(Quinze heures vingt-trois minutes)
Le
Président (M. Morin) :
Bon milieu d'après-midi, tout le
monde. Comme nous avons le quorum, je
déclare ouverte la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles. Et,
comme à l'habitude, vérifiez vos téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 55, Loi sur les mesures de transparence dans
les industries minière, pétrolière et gazière.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Bourgeois (Abitibi-Est) est remplacé par M. Polo (Laval-des-Rapides) et Mme Soucy (Saint-Hyacinthe)
est remplacée par M. Surprenant (Groulx).
Étude détaillée
(suite)
Le Président (M. Morin) : Merci
beaucoup. Lors de la suspension, vous vous rappelez, jeudi dernier, nous étions à l'étude de l'amendement du député de Matane-Matapédia, à l'article 4 du projet de
loi. Y a-t-il des interventions? Voulez-vous qu'on relise l'amendement?
Oui.
M.
Bérubé : Bien, là-dessus, je me ramène à la semaine dernière, ce qu'on
voulait essentiellement c'est qu'il
n'y ait pas de condition, c'est bien ça, de
condition, quand on parlait de deux conditions sur trois qui devaient être
remplies, et nous, on souhaitait
enlever le a, le b et le c pour que toute entreprise qui... c'est ça, qui
possède des actifs sur le territoire du Québec soit assujettie.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre, sur l'amendement de l'article 4.
M.
Blanchette : C'est important,
sur cet amendement-là, et je vais expliquer les raisons pour
lesquelles on n'est pas en faveur de
celui-ci, c'est que, encore une fois, l'équivalence, appelez ça comme vous
voulez, l'équivalence, l'harmonie par rapport aux autres lois qui existent au G8 et au Canada, il faut
que ce soit en droite ligne de la même façon. Si on cherche à définir des entreprises assujetties différentes, bien, à ce moment-là, on se trouve à, oui, élargir, mais,
en même temps, faire compiler beaucoup d'informations par des entreprises qui n'ont pas d'importantes sommes
d'argent en matière de paiements en nature ou en espèces à faire. C'est important.
C'est que toutes ces compilations-là, ces déclarations-là, on serait les
seuls à avoir, et ultimement on se pose la question : Est-ce que ce n'est
pas ça, d'alourdir le fardeau d'information, la lourdeur bureaucratique ou la lourdeur administrative auprès de nos entreprises, nos PME
d'exploration?
Le Président (M. Morin) : M.
le député, allez-y, continuez...
M.
Bérubé :
Concernant cet échange, le ministre avait évoqué lui-même que le Québec et le
Canada... le Québec, une fois qu'il
se sera conformé aux règles canadiennes, aurait des règles différentes de ce
qu'on retrouve en France, au Royaume-Uni, en Norvège, et qu'en ce
sens-là ça ne cause pas problème. L'harmonisation ne pose pas problème. On peut être à l'avant. Tant qu'on a, au moins,
minimalement, les règles canadiennes, ça va. On peut même aller plus
loin si on le souhaite. Et je ne vois pas
pourquoi ça serait seulement un projet de loi qui viserait l'harmonisation. Il
pourrait viser également un certain nombre de convictions qu'on a comme
Québécois, à l'effet que, si on se rend compte, comme parlementaires, qu'on peut améliorer une pièce législative parce qu'elle
va répondre davantage aux intérêts de l'ensemble des bénéficiaires des ressources naturelles que sont les Québécois,
qu'on puisse aller de l'avant. C'est maintenant qu'il faut se poser ces
questions-là.
Et j'en tiens comme exemple deux éléments dans
l'actualité, M. le Président. Il y a des articles qui ont été adoptés, puis il
y a deux informations qui me sont parvenues dans les médias au cours des
derniers jours, et, si on les avait eues, je suis convaincu qu'ils auraient pu
contribuer à ce qu'on a discuté — mais là il est trop tard, ils ont été adoptés — hein, dans le cas, entre autres, d'Anticosti
puis dans le cas de Malartic. Mais vous voyez qu'on ne peut pas tout
prévoir. Alors, c'est pour ça qu'il faut être capable d'avoir un certain nombre
d'éléments qui nous permettent de prévoir des situations à venir.
Dans le cas
présent, je pense que toute entreprise devrait être assujettie, point, et
commencer à faire des conditions, il m'apparaît que ça manque
d'ambition.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Blanchette : En tout
respect, et tout juste hier matin, je rencontrais encore une entreprise minière
qui me décriait négativement la
lourdeur administrative. Et c'est important de pouvoir faire du Québec, si on
veut créer de la richesse et des
emplois, un lieu attractif sur le plan des investisseurs étrangers. Le nerf de
la guerre dans cette industrie minière là, c'est souvent son
financement, bien sûr. Il y a aussi les questions réglementaires, etc.
Mais je
reviens : si on veut attirer des entreprises de l'étranger, il ne faut pas
alourdir indûment les frais... c'est-à-dire la lourdeur administrative que les
entreprises ont à subir. Il n'y a pas un congrès, il n'y a pas une visite, il n'y a pas un moment quand que les entreprises me
rencontrent qu'elles ne me parlent pas de la lourdeur administrative. C'est important pour eux autres. Il ne faut pas
les décourager. Il faut simplifier, puis on s'y était engagés, à le faire.
Et, de trop rendre un trop grand nombre d'entreprises assujetties, on risque de
verser vers ça.
M.
Bérubé : M. le Président, je suis étonné que le ministre
n'évoque pas l'Association de l'exploration minière du Québec, parce qu'ils nous demandent
d'assujettir l'ensemble des entreprises, y compris les petites. Alors, il
évoque un cas qui est une entreprise dont on
ne connaît pas le nom qu'il aurait rencontrée, mais, quand vient le temps de
parler de celle qui représente l'ensemble des entreprises, l'AEMQ, elle,
elle «estime à environ 300 le nombre d'entreprises qui détiennent des titres miniers — claims et baux — au Québec, dont moins de 100 n'ont pas leur
siège social au Québec. Cet
article[-là], tel que formulé — selon eux — [il va créer] une inégalité entre les
sociétés assujetties et non assujetties. Par souci d'équité, il serait
souhaitable que toutes entreprises oeuvrant au Québec soient assujetties aux
dispositions de cette loi.»
Alors,
jusqu'à maintenant, récapitulatif de l'épisode précédent, on a passé outre le
Vérificateur général. On a eu une
proposition, on a dit non. Là, maintenant, c'est l'Association de l'exploration
minière du Québec qui nous fait une proposition. J'ai hâte de voir la
réponse du ministre là-dessus.
• (15 h 30) •
M.
Blanchette : Dépendamment des conjonctures, quand qu'on est dans un
cycle haussier ou un cycle baissier, ça
peut différer entre 250 et 500 entreprises qui pourraient être assujetties si
jamais on ouvrait comme ça... on changeait les normes.
Je
reviens : sur les 250, actuellement, avec le projet de loi tel qu'il est
présenté, il y en a à peu près une dizaine qui seraient assujetties, donc des grandes entreprises d'exploration.
Les 240 autres entreprises
qui deviendraient assujetties avec votre amendement, c'est énormément d'entreprises
pour des informations concernant des redevances — et là je parle des paiements en nature et en espèces telles qu'on
a défini les différentes catégories — qui deviendraient dans l'obligation de compléter des déclarations. Nous serions les
seuls sur la planète à le faire, et, ultimement, pour quel type
d'information? Ce n'est pas les plus grands
contributeurs. Si les entreprises d'exploration minière souhaitent avoir un
bilan social qui fasse la promotion
de tous les paiements en nature et en espèces selon nos catégories, qu'elles le
fassent sur leur site Internet, je n'ai aucun problème avec ça, mais on
ne veut pas l'enchâsser dans une loi qui solliciterait des déclarations
officielles à faire par des formulaires de déclaration. Ils en ont déjà bien
assez à faire, et, moi, c'est une valeur profonde, que je partage d'ailleurs avec d'autres personnes,
qu'alourdir indûment ça ne crée pas plus de gisements, ça ne développe
pas plus la connaissance géologique de notre
grand territoire et notre vaste territoire, ça ne crée pas plus de la richesse.
Tout ce que ça fait, c'est une plus grande reddition de comptes. Et moi, je
suis sensible à ce genre d'argumentaire là.
M.
Bérubé : M. le Président, je suis convaincu que l'Association de l'exploration minière du Québec
est aussi sensible à l'opinion de ses membres. Je suis convaincu que ce
qu'elle nous dit, c'est pour le bien de ses membres.
Donc,
je me pose la question, peut-être que le ministre a une hypothèse : Pourquoi l'Association de l'exploration minière du Québec
nous demande d'assujettir l'ensemble des entreprises? Pourquoi, selon
lui, elle nous demande ça? C'est quoi, son hypothèse? Où réside leur intérêt?
M.
Blanchette : Aucune idée.
M.
Bérubé :
Aucune idée. Bon, bien, je vais en soumettre une, hypothèse, M. le Président,
c'est que ça soit des règles équitables pour
tout le monde; puis que, dans la recherche de financement, entre autres, ce soit plus simple pour l'ensemble
des entreprises de connaître les règles; que toutes les entreprises
soient placées sur le même pied d'égalité. Puis ça, c'est des petites entreprises, puis ce n'est pas elles qui disent que c'est
trop de paperasse puis trop de bureaucratie. Ce n'est pas ça qu'elles nous disent. On veut être assujettis. Puis ça,
c'est l'association qui représente ces entreprises-là.
Le
ministre, jusqu'à maintenant, m'a fait référence à une, qu'il ne m'a pas
nommée, il l'a rencontrée aujourd'hui ou récemment. Moi, je fais référence à une association connue qui
représente l'ensemble. Donc, dans la balance, il m'apparaît que cet argument-là pèse plus que celui qu'il
évoque. Alors, les associations elles-mêmes veulent être assujetties,
donc le deuxième message qui est envoyé, après celui que... le Vérificateur
général du Québec, on rejette sa proposition, là, maintenant, on va rejeter
l'avis de l'Association de l'exploration minière du Québec,
qui demande, pour le bien de ses membres, de tous les assujettir.
M.
Blanchette : On ne reviendra
pas en arrière sur le Vérificateur
général, on a fait ce débat-là. Je me
recentre sur la demande de l'Association de
l'exploration minière du Québec. Écoutez,
je reçois leur demande et à chaque fois que j'ai eu à prendre la parole en public, et à la suite de mes discours où que
je mentionnais qu'on était tout à fait conscients que la simplification
administrative était de mise... je la reçois et je l'entends, autant pour le
ministère de l'Environnement, là — si je ne nomme pas le grand nom — que pour le ministère Énergie et Ressources
naturelles. On l'entend. On est parfois... beaucoup de formulaires,
beaucoup de contrôles, beaucoup de redditions de comptes à faire. Ça prend de
la reddition de comptes, mais, nécessairement, pas au point d'en ajouter
lorsque non nécessaire.
Que l'association le demande, je le
respecte, mais le son de cloche que j'ai sur le terrain, même quand je fais
des conférences auprès de l'Association de l'exploration minière — puis j'en fais une la semaine prochaine sur
l'allégement réglementaire — c'est
toujours applaudi, les gens viennent me voir par la suite et tout le monde est
content de cette situation-là. Et j'en ai
fait à plusieurs reprises, des interventions, et les commentaires que je reçois
des gens de l'industrie : Lâchez pas, c'est vrai que c'est lourd,
c'est vrai que c'est administratif. Et là on me sort toutes sortes d'exemples
de lourdeur administrative.
M.
Bérubé :
M. le Président, à écouter le ministre, il semble connaître davantage les
besoins des membres de l'Association de
l'exploration minière du Québec que
leur propre association. Alors, ce que je vais faire, je vais
transmettre les propos du ministre à l'association,
puis elle sera en mesure de nous apporter un éclairage pour la suite des
choses. Mais j'ai tendance à croire que cette association a fait une
consultation auprès de ses membres, que cette commission était connue, que les membres y ont contribué, et que
l'association a fait une synthèse qu'elle a fait valider par ses
membres, et que c'est ce qu'elle nous a livré à nous, entre autres, puis à
l'ensemble des parlementaires autour de cette table.
Donc,
moi, j'ai tendance à croire davantage l'association qui les représente que,
bon, le ministre qui évoque qu'il a rencontré une entreprise ou qu'il a
des applaudissements à niveau variable, selon ce qu'il indique, là, en ce sens.
Je maintiens que... puis c'est rare qu'on
voit ça, là, les entreprises elles-mêmes qui demandent d'être assujetties. On
n'a pas vu ça souvent. Puis, dans le domaine minier, il me semble que ça
serait une bonne chose.
M.
Blanchette : Quelques éléments
là-dessus. Quand l'Association d'exploration minière... Malheureusement,
cher collègue de Matane-Matapédia, vous n'étiez pas présent à ça. Mais les gens
ont demandé : Bon, bien, on va faire un
petit formulaire maison tout simple sur une page. Mais il y a beaucoup
plus d'implications que ça. Il y avait plusieurs demandes, puis on ne va pas sortir hors contexte toutes leurs demandes,
mais ils nous demandaient également de diminuer les pénalités, mais c'était
surtout l'Association minière du Québec qui demandait cette diminution des
pénalités.
Ensuite
de ça, en cas de doute, vous avez vu qu'on a ajouté une des recommandations de la Vérificatrice
générale, qu'on pouvait... l'association... c'est-à-dire l'Autorité
des marchés financiers pouvait
demander à un auditeur indépendant de
faire les fouilles en question en cas de doute que cette entreprise-là
pourrait être assujettie, mais la personne ne répond pas, donc on envoie
un auditeur indépendant faire la tâche. Si je me place dans la peau d'une entreprise
d'exploration minière, avec... si on ne
fournit pas les informations, il y
a des pénalités; si, en cas de doute,
il y a un auditeur indépendant qui
vient, etc. Il y a tout un cadre que j'oserais dire d'inspection qui
s'installe, et un cadre d'enquête, pas d'inspection, je me suis trompé,
mais un cadre d'enquête qui se rattache à ça qui pourrait définitivement
alourdir.
Des
entreprises qui... écoutez, il y a toutes sortes de
profils, mais beaucoup ont entre deux et cinq employés. Sur les 250 ou les 300 entreprises auxquelles on fait
référence, énormément ont ça. Ce n'est pas des entreprises
les plus riches, je l'ai déjà
mentionné, dans la mesure qu'ils
peinent à faire leurs travaux de géologie. Est-ce que ça fait avancer les
travaux de géologie de les soumettre à un
projet de loi sur la transparence? La réponse est : Non, aucunement, parce
que ce n'est pas de ça dont on parle.
Ce qui veut dire que c'est la raison pour laquelle on insiste, de façon à
éviter de soumettre des entreprises d'exploration
minière qui peinent à avoir leur budget, à lever du financement pour réaliser
des travaux... de les mettre dans un contexte de transparence d'une loi
comme on l'a présentement, ça n'a aucun avantage au développement de la richesse, au développement de la connaissance
géologique, et c'est la raison pour laquelle je m'entête un peu à
maintenir la position qu'on doit limiter les
assujettis aux seuils qu'on verra par la suite, là. Mais il est hors de
question qu'on rende l'ensemble de l'industrie, exploration et
exploitation «at large», sans prendre en considération les trois conditions...
d'atteindre les deux sur les trois critères, c'est-à-dire les actifs, les
revenus et le nombre d'emplois, auxquels on se réfère et qui seraient biffés
par l'article 4 de l'amendement soumis par votre formation politique.
M.
Bérubé : M. le Président, étant particulièrement lucide quant au fait que, si le ministre
ne tient pas compte de l'avis de l'Association de l'exploration minière du Québec,
comme il l'a fait avec le Vérificateur général, et, compte tenu de sa majorité parlementaire — on
ne se racontera pas d'histoires, là, on sait qu'on a à faire plusieurs
heures, mais qu'on ne gagnera aucun vote — je demanderai le vote
par appel nominal sur cet amendement-là. Comme ça, les gens qui nous écoutent
seront en mesure d'apprécier la représentativité de chacun des parlementaires.
Le Président (M.
Morin) : Donc, sur la demande, nous allons mettre aux
voix : Est-ce que l'amendement à l'article est adopté?
Une voix :
Adopté.
Une voix :
Non.
