(Neuf heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte.
Aujourd'hui,
nous sommes réunis afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 21, Loi visant principalement à
mettre fin à la recherche et à la production d'hydrocarbures ainsi qu'au
financement public de ces activités.
Alors, Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Bélanger (Orford) est remplacé par M. Thouin (Rousseau);
Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par M. Martel
(Nicolet-Bécancour); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par M. Polo
(Laval-des-Rapides); et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacée
par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue).
Documents déposés
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je vais déposer les mémoires que
nous avons reçus depuis la fin des auditions. Il s'agit de quatre mémoires,
soient celui du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de
l'environnement maskoutain, Intragaz, M. Jason Caron-Michaud ainsi que
Ressources Utica.
Remarques préliminaires
Alors, nous allons maintenant débuter par les
remarques préliminaires, et, M. le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles, vous disposez de 20 minutes.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci. Merci, M. le
Président. C'est un grand plaisir d'être ici aujourd'hui pour débuter, là, une
nouvelle étape, là, pour le projet de loi n° 21, la Loi visant
principalement à mettre fin à la recherche et à la production d'hydrocarbures
ainsi qu'au financement public de ces activités au Québec.
M. le Président, honnêtement, je suis très
satisfait de la qualité des échanges qu'on a eu l'occasion d'avoir lors des
consultations particulières et des auditions publiques le mois dernier et je
suis certain, à la lumière de ces discussions
et avec les discussions que j'ai eues également avec mes collègues de
l'opposition et mes collègues, naturellement, gouvernementaux, qu'on
veut pouvoir compter sur le même esprit de collaboration de la part de tous mes
collègues pour faire, justement, l'étude du projet de loi.
On sait qu'il demeure certains enjeux qu'on aura
à discuter, mais le grand avantage actuellement qu'on a par rapport au projet
de loi devant nous, c'est qu'on a un objectif commun, de mettre fin à l'exploration
et l'exploitation des hydrocarbures sur le
territoire du Québec. À partir de là, il n'en tient qu'à nous, là, de trouver
en fin de compte les voies de passage pour que le projet de loi soit
adopté le plus rapidement possible. Je l'ai déjà dit, mais je le répète, M. le Président, car c'est primordial pour moi,
c'est primordial pour le gouvernement, puis je pense que c'est
primordial pour l'ensemble des Québécois, l'avenir au Québec, elle est aux
énergies vertes, elle n'est pas aux énergies fossiles.
On s'est fixé
ensemble des objectifs ambitieux, ambitieux, oui, et il va falloir redoubler
d'efforts pour les atteindre pour justement être en mesure, M. le
Président, de réduire l'empreinte carbone du Québec tout en maintenant, en parallèle, un climat d'investissement favorable à
l'innovation énergétique qui va nous permettre, justement, d'atteindre ces objectifs ambitieux. Avec le projet de loi
d'aujourd'hui, M. le Président, le gouvernement respecte ses
engagements. C'est une étape majeure qui envoie un signal clair, qui envoie un
signal cohérent : le Québec est résolument engagé dans la transition
énergétique, et la preuve en est, je pense que tous les partis confondus ici,
en cette Chambre, aujourd'hui ont le même objectif. Donc, ça démontre clairement
que le Québec est résolu vers cet objectif commun.
Il est vrai,
M. le Président, que le contexte international actuel nous rappelle durement à
quel point la dépendance aux énergies fossiles peut faire mal. Le
conflit en Ukraine vient mettre une forte pression sur l'offre, sur la demande
liée aux hydrocarbures qui se manifeste entre autres par une augmentation
substantielle des prix des carburants. Ce faisant, la solution à cet enjeu
n'est certainement pas de faire demi-tour par rapport à nos ambitions au Québec
et de commencer à vouloir dire : Bien, il y a une conjoncture, il y a une
pression, puis pourquoi ne pas exploiter nos hydrocarbures? Ça serait une
vision à courte vue et ça serait une vision pour appuyer une industrie pour
laquelle il n'y a, de toute façon, pas d'acceptabilité sociale au Québec.
La solution est tout
autre, M. le Président. La solution face à cette pression-là, cette dépendance
face à l'énergie fossile, c'est d'accélérer la transition énergétique du Québec
en misant sur les énergies renouvelables, sur l'efficacité
énergétique, sur l'électrification de notre économie et également en misant sur
les bioénergies, sur l'hydrogène vert, justement, pour que le plus
rapidement possible le Québec puisse plus se libérer de cette dépendance aux
énergies fossiles.
Par ailleurs,
à la consultation... à la suite des consultations, on va proposer, M. le
Président, certains ajustements de
texte qui vont venir au fur et à mesure, puis peut-être éventuellement de
manière plus... plus, en fin de compte, cumulée dans un seul moment. Là,
on a un enjeu de délai, mais on va en voir au fur et à mesure. Il a été suggéré
entre autres, M. le Président, d'ajouter un
préambule pour mieux situer le projet de loi dans le contexte de la transition
énergétique et du respect de nos engagements internationaux en matière de lutte
contre les changements climatiques. Donc, effectivement, là, on aura une
proposition qu'on pourra discuter en temps et lieu.
J'ai également entendu la nécessité de s'assurer
de bien informer les communautés locales en regard des projets pilotes. On veut
de la transparence pour les projets pilotes. On veut que les communautés soient
consultées pour les projets pilotes et on veut des mécanismes, justement, pour
s'assurer que les projets pilotes vont répondre à ce que la loi exige. Je suis
pleinement ouvert à ces discussions-là. Et on aura également des ajustements,
le cas échéant, pour atteindre ces objectifs-là qui ont été énoncés.
Par ailleurs,
il y a plusieurs personnes qui ont réclamé que le projet de loi soit adopté
avant la fin de la présente session parlementaire. Bien, je contrôle
seulement une partie de cet objectif-là, mais, pour ma part, je ferai tout en
sorte pour qu'on puisse arriver en ce sens avec mes collègues.
En conclusion, M. le Président, je dirais que le
Québec a tout ce qu'il faut, tout ce qu'il faut pour clore le chapitre des
hydrocarbures sur son territoire. Nous nous démarquons déjà avec nos énergies
renouvelables qui font notre fierté. Le projet de loi va nous permettre, M. le
Président, de poursuivre dans cette voie et de nous positionner clairement
comme un leader mondial de l'énergie propre et renouvelable. C'est en gardant
ceci en tête, M. le Président, que je nous souhaite de bonnes discussions
et des échanges constructifs pour atteindre ensemble l'objectif commun qu'on
s'est fixé. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Et, sur ce, je cède maintenant... à notre porte-parole de
l'opposition officielle et député de Laval-des-Rapides pour ses remarques
préliminaires.
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup. Merci
beaucoup, M. le Président. Je suis très content de retrouver M. le ministre,
bien sûr, les collègues du gouvernement et des différentes oppositions, et,
bien sûr, vous, M. le Président. Je veux juste apporter une petite correction,
je ne suis plus le porte-parole sur le dossier, mais je suis ici en soutien à
mon collègue député de Lafontaine, qui est attitré, là, à ce dossier-là. Vous
me permettrez, M. le Président, de lire mes remarques préliminaires puis de
procéder de cette façon-là.
Quand, il y a un siècle, M. le Président, le gaz
et le pétrole étaient les industries de l'avenir, on en a cherché au Québec. On
en a cherché, des centaines de puits ont été forés, et résultat : beaucoup
d'encre rouge, aucune encre d'or noir; plus de puits... plus de 600 puits
abandonnés, dont des douzaines que le ministère ne parvient même pas à
localiser. Quand, il y a 20 ans, le boom du gaz de schiste avait cours aux
États-Unis, on a essayé encore, on a creusé des puits, près d'une centaine.
Résultat : de l'exploration, mais aucune exploitation. Création nette de
richesse comme telle : zéro; produits pétroliers importés, 100 %.
Maintenant que le gaz et le pétrole ne sont plus
des industries d'avenir, il est plus que temps de clore ce chapitre. Il faut
passer à autre chose et miser sur les énergies vertes, seul moyen de réussir la
transition climatique et une force du Québec comme jamais n'auraient pu l'être
les hydrocarbures. Cela fait consensus aujourd'hui parmi l'ensemble des
formations politiques représentées dans cette Assemblée nationale. C'est le
consensus qui s'est établi, et la quasi-totalité des groupes que nous avons
entendus également.
Ce qui reste à déterminer, c'est deux choses :
En avons-nous fini pour de bon avec l'exploitation des hydrocarbures au Québec
et avons-nous déterminé le montant pour compenser les entreprises qui ont
obtenu des permis de bonne foi? Le ministre a cru bon de se laisser une porte
de sortie dans son projet de loi en se donnant de la latitude d'émettre de
nouveaux permis pour de soi-disant projets pilotes. S'agit-il d'une
échappatoire, du retour de l'exploration gazière sous couvert de greenwashing?
Nous serons vigilants.
• (10 heures) •
Ensuite, la compensation. Si l'un d'entre nous
en a acheté une paire, une paire de billets pour un match du Canadien disputé à
huis clos cet hiver, c'est normal que personne... que cette personne se voie
rembourser les prix de ses billets, mais personne ne réclamera de remboursement
pour les hot-dogs qu'ils n'ont pas mangés ou les stationnements qu'ils n'ont
pas utilisés, encore moins les prix de billets pour les matchs de séries
éliminatoires au titre de la perte de jouissance cette année.
Je sais, M. le Président, vous êtes de Québec,
donc peut-être que ça vous fait un petit velours, mais ceci dit, je vous réponds en vous disant qu'au moins, à
Montréal, on voit du hockey professionnel. Disons-le comme ça.
Personne... Quoique, des fois, on peut débattre de ce que c'est du niveau de la
Ligue nationale ou de la Ligue américaine, mais ça, je vous le donne. Parfait.
Mais personne ne réclamera de remboursement, voilà, encore moins...
Excusez-moi. Du côté de l'opposition officielle, on souhaite la même chose,
nous serons encore plus vigilants, M. le Président.
Nous sommes d'accord
que pour... le coût d'acquisition des permis et licences soient remboursés
puisque ces permis n'ont plus de valeur désormais, et on comprendra que
certaines dépenses incontournables ont été engagées pour satisfaire
aux conditions pour l'obtention des permis. Mais on a plusieurs raisons de
douter que l'ensemble de ces dépenses engagées par seulement quatre entreprises
totalisent 66 millions de dollars, surtout si l'on revient en arrière, à
2015, et pas avant.
Alors, nous allons
demander des comptes au ministre. Tout le monde est d'accord que les puits de
forage désormais inutiles devront être fermés, fermés pour de bon et de manière
sécuritaire, sans possibilité de fuite ou de décontamination, comme c'est
arrivé par le passé. La loi prévoit que les plans de travail et les sommes
nécessaires pour les travaux sont déjà versés en garantie par les détenteurs de
permis, mais le ministre souhaite sortir 33 millions de dollars pour les
rembourser à 75 %, en plus de leur remettre les sommes déjà déposées en
garantie. Il est hors de question de payer deux fois. Le ministre doit être
clair, sécuriser les puits est une obligation des entreprises, et il leur
appartient d'assumer la facture. C'est la pratique pour les sites miniers.
C'est une obligation légale. Faire assumer cette facture pour les contribuables
est douteux, même à 75 %. Redonner aux entreprises les sommes déjà versées
en fiducie, par-dessus le marché, c'est
scandaleux. Ce serait la semaine de la comptabilité, la semaine de la
vigilance, et, contrairement au gardien du Canadien, nous n'en
laisserons passer aucune, M. le Président.
Enfin, M. le
Président, il importe de préciser où loge notre formation politique. Certains
parlementaires voudraient interdire tout nouvel investissement dans les
conduites qui servent à acheminer le pétrole ou le gaz naturel en sol québécois. Nous ne sommes pas de cet avis.
Dorénavant, le Québec est invité à se démarquer à l'échelle mondiale par sa capacité à réduire ses propres émissions,
mais aussi celles de ses voisins, en exportant des solutions zéro
émission pour lesquelles le Québec dispose déjà d'expertise et d'avantages
concurrentiels, à commencer par l'hydrogène vert, comme le propose l'ambitieux
projet ÉCO que notre formation politique met de l'avant. Nous sommes d'ailleurs
pour l'instant le seul parti à le faire. L'hydrogène peut nous permettre d'éviter
d'importer des hydrocarbures et peut nous permettre d'exporter notre énergie
verte vers des pays qui le souhaitent pour des raisons climatiques ou,
désormais, géopolitiques, et de se libérer
de la dépendance des hydrocarbures. Il peut remplacer le charbon et les autres
hydrocarbures dans les industries difficiles à décarboner, pour lesquelles la
réponse ne peut pas être simplement l'électricité. Est-ce que je manque de
temps, M. le Président?
Le Président (M.
Lemay) : ...
M. Polo :
O.K. Bref, l'hydrogène nous aidera à accélérer la transition énergétique, sans
nous empêcher de faire des gains additionnels en matière d'efficacité
énergétique, l'autre volet de la proposition ÉCO.
Plus on économise de
l'énergie, notamment pour le chauffage des immeubles, moins il faut importer de
gaz naturel et plus on peut produire de l'hydrogène vert. Mais pour cela, M. le
Président, il faut garder la tuyauterie. Les conduites de gaz du réseau
québécois peuvent répondre aux besoins du Québec pour du gaz naturel à court
terme, en l'absence de substitut, mais également transporter de l'hydrogène
vers les stations de ravitaillement, vers des véhicules lourds et les grands
consommateurs industriels. On serait fou de démanteler ou de cesser de bien
entretenir ce réseau, sachant que nous en aurons besoin pendant longtemps, même
le jour où on ne s'en servira plus pour transporter du gaz naturel. Gardons de
désinvestir dans un réseau qui a coûté des dizaines de milliards à construire
et qui peut encore nous servir longtemps à distribuer au Québec un gaz qui
répond à nos besoins énergétiques sans émettre une once de gaz à effet de
serre. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien, M. le député de Laval-des-Rapides, pour vos remarques
préliminaires. Maintenant, nous allons
passer au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme
Lessard-Therrien : Merci, M. le Président. Bonjour aux collègues, à
tout le monde. Bien contente d'être là ce matin pour débuter l'étude article
par article du projet de loi n° 21, Loi visant
principalement à mettre fin à la recherche, la production d'hydrocarbures ainsi
qu'au financement public de ces activités.
Évidemment, avec le
projet de loi, on salue les intentions du législateur, du gouvernement de
tourner une fois pour toutes le dos aux hydrocarbures, à l'exploration et à
l'exploitation de pétrole et de gaz au Québec. On salue aussi l'objectif
général du projet de loi, parce qu'on vient reconnaître que le pétrole et le
gaz sont des énergies du passé. Le ministre
vient juste de nous le dire dans ses interventions aussi. On doit laisser les
hydrocarbures là où ils sont, c'est-à-dire dans le sol, et ne plus y
toucher. Le gouvernement... Le ministre a aussi dit... dans ses remarques
préliminaires, a parlé du conflit en
Ukraine. Puis effectivement, la pression, la demande pour les hydrocarbures,
elle est très forte, puis ça pourrait être tentant de finalement
reculer. Puis je salue ce que le ministre a dit : Non, on ne reculera pas.
On ne peut pas. Au Québec, en fait, on refuse qu'une crise humanitaire vienne
aggraver une autre crise, la crise climatique, et ça, c'est tout à votre
honneur de garder le cap sur les énergies de transition... sur la transition
énergétique et d'être en mode solution.
Ce projet de loi là,
c'est le gouvernement qui le dépose, mais on le doit aussi, et ça, c'est très
important de le souligner ce matin, à des
années de mobilisation citoyenne partout au Québec, des milliers de Québécois
et de Québécoises qui se sont mobilisés, qui se sont tenus debout devant
les pétrolières et les gazières. Et je ne suis pas convaincue que l'appareil
législatif en serait là aujourd'hui si ce n'était pas de ces mobilisations-là
citoyennes qui, des fois, peuvent... qui peuvent être perçues comme fatigantes
et qui nous... qui poussent. Puis c'est important qu'ils poussent l'appareil
législatif parce que ça porte des résultats. Parfois, ça prend du temps, mais
on arrive aujourd'hui avec un projet de loi comme celui-là. Bien, c'est grâce,
entre autres, à ces mobilisations-là citoyennes.
Le projet de loi n° 21
pose un jalon historique dans notre transition énergétique, mais on a quand
même quelques réserves. Je vais vous parler brièvement, là, des quelques
réserves qu'on a, entre autres tout ce qui touche les pipelines.
C'est beau de laisser les hydrocarbures dans le sol pour les extraire, mais si
on en fait circuler, par exemple, bien, ça pose encore des enjeux en 2022. On a
des inquiétudes par rapport à ça. Donc, évidemment, on va... On aura quelques
batailles à mener. J'avertis tout de suite le ministre, qu'il se prépare en
conséquence, on aura des batailles à mener sur la question des pipelines.
Bien sûr, la question des indemnités, pour nous,
qui est plutôt problématique, là, dans le projet de loi... Vraiment, on pense
que les fonds publics ont suffisamment écopé des investissements par le passé
qu'il y a eu dans ce secteur énergétique là. On a déjà perdu suffisamment
d'argent. On a encore une dette environnementale à payer avec le passif
environnemental des puits abandonnés par l'industrie, et ça, ça revient
malheureusement dans la cour des Québécois et des Québécoises. Donc, on pense
qu'on a suffisamment d'argent de mis sur la table et on devra encore en mettre pour réparer les erreurs
environnementales. Donc, pour nous, il n'est pas question qu'on indemnise en
plus ces entreprises-là. Donc, on
sait qu'on n'a pas la même position que le ministre. On mènera aussi des
batailles à ce niveau-là.
Sur la question des projets pilotes, on a aussi
des réserves, et on n'était pas les seuls, hein, en commission parlementaire.
J'ai quand même pu assister à plusieurs... aux auditions de plusieurs groupes,
puis c'étaient des préoccupations qui sont
partagées, notamment par la FQM, le CQDE, le Front commun pour la transition
énergétique. Donc, il y a quand même des acteurs du milieu qui ont des
préoccupations sur la question des projets pilotes. Alors, il y aura d'autres
questions, préoccupations, bref, qui seront abordées au moment de l'étude
détaillée, quand on sera rendu là.
Évidemment, la question de la décontamination
sur la fermeture des puits, on a aussi quelques réserves. Alors, on aura des
débats, assurément, à ce niveau-là dans le projet de loi, dans l'étude
détaillée. Évidemment, malgré nos réserves, on va travailler de manière
constructive. On sait que la législation... la législature actuelle achève puis
que le gouvernement veut adopter le plus de projets de loi possible, mais on va
quand même prendre le temps de bien faire les choses. C'est une opportunité à
ne pas manquer, de légiférer sur la question des hydrocarbures au Québec, puis
on va s'assurer, de manière constructive, à ce que ça se fasse pour le bénéfice
de la société québécoise. Donc, on est bien content, ce matin, de démarrer
l'étude détaillée. Merci, M. le Président.
• (10 h 10) •
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme la députée. Et, sur ce, je cède maintenant la parole
au troisième groupe d'opposition, le porte-parole en matière d'énergie et
député de Jonquière, à faire ses remarques préliminaires.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Je veux saluer tous les membres de l'Assemblée nationale qui sont
ici, le personnel qui les accompagne. Ça me fait plaisir d'entamer l'étude
détaillée du projet de loi n° 21.
Moi, je voudrais qu'on se situe un petit peu
plus haut en termes d'analyse de ce projet de loi là. Et j'ai le goût de dire
au ministre : Faites-vous plaisir, donnez-vous un cadeau de fête et allez
le plus loin possible avec ce projet de loi là. Je veux d'abord saluer... parce
que j'ai lu ces entrevues d'il y a quelques jours, là, depuis quelques jours,
en lien avec l'actualité malheureuse en Ukraine, notamment une entrevue, je
pense, avec Olivier Bossé dans Le Soleil, que j'ai lu dans Le
Quotidien, en ce qui me concerne, et il n'a pas cédé au chant des sirènes,
de dire que, face à une conjoncture x, on
doit tout laisser de côté dans notre stratégie de décarbonisation, dans notre
stratégie de carboneutralité, dans notre stratégie d'indépendance face
aux produits pétroliers puis aux énergies fossiles. Il a maintenu la ligne, et ça, je veux le reconnaître. Et j'avoue que
j'aimerais ça entendre d'ailleurs d'autres ministres, des fois, tenir ce
discours-là de façon un petit peu
plus ferme. Et peut-être que le ministre va influencer ses collègues pour que
ça ne soit pas juste lui, mais qu'on sente que cette voie vers un virage
important vers les énergies renouvelables, vers une société décarbonée, se
fasse entendre de façon générale par le gouvernement du Québec.
Alors, je veux saluer ça de sa part, mais quand
je dis que le ministre doit, peut se faire plaisir et que je veux élever un
petit peu le point de vue quant à ce projet de loi, c'est de voir dans quoi ça
s'inscrit. Le Québec a annoncé, puis nous l'avons appuyé... le Québec a
annoncé, à la COP26, son adhésion à Beyond Oil & Gaz Alliance, le BOGA, avec le Danemark, avec le Costa Rica. D'autres
pays, d'autres États subnationaux se sont joints à cette alliance qui est
très importante parce qu'elle envoie un
signal à l'ensemble de la planète. Ça fait que, là, on a le choix, comme
société, de dire : Est-ce qu'on
veut être dans la locomotive vers une société décarbonée ou est-ce qu'on veut
être dans le wagon de queue?
Et moi, je souhaite, pour le Québec, au-delà de
tous les partis politiques, ici, qu'on soit dans la locomotive. Puis quand on
regarde les autres membres de BOGA, bien là, on a l'occasion de marquer le pas
puis de faire un précédent avec l'adoption d'une loi aussi importante. Alors,
ce que je veux dire, c'est qu'on peut traiter ce projet de loi là comme une loi
comme une autre ou on peut le traiter comme un pas important, inscrivant le
Québec dans une démarche claire, assumée, de lutte contre les changements
climatiques. Imparfaite d'un point de vue gouvernemental, parce que je pense
que le Québec pourrait aller encore plus loin, plus fort. Le ministre sait à
quel point je critique la politique actuelle du gouvernement, par exemple, par
rapport au troisième lien, par rapport aux ambitions insuffisantes, à mon point
de vue, de réduction de gaz à effet de serre, sur le fait que le plan de mise
en oeuvre sur le Plan sur l'économie verte ne va pas assez loin.
