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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des affaires sociales reprend ses travaux dans le
but d'étudier les crédits du ministère de la Main-d'Oeuvre
et de la Sécurité du revenu. Nous n'avions pas terminé le
programme 6, donc nous allons poursuivre dans l'ordre suivant. Je m'excuse, Mme
la secrétaire, je voudrais savoir s'il y a des changements dans l'ordre
des membres de la commission.
La Secrétaire: Oui, M. Rochefort (Gouin) est
remplacé par M. Beaumier (Nicolet).
Le Président (M. Paré): Merci, c'est le seul
changement au niveau des membres de la commission.
Comme je le disais, nous n'avions pas terminé l'étude du
programme 6; nous allons donc terminer le programme 6 pour ensuite entreprendre
les programmes 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 8. Nous poursuivons l'étude du
programme 6 du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme la ministre.
Prestations d'aide sociale (suite)
Mme Marois: D'abord, il y a un certain nombre de questions qui
ont été soulevées la semaine dernière à la
commission de l'éducation. Peut-être que cela ne concerne pas
nécessairement cette commission mais ce dont je voulais assurer les
membres de cette commission, c'est qu'on est à constituer un cahier de
réponses. D'ici quelques semaines au plus tard, j'imagine une quinzaine,
ce cahier devrait parvenir à la commission. Il y a un secrétariat
des commissions tant des affaires sociales de l'éducation que de la
main-d'oeuvre et de la sécurité du revenu de telle sorte que ces
questions soulevées pourront obtenir des réponses.
D'autre part, la présidente de la commission des affaires
sociales avait soulevé ici une question en ce qui a trait à
l'aide sociale versée aux familles monoparentales
particulièrement ou aux couples avec un ou deux enfants en mentionnant
des différences qui semblaient énormes dans le sens qu'on ne
reconnaissait pas finalement par la prestation de base la présence d'un
enfant supplémentaire, ou d'un deuxième ou d'un troisième
enfant. J'aimerais déposer ce matin, si vous me le permettez, une
consolidation de l'aide totale versée aux familles qui comprend
évidemment la prestation d'aide sociale, les allocations familiales du
Québec, les allocations familiales fédérales, le
crédit d'impôt pour enfants. Cela nous donne l'aide totale
consolidée. On pourrait même ajouter à ces montants, mais
on ne l'a pas fait sur le tableau parce que, évidemment, c'est selon les
situations des familles, le RIF, c'est-à-dire le remboursement
d'impôt foncier, qui pourrait s'ajouter dans certains cas, de même
que l'allocation de disponibilité, si on a des enfants de moins de six
ans, pouvant aller jusqu'à 300 $ pour un premier enfant, 200 $ pour un
deuxième enfant et 100 $ pour un troisième enfant si ces enfants
ont moins de six ans. On constatera, quant à l'aide totale, que la
présence d'un nouvel enfant ou d'un enfant de plus dans la famille est
compensée par les autres formes d'allocation ou de crédits qui
sont versés à la famille.
Maintenant, au niveau de la base sur laquelle on s'appuie pour les
barèmes, on doit dire que c'est toujours le même schème,
c'est le Montreal Diet Dispensary qui fait lui-même certaines
différences selon les types de besoins pour un troisième ou un
quatrième enfant. La base sur laquelle on s'appuie est toujours cette
base. C'est tout ce que j'avais à dire, compte tenu qu'on avait
longuement discuté sur le programme 6, à moins qu'il y ait des
questions.
Le Président (M. Paré): Toujours sur le programme
6, Prestations d'aide sociale, est-ce qu'il y a des questions? M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Oui, M. le Président. On se souviendra qu'on
avait longuement discuté du programme 6 en disant que cela constituait
à peu près 80% du budget total du ministère. On avait
commencé surtout avec les trois nouveaux programmes et on avait
passablement fouillé dans le programme des stages en industrie. On
n'avait pas touché aux deux autres nouveaux programmes. On n'avait pas
parlé non plus d'autres questions qui touchent l'aide sociale.
J'aimerais poursuivre dans ce sens-là pour la première
partie de ce matin, pour finir avec les deux autres programmes qui ont
été ou qui seront mis en oeuvre à la suite de la loi 65 et
avoir un peu plus de renseignements concernant les travaux communautaires et le
rattrapage scolaire. Je voudrais en finir avec ces deux-là, revenir
à l'aspect général de l'aide sociale, adopter le programme
6 et étudier les programmes 1, 2, 3, etc.
Mme Marois: Voulez-vous que je fasse une présentation
sommaire des deux mesures dont vous voulez qu'on parle ou procéder par
questions?
M. Sirros: Je pense qu'en termes de présentation comme
telle on a eu beaucoup.
Mme Marois: On a eu l'occasion d'en discuter à
l'Assemblée nationale et un peu partout, effectivement.
Travaux communautaires
M. Sirros: Oui. Où en est l'évolution du programme
"Travaux communautaires", si on peut commencer avec celui-là? On sait
que l'échéancier prévu était le 1er avril.
Où en est-on rendu à ce stade-ci? Combien d'organismes promoteurs
ont montré leur intérêt jusqu'à maintenant? Combien
de bénéficiaires se sont intéressés au programme
jusqu'à maintenant? Est-ce qu'on est en mesure de donner ce genre
d'informations maintenant?
Mme Marois: Je m'excuse. Pouvez-vous recommencer?
M. Sirros: C'était pour avoir une idée
générale à savoir comment cela évolue. Combien
d'organismes promoteurs, par exemple, jusqu'à maintenant, ont
montré leur intérêt? On a eu écho d'un certain
nombre de places qui seraient créées par des ministères.
Quelle est la proportion en termes de ministères et autres organismes?
Où en est rendu l'intérêt de la part des promoteurs
à ce stade-ci? Combien de bénéficiaires se sont
intéressés au programme jusqu'à maintenant? On peut
peut-être commancer avec cela et poursuivre.
Mme Marois: D'accord. Un peu comme sur l'autre mesure ou sur les
discussions qu'on a eues lors de l'étude des crédits, toujours du
programme 6, il est important de refixer les dates dans le temps. L'objectif
était de pouvoir arriver à démarrer au début avril
avec la mesure "Travaux communautaires".
Nous avons adopté la loi le 4 avril. Il y a eu ensuite l'adoption
des règlements par le Conseil des ministres. On a même fait un
Conseil des ministres spécial pour pouvoir adopter les
règlements. Ensuite il a fallu faire adopter les normes de
contrôle du programme, ce qui est aussi normal et ce qui fait partie des
règles de la Loi sur l'administration financière. Ceci s'est fait
le 10 avril au Conseil du trésor. Pendant tout ce temps on
procédait, dans les centres Travail-Québec, à la formation
des personnes qui allaient recevoir ces jeunes et les orienter vers les travaux
communautaires ou vers les autres mesures. On a fait la formation pour
l'ensemble du programme concernant ces trois éléments
d'intervention pour les jeunes.
Quant à la participation des ministères, la façon
dont on procède et les règles d'encadrement de ce programme,
c'est que chacun des ministères sectoriels est responsable de
reconnaître les groupes promoteurs qui voudraient recevoir des jeunes au
niveau des travaux communautaires. Reconnaître dans le sens où ce
sont des organismes promoteurs qui existent officiellement, qui ont une
constitution, une charte ou une reconnaissance officielle et qui sont souvent
en contact avec les ministères concernés.
Je prends l'exemple qui me vient le plus facilement à l'esprit,
ce sont les Affaires sociales, où, par l'aide aux services
bénévoles, l'aide aux organismes volontaires, on a, bon an, mal
an, un contact avec quelque 150 ou 200 organismes qui reçoivent
déjà d'ailleurs des subventions du ministère des Affaires
sociales pour participer aux activités pour lesquelles ils sont
formés.
On a donc demandé à chaque ministère d'encadrer,
dans le sens de nous donner les règles, nous disant: Oui, tel groupe est
sérieux et peut s'inscrire ou devenir promoteur et recevoir des jeunes
pour des travaux communautaires. Pour ce faire, on doit passer aussi par le
Conseil du trésor pour que les budgets soient transférés
vers ces ministères sectoriels pour ce qui est de l'encadrement et tout
le reste, parce qu'on a prévu des modalités d'encadrement,
c'est-à-dire de permettre que de l'aide soit donnée directement
à l'organisme jusqu'à un maximum de 50 $ par participant par mois
au programme de telle sorte que l'organisme, s'il a des frais à
encourir, puisse être payé pour ce faire, si on veut. Alors, le
transfert de ces budgets se fait la semaine prochaine.
Nous avons actuellement six ministères qui ont proposé de
tels types d'encadrement de tels projets. Il y a les Affaires sociales, les
Affaires culturelles, les Affaires municipales, l'Environnement, l'Industrie,
le Commerce et le Tourisme et la Protection civile, c'est-à-dire la
Justice. Dans les prévisions qu'ils ont faites - et ils ont tenté
de le faire par grandes régions administratives - on en est
déjà, actuellement, à 9472 possibilités de places
pour des jeunes. Vous savez que l'objectif qu'on s'est fixé pour les
travaux
communautaires c'est de rejoindre 10 000 jeunes. Je l'ai toujours dit et
je continue à le maintenir, s'il y a lieu que nous ouvrions un programme
plus largement pour permettre à plus de jeunes d'y avoir accès,
c'est celui sur lequel il serait sûrement possible de revenir pour
aller à 15 000 ou 20 000 places à la limite. Ce seront des
discussions qu'on aura à avoir à différents niveaux, soit
avec le fédéral ou à l'interne, mais je pense qu'à
cet égard cela s'avérerait possible de l'ouvrir.
Les jeunes ont commencé à venir, dans les centres
Travail-Québec, manifester le fait qu'ils souhaitaient s'inscrire dans
l'une ou l'autre des mesures. Je ne saurais vous dire aujourd'hui, on n'a pas
fait de relevé dans les derniers jours, combien de jeunes sont venus,
à quel rythme, etc. Cependant, ce que je peux vous dire c'est que nous
prévoyons un envoi spécifique, à l'ensemble des personnes
visées, d'un dépliant explicatif sommaire, mais qui donne
à grands traits et de façon la mieux articulée possible
les types de mesures qui vont s'offrir, les dates où on peut
accéder à ces mesures et comment faire pour s'inscrire aux
centres Travail-Québec si on veut pouvoir participer. Ce qui me
confondait tout à l'heure c'est qu'on souhaitait le faire parvenir par
l'intermédiaire de l'envoi des chèques, mais on voulait rendre
cela plus clair pour les personnes visées. Je pense qu'il y avait des
délais de temps aussi. Donc, les jeunes peuvent déjà
s'inscrire puisqu'on s'est assuré que, dans l'ensemble du territoire
québécois, il y avait au moins dans chaque centre
Travail-Québec une personne qualifiée. Si jamais dans un centre
les personnes n'avaient pas reçu la formation, on s'est assuré
qu'au niveau régional il y avait une personne-ressource qui pouvait
aider le professionnel qui recevait le jeune, de telle sorte que l'information
et la formation soient faites sur l'ensemble du territoire pour au moins chacun
des centres Travail-Québec. Donc, les jeunes sont reçus.
Pour les organismes promoteurs, là encore nous n'avons pas fait
de relevé dans nos centres Travail-Québec pour savoir combien
d'organismes se sont présentés. D'autre part, les règles
d'encadrement ou générales devant passer cette semaine au
Trésor, il est évident que ce qu'on pourrait dire à
l'organisme qui se présenterait c'est qu'on retient sa demande et qu'on
le rappelle dans une semaine pour confirmer la possibilité pour lui de
recevoir des jeunes compte tenu du type d'organisme dont il pourrait s'agir.
Par contre, dans certains secteurs cela s'avérerait un peu
différent. Je pense au secteur des Affaires municipales, où ils
sont prêts dès maintenant; il s'agit que nous passions au
Trésor mardi et ce sera opérationnel. (10 h 30)
M. Sirros: Dans les six ministères que vous avez
énumérés, vous avez dit qu'il y a une possibilité
de 9472 places à travers les projets soumis par les ministères.
L'objectif total étant de 10 000, est-ce qu'on peut présumer que
l'ensemble des places sera comblé par les projets mis de l'avant ou
parrainés, si on peut dire ainsi, par les ministères ou est-ce
qu'il y aura d'autre...
Mme Marois: II faut faire attention lorsque nous disons
"parrainés par les ministères". Il faut être bien clair.
C'est selon le type d'orientation ou selon le type de services communautaires
auxquels on songe. Qu'on pense, par exemple, aux Affaires sociales, au soutien
à domicile. Le ministère des Affaires sociales définit
quel genre de services peuvent être offerts par l'intermédiaire
des organismes de soutien à domicile pour ne pas qu'on entre dans des
secteurs d'activité qui sont spécialisés ou qui sont
rendus, déjà, par des organismes du public ou du parapublic. Il
définit des règles de base pour le type d'activités et
informe ensuite les groupes promoteurs qu'il connaît et dont il sait
qu'ils ont une préoccupation sur ces questions. À partir de
là, ce sont les groupes eux-mêmes qui font leur démarche.
Le ministère ne la fait pas à leur place. Il est là plus
pour informer ces groupes, ceux qu'il connaît et, d'autre part, s'assurer
aussi qu'il y ait - cela est une exigence gouvernementale - un certain
contrôle, dans le sens qu'on ne fasse pas faire n'importe quoi à
n'importe quel jeune. Il faut donc que ces groupes soient sérieux.
Dans le cas, par exemple, des Affaires municipales, encore là le
ministère des Affaires municipales définit le type
d'activités communautaires auxquelles peuvent participer les jeunes,
mais ce sont ensuite les municipalités qui retiennent ce qu'elles
feront. Je veux bien clarifier que ce ne sont pas les ministères qui
vont engager directement dans ces cas. Dans d'autres cas, il peut effectivement
y avoir des activités qui sont sous la responsabilité d'un
ministère. Mais, dans la majorité des cas, ce sont des organismes
du milieu et on demande au ministère de nous définir des
critères de sécurité, à la limite, pour s'assurer
que ce qui va s'y faire soit sérieux.
Par exemple, aux Affaires municipales, le type d'activités qu'on
a identifié c'est le soutien aux activités de loisir, soit
l'organisation d'ateliers de loisirs socioculturels, l'entraînement
d'équipes sportives, la fabrication de jeux et de mobiliers pour des
terrains de jeux, installations sportives, loisirs en général,
manifestations culturelles, artistiques, festivals, expositions,
fêtes, etc.
Je reviens maintenant sur le nombre. Quand on dit 9472, c'est à
la suite de chacune des hypothèses faites par les
différents ministères, compte tenu du type de groupe qui
pourra se présenter, qu'on a établi ce chiffre. Maintenant, ce
que je puis vous dire aussi, c'est que dans chacune des grandes régions
du Québec, par l'intermédiaire des centres régionaux ou
des centres locaux de Travail-Québec, qui sont évidemment,
à cause de leur implantation dans le milieu, en contact avec l'ensemble
des ressources communautaires du milieu, il y aura des rencontres avec le type
d'organismes qui s'adressent aux centres Travail-Québec pour participer
à l'un ou l'autre des programmes d'aide.
M. Sirros: On parle de projets qui seront acceptés en
termes de production ou distribution de biens ou de services. J'imagine,
d'après ce que vous avez dit, qu'on ne peut encore savoir quelle partie
ira du côté de la production des biens et quel pourcentage sera
impliqué au niveau des services. Est-ce que l'on est en mesure de...
