(Onze
heures quatorze minutes)
Le Président (M.
Morin) : Bonjour, tout le monde. Comme nous avons le quorum, je
déclare la séance de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Mesdames messieurs, si vous
voulez vérifier vos téléphones cellulaires.
M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président, un remplacement. Mme Richard
(Duplessis) est remplacée par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve).
Étude
détaillée (suite)
Le
Président (M. Morin) : Merci. Vous savez que la commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 54, Loi
visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal.
Avant de débuter,
j'aimerais saluer les gens de l'UQAM qui sont ici pour nous écouter travailler
sur le projet de loi n° 54. Ils vont
comprendre le jeu de la démocratie. Donc, je leur souhaite une bonne séance. Et
j'espère que vous allez apprécier nos
travaux. Cette commission est une commission un peu spéciale, sur le bien-être
animal, mais elle se fait dans une harmonie totale. Donc...
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Donc, à la fin des travaux hier, nous discutions de
l'article 18 de la loi sur le bien-être et
la sécurité animale, qui est introduite par le projet de loi n° 54. Y
a-t-il des interventions sur le sujet? M. le...
M.
Villeneuve : On était à l'article 18, M. le Président, et
je pense que le ministre regardait avec les juristes la possibilité de
défaire le noeud qu'on a trouvé, en tout cas, qu'on a constaté, je vous dirais,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si j'avais le consentement unanime, M. le
Président, parce que c'est important, je retournerais à
l'article 13, l'article Pepper — pour ceux et celles qui ont
suivi nos travaux hier — les
animaux d'assistance comme tels.
On
pourrait faire immédiatement circuler un amendement et on pense que
l'amendement répond aux questions soulevées
par les oppositions. Donc, si c'est le cas, on pourrait l'adopter rapidement.
Si ce n'est pas le cas, bien, on en discutera, mais on pense qu'on a
saisi l'essentiel.
M. Villeneuve :
...13.1, comme?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est...
M. Villeneuve :
Ce serait le 13.1, quoi?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Une voix :
Non, le 13, on l'avait suspendu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Le Président (M.
Morin) : 13 a été suspendu pour amener une...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pour qu'on puisse proposer un amendement.
Vous
aviez parlé des problèmes d'ouïe, des problèmes d'odorat qui n'étaient pas
couverts par le libellé original du
projet de loi. Nous avons tenté de tout couvrir. Si on avait le consentement à
ce moment-ci, vous pourriez suspendre quelques
minutes, nous pourrions faire circuler l'amendement, les oppositions pourraient
en prendre connaissance, et, s'il y avait consensus, on pourrait
l'adopter rapidement, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Donc, il y a consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants pour la distribution de l'amendement.
(Suspension de la séance à 11 h 16)
(Reprise à 11 h 20)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'amendement se lit comme suit, M. le
Président : Article
7 — article 13 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal :
Dans le premier alinéa de l'article 13 de la Loi
sur le bien-être et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi, remplacer «Il est interdit de
toucher, directement ou indirectement, un animal d'assistance personnelle dans le but de lui nuire ou de lui obstruer le
passage ou la vue» par «Il est interdit d'entraver de quelque manière
que ce soit un animal d'assistance personnelle dans le but de lui nuire,
notamment en le touchant directement ou indirectement ou en lui obstruant le
passage».
Le Président (M. Morin) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier?
M. Villeneuve : Tout est dit.
Je n'ai pas de question là-dessus, moi, ça me convient parfaitement.
Le Président (M. Morin) :
Intervention, Mme la députée de Mirabel?
Mme D'Amours : Non, pas
d'intervention, tout est clair, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Bon. Est-ce qu'on est prêts à voter sur l'amendement? Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Donc, autres interventions sur l'article 13? L'article 13,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Nous en étions à l'article 18. Pour le moment, M. le Président, je
n'ai pas de réponse satisfaisante à offrir. Je demanderais le consentement pour
suspendre l'adoption jusqu'à tant que nous puissions vous revenir avec une
réponse satisfaisante.
Le Président (M. Morin) :
Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Morin) :
Donc, suspension de l'article 18. C'est ça?
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) :
L'article 19. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président. Il y aura un amendement proposé à l'article 19, qui
se lit pour le moment comme suit :
«19. Nul ne peut exploiter un lieu où sont
recueillis des chats ou des chiens en vue de les transférer vers un nouveau lieu de garde, de les euthanasier ou de
les faire euthanasier par un tiers s'il n'est titulaire d'un permis
délivré à cette fin par le ministre.
«Sont
notamment des lieux visés par le premier alinéa les fourrières, les services
animaliers, les refuges et les lieux tenus par des personnes ou des
organismes voués à la protection des animaux.»
Et
l'amendement proposé se lirait comme suit — article 19 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal : Dans
le dernier alinéa de l'article 19 de la Loi sur le bien-être et la sécurité
de l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet
de loi, remplacer «chats ou des chiens» par «chats, des chiens ou des équidés».
Ça nous a été demandé par deux organismes qui
ont témoigné : Galahad et Tenir Promesse.
Le Président (M. Morin) :
C'est bien?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Est-ce qu'on souhaite distribuer l'amendement immédiatement?
Le Président (M. Morin) :
Oui, j'aimerais mieux.
Donc, je suspends quelques instants pour qu'on
puisse le lire correctement, la compréhension est meilleure.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 25)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui.
Merci, M. le Président. Est-ce
qu'on peut savoir, la situation
actuelle, c'est quoi, actuellement qu'est-ce qu'on vit, là, sur le
terrain, concrètement, là? Parce que, là, on veut...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce que
l'on vit sur le terrain présentement, c'est le projet de loi n° 42,
et vous retrouvez, dans l'ancienne loi, 55.9.4.1, le libellé sans les
équidés.
M. Villeneuve : On parle du
42, là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : Donc, c'est
intégral, sauf, de ce que je comprends...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Sauf
l'amendement.
M. Villeneuve : Au complet,
là, les deux alinéas, là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Je peux vous faire lecture de 55...
M. Villeneuve : Non, non, si
vous me le dites, c'est correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K.
Ça va.
M. Villeneuve : Si vous me
dites que c'est intégral, c'est parfait. Bon. Ça me va pour ça.
On dit au
deuxième alinéa : «Sont notamment des lieux visés...» Là, on comprend que, par
«sont notamment», vu qu'on fait une
énumération, bien, on se garde une porte, si jamais il y avait
une autre classe de lieux qui apparaissait, là, qu'on pourrait être
capables d'intervenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Exact.
M.
Villeneuve : O.K. Et pourquoi
on se limite à chats, chiens, équidés? Est-ce
qu'on a pensé à d'autres
animaux qui pourraient éventuellement se...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
l'envers de votre question, c'est le «notamment». C'est les représentations qu'on a eues,
c'est la science que l'on connaît, c'est l'état de fait que l'on connaît aujourd'hui,
là.
M. Villeneuve : Mais le «notamment»,
c'est pour les lieux, ce n'est pas pour les espèces, là : chats, chiens...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
mais les espèces, parce que ce sont des espèces... Chats, chiens et
équidés sont les espèces qui... comment je
pourrais dire ça, qui se retrouvent dans ces situations-là, des lieux de garde
où on les transfère pour un autre
endroit ou pour des endroits où on veut les euthanasier directement ou par un
tiers. On n'a pas le problème avec les animaux d'élevage, à titre
d'exemple.
M. Villeneuve : Les
perruches, les perroquets, ça va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
retombe dans nos oiseaux exotiques.
M. Villeneuve : Oui. Bien, je
veux juste voir...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ils ne
sont pas là, ils sont sous la Faune, et il faudrait que je le voie dans
la loi de la faune.
Maintenant,
j'ai su — puis
là je le dis sous toute réserve, M. le Président, quitte à vérifier — qu'il
y a une question qui a été adressée... je ne sais pas si c'est au
feuilleton, à l'Assemblée nationale ou au ministère de la Faune, quant à ses intentions pour la modification de sa loi, et on m'informe qu'il
y aurait eu une réponse qui aurait
été donnée, mais je ne l'ai pas
personnellement vérifiée, là. Mais, habituellement, quand ce type d'information là circule, ça a
habitude d'être vrai. Ne bougez pas.
La lettre a été
déposée à la CAPERN, M. le Président?
Le Président (M.
Morin) : Je ne l'ai pas vue, je ne suis que le vice-président.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va demander au secrétaire. C'est l'information
dont on dispose. On va vérifier. Sinon, on
va la déposer, on l'a. Je ne voulais pas m'avancer pour le ministère de la
Faune, mais, à partir du moment où le ministre de la Faune répond à une
question à l'Assemblée nationale, je me sens très libre de le déposer, là.
(Consultation)
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce qu'on peut faire : on peut suspendre
quelques minutes, le temps de la transmission de la lettre et de la faire
circuler aux membres de cette commission.
M.
Villeneuve : Oui, mais, sans suspendre, là, le temps qu'il la
prépare, je veux juste peut-être... Est-ce qu'on ne peut pas penser à
ajouter à cela «et tout autre animal désigné par règlement» ou tout autre
animal qui pourrait éventuellement faire partie... allonger cette liste-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...la suspension, j'y pense.
M. Villeneuve :
O.K. Allez-y.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va?
Le Président (M.
Morin) : Je suspends.
(Suspension de la séance à
11 h 29)
(Reprise à 11 h 37)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. La lettre a été circulée. Je pense
que je n'en ferai pas lecture, là, parce qu'elle est relativement longue. Je pense que le but des questions qui
avaient été posées ici, c'est : Est-ce qu'ils sont en train de
travailler à une refonte?
Dans la troisième
page, deuxième paragraphe, on lit ce qui suit : «Le bien-être de tous les
animaux sous la responsabilité du ministère — puis là on parle du ministère
de la Faune — est
une préoccupation de premier plan. De fait,
nous travaillons — et c'est le ministère de la Faune qui
parle — depuis
plus d'un an à une importante révision de la réglementation sur la garde [des] espèces sauvages en captivité. Cette
révision en profondeur permettra de mettre en place une nouvelle réglementation élaborée sur mesure
pour les besoins des animaux sauvages gardés en captivité. L'élaboration
des orientations pour le prochain encadrement réglementaire a été le fruit de
l'analyse de différentes réglementations existantes au niveau international et
de consultations auprès de nombreux intervenants québécois impliqués dans ce
domaine, parmi lesquels figurent notamment le Conseil consultatif mixte de
l'industrie des animaux de compagnie et la multinationale
Rolf C. Hagen.»
Je pense que c'est le
paragraphe qu'il fallait citer. Oui, monsieur...
M.
Villeneuve : Oui? O.K. Non, c'est parce que moi aussi, j'ai lu ce
paragraphe-là, je l'ai même surligné, moi aussi, et je trouve ça étonnant qu'on ne fasse pas référence d'aucune
façon au projet de loi sur lequel on travaille présentement. Parce que,
si on lit bien l'extrait, là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, non, deux paragraphes plus loin.
M.
Villeneuve : ... — attendez — si on lit bien l'extrait, là, on dit : «...nous
travaillons depuis plus d'un an à une importante révision de la
réglementation sur la garde d'espèces sauvages en captivité.» Et là on
dit : «L'élaboration des orientations
pour le prochain encadrement réglementaire a été le fruit de l'analyse[...], [a
été le fruit] de consultations auprès de nombreux...»
Alors, je veux juste souligner ça,
parce que ça serait important peut-être de rappeler au... Il est sûrement au
courant, là. Mais moi, je ne le retrouve pas dans le texte. Mais je comprends
qu'évidemment il va tenir compte du projet de loi n° 54, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, il faut le lire jusqu'au bout. Je sais que
c'était long, là. L'avant-dernier paragraphe,
avant d'écrire : «Je vous prie d'agréer, cher collègue, l'expression de
mes sentiments les meilleurs» — et c'est signé Laurent Lessard — l'autre
paragraphe avant, dit : «Enfin, je tiens à vous rappeler que, lors de la
préparation du projet de loi n° 54
visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal, le ministère des
Forêts, de la Faune et des Parcs a travaillé en collaboration avec le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.»
M.
Villeneuve : Oui, je l'avais lu. Je rassure le ministre,
j'avais lu les trois pages, là. Et, encore là, ce qu'il dit est... mais
ce n'est pas grave, là. On comprend puis on espère... en tout cas, on espère
fortement que, si le projet de loi
n° 54 est adopté sous peu, un jour, et qu'ils n'ont pas terminé leur
révision, eh bien, ils vont regarder ce qui s'est fait ici pour
s'assurer que les nouvelles règles de la Faune vont tenir compte de ce que
nous, on aura fait comme travail ici.
Mais ce n'est pas
clairement dit. C'est tout ce que je soulève. Mais on comprend que ça va se
rendre à...
• (11 h 40) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je m'engage formellement, M. le Président, à
dédicacer, une fois adopté le projet de loi n° 54, une copie pour
mon collègue de la Faune.
Le Président (M.
Morin) : O.K. On revient à l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
À l'amendement, M. le Président...
Document déposé
Le Président (M.
Morin) : ...je dois vous dire que j'accepte le dépôt, j'ai reçu
la...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. Ça va.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, ça va.
Le Président (M.
Morin) : C'est officiel. Excusez-moi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va, il n'y a pas de problème, M. le Président.
J'ai
une hésitation. Je suis en train de vérifier la suggestion de l'opposition
d'élargir l'article 19. Présentement, ça touche les chats, les chiens et les équidés. La suggestion — puis j'ai demandé au contentieux de vérifier
si c'est possible : je remplacerais
cette terminologie par «animal de compagnie», qui inclut, dans la définition
que l'on a déjà adoptée, «un animal
domestique ou sauvage qui vit auprès de l'humain, notamment dans son foyer, en
tant que compagnon [...] pour des
fins d'agrément». Je pense que, si c'est possible, là... J'ai demandé à ce que
l'on vérifie si c'est légalement possible de le faire, mais c'est une
orientation que j'endosse.
M. Villeneuve :
On continue la suspension de l'article et on passe à l'autre. C'est ça que je
comprends?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. On passe à l'autre à ce moment-là. Ça va?
M. Villeneuve :
Parfait.
Le Président (M.
Morin) : Donc, on suspend, pour quelques discussions,
l'article 19, c'est bien ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien là, on est rendus à l'article 20, là,
M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui, mais je suspends l'article 19, c'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Morin) : O.K. L'article 20.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article 20. Et il y aura également un amendement.
L'article 20 se
lit comme suit :
«Nul ne peut exploiter une animalerie, soit un commerce où des animaux
de compagnie sont gardés et offerts en vente au public, s'il n'est titulaire
d'un permis délivré à cette fin par le ministre.»
Et l'amendement se
lirait comme suit — article 20
de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal : Dans l'article 20 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7
du projet de loi, ajouter, à
la fin de... l'alinéa suivant :
«Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les autres cas où une personne qui offre en vente un
animal de compagnie doit être titulaire d'un permis.»
Ça nous a été demandé
par le Conseil consultatif mixte de l'industrie des animaux de compagnie.
Le Président (M.
Morin) : Donc, on va distribuer l'amendement.
Je suspends quelques
instants.
(Suspension de la séance à
11 h 43)
(Reprise à 11 h 46)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. On peut peut-être fournir de brèves
explications, M. le Président.
Ça nous a été
demandé, comme je l'ai indiqué, par le Conseil consultatif mixte de l'industrie
des animaux de compagnie. C'est inspiré également
d'une disposition de la loi du Manitoba. Ce que l'on vise en
se... comment je pourrais dire ça, en
demandant un pouvoir réglementaire, déterminer les autres cas. C'est que les technologies sont en évolution rapide. Internet, présentement, il y a de la
vente d'animaux. Tel que rédigé, on ne les rejoignait pas. Sur le plan
réglementaire, ça va nous permettre de rejoindre l'évolution des modes de
communication.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui.
Bien, on comprend bien, là. Ça va éviter, justement, si... Et Dieu sait
ce que... Les gens sont créatifs. Puis c'est correct. Donc, ça va
permettre d'ajuster, au besoin.
Est-ce qu'on retrouve cette disposition... Je ne parle pas de l'amendement, là, mais je parle de l'article. Est-ce
qu'on retrouve cet article-là dans le 42 aussi tel quel? Non?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M.
Villeneuve : Est-ce qu'il y a une période d'adaptation? Comment ça va fonctionner? C'est un peu
la question de tantôt. Parce que tantôt on a compris que c'était déjà en
application.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On me dit que c'est un an, la période
d'adaptation.
M. Villeneuve :
Mais donc quelqu'un qui a une animalerie présentement aura un an pour
obtenir...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'ajuster. Un an à partir de l'adoption du projet
de loi.
M.
Villeneuve : «Nul ne
peut exploiter une animalerie, soit un commerce où des animaux[...] — parce
que je pense surtout aux animaleries,
qui me viennent en tête, là — s'il
n'est titulaire d'un permis délivré à cette fin par le [ministère].»
Je
ne pense pas, là, que ce soit le but recherché, là, mais je veux juste
m'assurer que les gens qui possèdent déjà une animalerie, bien, ils auront un certain nombre de critères à respecter
qui... En fait, les critères qu'ils auront à respecter ne mettront pas à risque leur entreprise,
là... et là je ne parle pas nécessairement au
niveau du bien-être
animal, au niveau des
installations, au nombre de pieds carrés, dispositions particulières, etc.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : La plupart des animaleries ont 15 animaux et
plus. Ils ont déjà besoin d'un permis. C'est
rare, une animalerie qui a 15 animaux et moins, là. Ça va toucher ceux-là.
Mais une animalerie avec 15 animaux et moins, là...
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. Est-ce que c'est 15 à la fois, ou 15 dans
l'année, ou 15... Le 15, il s'applique à quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Présence de 15, sauf... sont exclus les
chatons et les chiots pour les six premiers mois de leur vie.
Une voix :
Dans le calcul.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Dans le calcul.
Mme Poirier :
O.K. Donc, 15 poissons dans un aquarium justifient un permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est chiens et chats.
Mme Poirier :
Ah! d'accord. Excusez.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et,
équidés, on était à entre 15 et 10, là, dans nos discussions. On a
suspendu l'article.
Mme Poirier : Mais on
s'entend que l'équidé... dans une animalerie, il n'y en a pas beaucoup.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
Non, c'est un autre article. L'article touche chiens et chats, puis il y
a un autre article qui touche équidés. On a mis le même chiffre, 15, mais là on
est en discussion pour savoir c'est quoi, la différence entre 15
et 10. On a suspendu l'application de l'article...
Une voix : ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...l'adoption.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Bon. Est-ce qu'il y a d'autres questionnements sur l'amendement?
M. Villeneuve : ...question.
Parce que le ministre me dit : Il y a pratiquement... En tout cas, ce que
j'ai compris, c'est :
pratiquement — ce que
j'ai retenu, là — toutes
les animaleries ont déjà un permis. Est-ce le cas ou si c'est... En fait, ce que je veux éviter, c'est que des gens
se retrouvent dans une situation où, suite à l'adoption du projet de
loi, ils se retrouvent à devoir changer, améliorer. Puis, des fois, ça peut
être difficile pour eux autres d'arriver à satisfaire les exigences d'un permis. Mais, si toutes les
animaleries du Québec ont un permis, moi, je passe à autre chose, je n'ai
pas de problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Les
petites animaleries n'en ont pas.
M. Villeneuve : C'est ça.
Elle est là, ma question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si
vous n'avez pas 15 animaux, là vous n'en avez pas présentement.
M.
Villeneuve : Et est-ce que... et là les gens qui nous écoutent,
là, les gens qui sont propriétaires d'animalerie, de petite animalerie... est-ce qu'on sait déjà les
critères qui vont être requis pour obtenir un permis? Est-ce qu'on les a
déjà? Est-ce que c'est déjà disponible sur le site du ministère?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, ce
n'est pas encore disponible sur le site du ministère, parce qu'on
pourrait se faire accuser d'outrage au Parlement.
• (11 h 50) •
M.
Villeneuve : ...du 1er juillet... bien, du 1er juillet
2016. Donc, ce n'est pas tout à fait une année, là, c'est un peu moins
qu'une année, là. Si le projet de loi est adopté, si cet article-là de mise en
vigueur...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article
9, à la fin, là : La présente loi entre en vigueur... indiquer la date
de la sanction — puis
on prend pour... je ne sais pas si c'est ça, normalement ça devrait être
avant — à
l'exception de l'article 7, dans la mesure
où il édicte les articles 16 à 20 de la Loi sur le bien-être et la
sécurité de l'animal, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2016.
Donc, on est là-dedans, là. Ça fait que ça donne
sept mois et demi, huit mois, là.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Je veux juste
comprendre le mécanisme, là. Une animalerie actuellement n'a pas d'obligation
d'avoir un permis. C'est ce que j'en comprends.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...15 animaux
et plus, oui.
Mme Poirier : Mais si elle a
des chats, des chiens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Chats et chiens, oui.
Mme Poirier : C'est ça. Mais
on s'entend que des animaleries ont peut-être — en tout cas, moi, je parle
pour ma paroisse, là — peu
de chats et chiens et beaucoup d'autres choses — reptiles, poissons,
etc. À ce moment-là, ces animaleries-là
n'ont pas besoin de permis. C'est ce que j'en comprends. S'il n'y a
pas 15 chats et chiens, ces animaleries-là, ni de la Faune ni de l'Agriculture,
n'ont besoin de permis. Je veux juste qu'on clarifie la situation, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça dépend des animaux de la faune. Il y a certains
animaux de la faune que vous ne pouvez pas posséder sans avoir un
permis. Il ne faut pas en posséder un seul sans avoir un permis, là.
Mme Poirier : Non,
mais je pense, par exemple, au cas qu'on a vu... je pense, c'est au
Nouveau-Brunswick, là, la personne qui avait une animalerie qui gardait
des boas qui s'étaient sauvés, là, dans le building puis qui ont tué des
enfants. Est-ce qu'on a besoin, au Québec, d'un permis pour avoir des serpents
dans son animalerie?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pas du MAPAQ. Vous n'en avez pas besoin, parce
que ce n'est pas des animaux qu'on couvre. Maintenant,
là, il faudrait que je fasse les
vérifications dans le libellé de la loi et de la réglementation de la
Faune. Mais on peut le faire. C'est une question...