Le Secrétaire :
Pour, contre ou abstention. M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Pour, pour, pour.
Le Secrétaire :
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M.
Blanchette : Contre.
Le Secrétaire : M. Bolduc (Mégantic)?
M.
Bolduc : Contre.
Le Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin
(Pontiac) : Contre.
Le Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Surprenant (Groulx)?
M. Surprenant :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Morin (Côte-du-Sud)?
Le Président (M.
Morin) : Je m'abstiens.
Le Secrétaire :
1 pour, 6 contre, 1 abstention.
Le
Président (M. Morin) :
On continue. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article
4? Ça va? Est-ce
que l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Ça va? O.K. L'article 5. M. le ministre.
• (15 h 40) •
M.
Blanchette : Oui, M. le Président. «Sous réserve de ce que le
gouvernement peut établir par règlement, une
personne morale, société ou organisation est contrôlée par une autre si elle
est contrôlée par celle-ci, directement ou indirectement, de quelque
manière que ce soit.
«Une personne morale,
société ou organisation qui en contrôle une autre est réputée contrôler toute
autre organisation qui est contrôlée, ou réputée l'être, par cette autre
personne morale, société ou organisation.»
Les
commentaires. Le premier alinéa de cet article vient préciser ce qu'est le
contrôle d'une personne morale, société ou organisation par une autre aux fins de projet de loi. Cette notion de contrôle est reprise aux articles 4 et 7 du projet de loi. Cet alinéa vient aussi prévoir qu'en plus des pouvoirs réglementaires
du gouvernement énumérés à l'article 18 le gouvernement
peut établir par règlement d'autres critères définissant cette même notion.
Le
deuxième alinéa établit la présomption absolue qu'une personne morale, société
ou organisation qui en contrôle une autre contrôle aussi
toute autre organisation qui est contrôlée, ou réputée l'être, par cette
dernière. La Loi sur les sociétés par actions définit, quant à elle, la notion de
contrôle comme le fait, pour une personne, de détenir des actions d'une personne
morale lui donnant le droit d'en élire la majorité des administrateurs.
En
matière fiscale, l'utilisation de l'expression «contrôlée directement ou
indirectement, de quelque manière que ce
soit» renvoie au contrôle de fait. Une société est réputée contrôler
directement ou indirectement, de quelque manière que ce soit, par une autre société, une personne ou un
groupe de personnes si l'entité dominante a une influence directe ou
indirecte dont l'exercice entraînerait le contrôle de fait. L'article 5 vise
donc des cas qui se situent au-deçà du strict contrôle légal résultant de la
détention d'une majorité d'actions comportant droit de vote.
J'ai
un amendement à ajouter. L'amendement, vous l'avez,
c'est l'article 5. À l'article 5 du projet
de loi, insérer le mot «société»,
partout où il se trouve, «, fiducie».
Des voix :
...
M.
Blanchette : Non, non, non. O.K. Je me répète, là, j'ai mal lu, ça
fait tout un changement. Je reviens : À l'article 5 du projet de loi,
insérer, après le mot «société», partout où il se trouve, le mot «, fiducie».
Commentaires. Cet amendement
a pour objet de dissiper tout doute quant au fait que les fiducies sont visées
par le projet de loi.
Le Président (M.
Morin) : Interventions sur l'amendement? Ça va? Donc, est-ce
que l'amendement, tel que rédigé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. Ça va? D'autres interventions
sur l'article 5 tel qu'amendé? Pas d'intervention? Donc, est-ce que l'article
5, tel qu'amendé... Il y a d'autres interventions?
Une voix :
Non, ça va.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Merci. M. le député de Matane-Matapédia de
répondre à mes demandes. Est-ce que l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. L'article... c'est-à-dire chapitre II, Déclaration annuelle. M. le
ministre, l'article 6.
M.
Blanchette : O.K.
J'ai un amendement. On va commencer par ça. Préférez-vous que je
lise tout l'article 6 ou on
commence par l'amendement?
Le Président (M.
Morin) : ...l'article, après ça on...
M.
Blanchette : À l'article 6 du projet de loi :
1° remplacer le
premier alinéa par le suivant :
«6.
Un assujetti est tenu de fournir à l'Autorité
des marchés financiers, au plus tard le 150e jour suivant la fin de son exercice, une déclaration indiquant tous les
paiements faits à un même bénéficiaire au cours de cet exercice au titre
d'une catégorie de paiement visée à la
définition de "paiement" prévue à l'article 3, si la valeur totale de
ces paiements est d'au moins 100 000 $.»;
2° remplacer, dans le
deuxième alinéa, «vérificateur externe» par «auditeur».
Commentaires. Le
premier alinéa de l'article 6 du projet de loi vise à exiger d'un assujetti
qu'il produise une déclaration si, au cours d'un même exercice — premier
picot :
Il a effectué des «paiements» à un «bénéficiaire»
au sens où ces termes sont définis à l'article 3 du projet
de loi; et
Que la valeur totale
des paiements faits à ce bénéficiaire est d'au moins 100 000 $ par
catégorie de paiement mentionnée dans la définition de «paiement» du projet de
loi.
L'amendement proposé au premier alinéa a pour objet d'assurer l'interprétation
adéquate de cet alinéa en associant clairement le seuil de 100 000 $ à une catégorie de paiements faits à un même
bénéficiaire, plutôt qu'à l'ensemble des paiements faits à ce
bénéficiaire. Il vise ainsi à faciliter la substitution prévue à l'article 9 du
projet de loi qui permet à certaines
conditions qu'une déclaration produite conformément aux exigences d'une
autorité compétence puisse être substituée
à la déclaration exigée en vertu du premier alinéa de l'article 6. Il permettra
en outre d'effectuer des analyses comparatives plus justes entre les
régimes de transparence dans les industries minière, pétrolière et gazière.
Le
deuxième amendement proposé vise à assurer de l'emploi du terme juste. C'est
bon. O.K. On y va avec l'article.
Le Président (M.
Morin) : O.K.
M.
Blanchette : «Un assujetti à la présente loi transmet à l'Autorité des
marchés financiers, au plus tard le 150e jour suivant la fin de son exercice,
une déclaration dans laquelle il déclare tous les paiements faits à un même
bénéficiaire au cours de cet exercice lorsque le total de la valeur de ces
paiements est égal ou supérieur à la somme de 100 000 $.
«La
déclaration est accompagnée de l'attestation d'un dirigeant ou d'un
administrateur de l'assujetti ou par un vérificateur externe indépendant à l'effet que les renseignements qui y
sont indiqués sont véridiques, exacts et complets.
«Le
gouvernement détermine par règlement la forme de la déclaration exigée,
incluant la façon de présenter ou de ventiler les paiements, notamment
par projet, ainsi que les modalités relatives à sa transmission.»
Commentaires. Le
premier alinéa de l'article 6 du projet de loi vise à exiger d'un assujetti
qu'il produise une déclaration à l'Autorité
des marchés financiers si, au cours d'un même exercice financier, il a effectué
des paiements à un bénéficiaire au sens où ces termes sont définis à
l'article 3 du projet de loi. Deux, que la valeur totale des paiements faits à ce bénéficiaire est d'au moins
100 000 $. Le deuxième alinéa de cet article prévoit que la
déclaration doit être rendue publique
en vertu de l'article 8, doit aussi être accompagné d'une attestation à l'effet
que les renseignements qui y sont indiqués sont véridiques, exacts et
complets.
Le
troisième alinéa de cet article prévoit, en plus des pouvoirs réglementaires
énumérés à l'article 18, le pouvoir du gouvernement de déterminer par
règlement la forme de déclaration.
Le Président (M.
Morin) : Ça va, M. le ministre?
M.
Blanchette : Oui.
Le Président (M.
Morin) : Donc, on va discuter de l'amendement, là.
M.
Bérubé :
De façon générale, ce qui nous importe, c'est le total, et là il me semble
qu'en créant des catégories, on permet à certaines entreprises
d'échapper à un certain nombre de vérifications, en
donnant 90 000 $ par exemple, 99 000 $. Il me semble que de façon... En fait,
j'aimerais ça que le ministre m'explique où
réside notre intérêt comme Québécois. Je vais souvent le ramener à... Je vais souvent
le ramener à l'intérêt des Québécois, parce que je veux qu'il y ait un équilibre, je
ne veux pas seulement qu'il soit le ministre des minières. Et c'est souhaitable, et j'aimerais
ça qu'il m'explique où on y gagne, nous, comme Québécois à ce qu'il y ait des catégories au lieu qu'on
comptabilise le total. Parce que c'est le même argent, que ce soit
400 000 $ qui vient d'une entreprise ou 95 000 $ dans
quatre catégories, là, on arrive presque au même montant. Donc, j'aimerais ça
savoir où réside notre intérêt comme Québécois. Comment il perçoit ça, lui, comme député québécois?
M.
Blanchette : Allons-y, M. le Président.
Regardons les catégories. On ne peut pas tant jouer avec ça, là, ce n'est
pas... Même quelqu'un qui voudrait essayer d'aller parfois sous des seuils de
100 000 $, ce n'est pas nécessairement... C'est des montants toujours
de ratio, de pourcentage. On parle de taxes et d'impôts. Ce n'est pas un choix,
là, je ne peux pas faire basculer un volume de taxes ou d'impôts ailleurs.
C'est des montants fixes.
Redevances, ce sera des montants également par
pourcentage. Donc, ce n'est pas possible. Les frais, ça, c'est... Puis ce n'est
pas n'importe quel frais. Il ne faut pas mettre des frais d'opération, on
s'entend. C'est vraiment les frais donc des droits d'accès, des frais de nature
réglementaire. Donc, si je vais chercher un permis ou des autorisations quelconques,
c'est des frais assez bien circonscrits. On pourra avoir une définition dans le
questionnaire encore plus précise, un permis ou une concession, c'est tous des
montants fixes. Droits découlant de production, ça aussi, c'est des montants en
termes de volume.
Je rappellerais au député, puis j'ouvre une
parenthèse, que les montants... c'est à dire la Loi sur les mines, par rapport
à l'article 215, prévoit la publication des volumes, des valeurs, des
redevances, impôts miniers ainsi que des garanties financières. Ces montants-là
sont déjà prévus. Donc, tout ce qu'on demande par rapport aux droits découlant
de la production, ce sera des montants assez factuels. Même chose pour les
dividendes, à l'exclusion des dividendes versés à titre d'actionnaires ordinaire
ou d'un assujetti. Donc, ça veut dire tout dividende versé.
• (15 h 50) •
Ce n'est pas
des montants sur lesquels on peut jouer non plus. Les primes... Et contribution
pour la construction ou
l'amélioration d'infrastructures. J'ouvre une parenthèse, parce que le collègue
de Marie-Victorin avait laissé sous-entendre dans ses
exemples qu'on pourrait, par exemple, une entreprise minière, donner des
paiements en espèces ou en nature pour une bibliothèque, aréna, un centre
sportif, toute... Mais ça, ça rentre tout dans «contributions pour construction
ou l'amélioration d'infrastructures». Donc, ça s'additionne. Et, «toute autre
catégorie de paiement», si le gouvernement détermine par règlement, et la collègue de Mirabel avait ajouté «en tout temps»... mais on a
expliqué par voie législative que c'était pour être ça.
Ce qui fait que, comme tout ça est assez bien
connu, défini, et que c'est tout à l'avantage de l'entreprise minière de faire connaître l'impact des retombées économiques
de ce que le projet minier apporte dans la communauté, bien, moi, je
pense que tous ces montants-là sont là.
Par réflexion aussi, s'il fallait qu'on mette
toute dépense pour un seul bénéficiaire, c'est-à-dire toutes dépenses faites
par un bénéficiaire additionnées, on n'aurait pas la catégorisation de tout ça.
Donc, c'est important d'avoir la catégorisation, puisque la nature des... Bien,
c'est-à-dire, les paiements, soit en nature ou en espèces, sont mieux définis
dans les sept catégories qu'on voit là. Et on peut plus s'attendre à même
d'évaluer : O.K., telle entreprise minière a beaucoup donné pour la
communauté.
C'est dans ce sens-là que le projet de loi sur
le 100 000 $ visé, nous, on pense qu'étant donnée la taille des
entreprises on est intéressés à voir la catégorisation puisque la nature des
dépenses s'y retrouve beaucoup mieux que si c'était agrégé.
M.
Bérubé : M. le
Président, entre la version initiale de l'article et l'amendement, j'aimerais
connaître le processus. Qu'est-ce qui s'est passé? Quelle réflexion s'est
opérée auprès du ministre? Qui est intervenu auprès du ministre pour le
changer, parce qu'il apparaissait que la version initiale, si son objectif
était de répondre totalement aux attentes du gouvernement fédéral, répondait
mieux. Mais, dans ce cas-là, je suis un peu étonné qu'il nous arrive avec cet
amendement-là. J'aimerais ça savoir : Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Blanchette : M. le...
Le Président (M. Morin) :
Allez-y, vous faites des échanges, vous êtes seulement vous deux, il n'y a pas
personne qui va se tromper, là. Ça va bien.
M. Blanchette : M. le Président,
moi, c'est par respect que je faisais ça, là, O.K.?
Le Président (M. Morin) : Moi
aussi, je vous respecte, parce que vous faites bien ça.
M. Blanchette : Essentiellement,
c'est les échanges, puisqu'avec le gouvernement fédéral on voulait avoir une
harmonie la plus, j'oserais dire, directe possible entre les types de déclarations
qu'un et l'autre pouvaient être faits, de façon à ce qu'il n'y ait pas de
mauvaise interprétation. Donc, c'est vraiment par souci d'équivalence ou
d'harmonisation qu'on souhaite avoir les mêmes catégories, les mêmes
préoccupations et les mêmes seuils.
Puisqu'il y a
toujours la comparabilité comme principe, c'est que, si... je donne le cas,
Glencore a complété son formulaire, parce
que c'est une entreprise suisse, qui a son siège social en Suisse, et qu'il a
complété son formulaire, qu'on arrive à tel résultat en additionnant l'ensemble des catégories en
termes de retombées, et que, si j'arrive au Québec, que je refais la même addition, j'aimerais que les
choses soient comparables, c'est-à-dire que les sept catégories qui ont été prises en suite... Suisse, par la suite, oui,
qu'elles puissent se retrouver au Québec, les sept mêmes catégories, de
tirer une ligne pour dire : O.K., voici c'est quoi, les écarts de
retombées.
M.
Bérubé : M. le Président, initialement, lorsque le ministère
a procédé à la rédaction de ce projet de loi, il l'a fait en collaboration avec le gouvernement
fédéral, manifestement. Alors là, si je comprends, c'est qu'ils ont eu
d'autres échanges par la suite, puis ils se
sont dit : Finalement, nos juristes avaient tord, on va faire ça
différemment. Donc, ce que je comprends,
c'est que c'est seulement le gouvernement fédéral — il y a eu des échanges avec le gouvernement
fédéral — et
personne d'autre qui lui ont permis d'arriver à ça. Je suis surpris de ça,
j'aurais besoin de plus d'éclaircissements.
M.
Blanchette : Je vais passer la parole à... Ah! est-ce que j'avais eu
consentement la dernière fois?
Le
Président (M. Morin) : Bien, je vais lui donner, tout en
s'identifiant, après ça, il va avoir la liberté de parler comme il veut
pour le restant de la journée.
M.
Blanchette : Avec le consentement...
M.
Charland (Gilbert) : Oui, Gilbert Charland, sous-ministre à l'Énergie,
aux Ressources naturelles. C'est dans la foulée de discussions avec nos vis-à-vis fédéraux pour s'assurer que le
libellé du projet de loi allait passer le test de la substitution ou de l'équivalence pour faire en
sorte qu'on n'ait pas à placer les entreprises québécoises dans une
situation d'avoir à produire deux déclarations qui correspondraient à des
exigences différentes.
Et
donc, par cet amendement-là, ce qu'on vient faire, c'est apporter une précision
qui est de la même nature que ce qu'on
retrouve dans le libellé de l'article qui couvre les catégories de paiement
dans la législation canadienne. Et donc, c'est pour s'assurer, encore
une fois, de passer le test de l'équivalence et d'être reconnu, de voir la loi,
éventuellement, la loi québécoise, reconnue
par le gouvernement fédéral comme
étant une loi équivalente et une substitution équivalente en termes d'exigences quant à la nature des
informations, des déclarations relatives aux paiements faits par catégorie,
puis on les a vues à l'article 3, les
sept catégories de paiements, que ça soit exactement la même liste de
catégories de paiements et que ça
permette d'avoir des données comparables d'une entreprise minière à l'autre,
qu'elles soient basées au Québec ou dans le reste du Canada.
