Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 1 octobre 2024
-
Vol. 47 N° 31
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d’autres dispositions
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Oui. Alors à l'ordre s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare. Je déclare ce matin la séance de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouvertes. Je vous salue.
Bienvenue! Je vous souhaite bienvenue à tout le monde et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre leur sonnerie d'appareils
électroniques pour être certain qu'elles ne se fassent pas déranger ce matin.
Et bien vouloir poser tout ça, ça va, c'est bon, Merci. La commission est
réunie afin de poursuivre les consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi N° 63, la Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions. Alors, Mme la
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements ce matin?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacé
par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); M. Bussière (Gatineau) est
remplacé par M. Dufour (Abitibi-Est); et Mme Rizqy (Saint-Laurent)
est remplacée par Mme Dufour (Mille-Îles).
Le Président (M. Montigny) :
Bien, c'est parfait. Je vous remercie beaucoup. Alors, on va procéder
maintenant. Je souhaite maintenant la bienvenue à ce stade-ci au prochain
groupe. Alors, les représentants de Nature Québec, je vous rappelle que vous
disposez donc de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons par
la suite à un échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
vous présenter et à débuter votre exposé maintenant.
Mme Simard (Alice-Anne) :
Merci. Merci. Bonjour, M. le Président, Mme la ministre, Mesdames et Messieurs,
membres de la commission. Merci. Merci pour l'invitation. Donc, mon nom est
Alice-Anne Simard, je suis la directrice générale de Nature Québec. Je suis accompagnée
de Marie-Audrey Nadeau Fortin, qui est analyste biodiversité à Nature Québec.
Donc, Nature Québec, on œuvre à la conservation et la l'utilisation durable des
ressources depuis 40 ans. Parmi nos enjeux prioritaires, là, on compte
notamment la création de La protégée, la protection des espèces en situation
précaire, dont le caribou et la transition juste. Ce sont tous des sujets qui
sont susceptibles d'être touchés de près ou de loin par le projet de loi n° 63. Nature Québec est aussi membre de la Coalition
Québec meilleure mine que vous avez reçue, et on a collaboré avec eux sur de
nombreux dossiers dans le secteur minier. On a aussi participé en 2023 à la
consultation sur le développement harmonieux de l'activité minière. On avait
mis des recommandations à ce moment-là, émis des recommandations qui visaient à
orienter le gouvernement dans sa refonte législative du secteur minier. Mais
malheureusement, nous, ce qu'on constate, c'est que la majorité des
recommandations qu'on a fournies n'ont pas été intégrées au projet de loi n° 63. Donc, Nature Québec, comme plusieurs organisations
de la société civile, des municipalités, des MRC, des citoyens, des citoyennes,
on est gravement inquiets de l'explosion du nombre de claims miniers que le
Québec a connu récemment. Tout ça dans un contexte, un contexte, en fait,
législatif qui a trop peu été réformé depuis que la loi a été adoptée il y a
160 ans. Donc, cette réforme de la loi, elle est la bienvenue, mais il
faut vraiment s'assurer qu'elle serve avant tout le bien commun, l'ensemble des
Québécois et Québécoises, et non seulement les actionnaires et le lobby de l'industrie
minière. La réforme proposée dans le p. l. n° 63
présente des avancées importantes et ça, on les salue, mais elle n'adresse pas
plusieurs enjeux qui sont excessivement préoccupants. Surtout, là, on est d'avis
que la réforme ne répond pas adéquatement aux enjeux qui ont été soulevés
durant la démarche participative, là, sur le développement harmonieux de l'activité
minière et tous ces enjeux-là qui ont été bien décrits dans le rapport de
consultation qui a découlé de la démarche. Donc, comme plusieurs autres
intervenants et intervenantes, Nature Québec, on demande une révision en
profondeur du projet de loi n° 63 avant son adoption.
On appuie aussi les recommandations, là, et l'excellente analyse…
Mme Simard (Alice-Anne) : ...là,
qui a été présenté dans le mémoire de la coalition Québec meilleure mine. Et
nos recommandations visent surtout à s'assurer que le développement minier au
Québec serve à appuyer la transition énergétique, oui, mais sans aggraver le
déclin de la biodiversité et surtout en respectant les droits et le
consentement des populations locales et des premiers peuples.
• (9 h 50) •
L'industrie minière, elle se dit partie
prenante de la transition énergétique, parce qu'elle exploite des minéraux
critiques et stratégiques, notamment, qui sont nécessaires dans les
composantes, là, de plusieurs équipements qui stockent ou produisent de
l'énergie renouvelable, mais il faut s'assurer que cette exploitation des
ressources, qui, on le rappelle, sont en soi non renouvelables, ne se fasse pas
au détriment des milieux naturels et en mettant en péril nos objectifs de
conservation de la biodiversité.
Plus spécifiquement, là, même si le MRNF
affirme qu'en théorie la présence de claims miniers n'empêche pas la création
d'aires protégées, nous, ce qu'on constate, c'est exactement le contraire, en
fait. Parce que nous, on fait de l'accompagnement de plusieurs partenaires sur
le terrain et, sur le terrain, on peut vous dire que les claims miniers sont
des freins à la création d'aires protégées. C'est des... Parce que les
territoires qui sont visés par des projets d'aires protégées et qui comportent
des claims miniers sont souvent automatiquement bloqués.
Pour atteindre ses objectifs de
conservation, donc, le gouvernement du Québec doit mettre en place des
mécanismes qui se... pour permettre de retirer des claims miniers dans les
territoires d'intérêt pour la conservation pour prévenir aussi les nouveaux
claims et pour empêcher, là, le renouvellement, finalement, des claims
existants dans les territoires d'intérêt pour la conservation. Pour nous, c'est
important aussi que les intérêts de l'industrie minière ne continuent plus à
primer sur les besoins des Québécois et Québécoises en matière de protection du
territoire et de ses usages.
Puis, en fait, on vous rappelle que, comme
dans le cas des pluies... des puits de pétrole et de gaz, qui sont devenus
interdits après l'adoption de la loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures
et des réservoirs souterrains et à la production d'hydrocarbures et à
l'exploitation de la saumure, bien, on sait que le gouvernement du Québec a le
droit et le pouvoir de retirer des droits d'exploitation de ressources
naturelles aux entreprises privées en prévoyant des indemnisations appropriées.
Donc, c'est tout à fait possible de retirer des claims.
La présence de claims miniers constitue
aussi une menace préoccupante pour diverses espèces en raison des activités
minières qui peuvent dégrader leur habitat. C'est le cas notamment du caribou
forestier et montagnard, un dossier qu'on suit de près. Pour nous, c'est clair
que les activités minières peuvent constituer une source majeure de perte
d'habitat pour le caribou, en plus de causer du dérangement pour le caribou,
qui tend à éviter les sites miniers. Tout ça est documenté, là, par la
littérature scientifique. Et il y a des études qui ont même recensé, là, un
rayon d'évitement d'au moins 4 kilomètres de... face aux activités minières.
Puis, pour nous, la situation est particulièrement inquiétante, là, pour les
populations de Val-d'Or, de Gaspésie et des tours, dont une portion importante
de l'habitat est couvert par des claims miniers. Dans l'état actuel des choses,
le développement minier pourrait donc mettre en péril une stratégie globale
pour la protection de toutes les populations de caribou forestier et montagnard
de la province, là, qu'on attend depuis 2016.
Donc, ce qu'on demande, c'est de retirer
immédiatement les claims miniers qui se superposent aux massifs de protection
visés par le scénario consultatif révisé, là, de la Commission indépendante sur
les caribous forestiers et montagnards, donc, le temps que la stratégie globale
pour toutes les populations de caribou forestier et montagnard soit
opérationnelle. Puis, par la suite, il faudrait interdire l'octroi de nouveaux
claims dans les secteurs névralgiques de l'aire de répartition du caribou
forestier et montagnard. Et, à moyen terme, nous, on vous recommande d'évaluer
la possibilité d'interdire les claims dans l'habitat de toutes les espèces
menacées ou vulnérables.
Nature Québec et ses partenaires
revendiquent aussi depuis plusieurs années que le Québec se dote d'un règlement
environnemental pour le secteur minier, comme il en existe pour d'autres
secteurs industriels. Donc, c'est la fameuse directive 0-19 dont je veux
vous parler aujourd'hui. Nous, on avait réalisé en 2014 une étude sur cette
directive-là qui conclut que la directive devrait devenir un règlement. Donc,
d'ailleurs, je sais que la semaine dernière, lors de l'étude du projet de loi
par votre... par la présente commission, on a appris que la directive 0-19
a été mise à jour sans consultation de la société civile ni de la population,
et ce, sans même que la ministre des Ressources naturelles et des Forêts en
soit informée. Donc, nous, on demande que cette mise à jour de la
directive 0-19 soit suspendue, qu'elle soit plutôt modifiée en règlement qui
a force de loi et qui serait afférent à la Loi sur la qualité de
l'environnement, et que donc il y aurait un processus de consultation aussi,
tel qu'il est prévu quand on élabore un règlement. Évidemment, pour ce faire,
il faut que le MRNF et le MLCCFP collaborent.
Ensuite, au niveau de l'acceptabilité
sociale, il y a un sondage en 2022 qui a été réalisé par la firme Léger qui
montre que 78 % des Québécois et Québécoises estiment que le consentement
des populations locales doit être maintenu... doit être obtenu, en fait, avant
d'effectuer toute activité minière, incluant l'exploration. Donc, pour nous, il
y a des modifications législatives qui doivent être faites pour s'assurer qu'on
respecte le consentement des populations locales, sans quoi c'est clair qu'il
va y avoir encore des levées de boucliers qui vont être observées partout au
Québec face à des projets miniers...
Mme Simard (Alice-Anne) : ...et
ça, ça engendre du stress et un clivage pour les populations impactées, en plus
de créer de l'incertitude pour les entreprises minières et les investisseurs.
Donc, pour nous, c'est clair qu'imposer de force une mine à une communauté,
c'est perdant pour tout le monde.
Donc, malgré les avancées du projet de loi
n° 63, il y a encore du travail à faire aussi pour s'assurer que les
droits inhérents, constitutionnels et internationaux des premiers peuples
soient respectés, notamment le droit au consentement libre, préalable et
éclairé. Et finalement, bien, le concept de transition juste doit se tailler une
place aussi dans le secteur minier. Par exemple, au Québec, c'est un des
secteurs qui serait apte finalement à avoir une réelle transition énergétique
qui respecte les limites planétaires, qui n'aggrave pas le déclin de la
biodiversité. Il faut surtout s'assurer aussi que les communautés minières
peuvent sortir de leur dépendance face à ce secteur-là, puis ça, ça passe par
une diversification économique locale qui pourrait être financée, entre autres,
par des redevances minières. Il faut s'assurer que la communauté peut s'adapter
à la vie post-mine.
Donc, on réitère que le projet de loi
n° 63 constitue, selon nous, là, une occasion ratée de revoir en
profondeur le régime minier pour une exploitation minière qui est davantage
respectueuse du vivant et des droits des communautés locales et autochtones.
Donc, pour nous, ça prend une modification vraiment en profondeur avant qu'il
puisse être adopté. Voilà.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup pour votre exposé. Maintenant, ça va être le temps de la période
d'échange avec les membres de la commission. Alors, Mme la ministre, vous
disposez donc d'une période de temps de 16 minutes et 30 secondes.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
Merci à vous deux de vous être déplacées ce matin puis de partager également la
position de Nature Québec face au projet de loi n° 63. D'abord, merci, tu
sais, je le sais que vous souhaitez, vous l'avez nommé d'entrée de jeu, là, que
la... qu'il y ait une réforme, donc, de la loi sur les mines. Puis merci de
noter que des avancées intéressantes, là, dans le projet de loi...