Puis ça, on va continuer de le faire, mais là,
quand on a une occasion de marquer le coup puis de marquer le pas, bien,
allons-y. Puis là on l'a avec ce projet de loi là permettant de tracer la voie.
Parce que nous, quand on est ici comme parlementaires, là, on fait des
recherches pour voir qu'est-ce qu'il se passe ailleurs dans le monde pour que
ça puisse nous inspirer. Bien, les parlementaires de la France, du Danemark, du
Costa Rica, de la Nouvelle-Zélande, de d'autres pays à travers le monde, ils
font la même chose. Ça fait que moi, j'aimerais ça qu'ils tombent sur le projet
de loi n° 21 puis qu'ils disent : Wow! On a une
nation moderne, une société occidentale audacieuse qui va plus loin.
Ça fait que moi, j'invite
le ministre à se faire plaisir puis à faire plaisir aux Québécois, surtout à la
jeunesse québécoise qui va faire encore des manifestations puis des grèves dans
les prochains jours sur le climat, puis de tracer cette voie-là. Donc, inscrire
le projet de loi n° 21 dans un récit où le Québec est
la locomotive et non pas le wagon de queue en matière de lutte contre les
changements climatiques.
Donc, moi, j'avise tout de suite le ministre, je
souhaiterais que nous nous entendions pour adopter un préambule au projet de
loi. Souvent, c'est là où, l'opposition, on est capable de faire des choses
parce que c'est des articles où on est un petit peu plus consensuels, qui
tracent une voie ou une vision. Nous, on en a déjà rédigé un, préambule, un
projet de préambule. On pourra le soumettre puis en discuter, peut-être même le
traiter un petit peu plus tard, si on veut, pour dire : Bien, on suspend cet article-là parce qu'on va voir comment
on va adopter le... comment on va avancer dans l'étude du projet de loi n° 21 puis on le gardera à la fin, comme cerise sur le
sundae, là, pour conclure la chose. Mais moi, je le dis tout de suite au
ministre, on va avoir un préambule, question justement d'élever un petit peu
plus le débat.
Puis là je vous regarde, M. le Président, puis
ça fait 15 ans que je suis ici, je ne sais pas encore combien j'ai de
temps pour les remarques préliminaires.
Le Président (M. Lemay) : Il
vous reste environ 14 minutes.
M. Gaudreault :
Ah! O.K., fiou! Donc, c'est ça,
alors les... On va proposer un préambule pour justement lever le débat un petit
peu plus puis inscrire le projet de loi dans une démarche, dans un récit où le
Québec trace la voie. Ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, il y a d'autres collègues qui se
sont exprimés, nous, on a eu l'occasion de le dire aussi, on est contre les
indemnisations. On est contre les indemnisations. Le Québec l'a déjà fait. Je
pense que c'est juste un spin de marketing de l'industrie, de dire : Ah! le
Québec aurait l'air d'une république de bananes si on n'indemnisait pas. Moi, je pense ça, puis le Québec l'a déjà fait. Je
trouve ça drôle d'être obligé de citer le gouvernement libéral puis
Nathalie Normandeau, mais on l'a... Ça a été fait quand même par ces gouvernements
précédents. Alors, je pense qu'on est en droit, puis on se l'est fait dire
aussi par les... lors des audiences en commission parlementaire, les auditions
publiques, qu'on avait la légitimité de le faire, que ce soit le CQDE... Même
des spécialistes comme Richard Ouellet, comme Annie Chaloux, dans le fond, nous
ont fait réaliser que c'est une question de volonté politique. Alors, c'est
pour ça... là, je reviens à mon premier point. Le ministre, qu'il se fasse
plaisir, puis qu'il aille au bout de sa logique, puis qu'il dise : Bien,
on fait... on affirme une volonté politique et qu'il n'y aura pas
d'indemnisation.
Ça fait que nous, c'est sûr qu'on va continuer
de tenir ce bout-là. Et subsidiairement, si jamais, effectivement, on n'est pas capable de s'entendre puis que le
ministre maintient sa ligne sur les indemnisations, au moins, au moins
pas d'indemnisation tant qu'on n'a pas de
garantie ferme de la fermeture correcte des puits. Donc, l'idéal,
c'est pas d'indemnisation,
subsidiairement, puis là, je veux dire, je mets tout sur la table, là, O.K.,
subsidiairement, pas d'indemnisation tant
que les puits... on n'a pas la preuve que les puits sont... partout sur le
territoire québécois ne sont pas fermés correctement. Donc, une
condition, d'une certaine manière, à l'indemnité pour s'assurer que les
citoyens n'ont pas d'inquiétude.
Puis je regarde le député de Nicolet-Bécancour,
parce qu'il y en a beaucoup dans sa région, Centre-du-Québec, député de la
Mauricie aussi, j'en vois quelques-uns qui sont ici. On a eu des témoignages
inquiétants de gens. Je veux dire, dans le fond de leurs cours, là, il y a des
puits qui bouillonnent. Il me semble que quand un puits artésien... puis que tu
vois un vieux puits qui bouillonne de gaz, il y a quelque chose à être inquiet.
Alors, quand on ouvre le robinet, là, ce n'est pas du gaz qu'on veut qui coule,
c'est de l'eau potable. Ça fait que ça, il faut aller chercher la garantie...
puis je vais avoir un autre élément là-dessus, il faut aller chercher la
garantie qu'il n'y aura pas d'indemnisation tant que l'industrie ne nous fera
pas la démonstration claire et nette que le puits est fermé, puis qu'il est
correct, puis qu'il est solide, puis qu'il ne fuira pas, ou ne fuitera pas, je
ne sais pas comment le dire, mais, en tout cas, qu'il n'y aura pas de fuite.
Alors, ça, ça nous apparaît tout à fait fondamental.
• (10 h 20) •
Autre élément, l'encadrement des projets
pilotes. Moi, je ne suis pas contre, en principe, les projets pilotes, mais,
des fois, ça ouvre la porte à toutes sortes de choses. Puis j'ai quand même été
agréablement... pas surpris, mais satisfait des propos du ministre. Je ne me
souviens plus c'est dans quel... avec quel groupe qu'on était en audition. Puis
il a affirmé, là, très clairement que les projets pilotes doivent vraiment
s'inscrire dans une optique d'atteindre la carboneutralité, puis de réduction
de gaz à effet de serre, puis de nos cibles, et tout ça. Bon, bien, on va le
mettre dans la loi. Moi, je veux qu'on l'encadre. Moi, je suis de la théorie,
là, ceintures et bretelles. Si on a une ceinture, c'est correct, mais quand on
commence à prendre un peu de poids comme moi, là, on est mieux d'avoir en plus
des bretelles pour être sûrs de ne pas perdre nos pantalons. Alors, moi, c'est
ça que je veux aussi dans le projet de loi, donc ceinture et bretelles pour
s'assurer que les projets pilotes n'auront qu'un seul objectif, c'est dans une
optique d'atteindre la carboneutralité de lutte contre les changements
climatiques.
Dernier élément, mais non le moindre, l'accès à
l'information. Moi, j'ai souvent tendance à dire que la Loi sur l'accès à
l'information, finalement, on pourrait l'appeler la loi sur le non-accès à
l'information. Tu sais, je veux dire, c'est... on l'a vu dans d'autres
domaines, là, des documents qui ont été rendus publics à la suite des demandes
d'accès à l'information, c'est tout caviardé au complet. Je veux dire, c'est
ridicule. Puis là je refais le lien avec les citoyens qui s'inquiètent sur la
qualité de l'eau potable dans leurs cours puis dans leurs puits artésiens puis
qui ne sont pas capables d'avoir accès à l'information, savoir si c'est bien
fermé, comment ça a été fait, etc. Même chose pour les municipalités puis les
MRC qui se questionnent là-dessus, donc d'être capable de modifier la Loi sur
l'accès à l'information. Puis je préavise tout de suite le ministre, là, moi,
en tout cas, en ce qui me concerne, je n'accepterai pas un argument qui
dit : Ah! ce n'est pas la bonne tribune pour le faire. On va y aller avec
le ministre responsable de la Loi sur l'accès à l'information,
un de ces quatre. Non. On est capable ici déjà de modifier la Loi sur l'accès à
l'information, via le projet de loi n° 21, en ce qui
concerne la matière que nous étudions ici, puis je veux qu'on ait des réponses
claires à cet égard.
Donc, voilà, ça fait pas mal le tour. Pour le
reste, pour l'attitude, pour la façon de fonctionner, bien, je pense que le
ministre est habitué de travailler avec nous. Je ne changerai pas puis, moi, je
veux être constructif. Et je pense, c'est la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
qui le mentionnait, on ne se le cachera pas, on est à la dernière session de
cette législature. Alors, il faut qu'on arrive avec un projet de loi qui va
aller loin. Encore une fois, j'invite le ministre à regarder ce qu'on peut
faire avec ce projet de loi en termes de chemin que nous traçons pour les
générations futures puis là où on veut que le Québec soit en termes de
positionnement international. Moi, j'ai de l'ambition pour le Québec. J'aimerais
ça que le Québec soit le leader mondial des énergies renouvelables. On a tout
ce qu'il faut pour le faire. Saisissons cette occasion que nous avons pour
commencer à tracer cette voie-là. Alors, moi, c'est comme ça que je vois le
travail que nous commençons aujourd'hui. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le député de Jonquière. Et ce que je retiens de votre intervention, c'est
que vous avez souhaité un cadeau de fête au ministre. Alors, je vais en
profiter puisque c'était sa fête, hier. Bonne fête, M. le ministre, en retard
d'une journée.
Alors, sur ce, je vais me retourner vers la
partie gouvernementale, à savoir s'il y a des membres de la commission qui
veulent faire des remarques préliminaires.
Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais maintenant passer à la rubrique des motions préliminaires. Alors, est-ce
qu'il y a des motions préliminaires?
Étude détaillée
Donc, s'il n'y a pas de motion préliminaire,
nous allons débuter maintenant l'article détaillé du projet de loi.
Alors, permettez-moi de faire la lecture. Alors,
nous sommes à prendre en considération l'article 1.
M. Gaudreault : M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. J'ai l'air
casseux de party, mais on peut-tu juste suspendre deux minutes? Parce que je
vous ai parlé d'un préambule tantôt, ça fait que, là, je veux juste savoir à
quel moment qu'on l'amène, le préambule. Un préambule, normalement, ça le dit,
c'est avant tout, là. Donc...
Le Président (M. Lemay) : Alors,
M. le député de Jonquière, les préambules sont étudiés à la fin de l'étude
détaillée. Donc, si vous voulez faire un préambule pour le projet de loi en
cours, ce sera à la fin de tous les articles. Si vous voulez faire un préambule
pour la loi édictée, ce sera à la fin de l'article 71 de la loi édictée.
Ça vous convient?
M. Gaudreault : Moi, c'est un
préambule pour la loi édictée, la nouvelle loi.
Le
Président (M. Lemay) : Donc, ce sera à la fin de l'étude de l'ensemble
des articles que vous pourrez... Dans le fond, la commission peut recevoir un amendement à un préambule seulement
après avoir fait l'étude détaillée des articles.
M. Gaudreault : De tous les
articles. C'est beau.
Le Président (M. Lemay) : C'est
bon?
M. Gaudreault : Oui.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
si tout le monde... Sil n'y a pas d'autre interrogation, moi, je peux
poursuivre? M. le ministre, je vous écoute.
M. Julien : Bien, on me dit
qu'il faudrait probablement sauter l'article 1 pour ce faire, là.
L'article 1, là... Bien, il y a comme deux articles 1, là, celui-là
qui vient justement parler de l'édiction, si on veut retarder le préambule...
Bref, on posera les gestes qui doivent être faits conséquemment.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
alors, j'essaie d'écouter... Alors, en décodant les signaux, ce que je
comprends, c'est que vous voudriez qu'on suspende l'étude de l'article 1
pour justement ne pas étudier les 71 articles de la loi édictée et passer
tout de suite à l'article 2.
M. Julien : Ce serait suspendre
l'article 1 de la loi édictée, mais... puis, après ça, passer aux autres
articles.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
je vais suspendre les travaux quelques instants. Nous allons vous revenir.
(Suspension de la séance à 10 h 26)
(Reprise à 10 h 31)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Et, durant la brève suspension, nous avons discuté
de la possibilité d'un éventuel préambule qui sera, dans tous les cas, étudié à
la fin de l'article 71 de la loi édictée. Mais, pour le moment, ce que je vais
vous dire, c'est que nous sommes prêts à prendre en considération l'article 1
du projet de loi, et je tiens à vous spécifier que cet article propose une loi
entière, c'est-à-dire la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de
réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et à l'exploitation de
la saumure, et la jurisprudence prévoit que la commission doit procéder à
l'étude détaillée de chacun des articles, ensuite d'un éventuel préambule, si
tel est le cas, des intitulés et du titre de la loi édictée de la même manière
que s'il s'agit du projet de loi lui-même.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous pour
la lecture de l'article 1.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Donc, article 1 :
«La Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure, dont le texte figure au présent chapitre,
est édictée.
«Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures
ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et à
l'exploitation de la saumure.»
Alors, cet article édicte la Loi mettant fin à
la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure. Cette loi fait suite au
discours d'ouverture de la deuxième session de la 42e législature de
l'Assemblée nationale, prononcé le 19 octobre 2021, qui annonçait la fin de la
recherche et de la production d'hydrocarbures au Québec.
Le Président (M. Lemay) : ...ministre.
Donc, maintenant que vous avez fait la lecture de l'article 1, je vais vous
inviter à faire la lecture de l'article 1 de la loi édictée.
M. Julien : Je vous suis, M. le
Président. Alors : «La présente loi a pour objet de mettre fin à la
recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure.»
Alors, cet article énonce l'objet de la loi
mettant fin à la recherche et à la production d'hydrocarbures, à l'exploitation
de la saumure et à la recherche de réservoirs souterrains. Celui-ci est
essentiellement de mettre fin à la recherche et à la production d'hydrocarbures,
à savoir l'exploration des ressources en gaz naturel et en pétrole fossile du
Québec et leur production par extraction du sous-sol.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 1 de la loi
édictée? S'il n'y a pas de commentaire, nous serons prêts à le mettre aux voix.
Est-ce que l'article 1 est adopté... de la loi édictée, bien entendu? Adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Lemay) : Merci. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire
la lecture de l'article 2 de la loi édictée.
M. Julien : Alors, c'est un article
pour lequel on aura un amendement, mais je vais faire la lecture. Ah! il est
plus long, celui-là, un peu.
Alors : «Pour l'application de la présente
loi, on entend par :
«"gaz", le gaz naturel et toutes
substances produites avec celui-ci, à l'exclusion du pétrole;
«"hydrocarbures", le pétrole et le
gaz;
«"pétrole", le pétrole brut, quelle
que soit sa densité, qui est extrait à la tête de puits sous une forme liquide
et les autres composés organiques de carbure d'hydrogène, à l'exclusion du gaz
et du charbon, notamment ceux qui peuvent être extraits ou récupérés de
gisements de sables pétrolifères, de bitume, de sables ou de schistes bitumineux
ou autres du sous-sol;
«"puits",
tout trou creusé dans le sol sur un site de forage, à l'exclusion des points de
tir pour les levés sismiques, en vue
de la recherche, de l'obtention ou de la production d'hydrocarbures, de
prélèvement d'eau pour injection dans une formation souterraine, de
l'injection de substances — gaz,
air, eau ou autre — dans
une telle formation souterraine, ou à toute autre fin, y compris les trous en
cours de creusement ou dont le creusement est prévu;
«"réservoir souterrain", tout [dans
un] environnement géologique présent en sous-surface contenant ou pouvant
contenir notamment des hydrocarbures dans un réseau de porosité naturelle ou
dans la roche-mère;
«"saumure", toute solution aqueuse
naturelle contenant plus de 4 % en poids de solides dissous;
«"sondage stratigraphique", tout trou
creusé dans le sol, à l'exclusion des points de tir pour les levés sismiques,
visant à recueillir des données sur une formation géologique, à l'aide
notamment d'échantillons et de leurs analyses ainsi que de [levés] techniques,
réalisé dans le cadre de travaux préliminaires d'investigation pour
éventuellement localiser, concevoir et aménager un site de forage destiné à
rechercher ou à produire des hydrocarbures, de la saumure ou un réservoir
souterrain et le ou les puits qui s'y trouveront.»
Donc, M. le Président, cet article reprend la
définition de gaz, de pétrole, de puits, de réservoir souterrain, de saumure et
de sondage stratigraphique prévue dans l'actuelle Loi sur les hydrocarbures,
chapitre H-4.2. En effet, le projet de loi
n° 21, Loi visant principalement à mettre fin à la recherche et à la
production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public des activités... Je
pense qu'il me manque... Ah! la présente loi vise à mettre fin à des activités
qui sont présentement encadrées par la Loi sur les hydrocarbures. Excusez-moi,
il y avait un saut de page.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre, vous avez mentionné avoir un amendement?
M. Julien : Oui.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, nous allons suspendre quelques instants pour en permettre la
distribution.
(Suspension de la séance à 10 h 38)
(Reprise à 10 h 41)
Le Président (M. Lemay) : Alors, M.
le ministre, vous avez un amendement à l'article 2 de la loi édictée. À la
lecture de votre amendement.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Bien, ça vise à insérer, dans la définition de «gaz» de l'article 2
de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs
souterrains, à la production d'hydrocarbures et à l'exploitation de saumure
proposé à l'article 1 du projet de loi, et après «gaz naturel», «qui est
extrait du sous-sol».
Cet amendement vise à préciser la notion de «gaz
naturel». En effet, il est important que la production d'hydrocarbures de
source renouvelable, notamment le gaz naturel de source renouvelable, ne soit
pas interdite par l'application de l'article 6 de cette loi dont l'édiction est
proposée par l'article 1 du projet de loi.
Le
Président (M. Lemay) : ...M.
le ministre. Donc, nous revenons à l'amendement. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur cet amendement? Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Julien : ...tu sais, on ne
voudrait pas, en réalité, que les projets de biométhanisation, de captage de
gaz naturel, de sites d'enfouissement... que ce soit ambigu sur ces
éléments-là. Donc, on veut être certains que le projet de loi l'interdit,
l'exploitation de gaz naturel fossile, mais pas celui qui viendrait, en fin de
compte, justement, au bénéfice d'une transition énergétique par des projets,
justement, de gaz naturel renouvelable.
Le
Président (M. Lemay) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre
commentaire sur cet amendement, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 2 de la loi édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. Nous
venons donc à l'article 2 de la loi édictée. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je serai prêt à mettre au
point l'article 2, tel qu'amendé, de la loi édictée. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté..
Le
Président (M. Lemay) :
Adopté. Merci. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 3 de la loi édictée.
M.
Julien : Oui. Alors, le 3, c'est la loi... «La présente loi
lie l'État.» Cet article vise à prévoir que les dispositions de la
présente loi s'appliquent au gouvernement et aux organismes publics. En effet,
différents articles prévoient notamment des obligations pour le ministre, qui
doit s'assurer que les fermetures des puits sont réalisées de manière
sécuritaire et avec un minimum d'impacts sur l'environnement.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur cet article? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je suis prêt à mettre aux voix l'article 3 de la loi édictée.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, à la lecture de l'article 4.
M.
Julien : Article 4 : «Les hydrocarbures, les
réservoirs souterrains et la saumure font partie du domaine de l'État.»
Cet article reprend
l'article 2 de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, abrogé par
l'article 13 du projet de loi. En effet, la recherche d'hydrocarbures sera
dorénavant interdite et la recherche de réservoirs souterrains sera limitée par
la présente loi. Il est donc pertinent que cette disposition se retrouve dans
celle-ci. Il s'agit d'une disposition analogue à
l'article 3 de la Loi sur les mines, chapitre M-13.1. Elle permet de limiter
l'utilisation à ce qui est autorisé par l'État, conformément aux lois
applicables. Ainsi, le propriétaire du sol en surface ne peut revendiquer la
propriété des hydrocarbures et des réservoirs souterrains qui se retrouvent
dans le sous-sol.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 4 de la loi édictée? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que cet article est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Lemay) :
Adopté. Merci. M. le ministre, à la lecture de l'article 5 de la loi édictée
par l'article 1.
M. Julien : Article 5 : «Toutes les activités réalisées
en vertu de la présente loi doivent l'être selon les meilleures pratiques généralement reconnues pour assurer la
sécurité des personnes et des biens et la protection de
l'environnement.»
Cet article reprend
l'article 3 de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, qui porte sur
les éléments à respecter lors de la réalisation de travaux. Cependant, puisque
la recherche et la production d'hydrocarbures seront dorénavant interdites, la
récupération optimale de la ressource n'a pas été reprise comme élément à
respecter lors de la réalisation de travaux.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur
cet article? S'il n'y a pas d'autre intervention, je serai prêt à le mettre aux
voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 6 de la loi édictée introduit par l'article 1.
M. Julien : L'article 6 : «La recherche et la production d'hydrocarbures
et l'exploitation de la saumure sont interdites.
«La recherche de
réservoirs souterrains est interdite lorsque celle-ci est faite dans l'intention
de rechercher, de stocker ou d'exploiter des hydrocarbures ou de la saumure.»
Cet article vise à
prévoir l'interdiction générale de rechercher et de produire des hydrocarbures
ainsi que d'exploiter de la saumure au Québec. À l'heure actuelle, ces
activités sont autorisées et encadrées par la Loi sur les hydrocarbures,
chapitre H-4.2. Cet article interdit également la recherche de réservoirs
souterrains pour les activités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures
ou de saumure ainsi que pour le stockage de ceux-ci.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 6? Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Oui, merci, M. le Président. On aurait un amendement à déposer. Je demanderais
la suspension pour qu'on puisse avoir le temps de finir de le rédiger, s'il
vous plaît.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Suspension.
(Suspension de la séance à
10 h 47)
(Reprise à 11 h 03)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux. Et, lors de la suspension,
il y a eu la distribution d'un amendement par la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
pour lequel il y aura des modifications de forme dans certains mots, là, qui
seront faites à la correction, si toutefois cet amendement était adopté. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
la lecture de votre amendement.
