Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 31 octobre 2024
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Vol. 47 N° 40
Étude détaillée du projet de loi n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d’autres dispositions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
bonne commission à tous. Nous allons travailler ensemble aujourd'hui. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte.
La Commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 63, Loi modifiant la Loi sur
les mines et d'autres dispositions.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacé par M. Caron
(Portneuf); M. Montigny (René-Lévesque) est remplacé par Mme Lachance
(Bellechasse); M. Fortin (Pontiac), par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont);
et Mme...
Le Secrétaire : ...et Mme
Rizqy (Saint-Laurent) par Mme Dufour (Mille-Îles),
Le Président (M. Rivest) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous étions à l'étude de
l'article 79 tel qu'amendé. Je vous rappelle que l'étude de
l'article 75 avait été suspendue. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 79 tel qu'amendé? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Je vais revenir sur la caractérisation des substances minérales des
résidus miniers, l'alinéa 4°. Il y a avait eu des enjeux qu'il y avait... bien,
en fait, des craintes qui avaient été émises par, je crois que c'était Québec
meilleure mine, sur... sur les impacts environnementaux qu'il pourrait y avoir
de... de tout ce qui est l'exploitation, là, des résidus miniers. Moi, je pense
qu'on a un grand potentiel. D'ailleurs, avec ma collègue, on avait rencontré le
maire de Thetford Mines, je l'ai mentionné. Est-ce que la caractérisation
elle-même, par exemple à Thetford Mines, est-ce que ça impliquerait des mesures
préventives? Parce qu'avant de savoir ce qu'il y a comme matières dans le... et
j'essaie de me rappeler le monticule, là, qu'on peut dire, là.
Mme Blanchette Vézina : Halde
de résidus.
Mme Dufour : Et comment vous
avez...
Mme Blanchette Vézina : Nous,
on appelle ça une halde, halde à stériles.
Mme Dufour : Comment ça
s'écrit, ça?
Des voix : H-A-L-D-E.
Mme Dufour :
Ah! Halde O.K. Halde. O.K. Donc,
la halde à résidus, quand... Tu sais, faire une caractérisation dans un cas
comme ça, puis on parlait de l'amiante notamment, mais il peut y avoir d'autres
substances qu'on ignore dans d'autres types. Est-ce qu'il y a des... Est-ce
qu'il va devoir... ça va-tu être attaché avec des... des mesures
environnementales particulières pour la caractérisation? Là, je ne suis pas
dans l'exploitation, là, on est vraiment juste dans la caractérisation.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
oui.
Mme Dufour : Oui, mais comme
quoi? Puis ça va venir comment? Tu sais, parce que je n'ai pas... Je ne sais
pas c'est où qu'on indique qu'il va y avoir des... des normes à suivre pour ça,
pour la caractérisation.
Mme Blanchette Vézina : Je
vais... Avec le consentement, j'aimerais céder la parole à Mme Renée Garon.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Rivest) : Alors,
Mme Garon, veuillez vous identifier et nous mentionner votre titre, avec le
consentement de la commission.
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Rivest) : Consentement.
Merci, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Garon (Renée) : Bonjour,
Renée Garon, directrice générale de la gestion du milieu minier. Actuellement,
il y a en déjà des projets de valorisation de résidus milliers dans les haldes
de résidus miniers d'amiante, puis il y a tout un encadrement qui est... qui
est attribué par la Loi sur la qualité de l'environnement. Alors, dès qu'ils
touchent aux résidus, ils doivent obtenir les autorisations environnementales
pour faire ces travaux-là.
Mme Dufour : Oui, je
comprends que, là, on parle pour des projets de valorisation, mais avant même
de la valorisation, là, ici, on demande de faire une caractérisation.
Mme Garon (Renée) : La
caractérisation, elle s'inscrit dans un objectif de valorisation. Donc, ils
vont devoir nous déposer un projet. L'objectif de la valorisation pour un
promoteur, là, ça va être vraiment d'obtenir l'information sur c'est quoi qu'il
veut exploiter. Alors, dans le cadre de son projet, il va nous déposer une
demande. Nous, on va demander un plan de restauration, puis il va parmi les
exigences, devoir faire une caractérisation.
Mme Dufour : O.K., mais au
moment c'est pour pouvoir savoir c'est quoi son projet, faut-il encore qu'il
sache qu'est-ce qu'il y a dedans. Donc, pour faire, il faut qu'il fasse la
caractérisation.
Mme Garon (Renée) : Oui, il
aura besoin d'une...
Mme Dufour : Qui n'est peut-être
pas celle du ministère exige, là, une précaractérisation possible, là.
Mme Garon (Renée) : Il va
devoir quand même obtenir les autorisations environnementales.
Mme Dufour : O.K. Donc, pour
toucher à...
Mme Garon (Renée) : Oui.
Mme Dufour : ...à une halde
de résidus miniers, peu importe à quelle étape, il faut toujours avoir une
autorisation, et ça, ça se retrouve dans la Loi sur les mines.
Mme Garon (Renée) : La Loi
sur la qualité, l'environnement.
Mme Dufour : O.K. O.K. Ça,
les... c'est... c'est connu de tous?
Mme Garon (Renée) : Oui.
Mme Dufour : O.K. O.K.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 79 tel qu'amendé? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 79, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons poursuivre les travaux avec l'étude de l'article 81. Mme la
ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 232.1 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«232.1 Les personnes visées au premier
alinéa de l'article 232 doivent soumettre un plan de réaménagement et de
restauration à l'approbation du ministère et effectuer les travaux de
réaménagement et de restauration ainsi que la surveillance et l'entretien
requis pour assurer le suivi de ceux-ci conformément au plan approuvé.».
Cet article vise à modifier
l'article 232.2 de la Loi sur les mines en concordance avec l'ajout de
l'article 232 de cette loi proposée par l'article 80 du projet de
loi. En effet, l'énumération des personnes qui sont assujetties à l'obligation
de réaménagement et de restauration sera prévue à cet article. Ainsi, cet
article précisera que la personne visée à l'article 232 doit effectuer les
travaux de réaménagement et de restauration ainsi que la surveillance et
l'entretien requis pour assurer le suivi de ceux-ci conformément au plan
approuvé...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Blanchette Vézina : ...c'est
un article de concordance.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 81? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Là, je constate qu'on enlève... parce qu'il y a quand même
plusieurs éléments, là, qui sont remplacés, il y avait, avant, la personne qui
dirige une usine de concentration à l'égard de ces substances, puis là ça ne se
retrouve plus dans la version modifiée. Donc, je voulais juste comprendre.
Le Président (M. Rivest) : Mme
ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Avec le consentement de la commission, j'aimerais céder la parole à Me
Tremblay-Parent.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent, vous identifier, ainsi que votre titre.
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Rivest) : Avec
le consentement. Merci.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Merci.
Bonjour. Gabriel Tremblay-Parent, je suis avocat pour le ministère de la
Justice du Québec. En fait, l'article 232 qu'on a adopté, là,
précédemment, là, à l'article... qui est à l'article 80 reprend la liste
qui est actuellement à l'article 232.1. C'est juste qu'on l'a déplacé là,
parce que, maintenant, on a vraiment une obligation générale de réaménagement
et de restauration qui va engendrer le fait de devoir soumettre un plan. Donc,
c'était plus logique, là, de prévoir la liste des gens assujettis à l'obligation,
là, à l'article 232, mais il n'y a pas d'effet, là, sur leur obligation de
soumettre un plan, là, en vertu de l'article 232.1.
Mme Dufour : O.K. Donc, c'est
parce qu'on le retrouve ailleurs.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Exactement.
Mme Dufour : Parfait. Je ne
pense pas que j'aie d'autres questions, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 81? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons mettre aux voix. Est-ce que l'article 81 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons passer maintenant à l'étude de l'article 82. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 232.2 de cette loi est modifié par le
remplacement de "à l'article 232.1" par "au premier alinéa
de l'article 232".
Cet article vise à modifier l'article 232.2
de la Loi sur les mines en concordance avec l'ajout de l'article 232 et de
la modification apportée à l'article 232.1 de cette loi par les articles 80
et 81 du projet de loi.
En effet, la personne visée sera celle
visée par l'énumération prévue au premier alinéa de l'article 232. Il s'agit
d'un article de concordance.
Le Président (M. Rivest) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 82?
Mme Dufour : Pas de question
de notre côté, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre aux voix. Est-ce que
l'article 82 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Nous
passons maintenant à l'étude de l'article 83.
Mme Blanchette Vézina : Les
articles 232.3 et 232.4 de cette loi sont remplacés par les
suivants :
232.3. Le plan de réaménagement et de
restauration doit être conforme aux normes prévues par règlement et prévoir
notamment :
«1° la description des travaux de
réaménagement et de restauration relatifs aux activités de la personne qui
soumet le plan et destinés à remettre dans un état satisfaisant le terrain
affecté par ces activités;
«2° lorsque le terrain est affecté par des
résidus miniers, des travaux de confinement et, s'il y a lieu, de mise en place
d'opération et d'entretien de toute infrastructure pouvant résulter de la
présence de ces résidus sur le terrain;
«3° si des travaux de restauration
progressifs sont possibles, les conditions et les étapes de leur réalisation;
«4° les conditions et les étapes de
réalisation des travaux lors de la cession définitive des activités minières;
«5° des engagements relatifs à la
surveillance et à l'entretien requis pour le suivi des travaux de réaménagement
et de restauration;
«6° une évaluation détaillée des coûts
anticipés pour la réalisation des travaux de réaménagement et de restauration
ainsi que pour le suivi de ceux -ci;
«7° dans le cas d'une mine à ciel ouvert,
une analyse de la possibilité de remblai de la fosse.
«232.4. La personne visée au premier
alinéa de l'article 232 doit, conformément aux normes établies par
règlement, fournir et maintenir une garantie dont le montant correspond aux
coûts anticipés pour la réalisation des travaux de réaménagement et de
restauration ainsi que pour le suivi de ceux-ci, tel que déterminé dans le
plan.
«Lorsque la garantie est un bien ou une
somme d'argent, ce bien ou cette somme est insaisissable.»
Alors, concernant l'article 232.3,
cet article vise à remplacer l'article 232.3 de la Loi sur les mines en
concordance avec le nouvel article 232 de cette loi, proposé par l'article 80
du projet de loi. Il précisera que le plan de réaménagement et de restauration
doit être conforme aux normes prévues par règlement. De plus, le paragraphe 5°
de cet article précisera que le plan doit... devra contenir des engagements
concernant la surveillance et l'entretien requis pour le suivi des travaux de
réaménagement et de restauration. Cette précision s'inscrit dans la nouvelle
définition plus large de l'obligation de réaménagement et de restauration
prévue au nouvel article...
Mme Blanchette Vézina : ...de
la Loi sur les mines proposé par l'article 80 du projet de loi. À noter que le
suivi et l'entretien étaient déjà pris en compte par l'ancien article 232.3.
Concernant l'article 232.4, cet article
vise également à remplacer l'article 232.4 de la Loi sur les mines pour
préciser que la garantie financière fournie doit correspondre au coût anticipé
pour la réalisation de travaux de réaménagement et de restauration ainsi que
pour le suivi de ceux-ci, tel que déterminé dans le plan. Enfin, cet article n'énumérera
plus d'exemples de travaux pour établir le montant de la garantie afin de
faciliter la compréhension de sa portée. Le Guide de préparation du plan de
réaménagement et de restauration des sites miniers au Québec décrit tous les
travaux requis. Merci.
Le Président (M. Rivest) : ...Mme
la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 83? Oui, Mme la
députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : ...M. le
Président. Il y a là quand même différentes dispositions, là, dans... notamment
qu'est-ce qui va être inclus dans le règlement. J'aimerais entendre la ministre
un peu plus sur ce qui est dans le paragraphe 7°, parce que, quand même, on
parle d'une mine à ciel ouvert. Bon, la ministre connaît autant que moi les
effets et les enjeux concernant les mines à ciel ouvert, et moi, ce que je vois
là... Parce que, bien sûr, c'est «notamment», mais on met quand même l'emphase
sur une analyse de la possibilité de remblaiement de la fosse.
Ma première question, c'est :
Pourquoi on s'attarde seulement aux analyses de la possibilité? Parce que je
trouve ça un peu faible de juste dire : On va analyser la possibilité,
quand on parle des restaurations, puis c'est un grand enjeu, l'obligation de
retourner les déchets, l'obligation de remblayer la fosse. J'aimerais ça
entendre la ministre un peu plus là-dessus, sur les implications du paragraphe
7°.
• (11 h 40) •
Mme Blanchette Vézina : C'est
déjà prévu, là, dans l'article antérieur, donc on a repris cet élément. On ne
voit pas d'enjeu. Donc, ça permet de faire cette analyse et de voir
l'importance de le faire dans la situation... dans le projet précis.
Mme Zaga Mendez : À quel
article antérieur fait référence la ministre?
Mme Blanchette Vézina : 232.3,
l'ancien article 232.3, paragraphe 5°.
Mme Zaga Mendez : 232...
Mme Blanchette Vézina : 6°...
5°.
Mme Zaga Mendez : Bien sûr,
l'article précédent, c'est-à-dire l'article qui est modifié.
Mme Blanchette Vézina : L'ancien
article, oui.
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
c'est... on reprend la même... la même disposition.
Mme Zaga Mendez : J'entends,
mais là on est à la mise à jour, on est en train de discuter l'amendement. Je
comprends que c'est quelque chose qu'on a toujours fait et que la ministre ne
semble pas encore vouloir le changer ou le mettre à jour, mais c'est une grande
critique, entre autres, des mouvements écologistes, des gens qui font le suivi.
Quand on parle de restauration d'une mine à ciel ouvert, j'imagine que tout le
monde a vu, connaît c'est quoi la fosse dans la mine à ciel ouvert.
Je veux entendre la ministre. Pourquoi on
se limite à ça? On a une opportunité ici d'aller un peu plus loin, et la façon
dont c'est écrit, puis ça a toujours été écrit, la raison... L'analyse de la
possibilité, c'est... je reste sur ma faim, là, sur qu'est-ce que ça veut dire
vraiment, la restauration d'un site minier à ciel ouvert.
Le Président (M. Rivest) : ...
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. Avec le consentement de la Chambre, j'aimerais céder la parole
à Mme Roio, qui se joint à nous aujourd'hui, qui pourra, donc, expliquer
comment... comment ça procède, là, dans un plan de restauration, puis les
raisons pour lesquelles on ne modifie pas, là, donc, le paragraphe.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
Mme Roio, soyez la bienvenue à la commission. Veuillez vous identifier ainsi
que votre titre, avec le consentement de la commission, consentement...
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Rivest) : ...de
la commission.
Mme Blanchette Vézina : Il y
a un consentement?
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr.
Le Président (M. Rivest) : Merci
beaucoup. Allez-y, Mme Roio.
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
donc, Alexandra Roio, directrice de la restauration des sites miniers. En fait,
c'est que, dans le cadre de l'analyse du plan de réaménagement et de
restauration, lorsque l'analyse avantages-coûts est déposée, là, pour le
remblaiement de la fosse, ce que ça nous permet de faire, donc l'équipe
d'analystes, dans notre équipe, c'est, justement, de définir ou d'imposer, là,
le remblaiement de la fosse à un promoteur. Donc, il ne s'agit pas simplement
de déposer l'analyse. C'est aussi une analyse qui va être faite de notre côté,
qui va nous permettre d'influencer comment le site va être restauré, donc
imposer soit des modifications au plan ou des conditions, là, qui pourraient
être jugées, en fait, préférables, là, au promoteur.
Mme Zaga Mendez : Alors, si
je comprends bien, il y a deux choses. Il y a qu'est-ce qu'on demande à
l'entreprise, c'est-à-dire l'analyse des possibilités, et, du côté du
ministère, il y a une autre analyse qui se fait, en disant quelle est... quelle
devrait être l'obligation par la suite...
Mme Roio (Alexandra) : ...c'est
pour tous les éléments, là, qui sont déposés dans le plan de restauration et
toutes les analyses aussi qui sont exigées. Donc, on porte un regard critique
sur ce qui est déposé, on peut demander des modifications, des informations
supplémentaires, puis faire une approbation en ce sens selon ce qui est
préférable.
Mme Zaga Mendez : J'entends.
Est-ce que, quelque part dans la loi ou dans le règlement, il y a une
obligation? Je veux dire, c'est parce que, là, on demande une analyse des
possibilités. Ça peut être vu comme une étape, mais moi, je vais m'assurer que,
quelque part, dans la loi ou dans un règlement, il y a une obligation de
retourner les déchets miniers que les opérations génèrent dans la fosse ou
autre excavation. Est-ce qu'il y a... existe cette obligation-là, parce que...
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
en fait, elle existe via le fait que le plan de restauration doit être approuvé
par la ministre, de même qu'un avis favorable du ministère de l'Environnement.
Puis à cet effet, c'est dans le cadre du plan et la lettre d'approbation qu'on
va l'imposer. Donc, c'est vraiment via... C'est l'article, si je ne me trompe
pas, là, du côté de l'adage, là, 232, qui est, en fait, là, qui est
l'obligation du dépôt du plan.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
pour également aiguiller, là, compléter la réponse de Mme Roio, là, il y a
l'article 232.5 du projet de loi qui... qu'on va regarder, là. En fait,
c'est le 84 du projet de loi, mais qui va donner certains pouvoirs, là,
d'ajouter des conditions, là, et des obligations.
Mme Zaga Mendez : L'article 84.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Zaga Mendez : Parce
que, là, moi, ce que je vous... conviendrais, parce que je comprends la
mécanique, quand je reviens sur est-ce que cette obligation, elle existe, de ce
que j'ai compris avec la réponse, c'est qu'une fois que le ministère a
l'analyse des possibilités, qu'il fait lui-même, a une autre analyse de comment
on va pouvoir restaurer les sites, cette obligation demeure une option. Mais
moi, ma question, c'est : Est-ce qu'elle est de facto? Est-ce que
l'obligation est de facto ou est-ce qu'elle demeure une option pour la
ministre? Parce que la façon dont je comprends, c'est que c'est elle qui va
avoir le dernier mot sur le type de restauration qui va être faite. L'enjeu,
c'est au cœur, c'est l'enjeu qu'on veut résoudre, c'est parce que la
ministre... c'est qu'on ne veut pas que ça s'arrête à : on a fait une
analyse avantages-coûts. Ah! finalement, ce n'est pas possible ou c'est... et
on diverge, puis on ne le fait pas. Il y en a eu des cas. Alors ce qu'on veut,
c'est que ce soit une obligation, que ce soit la minière qui fait l'analyse des
possibilités et que par la suite la ministre le fait, mais qu'il y ait quelque
chose dans la loi ou dans le règlement qu'on vienne obliger de retourner les
déchets miniers et remblayer la fosse.
Le Président (M. Rivest) :
Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
En fait, il y a des cas. Par exemple, là, s'il y a de la contamination acide où
ce n'est pas souhaité, là, le remblai. Donc, ce qu'on vient se donner comme
possibilité, c'est de regarder au cas par cas la situation. On est plus dans un
travail de collaboration pour s'assurer d'avoir des projets qui sont réalistes,
réalisables, finançables aussi puis, bien sûr, qu'on tient compte du
coût-bénéfice, mais de remblayer la fosse. C'est certain que ça fait partie.
Comme je vous disais, on vient avec d'autres mesures compléter le... compléter
la possibilité de mettre des conditions pour s'assurer que soit prise en compte
cette supposition, là, cette possibilité de remblayer la fosse.
Mme Zaga Mendez : Puis
ces conditions-là... Parce qu'encore, Mme ministre, vous êtes dans la
possibilité. Et j'entends, il y a peut-être des cas dans lesquels l'enjeu, ici,
là, c'est réduire puis retourner les déchets miniers. Et là ce que j'entends,
c'est juste des possibilités puis pas une obligation. J'aimerais ça qu'elle
nous en dise plus parce que je ne vois pas dans la loi ce qui... On nous parle
d'un règlement, jusqu'à où qu'elle va aller. Est-ce que ça va changer? Est ce
qu'on va aller donner des nouvelles contraintes pour obliger le retour des
déchets miniers?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait, on n'est pas dans l'approche d'obligation. Je pense qu'il faut
regarder chacun des projets. Donc, l'approche qu'on a, c'est vraiment
d'accompagner les promoteurs. À la lecture aussi de chaque situation, il peut y
avoir des cas où ce n'est pas souhaité d'un point de vue de sécurité, par
exemple, de remblayer. Ou s'il y a d'autre potentiel minéral dans les résidus
miniers, donc, je pense qu'il est important de garder cette latitude-là et de,
oui, pouvoir mettre des conditions. C'est les articles suivants qu'on pourra
regarder ensemble, si c'est jugé nécessaire. Mais on est plus dans une approche
de collaboration, puis de trouver des solutions au projet à chacun des...
Mme Blanchette Vézina : ...projets
en particulier. On se rappelle, là, il y a 21 mines... 20 mines... 20, en
ce moment, mines en activité. Donc, on n'est pas dans une masse de projets
miniers, là, qui nécessiteraient... qui seraient difficiles à suivre de façon
très précise. Alors, on les accompagne, on accompagne chacun des projets de
manière à avoir la bonne solution adaptée puis d'avoir les moyens aussi, dans
la loi, de pouvoir adapter ces projets aux besoins.
Le Président (M. Rivest) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions, Mme la députée?
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : D'accord.
Merci. Mme la députée de Mont-Royal-Outremont.
Mme Setlakwe : Merci. Juste
pour ma compréhension, Mme la ministre, juste pour être certains qu'on
comprenne bien, donc, ici, on reconduit un régime existant mais en faisant
certaines modifications, c'est ce qu'on comprend?
