(Neuf
heures quarante-sept minutes)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles ouverte.
Et aujourd'hui, nous
sommes réunis afin de poursuivre l'étude du projet... du projet de loi,
détaillée, n° 21. Alors, c'est la Loi visant principalement à mettre fin à
la recherche et à la production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public
de ces activités.
Et, M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé
par M. Jacques (Mégantic); M. Girard
(Lac-Saint-Jean), par M. Bussière (Gatineau); Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé), par M. Polo (Laval-des-Rapides); et M. Gaudreault
(Jonquière), par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le secrétaire. Je souhaite une très bonne journée à
tous et, avant de débuter, je vous rappelle que vous devez éteindre la sonnerie
de vos appareils électroniques.
Et, lors de la
suspension, nous avions des articles à... 43, amendé, 44 et 45 de la loi,
édictés à l'article 1, qui sont suspendus, et nous avions terminé l'adoption
des articles 9 à 11, et nous en étions à l'étude de l'article 12.
Nous n'en avions pas fait la lecture encore. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Julien :
Oui. Merci, M. le Président. Je ne connais pas les termes exacts, là, mais
on est dans une section où c'est des articles de concordance, essentiellement,
qu'on traite actuellement, et j'aimerais suggérer à mes collègues, si on
pouvait adopter en bloc... comment... c'est quoi, le bon terme? Jusqu'à 75 ou,
si quelqu'un a un amendement avant cet article-là, puisqu'on aura un amendement
à l'article 75, mais...
Le Président
(M. Lemay) : À 75. Très bien. Alors, je demande s'il y aurait le
consentement pour étudier de manière simultanée les articles 12 à 74.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Lemay) : Consentement.
Très bien. Donc, nous sommes à l'étude des articles 12 à 74. Est-ce
qu'il y a des interventions sur ces articles? Puisqu'il n'y a pas
d'intervention sur ces articles, je serai prêt à les mettre aux voix. Est-ce
que les articles 12 à 74 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Très bien. Nous en sommes maintenant à
l'étude de l'article 75, et permettez-moi de changer de cahier pour être à
la bonne place. Voilà. Avez-vous ça, vous, l'article 75? Ici. Ah! Ha! Et,
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 75.
M. Julien :
Oui. Merci, M. le Président.
75.
L'article 150 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 2° du premier alinéa, de «38, 39, 73, 76, 78, 80, 85, 88,»
et... par «73, 78, 80,».
Cet
article apporte un ajustement de concordance à l'article 150 de la Loi sur
les hydrocarbures, chapitre H-4.2, en raison de la suppression de
la référence aux articles 38, 39, 76 et 88 de cette loi, abrogés par les
articles 24, 51 et 53 de ce projet de loi.
Et on aurait un amendement.
Le Président
(M. Lemay) : Alors, je suspends les travaux quelques instants
pour en permettre la diffusion aux membres de la commission.
Suspension.
(Suspension de la séance à
9 h 50)
(Reprise
à 9 h 53)
Le Président
(M. Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux, et, M. le
ministre, je vous invite à faire la lecture de votre amendement à
l'article 75.
M. Julien :
Oui. Insérer, à la fin de l'article 75 du projet de loi, «85,».
Cet amendement vise à
conserver la référence à l'article 85 de la Loi sur les hydrocarbures,
chapitre H-4.2, dans l'article 150 de cette loi. En effet, il est
important que les autorisations de complétion octroyées par le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles soient inscrites au Registre public des
droits réels et immobiliers relatifs au stockage de gaz naturel et aux
conduites de gaz naturel et de pétrole constitué en vertu de l'article 149
de cette loi tel que modifié par l'article 74 de ce projet de loi.
Donc, c'est une
omission, tout simplement. Quand on lisait le commentaire précédent, on disait
justement qu'on ne retirait pas le 85, mais on l'avait retiré, effectivement,
là, de l'article. Donc, c'était une faute... une correction.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé :
Oui. Bonjour, tout le monde. C'est quoi, déjà, des autorisations de complétion,
M. le ministre?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Si vous permettez que Pascal vienne préciser ça, parce que ce n'est pas moi qui
les réalise.
Le Président (M. Lemay) : Eh bien, est-ce qu'il y a consentement pour que
M. Perron puisse prendre la parole?
Mme Massé :
Bien sûr.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. M. Perron, puisque c'est votre première
intervention, simplement vous nommer, ainsi que votre titre.
M. Perron (Pascal) : Bonjour. Pascal Perron, conseiller stratégique à la Direction du Bureau
des hydrocarbures. Une autorisation de complétion, ça vise à émettre,
là, l'autorisation qui permet de réaliser des travaux de complétion, puis les
travaux de complétion, ce sont des travaux qui visent à emmener — je
vais essayer d'être le plus simple possible — la
condition mécanique du puits dans un état qui va nous permettre, dans le
contexte actuel, là, d'injecter ou de
soutirer du gaz naturel du réservoir.
Donc, on vise à prévoir que ces autorisations-là soient inscrites au registre,
si on en émet.
Mme Massé :
Est-ce que je comprends, M. Perron, que, dans le fond, on a besoin d'amener...
bien, le... l'article, l'alinéa 85 parce que, dans les faits, on va
utiliser ces techniques-là pour fermer des puits, pour entretenir le stockage prévu
des deux lieux de... En fait, j'essaie de comprendre, parce que je le
comprenais bien dans le cas de l'exploration, l'exploitation, notamment, je le
comprends moins dans le projet de loi qui nous occupe, là.
M. Perron
(Pascal) : Première des choses, c'était déjà existant. Donc, les
complétions étaient déjà présentes, même
pour le stockage, à l'époque, là, si on parle au niveau de la Loi sur les
hydrocarbures. Puis il faut juste comprendre que c'est une opération
très technique, là, qui permet, par exemple, d'installer des outils qui vont...
Le meilleur exemple que je pourrais vous donner, là, c'est un puits artésien.
Dans le fond, il y a une crépine, là, qui nous permet, mettons, de ne pas
siphonner du sable, là. C'est un peu ce même genre d'équipement là qu'on
pourrait retrouver au niveau d'une complétion pour permettre d'injecter puis de
soutirer le gaz naturel quand c'est... quand c'est nécessaire.
Évidemment, les puits
sont déjà complétés, puis ça pourrait arriver qu'on ait besoin de changer ces outils-là
à cause du vieillissement, de l'usure, donc ça prend à nouveau une complétion.
Ça fait que c'est essentiellement pour ça qu'on prévoit ça à l'encadrement.
Mme Massé :
O.K. Donc, ça n'a rien à voir avec les puits qu'on ferme?
M. Perron (Pascal) :
Non, absolument pas.
Mme Massé :
C'est ce qu'on maintient...
M. Perron
(Pascal) : Exact.
Mme Massé :
...et donc les deux lieux de stockage. Est-ce que la complétion peut être aussi
utilisée éventuellement dans des projets pilotes?
M. Perron
(Pascal) : Non, je ne verrais pas ça de cet oeil-là du tout, non.
Mme Massé : O.K. Merci.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur cet
amendement, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à
l'article 75 est adopté?
M. Julien : Adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 75 tel qu'amendé. Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 75, tel qu'amendé, est adopté?
M. Julien : Adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, est-ce que vous voulez...
M. Julien : Dépôt, un...
Le Président (M. Lemay) : Ah! vous
avez un amendement pour introduire un nouvel article à l'article 75.1.
C'est exact?
M. Julien : Exactement.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
On va attendre quelques instants pour en permettre la diffusion, et vous
pourrez procéder à la lecture. Ça s'en vient.
Alors, M. le ministre, je vous invite à en faire
la lecture.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président.
Insérer, après l'article 75 du projet de
loi, l'article suivant:
75.1. L'article 153 de cette loi est
remplacé par le suivant:
«153. Toute personne autorisée par le ministre à
agir comme inspecteur, pour l'application de la présente loi et [...] des — et
des... et "de des" — règlements, peut pénétrer, à toute heure
raisonnable, sur un terrain, y compris un terrain privé, dans un bâtiment ou
dans un véhicule, pour examiner les lieux et faire une inspection. Cet
inspecteur peut, à cette occasion, par tout moyen raisonnable approprié:
«1° enregistrer l'état d'un lieu ou d'un bien
qui s'y trouve;
«2° prélever des échantillons, effectuer des
tests et procéder à des analyses;
«3° faire toute excavation ou tout forage
nécessaire pour évaluer l'état des lieux;
«4° installer
des appareils de mesure nécessaires pour prendre des mesures sur les lieux et
les enlever par la suite;
«5° prendre des mesures avec un appareil qu'il
installe ou qui est déjà présent sur les lieux, y compris des mesures en
continu, pour toute période raisonnable qu'il fixe;
«6° accéder à une installation présente sur les
lieux, y compris à une installation sécurisée;
«7° actionner ou utiliser un appareil ou un
équipement pour permettre le bon déroulement de l'inspection ou l'exiger, dans
le délai et selon les conditions qu'il précise;
«8° exiger tout renseignement relatif à
l'application de la présente loi et de ses règlements ainsi que la
communication, pour examen, enregistrement et reproduction, de documents s'y
rapportant;
«9° utiliser tout ordinateur, tout matériel ou
toute autre chose se trouvant sur les lieux pour accéder à des données
relatives à l'application de la présente loi et de ses règlements contenues
dans un appareil électronique, un système informatique ou un autre support ou
pour vérifier, examiner, traiter, copier ou imprimer de telles données;
«10° se faire accompagner de toute personne dont
la présence est jugée nécessaire aux fins de l'inspection, laquelle peut alors
exercer les pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 9°.
«L'inspecteur peut également saisir
immédiatement toute chose lorsqu'il a des motifs raisonnables de croire qu'elle
constitue la preuve d'une infraction à la présente loi.
«Les règles établies par le Code de procédure
pénale (chapitre C-25.1) s'appliquent, avec les adaptations nécessaires,
aux choses saisies par l'inspecteur en vertu du deuxième alinéa, sauf en ce qui
concerne l'article 129 pour la garde de la chose saisie. Dans un tel cas,
l'inspecteur en a la garde même lors de sa mise en preuve et jusqu'à ce qu'un
juge en ait prononcé la confiscation ou en ait ordonné la remise à son
propriétaire, à moins que le juge n'en décide autrement. Le ministre peut
toutefois autoriser l'inspecteur à confier au contrevenant la garde de la chose
saisie et le contrevenant est tenu d'en accepter la garde jusqu'à ce qu'un juge
en ait prononcé la confiscation ou en ait ordonné la remise à son propriétaire.
«Le
propriétaire, le locataire ou le gardien d'un terrain, d'un bâtiment ou d'un
véhicule qui fait l'objet d'une inspection ainsi que toute personne qui
s'y trouve sont tenus de prêter assistance à l'inspecteur dans l'exercice de
ses fonctions.
«L'obligation
prévue au quatrième alinéa s'applique aussi à l'égard des personnes qui
accompagnent l'inspecteur.»
Alors, cet amendement
vise à apporter un ajustement de concordance aux pouvoirs des inspecteurs
autorisés en vertu de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, en
fonction des pouvoirs accordés aux inspecteurs autorisés à appliquer
les lois environnementales prévues à la section I du chapitre I de la
loi sur certaines mesures permettant d'appliquer la loi en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, édictée par l'article 1 de la
Loi visant principalement à renforcer l'application des lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable
des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour une
économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission, sanctionnée le — indiquer
ici la date de la sanction du projet de loi n° 102.
• (10 heures) •
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement pour introduire le nouvel article 75.1? Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
.
Mme Massé :
Encore là, l'objectif est de comprendre. Si on ressent le besoin de
préciser, parce que c'est extrêmement
précis, à cette étape-ci en ajoutant un article 75.1, est-ce que... en
fait cette... Parce que ce que je comprends, c'est que ça vient
renforcer ce qu'on a déjà dit sur les pouvoirs de l'inspection, c'est ça, je...
j'essaie de comprendre pourquoi, alors que j'avais l'impression qu'on avait
déjà fait ce travail-là antérieurement. Pourquoi, ici, on ressent le besoin de
revenir en rajouter une coche?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Oui. On n'en rajoute pas une coche, mais, effectivement, à
l'article 46, on avait la même chose...
Mme Massé :
Oui.
M. Julien :
...puis ça, ici, c'est pour que ça soit la même application pour les
activités de stockage. Donc, c'était pour les activités de fermeture, puis on
vient le faire pour les activités de stockage, d'avoir les... exactement, là,
le corollaire de ce qu'on avait fait pour les activités de fermeture.
Mme Massé :
D'accord. Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur cet amendement? Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je serai prêt à
le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement pour introduire l'article 75.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Par conséquent, l'article 75.1 est
adopté.
Question de
directive. M. le ministre, je crois que vous avez un amendement à l'article 85.
M. Julien : Exactement.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce que vous voulez procéder de la même manière?
M. Julien : Oui.
Je ne connais pas les termes que vous avez utilisés, mais c'est ce que je
voudrais.
Le Président (M.
Lemay) : Alors, je vais suggérer aux membres de la commission, s'il y
a consentement, bien entendu, d'étudier les
articles 76 à 84 simultanément. Consentement? Très bien. Donc, nous
étudions les articles 76 à 84. Est-ce qu'il y a des interventions
sur ces articles? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que les articles 76
à 84 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. M. le ministre, nous en sommes rendus à l'étude de
l'article 85. Encore une fois, on va changer de cahier, et, lorsque vous
serez prêt, vous pouvez procéder à la lecture de l'article 85.
M. Julien : Oui,
merci, M. le Président : L'article 4 de la Loi sur les mesures de
transparence dans les industries minière, pétrolière et gazière
(chapitre M-11.5) est modifié :
1° par la
suppression, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de «ou
d'hydrocarbures»;
2° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «ou aux hydrocarbures».
Cet article apporte
un ajustement de concordance à l'article 4 de la Loi sur les mesures de
transparence dans les industries minière, pétrolière et gazière,
chapitre M-11.5, puisque l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures
seront dorénavant interdites au Québec en vertu de l'article 6 de la Loi
mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la
production d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure, édité par...
édité... édicté par l'article 1 de ce projet de loi.
Des voix :
...
Le Président (M. Lemay) : ...M. le
ministre?
M. Julien : Oui,
puis on aurait un amendement.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
Donc, vous avez un amendement à l'article 85, qui est affiché pour les
membres de la commission, que... je vous invite à en faire la lecture.
M. Julien : J'adore ces amendements :
Retirer l'article 85 du projet de loi.
Cet amendement vise à retirer la modification
prévue à l'article 4 de la Loi sur les mesures de transparence dans
l'industrie minière, pétrolière et gazière, chapitre M-11.5, afin de
s'assurer que les mesures de transparence s'appliquent
aux titulaires d'une licence révoquée, notamment lors de la fermeture
définitive des puits et de la restauration de sites. L'amendement aura
donc pour effet de maintenir le régime actuel prévu à cette loi.
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Juste un...
pour m'assurer que les membres de la commission aient accès au... bien entendu,
je vais suspendre les travaux quelques instants. Suspension.
(Suspension de la séance à 10 h 05)
(Reprise à 10 h 07)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux et nous en sommes à un amendement à l'article 85. Et je suis prêt à prendre un
intervenant. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la parole est à vous.
Mme Massé : En fait, hors micro, je
me suis fait un peu expliquer c'était pourquoi que ça apparaissait. Alors, je
pense que ce serait intéressant, pour les gens qui nous écoutent, de comprendre
pourquoi, tout d'un coup, on retire un article 85, alors que, tantôt, on
ajoutait un article 85. Aidez-nous à saisir.
Le Président (M. Lemay) : D'accord...
