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(Dix heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre, s'il vous plaît!
La commission des affaires sociales se réunit pour
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 65, Loi modifiant la Loi sur l'aide sociale.
Sont membres de la commission: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Blouin (Rousseau),
M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Champagne
(Saint-Jacques), M. Gravel (Limoilou), M. Lavigne (Beauharnois), Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M. Martel (Richelieu), M. Middlemiss
(Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Paré (Shefford), M.
Rochefort (Gouin), M. Sirros (Laurier) et Mme Marois (La Peltrie).
Est-ce que vous avez des remarques préliminaires, Mme la
ministre, avant l'étude du projet de loi?
Remarques préliminaires Mme Pauline
Marois
Mme Marois: Je n'avais pas l'intention de procéder par une
intervention plus longue qu'il faut, au départ, si ce n'est de rappeler
un peu le contexte dans lequel on se prépare à étudier le
projet de loi 65. Un peu comme le disent les notes explicatives, c'est vraiment
pour permettre à des bénéficiaires de l'aide sociale de
participer à des mesures pour mieux s'intégrer
éventuellement au marché du travail, étant mieux
équipés pour ce faire, par l'intermédiaire de mesures
d'apprentissage ou de formation, si on réfère au rattrapage
scolaire et aux stages en entreprise, ou tout simplement, à la limite,
je dirais, pour acquérir ou maintenir des habitudes de participation au
marché du travail par l'intermédiaire des travaux communautaires.
Pour ce faire, le projet de loi qui est devant nous nous habilite à
augmenter les prestations afin de reconnaître cette participation ou
certains besoins spéciaux pour permettre à ces jeunes de
s'inscrire à l'une ou l'autre des mesures.
Je n'ai pas plus que cela à dire à ce moment-ci, compte
tenu qu'on a déjà fait un très long débat de
deuxième lecture au cours duquel oh a eu la chance d'expliciter
longuement ce dont il s'agissait pour ce qui est des mesures.
Je préférerais qu'on aborde dès maintenant
l'étude article par article du projet de loi qui est devant nous, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Merci, Mme
la ministre.
M. le porte-parole officiel de l'Opposition.
M. Christos Sirros
M. Sirros: Je m'excuse du retard que j'ai fait subir à la
commission. En tout cas, je n'ai pas l'intention d'être très long.
Nous avons effectivement eu un long débat en deuxième lecture.
Plusieurs personnes ont parlé. Beaucoup de choses ont été
dites. Le projet de loi va permettre la mise sur pied de ces trois programmes.
Chacun peut avoir une évaluation de l'effet que ces trois programmes
vont avoir sur l'ensemble de la situation des assistés sociaux. Je pense
qu'on aura d'autres occasions de soulever ce genre d'analyse qu'on pourrait
faire.
Je propose donc qu'on procède immédiatement à
l'étude article par article du projet de loi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Merci, M.
le député de Laurier. Article 1.
Étude détaillée
Programmes d'activités de travail ou de
formation
Mme Marois: Je propose qu'on procède à la lecture
de l'article pour qu'on s'entende bien sur ce qu'on adopte. L'article 1 dit:
"La Loi sur l'aide sociale (L.R.Q., chapitre A-16) est modifiée par
l'addition, après le premier alinéa de l'article 11, de ce qui
suit: "Ce plan de relèvement - on parle de plan de relèvement au
niveau de l'article 11 peut notamment comprendre la participation d'une
personne seule ou d'un membre d'une famille à un programme
d'activités de travail ou de formation établi par le ministre en
vue de développer l'aptitude des bénéficiaires à
occuper un emploi. "Les critères d'admissibilité à un tel
programme peuvent tenir compte de l'âge du
bénéficiaire."
Ce qu'on tente de préciser c'est que le plan de relèvement
qui peut être proposé à
un bénéficiaire peut comprendre la participation de cette
personne à un programme établi par la ministre dans le sens de
l'ensemble des programmes établis par le ministère. Le fait de
mentionner que les critères d'admissibilité à un tel
programme peuvent tenir compte de l'âge du bénéficiaire
nous permet de mettre sur pied des programmes qui s'adressent
spécifiquement à des bénéficiaires d'une certaine
catégorie d'âge sans que ces programmes puissent être
déclarés illégaux en vertu de la Charte des droits et
libertés de la personne.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Ce point vient d'être clarifié quant
à la Charte des droits et libertés de la personne; étant
donné que c'est prévu par la charte, je pense qu'une loi peut
être spécifique par rapport à l'âge.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Je n'aurais pas d'autre question sur l'article 1.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 1 est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 2.
Mme Marois: Ce qu'on retrouve, on dit: "Cette loi est
modifiée par l'addition, après l'article 11. des articles
suivants:
L'article 11.1: "Le gouvernement désigne par règlement les
programmes d'activités de travail ou de formation auxquels s'appliquent
les articles 11.2 à 11.4." On verra maintenant les articles 11.2, 11.3
et 11.4.
