Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 19 octobre 2023
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Vol. 47 N° 13
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 28, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je vous
souhaite la bienvenue et je demanderais à toutes les personnes présentes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
aux consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi no 28,
Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires
et de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles. M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Non, M. le
Président, aucun remplacement.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous débutons ce matin par les remarques préliminaires, puis nous entendrons
par la suite les organismes suivants, soit l'Union des producteurs agricoles et
la Fédération de la relève agricole du Québec.
Donc, j'invite maintenant le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation à faire ses remarques préliminaires. M. le
ministre, vous disposez de six minutes. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. C'est un plaisir. C'est la première fois que j'ai le
plaisir de travailler avec vous à titre de président de la commission. Alors,
très, très heureux. Je veux souligner mon collègue, le député de Pontiac.
Maintenant, ça fait quelques fois qu'on collabore sur des projets de loi. Ma
collègue de...
M. Lamontagne : ...de Verdun,
très heureux de faire ce travail avec vous. Puis je veux aussi souligner la
présence de mon alma mater au mon cabinet, ma directrice de cabinet Geneviève
Belisle, et puis aussi la sous-ministre adjointe aux politiques
bioalimentaires, aux programmes et à l'innovation, Anne Boucher. Après ça, on a
Luc, qui est avec nous, Luc Castonguay et Pierre Dumoulin. Et puis, une des
choses qui est agréable aujourd'hui, Anne, qui est sous-ministre depuis un
bout, bien, c'est la première fois qu'elle est en commission parlementaire pour
un projet de loi. Très heureux. Et puis on a la même chose avec Luc qui, je
crois... en commission parlementaire pour un projet de loi. Alors, tout le
monde, soyez les bienvenus, puis mes collègues qui sont membres de la
commission, collègues du gouvernement. Très heureux. On a déjà eu... Dans le
passé, on a eu d'autres projets de loi avec d'autres sortes d'échanges, puis on
a eu quand même... on a fait le tour ensemble du pourquoi on est ici
aujourd'hui, puis très heureux que vous soyez en soutien pour ce travail-là.
Bien, écoutez, le projet de loi
n° 28, que j'ai présenté au mois de juin, essentiellement, il vient de
toucher deux lois qui sont importantes, là, pour l'agriculture au Québec. Une
première loi, bien, c'est la loi, dans les années 70, qui a créé une
accréditation unique pour venir représenter les agriculteurs et les
agricultrices du Québec, et puis, qui était la loi P-29, je crois, ou... P-28,
excusez-moi, P-28. Et puis une deuxième loi qui est aussi très importante pour
l'agriculture et toute la mise en marché agricole au Québec, c'est la Loi sur
la mise en marché des produits agricoles, alimentaires puis de la pêche au
Québec, qui... essentiellement cette loi-là vient faire en sorte que la Régie,
qui a le mandat d'administrer et d'opérationnaliser la loi, par ses décisions
et ses analyses, fait en sorte de s'assurer qu'il y a une mise en marché
ordonnée de toute l'activité de production agricole et, ultimement, de mise en
marché agricole au Québec.
Et puis, cette loi-là, la Loi sur les
producteurs agricoles, a été adoptée, je pense, c'est 1972, la loi sur la mise
en marché, il y a très longtemps. Et puis, depuis l'adoption de cette loi là,
bien, on a vu une évolution importante dans les formes juridiques, si on veut,
d'exploitants agricoles au Québec. Mais aussi on a vu une une diversité accrue
au niveau des modèles agricoles, mais aussi de l'ampleur des exploitations
agricoles qui fait en sorte que les... la réglementation qui est mise à la
disposition de l'accréditation unique qui est l'UPA au Québec pour être capable
de cotiser ses membres puis s'administrer aujourd'hui est un peu déconnectée,
si on veut, de la réalité des différentes entreprises. Puis ça fait un certain
nombre d'années que l'Union des producteurs agricoles demande au gouvernement
de venir aider, de faire une modification à la loi qui vont leur permettre
d'avoir davantage de flexibilité, mais qui vont permettre aussi de pouvoir accommoder
davantage, bien, c'est ce qu'on nous explique, c'est ce qu'on nous a expliqué,
de pouvoir accommoder davantage la diversité des modèles agricoles qu'on a sur
le Québec, l'ampleur ou... des fois, les plus petites entreprises... de pouvoir
se donner une flexibilité pour faire en sorte de pouvoir ajuster sa façon de
cotiser ses membres pour, après ça, être en mesure de leur rendre les meilleurs
services possibles.
Et puis, à l'origine, quand... ça fait
quand même plusieurs années que je suis en poste puis ça fait plusieurs années
que l'Union des producteurs agricoles m'a parlé de ce dossier. Et puis une
chose qui était très importante pour moi, c'est que, si on était pour
intervenir, bien, c'était dans un contexte où il y aurait... il y aurait un très,
très, très grand soutien auprès de leur organisation, au sein de l'organisation
pour les modifications qu'ils demandaient d'apporter. Et puis, il y a un
travail qui a été fait de la part de l'UPA auprès de ses membres. Et puis ils
sont revenus avec une démonstration importante, là, qu'effectivement il y avait
un soutien pour faire en sorte de modifier, si on veut, ce qui est prévu dans
la loi aujourd'hui au niveau des cotisations.
• (11 h 30) •
Et puis nous aussi, ce qui est important,
c'est de faire en sorte que... une fois qu'une loi serait adoptée pour leur
donner ces nouveaux pouvoirs là, bien, ce qui est important aussi, c'est qu'une
fois que l'UPA aurait convenu des nouvelles modalités de cotisation et de
financement, bien, tout ça va devoir être approuvé par la Régie des marchés
agricoles. Ça fait que ce n'est pas comme un chèque en blanc qui leur est
donné : Bien, maintenant, on change de loi, puis vous pouvez faire ce que
vous voulez, c'est-à-dire on leur donne des outils, des moyens additionnels pour
être plus représentatifs des...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...si on veut,
de tous leurs membres, mais, après ça, ils ont cette responsabilité-là de faire
en sorte d'avoir l'adhésion totale de leurs membres envers les gestes qu'ils
veulent poser, puis, après ça, de présenter ça à la Régie des marchés agricoles
pour que tout ça puisse être entériné, puisse être mis en application.
Alors, aujourd'hui, on va avoir l'occasion,
là, d'entendre cinq groupes qui ont soumis des mémoires et puis qui vont nous
partager un peu leurs commentaires par rapport au projet de loi, puis aussi on
va avoir l'occasion, pour toute la journée, de pouvoir poser des questions,
pour avoir les réponses, là, aux questions, aux explications supplémentaires qu'on
veut avoir. Alors, très heureux d'être ici, là, dans le cadre de l'étude du
projet de loi no 28, M. le Président. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. J'invite maintenant le porte-parole de l'opposition
officielle à faire ses remarques préliminaires pour une durée de 4min 30s. M.
le député, la parole est à vous.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Bien, bonjour, chers collègues.
Bonjour, tout le monde. Je vais peut-être commencer en remerciant le ministre d'avoir
déposé le projet de loi parce que, juste d'un point de vue bien personnel, il
change mon mal de place. Ça fait longtemps que j'étais à la même commission
parlementaire puis j'avais hâte de faire autre chose, du moins, d'une journée.
Donc, merci de me permettre ça. Mais, surtout, je pense que c'est un... Et ne
vous en faites pas, Mme la sous-ministre, je pense que ça va bien aller, l'étude
de votre premier projet de loi, ce n'est pas le plus controversé que le
ministre a déposé à ce jour, alors ça devrait quand même aller relativement
rondement.
Le sujet, là, que le ministre a expliqué
de long en large, je ne referai pas les explications, M. le Président, il est
important pour, disons, refléter la réalité des exploitations agricoles en 2023
et pour les années à venir. Les modèles agricoles changent, les façons de faire
se... progressent, disons, et les structures d'actionnariat aussi des
différentes exploitations agricoles ne sont pas les mêmes qu'on a toujours
connues par le passé. Alors, c'est important d'avoir une façon, une structure
de financement qui peut-être peut refléter une réalité, la réalité d'aujourd'hui
et celle des prochaines années. Alors, de répondre à une demande de longue date
de l'Union des producteurs agricoles, ça nous apparaît positif.
C'est pour ça qu'on a voté pour le
principe. C'est pour ça qu'on va être ici et qu'on va être constructif au cours
de l'étude. Il n'y a jamais un projet de loi qui est parfait au moment où il
est déposé, alors, très certainement, il y aura des... et on a commencé à les
voir dans les différents mémoires qui ont été déposés à la commission, des
modifications à débattre. Alors, on le fera dans un esprit constructif, parce
que la base, le principe du projet de loi, il est positif, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. J'inviterais maintenant la porte-parole du deuxième groupe d'opposition,
Mme la députée... pour vos remarques préliminaires, pardon, vous bénéficiez d'une
durée de 1 min 30 s. La parole est à vous.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je veux aussi commencer par saluer M. le ministre, la banquette
ministérielle, le collègue de l'opposition, puis je veux saluer aussi le projet
de loi, pour lequel nous... bien, que nous appuyons. Nous sommes très contents
de voir ces changements, que ce soit dans la loi de mise en marché des produits
agricoles ou la loi régissant... La Loi sur les producteurs agricoles, des
changements qui sont demandés par le milieu depuis des années. Et ça va nous permettre
d'avoir des dispositions qui reflètent la réalité de l'agriculture québécoise,
une réalité de plus en plus diversifiée avec... que ce soit en termes de
productions, en termes des tailles et des natures, une flexibilité, que a déjà
été mentionnée, puis, bien sûr, en ayant une pensée pour la relève, pour nos
producteurs de petite taille, pour l'avenir de l'agriculture du Québec.
Alors, dans ce sens, nous allons... nous n'appuyons
pas seulement le projet de loi, nous abordons... j'aborde la commission avec un
esprit de collaboration, d'écoute envers les groupes qui vont présenter leurs
mémoires aujourd'hui, puis, bien sûr, travailler pour avoir le meilleur
résultat possible. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée, pour ces remarques préliminaires. Nous allons maintenant
débuter les auditions.
Je souhaite donc la bienvenue aux
représentants de l'Union des producteurs agricoles, et je vous rappelle que
vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la
période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter et à commencer votre exposé.
M. Caron (Martin) : Merci, M.
le Président. M. le ministre, Mmes et MM. les députés, bien heureux d'être avec
vous aujourd'hui pour présenter. D'ailleurs, je me présente, Martin Caron,
président général de l'UPA, mais, avant toute chose, producteur laitier, de
céréales et de légumes de transformation à Louiseville, en Mauricie. Je suis
accompagné de Charles-Félix Ross, qui est directeur général de l'UPA, et de
Diane Simard, qui est directrice des affaires juridiques à l'UPA.
L'UPA accueille très favorablement le
projet de loi no 28, qui propose des changements qui répondent de façon...
M. Caron (Martin) : ...sont
positives à la préoccupation exprimée par les producteurs agricoles depuis
plusieurs années. Grâce au projet de loi n° 28, le cadre législatif
finançant les associations accréditées du monde agricole sera modernisé, et
l'UPA appuie son adoption. Le projet de loi n° 28 est court, il prévoit
trois articles seulement, mais trois articles d'importance capitale pour le
monde agricole. En fait, il modifie deux lois, la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles, alimentaires et de la pêche, ainsi que la Loi des producteurs
agricoles. Dans ces deux cas, les modifications permettront aux associations
accréditées d'établir les montants de contribution et des cotisations exigibles
des personnes qui les représentent, en fonction de paramètres mieux adaptés à
la réalité du milieu agricole d'aujourd'hui.
D'une part, le projet de loi modifie...
sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche.
Cette loi permet notamment aux associations de fixer des contributions pour se
financer. Avec l'article 1 du p.l. n° 28, le montant des contributions que
pourront fixer les associations pourra être calculé selon le volume de produits
de mise en marché, la superficie cultivée ou exploitée, ou d'autres paramètres
équivalents acceptés par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du
Québec. Selon la loi actuelle, il revient à chaque association de fixer des
paramètres appropriés pour déterminer le montant de cette contribution, sans
avoir des balises claires. Certaines choisissent une contribution annuelle mixte,
mais il est possible, voire probable que les associations hésitent à utiliser
d'autres paramètres, puisque la loi de la mise en marché ne le prévoit pas
explicitement. Or, avec ce changement à la loi sur la mise en marché, on donne
aux associations des paramètres qui leur permettraient de financer leurs
activités avec flexibilité, pérennité et équité.
Par ailleurs, l'UPA estime que le présent
projet de loi constitue l'occasion toute désignée, pour le législateur,
d'apporter une précision à la loi de la mise en marché afin d'assurer qu'une
association accréditée puisse déterminer les renseignements et les documents
que les personnes visées par l'accréditation doivent fournir pour l'application
de son règlement de contribution.
D'autre part, le p.l. n° 28 modifie
la Loi sur les producteurs agricoles. En vertu de cette loi, à titre
d'association accréditée, l'UPA peut imposer, par règlement, une cotisation
annuelle aux producteurs agricoles. Selon la loi actuelle, elle est, toutefois,
limitée à adopter un règlement prévoyant une cotisation annuelle basée sur la
structure juridique des entreprises agricoles, soit, notamment, une structure
telle que les producteurs agricoles individuels, les sociétés en nom collectif,
les personnes morales. Or, depuis plusieurs années déjà, force est de constater
que le seul critère du régime juridique d'une entreprise n'est plus adéquat
pour moduler la cotisation obligatoire annuelle.
La rigidité de la loi actuelle freine
l'UPA dans la volonté de répondre aux besoins des producteurs agricoles.
Certains producteurs, notamment des exploitants de petites fermes ou, encore,
des fermes en démarrage, remettent en question les modalités de fixation de la
cotisation, qu'ils jugent inéquitables, et soutiennent que la cotisation est disproportionnée
au regard de leurs revenus agricoles. Par exemple, une petite ferme, qui a des
revenus très modestes, paie le même montant de cotisation qu'une entreprise
agricole de grande envergure si elle est incorporée. L'UPA n'a, actuellement,
aucune flexibilité pour prévoir une cotisation modulée sur d'autres critères
variables que celui de la structure juridique des entreprises.
• (11 h 40) •
L'UPA estime que les modifications
législatives envisagées ont, justement, pour objet de répondre à leurs préoccupations.
Avec l'adoption du projet de loi n° 28, l'UPA pourra tenir compte de
nouveaux paramètres pour fixer les cotisations, des paramètres que les
producteurs auront eux-mêmes choisis à la suite de consultations. Par exemple,
le revenu des producteurs pourrait être choisi comme paramètre. D'ailleurs,
dans d'autres secteurs d'activité syndiqués, la cotisation est souvent modulée
en fonction du salaire des travailleurs. Il s'agit d'un paramètre reconnu, dans
le monde syndical, comme étant équitable.
La modification proposée au p.l.
n° 28 permettrait à l'association accréditée d'avoir une plus grande
flexibilité pour établir les montants des cotisations et de fixer ceux-ci à
partir de critères variables, équitables et adaptés à la réalité du monde agricole
d'aujourd'hui. Cette répartition plus équitable du financement...
M. Caron (Martin) : ...est
souhaitée par les producteurs depuis longtemps. Ces derniers ont été consultés
à maintes reprises sur la question du financement au cours des cinq dernières
années. Les différentes résolutions adoptées lors des derniers congrès de l'UPA
en font foi. Elles sont annexées à notre mémoire.
Aussi, la position de l'UPA à l'égard des
modifications proposées par le p.l. 28 est le fruit d'un solide et remarquable consensus,
hautement inclusif, documenté et mûrement réfléchi. En fait, depuis 2017, le
congrès de l'UPA s'est prononcé à trois reprises en faveur d'un changement
législatif qui permettrait de mettre en place une méthode de financement plus
équitable pour les producteurs.
D'abord, dans une résolution adaptée en
2017, les producteurs de l'UPA demandent de mettre en place une méthode de
financement équitable par et pour tous les producteurs, ainsi que d'entamer des
pourparlers avec le gouvernement du Québec afin de modifier le paragraphe 2 de
l'article 31 de la Loi sur les producteurs agricoles concernant les paramètres
de fixation des cotisations.
Par la suite, en 2019 et 2021, les
producteurs réitèrent la même demande à l'UPA. Au cours des dernières années,
lors de chaque congrès général de l'UPA, les perspectives d'une nouvelle
méthode de financement ont été discutées en détail. Les modifications proposées
par le p.l. 28 reflètent la volonté de la très grande majorité des producteurs.
Suivant l'adoption du p.l. 28, l'UPA
consultera à nouveau les producteurs agricoles. Différents forums de
consultation auront lieu au cours des prochains mois. Ce sont donc les
producteurs agricoles qui choisiront les nouveaux paramètres de fixation des
cotisations annuelles.
Depuis sa fondation, il y a près de 100
ans, l'UPA rassemble les producteurs agricoles de toutes les régions du Québec
et de tous les secteurs de spécialités. L'UPA a su s'adapter aux enjeux de
l'heure et demeure bien au fait du contexte évolutif du milieu agricole. Par
exemple, il est un interlocuteur de premier plan en matière de protection du
territoire agricole, de changements climatiques, d'agroenvironnement,
d'autonomie et sécurité alimentaire. Elle est proactive en matière de
prévention, santé et sécurité au travail, et se préoccupe de trouver des
solutions au problème criant de la rareté de la main-d'œuvre. Sur le plan de la
formation, elle multiplie les initiatives pour assurer le professionnalisme de
ses membres et donner un soutien à la relève. Enfin, elle reconnaît les
différents modèles d'agriculture. L'UPA contribue notamment au développement de
la production bio avec la table de développement de la production bio et
encourage l'agriculture de proximité dans la perspective d'une richesse pour
nos régions. Le Québec joue un rôle de leader au Canada dans le développement
des marchés de proximité et il faut continuer.
L'UPA est aussi à l'origine du mouvement
Mangeons local plus que jamais, qui connaît des grands succès. En fait, les
agricultrices et agriculteurs du Québec participent chaque jour à l'avancée
d'un projet de société, soit de nourrir les citoyennes et citoyens.
La modernisation du cadre législatif du
financement des associations accréditées est une mesure demandée depuis des années
par le monde agricole pour refléter les réalités d'aujourd'hui. Le projet de
loi no 28 donne flexibilité, pérennité et équité. Suivant l'adoption du p.l.
28, les associations accréditées pourront moduler les contributions et la
cotisation sur la base de paramètres plus équitables, lesquels pourront
d'ailleurs s'ajuster au fil du temps selon l'évolution du portrait agricole. Ce
projet de loi constitue une avancée importante pour le monde agricole. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
pour votre exposé, M. Caron. Nous allons maintenant procéder à la période
d'échange. M. le ministre, la parole est à vous, vous disposez de 16min 30 s.
M. Lamontagne : 16 min 30 s,
vous m'avez dit?
Le Président (M. St-Louis) : Exact.
M. Lamontagne : Merci. Merci,
M. le Président. Salutations, M. Caron, M. Ross. On est des habitués de se
rencontrer à l'occasion. Des fois, on a des choses à discuter ensemble. Mme
Simard, première fois que je vous rencontre, c'est un plaisir.
Bien, un, juste la genèse, un peu. Quand,
à titre de ministre de l'Agriculture, je me fais interpeller par l'UPA pour me
parler de différents enjeux qui touchent l'agriculture, bien, je vous dirais
que je suis tout en écoute. Puis il peut arriver, des fois, qu'on n'est pas
d'accord, il peut arriver, des fois, qu'on prend des décisions qui ne font pas
leur affaire, puis, s'il y a de la chaleur qui vient avec ça, bien, moi, comme
ministre, je n'ai pas de problème avec ça.
Par contre, quand ils viennent me voir
puis ils me disent : Bien, écoute, nous autres, on aimerait ça que tu te
mettes le nez dans nos affaires syndicales, que tu viennes changer la loi pour
que, nous autres, on puisse faire des choses...
M. Lamontagne : ...choses
différentes avec nos membres. Là, j'ai dit : Un instant, moi, mon premier
travail, ce n'est pas de me mêler des affaires syndicales de l'UPA. Mes
affaires, moi, c'est de m'occuper de l'agriculture, d'alimentation, des
pêcheries au Québec. Ça fait que j'ai dit : Si on est pour contempler la
possibilité d'aller faire les modifications que vous nous demandez, bien, vous
allez nous faire la démonstration qu'il y a une adhésion de la part de tous vos
membres, qui sont des milliers, pour faire en sorte qu'ultimement bien, si des
gens pourraient avoir de la chaleur en fonction des gestes qui vont être posés,
bien, que ce ne soit pas le ministre qui les ramasse, c'est que ce soient vous
autres qui ramassent cette chaleur-là.
Puis, jusqu'à maintenant, puis on l'a eu
avec le mémoire, les différentes résolutions, tout ça, qui ont été déposées,
vous avez fait la démonstration, de façon tout à fait adéquate, que vous avez
fait votre démarche, puis vous êtes allés chercher, vraiment, l'adhésion de vos
membres. Mais, tantôt, je mentionnais que d'adopter ces changements-là, qui
vont venir affecter, dans un premier temps, la Loi sur les producteurs
agricoles, mais aussi la loi sur la mise en marché... Parce que l'idée, en
arrière de tout ça, c'est de faire en sorte qu'on va donner ce... on va donner
de la flexibilité à l'UPA au niveau de ses cotisations, mais il faut s'assurer
qu'on donne la même flexibilité à la Régie des marchés agricoles pour être
capable d'opérationnaliser, si on veut, ce que l'UPA va suggérer de faire. Puis
les signaux que la régie nous avait envoyés, c'est qu'il y avait des zones
grises, un peu, puis qu'ils avaient besoin de faire la modification qu'on va
faire à la loi pour faire en sorte qu'ils puissent être tout à fait miroir,
avec, un peu, ce qu'on va accorder à l'UPA.
Ça fait que, dans ce contexte-là, jusqu'à
aujourd'hui, vous semblez... pas «vous semblez», vous avez fait vos devoirs
pour nous assurer, là, qu'il y avait l'adhésion de vos membres, mais j'aimerais
ça que vous nous entreteniez, là, sur les étapes à venir. Parce que, tantôt,
j'expliquais que ce n'est pas un chèque en blanc qu'on vous donne, puis
l'adhésion des gens à ce que vous allez vouloir mettre en place, bien, il doit
y avoir encore des consultations additionnelles, il y a des étapes qui vont
être faites. Ça fait que j'aimerais ça, là, pour notre bénéfice à tout le
monde, là, que vous nous expliquiez un peu les étapes qui restent à venir, là,
avant que ces changements-là puissent, finalement, s'opérationnaliser, là.
M. Caron (Martin) : Bien,
merci de la question, M. le ministre. Et puis, d'entrée de jeu, c'est sûr,
quand on est l'association accréditée, c'est des grandes obligations, et il
faut être capable de livrer par rapport à ces obligations-là, et c'est notre
cas présentement, entre autres. Je vous dirais, moi, dans les prochaines étapes
qui arrivent, c'est qu'un coup que le projet de loi est adopté ici c'est sûr
qu'il va rester, nous, à le présenter au conseil général, ensuite de ça, au
congrès de l'UPA, qui s'en vient très bientôt, au mois de décembre, et ensuite
de ça, bien, il va être déposé au niveau de la Régie des marchés agricoles.
Pour ce qui est, ensuite de ça, de la
consultation, on a fait une consultation en amont. On va refaire la même
consultation avec nos groupes. Pour vous expliquer, c'est qu'on a... chacun des
syndicats locaux qu'on parle sont en lien avec les MRC. Donc, il y a des
consultations qui se font par les syndicats locaux, où est-ce que tous les
producteurs peuvent aller se présenter, et les consultations sont identifiées.
Ensuite de ça, on arrive, après ça, à un niveau régional pour... ces mêmes
consultations là arrivent au niveau régional, et, après ça, bien, ça arrive au
congrès de l'UPA, où est-ce que, là, c'est les délégués qui représentent
l'ensemble. Les consultations, vraiment, commencent à la base et vont jusqu'en
haut.
Ça fait que c'est pour ça qu'on vous dit
que... C'est les producteurs qui choisissent, comme ça a été fait,
présentement, pour la proposition. Déjà, on a des choses qui ont été mises en
place. Les gens nous ont parlé qu'il faudrait avoir le critère du revenu brut,
entre autres. On nous a parlé, peut-être, de mettre entre quatre à six strates,
et, déjà là, dans nos consultations qu'on a faites, on a commencé, déjà, à
établir... Mais c'est la façon qu'on va procéder, puis qu'on interpelle
ensemble tous les producteurs, côté du Québec.
• (11 h 50) •
Il faut peut-être mentionner aussi, M. le
ministre, que, présentement, vous avez une obligation ici, au niveau de la loi,
de payer une cotisation à l'association accréditée, mais le membership,
c'est... comment qu'on peut dire ça... c'est volontaire. Ça fait que le
membership est volontaire. Présentement, à l'UPA, on est plus de 90 % des
producteurs, productrices qui signent par rapport à cette volonté-là d'être
membres. Je vous ferai remarquer qu'avant la pandémie c'est qu'on était à peu
près à 94 %. La pandémie... Puis je peux vous expliquer une chose. C'est
que, quand un nouveau producteur arrive, il y a quelqu'un qui va visiter ce
producteur-là pour lui expliquer, entre autres, quels sont les services,
qu'est-ce qu'on offre, puis, en même temps, aussi, de l'écouter sur ses besoins
qu'il a. Mais durant la pandémie, malheureusement, on a pris un petit peu de
retard, parce que les gens ne pouvaient pas se déplacer. Mais...
M. Caron (Martin) : ...on a
commencé un petit peu comme ça. Je ne sais pas si, Charles, tu voulais rajouter
d'autre chose.
M. Ross (Charles-Félix) : Bien,
dans les prochaines étapes, en fait, que la loi soit changée ou pas, le financement
de l'UPA, c'est des plans de financement sur cinq ans. Le prochain plan qui
devrait être adopté, c'est en décembre 2024, et on a déjà commencé le travail
pour évaluer les besoins pour les cinq années qui vont suivre 2024. Donc, en
2024, c'est clair qu'on va présenter aux membres de l'UPA un projet sur cinq
ans, mais selon le même système qu'on avait dans le passé. Et si la loi est
modifiée, on va profiter de l'année un peu 2024 et 2025 pour expliquer qu'on
veut avoir un système où la cotisation est modulée en fonction du revenu ou des
strates de revenus des entreprises agricoles, qu'on va abandonner la question
de la forme juridique, et ce système-là va pouvoir être mis en place en 2026
pour une adoption en 2025. Donc, on va être un... On va avoir une période
d'environ deux ans où, d'abord, on va consulter les producteurs sur les besoins
financiers, puis après ça sur le système, le nouveau système. Normalement, il
devrait être mis en place pour... l'objectif, c'est le 1er janvier 2026.
Donc, ce nouveau système-là... on va consulter les producteurs, les entreprises
agricoles au cours de l'année 2025.