M. Julien : Parfait. Donc, ce n'est
pas le même article 85 que tantôt, c'est celui de la loi actuelle. On
était tenté de l'insérer par rapport au motif qu'il était lié directement à
notre projet de loi. Si vous permettez, je vais laisser Gabriel expliquer
pourquoi on doit le maintenir sur d'autres motifs qui a... qui sont
corollaires, en fin de compte, à d'autres entités, l'article de transparence
qui serait nécessaire d'être maintenu.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que Me Tremblay-Parent prenne la parole?
Consentement. Puisque c'est votre première intervention, simplement vous nommer
avec votre titre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
Gabriel Tremblay-Parent, avocat au ministère de la Justice du Québec. En fait,
c'est qu'on apportait, là, par l'article 85 du projet de loi, là, un
ajustement de concordance à cette loi-là, là, la Loi sur les mesures de
transparence, qui vise à s'assurer qu'en particulier, là, les paiements en
espèces, là, dans le cadre de travaux d'exploration ou d'exploitation
d'hydrocarbures ou de substances minérales, soient déclarés à l'Autorité des
marchés financiers.
Donc, on faisait un simple ajustement de
concordance, mais on nous a dit que c'était mieux de garder, là, le régime
intact pour l'instant, là, lors du processus de fermeture des puits puis
également pour le stockage de gaz naturel. Donc, le retrait de l'article va
faire en sorte de maintenir, là, toutes les déclarations obligatoires puis
toutes les obligations, là, qui découlent de cette loi-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Massé : Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement? Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 85 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 85 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 85, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, merci. Ceci étant fait, nous passons à la lecture de l'article 86.
• (10 h 10) •
M. Julien : Oui.
86 : L'article 7 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
paragraphe 4°, de «ou d'hydrocarbures».
Cet article apporte un ajustement de concordance
à l'article 7 de la Loi sur les mesures de transparence dans les industries minière, pétrolière et gazière,
chapitre M-11.5, puisque l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures
seront dorénavant interdites au Québec en
vertu de l'article 6 de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures
ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et à
l'exploitation de la saumure, édicté par l'article 1 de ce projet de loi.
On a un amendement, M. le Président.
L'amendement est essentiellement, M. le... est le même que l'article 85,
pour les mêmes motifs. Donc, on souhaiterait retirer l'article 86 du
projet de loi. Cet amendement vise à retirer la modification prévue à
l'article 7 de la Loi sur les mesures de transparence dans l'industrie
minière, pétrolière et gazière, chapitre M-11.5, afin de s'assurer que les
mesures de transparence s'appliquent aux titulaires de licences révoquées,
notamment lors de la fermeture définitive des puits et de restauration de
sites. L'amendement aura donc pour effet de maintenir le régime actuel prévu à
cette... prévu dans cette loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Simplement pour préciser que tout à l'heure, là, lorsque nous
avions adopté l'article... l'amendement à l'article 85, je vous ai fait
voter sur...
M. Julien : L'article n'existe plus...
Le Président (M. Lemay) : ...l'article 85
tel qu'amendé, mais, dans les faits, on venait de le retirer. Ça fait que je
voulais juste vous dire que les...
M. Julien : Tu nous as fait
voter un néant.
Le Président (M. Lemay) : C'est
ça, voilà. Mais, bref, c'était pour le plaisir, tu sais.
M. Julien : Câline! Gros week-end.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous en sommes à l'amendement sur l'article 86. Et est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 86 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Par conséquent, puisque c'est le retrait, l'article 86 est maintenant
retiré.
Question de directives. Je vois qu'il y a un
amendement prévu à l'article 125. Est-ce que vous voulez procéder de la
même manière? Bien entendu. D'accord. Alors, est-ce que les... Est-ce qu'il y a
consentement pour procéder à l'étude des articles 87 à 124 de façon
simultanée?
M. Julien : Consentement.
Le Président (M. Lemay) :
Consentement. Donc, nous étudions les articles 87 à 124. Est-ce qu'il y a
des interventions sur ces articles? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que les articles 87 à 124 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Lemay) : Adopté. Très bien. Merci. M. le ministre, je vous
invite à faire la lecture de l'article 125.
M. Julien : Oui. 125 : La
présente loi entre en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.
Cet article prévoit que l'entrée en vigueur des
dispositions de ce projet de loi se fera aux dates prévues par décret du
gouvernement. On a un amendement.
Le Président (M. Lemay) : Juste
quelques instants pour permettre de l'afficher. Et, M. le ministre, je vous
invite à faire la lecture de votre amendement à l'article 125.
M. Julien : Oui. Remplacer
l'article 125 du projet de loi par le suivant :
125. Les dispositions de la présente loi entrent
en vigueur à la date et aux... à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement, à l'exception de celles des articles 69 à 70 de la Loi
mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la
production d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure (indiquer ici
l'année, le numéro de chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de
l'article de cette loi qui édicte la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure) édictée par l'article 1, qui entrent en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
Cet
amendement prévoit l'entrée en vigueur en priorité des articles 69 à 70
qui visent des instances judiciaires en cours.
Le
Président (M. Lemay) :
Aviez-vous des... Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la parole est à vous.
Mme
Massé : Bien, en fait, je serais curieuse de savoir, un, pourquoi il y
a comme deux temps et, deux, lorsqu'on divise des instances judiciaires en
cours, de quoi parle-t-on? Je vais commencer par ces deux-là.
M. Julien :
Je vais laisser mon collègue compléter, mais essentiellement c'est les recours
qui sont actuellement en cours. Donc, 69 et 70, c'est les articles qu'on avait
étudiés, là, la semaine dernière, qui venaient préciser et renforcer certains
éléments pour nous prémunir, justement, de certains recours. Et, dès qu'il y
aurait sanction, il y aurait application de 69 et 70, tandis que la balance
serait lors d'un décret gouvernemental, dans un processus normal, là,
d'adoption de projets de loi vers une loi. Gabriel.
Le Président (M.
Lemay) : Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien, c'est sûr que c'est toujours délicat, là,
de parler des instances judiciaires en cours, mais l'objectif, tu sais,
est clairement qu'un juge qui est saisi d'une affaire, là, qui concerne les
hydrocarbures à l'heure actuelle, là, et donc qui serait visée par les
articles 69, on a également introduit, là, l'article 69.1 et 70...
doivent prendre en considération les dispositions dès la sanction de la loi,
donc le plus tôt possible.
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée.
Mme Massé :
Donc, ça, je... excusez, je suis là dans un domaine que je ne connais pas. Je
suis convaincue qu'il y a des choses
que vous ne pouvez pas dire, parce qu'il y a quand même quelques causes en
cours présentement, mais ce que je comprends, c'est que la loi... c'est-à-dire
l'article 69 nous parle d'activités d'exploration, et de production, et de
stockage d'hydrocarbures. C'est bien ça. C'est que la loi va s'appliquer, dès
la sanction, pour tout le monde, sauf ceux qui sont en cours, c'est-tu ça?
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : En fait, elle va s'appliquer immédiatement pour tout le
monde, mais pour ces dispositions-là qui visent quand même à écarter des
prétentions, là, des... à l'intérieur des recours qui sont pendants, là, qui
sont présentement devant les tribunaux. Donc, ça, ça vise à ce que ce soit
immédiatement en vigueur. Mais, je veux dire, c'est des dispositions qui vont
être en vigueur pour tout le monde, là. Puis, pour le reste, bien, c'est une
entrée en vigueur qui est par décret, là.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
C'est certain que, tu sais, on ne pense pas qu'il y ait de grands délais entre
les deux, mais, pour 69 et 70, le plus tôt, c'est le mieux.
Mme Massé :
O.K. J'ai l'impression de parler en codes.
Mme Perry
Mélançon : Moi aussi.
Mme Massé :
Ça te fait-tu ça? O.K., je vais m'essayer une autre fois, puis tu iras,
Méganne. En fait, bon, on va se le dire, là, il y a quatre causes en cours,
hein? On ne dira pas lesquelles, mais il y en a quatre en cours présentement,
quatre pétrolières qui... gazières qui ne sont pas contentes de l'ancienne loi.
Là, on vient rajouter une coche parce qu'on leur dit : En plus, tu vas
devoir fermer puis, en plus, tu ne pourras pas nous poursuivre plus, hein,
c'est ça... si je résume dans mes mots, 69, 70, c'est à peu près ça que ça dit.
Alors, ce que vous venez... Est-ce que je comprends bien, donc,
que, M. le ministre, ce que vous venez faire, vous dites : La... Pour ce
qui est de la fermeture des puits, ça, ça s'applique à tout le monde dès la
sanction?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
En fin de compte, ça s'applique à tout le monde dès, en fin de compte,
l'adoption de la loi, mais, naturellement, l'adoption de la loi nécessite
également le programme. Donc, tu sais, il va y avoir un délai entre quand on
aura terminé nos travaux ici, après ça le processus pour le programme qu'on a
déposé, là, qui ne devrait pas être modifié de... tu sais, il est déjà
existant, puis qui va nous amener à un décret gouvernemental qui va adopter la
loi et le programme, qui éventuellement pourrait prendre un court délai. On a
tous l'intention ici que ça soit là avant qu'on se dise «au revoir» pour la
période estivale.
69, 70, on dit :
On n'attend pas ça, là. La sanction de... du projet de loi va entraîner
l'application immédiate de 69 et 70, et non pas quand la loi va être entrée en
vigueur avec le programme sous-jacent, qui pourrait prendre, je ne sais pas,
moi, quelques semaines, un mois, parce qu'il faut... il faut passer à travers
le processus d'adoption du programme, les décrets, etc. Ce n'est pas un grand...
ce n'est pas un grand écart, mais on ne veut pas faire l'économie de ces trois
semaines-là par rapport à 69, 70.
Alors,
69, 70, c'est au jour un de la sanction. La balance, c'est quand il y a, en
réalité, les termes exacts, Gabriel...
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : ...
M. Julien : ...le
décret gouvernemental avec le programme et la loi. Donc, c'est un peu comme
qu'est-ce qui s'était passé en 2018. Il y avait eu une loi puis il y avait eu
un règlement en septembre, puis, après le règlement, ça s'appliquait. Donc, ça
va venir plus tard, un peu plus tard, puis on veut que 69, 70 s'appliquent le
plus tôt possible.
Mme Massé : O.K. J'ai encore
une autre question. Donc, ça n'a rien à voir avec la question des instances
judiciaires, là.
M. Julien : ...
Mme Massé : Oui. Eh! j'ai de la
misère à matin.
M. Julien : 69, 70, en fin de
compte, c'est des protections supplémentaires pour les gens qui ont des recours
ou des prétentions de recours, qui ont été précisées à l'intérieur de la... du
projet de loi actuel, pour leur dire : Bien, écoutez, là, 69, 69.1, 70,
bien, certaines de vos prétentions, là, elles sont couvertes par ces
articles-là, je vais dire.
• (10 h 20) •
Mme Massé : O.K.
Le Président (M. Lemay) : Nous
aurons d'autres interventions aussi, simplement pour vous aviser.
Mme Massé : Bien oui, je... En
fait, là, je viens de comprendre.
Le Président (M. Lemay) : Allez-y.
Mme Massé : C'est qu'à 69, 70
je n'avais pas compris que ça incluait ceux qui étaient déjà en recours,
j'avais compris que ça incluait ceux qui étaient en prétention de recours.
Alors là, je viens de faire... Si j'ai bien compris, je viens de faire :
Ah! O.K. donc, toujours dans mes mots, dès la sanction de la loi, ça s'applique
à tout le monde, puis ceux qui ont des prétentions de recours, prenez votre
respiration, parce que, dans quelques semaines, vous allez avoir toute la
mécanique.
M. Julien : ...
Mme Massé : Non, ce n'est pas
ça. Bien, voyons!
M. Julien : Alors,
ce qui s'applique à tout le monde, c'est lors du décret gouvernemental qui va
prendre force de loi avec le
programme. Alors, il y a un délai pour ça. Il y a le programme, il y a les
adoptions puis, après ça, il y a un décret gouvernemental qui est pris. Ça, ça nous amène trois, quatre semaines,
le cas échéant, là, avec les étapes «processurales».
69, 61... 70, lui, c'est immédiatement la
sanction, avant, et lui, 69, 70, 69.1, 70, c'est pour les recours qui sont en
cours ou qui ont des prétentions actuelles. 41, c'est pour ceux qu'on révoque.
Alors, on a une protection à 41 pour ceux qu'on révoque. On a... on a, pour 69,
69.1 puis 70, pour ceux qui ont des recours actuellement avec certaines
prétentions, puis, lui, on veut qu'il s'applique avant l'application de la loi,
avec les programmes qui sont liés à la fermeture des puits. Donc, on ne veut
pas que le délai pour adopter le programme coure. On veut que le 69 puis le 70,
qui est spécifique pour ceux qui ont des prétentions actuellement, s'appliquent
le plus tôt possible. C'est tout ce qu'on fait. Donc, pour tout le monde, c'est
après le décret gouvernemental avec le programme.
Mme Massé : Pour ces quatre-là,
c'est maintenant.
M. Julien : Pour ces
dossiers-là, c'est au jour de la sanction.
Mme Massé : Là, je pense que
j'ai compris.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, Mme la députée. Donc, sur ce, je cède la
parole au député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. M. le ministre, j'ai peut-être juste une petite question de
précision. Comment s'assurer que le remboursement de la garantie versée par les
détenteurs de licence, en vertu de l'article 62 comme tel, surviendra
après, et non avant la déclaration de satisfaction du ministre suite à une
fermeture de puits?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, ça ne va pas
se faire après, ça va se faire dès l'entrée en vigueur du programme. Le dépôt
de garantie, à l'article 62, là, de
mémoire, on vient... on vient dire qu'il n'est plus nécessaire. Parce qu'avec...
avec la loi qu'on a, le cas échéant
qu'elle est sanctionnée et adoptée, on vient dire : Vous avez des délais,
vous devez présenter votre plan de fermeture,
toute l'étape. Au fur et à mesure des travaux, on va venir le constater avec
des inspections, on est prêts à vous supporter à 75 % de ces
frais-là. Et, naturellement, si, et seulement si, on vous dit : C'est
pleinement satisfait, MELCC, MERN... de vos travaux, on vous verse l'indemnité,
vous remboursez ce que... vos créances au gouvernement.
Donc,
le montant de garantie, à partir du moment où la loi est adoptée, avec...
sanctionnée, avec le programme, ils n'ont
plus d'utilité parce qu'on rentre dans un autre régime où le détenteur, le
titulaire doit faire la fermeture, on est prêts à l'accompagner, et ne
sera pas indemnisé tant et aussi longtemps qu'il ne l'aura pas fait. Donc, le
dépôt de garantie n'a plus d'utilité dans cette perspective-là où on n'est pas
en continuité d'opérations mais en fermeture de puits.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Merci, M. le député. Donc, maintenant, la
députée de Gaspé. La parole est à vous.
Mme Perry
Mélançon : Oui, merci. Bien, toujours à des fins de mieux comprendre
l'intérêt, là, de cet amendement-là, est-ce que, par exemple, une compagnie qui
est présentement devant les tribunaux pour un motif x, est-ce qu'on est certains qu'il n'y a pas de façon possible que ça se...
que ça se prolonge pour d'autres motifs qui s'y ajoutent? Tu sais, comment on peut s'assurer qu'une fois que
la décision est prise dans un jugement... qu'après ça ils rentrent dans
les rangs, là, du projet de loi puis que ce soit fini, final, là?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Mon collègue ici, juriste, est bien meilleur que moi sur ces notions-là,
mais, à l'intérieur des articles, on a inscrit que c'est déclaratoire, donc que
c'est rétroactif, justement, là, dans l'article 69, de mémoire.
Mme Perry
Mélançon : C'est vrai.