Je vous entendais parler tout à l'heure
des relations avec les Premières Nations. Le projet de loi propose des
dispositions pour permettre justement de retirer... d'avoir un mécanisme qui
permet de retirer certaines portions du territoire de l'exploration et de
l'exploitation minière pour respecter certaines activités culturelles ou des
demandes des Premières Nations. Comment voyez-vous, là, la disposition? Je
pense que c'est l'article 2.4, qui... du projet de loi. Qu'est-ce que vous
en pensez de cette disposition?
Mme Simard (Alice-Anne) : C'est...
C'est déjà une bonne avancée, mais ça reste que c'est une possibilité qui vaut
uniquement sur des territoires qui ne sont pas déjà sous claims. Puis c'est sûr
que c'est conditionnel aussi à une... la signature d'une entente, là, avec la
Couronne. Puis ça, on pense que c'est une approche qui peut être longue,
complexe pour plusieurs communautés autochtones puis qui pourrait donc les
rebuter finalement à faire ce genre de... signer ce genre d'entente là.
Mme Blanchette Vézina : Ça
fait que qu'est-ce que vous proposeriez plutôt?
Mme Simard (Alice-Anne) : Bien,
pour nous, c'est vraiment d'intégrer dans la législation minière des mesures de
respect des droits constitutionnels plus claires, puis notamment le droit au
consentement libre, préalable et éclairé, avant qu'il y ait toute activité
minière, avant même l'octroi de claims, par exemple, avant l'exploration aussi.
Mme Blanchette Vézina : On a
mis en place une réglementation, là, que vous avez probablement vue, là, qui
permet justement de communiquer en amont puis d'avoir en amont des discussions
entre les Premières Nations et les prospecteurs miniers, là, et qui découle de
la loi actuelle sur les mines, là. Donc, je pense qu'on a... on a déjà fait une
avancée importante, là, sans avoir à modifier la loi ou à complexifier, là, le
processus pour les Premières Nations. Parce que, quand c'est dans la loi, ça
peut être aussi... ça peut être aussi complexe pour elles.
Vous parliez de l'augmentation du nombre
de claims, là. Depuis... Moi, ça fait deux ans que je suis en poste, mais cette
augmentation, là, elle est là depuis un certain temps. Pas de nouvelle mine,
hein, d'ouverte depuis deux ans. Qu'est-ce que... Puis, bien sûr, tu sais, je
sais que ça inquiète des communautés, là. On a entendu plusieurs gens passer,
là, la semaine dernière, suggérer, là, des propositions pour améliorer les
choses. Le projet de loi, on propose des mesures pour venir contrer le
phénomène de spéculation parce qu'on sait que, dans l'augmentation du nombre de
claims, il y a également beaucoup de spéculation. Qu'est-ce que vous pensez des
mesures du projet de loi, là, pour contrer ce phénomène de spéculation?
Mme Simard (Alice-Anne) : Encore
une fois, il y a des avancées intéressantes pour contrer cette spéculation-là.
Mais nous, ce qu'on analyse, puis ce qui a été analysé par la Coalition Québec
meilleure mine aussi, c'est que ça viendrait toucher peut-être à juste
20 % des claims dans les faits, puis ça fait que ça ne nous ramènerait
même pas au niveau d'avant le boom minier. Donc oui, c'est intéressant, c'est
déjà une bonne approche, mais ce n'est pas suffisant finalement pour s'assurer
qu'on est capables d'avoir d'autres usages aussi pour ces territoires-là. Parce
qu'on le sait, c'est quand il y a des claims qui sont octroyés, bien, nous,
comme on vous le dit, on est particulièrement inquiets des impacts sur la
conservation du territoire. Puis, sur le terrain, ce qu'on constate, c'est que,
quand il y a des claims qui sont octroyés, bien, il y a des projets d'aires
protégées qui sont amputés de certains secteurs. Nos collègues de la SNAP
Québec vous en ont présenté un cas, notamment dans la zec des Anses, la semaine
dernière. Puis on sait que ça bloque aussi des projets d'aires protégées...
Mme Simard (Alice-Anne) : ...et
donc le click and claim ça a un impact direct sur le territoire, sur notre
capacité à atteindre nos objectifs de conservation, là.
• (10 heures) •
Mme Blanchette Vézina : O.K.
On a des volontés de décarboner, puis je pense que c'est... vous mentionniez
que vous étiez en accord avec le fait qu'on va avoir besoin de minéraux. On a
cette occasion au Québec, là, d'avoir des minéraux nécessaires à cette
décarbonation. On pense, et je pense comme ministre qu'il serait... qu'il est
important de faire aussi des mesures de circularité, là, donc de remettre en
circulation des minéraux qui sont déjà extraits, de valoriser également des
résidus miniers qui sont déjà... qui sont déjà extraits du sol. Qu'est-ce que
vous pensez des mesures qui sont dans le projet de loi?
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui,
c'est intéressant. Nous, ce qu'on recommande pour favoriser la circularité, le
recyclage, recyclage... excusez-moi, récupération, bien, pour nous, c'est
intéressant, c'est important de prioriser, justement, les investissements dans
le recyclage, dans la réutilisation, la circularité des minéraux. Nous, on
recommande même d'exiger des taux de récupération recyclage des minéraux qui
pourraient atteindre 95 % d'ici 2030. Ça, c'est même une formule
européenne, en fait. Puis on pourrait vous envoyer plus de documentation
là-dessus. On demande aussi d'augmenter les taux d'exploitation de gisements
urbains encore trop peu sollicités. On demande aussi d'instaurer des normes
plus sévères pour obliger la circularité, justement au sein de l'industrie
minière. Puis on vous recommande même aussi de réaliser une analyse exhaustive
des réels besoins en nouveaux minéraux pour s'assurer que, dans les faits, on a
vraiment besoin de ces nouvelles exploitations minières là et qu'on n'a pas...
on n'en a pas qui sont en opération déjà qui pourraient répondre à la demande.
C'est une étude qui pourrait être réalisée par le MRNF, parce que c'est
important dans tout, tout le... tout le secteur, en fait, minier, mais même
dans les autres secteurs de l'économie, de s'assurer que... est ce qu'on a
vraiment besoin d'aller exploiter encore des nouvelles ressources non renouvelables
ou on peut trouver des façons de réutiliser celles qui sont en circulation
déjà, là.
Mme Blanchette Vézina : La
semaine dernière, on a eu l'occasion d'entendre les associations, là, qui sont
en contact avec les entreprises qui font de la prospection, qui ont un
environnement d'affaires qu'on nous a dit qui était incertain puis que ça
prenait de la prévisibilité. Comment vous voyez cette prévisibilité-là, dans la
mesure où, eux, ce qu'ils nous disent c'est que le projet de loi devrait
diminuer le nombre de droit discrétionnaire alors que ce que vous vous
proposez, c'est d'ajouter des droits discrétionnaires? Comment vous voyez cette
position là à concilier, dans la mesure où on a sincèrement la volonté
d'utiliser nos minéraux, puis, je pense, c'est dans l'intérêt de tous les
Québécois de le faire? Comment vous voyez cette possibilité-là? Parce que, je
vous rappelle, là, pas de nouvelle mine depuis deux ans, malgré ce qu'on
entendait, là, comme inquiétudes. Comment vous voyez ça, concrètement, que ça
puisse se faire?
Mme Simard (Alice-Anne) : Mais
pour avoir de la prévisibilité, tant pour les entreprises que pour leurs
investisseurs, il faut s'assurer que nos activités minières puis la façon que
notre régime fonctionne, ça permet d'avoir une meilleure acceptabilité sociale
puis ça ne vient pas à faire de conflits d'usage du territoire. Donc, si, par
exemple, on détermine que, bien, au Québec, on réserve des territoires qui sont
d'intérêt écologique particulier puis on va les réserver, ces territoires-là,
sur lesquels il ne pourra pas avoir de claim qui va pouvoir être octroyé, ça va
permettre d'éviter les conflits d'usage. Parce que ce qui se passe, c'est que,
bien, on a un territoire d'intérêt pour la conservation, il y a du travail qui
est fait, nous, on le fait avec des partenaires : monter un dossier de
projet d'aire protégée, tout... présenter, finalement, les valeurs écologiques
qu'il y a sur ce... dans ce secteur là, et, à un moment donné, en cours de
parcours, on se rend compte : Ah, mais il y a des claims qui viennent
d'être ajoutés finalement. Bien là, ça bloque, on ne peut plus faire ce projet
d'aire protégée là. Et là, évidemment, qu'est ce que ça arrive aussi? Bien,
manque d'acceptabilité sociale, manque de... ça amène du clivage dans les
communautés, ça amène de la mobilisation aussi des gens qui veulent protéger
ces territoires-là. Bref, ça fait juste créer des conflits. Et ça, ce n'est pas
bon pour les investisseurs, ce n'est pas bon pour les minières, ce n'est pas
bon pour l'écosystème finalement de l'activité minière. Et de la même façon
aussi qu'au niveau des municipalités aussi qui veulent avoir plus de pouvoir,
les MRC aussi, puis le projet de loi apporte des avancées intéressantes
là-dessus, même si la préséance de la Loi sur les mines se poursuit, là, dans
l'article 246, là, de la LAU, mais ça risque que ces municipalités-là
aussi... Tu sais, il y a des conseils municipaux qui sont élus, là, face... en
opposition à des projets de mine, là. Tu sais, dans ces communautés-là, là, il y
a des clivages importants qui peuvent arriver dans des... Face à un projet
minier, la population se déchire, il y a... justement, il y a des gens qui se
font élire, d'autres qui perdent perdre leur élection pour ça. Le conseil
municipal, des fois, essaie d'adopter des réglementations. Bref, ça crée
énormément de conflits au sein de la municipalité. Puis ça, c'est tout le monde
qui est perdant, c'est la communauté, c'est l'entreprise aussi, c'est les
investisseurs...
10 h (version non révisée)
Mme Simard (Alice-Anne) : ...c'est
pour ça qu'on dit : Bien, il faut s'assurer qu'il y a plus de pouvoir qui
est laissé aux communautés locales pour déterminer qu'est-ce qu'elles veulent
faire avec le territoire puis qu'on puisse aussi s'assurer que... bien, qu'il n'y
a plus ces mécanismes-là, où n'importe qui peut claimer pratiquement n'importe
où facilement. Oui, il y a des mesures, là, contre la spéculation qui sont
mises en place, mais il y a encore... il y a encore cette possibilité-là que le
territoire continue à être claimé et que ça vienne toujours faire ces
conflits-là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
tu sais, j'en reviens aux mesures qu'on met dans le projet de loi pour réduire
la spéculation, là, il n'y aura pas de n'importe qui, n'importe où. En fait, on
a des mesures où on retire les terres privées, on donne les pouvoirs aux
municipalités de décider est-ce qu'on poursuit l'exploration ou non en terres
privées. Mais, tu sais, l'objectif, moi, je l'ai entendu, là, des
municipalités, là, c'est d'avoir certains contrôles, le contrôle de leur
territoire. On a les mécanismes de TIAM, avec les orientations gouvernementales
qu'on... qu'on est venu resserrer, qui vont rentrer en application en décembre,
on a le processus également de terres privées où on retire de la possibilité d'exploitation
les terres privées, avec... si la volonté de la municipalité est de poursuivre
l'exploitation, l'exploration en terres privées, bien, qu'elle puisse le faire.
Alors, on est venus contrôler. Mais, en même temps, ce que moi, j'ai entendu de
plusieurs municipalités, c'est qu'elles ne veulent pas que l'entreprise vienne
directement les voir tout le temps. Elles sentent, tu sais, qu'elles sont
consultées, tu sais, qu'elles... il y a beaucoup de consultations, elles
aimeraient réduire ces consultations. Ça fait que je vois mal comment on
pourrait donner plus de pouvoir sans venir leur donner la chaleur qu'elles
disaient qu'elles ne souhaitaient pas avoir, là, face à des promoteurs, là.