Mme Marois: Nous sommes suffisamment en mesure de pouvoir le dire
parce que cela doit être - et l'encadrement le prévoit - plus de
la production de services, si on veut. Cela serait vraiment marginal s'il y
avait production de biens comme pour l'exemple que je donnais pour les Affaires
municipales tout à l'heure. Je dirais qu'à 95% ce sera de la
production de services et non pas nécessairement de biens.
M. Sirros: L'hésitation que j'ai, c'est que je vois
beaucoup de similarité - je l'ai déjà soulevé lors
du débat sur le projet de loi 65 - entre la nature des projets du
programme "Travaux communautaires" et la nature des projets
"Chantier-Québec" auparavant. Il y a évidemment la
différence en termes de temps. L'un était pour 20 semaines et
celui-ci est pour 12 mois. Il y a aussi la différence en termes de
prestation à la personne qui participe. Le problème, souvent,
avec "Chantier-Québec", c'était qu'après les 20 semaines
il n'y avait pas de suite pour les personnes qui étaient
impliquées dans ces projets. Quelle sera la suite pour les personnes qui
seront impliquées au niveau des travaux communautaires?
Mme Marois: D'abord, je pense que vous avez raison sur le fait
qu'il n'y a pas énormément de différence à la
limite. Il y en a évidemment mais il n'y a pas une très grande
différence entre "Chantier-Québec" et "Travaux communautaires".
Cela visait effectivement l'aide aux services, l'approche de services sauf que
ce qu'il faut bien dire c'est que c'était sur 20 semaines que ces jeunes
devenaient des travailleurs et des travailleuses. C'était ouvert
à l'ensemble de la clientèle ou à l'ensemble des
bénéficiaires et mêmes d'autres qui devenaient des
travailleurs et des travailleuses. Cependant, il faut bien voir que le nombre
de personnes qu'on voulait atteindre était moins important.
C'était sur une période de 20 semaines alors que là on
parle d'une période d'un an. La perspective était quand
même un peu différente dans le sens où il y avait une
certaine forme de contrôle des organismes où allait l'argent,
à qui et à quoi il était utilisé, s'il servait pour
les fins pour lesquelles il avait été versé.
Dans le cas qui nous préoccupe, "Travaux communautaires", c'est
plus une dimension, si l'on veut, de réintégration sociale avec
peut-être une perspective d'encadrement qu'on voudrait plus importante eu
égard à l'objectif qu'on se fixe, à ce moment-ci, qui est
de permettre à des jeunes de se réapproprier une certaine
capacité de fonctionner au niveau d'une société ou, comme
je le disais pour les stages en entreprise, d'un monde organisé de
travail ou de services ou d'apprentissage ou de formation. A cet égard,
on se dit que la période d'un an aura sûrement des effets. Il y a
les exigences qu'on peut poser quant au fait qu'il y ait quand même un
assez bon encadrement de ces jeunes qui participeront aux travaux
communautaires. Aussi au départ, pour chacun des jeunes - ce qui
n'était pas le cas dans "Chantier-Québec" -il y a un plan qu'on
appelle dans notre jargon de relèvement, c'est-à-dire qu'il y a
une évaluation de la situation du jeune. On fixe avec lui des objectifs
qu'il peut atteindre et des activités auxquelles il peut participer qui
vont contribuer à lui permettre d'améliorer sa situation
psychosociale au bout du compte. Alors, ce sont plus ces aspects qui sont
visés par "Travaux communautaires" alors que "Chantier-Québec"
était plus dans la veine d'une création d'emplois. Je le
répète, les projets qui sont devant nous ne sont pas des projets
de création d'emplois. Ce sont des projets pour permettre soit une
formation, donc augmenter la capacité d'être employé dans
la société, ou le maintien de certains acquis ou, à la
limite, le développement de certains acquis dans le cas de "Travaux
communautaires".
Les suites à cela, on pourrait dire quelles sont les suites
à tout programme qu'on met en oeuvre pour aider des gens à se
sortir un tant soit peu du pétrin. Si les programmes ont de l'effet, on
espère qu'ils vont être mieux équipés, être
plus autonomes, donc se sortir eux-mêmes des difficultés dans
lesquelles ils sont. Comme gouvernement - je ne pense pas que soit cela que
vous vouliez dire, mais il faut s'en préoccuper - on ne doit pas
créer une dépendance, au contraire. Notre objectif est de
créer de l'autonomie ou d'essayer que les personnes reconquièrent
une certaine forme d'autonomie. Quand on pense aux suites, les suites les plus
heureuses qu'on pourrait
retrouver au niveau des travaux communautaires, s'il s'agit de jeunes
qui n'ont pas terminé leur secondaire, ce serait qu'ils se
réinscrivent dans un cours secondaire ou qu'ils se réinscrivent
au niveau du cégep s'ils ont terminé un secondaire. Je pense que
ce serait un objectif, enfin je serais heureuse d'une suite comme
celle-là, que ces jeunes, s'étant réapproprié un
petit peu plus de moyens personnels, puissent se chercher eux-mêmes un
emploi et en trouver un. D'ailleurs il est prévu, dans le temps qui est
alloué pour les jeunes, un temps pour qu'ils puissent continuer à
faire une recherche active d'emploi, dans les travaux communautaires, entre
autres. Les suites, à cet égard, c'est vraiment que des gens
acquièrent plus d'autonomie, qu'ils soient suffisamment autonomes pour
s'assumer eux-mêmes.
M. Sirros: Vous avez parlé de la dépendance, tout
à l'heure. J'aimerais aborder la question de la dépendance,
peut-être pas tellement en fonction des personnes qui seront
impliquées dans les travaux communautaires, mais surtout des gens qui
vont bénéficier, si on peut parler ainsi, de ces travaux
communautaires. Je pense en particulier à l'affaire du ministère
des Affaires sociales. Je trouve cela un peu délicat. Je l'ai vu dans
d'autres programmes. Je l'ai vu dans d'autres situations où on met sur
pied des choses qui offrent des services à une clientèle
démunie, si on peut dire. Je pense aux personnes âgées, aux
handicapés. À un moment donné, ces programmes
disparaissent et ces personnes sont laissées avec des besoins qui ont
été créés avant; on a créé une
certaine dépendance et on n'est plus en mesure de l'assumer. Comment
voyez-vous toute cette question?
Mme Marois: Je comprends très bien votre question. Je
pense que vous avez largement raison sur cette préoccupation.
D'ailleurs, j'ai été une de celles qui ont beaucoup
critiqué certaines interventions, qu'il s'agisse du gouvernement
d'Ottawa ou de Québec, à l'occasion où on s'engageait dans
certaines formes d'aide à des citoyens ou à des citoyennes et
qu'en cours de route on modifiait un peu les orientations; on créait des
attentes et des besoins et on se retirait de ces champs d'intervention.
Nous savons que ces trois projets se font sur la base d'une
expérience pilote. Pour moi une expérience pilote a un sens. Cela
a le sens de voir si, par le moyen que nous choisissons, nous atteignons les
objectifs qu'on se fixe. On s'est fixé des objectifs par rapport aux
jeunes qui vont participer à ce type de mesures. Au bout d'un an ou d'un
an et demi... D'ailleurs, il est même prévu, dans l'entente que
nous avons avec Ottawa, qu'il y ait une évaluation de cette
expérience pilote. Donc, évaluer régulièrement et
à la fin, aussi, cette expérience, de telle sorte que nous
puissions dégager de nouveaux objectifs ou de nouveaux moyens pour
continuer d'atteindre les mêmes fins, si on veut. Donc, à cet
égard, j'imagine que l'orientation que nous prenons maintenant pourrait
être une orientation qui acquiert une permanence dans le sens où
on pourrait imaginer que ce type de projets, ce type de mesures pour permettre
à des jeunes de participer à leur propre relèvement,
à l'amélioration de leur propre situation pourrait être
retenu par le gouvernement.
À ce moment-là, pour "Travaux communautaires" et pour les
autres mesures aussi, on pourrait pour chaque année se fixer des cibles
en termes de personnes pouvant participer aux programmes et en termes de
services à rendre disponibles à la collectivité
québécoise.
M. Sirros: Peut-être une dernière chose sur les
travaux communautaires, c'est un peu un retour en arrière. Tout à
l'heure vous avez parlé de l'encadrement qui serait peut-être la
différence majeure que vous voyez entre "Chantier-Québec" et
"Travaux communautaires", un meilleur encadrement. Qui va faire cet
encadrement? Est-ce que ce sont les groupes promoteurs? Est-ce que c'est le
ministère? (10 h 45)
Mme Marois: II faut bien s'entendre. Quand je dis encadrement, je
dis encadrement de l'expérience à vivre et vécue.
Encadrement de l'expérience à vivre dans le sens du plan de
relèvement qui est fait au départ, dans le sens où on
établit avec le jeune ce sur quoi il devrait pouvoir travailler pour
améliorer sa situation. C'est ce qui se fait avec chaque jeune avant
qu'il ne soit orienté ou qu'il ne choisisse l'une ou l'autre des
mesures. Par la suite, évidemment, c'est l'organisme promoteur qui va
assurer l'encadrement. Or, je sais que pour certains organismes ce n'est pas
nécessairement l'une de leurs préoccupations majeures, mais on va
leur demander d'en avoir une. On sait que pour d'autres organismes c'est une
règle qu'ils se donnent eux-mêmes, compte tenu de la
qualité des services qu'ils veulent rendre ou de la qualité du
travail qu'ils souhaitent faire pour les collectivités auprès
desquelles ils sont engagés. À cet égard, c'est
plutôt, comme je le disais, l'espèce d'alignement de départ
qui fait qu'on crée un encadrement. Quand vous dites que c'est la seule
différence, j'en ai mentionné d'autres; c'est l'une des
différences que je veux dire, d'accord? Aussi, que les jeunes puissent
revenir - je ne sais pas à quel rythme cela pourra se passer -aux
centres Travail-Québec pour permettre d'évaluer, avec les gens
qui ont établi avec eux le plan de relèvement, quels sont les
objectifs qu'on a atteints ou qu'on n'a pas atteints et aussi le travail
avec les organismes prometteurs à cet égard. Quand l'encadrement
se fait par certains organismes - on imagine que cela pourra se faire dans
certains cas par des CLSC, par exemple, ou par des organismes de loisir dans
d'autres milieux qui ont quand même des modalités de
fonctionnement et aussi un processus d'encadrement de personnes - il y a une
certaine forme de garantie à cet égard.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Rivière-du-Loup.
M. Boucher: M. le Président, j'aurais tout simplement une
petite question concernant les organismes qui seront accrédités
par différents ministères. Au moment où,
évidemment, ils auront des projets de travaux communautaires à
exécuter, le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu va verser 50 $ par...
Mme Marois: Jusqu'à concurrence de 50 $. Je tiens à
bien le préciser parce que cela peut être différent d'un
endroit à l'autre. Je veux dire...
M. Boucher: Est-ce que s'est assuré qu'au niveau des
ministères les organismes communautaires qui étaient nés,
par exemple, de projets comme "Chantier-Québec" ou d'autres pourront
obtenir un financement suffisant pour assurer une permanence à
l'organisme? Deuxièmement, dans le cas de projets - il m'en vient un
à l'esprit - où il y aura des investissements, des
immobilisations à faire - je pense à un projet communautaire de
récupération de carton, de papier ou des choses comme cela au
niveau du ministère de l'Environnement - est-ce qu'on s'est
assuré qu'il y aurait des sommes pour ces organismes de façon
à leur permettre d'avoir les outils pour le faire? S'il s'agit de
récupérer du carton, il faut quand même avoir un camion ou
avoir des presses à papier ou à carton. Ces équipements
seront-ils accessibles aux ministères qui vont jusqu'à un certain
point accréditer ces organismes?
Mme Marois: Vous soulevez là une question qui est l'une
des bases de la décision qu'on a prise, à savoir de faire en
sorte que ce soit les ministères qui accréditent les organismes
ou les reconnaissent et qu'ils puissent aussi, par cette même occasion,
s'assurer que... Presque tous les ministères qui ont affaire directement
à la population ou qui sont dans des programmes soit de formation,
d'information ou d'intervention de type communautaire ont habituellement des
budgets prévus pour ce type d'organismes pour les aider, soit qu'il
s'agisse d'immobilisation, de l'encadrement, de l'organisation ou de
l'administration. Donc, en passant, nous, par les ministères, on
s'assure que, pour le type d'activités qu'ils retiennent ou le type
d'organismes qu'ils nous proposent de reconnaître, dans le
ministère concerné il y aura, si cet organisme en est un de
récupération qui a besoin de certaines immobilisations, l'argent
nécessaire pour assurer ces investissements.
Si on regarde au niveau de l'environnement, c'est le cas. Si on regarde
au niveau des affaires sociales, là encore, pour les organismes
bénévoles, il y a des subventions de prévues; il y a
souvent moins d'aspect immobilisations, mais cela peut arriver aussi. Cela peut
être, à ce moment-là, des outils de travail, si l'on veut,
ce qui n'est pas tellement différent nécessairement. Mais il y a
là encore des programmes qui prévoient de l'aide à ces
organismes sous d'autres volets, si on veut.
M. Boucher: Le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu va accréditer aussi certains
organismes; je pense à des groupes de jeunes, "Action-Emploi" par
exemple, dans nos régions...
Mme Marois: Oui.
M. Boucher: ...qui sont issus de projets
"Travail-Québec".
Mme Marois: Effectivement, on peut accréditer des
organismes. Cela ne pose pas de problème, particulièrement du
fait qu'on a une expérience de travail avec ces organismes-là.
Mais, s'il y a, cependant, un des éléments du projet
d'intervention ou des éléments qui relèvent d'un autre
ministère, d'un ministère sectoriel, on consulte à ce
moment-là ou on s'assure que le ministère connaît ce groupe
ou du moins qu'il poursuit les objectifs et respecte les règles qu'on
s'est fixées. Mais le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu peut accréditer des groupes. Et c'est
vrai particulièrement pour tout ce qui s'est fait selon
"Action-Travail", de façon générale, parce qu'il y a
beaucoup de groupes qui sont appelés soit "Action-Chômage",
"Action-Travail" ou "Action-Emploi"; tous ces organismes, naissaient
habituellement avec des programmes d'aide à l'emploi qu'on a mis en
place et qui ont été reconnus par le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Mais il faut bien dire, cependant, que notre objectif - je ne veux pas
non plus qu'on crée d'illusion à ce moment-ci, parce que je me
dis que c'est quand même une expérience pilote - est surtout
d'accréditer, c'est-à-dire de reconnaître des groupes qui
existent déjà et non pas de susciter la création de
nouveaux groupes, à ce moment-
ci. Et c'est peut-être, entre autres, une des différences
par rapport à un programme comme "Chantier-Québec", qui a permis
davantage la création de nouveaux groupes, alors que notre perspective,
ce n'est pas celle-là. C'est de s'appuyer sur des groupes existants, qui
ont déjà développé une expertise dans leur milieu
de travail ou dans leur milieu d'intervention.