M. Lamontagne : Excellent.
Puis, tu sais, vous savez, moi, je... M. Ross, première rencontre qu'on avait
eue en 2018, à un moment donné, je vous avais mentionné que, tu sais, la Loi
sur les producteurs agricoles vous confère un grand, grand, grand privilège,
c'est d'avoir un monopole de représentation puis qu'avec ce monopole de
représentation là, naturellement venaient des grandes, grandes, grandes responsabilités.
Puis la grande responsabilité, c'est autant on veut avoir un système de
financement qui va être modulable, qui va être flexible, bien, il faut que
l'organisation accréditée, qui est vous autres, soit collée vraiment sur la
réalité du terrain, sur le vécu de vos membres, que ce soit des très petits,
des petits, des de non issus du milieu agricole, issus du milieu agricole, de
filières, et tout ça. Alors, c'est sûr que, tu sais, vous avez toutes sortes
d'instances, si on veut, démocratiques, puis je vais vous faire grâce de vous
demander de tout m'expliquer tout ça, mais il reste une chose, c'est qu'en bout
de ligne, moi, comme ministre, ça fait quand même pas mal d'entreprises que je
visite sur le territoire depuis que j'étais en fonction, puis certains que j'ai
entendus à l'occasion, des commentaires, où les gens ne veulent pas
nécessairement s'impliquer, ils n'y vont pas parce que leur voix ne porte pas,
ou ils vont me dire qu'ils ne sont pas entendus, tu sais. Ça fait que moi, dans
le contexte de ce changement-là important, là, qui va s'en venir, oui, vous
avez vos rencontres et vos... tout ça, tous vos... mais quelles sont les
précautions supplémentaires encore que vous prenez pour vous assurer, vraiment,
là, d'être bien, bien représentatifs, là dans ce que vous allez mettre en
place, d'être très sensibles à la réalité de ceux aussi qui se... qui ne sont
pas nécessairement dans vos assemblées, puis qui s'en vont au micro, puis qui
prennent la parole?
M. Caron (Martin) : Bien, M.
le ministre, je peux donner quelques exemples. Présentement, vous allez
recevoir un groupe ici qui s'appelle la CAPÉ, entre autres, mais la CAPÉ, c'est
un groupe qu'on suit, puis qu'on est avec eux puis sur bien des enjeux, puis
qu'on les invite sur différentes tables aussi. Et quand on a fait un peu la
présentation, la consultation en amont, bien, on les a interpellés sur leur
côté pour évaluer par rapport à qu'est-ce qu'on présentait.
Ça, je pourrais rajouter aussi d'autres
groupes qui ne sont pas affiliés à l'UPA. Les producteurs de canneberges,
exemple, qui ne sont pas affiliés, mais qui font partie d'une table au niveau
horticole où est-ce qui sont là et où est-ce qu'on a des discussions. Ça fait
que tous ces groupes-là non-affiliés, déjà, sont sur des tables et des comités.
Et c'est de la façon qu'on va faire, c'est qu'on va leur expliquer par rapport
à qu'est-ce qu'on présente, là. Ça fait que c'est la façon qu'on va aussi plus
loin, qu'on n'a peut-être pas expliquée tantôt, mais c'est des éléments qu'on
va valider parce qu'on en a des grandes responsabilités quand on représente
tout le monde, puis on est rassembleur de ce côté-là, mais c'est de cette
façon-là qu'on travaille à l'UPA, puis on va continuer à travailler de cette
façon-là pour s'assurer que l'adhésion soit être bien comprise.
M. Lamontagne : Excellent.
Merci. Si j'ai un collègue, peut-être, qui veut vous poser une question.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Gaspé, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Qui fera les
travaux.
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. Donc, à mon tour de saluer tous et toutes, à commencer par notre
président, très heureux de vous retrouver en commission, M. le ministre,
toujours un plaisir, membres du cabinet, bien heureux, nos collègues de
l'opposition, toujours un plaisir d'échanger avec vous sur des projets de loi
importants pour le devenir de notre Québec, nos collègues de la partie
gouvernementale, heureux de vous retrouver. M. Ross, M. Caron, Mme Simard,
merci beaucoup pour cette... ces précisions. Je comprends que les modifs du
p.l. 28 sont attendues, réclamées et attendues...
M. Sainte-Croix : ...par
l'industrie. Je comprends aussi qu'ils... elles font appel à un large consensus
chez vous, auprès de vos membres. Je comprends aussi que, suite à l'adoption du
PL 28, vous allez retourner devant vos membres pour convenir des paramètres
associés à la fixation des coûts. Grosso modo, je comprends donc que c'est un
processus qui suit son cours suivant votre satisfaction.
Ça fait que je trouve que c'est une très
bonne nouvelle. C'est agréable de savoir qu'on a des partenaires qui
travaillent à faire en sorte que cette cette modification-là, ces
modifications-là au projet de loi amènent des résultats concrets. Moi, j'ai une
préoccupation compte tenu que chez nous, principalement au niveau de
l'industrie des pêches, j'ai des très petites entreprises familiales, mais
aussi des grosses entreprises qui font de la grosse business, au niveau de la
transformation nommément. Et puis, ce qui me préoccupe aujourd'hui, c'est de
savoir comment vous allez arriver à définir de façon juste, équitable, puis en
respect aussi de la nature de ces entreprises-là, les paramètres des fixations
de vos cotisations de membership. Je comprends que ce n'est peut-être pas...
L'exercice n'est peut être pas complété, assurément, puis que vos membres vont
vous nourrir là-dessus, mais grosso modo, comment vous pouvez nous sécuriser
là-dessus aujourd'hui pour tenir compte de la nature des entreprises?
M. Caron (Martin) : Oui, je
vais commencer, peut-être Charles, tu pourras rajouter. C'est juste pour vous
dire : Dans la première consultation en amont, quand on a lancé des
discussions par rapport aux strates, on était peut-être à quatre strates, et il
y avait quelques modulations, entre autres ceux qui avaient des plans conjoints
puis ceux qui étaient hors plan conjoint. Et de cette consultation-là, bien, en
est ressorti de dire : Bien, on voit peut-être plus cinq strates et six
strates. Ça fait que nous, on en a pris ça en compte, puis on dit :
Écoutez, il faut être capable de l'équilibrer.
Puis tous ceux aussi qui présentement ne
contribuent pas parce qu'ils n'ont pas un plan conjoint, eux aussi avaient des
recommandations à faire pour adapter cet ajustement-là. Ça fait que ça, ça a
été pris en note, et c'est pour ça qu'on s'est dit : Après ça, le principe,
le monde était d'accord. Puis c'est là, la résolution unanime qu'on a eue au
Congrès, le monde était d'accord avec le principe, mais qu'est-ce qui nous
reste à faire après ça? C'est l'actualiser puis encore de revérifier pour voir
si tout le monde est à l'aise. Bien, il va y avoir... il y a des petits
ajustements qui vont se faire, là, présentement, parce que les gens nous ont
proposé ça. Charles.
M. Ross (Charles-Félix) : Bien,
en fait, l'équité parfaite, ça peut... ça n'existe pas, mais il faut tendre
vers une meilleure équité. Puis présentement, il y avait vraiment un problème.
C'était qu'il pouvait y avoir une très petite entreprise, mais incorporée, qui
avait des revenus de 10 000 $,
20 000 $ en agriculture et qui payait une double cotisation, donc, aujourd'hui,
en 2023, payait 802 $ de cotisation à l'UPA. Puis, à côté, tu avais une
entreprise qui avait un chiffre d'affaires de 20 millions, incorporée, qui
payait également 802 $. Donc, le projet de loi, ce qui va nous permettre,
avec les strates que Martin vient d'expliquer, c'est qu'une entreprise qui a
des plus petits revenus va payer une seule cotisation qui va être plus basse
que 802 $. Donc là, exactement, ça va être quoi, le montant? On avait
déposé il y a deux ans un projet avec des strates, des montants, mais ça va
être à revoir et a reconsulté les producteurs, il va y avoir peut-être un petit
peu plus de strates qu'on avait proposées au départ, mais c'est clair et net
que la formule qu'on va présenter va être plus équitable en fonction de la
taille des entreprises.
M. Sainte-Croix : Merci
beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Oui, M. le ministre, vous avez eu à peine... bien, en fait, deux minutes
encore.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. C'est ça, dans ce contexte-là, moi, c'est ça, quand j'ai fait la
tournée, un peu, j'ai pris le téléphone un peu, suite à vos résolutions, puis
tout ça, pour savoir si tout le monde était de bonne humeur. Puis, tu sais, la
plupart étaient de bonne humeur, mais ils mentionnaient que c'était encore un
travail... il y avait encore du travail à faire, mais qu'ils avaient confiance
dans le fait que leur voix allait être entendue. Puis là ce que j'entends,
c'est qu'au cours de la prochaine année, bien, vous dites, Charles-Félix, ça va
être deux ans, quasiment, là, si on veut, avant que ça vienne en application,
c'est qu'il y a un processus, là, encore de consultation puis d'itérations pour
être sûr que ça va atterrir à la bonne place. Ça fait que c'est certain que je
suis heureux d'entendre ça… puis que je vous encourage à être patient, parce
que, des fois, il y en a, tu sais, c'est comme la mouche, tu sais, qui est tout
le temps en train... mais ça vaut la peine de les écouter, parce qu'après ça
une fois que vous mettez ça en place, ça va prendre un petit bout de temps
avant que vous retourniez visiter ça.
• (12 heures) •
Mais je voudrais juste vous entendre, en
terminant, le rôle de la Régie là-dedans. Je comprends que la Régie doit venir
avaliser, si on veut, ultimement le travail. Mais est-ce qu'en processus...
vous vous en allez à quelque part, vous parlez à la Régie, vous leur présentez
un peu vers où vous vous en allez pour avoir un peu leur guide, si on veut, ou
bien, à un moment donné, vous allez arriver, puis le travail a été fait, puis
c'est le projet que vous soumettez. Puis est-ce qu'il pourrait arriver que la
Régie, suite à ça, bien, vous dise : Bien, écoute, on regarde ça, mais il
y a peut-être des petits amendements que vous devriez faire dans votre affaire
avant que nous autres, on dise que c'est beau, puis c'est correct, là...
Une voix : Charles...
12 h (version non révisée)
M. Lamontagne : ...puis c'est
correct, là?
M. Ross (Charles-Félix) : En
fait, on ne consulte pas la régie en amont. C'est un tribunal, il va rendre une
décision, ils ne se prononceront pas puis ils ne nous donneront pas des guides.
La démonstration qu'on a à faire à la Régie des marchés agricoles lorsqu'on
adopte le règlement au plan conjoint, c'est que la consultation des producteurs
a été faite en bonne et due forme, qu'on a un taux d'adhésion important à la
formule de financement proposée et qu'il n'y a pas de... qu'on ne contrevient
pas également à la loi, là, puis à ce qui est prévu par la loi. Donc, c'est ce
que la Régie va vérifier. Est-ce qu'il y a de l'adhésion? Est-ce que la
consultation a été faite correctement?
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous demanderais de conclure, s'il vous plaît.
M. Ross (Charles-Félix) : Est-ce
que le règlement qu'on nous soumet est conforme à la loi? Donc, c'est ça qui...
c'est de cette façon-là que ça fonctionne.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie. Merci, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au
porte-parole de la deuxième... la première... l'opposition officielle, pardon,
excusez-moi. M. le député de Pontiac, la parole est à vous, vous disposez de 12 min 23 s
M. Fortin :Oui. Merci, M. le Président. Puis, pour la bonne tenue de
nos travaux aujourd'hui, là, s'il y a des intervenants qui dépassent un peu sur
le temps du ministre, il n'y a pas de problème de notre côté, là, vous pouvez
prendre notre temps, il n'y a pas d'enjeu.
Bonjour. Merci à vous trois d'être là
aujourd'hui. On a déjà quand même eu la chance, par le... dans les derniers
mois, là, de discuter de cet enjeu-là avec vous. Alors, ce que j'aimerais
faire, si vous le permettez aujourd'hui, c'est juste approfondir un peu pour
que les... pas pour nous, là, parce qu'on a eu cette conversation-là, mais pour
que les gens qui nous écoutent, les gens intéressés à cette question-là
puissent comprendre, disons, le fin fond de ce qui est proposé, ce qui sera
proposé puis ce que ça va vouloir dire pour les producteurs agricoles.
Tantôt, vous avez parlé de vos strates,
donc la... comment serait modifié la formule de cotisation actuelle. Est-ce que
vous pensez, est-ce que vous prévoyez, là, qu'au total, le total des
cotisations va être plus élevé? Dans le fond, est-ce que ça va être une... Puis
là, je le dis comme ça, mais corrigez-moi, là, si... au besoin. Est-ce que l'UPA
va aller chercher de l'argent supplémentaire avec cette mesure-là?
M. Caron (Martin) : Bien
souvent... Bien merci pour la question. Bien souvent, la façon qu'on fonctionne
à l'UPA, c'est qu'on regarde au niveau des besoins et, un coup que les besoins
sont là, on parle des besoins, naturellement, par rapport à nos fédérations
régionales, syndicats locaux qui sont là et qui ont des représentations à faire
soit dans l'aménagement, l'agroenvironnement, main-d'oeuvre, qu'on a parlé,
santé et sécurité. Donc, il y a un montant qui est là. Après ça, il est réparti
selon les strates et... Ça fait qu'à votre question : Est-ce qu'il y en a
qui vont payer peut-être plus cher? Quand on veut aller chercher une équité,
comme Charles a mentionné, c'est sûr que l'exemple que Charles a dit, c'est sûr
qu'il y en a un qui va augmenter un peu. Mais c'est tout le temps un budget
global qui est là, ça fait qu'on ne va pas aller chercher plus d'argent, tu
sais.
M. Fortin :Le budget global, lui, n'augmentera pas, là.
M. Caron (Martin) : C'est ça.
Il peut risquer d'augmenter parce que c'est par rapport à l'indexation ou l'actualisation,
mais, à quelque part, après ça, avec les strates, ça, ça vient... Mais c'est
sûr que la tendance va être là. Que les cotisations vont baisser pour les
petites entreprises, c'est sûr et évident.
M. Fortin :Puis, quand vous dites «petites entreprises», là, ça veut
dire quoi pour vous, ça, une petite entreprise, là? Parce que ça varie selon la
production, ça varie selon la... tu sais. Donc, quand vous dites : Ça
pourrait baisser pour un nombre de nos membres, qu'est-ce que vous avez en tête
vraiment?
M. Caron (Martin) : Bien, je
vous dirais, une des strates qu'on a amenées, entre autres, puis qu'on a amenées
un petit peu plus bas, c'est de 100 000 et moins, quand on parlait de 50 000
puis on parlait de 25 000. Puis, quand je vous ai dit... tu sais, on voulait
peut-être rajuster des strates, mais, pour nous, une entreprise de 25 000, de
50 000 ou même en bas de 100 000, je fais juste vous dire qu'en bas de 100 000
ici, au Québec, c'est 50 % des entreprises agricoles. C'est quand même la
moitié de nos entreprises, là, qui sont là.
M. Ross (Charles-Félix) : En
fait, en 2019, quand on a consulté, on connaît notre budget annuel, puis à
partir du budget annuel : On l'éclate comment à travers les strates puis
pour le même montant? Bon, comme Martin disait, il y a des indexations, c'est
ce qu'on propose quand on dépose un nouveau plan de financement, mais l'idée,
ce n'est pas de charger plus cher, c'est, au contraire, avec le même budget,
comment on répartit la facture différemment entre les producteurs agricoles. En
fait, la strate moyenne, c'était vraiment... Martin l'a dit, c'est le
100 000 $. Donc, les entreprises, normalement, 100 000 $ et moins
devraient payer moins puis 100 000 $ et plus devraient payer un peu plus.
M. Fortin :À peu près la moitié de votre membership devrait payer
moins, la moitié devrait payer plus.
M. Ross (Charles-Félix) : C'est
à peu près ça. Je ne vous dis pas que ça va être ça exactement, mais ça s'enligne
un peu de cette façon-là.
M. Fortin :O.K. Est-ce que... Parce que, là, vous soumettez l'hypothèse,
puis je comprends, là, vous avez des...
M. Fortin :...qui, présumant l'adoption du projet de loi, là, vont
continuer d'avoir lieu pour peaufiner tout ça. Vous avez mentionné la forte
possibilité, disons, là, que ce soit basé sur le revenu brut. Étant donné la
grande variété dans vos membres... Il y a des parties de l'industrie agricole,
là, qui sont, disons, beaucoup plus profitables que d'autres. Il y en a où le
coût des intrants est pas mal plus élevé que d'autres. Alors, pourquoi vous
avez choisi d'aller avec le revenu brut plutôt que le revenu net, alors que
c'est le producteur, il n'a pas toujours dit la même chose à la fin de la
journée dans sa poche, même s'il a le même revenu brut?
M. Ross (Charles-Félix) : En
fait, je vais répondre comme économiste, agroéconomiste. C'est parce que le
revenu net... Là, je ne dis pas ça... En fait, c'est que c'est très, très
variable d'une année à l'autre, pour toutes sortes de raisons. Il y a beaucoup
d'entreprises qui ont des revenus nets négatifs année après année. Puis je ne
rentrerai pas dans les détails de ça, là. Donc, ça deviendrait extrêmement
difficile sur la base du revenu net de cotiser des entreprises agricoles. Les
revenus bruts, c'est vraiment... oui, ça peut varier d'une année à l'autre,
mais c'est des données qui sont quand même beaucoup plus stables d'une année à
l'autre.
M. Fortin :Mais ce n'est pas juste que ça peut varier d'une année à
l'autre, c'est aussi le fait qu'il y a des productions où tu as pas mal moins
de dépenses par rapport à ton revenu que dans d'autres types de production.
Alors là, un producteur, là, qui a beau avoir le même revenu brut, à la fin de
l'année, il n'a pas tant d'argent que ça dans ses poches. Il va finir par
débourser autant dans sa cotisation que quelqu'un qui a beaucoup d'argent dans
ses poches.
M. Caron (Martin) : Je vais
rajouter à la réponse à Charles-Félix. Présentement, quand attribue une
cotisation ou une contribution, la contribution, déjà, nos groupes sont
habitués avec le revenu brut. C'est qu'est-ce qu'on utilise entre autres, puis
avec, entre autres, les volumes qui sont vendus. Ça fait que, déjà, nos gens
étaient habitués avec ça par rapport à ce principe-là. Ça fait que c'est pour
ça qu'on a ramené, entre autres, le revenu brut là-dessus. Mais ça ne sera pas
nécessairement juste basé sur le revenu brut. Il y avait d'autres éléments comme
on a mentionné. Aujourd'hui, tu sais, on ne peut pas vous dire que ça va être
ça parce qu'on va en consultation. Si je vous disais que c'est ça puis c'est
canné, vous allez dire : Bien, écoute, fais pas de consultation. Ça fait
que c'est juste pour vous dire ça, mais il va y en avoir sûrement d'autres.
Puis c'est un peu le principe que les gens nous ont dit, le revenu, une chose,
puis, après ça, bien, ça va être l'ancrage ou par rapport au volume, entre
autres, que les productions ont.
M. Fortin :Très bien. Pouvez-vous... Vous nous suggérez un amendement,
là, au projet de loi no 28, notamment à la Loi sur la mise en marché, pour
préciser qu'une association accréditée peut déterminer des renseignements puis
les documents dont ils ont besoin. Est-ce que vous pouvez élaborer là-dessus un
peu? J'aimerais vous entendre. Vu que ce n'est pas quelque chose qui est dans
le projet de loi et c'est quelque chose que vous demandez d'amender au projet
de loi, je pense que ce serait utile d'avoir des précisions.
M. Caron (Martin) : Diane.
Mme Simard (Diane) : Oui,
merci. Merci pour la question. Bien, en fait, cet amendement là, il copie un
petit peu ce qui se fait au niveau des plans conjoints, parce qu'au niveau des
plans conjoints, des offices peuvent, effectivement, selon la Loi sur la mise
en marché, là, c'est à l'article 125, demander dans leur règlement. Donc,
ils ont le pouvoir réglementaire de demander des documents pour pouvoir
appliquer leur règlement de contribution. Donc, on veut un petit peu le corollaire
par rapport aux associations, là, qui ont des chambres de coordination pour
que, s'ils veulent bien appliquer leur règlement de contribution, qu'ils
puissent, en fait, demander... qu'ils aient le pouvoir habilitant de demander
les documents qui sont nécessaires. Ça peut être une déclaration de revenus. Ça
peut aussi être, pour un producteur biologique, son certificat biologique, par
exemple, mais qu'il puisse clairement et explicitement avoir ce pouvoir-là dans
la loi. Donc, c'est le but de l'amendement puis ça s'inspire vraiment, là, de
l'article 125. Parce que, pour les offices, pour les plans conjoints, la
Loi sur la mise en marché prévoit déjà ce pouvoir-là réglementaire.
• (12 h 10) •
M. Fortin :O.K. Très bien. En avez-vous parlé au ministre? Il y a-tu
une ouverture là-dessus, d'après vous?
M. Caron (Martin) : On est là
pour en discuter.
M. Fortin :
O.K., O.K.
M.
Caron (Martin) : Mais... Bien, je ne le sais pas.
M. Fortin :Non, c'est bon, je ne veux pas vous placer dans une
situation inconfortable, je veux juste savoir si j'ai des chances de succès si
je dépose l'amendement, mais, bon, le ministre pourra nous le dire. Non, pas de
chances de succès. O.K., d'abord.
M. Caron (Martin) : Mais je
fais juste vous mentionner que, pour nous, qu'est-ce qui est important, c'est
par rapport à... les chambres de coordination. Entre autres, c'est important de
clarifier la situation plus, là, entre autres sur les façons qu'on peut aller
chercher les éléments, c'est-à-dire d'élargir ou de préciser explicitement,
comme Diane l'a mentionné. Ça fait que, ça aussi, parce qu'on n'en a pas parlé
à date, mais, ça aussi, c'est un élément important. Sachant qu'on a une chambre
de coordination...
M. Caron (Martin) : ...coordination,
présentement, fraises, framboises. On a des producteurs de légumes aux champs
qui se présentent, des producteurs de serre aussi veulent être accrédités. Je
pense, c'est une voie que les gens veulent aller chercher, puis c'est pour le
bien de tout le Québec au complet parce que c'est les producteurs qu'on... de
l'argent pour aller faire de la recherche, entre autres, face à nos
productions. Ça fait que c'est un outil vraiment essentiel, là. Mais, sur
l'autre aspect, je pense qu'au-delà de ça, je pense que ça nous permet d'aller
puis de demander ces documents-là.
M. Fortin :
O.K. Super! Pas d'enjeu là.
Juste une petite... Peut-être une dernière chose qui n'est pas... combien de
temps il reste?
Une voix : ...
M. Fortin :O.K. Ça ne tombe pas dans le projet de loi spécifiquement,
mais vous y avez fait référence tantôt, au 94 % prépandémique puis au
90 % postpandémique, là, mais est-ce que c'est vraiment juste dû, selon
vous, au fait que vous n'avez pas été capable d'aller voir les nouveaux producteurs
agricoles ou est-ce qu'il y a quelque chose de plus profond autour de cet
enjeu-là de membership volontaire?
M. Ross (Charles-Félix) : C'est
vraiment la pandémie. Je vais vous donner un exemple. La région... La
Fédération régionale de Lanaudière, ils avaient tombé à 88 %, puis là ils
ont fait une relance des producteurs, puis ils sont à 92 %, puis ils vont
continuer la démarche. Mais on ne pouvait pas, on ne pouvait vraiment pas
rencontrer les producteurs. Puis souvent c'est des producteurs qui changent. Il
y avait l'ancienne présidente de Lanaudière, Mme Coutu, elle avait scindé son
entreprise, puis la nouvelle entreprise, elle n'était pas membre de l'UPA. Ça
fait qu'on est allés lui cogner à sa porte, puis elle a signé tout de suite,
c'est une ancienne présidente de l'Union des producteurs agricoles.
M. Fortin :J'espère.
M. Ross (Charles-Félix) : Donc,
c'est vraiment la pandémie qui nous a un peu éloignés de notre travail, là,
de... Parce que les entreprises changent de structure juridique, changent
d'entité, on doit faire le suivi administratif de ça, puis, dans la pandémie,
on a eu des difficultés.
M. Fortin :O.K. Très bien. C'est bon, M. le Président. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Je cède maintenant la parole à la porte-parole du deuxième groupe d'opposition,
Mme la députée de Verdun. La parole est à vous, vous disposez de quatre minutes
huit secondes.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Merci beaucoup, M. Caron, M. Ross et Mme Simard, pour votre
présentation très éclairante. Puis je ne veux pas répéter des questions qui ont
été posées, je vous cède les minutes pour nous dire s'il y a d'autres
améliorations, d'abord, dans le projet de loi, si vous ne voyez pas, si vous
voulez profiter de ces moments qu'on a ensemble avec la commission pour nous
parler un peu plus de comment on peut mieux vous écouter, le milieu agricole.
Moi, ce que j'aime de ces projets de loi là, c'est que ça répond à des besoins
de la réalité très, très concrète agricole, et je pense qu'on peut profiter de
ce moment aussi pour vous entendre sur d'autres choses, d'autres travaux que la
commission pourrait entreprendre dans ce sens.
M. Caron (Martin) : Bien,
merci. Puis je vais commencer un petit peu à vous expliquer que cette...
D'ailleurs, l'association est créditée. C'est quand même des privilèges,
c'est... M. le ministre disait, c'est un grand privilège, c'est des grandes
responsabilités. Mais je vous dirais qu'en tant que l'Union des producteurs
agricoles on met tout en place pour être capable d'aller chercher le pouls des
organisations qui ne sont pas nécessairement affiliées. Puis, à l'occasion,
peut-être, au niveau du gouvernement... voyait ça : Ah! c'est eux, ce sont
les producteurs agricoles. Bien, moi, je voulais juste vous amener que la
plus-value face au gouvernement puis face à l'État... Dans bien des dossiers,
tantôt on parlait de santé et sécurité, au niveau de l'emploi, on travaille
avec le ministère, on a un comité avec la CNESST. Dans un autre cas, au niveau
de l'office de l'énergie, on représente l'ensemble des producteurs. Ça fait
que, pour le gouvernement d'avoir une organisation comme nous qui représente
l'ensemble des producteurs, c'est beaucoup plus facile. Parce que, nous, après
ça, un coup qu'on s'entend, bien, il faut travailler à amener ces plans de
sécurité là à la ferme directement, à amener aussi la mobilisation de nos gens
au niveau de l'agroenvironnement, des changements climatiques. Ça fait que
c'est un des aspects, c'est là qu'il faut être capable d'amener.
L'autre élément aussi, je pense, on parle
de la production bio. Vous mentionnez qu'on est les leaders puis de loin au
niveau du Canada, là. On est à peu près à 10 ou 11 % des superficies ici.
Si on compare au reste du Canada, c'est à peu près à 3 %. Bien, c'est le
leadership qu'on a amené puis avec le ministère de l'Agriculture puis les
autres partenaires. Ça, ça nous permet de se mobiliser. Les fermes de
proximité, c'est la même chose, qu'on met des choses en place puis qu'on
réussit à vraiment mobiliser toute une équipe par rapport à ces projets-là.