L'article 11.2: "Dans le cas d'une personne seule ou d'une famille sans
enfant à charge, les besoins relatifs à la participation d'un
bénéficiaire à un programme désigné
constituent des besoins spéciaux dans la mesure déterminée
par règlement pour chaque programme. "Dans les autres cas, ils
constituent des besoins spéciaux dans la mesure déterminée
par le ministre pour chaque bénéficiaire, sans toutefois
excéder le montant déterminé par règlement."
L'article 11.3: "Le Code du travail (L.R.Q., chapitre C-27), la Loi sur
les décrets de convention collective (L.R.Q., chapitre D-2), la Loi sur
la fonction publique (L.R.Q., chapitre F-3.1), la Loi sur la fonction publique
(1983, chapitre 55) ne s'appliquent pas au bénéficiaire qui
exécute un travail dans le cadre d'un programme
désigné."
L'article 11.4: "La Loi sur les accidents du travail (L.R.Q., chapitre
A-3) s'applique au bénéficiaire qui exécute un travail
dans le cadre d'un programme désigné. "Pour l'application de
cette loi: "1° le bénéficiaire est réputé
être un travailleur rémunéré; "2° les
indemnités dues à ce travailleur sont calculées sur la
base de son revenu hebdomadaire moyen estimé en tenant compte des
revenus qu'il aurait gagnés au moment de l'accident si, à ce
moment, il avait exercé l'emploi qu'il occupait avant de devenir
bénéficiaire de l'aide sociale; toutefois, si le revenu
hebdomadaire moyen ne peut être ainsi établi, la Commission de la
santé et de la sécurité du travail détermine selon
la méthode qu'elle croit la mieux appropriée dans les
circonstances; "3° le gouvernement est réputé être
l'employeur de ce travailleur aux fins du paiement des cotisations." 11.1 c'est
assez clair. On permet au gouvernement d'identifier, par règlement,
quels vont être les programmes établis et auxquels vont
s'appliquer des règles spécifiques. A 11.2 - je me demande si on
ne devrait pas procéder un par un...
Mme Lavoie-Roux: Un par un.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va. Le
sous-article 11.1 on peut en parler, s'il vous plaît! Il est
adopté? Le sous-article 11.1 est adopté. J'appelle le
sous-article 11.2.
Mme Marois: Ici, on précise que c'est aussi par
règlement qu'on agit pour chaque programme quant au montant
supplémentaire d'aide sociale qui va être versé à
une personne seule ou à un membre d'une famille sans enfant; dans le cas
d'une famille avec enfant à charge, ce pouvoir est là aussi
confié pour chaque bénéficiaire à la ministre. Le
règlement sera dans ce cas le montant maximum qui peut être
versé. Cela est 11.2.
M. Sirros: J'aurais une question au préalable. Est-ce que
les règlements sont déjà préparés? Quand
avez-vous l'intention de...
Mme Marois: Oui, ils sont préparés, effectivement,
parce que je dois vous dire que pour appliquer... On souhaite pouvoir appliquer
ce programme dans les jours qui viennent. D'une part, on a dû
procéder à la formation, dans l'ensemble des centres
Travail-Québec, des gens. Il nous fallait donc avoir un encadrement
minimal, un projet de règlement. Nous avons ce projet de
règlement, il est prêt, et dès que la loi va être
adoptée - je ne pouvais pas le faire au préalable - ce
règlement sera soumis au Conseil des ministres pour être
adopté.
M. Sirros: M. le Président, ce n'est pas à vous que
je peux adresser la question. Je sais qu'avec la nouvelle réforme on a
le loisir, je pense, à un moment donné, de voir les
règlements.
Mme Lavoie-Roux: La commission des affaires sociales n'aura...
Comme on ne s'est pas réuni avant.
M. Sirros: Mme la Présidente...
Mme Lavoie-Roux: On aura le loisir de décider entre nous
si on examine ce règlement d'une façon particulière. Par
exemple, cet après-midi on pourra en discuter. Il n'est pas prévu
à l'ordre du jour mais, comme il pourrait s'appliquer
immédiatement, il pourrait être soulevé.
M. Sirros: D'accord. 11.2, adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va.
Alors, le sous-article 11.2 est-il adopté?
Mme Marois: Oui, M. Boucher. Travaux communautaires
M. Boucher: J'aurais seulement une question à partir des
documents qu'on a ici, concernant les organismes, les promoteurs visés
pour les travaux communautaires. On dit: "Tout organisme, corporation ou
entreprise légalement constitué, y compris ses filiales,
franchises, succursales, départements en opération au
Québec, qui est inscrit à la Commission de la santé et de
la sécurité du travail et à la Commission des normes du
travail, si une loi ou un règlement l'exige." En ce qui concerne les
travaux communautaires, j'ai l'impression qu'il y a des organismes
communautaires qui voudraient participer à cela, mais qui ne
possèdent pas exactement toutes les caractéristiques inscrites
dans ce document.
Mme Marois: Dans ce document de présentation. Vous faites
sûrement référence à la mesure des stages en
entreprises.
M. Boucher: Non, cela concerne les travaux communautaires. La
définition des organismes...
Mme Marois: La définition... On a...