Donc, je pense qu'avec les mesures qu'on a
dans le projet de loi, on trouve cet équilibre-là, c'est-à-dire, où on leur
donne la possibilité de décider sur terres privées, poursuite ou non d'activités
minières, selon ce qu'elles ont comme vision de développement, également en
terres publiques, avec les processus de territoires incompatibles à l'activité
minière. Ça fait que je pense qu'on est allés asseoir des pouvoirs tout en
donnant la possibilité que des projets... des projets puissent se réaliser
également sans avoir plusieurs... plusieurs régimes miniers sur le territoire.
J'ai une question pour vous. Parce que,
dans votre mémoire, je pense, c'est la recommandation cinq, vous indiquez «d'évaluer
la possibilité que la restauration des sites miniers, après exploitation, s'inscrive
dans la cible de restauration de 30 % des écosystèmes et que ce soit fait
aux frais de l'entreprise.» Comment vous voyez ça exactement? Pouvez-vous m'expliquer
un peu votre recommandation?
Mme Simard (Alice-Anne) : Donc,
bien, vous savez que le gouvernement du Québec, là, s'est... a adopté
finalement le cadre mondial, là, sur la biodiversité de Kunming-Montréal, là. C'est
vraiment l'accord, là, international en matière de protection de la
biodiversité qui découle, là, de la COP15 qui s'est tenue à Montréal en 2022.
Puis, dans ça, il y a une des cibles qui est de restaurer 30 % des
écosystèmes dégradés. Donc, pour nous, on voit une opportunité ici d'atteindre
cet objectif-là, qui on s'attend à ce qu'il soit dans le plan nature qui sera
déposé prochainement, donc atteindre cet objectif-là, d'utiliser finalement les
redevances minières notamment, et même des...peut-être, dépôts de garantie qu'une
entreprise pourrait fournir, là, avant l'exploration... avant l'étape de l'exploration
pour s'assurer que, par la suite, il y a ces restaurations de sites miniers là.
Tu sais, vous le savez, il y a... il y a
en ce moment... En mars 2022, là, il y a eu le recensement, puis à ce
moment-là, il y avait 400 sites miniers abandonnés au Québec. Et c'est
estimé que les frais de réhabilitation, ça s'élève à plusieurs milliards de
dollars. On s'entend que, pour ces mines-là, du passé, ça va être difficile d'aller
chercher finalement des montants de ces anciennes compagnies minières là pour
venir restaurer les sites. Mais on dit : C'est pour le futur, finalement,
de s'assurer qu'une minière contribue financièrement plus à la restauration du
site, puis que ça, ce soit même déterminé... ce soit même prévu dans un fonds
avant les activités d'exploration aussi, comme les redevances minières aussi, s'assurer
que ça reste... Ça reste un saccage, là, de l'environnement, puis ça reste que
nous, après ça, c'est un... c'est un... c'est un héritage assez dégradé,
toxique, que la mine laisse derrière elle, bien, il faut s'assurer qu'elle
puisse contribuer à le réhabiliter. Puis ça, ça va contribuer à nos objectifs
de restauration, ça va contribuer à favoriser la santé de la population
avoisinante, de la biodiversité avoisinante aussi, la santé des sols, de l'eau.
Bref, il y a plein d'autres objectifs que le gouvernement du Québec a qui
pourraient être remplis en s'assurant que les minières contribuent plus
finalement à restaurer ces écosystèmes.
Et évidemment, il n'y a pas... ce n'est
pas toutes les mines qui font des saccages, des grosses cicatrices. Il y en a
qui sont sous terre. On le comprend, ça, là. Il y aurait une possibilité,
peut-être, d'avoir des modalités différentes selon le type de mine puis selon
le niveau de restauration qui sera nécessaire, mais ça reste qu'il y a certains
territoires encore où c'est quand même des milliards de dollars que ça va nous
coûter à restaurer et que ça fait partie de nos objectifs, de l'objectif du
gouvernement...
Mme Simard (Alice-Anne) : ...gouvernement
qui va avoir dans son plan nature, bien, utilisons cette opportunité-là. Puis
ce sera... il faut juste s'assurer que les compagnies minières mettent plus la
main à la pâte aussi pour nettoyer, finalement, les dégâts qu'elles ont faits
une fois qu'elles ont exploité les ressources non renouvelables de notre
territoire.
• (10 h 10) •
Mme Blanchette Vézina : Mais
en fait il est déjà prévu dans la loi qu'avant même l'exploitation il va y
avoir une garantie financière, un plan de restauration. Donc, ça, c'est déjà
prévu dans la loi.
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui,
c'est ça, dans le fond, nous, pour nous, ce serait avant l'exploration aussi
qu'il pourrait y avoir une garantie financière avant même les étapes
d'exploration. Parce que, dans les faits, l'exploration peut aussi amener des saccages
importants.
Mme Blanchette Vézina : Mais
exact, mais on me disait : On ne sait pas ce qu'il y a, on ne sait pas ce
qui sera affecté. Tu sais, j'aimerais comprendre à quelle étape. Parce que,
concrètement, une entreprise qui souhaite faire de l'exploration a plusieurs
étapes d'exploration avant de savoir qu'est-ce qu'il y a dans le sous-sol,
avant même d'avoir une atteinte, tu sais, qui peut avoir des impacts sur une
communauté, là. Puis d'ailleurs on a des règlements, là, qu'on a... un règlement
qu'on a adopté pour rapprocher les entreprises qui souhaitent faire des travaux
à impact. Mais il y a aussi dans les mesures, dans le projet de loi, les
nécessités de retirer certains de leurs équipements, là, à la demande de la
ministre ou du ministre lorsqu'ils vont faire de l'exploration. Donc, j'essaie
de comprendre comment les entreprises qui font de l'exploration pourraient, en
amont, sans savoir l'impact que leurs activités vont avoir, pouvoir contribuer
à un fonds, de quelle manière ça serait financé, comment?
Mme Simard (Alice-Anne) : M.
le Président, j'aimerais poser une question aussi à la ministre, est-ce que
c'est permis aussi ou...
Le Président (M. Montigny) : ...à
votre réponse, là, puis...
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui,
dans ma réponse. Mais, à ce moment-là, qu'est-ce qui est prévu, de la part du
MRNF pour venir restaurer un écosystème qui aurait été dégradé, par exemple, où
il y aurait eu des activités d'explorations, mais qui amènent quand même... qui
nécessitent, par la suite, de la restauration, par exemple, qui a... peut-être
que la mine, en effet, elle n'a pas voulu poursuivre parce que le gisement
n'est pas intéressant, mais il y a quand même eu plusieurs camions-bennes de
matériaux qui sont sortis, tout ça? C'est quoi qui est prévu, à ce moment-là,
pour restaurer ces sites, puis qui qui paye?
Mme Blanchette Vézina : Mais
c'est ça, il y a déjà des mesures dans le projet de loi qui sont prévues pour
ça, là, de devoir remettre le site en état. Il n'y en avait pas, là, à ce
moment-ci. Donc, le projet de loi fait une avancée importante sur cet
élément-là, qui a d'ailleurs été saluée notamment par Makivik, là, qui est
venu, la semaine dernière, nous mentionner combien cette mesure-là peut les
aider. Ça fait que, oui, il y a des pouvoirs maintenant qui sont donnés, là, à
la ministre pour inciter, même à l'étape d'exploration, s'il n'y a pas de mine,
à ce qu'il y ait un retrait puis une remise en état, là, puis c'est salué, là,
d'ailleurs par les communautés, notamment autochtones, là, qui sont venues nous
mentionner l'importance de remettre en état même à l'étape de l'exploration.
Non, mais je reviens à ma question initiale. Il y a déjà des garanties
financières dans le montage financier, c'est nécessaire en amont que le projet
ait les garanties financières nécessaires pour l'exploration.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, c'est terminé pour la partie gouvernementale.
Mme Blanchette Vézina : O.K.
Merci à vous deux.
Le Président (M. Montigny) : Maintenant,
c'est le moment de céder la parole à Mme la députée de Mille-Îles. Vous
disposez donc de 10 min 24 s
Mme Dufour : 10 min 24 s,
M. le Président?
Le Président (M. Montigny) : Oui,
tout à fait.
Mme Dufour : Parfait.
Écoutez, bonjour à tous. Merci, Mme Simard et Mme Nadeau Fortin pour
votre présence. Et j'en profite pour souhaiter un bon retour à notre président.
Et félicitations pour ce qui s'est passé pendant cette dernière semaine.
Maintenant, je voudrais vous parler de...
dans votre mémoire, vous parlez de la directive 019 qui est apparue sur
notre radar seulement la semaine dernière. Cette directive-là, vous indiquez
que vous aviez fait des analyses, en fait, et des interviews avec des... des entrevues,
pardon, avec des membres du ministère de l'Environnement, des fonctionnaires,
ce que je comprends, qui vous avez dit que ça devrait devenir un règlement.
Est-ce que ce serait possible de nous expliquer la distinction entre une
directive et un règlement?
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui,
c'est ça, bien, les règlements ont plus force de loi quand même qu'une simple
directive environnementale. Puis nous, en fait, c'est... on a fait cette
étude-là en 2014, mais c'est en 2020, en fait, quand on... qu'on a analysé la
mine de fer du lac Bloom, où est ce qu'on a constaté que si la
directive 019 avait été un règlement, il y a de la destruction de lacs qui
aurait pu être évitée, parce que cette mine-là a entraîné... va entraîner la
destruction de plusieurs lacs. Puis, selon nous, si on avait eu un règlement
qui a plus force de loi puis qui est afférent à la Loi sur la qualité de
l'environnement, ça aurait pu éviter cela. Puis, de façon générale, là, dans
l'étude, en fait, ce qu'on a vu, justement, avec des entrevues avec des
fonctionnaires du ministère, ils disaient que, justement, c'était surprenant
que le secteur minier n'ait pas ce genre de règlement là, alors que... que ce
soit sous une forme de directive, alors que pour d'autres secteurs...
Mme Simard (Alice-Anne) : ...pâtes
et papiers, forêts, par exemple, il y a de ce genre de règlement-là,
environnemental. Puis là, nous particulièrement, ça... tu sais, on a... on a...
on a constaté, comme vous aussi, là, on a appris, puis ça à l'air que Coalition
Québec meilleure mine... qu'il y a... cette directive-là a été grandement
modifiée finalement, après consultation semblerait-il, seulement auprès de
l'industrie minière. Et on a donc été surpris même de constater que, tu sais,
même la ministre qui n'était pas au courant de ce travail-là. Donc, pour nous,
c'est... c'est ce qu'on demande.
Puis là, on comprend que ça relève du
collègue, finalement, au ministère de l'Environnement, du ministre Charette.
Bien, ce qu'on dit, c'est que ça prend une collaboration à ce moment-là.
C'est... Pour nous, c'est l'occasion de vous en faire part. Même si ce n'est
pas le travail de la ministre directement, mais il y a la collaboration qui est
nécessaire pour s'assurer que la directive, bien là, que sa mise à jour soit
arrêtée, qu'on la mette... qu'on la transforme réellement en règlement qui a
force de loi, qui serait afférant à la loi sur la qualité de l'environnement,
et que, quand on élabore un règlement, bien, il y a une consultation qui est
faite, qui n'est pas évidemment de l'ampleur d'une consultation sur un projet
de loi, mais au moins ça permettra à des organismes de la société civile comme
nous, qui ont une expertise à partager dans le processus, de pouvoir le faire,
à la population, de pouvoir le faire, puis surtout de s'assurer que même vous,
en tant que parlementaires, vous êtes au courant finalement, de ce genre de
modification là.