Bien, c'est le gouvernement, c'est les citoyens, citoyennes qui gagne là-dedans.
Ça fait que, je pense, c'est un élément aussi. Tu sais, des fois, on a tendance
à... Ah! on leur donne ça, mais en retour... mais je pense qu'en retour le
Québec est gagnant, les citoyens et citoyennes aussi sont gagnant de ça. Je ne
sais pas, Charles, si...
M. Ross (Charles-Félix) : Au
Québec et à l'international, l'UPA, on a parti il y a 30 ans, l'UPA
Développement international. On est dans une dizaine de pays à travers le
monde. Les producteurs cotisent à même leurs...
M. Ross (Charles-Félix) : ...cotisations.
C'est 200 000 $ par année qu'ils versent à cette organisation-là.
C'est une organisation qui a un budget de 10 millions par année pour
supporter le développement de l'agriculture dans les autres pays, les pays en
voie de développement. Donc, c'est un rayonnement pour l'expertise québécoise
puis le savoir-faire du Québec puis c'est en lien avec la loi... directement
avec la loi, que vous étudiez aujourd'hui.
M. Caron (Martin) : Et on est
la seule organisation à avoir un développement comme ça, juste pour vous dire,
là, ça fait qu'on est quand même fiers. Mais je pense que le Québec doit être
fier aussi des producteurs et productrices.
Mme Zaga Mendez : Je vous
remercie. Je ne sais pas combien de temps qu'il...
Le Président (M. St-Louis) : 30 secondes.
Rapidement, s'il vous plaît.
Mme Zaga Mendez : Bien, je
vous remercie vraiment pour votre présentation puis votre présence aujourd'hui.
Une voix : Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. M. Caron, M. Ross, Mme Simard, merci pour votre
contribution aux travaux de la commission. Je vais suspendre quelques minutes
afin de permettre au prochain groupe de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 20)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
j'aimerais tout d'abord souhaiter la bienvenue aux représentants de la
Fédération de la relève agricole du Québec. Je vous rappelle que vous disposez
de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la période
d'échanges avec les membres de la commission. Je vous invite donc à présenter,
puis à commencer votre exposé... à vous présenter, pardon, et à débuter votre
exposé.
M. Hervieux (Pier-Luc) : Parfait.
Merci beaucoup, M. le Président... le vice-président. Donc, Pier-Luc Hervieux.
Je suis producteur maraîcher à Lanoraie, dans Lanaudière, donc une entreprise
familiale avec mon père et ma sœur. On cultive environ 100 hectares, là,
de légumes de champs. Et je suis vice-président de la Fédération de la relève
agricole du Québec depuis quatre ans. Donc, je suis accompagné de
Mme Véronique Simard Brochu, qui est avec moi, qui est à la direction des
affaires politiques...
M. Hervieux (Pier-Luc) : ...à
la Fédération de la relève agricole du Québec.
Donc, je commencerais par faire une petite
présentation de la FRAQ. Donc, on est composé de 13 syndicats affiliés qui
couvrent tout l'ensemble du Québec. On représente un petit peu plus que
2 000 membres, entre 16 et 39 ans. Pas nécessairement besoin
d'être agriculteur ou de posséder une entreprise agricole pour être membre de
la FRAQ. Donc, tant que tu as à cœur l'agriculture du Québec, tu peux
participer au mouvement. Il faut se souvenir que le membrariat est 100 %
volontaire. Donc, c'est les jeunes qui décident de cotiser puis d'embarquer
avec nous pour faire avancer la cause de la relève agricole au Québec.
Donc, on a une grande diversité comme...
Bien, on pourrait défaire un peu le mythe, là, qu'on est la relève agricole du
lait. Donc, maintenant, on est composé de... notre conseil d'administration est
composé de producteurs autant maraîchers, porcins, laitiers, de producteurs de
fermes de petite taille. Donc, on couvre pas mal toutes les productions au
Québec. Puis on a aussi un conseil d'administration paritaire, donc moitié
hommes, moitié femmes. Ça fait que ça, on est vraiment fiers. On a aussi
différents modes d'établissement. Donc, on a des jeunes qui ont repris des
fermes familiales, comme moi, on a des jeunes qui ont démarré par eux-mêmes ou
d'autres que c'est des relèves non apparentées. Ça fait qu'on ratisse quand
même très large, là, sur les modèles, là, de transfert et d'établissement en
agriculture.
En fait, depuis sa fondation en 1982,
donc, la Fédération de la relève agricole du Québec, elle travaille pour
améliorer les conditions d'établissement et de transfert agricoles, là, pour
les jeunes agriculteurs. Donc, on a plusieurs choses qu'on a réussi à faire
avancer pour notre cause au fil des années. Donc, tout ce qui est des
programmes d'incitatifs à la formation agricole, donc c'est quelque chose qu'on
travaille beaucoup, là, avec le ministère de l'Agriculture pour bonifier ça,
parce qu'on croit que, tu sais, c'est important que les jeunes aillent se
former puis qu'ils puissent avoir accès à de la formation à travers le
territoire du Québec. Puis, sinon, bon, bien, on a les fonds d'investissement
pour la relève agricole qui ont été mis en place. On a différentes
bonifications pour les programmes, là, qui sont là pour la relève. Ça fait
qu'on travaille en partenariat avec les différentes instances pour améliorer
les conditions d'établissement. Puis notre financement est intimement lié avec
le financement de l'Union des producteurs agricoles du Québec. Donc, nous
sommes un syndicat affilié à l'UPA, puis, comme je vous disais, nos cotisations
sont volontaires. Ça fait que notre principale source de financement nous vient
de l'UPA. Ça fait que ça faisait un petit peu le tour pour la FRAQ.
Ensuite, on accueille positivement ce
projet de loi là. Donc, vu que notre financement est lié directement avec
l'UPA, bien, ça... de pouvoir faire cette modification-là, ça assure la
pérennité puis l'équitabilité du financement de la Fédération de la relève
agricole du Québec. Puis, comme je vous disais, on a différentes grandeurs
d'entreprise au niveau de la FRAQ, ça fait que de pouvoir ajuster les
cotisations en fonction de la grandeur de l'entreprise, bien, ça pourrait
permettre aux plus petites entreprises ou aux jeunes qui démarrent, tu sais,
d'avoir un petit peu plus de latitude au niveau des cotisations.
Ensuite, depuis 2018, donc, le financement
est intimement lié avec l'union, puis c'est grâce à ce financement-là qu'on
peut organiser... aller un petit peu plus «at large». Donc, on participe à des
sommets internationaux. Ensuite, on fait beaucoup de voyages, là, à travers le
Québec aussi pour visiter différentes entreprises avec la relève. On a notre
congrès mi-annuel qu'on organise, qui va avoir lieu demain... bien, aujourd'hui
et demain. Puis on a notre congrès annuel qui a lieu au mois de mars. Ça fait
que ça permet vraiment de faire sortir les jeunes de leurs fermes puis de
commencer à les habituer un peu à l'écosystème agricole québécois, tu sais,
qu'ils soient au courant des programmes, qu'ils puissent réseauter avec les
jeunes. Tu sais, on pousse beaucoup pour essayer de former nos jeunes à comment
que ça fonctionne en agriculture, les possibilités, les embûches, puis qu'ils
soient plus préparés à ce qui s'en vient dans les prochaines années.
Donc... Excusez, je vais prendre une
petite gorgée d'eau. En fait, ce que... un point qu'on soulevait, c'est que le
financement puis, tu sais, la mission de la Fédération de la relève agricole...
là, je trouve que je me répète, là, mais c'est financé par l'UPA. Ça fait qu'en
pouvant assurer la pérennité de notre financement on pense que ça nous
aiderait, nous aussi, à l'interne à pouvoir s'amener un petit peu plus loin
puis pas juste vivre au... pas au jour le jour, là, mais, tu sais, à tout le
temps être un peu en quête de financement puis de savoir si on ne va pas
être... on ne va pas être coupés dans notre financement puis devoir canceller
des activités pour les jeunes de la relève.
Puis... Y a-tu d'autres... C'est pas
mal... Écoutez, ça ferait pas mal le tour pour moi, là. Je pense que... Je
trouve que j'ai été rapide, là, mais...
Une voix : ...
M. Hervieux (Pier-Luc) : Oui,
ça...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. Hervieux, pour votre exposé. Nous allons... voyons, passer à la période...
Le Président (M. St-Louis) : ...pardon,
je cherche. Mes mots ce matin. M. le ministre, la parole est à vous. Vous
disposez de 16 minutes 30 secondes.
M. Lamontagne : Merci, M. le
Président. Bien, salutations, Pierre-Luc. Très heureux d'accueillir, Véronique
et puis votre accompagnatrice aussi de la recherche qui est avec vous. Moi, je
suis toujours heureux de vous rencontrer puis de vous entendre parce que, tu
sais, la relève agricole au sens large... la dernière fois qu'on s'est
rencontrés, j'ai dit : Pour moi, la relève, bien, c'est même les gens qui
ne savent pas encore qu'ils vont être agriculteurs plus tard, ça va jusque-là,
la relève. Parce qu'à un moment donné il faut... Il y a une sensibilisation, il
y a une éducation à faire. Puis, à un moment donné, une fois que les gens sont
sur la piste pour devenir agriculteurs, puis ils deviennent agriculteurs, bien,
c'est certain que le rôle que vous avez à jouer, il est central, si on veut,
là, auprès de nos gens. Et puis, c'est certain que la pérennité d'une
organisation comme la vôtre, ça fait plus que 40 ans, je pense que ça
existe, la FRAQ, bien, c'est quelque chose qui est très, très, très important.
Puis, tu sais, vous dites que la majorité
de votre financement vient de l'UPA. Il y a une partie que c'est autocotisé, si
on veut, là. Puis Pierre-Luc, vous m'avez dit : Tu sais, attendre, année
après année, pour savoir si on va en avoir encore l'année d'après, tu sais, je
suis un peu surpris que ça puisse être une situation qui existe, là. J'espère
que ce n'est pas le cas. Je vois le président de l'Union qui est encore là en
arrière, là, mais j'espère que ce n'est pas le cas.
Mais, juste en chiffres, là, je veux dire,
le budget de la FRAQ, c'est quoi? Il y a combien qui vient de l'UPA, il y a
combien qui vient des membres? Puis on sait que c'est volontaire, puis tout ça,
ça doit être des choses qui sont publiques. Ce n'est pas un secret national, je
présume?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Non,
exactement. Là, je n'ai pas déjà... tu les as exactement? Oui.
Mme Simard Brochu (Véronique) : Oui,
oui, c'est ça, mon travail, c'est de donner des chiffres. En fait, les
cotisations annuelles nous amènent à peu près 100 000 $,
120 000 $ par année, parce qu'on a... pour être membre, en fait, c'est
50 $ pour une année, 120 $ pour quatre... pour trois ans, pardon,
puis les gens majoritairement s'inscrivent pour trois ans, là, parce que
c'est... ils restent avec nous longtemps. Et puis par la suite, c'est
qu'entre... c'est environ 450 000 $ par année que l'Union des producteurs
agricoles nous verse. Ce 450 000 $ là, par année, nous permet de financer
en fait quatre ressources interrégionales, qu'on appelle. Donc, moi, ma
collègue et mes deux autres collègues, on s'occupe... on se divise le Québec,
comme on dit, là. Moi, je m'occupe du Nord, donc on s'occupe des syndicats
régionaux pour justement s'assurer qu'il y ait une vitalité syndicale, que les
gens soient mobilisés, soient présents. Donc, ça, c'est... le financement de
l'Union nous permet ça. Il y a une partie aussi qui va à la direction générale.
Et puis, par la suite, on a aussi... on a un projet par le secrétariat de la
jeunesse de 100 000 $ par année pour valoriser la profession agricole. Ce
financement-là est toujours ... il a été garanti pour cinq ans, mais avec la
nouvelle stratégie Jeunesse, là, qui est en cours, on est en négociation de
financement. Puis, juste pour préciser aussi ce que Pierre-Luc disait au niveau
du financement, c'est on a la chance de ne pas être dans cette situation-là
parce que nous, notre budget est négocié aux cinq ans, dans le plan... il y a
le plan cinq ans avec la Fédération de l'Union des producteurs, ça fait que
c'est un peu à ça que ça ressemble au niveau financier, là, le portrait.
M. Lamontagne : Ça fait que
grosso modo, ce que j'entends, là, ce que votre budget, 150 000 $ vient de vos
membres, 450 000 $,
l'UPA, cette portion-là, là, 450 000 $,
c'est aux cinq ans. Tantôt, M. Ross nous contait, là, qu'il allait y avoir un
nouveau plan quinquennal. Ça fait que vous, à un moment donné, vous allez vous
asseoir avec eux autres, vous allez dire : Bien, écoute, voici notre
situation, voici où ce serait... Vous allez négocier avec l'UPA la prochaine
contribution, si on veut. Puis après ça, vous avez le secrétariat à la
jeunesse. Ça fait qu'on parle de 700 000 $.
Mme Simard Brochu (Véronique) : Environ,
oui, c'est ça. Oui.
M. Lamontagne : À peu près.
Au niveau de vos membres, parce que vous dites que c'est une contribution qui
est volontaire, puis, en même temps, tu sais, 50 $ par année puis
150 $ pour trois ans, je pense que c'est très raisonnable, là, à mon sens.
Alors, tantôt, vous disiez que vous aviez à peu près 2000 membres, là, le
pourcentage de vos membres qui contribuent, le 50 $, parce qu'en réalité,
150 000 $, 2000 membres, 50 $, je veux dire, il y a un
50 000 $ de plus qui nous manque, là.
• (12 h 30) •
Mme Simard Brochu (Véronique) : Oui,
bien, écoutez, ça, je n'ai pas... je ne suis pas dans les finances de la FRAQ,
mais c'est sûr que ça dépend d'année en année. Quand on a beaucoup de
cotisations aux trois ans, une première année... parce que souvent c'est des
cycles en fait, nos cotisations de trois ans se renouvellent comme tout en même
temps. Ça fait qu'une année, on va avoir un montant plus élevé que la moyenne
versus les autres années où est, ce que la majorité des gens qui ont payé pour
trois ans, bien, les deux années suivantes, ils n'ont pas besoin de repayer les
cotisations, ça fait qu'on n'a pas ce même montant-là. Ça fait que je pourrais
peut-être vous faire... si ça vous intéresse, je pourrais faire une ventilation
par... annuelle, on l'a, là, éventuellement, mais c'est à peu près les chiffres
moyens.
M. Lamontagne : Bien, moi, le
pourcentage, tu sais, par la loi, les gens sont tenus de cotiser à l'UPA. Je
suis content de savoir qu'il y a 94 % ou 90 % du monde qui cotisent,
mais vous autres, c'est vraiment, vraiment volontaire. Ça fait que le taux
d'adhésion ou de soutien de vos membres, il est-tu de 100 %, 80%?
Mme Simard Brochu (Véronique) : Exactement.
Oui, les gens qui sont avec nous... nous, on le dit souvent, là, les gens qui
sont avec nous veulent être avec nous. Ça fait que les gens vont... sont là,
puis c'est une force aussi. Puis c'est comme un entre-deux très, très, très
confortable, entre, mettons...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Simard Brochu (Véronique) : ...l'UPA,
qui doit donner des services, qui a ses financements, puis tout ça, puis nous,
qui est plus une... qu'on fait de... j'appelle ça de l'ouverture syndicale, là,
c'est-à-dire de la... tu sais, tranquillement pas vite, on amène les gens, ça
fait que, tu sais, tranquillement, on amène vers là. Ça fait que c'est comme un
entre-deux qui est très confortable, je vous dirais.
M. Lamontagne : Excellent.
Avant de laisser la parole à mes collègues, c'est certain que la FRAQ, tantôt,
vous faisiez un peu de la nomenclature de différents événements que vous
organisez, soutien, tout ça. Puis ça, c'est très bien. Mais, entre les
événements, au-delà de l'activité syndicale, parce que je comprends, tu sais,
vous êtes une organisation syndicale, ça fait qu'il y a un travail syndical que
vous faites de mobilisation de vos membres, et tout ça, là, mais, au-delà de l'activité
syndicale, je veux dire, la business, c'est l'agriculture, puis vous autres,
vous êtes un agriculteur puis... Ça fait qu'entre les événements de
sensibilisation à gauche, un congrès, concrètement, sur le terrain, là, tu
sais, vous êtes quatre ressources, cinq ressources, mais vous avez toutes
sortes de petits caporaux un peu partout dans les régions qui sont, tu sais,
des membres superactifs. La FRAQ, concrètement, entre les événements, qu'est-ce
qu'elle fait sur le terrain, là, pour être en accompagnement de vos membres
puis des gens?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Il y
a beaucoup, dans les syndicats régionaux et les syndicats locaux, d'activités
de réseautage qui sont organisés. Puis tout ce qu'il y a en lien avec les
visites dans les écoles d'agriculture. Donc, tu sais, vous parliez qu'il faut
commencer jeune. Là, on commence... nous, on part à l'étape ceux qui ont déjà
démontré un intérêt. Ça fait que c'est tous les syndicats locaux qui vont
visiter leurs écoles d'agriculture en région puis qui vont promouvoir la FRAQ
puis d'aller sonder les jeunes voir s'ils ont des demandes. Puis sinon, il y a
beaucoup de... Bien, on essaie, justement, de commencer aussi un peu le côté
politique, d'essayer d'aller chercher l'intérêt des jeunes qui voudraient en
apprendre plus sur la politique. On fait des rencontres de députés, donc, des
fois avant les élections, après les élections, des députés fédéraux,
provinciaux. Donc, on organise en partenariat avec Véro pour outiller les gens
pour aller à la rencontre de leurs députés puis qu'ils puissent un peu
comprendre comment que ça fonctionne, la politique, puis, tu sais, qu'est-ce qu'on
peut faire pour améliorer nos conditions. Puis...
Mme Simard Brochu (Véronique) : Je
peux rajouter, oui, en plus de ça, mettons, nous, les employés, ça arrive
souvent qu'on ait un point de chute pour les relèves qui se cherchent. Ça fait
qu'on a un travail aussi qui peut-être plus un travail d'ombre, mais on a un
travail aussi de réseautage au sein même du milieu agricole. Ça fait que, moi,
ça arrive quand même souvent qu'on a des relèves qui nous appellent, qui disent :
J'aimerais ça me démarrer, j'ai acheté une terre, je n'ai pas acheté une terre,
j'aimerais ça me démarrer en volaille, en ci, en ça, comment ça fonctionne? Ça
fait que, souvent, on est un point de chute, les gens appellent à la relève
agricole. Puis, nous, notre travail en tant que coordination interrégionale, c'est
de dire : Oui, O.K., bien, parle à telle ressources, telle place, tu peux
t'affilier à... tu peux appeler au MAPAQ, ta conseillère MAPAQ dans ta région,
c'est ça, ton ou ta conseillère en financière agricole, c'est ça aussi. Ça fait
qu'on est capable de... on fait aussi un travail de diriger les relèves pour
les aider à se retrouver dans cet écosystème-là qui est vaste, puis il est
assez complexe, là. Ça fait qu'on fait aussi ce travail-là d'accompagnement,
dans une certaine mesure, qui est moins avec les élus, mais voilà.
M. Lamontagne : O.K., alors
il y a vraiment un volet d'accompagnement. Excellent. O.K., bien, je vais
laisser mes collègues.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Gaspé, la parole est à vous.
M. Sainte-Croix : ...M. le
Président. M. Hervieux, enchanté. Mme Simard Brochu, merci beaucoup de vous
prêter au jeu des consultations. Toujours agréable d'avoir un complément d'information
au-delà des lectures. Ceci dit, j'ai pris connaissance de votre mémoire avec
grand intérêt. Merci beaucoup.
Donc, une diversité de membres chez vous,
au niveau de votre organisme, essentiellement tourné vers des reprises
familiales et des nouvelles exploitations, donc un beau mix au niveau d'expertise
et d'intention, si on veut. Je comprends aussi que votre... affiliation,
pardon, directe avec l'UPA fait en sorte que le p.l. n° 28 aura un impact,
j'imagine, positif chez vous, très positif même, quelque part. Moi, je suis
issu des régions, je viens de la Gaspésie. Je représente les citoyens, les
citoyennes du comté de Gaspé. Chez nous, il y a aussi une variété de petites,
très petites, moyennes, je ne dirais pas grandes entreprises agricoles, mais
quand même une certaine catégorie, là, au niveau agricole et des pêcheries. De
votre côté, là, comment ça va se répercuter, les modifs au p.l. n° 8... au
p.l. n° 28, pardon, sur la représentativité des régions à l'intérieur de
votre organisme? Est-ce que ça va avoir un impact?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Bien,
en fait, c'est surtout... on en a parlé un petit peu, là, mais c'est surtout au
niveau... Parce que, là, je vous dirais que, tu sais, les régions ont une place
très importante. Comme je vous dis, on est... tu sais, on est... on couvre le
Québec au complet, puis chaque région ont leur conseil d'administration, et
tout. Mais c'est surtout qu'on trouve que, justement, il y a des régions où les
entreprises sont plus petites, puis, des fois, on a des commentaires de nos
membres, tu sais...
M. Hervieux (Pier-Luc) : ...vivre
des choses très différentes des régions centrales. Ça fait qu'on est bien au
fait qu'ils ne vivent pas la même réalité que les gens plus au centre, puis on
pense que ça amènerait vraiment une équité à travers peut être les plus petites
entreprises qui sont issues de la relève pour, justement, les niveaux des
cotisations.
M. Sainte-Croix : Mieux
écoutées, mieux représentées...
M. Hervieux (Pier-Luc) : Exactement.
M. Sainte-Croix : Mieux
concernées, dans le fond, dans leur réalité, à l'intérieur de votre organisme.
M. Hervieux (Pier-Luc) : Bien,
c'est parce que, tu sais, on est quand même très près des régions...
M. Sainte-Croix : ...
M. Hervieux (Pier-Luc) : Oui,
c'est ça. Ça fait que, oui, mieux, mais, tu sais, je pense qu'on fait déjà un
bon travail de représentativité pour que tout le monde soit égal puis que... tu
sais, on travaille pour toutes les relèves. Oui, on a 2 000 membres,
mais on travaille pour tous les jeunes qui veulent... tu sais, même qu'ils
soient membres ou non membres, on ne fait pas nos représentations en se
disant : On écoute juste ceux qui sont sur le conseil d'administration. Tu
sais, on le fait pour tous les jeunes entrepreneurs agricoles du Québec.
M. Sainte-Croix : ...Merci.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à vous.
M. Bernard : Merci, M. le
Président. Merci beaucoup d'être ici. Puis je me fais vraiment un plaisir de...
quand il y a des assemblées générales annuelles dans ma région de participer,
parce que j'ai le Témiscamingue et Rouyn-Noranda qui sont deux régions
agricoles importantes. Et d'ailleurs, le ministre est venu récemment faire une
très belle annonce chez nous. Je regardais... Si on prend les régions en
général, puis pour suivre un peu qu'est ce que mon collègue a dit, est-ce que
le taux de... je dirais, pas d'échec, mais d'abandon de la relève est plus
important dans les régions? C'est-à-dire qu'un jeune va commencer une
exploitation agricole, oui, après quelques années, il va lâcher plus rapidement
que dans d'autres régions. Parce que j'en ai connu des jeunes qui ont fait
quelques années, puis, à un moment donné, je les ai revus puis ils avaient
laissé leur exploitation puis ils s'étaient trouvé un autre travail. Est-ce que
c'est plus difficile dans les régions pour la relève?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Il y
a comme deux côtés à cette médaille-là, là. Des fois, quand tu es un peu plus
loin des grands centres, il y a des opportunités où c'est peut-être plus facile
de démarrer dans certaines productions. Des fois, le prix des terres est un peu
moins élevé. Au niveau de... On n'a pas de signe comme quoi qu'ils...
Mme Simard Brochu (Véronique) : Pas
au niveau des régions.
M. Hervieux (Pier-Luc) : Non,
c'est ça, c'est vraiment les... Tu sais, on n'y va pas par région, mais plus
par, mettons, les taux d'intérêt ou, tu sais, c'est plus d'autres facteurs que
vraiment d'être en... Parce qu'il y a des belles histoires à succès en région
autant qu'il y a plus au centre. On n'a pas vraiment de signal qu'il y a plus
d'abandons en région. Des fois, il y a plus d'opportunités.
Mme Simard Brochu (Véronique) : C'est
plus... Si je peux me permettre, c'est plus au niveau de la taille de
l'entreprise ou du format d'entreprise. On sait que, par exemple, une
entreprise... le portrait qui est fait par le MAPAQ, là, la relève agricole est
assez complet sur ce sujet-là d'ailleurs, là. Grosso modo, là, ce que ça dit,
c'est que, souvent, celles qui ont le plus de difficultés, en fait, sont les
entreprises les plus petites, de plus petite taille, de proximité, et tout ça.
La moyenne de survie, c'est trois ans, tandis que, quand on tombe dans une
entreprise mieux établie ou plus... que ça fait longtemps qu'elle est là ou
dans des plus grosses productions, une plus grosse entreprise, bien, ça passe
le cap des cinq ans très, très bien. Puis ça, c'est des facteurs qui sont
externes à peu importe la bonne volonté de tous les ministères, les programmes,
les ci, les ça. C'est une question de contexte, une question du fait aussi que,
par exemple, quand on se démarre sur une petite superficie près de Montréal,
bien, on va la payer plus cher, on a plus de compétitivité aussi.
Ça fait que c'est un peu... Oui,
effectivement, il y a l'espèce de mentalité qu'il y a en région, c'est peut
être plus difficile, mais près des grands centres aussi, c'est beaucoup plus
difficile parce qu'il y a la compétitivité, le prix des terres, le ci, le ça.
Ça fait que, oui, effectivement, j'aurais de la difficulté à vous dire qu'en
région... Mais nous, ce qu'on sait, c'est que les tailles d'entreprises, c'est
là où est ce que ça joue le plus.
• (12 h 40) •
M. Bernard : O.K. Un petit
dernier commentaire. Vous avez dit que vous êtes financé par le Secrétariat à
jeunesse?
Mme Simard Brochu (Véronique) : Oui.
M. Bernard : O.K. J'ai fait
la consultation en région, ça a débuté chez nous. Puis j'aimerais savoir si
vous avez des demandes, de nous les transmettre pour qu'on puisse vous appuyer
là-dedans, auprès du secrétariat.
Mme Simard Brochu (Véronique) : Ça
va nous faire plaisir de vous les envoyer. On va déposer un mémoire dans le
cadre de ces consultations là.
M. Bernard : Super. Merci.
Mme Simard Brochu (Véronique) : Ça
fait plaisir.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gagnon : Combien de temps?
Le Président (M. St-Louis) : Deux
minutes.
M. Gagnon : Je suis content,
je suis content de voir ceux qui prennent soin de la relève de nos producteurs.
D'entrée de jeu, moi, j'ai beaucoup accroché, là... bravos, sur votre conseil
d'administration qui est paritaire. Pour regarder beaucoup ce qui se passe dans
les conseils d'administration, je sais que c'est un défi. Ça fait que c'est
signe d'une association mobilisée puis dans laquelle il y a une ouverture
aussi.