M. Boucher: La définition des organismes...
Mme Marois: ...aussi dans ce document que vous avez la
définition d'organismes bénévoles. D'accord?
M. Boucher: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il y a moyen d'avoir ce document, M.
le Président?
Mme Marois: Oui, c'est un document de synthèse...
M. Boucher: Une synthèse qui a été
présentée...
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
qu'on peut me remettre ce document pour qu'il soit distribué à
tous les membres de la commission, s'il vous plaît?
Mme Marois: C'est le document qui fait état de l'ensemble
des éléments qu'on retrouve dans cette loi et qui précise
qui est exclu, qui est "priorisé", qui peut bénéficier de
la mesure. D'accord. Dans la question de M. Boucher, ce qui est soulevé,
c'est si les organismes bénévoles qui ne sont pas inscrits
à la Commission de la santé et de la sécurité du
travail ou à la Commission des normes du travail, vont pouvoir recevoir
des bénéficiaires d'aide sociale dans le cadre de travaux ou de
services communautaires. C'est bien identifié ici: "si une loi ou un
règlement l'exige." Or, à ce que je sache, les organismes
bénévoles, effectivement, ne sont pas couverts par ce type de
loi. Il faudrait peut-être dire, à l'article 11.3 qu'on aborde...
Non, c'est l'article 11.2, je m'excuse.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît! Mme la ministre, je ne sais pas si on peut considérer cela
comme un document ou si ce sont des notes explicatives?
Mme Marois: Ce sont vraiment des notes explicatives,
effectivement, permettant de faire la formation de nos travailleurs et
travailleuses qui sont dans les centres Travail-Québec.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Le nouveau
règlement demande qu'on ait la permission de la présidente de la
commission pour déposer un document. Mais on considère que ce
n'est pas un document; ce sont plutôt des notes explicatives qui vous
seront distribuées, d'ailleurs.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Y a-t-il
encore des interventions sur le sous-article 11.2? Le sous-article 11.2 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle le sous-article 11.3.
Mme Marois: Le sous-article 11.3 dit effectivement que le Code du
travail, la Loi sur les décrets de convention collective et la Loi sur
la fonction publique ne s'appliquent pas aux bénéficiaires qui
exécutent un travail dans le cadre du programme. Ce qu'il ne dit pas
cependant, c'est que ces gens ne seront pas exclus de la Loi sur les normes
minimales, qui s'appliquera à l'exception de l'article qui concerne le
salaire minimum.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce que je dois
comprendre, c'est qu'ils ne pourront pas être remerciés sans un
avis... Je ne sais pas si c'est d'une semaine ou quoi, j'oublie les
règles.
Mme Marois: Au niveau de la Loi sur les normes du travail, c'est
assez spécifique à cet égard. Effectivement, il y a des
avis de quelques semaines.
Mme Lavoie-Roux: Ils ont droit aux congés et ils ont
droit...
Mme Marois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Mais, du point de vue de la participation au
Régime de rentes du Québec, qu'arrive-t-il?
Mme Marois: Effectivement, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'on
considère ces personnes en situation de formation ou d'apprentissage ou,
si on veut, au sens peut-être plus large, dans les centres de travaux
communautaires, de la participation à des activités de type
bénévole. On ne considère donc pas ces jeunes qui
participeront à l'une ou l'autre des mesures comme étant des
travailleurs et des travailleuses, étant des gens en situation
d'apprentissage. À ce moment-là, ce que l'on fait, comme ils
iront chercher cet apprentissage dans des milieux de travail parfois assez bien
organisés, on s'assure que la loi générale, qui est la Loi
sur les normes du travail, va couvrir ces personnes de telle sorte qu'il n'y
ait pas d'exploitation, mais, d'autre part, elles ne participent pas à
l'ensemble des avantages auxquels participent habituellement des travailleurs
et des travailleuses.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce que Mme la ministre
nous dit, c'est qu'il y aurait peut-être plusieurs dispositions de la
Commission des normes du travail qui s'appliqueraient. D'ailleurs,
peut-être qu'on parle de réinsertion sociale dans le
préambule et non pas d'activités de travail. Ce n'est
peut-être pas le sens habituel du terme qu'on y retrouve puisque la
ministre nous dit que finalement... Bien, les explications que vous venez de
nous dire indiquent que c'est plutôt dans le sens d'une participation
à des oeuvres bénévoles. Vous ne semblez pas y relier le
terme "travail" dans son sens strict tel qu'on l'entend
généralement d'après les lois de la Commission des normes
du travail. (10 h 45)
Mme Marois: Non. Ce qu'il faut bien voir c'est que ces jeunes
demeurent bénéficiaires d'aide sociale. D'accord? Leurs
prestations sont bonifiées par l'intermédiaire d'un besoin
spécial. Il y a aussi une reconnaissance qui va être
demandée à l'entreprise mais il reste que leur statut demeure un
statut de bénéficiaire.