Mme Dufour : Oui,
effectivement. Si je comprends bien, une directive, il n'y a pas de
consultations publiques, alors que pour un règlement, bon, ça, on le sait,
c'est généralement une consultation, au moins 45 jours. Et qu'en est-il de
la force de loi, entre guillemets, d'une directive, là? De ce que je comprends
de ce que vous dites, ça a peu de... ce n'est pas nécessairement, comment dire,
appliqué. Est-ce que c'est... c'est bien ça? Comment fonctionne une directive?
Mme Simard (Alice-Anne) : Bien,
ce n'est pas... ce n'est pas que ce n'est pas appliqué, mais ce n'est pas en
effet la même force de loi qu'un règlement. Puis...
Mme Dufour : C'est... Est-ce
que c'est quelque chose qu'on dit : Bien, ça, c'est ce qu'on souhaiterait
mais vous êtes libres de l'appliquer ou non? C'est... Comment ça fonctionne,
une directive?
Mme Simard (Alice-Anne) : C'est
difficile pour moi de dire c'est quoi que les fonctionnaires disent après ça à
l'entreprise, là, directement face à cette directive-là, là. Je ne peux pas...
Je ne peux pas m'avancer là-dessus. Mais nous, ce qu'on peut vous dire, c'est
ce qu'on a constaté dans le cas de la mine du Lac Bloom, qui va détruire
plusieurs lacs, bien, vraiment, si on avait eu un règlement, on aurait pu
éviter la destruction de plusieurs lacs comme ça.
Mme Dufour : Oui. Et vous,
vous souhaitez, là, de ce que je comprends, là, c'est qu'on suspende, dans le
fond, la mise à jour de cette directive-là, le temps que le projet de loi soit
fait. La Coalition Québec meilleure mine, eux, étaient venus nous dire :
Bien, on pense que c'est dans le cadre de ce projet de loi ci qu'on aurait
discuté de cet encadrement réglementaire.
Mme Simard (Alice-Anne) : On
comprend qu'à ce moment-là, tu sais, ça relève du collègue, finalement, à
l'Environnement, là, parce que c'est une directive environnementale, là. Donc,
on comprend que ce serait un... Nous, de toute façon, donc, on sent que ce
serait un règlement qui serait... tu sais, qui découlerait de la loi sur la
qualité de l'environnement, puis c'est le ministre de l'Environnement qui en
est responsable, donc on comprend ça aussi. Par contre, c'est juste pour nous
l'occasion, tu sais, de faire notre plaidoyer puis d'inviter la ministre des
Ressources naturelles et des Forêts à collaborer avec son collègue pour
s'assurer qu'on aurait plutôt un règlement, comme c'est un règlement, oui,
environnemental, mais qui concerne l'activité minière.
Mme Dufour : Donc, pour vous,
c'est incohérent que les deux se fassent parallèlement, puis que ce ne soit pas
traité, disons, qu'il y ait... Est-ce que... Est-ce que vous craignez ça?
Mme Simard (Alice-Anne) : Bien,
tu sais, c'est... c'est... ça, c'est des choses qui peuvent arriver. Par
contre, nous, ce qu'on a vraiment été surpris, c'est de constater que, dans le
fond, même la ministre n'était pas au courant. Puis on s'assure... On comprend
que probablement que les fonctionnaires ont été consultés, tu sais. Ça, c'est
certain. Mais sachant qu'on est, là, dans l'étude du projet de loi sur la
réforme sur les mines, ça aurait été important, quand même, que la ministre
soit avisée de ça. Et ça aurait été important aussi, même pour des
organisations de la société civile comme nous, qui sommes invités en commission
parlementaire aussi pour venir discuter de la réforme sur les mines, qu'on soit
informés que cette directive-là aussi est en train d'être modifiée, tu sais.
Mais comme c'est une directive, il n'y a aucune obligation de former... de nous
informer, la société civile, d'où que c'est important qu'on puisse avoir un
règlement plutôt, là.
Mme Dufour : Oui. Et, c'est
ça, et, s'il y avait eu un processus de consultation, bien là, à ce moment-là,
vous, vous auriez pu amener vos recommandations. Vous dites même que, tu sais,
le règlement, il serait afférent à la Loi sur la qualité de l'environnement.
Mais est-ce que ça veut dire que la directive, elle, ne l'est pas, afférente à
cette loi-là?
Mme Simard (Alice-Anne) : Bien
là, je dois avouer que, comment que ça... Ça fait partie, évidemment, des
responsabilités, là, du ministère de l'Environnement, là. Est-ce que c'est
parce que ça découle de la Loi sur la qualité de l'environnement, j'imagine,
mais je dois avouer que je ne connais pas ce détail-là directement. C'est pour
ça que, pour nous, c'est important que ça devienne un règlement qui découle de
la loi sur la qualité de l'environnement.
Mme Dufour : Excellent,
Merci. Ça aurait pu même être une loi, puis ça, ça aurait été des consultations
particulières. C'est encore plus...
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui.
Mais, dans ce cas-ci, on comprend que, comme c'est... c'est pour déterminer le
régime d'activité, d'évaluation de qu'est-ce qui est permis ou pas, tu sais, on
comprend que, des fois, ce n'est pas... ce genre de détail là se retrouve
rarement dans des lois, là...
Mme Simard (Alice-Anne) : ...que
ça se retrouve plus par règlement. Puis, même dans les dernières années, ça a
été souvent plus la formule... les lois sont souvent plus un peu vagues, veux
veux pas, et tout est plus détaillé dans les règlements. Il y a cette
tendance-là, qu'on observe, donc on comprend ça. Mais, au moins, tu sais, cette
façon-là, on... même si ce n'est pas une loi, au moins le règlement permet
d'avoir une consultation de 45 jours, pas en commission parlementaire,
mais on peut fournir des commentaires, des mémoires et on peut être informés au
moins aussi de ce qui s'en vient. Puis aussi, après ça, nous, ça nous permet de
réaliser notre travail d'une meilleure façon aussi parce qu'on est informés de
c'est quoi finalement les règles qui entourent les activités minières, là.
• (10 h 20) •
Mme Dufour : Merci beaucoup.
Je vais vous amener ailleurs. Dans votre recommandation 14, qui dit qu'«on
devrait augmenter le taux d'exploitation des gisements urbains encore trop peu
sollicités», mais ce n'est pas détaillé dans votre mémoire. À quoi on fait
référence ici par «les gisements urbains»?
Mme Simard (Alice-Anne) : Urbains,
ce n'est pas... ça ne veut pas dire que c'est comme en ville, là. C'est
comme... Les gisements urbains, c'est les... c'est les gisements qui sont...
Mon Dieu! Excusez-moi, j'ai comme un blanc. C'est... C'est les gisements qui
sont déjà plus en circulation, là, finalement, là, qui sont...
Mme Nadeau Fortin
(Marie-Audrey) : Bien, il faut dire que... il faut dire que c'était
une recommandation qu'on avait faite à la consultation précédente sur
l'encadrement harmonieux de l'activité minière. Donc, c'est une recommandation
qu'on a prise, puis c'est dans l'optique encore une fois de favoriser la
circularité puis de favoriser la valorisation des résidus miniers. Donc,
c'est... c'est une recommandation qu'on trouvait importante de rapporter ici
encore une fois, là.
Mme Simard (Alice-Anne) : C'est
ça. Ce qu'on appelle mines urbaines, c'est vraiment des ressources finalement
qui peuvent être récupérées en milieu urbain pour être réutilisées et
recyclées, là, finalement.
Mme Dufour : Comme par
exemple les batteries, là? On parle beaucoup, beaucoup, ces temps-ci, de
recyclage de batteries.
Mme Simard (Alice-Anne) : C'est
ça. Ce n'est pas... Ce n'est pas des mines en ville, là. Ce n'est pas ça que ça
veut dire, là.
Mme Dufour : C'est ça. Donc,
quand... si on... avant de mettre en place... dans le fond, ce que je comprends
de votre recommandation, avant de mettre en place des nouvelles mines pour
extraire des minéraux critiques, on devrait aller chercher le maximum de ce
qu'on peut tirer de ce qui est déjà produit, mais qui est peut-être juste jeté,
enfoui, alors qu'on pourrait récupérer.
Mme Simard (Alice-Anne) : Exact.
C'est ça. Puis ça fait... ça fait écho aussi à notre recommandation d'exiger des
taux, là, de récupération et recyclage des minéraux de 95 %, incluant les
batteries, là, finalement.
Mme Dufour : Merci.
Mme Nadeau Fortin
(Marie-Audrey) : Si je peux juste compléter? Je n'avais pas eu
l'occasion plus tôt.
Mme Dufour : Oui. Allez-y.
Mme Nadeau Fortin
(Marie-Audrey) : Par rapport à la valorisation, là, comme vous le
dites, là, c'est d'abord de questionner les usages, là, des minéraux qui sont
extraits à la base. Ça fait qu'on réitère que c'est là que c'est important de
le faire. Mais aussi, la valorisation, certes, c'est superimportant, mais il
faut s'assurer qu'il y ait un encadrement vraiment pour empêcher les impacts
sur la santé des populations avoisinantes de ces exploitations-là, parce
qu'elles ne sont pas non plus sans impact, là, tu sais. Ça va utiliser des
produits chimiques, ça va utiliser de l'eau, des ressources supplémentaires, ça
fait que oui à la valorisation, mais avec...
Mme Dufour : Il me reste
moins de 40 secondes. Je suis désolée. Je voudrais juste vous entendre sur
une chose. Vous n'en avez pas parlé dans votre mémoire. Mais il a sorti un
article en fin de semaine sur les cabourons de Kamouraska. Est-ce que, selon
vous, l'exploitation minière est compatible avec ces... la protection de ces
cabourons-là? Ce sont les deux éléments rocheux magnifiques de cette région,
là.
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui.
Je connais très bien... Je connais très bien les cabourons de Kamouraska parce
que je viens de là et j'ai... Et oui, je le sais qu'il y a une grande
opposition présentement de la population locale à l'exploitation dans ces
cabourons-là...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci...
Mme Simard (Alice-Anne) : C'est
un développement écotouristique qui est fait dernièrement autour...
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. C'est maintenant le temps de céder la parole à la députée de Verdun.
Vous disposez donc de deux minutes 38 secondes.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Merci aux membres de Nature Québec.
Je n'ai pas beaucoup de temps puis
peut-être deux questions. Tout à l'heure, on parlait de l'importance de
soumettre au BAPE tous les projets miniers. La ministre disait que c'est vrai
qu'il n'y a pas eu de nouvelles mines, mais il y a des projets d'agrandissement
présentement. Je voulais vous entendre un peu pourquoi c'est important de
soumettre au BAPE tout projet d'agrandissement, même si les mines sont déjà en
fonctionnement.
Mme Simard (Alice-Anne) : Oui.
Ça, bien, nos collègues de la Coalition Québec meilleure mine l'ont bien
expliqué, mais souvent, c'est une tactique utilisée par l'industrie minière
finalement, de déposer un projet et, par la suite, il est grandement modifié.
Puis on peut avoir des mines qui sont finalement de beaucoup plus grande
ampleur que ce qui était prévu initialement. C'est pour ça que même... pour
nous, même si c'est des projets d'agrandissement, bien, tout projet
d'agrandissement devrait nécessiter un BAPE. Parce qu'à ce moment-là, des fois,
on peut même doubler et plus encore la taille de la mine.
Mme Zaga Mendez : Merci. Et,
sur les questions de protection de territoire, l'atteinte du cible de
30 %, il y a eu des claims autour de nos parcs nationaux. Puis tout
récemment, on a entendu parler du parc national des Grands jardins et des
claims et beaucoup d'inquiétude de la part de la population. J'ai entendu des
collègues de SNAP Québec nous parler des zones tampons. J'aimerais ça vous
entendre un peu sur pourquoi instaurer des zones tampons autour de nos parcs
nationaux.
Une voix : Bien...