Je m'éloigne peut-être un peu de la 28,
mais vu que je suis devant vous, je veux quand même voir... Tantôt, on
mentionnait que toute l'association a aussi un souci de formation. Vu que je
suis avec le vice-président, je voulais savoir... On entend beaucoup aussi
qu'il faut prendre soin....
M. Gagnon : ...Faut être
fiers de la relève agricole, mais aussi il faut prendre soin de nos producteurs.
Puis je voulais savoir, si, dans toute cette bienveillance-là, dans les
services que vous offrez à la grandeur du Québec... je vous pose la question un
peu crue, mais est-ce que votre constat... Est-ce que vous allouez des sommes à
la prévention, puis comment va la santé mentale chez nos producteurs? Comment
vont ceux qui vont prendre soin du garde-manger de demain?
M. Hervieux (Pier-Luc) : On
n'a pas de sommes allouées directement de notre financement qui va pour ça,
mais je vous dirais que dans les trois, quatre dernières années, il y a
beaucoup d'activités de la relève qui ont fait des levées de fonds pour les
travailleurs de rang, pour ACFA, pour soutenir ce qui est mis en place pour...
On a des formations sentinelles qui sont offertes dans nos conseils
d'administration régionaux pour que les jeunes restent ouverts.
Puis on a quand même un signal que c'est
difficile, on ne se le cachera pas, il y a quand même un signal que c'est
difficile. Des jeunes que les marges ne sont déjà pas grandes, que là, c'est...
tu sais, ce n'est pas des années faciles. Je vous dirais que les années de
disette sont pas mal terminées, mais on fait tout ce qu'on peut pour essayer de
soutenir ces ressources-là pour que les jeunes et les moins jeunes aient accès
à des travailleurs de rang ou à des services, là, autant en région qu'au
Centre-du-Québec, là, pour pour les soutenir.
M. Gagnon : Bravo! Aussi
j'entendais tout le réseautage aussi, c'est une manière aussi d'échanger les
bonnes pratiques, d'échanger aussi comment prendre soin. C'est un engagement
familial, hein?, de prendre la relève, comme vous, qui êtes devant moi, et de
votre sœur, hein?
M. Hervieux (Pier-Luc) : C'est
ça. Puis juste de sortir, des fois, à un moment donné, tu tombes dans ton «day-to-day»,
dans ta bulle d'agriculteur tout seul, puis là, tu sais, il mouille tout le
temps, puis là, tu sais, ça ne va pas bien, puis tu ne vois pas le bout. Mais
là, juste de sortir un vendredi soir, d'aller à la soirée dansante du syndicat
de l'Abitibi-Témiscamingue, de la relève, bien, tu sais, ça te permet de
t'évader un peu de tes problèmes puis peut-être de revenir le lundi matin puis
de juste dire : O.K., on repart sur un nouveau pied. Puis là, tu sais, tu
te rends compte que finalement tu n'es pas tout seul à avoir de la misère,
qu'il y en a d'autres qui ont de la misère. Puis il y en a d'autres qui ont
peut-être des conseils, qui ont passé par là puis qui... tu sais : Aïe,
essaie ça, ça pourrait t'aider, ou as-tu pensé à ça, aller voir telle personne.
Ça fait que...
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Je vous remercie beaucoup. Je cède maintenant la parole au
porte-parole de l'opposition officielle. M. le député de Pontiac, la parole est
à vous.
M. Fortin :Merci, merci, M. le Président. Bonjour à vous deux. Merci
d'être avec nous et de nous partager votre réalité et votre point de vue.
Je vais revenir au 28, là. S'il y a du
temps, on pourra regarder, disons, votre... L'ensemble de votre travail. Mais,
sur le 28, je vous entends bien sur la prévisibilité puis la pérennité qui est
offerte à l'UPA, à travers tout ça, et donc dans les plans quinquennaux, là, de
financement, qui vous offrent également une certaine prévisibilité et
pérennité. Est-ce que, dans les consultations que l'UPA mène en ce moment...
Tantôt, je pense que c'était M. Ross, là, qui nous a essentiellement fait
le portrait de comment on consulte à l'intérieur de l'UPA à partir des
instances régionales, et cetera, est-ce que vous êtes consultés à travers
cette... Ce mécanisme-là?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Oui,
c'est ça. Donc, chaque syndicat régional de l'UPA a un poste-relève, puis
chaque syndicat local a des postes-relève aussi, ça fait qu'à chaque fois qu'il
y a des consultations de l'UPA, il y a plusieurs membres de la relève qui sont
d'office dans ces regroupements-là. Donc, oui, on est consultés à ce niveau-là.
M. Fortin :Oui. Est-ce que vous sentez que... En fait, je vais le dire
comme ça, est-ce que la relève aurait une position différente par rapport à ce
qui est proposé en ce moment? Est-ce que vous avez une réalité bien à vous qui
ferait en sorte qu'il faudrait peut-être le regarder différemment?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Non.
Bien, justement, c'est ça, de régler ce... le p.l. 28 permettrait justement de
répondre à des inquiétudes de la relève, là, que, justement, que ce soit
modulable selon les tailles d'entreprise. Comme je vous disais, on est
tellement diversifiés au niveau de la relève que, tu sais, ça réglerait une
certaine forme d'iniquité qui a été soulevée au sein des jeunes.
M. Fortin :...d'accord, mais je ne parle pas nécessairement de ce que
le projet de loi amène, mais plutôt de ce que les formules proposées amènent?
Mme Simard Brochu
(Véronique) : On a été consultés puis on a été présenter, là, le plan
que l'Union vous a parlé, là, tout à l'heure. On a été consultés à plusieurs
reprises dans plusieurs instances pour ne pas nécessairement toujours parler
aux mêmes personnes. Ça fait que, pas juste dans notre conseil
d'administration, mais, tu sais, il y a une présentation, tu sais, à
certaines... à notre rendez-vous des décideurs, notre mi-annuel, en fait, là.
Ça fait que, tu sais, il y a quand même beaucoup de gens qui ont été consultés
derrière ça. Puis non, effectivement, on est assez enlignés. Puis on a demandé
aux relèves, tu sais, il y a de l'espace pour proposer des modifications,
est-ce que vous seriez intéressés?, il y a certaines demandes qui ont été
faites, puis elles ont été entendues aussi par l'union. Ça fait que, tu sais,
au niveau du sentiment d'écoute, je pense qu'il est bien présent. Ça fait que,
non, il n'y a pas de dichotomie dans la maison.
M. Fortin :Mais ça ressemble à quoi, ces demandes-là, qui font en
sorte qu'on pourrait protéger...
M. Fortin :...disons, la relève agricole, ou mieux les encadrer à
travers ces frais-là. Parce que, quand je regarde vos... les chiffres que vous
avez dans votre mémoire, là, il y a quand même une bonne proportion des jeunes,
surtout dans le transfert familial, qui font... qui ont un revenu brut au-delà
de 250 000 $, là. Je pense que vous faites référence à 69 %, mais c'est quand
même beaucoup quand... la moyenne des revenus bruts est quand même assez... pas
mal en bas de ça. Donc, est-ce que ça ne vous inquiète pas qu'il y a une bonne
partie de la relève qui va finir par payer plus, quand même?
Mme Simard Brochu (Véronique) :
Non, parce que ça va être basé sur la taille des entreprises. Puis, on
s'entend, là, une reprise familiale, ça se fait progressivement aussi, ça fait
que ce n'est pas du jour au lendemain que la relève... Tu sais, Pier-Luc, tu
vas pouvoir peut-être parler de ton cas, mais ce n'est pas du jour au lendemain
qu'on va payer 100 % de la cotisation sur l'entreprise, puis que... au
contraire, parce que c'est progressif. Ça fait que, déjà, pour l'entreprise
familiale, c'est ça.
Puis c'est vraiment un sentiment de
justice globale puis de... On avait beaucoup de relève qui, justement, en
démarrage, quand ils s'impliquaient à la FRAQ, ils disaient, bien, justement,
un peu comme Pier-Luc vous a dit, que, bien, tu sais, est-ce qu'on représente
juste certains producteurs, et ci, et ça? Ça fait qu'il y a un changement qu'il
a fallu qui s'opère. Puis c'est une question aussi de dire : Bien, moi, si
j'ai une plus grosse entreprise, bien, je vais payer plus, puis c'est correct,
versus, tu sais, une plus petite entreprise, puis ça va être... ça fait partie
de la «game», un peu, là. Ça fait que je pense qu'il y a une belle cohésion
aussi au sein des relèves. Je ne sais pas si, Pier-Luc, tu veux parler de ton
cas, là, particulier, là?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Oui,
c'est ça. Moi, personnellement, en tant que producteur maraîcher, j'ai juste
des cotisations, donc une double cotisation pour la compagnie incorporée. Donc,
moi, je vois ça d'un très bon oeil, parce que, tu sais, je vois tout le travail
qui est fait, de l'UPA, puis, tu sais, je suis enclin à contribuer
équitablement, puis, tu sais, qu'on ajuste en fonction de la taille de mon
entreprise, pour que je puisse participer vraiment au financement de l'union,
puis de faire avancer la cause des agriculteurs.
M. Fortin :Super. Là, je vais profiter du temps qui reste, là. Puis
là, vous avez le ministre de l'Agriculture devant vous, là, vous avez les
députés intéressés par la question de l'agriculture, vous avez les caméras de
l'Assemblée nationale, là. Il y a-tu un message principal, outre le projet de
loi n° 28, que vous voulez passer aux responsables de l'agriculture au
Québec, en disant : ça, il faut que ça change, ça... Ça peut être ça, ça
marche bien, ça peut être on a besoin de quelque chose d'additionnel? Le message
principal de la relève, là, c'est quoi aujourd'hui?
M. Hervieux (Pier-Luc) : Bien,
principalement, je vous dirais que c'est quand même des années difficiles en
agriculture, là. Mais il y a un paquet de facteurs qui font en sorte que c'est
difficile, puis on a une plateforme qui met en place des pistes de solutions
qu'on aurait pu... bien, qu'on pourrait mettre en place ensemble. Je ne dis pas
que ça réglerait tous les problèmes. Le ministre est très ouvert, on a des
bonnes discussions. Puis je pense que l'agriculture est importante pour le
Québec, puis c'est juste de continuer à la soutenir à sa juste valeur.
Puis je pense qu'il faut mettre de l'avant
un petit peu plus, tu sais, le fait qu'on est quand même à la base, puis que
les gens mangent trois fois par jour, que... Des fois, j'ai l'impression qu'il
y a des gens qui oublient qu'à la base, tu sais, on est à la base de la chaîne
alimentaire, puis qu'il faudrait qu'ils comprennent que les aliments ne
poussent pas dans les IGA, mais qu'il y a des gens qui ont travaillé très fort
derrière ça, puis que, c'est ça, on subit les aléas de la météo, des échanges
commerciaux. On est au... Il y a beaucoup de risques qu'on ne contrôle pas, qui
affectent directement notre entreprise, ça fait que c'est de rester ouverts
que, quand il y a des changements de prix, des hausses, qu'il y a des périodes
difficiles, bien, d'être un peu consciencieux puis ouverts qu'il y a des gens
derrière ça qui ont travaillé fort puis qu'ils ont mis la main à la pâte pour
nourrir tout le monde.
M. Fortin :Excellent. Ça va pour moi, M. le Président. Je vous
remercie d'être ici aujourd'hui.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à la porte-parole du
deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Verdun, la parole est à vous.
• (12 h 50) •
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. Hervieux et Mme Simard Brochu,
pour votre présentation très éclairante.
Puis, tout à l'heure, vous avez très bien détaillé
la façon comment le projet de loi va venir à l'aide, puis je retiens le respect
de la diversité, le respect de la relève agricole, contribuer à l'organisation
et la pérennité de votre fédération, également. Et puis, un peu dans le même
sens de la discussion qu'on a commencée, je me demande... puis si vous voulez
profiter des quelques minutes qui nous restent pour détailler comment nous, on
peut travailler justement pour mieux respecter la diversité de l'agriculture
puis la relève, vous avez parlé tout à l'heure des pressions qu'ils subissent.
Alors, je vous cède mon temps pour nous éclairer là-dessus.
M. Hervieux (Pier-Luc) : Bien,
c'est juste de rester ouverts au fait que les modèles agricoles changent, tu
sais, puis qu'il y a certains... Il y a des opportunités, dans chaque crise, il
y a des opportunités, ça fait que c'est de rester ouverts puis de donner un peu
de lead aux jeunes, de dire, tu sais, des fois, ils sortent avec des idées que
tu dis : mon Dieu! Où est-ce qu'il s'en va?, mais c'est de les soutenir un
peu là-dedans puis de croire en la jeunesse agricole. Puis que tu viennes du
milieu agricole ou non, l'agriculture...
M. Hervieux (Pier-Luc) : ...agriculture.
Quand t'as la passion, je veux dire, c'est un peu ça qui nous drive, là, autant
que des fois, ça peut nous nuire. Mais quand les gens se lancent en
agriculture, ce n'est pas parce que c'est le métier le plus payant, c'est parce
qu'ils croient en ça et qu'ils veulent... ils veulent contribuer à nourrir le
Québec. Donc, c'est de supporter un peu tous les modèles là-dedans puis
continuer à travailler ensemble, puis de ne pas juste d'aller chacun de notre
côté, là, mais de continuer à se consulter, puis à avancer pour pour
l'agriculture du Québec puis les gens.
Mme Zaga Mendez : Merci. Il
nous reste combien de temps?
Deux minutes! Mais tout à l'heure, vous parlez un
peu plus des risques de pression. Bien sûr, le projet de loi qu'on étudie ici,
c'est un pas de plus dans la reconnaissance de la contribution. Mais de quelles
autres façons que vous pensez qui sont importantes pour alléger justement les
pressions que vous vivez?
M. Hervieux (Pier-Luc) : C'est,
dans le fond, comme je disais, il y a des choses... il y a beaucoup de choses
qu'on ne contrôle pas en agriculture, ça fait que c'est d'avoir... On a déjà
des bons systèmes de filets de sécurité qui fonctionnent bien au Québec. C'est
juste de s'assurer que les programmes d'assurance récolte restent ajustés, que
tous, tu sais, les programmes qui sont là fonctionnent bien, puis qu'ils soient
adaptés à la relève puis aux réalités des régions. Mais il y a qu'il y a quand
même des choses qui sont faites, c'est juste de continuer à se tenir à jour
puis à être à l'écoute des réalités des gens à travers le Québec.
Mme Zaga Mendez : Mais merci
beaucoup, je vous remercie pour
votre participation. C'est bon pour mon côté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée.
M. Hervieux, Mme Simard-Brochu, je vous remercie
pour votre contribution aux travaux de cette commission.
La Commission va suspendre ses travaux
jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 53
)
13 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 heures)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
Nous poursuivons les consultations
particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 28 modifiant
la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche et la Loi sur les producteurs agricoles.
Nous entendrons cet après-midi la
Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique, suivie de l'Association
des producteurs maraîchers du Québec et de l'Association des producteurs de
fraises et de framboises.
J'aurais avant toute chose besoin du
consentement de la commission afin de valider le remplacement de la députée de
Verdun par la députée de Sherbrooke, est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, je souhaite maintenant la bienvenue aux représentants de la Coopérative
pour l'agriculture de proximité écologique. Je vous rappelle que vous disposez
de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procédons à la période d'échanges
avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter et à
commencer votre exposé...
M. Bibeau-Mercier (Léon) : ...Merci,
MM. Mmes les députés et autres collègues. Mon nom est Léon Bibeau-Mercier. Je
suis un éleveur et un producteur maraîcher à Sherbrooke et je suis également le
président de la Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique, à
laquelle je référerai par CAPE. Ça va être plus simple pour tout le monde vu
que c'est un peu long.
La CAPE, c'est une coopérative qui a été
fondée en 2013 et qui compte environ 250 fermes, dont celles du réseau des
fermiers et fermières de famille, donc la plupart des fermes qui font des
paniers bio, qui font de l'agriculture soutenue par la communauté. La mission
de la CAPE, c'est d'accompagner, soutenir, mobiliser puis aussi porter la voix
de ses membres qui font de l'agriculture biologique de proximité à toutes les
étapes, que ce soit dans les approvisionnements. Donc, on parle de l'achat, par
exemple d'intrants certifiés biologiques, on parle de conception et
construction de machines pour des maraîchers petites surfaces, qu'ils ne
pourraient pas trouver ailleurs, mais c'est aussi des activités de
commercialisation, par exemple des paniers d'hiver réalisés collectivement dans
la grande région de Montréal ainsi qu'en Estrie, et également des activités de
mobilisation, donc des activités de mobilisation auprès du public, mais aussi
auprès de la communauté agricole et également de représentations, et c'est
l'objet de ma présence aujourd'hui ici.
L'esprit de ce que je veux vous partager
ici, aujourd'hui, c'est que, bien, dans l'ensemble, les modifications très
ciblées, très précises, là, qui sont apportées par le projet de loi, qui est là
présentement, bien, on n'a pas d'objection ou de problème particulier avec ces
dispositions-là. C'est des dispositions assez générales, hein, qui donnent
quand même pas mal de latitude aux associations accréditées, là, de fixer selon
les paramètres qu'ils estiment appropriés, là, les niveaux de cotisation qu'ils
espèrent puis de le moduler effectivement, là, en fonction de caractéristiques
peut-être un peu plus ciblées en fonction des entreprises qu'elles
représentent.
Les commentaires détaillés sur le
mécanisme, par exemple, qui est envisagé par l'UPA, bien, on n'entrera pas en
détail ici, là, dans ça. C'est des commentaires qu'on a déjà faits directement
auprès de l'UPA. Puis, évidemment, si la modification au projet de loi va de
l'avant, bien, ce sera évidemment la prérogative de l'UPA d'aller de l'avant
avec les détails d'application de ça.
Je suis surtout là aujourd'hui pour vous
faire part du fait qu'on estime que sont des modifications qui nous semblent
appropriées, que c'est un chantier de modernisation qui répond à une partie des
enjeux, des besoins de l'association accréditée aujourd'hui. Mais, ceci dit, on
a l'impression qu'on ne peut pas, à l'heure actuelle, et devant l'ampleur des
défis qui sont rencontrés, des enjeux qui sont rencontrés par le système
agroalimentaire actuel, s'économiser un examen un peu plus approfondi, un peu
plus complet de ces deux lois-là, qui sont quand même des lois assez pilier
dans l'encadrement, dans la régulation du secteur agroalimentaire québécois
aujourd'hui.
C'est un exercice d'ensemble qui nous
apparaît nécessaire, qui va présenter certains aspects un peu plus épineux.
Évidemment, par exemple, si on prend spécifiquement la Loi sur les producteurs
agricoles, si on fait un examen d'ensemble approfondi de cette loi-là, il y a
le sempiternel débat sur l'accréditation unique qui revient. Et pour ne rien
vous cacher, nos membres ont des opinions différentes sur cette question-là,
mais tous s'entendent, toutes et tous s'entendent, ceci dit, sur le fait que,
compte tenu de l'âge de cette loi-là et de ce mécanisme-là, il y a lieu de
réévaluer sa pertinence en regard du contexte d'aujourd'hui, d'une part.
Concernant la Loi sur les producteurs
agricoles aussi, bien, il y a le seuil de 5 000 $ de ventes qui,
actuellement, est fixé pour obtenir le statut de producteur agricole, et donc
obtenir certains bénéfices, certains privilèges, comme d'avoir accès au
programme de crédit de taxes foncières agricoles, qui offre un remboursement,
une partie des taxes foncières si on est un producteur agricole, et qui donne
accès aussi à un bon nombre de programmes de subventions et d'accompagnement
qui sont offerts par le ministère de l'Agriculture.
Compte tenu de ce niveau fixé là en 1995,
qui n'a pas été indexé depuis, du fait que ce niveau-là représente une très
faible proportion, disons, de sources de revenus qu'une personne peut espérer,
on estime que ce montant-là doit être révisé, que ce soit par un autre montant
ou par un autre mécanisme qui nous permet de mieux définir ce qu'est un
producteur agricole.
Concernant la Loi sur la mise en marché
des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, je vais référer à une loi
sur la mise en marché des produits agricoles pour le reste, il n'y a pas eu de
modification en profondeur non plus depuis son entrée en vigueur, et on estime
aussi qu'un examen approfondi et complet demeure pertinent aujourd'hui. C'est
un exercice qui a été fait il y a une quinzaine d'années dans le cadre de la Commission
sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécoise. Il y a...
M. Bibeau-Mercier (Léon) : ...bon
nombre de ces recommandations-là qui demeurent en suspend et qui, à notre sens,
demeurent extrêmement pertinentes, voire encore plus pertinentes qu'au moment
de la rédaction du rapport, en particulier à cause de l'émergence d'un secteur
d'agriculture de proximité qui est encore plus fort qu'auparavant et qu'on a
une loi sur la mise en... une loi sur la mise en marché qui est axée essentiellement
sur la notion de production spécialisée et de circuits longs de
commercialisation, c'est-à-dire, donc, qui passe par les mains d'un
transformateur, éventuellement d'un distributeur, d'un intermédiaire pour se
rendre en épicerie par exemple. Alors qu'en agriculture de proximité, par
définition, on a souvent un producteur qui est beaucoup plus diversifié, donc
qui fait plusieurs produits en même temps, par opposition à une production
extrêmement spécialisée, d'une part, et, d'autre part, qui utilise les circuits
courts, c'est-à-dire le kiosque à la ferme, le marché public, la vente à un
épicier indépendant, par exemple, pour mettre en marché le produit, ce dont ne
tient que très peu compte la loi à l'heure actuelle. Combien de temps il me
reste? Je m'excuse.
Le Président (M. St-Louis) : ...
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Encore
quatre minutes. Parfait. Donc, concernant, encore une fois, la Loi sur la mise
en marché des produits agricoles, bien, c'est une loi, effectivement, que vous
je mentionnais qui est basée sur la notion de production spécialisée et puis de
circuit long. Il y a quand même deux dispositions, dans cette loi-là, qui
existent et qui mentionnent, entre autres, que cette loi-là ne doit pas être
considérée comme devant entrer en compétition ou entraver la mise en marché
coopérative, d'une part, et, d'autre part, il y a un autre article, qui est
l'article 63, qui nous dit que les ventes réalisées directement auprès du
consommateur ne sont pas visées par un plan conjoint, à moins d'un cas de force
majeure ou à moins d'une situation où ça brime ou ça affecte de façon
significative l'application d'un plan conjoint.
Un plan conjoint, ce que c'est, hein,
c'est une espèce... c'est un outil qui nous permet d'encadrer les conditions de
production et de mise en marché d'un produit donné dans la loi et qui, à cette
fin-là, nomme aussi un office qui gère ce plan conjoint là. On peut prendre
l'exemple du lait, par exemple, avec un plan conjoint qui encadre la
production, la mise en marché du lait, un office qui le gère, comme Les
Producteurs de lait du Québec. Et ça crée une forme de complexité et ça crée
des situations qui... dans le cadre actuel, justement, de mise en marché en
circuit court, en agriculture diversifiée, et qui ne sont pas tout à fait
cohérentes avec l'essor de ce modèle-là, puis qui pose des défis puis qui pose
des bâtons dans les roues qui nous apparaissent non seulement inutiles. Mais
surtout, dans un contexte où il nous apparaît que l'agriculture de proximité ne
pose pas de menace, je pense que les chiffres sont là, ne serait-ce que par sa
faible place encore aujourd'hui, l'agriculture de proximité ne pose pas ni défi
ni menace aux circuits de commercialisation dominant, comme ceux qui sont
encadrés dans les plans conjoints.
Dans ce contexte-là, nous, ce qu'on
demande essentiellement, c'est d'adapter la Loi sur la mise en marché pour
mieux tenir compte de la place des circuits courts, pour donner plus de
latitude à ces artisans de se développer parce qu'on estime que les circuits
courts, que l'agriculture de proximité, c'est une véritable forme d'agriculture
qui permet de répondre à plusieurs enjeux du système agroalimentaire
d'aujourd'hui, par la vente directe, par la production diversifiée qui renforce
la résilience, par la capacité d'éduquer, de communiquer avec les clients, les
réalités de la production, la valeur du produit, la valeur du travail. Quand on
regarde l'attrait de la relève agricole pour cette forme-là de mise en marché
puis de production, aussi, on constate, 75 % des gens interrogés dans un
sondage dont l'entreprise était en circuit court avait démarré leur entreprise,
donc ils n'avaient pas pris la relève d'une ferme. Donc, je pense que ça
illustre le potentiel de ce modèle-là à générer de l'attrait pour la relève, à
répondre à nos enjeux sociaux, environnementaux auxquels on fait face en
agriculture puis aussi en alimentaire. Voilà.
• (14 h 10) •
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie pour votre exposé. Nous allons maintenant commencer la période
d'échange. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Pour?
Le Président (M. St-Louis) : 13
min 30 s.
M. Lamontagne : Ça ne change
pas, c'est parfait. Merci, M. le Président. Mme la députée de Sherbrooke, c'est
un plaisir de vous accueillir. C'est la première fois qu'on vous accueille à la
CAPERN, à mon souvenir, alors merci, puis de votre intérêt aussi pour les
questions d'agriculture au Québec. M. Bibeau, merci. Toujours un plaisir
d'avoir l'occasion de vous accueillir ou d'échanger avec vous.
Première des choses, je veux vous
réitérer, puis aussi beaucoup de gestes qu'on a posés depuis qu'on est en
poste, toute l'importance de comment notre agriculture a pu changer depuis
15 ans, 20 ans, l'importance de l'agriculture de proximité,
l'importance des circuits courts...
M. Lamontagne : ...il y a
plusieurs gestes qu'on a posés, je n'en ferai pas la nomenclature, depuis 2018,
là, mais en accompagnement de l'agriculture de proximité. Mais au-delà des volumes
associés... Parce que vous l'avez dit vous-même, vous dites : Tu sais, ce
n'est pas une menace puis ce n'est pas une grosse agriculture, mais
l'agriculture de proximité puis de circuit court, il ne faut pas la voir dans
un contexte de grosse agriculture, il faut la voir de sa contribution, un, à
l'occupation, l'habitation de notre territoire, à la vitalité de nos
communautés, à la valorisation de la profession d'agriculteur, d'agricultrice.
Quand on parle, des fois, de la fracture entre ceux qui produisent puis ceux
qui consomme, bien, comment... une des façons, si on veut, de réduire cette
fracture-là ou de la prévenir, c'est le contact, tu sais, entre ceux qui
produisent puis ceux qui consomment. Puis on ne peut pas avoir des meilleurs
modèles que nos agriculteurs de proximité qui investissent les circuits courts,
qui sont en contact avec leurs clients. Moi, j'en ai, des gens, qui font partie
de votre groupe, qui, le dimanche, ils se ramassent, puis ça fait la file chez
eux pour aller dans un kiosque, pour aller acheter des biens, puis à chaque
fois, bien, c'est un contact direct entre le producteur, la productrice puis le
consommateur, puis le consommateur en ressort encore plus convaincu de
l'importance du geste qui se pose puis à quel point ce geste-là est approprié
et contribue à quelque chose qui valorise. Ça fait qu'à ce point-là je vous
dirais que je vous rejoins complètement.