Une voix :
Ou ailleurs dans le monde.
M. Charland
(Gilbert) : Ou ailleurs dans le monde.
M.
Bérubé : Ça va, M. le Président, comme explication. Le
ministre a évoqué tout à l'heure qu'il n'y a pas une entreprise qui
aurait intérêt à ne pas divulguer les montants qu'elle offre parce que ça
pourrait favoriser la réalisation de ce projet-là. Je ne suis pas convaincu de
ça, moi. Si, par exemple, puis là on lutte contre la corruption, c'est un des objectifs de ce projet de loi là, si une somme en
bas de 100 000 $ non divulguée servait par exemple à influencer un
conseil municipal, par exemple, en réalisant
un... même un tout petit projet, dans le cas d'un village, qui pourrait lui
être agréable, ou influencer
directement un élu, je ne suis pas convaincu qu'on aurait intérêt à le
dévoiler. Donc, toute somme devrait être
connue. Et en ce sens-là je suis convaincu que, si on a les mêmes règles pour
tout le monde, on évite de se poser des questions comme on se pose ici, c'est-à-dire que, dès qu'il y a un
dollar, un dollar qui est investi dans un milieu, on va savoir pourquoi.
Dans certains cas, ça n'a pas besoin d'être très élevé, hein, pour créer,
disons, une impression favorable. Moi, j'ai
45 municipalités dans mon comté, M. le Président, là, c'est des petites
municipalités qui fonctionnent avec des petits budgets. Alors, je peux vous dire une chose : Ça peut avoir
une influence. Je n'ai jamais vécu de cas comme ça dans ma circonscription en huit ans, mais j'aimerais ça
qu'on soit à l'abri dans l'avenir de tout cas qui pourrait ressembler à
aider une municipalité en échange de l'appui d'un conseil municipal.
M.
Blanchette : Bien, clairement, le projet de loi sur la transparence
vise justement ce que vous venez de donner comme cas. Toute somme d'argent versée à un gouvernement municipal,
qu'elle soit des primes, des dividendes ou peu importe, va faire partie de ce projet de loi là. C'est ce qu'on vise,
donc... Et dès que le montant arrive à 100 000 $ et plus,
bien, il y a une publication, une déclaration qui devient officielle.
Et, je vous rassure, les projets miniers, c'est
des projets majeurs. Souvent, les municipalités se retrouvent avec un fort
pourcentage de leur budget ou de leur revenu total en taxes foncières qui
provient de ces projets majeurs là. Donc, auparavant,
ce n'était pas connu, là on veut le connaître, et il y a toutes sortes de
catégories dans lesquelles on peut retrouver l'ensemble des montants
d'argent versés, pour un total de 100 000 $ et plus, bien sûr.
M.
Bérubé :
À titre d'exemple, la Securities and Exchange Commission — ça, c'est l'organisme de réglementation
des valeurs mobilières des États-Unis — ce qu'ils nous indiquent, puis le
raisonnement est celui-là : Ce qui devrait primer dans la décision du seuil à établir, c'est
l'impact sur le pays hôte ou sur la communauté. Autrement dit, plus ta
communauté est petite, plus elle est
susceptible d'être influencée par l'argent qui est investi. On devrait tenir
compte de l'impact des paiements par rapport à la taille des communautés
d'accueil. Ce n'est pas pour rien que je fais référence à des petits villages parfois qui peuvent être touchés, ou des
petits territoires, ou des lieux qui sont des municipalités dites
dévitalisées, alors j'aimerais ça que le ministre tienne compte de ça.
M. Blanchette : Oui, on en tient compte. Ce qu'on veut, c'est
que, par le projet de loi, ça va obliger les entreprises à verser toutes les contributions en nature ou en
espèces qui sont faites dans ces catégories-là. Et essentiellement ce n'est pas des petits montants d'argent,
c'est des montants d'argent fort importants.
Et
je fais juste ouvrir une parenthèse : dans nos préoccupations des redevances, tout récemment, dans le pacte fiscal quinquennal
qui vient d'être donné, il y aura des redevances que le gouvernement du Québec
va recevoir et qu'il va retourner aux
régions d'accueil des fameux projets miniers. Tout ça sera bien sûr
compilé. Mais, pour l'instant, c'est une obligation de divulgation et de
déclaration des entreprises minières sur l'ensemble des projets que ces entreprises-là,
qu'elles font, dans le fond, sur les différentes régions du Québec. Mais ça vise vraiment
une meilleure transparence dans toutes les catégories abordées.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Juste un instant, M. le Président.
(Consultation)
M.
Bérubé :
Bon, on va y aller avec un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : On est déjà sur un amendement, on va traiter celui-là.
M.
Bérubé :
Oh! c'est vrai. On était tellement étonnés de l'amendement que je l'avais
oublié.
Le Président (M.
Morin) : Ah! c'est bien. Ça m'encourage, il n'y a pas juste
moi, parfois, qui...
M.
Bérubé :
On est prêts à en disposer.
Le
Président (M. Morin) : O.K. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'amendement, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement présenté par le gouvernement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Vous êtes contre? Sur division. Excusez-moi.
M.
Bérubé :
Sur division.
Le Président (M.
Morin) : On apprend nos deux... Donc, ça va. Vous avez un
amendement, c'est le temps de le déposer.
M.
Bérubé : Alors, je le lis puis je vous le passe tout de
suite. L'article 6 est modifié par la suppression, dans le premier alinéa, des mots «lorsque le total de la
valeur de ces paiements est égal ou supérieur à la somme de
100 000 $».
Donc,
essentiellement, c'est l'argument à l'effet que c'est le total qui devrait
primer au lieu de créer des catégories où, par exemple, il pourrait y
avoir des 90 000 $, par exemple, qui font en sorte qu'on échappe à
cette règle-là.
Le Président (M.
Morin) : Je vais suspendre quelques instants pour leur
distribuer l'amendement.
(Suspension de la séance à
16 h 2)
(Reprise à 16 h 10)
Le Président (M.
Morin) : Bon. Nous reprenons nos travaux après discussion. S'il
y a le consentement, le parti d'opposition, en la personne du député de Matane-Matapédia,
retire l'amendement. Ça va? C'est ça? Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M.
Surprenant : Pour le... sur l'article 6.
Le Président (M.
Morin) : Oui, M. le député. Oui, allez-y. M. le député de...
M.
Surprenant : Groulx.
Le Président (M.
Morin) : ...Groulx. Oui.
M. Surprenant : Merci, M. le
Président. Alors, mon collègue tantôt avait suggéré, là, d'enlever le montant de 100 000 $.
Mais je voudrais aller donc discuter un peu à ce niveau-là, au niveau du
montant. Ça nous apparaît élevé, effectivement,
pour nous aussi, le montant de 100 000 $, mais je crois qu'ils
peuvent avoir des compromis puis peut-être de s'aligner avec d'autres dispositions qui
existent, ou déclarations, là, au niveau de l'Autorité des marchés
financiers ou du... je ne me trompe pas, le... Alors, on doit déclarer,
lorsqu'on fait des dépôts, de toute somme qui est supérieure à 10 000 $. Puis ça, je pense, ça commence
à être ancré auprès de la population. Alors, je me dis, peut-être pas dans le
même sens tout à fait, mais pourquoi on
n'abaisserait pas le montant pour le porter à 10 000 $ au niveau de
la déclaration, là, obligatoire, d'une part? Puis je vais jaser sur
d'autres choses aussi.
Au niveau du délai de déclaration, on parle de
100, excusez-moi...
Une voix : 150.
M.
Surprenant : ...150 jours après la fin de l'exercice financier, alors,
ce qui fait que, si une entreprise a fait un déboursé du sens dont on parle dans le premier mois de son exercice
financier, donc, il va y avoir finalement déclaration ou divulgation finale à peu près à 15 mois après
l'événement. Alors, il n'y aurait pas possibilité donc à la fois de réduire
le seuil où on doive déclarer, le rapprocher peut-être plus de
10 000 $, et peut-être de trouver une façon où les gens, où les
entreprises déclareraient plus tôt ces événements-là?
Le Président (M. Morin) :
Est-ce que vous déposez un amendement ou c'est simplement pour discussion?
M. Surprenant : Non, pas pour... Je
pose des questions pour le moment, oui.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Oui. Un instant, M. le ministre. Oui, M. le député de Mégantic.
M. Bolduc : L'amendement tel qu'il
avait été déposé, est-ce qu'il est recevable? Premièrement, là.
Le Président (M. Morin) :
C'est-à-dire qu'ils l'ont retiré.
M. Bolduc : Ils l'ont retiré?
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Bolduc : Bon bien, là, on en
discute.
Le Président (M. Morin) :
Non? Retiré.
M. Bolduc : Donc, on s'en va sur un
autre.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Bolduc : On est revenu à la
proposition, là.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Bolduc : On n'a pas dit...
Une voix : ...
M. Bolduc : Non, mais il ne l'avait
pas dit.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Ça va? M. le ministre, sur l'intervention du député de Groulx.
M. Blanchette : O.K. Sur...
Des voix : ...
M. Blanchette : Bien là, il ne
dépose pas tout de suite. Il veut le soumettre à la discussion.
Le Président (M. Morin) :
Non, il veut discuter.
M. Blanchette : Mais l'idée est
bonne. L'idée est bonne. Plutôt que de déposer et retirer...
Le Président (M. Morin) : Je
vous laisse discuter un peu. Après ça... Parce que là c'est comme si vous aviez
un amendement.
M.
Surprenant : ...pour clarifier mon interprétation puis peut-être
déposer un amendement ou pas selon ce qu'il va me répondre, M. le
Président.
Le Président (M. Morin) :
O.K. Normalement, c'est un amendement, mais allez-y pour l'instant, là. Allez-y.
M.
Blanchette : Sur le seuil. C'est là-dessus dont il est question. Le
terrain de jeu sur la planète pour les mines, là, c'est vraiment l'ensemble des pays. Et il est
toujours très sensible pour les entreprises de faire le choix en fonction
d'une bonne réglementation, le respect de l'environnement, parce qu'il y a
toujours une image corporative qu'on cherche à définir. Et plusieurs éléments sont pris en compte. Dans le cadre, puis
au besoin, si les gens veulent qu'on le dépose, je n'ai pas de problème, c'est l'Institut Fraser Institute
qui fait une enquête auprès des entreprises minières mondiales. Et cette
enquête-là est compilée par l'Institut
Fraser. Et c'est un des bons indicateurs internationaux qu'on y retrouve. J'ai
fait des extraits de ça. Ce document-là est
disponible sur Internet, mais je peux le déposer à la commission parlementaire,
je n'ai aucun problème, là. J'ai fait des extraits sur un certain nombre
d'indicateurs et le positionnement des 122 juridictions minières. Une
juridiction minière, ça peut être un état, un pays, une province, etc. C'est
une juridiction minière dans laquelle il y a un cadre réglementaire qui
s'applique et qui peut être distinct d'une place à l'autre.
Je donne quatre
indicateurs. Le système légal, même si on se classe sixième en matière
d'attractivité des investissements, pour le système légal, le Québec se classe
31e. Donc, un système légal, c'est notre cadre juridique. L'incertitude, un autre indicateur, concernant
l'administration, l'interprétation et la mise en oeuvre de la
réglementation existante, le Québec est 32e.
Incertitude concernant la réglementation environnementale — donc, c'est plus chez mon collègue
David Heurtel... c'est-à-dire le député de Viau, c'est ça?
Une voix :
Groulx?
M.
Blanchette : Non, Viau, pour David Heurtel, oui — c'est 63e. Et enfin, duplication et
instances réglementaires, on parle de
39e. Même si on est sixième en matière d'attraction des investissements, on se
classe plutôt mal en matière d'encadrement législatif. Quand les
entreprises choisissent leur projet, bien sûr qu'il y a un coût administratif
ou de reddition de comptes à faire lorsqu'il
y a trop de lourdeur administrative dans un pays ou une juridiction minière. La
raison pour laquelle on l'a mis à
100 000 $, c'est qu'on jugeait que c'est vraiment lorsqu'on est en
exploitation que, là, on a le plus de moyens. Parce qu'il y a des
catégories de paiement qui ont été identifiées et dans lesquelles, ces
catégories de paiement là, les montants seront plus importants.
Si on diminue le
seuil à 10 000 $, on se trouve à couvrir, de fait, plusieurs et
plusieurs entreprises. On parle même
de centaines d'entreprises, pas loin de 200, d'ailleurs, 240, pour être précis,
si on se fie au 250, puisqu'on a évalué
qu'il y en avait à peu près une dizaine, d'entreprises d'exploration, qui
seraient couvertes, assujetties par l'actuelle
loi. Si on abaisse à 10 000 $, on tombe avec des PME, des sociétés
juniors, dont... Le collègue parlait de 60 %,
dépendamment... Dans les cycles baissiers, on parle d'à peu près 80 % des
PME, sociétés d'exploration du Québec...
sont des... C'est-à-dire entre 60 % et 80 %, disons ça comme ça, de
toutes les sociétés d'exploration sont québécoises
dans un cycle baissier. Dans un cycle haussier, c'est différent. Il peut y
avoir des sociétés d'exploration étrangères
qui viennent sur le territoire.
Pour ces raisons-là,
d'abaisser un seuil à 10 000 $ et de rendre assujetties toutes ces
entreprises-là, on le sait que ce n'est pas
eux qui ont des volumes d'emploi significatifs, des revenus... Tout ça, ce
n'est pas nécessairement quand ils sont...
C'est des petites entreprises, et là on ajouterait des compilations, des
déclarations, des coûts administratifs à tout ça. On veut éviter ça. C'est pour ça que le seuil de
10 000 $ n'est pas nécessairement... En tout cas, on n'est pas très
ouverts à ça. J'explique : c'est que ça
rendrait trop de monde assujetti pour, dans le fond, des paiements, oui, qui
sont faits, mais qui ne nous donnent
pas une juste mesure des retombées économiques. Et surtout que l'équivalence et
l'harmonisation, par rapport aux autres pays du monde, les autres pays
du G8, ne seraient pas des choses qui seraient comparables.
Ça
fait que, donc, le seuil de 100 000 $, oui, il est fait en fonction
de ce qui existe à l'international. Oui, il est fait également dans un souci d'allégement
réglementaire. Oui, il est fait aussi dans un souci d'équivalence. Puis on ne
veut pas obliger les entreprises étrangères
de compléter leur formulaire dans leur pays et d'en compléter un autre pour le
Québec. En plus, ça occasionnerait des coûts supplémentaires.
Donc, il y a plusieurs
raisons qui nous amènent à dire : Bon, si on veut être attracteurs en
fonction des investissements, aussi bien de
maintenir le seuil d'assujettissement au niveau qu'on a lancé tantôt et,
surtout, le seuil du 100 000 $ au niveau où il est présentement
dans l'article 6.
Le
Président (M. Morin) : M. le député de Groulx. Là, vous avez
compris que votre questionnement était au niveau du 100 000 $, mais, si vous voulez amener un
amendement, il faut le préparer d'avance pour l'amener en discussion,
parce que, là, on va recommencer la même discussion sur l'amendement.
M.
Surprenant : Oui, je vous comprends. On en a un de prêt. Oui, je
comprends, je comprends.
Je prends quelques
secondes, permettez.
(Consultation)
M. Surprenant :
Je vais déposer l'amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : O.K., si vous voulez le lire, et ensuite me l'amener
pour qu'on le distribue, s'il est recevable.
M.
Surprenant : Très bien. Alors donc, au niveau de l'article 6 :
Modifier l'article 6 en supprimant, dans le premier paragraphe, les mots suivants : «au titre
d'une catégorie de paiement visée à la définition de "paiement"
prévue à l'article 3,».
Modifier l'article 6 en ajoutant, dans le
paragraphe, les mots, après «au cours de cet exercice», «, ventilés par
catégorie,».
Modifier l'article 6 en modifiant, dans le
premier paragraphe, «100 000 $» par «10 000 $».