Mme
Lessard-Therrien : Oui, merci. Dans l'article 6 de la loi
édictée, introduit par l'article 1 du projet de loi, insérer, après le
premier alinéa, «la construction et l'élargissement de pipelines de juridiction
provinciale transportant des hydrocarbures sont interdits».
Je lis le
commentaire?
Le Président (M.
Lemay) : Très bien.
Mme Lessard-Therrien :
Commentaire. L'article 6 se lirait comme suit :
«La recherche et la
production d'hydrocarbures et d'exploitation de la saumure sont interdites. La
construction et l'élargissement de pipelines de juridiction provinciale
transportant des hydrocarbures sont interdits. La recherche de réservoirs
souterrains est interdite lorsque celle-ci est faite dans l'intention de
rechercher, de stocker ou d'exploiter des hydrocarbures ou de la saumure.»
Donc,
M. le Président, là, l'idée, avec cet amendement-là, c'est de vraiment mettre
l'accent aussi sur l'interdiction de la construction ou l'élargissement
de pipelines existants, parce qu'à chaque fois qu'on construit ou qu'on
élargit, qu'on prolonge un pipeline, bien, on génère de la demande. Puis si
l'objectif, c'est de se sortir de cette énergie-là du passé, comme l'a lui-même
qualifiée le ministre plus tôt ce matin, bien, il faut couper les robinets pour
vrai, puis ça, pour nous, ça passe par l'interdiction de la construction ou
l'élargissement de nouveaux pipelines.
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le ministre.
M. Julien : M. le Président,
écoutez... puis comme on l'a mentionné, là, quand on a eu les discussions, il y
a déjà quelques semaines, là, avec les groupes qui sont venus nous rencontrer,
quand je lis, naturellement, qu'est-ce qui est proposé par ma collègue, «la
construction et l'élargissement de pipelines de juridiction provinciale
transportant des hydrocarbures sont interdits», il faut comprendre que le
volet... En fin de compte, il y a des pipelines qui sont à l'intérieur de la
loi de la RBQ, de mémoire, puis, après ça, il y a des pipelines qui sont à
l'intérieur de la Loi sur les hydrocarbures. Ceux sur la Loi des hydrocarbures,
essentiellement, visaient à permettre deux choses. C'était... s'il y a une
production ou une extraction d'hydrocarbures, il faudrait envisager
éventuellement qu'on fasse un lien pour amener
ça quelque part. On vient de l'interdire, la production puis l'exploitation,
donc on comprend bien qu'il n'y aura pas de lien pour amener quelque
part quelque chose qui ne peut plus se faire.
Mais, quand je mentionnais que les autres volets
par rapport à la loi, actuellement, on parle d'une vingtaine de kilomètres, là,
les conduites, là, qu'on a, qui sont encadrées par ces éléments-là. C'est des
conduites qui visent à, je dirais, assurer la sécurité énergétique. On a une
volonté claire, une volonté affirmée, qu'on partage, chers collègues, par
rapport à la réduction de la dépendance aux hydrocarbures. Toutefois, on doit
constater qu'aujourd'hui, encore plus de 50 % de l'énergie au Québec,
c'est de l'énergie fossile, ce qui fait qu'on doit, par exemple, pour aller à
la raffinerie... du port à la raffinerie, il faut avoir un lien. Tu sais, on
arrive avec du brut qui est transporté, potentiellement, à la raffinerie, il
faut qu'il y ait un pipeline. C'est ce qui est inscrit beaucoup, là... les
20 kilomètres qui sont à l'intérieur de la loi actuelle.
Imaginons-nous qu'un de ces pipelines-là arrive
en presque fin de vie. Bien, certainement que pour assurer la sécurité
énergétique des Québécois, bien, il faudrait envisager d'en faire un en
parallèle, puis éventuellement fermer l'autre, puis alimenter la raffinerie.
Parce que prétendre, en réalité, que ces situations-là, si elles arrivaient,
que ça ferait juste accélérer une transition, bien non, ça mettrait en risque
la sécurité énergétique du Québec. Puis je vous le dis, ce n'est pas banal
quand on parle de 55...
Souvenez-vous, il y a quelques années, là — moi,
je m'en souviens parce qu'il y a eu des enjeux sur l'approvisionnement de propane — on
a travaillé fort. C'est 3 % de l'énergie au Québec, ça, le propane.
Imaginez-vous si on avait des enjeux
sur ces conduites-là qui assurent de l'amener pour les raffineries, qui
permettent, justement, de faire en sorte que l'énergie fossile, au
Québec, en termes de risque énergétique, soit distribuée de manière efficiente.
Alors, ici, quand on parle de ces éléments-là,
on parle d'une vingtaine de kilomètres, puis je réitère qu'on ne parle plus, en
réalité, des autres objets qui étaient éventuellement faire des pipelines quand
il y a de la production puis de l'exploitation pour les amener quelque part
parce qu'on l'interdit. Alors, honnêtement, je pense qu'il n'y a pas lieu
d'aller vers ces éléments-là, parce que c'est fort limité ce qu'on... qu'est-ce
qu'on a à maintenir, et non seulement c'est fort limité, mais c'est essentiel,
et adopter ce genre d'amendement, M. le Président, ça mettrait un risque la
sécurité énergétique du Québec.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien, je ne
suis pas certaine de suivre le ministre, là, dans son argumentaire, parce que
l'idée, ce n'est pas de... l'idée, c'est d'interdire la construction de
nouveaux pipelines ou l'élargissement. Mais le pipeline qui est déjà existant,
qui a besoin d'avoir des rénovations dessus pour garantir la sécurité des gens,
bien, ça, ce n'est pas interdit. Ce qui existe déjà, on le maintient dans une
optique de sécurité, on ne laisse pas ça aller. Mais on n'en construit pas de
nouveaux, parce qu'à chaque fois qu'on prolonge, en ce moment, c'est ça qui se
passe, on prolonge le réseau de gaz naturel, bien, on provoque de la demande,
nécessairement.
Comment est-ce qu'on fait pour s'assurer qu'on
ne le prolongera pas indéfiniment, ce réseau-là, puis qu'on ne continuera pas
d'être dépendants de l'exploitation des énergies fossiles de l'Ouest du Canada
ou des États-Unis? On n'a pas de réponse à ça à l'heure actuelle. Ça fait que
nous, ce qu'on propose, c'en est une, réponse à ça, à mettre un terme à
l'élargissement continu du réseau de gaz naturel, mais ça n'empêche pas de
rénover, de mettre à niveau les pipelines qui sont déjà existants dans le sol.
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le ministre.
• (11 h 10) •
M. Julien : ...je prends la
définition ici, là, «la construction et l'élargissement des pipelines de
juridiction provinciale». Donc, c'est certain que c'est sous notre juridiction.
Je réitère qu'à titre d'exemple, si, entre le port et la raffinerie, j'ai un
pipeline qui doit être changé, bien, on va en construire un autre en parallèle.
Éventuellement, on va fermer un pour alimenter l'autre. C'est de la
construction. Alors, il va falloir le construire. Ça, ça l'interdirait.
Actuellement, ce qui
est dans la loi, qui est couvert par la loi, là, c'est 20 kilomètres de
pipelines au Québec. Alors, on les connaît. Il y a d'autres choses qui sont
régies par la RBQ, puis notre volonté, clairement, nous autres, c'est d'aller
sur l'énergie renouvelable, là. Donc, on veut faire une transition en
injectant, à titre d'exemple, de plus en plus d'énergie
renouvelable à l'intérieur du gaz naturel. Alors, quand je regarde
l'élargissement sur la... de juridiction provinciale, je maintiens que de faire
ce choix-là, c'est mettre la sécurité énergétique du Québec à risque, et on ne
doit pas aller là.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée.
Mme
Lessard-Therrien : Peut-être qu'on peut trouver une voie de passage,
M. le Président, si... si, pour le ministre, il serait prêt à aller de l'avant
pour interdire la construction et l'élargissement de nouveaux pipelines. Mais
sa préoccupation, c'est : Bien, s'il faut effectivement faire une
rénovation sur un qui existe déjà puis que ça implique d'en construire un
temporairement pour faire de l'entretien sur l'autre, bien, peut-être que, là,
on aurait une voie de passage. Moi, je suis tout à fait ouverte à ce qu'on
négocie.
Puis, en même temps,
je me pose aussi la question : Est-ce qu'on a les durées de vie? Est-ce
que le ministre a en sa possession la durée de vie des pipelines qui sont déjà
existants pour relier ces deux raffineries-là? C'est bien comme ça qu'on dit ça,
hein, «raffinerie»? Bien, tu sais, pendant combien de temps encore... Combien
d'années on a devant nous pour peut-être se poser la question sur l'avenir de
ces raffineries-là au Québec? Est-ce que le pipeline, il va... il ne sera plus bon dans cinq ans, dans 10 ans?
Est-ce que c'est juste dans 30 ans? Si c'est juste dans 30 ans, peut-être
qu'on va être rendus complètement ailleurs
puis qu'il n'y aura plus lieu de l'entretenir parce qu'on va être rendus
ailleurs. Est-ce que le ministre a en sa possession peut-être un état de
situation de ces pipelines-là qui sont déjà existants?
Le Président (M.
Lemay) : D'accord. Alors, M. le ministre.
M. Julien : Bien,
écoutez, mais je pense que la réponse est assez claire. Je comprends qu'on
pourrait après ça essayer de dire : Oui, mais la durée de vie, c'est
combien? Mais l'objectif est clair, là. On a une vingtaine de kilomètres qui
visent à assurer la sécurité énergétique. Tu sais, il faut arrêter de penser,
là, que c'est... c'est la vision des grands pipelines, là, traversant le
Québec, là. Puis là on dit : Il y en a 20 kilomètres puis là il
faudrait commencer à aller voir la durée de vie pour peut-être faire quelque
chose éventuellement. Non, non. On veut assurer la sécurité énergétique.
Naturellement, là, dans leur construction, ces pipelines-là, là, doivent
respecter, là, tous les éléments de sécurité. Puis là, si, par exemple, une
raffinerie fermait puis là, tu sais, on s'en va sur des questions purement
hypothétiques, puis une bioraffinerie ouvrait, puis ça assure la sécurité
énergétique, bien là, on serait menottés.
Donc, il n'y a pas de
logique par rapport à empêcher l'élargissement des pipelines de juridiction
provinciale. Puis je l'exprime clairement sur le volet sécurité énergétique du
Québec, là. Puis quand on parle, en fin de compte, là, des conduites, là, bien,
il y en a une de 14,9, une de 4,6, une 2,8, une 1,4, mais de savoir la durée de
vie... Puis c'est des liens qui sont essentiels pour la sécurité énergétique du
Québec. Puis moi, je dis : Bien, la proposition, si on en a besoin, de ces
pipelines-là, pour notre sécurité énergétique, il faut qu'ils soient maintenus.
Puis on dit : Oui, mais on pourrait peut-être, là, limiter des durées de
vie puis... mais non, c'est juste...
Je comprends
l'objectif, mais ce n'est pas ça que ça vise à atteindre. Alors, ces
pipelines-là ne servent pas à ça. Ça sert à assurer qu'au Québec, quand plus de
50 % de l'énergie qui est utilisée au Québec actuellement est l'énergie
fossile, il faut maintenir une sécurité énergétique, et je nous appelle à ne
pas aller vers ça définitivement. Il ne faut pas mettre à risque la sécurité
énergétique parce que, quand il y a un problème qui arrive, on en connaît très
bien les répercussions.
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Lessard-Therrien : Bien, je n'ai pas le choix de revenir sur cet
argumentaire-là où il n'est pas question de... Je veux dire, s'il y a un
pipeline qui a un problème, on effectue l'entretien. L'objectif, ce n'est pas
ça. Moi, j'aimerais entendre le ministre sur : Comment on fait pour se
prémunir qu'on n'extensionnera pas le réseau d'Énergir, par exemple, à ne plus
finir? Comment on fait pour se prémunir de ça, du prolongement du réseau gazier
qui est déjà existant au Québec, qui nourrit la demande pour le gaz qui vient
de l'Ouest puis qui vient des États-Unis? Comment on fait pour se prémunir de
ça si ce n'est pas en interdisant la construction ou l'élargissement des
nouveaux pipelines?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Bien...
puis je pense avoir donné mes réponses, M. le Président, bien honnêtement, tu
sais, puis on est dans une transition énergétique où on va vouloir
définitivement ajouter à l'intérieur du gaz naturel, du gaz naturel
renouvelable, voire même d'autres formes, on parle d'hydrogène vert. Alors,
c'est certain, là, qu'il faut que la distribution se fasse auprès, là, de ceux
qui vont vouloir utiliser ces bioénergies, même dans une perspective de
biénergie. Donc, pour moi, c'est quand même deux choses par rapport à ce qu'on
amène ici. Ce qui est prévu à la Loi sur les hydrocarbures, là, c'est une
vingtaine de kilomètres qui sont des voies d'amener essentiellement pour les
raffineries. Et là, je vous le dis, pour la sécurité énergétique du Québec, ça
serait dangereux de vouloir intervenir sur la possibilité d'élargir ou de
construire des pipelines.
Le Président
(M. Lemay) : Merci. Mme la députée, vous avez... Allez-y, la
parole est à vous, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je comprends qu'on est un peu dans des demi-mesures, puis l'impératif
climatique, à l'heure actuelle, ne nous permet pas d'être dans des
demi-mesures. J'aurai assurément l'occasion, M. le Président, de ramener ça, la
question des pipelines, tout au long du projet de loi. Donc, j'entends que le
ministre n'a pas d'ouverture à ce moment-ci. Peut-être que le temps fera bien
les choses puis que l'ouverture va se développer au fur et à mesure que nous
avancerons dans le projet de loi.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : ...soyez assurés
que je vais faire la démonstration du plus d'ouverture que je peux. Mais face à
un argument sur la sécurité énergétique des Québécois, je ne la mettrai pas en
risque pour ces éléments-là.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Et je vous éviterais, si jamais on a besoin de rediscuter de cette
définition-là, de peut-être réfléchir aux termes «oléoduc et gazoduc» en
remplacement du terme «pipeline».
Alors, je
suis prêt à mettre aux voix l'amendement proposé par la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Est-ce que cet amendement est adopté?
Mme Lessard-Therrien : ...
Le Président (M. Lemay) : Donc, ce
sera un vote par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Lessard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre;
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Côte-du-Sud)?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Contre.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : ...
Une voix : Comment?
M. Polo : Abstention.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) : Abstention.
Donc, cet amendement est rejeté. Nous revenons donc à l'article 6, et je
crois qu'à ce stade-ci, M. le député de Laval-des-Rapides, vous voulez
intervenir?
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. J'avais juste peut-être une question, plus
pour mon information personnelle, auprès du ministre, en lien avec
l'exploitation de saumure ou, en fait, en lien avec les permis d'exploitation
de saumure. Est-ce qu'il y en a en vigueur actuellement au Québec? Si oui, à
quelles fins? Et si non, si ce n'est pas le cas, pourquoi les interdire au
juste, comme tel?
Le Président
(M. Lemay) : D'accord. Donc, M. le ministre, sur la question des
saumures.
M. Julien :
Actuellement, on a trois licences pour les saumures, qui sont liées
naturellement avec des licences pour l'exploitation gazière, n'est-ce pas?
Donc, ils vont être effectivement... ils vont de pair, là, puis ils vont être,
le cas échéant de l'adoption de la loi, révoqués.
M. Polo :
Parfait, merci.
Le Président
(M. Lemay) : Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention à
l'article 6, je serais prêt à le mettre aux voix. Est-ce que cet article
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 7 tel... de la loi édictée par l'article 1.
M. Julien :
Oui. «Les licences d'exploration et les licences de production
d'hydrocarbures ainsi que les autorisations d'exploiter de la saumure délivrées
ou réputées délivrées en vertu de la Loi sur les hydrocarbures
(chapitre H-4.2) telle qu'elle se lisait le (indiquer ici la date qui
précède celle de la sanction de la présente loi), sont révoquées.»
Cet article prévoit
la révocation des licences d'exploration et de production d'hydrocarbures ainsi
que les autorisations d'exploiter de la saumure. Il s'agit du corollaire de
l'article 6 de la présente loi qui interdit la réalisation des activités
visées par ces licences.
• (11 h 20) •
Le Président
(M. Lemay) : D'autres interventions sur cet article? S'il n'y a
pas d'autre intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 7 est adopté?
Des voix :
Adopté.
15403 15403 Le Président (M. Lemay) :
Adopté. Donc, M. le ministre vous invite à faire la lecture de l'article 8
de la loi édictée par l'article 1.
M. Julien :
Oui. «8. Sont réputées être titulaires d'une licence révoquée et
solidairement responsables de l'exécution des obligations prévues par la
présente loi toutes les personnes ou toutes les sociétés de personnes qui, le
19 octobre 2021, étaient titulaires d'une licence d'exploration ou de
production d'hydrocarbures visée à l'article 7 ou avaient une quote-part
dans un droit conféré par une telle licence.
«Est aussi réputée
titulaire d'une licence révoquée une société de personnes qui a réalisé des
activités à l'égard d'une licence dont l'un de ses membres est titulaire le
19 octobre 2021.
«Les obligations
prévues par la présente loi sont indivisibles.
«Sauf disposition
contraire, le représentant désigné conformément à ce qui est prévu par
règlement du gouvernement agit comme mandataire des personnes ayant une
quote-part à l'égard de la licence.»
Alors, M. le
Président, cet article précise les personnes qui sont considérées comme
titulaires d'une licence révoquée pour l'application de la présente loi. En
effet, celle-ci prévoit des obligations aux titulaires d'une licence révoquée.
En particulier, ceux-ci auront l'obligation de procéder à la fermeture
définitive des puits forés en vertu de la licence révoquée.
À l'exception des cas
visés à l'article 9, les personnes qui étaient titulaires d'une licence
révoquée au moment de l'annonce sur la fin de la recherche et de la production
d'hydrocarbures lors du discours d'ouverture de la deuxième session de la
42e législature et à l'Assemblée nationale sont celles visées par la loi.
Lorsque plusieurs
personnes détiennent une quote-part dans les droits conférés par une licence,
celles-ci sont solidairement responsables d'exécuter les obligations prévues
dans la présente loi. En d'autres termes, chacune d'elles peut être tenue
personnellement à l'exécution de toutes les obligations dont est responsable le
titulaire d'une licence révoquée en vertu de la présente loi.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur cet article? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 8 de la loi édictée par l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Merci. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 9 de
la loi édictée.
M. Julien : «Une
licence d'exploration ou de production d'hydrocarbures ou une quote-part dans
le droit qu'elle confère est réputée avoir été cédée ou abandonnée le
19 octobre 2021 si, avant cette date, le ministre a reçu une demande de
cession ou d'abandon et qu'il a accepté cette demande pendant la période du
19 octobre 2021 à (indiquer ici la date de la sanction de la présente
loi).
«Une demande de cession ou d'abandon reçu par le
ministre après le 19 octobre 2021 est nulle et sans effet.»
Cet article permet de préciser le statut d'une
licence d'exploration ou de production d'hydrocarbures pour laquelle une
demande d'abandon ou de cession avait été transmise au ministre avant le
19 octobre 2021. Dans ce cas, le ministre peut accepter ou refuser
l'abandon ou la cession avant la sanction de la présente loi. À défaut, la
personne qui a demandé l'abandon ou la cession demeure titulaire pour l'application
de la présente loi.
En fait, cet
article permet d'éviter que les titulaires d'une licence révoquée invoquent
l'abandon ou la cession de leur licence
survenue après l'annonce du gouvernement afin de ne pas respecter les
obligations prévues dans la présente loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
j'ai encore un amendement à proposer, M. le ministre... M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, je vous... Allez-y.
Mme Lessard-Therrien : Ah!
bien, en fait, c'est entre le 9 et le 10. Ça fait que moi, je veux juste être
certaine que je le dépose aux bonnes places. Ça serait pour un 9.1.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
à ce moment-ci, on va faire l'étude de l'article 9. Par la suite, je vais
vous céder la parole pour faire le dépôt d'un amendement pour introduire un
nouvel article. C'est ça?
Mme Lessard-Therrien : Un
nouvel article qui est dans le 9, c'est ça?
Le Président (M. Lemay) : Oui,
c'est ça. Donc, ça sera 9.1 ou... pas de problème.
Mme Lessard-Therrien : Ça
marche.
Le
Président (M. Lemay) : Donc, nous revenons à l'étude de l'article 9.
Est-ce qu'il y a des autres interventions à cet article? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que cet article
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, avant de faire la lecture de l'article 10, je crois comprendre que
j'ai une proposition d'amendement pour introduire un nouvel article.
Je vais suspendre les travaux pour en permettre
la distribution.
(Suspension de la séance à 11 h 25)
(Reprise à 11 h 29)
15403
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en sommes à la lecture d'un nouvel
amendement pour introduire l'article 9.1 à la loi édictée par
l'article 1 du projet de loi. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
à la lecture de votre amendement.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Après l'article 9 de la loi consolidée, introduit par
l'article 1 du projet de loi, insérer un nouvel article 9.1 :
«Aucune demande en justice n'est admise, contre
l'État ou contre toute autre personne, pour réclamer, directement ou
indirectement, le remboursement de frais ou d'autres sommes, non plus que pour
obtenir quelque compensation, indemnité ou réparation en raison ou par suite
des effets de la présente loi.»
Donc, l'idée,
c'est d'accorder l'immunité à l'État pour l'application de la présente loi,
qu'il ne puisse pas y avoir de poursuites qui soient... de poursuites
enclenchées auprès du gouvernement. Si, par exemple, le ministère exige à une
entreprise de restaurer un site ou de faire une quelconque modification, bien,
l'entreprise n'aurait pas la possibilité de dire : Nous, on n'est pas
d'accord... de poursuivre le gouvernement pour beaucoup d'argent. Ça prend
beaucoup de temps pour tout le monde. C'est chronophage, ça coûte cher à l'État.
Donc, l'idée, c'est de conférer cette immunité-là à l'État. Voilà. J'aimerais
savoir ce que le ministre en pense.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Lemay) :
...pour vous informer qu'il y aura une correction de forme pour remplacer le
mot «consolidée» par le mot «édictée». Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur cet amendement? M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien :
Oui. Merci, M. le Président. Écoutez, bien, deux choses, très rapidement. On a
eu de bonnes discussions, là, lors des rencontres qu'on a eues avec les
différents groupes, sur le volet indemnisation, puis il y a plusieurs articles
qui vont traiter ce volet-là, là, de mémoire, dans les articles 30
quelques et suivants. Alors, ça sera l'occasion de discuter, parce que, naturellement,
on convient que notre position n'est pas celle que partage ma collègue sur les
indemnisations, puis on le regardera de manière exhaustive dans ces articles-là
qui sont prévus à l'intérieur de la loi. Alors, ça, c'est le volet... parce
qu'on essaie de mettre plein de choses ici dans des articles qui sont ailleurs.