M. Boucher: Merci.
M. Sirros: M. le Président...
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: J'ai devant moi le document de travail qui donne la
description de l'activité "Travaux communautaires". Au niveau des
conditions d'admission au programme pour les personnes visées, on dit
que la priorité est accordée aux bénéficiaires de
l'aide sociale qui reçoivent des prestations de façon continue
depuis au moins un an. On sait aussi qu'il y a eu des études - vous
l'avez affirmé en Chambre, je pense que c'est quelque chose qui est
connu - que plus la personne reste sur l'aide sociale, plus c'est difficile de
la quitter; il y a un genre de "cut off" qui est autour de six mois, un an. Le
choix semble être ici, en termes du programme "Travaux communautaires",
de faire l'effort de réintégrer ces gens-là. Et, comme le
nombre visé de 10 000 ne couvrira pas tout le monde, cela voudrait dire
qu'il y en a d'autres qui vont attendre un an avant de pouvoir embarquer dans
une mesure. C'est la même chose pour les autres mesures. Étant
donné qu'il faut trouver une façon de choisir des
bénéficiaires, j'ai l'impression qu'on a opté pour
l'aspect durée sûr l'aide sociale, ce qui, il me semble,
créera une situation où il y aura des gens qui vont entrer sur
l'aide sociale. On a vu les chiffres, récemment; il y a eu des
augmentations de 3000 à 4000 dans un mois. Ils auront à passer
une année sur l'aide sociale avant de pouvoir bénéficier
de la mesure, donc subir un peu cette situation d'être
bénéficiaire de l'aide sociale pendant un an pour, à la
fin, peut-être participer à une telle mesure.
J'imagine que cela a été un choix conscient. Est-ce que
vous pouvez donner un peu la raison en arrière de cela?
Mme Marois: Je pense que vous en avez donné une partie,
dans le sens où, effectivement, il y a une espèce de point de
rupture. Si une personne, jeune ou moins jeune, a été en
situation de travail, ce qu'il faut bien voir c'est que souvent elle a
déjà passé un an à recevoir les prestations
d'assurance-chômage, ensuite elle s'inscrit à l'aide sociale;
donc, elle passe une année à l'aide sociale, ce qui fait deux ans
d'inactivité quand on a été un an à l'aide sociale.
Pour ce qui est de nous, l'aide sociale durant un an c'est un point de brisure
qui nous apparaît assez significatif. Évidemment, deux ans cela
devient dramatique mais un an, c'est un élément de brisure.
À cet égard, c'est évident que, lorsqu'on a pensé
à cette mesure, l'objectif de viser cette clientèle de telle
sorte qu'on puisse éviter qu'elle ne reste plus longtemps
bénéficiaire a été l'un des éléments
importants.
D'autre part, on a mis - vous l'avez vu dans les règles -
"notions de priorité" et non pas "exigences". On a environ 110 bureaux,
même un peu plus, Travail-Québec au Québec. Un projet se
présente, à un moment donné, où l'on veut
intégrer trois jeunes. Par exemple, prenons quatre jeunes qui avaient
souhaité participer à des travaux communautaires. Cela donne aux
gens du centre Travail-Québec un élément de critère
objectif pour dire: On va, parmi les quatre jeunes qui ont manifesté de
l'intérêt, choisir ceux qui sont à l'aide sociale depuis
plus longtemps. Donc, si quelqu'un y est depuis un an et demi, c'est celui qui
aura la priorité. Et comme cela, si l'on veut. Or, quelqu'un qui
pourrait y être depuis six mois pourrait participer aux travaux
communautaires s'il en a manifesté le désir et que pas d'autres
personnes n'ont manifesté ce même intérêt.
Si vous regardez les deux autres programmes, cependant, qui sont
"Rattrapage scolaire" et "Stage en entreprise", il n'y a pas de critères
de présence à l'aide sociale. Les types de critères pour
le rattrapage scolaire, c'est plus de s'assurer qu'ils ont laissé
l'école depuis un certain temps, évidemment, pour ne pas
être désincitatif et faire en sorte qu'ils sortent de
l'école à cause de nos mesures pour venir s'inscrire à
l'aide sociale. Ce sont les groupes de jeunes mêmes qui me l'ont
souligné quand je suis allée en région et qui m'ont dit:
Faites très attention à cet égard, déjà dans
les polyvalentes on en discute et certaines jeunes disent: Bon, je vais m'en
aller chez moi pour six mois, un an et puis je reviendrai après avec le
bénéfice de l'aide sociale et cet avantage que vous donnez en
sus. Mais, cependant, il n'y a pas dans les deux autres programmes de
critères de présence. Dans ce cas-ci, il y avait ce que vous avez
souligné et c'était, d'autre part, pour donner une notion
d'objectivité à nos gens qui ont à prendre quotidiennement
des décisions sur le terrain.
Est-ce que cela va, M. le Président?
Le Président (M. Paré): Oui. Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur le programme 6?
M. Sirros: Oui.
Le Président (M. Paré): Oui M. le
député de Laurier.
Rattrapage scolaire
M. Sirros: Juste sur le rattrapage scolaire. Si je comprends bien
comment cela va fonctionner, ce sont les commissions scolaires qui vont
soumettre des projets de réintégration en milieu scolaire. Est-ce
que vous avez une idée du type d'écoles qui recevront ces jeunes?
Est-ce que ce seront des écoles plus spécifiquement
adaptées aux décrocheurs du type Marianne, par exemple? Est-ce
que ce seront les écoles habituelles du réseau? Est-ce qu'il y
aura intégration à l'intérieur du réseau normal, si
on peut utiliser ce mot, ou est-ce que ce sera à l'intérieur des
cours d'éducation aux adultes? Comment cela fonctionnera-t-il?
Mme Marois: D'accord. Je dois vous dire qu'on travaille
présentement sur ces aspects. Tout n'est pas terminé. D'ailleurs,
la mesure va s'appliquer à l'automne, ce qui fait qu'on a le temps
d'articuler le tout de façon la plus correcte possible. Cependant, dans
les discussions et les orientations qu'on a prises jusqu'à maintenant,
tout ce que vous soulevez est possible. D'accord? Il y a les écoles
spécifiques qu'on a identifiées comme étant les
écoles pour décrocheurs, qui ont développé des
approches très particulières à l'endroit des jeunes, un
support plus important au niveau psychosocial, au niveau professionnel. (11
heures)
D'autre part, ce qui semble le plus se dégager c'est' que ce
soient des classes spéciales dans les institutions
régulières qui se constituent et auxquelles on apporterait
à peu près le même type de support qu'on apporte dans les
écoles pour décrocheurs.
On va vivre aussi des modalités peut-être un peu
différentes de la formation habituelle. On voudrait pouvoir utiliser la
formation à distance dans certains cas, établir un programme avec
un jeune, qu'il ait à suivre un certain nombre de cours et que, d'autre
part, on lui fournisse des travaux à faire, des espèces de
cahiers d'exercice selon le niveau où il en est, qu'il ait à
travailler lui-même à partir de ces instruments et qu'il vienne
régulièrement à l'école pour une forme de
contrôle ou d'évaluation de ce travail fait, de cet apprentissage
ou de ces acquisitions.
Il va se développer - et c'est pour cela d'ailleurs qu'on n'a pas
terminé d'attacher tous nos fils - différentes modalités
et différentes approches. Ce sur quoi surtout on voudrait arriver, c'est
que ce soit le mieux adapté possible à la situation des jeunes
selon l'endroit où ils sont, selon les expériences qu'ils ont
acquises. Mon sous-ministre s'amuse un peu parce que j'étais en train de
dire ce qu'il était en train d'écrire. Je pense qu'il y a donc
une certaine cohérence dans l'approche à ce moment-ci.
Actuellement, on peut dire qu'il y a déjà des commissions
scolaires qui ont manifesté de l'intérêt pour participer de
façon très concrète. Ce qu'on me dit c'est qu'environ 60
commissions scolaires ont présenté des projets,
déjà, ou des canevas de départ au ministère de
l'Éducation. L'éducation des adultes pourra être
utilisée aussi selon les circonstances, selon les milieux, selon les
besoins des jeunes. À cet égard, je dirais que c'est une vision
large qui veut être le plus adaptée à la situation
vécue par le jeune, à ses acquis et au fait qu'il atteigne
l'objectif qui est de rattraper son secondaire.
M. Sirros: Est-ce que vous avez eu des réactions ou des
contacts, des discussions avec le côté des enseignants?
Mme Marois: Je dois vous dire que cette mesure est surtout sous
la responsabilité du ministre de l'Éducation. Nous allons
évaluer les jeunes, voir avec eux si leur souhait est de s'inscrire
à l'école et, évidemment, le ministère de
l'Éducation, par l'intermédiaire d'une approche par commission
scolaire ou autrement, aura aussi un travail à faire à cet
égard. C'est surtout le ministère de l'Éducation qui est
responsable de l'application de cette mesure. Je ne saurais vous dire si le
ministre a procédé à des consultations auprès des
enseignants.
Sommes versées en trop
M. Sirros: D'accord. Sur le reste du programme 6, si on pouvait
parler de quelques détails, des informations qu'on voudrait avoir sur un
tout autre genre d'idées. Est-ce que vous pouvez expliciter un peu en ce
qui concerne les cas de trop-payé et, dans un deuxième volet, les
cas de fraude en ce qui concerne l'aide sociale? Est-ce qu'on a une idée
de l'ordre de grandeur que cela pourrait représenter?
On se souvient qu'il y a une année ou deux il y avait un
problème particulier par rapport au trop-perçu et au
remboursement qu'on demandait à ces gens. Où se trouve cette
question?
Mme Marois: Je peux vous donner un peu l'état
général du dossier. Je vais demander à M. Roy, qui
m'accompagne, de répondre à des questions plus spécifiques
si vous en aviez. De façon générale, c'est que l'aide
sociale doit être remboursée lorsqu'elle a été
reçue sans droit ou lorsqu'elle a été accordée sous
forme conditionnelle. Il faut bien dire qu'il y a beaucoup de montants
-versés en trop qui doivent être remboursés
au gouvernement qui sont dus à l'aide conditionnelle. Vous
pourrez poser des questions s'il y a lieu. Habituellement, cette aide
conditionnelle est versée dans une perspective où on attend la
réalisation d'un droit quelconque, la vente d'un actif, l'accès
à un autre type de programme, ou quelque autre situation.
Évidemment, ce que nous faisons c'est qu'on gère un
système de recouvrement qui tente d'aller chercher de façon
intégrale les montants qui ont été versés en trop.
Au 1er mars 1984, on avait au total environ 100 000 comptes à recevoir
qui impliquaient des sommes de l'ordre de 135 000 000 $.
M. Sirros: J'ai toujours compris que, lorsqu'il s'agissait de
situations où le bénéficiaire n'était aucunement en
faute, qu'il ne s'agissait pas de cas de fraude, qu'il ne s'agissait pas de
mauvaise volonté, qu'il s'agissait surtout des erreurs du
ministère, ces sommes étaient ni plus ni moins effacées.
Je pense que ce sont les mots que le ministre a utilisés l'année
passée quand j'ai posé à peu près la même
question, qu'effectivement dans les cas où il n'y avait aucune fraude ou
mauvaise volonté de la part du client - je peux les retracer dans le
journal des Débats - on effaçait ces montants. Est-ce exact?
Mme Marois: Oui, c'est exact. Effectivement, s'il y a eu erreur
de notre ministère.
M. Sirros: À ce moment je vais vous soulever un cas bien
concret. Je ne sais pas si c'est typique, je ne sais pas si cela peut
être simplement une situation particulière. J'ai un cas devant moi
d'une personne qui a porté en appel une décision de retenir les
25 $ mensuels. Cela a été pendant sept mois environ qu'on a
retenu cela. Elle est allée en révision et en appel, finalement,
devant la Commission des affaires sociales, laquelle lui a donné
entièrement raison et a ordonné au ministère de rembourser
la personne, ce qui a été fait, sauf que le ministère
s'est tourné de bord et a retenu, à la place des 25 $ sur les
chèques de l'aide sociale, son retour d'impôt, un montant
global.
Mme Marois: Vraiment, il faut que vous nous soumettiez le cas
parce que, effectivement, à partir du moment où il y a
décision dans un dossier, on n'a d'autre choix que tout simplement
respecter cette décision et de l'appliquer. Est-ce qu'il y a eu erreur
ou...
M. Sirros: C'est-à-dire que techniquement le
ministère l'a respectée.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Techniquement, le ministère a respecté
la décision, c'est-à-dire a remboursé la personne pour les
montants qu'il avait retenus sur son chèque de l'aide sociale, sauf que
le ministère du Revenu a retenu son retour d'impôt foncier.
Mme Marois: II faut vraiment nous amener le cas parce que ce
n'est pas censé arriver.
M. Sirros: Ce n'est pas non plus une procédure normale
de...
Mme Marois: Non, pas du tout.
M. Sirros: D'accord, je vais soumettre le cas et j'espère
que ce monsieur trouvera justice. Je trouvais cela assez cocasse.
Mme Marois: Oui, effectivement. Est-ce que c'est parce que les
informations ne se sont pas bien transmises qu'il y a eu au ministère du
Revenu une rétention, si on veut?
M. Boucher: N'existe-t-il pas une procédure aux Affaires
sociales où on demande à la personne de choisir entre qu'on
retire 25 $ par mois ou qu'on retienne ses retours d'impôt foncier?
Mme Marois: Oui, cela existe cette possibilité de choix,
si la situation de la personne le permet, si elle prévoit retirer des
sommes de l'impôt. Il y a certaines situations où on ne retire pas
de sommes de l'impôt. Mais c'est le cas, par exemple, pour des familles
avec des enfants. Prenons l'exemple de l'allocation disponibilité qui
est versée au moment où le rapport d'impôt est fait. C'est
un transfert qui est versé pour la présence d'enfants. On
pourrait fort bien dire: Je dois retirer 400 $ de l'allocation
disponibilité; je dois 400 $; plutôt que de me soustraire 25 $ par
mois, prenez-le à même ce versement qu'on doit me faire à
l'impôt. À ce moment, une entente est signée - ces ententes
sont toujours signées - avec la personne bénéficiaire.
La notion "apte ou inapte au travail"
M. Sirros: Une autre question, peut-être pas directement
reliée aux crédits comme tels, en termes des budgets qui nous
sont présentés. On sait que, au cours des derniers jours, il y a
eu plusieurs discussions concernant le livre blanc et l'orientation que le
livre blanc veut donner, et votre collègue a dit qu'aucun ministre ne
commenterait les fuites.
Je n'ai pas l'intention de commenter le livre blanc, mais j'avais, il y
a plusieurs mois, parlé de la nécessité de
réorienter l'aide sociale. L'une des choses que je voyais
comme étant une nécessité et que j'ai
répétée lors de l'étude du projet de loi 65
était cette nécessité, quant à moi, de distinguer
les deux clientèles en termes d'aptes et inaptes. Puis-je vous demander
de commenter, non le livre blanc, mais cette possibilité en termes du
programme de l'aide sociale de créer deux catégories?
Mme Marois: Cette possibilité, au sens de "cette".
D'accord. Je pensais aux multiples hypothèses. Je l'ai dit
déjà - je pense qu'on a assez largement parlé du programme
6 lors de la dernière rencontre qu'on a eue ici à la commission
parlementaire des affaires sociales - nous avons une préoccupation
constante d'essayer de corriger et d'améliorer ce qui se passe à
l'intérieur de ce programme de transfert pour être le plus
équitable et le plus juste possible et permettre surtout de
répondre le mieux possible aux besoins des personnes en situation
difficile.
