(Dix heures vingt-neuf minutes)
La
Présidente (Mme Léger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare ouverte la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Bonjour à
tous. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
sur la Société du Plan Nord.
Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Boucher (Ungava);
M. Hardy (Saint-François) est remplacé par M. Dutil (Beauce-Sud); M. Morin (Côte-du-Sud)
est remplacé par M. H. Plante (Maskinongé);
M. Leclair (Beauharnois) est remplacé par M. Drainville (Marie-Victorin); M. Villeneuve (Berthier)
est remplacé par Mme Richard (Duplessis); Mme D'Amours (Mirabel) est remplacée par M.
Deltell (Chauveau); et M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)
est remplacé par M. Jolin-Barrette (Borduas).
La Présidente (Mme Léger) : Merci
bien. Alors, bonjour, tous les membres de la commission.
Étude détaillée (suite)
Alors, lors
de la suspension la semaine dernière, nous en étions à l'étude de
l'article 29 du projet de loi. Alors, est-ce qu'il y a des interventions
sur cet article? Mme la députée de Duplessis, bonjour.
• (10 h 30) •
Mme
Richard : Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour, bonjour également aux collègues. Suite à des discussions
que nous avons eues ce matin, on pourrait suspendre l'article 29 et nous
irions directement à l'article 30.
La
Présidente (Mme Léger) :
Est-ce qu'il y a consentement pour
suspendre l'article 29 et aller à l'article 30?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Léger) :
Consentement. Alors, nous allons à l'article 30. M. le ministre.
M.
Arcand : Mme la Présidente,
l'article 30 : «Le gouvernement nomme le président du conseil
d'administration pour un mandat d'au plus cinq ans.»
Cet article
prévoit que le président du conseil d'administration est nommé par le
gouvernement et que son mandat est d'une durée d'au plus cinq ans. C'est
assez simple comme article et c'est standard également.
La Présidente (Mme Léger) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Le président du conseil d'administration va avoir un rôle
extrêmement important. Oui, le P.D.G. a un rôle important, mais le
président du conseil d'administration également. Ce qu'on va demander, parce qu'on ne connaît pas encore toute
la composition du conseil d'administration... Vous savez que, bon, au niveau du conseil d'administration, on veut
atteindre, comme objectif, la parité hommes-femmes, on veut également qu'il y ait des gens qui soient en tout cas dans
le profil que le ministre... les profils, parce qu'il y aura plusieurs
personnes, que le ministre nous a fait
part l'autre semaine. On voudrait également y retrouver des personnes qui
habitent majoritairement au-delà du 49e parallèle.
C'est important que ces personnes résident sur
le territoire du Plan Nord, donc j'annonce tout de suite au ministre qu'on va arriver avec un amendement en ce
sens. Pourquoi? Parce qu'on ne veut pas se retrouver avec un conseil d'administration où des gens, majoritairement,
viendraient de l'extérieur du territoire du Plan Nord. Pour moi, je l'avais
dit au tout début, quand on a commencé
l'étude du projet de loi n° 11, j'ai dit : Si on ne devait pas avoir
le siège social sur le territoire du
Plan Nord... comme on dit, on peut essayer de gagner la guerre, des fois on
perd des batailles, soit, mais le
président du conseil d'administration, comme il aura un rôle important,
celui-là, je vais faire la bataille pour qu'il réside sur le territoire
du Plan Nord.
À ce
moment-ci, je ne sais pas si mon collègue a quelque chose à rajouter. Oui?
Sinon, après, on va revenir avec l'amendement.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente. M. le ministre... ou Mme la
Présidente, j'aimerais savoir si on prévoit qu'il va y avoir une division...
Des voix :
...
M. Roy :
... — je
vais attendre qu'on ait de l'écoute un peu — entre les fonctions du
président du conseil d'administration puis du directeur général. Comment vous
voyez ça?
M.
Arcand :
Entre le président du...
M. Roy :
Est-ce que ça va être la même personne ou que ça va être deux personnes?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Non, non, le président du conseil d'administration, c'est une personne, puis il
y a un directeur général, très clairement.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Bien, je n'ai rien d'autre à rajouter.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Oui. On nous a parlé, Mme la Présidente, du profil des membres du
conseil d'administration. Pour le
président, quel genre de personne le ministre souhaiterait avoir à la
présidence du conseil d'administration de la Société du Plan Nord?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Bien, je pense que, comme conseil d'administration, comme président du conseil
d'administration, ce dont on a
besoin, évidemment c'est quelqu'un qui a une expertise du milieu nordique,
clairement, d'une part, quelqu'un qui
a un bon équilibre entre les aspects économiques et sociaux, je pense, du
territoire. Ça, c'est un élément qui me semble aussi très important.
Là
où j'ai une certaine difficulté, peut-être, avec l'approche de la députée de
Duplessis, je trouve que... Les membres du conseil d'administration
viennent majoritairement des régions nordiques, c'est une chose, mais je tiens
à rappeler à la députée qu'on parle de 100 000 personnes dans le
territoire au nord du 49e parallèle, et ce 100 000 personnes là, souvent — puis ça, c'est des discussions qu'on a
eues — sont
souvent en conflit d'intérêts, hein, comme vous le savez, et la majorité
des membres doivent être indépendants.
Deuxièmement, puis je
fais l'échange là-dessus, de vouloir restreindre au nord du 49e le président du
conseil d'administration, comme vous le
savez... Mme la députée sait qu'il y a des rivalités qui existent entre les différentes régions qui sont situées au nord du 49e parallèle. Moi, autant je suis
d'accord pour qu'il y ait une très forte représentation et une représentation
majoritaire, dans le conseil d'administration, de gens qui sont au nord du
49e parallèle, mais, de s'embarquer à mettre le président du C.A. obligatoirement, je trouve que peut-être
qu'on y va un peu loin, enfin, moi, c'est l'opinion que j'ai là-dessus, parce que je trouve que ça
nous limite passablement. On ne parle pas d'un territoire de plusieurs millions
de personnes, là, on parle d'un territoire
de 100 000 personnes avec des intérêts, et je pense que Mme la
députée le sait très bien, ce sont des intérêts extrêmement divergents.
Alors,
moi, qu'il y ait une forte représentation du Nord, qu'il y ait une
représentation, dans le conseil, de gens qui seraient majoritaires, je peux le regarder sans problème, mais, de
s'attacher absolument à ce que le président du conseil, du C.A. soit absolument une des
100 000 personnes qui résident du territoire, je trouve qu'on se met
une balise, tout simplement.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. La semaine dernière, Mme la Présidente, le ministre a fait
référence à la population au-delà du
49e parallèle, environ 100 000 personnes qui étaient concernées,
et il a rajouté que 100 000 personnes, c'est peu sur un
immense territoire.
C'est
sûr que les personnes qui ont des compétences, qui sont connues, que ce soit
dans le domaine environnemental, dans
le domaine des affaires, de la construction ou autre... ce n'est pas populeux,
tout le monde se connaît, ou presque.
Et je me suis dit : Pourquoi le ministre avance ça? Est-ce que c'est pour
dire, un peu comme le ministre de la Santé
fait, hein, il se donne tous les pouvoirs puis il a assez... Quand on a regardé
les profils, puis il va nommer les personnes
sur le conseil d'administration, on s'est dit : Il n'y aura pas personne
des régions là-dessus. Et je me suis dit : Ce n'est pas anodin, ce
que le ministre m'a dit. S'il a dit ça, c'est parce qu'il se dit : J'ai un
risque de ne pas trouver les personnes,
d'après le profil que j'ai défini, au-delà du 49e parallèle, donc je vais
pouvoir aller les chercher à l'extérieur. Mais le ministre a entendu, durant les consultations, tout comme moi,
que ce soient les villes de Port-Cartier, les élus, les gens qui sont
venus, majoritairement, ça fait consensus que, le conseil d'administration, les
gens proviennent du territoire nordique.
Pour
ce qui est du président du conseil d'administration, moi, je pense qu'on est
capables d'avoir quelqu'un qui a une
expertise en milieu nordique, qui a un bon équilibre au niveau économique, au
niveau social. Je pense qu'on a des personnes de qualité, Mme la
Présidente, au-delà du 49e parallèle, qui ont des compétences, qui sont
crédibles, qui connaissent le Nord, qui
seraient très compétentes pour être président du conseil d'administration. Je
comprends que ça restreint le choix
du ministre quant à la nomination du président du conseil, mais le président du
conseil, comme le P.D.G., va avoir un
rôle important. Je vais céder sur le P.D.G., je ne gagnerai peut-être pas, on
n'est pas majoritaires, mais je ne céderai pas sur le président du
conseil d'administration.
Si, Mme la
Présidente, on avait commencé l'exercice... Puis, de un, avant d'aller plus
loin, je vais demander au ministre comment il compte... là, il nous a
dit le profil, là, du président, comment il compte faire cette nomination du président du conseil d'administration. Vous allez
nommer quelqu'un qui va vous aider? Vous allez faire un affichage? Si vous trouvez quelqu'un qui habite, je ne le
sais pas moi, le comté d'Ungava, vous allez dire : Il est bien que trop
connu, il va être en conflit
d'intérêts le lendemain matin, on ne le prend pas. Qui va vous guider dans
votre choix du président du conseil
d'administration? J'aimerais juste en savoir un peu plus avant de déposer mon
amendement. Ça me permettra peut-être de le corriger, s'il y a lieu.
• (10 h 40) •
M.
Arcand : Bien, écoutez,
d'abord, premièrement, juste pour répondre quand même à l'argument qui est
devant nous. On a deux structures à
l'intérieur de la Société du Plan Nord. On a l'Assemblée des partenaires, et
l'Assemblée des partenaires, à toutes fins pratiques, c'est à peu près à
90 %, sinon 100 % de gens qui sont sur le territoire nordique. Ça va
être l'Assemblée des partenaires, au départ.
Deuxièmement,
il est clair également que, sur le conseil d'administration, on va tenir compte
des compétences, et, là où on arrive
au niveau des compétences, il est clair qu'on va porter un jugement prioritaire
aux gens qui sont sur le territoire
du Plan Nord. La seule chose, c'est que, moi, l'argument, il
ne faut pas se mettre dans un carcan qui est trop grand. Je pense qu'il est préférable, quand on parle du
président du conseil d'administration, de mettre les critères de compétence, par exemple. Ça, je pense que c'est quelque chose qui serait valable. Puis je tiens à
rappeler que le président du conseil
d'administration, c'est quelqu'un qui n'est pas rémunéré, c'est
quelqu'un qui n'a pas... ce n'est pas son emploi principal, d'une part. Quant à la décision, bien, comme ça se
fait pour les nominations un peu
partout, c'est le Secrétariat aux emplois supérieurs qui procède sur ce
genre de nominations là.
Maintenant,
vous comprendrez que, sur les critères de nomination du conseil
d'administration, déjà, même si on ne veut
pas s'embarquer dans des critères trop restrictifs, il est clair qu'on va
devoir faire très attention, dans l'élaboration du conseil d'administration, pour respecter les régions, pour respecter...
Si on commence à nommer des gens d'un coin plutôt qu'un autre, il va falloir être quand même prudents dans la
sélection puis la nomination. Et moi, je tiens à rappeler à la députée que le président du conseil
d'administration, plus que tout autre membre du conseil d'administration, doit
avoir un rôle rassembleur, un rôle
inclusif. Et donc vous me forceriez à ce que le président du conseil
d'administration, si on mettait ce critère-là, vienne d'une région,
donc, ce qui nuirait à ce rôle rassembleur et inclusif.
Alors, pour
ces raisons-là, encore une fois, je pense que, sur ces questions-là, nous,
comme je vous l'ai dit, on est prêts
à regarder une composition d'un conseil d'administration qui reflète
certainement, en majorité, les régions qui sont couvertes par le territoire du Plan Nord, mais de là à aller au niveau
du président du conseil d'administration me semble beaucoup trop
restrictif.
La
Présidente (Mme Léger) : Je comprends que, pour les fins de nos
échanges, on prend la forme masculine pour qualifier...
M.
Arcand : Ou ça peut
être «la présidente».
Mme Richard : Oui, oui, oui.
La Présidente (Mme Léger) : ...nos
échanges du président du conseil d'administration, mais ça pourrait être une
présidente. On se comprend.
M.
Arcand : Oui, oui,
ça peut, bien sûr, bien sûr. Puis, je peux vous dire, Mme la Présidente, que,
chaque fois qu'on regarde les conseils
d'administration, la question de la parité est regardée à chaque fois. Je peux
vous rassurer là-dessus.
La Présidente (Mme Léger) : Merci de
cette précision. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la
Présidente. La semaine dernière, le ministre m'a demandé qu'est-ce que je penserais si le président provenait... je pense,
c'est d'Ungava, où il m'a dit : C'est quelles compétences que vous
voudriez pour le président? J'ai dit : Que cette personne-là soit
compétente — je
l'ai dit d'entrée de jeu tantôt — connaisse le territoire, etc.
Et là le ministre me dit : Mais, si je me
limite au territoire au-delà du 49e, ce n'est pas inclusif, ce n'est pas
rassembleur. Moi, ce que je dis au ministre à ce moment-ci : Il y a quatre
régions : Ungava, Duplessis, Saguenay—Lac-Saint-Jean,
Abitibi. Je suis convaincue — je vais quand même mettre une marge
d'erreur — à
99,9 % que le président du
conseil d'administration de la Société du Plan Nord provient d'une de ces
régions-là. Avec les compétences qu'on veut, ce n'est pas à tout prix
qu'il provienne de la région, puis on a...
Une voix :
...
Mme Richard : Oui, de la Baie-James,
mais Ungava, pour moi, ça comprend la Baie-James, les Jamésiens.
Je
suis convaincue, Mme la Présidente, qu'on a des gens qui vont faire
bénévolement ce travail de façon intègre, intelligente, compétente et je suis convaincue aussi, Mme la Présidente,
que toute la population de ces régions-là va plus adhérer à un président de conseil d'administration
de la Société du Plan Nord... Si c'est les gens de chez-nous, ils vont plus adhérer s'il vient des trois autres régions
que s'il provient de je ne sais où au Québec, et ça, là, je suis sûre de ça. Je
vais me garder 1 % de marge d'erreur.
Je suis convaincue de ça. C'est ce qu'on a entendu partout, parce qu'il a un
rôle important. Et, quand le ministre
dit que ça vient restreindre, je fais juste lui dire ceci : Ça envoie un
drôle de message, parce que c'est la
première fois qu'on a une société d'État qui a un mandat spécifique de
travailler au-delà du 49e parallèle.