Mme Blanchette Vézina : En
partie, mais il y a... on vient référer aussi, là, à des dispositions qui ont
été amendées. Peut-être préciser, là, qu'est-ce qui est changé, de la part du
juriste, pour qu'on ait l'information juste.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
tu sais, un élément significatif, là, qui est modifié, parce qu'effectivement,
tu sais, on vient reconduire essentiellement ce qui est... ce qui a... ce qui
était déjà dans la disposition, tu sais, il y a un peu de réaménagement, là,
pour préciser, là, tu sais, notamment les... l'ancien paragraphe 1 est
séparé en deux, là, pour plus de précision, mais il n'y a pas de modification,
là, sur l'objet, là, de ces paragraphes-là.
Un autre élément quand même
significatif : à l'article 232 maintenant, là, on est beaucoup plus
précis sur le fait que le plan vise non seulement les travaux de réaménagement
et de restauration, mais également les... le suivi qui doit être fait à ces
travaux-là, donc la surveillance et l'entretien. Donc, c'est pour ça qu'on
ajoute le paragraphe 5, là, qui mentionne spécifiquement, là, que le plan
doit porter sur cet objet-là.
Mme Setlakwe : ...précision.
Mais donc, dans les faits, sous l'ancien régime, est-ce que vous aviez observé,
Mme la ministre, des enjeux auxquels vous souhaitiez répondre maintenant en faisant
ces modifications-là?
• (11 h 50) •
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Je pourrai laisser le ministère compléter, mais on avait certains enjeux, là,
on avait besoin de renforcer des obligations pour avoir une meilleure
restauration aussi pour que le calcul de la garantie financière soit ajusté
vraiment en fonction de la restauration minière et du suivi à faire. Peut-être,
dans les cas plus précis, donc, je céderais la parole à Mme Roio.
Le Président (M. Rivest) : ...la
parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
En fait, comme Mme la ministre vous mentionne, donc, on vient vraiment un peu
scinder, dans le plan de restauration, les travaux de restauration et le suivi
et l'entretien. Le suivi et l'entretien est une étape qui vient en deuxième
temps. À partir du moment où toutes les installations sont retirées du site,
tous les aspects, là, de décontamination ont été gérés, les haldes sont
couvertes, donc après ça il y a toutes sortes de suivis qui doivent être faits
sur, par exemple, la qualité de l'eau, l'intégrité des effectifs. Par contre,
souvent, comme ils étaient intégrés ensemble auparavant, il n'était jamais
possible pour nous, là, de libérer une partie de la garantie financière, tandis
que là, c'est comme un incitatif. En pouvant libérer une partie de la garantie
financière une fois que les travaux sont terminés, on pouvait se garder un
montant, au gouvernement, pour s'assurer du suivi entretien adéquat dans les
années suivantes, là, un suivi qui peut durer, là, plusieurs dizaines d'années.
Le Président (M. Rivest) : ...Mme
la députée?
Mme Setlakwe : Merci. Moi, je
pense que ça me va pour l'instant.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Mon
collègue à ma droite me faisait... me rappelait qu'il y avait eu un enjeu de
résidus, de presque lac rouge dans le Nord, il y a quelques années, trois ans
environ.
Des voix : ...
Mme Dufour : C'est ça.
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
c'est ce que... Oui, j'aurais tendance à penser à Schefferville ou à Fermont.
Mme Dufour : C'est ça. Donc,
là, est-ce que c'était un enjeu de suivi, à ce moment-là...
Mme Roio (Alexandra) : Pour
ce site-là en particulier?
Mme Dufour : Oui.
Mme Roio (Alexandra) : Non...
Des voix : ...
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
c'est ça. En fait, c'est un des... ça, c'est un site minier abandonné. Il fait
partie des sites inscrits au PTSC, donc c'est un site pour lequel on effectue
des travaux, là, en ce moment pour caractériser puis éventuellement faire la
restauration.
Mme Dufour : O.K., parfait.
L'article 232.3 à l'origine, là, qui existait avant, est-ce qu'il y avait
un règlement pour l'appliquer?
Une voix : ...
Mme Dufour : Non. Donc,
est-ce qu'on comprend qu'avec le nouvel article qu'on introduit, 232.3... y
aurait-il un règlement dorénavant?
Une voix : Oui.
Mme Dufour : Puis quelles
sont les intentions dans ce règlement?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser la parole à Mme Roio sur... Parce qu'il y a une directive en ce
moment, donc on passerait plus par règlement, mais peut-être préciser ce qui
sera inclus dans... qui pourrait, bien sûr, être inclus, mis au jeu dans un
règlement éventuel. Mme Roio.
Le Président (M. Rivest) : ...Mme
Roio, la parole est à vous...
Mme Roio (Alexandra) : ...merci.
Donc, en effet, là, l'objectif serait d'intégrer les éléments du guide de
préparation d'un plan de restauration réaménagement... pardon, réaménagement,
restauration dans le règlement. Donc, avant, le guide n'était simplement qu'un
outil de préparation du plan de restauration qui était fourni à tous les
promoteurs disponibles publiquement. Donc, les éléments du guide, là, puis les
éléments devant être contenus dans le guide, les exigences vont être maintenant
incluses dans le règlement, ce qui vient vraiment renforcir toutes les
exigences qu'on pourrait avoir, là, dans le cadre du plan.
Mme Dufour : Est-ce que...
Est-ce que, dans ce guide-là... puis je ne l'ai pas lu, là, en toute franchise,
là. Est-ce que, dans ce guide-là, on fait du... on détermine, disons... Est-ce
que c'est du, comment dire, mur-à-mur ou est-ce qu'on s'adapte aux différentes
situations, c'est plus du cas par cas? Comment... Comment on...
Mme Roio (Alexandra) : C'est
du cas pur et simple, là, c'est vraiment adapté en fonction de chacun des
sites, sa localisation, les enjeux, le type de contamination, le type de
produits utilisés, le type de fosse, le type d'exploitation. Donc, c'est
vraiment unique à chaque site.
Mme Dufour : O.K., donc il y
a comme un guide de préparation par site, finalement?
Mme Roio (Alexandra) : Non,
le guide, lui, est unique. Par contre, les éléments qui vont être présentés
dedans vont être uniques par site, donc l'analyse, elle, va être unique.
Mme Dufour : O.K., donc
est-ce que ça veut dire qu'à chaque fois, si on le souhaite, quand il y aura de
nouvelles mines, donc le guide sera mis à jour pour inclure les règles
spécifiques à ce nouveau site là?
Mme Roio (Alexandra) : Il est
mis à jour régulièrement. En effet, il y a justement une nouvelle mise à jour,
là, qui va sortir très bientôt.
Mme Dufour : O.K., parfait,
Merci beaucoup. Ça, c'est clair. J'ai une question concernant en fait tout ce
qu'on retire dans le 232.4, et là il y avait quand même... On venait préciser
le type de travaux qu'on pouvait... qui pourrait... ça pourrait être compris,
là, on disait : «Des réaménagements, restaurations des aires
d'accumulation, stabilisation géotechnique des sols, sécurisation des
ouvertures et piliers de surface, traitement des eaux, je trouvais ça
intéressant de voir ça, là, les travaux ayant trait aux chemins».
Donc, pourquoi on a choisi de les retirer?
Puis aujourd'hui, ce qu'on retrouve, finalement, c'est tout simplement... on
dit... bien, c'est ça, les travaux, on parle juste des travaux de
réaménagement, de restauration et le suivi. Je comprends qu'on a ajouté le
suivi, mais il n'y a plus de précision quant au type de travaux.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
On est venu clarifier. En fait, c'était pour éviter des... de la confusion, là.
Donc, ça ne visait pas nécessairement les mêmes... la garantie, donc
l'article 232.4 ne visait pas nécessairement les mêmes éléments qui
étaient dans l'article 232.3. Donc, c'est par souci de cohérence, on s'en
tient quand même à ce qui est dans le plan de réaménagement, là, qui sera
prévu, là. Donc, ce sera... tu sais, les choses qui étaient là sont couvertes,
là. Donc, ce n'est pas un... ce n'est pas une diminution, là, disons, de
l'obligation de la garantie, c'est simplement de s'assurer qu'il y a une
cohérence entre la garantie. L'article réfère à la garantie et le plan de
réaménagement qui est... qui a été présenté en vertu de l'article qui est
adopté... ou pas adopté, mais accepté, là, en fonction de l'article 232.3.
Mme Dufour : Je vous avoue
que je suis un peu confuse, parce que, quand je lis l'article 232.4
d'origine, on prévoit déjà, là, c'est déjà... ça concerne une garantie, mais on
dit que les travaux qui devront être prévus dans la garantie, c'est notamment
ce que j'ai lu tout à l'heure. Là, ce qu'on vient dire, c'est : Il y a
toujours cette garantie-là par rapport aux... à ces... aux travaux, mais on ne
les précise plus. Donc, je suis un peu confuse par rapport aux liens avec le
232.3, là.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
comme l'indiquait la ministre, c'est pour éviter une confusion, c'était...
L'objectif de la garantie, c'est de garantir les travaux puis le suivi qui est
prévu dans le plan. Tandis que, là, on avait d'une part un article qui
disait : Le plan doit couvrir tel élément, puis la garantie doit couvrir
tel autre élément, avec un notamment. Donc, ça amenait finalement une... des difficultés
d'interprétation. Mais l'objectif, c'est vraiment, de ces articles-là, de
dire : On a une garantie de réaménagement et de restauration, on a un
plan, en fait, de réaménagement et de restauration, puis on a une garantie qui
vient finalement s'assurer que le plan pourra être mis en œuvre, là.
Mme Dufour : Donc... donc,
les travaux en question, que j'ai lus tout à l'heure, dont la stabilisation
géotechnique des sols ou les traitements des eaux, ça, ça doit être inclus dans
la garantie, mais c'est indiqué où, à ce moment-là?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Dans
le plan de restauration, donc, c'est prévu dans le plan de restauration. Mais
là, plutôt que d'avoir un article qui venait préciser certaines choses qui
n'étaient pas référées nécessairement dans l'article...
Mme Blanchette Vézina : ...on
est venu par cohérence, là, enlever ces mentions-là, mais ils seront couverts
dans le plan de restauration.
Mme Dufour : O.K. Et le plan
de restauration, lui, va être déterminé par règlement et c'est lui qui est basé
sur le guide, qui va être basé sur le guide de préparation.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Dufour : Donc, le guide
de préparation fait référence aux éléments comme le traitement des eaux
notamment.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Merci beaucoup. Il y a eu un groupe qui nous a demandé ou, en tout cas, qui
nous a souligné qu'il pourrait être opportun de pouvoir moduler le versement de
la garantie financière en fonction du plan minier, de la durée de vie prévue de
la mine. Ça, ça venait de Minerai de fer Québec. Est-ce que c'est quelque chose
qui a été regardé. Est-ce que c'est envisagé? Dans le fond, comment ça va être
établi, là, la garantie?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
la réponse, c'est non. Mais je céderais la parole à Mme Renée Garon qui pourra
expliquer, là, l'enjeu ici.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Garon, la parole est à vous.
Mme Garon (Renée) : Bonjour.
Alors, c'est une demande un peu historique, je vous dirais, de... surtout des
sociétés minières. Parce que, comme je l'avais précisé peut-être au début, là,
la garantie financière était à l'époque, dans un autre temps, sur l'ensemble de
la vie de la mine. C'est sûr que, pour une société minière comme une société de
fer qui exploite pendant 20 ans, elle peut répartir ses paiements sur
20 années, mais, pour le gouvernement du Québec, c'est très mauvais. Nous,
on sait que, dès qu'il y a une construction d'infrastructures, ça représente à
peu près 50 % du coût total du projet. Donc, nous, ce qu'on demande, c'est
qu'il y ait le 50 % du... soit versé rapidement parce que, si jamais il y
avait une faillite, puis on sait que, dans le domaine de l'industrie minière,
là, c'est une industrie très, très risquée, avec un taux de faillite élevé,
bien, à ce moment-là, le gouvernement pourrait au moins faire la restauration
de l'ensemble de ce qui a été construit, puisque les parcs à résidus n'ont toujours
pas été remplis. La mise à jour qu'on fait aux cinq ans nous permet de prévoir
l'ensemble du coût de la restauration à la fin de la durée... de la durée de
vie de la mine selon l'évolution du projet. Puis, dans les faits, la plupart
des sociétés, ce qu'elles ont, c'est... elles déposent une garantie. Ça
représente à peu près entre 3 % et 5 % des coûts pour assumer la
totalité. Ça fait que je comprends qu'ils puissent trouver ça intéressant,
mais, dans les faits, pour le gouvernement du Québec et les citoyens du Québec,
ce n'est vraiment pas une bonne option.
• (12 heures) •
Mme Dufour : Ce que vous
mentionnez, d'ailleurs, c'était mentionné par le regroupement national des
conseils régionaux en environnement du Québec qui nous disaient que... bien,
c'est ça, effectivement, là, les... lorsqu'il y avait faillite, ça éviterait,
cette mesure-là, là... d'éviter que des compagnies disparaissent ou fasse
faillite après la fermeture de la mine. Donc, je comprends très bien, là, ce
que vous mentionnez. Le Minerai de fer de Québec, leur mémoire, disent que...
ils disent que, selon le cadre réglementaire actuel, la garantie financière
doit être fournie en trois versements. Est-ce que, là, ça va... Est-ce qu'il va
y avoir un étalement ou ça va être vraiment du premier coup, donc, qu'on va
changer, dans le fond, le cadre réglementaire?
Mme Blanchette Vézina : Mme
Garon.
Mme Garon (Renée) : Ça va
demeurer en trois versements. Le premier versement va être à verser avant l'octroi
du bail minier, les deux autres dans les années suivantes, donc un an après la
date anniversaire, deux ans après la date anniversaire. Puis je vous rappelle
que les sociétés minières... ça, c'est une mesure qui est entrée en fonction en
2013, donc elles le savent depuis déjà 11 ans. Puis, quand tu présentes un
projet minier, ils doivent le réfléchir en fonction du coût total du projet. Ça
fait que ce n'est pas une nouveauté. On n'est pas étonnés d'avoir ce
commentaire-là, mais ce n'est vraiment pas une nouveauté, les sociétés se sont
adaptées.
Mme Dufour : O.K. Ils nous
mentionnent que le plan, le plan de réaménagement et restauration et le montant
de la garantie financière est revenu à tous les cinq ans. Là, je ne suis pas
certaine. Est-ce que ça c'est prévu, là, dans l'article?
Une voix : Exact.
Mme Dufour : Oui, c'est ça.
Les deux?
Mme Blanchette Vézina : C'est
232.6, là, la...
Une voix : Puis la garantie,
c'est 232.7.
Mme Blanchette Vézina : ...de
la loi. Et garantie, c'est 232.7.
Mme Dufour : Donc, ça, on ne
change pas ça, là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on les change-tu?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
on ne change pas la possibilité de...
Mme Blanchette Vézina : Non,
on ne change pas... Il y a... il y a des modifications, mais ce n'est pas le
fond, là, c'est des modifications...
Mme Dufour : C'est ça. Donc,
ça va rester une révision et du plan et des garanties financières aux cinq ans.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Mme Blanchette Vézina : Mais
si c'est nécessaire, là. Donc il faut bien lire l'article, là. Oui.
Mme Dufour : Oui, oui. Oui,
effectivement. J'ai une question concernant l'évaluation des coûts anticipés
pour la réalisation des travaux de réaménagement et restauration. Comment,
comment ça s'effectue? Est-ce qu'il y a... C'est-tu validé de façon
indépendante?
Mme Blanchette Vézina : Je
céderais la parole de Mme Roio.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à...
12 h (version non révisée)
Mme Roio (Alexandra) : ...merci.
Donc, dans un premier temps, l'évaluation des coûts est présentée dans le plan
de restauration par l'industrie minière. Ensuite, on effectue... en fait, ce
sont les professionnels, ingénieurs, géologues de l'équipe de la direction qui
effectuent une analyse des coûts et qui fait vraiment une recommandation par
rapport aux coûts finaux.
Mme Dufour : Excusez-moi, j'ai
manqué juste le début...
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
en fait, c'est que dans le cadre... dans le dépôt du plan de réaménagement, de
restauration, il y a une analyse de coûts qui est présentée pour chacun des
éléments de restauration, puis c'est analysé par l'équipe d'ingénieurs et
géologues de mon équipe.
Mme Dufour : Donc, c'est
fourni par la mine ou l'entreprise minière qui fournit l'évaluation. Puis ça, c'est
validé chez vous pour voir si ça fait du sens.
Mme Roio (Alexandra) : C'est
validé chez moi, oui, donc, par des gens qui sont chevronnés dans la capacité à
établir des coûts de restauration au Québec.
Mme Dufour : O.K. Puis là on
va rajouter le suivi, parce que ça, le coût du suivi n'était pas dans les
coûts...
Mme Roio (Alexandra) : Il est
inclus, toutefois, il n'était pas... la garantie financière n'était pas
séparée. Donc là, on va juste distinguer, de façon plus précise, la partie qui
concerne vraiment la réalisation des travaux de restauration, puis le montant
qui régit le suivi et l'entretien qui vient à la suite.
Mme Dufour : OK, merci. Pour
ce qui est de la garantie financière, est-ce qu'on a regardé comment ça se
passe ailleurs? Est-ce qu'on s'est comparé? Puis, tu sais, c'est parce que là
on change, je comprends, quelque chose qui était historique, savoir... Tu sais,
est-ce qu'on a évalué s'il y avait des risques, peut-être, d'avoir... de voir
certains projets ne pas lever pour cette raison-là?
Mme Blanchette Vézina : Mme
Garon vous a mentionné que c'est une disposition, là, les garanties financières
qui font partie de la Loi sur les mines depuis 2013. Donc, les entreprises se
sont adaptées. Il est certain que ça fait partie des des bonnes pratiques d'avoir
ce type de disposition là qui permet de s'assurer de ne pas augmenter le passif
minier québécois, puis ça, je pense que c'est dans l'intérêt de tout le monde
de s'assurer que c'est réalisable, donc, que ça ne vient pas freiner des
projets, bien sûr. Mais, comme on vous dit, on fait un accompagnement serré
pour chacun des projets, l'idée étant que, mais qu'il y ait une restauration à la
fin, je pense que c'est au cœur, disons, des enjeux. Donc, il est important que
ça ne soit pas... on ne recule pas sur cet élément-là.
Mme Dufour : Non, je partage
votre opinion que c'est important, le suivi, ça c'est une nouveauté. Ce que je comprends
là, c'est un ajout, là, de prévoir la garantie qui assure... Que la garantie inclue
le suivi, ça, c'est un ajout.
Mme Blanchette Vézina : C'est
ajouté, mais c'est précisé. Donc, il y avait déjà ça dans le suivi. Le suivi
devait être fait, mais comme ce n'était pas précisé dans la loi, il y avait une
ambiguïté qu'on vient clarifier ici.
Mme Dufour : O.K. Donc, s'il
y avait une ambiguïté, est-ce que ça veut dire que, quand les coûts étaient
anticipés, ce n'était pas inclus, le suivi, parfois, puis ce que le ministère
le soulevait puis demandait des ajustements à ce moment-là?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait, je pense que l'idée ici, c'est de s'assurer qu'on a les sommes
nécessaires pour faire le suivi. Il peut y arriver différentes situations dans
l'histoire d'un suivi de site restauré avec les changements climatiques. Je
pense qu'il est important de prendre cette décision-là, puis de s'assurer qu'il
n'y a pas de surprise, de problématiques en lien avec les suivis des digues,
par exemple, ou de sites qui sont restaurés.
Donc, encore une fois, c'est vraiment une
question de clarté, question aussi de s'assurer qu'on n'ajoute pas du passif
minier dans le passif québécois à la charge des contribuables.
Mme Dufour : Non. Puis la
portion suivi représente quel pourcentage environ de ce qui est... d'un plan de
réaménagement et de restauration.
Mme Blanchette Vézina : C'est
variable.
Mme Dufour : C'est variable
selon la taille de la mine, selon...
Mme Blanchette Vézina : Je
cèderais la parole à Mme Roio avec votre permission, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
en effet, ça va être variable en fonction de la mine, mais aussi surtout du...
des différents traitements puis des contaminants qui vont être identifiés pour
chaque mine. Donc, tu sais, pour certaines mines, ça peut être comme 10 %,
pour d'autres, ça peut quand même monter à 20, 25 % facilement en... Mais
ça va vraiment dépendre du type de mine, du type de contaminants. Notamment s'il
y a, par exemple, du drainage minier acide, évidemment, les coûts vont être
plus élevés aussi.
Mme Dufour : O.K. Et le suivi
va s'effectuer sur... Ça s'effectue, normalement, sur combien d'années?
Mme Roio (Alexandra) : Mais c'est
variable, habituellement, on va... on va aller chercher, c'est du cinq, 10 ans,
O.K., actuellement, qui va se faire par la minière une fois que toutes les
installations sont retirées, mais ça pourrait aller à une vingtaine d'années.
Mme Dufour : D'ailleurs, il y
a des groupes qui soulignaient même que, des fois, c'est beaucoup plus, c'est
même au-delà de ça. Donc...
Mme Dufour : ...donc, c'est
ça, on va... on va attacher ça jusqu'à combien de temps? Tu sais, si le projet
pour avoir des impacts sur... pendant 100 ans par ses résidus ou types de
résidus, est-ce qu'on va exiger un suivi pendant 100 ans? Tu sais,
comment... comment on... La ligne, elle arrête où?
Mme Blanchette Vézina : On
vous a mentionné que c'était selon chacun des... selon chacune des situations,
puis je pense avoir dit, là, que l'objectif derrière ça, c'est de s'assurer
qu'on n'ait pas plus de passifs ou de risques pour les citoyens du Québec. Je
pense avoir fait le tour de la question, là.