Effectivement, un certain travail se fait chez nous à cet
égard pour qu'on puisse établir une espèce de distinction
entre les notions "apte" et "inapte". Je dois vous dire qu'on se heurte
à un certain nombre de problèmes à cet égard, dans
le sens où, à partir du moment où une décision est
tendue dans un dossier - compte tenu de la situation d'une personne - qu'une
personne est inapte, évidemment on conçoit cette approche comme
étant une inaptitude permanente. Si l'approche est de considérer
l'inaptitude permanente, à ce moment, vous imaginez que la prudence,
pour en arriver à dire qu'une personne est inapte, est beaucoup plus
grande, les critères doivent être beaucoup plus serrés et
c'est beaucoup plus rigide à la limite.
Si on parle d'inaptitude temporaire, on l'a déjà
actuellement, puisque pour les jeunes de moins de 30 ans il est possible
d'être considérés comme inaptes temporaires. Ce sont
actuellement plutôt des critères d'ordre médical ou d'ordre
de santé qui viennent jouer dans ces situations.
L'autre questionnement que nous avons il y a aussi des études et
des questionnements qui se font sur cela - est: Est-ce qu'à ce moment
l'évaluation de la personne en situation d'inaptitude, soit permanente
ou temporaire, ne devrait pas comporter - et c'est mon point de vue, je dois
vous le dire, compte tenu de mon "background" et l'expérience que j'ai
déjà vécue à savoir qu'on ne peut pas laisser le
seul aspect médical ou de santé jouer - des variables
psychosociales qui doivent également jouer au moment où l'on
décide de procéder par "apte" et "inapte"? (11 h 15)
À cet égard, mon sous-ministre me souligne, et il a
raison, que dans nos bureaux Travail-Québec un agent d'aide sociale ou
un intervenant peut avoir un "case-load" ou une quantité de 200 ou 300
cas. Il y a souvent dans ce "case-load" un certain nombre de personnes qui
présentent des inaptitudes sérieuses, soit à cause de
certains problèmes de santé ou certains problèmes
phychosociaux. Je pense aux femmes avec lesquelles j'ai beaucoup
travaillé, entre autres, des femmes de 55 ans, 60 ans, qui n'ont jamais
été rémunérées sur le marché du
travail et qui ne souhaitent pas non plus y venir et pour lesquelles,
finalement, la seule source de revenu jusqu'à ce qu'elles atteignent la
possibilité d'une pension de vieillesse, ce sera l'aide sociale.
À ce moment, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de critères
médicaux qui vont jouer pour dire que cette personne est inapte.
Déjà, de la façon qu'on travaille dans nos bureaux, il y a
quand même une certaine différence qu'on fait à
l'égard des gens dont on sait qu'ils ont une certaine inaptitude
à se réintégrer dans un processus de recherche de travail
et d'autres pour lesquels il y a un travail très actif à faire
pour leur permettre de se réintégrer.
Un autre problème est soulevé par cela, et j'ai eu
quelques échanges avec M. Lazure. On sait toute la philosophie de
normalisation et d'intégration des personnes handicapées à
la société active. Il y a cinq ans, dix ans, il y avait des
personnes handicapées qu'on aurait considérées, selon nos
critères du moment, comme étant des personnes inaptes alors que,
maintenant, ce sont des gens avec lesquels on travaille d'une façon
très intensive pour, au contraire, qu'elles utilisent au maximum le
potentiel de développement qu'elles peuvent avoir. Je regarde - pour en
avoir rencontré certains groupes - des expériences vécues
par l'intermédiaire des SEMO, des services externes de main-d'oeuvre,
où on a réintégré au marché du travail
actif, productif, etc., des personnes lourdement handicapées et qui,
maintenant, sont des gens autonomes, qui continuent de recevoir de l'aide du
gouvernement sous forme de support ou de services, si on veut, mais qui gagnent
leur vie alors qu'il y a dix ans on n'aurait même pas imaginé que
ces personnes puissent participer au monde de l'emploi. Alors, il y a tous ces
questionnements qu'on doit avoir à partir du moment où on
souhaite faire une distinction entre apte et inapte.
M. Sirros: Semble-t-il qu'actuellement les populations de moins
de 30 ans démontrent des inaptitudes au travail beaucoup plus
élevées en proportion par rapport au reste de la population. On
peut imaginer que cela a quelque chose à faire avec le niveau des
prestations et qu'il doit y avoir...
Mme Marois: On ne se racontera pas
d'histoire, évidemment.
M. Sirros: ...un certain nombre de certificats de complaisance,
si on peut parler ainsi. Étant donné le niveau des prestations,
c'est difficile de réagir en disant: II faut éliminer... Au fond,
il faudrait ni plus ni moins éliminer ce genre de fraude. Comment se
fait actuellement la définition de quelqu'un qui est inapte? Est-ce que
c'est strictement sur la base de la présentation d'un certificat
médical? Et qu'est-ce qui est considéré...
Mme Marois: C'est sur la base d'un certificat médical.
C'est le médecin qui pose un diagnostic et évalue si la personne
est apte ou inapte au travail, essentiellement sur la base de critères
médicaux.
Juste sur les remarques que vous faisiez tout à l'heure, c'est
évident, quant à cette inaptitude temporaire qu'on rencontre de
façon assez importante chez les bénéficiaires de moins de
30 ans, qu'il y a un lien qu'on peut faire à cet égard avec le
fait que la prestation est beaucoup moins généreuse. Il y en a
sûrement un lien. D'autre part, aussi, ce qu'il faut voir, c'est qu'il
est difficile de comparer avec d'autres types de clientèles puisque la
notion d'inapte temporaire n'existe pas ailleurs que pour les moins de 30 ans.
On ne peut dire: La proportion des moins de 30 ans inaptes temporairement est
beaucoup plus importante que dans la population des plus de 30 ans, puisque
pour les plus de 30 ans il n'y a plus de distinction à cet égard.
On a la prestation de base qui est allouée à l'ensemble des
personnes, selon leur situation. Il n'y a pas de clientèle de
comparaison. C'est un peu difficile de porter un jugement tout à fait
carré mais c'est sûr qu'il doit y avoir des éléments
reliés au fait que la prestation est plus basse.
M. Sirros: Je faisais la comparaison sur la base que si au niveau
des plus de 30 ans il y a un certain nombre qui sont inaptes, point, permanents
peut-être ou... La distinction n'est pas importante étant
donné que la prestation est la même, sauf qu'il y a un
pourcentage, qu'on sait, d'inaptes. Si on regarde le pourcentage en bas de 30
ans, au point de vue temporaire, c'est beaucoup plus élevé,
semble-t-il.
Là où je voulais en venir avec la question, c'est: Y
a-t-il des perspectives de changer ce système d'acceptation ou de
contrôle, si on peut dire, de la décision quant à
l'aptitude ou l'inaptitude au travail? Par exemple, tout à l'heure vous
avez parlé d'inclure un volet psychosocial. Je serais d'accord avec vous
pour cela. À l'heure actuelle, cela n'existe pas, cela ne compte pas.
C'est strictement le certificat médical. Y a-t-il des projets et un
échéancier pour ces projets quant à changer les
critères sur lesquels on prend la décision et changer les
modalités par lesquelles on accorde la définition
d'inaptitude?
Mme Marais: Vous répondre: Oui, il y a un
échéancier, je ne vous dirais pas la vérité. Ce
sont des études ou du travail qui se font de façon continue, si
on veut. Idéalement, ma perspective serait que d'ici un an et demi on
puisse arriver avec des choses très précises et très
concrètes à proposer au gouvernement et éventuellement
même à l'Assemblée nationale.
M. Sirros: J'espère que dans un an et demi vous allez le
proposer à la population.
Mme Marois: Oui, oui, mais il faut passer auparavant par le
gouvernement et souvent par l'Assemblée nationale. D'ailleurs, on le
proposera à l'Assemblée nationale, où siègent les
représentants de la population. J'imagine qu'on saura défendre
les intérêts de la population qu'on représente.
M. Sirros: Je voyais simplement l'échéancier
électoral quelque part.
Mme Marois: Ah non! M. Sirros: Pour nous.
Mme Marois: Je dois vous dire que je devrais peut-être m'en
préoccuper plus souvent mais je l'oublie plus souvent qu'à mon
tour l'échéancier électoral ou, enfin, c'est...
Contrôle des prestations
M. Sirros: Mon autre question est au niveau du contrôle qui
s'exerce dans l'allocation de l'aide sociale. Quelqu'un considéré
apte au travail, peu importe l'âge, quel est le contrôle ou le
suivi par rapport à cette personne? Ce que j'avais comme information,
c'était que tout ce qu'on demandait c'était que ces personnes se
présentent une fois tous les trois ou quatre mois au bureau d'aide
sociale elles-mêmes pour recevoir leur chèque et que cela se
limitait ni plus ni moins à cela.
Mme Marois: II y a d'abord un contrôle de fait là,
une espèce d'autocontrôle qui est demandé à
l'ensemble des bénéficiaires sur le même principe que le
Revenu, que les déclarations fiscales, où chaque mois les gens
doivent retourner sur un talon une déclaration mensuelle
reflétant leur situation. Votre situation a-t-elle changé ou
n'a-t-elle pas changé? Ils doivent signer ce document et nous le faire
parvenir tous les mois. Alors, c'est un contrôle général
qui est une forme d'autocontrôle. Je vais demander à M.
Roy de répondre à vos questions pour ce qui est des autres
éléments que vous soulevez.
M. Roy (André): Alors, en plus de la déclaration
mensuelle que chaque bénéficiaire doit retourner à son
centre Travail-Québec, il y a également les vérifications
de l'agent d'aide sociale ou de l'agent d'aide socio-économique, en ces
termes: L'agent sent-il le besoin de demander des comptes à son
bénéficiaire? A-t-il des doutes sur un retour au travail
possible? Le gros de notre contrôle est vraiment effectué sur la
déclaration mensuelle. Il arrive à l'occasion que dans des
étapes de contrôle le centre Travail-Québec va recevoir les
chèques lui-même et convoquer les bénéficiaires pour
faire la remise de main à main et, en même temps, discuter avec le
bénéficiaire sur son retour éventuel au travail, sur ses
possibilités de trouver des revenus par lui-même. Cela est
vraiment occasionnel. Il n'y a aucune mesure systématique de convocation
au centre Travail-Québec pour une distribution de chèques.
Centres Travail-Québec
M. Sirros: L'autre question que j'avais est au niveau du jumelage
du centre Travail-Québec et du bureau d'aide sociale. Où en est
rendu le dossier? On sait qu'à Montréal cela ne s'est pas fait.
Initialement, l'idée était de le faire même à
Montréal.
Est-ce que, dans un premier temps, vous pouvez nous donner les raisons
pour lesquelles cela n'a pas été achevé à
Montréal? Est-ce qu'il y a d'autres endroits au Québec où
cela ne s'est pas fait? Quel est l'état de ce dossier?
Mme Marois: Je vais demander à M. Roy de répondre
pour l'ensemble des centres Travail-Québec et je reviendrai sur la
situation de Montréal. On fait, chaque mois, état de la situation
en ce qui a trait à la fusion entre les centres de main-d'oeuvre et les
anciens bureaux d'aide sociale qui sont maintenant devenus les centres
Travail-Québec.
M. Roy: En mars dernier, sur les 104 centres
Travail-Québec dans le réseau provincial qui regroupait les
bureaux d'aide sociale et les centres de main-d'oeuvre du Québec, il y
en avait 62 dont la fusion physique était terminée.
L'échéancier qui a été dressé nous porte
à croire qu'au cours de la présente année
l'opération sera terminée sauf dans quelques endroits
isolés où il existe présentement des baux à long
terme qui nous donnent des difficultés pour compléter la fusion
des centres de main-d'oeuvre et des anciens bureaux d'aide sociale.
M. Sirros: Donc, cela sera plus ou moins terminé dans
toute la province cette année, à l'exception de quelques
problèmes particuliers.
M. Roy: C'est bien cela.
Mme Marois: Pour ce qui est de la situation à
Montréal, vous savez que ce dossier n'a jamais été
très facile. Lorsque je suis arrivée au ministère et que
j'ai vu, dans la liste des dossiers, le Service des affaires sociales de la
ville de Montréal, cela m'a rappelé de bons souvenirs. Lorsque
j'étais dans les services sociaux, dix ans auparavant, on parlait de la
fusion du Service des affaires sociales de la ville de Montréal.
Il y a eu beaucoup de discussions, d'échanges sur
différentes hypothèses pour intégrer le Service des
affaires sociales de la ville de Montréal, soit tout le volet, si on
veut, aide sociale. Je dois dire qu'on n'arrive pas actuellement à un
consensus qui ferait en sorte que les deux parties en cause, et la ville et le
gouvernement, s'entendent quant aux modalités et à la fin qu'on
pourrait atteindre à cet égard.
Il y a actuellement sur la table trois hypothèses en ce qui a
trait aux modalités d'intégration des activités ou de
fusion parce que cela peut effectivement être l'intégration
d'activités, cela peut être de la fusion dans le sens où il
y a intégration mais aussi rapatriement, par exemple, dans le budget du
ministère de la Main-d'Oeuvre et sous la responsabilité de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. Cela peut être
tout simplement aussi des modalités d'activités sur le terrain,
de travail terrain, qui feraient en sorte qu'il y ait une meilleure
concertation entre les centres Travail-Québec et les bureaux d'aide
sociale de la ville de Montréal.
Nous en sommes donc toujours, à ce moment-ci, au niveau
d'hypothèses. Je dois vous dire que cela pose évidemment un
certain nombre de problèmes, qu'il s'agisse des programmes d'aide
à l'emploi qu'on a eus dans les années passées ou encore
des programmes qu'on met en oeuvre maintenant en ce qui a trait au rattrapage
scolaire, aux travaux communautaires ou aux stages en entreprise. On doit
travailler par personnes interposées; ce sont les agents d'aide sociale
de la ville de Montréal qui font l'évaluation des jeunes et la
référence sur les projets.
M. Sirros: Le projet de fusion n'est pas abandonné pour la
ville de Montréal? (11 h 30)
Mme Marois: Non, il n'est pas abandonné. Comme je l'ai
dit, on a encore sur la table trois hypothèses, si on veut:
fusion...
Une voix: ...d'un côté ou de l'autre.
Mme Marois: Oui, c'est cela, d'un côté ou de
l'autre. Il y a rapprochement dans le sens de l'intégration des
activités, mais en respectant les lignes d'autorité respectives,
et une espèce de modèle mixte de l'une ou l'autre de ces
approches.
M. Sirros: Êtes-vous optimiste par rapport à ce
dossier?
Mme Marois: Je n'ai pas de sentiment présentement soit
d'optimisme ou de pessimisme à l'égard de ce dossier. Ce que je
dois vous dire d'abord, c'est que je n'ai pas eu moi-même, comme ministre
de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, depuis que j'ai
été nommée à ce ministère, à
travailler concrètement et de façon active dans ce dossier, ce
qui fait que je n'ai pas eu à rencontrer les gens de la ville de
Montréal ou à poursuivre des discussions. Je dois dire que mes
efforts ont plutôt été mis sur la réorientation des
programmes que l'on met en oeuvre présentement et sur la formation
professionnelle. On en conviendra, il s'agissait d'un gros dossier à
assumer. Je ne peux pas avoir de sentiment puisque je n'ai pas eu
d'échanges très concrets dans les derniers mois.
