacies visitées, les
sous-classes des médicaments utilisés et la durée des
traitements par année. Donc, iI y a une série d'informations qui
sont transmises, qui vont donner certaines indications sur un certain nombre de
personnes, assez limité, et qui sont dans une situation potentielle
d'abus. À partir du moment où il y a une analyse du cas, vous
pouvez facilement arriver avec quelqu'un, demain matin, qui va consommer pour
10 000 $ de médicaments par année et qui n'est pas quelqu'un qui
abuse. C'est quelqu'un qui a recours à des médicaments qui sont
dispendieux et qui sont prescrits et qui va être un cas
régularisé très rapidement. Le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu étant le
ministère payeur, lui, veut obtenir des renseignements sur les gens qui
sont dans des situations d'abus, et je pense, que, comme H est le
ministère payeur, H apparaît tout à fait normal que
celui-ci puisse rendre des comptes de l'argent qu'il utHise.
M. Chevrette: Dernière sous-question là-dessus
avant de passer la parole à ma collègue. Une personne est en
situation d'abus; comme vous le dites, la RAMQ transmet donc au
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
la liste des personnes ou le nom de la personne. Pourquoi n'est-ce pas la RAMQ
qui poursuit l'individu si, potentiellement, elle est en situation... Pourquoi
serait-ce le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu qui doive poursuivre?
M. Côté (Charlesbourg): Mais, est-ce que je
comprends que vous seriez plus à l'aise si c'était la RAMQ qui
poursuivait?
M. Chevrette: Non, non, ce n'est pas ça. C'est parce que
j'essaie de voir, fondamentalement... Les droits d'une personne peuvent
être en cause, potentiellement en cause. Ce que je veux savoir, c'est si
la RAMQ a des pouvoirs juridiques... J'aimerais ça d'ailleurs avoir
l'avis du contenteux du ministère de la Justice, si vous t'avez par
écrit.
Mme Lefebvre: On ne l'a pas par écrit.
M. Chevrette: Non. Des fois, H y a des avis écrits, des
fois, il n'y en a pas, je m'excuse, je ne le savais pas. Ceci dit, si ta RAMQ a
le pouvoir de contrôler, c'est elle qui a l'expertise, ce n'est pas le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
qui a l'expertise pour savoir si un individu s'est placé potentiellement
en état d'abus ou pas. Comment le ministère de la Main-d'oeuvre
et de la Sécurité du revenu peut-il être informé et
dans quel but, si ce n'est, pour reprendre une étude de Francoeur, pour
en arriver à faire du tapage? C'est quoi? Parce que moi, j'ai toujours
compris que si on avait créé la Régie de
l'assurance-maladie, puis qu'on voulait y développer une expertise,
indépendamment du rôle que peut jouer ou de l'orientation que peut
prendre une direction... Je suis d'accord avec le ministre pour dire qu'H doit
y avoir la partie contrôle et la partie gestion, administration, puis
agent payeur. Ceci dit, quel est l'objectif fondamental de dire à M.
Bourbeau, par exemple, demain matin: T'en as 30, voici les noms qui,
potentiellement, abusent? Au lieu d'arriver par la Régie de
l'assurance-maladie du Québec et dire, comme on fait dans toute plainte
contre quelqu'un qui est fraudeur, on poursuit un fraudeur... Mais est-ce qu'on
transmet de Caïphe à Pilate la liste des personnes potentiellement
fautives? J'aimerais ça, moi, qu'on... Parce que, de la manière
dont l'article est rédigé, il n'y a pas moyen de comprendre
l'objectif. Si le ministre sait potentiellement de combien de milliers ou de
millions de dollars H se fait avoir, il me semble que l'important, ce n'est pas
la divulgation des noms des individus. S'H y a fraude et s'il y a poursuite...
Tout individu jugé
est d'abord présumé innocent dans notre système
judiciaire, donc... C'est la RAMQ qui devrait poursuivre, à mon point de
vue. Pourquoi, à ce moment-là, cette transmission? Quel est
l'objectif?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a un
principe de base qui est clair. J'imagine que celui qui paie a tout de
même un certain nombre de droits et, dans ce cas-ci, je vous rappelle que
ce n'est pas la RAMQ qui paie, c'est le ministère de la Main-d'oeuvre et
de la Sécurité du revenu qui est le payeur, alors que la RAMQ est
uniquement, à ce moment-ci, l'administrateur du programme. À
partir de ça, il faut se rappeler qu'au niveau de la
Sécurité du revenu ils ont aussi leurs propres enquêteurs
qui, forcément, enquêtent sur un certain nombre de cas. Et ce que
nous transmettons à celui qui paie, c'est des renseignements de base sur
le nombre de pharmacies visitées, sur le nombre de médicaments
consommés qui, dans chacun des cas, sont suffisamment importants pour
nous faire penser qu'il pourrait peut-être y avoir une situation
douteuse.
M. Chevrette: Suivant votre principe, M. le ministre, la CSST,
c'est un agent payeur aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je me rappelle, moi, quand... En tout cas, je ne
sais pas si ça a été changé, mais on faisait
même débourser une certaine somme d'argent par la CSST pour de la
réforme ambulancière, par exemple, ou encore pour la
partie...
M. Côté (Charlesbourg): Réforme
ambulancière, la CSST ne paie pas.
M. Chevrette: à un moment donné, on en a
déjà réclamé. donc, à partir de là,
la csst pourrait être en droit de savoir ce qui est payé par la
ramq pour sa partie.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est de l'argent de la
CSST, pourquoi la CSST ne le saurait pas?
M. Chevrette: Non, mais, si on suivait la logique, c'est l'argent
des contribuables québécois. Le ministère de la
Santé, les médecins, ce sont de ses employés dans...
Est-ce qu'on vous transmet la liste des médecins qui sont
potentiellement fraudeurs?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministère n'a pas
souhaité l'avoir parce que c'est dans la loi même du
ministère.
M. Chevrette: Mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il faut se
comprendre là. C'est que, si le ministère voulait l'obtenir, il
pourrait l'obtenir pour la simple et bonne raison que c'est dans sa propre loi,
alors que dans ce cas-ci, la Loi sur la sécurité du revenu, c'est
ça qu'il faut faire et c'est ça que nous faisons. C'est elle qui
gère, c'est elle qui a la responsabilité des fonds de la
Sécurité du revenu.
M. Chevrette: Oui. Je vous arrête parce que ce n'est pas la
loi du ministère de la Sécurité du revenu qu'on amende,
c'est la loi de la Santé publique, donc...
M. Côté (Charlesbourg): ...santé publique
pour nous permettre de transmettre, de transférer des informations qui
sont nommément identifiées. Transférer des informations
dans quel but? Dans le but ultime d'assigner un individu à une
pharmacie. C'est ça, l'objectif.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: L'objectif du gouvernement, dans ce qu'il fait,
à mon point de vue, vous choisissez un mauvais moyen. L'objectif, c'est
de contrôler. Moi, je ne m'en suis pas pris à la notion de
contrôle. Je prétendais même qu'on aurait dû le faire
au niveau de la RAMQ. Quand tu vois des abus sur les deux côtés,
à mon point de vue, un abus, c'est un abus. Donc, oublions cet
aspect-là sur lequel on peut s'entendre facilement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas
uniquement le contrôle, là. Ce n'est pas uniquement le
contrôle de quelqu'un qui abuse.