Pour ce qui est, en
fin de compte, de la protection, là, contre les poursuites, là,
l'article 41 et 69 et suivants, ils sont assez clairs. Alors, encore là,
on aura l'occasion de discuter dans la présence de ces articles-là.
Donc, à la fois le
volet indemnisation puis le volet, en fin de compte, de demande en justice,
protection, c'est traité dans d'autres articles qu'on traitera une fois qu'on y
sera rendus. Mais clairement, d'amener un article 9.1 suivant le 9, qui...
le 9, en fin de compte, c'est à qui on parle, qui est-ce qui est... qui est
responsable et qu'on vient définir qui est le titulaire, bien... mais, pour
moi, ça n'a pas sa place, mais surtout c'est traité ailleurs. Et tous ces sujets-là,
on aura l'occasion d'en discuter amplement rendus à ces articles-là.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Merci, M. le Président. Bien, en fait, c'est
différent de la question des indemnités,
tu sais, on est vraiment dans... puis je comprends que, plus tard, on va dire
qu'est-ce qui peut être fait, qu'est-ce qui peut ne pas être fait, mais
dans ce que... ce qu'on va exiger aux compagnies de faire pour fermer un puits
ou peu importe, bien, qu'il n'y ait pas de possibilité de poursuite. Donc, ce
n'est pas tout à fait la même chose que la question des indemnités, sur
laquelle on aura des débats. Là, l'idée, c'est de vraiment juste, tu sais,
envoyer un signal clair puis d'avoir les coudées franches pour exiger que
réparation soit faite, que décontamination soit faite, peu importe, puis qu'il
n'y ait pas de possibilité de poursuite de la part des entreprises, qu'elles
doivent se conformer à la directive du gouvernement. Donc, c'est vraiment un
levier supplémentaire. Ça fait que, pour moi, il faut vraiment traiter ça en
dehors de la question des indemnités en soi, là.
Le Président
(M. Lemay) : Merci. M. le ministre.
M. Julien :
...M. le Président, je suis obligé d'émettre mon désaccord. Ce qui est
mentionné ici, là... puis on va le relire, là : «Aucune demande en justice
n'est admise, contre l'État ou contre toute autre personne, pour réclamer, directement
ou indirectement, le remboursement de frais ou d'autres sommes — donc
là c'est une protection, en fin de compte, de recours en justice pour réclamer,
directement ou indirectement, les remboursements — non plus que pour
obtenir quelque compensation, indemnité [et] réparation en raison [...] par
suite des effets de la présente loi.» Donc, on parle également des indemnités.
Moi, je dis, tout ce
qui a été mentionné, même ce que ma collègue vient de mentionner, qui n'est pas
inscrit dans... à l'intérieur de cet article-là, est déjà couvert dans la loi,
article 69 et suivants, article 41, les articles sur les
indemnisations. On a même clairement mentionné qu'on aurait... on va donner
notre intention, même, sur la teneur des volets indemnisés, pour être très
clair.
Alors, ici, c'est
comme si on essaie de faire un... une sommation des objectifs visés à
l'intérieur d'un article, mais, dans la loi, c'est distribué un peu partout,
mais tout ce qui est mentionné par ma collègue est couvert ailleurs dans la loi.
Sinon, bien, il faudrait qu'on me dise qu'est-ce qui n'est pas couvert.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, moi, je serais tout à fait ouverte, M. le Président, à... qu'on modifie,
si ça induit... si la compréhension du ministre est, comment dire... si
l'interprétation n'est pas 100 % juste. Tu sais, moi, c'est plutôt la
question de se prémunir des dommages et intérêts que... pour lesquels le
gouvernement du Québec pourrait être
poursuit... poursuivi, pardon, de la part des entreprises, qui, pour x, y
raison, bien, diraient : Vous portez atteinte à mes dommages et
intérêts, peu importe, bien, on en... on poursuit le gouvernement pour ces
raisons-là. C'est plus la question du dommage
et des intérêts, que ça serait peut-être plus juste de dire, que de parler
d'indemnité ou de réparation.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Oui.
Bien, c'est ça, là, je veux juste valider avec mes juristes, mais... je
comprends l'objectif, mais les
articles 69 et suivants sont pas mal plus forts que qu'est-ce qui est
mentionné ici, naturellement. Puis, en plus, il y aurait éventuellement
possibilité d'amendement, même, pour les renforcer.
Alors, je réitère,
là, elle et moi, on est à la même place, là, mais quand on a travaillé le
projet de loi... les articles 69 et suivants sont plus forts que ça. Donc,
c'est comme si je disais, moi : Ça serait le fun que, la loi, là, on
s'assure que les gens réparent les puits, qu'ils... après ça qu'il n'y ait pas
de dommages et intérêts, qu'il n'y ait pas de poursuite, puis, après ça, bien,
le volet indemnisation, on en parlera. Alors, c'est comme une espèce d'article
de voeux mais qui est distribué partout dans la loi avec des articles
spécifiques, formels, puissants puis où on aura même l'occasion d'en discuter
pour voir est-ce qu'on peut même les renforcer. Donc, pour moi, il n'y a pas
lieu d'ajouter un article quand c'est mieux couvert ailleurs dans la loi.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à vous.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Bien,
c'est sûr que l'amendement ici ne substitue en rien ce qui est déjà dans le
projet de loi. Puis j'entends quand même que le ministre est peut-être ouvert à
rendre ses articles plus robustes dans les 69 et suivants. Donc, on aura la
discussion dans les 69 et suivants pour ajouter de la robustesse.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Donc, j'essaie d'interpréter les signaux et je crois que nous sommes prêts à
mettre cet amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Lessard-Therrien : Je prendrais un
vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemay) : Par appel
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Côte-du-Sud)?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Contre.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) : Abstention.
Donc, l'amendement pour introduire l'article 9.1 à la loi édictée par
l'article 1 est rejeté. Et nous revenons à l'étude de l'article 10.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui. Article 10 :
«Le titulaire d'une licence révoquée doit
procéder à la fermeture définitive des puits qui ont été forés en vertu de sa
licence ainsi qu'à la restauration des sites conformément à la présente loi.
«L'obligation prévue au premier alinéa inclut
l'obligation de procéder à l'obturation d'un sondage stratigraphique.
«Le premier alinéa ne s'applique pas aux puits
utilisés en vertu d'une licence de stockage au sens de la Loi sur le stockage
de gaz naturel et sur les conduites de gaz naturel et de pétrole
(chapitre H-4.2).»
Alors, cet article, M. le Président, vise à
préciser l'obligation de fermeture définitive et de restauration de site de
puits forés en vertu de la licence dont est responsable le titulaire d'une
licence révoquée.
Tous
les puits qui ont été forés par le titulaire actuel de la licence révoquée, par
un titulaire antérieur de cette même licence ou par une autre personne en vertu
d'une entente avec un titulaire de cette licence sont visés par l'obligation
qui incombe au titulaire actuel de la licence révoquée.
L'obligation de
fermeture définitive de puits et de restauration de site inclut l'obturation
d'un sondage stratigraphique, tel que défini à l'article 2, le cas
échéant.
Enfin, la Loi sur les
hydrocarbures (chapitre H-4.2), qui devient la Loi sur le stockage du gaz
naturel et sur les conduites de gaz naturel et de pétrole par l'article 11
du projet de loi, permet toujours le stockage de gaz naturel dans un réservoir
souterrain. Or, le stockage de gaz naturel implique l'utilisation de puits qui
ont été forés en vertu de la licence d'exploration d'hydrocarbures. Ces puits
ne doivent pas être visés par l'obligation de fermeture.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Je cède la parole au député de Laval-des-Rapides.
• (11 h 40) •
M. Polo : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, on me rapporte qu'il est reconnu que
l'entreprise Énergir stocke du gaz de manière temporaire pour des besoins de
son réseau à Montréal, O.K., et que, dans certaines situations, elle a pu,
entre autres, procéder à l'exportation de ce gaz-là sous forme de gaz naturel
liquéfié.
Comment éviter, à
travers l'article 10, que cette situation se reproduise ou que d'autres
puissent justement tirer, disons, profit d'une situation similaire en utilisant
des réservoirs de stockage souterrains?
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Bien,
je ne suis pas sûr d'avoir bien compris l'intervention de mon collègue. Il y a
des réservoirs de stockage actuellement qui sont maintenus, puis c'est ce qu'on
veut maintenir. Mais je n'ai pas compris le volet exportation, production...
M. Polo : Bien,
on me rapporte que...
M. Julien :
...
M. Polo :
Bien, c'est des informations, je ne les ai pas à portée de main, là, mais je
voulais savoir si vous étiez au courant que, dans certaines situations, une
partie, là, du stockage qui est entretenu dans des réservoirs souterrains avait
été exportée sous forme de gaz naturel liquéfié.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Honnêtement,
on n'a pas ces informations-là sur ces prétentions-là. Je serais curieux, en
fin de compte, d'obtenir plus de détails sur ces prétentions-là qu'à la face
même à la fois de mes équipes administratives et de moi-même, là, ne nous
disent absolument rien, cher collègue. Mais, si on avait plus d'informations,
on pourrait aller plus loin dans cette réflexion-là, mais on n'a pas ces
informations-là, bien au contraire.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Bien, si vous permettez,
M. le Président, peut-être qu'on pourrait juste suspendre quelques instants
pour qu'on puisse échanger puis peut-être clarifier ces éléments-là,
puis ça déterminera si on poursuit la discussion en lien avec ce point-là.
Quelques instants.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Je vais accorder une courte suspension.
(Suspension de la séance à
11 h 43)
(Reprise à 11 h 51)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux et nous en sommes toujours à l'article 10, et
je crois qu'il n'y a pas d'autre intervention à cet article. S'il n'y a pas
d'autre intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 10 édicté par l'article 1
de... Bon, c'est ça. Excusez-moi. Est-ce que l'article 10 de la loi
édictée par l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Merci. M. le ministre, je vous invite à
faire la lecture de l'article 11.
M. Julien :
Oui. Merci, M. le Président. Article 11 :
«Le titulaire d'une
licence révoquée visé par l'obligation prévue à l'article 10 doit
transmettre au ministre, au plus tard dans les 120 jours suivant la date
de l'entrée en vigueur de cet article et selon la forme qu'il détermine, les
éléments suivants :
«1° la grille
d'inspection annuelle prévue par règlement du gouvernement;
«2° la
démonstration que les travaux projetés seront réalisés selon les meilleures
pratiques généralement reconnues pour assurer la sécurité des personnes et des
biens et la protection de l'environnement;
«3° un plan
d'intervention d'urgence;
«4° un plan de
communication avec les communautés locales.»
Alors, M. le
Président, cet article prévoit la communication de renseignements au ministre
par le titulaire d'une licence révoquée qui a l'obligation de fermer un puits
en vertu de l'article 10. Ces renseignements sont présentement exigés en
vertu des articles 27, 29 et 165 du Règlement sur les activités
d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures en milieu terrestre
(chapitre H-4.2, r. 2).
Ces renseignements
permettront notamment au ministre d'évaluer les plans de fermeture définitive
de puits et de restauration de site qui ont déjà été approuvés par le ministre
en vertu de l'article 105 de la Loi sur les hydrocarbures
(chapitre H-4.2) et déterminer si une révision du plan doit être exigée en
vertu des articles 14 et 15.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je suis prêt à mettre aux
voix l'article 11 de la loi édictée par l'article 1. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Merci. M. le ministre, à la lecture de
l'article 12.
M. Julien :
Oui. Article 12 :
«À la demande du
ministre, le titulaire d'une licence révoquée doit lui transmettre, dans le
délai et selon les modalités qu'il détermine, les éléments suivants :
«1° les
résultats d'essai du ciment en laboratoire conforme à l'Industry Recommended
Practice, IRP # : 25 Primary Cementing, publié par le Drilling and Completions
Committee;
«2° tout
renseignement, tout document ou tout échantillon de nature géologique,
géophysique ou relatif au forage;
«3° tout
renseignement, tout document ou tout échantillon que le ministre juge
nécessaire pour l'application de la présente loi.»
Cet article permet au
ministre d'obtenir d'un titulaire d'une licence révoquée en vertu de
l'article 7 tous les renseignements dont le ministre pourrait avoir besoin
pour l'application de la présente loi. La possibilité d'exiger des résultats
d'essai de ciment en laboratoire est spécifiquement prévue. Ces documents ou
ces renseignements permettront au ministre
de veiller à ce que les activités pour l'application de la présente loi soient
réalisées selon les meilleures pratiques généralement reconnues pour
assurer la sécurité des personnes et des biens et pour la protection de
l'environnement.
Les documents ou les
renseignements de nature géologique, géophysique ou relatifs au forage
permettront au ministre d'avoir des données précises sur le sous-sol des
territoires de licences où des puits ont été forés, notamment afin d'évaluer la
possibilité de mettre en oeuvre des projets pilotes en vertu du
chapitre VII.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 12 de la loi édictée par l'article 1? M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. M. le ministre, comme vous l'avez
constaté, je suis ici pour donner un coup de main à un collègue qui est attitré
au dossier. Ceci dit, ma compréhension des choses, c'est que peut-être certains
groupes ont exprimé leur volonté de... peut-être, de suggérer des exigences
additionnelles avant de fermer certains puits plus risqués, par exemple, des
études hydrogéologiques, l'aval du BAPE, l'application, bien sûr, de
l'article 122 de la loi de la qualité sur l'environnement. Et même
certains groupes environnementaux ou même la FQM souhaiteraient que
l'information transmise en vertu de l'article 12 soit accessible dans un
seul portail pour le grand public et proactivement transmise aux autorités
locales lors de chaque mise à jour ou de changements significatifs. Compte
tenu, là, de ces propos, M. le ministre, comment voyez-vous la présentation de
l'article 12 et de quelle façon ça vient répondre à ces suggestions puis
ces attentes qui ont été exprimées?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : ...effectivement,
là, on a bien entendu ces commentaires-là de différents groupes, et disons que
ma position est assez positive par rapport à rendre publics ces éléments-là. Je
pense que c'est à l'article 63 qu'on le voit puis, le cas échéant, là, on
aura des discussions pour voir si c'est suffisant ou non.
Pour ce qui est des
études hydrogéologiques, bien, c'est l'article 13 qui le mentionne. Donc,
on ne devrait pas tarder pour s'y rendre.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 12? S'il n'y a pas d'autre intervention, je suis prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 3 de
la loi édictée... de l'article 13, excusez-moi, de la loi édictée par
l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : Oui.
On aura un amendement, mais je vais lire l'article.
Le Président (M. Lemay) : ...de la
commission, simplement vous mentionner que cet amendement est sur le site
Greffier. M. le ministre, pour la lecture de l'article 13 sans
l'amendement, donc d'origine.
M. Julien : Oui. Article 13 :
«Chacun des puits visés à l'article 10 doit
faire l'objet d'un plan de fermeture définitive de puits et de restauration de
site approuvé par le ministre en vertu de l'article 105 de la Loi sur les
hydrocarbures, telle qu'elle se lisait le (indiquer ici la date qui précède celle
de la sanction de la présente loi).
«Le ministre doit réaliser une étude
hydrogéologique visant notamment à caractériser les eaux souterraines pour les
sites de puits identifiés par le ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs. Les résultats de l'étude doivent être transmis à
ce dernier et au titulaire de la licence révoquée dans les 18 mois suivant
l'entrée en vigueur de l'article 10.
«Le ministre ou la personne qu'il autorise à
cette fin a accès au territoire qui faisait l'objet de la licence révoquée pour
la réalisation de l'étude.»
Alors, cet article précise que chacun des puits
qui doivent être fermés par le titulaire d'une licence révoquée doit faire
l'objet d'un plan de fermeture et de restauration de site approuvé par le
ministre.
En effet, le plan approuvé vient encadrer les
travaux réalisés par la personne responsable de la fermeture d'un puits. À la
fin des travaux, le ministre se déclarera satisfait de la fermeture des puits
et de la restauration du site en vertu de l'article 26, notamment si le
titulaire de la licence révoquée a réalisé les travaux conformément au plan
approuvé.
Cet article prévoit également que le ministre
doit procéder à une étude hydrogéologique pour chaque puits identifié par le
ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Cette étude permettra d'évaluer la capacité du plan de fermeture définitive de
puits et de restauration de site à assurer la qualité des eaux souterraines sur
le site.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Et maintenant vous avez un amendement. Donc, à la lecture de votre
amendement. Il est déjà sur les tableaux.
• (12 heures) •
M. Julien : Oui. Alors :
Remplacer le deuxième alinéa de l'article 13 de la Loi mettant fin à la
recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi par le suivant :
«Le ministre doit réaliser une étude
hydrogéologique visant notamment à caractériser les eaux souterraines pour les
sites de puits forés avant le 14 août 2014. Les résultats de l'étude
doivent être transmis au ministre du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs et au titulaire de la licence révoquée dans les 18 mois
suivant l'entrée en vigueur de l'article 10.»
Cet amendement vise à prévoir que tous les puits
visés par l'obligation de fermeture définitive de puits et de restauration de
sites prévue à l'article 10 de cette loi, forés avant le 14 août 2014,
devront faire l'objet d'une étude hydrogéologique. En effet, il s'agit de la
date de l'entrée en vigueur du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur
protection, chapitre Q-2 r., 35.2, qui exige un suivi de la qualité des
eaux souterraines sur le site d'un puits.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement? Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, M. le Président. Bien, je pense que ça... Je veux valider... parce qu'on
avait aussi un amendement à déposer, puis l'idée, là, c'était de s'assurer que
les puits qui n'ont jamais fait l'objet d'études
par le passé puissent avoir l'étude... voyons, pardon, hydrogéologique. Donc
là, on insère la date du 14 août 2014.
Moi, je veux juste savoir si ça permet
d'atteindre aussi l'objectif que nous, on avait visé aussi, où on allait
vraiment d'une formation qui était... Bon, «le ministre doit réaliser une étude
hydrogéologique visant notamment à caractériser les eaux souterraines pour les
sites de puits visés par l'article 10 et n'ayant pas fait l'objet d'une
telle étude par le passé.» Peut-être... On est vraiment dans le même objectif
qui est poursuivi ici, là. Ça fait que juste m'assurer qu'à partir du 14 août 2014... est-ce que ces puits-là ont fait
l'objet d'études? Pourquoi est-ce qu'on cible le 14 août 2014?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui. À partir du 14 août 2014, l'obligation
est là. Donc, nous autres, c'est... priori de 2014, il n'y avait pas
l'obligation. Donc, on vient intégrer l'obligation. Ainsi, tous les puits
auront l'étude hydrogéologique.
Mme Lessard-Therrien : On
atteint les mêmes objectifs. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Excellent. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur cet amendement, je
serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Nous revenons donc à l'article 13 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, nous passons maintenant à l'article 14 de la loi édictée. M. le
ministre, à la lecture.
M. Julien : Oui. «14. Le
ministre peut exiger du titulaire d'une licence révoquée visé par l'obligation
prévue à l'article 10 qu'il lui fournisse pour approbation, dans le délai
qu'il fixe, une révision de son plan de fermeture définitive de puits et de
restauration de site.
«Ce plan prévoit les travaux devant être
réalisés à la fermeture du puits et une évaluation des coûts anticipés de ces
travaux. Il contient notamment les éléments prévus par règlement du
gouvernement.
«Il doit être signé et scellé par un ingénieur.»
Alors, M. le Président, cet article prévoit la
possibilité pour le ministre d'exiger une révision du plan de fermeture
définitive de puits et de restauration de site en fonction de l'évolution de la
situation sur le terrain et à la suite des renseignements obtenus en vertu des
articles 11 et 12 et de la réalisation de l'étude hydrogéologique en vertu
de l'article 13. Il se peut que le ministre considère nécessaire que le
plan soit modifié ou mis à jour afin d'assurer la sécurité des personnes et des
biens et la protection de l'environnement. Le plan devra respecter les mêmes
critères qu'un plan approuvé en vertu de l'article 105 de la Loi sur les
hydrocarbures, chapitre H-4.2. La procédure de révision du plan est
présentement prévue à l'article 108 de cette loi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article 14 de la loi édictée? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. En effet, là, dans les commentaires de l'article 14, on fait
référence à l'article 105 sur la Loi sur les hydrocarbures, puis ici, vous
me permettrez, là, je vais juste relire un passage :
«Le ministre approuve le plan après avoir obtenu
l'avis favorable du ministre du Développement durable, de l'Environnement et
des Parcs.
«Le ministre peut subordonner l'approbation du
plan à toute condition et obligation qu'il détermine, notamment le versement
préalable de tout ou partie de la garantie prévue à l'article 103. Le cas
échéant, le plan est modifié en conséquence.»
L'obligation de verser... Donc là, ça, c'est
plus une question ou mon commentaire, c'est : L'obligation de verser la
garantie n'est pas reproduite dans l'article 14 du projet de loi. Or,
s'agissant de fermeture définitive, le versement préalable de la totalité de la
garantie devrait aller de soi et surtout ne pas être remboursée en vertu de
l'article 34. De quelle façon, M. le ministre, pouvons-nous concilier, là,
tout cela à l'intérieur de l'article 14?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, écoutez,
juste pour être sûr de bien comprendre la question de mon collègue, donc, il
était prévu qu'il y ait des dépôts de garantie qui soient faits pour la
réalisation de la fermeture des puits. Naturellement, avec la loi qu'on amène,
dorénavant, qu'on regarde, là, si la loi est sanctionnée, c'est... vous me
déposez un plan... vous déposez un plan qu'on trouve adéquat puis vous fermez
le puits. Donc, tu sais, le dépôt de garantie, bien, il devient, en réalité,
non nécessaire.