Mme
Poirier : Bien, c'est
exactement ce que mon collègue dit. Alors, ça veut dire
que... après vérification, là, est-ce
qu'une situation comme le Nouveau-Brunswick,
quelqu'un qui possède des serpents, par exemple, des boas ou des pythons, même, pourrait avoir, dans son
animalerie, des animaux pour lesquels on n'a pas besoin de permis, là? Alors,
je veux juste comprendre, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a des animaux sauvages que tu ne peux
posséder sans permis, il y a d'autres
animaux sauvages — puis
là j'y vais généralement, là, je ne suis pas un spécialiste de la loi sur
la faune — que
tu peux posséder avec permis, puis il y a une réglementation municipale aussi
qui s'applique. Parce que, dans le cas que vous
soulevez, moi, je me souviens très
bien d'avoir entendu les autorités municipales
dire : On va interdire ce genre de chose là. Ça fait qu'il y a de
la réglementation fédérale, de la réglementation provinciale puis de la
réglementation municipale. Mais nous, on est dans la juridiction du ministère de l'Agriculture ici puis on dit : Si vous avez 15 chats
ou chiens, vous nécessitez un permis.
Mme
Poirier : Mais, M. le Président, on se comprendra, parce
que — je ne veux pas reprendre un vieux débat qu'on a eu, là — pour le commun des mortels puis pour avoir justement...
Parce que ça ne paraît pas, mais on est pas mal
écoutés, on est pas mal écoutés et...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce que c'est intéressant comme projet de loi.
Mme Poirier :
Bien, ça doit être parce qu'on est intéressants.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On ne l'est pas. Le projet de loi est intéressant.
Mme
Poirier : Ah! d'accord.
Bien, j'ai dit : «On» exclut la personne qui parle, M. le ministre. Je vous visais, bien naturellement.
On
a adopté une notion qui s'appelait animaux de compagnie. Et, malgré qu'on en a
fait la lecture et qu'on en a discuté longuement, dans le langage
populaire, l'animal de compagnie, c'est l'animal que l'on a à la maison, qu'on peut acheter dans une animalerie... au-delà de
toutes nos formules, là, mais, dans le langage citoyen, là, c'est quelque chose que je peux aller acheter dans une animalerie. Ça peut être un poisson,
ça peut être un serpent puis ça peut être un chat, un chien, un lapin. Le citoyen ne fait pas nécessairement
toute cette définition-là que l'on vient refaire aux articles que l'on vient faire, où, là, on parle des chats, chiens,
équidés. Puis, encore là, équidés, dans une animalerie, je n'en ai jamais
vu à Montréal, alors... peut-être en région, mais ils ne vendent pas de
chevaux...
Une voix :
Miniatures.
Mme Poirier :
Bien, les chevaux miniatures, même dans les animaleries, je n'ai jamais vu ça.
Alors,
je veux juste comprendre, pour que le citoyen comprenne, là, de quoi on parle présentement quand on dit «avoir un
permis» et pourquoi... Puis je comprends qu'on est entre deux ministères,
là, ça, je le comprends très bien, là, mais
pour le citoyen qui va dans une animalerie acheter un animal de
compagnie, il s'attend à ce que l'animalerie soit sous une juridiction
quelconque, là, et ait un permis pour pouvoir vendre des animaux, O.K.?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et c'est ça que ça fait.
Mme Poirier :
Et, je comprenais, le «notamment», tout à l'heure, était plutôt inclusif qu'exclusif.
Je
veux juste qu'on puisse, dans le fond, rassurer le citoyen, là. Puis je comprends qu'on est entre deux ministères, puis ça nous tape sur les nerfs depuis le début, là, il faut
se le dire, là, puis je suis persuadée que le ministre aimerait bien mieux qu'on règle tout en même temps, mais l'animalerie, là, elle se retrouve encore, elle aussi, à cheval
entre deux ministères. Bien,
on a su que les inspecteurs du MAPAQ pouvaient aller dans l'animalerie. Ça, on
a réglé ça. Ça, on a déjà réglé ça précédemment. Mais est-ce que le permis... Puis
là le ministre nous ajoute que le municipal peut aussi avoir ses
propres règles. Donc, ça veut dire que d'une municipalité à l'autre il y
aura des règles différentes, puis probablement que des municipalités n'ont pas encore réglementé parce que la situation ne
s'est pas posée, en tant que tel, mais il me semble qu'au niveau du gouvernement, là, au niveau de
l'action gouvernementale, il devrait y avoir une espèce de plancher, là.
Et le but, c'est de mettre un plancher
auquel les municipalités peuvent ajouter des couches, elles ne peuvent pas
aller en bas de ce plancher-là.
Mais,
le plancher que le ministre prévoit aujourd'hui, on parle des chats, chiens,
équidés, et, moi, ça m'agace un peu,
là. Moi, le serpent puis le phénomène du Nouveau-Brunswick me préoccupent
énormément. Il y a eu deux enfants qui sont décédés parce qu'ils ont été
étouffés par ces serpents-là, et il n'y avait pas de permis.
Alors, pourquoi on ne prévoit pas que
le permis, il s'applique aussi à ça, puisque... Je veux bien croire qu'on
est dans le bien-être animal, là, mais je reste préoccupée, là, M. le
Président, là, je reste très préoccupée.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais essayer de vous rassurer par tranches,
là.
Premier
élément : vos questions sont justifiées parce qu'on a suspendu l'adoption
de l'article 19 parce qu'on avait une énumération de chats, chiens, équidés
puis on a discuté que possiblement on préférerait, si c'est légalement faisable, parler d'animaux de compagnie, O.K.? Et
je vais essayer de vous rassurer sur les serpents. Moi, là, la Faune,
qui suit nos travaux attentivement,
m'informe que, lorsque les serpents sont venimeux, ils ont besoin de permis.
Puis ça...
Mme Poirier :
Ça règle l'affaire.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...ça règle l'affaire.
Là,
on est à l'article 20, et «nul ne peut exploiter une animalerie, soit un
commerce où des animaux de compagnie sont gardés [ou] offerts en vente
au public, s'il n'est titulaire d'un permis délivré à cette fin».
«Animal
de compagnie», ça inclut «un animal sauvage» dans la définition. Donc, pour la
personne qui nous écoute, là, si vous
allez dans une animalerie, ça prend un permis, là. «Nul ne peut exploiter une
animalerie...» Ça fait que, que vous achetiez un animal sauvage ou
est-ce que... à partir du moment où c'est un animal de compagnie... Puis
«animal de compagnie», là, ça va dans la définition de ce que j'appelle ce que
le monde comprend généralement, là : «un animal domestique ou sauvage qui vit auprès de l'humain, notamment dans son
foyer, en tant que compagnon [...] pour des fins d'agrément.» Ça, ça
doit répondre à l'animalerie d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Exactement. Mais la définition de «venimeux», du serpent... Je ne pense pas
qu'ils sont tous venimeux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous avez raison. Puis je pense même — je vais le dire avec toute l'immunité
dont on jouit ici — que,
dans le cas du Nouveau-Brunswick, c'est par étranglement que... Je le dis, là.
Mme
Poirier : C'est ça, exactement, c'est d'étranglement. Donc, ce
n'était pas le venin, c'est l'étranglement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, ce n'est pas le venin de l'animal, c'est
l'enroulement autour du...
Mme
Poirier : Donc, ça veut dire que ceux-là ne seraient pas soumis
à un permis, puisqu'ils ne sont pas nécessairement venimeux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ils tombent sur la définition. Si c'est un animal
de compagnie, il est régi par l'article, O.K.? Si vous le gardez...
Mme Poirier :
...animaux sauvages.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est un animal sauvage qui vit auprès de
l'humain, notamment dans son foyer, en tant que compagnon pour des fins
d'agrément.
Mme Poirier :
Parfait. Ça me convient.
• (12 heures) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est une notion de fins d'agrément.
Mme
Poirier : Excellent.
Mais je comprends que notre but, là, c'est de... aussi avec l'ajout du ministre,
là, il peut déterminer les autres cas
en tant que tels. Par
exemple, quelqu'un
qui en a un chez eux, un serpent, et qui veut le vendre n'est pas... il
n'y aura pas de permis, là, c'est un privé à un privé, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...par règlement, de l'inclure.
Mme Poirier :
D'accord. C'est ma question, et je vous incite...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va.
M. Villeneuve :
Exemple, quelqu'un qui a un site Web et qui n'est qu'un intermédiaire avec
quelqu'un... LesPAC, Kijiji, etc., là, donc
là on le voit, qu'il n'est pas là, mais, avec l'amendement apporté par le
ministre, il pourrait devenir... obligatoirement s'inclure.
Je reviens à ma
question de départ. Je m'excuse si j'y reviens, là, mais on n'a pas... c'est
ça, on n'a pas, actuellement, là... C'est
parce que les dispositions nécessaires à l'obtention d'un permis ne sont pas
encore sur papier, là, ne sont pas encore établies. C'est ce que je
comprends. Mais on a déjà, par ailleurs, des obligations de permis pour
certaines animaleries, et ça, c'est déjà disponible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : Est-ce qu'on prévoit avoir des changements
importants avec ce qu'on apporte là ou elles vont toutes... Les animaleries
vont toutes être obligées d'avoir un permis, là. C'est ce que je comprends, là.
Il y en a qui y sont déjà obligées, elles ont dû déjà répondre à des critères,
et là vous me dites que ça va changer au niveau des critères. Est-ce que ces
critères-là vont changer aussi pour ceux qui ont déjà le permis? Parce qu'un
permis, c'est renouvelable à tous les un an, ou deux ans, ou...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 12 mois, un an.
M. Villeneuve :
Tous les ans. C'est ça. Bien, c'est ma question. Je veux juste qu'on puisse
rassurer ceux qui sont propriétaires actuellement, là... qui sont des
entrepreneurs, qui sont propriétaires.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Présentement, si vous me demandez, là...
M. Villeneuve :
Oui. Ils n'ont pas vu le document, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...est-ce que notre système fonctionne bien sur
l'émission des permis?, la réponse, c'est
oui. Les seuls retards qu'il y a eu sont parfois dus — puis là j'ai corrigé ça, là — au ministre, qui les signe tous
personnellement. Mais je me suis donné une discipline où je rentre dans les dates.
M. Villeneuve :
C'est sûr que le temps d'obtention du permis, c'est un élément, mais, moi,
c'est plus sur les adaptations que ces animaleries-là devront effectuer suite à
ce qui sera exigé dans le permis. C'est ma question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ce sont des éléments de base qui concernent le
bien-être de l'animal comme tel.
Est-ce qu'il a de l'eau suffisante? Est-ce qu'il a de la nourriture? Est-ce que
les cages sont suffisamment grandes pour l'animal, etc.? Ce qu'on
vérifie, ce sont des normes de bien-être.
M.
Villeneuve : ...sécuritaires en rapport avec l'animal qui... Je
ne parle pas de «pas sécuritaire» pour l'animal, là, mais je parle de sécuritaire pour... Je reviens au cas du
Nouveau-Brunswick, là, où est-ce que cette animalerie-là aurait eu un permis, si jamais elle en avait demandé un,
parce que les animaux... je pense, les serpents se sont sauvés. Je ne me
rappelle pas de l'histoire, là, mais, bon, bref, ils sont sortis de l'enclos où
ils étaient, là.
Une voix :
Ils sont montés dans les murs.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça. Enfin...
Une voix :
Ils sont montés dans les murs.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Par le plafond.
M. Villeneuve :
Oui, bien, c'est ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Est-ce que nos inspecteurs inspectent les
plafonds?
M. Villeneuve :
...ils ont passé quelque part.
Une voix :
Ils ont sorti dans quelque part.
M. Villeneuve :
Ils sont sortis de quelque part.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ils ont sorti de la cage avant de se rendre au
plafond.
M.
Villeneuve : C'est ça. Bien, en tout cas, on prévoit que ces
dispositions-là relatives à l'obtention d'un permis vont être disponibles par le ministère,
évidemment, avant le 1er juillet, je pense, 2016, et ça va être publié sur
le site...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Internet du ministère.
M.
Villeneuve : ...et toute personne qui a une animalerie
enregistrée, là, au registre des entreprises du Québec va recevoir un
avis du ministère comme quoi qu'il doit dorénavant obtenir... Comment ça
fonctionne?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On va publiciser l'adoption de la loi à partir du
moment... Parce qu'il y a des gens
qu'on ne connaît pas, là. On ne peut pas envoyer un avis à quelqu'un qu'on ne
le sait pas, mais la maxime dit que nul n'est censé ignorer la loi.
Maintenant, on a une... comment je pourrais dire ça, on a une obligation, si je
peux la qualifier ainsi, d'information.
M.
Villeneuve : ...à la défense de ceux qui pourraient se
retrouver sous le coup de ne pas avoir respecté la loi en feignant de
l'ignorer ou en l'ignorant véritablement, dire que cette maxime-là... il y
avait beaucoup moins de lois à l'époque.
C'est empirique, hein? Alors là, les lois sont beaucoup plus nombreuses. Mais,
exemple, quelqu'un, là, qui a une
animalerie... la loi est passée, le 1er juillet 2016, s'applique,
cette personne-là, pour toutes sortes de raisons, n'a pas vu ça, là, j'imagine que le jour où... soit elle
s'en rend compte par elle-même, elle demande le permis ou soit un
inspecteur passe : Vous n'avez pas votre permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : S'il
y a un client qui s'aperçoit qu'ils n'ont pas de permis, ils font 1 844 animaux. Tu sais, il y a un paquet
de mécanismes, là. Ça ne peut jamais être parfait. On veut encourager les
gens de... et faciliter leur travail, ça
facilite le nôtre à ce moment-là. Mais on en échappe toujours dans toutes les
circonstances, et là il faut agir de façon,
comment je pourrais dire ça, raisonnable quand on les a échappés. Si on s'est aperçu qu'il le
savait mais il a fait à semblant de ne pas
le savoir, ce n'est pas la même chose. Si vraiment il habite dans un comté aussi éloigné que Brome-Missisquoi puis qu'il
n'y a pas de médias d'information locaux, à partir de ce moment-là, ce qu'on lui dit, c'est :
Tu as une obligation, fais-le.
M. Villeneuve : Donc, il a l'avertissement,
d'abord : Procède. Parfait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pas
envers la cruauté. Envers la cruauté, ce n'est pas des avertissements,
là, mais envers les mesures administratives on tente d'agir raisonnablement.
M. Villeneuve : Parfait. O.K.
Le Président (M. Morin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Donc, on serait prêts
à adopter l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Autres interventions sur
l'article 20? Non. L'article 20, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Merci. L'article 21. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
aura un amendement également à l'article 21, qui se lit comme suit :
«Il est
interdit à un titulaire de permis d'animalerie, sauf si l'acheteur en est
préalablement avisé par écrit et qu'il signifie par écrit son
acceptation, de vendre ou de permettre que soit vendu un animal
domestique :
«1° dont l'imprégnation est inexistante ou
insuffisante ou dont la socialisation est inexistante;
«2° qui n'est pas capable de se nourrir et de
s'abreuver par lui-même;
«3° qui présente des signes évidents de maladie,
de blessure ou de malformations congénitales limitantes.
«Pour
l'application du paragraphe 1° du premier alinéa, on entend par
"imprégnation" l'apprentissage en début de vie d'un animal
l'amenant à reconnaître les caractéristiques distinctives de son espèce.»
Et l'amendement se lirait comme suit — article 21
de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal : Dans l'article 21 de la Loi sur le bien-être et la
sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du
projet de loi, remplacer «à un titulaire de permis d'animalerie» par «au
titulaire du permis prévu à l'article 20».
C'est une question de concordance avec
l'article 20. Ça nous est demandé par l'Animal Legal Defense.
Le
Président (M. Morin) : Donc, je suspends quelques instants si
on veut distribuer l'amendement du ministre.
(Suspension de la séance à 12 h 8)
(Reprise à 12 h 9)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président, sur l'amendement, je pense que tout le monde, là, aura compris à la lecture de l'amendement qu'on élargit
la portée de 21 en ajustant la concordance avec 20. Là, on ne parle plus
strictement de permis d'animalerie, mais on
parle également d'un commerce où des animaux de compagnie sont gardés,
et le pouvoir réglementaire qui peut l'élargir s'applique, donc on lui donne un
élargissement.
Le libellé comme tel est très progressif. Quand
on parle d'un animal «dont l'imprégnation est inexistante ou insuffisante ou dont la socialisation est
inexistante», on est dans du domaine du droit le plus avancé. On est allés
chercher nos sources d'inspiration aussi
loin qu'en Australie. C'est de la common law, là, mais ce n'est pas chez le
voisin, comme on dit. Qui est
incapable «de se nourrir» ou «de s'abreuver», c'est facile d'application,
facile à comprendre. «Qui présente des
signes évidents de maladie, de blessure ou de malformations congénitales limitantes», également, c'est facile
d'application.
Puis
c'est pourquoi on a un dernier alinéa qui dit que pour l'application du premier
paragraphe, on entend par «imprégnation»
l'apprentissage en début de vie d'un animal l'amenant à reconnaître les
caractéristiques distinctives de son espèce. On ne peut pas aller plus
loin, je pense, dans l'évolution de la société actuellement, M. le Président.
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Merci,
M. le Président. Oui, je suis content qu'on... parce qu'on a parlé longuement
de ce qui se faisait en Colombie-Britannique, et on disait qu'il se passe des choses ailleurs dans le monde, hein,
notamment en Europe et ailleurs, et là on est rendus en Australie.
On progresse, M. le Président, on
progresse, mais on adopté
l'article 12. Mais ça, on peut peut-être
le rouvrir éventuellement. Je ne sais pas, on verra. Mais là, là, le vendeur, M. le Président... Moi, je me mets à la place du vendeur. Si M. le ministre veut faire
l'acheteur, là, pas de problème. Alors, moi, je me mets à la place du vendeur, là, puis je lis ça,
là : Il m'est interdit — parce que j'ai un permis d'animalerie,
là — si je
n'ai pas avisé par écrit que peut-être... mais pas que peut-être, que
l'animal que je vends n'a pas l'imprégnation... l'imprégnation est inexistante ou insuffisante... C'est important, là, parce que c'est...
«Inexistante», effectivement ce serait plutôt... mais «insuffisante», alors là il y a une ligne, là,
qu'il va falloir tracer, là. Puis l'animal, il va vieillir pendant que les
tribunaux vont se déchirer à savoir si... tu sais. Bon. On s'entend, là. Ça ne
sera pas évident à faire appliquer, là.
Tout ce que je dis,
là, où je veux en venir, c'est que «dont l'imprégnation est inexistante», ou en
gestation, ou efficiente, ou... on mettra le
qualificatif qu'on veut, là, moi, si j'étais vendeur, là, je ne prendrais pas
de chances, je ferais un beau petit contrat, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et, moi, si je suis acheteur, il faut que je
signe que j'accepte puis que je suis conscient
que j'adopte un animal qui a des besoins particuliers, là. Il n'est pas dans
une situation idéale, mais je ne veux pas
priver l'animal qui n'est pas dans une situation idéale d'un foyer aussi
chaleureux que le mien, où je vais l'accueillir.
M.
Villeneuve : Oui. Donc, on va faire des affaires ensemble, M.
le ministre. C'est ce que je comprends. Mais vous voyez la position dans
laquelle le vendeur se trouve, parce que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...le prix devrait être raisonnable.
M.
Villeneuve : Oh oui! Oui, oui. Mais, connaissant vos poches
profondes, je pourrais peut-être peser sur le crayon, M. le ministre.
Mais je me mets, encore une fois, à la place du vendeur et de l'acheteur, en
fait les deux, parce que les recours vont être... ça va être un peu un
fourbier, là. S'il n'y a pas d'encadrement plus serré, là, les recours... Moi, je peux bien revenir avec un animal que j'ai
acheté il y a... C'est quoi? C'est : un chien est retiré de sa mère — si on peut dire ça comme ça, «retiré» — après huit semaines, je pense, et là on
essaie d'évaluer, et puis, au bout de trois semaines, je reviens avec l'animal, je dis : Finalement,
là, écoute, je pense qu'au niveau de son imprégnation, là, il y avait un petit
problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...la mère décède, mais je pense... puis là j'ai
de l'ouvrage, là, je suis obligé de soigner
le petit chiot à la tétine, puis etc., mais je suis prêt à le faire. Je le
prends, je sais que j'ai un risque correct de faire correctement les choses, mais mon implication
humaine envers l'animal est beaucoup plus grande, mais je l'accepte,
parce que je le signe, je sais ce que j'accepte, le vendeur me l'explique, on
donne une chance à l'animal.
M. Villeneuve :
...où je veux en venir, là, c'est : N'y a-t-il pas là... je n'ai pas
réfléchi à comment l'éviter, ce risque-là, mais n'y a-t-il pas là un risque où
tous les propriétaires d'animalerie, pour éviter justement de se retrouver dans
des situations... qui vont faire un contrat standard, qui vont faire en sorte
que, dans le fond, là, cet article-là, là, il
n'y aura plus grand-chose à faire, là? Parce que, si je fais un contrat
standard où je stipule qu'il est possible que, il est possible que, il est possible que, considérant,
considérant... et là, dans mon contrat, bien, comme vendeur, je suis
blindé. Et donc — enfin, vous voyez où je veux en venir, là — je veux juste... ce n'est pas exclu, hein,
que ça puisse se faire comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : L'acheteur est alerté. Puis je ne suis pas
certain que l'acheteur qui est alerté va acheter votre animal. Parce que, là, vous lui dites, tu sais : Il a
des problèmes congénitaux, il ne mange pas, il ne boit... L'acheteur, il
va dire : Hé! Hé! Hé! Tu sais, ça dépend de la catégorie d'acheteur. Il y
a l'acheteur qui vise l'animal idéal puis il
y a l'acheteur qui est prêt à prendre l'animal pour lui sauver la vie, pour lui
rendre une vie agréable. Ça dépend de l'acheteur, là. Les problèmes
qu'on a eus dans le passé, c'est quand l'animalerie sait qu'il y a un problème
puis ne dénonce pas le problème. C'est ça, le problème.
M.
Villeneuve : Bien, écoutez,
je comprends que l'intention est excellente. On s'entend là-dessus.
Tout ce que je voulais mettre en
exergue, dans le fond, c'est le fait que probablement... puis
assurément qu'ils vont se faire des petits contrats pour justement, là,
éviter tout retour, parce que sinon imaginez le fourbier que ça amènerait, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Quand vous allez me faire ce petit contrat-là, là — supposons
que je suis un acheteur qui veut un
animal parfait — bien,
vous négociez le prix, là, parce que vous m'expliquez qu'il est tout
croche, mon animal parfait, là.