M. Chevrette: Non, j'en arrive justement à dire votre
principe. Vous, le ministère de la Sécurité du revenu,
vous dites: C'est l'agent payeur. Je m'excuse, mais le ministère de la
Sécurité du revenu n'est rien d'autre qu'un outil dans le
système qui s'occupe de la main-d'oeuvre et qui s'occupe de voir
à la législation et à l'application d'une loi qui vient au
soutien d'une personne. Mais regardons la santé publique. Que tu sois
assisté social ou non, tu as besoin de santé. Ce sont les
impôts des Québécois qui s'en vont à la RAMQ pour
payer. Ce n'est qu'une partie du budget du ministère de la
Sécurité du revenu qui s'en va à la RAMQ. Pour une partie,
parce que le gouvernement... C'est une décision politique. C'est une
décision du gouvernement de dire que, dorénavant, ce ne sera pas
à même les impôts globaux. On va passer par le biais du
budget qu'on donne au ministère de la Sécurité du revenu
pour qu'il puisse dire: Tu as 30 000 000 $ de ton budget qui doit aller, par
exemple, à la RAMQ. Mais, fondamentalement, pourquoi traitons-nous
différemment un individu
de l'aide sociale par rapport à un accidenté du travail,
par rapport à d'autres clientèles? Pourquoi? C'est la RAMQ du
Québec, la Régie de l'assurance-maladie du Québec, qui
paie pour les accidentés ou les malades du Québec. Puis parce que
tu es pauvre... Non, mais c'est ça que ça sent.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
M. Chevrette: Parce que tu es pauvre, là, ton nom va
remonter chez M. Bourbeau. Ça n'a pas d'allure.
M. Côté (Charlesbourg): ce n'est pas ça. ce
n'est pas ça du tout. je pense que le député de joliette
charrie un petit peu beaucoup. je l'ai dit tantôt...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai dit en Chambre
aussi. Le môme genre d'exercice peut être fait par exemple
vis-à-vis les gens, les personnes âgées qui consomment des
médicaments de manière abusive. Nous n'avons pas besoin
d'amendement à la loi pour le faire. Nous allons traiter tous ceux qui
consomment des médicaments, au niveau de la Régie, pour 450 000
000 $ par année, sur le môme pied. Pas dire: Toi, tu es sur l'aide
sociale, on va te traiter à part, on va faire monter ton nom, on va le
mettre sur la place publique pour te montrer que tu es un abuseur, par rapport
à une personne âgée qui ferait exactement la même
chose, alors qu'on ne ferait rien. Ce n'est pas ça du tout, d'aucune
manière.
Ce qu'on a dit, c'est que pour le faire actuellement... Au niveau des
personnes âgées, nous avons tout ce qu'il faut pour le faire,
alors que le programme de médicaments pour les personnes sur la
sécurité du revenu est un programme qui relève d'une autre
autorité, qui est celle d'un autre ministère. Pour ce faire, il
nous faut, bien sûr, transférer certaines informations, que vous
appelez des informations qui pourraient mettre en jeu la
confidentialité, mais la loi d'accès à l'information a
donné un avis... Le ministère de la Justice a donné un
avis, évidemment, il vaut le vôtre, comme le vôtre vaut le
leur, j'imagine... Dans ce sens-là, bien sûr qu'on pourra en
discuter pendant très très longtemps. Quant à moi, je suis
à l'aise avec les avis que la Justice et la Commission d'accès
à l'information ont donnés.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Avant de
reconnaître Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve, je
vais demander s'il y a d'autres remarques préliminaires.
M. Chevrette: Savez-vous ce que je propose, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Allez, monsieur.
M. Chevrette: Étant donné que c'est un ou deux
articles qui accrochent, toute la clarification qu'on peut faire en
échange...
Le Président (M. Joly): Vous aimeriez, comme on dit,
déblayer, oui? Je n'ai pas d'objection.
M. Chevrette: Sans procédure formelle. M.
Côté (Charlesbourg): M. le Président
Le Président (M. Joly): Si on s'entend, je suis là
pour appliquer les désirs de ceux qui comparaissent.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait cinq ans, M.
le Président, que je suis devant cette Assemblée pour un certain
nombre de projets de loi. J'ai eu affaire au député de Joliette,
j'ai eu affaire à la députée de Maisonneuve, du temps que
j'étais aux Transports. On a toujours procédé de
manière très ouverte et adopté les articles ou les
défaire un par un. Ça me va.
Le Président (M. Joly): Je vais reconnaître Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. M. le ministre, vous
nous dites, en ce qui concerne les personnes âgées, que nous
pouvons le faire. Quand vous dites "nous", vous voulez dire la Régie de
l'assurance-maladie?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Mme Harel: Le faire, ça revient à ce que mon
collègue signalait tantôt. Pourquoi faire différemment dans
le cas des bénéficiaires de l'aide sociale? Je vais vous donner
un exemple. C'est un agent de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité
du revenu qui travaille dans un bureau du Bas-du-Fleuve qui m'a appelée
pour me signaler comment les choses pouvaient se passer dans la
réalité et qui me faisait valoir qu'une personne demande de
l'aide, un bénéficiaire. Vous savez sans doute qu'une personne
sur trois qui le demande le demande pour moins de six mois. Alors, la personne
demande de l'aide. Elle n'a pas droit immédiatement à un carnet
de réclamation. C'est donc juste six mois plus tard qu'elle pourra
avoir, une fois qu'elle a complété les six mois de prestation,
son carnet de réclamation. Ça fait partie des besoins
spéciaux.
M. Chevrette: Elle pourra avoir un dentier dans six mois. (17 h
30)
Mme Harel: Mais six mois plus tard il arrive que l'agent pourra,
si tant est qu'une disposition comme celle qui est prévue dans le projet
de loi
42 soit adoptée, avant même qu'il y ait eu abus ou quoi que
ce soit, vérifier le nombre de pharmaciens et le nombre de
médecins...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, absolument pas.
Mme Harel: ...au moment où II a le carnet de
réclamation en main.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
Mme Harel: On va revenir parce que, M. le Président, au
mois d'août dernier, le ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu avait rendu publique une déclaration,
dont je voudrais communiquer la teneur au ministre parce qu'elle est
extrêmement importante, parce qu'elle révèle que les
dispositions qui sont dans le projet de loi 42 ne sont pas nécessaires
si tant est que l'objectif qui est recherché soit celui de
contrôler la consommation abusive de médicaments, ce qu'il faut
bien distinguer du trafic de médicaments. Dans les deux cas, en
distinguant les deux cas, le ministre révélait, au mois
d'août dernier, qu'il avait les moyens d'agir dans ces deux
cas-là.