L'autre question qu'on amène, plus sur le volet
indemnisation, je comprends que mon collègue veut parler du 75 % des coûts de réhabilitation, on aura des
discussions, rendus là, avec grand plaisir. Mais tantôt, dans vos
commentaires préliminaires, vous avez mentionné que vous vous opposiez à ces
éléments-là. Et la perspective que nous, on y donne, puis on verra rendus là, c'est de venir dire, par exemple... On prenait
l'exemple d'un camping, là, juste pour mettre ça plus le fun. Je vous accorde un droit de faire un
camping, et, chemin faisant, vous avez fait des travaux. Puis vous avez
l'obligation, à la fin de vos activités de
camping, de réhabiliter le site, mais, chemin faisant, je vous dis : C'est
fini, le camping. Je suis pas mal certain que, dans votre perspective,
vous n'avez pas tiré les avantages que vous espériez du terrain puis vous allez
me dire : Écoute, j'étais prêt à le réhabiliter, mais tu ne m'as pas
laissé faire de camping.
Alors, c'est un peu ça ici qu'on voit sur le
volet... C'est nous qui mettons un terme. Même s'il y a des montants garantis, c'était dans une perspective... À la fin
de notre volonté d'exploiter, on voulait le réhabiliter et on a mis un
terme. Alors, c'est dans cette perspective
qu'on aura les discussions sur la contribution gouvernementale à la
restauration des sites.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. S'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 14, je serai prêt à
le mettre aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Merci. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 15
de la loi édictée par l'article 1.
M. Julien : Oui,
article 15 : «Le ministre approuve le plan de fermeture définitive de
puits et de restauration de site révisé
après avoir obtenu l'avis favorable du ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs.
«Le ministre peut subordonner l'approbation du
plan à toute condition et à toute obligation qu'il détermine.»
Cet article prévoit que l'approbation du plan de
fermeture définitive de puits et de restauration de site révisé est assujettie
à l'obtention d'un avis favorable du ministre de l'Environnement et de la Lutte
contre les changements climatiques. Cet avis doit présentement être obtenu lors
de l'approbation ou d'une révision de celui-ci en vertu de l'article 105
et 108 de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Notamment, cet
avis pourra tenir compte de l'impact des travaux réalisés sur la qualité des eaux
souterraines ainsi que sur la restauration du site du puits. Le ministre peut
également exiger la modification qu'il juge opportune avant d'approuver le
plan.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur cet article? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 15
de la loi édictée par l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Lemay) :
Adopté. D'accord. Donc, nous allons maintenant procéder à la lecture de
l'article 16.
M. Julien : J'ai un amendement,
M. le Président, mais je vais lire l'article 16.
Alors, article 16 : «Le ministre peut
exiger que le titulaire d'une licence révoquée visé par l'obligation prévue à
l'article 10 lui fournisse, dans le délai qu'il fixe, tout renseignement,
tout échantillon, toute recherche ou toute étude supplémentaire dont il estime
avoir besoin pour l'application des articles 14 et 15.»
Cet article prévoit que la ministre peut exiger
du titulaire d'une licence révoquée tout élément dont il aurait besoin afin
d'évaluer le plan de fermeture définitive de puits et de restauration de site.
Il pourra ainsi déterminer les éléments à modifier dans le plan et procéder à
son approbation à l'aide des renseignements et documents pertinents. Il s'agit
d'un pouvoir qui se retrouve présentement à l'article 104 de la Loi sur les
hydrocarbures, chapitre H-4.2.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Lemay) : Nous allons
faire une... Donc, simplement vous aviser qu'il y a un amendement par le
ministre qui est maintenant disponible sur Greffier et qui sera disponible dans
quelques secondes sur les écrans, pour lequel le ministre pourra en procéder à
la lecture. Donc, M. le ministre, à la lecture de votre amendement.
M.
Julien : Oui. Alors,
l'amendement, c'est retirer l'article 16 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains et à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de loi.
Cet amendement vise à retirer l'article 16 de
cette loi puisque les éléments qui pourraient être obtenus en vertu de cet
article pourraient également être obtenus par le ministre en vertu de l'article
12 de cette loi. Donc, c'est de la bonification par la rature.
Le Président (M. Lemay) : Donc, ce
que je comprends, c'était un article redondant. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet amendement? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bonjour. Donc,
je comprends qu'à cause de l'article 12 on n'a plus besoin de l'article 16 qui,
lui, prévoyait que le titulaire de la licence fournisse tout renseignement,
toute recherche, toute étude supplémentaire, tout échantillon. Est-ce qu'on est
sûrs de tout couvrir par l'article 12? C'est plus ça, ma question. Est-ce qu'on
n'est pas mieux d'avoir un «backup», entre guillemets, là, pour dire :
Bien là, on a vraiment tous les moyens d'aller tout chercher, là? Parce que c'est
quand même important, là, comme élément, là. Alors, voilà.
M. Julien : Oui, c'est certain que,
quand j'ai une proposition comme ça de mes juristes, j'ai l'impression qu'on a
tous les «backups», mais encore plus quand je lis l'article 12, le troisième
picot : «Tout renseignement, tout document ou tout échantillon que le
ministre juge nécessaire pour l'application de la présente loi.» Je ne peux pas
être plus large que ça, là, je pense, et j'ai l'impression que... Je ne vois
pas qu'est-ce qui pourrait passer ce filtre-là qui est assez, en fin de compte,
englobant.
Le
Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Lessard-Therrien : Oui. En
fait, dans... à 16, on parlait de toute autre étude supplémentaire puis on n'y
fait pas référence à 12. Est-ce qu'il y aurait lieu, là, je ne le sais pas, on
a adopté 12, là, mais de le préciser à 12 pour garder cette dimension-là
quelque part, là, dans la loi?
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Juste un
instant. M. le ministre.
M. Julien : Selon nous, en fin de
compte, 12 couvre tous ces éléments-là dans «tout renseignement, tout document
ou tout échantillon que le ministre juge nécessaire», alors, parce que,
naturellement, il y a les documents et les
renseignements, et la nature d'étude rentre dans ces volets-là. Donc, on ne
voit pas de faille actuellement au 12, juridiquement.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Lessard-Therrien : Bien, c'est
sûr qu'à 16, tu sais, ça me semble quand même couvrir plus large. Puis, bon, peut-être que, là, il faudrait rentrer dans
la définition, vraiment, d'étude, mais, quand moi, je lis «tout
renseignement, tout document, tout échantillon», ça a une moins grande portée
qu'une étude, puis une étude, tu sais, qui pourrait être... qui pourrait ne pas
exister à l'heure actuelle, là, qui pourrait être commandée. Une étude, c'est
quand même plus large qu'un renseignement, un document ou un échantillon.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : C'est ça, ce qu'on
mentionne ici, c'est... Au contraire, en maintenant 16, on risquerait même de
restreindre 12, alors, parce que ça devient comme, en réalité, une espèce de
doublon qui pourrait être interprété autrement que par 12, qui... Par 12, là,
puis moi, je vous dis, je ne suis pas juriste, là, je n'ai pas cette chance-là,
mais, quand on mentionne «tout renseignement, tout document et tout
échantillon», ils disent : On passe la gratte le plus large qu'on peut
pour justement être certains qu'on puisse tout demander. A contrario, les
précisions de 16 pourraient amener une interprétation qui serait plus
limitative.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce qu'il
y a d'autres interventions? Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Bien, tu
sais, là, on peut s'obstiner, le mot est un peu fort, mais, sur
l'interprétation. Tu sais, quand moi, je lis, dans 12, à 3°, «tout
renseignement , tout document ou tout échantillon que le ministre juge
nécessaire pour l'application de la présente loi», spontanément, moi, j'ai
l'impression qu'on fait référence à des documents, ou des renseignements, ou
échantillons qui existent déjà, alors que, quand on parle de faire une étude
supplémentaire, bien là, on fait davantage référence à des données qui
n'existeraient pas ou qu'on n'aurait pas en possession au moment de faire la
demande puis qu'on a besoin d'aller chercher de l'information supplémentaire.
Puis c'est sûr que, dans la forme actuelle, il peut sembler plus restrictif que
12.
Nous, on aurait fait un amendement pour
remplacer, dans le fond, les articles 14 et 15 pour tout simplement
mentionner «la présente loi». Ça fait que j'ai comme encore besoin d'être
convaincue, là, sur étude versus renseignement, document, échantillon.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, j'entends ce que
dit ma collègue, mais, honnêtement, là, je dois me fier, en fin de compte, à
l'avis des juristes qui mentionnent que la situation de 12, puis, moi, quand je
le lis, c'est le volet renseignement, là, «tout renseignement»... C'est «tout
renseignement». Je ne peux pas être plus large que ça. Alors, ce que j'aimerais
savoir, c'est... Donc, ma collègue a la perception que le 12, de la façon qu'il
est écrit, bien que mes juristes me disent que c'est c'est plus englobant,
pourrait faire abstraction de la notion d'étude supplémentaire, et, nous, on
nous dit : Non, non, ça englobe ça, et c'est moins restrictif, et ça amène
moins d'interprétation. Maintenant, ma perception vaut peut-être la vôtre, mais
je m'appuie sur celle des juristes de l'État.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Lessard-Therrien : Bien, moi,
c'est vraiment dans ce qui existe déjà versus ce qu'on voudrait aller chercher
comme information supplémentaire. Pendant que le ministre me répondait, les
juristes avaient l'air de beaucoup se parler
aussi en arrière. Ça fait que je ne sais pas si leur idée a changé, mais il y a
quand même, il me semble, une différence entre les renseignements, les
documents, les échantillons et une étude supplémentaire où, là, on irait
chercher des données qu'on n'a pas à l'heure actuelle.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : M. le Président, quand
on va demander des renseignements, ça se peut que ces renseignements-là, là, que je dois obtenir dans mes responsabilités,
nécessitent des études supplémentaires, mais je vais exiger le
renseignement. Alors, moi, il va falloir que quelqu'un me produise le
renseignement qui est exigé. Puis, si ça prend des études supplémentaires, bien, il y aura des études
supplémentaires parce que j'aurai besoin du renseignement. Qu'il soit
produit soit par une étude précédente ou une étude supplémentaire, j'exige le
renseignement.
Le Président (M. Lemay) : Allez-y.
Mme Lessard-Therrien : Pourquoi vous
avez pris soin de préciser au départ, dans 16, bien, que, là, on laisse tomber ça? Puis si jamais, tu sais, l'entreprise
vous dit : Oui, bien, faire une étude supplémentaire, ça coûte cher, qui
qui va payer pour? Tu sais, il n'est pas
textuellement écrit. Ça fait que c'est là où je reste avec des interrogations,
M. le Président.
M.
Julien : ...qu'on retire un article après analyse parce que les gens
disent : Aïe! Écoute, c'est tout couvert dans
16, puis, quand on lève les pierres, on dit... dans 12, tout couvert dans 12.
Donc, on dit... l'enjeu, même, qu'on a, c'est... ça amène une
interprétation qui peut être faussée, tandis que 12 est très large. Et 12,
quand je dis «tout renseignement», si les renseignements dont on a besoin
nécessitent des travaux ou des études supplémentaires, ils devront les
produire. Donc, je pense que c'est clair, mais, pour nous, on maintient certainement,
là, qu'on va retirer l'article 16.
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée.
• (12 h 20) •
Mme
Lessard-Therrien : Bien, tu sais, là, nous, on ne pouvait pas
anticiper que le ministre allait retirer 16. Ça fait qu'on avait fait des modifications...
On avait des amendements à proposer à 16, mais, si on y allait plutôt à
12 : «Tout renseignement, tout document, tout échantillon ou toute étude supplémentaire»,
je pense qu'on aurait trouvé une voie de passage.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : On
revient, en fin de compte, sur... «Étude supplémentaire» est déjà intégré dans
les trois autres éléments. Tu sais, un renseignement peut nécessiter, en fin de
compte, des études supplémentaires. Les documents, bien, c'est probablement sur
des documents qui sont déjà existants, mais peut-être que, s'ils n'existaient
pas, ce seraient des documents, en fin de compte, qui nécessitent des études
supplémentaires.
Alors, on dit que
tout renseignement, tout document, tout échantillon que je vais juger
nécessaires — quand
je dis «je», c'est ma fonction — vont être rendus disponibles, et les gens
vont devoir faire, le cas échéant, des études supplémentaires. Donc, je
comprends qu'on peut rajouter «étude supplémentaire», «analyse», x, y, z. En
tout cas, on pourrait faire une liste, là, mais elle ne sera jamais plus
exhaustive que les trois éléments qui sont nommés ici, qui couvrent tous ces
aspects-là.
Donc là, on viendrait
jouer sur des éléments spécifiques, comme je dis, bien, une étude
supplémentaire ou une analyse échantillonnée de telle qualité d'eau, je ne sais
pas, mais pourquoi on veut spécifier quand on couvre tout dans l'élément qu'on
a à 3°. Maintenant, pour votre premier élément que vous avez amené, peut-être,
c'est lui qui vous embête, vous vouliez amener un amendement à 16 qui n'existe
pas, bien là, je ne sais pas comment ça marche.
Le Président (M. Lemay) : Bien, M. le ministre, si
l'amendement que vous avez proposé et que nous étudions présentement est
adopté, l'article 16 sera retiré. Donc, il n'y aura plus
d'article 16. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Lessard-Therrien : Bien, peut-être que, tu sais, la préoccupation, ce
n'est pas tant par rapport au mot «étude» plus que «supplémentaire», où, là, on
fait référence à quelque chose qui n'existe pas nécessairement déjà. Ça fait
que, tu sais, moi, je veux juste m'assurer que, si on a de l'information
supplémentaire qui n'existe pas, qui n'est pas en possession de l'entreprise à
qui on veut poser cette question-là, bien, que ce soit la responsabilité de
l'entreprise d'aller obtenir ces renseignements, ces documents, ces
échantillons, ces études, ces recherches supplémentaires. Elle est peut-être
là, la nuance.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Mais,
pour moi, il n'y a pas de nuance, M. le Président, là. Si on exige un
renseignement, on veut obtenir le renseignement. Si ce renseignement n'existe
pas, ils vont devoir le produire. Et on a même... Il y a même, en réalité, des
pénalités qui sont... à ceux qui ne les fourniront pas. Donc, le renseignement
est exigé, et, une fois que le renseignement est exigé, il doit être produit.
Grand bien leur fasse s'il existe, mais, s'il n'existe pas, il va falloir
qu'ils le produisent.
Le Président (M.
Lemay) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député
de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Moi, je ne suis pas contre qu'on le retire dans la
mesure où on est capables, comme je le disais tout à l'heure, dans ma première
intervention, de couvrir tout ce qu'on a besoin. Mais, quand on parle de
couvrir tout ce qu'on a besoin, est-ce que le ministre peut me dire... Est-ce
qu'on a la garantie qu'on va, par exemple, obtenir les résultats de l'analyse
hydrogéologique du puits ou de l'environnement immédiat autour du puits? Est-ce
qu'on va obtenir la caractérisation des eaux souterraines? Est-ce qu'on va
s'assurer que la fermeture du puits répond aux exigences de la Loi sur la
qualité de l'environnement, du règlement qui va avec, avec la protection des
milieux humides, tous les règlements qui vont avec?
Alors, moi, je trouve
que c'est rédigé de façon générale. Mais, quand on regarde de façon spécifique
les besoins qu'on a pour se faire rassurer, est-ce que, spécifiquement, par
exemple, pour la qualité de l'eau, c'est de ça dont on parle, on est sûrs
d'obtenir le renseignement, considérant que, si je retourne à 14, par exemple,
ils ne sont pas nécessairement nommés, là? Puis là je parle de l'analyse
hydrogéologique, de la caractérisation des eaux, etc.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : Oui, bien, M. le Président, pour les... on va prendre l'étude
hydrogéologique, c'est l'article 13, puis
on est encore plus mal pris parce que c'est le ministre qui doit la réaliser.
Donc, c'est sûr qu'on va l'avoir, c'est notre responsabilité de le faire. Donc, clairement, là, c'est nous qui allons
la faire, alors, qui vont la réaliser. Puis naturellement, on est venus
porter, là, des modifications par rapport... pour s'assurer qu'elle soit
toujours disponible. Donc, c'est notre engagement, là, nous, comme
responsabilité de le faire.
Alors, naturellement,
sur les autres éléments, moi, je pense qu'on a tout ce qu'il faut, mais ramenons-nous
à l'article 16 qu'on vient, par amendement, retirer. C'est à cause
que l'article 12 qu'on a adopté couvre très large sur ce que le ministre
peut exiger, là, le cas échéant.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député.
M. Gaudreault :
Et je voudrais que le ministre nous explique ça va être quoi, la mécanique
pour arriver, au final, avec la garantie
qu'on a tout ce qu'il faut pour bien fermer le puits, et qu'il n'y aura pas de
fuite, et que... Autrement dit, à
partir du... Avec l'adoption de la loi et avec les exigences du ministère, avec
les études hydrogéologiques, par exemple, tu sais, dans le concret, là,
ça va se passer comment, là? À partir du moment où la loi va être adoptée,
quelle sera la mécanique qui va nous conduire à dire : O.K., le puits x,
le puits y, la centaine de puits seront bien fermés et capés avec toutes les
garanties en matière de qualité de l'eau potable?
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
C'est sûr qu'on va travailler... parce que c'est une question... En
réalité, c'est une question qui peut être très, très précise. Il s'en ferme
déjà, des puits, au Québec, là, puis naturellement, c'est un travail qui se
fait avec le ministère de l'Environnement, là, qui a des responsabilités à cet
effet-là puis auxquelles on contribue. Puis ce qu'on vient ajouter ici, bien,
on rajoute des choses, là, comme l'étude hydrogéologique. Puis il y a déjà des
plans de fermeture qui vont être révisés, puis ça va être conjointement,
naturellement, avec le ministère de l'Environnement, mais il existe déjà des
processus de fermeture de puits, là, qui sont éprouvés, qui sont encadrés. Donc
là, j'essaie de concevoir si mon collègue pense que ce qu'on amène en plus,
plus ces encadrements-là sont insuffisants, bien, je serais curieux de savoir
sur quels aspects. J'amènerais ça a contrario.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, sur, par exemple, l'ensemble des exigences de la LQE, sur les
contaminants, sur les fuites fugitives qu'il peut y avoir d'un puits, parce
que, là, il y a beaucoup de monde qui nous écoute, qui peut avoir des puits
dans leur arrière-cour. Ils veulent s'assurer que leur eau sera de qualité.
Alors, même si le processus existe déjà, est-ce que le ministre peut nous
expliquer concrètement, là, comment ça marche pour s'assurer qu'on va bien
avoir les garanties des résultats de l'analyse hydrogéologique sur... les
étapes qui ont été bien respectées, etc.?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Alors, clairement, les études hydrogéologiques vont être non seulement exigées,
mais réalisées par le ministre, là, par la fonction. Donc, c'est clair qu'elles
vont exister et qu'elles vont être rendues disponibles. Et, ceci étant, dans le
processus, on doit s'assurer, avec la LQE, avec mon collègue de
l'Environnement, que la fermeture respecte les lois de la qualité de
l'environnement. Donc, j'essaie de voir qu'est-ce qu'on devrait ajouter sur ce
qu'on prétend vouloir faire avec la loi, une fois qu'elle serait sanctionnée,
qu'on va faire pour obtenir plus d'assurances que mon collègue a besoin.
M. Gaudreault :
...que la compagnie qui a un puits ne se verra pas dégagée de ses
responsabilités tant qu'on n'est pas sûrs d'avoir tout bien capé le puits.
• (12 h 30) •
Le Président
(M. Lemay) : Alors, M. le député de Jonquière, je dois vous
interrompre à cause de l'heure.
Alors,
je vous remercie pour votre collaboration, et, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à
12 h 31)
(Reprise à 17 h 58)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
nous reprenons nos travaux, mais, avant de poursuivre, j'aimerais avoir le
consentement pour que le député d'Hochelaga-Maisonneuve puisse prendre nos
travaux avec nous. Consentement? Merci.
Alors, lors de la
suspension, nous en étions à l'étude de l'amendement proposé par le ministre à
l'article 16 de la loi édictée de l'article 1 du projet de loi, et M.
le député de Jonquière avait la parole. M. le député de la Jonquière, vous
pouvez poursuivre.
M. Gaudreault :
Merci, M. le Président. Je vous avoue que j'ai plus la tête au budget qu'au
projet de loi n° 21, mais on va se «resetter» pour se
remettre dans l'état d'esprit du projet de loi n° 21.
En fait, oui, nous discutions sur
l'article 16, mais ça faisait suite aux différents articles 12, 13,
14, 15, 16, là, précédemment. Puis je pense que le ministre n'était pas sûr de
bien comprendre ce que je voulais avoir comme info, puis c'est correct, puis je
le comprends.
En fait, moi, ma question, elle est plus large
sur comment on... c'est quoi, le processus qui va faire en sorte qu'on va s'assurer que les puits seront bien
fermés et qu'on va avoir la bonne information? J'aimerais ça avoir la
séquence pour s'assurer que les citoyens qui sont concernés, les municipalités
et les MRC qui sont concernées vont avoir la garantie
que les puits sont bien fermés avec toutes les infos. Alors, moi, c'est ça,
c'est la mécanique qui nous conduit à ça.
Puis je vais donner un élément de plus au
ministre pour qu'il comprenne bien où je veux m'en aller avec ça. C'est que je
l'ai dit dans mes remarques préliminaires, moi, l'idéal, ce serait qu'il n'y
ait pas d'indemnisation aux entreprises pétrolières et gazières, un. Mais si
jamais on n'est pas capable de convaincre le ministre qu'il n'y ait pas
d'indemnisation, minimalement, je ne veux pas qu'il y ait d'indemnisation tant
qu'on n'a pas la garantie que les puits sont bien fermés.
Alors, c'est pour ça que j'ai besoin de savoir,
moi, quelle garantie, puis c'est pour ça que je pose la question, là, à
l'article 16. Puis si le ministre me dit : Bien, O.K., allons-y avec
pas d'indemnité sans garantie de bien... de bonne fermeture des puits, bien, on
peut peut-être... c'est peut-être là qu'il faut faire l'amendement, là, je ne
sais pas, mais je pense que le ministre comprend bien où je veux m'en aller.
Peut-être, je ne l'avais pas assez bien exprimé avant la... avant le budget,
là, quand on a siégé ce midi. Donc, voilà.
• (18 heures) •
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, effectivement, là,
probablement que c'est moi qui ai mal compris. Ce n'est pas vous qui vous étiez
mal exprimé, cher collègue
M. Gaudreault : Je me suis mal
exprimé, et vous avez mal compris, donc ça ne va pas bien.