M. Sirros: Cela va.
Le Président (M. Paré): Cela complète. Les
crédits du programme 6 sont-ils adoptés?
M. Sirros: Adopté.
Direction et gestion
Le Président (M. Paré): Adopté. On revient,
toujours au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, au programme 1: Direction et gestion.
Avez-vous des commentaires préalables, Mme la ministre, sur le programme
1?
Mme Marois: On est passé jusqu'à maintenant
à travers les gros éléments qui constituent le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu,
qu'il s'agisse du programme de l'aide sociale ou de la formation
professionnelle de la main-d'oeuvre ou de la protection et du
développement de l'emploi. Pour le reste, dans certains cas, il s'agit
plus d'administration et, dans d'autres, d'organismes avec des missions bien
précises pour lesquelles j'assume une certaine responsabilité. Ce
que je suggérerais maintenant, à moins qu'on ne s'y oppose et
qu'on veuille un exposé de ma part dans chacun des cas, je serais
prête à recevoir les questions sur l'un ou l'autre des
éléments des programmes que nous n'avons pas vus encore, En
commençant évidemment - j'imagine -par le programme 1.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Tout d'abord, un détail. Au bas de la page 17,
à l'article Transfert, parle-t-on en termes de milliers ou de millions?
Je n'ai pas pu...
Mme Marois: Ce sont sûrement des milliers de dollars. Oui,
oui, ce sont des milliers de dollars.
M. Sirros: Ce sont des milliers ou des millions?
Mme Marois: Des milliers. Oui, c'est 40 000 $, par exemple, si on
regarde à l'article Transfert, le no 10...
M. Sirros: J'avais sursauté, un moment donné.
Mme Marois: ...c'est 40 000 $ qu'on voit.
M. Sirros: Pouvez-vous expliquer la Conférence
internationale du développement social? On en avait aussi parlé
l'année dernière. Il s'agit de la même; elle ne s'est pas
tenue encore.
Mme Marois: Non, c'est une...
M. Sirros: C'est à l'autome, si je ne m'abuse.
Mme Marois: ...subvention sur trois ans. M. Sirros:
D'accord.
Mme Marois: Une tranche est versée à chaque
année. C'est l'avant-dernière année, alors cela
reviendrait encore l'année prochaine. Le congrès est prévu
pour 1986 ou plutôt, à ce qu'on me dit, cette conférence se
tiendrait cet été. C'est la dernière tranche.
M. Sirros: II y avait un autre point sur lequel j'aimerais avoir
des explications. La compression budgétaire quant au réseau
Travail-Québec, qu'est-ce qui l'explique? Où est-ce que ce sera
effectué?
Mme Marois: Ces compressions, ce sont essentiellement des efforts
qui ont été faits au niveau du secteur de la reprographie, de la
rationalisation et de l'utilisation d'équipements, soit pour donner un
meilleur rendement, ou étant moins coûteux à exploiter;
aussi de la rationalisation au niveau des frais de voyages.
M. Sirros: Cela veut dire qu'on voyagera moins.
Mme Marois: S'il y a des questions plus précises que
vous...
M. Sirros: Ou on contrôlera plus les voyages.
Mme Marois: Pardon?
M. Sirros: Est-ce qu'on voyagera moins?
Mme Marois: Je vais demander à M. Vachon, sous-ministre
adjoint à l'administration, de répondre à vos questions
plus techniques, si l'on veut.
M. Vachon (Pierre-Yves): Les économies que l'on encourt en
frais de voyages dans le réseau Travail-Québec sont au rythme de
la fusion des centres Travail-Québec. Quand on fusionne des centres
Travail-Québec ensemble, les gens n'ont plus à voyager d'un
centre à l'autre. Il y a des économies à chaque
année qui sont reliées à ce processus de fusion des
centres Travail-Québec.
Quant aux appareils de reprographie, à tous les deux ans on doit
faire un effort de révision de nos appareils. En 1983-1984, on a
changé les équipements de reprographie dans à peu
près tous les centres Travail-Québec pour des appareils qui sont
moins coûteux l'unité. Cela amène des économies de
ce côté-là.
M. Sirros: II y a quelques mois, on a introduit un système
informatique au niveau des centres Travail-Québec. On fait la
transposition de toutes les données qui étaient faites de
façon mécanique. Si mes informations sont exactes, tous les
centres étaient dotés d'une couple d'écrans cathodiques et
d'ordinateurs Comterm-Matra, d'ailleurs de vieux modèles, mais le nombre
de ces écrans cathodiques a été réduit.
C'étaient des contrats de location pour faire les transmissions. Il y a
plusieurs centres qui se plaignent que le fait d'enlever la moitié de
ces équipements, de ces ordinateurs réduira le service à
la clientèle, ne permettra pas aux centres de faire le suivi qui leur
est demandé en termes d'efficacité, de rapidité, etc.,
étant donné qu'ils n'auront pas les outils nécessaires
pour répondre. On dit que cela ne suffit pas, ni plus ni moins.
Mme Marois: D'accord. Je vais demander à M. Roy de
répondre à cette question, si vous me le permettez, M. le
Président.
M. Roy: Effectivement, dans l'opération de transfert du
fichier main-d'oeuvre, du fichier de l'offre, où on mécanise
présentement toutes les opérations de référence des
clientèles vers les entreprises, nous avons procédé l'an
dernier à la location de 21 terminaux de façon à aider le
réseau dans l'enregistrement des nouvelles données. Le contrat de
location s'est terminé le 31 mars courant. Entre-temps, nous avons
placé une demande auprès de la firme qui fournit les terminaux
pour l'achat de 55 nouveaux terminaux qui doivent nous être livrés
au cours du mois de mai ou au début de juin. Il est prévu que
l'installation des 50 nouveaux terminaux sera terminée pour
septembre.
M. Sirros: Cela veut dire que chaque centre, à ce
moment-là, aura l'équipement qu'il lui faudrait,
c'est-à-dire plus d'un terminal.
M. Roy: II y a au moins 50 terminaux additionnels qui sont
prévus pour le réseau Travail-Québec de façon
à répondre aux besoins qui ont été
identifiés par les gestionnaires en région.
M. Sirros: Cela va. Merci. Pouvez-vous me donner l'état de
la situation quant aux... Je m'excuse.
Mme Marois: II y a peut-être une chose à souligner.
On a rendu opérationnel ce qu'on appelle le système interactif de
placement qui est un nouveau service qu'on peut offrir à
Travail-Québec et qui concerne surtout l'offre de main-d'oeuvre. Il y a
des communications qui peuvent se faire sur l'ensemble du territoire
québécois de telle sorte qu'on peut savoir s'il y a des manques
de spécialistes ou de travailleurs et de travailleuses dans tel secteur
ou dans tel métier et aussi savoir s'il y a des personnes disponibles
ailleurs dans d'autres régions. Ce travail se fait. C'est donc une
amélioration qu'on a apportée à notre système
informatique.
M. Sirros: Pouvez-vous me donner l'état de la situation
quant au nombre d'employés permanents à Travail-Québec, et
d'occasionnels? Qu'est-ce qui arrive avec les occasionnels? Est-ce qu'ils ont
eu leur contrat prolongé? Il y a eu une période où il y
avait un certain flottement et où ils ne savaient pas si leur contrat
allait être renouvelé ou non. On leur disait de venir au travail
sans trop savoir s'ils seraient là le lendemain.
Mme Marois: Je vais laisser M. Vachon répondre à
votre question. Cependant, je puis vous dire que, pour ce qui est des
occasionnels que nous avions dans l'ensemble du réseau
Travail-Québec, leur contrat a été renouvelé pour
un an. Cela fait déjà quelques semaines.
M. Vachon: Alors, dans le réseau Travail-Québec il
y a, en termes d'employés permanents, 2449 personnes. Les occasionnels,
au budget, sont évalués à 600 personnes-
année. À certaines époques toutefois, il y a
près de 1000 personnes à titre d'occasionnels qui travaillent
dans le réseau Travail-Québec, mais qui ne sont pas tous
là pour un an.
Dans le contexte de l'opérationalisation des mesures de relance,
le ministère a présenté des demandes au Conseil du
trésor pour se voir reconnaître des ressources supplé-
mentaires qui, comme les mesures de relance sont temporaires, seraient
probablement des ressources occasionnelles.
Par ailleurs, il y a actuellement en cours une étude qui a
été confiée à une firme externe sur
l'évaluation des besoins en effectifs du réseau
Travail-Québec et dont on devrait connaître les conclusions
à la fin de juin. Notre appréhension est que le nombre
d'occasionnels est trop grand, dans le réseau Travail-Québec, par
rapport au nombre d'employés réguliers et que cette situation
amène du flottement dans la prestation de certains services aux
clientèles du ministère. Avec cette expertise extérieure
le ministère espère être en mesure de faire valoir aux
autorités centrales du gouvernement qu'il serait peut-être
opportun de convertir un certain nombre de postes occasionnels en postes
permanents. Mais on doit attendre encore quelques mois avant d'obtenir le
résultat de ces travaux et de pouvoir faire une démarche de ce
genre.
(11 h 45)
Mme Marois: Pour ajouter une forme d'appréciation à
ce que disait M. Vachon, effectivement, lors de rencontres que j'ai eues
à travers le Québec dans différents centres
Travail-Québec, puisque j'ai commencé à rencontrer les
gens - j'espère voir tous les centres, progressivement, au fur et
à mesure de la possibilité de temps que je peux avoir pour le
faire - cela m'avait été largement souligné que la
proportion d'occasionnels était quand même trop importante si on
considère le besoin de permanence, c'est-à-dire les besoins qui
sont permanents. On a eu effectivement des discussions au niveau des
sous-ministres et de l'administration et on espère pouvoir corriger un
peu le tir à cet égard quant au nombre d'occasionnels parce qu'on
espérait - et on le souhaite toujours, remarquez-bien - qu'il y ait une
baisse plus importante de bénéficiaires d'aide sociale. Donc, le
rythme de croissance est moins élevé. Il y a une certaine
stabilisation actuellement mais ce qu'on constate c'est que la baisse qu'on
aurait souhaitée n'est pas là. À ce moment, les
occasionnels étaient là pour compenser cette hausse importante
qu'il y a eu au moment de la crise, certains autres pour mettre en place des
programmes sur une base expérimentale ou autres. Il y a donc plus de
logique maintenant peut-être à ce qu'on procède de cette
façon. Donc, pour une proportion, il faudra procéder à des
modifications de ces postes d'occasionnels vers la permanence.
M. Sirros: J'aurais une couple de choses à dire. D'abord,
sur la déclaration disant que le nombre de bénéficiaires
diminuera en termes de taux de croissance, je regarde les prévisions que
le ministère a faites entre janvier et avril. En janvier, on en
était à 408 000 et selon les prédictions ce sera à
421 000 ménages. Par rapport aux mois antérieurs de
l'année 1983, cela s'équivaut en termes d'augmentation.
Maintenant, la deuxième constatation. Étant donné
cette trop grande proportion d'occasionnels par rapport aux permanents, comment
expliquez-vous la baisse du nombre de permanents par rapport à l'an
passé? Ce n'est pas élevé, il s'agit seulement de 13
personnnes, mais étant donné déjà cette trop grande
proportion d'occasionnels il me semblerait que c'est l'inverse qui devrait se
produire, c'est-à-dire qu'on augmenterait le nombre de permanents
plutôt que de le diminuer.
M. Vachon: II n'y a pas eu de baisse des permanents dans les
réseaux Travail-Québec. Cette réduction a
été effectuée plutôt au niveau des services
administratifs centraux du ministère dans le contexte des compressions
d'effectifs qui sont demandées à l'ensemble des
ministères.
M. Sirros: Donc, il s'agissait de 13 personnes qui travaillaient
au niveau de l'administration du ministère et non pas des centres comme
tels.
Je passe à mon autre question. Étant donné qu'il y
a souvent au cours de l'été des fins de semaine pluvieuses
où l'on cherche de la lecture intéressante, serait-il possible
d'avoir une copie de l'étude qui sera terminée vers la fin juin
sur les besoins?
Mme Marois: Je n'ai pas du tout pris connaissance de
l'étude. Donc, si vous permettez, je vais d'abord en prendre
connaissance et, à ce moment, je verrai s'il est possible de vous rendre
cette étude disponible.
M. Sirros: Sur quel critère déciderez-vous
cela?
Mme Marois: Bien, je vais commencer par la lire - si cela ne vous
fait rien, c'est déjà pas mal - prendre contact avec ses
résultats et par la suite on pourra en rediscuter si vous le
souhaitez.
M. Sirros: Quelque chose qui m'a intrigué, ni plus ni
moins...
Mme Marois: Je voudrais seulement revenir sur l'augmentation des
clientèles. Je veux bien qu'on me comprenne. Ce que je
dis, c'est que le rythme d'augmentation a baissé de façon
importante. Quand on regarde les prévisions, par rapport
évidemment à ce qu'on a connnu pendant l'année 1982,
débordant sur 1983, il y a toujours une croissance des clientèles
bénéficiaires d'aide sociale. Sur ce point, on s'entend. Ce que
je dis, c'est que le rythme de croissance s'est quand même
modifié. Et aussi, ce qu'on prévoit, c'est une augmentation faite
par rapport, par exemple, aux prévisions qu'on avait au budget
supplémentaire, augmentation un peu moins élevée que celle
qu'on avait anticipée à ce moment.
Vous voulez avoir d'autres chiffres?
M. Sirros: Est-ce qu'on regarde les mêmes chiffres? J'ai le
tableau de l'évolution mensuelle des ménages et des
déboursés selon la composition des ménages. Les
prévisions, par exemple, entre février et mars indiquent que cela
va augmenter de 3000 environ et de mars à avril d'environ 5000
bénéficiaires ou ménages. Je regarde les mois
antérieurs où les augmentations ont été de 2000,
3000. Donc, c'est dans le même ordre de grandeur en termes de croissance.
C'est pour cela que je ne voyais pas où est-ce que...
Mme Marois: Ce n'était pas aux mêmes
périodes.
M. Sirros: C'est peut-être un détail, mais les
chiffres de février, mars, avril 1984 sont des projections, tandis que
les autres chiffres sont des chiffres réels. Je regarde l'augmentation
mensuelle réelle qui a eu lieu en 1983. Elle était de l'ordre
de... Par exemple, si vous regardez - il y a même eu une baisse à
un moment donné - d'avril 1983 à mai 1983, cela a augmenté
d'environ 3000 ménages. Avant cela, cela avait augmenté de 5000
ou 5500. Si vous regardez les projections, c'est dans le même ordre de
grandeur. C'est pour cela que je ne comprenais pas... L'espoir que cela va
diminuer, oui, je le partage. Mais, en tout cas, les chiffres sont là et
on regardera... Ce qui...
Mme Marois: Oui, je vous écoute.
M. Sirros: ...m'avait intrigué, c'est que dans le cahier
que vous avez préparé pour l'étude des crédits,
à la page 44, il y avait trois contrats: de services, de gardiennage et
de sécurité... C'est dans le cahier de demande de
renseignements.
Mme Marois: Oui, vous l'avez dit.
M. Sirros: C'était intéressant de savoir... Il
s'agissait, par exemple, de sécurité lors de la distribution des
chèques d'aide sociale. Ce qui m'avait intrigué, c'était
surtout le gardiennage pour le comité de travail sur l'emploi du 2 au 14
novembre 1983. Ce n'était pas tellement le montant, mais c'était
quoi?