Alors, tel qu'amendé, l'article se lit comme
suit : «6. Un assujetti est tenu de fournir à l'Autorité des marchés financiers, au plus tard le 150e jour suivant la
fin de son exercice, une déclaration indiquant tous les paiements faits à
un même bénéficiaire au cours de cet exercice, ventilés par catégorie, si la
valeur totale de ces paiements est d'au moins 10 000 $.»
Alors, le reste demeure le même.
Le Président (M. Morin) : Si
vous voulez me l'apporter. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 23)
Le
Président (M. Morin) : Nous reprenons nos travaux. L'amendement
déposé par le député de Groulx n'est pas recevable parce qu'il vient amender un amendement — d'accord? — qui a déjà été adopté. Mais, par
consentement, on peut tout faire, et
ça me prend le consentement pour ouvrir l'amendement pour discuter de
l'amendement du député de Groulx.
Donc, ce n'est pas accepté? Donc, l'amendement
est annulé. Ça va? M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Je trouvais intéressant l'amendement de la CAQ, qui vise aussi à descendre ce
niveau. Ce que je veux dire
là-dessus, c'est : Lorsque le gouvernement fédéral est arrivé avec ses
règles... probablement que la règle de 100 000 $ n'est pas si arbitraire que ça. Ça représente, par
exemple, ce qu'on retrouve en Alberta, des gros joueurs, dans le domaine
pétrolier, par exemple. Mais on sait très
bien que, sur le territoire du Québec, il y a de plus petits joueurs aussi qui
sont davantage dans l'exploration que l'exploitation, et il nous apparaît que
d'éliminer ces catégories-là, c'est plus près de nos réalités. Et, en ce sens-là, on trouve qu'avec les règles qu'on nous
propose, il y a toutes sortes d'entreprises qui vont pouvoir s'en tirer
sans déclarer parce que ça va être moins que 100 000 $, puis on ne
connaîtra pas leurs donations.
Alors, nous
aussi, on aimerait y aller d'un amendement, qu'on a retravaillé selon, là, ce qui a été présenté par le ministre
et son équipe. Et ça va me permettre de rappeler la sagesse de la Vérificatrice générale, que je vais rappeler à l'occasion
pendant l'étude du projet de loi, et je rappelle à nouveau au ministre
que c'est une deuxième chance qu'on a d'écouter cette sagesse.
Alors, l'amendement se lit comme suit, et je vous l'envoie : L'article
6 est modifié par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, du mot «est» par les mots «devra obligatoirement être signée par un comptable professionnel agréé et
être».
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
(Reprise à 16 h 29)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le
député de Matane-Matapédia, pourriez-vous nous lire l'amendement, mais en... et le texte
pour une meilleure compréhension?
M.
Bérubé : L'amendement, je l'ai. Le texte amendé, ça va
prendre un petit moment. Je peux relire l'amendement, là,
mais le texte amendé, ça, je ne l'ai pas à proximité.
Le Président (M. Morin) : Seulement
pour ma compréhension.
• (16 h 30) •
M.
Bérubé :
Bon, alors, dans l'article 6, c'est le deuxième alinéa. Alors : «la
déclaration est...», on enlève le «est» et ça devient «devra
obligatoirement être signée par un comptable professionnel agréé et être».
Le Président (M. Morin) : «Et
être accompagnée de l'attestation d'un dirigeant ou d'un administrateur.» C'est
ça?
M.
Bérubé : C'est ça,
on poursuit avec ce qui est déjà écrit là. C'est comme ça qu'on l'insère.
Le Président (M. Morin) : Ça
va. C'est bien. C'est ce que j'avais saisi, mais je n'étais pas certain de ma
compréhension.
M.
Bérubé : Non, mais vous faites bien...
Une voix :
Vous êtes comme ça, vous.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Je vous entends sur votre amendement.
M.
Bérubé : Bien, essentiellement, la vérificatrice... des
fois, je dis vérificatrice, des fois vérificateur... l'institution, le Vérificateur général, dans sa sagesse, nous
demande d'évaluer un certain nombre d'éléments, et, dans ce cas-ci, ce
qu'on nous indique, essentiellement, c'est que — et là je vais la
citer, la Vérificatrice générale — «il faudrait adopter ici le principe de précaution. De fait, la déclaration
annuelle d'une entité devrait obligatoirement être signée par un
comptable professionnel agréé, un CPA, étant
donné que, dans la version actuelle du projet de loi, l'Autorité des marchés
financiers, l'AMF, a seulement un pouvoir de vérification restreint.»
Donc,
c'est une proposition de la Vérificatrice générale qu'on fait nôtre. On en fait
un amendement et on espère obtenir l'approbation à la fois de la
deuxième opposition que du gouvernement là-dessus.
Le Président (M.
Morin) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Je donnerais la parole au législatif.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Si vous voulez vous identifier, chère madame.
Mme Giguère (Isabelle)
:
Isabelle Giguère, avocate pour le ministère de l'Énergie, Ressources
naturelles, Forêts, Faune et Parcs.
Le deuxième alinéa de
l'article 6 est effectivement une attestation qui est demandée d'un dirigeant,
d'un administrateur ou d'un vérificateur
externe indépendant. Cependant, l'article 13 prévoit que l'Autorité pourra
exiger que la déclaration fasse l'objet d'un audit par un vérificateur
externe indépendant. Alors, c'est là qu'on l'avait prévue, la vérification de
la déclaration.
M.
Blanchette : Et je compléterais, peut-être...
Le Président (M.
Morin) : Oui, allez, M. le ministre, c'est votre droit.
M.
Blanchette : Toujours dans un contexte québécois où qu'on a des
entreprises dont la propriété est à l'extérieur du Québec, la notion de
comptable agréé, vérificateur, auditeur, etc., peut changer d'un pays à un
autre, on s'entend là-dessus. Ce qu'on
pense, c'est qu'à l'usage de compléter ces déclarations-là, dans chacun des
pays, il y a des contrôles fiscaux
qui se font, et les lois peuvent varier d'une place à l'autre. Nous, ce qu'on
souhaite, ce qu'on pense, c'est que, comme
ils vont faire une analyse de déclaration par leur service administratif, que
tout ça soit fait dans les règles de l'art, et on pense qu'on n'aura pas besoin de faire de contrevérification. Si on a
des doutes, si l'Autorité des marchés financiers a des doutes, par l'article 13, on est comme assurés
d'avoir une poignée qui va fermer ça. Alors, pourquoi? Parce que, si je lis bien l'article — vous me corrigerez, là — c'est-à-dire le nouvel amendement, on dit
qu'il faut que ça soit signé par un comptable professionnel agréé. Cette
définition-là n'existe pas ailleurs nécessairement. Et, après ça, on dit, là,
sur le deuxième alinéa, on reprenait le
reste de la phrase, «est accompagnée de l'attestation d'un dirigeant ou d'un
administrateur [...] assujetti [et] par un
vérificateur externe», le comptable agréé en question, pour voir tout ça. Donc,
on prend comme une ceinture et des
bretelles pour arriver aux mêmes fins. Nous, ce qu'on dit : Laissons
l'entreprise faire ses analyses. Comme c'est
à l'international, on risque de recevoir des documents avec des titres
professionnels un peu différents, et, si on n'est pas satisfaits ou
qu'on a des doutes parce qu'on se méfie d'une déclaration, bien, le 13 pourra
combler le besoin.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Bien, il me semble que ce n'est pas...
manifestement, l'argumentaire du ministère n'a pas impressionné la
Vérificatrice générale pour une deuxième fois. Et le principe de précaution
s'applique, ce n'est pas parce que les
titres sont différents ailleurs que ça devrait nous empêcher d'appliquer sa
proposition. Donc, en ce sens-là, c'est toujours la même chose. Il faut
que le ministre me démontre pourquoi il déciderait de ne pas suivre les
recommandations de la Vérificatrice générale puis à le justifier. Il l'a fait
tout à l'heure en Chambre, il aura à le faire ici,
également. En tout cas, ça serait probablement la seule fois, une des seules
fois où elle n'aurait pas vu juste. Mais, dans ce cas-ci, je pense qu'on peut avoir confiance, à la fois dans cet ordre
professionnel que sont les comptables... pour avoir présidé, moi, l'union des comptables ici, à
l'Assemblée nationale, je me souviens
que c'était un geste aussi pour reconnaître cette profession-là, qui est appréciée de tous. Même la deuxième opposition, leur chef, en est un. Alors,
en ce sens-là, moi, j'ai confiance à la Vérificatrice générale et aux
comptables et je demande au ministre d'en faire autant.
Le Président (M.
Morin) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Je veux réitérer, à l'égard des ordres professionnels,
j'ai tout à fait confiance, incluant les comptables et tous les autres... la quarantaine d'autres professions, là, et aussi
à l'institution que représente la Vérificatrice générale.
Écoutez,
on va regarder les différents scénarios. L'entreprise nous donne l'information,
c'est une entreprise étrangère qui a des
opérations au Québec. Il prend sa déclaration, qui a son siège social dans le
pays en question, il nous la donne. C'est à peu près équivalent. Donc,
on reçoit l'information.
Une entreprise
québécoise qui a son siège social au Québec puis qui est cotée en bourse nous
donne son information, on va prendre cette
information-là. S'il y a un doute, l'Autorité des marchés financiers peut
toujours procéder.
S'il
y a une fausse déclaration, parce que c'est un autre scénario aussi, là, c'est
encore pire, il y a des sanctions pénales, des amendes qui peuvent être
versées.
Si
on constate ou que l'Autorité des marchés financiers pense qu'une telle
entreprise devrait atteindre les seuils de par la connaissance ou les informations qu'ils ont livrées, elle peut
même exiger, demander à un auditeur indépendant d'aller faire les
vérifications nécessaires.
Donc,
on est couverts du côté des fausses déclarations, on est couverts du côté de
ceux qui ne soumettent pas de déclaration
ou qui refusent d'être assujettis, on
peut contester tout ça. Il me semble que le souhait visé par la Vérificatrice
générale, qui est de couvrir tous les angles, dans ce cas-là, le sont.
J'ajouterais
qu'on n'a pas d'intention de remettre en question toutes les
déclarations qui nous sont faites; on veut faire confiance aux gens. Mais, en cas de doute, on a un cadre de
sanctions, d'amendes par l'Autorité
des marchés financiers qui peuvent être
faites, et c'est surtout dans un cadre de coûts additionnels que ça donne de toujours
faire authentifier les choses. Et j'ajoute à ça, aux sanctions
d'amendes, avant d'en arriver là, que l'Autorité des marchés financiers a un
pouvoir d'enquête, ce qui n'est pas rien, ce qui est plus qu'un pouvoir
d'inspection.
M.
Bérubé : Oui. M. le Président, le pouvoir de vérification
est restreint, là, ça vient compléter avec un comptable. C'est plus qu'un souhait que la Vérificatrice
générale émet, là, c'est une indication très claire, elle dit : À partir
du moment où vous m'interpelez sur ce projet de loi là, moi, mon devoir,
c'est de vous donner l'heure juste avec les meilleures pratiques possible pour guider les parlementaires; et, de façon
extrêmement précise sur cet article, elle nous donne une indication. Le ministre, manifestement, à nouveau,
ne sent pas le besoin de la suivre, c'est son choix et celui de son
groupe parlementaire, mais il m'apparaît que
c'est mon devoir de l'évoquer ici et de nous inviter à suivre, suivre cette
voie-là. Alors, là-dessus, moi, je serais prêt à passer au vote, M. le
Président.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement?
Une voix :
...
Le
Président (M. Morin) : Oui. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire :
Oui. Pour, contre ou abstention. M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M.
Blanchette : Contre.
Le Secrétaire :
M. Bolduc (Mégantic)?
M. Bolduc :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin
(Pontiac) : Contre.
Le Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard :
...
Le Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Surprenant (Groulx)?
M.
Surprenant : Contre.
Le Secrétaire :
M. Morin (Côte-du-Sud)?
Le Président (M. Morin) : Je
m'abstiens.
Le
Secrétaire : 1 pour, 6 contre, 1 abstention.
Le Président (M.
Morin) : Donc, l'amendement est rejeté. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 6 tel qu'amendé?
• (16 h 40) •
M.
Bérubé : Il m'apparaît que, de façon générale, en ne
considérant pas les totaux et en faisant des catégories à partir de 100 000 $, on passe à côté
d'un des objectifs, qui est de lutter contre la corruption. Les zones d'ombre
s'accumulent dans ce projet de loi,
on passe à côté des objectifs, et c'est clairement et uniquement, jusqu'à
maintenant, selon moi, un objectif
d'harmonisation avec le fédéral. Puis
pourtant on voit, là, que c'est perfectible, puis on serait capables
d'améliorer le projet de loi, mais, manifestement, le
ministre a des indications ou a reçu indication de ne pas aller plus loin que
ça. Donc, je veux juste exprimer ma
déception. On va poursuivre l'étude, mais il y a plusieurs occasions manquées
jusqu'à maintenant, et j'espère qu'on va pouvoir se ressaisir pour la suite.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le
ministre.
M.
Blanchette : Écoutez, je n'ai pas eu de commande, là, on est ici en
commission parlementaire, on cherche une recherche d'équilibre entre l'obligation de déclaration, le coût de
production de cette déclaration-là et, on le verra plus tard dans un autre article, il y aura toujours
possibilité de revoir non seulement aux cinq ans, mais, à tous les cinq ans...
qui est une recommandation d'ailleurs de la
Vérificatrice générale, et cette recommandation-là a été retenue, puis on est
contents de la garder, et on aura la
possibilité de réviser. Mieux, si jamais il y avait un règlement, on peut
également le faire de façon encore plus rapide. Mais dans ce contexte,
oui, il y a de l'équivalence par rapport à hier, on ne veut pas faire de dédoublement, on veut faire du Québec une terre
d'accueil pour les investisseurs miniers et on pense que de diminuer ce seuil-là à 10 000 $, dont on faisait
référence, nous éloigne de cette préoccupation-là d'être attracteurs pour les
investisseurs étrangers. On veut créer de la
richesse, on ne veut pas alourdir nécessairement la reddition de comptes que
les entreprises d'exploitation notamment font au Québec.
M.
Bérubé :
Juste là-dessus, si vous permettez...
Le Président (M.
Morin) : Allez-y, M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Un élément, j'entendais quelque chose à l'autre
bout. Le ministre vient d'indiquer que l'objectif, c'est de faire du Québec un terre d'accueil. Moi, je
pensais qu'ultimement le projet de loi, c'était la transparence. Il me
semble que ce n'est pas tout à fait
l'objectif qu'on s'était donné au début. C'est une simple observation. Parce
que, si c'est le cas, il faut le dire puis là on agira différemment.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix :
Je demande le vote, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Oui, on en vient là, là. Il n'y a pas
d'autre intervention. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Morin) : Adopté sur division. On avance. L'article 7, M. le
ministre.
M.
Blanchette : Oui. «Aux fins de l'application du premier alinéa de
l'article 6 :
«1°
le paiement fait à l'employé d'un bénéficiaire ou au titulaire d'une charge
publique au sein de celui-ci est réputé avoir été fait à ce bénéficiaire;
«2°
le paiement dû à un bénéficiaire et reçu pour son compte par tout autre
organisme qui n'est pas lui-même un bénéficiaire est réputé avoir été
fait au bénéficiaire à qui le paiement est dû;
«3°
le paiement fait par une personne morale, une société ou une organisation qui
n'est pas assujettie à la présente loi et qui est contrôlée par un
assujetti est réputé avoir été fait par ce dernier;
«4°
le paiement fait pour le compte d'un assujetti ou d'une personne morale,
société ou organisation qui exerce des activités
d'exploration ou d'exploitation de substances minérales ou d'hydrocarbures ou
qui détient un permis, un droit, une licence,
un bail ou une autre autorisation permettant de mener l'une ou l'autre de ces
activités est réputé avoir été fait par celui-ci ou celle-ci;
«5°
la valeur d'un paiement en nature correspond aux coûts engendrés pour les biens
ou services offerts ou, s'il est impossible de les établir, à leur juste
valeur marchande.»