M. Julien : Oui, c'est ça, mais on
aurait pu arriver au même point. Mais, écoutez, on a un graphique
d'acheminement ici, là, qui est assez complexe, mais qui fait tout le processus
que j'ai eu...
M. Gaudreault : Ça me fait penser à
la courbe du projet de loi n° 34.
M. Julien : Non. Bien, non, c'est...
M. Gaudreault : Est-ce qu'il va le
déposer aussi souvent?
M. Julien : Bien, non, c'est
beaucoup moins lisse, comme on peut le voir.
M. Gaudreault : Mais je ne sais pas
si le ministre peut le déposer, par exemple.
M. Julien : Non, je ne peux pas le
déposer.
M. Gaudreault : Blague à part...
M. Julien : Je vais pouvoir le
déposer quand on va être rendu plus loin dans le processus parce qu'il y a des
éléments encore qu'on n'a pas encore officialisés ensemble.
M. Gaudreault : C'est un «work in progress».
M. Julien : Non.
M. Gaudreault : Oui.
M. Julien : Il est prêt, mais il va
falloir qu'on se soit entendus parce qu'il y a des amendements éventuels aussi, donc... mais il est là, mais on a quand
même le processus qui est décrit. Premièrement, clairement, M. le
Président, là, on l'a mentionné, là, puis on l'a réitéré, il n'y aura aucune
indemnisation qui sera versée tant et aussi longtemps que la fermeture des
puits ne sera pas faite à la satisfaction à la fois du MELCC et du MERN, selon
différents critères.
Bon,
maintenant, si on veut passer à travers le processus qui nous amène jusque-là,
là, tu sais, il y a la révocation de la licence à l'article 7, le
lancement de l'appel d'offres par le ministre pour la réalisation des études
hydrologiques indépendantes en collaboration
avec le MELCC, l'article 13, la réalisation des études hydrogéologiques,
encore l'article 13, la transmission des résultats de l'étude au
MRN et au MELCC, l'inspection préfermeture à la fois du MELCC et du MERN du...
alors, c'est un processus administratif qui doit être fait, la transmission au
ministre des renseignements et documents requis pour la fermeture définitive.
Après ça, il y a une mise à jour du plan de fermeture approuvé par le MELCC et
le MERN. Donc, c'est toujours dans le plan, qui doit, entre autres, comporter
les études hydrologiques, l'état des puits, les
observations d'inspection, les aspects légaux et réglementaires, l'analyse du
plan par le MERN, pour voir s'il y a la présence de fuites, de contamination,
c'est quoi, l'ordre des travaux de fermeture, s'il y a un respect légal et
réglementaire, puis est-ce que ça va assurer la restauration des sites selon...
Le plan va permettre d'y arriver, donc, le plan devrait répondre à tout ça.
Après ça, sans rentrer dans tout le détail, il y
a la réalisation des travaux puis, a posteriori de la réalisation des travaux,
il y a encore la validation par le MELCC et la validation par le MERN, pour
dire que ces travaux-là qui étaient au plan ont été réalisés conformément et
que le puits est correctement fermé. Une fois, là, qu'on a à la fois les
autorisations du plan a priori des travaux, la réalisation des travaux et
l'autorisation des travaux par le MELCC puis le MERN, là, on pourra commencer à
parler d'indemnisations.
M. Gaudreault : O.K.
On a progressé beaucoup, M. le Président. Le ministre nous a dit clairement
qu'il n'y aura pas d'indemnité tant que les puits ne seront pas fermés à
la satisfaction du... des instances, que ce soit le MELCC ou le MERN. Mais vous
comprenez que «à la satisfaction», c'est quand même une donnée importante.
Alors, comment on peut s'assurer que c'est «à la
satisfaction» et qu'on soit capables, du côté des municipalités, des MRC, des
citoyens concernés aussi, de faire ce suivi en temps réel? Parce que la
satisfaction... «à la satisfaction» du gouvernement, c'est une chose, mais il
faut s'assurer que le gouvernement n'ait pas... ne dispose pas d'informations
qu'il pense que ça pourrait être à sa satisfaction, mais que ça ne l'est... ce
n'est pas réellement fermé ou ce n'est pas réellement avec les garanties
nécessaires.
Alors,
quelles informations qui seront rendues disponibles au fur et à mesure que ces
critères-là seront rencontrés? Tout ce que vient de nous dire le
ministre comme liste, là, quelle information sera disponible au fur et à
mesure?
Le Président (M. Lemay) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Alors, toutes les
informations pertinentes, dans l'ensemble du processus, ont un caractère
public. Et je pense que c'est prévu, comme on me disait, à l'article... je
pensais, à 61, mais 63. Donc, c'est à caractère public, ces informations-là, à
tous égards.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le
député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Merci de l'accueil. Je suis tout nouveau, tout frais dans cette
commission. Je voulais bien comprendre l'article qui est devant nous en ce
moment, là, l'article 16, qui... Si j'ai bien compris, on vise à le biffer, potentiellement, sauf que là, il
y avait quelque chose qui faisait référence, dans l'article 16, à la
recherche, à toute recherche ou à toute étude supplémentaire. Alors, ce que
j'ai compris, c'est que, si on biffait le 16, on ne retrouve pas ailleurs, dans
le projet de loi, cette référence à toute recherche ou étude supplémentaire.
Est-ce que j'ai bien compris, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : ...on a eu des
discussions avec votre collègue à cet effet-là. C'est sûr qu'on... C'était à
l'intérieur de l'article 12, puis vous le mentionnez, en fin de compte...
puis c'est la discussion qu'on a eue, puis naturellement, avec les avis des
juristes également, là, quand on parle du troisième alinéa, à
l'article 12, «tout renseignement, tout document ou tout échantillon que
le ministre juge nécessaires pour l'application de la présente loi».
Alors, les études supplémentaires, ce serait
dans... j'ai besoin d'une étude supplémentaire pour ça. Ça s'appelle un
renseignement. J'exige un renseignement. S'ils ont déjà l'étude, ils me la
fournissent. S'ils ne l'ont pas, ils doivent me
fournir le renseignement. Donc, le troisième alinéa, ici, couvre... Le ministre
peut tout demander à être produit, pour être satisfait. Alors, clairement, le 16 était non seulement de la
redondance, mais pouvait même amener une interprétation différenciée du
12, qui couvre tous ces aspects-là. Donc, il n'était non seulement pas nécessaire,
mais, selon les juristes, même, pourrait prêter à interprétation.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député.
M. Leduc : Oui. Donc là, ce que
je comprends, c'est que, vous, vous l'avez mis dans votre projet de loi
initial, mais, suite à une relecture, en quelque sorte, vous arrivez à la
conclusion qu'il est une redondance.
M. Julien : Oui.
M. Leduc : Mais donc quel était
l'objectif initial, alors, du 16?
M. Julien : Alors, je ne
saurais présumer de l'objectif initial du 16.
M. Leduc :
Du législateur, qui est vous.
M. Julien :
Mais non, mais je veux dire... c'est-à-dire que, pour moi, quand je le lis,
il fait sens, mais on me dit : Oui, mais il n'est pas nécessaire, parce
que tout ce qu'on peut... est concordant avec «tout renseignement».
M. Leduc :
Est-ce que... Là, je comprends que, là, ce sera écrit dans les
procès-verbaux, dans les fameuses minutes de nos échanges, là, par rapport
au... à la suite des choses, donc ça pourra être interprété, dans le futur, que
«tout renseignement» inclut toute recherche ou toute étude supplémentaire. Mais
il faut quand même reconnaître qu'un renseignement, dans son sens commun, c'est
quelque chose qui existe déjà. On a un renseignement puis on le donne. Donc,
l'absence de renseignement qui pourrait être comblée par une étude, par
exemple, moi, en tout cas, je ne l'entends pas spontanément comme ça. Est-ce
que ce ne serait pas prudent de rouvrir le 12 puis de, simplement, rajouter,
suite à... dans cette idée, dans le deuxième alinéa ou, bref, d'une façon que
les juristes le jugeront nécessaire, «toute recherche ou toute étude
supplémentaire»?
M. Julien : ...encore là, on a eu ces discussions-là. Alors, «tout renseignement,
tout document ou tout échantillon», est-ce qu'on ne devrait pas aussi
ajouter aussi «toute analyse»? Alors, à la fin, là, ces trois termes-là sont
larges et incluent tout ça. Mais si on veut
dresser une liste exhaustive de synonymes apparentant à : peut-être que le
renseignement, c'est une étude, ou une demi-étude, ou un examen, ou une
analyse... «Tout renseignement», pour moi, c'est... on passe la gratte très
large, et c'est l'interprétation qu'en ont les juristes. Je n'en suis pas. Je crois
que vous l'êtes, vous, mais... puis je ne sais pas si vous voulez ajouter
quelque chose? Est-ce qu'on peut demander l'autorisation?
Le Président
(M. Lemay) : Certainement. Est-ce qu'il y a consentement? Donc,
puisque c'est votre première intervention, simplement vous nommer ainsi que
votre titre, et, après ça, vous pouvez y aller avec l'explication.
• (18 h 10) •
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bonjour. Gabriel Tremblay-Parent, je suis juriste pour le
ministère de la Justice du Québec.
En fait, là, on
retrouve, là, même ailleurs dans la loi, notamment à l'article 38, là, la
notion de la possibilité d'exiger des renseignements ou des documents. On
retrouve également cette expression-là ailleurs dans le corpus législatif et puis... vraiment, la notion de
renseignements et documents. Parce que M. le ministre parlait de
renseignements, mais quand on parle d'une
étude, ça peut être... on peut la qualifier de document, là, clairement, là, un
document numérique ou document
papier, peu importe. Ça inclut la réalisation. Et puis donc c'était important,
là, en évitant d'ajouter, là, des... une énumération, quelque chose
comme ça, de venir limiter la portée du ministre, à titre d'exemple, pour
d'autres fins, là.
Prenons, par exemple,
la réalisation d'études hydrogéologiques. Bien, il faut s'assurer que le
ministre puisse obtenir tous les éléments
dont il a besoin pour ça, que ce... de ne pas se limiter uniquement, là, à
l'approbation du plan de fermeture. Donc, en reprenant les termes qui
sont employés ailleurs, là, dans le corpus législatif, là, on s'assure d'avoir toute la portée suffisante, là, pour obtenir ce
qu'il faut pour l'application de la loi, et de ne pas amener des interprétations, là, dans des situations
particulières, qui viendraient limiter, là, les pouvoirs d'exiger des
renseignements et documents.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Ce que je comprends, c'est que, si d'aventure, on gardait le 16, avec les
mots supplémentaires «toute recherche et toute étude supplémentaire», c'est là
qu'on ouvrirait la porte à une interprétation distincte des autres articles qui
ne mentionnent pas ces mots supplémentaires là?
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : En fait, d'une part, ça aurait cet effet-là. Et puis, si
on venait également le préciser à 12, comme l'indiquait le ministre, bien, il y
a un risque qu'on interprète que des analyses ou d'autres éléments qui ne
seraient pas dans l'énumération ne seraient pas visés par la notion de
renseignements et de documents. Et ça pourrait avoir le même effet pour les
autres dispositions, notamment 38 ou les articles concernant, là, les
inspections, à 46 et suivants, là, d'avoir également pour effet de restreindre
ces dispositions-là, évidemment, ce qui n'est pas souhaité, là.
M. Leduc :
Mais pourtant, quand on a un terme large, si on rajoute d'autres détails...
À moins qu'on le précise que c'est, nécessairement, que ces détails-là qui
doivent être compris dans le terme large. Le terme large demeure large, même si
on y rajoute du «notamment», par exemple. Là, je ne veux pas partir un débat de
juristes, mais est-ce que j'ai tort de penser ça?
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Il y a un principe d'interprétation, là, qui veut que,
quand on indique un «notamment» et puis qu'une liste... qu'il faut quand même
que le «notamment» soit interprété en fonction... de façon cohérente avec la
liste qui est mentionnée, là. Donc, il y a quand même un effet, là,
significatif, là, sur l'interprétation d'une disposition, là, dans la mesure où
il y a eu une énumération.
Le Président (M.
Lemay) : M. le député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien,
écoutez, on va s'en tenir à ça, merci pour les
explications. Peut-être, en conclusion, je reviendrais à M. le ministre. Donc,
je veux peut-être remettre la ceinture avec les bretelles, comme on le dit
souvent. Pour vous, c'est parfaitement clair qu'à
l'article 12 le sens de «tout renseignement» inclut ce qui était l'esprit
de 16, c'est-à-dire également des recherches ou des études supplémentaires?
M. Julien : Pour
moi, M. le Président, c'est parfaitement clair. Et non seulement ça, si le 16
n'avait pas existé, mon collègue ne m'aurait jamais posé la question.
M. Leduc : Alors
là, vous présumez de mes intentions, M. le ministre. Il ne faut pas faire ça
dans cette enceinte.
M. Julien : Non,
mais, je veux dire, on ne serait pas venus à la conclusion : Est-ce que
ces renseignements-là comprennent des études supplémentaires? Donc,
effectivement, le fait qu'on le retire, parce qu'il y a une cohérence
juridique, amène un questionnement, mais, à terme, s'il n'avait pas existé, on
n'aurait pas eu ces questionnements-là. C'est ce que je conçois.
M. Leduc : Potentiellement, mais, vous savez, notre travail à
nous, c'est de débusquer l'intention du législateur, n'est-ce pas? Vous en parlerez à votre collègue le
ministre du Travail, je l'ai fait travailler beaucoup en ce sens. Ça va être
tout...
M. Julien : Puis
il vous apprécie grandement.
Le Président (M.
Lemay) : Excellent. Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention
sur cet amendement, je serais prêt à le mettre aux voix. Donc, est-ce que
l'amendement à l'article 16 est adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Par conséquent, l'article 16 est retiré. M. le
ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 17.
M. Julien : Parfait.
Donc, article 17 :
«Le ministre notifie
au titulaire d'une licence révoquée visé par l'obligation prévue à
l'article 10 un avis de fermeture définitive de puits, avant la plus
tardive des dates suivantes :
«1° le
120e jour suivant la réception par le ministre des éléments transmis en
vertu des articles 11 et 12;
«2° le
120e jour suivant la transmission par le ministre des résultats de l'étude
hydrogéologique prévue à l'article 13 au ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs;
«3° le
90e jour suivant l'approbation, en vertu de l'article 15, du plan de
fermeture définitive de puits et de restauration de sites révisé, le cas
échéant.»
Alors, cet article,
M. le Président, prévoit le moment où le ministre notifie au titulaire d'une
licence révoquée l'avis de fermeture définitive de puits. Cet avis constitue
l'indication que les travaux de fermeture définitive de puits et de
restauration de sites prévus au plan doivent débuter. En effet, les délais
maximaux pour la réalisation des travaux prévus à l'article 20 de la
présente loi court à compter de cette notification.
Les délais prévus
pour la notification de cet avis sont établis de manière à permettre au
ministre de s'assurer que les travaux de fermeture définitive de puits et de
restauration de sites prévus au plan permettent d'assurer la sécurité des
personnes et des biens et la protection de l'environnement. Ceux-ci donnent au
ministre le temps requis afin de procéder à l'étude hydrogéologique, le cas
échéant, et de recueillir les autres renseignements qu'il juge nécessaires.
S'il le juge
opportun, le ministre pourrait exiger la révision du plan de fermeture
définitive de puits et de restauration de sites avant de notifier l'avis de
fermeture définitive.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 17 de la loi édicté par l'article 1 du projet de loi? M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, bon, là, j'aimerais ça que le ministre nous explique
comme il faut, parce que, si je lis la... évidemment, je suis sur
l'article 17, là, mais, si je lis... je prends un petit peu d'avance puis
je lis l'article 18 : Le titulaire... à 18, on dit que le titulaire
de la licence révoquée peut commencer les travaux lorsqu'il a reçu la
notification de l'avis de fermeture. Bon, et là, à l'article 17, on
prévoit la notification de l'avis de fermeture. Ça veut dire que le titulaire
du permis reçoit un avis de fermeture définitive du puits, puis, après ça, il
commence les travaux de fermeture, en vertu de 18? Je veux juste comprendre la
nuance, là, la mécanique. Parce que là, on dit qu'à 18 il peut commencer les
travaux prévus par le plan de fermeture une fois qu'il a reçu l'avis de...
qu'il a reçu la notification de l'avis de fermeture de puits, mais là, à 17,
c'est l'avis de notification.
Je veux juste...
C'est peut-être moi qui comprends mal, là, mais c'est important, cette
mécanique-là, parce qu'on dit : On ne veut pas d'indemnités tant qu'on n'a
pas la garantie que les puits sont fermés. Mais là, si on dit au titulaire du
permis : Vous allez... Votre puits doit fermer, là, il part la mécanique
pour le fermer, et la garantie qu'il est fermé arrive quand là-dedans, là? Je
veux... Je suis peut-être trop encore crocheté sur le budget, là, qu'on a eu
tantôt, mais je veux replacer mes affaires, là. Comment on doit comprendre ça,
là, cette procédure d'avis là, là?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : Oui, parfait, puis, si vous permettez, après ça, je céderai
la parole à nos juristes. Mais ici, on a des termes... parce que, même quand je
lis le commentaire et que je bloque sur le terme, c'est parce qu'on l'intitule
là... dans le commentaire, je pense qu'on l'appelle «avis de fermeture»... ne
bougez pas, où je l'ai vu... «avis de fermeture du puits». Et on le voit dans
l'article 18, là, il a reçu la notification de l'avis de fermeture
définitive du puits par le ministre, et ça, cette notification-là, c'est comme
la notification que le plan qui a été soumis est adéquat et que tu as... c'est
un avis qui dit : Tu peux procéder à la fermeture, et non pas dire :
La fermeture est complétée.
M.
Gaudreault : O.K. Ça, ça va arriver plus tard.
M. Julien : C'est ça. Alors, ici, au 17, on se donne des
délais, dépendant de l'état de la situation, parce que, dans certains cas de figure, le ministre doit obtenir
une étude hydrogéologique, dans d'autres cas de figure, elle est déjà
réalisée, post-2014, de mémoire. Donc, on a différents cas de figure où on
dit... bien, le chrono se met à tourner, puis, au terme de ce chrono-là, en réalité, bien, les dates les plus tardives sont
celles-là, et c'est celles-là qui permettent de donner cette notification, qu'on qualifie d'avis de fermeture
définitive de puits, mais qui, en soi, est... Tu as rempli tes exigences
pour que ton plan, qui est accepté par le
MERN, MELCC... est adéquat pour que tu puisses procéder aux travaux de
fermeture du puits.
• (18 h 20) •
M.
Gaudreault : O.K. Admettons... Prenons un scénario, là, une hypothèse.
J'ai un puits, O.K., c'est vraiment une hypothèse folle, là. J'ai un puits. La
loi n° 21 est adoptée. Un puits... J'ai un puits
de gaz. Bon, je suis un détenteur de permis, de licence. Là, il faut que je
ferme mon puits. En vertu de l'adoption de la loi, je dépose un plan au
ministère pour dire voici comment je vais le fermer, en fonction des
critères et des demandes que le ministère m'a faites, et là vous... le
ministère doit me dire : Votre plan est bon, partez les travaux. Et là, en
vertu de 18, je pars les travaux, une fois que le ministère m'a dit :
Votre plan, M. Gaudreault, est bon, vous avez bien répondu à nos demandes,
fermez-le maintenant, fermez-la maintenant. Donc là, il part la machine pour
fermer son puits. Est-ce que je comprends bien la mécanique ou est-ce que je la
comprends mal?
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. M. le ministre.
M.
Gaudreault : Je la comprends très bien, c'est ça?
M. Julien : ...j'essaie juste de voir... Si tout est fourni,
on a un délai, mettons, de 120 jours, là, qui est qui optimal, mais si pas tout est fourni, on doit les obtenir.
Donc, ces délais-là sont ceux qui nous permettent de venir valider, puis
on veut les... Tu sais, l'objectif, moi,
quand je parle avec mes équipes, M. le Président, c'est... je n'ai pas le goût
de repousser aux calendes grecques la réalisation des travaux de
fermeture de puits. Alors, j'essaie de voir, dépendant les exigences qui sont à
combler, qui sont à l'article 11, l'article 12, et... les études
hydrogéologiques... de contraindre le plus possible le chrono. Puis, après ça,
des fois, j'ai du chrono à l'intérieur du ministère, parce qu'il y a des
analyses là. Ça aussi, je veux être sûr qu'il ne parte pas en vrille.
Parce que l'objectif
qu'on a, de manière commune, une fois... si le projet de loi est adopté, c'est
que les puits soient réhabilités à la satisfaction du MELCC et du MERN. Donc,
les éléments qu'on a ici, c'est les délais qui courent, dépendant des
situations, pour obtenir l'avis de fermeture définitive du puits, c'est-à-dire
l'autorisation de dire : Vous pouvez y aller, vous avez rempli vos
exigences qui étaient nécessaires pour qu'on dise que votre plan... Quand on
est dans le processus ici, là, avant de commencer les travaux, là, il faut
avoir des avis favorables du MELCC et du MERN sur le plan, voici les délais
pour dire : O.K., maintenant, ce que tu nous as présenté est complet, est
suffisant, selon les exigences des différents articles, réalise qu'est-ce que
tu nous as présenté.
M.
Gaudreault : O.K. Mais il n'est toujours pas fermé, le puits, là.
M. Julien : Non.
M.
Gaudreault : C'est le plan pour le fermer.
M. Julien : Oui.
M.
Gaudreault : Exact. Et ça veut dire que là, même si le plan pour le
fermer est autorisé, en vertu des articles qu'on est en train d'étudier, il n'y
a toujours pas d'indemnité qui est versée.
M. Julien : Il n'y aura aucune indemnité de versée. Puis
pourtant, j'ai dû dire ça 20 fois, parce que j'y tiens beaucoup...
M.
Gaudreault : Ceinture et bretelles.
M. Julien : ...il
n'y aura aucune indemnisation de versée tant et aussi longtemps que le MELCC et
le MERN n'auront pas certifié, autorisé, validé... le puits est fermé
adéquatement.
M.