Mme Marois: Non, il est minime en effet.
M. Sirros: Oui.
Mme Marois: C'est dans le cadre des travaux qui ont
été effectués pour le plan de relance du gouvernement du
Québec où chacun des ministères avait ses projets à
travailler et à présenter. C'est dans ce contexte qu'on avait mis
sur pied une équipe un peu spéciale: des gens du ministère
venant de différents services qui avaient à présenter des
propositions et à travailler sur des hypothèses, qui ont
d'ailleurs donné lieu aux mesures qu'on connaît maintenant. Ils
avaient été détachés du ministère - c'est
une façon de parler - et avaient dû se regrouper, puisque
c'étaient des gens de différentes unités. Cela avait
demandé qu'on puisse contrôler les entrées et sorties de
documents. Vous savez les difficultés que cela présente
parfois.
M. Sirros: C'est un peu...
Mme Marois: On avait utilisé, je pense une école
désaffectée à ce moment-là pour faire en sorte que
ces gens soient en session intensive de travail. Aucun gardiennage
n'était assumé; on devait donc l'assumer nous-mêmes.
M. Sirros: C'était, ni plus ni moins, un genre d'isolement
qu'on imposait à ces gens-là pour qu'il n'y ait pas de fuite?
Mme Marois: Ah! non, pas nécessai- rement. Je pense qu'ils
étaient très heureux de pouvoir travailler à des projets
emballants.
M. Sirros: Serait-il possible, quand vous préparerez le
cahier de réponses que vous avez mentionné tout à l'heure,
de nous donner aussi un tableau évolutif du nombre d'employés qui
travaillaient auprès des bénéficiaires de l'aide sociale
avant la fusion et de ceux qui y travaillaient après cette fusion? Si
c'est possible. Je ne suis pas certain que vous puissiez le faire.
Mme Marois: On peut prévoir de vous fournir cela pour l'an
prochain. Ce qu'on me dit, c'est que ce serait... Il y a des
intégrations de corps d'emplois, des intégrations de fonctions et
ce serait sûrement très difficile de vous donner cette
information. D'accord?
M. Sirros: Si vous pouviez me donner également des
renseignements sur le nombre d'employés qui sont dans les modules
jeunesse du réseau.
Mme Marois: Oui, on peut vous donner cela. On a cette
information.
M. Sirros: Je n'ai pas d'autre question, M. le
Président.
Le Président (M. Paré): Y a-t-il d'autres questions
sur le programme 1? Il n'y a pas d'autres questions. Programme 1,
adopté.
Programme 2: Administration déléguée Je programmes
en sécurité du revenu.
Mme Marois: On y voit essentiellement... Je vais sortir mon
cahier, maintenant qu'on a des cahiers. Soit dit en passant, je trouvais cela
important de le dire parce que mes gens m'ont souligné cela. Il semble
que, l'année dernière, on avait félicité les gens
de mon ministère pour l'excellente qualité des dossiers
présentés et que, cette année, on avait choisi la
même formule pour présenter le cahier aux membres de cette
commission. Cependant, il semble qu'on n'en avait pas mis suffisamment cette
année et, finalement, c'était la même chose que
l'année dernière. Enfin, ceci étant dit, cela ne fait
rien, on a quand même pris vos remarques...
M. Sirros: Commentaires.
Mme Marois: ...et on va corriger pour l'année
prochaine.
M. Sirros: Je vous ferais remarquer tout simplement, M. le
Président, que ce n'était pas le député de Laurier
qui s'est plaint de...
Mme Marois: Non, je l'avoue, M. le Président.
M. Sirros: Alors, on a peut-être... En tout cas!
Mme Marois: En s'engageant dans le programme 2, finalement ce que
l'on voit, c'est bien dit au niveau du titre, Administration
déléguée de programmes en sécurité du
revenu. Il s'agit de permettre, dans le fond, à certains organismes qui
administrent des programmes de sécurité du revenu d'avoir les
sommes nécessaires à cette administration, puisque le reste ce
sont des budgets de transfert. On y retrouve les allocations familiales, les
régimes supplémentaires de rentes, l'administration de l'aide
sociale à la ville de Montréal et l'administration de
l'assistance-maladie.
M. Sirros: Ce sont, ni plus ni moins, simplement des transferts
qui sont faits pour que ces montants soient disponibles. Je n'ai pas de
question, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Pas de question pour le
programme 2. Le programme 2 est-il adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Paré): Nous passons au programme
3, Direction et gestion de la Commission des affaires sociales.
Commission des affaires sociales
Mme Marois: D'accord. Alors, je vais demander au juge Poirier de
se joindre à moi.
M. Sirros: Comment est-ce que cela va à la Commission des
affaires sociales?
Mme Marois: Je pense que cela va un peu mieux. On y a, pendant
l'année, alloué un certain nombre de ressources nouvelles. Je
vais laisser le juge Poirier vous parler peut-être plus longuement de la
commission. Ce que l'on constate, cependant, c'est que dans l'ensemble des
divisions, à l'exception d'une division, il y a une réponse
adéquate et dans des délais très courts, compte tenu quand
même qu'un mécanisme de révision implique qu'une demande
est déposée, qu'on doit planifier dans le temps des auditions et
tout le reste. Il y a donc un rythme très adéquat et très
correct de réponses aux demandes. (12 heures)
L'endroit où c'est le plus difficile, évidemment, c'est
dans la division des accidents du travail, compte tenu des prévisions
qu'il y avait eu au départ du type de plaintes qui allaient être
déposées à la commission et de ce qui s'est passé
dans le réel. C'est au niveau de cette division qu'il y a un certain
nombre de difficultés. Pendant l'année, on a ajouté de
nouvelles ressources. La commission elle-même a modifié ses modes
de fonctionnement de telle sorte qu'elle accélère le processus de
réception et de travail sur ces plaintes. Par contre, il reste encore du
rattrapage à faire. Si le juge Poirier voulait ajouter un certain nombre
d'éléments pour informer les membres de la commission à
savoir comment cela va à la Commission des affaires sociales...
Accidents du travail
M. Poirier (Gilles): Au plan budgétaire, on n'a aucune
difficulté. Le problème se pose, évidemment, au niveau du
nombre d'appels particulièrement et exclusivement
dans la division des accidents du travail, comme Mme la ministre l'a
indiqué.
C'est un problème qui s'est aggravé au cours des
années. Il faut dire au départ que les prévisions
indiquaient qu'on aurait à peine 400 appels au sujet des accidents du
travail. Cela s'est révélé totalement faux. Je dois vous
indiquer que, dans l'année qui se termine, on a eu 2400 appels au sujet
d'accidents du travail. Ce qui représente une augmentation de 33% par
rapport à l'an dernier. Dans l'année 1983-1984, on a
réussi à entendre 1900 appels. Cela veut dire qu'on ne peut
même pas entendre le nombre d'appels qui entrent par année,
malgré un certain nombre de mesures qui avaient été
adoptées dans le passé. Par exemple, au départ de la
division des accidents du travail, la commission ne constituait qu'un seul
quorum par semaine. Avec l'augmentation du nombre de membres, l'engagement
d'assesseurs médecins à temps plein, on a réussi à
porter le nombre de 325 à 941 au cours de l'année 1983-1984.
En parallèle de cela, la loi a été amendée
de manière à permettre la réduction des quorums. La loi
prévoyait que les appels en matière d'accidents du travail
devaient être entendus par un membre avocat et deux médecins. Les
quorums ont été réduits à deux personnes; un
avocat, nécessairement, et un médecin, nécessairement. On
a aussi augmenté le nombre de cas entendus par jour. On constate un
autre problème, c'est le nombre considérable de remises
réclamées par les parties. Il y a 29% des remises qui sont
réclamées malgré toutes les mesures que la commission a pu
prendre: conférences préparatoires, etc. Ce qui indique qu'il y a
vraiment un problème au niveau de la loi comme telle. Je sais que le
gouvernement est en train de réfléchir aux amendements à
apporter à cette loi. Ce qu'il va falloir faire dans le cadre de cette
loi, c'est qu'il faudra encore augmenter le nombre de personnes pour faire face
au cumul.
Actuellement, si on veut résorber le problème dans un an
et demi, il faut entendre 5200 appels par année. Ce qui voudrait dire
puisque, actuellement, seulement à la division des accidents du travail,
nous fonctionnons à cinq, six quorums par semaine - ce qui est plus que
dans la division de l'aide sociale - qu'il va falloir doubler le nombre de
quorums. Nous avons donc transmis des demandes au Conseil du trésor et
aux autorités gouvernementales à ce sujet.
Il y a d'autres mesures en parallèle qu'on veut essayer
d'établir et cela peut peut-être concerner les
députés qui nous écrivent très souvent parce que,
évidemment, leurs contribuables attendent l'audition. On veut essayer
d'établir, si on a le personnel voulu pour faire le tour des 4000
dossiers, une priorité différente pour la mise sur le rôle.
Actuellement, la mise sur le rôle d'audition est en fonction de la date
d'entrée de l'appel. On veut établir une priorité
différente en tenant compte des cas urgents, On veut essayer de
constituer des rôles de pratique avec plusieurs dossiers sur des
questions de procédure. Par exemple, tous les problèmes
concernant les hors-délais, les absences de juridiction, les absences de
décision de la CSST. S'il y a des dossiers qui traînent et que la
personne apprend deux ans après qu'elle n'était pas dans les
délais, imaginez-vous!, elle n'est pas très heureuse de se faire
dire cela deux ans après. Nous allons donc essayer de dépister
ces dossiers de manière à faire des rôles
spéciaux.
Peut-être que des amendements seront apportés à la
loi éventuellement. Par exemple, pour permettre de constituer des
quorums d'une seule personne dans certains cas, quorums composés d'un
avocat dans les cas de procédure, par exemple. On veut
accélérer la formule des conférences préparatoires,
mais je dois vous dire qu'on a énormément de difficultés
dans les conférences préparatoires parce que, à la base
d'un accident du travail, parfois, il y a un grief. Finalement, il est
difficile que tout le monde s'entende pour essayer de procèder dans un
temps raisonnable, déterminer le nombre de témoins, s'entendre
sur le nombre de cas qu'on doit entendre. Il y a donc des difficultés,
tant du côté patronal que du côté syndical.
On a essayé aussi d'introduire la possibilité de rendre
des décisions sur le banc, c'est-à-dire des décisions qui
seraient écrites rapidement. Les gens - évidemment, surtout dans
les cas où on rejette l'appelne sont pas très heureux qu'on rende
des décisions sur le banc. Quand on l'accueille,il n'y a pas de
problème. Il y a aussi la possibilité de rendre des
décisions ex parte sur la foi du dossier quand il y a absence des
parties. Ce sont des choses qui pourraient être envisagées, en
parallèle évidemment de l'augmentation du nombre de membres.
Mme Marois Je dois dire qu'effectivement ce dont le juge Poirier
vient de parler, ce sont des mesures dont on avait discuté ensemble pour
essayer de voir comment on pouvait résorber la masse de dossiers en
attente sur une période relativement courte. C'est un ensemble de
suggestions que fait la Commission des affaires sociales qui m'apparaissent
très intéressantes à première vue - on en a
déjà un peu discuté ensemble - et qui impliqueraient,
à ce moment, des ressources supplémentaires. Mais l'ensemble des
mesures proposées là viendrait effectivement corriger le
problème - je dirais le seul problème-qui, à mon point de
vue, apparaît ou existe
à la Commission des affaires sociales et qui est ce fameux
dossier des accidents du travail.
Le Président (M. Paré): Je suis heureux de voir que
des idées sont amenées pour résorber ou réduire les
délais devant la commission et je pense que tout le monde s'en
réjouira. On parle d'augmentation de personnel. On retrouve dans les
crédits: crédits additionnels obtenus pour l'augmentation du
nombre d'effectifs, 325 000 $. Par contre, si on regarde le nombre
d'employés, on augmente d'une personne. Comment pouvez-vous m'expliquer
cela? On retrouve cela à la page 41 du cahier explicatif, programme 3,
fonctionnement et personnel, 1 et 2.
Mme Marois: D'accord. Si vous regardez au niveau des effectifs
autorisés, à la page 40, de 1983-1984 vers 1984-1985, on voit de
81 à 87 personnes; il y a donc une variation de 6 personnes. Dans les
employés à temps partiel, il y a une diminution et le total du
nombre de personnes-année - ah! vous avez bien raison! - passe de 92
à 93.
L'explication que j'en donnerais, à moins que quelqu'un en trouve
une meilleure, c'est qu'au niveau des assesseurs et de certains médecins
on procède à contrat. Je ne sais pas si cela se trouve à
ce moment au niveau du personnel de la commission. Il sont tous, finalement,
à contrat. Ce sont des contrats de cinq ans, parce qu'on a
ajouté... combien d'assesseurs, M. Poirier, cette année?
M. Poirier: Actuellement, il y a 20 membres et 26 assesseurs.
Probablement que les 325 000 $ tiennent compte du fait qu'on a eu
l'autorisation d'engager trois nouveaux membres et trois nouveaux
assesseurs.
Mme Marois: Six.
M. Poirier: Ce montant de 325 000 $ m'apparaît
élevé. Cela doit tenir également compte du fait que les
augmentations de traitement pour les membres et assesseurs ont
été payées durant l'année.
Mme Marois: Vous allez donner l'information à ce
moment-là.
Le Président (M. Paré): Je vais seulement vous
demander de vous identifier...
M. Gallay (Michel): Je m'appelle Michel Gallay. Je pense que le
niveau de traitement des membres et assesseurs, s'ils sont médecins, est
beaucoup plus élevé que le niveau des salaires des occasionnels.
C'est pour cela qu'on rajoute ce montant.
Le Président (M. Paré): Et il couvrirait les six
nouveaux postes qui seraient comblés à partir de l'année
actuelle.
M. Gallay: C'est cela.
Le Président (M. Paré): Ce sont des gens qui...
Mme Marois: Ce que le président voulait savoir c'est
comment on explique une hausse aussi importante et qu'on n'augmente pas le
nombre de personnes. Alors, sur le nombre de personnes, quand on regarde le
cahier, effectivement...
M. Gallay: ...de 92 à 93 mais par contre le nombre des
permanents augmente de 81 à 87. Celui des occasionnels passe de 11
à 6.
M. Poirier: II y a une diminution des occasionnels par rapport
à l'augmentation des permanents.
M. Gallay: C'est cela.
Le Président (M. Paré): Peut-on en conclure que
c'est seulement la différence entre 6 et 1 ou si c'est l'indexation des
salaires des autres, des 93 finalement aussi qui sont inclus dans cela?
M. Gallay: II y a aussi l'indexation qui a été
accordée par le décret du mois de janvier.
Le Président (M. Paré): Ah bon! Ce n'est pas
seulement le changement de plus 6 et moins 5 mais c'est aussi l'indexation sur
les 93...
Mme Marois: Oui, cela comprend tout.
Le Président (M. Paré): ...la masse salariale et
les conditions qui s'y rattachent. M. le député de Laurier.
M. Sirros: Cela voudrait dire que l'augmentation prévue
est d'une personne. Je pense que c'était cela la question initiale.