Mme Dufour : Donc, juste pour
bien finaliser ça, c'est que, si on se rend compte, par exemple, qu'on l'a
établi à 10 ans, mais on se rend compte finalement que ça va peut-être
être un 20 ans, quand on va faire une mise à jour aux cinq ans, mais là,
ça pourrait être le suivi pourrait augmenter le coût de la... Puis la garantie,
ce que je comprends, c'est qu'elle pourrait être mise à jour pour inclure ces
coûts supplémentaires là pour les années supplémentaires, par exemple, de
suivi.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Dufour : Parfait! Merci
beaucoup.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
il y a une autre intervention de la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Tout à l'heure, la ministre, en répondant à ma question, elle a
quand même été claire sur son approche. Elle a dit : Ce n'est pas une
approche d'obligation, plutôt une approche d'accompagnement. Cependant, je veux
juste qu'on... on se rappelle collectivement, puis j'aimerais ça aussi avoir
l'avis de la ministre, lorsqu'on finit un projet minier, parce que des
sénescences, il s'agit, puis des mines à ciel ouvert, il y a des déchets.
Une mine à ciel ouvert, ce n'est pas
petit. La ministre en a visité. Je pense qu'on a tous en tête l'exemple de
Malartic. J'ai eu la chance de le visiter aussi. C'est énorme. C'est beaucoup
des déchets. Et là, comment c'est écrit dans le paragraphe 7°, et qu'est-ce que
nous, on a vu dans le passé, et j'ai des cas que je pourrais citer à la
ministre, c'est que si on se limite à une possibilité basée sur l'avantage
coût, la plupart des entreprises, qu'est-ce qu'ils disent? C'est trop coûteux
faire le... ce n'est pas rentable, remblayer les déchets. Ils vont voir
d'autres options.
• (12 h 10) •
Je veux qu'on se rappelle dernièrement, il
y a un exemple. Il y a les lacs Bloom pour lesquels la compagnie a préféré de
mettre des déchets dans des lacs. Une pratique, là, qui est interdite ailleurs
dans le monde. Une pratique très risquée pour l'environnement, très, très, très
risquée pour l'environnement. Quand on le sait qu'il existe une pratique
alternative que tous les scientifiques et qui travaillent sur les questions
pour... de mettre à jour, justement, nos pratiques en termes de mises à, je
veux dire, des fermetures des mines, c'est combler la fosse. Et là, comme on ne
change rien, mme la ministre, vous venez de le dire, vous êtes encore dans la
même approche, est-ce qu'il va y avoir d'autres cas, comme le lac Bloom, dans
lesquels on montre à chaque fois que c'est moins à cause de la rentabilité, on
va continuer d'enfouir des déchets ailleurs au lieu de demander un vrai plan
des remblaiements de la fosse?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Je
mentionnais tout à l'heure que chaque cas est analysé en fonction du projet qui
est porté. Donc, ce sera le cas. On se donne plus de marge de manœuvre dans le
projet de loi, M. le Président, et je tiens à rassurer la députée de Verdun,
là, l'idée, ici, c'est de s'assurer de minimiser les impacts d'un projet minier
sur les communautés. Je pense avoir démontré que c'est la volonté qu'on a en ce
moment, tout en continuant de vouloir avoir du développement minier parce qu'on
en a besoin de ces minéraux-là au Québec, pas juste au Québec, ailleurs,
partout, pour plusieurs usages. Donc, c'est cet équilibre-là qu'on prend et que
je vais continuer de prendre, là, donc.
Mme Zaga Mendez :
Entendez-moi
bien, là, moi, je ne fais pas un plaidoyer contre les mines à ciel ouvert, mme
la ministre, je... aucunement. Il va y en avoir, il va continuer à en avoir.
Ces minéraux-là, on en a besoin. Parfait. Je parle de la suite des choses.
Qu'est-ce qu'on fait avec le déchet? La façon que la loi va... continue d'être
écrite parce que l'objectif, là, d'ouvrir de la Loi sur les mines, c'est le
mettre à jour et voir qu'est ce qui se fait ailleurs. Et de plus en plus, c'est
une obligation. Qu'est-ce qu'on fait avec les déchets? On ne va pas utiliser
des lacs, on ne va pas utiliser d'autres terrains pour enfouir ces déchets-là.
Il y a une pratique qui est de prendre... pardon, remblai... remblayer, pardon,
une partie de la fosse, la partie qui n'est pas utilisée, c'est possible. Ces
fosses-là sont énormes, Mme la ministre, elles sont énormes. C'est possible, la
technologie existe.
L'enjeu, et là je suis d'accord, ce n'est
pas un enjeu de faisabilité, c'est un enjeu d'avantage coût. Et la ministre,
avec ça, ce qui donne comme opportunité...
Mme Zaga Mendez : ...c'est de
démontrer aux minières que c'est plus facile et moins coûteux, faire d'autres
choses, et qu'ils sont incapables de le faire. Bien, c'est... c'est presque
donner une subvention qui est déguisée. On est en train de donner comme un
avantage quand on ne va pas dans cette direction-là. Et j'aimerais ça entendre
la ministre comparer à d'autres, ailleurs dans le monde, où est-ce que la
pratique concertée par les scientifiques, c'est que les déchets soient
retournés dans la fosse et pas ailleurs.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Je pense avoir mentionné que chaque situation est regardée. Donc, la
faisabilité, la possibilité de le faire, elle sera analysée. Et je peux
peut-être rappeler, à 232.5, là, donc, le projet... l'article 84 du projet
de loi, il y a des conditions qui peuvent être mises, des obligations aussi
déterminées. On regardera l'article un peu plus tard, aujourd'hui, je l'espère.
Mais donc il y a maintenant des possibilités qui permettraient de mettre des conditions,
mais toujours en regard de chacun des projets. Puis il est certain qu'on veut
amoindrir l'impact d'une mine sur la communauté, là, donc il y a le
coût-bénéfice, effectivement, mais il y a d'autres éléments qui vont être
regardés. Puis il y a plusieurs articles dans le projet de loi, là, qui
viennent également démontrer que la volonté, c'est réellement d'adapter les
projets en fonction de chacune des... chacun des contextes.
Mme Zaga Mendez : Oui. Mais
l'enjeu, Mme la ministre, c'est que c'est une pratique. Cette adaptation-là,
c'est quelque chose qu'on a fait dans le passé. Puis il y a d'autres exemples,
tu sais, il y a l'exemple de la mine Sayona, là je vous ai parlé du lac Bloom,
qui a fait tout un tollé, là, on a vu des lettres de la part de l'Association
des médecins pour l'environnement au Québec, j'ai eu des lettres des
associations des rivières, on a eu un BAPE qui était défavorable. Puis même que
le BAPE était défavorable, la ministre s'est gardé justement la possibilité
d'agir de façon... d'avoir une agilité. Et on est allés de l'avant en mettant
des déchets dans des lacs et en polluant, oui, Mme, en polluant des lieux qui
devraient être protégés. C'est ça l'enjeu ici. C'est qu'on est... on demeure
dans la continuité. Puis, si on veut... si on veut avoir une industrie qui
arrive au XXIe siècle en matière de normes environnementales, moi, je suis
tout à fait d'accord avec la ministre, elle a nommé plusieurs avancées, et je
ne suis pas contre ça, mais là, on en a une, une opportunité tout de suite d'en
faire une avancée de plus en plus, d'au lieu que ce soit la possibilité... une
analyse de la possibilité, on soit plus... on soit... on est rendus au moment
de demander un plan, un vrai plan pour remblaiement de la fosse.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
encore une fois, je pense que chaque situation va être regardée. Puis, comme je
vous le mentionnais, puis je pense que la députée le reconnaît, là, il y a...
il y a des choses dans le projet de loi qui permettent maintenant de faire ce
que... ce qui... ce qui pourrait être possible de faire. Plutôt que de
l'imposer, on va être dans une approche plus collaborative, continuer de
collaborer.
Mme Zaga Mendez : J'aimerais
suspendre pour préparer un amendement dans ce sens.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous sommes de retour à l'étude du projet de loi. Nous en sommes à l'article
no 83. Il y a eu quelques discussions et il y a dépôt d'amendement. Mme la
députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : M. le
Président, je vais lire l'amendement : Modifier le paragraphe 7° de
l'article 232.3 de la Loi sur les mines proposé par l'article 83 du
projet de loi, en remplaçant «une analyse de la possibilité» par «un plan».
Donc, l'article tel qu'amendé se lirait
ainsi. Si vous permettez, je vais juste sauter au paragraphe «7° dans le cas
d'une mine à ciel ouvert, un plan de remblaiement de la fosse.»
Le Président (M. Rivest) : Ensuite,
est-ce que vous avez des explications?
Mme Zaga Mendez : Tout à
l'heure, il me semble que j'ai quand même posé différentes questions. Puis
l'objectif de l'amendement, c'est faire en sorte qu'on n'est pas seulement dans
une possibilité, mais qu'on présente un plan réel pour remblayer la fosse des
différents débris et résidus miniers suite à l'exploitation des mines à ciel
ouvert.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, je pense qu'il est important de comprendre que
chaque situation est particulière dans un projet minier, puis c'est important
de garder cette latitude parce qu'il peut y avoir plusieurs éléments qui font
que ce n'est peut-être pas la bonne solution, hein, d'envisager de remblayer.
Donc, d'imposer un plan, ce n'est pas la solution que, nous, on envisage. Il
peut y avoir des considérations de sécurité et différentes... aussi l'acidité
du site. Donc, on a d'autres approches mais qui permettent, comme pour le cas
d'une des mines au Québec, d'avoir du remblaiement lorsque c'est le bon moyen,
c'est le moyen approprié à prendre pour la restauration. Mais vraiment, je
pense, l'important de... l'importance, ici, de... Ce qu'il est important de
comprendre, c'est qu'on veut et on souhaite avoir une restauration réelle des
sites dans la mesure de ce qui est possible suite à l'exploitation d'une mine,
mais sans empêcher l'exploitation de la mine. Donc, chaque cas est analysé. Le
pouvoir, il est là quand même. La possibilité, elle est là quand même. On
regarde vraiment chaque... chaque cas pour qu'il y ait une restauration qui est
optimale et en fonction des conditions de chacun des sites... des sites
miniers.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président. L'intention, c'est d'implanter cette pratique. Puis là je
présente cet amendement-là, mais c'est une ouverture. L'objectif, c'est ça,
prioriser. C'est ça, la première chose à laquelle on pense. Puis on demande ce
plan-là. Puis, pour nous, on est rendus là en termes de pratiques
environnementales, pour la restauration des sites miniers, surtout les mines à
ciel ouvert. Et ça, c'est un grand enjeu. J'ai nommé tout à l'heure, dans la
discussion, différents exemples qui auraient bénéficié d'avoir... de suivre ces
plans-là. Donc, nous, on continue, puis on demeure dans le sens qu'il faut
qu'on se penche plutôt sur une approche d'obligation que d'une approche qui
laisserait la porte ouverte à avoir d'autres cas, comme on l'a eu à la...
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Oui, Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Bien,
peut-être je soulignerais qu'on peut comprendre, tu sais, chaque côté, mais en
tout cas, moi, je vais demander un vote par appel nominal, là, mais, tu sais,
je dois dire que chaque côté a des points qui valent leur, tu sais, qui valent
la peine de s'y pencher davantage, là.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée d'Outremont.
Mme Setlakwe : Oui. Oui,
merci. Si vous me permettez, avant qu'on procède au vote sur l'amendement qui
est proposé par le deuxième groupe d'opposition, on nous expliquait hors
d'ondes, mais j'aimerais que... qu'on l'explique en ondes, s'il vous plaît, le
comment ça se passe, cette analyse qui est faite dans le cadre d'un projet et
quels sont les critères qui sont pris en compte quand on détermine s'il est
effectivement, donc, possible de procéder au remblaiement. Est-ce qu'on tient
compte de quel genre de critères est-ce qui sont... qui sont pris en compte?
Le Président (M. Rivest) : Madame...
Merci. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Je
vais demander à Mme Roio de mentionner ces critères.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
Mme Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui...
Mme Roio (Alexandra) : ...donc,
lorsque le plan de restauration est déposé, avec cette fameuse analyse de
possibilité de remblaiement de la fosse, ce qu'on va regarder, premièrement,
c'est s'il y a un enjeu de sécurité. Donc, il peut y avoir un enjeu de sécurité
pour les travailleurs, parce qu'évidemment remblayer une fosse, on fait ça au
moment où on a les camions sur place. Donc, ça, c'est un des critères. On va
aussi regarder s'il reste un potentiel minéral. Puis on va aussi regarder s'il
y a des conditions environnementales, notamment, là, la présence de
contaminants qui pourraient aller contaminer les eaux souterraines, là, qui...
et même les eaux de surface aussi autour du site. C'est pas mal les trois
critères principaux qui vont être regardés, là, pour ça.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme la...
Mme Setlakwe : Merci pour
cette explication. Est-ce qu'il serait opportun, là... je comprends qu'on a
reconduit le libellé qui existait déjà. Est-ce qu'il serait opportun, là, c'est
peut-être une question pour les légistes, de venir prévoir qu'est-ce que doit
contenir, donc, cette analyse-là pour qu'on... pour que le... pour que
l'exploitant puisse tout de suite mettre de l'avant les contraintes ou fasse
une description plus détaillée de son projet?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ce sera plus par voie réglementaire, là. Donc, il y a un règlement qui sera
prévu, là, qui est prévu dans l'article. Donc, ce sera prévu par voie
réglementaire. On mentionne, là, qu'il y a une directive en ce moment. Donc, la
directive pourrait, là, donc être intégrée dans un règlement avec peut-être
d'autres ajustements, là, selon le... selon les besoins. Est-ce qu'il y avait
quelque chose que vous souhaiteriez compléter?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Non,
bien, en fait, le règlement, ça, évidemment...
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, le... effectivement, puis d'ailleurs le règlement sera soumis, là, à
une prépublication. Donc, il y aura la possibilité, là, pour des... les groupes
intéressés, de faire des commentaires, là, à cette occasion.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
• (12 h 30) •
Mme Setlakwe : Merci. Il y a
juste juste... Il y a un flou, là, si vous me permettez juste de demander une
précision sur l'adoption du règlement. La ministre a dit : Pourrait y
avoir adoption d'un règlement. Est-ce que c'est votre intention de procéder
au... à... au dépôt d'un règlement? Et, si oui, dans quel horizon?
Mme Blanchette Vézina : La
réponse... la réponse, c'est oui. Il y a l'intention dans un horizon assez
rapide, là, l'idée étant d'adopter éventuellement, on l'espère, le projet de
loi, mais assez rapidement, là, de pouvoir utiliser cette habilitation-là.
Mme Setlakwe : O.K. Donc, à
court terme, dans la prochaine année, disons.
Mme Blanchette Vézina : Je ne
m'avancerai pas sur une date, mais rapidement, oui.
Mme Setlakwe : Merci. Donc,
actuellement, on dit... bien, actuellement, selon le libellé qu'on est en train
d'étudier, on dit que «le plan doit être conforme aux normes prévues par
règlement». Là, actuellement, il n'y en a pas, de normes prévues par règlement.
Donc, c'est éventuellement, lorsqu'il y en aura un, le plan devra être conforme
à ces normes-là. Mais aujourd'hui, avant... dans les faits, aujourd'hui ou
jusqu'à ce qu'il y ait un règlement d'adopté, les normes sont prévues dans une
directive... ou un guide.
Mme Blanchette Vézina : Dans
le guide, exact.
Mme Setlakwe : Mais c'est
votre souhait, donc, que ces normes deviennent... deviennent plus détaillées,
plus contraignantes.
Mme Blanchette Vézina : Bien
qu'ils soient dans un règlement. Donc, oui, c'est la volonté, ce sera plus...
plus facile, peut-être d'avoir l'impact ou la... si vous pouviez expliquer
l'impact d'avoir un règlement versus la directive.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
c'est certain qu'un... tu sais, un règlement, c'est une norme, tu sais, de
nature législative, là, donc effectivement, c'est toujours plus contraignant.
Donc, la personne a... est vraiment dans l'obligation de s'y assujettir. Puis
je dirais que c'est une clarification, tu sais, autant pour la personne qui y
est assujettie, mais également pour la ministre. Donc, ça prévoit... ça permet
plus de prévisibilité aussi, là, pour la personne qui... tu sais, qui peut
constater un règlement. Elle va être certaine, là, que, si elle s'y conforme
sur le volet qui est... qui est visé par le règlement, que le plan pourra à ce
titre être approuvé, là.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée. Alors, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question parce que, tout à l'heure, à la réponse à la députée de
Mont-Royal–Outremont, on a donné un peu les... qu'est-ce que contient les plans
de l'analyse des possibilités. Mais je... le plan général, parce que tout ça
s'insère dans un plan de réaménagement et de restauration. Lui, il est demandé
au tout début du projet ou il va être demandé au tout début du projet, n'est-ce
pas?
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Zaga Mendez : Alors, il y
a quand même une certaine prévisibilité et planification qui peut se faire et
qui doit se faire au tout début du projet. Donc, tout à l'heure, j'entendais la
question de sécurité des travailleurs, ou j'entendais la question de... du
potentiel minier. Moi, j'entends... là où j'ai un peu de la difficulté, là, à
comprendre pourquoi... Au... c'est au tout début du projet, on demande un plan
de restauration, bien, on le sait qu'on va devoir restaurer. On sait... puis de
là mon amendement...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...amendement
que le... remblayer la fosse, ça doit devenir une priorisation, ça doit être...
Puis il y a toutes sortes de considérations, j'entends, mais, si on est au
début du projet... et c'est toutes des considérations qui peuvent être soit remédié
soit... c'est une question de sécurité de travailleur, planifier les travaux en
conséquence, s'il y a une question de possibilité de garder un potentiel
minier. C'est des choses qu'on veut savoir en amont. Alors, pourquoi garder toujours
cette... Parce que, là, la réponse qu'on nous donne pour garder cette
possibilité, c'est qu'on... des fois, on ne le sait pas. Mais, si on le fait en
amont puis on le fait au début du projet, il y a quand même là... je crois, et
c'est pour ça, je tiens à l'amendement, qu'on peut le planifier, dès le tout
début, puis éviter et d'avoir ce type de... pardon, de critères, en fait, qui
viendraient empêcher le remblaiement de la fosse.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
encore une fois, je pense que chaque situation est regardée au cas par cas. Il
y a toujours la possibilité de... Et c'est prévu déjà, là, de réviser aux cinq
ans. Donc, en fonction du potentiel, tu sais, il y a toujours cette possibilité-là
de revoir. Et, comme je l'ai mentionné, là, au cas par cas, il y a une analyse
qui est faite pour chacun des projets quand c'est... Quand la possibilité, elle
est là puis que c'est faisable, on le fait. D'ailleurs, il y a la mine de
Malartic qui est un exemple de ce qui peut être fait. Donc, à ce moment-ci, il
y a du remblai qui se fait dans la fosse. Donc, on est très ouverts, on
encourage cette pratique-là. Il y a des moyens ailleurs de mettre ces
conditions-là, toujours dans la mesure du possible, dans chaque cas, chaque cas
d'espèce.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement... Ah! il y a
d'autres...
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Rivest) : Ah!
oui, je vais tout vous confirmer ça.
Mme Dufour : Oui. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
que l'amendement à l'article 83 est adopté? Et, comme il y a une demande
de vote nominal à la demande de la députée de Mille-Îles, ça sera par appel
nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blanchette
Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina : Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
Le Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Oui, comme je l'ai
mentionné, les deux points... donc, abstention.
Le Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons poursuivre l'étude de l'article 83.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 83? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Alors, quand on regarde, dans le fond, la première portion, là,
le 232.3, le troisième alinéa... paragraphe, paragraphe, pardon, on dit :
«Si des travaux de restauration progressifs sont possibles, les conditions et
les étapes de leur réalisation», mais, dans la version précédente du 232.3, on
parlait de «si des travaux de réaménagement et de restauration progressifs sont
possibles». Donc, pourquoi on a retiré «réaménagement» ici?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
on va suspendre, oui.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 37)
(Reprise à 12 h 38)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous reprenons les travaux. Nous en sommes toujours à l'étude de l'article 83.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
En réponse à la question de la députée de Mille-Îles, là, je céderais la parole
à Mme Roio qui va pouvoir expliquer.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Donc, en fait, pourquoi on utilise simplement que le mot «restauration
progressive», là, c'est qu'on va s'attarder à des travaux, par exemple, de
revégétalisation finale, donc on va vraiment terminer complètement une
restauration. Le réaménagement va souvent être du déplacement de remblais,
démantèlement de bâtiments, donc juste ça, ce n'est pas suffisant pour
requalifier ça de progressif, donc on... c'est pour ça qu'on parle seulement
que de restauration, qui sont des étapes vraiment où est-ce qu'on revégétalise
puis on finalise vraiment l'aménagement...
Le Président (M. Rivest) : ...Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Mais, au
préalable, dans la... quand la loi a été écrite dans la version précédente, on
avait cru bon d'inclure «réaménagement», et j'imagine qu'on savait à quoi qu'on
faisait référence à ce moment-là.
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
je ne pourrais pas vous dire pour la version précédente, mais c'est pour vous
dire que ça ne change rien, en fait, que le mot ne soit pas présent.
Mme Dufour : O.K. Bien, en
fait, Québec meilleure mine nous dit que ça change quelque chose d'assez
important. Ils disent qu'il faudrait ramener le terme dans le texte, expressément.
Pour eux, c'est très... c'est, en fait, néfaste, même, qu'ils disaient dans
leur mémoire. Donc, ça, c'était quelque chose de vraiment... qui semblait être
problématique, le retrait de «réaménagement».