Gaudreault : Parfait, parfait, parfait. Autre question avant de
laisser la parole à d'autres : Les délais, là, 120e jour, 120e jour, 90e
jour, c'est des délais qui existent déjà en vertu des lois? Pourquoi on a mis
120? Pourquoi pas 90, 90, 60, mettons, ou 30, 30, 15?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Bien, je laisserai la
parole après, peut-être, aux gens, plus, de l'administration, mais moi, ce que
j'ai demandé avec eux, c'est : Contraignons le plus possible sans,
toutefois, rendre la chose irréaliste. Et je pense que ces délais-là ont été bâtis, justement, sur quelque chose d'adéquat,
mais que la personne a intérêt à travailler pour y arriver, avec, en fin
de compte, des mesures comparables.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
que...
M. Julien : On me dit que c'est
vraiment ça.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Mais quand on
dit «en vertu de choses comparables», comparables à quoi, par exemple? Est-ce
qu'on a des idées, là, d'autres lois qui ont un peu des délais comparables,
justement, là, à... Est-ce que c'est dans le domaine minier? Est-ce que c'est
dans le domaine, je ne sais pas, moi, agricole? Quand on dit que c'est
comparable, c'est qu'on doit avoir des comparables.
M. Julien : Mais c'est-à-dire que...
Juste, par exemple, le deuxième alinéa, le deuxième «bullet»... le deuxième picot, «le 120e jour suivant la transmission par
le ministre des résultats de l'étude hydrogéologique prévue à l'article
13 au ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs»... Donc là, tu sais, j'ai une étude
hydrogéologique qui est en train de
cheminer, puis qui est en train d'être validée, puis qui est en train...
s'assurer que c'est adéquat. Bien, on calcule, en réalité, que, de
manière raisonnable, ça prend quatre mois. Donc, les délais sont là pour être
quand même... On souhaite qu'ils soient respectés, donc, pour être... pour ne
pas être contraignants, faisant en sorte qu'ils ne soient pas respectés, mais
certainement pas pour permettre de tirer au flanc.
Le
Président (M. Lemay) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 17? M. le député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que c'était
terminé, oui? O.K. Je voulais juste bien saisir ce que le ministre entend plus,
dans les commentaires, quand il dit «s'il le juge opportun», à la dernière
phrase, là. «S'il le juge opportun, le ministre pourrait exiger la révision du
plan de fermeture définitive», etc., sur quoi on se base pour dire «s'il le
juge opportun»? C'est quoi? Il y a-tu des critères? Est-ce qu'il y a des...
Est-ce que c'est le pif?
M. Julien : Excusez-moi, là, à
quelle...
M. Leduc : Dans les commentaires de
l'article 17, à la toute fin, la dernière phrase, ça commence par : «S'il
le juge opportun, le ministre pourrait exiger la révision du plan de fermeture
définitive de puits et de restauration de site avant de notifier l'avis de
fermeture définitive.». «S'il le juge opportun», c'est... sur quoi on se base
pour dire «s'il le juge opportun»?
M.
Julien : Bien, encore là, vous comprendrez bien qu'ici
c'est la fonction ministérielle, dans les responsabilités, là. Mais on
pourrait demander une révision, en réalité, du plan de fermeture avant de
notifier la fermeture définitive, c'est-à-dire qu'on peut toujours le
réanalyser et le réapprouver.
M. Leduc : Parce qu'on le juge
insuffisant, parce qu'on...
M. Julien : Bien, encore là, ce ne
serait pas le jugement personnel du ministre.
M. Leduc : Bien, c'est ça que
j'essaie de comprendre, là.
M. Julien : Ce serait le jugement,
en fin de compte, de l'équipe de l'administratif. Peut-être, M. le juriste, si
vous permettez?
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
M. Tremblay-Parent, la parole est à vous.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je pense qu'on peut notamment avoir en tête, là... je ne peux pas dire les
volets techniques, là, d'ingénierie, là, mais, tu sais, déjà, à la loi, là, à
l'article 5, on dit que les activités, là, doivent permettre, tu sais,
d'assurer la sécurité des personnes, des biens et la protection de
l'environnement. Donc, tu sais, c'est vraiment de s'assurer que les objectifs
de la loi, là, vont être atteints par le plan, donc la protection de
l'environnement, des eaux souterraines, la sécurité des personnes, etc.
M. Julien : Si vous permettez, parce
que, oui, je me souviens qu'on avait eu cette discussion-là... puis, à titre
d'exemple aussi, si le plan de fermeture avait été, de mémoire, autorisé...
parce qu'il y a des plans de fermeture qui existent déjà.
Là, on exige, à titre d'exemple, des études hydrogéologiques à tous les cas de
figure, puisque, avant 2014, il n'y en avait pas. Alors là, on fait une étude
hydrogéologique, on obtient des résultats qui pourraient faire en sorte que le
plan de fermeture que j'ai en main a... nécessiterait, justement, des avis
de... des avis supplémentaires, parce que j'ai une nouvelle donnée de l'étude
hydrogéologique qui ne sont pas conséquents avec le plan de fermeture qui, lui,
avait été bâti sans ces données-là. Donc, ça me permet de retourner à
l'intérieur du plan de fermeture pour s'assurer que celui-là est conforme et
conséquent avec les dernières analyses qui ont été effectuées.
M. Leduc : C'est un peu, en
d'autres mots, la marge de manoeuvre interprétative, discrétionnaire du ministre
qu'on est en train de définir ici, qui n'est pas absolue, bien sûr, parce que,
s'il disait : Toi, je ne t'aime pas la face puis je trouve opportun de
réviser ton projet, là, il s'exposerait potentiellement à une plainte ou une
poursuite. Mais il pourrait y avoir, donc, une série de critères, notamment à
l'article 5, si j'ai bien compris, sur lesquels se baserait le ministre
pour dire : En effet, là, je juge opportun, selon x, y critère...
M. Julien : Bien, c'est ça,
tous les documents vont être publics, ça, c'est vrai, mais on a une double
analyse, là. Tu sais, c'est le MERN puis,
après ça, c'est le MELCC. Donc, je ne le vois pas comme un discrétionnaire,
c'est-à-dire qu'on a de la nouvelle
information qui fait en sorte que, potentiellement, puisque les exigences...
L'étude hydrogéologique est le bon exemple. Elle n'était pas exigée dans
tous les cas de figure. Là, on va l'exiger. Mais on avait déjà des plans de
fermeture déposés au dossier qui, eux, n'étaient pas nécessairement... ne
prenaient pas en considération tous les éléments potentiels qui sortiraient
dans l'étude hydrogéologique. Puis là il y a quelqu'un qui regarde ça, puis
nous autres, on a intérêt, en fin de compte, à ce que l'ensemble de l'avis de
fermeture soit complet, cohérent et nous protège de tous les risques des
articles, aussi, précédents.
Donc, on va peut-être faire, justement, une
révision du plan de fermeture, mais lui aussi, il va falloir qu'il soit adopté
aussi par le MELCC. Donc, on a un «check and balance». Mais l'intérêt commun,
en réalité, c'est que le plan de fermeture, avant de dire à quelqu'un : Va
faire le travail, il faut que, définitivement, à la fois le MERN et le MELCC
soient confortables. Donc, je ne vois pas comment... Je ne le vois pas comme
une discrétion, parce qu'une discrétion ce serait sur une base...
• (18 h 30) •
M. Leduc : Arbitraire ou...
M. Julien : ...sur une base non
appuyée ou... en tout cas, ou... Puis, après ça, c'est que ce serait quoi,
l'objectif? On veut que les puits soient
fermés définitivement, le plus rapidement possible, mais de la manière
adéquate. Puis il y a le MELCC et le MERN qui vont dire :
Maintenant, tu as un bon plan, tu peux l'appliquer. Puis nous autres, on ne
donne pas l'indemnisation tant qu'il n'est pas appliqué. Donc, je ne vois
pas... parce que, pour moi, une discrétionnaire, ça veut dire, comme tu
dis : Je t'aime la face, je ne t'aime pas la face. Je ne suis pas capable
de le saisir dans un cas de figure comme celui-là.
M. Leduc : Puis discrétionnaire,
on n'a pas à le justifier, ce qui n'est pas le cas ici.
M. Julien : Ce n'est pas le cas
ici.
M. Leduc : Donc,
c'est un peu plus des éléments nouveaux, finalement, qui viennent jouer dans
l'analyse, qui disent : Ah! ça, on ne l'avait pas vu, on révise
l'analyse.
M. Julien : Exactement.
M. Leduc : Parfait. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 17, je serais prêt
à le mettre aux voix... M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à
vous.
M. Polo : Oui, j'ai juste
une... Permettez, M. le ministre, juste pour bien comprendre, toujours en lien
avec les délais. Donc, on parle de quatre mois de délais administratifs, plus
ou moins six à huit mois pour compléter les travaux de fermeture. C'est bien
ça, fermeture de... à la satisfaction du gouvernement, là? On parle...
M. Julien : Bien, écoutez, je
ne sais pas où on a la donnée, mais moi, j'avais plus 48 mois en tête.
Des voix : ...
M. Julien : 12 à 36... sur
toute la durée.
M. Polo : O.K. Donc, 12 à 36
sur toute la durée, là. Incluant les quatre mois de délais administratifs, là?
M. Julien : Non, puis ça, c'est
à l'article 20, là, qu'on mentionne ça, là. Mais il y a des délais, là, de
12 à 36 mois pour les travaux de réalisation de fermeture.
M. Polo : Ah!
parfait. Donc, non, je vois ici... parce que, dans les commentaires,
effectivement, on fait référence à l'article 20. Ça fait que ce
serait peut-être plus approprié que je revienne à l'article 20, à ce
moment-là. Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Donc, puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention, je suis prêt à mettre l'article 17 de la loi édictée par
l'article 1 aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. M. le ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 18.
M. Julien :
Je vais avoir un amendement sur le 18.
Le Président
(M. Lemay) : Oui, très bien. Donc, l'amendement, pour les membres
de la commission, se trouve sur le site de Greffier, et on va l'afficher sur
l'écran. Mais d'abord, je vous invite à faire la lecture de l'article 18.
M. Julien :
Parfait. «18. Le titulaire de la licence révoquée peut commencer les
travaux prévus par le plan de fermeture définitive de puits et de restauration
de site lorsque les conditions suivantes sont réunies :
«1° il a reçu la
notification de l'avis de fermeture définitive de puits par le ministre;
«2° il a avisé
le ministre, au moins sept jours avant le début des travaux, de la date de
début de ces travaux.»
Cet article précise
les conditions pour la réalisation des travaux prévus au plan de fermeture
définitive de puits et de restauration du site.
L'avis de la date de
début des travaux permettrait notamment au ministre, s'il y a lieu, de prévoir
la présence d'un inspecteur afin de vérifier la conformité de ce qui est
réalisé par le titulaire de la licence révoquée.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre.
Quelques instants, donc, nous allons suspendre pour s'assurer que les
membres de la commission puissent en prendre connaissance. Suspension.
(Suspension de la séance à
18 h 34)
(Reprise à 18 h 36)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux. Nous avons un amendement
distribué à l'article 18. M. le ministre, je vous invite d'en faire la
lecture.
M. Julien : Oui.
Merci, M. le Président. À l'article 18 de la Loi mettant fin à la
recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi :
1° insérer,
après le paragraphe 1°, le suivant...
(Interruption)
M. Julien :
Et c'est là que le son du criquet est arrivé.
Une voix :
C'est superintéressant quand même.
M. Julien : Bien
oui, bien, c'est... C'est ton réveille-matin? O.K., on reprend, excusez.
Le Président (M.
Lemay) : Donc, vous étiez à «insérer, après le paragraphe 1°, le
suivant».
M. Julien : Oui :
«1.1° il a avisé par écrit, au moins 30 jours avant le début des
travaux, le propriétaire ou le locataire, la municipalité locale et la
municipalité régionale de comté, selon le cas, lorsque le site visé se trouve
en tout ou en partie sur une terre privée ou louée par l'État ou sur le
territoire d'une municipalité locale;»;
2° insérer, dans
le deuxième paragraphe et après «avisé», «par écrit».
Alors, cet amendement
vise à s'assurer que les propriétaires de terres privées, les locataires de
terres louées par l'État et les organismes municipaux sont informés par écrit
des travaux de fermeture définitive de puits et de restauration de site à venir
sur lesdites terres privées ou louées par l'État ou sur le territoire d'une
municipalité locale.
Cet amendement vise
également à préciser que l'avis du début des travaux donné au ministre par le
titulaire d'une licence révoquée doit être par écrit, pour éviter toute
confusion.
Le Président (M.
Lemay) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est peut-être moi qui
est naïf, mais ce n'était pas quelque chose qui était... qui va... qui n'allait
pas de soi, qui n'était pas déjà prévu, le fait de notifier par écrit que ce genre
de travaux là s'en vienne?
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Bien,
ce n'était pas prévu, puis on veut éviter... puis il n'y avait pas de
notification obligatoire aux locataires ou aux propriétaires.
M. Leduc : O.K.
Je suis juste surpris que ce n'était pas comme la pratique standard.
M. Julien : Sur
la fermeture des puits, habituellement, je conçois que ce n'était pas la
pratique. Alors, c'était... On ne l'avait pas... tout simplement pas amené ici?
M. Leduc : Donc,
un oubli lors de la rédaction initiale. Je comprends.
M. Julien : C'est
ce qu'on me dit.
M. Leduc : Tant
mieux. Est-ce que ça répond à un groupe en particulier qui nous avait déposé
des mémoires? Je pense entre autres peut-être aux municipalités ou...
M. Julien : Oui.
C'est la Fédération québécoise des municipalités.
M. Leduc : O.K.
Bon, on les salue.
M. Julien : Oui,
puis je les ai saluées tout à l'heure.
M. Leduc : Aussi.
Bon, parfait.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet
amendement? M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, c'est effectivement très important, c'est une
revendication importante des municipalités, là, de se retrouver informées. Ça a
l'air absurde que ça ne soit pas fait déjà. Alors, le propriétaire aussi, le
locataire, la municipalité locale, la MRC, lorsque le site visé se trouve en
tout ou en partie sur une terre privée ou louée par l'État ou sur le territoire
d'une municipalité. Je pense qu'on couvre large, et que ce soit par écrit... au
moins les municipalités seront informées, alors... Non, ça va, M. le Président,
je n'ai pas d'autre chose à dire.
• (18 h 40) •
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Au
delà de l'information, là, de recevoir l'information, c'est quoi, la suite pour
une municipalité? Là, ils le savent, là, tant mieux. Ils sont impliqués, ils
peuvent superviser... Est-ce qu'ils ont d'autres rôles à jouer, à part d'être
informés?
M. Julien :
Bien, petite notification, je pense que, dans la loi précédente, c'était
45 jours, là, on a ramené à 30 jours. Mais naturellement, la
surveillance et le respect des travaux appartiennent au MERN, essentiellement,
là.
Des voix :
...
M. Julien :
Comité de suivi? Oui, il y a un comité de suivi de citoyens, mais, si vous
permettez, parce que le rôle du comité de suivi, si vous permettez, il est
quand même limité... mais il est là pour s'assurer que l'information est
disponible.
Le Président (M.
Lemay) : ...dans le fond, je comprends que M. Tremblay-Parent
veut rajouter quelque chose, c'est ça? Allez-y.
M. Julien : Oui,
par rapport à la formation et le rôle du comité de suivi de citoyens.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, comment ça se traduit, là, en pratique, là, ça, je
ne peux pas vraiment expliquer sur le plan, tu sais, c'est... ça va au-delà de
mon expertise juridique, mais effectivement, là, ce qui est prévu pour le
comité de suivi à l'article 28, là, de la Loi sur les hydrocarbures est
reproduit, là, dans une mesure transitoire, là, du projet de loi. Donc, ce sera
un moyen, là, de... quand même, de tenir informer, là, de l'avancement des
travaux, de ce qui est prévu dans le plan. Il faut avoir en tête que, dans la
plupart des cas, les plans de fermeture ont déjà été approuvés, et diffusés,
là, et connus par le comité de suivi, là. Donc, ça va être souvent juste de
mettre en oeuvre ce qui est déjà prévu pour la fermeture, fermeture qui est
devancée, là, par le projet de loi.
M. Leduc : Puis merci beaucoup, et
puis... Donc, le comité de citoyens, il relève de la municipalité ou la municipalité... pas le chaperonne, mais
l'accompagne? Tu sais, je comprends qu'il y a un comité de citoyens, mais est-ce
qu'il... C'est quoi,
le rôle de la municipalité? Dans le fond, ma question, c'est qu'on le notifie,
la municipalité ou la MRC, tant mieux, c'est une bonne chose, puis,
après ça, est-ce que ça se... est-ce que ça cesse, là, le rôle de la
municipalité?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Le comité de suivi
est... C'est la responsabilité du titulaire, en fin de compte, de s'assurer de
sa mise en place. Maintenant, bon, c'est sûr que l'article ici ne parle pas du
comité de suivi, mais, si vous le souhaitez, on
vous fournira de la documentation sur qu'est-ce que fait le comité de suivi.
Mais essentiellement, ils ont l'information, ils reçoivent de
l'information. Mais ici, clairement, quand on veut aviser le ministre, c'est
pour s'assurer que le ministre, il a la responsabilité d'inspecter et de
vérifier l'application du plan approuvé... soit en mesure, justement, le cas
échéant, d'avoir un inspecteur sur la conformité, qui est le rôle du ministère.
M. Leduc : «Titulaire», vous dites
donc l'entreprise là, ici? Oui, c'est ça.
M. Julien : Oui, le titulaire du
droit.
M. Leduc : D'accord. Du claim. Oui,
c'est ça, le mot anglais est sorti, on l'a rattrapé tout de suite. Je ne veux
pas m'éterniser, peut-être une dernière question pour bien comprendre.
Donc, ma question, c'est : Au-delà de la
notification, quel rôle occupe ou... il n'y en a peut-être pas, en fait, là, la
municipalité dans cette aventure-là? Là, vous me faites référence à un comité
de citoyens. On imagine peut-être que la municipalité peut aider à trouver
lesdits citoyens. Mais ce comité-là, il est plutôt géré à travers le titulaire,
donc l'entreprise. Est-ce que finalement... je réponds moi-même à ma question.
Est-ce qu'il n'y a pas tellement d'autres rôles à la municipalité, au-delà de
cette notification, au demeurant fort appréciée?
M. Julien : Bien, c'est-à-dire que
la municipalité a quand même un siège au comité de suivi. Mais, comme je vous
dis, l'important, puis je pense que c'est normal, là, pour avoir été moi aussi,
là, un élu municipal, c'est de savoir qu'est-ce qui se passe sur notre
territoire, d'être informé, en fin de compte, de la nature des travaux, de
l'avancement de ces travaux-là, donc... Mais ce n'est pas... ce n'est
définitivement pas de valider, et de surveiller, et d'inspecter la conformité
du processus de fermeture de puits.
M. Leduc : Ça, c'est chez vous,
c'est au ministère?
M. Julien : Définitivement.
M. Leduc : Puis donc, la FQM, est-ce
qu'elle avait d'autres revendications dans ce champ lexical, par rapport au
rôle des municipalités, dans tout ça?
M. Julien : Bien, écoutez, je ne
sais pas s'il va y avoir d'autre amendement qui a été touché, mais celui-là,
effectivement, c'est une de leurs revendications.
M. Leduc : Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui. La FQM,
effectivement, faisait ces revendications-là, avec raison, mais également l'UPA
revendiquait d'être informée, en tout cas, pour les propriétaires de terres
agricoles, d'être informée de ce type de mesures. Et, je pense, ça va répondre
correctement aussi aux besoins de l'UPA.
Est-ce que les lieux seront identifiés,
l'emplacement du puits? Parce qu'on a vu des histoires d'horreur, là, où il y
a... bien, encore présentement, il y a même des endroits où on ne sait pas
exactement où sont les puits, où il y a des... il peut y avoir même des puits
abandonnés sur des terres agricoles. Est-ce qu'on va avoir la garantie que ça
va être identifié puis que ça va être indiqué, là, dans l'avis de fermeture que
la municipalité et le propriétaire, disons, de la terre agricole va recevoir...
donc d'être capable d'identifier le puits par une plaque ou, je ne sais pas,
quelque chose, là, et que ce soit facilement identifiable, là, pour à la fois
la municipalité, mais aussi les propriétaires des terrains?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, définitivement, là.
Il ne faut pas mélanger deux dossiers. Les 182 licences avec
62 puits, ça, c'est connu, c'est su, là. On y touche, là. Les éléments que
vous mentionnez, c'est des histoires, en réalité.
Puis on fait un suivi
annuel. Là, j'ai le plaisir de déposer ça sur base annuelle. C'est que, quand
ils ont... Les puits abandonnés, qui est une autre chose, qui est... qui ne
sont pas sous licence, quand ils ont décidé de mettre en place ça à une
certaine époque, comme vous dites, peut-être qu'ils ont essayé de faire
ceinture, bretelles et élastiques, mais ils ont... ils voulaient tellement
couvrir large qu'ils ont inventé des puits, c'est-à-dire qu'il y avait une
vieille carte au trésor de 150 ans, puis prétendument il y avait peut-être
un puits quelque part, puis ils ont dit : Donc, on a un puits. Et, après
ça, ils se sont mis à aller les chercher, là, sur des bases assez historiques,
là, 150 ans, pour observer qu'après avoir parcouru
champs et monts... bien, qu'il y en a 200 qu'ils n'ont jamais retracés. Puis
là, à un moment donné, bien, on dit : Bien, écoutez, c'est sympathique,
là, mais ce n'était pas de la donnée qui était très tangible. Mais, pour ceux
qui ont été retracés, plus de 500, de mémoire, bien, on a un suivi annuel, là.
Alors, il y a les
puits abandonnés, qui sont une chose, qui ne sont pas les 62 puits qu'on a
ici, puis eux vont être clairement identifiés, puis qu'ils sont identifiés de
manière très transparente, là, à chacun de leur position.
M.
Gaudreault : Et cette identification-là, bien, je veux dire, ça fera
partie de ce qui sera transmis... dans l'avis qui sera transmis au propriétaire
et à la municipalité, le cas échéant.
M. Julien : Le
cas échéant, puis c'est de l'information qui va être publique.
M.
Gaudreault : C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. S'il n'y a pas d'autre intervention sur cet
amendement, je serais prêt à le mettre aux voix, mais avant, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci,
M. le Président. Très rapidement. On fait la liste des personnes qui vont être
notifiées. On a fait référence tantôt au comité de suivi. Est-ce que ça ne
serait pas opportun de le rajouter dans cette liste-là? Et sinon, peut-être que
c'est moi qui ai mal compris.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Bien, c'est une bonne question. Si vous permettez,
on semble avoir une réponse ici, derrière. Est-ce que vous permettez
qu'il la partage?