Oui,
les richesses naturelles et tout ce qui va se faire dans le Nord vont profiter
à l'ensemble des Québécois et des Québécoises,
je suis d'accord, mais il
y a une prémisse au départ : il
doit d'abord servir et avant tout ceux qui y habitent. Vous avez parti le Plan Nord en 2008, c'était
pour aller chercher les ressources naturelles non renouvelables au-delà du
49e parallèle. Et, comme je suis une des porte-parole pour l'opposition
officielle puis qu'en plus j'habite le comté de Duplessis, où il est pas mal,
pas mal important dans tout le développement nordique, c'est
sûr, Mme la Présidente, que je
suis très, très craintive face à la société,
des personnes qui vont y travailler, les personnes qui vont être sur le conseil d'administration, parce que, pour la suite des choses, c'est important.
Et je trouve que le ministre... puis je suis sûre que ce n'est pas son but, j'en suis convaincue, je
l'ai dit, c'est quelqu'un de très collaborateur,
de très ouvert, mais, s'il y a des gens...
Ce n'est pas télévisé, mais il y a des gens qui nous écoutent ce matin, et ce
que moi, je percevrais, Mme la Présidente, si je serais un acteur économique ou, peu importe, je suis active dans
ma communauté, je dirais : Je les ai écoutés à matin, bien, coudon, le ministre, là, il est en train de
dire qu'au-delà du 49e parallèle il n'y a pas personne d'intègre, il n'y a
pas personne de compétent, puis que son choix est très, très, très
restreint.
Je le sais,
que ce n'est pas ça que le ministre a dit, mais ça peut être un message qui est
perçu comme ça parce que le ministre, il veut se donner une marge de
manoeuvre, veut se donner une ouverture en disant : Vous n'êtes pas populeux, donc il n'y a peut-être pas un bassin
assez gros pour que je puisse aller voir puis que le Secrétariat aux emplois
supérieurs puisse dire : Aïe! Peut-être
telle personne, elle aurait le profil. On a des directeurs de commission
scolaire, des présidents de
commission scolaire, on a des employés qui ont commencé très, très bas dans
l'échelle, là, dans des très, très
grosses compagnies, qui sont rendus à des postes extrêmement importants. Vous
savez, hier, on avait eu une belle annonce
à Sept-Îles, on a inauguré le pavillon universitaire où Alouette a mis
10 millions de dollars, et le gouvernement du Québec — en
passant, c'est avec notre collègue Pierre Duchesne, c'est nous, quand on était
au pouvoir, qui avons finalisé cette
entente-là — le
gouvernement du Québec a mis 1 million. J'ai été étonnée, Mme la
Présidente, parce que, vous savez, quand
on n'est pas au gouvernement, ce n'est pas nous qui sommes en avant. Soit dit
en passant, ce n'est pas grave, je suis
habituée à ça, ça fait que... mais ça m'a permis d'être capable de parler avec
beaucoup de gens. Et j'ai été étonnamment surprise comment les gens écoutent cette commission-là chez nous.
Savez-vous la réflexion qu'on m'a faite? On m'a dit : Continuez le travail, continuez à défendre, oui,
la Côte-Nord puis les régions du Québec. Puis on m'a dit : Bravo, en
passant, pour les consultations, parce
qu'elles ont été faites pas mal à la dernière minute, puis il n'y a pas
beaucoup de monde qui le savait, puis
des consultations comme ça, ça fait des consultations bidon. Puis on m'a
dit : Mme Richard, soyez extrêmement vigilante sur le siège
social, antenne ou pas, et le conseil d'administration.
Ça
fait que c'est ce travail-là que je fais ce matin. Moi, je veux juste rappeler
au ministre qu'il y a quand même des
gens qui nous écoutent ce matin. Et, si le ministre, Mme la Présidente, m'avait
dit : Bien, écoutez, Mme la députée de Duplessis, il y a 100 000 de population sur le territoire
nordique, peut-être que notre choix va être restreint... Puis il me l'a demandé, s'il provenait d'un autre comté, puis
je n'ai pas de problème avec ça. Moi, qu'on fasse la démonstration que cette personne-là a toutes les compétences
requises pour accéder au poste de président du conseil d'administration, je
vais dire oui. C'est sûr qu'il faut avoir une équité par la suite, là,
sur les différents postes qui s'offriront, neuf ou 15.
Mais là ce n'est pas ce qu'il dit. On n'a pas
commencé à regarder certains candidats ou candidates, certains potentiels. Oui, il a fait son profil, mais là on
dit tout de suite : On va l'élargir parce qu'on n'est pas sûrs que chez
vous, là, vous ayez les bonnes
personnes. Je le sais, que ce n'est pas ça que dit le ministre, mais, moi,
c'est ce que je comprends. Puis je
suis sûre que, si j'extrapole... puis je suis sûre que je ne suis pas la seule
qui peut comprendre comme ça. Je vais proposer
quelque chose au ministre. Je lui ai dit la semaine passée, et je lui offre ce
matin parce qu'on va avoir sûrement l'occasion
de s'en reparler, même juste entre nous, je le sais, que pour lui la
composition du conseil d'administration, ça va être tout un casse-tête. Il chausse de très grands souliers. En passant,
s'il continue à s'aligner comme il le fait présentement, ça va être
encore plus difficile.
• (10 h 50) •
J'aime
mieux ne pas être dans vos souliers, M. le ministre, parce qu'après il faut
nommer le P.D.G., puis là où va être
la société, puis il va-tu y avoir des antennes satellites, puis,
majoritairement, les collègues qui sont concernés par le 49e sont dans votre gouvernement. Je me suis
dit : Et pourquoi ne pas pour une fois franchir peut-être une nouvelle étape? Je lui soumets bien humblement. Je l'ai dit la
semaine passée, je suis sûre qu'il l'a entendu, mais il n'a pas prêté attention :
Et pourquoi pas un comité parlementaire avec
les députés concernés par le 49e parallèle qui pourrait être consulté pour
la nomination du P.D.G. puis pour la nomination du président du conseil
d'administration?
Je ne fais
pas cette proposition-là à matin parce que je dis : On va la gagner en
game partisane, là. Il le sait, là. On
n'est pas majoritaires, là, présentement, mais je pense qu'on pourrait discuter
avec les collègues, parce que je suis convaincue
que, tout comme moi, même le collègue de Dubuc, les collègues d'Ungava,
d'Abitibi-Est ont un intérêt à ce que cette fois-ci ça fonctionne vraiment.
Puis on a du temps pour se préparer, justement, avant une reprise économique que, on le souhaite... soit au rendez-vous bientôt. Je lui fais cette proposition. Puis, si on n'en trouve pas, de
personne, là on
se gardera une marge de manoeuvre. Parce que, vous savez, quand on a fait l'article
sur le bureau de commercialisation puis
que je voulais absolument inclure «locale» et «régionale»... C'est deux
mots qui paraissent anodins, hein, «locale» et «régionale». Ceux qui ne nous
suivent pas, ils se disent : Pourquoi elle veut absolument
inclure «locale» et «régionale»? Au début,
le ministre était réfractaire, là, c'était non, puis on était rendu sur le
commerce international, puis ça ne se pouvait pas. On a discuté, il a
fait preuve d'ouverture, puis on a réussi à bonifier le projet de loi.
Ça fait que moi, je suis convaincue que, si on
avait quelque chose comme ça ou... genre de comité où on est consulté... Là, on dit : Mais il n'y en a
pas, on pourrait peut-être regarder à l'extérieur, mais il faut prévoir une
clause pour tout au moins, au départ,
qu'on regarde les gens, parce que moi, je demeure convaincue qu'il y a
des gens qui ont tout ce profil, puis
c'est des professionnels. Souvent, quand vous avez un bon C.V., là... je ne
sais pas, je prends, exemple, un
avocat ou un notaire, c'est un professionnel, c'est... Je donne ce profil-là,
exemple. C'est sûr qu'il peut avoir des liens, mais pourquoi la personne qui viendrait de Montréal, ou de Québec,
ou de Sherbrooke, même des Îles-de-la-Madeleine, elle n'aurait pas des... C'est parce que,
si elle connaît le territoire, là, hein... il faut qu'elle connaisse le
territoire, une expertise du milieu
nordique. J'habite sur Le Plateau puis j'ai une expertise du milieu nordique,
est-ce que ça fait de moi une
personne moins influente ou pas au niveau de certains ministres ou au niveau de
certains organismes? La réponse, c'est
non. Je suis peut-être plus influente que quelqu'un qui habite le Nord
avec la même expertise, et c'est ça que je veux faire réaliser au
ministre. Quand il dit : Vous êtes 100 000 personnes, puis il peut y
avoir des liens, bien il y a des personnes,
je vous dirais, Mme la Présidente, qu'on a vues qui n'habitaient pas le Nord, puis
je peux vous dire qu'ils avaient de
l'influence, puis ce n'était pas toujours de la bonne influence. Puis il y en avait. Savez-vous pourquoi? Pour prendre des décisions à notre place puis faire des rencontres souvent qu'on ne
savait pas. Ça fait que, sur l'influence, là, on pourrait ratisser
large.
Je propose ça
au ministre. À ce moment-ci, je vais laisser la parole au ministre ou à mes
collègues. On va donner le temps de
discuter, puis moi, je vais revenir, c'est sûr, avec l'amendement, à moins que le ministre soit ouvert à autre chose, mais...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Bien, merci,
Mme la Présidente. Écoutez,
premièrement, sur la question du comité parlementaire, je pense que je suis très ouvert à ça, je n'ai pas
de problème particulier, puis je pense qu'on a besoin, quand on regarde tout ce qui se passe dans le Nord, d'avoir
l'exercice le moins partisan possible sur ces questions-là. Je pense que la
députée connaît assez bien le Nord
qu'à tout le moins je pense qu'au niveau politique et au niveau de nos
politiciens, s'il y a une chose sur laquelle on doit s'entendre...
Et, si le Plan Nord avance dans la bonne direction, je ne pense pas que ça va nécessairement favoriser un parti plus qu'un autre. Je pense que tout le monde a intérêt à ce que ça fonctionne de ce côté-là. Alors, ça, là-dessus... très ouvert sur cette
question-là. On pourra d'ailleurs en discuter un peu plus de façon importante
pour l'avenir.
Moi, ce sur
quoi je serais possiblement ouvert sur la question du président du conseil
d'administration, ce serait d'avoir, par exemple, la connaissance du milieu nordique. Ça, je pense que c'est un élément
sur lequel... Maintenant, je ne
sais pas si c'est cet article-là
particulièrement, il y a peut-être d'autres articles où on pourrait peut-être
l'indiquer. Moi, la compréhension que
j'ai, Mme la Présidente, sur ça, c'est que la difficulté que nous avons, c'est qu'on recherche des gens qui sont compétents, hein? On a demandé ça de façon
très claire. Et vous savez que les gens du milieu nordique qui représentent certains groupes, certaines
communautés, etc., vous le savez, ils sont probablement les personnes les
plus occupées. Et non seulement ils sont les personnes les plus occupées, mais ils sont également
les personnes qui sont le plus susceptibles d'être en conflit d'intérêts
parce qu'elles sont dans 23 activités qui sont importantes.
Et moi, je tiens à rappeler,
parce qu'il y a déjà des lois qui existent actuellement sur l'éthique, les
principes d'éthique et de déontologie qui
doivent nous régir et je vais simplement rappeler... par exemple, au niveau de
certaines considérations, on
dit : «L'administrateur public doit, dans l'exercice de ses fonctions, prendre
[des] décisions indépendamment de
toutes considérations politiques partisanes.» Le président du conseil
d'administration... doivent faire preuve de réserve dans la manifestation publique de leurs opinions
politiques ou autres. Il faut que ça soit quelqu'un qui soit quand même perçu comme étant très neutre à l'intérieur de ça.
L'administrateur public doit éviter de se placer dans une situation de
conflit entre son intérêt personnel et les obligations de sa fonction.
L'administrateur doit aussi faire preuve... s'il y a quelque chose de pas correct, de dénoncer à l'autorité qui l'a nommé
quelque chose qui n'est pas correct. Un administrateur public à temps plein ne peut, sous peine de
révocation, avoir un intérêt direct ou indirect dans un organisme. Imaginez-vous,
là, hein? Alors, ça, là, déjà, au départ,
vous avez, on parle d'une population de 100 000 personnes, on parle
d'une communauté qui est quand même
assez petite et là, en plus, on y ajoute toute la notion des principes
d'éthique, qui sont quand même extrêmement serrés dans nos lois
actuellement, sur toute la question de la gouvernance.
C'est
pour ça que je trouve que la députée nous restreint beaucoup dans cette
nomination du président du conseil d'administration.
Alors, c'est pour ça que je pense que je... et je lui dis : Je serais
ouvert à considérer... Que le président du conseil d'administration,
qu'on retrouve ça quelque part dans un article qui sera à définir, ait une
connaissance du milieu nordique, c'est quelque chose qui est envisageable, mais
de là à ce qu'il vienne obligatoirement du nord du 49e parallèle, ça me
paraît un peu exagéré actuellement.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Richard :
Mon collègue député de Bonaventure va prendre la parole, mais je veux juste
rajouter au ministre que quelqu'un qui connaît le Nord, quelqu'un qui a
une bonne crédibilité puis qui va être accepté de par les gens qui habitent le Nord... je suis sûre qu'il aurait la même
difficulté à trouver quelqu'un même dans le bassin, à Québec, de population.
Ils sont peut-être rendus à 800 000. Je cède la parole à mon collègue.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
M. le député de Bonaventure.
• (11 heures) •
M. Roy :
Merci, Mme la Présidente. J'ai l'impression qu'on est devant un faux postulat.
Première des choses, ce n'est pas
vrai que les 100 000 personnes se connaissent, là. Donc, c'est comme,
en Gaspésie, on me dit : Connais-tu un tel dans tel village? Non,
je ne connais pas tout le monde, c'est impossible.
Moi, j'ai de
la misère à comprendre qu'il y a un danger d'aller chercher quelqu'un qui vient
de la région. Parce que, écoutez, le
profil de compétence, tout ça, là, ça, c'est un débat, mais est-ce que le
sentiment d'appartenance à une région
est un handicap pour mener une mission à bien? Moi, je pense que c'est un
atout, parce qu'il y a un sentiment ou un...
où on vise... En tout cas, l'individu qui est nommé, via son sentiment
d'appartenance, va viser à avoir le maximum de retombées pour sa région.