J'irais
tout de suite à l'amendement que je dépose, que vous avez déjà eu
à la dernière séance. À l'article 7 du projet de loi,
1° insérer, après le
mot «société», dans chacun des paragraphes 3° et 4°, le terme «, fiducie»;
2° insérer le paragraphe suivant après le 4°...
paragraphe, c'est-à-dire le paragraphe 4° :
«4.1°
le paiement fait à tout bénéficiaire visé au paragraphe 5° de la définition de
"bénéficiaire" prévue à l'article 3 est réputé avoir été fait au bénéficiaire pour lequel il exerce des
attributions [politiques]...» «...publiques — quel lapsus, je m'excuse, des
attributions publiques — ou
pour lequel il est établi pour le faire.»
Commentaires.
Le premier paragraphe de cet amendement a pour objet de dissiper tout doute
quant au fait que les fiducies sont
visées par le projet de loi. Le deuxième paragraphe ajoute une présomption
absolue à l'effet d'un paiement fait à
tout conseil, toute commission, toute fiducie ou société ou tout autre
organisme qui exerce des attributions publiques pour un bénéficiaire est fait à ce dernier. Ce
paragraphe vise à éviter que les paiements faits à un organisme public ne
soient pas déclarés en raison du fait qu'ils
se situent sous le seuil de 100 000 $ par catégorie de paiement prévu
au premier alinéa de l'article 6.
Je termine sur le commentaire général de
l'article 7. Non, on va aller directement...
Le Président (M. Morin) : On
est sur l'amendement, là.
M. Blanchette : Oui, on est sur
l'amendement. Restons sur l'amendement.
Le Président (M. Morin) :
Oui, sur l'amendement, M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Au-delà de l'amendement, de façon générale, pour le 7, est-ce que le ministre
peut nous affirmer que cet article...
1°, tel que rédigé, puis même avec l'amendement, il ne va pas permettre
l'utilisation de stratagèmes tels que mis en lumière par la commission
Gomery et le scandale des commandites?
M. Blanchette : Je vais débuter une
réponse. Après ça, je vais passer la parole au législatif.
C'est
justement pour répondre à une partie des soucis qu'on a, pour contrer tout ça,
que tout ce qui s'appelle... du côté
des bénéficiaires, que ce soit un gouvernement de conseil de bande, de
municipalité ou peu importe, tous les organismes parapublics... que
serait une bibliothèque... À qui ça appartient, la bibliothèque? Il y a un
conseil d'administration, c'est un peu
autonome, mais ,en même temps, c'est financé en bonne partie par la
municipalité. Donc, on le rattache à
ça, tout ce qui est parapublic sur le plan municipal, même chose pour :
aréna, salle de spectacles, centre sportif, centre communautaire. Tout
ça revient à ramener aux bénéficiaires... et se trouve donc à ajouter sous le
vocable «bénéficiaires» tous les organismes
qui gravitent... et, bien sûr, l'information nous parvient par catégorie de
paiement.
Ça vise
justement une bonne préoccupation, que vous aviez dans vos argumentaires des
articles précédents, à élargir «bénéficiaire»
de façon à s'assurer que, bon, bien, si je donne 90 000 $ à une
bibliothèque, 40 000 $ à un aréna et 60 000 $... à ce moment-là, ce que cet article vise, c'est
justement de ramener tout ça dans les catégories amélioration,
construction qu'on avait tout à l'heure et que ça appartienne à un même
bénéficiaire, soit un même gouvernement municipal.
Le Président (M. Morin) :
Oui, madame...
M. Blanchette : Ah! et il y aurait
maître...
Le Président (M. Morin) : Me
Giguère.
M. Blanchette : Oui, Me Giguère.
Mme Giguère (Isabelle)
: Si
vous me permettez, cet article-là vise aussi les cas des intermédiaires. Alors,
ce qu'on essaie de... C'est des présomptions
absolues de façon à ce que le... ce que vous allez voir, là, c'est que le
paiement fait pour un assujetti, même si ce
n'est pas l'assujetti qui le fait, dans la mesure où c'est fait pour lui, il va
être visé. Alors, il va avoir été réputé fait par l'assujetti. Alors,
c'est surtout ça que vise l'article 7, les cas où on pourrait procéder par des
intermédiaires et non pas directement entre un assujetti et un bénéficiaire.
M.
Bérubé : Est-ce
que les entreprises
de relations publiques ou de communication sont, à la compréhension, là,
des juristes et du ministre, incluses?
Mme Giguère (Isabelle)
:
C'est des contrats.
M. Blanchette : Oui, je vous donne
la parole.
Le Président (M. Morin) : Me
Giguère.
Mme Giguère (Isabelle)
: Il
faut faire attention, parce que le paiement qui serait fait via une entreprise
de communication ou de relations publiques serait fait pour le compte d'un
assujetti. Donc, oui, il serait visé. Mais évidemment, je veux juste être claire, le paiement fait à
cette compagnie-là pour les services que rend cette compagnie-là, la compagnie, toujours, de relations
publiques, ça, évidemment, ce n'est pas visé, là, mais c'est le cas où le
paiement est fait pour le compte d'un assujetti via une compagnie de com
ou de relations publiques.
M.
Bérubé : En tout
cas, on l'aura entendu ici, que c'est dans l'esprit de la loi. Ça va pour nous.
Le Président (M. Morin) :
Ça va? On est sur l'amendement, là. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
Ça va. Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) :
Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article
7 tel qu'amendé? Ça
va, M. le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé : Je vais y aller pour un... Oui, quand même,
quand même, juste pour avoir l'esprit rassuré là-dessus. La Vérificatrice générale s'est
aussi attardée à cette question-là, et, juste pour m'assurer qu'à chaque fois on
puisse étudier cette sagesse-là, on va proposer un amendement.
Alors, l'article
7 tel qu'amendé est modifié par le remplacement, dans le premier paragraphe
du premier alinéa, du mot «ou» par
«,» et par l'insertion, après «celui-ci», des mots suivants : «ou à toute
autre personne pouvant agir à titre d'intermédiaire».
Pour être encore plus sûr.
Le Président (M. Morin) : Je
suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 16 h 55)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Est-ce
que, M. le député de Matane-Matapédia, vous avez quelque chose à ajouter sur votre amendement?
M.
Bérubé : Bien, je
réitère que c'est une proposition de la Vérificatrice générale du Québec.
Le Président (M. Morin) : Ça
va. M. le ministre.
M.
Blanchette : En fait, on
aimerait ça avoir des explications. Parce
que là on parle des bénéficiaires. On
s'entend qu'un «employé d'un bénéficiaire», c'est
un employé d'un gouvernement, municipal en l'occurrence. Ça pourrait être ça, en tout cas.
«Ou au titulaire d'une charge publique», ça peut être un élu, conseiller municipal,
maire ou mairesse, etc., et ce qui inclut le directeur général de la
ville sur le plan des employés d'un bénéficiaire. Ça va? Là, vous proposez
d'ajouter «à titre d'intermédiaire», et là je ne suis pas sûr que ça va nécessairement
au premier alinéa, mais j'aimerais ça avoir des explications là-dessus.
M.
Bérubé : Bien, ça peut être un lobbyiste, ça peut être
quelqu'un qui intervient pour ne pas que la personne qui soit influencée
ait à le faire, un bon samaritain, quelqu'un qui veut rendre service.
M.
Blanchette : Je comprends que le souci intermédiaire, c'est, en tout cas, dans votre
esprit, serait le lobbyiste. Or, il y
a une loi au Québec qui existe, la Loi sur la transparence et
l'éthique en matière de lobbyisme, qui prévoit déjà tout ça. Ça, c'est
le projet de loi n° 56. Il n'est pas adopté, mais il est en voie de. Donc,
on va, comment je pourrais dire ça, combler
ce besoin-là, en tout cas, votre souci, là, par cette loi-là si jamais
elle passe, parce qu'elles sont complémentaires.
M.
Bérubé : Oui. On y perd rien, mais on y gagne beaucoup.
Vous avez parlé de bretelles et de ceinture, tout à l'heure, là. Avec ça, on couvre pas mal tout. Ça peut être
un conjoint, par exemple, ou une conjointe.
M. Blanchette : C'est couvert à 4°,
là.
M.
Bérubé : Je ne
pense pas que ça cause préjudice au projet de loi.
M. Blanchette : Oui, je vais
redonner la parole à la juriste.
Le Président (M. Morin) : Me
Giguère.
Mme Giguère (Isabelle)
: Je
vais juste revenir sur... juste essayer de bien vous expliquer le paragraphe
4°. Donc, le paragraphe 4° vise vraiment
le paiement fait par un intermédiaire à un bénéficiaire, mais pour le compte
d'un assujetti. Donc, c'est le tiers qui va venir faire un paiement pour
quelqu'un d'autre, pour un assujetti. Alors, la notion d'intermédiaire, on
pense que 4° couvre à peu près toutes les situations d'intermédiaire.
M.
Bérubé : ...
Mme Giguère (Isabelle)
: Oui.
M.
Bérubé : Donc,
vous avez vu ce que la Vérificatrice
générale n'a pas vu. O.K. Quand ça
n'enlève rien puis que ça nous
assure, tu sais, la couverture de toute situation qu'on n'aurait pas
vue, il me semble qu'on ne perd pas grand-chose. Ça peut être quelqu'un qui est payé pour intervenir en notre nom, ça
peut être un proche, ça peut être quelqu'un qui nous doit quelque chose.
Ça peut être, les exemples sont infinis, là, quelqu'un qui a une dette envers
nous...
M. Blanchette : M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui, oui?
M. Blanchette : Je peux prendre la
parole?
Le Président (M. Morin) :
Oui, M. le ministre.
M.
Blanchette : Comment je
pourrais dire ça? Vous avez déjà joué au baseball étant jeune, je suis
convaincu de ça. Les gens au premier
alinéa, c'est les receveurs et les gens au quatrième alinéa, c'est les
lanceurs. C'est l'assujetti qui pourra
passer par un intermédiaire pour se rendre au receveur. C'est juste ça qu'on
dit, là, en bref, là. Ça fait que donc, on a un peu le même objectif de couvrir tous les angles, je suis confortable
avec ça, mais «le paiement fait à l'employé d'un bénéficiaire», donc, on s'entend, c'est quelqu'un de la fonction publique du niveau de gouvernement; ou «titulaire d'une charge publique», ça,
ce sont les élus; ou est... «au sein de celui-ci est réputé avoir été fait à ce
bénéficiaire», donc ça reviendrait au gouvernement, il y aurait comme une forme
déclaration officielle.
En 4°, ce qu'on dit, si vous me permettez de
sortir un peu de l'amendement, M. le Président. C'est que ça, c'est l'assujetti :
«Le paiement
fait pour le compte d'un assujetti ou d'une personne morale, société
ou organisation qui exerce des activités d'exploration ou d'exploitation de substances minérales ou
d'hydrocarbures et qui détient un permis, un droit, une licence, un bail
ou une autre autorisation permettant de mener l'une ou l'autre de ces activités
est réputé avoir été fait par celui-ci ou celle-ci.»
On pourrait
faire bref, vous le donner à 4°, l'intermédiaire en question,
parce qu'il rentrerait mieux à 4° qu'à 1°, qui est le receveur, puis que
4°, c'est le lanceur.
M.
Bérubé : Je suis en
accord avec cet amendement, mais s'il était dans le 4°.
M. Blanchette : Oui, on peut-u
suspendre?
Le Président (M. Morin) : On
suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 heures)
(Reprise à 17 h 6)
Le Président (M. Morin) :
Donc, après discussion, M. le député de Matane-Matapédia, vous retirez votre amendement?
C'est ça?
M.
Bérubé : Oui. On a
une proposition.
Le Président (M. Morin) : Et je
crois que le ministre a une proposition à nous faire.
M. Blanchette : Bien sûr. Donc, à l'article
7, un amendement.
Modifier le paragraphe
4° de l'article 7 du projet de loi en
insérant, après, ouvrez les guillemets, «le paiement fait», fermez les
guillemets... on ajoute, ouvrez les guillemets, «par tout intermédiaire»,
fermez les guillemets.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Je suspends quelques instants pour vous transmettre à tout le monde
l'amendement.
(Suspension de la séance à 17 h 7)
(Reprise à 17 h 8)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M.
Blanchette : Bien, vous avez l'amendement qui est là; je pense qu'il
semble satisfaire la première opposition.
Une voix : ...
M. Blanchette :
Ah! je suis impatient. Je m'excuse.
Le Président (M. Morin) :
Excusez-nous, monsieur. Ça s'en vient, M. le député de Groulx. Mille excuses.
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) :
Oui. J'en assume la responsabilité.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : Ça
vous va? Donc, est-ce que l'amendement présenté par le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. Est-ce qu'on a d'autres
interventions sur l'article 7 tel qu'amendé? Ça va? Ça va. Donc,
l'article 7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. On se dirige vers l'article 8. M. le ministre.
M.
Blanchette : Article 8. «Dès qu'il transmet une déclaration,
l'assujetti la rend disponible au public de la façon que le gouvernement
détermine et pour une période de cinq ans.»
Commentaire.
Cet article oblige l'assujetti à rendre disponible au public la déclaration prévue
au premier alinéa de l'article 6 pour
une période de cinq ans à partir de sa transmission à l'Autorité des marchés
financiers. Cet article vient aussi prévoir qu'en plus des pouvoirs
réglementaires du gouvernement énumérés à l'article 18 le gouvernement peut
déterminer par règlement la façon dont la déclaration sera rendue publique.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Morin) :
Intervention, M. le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé : Juste une précision.
Bien, c'est une période de cinq ans, mais, après cette période de cinq ans,
qu'est-ce qui arrive?
(Consultation)
M.
Bérubé : Est-ce qu'elles seront détruites? Est-ce qu'on va
y avoir accès d'une autre façon par une demande d'accès au ministère, par
exemple? Parce que
l'article 11 prévoit que les assujettis devront garder les informations sept ans.
M.
Blanchette : Oui, c'est ça,
c'est qu'elle est publique pendant cinq ans, puis, pour des raisons de
poursuite, là, on la maintient, l'entreprise se doit, le gouvernement aussi, de garder ça sept ans, mais l'information est publique pendant cinq ans.
M.
Bérubé : Après,
elle disparaît à jamais?
M. Blanchette : On pourra vous
l'envoyer, si vous le souhaitez, là.
M.
Bérubé : Mais, en fait, ce n'est pas un «snapshot», elle
existe à quelque part. Mais j'aimerais ça savoir qu'est-ce qui arrive avec l'information. Si moi, je fais
une demande d'accès, par exemple, à l'information à votre ministère, est-ce que je vais avoir accès à cette information-là?
(Consultation)
M. Blanchette : Je laisserais...
Le Président (M. Morin) :
Oui, Me Giguère.
Mme Giguère (Isabelle)
: Peut-être
juste deux petites précisions. L'article 8 prévoit que c'est l'entreprise, l'assujetti lui-même qui va rendre
publique sa déclaration, ce n'est pas le ministère. Et la déclaration, de toute façon, ne sera pas produite au ministère,
elle sera transmise à l'Autorité des
marchés financiers. Alors là, malheureusement, je ne peux pas vous répondre quant à savoir en vertu de la loi
sur l'accès, là.
M.
Bérubé : Mais
c'est là le questionnement, celui qu'on a, c'est : Pourquoi ne
pas centraliser ça, par
exemple, sur le site du ministère
avec un onglet? On peut tous les retrouver de façon centralisée, de façon
intelligible aussi pour les citoyens, ce serait intéressant, cette forme-là
est importante. C'est aussi une des interrogations de la Vérificatrice générale pour s'y retrouver parce que, si c'est chacune
des entreprises, il va falloir aller fouiller sur l'entreprise, puis là l'entreprise, elle, l'accès à l'information, elle est
moins assujettie qu'un ministère, par exemple, qui, lui, a l'information.
Autrement dit, rendons ça simple pour les cinq ans
où ça va être disponible. On a découvert qu'il y a des sites Internet
sur toutes sortes de choses, ça fait que c'en est un utile, ça.
Le Président (M.
Morin) : Oui, Me... M. le ministre.
M.
Blanchette : M. le ministre. On n'arrête pas le progrès, mais les gens de l'Autorité des marchés financiers nous suivent. Ce que je vous transmets comme information : «L'information ne sera plus pertinente après...» Il ne fallait
pas que je touche à ça.
Des voix :
...
M. Blanchette :
J'ai touché à quelque part qu'il ne fallait pas que je touche.