Cependant, comme ils feront leur apprentissage par certaines
activités se rapprochant de la notion de travail, à ce moment on
s'est assuré que, par la Loi sur les normes du travail, il allait y
avoir un encadrement de base qui fasse en sorte que ces jeunes ne soient pas
exploités ou puissent bénéficier, à tout le moins,
des mêmes règles du jeu qui concernent l'ensemble des travailleurs
et des travailleuses. Mais ils continuent d'être des
bénéficiaires.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, à ce moment
n'aurait-il pas été plus juste dans le préambule de parler
- je m'excuse de faire un retour en arrière mais c'est le
résultat de notre discussion. Je n'ai pas de difficulté à
le comprendre pour ceux qui s'en vont en formation scolaire ou en formation en
usine. D'ailleurs on parle de formation -de programmes d'activités
communautaires plutôt que d'activités de travail puisque c'est
vraiment le sens qu'il faut leur donner? Évidemment, même dans un
travail communautaire, je pense qu'on est tous d'accord pour que personne ne
soit exploité.
On a gardé l'impression que le troisième volet
c'était une forme de réinsertion au travail. Là j'ai
l'impression que c'est beaucoup plus une forme de participation ou
d'activité communautaire que de travail. Le mot "travail" dans nos lois,
quand on l'utilise, a un sens bien particulier et il fait
référence soit aux dispositions du Code du travail ou encore de
la Commission des normes du travail. Je ne suis pas du tout certaine que le
terme soit exact. On a pu aussi créer l'impression que pour ces jeunes
il s'agissait de travail même si on peut dire que c'est un travail
payé au salaire minimum, que c'est un travail qui n'ira pas
au-delà d'un an. Il y a peut-être même des
possibilités qu'il soit continué après un an, n'est-ce
pas, si je ne m'abuse?
Mme Marois: Pour l'instant, c'est un an qui est prévu.
D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Bon! II n'est pas exclu
qu'éventuellement...
Mme Marois: Comme c'est sur une base expérimentale, on
sait bien qu'il n'est pas
exclu, effectivement, qu'en cours d'année on révise cela.
S'il y avait révision, j'ai l'impression, enfin pas seulement
l'impression parce que ce qu'on souhaiterait peut-être c'est renouveler
dans la perspective, plus les deux autres mesures dans le sens de la formation
- si l'on veut - par exemple, un jeune qui, par le rattrapage scolaire,
d'accord...
Mme Lavoie-Roux: Oui mais cela je...
Mme Marois: Pour les travaux communautaires, j'ai beaucoup plus
de réticence à dire maintenant qu'on pourrait imaginer un
prolongement pour ces jeunes.
Mme Lavoie-Roux: II reste que, présentement, ils ont
été proposés comme étant des activités de
travail particulier dans un contexte particulier. Je me demande si vraiment on
n'aurait pas dû remplacer le "programmes d'activités de travail"
par des programmes d'activités communautaires ou de services
communautaires.
Mme Marois: Oui, de services communautaires. Par contre, quand
ils sont en stage en entreprise, je pense au dernier mois du stage, où
cela pourrait constituer peut-être plus des activités de type
travail. Les mots "services communautaires, activités de travaux
communautaires" auraient peut-être été plus adéquats
à ce moment-ci.
Mme Lavoie-Roux: Bon.
Mme Marois: Est-ce que cela va pour 11.3? Est-ce adopté?
Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Bien, c'est
moi qui pose les questions. Oui, madame, est-ce que vous avez d'autres
observations ou d'autres questions?
Mme Lavoie-Roux: Non, c'était des explications que je
voulais. Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Est-ce que le sous-article 11.3 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle le sous-article 11.4.
Protection de la Loi sur les accidents du
travail
Mme Marois: C'est effectivement pour s'assurer que la Loi sur les
accidents du travail puisse s'appliquer aux bénéficiaires qui
exécutent une tâche ou un travail dans le cadre d'un programme
désigné. On explicite dans l'article 11.4 la façon dont
les indemnités pourraient être calculées pour cette
personne.
On fait particulièrement référence aux stages en
entreprises où l'ensemble de ces entreprises sont déjà
couvertes. Les travailleurs et travailleuses qu'il y a sont déjà
couverts par la Loi sur les accidents du travail. S'il arrivait, effectivement,
un accident sur les lieux de l'apprentissage ou de la formation, on voudrait
s'assurer que ces jeunes bénéficiaires ne soient pas
pénalisés au moment où ils participent à
l'activité, qu'ils soient blessés ou autrement.
M. Sirros: M. le Président, il me semble que, selon
l'article 11.4, la personne est finalement considérée ni plus ni
moins comme un travailleur, donc assujettie à la Loi sur les accidents
du travail. On trouve une formule pour qu'elle reçoive un salaire
basé sur quelque chose. On pourrait peut-être revenir sur cela
plus tard. Tout à l'heure, on disait qu'elle n'était pas
considérée comme travailleur. Est-ce qu'on peut avoir un peu la
logique de cet article?
Mme Marois: II faut bien regarder l'article 11.4 qui dit: "Pour
l'application de cette loi, le bénéficiaire est
réputé être un travailleur rémunéré."