C'est certain que le projet de loi qu'on
regarde aujourd'hui, puis vous l'avez mentionné aussi, tu sais, il vient
toucher deux lois, qui est la loi sur les producteurs agricoles, qui est la loi
sur la mise en marché, puis ça se veut très, très, très ciblé puis chirurgical
pour s'occuper d'un enjeu, là, qui est, finalement, le financement des
organisations accréditées. Puis c'est dans ce sens-là qu'on fait notre travail.
La représentation que vous faites, exemple, pour toute la question de la loi de
la mise en marché, vous dites : Écoutez, ça a été écrit puis ça a été mis
en place dans un contexte où on n'avait pas eu toute cette contribution-là,
comment c'est organisé sur le territoire, l'agriculture de proximité. Bien, je
vous dirais, bien honnêtement... puis ce n'est pas une annonce que je fais, pas
du tout, là, mais qu'on ne peut pas envisager la suite de notre agriculture, puis
comment on accompagne notre agriculture, puis la diversité, puis comment
qu'elle se déploie sur le territoire sans faire, à un moment donné, une
réflexion collective puis de s'asseoir tout le monde puis voir est-ce
qu'aujourd'hui il y a des choses qu'on pourrait faire pour venir rendre encore
cette loi-là plus adaptée, plus en adéquation avec les réalités sur le terrain,
au bénéfice de quoi? Aux bénéfices de l'agriculture avec un grand A puis au
bénéfice de nos producteurs, nos productrices, que ça soit de petites
entreprises, le secteur spécialisé, et tout ça. Alors, si, dans le futur, il y
a une économie qui est faite de cette réflexion-là, bien, je veux dire, c'est
l'agriculture qui va... Qui, ultimement, va être à perte d'une économie de
cette réflexion-là.
Ça fait que je veux simplement vous dire
que vous êtes entendus dans cette réflexion-là. Puis la... ce que vous avez
amené, les commentaires, honnêtement, c'est... tu sais, c'est un constat, un
peu, de la réalité puis comment on peut juste s'assurer, dans un premier temps,
avant de dire qu'il faut changer des choses... C'est de revisiter ce qu'on
fait, puis de la façon, ce qu'on fait, est-ce qu'aujourd'hui ça vient bien,
bien accompagner l'objectif puis ce qu'on cherche à faire. Puis, si la réponse,
c'est oui, bien, je veux dire, on se donne une claque dans le dos puis on
dit : on continue. Puis, si la réponse, c'est : bien, il y a
peut-être des choses qu'on pourrait faire pour améliorer, bien, on cherche à
s'entendre puis faire en sorte, tu sais, qu'on puisse améliorer ces choses-là.
Ça fait que juste pour vous dire que vous
êtes très, très bien entendus, puis l'objectif de nos travaux aujourd'hui ne
vise pas ça. Mais ce n'est pas parce que l'objectif de nos travaux ne vise pas
ça que d'avoir une réflexion, puis d'avoir les contributions, puis de s'assurer
que comment on... sur le terrain pour développer au maximum notre potentiel au
niveau de notre agriculture, mais aussi de notre potentiel au niveau des
humains qui pratiquent l'agriculture, bien, il faut qu'on soit tout le temps
préoccupés par, ça fait que je veux juste vous mentionner ça.
Ceci étant dit, bien, c'est certain... Ce
matin, je parlais avec nos collègues de l'Union des producteurs agricoles puis
je leur disais comment, tu sais, le fait que, tu sais, qu'il y ait un monopole
de représentation, comment c'était un grand privilège, mais aussi une grande
responsabilité de s'assurer qu'on est en lien avec tous ceux... parce qu'on
représente tout le monde puis on est en lien avec tous ceux qui pratiquent
l'agriculture, les hommes, les femmes sur le territoire puis s'assurer qu'on
est... on connaît bien leur réalité puis qu'on est bien représentatifs de...
M. Lamontagne : ...leur
réalité. Ça fait que, dans ce contexte-là, la CAPE, vous êtes quand même une
organisation qui est importante. Vous l'avez dit, c'est 200, 250 fermiers
de famille puis d'autres gens aussi autour de tout ça.
À travers l'exercice qui vise à modifier
la façon... le financement de l'organisation accréditée qui est l'UPA, bien,
moi, c'est de... Comment vous avez été dans la loupe, si on veut, dans tout ça,
ou comment vous avez pu être consultés? Est-ce que vous êtes satisfait de la
contribution que vous avez pu faire? Puis, tu sais, comme, comment vous voyez
la suite, suite à la... si on adopte ces changements-là, bien, comment ça peut
s'inscrire en adéquation avec les objectifs de votre organisation, puis tout
ça, là?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Oui,
bien, dans le fond, l'UPA, c'est un chantier qu'elle a, je pense, vous le
savez, depuis quand même un bon moment. Et puis ils ont fait effectivement des
rondes de consultation au sein de leurs propres instances. Mais ils nous ont
également rencontrés, là, lors de poser les premiers jalons de ce projet-là.
Alors, oui, l'UPA est un interlocuteur qu'on a puis un bon interlocuteur, en
toute franchise. Il y a des pas qui sont faits à l'UPA pour mieux représenter
l'agriculture de proximité, certes, au niveau de... si vous souhaitez que
j'aille en détail, finalement, dans ce qui est envisagé précisément par l'UPA,
je peux le faire, mais grosso modo pour nos membres, dans la fourchette, là, de
chiffre d'affaires que la plupart de nos membres ont, ça n'a pas de
modification importante sur le montant de leur cotisation à l'UPA. Et je pense
que c'est la raison pour laquelle aussi, aujourd'hui, je ne suis pas en train
de déchirer ma chemise devant vous, devant la possibilité, là, que ce
changement réglementaire là survienne.
Après, bien évidemment, on est dans le
contexte d'une association accréditée qui a la prérogative, une fois qu'elle a
mené des travaux de consultation qu'elle estime appropriés, de faire ce que bon
lui semble. Et puis on a des gens... c'est ça, on a des gens qui sont beaucoup
mieux desservis, par exemple, ceux qui ont un chiffre d'affaires un peu plus
bas, qui sont mieux desservis par cette potentielle modification là. Et puis de
nos membres qui ont des chiffres d'affaires un peu plus élevés, qui vont
évidemment être un peu pénalisés par cette situation-là. Mais ce n'est pas un
glissement de terrain en termes de situation au niveau des cotisations.
M. Lamontagne : Ça fait que
ce que vous dites, finalement, c'est que, ce matin, les représentants de l'UPA
nous expliquaient que, dans un premier temps, il allait y avoir comme un
rééquilibrage, un petit peu, des différentes contributions de chacun. Puis
vous, je pense, la moyenne de vos membres, c'est aux alentours de
100 000 $ de revenus. Ça fait qu'il y en a qui ont moins. Ils vont
peut-être bénéficier du rééquilibrage, là, mais il y en a que c'est un peu
plus... peut-être, ultimement, vont avoir à faire une contribution
additionnelle, mais ultimement, ce que vous dites, là, c'est que tout ça, là,
c'est équilibré puis vous êtes en paix avec cette situation-là.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Il
y a une chose qui demeure pour nous... disons quelque chose qui est en
interrogation, c'est que c'est certain qu'il va y avoir... ça dépend du
scénario précis qui est adopté, mais il est certain que, pour les gens qui ne
sont pas visés par les plans conjoints ou qui ne font pas de productions visées
par les plans conjoints, bien, il y aura peut-être un supplément, là, de
cotisation qui va être à verser. Évidemment, si on se place toujours dans la
posture de notre idée de favoriser les conditions pour l'agriculture de
proximité puis pour les circuits courts, on n'est pas certain à quel point ce
soit bénéfique, mais on verra dans les détails et de commencer aussi... s'il y
a d'autres interventions à faire auprès de l'UPA ou pas.
• (14 h 20) •
M. Lamontagne : O.K., si vous
avez d'autres interventions à faire, vous allez les faire.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : On
va les faire... oui.
M. Lamontagne : On s'est fait
confirmer, là, que l'unité accréditée était en écoute par rapport aux
différentes personnes qui ont à intervenir. Bien, merci. Je vais céder la
parole à mes collègues.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Gaspé, la parole est à vous.
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. Salutations particulières à notre collègue de Sherbrooke, M.
Bibeau-Mercier, merci d'être avec vous cet après-midi. J'ai lu avec intérêt
votre votre mémoire, intéressant et éclairant, considérant que c'est
effectivement une pratique d'agriculture qui... dont on voit de plus en plus
l'intérêt, au niveau de la relève d'une part, puis qui cherche aussi à prendre
sa place dans le marché, principalement, quand je regarde la question
agrotouristique, je connais... je pense à un acteur de plus en plus intéressant
à ce niveau-là, qui amène une couleur particulièrement à nos régions. Et puis,
bien, je pense qu'il y a aussi une forte appréciation de la clientèle, autant
québécoise que des visiteurs qui visitent nos régions...
M. Sainte-Croix : ...avec le type
de produits que vous nous permettez de valoriser à travers l'industrie
touristique. Je parle de l'industrie touristique parce que c'en est une que je
connais bien, je viens de ce monde-là et puis j'ai vu l'évolution de gens comme
vous qui, de plus en plus, s'intéressent aussi à l'industrie touristique en
termes de marché potentiel.
M. le ministre a ouvert la porte sur la
chose et, suivant l'adoption du p.l. 28 et considérant la nature particulière
de votre secteur d'activité, pas des gros volumes nécessairement puis pas
nécessairement dans un mode connu, disons ça comme ça, des consommateurs,
quelles sont vos attentes en lien avec le p.l. 28?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Si...
Il y a un enjeu de prise en compte dans les travaux, que ce soit de l'UPA ou de
ses fédérations affiliées, qui est celle de la prise en compte de ces
marchés-là. Il y avait un enjeu d'équité qui a été, je pense, bien défini dans
le fait qu'on avait des cotisations qui étaient peu variantes selon le volume
puis le chiffre d'affaires. Je pense que, pour les gens qui ont un très faible
chiffre d'affaires, effectivement, bien, il va y avoir une meilleure équité de
ce point de vue là qui va être apportée. Ensuite, est-ce que la modification du
mécanisme de financement va apporter des changements ensuite dans les actions,
par exemple, posées par l'UPA puis les orientations qu'elle prend pour ses
représentations, pour la recherche, pour stimuler ces canaux-là? Je ne crois
pas.
M. Sainte-Croix : Je
comprends. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, la parole est à vous.
M. Bernard : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Bibeau-Mercier. Juste vous faire un parallèle. Je
regardais les données statistiques en Abitibi-Témiscamingue, puis le secteur
des légumes frais, il est en croissance énormément, mais les revenus qu'il
génère demeurent relativement faibles. La plupart des exploitants qui
produisent des légumes font des ventes directes ou écoulent leur production au
moyen des paniers hebdomadaires distribués à la ferme ou dans le réseau des
marchés publics. Puis je l'ai vu, là, chez moi puis au Témiscamingue, la jeune
relève, il y en a beaucoup dans ces secteurs-là. Première question :
Êtes-vous présents en Abitibi-Témiscamingue? Parce que j'ai essayé de trouver
votre liste de membres, voir ils étaient repartis où, puis je n'ai pas été
capable.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Notre
site web est en chantier, oui, effectivement. On a, je crois, environ cinq
membres en Abitibi.
M. Bernard : Cinq membres.
Donc, il y a du...
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Il
y a du travail à faire dans la régionalisation, très certainement.
M. Bernard :
O.K. O.K. Premier point. Le
point que je voulais voir aussi avec vous, on parle, là, des entreprises qui
émergent, faibles revenus, puis, dans votre mémoire, vous mentionnez que le
5 000 $ d'entrée devrait être revenu à la hausse pour être ajusté,
parce que c'est un prix de 1995. Et j'ai demandé aux gens de l'UPA ce matin
qu'est-ce qu'ils en pensaient, puis ils m'ont dit qu'il y avait
2 000 entreprises au Québec que, si on montait le seuil, ils seraient
à ce moment-là exclus. Puis là, je pense, si on fait ça, puis là c'était là ma
question, quel serait l'impact dans des régions comme chez moi, où qu'on a
beaucoup de petites fermes qui émergent et autres. Est-ce que, si on ferait ça,
ça ne viendrait pas pénaliser de la relève agricole dans le secteur, entre
autres, des légumes et maraîchers?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Bien,
moi, j'ai l'impression qu'il y a plein de dispositions qu'on peut prendre sur
des cas, par exemple, d'entreprises en démarrage ou de gens qui vivent un
flottement pour une raison ou l'autre, pour une situation personnelle, qui ne
leur permet pas, de façon ponctuelle, je ne sais pas si c'est sur une année ou
sur deux ou peu importe... qui nous permettraient de gérer ce type d'exceptions
là pour éviter que de gérer ce seuil-là de façon, là, très rigide mène à des
situations qui sont indésirables comme celle que vous mentionnez. Puis je pense
que c'est des dispositions qui sont déjà prévues dans d'autres cas. Puis donc
je pense que ça serait la façon d'éviter que des entreprises en démarrage ou
des gens en essor ne puissent pas bénéficier du statut de producteurs agricoles
alors qu'ils sont dans une période critique où ils en ont besoin.
M. Bernard : O.K. Donc, ça,
il faudrait aller pièce à la pièce, ça devient compliqué à ce moment-là pour
gérer ça, mais surtout... peu importe, là, mais on va travailler avec ces
gens-là parce que c'est vraiment... comme le ministre l'a dit, c'est
l'occupation du territoire, puis, quand je le vois au Témiscamingue... Même
que, maintenant, je dirais que le chef du Parti québécois va devenir un
producteur chez nous, au Témiscamingue, donc, et il va faire partie de la
relève agricole. Merci pour moi. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Vous disposez... Alors, merci. Je cède maintenant la parole au porte-parole de
l'opposition officielle, M. le député...
Le Président (M. St-Louis) : ...de
Pontiac, la parole est à vous.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Bon après-midi, tout le monde.
Merci à vous d'être avec nous et de bien représenter de par votre voix, là, les
producteurs de votre association, de votre coopérative.
Je vais peut-être commencer par la fin de
la discussion que vous venez d'avoir, là, de 5 000 ou de 9 000 $
de revenus. Moi, j'aurais tendance à dire que c'est faisable, là. J'aurais
tendance à être d'accord avec vous sur cette question-là. Peut-être qu'il y a
des situations d'exception, mais à un moment donné il ne faut pas non plus se
limiter à ces choses-là. Pouvez-vous peut-être pour le bénéfice de gens qui
n'ont peut-être pas la même vision que vous sur cet enjeu-là, nous dire le
point positif principal de cette augmentation-là. Qu'est-ce que ça pourrait
réellement apporter de plus?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Bien,
en fait, c'est de s'interroger sur qu'est-ce qu'on vise lorsqu'on souhaite
donner des bénéfices ou des privilèges à quelqu'un qui obtient le statut de
producteur agricole, là. Si on prend le programme de crédit de taxes foncières
agricoles par exemple, bien, il y a un certain objectif de dire : On va
stimuler la valorisation du foncier agricole, hein, en s'assurant que des
entreprises qui le cultive, qui l'occupe, qui le valorise donc, n'aient pas un
fardeau de taxes foncières qui soit trop important. Si on fixe un seuil qui est
trop bas, donc avec des ventes brutes agricoles qui sont vraiment infimes,
est-ce qu'on atteint cet objectif-là, par exemple, de maximiser la valorisation
du foncier agricole en donnant un remboursement de taxe foncière à des gens qui
potentiellement, peu importe la taille de propriété, je pense qu'il faut le
souligner, là, peuvent finalement avoir une contribution extrêmement minime
justement à la valorisation de ce patrimoine foncier là?
Concernant les programmes de subventions,
est-ce qu'on souhaite mettre dans la même enveloppe des gens justement qui...
Puisque leur revenu agricole est une source absolument infime de leurs revenus
de ménages ou de leurs revenus de vie, est-il nécessaire qu'ils aient accès à
des besoins de soutien? Et les sommes, les enveloppes qu'on réserve, que ce
soit pour le PCTFA ou pour ces subventions-là... Autrement dit, lorsqu'on les verse
à ces gens-là, est-ce que c'est là qu'elles sont le mieux investies? Et je
pense qu'il y a un enjeu à considérer qui est de dire qu'il y a des projets
d'autosuffisance alimentaire, il y a des projets d'agriculture et de loisir qui
sont légitimes puis qui, je pense, peuvent avoir des bénéfices pour la société,
là, que ce soit en termes de santé mentale, d'éducation, justement, par exemple
à l'agriculture puis à l'alimentaire, en termes de gestion des paysages, de
vitalité des communautés. Maintenant, est-ce qu'on veut mettre ça dans les
mêmes enveloppes et puis de façon indistincte dans les mêmes programmes? Moi,
je pense que c'est ça l'enjeu qui est posé par ce seuil-là, qui est très faible
puis qui n'a pas été indexé depuis.
M. Fortin :Oui. Bien, là-dessus on va être d'accord vous et moi sur la
bonne utilisation de ces sommes-là au bon moment pour les bonnes personnes ou
les entrepreneurs qui réellement, disons, ont une partie de leurs revenus
importante qui vient de l'agriculture. Et vous le dites, là, la taille de la
terre agricole n'est pas nécessairement toujours en lien avec le revenu
agricole. Alors, c'est vrai qu'on peut se retrouver avec des situations de
disparité assez importantes là-dessus. À moins que vous ayez autre chose à dire
sur ce point spécifique là, ça a l'air à vous tenter, mais sinon, je vous
emmènerais ailleurs.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Très
rapidement, il y a aussi un enjeu de compétition pour l'accès aux terres puis
il est certain que si on crée un incitatif, disons, du type du programme de
crédit de taxes foncières pour des gens qui ont de toute façon les moyens
d'acheter ces terres-là, bien, on vient créer un incitatif qui entre en
compétition avec des gens qui auraient potentiellement, justement, un objectif
de valorisation plus important de ces terres-là.
• (14 h 30) •
M. Fortin :Absolument. O.K. Je veux vous amener sur la partie de votre
mémoire qui parle de la régie. Vous êtes quand même... Je ne veux pas... Je
pourrais dire critique, bien, assez direct avec la régie, disons, dans votre
mémoire. Vous dites que pour eux, dans leurs priorités politiques, dans leur
planification stratégique, ils parlent toujours de la poursuite de l'autonomie
alimentaire, la réduction des impacts environnementaux, le développement des
marchés de proximité, mais qu'ils prennent beaucoup de décisions qui ne vont
pas en ce sens-là. J'aimerais ça vous entendre là-dessus, puis à savoir :
Comment vous pensez qu'il pourrait mieux faire, disons?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Bien...
M. le ministre parlait tout à l'heure du fait de... Il faut évaluer ce qu'on a
puis qu'est-ce qui fonctionne avant de changer les choses. Nous, on pense que
les éléments dans la loi sont probablement là pour nous assurer une application
appropriée, notamment par la régie, de la Loi sur la mise en marché pour faire
une place à l'agriculture de proximité, et ça semble, en tout cas dans la
planification stratégique, être effectivement sa volonté.
Maintenant, notre question, c'est :
Comment expliquer cette dissonance-là, justement, entre les objectifs qu'elle a
explicités là et l'issue de ces décisions-là, alors qu'on lui a fait des représentations,
puis sur plusieurs dossiers quand même, et puis que, finalement, l'issue n'est
pas celle qui nous semble favoriser l'agriculture de proximité? La régie
est-elle trop liée par ses décisions passées...
14 h 30 (version non révisée)
M. Bibeau-Mercier (Léon) : ...le
fait que c'est un quasi-tribunal, est-ce qu'elle est liée par certaines
dispositions de la loi en particulier, qui fait en sorte qu'elle doit aller
dans le sens des offices plus que dans le sens de nos représentations? C'est
des questions assez techniques, et je dois vous dire qu'on n'a pas une grosse
armée de gens spécialisés là-dedans. Mais je pense que c'est le genre de
questions qu'il faut se poser. Peut-être que les outils sont là et qu'il faut
simplement donner un peu plus de coudées ou clarifier les choses pour que la
régie puisse faire adéquatement son travail dans ces dossiers-là, ou peut-être
qu'elle a les mains liées. Je pense que ça fait partie des choses qu'en
évaluant la loi dans son ensemble on pourrait venir soupeser.
M. Fortin :Parce que vous avez quand même... Je vais le dire de façon
assez explicite. Je vais lire dans votre mémoire pendant deux petites secondes,
juste pour que tout le monde qui nous écoute comprenne à quel point vous en
avez long à dire sur la régie, là :
«Il me semble évident que la régie échoue
dans sa mission de développer des relations harmonieuses entre intervenants. Si
toutefois, elle estime que les fermes de proximité, ces regroupements sont des
intervenants dont les enjeux méritent d'être considérés.» Ça, c'est un.
2. «La régie ne répond pas à sa mission de
résoudre les difficultés qui surviennent dans la production, la mise en marché
des produits alimentaires sous régie biologique ou dans les circuits de
proximité à tout le moins.
3. «La régie de la régie semble se refuser
à considérer les marchés de proximité comme des formes efficaces et ordonnées
de mise en marché qui soient aussi pertinentes et valables que les plans
conjoints.»
4. «La régie semble se refuser à
considérer qu'il est dans l'intérêt du consommateur et dans l'intérêt public de
faire une place à des modes de production et de mise en marché, aux meilleures
retombées sociales et environnementales, comme l'agriculture biologique et les
circuits courts.»
Alors, on a beau... on aurait beau revoir
la loi, ce n'est pas nécessairement juste dans la loi et dans les priorités de
la régie, c'est à l'intérieur des priorités qu'elle se donne. En ce moment,
elle ne semble pas toujours les respecter, là, selon vous. Alors, si je m'en
tiens juste à sa mission parce qu'effectivement, là, vous le dites, sa mission
de résoudre les difficultés qui surviennent dans la production et de mise en
marché de produits agroalimentaires, on n'est pas en train justement de rouvrir
la loi pour voir tout ça. Mais si la commission à laquelle on participe aujourd'hui,
là, elle avait pour mission de faire ça, qu'est ce que vous lui recommanderiez
exactement?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Bien,
je pense qu'on peut retourner à la recommandation 14 de la Commission sur
l'agriculture agroalimentaire québécoise, qui nous donne des pistes d'assouplissements
dans l'application, notamment du plan conjoint, en prévoyant certaines
situations d'exception de façon assez précise, en permettant justement certains
certains contrepoids qui pourraient revenir finalement à cette
recommandation-là, hein? Le rapport le souligne, on dit : On veut
continuer de faire des plans conjoints pour la mise en marché collective, la
pierre d'assise de notre système au Québec, puis nous, on n'est pas en
désaccord avec ça. Mais il y a certains aspects où il faut donner un peu d'air
lorsqu'on considère qu'effectivement il n'y a pas d'atteinte sérieuse, il n'y a
pas de menace à ce système-là pour donner la latitude aux gens d'aller un peu
plus loin. Ça peut être de prévoir, comme il était recommandé, des lieux précis
ou des formes précises de mise en marché où les dispositions des plans
conjoints ne s'appliquent pas.
Pour nous, ce serait assez simplement de
redonner sa substance, son plein esprit, à l'article 63 qui est déjà la
loi, qui a été un peu asphyxié finalement par le fait qu'on a ajouté exception,
sur exception, sur exception, à cet article, en disant : Ah! non, c'est important
de ne pas toucher au plan conjoint parce que... Et puis on se retrouve avec un
article 63 qui s'applique dans un nombre très restreint de situations,
finalement, aujourd'hui, où finalement la vente directe au consommateur est
dans les faits largement encadrée plutôt que d'être largement exemptée
justement de l'application de ces plans conjoints. Concrètement, pour nous, ça
donnerait, je pense, la latitude à la régie dans ses décisions, si elle est
incapable de le faire actuellement, pour aller un peu plus dans ce sens.
M. Fortin :Très bien. Je vous remercie. Ça va pour moi, M. le
Président. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député... Je cède maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition. Mme
la députée de Sherbrooke, la parole est à vous. Vous disposez de 4 min 8 s.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Merci à mes collègues de m'accueillir avec vous. C'était un hasard quand
j'ai accepté de remplacer ma collègue, la députée de Verdun, je ne savais pas
que je me retrouvais vis-à-vis un producteur de vins de ma région. Donc, ça me
fait plaisir de vous retrouver ici.
L'appel que vous lancez à une révision
plus globale de ces deux lois-là, il est assez clair. J'aimerais savoir si vous
estimez quand même qu'il y a des changements qu'on devrait essayer d'intégrer
dès maintenant dans le projet de loi actuel. Est-ce qu'il y a des choses qui
devraient être faites immédiatement ou vous appelez plutôt à un chantier
ultérieur?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Bien,
deux choses, moi, je pense que d'abord la notion... la fameuse notion de 5 000 $,
là, et vous me corrigerez, je pense que c'est par décret que c'est fixé. Alors,
je pense que c'est quelque chose qui est assez facile à corriger. C'est certain
qu'il faut qu'il y ait une certaine réflexion sur le seuil qu'on souhaite
fixer. Si on souhaite maintenir le seuil monétaire comme critère, là, pour
obtenir le statut de producteur agricole. Mais je pense que ça, c'est quelque
chose qui peut se travailler assez rapidement...
M. Bibeau-Mercier (Léon) : ...puis
pour le reste, bien, moi, je pense qu'il s'agit effectivement de relancer la
réflexion puis la discussion avec une perspective d'arriver justement avec
quelque chose de bien atterri, de bien réfléchi, si on retourne jouer dans
d'autres dispositions.
Mme Labrie : O.K. Donc, les
articles que vous nous ciblez, là, l'article 2, l'article 63, il n'y
a pas nécessairement un appel, là, à les modifier dès maintenant dans le projet
de loi n° 28, mais vous nous identifiez que ça, ça va être urgent de s'y
pencher dans une réflexion plus large.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Oui,
parce que, pour être honnête, si j'avais un mécanisme très précis à vous
proposer, techniquement, aujourd'hui, je le ferais, mais j'avoue que, pour l'instant,
je ne l'ai pas.
Mme Labrie : O.K. Et puis en
attendant, puis j'espère que l'appel a été entendu de la part du ministre, mais
en attendant que cette révision plus générale ait lieu, est-ce qu'il y a des
programmes qui pourraient être mis en place, des mesures de soutien pour
faciliter les circuits courts que vous voudriez mettre de l'avant aujourd'hui?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Écoutez,
on a une enveloppe budgétaire qui est, malgré ce qu'on en dit, qui est quand
même assez significative, qui est consacrée à l'agriculture. C'est quand même
des gros sous. Et puis moi, j'entends bien qu'on est dans une perspective où
les demandes puis le besoin sont toujours illimités, puis les budgets sont
limités, mais, ceci dit, si on n'opère pas des transformations qui ont déjà été
recommandées, je pense en bonne partie, puis certaines mises en oeuvre par
rapport à, par exemple celles du rapport Saint-Pierre à l'époque, je pense
qu'on peut opérer ce changement-là en prenant des enveloppes qui sont utilisées
pour stimuler d'autres secteurs, ou d'autres formes de mise en marché, ou
certaines grandes industries, puis les consacrer aux circuits courts.