Je vous cite textuellement ce que le ministre de la Main-d'oeuvre et de
la Sécurité du revenu disait, d'abord, quant à la
consommation abusive. J'insiste beaucoup, M. le Président, parce qu'il
ne faut pas oublier que c'est une forme de toxicomanie, la consommation
abusive. Il faut la distinguer du trafic, absolument. Ce ne sont pas
nécessairement des fraudeurs qui consomment. La Régie de
l'assurance-maladie, je conçois qu'elle doive avoir un programme autant
pour les personnes âgées que pour les personnes
bénéficiaires de l'aide sociale qui ont des problèmes.
C'est un problème, c'est une maladie, la consommation abusive, mais
ça ne regarde pas la Main-d'oeuvre et Sécurité du revenu,
ça regarde la Régie de l'assurance-maladie qui a une
responsabilité devant la santé publique, pas simplement comme
agent payeur, mais qui a une responsabilité d'offrir des programmes de
désintoxication, parce que c'est de ça qu'il s'agit. Quand tu
consommes abusivement des médicaments, c'est parce que tu es malade et
il devrait y avoir des programmes de désintoxication...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas rien que
ça.
Mme Harel: Ce n'est pas tout simplement une consommation
abusive...
M. Côté (Charlesbourg): II s'en vend aussi.
Mme Harel: ...il peut y avoir aussi des gens qui souffrent de
cancer, qui souffrent d'une maladie qui nécessite des médicaments
très coûteux aussi, ce n'est pas à exclure. Il y a une
partie, quand même, qui n'est pas rien parce que la Régie
identifiait environ 1300 prestataires de la Sécurité du revenu
affichant un niveau de consommation qui ne semble pas médicalement
justifié. "À moins qu'une expertise médicale permette
d'expliquer ce taux de médication, le prestataire sera contraint de se
procurer ses médicaments auprès d'une seule pharmacie - c'est en
vigueur, présentement, on n'a pas besoin de la disposition du projet de
loi 42 - pharmacie qu'il aura choisie, cependant, a précisé le
ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu. La
carte-médicaments sera expédiée au pharmacien
désigné par le prestataire." C'est en vigueur, ça concerne
1297 personnes. Ça, c'est suite à une étude que la
Régie de l'assurance-maladie a conduite. Les noms des prestataires, tous
les renseignements nominatifs sur ces 1297 prestataires ont été,
depuis presque un an maintenant, transmis au ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, comme le permet la loi
et, que je sache, des pharmaciens, un seul a été
désigné pour ces cas d'abus. Malheureusement, que je sache, il
n'y a pas eu non plus de propositions de désintoxication qui ont
été faites à ces personnes, il n'y a pas eu de suivi.
Ça a été un sevrage qui s'est fait totalement abruptement,
je crois.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
Mme Harel: Ça, ça concerne les cas d'abus. Donc,
les cas d'abus, je rappelle que, déjà, les
bénéficiaires en cause ont été tenus de
désigner un seul pharmacien; et les noms, les renseignements concernant
ces cas d'abus ont été transmis à la Main-d'oeuvre et
Sécurité du Revenu. Concernant les cas de fraude, je vous cite ce
que le ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
en disait au mois d'août dernier: "Certains se livrent manifestement au
trafic de médicaments parce qu'ils seraient morts depuis longtemps s'ils
avaient pris tous les médicaments qu'ils se sont procurés. M.
Bourbeau a affirmé que des enquêtes effectuées par le
ministère ont permis d'établir des cas présumés de
fraude impliquant des prestataires et quelques pharmaciens ou
médecins."
C'est exactement, si ma mémoire est bonne, M. le
Président, 46 à 55 cas de fraude, ce qui avait permis,
d'ailleurs, à l'éditorialiste du Devoir de conclure qu'il
y avait 0,01 % de cas de fraude, puisque l'ensemble des
bénéficiaires de l'aide sociale ont accès à ce
programme de médicaments et ont la carte-médicaments. "Lés
informations pertinentes, ajoutait le ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, ont été ou seront incessamment
transmises aux corps policiers, aux tribunaux, à l'Ordre des pharmaciens
du Québec, à la Corporation professionnelle des médecins
du Québec, afin que les suites appropriées soient
données." C'est donc dire que dans les cas de fraude il n'y a pas
nécessité d'un projet de loi, comme le projet de
loi 42. Dans les cas présumés de fraude, ta Régie
de l'assurance-maladie communiquait, comme le disait le ministre de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, avec les corps
policiers, la Sûreté du Québec en l'occurrence, pour qu'il
y ait enquête préliminaire, et les corps policiers peuvent agir
dans ces cas-là, faire enquête dans des cas de fraude
présumés, citer pour enquêté
préliminaire.
Alors, la question, c'est pourquoi le projet de loi 42? Ça n'est
ni pour les cas de fraude, ni pour la consommation abusive, parce que,
déjà, en ce qui concerne la consommation abusive, les noms de
personnes peuvent être transmis. Et, d'ailleurs, la disposition ne parle
pas des renseignements nominatifs sur les bénéficiaires. La
disposition du projet de loi 42 parle du nombre de différents
médecins qui ont prescrit des médicaments par ordonnance, ainsi
que du nombre des différents pharmaciens qui ont exécuté
ces ordonnances. Ça ne parle absolument pas des
bénéficiaires.
Non, quant aux bénéficiaires, ces renseignements
nominatifs sont déjà transmis entre la Régie de
l'assurance-maladie du Québec et le ministère de la Main-d'oeuvre
et de la Sécurité du revenu. Et déjà la
transmission de ces renseignements confidentiels se fait, et
déjà, parce que la Régie sait a posteriori, étant
nécessairement, bien gérée, étant
informatisée pour chaque bénéficiaire, avec le certificat
- ça s'appelle la carte-médicaments - combien il y a eu de
prescriptions qui ont été remplies; elle peut savoir exactement
le coût pour chaque bénéficiaire, combien il y en a eu
chaque jour, combien il y en a eu par semaine. La Régie est tout
à fait documentée. Alors, ça n'est pas pour contrer
l'abus, si vous voulez, des médicaments, une fois que l'abus est
constaté.
Là, on est, M. le Président - et c'est ça que je
veux faire comprendre au ministre, il a beau vouloir dire que c'est autre chose
- avec le projet de loi 42, à essayer de prévenir. Et j'insiste
là-dessus. Ce n'est pas pour corriger, c'est pour essayer de
prévenir. Ça veut dire quoi, exactement? C'est ça que je
me suis fait expliquer par un agent, parce que ce n'est pas dans l'anonymat de
la grande ville de Montréal que le problème peut être aussi
important que dans les petites municipalités du Québec. Parce
que, dans les petites municipalités du Québec, peut-être
autant en ville tout le monde a droit.... Évidemment, s'B y a un aspect
de la vie qui peut être considéré comme faisant partie de
la vie privée des gens, c'est bien son passé médical. S'H
y a quelque chose qui doit être scrupuleusement respecté, c'est
bien le fait que personne ne puisse avoir accès, non seulement à
vos maladies, mais est-ce que vous avez eu des maladies
vénériennes, est-ce que vous avez traîné des
maladies dites honteuses, est-ce que vous êtes séropositifs, etc.?