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : On
vous a confirmé que ce n'est pas le cas, là.
Mme Dufour : O.K. Donc,
pour... Donc, le retrait des bâtiments, c'est... c'est... ce n'est jamais
néfaste, ça? C'est... Ce n'est pas un enjeu?
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio.
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
les bâtiments ne seront jamais enlevés de manière progressive pendant la durée
de l'exploitation. C'est... Ça va vraiment toucher exclusivement, par exemple,
une partie d'une halde qu'on ne touchera plus pour le reste de l'exploitation
puis qu'on aura déjà effectué un couvert final puis réaménagée avec de la
végétation dessus. Les bâtiments vont rester jusqu'à la fin de la vie de la
mine. On n'enlèvera pas ça progressivement. Ils ne peuvent pas enlever la
moitié de leurs concentrateurs après 10 ans, ils sont obligés de le garder
jusqu'à la fin, là. Donc, ça, ça n'arrivera pas. Même chose pour les chemins,
par exemple, ils vont rester jusqu'à la fin.
Mme Dufour : Mais est-ce
que... est-ce qu'il y a des moments où il y a des... Tu sais, une mine, ça peut
être un grand territoire. Est-ce que... Puis ça peut être différents types de
mines. Est-ce qu'il peut y avoir un moment où on en retire une partie puis...
parce qu'on est ailleurs, on est en train de travailler ailleurs ou on va
attendre à la fin toujours puis le retirer seulement à la toute fin?
• (12 h 40) •
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
ça existe... en fait, cette situation-là ne peut pas arriver. Dans le sens où
les installations, bureaux, concentrateurs, usines, ça, ça va rester en place
toujours. Ce qui pourrait changer de place, c'est par exemple si la fosse
s'agrandit ou on a une nouvelle fosse qui s'ouvre. Mais les bureaux, ça, ça
va... ils ne vont pas fermer puis réouvrir un autre bureau ailleurs. Ça ne
s'est jamais vu, là.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
«réaménagement», on ne fait que référence à, dans le fond, presque de
l'immobilier, là? Tu sais, je veux dire, c'est...
Mme Roio (Alexandra) : Bien,
un peu, oui. C'est ça.
Mme Dufour : O.K. O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 83? Une dernière.
Mme la députée d'Outremont. Allez-y.
Mme Setlakwe : Elle va être
facile. Je vois que le texte existait déjà, là, j'imagine, c'est un libellé
très usuel, là, «lorsque la garantie est un bien ou une somme d'argent, ce bien
ou cette somme est insaisissable», donc insaisissable par un... par un tiers.
Puis est-ce que c'est souvent un bien qui est donné en garantie dans les faits?
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, il faut... il faut avoir en tête qu'un... qu'un titre ou une somme d'argent
est considéré comme un bien, là, au sens du Code civil, là, donc, tu sais.
Mais, tu sais, pour la volumétrie, de quel type de garantie qui est donnée, ça,
je ne peux pas vous répondre, là.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
la garantie...
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons donner la parole à Mme Renée Garon.
Mme Garon (Renée) : On
dispose de très peu de dossiers en liquide. C'est à peu près, je dirais,
80 %, là, c'est des cautionnements puis des lettres de crédit.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée.
Mme Setlakwe : Merci. C'est
bon.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Maître...
La réponse de Me Tremblay m'a... puis là, je suis désolée, je sais que vous
avez deux noms de famille, mais j'oublie toujours le premier, Parent, bon,
voilà, m'a... m'a soulevé un petit doute. Un titre... Donc, on disait le bien,
donc la garantie, peut être un bien, donc un titre. Est-ce qu'on parle d'un
titre, par exemple, un droit d'exploration? Un titre, c'est quoi?
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Non,
non, pas du tout, là, tu sais, ça doit être quelque chose, tu sais, qui
garantit finalement, là, que la somme va pouvoir être payée, là. Ça fait que ça
ne peut pas être un titre de propriété ou sur une maison ou quelque chose comme
ça, là. Donc, ça va être une somme d'argent, un cautionnement, un engagement
irrévocable d'une institution bancaire, ce genre d'éléments là.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Rivest) : ...
Des voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Une
demande par appel nominal. Merci.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blanchette Vézina?
Mme Blanchette Vézina : Pour.
Le Secrétaire : Rimouski,
excusez-moi.
Mme Blanchette Vézina : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M.
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
Le Secrétaire : Mme Setlakwe,
Mont-Royal-Outremont?
Mme Setlakwe : Pour.
Le Secrétaire : Mme Zaga
Mendez, (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Abstention.
Le Secrétaire : M. Rivest,
Côte-du...
Le Secrétaire : ...Sud?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
Alors, l'article est adopté.
Je vous propose à ce stade et je vous
remercie de votre collaboration à ce propos... Comme convenu entre les membres,
la commission suspend ses travaux jusqu'à 14 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 36)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
bons travaux à tous. La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres
dispositions. Lors de la suspension de nos travaux ce midi, nous avions procédé
à l'adoption de l'article 83. Nous en sommes maintenant à l'article 84. Mme la
ministre, je vous laisse replacer vos cartables, et veuillez nous faire la
lecture de l'article 84.
Mme Blanchette Vézina : Avec
plaisir, M. le Président. Donc, l'article 84 :
L'article 232.5 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier
alinéa par les suivants :
«Le ministre peut, avant l'approbation du
plan de réaménagement et de restauration, exiger toute modification ou
subordonner son approbation à d'autres conditions et obligations qu'il
détermine.
«Le ministre peut exiger, pour l'approbation
du plan, le versement d'une garantie financière provisoire, conformément aux
normes établies par règlement.
«Le ministre approuve le plan après avoir
obtenu l'avis favorable du ministre du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «232.1» par «232».
Cet article vise d'abord à modifier l'article
232.5 de la Loi sur les mines afin que la ministre des Ressources naturelles et
des Forêts puisse exiger des modifications au plan de réaménagement et de
restauration pour son approbation. À l'heure actuelle, elle peut déterminer des
conditions et des obligations additionnelles, mais ne peut exiger de
modifications.
Cet article permettra aussi à la ministre
d'exiger le versement d'une garantie financière provisoire. Pour le moment,
elle peut seulement exiger le versement d'une partie de la garantie financière.
Ça implique, cependant, qu'il ait au préalable établi le montant total de cette
garantie, ce qui est parfois prématuré au moment de l'approbation de la
garantie. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 84? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. On va commencer par une question légère...
Mme Dufour : ...on constate
que le nom du ministère n'est pas celui qui est utilisé actuellement pour le
ministre de l'Environnement. On parle du ministère... ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, alors qu'aujourd'hui c'est le ministère
de l'Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des
Parcs. Donc, juste une précision du pourquoi.
Mme Blanchette Vézina : ...donc
je laisserais Maître Tremblay-Parent prendre la réponse.
Le Président (M. Rivest) : ...la
parole est à vous, maître.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je pense que c'est une question qui m'est posée régulièrement, là, quand on
étudie des projets de loi. Effectivement, c'est qu'on doit prendre le nom qui
se retrouve dans la loi constitutive du ministre de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques. Donc, ce n'est pas le nom, là, qui est
déterminé par décret, là, en vertu de la loi sur l'exécutif, là. Donc, c'est
comme ça, là, dans toutes les lois du Québec.
Mme Dufour : Donc, juste pour
bien... Vous avez dit «la loi constitutive». Ça, ça ne se change jamais? Comme
la ministre des Ressources naturelles, si son nom de ministère changeait, ça
resterait la loi constitutive ou, des fois, ça se change, une loi constitutive
d'un ministère?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
il y a des mises à jour qui sont faites, tu sais, comme à titre d'exemple, là,
au niveau du... tu sais, du ministre de l'Économie, là, maintenant il y a
une... en fait, je pense que le projet de loi, là, qui a été présenté à
l'Assemblée nationale, là, propose une modification pour intégrer le volet
Énergie dans le ministère, mais, pour l'instant, on parle de la loi sur le
ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Donc, c'est comme ça qu'il
faut l'inscrire dans la loi, même si finalement la Faune est du côté du
ministère de l'Environnement et non pas, là, au niveau de... des Ressources
naturelles.
• (14 h 40) •
Mme Dufour : Intéressant. Je
vais continuer avec l'avis favorable, là, sur ce qu'on... cette ligne-là, où on
parle que le ministre approuve le plan après avoir obtenu l'avis favorable du
ministre de l'Environnement, je vais faire ça plus simple. Est-ce que le
ministre... tu sais, le côté Environnement, est-ce qu'ils peuvent exiger des...
certains éléments ou modifications? Parce que, là, on dit : C'est l'avis
favorable, mais est-ce qu'ils peuvent eux-mêmes mettre des nuances ou des
exigences?
Mme Blanchette Vézina : La
réponse, c'est qu'il y a une discussion et une collaboration, ce n'est pas
nécessairement un veto, là...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Ça
prend une entente.
Mme Blanchette Vézina : ...mais
ça prend une entente avec le ministre de l'Environnement.
Mme Dufour : Ça prend une
entente?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
peut-être, je laisserais mon sous-ministre répondre, là.
Le Président (M. Rivest) : ...vous
nommer et mentionner votre poste, s'il vous plaît?
M. Morissette (Ian) : Merci...
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
M. Morissette.
M. Morissette (Ian) : Merci.
Ian Morissette, sous-ministre associé aux mines au ministère des Ressources
naturelles et des Forêts.
Donc, la façon dont on fonctionne, c'est
qu'on travaille les deux ministères ensemble jusqu'à tant qu'on convienne d'un
libellé, puis ensuite le ministère va émettre l'avis favorable, mais il ne va
pas l'émettre sous condition parce qu'on est les deux dans la même équipe, si
vous voulez, on fait partie du même gouvernement. Donc, il y a des discussions
qui se font entre les équipes, puis, quand on arrive à un consensus, bien là,
il va émettre l'avis favorable.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
ça n'arriverait jamais, là, qu'il y aurait, mettons, une divergence possible
entre les deux ministères sur les conditions?
M. Morissette (Ian) : On va travailler
ensemble jusqu'à tant qu'on trouve une solution.
Mme Dufour : O.K. Et donc...
Donc, l'avis favorable, dans le fond, rendu là, c'est plus une formalité, là,
parce que, je comprends, c'est que, si on se rend à cette étape-là, ils ont
déjà émis leurs commentaires, et les conditions de modifications auraient déjà
été demandées par votre ministère, c'est ce que je comprends?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait, ce qu'on... ce que M. Morissette vous a mentionné, c'est qu'il y a une
collaboration dans le sens où, quand on vous dit qu'on est... on veut de...
certaine agilité, c'est : l'adaptation pour certains projets, il y a une
discussion en amont qui se fait avec les équipes d'Environnement. Il est
certain qu'on tient compte de ce que... de ce qui nous est mentionné, là.
L'idée, c'est d'améliorer le projet pour qu'il corresponde aux enjeux et... aux
enjeux qui sont soulevés avec Environnement, là, avec les fonctionnaires du
ministère. Puis on en arrive à s'entendre en fonction de ce qui... des enjeux
environnementaux, là, pour le projet, là. Donc, c'est une méthode de
collaboration, là, c'est une approche collaborative qui est faite avec les...
entre les fonctionnaires du... de mon ministère et celui de l'Environnement.
Mme Dufour : O.K. Donc,
lorsqu'on lit, plus tôt dans l'article : «Le ministre peut, avec... avant
l'approbation, exiger toute modification ou subordonner son approbation à
d'autres conditions», ça pourrait être des demandes qui viendraient de
l'Environnement, par exemple?
Mme Blanchette Vézina : Ça
pourrait, oui.
Mme Dufour : C'est ça,
c'est... Ça fait que ce serait...
Mme Blanchette Vézina : Ce
serait le type... On parlait tout à... pas... oui, ce matin, du... de, disons,
la...
Mme Blanchette Vézina : ...du
plan de restauration. Il pourrait y avoir d'autres ajustements par rapport aux
remblais, tu sais, il y a des choses qui peuvent être aussi du ressort du
ministère des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Dufour : O.K., O.K. J'ai
aussi une question concernant la garantie financière provisoire. Bon, là, on
comprend... en fait, peut-être nous expliquer. Vous l'avez expliqué, là, mais
peut-être le dire dans d'autres mots, là, pourquoi on ajoute ça. Parce que
c'est une nouveauté, là, ce que je comprends, là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait, ce que je vous disais, c'est qu'en ce moment on peut seulement exiger
le versement d'une partie de la garantie financière. Mais c'est difficile.
C'est parfois prématuré de savoir quel est le montant de la garantie, là. Donc,
on peut, avec cette disposition-là, avoir donc une garantie provisoire qui
serait, là, donc, qui serait en amont avant de déterminer le vrai... le montant
réel de la garantie.
Mme Dufour : Et donc... donc,
auparavant, on parlait d'une partie, en tout... ou partie de la garantie. Mais
pour faire le calcul, il fallait calculer la garantie totale. Et, pour ça, il
fallait avoir le projet complet. C'est ce que je comprends. Et là, le
provisoire, dans le fond, ça pourrait être sensiblement le même genre de
montant qu'il y avait avant, mais plus simple à établir.
Mme Blanchette Vézina : On
n'aura pas besoin d'attendre de savoir quel est le montant de la garantie.
Donc, il pourrait y avoir en amont un montant de versé avant de déterminer la
garantie, ce qui n'était pas possible en ce moment.
Mme Dufour : O.K. Puis est-ce
que... Est-ce que ça pourrait être une... Est-ce qu'il va y avoir des balises?
Parce que ça, c'était une question qui était posée, là, dans un mémoire. Est-ce
qu'il va y avoir des balises sur... Parce qu'avant on disait : Bien... on
disait : En tout ou en partie. Là, on dit «provisoire», donc ça risque
d'être moindre que la garantie totale. Mais est-ce qu'on se met une balise
de... tu sais, d'un... je ne sais pas comment le dire, là, de... tu sais, de
montants minimaux, maximaux, là.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
la détermination du montant va être faite par... en fonction de chacun des
projets, là. Donc, il y aura une analyse quand même qui est faite de savoir
quel serait le bon montant de manière provisoire à verser, sans avoir le
montant de la garantie réelle, comme je vous disais. Ce qui pourrait être
établi par règlement, c'est les normes de versement, là, donc, la façon de
verser la garantie.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
exact, en fait, je... c'est...
Mme Blanchette Vézina : Pas
d'autre chose à dire.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Effectivement,
le montant est déterminé en fonction du projet, et c'est plus les normes par
rapport au moment... au versement de cette garantie-là.
Mme Dufour : O.K. Et l'estimé
du montant provisoire, ça, ça vient de quelle partie du ministère ou du... ou
de l'entreprise minière?
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons donner la parole à Mme Roio.
Mme Roio (Alexandra) : L'évaluation,
là, du montant de la garantie provisoire sera établie par le ministère, par mon
équipe.
Mme Dufour : Parfait. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président... (Interruption) pardon. J'ai deux questions, mais ma première,
c'est au... pardon, dernier paragraphe. «Lorsque le ministre approuve le plan
après avoir obtenu l'avis favorable du ministre du Développement durable.» Ce
n'était pas clair pour moi si... Ici, le ministre à l'Environnement pourrait
exiger d'ajouter des conditions ou est-ce que c'est juste une vérification
qu'il fait? Est-ce que... lorsqu'on a obtenu l'avis favorable, est-ce que le
MRNF peut avoir... il y a la possibilité ou le pouvoir, de la part de l'Environnement,
d'ajouter des conditions, obligations dans le plan de réaménagement?
Mme Blanchette Vézina : Avec
l'alinéa deux, donc, il y a des possibilités... as-tu l'alinéa deux? Non,
excusez-moi, là, «exiger toute modification...», c'est le premier alinéa. Donc,
il y a des possibilités, oui, effectivement, d'ajuster, là, et de mettre des
conditions, des modifications à l'approbation. Oui.
Mme Zaga Mendez : Oui. Non,
je comprends le premier alinéa, ça, c'est de votre part. Ça, c'est de la part
du ministère des Ressources naturelles. Mais est-ce qu'il y a une... Lorsque le
ministre de l'Environnement donne son avis, est-ce que, là, il y a des
prérogatives pour que le ministère de l'Environnement demande des choses
directement au MRNF?
Mme Blanchette Vézina : ...on
expliquait tout à l'heure qu'il y a une collaboration. Donc, ce qui pourrait
être demandé par le ministre de l'Environnement, il n'y a pas de prérogative
directement, mais serait certainement discuté puis serait... On utiliserait
l'alinéa un en fonction des orientations, des commentaires, disons,
d'Environnement?
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
comprends. Parfait. Et ma deuxième question, parce que, là, je suis en train de
lire l'article 84, puis peut-être je suis... j'amène ces questionnements
un peu tard, vous me corrigerez. Qu'est-ce qui arrive avec l'exploration
minière qui se fait par règlement, donc qu'est-ce qu'on appelle l'exploration
majeure? Je n'utilise pas le bon terme.
Mme Blanchette Vézina : À impact.
Mme Zaga Mendez : À impact.
Exactement…
Mme Zaga Mendez : ...est-ce
qu'aussi le travail à impact en exploration sont assujettis au même plan de
réaménagement et de restauration?
Mme Blanchette Vézina : Certes...
certains, là, mais prévus par règlement, là, je veux juste...
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : C'est
ça. C'est ça, certains prévus par règlement. Je ne me souviens pas l'article.
Une voix : 232 maintenant,
là. C'était prévu à 232.1 avant.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
c'est 232, mais c'était avant, 232.1. Mais, oui, il y a un plan de restauration
pour certains.
Mme Zaga Mendez : Oui. Pour
le... excusez-moi, c'est parce que j'avais pris la note ici, puis là j'ai fait
une... Je pense qu'on en avait discuté auparavant pour aller un peu plus... Et
qu'est-ce qui détermine qu'un travail d'exploration à impact est assujetti ou
pas à l'approbation d'un plan de réaménagement?
Une voix : Les travaux sont
prévus par règlement.
Mme Blanchette Vézina : Les
travaux sont... sont prévus par règlement.
Mme Zaga Mendez : Est-ce que
ces travaux-là sont déjà...
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
je laisserais la parole à Mme Garon, là, qui semble avoir la réponse précise.
Mme Garon (Renée) : Sont...
Le Président (M. Rivest) : Mme
Garon, la parole est à vous.
Mme Garon (Renée) : Les
articles qui prévoient les travaux sont dans le règlement, les
articles 108 et 109 du règlement. Et pour ces travaux-là, le versement de
la garantie financière est préalable à l'exécution des travaux.
Mme Zaga Mendez : O.K. Et
qu'est-ce... Et juste pour nous donner des exemples, quel serait un travail
d'exploration à une fin...
Mme Garon (Renée) : Forages.
Mme Zaga Mendez : Forages.
Mme Garon (Renée) : L'utilisation
de pompe hydraulique, échantillonnage en vrac.
Mme Zaga Mendez : Et en ce
moment, déjà dans le règlement...
Mme Garon (Renée) : Oui.
Mme Zaga Mendez : ...un plan
d'aménagement est prévu...
Mme Garon (Renée) : Oui.
Mme Zaga Mendez : ...et il
existe une obligation de garantie.
Mme Garon (Renée) : Exact,
exact.
Mme Zaga Mendez : O.K. Ça
répond à ma...
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
• (14 h 50) •
Mme Setlakwe : Merci. Juste
revenir rapidement sur l'alinéa qui prévoit. Donc, ça nécessite que le plan...
que «le ministre approuve le plan après avoir obtenu l'avis favorable d'un
autre ministre... d'un autre ministre», celui de l'Environnement. Moi, ce que
je comprends, c'est que c'est probablement un libellé, puis confirmez-le si
c'est ça qui est utilisé dans d'autres... dans le corpus législatif, ailleurs.
Il n'y a pas de préséance entre les ministères, ici, là, c'est... puis on
comprend, c'est le même gouvernement, mais il n'y en a pas un.... c'est... ce
n'est pas conditionnel, l'approbation d'un n'est pas conditionnelle au
déploiement du plan. Moi, c'est comme ça que je le comprends selon le libellé.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
peut-être que...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...
Mme Blanchette Vézina : Oui,
c'est ça, Me Tremblay-Parent va pouvoir répondre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Effectivement,
dans certaines lois, là, je dirais, au niveau des ressources aussi, la Loi
mettant fin aux hydrocarbures notamment, ou la Loi sur le stockage de gaz
naturel et les conduites de pétrole, là, qui prévoient ce type d'avis favorable
préalable. Donc, tu sais, finalement, comme l'indiquait la ministre, c'est une
condition. Il ne peut pas y avoir approbation si le ministre de l'Environnement
n'a pas donné son avis favorable. Je pense que comme vous l'indiquez, c'est
comme le... le... c'est le reflet de la solidarité aussi ministérielle, là,
c'est-à-dire qu'on veut s'assurer, là, que, puisqu'on est quand même dans un
domaine qui... qui est dans les attributions des deux ministres, le législateur
veut s'assurer d'une collaboration puis d'une cohérence entre les deux régimes.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mme Setlakwe : Oui. Deuxième
question.
Le Président (M. Rivest) : Oui.
Allez-y, Mme.
Mme Setlakwe : Juste pour
préciser, la détermination du montant de la garantie, on comprend que, dans la
séquence, il peut être prématuré de fixer le montant, disons, de la garantie
permanente ou le montant... le montant qui va être... qui va être fixé une fois
qu'on aura tous les éléments en main. Et donc ici, on donne la possibilité de
fixer une garantie provisoire, et est-ce que...
Mme Blanchette Vézina : ...
Mme Setlakwe : Oui. Exact.