Dans le cadre j'imagine que les juristes vont me le dire s'il y a des choses
qui ne vont pas - de la Loi sur les accident du travail, pour que quelqu'un
puisse être couvert par la loi, il faut qu'il soit réputé
être un travailleur rémunéré. C'est simplement pour
les fins de l'application de la Loi sur les accidents du travail dans le sens
où l'on dit: Ce jeune qui participe à une activité
d'apprentissage en entreprise, lui aussi peut être en situation de risque
au moment où il participe à son apprentissage. Si le risque se
réalise, c'est-à-dire si le jeune a un accident sur les lieux de
son stage, à ce moment-là il faut que cela puisse être
reconnu d'une quelconque façon. C'est ce qu'on fait ici par cet
amendement à la Loi sur l'aide sociale.
M. Sirros: C'est dit qu'il est considéré comme un
travailleur au sens de la Loi sur les accidents du travail s'il exécute
un travail dans le cadre d'un programme désigné. Est-ce que les
programmes désignés seront définis par règlement ou
s'il s'agira des trois programmes?
Mme Marois: Les programmes désignés sont
définis par règlement. Si, par exemple, les travaux
communautaires s'exerçaient pour une municipalité - ce qui est
imaginable - à ce moment-là la municipalité est assujettie
à la Loi sur les accidents du travail et ces jeunes aussi pourraient
être couverts. Est-ce que cela va?
M. Sirros: Une autre question.
Mme Marois: Donc, particulièrement pour les mesures stages
en entreprises et travaux communautaires.
M. Sirros: Donc, ce n'est pas pour le retour aux
études.
Mme Marois: Évidemment, pas pour le rattrapage scolaire
puisque ce n'est pas couvert.
M. Sirros: Au sous-paragraphe 2 de l'article 11.4 on
décrit comment les indemnités dues à ce travailleur sont
calculées. Il me semble qu'après plusieurs lectures - il y a
plusieurs fois que je l'ai lu et relu puisque cela prend un certain effort pour
le comprendre...
Mme Marois: J'ai dû moi-même me poser un certain
nombre de questions avant qu'on puisse le mettre là.
M. Sirros: II me semble que finalement ce que je peux
dégager de tout cela, c'est qu'il y a quasiment un genre d'incitation
à un accident dans le sens que ce sera plus payant - d'après ce
que je comprends - pour la personne d'être accidentée et de
recevoir des prestations de la Commission des accidents du travail que d'avoir
ses prestations majorées de 150 $ qui sont, par exemple, prévues
dans les travaux communautaires. Comme principe, il me semblait un peu
étrange qu'on puisse finalement dire que la personne va recevoir des
indemnisations qui seront calculées sur ce qu'elle gagnait avant de
devenir bénéficiaire de l'aide sociale dans un autre emploi
qu'elle occupait ailleurs. Je trouvais cela un peu drôle.
Mme Marois: Ce qu'on me dit, c'est qu'on s'est effectivement
inspiré ici des travaux compensatoires et des amendements qu'on a faits.
Vous savez les travaux compensatoires qu'on fait au lieu de payer des amendes
ou d'avoir une peine d'emprisonnement à la limite. Dans ce
cas-là, c'est ce type d'article qui avait été
adopté pour permettre de couvrir les jeunes ou les moins jeunes dans le
cas des travaux compensatoires - participant aux travaux compensatoires.
Si je me souviens aussi et qu'on regarde d'autres lois de type
assurance, comme la Loi sur la Régie de l'assurance automobile du
Québec, c'est ce même type d'article. On se base sur un salaire
qu'aurait pu avoir - imaginons une personne au foyer, entre autres, je me
souviens d'en avoir longuement discuté - cette personne si elle
était sur le marché du travail. À ce moment-là,
cela nous apparaissait plus équitable dans la perspective où ce
jeune est blessé; pour une semaine, c'est une chose, mais, si
c'était très grave, c'est là qu'un article comme
celui-là devient important. Si quelqu'un est handicapé pour la
vie ou est dans l'incapacité de travailler pour une longue
période, si la loi ne le prévoit pas, je pense que cela devient
inéquitable à cet égard.
Est-ce que cela motivera les gens à se blesser? Je ne pense pas.
Il faut quand même voir l'esprit qui est derrière cet amendement.
Si une situation grave se présente - ce jeune qui pourrait être
handicapé pour le reste de sa vie - il faut le prévoir.
M. Sirros: Dans le troisième paragraphe, c'est le
gouvernement qui, finalement, sera considéré l'employeur. S'il y
a prestations comme telles...
Mme Marois: C'est le gouvernement qui paye les cotisations.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je viens de faire sortir la Loi sur les normes
du travail. Si j'ai bien compris tout à l'heure, la ministre nous a dit
que seul le salaire minimum ne s'applique pas. C'est bien ce que vous avez dit?
Maintenant, est-ce que la Loi sur les normes du travail s'applique aux
travailleurs à temps partiel?
Mme Marois: La Loi sur les normes du travail?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Marois: Oui, elle s'applique aux travailleurs et
travailleuses à temps partiel.
Mme Lavoie-Roux: Elle s'applique aux travailleurs à temps
partiel?