S'il y a quelque chose qui fait partie de la réputation et de la vie
privée, il me semble qu'on doit, avec plus de doigté que
n'importe quelle autre information, traiter avec énormément de
parcimonie la transmission de ces renseignements, parce que, se renseigner sur
les médicaments que quelqu'un consomme, c'est se renseigner sur la
maladie...
M. Côté (Charlesbourg): La maladie.
Mme Harel: ... qu'elle a. Et là, ce n'est pas simplement
pour corriger, comme je le signalais tantôt, l'abus, une fois qu'il est
constaté par la Régie. Là, ce que je trouve plus grave,
c'est ce qu'on m'a expliqué, c'est que c'était
éventuellement pour prévenir, parce que, quand on dit qu'on
transmet au ministre, il faut bien comprendre que le ministre, ça veut
dire que c'est 2200 agents. C'est ça que ça veut dire, le
ministre.
Et le ministre qui est en face de moi a beau prétendre le
contraire, dans la Loi sur le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, le ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, c'est chacun des agents qui a le pouvoir
discrétionnaire d'assigner quelqu'un à une mesure
d'employabilité ou à une autre. Et, quand on dit que les
renseignements vont être transmis au ministre de la Main-d'oeuvre et de
la Sécurité du revenu, ça veut dire que ça va
être transmis, par voie de mandat, aux agents qui ont le pouvoir du
ministre d'établir l'admissibilité d'une personne,
d'établir non seulement son admissibilité à une
prestation, mais à des besoins spéciaux également.
Et n'en déplaise au ministre de la Santé et des Services
sociaux, quand on introduit une disposition comme celle-là, ça
signifie exactement ceci dans la réalité. J'espère que le
député de Joliette me suit bien. Ça veut dire que l'agent
va pouvoir vérifier le nombre de pharmaciens et le nombre de
médecins pour vérifier à l'avance s'il y a abus avant
même que la Régie de l'assuran-ce-maladie l'ait
constaté.
Par exemple, le carnet de réclamation est obtenu après six
mois et, comme l'agent m'expliquait, on va pouvoir prtonner pour avoir
accès au nombre de pharmaciens et au nombre de différents
médecins que le prestataire a visités et on va pouvoir
vérifier si, avec ces informations-là, il y a une
présomption qu'il y aurait abus et on va pouvoir assigner la personne au
choix d'un seul pharmacien.
C'est assez inquiétant, M. le Président, parce que, si
tant est que ces pouvoirs avaient été utiles, ça n'aurait
pas permis au ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu de procéder comme il le fait, à
la fois identifier les 1297 bénéficiaires, comme il l'a fait l'an
passé, qui abusaient et également identifier les cas de fraude,
comme il l'a fait, comme il a annoncé qu'il l'avait fait, d'ailleurs,
l'an dernier.
Et, dans ces circonstances, autant l'âge d'or peut s'opposer,
autant les représentants des
bénéficiaires s'opposent à cette façon de
faire qui va stigmatiser... s'il y a abus, je le répète encore
une fois, la régie doit intervenir à la fois pour sévir
dans les cas de fraude et pour guérir dans les cas de consommation
abusive. je vous remercie, m. le président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. M. le ministre, vous avez des
choses à ajouter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'ai
été habitué, au fil des années que j'ai eues
à débattre de dossiers avec Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, à plus d'honnêteté intellectuelle
que dans le cas de ce dossier-ci. Et je l'entendais. Comme démagogie, il
ne peut pas se faire mieux. Je veux bien comprendre que pendant une grosse
année et demie elle a défendu le dossier de la réforme de
l'aide sociale avec ses convictions. Et, là-dessus, je ne veux
absolument rien lui enlever, parce que c'est une personne qui est bien
impliquée dans son milieu et qui a toujours défendu des causes
comme celle-là. Et mon objectif n'est pas de faire ça. Mais,
évidemment, la vérité a ses droits et l'extension de la
vérité pour approcher ce qui ressemble à un mensonge,
ça ne peut pas être toléré. Et ce n'est pas moi qui
vais le tolérer à partir d'aujourd'hui, même si c'est dit
par Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve. (17 h 45)
Et de me parler de l'expérience de l'agent d'aide sociale, un
parmi les 2600 à travers le Québec qui, demain matin, vont
s'instaurer en chasse aux sorcières partout à travers le
Québec, c'est méconnaître ce qui se passe dans la
réalité - et la réalité, elle a ses droits
même devant ce Parlement - et c'est ne pas savoir, d'aucune
manière, comment ça se passe et se faire conter des balivernes
par des gens qui ont d'autres intérêts que de défendre
l'intérêt des bénéficiaires, fussent-ils des agents
d'aide sociale. On va resituer ça à peu près dans son
contexte puis de la manière que ça fonctionne. Dans le
mémoire qui a été soumis au Conseil des ministres, dans sa
partie accessible au public, donc, qui est accessible, voici ce qu'il est dit,
pour tenter de bien situer, M. le Président, ce que nous sommes à
faire. Dans l'exposé de la situation, c'est assez clair, ça ne
peut pas être plus clair que ça, je passe deux petits paragraphes,
si vous voulez, je pourrai les lire au complet si vous le souhaitez, et je peux
même, pour éviter, si vous ne l'avez pas, en faire une photocopie
puis vous la remettre...
Le Président (M. Joly): Je pense qu'on manifeste le
désir, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais d'abord le lire,
puis après ça, M. le Président, on fera le
nécessaire pour vous en laisser une copie, li est dit: "Afin de
déceler les cas de surconsommation de médicaments, le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle veut obtenir de la Régie le nombre de
prescripteurs et de dispensateurs différents pour chaque prestataire
retenu, selon les barèmes suivants..." Parce que ce n'est pas Ti-cul
dans le Squatec, qui est agent d'aide sociale, qui appelle à la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, qui va dire:
Écoute, j'en ai un qui est louche, moi là, peux-tu m'envoyer des
documents puis des renseignements, comment est-ce qu'il a consommé, puis
comment est-ce qu'il a eu de prescriptions... Ce n'est pas tout à fait
de même que ça se passe. Parce que Ti-cul qui vous a parlé,
là, probablement que c'est comme ça qu'il s'imaginait que
ça allait se passer, lui. Donc: "...à partir des barèmes
suivants: premièrement, ie nombre de pharmaciens visités;
deuxièmement, sous-classe de médicaments; troisièmement,
durée de traitement de plus de 400 jours-années pour une
même dénomination commune; quatrièmement, dose maximale
journalière plus grande que la posologie maximale établie; et
cinquièmement, durée de traitement plus petite ou égale
à sept jours." Puis on dit à la fin: "Actuellement, le
troisième alinéa de l'article 67 ne prévoit pas clairement
la divulgation de ces renseignements." C'est tout. C'est tout, ne cherchez pas
autre chose, il n'y a pas autre chose. Puis je ne participerai pas à
autre chose non plus, pour la simple et bonne raison que j'en ai entendu de
toutes les couleurs tantôt, et la manière dont ça
fonctionne, c'est simple.