Est-ce qu'elle pourrait être plus élevée que... Est-ce qu'il y a une mécanique
qui est prévue si, par exemple, ce montant-là, il s'avère qu'il est trop élevé
ou... Vous comprenez ce que je veux dire? Tu sais...
Mme Blanchette Vézina : Il y
a un ajustement, bien, on... peut-être dans la mécanique, mais clairement, on
va... c'est provisoire, donc on va ajuster en fonction de la réelle garantie.
Mais sur le comment, là, je laisserai Mme Roio répondre.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Merci.
Donc, il ne pourrait pas arriver que la garantie provisoire soit plus élevée
que le montant de la garantie totale, que donc, ça, ce n'est pas possible. Par
contre, ce qui pourrait arriver, c'est... En fait ce qu'on veut viser, c'est
que cette garantie provisoire là pourrait, en un seul montant, couvrir tous les
travaux de restauration qui seraient nécessaires sur le site au moment de
l'analyse du plan.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 84? Mme la députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci.
Bien, là je réagis à la question, à la l'affirmation «ce ne serait pas possible
qu'elle soit plus élevée». Mais, tout à l'heure, on disait que des fois on
na... on n'est pas encore assez avancés dans l'analyse pour pouvoir l'établir.
Si on surestime... En tout cas, j'aimerais comprendre comment on peut faire
pour ne jamais surestimer, dans le fond, là, une garantie quand on n'a pas
terminé l'analyse...
Mme Blanchette Vézina : ...Je
pense que, clairement, il y a une méthode qui permet de... tu sais, dans le
sens où le... une fois que la garantie finale va être déterminée, on ne
demandera pas plus la garantie finale. Ça fait que s'il y avait une garantie
plus élevée, là, on me dit que ce ne serait pas possible, mais, cas
hypothétique, si c'était possible, clairement, on ajusterait en fonction de la
garantie réelle au moment où elle serait déterminée.
Mme Dufour : O.K. Moi, je ne
suis pas une spécialiste des garanties.
Mme Blanchette Vézina : Ce
n'est pas un versement d'argent, hein? On se rappelle, hein, c'est...
Mme Dufour : Bien, c'est ça,
c'est...
Mme Blanchette Vézina : ...pour
la plupart, là, donc, c'est une garantie bancaire, là. C'est comme une lettre
de...
Mme Dufour : C'est ça, c'est
ça.
Mme Blanchette Vézina : ...d'assurance,
là, si vous voulez, une caution. Donc, juste ajuster.
Mme Dufour : Ça fait qu'on
fait juste la changer.
Mme Blanchette Vézina : Tout
à fait.
Mme Dufour : O.K. Moi,
j'avais une question concernant les autres conditions et obligations qu'on
pourrait subordonner à l'approbation du plan.
Mme Blanchette Vézina : Quelle
est votre question?
Mme Dufour : Bien, c'est
ça : C'est de quoi qu'on parle ici? Tu sais, de quoi qu'on parle
exactement comme autres conditions ou obligations? Vous savez, on en a parlé
dès le début, là, de l'étude du projet de loi qu'il y avait beaucoup... il y
avait plusieurs groupes qui disaient qu'il y avait beaucoup de pouvoirs
discrétionnaires et que, tu sais, il y avait beaucoup de règlements. Mais là la
ministre, dans le projet de loi, a beaucoup de nouveaux pouvoirs. Donc, ici, qu'est
ce qu'on pourrait s'attendre? Puis c'est pour... pour rassurer ceux qui nous
écoutent, là, aussi.
Le Président (M. Rivest) : ...donner
la... Ah! excusez-moi, Mme la ministre, allez-y.
Mme Blanchette Vézina : ...précision,
là, Je comprends qu'on a tous à cœur de s'assurer qu'il n'y ait pas de plus de
pouvoirs ou que les pouvoirs qui sont donnés soient raisonnables, mais c'est un
pouvoir qui était déjà présent, là, quand même, là. Donc, à l'article 232.5, il
y avait quand même ce pouvoir discrétionnaire, là, de subordonner. Ça fait
que... Tu sais, je pense qu'on peut vous expliquer par souci de compréhension
de la part de tous, mais ce n'est pas un nouveau pouvoir, là, c'était important
de le préciser. Mme Roio?
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Je pense... Pour répondre à votre question, il y aurait un exemple, là, qui
pourrait vous aider à bien comprendre. On reçoit un premier plan de
restauration, c'est l'état de concept, le projet n'est pas débuté encore. On
soupçonne, on comprend, en lisant le texte, qu'on... peut-être, il y aurait un
enjeu de drainage minier acide, mais on n'est pas sûrs. Drainage minier acide,
c'est qu'à travers les résidus, par exemple il y a de l'eau acide qui s'écoule,
O.K., donc un enjeu environnemental. Puis il n'y a pas eu d'étude de faite lors
du dépôt de ce premier plan. On pourrait imposer que cette étude soit réalisée,
puis que ce soit pris en compte dans la prochaine révision du plan. C'est ce
genre de demande là qu'on pourrait demander.
Mme Dufour : Puis là on parle
de cinq ans plus tard, mais...
Mme Roio (Alexandra) : On
pourrait demander, oui, le... on pourrait le demander plus tôt.
Mme Dufour : ...ça pourrait
être...
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
ça pourrait être...
Mme Dufour : ...avant, là.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
C'est ça, oui.
Mme Dufour : O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Rivest) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 84? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que l'article 84 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Nous
pouvons poursuivre avec l'étude de l'article 85. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : L'article
232.6 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après le
paragraphe 3° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«3.1. avant de réaliser des travaux qui ne
sont pas prévus au plan approuvé ou qui ne sont pas conformes à celui-ci;»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«En cas d'urgence, une personne peut
réaliser des travaux qui ne sont pas prévus au plan et soumettre une révision
du plan dans un délai raisonnable.»
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 85?
Mme Blanchette Vézina : En
commentaire, M. le Président, pardon....
Le Président (M. Rivest) : Pardon,
Mme la ministre, allez-y.
Mme Blanchette Vézina : ...cet
article vise à modifier l'article 232.6 de la Loi sur les mines afin de prévoir
qu'une personne qui veut réaliser des travaux qui ne sont pas prévus au plan
doit soumettre à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, pour
approbation, une révision de celui-ci. À l'heure actuelle, cet article n'est
pas clair à cet égard, ce qui peut mener à la réalisation de travaux qui n'ont
pas fait l'objet d'une approbation. Il est cependant fait exception à cette
exigence en cas d'urgence. Une révision du plan devra alors être soumise dans
un délai raisonnable. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Dans les
mémoires que nous avons reçus, il y a deux groupes qui nous ont fait part,
qui... en fait, qui nous ont dit, bien : Pour s'assurer que les
entreprises minières ne soient pas prises en faute pour avoir réalisé des
travaux qui n'étaient pas prévus au plan, il serait nécessaire de préciser les
critères permettant d'identifier clairement un cas d'urgence. Et il y en a deux
groupes, là... C'est sensiblement le même texte qu'on peut lire, là, mais c'est
vraiment deux groupes différents. Donc, est ce que je comprends que l'article
236... 232.6, pardon, devrait... à quelque part, il faudrait permettre des
travaux d'urgence? Comment... comment on l'interprète, ça?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense qu'il faudrait que le partenaire démontre qu'il y a réellement une
urgence de faire les travaux, là. Donc...
Mme Blanchette Vézina : ...puis,
quant à l'urgence, là, je pense qu'il est important de se donner une certaine
marge de manœuvre, là, pour ne pas restreindre ou empêcher dans des vrais cas
d'urgence, là, parce qu'on n'aurait pas nommé ou balisé. Puis peut-être qu'on
peut vous donner... Mme Roio pourrait vous donner quelques exemples, là, qui
pourraient s'appliquer.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Justement, c'est suite à un événement météo ou un accident qui peut survenir.
On parle d'un bris de digues, l'affaissement d'une... par exemple, un feu
important à l'usine. Donc, ce seraient des événements inattendus, là, qui
amèneraient des bris, qu'on doit faire des travaux immédiatement. Mais on
laisserait un certain moment avant de pouvoir redéposer, là, le plan, s'il
change, bien sûr, là, parce que, parfois, ça se peut qu'il n'y ait pas de
changement au plan en tant que tel, mais c'est seulement si ça amène un
changement au plan de restauration.
Mme Dufour : O.K. Mais ça
reste que deux groupes nous disent que c'est un enjeu de ne pas être plus
précis, de ne pas définir qu'est-ce que pourrait être le cas d'urgence, puis
c'est... dont l'industrie minière, là, qui est... l'Association minière du
Québec nous dit ça. Ce que je comprends, c'est qu'ils ont la crainte qui
pourrait... qui pourrait avoir un débat, là, sur... à savoir quels sont les
travaux d'urgence ou pas.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je pense qu'il faut se mettre dans le contexte de l'article, c'est-à-dire qu'il
y a une exigence de modifier le plan pour des nouveaux travaux, donc l'exception,
c'est si, finalement, ce n'est pas possible pour une entreprise de le faire,
là, sans qu'il y ait un préjudice, là, sur ces activités ou sur quelque chose.
Donc, l'idée, c'est vraiment de faire en sorte de gérer un cas où la personne
ne serait dans l'impossibilité d'agir autrement, là.
• (15 heures) •
Mme Dufour : O.K. Mais est-ce
que c'est arrivé dans le passé, qu'il y a eu des travaux qui auraient été
sanctionnés parce qu'ils auraient été faits en urgence mais qui n'étaient pas
approuvés?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre ou Mme Roio?
Mme Roio (Alexandra) : Oui,
j'ai... Malheureusement, je n'ai pas le souvenir de quel projet il s'agit
exactement, mais oui, c'est arrivé une seule fois. Donc, nous, on est appelés
sur le site immédiatement, puis il n'y a pas eu de changement au plan de
restauration finalement, donc on est... C'était un bris de digues justement,
mais je ne me rappelle plus du nom.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 85? Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons mettre aux voix. Puis il y a une autre
intervention. Alors, Mme la députée de Mont-Royal--Outremont.
Mme Setlakwe : Merci. Non,
j'écoutais les échanges, je me demandais, dans un premier temps, est-ce qu'il y
a... est-ce qu'il y a un mécanisme ou il y a une reddition de comptes par
rapport à ces plans, à des modifications, à des travaux d'urgence. De quelle
façon est-ce que c'est rapporté?
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Bien, on est en contact en continu avec les différents promoteurs de projets.
Donc, dès qu'il y a un enjeu sur leur site, on est informés. On discute
toujours, là, des modalités, s'il y a une mise à jour du plan à mettre en place
ou pas, là. Donc, on est toujours... on va sur les sites aussi, donc des
visites de sites annuels, tu sais, on est en contact permanent avec les
entreprises.
Mme Setlakwe : C'est très
bien. Puis une dernière. Dans le nouveau libellé, là, qui laisse une marge de
manœuvre en cas d'urgence, là, je comprends que... Il y en a, des exemples qui
ont été nommés au micro, mais en fait, ce n'est pas... ce n'est pas limitatif,
il pourrait y en avoir d'autres, c'est un cas d'urgence, vous en avez mentionné
certains. Est-ce que... Là, on laisse un délai pour soumettre une révision du
plan. Le délai raisonnable, ça implique que c'est... C'est quoi, selon vous?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre. Mme Roio.
Mme Roio (Alexandra) : 6
mois.
Mme Setlakwe : Puis pourquoi
ne pas le prévoir : Maximum six mois? Non?
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
tu sais, je pense que l'objectif de l'article, là, c'est de justement, tu sais,
gérer des situations qui sont imprévisibles, donc... Et je pense que, là, en
mettant quelque chose de trop défini, si, à titre d'exemple, c'est des travaux
qui devaient se poursuivre en continu, là, en raison de difficultés
météorologiques, inondations et autres, bien, finalement, on viendrait par
nuire à quelqu'un qui est justement dans une situation d'urgence. Je pense que
le message, c'est tout simplement de dire : Bien, tu sais, du moment que
c'est raisonnablement possible, bien, communique des travaux au ministère, là,
pour qu'il y ait une mise à jour qui soit faite si nécessaire.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 85? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons mettre aux voix. Est-ce que l'article 85 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous allons poursuivre avec l'étude de l'article 86. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : L'article 232.7
de cette loi est...
15 h (version non révisée)
Mme Blanchette Vézina : ...modifié
par le remplacement, dans le deuxième et troisième alinéa de «à l'article 232.1»
par «au premier alinéa de l'article 232».
Donc, cet article vise à modifier l'article 232.7
de la Loi sur les mines en concordance avec l'ajout de l'article 232 et la
modification apportée à l'article 232.1 de cette loi par les articles 80
et 81 du projet de loi. En effet, la personne visée sera celle visée par l'énumération
prévue au premier alinéa de l'article 232.
Le Président (M. Rivest) : Des
interventions sur l'article 86?
Mme Setlakwe : ...on comprend
que c'est de la concordance, là. Mais, sur le fond, donc, c'est ici la
mécanique pour faire un ajustement au niveau de la garantie, tout simplement?
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons mettre aux voix l'article 86. Est-ce que l'article 86 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Allons-y
avec l'article 87.
Mme Blanchette Vézina : L'article 232.7.1
de cette loi est remplacé par le suivant :
«232.7.1. Le réaménagement et la
restauration doivent débuter à l'égard de chacune des activités visées par le
plan au moment prévu par ce plan ou à défaut :
«1° dans les trois ans suivant une
cessation des activités d'exploitation;
«2° à la cessation de l'activité dans les
autres cas.
«Le ministre peut toutefois exiger que les
travaux débutent avant ce délai ou autoriser un délai supplémentaire. Un délai
supplémentaire peut être accordé une première fois pour une période n'excédant
pas trois ans et pour des périodes additionnelles n'excédant pas un an.»
Cet article vise à remplacer l'article 232.7
afin de préciser le moment où doivent débuter les travaux de réaménagement et
de restauration. Dorénavant, les travaux devront débuter au moment prévu dans
le plan de réaménagement et de restauration. À défaut, les travaux devront
débuter dans les trois ans suivant la cessation des activités d'exploitation. À
l'heure actuelle, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts peut
exiger exceptionnellement que les travaux débutent avant ce délai de trois ans,
mais l'article 232.7 n'indique pas que les plans peuvent spécifier ce
délai dans lequel chacun des travaux doit débuter. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 87?
Mme Setlakwe : ...je pense que
c'est...
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée. Allez-y.
Mme Setlakwe : Ah! merci. On
reconduit essentiellement le même régime mais il y a une... Juste nous
réexpliquer la discrétion qui est accordée à la ministre ou le ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
En ce moment, on peut exiger seulement exceptionnellement. Là, il y aurait une
latitude, là, supplémentaire qui serait de le faire... que les travaux débutent
avant, donc, le trois ans, là. Donc, ce serait une plus grande marge de
manœuvre. Encore une fois, c'est... l'idée, c'est de collaborer puis de s'assurer
qu'on fait les choses aussi de manière à adapter chacun des projets... à s'adapter
à chacun des projets.
Mme Setlakwe : Donc, on a...
on a retiré «exceptionnellement».
Mme Blanchette Vézina : Il y
avait «exceptionnellement»? Oui. Exact.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 87? Mme la députée de
Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Dans
le dernier paragraphe, on parle de délai supplémentaire. Et on nous dit que le
délai supplémentaire, pour que... pour le début des travaux, ça peut être une
fois une période excédant par trois ans ou des périodes additionnelles. Dans
quelles circonstances, juste pour être un peu plus précises, on est en train
de... Dans quelles circonstances on va renouveler ou donner ce délai
supplémentaire? C'est... Ça va être toujours par règlement que ces
circonstances-là vont être faites? Dans quel... Est-ce qu'il y a un guide de
pratique pour cela?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser la parole à Mme Roio, qui va pouvoir vous expliquer.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, allez-y.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Bon, il y a des mesures administratives, là, il y a trois raisons pour
lesquelles on pourrait retarder des travaux : la première, c'est si c'est
une cessation temporaire - je veux vous voir en même temps que je vous parle -
des activités minières, par exemple, en raison de la baisse du prix des métaux,
par exemple, si la minière est en faillite ou s'il y a de l'exploration
soutenue, là, pour mettre à jour un nouveau potentiel sur le site.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
dans ces trois cas là, on pourrait retarder le début des travaux de restauration.
Et, pour la première... La deuxième et la troisième, je la comprends, c'est-à-dire
qu'il y a peut-être... il faut mettre à jour les... Il y a des travaux d'exploration,
puis il faut mettre à jour le potentiel, l'entreprise est en faillite. La première,
pouvez-vous me... juste m'en dire plus? Qu'est-ce que...
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
En fait, il y a... Comme vous le savez, là, l'industrie minière, c'est une
industrie, là, qui fluctue beaucoup au niveau du prix des métaux. Donc, il y a
des moments où est-ce que le prix du métal est tellement bas que, de poursuivre
l'exploitation, on fonctionne à perte, donc des entreprises minières vont
parfois se mettre en arrêt temporaire. Donc là, il y a des mesures
particulières dans le guide qui permettent de sécuriser le site puis de bien le
fermer pour que ce soit sécuritaire. Mais cette période-là peut parfois excéder
trois ans, là.
Mme Zaga Mendez : O.K. Puis
pendant ce... Parce que là, on...
Mme Zaga Mendez : ...on n'a
pas parlé de ça tout à l'heure, là, quand on parlait des plans de restauration.
Donc, on peut mettre en pause un plan de restauration lorsqu'il y a, bon, la
production s'en va en perte, parce que c'est plus rentable de garder le... de
ne pas extraire tout de suite. Dans ces cas-là, quel est... Vous avez parlé
d'un plan de transition des... non, pardon, je parle de transition, c'est un
arrêt temporaire. Il y a quand même des mesures préventives en termes de santé
des sols puis santé de l'environnement. Pouvez-vous juste nous en dire plus?
Parce qu'on n'a pas parlé de ça dans le cadre des plans de restauration.
Mme Roio (Alexandra) : O.K.
Mais juste pour être sûre, là, pour rectifier l'information. Donc, ce n'est pas
parce qu'une minière est en arrêt temporaire que le plan de restauration est
mis en arrêt. Donc, les mises à jour sont toujours nécessaires. Là, on parle
d'une situation où est-ce que la mine arrête ses opérations, O.K.? Dans ce
cas-ci, ça se peut qu'elle les arrête de façon temporaire au moment où elle sait
qu'elle arrête. Ça peut être parce que le prix du métal diminue. Les mesures à
mettre en place, c'est des mesures de sécurisation, donc empêcher l'accès au
site, protéger, par exemple, la fosse, là, pour ne pas qu'il y ait de gens, là,
qui aillent tomber dans la fosse par exemple, ou même avoir accès aux
infrastructures et aux bâtiments, là.
Mme Zaga Mendez : Tout à
l'heure, on avait une discussion, puis je pense que ce n'était pas au micro,
mais on parlait de risques d'oxydation. Est ce qu'il en existe, de risques, à
ce moment-là?
Mme Roio (Alexandra) : Ces
risques-là sont pris déjà à l'exploitation, c'est encadré par le ministère de
l'Environnement.
Mme Zaga Mendez : O.K.
Parfait. Ça répond à ma question.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons mettre aux voix. Est-ce que l'article 87 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Nous allons poursuivre avec l'article 88.
• (15 h 10) •
Mme Blanchette Vézina : L'article 232.8
de cette loi est modifié :
Paragraphe 1, par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «232.1 à 232.7» par «232 et 232.1 à 232.7,1»;
Paragraphe 2, par le remplacement de la
première phrase du deuxième alinéa par la phrase suivante : À défaut, par
la personne concernée, de se conformer aux prescriptions du ministre dans le
délai qui lui est imparti, le ministre peut, aux frais de cette personne, en
outre de toute autre mesure de nature civile, administrative ou pénale, faire
toute recherche ou toute étude, élaborer le plan de réaménagement et de
restauration ou faire exécuter aux frais de cette personne les travaux prévus
par un tel plan».
Cet article vise à modifier
l'article 232.8 de la Loi sur les mines en concordance avec l'ajout de
l'article 232 de cette loi, proposé par l'article 80 du projet de loi
qui précise l'obligation de réaménager et de restauration... de réaménagement
et de restauration.
L'article 232.7.1, remplacé par
l'article 87 du projet de loi, qui prévoit le délai dans lequel les
travaux de réaménagement et de restauration doivent débuter, sera également
ajouté comme situation où un défaut peut engendrer une intervention de la
ministre des Ressources naturelles et des Forêts. Dorénavant, la ministre
pourra également, en cas de défaut, à différents articles, selon le cas, faire
toute recherche ou toute étude, ou élaborer elle-même le plan de réaménagement
et de restauration. Son pouvoir d'intervention ne se limitera donc plus à la
réalisation des travaux de réaménagement et de restauration.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 88? Mme
la députée de Mont-Royal Outremont.
Mme Setlakwe : Oui, merci.
Juste nous expliquer le... l'objectif, là, le raisonnement qui a mené à cette
modification du régime.
Mme Blanchette Vézina : Pour
les cas plus précis, là, tu sais, je pourrais laisser le ministère, les équipes
du ministère vous en parler, mais il reste qu'il est important de s'assurer que
les travaux sont faits et que s'ils sont faits aux frais du ministère, bien,
qu'on puisse envoyer, là, la facture, donc, à la personne qui n'a pas fait des
travaux. Puis peut-être préciser dans quels cas ça peut en arriver là.
Le Président (M. Rivest) : Mme Roio,
allez-y.