Il va essayer d'amener une protection au niveau environnemental dans un concept
de développement durable.
C'est
évident que le fait qu'un individu vient d'une région est un déterminant
puissant pour la réussite du projet parce
qu'il y a un ensemble de considérations qu'il vit ou qui font en sorte que son
champ d'intérêt va être pour soutenir l'ensemble de la population. Donc,
moi, je pense que c'est un faux postulat que de croire qu'il va y avoir des
conflits d'intérêts ou potentiels si un
individu vient de la région. Le seul conflit qu'il peut y avoir, c'est qu'il
protège sa région.
Puis
j'aimerais juste vous rappeler certains concepts. Des décideurs qui sont à
proximité de l'événementiel, de l'opérationnalisation
d'un projet — là, je
prends mes notes, là — ou du développement d'un écosystème économique vont développer une compréhension des enjeux qui
orientent, de manière efficiente et efficace, la priorisation des actions,
O.K., parce que, quand on vient de loin, on
a une lecture de la réalité qui est biaisée par la distorsion de l'ensemble des
acteurs qui nous donnent le message.
Et là je pense que vous comprenez ce que je veux vous dire. Nous, on vit
actuellement, pour prendre ma région,
du «Gaspésie bashing». Ça vient d'où, ça? Ça ne vient pas de la région, ça
vient de l'extérieur. On vit des
discours que... Écoutez, on prend les médias régulièrement pour essayer de
défendre la région. Moi, je vous dis
que les acteurs qui viennent d'un environnement socioéconomicoculturel sont
plus aptes à réagir de manière efficace et efficiente pour prioriser des
actions. Et ça, c'est un paradigme, c'est une vision qui est défendable
sociologiquement et psychologiquement.
Donc, M. le ministre, ce n'est pas un problème de choisir quelqu'un qui vient
de la région, c'est un atout phénoménal. Il faut juste avoir le profil.
L'atout, c'est par le sentiment d'appartenance, qui existe réellement.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Ce que dit le député
de Bonaventure, ce n'est pas faux. C'est clair, dans l'Assemblée des
partenaires, on va prendre des gens des régions, on va vouloir avoir une
représentation équitable des régions.
Les
administrateurs dans les régions, ils peuvent apporter bien sûr des choses importantes.
Puis je ne vous dis pas que le
président du conseil d'administration ne viendra pas du territoire du Plan
Nord. Ce que je vous dis, c'est que, s'il y a un endroit où, justement, dans un débat qui peut devenir, dans le
cas du Plan Nord, comme vous le savez... puis la députée de Duplessis connaît la Côte-Nord puis connaît le Nord de façon
importante et elle le sait, c'est le... Je regarde simplement, puis je vais vous donner l'exemple
qu'on a vécu récemment, FerroAtlantica. Pour l'installation de FerroAtlantica, c'était la bataille entre
plusieurs régions du Québec qui voulaient l'avoir, plusieurs régions du Québec
se sont chicanées. Imaginez-vous, demain
matin, on a la Société du Plan Nord, et le président du conseil
d'administration de la Société du
Plan Nord, il vient de Baie-Comeau... ou de Port-Cartier, plutôt, et que, là,
on annonce que ça a lieu, que finalement,
après moult rencontres, la décision vient de Port-Cartier. Là, là, vous allez
avoir des gens qui vont commencer à
dire : Bon, on sait bien, c'est parce que le président du conseil
d'administration, il vient de là, il a probablement essayé de...
Alors,
j'essaie juste de vous dire que, dans ce cas-là spécifiquement, il faut que le
président du conseil d'administration
soit quelqu'un qui soit le plus neutre possible. Je ne vous dis pas qu'ils ne
peuvent pas venir... je ne veux juste
pas qu'on se mette un carcan tellement serré que la situation va faire en sorte
que ça va devenir compliqué. D'ailleurs,
la députée de Duplessis, elle dit : Bien, si jamais ça ne fait pas, on va
consulter, etc. Elle a dit : Si ça ne fait pas, bien on le changera. Mais c'est parce que, si on
le change, à partir du moment où on le met dans la loi, on se limite encore
davantage. Alors, moi, je veux juste vous dire
que, dans ce dossier-là, il me semble que, si on disait que ça prend quelqu'un
qui a une connaissance du milieu nordique...
Je ne vous dis pas qu'il ne peut pas venir de la région du Plan Nord. Ce n'est
pas ça. Mais le projet de loi est pour nous
donner une chance de... Vous savez, une loi, c'est pour essayer de restreindre.
On peut restreindre un peu, on peut restreindre beaucoup, on peut mettre des
balises qui sont très serrées. Notre rôle, c'est de se donner quand même un peu
d'oxygène, un peu de façons de faire.
Ce que vous
dites, M. le député, ce n'est pas faux, là, puis je peux vous garantir que les
régions, elles vont être là, puis les régions vont avoir des administrateurs
puis les régions vont être le mieux représentées possible dans l'Assemblée
des partenaires. C'est clair. Elles ont un
apport significatif, et l'Assemblée des partenaires va avoir un rôle
d'influence qui va être là également.
Alors, ça, c'est clair. Je vous dis juste que, comme président du conseil
d'administration, où on a une série de règles ici, que ce soit sur des
questions éthiques ou autres, on peut-u se donner la chance d'avoir la personne
la plus neutre possible? C'est ça que j'essaie de souligner.
Maintenant, si la crainte de la députée, comme
je l'ai dit, c'est qu'on nomme demain matin quelqu'un qui n'a aucune compétence sur le milieu nordique, bien, si
je peux la rassurer par une clause quelconque sur sa connaissance des milieux nordiques, je suis prêt à le faire. C'est
tout ce que je dis, c'est essentiellement le sens, puis on trouvera un article,
là, qui sera approprié, là, selon notre juriste, pour refléter ça. C'est tout
simplement ça que je dis actuellement.
La
Présidente (Mme Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente. C'est le conseil
d'administration qui a le pouvoir, ce n'est pas l'Assemblée des partenaires, et là le président du C.A. va
avoir un énorme pouvoir aussi, d'où la nécessité, selon nous, de faire en sorte
qu'il ait un intérêt réel pour le déploiement du projet. C'est tout.
La Présidente (Mme
Léger) : Vous finissez, M. le député de Bonaventure?
M.
Roy : Bien, j'écoute bien, mais je pense qu'on reste sur notre
position : on demande à ce qu'il y ait un intérêt et une...
M.
Arcand :
Une connaissance.
M.
Roy : ...je dirais, un préjugé positif pour un individu qui
vient des régions concernées, et non pas un préjugé négatif.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
M. le député, là, premièrement, là, je n'ai pas de préjugé négatif envers
personne. Idéalement, si on peut
trouver quelqu'un qui est au nord du 49e parallèle, qui fait consensus partout,
c'est la meilleure personne, je vous garantis qu'on va le prendre, O.K.?
Alors, ça, inquiétez-vous pas pour ça.
Deuxième
point, c'est que je pense que vous donnez au président du conseil
d'administration des pouvoirs qu'il n'a
pas. Il a peut-être un certain pouvoir d'influence auprès des autres membres,
puis je tiens à vous rappeler que ce sont la majorité des membres du conseil d'administration qui vont décider de
certaines des positions. Un président du conseil d'administration ne
peut pas seul décider s'il n'a pas quand même un appui d'une majorité des
membres du conseil d'administration. Il faut
juste se rappeler ça. Alors, je ne vous dis pas qu'il n'a pas de pouvoir, mais
je vous dis qu'il ne faut pas mettre son pouvoir à un niveau illimité.
Alors, c'est ça, le point que j'essaie de vous faire par rapport à ça.
Encore
une fois, il y a des cas qui existent au Québec, où, quand on a, par exemple,
nommé des membres du conseil d'administration,
il y a eu des consultations qui sont faites, hein, dans différents organismes
qui existent, et ça, il est clair que,
dans le cas de la Société du Plan Nord, on va être extrêmement prudents pour
les membres du conseil d'administration. Tout ce que je dis, c'est que le président du C.A., de façon à ce qu'il
soit le plus neutre possible... donnez-nous au moins un bassin qui va être quand même relativement
large pour nous permettre de pouvoir essayer de faire le meilleur choix.
C'est tout ce que je dis. Puis, si ça tombe sur quelqu'un qui est au nord du
49e parallèle, tant mieux, tant mieux.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
C'est bon pour moi.
La Présidente (Mme
Léger) : Oui? M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, content de vous retrouver et
content de retrouver tous les collègues,
en particulier mes deux comparses : de Duplessis et de Bonaventure. Et, M.
le ministre, évidemment, vous savez toute l'estime que j'ai pour vous.
La Présidente (Mme
Léger) : Ça commence bien, quand même.
M.
Arcand :
Ah! écoute, on ne peut pas demander mieux, hein?
Mme Richard :
...
Une voix :
C'est les fleurs.
M.
Arcand :
J'attends la période de questions aujourd'hui.
Des voix :
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Marie-Victorin.
• (11 h 10) •
M. Drainville :
Je ne peux pas voir sur quoi je pourrais poser une question aujourd'hui, Mme la
Présidente.
Sur
la question du président du conseil, j'entends les arguments du ministre,
mais je dois dire que je ne suis pas tout
à fait convaincu. Puis je pense qu'il a entendu notre députée de Duplessis
dire : On ne va pas mener de bataille sur le lieu de résidence du directeur général ou de la directrice générale. On ne va pas mener cette bataille-là, donc on
lui laisse l'espace, au ministre,
pour faire le choix qui sera le sien ou enfin qui sera celui du comité qui sera
mis sur pied. Et, si je ne m'abuse, il va devoir ratifier, hein, ce
choix-là, c'est lui, ultimement, qui décide.
Mais, pour ce
qui est du président du conseil
d'administration, nous, ça nous semble bien raisonnable, Mme la Présidente, de dire : Ça prendrait quelqu'un
qui vit sur le territoire. Parce que, quand on regarde les critères nécessaires
pour faire ce
choix-là, par exemple la sensibilité au milieu, la sensibilité aux populations
qui y vivent, la connaissance du
territoire, la connaissance des ressources, la connaissance des groupes, des
personnes qui vivent sur ce territoire-là, le bassin de population à l'intérieur duquel il peut recruter ce président
ou cette présidente est considérable, Mme la Présidente. Alors, il y a moyen de trouver quelqu'un de
compétent qui va remplir toutes les conditions, dis-je, d'embauche et qui aura
en plus cette sensibilité-là par rapport à
la réalité du Nord. Puis, Mme la Présidente, moi, je n'ai jamais vécu dans le
Nord, mais je suis député depuis
2007, j'ai côtoyé des députés du Nord, puis ils ont une réalité différente, Mme
la Présidente, ils ont une réalité
différente et ils ne cessent d'ailleurs de nous l'expliquer, de nous la
présenter dans leurs interventions, par
exemple, dans les caucus. On vit tous à l'intérieur d'un caucus, on est tous
membres d'un caucus ici et on sait la réalité différente, très distincte qu'ils nous présentent assez souvent dans
différents dossiers. Bon, moi, je suis allé dans le Nord, je suis allé comme journaliste, puis après ça je
suis allé comme député, mais jamais je ne prétendrais être un spécialiste
du Nord ou prétendre que je connais la
réalité du Nord. Je pourrais dire : Je connais certaines choses, j'ai
acquis, au fil du temps, une certaine
sensibilité. Mais jamais je n'aurai la prétention de dire que je comprends
aussi bien le Nord qu'une personne qui y vit.
Et j'entends
le ministre qui dit : Bien, écoutez, si je prends quelqu'un de Sept-Îles,
le monde de Port-Cartier ne seront
pas contents. Puis, si je prends quelqu'un de Chibougamau... enfin, j'extrapole
peut-être un peu sur son intervention, mais
je pense que le sens de son intervention était bien compris, tu sais : Si
je prends quelqu'un d'une communauté du Nord, je sais que ça risque de soulever des critiques, des objections
dans d'autres communautés du Nord. Bien, moi, avec ma connaissance limitée, je pense être en mesure
de dire que le monde de Port-Cartier vont être moins choqués que ce soit quelqu'un de Sept-Îles qui soit nommé que si
c'était quelqu'un de Montréal qui serait nommé ou même de Québec qui serait nommé. Je suis pas mal sûr de mon affaire.
Je pense que le ministre a raison, Mme la Présidente, quand il dit qu'il y a,
disons, une certaine émulation entre les
communautés du Nord. On s'entend là-dessus, hein? Bon. On ne peut pas dire,
là, qu'ils s'entendent toujours sur tout,
puis c'est normal. Je veux dire, nous autres... ou moi, à Longueuil, je me bats
pour mes dossiers de Longueuil puis
j'ai du monde qui vivent de l'autre bord du pont, qui vivent à Montréal, puis
on partage pratiquement... tu sais,
il y a juste un pont qui nous sépare, puis des fois, sur certains dossiers, on
ne voit pas du même oeil. C'est
normal que les gens de Port-Cartier puis les gens de Sept-Îles ne voient pas
toujours du même oeil... ou Baie-Comeau ou Chibougamau, peu importe,
c'est normal.
Mais je pense
que la solidarité, quand même, nordique, appelons-la comme ça, va être plus
forte, même si c'est quelqu'un qui ne
vient pas de notre communauté, de Sept-Îles, de Port-Cartier, de Baie-Comeau,
de Chibougamau... Je pense qu'elle va
quand même être plus forte, puis elle va s'exprimer en appui à un choix pour
quelqu'un qui provient du territoire
nordique, que si c'était quelqu'un qui provenait de l'extérieur du territoire.
Je suis pas mal sûr de ça. Et donc, encore une fois, je trouve que notre
position, elle est raisonnable.
Si on disait,
là : On veut le D.G., la présidente, on veut tout le monde qui vient du
Nord, là le ministre aurait raison de
dire : Écoutez, je vous trouve un peu déraisonnables. Mais là, d'ores et
déjà, on lui manifeste notre volonté, je dirais, de compromis, notre
volonté de trouver un terrain d'entente avec lui, et donc moi, je trouve ça
raisonnable.
Et donc je me
pose la question, Mme la
Présidente. Puis je n'impute absolument
aucun motif au ministre, c'est un homme que je respecte, je ne cesse de le dire, et c'est sincère, même si
on ne voit vraiment pas du même oeil sur plein de dossiers, mais, quand je l'écoute, je me pose la question : Est-ce qu'il est contre
notre idée parce qu'il a déjà quelqu'un en tête et il sait que cette personne-là ne vient pas du territoire
nordique, ne vient pas du territoire du Plan Nord? La question se pose.