M. Chevrette: Pouvez-vous répéter la
dernière phrase?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, je vais la
répéter. Je vais la répéter: "Actuellement, le
troisième alinéa de l'article 67 ne prévoit pas clairement
la divulgation de ces renseignements." Ça, c'est une opinion qui
était à l'intérieur du mémoire, au moment où
on se parie.
Mme Harel: C'est encore pire que j'avais imaginé...
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir, s'il vous
plaît. Vous pouvez me laisser finir? Vous imaginerez ce que vous voulez,
puis vous avez déjà Imaginé le pire, ça fait que
vous ne pouvez pas imaginer pire, vous l'avez déjà
imaginé, le pire, ça fait que ne vous contez pas de peurs, c'est
impossible.
Mme Harel: C'est pire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pire. Donc, à
partir de ce moment-là, la manière dont ça se passe, c'est
clair, c'est qu'à partir de ces éléments-là, il y a
des gens qui répondent à ces critères-là au niveau
de la RAMQ. Ça ne se fait
pas parce que Pierre, Jean, Jacques, ou André Bourbeau, a
décidé que sur celui-là il avait eu de l'information, et
qu'il allait l'avoir, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Il
faut que ça réponde à des critères, et il y a
même un comité de médecins et de pharmaciens, parce que
vous avez parlé de sevrage, tantôt, vous avez parlé de
sevrage, tout le monde sait ça un peu. La RAMQ, avant d'accepter
d'embarquer dans un système comme celui-là, a posé des
questions. Et la première question qu'elle a posée par son
comité médical, ça a été les effets d'un
sevrage, au niveau du médicament, qui serait mal fait, qui aurait des
conséquences. Ça a été des discussions assez
importantes entre les deux ministères, et là-dessus la RAMQ n'a
jamais laissé son opinion. C'est pour ça qu'il y a un
comité de médecins et de pharmaciens qui siège sur chacun
des cas. Donc, ce n'est pas l'agent d'aide sociale, le 2599e au niveau de tout
le Québec, qui décide du jour au lendemain que c'est tel
individu, parce qu'il y aurait quelqu'un quelque part qui lui aurait
transféré le renseignement qu'il avait peut-être vendu
à sa belle-mère qui demeure en Ontario des médicaments
qu'il se serait procurés chez le pharmacien du coin. Ce n'est pas comme
ça que ça fonctionne. Il y a des critères très
clairs à la base, ce qui fait que, à partir de ce
moment-là, les renseignements sont transmis, répondant aux
critères, et qu'il y a un comité, de médecins et de
pharmaciens, ultérieurement, qui analyse chacun des cas pour savoir
jusqu'à combien de temps, en particulier, la personne sera soumise
à un contrôle ou à une assignation d'une pharmacie, au lieu
d'aller en visiter 50, 67 ou 20. Alors, c'est ça.
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la députée, oui.
Vous avez des choses?
Mme Harel: Oui. Si M. le ministre voulait nous donner au moins
cette page-là. L'idéal, ce serait la partie accessible au
public.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est accessible au
public, je peux vous le donner tout de suite. Ça va vous éviter
de le chercher. Je vais faire comme j'ai toujours fait aux Transports: je ne
cache rien puis je n'ai rien à cacher.
Le Président (M. Joly): Pour le bénéfice des
membres de cette commission, M. le ministre, on va faire une distribution.
Merci. Mme la députée, d'ici peu vous aurez le formulaire en
question.
Mme Harel: Évidemment, je vais devoir faire une lecture
plus attentive de ce que le ministre nous a lu il y a quelques minutes, mais,
si les informations qu'il nous a lues, que j'ai reçues à la
lecture qu'il en a faite, sont exactes, c'est que la Main-d'?uvre et
Sécurité du revenu va recevoir des renseignements qu'elle n'a pas
à recevoir. En d'autres termes, pensez-y, M. le ministre, vous avez un
comité de médecins et de pharmaciens qui décide qu'il y a
abus en vertu de tous ces critères, la posologie maximale est
dépassée, etc. Bon. Alors, ces renseignements-là sont
importants, parce que moi aussi je pense qu'il faut intervenir dans des cas
comme ceux-là Mais en quoi faut-il transmettre ces
informations-là à la Main-d'oeuvre et Sécurité du
revenu? Tout ce que la Main-d'oeuvre devrait savoir, c'est que la personne, en
vertu des critères de la Régie de l'assurance-maladie, peut
abuser des médicaments et qu'on doit lui remettre une carte de
médicaments qui lui permette d'identifier un et un seul pharmacien chez
qui elle peut se procurer les médicaments. C'est tout. Le reste,
concernant la posologie, etc., ça devrait rester à la
Régie de I assurance-maladie, qui devrait gérer ces
renseignements-là, puis les gérer soit pour qu'il y ait des
poursuites s'il y a présomption de trafic, soit pour qu'il y ait une
intervention thérapeutique s'il y a présomption d'abus, mais il
n'y a pas de raison de transmettre ça à la Main-d'oeuvre et
Sécurité du revenu. Non?
M. Chevrette: Juste une minute, si vous me permettez.
Le Président (M. Joly): M. le leader.
M. Chevrette: J'aurais une question sur l'article 3, sur
l'article 2, article 3, excusez. Article 3, c'est parce que sans lunettes
ça fait 2, mais, avec mes lunettes, ça fait bien 3.
Le Président (M. Joly): Vous en reperdez, sans
lunettes.
M. Chevrette: En vertu de l'ancien article 67,
c'est-à-dire l'article actuel, vous en arrivez avec un article 3 qui
dit: Vous ajoutez, après la première phrase de l'alinéa 3
de l'article 67... O. K. ? Si je réfère à l'article 67, 3e
alinéa, il commence ainsi: "II n'interdit pas non plus de
révéler au ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu la nature des services, des
médicaments, des prothèses, des appareils orthopédiques,
dispositifs ou autres équipements dont le coût est assumé
par la Régie en vertu du paragraphe c du 1er alinéa, du 2e, du 3e
du 5e alinéa de l'article 3, la date où ces biens et services ont
été fournis et leur coût à l'égard de chaque
personne qui a droit à l'aide sociale conformément à la
Loi sur l'aide sociale et qui détient un carnet de réclamation en
vigueur délivré suivant les articles 70 et 71. 1. " C'est
après cette phrase-là que l'on ajoute: "II n'interdit pas non
plus de révéler à ce ministre, à l'égard
d'une personne qui détient un carnet de réclamation en vigueur
délivré suivant l'article 70 et relativement au services
visés... " Bon! Si j'ai
bien compris, vous avez actuellement toutes ces informations
données et vous ajoutez, non pas le nom des médecins et le nom
des pharmaciens, mais le nombre.