M.
Villeneuve : Non,
non, mais, justement, il peut ne pas l'être, tout croche, mais il pourrait
l'être aussi, tu sais. Alors là, on va jouer...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui, mais pourquoi je vous dégagerais de responsabilités quand vous
venez de me vanter un animal avec un pedigree, avec ça? Puis, si je veux un
animal qui va demander plus de temps, plus de présence,
bien, possiblement que je paierais un
peu meilleur marché, parce que je vais le dépenser en énergie, en temps
et en amour.
M.
Villeneuve : Écoutez, moi, je n'ai pas de problème, là, je fais
juste faire une mise en garde, là, en même temps, une mise au point pour
les gens qui nous écoutent, là. Donc, soyons vigilants, hein, et assurons-nous
de faire le meilleur achat.
Le Président (M. Morin) :
Autres interventions sur l'amendement? Je n'en vois pas.
M.
Villeneuve : ...M. le Président, c'est vrai, mon redoutable
recherchiste me fait penser qu'on avait soulevé un point. Est-ce que c'est le même permis,
article 20? Les deux alinéas, là, les articles 20, 21, est-ce que
c'est le même... on parle du même permis?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
c'est-à-dire qu'«il est interdit à un titulaire [d'un] permis», puis là,
avec l'amendement, on le relie à 20. On fait de la concordance. Donc, c'est le
même permis.
M. Villeneuve : Donc, c'est
«du permis» qu'on devrait lire.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «De
permis». Ne bougez pas. Dans l'amendement, on dit «au titulaire du
permis prévu à l'article 20». On
remplace «à un titulaire de permis d'animalerie» par «au titulaire du permis
prévu à l'article 20». Ça fait qu'on rejoint ce que vous nous
dites, là.
M. Villeneuve : Est-ce qu'à
l'article 20 on est rendus avec deux permis, M. le Président?
Le Président (M. Morin) : On
est à 21.
M. Villeneuve : Oui, je le
sais, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...se pose, là. S'il est par règlement, il peut avoir deux permis, là. Oui.
M.
Villeneuve : Donc, «du permis», ou «des permis», ou... C'est
juste pour voir s'il y a une concordance totale avec 21 et 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est le permis de l'article 20, mais l'article 20 a deux
dispositions : il y a la disposition
telle qu'on l'avait présentée puis la disposition telle qu'amendée, le pouvoir
réglementaire additionnel qu'on s'est
donné. Mais c'est le permis de l'article 20. Vous allez voir un permis,
là : Nul ne peut exploiter une animalerie, un commerce d'animaux... puis là on avait — ne bougez pas, je vais retourner dans
l'autre amendement : «Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer les autres cas où une personne qui offre en vente un animal de
compagnie doit être titulaire d'un permis.»
M. Villeneuve : Ça s'applique
aussi à ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Oui, parce qu'on l'a amendé.
M.
Villeneuve : O.K. Parce qu'on en arrive à la conclusion, de ce
côté-ci, qu'on devrait dire «des permis» et non pas «du permis». C'est
tout ce qu'on dit. Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Ou bien vous en détenez un en vertu de 20 original ou bien vous en détenez un en
vertu de 20 tel qu'amendé, O.K.? Ça va?
M. Villeneuve : O.K.
Le
Président (M. Morin) : Autres questionnements sur l'amendement?
Je n'en entends pas, je n'en vois pas. Donc, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Morin) : Questionnements sur l'article 21 tel
qu'amendé? Oui, Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : J'aurais un
amendement à apporter, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Lisez-moi ça.
Mme D'Amours :
Le projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation
juridique de l'animal.
Article 21
de la loi sur le bien-être et la sécurité animale, dont l'édiction est proposée
par l'article 7 du projet de loi : Modifier l'article 21
en ajoutant un quatrième paragraphe — et je lis ce qui suit :
«4° qui n'a pas reçu une alimentation [ou] une
stimulation appropriée à son espèce.»
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 23)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Avez-vous des explications à nous donner, Mme la
députée de Mirabel?
Mme
D'Amours : Bien, en fait,
c'est assez clair, là, c'est que, souvent, dans des animaleries, on va prendre
une nourriture générale, donc... et aussi chez des gens. En fait, ce que les
spécialistes, là, quand ils étaient venus nous rencontrer... qu'ils parlaient notamment des perroquets et qui disaient que, souvent,
quand il y avait des élevages comme ça, il y avait des perroquets qui étaient mal nourris et... en
fait, qui étaient nourris, mais de... pas de la bonne nourriture, en
fait, là. Donc, c'est pour ça.
Le Président (M. Morin) : O.K.
M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi,
je comprends bien, là, ce que l'on vise. Je vais le diviser en deux.
Je vais
commencer par la dernière partie, là, «une stimulation appropriée à son
espèce». J'ai vérifié avec les gens du contentieux, on le couvre avec 1°. 1° dit : «1° dont l'imprégnation est inexistante ou
insuffisante ou dont la socialisation est
inexistante.» Et là : «Pour l'application du paragraphe 1[...], on
entend par "imprégnation" l'apprentissage en début de vie d'un animal l'amenant à reconnaître les
caractéristiques distinctives de son espèce.» On est plus vaste que... puis
je le soumets, là, comme on me l'a expliqué, puis j'accepte l'explication.
«Qui n'a pas reçu une alimentation». Là, je
comprends vos explications. Maintenant, ça, c'est couvert par l'article 5. L'article 5 du projet de
loi se lit comme suit : Le propriétaire ou la personne ayant la garde d'un
animal doit s'assurer du bien-être, etc., là, puis 1° :
«1° ait [un] accès à une quantité suffisante et de qualité convenable
d'eau et de nourriture.»
Ça fait qu'on
couvre... S'il ne le donne pas, il est couvert par 5, il est en infraction à la
loi. Ça fait que ça serait... comment
je pourrais dire ça, on a déjà, dans
les libellés... si on prend 5 puis on prend 1° de 21, on couvre déjà l'amendement que vous nous suggérez. Ça fait que votre objectif est atteint, finalement,
puis on n'a pas besoin, sur le plan législatif,
de le répéter, strictement, là, en
construction législative. Mais on comprend l'intention. L'intention est
correcte, là. Moi, j'avais retenu l'exemple du perroquet puis la
question de l'imprégnation puis de la socialisation inexistante ou
insuffisante. On est allés loin puis on a défini ce que c'était, en plus de ça.
Ça fait qu'on se rejoint dans l'orientation,
mais, légalement, on n'en ajoute pas, là.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Bien, en fait, moi,
ce que je voulais, c'était plutôt vraiment mettre l'emphase sur une alimentation mais qui est appropriée à l'espèce, parce qu'on peut bien nourrir un animal convenablement, on peut bien lui donner trois portions par jour si ça demande
trois portions par jour, mais, si l'alimentation n'est pas adéquate à son espèce... Je trouvais que le 5, c'était comme un
peu... bien, pas flou, mais ça ne disait pas vraiment que c'était à son
espèce.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va.
Et, là-dessus, je vous retourne à 5. Puis je comprends la
question, parce qu'on n'a pas arrêté
la définition comme telle des
«impératifs biologiques». C'est là qu'on couvre cet élément-là. On l'a gardé en suspens, là. Et, lorsqu'on
va revenir à «impératifs biologiques», c'est là qu'on va voir si on l'a
couvert. Ça va?
Mme D'Amours : Oui. O.K.
Le Président (M. Morin) : Qu'est-ce
qu'on fait avec votre amendement, Mme la députée de Mirabel?
Mme D'Amours : Bien, on le retire, M.
le Président. On ne passera pas 20 minutes là-dessus.
Le Président (M. Morin) :
Oui? Ça me prend le consentement. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
a consentement.
Le
Président (M. Morin) : Merci. Donc, je suis à l'article 21 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Est-ce que l'article 21, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : Adopté.
M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
L'article 22, et il y aurait également un amendement.
L'article 22, pour le moment, se lit comme
suit :
«Il est interdit à un titulaire de permis
d'animalerie de vendre ou de permettre que soit vendu un animal de compagnie à
une personne âgée de moins de 14 ans, sauf si elle est accompagnée du
titulaire de l'autorité parentale.»
Et l'amendement proposé se lirait comme suit — article 22 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal :
Dans l'article 22 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet
de loi, remplacer «à un titulaire de
permis d'animalerie» par «au titulaire du permis prévu à l'article 20» — concordance
avec l'article 20, tout le monde aura compris; deuxièmement, remplacer,
dans cet article, le chiffre «14» par le chiffre
«16» — concordance
avec l'article 167 du Code civil du Québec, qui vise l'émancipation de la
personne mineure.
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
(Reprise à 12 h 29)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre, avez-vous quelques
explications?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le
premier élément de l'amendement, c'est strictement un élément de concordance avec l'article 20. Dans le
deuxième élément, on remplace l'âge de 14 ans par l'âge de 16 ans, de façon
à être en concordance avec l'article 167 du Code civil, qui parle de l'émancipation du mineur comme tel.
On devient plus sévères puis on s'ajuste avec le Code civil.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
• (12 h 30) •
M.
Villeneuve : En général,
on essaie de poser des questions auxquelles on a déjà les réponses. Là, j'avoue
que je n'ai pas la réponse à la question que
je vais poser, M. le Président. L'autorisation de se marier, c'est 16 ou 14 ans, avec évidemment l'autorisation
des parents?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
me dit... je ne l'ai pas vérifié personnellement, mais on me dit que c'est 16
ans.
M. Villeneuve : O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est toute la notion de l'émancipation du
mineur. Ça fait qu'on tente, dans nos lois, d'atteindre le même objectif
d'âge. La société a évolué.
M.
Villeneuve : Alors, on me confirme que c'est bien 16 ans, c'est
ça? Je veux juste qu'on soit certains, là. Parce que j'ai sursauté en voyant qu'on venait de faire un bond, avec
l'amendement du ministre, de 14 à 16 ans. Parce que je ne sais pas, moi, qui a écrit la première mouture,
là, «à 14 ans», là, mais il me semble que c'était assez évident qu'il
fallait être concordant avec le Code civil. Mais c'est la surprise ici, là, M.
le Président. On parle ici de l'achat d'un animal qui, assurément, va...
Alors là, je
veux juste bien comprendre, là. Je vais juste me le relire à moi-même, là.
Donc, on passe à 16 ans. Donc, un
adolescent ou une adolescente ne pourrait pas acheter un animal, s'il n'a pas
16 ans, sans avoir l'autorisation de ses parents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve : D'un ou des
deux parents. O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...on
a été un peu plus large : celui qui dispose de l'autorité parentale. Il
peut y avoir un cas d'adoption ou de mandat.
(Consultation)
M.
Villeneuve : Parce qu'on réfléchit encore à cela. Et, exemple, pour avoir des soins, un jeune ou
une jeune adulte peut, à 14 ans,
avoir des soins sans le consentement des parents, entre autres. Je veux juste voir. Je comprends que pour les
parents c'est peut-être sécurisant de ne pas se retrouver avec une bibitte dans
la maison, là, sans avoir été consultés, là. Ça, je peux comprendre ça, là. Si
c'est ça, le but, comme parent, je vous avoue que je suis rassuré, là, mais...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Non, le but, c'est le bien-être de l'animal comme tel. Ce qu'on vise à
éviter, c'est l'abandon de l'animal comme
tel, là. On l'a dit, puis on le répète, puis je pense qu'on est tous d'accord,
adopter un animal, c'est une
responsabilité puis c'est une responsabilité qui, parfois, est plus lourde que
celle qu'on pensait. La joie, au début,
puis l'amour, puis l'affection... mais c'est des soins quotidiens, comme on
dit, là. Et, à partir du moment où ce sont des soins quotidiens, si vous
n'êtes pas majeur et vacciné, il faut que la famille embarque ou que l'autorité
parentale soit d'accord.
M.
Villeneuve : Sur la notion... Pardon. Sur la notion
d'accompagnement, donc, il faut que, physiquement, le ou les parents
soient sur place. Sinon, il n'y a pas de vente qui se fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve : Impossible de
le faire. Présentement, c'est quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Présentement, je pense qu'il n'y a rien.
M. Villeneuve : Donc, un
jeune peut acheter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
mais j'imagine qu'un propriétaire d'animalerie responsable qui voit arriver, je
ne sais pas, là, ma petite-fille de neuf ans qui veut s'acheter un lapin, là,
je ne le sais pas, il va dire : Où est-ce qu'il est, grand-papa, là?
M. Villeneuve : Présentement,
ce n'est pas balisé du tout, donc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : O.K. Quand
même.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Je prends juste
en exemple — on
voit souvent ça dans les foires commerciales — que les animaleries vont
donner des poissons rouges dans des sacs, par exemple. Est-ce qu'on vient
baliser ça par ce fait-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Puis il y a parfois des périodes de l'année, là... Pâques, pour
mentionner les poussins, là, on s'aperçoit qu'un poussin ça devient une poule
ou un coq.
Mme Poirier : Ça grandit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça
grandit vite. C'est ça.
Mme Poirier : O.K.
M. Villeneuve : Alors, même...
Oui?
Le Président (M. Morin) :
Vous pouvez y aller, M. le député.
M. Villeneuve : Même s'il est
donné, là, il ne peut pas être accepté, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M.
Villeneuve : Ah! O.K. Ce
n'est pas inscrit directement, mais
ça ne vient pas nécessairement d'une animalerie, là. Parce qu'on parle de titulaire de permis, là. Là, ce que le ministre
vient de nous dire, c'est qu'un enfant en bas de 16 ans, là, ne pourrait
pas recevoir en cadeau de... dans une foire, quelqu'un lui donne un...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Sans
que l'autorité parentale soit présente.
M. Villeneuve : Ça serait
inclus dedans, même si ce n'est pas écrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : Bon. On va
conserver ça dans les galées comme il faut, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce que
l'on a présentement, là, c'est «vendre ou de permettre que soit
vendu», O.K.? Ça fait qu'un cadeau, c'est...
M.
Villeneuve : ...du poisson rouge, elle peut se faire encore.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On le donne. Ça me fatigue qu'on puisse le donner
à un jeune, là.
M.
Villeneuve : Tu sais,
des fois, les gens sont bien intentionnés, hein? Ils disent : Mon filleul,
je vais lui donner un lapin, tu sais.
Puis il a 14 ans, je lui donne un lapin. Je veux juste savoir comment ça va se
concrétiser, là, dans la vraie vie.
Vous savez, moi, pour avoir déjà eu des lapins, je vais vous dire, c'est quelque chose. Et j'ai vraiment déjà eu des lapins.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je vais suspendre l'article, parce que
je ne veux pas qu'on les donne non plus puis ça peut... Tu sais, il y
a une notion d'attrait dans une
animalerie pour attirer, et on donne à l'enfant pour attirer le parent.
Je vais essayer de voir si on peut embrasser plus large et inclure toute
transaction.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Mais je
nous mets juste en garde de trop vouloir faire, là. Des fois, on a des bonnes
intentions, là. Je sais que, dans les
animaleries... puis là je ne fais pas la promotion, là, je n'ai pas signé au registre
des lobbys, là... Je veux juste qu'on
fasse attention de, en voulant bien faire, ne pas trop en faire. Le fait de
recevoir... on le voit souvent, là, dans les ventes-trottoirs, les trucs
comme ça, on va offrir, par exemple, un petit poisson rouge dans un petit sac,
là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vise l'animalerie, là.
Mme Poirier :
Bien, l'animalerie qui donne des petits poissons rouges.
Une voix :
À Pâques, ils donnent des petits poussins.
Mme
Poirier : Bien, en tout cas,
moi, je n'ai jamais vu qu'on donnait des poussins, mais peut-être
que ça existe, là, mais moi, je n'ai jamais vu ça. Mais le petit poisson
rouge qu'on donne à la vente-trottoir, par exemple, de la rue Ontario, là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, non, je sais exactement ce que...
Mme
Poirier : En tout cas, je nous mets juste en garde de trop vouloir en faire puis de venir
brimer quelque chose qui n'est
peut-être pas si terrible que ça, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je vous entends, parce que ça m'est déjà arrivé,
là, d'aller dans une animalerie acheter
du manger pour les chiens, puis, en même temps, tu es accompagné d'un enfant,
puis ils disent : Bon, tu as un aquarium,
prends donc un petit poisson rouge. La petite personne est bien contente, tout
le monde est bien content aussi, là. Je vous suis, là, tu sais. Sauf que
je suis accompagné puis je suis consentant, là, puis j'ai un aquarium.
Mme Poirier :
C'est ça. Bon, vous avez un bol d'eau, un petit poisson rouge.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Un aquarium.
(Consultation)
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : ...quand même, parce qu'il faut que la
personne, elle soit accompagnée d'un... Ça n'empêchera pas le don quand
tu es accompagné d'un adulte.
M.
Villeneuve : À ce moment-là, l'enfant va... la personne devra
référer le parent. Tu pourras dire au jeune : Tu parles à tes
parents. Si c'est correct, moi, je te le donne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, non, il faut qu'elle soit accompagnée du
titulaire de l'autorité parentale.
M. Villeneuve :
C'est ça. O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça va? On va le suspendre puis on va revenir
ajouter... Je ne pense pas qu'on aille trop loin en faisant ça. Et les
légistes me disent que c'est faisable, ça fait que...
Le Président (M.
Morin) : Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
12 h 39)
(Reprise
à 12 h 44)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. M. le Président, compte tenu des discussions
que nous avons eues, je proposerais l'amendement suivant :
1° ajouter,
après les mots «permis d'animalerie», les mots «de donner,»;
2° ajouter,
après les mots «permettre que soit», les mots «donné ou».
On peut le
distribuer. Puis ça ajoute la notion dont on a parlé, là : s'il y a un
don, c'est également couvert par l'article.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce que je dois suspendre pour qu'on regarde ça
correctement ou si...
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui? On suspend.
(Suspension de la séance à
12 h 45)
(Reprise à 12
h 47)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Et, si je comprends bien, c'est un même amendement
en trois temps. Donc, nous sommes en troisième temps pour cet amendement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...M. le Président.
Le
Président (M. Morin) :
Oui. J'essaie de simplifier ma tâche. M.
le ministre, êtes-vous prêt à... Je trouve que c'est bien amené. Je
n'aurais pas cru qu'on amène ça comme ça. C'est bien.
(Consultation)
Le Président (M.
Morin) : Ça va, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui, ça va.
Le Président (M.
Morin) : Donc, vous n'avez rien à ajouter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non. On replace l'amendement de concordance
avec l'article 20, on remplace l'élément
de concordance avec l'article 167 du Code civil, qui fait passer l'âge de 14 à
16 ans, et on ajoute une notion de donner à la notion de vendre. Trois
éléments.
Le Président (M.
Morin) : Oui. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Ça me va, M. le Président. C'est parfait, ça.
Le Président (M.
Morin) : Oui? Donc, mon jugement n'était pas trop loin de la
réalité.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui.
M. Villeneuve :
Et là nous sommes toujours dans les personnes titulaires de permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui.
M. Villeneuve :
O.K. Ça ne s'applique pas à autre chose, là, comme on disait tantôt, là, la vie
quotidienne.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Entre mon oncle et ma tante, là, c'est
d'autre chose.
M. Villeneuve :
On oublie ça. Parfait. On ne les oublie pas. Voilà. O.K. Parfait. Ça me va.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K.
Le
Président (M. Morin) : Pas d'autres interventions sur l'amendement
en trois temps? Donc, est-ce que l'amendement en trois temps est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté, oui. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 22 amendé? Ça va, tout le monde? Donc, l'article 22, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. L'article 23. M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. L'article 23, il y aurait également un amendement,
M. le Président. L'article 23, pour le moment, se lit comme suit :
«Le
titulaire d'un permis d'animalerie doit indiquer dans toute forme de publicité
qu'il fait, le nom, l'adresse du commerce qu'il exploite, son numéro de
permis et la mention "titulaire d'un permis délivré en vertu de la Loi sur
le bien-être et la sécurité de l'animal".»
Et
l'amendement proposé se lirait comme suit — article
23 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal :
Premièrement,
dans l'article 23 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est
proposée par l'article 7 du projet de loi, remplacer «d'un permis d'animalerie» par «du permis prévu à l'article
20» et, deuxièmement, remplacer dans cet article «commerce» par «lieu».
Le
premier élément, c'est un élément de
concordance avec l'article 20. Le deuxième est inspiré du Nouveau-Brunswick.
«Lieu» plutôt que «commerce», c'est plus vaste.
Le Président (M.
Morin) : Je suspends quelques instants pour la distribution de l'amendement.
(Suspension de la séance à
12 h 51)
(Reprise à 12 h 53)
Le
Président (M. Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, est-ce que vous avez d'autres précisions quant aux
amendements?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non. Concordance avec l'article 20 quand on
parle du permis, pour demeurer dans la rectitude législative, et on
remplace le mot «commerce» par «lieu», parce que — on a parlé tantôt, là,
d'Internet, etc. — là, si, par règlement, ça ne devient pas
nécessairement un commerce, ça devient un lieu, on voulait en embrasser
plus large pour ne pas échapper ces éléments-là.
Le Président (M.
Morin) : Intervention, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve?
Mme
Poirier : Bien, justement sur la notion de lieu, est-ce qu'on
fait référence à une jurisprudence, à une notion légale pour, dans le fond, élargir le mot «commerce» à «lieu»? Est-ce
qu'il y a une référence à quelque chose existant déjà? Je comprends que,
le ministre, ce qu'il veut, c'est embrasser large. On ne peut pas être contre,
mais je veux juste comprendre d'où est venu le mot «lieu» au lieu de «commerce»,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le ministre est également prudent parce que qui
trop embrasse mal étreint.
Mme Poirier :
...M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Lieu», ça peut être, s'il y a vente par
Internet, votre résidence, qui n'est pas un commerce, et l'inspiration,
c'est le Nouveau-Brunswick.
Mme
Poirier : Et, M. le Président, est-ce que «lieu» pourrait être,
par exemple... puis je sais qu'on a inclus... là, on est vraiment dans
le permis animalerie et de ce type, là, exemple, les foires, qui sont...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On a la possibilité de l'inclure par règlement.
Mme Poirier :
O.K. Donc, le lieu sera déterminé par règlement. On pourrait se dire ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui.