Une voix :
Touchez pas au piton.
Le Président (M.
Morin) : M. le ministre. Sensible sur les pitons, vous?
M.
Blanchette : Bon. Je reçois l'information. L'Autorité des marchés
financiers — c'est
ça?
Une voix :
Oui.
M.
Blanchette : ...bon — qui
nous dit : «L'information ne sera plus pertinente après cinq ans mais,
étant déposée chez nous, on en a une copie.»
M.
Bérubé :
Vous, vous allez me la donner?
M.
Blanchette : À l'Autorité des marchés financiers.
M.
Bérubé : O.K. L'Autorité des marchés financiers, elle, parce
que là vous êtes en communication
avec elle, là, on pourrait leur poser la question...
M.
Blanchette : ...ils vont peut-être me revenir.
M.
Bérubé : Mais, si
je cherche l'information sur l'ensemble, moi, des compagnies, y a-tu
un endroit où je peux retrouver toute l'information au lieu de fouiller
par compagnie, que ce soit sous la même forme, puis que ce soit accessible,
puis compréhensible? Vous, M. le ministre, seriez-vous ouvert à mettre ça sur
votre site Internet?
M.
Blanchette : On n'a pas statué là-dessus, ce serait à définir.
L'Autorité des marchés financiers a l'obligation de recueillir les différentes déclarations, mais ce
sera à l'Autorité des marchés financiers à publier cette information-là.
La loi sur l'accès s'applique à nous, donc
«à nous» étant l'Autorité des marchés financiers, et ce sera déposé dans SEDAR
pour les assujettis. SEDAR, c'est le site public où toutes les entreprises
publiques sont. Ça fait que donc...
M.
Bérubé :
O.K.
Le Président (M.
Morin) : C'est beau?
M.
Bérubé :
Ça va.
Le Président (M.
Morin) : Donc, d'autres... oui, M. le député de Groulx, sur l'article 8.
M.
Surprenant : Oui. Une petite
précision additionnelle. Je comprends que l'article dit que l'assujetti la rend disponible au
public dès qu'il la transmet. Maintenant, vous, vous allez la rendre publique
par SEDAR, mais à quel moment vous allez le
faire? Est-ce que vous le faites dès qu'il vous la transmet, vous
le déposez? Est-ce qu'il y a un délai entre les deux?
M.
Blanchette : ...150e jour, oui...
Mme Drouin
(Line) : Il a l'obligation... donc, Line Drouin, sous-ministre
associée aux villes.
Le Président (M.
Morin) : Oui.
Mme Drouin (Line) : Il y a une obligation
pour l'entreprise de transmettre l'information dans les 150 jours, ça, on a
compris. En ce qui concerne... j'ai oublié votre question, excusez-moi.
M.
Surprenant : À partir du
moment où l'entreprise vous la transmet, donc elle accepte qu'elle soit
publique, mais vous, vous la déposez quand dans SEDAR?
Mme Drouin
(Line) : Il y a un
rapport qui est soumis au ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles par la suite, puis on va le voir un
petit peu plus loin dans les autres dispositions législatives.
M. Surprenant : Mais, avant
d'adopter, j'aimerais ça comprendre, là, c'est quoi, le délai qu'il y a entre
les deux à partir du moment où l'assujetti
dépose, donc qu'il accepte qu'elle soit publique, et le moment où
effectivement elle va être publique.
Mme Drouin (Line) : Mais c'est
l'entreprise qui dépose sur SEDAR les informations qu'elle doit rendre
publiques, et c'est à ce moment-là que c'est rendu public.
M. Surprenant : O.K., l'entreprise
elle-même...
Mme Drouin (Line) : Oui,
l'entreprise elle-même.
M. Surprenant : ...dépose sur SEDAR
les informations.
Mme Drouin (Line) : Exactement.
M.
Surprenant : Il n'y a pas de contrôle de conformité avant que ce soit
déposé sur SEDAR. Il dépose, puis...
Mme Drouin (Line) : Non, c'est ça,
il a un pouvoir... On comprend que l'Autorité des marchés financiers s'assurera
de l'exactitude des données, et, s'il a un doute sur les données transmises par
l'entreprise, s'il a un doute, il y a moyen
de faire des vérifications, mais c'est l'entreprise qui va déposer sur SEDAR
conformément aux dispositions.
Le Président (M. Morin) : Ça
va, M. le député de Groulx?
M. Surprenant : Oui.
Le Président (M. Morin) :
Donc, on est prêts à adopter l'article 8. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Merci. Donc, l'article 9, M. le ministre.
M.
Blanchette : Article 9 : «Une déclaration produite
conformément aux exigences d'une [...] autorité compétente peut être
substituée à la déclaration exigée en vertu du premier alinéa de
l'article 6 si le gouvernement a désigné par règlement les exigences de
cette autorité comme un substitut acceptable car visant les mêmes objectifs que
ceux de la présente loi. Le gouvernement détermine par règlement les conditions
permettant d'opérer cette substitution.»
Cet article permet à l'assujetti de substituer
sa déclaration produite conformément aux exigences d'une autre autorité la
déclaration exigée en vertu du premier alinéa de l'article 6 si le
gouvernement a désigné par règlement les exigences
de cette autorité comme un substitut acceptable. Le gouvernement détermine
aussi par règlement les conditions permettant d'opérer cette
substitution.
L'article 15
du projet de loi prévoit que le ministre désigné responsable de l'application
de la loi peut conclure une entente avec un autre gouvernement ou un
autre organisme gouvernemental concernant notamment l'application des exigences
de cet autre gouvernement ou organisme.
Le Président (M. Morin) :
Allez, allez...
M.
Bérubé : Ça va?
Le Président (M. Morin) :
Oui, oui, c'est beau.
M.
Bérubé : C'est ça
que je voulais vous dire : Ça va.
Le Président (M. Morin) :
Oui, merci. Pas d'autres interventions, là? Ça va?
M. Surprenant : ...
Le Président (M. Morin) :
Oui, bon, M. le député de Groulx.
M. Surprenant : Oui, je vérifie avec
mon collègue, quelque chose, puis je vous reviens tout de suite.
(Consultation)
M. Surprenant : ...une demande de
précision, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Allez, c'est votre devoir, monsieur.
M. Surprenant : Alors, à la première
ligne, donc, on parle d'une «déclaration produite conformément aux exigences d'une autre autorité compétente». Ces
autorités-là, est-ce qu'elles sont... c'est limitatif au niveau du
nombre d'autorités? Est-ce que c'est non
limitatif avec n'importe quelle autorité ou... Et est-ce que ce sont des
autorités reconnues?
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
• (17 h 20) •
M. Blanchette : Le législatif ou...
pourra compléter, mais, essentiellement, nous, on a choisi, on a mandaté
l'Autorité des marchés financiers au Québec parce qu'on avait cette
institution-là qu'on pensait qui était la meilleure personne... c'est-à-dire la meilleure organisation pour compléter ce
type d'information là. Dans d'autres pays, que ce soit à travers le Canada ou ailleurs, il pourra y avoir
d'autres formes d'autorité ou même parfois directement le gouvernement
ou un ministère. C'est pour ça qu'on s'est gardé, je voudrais dire, un terme
assez vague en disant «une autre autorité compétente»,
parce que, d'un pays à l'autre, les autorités peuvent varier. Et ailleurs il y
a parfois que c'est directement le gouvernement qui fait ça. Puis
l'Autorité des marchés financiers est une entité un peu indépendante chez nous,
mais essentiellement c'est une société d'État. Est-ce que c'est une société
d'État, l'Autorité des marchés financiers? C'est un mandataire du gouvernement.
Une voix : ...
M.
Blanchette : Ça, c'est
important comme nuance. L'Autorité
des marchés financiers, c'est le
mandataire, mais le pouvoir législatif et réglementaire reste au
gouvernement. O.K.? Le mandataire exécute ce qui aura été décidé dans le cadre
législatif et réglementaire.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 9? On est bien là,
là, l'article 9? Oui. Est-ce que l'article 9...
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) : Je
m'assure que ma bonne... Oui, je suis, mais, des fois, déficit d'attention.
O.K. L'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Bravo! On continue. L'article 10.
M.
Blanchette : «Lorsque la filiale à part entière d'un assujetti est
également assujettie à la présente loi, elle est réputée avoir produit
la déclaration exigée en vertu du premier alinéa de l'article 6 à l'égard d'un
exercice si — et
là j'ai trois paragraphes :
«1°
l'assujetti a transmis une déclaration à l'Autorité conformément à l'article 6
et les renseignements [...] y sont indiqués incluent les paiements
effectués par la filiale au cours de tout ou partie de l'exercice;
«2° la
filiale a avisé l'Autorité par écrit, avant le 150e jour suivant la fin de son
exercice, que l'assujetti a produit cette déclaration;
«3° la
filiale s'est conformée aux dispositions des articles 6, 7 et 8 pour toute
partie de l'exercice non couverte par la déclaration de l'assujetti, le
cas échéant.»
Commentaire.
Cet article établit une présomption absolue à l'effet que, lorsque la filiale à
part entière d'un assujetti est
également assujettie aux exigences du projet de loi, elle est considérée avoir
produit la déclaration exigée par le premier alinéa de l'article 6 si
elle remplit les trois conditions énumérées aux paragraphes 1° à 3°.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Matane-Matapédia?
M.
Bérubé : Ça va.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Interventions sur l'article 10?
M. Surprenant : Ça va.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Donc, on est prêts. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. L'article 11, M. le ministre.
M. Blanchette : «L'assujetti
conserve les documents relatifs à tous ses paiements effectués au cours d'un exercice pour [la] période de sept ans suivant la
date où il transmet sa déclaration conformément au présent [article].»
Commentaire. Cet article prévoit l'obligation
pour un assujetti de conserver les documents relatifs à ses paiements effectués au cours d'un exercice pour
une période de sept ans suivant la date où il transmet ses déclarations.
Comme l'article 43 du projet de loi prévoit
une poursuite pénale... pour une infraction se prescrit par cinq ans à
compter de la date de la perpétration de l'infraction, la preuve doit être
préservée pendant plus de cinq ans.
Le Président (M. Morin) :
Interventions? Ça va? Ça va. L'article 11 est-il adopté?
Des voix : Adopté
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Chapitre III. Contrôle d'application. L'article 12, M. le ministre.
M. Blanchette : «Outre les pouvoirs
d'enquête prévus au chapitre III du titre I de la Loi sur l'Autorité des
marchés financiers (chapitre A-33.2), l'Autorité peut exiger d'un assujetti la
communication, dans [les délais] qu'elle lui
indique, de tout document ou renseignement jugé utile à l'application de la
présente loi, dont — trois
paragraphes :
«1° une liste
des projets d'exploration ou d'exploitation minière, pétrolière ou gazière dans
lesquels il a des intérêts et la nature de ceux-ci;
«2° des explications sur la façon dont un
paiement a été calculé aux fins de la préparation de la déclaration visée à
l'article 6;
«3° un énoncé des politiques qu'il met en oeuvre
relativement aux obligations prévues par la présente loi.»
Commentaire.
Cet article prévoit que l'Autorité des marchés financiers peut exiger d'un
assujetti la communication de tout
document ou renseignement jugé utile à l'application de la loi. Les paragraphes
1° à 3° énumèrent des exemples de documents
ou renseignements qui peuvent être exigés. Cet article précise également que
les pouvoirs qui y sont prévus s'ajoutent
aux pouvoirs d'enquête s'articulant autour des articles 12 à 19 de la loi sur
les autorités des marchés financiers.
Le Président (M. Morin) :
Interventions? Oui, M. le député.
M.
Bérubé : Le projet
de loi n'accorde pas à l'AMF le pouvoir d'inspection. Est-ce le cas?
M. Blanchette : Je vais laisser le
législatif répondre à ça.
Le Président (M. Morin) :
Oui, Me Giguère.
Mme
Giguère (Isabelle)
: C'est effectivement le cas. Le projet de loi ne
donne pas de pouvoir d'inspection à l'Autorité, celle-ci nous ayant
expliqué que, considérant qu'il s'agissait d'une loi de divulgation et non de
contrôle des activités, le pouvoir d'inspection n'était pas un pouvoir qu'elle
jugeait nécessaire.
Alors, on lui a donné un pouvoir. Elle a le
pouvoir d'enquête, elle a le pouvoir d'exiger des documents, et le ministre
vous a présenté un amendement à l'article 13 afin de permettre aussi à
l'Autorité d'aller chercher des documents auprès d'un assujetti qui
n'aurait pas déposé de déclaration. Alors, on a élargi un peu le pouvoir de
l'article 13.
M.
Bérubé : Ça va.
Le Président (M. Morin) :
Interventions à l'article 12? Ça va? Donc, l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
L'article 12 est adopté. L'article 13, M. le ministre.
M. Blanchette : Oui, il y aura un
amendement éventuellement.
«L'Autorité
peut exiger que la déclaration d'un assujetti ou les documents relatifs aux paiements
effectués au cours de l'exercice sur lequel porte cette déclaration
soient vérifiés par un vérificateur externe indépendant.
«Dans un tel
cas, l'assujetti fournit à l'Autorité, dans le délai qu'elle lui indique, les
résultats de cette vérification.»
J'avais déjà
déposé un amendement, donc je vais me rapporter à cet amendement-là et je le
dépose officiellement.
Remplacer l'article 13 du projet de loi par
le suivant :
«13.
L'Autorité peut exiger que la déclaration d'un assujetti ou les documents ou
renseignements communiqués à l'Autorité en vertu de l'article 12
soient vérifiés par un auditeur indépendant.
«L'assujetti fournit à l'Autorité, dans le délai
qu'elle lui indique, les résultats de cette vérification.
«Le
gouvernement peut déterminer par règlement les exigences auxquelles doit
répondre tout auditeur indépendant effectuant
une vérification, ainsi que les normes de vérification généralement reconnues
applicables à une telle vérification.»
Commentaires.
L'article 13 du projet de loi est modifié afin de prévoir qu'un audit
indépendant puisse être exigé à l'égard de la déclaration produite par un
assujetti ou à l'égard des documents ou renseignements qu'il a communiqués à l'Autorité des marchés financiers en vertu de
l'article 12. Ainsi, il sera possible pour l'Autorité de vérifier
l'information fournie par un assujetti n'ayant pas produit de déclaration pour
un exercice donné.
L'article 13
est également modifié afin de donner le pouvoir au gouvernement de déterminer,
par règlement, les exigences auxquelles doit répondre tout auditeur
indépendant effectuant une vérification dans le cadre de la loi, en conformité
avec les normes de vérification généralement reconnues.
M.
Bérubé :
Un exemple d'exigence qui pourrait être déterminée par règlement, ce serait
quoi?
M.
Blanchette : Tantôt, j'ai dit : Le législatif. Nous sommes le
législatif, c'est la légiste à laquelle je veux référer, je m'en
excuse...
M.
Bérubé :
Le juridique.
M.
Blanchette : Oui, c'est ça, on va aller sur le juridique, mais la
légiste en question.
Mme Giguère (Isabelle)
:
Considérant que les déclarations pourraient être remises par des compagnies
étrangères, on voulait s'assurer que le
gouvernement conservait un pouvoir afin de s'assurer que la déclaration puis
que la vérification qui seraient faites par, exemple, un auditeur
étranger correspondraient aux normes reconnues canadiennes et utilisées par nos
comptables, nos ordres professionnels ici, là.
M.
Bérubé :
Comme quoi ce n'est pas un obstacle, on est capables de le faire.
Le Président (M.
Morin) : D'autres interventions?
M.
Bérubé :
Bien, avez-vous écouté celle que je viens de faire?
Le Président (M.
Morin) : Oui, je l'ai écoutée, c'est pour ça...
M.
Bérubé :
Ça vous rappelle-tu ce que j'ai dit tout à l'heure?
Le Président (M.
Morin) : Oui, on suit, même si parfois je suis en déficit
d'attention.
M.
Bérubé : Mais c'est un bon argument, là, ça vient prouver ce
que j'ai dit tout à l'heure, qu'on était capables de le faire avec des
comptables et tout ça. C'est bon. Le ministre le reconnaît, je pense. Merci, ça
va.
Le Président (M.
Morin) : Donc, l'article 13 tel... Non. On vote
l'amendement. Mais c'est parce que...