Mme Simard (Alice-Anne) :
...en effet, tu sais, un parc national, c'est un écosystème qui est protégé
pour la biodiversité. Mais c'est important aussi de savoir qu'on ne peut pas
non plus dégrader complètement l'écosystème autour. Parce qu'avec les effets de
bordure, ça peut avoir un impact à l'intérieur du parc national aussi. Mais au
final, c'est comme c'est un processus, qui dit que s'il y a des activités
vraiment industrielles autour des aires protégées des parcs nationaux, bien, ça
peut avoir dans l'habitat assez d'impact qu'il va y avoir un dérangement quand
même de la faune qui va avoir, là, par exemple, ça va avoir un dérangement des
évitements. Donc ça peut qu'il y a le principe des zones tampon proposé par ...
Ça peut être très intéressant en effet. Puis nous, de façon générale, c'est
pour ça qu'on dit que les secteurs les plus névralgiques et les secteurs
d'intérêt pour la biodiversité, on devrait finalement avoir un moratoire sur
les claims miniers dans ces secteurs-là, puis de trouver des façons de retirer
ces claims-là aussi. Puis ce qu'on dit, c'est que le gouvernement a le pouvoir
puis le droit de le faire, de retirer des droits d'exploitation des ressources
naturelles aux entreprises s'il y a de la compensation, c'est tout à fait
possible de le faire.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
pense qu'il me restait une trentaine, 45 secondes?
Le Président (M. Montigny) :
Oui, il vous reste 9 secondes, en fait. Je suis désolé.
Mme Zaga Mendez : Je vous
remercie pour votre présentation.
Le Président (M. Montigny) :
On passe très, très vite maintenant, je vous remercie vraiment beaucoup pour
vos interventions, votre échange avec la commission. Je suspends donc les
travaux afin de permettre aux prochains groupes de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 26)
(Reprise à 10 h 30)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, rebonjour! Nous allons débuter nos travaux. Je souhaite maintenant la
bienvenue à...
Le Président (M. Montigny) : ...la
Fédération des chambres de commerce du Québec. Je vous rappelle que vous
disposez donc de 10 minutes pour votre exposé. Puis nous procéderons, par
la suite, à une période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite
donc à vous présenter et à commencer votre exposé maintenant.
M. Noël
(Philippe) :Bonjour. Je me présente,
Philippe Noël, je suis vice-président aux affaires publiques et économiques à
la Fédération des chambres de commerce du Québec. Je suis accompagné
aujourd'hui par mon collègue Laurent Corbeil, conseiller aux affaires publiques
et économiques à la FCCQ et aussi responsable des dossiers ressources
naturelles et développement du territoire.
Un petit rappel. Grâce à notre vaste
réseau de 120 chambres de commerce et plus de 1 000 membres
corporatifs, la FCCQ représente plus de 45 000 entreprises exerçant
leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du
territoire québécois. On est le plus important réseau de gens d'affaires et
d'entreprises au Québec. On est à la fois une fédération de chambres de
commerce, mais aussi la Chambre de commerce du Québec. Et nos membres, que ce
soit des entreprises ou des chambres, poursuivent le même but, c'est-à-dire
favoriser un environnement d'affaires innovant, concurrentiel et durable.
Je vous remercie de nous donner l'occasion
de commenter ce projet de loi. On constate, de notre côté, que le projet de loi
n° 63 est en complète contradiction avec l'objectif collectif de
bénéficier du potentiel québécois en ressources naturelles, par exemple,
lorsqu'il est question du développement de la filière batterie, plutôt que de
devoir importer les matières premières pour rencontrer les objectifs en matière
de transformation. Le texte législatif, s'il est adopté comme tel, mettrait
plutôt des bâtons dans les roues du Québec qui a le potentiel de figurer parmi
les meneurs dans le monde entier dans la course aux minéraux critiques et
stratégiques utilisés dans les projets liés à la transition énergétique,
notamment.
À la lecture du projet de loi, la FCCQ
voit mal comment on peut prétendre vouloir harmoniser et améliorer la
conciliation des usages puisqu'on déciderait de soustraire davantage d'accès au
territoire. La soustraction systématique de l'activité minière ne serait pas
une solution adaptée et en accord avec l'intégralité des orientations
économiques du gouvernement, qui a la possibilité de classer le Québec en tant
que chef de file mondial dans le secteur des minéraux critiques et stratégiques,
entre autres.
On rappelle que les orientations
gouvernementales liées à l'importance des minéraux critiques et stratégiques
sont pourtant claires, nous devons nous approvisionner en matières premières en
sol québécois si nous voulons être en mesure de posséder une chaîne
d'approvisionnement complète et nécessaire à la transition énergétique dans
laquelle le Québec s'est engagé pour plusieurs années.
L'exclusion de tous les périmètres
d'urbanisation du Québec ainsi que des terres privées exclues irait à
l'encontre des particularités propres à la vision économique de certaines
régions minières comme l'Abitibi-Témiscamingue par exemple, où le potentiel
minéral et l'aménagement du territoire relatif à ces activités sont déjà bien
établis.
Plusieurs mines dans cette région sont en
exploitation aux limites des périmètres urbains et y ont des claims aux
alentours dans une perspective de développement futur. On viendrait
court-circuiter le développement économique régional si le gouvernement allait
de l'avant avec sa proposition législative. C'est pourquoi nous recommandons la
suppression des articles 117 et 172, en plus de supprimer la modification
suggérée de l'article 304.1.3 de la Loi sur les mines prévue par
l'article 118 du projet de loi.
Par ailleurs, nous considérons que les
pouvoirs discrétionnaires qui seraient octroyés aux ministres vont à l'encontre
d'un climat d'affaires favorisant la prévisibilité, voire qui va à l'encontre
du principe fondamental d'un projet de loi ou l'encadrement clair de la
réglementation doit être garanti pour assurer une équité chez l'ensemble des
joueurs de l'industrie. Par exemple, dans l'article 32 du projet de loi
n° 63, il est indiqué que lorsqu'une autorisation vise des travaux
d'échantillonnage, le ministre peut assortir celle-ci de conditions ou
d'obligations pour maximiser les retombées économiques en territoire québécois.
Quelles sont ces conditions ou obligations qui pourraient être imposées par le
ministre? C'est une question que l'industrie et les chambres de commerce en
région se posent, notamment, avec raison.
Toujours sur les pouvoirs
discrétionnaires. L'utilisation de la notion d'intérêt public dans ce cas-ci
pourra être utilisée comme prétexte afin de faire valser un projet en fonction
des orientations politiques du gouvernement en place. Nous craignons que les
articles du projet de loi qui en font mention risquent d'être interprétés, pour
leur part, comme des leviers subjectifs qui pourraient entraîner des conflits
d'interprétation, voire des litiges. Bref, de politiser le processus. Et, en ce
sens, nous considérons que le projet de loi n° 63 devrait être amendé pour
supprimer les articles 22, 44, 62 et 76.
Concernant ce que nous pouvons entendre
parfois en ce qui a trait aux claims miniers ou droits exclusifs d'exploration,
rappelons que, depuis une quinzaine d'années, on dénombre uniquement entre 20
et 27 mines en activité au Québec. Par conséquent, ce n'est pas parce que
l'on constate un plus grand nombre de claims qu'il y aurait nécessairement plus
de mines en activité. Ceci étant dit, nous croyons que...
10 h 30 (version non révisée)
M. Noël (Philippe) :...le gouvernement est en droit d'agir pour rassurer les
populations locales en encadrant plus adéquatement les critères pour être
titulaire d'un DEE. L'industrie a justement suggéré depuis quelque temps la
mise en place d'un processus de qualification, ce que le gouvernement semble
avoir pris en compte, à la lecture du projet de loi n° 63. Cependant, la
FCCQ comprend que les conditions seraient définies par règlement plutôt que d'être
prescrites directement dans son projet de loi. Nous pouvons donc uniquement
espérer que les consultations liées à l'adoption du règlement prendront
sérieusement en considération certaines suggestions établies par les acteurs de
l'industrie. La spéculation étant le réel problème, la nécessité d'un processus
de qualification viendrait régler une bonne partie du dilemme auquel le
gouvernement est confronté.
La soustraction des spéculateurs et des
citoyens qui demandent des claims sans avoir l'intention d'effectuer des
travaux d'exploration nuit considérablement au développement minier et alarme
la population inutilement, ce qui génère des tensions sociales évitables.
Il est tout à fait justifié de mettre en
œuvre un processus collaboratif clair entre les entreprises minières et les
communautés locales dans le but de rencontrer les conditions d'acceptabilité
sociale. Mais l'article 26 du projet de loi n° 63 va à l'encontre de
l'objectif qui tend à vouloir favoriser l'acceptabilité sociale. En indiquant
que les titulaires de DEE devraient effectuer des travaux sur chaque claim
présent dans les périmètres urbains causerait comme effet d'augmenter certaines
perturbations tout à fait évitables et causerait des remous inutiles entre ces
industries et les communautés.
On peut également souligner ce même
constat problématique dans le dernier alinéa de l'article 61 de la Loi sur
les mines, qui applique cette même obligation de travaux, cette fois dans le
cadre des territoires incompatibles avec l'activité minière, les TIAM. Pourquoi
obliger les mines à effectuer des travaux inutilement en périphérie des camps
miniers actuellement au détriment des communautés locales?
C'est pourquoi, en adéquation avec cet
enjeu, nous recommandons de supprimer l'article 26 du projet de loi et de
supprimer le dernier alinéa de l'article 61 de la Loi sur les mines. Nous
tenons à rappeler que le gouvernement a déjà instauré, depuis le printemps
dernier, plusieurs règles afin de favoriser l'acceptabilité sociale des projets
et pour réduire l'accès au territoire en imposant notamment une nouvelle
autorisation pour les travaux d'exploration à impacts, les ATI, et en
modernisant les critères d'identification des TIAM.
Le gouvernement devrait prendre le temps d'évaluer
les impacts de ces deux mesures avant d'alourdir le fardeau réglementaire et
administratif, comme c'est le cas avec le projet de loi n° 63. Les ATI
proposent une étape réglementaire de plus pour faciliter le dialogue et
favoriser l'acceptabilité sociale des projets. Et la clarification des critères
entourant les TIAM impactera vraisemblablement les possibilités d'exploration
sur les territoires lorsque d'autres MRC se prémuniront de ce pouvoir.
En conclusion, pendant que l'action
gouvernementale était concentrée à imposer de nouvelles réglementations qui
pourraient inversement nuire à la relation entre l'industrie et les communautés
locales, la FCCQ rappelle qu'il existait encore, aux dernières nouvelles, 660 permis
et autorisations gouvernementales pour démarrer une mine au Québec, soit un
processus qui peut totaliser 15 ans d'attente. Ailleurs dans le monde, on
constate que les délais maximaux pour exploiter un gisement sont souvent de 3 à
4 ans.
Déposer un projet de loi qui vise un
secteur aussi important pour notre économie, en premier lieu nos régions ressources
dans ce cas-ci, devrait chercher à présenter des mesures pour favoriser sa
croissance plutôt que de lui nuire à pouvoir subvenir aux besoins en
approvisionnement.
Je vous remercie de votre attention pour
la prise en considération de nos recommandations et préoccupations et sommes
disposés à répondre à vos questions. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup pour votre intervention. C'est maintenant le temps d'une période d'échange
avec les membres de la commission. Mme la ministre, vous disposez donc de 16 minutes
et 30 secondes.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
Merci à la Fédération des chambres de commerce...
(Interruption) ...pardon pour la voix,
qui... de vous être présentés puis d'avoir présenté votre mémoire également,
là, d'être là aujourd'hui pour contribuer à l'étude de ce projet de loi
important. Je suis contente de voir que... Puis oui, effectivement, on tient
compte, là, des recommandations qui avaient été formulées notamment par vos...
votre association, là, concernant la spéculation sur les titres miniers,
professionnalisation, là, disons, de la détention de droits d'exploration
exclusifs. Merci aussi des commentaires, là, que vous formulez pour bonifier le
projet de loi.