C'était la question que j'avais aussi, je suis heureux de voir que cela
a été posé. On dit: On va augmenter le nombre
d'employés pour la Commission des affaires sociales étant
donné l'accélération nécessaire. On regarde le
nombre d'employés et on passe de 92 à 93.
M. Poirier: Le problème quant à l'augmentation,
c'est que les membres et les assesseurs, pour fins budgétaires, sont
considérés comme des employés permanents. C'est
l'augmentation des trois assesseurs médecins à temps plein qu'on
a demandés. Par ailleurs, on a diminué le nombre des occasionnels
de 5, voyez-vous. De sorte que
cela se traduit par 6 personnes de plus au plan des permanents mais en
termes globaux le personnel de bureau comme tel diminue dans le fond, les 5
occasionnels. On a demandé la prolongation de ces 5 pour l'année
qui vient.
M. Sirros: Ce qu'on veut dire finalement c'est que les personnes
qui travaillent directement avec les cas qui sont soumis ont été
augmentés de 6, les personnes qui font le travail de soutien à
ces décisions ayant été...
M. Poirier: Ce qui est arrivé c'est que l'étude
n'est pas terminée complètement pour les employés de
soutien qui vont évidemment servir pour l'augmentation du nombre des
membres et des assesseurs. Cela est étudié dans le cadre des
amendements qui seront apportés à la Loi sur les accidents du
travail. Selon exactement la nature des appels, est-ce que cela va prendre tel
genre de personnel ou tel autre? La réduction est en parallèle de
l'implantation du système d'informatique où on a traduit qu'avec
cela on pouvait économiser 5 personnes au niveau des employés
à temps partiel parce que c'étaient des gens qui avaient
été donnés comme projets spécifiques en attendant
l'implantation de l'informatique. L'augmentation des permanents c'est
uniquement au niveau des membres et des assesseurs.
M. Sirros: Pouvez-nous donner une idée des délais
moyens pour chacune des divisions?
M. Poirier: On a établi une moyenne d'à peu
près six mois pour l'ensemble des divisions à partir de
l'entrée de l'appel et de la décision rendue. C'est pour
l'ensemble des divisions mais on exclut dans ce calcul les accidents du travail
parce que là les statistiques seraient complètement fausses.
C'est un délai qu'on voudrait raccourcir si on peut passer à
travers les accidents du travail. C'est un délai moyen
évidemment. Il y en a plus...
M. Sirros: La division de l'aide sociale par rapport aux autres,
à l'exclusion des accidents du travail, est-ce qu'elle a une moyenne
d'attente plus longue ou plus courte?
M. Poirier: Non. Elle est plus courte effectivement parce qu'on
fait le tour de toutes les régions une fois et même deux fois par
mois. Tout dépend de la date d'entrée de l'appel. Si l'appel
entre au moment où le rôle du mois suivant est constitué,
là il peut évidemment se traduire par un mois de retard parce que
le rôle est déjà constitué. Mais si l'appel entre au
début du mois il a de fortes chances de se retrouver dans le mois
suivant sur le rôle quand le quorum passera dans la région
donnée. Pour compenser dans certains endroits on a même
constitué deux rôles dans la même région.
Mme Marois: Évidemment, ce qu'on sait c'est que dans ces
cas ce sont des situations plus criantes et on a voulu que dans ces cas
particuliers on ait le moins d'attente possible. J'imagine que c'est à
peu près le maximum de ce qu'on peut faire à la limite, à
moins de grossir la commission et de faire en sorte qu'on entende les causes
sur le moment. On arrive à peu près au délai le plus petit
qu'on puisse avoir. D'accord? (12 h 15)
M. Sirros: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Paré): C'est complet pour le
programme 3? M. le député de Rivière-du-Loup.
Cas d'urgence
M. Boucher: Pour les cas d'urgence, est-ce qu'il y a des
possibilités pour les gens d'avoir un traitement spécial
actuellement?
M. Poirier: La loi prévoit que, si la personne adresse une
requête à la commission, la commission a le pouvoir, dans les cas
d'urgence, de suspendre l'exécution de l'administration de l'aide
sociale et, à ce moment, de rétablir l'aide sociale pendant la
durée de l'audition de l'appel. Je ne dirais pas que cela se fait d'une
façon considérable mais, dans nos rapports annuels, on donne des
chiffres sur ces requêtes d'urgence, Cette possibilité est
très connue des avocats de l'aide juridique en particulier qui, en
général, représentent les assistés sociaux.
Alors, pour l'année 1982-1983, il y a eu 223 demandes d'urgence
sur environ 2245 appels. Cela représente à peu près 10%.
C'est entendu immédiatement. Dès qu'on reçoit une demande
d'urgence, je délègue un commissaire. On a fait amender la loi
pour permettre encore plus de rapidité, pour permettre également
aux assesseurs d'aller entendre ces requêtes. Si on reçoit
l'appel, on se présente le lendemain pour entendre la cause.
M. Boucher: Oui. Actuellement, pour la division des accidents du
travail, est-ce qu'il y a une possibilité d'urgence?
M. Poirier: Non. Dans la division des accidents du travail, la
même possibilitié théorique existe mais, en pratique, ce
n'est pas utilisé. Il faut dire que, lorsque c'est l'accidenté
qui en appelle, la décision de la CSST est exécutoire. Je ne sais
pas, on n'a pas eu de situations d'urgence mais je ne
pense pas qu'on ait la même possibilité qu'à l'aide
sociale. Si, par exemple, on a refusé de le reconnaître comme un
accidenté du travail, on ne peut rétablir la rente. Alors, pour
un accident du travail, il y a vraiment un gros problème. C'est
inacceptable de ce côté. Pendant la période où la
personne ne peut venir devant nous, évidemment, il y a d'autres recours.
À ce moment, c'est l'aide sociale.
Dans les cas où ils reçoivent quand même une
certaine rente et qu'ils veulent simplement une augmentation de la rente pour
des problèmes d'incapacité, le problème est moins
dramatique. On voudrait avoir la possibilité de faire l'analyse des
dossiers et essayer de dépister les situations d'urgence dans notre plan
de redressement pour les entendre plus rapidement que les autres.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Laurier.
M. Sirros: Est-ce que pourriez expliciter un petit peu sur ce qui
constitue les critères qui déterminent si c'est un cas d'urgence,
et quelle est la procédure à suivre pour une personne qui veut se
faire entendre immédiatement?
M. Poirier: La procédure à suivre est très
simple. Il suffit d'une simple lettre adressée à la commission.
En général, c'est une lettre qui accompagne la demande d'appel.
On conteste une décision en matière d'aide sociale et on
accompagne... Ou, dans le même document, on indique que la personne est
dans une situation d'urgence et demande évidemment à être
entendue de toute urgence pour suspendre la décision. C'est inscrit
immédiatement; c'est même inscrit avant que l'appel au fonds soit
inscrit. C'est un rôle spécial.
Le critère c'est que dans la division de l'aide sociale la
commission établit un critère de dangerosité qui doit
être un peu différent de l'effet pur et simple de la mesure. En
d'autres termes, c'est évident que le simple fait de se faire couper
l'aide sociale, à première vue, cela peut créer une
situation d'urgence. Alors, si le législateur a voulu que les
décisions de l'administration soient exécutoires, en principe,
sauf si on fait une demande comme celle-là, il faut que ce soit un
critère un peu plus fort que cela.
Ce que la commission établit c'est: Est-ce que la personne peut
disposer d'autres ressources, à court terme, en attendant que l'appel
soit inscrit? À ce moment, on peut envisager la possibilité d'une
aide de la famille, on peut envisager la possibilité d'emprunts qui ont
pu être faits, la possibilité évidemment de la vente de
certains biens. En d'autres termes, ce sont des éléments qui
s'ajoutent aux critères de l'aide sociale comme telle parce que
autrement il suffirait d'invoquer qu'on s'est fait couper l'aide sociale pour
qu'on accorde nécessairement la requête en urgence.
M. Sirros: Est-ce que cela serait vraiment mauvais?
M. Poirier: Dans l'ensemble des situations, pour une année
donnée, on indique... J'ai des chiffres ici pour l'année
1982-1983. Sur les 222 demandes qui ont été
présentées, il y en a 154 qui ont été accueillies
et 69 qui ont été rejetées.
Mme Marois: C'était les demandes d'urgence.
M. Poirier: C'était les requêtes pour urgence.
M. Sirros: J'aimerais demander à la ministre si ce serait
vraiment mauvais que le simple fait de se faire couper l'aide sociale fasse en
sorte qu'il faudrait que la dernière instance d'appel intervienne
rapidement, parce qu'il me semble qu'avoir recours à l'aide sociale
présuppose que - dans la plupart des cas, à part quelque-unes qui
ont des biens, etc. - ce sont des personnes qui n'ont effectivement aucun autre
recours et que le fait de se faire couper l'aide sociale crée une
situation d'urgence.
Mme Marois: II n'y a pas de délai, à ce moment.
J'ai de la difficulté à saisir votre question.
M. Sirros: Peut-être que je suis sur une mauvaise base.
J'ai cru comprendre que la moyenne du délai entre le moment de la
demande d'une révision et la décision rendue était de six
mois, sauf dans les cas d'urgence où c'était immédiat. Si
on définit les cas d'urgence, on dit que c'est plus que le simple fait
de se faire couper l'aide sociale. On regarde la possibilité de voir si
la famille ne peut pas aider, les prêts, etc. Parce que autrement il
faudrait que tous les cas soient considérés comme des urgences.
Je posais la question: Est-ce que ce serait mauvais de considérer tous
ces cas comme des urgences parce que, effectivement...
Mme Marois: Remarquez, il y a des cas fondés dans le sens
où il y a suspension ou coupure de l'aide sociale parce que c'est
fondé. On se trompe dans un certain nombre de cas; la preuve c'est qu'en
révision il y a des corrections qui sont apportées. À ce
moment, est-ce qu'on ne risque pas de créer une ouverture très
large qui ferait en sorte que dans des cas tout à fait justifiés,
on ne viendrait qu'alourdir à la limite l'administration de la
commission? Je comprends votre préoccupation à cet égard
mais il faudrait tenir pour acquis que les
décisions qui se prennent sont largement arbitraires ou
non-fondées. Alors que dans une certaine proportion - j'imagine et
j'espère dans la proportion la plus importante possible, puisque,
évidemment, si on n'a pas d'autres ressources, cela devient plus
qu'ennuyeux, cela devient même très sérieux pour les
personnes - les décisions qui sont prises, le sont de façon juste
et équitable. Mais comme cela entre quand même comme un des
éléments dans les critères de prise de décision en
situation d'urgence, évidemment, qu'on envisage la possibilité
que cette personne puisse avoir d'autres ressources, je pense qu'on a comme
administrateur ou administratrice de l'État cette responsabilité
aussi.
M. Poirier: Permettez-moi d'ajouter que, même en cours
d'audition, si la commission se rend compte que la personne est dans une
situation d'urgence, elle peut, d'office, décréter la suspension
de la décision avant même que la commission rende sa
décision, si elle considère qu'elle a analysé la situation
et que cela peut lui prendre quinze jours, trois semaines avant de rendre la
décision. Elle peut même le faire en cours d'audition, et elle le
fait en cours d'audition. Ce n'est pas compté dans les statistiques
parce que ce sont les requêtes, mais en cours d'audition, voyant la
situation, elle peut décréter le rétablissement de l'aide
sociale en attendant que la décision soit rendue. Cela compense un
peu.
M. Sirros: Donc, je ne pousserai pas plus. D'accord.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le programme 3
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. J'appelle le
programme 4, Allocations familiales.
Allocations familiales
Mme Marois: Programme 4, Allocations familiales. Je ne sais pas
s'il y a des questions autour de cela. Ce qu'on peut voir, pour ce qui est des
crédits, c'est qu'il y a eu certains crédits qui ont
été périmés, pour un assez bon montant, ce qui est
dû effectivement à une clientèle qui a été
moindre que prévu. On sait que le dernier document que le ministre
responsable du développement social a rendu public sur la population se
reflète au niveau des allocations familiales et de l'indexation qui a
été accordée.
Préparation du livre blanc
M. Sirros: Sans vous demander de commenter les fuites du livre
blanc, est-ce que vous pouvez nous dire à quel niveau se situe la
participation du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu quant à la préparation du livre
blanc en ce qui touche l'aide sociale et plus particulièrement les
allocations familiales? Comme on le sait, une des hypothèses de cette
fuite est de les abolir et de faire autre chose.
Mme Marois: Je n'avais pas prévu faire de commentaires. Je
ne prévois pas en faire non plus. À cet égard, comme tous
les documents qui deviennent des documents gouvernementaux, c'est vrai pour
d'autres projets de documents... On vient de vivre la formation
professionnelle, l'éducation permanente où chacun, selon les
missions respectives qu'on peut avoir, tente de contribuer le mieux possible
à la pensée gouvernementale la mieux articulée, la mieux
intégrée possible.
M. Sirros: C'est pour cela que je ne vous demandais pas de
commenter la fuite comme telle, mais plutôt de me décrire
où se situe la participation du ministère en termes de la
préparation de ces propositions qui, à un moment donné,
vont devenir un livre blanc réel et non pas fantôme.
Mme Marois: Je vous réfère à la
définition du mandat et de la mission du ministère qui concerne
évidemment la sécurité du revenu. À cet
égard, en regardant cette mission ou la façon dont on
définit cette mission, j'imagine que cela devrait vous amener à
conclure quant au rôle qu'on pourrait jouer dans un livre blanc sur la
fiscalité ou dans un livre blanc qui porterait sur la population par
exemple.
M. Sirros: Plus concrètement, est-ce qu'il y a par exemple
un groupe de travail particulier du ministère qui s'asseoit avec le
ministre des Finances pour regarder cette question? Est-ce qu'il y a un "task
force" spécial?
Mme Marois: Enfin, je dois vous dire que sur les modalités
il y a plusieurs façons de travailler différentes questions. On
tente de privilégier, selon les questions en cause, le meilleur moyen
pour arriver aux objectifs qu'on se fixe et d'assumer notre mission.
M. Sirros: Si je comprends bien, vous ne voulez pas dire ce que
vous faites.
Mme Marois: Actuellement, je n'ai pas de commentaires à
apporter effectivement sur les questions que vous soulevez.
M. Sirros: C'est plus clair comme cela.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le programme 4
est adopté?
M. Sirros: Un détail, est-ce que ce serait possible
à un moment donné d'avoir un tableau - je ne sais pas si cela
existe - de distribution des budgets consacrés aux allocations
familiales par tranche de revenu?
Mme Marois: On n'a pas cela, M. le Président.
M. Sirros: Est-ce que le ministre des Finances ne l'aurait
pas?
Mme Marois: Vous pourrez poser la question au ministre des
Finances.
M. Sirros: D'accord.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le programme 4
est adopté?
Mme Marois: La seule façon d'avoir cette donnée,
c'est à Statistique Canada qui fait une enquête sur les finances
des consommateurs. Là, on peut effectivement retrouver cette
information.
Le Président (M. Paré): Le programme 4 est
adopté. Nous passons au programme 5. À ce moment-ci, comme on
arrive à 12 h 30, selon nos règlements on devrait suspendre les
travaux. Comme il nous reste 33 minutes pour l'audition du ministère de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, j'aurais besoin du
consentement pour qu'on puisse poursuivre. Normalement les travaux, selon nos
règlements, devraient être suspendus à 12 h 30, sauf si
j'ai le consentement pour qu'on puisse poursuivre l'étude des
crédits du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu. Il nous reste 33 minutes à
écouler pour l'étude de ces crédits. Si on a consentement,
on peut poursuivre immédiatement, sinon on devra revenir après la
période des questions.