Mme Marois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas d'autres dispositions de la Loi sur
les normes du travail, sauf le salaire minimum, qui ne s'appliquent pas.
Mme Marois: Effectivement, si on regarde la Loi sur les normes du
travail, c'est la section I, à partir de l'article 40, qui serait
suspendue mais on peut le faire par règlement. Cela concerne le salaire.
Je vais corriger ce que j'ai dit tout à l'heure pour le régime de
rentes. Effectivement, pour la portion qui serait versée par
l'entreprise, le supplément versé par l'entreprise, il devrait y
avoir paiement du régime de rentes pour cette portion qui
serait considérée comme un...
Mme Lavoie-Roux: Par exemple, si un organisme
bénévole décidait, en sus des...
Mme Marois; ...des prestations que nous versons...
Mme Lavoie-Roux: ...d'accorder 100 $ supplémentaires, par
exemple, il devra verser la portion - je ne sais ce qu'elle serait, ce n'est
pas très considérable...
Mme Marois: Enfin, le taux de cotisation est de 3,6% qu'on divise
par deux...
Mme Lavoie-Roux: Oui, il devrait la verser.
Mme Marois: II devrait la verser effectivement.
Je m'excuse! Cela vient corriger une chose que j'avais dite tout
à l'heure.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que cela ne deviendra pas une certaine
forme de "désincitation" à verser un salaire
supplémentaire?
Mme Marois: La portion...
Mme Lavoie-Roux: Je comprends qu'elle n'est pas
élevée; elle peut être de 3 $ à 4 $, si on veut,
mais...
Mme Marois: C'est cela. Si, par exemple, on verse une allocation
de l'ordre de 25 $ ou de 100 $ - imaginons de 100 $ par mois ou 25 $ ou 50 $,
à la limite, par semaine - cela fait de très petits montants. Je
ne vois pas cela comme étant un empêchement à participer
à l'une ou l'autre des mesures, soit pour des organismes ou des
entreprises. Il est d'ailleurs prévu dans le programme - une des
hypothèses qu'on a envisagées - que dans le cas d'organismes
bénévoles, selon le nombre de jeunes qui seraient encadrés
ou reçus par ces organismes, il y aurait une aide financière
apportée à l'organisme pour permettre d'assumer les frais
d'administration ou d'autres types de frais pouvant être amenés
par la supervision ou l'encadrement de ces jeunes.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. (11 heures)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Le
sous-article 11.4 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Sur
division. Le sous-article 11.4 est adopté sur division.
L'article 2, qui chapeaute le tout, est-il adopté? Serait-ce
encore sur division?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II serait
adopté sur division.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. L'ensemble de l'article 2 comprend
2.1, 2.2...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II comprend
tous les sous-articles.
M. Sirros: Ah! Excusez. L'article 2. J'étais...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
D'accord?
M. Sirros: Oui, oui. Excusez! Mme Lavoie-Roux: Sur
division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est une
procédure. J'appelle l'article 3.
M. Sirros: D'accord.
Absence de pénalité
Mme Marois: C'est la modification de l'article 12. L'article 12
de cette loi est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le premier alinéa ne s'applique pas au
bénéficiaire qui refuse ou cesse de participer à un
programme désigné en vertu de l'article 11.1." On sait qu'il y a
un certain nombre de pénalités de prévues si un
bénéficiaire refuse, après qu'on le lui a offert à
quelques reprises, un emploi; il y a des pénalités de
prévues quant à la prestation.
L'une des craintes que m'avait exprimées l'Association pour la
défense des droits sociaux ou le Front commun des assistés
sociaux, c'était que, par l'intermédiaire de ces mesures, on
entache l'aspect volontaire de ces programmes en disant: Si vous refusez de
participer, on vous pénalisera sur votre prestation habituelle ou
même sur les avantages que pourraient comporter de telles mesures. On a
tout simplement voulu bien marquer le caractère volontaire de ces
mesures et aussi qu'il n'y aurait pas de pénalité si un ou une
jeune refusait de participer à l'une ou l'autre des mesures.
M. Sirros: M. le Président, étant donné
que des pénalités sont déjà comprises dans
la Loi sur l'aide sociale en termes de la discrimination sur l'âge et
font en sorte qu'il y a une situation qui est déjà très
difficile, on n'a aucune objection à ce que cela soit volontaire.
Effectivement, si les gens veulent rester comme ils sont actuellement, sur la
Loi sur l'aide sociale, ils peuvent le faire, mais je ne crois pas qu'il y en
aura beaucoup qui choisiront de rester à 150 $ par mois.
Mme Marois; II faut bien comprendre, cependant, que cette mesure
s'adresse à tous les bénéficiaires de moins de 30 ans, que
leur prestation soit la plus basse prestation ou une prestation de couple. Les
chefs de famille monoparentale, par exemple, qui reçoivent une
prestation plus élevée, peuvent avoir accès à ces
mesures, à ce moment-là.
M. Sirros: Mais par exemple, pour les travaux communautaires,
c'est spécifié que c'est pour les moins de 30 ans.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Le retour aux études également, je
pense.