Mme Poirier :
O.K. Ça me convient.
Le Président (M.
Morin) : Autres interventions sur l'amendement? Oui, M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui, je me posais la question, parce qu'on sait que d'abord... Peut-être
qu'on le verra plus loin, là, mais, l'obligation d'afficher son permis en
tout temps dans le commerce, est-ce qu'on la voit plus loin, ça?
Une voix :
...
M.
Villeneuve : On le
voit plus loin. Mais je me posais la question : Est-ce
que ça ne serait pas utile que
d'inscrire sur toute publicité qu'on est titulaire d'un permis délivré en vertu
de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal? Parce qu'on peut faire
de la publicité papier, l'envoyer par la poste, et, au bout d'une semaine, le
permis est expiré.
Si
on indique la date, sur la publicité, de l'expiration du permis, bien, la
personne qui va avoir le document
qui a été posté une semaine auparavant mais
que le permis expirait trois jours plus tard pourra constater que, si elle ne
vérifie pas... en tout cas, elle va être périmée, là, l'information qu'elle a, elle va être périmée, mais elle va le savoir si on inscrit
la date d'expiration du permis sur la publicité. Là, je parle surtout de
publicité papier, mais ça peut être publicité Internet aussi, là. Donc,
l'obligation d'inscrire la date d'expiration du permis dans toute publicité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, ce qu'on me dit, là, c'est que, sur le
permis que vous affichez, la date d'expiration est indiquée.
M.
Villeneuve : Moi, je
veux juste qu'on s'assure qu'on soit capables, comme consommateurs, lorsqu'on
a un document qui traîne sur la table depuis une semaine...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je comprends le...
M.
Villeneuve : Aïe! Tu
sais, j'ai une animalerie au coin de la rue, je vais aller les voir. J'arrive
là puis je suis convaincu qu'ils ont
un permis, mais le permis n'a pas été renouvelé puis il expirait il y a
trois jours, mais j'ai eu la pub il y a sept jours. Alors, comme
consommateur, j'arrive à l'animalerie puis je suis en train de faire un achat
dans un commerce que son permis n'a pas été...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Là, vous constatez la date sur le permis, là.
M.
Villeneuve : Oui, si
j'ai le réflexe de vérifier à nouveau. Mais là j'ai déjà le
papier en tête, là. Ou, si je fais un achat
par Internet avec ce commerce-là une semaine plus tard, je n'ai toujours pas le
permis en vue. Juste une question, je dirais, pour que les consommateurs
ne soient pas victimes, puis ça peut être involontaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : À partir du moment où on a son numéro de permis,
puis je vous le soumets, là... Vous avez un numéro de permis. Si vous
êtes un consommateur averti, vous pouvez aller au permis.
M.
Villeneuve : Est-ce qu'au
registre des entreprises, si je tape le nom «Animalerie Coin-de-la-rue-petit-chat-quatre-pattes»,
là, j'arrive sur le registre, je n'ai pas... Je n'ai pas ça, là. Excusez le
nom, ce n'est pas très créatif, là, M. le député de Saint-Maurice, là,
mais, bon...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...des entreprises vous ne l'avez pas, mais ce
que j'ai demandé de vérifier, là, présentement, c'est si, comme consommateur, je peux aller sur
MAPAQ, «permis numéro untel», et ça
me donne le permis avec tout ce que ça contient.
M.
Villeneuve : Parce qu'il faut trouver une façon, justement...
parce que ça peut se faire par Internet, il faut trouver une façon d'y arriver, parce que, le consommateur,
sinon, lui, il a la pub qu'il a dans les mains ou il a la pub sur Internet.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...révoque un permis, c'est généralement qu'on a
des raisons de révoquer un permis.
M.
Villeneuve : Tout à fait. Alors, s'il y a une vente de feu, là,
ça peut permettre aux commerçants, qui par ailleurs sont tous de bonne
foi, là... mais, bon, je ne sais pas comment on peut régler ce...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...de quelques instants, M. le Président, que
je...
Le Président (M.
Morin) : Non, M. le ministre, je vais suspendre...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : De quelques heures.
Le
Président (M. Morin) : ...de quelques heures. Mais, non, pas de
quelques heures, même brièvement, parce qu'on va se rendre en réunion de travail, en séance de travail
immédiatement en quittant ces lieux. Donc, je suspends.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise
à 15 h 10)
Le Président (M.
Morin) : Nous allons reprendre nos travaux.
On
se rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 54, Loi
visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal.
Ça
ne fait pas très longtemps qu'on a suspendu, donc vous vous souvenez qu'on
était à l'étude des amendements du ministre à l'article 23 du projet
de loi. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...
Le
Président (M. Morin) :
Et aussi, je m'excuse — M. le
ministre, excusez-moi, je vous coupe
souvent comme ça, mais c'est l'expérience du président — un consentement
pour permettre à M. le député de Deux-Montagnes de remplacer Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Saint-Hyacinthe. Oui. Je suis dans le mille. Consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Morin) : Consentement.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui, c'est ça. Donc, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. À l'article 23, nous en étions à nous
interroger sur la date de terminaison d'un permis comme tel. On a regardé ça de
tous bords tous côtés, là, sur l'heure du midi. Moi, si vous n'êtes pas satisfaits de ma réponse, je vais le
suspendre, mais il nous arrive, dans des cas, de révoquer le permis, et,
même si on indique la date, si le permis avait été révoqué, il n'est plus
valide. On a un problème à ce niveau-là.
Deuxième élément,
pour le moment, on n'a pas de registre comme tel. Si vous allez sur le site
Internet du ministère, vous allez voir des permis de restaurant, des
permis de, etc. mais vous n'aurez pas de permis pour chats, chiens, que j'appelle, là. C'est à venir, là. Mais, même là,
si on le met, si on met le permis puis on le révoque, le consommateur n'est pas plus... On cherche, dans d'autres ministères,
comment ça a pu être appliqué, les révocations de permis, comment on
peut informer rapidement le consommateur. On n'a pas de réponse à vous donner
pour le moment.
Donc,
soit qu'on maintienne l'article tel qu'il est rédigé avec amendement
ou qu'on le suspende puis qu'on continue à se gratter la tête en fin de
semaine.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Il y a des organismes qui font en sorte que, si vous n'êtes pas sur le
registre, vous avez... peu importe, révoqué,
vous ne l'avez pas, vous n'êtes pas là, vous n'avez pas de permis, point à la
ligne. Donc, si vous allez sur le registre puis vous pitonnez... je ne
sais pas si le député de Saint-Maurice se rappelle du nom que j'ai donné à l'animalerie tantôt, je ne crois pas, là, mais, si
vous pitonnez, vous tapez, hein, et ça, dans le registre, le nom de
l'animalerie que vous voulez vérifier, le
registre apparaît... Si elle n'est pas là, pas de permis, vous ne savez pas
s'il a été révoqué ou bien elle n'en
a pas. Ça fait que je pense que ça réglerait... Si vous me dites qu'effectivement il va y avoir un registre... Parce que, ça, on va voir ça à la CCQ, entre
autres, à la CCQ... ou à la RBQ,
plutôt, à la RBQ. Si, à la RBQ, vous n'avez pas votre licence puis vous tapez votre compagnie, une
compagnie que vous voulez... si la compagnie n'apparaît pas, c'est
qu'elle n'a pas de licence, point à la ligne. Pas de permis, pas de licence.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...à ce moment-là puis on va faire les vérifications,
parce que je veux que le consommateur ait le
maximum d'informations, puis, si c'est possible, bien, on va revenir avec
une formulation qui va répondre à cette préoccupation.
M. Villeneuve :
Évidemment, c'est conditionnel à ce qu'il y ait un registre à jour, tout
simplement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve :
O.K. C'est bon.
Le Président (M.
Morin) : On se comprend bien, là? Donc, on met de côté l'article 23,
on le suspend?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On le suspend, M. le Président. Mettre de
côté, c'est une autre interprétation.
Le Président (M. Morin) :
Excusez.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est ça.
Le
Président (M. Morin) :
...suspend. Je cherchais le mot «suspendre» à chaque fois. Des fois, j'ai de la
misère avec lui.
«Section II. Dispositions administratives.»
Article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
L'article 24 se lit comme suit, M. le Président :
«Une demande de permis doit être soumise par la
personne qui entend l'exploiter au ministre dans la forme prescrite par règlement et accompagnée des
documents qui y sont prévus. Si la demande est faite par une personne
morale ou une société, elle est soumise, selon le cas, par un administrateur ou
par un associé dûment mandaté.»
Le Président (M. Morin) :
Argumentaire? Non?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je peux
ajouter des commentaires, là, si ça peut éclairer. C'est actuellement
l'article 55.26 du projet de loi n° 42. Source d'inspiration :
Manitoba.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Moi, je n'ai pas vraiment de question, M. le
Président, ça me semble assez clair. On couvre tous les cas où la
personne peut en mandater une autre, par procuration, je présume, ou tout autre
document légal qui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Dûment
mandaté.
M. Villeneuve : ...dûment
mandaté. Alors, pour moi, c'est somme toute assez clair.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 24? Ça va? Donc,
est-ce que l'article 24 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. 25. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
aura amendement à l'article 25. Pour le moment, il se lit comme
suit :
«Le ministre
peut exiger que la personne qui demande un permis fournisse les renseignements
additionnels qu'il estime nécessaires.»
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants
(Suspension de la séance à
15 h 15
)
(Reprise à 15
h 18)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. L'amendement fait suite à des demandes des SPA, SPCA et de la Humane Society. On ajoute : Exiger l'inspection du lieu qui a fait l'objet
de la demande. On le fait présentement de
façon pratique, mais on veut s'assurer qu'on a la base légale pour pouvoir le
faire de façon... comment je pourrais dire ça, lorsque c'est requis.
L'article se lirait comme suit : «Le
ministre peut exiger que la personne qui demande un permis fournisse les renseignements additionnels qu'il estime
nécessaires ou exiger l'inspection du lieu qui [a] fait l'objet de la
demande.»
Le Président (M. Morin) :
M. le ministre... Ah! M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Un pas à la fois, M. le Président. Donc, ce n'est
pas systématique, ce n'est pas un tirage au sort non plus, j'imagine bien, donc c'est lorsqu'il y aura
un doute. Parce que je ne me rappelle pas, là, si... il faudrait que je
relise mes notes, là, si ce n'était pas demandé que ça soit fait de façon
systématique. Il n'y a pas quelqu'un qui a demandé ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
le fait de façon systématique pour la première demande.
M. Villeneuve : C'est ça,
c'est au renouvellement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Dans
le cas des renouvellements, si des inspections ou des plaintes nous indiquent
qu'il y a lieu d'être plus prudents, avant de renouveler, on envoie un
inspecteur.
M. Villeneuve : Moi, je croyais que c'était déjà, là, compris, là, qu'il
pourrait y avoir une inspection. Là, on l'ajoute.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'était compris, mais ce n'était pas légalisé.
M.
Villeneuve : Ah! d'accord.
Donc, le gouvernement peut avoir des procès contre lui, là, puis il y a toujours... Non, non, ce n'était pas
légalisé, mais... Je comprends. O.K.
• (15 h 20) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, je le dis, comme ministre, je signe personnellement
les permis puis je l'ai exigé.
M.
Villeneuve : Qui va
faire les... On va y arriver, je sais, plus tard, là... on va y arriver plus
tard dans le projet de loi, au
niveau des inspecteurs, mais, dans
ces cas-là, est-ce que c'est un organisme qui est nommé par le ministre, ou
si c'est les inspecteurs du MAPAQ qui vont être mandatés, ou si c'est les deux
à la fois?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...plus tard.
M. Villeneuve :
On le verra plus tard, hein? C'est ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce qu'on a eu des offres de collaboration
assez exceptionnelles.
M.
Villeneuve : Oui, je
sais, je sais, je sais. O.K. Et est-ce que c'est coutumier d'ajouter que «le
ministre peut exiger que la personne qui demande un permis fournisse les
renseignements additionnels qu'il estime nécessaires»? Le «additionnels»,
est-ce que c'est coutumier? Je veux juste voir si on ne fait pas place à...
comment on pourrait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y a de la discrétion ministérielle qui existe, mais,
d'expérience, moi, là, depuis que je suis là, un an et demi, j'ai
regardé tous les dossiers, et, dans tous les dossiers, il n'y en a pas un
pareil, là. Vous pouvez imaginer c'est quoi,
garder des animaux, etc., chacun a sa façon de le faire. On a identifié des
standards, là, de nourriture, d'eau, de bien-être, etc., mais vous
pouvez arriver, puis, les inspections, ça arrive que le plat dans lequel on
sert l'eau n'est pas en «stainless steel» mais il est en plastique, le chien a
mangé le plastique. Tu sais, on en a, là, de toutes les sortes.
Nous
autres, ce qui nous intéresse, c'est que l'animal ait accès à de l'eau correcte
en tout temps. Et nos inspecteurs ont
une marge discrétionnaire dans ces choses-là, ils jugent l'ensemble
de l'oeuvre et ils voient l'état de santé de l'animal également.
M. Villeneuve : ...dans la loi,
la marge discrétionnaire, en disant «additionnels». On vient de la mettre dans
la loi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : O.K. Donc,
on verra plus tard si c'est un inspecteur ou si... Puis ça peut être quelqu'un
d'autre qui va faire l'inspection.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, parce qu'on a... puis je ne révélerai pas de
secret pour les prochains articles, là, les offres de collaboration qu'on a
eues vont jusqu'à la certification.
M. Villeneuve :
Là, vous me dites que pour un nouveau permis c'est systématique, automatique,
il y a une inspection.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Depuis que je suis ministre, je l'ai demandé.
M. Villeneuve :
Mais ce n'est pas écrit dans la loi, c'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce n'est pas dans la loi.
M. Villeneuve :
Ce n'est pas dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je l'ai demandé puis j'ai dit : Je veux
avoir une inspection avant d'émettre un permis.
M. Villeneuve :
Comptez-vous l'inclure dans la loi, M. le Président?
Une voix :
...
M. Villeneuve :
Pour un...
Une voix : Mais ça ne
l'oblige pas, là.
M.
Villeneuve : Non,
non, mais ça, c'est pour un renouvellement. Ce qu'on dit ici, c'est que — ce
que le ministre m'a dit tantôt — c'est
systématique pour la première demande d'un permis, mais ce n'est pas dans la
loi. Là, cet article-là s'appliquerait
plus pour un renouvellement où, M. le
Président, le MAPAQ ou le ministre
pourrait dire : Bien, écoutez, je sais
que ça fait quatre fois, mais on a eu des petits échos, des petites rumeurs, et
là on aimerait ça qu'il y ait une inspection pour s'assurer que tout est
en règle.
Mais il n'en
demeure pas moins que c'est à la demande du ministre, M. le Président, que, lorsqu'il y a un tout nouveau permis qui est demandé, là
il y a une visite des lieux qui se fait. Mais ce n'est pas inscrit dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
peut l'exiger.
M. Villeneuve : Bien, moi, je
ne le sais pas, je pose la question. Est-ce que le personnel...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...j'ai
appliqué la théorie inverse, disant : Vous n'aurez pas votre permis, à
moins qu'on fasse une inspection. C'est un petit peu discrétionnaire.
Là, dans la loi, je marque : «Le ministre
peut exiger que la personne qui demande un permis fournisse les renseignements additionnels qu'il estime
nécessaires ou exiger l'inspection du lieu qui fait l'objet de la demande.» Je
me donne l'autorité légale de le faire. Ça
ne changera pas rien dans la pratique, mais la base légale, comme vous dites...
si quelqu'un avait contesté le ministre, peut-être que le ministre aurait eu
des problèmes.
M.
Villeneuve : Mais le ministre
vient de faire une proposition de l'inscrire lors d'un permis qui est
demandé pour la première fois, qu'on
l'inscrive — c'est
ce que j'ai cru comprendre — qu'on
l'inscrive dans la loi. Est-ce que j'ai bien compris cette proposition
du ministre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, c'est-à-dire, ça s'applique dans les deux, là : dans le premier permis
puis dans le renouvellement de permis.
M. Villeneuve : Si le ministre
le demande, mais ce n'est pas systématique pour la première fois. C'est ce que
je dis. C'est systématique là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
D'accord, si le ministre le demande. S'il y a un autre ministre
au ministère qui dit : Moi, je n'en veux pas, il n'est pas obligé
de l'exiger.
M. Villeneuve : C'est ça.
Donc, ça pourrait faire en sorte qu'un... j'allais dire «un chenil», là, mais,
bon...
Une voix : ...
M.
Villeneuve : ...un chenil, oui — pourquoi pas? — obtienne
un permis. Là, actuellement, on comprend que le ministre demande qu'il y ait une inspection, mais,
si on... puis je vous souhaite longue vie comme ministre, là, et dans la
vie en général, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : À
mon âge, c'est un souhait apprécié.
M.
Villeneuve : Mais, s'il y a, un jour — et
un jour, sûrement, il y aura — un
changement au niveau du ministre, peut-être que la personne qui sera là
décidera de ne pas faire cela, et, ce faisant, on pourra se retrouver à ce
moment-là avec des situations où un chenil pourrait ouvrir avec un permis et
puis ne pas être vérifié pendant deux, trois, quatre,
cinq... Voyez-vous, il y a comme... Si, au moins, on part du bon pied, là, si
on part du bon pied avec un chenil ou toute autre entreprise qui oeuvre
dans ce domaine-là, bien là on est sûrs, on part du bon pied : il y a une
inspection, il y a ça, ça, ça, apporter les correctifs. Puis, on le sait, il y
en aura toujours, des choses qu'on aura oubliées, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Avec
l'ensemble de la loi, moi, je ne suis pas trop inquiet, parce que le
ministre qui ne voudrait pas faire ça... quelqu'un ouvre un chenil, il émet le
permis sans inspection préalable — avec les systèmes de 1 844 animaux, ça se sait, ces choses-là,
rapidement, de voisinage — ça ne durera pas longtemps. Puis, en tout cas, moi, je ne
me sentirais pas à l'aise de l'émettre. Maintenant, si j'ai un successeur, à un
moment donné, qui dit : Moi, je suis à
l'aise, je connais ça comme il faut, là, puis on n'a pas eu de cas depuis je ne
sais pas combien d'années puis... je ne veux pas le lier non plus. Moi,
j'ai réussi à le faire.
M.
Villeneuve : Actuellement, exemple, combien est-ce qu'on a de
demandes, par année, de nouveaux permis? Est-ce qu'on en a une idée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
on en a une idée.
M. Villeneuve : Moi, j'essaie
juste d'évaluer ça peut être quoi comme masse de travail parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...permis, pas beaucoup; de renouvellement de permis? Beaucoup.
M.
Villeneuve : Ça, c'est autre chose. Ça, c'est autre chose. Mais
de nouveaux permis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oh! pas beaucoup. Moi, je vais y aller à l'oeil,
là. Je vais vous dire que, si j'en ai une vingtaine par année, là...
Une voix :
...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Même pas, hein?
M. Villeneuve :
Donc, ce n'est pas une masse de travail. Et puis, moi, si je peux me
permettre...
(Interruption)
M. Villeneuve :
Voilà, c'est fait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'appel, c'est pour vous?
M.
Villeneuve : Ce n'était pas pour moi, non. Si je peux me
permettre, étant donné que c'est très peu... Puis je suis convaincu d'une chose, c'est que, la personne qui
part une entreprise, d'avoir une inspection avant d'ouvrir, de couper le
ruban, là, puis d'ouvrir les portes, là,
pour elle, c'est un plus, cette personne-là, parce qu'elle pourra le dire,
d'abord : J'ai été inspectée,
tout est en règle. Moi, j'abonderais, là, dans ce sens-là. Si ça avait été une
masse importante de travail, là j'aurais dit : Attendez, il faut
aussi voir les capacités de l'État à être capable de fournir le personnel.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...présentement.
M. Villeneuve :
Pardon?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On le fait présentement.
M. Villeneuve :
Oui, je le sais, mais c'est à la discrétion, c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, mais on le fait. Bien, c'est-à-dire,
discrétion... moi, je ne les signe pas si je n'ai pas un rapport
d'inspection. Ça fait que la discrétion est mince, là.
M. Villeneuve :
Mais c'est parce que la loi va être là longtemps. C'est tout ce que je dis, là.
Bien, moi, M. le
Président, si le ministre est ouvert, moi, je proposerais... on peut même
l'écrire, là, écrire un amendement qui viendrait faire en sorte que... S'il est
ouvert. Je ne veux pas faire une bataille là-dessus, là, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, mais le ministère, qui est à l'écoute,
m'indique qu'avec la situation de permis
actuelle on le fait puis il n'y a pas de problème majeur, là. Mais on ajoute,
avec cette loi-ci, plusieurs catégories de nouveaux permis, et là ça
peut devenir un peu plus problématique.
M. Villeneuve :
O.K. Bon. Mais, comme je le disais, je n'en ferai pas de bataille. Moi, je
pense que ce serait intéressant de le faire. Maintenant, si on ne le fait pas,
bien, espérons...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...au texte des demandes de la SPA, de la SPCA
puis de la Humane Society.
Moi,
ce qu'on me dit, c'est qu'on répond à leurs demandes en disant «ou exiger
l'inspection du lieu», là. Ça nous donne
la marge de manoeuvre, l'assise légale pour le faire, mais ça n'empêche pas un
ministre de faire ce que j'ai fait. Généralement,
une personne qui demande un nouveau permis connaît les normes, connaît les règles
puis ne prend pas la chance de... Ce
sont les illégaux puis les clandestins qui posent un problème. La personne qui
demande un permis, elle a lu le
cahier de charges, elle sait à quoi s'en tenir. À date, là, moi, je n'ai pas eu
de problème de nouveaux permis, parce que, premièrement, ça se sait,
qu'on est sévères.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
• (15 h 30) •
M.
Villeneuve : ...le ministre a cru bon d'exiger que ce soit
fait, moi, je me dis : Coulons-le dans le béton, incluons 19 et 20
puis allons-y avec ça.