Une voix :
...
Le
Président (M. Morin) : Oui, c'est bien, c'est parce que
l'article 13 est amendé au complet, c'est pour ça. Donc, on va
voter sur l'amendement.
Est-ce que
l'amendement de l'article 13 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Donc, l'article 13 tel qu'amendé est adopté.
L'article 14, M. le ministre.
M.
Blanchette : «Le ministre ou l'Autorité peuvent enjoindre à un
assujetti, dans le délai qui lui est indiqué, de prendre les mesures
nécessaires pour se conformer aux dispositions de la présente loi.»
Cet
article accorde au ministre désigné responsable de l'application de la loi ou à
l'Autorité des marchés financiers le
pouvoir d'exiger d'un assujetti qu'il prenne les mesures nécessaires pour se
conformer aux dispositions de la loi. Il lui indique également le délai
dont il dispose pour obtempérer.
Le Président (M.
Morin) : Commentaires? Oui.
M.
Bérubé :
Ça va, je pense. Oui, c'est bon.
Le Président (M.
Morin) : Votre pensée est correcte, ça va? Donc,
l'article 14 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Chapitre IV. Entente et échange de
renseignements. M. le ministre, l'article 15.
M.
Blanchette : «Le ministre peut conclure une entente avec le
gouvernement d'une autre autorité compétente ou avec l'un de ses organismes concernant la mise en oeuvre de la
présente loi ou des exigences relatives aux déclarations qu'exige cette
autorité ou cet organisme.
«L'entente prévoit notamment l'échange des
renseignements nécessaires à l'application des exigences visées au premier
alinéa entre le ministre ou l'Autorité et cet État ou cet organisme.»
Commentaire :
Le premier alinéa de cet article permet au ministre désigné responsable
de l'application de la loi de
conclure une entente avec le gouvernement d'une autre autorité compétente ou avec l'un de
ces organismes pour la mise en oeuvre
de la loi ou des exigences relatives aux déclarations qu'exige cette autorité
ou cet organisme. Le deuxième alinéa
de cet article prévoit qu'une telle entente prévoit notamment
l'échange des renseignements nécessaires à l'application des exigences visées au
premier alinéa.
Il est à
noter que, selon l'article 9 du projet de loi, une déclaration
produite conformément aux exigences d'une autorité compétente peut être substituée à la déclaration exigée en
vertu du premier alinéa de l'article 6 si le gouvernement a désigné des
exigences de cette autorité comme un substitut acceptable.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Morin) : Ça
va? M. le député... Matane-Matapédia, ça va?
M.
Bérubé : Oui.
Le Président (M. Morin) : Pas
d'autres commentaires?
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) :
Donc, l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Chapitre V. Rapport de l'Autorité. Article 16. M. le ministre.
M. Blanchette : «Au plus tard le 31 juillet de chaque année,
l'Autorité doit, pour l'exercice précédent, transmettre au ministre un
rapport de ses activités relatives à l'administration de la présente loi.
«Le rapport doit contenir tous les
renseignements exigés par le ministre.»
Commentaire. Afin d'assurer une reddition de comptes appropriée, cet article
prévoit que l'Autorité des
marchés financiers doit faire rapport annuellement de ses activités relatives à
l'administration de la loi au ministre désigné responsable de l'application de
la loi, le ministre peut exiger que certains renseignements figurent dans ce
rapport.
Le Président (M. Morin) : Commentaires?
C'est beau? L'article 16 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : Adopté.
L'article 17, M. le ministre.
M. Blanchette : «Le ministre dépose
à l'Assemblée nationale le rapport obtenu en vertu de l'article 16 dans les 30
jours de sa réception ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise
de ses travaux.»
Commentaire. Cet article prévoit le dépôt à l'Assemblée nationale du
rapport annuel des activités de l'Autorité des marchés financiers relativement
à l'administration de la loi.
Le Président (M. Morin) : Ça
va pour l'article 17? L'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : Chapitre
VI. Réglementation.
M. Blanchette : Le gouvernement...
Le Président (M. Morin) :
L'article 18. Allez.
M. Blanchette : Pardon. «Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer — quatre paragraphes :
«1° les cas où les dispositions de la présente
loi ne s'appliquent pas à l'égard d'assujettis, de bénéficiaires ou de
paiements;
«2° les taux de change applicables pour
déterminer la valeur des paiements en dollars canadiens;
«3° les droits exigibles pour toute formalité
accomplie pour assurer l'application de la présente loi;
«4° les dispositions d'un règlement dont la
violation constitue une infraction.»
Commentaire. Cet article énumère certains
pouvoirs réglementaires du gouvernement tels que le pouvoir de déterminer les cas où les dispositions de la loi
ne s'appliquent pas à l'égard d'assujettis, de bénéficiaires ou de
paiements. Les taux de change applicables pour convertir
les paiements en dollars canadiens, les droits exigibles pour assurer l'application de la loi et les dispositions
réglementaires dont la violation constitue une infraction. D'autres
dispositions du projet de loi prévoient des pouvoirs réglementaires tels que
les articles 3, 4, 5, 6, 8 et 32.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Oui. Là,
il y a plusieurs choses à dire.
Le Président (M. Morin) :
Oui. On vous entend.
M.
Bérubé :
Sur le premier paragraphe, l'Association d'exploration minière du Québec,
l'AEMQ, nous ont dit, et je cite,
qu'il «apparaît inconcevable que le projet donne au gouvernement le pouvoir
discrétionnaire d'accorder une dérogation à l'obligation de déclarer à
des assujettis, des bénéficiaires ou pour des types de paiements déterminés par
règlement. Cela va à l'encontre même du
principe que défend ce projet de loi et que celle-ci doit s'appliquer à tous
sans exception. Prévoir la possibilité d'une
dérogation par règlement implique que des dérogations seront possibles — c'est
juste — et cela ouvre la porte à un encadrement
discrétionnaire et aléatoire.» Ça, avec... le commentaire avec lequel on
est en accord.
Alors,
comment... Je vais le placer différemment : Comment le ministre réagit à
ce propos de l'Association de l'exploration minière du Québec, et non au
mien?
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Blanchette : Juste suspendre les
choses.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 35)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons.
M. Blanchette : On va aller voir
notre légiste.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Me Giguère.
Mme
Giguère (Isabelle)
: C'est sûr que le paragraphe 1°,
comme on fait une loi pour le long terme, actuellement, je ne pense pas qu'on ait de cas où on veut
exclure quelqu'un ou... ni un assujetti ni un bénéficiaire ou un paiement,
mais, comme on fait une loi pour le long
terme, il faut qu'on se garde toujours plus de portes ouvertes afin de pouvoir
pallier à toute situation qui pourrait survenir dont on ne connaît pas la
nature maintenant, là.
M.
Bérubé :
Oui. Bien, c'est parce qu'au début du projet de loi on voulait se donner ça,
cet espace-là, pour prévoir des situations qu'on ne connaissait pas. Ça
n'a pas été retenu. Mais il me semble qu'on... Puis le commentaire est judicieux, hein? Il y a un pouvoir discrétionnaire
qui est accordé au ministre, tandis qu'il me semble que ça devrait être
la même règle dans le projet de loi, là où ça compte, pour des années, puis
sinon on reviendra puis on modifiera la loi ensemble. Mais ce pouvoir
discrétionnaire là, il serait basé sur quoi, par exemple?
M. Blanchette : Oui. Je vais...
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Blanchette : ...la parole au sous-ministre.
M.
Bérubé : ...quelqu'un serait avantagé par rapport à un autre, parce que,
là, nous, on ne sera pas là, là, ça
va être seulement le gouvernement.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Charland (Gilbert) : Oui. Gilbert
Charland, sous-ministre à l'Énergie et aux Ressources naturelles. Par exemple,
un pays qui interdirait à une société minière de produire ou de déclarer les paiements
qu'elle verse à différents ordres de gouvernement, on ne pourrait pas se retrouver dans
un régime d'équivalence... de substitution dans le cas de cette société-là. C'est vraiment un cas exceptionnel, on
n'en a pas noté, mais c'est juste de prévoir une flexibilité au cas où
ça arriverait. Pour ne pas placer une
société qui aurait des activités minières sur le territoire québécois, mais qui
se verrait interdite
dans la loi de son pays d'origine de ne pas produire de telles déclarations,
là, il faudrait apporter un ajustement et voir comment on réagirait, et cette disposition réglementaire là vise à
nous donner un peu de flexibilité pour faire face.
M.
Bérubé : C'est le
seul type de cas?
M. Charland (Gilbert) : À ma connaissance,
oui.
Le Président (M. Morin) :
Oui, M. le ministre. Vous voulez rajouter?
M. Blanchette : Peut-être un exemple
factice, là, qui n'est pas en application du tout, là, mais, admettons, une entreprise qui serait chinoise, Minmetals China, O.K.,
qui ont déjà fait des investissements au Québec, et qu'il
y aurait le... que le pays en
question empêcherait cette déclaration, pourrait rentrer dans un des cas qu'on pourrait
exclure, O.K.? Mais c'est vraiment
exceptionnel puis c'est tout à fait, j'oserais dire, hypothétique, il n'y a
pas de réalité. L'intention, ce n'est
pas de retirer personne, au contraire, c'est de garder tout le monde, mais c'est pour ne pas invalider nécessairement nos façons de
faire. Mais l'intention est vraiment de couvrir tout le monde, c'est bien sûr.
M.
Bérubé : O.K. M. le
Président, si je suggère au ministre
que la Securities and Exchange Commission répond à un certain nombre de questions qui peuvent
survenir sur ces enjeux-là, et puis elle parle entre autres de... Par exemple, est-ce que des entreprises
peuvent invoquer les exemptions pour ne pas divulguer certains renseignements, par exemple en
arguant que certains renseignements sont de nature sensible? Là, ils parlent de
la loi Dodd-Frank ou Frank-Dodd, là — des fois, on l'inverse, là. La réponse, c'est : «Non. Les règlements finaux de l'article 15.04 ne comptent aucune exemption de quelque sorte que ce soit. Aucune
exemption n'est prévue pour les entreprises étrangères ou les plus petites entreprises,
et rien n'est permis aux entreprises de se soustraire en suivant les lois du pays de
production ou en agissant selon les
contrats qui pourraient interdire aux entreprises de divulguer les renseignements.» Alors, avec cet élément-là, est-ce que ça porte
un éclairage supplémentaire au ministre?
M. Blanchette :
Il faut faire attention. La Securities, Exchange, etc., américaine, là, l'association n'a pas encore adopté son projet de loi.
Ils se le proposent, de l'adopter, au printemps 2016, donc ils sont en train
d'étudier tout ça. Je n'aurais pas tendance
à m'appuyer sur leurs décisions à eux pour inspirer cet actuel projet de loi, j'aurais tendance à attendre
que leur projet de loi soit adopté, qu'il ait passé tout le processus législatif.
Ils avaient déjà, pour votre information, déposé un projet qui a été battu. Là, il faut qu'ils le remanient un petit peu, ils vont revenir. Donc, je les laisserais faire leur travail,
on peut faire le nôtre. L'intention actuellement, c'est d'aller sur quelque
chose qui soit d'équivalence, et, si jamais il y avait des façons
de faire dans leur propre projet de loi, aux Américains, qui étaient inspirantes et qui amenaient tous
les autres pays à suivre le pas, à ce moment-là, soit par règlement ou lors de
la révision quinquennale, on pourrait y venir.
M.
Bérubé : Mais là le mot va se passer, là. Les entreprises
étrangères, elles vont se dire qu'au Québec, là, pas obligé de rien divulguer, là.
Une voix : Pardon?
M.
Bérubé : Les entreprises
étrangères, elles vont se passer le mot, non, qu'elles ne sont pas obligées de
rien déclarer, parce que
ce n'est pas nécessaire. Tu sais, ils vont dire : Chez nous, je ne suis
pas obligé, j'ai une clause, une situation politique, tu sais, ils vont
pouvoir invoquer à peu près n'importe quoi, là.
• (17 h 40) •
M.
Blanchette : Non, non. Le projet de loi sur la transparence visé par l'ensemble du G8, là, vise vraiment
à rendre plus transparent l'ensemble des redevances payées en nature,
etc. Ça, c'est de l'acquis. C'est pour ça qu'on cherche à être autant... harmoniser, autant que faire se
peut, d'un pays à l'autre. Là, il ne s'agit pas de trouver des exceptions
pour en exclure. La volonté ferme — et, justement, puis c'était
l'engagement qui a été pris par l'ensemble des pays du G8 — d'atteindre
quelque chose qui puisse être substituable... Et on en a besoin
non seulement pour la substitution, mais aussi pour une
raison de comparabilité d'un pays à l'autre.
M.
Bérubé : Là, il
s'agit... nous, on sait ce qu'on veut, en fait, pas mal ce qu'on veut, on veut
travailler sur la transparence — c'est
ça l'objectif du projet
de loi — des industries minières, pétrolières et gazières.
Ça, c'est nous, ce qu'on veut. Quels moyens on prend pour arriver à cet objectif-là?
Bon, on sait ce qu'on demande aux entreprises québécoises, mais, pour les entreprises étrangères, bien,
il me semble qu'il y a des moyens de se défiler avec des clauses
qui pourront être ajoutées à leurs contrats, etc. Et le commentaire de l'AEMQ
est intéressant. Ils sentent qu'il pourrait y avoir une discrimination positive
à l'égard d'entreprises extérieures que les entreprises québécoises ne
pourraient pas obtenir. C'est ça, le commentaire. Ils disent : «[Le] règlement
implique que des dérogations seront possibles — de un — et
cela ouvre la porte à un encadrement discrétionnaire et aléatoire.» Ils
craignent ça, donc, les entreprises sur notre territoire.
Je sais bien,
là, que le ministre a dit tout à l'heure que son objectif, c'était d'être une
terre d'accueil pour entre autres le
minier puis les entreprises, etc. Mais, si on revient à notre objectif de
transparence, il faut demander la même chose à tout le monde.
M. Blanchette :
Écoutez, c'est tout à fait l'objectif du projet de loi sur la transparence, et
on cherche à viser véritablement les mêmes
types de déclarations d'un pays par rapport à un autre. Je respecte l'opinion
de l'Association de l'exploration
minière du Québec, mais je ne partage pas les craintes qu'ils ont, puisque
l'objectif fondamental des pays du G8,
incluant le Canada, vise les objectifs dits. Et je vous informe que, dans la
loi fédérale, ils ont exactement les mêmes dispositions analogues
auxquelles on cherche, dans le fond, à s'arrimer. Ça fait que l'idée, ce n'est
pas d'exclure; au contraire, c'est d'avoir,
tout le monde, le même type de traitement d'un pays à l'autre. Donc, on ne
cherche pas à déroger, on ne cherche
pas à contourner; au contraire, on cherche à harmoniser et rendre les choses
les plus équivalentes possible. Et ce n'est
pas dans l'intérêt du gouvernement de commencer à en exclure, et c'est pour ça
qu'on devra accepter les déclarations des différents pays, qui vont
répondre aux mêmes objectifs poursuivis par notre gouvernement.
M.
Bérubé :
M. le Président, ça va faire de bonnes discussions pour le ministre avec
l'AEMQ, lors du Québec Mines en novembre prochain. Déjà deux sujets de
discussion qui font...
Des voix : ...
M.
Bérubé : Vous allez
là, là, en novembre, j'ai su ça.
M. Blanchette : À la blague, la
semaine prochaine, je donne une conférence à l'Association de l'exploration
minière du Québec.
M.
Bérubé : Encore
plus vite que ça. J'ai l'impression qu'ils vont vous en parler.
M. Blanchette : Possiblement.
M.
Bérubé :
Donc, vous ne retenez pas le commentaire de l'association de l'exploitation
minière du Québec. O.K., c'est retenu. Deuxième fois.
Sur le
deuxième paragraphe, commentaire aussi à faire, qui m'apparaît pertinent aussi.
Là, c'est l'AMQ. Lors des consultations,
certains intervenants sont venus nous parler des problèmes qui pourraient
découler de la détermination du taux de
change par le gouvernement. L'AMQ nous disait d'ailleurs que cette disposition
pourrait obliger le gouvernement à devoir publier régulièrement les taux
de change applicables à plus de 100 devises utilisées à travers le monde.