M. Julien :
Donc, c'est la protection, essentiellement, qu'on met en place pour
mentionner que, quand la loi est sanctionnée, est adoptée avec son programme...
et même ici, là, on ramène 69, 70 à la sanction, bien, ça veut dire que c'est
rétroactif.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Excellent. Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Ça vous convient? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Oui. Alors, j'ai repris le temps de relire attentivement 69, 69.1, 70. En
fait, est-ce que, si je le disais complètement dans d'autres mots, c'est :
Avec cet article-là, on vient, je dirais, adopter, grosso modo, les... du
programme d'indemnisation et ses limites, ça, ça va... ça va rentrer en vigueur
directement à la sanction de la loi, mais que ça va être par décret qu'on va
introduire les balises, le programme, etc., mais on veut, dès l'adoption du
programme... dès l'adoption, pardon, de la loi, adopter le programme
d'indemnisation?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Excusez-moi, chère collègue, je n'ai pas pris la fin, mais je pense qu'avec
le début...
Mme Massé :
Sinon, je reposerai une question.
M. Julien :
Je peux avoir les discussions avec le début de ma compréhension de votre
question. 69, 69.1, 70, quand on dit que c'est à la date de sanction, c'est à
la première date, en réalité, où on peut... où on peut y toucher, là, tu sais,
c'est... il est sanctionné. Si, par exemple, la loi n'était jamais adoptée,
bien, on comprend bien, quand même bien que j'aie dit ça, tu appliques
rétroactivement ce qui... ce qui n'existera pas.
Ce qu'on vient faire
en sorte ici, c'est qu'en le mettant à la date de la sanction puis en présumant
que trois semaines, quatre semaines après, puisque le programme est prêt, peu
importe, là, dans un délai incessant, là, on va faire adopter la loi, si on en
convient tous ensemble, si quelqu'un, un juge qui prendrait acte, il serait...
il serait dans l'obligation de regarder le 69, 69.1 et 70 à la date de sanction
pour fixer...
Mme Massé :
Sa décision.
M. Julien :
Son jugement, s'il a un jugement à rendre maintenant, donc. Puis, quand il va
être adopté, bien, il va l'appliquer comme adopté. Mais déjà on dit : Si,
demain, elle est sanctionnée puis, dans un mois, elle est adoptée, là, bien,
demain, 69, 69.1 et 70, là, ça s'applique, là. Alors, c'est la protection qu'on
donne, supplémentaire, pour éviter, dans le délai entre la sanction et
l'adoption, qu'il y ait des jugements qui soient émis qui ne seraient pas
cohérents avec nos intentions qu'on a ici.
Le Président
(M. Lemay) : Ça vous convient, Mme la députée?
Mme Massé :
Continuons le travail, il faut l'adopter rapidement.
Le Président
(M. Lemay) : D'accord.
M. Julien : On
aurait dû commencer par cet article-là. Ça va très bien, chers collègues.
Alors, je ne saurais m'en plaindre.
Le Président (M. Lemay) : Je
constate qu'il n'y a pas d'autre intervention sur amendement à
l'article 125 et je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 125 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Par conséquent, nous revenons à l'article 125 tel qu'amendé. Et, puisqu'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, je vous informe que c'était le dernier article du projet de loi, mais que
nous avions suspendu l'article 1. Alors, nous allons revenir réouvrir
l'article 1. Il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Lemay) : À
l'intérieur de l'article 1, nous avions... nous en étions à l'article 43,
qui était déjà amendé, de la loi édictée par l'article 1. Et donc nous
revenons à l'article 43 tel qu'amendé. Et je suis prêt à prendre des
interventions.
Mme Perry Mélançon : ...juste
informer qu'on aura un amendement, là, en cours d'écriture, bien, d'écriture...
il est écrit, puis il va être envoyé à l'instant.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 30)
(Reprise à 10 h 48)
Le
Président (M. Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux. Et, avant de
poursuivre, j'ai cru comprendre, durant la suspension, qu'on allait avoir un nouvel amendement à
l'article 43. Mais, avant d'étudier cet amendement, je demanderais
le consentement pour retirer l'amendement qui était déjà adopté à
l'article 43. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Lemay) :
Consentement. Donc, nous revenons à l'article 43 et nous avons un nouvel
amendement, que j'invite le ministre à en faire la lecture.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. À l'article 43 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de
loi :
1° remplacer ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa par ce qui suit :
«43. Le ministre peut, après consultation du
ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, autoriser
par [arrêt] publié à la Gazette officielle du Québec la mise en oeuvre
d'un projet pilote qui prévoit l'utilisation d'un puits visé par l'obligation
prévue à l'article 10.
«Dans le cas
où une autorisation est requise en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), le projet pilote ne peut être autorisé avant
que cette autorisation n'ait été délivrée.
«Un projet pilote doit permettre l'acquisition
de connaissances géoscientifiques relatives :»;
2° supprimer... le paragraphe 3° du
premier alinéa, «profonde»;
3° insérer, dans le paragraphe 5° et
après «énergétique», «, la carboneutralité»;
4° insérer, dans le deuxième alinéa et
après «d'un projet pilote,», «notamment afin d'assurer la sécurité des
personnes et des biens et la protection de l'environnement et favoriser
l'implication des communautés locales,».
Cet
amendement vise à préciser qu'un projet pilote doit impliquer l'utilisation de
puits visés par l'obligation de fermeture
définitive de puits et de restauration de site prévue à l'article 10. Le
régime de projet pilote permet de déroger aux normes et obligations
prévues à la loi, dont celle de fermeture définitive, de restauration du site
prévue à l'article 10.
Cet amendement vient également préciser qu'un
projet pilote peut permettre l'utilisation d'un puits afin d'acquérir des
connaissances en matière de géothermie, peu importe le type de géothermie.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Et je suis prêt à prendre
des interventions sur cet amendement. Mme la députée de Gaspé.
• (10 h 50) •
Mme Perry
Mélançon : Oui. Je suis en train d'en faire la lecture. On a parlé,
justement, avec le ministre, là, de notre intérêt à ce que le principe de
carboneutralité soit inséré dans l'amendement de l'article 43. Là, dans le
fond, on voit qu'il est au cinquième point. Donc, on parle de favoriser la
transition énergétique, la carboneutralité dans toutes autres activités qui ne
sont pas nommées, tu sais, spécifiquement aux points 1° à 4°.
Est-ce que, quand même... tu sais, on tient
compte de la carboneutralité dans les activités qui sont citées avant le
point 5°? Il me semble que ce n'est pas... ce n'est peut-être pas
suffisamment fort pour ce qu'on avait en tête par rapport à l'objectif de
carboneutralité pour... d'ici 2050, comme on voulait proposer en amendement.
Donc, j'aimerais juste voir, là, selon le ministre, si les autres aussi ont cet
objectif de carboneutralité là ou, finalement, c'est «toute autre activité», le
point 5°, mais qu'on ne tient pas compte des autres citées précédemment.
Le Président (M. Lemay) : Alors, M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Pour moi,
clairement, là, les éléments qui sont de 1° à 4° favorisent la carboneutralité.
Donc, quand on les lit, un potentiel de séquestration de dioxyde de carbone, un
potentiel de géothermie profonde, de stockage d'hydrogène... Donc, tous les
éléments qui sont nommés précédemment favorisent clairement la transition
énergétique et la tendance vers la carboneutralité. Donc, c'est pour ça qu'il
est inscrit de cette façon-là.
Mme Perry Mélançon : Et, de toute
manière, bien, il y a toutes les... ce qu'on ajoute aussi pour y arriver, les
étapes, précédemment. Donc, on... peut-être nous en discuter, parce que ça fait
longtemps qu'on a eu ces échanges-là, là, jeudi dernier, que nous disait le
président.
M. Julien : Effectivement.
Mme Perry Mélançon : Donc, oui, de
nous dire un peu c'est quoi, là, l'esprit derrière l'ajout du ministre, la
consultation au ministre du Développement durable — on est bien... bien heureux
de le voir indiqué là — et
aussi l'autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement,
parce qu'on y tenait mordicus, mais on nous disait : Bien là, si on
l'ajoute là, c'est comme si tous les autres projets de loi en faisaient abstraction.
Donc, allez-y, M. le ministre, pour l'explication.
M. Julien : Alors, je maintiens...
je maintiens que la LQE, elle s'applique et qu'on doit
faire attention pour ne pas rajouter quelque chose qui ne serait pas exhaustif
et qui pourrait laisser croire que c'est exhaustif. La façon, en fin de compte,
qu'on l'introduit ici, on l'introduit que, clairement — et,
comme responsabilité ministérielle, j'avais à le faire — je
devais consulter.
L'autre élément, plus fort, c'est : après
consultation, clairement, s'il y avait eu des autorisations à donner, elles
auraient été données sans les nommer, mais ici on vient le dire et on vient
dire que le projet pilote ne pourra pas aller de
l'avant sans avoir obtenu ces autorisations-là si le ministre de l'Environnement,
après consultation, estime qu'il y a des autorisations à obtenir.
Donc, c'est une... c'est une forme qui est
adéquate et qui précise ces éléments-là, qui autrement, à mon avis, auraient
été obligés, mais là c'est clairement émis. Donc, je suis confortable, comme
vous, avec ces amendements-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Oui. Bien,
moi aussi, je suis satisfaite de voir qu'on l'inclut vraiment... qu'on le
précise dans le... dans la loi. Là, je réfléchis en même temps qu'on a la
discussion, et je me rappelle aussi qu'on avait suggéré la notion de suivi ou
de... d'évaluation en cours de projet pilote, et je me demande si on est à la
bonne place ou est-ce qu'il y aura d'autres endroits pour l'ajouter. Mais
est-ce que ça a été complètement écarté? Et pour... et, si oui, pour quelles
raisons?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Je me souviens
qu'on a eu ces discussions-là, naturellement, de suivi. Je pensais qu'avec les
amendements qu'on apportait, c'était suffisamment fort, puisque le projet
pilote, à l'article, de mémoire, 44, a une durée de temps somme toute assez
limitée et, a priori, s'il y a des enjeux soulevés par le ministère de
l'Environnement, il doit obtenir les autorisations. Alors, tu sais, un projet
pilote, de mémoire, est maxé, là, à 44, à trois ans. Donc, l'objectif du suivi
était par rapport à des craintes qui, à mon avis, sont couvertes par les
paragraphes qu'on a introduits. Naturellement, là, on en fait, des... les
inspecteurs font des suivis au fur et à mesure, mais la période d'un projet
pilote qui répond à l'objectif de carboneutralité et qui, le cas échéant, s'il
le nécessite, a les autorisations, trois ans, c'est somme toute assez court,
là, pour le débuter, le réaliser.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Et, le
rôle du Commissaire au développement durable, on l'avait évoqué également.
Est-ce que lui serait en mesure de faire un suivi sans que ce soit, là,
vraiment le travail du ministre, parce qu'il aura déjà, en amont, fait le
travail d'autorisation, tout ça? Donc, simplement peut-être me dire quel
pourrait être le rôle d'un commissaire, là, au
développement durable, par exemple, dans le... de s'assurer, finalement, que le
projet, comme on l'avait évalué au départ, a priori... bien, qu'il respecte,
finalement, les objectifs qui étaient visés, là, par le projet pilote.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui. Mais ça, c'est
comme dans tous les cas de figure, là. Le commissaire, qui relève de la Vérificatrice
générale, là, est totalement indépendant dans ses mesures de vérification...
d'évaluation de risques. Je vous dirais qu'il peut y aller, mais, si j'étais
lui... il a sûrement d'autres chats à fouetter que des projets pilotes de
carboneutralité approuvés par le ministère de l'Environnement pour une durée de
trois ans, mais, s'il le souhaite, il a tous les pouvoirs et les droits d'y
aller.
Mme Perry Mélançon : Merci...
Le Président (M. Lemay) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
proposé? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la parole est à
vous.
Mme Massé : Merci, M. le
Président. En fait, ce qu'on comprend de l'amendement, c'est qu'effectivement
toute la préoccupation de l'application de la Loi de la qualité de
l'environnement... dans le fond, vous venez instaurer un mécanisme
d'aller-retour, entre guillemets, qui verrouille et qui dit : Bien, si ce
n'est pas acceptable pour la Loi sur la
qualité de l'environnement, bien,
vous ne pourrez pas le décréter «anyway» puisqu'il y aura eu une consultation — c'est
le mot utilisé, là, je crois — du ministre... de la personne qui a la
responsabilité de l'Environnement. Ça fait que ça, je pense, ça vient
effectivement répondre. Et j'imagine que ça inclut tous les projets,
c'est-à-dire ceux qui sont énumérés du picot 1° à
4° et les projets tout autres du 5°, ça inclut tout, tout, tout.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Effectivement, là. C'est-à-dire
que, dans tous les cas de figure, pour qu'un projet pilote sur un puits qui est assujetti à... au projet de loi
puisse aller de l'avant, premièrement il doit répondre aux éléments, aux
caractéristiques de 1° à 5°, le 5° qui est assez... qui est plus large pour ne
pas se fermer de portes, mais on voit clairement que c'est dans une volonté de
transition énergétique et de carboneutralité. Dans tous les cas de figure, il y
aura consultation de la responsabilité ministérielle du ministère de
l'Environnement. Et, dans tous les cas de figure, si le ministère de
l'Environnement et son ministre estiment qu'il y a des autorisations à obtenir
pour aller de l'avant, elles devront être obtenues a priori du début de la
réalisation du projet pilote.
Mme Massé : Oui, effectivement. Et
d'ailleurs, si on se souvient, quand on s'est laissés la dernière fois, c'est
qu'on essayait de saisir, lorsqu'il est question de séquestration de dioxyde de
carbone, lorsqu'il est question de stockage d'hydrogène, à quel règlement ça
s'associait, hein? Et donc vous nous avez mis en contact avec le ministère et
vous nous avez partagé que chacun de ces éléments-là, que ce soit stockage
d'hydrogène, géothermie, potentiel de minéraux critiques, séquestration de
dioxyde et même autres activités, était à quelque part, se retrouvait dans le
tableau des règlements, de la réglementation qui s'applique à la Loi sur la
qualité de l'environnement.
Pouvez-vous nous en parler un peu, puisque les
gens qui nous ont écoutés, et il y en a, avaient besoin d'être rassurés sur
cette question-là à cause de l'article 29, là? Mais, moi, ce que j'ai vu
des documents dont nous... vous nous avez présenté de votre discussion avec le
ministère de l'Environnement, c'est que, par exemple, chacun de ces quatre
éléments-là se retrouve surveillé, je vais dire ça comme ça... en fait, fait
état des autorisations nécessaires pour le ministère de l'Environnement pour
être capable d'avoir un projet comme celui-là.
• (11 heures) •
M. Julien : Oui, certainement, puis
je laisserai Gabriel, si vous permettez, compléter, le cas échéant. Le
règlement pris selon l'article 22 prévoit les éléments, en fin de compte,
qui sont nommés ici. Je crois qu'il ne peut pas prétendre à l'exhaustivité des
éléments qu'on ne connaît pas, mais il y a une mention par rapport à tout
projet qui amène un impact, donc c'est comme ça qu'on le récupère. Si vous
permettez, Gabriel va préciser.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Effectivement,
comme l'indique M. le ministre, il y a un règlement, là, qui est pris en vertu
de l'article 22, qui prévoit une liste d'activités pour lesquelles on sait
déjà qu'il y a des impacts, parce que c'est des activités qui sont faites
depuis plusieurs années, donc on le mentionne spécifiquement. Mais il y a
également, là, au deuxième alinéa de l'article 22, la possibilité, du
moment qu'on a une activité qui a un... qui est susceptible d'amener de la contamination
ou de porter atteinte à la qualité de l'environnement, si... une fois, là, que
le ministre de l'Environnement constate, mettons, lors du processus de
consultation, qu'il y a un impact susceptible, bien, à ce moment-là, ça va être
assujetti également à une autorisation, là, en vertu de l'article 22.