Ça se peut-u que ça soit ça, la raison, M. le ministre?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Absolument
pas.
M. Drainville : Non?
M.
Arcand : Absolument
pas. Si vous me permettez. D'abord, premièrement, il y a une série d'éléments
que j'aimerais peut-être ajouter. Vous avez
plus d'une vingtaine de lois constitutives au Québec, et il n'y a pas de
critère autre que ce qu'il y a là
pour la nomination d'un président du conseil d'administration. Alors, ça, c'est
un point très important. Si on commence à déroger là-dessus, ça va
commencer à être un peu compliqué.
Deuxièmement,
moi, je ne veux pas me retrouver... Je vais vous donner un exemple de ce que
j'ai vécu et que j'ai vu à plusieurs
reprises. Je pense que c'est un élément sur lequel j'aimerais juste qu'on en
tienne compte parce qu'on assiste...
J'écoutais les nouvelles ce matin, puis on assistait, par exemple, à la
question sur le maire de Laval, là : Est-ce qu'il est résident de
Laval? Est-ce qu'il a enfreint des règles? On ne le sait pas trop, là, il y a
comme une discussion là-dessus. Et, le
député de Marie-Victorin, vous devez savoir une chose, c'est que, puis je l'ai
remarqué à plusieurs reprises, la résidence, comme telle, sur le
territoire nordique, ça peut être assez... je dirais, ça pourrait être
considéré comme étant un petit peu, des
fois, aléatoire. Vous pouvez vous retrouver... Moi, par exemple, je connais des
gens. Quand j'ai, entre autres,
visité la mine Raglan puis les connaissances nordiques de ce territoire-là,
j'ai rencontré un paquet de gens qui
avaient une connaissance énorme du territoire, que ça faisait une quinzaine
d'années qu'ils étaient dans le territoire puis ils connaissaient les gens à Kuujjuaq, puis à Salluit, puis toute
cette région-là, puis qu'ils avaient une connaissance énorme, mais le lieu de résidence n'était pas au
nord du 49e parallèle, qu'ils allaient passer trois semaines dans le Nord,
qu'ils revenaient deux semaines dans leurs villes respectives, etc. Vous aviez
des gens qui ont passé 30 ans dans les régions
nordiques et qui ont passé du temps sur la Côte-Nord puis que, bon, parce
que... qui ont une connaissance très grande
du territoire, mais, bon, leurs petits-enfants sont à Montréal, ils décident de
retourner à Montréal, etc. Est-ce qu'on va automatiquement, ces gens-là, les exclure parce
qu'ils ont une... malgré le fait qu'ils ont quand même une connaissance
énorme du territoire nordique, qui peuvent faire consensus dans la région?
C'est un peu ça, la compréhension.
Maintenant,
je tiens à vous le dire encore une fois, je n'ai pas du tout fait aucune
approche, il n'y a pas de décision de
prise. On n'en est qu'au stade extrêmement préliminaire et on ne va se mettre
là-dessus uniquement que lorsque la loi sera adoptée, point à la ligne. Pour l'instant, nous n'avons pas fait aucune
approche à personne et aucune promesse à personne.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Oui. J'entends l'argument du ministre qui dit : Il y a d'autres cas de...
Je ne sais pas si vous disiez «de sociétés d'État». C'est ça?
M.
Arcand :
Les lois constitutives, oui.
• (11 h 20) •
M. Drainville :
Oui. Et vous disiez : Il n'y a pas de critère de lieu de résidence, hein?
Sauf que le Plan Nord, son nom le
dit, il est territorial, c'est un projet qui est défini géographiquement dans
son appellation. Tu sais, ça s'appelle le Plan Nord, ça s'appelle la
Société du Plan Nord, on est dans le Nord. Ce n'est pas une société d'État qui
va couvrir l'ensemble du territoire
québécois. Puis là, bien là, je trouve que votre argument, à ce moment-là,
serait bien plus recevable de
dire : Bien, écoutez, là on parle du Québec dans son entièreté. On ne commencera
pas à dire : Bon, bien, on pourrait toucher à tel et tel aspect, tu
sais, on va choisir la personne en fonction d'un critère géographique.
Mais,
dans le cas du Plan Nord, moi, je pense que c'est un critère qui se justifie
tout à fait. Puis, encore une fois, on
n'est pas boqués, là, on dit : Sur le D.G., on est d'accord qu'il faut...
Mais, sur le président, qui, selon toute vraisemblance, va être un
président bénévole, hein, je pense qu'il n'est pas question, à un moment donné,
de lui donner une tâche à 10 heures-semaine,
ou à temps plein, ou peu importe, donc, on parle bien de quelqu'un qui va faire
ça bénévolement, que cette personne-là, qui va être au bout de la table,
qui va diriger les travaux du conseil d'administration, ait déjà cette sensibilité-là parce qu'elle habite le territoire...
moi, je pense que ça serait un plus dans le fonctionnement de la société.
Et je pense même, Mme la Présidente, que ça
pourrait être bon pour le ministre, moi, je pense, d'avoir quelqu'un qui va
lui... Tu sais, parce que le président, là, de la Société du Plan Nord, il va
souhaiter la réussite du Plan Nord, Mme la Présidente, là. Il va souhaiter que
ça marche comme nous, on va souhaiter que ça marche.
Nous
autres, on veut que ça marche, la Société du Plan Nord, Mme la Présidente. Ce
n'est pas pour rien qu'on propose des
amendements d'ailleurs, c'est parce qu'on veut qu'elle soit encore meilleure,
que le projet soit meilleur, on veut
l'améliorer. Et donc d'avoir au bout de la table quelqu'un qui a une sensibilité
puis qui est capable même de faire des arbitrages,
de voir venir des difficultés, de voir venir des problèmes qui n'aboutiront pas
sur le bureau du ministre peut-être parce
justement il y aura eu au bout de la table quelqu'un qui a déjà cette sensibilité-là,
qui est capable de voir venir les difficultés,
qui voit un peu plus loin que son nez parce que justement il a vécu sur le
territoire, puis il en a vu, des situations, se produire, puis il sait, il a tiré les leçons de ça, je dirais,
appelons ça la sagesse nordique, hein... qu'on ait un président qui a une sagesse nordique, hein, qui est capable
justement de bien voir venir les difficultés, de les prévenir, de les
désamorcer avant qu'elles ne
surviennent, ça ne s'achète pas, ça, Mme la Présidente, ça ne s'achète pas. Tu
peux avoir trois diplômes, trois doctorats, toi, sur le développement
nordique...
Une voix :
Ce n'est bon à rien.
M. Drainville :
...si tu n'as pas vécu sur le terrain puis que tu n'es pas allé prendre une
bière à un moment donné avec un maire ou avec un leader autochtone, si
tu ne l'as pas rencontré dans des réunions, si tu ne l'as pas côtoyé au quotidien, tu n'as pas cette espèce de fibre qui
te permet de saisir les choses, même si elles sont non dites. Ça ne s'achète
pas. Puis, à mon avis, tu as beau avoir la
meilleure éducation, si... ça ne se trouve pas sur les bancs d'école, ça, Mme
la Présidente, ça ne se trouve pas sur les bancs d'école.
Puis
je suis convaincu, cela étant dit, je suis convaincu qu'à l'intérieur de ce
bassin de population là on est capable de trouver quelqu'un qui a
d'immenses capacités académiques ou une très grande formation académique, qui a
une expérience professionnelle digne de ce
nom, tu sais, qui va chercher toutes les qualités... comment dire, les
critères objectifs qui sont prévus
pour choisir la personne mais qui a en plus cette expérience de la vie du Nord,
cette expérience du terrain, ce
réseau. Ça aussi, ça compte, Mme la Présidente. Vous le savez, vous êtes une
femme d'expérience, les réseaux sont très importants dans des
communautés comme celles-là. C'est souvent comme ça qu'on dénoue les problèmes
parce qu'il y a déjà une relation de
confiance. Celui-là, il n'est peut-être pas du même bord que moi, mais il est
parlable, je sais que je suis capable
de m'entendre avec, je vais m'asseoir avec, puis on va le régler, le problème,
O.K.? Alors, moi, je pense que ce
critère-là que nous proposons est plein de bon sens, Mme la Présidente, est
plein de bon sens. Puis je ne sais pas si on peut venir à bout de
l'objection du ministre, mais en tout cas ce n'est pas parce qu'on n'essaie
pas, hein?
La
Présidente (Mme Léger) : Sur les propos de sagesse nordique du député
de Marie-Victorin, M. le ministre.
M.
Arcand :
Moi...
La Présidente (Mme
Léger) : Et je vous invite à ne pas perdre le Nord, personne.
M.
Arcand : Non. Bien, c'est ça,
on va essayer. Écoutez, moi, ce que je pourrais faire à ce stade-ci...
suspendons l'article et essayons de
voir si on ne peut pas voir à trouver quelque chose qui pourrait... Parce que,
moi, ce que je retiens encore une fois, c'est que je pense que tout l'esprit qui anime
actuellement cette discussion-là et l'esprit qui nous anime dans cette loi-là, c'est d'essayer non pas de limiter
nécessairement par des aspects territoriaux, mais d'essayer de voir si on ne pourra pas trouver quelque chose dans lequel
on demande aux gens de tenir compte, dans le choix, en priorité, de
quelqu'un qui a les compétences en matière de milieu nordique ou de territoire
nordique.
Moi, je pense
que, si on arrivait peut-être avec quelque chose comme ça... Là, je n'ai pas le
libellé à ce stade-ci, puis il suffit
de voir, mais je pense que ça pourrait peut-être essayer de répondre à
quelques-unes des préoccupations, sujet à vérification avec nos légistes, là, puis voir comment est-ce qu'on
peut essayer de trouver quelque chose. Si vous me dites : Écoutez, nous, on est «stickés» sur l'aspect
géographique, si vous permettez l'expression... Mais, à partir du moment
où on essaie de voir si on ne peut pas
mettre quelque chose qui touche les compétences en milieu nordique, déjà ça
aide automatiquement les gens qui
sont au nord du 49e parallèle. Alors, si vous me dites que vous avez une
ouverture de ce côté-là pour qu'on vous revienne avec quelque chose dans
ce sens-là, on peut essayer de travailler là-dessus.
La Présidente (Mme Léger) : Est-ce
qu'il y a consentement pour la suspension de l'article?
Mme Richard : Non, pas à ce
moment-ci.
La
Présidente (Mme Léger) : Pas à ce moment-ci, pas de consentement.
Allez-y, Mme la députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Je veux remercier mon collègue de Marie-Victorin parce qu'il a fait
vraiment un bon plaidoyer. Et il l'a dit, il
est venu à Sept-Îles puis il est venu rencontrer des maires de la région. Juste
avant de partir, il a dit : Aïe! C'est
ça, le territoire de Duplessis. Et, je vais prendre l'expression, je pense
qu'il en a été «estomaqué» de voir
toutes les problématiques, avec combien de maires je faisais affaire, et tout
ça. Mais juste avant je veux dire
quelque chose au ministre : Savez-vous ce que ça me fait penser, tout ça,
là? Puis d'ailleurs j'ai l'appui de mon recherchiste, et il en a trouvé une bonne. Elle n'est pas de moi,
celle-ci, mais, je l'ai dit, elle est bonne : C'est comme si on devait nommer un secrétaire au niveau de la
Francophonie puis on disait : Savez-vous, on n'a pas de francophone, ce
n'est pas grave, on va vous nommer un anglophone.
Savez-vous ce
qu'on a l'impression, nous autres, ceux qui habitent au nord du 49e parallèle?
D'être des colonisés. Le P.D.G. ne proviendra pas du territoire du Plan
Nord. Le président du conseil d'administration, on ne sent pas la volonté qu'il provienne du territoire du Plan
Nord. On est quoi, nous? Ils n'ont pas sorti le Plan Nord pour faire vivre le
monde du Plateau puis dire qu'ils allaient
vendre le mont Royal puis qu'ils allaient redistribuer la richesse au reste des
Québécois et des Québécoises. On a de la
difficulté au niveau des entretiens de nos routes, on n'a pas tous les
équipements qu'on voudrait au niveau
médical ni au niveau de l'éducation, là, on est dans des mégastructures qui se...
ça va être encore plus difficile, et là on crée une société qui va agir
directement sur un territoire donné? Je ne démordrai pas.
Et c'est
vrai, ce que mon collègue le député de Marie-Victorin a dit. Je suis convaincue
que quelqu'un, qu'il vienne de Baie-Comeau, qu'il vienne de Sept-Îles,
qu'il vienne de Kuujjuaq, s'il réside au-delà du 49e parallèle, Mme la Présidente, le président va être très bien
accepté. Et, si le ministre fait l'erreur, l'erreur, Mme la Présidente... Parce
que, là, on a consenti à ce que le
P.D.G. ne provienne pas... puis j'ai déjà fait la bataille par le passé, et il
y a des personnes autour de la table qui le savent très bien, pour que
le P.D.G. réside au-delà du 49e parallèle. On m'en a encore reparlé cette semaine. Il y a des batailles qu'on ne peut pas
gagner. Mais, celle-là, je ne la gagnerai peut-être pas, mais je vais faire la
bataille jusqu'à la fin, et c'est pour ça
qu'à ce moment-ci, Mme la Présidente, je dépose mon amendement qui se lit
ainsi :
L'article 30 du projet de loi 11 est modifié par
l'ajout, à la fin, des mots suivants : «Le président du conseil d'administration
doit résider sur le territoire du Plan Nord.»
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, dépôt de l'amendement. Merci. On va
faire des copies, s'il vous plaît. On va suspendre quelques instants,
juste pour le temps qu'on fasse des copies. Tout le monde a la copie?
(Consultation)
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, l'amendement se lit encore
ainsi : L'article 30 du projet de loi 11 est modifié par l'ajout, à la fin, des mots suivants :
«Le président du conseil d'administration doit résider sur le territoire du
Plan Nord.»
Alors, Mme la députée de Duplessis, votre
amendement.
• (11 h 30) •
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Bon, je vais essayer de me calmer un petit peu, d'être moins
émotive. J'ai tendance souvent à être émotive, je m'assume, par contre.
Mais c'est parce que ça me frustre tellement, Mme la Présidente. Des fois, je me dis : Je suis toute seule au front, je
me bats toute seule. Ce n'est pas grave, je ne changerai pas. Mais mon collègue tantôt l'a bien démontré, hein,
on a toujours l'impression qu'on est gérés par des gens de l'extérieur,
qu'on n'a jamais notre mot à dire.