Mme Roio (Alexandra) : Ah,
donc, une situation où ça pourrait arriver par exemple, si on détient un plan
de restauration, déjà, qui est approuvé, qu'il y a eu des changements, mais
qu'on n'a toujours pas approuvé un nouveau plan de restauration, O.K., puis il
tarde à arriver. Donc là, nous, pour s'assurer que tout ce que... que, tu sais,
qu'il n'y ait pas d'enjeu sur le terrain puis que la restauration débute, on pourrait
demander une caractérisation environnementale du site, par exemple, pour être
en mesure de, nous, vraiment connaître la situation actuelle sur le site puis
planifier un plan de restauration de notre côté.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
C'est vraiment... Il y avait déjà des possibilités, là, donc, dans l'article,
là, de pouvoir faire ce que je vous ai mentionné. Ce qu'on est venu ajouter
principalement, c'est ce qui est en amont, avant. Donc, avoir un plan de
réaménagement, de restauration, faire de la recherche, des études, ça, ce
n'était pas... ce n'était pas prévu, là, à ce moment-ci, puis ça peut être
utile pour s'assurer de faire les bonnes interventions, notamment.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée.
Mme Setlakwe : Mais je...
Mme Setlakwe : ...je comprends
ce qui a été expliqué de part et d'autre. Mais, juste pour nous situer... Parce
que j'écoutais Mme Roio, et on est déjà dans un contexte où il y a un plan qui
est approuvé, n'est-ce pas, ou qui a pu être modifié, et là on est dans une
circonstance où... C'est ce que j'ai compris. Donc, on n'est pas en amont, on
est dans une situation où il y a déjà un plan. Ce n'est pas ça que j'ai entendu
de la ministre, je ne pense pas. J'ai mal saisi.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Ça
peut être des cas où la personne est en défaut, là, donc le plan n'est
peut-être pas complété. Il y a, c'est ça, des situations qui ne sont pas...
C'est dans le... entre le moment où il y a un plan final... Donc, c'est de se
donner certaines marges de manœuvre en amont pour éviter...
On vous le disait, je ne sais pas si vous
avez... c'était lorsque vous étiez présente, mais c'est des... une entreprise
qui est risquée, là. Donc, à plusieurs étapes, il peut arriver des fermetures.
Donc, c'est donner une latitude au ministère pour s'assurer qu'à toutes les
étapes on peut intervenir puis qu'il y a une marge de manœuvre qui est donnée au
ministère en ce sens-là.
Mme Setlakwe : Alors, merci.
Ça se comprend. Donc, on est dans une situation où il n'y a peut-être pas... on
n'a pas ficelé les nouvelles modalités d'un plan, il faut intervenir, les
pouvoirs sont là.
Le Président (M. Rivest) : Allez-y,
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Le
partenaire est en défaut, donc il n'a peut-être pas mis à jour son plan comme
il aurait dû le faire. Tu sais, il y a des situations où c'est... ça peut
arriver que le citoyen corporatif n'a pas fait ce qu'il devait faire, là. Donc,
il faut pouvoir avoir certaines marges de manœuvre en amont.
Mme Setlakwe : Oui, donc «en
outre de toute autre mesure de nature civile, administrative ou pénale», parce
que ça peut ne pas suffire, là, d'obtenir des... ou d'imposer une pénalité,
donc le ministère peut aller de l'avant et faire une intervention, là, puis
c'est assez large : «recherche, étude, élaborer un autre...» bien,
«recherche, étude, élaborer le plan» aux frais de... aux frais de la compagnie.
Mme Blanchette Vézina : Exact,
l'idée étant toujours de ne pas ajouter au passif...
Mme Setlakwe : Exact.
Mme Blanchette Vézina : ...au
passif de l'État.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 88? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons mettre aux voix... Est-ce que l'article 88 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
l'article 88 est adopté. Nous passons maintenant à l'article 89.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 89, donc :
L'article 232.9 de cette loi est
modifié par le remplacement de «230, 231, 232» par «231, 232.4, 232.5, 232.7».
Donc, cet article vise à modifier
l'article 232.9 de la Loi sur les mines afin de conférer une hypothèque
légale sur les biens du débiteur de toutes les créances qui peuvent être dues
pour le défaut de respecter une obligation de réaménagement et de restauration.
En particulier, l'obligation de verser la compensation financière ou la
compensation financière provisoire en vertu des articles 232.4 et 232.5 de
cette loi, modifiés par les articles 83 et 84 du projet de loi, donc sera
maintenant visée.
M. le Président, j'ai un amendement à
déposer concernant cet article.
Le Président (M. Rivest) : D'accord,
la ministre... Mme la ministre. Est-ce qu'il est sur Greffier? D'accord.
Mme Blanchette Vézina : Il
est... Il a été transmis.
Le Président (M. Rivest) : Il
va être en ligne dans quelques instants.
Mme Blanchette Vézina : Parfait.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
vous pouvez en faire la lecture.
Mme Blanchette Vézina : D'accord.
Remplacer l'article 89 du projet de loi par le suivant :
«89. L'article 232.9 de cette loi est
modifié par le remplacement de «230, 231, 232 et 232.8» par «231, 232.0.1,
232.4, 232.5, 232.7, 232.8 et 232.10.3.»
Cet amendement vise à prévoir que les
compensations dues en vertu des articles 232.0.1 et 232.10.3, proposés
respectivement par les articles 80 et 90 du projet de loi, confèrent à
l'État une hypothèque légale sur tous les biens du débiteur.
Pardon.
Le Président (M. Rivest) : À
vos souhaits, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
préciser, là, Me Tremblay-Parent, pour les collègues.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui.
Bien, en fait, une hypothèque légale, là, c'est... finalement, c'est une
sûreté, là, sur les biens du... tu sais, de la personne qui serait... qui
serait responsable, là, d'effectuer le réaménagement et la restauration. Donc,
l'ajout, là, qui est visé par l'amendement, c'est... Il y a deux compensations
qui peuvent être exigées, là, une qu'on a vue il y a un certain temps qui est à
l'article 232.0.1, introduit par l'article 80 du projet de loi, là,
qui est finalement dans des situations de... plus de faillite, là, davantage,
qui pourrait être exigée, là, pour avoir une dette liquide auprès du syndic. Il
y a une autre compensation qui vise les travaux de suivi, donc, qui sont à la
suite des travaux de réaménagement et de restauration qu'on va voir à 232.10.3,
là, prochainement...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...prochainement,
donc c'est l'objet de l'amendement, là, d'avoir une meilleure sûreté sur les
biens du débiteur, là, en cas de défaut.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article... sur l'amendement de
l'article 89? Mme la députée de Mont-Royal–Outremont.
Mme Setlakwe : Donc,
c'étaient... c'étaient des articles qui avaient été, bien, oubliés, là, si on
ne les insère pas de façon spécifique, il n'y aura pas d'hypothèque légale sur
les sommes qui sont dues à l'État en vertu de ces articles-là.
Le Président (M. Rivest) : ...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Effectivement.
C'est une correction.
Mme Setlakwe : ...oui, ça
peut arriver, il n'y a pas d'enjeu. Mais donc on sent... On... Si on spécifie
les articles qui sont visés et pour lesquels le montant dû à l'État fait
l'objet d'une... de cette sûreté-là, de cette hypothèque légale, donc, est-ce
qu'il y a d'autres sommes qui pourraient être dues à l'État en vertu d'autres
articles? Puis là il y aurait... il y aurait... il n'y aurait pas d'hypothèque?
J'essaie de voir pourquoi on mentionne spécifiquement ces sommes-là... ces
articles-là.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, on est, là, dans... tu sais, pour avoir une hypothèque légale, il faut
quand même avoir, là, un... tu sais, un montant, là, bien déterminé dans la
loi, là. Puisque c'est une hypothèque légale en faveur de l'État, c'est
vraiment déterminé comme tel dans une disposition législative. Il y a
toujours... tu sais, il y a différentes créances qui pourraient être... tu
sais, qui pourraient découler de l'application de la loi, là. Mais, tu sais,
puisqu'on est dans un contexte de réaménagement et de restauration, bien là, je
pense que c'est vraiment justifié, là, d'avoir une créance prioritaire, là,
dans les circonstances, là, pour... encore une fois, comme l'indiquait la
ministre, là, pour éviter d'avoir un passif environnemental.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 89 est adopté?
Mme Blanchette Vézina : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : C'est
adopté. Nous poursuivons l'étude de l'article 89 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 89? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 89 tel qu'amendé est adopté?
Mme Blanchette Vézina : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : L'article
est adopté. Nous passons à l'étude de l'article 90.
Mme Blanchette Vézina : L'article 232.10
de cette loi est remplacé par les suivants :
«232.10. Le ministre se déclare satisfait
des travaux de réaménagement et de restauration d'une personne visée au premier
alinéa de l'article 232 lorsque ces travaux ont été réalisés, à son avis,
conformément au plan qu'il a approuvé, qu'aucune somme ne lui est due en raison
de l'exécution de ces travaux et qu'il a obtenu un avis favorable du ministre
du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. La déclaration
prévue au premier alinéa relève de... relève la personne des obligations
prévues aux articles 232 à 232.7.1, à l'exception de la surveillance et de
l'entretien requis pour assurer le suivi des travaux de réaménagement et de
restauration réalisés. Le suivi des travaux de réaménagement et de restauration
doit être effectué durant la période prévue par le plan approuvé. Cette période
ne peut cependant excéder 15 ans suivant la date où le ministre se déclare
satisfait, conformément au premier alinéa.
«232.10.1. Le ministre peut relever une
personne de ses obligations prévues aux articles 232 à 232.7.1 lorsqu'il
consent à ce qu'un tiers assume ces obligations. Le ministre délivre un
certificat qui atteste la libération.
«232.10.2. Le ministre remet ou rembourse
à la personne visée au premier alinéa de l'article 232 la partie de la
garantie financière relative aux coûts anticipés des travaux de réaménagement
et de restauration au moment où il se déclare satisfait en vertu du premier
alinéa de l'article 232.10. Le ministre remet ou rembourse... rembourse le
reste de la garantie au terme de l'obligation de suivi des travaux de
réaménagement et de restauration prévus par le plan.
«232.10.3. Le ministre peut exiger de la
personne visée au premier alinéa de l'article 232 le versement d'une compensation
financière conformément à ce qui est prévu par règlement pour le suivi des
travaux de réaménagement et de restauration qui devront être réalisés sur les
terres du domaine de l'État au terme du plan de réaménagement et de
restauration. Le ministre peut notamment subordonner la remise au remboursement
d'une partie de la garantie financière à un versement de la compensation.»
Concernant l'article 232.10. Cet
article vise à remplacer l'article 232.10 de la Loi sur les mines afin de
substituer le certificat de libération par une déclaration de satisfaction de
la ministre des Ressources naturelles et des Forêts. Cette nuance permet, à
l'instar de ce qui sera prévu au deuxième alinéa de l'article 232, proposé
par l'article 80 du projet de loi, de distinguer les travaux de
réaménagement et de restauration de la surveillance et de l'entretien requis
pour en assurer le suivi. Dans le premier cas, la déclaration de la ministre
met fin à l'obligation de réaliser des travaux pour remettre dans un état
satisfaisant le terrain affecté par les activités. Dans le deuxième cas,
l'obligation perdure durant la période prévue au plan de réaménagement et de
restauration...
Mme Blanchette Vézina : ...au
plus tard 15 ans suivant la déclaration de satisfaction de la ministre.
Concernant l'article 232.10.1, cet
article vise à introduire l'article 232.10.1 de la Loi sur les mines qui
reprendra les dispositions du deuxième alinéa de l'article 232.10.
Concernant l'article 232.10.2, cet
article vise à introduire l'article 232.10.2 de la Loi sur les mines, qui
précisera les modalités de remise ou de remboursement, selon le cas, de la
garantie financière fournie en vertu des articles 232.4, 232.5 et 232.7 de
la Loi sur les mines, modifiées par les articles 84 et 86 du projet de
loi.
La partie relative aux travaux de
réaménagement et de restauration sera remise ou remboursée au moment de la
déclaration de satisfaction de la ministre des Ressources naturelles et des
Forêts. Le reste sera remis ou remboursé au terme de la surveillance et de
l'entretien requis pour assurer le suivi de ces travaux, conformément à ce qui
est prévu au plan de réaménagement et de restauration au plus tard 15 ans
suivant la déclaration de satisfaction.
Concernant l'article 232.10.3, cet
article vise à introduire l'article 232.10.3 de la Loi sur les mines, qui
permettra à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts d'exiger le
versement d'une compensation financière pour la surveillance et l'entretien
qu'elle devra assumer au terme des 15 ans de la surveillance et de
l'entretien, notamment si des infrastructures sont laissées sur les terres du
domaine de l'État. La remise ou le remboursement d'une partie de la garantie
financière au terme des 15 ans de suivi pourra être subordonné au versement
de la compensation financière pour la surveillance et l'entretien que le
ministère devra assumer. À l'heure actuelle, la ministre prend en charge le
site lorsque la société minière ayant réalisé des activités minières est
libérée, dissoute ou introuvable.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : J'aimerais
comprendre le délai de 15 ans et la réflexion générale, là, derrière cet
article-là.
Mme Blanchette Vézina : Avant,
il n'y avait pas de délai. Donc, ça devenait difficile de savoir quand, quel
était le délai. On a fait des analyses, peut-être d'un point de vue juridique,
là, et on me dit que c'est raisonnable, donc, ce 15 ans. Peut-être
préciser comment vous en arrivez là.
Le Président (M. Rivest) : M. Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait, du moment qu'on ne prévoit pas un délai
spécifique dans la loi, c'est sûr qu'il y a toujours un risque, là, que, tu
sais, que les tribunaux interprètent un délai comme raisonnable ou long. Donc,
l'objectif de le préciser, là, c'est que l'intention du législateur soit
claire.
Mme Setlakwe : Oui.
L'idée de le spécifier, on la comprend. Mais c'est le 15 ans. Pourquoi 15?
Pourquoi pas 10, 20, 25, 30?
Mme Blanchette Vézina : Donc,
on va suspendre.
Le Président (M. Rivest) : Suspension
pour les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Nous en sommes toujours à l'étude de
l'article 90. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
il n'y avait pas de délai, là, rappelons qu'il n'y avait pas de délai avant,
déterminé en fonction de différents éléments, que 15 ans, c'est raisonnable. Ça
fait qu'à partir de ce moment-là... Raisonnable dans le sens où il faut aussi
que la garantie financière soit... corresponde à ce 15 ans, donc, que la
garantie financière corresponde à ce délai. Donc, on part de n'avoir rien en 15
ans, là, on considère que c'est raisonnable dans le contexte.
Mme Setlakwe : Merci. Est-ce
qu'il y a un comparatif qui a été fait avec d'autres juridictions ou d'autres
provinces au Canada?
Mme Blanchette Vézina : Je
pense que c'est quand même nouveau, là, je veux juste m'assurer que... Non, il
n'y a personne qui fait ça, en fait. Donc, il y a quand même là quelque chose
d'intéressant, je pense. Puis le Québec se démarque, là, en termes de
restauration minière. Donc, il fallait trouver... et c'est ce qu'on a trouvé, à
notre avis, trouver l'équilibre entre, justement, des dispositions qui
peuvent... qui peuvent amener certaines complexités pour l'industrie, une
charge financière aussi, mais tout en gardant, pour l'État, l'importance
d'avoir cette garantie financière et ce suivi qui est fait donc pour les sites
miniers.
Mme Setlakwe : Est-ce que le
délai peut être modulé ou adapté à la durée de l'exploitation? Si on exploite
pendant, je ne sais pas, une période relativement brève de quelques années
versus on exploite 10, 15 ans, est-ce que le 15 ans est pertinent dans tous les
cas?
Mme Blanchette Vézina : Ce
que dit l'article, c'est que ça ne peut cependant excéder 15 ans, donc, ça
pourrait être moins.
Mme Setlakwe : Et puis le
délai va être prévu dans la déclaration de satisfaction, donc, ça va être prévu
où?
Mme Blanchette Vézina : Dans
le plan.
Mme Setlakwe : Dans le plan,
oui, initialement, je comprends. O.K. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
que d'autres interventions sur l'article 90? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'avais des
commentaires puis des questions similaires concernant les 15 ans, parce que, de
ce que je comprends, c'est qu'après 15 ans et si on se déclare satisfait, on
lève la responsabilité de restauration...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...l'obligation
qui est... qui est... au site minier. Mais il me semble que quand on a des
sites miniers, c'est sur le long terme qu'on continue à avoir des impacts, là.
Ce n'est pas... Tout n'est pas réglé dans le premier 15 ans. Il y a
beaucoup d'impacts qui vont continuer 40, 50, même 100 ans après, parce
que la restauration du sol, ça prend du temps. Donc, moi, je veux juste
comprendre. Puis j'ai la même question : C'est... C'est basé sur quoi, l'étude
de 15 ans? Parce qu'au bout de 15 ans, on peut se dire, bon, les
arbres ont poussé ou quelque chose a été fait. Mais est-ce que... est-ce qu'on
évalue sur le long terme? Puis la responsabilité sur le long terme va advenir
au ministère, au Québec, s'il y a encore des risques, des accumulations, du
lessivage qui se fait. Donc, je reste... quand même, je questionne le délai de 15 ans.
Pourquoi on ne le fait pas sur un plan longue période?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Il y
a quand même la possibilité, là, d'avoir... La ministre peut exiger, à 10.3,
là... peut exiger de la personne visée le versement d'une compensation
financière conformément à ce qui est prévu pour le suivi des travaux de
réaménagement et de restauration. Donc, vraiment, on va préciser pour justement
donner une marge de manœuvre, au ministère, supplémentaire, mais tout en
gardant un délai qui est raisonnable puis qui permettrait réellement d'obtenir
la garantie, là, en temps... si on mettait un délai trop long, par exemple, ça
peut être plus difficile pour des entreprises, si elles n'existent plus, qu'elles
sont dissoutes, qu'elles font faillite après. Donc, on est vraiment venu
baliser avec un délai qui est... qui est raisonnable et qui n'était... il n'était
pas fixé avant.
Mme Zaga Mendez : Alors, la
ministre fait référence au dernier article dans cette... l'introduction, là, de
232. Je le vois. Cette compensation financière, elle est de quelle nature, de
quelle grandeur? Parce que, je veux dire, des travaux de restauration sur le
long terme peuvent être très coûteux.
Mme Blanchette Vézina : Elle
sera déterminée par règlement.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Mais est-ce qu'elle a une idée, la ministre, basée sur des
expériences, de combien on va aller chercher en compensations? Parce que sur le
long terme, ça peut être très coûteux, ce type de passifs environnementaux.
Mme Blanchette Vézina : J'ai
tout à fait cette sensibilité-là. Mme Roio pourra répondre.
Le Président (M. Rivest) : Mme
Roio, la parole est à vous.
Mme Roio (Alexandra) : Oui.
Bien, en fait, les montants seront basés sur notre expérience au ministère pour
les suivis et l'entretien de nos sites dans le passif minier, donc. Puis c'est
très, très variable, en fonction des sites. Il y a des sites pour lesquels, par
exemple, là, s'il y a... Bien, premièrement, s'il n'y a aucune digue, là, il n'y
aura pas de suivi entretien parce que ça... en fait, les enjeux vont être
réglés. Mais, s'il y a une digue, là, ça peut comprendre les coûts pour les
inspections annuelles statutaires, les réparations, par exemple, s'il y a des
petites choses, là, qui deviennent un peu... qui se détériorent sur la digue,
ça peut varier de centaines de 1 000 $ à quelques millions, là,
dépendamment, sur la période.
Mme Zaga Mendez : Puis si je
peux me permettre...
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. La
réponse... Je comprends qu'on ne va pas nous donner un chiffre fixe, là, mais
je voulais avoir un peu plus de connaissances sur les critères et comment ceci
est calculé. Rappelez-moi, Mme la ministre, cette disposition est nouvelle? C'est-à-dire,
avant, on n'avait pas possibilité d'exiger ce type de compensation après les
travaux, après 15 ans.
Mme Blanchette Vézina : Il n'y
avait pas... Il n'y avait pas de compensation. Non.
Mme Zaga Mendez : O.K. Ça
fait que ça... Désormais, si je résume, on donne la... Le 15 ans non plus,
ce n'était pas là?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Mme Zaga Mendez : Donc, la
responsabilité, c'est sur 15 ans. Après 15 ans, puis je veux juste
bien le lire, là, c'est une possibilité ou c'est une obligation de chercher
cette compensation?
Mme Blanchette Vézina : Possibilté.
Mme Zaga Mendez : Et sur
quels critères la ministre va se baser pour... Parce que là, c'est un pouvoir
discrétionnaire, on n'est pas dans une obligation. Comme est-ce que la ministre
va déterminer si elle peut ou pas chercher cette compensation?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
c'est... s'il reste des choses à faire, bien sûr que la méthode va être
déterminée par règlement. Mais je pense qu'ici il faut noter l'avancée
importante, là, qui est faite. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de
compensation, et là on se donne cette possibilité-là.
Mme Zaga Mendez : Puis... O.K.
Est-ce qu'il y a une évaluation? Je veux juste bien relire l'article, là. L'évaluation,
au bout de 15 ans, elle est faite par le ministère lui-même, et c'est là
qu'on va juger s'il peut ou pas demander une compensation pour la suite des
choses?
Mme Blanchette Vézina : Oui,
c'est par le ministère. Et c'est à ce moment-là, effectivement, qu'il y aura
une analyse.
Mme Zaga Mendez : Et pourquoi
se garder juste une possibilité et pas un pouvoir, là, au complet? Parce que les
effets sur le long terme sont connus. Il n'y a aucune mine qui, après 15 ans,
il n'y en a plus rien en termes de passif environnemental. Donc là, j'ai...
moi, j'essaie de voir les portes de sortie, on va se le dire clair comme ça,
là, des chemins qui...