M. Côté (Charlesbourg): Nombre.
M. Chevrette: Bon! En vertu de quoi ça devient important
pour le ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
d'avoir le nombre de pharmaciens s'il n'a pas les noms, ni des pharmaciens, ni
des médecins? Pourquoi? Je comprends que là ce n'est même
plus le ministre de la Santé et des Services sociaux, ce n'est pas un
instrument pour le ministre de la Santé, c'est un instrument pour le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du
revenu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, qui est
l'agent payeur.
M. Chevrette: Mais pourquoi ça lui prend un nombre?
M. Côté (Charlesbourg): Ça prend un nombre,
parce que dans ces cas-là, selon les ententes ou négociations
qu'il y a eu entre la RAMQ etle ministère, ces indicateurs-là
peuvent nous mettre en relation avec quelqu'un qui est dans une situation
anormale de consommation.
M. Chevrette: Moi, je connais assez le ministre de la
Santé et des Services sociaux pour savoir qu'il ne veut pas ouvrir une
porte pour que ça devienne un critère devant servir aux agents
pour partir après le monde.
M. Côté (Charlesbourg): D'aucune manière.
M. Chevrette: O.K. Seriez-vous d'accord qu'on demande au ministre
de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, parce que ce
n'est pas... Ce n'est vraiment pas à vous là. On va l'asseoir
là et on va lui demander pourquoi il veut avoir le nombre de docteurs et
de pharmaciens.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense qu'il faut
quand même faire attention, ce n'est pas nécessairement lui qui
veut avoir le nombre de médecins et de pharmaciens, c'est pour tenter de
voir le profil de ceux qui surconsomment, consomment mal ou abusent.
M. Chevrette: M. le ministre, me permettez-vous de vous
arrêter - il reste une minute, on pourra dépasser une minute -
mais regardez bien. Quand on dit que c'est le ministre de la Main-d'oeuvre et
de la Sécurité du revenu qui va avoir ça, on sait
très bien que le ministre, dans la loi, dit que c'est la structure
administrative. Quand Mme la députée de Maisonneuve vous dit:
S'il veut avoir le nombre de médecins et le nombre de pharmaciens, il
faut que ça serve à quelque chose, on ne parle pas pour ne rien
dire.
M. Côté (Charlesbourg): Normalement.
M. Chevrette: Donc, quand ça va arriver, ils vont dire:
À Joliette, il y en a deux qui ont 12 pharmaciens et 13 médecins.
Dans le Bas-du-Fleuve, il y a 14 qui ont 14 pharmaciens, puis 14
médecins. Ça va devenir, donc, une norme cherchant à
déclencher le processus de poursuite. Pourquoi n'est-ce pas la
Régie, comme dans tout, qui poursuit? C'est ça que je ne
comprends pas. Si on ne parle pas pour ne rien dire, il faut que ça
serve à quelque chose de marquer ça. Puis, d'après moi,
ça devient le déclencheur.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je peux poser une
question au député de Joliette?
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous pensez que
ce serait dans le cas de tous les bénéficiaires d'aide sociale
que ces données-là seraient transmises?
M. Chevrette: D'après moi, on n'a même pas besoin de
savoir ça. Un individu qui bénéficie d'une programme
d'État qui, lui, est administré par une régie
d'État, la régie d'État a la responsabilité de
contrer les abus, que ce soit une personne âgée, que ce sort un
bénéficiaire de l'aide sociale. Tout ce que je ne veux pas - et
ça, je suis sûr que le ministre ne veut pas non plus - c'est que
le fait de transmettre des informations devienne un déclencheur et qu'on
parte après une série d'individus, alors que l'objectif... Entre
vous et moi, 14 pharmaciens pour une personne, un ministre de la Main-d'oeuvre
n'a pas besoin de savoir ça. La Régie de l'assurance-maladie doit
avoir la responsabilité de dire que ça n'a pas de maudit bon
sens. Il y a quelque chose qui est incompréhensible. Et vous le savez
très bien. Ce n'est pas drôle de défendre un projet de loi
quand ça ne te vise pas. Ça, je le comprends bien.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Non, non. Je pense que
je suis assez grand pour être capable de défendre ce que je veux
défendre.
M. Chevrette: Oui, mais vous n'êtes pas d'accord avec
ça. Ça n'a pas d'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est parce que
ça dépend de l'interprétation que vous y donnez et de la
portée de l'application que vous y voyez.
M. Chevrette: Mais la portée qu'elle peut avoir...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Moi là, sur
le plan de la discussion, je suis prêt à comprendre qu'on n'a pas
la même interprétation de la portée de l'application. Mais
si on veut être dans une situation où, effectivement, on puisse
identifier... C'est peut-être pour son bien, aussi, quelqu'un... Parce
que là on a fait porter le débat sur l'économie de
piastres et cents et le contrôle, mais le contrôle, ça ne
veut pas dire juste piastres et cents. Le contrôle, ça peut
vouloir dire, aussi, demain matin, qualité de la personne, d'un
vécu de personne qui consomme trop de médicaments. C'est
ça que ça peut vouloir dire aussi. Parce que le contrôle...
Un contrôle, on lui a toujours donné le sens de contrôle...
Bien sûr, contrôler des piastres et des cents. Mais, au-delà
de tout ça, il y a possiblement des effets positifs, dans un cas comme
celui-là, de gens qui abusent de médicaments. Et il y en a. Et
ça, on va pouvoir le faire au niveau des personnes âgées.
Dans ce cas-ci... Bien sûr que la Régie de l'assurance-maladie du
Québec n'a aucun lien avec ces gens-là. Le lien avec ces
personnes-là, c'est bien sûr le ministère lui-même,
le ministère payeur, par l'entremise de ses agents. C'est clair qu'il y
a de ces liens-là. Mais, quand on parle des nombres, tu ne donnes pas le
nom du médecin, tu ne donnes pas le nom du pharmacien. Tu dis: II a
fréquenté...
M. Chevrette: Mais tu donnes le nom du client.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr!
M. Chevrette: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr!
M. Chevrette: Puis c'est là que vous placez en état
d'égalité les individus?
Mme Harel: Les personnes âgées, vous allez le faire
comment?
M. Côté (Charlesbourg): Même chose. Exactement
la même chose.
Mme Harel: Avec qui?
M. Côté (Charlesbourg): ça, exactement... la
régie... parce que, avec les mêmes critères, la
régie peut le faire parce que c'est sa loi. alors que ce que vous ne
voulez pas...
Mme Harel: Changeons la loi de la Régie et permettons-lui
de le faire pour les personnes assistées sociales aussi.
M. Chevrette: Bien oui!
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette: Bien sûr! Pourquoi traiter
différemment les individus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Par quoi? À partir du statut social?
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que... Non,
je...
M. Chevrette: C'est là, la discrimination, si on n'avait
pas la charte...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
Mme Harel: Sinon, c'est 2200 personnes qui ont accès
à ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais c'est parce
que c'est la clientèle de ce ministère-là. Ce que vous
êtes à me dire, c'est que vous accepteriez que ce soit la RAMQ qui
le fasse, à partir des mêmes critères. Donc, ce n'est pas
le fond que vous interrogez.