J'ai une question pour vous. Parce qu'on
vient d'entendre Nature Québec qui, elle, demande d'aller beaucoup plus loin,
puis on a eu d'autres groupes également, les municipalités, les MRC, qui
demandent notamment, là, certains pouvoirs. J'aimerais vous entendre sur...
Parce qu'il n'y a rien dans votre mémoire, là, je pense, à cet effet-là, mais
sur la demande de la FQM, la Fédération québécoise des municipalités, là, de
retirer l'article 246, comment...
Mme Blanchette Vézina : ...quand
vous voyez ça, là, dans la mesure où c'est ce qui est formulé par certaines
municipalités.
• (10 h 40) •
M. Noël
(Philippe) :Bien, en fait, d'entrée de
jeu, nous, on est là vraiment pour exprimer ce que nos membres des entreprises
du secteur des ressources naturelles, secteur minier, en particulier, nous ont
exprimé. Il y a beaucoup de grogne. Puis je ne vous cacherai pas qu'on... dans
les interventions encore entendues la semaine dernière, là, mon collègue et moi
avons eu des rencontres avec des membres, et ils ne sont pas tendres envers le gouvernement.
Il y a énormément de préoccupations. On dit qu'il y a une incompréhension des
enjeux de la place du Québec dans la transition énergétique, que c'est
impossible actuellement de réussir la transition énergétique si on ne va pas
importer ailleurs. Donc, on est là vraiment pour exprimer peut-être l'avis du
milieu économique. Sur l'article 246, ce n'est pas quelque chose que nous,
on a entendu, mais peut-être que mon collègue pourra renchérir là-dessus.
M. Corbeil (Laurent) : Non,
non plus. Mais cependant, là, on demeure quand même dans le narratif, selon
lequel,là, il y a une augmentation des claims miniers à travers le Québec.
Donc, c'est pour ça qu'on veut ajouter... on veut ajouter, en fait, des
restrictions. Cependant, en parlant justement avec les membres, avec des
personnes dans l'industrie, on se rend bien compte que l'industrie aussi arrive
avec des solutions pour... au final va réduire aussi certains claims miniers,
justement, pour apaiser un petit peu les tensions dans certaines communautés
locales. Donc, c'est pour ça qu'on parlait... vous parliez du processus de
qualification qui va... vraisemblablement va venir par règlement. Puis donc
c'est pour ça qu'on se dit : On devrait écouter aussi ces
recommandations-là, parce que l'industrie minière également a des solutions,
justement, pour essayer de palier un peu cette incompréhension-là, puis de
dire : Bon, bien, on va enlever la spéculation, on va enlever les claims
pour les personnes qui n'ont tout simplement pas l'intention de faire d'exploration,
pour qu'à la fin il y ait une conciliation des usages, puis on arriverait, de
façon réaliste, à une harmonie, en fait, une harmonisation des processus. Donc,
on croit qu'en ce sens-là, le gouvernement, bien, par règlement devrait écouter
en fait certaines recommandations exprimées par l'industrie à cet égard.
Mme Blanchette Vézina : Quelles
autres propositions vous feriez pour améliorer l'acceptabilité sociale? Parce
que plusieurs de vos groupes nous l'ont mentionné, là, c'est un frein au
développement, puis, on le sait, mais la volonté des municipalités, notamment
des citoyens, c'est d'avoir plus d'information, une meilleure information,
savoir où... comment les projets vont être développés. C'est ce qu'on présente
dans le projet de loi. Mais d'un côté, vous nous dites que c'est trop pour
l'industrie. J'aimerais comprendre de quelle manière ça pourrait être fait
autrement.
M. Corbeil (Laurent) : Bien
sûr, bien, déjà le gouvernement a fait des choses dans les derniers mois. On a
vu justement qu'on parlait, là, de la nouvelle autorisation pour les travaux
d'exploration à impact, là, on voit qu'il y a beaucoup aussi de... c'est-à-dire
de l'information que l'entreprise va devoir fournir à la municipalité ou un
conseil de bande, en l'occurrence, vis-à-vis de... les possibles travaux
d'exploration qu'il y aurait à faire. Et ça, ce dialogue-là, cette ouverture de
dialogue va justement permettre une meilleure acceptabilité sociale des
projets.
Donc, aussi dans le mémoire qu'on peut
lire, là, on dit explicitement, en fait, qu'il y a patience aussi, la patience
dans tout ça, parce qu'il y a plusieurs mesures que le gouvernement a mises en
place, dans les derniers mois, puis pour savoir, en fait, l'impact de ces
mesures-là, il faut prendre le temps. Puis donc, là, nous, on considère, avec
ce projet de loi là, on vient rajouter une couche et rajouter une couche. Donc,
on pense que de... d'abord, bien, voyons... voir est-ce que la nouvelle
autorisation pour les travaux d'exploration à impact va permettre de... comme,
pour la reconstruction du dialogue, donc... déjà une solution que vous avez
amenée, en fait.
M. Noël
(Philippe) :Puis, si je peux me
permettre, tu sais, sur la notion d'acceptabilité sociale, autant les
entreprises que les chambres de commerce qu'on représente, tu sais, ils sont en
faveur de processus clairs entre les entreprises et les communautés locales
pour rencontrer les conditions d'acceptabilité sociale. Elles contribuent déjà
beaucoup à ça. Ce qu'on entend, puis là je vais faire écho à ce que certains
membres nous ont exprimé, c'est que, là, on rajoute une nouvelle couche de
réglementation pour peut-être satisfaire certains groupes de la société, pour
qui ce ne sera jamais suffisant, cette notion-là. Donc, on rajoute une couche
de réglementation à une problématique qui n'avait pas lieu d'avoir, dans le
fond, de rajouter une couche de réglementation.
Alors, je vous... on vous met en garde
aujourd'hui, tu sais, de faire attention puis de ne pas tomber trop facilement
dans certains discours qu'on entend chez certains groupes pour qui ça ne sera
jamais assez, il faut toujours en faire davantage, alors que, si on regarde
déjà ce qu'il y a sur la table, il y a déjà des règlements pour justement
prévoir ça et protéger le public.
Mme Blanchette Vézina : Mais
on a quand même entendu plusieurs groupes, je ne sais pas si vous avez écouté
les consultations, là, la semaine dernière, mais des citoyens eux-mêmes, là,
qui souhaitent que l'industrie... que certains pans du territoire soient plus
protégés. Il en demeure que les minéraux appartiennent aux Québécois. Donc, il
est important d'avoir l'adhésion des citoyens...
Mme Blanchette Vézina : ...comment
sont faites les choses. Au-delà du règlement à impact, on apporte des mesures
où on souhaite avoir une meilleure circularité : recycler les minéraux en
amont, pouvoir utiliser les haldes à stériles, là, donc les roches qui sont
déjà extraites du sol. Comment vous voyez qu'on puisse faire... prendre ces
mesures-là? Parce qu'en ce moment il n'y a rien qui permet, là, qu'on puisse le
faire. Ou comment vous voyez que les ajustements pourraient être faits
autrement que par législation, réglementation?
M. Noël
(Philippe) :Mais en ce moment, en fait,
ce qu'on vous dit, c'est qu'il y a suffisamment de réglementations pour
protéger le citoyen et le public en fait par rapport à ça. Donc, si vous en
rajoutez une couche puis ça rend le processus plus complexe, plus long, plus
coûteux pour atteindre même les objectifs du gouvernement et du Québec en
matière économique, il y a déjà des processus qui sont établis. L'industrie
tient à rencontrer les conditions d'acceptabilité sociale parce que c'est plus
facile par la suite de développer un projet. Il y a déjà le BAPE qui existe,
donc... donc là, si on rajoute d'autres complexités en matière réglementaire,
ça rend ça beaucoup plus difficile d'atteindre les objectifs puis les cibles
économiques entre autres, et ça fait en sorte que d'autres juridictions autour
de nous, à l'extérieur du Québec, vont bénéficier en fait de cette lourdeur-là
qu'on trouve ici parce qu'en matière de transformation, si c'est le cas, par
exemple, de la filière batterie, là, bien, ils vont être portés à importer
davantage des ressources naturelles plutôt que de profiter justement de nos
ressources naturelles qui sont exploitées dans un meilleur cadre réglementaire
et environnemental que parfois dans d'autres pays, notamment la Chine.
M. Corbeil (Laurent) : Si je
peux ajouter également, je tiens à dire aussi que, du côté de l'industrie, on a
vraiment une approche collaborative parce que comme on a dit, ça prend
énormément de temps pour démarrer une mine au Québec, et donc, en ce sens-là ou
que ce soit, une question de coût, en fait, la question la plus importante pour
un investisseur, c'est : Est-ce qu'il va y avoir de l'acceptabilité
sociale pour ce projet projet X ou Y? Donc, c'est important pour l'industrie
d'aussi d'amener ce genre de discussions-là puis d'avoir un cadre clair. Donc,
on pense que... comme mon collègue l'a dit, on pense qu'il y a assez de
réglementation justement pour permettre à l'industrie de pouvoir avoir une
activité harmonieuse puis en conciliation avec les autres usages du territoire.
Mme Blanchette Vézina : Je
tiens à vous rassurer, là, on a fait une analyse aussi par rapport au Québec
versus d'autres provinces canadiennes, là, et d'ailleurs dans les années
passées et tout récemment, le Québec est encore reconnu comme étant un
environnement d'affaires très acceptables, là, pour l'industrie reconnue, là, à
l'international. D'ailleurs, notre volonté, c'est vraiment de mettre en place
des conditions qui vont être gagnantes pour développer, là où il y a de
l'acceptabilité sociale, des projets qui sont porteurs pour la décarbonation
notamment. Puis c'est certain, là, que notre volonté de continuer dans ce
sens-là... Mais en même temps, ce qu'on entend depuis une semaine, il y a
clairement un besoin de rapprocher l'industrie des communautés locales, de voir
à ce que ce qui est fait par l'industrie soit mieux connu aussi de la part des
municipalités, des citoyens, mais qu'on collabore et qu'il y ait une meilleure
collaboration, là, dans l'élaboration des projets. Donc, c'est vraiment en ce
sens-là, nous, qu'on met en place les mesures qui sont dans le projet de loi et
convaincus qu'on pourra avoir des projets qui vont se réaliser parce qu'on aura
une meilleure acceptabilité sociale suite à l'adoption de la loi... du projet
de loi.
Vous avez rapidement parlé du Bureau
d'audiences publiques en environnement, qui est une des mesures qui a été
intégrée au projet de loi no 63. Qu'est-ce que vous pensez réellement, là, de
cette disposition?
M. Corbeil (Laurent) : Bien,
essentiellement, c'est une bonne chose, puis plusieurs membres de l'industrie
aussi, le partagent, là. Tu sais, d'être assujettis au processus d'évaluation
du BAPE, ça rend ça plus clair puis plus prévisible pour les entreprises,
c'est-à-dire, tous les projets vont être appliqués, ils vont être assujettis à
ça. Donc, ça, c'est une bonne chose, mais là, c'est une bonne chose parmi
plusieurs petites affaires pas que nous, on considère, dans ce projet de loi là
dans son ensemble. Donc, on pense que c'est un bon morceau, mais ceci étant
dit, voilà, je pense que c'est un parmi plusieurs éléments.