Il
y a une raison pourquoi le ministre, M. le Président, pourquoi le ministre a
exigé que ce soit fait, c'est parce que lui-même, il a dû se dire : Regarde, nouveau permis, moi, je ne
signe pas si l'inspecteur n'est pas allé
voir. Alors, cette raison-là, elle ne disparaît pas, là, les raisons ne
disparaissent pas aujourd'hui, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Parfois, on retourne, tu sais. Avec l'ensemble
des nouveaux permis qu'on exige, est-ce
que je vais être capable de maintenir
ce rythme-là? Maintenant, si — tantôt,
on le verra, là — on
a des certifications données par des organismes, est-ce qu'on va
autoriser ces organismes-là à faire l'inspection à notre place? Ça, à ce
moment-là, je n'aurai pas de problème.
M.
Villeneuve : Là, ce que vous me dites, c'est que vous seriez
d'accord à ce que plus loin on exige, lors de l'ouverture,
avant de couper le ruban, là, qu'il y ait soit par certification... ou, en tout
cas, qu'il y ait un organisme mandaté par le gouvernement qui puisse,
avant qu'on coupe le ruban, aller sur les lieux, faire une première...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je pense... je le dis sous toutes réserves, là,
on n'est pas rendus là, là, mais je pense
que les certifications déjà sur place, là, exigent une visite préalable avant
de donner la certification. Je le dis sous toutes réserves, on peut le
vérifier, là. Puis, si c'est le cas, moi, je suis couvert.
M. Villeneuve :
Oui. Si c'est le cas, moi, je suis d'accord.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, je suis couvert; l'animal est couvert.
M. Villeneuve : Oui, si c'est le cas. Si ce n'est pas le cas, bien là on
en rediscutera, là, mais, si c'est le cas, là je suis...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, moi, je vais vous faire un... On va
l'adopter et, si ce n'est pas le cas, on le réouvrira.
M. Villeneuve :
Pas de problème avec ça. Ça me va. Je n'ai pas d'autre question, moi.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Deux-Montagnes.
M. Charette :
Avec ce qui vient d'être dit, ça me convient également.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...à réouvrir, si nécessaire.
Le
Président (M. Morin) : Donc, autres questionnements sur
l'amendement? M. le député de Berthier, autres questionnements sur
l'amendement?
M. Villeneuve :
Non. Ça me va, moi.
Le Président (M.
Morin) : O.K. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : L'amendement est adopté. D'autres
questions, commentaires? L'article 25, ça va? Est-ce que
l'article 25, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Merci. Article 26.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Il y aurait un amendement à l'article 26, M.
le Président, qui se lit comme suit :
«La
période de validité du permis est de 12 mois. Toutefois, le ministre peut,
lorsqu'il est d'avis qu'il est dans l'intérêt des animaux [et] dans les
cas prévus par règlement, fixer une période moindre.
«Le permis peut être
renouvelé aux conditions prescrites par la présente loi et ses règlements.»
L'amendement
se lirait comme suit : Dans l'article 26 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée par
l'article 7 du projet de loi, remplacer le premier alinéa par le
suivant :
«26. La
période de validité du permis est de 12 mois, sauf dans les cas prévus par
règlement. Le ministre peut toutefois fixer une période moindre s'il
juge que l'intérêt des animaux l'exige.»
Le Président (M.
Morin) : Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 33)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre, avez-vous
d'autres explications?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Simplement, le libellé original statuait que
le permis était valide pour 12 mois et que
le ministre, dans l'intérêt des animaux, pouvait le réduire pour une période moindre. L'amendement permet
au ministre, pour le bien-être des animaux, d'aller dans les deux sens :
soit moindre soit plus longue.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Je
veux juste bien comprendre ce que je lis. «La période de validité du permis est
de 12 mois, sauf dans les cas prévus par règlement.» Ça peut être, donc,
plus que 12 mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : Pourquoi?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce que
ça peut être nécessaire... bien, pas nécessaire, je dirais, ça peut
être souhaitable. Si vous avez un établissement qui est en place depuis 25 ans,
qui n'a pas de problème, etc., et que le gouvernement dit : Bien, maintenant,
ça sera deux ans plutôt qu'un an...
M.
Villeneuve : Oui, je
comprends, deux ans, un an, c'est un moindre mal, mais ça peut être trois, ça
peut être quatre. Est-ce que vous avez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
mais il y a toujours...
M. Villeneuve : Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...le règlement fait toujours l'objet d'une prépublication, les gens peuvent s'exprimer, et, si vous débordez le gros bon sens,
bien, vous suscitez beaucoup... surtout dans le domaine de la protection des animaux, vous allez avoir plusieurs mémoires
qui vont être présentés, puis je ne suis pas sûr que ça va passer. Parce
que, là, on avait 12 mois, maximum. Ça
se peut qu'on ait besoin de 15 mois. Il peut arriver n'importe
quoi dans la vie. Ça se peut qu'on
ait besoin de 24 mois, mais vous en avez la responsabilité puis vous ne
pouvez pas le faire autrement que par règlement.
Donc, il faut que vous le publiiez dans la Gazette
officielle, que vous laissiez le temps aux gens de réagir au règlement puis
que vous l'adoptiez dans sa version finale. C'est de la souplesse.
M.
Villeneuve : Je comprends, mais, le jour où vous allez par règlement, est-ce que
vous allez pour l'ensemble ou si c'est dirigé?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
sauf dans les cas prévus par règlement, vous pouvez y aller par les cas. Ça
n'englobe pas tous les cas. Vous pouvez tous les mettre ou vous pouvez en
mettre rien qu'un, vous pouvez en mettre deux, vous pouvez en mettre...
M.
Villeneuve : Je pose
la question quant à la... parce que, là, on passe de
12 mois à pas de limite. C'est ça, la réalité, là, on s'entend, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
passe de 12 mois à pas de limite ni dans un sens ni dans l'autre.
M.
Villeneuve : Oui,
oui, je suis d'accord, mais de 12 à zéro... on ne peut pas aller en bas de zéro
dans la vie, là, mais, de 12, on peut aller à des décennies, là, il n'y
a pas de limite, là, hein, c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
mais...
M. Villeneuve : Non, mais je le dis parce que,
bon, ça, c'est mon côté maire qui ressort, parce qu'on s'assurait toujours
de mettre un plafond quelque part. On le mettait assez haut pour s'assurer que
ça règle tout mais que ça empêche les
abus. Au-delà de ce plafond-là, là, on n'y va pas parce que ça deviendrait un
petit peu mal vu, de toute façon, puis ça pourrait... tout dépendamment de quoi on parle, là. Mais donc je trouve
ça particulier qu'on n'ait pas de plafond. C'est vraiment ce qui me
titille, là, c'est qu'il n'y ait pas de plafond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
peux peut-être vous rassurer en disant que les inspections demeurent là, là. Vous continuez vos inspections. S'il y a
une plainte, vous y allez pareil puis, s'il y a matière à révocation de
permis, vous le révoquez pareil, là.
M. Villeneuve : Est-ce qu'on
a un exemple à nous donner où justement... Parce que, là, ça ne se faisait pas
comme ça, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Présentement...
M. Villeneuve : Non. Mais
pourquoi on l'amène, cette notion-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais
vous dire, présentement, je vous dirais que — j'y vais d'expérience, là, puis l'expérience n'est pas longue, c'est
18 mois, là — dans les
cas de renouvellement de permis, j'en ai un minimum de 90 % — puis c'est une bonne nouvelle — que c'est un renouvellement pratiquement
automatique, tu sais. Ça fait que je fais de l'administration pour faire
de l'administration, là. Tu sais, mes rapports d'inspection disent : Pas
de problème, etc.
Ceux-là,
ça me tente, après une couple de fois, là, si j'avais la liberté d'agir sans
être obligé d'être régi par des lois — la théorie du gros bon sens, que Mme la
députée de Mirabel nous plaide souvent, là... On a l'impression de dire :
Bon, bien, on va le mettre aux deux ans, là,
cette catégorie-là, parce que... Puis, mes cas d'exception, j'ai des plaintes
ou j'ai des inspections qui me font un rapport, puis je donne un
avertissement de suspension de permis ou je suspends le permis. Ça fait que, tu sais, c'est pour alléger l'administration, parce
que présentement, sérieusement, là, un bon éleveur, aux années, là,
renouveler son permis...
• (15 h 40) •
M. Villeneuve : Bon.
Supposons que je fais une demande, je n'ai pas de visite, parce que ce n'est
pas dans le règlement, on m'accorde mon
permis, peut-être qu'on verra plus tard qu'avant d'être accrédité quelqu'un
viendra inspecter les lieux avant que je coupe le ruban, j'ai un permis
trois ans, exemple. Et peut-être que ce sera par réputation aussi. Peut-être
que je suis en affaires depuis 10 ans, j'ai une bonne réputation, et puis
on décide de me donner mon permis pour trois ans pour ces raisons-là.
Au niveau des
lettres patentes d'une entreprise, le permis, il est à qui? Est-ce qu'il est au propriétaire
par lettres patentes, il est... Ce
que je veux dire — vous
comprenez où je veux arriver — c'est que, si les gens cèdent l'entreprise
en tout ou en partie, et ça peut ne plus être les mêmes administrateurs du tout
qui s'occupent des lieux... Donc, je veux juste savoir : Le permis est
attaché à qui, à quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : À...
M. Villeneuve : À
l'entreprise, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ceux
que je signe, c'est...
M. Villeneuve : L'entreprise.
C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...l'entreprise, sauf que ce n'est pas transférable.
M. Villeneuve : Oui, mais
c'est parce qu'il peut y avoir des changements au niveau des administrateurs,
il peut y avoir des ajouts, des retraits, des ventes de parts, d'actif, etc.
Honnêtement, là, la non-limite, là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
comprends que, dans l'interprétation absolue, c'est la non-limite, mais, pendant tout ce temps-là, inspections,
susceptibles d'être inspectés, plaintes, etc., et non-limite, moi, je ne
verrais pas un ministre... En tout
cas, s'il y a un ministre qui veut faire ça, il... comment je pourrais dire ça,
il va s'éloigner des objectifs de la
loi puis il va se faire ramasser dans l'opinion publique, là, tu sais. Ils vont
avoir 1 844... au lieu d'être «animaux», ça va être 1 844
ministre, là, ça va...
M. Villeneuve : Un permis,
une année, tout dépendamment, j'imagine, de l'activité qui se fait, il y a un
coût. Actuellement — on
pourrait prendre l'exemple d'un chenil — un chenil, c'est quoi, le
coût d'un permis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Plus
ou moins 90 $.
M. Villeneuve : Donc, si j'ai
un permis... dans les hypothèses, là, si j'obtiens mon permis pour trois ans...
trois fois neuf : 27.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Fiez-vous sur le gouvernement, là...
M. Villeneuve : Le tarif va
suivre, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...le tarif va être ajusté, quel que soit le gouvernement.
M. Villeneuve : Le tarif va
être ajusté. Bien, je veux juste voir si on n'est pas en train d'essayer de
faire une économie, là. Puis c'est peut-être
ça aussi, l'objectif, puis ce n'est peut-être pas mauvais non plus, là, comme
objectif. Parce que, si on n'a pas, pendant
trois ans, à tous les ans... donc, on évite deux renouvellements, là, en fait,
là, ça fait moins de paperasse et...
malgré que la personne, si elle est enregistrée au registre des entreprises,
elle va devoir payer sa cotisation annuelle comme à tous les ans, puis
ça se fait par...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : S'il
a un permis de deux ans, ça va être tant pour deux ans, là, tu sais.
M.
Villeneuve : Oui, oui. Enfin, je nous mets en garde sur le fait
qu'on ne mette pas de temps. Si on me disait «0-3 ans», bien, déjà là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...pas
de balise réglementaire avec prépublication, possibilité aux gens... je
vous dirais, là, je suis un petit peu à risque. Mais, à partir du moment où
j'ai une balise réglementaire, mon risque est minimum.
M. Villeneuve :
O.K. Bien, écoutez, que les gens qui nous écoutent qui ont des entreprises dans
le domaine le sachent, s'ils
voient... Puis là il va falloir qu'ils s'abonnent à la Gazette, là,
parce que, s'ils voient qu'un concurrent obtient un permis de trois ans et eux, ils les resteraient à une année, ils vont
se poser de sérieuses questions pourquoi. Ça devient drôlement subjectif, hein, parce que, là, c'est à
géométrie variable. On va prendre une décision pour un, mais elle peut être différente pour l'autre. Alors, je nous mets
en garde contre le fait qu'il n'y ait pas de plafond puis je nous mets
en garde contre le fait qu'on puisse se retrouver dans la subjectivité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, je serais surpris que, sauf si on est dans
des états de plainte comme telle, on raccourcisse la durée. Ça prend des
circonstances exceptionnelles. Qu'on allonge la durée, moi, je pense qu'avec le
temps on va y arriver, surtout si on s'en va avec des certifications. Quand tu
obtiens une certification, tu as une garantie additionnelle.
M. Villeneuve :
Ça me va.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Peut-être un petit commentaire. C'est bien inscrit que ce
serait dans l'intérêt des animaux. Donc, à partir du moment où il y a un
historique qui justifie un passé, ma foi, hors pair, c'est dans cette
circonstance-là qu'on éviterait au demandeur
de s'empêtrer encore davantage dans de la paperasse, et tout ça, mais toujours
dans la perspective où l'intérêt de l'animal est à l'avant.
Donc,
non, avec l'amendement, avec la précision que vous avez apportée, pour notre
part, on est confortables avec ça. On a un souci d'alléger la tâche pour
les demandeurs mais également pour l'administration publique.
Donc,
si c'est dans la perspective d'un bilan qui est déjà à l'avantage des animaux,
on est confortables avec l'article.
Le
Président (M. Morin) : Autres interventions sur l'amendement?
Ça va? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. Est-ce que, l'article 26 tel
qu'amendé, il y a des interventions? Est-ce que l'article 26, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : L'article 27 : «Les droits que confère un
permis ne peuvent être cédés à une autre personne.»
Ça parle par
soi-même, là, ça vous appartient, et «personne» inclut «personne morale».
M.
Villeneuve : Vous venez de le dire. Mais ce n'est pas écrit,
c'est pour ça que je posais la question : Pourquoi qu'on ne l'écrit
pas?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est dans les définitions. Article 1, 8° :
«8° "personne" : une personne physique, une personne
morale, une société de personnes ou une association non personnalisée.»
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Bien, ça revient un petit peu à ce que je disais
tantôt, là, il faut qu'il soit attaché à quelqu'un, à quelque chose, là.
Puis je comprends qu'il faut qu'il se tienne quelque part, ce permis-là, et
c'est probablement la meilleure façon d'y arriver. Ça ne nous met pas à l'abri
de tout, mais il faut toujours bien, effectivement, qu'il soit attaché à quelque chose. Parce que, comme je
disais tantôt, je peux acheter une entreprise, moi, puis je vais avoir le
permis quand même parce que je vais acheter
toute l'entreprise et même 99 %, et j'ai changé tout le monde qui
travaillait là, puis j'ai toujours le
même permis. Alors, ce n'est pas un gage de continuation, de continuité
correctes le fait que : On change-tu de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...parce que votre permis est limité dans le
temps, et je peux, par règlement, si je le souhaite, comme ministre, dire que, s'il y a changement d'actionnaire
majoritaire ou décideur dans la compagnie, le permis que j'avais émis
pour deux ans, sujet à une inspection pour renouvellement... On peut, dans les
conditions, jouer à ce moment-là.
M. Villeneuve :
C'est bon. Non, je comprends qu'on doit l'attacher...
Une voix :
...
M. Villeneuve : Je ne pense
pas que le ministre soit au courant de tous ces détails-là qui se font au
niveau des entreprises, là, mais, bon, je n'ai pas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...change de main demain matin, on va en être
informés.
M. Villeneuve : Je comprends.
C'est bon. Ça me va, moi, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Autres interventions sur l'article 27? Je n'en vois pas. L'article 27
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. L'article 28.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Article 28 : «Le ministre délivre le permis si le demandeur remplit les
conditions prescrites par la présente loi et ses règlements et verse les droits
qui y sont déterminés.»
Si tu remplis les conditions puis tu paies, tu
as le droit à ton permis. Je traduirais ça comme ça.
M. Villeneuve : ...on ne le
rajoutera pas, parce qu'on l'a écrit tantôt à 26, là. C'est à 26, oui, et...
plutôt 25, et accepte de fournir les renseignements additionnels demandés par
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Exact. Il faut qu'il remplisse les conditions prescrites.
M. Villeneuve : Moi, je n'ai
pas de question, M. le Président. C'est clair.
Le Président (M. Morin) :
Donc, je ne vois pas d'autre intervention à l'article 28. Est-ce que l'article
28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. 29. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Article 29 : «Le ministre peut, au moment de la délivrance d'un permis ou à l'égard d'un permis déjà délivré, assortir
celui-ci de conditions, restrictions ou interdictions qu'il considère
appropriées, y compris limiter le nombre
d'animaux que le titulaire du permis peut garder dans le lieu visé. Ces
conditions, restrictions ou interdictions sont inscrites au permis.»
C'est large comme possibilités. Ça couvre ce qui
peut être prévu comme ce qui peut être imprévu.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Donc, il faut avoir au moins 15 animaux. Donc, à
16, ça prend un permis, c'est ça? Si, pour toutes sortes de raisons, il y a une inspection qui est
faite, et puis j'en ai 40, et puis qu'on considère que le lieu ne s'y prête
pas, le ministre pourrait demander à ce qu'il y ait des modifications ou tout
simplement restreindre à moindre d'animaux pour les lieux, parce que l'espace
n'est pas requis, etc.
Donc, c'est sûr que ça permet beaucoup de
latitude, là. Je ne sais pas comment les inspecteurs vont gérer ça. Est-ce
qu'il y a une grille?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais
vous dire ce qu'on fait en pratique présentement. Lorsqu'un rapport vient sur mon bureau, dans ce sens-là, moi, je
suis toujours prudent. Habituellement, puis je ne dis pas qu'il n'y a pas
eu d'exceptions, mais je n'en connais pas, là, je demande une deuxième
inspection par... ou accompagné d'un deuxième inspecteur pour être certain
qu'on pose le bon geste. Puis on le fait rapidement, là, parce que c'est le
bien-être animal qui est considéré.
Ça nous
arrive d'avoir un rapport d'inspection, puis la personne nous appelle :
Puis ton inspecteur... Vous savez comment
ça marche dans la vie, là. Ça fait qu'on fait une deuxième inspection
rapidement. Les rapports d'inspection sont aujourd'hui accompagnés de pièces justificatives : rapports de
vétérinaire, photos à l'appui. On sait un peu où on s'en va quand on
signe.
• (15 h 50) •
M. Villeneuve : Je constate,
M. le Président, que, la dernière phrase, on dit : «Ces conditions,
restrictions ou interdictions sont inscrites au permis.» Je reviens à ça, je ne
me rappelle pas : Le permis, on doit l'afficher quelque part, hein? C'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : O.K. Donc, le permis qu'on va délivrer... ces
restrictions-là, ces conditions-là, interdictions vont être sur le permis. Ça veut dire... en tout cas,
vous me corrigerez si je me trompe, là, il y a une date d'expiration du permis,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
D'expiration : meilleur avant.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça. Donc, qu'est-ce qui arrive, là... Bien, vous allez me
dire : Dans le fond, on va faire un
autre permis, là. Mais qu'est-ce qui arrive si, exemple, j'ai des restrictions,
mon permis est bon pour deux ans, j'arrive à démontrer que finalement je n'ai plus à être sous ces restrictions-là,
mais mon permis est affiché avec restrictions? On fait quoi? On émet un
autre permis, tout simplement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. «Le ministre peut, au moment de la
délivrance d'un permis ou à l'égard d'un permis déjà délivré...»
M. Villeneuve :
O.K. C'est bon. Moi, je n'ai pas de...
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : On est aussi à l'aise avec la formulation, mais on se
demandait s'il n'y avait pas lieu d'apporter une précision
supplémentaire dans le cas où le demandeur du permis souhaite avoir des
précisions. Est-ce qu'il pourrait... ou
est-ce qu'on pourrait faire un amendement qui stipulerait qu'il est en droit de
demander au ministre le pourquoi des conditions et que ça lui soit
formulé par écrit?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oh là là! Ça, j'ai ça dans...
Une voix :
...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Dans les permis de restauration,
l'inspection des aliments, si je veux suspendre un permis, je dois, comme ministre, donner à la personne visée par la
suspension la possibilité de faire des représentations dont je me dois
de tenir compte avant de poser le geste.
En
bien-être animal, là, à l'article 34, j'ai : «La personne dont la demande
de permis est refusée, ainsi que celle dont le permis est suspendu, annulé ou non renouvelé, peut contester la
décision du ministre devant le Tribunal administratif du Québec...» Là, je suis en bien-être animal puis je
lui permets de me contester. Ça fait partie des équilibres de la
société, mais il faut que le geste soit posé, là. On ne peut pas laisser
l'animal souffrir pendant qu'on s'obstine, si je peux...
M. Charette :
...pas dans la perspective de contester une décision, c'est de savoir le
pourquoi de la décision. Est-ce que le
demandeur pourrait tout simplement avoir la possibilité d'avoir par écrit le
pourquoi des conditions qui lui sont imposées? Sans dire que c'est dans
une optique de contestation ou quoi que ce soit. C'est uniquement pour qu'il
soit informé, en quelque sorte, des restrictions, des conditions, là, qui
s'appliqueraient à lui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 32 se rapproche de ce que vous dites. «Le
ministre peut, après avoir notifié par
écrit au titulaire le préavis prescrit par l'article 5 de la Loi sur la
justice administrative et lui avoir accordé un délai d'au moins 10 jours pour présenter ses observations,
suspendre, annuler ou refuser de renouveler son permis dans les cas
suivants — et
là il y a toute une série d'éléments.» Ça fait qu'il y a une possibilité
M.
Charette : Je comprends, mais, si le demandeur veut avoir des
précisions sur les conditions ou les restrictions qui lui sont imposées,
quelle est la latitude qu'il a? Je comprends très bien l'article 32, on
l'accueillera certainement favorablement
dans quelques instants, mais, si le demandeur se voit imposer des restrictions,
est-ce qu'il est en droit ou est-ce qu'il a la possibilité de savoir le
pourquoi de ces restrictions-là? Et est-ce qu'il peut les demander au ministre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Le ministre peut, après avoir notifié par
écrit au titulaire le préavis prescrit... et
lui avoir accordé un délai d'au moins 10 jours pour présenter ses observations,
suspendre, annuler ou refuser de
renouveler son permis dans les cas suivants : il ne remplit pas les
conditions, il ne respecte pas les conditions, il a été déclaré coupable d'une infraction, il ne respecte
pas, de façon répétitive, etc., il a été déclaré coupable d'une
infraction.