Et je suis conscient du fait qu'on
représente une faible part des ventes alimentaires. En termes de nombre de
fermes, bon, c'est quand même un nombre plus important de fermes. Mais si on
souhaite se projeter avec une vision puis créer un véritable levier pour
assurer l'essor de ce secteur-là, je pense qu'il faut s'assurer qu'on ait des
programmes puis des montants qui soient probablement plus significatifs que la
place actuelle que prennent ces circuits-là pour s'assurer que, justement, il
se développe. Donc, une approche réglementaire, puis, oui, une approche en
termes d'évaluation d'où on envoie l'argent actuellement puis où est-ce qu'on
peut la rediriger pour aller là.
Le programme Proximité, là, je pense, en
est un bon exemple, bon, c'est un programme qui permettait de financer un
éventail assez large de projets, justement, en agriculture de proximité, c'est
un programme avec une enveloppe qui était, somme toute, limitée, mais qui était
très appréciée, je pense que c'est le type de programme qu'on pourrait
multiplier puis auquel on pourrait donner plus de force.
Le Président (M. St-Louis) : Vous
disposez de 20 secondes, Mme la députée.
Mme Labrie : Bon. Je vais en
profiter pour vous remercier de vous être déplacé aujourd'hui.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Merci.
Mme Labrie : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. Bibeau-Mercier, merci pour votre contribution aux travaux de cette
commission. Je vais suspendre quelques minutes pour que le prochain groupe
puisse prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 39)
(Reprise à 14 h 42)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
j'aimerais souhaiter la bienvenue aux représentants de l'Association des
producteurs maraîchers du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la période d'échange
avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter puis à
commencer votre exposé.
Mme Lefebvre (Catherine) : Mesdames,
Messieurs, merci de l'invitation, merci du temps que va nous accorder
aujourd'hui. Je suis Catherine Lefèvre, productrice maraîchère, présidente de
l'Association des producteurs maraîchers du Québec et vice-présidente du
Syndicat des producteurs maraîchers du Québec. Pour l'occasion, j'ai avec moi
la directrice générale de notre association, Catherine Lessard.
L'APMQ est un regroupement de principaux
producteurs maraîchers et horticoles du Québec. On estime à environ 80 %
de la production maraîchère du Québec qui provient de nos 289 membres
recrutés sur une base volontaire. L'APMQ a été créée en 2013 suite à une
entente de collaboration entre l'Association des jardiniers maraîchers du
Québec et le Syndicat des producteurs maraîchers du Québec. L'APMQ, comme on va
l'appeler aujourd'hui, a le mandat de chapeauter les différentes activités
exercées historiquement par les deux organisations fondatrices. Le Syndicat des
producteurs maraîchers est une organisation affiliée à l'Union des producteurs
agricoles. Il a été accrédité par la Régie des marchés agricoles dernièrement
pour représenter tous les producteurs de légumes de plein champ au sein de la
Chambre de coordination et de développement, la CCD, de la recherche sur les
légumes de plein champ. Nous vous présenterons d'abord nos observations sur la
loi de la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche.
La Chambre de coordination de la recherche
sur les légumes de plein champ, qui est un projet développé par l'Association
des producteurs maraîchers et le syndicat des producteurs maraîchers, a comme
premier objectif de mettre sur pied un fonds qui servira à financer des projets
de recherche au bénéfice de tous les producteurs de légumes de plein champ.
Mme Lessard (Catherine) : Je
vais poursuivre. Il y a un projet de règlement sur la contribution aux
syndicats qui a été ratifié en vertu de l'article 133 de la loi sur la
mise en marché lors de l'assemblée générale annuelle du Syndicat des
producteurs maraîchers du Québec. Le projet de règlement est encore en cours
d'analyse par la Régie et il incluait, entre autres, les éléments
suivants : premièrement, une contribution annuelle équivalant à 0.1 %
de la somme des ventes de légumes de champ que le producteur a réalisées en
cours de l'exercice financier clos durant la deuxième année précédant celle
pour laquelle la contribution annuelle est exigible, deuxièmement, la
possibilité de conclure une entente avec la Financière agricole du Québec quant
à la transmission des données sur les ventes et à la perception de la
contribution, et troisièmement, les modalités de paiement de la contribution
étaient aussi incluses au projet, donc des intérêts autour de 7 % par
année pour les factures impayées.
Ces trois éléments, selon nous, sont
essentiels à l'applicabilité de notre règlement sur les contributions.
Cependant, l'article 133 de la loi sur la mise en marché ne prévoit pas
expressément la possibilité de déterminer une contribution variable. Or, dans
le cadre d'une contribution visant le financement de projets de recherche, il
est requis, pour assurer l'équité, que le montant payé par les producteurs
visés varie selon la valeur des ventes réalisées. C'est sûr que, pour un des
plus petits producteurs maraîchers visés qui ont des ventes de légumes frais de
5 000 $, ceux-là, ils vont devoir payer une contribution de 5 $.
C'est beaucoup moins élevé que les plus grandes entreprises maraîchères, par
exemple, ceux dont les ventes sont de 15 millions de dollars, qui,
eux, vont devoir payer une contribution de 15 000 $. On voit la
grande disparité, là, entre les tailles de nos producteurs.
Selon les producteurs consultés dans le cadre
de l'élaboration du projet de fonds de recherche, la capacité de payer et puis
les bénéfices retirés des résultats de recherche ne seront pas les mêmes selon
l'ampleur des ventes de l'entreprise et de sa taille. Étant donné que la valeur
des différentes productions maraîchères est variable sur une même superficie,
je vous donne un exemple, un hectare de poivrons, ça rapporte trois fois plus
qu'un hectare de rutabagas, une contribution qui est basée sur le montant des
ventes, ça nous semble, selon nous, être l'approche nécessaire pour prendre en
compte tous ces éléments.
Le syndicat ne dispose pas de données sur
les ventes annuelles des producteurs de légumes de champ, qu'ils soient membres
ou non du syndicat, car chacun des producteurs maraîchers est responsable de sa
propre mise en marché. La Financière, en tant qu'administratrice des
programmes...
Mme Lessard (Catherine) : ...reçoit
des adhérents des données sur les ventes annuelles par légume de champs. Une
entente de partage des données entre le syndicat et la financière est donc
prévue pour obtenir cette information et ainsi pouvoir appliquer uniformément
le règlement à partir de données objectives et vérifiées.
L'inclusion au règlement d'intérêts sur
les factures qui demeurent impayées a comme objectif d'inciter les producteurs
visés à acquitter leurs contributions de manière diligente. En l'absence d'une
telle possibilité, les producteurs pourraient laisser en suspend leurs factures
sans qu'il y ait de conséquence, ce qui nuirait à la capacité d'obtenir des
entrées de fonds régulières et prévisibles pour la réalisation des activités de
recherche. D'ailleurs, le seul autre règlement pris en vertu de
l'article 133 de la Loi sur la mise en marché dans le contexte d'une CCD
prévoit déjà des intérêts sur les contributions impayées.
Le syndicat a ratifié un projet de
règlement qui permet, selon nous, de mettre en place un fonds qui sert à
financer la recherche et ainsi permettre à notre CCD de remplir sa mission
première. Le syndicat réalise cependant que l'actuel article 133 de la loi
sur la mise en marché peut sembler limitatif par rapport à la capacité
d'inclure des éléments essentiels à la concrétisation du fonds et, de ce fait,
de la CCD. Pour cette raison, le syndicat et l'Association des producteurs
maraîchers du Québec supportent la modification à l'article 133 proposée
dans le projet de loi n° 28 qui prévoit la possibilité d'établir le
montant de la contribution obligatoire pour tenir compte du volume du produit
mis en marché, de la superficie cultivée ou exploitée ou de tout autre
paramètre équivalent.
On considère cependant que
l'article 133 devrait aussi inclure d'autres modifications qui donneraient
expressément le pouvoir à l'association accréditée, soit, dans ce cas-là, le
syndicat, de prévoir des intérêts aux producteurs visés en cas de non-paiement
des contributions et aussi d'obtenir auprès des producteurs visés ou à la suite
d'une entente avec une organisation qui détient cette information les données
qui permettent de déterminer le montant de la contribution prévue en fonction
du produit mis en marché, de la superficie cultivée ou exploitée ou de tout
autre paramètre équivalent. En d'autres mots, on souhaite également pouvoir
obtenir l'information qui permet de déterminer notre contribution variable.
Sans ce dernier élément, la modification proposée à l'article 133 de la
loi sur la mise en marché deviendrait vaine. D'ailleurs, la loi sur la mise en
marché donne déjà de tels pouvoirs aux offices administrant les plans conjoints.
On continue avec nos observations sur les
modifications à la Loi sur les producteurs agricoles. Tous les producteurs
maraîchers, dont les membres de l'Association des producteurs maraîchers du
Québec et du syndicat, sont tenus de payer une cotisation obligatoire à l'UPA.
En l'absence de plan conjoint dans le secteur maraîcher, la contribution
financière des producteurs se limite à cette cotisation qui, dans le cas des
entreprises de groupe, est doublée. La modification de l'article 31 de la
Loi sur les producteurs agricoles qui est proposée par le projet de loi
n° 28 prévoit que le montant de la cotisation peut être établi en fonction
de paramètres variables. On comprend aussi qu'il serait entre autres possible
d'établir comme critère le paiement ou non d'une contribution à travers un plan
conjoint.
Sur la base de nos discussions avec l'UPA,
tout indique que les producteurs maraîchers pourraient voir leurs cotisations
augmenter en raison de l'absence de contribution du secteur. Les producteurs
maraîchers de grande taille pourraient également devoir payer une cotisation
plus élevée. De manière générale, on s'attend à ce que l'adoption du projet de
loi n° 28 amène une plus grande participation du secteur maraîcher au
financement de l'UPA. On comprend toutefois que l'ampleur de cette augmentation
de la participation sera déterminée subséquemment et par règlement.
• (14 h 50) •
Mme Lefebvre (Catherine) : Pour
nous, il n'est pas exclu qu'une hausse de la participation des producteurs
maraîchers au financement de l'UPA ait un impact négatif sur l'adhésion pour
nos syndicats... pour le syndicat et pour l'Association des producteurs
maraîchers, qui sont des organisations à adhésion volontaire. En effet, les
producteurs pourraient se fixer un montant maximal et... alloué au financement
des organisations syndicales et des associations de producteurs.
Malgré les inconvénients que ça peut
représenter, une hausse de la participation du secteur maraîcher au financement
de l'UPA, lors du congrès général annuel de l'UPA en 2021, la délégation du
Syndicat des producteurs maraîchers a appuyé unanimement le nouveau plan de
financement de l'UPA, dont découle la modification de l'article 31 de la
LPA. En effet, le syndicat considère que les différents secteurs agricoles doivent
payer leur juste part pour leurs activités à l'UPA et sont en accord avec la
répartition plus équitable.
Le syndicat considère également qu'un
critère uniquement basé sur le statut juridique de l'entreprise n'est plus
pertinent. En effet, la capacité de payer d'une petite et d'une grande
entreprise de groupe est très variable. Un critère basé sur la strate de
revenus, les unités de production et la superficie semble plus approprié et
équitable. Les petits producteurs maraîchers risquent également d'être favorisés
par la modification proposée.
De manière générale, le secteur maraîcher
considère qu'il est adéquatement représenté par l'UPA et que celle-ci...
Mme Lefebvre (Catherine) : ...lui
offre des services qui contribuent à la défense de ses intérêts. Dans ce
contexte, l'APMQ et le Syndicat des producteurs maraîchers soutiennent les
modifications proposées à l'article 31 de la LPA. Je vous remercie pour
votre écoute.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie pour votre exposé. Nous allons maintenant commencer la période
d'échanges. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci, M. le
Président, Mme Lefebvre, Mme Lessard, c'est un plaisir vous accueillir. J'ai
bien lu le mémoire de votre organisation, puis je vous écoutais, puis plus je
vous écoutais aller, j'ai dit : Coudon, ils ont-tu changer d'idée? Tu
sais, au début, j'ai dit : Ils ont eu une deuxième révélation, puis dans
le fond, ils ne sont plus d'accord. Puis finalement, bien, j'entends votre
conclusion. Puis Catherine, bien, les deux Catherine, ça me ramène... tu sais,
les premières discussions que j'avais eues avec l'UPA, puis, tu sais, pour leur
dire l'importance, tu sais, dans tout ça, c'est bien beau demander au
gouvernement d'intervenir pour aller faire un... d'aller faire un changement,
mais, tu sais, ultimement, ce n'est au ministre à venir se mêler des affaires
syndicales de l'UPA, puis à prendre la chaleur. Tu sais, si on ne s'entend pas
sur certains enjeux qui touchent l'agriculture, et tout ça, moi je n'ai pas de
problème, mais qu'à un moment donné, je me ramasse à prendre de la chaleur
parce qu'en bout de ligne, je viens permettre un changement, qu'entre vous
autres vous n'êtes pas d'accord, bien, moi, je ne voulais pas embarquer
là-dedans. Puis je leur avais dit : Bien, faites vos devoirs, puis, quand
vous allez revenir nous voir, assurez-vous que tout le monde adhère. Puis,
même, suite à ça, j'avais appelé les différentes filières. Je vous avais... pas
parlé à vous, Catherine, mais... Patrice, et tout ça, pour m'assurer que tout
le monde était à bord, à bord du changement qui était proposé.
Puis là, bien, c'est ça, là, je vous
entendais, puis là je dis : Coudon, tu sais, ça ne leur tente plus. Puis
après ça, bien, j'ai votre conclusion, puis moi, honnêtement, ce que j'entends,
c'est beaucoup de maturité, tu sais, dans votre organisation, d'être capable de
vous élever, prendre du recul puis ultimement, regarder le plus grand portrait
de tout ça. Mais malgré tout ça, tu sais, il y a encore du chemin à faire par
rapport au règlement. Puis j'entends très bien que vous dites que le syndicat,
l'association, vous êtes bien d'accord avec tout ça. Mais, tu sais, il y a
quand même des points que vous soulevez, que ça va impacter d'une façon
peut-être appréciable certains de vos producteurs, productrices, et tout ça.
Bien, qu'est-ce que vous attendez du chemin qui reste à parcourir jusqu'à tant
qu'il y ait... si on l'autorise, si on fait le changement à la loi, là, il y a
toute une démarche qu'il va y avoir au niveau de l'UPA pour finalement arriver
avec un résultat final. Bien, vos attentes par rapport au processus qui reste à
faire, si on veut, en lien avec les défis que ce changement-là va représenter
pour votre organisation?
Mme Lefebvre (Catherine) : On
a eu beaucoup de pourparlers avec l'UPA, là, puis on a eu des commentaires
aussi qui ont été transmis à l'UPA, là, concernant les strates, là, qui sont...
qui étaient déjà prévues lors des premières consultations. Puis on a été
écoutés, là, dans ces consultations-là, tout ça, il y a des strates qui vont
être ajoutées. Puis nous, la manière que ça nous a été présenté, là, nous
convient parfaitement avec les changements qu'on a proposés, là.
Je vous dirais que ce qui est malheureux,
dans toute l'histoire, c'est plus on s'implique dans l'UPA, plus on comprend
tout ce qui en découle, puis tout le bien-être qu'ils font pour les
producteurs, peu importe l'agriculture que l'on pratique, là. Il faut juste
s'impliquer. Puis je vais dire que, depuis que je suis en poste, depuis deux
ans, là, j'en mets des heures avec mes confrères de l'UPA. Puis on comprend
plus les tenants et aboutissants de cette union-là.
M. Lamontagne : Ah! mais vous
parliez aussi, tu sais, de... le fait que ceux qui n'ont pas de plan conjoint,
ils peuvent se ramasser, là, avec quand même des contributions qui pourraient
être appréciables. Parce qu'il y a quand même des grandes entreprises dans le
secteur maraîcher, des très grandes entreprises dans le secteur maraîcher. Ça fait
qu'encore là, vous avez fait le tour de tous vos membres, et tout ça, puis tous
les gens en s'élevant un peu puis en regardant tout ça, à un moment donné, ils
font partie de.. Vous êtes un morceau du grand puzzle de l'agriculture du
Québec, là, puis vous voyez, c'est ça, que le changement qui s'en vient, là, va
être une aide bénéfique si on veut, là, pour la toute la grande... notre grand
système au niveau de la production, puis qui est sous la gouverne de l'UPA, là.
Mme Lefebvre (Catherine) : Nous,
on voit ça d'un côté positif. Tu veux-tu ajouter quelque chose?
Mme Lessard (Catherine) : Bien,
j'ajouterais, quand on parle des groupes qui doivent verser des contributions
par plan conjoint, eux aussi participent grandement au financement de l'UPA. À
quelque part, il existe un déséquilibre, là, entre la contribution par
cotisation et par contribution. Et puis, le projet de loi vise, entre autres, à
équilibrer tout ça. Et puis on va en fait dans le secteur maraîcher, contribuer
de la même façon que d'autres grandes entreprises du secteur agricole. Donc, il
n'y a pas nécessairement d'enjeu, là, de ce côté-là.
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, j'applaudis votre capacité de vraiment... Vous dites, Catherine,
que ça fait deux ans que vous êtes impliquée, là, mais de voir comment... des
fois, c'est plus grand que ce qu'on est, ce à quoi on contribue, ça fait que
j'apprécie...
M. Lamontagne : ...Je vais
laisser la parole à mes collègues s'ils ont des questions à vous poser.
Le Président (M. St-Louis) : Si
vous permettez, avant de céder la parole au député de Gaspé, j'aimerais
souligner la présence en cette salle de l'ancien député de Nicolet-Yamaska et
ancien président de la Commission de l'Agriculture, M. Maurice Richard.
Bonjour, M. Richard. M. le député de Gaspé, la parole est à vous.
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. Bonjour, mesdames. Très heureux de vous entendre ici aujourd'hui.
Effectivement, un beau complément d'information sur le mémoire dont on a pris
connaissance plus tôt. Vous parlez de variations, hein, entre petits
producteurs, grands producteurs dans votre secteur d'activité. Vous soutenez
que la modification à l'article 31 pourrait bénéficier aux plus petits
producteurs. Parlez-nous de la capacité de payer en fonction de la taille des
entreprises et du modèle d'affaires, parce qu'il y a sûrement un lien à faire
là, j'imagine, concrètement. Pouvez-vous développer un petit peu là-dessus,
s'il vous plaît?
Mme Lessard (Catherine) : Bien,
quand on parle des plus petits producteurs, en effet, quand on, par exemple,
produit pour des ventes de 5 000, 10 000 $ par année, une
contribution de quelques centaines de dollars peut sembler très élevée, là, par
rapport à l'ensemble de qu'est-ce qui est vendu par ces entreprises-là.
Ceci dit, on ne sait pas encore, là, ça va
être quoi le résultat final de la course. Mais qu'est ce qu'on comprend, c'est
que pour la strate la plus petite de producteurs maraîchers, il est tout à fait
possible que la cotisation qu'ils doivent payer serait inférieure à ce qui est
présentement, là, versé à l'UPA. Donc, c'est pour cette raison-là qu'on fait
ça, là.
Du côté de notre chambre de coordination
et de développement, on essaie d'avoir un même pourcentage, en fait, payé par
toutes les strates de producteurs. C'est un peu, je pense, qu'est-ce qu'on peut
regarder à plus grande échelle, là, avec l'autre projet de loi dont on parle et
puis essayer d'avoir un paiement, là, qui est à l'échelle des ventes et puis de
la capacité de payer de chacun des producteurs. On voit ça positivement que ça
aille dans ce sens-là.
M. Sainte-Croix : Donc, ce
serait quand même un gain notable pour votre secteur d'activité d'aller dans
cette direction-là?
Mme Lessard (Catherine) : Oui.
Bien, tout dépend encore là de la taille des producteurs...
M. Sainte-Croix : Effectivement.
Mme Lessard (Catherine) : ...mais
je pense que tout règlement qui va dans le sens... tout règlement ou toute loi,
là, modification de loi qui va dans le sens d'une plus grande équité est
positive.
M. Sainte-Croix : En termes
de pourcentage au niveau de vos membres, là, grosso modo, entre ce que vous
qualifiez de petit et de grand, ça ressemble à quoi dans l'écosystème?
Mme Lessard (Catherine) : Je
dirais qu'on a des membres de toutes tailles. On représente, on l'a mentionné,
là, 80 % de tout qu'est-ce qui est produit en termes de légumes de champs
de la province. Alors, on a beaucoup de plus gros producteurs maraîchers, mais
on en a de plus petites tailles également. On couvre tout le spectre de tailles
d'entreprises.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. Lamontagne : ...c'est
intéressant. Juste en termes de prorata ou de pourcentage, mettons, le nombre
d'entreprises que vous représentez... Puis il y en a combien, mettons que c'est
des revenus de 0 à 20 000, ou avez-vous un petit peu d'information
là-dessus, juste pour le bénéfice aussi des collègues? Sinon, ce n'est pas une
tragédie, là.
Mme Lessard (Catherine) : Bien,
en fait... Puis c'est intéressant parce que ça me permet de faire tout le lien
avec notre demande dans le cadre de la modification à la loi sur la mise en
marché. On ne détient pas d'information sur la valeur des ventes, ça fait que
c'est pour ça qu'on veut, entre autres, avoir un accord avec la Financière
agricole pour être capable de la connaître.
• (15 heures) •
Alors, je ne suis pas en mesure de vous
répondre parce qu'on n'a pas d'information sur la strate, là, en termes de
vente de nos différentes entreprises. On l'a sur la base des superficies
cependant. Et puis les superficies, bien, on l'a dit, là, on a des entreprises,
on le sait, qui... bien qu'ils cultivent sur une très petite superficie, ils
sont capables de dégager, là, des revenus et des ventes très importantes.
Alors, j'ai du mal à répondre exactement à
de quelle façon ça se divise, mais je pourrais envoyer à la commission, là, des
données, là, ultérieurement.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup. Collègues, est-ce qu'il y a d'autres questions?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Je cède maintenant la parole au député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Bonjour à vous deux. Bonjour,
M. Richard. Vous avez... Il y a quelques instants, vous avez dit que vous
cherchiez à avoir un accord avec la Financière pour connaître la valeur des
revenus des entreprises dans votre secteur. C'est bien ça?
Mme Lessard (Catherine) : ...oui.
M. Fortin :La valeur des ventes. Et comment ça se passe ces
discussions-là avec la Financière? Est-ce que c'est... Est-ce qu'il y a une
ouverture à vous aider à avoir ces données-là?
Mme Lessard (Catherine) : Absolument.
M. Fortin :Oui. Alors, vous êtes confiante, disons, pour la suite des
choses.
Mme Lessard (Catherine) : On
a, en fait, déjà un projet d'entente qui est écrit avec la Financière à
laquelle on a collaboré avec eux. Donc, on a eu toute la collaboration.
15 h (version non révisée)
Mme Lessard (Catherine) : ...là,
de la Financière dans l'établissement de cette entente-là. La seule chose qui
nous reste pour finaliser l'entente, c'est l'approbation de notre projet de
règlement qui nous donne le pouvoir habilitant d'aller chercher les
contributions, là.
M. Fortin :O.K. Excellent. Justement, parlant du projet de règlement
que vous avez déposé, là, dans votre allocution initiale, je pense que vous
avez dit que vous l'avez déposé en décembre, si je ne me trompe, du moins... en
fait...
Mme Lessard (Catherine) : ...
M. Fortin :Oui, c'est ce que j'ai ici, là, dans le mémoire.
Mme Lessard (Catherine) : Il
y a bientôt un an.
M. Fortin :Ça fait 10 mois, là, quand même. Est-ce que vous avez
des indications quelconques par rapport à l'évaluation de ça?
Mme Lessard (Catherine) : On
était en séance plénière avec la Régie le 20 septembre dernier. Je vous
dirais, la Régie se questionne sur son pouvoir habilitant par rapport à sa
capacité, là, d'accepter notre règlement qui prévoit une contribution variable.
Puis je vous dirais que pour nous, l'adoption du projet de loi n° 28 va
normalement faciliter la capacité de la Régie à accepter notre règlement puis
qu'on puisse aller de l'avant avec notre projet de fonds d'innovation
maraîcher.
M. Fortin :O.K. vous pensez que ça va faire tomber les barrières
possibles qui restent, là, ou les réticences de la Régie par rapport au régime
actuel?
Mme Lessard (Catherine) : On
l'espère grandement.
M. Fortin :Oui, O.K. Bien, je vous le souhaite aussi. Bon, dans votre
mémoire, vous proposez quand même des modifications. En fait, vous dites que l'article 133
devrait inclure d'autres modifications pour donner des pouvoirs additionnels à
l'association, notamment de prévoir des intérêts aux producteurs visés en cas
de non-paiement de la contribution. Est-ce que c'est quelque chose qui vous
inquiète, le non-paiement de la contribution? Tu sais, je comprends que ça...
je comprends la situation assez difficile de plusieurs producteurs agricoles
ces jours-ci, mais est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète
particulièrement?
Mme Lefebvre (Catherine) : Si
je peux me permettre, ça fait déjà plusieurs années que la chambre de
coordination est dans les dessins du syndicat de l'association, là, on parle de
plus de sept ans, là, de travaux, là, qui se sont faits à l'interne, là, avant
de déposer le projet. Puis là, ce qu'on voit présentement, c'est que, c'est ça,
vu que ça s'étire vraiment en longueur, tous les dédales qu'on a à faire avec
la Régie des marchés, ça fait déjà plus d'un an, là, que nous, notre conseil d'administration
est établi parce qu'on devait l'établir pour présenter à la Régie des marchés,
et tout ça, donc là, présentement, ce qui se passe, c'est que les producteurs
se demandent vraiment où on s'en va avec la Chambre de coordination, est-ce qu'elle
va voir le jour un jour.
Les problèmes qu'on a pour, justement, les
intérêts, tout ça, c'est qu'on a un blocage au niveau de la Financière agricole
et de ses logiciels, qui sont... Qui ne permettent pas présentement d'être
capable d'aller faire du compte à compte pour qu'est-ce qui n'est pas déjà
prévu dans le logiciel de la Financière aujourd'hui. Donc là... Ce qu'on n'avait
pas prévu au départ, il y a sept ans, parce qu'il y a sept ans, l'entente était
des deux côtés, avec la Financière. Tout était censé, là, se passer comme il
faut. Là, on arrive devant la régie, tout ça, puis là, on apprend, là, que c'est...
Justement, la Financière agricole ne sera pas capable de nous aider dans le
prélèvement des cotisations, tout ça.