Est-ce qu'on a cette expertise-là au
gouvernement du Québec?
M.
Blanchette : Oui. Et la sous-ministre adjointe va répondre à cette
question-là, parce que c'est assez technique, dans le fond.
M.
Bérubé : C'est le
ministère qui va publier les taux de change?
Le Président (M. Morin) : Mme
la sous-ministre adjointe.
Mme Drouin
(Line) : Bonjour. Dans un premier temps, on comprend que c'est le
gouvernement qui va publier le taux
de change, et, pour tout ce qui concerne l'adoption de règlement en vertu de
cette loi-là, c'est sous la recommandation du ministre des Finances et du ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles. Donc, en collaboration avec le ministère des Finances, effectivement, nous aurons la
compétence pour le faire, d'autant plus que c'est une disposition et c'est
un paragraphe que l'on reprend exactement dans la loi fédérale. C'est
exactement la même chose que le fédéral.
M.
Bérubé : O.K. Donc,
il y aura publication ou ça existe déjà, cette publication-là, par le
gouvernement du Québec?
Mme Drouin
(Line) : Ce sera un projet
de règlement qui sera adopté par le gouvernement conformément à la loi.
M.
Bérubé :
Donc, ça va être une nouveauté. On va pouvoir consulter, sur une centaine de
devises, les taux...
Mme Drouin (Line) : Effectivement.
M.
Bérubé : O.K.
Saviez-vous ça, M. le ministre?
M.
Blanchette : ...sûrement pas assez d'économistes qui me ramenaient ça.
Tout ça, c'est toujours au goût du jour... c'est-à-dire, au jour le
jour, à la Banque du Canada, c'est toujours très bien publié.
M.
Bérubé : Oui, puis
c'est un des indicateurs...
M. Blanchette : Oui, c'est ça.
M.
Bérubé : ...mais il
y a une part de subjectivité avec le gouvernement du Québec.
M. Blanchette :
Maintenant, en se replaçant dans le contexte des consultations particulières
avec l'Association minière du Québec,
eux avaient la préoccupation que tous les chiffres, les données publiées par
les entreprises, qu'elles soient
comparables, mais qu'ils n'aient pas à refaire un calcul mécanique,
mathématique, avec les taux de change, qui soit différencié de ce qu'ils pourraient nous fournir. C'est vraiment plutôt
très technique. Il faut juste s'entendre sur le taux de change. Est-ce que c'est appliqué en fin d'année,
etc.? Il y avait cette préoccupation-là d'évolution des taux de change
en cours d'année puis d'avoir des
informations qui soient les plus comparables possible. Ça se fera par
règlement, ce sera l'Autorité des marchés financiers qui pourra donner
les explications voulues, mais l'idée n'étant pas d'alourdir les processus de calcul des montants d'argent, mais,
en tout cas, il y aura une mécanique assez simple qui sera prévue à cet effet-là. C'est le souci, la préoccupation que
l'association des minières du Québec relevait lors des consultations
particulières.
M.
Bérubé : O.K. M. le Président, on va quand même proposer un
amendement. Pour être cohérent avec mes commentaires, alors je propose que l'article 18 soit modifié par la
suppression du premier paragraphe du premier alinéa, pour répondre aux
attentes de l'AEMQ.
Le Président (M.
Morin) : Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 47)
(Reprise à 17 h 49)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. Oui, M. le député, un peu
d'explications sur votre amendement.
M.
Bérubé : Bien, ça va en droite ligne avec mes explications
quant au fait que... quant à la crainte légitime des entreprises québécoises qu'il pourrait y avoir un
pouvoir discrétionnaire utilisé par le gouvernement du Québec pour les entreprises extérieures, auquel n'auraient pas
droit les entreprises québécoises. Donc, c'est une question d'équité,
question de transparence, qui est la raison pour laquelle on est réunis ici
pour étudier ce projet de loi.
Le Président (M.
Morin) : M. le ministre.
• (17 h 50) •
M.
Blanchette : J'irai, dans un premier commentaire, que ça, c'est en
droite ligne harmonisé avec le gouvernement fédéral et que, par souci... on a parlé d'autres qualificatifs, mais,
j'oserais dire, par souci de cohérence, je pense qu'on ne voudrait pas se mettre en opposition entre la loi fédérale
et la loi québécoise. Donc, c'est important d'avoir une équivalence
directe.
Et l'exemple que j'ai
soulevé tout à l'heure, qui est un exemple hypothétique, qu'un gouvernement
chinois interdirait à ses propres
entreprises, qui ont leur siège social en Chine et qui appartiennent au
gouvernement, par surcroît, parce
qu'en Chine, ils ont une façon un peu différente de faire les choses, si on avait ce cas-là spécifique qui nous
était prêté, par le premier alinéa, on
pourrait convenir d'une façon de fonctionner en excluant cette entreprise-là de
façon plus spécifique. Est-ce qu'il y a d'autres argumentaires à sortir?
Oui? Non?
Le Président (M.
Morin) : M. le sous-ministre.
M. Charland (Gilbert) : Bon. Rapidement, c'est pour éviter une situation
de conflit d'application de lois puis d'être capable d'y faire face par
le pouvoir réglementaire, tout simplement.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Groulx, vous voulez rajouter? Sur
l'amendement, là?
M.
Surprenant : Sur l'amendement effectivement. D'ailleurs, nous avions
l'intention de déposer le même amendement,
M. le Président, donc on abonde dans le même sens. Mais ce que je voudrais
mentionner ici, c'est que, oui, d'accord,
vous avez un souci de cohérence avec le gouvernement fédéral, mais ça n'empêche
pas qu'on pourrait être plus exigeants
sans l'être moins. Alors, à mon avis, je pense qu'il y a un minimum de
déclarations qui doit être fait et puis il faut que les entreprises qui
respectent les déclarations qu'on leur demande ici soient dans le même état de
concurrence avec celles qui pourraient
s'exclure de ces déclarations-là. Alors, c'est pour ça que l'amendement,
évidemment... que nous allons l'appuyer, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Tu veux revenir?
M.
Bérubé : Bien, je suis heureux d'entendre ça, puis ça va
dans le sens de ce qu'on dit depuis le début, c'est qu'on a une liberté
entre n'appliquer que, je dirais... je ne dirai pas... que simplement les règles
fédérales ou de tenir compte de l'ensemble
des messages qui nous sont envoyés par l'industrie puis par le Québec. On a une
zone, là. Tu sais, on peut aller plus
loin, on peut être des modèles. Ça nous prend plus d'ambition pour ce projet de
loi là. Le ministre a une latitude, il doit être capable de vendre ça à
ses collègues.
M. Blanchette :
Je vous demanderais l'autorisation de faire intervenir Lucie Ste-Croix, du
ministère.
Le Président (M. Morin) :
Oui, on est d'accord. Mme Ste-Croix...
M. Blanchette : Titre et fonction
peut-être aussi.
Le Président (M. Morin) :
...bienvenue à cette commission.
Mme Ste-Croix (Lucie) : Oui, merci,
M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Vous nous rappelez de bons souvenirs.
Mme Ste-Croix
(Lucie) : Oui, certainement.
Merci, M. le Président. Alors, Lucie Ste-Croix, directrice générale
de la gestion du milieu minier au ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
Ce que le
premier paragraphe de l'article 18 viendrait permettre, c'est dans le cas où il
y a conflits d'application de lois,
au pluriel. Par exemple, pour reprendre ce que le ministre a dit tout à
l'heure, en Chine, il y a une loi qui vient interdire la divulgation des paiements faits au gouvernement
chinois. Alors, une entreprise chinoise qui serait assujettie à la loi québécoise se verrait dans l'impossibilité de se
gouverner. Alors, elle voudrait être conforme aux deux lois, si on va
dans le sens de l'amendement qui est déposé.
Alors, elle ne peut pas, ça lui est interdit en application de la loi chinoise
de divulguer les paiements qu'elle
effectue au gouvernement chinois. Et, d'un autre côté, la loi québécoise
viendrait l'obliger à divulguer ces mêmes paiements. Alors, comment
va-t-elle se gouverner? Elle va être en conflit de lois et elle ne pourra pas
être conforme aux deux lois; elle va être soit conforme à une et en
contravention de l'autre.
Le Président (M. Morin) : M.
le député Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Bon.
Alors, en ce qui concerne, les lois importantes, c'est lois québécoises, les
lois qui nous gouvernent. Et pour faire affaire chez nous, notamment dans
l'exploitation des ressources non renouvelables, il faut respecter les règles québécoises. Elles doivent
être les mêmes pour tout le monde. Ça, c'est une valeur qui est
fondamentale pour nous. Alors, ce qu'on nous
annonce, c'est que, dans le cas entre autres de la Chine, c'est déjà inscrit,
c'est déjà indiqué qu'eux, ils vont
passer à côté des règles puis ils vont avoir même un avantage concurrentiel sur
les entreprises québécoises. Alors,
moi, je ne trouve pas ça acceptable, et c'est pour ça qu'à la suite de cette
explication-là, et prenez-le pas personnel, là, mais l'ensemble de
l'explication, ça renforce encore plus ma volonté de déposer cet amendement.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Groulx, sur l'amendement.
M. Surprenant : Oui, monsieur. Je
vais juste, M. le Président, rajouter qu'en fait, si une entité n'est pas à l'aise de venir opérer ici selon nos lois, bien
évidemment qu'il y aura un autre joueur, si le gisement en vaut la peine,
qui voudra bien venir en respectant nos
lois. Donc, il ne faut pas craindre ça, à mon avis, M. le Président. Selon
les... donc mon collègue le disait, qu'ils sont non renouvelables, donc
quelqu'un voudra les exploiter en respectant nos lois.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre. Me Giguère? O.K.
Mme
Giguère (Isabelle)
: Évidemment, pour reprendre ce que
Mme Ste-Croix vous a expliqué, ce que je veux juste préciser, c'est que la déclaration de
l'entreprise, par exemple, chinoise devra déclarer les versements qu'elle fait
aux bénéficiaires ici. Ce qu'on ne pourra
pas exiger, c'est d'obtenir l'information de ce qu'elle verse au gouvernement
chinois, qui lui aussi est un bénéficiaire au sens de la loi sur la
transparence.
M. Blanchette : Et c'est
important...
Le Président (M. Morin) : Je
vous écoute. La madame du son, elle connaît votre voix, votre sourire. Elle
sait tout ça.
M. Blanchette : Oui, oui, oui. Je
sais. Je sais. Je sais.
M.
Bérubé : Je vous
donne un «hint», je suis prêt à voter.
M.
Blanchette : C'est
important : l'entreprise chinoise notamment qui a des opérations au Québec
devra faire ses déclarations à tous les bénéficiaires, sauf celui du gouvernement
chinois.
M.
Bérubé : Ce qu'on
avait compris.
M. Blanchette : Ça, vous aviez
compris ça.
M.
Bérubé : On avait
compris ça.
M.
Blanchette : Et, pour ne pas avoir deux lois qui sont en conflit,
c'est la raison pour laquelle on met cette disposition-là, de pouvoir, par règlement,
déterminer les cas où la présente loi ne s'appliquerait pas. Or, elle ne
s'appliquerait pas avec la divulgation au gouvernement chinois.
Puis l'autre chose qu'il
faut savoir, que je ne vous ai pas dite... bien, peut-être que vous êtes
informés de ça, c'est que le G8 fait le mouvement, il y a plusieurs pays aussi
dans le monde, dans les autres juridictions minières, qui sont en train de
travailler à de tels projets de loi similaires à ça. Nous, on s'arrime d'abord,
j'oserais dire, dans un lot de pays industrialisés qu'on appelle le G8, on fait
sûr d'avoir une loi uniforme, et les autres pays pourront s'arrimer s'ils le
souhaitent. Et c'est pour ça que tout ce qu'on fait comme dispositions, on
essaie de bien le faire, de façon à ce que notre modèle, dans le G8, puisse
être repris ailleurs, surtout si on a un bloc assez uniforme de type de déclarations.
M.
Bérubé :
On est prêts à voter, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui, mais le député de Groulx, il veut intervenir.
M.
Surprenant : Effectivement. Alors, je veux juste bien comprendre, là.
Vous avez mentionné que les entreprises chinoises, dans le cas que l'on parle,
devront déclarer tout ce qu'ils ont à déclarer ici. O.K.
M.
Blanchette : Sauf ce qui s'en va en Chine. Ce qui concerne...
M.
Surprenant : Ce qui s'en va en Chine, là, vous n'êtes pas clair, là.
Le Président (M.
Morin) : Me Giguère.
Mme Giguère
(Isabelle)
: Excusez-moi. Il ne pourrait pas déclarer ce que la
loi chinoise interdit de déclarer. Donc, exemple, si la loi chinoise interdit à
l'entreprise de déclarer les versements qu'elle verse au gouvernement chinois,
c'est ce qui ne pourra pas apparaître dans la déclaration du Québec.
M.
Surprenant : Mais le gouvernement chinois ne pourrait pas interdire
qu'elle déclare ce qu'elle verse en sol québécois.
M.
Blanchette : Non.
M.
Surprenant : On est clairs là-dessus, là.
Mme Giguère
(Isabelle)
: Effectivement, elle n'a pas compétence pour
venir...
Une voix :
...
Mme Giguère
(Isabelle)
: C'est ça, elle n'a pas compétence. Au niveau du
droit international, le Québec est maître de son territoire et de ses propres
lois, là, mais, ce qui se fait en Chine, ça, là-dessus, le Québec n'a pas
compétence.
Le Président (M.
Morin) : Oui.
M.
Bérubé :
M. le Président, je fais motion, en vertu de l'article 165 de notre règlement,
afin que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ajourne ses travaux à 18 heures.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Il est quasiment 18 heures.
M.
Bérubé :
Puis-je vous rappeler qu'éventuellement nous, on est prêts à voter?
Le Président (M.
Morin) : Ah oui? Bon.
M.
Bérubé :
Bien, je l'avais dit avant, je l'avais annoncé sur...
Le Président (M.
Morin) : On passe au vote.
M.
Bérubé :
...sur notre amendement par vote nominal.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Ah, bon! Donc, est-ce que... Oui? Non. J'ai
regardé autour de la table, et il y avait... le député de Groulx est d'accord à
ce qu'on passe au vote.
Sur l'amendement, un
vote nominal. Est-ce que l'amendement du député de Matane-Matapédia est adopté?
Le
Secrétaire : Pour, contre ou abstention. M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M.
Blanchette : Contre.
Le Secrétaire :
M. Bolduc (Mégantic)?
M. Bolduc :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin
(Pontiac) : Contre.
Le Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Surprenant (Groulx)?
M.
Surprenant : N'en déplaise à mon collègue de Matane, avec les
précisions que j'ai obtenues, nous allons voter contre.
Le Secrétaire :
M. Morin (Côte-du-Sud)?
Le Président (M.
Morin) : Je m'abstiens.
Le Secrétaire :
Donc, 1 pour, 6 contre, 1 abstention.
Le
Président (M. Morin) : Ça va? Donc, l'amendement est rejeté.
Compte tenu de la motion faite par le député de Matane-Matapédia, je...
Est-ce qu'elle est
adoptée? Oui, l'amendement est...
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Morin) : Refusé. Oui, oui. Ça va.
Des voix :
...
M.
Bérubé :
Mais, sur l'article, on n'a pas fait le vote, là.
Le Président (M.
Morin) : O.K.
M.
Bérubé :
Ça, je suis prêt aussi parce qu'il est 18 heures.
Le Président (M.
Morin) : On peut prendre... Oui. C'est parce que j'étais rendu
à l'heure.
M.
Bérubé :
Il faut qu'on finisse avec un article.
Le Président (M.
Morin) : O.K. Ça va. Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Morin) : C'est bien. Donc, suite à la motion du député de
Matane-Matapédia, je déclare la séance terminée. Oui?
M.
Blanchette : M. le Président, juste pour comprendre, on ne siège pas
ce soir à 19 h 30 ou on siège?
Une voix : ...
M. Blanchette :
O.K. Parfait. Je voulais juste faire sûr...
Des voix : ...
Le
Président (M. Morin) : Oui, est-ce que l'amendement de
l'ajournement est adopté... la motion d'amendement?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) : Ah!
donc, on ajourne. J'ai toujours de la misère avec les finales.
(Fin de la séance à 18 heures)