Même
la discrétion du ministre est un petit peu, là, comment je pourrais dire ça,
là-dedans. Si, au moment de la délivrance
du premier permis — puis
c'est là votre question — on dit : On ne vous émet pas le permis, là, nous
autres, à chaque fois, on dit : Vous
avez telle condition. On retourne, on a un échange avec le demandeur de permis,
on lui dit : Tu remplis huit des neuf conditions, il faudrait que
tu remplisses la neuvième. Il nous répond oui puis...
M.
Charette : Mais, si jamais — un
cas de figure — il y a une condition sur le nombre d'animaux permis, vous avez un raisonnement, comme ministère,
c'est appuyé sur une observation quelconque, quel est le moyen que le
demandeur a pour être informé de cette constatation, de cette conclusion-là? Parce
que le 32 fait davantage, selon ma lecture, référence à un cas où il y aurait
manquement. Mais, dans l'éventualité où il n'y a pas de manquement mais il y a
une condition qui est posée...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Première demande : le dossier est vierge, le
dossier est...
M. Charette :
Effectivement, mais il y a des conditions, des limitations qui sont imposées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
a des conditions, mais le nombre d'animaux, à titre d'exemple, il est inscrit
dans la loi. Les chats, les chiens, c'est 15; les équidés, on n'a pas
encore statué, mais on est entre 10 et 15, là. Ça fait que c'est déjà prévu dans la loi, ça
fait qu'il le sait. On dit : Nul n'est censé ignorer la loi, mais on va
faire une bonne campagne... Tu sais, c'est une loi qui touche tellement
l'évolution de la société comme telle qu'on va avoir une campagne d'information, là, qui... on va essayer de rejoindre tout le monde. Ça va être à la fois traditionnel et nouveau, là, on va le
faire dans tous les modes de communication.
M.
Charette : ...que vous me
dites, j'apprécie vos explications, mais je suis encore non pas dans le doute,
mais... Il y a une condition qui est imposée. Je vous formule un amendement
comme on pourrait peut-être le voir, et vous me dites dans quelle
mesure ça heurte l'esprit du projet de loi.
On pourrait tout simplement ajouter : Le ministre
doit fournir, sur demande, une explication écrite justifiant les conditions, restrictions ou interdictions
imposées. Encore une fois, ça ne fait pas référence à un manquement, ça
ne fait pas référence systématiquement à une faute commise, mais le demandeur...
à moins que vous me dites que cet échange-là,
il est déjà permis, il est déjà naturel, mais, le
demandeur qui se voit imposer des restrictions sans qu'elles fassent
suite à un manquement, quel est son recours pour savoir le pourquoi de ces restrictions-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
l'article 28 donne une obligation au ministre, là : «Le ministre délivre le permis — je
n'ai pas bien, bien, le choix, là — si le demandeur remplit les
conditions prescrites par la présente loi et ses règlements et verse les droits
qui y sont déterminés.»
Ça fait que
ce n'est pas une discrétion ministérielle, là. S'il remplit les obligations
prévues à la loi sur le bien-être animal,
au règlement qui en découle puis il sort son chéquier puis il envoie le chèque
au ministre, le ministre délivre. Quand un ministre refuse de... comment je pourrais dire ça, de se
plier à la loi, le recours du citoyen, c'est le mandamus. Et là le ministre est
condamné à délivrer le permis parce qu'il n'a pas agi de bonne foi, qu'il a mal
fait son travail, etc.
M. Charette : Je comprends, mais le
permis peut être délivré avec conditions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Charette : Et, en fait, tout
ce que je cherche à savoir, c'est : Si le demandeur se fait imposer des
conditions, dans quelle mesure il est informé de la nature ou du pourquoi de
ces conditions-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
le pourquoi des conditions, les conditions, là, c'est... Il y a
des conditions dans la loi, il y a des conditions dans le règlement puis
il y a des conditions de payer des droits. S'il remplit les trois conditions, là le ministre délivre. Si le ministre,
de mauvaise foi, parce que c'est quelqu'un qui est d'une autre formation politique
puis il ne lui aime pas la face, il refuse de lui délivrer le permis, c'est le
mandamus, là. La personne y a droit, à son permis, quand elle remplit
les conditions. Puis les conditions, ce n'est pas des choses négociables, c'est
fixé dans la loi puis c'est fixé dans le
règlement, puis les droits, c'est fixé également par règlement. Le ministre qui s'aventure à
ne pas délivrer un permis dans ces conditions-là, bien, il s'aventure.
M. Charette : ...de le formuler peut-être
autrement. S'il y a une restriction qui est formulée sur le type, par exemple,
d'animal qui est gardé dans une animalerie — tout à
l'heure, je parlais du nombre, là,
j'arrive avec un exemple qui est peut-être
plus précis — donc
une restriction, le permis est payé, le demandeur s'est acquitté de toutes ses
obligations en vertu du règlement, mais il y a une restriction qui lui est
imposée, il a la possibilité d'être informé du pourquoi de cette
restriction-là?
En fait, formulé autrement, c'est la nature de
la communication avec... je dis «le ministre», mais avec son répondant, en
quelque sorte.
• (16 heures) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'il y
a une restriction d'imposée, c'est parce qu'il y a eu une inspection,
c'est parce que l'inspection a révélé que
l'animalerie, là, c'était correct, sauf les lapins, là : ça, il n'en
prenait pas soin correctement. Si on l'informe de la restriction, il a
eu l'inspection, il y a un rapport d'inspection qui lui est remis,
généralement, la personne, le lendemain
matin, elle contacte le ministère puis elle dit au ministère :
Renvoyez-moi un inspecteur, j'ai changé les cages, j'ai changé les plats d'eau puis je suis correct. C'est comme
ça que ça se passe dans la vraie vie, là. Puis, s'il ne rappelle pas, bien, c'est parce qu'il ne rappelle
pas. Mais l'inspection se fait, puis il y a un rapport qui lui est adressé,
là. Puis, si c'est plus sévère, l'inspecteur se fait accompagner d'un
vétérinaire, puis il y a un rapport de vétérinaire qui lui est remis. Tu sais,
on est sévères, mais on n'est pas bêtes et méchants.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Est-ce qu'on peut penser que ça peut se faire
à l'inverse? Il y a une inspection qui est faite... ou, en tout cas, sur papier, il manque des
éléments pour pouvoir émettre le permis selon les trois conditions de
tantôt... Le paiement, on comprend que c'est une condition, hein? On comprend
que le gouvernement veut être payé avant d'émettre
le permis. Mais est-ce que ça peut se voir à l'envers? Regardons-le à l'envers.
Est-ce que quelqu'un peut dire : Bien,
écoutez, effectivement, il y a une condition, je ne suis pas certain de la
rencontrer. Puis il peut même demander que l'inspection se fasse. L'inspecteur va sur place, constate et dit :
Effectivement, il y a une condition que vous ne remplissez pas, on va
vous émettre votre permis, vous avez trois mois pour compléter la condition
manquante. Est-ce qu'on peut penser ça aussi?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : Ça, c'est
impossible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
parce que les conditions sont basées sur le bien-être animal, et, la journée
qu'il a son permis, il a la permission gouvernementale de garder des animaux
parce que le gouvernement est convaincu
qu'il les garde dans des conditions de bien-être. Ça fait qu'on ne lui dira
pas : Tu peux les garder trois mois dans des conditions qui ne sont pas de bien-être parce que, dans trois
mois, tu vas être correct, là. On n'est pas dans un domaine comme celui-là. Je comprends qu'il y a des
domaines où ça peut être comme ça. La construction, c'est exemplaire,
là : Modifie-moi le mur, puis on te donne trois mois, puis ça va être
correct, là. Mais pas avec le bien-être animal.
M.
Villeneuve : Donc, M. le Président, pour revenir à la question
de mon collègue, s'il y a une restriction qui est émise... puis évidemment le propriétaire a tout le
loisir de refuser la condition, hein, mais, s'il accepte la condition,
on doit comprendre en quelque part que ce
manquement-là, qui va être soulevé par l'inspecteur, va avoir inévitablement un
lien direct avec les trois premières conditions de 28.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
puis je vais aller un petit peu plus loin, là : s'il y a une restriction
qui est émise... Je vais prendre
l'exemple qui a été apporté par le député de Deux-Montagnes : vous avez 40
animaux puis vous êtes équipé pour en garder 20. On émet une restriction
à 20. Là, vous démontrez, pendant ce temps-là, que vous avez agrandi vos affaires, que vous avez acheté des cages
appropriées, que vous avez, etc. Vous revenez nous voir pour enlever la
restriction parce que vous êtes correct.
M.
Villeneuve : Bien, je comprends l'interrogation de mon
collègue, parce que ça peut être subjectif aussi, à un moment donné,
puis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
a toujours une zone de subjectivité.
M. Villeneuve : Il y a
toujours cette zone-là qui existe.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
pourquoi, par mesure de précaution... puis ça, c'est très administratif,
ce que l'on fait, c'est que, dans la mesure
du possible, on envoie un deuxième inspecteur. Quand on sent qu'il y a une
zone...
M.
Villeneuve : Est-ce qu'il ne peut pas, à ce moment-là, y avoir
un recours et demander une deuxième évaluation avant d'être restreint?
Je pose la question. Ça réglerait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : À
partir de ce moment-là...
M. Villeneuve : Je pense, ça
irait pas mal dans le sens de mon collègue, s'il y avait...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À
partir de ce moment-là, vous... Les gens ne sont pas sans défense non
plus, là. Tu sais, moi, j'ai vu des cas où,
suite à un rapport qu'on a reçu, la personne propriétaire fait venir un
vétérinaire, il nous envoie le rapport. C'est sa façon de confronter la
réalité, là. Des fois, le citoyen a raison — c'est ça que je peux vous dire — des fois. Mais on supporte nos inspecteurs,
là, je ne veux pas... Mais ça peut arriver que, dans un cas, il y ait de
l'antipathie naturelle ou je ne sais pas
quoi, moi, là, là, ça arrive, ces choses-là. Mais, à partir de ce moment-là, le
citoyen n'est pas sans défense, puis il
communique avec le ministère, là. On a une direction Bien-être animal puis on
renvoie un autre inspecteur. Puis on n'essaie pas, là, de taper sur la
tête du monde.
Nous autres,
notre priorité, c'est le bien-être animal. Les relations entre les gens, on les
gère le mieux possible.
M.
Villeneuve : En fait, là, M. le Président, là, si la personne a
réussi à avoir un permis, c'est parce qu'elle va avoir rencontré les
trois conditions, hein? C'est clair. Donc, elle ne pourra se retrouver dans une
situation où des restrictions pourraient lui être appliquées que dans la mesure
où il y aurait vérification, à moins qu'évidemment elle renouvelle un permis puis que, là... Mais, si elle rencontre les
conditions papier, parce que... le
chèque, hein, première des choses, le
chèque au gouvernement, au ministre des Finances surtout, le chèque au ministre
des Finances et les deux autres conditions,
à ce moment-là, la seule façon que cette personne-là... ce serait qu'il y ait
une inspection physique des lieux qui pourrait dire : Bien,
écoutez, ce que vous avez écrit dans votre formulaire que vous avez envoyé...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
c'était peut-être exact, ce que vous avez écrit, mais l'évolution du temps a fait en sorte que vous avez six chats par cage plutôt qu'en avoir un, tu
sais, puis il y a des modifications puis on apporte des restrictions à votre
permis. Puis, si vous revenez correct, on va les enlever.
M.
Villeneuve : Est-ce qu'on
voit, dans le projet de loi, un endroit justement où il y a
une obligation du détenteur de permis de signaler toute transformation, modification, etc., qui viendrait mettre en cause les trois conditions — bien, le
chèque au ministre des Finances, ça,
c'est sûr que ça le prend, là — mais qui viendrait, d'une certaine façon,
là, ne pas respecter leur part du contrat sur le formulaire dûment
rempli? On ne voit pas ça dans...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Il n'y a pas d'obligation
d'autodénonciation.
M.
Villeneuve : Oui. Bien, d'autodénonciation, moi, je le voyais
plus... Parce qu'on ne se dénonce pas. Dans le fond, on s'assure que, s'il y a des modifications par rapport à la
demande des permis qu'on a faite initialement, si on fait des
modifications, bien, il faut s'assurer que, ces conditions-là, on les respecte
toujours. Donc, on devrait les retrouver, en principe, dans la deuxième demande
de permis ou dans la... Ça peut être dans trois ans, là, parce qu'on sait que
ça peut être plus long, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...avertissent. Généralement, ces choses-là, sauf
exception, c'est pour des agrandissements, pour en faire un peu plus. Puis, généralement,
on envoie un inspecteur, puis on constate, puis on ajuste le permis en fonction
des nouveaux besoins. On a besoin de
ces gens-là, là, il ne faut pas se le cacher, là. Ils n'existent pas
dans la société parce qu'il n'y a pas de besoin. Ils n'existeraient pas s'il
n'y avait pas de besoin.
M. Villeneuve :
Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Pas d'autres interventions sur
l'article 29? L'article 29 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. M. le ministre. 30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «30. Le
titulaire d'un permis doit l'afficher dans les lieux visés par le permis
à un endroit bien en vue où il peut être facilement examiné.»
M. Villeneuve :
Moi, je n'ai pas de question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Donc, on est prêts à adopter l'article 30. Est-ce
que l'article 30 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 31.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
«31. Le ministre peut, après avoir notifié par écrit au demandeur le
préavis prescrit par l'article 5 de la
Loi sur la justice administrative et lui avoir accordé un délai d'au moins
10 jours pour présenter ses observations, refuser de délivrer un
permis :
«1° pour des motifs
d'intérêt public;
«2°
s'il est d'avis qu'il n'est pas dans l'intérêt des animaux de le faire ou s'il
est d'avis que le bien-être ou la sécurité des animaux ne seront pas
assurés;
«3°
si le demandeur a été, au cours des cinq dernières années, reconnu coupable
d'une infraction à [la] loi ou [à] l'un de ses règlements ou au Code
criminel relativement à la façon de traiter les animaux ou à la possession
illégale d'animaux, à moins qu'il n'en ait obtenu le pardon.»
M.
Villeneuve : Le
troisième paragraphe ne s'adresse que sur des infractions commises à
l'encontre du bien-être
animal.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Le troisième paragraphe : Est reconnu coupable d'une infraction à la loi
ou un règlement — c'est
la présente loi ou les règlements qui en découlent — ou au Code
criminel — cruauté
animale, là, pour qu'on se comprenne bien.
M. Villeneuve :
Donc, c'est vraiment en lien direct avec.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : O.K. Peut-être, M. le Président, si M. le ministre peut
m'expliquer davantage, là, le premier alinéa...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
«1° pour des motifs d'intérêt public.» C'est d'une discrétion très large.
S'il y avait de la maladie en quelque part puis quelqu'un, dans une zone où il
y a de la maladie contagieuse... puis j'ai des rapports de vétérinaire, m'indique qu'ils veulent avoir plus d'animaux
dans ce secteur-là, tu as une raison d'intérêt public. Il rencontre toutes les conditions, là, tu sais, son
permis est payé, il rencontre toutes les conditions, mais j'ai une
maladie contagieuse dans ce secteur-là puis
je suis en une zone que je ne peux pas me permettre plus d'animaux sans
avoir... généralement, il y a des rapports de vétérinaire qui te
confirment ça, etc.
Puis ça, c'est un
motif d'intérêt public qui n'a rien à voir avec la personne, l'entreprise ou
ses opérations.
• (16 h 10) •
M.
Villeneuve : Il n'y a
pas d'obligation. Exemple, là : moi, j'ai une superbelle entreprise, je
veux la démarrer, et puis on me dit : Pour motifs d'intérêt public,
est-ce je vais avoir quand même droit à des explications exhaustives?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
On va vous dire que vous ne pouvez pas la démarrer tant qu'on n'a pas
réglé les problèmes de diarrhée animale dans ce secteur-là.
M.
Villeneuve : Ça peut être au niveau de la sécurité routière
aussi, là. Ça peut être un problème, là. Et est-ce que le ministre, M.
le Président, peut me décortiquer le premier alinéa?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Le ministre peut, après avoir notifié par écrit au
demandeur le préavis prescrit par
l'article 5 de la loi [...] et lui avoir accordé un délai d'au moins 10
jours...» Quand on refuse, on l'avise, en vertu de l'article 5. Puis là on lui donne un délai d'au
moins 10 jours... ça peut être 20, ça peut être 30 jours, là, mais,
minimum, 10 jours, pour ne pas le prendre par surprise, pour présenter ses
observations.
Refuser de délivrer le permis pour les motifs
suivants : il y a trois alinéas. Ça ne peut pas être un caprice du
ministre. Parce que, on ne sait jamais, il peut y avoir des ministres
capricieux.
M.
Villeneuve : ...le délai d'observation d'au moins 10 jours pour
présenter ses observations. Donc, comme vous disiez, ça peut être
davantage. D'accorder un délai d'au moins 10 jours. D'accord. Mais ça ne peut
pas être moins?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
parce que, des fois, on en a donné, des délais, là, dans le passé, dans l'alimentation surtout, puis les gens
disaient : On a besoin d'une expertise qui va nous prendre 45 jours parce
qu'il faut faire venir des biologistes. Dans ce cas-ci, une personne
peut nous dire : J'ai un vétérinaire, mais... Mais, de toute façon, les
animaux ne sont pas à risque, pendant cette période-là, parce qu'on n'a pas
émis le permis, là.
M.
Villeneuve : Vous savez que les entrepreneurs, c'est des gens
pressés, hein, puis j'essayais juste d'évaluer si le 10 jours, c'était
trop long. C'est juste ça, mon questionnement. Mais, quand même, 10 jours,
ça devrait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
n'a pas eu de plainte à cet effet-là, là.
M. Villeneuve : Non, c'est
ça. C'est bon.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
long pour un entrepreneur, mais c'est court pour le gouvernement du...
M. Villeneuve : Je n'ai pas
d'autre question, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Donc, est-ce que l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Le ministre peut, après avoir notifié par écrit
au titulaire le préavis prescrit par l'article 5 de la Loi sur la
justice administrative et lui avoir accordé un délai d'au moins 10 jours
pour présenter ses observations, suspendre, annuler ou refuser de renouveler
son permis dans les cas suivants :
«1° il ne remplit
pas ou ne remplit plus les conditions prévues par la présente loi et ses
règlements pour l'obtention ou le renouvellement du permis, selon le
cas;
«2° il ne respecte
pas les conditions, restrictions ou interdictions inscrites au permis;
«3° il est déclaré coupable
d'une infraction à la présente loi ou à l'un de ses règlements;
«4° il ne respecte
pas, de façon répétitive, la présente loi ou l'un de ses règlements;
«5° il a été déclaré
coupable d'une infraction à une loi ou à l'un de ses règlements ou au Code
criminel relativement à la façon de traiter
les animaux ou à la possession illégale d'animaux, à moins qu'il n'en ait
obtenu le pardon.»
On a déjà la même disposition
dans le P-42, à 55.31, sauf l'alinéa 5°, qu'on a ajouté.
M. Villeneuve : M. le Président, je ne veux pas demander la suspension
pour autant, là, mais j'essaie juste de bien saisir l'article 5 sur la
justice administrative, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...moi, je n'ai pas...
M. Villeneuve :
...que l'article 5, dans le fond, ça vient baliser, là, tout le fonctionnement,
s'assurer que la personne qui tomberait sous cet article-là est... Bien,
regardez, je peux le lire, je pense, c'est très éducatif, là.
Donc, article
5 : «L'autorité administrative ne peut prendre une ordonnance de faire ou
de ne pas faire ou une décision défavorable portant sur un permis ou une autre
autorisation de même nature, sans au préalable — et c'est là que c'est
intéressant :
«1° avoir informé
l'administré de son intention ainsi que des motifs sur lesquels celle-ci est
fondée;
«2° avoir
informé celui-ci, le cas échéant, de la teneur des plaintes et oppositions qui
le concernent;
«3° lui avoir
donné l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de produire
des documents pour compléter son dossier.
«Il est fait
exception à ces obligations préalables lorsque l'ordonnance ou la décision est
prise dans un contexte d'urgence ou
en vue d'éviter qu'un préjudice
irréparable ne soit causé aux personnes, à leurs biens ou à l'environnement
et que, de plus, la loi autorise l'autorité à réexaminer la situation ou à
réviser la décision.»
Alors, c'est là-dessus
qu'on retrouve, là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est un article qui vise à protéger le
justiciable dans les procédures réglementaires et législatives. Ça s'appelle la
Loi sur la justice administrative.
M. Villeneuve :
C'est bien choisi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parfois, il faut deviner, mais, dans ce cas-là,
c'est plus clair.
M.
Villeneuve : Donc, si je regarde le premier paragraphe, «il ne
remplit pas ou ne remplit plus les conditions prévues par la présente
loi et ses règlements pour l'obtention ou le renouvellement du permis, selon le
cas»... et, à ce moment-là, il aurait au
moins 10 jours pour présenter ses observations, suspendre, annuler ou refuser
de renouveler son permis. D'accord.
S'il ne respecte pas les conditions, restrictions ou interdictions inscrites au
permis, encore là, il a un délai.
«3° il
est déclaré coupable d'une infraction à la présente loi ou à l'un de ses
règlements.» Ça, c'est autre chose.
Le
troisième paragraphe, comment on peut le lire, là? Quand on dit : «Il est
déclaré coupable d'une infraction à la présente loi ou à l'un de ses
règlements», là il n'y a pas vraiment de...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il a été déclaré coupable.
M. Villeneuve :
C'est ça. Il n'a pas vraiment d'appel, là. Moi, ça me va.
Je
sais que, tantôt, le collègue de Deux-Montagnes avait des questions en rapport
au fait : Est-ce que la personne peut...
est-ce qu'elle a un recours avant que l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête
lui tombe sur la tête? Là, je pense que ça répond un peu à cela dans ce...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est équilibré, finalement. Ce qu'il y a de plus
difficile en législation, c'est de trouver
le juste équilibre entre les pouvoirs du gouvernement et les droits des
citoyens. Et là ce qui nous permet d'arbitrer, c'est qu'on place comme
pierre angulaire le bien-être de l'animal, puis on équilibre les deux éléments
en fonction du bien-être de l'animal. Ce n'est pas évident à mettre ensemble.