Donc, il y a toujours moyen, là, d'exiger une autorisation, là, en vertu de la Loi
sur la qualité de l'environnement, pour une activité à impact.
Le Président (M. Lemay) : ...
Mme Massé : Donc, les gens peuvent
être rassurés que... même si on parle de projet pilote, que les quatre éléments
mentionnés pour l'acquisition de connaissances qui sont dans la loi vont être
ramassés par le filet de sécurité de la réglementation
prévue à l'article 22. Et ultimement il y a l'article 29 pour tout ce
qu'on ne sait pas qui existe, de la... l'article 29 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, qui existe pour tout ce qu'on ne sait pas. Donc,
oui, c'est le fameux picot 5°, là, «toute autre activité». On ne le sait
pas aujourd'hui, c'est quoi, mais il serait aussi couvert par la Loi sur la
qualité de l'environnement. C'est bien cela?
M.
Julien : Effectivement, c'est l'article 22, qui n'est
pas une liste fermée, donc il y a des éléments qui s'y retrouvent déjà.
Mais, dès qu'un projet pilote a un impact potentiel, il y a consultation, et la
LQE va s'appliquer conformément à l'article 22 sur des activités et
impacts, et les autorisations nécessaires devraient être obtenues, le cas
échéant. Donc, puisque ce n'est pas une liste fermée, c'est ce que ça vise,
parce qu'on ne peut pas prétendre l'exhaustivité de ce qu'on ne connaît pas qui
peut avoir des impacts. Donc, ça serait très hasardeux, en fin de compte,
d'avoir une liste fermée qui ferait en sorte que des projets qui auraient des
impacts seraient exclus. Donc, c'est le propre de la LQE.
Mme Massé : Bien. Donc, c'est ça.
Donc, on voit les niveaux de protection, on est protégés par la LQE, on est
protégés par le mécanisme d'aller-retour qui est inscrit au niveau de
l'amendement, que le ministre introduit au niveau de son amendement.
On ajoute la dimension de la carboneutralité.
Là, je vais peut-être faire un petit pas de plus que ma collègue de Gaspé parce
que moi, je ne connais pas les potentiels projets pilotes. On ne le sait pas,
ils n'existent pas encore, mais peut-être, mais on ne le sait pas. Mais, M. le
ministre, vous avez affirmé clairement que, quand on parle de séquestration de
dioxyde de carbone, de stockage d'hydrogène faits, bien sûr, à partir d'une
source d'énergie renouvelable et non pas du gaz fossile au potentiel de
géothermie et au potentiel en minéraux critiques, vous nous dites d'entrée de
jeu : Bien, c'est évident, ces
affaires-là favorisent la carboneutralité. Oui, mais, si, pour produire ces projets pilotes là, on est dans du... parce que je ne sais pas, je ne les
connais pas, là, mais est-ce que ma collègue n'avait pas raison de dire :
Bien là, la carboneutralité, ou viser à la transition, ou viser à la
carboneutralité, touche seulement le picot 5°? Les autres picots, on prend
votre parole pour dire : Bien, c'est évident que c'est carboneutre, ça
vise la carboneutralité. En quoi pouvez-vous nous affirmer aussi clairement que
les quatre premiers picots favorisent la transition et la carboneutralité,
s'ils existent?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, écoutez, on va les
prendre un à un si vous le souhaitez, là.
Mme Massé : Faisons cela.
M. Julien : Un potentiel de
séquestration de dioxyde de carbone, ça favorise la transition énergétique, ça
fait que transition énergétique qui vise, en fin de compte, une réduction de
GES qui concorde, en fin de compte, ou qui concourt à aller vers la
carboneutralité.
Un potentiel de stockage d'hydrogène produit à
partir de sources d'énergies renouvelables, donc, c'est l'hydrogène produit
essentiellement par de l'électrolyse. C'est une transformation de l'électron,
en réalité, qu'on prend directement, qu'on transforme en un vecteur énergétique
pour surtout des applications industrielles, pour remplacer du mazout ou, le cas échéant, du gaz naturel.
Donc, ça favorise la transition énergétique, par le fait même, la
carboneutralité, c'est une réduction de GES.
Un potentiel de géothermie profonde, bien, c'est
de faire, en fin de compte, de manière renouvelable, faire du chauffage, une
source de chauffage qui, autrement, serait obtenue par du mazout ou du gaz
naturel, le cas échéant.
Puis les minéraux critiques et stratégiques de
la saumure, bien, les minéraux critiques et stratégiques, quand on en parle, là, c'est des métaux qui rentrent
dans les éoliennes, qui rentrent dans les véhicules électriques, qui,
autrement, doivent être minés, qu'on pourrait venir chercher par la saumure.
Donc, potentiellement, c'est... juste l'exploitation est moins émettrice, et le
résultat des MCS, les minéraux critiques et stratégiques, ça vise
essentiellement la transition technologique et énergétique justement pour
s'améliorer.
Alors, ces métaux-là, qu'on appelle des métaux
de niche, on les retrouve, comme je dis, dans tous les éléments qui servent à
cette transition énergétique. Et le fait d'aller potentiellement les chercher à
l'intérieur de la saumure plutôt que d'aller les miner, c'est comme, en
réalité, une façon d'exploiter ces minéraux-là qui sont plus favorables et
moins émetteurs. Donc, quand on les prend les quatre, on est capables de le
définir.
Et le cinquième élément, c'est : Peut-être
qu'on n'a pas pensé à quelque chose, mais, toutes choses égales, par ailleurs,
si vous pensez à quelque chose qui peut être un projet pilote, il faut que ça
atteigne les éléments là. Alors, on laisse, encore là, une liste ouverte, mais
on y met les caractéristiques qu'on veut y trouver et qui sont cohérentes, à
mon avis, sur les quatre premiers éléments.
Mme Massé : Bien. Prenons
l'élément n° 4, puisque c'est des technologies en
voie de développement, qu'on dirait, toute la question de... la capture, ce
n'est pas le bon terme, là, mais des minéraux stratégiques à l'intérieur de la
saumure. Ma collègue de Gaspé avait émis plus tôt la préoccupation de :
Mais oui, mais, si, dans les faits, pour aller — puis je prends
celle-là, là, parce que je suis capable de le visualiser plus simplement — pour
aller chercher les minéraux stratégiques, ça crée un déséquilibre, c'est-à-dire
que c'est plus émetteur que ce qu'on en retire, est-ce qu'il n'y a pas là un...
C'est-à-dire que, oui, à terme, à quelque part sur la planète, de soutirer les
minéraux stratégiques de la saumure peut permettre, à quelque part, à favoriser
notamment le stockage, mais, dans l'exercice... C'était ça, la préoccupation de ma collègue, je pense. Dans l'exercice sur
ce projet pilote là, qu'est-ce qu'on fait si, dans les faits, ce projet-là,
lui, est mauditement émetteur puis qu'il nous permet juste de dire : Ouch!
On a émis pas mal plus que ce qu'on a fait comme gain?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (11 h 10) •
M. Julien : Essentiellement,
les projets pilotes, chère collègue, c'est des projets qui visent à faire de
l'acquisition de connaissances. D'aucuns vont prétendent, là, que le
potentiel... puisque c'est trois ans sur une acquisition de connaissances, là. Alors, c'est des gens qui vont
venir faire des tests pour voir comment on peut extraire,
potentiellement, puis c'est l'exemple qu'on donne ici, comment on peut extraire
de la saumure des minéraux critiques et stratégiques, s'il y en a, et comment
on peut faire. Donc, c'est à très petite échelle, pour tester. C'est une prise
de connaissance.
Je ne suis pas régulièrement de... bien, je
pense, il m'arrive d'être un désaccord avec le groupe Pour que Québec ait
meilleure mine!, mais, pour eux, clairement, ce potentiel-là, comparativement
au potentiel d'aller miner, est un potentiel moins émetteur.
Mais, encore là, tu sais, il faut faire la
distinction. Les projets pilotes, c'est des projets qui sont là pour prendre la
connaissance à petite échelle, pour dire : Écoute, c'est un laboratoire
qu'on a de nos mains, il existe, puis on veut tester des trucs. Mais je ne vois
pas comment l'extraction... Puis même j'ai de la misère à même le figurer à
plus grande échelle, je ne suis pas assez spécialiste, mais comment de tenter
de sortir de la saumure les MCS? À grande échelle, je ne sais pas qu'est-ce que
ça émettrait puis, à petite échelle, je pense que ça vaut la peine, si on a un
laboratoire pour le faire puis de le permettre, de le faire. Parce que, si, à
terme, au net, c'est démontré que ça fonctionne et que c'est moins émetteur que
d'autres exploitations, on serait fous de se passer de ce laboratoire-là qu'on
a entre les mains et ces puits qui ont été forés, qui peuvent bénéficier, parce
que ça a coûté un certain coût à les forer. Donc, les équipes du INRS ou les
autres chercheurs, potentiellement, disent : Aie! On aimerait ça pouvoir
profiter de ce laboratoire-là. C'est ce qu'on soumet. Puis, pour la suite,
bien, je ne suis pas assez... ce n'est pas dans mon champ de compétence très
spécifique, mais je n'y vois pas le risque qui est nommé.
Mme Massé : Dans les faits,
c'est ça, ce que je comprends, c'est, considérant que c'est pour de
l'acquisition de connaissances, ce que vous nous dites, c'est... puis que c'est
encadré sur trois ans et qu'ultimement, pour le grand projet planétaire, ça
peut... c'est moins... c'est moins énergivore, c'est moins émetteur de GES
d'aller chercher les minéraux dans la saumure que tous les vastes processus
d'extraction, et tout ça, je pense que je comprends.
L'autre question qui me venait, je l'ai un petit
peu abordée tantôt, mais c'est sur la LQE, parce qu'à la LQE il y a
l'article 22 dont on nous a parlé, mais il y a l'article 29.
L'article 29, lui, vient, de façon générale et globale, dire : Bien,
si tout ce qui n'a pas été prévu... si ce que vous visez n'a pas été prévu,
bien, nous, on peut prévoir. En fait, moi, j'avais une préoccupation.
C'est : Est-ce que cet article-là pourrait abaisser le niveau de
protection environnementale? Parce que ça, on ne l'avait pas dans l'échange
qu'on avait eu avec le... Alors donc, je ne sais pas si quelqu'un chez vous
peut nous répondre à ça, oui.
M. Julien : Gabriel.
Mme Massé : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, l'article 29, c'est un article, là, qui s'applique dans la mesure où
il y a une autorisation qui est prévue en vertu de la LQE. Ce n'est pas... Tu
sais, ce n'est pas la disposition, comme on discutait tantôt, quand on a un
projet qui n'est pas dans la liste puis qu'on veut l'assujettir, c'est plutôt
un article qui permet, quand il y a une autorisation, de venir modifier les
paramètres, là, dans un contexte de développement scientifique. Mais, tu sais,
dans le cas, là, qui concerne les projets pilotes, ça va être plutôt de
voir : S'il y a des impacts, bien là il va y avoir une autorisation qui
serait requise en vertu de l'article 22.
L'article 29, je dirais qu'il
s'appliquerait plutôt à un projet qui est dans la liste, mais pour lequel,
puisqu'on est dans un contexte de développement scientifique, on voudrait
changer les balises, alors qu'on est vraiment dans un paradigme différent, là.
C'est plutôt de voir, s'il y a des impacts, voir s'il y a une autorisation,
plutôt qu'enlever l'autorisation parce qu'il n'y a pas d'impact. Je ne sais pas
si vous me suivez.
Mme Massé : O.K. Donc, ça veut
dire que, pour des questions d'acquisition de connaissances, des éléments de
protection de la LQE, mais particulièrement au niveau de l'article 22,
pourraient être suspendus? D'où ma préoccupation de dire : Est-ce que,
dans le fond, ça pourrait abaisser les standards? Non. O.K.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Non,
bien... En fait, c'est que le 29 pourrait s'appliquer si on retrouvait déjà ces
activités-là dans la liste prévue par règlement. Mais là, puisque, de toute
façon, ça va être plutôt une analyse au cas par cas que va faire le ministre de
l'Environnement, lui va voir. S'il y a des impacts, bien, il va l'assujettir à
une autorisation, tandis que l'article 29, ça aurait été plutôt :
C'est dans la liste, mais il n'y a pas d'impact, donc j'applique
l'article 29. Donc, c'est vraiment dans un contexte d'une activité qui est
déjà éprouvée puis qui est déjà dans la liste, pour lequel on voudrait avoir un
encadrement différent.
Mme Massé : O.K.
D'où l'idée de projet pilote.
Dernière question. Est-ce que... On en a parlé,
là, lorsque, justement, on étudiait les impacts sur les autres lois, la
question de la loi sur l'aménagement. On ne vient pas de toucher à
l'article 246 de la loi sur l'aménagement du territoire. Est-ce que, minimalement,
les municipalités seraient informées... les municipalités ou les propriétaires
du terrain seraient informés d'un projet pilote?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : On prévoit un
amendement à 43.1 pour couvrir ces éléments-là. Les grands esprits se
rencontrent.
Mme Massé : Vous avez lu dans
ma tête, M. le ministre. Parfait. Alors, on va regarder ça tantôt.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. M. le député de Laval-des-Rapides,
la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. C'est plus des questions d'information pour le ministre. Au dernier
alinéa... On est toujours à l'article 43, M. le ministre? C'est bien ça?
Au dernier alinéa, c'est indiqué que c'est au ministre de déterminer du caractère
acceptable ou non d'un projet pilote. O.K. Le ministre peut-il nous garantir,
un, qu'aucun projet pilote ne sera déployé sur les puits à risque élevé de
contamination ou de migration de gaz et que ces puits seront fermés avant tous
les autres dans le calendrier?
M. Julien : Bien, ce n'est pas
prévu spécifiquement, mais, pour les puits qui sont à risque, on a même réduit
la durée, de mémoire, pour fermer 12... de 36. Donc, c'est a contrario d'une
logique d'utilisation comme projet pilote puisque le puits comme tel est déjà à
risque et qu'on a réduit de 12 à 36 mois les délais requis pour ces
puits-là.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Puis, deuxièmement,
aucune once d'hydrocarbure ne sera vendue au terme des projets pilotes, quand
bien même il s'agirait de carburants renouvelables?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, pouvez-vous
préciser votre question, cher collègue?
M. Polo : Aucune annonce d'hydrocarbure
ne sera vendue au terme des projets pilotes, quand bien même il s'agirait de
carburants renouvelables?
M. Julien : Oui, mais c'est
acquisition de connaissances, parce que 42 dit qu'il n'y a pas de production
d'hydrocarbures, mais c'est de l'acquisition de connaissances, là. Il n'y a pas
de commercialisation non plus sur le projet pilote.
M. Polo : Parfait. Puis,
dernière question, le ministre peut-il nous confirmer que le projet
d'exploitation de gaz naturel de la ferme
Questerre, à Wôlinak, ne correspond pas aux critères de projet pilote, et donc
ne verra jamais le jour?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, ça ne fait pas
partie de la liste qu'on a là, là.
M. Polo : O.K. Vous confirmez?
M. Julien : C'est... Bien, il y
a de la production d'hydrocarbures.
M. Polo : O.K. Parfait.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Lemay) : Ça
vous convient?
M. Polo : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
Donc, maintenant, c'est une question de formalité. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour que le député de Jonquière, qui a été préalablement remplacé,
revienne dans la commission?
M. Polo : On va y penser.
M. Julien : Certainement.
Le Président
(M. Lemay) : Consentement.