M. Noël
(Philippe) :Mais, si je peux me
permettre, j'aimerais ça peut-être rebondir sur ce que, MMe la ministre, vous
avez dit. Vous savez, au Canada, là, pour répondre aux besoins des... de la
filière batterie entre autres, il faudrait ouvrir 15 nouvelles mines dans la
prochaine décennie, selon des études qui ont été rendues publiques encore dans
les dernières semaines. Et là, on fait, juste davantage complexifier le
processus d'exploration pour arriver à aboutir peut-être sur un potentiel important
et intéressant, pour des investisseurs, pour exploiter une mine. Donc là, c'est
complètement à l'encontre des besoins éventuels. Ce qui va faire en sorte que
si dans une usine, par exemple, la filière batterie souhaite s'approvisionner
en lithium, en nickel...
M. Noël (Philippe) :...en nickel, en graphite, bien, elle n'aura pas le choix
que de s'approvisionner ailleurs qu'au Québec. Puis ça ne veut pas dire les
autres provinces, ça veut dire peut-être la Chine. Donc, ça veut dire peut-être
d'autres pays dans le monde, donc qui exploitent souvent leurs gisements,
peut-être avec des conditions environnementales beaucoup plus souples qu'ici.
Et donc ce qui n'est pas... ce qui n'est pas mieux pour la planète, là.
• (10 h 50) •
Mme Blanchette Vézina : Pour
moi, en fait, l'objectif, c'est vraiment d'avoir un équilibre, là. Si vous
entendez ce qu'on entend depuis une semaine dans l'étude du projet de loi,
c'est qu'il y a beaucoup de gens qui demandent d'aller beaucoup plus loin que
ce qu'on va. Moi, je pense, et on est convaincus au gouvernement qu'on a trouvé
l'équilibre pour se permettre d'avoir des projets miniers qui sont porteurs,
d'intégrer le tout dans notre filière... nos filières de minéraux critiques et
stratégiques, puis de transformation au Québec. Parce qu'il y a la filière
batterie, mais il pourrait y avoir d'autres filières intéressantes pour cette
transformation. D'ailleurs, j'ai des mesures dans le projet de loi qui
permettent de comprendre les minéraux qui sont extraits, d'avoir des meilleures
qualifications. Donc, l'objectif, c'est de mieux connaître, de savoir le
potentiel puis de voir comment on peut l'utiliser dans le meilleur intérêt des
Québécois et des Québécoises.
Donc, j'entendais tout à l'heure que vous
disiez que les gens qui viennent ici nous mentionner qu'il faut aller plus
loin, c'est qu'ils ne connaissent pas le secteur minier. Je vais peut-être
interpréter, là, mais, tu sais, j'aimerais comprendre qu'est-ce qui pourrait
être fait mieux pour concilier les intérêts. Parce que, clairement, il y a des
gens qui s'inquiètent, là, de l'exploration, l'augmentation de l'exploration
minière sur le territoire versus la protection du territoire.
M. Noël
(Philippe) :Bien, d'abord, ce n'est pas
ce que j'ai mentionné. Je pense que, comme mon collègue le disait, puis, comme
je vous disais d'entrée de jeu, l'industrie souhaite rencontrer des conditions
d'acceptabilité sociale. C'est souvent la même question qu'ils ont d'entrée de
jeu, donc, puis, s'il y a des efforts, tu sais, supplémentaires, aller à la
rencontre, des fois, des communautés, j'ai... En tout cas, jusqu'ici, là, dans
les membres qu'on représente, il n'y a pas de fermeture par rapport à ça.
Notre point, c'est d'ajouter de la
réglementation à ce qui existe déjà, c'est contre-productif par rapport à
l'atteinte des objectifs du gouvernement, puis ça va même à l'encontre, je me
permettrais de rajouter ça, parce qu'on fait partie, nous, du comité
gouvernemental sur l'allègement réglementaire et du fardeau administratif, qui
est piloté par le MEIE. Ça va même à l'encontre de ces principes-là, parce
qu'on vient complètement... on vient complètement alourdir le fardeau
réglementaire, administratif des entreprises. Et ça va juste faire en sorte que
les projets vont aboutir moins... moins rapidement. Et donc... alors qu'il y
avait déjà de la réglementation qui était existante. Vous parlez des groupes,
des municipalités, entre autres, qui sont venus vous dire un peu le contraire
de ce qu'on vous dit, mais je pense qu'on n'est pas les seuls non plus qui
avons... qui vous avons parlé de ça, là, de cette grogne-là sur le terrain,
notamment du milieu des ressources naturelles, alors que vous êtes la ministre
responsable des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
sachez-le, notre volonté, c'est de développer des projets qui sont porteurs,
qui ont l'acceptabilité sociale nécessaire pour qu'ils voient le jour. Puis,
pour y arriver, bien, on est convaincus que ça prend une meilleure
prévisibilité puis que les règles du jeu soient claires, autant pour
l'industrie que pour les communautés locales qui vont avoir des projets, qui
vont être en exploration ou éventuellement en exploitation, bien, on a des
mesures dans le projet de loi... avec le BAPE, on retire certaines des
obligations ou on met en place aussi un bureau pour s'assurer d'avoir un bureau
centralisateur des demandes. Donc, je pense qu'on en fait... on en fait
beaucoup pour que les processus soient accélérés, l'idée étant que les projets
voient le jour, mais les projets là où il y a une volonté également du milieu
pour que cette acceptabilité sociale soit là. Puis on a trouvé... on a trouvé
l'équilibre, à mon avis. L'idée, c'est que, quand il y a de l'acceptabilité
sociale ou qu'il y a une levée de boucliers, par la suite, une fois que la
communauté est déjà mobilisée contre un projet, c'est beaucoup plus difficile,
même pour les entreprises, d'arriver à leurs fins. Donc, le projet de loi va en
ce sens-là.
Bien sûr qu'on a entendu également, là, ce
que vous mentionnez par rapport à des questionnements de vos membres, l'idée...
Merci d'ailleurs de vos commentaires, là. Comme je vous dis, l'objectif est
toujours d'améliorer l'environnement d'affaires, mais de s'assurer qu'on le
fait avec une plus grande prévisibilité puis avec également l'assentiment, là,
des communautés lorsque les projets vont voir le jour. Peut-être, en terminant,
est-ce que M. le député d'Abitibi souhaitait intervenir, là, considérant qu'il
a été mentionné... la région, sa région dans les commentaires de la fédération?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
en 40 secondes, vous avez la parole, M. le député d'Abitibi-Est.
M. Dufour : Merci beaucoup de
votre présentation. Un des éléments, je pense, les plus majeurs avec les
groupes qu'on a...
M. Dufour : ...parlé qui
s'opposaient quand même sur certains éléments, c'étaient les fameux TIAM, puis
on semble voir des gens qui... même si c'est un outil qui existe depuis
plusieurs années, on dirait que les gens ne savent pas comment l'utiliser dans
ceux qui voudraient avoir une protection de certains éléments du territoire. Si
vous avez une chance, en tout cas, de répondre tantôt sur cet aspect-là, ce
serait intéressant de vous entendre pourquoi que les TIAM ne font pas toujours
office d'avoir une bonne valeur d'outil pour... justement?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
La période du gouvernement étant écoulé, maintenant c'est le temps de céder la
parole à la députée de Mille-Îles. Vous disposez donc de 12 min 23 s.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, merci à M. Noël et M. Corbeil pour votre présentation. Je
vais avoir une seule question pour vous et ensuite je vais céder la parole à
mon collègue député de Pontiac. Est-ce que... À la lumière, là, de votre
mémoire, est-ce que je comprends que vous êtes contre le projet de loi tel
qu'il est actuellement proposé?
M. Noël
(Philippe) :Oui, absolument, absolument.
Puis d'ailleurs, nous, ce qu'on dit, c'est : Le gouvernement, puis on est
en désaccord, évidemment, avec les orientations du projet de loi... mais
devrait retourner carrément à la table à dessin, revenir avec un projet de loi
qui aiderait plutôt le secteur des ressources naturelles et du développement du
territoire à pouvoir répondre à la demande éventuelle pour rencontrer les
autres objectifs du gouvernement, notamment quand on parle de la filière
batterie, plutôt que de faire profiter des entreprises qui seraient des
entreprises étrangères pour répondre à cette demande-là éventuelle. Donc, oui,
c'est ce qu'on... c'est le point de vue qu'on vous présente aujourd'hui.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
C'est maintenant le temps de céder la parole au député de Pontiac. Vous
disposez de 11 min 18 s.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Bonjour, Bonjour à vous
deux. Merci de nous avoir partagé votre perspective quant au projet de loi.
Puis je dois vous le dire, là, vous êtes assez durs avec le projet de loi dans
votre mémoire en disant que le gouvernement rate complètement sa cible, que le
projet de loi ne résout pas l'incertitude et l'imprévisibilité, en fait, qu'on
va rajouter de l'imprévisibilité au secteur. Là, vous demandez à la ministre de
retourner à la table à dessin puis de revenir avec quelque chose qui
permettrait d'en offrir davantage, de la prévisibilité puis de la stabilité.
Mais moi, ce que j'entends de la ministre depuis un certain temps, là, elle l'a
fait la semaine dernière et le fait encore aujourd'hui, c'est de dire : On
est à la bonne place. Oui, quand il n'y a pas grand monde de content, de part
et d'autre, ça ne veut pas dire qu'on est à la bonne place. Mais, si elle
retourne à la table à dessin, si, effectivement, le gouvernement dit :
O.K., on va... on va prendre une seconde, on va regarder ça, on va vraiment
voir comment on est capables de s'assurer qu'on rencontre nos objectifs,
notamment pour les minéraux stratégiques, mieux que ce qui est présenté là,
c'est quoi, la une chose, parce que vous avez quelques recommandations, là,
mais la une chose qui devrait changer impérativement?
M. Noël
(Philippe) :Bien, en fait, je vais
commencer puis je vais laisser mon collègue compléter au besoin. Mais, sur la
notion de prévisibilité, parce qu'on a entendu justement, dans les dernières
minutes, la ministre dire qu'il va avoir plus de prévisibilité, ça, là-dessus,
on est totalement en désaccord parce qu'il y a plusieurs critères de pouvoir
qui est octroyé au ministre sur une base très floue, très zone grise de
l'intérêt public. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'on va dire par là? Tu sais,
c'est quoi exactement, le critère d'approbation des projets basé sur l'intérêt
public? Donc, pour l'industrie, ça, là, ça nuit vraiment beaucoup à la
prévisibilité. Comme je le disais tout à l'heure, nous on fait vraiment écho
aux entreprises, mais aussi à l'économie régionale, aux chambres de commerce
qui nous ont exprimé leurs préoccupations par rapport à ce projet de loi là,
surtout en provenance des régions ressources, et on pense qu'elles devraient
être écoutées davantage et apporter des modifications. Peut-être
supplémentaires, Laurent, si tu veux continuer.
M. Corbeil (Laurent) : Bien,
essentiellement, Philippe, tu l'as bien dit, là. Mais donc, la question aussi
de l'harmonisation des usages, la conciliation des usages, on n'est pas du tout
là lorsqu'on exclut carrément une industrie de certains territoires. Donc, on
voit, en fait, qu'on en est un petit peu à contresens, là. Du côté aussi de
l'acceptabilité sociale, on avait... on a demandé l'amendement, là, d'un
article, justement, qui oblige les travaux sur chacun des claims. De toute
façon, c'est inutile, en fait, puis ça va juste ajouter, en fait, à cette
problématique-là, en fait, que l'industrie souhaite aussi régler. Et on considère,
nous, que, du côté de l'industrie, on arrive avec des solutions, on veut
arriver à cette espèce de dialogue-là, qui est totalement important, en fait,
pour poursuivre... pour poursuivre, en fait, certains projets, mais, d'un autre
côté, on a aussi des groupes, en fait, qui, comme on l'a dit tantôt, ça ne sera
jamais assez, ça ne sera jamais assez. Donc, au final, nous, on pense que, si
on arrive avec des solutions, en fait, qui viennent alléger le fardeau
réglementaire, administratif, on parlait justement de l'omnibus, le projet de
loi omnibus est arrivé avec ces idées-là... Puis je crois aussi que, dans le
projet de loi... le projet de loi, dans son ensemble, on s'y oppose. Mais il y
a des... il y a certains...