Je vous jure, là,
que — j'ai
parrainé plusieurs projets de loi dans les 35 années que j'ai passées à
l'Assemblée nationale — ce
n'est pas le plus facile à équilibrer.
M.
Villeneuve : M. le Président, on comprend que le «au moins
10 jours», là... On parle de bien-être animal, on ne parle pas d'une infraction sur une clôture qui
n'est pas conforme, là. Alors, d'où le fait que le ministre, selon le
rapport qu'il aura, pourra dire : Bien,
écoutez, ce n'est pas un mois, là, c'est 10 jours parce qu'il y a urgence. Ça
place évidemment le défenseur, si je
peux l'appeler comme ça, là... ça le place dans une situation où il doit
rapidement, là, faire les observations qui seront les siennes.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On verra plus tard qu'on peut agir immédiatement
aussi dans des cas extrêmes, là — on n'attend pas 10 jours, là, pour
rien — sauf que
le justiciable a quand même des moyens de défense contre l'appareil gouvernemental, si je peux
utiliser l'expression, là. Si on n'est pas corrects, autrement dit, il n'est
pas sans moyen de défense.
M. Villeneuve :
Moi, ça me va.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Donc, l'article 32 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président...
Le Président (M.
Morin) : Oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...est-ce que je pourrais vous demander une
suspension de deux minutes? On me dit que j'ai un document à signer.
Le Président (M.
Morin) : Je vous accorde cette permission. Je suspends.
(Suspension de la séance à
16 h 19)
(Reprise
à 16 h 29)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. Et nous en sommes, si j'ai
bonne mémoire, à l'article 33.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président, l'article 33 se lit comme
suit :
«La
décision du ministre rendue en vertu de la présente section doit être motivée
par écrit et notifiée à la personne visée par cette décision.
«Elle prend effet à
compter de la date de sa notification.»
C'est une inspiration
du Manitoba.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Quand on parle de «la personne», on parle toujours de personnes morales, M. le
Président? C'est à l'entreprise qu'on envoie ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Tel que défini tantôt, là, à l'article 1.
M.
Villeneuve : O.K.
«Doit être motivée par écrit». Donc, je sais que ça vient... inspiré du
Manitoba, là, mais évidemment on s'entend qu'il faut que ça soit clair,
court et concis mais tout de même éloquent.
• (16 h 30) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y a beaucoup de jurisprudence sur les motivations des décisions administratives. Il faut que
ce soit complet.
M. Villeneuve :
Oui. O.K. Moi, je n'ai pas de questionnement plus que ça.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Donc, l'article 33 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. L'article 34. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Article 34 : «La personne dont la
demande de permis est refusée, ainsi que celle dont le permis est suspendu, annulé ou non renouvelé, peut contester la
décision du ministre devant le Tribunal administratif du Québec dans les
30 jours de sa notification.»
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, M. le Président. On dit : «La personne
dont la demande de permis est refusée...» Je veux juste voir il arrive quoi. Il y a une entreprise, il y a
des animaux qui sont là, le permis est refusé. On comprend que, si le
permis est refusé, c'est probablement dû...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...permis, là.
M. Villeneuve :
O.K., ça, c'est vraiment avant l'émission du permis. Mais il n'y a pas de
visite?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Bien, moi, j'en fais une automatiquement,
là.
M. Villeneuve :
Officielle, dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous n'êtes pas supposé, sans permis, d'ouvrir
l'entreprise. Si vous le faites, vous êtes en infraction.
M. Villeneuve :
...qu'on réouvre l'entreprise puis qu'on est... ce que je dis, là, c'est qu'il
y a des entreprises actuellement qui fonctionnent, la loi va être adoptée. Ces
entreprises-là ne seront pas nécessairement visitées, mais mettons qu'elles sont visitées et que, là, on
annule ou on refuse... Je veux juste savoir qu'est-ce qui arrive avec les
animaux qui sont sur place.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va le voir tantôt, là. On en prend possession,
on va...
M. Villeneuve :
Ça vient...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Les animaux ne sont jamais abandonnés. On peut
nommer un gardien sur place. On va voir
toutes les possibilités, là. On pense avoir fait l'inventaire des possibilités
pour ne pas qu'un animal se retrouve sans soin.
M.
Villeneuve : Quand on fait une demande au Tribunal
administratif du Québec pour remettre en cause une décision, on parle de délais
de 12 à 24 mois, hein, entre 18 mois. C'est pas mal ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça dépend des divisions. Au TAQ, il y a des
divisions : la Division des affaires sociales est plus longue, la division
de... Ça dépend des divisions. Je peux vérifier, là, ou je peux le faire
vérifier, mais...
M. Villeneuve :
On ne fera pas le procès de la justice, là, ou de la vitesse à laquelle la
Justice rend ses...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, mais c'est quand même de la justice
administrative, là.
M. Villeneuve :
Non, c'est moins...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Les délais sont plus courts. Je peux le demander.
(Consultation)
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On me dit : Dépendant de la division, entre
12 et 24 mois.
M. Villeneuve :
C'est ça. C'est pas mal ça. Parce que, là, on peut se retrouver avec un permis
non renouvelé, et la personne... Puis on va le voir plus tard, comme vous
disiez, là. Parce que, dans le fond, le permis peut être non renouvelé. Bien, la personne n'a pas le choix de
démanteler tout ça, là, étant donné qu'elle n'a plus de permis, à moins de tomber en bas de 15, là. Bon. C'est ce qu'il faut
comprendre. Et, si jamais elle va en appel de la décision, évidemment
c'est le TAQ qui...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et, si jamais, dans le système judiciaire, vous
êtes d'avis que le TAQ a...
Une voix :
...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Et le TAQ demeure soumis au pouvoir de
contrôle et de surveillance de la Cour supérieure, qui demeure soumis à
la Cour d'appel, qui, dans certains cas, demeure soumis à la Cour suprême.
Maintenant, il n'y a plus de Conseil privé. C'est la bonne nouvelle.
M. Villeneuve :
Moi, je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Pas d'autres interventions? L'article 34
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Nous changeons de chapitre : «Chapitre IV.
Inspection et enquête.»
«Section I.
Inspecteurs.» Inspection. L'article 35. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Article 35. Il y aura un amendement, M. le
Président, mais pour le moment l'article 35 se lit comme
suit :
«Le ministre nomme, à
titre d'inspecteurs, des médecins vétérinaires, des analystes et toute autre
personne nécessaire pour veiller à l'application :
«1° de la présente
loi et de ses règlements;
«2°
des dispositions de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
et de ses règlements qui édictent des règles de bien-être et de sécurité
applicables aux animaux sauvages qui sont des animaux de compagnie.
«Pour l'application
de la présente section, le mot "animal" s'entend, en outre du sens
que lui donne le paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 1, d'un
animal sauvage qui est un animal de compagnie.»
Et
l'amendement se lirait comme suit — article 35
de la loi sur le bien-être animal et de la sécurité de
l'animal : Dans le premier alinéa de
l'article 35 de la Loi sur le bien-être et de la sécurité de l'animal, dont l'édiction
est proposée par l'article 7 du projet de loi, insérer, après le
mot «médecins vétérinaires,», «des agronomes,».
C'était une demande de l'Ordre des agronomes, et
ça correspond à ce qu'on a fait, là, dans les amendements aux autres
articles où c'était visé.
M. Villeneuve :
Oui, effectivement, tout à fait.
Une voix :
En concordance avec l'article 1.
M. Villeneuve :
Oui, c'est en concordance avec l'article 1, et on était pour le proposer
si jamais ce n'était pas fait par le ministre.
Nous aurons un amendement à proposer à
l'article 35, mais, pour ce qui est de l'amendement proposé par le
ministre, on est tout à fait d'accord, on n'a pas de question par rapport à cet
amendement-là.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Donc, on n'a pas besoin d'avoir par écrit l'amendement? On l'a?
Une voix : Oui, oui.
Le Président (M. Morin) : Ah!
O.K. Donc, pas besoin de suspendre, là, on est capable de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
ajoute «des agronomes», M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui, c'est ça. Donc, l'amendement du ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : On revient à
l'article 35, M. le Président. On aurait un amendement à proposer.
Donc,
l'amendement se lit comme suit : La Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, introduite par l'article 7 du projet de loi, est modifiée
par l'ajout, à la fin de l'article 35, de l'alinéa suivant :
«Un inspecteur doit remplir ses fonctions avec
compétence et indépendance. Il doit aussi avoir complété une formation accréditée
par le ministre.»
On va le faire distribuer. M. le ministre me
dira si on est au bon endroit.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...intéressantes, il y a des choses sur lesquelles j'ai des points
d'interrogation.
Le Président (M. Morin) : Je suspends
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux, M. le député de Berthier, avec votre amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
vais probablement recommander de le suspendre puis je vais vous dire pourquoi.
Moi, je ne suis pas contre, là.
Je vais
reprendre le libellé de l'article : «Un inspecteur doit remplir ses
fonctions avec compétence et indépendance. Il doit avoir aussi complété
une formation accréditée par le ministre.»
«Accréditée»,
là, ce n'est peut-être pas le bon mot. «Approuvée» ou... De toute façon, on peut s'entendre, là, je n'ai pas de problème là-dessus. Là
où on peut avoir des problèmes que je veux faire vérifier, c'est que, dans les
cas des médecins vétérinaires et des agronomes, ils ont des ordres
professionnels et des codes de déontologie. Il faut s'assurer que ça
s'harmonise. Dans le cas des techniciens, ils sont soumis ou régis par la Loi
de la fonction publique. Il y a des termes semblables.
Là où j'avais un vide qui peut être comblé, c'est «toute autre personne», là.
Ils ne sont pas ni dans vétérinaires, ni agronomes, ni soumis à la Loi de
la fonction publique, donc ça prend quelque chose, là.
Ça fait que,
si vous pouvez plaider, là, moi, je ne suis pas fermé, là, comme je vous le
dis, mais je veux m'assurer que ça s'harmonise avec ces éléments-là pour
les trois types qu'on a identifiés.
M. Villeneuve : ...effectivement,
vous comprendrez que, oui, il y a des technicalités, là, mais c'est vraiment le
«toute autre personne nécessaire». C'est là que sont les inquiétudes des gens
qu'on a soit entendus en auditions ou privément qui nous ont fait part de cela.
Et effectivement, parce que, là, il y a aussi les agents de la faune... Alors,
ça commence à faire beaucoup
de monde et s'assurer que... Et puis on parlait peut-être qu'il y aurait des
organismes que le ministre pourrait mandater. Ces gens-là ont des gens déjà peut-être
ou en auront, en ajouteront, et là ça prend toute une formation pour
couvrir l'ensemble de l'oeuvre.
Mais enfin on peut suspendre puis... Oui? On va
attendre que vous nous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...parce
que je ne veux pas commettre d'impair là-dessus.
Le Président (M. Morin) :
Oui, M. le député de Deux-Montagnes.
M. Charette : ...question. Je suis tout
à fait conscient d'embarquer dans un train qui est en marche, là. C'est peut-être
une précision qui a déjà été apportée. Est-ce que tout agronome, tout
vétérinaire devient de facto inspecteur potentiel? Donc, il y a un processus
de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Potentiel.
M. Charette : Potentiel. Mais la
reconnaissance se fait comment?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il faut qu'il soit nommé par le ministre.
M. Charette : O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce
n'est pas parce qu'il est agronome ou
vétérinaire qu'il devient de facto inspecteur. Il faut qu'il y ait une
nomination par le ministre.
M. Charette : ...ne travailleraient
pas tous forcément pour le MAPAQ, hein?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
mais ils ont tous, en vertu d'un article qu'on a déjà adopté, une
obligation de dénonciation assortie d'une
immunité contre les poursuites. Ça fait que, si vous êtes un vétérinaire ou un
agronome et que, dans le cadre de vos
activités, vous voyez des choses qui ne sont pas correctes, conformément à la
loi ou au règlement, vous avez une obligation de dénonciation, mais vous
jouissez également d'une immunité contre les poursuites.
M.
Charette : Mais le vétérinaire attitré à un éleveur... ou, en fait, le
vétérinaire d'un grand éleveur pourrait-il être reconnu par le MAPAQ
comme inspecteur potentiel de son propre employeur, malgré les clauses de...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Techniquement, oui, mais, pratiquement, je ne pense pas que ça se fasse.
Mais il demeure avec une obligation, même s'il est à l'emploi des élevages de
porcs Untel. Il demeure régi par son ordre professionnel,
par son code d'éthique, et cette loi lui ajoute une responsabilité additionnelle : un devoir de dénonciation. Mais on... comment
je dirais ça, on l'immunise contre les poursuites.
Le Président (M. Morin) :
Donc, je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
(Reprise à 16 h 47)
Le
Président (M. Morin) :
Donc, nous revenons à nos travaux. La suspension était à l'effet de suspendre
35 et l'amendement du député de Berthier pour y revenir plus tard. Ça
va? C'est correct? M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. M. le Président, à ce moment-ci, comme 35 a été suspendu, je proposerais
35.1, qui se lirait comme suit :
«35.1. Le ministre
détermine les règles de biosécurité à respecter lors de l'inspection d'un lieu
de production animale.»
Ça nous a été demandé, là, par à peu près toutes
les fédérations de producteurs qui se sont présentées devant nous. La
biosécurité est un élément important. Ça fait qu'on le distribuerait, parce
qu'il s'agit d'un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous
suspendez, on le distribue?
Le Président (M. Morin) :
Oui. À vos ordres. Je suspends.
Des voix : Ha, ha, ha!
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 16 h 49)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux et nous avons l'amendement du ministre. M. le
ministre, un peu d'explications sur votre amendement 35.1.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Je
le reprends — il s'explique pratiquement tout seul :
«35.1. Le ministre détermine les règles de biosécurité à respecter
lors de l'inspection d'un lieu de production animale.»
Ce que les
producteurs craignent, c'est des visites d'inspecteurs qui ne prennent pas les
mesures de biosécurité requises. Et, en tout état de cause, même dans
des cas d'urgence, des mesures de biosécurité doivent être prises pour le bien-être de l'animal. Si vous entrez dans une
ferme et que vous rendez l'animal malade, bien, ce n'est pas bon pour l'animal. On comprend que ça prend un certain laps
de temps pour passer à travers ces mesures-là, mais ce n'est pas du temps exagéré, là. Dépendant des circonstances,
les mesures de sécurité vont à porter des bottes de plastique, des gants
de plastique ou ça peut aller jusqu'à
prendre une douche. Mais les douches sont installées là, elles sont dans la
porcherie, elles sont dans l'étable, vous passez à travers ça puis vous êtes
certain de ne pas contaminer le troupeau.
On
comprendra, là, que des inspecteurs font parfois plus d'une ferme par jour, et
que ça se transporte d'une ferme à l'autre,
puis que c'est à haut risque et les conséquences sur l'animal, le bien-être de
l'animal et sur l'économie peuvent être majeures. On veut se prémunir
contre ce genre de situation, M. le Président, tout en assurant le bien-être de
nos animaux.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Morin) : Merci pour les explications. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Merci, M. le Président. O.K. Oui, effectivement, ça avait été demandé, et
avec raison. Le ministre vient d'en faire état.
Avant d'aller sur le
fond, peut-être sur la forme, est-ce que ce n'est pas préférable, M. le
Président, qu'on le mette à 38, là, où on
dit : «Un inspecteur qui a des motifs raisonnables de croire qu'un animal,
un produit ou un équipement auxquels
s'applique une loi qu'il est chargé d'appliquer se trouvent dans un lieu ou
dans un véhicule peut, dans l'exercice de ses fonctions...» Et là on
parle de «pénétrer à toute heure raisonnable dans ce lieu et en faire
l'inspection».
Il
ne serait pas mieux de le rajouter au premier alinéa et après ça défiler, là,
le premier paragraphe, le deuxième paragraphe, le troisième paragraphe?
Ça, c'est sur la forme. Vous me direz ce que vous en pensez. Il me semble que
ça coulerait de source.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est parce
que, le «pénétrer à toute heure
raisonnable dans ce lieu et en faire l'inspection»,
si je le balise en matière de biosécurité, pour les animaux d'élevage ça va;
pour les animaux de compagnie, je ne
suis pas certain que ça s'applique, là, tu sais, j'ai un point d'interrogation,
là, parce que, les représentations
qu'on a eues, c'était dans le cadre des
animaux d'élevage, la biosécurité. Mon inspecteur qui s'en va pour inspecter
une place où il y a des chats ou des chiens, la biosécurité, d'après
moi, n'est pas la même, là. Ça fait que, si je le mets à cet article-là, je le mets dans l'article d'«un inspecteur qui
a des motifs raisonnables», dans l'ensemble de l'oeuvre. Là, je dis :
Là où je le place, je nomme des inspecteurs, puis mes inspecteurs vont avoir à
respecter des normes de biosécurité, puis là je vais spécifier que c'est dans
les élevages, dans la réglementation.
M. Villeneuve :
Bon. Ça, c'est sur la forme. Plus sur le fond, maintenant, M. le Président.
Quand on dit, là : «Le ministre
détermine les règles de biosécurité à respecter», les règles de biosécurité...
Parce qu'on dit bien «détermine», là,
mais on sait qu'il y aura les codes de bonne pratique qui vont suivre puis on
sait aussi que les gens ont travaillé depuis très longtemps et ils ont une expertise, ont développé une expertise,
ils ont leurs propres codes de biosécurité actuellement qui sont déjà en
place.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le ministère n'est pas dépourvu à ce niveau-là,
là. On a passé — puis je
touche du bois quand je le dis, là — à travers des épidémies qui ont touché à peu
près tout le continent mais épargné le Québec cette année parce qu'au niveau du ministère on a agi avec rapidité et
efficacité, là. La diarrhée porcine, je ne vous dis pas qu'on n'en a pas eu de cas, je pense qu'au total
on en a eu 13, là, mais, si on se compare aux autres juridictions, on
s'en est sortis très correctement. Au niveau de la grippe aviaire, ça a frappé
le corridor de migration des oiseaux à partir du Kentucky jusqu'en Ontario, où
ils ont eu des zones qu'ils ont dû isoler. On s'en est sortis également.
Ça fait que, oui, les
codes ont des éléments intéressants, puis on va s'en inspirer, mais c'est un
domaine où le ministère a, comment je peux dire ça, pris de l'expérience et de
l'expertise. Et on fixe les normes minimales. Si, dans leur code de bonne
pratique, ils veulent aller plus loin, à condition que ça demeure raisonnable...
Moi, je veux éviter, là — puis je ne pense pas que ce soit le cas,
moi, je n'en ai pas vu, là — quelqu'un qui dirait : Je vais te
mettre des normes de biosécurité qui
vont être assez sévères que ça va prendre deux jours à ton inspecteur avant
qu'il voie mes animaux, là. Ça, je
n'en veux pas. Je veux fixer des normes minimales au ministère. Si les codes
vont dans la bonne direction, ils sont évolutifs,
ils en ajoutent, compte tenu qu'il y a des différences entre les oiseaux puis
les gros animaux, je suis prêt à les regarder,
prêt à suivre ça, là. Ça prend une approche que j'appelle pratique mais
intelligente. Mais, les normes minimales, on est équipés, au ministère.
M. Villeneuve :
Parce que je veux juste rappeler avec quel esprit on a eu les auditions, où les
gens sont tous prêts à mettre l'épaule à la
roue et à y travailler, à faire en sorte que les choses s'améliorent. Et, quand
je lis ça, bien, j'ai comme l'impression que... On dit «le ministre».
Ça peut être «le ministère», là, en
tout cas, «les experts du ministère».
Je ne dis pas que le ministre
n'est pas un expert en biosécurité, là. Peut-être en est-il un. Je ne
le sais pas. Mais ça vient comme imposer des choses alors que les gens
ont déjà des codes, ont déjà des systèmes, si je peux dire ça comme ça, de
biosécurité en place présentement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve :
Non, non, ça, je suis d'accord avec vous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et ils ne sont pas tous à jour, ils sont
évolutifs. Nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on fixe, là, une norme de
base, puis tantôt, lorsqu'on arrivera dans les codes de bonne pratique, s'ils
veulent faire davantage de façon plus spécifique, on ne les empêchera
pas. Mais il y en a, en bout de ligne, qui n'en auront pas d'autre que
celle que le ministre va édicter.
M. Villeneuve : Moi, ce que j'ai retenu des auditions, entre autres, c'est que ceux qui ont des... je
cherche le mot, là, excusez-moi, je commence à être fatigué, pas des processus...
Une voix :
...
M.
Villeneuve : ...non,
des processus de biosécurité, là, évidemment
ils tiennent à ce que ce soit respecté par les inspecteurs. Ça, c'est clair. Il y en d'autres qui n'en ont pas. Et là
ce que je viens de comprendre de ce que le ministre vient de dire, c'est que, là, il va y avoir une base
minimale. Donc, tout le monde doit être assujetti minimalement à avoir un processus
de biosécurité, toutes productions confondues. Est-ce que je comprends?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Bien, tout élevage.
M. Villeneuve :
Élevage, production.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je ne veux pas tomber, là, dans les chenils puis
dans ces choses-là, là. C'est peut-être 15 jours... on y arrivera,
mais présentement on n'est pas là-dedans.
M.
Villeneuve : Donc, ce
seraient lesquels qui seraient touchés? Parce qu'on a, par une obligation d'avoir une base, un processus
de biosécurité établi, mis en place. Quelles productions? On comprend que le
poulet est sûrement là-dedans, là, entre autres, là, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...le poulet, là, en plus de tes normes de
biosécurité, tu as des façons d'aller visiter un poulailler. Si tu
rentres là-dedans en ouvrant la porte puis faire bang! là, ça se tasse dans les
coins, puis tu comptes les morts, là, tu
sais. Ça, ça va plus loin. Tu sais, chaque élevage a ses spécificités, et il
faut que nos inspecteurs fassent leur travail correctement, d'où
l'importance de la formation dont vous avez parlé, là.
M.
Villeneuve : Donc, ça veut dire que, dans les codes de bonne
pratique, qu'on discutera plus tard, l'élément de biosécurité va
apparaître de façon...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'il n'apparaît pas dans le code — puis
il peut y avoir des endroits où ça n'apparaît
pas, là, je ne les ai pas tous vérifiés — le ministre détermine les règles de... lors
de l'inspection, là, de production. Ça
fait qu'à partir de ce moment-là c'est ça qui s'applique. Si on décide tantôt que,
s'ils ont des normes plus sévères, ils les appliquent, bien, c'est
correct.