On a vu, Mme
la Présidente, j'en ai parlé abondamment, des ratés du Plan Nord. Et pourquoi
il y avait autant de ratés? Parce que
les gens, ils n'étaient pas consultés, les gens, ils n'étaient pas partie
prenante du développement nordique. Et,
je l'ai dit, c'est comme une pyramide : si, à la base, on n'a pas
solidifié avec les gens qui proviennent du milieu, la pyramide, elle ne tiendra pas longtemps.
Tout projet,
quel qu'il soit, doit partir de la base, Mme la Présidente. Vous arrivez
directeur, que ce soit dans une usine
ou peu importe, et si... vous savez, qu'on soit syndiqué ou pas dans ladite
usine, si vous n'êtes pas accepté puis que vous ne consultez pas votre employé, bien vous allez avoir un putsch ça
ne sera pas long. C'est comme ça, la vie. Et ça fait quelques années que les gens disent : Ça se
décide à Québec. Ça se décide à Québec pour le transport, ça se décide à Québec
pour la santé. Là, on arrive à...
présentement, là, avec l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, on nous a
tout enlevé, même les outils de
développement que les régions avaient. Ça fait qu'on parle des CLD, des
carrefours jeunesse pour notre jeunesse
des 17 à 35 ans, qu'on ne pourra plus resuivre comme on suivait. Puis en plus
on va créer une société puis on va
dire : Ça va encore se décider à Québec. Moi, là, j'ai fait le projet de
loi n° 27 avec mon collègue Luc Ferland, député d'Ungava, puis j'avais mon collègue de Rousseau,
Nicolas Marceau, puis moi et mon collègue d'Ungava, Mme la Présidente,
on habite au-delà du 49e parallèle et à chaque fois on se faisait valider avant
d'amener quelque chose en commission parlementaire
pour bonifier le projet de loi parce qu'on est connectés sur notre monde, puis
on provient de ces régions-là, puis
on sait l'importance, Mme la Présidente, de... On ne peut pas développer le
Nord, on l'a dit, sans que les gens en soient partie prenante. Et là on
veut fonder un conseil d'administration sur la Société du Plan Nord. Et tantôt
le ministre me parlait de la table des
partenaires. Je veux bien, Mme la Présidente, la table des partenaires. Ce
n'est pas elle qui va diriger. Là,
là, le ministre, il est en train de donner moins d'importance aux membres du
conseil d'administration qu'au président, puis après, tantôt, il va
donner plus d'importance à la table des partenaires. Bien, je ne goberai pas
plus ça, Mme la Présidente, là. J'ai bien du
respect pour la table des partenaires. Premièrement, celui qui va diriger,
c'est le P.D.G., avec les ordres du
ministre. C'est lui qui va ordonnancer puis... C'est lui. Le P.D.G., là, il va
avoir un rôle extrêmement important. Et
ça, là, on a beau ne pas vouloir le dire ici, c'est comme ça que ça marche,
c'est comme ça que ça va continuer à fonctionner.
Le P.D.G., il
va avoir un rôle important. Oui, il va arriver au conseil. Mme la Présidente,
il y en a parmi nous qui ont déjà été sur des conseils d'administration
ou qui ont déjà été dans certains organismes. Ils savent très, très bien comment ça fonctionne. C'est sûr que, s'ils
arrivent avec une décision très, très controversée, ça ne passera pas. La
plupart du temps, il s'est attaché
avant, puis, quand il arrive au conseil, là on va s'entendre. Cette
personne-là, le ministre, il dit : Si elle provient du Nord, c'est bien. Mais je ne comprends pas pourquoi
on ne veut pas mettre les mots «doit résider sur le territoire du Plan Nord». Parce qu'il dit qu'il va
restreindre son choix. Il a dit ça tantôt. Quelqu'un qui connaît les acteurs
aussi, là, bien il sait avec qui est-ce
qu'il fait affaire ou pas. Quelqu'un qui connaît les gens, puis qui connaît les
maires, puis qui connaît les gens des
corpos... Parce qu'on a des personnes intègres qui connaissent du monde. Si
c'est ça, nous autres, on ne serait pas intègres, personne, Mme la
Présidente.
Moi, je me
considère une personne très intègre puis je connais du monde. Le monde, moi, je
vais à l'épicerie, je ne les connais
pas. Des fois, mon conjoint, il dit : C'est qui, la madame? C'est qui, le
monsieur? Puis ils me tutoient. Ils disent : Aïe! Lorraine, on est contents, puis tu fais un
bon travail. Pas parce qu'ils me connaissent puis que je suis familière avec
eux ou qu'ils le sont avec moi que je ne
suis pas intègre. Dire que dans les quatre régions qui sont directement
impliquées sur le territoire nordique...
Ils ne sont pas nombreux, ils ne sont peut-être pas nombreux, mais on est
capables de trouver la bonne
personne. Est-ce que c'est un défi en soi? Oui, Mme la Présidente, mais il faut
se donner la peine de relever ce défi parce qu'on crée une nouvelle société.
On va
innover. Ce n'est pas simple. Puis je comprends parfaitement le ministre, sa
tâche ne sera pas facile, mais, s'il
veut que sa Société du Plan Nord... Là, je dis «sa société», parce que
pour l'instant c'est son projet de loi, là, mais dans le sens que la société, quand elle sera créée, elle n'appartient
pas à un parti, elle n'appartient pas à une personne. Si on veut que la Société du Plan Nord, Mme la
Présidente, fonctionne bien, je pense qu'il ne faut pas qu'il minimise ce que
je lui dis ce matin. Les gens de la
Côte-Nord sont tannés, puis je prends un bon terme, là, de se faire gérer par
des gens de l'extérieur. Le ministre
tantôt a parlé de FerroAtlantica. On ne peut pas comparer FerroAtlantica — j'en
suis bien contente, qu'ils
s'installent à Port-Cartier — avec
la création de la société, parce que
le monde était jaloux. Mais c'est sûr
qu'il y a plusieurs régions qui voulaient la venue de
FerroAtlantica. Maintenant, c'est FerroQuébec. Ils viennent s'implanter ici,
en Amérique du Nord, mais il y avait des régions qui étaient en lice.
La même chose, Mme la Présidente, que s'il y avait un projet dans votre région, puis vous vous... puis peut-être
encore pire chez vous, Mme la
Présidente, parce que
vous sautez une rue puis vous changez
de comté. Il doit sûrement y avoir des choses, comme mon collègue
l'a dit tantôt, qu'il y a des fois, hein : Aïe! J'aimerais mieux
l'avoir chez nous; toi, chez vous. Ça existe partout.
Mais moi, je
peux vous dire, pour avoir fait le 27, Mme
la Présidente... Puis on ne savait
pas trop. À un moment donné,
même on avait rencontré le ministre à huis clos, M. Gignac. On s'était entretenus
longtemps avec lui, il était très conciliant. Dans le soir, il a dû
rencontrer des gens encore plus influents, parce que le lendemain matin, quand
il est revenu, ça ne marchait pas, puis il a
fermé les livres. C'est tout vous dire, Mme la Présidente, hein? On
apprend de nos expériences passées,
on apprend. De la rivalité, il va toujours y en avoir. Est-ce qu'on s'est chicanés, Luc
Ferland et moi? Puis, à ce moment-là, Mme la
Présidente, je veux juste rappeler au ministre qu'il y avait une obligation
qu'on ne retrouve plus dans le 11,
d'implanter la Société du Plan Nord sur le territoire. Ça, c'était le jackpot, Mme la Présidente. Avez-vous pensé à ça, là? La
société devait s'implanter sur le
territoire du Plan Nord. Le collègue de Marie-Victorin, vous, Mme la Présidente, on était dans le même caucus.
M'avez-vous entendue me chicaner déjà avec Luc Ferland? On collaborait très,
très bien ensemble, et je sais qu'il y a des gens autour de la table qui s'en
souviennent très bien. On aurait pu
se chicaner en mautadit, hein : Aïe! Tu ne l'auras chez vous, puis
moi, je le veux chez nous. Ah! puis il y avait mon collègue de René-Lévesque aussi, parce qu'il y a une partie de
Baie-Comeau qui est sur la ligne. Pas du tout, pas du tout. Ce qui était
important puis ce qu'on avait fait
consensus, c'est qu'il soit établi sur le territoire. Ça, on ne le retrouve
plus. J'aurais pu, Mme la Présidente,
si j'aurais voulu, puis j'en suis capable, refaire la même bataille, parce que
mes principes n'ont pas changé, là,
puis ce que je croyais à l'époque, ça n'a pas changé, mais j'aurais juste fait
perdre du temps. Et vous savez comment le temps est compté ici, puis
moi, la plupart du temps, je n'aime pas perdre mon temps. C'est pour ça que, quand on a des fonctionnaires qui sont efficaces,
je leur dis merci beaucoup quand ils me répondent à l'autre bout, à Québec,
puis qu'ils débarrent mes dossiers, parce que je n'aime pas ça perdre mon
temps.
Mais j'aurais
pu faire la même bataille ici que j'avais faite sur le 27, dire :
Qu'est-ce que c'est que c'est, ça? Vous l'avez enlevé. Vous l'avez enlevé du projet de loi, il ne se retrouve plus
dans le 11. Je ne l'ai pas fait. J'aurais pu dire, parce qu'on l'avait faite, la bataille : Le
P.D.G., il pourrait peut-être bien travailler à Québec, mais il pourrait
provenir du 49e parallèle. Je ne l'ai
pas fait. Là, il ne faut pas tout céder. Ils sont majoritaires. Moi, j'ai
montré de l'ouverture depuis le début.
J'ai dit au ministre : On peut se parler en dehors de la commission, mais...
Puis, des fois, hein, mon collègue, des fois, il me dit que je suis tigresse puis je veux que ça aille vite,
mais ça, là, Mme la Présidente, si je ne tenais pas, là, à la société,
parce qu'ils sont là pour quatre ans...
M. Bourgeois : C'est positif, une
tigresse.
Mme Richard : Ça dépend. Ils sont au
gouvernement, Mme la Présidente, quatre ans.
Une voix : Tant qu'elle est
dans notre équipe.
• (11 h 40) •
Mme
Richard : Merci. Ils sont au
gouvernement, Mme la Présidente, pour quatre ans. Le gouvernement libéral
est majoritaire. Ils peuvent très bien
passer ça sous le bâillon. Moi, ce n'est pas mon but. Mon but, c'est que ça
fonctionne, parce que j'ai trop vu
les ratés. Moi, tout ce que je dis, c'est que j'essaie de faire comprendre au
ministre qu'il n'est pas dans la
bonne direction en voulant étendre... puis les propos qu'il dit par rapport au
président du conseil d'administration, ça va être extrêmement mal reçu.
Si je n'étais
pas convaincue, Mme la Présidente, de ce que je vous dis ici ce matin... Il y a
quand même quelqu'un à l'autre bout
qui enregistre, là. Moi, quand je dis quelque chose, puis je vous l'ai déjà
dit, je suis capable d'aller devant le pape,
devant n'importe qui. Je peux me tromper, j'en commets, des erreurs, l'erreur
est humaine. Puis je vais dire : Je me suis trompée, je suis allée trop loin, ce n'est pas correct. Mais, quand
je suis convaincue, je le fais en toute honnêteté, en toute transparence. Et j'ai beau à l'essayer de toutes sortes de façons... Je vais terminer
ainsi, là, je vais laisser la parole à mes collègues.
Je pourrais,
demain matin, moi, sortir dans les médias, faire un communiqué puis dire :
Le ministre responsable de la Société du Plan Nord n'a pas de respect... puis je pourrais varloper,
en bon québécois, pas mal, puis j'ai
les verbatims, à part de ça, tu pèses
sur «on» puis tu vas chercher ça tout de suite. Je pourrais le faire. S'il ne
me le donne pas, je vais le faire, et ça, c'est sûr, on va s'amuser pas à peu
près. Je ne suis pas comme ça. Des fois, je pense que je ne suis pas assez
politique. Je pense toujours, moi, que,
discuter avec quelqu'un, se parler, se mobiliser, on est capables de faire
changer les choses pour bonifier.
C'est encore ma naïveté probablement d'enfant qui est restée à croire qu'on est
capable d'arriver à s'entendre pour
que ça aille mieux dans le monde, puis que ça aille mieux en santé, puis que ça
aille mieux en éducation. C'est sûr
que, depuis 13 ans, à l'Assemblée nationale j'ai perdu pas mal d'illusions, là.
C'est pour ça que je suis rendue tigresse.
Je l'étais avant, mais, disons, une jeune tigresse. Là, plus je vieillis, plus
je gronde, hein, je suis moins patiente. Je l'ai essayé. Je termine. Et, si le ministre va de l'avant, moi, je
peux juste vous dire que, de ce côté-ci, il va frapper un mur, et ça, jamais, jamais je ne vais cautionner ça
chez nous. On en cède au ministre. Je comprends qu'il n'est pas dans une
situation facile. C'est pour ça que je lui
ai dit : Je ne ferai pas la bataille pour ça, ça, ça. Pas parce que je ne
l'aurais pas voulu, Mme la Présidente.
J'aurais
voulu que la société soit sur le territoire, j'aurais voulu que le siège social
soit là, j'aurais voulu que le P.D.G.
soit là. En contrepartie, au nom des gens du comté de Duplessis, mais au nom
des gens du Nord, il faut envoyer un
signal. On ne fera pas les erreurs qu'on a faites sous le gouvernement de Jean
Charest qui est allé... Aïe! Moi, quand j'avais su ça, Mme la Présidente, là, faire une pub au festival de
Saint-Tite... C'est un festival western, c'est bien le fun, le monde s'y amuse bien, mais, des grosses pubs,
là, sur le Plan Nord, il y en avait pas bien, bien, sur la Côte-Nord. Il ne
finançait pas de festival, puis les minières débarquaient, puis même leur
candidate libérale était en désaccord. Elle a fait...
hein, elle a fait une entrevue au journal Les Affaires. Tout
le monde l'a dénoncé. Ça n'a pas
fonctionné. Puis les minières, bien
elles ont runné tant qu'elles ont pu runner, parce que le fer était haut,
puis, quand il a baissé, bien elles sont reparties. Nous autres, on est
restés au même stade, puis là, là, ça commence à dégringoler.
Bien, ce
n'est pas vrai qu'un poste aussi important... Puis, s'il n'est pas important,
le P.D.G., bien, qu'on l'oublie puis qu'on ne fasse pas de conseil
d'administration. Sur ce, je vais prendre un café pour me calmer. Merci.