Mme Marois: Oui, 30 ans. Toutes les mesures qui sont là
s'adressent aux moins de 30 ans, sauf qu'elles s'adressent à toutes les
clientèles de moins de 30 ans.
M. Sirros: D'accord, de moins de 30 ans.
Mme Marois: D'accord?
M. Sirros: En tout cas, on ne fera pas un long débat
à ce sujet. C'est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je pense
que M. le député de Gouin avait demandé...
Une voix: ...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non? Mme la
députée de L'Acadie.
Comparaison avec les autres provinces
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'est une question
d'information que j'aurais. En fait, cela peut s'appliquer à n'importe
quel article. Cela aurait été une question préalable et je
ne l'ai pas posée, parce qu'on a décidé d'entamer
l'étude article par article. Pourrait-on nous donner le montant des
prestations d'aide sociale qui sont versées dans les autres provinces
aux jeunes en bas de 30 ans? En d'autres termes, je veux savoir s'il y a
plusieurs provinces qui appliquent cette disposition de la Loi sur l'aide
sociale en diminuant les prestations pour les jeunes en bas de 30 ans.
Mme Marois: Je n'ai pas avec moi ces données, je dois le
dire ici aux membres de la commission, mais je sais que, par exemple, en
Ontario, il n'y a pas de prestations aux 18-20 ans résidant chez leurs
parents. Il n'y a pas de prestations à ce moment-là, par exemple,
pas du tout, ni 150 $ ni quelque montant que ce soit. Par contre, pour les
autres provinces, je ne pourrais pas répondre à votre question de
façon exhaustive.
Mme Lavoie-Roux: Mais ne s'est-on pas intéressé
à cette question à votre ministère? Ce n'est pas une
question très compliquée. Vous dites que les 18-20 ans qui
restent chez eux n'ont pas de prestations. Ceux qui ne restent pas chez eux,
quel type de prestations ont-ils et ceux de 18-30 ans, quel type... Il me
semble que c'est un tableau très simple. Ce n'est pas un grand calcul
actuariel que je vous demande.
Mme Marois: Je ne dis pas qu'on ne l'a pas fait. Je vous dis que
je ne l'ai pas avec moi...
Mme Lavoie-Roux: Vous n'en avez aucune idée?
Mme Marois: ...et de mémoire, je ne voudrais pas vous
donner de fausses informations à ce moment-ci, parce que cela varie,
effectivement, d'une province à l'autre. Les notions de besoins, soit
qu'on intègre des besoins spéciaux ou non...
Mme Lavoie-Roux: Je parle...
Mme Marois: ...font effectivement varier les prestations
et...
Mme Lavoie-Roux: En d'autres termes, est-ce que le Québec
est la province -prenons les gens qui n'habitent pas chez eux - qui verse la
plus basse prestation d'aide sociale aux jeunes de 18 à 30 ans?
Mme Marois: Si vous tenez à ce tableau, on peut tenter de
l'obtenir ou de le constituer, parce qu'on me dit qu'on a lesdonnées concernant chacune des provinces. Probablement que pour les
moins de 30 ans, effectivement, si je prends les jeunes de 20 à 30 ans,
on doit être une des provinces qui versent le plus petit montant. Je le
dis sous réserve présentement, étant donné que
certaines provinces ont des critères qui font qu'on exclut
complètement certains jeunes, comme je le disais pour les 18-20 ans.
Cela peut s'appliquer aussi pour les 18-30 ans; selon qu'on est résident
chez des parents ou non, la prestation se trouve d'autant
diminuée, quand elle n'est pas complètement
inexistante.
Mais, effectivement, pour l'ensemble de la clientèle des moins de
30 ans, probablement qu'on est une des provinces qui versent le plus petit
montant.
Mme Lavoie-Roux: J'apprécierais si ce tableau pouvait nous
être remis avant la période de l'étude des
crédits.
Mme Marois: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Enfin, s'il y a d'autres nuances à
établir, quoique cela serait peut-être un peu plus
compliqué, mais, s'il y en avait certaines à être
établies quant aux besoins spéciaux, on l'apprécierait
également.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va
là-dessus?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Mme la
ministre s'est engagée à déposer ce tableau. Maintenant,
si on revient à l'article 3, est-ce que cet article est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 3
est adopté. J'appelle l'article 4.
Mme Lavoie-Roux: Adopté sur division. Mme Marois:
Cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 4
est adopté sur division.
Mme Lavoie-Roux: À moins que la ministre veuille nous
donner des explications, on pourra lui répondre.
Mme Marois: Je pense que cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 4
est adopté sur division. J'appelle l'article 5.
Mme Marois: "La présente loi entre en vigueur le jour de
sa sanction."
Mme Lavoie-Roux: Quelles sont vos prévisions
là-dessus?
Mme Marois: On me dit qu'il y a des projets pour trois types
d'activités en travaux communautaires, que la formation est prête.
Pour les travaux communautaires, on serait prêt à recevoir les
jeunes dès que la loi et la réglementation seront
adoptées, voir chacun des jeunes établir un plan. C'est donc
maintenant pour les travaux communautaires. Pour les stages en entreprise, ce
sera le 1er juin. Ce sera au commencement de septembre pour le rattrapage
scolaire.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais demander à la ministre, quand
elle parle d'une réglementation, si c'est une réglementation qui
doit être soumise à une publication officielle avec
délai.