M. Sirros: On n'était pas programmé pour 14 heures
cet après-midi?
Le Président (M. Paré): Pour revenir après
la période des questions.
M. Sirros: À 15 heures?
Le Président (M. Paré): Donc, s'il n'y a pas
consentement pour poursuivre...
M. Sirros: Je n'ai tout simplement pas compris les 33 minutes par
rapport à 15 heures. (12 h 30)
Le Président (M. Paré): Non, ce qui arrive pour
l'étude des crédits du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu, qu'on est en train d'étudier
présentement, c'est qu'il nous reste encore 33 minutes du temps qui a
été prévu. Normalement, on revient après la
période des questions pour l'étude globale du ministère.
Il reste encore 33 minutes.
Mme Marois: Je ne sais s'il reste... Je ne voudrais pas vous
contredire, M. le Président. Est-ce qu'on avait alloué du temps
pour chaque programme? Si oui, il peut effectivement ne rester que 33 minutes;
sinon, il resterait plus de temps parce que la séance de cet
après-midi est prévue de 15 heures à 18 heures. D'autre
part - je ne veux pas influencer les membres de la commission, je ne suis pas
censée faire cela - il reste très peu de programmes. On a fait
déjà les numéros 6, 9 et 10. Les autres, Allocations de
maternité, Assistance-maladie et Sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris sont les numéros 5, 7 et 8. À
moins qu'il y ait beaucoup de questions à prévoir sur cela, on
pourrait effectivement prolonger. Je n'aurais pas d'opposition à ce
qu'on prolonge.
M. Sirros: Avez-vous prévu que la Commission des normes du
travail et la Régie des rentes vont aussi faire des...
Mme Marois: On est déjà passé sur les
programmes qui concernaient la Régie des rentes et la Commission des
normes du travail. S'il y avait maintenant des questions très
importantes qu'on voulait soulever...
M. Sirros: Pouvez-vous nous donner deux minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Paré): Oui, oui. Les programmes
qu'il reste à étudier sont les numéros 5, 7 et 8:
Allocations de maternité, Assistance-maladie et Sécurité
du revenu des chasseurs et piégeurs cris.
Mme Marois: Ce sont essentiellement des programmes de transfert
aussi.
M. Sirros: M. le Président, j'aurais une suggestion
à faire. Si on avait l'assurance que si on soumet quelques questions par
écrit, que ce soit au feuilleton ou que ce soit directement, elles
seraient traitées à l'intérieur de cette
préparation qui est faite pour répondre à l'ensemble des
questions, en ce qui concerne la Commission des normes du travail et la
Régie des rentes, on pourrait peut-être prolonger pour les 30
minutes qu'il nous reste. On pourrait terminer l'ensemble ce matin et ne pas
avoir besoin de revenir cet après-midi, à moins qu'il y en ait
d'autres qui ont des questions. Comme j'ai eu toute la latitude pour poser
toutes mes questions ce matin, cela a bien été.
Mme Marois: Je peux m'engager à cela. Habituellement,
quand on a l'information, il n'y a pas de problème, on peut la fournir.
Il s'agirait soit de nous les envoyer par écrit, de les mettre au
feuilleton ou même, à la limite, de les soulever dans les cinq
minutes de la fin de la période des questions. Elles seraient
enregistrées au journal des Débats, on pourrait donc envoyer
l'information à la commission.
Le Président (M. Paré): Donc, devant cette demande
et cet engagement de Mme la ministre, est-ce qu'il y a consentement pour
poursuivre?
M. Sirros: On peut poursuivre, il n'y en a pas beaucoup, M. le
Président.
M. Boucher: On peut poursuivre jusqu'à 13 heures.
M. Sirros: Je suggère qu'on poursuive pour terminer.
M. Boucher: D'accord.
M. Sirros: À l'intérieur des 30 minutes qu'il nous
reste, on pourra bien terminer l'ensemble, peut-être même plus
rapidement.
Le Président (M. Paré): D'accord. M. Sirros:
II y a consentement.
Le Président (M. Paré): Donc, devant ce
consentement, nous sommes rendus au programme 5, Allocations de
maternité.
Mme Marois: En fait, vous savez ce dont il s'agit. C'est qu'on
compense le délai de carence entre le versement de
l'assurance-chômage pour les femmes - parce que c'est ce programme,
finalement, qui tient lieu de congé de maternité - et le moment
où la personne prend sa décision. Il y a un délai de
carence de deux semaines que nous compensons par ce programme.
M. Sirros: Peut-on savoir...
Mme Marois: C'est ce que j'ai à dire pour l'instant sur ce
programme.
M. Sirros: La seule question que j'avais était à
savoir si on peut avoir une idée du nombre total de personnes
touchées par ce programme.
Mme Marois: Oui. On a ici les données disponibles au 15
mars pour 1983-1984. C'est 25 446 personnes. En 1982-1983, c'était 37
474 personnes. Enfin, cela se maintient mais cela va aussi évidemment
avec les taux de natalité.
Je m'excuse, à ces 25 446 personnes pour 1983-1984, on me dit que
je dois ajouter 7000 cas non encore traités mais qui sont en traitement.
Cela se rapproche finalement du chiffre de l'année dernière.
Le Président (M. Paré): Le programme 5 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Programme 7,
Assistance-maladie.
Assistance-maladie
Mme Marois: Assistance-maladie. Ce sont essentiellement les
programmes d'assistance-médicaments, de prestations d'orthèses et
de prothèses, les services optométriques qui sont reçus
par les bénéficiaires d'aide sociale et aussi les services
dentaires.
M. Boucher: Pour la variation de 5 000 000 $ par rapport à
l'an passé à l'élément Prestations de
médicaments, d'orthèses et de prothèses, est-ce que vous
avez ajouté d'autres possibilités d'orthèses ou de
prothèses ou bien est-ce la clientèle qui augmente?
Mme Marois: C'est la clientèle et le coût moyen qui
augmentent à ce moment.
M. Boucher: Mais il n'y a pas eu d'ajouts d'autres types
d'orthèses ou de prothèses comme, par exemple...
Mme Marois: Non, il n'y a pas eu de corrections, pas de choses
importantes. Il y a peut-être eu des améliorations mais
relativement secondaires.
M. Sirros: J'ai une question à poser. Il y a une
compression budgétaire à l'élément Prestations de
services. Où s'effectue cette compression budgétaire?
Mme Marois: C'est une compression que nous appliquons aux
bénéficiaires à l'égard des soins dentaires.
J'explique. Nous avons constaté que nous avions un taux de roulement
très élevé pendant les premiers six mois à l'aide
sociale. C'est particulièrement vrai pour les jeunes mais aussi pour
l'ensemble de la clientèle. On entre et on sort pendant les premiers six
mois de façon importante. Ce qu'on constatait c'est qu'il y avait une
demande très forte, à ce moment, pour toute espèce de
soins dentaires, de tout ordre, ce qui faisait en sorte qu'on avait une somme
très importante qui par la suite ne se représentait plus pour les
bénéficiaires. Comme il nous fallait permettre un certain nombre
de compressions, qu'on ne souhaitait pas le faire pour l'ensemble des
prestations
des bénéficiaires, qu'on souhaitait continuer à les
indexer, etc., on a tenté d'identifier la mesure qui nous apparaissait
la plus équitable et la plus juste possible. Donc, pendant les six
premiers mois, à moins qu'il n'y ait accident ou situation d'urgence,
parce que cela semble possible, quand on est bénéficiaire depuis
donc moins de six mois à l'aide sociale, on n'a pas droit aux soins
dentaires.
M. Sirros: C'est bien. La Commission des Affaires sociales
recommandait dans son rapport 1982-1983 que le règlement soit
modifié pour permettre le remboursement de frais en ce qui concerne le
transport pour réparation d'équipement médical. Est-ce que
cela sonne une cloche? Est-ce qu'on y a donné suite?
Mme Marois: On est à travailler... Actuellement, on a deux
projets de correction de certains éléments de notre
règlement, à la suite de recommandations de la Commission des
affaires sociales ou d'autres difficultés qu'on rencontrait dans le
réseau. Mais je ne crois pas qu'on ait retenu cet
élément.
J.e sais que nous avons une proposition, actuellement, pour corriger le
transport médical, c'est-à-dire les frais qu'on reconnaît
pour le transport médical parce qu'il y avait vraiment un
problème sérieux. Alors, dans les projets d'amendements qu'on est
à regarder, il y a cela qu'on touche pour améliorer ce qu'on
verse pour le transport médical. Mais on ne touche pas cet
élément-là.
M. Sirros: Je pourrais peut-être vous donner un exemple
concret. Si une personne bénéficiaire d'aide sociale,
handicapée, qui a une chaise roulante motorisée, va chez le
médecin, quand elle a besoin d'y aller, elle sera remboursée pour
ses frais de transport. Mais si sa chaise roulante motorisée est
brisée et qu'il faut la faire réparer pour circuler, ce n'est pas
remboursé. Je pense que c'était la recommandation qui
était faite par la Commission des affaires sociales. Avez-vous
examiné cette question?
Mme Marois: Non. Je dois vous dire que je ne l'ai pas
regardée, je ne pourrais pas vous faire de commentaire qui soit
intelligent, à la limite, et correct, parce que c'est une question que
je n'ai pas eu l'occasion d'aborder, d'aucune espèce de
façon.
Évidemment, quand on ouvre sur un certain nombre de
possibilités comme celle-là, la crainte qu'on peut avoir - c'est
vrai pour notre ministère comme pour d'autres -c'est qu'on se serve
d'une mesure comme celle-là pour, finalement, exagérer et faire
réparer des choses pour lesquelles ce n'était pas prévu
qu'on intervienne. Enfin, sur cette question précise, je n'ai pas de
commentaire que je peux faire. Je peux la regarder, cependant, et essayer de
voir, puisqu'on est à proposer certains amendements pour
améliorer la situation de certains bénéficiaires, eu
égard à des prestations de ce type, les correctifs qu'on peut
apporter.
M. Sirros: Je comprends très bien que vous n'ayez pas eu
le temps de regarder l'ensemble de ce sujet; cela fait à peine quatre
mois que vous êtes là. Mais je vous ferai remarquer simplement que
c'est une situation qui a été soulevée en 1981-1982 et
1982-1983 et qui doit...
Mme Marois: II y a donc de l'histoire autour de cette
situation.
M. Sirros: II y a donc de l'histoire et je veux dire que cela a
été soulevé effectivement par la Commission des affaires
sociales, entre autres. Je pense qu'il vaudrait la peine qu'on jette un coup
d'oeil sur cela, étant donné qu'il y a des situations qui
pénalisent des gens qui ne devraient pas être
pénalisés.
Mme Marois: D'accord.
M. Sirros: Alors, je prends votre engagement de...
Mme Marois: Je le note.
M. Sirros: Bon. Et, quant à moi, cela termine...
Le Président (M. Paré): D'autres questions sur le
programme 7? Programme 7, adopté. Programme 8, Sécurité du
revenu des chasseurs et piégeurs cris? Programme 8, adopté?
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc,
l'ensemble des crédits reliés aux programmes et aux
différents éléments relevant de la commission des affaires
sociales sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Mme la
ministre.
Mme Marois: Je recevrai à ce moment-là par
écrit les questions du député de Laurier. On pourra les
inclure.
M. Sirros: Pardon?
Mme Marois: Je recevrai les questions par écrit...
M. Sirros: Oui.
Mme Marois: ...à ce moment-là. D'accord. On les
inclura dans les informations qu'on s'était engagé à vous
transmettre, de même que celles qu'on s'était engagé
à transmettre à la commission de l'éducation et de la
main-d'oeuvre. Ce que je suggère, c'est que vous receviez les
réponses aux questions des deux commissions puisqu'il y a même eu
une commission mixte à un certain moment de l'étude de nos
crédits. Cela pourra vous donner un peu l'ensemble des questionnements
soulevés.
Le Président (M. Paré): Merci, Mme la ministre. Les
réponses...
Mme Marois: Merci.
Le Président (M. Paré): Les réponses seront
transmises aux membres de la commission par Mme la secrétaire de la
commission. Merci, Mme la ministre.
Mme Marois: Merci, M. le Président.
Adoption des crédits du
ministère de l'Habitation et
de la Protection du consommateur
Le Président (M. Paré): Avant de clore la
présente séance, je voudrais rappeler aux membres que nous
n'avions pas terminé l'étude des crédits sur l'habitation
et la protection du consommateur où il restait les programmes 3 et 4
à approuver. Le ministre de l'Habitation et de la Protection du
consommateur devait être ici ce matin de midi trente à une heure
pour qu'on puisse finir cette étude. Il restait 30 minutes effectivement
à cette commission. On devait étudier ces crédits et les
approuver. Il y a eu des échanges. M. Tardif, le ministre de
l'Habitation de la Protection du consommateur, ne pouvant pas être ici,
le porte-parole de l'Opposition, M. le député de Jeanne-Mance, a
accepté de lui poser les questions d'une autre façon, soit par
écrit, soit même par une période de questions ou autrement.
Alors, comme l'échange ne peut pas avoir lieu ici en commission, est-ce
qu'il y a consentement de la part des membres de la commission pour approuver
les crédits des programmes 3 et 4 du ministère de l'Habitation et
de la protection du consommateur?
M. Sirros: M. le Président, je vois difficilement comment
je pourrais donner mon consentement pour adopter des programmes quand je n'ai
jamais participé à leur étude, quand le ministre n'est pas
ici et quand notre porte-parole poursuivra ses questions d'une autre
manière.
M. Boucher: La réforme parlementaire.
Le Président (M. Paré): C'est que, si je n'ai pas
le consentement des membres, la commission devra revenir pour une demi-heure,
reconvoquant et le ministre et le porte-parole de l'Opposition. Le
problème est que les crédits doivent être terminés
cette semaine. Donc, cela devra se faire cet après-midi. Je voudrais
rappeler aux membres de la commission que le ministre n'était pas libre
pour ce midi et s'il y avait possibilité peut-être cet
après-midi... Sauf que la présidente de la commission des
affaires sociales n'est pas à Québec présentement et le
porte-parole de l'Opposition en la matière a accepté de poser ses
questions d'une autre façon au ministre. Donc, je crois que
refuser...
M. Sirros: Pour votre information, M. le Président, je
n'aurais pas d'objection à ce que la commission des affaires sociales
accepte d'adopter les crédits du ministère de l'Habitation et de
la Protection du consommateur.
Le Président (M. Paré): Merci, M. le
député de Laurier. Les informations que je vous donne sont celles
qui m'ont été transmises par Mme la secrétaire de la
commission des affaires sociales, qui est ici et qui pourrait certainement
confirmer les affirmations que je viens de faire. Là-dessus, les
crédits des programmes 3 et 4 du ministère de l'Habitation et de
la Protection du consommateur sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc, la
commission...
Une voix: L'ensemble des crédits...
Le Président (M. Paré): Oui, il ne faut pas que
j'oublie. Donc, l'ensemble des crédits du ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur, relevant de la commission des
affaires sociales, sont adoptés. La commission ayant rempli son mandat,
les crédits relevant de la commission des affaires sociales ayant
été adoptés, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 50)