La Présidente (Mme Léger) : Merci, Mme
la députée de Duplessis. Il y a peu de différence entre «tigresse» et «cougar»,
hein? Alors, je cède la parole à... Qui veut intervenir?
Mme Richard : Mon collègue de Marie-Victorin.
M. Drainville : Vous voyez
comment ça marche. C'est de même que ça marche.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Marie-Victorin, c'est votre tour.
M.
Drainville : Bien, écoutez, c'est important,
Mme la Présidente, qu'on soit capables de tomber sur nos pieds
rapidement, hein, dans ce métier.
La Présidente (Mme Léger) : ...québécois,
c'est ça qui est ça.
M.
Drainville : Non, mais il y a un débat intéressant, Mme la Présidente, sur cette question-là, puis je sens que le ministre chemine. Il
nous a quand même manifesté une certaine ouverture, là. Donc, ça va dans le
sens de notre position.
Maintenant, on ne le sent pas encore arrivé tout à fait, là, au point de destination que nous souhaitons. Ça fait qu'on compte sur son écoute puis sur sa bonne
volonté pour continuer à cheminer avec nous pour qu'on puisse en venir finalement
à un accord.
Moi, je pense
qu'il faut écouter à un moment donné, Mme la
Présidente, les gens qui représentent
les communautés qui sont les
premières affectées par ce projet-là. Et on entend la députée de Duplessis,
qui plaide avec beaucoup d'éloquence, hein, il faut le reconnaître.
Peu importe la formation politique à laquelle on appartient, il n'y a pas
personne qui peut nier l'éloquence avec
laquelle elle plaide pour les gens de son coin. Ce serait très intéressant, Mme la Présidente, d'entendre peut-être
un ou deux autres députés, possiblement, de la partie gouvernementale qui y habitent... ou qui provient du territoire nordique. Ce serait intéressant de l'entendre
là-dessus pour voir un peu ce qu'il en pense. Moi, je suis pas mal sûr que, sur la sensibilité nordique, sur ce
que j'ai appelé la sagesse nordique, il serait d'accord avec moi pour dire
qu'effectivement vivre dans le Nord, c'est... comprendre ce que c'est que vivre
dans le Nord, c'est d'abord le vivre soi-même.
Je pense qu'il faut le vivre, il faut l'habiter, à un moment donné, pour s'en
imprégner puis pour avoir la
connaissance puis la sensibilité de ce territoire-là, là.
Tout est différent dans le Nord, Mme la
Présidente. Les saisons sont différentes, les modes de transport sont différents, le coût de la vie est différent, le
mode de vie est différent, les populations qui y vivent, la réalité
territoriale, la dynamique
territoriale est différente. Les relations avec les Premières Nations, eux, ils
les vivent au quotidien. Il y a plusieurs premières nations qui habitent
le territoire nordique. La réalité des Cris, la réalité des Inuits, ce n'est
pas la même chose. Ce n'est pas moi qui vais
apprendre ça au député d'Ungava, qui a vécu à Kuujjuaq, qui vivait à Kuujjuaq,
si je ne m'abuse, au moment où...
Une voix : ...
M. Drainville : Ah!
excusez-moi. Vous, c'est Abitibi-Est, mais vous êtes tout près. Vous êtes tout
près, vous connaissez cette réalité aussi, vous savez de quoi je parle.
Ce serait
intéressant, Mme la Présidente, d'entendre des députés qui vivent soit sur le
territoire nordique ou en tout cas
qui vivent juste à sa limite, pour voir ce qu'ils en pensent. Bon, peut-être
qu'ils vont préférer faire leurs interventions au caucus, dans leur caucus ou
faire leurs représentations auprès de leur ministre, c'est tout à fait légitime,
mais je suis pas mal convaincu, Mme
la Présidente, qu'on n'est pas tous seuls à penser, de ce côté-ci, que ce
serait une bonne idée que la personne
qui va présider, donc, ce conseil d'administration ait cette connaissance,
cette expérience de la réalité
nordique puis qu'elle amène ça avec elle au moment où elle présidera, donc, les
travaux de ce conseil d'administration. Alors, je sens que le ministre est en réflexion, puis on apprécie, on
apprécie cette réflexion-là. On espère tout simplement que ça va l'amener finalement à adhérer à notre
proposition, qui, encore une fois, est fort raisonnable. Parce que, Mme la
Présidente, imaginons une situation, tiens,
je vous en soumets une, O.K.? Je vous soumets une situation où et le directeur
général ou la directrice générale et le
président ou la présidente proviennent tous les deux de l'extérieur du
territoire du Plan Nord. Pas sûr, moi, là, là, que c'est une bonne idée, là,
que c'est une bonne combinaison, ça, Mme
la Présidente. Puis l'argument de
l'Assemblée des partenaires ne me convainc pas, moi. L'Assemblée de
partenaires, ils n'auront jamais
le même pouvoir décisionnel que le conseil d'administration, hein? On le sait, ça. L'Assemblée des partenaires, telle
qu'elle nous a été présentée, c'est essentiellement une assemblée
consultative. C'est très bien, il faut consulter, on s'entend là-dessus. Mais,
tu sais, c'est ça, la situation, là.
La situation,
c'est qu'on pourrait se retrouver avec deux dirigeants, les deux principaux
dirigeants de la société, qui n'habitent
pas le territoire nordique. Est-ce qu'on veut ça, Mme la Présidente? Je ne suis
même pas sûr que le ministre veut ça,
moi. Je ne suis même pas sûr qu'il veut ça, parce qu'encore une fois il y a une
utilité à avoir des yeux puis des oreilles
sur le terrain. Ça va lui faciliter le travail. Dans le fond, Mme la
Présidente, on est en train de lui rendre service, mais il ne s'en est pas encore tout à fait rendu
compte. On le fait pour son bien, Mme la Présidente. On ne le fait pas juste
pour le bien de la Société du Plan Nord, on
ne le fait pas juste pour le bien du projet de loi qu'on veut améliorer, on le
fait pour le bien du ministre. Mais, qu'est-ce que vous voulez, il faut
prendre le temps qu'il faut, hein, il faut prendre le temps qu'il faut.
Une voix : ...
M. Drainville : Je veux votre
bien. Bien oui, je veux votre bien, qu'est-ce que tu veux. Alors, c'est ça.
La lecture
qu'on fait d'un enjeu, Mme la Présidente, la lecture qu'on fait d'un enjeu,
d'un problème est issue de l'expérience qu'on a vécue. Et donc, quand on
plaide pour que ce soit quelqu'un de l'endroit, on n'est pas dans de la politique d'ornières, on n'est pas dans de la
petite politique de clocher. Ce n'est pas ça qu'on dit. On est dans une
certaine conception de la politique puis, je dirais même, une certaine
conception de la politique publique, parce qu'on sait, nous, les études sont... Puis mon collègue le
député de Bonaventure est sociologue de formation, il pourrait vous plaider
ça, là, toute la journée, là. Mais c'est
très clair, Mme la Présidente, que l'expérience empirique, l'expérience
empirique colore les solutions, les
propositions, les analyses, l'expérience empirique du terrain a une influence
sur la lecture qu'on fait d'un
problème et sur la lecture qu'on fait des solutions qu'on apporte au problème.
C'est démontré, c'est indéniable.
Alors, on
plaide pour que quelqu'un qui a cette lecture soit à la présidence, quitte à ce
que le D.G. ou la D.G. ne l'ait pas, mais complémente, ait d'autres
qualités, d'autres forces. Mais on ne veut surtout pas, Mme la Présidente, se retrouver avec les deux principaux dirigeants qui
n'habitent pas le Nord, là. Là, là, moi, je pense que, là, on n'est pas
dans un bon état d'esprit, là. Puis nécessairement,
à partir du moment où on ouvre, nous autres, où on dit : Le D.G., on est
prêts à vivre avec un processus de
sélection qui fait en sorte que la personne qui est sélectionnée n'habite pas
le territoire, bien on est en train de dire : Bien là, si le ministre
tient son bout puis il dit : Je ne veux pas non plus que le ou la
présidente habite le Plan Nord,
on peut se retrouver avec deux personnes qui n'habitent pas le territoire
du Plan Nord. Puis ça, ce n'est pas bon, ça, Mme la
Présidente. On pense que ce n'est pas bon.
• (11 h 50) •
Des voix :
...
M. Drainville : Bien, c'est parce que je vois la députée
de Duplessis qui me fait signe, Mme la Présidente, qui
visiblement veut intervenir. Alors, je vais lui céder la parole.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. Mme la députée de... À moins que le ministre veut
intervenir.
M.
Arcand : Bien,
écoutez, premièrement, je suis très heureux de voir que nous avons, d'une part,
une députée qui est passionnée, un député zen, et l'équilibre est assuré
par le député de Bonaventure. C'est intéressant de voir ça.
Moi,
ce que je voudrais dire à ce stade-ci, parce qu'on essaie toujours d'avancer
dans la mesure du possible, j'ai parlé
au député de Marie-Victorin d'une priorité qui est donnée sur les compétences
en milieu nordique. J'ai eu l'occasion de
mentionner ça. On pourrait peut-être, à un moment donné, regarder... Je suis
sensible à son propos sur le fait que les deux ne peuvent provenir de l'extérieur du territoire visé par le Plan
Nord. Il y a peut-être quelque chose dans ça. Alors, j'essaie de voir ce qu'on peut... Est-ce que, si
on essaie de regarder quelque chose qui peut aller dans une direction comme
ça, c'est quelque chose... Moi, la difficulté
que j'ai, c'est toujours la notion totalement et complètement géographique
du terme, parce que, nous, ce qui est
important, c'est d'avoir les compétences. Et j'essaie, donc, de voir jusqu'à
quel point votre notion géographique peut avoir une certaine
flexibilité. C'est ça que je veux.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Vous voyez qu'on fait une bonne équipe, hein,
on est un bon trio, c'est bien dosé
de ce côté-ci. J'ai pris quelques gorgées de café. Je m'enflamme, mais je suis
conciliante, très conciliante. En réalité, le ministre, il sait le but
que je veux atteindre. Très bien, moi, je suis très transparente.
À
ce moment-ci, Mme la Présidente, je déposerais un sous-amendement qui se lirait
ainsi : Remplacer le mot «doit» par
les mots «ou le président-directeur général doit». Parce que mon collègue le
député de Marie-Victorin l'a très bien exprimé...
La Présidente (Mme
Léger) : ...Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Remplacer le mot «doit»... L'administration... on avait dit «doit résider sur
le territoire du Plan Nord». Là, on
dirait : Par les mots suivants : Le président du conseil
d'administration... par les mots — on enlèverait «doit» — «ou
le président-directeur général doit résider sur le territoire du Plan Nord». On
va vous le donner pour...
La Présidente (Mme
Léger) : Donc, on dépose le sous-amendement?
Mme Richard :
Oui, pour le distribuer. Et le ministre comprend très bien qu'avec ce sous-amendement...
en tout cas, c'est matière à réflexion, mais c'est sûr que ce sous-amendement
vise à ce qu'on ne se retrouve pas avec un président-directeur
général qui ne proviendrait pas du territoire du Plan Nord et un président du
conseil d'administration qui ne proviendrait pas, lui non plus, du
territoire du Plan Nord.
Et
je pense que de cette façon on vient en aide au ministre. Moi, je suis très
ouverte, tout comme mes collègues, à...
Si le ministre veut faire un autre amendement, on peut retirer, on peut
suspendre... Bien là, on va suspendre quand même parce qu'il arrive midi. On peut suspendre cet article, revenir cet
après-midi. Si on revient, je pense, en soirée avec un autre article, on
aura quand même quelques heures pour y réfléchir. Mais le ministre — je ne
continuerai pas à plaider, là, pour cet
article-là — il a
très bien compris quel était le but de l'amendement et du sous-amendement. Et
je pense qu'à ce moment-ci le
ministre montrerait une bonne volonté, une ouverture envers les gens qui habitent
ces territoires et qui peuvent avoir toutes les compétences requises en
milieu nordique pour occuper de tels postes.
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, si je veux bien lire le sous-amendement, en regardant avec l'ensemble de l'article, ça serait : «Le gouvernement nomme le président du conseil
d'administration pour un mandat d'au
plus cinq ans. Le président du conseil d'administration ou le P.D.G.
[doit] résider sur le territoire du Plan Nord.»
Voilà la proposition.
M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, nous allons regarder ce sous-amendement, Mme la Présidente, et, à ce stade-ci, on vous reviendra à la
prochaine séance pour pouvoir discuter un peu plus en détail.
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, nous allons suspendre le sous-amendement et, dans
le fond, on va suspendre l'ensemble...
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Léger) : Oui, excusez-moi, c'est M. le député de
Chauveau. C'est parce qu'est arrivé le sous-amendement. Alors là, on
revient sur le sous-amendement. Vous aviez demandé la parole pour l'amendement.
M.
Deltell : Non, pour
le sous-amendement, pour le sous-amendement.
La Présidente (Mme Léger) : On y va
pour le sous-amendement. Excusez-moi, M. le député de Chauveau.
M.
Deltell :
Bien. Peut-être juste quelques observations préliminaires. D'abord, je pense
que, si on définit que le P.D.G. doit
résider sur le territoire du Plan Nord, le corollaire de ça, c'est qu'on
accepte que, la Société du Plan Nord, le siège social soit sur le territoire du Plan Nord, proposition avec
laquelle moi, je suis personnellement... et notre parti est d'accord.
Lorsque la députée parle... «proviendrait», parce que la députée de Duplessis
tantôt disait «proviendrait du territoire»,
on comprend que c'est «résider sur le territoire», parce que ce n'est pas parce
que vous n'êtes pas né sur place que
ça ne fait pas de vous nécessairement un amant de votre territoire, auquel vous
tenez tant. Moi, je pense que l'amendement est une solution
intéressante, parce que, personnellement, je vous dirais que le président...
La Présidente (Mme Léger) : ...le
sous-amendement, M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Oui.
Pardon?
La Présidente (Mme Léger) : Le sous-amendement.
M.
Deltell :
Le sous-amendement, c'est ça, est une solution intéressante parce qu'à mon
point de vue il est davantage
important que le président-directeur général réside sur le territoire du Plan
Nord, donc soit à côté de son bureau, que le président du conseil
d'administration.