M. Corbeil (Laurent) : ...qui
n'ont pas été très développés, là. On parlait justement du possible règlement
qui viendrait justement pour le processus de qualification des droits exclusifs
d'exploration. Ça, c'est quelque chose qui peut être superintéressant, qui peut
bien encadrer non seulement l'industrie, mais aussi rassurer les populations
locales. Donc, on pense que de retourner à la table à dessin, ça ne veut pas
juste non plus dire de tout, tout, tout effacer, c'est simplement aussi de
réutiliser certains points puis de rebâtir un projet de loi qui répond vraiment
aux exigences, aux orientations du gouvernement, là, à l'égard de l'importance,
là, des... bien, on parlait des minéraux critiques et stratégiques, mais donc
les ressources premières.
• (11 heures) •
M. Fortin :Bien, dans le fond, là, si je vous entends bien, d'un côté
vous voyez un gouvernement qui dit et qui répète souvent que ces filières
stratégiques là sont importantes, sont cruciales pour l'avenir du Québec, mais
en même temps qui présente un projet de loi comme celui-là, qui fait en sorte
que ces filières-là vont s'approvisionner à l'extérieur, parce que c'est ça que
vous voyez avec le projet de loi, là, non seulement pour aller chercher ces
minerais stratégiques là, mais aussi pour la transformation initiale, si je ne
me trompe pas.
M. Noël
(Philippe) :Là, on parle entre 20 et 27
mines en exploitation en ce moment au Québec, et ce n'est pas suffisant au
total par rapport aux besoins éventuels du développement de la filière
batterie. Et là ça prend 15 ans, jusqu'à 15 ans, pour développer un projet,
pour l'amener en phase d'exploitation, parce qu'il y a environ 660 permis et
autorisations à obtenir.
D'ailleurs, le ministre qui était
responsable, en 2019, des ressources naturelles s'était engagé à justement
réduire considérablement ce nombre-là. Quand on en parle au gouvernement, que
ce soit du côté du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie ou
des Ressources naturelles, on n'a pas beaucoup d'informations. Donc, si le
nombre a diminué substantiellement, ça ne se voit pas encore sur le terrain.
Puis, pendant ce temps-là, ailleurs, où est-ce qu'ils sont en mode course
contre la montre pour développer des projets, bien, on parle d'une... d'un
rythme d'autorisation totale entre trois et quatre ans. Donc, on est
complètement ailleurs, puis on va devoir importer nos ressources naturelles
pour répondre à cette demande-là, notamment du secteur manufacturier québécois.
Puis on a la chance de représenter pas
juste un secteur, le secteur des ressources naturelles, on représente aussi le
secteur manufacturier, on représente des régions avec les chambres de commerce,
donc autant les matières premières que la transformation. Ça fait que c'est
pour ça qu'on fait écho à ça puis cette grogne-là, puis c'est pour ça qu'on est
peut-être sévères à ce niveau-là aussi de notre côté.
M. Fortin :Pouvez-vous répéter ce que... ce que vous venez de dire,
là, juste pour qu'on comprenne bien les chiffres, là, le nombre de permis
nécessaires avant l'exploration d'une mine au Québec ou l'exploitation d'une
mine au Québec?
M. Noël
(Philippe) :C'était 660.
M. Fortin :660.
M. Noël
(Philippe) :Et c'était... Et c'était le
chiffre, d'ailleurs, du ministre responsable à l'époque, en 2019.
M. Fortin :Et vous ne pensez pas que ça a changé beaucoup ou du tout
depuis?
M. Noël
(Philippe) :La semaine dernière, c'était
un sujet de conversation avec nos membres du secteur, puis on se disait :
Si ça a changé, bien, l'industrie n'est pas au courant. Donc, c'est un peu ce
qui en est sorti, de nos discussions.
M. Fortin :O.K. C'est quand même... C'est quand même l'industrie qui
fait les demandes pour ces permis-là, j'ose croire, donc... Puis vous avez
dit : Le processus d'autorisation, dans d'autres juridictions, peut être
trois, quatre ans, puis ici le processus total pour lancer une mine, c'est
environ 15 ans. Mais le processus d'autorisation pour les permis, là, au
Québec, d'après vous, c'est combien à peu près? C'est combien de temps à peu
près?
M. Noël
(Philippe) :C'est du cas par cas. C'est
du cas par cas.
M. Fortin :O.K.
M. Noël
(Philippe) :C'est en fonction de
l'autorisation. Même... Même, des fois, on pose la question au gouvernement,
ils ne sont pas au courant, notamment. Donc, il y avait un exercice de
réflexion qu'il avait entamé en 2019, puis depuis, c'est... depuis cinq ans, on
n'a pas eu de développement là-dessus, là. Ça fait qu'on se posait un peu la
question, même en marge des travaux sur l'allègement réglementaire puis du
fardeau administratif. Le MEIE, avec qui on a de très bons échanges là-dessus,
se pose également cette question-là.
M. Fortin :O.K. Dans toutes ces demandes de permis là, là, est-ce
qu'il y en a qui, selon vous, selon vos membres, semblent complètement soit
superflues, dépassées, qui ne font plus aucun sens? Est-ce que vous avez des
suggestions pour nous à ce niveau-là aujourd'hui, de dire : Ça, là, ça
avait peut-être sa raison d'être à un moment donné, mais là on ne la voit plus?
M. Noël (Philippe) :Bien, on a souvent posé cette question-là parce que
nous-mêmes, on n'a peut-être pas la capacité de faire cette liste-là de 660,
puis c'est pour ça qu'on était un peu fatigants, même, avec cette question-là,
d'avoir cette liste-là pour justement arriver auprès de l'industrie puis faire
cette demande-là, parce qu'il y a beaucoup de... il y a beaucoup de
questionnements, même, des acteurs sur certaines autorisations. Là, je ne suis
pas en mesure de vous donner des... pour l'instant, tant qu'on n'a pas accès à
cette liste-là, des précisions par rapport à ça.
M. Fortin :Là, je reviens à la base, là, avec probablement ma dernière
question, là, mais je reviens à la base, là, on a tous vu les rapports récents
qui nous disent que ça va prendre beaucoup plus de mines au Québec si on veut
s'assurer de bien approvisionner nos filières stratégiques à nous, au Québec.
D'après vous, ce projet de loi là ne nous approche aucunement de cet
objectif-là...
11 h (version non révisée)
M. Noël
(Philippe) :...absolument pas.
M. Fortin :O.K.. C'est bon, c'est bon pour moi, M. le Président. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. C'est maintenant le moment de céder la parole à Mme la députée
de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Pour
combien de temps?
Le Président (M. Montigny) :
Je vous donne ça. C'est plus que 4 minutes.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Merci beaucoup pour votre présentation. J'ai deux principales questions.
Tout d'abord concernant, pardon, la rétribution des redevances minières de
façon régionale et locale. On a entendu plusieurs acteurs nous parler de
retombées économiques locales et d'augmenter ces retombées en créant soit des
fonds de diversification économique, soit de redistribuer aux MRC les
redevances qui sont retenues de la part de l'exploitation minière. J'aimerais
ça avoir votre avis là-dessus.
M. Noël
(Philippe) :Bien c'est comme tu veux.
O.K. je vais y aller. En fait, sur les redevances minières, il ne faut pas
oublier qu'on est en constante compétition avec les états autour de nous, avec
les autres juridictions. Donc, pour l'instant on n'entend pas de critiques par
rapport aux redevances minières, c'est même... Nous-mêmes, on a même adressé
cette question-là dans les dernières années auprès de nos membres, puis des
entreprises du secteur minier. Mais ce qu'on entend, c'est qu'ailleurs les
redevances sont inférieures, pour ne pas dire quasi inexistantes dans certains
cas. Donc c'est... Il faut être prudent quand vient le temps de demander
davantage à l'industrie qui, des fois, n'est pas en mesure de peut-être
répondre à ce souhait-là d'augmenter les redevances minières, alors que dans d'autres
juridictions dans le monde, on est plutôt à contre-courant d'une augmentation
des redevances minières, là.
Mme Zaga Mendez : Oui, j'entends
et bien c'est plutôt pour... au-delà de l'augmentation, de les redistribuer
localement. C'est-à-dire que ça ne va pas seulement centraliser, mais donner
une partie de ces redevances-là aux municipalités, aux MRC.
M. Noël
(Philippe) :Bien, plutôt que le
gouvernement du Québec, par exemple. Bien, là-dessus, là-dessus, on n'a pas eu
des discussions avec nos membres sur la redistribution des redevances minières.
Donc, ce serait difficile pour nous de se prononcer sur cette question-là
spécifiquement. Si c'est quelque chose qui n'augmente pas le niveau de
redevances minières, mais qui permettrait d'avoir plus d'acceptabilité sociale.
Je suis convaincu peut-être que les membres seraient en faveur et favorables à
ça, là.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Et j'avais une autre question. On a entendu beaucoup les municipalités, MRC
nous parler de la préséance du droit minier comparé aux plans de développement économique
même des régions. Tout à l'heure, vous parliez du dynamisme économique des
différentes régions, mais j'aimerais entendre un peu là-dessus, parce que d'un
côté, des MRC qui travaillent avec différentes chambres de commerce un peu
partout, font des plans de développement régional et qui aimeraient que ces
plans-là à une préséance sur le droit minier, qui peuvent inclure bien sûr des
dispositions pour favoriser l'exploration et l'exploitation. Donc, j'aimerais
ça vous entendre sur qu'est-ce qui devrait avoir préséance dans ces situations.
M. Corbeil (Laurent) : On
devrait quand même poursuivre avec, en fait, le statu quo parce que, bien, les
ressources naturelles, en fait, c'est... je vais utiliser le terme parce que je
n'en trouve pas un meilleur pour l'instant, mais la propriété de la nation
québécoise et de l'État québécois dans son ensemble. Donc, si, en fait, on
réduit ça, je veux dire, à prendre des décisions un peu plus géographiquement
différentes, on va vraiment arriver avec des décisions, en fait, qui peuvent
être vraiment aux antipodes, là, d'une région à une autre qui est limitrophe,
on va vraiment avoir plus de problématiques selon nous, probablement plus d'autorisations.
On parlait justement de réduction de tous ces délais-là. On pense que
justement, si on maintient comme ça la préférence à la loi sur les mines,
sur... on considère que ça serait mieux, en fait, pour l'économie régionale et
puis bien, l'économie nationale du Québec.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Il reste quelques secondes, une minute...
Le Président (M. Montigny) :
1 min 40 s.
Mme Zaga Mendez : Je vous
laisse ça, monsieur, si jamais vous voulez ajouter quelque chose, un message à
la commission.
M. Noël
(Philippe) :Je vais me permettre, parce
que vous avez parlé justement des plans de développement économique des MRC. La
collaboration n'est pas parfaite, là, en ce moment, là. Donc, avec les acteurs
locaux, il y a des MRC et avec les chambres de commerce et d'autres acteurs de
développement économique où ça fonctionne très bien, que d'autres MRC où c'est
très difficile, il y a un manque de communication. Donc, c'est quelque chose
que nous, on a, on a, on se fait encore parler récemment, là, dans les derniers
mois, là, il y a une quasi quasi-absence de communication parfois qui qui fait
mal, je pense à l'acteur, aux acteurs économiques local donc... Donc, peut-être
de vous sensibiliser à ça puisque vous nous en parlez, là, en même temps.
Mme Zaga Mendez : Je vous
remercie.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. Donc, je vous remercie pour votre contribution aux travaux.
Avant de conclure les auditions, je procède au dépôt...
Le Président (M. Montigny) : ...les
mémoires des personnes et des organismes qui n'ont pas été entendus lors des
auditions publiques.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 10)