Ça fait que là, ce qui se passe, c'est que
nous, on est une petite équipe, à l'association des producteurs maraîchers, là,
incluant la direction, tout ça, là, ils sont à peine 10 permanents, là,
puisqu'on a des programmes spéciaux, tout ça, qu'on ne sait pas s'ils vont
revenir d'année en année, ça fait que, de pouvoir gérer ces cotisations-là à l'interne,
oui, ça nous fait peur.
M. Fortin :O.K. O.K. je veux juste peut-être faire un point quand même
sur la... je cherche le bon mot, là, mais peut-être l'altruisme duquel vous
faites part, là, à travers à travers votre mémoire puis à travers les positions
que vous prenez. Je trouve que de savoir que les producteurs ont quand même un
budget ou un montant limité pour les accréditations syndicales, que ça pourrait
faire en sorte que cette contribution-là, elle est dépensée à l'UPA et pas
ailleurs, mais que vous appuyez quand même, même si vous avez fait peur au ministre
deux secondes, là, que vous appuyez quand même, c'est correct de le faire suer
une fois de temps en temps, il n'y a pas de Problème avec ça, j'essaie de ne
pas le faire trop souvent quand même, mais je trouve que ça démontre une
belle... Vraiment une belle ouverture envers l'entièreté de la filière
agricole, de la production agricole puis le bien de l'entièreté de l'industrie.
Alors, je veux juste vous lever mon chapeau sur ce point-là, en conclusion.
Mme Lefebvre (Catherine) : Merci
beaucoup. Mais, comme je vous le dis, plus on s'implique dans des grosses
associations comme celles-là, de l'extérieur, on ne sait pas toujours ce qui
est fait comme travail de l'intérieur, puis c'est... je le dis souvent, là, mes
homologues vont vous dire que je leur ai rappelé la semaine dernière, mais il
faut vraiment... la communication, c'est la base de toute chose, puis on ne
sait pas tout le travail qu'on fait à l'intérieur.
M. Fortin :En fait, peut-être une dernière chose, M. le Président, vu
qu'il nous reste du temps. Puis ça, ça va peut-être faire suer le ministre.
Mais est-ce que...
M. Fortin :...là, on est vraiment resté dans le projet de loi n° 28 avec vous, il y a plusieurs autres groupes qui ont
pris une orientation plus large. Avez-vous un message à passer au nom des
producteurs que vous représentez, là? Que ce soit par rapport aux difficultés
qu'ils vivent en ce moment ou aux différents programmes en place au
gouvernement, il y a-tu un message que vous voulez vraiment... sensibiliser le
ministre, les élus de la commission autour de la table et les parties
prenantes, là, qui sont intéressés puis qui sont ici aujourd'hui?
Mme Lessard (Catherine) : Bien,
je vous dirais que ce qu'on vit présentement, puis on l'a vécu en 2023 plus qu'on
l'a vécu dans les 25 dernières années que moi, je suis en agriculture,
c'est vraiment les changements climatiques. Ils nous frappent de plein fouet
puis je pense que le secteur maraîcher est frappé encore plus durement parce
qu'on a une fragilité à produire des légumes. Pour certaines productions, ça
fait deux ans que c'est vraiment des pertes substantielles, là. On parle dans
le haricot, dans les légumes qui ont été attaqués par les mosaïques qu'on a
vécues l'année passée, là, on peut parler de fermes qui ont des pertes de
50 % à 90 % en 2022 en 2022, en 2023. Donc, M. Lamontagne est au
courant, son équipe aussi, là, les programmes de la Financière agricole ne sont
plus adéquats du tout. Il y a une réforme, là, qui est en train de se mettre en
place, mais il va falloir qu'on accélère la cadence parce qu'on va perdre
beaucoup de joueurs.
M. Fortin :O.K. Si on fait une réforme comme celle-là puis si on
accélère la cadence, M. le ministre, vous aurez notre appui, parce
qu'effectivement, là, c'est clair pour bien du monde que ces programmes là ne
font simplement plus l'affaire de plusieurs producteurs. C'est beau, M. le
Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition. Mme
la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Je vais vous amenez à poursuivre sur le même sujet parce
qu'effectivement, on l'a vu dans les dernières années puis cet été en
particulier, c'est extrêmement difficile. Vous l'avez mentionné, là, la
nécessité de réformer les programmes en lien avec l'adaptation aux changements
climatiques. C'est quoi vos attentes en particulier par rapport à ces
changements-là qui doivent être faits le plus rapidement possible?
Mme Lessard (Catherine) : Je
l'ai dit auparavant, tu sais, la communication, mettre des programmes en place.
Il faut voir avec les gens sur le terrain qu'est ce qui est réaliste, qu'est ce
qu'ils ont besoin aussi, là. Puis je pense que ça, c'est la base, là, de la
réforme de ces programmes-là, c'est de consulter les producteurs et
productrices agricoles.
Mme Labrie : Exact. Bien,
c'est pour ça que je vous le demande. Peut être, au nom de vos membres, vous
pourriez en parler, des besoins spécifiques, là, que vous cherchez à combler
par...
Mme Lefebvre (Catherine) : Pour,
entre autres, l'assurance récolte qui est le premier niveau d'intervention, là,
des gouvernements dans les cas de pertes, on demande un programme d'assurance
récolte qui est plus en lien, là, avec la réalité de ce que vivent les
producteurs, que ce soit entre autres au niveau de la perte normale, du seuil
de déclenchement ou aussi de l'abandon, parce qu'on a un programme bien
spécifique là, dans le cadre du maraîcher, puis également certains paramètres,
là, tels que les dates de semis, de récolte, les couvertures qui sont touchées.
Il y a plusieurs éléments comme ça qui sont, selon nous, à revoir et à
rediscuter. On a d'ailleurs débuté les travaux avec La Financière agricole du Québec
à cet effet.
Au niveau d'Agri-Québec Plus, on demande
de retirer le seuil, là, de 50 000 $ de bénéfices qui est une des
limites, là, à l'intervention de ce programme-là qui est très intéressant,
appui qui peut, à notre avis, amener une aide supplémentaire aux producteurs.
De façon plus vaste, on demande aussi toute une réflexion puis une grande... tu
sais, se demander comment est ce qu'on peut continuer avec nos activités
maraîchères horticoles dans un contexte de changements climatiques. On aimerait
mettre en place un plan, en fait, pour s'assurer d'être résilient dans le futur
et également d'avoir une meilleure sécurité alimentaire. On l'a vu, là, les
cultures étaient à risque cet été. On sait qu'avec les changements climatiques,
on a des situations semblables qui vont se reproduire année après année.
Comment est ce qu'on peut s'assurer qu'au Québec on continue à être capable de
produire des légumes malgré ces risques-là qui s'accroissent? Puis on pense
qu'il y a des solutions, entre autres agronomiques, des solutions techniques
puis aussi des solutions en termes de meilleure gestion du risque pour les
producteurs, en collaboration toujours, là, avec les gouvernements.
Mme Labrie : Bien, je vous
remercie énormément. C'est le genre d'information que je voulais avoir. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Mme Lessard, Mme Lefebvre, je vous remercie pour
votre contribution aux travaux de la commission. Nous allons suspendre quelques
minutes pour permettre au prochain couple de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 11)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
j'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue aux représentants de l'Association
des producteurs de fraises et framboises. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la période
d'échange. Je vous invite donc à vous présenter et à débuter l'exposé. Merci.
M. Pouliot (Guy) : Merci, M.
le Président. Bonjour, MM. le ministre, les députés. Moi, je suis Guy Pouliot.
Je suis le vice-président de l'Association des producteurs de fraises,
framboises du Québec et aussi propriétaire ou copropriétaire de ferme Onésime
Pouliot qui est une ferme de fraises et de framboises située à l'île d'Orléans.
Je suis accompagné de Stéphanie Forcier, qui est notre nouvelle dynamique
directrice générale.
L'association, c'est 350 producteurs
de fraises répartis dans toute la province. L'Association des producteurs de
fraises représente l'ensemble des producteurs, peu importe leurs techniques de
production, c'est-à-dire que la technique conventionnelle telle que nos
grands-parents faisaient dans le temps. Un jour, on a installé du plastique
dans les champs pour cueillir sur des plants plantés à plus haute densité. Un
jour, il y a eu la production en serre qui s'est ajoutée. Il y a eu la
production en conteneur maintenant qui s'ajoute. Et puis un peu entre le champ
et les serres, bien, il y a la production sur table sous abri qui est un peu...
À vol d'oiseau, on dirait des serres, mais c'est un abri trois saisons ou
est-ce que le tracteur pour rentrer là-dedans, et les plants de fraises sont à
hauteur de la poitrine pour cueillir debout, pour augmenter la productivité.
Donc, l'industrie de la fraise a changé beaucoup dans les 10-20 dernières
années.
L'Association a été créée en 1998. La
raison de ce moment-là, c'est que ça faisait près de 10 ans que ça allait
mal dans l'industrie de la fraise. Ça fait que, quand ça va mal, les gens se
parlent un peu plus puis ils en viennent à trouver une façon pour essayer
d'améliorer les choses. Mais pour y arriver, il faut des fois rencontrer son
mur, puis ils l'ont rencontré dans les années 90, fin des années 80.
• (15 h 20) •
L'Association a été créée donc en 1998
puis, à ce moment-là, avec l'idée pour avoir un financement obligatoire, parce
que quand c'est un financement — je n'étais pas là à l'époque donc je
vous raconte qu'est ce qui s'est passé — quand c'est un financement
volontaire, mais quand il y a une personne sur sept qui contribue mais tu es
chanceux. Ça fait que ça prenait une contribution obligatoire. Et donc, quand
ils ont créé l'association pour avoir des contributions obligatoires
éventuellement, c'était avec l'objectif de créer une chambre de coordination
qui pourrait obliger ces cotisations obligatoires là.
L'industrie de la fraise, framboise,
c'est environ 83 millions, selon les derniers chiffres, mais je suppose
qu'ils sont conservateurs. Je pense qu'on est plus haut que ça. La chambre de
coordination, pour revenir la chambre de coordination, le premier partenaire
qui a embarqué avec nous dans ce projet-là, c'est Metro. Donc, Metro est assez
important pour justifier représenter la distribution, et à ce... la chambre de
coordination a été créée et s'est ajouté par la suite un Loblaws, IGA, Costco,
Walmart, l'Association québécoise de distribution des fruits et légumes....
M. Pouliot (Guy) : ...et le
NASGA, le North American Strawberry Growers Association, où est-ce que le
président est un Québécois, d'ailleurs. Donc, ces huit associations ou
compagnies là... C'est sept ou huit? Cinq, six, sept, huit. Ça fait neuf. Il y
a neuf producteurs qui siègent à cette même table là avec eux, puis ils se
rencontrent deux fois par année, soit à la fin de la saison de fraises et de
framboises, pour faire un post-mortem de la saison, et un autre au début de...
avant le début de la saison pour préparer la nouvelle saison.
Ce que je pourrais dire de ça, de cette
chambre de coordination là, c'est que ça sert à mettre la table. On ne parlera
pas de prix, on ne parlera pas de volume non plus. Par contre, toutes les
années ne sont pas pareilles. Des fois, la neige part le 1er avril, d'autres
fois, elle part le 22 avril. Donc, le début de saison de fraises varie d'une
année à l'autre. Par conséquent, le pic de production varie d'une année à
l'autre. Donc, ces rencontres-là avec les chambres de... avec les grandes
chaînes, bien, nous... C'est sûr qu'on ne peut pas leur dire quoi faire, mais
au moins ça nous permet de les sensibiliser à cette réalité-là que les années
ne sont pas toutes pareilles puis que le pic de production cette année sera
autour du 24 juin et non le 15 de juin. Ça fait que, quand tu veux faire une
circulaire puis avoir beaucoup de volume, bien, normalement, si on te
dit : C'est le 24 juin, tu devrais enligner ta circulaire à ce moment-là.
Puis ça, bien, nous, quand on fait une circulaire au moment approprié, bien, ça
aide la mise en marché, ça aide la mise en marché parce qu'ils vont... leur
besoin, leur demande va être tellement grande quand ils font une circulaire
qu'autrement on aurait eu des «over» de fraises. Puis, comme la fraise, bien,
c'est un produit très périssable, on ne peut pas dire : On va le garder
pour la semaine prochaine. Ça fait que souvent ce qui arrive, c'est qu'il y a
du dumping, les prix s'écroulent, puis tout le monde en écope. Donc, il est
important de coordonner cette mise en marché là avec les grands joueurs qui
sont le monde de l'alimentation.
Des réalisations qu'a faites la chambre de
coordination, bien, il y a... une des premières, ça a été la marque Les
fraîches du Québec. Les fraîches du Québec, on le retrouve sur nos paniers de
fraises ou encore nos contenants de framboises. Ce n'est pas tous les gens qui
l'utilisent parce que c'est un acte volontaire, mais, de nos 350 membres, il y
en a quand même 100 qui l'utilisent. Conséquence de ça, bien, ça vient
homogénéiser notre offre, parce qu'on se faisait dire avant ça, puis ça, je
l'ai vu de... je l'ai entendu, on commençait à voir des étalages qui
ressemblaient un peu à un sapin de Noël toutes sortes de couleurs. Pour ne pas
se faire organiser avec des marques de maisons privées ou tout ça, on a décidé
de faire notre propre marque, puis elle est quand même passablement utilisée,
même si ce n'est pas tout le monde. Quand c'est 100 sur 350, bien, ça vient
quand même offrir une certaine homogénéité. Nous, c'est sûr qu'on fait la
promotion de la marque Les fraîches du Québec, mais, en même temps, tu as le
gros logo des fraises dessus. Donc, que tu utilises ou non la marque des
fraîches, quand on fait la promotion en juillet des fraîches, bien, tu
bénéficies de cette promotion-là parce que, du coup, on vient de parler que les
fraises étaient arrivées, donc tout le monde en bénéficie.
L'association cotise... Nous, on utilise
le vocabulaire «cotiser» et des «contributions». On a des cotisations fixes
puis on a des contributions variables. Les cotisations fixes ont été fixées à
partir de ce que nous, on qualifiait de nos coûts fixes. Par exemple, si on
loue une salle, peu importe qu'on fasse 100 acres ou un acre de fraises, c'est
un nombre d'individus qui rentrent dans une pièce, donc, on a... pour nous,
c'est un frais fixe. Ou utiliser un timbre puis l'envoyer à quelqu'un qui a 100
acre ou un acre, bien, le timbre ne coûte pas 100 fois plus cher. Donc, on a
notre cotisation fixe qui vient couvrir nos frais fixes, plus ou moins, une
bonne estimation, et on a nos contributions variables, en fonction des
superficies des producteurs, qui viennent payer les autres choses telles que la
promotion. Ça fait que, si vous avez 100 acres de fraises versus quelqu'un qui
a deux acres de fraises, bien, vos retombées, les bénéfices sont plus grands
quand vous avez 100 acres, donc il est normal que vous contribuez davantage. Ça
fait que c'est pour ça que nous, on a une cotisation fixe et variable. C'est
dans l'objectif d'être plus justes et équitables envers tout le monde. On a
même une sous fixe pour des gens qui représentent quand même 35 % de nos
membres, qui cultivent entre 0,2 et 0,8 hectare. C'est... Leur fixe, au lieu
d'être environ 550, elle est à peu près de 350, O.K.? Ça fait que c'est un
choix qu'on avait décidé à l'époque pour tenter d'aider ou pour faire en sorte
que ça fait moins mal, une somme fixe, quand tu as moins de surface. Mais la
variable est fonction de... est restée la même pour tout le monde.
Ensuite, on favorise le bio. Donc, le bio,
eux autres, ils paient la moitié de la...
Mme Forcier (Stéphanie) : Ils
ont un rabais de 50 % en échange d'une copie...
Mme Forcier (Stéphanie) : ...certification
de conformité en régie biologique, puis c'est un rabais qui s'applique tant et
aussi longtemps que le producteur est en régie biologique.
M. Pouliot (Guy) : Donc, grosso
modo, on n'est quand même pas une grande association. Donc, les contributions,
les cotisations fixes, plutôt, je devrais dire, sont autour de 150 000 $ pour couvrir nos
frais fixes et environ 250 000 $ de variable. Donc, ça, ça fait... j'ai-tu
exagéré mes chiffres? Ça fait environ 400 000 $, puis notre budget est
d'environ 900 000 $. Où est-ce que je veux en venir, en disant ça, c'est
qu'il y a un effet de levier. Ça fait que, bien que les producteurs nous
donnent environ 400 000 $, notre enveloppe n'est pas de 400 000 $, elle est de
900 000 $, parce qu'on va prendre des sous... un, on reçoit aussi des
commandites, on a un programme de commandites. On reçoit des sous pour des
projets, puis souvent 1 $ qu'on met, bien, crée d'autres choses, puis il y
a un effet de levier. Donc, les gens en reçoivent plus que pour l'argent qu'ils
mettent dans l'association. L'an passé, je vais le répéter, le budget était de
900 000 $, puis les gens ont contribué pour 400 000 $. Donc. Il y a
un effet levier évident.
Ensuite, nous supportons différents
projets, O.K.? Que ce soit sur la... à propos... qui pourraient être bénéfiques
pour des gens qui produisent en serre ou production sur table, que je vous
expliquais tout à l'heure ou des producteurs bio ou pour la gestion de l'eau.
C'est que c'est quand même très varié. Mais le... comment je pourrais dire ça?
Le but, c'est de faire avancer l'industrie. Puis tantôt je vous disais :
1998, c'est le moment qu'on a créé l'Association des producteurs de fraises. À
ce moment-là, en 1998, l'Ontario et le Québec étaient nez à nez en termes de
production, c'était à peu près équivalent. Et puis, depuis ce temps-là, on
s'est mis à distancer l'Ontario. 2004 est arrivé, la Chambre de coordination.
Donc, je recommence. En 1998, les producteurs
se sont mis à se parler. Ils ont fait une association. En 2004, non seulement
ils se parlaient encore, mais ils ont rajouté les Metro et les grandes chaînes
pour tout ce monde là, ça fait que ça fait encore une plus grande concertation,
il y a plus de gens qui sont consultés pour arriver à un objectif commun. Puis
aujourd'hui, bien, le Québec fait 51 % de la production canadienne, puis
l'Ontario, il n'est pas à 25 %. Ça fait qu'on a doublé l'Ontario depuis ce
temps-là.
Est-ce que c'est seulement la chambre de
coordination et l'association? Certains pourraient dire que non. Il y a eu
l'arrivée de la fraise d'automne autour de 1998, mais elle est arrivée en
Ontario aussi, la fraise d'automne, en 1998. Donc, l'élément qui semble faire
la différence, c'est vraiment l'association et ensuite la chambre de
coordination, et le fait que les gens échangent entre eux.
Comme autre élément que je pourrais
ajouter, bien, nous, on aime le fait qu'on parle d'une fixe et d'une variable,
alors que ce n'était pas écrit et que l'on faisait déjà... Donc, ça vient comme
nous conforter dans le choix qu'on avait, là, comme...
Mme Forcier (Stéphanie) : ...
M. Pouliot (Guy) : Oui,
légitimer notre choix. Donc, on était des précurseurs dans la chambre de
coordination, mais on avait une... nos contributions étaient déjà faites comme
ça aussi. Ça fait que ça vient comme nous légitimer dans notre choix. Et,
depuis 2007, que nous sommes en fonction des superficies... 2017, pardon, en
fonction des superficies. On reçoit les superficies de la Financière agricole
du Québec. Avant cette période-là, on y allait en fonction des achats de plans
et des achats de contenants, qui donnaient quand même un ordre de grandeur d'un
producteur, plus tu achètes de contenants, plus tu es grand. Sauf qu'on était
rendu avec quelque chose de compliqué qui était qu'on était tombé dans une
phase où est-ce que les gens, les fermes, devenaient de plus en plus
spécialisés, de plus en plus grands ou petits et diversifiés. Les plus grands
se sont mis à avoir la capacité d'aller acheter à l'extérieur du Québec. Avant,
ils achetaient à nos pépiniéristes du Québec, parce que le nombre de plants
achetés ne justifiait pas de payer un camion 6000 $ pour aller virer en
Ontario pour aller trois boîtes, O.K.? Donc, plus tu es devenu grand, plus tu
avais cette capacité-là. Puis, c'est venu vrai aussi pour les contenants. Donc
là, on s'est ramassés avec des déclarations volontaires de : J'ai acheté X
contenants au Chili, ou X contenait en Floride, puis X plants dans le
Massachusetts. Ça fait que ça, ça... c'était, comment je pourrais dire...
créait une brèche dans l'information. Jusqu'à quel point, c'était vrai? Parce
que, là, on tombait dans du volontaire. Ça fait que c'est pour ça que...
• (15 h 30) •
Le Président (M. St-Louis) : M.
Pouliot, je vous inviterais à conclure, s'il vous plaît.
M. Pouliot (Guy) : Oui, oui,
d'accord. Oui, avec les petits points.
Mme Forcier (Stéphanie) : Donc,
Messieurs, mesdames les députés, alors aujourd'hui, on est là, vraiment, avec
le projet de loi n° 28, et, comme M. Pouliot vous mentionnait que notre...
Le Président (M. St-Louis) :
Je m'excuse, Mme Forcier...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Forcier (Stéphanie) : ...notre
règlement le fait.
Le Président (M. St-Louis) : En
fait, vous disposez de 10 minutes, on est maintenant presque à 13 minutes,
je m'en excuse. Mais pour être équitable envers les représentants des
différents groupes, malheureusement, c'est mon rôle, donc nous allons
maintenant procéder à la période d'échange. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Lamontagne : Oui. Écoutez,
bien, salutations, M. Pouliot, Mme Forcier. Je pense que les membres de la commission
peuvent avoir déjà une bonne idée de la qualité de leadership qu'on a à l'Association
des producteurs de fraises, framboises. Puis, au départ, Ferme Onésime Pouliot — corrigez-moi,
Guy — mais je pense, c'est 11ᵉ génération.
M. Pouliot (Guy) : C'est la
11ᵉ sur l'île d'Orléans, c'est vrai, la 7ᵉ sur le site actuel.
M. Lamontagne : O.K. Mais 11ᵉ
sur l'île d'Orléans. Ça fait partie de... c'est quasiment nos fermes quasiment
originales, si on veut, à la colonisation du Québec. Puis, pour parler de ce
producteur-là en particulier, c'est un grand leader au Québec en termes d'innovation.
Tu sais, quand on parle de la capacité, à un moment donné, de voir plus grand
que ce qu'on est en train de faire puis de s'élever. Il y a eu une démarche de
l'association et qui ont frappé un mur en 1998, puis ils ont commencé à
travailler ensemble, puis ils ont découvert le plaisir de travailler ensemble.
Puis après ça, bien, ils ont créé la première chambre de coordination au
Québec, avec les moyens qui venaient avec. Puis, vous avez su jusqu'à aujourd'hui
tirer un très grand profit de cette capacité-là. Parce qu'en réalité, à un
moment donné, c'est une mobilisation de tous les partenaires qui sont partie
prenante ultimement dans la mise en marché de ce que vous faites. Ça fait que
vous, d'un côté, vous travaillez toutes sortes de façons pour produire, d'innover
et de vous développer et tout ça. Puis après ça, vous avez tous des partenaires
dans la chambre qui prennent acte de ça. Vous vous parlez, puis, ultimement, c'est
le meilleur qui peut sortir des activités que vous faites. Puis le fait que
votre situation, il y a 20 quelques années, on était nez à nez avec l'Ontario,
puis qu'aujourd'hui vous êtes rendus à 50 %, à 51 % de la production
canadienne, avec tous les projets que vous avez, ça démontre l'intérêt de se
mobiliser, de l'intérêt de travailler ensemble. Alors je veux, je veux saluer
ça. Puis honnêtement, on aurait pu l'écouter encore longtemps parce que c'est
assez exceptionnel, tu sais, ce que vous faites, puis aussi, Guy, comment vous
êtes un leader au Québec par ce que vous faites. Je veux saluer ça. Je veux
saluer ça.
Puis, c'est sûr qu'aujourd'hui, on est là
pour le projet de loi p 28 puis on parle de donner à l'association accréditée
les pouvoirs d'avoir davantage de flexibilité, ce que la chambre de
coordination vous a donné par la bande sur un certain nombre d'années. Ça fait
que vous avez eu une évolution, si on veut, dans votre façon d'utiliser ce
pouvoir-là, qui vous avait été.... qui vous avait été donné.
Quand on regarde les paramètres, vous en
avez fait état, Guy, qu'à un moment donné ça allait évoluer. Là, vous étiez
rendu au fait que, là, les gens achetaient des pots, puis tout, puis c'était
difficile de contrôler. À un moment donné, vous avez manqué de temps, là. Mais
quand on regarde qu'est-ce qui va être mis en place ou les critères que vous
avez pu utiliser, comment ça a évolué, ça fait que, quand vous voyez le projet
qui est présenté, là, par... dans le projet de loi, puis de ce que ce que l'Union
des producteurs agricoles, ultimement, veut chercher à mettre en place, comment
vous voyez ça en adéquation, mais aussi comment... Je veux dire, y a-tu des
choses qui peuvent s'inspirer des travaux que vous avez faits, des réflexions
que vous avez faites? Puis aussi, je présume, vous devez travailler ensemble un
peu dans toute cette grande réflexion-là, ça fait que comment vous voyez cette
contribution de ce que vous avez fait jusqu'à maintenant par rapport aux
travaux de notre commission, puis pour la suite des choses?
M. Pouliot (Guy) : O.K. Bien,
tantôt, je l'ai expliqué qu'on avait une contribution que je disais variable et
une cotisation fixe que ça permettait d'être plus juste et plus équitable.
Donc, une somme pour les frais fixes puis une somme pour les frais variables.
Puis de ce que j'ai vu dans le plan de l'UPA parce que vous faites allusion à l'UPA,
c'est ça, qu'il y a quatre, cinq, six ou sept strates avec des niveaux
différents. Bien, moi, ce que j'en comprends, c'est que justement, quand c'est
juste une fixe ou juste une variable, c'est sûr qu'il y a de l'injustice. Ça
fait que, là, s'il y a des strates, bien, je comprends qu'on se rapproche plus
de la réalité des bénéfices que chaque producteur en retire. Parce que je reviens
mon exemple si c'est juste des fixes, bien, le petit paie trop par rapport aux
plus grands, puis si c'est juste des variables, bien, le petit ne paie vraiment
pas assez par rapport aux plus grands. Donc ça prend une des deux. Ça fait que
nous, on a décidé de prendre fixes et variables. Dans le cas de l'UPA, on y va
avec des... Il y a des strates. Je ne me souviens plus combien il y en a, mais
c'est quatre, cinq, six ou sept peut-être. Ça fait que c'est plus juste et
équitable comme ça.
M. Lamontagne : O.K. Puis les
changements qu'on... qui sont proposés par le projet de loi P.28, l'impact...
M. Lamontagne : ...l'impact
que ça va avoir. Est-ce que ça va avoir un impact pour vous, pour votre
organisation, là, une fois que c'est adopté, puis il y a des nouveaux... un
nouveau Système qui est mis en place par l'UPA? Est-ce que ça va avoir un
impact pour vous ou pas vraiment, étant donné déjà comment vous êtes déployés
au niveau avec vos membres et...