Tout à l'heure, le ministre, à juste titre,
disait : Ce qui compte d'abord et avant tout, c'est d'avoir des gens
compétents et ne pas avoir une adresse postale. Et là-dessus je le rejoins, au
même titre aussi qu'on souhaite que le président-directeur
général soit compétent, et je n'en doute pas. Mais que lui ait l'obligation de
résider sur le territoire, pour moi,
ça va de soi. À partir du moment où on dit que le siège social doit être sur le
territoire du Plan Nord, il va de soi que
le président-directeur général doit résider sur le Plan Nord. Et, dans la
mesure du possible, essayons d'éviter les adresses fictives, où quelqu'un habite là puis n'y passe
que quelques heures. Et là-dessus j'aimerais juste porter à votre attention que moi, gars de Québec, j'ai toujours beaucoup de
difficultés avec les élus du 50 heures, c'est-à-dire qui arrivent à Québec
le mardi à 11 heures et quittent Québec le jeudi à 13 heures. Ils
restent 50 heures dans la capitale. Ce n'est pas ce que j'appelle une
permanence dans la capitale. Maintenant, évidemment, les élus retournent dans
leur comté, on ne peut qu'applaudir ça. Mais
force est d'admettre que la capitale demeure la capitale, au même titre que la
Société du Plan Nord... Si on accepte
le principe, avec lequel nous sommes d'accord, que le siège social doit être
sur le territoire du Plan Nord, il va
de soi que le président-directeur général doit résider à côté de son siège
social et avoir une vraie résidence et non pas une présence de casier
postal.
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, compte tenu de l'heure, alors, je vais...
Je veux vous dire que ce soir nous avons des travaux dans la salle
La Fontaine à 19 h 30. Celle-là, c'est confirmé. Pour cet
après-midi, après les affaires courantes,
nous attendons les avis. S'il y a des avis, vous le saurez par les avis qui se
donneront à l'Assemblée nationale.
Alors, je suspends donc... Dans le fond, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux pour le moment. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
(Reprise à 17 h 7)
La Présidente (Mme Léger) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous poursuivons nos travaux.
Je vous
rappelle que nous sommes sur le projet
de loi n° 11, la Loi sur la Société du Plan Nord, et nous en étions, lorsque nous avons
arrêté nos travaux ce matin, à l'article 30 mais au sous-amendement de la
députée de Duplessis. Et nous allons poursuivre sur ce sous-amendement-là.
Alors, je vais donner la parole au ministre, parce
que c'est le ministre qui nous avait demandé la suspension. Alors, nous
poursuivons avec vous, M. le ministre.
M.
Arcand : Oui. Bien,
écoutez, c'est un enjeu assez complexe, là, sur le plan juridique. Je ne peux
pas vous donner, à ce stade-ci, de réponse
définitive là-dessus, parce qu'on
essaie actuellement de trouver la voie de passage qui nous permettrait de pouvoir avancer. Moi, ce que
je suggérerais peut-être à ce stade-ci, quitte à vous revenir sur l'article 30
puis peut-être aborder les questions plus simples à partir de 31, là, aller
jusqu'à 40... puis on pourra revenir sur cette notion-là, parce que les autres me semblent relativement plus faciles à
régler, puis on pourra revenir sur l'article 30. On attend un certain nombre de réponses qui ont
besoin de cheminement, c'est le moins que l'on puisse dire, d'encouragement.
La Présidente (Mme Léger) : Donc,
Mme la députée de Duplessis, on est sur votre sous-amendement.
Mme Richard : Oui, Mme la Présidente. Je remercie le ministre.
Je sais qu'il est en réflexion, donc, mes propos, ce matin, ont été
entendus. À ce moment-ci, je vais commencer une discussion, parce que j'aurais
peut-être un autre amendement à déposer,
mais je vais questionner le ministre, puis, si ça fait en sorte que je suis
satisfaite, je ne le déposerai pas.
Ce
qu'on a retrouvé, c'est que, par rapport à certaines sociétés d'État, le
président du conseil d'administration puis le président-directeur
général ne pouvaient cumuler d'autres fonctions. Exemple : société d'État
telle qu'Hydro-Québec, ils le spécifient,
sauf que, dans le projet de loi sur la Société du Plan Nord, on ne voit pas la
spécificité qu'ils ne peuvent pas cumuler deux postes. Je sais que le
ministre avait dit que ce n'était pas son intention qu'ils cumulent deux
postes. Je veux juste savoir : Est-ce que, bon, c'est important de le
préciser ou...
La
Présidente (Mme Léger) : Bien, moi, je comprends, Mme la députée de
Duplessis, mais moi, je veux juste ramener
qu'on est sur le sous-amendement, et là je ne pourrais pas avoir un autre
sous-amendement, c'est sur celui-là qu'on
est. Alors, ou on suspend le sous-amendement et on s'en va ailleurs ou on
rediscute sur le sous-amendement, parce que vous avez du temps. Tout le
monde a du temps sur l'amendement, on commençait, tout simplement.
Mme Richard : Ce n'était pas une question de temps. Je pense que le ministre a dit
qu'il voulait encore du temps par rapport au sous-amendement qu'on avait
déposé. On peut le suspendre.
La Présidente (Mme
Léger) : C'était ça, la demande du ministre.
Mme Richard :
Exact. Et là on reviendrait avec l'amendement, s'il y a lieu.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce que je suspends le sous-amendement et je m'en vais au
31? C'est ça, la question pour la députée de Duplessis.
Mme Richard : On peut en discuter au 31, mais moi, j'aurais aimé mieux qu'on en
discute au 30. On va essayer de trouver une façon de faire.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis, je vous demande de m'éclaircir
votre pensée.
Mme Richard :
On suspend le sous-amendement, puis on dépose un autre amendement.
• (17 h 10) •
La
Présidente (Mme Léger) : Il faut que je dispose du sous-amendement, par
contre. Ça fait que je le suspends.
Je peux le suspendre?
Mme Richard :
Oui.
La Présidente (Mme
Léger) : Vous allez arriver avec un autre sous-amendement? Vous le
retirez, celui-là?
Mme Richard :
Non. C'est ça. On suspend l'amendement qu'on avait...
La Présidente (Mme
Léger) : Le sous-amendement.
Mme Richard : ...le sous-amendement qu'on avait déposé ce matin et l'amendement, puis on va arriver avec un nouveau.
La Présidente (Mme
Léger) : Un autre amendement?
Mme Richard :
Oui.
La
Présidente (Mme Léger) : Je comprends. Alors, j'ai besoin du consentement pour mettre en suspension le
sous-amendement et l'amendement en lui-même et revenir à la députée de Duplessis,
qui va arriver avec un autre amendement. Donc, je suspends le sous-amendement. Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : Vous me suivez?
M.
Arcand :
Répétez-moi ça, là.
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, M. le ministre et la députée de Duplessis nous demandent de suspendre le sous-amendement,
alors je veux avoir un consentement si je suspends le sous-amendement, d'abord.
M.
Arcand :
Consentement.
La Présidente (Mme Léger) : Maintenant, la députée de Duplessis nous demande de suspendre aussi l'amendement.
Alors, est-ce que j'ai le consentement pour qu'on suspende aussi l'amendement?
M.
Arcand :
Oui.
Des voix :
Consentement.
La
Présidente (Mme Léger) :
Consentement. Alors, je reviens à l'article 30 dans son ensemble
en ayant suspendu l'amendement et le sous-amendement. On se suit?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, Mme la députée de Duplessis, c'est à vous.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Tout le
monde est éclairci sur les amendements
et les sous-amendements.
Ce
que je disais quand... on vient de recommencer, il y a quelques minutes, c'est
qu'on avait regardé au niveau de la société d'État
qu'est Hydro-Québec, et il
y a une spécificité à un article, là,
je pourrais peut-être citer lequel, où le président-directeur général de la société ne peut
pas cumuler d'autres fonctions. Et je sais que le ministre en avait parlé,
là, lorsqu'on a discuté de certains
articles, mais on ne le retrouve pas dans le projet de loi n° 11. Ça fait
que moi, je serais prête à en déposer un si le ministre veut ou s'il y a
une autre formulation.
M.
Arcand :
Bien, c'est-à-dire que la raison pourquoi on ne l'a pas mis, c'est qu'on l'a
déjà dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, et ça existe,
c'est l'article 28 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Je lis l'article, Mme la Présidente : «Les fonctions
de président du conseil d'administration et de président-directeur général
de la société ne peuvent être cumulées.» Alors, c'est clair de ce côté-là.
Mme Richard :
Parfait. Merci, Mme la Présidente, au ministre pour cet éclaircissement. Donc,
comme on a suspendu l'amendement, le sous-amendement, on va suspendre l'article
puis on va aller à l'article 31.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce que d'autres personnes veulent
intervenir avant sur l'article 30? Alors, on va revenir de toute façon,
parce qu'on a un amendement et un sous-amendement, O.K.? On s'entend?
Alors, on s'en va à
l'article 31. Excusez-moi, là, je veux juste qu'on se suive puis que tout le
monde se suive. Alors, article 31. M. le ministre.
M.
Arcand :
Alors, l'article 31 dit essentiellement la chose suivante :
«À l'expiration de
leur mandat, les membres du conseil d'administration demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés de nouveau.»
Cet
article prévoit que, malgré l'expiration de leur mandat, les membres du conseil
d'administration demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés.
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci. Une question aussi d'éclaircissement à ce moment-ci. Dans le projet de
loi n° 27, comparativement au projet de loi n° 11, il y avait un
article qui disait :
«Toute vacance parmi
les membres du conseil est comblée suivant les règles de nomination prévues à
leur égard et pour la durée non écoulée du mandat du membre à remplacer.
«Constitue notamment
une vacance l'absence à un nombre de réunions du conseil déterminé par le
règlement de la société, dans les cas et les circonstances qui y sont
indiqués.»
Est-ce que ça va de
soi, comme l'article précédemment qu'on a traité? Parce que j'ai vu qu'il y
avait une différence entre le 27 et le 11. On ne fait pas référence à
l'obligation de remplacer pour les vacances.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Bonne question. Je vais référer à mes conseillers légaux sur cette question et
je vais pouvoir vous revenir d'ici peu, là.
Normalement, on va
essayer, surtout dans le cas de la Société du Plan Nord, de remplacer le plus
rapidement possible, là, mais je sais, par exemple, que, dans le cas
d'Hydro-Québec, actuellement il y a un certain nombre de mandats qui sont échus et sur lesquels ils n'ont
pas été immédiatement remplacés. Mais ils vont l'être certainement dans
les prochaines semaines. Alors, j'imagine que c'est la même chose qui
s'applique. Nous ne voulons pas au sein de la gouvernance que des vacances
durent trop longtemps au sein des conseils d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme
Richard : Donc, si je comprends
bien le ministre, si ça ne devait pas s'appliquer, tout dépendant quand vous aurez consulté les personnes qui vous
entourent, vous ne seriez pas contre
mon amendement, parce
que vous semblez être favorable
à ce qu'on ne se retrouve pas avec des sièges vacants, vacances ou autres.
M.
Arcand : Non, c'est sûr. Mais sauf que toutes ces questions-là
sont déjà pas mal couvertes dans la Loi sur la
gouvernance. Il y a essentiellement, là, un certain nombre de positions à
avoir. Je pense qu'il y a un libellé qui existe, c'est ça, dans
l'Assemblée des partenaires, alors il faudrait regarder comment est-ce qu'on le
dit, comme tel.
Mme
Richard : Mme la Présidente,
si vous me le permettez, on le retrouve dans l'Assemblée des partenaires,
mais il a été retiré. Il était dans le 27,
mais il a été retiré dans le 11. C'est là où on ne le retrouve pas. Moi, je
trouve que le conseil d'administration est aussi important que la table
des partenaires, et de là mon questionnement.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : C'est que, dans la
première version de la Société du Plan Nord, il n'y avait pas nécessairement
une assemblée des partenaires, et
donc le C.A. devait représenter nécessairement les régions et obligatoirement
les régions. Alors, c'est la raison
pourquoi ça n'a pas été mis. Mais on le retrouve dans le libellé sur
l'Assemblée des partenaires. Alors, c'est là qu'est la question. Nous,
encore une fois, puis je tiens à le répéter, autant, l'Assemblée des
partenaires, il est fondamental que ça va
représenter tous les joueurs des régions... Et je voudrais que vous ne
sous-estimiez pas quand même le pouvoir de l'Assemblée des partenaires,
parce qu'ils ont un pouvoir politique évident. Je pense que vous le savez.
Une voix : ...
M.
Arcand : Pardon?
Mme Richard : Loin de moi cette
idée.
M.
Arcand : Bon. Alors, ils ont
un pouvoir politique évident, l'Assemblée des partenaires. Dans le cas du
conseil d'administration, ce qu'on a
recherché, oui, on veut des gens bien sûr qui viennent des régions nordiques,
mais ce qu'on recherche d'abord et
avant tout, c'est des gens qui ne sont pas en conflit d'intérêts, des gens
surtout compétents. C'est ça qui est
recherché derrière ça. Et donc je vous dirais que c'est essentiellement la
nature des choses. Maintenant, ça, c'est toujours la Loi sur la
gouvernance?
(Consultation)
M.
Arcand : Je pense
que je vais demander à notre légiste d'expliquer son raisonnement derrière ces...
La Présidente (Mme Léger) :
Consentement?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Léger) : Me Pagé,
vous... encore vous annoncer.
Mme Pagé
(Valérie) : Valérie Pagé, juriste à la Direction des affaires
juridiques du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Alors, cet
alinéa-là avait passé dans la mesure où il y a des sièges qui devaient à
l'époque être associés à différentes régions,
communautés autochtones ou secteurs d'activité concernés. Donc, si on prend
l'exemple d'un siège pour le secteur environnemental,
le premier qui me vient en tête, cet article-là, quand on dit que toute vacance
doit être comblée de façon à
respecter le mode de nomination prescrit, c'est que, s'il y a une vacance pour
le siège environnement, c'est quelqu'un qui va représenter le secteur environnement qui devra à nouveau être
nommé. Dans la mesure où on a mis cette représentation-là dans l'Assemblée des partenaires, on a déplacé cet
alinéa-là aussi. Donc, l'Assemblée des partenaires va représenter les
régions, les nations autochtones concernées, différents secteurs d'activité.