M. Chevrette: Non, mais c'est le danger, M. le ministre. Je suis
sûr qu'on se.. Ce n'est pas une question d'interprétation. C'est
beaucoup plus... Moi, en tout cas, personnellement, c'est le danger.
Écoutez, le nombre de personnes qui ont accès à ces
données-là et à quoi ça peut servir, c'est
très différent. Alors, moi, je prétends que la
Régie de l'assurance-maladie du Québec a une expertise
professionnelle. Elle peut procéder. Elle procède
déjà dans le cas de clientèles spécifiques
bénéficiant d'une gratuité. C'est un autre programme
similaire mais pour une autre clientèle. Pourquoi, à ce
moment-là, ne pas aller avec le même traitement, la même
procédure, la même "rationnelle" vis-à-vis d'un autre type
de clientèle? Parce que c'est elle qui a l'expertise professionnelle. Ce
n'est pas un agent d'aide sociale, avec tout le respect que j'ai pour eux
autres, qui peut décider si c'est trop ou si ce n'est pas assez. En tout
cas, on pourra s'asseoir là-dessus et, à 20 heures, on reprendra.
Je suis sûr, M. le ministre, que vous comprenez très bien
où on s'en va et vous nous voyez très bien aller.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre nos travaux
jusqu'à 20 heures, dans la même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
(Reprise à 20 h 4)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Nous en étions à la discussion, nous n'avions pas encore
commencé l'étude
article par article. Alors, je pense que la parole était,
à ce moment-là, au leader de l'Opposition. Vous aviez la parole,
vous aviez mis un point-virgule, M. le leader.
M. Chevrette: J'étais bien parti, j'étais sur une
envolée épouvantable! Non, j'étais à mes questions
sur l'article 3.
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): si le député
de joliette me permet, on pourrait peut-être procéder article par
article, puis, à ce moment-là, on verra. j'ai une proposition
toute nouvelle à lui faire concernant l'article 3, qui va très
certainement le réjouir, tout en me satisfaisant. ça va
être le bonheur total.
Le Président (M. Joly): Alors, j'appelle l'article 1.
Étude détaillée
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 13 de la Loi sur
l'assurance-maladie, modifié par l'article 14 du chapitre 50 des lois de
1989, est de nouveau modifié: "1 par l'insertion, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"dispositifs", des mots, ", fauteuils roulants"; "2 par l'insertion, dans la
deuxième ligne du quatrième alinéa et après le mot
"dispositifs", des mots, ", fauteuils roulants".
Le Président (M. Joly): Est-ce que, M. le leader...
M. Chevrette: Pourriez-vous me l'expliquer? C'est parce que je
n'ai pas mes verres.
M. Côté (Charlesbourg): C'est de la concordance.
M. Chevrette: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): L'explication qu'on me donne
ici, il s'agit de concordances omises lors de l'adoption du chapitre 50 des
lois de 1989. O.K. Ça a était fait dans les autres
alinéas, mais dans celui-là ça n'avait pas
été fait.
M. Chevrette: o.k. c'est pour rendre cet article-là
concordant avec les autres articles du chapitre 50?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 1, adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 65, du suivant: "65.1
La Régie peut, à la suite de l'inscription d'un
bénéficiaire en provenance d'une autre province, transmettre aux
responsables de l'application du régime équivalent dans cette
autre province et afin de leur permettre d'établir la date de fin
d'admissibilité à ce régime, les renseignements suivants:
ses noms et prénoms, sa date de naissance, son sexe, la date de son
arrivée au Québec et son adresse, son numéro
d'assurance-maladie et celui de la province d'où il provient ainsi que
la date de son admissibilité au régime
québécois."
Dans ce cas-ci, ça fait suite à la réunion des
ministres de la Santé des différentes provinces où,
effectivement, il est apparu utile pour les bénéficiaires de
pouvoir transmettre ces renseignements, à la fois pour ceux qui du
Québec vont dans d'autres provinces, et ceux d'autres provinces qui
viennent au Québec. C'est ce que ça vise avec cet
article-là.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Oui, M. le Président. J'ai une question
à poser au ministre. Quand il a...
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est toujours en
regard de l'article 2, madame?
Mme Harel: C'est bien ça.
Le Président (M. Joly): Parfait, merci. Allez, madame.
Mme Harel: Alors, quand il a déposé son projet de
loi en Chambre, j'ai pensé que c'était une disposition
intéressante parce que, d'abord, je me demandais quels problèmes
il voulait corriger. Est-ce que c'est surtout des problèmes frontaliers,
Nouveau-Brunswick, Ontario, des gens qui bénéficient du
système chez nous, tout en résidant ailleurs...
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'ensemble des
provinces concernées, puisque vous pouvez avoir des gens de
Colombie-Britannique qui, effectivement, viennent s'implanter au Québec
et il y a des échanges d'informations, ou des Québécois
qui vont en Colombie-Britannique. Donc, ça s'applique à toutes
les provinces canadiennes, à ce moment-ci.
Mme Harel: Et moi j'ai pensé que c'était
peut-être la première fois qu'on pouvait vérifier les
mouvements de population au Canada. Parce que je me rappelle qu'à
l'Immigration, il y a quelques années, ce qui était très
difficile, c'était de vérifier où se rendaient ceux qui
étaient acceptés comme immigrants chez nous, au
Québec, et qui nous quittaient au bout de quelques années.
Pour où? Il n'y a à peu près personne qui avait les
instalments pour vérifier cette sorte de mobilité
interprovinciale. Est-ce que ça va le permettre, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Dans un certain sens. Il
faut, bien sûr, que l'individu le demande. C'est parce que ce n'est pas
une obligation. C'est automatiquement à partir du moment où
l'individu le demande.
Mme Harel: Quand il arrive au Québec, il va avoir
intérêt à demander, nécessairement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Mme harel: ...d'être inscrit à l'assurance-maladie
pour obtenir sa carte. Quand il quitte le Québec, il a peut-être
moins intérêt à le déclarer. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Sauf qu'à partir de
ce moment-là c'est un peu comme le registre qu'on a implanté dans
le domaine des transports, sur le plan d'un registre pancanadien, pour faire en
sorte que les Québécois qui déménagent ou qui vont
un peu partout à travers le Canada n'aient qu'une seule identification,
par un registre informatisé, qui nous permet de suivre l'individu, peu
importe où il est. Alors, dans ce cas-ci, c'est définitivement le
pendant de ce qui existe dans toutes les autres provinces.