M. Gaudreault : Je sens une
joie...
M. Julien : On est allés le
chercher.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
rebienvenue au membre et député de Jonquière. Et maintenant je vous cède la
parole.
M. Gaudreault : Merci. Je suis
devenu une formalité, alors c'est bien. C'est une des choses je n'avais jamais
faites dans ma vie. Alors, merci, M. le Président.
Moi, je veux intervenir également sur le projet
d'amendement, que je trouve important, parce que je l'avais mentionné dès les
remarques préliminaires, je l'ai dit aussi à l'occasion d'entrevues dans les
médias, qu'il fallait encadrer davantage l'article 43. Je salue la volonté
du ministre en ce sens. Pour moi, la mention de «carboneutralité» était
importante. Cependant, il le met au picot 5°, cette mention de la
carboneutralité, alors que les picots 1°, 2°, 3°, 4°, 5° ne sont pas
cumulatifs, c'est des choix.
Alors, un
projet pilote doit permettre l'acquisition de connaissances de...
géoscientifiques, pardon, relatives soit au potentiel de séquestration
de dioxyde de carbone, soit au potentiel de stockage d'hydrogène produit à
partir d'une source d'énergie renouvelable,
soit au potentiel de géothermie, soit au potentiel en minéraux critiques et
stratégiques de la saumure, 5°, à toute autre activité qui favorise la
transition énergétique, la carboneutralité ou qui participe à l'atteinte des
objectifs de lutte contre les changements climatiques, alors que moi, je veux,
dans mon esprit, que l'objectif de carboneutralité
soit aussi applicable pour tout projet pilote, incluant les quatre premiers
picots. Alors, comment le ministre peut me rassurer à cet égard, que la
nuance ou l'ajout de la carboneutralité s'applique à l'ensemble des projets
pilotes?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui. M. le
Président, tout à l'heure, juste avant l'arrivée du collègue, on a eu cette
discussion-là ici, entre collègues, là, pour justement parler des quatre
premiers éléments qui, clairement... qui sont des projets pilotes d'acquisition
de connaissances. Quand on prend chacun de ceux-ci, qui ne sont pas exhaustifs,
à tout égard, ils favorisent la transition énergétique, la carboneutralité ou
participent à l'atteinte des objectifs de la lutte contre le changement
climatique. Et on vient rajouter au cinquième élément que, si, par aventure,
quelqu'un avait une autre bonne idée, cette autre bonne idée devrait également
répondre à ces caractéristiques-là. Mais nous, on dit clairement que les quatre
premiers éléments répondent à ces caractéristiques-là. Donc, on vient dire que
ce n'est pas une liste fermée, les quatre premiers. Puis, si quelqu'un a quelque
chose qui peut faire que les caractéristiques nommées au cinquième élément, qui
sont couvertes, selon nous, sur les quatre premiers... ça serait seulement ceux
qui répondent à ces caractéristiques-là, comme le font les quatre premiers
éléments.
M. Gaudreault : O.K. Bien, c'est ça.
C'est... On m'avait rapporté, effectivement, cet échange, mais je voulais le
reformuler dans mes mots et dans les mots du ministre. Est-ce que je comprends
bien qu'autrement dit, mettons, il ne pourra pas y avoir de projet pilote sur
un potentiel de stockage d'hydrocarbures... d'hydrogène produit à partir d'une
source d'énergie renouvelable qui ne s'inscrirait pas dans la carboneutralité?
M. Julien : Bien, encore là, c'est
l'acquisition de connaissances, mais là il faudrait... Je ne suis pas capable
de m'imaginer qu'un potentiel de stockage d'hydrogène produit à partir de
sources d'énergies renouvelables, donc c'est par électrolyse... que
l'acquisition de connaissances, qui est un projet pilote d'acquisition de
connaissances pour voir avec le laboratoire qu'est-ce qu'on a devant nous, s'il
y a un potentiel, comment qu'il pourrait ne pas s'inscrire dans cette volonté
de transition énergétique et de carboneutralité. Donc, je ne suis pas capable,
intellectuellement, de l'imaginer, donc je ne vois pas comment ça serait
possible.
M. Gaudreault : O.K. Ça veut dire
que le paragraphe 5°, finalement, énonce, en 5° ou en cinquième picot, les
critères qui doivent s'appliquer aux quatre premiers. Parce qu'on dit au 5° :
«à toute autre activité qui favorise la transition énergétique — carboneutralité — qui
participe à l'atteinte des objectifs de lutte contre les changements
climatiques.» Ça veut dire que, si c'est toute autre activité qui favorise ça,
ça veut dire que les quatre premiers sont des activités déjà qui favorisent ça,
alors... ce qui veut dire que la carboneutralité s'applique aussi aux quatre
premiers.
M. Julien : Alors, dans nos
explications qu'on a données préalablement quand on a pris chacun des quatre
premiers, qui sont des éléments qui, nous, en réalité, suite à des discussions,
représentent probablement le meilleur potentiel au jour 1 d'un projet
pilote à l'intérieur d'un puits, on constate que les caractéristiques énoncées
à l'article, au cinquième alinéa, sont couvertes par ces éléments-là. Le 5°, en
fin de compte, c'est la volonté de ne pas s'astreindre seulement au premier
élément et de dire que, si un élément pouvait y être ajouté, il faudrait que
lui également réponde aux caractéristiques énoncées à l'intérieur du cinquième
alinéa.
Donc, je comprends que mon collègue, il
dit : Bien, ça s'applique à tous, on pourrait peut-être le remonter, mais,
a contrario, les quatre premiers, ils ont toutes ces caractéristiques-là. Puis
on dit : Si, par aventure, il y a un bon projet qui répond également à ça,
on va être prêts à l'étudier pour un projet pilote.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre, pour cette réponse. M. le député de
Jonquière, ça va?
M. Gaudreault : Ça va, M. le
Président, oui.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Donc, puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement proposé à
l'article 43 de la loi édictée par l'article 1 du projet de loi,
est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 43 tel qu'amendé. Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, je serais prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 43, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Merci.
M. le ministre, j'ai cru comprendre que vous
avez la proposition d'un amendement pour introduire l'article 43.1.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Insérer, après l'article...
Le Président (M. Lemay) : Juste un
instant. On va s'assurer qu'il soit bien affiché pour les membres de la
commission.
Et, M. le ministre, je vous invite à faire la
lecture de votre amendement.
M. Julien : Merci. Insérer, après
l'article 43 de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de
réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures ou à l'exploitation de
la saumure proposé par l'article 1 du projet de loi, l'article
suivant :
«43.1. Les personnes autorisées par le ministre
ont droit d'accès au site du projet pilote.
«Lorsque le site visé se trouve en tout ou en
partie sur une terre privée ou louée par I'Etat, les personnes autorisées par
le ministre doivent également obtenir l'autorisation écrite du propriétaire ou
du locataire au moins 30 jours avant
d'y accéder ou peuvent acquérir de gré à gré tout droit réel ou bien nécessaire
pour accéder au site et y exécuter les travaux. A défaut, [de] celles-ci
ne peuvent accéder au site.».
Cet amendement vise à encadrer l'accès au site
d'un projet pilote. Une autorisation est requise dans le cas d'une propriété
privée ou louée par l'État. Celui-ci reprend l'article 30 de l'actuelle
Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, avec les adaptations
nécessaires.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement introduit à
l'article 43.1? Et je cède la parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, M. le Président.
En fait, ce que je comprends de l'article, c'est, lorsqu'on parle de terres
privées ou louées par l'État... Bien, en fait, c'est une question : Est-ce
que ça se trouve à couvrir l'ensemble des territoires sur lesquels les
62 puits se trouvent?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Je pense qu'on couvre
l'ensemble du territoire où les 62 puits se trouvent ici. Ça couvre
l'ensemble.
Mme Massé : Ça couvre l'ensemble.
Bien. Mon autre préoccupation... Parce que, là, en fait, ce que l'article vient
dire, c'est qu'on peut... en fait, c'est que le gouvernement, par les projets
pilotes, on est vraiment dans les articles de projets-pilotes, peut
autoriser... Attendez. «...le site visé se trouve en tout ou en partie [...]
obtenir l'autorisation écrite —
O.K. —
du propriétaire ou du locataire au moins 30 jours [à l'avance].» Bref,
vous vous mettez une obligation, notamment si c'est sur des terres privées, que
le projet pilote ait l'autorisation. Qu'en est-il s'il n'a pas l'autorisation?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Il ne pourra pas se
faire.
Mme Massé : O.K. C'est aussi simple
que ça. Bien, merci. Moi, j'avais aussi le niveau de préoccupation
d'information, parce que, si vous me... tu sais, bien sûr, si on dit :
C'est des terres louées par l'État, mais elles sont à l'intérieur de
territoires de MRC, de municipalités, est-ce qu'il y a une façon de nous
assurer que les MRC, les municipalités vont savoir qu'il y a des projets
pilotes qui s'en viennent sur leur territoire?
• (11 h 30) •
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui.
Suite à votre interrogation, là, à l'article 43, on aurait une
proposition, là, qu'on pourrait vous soumettre, parce que, naturellement, c'est
le volet Municipalités et MRC. C'est toujours dans une perspective de projet
pilote parce que... la fermeture de puits. Puis là on pourrait venir
introduire, là, sans aller trop loin, là, que la municipalité locale
obtiendrait, en fin de compte, un avis écrit par... Par le ministre ou par le
gestionnaire de projet? Par le ministre, par la personne autorisée, justement,
pour qu'il soit avisé qu'un projet pilote serait fait sur un puits qui devait
être fermé.
Donc, on va vous proposer, si vous le souhaitez.
Pour nous, là, c'est le plus transparent qu'on peut. On veut être là. Donc,
cette interrogation-là, on serait prêts à la mettre au jeu, là, par un ajout à
43.1.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Massé : Bien. Et je comprends,
M. le ministre, que... parce que vous l'avez dit, là, mais on le verra à la
lecture, mais on parle bien des MRC et des municipalités. C'est bien. Je pense
que c'est important. Oui, bien, je serais... en vous remerciant de votre
ouverture. Je pense que les municipalités vont être contentes, puis moi aussi.
Le Président (M. Lemay) : Alors, ce
que je vais faire, c'est qu'on va suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 39)
Le
Président (M. Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux. Et, lors de la
suspension, il y a eu une proposition pour un amendement, en fait, un
nouvel amendement, à 43.1. Tout d'abord, est-ce qu'il y a consentement pour
qu'on retire l'amendement qui est en cours sur 43.1?
Mme Massé : Bien sûr.
Le
Président (M. Lemay) : Consentement. Cet amendement étant retiré,
maintenant, revenons à une proposition d'un nouvel amendement par le
ministre à l'article 43.1... que j'invite à faire la lecture.
M. Julien : Insérer, après
l'article 43 de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de
réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et à l'exploitation de
la saumure proposé à l'article 1 du projet de loi, l'article
suivant :
«43.1. Les personnes autorisées par le ministre
ont droit d'accès au site du projet pilote.
«Lorsque le site visé se trouve en tout ou en
partie sur le territoire d'une municipalité locale, les personnes autorisées
par le ministre doivent, au moins 30 jours avant d'y accéder, aviser par écrit
la municipalité locale et la municipalité régionale de comté.
«Lorsque le site visé se trouve en tout ou en
partie sur une terre privée ou louée par l'État, les personnes autorisées par le ministre doivent également
obtenir l'autorisation écrite du propriétaire ou du locataire au moins 30
jours avant d'y accéder ou peuvent acquérir de gré à gré tout droit réel ou
bien nécessaire pour accéder au site et y exécuter [des] travaux. À défaut,
celles-ci ne peuvent accéder au site.».
Alors, cet amendement vise à encadrer l'accès au
site d'un projet pilote. Une autorisation est requise dans le cas d'une
propriété privée ou louée par l'État. Celui-ci reprend l'article 30 de
l'actuelle Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, avec les adaptations
nécessaires. Et, naturellement, sous les bonnes recommandations de ma collègue,
on est venus intégrer l'avis qu'on pourrait transmettre, le cas échéant... qui
devrait être transmis, le cas échéant, à la municipalité ou à la MRC, c'est à...
et, je crois, à la MRC 30 jours avant d'y accéder.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Donc, ce que ça veut
dire... Par exemple, il y a un projet pilote dans un puits x, et le ministre a
fait le travail de consultation auprès du ministre de l'Environnement. C'est
revenu, ça a dit : O.K., go, risque, mettons, négligeable. Là, je vais
prendre le plus simple, on y va, on y va, parfait, on y va, il y aura un projet
pilote. Woups! 30 jours avant d'accéder au territoire en question, où est
le puits, il y aura un avis qui sera fait à la municipalité et à la MRC. J'ai
bien compris le mécanisme?
M. Julien : Exactement.
Mme Massé : Merci. La question qui
me vient spontanément, c'est... Bien, je pense, ça, c'est l'objectif que je
visais, que les gens soient informés pour qu'ils puissent savoir ce qui se
passe sur leur territoire, mais est-ce qu'ils pourraient s'opposer
éventuellement à avoir, sur ce même territoire, un projet?
M. Julien : Non.
Essentiellement, ici, c'est des projets pilotes. Comme je vous dis, on ne sait
pas combien qu'il va y en avoir. On souhaite
en avoir. C'est-à-dire, comme gouvernement, on pense que c'est... Tu sais,
l'investissement, là, pour creuser un puits, là, c'est
majeur puis ça peut constituer un fantastique laboratoire dans ce qu'on a
inscrit dans le 43, qui doit viser la transition énergétique, la
carboneutralité, avec des motifs, en réalité, qui sont positifs dans l'objectif
qu'on vise tous ensemble. Naturellement, ils doivent obtenir l'autorisation du
propriétaire, alors, terre privée ou État. Donc, s'ils sont propriétaires, ils
peuvent s'y opposer. Autrement, ils vont être avisés. Et naturellement le
projet pilote doit toujours correspondre aux éléments qu'on a inscrit en 43,
c'est-à-dire qu'actuellement ils ont un puits qui, avant le projet de loi,
pouvait être appelé à faire de l'exploration ou de l'exploitation gazière.
Dorénavant, soit il sera fermé soit, dans
une période temporaire fixée par la loi, il pourrait servir de projet pilote,
avec les vertus qu'on y a inscrit à 43, mais, non, ils ne pourraient pas
ne pas l'autoriser. Ce n'est pas leur fonction dans le cas présent.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée.
Mme Massé :
Bien, donc, c'est clair, les propriétaires du terrain, eux pourraient... au
sens où c'est leur terrain, eux pourraient l'interdire, le projet pilote, mais
les gouvernements locaux ne peuvent pas l'interdire, mais en seront informés.
C'est bien. Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, Mme la députée. Puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention...
Une voix :
...
Le Président (M.
Lemay) : M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau :
C'est juste un commentaire sur le français, peut-être, et, si jamais on me
dit que j'ai tort, j'ai tort, c'est tout. Lorsque le site se trouve... Les
personnes autorisées doivent... On parle d'aviser. La façon dont c'est écrit, moi, je dirais : Il faut en aviser ou
aviser... Il faut dire aviser de quoi. Il me semble qu'il manque un mot là-dedans.
Si vous me dites que c'est moi qui est pointilleux, je veux bien, là, mais...
M. Julien :
Bien, les personnes autorisées par le ministre doivent aviser par écrit la
municipalité locale et la municipalité régionale. Peut-être qu'il y a des
virgules, mais...
M. Campeau : Si vous êtes confortable
avec ça, c'est correct, pas de problème. Je pensais qu'il manquait peut-être
une précision. C'est bon.
Le Président
(M. Lemay) : Ça vous va, M. le député de Bourget?