Mme Marois: Effectivement, à partir du moment où
c'est publié, cela entre en vigueur.
Mme Lavoie-Roux: Quelles seront les possibilités pour la
commission, si elle souhaitait l'examiner de plus près, si, dès
qu'elle est adoptée par le lieutenant-gouverneur en conseil, elle entre
immédiatement en vigueur?
Mme Marois: Pas nécessairement. Cela devient au contraire
relativement simple dans le sens où, à partir du moment où
on adopte la loi, les règlements sont soumis à l'Exécutif,
adoptés, publiés et entrent en vigueur. Si on voulait revenir sur
certains règlements, comme la procédure est très courte
pour ce faire, on pourrait, quelques semaines après, venir modifier ce
règlement avec la même promptitude, si on veut.
M. Boucher: Cela prend une décision du Conseil des
ministres.
Mme Marois: C'est cela.
M. Sirros: M. le Président, peut-être avant
d'adopter l'article 4, est-ce que je pourrais demander à la ministre
si...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non.
L'article 4 est déjà adopté.
M. Sirros: Je voulais dire l'article 5. Excusez-moi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Nous sommes
à l'article 5.
Autres amendements
M. Sirros: Est-ce que je pourrais demander à la ministre,
étant donné que le but visé par la loi est d'augmenter
l"'employabilité" des jeunes comme tels, s'il y a eu d'autres
amendements prévus ou qui viendront peut-être plus tard à
la Loi sur l'aide sociale comme telle? Je pense particulièrement
à l'article 7 de la loi actuelle concernant le retour aux études
à temps plein, par exemple, où une personne qui retourne
actuellement aux études
universitaires ou collégiales voit, dès le premier jour de
ses classes, son aide sociale coupée. Est-ce qu'il y a une
possibilité - je ne sais pas si je proposerai un amendement à ce
stade-ci - de proposer que la personne puisse continuer à recevoir des
prestations d'aide sociale jusqu'au moment où le ministère de
l'Éducation lui versera ses prêts et bourses?
Mme Marois: II y a effectivement d'autres amendements qui sont
prévus à la loi, qui vont venir un peu plus tard. Ces questions
ont été envisagées, on n'a pas complété
toutes les discussions à cet égard mais vous savez que le
problème qu'on rencontre, c'est en vertu même - c'est ce pourquoi
nous avons dû aller discuter avec nos collègues d'Ottawa - de la
loi du régime d'assistance publique qui fait que si quelqu'un retourne
aux études à temps plein, soit au niveau collégial ou
à l'université, il ne peut plus bénéficier des
prestations en vertu de ce régime ou de notre loi d'aide sociale.
Vous soulignez qu'il devrait y avoir un meilleur arrimage entre le
moment où les prestations cessent et le moment où les prêts
et bourses entrent en ligne de compte. On a la préoccupation à
cet égard de faire en sorte que par aide conditionnelle ou autrement on
puisse permettre à ces personnes - les jeunes et les moins jeunes
-d'éviter une période pendant laquelle elles n'auraient plus de
ressources pour vivre. Nous avons donc une préoccupation à cet
égard, tant chez nous qu'à l'Éducation, pour éviter
cela.
M. Sirros: Est-ce que ce genre de préoccupations a aussi
fait l'objet de pourparlers avec le gouvernement fédéral?
Mme Marois: Pas à ce moment-ci.
M. Sirros: Avez-vous un échéancier quant aux
amendements subséquents qui pourraient être apportés
à la Loi sur l'aide sociale?
Mme Marois: On espère pouvoir les déposer dans le
cadre de la présente session en respectant les dates de
dépôt à l'Assemblée nationale; si on ne peut se
conformer aux échéanciers, cela reviendra à l'automne.
M. Sirros: D'accord. Mme Marois: Cela va?
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles):
L'article 5 est-il adopté?
M. Sirros: Adopté.
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. L'article 5 est adopté.
Est-ce que le préambule est adopté?
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. Mme la ministre, est-ce qu'il est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. Est-ce que les titres et les sous-titres des chapitres sont
adoptés?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. Est-ce que le projet de loi est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté.
Avez-vous des commentaires, Mme la ministre?
Mme Marois: Je n'ai pas de commentaires, je remercie les membres
de la commission pour la diligence apportée à l'étude et
à l'adoption de ce projet.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Y a-t-il
d'autres commentaires?
La commission des affaires sociales ajourne ses travaux sine die car
elle a accompli le mandat qui lui était confié, soit de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 65, Loi modifiant la Loi sur l'aide sociale.
Mme Marois: On va procéder, j'imagine, à l'adoption
cet après-midi.
Mme Lavoie-Roux: On va arranger cela avec l'aide des leaders.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je
m'excuse, mais sommes-nous toujours en commission parlementaire sur la loi
65?
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
disons que la commission est terminée.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
(Fin de la séance à 11 h 14)