Mme Zaga Mendez : ...être
entrepris et qu'après l'État se trouve sans assez d'argent pour couvrir ces
coûts-là, parce qu'en fin de compte, je pense que la ministre... Là, je suis
d'accord avec elle, puis on a discuté, on veut avoir les moyens de restaurer et
on peut avoir des garanties. Je pense que le principe-là, on est d'accord. Mais
pourquoi on ne se garde pas... Pourquoi c'est juste discrétionnaire? Parce que
ça va dépendre... Vous dites le règlement, mais le règlement, on ne le voit pas
encore. Est-ce que ce règlement va changer? Est-ce que ça va dépendre de la
bonne... les intentions des différents ministres?
Mme Blanchette Vézina : Oui,
j'ai une sensibilité quant aux «doit» et «peut», là, c'est quand même...
«doit», il y a une obligation, avec «peut», on a une marge de manœuvre. Je
pense que ce qui est important d'entendre, c'est que, clairement, on va tenir
compte de ce qui est fait. On ne souhaite pas qu'il y ait de passif
supplémentaire, donc, sous responsabilité de l'État. Donc, on va regarder
chaque cas particulier, puis bien sûr qu'il y aura une attention particulière
qui sera apportée à cet élément-là, j'en suis convaincue, par les équipes pour
s'assurer qu'on ait une compensation nécessaire pour faire le suivi des travaux
qui doivent être faits pour le site minier.
Mme Zaga Mendez : Je vais
revenir tout à l'heure, M. le Président. Je ne sais pas si les collègues ont
d'autres...
Le Président (M. Rivest) :
D'autres interventions? Mme la députée de Mont-Royal-Outremont.
• (15 h 40) •
Mme Setlakwe : Merci.
Lorsqu'on parle, 232.10.1, qu'il peut y avoir... ou que le ministre peut
consentir à ce qu'un tiers assume les obligations, pouvez-vous nous expliquer,
là, juste pour voir si, nous, on comprend bien, donc, il y aurait une autre...
un autre exploitant qui arriverait et qui serait intéressé à reprendre le bail
minier, par exemple?
Mme Blanchette Vézina : Mais
ça peut être pour les résidus également, donc, l'exploitation des résidus.
Autre exemple, une faillite, transfert d'actif, c'est le tiers qui prend en
charge, autre exemple.
Mme Setlakwe : C'est très
large, donc, il y a plusieurs circonstances. Mais, dans ce cas-là, je ne vois
pas, dans le libellé, que l'autre ministère était impliqué. Donc, là, ici,
parce qu'il me semble qu'à chacune des étapes de la décision du ministre,
implique l'obtention d'un avis favorable de l'autre ministre, le ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, alors que là, si c'est une
nouvelle entreprise qui arrive on n'implique pas l'autre ministère.
Mme Blanchette Vézina : ...peut-être
expliquer légalement.
Le Président (M. Rivest) : Me
Gabriel Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Mais,
en fait, les autres étapes, là où il y avait un avis favorable, mettons,
l'approbation du plan ou la déclaration de satisfaction, c'est quand finalement
il y avait une modification aux obligations qui doivent être assumées au niveau
de la restauration. Finalement, ce n'est pas un changement au niveau des
obligations, c'est qui devient responsable des obligations. Mais évidemment
c'est dans la mesure où une autre personne va assumer la totalité de ces
obligations-là.
Mme Setlakwe : Bien, je
comprends que les obligations ne changent pas, alors ce qui a pu être imposé
par le ministère de l'Environnement va continuer.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Voilà.
Mme Setlakwe : ...on a un
nouveau contractant, mais, à ce moment-là, c'est le ministre qui détermine si
ça... si c'est convenable ou pas.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
exact.
Mme Setlakwe : Merci. J'ai
peut-être une dernière question.
Le Président (M. Rivest) : Allez-y.
Mme Setlakwe : La question ou
le terme déclaration de satisfaction, ça, ça n'existe pas, c'est nouveau?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
ça existe.
Mme Setlakwe : Oui, ça
existe. O.K. J'allais dire : Est-ce qu'on a prévu quelle forme ça doit
prendre?
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En, en fait, il n'y a pas de... tu sais, il n'y a pas de formalisme
particulier, là, je pense que c'est vraiment quand quelqu'un répond aux
obligations qui étaient prévues dans son plan. On retrouve le même vocable, là,
dans la loi mettant fin à la recherche hydrocarbures, là, qui vient encadrer
justement la fin des activités.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Il
y a d'autres interventions par la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : ...sur la
discussion qu'on avait, mais peut-être de presser quelque chose. Dans le nouvel
article, la mise à jour, là, on enlève quand même l'ancien paragraphe, là, le
deuxième paragraphe qui disait que «le ministre peut relever toute personne de
ses obligations, prévu aux articles...» quand il atteste, «lorsque l'état du
terrain affecté par l'acidité minière ne présente plus, de l'avis du ministre,
des risques pour l'environnement et pour la santé, la sécurité des personnes, notamment,
ne présente aucune...
Mme Zaga Mendez : ...risque de
drainage minier acide». Pourquoi est-ce qu'on a retiré ces... cette... ce
paragraphe-là, là, qui dit clairement que les obligations, ici, avant, en tout
cas, dans la façon que c'est écrit, étaient relevées lorsqu'il n'y avait plus
aucun risque de drainage minier acide, et je ne le... je ne retrouve pas, en
tout cas, ce principe dans le nouvel article, parce que là, les obligations
sont... ne... conclues ou... relevées après 15 ans. Et c'est là, ma question,
c'est que... est-ce qu'après 15 ans... est-ce que le risque de drainage minier
acide demeure?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
On me mentionne, là, qu'il n'y a pas d'impact, dans le sens où la façon de...
dont l'article est rédigé, c'est qu'on passe plutôt par étapes, mais l'objectif
qui était dans l'article se retrouve implicitement, là, dans le nouvel article,
à travers, notamment, l'avis favorable. Mais il y a le suivi aussi des travaux
de réaménagement qui est ajouté, là. Donc, peut-être, là, d'un point de vue
plus légal?
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
comme on l'a expliqué, là, tu sais, notamment par rapport à la garantie
financière puis le plan aussi, là, c'est d'essayer d'éviter, dans différents
articles, d'utiliser des vocabulaires différents, là. Tu sais, là on a un plan,
donc on a un paquet d'obligations qui est approuvé par le ministre de
l'Environnement, puis la déclaration, c'est de dire : Bien, moi, je suis
satisfait de ce qui a été fait en vertu du plan approuvé et des obligations qui
lui sont prévues, plutôt que d'amener, comme, d'autres critères, là, qui
viendraient se superposer aux autres, qui pourraient porter à interprétation.
Mais l'objectif est le même, finalement, quand même, là, c'est d'avoir respecté
les obligations prévues au plan. Donc, ça, c'est la première étape. Comme
l'indiquait la ministre, c'est en deux étapes aussi, là, quand même, ce qui
est... ce qui est amené par le projet de loi. Donc, il y a la déclaration de
satisfaction qui vise les travaux de restauration et de réaménagement, et, par
la suite, il va quand même y avoir le suivi, là, à ces travaux qui va se
poursuivre, là, au plus tard pour les 15 années après.
Mme Zaga Mendez : J'entends
le nouveau fonctionnement. On était d'accord, là, qu'on ait le plan de
restauration, que la restauration ait lieu, que ça soit sur le frais... tout
ça, là, ça va. C'est la suite. C'est là où je pense qu'on a encore un enjeu,
parce qu'on a des travaux de restauration, la ministre juge que c'est
satisfaisant, et après il y a une période de 15 ans pour des suivis. Tout ça
peut prendre, mettons, 20 ans. Mais là je regarde des exemples, là. Il y a eu
une modélisation... Je donne juste un exemple d'une mine de lithium à la
Baie-James. La modélisation, là, donc qu'est-ce qu'ils font pour la suite,
quand on ferme, on modélise quel est l'impact des résidus miniers et autres,
montre que «des éléments toxiques comme l'arsenic continuent à contaminer les
eaux bien au-delà de 100 ans». Ça, c'est des modélisations de chimistes, de...
et des sciences des sols. C'est... C'est démontré, là, dans une mine, les
contaminants vont continuer d'être là, le passif demeure.
Donc... on a une période seulement de 15
ans... Puis j'entends la ministre, là, c'est vrai, là, il va y avoir une mine
qui va faire faillite, ils ont changé de nom, ils ont... ils ont vendu, etc.
Mais comment on arrive, comme société, à ne pas assumer ce coût environnemental
là sur le long terme? Parce qu'en fin de compte c'est la société civile, c'est
les communautés, c'est l'État qui va payer ces coûts-là si on veut développer
autour. J'entends qu'il va y avoir des garanties, et tout, mais moi, je trouve
que, là, on a une opportunité de resserrer pour avoir une vision sur le long
terme. Ce n'est pas d'arrêter la mine, ce n'est même pas de dire qu'on est
contre, c'est cette partie-là que, pour nous... demeure encore floue. Moi,
j'aimerais ça entendre la ministre là-dessus. Est-ce que le délai est
raisonnable ou est-ce que... Parce qu'il y a une question aussi de
main-d'oeuvre. Quand on donne une responsabilité, bien, la... l'entreprise est
responsable aussi des travaux. Après, ça va être sur l'État... pas seulement le
coût, mais de trouver l'expertise, d'avoir les personnes pour le faire. Et
c'est un passif environnemental qu'on va garder sur le long terme. Et ça, je...
si la ministre me dit qu'il y a un autre article quelque part sur lequel on travaille
sur le long terme, je suis prête à travailler avec elle, mais je ne vois pas ça
dans la loi en ce moment.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Les éléments, là, dont la députée parle sont pris en compte, là, dans le plan
de réaménagement. Donc... Puis... Et, lorsque... tu sais, il y a une... la
mention, là, dans le fond, c'est de déclencher le délai, là, c'est au moment où
la ministre ou le ministre se déclare satisfait. Donc, avant de se déclarer
satisfait, on va tenir en contre... on va tenir en compte les éléments qui ont
été discutés mais qui sont surtout dans le plan. Puis, tant qu'il y a de la
contamination, le ministre ne pourra pas se déclarer satisfait. Donc...
Mme Blanchette Vézina : ...le
délai de 15 ans commence au moment où on s'en déclare satisfaits. Avant
ça, il y a tout un travail qui doit être fait, là, encore. Et on s'assure, bien
sûr. Parce qu'on a, là-dessus, le même objectif, là. Et je le répète, c'est un
pan tellement important du projet de loi, mais... du régime minier actuel, là,
mais qu'on amène encore plus loin, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de passif
minier supplémentaire sous responsabilité de l'État, là, qui pourrait amener
des dépenses importantes, là, pour les citoyens, les contribuables québécois.
Mme Zaga Mendez : Juste
reprendre la notion de se déclarer satisfait. On peut... Je pense qu'on a parlé
de ça dans l'article 80, mais, si ma mémoire est bonne, est-ce que c'est
un pouvoir discrétionnaire de se déclarer satisfait ou est-ce que c'est
vraiment... Parce que, là, là, je dis notre crainte, là, puis je pense qu'elle
est légitime. On travaille de bonne foi autour de la table. Jusqu'à maintenant,
je pense que nos échanges sont très positifs, puis, Mme la ministre, moi, je
sens votre engagement, puis c'est tant mieux. La crainte, c'est que, si on
change, on... nous, on fait des lois pour le long terme, puis les intentions
pour la suite, des fois, on ne les connaît pas. Quand on dit de se déclarer satisfait,
il va y avoir un guide des pratiques, mais quel est... comment on assujetti ces
pouvoirs-là, être certain qu'on suit des critères de durabilité, de diminution
de la pollution? Et ce n'est pas juste un pouvoir discrétionnaire de
dire : Ah! bien, c'est tant mieux, un «rubber stamp», puis on continue,
là. Ça, c'est... Ça, c'est une crainte parce que... je vous entends, d'être
satisfait, parce qu'on ne l'a pas défini, ça va être fait soit par règlement ou
par un guide de pratique. J'aimerais ça vous entendre un peu plus là-dessus.
• (15 h 50) •
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Article 232.10 vient dire que le ministre va se déclarer satisfait des
travaux qui ont été réalisés de réaménagement lorsque ces travaux sont, à son
avis, conformément au plan qu'il a approuvé, qu'il n'y a pas de somme qui est
due et qu'il y a un avis favorable du ministère de l'Environnement. Donc, il y
a plusieurs éléments qui viennent... qui viennent d'être des garde-fous, si on
veut, là, pour s'assurer que, lorsqu'il y a donc... le ministre se déclare
satisfait des travaux, bien, que tous ces éléments-là sont pris en compte.
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
vais revenir, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 90?
Mme Blanchette Vézina : ...aussi
l'article 93...
Le Président (M. Rivest) : Vous...
Une précision.
Mme Blanchette Vézina : ...qu'on
va regarder un petit peu plus loin, mais qui permet aussi, là, de... qui ajoute
une responsabilité, là, face à d'autres situations, là, qui pourraient survenir
post-restauration, même avant, mais...
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Juste pour
revenir au paragraphe que la ministre a lu : Lorsque ces travaux ont
été... je vais relire avec vous, là. D'une personne visée au premier
alinéa... 232, «lorsque ces travaux ont été réalisés, à son avis,
conformément au plan», l'avis ici, là, «à son avis», on parle de l'avis de la
ministre?
Mme Blanchette Vézina : C'est
l'avis de la ministre. Oui, c'est... Oui.
Mme Zaga Mendez : «Conformément»...
puis c'est juste pour nous rassurer. Pourquoi on a besoin de mettre «à son
avis»? Pourquoi on ne met pas juste : Ont été réalisés conformément au
plan qu'il a approuvé? Est-ce que, là, est-ce qu'il nous laisse une porte
ouverte à un certain pouvoir discrétionnaire?
Mme Blanchette Vézina : Ça
vient... Ça vient avec le rôle du ministre, donc, de donner son avis.
Mme Zaga Mendez : O.K. C'est
dans ce sens-là.
Mme Blanchette Vézina : Même
chose pour le ministre de l'Environnement.
Mme Zaga Mendez : O.K. C'est
dans le sens d'émettre un avis plutôt qu'avoir un pouvoir discrétionnaire de
dire si c'est conforme ou pas, à sa propre discrétion. C'est l'impression que
je voulais.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mont-Royal — Outremont.
Mme Setlakwe : ...s'il vous
plaît, M. le Président, donc, juste pour être certaine qu'on ait bien saisi.
Puis j'écoutais ma collègue, l'échange avec ma collègue également. Donc, il y
a, selon ce qu'on s'est fait dire ce matin puis selon dont on discute depuis
depuis ce matin... Donc, il y a deux étapes. Il y a le... bien, il y a le plan
initial en amont, et les travaux, on peut dire, sont divisés en deux étapes, il
y a réaménagement et restauration, puis là il y a suivi et entretien.
Mme Blanchette Vézina : ...
Mme Setlakwe : Bon. On
prévoit un plan initial. Là, il y a la durée des travaux, disons, ça, c'est la
première étape. À la fin des travaux, c'est ce qu'on discute ici, il y a une...
il y a une détermination qui se fait, là, le ministre... la ministre se déclare
satisfaite des travaux, et il y a un avis favorable qui est émis, et là il y
a... et on entame la deuxième étape, suivi, entretien. J'essaie de voir. Donc,
il y a... il y a une garantie, il y a une garantie pour la première partie. Il
y a aussi, dans le fond, une compensation financière pour la deuxième partie
également?
Mme Blanchette Vézina : ...en
fait, il y a une garantie pour la portion suivie des travaux, puis après il
peut y avoir une compensation aussi, qui est prévue à 232.10.3...
Mme Setlakwe : ...oui, exact,
c'est... On en parlait puis on voulait être certain qu'on avait bien compris.
Donc, à la fin des travaux de réaménagement et de restauration, on fait le
point. Il y a une... Il y a comme un changement de statut qui s'opère, la... il
y a... et c'est là qu'on entame... Bien, c'est la fin des travaux, puis là on
entame le suivi et l'entretien. Mais dans... il y a des projets qui durent
très, très longtemps. Ça peut s'échelonner sur des décennies, il peut y avoir
des changements de réglementations, etc. Les normes changent. Comment on
s'assure que l'État a en main les bonnes... les bonnes garanties, les bonnes...
les bonnes poignes financières, là, pour s'assurer que tout ça soit mené à bien
selon les... selon les normes en vigueur?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Il y
a des inspections, il y a des mises à jour aussi qui peuvent être faites du
suivi, du plan de suivi des travaux, là, de réaménagement. C'est 232.6, hein?
232.6, 232.7 pour la mise à jour de la garantie, notamment, là.
Mme Setlakwe : On y arrive.
Mme Blanchette Vézina : C'est
déjà... c'est ce qu'on voyait tout à l'heure, ce matin, je ne sais plus à quel
moment aujourd'hui, mais c'étaient des articles qu'on a étudiés un peu plus tôt.
Me Tremblay.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
bien, en fait, je pense que vous comprenez bien que le plan, parce qu'on parle
d'un seul plan, a deux volets, le volet travaux, le volet suivi. Mais
finalement ce plan-là, c'est un plan unique. Et puis les dispositions qu'on a
vues à 232.6, qui visent la mise à jour, notamment, à tous les cinq ans, mais
ça pourrait être aussi s'il y a juste une évolution dans ce qui est... dans ce
qui est effectué ou à la demande du... de la ministre. Donc, ça va être mis à
jour et la garantie peut être également mise à jour, là, si elle est jugée
insatisfaisante, là, en fonction de la mise à jour du plan. Donc, c'est dans
les dispositions préalables, mais, puisque le plan englobe les différents
aspects, bien, ça vise également, là, ces mises à jour là, le suivi, là.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 90?
Mme Setlakwe : Oui, je pense
que, dans le fond, avec toutes ces discussions, on réalise qu'à toutes ces
étapes-là il y a des mises à jour qui peuvent être faites...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Tout
à fait.
Mme Setlakwe : ...sur le long
terme pour s'assurer d'avoir les bonnes... les bonnes garanties. Et, pour ce
qui est de la... là, je reviens à la durée, mais la période ou la durée de...
pour le suivi, on en a parlé, là, c'est un maximum de 15 ans. Parce qu'il
faut quand même que toute cette affaire-là soit intéressante pour des promoteurs,
pour des entreprises. Mais est-ce que... puis ce délai-là, on l'a bien dit,
qu'il pouvait être adapté aussi, ou donc il est... Oui.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, comme l'a indiqué la ministre, c'est d'au plus 15 ans, là. Donc,
tu sais, il pourrait y avoir un projet très court pour lequel ce serait
inférieur. C'est 15 ans à compter du... de la déclaration de satisfaction.
Donc, si, mettons, il y avait des travaux de décontamination qui s'échelonnaient
sur une très longue période, bien, le suivi, c'est juste quand ces travaux-là
sont terminés. Donc, évidemment, ce 15 ans là va débuter, là, quand tout
est terminé, finalement, puis la compensation, elle, qui vient à la suite, là,
qui vient couvrir la suite des... du suivi qui est prévu au plan, bien là, ça
peut être pour une beaucoup plus longue période, là. Donc, il y a différents
outils, là, qui sont prévus pour... pour la... finalement, le suivi à long
terme.
Mme Setlakwe : La compensation
peut être pour une durée plus longue que 15 ans.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, ça vise la suite.
Mme Blanchette Vézina : Ça
vise la suite, exact.
Mme Setlakwe : Oui. O.K.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Je
crois qu'il y a une intervention de la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. J'ai
encore des questions... pour la ministre. Je reviens sur la... le délai de
15 ans. Là, tout à l'heure, on parlait des cas de faillite. Qu'est-ce qui
arrive si une entreprise fait faillite pendant ce délai de 15 ans?
Mme Blanchette Vézina : Il y
a la garantie financière... il y a la garantie financière.
Mme Zaga Mendez : C'est
garantie financière qui a déjà été exigée auparavant.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Pour le suivi.
Mme Zaga Mendez : Elle
couvre... elle couvre le suivi de 15 ans.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Et, par la suite, on peut exiger une deuxième garantie pour une période plus
longue...
Mme Blanchette Vézina : ...
Mme Zaga Mendez : Une
compensation. Et ce n'est pas une garantie, puis c'est une compensation.
O.K.... c'est ça que je voulais juste clarifier. Donc, pendant les 15 ans,
s'il y a une faillite ou un changement, changement des droits, une vente, on
est capable de retracer la... bien, soit par garantie ou soit de retracer
l'obligation, c'est-à-dire de savoir qui, qui est responsable.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
peut-être relire le 232.10.3...
Mme Blanchette Vézina : ...là,
le deuxième alinéa, le ministre peut notamment subordonner la remise ou le
remboursement d'une partie de la garantie à un versement de la compensation.
Donc, la garantie est versée au début du 15 ans, puis ensuite il y a une
compensation au besoin aussi, là. Donc, on peut subordonner le tout au
versement de la garantie... à la remise ou au remboursement d'une partie de la
garantie.
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Zaga Mendez : C'est juste
jusqu'à 15 ans.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui.
Bien, en fait, pour sécuriser finalement le versement de la compensation, tu
sais, justement pour des situations comme celle que vous mettez en évidence, la
ministre peut, si elle le juge opportun, là, exiger le versement de la
compensation avant même la... finalement, au moment de la déclaration de
satisfaction. Donc, elle se dit : Les travaux de restauration sont
terminés, moi, j'entrevois finalement qu'il va y avoir un suivi de, on va dire,
15 ans, mais selon mes évaluations, il va y avoir encore probablement un
suivi... en fait, il va y avoir un suivi de 15 ans supplémentaires à
faire, donc il va y avoir non seulement un plan qui va viser un suivi de
15 ans par celui qui a l'obligation, mais une compensation qui va lui être
exigée à ce moment pour les 15 années suivantes. Donc, si jamais il y
avait une faillite qui était faite, il y aurait quand même un montant
important, là, qui aurait été exigé pour les 15 années suivantes, là.