M. Villeneuve :
Oui. Bien...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...choisi.
M.
Villeneuve : Oui. C'est ça. Ils auront choisi d'en mettre plus,
mais il y aura de quoi d'imposé. C'est tout ce que je dis, là. Ça va être comme imposé. Ce n'était
pas le sens... Je ne l'avais pas compris comme ça lors des auditions,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...ces normes-là, là, tu sais, quand ils se
présentent. Moi, là, le reste des normes de biosécurité pour les
employés, puis tout ça, ce n'est pas le ministre, là, c'est l'entreprise, c'est
l'agriculteur...
M. Villeneuve :
...je me demandais : Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt lire «les
inspecteurs seront tenus de respecter les règles de biosécurité»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On le dit indirectement. On dit : Le
ministre détermine les règles de biosécurité à respecter lors d'une inspection. Ça fait que, lors d'une inspection,
là... Et, si l'inspecteur est accompagné, je ne sais pas, là, d'un agent de la paix — je vais donner un exemple, ça peut arriver
qu'on ait besoin de l'accompagner d'un agent de la paix — bien,
les règles de biosécurité seront également imposées à l'agent de la paix qui
l'accompagne, parce que ça fait partie d'une inspection.
M. Villeneuve :
En tout cas... moi, vous me corrigerez si je me trompe, là, je suis peut-être
un peu fatigué, peut-être que je ne comprends pas bien, là, mais il y aura
assurément une base de règles de biosécurité.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Qui va être appliquée lors des inspections.
Autrement dit, il n'y aura pas d'inspection d'élevage sans règle de
biosécurité. Puis on a dit «inspection», là, parce qu'à l'occasion de
l'inspection l'inspecteur peut se faire accompagner. Les autres aussi, là, il
faut qu'ils passent à la douche.
• (17 heures) •
M.
Villeneuve : ...je ne suis pas un expert, là, mais je pose la
question. J'imagine que, tout dépendamment de l'élevage qu'on fait, les
règles de biosécurité sont différentes, peuvent varier, en tout cas, et...
En
tout cas, j'essaie de comprendre comment ça peut se concrétiser, comment le
ministère va arriver à mettre des règles,
parce que ça ne sera pas des règles de base qui vont être identiques partout et
il y aura sûrement des gens qui vont dire : Ah! bien là, là, moi,
je veux...
Une
voix : ...
M.
Villeneuve : Est-ce que, si l'éleveur... le producteur décide
d'aller plus fort que ce que le gouvernement met, mais l'inspecteur ne
sera pas assujetti au plus fort que ce que le producteur veut mettre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, il va être affecté à la base.
M. Villeneuve :
À la base. O.K.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Maintenant, le producteur peut avoir des
règles pour ses employés, pour celui qui
livre le grain, pour son agronome, pour les gens qui vont sur la ferme. De plus
en plus, vous voyez des barrières aux fermes «Accès interdit sans
l'autorisation du propriétaire», puis ce n'est pas pour des raisons de vie
privée, là, c'est pour des raisons de biosécurité.
M.
Villeneuve : Oui. Parce que, moi, les gens que j'ai entendus en
auditions, qui sont les mêmes que vous avez entendus et que nous avons tous entendus, étaient fiers d'avoir ces
règles-là pour justement éviter, là, toute propagation de quoi que ce soit à l'intérieur des murs de leurs
élevages, et ce que je comprenais, c'est qu'ils voulaient s'assurer que
ce qu'ils ont présentement comme système, là, de biosécurité, là, il soit
respecté — moi,
ce que j'ai compris, là... ça n'a peut-être pas été dit comme ça — mais
intégral.
Là,
ce que je comprends, c'est que le ministère va établir des règles minimales de
biosécurité pour éviter les excès comme
le ministre disait : Tu m'en mets tellement que ça va prendre
24 heures avant que je puisse rentrer. Je ne crois pas que ça
arrive, là, mais, bon, on peut toujours être créatif dans la vie, là. Mais
c'est un peu là que j'invite le ministre peut-être à m'expliquer... parce qu'il
semblerait qu'on n'a pas compris la même chose, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Chaque éleveur a ses règles, puis il y en a qui
sont très sévères. Moi, je me souviens
d'un article dans La Presse où Pierre Foglia était allé
visiter une porcherie du groupe F. Ménard, et il était resté
complètement — vous
lirez l'article, là — estomaqué :
il fallait qu'il passe dans la douche, qu'il enlève ses lunettes. Il disait : À l'hôpital, ils ne font pas ça,
là, mais, dans le monde animal, ils vont plus loin parfois que le monde
humain, parce que c'est une maternité aseptisée et, à partir du moment où c'est
aseptisé, il n'y a pas de microbe là-dedans, il n'y a rien, là. Ça fait que, si
tu en amènes un, tu détruis le cheptel. À lire.
M.
Villeneuve : Non, mais — c'est ça que j'allais dire — on peut en profiter pour lui souhaiter bonne
retraite, et on s'ennuie de ses papiers, M. le Président, de M. Foglia.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...qu'il réside dans mon comté.
M.
Villeneuve : Oui, je sais, je sais. Alors, moi, ce que je veux
m'assurer de la part du ministre, M. le Président, c'est tout simplement que les gens... Est-ce que
les gens, les producteurs vont avoir leur mot à dire ou si ça va leur
être imposé, là, d'en haut jusqu'en bas? Le
député de Saint-Maurice, il a l'air songeur. Lui, il sait de quoi je parle, là.
On n'aime pas ça se faire imposer des choses...
(Interruption)
M.
Villeneuve : Bon. Je ne peux rien dire, M. le Président, je me
suis fait jouer le tour, tantôt en pleine commission, avec ce bidule-là,
le iPad qui décolle, là, puis qui n'arrête pas. Donc, c'est ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...ces éléments-là, la dernière ligne d'autorité,
généralement, c'est le monde vétérinaire.
Puis le monde vétérinaire, ils n'agissent pas en vase clos, là, ils agissent à
partir de la formation qu'ils ont reçue,
de leur expérience de vie puis ils ont été en contact avec les éleveurs
également, là. Moi, ce que j'ai compris de l'éleveur, c'est qu'il
veut...
(Interruption)
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président, pouvez-vous maintenir l'ordre?
Le Président (M.
Morin) : Oui. On va être obligés...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ce que j'ai compris des éleveurs, c'est qu'ils ne
veulent pas un inspecteur du ministère
qui arrive et qui passe à travers la barrière, qui rentre dans les porcheries
ou dans l'étable puis qui n'a pas pris ses précautions de biosécurité.
Puis il ne le fait pas parce qu'il en a contre l'inspecteur puis parce qu'il ne
veut pas que l'inspecteur contrôle le
bien-être de ses animaux; il ne veut pas que son troupeau soit contaminé, et
c'est légitime comme demande et comme exigence.
M. Villeneuve : Je comprends
tout ça, mais, je reviens à ce que je disais tantôt, M. le Président, les gens
vont se faire imposer des choses, des règles
qui partent d'en haut jusqu'en bas, et je veux juste voir, moi, quelle est
l'ouverture du
ministre pour s'assurer que, ces gens-là, finalement, ça soit par consensus et
qu'ils acceptent que : Minimalement, là, nous autres, là, il ne faut pas aller en bas de ça, là. Les inspecteurs
qui vont vouloir entrer, là, dans mon poulailler, là, moi, voici le... la biosécurité, là, minimalement,
c'est ça, là. Juste m'assurer que ces gens-là auront droit au chapitre, parce
que... bon, parce que l'article, il ne dit pas ça, là.
L'article, ce qu'il dit, là, c'est que le
ministre, là, il peut dire... pas le ministre, mais, en tout cas, le... il peut
déterminer les règles, là, qui seront les
siennes. C'est ça que ça dit. Point à la ligne. Il n'y a pas d'ambiguïté, c'est
très clair, le ministre peut déterminer les règles sans consultation. Même si
c'est les vétérinaires, bien... Parce que je me rappellerai à quel point les gens étaient jaloux de leur système de biosécurité qu'ils avaient pour, justement...
Puis tout va bien, hein? Ils n'ont
pas eu... comme le ministre l'a dit tantôt, tout va bien. Tout va bien,
Madame la Marquise, il n'y a
pas eu de problème. Alors, je touche du
bois pour qu'il n'y ait pas de problème. Et c'est justement, là... maintenant
qu'ils ont mis ça en place puis que
ça fonctionne, là, l'article du ministre, ce qu'il vient dire, c'est que ça se peut qu'on
descende...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce
n'est pas une lecture adéquate, là. Il n'y a pas eu de problème,
à l'heure actuelle,
sur le plan des épidémies, là, dans les derniers 18 mois. Maintenant,
il y a eu quelques problèmes qui nous ont été racontés par des
producteurs qui sont venus témoigner à l'effet que des inspecteurs étaient
entrés sans prendre les précautions. Et ce
qu'on vise à faire avec ce qu'on apporte comme article de loi, c'est de faire en sorte que ça, ça ne se produise
pas, qu'il y ait des règles de biosécurité qui s'appliquent avant
d'entrer chez le producteur. Donc, si on n'a pas eu de problème dans la situation
actuelle sans législation et réglementation dans le domaine... Si on en met,
là, on fait de la prévention.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Deux-Montagnes, vous vouliez intervenir?
M. Charette : C'est bon. J'ai eu les
précisions nécessaires. C'est gentil. Merci.
Le Président (M. Morin) :
C'est bien.
M.
Villeneuve : ...on
voudrait vous présenter un amendement. Est-ce
que vous nous donnez quelques
instants pour bien le rédiger? Et on vous en fera copie. Merci.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Un instant. C'est un amendement, là, hein?
M. Villeneuve : On fera un sous-amendement
si... Là, présentement, on est sur un amendement du ministre. On ferait un sous-amendement,
M. le Président. Merci.
Le Président (M. Morin) :
Parfait. Je suspends.
(Suspension de la séance à 17 h 7)
(Reprise à 17 h 19)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. J'inviterais le député de Berthier à nous parler de
son sous-amendement.
M.
Villeneuve : Peut-être,
pour les gens qui nous écoutent, là, pour qu'ils sachent où on était... La
séance s'est suspendue. On discutait,
là, à brûle-pourpoint, c'est le cas de le dire, tout le monde ensemble ici,
pour voir comment on se situait par rapport à l'amendement du ministre, l'amendement du ministre qui dit : «Le ministre détermine les règles
de biosécurité à respecter lors de l'inspection d'un lieu de production
animale.»
Nous
proposons un sous-amendement qui se lit comme suit : «Les personnes
effectuant l'inspection doivent aussi respecter
les règles de biosécurité incluses dans les codes de pratique reconnus
s'appliquant au lieu de production animale qui est inspecté.»
• (17 h 20) •
Alors, le
débat qu'on avait, donc, à huis clos, si je peux dire ça comme ça, c'est que le
ministre propose un plancher au niveau... un inspecteur ne peut pas entrer dans
une production ou sur une ferme sans respecter un plancher de
biosécurité qui serait établi par le ministre.
Et évidemment ça n'empêcherait pas les producteurs de
dire : Bien, si le plancher, c'est, exemple, code 2, bien, nous, on préfère aller encore plus fort pour
nos employés ou les autres personnes qui viennent sur la ferme, nous, on
met un code 5.
La question qu'on se pose, de ce côté-ci, c'est : Qu'est-ce qui
justifierait le fait que l'inspecteur pourrait entrer dans un bâtiment avec un plancher code 2 si les agriculteurs, eux, jugent... les
producteurs, eux, jugent que ça prend un code 4? Et c'est là qu'est toute la question. Il y a
aussi le fait que M. le ministre me disait que, si on l'attache comme on veut l'attacher, avec notre proposition de sous-amendement, aux codes de bonne pratique, ça pourrait créer peut-être un problème au niveau de l'adoption de ces codes de pratique là parce que
ce serait peut-être une embûche, justement, à arriver à adopter un tel code de pratique, parce qu'on aurait deux... En fait, la question que je posais au ministre,
c'est aussi de savoir : Est-ce que les producteurs ont été
consultés par rapport à cet amendement-là qu'amène le ministre? Et je suis tout à fait d'accord avec le ministre, à savoir que les gens qui sont venus ici en
auditions nous ont dit : Il ne faut surtout pas que les inspecteurs se donnent les droits... tous les droits, finalement,
d'entrer dans notre poulailler ou d'entrer sur notre ferme, là, sans respecter la biosécurité. Mais, moi, ce que
j'avais compris en auditions, M. le
Président, c'est que, la biosécurité, ceux qui en ont, à tout le moins, y tiennent jalousement, et ce que j'ai compris, c'est qu'ils voulaient
qu'un inspecteur puisse entrer mais en respectant le code qu'ils se seront
donné de sécurité au niveau de la biosécurité. Peut-être que j'ai mal
compris. Donc, mon interrogation, c'était beaucoup plus de savoir :
Est-ce que le ministre a parlé aux producteurs par rapport à
cela?
Voilà.
Je ne sais pas si j'ai bien expliqué, là, mais l'enjeu, dans le fond, pour nous, M. le Président, c'est : Est-ce qu'un inspecteur...
Le ministre met un plancher. L'inspecteur ne peut pas aller en bas de ce
plancher-là en termes de biosécurité. Mais pourquoi, si c'est suffisant en
termes de biosécurité, ce plancher-là, pourquoi les agriculteurs, eux, ont-ils
la prétention de dire que c'est un code 4, donc que c'est beaucoup plus
que ça qu'eux veulent?
Où je veux en venir, finalement,
M. le Président, c'est qu'il faudrait collaborer, tout le monde ensemble, puis s'assurer puis s'entendre que les producteurs, finalement,
pourront — c'est leur propriété, là — s'assurer que le code de sécurité qu'eux se seront donné, bien, il s'appliquera
à tout le monde, y compris évidemment aux inspecteurs. Mais je veux entendre le ministre. On fait
une proposition, là. Je ne sais pas ce que...
Le Président (M.
Morin) : Oui, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On part d'une situation — puis
on la retient, là, des témoignages qu'on a entendus
des groupes qui sont venus en commission
parlementaire — où il
n'y a pas de norme de biosécurité présentement. Les inspecteurs n'ont aucune obligation. Puis je ne dis pas qu'ils ne le
font pas, là, qu'ils ne tiennent pas
compte d'un minimum, mais il n'y en a pas présentement.
On
a écouté ce que les producteurs avaient à nous dire, et ce que l'on craignait,
chez les producteurs, c'était qu'un inspecteur
entre sur une ferme sans appliquer aucune mesure de biosécurité. C'est ce que
j'ai retenu. Ce qu'on a dit... bien, ce
qu'on propose, c'est qu'on dit : Ça n'existera plus, ça, cette situation-là.
L'inspecteur, là, qui se présente va avoir des normes de biosécurité à respecter. Quelles sont ces normes de
biosécurité et comment elles sont établies? Elles vont être établies sur l'avis des vétérinaires. On va
s'inspirer, oui, des codes qui existent. Maintenant, ça n'empêchera
aucunement les gens qui sont dans l'élevage
de se donner des normes de biosécurité qui sont, pour leur certification, plus
élevées que celles qu'on va adopter.
Puis je vais même ajouter une troisième catégorie : il y a
des éleveurs qui, compte tenu de leur emplacement, d'un paquet
d'éléments, vont avoir des normes de biosécurité encore plus sévères que les
codes de biosécurité. Les degrés de sévérité varient.
Nous,
ce qu'on doit s'assurer, c'est que, lors de nos inspections, on ne contamine
pas. C'est ça, notre élément de base. Quels sont nos
principaux conseillers pour la rédaction? C'est le monde de la médecine
vétérinaire, avec leur expérience et leur expertise. Et, on va le voir un peu
plus tard, là, si jamais il arrivait quelque chose puis c'est fait de mauvaise
foi, on est responsables. On ne souhaite pas que ça arrive, on ne veut pas que
ça arrive puis on prend les précautions pour
ne pas que ça arrive. Moi, quand on dit : Le ministre
détermine les règles, là... le ministre n'a pas la science infuse, le ministre se
repose sur la science vétérinaire, sur ce qui se fait ailleurs, on compare
puis, oui, on parle aux associations d'éleveurs. Puis ça ne les empêche pas d'être
encore un peu plus exigeants puis ça n'empêche pas les
éleveurs qui en font partie d'être plus exigeants
que leur association. Est-ce qu'il y
a des raisons pour ça? Mais ce qu'on n'a pas le droit de ne plus
avoir — puis
c'est ça qui est la situation actuelle — c'est un vide total.
Présentement, on a un vide total. C'est pour ça que tout le monde nous en a
parlé, à peu près.
Le Président (M. Morin) : M. le député de Berthier,
M. le député de Deux-Montagnes voudrait intervenir un peu.
M.
Charette : Un petit commentaire, parce que les inquiétudes sont vives
dans l'industrie de la volaille et du
porc à ce niveau-là. Et, si je lis le phrasé du 35.1, est-ce que,
dans votre esprit, lorsque vous dites : «Le ministre
détermine les règles de biosécurité», on peut s'entendre pour dire que
ce ne sont pas les mêmes règles pour toutes les catégories de production qui
vont s'appliquer?
Est-ce que vous allez
distinguer, en quelque sorte, dans un cahier de charges : pour le porc,
voici les règles minimales; pour la
volaille, voici les règles minimales, ou ce sont des règles minimales générales
qui seront édictées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Votre question est fort pertinente. Les exigences de biosécurité
n'étant pas les mêmes pour un oiseau
que pour un veau de lait, que pour un porc, chacun va avoir son... comment je
peux dire, on va déterminer pour chaque type d'élevage.
M. Charette :
...des réalités. Vous avez parlé d'une géographie. Il y a des régions aussi qui
ont leurs propres réalités. Dans certains
cas, le producteur va exiger la douche; dans d'autres, c'est le changement de
linge littéralement, sinon laisser
les bottes à l'entrée, et tout ça, et c'est basé sur une expérience véritable,
et c'est sans doute
l'expérience d'une fédération qui a édicté ces règles-là.
Donc,
je comprends parfaitement les questions qui sont soulevées par mon collègue de
Berthier. Et je ne dis pas que vous
n'avez pas le souci d'y répondre, mais comment, à travers un article, rassurer,
justement, les fédérations, qui sont bien inquiètes? Est-ce qu'on
pourrait le préciser, que ces règles-là seraient différenciées selon les types
de production? Est-ce que, déjà dans l'article lui-même, on pourrait le
mentionner?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
On pourrait toujours le mentionner, mais ça va tellement de soi que ce
n'est pas les mêmes règles que pour les... ce
n'est pas les mêmes maladies, ce n'est pas les mêmes risques de contagion.
Puis même je vais aller un petit peu plus
loin dans l'exemple que vous apportez, là. On va prendre les éleveurs de porc.
Ils vont avoir des règles de
biosécurité qui vont s'appliquer à la grandeur de la province, mais il y a des
endroits de concentration géographique,
vous l'avez mentionné vous-même, où les éleveurs vont dire : Nous autres,
on va un peu plus loin, parce que nos
voisins sont plus proches, etc. Eux autres aussi, ça va être des normes
générales. Mais l'éleveur peut toujours faire un petit peu mieux, parce
que l'éleveur, lui, il en dépend complètement, il connaît son milieu, comme
vous le dites, il a 20 ans d'expérience, etc.
Nous, on
place des règles qui vont être faites par les médecins vétérinaires, qui vont
tenir compte de la biosécurité, chose
qui n'existe pas présentement, mais qui vont quand même leur permettre de faire
leur travail. Parce que ça, il ne faut
pas oublier ça non plus, là : il y a du travail à faire. Pas parce que les
éleveurs, généralement, sont... comment je dirais, maganent leurs
animaux. Généralement, ce n'est pas le cas, mais il y a toujours l'exception de
l'exception. Je veux rappeler quelques cas, là : les veaux de Pont-Rouge,
à titre d'exemple, qui nous ont fait une publicité nationale et internationale
peu enviable; les vaches en Colombie-Britannique, boycottons Saputo.
Il faut que l'inspecteur puisse y aller. Est-ce
que l'inspecteur doit rentrer là sans règle de biosécurité? Non. Est-ce que les règles de biosécurité doivent être
adaptées au type d'élevage? Oui. Même si ce type d'élevage là n'a pas de
code de bonne pratique, ça prend un minimum, là.
M.
Charette : Je comprends. Et je suis aussi content d'entendre qu'on
part de zéro pour aller vers des normes. Ça, c'est rassurant, très certainement. Mais, mot pour mot, ce que vous
avez dit, «des règles de biosécurité adaptées au type d'élevage», est-ce qu'on pourrait tout simplement l'ajouter après
«biosécurité»? Je ne veux pas qu'on commence à jouer avec les virgules
et les mots, là, mais est-ce que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...suspendre puis vérifier.
M. Charette : Oui, pas de problème.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce que
ce n'est pas un concept qui me répugne. Au contraire, là, je pense que j'ai verbalisé que ça doit l'être. Maintenant,
est-ce qu'on doit l'écrire dans la loi? Si on suspend quelques
minutes, je vais le vérifier avec les légistes.
Le Président (M. Morin) : On
va suspendre quelques minutes si on veut arriver à une solution. Je suspends.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux, et je laisserais la parole au député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, après discussion, je retirerais, avec
l'assentiment, évidemment, le consentement des parlementaires à cette commission,
le sous-amendement que j'ai déposé, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) :
Est-ce qu'on est d'accord à ce que le
député de Berthier soutire son amendement? On est d'accord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
Le Président (M. Morin) :
Oui, M. le Président.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...à ce
moment-ci, M. le Président, est-ce que je peux proposer, compte tenu des
discussions avec la deuxième opposition, que nous suspendions l'adoption de
l'article pour tenir compte de leur recommandation
et voir si on peut trouver un vocabulaire qui accommode tout le monde pour la
reprise de nos travaux, là, qui devrait se faire la semaine prochaine,
M. le Président?
Le
Président (M. Morin) : J'ai l'accord de tout le monde pour
qu'on suspende l'article. Ça, c'est l'amendement à l'article 35.1.
Et, compte
tenu de l'heure, je suis dans l'obligation de vous dire que la commission
ajourne ses travaux sine die. Bonne fin de semaine, bonne fin de semaine
dans vos comtés, bon retour à la maison.
(Fin de la séance à 17 h 44)