Le Président (M. Lemay) : Oui, certainement. Donc,
par consentement, tout est possible. Monsieur, simplement vous
identifiez ainsi que votre titre, vous pouvez enlever votre masque, puis
allez-y avec l'élément de réponse.
M. Perron
(Pascal) : Oui. Pascal Perron, conseiller à la Direction du bureau des
hydrocarbures.
Dans le fonds, si
j'ai bien compris votre question, vous vous questionnez à savoir si ce serait
important de le mentionner puis de l'exprimer clairement. L'article suivant
prévoit qu'on se rattache à la réglementation en vigueur, comme les conditions
pour faire un suivi. Et, parmi ces conditions-là à l'article 311 du
règlement sur les activités terrestres, il est prévu que la plaque d'acier doit
être installée avec le nom... en relief du puits, et puis que tout est là.
M. Leduc : O.K.
Ma question, c'était surtout dans 1.1, il est avisé au moins 30 jours
avant le début des travaux. Puis là on fait une liste de personnes qui seront
avisées, donc, dans les 30 jours avant le début des travaux, mais on ne nomme
pas le comité de suivi dans cette liste-là de groupes ou d'institutions qui
vont être notifiés. Est-ce qu'il y aurait lieu de le notifier... de le
rajouter?
M. Perron
(Pascal) : Je pensais que vous parliez encore de la plaque, je suis
désolé.
M. Leduc :
Désolé. Pas de souci.
M. Perron
(Pascal) : Il n'y a pas de problème. Dans le fond, le comité de suivi,
il... par lui-même. Dans le fond, il y a des
conditions qui existent au niveau de la réglementation qui prévoient les
documents qui doivent être transmis au comité de suivi, et c'est par le
biais de ces articles-là de la réglementation que le comité de suivi va être
alimenté.
M. Leduc :
Donc, par règlement, il existe déjà des dispositions qui prévoient quelque
chose de similaire quant à la notification de travaux prévus dans un délai de
30 jours, etc. O.K.
M. Perron
(Pascal) : Oui. Puis d'ailleurs ça permet... Tu sais, c'est pour ça
que le titulaire, en informant le milieu d'accueil au niveau de la notification
avant de débuter les travaux, il s'assure par le fait même de pouvoir faire le
lien avec son représentant qui est sur le comité de suivi, de sorte que le
comité de suivi va pouvoir considérer les enjeux locaux peut-être, puis faire
de ça au titulaire pour que le titulaire puisse adapter ces travaux en fonction
de certaines réalités, là.
M. Leduc :
C'est bien logique, bien sûr. Plus de monde informé, plus de cohésion
sociale.
• (18 h 50) •
M. Perron (Pascal) : C'est
ça qui est l'idée. Dans le fond, c'est les trois aspects : information,
consultation, participation.
M. Leduc :
Merci beaucoup.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. Perron. Donc, je repose ma question.
S'il n'y a pas d'autre intervention à l'amendement de l'article 18 de la
loi édictée par l'article 1, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Très bien. Donc, nous revenons à l'article 19. M. le ministre, je vous
invite à en faire la lecture.
M. Julien : Là, on a-tu
autorisé l'amendement ou...
Le Président (M. Lemay) : Excusez-moi.
C'est moi qui y est allé... Alors, nous revenons à l'article 18 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Leduc : ...il n'y a personne
qui écoute?
M. Julien : ...
Le Président (M. Lemay) : Merci
de me revenir à l'ordre, M. le ministre. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 18 tel qu'amendé, je suis prêt à les mettre aux
voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) :
Adopté. Merci. Donc là, nous passons réellement à l'article 19 de la loi
édictée. M. le ministre.
M. Julien : Oui. «19. Le
gouvernement détermine, par règlement, les obligations du titulaire d'une
licence révoquée visé par l'obligation prévue à l'article 10 à l'égard des
travaux de fermeture définitive de puits et de restauration de site ainsi que
les conditions et les modalités selon lesquelles ils doivent être réalisés.»
Cet article détermine que le gouvernement peut
prévoir des conditions et des obligations par règlement pour la réalisation des
travaux de fermeture définitive de puits et de restauration de sites. À cet
égard, l'article 67 de la présente loi prévoit que certaines dispositions
du Règlement sur les activités d'exploration, de production et de stockage
d'hydrocarbures en milieu terrestre (chapitre H-4.2, r.2) sont réputées
avoir été prises en vertu de celle-ci. Cela permet de maintenir les normes qui
étaient déjà prévues pour la réalisation de ces travaux.
Ces conditions prévoient notamment que le
titulaire s'assure de l'absence de communication des fluides entre les
formations géologiques, qu'il y a absence d'émanation de fluides dans
l'atmosphère, qu'il y a absence de pression excessive dans tout le puits ou,
encore, que l'intégrité du puits à long terme est assurée.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Donc, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Je pense qu'il
y a une... si vous me laissez juste une légère suspension, que je relise tout
ça vite, vite, mais c'est ça, il y a un amendement qui est déjà sur le
Greffier.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
exactement. Donc, vous avez besoin d'une...
M. Leduc : ...
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Alors, je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 52)
(Reprise à 18 h 55)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux, et le député d'Hochelaga-Maisonneuve aurait
un amendement à l'article 19. Donc, à la lecture pour votre amendement.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Ça va comme suit : À l'article 19 de la loi édictée par l'article 1
du projet de loi, ajouter, à la fin : «Ces conditions et modalités sont
notamment fixées en fonction du niveau de risque associé aux puits».
Le Président (M. Lemay) : Et
vos commentaires.
M. Leduc : Alors, ce que je
saisis de l'article 19, c'est ce qu'on appelle, dans le jargon, une
habilitation réglementaire. On annonce donc que le gouvernement va déterminer
soit un règlement distinct ou quelque chose à travers un règlement qui existe
déjà, peu importe, mais, en tout cas, par la voie réglementaire, il va aller
commencer à jouer sur les obligations du titulaire pour fermer un puits.
Qu'est-ce qui va faire en sorte qu'un titulaire est réglo, en quelque sorte,
là, quant à sa fermeture de puits?
Il manquait, à notre avis,
un petit peu d'indication, j'oserais dire un petit peu de dent, à ce travail
qui est prévu, que le ministre se donne comme tâche, là, d'édicter un
règlement. Et la phrase que l'on rajoute vient donner un peu de chair, là, à
cette intention-là réglementaire en faisant référence à un concept qui est bien
déterminé par la loi québécoise sur l'environnement, la LQE, qui est le niveau
de risque.
Alors, il y a quatre niveaux de risque dans
la loi : élevé, modéré, faible et négligeable. Et ce qu'on souhaiterait
donc, c'est que, dans sa préparation du règlement, le ministre intègre cette
référence au niveau de risque associé aux puits. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien pour votre explication. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, j'entends bien ce que mon collègue propose. Naturellement, ce
qu'on vient faire ici, c'est... les modalités, là, puis le règlement, là, on le
reprend intégralement à l'intérieur de l'article 67, et il prévoit déjà
des conditions et des modalités qui ont été fixées en fonction du niveau de
risque associé aux puits. Donc, on prend le règlement qui existe déjà parce
qu'il y a des puits qui se ferment actuellement. A priori, ces modalités-là ont
été fixées, comme je le mentionnais, selon le niveau de risque.
Donc, ici, ça serait comme de venir dire :
Ces conditions et modalités sont notamment fixées en fonction du niveau de
risque associé, puis c'est comme... Bien, je voudrais, là, qu'on en tienne
compte quand on va les fixer. Bien, ils ont
été fixés déjà, ça vit déjà, on les reprend dans l'article 67, puis ils
ont été fixés selon le niveau de risque associé aux puits. Donc, on n'a
pas l'intention, à l'heure actuelle, de les modifier, puis ils sont fixés selon
le niveau de risque déjà.
M. Leduc : Vous m'avez dit que
c'est à l'article 67...
M. Julien : Bien, c'est... oui,
c'est ce qu'on m'a référé.
M. Leduc : ...du projet de loi,
on parle, ou d'une loi existante?
M. Julien : De la loi édictée.
M. Leduc : De la loi
actuelle...
Une voix : ...
M. Leduc : Du projet de loi.
Le Président (M. Lemay) : Donc, M.
le député, nous sommes à l'article 67 de la loi édictée par
l'article 1 du projet de loi.
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Oui,
certainement. Suspension.
(Suspension de la séance à 18 h 59)
(Reprise à 19 h 01)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, nous en sommes toujours à
votre amendement.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Donc, on a pris un petit instant pour aller vérifier, là, ce que le ministre
nous avait indiqué, à savoir plus tard, à l'article 67, au troisième
paragraphe, on faisait référence à des sous-sections qui comprenaient le risque.
Et là ma question est très simple. Est-ce que la
notion de risque que l'on retrouve dans le chemin que vous m'avez indiqué est
la même notion de risque que celle que l'on retrouve dans la LQE avec les
quatre gradations que je vous ai évoquées?
M. Julien : Si vous permettez, ce
serait...
Des voix : ...
M. Julien : ...pas capable de venir
dire : Est-ce que c'est les mêmes risques, en fin de compte, que ceux de
la LQE, mais... et basés sur une notion de
risque qui, actuellement, est celle qui est adoptée avec des gradations de
risque faisant en sorte, par exemple... plus c'est risqué, plus on va
aller rapidement dans les corrections. Mais de faire le pont avec l'évaluation, parce que, tu sais, c'est...
l'évaluation d'un risque de... tu sais, en finances où... tu sais, on a un
risque élevé, faible,
moyen, bien... Mais de venir dire qu'il est collé sur celle-là de la LQE, bien,
je ne verrais pas l'avantage, mais il est collé sur la réglementation de
fermeture de puits qu'on applique.
M.
Leduc : Oui. Mon intention n'était pas de voir s'il y
avait avantage ou pas... était de comprendre la différence.
M. Julien : C'est ça. Mais, si on
veut expliquer, après ça, la notion de risque spécifique, bien là, on a les
réponses. Mais faire le pont avec la LQE, on n'est pas en mesure de le faire.
M. Leduc : Juste répéter ce que vous
venez de dire. Si vous voulez expliquer la...
M. Julien : Comment la notion de
risque est appliquée à l'intérieur d'une fermeture de puits, tu sais, je pense
que c'est utilisé de manière assez constante. Et là...
M. Leduc : Pouvez-vous nous dire
deux mots là-dessus, rapidement, peut-être?
M. Julien : Mon collègue va
certainement pouvoir le faire.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
M. Perron, sur la notion de risque.
M. Perron (Pascal) : Alors, dans le
fond, c'est...
M. Leduc : ...votre masque, s'il
vous plaît.
M. Perron
(Pascal) : Oui. Je suis très conservateur, j'ai bien appris.
Dans le fond, c'est au niveau de l'article 20 du règlement qu'il
faut venir chercher... du règlement sur les activités terrestres qu'il faut
venir chercher... qu'est-ce qu'on entend par un risque. Et la raison pour
laquelle on ne peut pas faire de comparaison avec la LQE, c'est que ce n'est
pas les mêmes enjeux non plus. Nous, on travaille au niveau de l'intégrité du
puits, on travaille au niveau de s'assurer de cette intégrité du puits, là, à
court, moyen et long terme. Donc, c'est très spécifique comme risque.
Maintenant... Puis ce n'est pas ce qui... Dans
un domaine d'affaires, ce n'est pas ce qui est calculé comme étant un risque
pour un domaine d'affaires qui est... faible pour un domaine d'affaires qui est
nécessairement un risque faible pour un autre domaine d'affaires.
Ceci étant dit, nous autres, là... un puits qui
présente un risque, il faut qu'il ait une émanation à l'aimant du coffrage de surface, il faut qu'il ait un débit
stabilisé égal ou supérieur à 50 mètres cubes par jour. En guise de
comparaison, là, au niveau du ministère de l'Environnement puis des lignes
directrices provisoires, ils parlent de 300 mètres cubes par jour. Alors,
nous, on est à 50 mètres cubes par jour. Maintenant, il faut qu'elle ne
soit pas... il faut qu'elle ne soit pas composée uniquement de gaz. Si elle
contient du sulfure d'hydrogène, ton émanation, du H2S, ça aussi, c'est calculé
comme étant un puits à risque, donc ça te prend une mesure corrective qui est
appliquée. Puis si ça provient d'une défaillance d'un joint d'étanchéité ou d'un
tubage dans le puits, ça aussi, ça caractérise ton type de risques, puis, pour
ces risques-là, tu te dois absolument de prendre des mesures correctives sans
délai.
Les mesures correctives doivent être proposées
avec la démonstration que les mesures correctives vont faire le travail pour
gérer le risque adéquatement, et, si on n'est pas satisfait, on peut également
s'assurer d'accompagner le titulaire pour faire en sorte que, dans le fond, les
mesures de mitigation... on peut appeler ça de remédiation, de correction,
de reconditionnement, là, c'est un package, ça, là, là, tout dépendamment d'où
est-ce qu'on est dans le risque, là, mais
on est en mesure de s'assurer que les corrections vont être adéquates puis
qu'elles vont venir adresser le risque.
Puis assez souvent, c'est de mettre un fin... un frein, mettons, à... en
obturant la source d'émanation. Donc, c'est ça.
Donc, pour nous, on calcule qu'il y a un risque
qui nécessite une intervention sur un puits s'il y a une émanation à l'aimant
du coffrage de surface, s'il y a un... un débit stabilisé est égal ou supérieur
à 50 mètres cubes par jour, s'il n'est pas composé uniquement de gaz, si
vous avez une émanation d'hydrogène, de sulfure d'hydrogène. Et maintenant, le
plan de fermeture définitive de puits, lui, il va prendre en compte dans ses
travaux s'il y a un risque... Mettons, là,
qu'on se présente sur le site, puis qu'on s'en va faire une inspection, puis
qu'on constate qu'il y a une migration de gaz qui est présente ou encore
qu'on constate qu'il y a une émanation à l'aimant du coffrage de surface et que
cette émanation-là serait en plus supérieure à 50 mètres cubes, c'est sûr
que le plan va devoir prévoir des mesures de correction
pour mettre un terme à cette émanation-là au préalable et ensuite procéder aux
travaux de fermeture en tant que tels.
Donc, c'est comme ça qu'on s'assure de gérer le
risque adéquatement au niveau des travaux de fermeture définitive de puits qui
sont prévus au projet de loi n° 21.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. Perron, pour cette explication...
M. Julien : Donc, clairement,
les modalités sont fixées en fonction d'un niveau de risque.
Le Président (M. Lemay) :
...député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci beaucoup pour
les explications, et, au regard de ces explications, nous allons retirer notre
amendement. Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Très bien. Avant de retirer... Et, M. le député
de Jonquière, là, vous vouliez intervenir. Est-ce que vous voulez
intervenir après qu'il soit retiré ou avant qu'on le retire?
M. Gaudreault :
Bien, c'est parce que je ne suis pas d'accord de retirer l'amendement.
Alors... parce que ce que je comprends, c'est que le règlement dont on parle
ici, le Règlement sur les activités d'exploration, de production et de stockage
d'hydrocarbures en milieu terrestre, c'est un règlement qui a été adopté en
vertu de la Loi sur les hydrocarbures et non pas en vertu de la LQE. Donc, le
niveau de risque en fonction de la Loi sur les hydrocarbures... Puis j'apprécie
vraiment les explications de M. Perron, là. Alors, j'apprécie vraiment les
explications de M. Perron, mais...
C'est très précis, puis vraiment j'en apprends beaucoup, puis on... je pense
que je vais sortir d'ici avec un cours 101, là, en fermeture de puits,
puis j'en suis très heureux. Mais je suis obligé de dire que ce n'est pas la
même logique que la Loi sur la qualité de l'environnement.
L'amendement du
député d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est inspiré de la suggestion du CQDE, là,
qui nous a fait ça dans ses tableaux, c'est en vertu de la LQE. Là, le ministre
et M. Perron nous répondent en fonction de la Loi sur les hydrocarbures,
mais la préoccupation qui est communiquée par le CQDE, c'est de tenir compte du
niveau de risque en fonction de la LQE.
Alors, je comprends
qu'on n'est pas nécessairement dans le même univers, mais on ne peut pas me
répondre que l'amendement sur le niveau de risque qu'on veut introduire en
fonction de la LQE est irrecevable parce qu'il est déjà couvert, mais par un
niveau de risque de la Loi sur les hydrocarbures. En tout cas, je ne veux pas
mettre des mots dans la bouche du député d'Hochelaga-Maisonneuve, là, mais moi,
dans mon esprit, parce qu'on voulait déposer aussi cet amendement-là, c'est en
fonction de la LQE. Puis la LQE, la grosse réforme qu'on a faite en 2017,
c'est... il y a trois... bien, il y a quatre
niveaux de risque : un projet à risque élevé, à risque modéré, à risque
faible et à risque négligeable. Ça, c'est en fonction de la LQE.
Alors, moi, je veux
bien, là, qu'on me donne des réponses en fonction de la Loi sur les
hydrocarbures, puis j'accepte aussi que, même, à certains égards, comme le
ministre nous a dit, ou le... M. Perron, il y a des normes qui peuvent
être plus élevées à certains égards. Mais ça ne me donne pas l'adéquation
précise entre ce qui pourrait être de risque élevé et ce qui est prévu dans la
Loi sur les hydrocarbures, quand je dis «de niveau de risque élevé» en fonction
de la LQE et en vertu de... et l'autre niveau de risque, qui n'est pas
nécessairement le même, en vertu de la Loi sur les hydrocarbures. Alors, ce qui
est proposé ici par le député d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est en fonction du
niveau de risque en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est de
ça qu'on parle.
Donc, c'est comme si
on était sur deux tracks différentes. Le ministre nous parle de la Loi sur les
hydrocarbures puis il nous cite l'article 77, qui fait référence à un règlement
adopté en vertu de la Loi sur les hydrocarbures. Mais ça n'exclut pas les mécaniques... la mécanique en
vertu de la LQE. Peut-être, l'amendement est rédigé maladroitement. Ça, c'est possible, mais on veut faire référence... en
tout cas, moi, dans mon esprit, à moins que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
me dise que je comprends mal ce qu'il dit, mais c'est de faire référence ici au
niveau de risque en vertu de la LQE. Puis quand on prend le rapport de la LQE,
là... pas de la LQE, mais du CQDE, son tableau, c'est ce qu'il nous propose,
là, c'est que ça soit en fonction du niveau de risque de... selon la LQE.
Alors, moi, je trouve
ça pas bête qu'on se donne une ceinture et bretelles — ça va
être vraiment, je pense, les expressions clés de ce projet de loi là — que,
si on a la ceinture avec la Loi sur les hydrocarbures, on peut se donner aussi
des bretelles avec la Loi sur la qualité de l'environnement. Il pourrait
arriver des situations où on a des puits qui représentent un risque élevé et
qu'il faut s'assurer que, pour les générations futures, on n'aura pas de passif
environnemental si on ne tient pas compte
assez du niveau de risque quand on va venir les fermer. Alors, moi... Peut-être
qu'on n'a pas la bonne approche, mais je veux m'assurer que la LQE est aussi
respectée dans sa mécanique puis dans son esprit quand ça vient le temps de
fermer les puits correctement.
• (19 h 10) •
Le Président
(M. Lemay) : Bon. M. le ministre.
M. Julien : ...définitivement puis effectivement... mais on
mélange deux trucs complètement différents. Naturellement, le niveau de
risques qui sont liés aux hydrocarbures sont plus sévères, en réalité, que ceux
de la LQE, et l'article 64, lui, dit qu'on doit respecter la LQE.
Donc,
on donnait tantôt l'exemple de la pression, 50, 300. Donc, on a des risques
plus spécifiques liés aux hydrocarbures qui sont encore plus exigeants.
Mais si, en fin de compte, on souhaite se référer à la LQE à tout prix, bien, on va venir, en fin de compte, faire en
sorte que, spécifiquement pour les activités d'hydrocarbures, l'évaluation
des risques ne sera pas adaptée, et là on enlevait la ceinture, on a juste
gardé les bretelles. Puis après ça, l'article 64 réfère à la LQE, alors... c'est-à-dire qu'on couvre votre préoccupation de la
LQE, mais c'est certain que les risques spécifiques aux hydrocarbures
sont plus sévèrement évalués, parce que c'est un domaine spécifique d'affaires,
mais, à tous égards, on va respecter la LQE à l'article 64.
M. Gaudreault :
Oui. Bien oui, moi, je prends la parole du ministre parfaitement, comme
toujours, d'ailleurs, je prends la parole de tous les députés. Mais j'ai
tendance à être un peu... comment je pourrais dire, j'ai besoin de voir pour le
croire. Alors, je ne sais pas s'il existe, à quelque part dans le ministère, tu
sais, cette adéquation, je dirais, là, entre les niveaux de risque qu'on... et
qu'on pourrait les déposer, pour voir si on est sûr qu'à tous égards les
niveaux de risque prévus en fonction du règlement sur les hydrocarbures vont
couvrir l'ensemble des niveaux de risque prévus par la LQE. Vous comprenez ce
que je veux dire?
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire que, M. le Président, quand je lis... puis on va voir... 64 est
beaucoup plus loin, là, mais, quand je lis : «La fermeture définitive d'un
puits réalisée conformément à la présente loi et visée à l'article 82 du
Règlement sur l'encadrement d'activités en fonction de leurs impacts sur
l'environnement (chapitre Q-2R17.1)», il doit répondre à ces exigences-là
également. Alors, c'est un «et», et non un «ou».
Le Président (M. Lemay) : Et
moi, si je peux me permettre, j'inviterais... de faire des petites recherches
sur ce qu'on appelle, là, de... en français un AMDEC ou, en anglais, FMEA, là.
C'est l'analyse des modes de défaillance et des effets causals ou les analyses
de risques, là, simplement, qui tiennent compte de la fréquence, probabilité,
et de sévérité, et gravité, telles qu'énoncées par M. Perron. En tout cas,
c'est ce que j'ai compris, qu'il s'en allait dans les analyses de risques.
Bref, il y a beaucoup d'ouvrages qu'on peut retrouver sur l'Internet à ce
sujet-là.
Mais, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 14)