M. Campeau :
Merci.
Le Président
(M. Lemay) : D'accord. Alors, je reviens et je constate qu'il n'y
a pas d'autre intervention sur l'amendement proposé pour introduire
l'article 43.1. Donc, est-ce que cet amendement est adopté? Adopté. Par
conséquent, l'article 43.1 est adopté. Maintenant, j'invite le ministre à
faire la lecture de l'article 44.
M. Julien :
Donc là, ce n'est pas un amendement, là, c'est l'article 44.
Le Président
(M. Lemay) : C'est l'article 44 de la loi édictée par
l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : Non, mais, je veux dire,
je me demandais si on ne devait pas revoter l'article 43.1, mais c'est
correct.
«44. Un projet pilote
a une durée maximale de trois ans que le ministre peut, s'il le juge
nécessaire, prolonger d'au plus deux ans.
«Le ministre peut, en
tout temps, modifier un projet pilote ou y mettre fin.»
Cet article prévoit
une durée maximale pour les projets pilotes. Le délai de trois ans, qui peut
être prolongé d'au plus deux ans si nécessaire, permet de limiter dans le temps
la durée des projets pilotes tout en donnant le temps nécessaire pour la
réalisation de ceux-ci.
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre, il n'y a pas d'autre commentaire sur
votre article 44. Je vois qu'il n'y en a pas d'autre. Donc, est-ce que
l'article 44 de la loi édictée par l'article 1 du projet de loi est
adopté? Adopté. M. le ministre, j'ai cru comprendre que vous aviez un
amendement pour introduire un article 44.1. Est-ce exact? C'est une
question que je vous pose.
M. Julien :
On me dit que c'est exact.
Le Président (M. Lemay) : C'est
exact. Donc, nous allons l'afficher, s'assurer qu'il soit en lecture pour les
membres de la commission. Et, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture
de votre amendement pour introduire l'article 44.1.
M. Julien :
Oui. Insérer, après l'article 44 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de loi,
l'article suivant :
«44.1. Au plus tard deux
ans après la fin du projet pilote, le ministre en publie les résultats sur le
site Internet du ministère.».
Cet amendement vise à permettre la diffusion des
résultats des projets pilotes. En effet, l'objectif d'un projet pilote est de
permettre l'acquisition et la diffusion de connaissances géoscientifiques afin
de favoriser la transition énergétique ou qui participe à l'atteinte des
objectifs de lutte contre les changements climatiques et, comme on a vu dans
l'article 43, à la carboneutralité.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé : Un peu plus loin,
la note additionnelle dit : «Lorsque le responsable du projet pilote est
une entreprise privée, les résultats publiés sur le site Internet doivent
exclure les secrets industriels ou les renseignements industriels, financiers,
commerciaux, scientifiques», etc. Donc, ce que ça veut dire, si je comprends
bien le jeu du capitalisme, c'est que, dans
le fond, on pourrait permettre des projets pilotes soutenus par des entreprises
privées, et les résultats de ça ne
seraient pas publics, parce que je comprends que votre amendement ouvre... Et
on a des gens des institutions universitaires qui sont venus nous dire
l'importance... de l'INRSP, l'importance de générer de la connaissance, mais là, en même temps, on dit : O.K., mais, s'il y a
une entreprise privée qui, elle, fait un projet pilote, ça, pas de chance,
on ne générera pas de l'intelligence collective.
M. Julien : Alors, les
résultats vont être publiés, mais pas les éléments techniques pour atteindre
les résultats. Imaginons-nous, en réalité, que ce laboratoire-là... puis même
dans les labos universitaires, là, s'il y a des recherches qui se font puis
que, soudainement, quelqu'un trouve la formule magique qui fait en sorte qu'il
n'y a plus aucun CO2 qui va être émis sur la planète, bien, on
serait bien contents de voir le résultat, mais on ne lui demandera pas sa
recette parce que c'est une recette qui est développée avec, en réalité, là,
tout, tout, tout le «know-how» puis la recherche, etc. Donc, oui, le résultat
serait connu, mais certainement pas, en fin de compte, là, les éléments
techniques qui pourraient éventuellement être effectivement commercialisés, là.
Je pense qu'autrement il ne s'en fera pas, de projets pilotes.
Mme Massé : Mais est-ce que,
donc, M. le ministre, ça veut dire que, si, toutefois, les projets pilotes
étaient faits par des institutions
publiques, que le résultat serait connu, mais aussi largement les
renseignements... En fait, je vais poser
simplement ma question. Vous me dites : Les résultats, que ce soit une
entreprise privée, ou une institution universitaire, ou autre, seraient connus, seraient rendus publics
sur le site, tel que l'article... l'amendement 43.1 le suggère. Cependant, dans le cas des entreprises privées,
vous me dites : Il y a une trâlée d'affaires que ça, on ne le
dirait pas, mais le résultat sera connu. Est-ce qu'il en est de même pour les
organismes publics tel l'INRSP, tel PQWXYZ? C'est quasiment pire que le
LGBTQI+, ça. Oui, c'est ça.
• (11 h 50) •
M. Julien : Encore là, ici, là,
bien, c'est une note additionnelle qui vient mentionner que certaines
informations de nature confidentielle, scientifique, technique... qui doivent
être traitées de manière confidentielle. Tu sais, je ne peux pas présumer,
actuellement, là... Tu sais, moi, je rencontre, mettons, l'université de
Trois-Rivières, puis les gens font des études très techniques très poussées sur
l'hydrogène, puis je m'en vais dans une autre université rencontrer ces
gens-là, tu sais, naturellement, je pense qu'il y a des éléments qui sont
confidentiels justement parce qu'ils sont en élaboration, puis, après ça, ils
font le choix de publier ou non.
Donc, qu'est-ce qu'on vient dire ici, c'est que
ces renseignements-là doivent être exclus, mais ils pourraient être aussi
publiés, là, s'ils le désirent, là. Puis ici, en fin de compte, je le
demandais, puis on pourrait en convenir, mais, s'il y avait refus, je ne pense
pas que c'est un élément qui viendrait discriminer le souhait de faire un
projet pilote, parce qu'on veut savoir le résultat, puis, globalement, il faut
que le projet pilote s'inscrive dans les éléments qui... on a mis à
l'article 43. Puis notre souhait, c'est que ces projets pilotes là, s'ils
fonctionnent, soient naturellement au bénéfice de toute la communauté. Mais
alors cette note additionnelle là qu'habituellement on ne voit pas, là, mais
elle vient juste dire que ça se peut qu'il y ait des informations qui sont
confidentielles, qui sont liées, là, à des éléments de recherche qui ne seront
pas publiés, mais les résultats vont être publiés, ça, c'est certain.
Mme Massé : Bien, écoutez, je
ne suis pas une spécialiste de la recherche, des protocoles de recherche, etc.,
mais je suis plutôt d'avis que la transition est tellement urgente qu'on ne
peut pas se permettre de garder par derrière soi les informations qui
permettraient à l'humanité de faire une transition rapide et, à mon sens, mais,
bien sûr, je ne demande pas au ministre d'être d'accord avec moi, de m'assurer
que toute connaissance qui est générée, qui va nous permettre d'arriver... ne
doit pas être monnayée et que ça devrait être plutôt, au grand contraire,
offert à l'humanité pour qu'on relève le défi, alors. Mais, je réitère, je ne
m'attends pas à ce que le ministre partage mon opinion là-dessus et j'appelle
de tous mes souhaits que le plus possible d'information sur des
projets-pilotes, parce que, par définition, on veut tester des choses, puisse
servir non pas à des entreprises à faire plus de cash mais à l'humanité
d'atteindre ses objectifs de diminution de gaz à effet de serre.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Soyez
assurés que j'ai les mêmes souhaits que ma collègue, mais l'exemple de la
pandémie qu'on vit actuellement, avec les vaccins, par exemple, à la fin, c'est
un souhait, je pense, de plus de transparence. On va le plus
loin qu'on peut. On souhaite que ces informations-là soient le plus divulguées,
mais, à la fin, si on veut que des gens s'y
investissent le plus possible, bien, il y a certains éléments qui,
potentiellement, pourraient être tenus confidentiels puisqu'on cherche
le résultat optimal, et c'est comme ça que ça fonctionne.
Le Président (M.
Lemay) : Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement qui
propose d'introduire l'article 44.1, je serais prêt à le mettre aux voix.
Est-ce que cet amendement est adopté? Adopté. Donc, l'article 44.1 est
adopté. Et, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 45.
M. Julien : «45.
Le cas échéant, le ministre détermine, dans l'arrêté qui autorise la mise en
oeuvre du projet pilote, la personne responsable de la fermeture définitive de
puits et de la restauration de site conformément aux dispositions de la
présente loi, avec les adaptations nécessaires, ainsi que les délais impartis.»
Cet article prévoit
que le ministre peut, au moment d'autoriser la mise en oeuvre du projet pilote,
déterminer qui sera responsable de la fermeture définitive de puits et de la
restauration de site ainsi que des délais impartis. Lorsque le titulaire de la
licence révoquée n'a plus à respecter l'obligation de fermeture définitive de
puits et de restauration de site, le projet pilote doit déterminer la personne
responsable de cette fermeture dans la mesure où le projet pilote prévoit une
fermeture définitive de puits. Si les délais de fermeture définitive de puits
et de restauration de site diffèrent de ceux prévus dans la présente loi, le
projet pilote doit prévoir les délais applicables.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 45? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, je serais prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 45 est adopté? Adopté.
Chers
membres de la commission, bien que nous ayons officiellement terminé l'étude du
dernier article, j'ai cru comprendre
qu'il y avait une proposition d'amendement sur un article qui avait déjà été
adopté, à l'article 55. Donc, si c'est toujours le cas, ça me prendrait le consentement pour rouvrir
l'article 55 de la loi édictée par l'article 1 du projet de
loi.
M. Julien : Consentement.Ça visait, en fin de compte, quelque chose qui couvre 43. Donc, il fallait
adopter 43 pour venir modifier le 55. C'est de la concordance au 43.
Le Président (M.
Lemay) : Donc, il y a consentement pour rouvrir l'article 55. Mme
la députée, allez-y. Je veux juste m'assurer... parce que je ne vous ai pas
entendue, là. Je vous écoute.
Mme Massé : Il
y a un consentement de ma part.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Alors, nous allons rouvrir l'article 55 de la
loi édictée par l'article 1 du projet de loi, et j'invite M. le ministre à
faire la lecture de son amendement.
M. Julien : Après,
on arrêtera. O.K., excusez-moi, l'article 55, c'est ici : Supprimer
le paragraphe 9° de l'article 55 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de
loi.
Le Président (M. Lemay) : ...amendement, c'était de
supprimer le paragraphe 9°. Ensuite, vous avez l'article 55
tel qu'il se lirait.
M. Julien :
Oui. Il y a-tu un commentaire?
Le Président (M.
Lemay) : Et vous n'avez pas de commentaire supplémentaire, mais votre...
M. Julien :
Pas de commentaire. Alors, c'est marqué : «Ne respecte pas les normes et
les obligations déterminées par le ministre en vertu du deuxième alinéa
de l'article 43.» Gabriel va nous expliquer ça, si vous permettez.
Le Président (M. Lemay) : Et nous allons laisser Me Tremblay-Parent faire
un commentaire sur l'amendement.
Mme Massé :
Oui, question de...
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Ça va vite.
Le Président (M.
Lemay) : On va prendre le temps nécessaire.
Mme Massé :
Exactement. Et là j'aurais comme juste besoin de pouvoir trouver les documents
pour pouvoir suivre et mieux suivre les explications.
Le Président (M.
Lemay) : Alors, je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
(Reprise à 12 heures)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux et nous en sommes toujours à un amendement à
l'article 55 de la loi édictée par l'article 1 du projet de loi. Et
j'aimerais savoir si on a des explications supplémentaires de la part de Me
Tremblay-Parent. Est-ce qu'on aurait des explications supplémentaires?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui.
Le Président (M. Lemay) : Allez-y,
la parole est à vous.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, on avait un paragraphe, là, de l'article 55, là, qui disait que
le paragraphe 9°, là... qui disait qu'il y avait une infraction quand quelqu'un
ne respecte pas les obligations, là, qui sont prévues. Puis là on réfère au
deuxième alinéa, là, de l'article 43, mais on avait déjà aussi, au
paragraphe 5°, qui... un paragraphe qui disait : «Contrevient à une
disposition d'un projet pilote [...] qui constitue une infraction.» Donc, le
paragraphe 9° était déjà superflu, mais, en plus, compte tenu des amendements
qui ont été apportés à l'article 43, bien, on ne réfère plus au bon
alinéa. Donc, on peut tout simplement supprimer le paragraphe 9°. Et puis le
paragraphe 5° va viser les situations où quelqu'un ne respecte pas les
dispositions d'un projet pilote. À ce moment-là, il va y avoir une infraction,
là, qui va être prévue, là, en vertu de l'article 55.
Le Président (M. Lemay) : Merci, Me
Tremblay-Parent, pour ces explications. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur cet amendement? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Ma question est à
l'effet que le picot 5° nous dit : «Contrevient à une disposition d'un
projet pilote mis en oeuvre en vertu du chapitre VII qui constitue une
infraction.» Le chapitre VII, c'est le chapitre qui concerne les projets
pilotes.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Voilà.
Mme Massé : O.K. Et là on dit :
«Ne respecte pas les normes et les obligations...» Parfait, c'est bon.
Le Président (M. Lemay) : Ça vous
va? D'accord. Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur cet amendement,
est-ce que l'amendement à l'article 55 est adopté? Adopté. Donc, nous
revenons à l'article 55 tel qu'amendé, et, puisqu'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 55, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, officiellement, ceci termine l'étude du dernier article. Donc, nous
sommes toujours à l'article 1 de la loi édictée, mais, avant d'aller plus
loin, je crois comprendre que le député de Jonquière a une proposition pour un
préambule à la loi édictée. Est-ce exact, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Oui. Est-ce
qu'on pourrait suspendre quelques minutes, M. le Président?
Le
Président (M. Lemay) : Nous allons suspendre quelques instants pour
permettre la distribution de votre préambule.
Suspension.
(Suspension de la séance à 12 h 04)
(Reprise à 12 h 06)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux et nous en sommes à l'étape d'un amendement pour
introduire un préambule à l'article 1. Et, M. le député de Jonquière, je
vous invite à en faire la lecture.
M. Gaudreault : Oui.
Alors, M. le Président, merci. Donc, je dépose un amendement dans le projet de
loi n° 21, qui est d'ajouter un article 1 qui est un préambule
de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs
souterrains, à la production d'hydrocarbures et à l'exploitation de la
saumure :
Insérer, après le titre de la Loi mettant fin à
la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi, ce qui suit :
«Considérant que, face à l'urgence climatique,
le Québec est engagé dans la transition énergétique;
«Considérant que le Québec s'est déclaré lié, en
2016, à l'Accord de Paris de la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques et qu'il a adhéré à la Beyond Oil and Gas Alliance en
2021;
«Considérant qu'à l'horizon 2050, le Québec
vise à atteindre la carboneutralité;
«Considérant que pour atteindre la
carboneutralité, les États doivent cesser tout nouvel investissement dans la
recherche ou la production d'hydrocarbures;
«Considérant que le Québec souhaite
maintenir un climat d'investissement favorable à l'innovation
énergétique;
«Considérant que ce
vaste chantier collectif qu'est la transition énergétique peut constituer une
source de fierté, de développement économique et d'avenir pour l'ensemble des
régions du Québec.»
Et
il y a un commentaire également qui accompagne ce projet de loi... ce projet
d'amendement. Cet amendement vise à
introduire un préambule à la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures, de
réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et à
l'exploitation de la saumure, dont l'édiction est proposée par l'article 1
de ce projet de loi.