M. Pouliot (Guy) : bien, ça
vient... Avant, on ne faisait pas mention de «variables» et «fixes», O.K.? Ça
ne disait pas qu'on ne pouvait pas nous faire faire des cotisations variables,
mais... Qu'on ne pouvait pas le faire, mais ça ne disait pas qu'on ne pouvait
pas non plus. C'était : Vous pouvez demander des cotisations. Ça fait que,
là, en ajoutant le mot «fixes» et «variables», on vient conforter la décision
qu'on a prise il y a quelques années.
Mme Forcier (Stéphanie) : Donc,
l'amendement ajouté à l'article 133 vient légitimer une façon de faire qu'on
fait depuis, là... depuis 2017, qui est avoir une sous-superficie, qui est le
paramètre que nous, on utilise. Parce que, comme M. Pouliot vous expliquait,
avec les plants, les pots vendus, c'est un capharnaüm. Donc, vraiment, ce que
ça va changer pour nous, bien, à court ou moyen terme, pas grand-chose, on le
faisait déjà et ça fonctionne bien, c'est le paramètre qui nous habille bien en
fonction des superficies. Donc, dès que le producteur a une superficie totale
minimale de 0.2 hectare, vous faites 0.15 hectare de framboises, 0.15 hectare
de fraises, 0.3, vous êtes dans... considéré un producteur de fraises, framboises,
là, par notre règlement de contribution. Est-ce que ça répond bien à votre
question?
M. Lamontagne : Oui. Ce que
j'entends, c'est que finalement, vous avez été les premiers...
Mme Forcier (Stéphanie) : Précurseurs.
M. Lamontagne : ...À utiliser
cet outil-là, qui était dans le système. Puis on a vu l'an passé, je pense, la
Régie a fait une conférence puis faisait la promotion des chambres de
coordination, puis l'importance pour les filières de s'organiser. Mais, en bout
de ligne, ce que j'entends de vous, c'est que vous avez été les premiers, vous
avez été innover, il y a de quoi qui a été mis en place. Puis, tu sais, c'était
un petit peu fragile parce que c'étaient des questions d'interprétation. Mais
ce que vous dites aujourd'hui, avec les changements qui vont être faits, ça
vient asseoir le modèle que vous avez mis en place puis en même temps, ça donne
de la flexibilité, mais où les choses sont nommées puis les choses sont
maintenant bien identifiées, si on veut, ce qui n'était pas le cas avant, là.
C'est ça que j'entendais de votre part.
M. Pouliot (Guy) : Il y a
d'autres choses qui n'est pas nommé. Est-ce que je te laisse parler, peut-être,
de... ou j'y vais? O.K.. Tous les producteurs savent qu'ils doivent contribuer,
OK, mais ce qui viendrait peut-être consolider encore la position, c'est que si
c'était écrit... comment je pourrais...
Mme Forcier (Stéphanie) : La
transmission de la déclaration? Dans le fond, nous, à chaque année, la
Financière agricole nous transmet les données par les adhérents au programme
Agri. Ce qui fait en sorte, quand même, qu'il y a quand même des producteurs
qui ne participent pas au programme Agri, on le voit, cet été, avec les excès
de pluie, fraises, framboises, beaucoup de producteurs qui ne sont pas couverts
par ces programmes-là. Alors, ce qui veut dire qu'ils ne contribuent pas à
notre chambre de coordination, à l'association de producteurs de fraises,
framboises. Donc, il y a une déclaration volontaire de transmission des superficies.
Par contre, là, tu sais, O.K., on t'incite
fortement à nous déclarer ta superficie, mais, si tu contestes ça, tout le
temps... parce que tu dis : Non, vous n'avez pas la légitimité de nous
demander ce type d'information là, bien, à l'association, bien qu'on fasse de
grandes choses, on est deux personnes et 75. Donc, ça fait beaucoup de temps
pour comme aller... alors qu'on pourrait mettre plus de temps en recherche, en
développement, en promotion, O.K., comment... les nouveaux cultivars de fraises
ou de framboises. On fait 51 % de la production canadienne en fraises puis
en framboises. On pourrait en faire davantage. Tu sais, c'est de l'énergie qui
pourrait être mise bien autrement en ajoutant cet amendement-là, tel qu'on a
expliqué dans notre mémoire.
M. Lamontagne : Excellent.
C'est bon pour moi. Il y a-tu des collègues... des questions?
M. Sainte-Croix : Oui,
j'aimerais...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député de Gaspé, la parole est à vous.
• (15 h 40) •
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. M. Pouliot, Mme Forcier, merci de vous prêter à l'exercice. Très
éclairant, très dynamique, de ce que je comprends aussi. Et puis, pour me
gâter, moi aussi, dans casseaux de fraises durant l'été, je vous dis un gros merci
parce que c'est très apprécié, on va se le dire, hein, c'est un beau moment
dans notre période estivale, quand on voit les étals de carreaux de fraises,
c'est comme quelque chose d'agréable.
J'aurais un commentaire. D'abord, bravo!
Tu sais, moi, je comprends que vous avez innové, ça fait partie de votre ADN
d'organisation. Et puis ce que j'entends aujourd'hui, c'est que votre modèle
mis en place et prouvé avec vos membres vous a amené assurément des résultats
très positifs. C'est à espérer que l'UPA va s'inspirer de vos façons de faire,
de vos paramètres pour aller dans ce sens, considérant, bon, le témoignage
qu'on a aujourd'hui. Donc, moi, ça me réconforte beaucoup aussi d'entendre ça.
Vous parlez de plus de 50 % de la
production canadienne...
M. Sainte-Croix : ...de
fraises et de framboises...
Des voix : ...
M. Sainte-Croix : De fraises.
M. Pouliot (Guy) : Oui.
Mme Forcier (Stéphanie) : Oui.
M. Sainte-Croix : O.K.
M. Pouliot (Guy) : ...
M. Sainte-Croix : Excellent.
Vous nous dites aussi que quelque part il y a quand même... il y a un potentiel
de croissance encore de ce que je comprends. Parlez-nous un peu de... Quelle
est les perspectives d'avenir de votre secteur en termes de recherche, de
développement? Pourra-t-on mieux vous appuyer dans cette dynamique-là? Y a-tu
des idées? Y a-tu des... Qu'est-ce qui vous anime à ce niveau-là?
M. Pouliot (Guy) : Il y a
trois choses là-dedans. Je dirais, il y a exportation, il y a transformation
puis il y a la productivité. L'exportation, bien, comme on fait 50 % de la
production canadienne puis qu'on a à peu près 20 % de la population, c'est
clair qu'on fait plus de fraises. Bien, ce n'est peut-être pas clair, mais on
fait plus de fraises qu'on a de besoins pendant une période de temps. Peut-être
pas au début de la récolte, quand qu'il y a une fraise par kilomètres, là, mais
quand que c'est l'abondance, on fait plus de fraises que nos besoins. Ça fait
qu'une façon de pouvoir équilibrer tout ça, c'est de pouvoir exporter, O.K.,
soit pour nos surplus ou sur une base régulière, puis ça va permettre de
conserver des prix intéressants pour les producteurs québécois.
Ensuite, la transformation. La
transformation, il y a environ... J'oublie le nombre d'années, là, mais ça fait
au moins 20 ans qu'on a perdu le marché de la transformation aux mains de
la Californie, qui l'ont eux-mêmes perdu aux mains de la Chine puis du Pérou ou
du Chili, O.K., à cause du coût de main-d'oeuvre. Il y a des efforts qui sont
faits, c'est dans notre plan d'action d'ailleurs, de récupérer une partie de ce
marché-là. On va commencer avec les marchés de niche, genre une microbrasserie
qui veut mettre une petite saveur de framboise. Bien, ça, ça va être des
choses... mais on a vraiment perdu le marché de masse. Ça fait que ce
marché-là, je pense qu'il y a moyen de le récupérer. Il va falloir y aller
petits pas par petits pas puis les marchés de niche en premier. Il y a déjà une
première démarche qui a été faite...
Mme Forcier (Stéphanie) : ...
M. Pouliot (Guy) : Oui, O.K.
Ça fait que... Donc, ça, ça va... Parce que, quand qu'on produit plus de
fraises, bien, à un moment donné, cette «over»-là il faut être capable de la
gérer. Ça fait que c'est ou bien la transformation ou ça va être l'exportation.
Et puis, pour rester dynamique comme ça,
bien, il faut augmenter notre productivité. Produire des fraises comme le
faisaient mon père puis mon grand-père, c'est fini. En Hollande, il n'y a plus
une fraise qui pousse à terre. Elles sont toutes rendues sur des tables, O.K.,
que ça soit sous abri, comme je parlais tantôt, ou dans des serres. Au
Royaume-Uni, c'était à peu près le tiers il y a sept, huit ans. Là, maintenant,
ils sont rendus autour de 90 % hors sol encore. Ça fait que nous, notre
salaire a augmenté. Je ne vais pas faire le débat à savoir si 15 $ de
l'heure, c'est assez ou pas assez, mais je peux vous dire : Quand ça
augmente de 5 % par année pendant quatre ans puis que les salaires c'est
la moitié de tes dépenses, donc 5 % par année, ça fait 20 % de
hausse, ça fait mal, O.K.?
Donc, il faut augmenter notre
productivité, ça fait qu'on peut s'inspirer de ce qui se passe en Hollande. On
ne peut pas copier parce qu'eux autres, ils ont printemps qui commence un mois
avant puis un automne qui finit un mois après, mais on peut certainement
s'inspirer de ce qui se fait là-bas, et la production sur table est
probablement l'avenir. Présentement, les framboises sont aussi produites sous
abri et dans des pots. Elles ne sont plus produites dans le sol, O.K.? Maintenant,
il y a plus que 50 % de la production du Québec de framboises, qui est
produite dans des pots sous des abris. Elles ne sont plus plantées dans le
champ, O.K.? Ça fait que ça, le «switch», lui, il est fait. Les fraises, ça
s'en vient. On est plusieurs... Il y a quelques projets, je dirais, à l'étape
embryonnaire, mais il y a au moins deux projets au moins à l'étape commerciale
l'an prochain. Ça fait que dans trois puis sept ans, on va voir beaucoup plus
de fraises sur table, sous abri, avec les plants à hauteur de la poitrine.
Pourquoi? Parce que moi, je mettrais 2 $ sur le gars qui cueille debout
versus le gars qui cueille à genoux pendant 10 heures quand qu'il fait
26 degrés Celsius. Ça fait que le... Maintenant, on ne mesure plus un
rendement... on ne le mesure plus en termes de kilos à l'hectare mais en termes
de kilos cueillis, O.K.? Le changement... Le «thinking» est en train de
changer, puis les fraises sur table... est définitivement ce qui s'en vient
pour le futur.
M. Sainte-Croix : Merci.
Bravo encore.
M. Lamontagne : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le Ministre. Je cède maintenant la parole à l'opposition officielle. M. le
député de Pontiac, la parole est à vous.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Merci à vous deux. Merci d'être là
et de nous partager votre point de vue, justement, de quelqu'un qui a déjà un
peu mis en place un système comme ce qui pourrait être mis en place à l'UPA et
ailleurs, là. Je pense, ça fait du bien de voir que ça peut fonctionner puis
que ça apporte ses bénéfices. Je veux... Je n'ai pas 50 questions pour
vous autres, parce qu'on a pas mal couvert plusieurs des aspects, je pense,
importants, du moins pour le projet de loi n° 28, mais vous avez parlé du
programme AGRI tantôt, ne serait-ce que parce que ça prend une déclaration de
ce qui est cultivé, là, par ces producteurs-là. Est-ce que vous voyez qu'il y a
une évolution qui s'éloigne peut-être du programme AGRI de la part de vos
membres? Est-ce que... Y a-tu un... Y a-tu quelque chose qui se passe autour de
ça en ce moment?
M. Pouliot (Guy) : Non. Ça ne
s'éloigne pas, O.K....
M. Pouliot (Guy) : ...ce
n'est pas parfait, mais on ne s'éloigne pas. Si on a fait le changement vers
les superficies, c'est pas ce que d'avoir les données volontaires des gens qui
achetaient à l'extérieur du Québec s'en venaient difficile, O.K. Puis donc on a
fait le changement vers une nouvelle donnée qui était disponible, qui était de
la Financière agricole, à cause... Puis ça, ça a inversé les rôles. O.K. Ça
fait que, dans l'autre méthode, on avait les producteurs qu'on va qualifier de
plus petits, qui achetaient localement, dont eux on avait les données, puis on
était en train de perdre les données des plus grands, qui avaient la capacité
d'acheter à l'extérieur. En passant à la Financière agricole, bien, ce qu'on
voit, c'est que c'est souvent les plus grands producteurs qui adhèrent à ces
programmes-là, et plus petits et souvent diversifiés y adhèrent moins. Donc, on
a comme inversé, ça fait que, là, on a maintenant toutes les données de nos
plus grands puis on échappe de nos plus petits.
Puis là où est-ce qu'on avait quand même
une certaine satisfaction là-dedans, c'est que, tu sais, dans la loi de Pareto,
il y a 20 % du monde qui font 80 % du stock, bien, c'est peut-être
encore plus vrai que ça, là, d'après moi, ils font plus que 80 %, ça fait
que, là, il y a peut-être un petit 10 % qu'on est rendu en déclaration
volontaire. Ça fait que, si eux autres... entre guillemets, s'ils me mentent à
moitié, je ramasse quand même 5 %. O.K. Ça fait que j'ai 95 % de mes
superficies, moi, je me trouvais satisfait là-dedans.
Mme Forcier (Stéphanie) : Mais
outre pour la partie de la perception de mes contributions, là, si je peux me
permettre, c'est aussi, comme association, bien, tu défends tous azimuts, là,
plein de dossiers. Ça fait que, si tu ne sais pas la donnée exacte de combien
d'adhérents par programme d'agri, comment tu peux avoir ce son de cloche là
réel? Donc, si je peux renchérir sur votre question, oui, il y a encore du
chemin à faire pour mieux habiller les producteurs qui ne souscrivent pas
encore, ou ils ne les connaissent pas assez.
M. Fortin :Ils ne les connaissent pas assez.
Mme Forcier (Stéphanie) : «Ou
ils», dépendamment du type de... Tu sais, quand tu es très... dans le très
diversifié, la production... pas la production, mais le métier de producteur,
productrice a tellement évolué, vous l'avez entendu dans plusieurs autres
commissions, ça aussi, là, cette affirmation-là... Donc, tu dois être chef
d'entreprise, ressources humaines, comptabilité, agronome, ça fait que, là, de
tout savoir, c'est impossible, là. Ça fait que ces outils de gestion de risque
là existent, mais je crois qu'il y a quand même un gros travail aussi à les rendre
encore plus, bien, adaptés mais bien compris. Dans notre milieu, on les
appelle, des fois, les agris compliqués, mais là on n'est pas sur la commission
parlementaire des programmes agris, j'en conviens, là, mais il y a quand même,
je pense, un travail à faire encore pour les agris, là.
M. Fortin :Je ne veux pas... Je ne veux pas que vous scoopiez votre
annonce de la semaine prochaine, là...
Mme Forcier (Stéphanie) : Mais
ça va être incroyable.
M. Fortin :...mais... Mais quand vous avez parlé tantôt de ramener une
certaine forme de transformation en commençant par des produits de niche, là,
de microbrasseries et autres, çà... Ça, je pense que tout le monde peut le
comprendre, que ça se fait avec un dialogue supplémentaire, avec une bonne
poussée de l'association, entre autres. Mais quand on parle de transformation à
plus grande échelle, tu sais, quand on entend que c'est parti du Québec, c'est
allé en Californie puis, un jour, la Californie s'est fait damer le pion, puis
c'est allé ailleurs, il y a comme une espèce de... une espèce de sentiment
d'inévitabilité à travers tout ça. Alors, comment est-ce qu'on... Je comprends
qu'on le fait par étapes, mais comment est ce qu'on peut vraiment s'y prendre
pour dire : Ça se fait, du plus grande échelle, ramener de la
transformation de produits comme... comme les vôtres?
M. Pouliot (Guy) : Ça,
c'est un débat de société. O.K. On a perdu la transformation pour des raisons
de salaires, c'est évident. Plus, c'est rendu la Chine, tu sais? On comprend
que c'est la Californie. Bon. Le fret, on a... C'est sûr que la tendance
d'achat local est très, très forte. Puis les Québécois achètent local. O.K.
Mais ça, c'est un élastique puis, à un moment donné, peut-être qu'il a une
limite. Peut-être que le panier que j'ai l'habitude de vendre 4 $, je ne
le vendrai jamais 10 $. À un moment donné, ça va péter, tout ça. Mais
c'est nos choix de société qui nous amènent là. Puis je suis inclus dans la
société.
Quand on dit que le salaire minimum doit
passer à 15 $ de l'heure, quand on paie quelqu'un au Mexique 15 $ par
jour, qui, lui, est probablement payé plus cher qu'au Guatemala ou au Pérou,
mais je laisse rentrer les fraises et les fruits de ces pays-là, ici, sans
vérifier sous quelles normes sociales ou environnementales ils ont été faits.
Tout ce qu'on regarde, c'est que c'est marqué fraises, c'est marqué
450 grammes. Ah! Pareil comme nos québécois. Mais non, tabarouette, parce
qu'il y a un «pedigree» en arrière des fraises du Québec, là. Et on est plus...
plus environnemental de la majorité d'entre eux.
• (15 h 50) •
Nos normes sociales, il n'y a rien à
comparer. Comment sont les logements des travailleurs qui sont au Mexique, au
Michoacán? Y a-t-il quelqu'un qui a vérifié? Personne. Mais il y a quelqu'un
qui vérifie les nôtres, ici. Puis il y a des coûts reliés à ça. Puis on le fait
et puis on doit continuer à compétitionner les étrangers-là qui arrivent aux
douanes, puis qui passent, puis qu'il n'y a rien qui leur est demandé, mais on
le demande à nos producteurs locaux. Et on demande à nos producteurs locaux de
compétitionner contre ça. C'est comme si mon coach attachait mes patins avec
des lacets puis il me disait : Compétitionne contre les Russes qui sont
boostés aux stéroïdes. C'est à peu près ça qu'on fait...
M. Pouliot (Guy) : ...ça fait
que, là, on est créatif, on fait plein de choses, tu sais, les fraises sur
table, puis tout ça, mais il y a une limite à un moment donné. La créativité,
ça va faire 20 ans qu'on en fait, mais c'est des choix de société, mais il est
difficile de... et je le comprends, c'est beaucoup plus facile de contrôler
notre équipe locale que de vérifier ce qui se passe ailleurs. Mais, pourtant,
on les laisse rentrer, puis ils ne correspondent pas à ce que, nous autres, on
demande.
Ça, c'est un débat de société, puis je ne
sais pas comment le régler, mais je le vois, je constate que c'est ça, le
problème puis je ne sais pas comment le régler. On a perdu l'industrie du
textile, un jour, puis aujourd'hui on est fier de dire : Ah! conçu ici,
mais fabriqué ailleurs, mais on l'a perdu. Ça fait qu'est-ce qu'il faut acheter
nos fraises ailleurs, éventuellement? Parce que c'est ça qui va arriver, je
veux dire, on ne peut pas payer quelqu'un 20$ de l'heure et compétitionner avec
quelqu'un à 2$ de l'heure. En tout cas, c'est difficile de garder ses parts de
marché entières dans ces conditions-là.
M. Fortin :Très bien. Bien, j'apprécie le... appelons ça un début de
réponse, là, parce que c'est un débat beaucoup plus grand, comme ce que vous
dites, puis effectivement on n'a peut-être pas le temps de le faire dans les
quelques minutes qui suivent. Mais je vais les prendre, peut-être juste pour
revenir sur vos propositions d'amendements, là, au projet de loi no 28, parce
que c'est celui-à qu'on va traiter dans les prochains jours, les prochaines
semaines. Les recommandations d'amendements que vous avez, là, sont très
similaires à celles qu'on a entendues de la part de l'UPA, de la part des
producteurs maraîchers qui étaient ici juste avant vous. À quel point c'est incontournable?
Puis peut-être juste nous donner un... pourquoi vous avez senti le besoin de
vraiment vous investir dans ces amendements-là?
Mme Forcier (Stéphanie) : Bien,
on a utilisé plusieurs fois le mot «légitimé», on comprend bien, là, en
étudiant en profondeur la loi sur la mise en marché, que les offices ont
vraiment des pouvoirs comme bien établis, bien détaillés. Chambres de
coordination, c'est comme s'il y avait un flou. Puis la tendance est à ce qu'il
y ait plus... de plus en plus de chambres de coordination? Donc là, il y a
cette fenêtre-là, par le projet de loi n° 28, à bien expliquer ce qu'une
chambre de coordination peut faire, bien, prenez-la, pour que nous aussi, on
soit comme : O.K., on peut le faire, on a le pouvoir pour le faire, puis que
ceux qui sont en train de mettre en place des chambres de coordination pour
mettre... tu sais, pour bien encadrer, pour travailler en filière. Tu sais,
vous l'avez dit : Ah! vous êtes dynamiques, vous faites de grandes choses,
mais parce qu'on a aussi des partenaires avec nous puis qu'on a une structure
qui permet ça. Quand on parle de framboises, hors sol, là, je vais y revenir,
mais, quand on parle de framboises hors sol, oui, ça intéresse métro, ça
intéresse Loblaw's, c'est sûr, là, parce que cette framboise-là, elle va se
conserver beaucoup plus longtemps que la framboise de champ. Ça fait que ça
devient un sujet qui interpelle beaucoup les grandes chaînes, là, qui fait en
sorte que... bien, c'est un débat de... et qui interpelle la société. Donc, la
chambre de coordination, ce n'est pas juste pour parler de punaise ou de
drosophile à ailes tachetées, là, ça va au-delà de ça.
Donc, je reviens à votre question, bien,
ce projet de loi là, actuellement, ce que ça fait, pour nous... puis, oui, les
amendements se ressemblent, parce qu'on a ce besoin-là que ça soit clair. Donc,
on l'a fait, on était précurseurs, mais si, pour les offices, le plan conjoint,
c'est bien détailler des alinéas, des sous-alinéas, bien, faisons-le aussi pour
les chambres de coordination.
M. Fortin :Super. Je comprends votre message, c'est : Ne manquez
pas votre chance. O.K. C'est bien, merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Bien, vos demandes sont claires pour le projet de loi. Je vais
peut-être saisir l'opportunité de votre présence, vous avez abordé brièvement
les changements climatiques, que ça a un impact sur vos producteurs. J'aimerais
peut-être vous entendre sur les adaptations qui devraient être faites dans les
programmes de soutien pour, justement, vos producteurs de fraises, de
framboises.
M. Pouliot (Guy) : Le plus
évident, dans la production de fraises, framboises, c'est probablement les
abris. Moi, tantôt, j'ai dit que j'étais un producteur de fraises et de
framboises, puis 100 % de mes framboises sont sous abri et j'ai
probablement eu cette année la meilleure année de ma vie dans les framboises.
Vous parlerez avec n'importe quel producteur de laitues, de choux-fleurs ou de
toutes sortes de patentes, cette année, c'était un désastre, même dans les
fraises en plein champ, je vous annonce que c'était un désastre, cette année,
il faut mettre un x sur cette saison-là. Les abris, bien, me protègent
justement de la pluie. Ça ne changera pas... ça ne va pas améliorer les
changements climatiques, mais ça vient répondre à ces changements climatiques
là où est-ce que j'ai la même quantité d'eau que l'année passée, voire un peu
moins, cette année, il y a eu moins d'eau que l'année passée, c'est juste que,
cette année, je n'ai rien eu en mai, puis tout est tombé après. Mais ça, ces
excès-là, vient faire des dommages.
Ça fait que ce qu'on peut faire, nous,
dans les fraises, framboises, c'est sûrement d'y mettre des abris, puis, en
même temps, la productivité augmente. Ça fait que c'est sûrement vers ça qu'on
se dirige. Est-ce que c'est la même chose qui pourrait arriver pour les autres
productions? Je n'en suis pas sûr, de ça, mais nous, c'est certainement la
production sous abri qui va venir solutionner notre problème.
Mme Labrie : Donc, est-ce
qu'on parle de programme de soutien financier pour pouvoir faire l'acquisition
de ce matériel-là?
M. Pouliot (Guy) : Ça ne
serait pas pire...
Mme Labrie : ...est-ce qu'il
y a des programmes qui existent actuellement pour permettre aux producteurs de
faire cette transformation?
M. Pouliot (Guy) : Il y en a.
Mais vous savez... Oui, il y a déjà un pas qui... je me trompe-tu? Oui, les
serres et grands tunnels, mais serres et grands tunnels, c'est plafonné à
50 000 $, puis s'installer là-dedans, c'est 140 000 $ à l'hectare.
O.K. Moi, j'ai huit hectares de framboises, ça fait que 140 000 $
fois huit, ça fait dans le coin d'un million. Ça fait que c'est plafonné à
50 000 $. Écoute, à cheval donné, on ne regarde pas la bride, c'est
mieux que rien. On n'avait rien avant. O.K.? Mais pour donner un élan à ça, je
pense que ça pourrait être financé à plus haute échelle que ça, oui. Puis en
plus, non seulement ça vient nous protéger contre les intempéries, mais en plus
je viens de répondre à un autre problème qui est ma compétition avec le Mexique
où est ce que je dois être plus productif parce que je paye mon monde
10 fois plus cher que là-bas. Ça fait que je suis plus productif, donc je
peux faire la même chose avec moins de monde ou faire plus avec le même monde,
ça dépend comment qu'on voit ça, là. Ça fait qu'il y a deux bénéfices à
ça : je suis productif et je réponds à mes charges mathématiques, je
m'adapte à mes charges mathématiques.
Mme Forcier (Stéphanie) : Puis
cette année, bien là, c'est particulier avec les excès de pluie, mais d'autres
années, c'est des sécheresses. Ça fait que des programmes de récupération d'eau
de pluie, c'est d'autres mesures qui peuvent être fortement utilisées par les
producteurs, ou l'amélioration des systèmes d'irrigation.
Mme Labrie : Donc,
bonification financière pour l'accès, pour faciliter l'accès à ça?
Mme Forcier (Stéphanie) : Oui.
M. Pouliot (Guy) : Bien, il y
a eu un beau programme, hein, un excellent programme d'ailleurs pour les serres
qui étaient en trois paliers ou est-ce qu'il y avait justement celui à
50 000 $, il y en avait un autre jusqu'à un plafond de
500 000 $ ou 600 000 $, et il y avait les plus grands
projets. Donc, le financement venait s'adapter à la taille des projets. Donc
ça, ça pourrait, si c'était... on répétait la même chose dans les abris, ça
serait merveilleux.
Mme Labrie : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. Pouliot. Mme Forcier, j'aimerais vous remercier pour votre
contribution aux travaux de la Commission.
Avant de conclure, je procède au dépôt des
mémoires des personnes et organismes qui n'ont pas été entendues lors des
audiences publiques. Je vous remercie pour votre collaboration.
La Commission a accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci à tous. Bonne fin de journée.
(Suspension de la séance à 15 h 59
)