M. Chevrette: D'ailleurs, je pense que ça peut avoir un
avantage. En particulier, il y en a beaucoup qui sont allés dans les
sables bitumineux pendant une secousse, au Manitoba, puis qui y passaient des
12 mois et les fameux six mois de la Régie, pour être couvert par
la Régie, n'étaient pas respectés. Je me rappelle, j'en
avais parlé avec M. Jake Epp à l'époque. Parce qu'il y a
du monde, effectivement, quand ils tombaient malades, même si ça
faisait 13 mois, ils s'en revenaient ici. Donc, c'est un faux transfert. Comme
j'ai connu des Floridiens, nos amis floridiens, qui passaient deux, trois ans
et quand il s'agissait, par exemple... Je me souviens qu'il y en a un qui est
venu se faire couper les jambes ici, parce que, souffrant de diabète,
ça coûte terriblement cher, aux États-Unis, quand ils n'ont
pas accès au Medicare là-bas. Moi, de ce
côté-là, je pense que c'est une façon de
contrôler, aussi, tout en ayant un point unique à l'ensemble
canadien, parce qu'il y a un système de péréquation qui
joue aussi là-dedans, je suppose. Vous ne le dites pas, mais ça
doit être ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, vous avez raison.
L'entente qui a été conclue à la dernière
conférence des ministres de la Santé fait en sorte qu'il va y
avoir transférabilité des informa- tions d'une province à
l'autre. Dans le cas des autres provinces, c'était possible mais, dans
le cas du Québec, ça ne l'était pas.
M. Chevrette: Réciprocité.
M. Côté (Charlesbourg): II y a
réciprocité, à ce moment-ci, d'échange
d'informations.
M. Chevrette: Oui, je le savais.
Mme Harel: Mais cet échange n'a lieu que lorsque le
bénéficiaire demande...
M. Chevrette: Demande domicile.
Mme Harel: Non, pas "demande domicile", mais demande sa carte,
demande le service.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'il quitte une
province. C'est ça?
Mme Lefebvre: Pour s'inscrire? Oui. Mme Harel: II faut
qu'il s'inscrive, en plus.
Mme Lefebvre: Lorsqu'il s'inscrit dans l'autre province, l'autre
province nous avise.
Mme Harel: c'est ça, lorsqu'il s'inscrit. par exemple, si
un ontarien s'en vient ici, il va s'inscrire au régime
d'assurance-maladie du québec.
Mme Lefebvre: Nous, on va informer l'Ontario.
Mme Harel: Mais il n'est pas évident que les
Québécois ou ceux qui y résident, qui quittent, vont le
faire rapidement, parce qu'ils y perdent les avantages.
M. Chevrette: Les jeunes s'inscrivent là-bas. C'est ceux
qui ont connu le régime d'ici, on le remarque, qui ne s'inscrivent pas.
Mais le jeune, naïvement, il va se marier, à part ça, donc,
il demande nécessairement l'inscription là-bas, parce que,
souvent, il se marie, civilement ou autrement. S'ils ont un enfant, ils n'ont
pas bien bien le choix de ne pas s'inscrire. Ça permet au moins un
certain nombre... Mais ceux qui ont joui du régime
québécois et puis qui l'ont utilisé passablement sont
moins pressés de s'inscrire là-bas.
M. Côté (Charlesbourg): De se désassurer par
rapport à ce que ça peut offrir ailleurs. Mais comme il y aura
échange d'informations dans les deux cas... En plus, avec la
carte-soleil qui, éventuellement, pourrait être modifiée,
ça permettrait une meilleure identification des individus qui voudraient
se faire soigner au Québec.
M. Chevrette: II y en a pour qui ça prendrait deux soleils
dessus: un soleil levant puis un soleil couchant.
M. Côté (Charlesbourg): oui. en tout cas, on verra,
avec la réforme, ce qui va arriver, mais on est déjà
suffisamment avancés pour savoir qu'il y aura des mécanismes pour
nous permettre de payer pour les québécois qui veulent se faire
soigner au québec et non pas les américains ou les autres des
autres provinces qui viennent se faire soigner ici parce que le régime
est plus intéressant, plus juste.
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Chevrette: L'article 2 est adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
3.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
êtes plus habitué que moi, mais il y aurait une petite motion de
retrait, tout simplement, de l'article 3. Je ne sais pas si l'Opposition est
déçue, là?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, nous supprimons l'article
3.
Mme Harel: C'est à croire que quand ça va mal
ça va bien, puis quand ça va bien ça va mal.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté? Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Supprimé!
M. Chevrette: C'est-à-dire la motion de retrait,
l'amendement. Est-ce qu'on est obligé d'appeler ça, un
amendement?
Le Président (M. Joly): C'est ça.
M. Chevrette: C'est ça. On fera une renumérotation
à la fin.
Le Président (M. Joly): L'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): "Le texte anglais de
l'article 68 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne, des mots "general manager" par les mots "director
general".
M. Chevrette: "Director general." Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 4, adopté. Article
5.
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose.
Adopté.
M. Chevrette: C'est la même chose. C'est de même
nature.
Le Président (M. Joly): Article 5, adopté. Article
6.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 69 de cette loi,
modifié par l'article 37 du chapitre 50 des lois de 1989, est de nouveau
modifié par le remplacement, dans la quatrième ligne du
paragraphe o du premier alinéa, des mots "récipiendaire d'une
bourse" par le mot "boursier11."
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 6, adopté. Article
7.
M. Côté (Charlesbourg): "Le texte anglais de
l'article..."
M. Chevrette: C'est adopté. C'est "director general",
là.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
Le Président (M. Joly): Article 7, adopté. Article
8.
M. Chevrette: C'est la même chose. M. Côté
(Charlesbourg): Même chose.
Le Président (M. Joly): Article 8, adopté. Article
9.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 9, adopté. Article
10.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi
entre en vigueur..."
M. Chevrette: Adopté. Merci, M. le Président.
Mme Harel: Puis on va dire, après, qu'il ne collabore
pas!
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: M. le ministre, merci.
Le Président (M. Joly): J'appelle le titre du projet de
loi, Loi modifiant la Loi sur l'assuran-ce-maladie et la Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie du Québec. Est-ce que le titre du
projet est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Si vous souhaitez ça
utile, M. le Président.
Le Président (M. Joly): On va tâcher de joindre
l'utile à l'agréable. Alors, adopté.
M. Chevrette: Ça vous rend service.
Le Président (M. Joly): Nous allons ajourner nos travaux
sine die, mais je rappelle aux membres de cette commission que nous avons une
rencontre demain matin à 8 h 30, à la salle RC 171.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être juste une
petite question, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où l'article 3 est...
Le Président (M. Joly): Supprimé?
M. Côté (Charlesbourg): ...disparu, supprimé,
j'imagine que dans le texte, au niveau des notes explicatives, ce qui
correspond va disparaître aussi.
M. Chevrette: Oui, c'est par concordance.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous aimeriez qu'on
l'annote directement...
La Secrétaire: Amender les notes explicatives.
M. Chevrette: Amender, en conséquence, par
concordance.
Le Président (M. Joly): Alors, nous ouvrons à
nouveau l'assemblée pour faire en sorte que dans les notes explicatives,
parce que l'article 3 a été supprimé, on ajuste le texte
et le libellé en conséquence.
M. Chevrette: Me Forget va vous envoyer ça.
Le Président (M. Joly): Alors, je remercie les membres de
cette commission et j'apprécie la collaboration des deux partis. Je vous
remercie.
(Fin de la séance à 20 h 16)