Je pense que
l'amendement parle de lui-même. Je mentionne, M. le Président, que c'est moi
qui le dépose comme député de Jonquière. On en avait parlé dès le début, je
pense, de nos travaux. Mais ça marche, les travaux à l'Assemblée nationale.
Alors, ce n'est pas une institution qui est passée date, ça donne des
résultats. La preuve, c'est qu'on a fait cet amendement conjointement. Ça
marche, le travail à l'Assemblée nationale, ça marche très bien. Puis la
preuve, c'est que la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques y a contribué. Le
ministre, évidemment, depuis le début,
contribue à son projet de loi, mais il vient de le faire encore. Les autres
députés, je les ai vus, des fois, s'expriment moins durant l'étude
article par article, mais, quand on suspend, c'est comme des fourmis, là, puis
des abeilles, puis ça travaille très fort.
Et moi, j'ai fait aussi une proposition, avec le soutien de mon recherchiste,
pour faire cet amendement.
Alors, j'en suis très
fier. J'en suis très fier pour le Québec, j'en suis très fier pour
l'institution qu'est l'Assemblée nationale, j'en suis très fier pour la
démonstration que ça fait d'un travail collectif. Pourquoi? Pour donner une
direction claire du Québec dans la lutte contre la crise climatique. Puis ça
tombe bien que ça tombe aujourd'hui, parce que, quand on regarde l'actualité,
tout ce qu'on a devant nous, c'est le dernier rapport du GIEC, le dernier
rapport du GIEC qui nous dit que les États doivent passer à l'action, qu'il n'y
a plus de temps à perdre.
Hier, moi, j'ai
écouté une bonne partie du dépôt du rapport du GIEC en direct sur les réseaux
sociaux. Et le secrétaire général des Nations unies, qui est un personnage
inspirant, António Guterres, a dit à un moment donné : «Leaders must
lead.» Les leaders doivent agir, doivent prendre leurs responsabilités. Et,
comme parlementaires, avec ce préambule, je pense que c'est ce qu'on fait. On
prend notre responsabilité.
Est-ce que le projet
de loi est parfait? On a eu de nombreux débats ici, la réponse, c'est non. Moi,
je pense que, pour être totalement parfait, il n'aurait pas fallu qu'il y ait
d'indemnités, mais là je ne veux pas faire mes remarques finales, M. le
Président, parce que je sens que je m'en vais dans les remarques finales. Mais
il reste que ce préambule est important. C'est le résultat d'un travail
d'équipe, qui démontre que ça marche, et qu'il faut inspirer les projets de
loi. Puis on a adopté également un préambule qui allait un peu dans le même
esprit pour le projet de loi n° 102, qui vient tout juste d'être adopté,
d'ailleurs, en haut, au salon bleu.
Et j'avais eu
l'occasion de le dire puis je le répète, un préambule n'est pas juste du
marketing. Un préambule, c'est une partie intégrante de la loi et qui vient
inspirer l'ensemble du projet de loi, l'ensemble du texte législatif. Et, quand
il y a des débats juridiques, des différends sur l'interprétation d'un article
devant les tribunaux, ce n'est pas ce qu'on souhaite, mais ça risque de
rebondir devant des tribunaux, bien, le préambule va venir éclairer l'intention
du législateur. Et c'est exactement ce qu'on fait ici, notamment avec la
mention de la carboneutralité, la mention de l'innovation énergétique, la
mention de l'Accord de Paris, de BOGA.
Alors, pour moi, ce
projet d'amendement est parfait. Je veux remercier évidemment les collègues
avec qui on a travaillé en équipe pour arriver à ce résultat, évidemment le
ministre, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le député de Laval-des-Rapides,
que j'ai oublié de nommer tout à l'heure, j'en suis désolé. Mais tous les
députés ici, qui sont présents à la commission parlementaire, ont contribué à
ce texte. Merci.
• (12 h 10) •
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le député de Jonquière. Maintenant, je
cède la parole au ministre.
M. Julien :
Bien, je suis confortable avec l'amendement proposé.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien, M. le ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
M. Julien :
...pour le final.
Mme Massé :
Oui, c'est ça, on se fera ça pour les remarques finales. En fait, ce que...
c'est... ça fait plusieurs projets de loi auxquels je participe depuis que j'ai
été élue, et ce n'est pas tous les projets de loi qui ont un préambule. Et j'apprécie beaucoup l'ouverture du ministre de
dire : Le geste qu'on va poser là est tellement important qu'on va y
mettre ce préambule-là, préambule qui vient nommer des éléments fondamental du
défi du siècle dans lequel on est. Pour une fois,
je n'aurai pas de question de clarification parce que je pense que le préambule
est très clair. Et je pense que de l'intégrer, c'est de donner un sens, comme disait mon collègue de Jonquière, mais
c'est aussi nous rappeler collectivement dans quel état, dans quel
esprit on a voulu que cette loi-là soit adoptée. Alors donc, je suis aussi très
heureuse de voir ça s'inscrire dans le projet de loi.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur la proposition d'amendement du préambule? Donc,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je suis prêt à mettre aux voix la
proposition d'amendement d'un préambule à l'article... à la loi édictée par
l'article 1 du projet de loi. Est-ce que ce préambule est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Lemay) : Adopté. Donc, le préambule étant adopté, félicitations!
Maintenant, vous
allez me suivre, chers membres de la commission, nous allons entrer dans une
phase technique, là. Alors, avant de... Alors, permettez-moi de me suivre.
Donc, puisque le préambule est fait, maintenant, je dois mettre aux voix les
intitulés de chapitres de la loi édictée par l'article 1 du projet de loi.
Est-ce que ces intitulés de chapitres sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Maintenant, je dois mettre aux voix le titre de la
loi édictée par l'article 1 du projet de loi. Est-ce que ce... Est-ce que
le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Donc, ceci étant fait, nous avons fait le tour de ce
qui était à l'intérieur de l'article 1. Maintenant, je suis prêt à mettre
aux voix l'article 1 du projet de loi. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Merci, chers membres de la commission. C'était
officiellement le dernier article que nous avions à adopter. Donc, nous
revenons au projet de loi, et maintenant on doit mettre aux voix les intitulés
de chapitres du projet de loi. Est-ce que ces intitulés sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Maintenant, est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Alors, je propose que la commission recommande que...
la renumérotation du projet de loi amendé. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Je propose aussi que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Et, puisque tout ceci est fait, nous en sommes
maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Et je cède de ce pas la
parole au député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Merci, M. le Président. C'est arrivé un petit peu
plus vite que je pensais, mais je suis capable de m'adapter. Quand on me donne
la parole, moi, je la prends.
Alors, je veux dire
que nous avons fait un travail très important. D'emblée, je veux remercier ma
collègue de Gaspé, qui a fait un travail extraordinaire ici. On se parlait
régulièrement, presque à tous les jours, elle me faisait un suivi du travail
qui se faisait ici. Puis moi, j'étais retenu dans d'autres projets de loi.
Je ne répéterai pas
ce que j'ai dit tout à l'heure concernant le préambule. C'est... Je pense qu'il
résume bien, ce préambule, le travail qu'on vient de faire. Il faut quand même
rappeler dans quoi ça s'inscrit, ce projet de loi. Je pense que ça s'inscrit
dans un récit, dans un récit du Québec qui doit devenir un... une figure de
proue en matière de lutte contre les changements climatiques. Je le disais tout
à l'heure, ce projet de loi est un pas dans cette direction.
Il aurait pu être
encore plus exemplaire, aller plus loin, ne pas accorder d'indemnités d'aucune
manière. Nous avions la légitimité de le faire. Le Parlement avait la
légitimité de le faire, le Parlement peut agir avec toute la volonté politique
qui est nécessaire. Évidemment, ça prend une volonté politique du gouvernement
qui a la majorité; c'est présentement le
gouvernement de la CAQ. Les experts qu'on a entendus en audition nous ont
dit : Oui, le gouvernement peut aller dans ce sens-là, ça dépend
d'une volonté politique.
Alors, moi, je
remarque que, pour que ce récit dont je parle soit un vrai récit, pour marquer
le Québec comme leader en matière de lutte contre les changements climatiques
et de fin des hydrocarbures, nous aurions pu aller jusqu'à ne pas avoir
d'indemnités. Bon, le gouvernement n'a pas voulu aller là, on en a discuté
amplement, mais il reste qu'à tout prendre c'est quand même un pas important
qui a été fait avec ce projet de loi.
Mais on s'est quand
même assuré... même si le gouvernement n'a pas voulu abolir, je dirais, les
indemnités ou annuler les indemnisations, on a fait quand même un travail
rigoureux, avec ma collègue de Gaspé, comme je le disais tout
à l'heure, pour ajouter ce que je dirais des garde-fous autour des indemnités,
autour des dispositions du projet de loi pour éviter que des poursuites
éventuelles conduisent à d'autres indemnisations que celles qui sont prévues
dans le programme qui est prévu dans la loi. Donc, on a fait ce travail-là.
C'est... Tu sais, à un moment donné, on étire
l'élastique, on voit bien que le gouvernement ne veut pas, on lâche
l'élastique, ça donne un résultat dans le milieu puis c'est avec ça qu'on travaille.
Alors, je pense que c'est ainsi qu'on fait un travail parlementaire. Peut-être
qu'éventuellement... On va voir comment ça va se dérouler, là, avec la
fermeture des puits, avec la fin des... la révocation des permis, etc.,
peut-être qu'éventuellement le gouvernement pourra faire un pas de plus pour
amender la loi. On verra, là, selon les gouvernements futurs.
Je veux également... On a tendance à l'oublier
quand on arrive à cette période de l'étude d'un projet de loi, les remarques
finales, je veux quand même rappeler la collaboration du ministre, et du
gouvernement, et le bureau du leader du gouvernement pour les auditions. On
avait proposé un certain nombre de groupes qui n'étaient pas prévus au début,
on a rouvert la liste pour inclure, par exemple, des groupes environnementaux
en duos. Je pense à Greenpeace et Nature Québec, je pense à la Fondation
David-Suzuki et Équiterre, qui n'étaient pas dans la liste au début.
Je veux également remarquer qu'on avait invité
la fameuse Association de l'énergie du Québec sous son vrai nom, qui est
l'Association pétrolière et gazière du Québec. Pour moi, ça m'apparaissait
fondamental. Vous allez me dire : C'est un détail, mais, non, ce n'est pas
un détail. C'est quand même l'Assemblée nationale. On ne peut pas recevoir ici
des groupes sous un faux nom. Et, quand ils s'appellent X, Y, Z dans le
Registre des entreprises, bien, on les reçoit sous l'appellation X, Y, Z, puis
là, dans ce cas-là, bien, leur vrai nom, c'est l'Association pétrolière et
gazière, alors qu'ils n'essaient pas de nous dire que c'est l'Association de
l'énergie. Oui, c'est de l'énergie, mais ce n'est pas leur... ce n'est pas leur
vrai nom. Donc, on a... je veux remercier le gouvernement pour cette
ouverture-là, puis on avait eu des bons témoignages, des bonnes auditions.
• (12 h 20) •
Je veux aussi rappeler puis souligner
l'ouverture du gouvernement sur le concept de carboneutralité, qu'on a fait
inclure dans l'article 43 sur les projets pilotes. Ça, c'était aussi un
enjeu important que nous avions. On voulait encadrer les projets pilotes. Je
l'avais dit dès le départ, que les projets pilotes, c'était comme un angle mort
qui fait en sorte qu'il pouvait y avoir de l'ouverture là-dessus, donc c'est
pour ça que j'ai insisté tantôt, quand on a étudié l'article 43, sur
l'importance de la carboneutralité. Et on a également obtenu plusieurs
garanties du ministre, et ça, je sais qu'il était un peu tanné, parfois, le
ministre, parce que je lui ai fait répéter je ne sais pas combien de fois, mais
moi, je ne sais pas si je suis dur de la feuille, mais j'aime mieux l'entendre
plusieurs fois que pas du tout ou que pas assez. Moi, je suis du style ceinture
et bretelles. Et il nous a, à plusieurs reprises, confirmé qu'il n'y aura pas
d'indemnités tant que les puits ne seront pas fermés. Alors, ça, on a... et
qu'on n'aura pas les garanties, là, à cet égard. Donc, ça, là-dessus, le
ministre l'a dit à plusieurs fois... à plusieurs reprises, c'est-à-dire. Donc,
si jamais il y a des ambiguïtés, bien, on retournera dans le Journal des
débats puis on va voir à quel point il l'a dit, redit, répété et rerépété à
quel point c'était important. Donc, c'était une donnée majeure.
Alors, là-dessus, M. le Président, bien,
j'invite le ministre, parce que j'ai eu l'occasion, quand même, de l'entendre à
travers les différentes entrevues sur ce projet de loi n° 21, je l'invite
à continuer de donner autant d'importance à la lutte contre les changements
climatiques dans ses actions. J'ai remarqué un changement de ton, sur l'enjeu
des changements climatiques, de la part du ministre responsable de l'Énergie et
des Ressources naturelles. Il va falloir aller plus loin, il va falloir prendre
conscience encore plus, à l'échelle gouvernementale, de l'urgence climatique,
des enjeux reliés aux... à la diminution des GES.
Les rapports du GIEC se multiplient, la demande
est de plus en plus pressante pas juste des jeunes, mais de l'ensemble de la
population, sur des actions fortes en matière d'environnement. J'ai senti que
le ministre, à plusieurs reprises, a quand même mentionné ces enjeux-là avec un
discours assez ferme. Alors, j'aimerais ça que ça influence l'ensemble de
l'appareil gouvernemental, l'ensemble de ses collègues autour de la table du Conseil
des ministres.
Moi, je plaide de plus en plus, puis je l'ai
répété à quelques occasions ces derniers temps, il faut sortir le climat de
l'Environnement. Le climat est une responsabilité trop grande pour être juste
entre les mains d'un seul ministre, qui n'a pas tous les moyens, qui s'appelle
le ministre de l'Environnement. Puis là je parle plus de la gouvernance en
matière climatique puis je pense que l'enjeu climatique doit être pris par
l'ensemble de l'appareil gouvernemental. C'est sûr que le ministre
de l'Énergie puis des Ressources naturelles est le premier... un des premiers
concernés, mais, quand on parle de changements climatiques, ça touche aussi le
développement économique, donc le ministre de l'Économie, forcément, si on veut
passer à une économie verte. Ça touche la ministre des Affaires municipales,
forcément, si on veut passer à un aménagement du territoire durable. Ça touche
le ministre des Transports, forcément, si on veut passer à des transports
collectifs plus importants que des transports routiers. Ça touche le ministre
de l'Agriculture, bien sûr, si on veut réduire l'impact carbone sur la
production de l'agriculture, avoir une agriculture durable et de proximité. Ça
touche l'ensemble des ministères. Ça touche la présidente du Conseil du trésor.
On en parle à l'étude du projet de loi n° 12 à l'heure actuelle. Il
faudrait aller encore plus loin.
Donc, il faut sortir le climat de
l'Environnement pour que ça devienne une préoccupation de l'ensemble du
gouvernement, à un niveau supérieur. Et le seul que je n'ai pas encore nommé,
c'est le premier ministre. Il faut que le premier ministre s'en investisse puis
devienne le porteur de ça et que ça se partage dans l'ensemble des ministères.
Alors, moi,
je compte sur le ministre de l'Énergie puis des Ressources naturelles pour
tenir ce discours-là à l'intérieur de
l'appareil gouvernemental. J'ai senti qu'il avait quelques préoccupations plus
fortes, à l'occasion de l'étude du projet de loi n° 21, à cet égard, puis je veux le saluer puis le renforcer
dans ce sens-là. Puis il m'aura toujours comme un allié pour ça.