• (16 heures) •
Mme Zaga Mendez : Alors, à ce
moment-là, c'est... la compensation, c'est un délai de 15 ans puis... Mais
c'est parce que tout à l'heure, on avait la discussion, on disait qu'une
compensation peut être plus longue que 15 ans.
Mme Blanchette Vézina : Ça
pourrait être plus que 15.
Mme Zaga Mendez : Ça pourrait
être plus long. C'est... C'est-à-dire qu'à ce moment-là on pourrait... Je vous
donnais l'exemple de contamination par l'arsenic sur 100 ans. Est-ce que
ce type de faits pourraient être considérés, et demander une compensation pour
ça?
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui
mais ça va être analysé au cas par cas. Je pense que c'est ça qu'il faut...
qu'il faut retenir.
Mme Zaga Mendez : Donc, il y
a une possibilité, mais ça demeure encore une fois... c'est... c'est là où le
pouvoir discrétionnaire s'appliquerait.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Zaga Mendez : O.K.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 90?
Mme Setlakwe : Juste pour
boucler la boucle, M. le Président, si vous me permettez.
Le Président (M. Rivest) : Allez-y.
Mme Setlakwe : Parce que je
pense que c'est... c'est important qu'on ait décortiqué toutes les étapes puis
de s'assurer que dans un... dans un projet qui s'échelonne sur le long terme,
où il y a un risque environnemental, qu'on... que l'État ne se retrouve pas,
comme vous dites, là, avec un passif...
Mme Blanchette Vézina : Supplémentaire.
Mme Setlakwe : Moi, je suis
nouvelle à la commission, là. Je suis de passage. Mais on ne veut pas se
ramasser dans une situation où... c'est ça, où l'État n'est pas protégé. Puis
on a... on a compris que les sommes ou les montants, les compensations font
l'objet d'une hypothèque légale. Mais il n'en demeure pas moins que, si la
compagnie fait faillite dans cette... durant cette phase ultérieure qui peut
perdurer longtemps, bien, le gouvernement est à risque. Parce qu'il y aura
d'autres investisseurs qui seront payés au même rang puis... J'essaie... On
essaie juste d'être rassurés sur le risque.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Le Président (M. Rivest) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : On
a eu cette discussion-là, malheureusement, vous étiez absente, donc, je vais...
je vais reprendre les explications, là, que j'avais données. C'est justement
l'objectif qui est visé par 232.10.3 et un article précédent, là, qui a été
adopté, qui est à l'article 80 du projet de loi, là, 232.0.1. Ça fait
beaucoup de numéros. Ces deux dispositions qui visent justement à avoir des
créances liquides, donc des compensations exigibles pour être en mesure, à tout
le moins, d'être colloqués avec d'autres créanciers. Alors que, si on se
retrouve juste avec une garantie financière, bien là, à ce moment-là, on est
plus dans une caution, quelque chose qui n'est pas nécessairement une créance liquide.
C'est la situation actuelle, puis c'est là que ça met encore plus à risque, là,
le passif environnemental de l'État. Cela dit, on est dans un contexte de
partage de compétence, là, la faillite est de responsabilité fédérale, donc il
faut toujours s'inscrire quand même dans le cadre législatif, là, qui
s'applique aux situations de faillite, là.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce que d'autres interventions sur l'article 90? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons mettre aux voix. Est-ce que l'article 90 est
adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Par
appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blanchette Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M.
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Pour.
Le Secrétaire : Mme Setlakwe,
Mont-Royal-Outremont?
Mme Setlakwe : Pour.
Le Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?...
16 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : Abstention.
Le Secrétaire
: M. le
député de Côte-du-Sud?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
L'article est adopté.
Nous allons poursuivre avec l'étude de
l'article 91.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Monsieur le Président.
L'article 91. L'article 232.12
de cette loi est modifié par le remplacement de «232.1» par «232».
Cet article vise à apporter un ajustement
de concordance à l'article 232.12 de la Loi sur les mines en fonction de
l'ajout de l'article 232 de cette loi proposée par l'article 80 du
projet de loi, qui prévoit l'obligation générale de réaménagement et de
restauration à la suite d'activités minières. C'est un article de concordance.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 91? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 91 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) :
Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 92.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : L'article 233.1
de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin, de «même après l'expiration
du droit minier, le cas échéant».
Cet article vise à modifier l'article 233.1
de la Loi sur les mines afin de s'assurer qu'une personne qui veut réaliser des
travaux de réaménagement et de restauration, notamment l'entretien du suivi de
ceux-ci, puisse avoir accès au terrain visé, et ce, même après l'expiration du
droit minier. C'est une précision ici.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 92? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 92 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) :
Donc, l'article est adopté.
Nous passons maintenant à l'étude de
l'article 93.
Mme Blanchette Vézina : J'aimerais
suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 14)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Nous en sommes toujours à l'étude de
l'article 93. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : M. le
Président, cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 233.1
de la section suivante : section 3.1, Responsabilité civile. 233.2.
Toute personne est tenue, sans égard à la faute de quiconque et jusqu'à
concurrence par événement d'un montant déterminé par règlement, de réparer le
préjudice causé par le fait ou à l'occasion de ses activités dans l'exercice
d'un droit minier ou dans la mise en œuvre d'un plan de réaménagement et de
restauration incluant la perte de valeur de non-usage liée aux ressources
publiques. Au-delà de ce montant, cette personne peut être tenue de réparer le
préjudice causé par sa faute ou celle de ses sous-contractants ou de ses
préposés dans l'exécution de leur fonction. Conserve néanmoins son recours
contre l'auteur de la faute pour la totalité du préjudice. La personne visée au
premier alinéa ne peut se dégager de sa responsabilité en prouvant que le
préjudice résulte d'une force majeure. Le cas de partage... les cas de partage
de la responsabilité prévus au Code civil s'appliquent à toute action intentée
contre telle personne pour les sommes excédant le montant prévues au premier
alinéa, de même qu'à toute action récursoire intentée par celui-ci. Seul le
gouvernement peut prendre une action en justice pour recouvrer la perte de
valeur de non-usage liée aux ressources publiques. Le présent article ne
s'applique pas au préjudice causé à l'environnement qui doit être réparé
conformément à un plan de réaménagement et de restauration.
232.3. Le titulaire d'un bail minier ou
d'une concession minière située sur les terres du domaine de l'État doit
détenir une assurance dont le montant, la durée et la couverture sont
déterminés par règlement qui couvre sa responsabilité civile pour le préjudice
causé par le fait ou à l'occasion de ses activités dans l'exercice de son droit
ou notamment dans la mise en œuvre du plan de réaménagement et de restauration.
La durée de la couverture d'assurance exigée ne peut excéder 15 ans
suivant la date où le ministre relève cette personne de ses obligations,
conformément aux articles 232.10 et 232.10.1.
Concernant l'article 233.2. Cet
article vise à introduire l'article 233.2 de la Loi sur les mines pour
prévoir une présomption de responsabilité pour le préjudice causé par une
personne dans l'exercice d'un droit minier ou dans la mise en œuvre d'un plan
de réaménagement et de restauration. Jusqu'à concurrence du montant déterminé
par règlement, la faute de cette personne n'aura pas à être démontrée,
uniquement le lien entre le préjudice causé et les activités réalisées. Elle ne
pourra se dégager de sa responsabilité même en cas de force majeure. La
personne demeure responsable du préjudice causé dans l'exercice de son droit ou
dans l'exécution du plan de réaménagement et de restauration au-delà du montant
maximal prévu par règlement pour la présomption de responsabilité.
Enfin, soulignons que, comme il est
indiqué au troisième alinéa, ce nouvel article n'aura pas pour objet de
permettre des poursuites judiciaires pour le préjudice qui sera réparé par la
mise en œuvre du plan de réaménagement et de restauration, il visera plutôt les
autres dommages imprévus qui pourraient survenir dans le cadre des activités
minières.
Article... concernant
l'article 233.3. Cet article vise à introduire l'article 233.3 de la
Loi sur les mines pour obliger les titulaires de baux miniers ou de concessions
minières à détenir une assurance pour les dommages causés par l'exercice de
leurs droits ou dans l'exécution du plan de réaménagement et de restauration.
Cette assurance permettra notamment à une personne de verser les dommages qui
pourraient devoir être versés en application de l'article 233.2. La
couverture et la durée de l'assurance seront prévues par règlement, mais cette
dernière ne pourra dépasser 15 ans suivant le moment où le... ou la
ministre se déclare satisfait des travaux de réaménagement et de restauration.
J'ai... on a un amendement, M. le
Président, à introduire.
Le Président (M. Rivest) : Je
crois qu'il est déjà sur Greffier. Vous pouvez en faire la lecture.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Merci. Concernant l'article 232.2... 233, pardon, .2 de la Loi sur les mines.
À l'article 233.2 de...
Mme Blanchette Vézina : ...233.2
de la Loi sur les mines proposé par l'article 93 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «et
jusqu'à concurrence par événement, d'un montant déterminé par règlement» par «,
pour chaque événement déterminé par le règlement et jusqu'à concurrence du
montant qui y est prévu,»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«pour recouvrer la perte de valeur de non-usage liée aux ressources publiques»
par «en application du présent article.».
Cet amendement vise à préciser les
événements qui permettront d'appliquer le régime de responsabilité sans faute
et il vise également à réserver ce recours au gouvernement.
Alors, on se rappelle qu'en consultations
particulières il y a eu de nombreuses interventions quant à cet article. C'est
un pouvoir quand même important, un outil solide qui va être prévu pour l'État.
Mais question d'éviter que certaines activités, par exemple, du camionnage, là,
ou du bruit, là, puissent faire l'objet de poursuites, là, qui mineraient, bien
sûr, l'activité habituelle d'une minière, on est venus... on vient restreindre
à, grâce à l'amendement, là, certaines... les balises donc du... de ce recours.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article... sur
l'amendement de l'article 93? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Merci. Donc
moi, je l'avais lu évidemment en détail avant les amendements. Mais là,
l'amendement vient préciser. Je ne veux pas qu'on parle de... je eux qu'on se
limite, comme il se doit, là sur l'amendement. Mais est-ce qu'il y a moyen
de...
• (16 h 20) •
Mme Blanchette Vézina : ...peut-être
revenir un petit peu...
Mme Setlakwe : Oui. Merci.
Mme Blanchette Vézina : ...si
possible, on verrait l'article.
Mme Setlakwe : Ah! merci,
super. Mais il n'en demeure pas moins que, sur le fond, c'est-à-dire qu'on
introduit un régime... moi, j'appelle ça, c'est ça, sans- faute, «no-fault»,
une présomption ne pas prouver la faute. Mais là, ici, on ne parle pas des
dommages qui seraient... des dommages pour lesquels il y a un plan de
restauration.
Mme Blanchette Vézina : C'est
exact.
Mme Setlakwe : Exact. O.K. On
est donc... On élimine ça. On est dans une circonstance où une personne a...
exploite une activité minière ou, c'est ça, un droit minier et cause des
dommages. On n'a pas à prouver sa faute. Expliquez-moi. Vous êtes venus
amoindrir si... il y a vraiment qu'on n'a pas à prouver la faute. Mais plutôt
que de dire... C'est jusqu'à... Avant, c'était jusqu'à concurrence d'un montant
à être déterminé par règlement. Là, c'est pour chaque événement. O.K. On va
être plus précis. Donc, le règlement va prévoir qu'est-ce qu'on vise exactement
comme...
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Setlakwe : ...comme
scénario pour lequel il n'y a pas, il n'y a pas de faute à prouver?
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Ça
pourrait être, par exemple, un bris de digue. On veut s'assurer de... De digue.
Mme Setlakwe : Oui, oui, non,
j'ai compris.
Mme Blanchette Vézina : Mais
effectivement, là. Donc, ça va être déterminé par règlement. Et là,
l'amendement qui est introduit vise vraiment à s'assurer que ce recours ne
pourrait être exercé que par le gouvernement. Donc, je vous mentionnais, à
l'article précédent... il y a quelques articles, qu'on souhaitait s'assurer
qu'il n'y avait pas de passif minier supplémentaire. Donc, cet article... et il
sera le moyen, là, pour s'en assurer de manière plus complète encore.
Mme Setlakwe : O.K. Mais dans
votre exemple d'un bris de digue... c'est parce que ça me fait penser... Donc
là, ça ne serait pas... On dit, un peu plus loin, qu'on ne peut pas invoquer un
cas de force majeure. Il y a un dommage qui est causé. La personne doit
compenser, peu importe si c'est la faute d'une autre personne. On n'a pas à
prouver la faute, il faut juste établir le lien entre les activités minières et
le dommage, puis on ne peut pas invoquer une force majeure. Mais là, un bris de
digue, ça peut être causé par un événement, mais tout ça, ça peut être causé
par... Ça peut être force majeure, non?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on vient... Dans les cas qui ne seraient pas déterminés par règlement, ce
serait le...
Mme Setlakwe : O.K. C'est moi
qui ai mal compris.
Mme Blanchette Vézina : Mais
dans les cas qui ne seraient pas déterminés par règlement, disons autre chose
que ça, bien ce serait le recours au civil habituel, là, par les articles du
Code civil pertinents, là. Donc, on va venir vraiment baliser par règlement,
puis vous comprendrez qu'on va venir limiter, là, don, le type de recours qui
va pouvoir être fait à ce qui est pertinent, là. On va vous donner l'exemple de
la digue, je n'en ai pas..., je n'ai pas d'autres exemples que celle-là à vous
donner, là. Donc, on ne va pas mettre au jeu un règlement, mais il est certain
qu'on va venir s'assurer d'exercer ce... ce pouvoir-là qui... qui est, vous
l'avez dit, un pouvoir discrétionnaire important, un pouvoir de responsabilité
important. Donc, on va venir le baliser de manière restrictive par règlement.
Donc, c'est pour ça, l'introduction de l'amendement.
Mme Setlakwe : Mais
l'amendement, il y a deux choses, il y a les cas qui...
Mme Setlakwe : ...qui
sont visés, puis le montant. Donc, aujourd'hui, le montant, il n'est pas connu.
Mme Blanchette Vézina : Reconnu
par règlement.
Mme Setlakwe : Oui.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Ce sera un maximum.
Mme Blanchette Vézina : Ce
sera un maximum qui va être prévu dans le règlement.
Mme Setlakwe : O.K. Puis
là vous avez dit que vous allez donc prévoir une liste exhaustive dans un
règlement de dommages pour lesquels on n'a pas à prouver la faute.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
Mme Setlakwe : Puis le
bris de digue ne s'y trouvera pas.
Mme Blanchette Vézina : Le
bris de digue pourrait s'y trouver.
Mme Setlakwe : O.K. Mais
quels événements avez-vous en tête, tu sais, pour... Je me... Je comprends
qu'on prend au sérieux des dommages qui peuvent être causés au domaine public,
là. Je n'ai pas d'enjeu, mais on essaie de... On essaie de délimiter, là, ce
nouveau régime pour... Je me mets à la place d'une entreprise qui exploite un
droit minier. Il lit ça, là, puis le règlement, il n'est pas en vigueur. On ne
connaît pas le montant puis on ne connaît pas les événements. Puis on dit que
tu dois compenser les dommages ou réparer les... réparer le préjudice même si
ce n'est pas de ta faute. Tu ne peux pas invoquer force majeure.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons...
Mme Blanchette Vézina : Demander
à Mme Roio.
Le Président (M. Rivest) : Renée
Garon?
Mme Blanchette Vézina :
Non, Mme Roio.
Le Président (M. Rivest) : Mme Roio?
Je regarde, là, qui. Mme Garon?
Mme Blanchette Vézina : Mme Garon.
Le Président (M. Rivest) : Oui.
Mme Garon, la parole est à vous.
Mme Garon (Renée) : Dans
les cas de force majeure, dans les cas qui sont ciblés ici, c'est vraiment, par
exemple, le bris de digue ou, par exemple, une rupture de piliers de surface,
on n'a pas déterminé les montants qu'on va déterminer. C'est pour ça qu'on
parle d'événements. On va être capables de les estimer à partir de nos
connaissances, mais actuellement, dans la situation qui arrive, là, s'il y
avait un bris de digue, on n'a rien. Ça fait qu'il faut vraiment qu'on puisse
prévoir quelque chose pour réparer des préjudices qui vont être causés par ça.
Puis quand vous dites : Ce n'est pas possible de savoir qui l'a fait,
bien, s'il y a l'activité minière, c'est vraiment en lien avec l'activité. Ça
fait que, tu sais, pour nous, c'est à la suite de ces activités-là. Si c'est
une digue de résidus miniers, ça ne peut pas être d'autre chose que ça, là.
Mme Setlakwe : L'autre
exemple... Merci. L'autre exemple que, si je peux m'adresser directement à
vous, l'autre exemple que vous avez mentionné...
Une voix : ...
Mme Garon (Renée) : Oui.
Le Président (M. Rivest) : Oui,
allez-y. Vous voulez compléter?
Mme Setlakwe : Oui, oui,
allez-y. Je n'ai pas compris, là, ce qu'il a dit.
Le Président (M. Rivest) : Oui,
allez-y, allez-y. Allez-y. Le droit de parole sera donné par la suite.
Mme Setlakwe : Merci.
Non, mais il y a un autre exemple qui a été donné, mais je ne l'ai pas bien
entendu.
Des voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Mme
la ministre, excusez.
Mme Blanchette Vézina : ...piliers
de surface.
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Vous
avez bien entendu, Mme la députée?
Mme Setlakwe : 10-4.
Oui.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 93? Allez-y, Mme la députée
de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Moi, je vois. Il y a plusieurs avancées dans cet article-là concernant la
responsabilité civile. Je salue. Là, pour qu'on ait une... L'exercice, là, dans
les faits... Là, on parlait de ce règlement-là. Quels sont... Là, vous n'allez
pas nous donner les montants, mais notre occupation, c'est que les montants
soient assez prohibitifs et qu'ils viennent vraiment instaurer ce sens de
responsabilité civile. Est-ce que... Quel est votre échéancier pour prévoir ce
règlement-là? Comment il va être fait? Parce que, là, on entendait des montants
maximums, mais on parle ici... Ce n'est pas seulement des méfaits
environnementaux, ça peut être aussi des questions de droit, des questions de
droits des peuples autochtones. Je pense qu'on va un peu plus large, mais c'est
toujours plus facile de faire payer une amende que de prendre une
responsabilité. Et la faute, donc, j'aimerais ça entendre la ministre
là-dessus.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense que la députée de Verdun a très bien mentionné qu'il y a beaucoup de
choses à tenir en compte. C'est un article important, mais qui suscite aussi
des réactions importantes. Donc, on va mettre au jeu un règlement qui va tenir
compte des analyses qui sont faites par les juristes. Je ne sais pas si vous
étiez présente lorsqu'on a mentionné les pénalités, mais ce que Me
Tremblay-Parent mentionnait, c'est qu'il y a une analyse juridique, là, qui est
faite des dispositions pénales pour s'assurer, là, d'être cohérent avec le
régime québécois. Puis là je ne veux pas m'avancer plus loin, là, puisque, dans
la détermination, ce sera fait, donc, avec les équipes de juristes. Mais soyez
assurée qu'on va prendre le temps de consulter puis de s'assurer que ce qu'on
met en place est pertinent et répond à ce besoin, mais de manière assez limitée
pour ne pas... ne pas venir abuser, là, d'avoir un droit qui est abusif. Donc,
trouver le bon équilibre là, ça va prendre... ça va prendre le temps qu'il
faut, mais on va mettre, bien sûr, le tout en consultation...
Mme Blanchette Vézina : ...consultation.
Délai réglementaire, normalement c'est six mois à un an, là, donc on peut... on
va prendre le temps qu'il faut.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée, oui.
Mme Zaga Mendez : Il nous
reste peut-être deux minutes, je pense qu'on... continuer cette discussion. Sur
les événements, ce que... j'ai cru comprendre que c'est des événements qui
seraient déjà prévus, là, dans la... dans les... les types d'activités minières
seraient exclus de la liste d'événements. Tout à l'heure, vous nous donnerez
des exemples un peu plus de type de dommage, mais ça arrive qu'il y a des
dommages, ça arrive qu'il y a des impacts de ces types d'activités là, que ce
soit le camionnage, vous avez parlé des routes... J'aimerais ça vous entendre
un peu plus.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, comme je le mentionnais, l'objectif, c'est de s'assurer de cibler par le
règlement, les événements et que ce sera limité à un recours par le
gouvernement, l'idée étant... n'étant pas d'avoir des recours qui sont faits de
manière constante, là, pour des... pour de la poussière, du bruit, là, qu'il y
ait d'autres... parce qu'il y a d'autres recours, là, possibles à travers le
régime de droit civil, l'objectif de l'article étant de donner un pouvoir à
l'État, de s'assurer qu'il n'y aura pas de passif minier supplémentaire.
Le Président (M. Rivest) : ...interventions
sur l'article 93?
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Sur
l'amendement de l'article 93? Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons mettre aux voix l'amendement de l'article 93.
Mme Setlakwe : Je suis
désolée, je...
Le Président (M. Rivest) : Oui,
allez-y.
Mme Setlakwe : Moi, j'aurais
peut-être posé une autre question.
Le Président (M. Rivest) : Allez-y.
Mais je crois que ce qu'on peut faire, c'est suspendre les travaux compte tenu
de l'heure. Ça vous va? Alors, je vous remercie à tous de votre collaboration,
je vous souhaite un joyeux Halloween.
Compte tenu de l'heure, la Commission
ajourne ses travaux au mardi 5 novembre, 9 h 45.
(Fin de la séance à 16 h 30)