Alors, voilà, M. le Président. Je suis très fier
du préambule, je l'ai dit tout à l'heure, je le répète. Et il reste à espérer
que le gouvernement aura autant d'ambition pour d'autres mesures, que ce soit
en électrification des transports, que ce soit dans l'efficacité énergétique, que ce
soit dans le bâtiment, des bâtiments durables, que ce soit dans
l'agriculture, que ce soit dans plein de domaines.
Alors, je veux remercier, pour terminer pour
vrai, Thierry Bilodeau, qui m'accompagne de façon assidue, rigoureuse,
professionnelle, fidèle, loyale, depuis longtemps, et qui fait un travail
exceptionnel. Alors, une chance qu'il est là, parce qu'il court comme un...
comme un fou. Je veux remercier Véronique Boucher-Lafleur, qui est la stagiaire
de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant, qui m'accompagne également dans ce
projet de loi, et tous ceux qui nous ont...
qui ont travaillé avec nous, là, d'autres recherchistes qui nous ont aidés, des
fois, sur un certain nombre d'éléments. Je pense à Martin Blanchette
chez nous, dans l'équipe. Encore une fois, je veux remercier la députée de
Gaspé. Alors, voilà, M. le Président, je termine là-dessus. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le député de Jonquière. Et maintenant c'est au tour de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour ses remarques finales.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, M. le Président.
En fait, ce projet-là, de loi, qui deviendra sous peu une loi quand le
processus se terminera, dans les prochaines heures, a quelque chose de
doux-amer. Doux parce qu'il est plus que temps que l'État du Québec, qui n'a
jamais été un État pétrolier, qui a essayé fort d'être un État gazier, mette le
pied sur le frein, puis je dirais même mette le brake à bras puis dise :
C'est fini. Ça, c'est le côté doux.
Le côté amer, c'est... et j'ai fait souvent rire
les gens de la partie gouvernementale, c'est que, dans les faits, on n'était
pas obligés de leur donner de l'argent. C'est un choix politique, et ce choix
politique là, on ne l'a pas fait. En fait, le gouvernement, qui a la majorité,
ne l'a pas fait. Et, pour moi, ça demeure un goût amer parce que c'est encore
le portefeuille des Québécois et Québécoises qui va payer pour tous les impacts
du dérèglement climatique qu'a créé, notamment, l'utilisation des hydrocarbures
dans les années passées. C'est sûr qu'il était temps de le faire, et là-dessus
c'est le côté doux, le ministre, sa détermination de dire : C'est assez,
cette détermination-là, que le Québec n'avait pas eue dans les années
précédentes, nous amène donc, aujourd'hui, à adopter ce projet de loi là.
Alors, je suis ambivalente. Je suis ambivalente
sur mon sentiment face au projet. J'ai travaillé fort, le ministre le sait. Il
a eu la patience de... et son équipe, de répondre à chacune de mes questions
parce que j'avais besoin de comprendre jusqu'où réellement on était prêts à mettre
le pied à terre du côté du gouvernement pour dire aux gazières et aux
pétrolières : Il n'y en aura plus sur le territoire du Québec. J'ai eu
beaucoup de réponses à mes questions, mais j'ai eu une grande collaboration
aussi, je le voyais dans les yeux du ministre, une grande collaboration
lorsqu'on identifiait des espaces qui pouvaient... en fait, qui nécessitaient
de mettre un verrou de plus.
Alors, je pense que le travail minutieux, qui a
été fait vraiment en collaboration, nous a permis de faire différent... de
faire en sorte non pas de retirer les articles que j'aurais voulu retirer,
toute cette question de compensation là, mais de faire en sorte que, malgré
tout, on vienne... on fasse des gains au niveau de la transparence, au niveau
des paramètres, des limites.
Le Président (M. Lemay) : ...une
question pour vous.
Mme Massé : Oui.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a consentement des membres de la commission de poursuivre, là, environ
une dizaine de minutes les remarques finales? Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Mme Massé : Bonne question,
cher Président. Je n'avais pas vu l'heure.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
genre, jusqu'à 12 h 40, là, ou, sinon... Ça vous va, Mme la députée?
Mme Massé : On va vivre avec
ça.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Lemay) : Parfait.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
veuillez poursuivre.
Mme Massé : Merci, M. le
Président. On aurait dû se faire ça... se dire ça d'entrée de jeu, avant de
commencer. Mais, bref, je pense qu'il y a eu des améliorations du projet de loi
en termes de limites, d'encadrement. Le ministère... le ministre s'est donné la
responsabilité et le pouvoir d'aller sur le terrain pour s'assurer que la
fermeture du puits était satisfaisante pas seulement à travers des papiers,
mais à travers une inspection, à travers une vérification, pour s'assurer que
les argents qu'on donne, que le projet de loi va permettre de donner en
compensation aux pétrolières et aux gazières, ne soient... le soient à coûts
nets, comme dit le ministre. On s'est assuré de l'inscrire dans la loi pour
être certains que la grande bonne volonté du ministre soit aussi guidée par le
législatif et non pas seulement par le programme ou le réglementaire.
Alors, on a mis des limites aussi sur la
nécessité de ne pas laisser traîner indûment les fermetures de puits. On a été
vers une limitation, d'une prolongation possible de 12 mois maximum. Donc,
on ne laisse pas traîner. Le ministre a plusieurs fois
dit au micro que, pour lui, ça ne doit pas traîner, ça doit se réaliser
rapidement. Et, dans ce sens-là, bien,
plutôt contente, même si je suis profondément en désaccord avec le fait qu'on
devait compenser ces compagnies-là, qu'on ait mis des verrous de plus.
Sur la question de la transparence, aussi, on
a... par nos échanges, par le travail de modelage des articles par articles, on
a fait des gains au niveau de la transparence, hein? Le ministre s'est engagé à
mettre... à faire... à suivre chacun des puits et de faire connaître, par le
site Internet et les outils qui existent ou des outils qui pourraient être
développés, de faire connaître l'évolution de la fermeture de ces puits-là à
l'ensemble de la population. Alors, ça aussi, en termes de transparence, les
Québécois et Québécoises vont s'en trouver gagnants, de voir cette
transparence-là, trimestrielle, qu'on va pouvoir suivre collectivement.
Aussi, on vient tout juste de passer au travers
un article qui va permettre aux MRC et aux municipalités de savoir, si,
toutefois, il y avait un projet pilote qui se déroulait... qui voudrait se
dérouler sur sa... sur son territoire... de pouvoir
savoir que ça existe. Alors, bref, effectivement, un projet de loi doux et
amer, mais où l'amertume a été... grâce à un travail collectif avec tout
le monde autour de la table, a été améliorée.
Je voudrais aussi, bien sûr, remercier mon
collègue Renaud Gignac, qui... très sincèrement, sans lui, là, je pense que je n'aurais jamais pu faire le travail que j'ai
fait, et sans, aussi, le travail avisé des réponses de la partie
gouvernementale, des gens qui occupent des postes dans l'appareil
gouvernemental, qui étaient nécessaires pour nous aider à comprendre.
Notamment, quand on est arrivés au croisement de la LQE avec la loi dont on
parle aujourd'hui, il fallait être au fait et au clair que... c'était...
c'était nécessaire qu'on saisisse bien comment la LQE venait effectivement
protéger. Alors donc, ce travail-là a été bien, bien apprécié.
Et ce... Jje terminerais en vous disant que le
préambule qui a été adopté a été fort important dans toute sa structure, parce
que, premièrement, on réaffirme qu'il y a une urgence climatique et que, donc,
pour ça, l'État du Québec, que nous souhaiterons, un jour, qu'il soit un État
souverain, fait des pas. Et ces pas-là, on les décrit dans des pas qui sont
passés, dont notamment l'adhésion à... le BOGA, mais aussi qui interpellent les
autres États en disant que, si, effectivement, on prend au sérieux la crise
climatique, l'urgence climatique... que c'est essentiel que les États... pas
seulement l'État du Québec, mais que les États puissent aussi jouer un rôle
important. Et c'est d'ailleurs pourquoi, dans le préambule, on ne s'en tient
pas à notre nombril, mais à l'ensemble des États. On les appelle à agir dans...
en cessant tout nouvel investissement dans la recherche, la production des
hydrocarbures, comme le Québec le fait avec le projet de loi n° 21. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Merci, Mme
la députée. Et je cède la parole au député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M.
Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Je commencerai par remercier le travail de tous les collègues
présents autour de la table, des oppositions comme de la... du côté
gouvernemental, puis également remercier mon collègue Robert Dyotte pour son
soutien.
Vous êtes à même de savoir, M. le Président, que
je suis ici aussi en représentation de mon collègue de LaFontaine, responsable
du dossier de l'énergie et des ressources naturelles... énergie pour
l'opposition officielle. Donc, on m'a
demandé de lui succéder, si on peut dire, à pied levé. Ceci dit, je vais m'en
tenir à des remarques assez courtes, M. le Président.
À travers ce projet de loi, le ministre mettra
fin à l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures sur le territoire
québécois, nous en sommes d'accord. Nous avons été le premier à le proposer,
nous sommes donc satisfaits de... du résultat
final. Nous restons néanmoins sceptiques quant aux échappatoires qui demeurent
dans le programme d'indemnisation proposé par le ministre. Nous pensons
qu'il va nous en coûter trop cher, que les contribuables auraient pu s'en tirer
à meilleur compte et à meilleur coût, mais le ministre a décidé autrement, de
crainte de se faire poursuivre ou de prolonger l'agonie de l'industrie en tant
que telle.
Ceci dit, on note qu'il... de par surcroît,
qu'on a raté une belle occasion d'envoyer un message clair que la transition
énergétique doit réussir et que le recours au chantage judiciaire ou économique
de l'industrie pétrolière ne sera pas toléré. Cette opportunité ratée ne fera
que mettre en doute la volonté du gouvernement à réussir à atteindre ses cibles
de lutte aux changements climatiques et, par surcroît, d'augmenter les coûts de
la facture de la transition énergétique pour la société québécoise dans son
ensemble. Mais cette imposition est un geste qu'il fallait poser malgré les
imperfections du projet de loi, sur lesquelles nous... j'aurai l'occasion de
revenir, soit moi ou mon collègue de LaFontaine, lors des débats finaux. Alors,
merci beaucoup à tous.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le député de Laval-des-Rapides. Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, nous
sommes rendus à l'intervention du ministre pour ses remarques finales.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui. Merci. Merci, M. le
Président. Bien, merci à tous mes collègues, là, qui se sont succédé ici dans
les derniers jours des dernières semaines. Honnêtement, ça a... ça a été
rondement pour ce projet de loi là parce qu'on avait des objectifs communs à...
presque à tous égards. Je veux remercier de manière plus spécifique,
naturellement, mon collègue de Laval-des-Rapides, il y a aussi mon collègue de Mont-Royal—Outremont qui est venu assister un peu, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, naturellement mon collègue de Jonquière
et la députée de Gaspé. Je tiens à remercier mes collègues, mes collègues de la
banquette gouvernementale pour votre présence, pour votre soutien, pour le
soutien dans les discussions aussi, quand on a eu à discuter de certains éléments.
Je parle naturellement de mon collègue de Lac-Saint-Jean, d'Argenteuil,
d'Orford, de Bourget, de Côte-du-Sud, de Laviolette—Saint-Maurice.
Écoutez, M. le Président, la loi qu'on a... sur
laquelle on a travaillé, c'est une loi qui marque. Et la nécessité du préambule
amené par mon collègue de Jonquière, auquel on a participé ensemble, qui vient
nommer... qui vient nommer ces éléments-là qui marquent... On va continuer
après le 30 secondes? Je n'aurai pas fini dans 30 secondes.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Lemay) : ...votre...
Vous aviez... On avait un consentement pour poursuivre jusqu'à et quarante,
donc... à moins qu'on ait un consentement pour aller plus loin. Sinon, on va
reprendre...
M. Julien : Ça va me prendre trois
minutes de plus.
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Consentement?
Allez-y, M. le ministre.
M. Julien : Je n'ai pas... Je ne
m'étire pas, habituellement.
C'est un projet de loi qui, par son préambule
qui a été bâti ensemble, vient justement marquer cette ambition-là qu'on a pour
le Québec d'une transition énergétique vigoureuse, d'un engagement ferme vers
la carboneutralité. Et les signaux qu'on y a inscrits, dans le préambule, sont
ceux qu'on a faits nôtres, qui démontrent notre objectif commun.
Pour y arriver, puisque, clairement, on vient
battre la trail, on est des précurseurs, on est les premiers à le faire, il
faut le faire de manière rigoureuse, de manière responsable. Et, oui, des fois,
ça peut être long, les discussions, mais je prendrais le clin d'oeil que mon
collègue de Jonquière a amené plus tôt : c'est ça, le travail qu'on a à
faire ici. Et je pense que le travail a été fait, a été bien fait, et on a
soulevé les pierres qu'on devait soulever, on a eu les discussions qu'on devait
avoir justement pour venir le bonifier, pour venir peaufiner, pour s'assurer
qu'on couvre tous les aspects névralgiques de cette ambition qu'on se donne.
Parce que, oui, M. le Président, cette loi-là,
qu'on va adopter éventuellement, les gens vont la regarder, les gens vont
dire : Aïe! Le Québec a fait quelque chose, la nation québécoise a fait un
choix. Et je reviens sur les indemnités qu'on a eu l'occasion de discuter avec
les collègues des trois partis. Ces éléments-là étaient essentiels pour démontrer,
en réalité, notre responsabilité et pour démontrer la rigueur du travail qu'on
fait. Et ce caractère-là, quand les gens vont le regarder, ils vont dire :
C'est raisonnable. On indemnise les dépenses des six dernières années au net,
c'est-à-dire en déduisant tout ce que l'État a fourni comme aide financière sur
cette période-là, et on le fait seulement et uniquement à partir du moment où
les puits sont réhabilités à la satisfaction du gouvernement, du ministère de
l'Environnement et du MERN.
L'autre élément : les projets pilotes. Pour
moi, les projets pilotes... J'ai entendu un collègue dire : C'est un angle
mort. Non, clairement, c'est une opportunité. C'est une opportunité qu'on a
voulu se donner pour une acquisition de connaissances. Et, oui, on a couvert
certains angles morts pour éviter que ça aille à d'autres fins que ça, et le
travail a été bien fait.
Et, je vous dirais, je suis très satisfait des
discussions qu'on a eues, de la collaboration, de la collégialité. On n'est pas
toujours d'accord, mais, en discutant ensemble, on peut aller plus loin, et,
clairement, les discussions qu'on a eues visaient à bonifier le projet de loi
qu'on a devant nous.
En terminant, M. le Président,
oui, je suis fier. Je veux remercier mes collaborateurs, mes collègues, mes
collègues du ministère. Vous savez que je vous porte dans mon coeur dans le
travail qu'on fait ici. Je vous appelle par votre prénom parce que,
premièrement, vous faites un travail exemplaire, vous le faites de manière
rigoureuse, et, sans vous, bien, on ne serait pas là aujourd'hui pour réussir à
conclure là-dessus. Donc, merci à tous les collègues pour votre contribution
technique, juridique. C'est non seulement apprécié, c'est essentiel. Et je sais
que vous travaillez de manière exemplaire, puis vous pourrez prendre un verre à
ma santé ce soir parce que vous avez fait un sacré job, puis je suis très fier
de vous tous. Aïe! Merci, tout le monde.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Alors, je suis extrêmement satisfait de la... des travaux, et,
puisque... et de votre collaboration, bien entendu.
Et, puisque nous avons accompli notre mandat,
nous ajournons nos travaux sine die. Merci à tous.
(Fin de la séance à 12 h 44)