Donc, encore là, s'il y a vacance au niveau
de l'Assemblée des partenaires, il va y avoir des sièges, dans le fond, qui
vont être attitrés à différents secteurs
d'activité. Pour le conseil d'administration, s'il y a vacance, ça va toujours
être une nomination en fonction des profils de compétence et
d'expérience qui auront été approuvés par le conseil.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Bon. Là, j'ai
encore plus de questionnements, Mme la Présidente, parce que, si je comprends
bien ce que vient de nous dire Me Pagé, par
rapport à un secteur, disons, l'environnement, que je vais prendre comme
exemple, sur la table des partenaires, s'il y
a un remplacement à faire, on va aller chercher quelqu'un du secteur de l'environnement, tandis que, sur le conseil
d'administration, on va plus y aller par profils. On se garde une bonne marge
de manoeuvre au niveau du conseil
d'administration par rapport à un remplacement, ce qu'on ne fera pas
nécessairement sur la table des partenaires, si j'ai bien compris.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
• (17 h 20) •
M.
Arcand : Oui. Bien,
je peux quand même répondre à ça pour vous dire qu'on recherche quand même, à l'intérieur du conseil d'administration, un
certain nombre de compétences que l'on ne définit pas ici, dans l'article de
loi. Mais il est clair que, tu sais,
si, par exemple, on a besoin d'avoir sur le conseil d'administration, par exemple,
quelqu'un qui a une compétence dans le domaine des ressources humaines,
c'est clair que ça va nous prendre ça. On va avoir certainement besoin de quelqu'un qui a une compétence sur le plan
financier, par exemple, parce qu'on a besoin quand même de regarder un
certain nombre de choses.
On ne le met pas de façon spécifique dans le
projet de loi, parce qu'on parle d'un ensemble de compétences, mais il est clair que, dans ce projet de loi là, on va vouloir... puis je l'ai dit et indiqué à plusieurs reprises,
on veut avoir un certain nombre de
compétences que nous avons définies. Lors de notre rencontre de la semaine
dernière, on a dit : Ça va prendre quelqu'un de bon dans le domaine
financier, quelqu'un de bon en matière d'environnement, quelqu'un qui connaît, entre autres, le secteur énergétique,
etc. Il y a différents secteurs qui sont, pour nous, ciblés à
l'intérieur du conseil
d'administration, qu'on n'a pas voulu préciser, mais il est clair que, quand le
gouvernement nomme les membres du conseil d'administration, il va rechercher
l'ensemble de ces compétences-là.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Oui. Merci, Mme la Présidente. Mais moi, je vais avoir beaucoup
de respect pour les gens qui vont être désignés pour faire partie de la
table des partenaires, mais à ce moment-ci c'est deux entités quand même différentes. On a un conseil d'administration puis on a la table des partenaires, mais je vois
que le ministre a quand
même ouvert pour se garder un espace pour placer les personnes avec les
compétences requises, mais pas nécessairement, exemple, soit en environnement ou soit au niveau syndical ou patronal. De toute façon, ça, on l'aurait plus vu dans un autre article. Mais, l'article
31, on parle de la personne qu'on doit remplacer soit pour des vacances ou
autres.
Donc, si je
déposais un amendement dans le sens pour qu'on remplace ces
personnes-là, ce n'est pas contraignant pour le ministre, parce
que, là, on dit un certain profil,
mais on ne nomme pas, exemple, un champ d'expertise spécifique soit en environnement soit au niveau syndical ou patronal. À l'article
31, moi, ce que je veux m'assurer, c'est qu'il n'y ait pas de siège qui demeure vacant. Pour le reste,
là, c'est sûr qu'il y a d'autres articles qui vont me permettre d'élaborer
un petit peu plus, là.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, je comprends ça, sauf que la Loi sur la
gouvernance, c'est un peu ce qui nous a guidés, et, que je sache, il n'y en a pas nécessairement qui impliquent un remplacement immédiat, là,
de ce qui se passe. Tu sais, je vais
vous donner un exemple. À Hydro-Québec actuellement, je peux vous le dire, il y a
quelques vacances qui existent, et le
gouvernement va le faire, il ne prendra pas six mois avant de
le faire, sauf qu'il faut qu'il fasse le remplacement. Il est clair
qu'il va le faire.
Maintenant,
je tiens aussi à vous rappeler que, sur le conseil d'administration, le
problème aussi de l'amendement,
c'est qu'on dit : Le conseil, il faut
qu'il ait de neuf à 15 personnes, parce
que, on le sait, ça peut être...
Alors, c'est quoi, la norme? À partir
du moment où on décrète que c'est 10, est-ce
que ça veut dire qu'il faut
minimalement qu'il y en ait 10, ou 11, ou 12? Est-ce que c'est ça que ça
veut dire? Alors, je voudrais juste essayer de comprendre.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : On n'a pas à
spécifier le chiffre. Si le conseil
d'administration est de neuf, on
débute avec un conseil
d'administration de neuf personnes. Par la suite, moi, j'avais entendu dans les
discussions qu'on a eues antérieurement que le ministre se gardait une marge de
manoeuvre pour peut-être éventuellement, tout dépendant de certaines activités qu'il pourrait y avoir,
l'augmenter jusqu'à 15. Là, moi, je ne suis pas : À 10, vous remplacez; à
neuf, vous ne remplacez pas. C'est le principe même. Et, en tout cas,
nous, ce qu'on a regardé, on a fait des vérifications, Hydro-Québec a cette
obligation de remplacer, on me dit. Puis, vous savez, le projet de loi n° 27, on peut en dire
ce qu'on voudra, il avait été fait
quand même par le gouvernement libéral puis il y avait quand même des juristes
à l'époque qui devaient avoir une certaine expertise, et on l'avait
précisé et là on ne le retrouve pas. On peut revérifier au niveau
d'Hydro-Québec. Moi, c'est ce qu'on m'a donné, que...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Je pense
que je laisserais ma juriste ajouter un élément important, parce que je peux
vous dire qu'Hydro-Québec... il y a des
éléments, là, il y a des gens qui vont devoir être nommés, ce qu'on va faire le
plus rapidement possible, là, mais...
La Présidente (Mme Léger) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Oui. Alors, le mode de nomination, lors d'une vacance,
dans le fond, d'un remplacement, va se faire de la même façon qu'une
nomination initiale. Cet alinéa-là, dans la mesure où le conseil d'administration
n'aura pas une
structure semblable à celle de l'Assemblée des partenaires, on a jugé qu'il
était plus pertinent de le prévoir dans la section qui traite de cette
assemblée-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Je comprends, Me Pagé, que vous avez décidé de traiter cette section-là dans la
table des partenaires. J'ai bien compris ça, là. Jusqu'à présent, ça va? Moi, ce
que je réplique à ça, je ne suis pas juriste, mais ce que je réplique à ça, c'est que la table des
partenaires et le conseil d'administration, c'est deux choses complètement
différentes et que, dans le 27, on la
retrouvait, cette obligation. Donc, je ne comprends pas qu'on ne peut pas
l'insérer à ce moment-ci à l'article 31.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, je vous dirais que ce que je comprends de
l'ancien article, ce que je vous ai expliqué tout à l'heure, c'est que, dans l'ancien article,
il n'y avait pas le même genre d'assemblée des partenaires
dans laquelle chacun avait un siège.
Et, le rôle du conseil d'administration, je n'étais pas là dans ce temps-là,
mais ce que je comprends, c'est qu'il avait une mission beaucoup plus,
je dirais... encore plus représentative des régions, etc., tandis que, là, on a
un véhicule pour la représentativité des
régions, on a déjà ce véhicule-là avec l'Assemblée des partenaires, et donc ce
qu'on recherche au sein du conseil
d'administration pour prendre les meilleures décisions possible, c'est un
profil de compétence qui est plus important.
Alors,
c'est ça qu'on recherche au moment où on se parle. Alors, autrement dit, ce
qu'on a exigé pour le C.A., peut-être, dans l'ancien projet de loi, on
l'a mis dans l'Assemblée des partenaires.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. Quelles balises à ce moment-là... Si on ne va pas de l'avant
avec l'amendement, puis le ministre, il sait quel but je vise. Quelles
balises à ce moment-là si un poste devenait vacant... On va dire quoi? On fait
son remplacement, on attend deux, trois mois? Parce que, là, on n'ira pas
nécessairement, comme sur la table des partenaires, en définissant un profil,
quelqu'un qui est bon en environnement ou au niveau syndical. On va y aller sur
d'autres profils. Donc, on pourrait avoir
une personne, au conseil d'administration, qui avait un certain profil, mais ça
pouvait être au niveau syndical, et là je
comprends très bien que le ministre aurait toute la latitude de ne pas
nécessairement nommer pour son
remplacement quelqu'un qui proviendrait du monde syndical. Mais on attend quoi?
Trois mois? Six mois?
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis, est-ce que vous avez un
amendement que vous voulez apporter?
Mme Richard :
Oui, mais on discute quand même de l'article 31, là.
La Présidente (Mme
Léger) : On est toujours dans la...
Mme Richard :
On est très ouverts.
La Présidente (Mme
Léger) : O.K. Bien, c'est parce que vous parlez de votre amendement
parfois.
Mme Richard : Excusez-moi, Mme la Présidente. C'est parce que j'en avais fait la
lecture et j'ai dit le sens de mon
amendement. Mais je ne l'ai pas déposé, mais j'ai dit au ministre le sens de
l'amendement que je pourrais apporter sur l'article 31. Ça fait que je
pense qu'on se suit.
La
Présidente (Mme Léger) : O.K. Parce que, si vous faites référence à
l'amendement, j'aimerais qu'on puisse le déposer, sinon on reste sur
l'article en général. M. le ministre.
M.
Arcand :
C'est parce que ce que ça dit, l'article 31, puis je veux juste qu'on revienne
à ces éléments-là, ce dont l'article dit essentiellement, c'est que, lorsque,
les membres du conseil d'administration, leur mandat est terminé, ils demeurent en poste jusqu'au moment où on leur
en trouve un nouveau. C'est ça qu'on dit. Alors, c'est de ça dont on parle. Donc, il va toujours y avoir des membres du
conseil d'administration. Quand leur mandat est terminé, si le Secrétariat
aux emplois supérieurs n'a pas procédé à des
nominations, à ce moment-là ils demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils
soient remplacés ou nommés de nouveau. C'est ça que l'article dit.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. Ce que mon recherchiste, qui m'aide beaucoup... parce que, vous
savez, on a besoin de personnes aussi qui nous alimentent à côté de
nous, ce qu'il me dit, c'est qu'à Hydro-Québec, à la société d'État, on
retrouve cette obligation.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
Mme
Richard : Donc, je ne comprends pas qu'on ne pourrait pas la retrouver
à la Société du Plan Nord.
M.
Arcand :
Vous voulez dire que?
Mme Richard :
Le remplacement.
M.
Arcand :
O.K. pour la durée non écoulée du mandat. C'est parce que ce n'est pas tout à
fait le même texte, là. Je veux juste qu'on voie ce que ça veut dire,
là.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce qu'on peut le lire, le texte de...
M.
Arcand :
Oui. Le texte, c'est 4.2 de la Loi sur Hydro-Québec, où on dit : «Toute
vacance parmi les membres du conseil
est comblée suivant les règles de nomination prévues à leur égard et pour la
durée non écoulée du mandat du membre à remplacer.»
(Consultation)
M.
Arcand :
C'est qu'on n'est pas dans le même...
Mme Richard :
...c'est ça que je comprends qui vous...
• (17 h 30) •
M.
Arcand :
Le premier cas, dans 4.2, l'article auquel on fait référence dans le cas
d'Hydro-Québec, c'est une vacance au
conseil d'administration, tandis que, là, l'article 31, dont on parle, c'est
l'expiration d'un mandat, et, donc, la personne doit demeurer jusqu'à
temps qu'on ait eu un remplaçant. Ce n'est pas tout à fait la même chose.
Si la question,
c'est : Qu'est-ce qui se passe si un membre du conseil d'administration,
en cours de mandat, démissionne, par exemple?, là, peut-être qu'on... je ne
sais pas si on l'aborde dans les autres articles, mais on pourra certainement en discuter à ce moment-là. Là, dans
ce cas-ci, les membres du conseil d'administration, ce que ça dit, c'est
que ça demeure en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés de
nouveau. C'est tout.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
J'ai bien compris, M. le ministre, il y a la durée du mandat puis il y a les
vacances.
Ce
qu'on a dit d'entrée de jeu, c'est qu'au niveau des vacances, dans le projet de
loi n° 27, on faisait une spécification
où on disait ceci, là, dans le 27 : «Toute vacance survenant au cours de
la durée [d'un] mandat d'un membre du conseil d'administration est
comblée en suivant le mode de nomination prescrit pour la nomination du membre
à remplacer.» Donc, on s'est dit : Pourquoi,
dans le 27, on prenait la peine de spécifier... Vous savez, Mme la Présidente, que, quand on fait un texte
de loi, chaque mot a un sens, hein? Avec «peut» puis «doit», on pourrait peut-être
faire deux heures là-dessus.
Ce n'était pas anodin qu'on avait placé cet article. Et, quand on parle, justement,
du mandat puis de la durée du mandat, nous, on s'est dit : Mais, à l'article
31, il ne parle pas des vacances.
Donc,
c'était là le sens de la discussion, où je dis : Moi, j'ai un amendement
tout prêt pour qu'on prévoie aussi le remplacement pour les vacances. Si
le ministre est ouvert, c'est bien. S'il ne l'est pas, écoutez, on va en
disposer autrement, là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Bien, j'aimerais ça, Mme la Présidente... On comprend, là, qu'il y a une
différence entre une vacance puis un mandat
qui est expiré. Mais la section du projet
de loi qui parle des vacances en ce qui a trait au conseil
d'administration, c'est laquelle?
La Présidente (Mme
Léger) : Me Pagé.
Mme
Pagé (Valérie) : Il n'y a
pas de disposition expresse qui traite des vacances. Lorsqu'il
y a une vacance au conseil d'administration, c'est le Secrétariat aux
emplois supérieurs qui enclenche la procédure pour procéder à une nomination. Et, comme il y aura
des profils de compétence et d'expérience qui auront été approuvés par le
conseil, c'est ce qui va les guider dans le choix des candidats qu'ils
vont recommander au gouvernement.
M. Drainville :
O.K. Bien, mettons, là, pour les fins de la discussion, O.K., on a un représentant
des groupes environnementalistes qui siège sur le C.A., mettons,
pour les fins de la discussion. Il est nommé pour combien de temps?
Mme Pagé
(Valérie) : Au plus quatre ans.
Une voix :
Quatre ans.
M.
Drainville : Au plus quatre ans. Or, mettons qu'il est en
début de mandat, il est nommé, puis, au bout d'un an, il tombe malade ou, pour une raison ou pour une
autre, cette personne ne peut plus siéger au conseil d'administration.
Or, on sait très bien,
Mme la Présidente, s'il y
a quelque chose qu'on a appris
dans ces dernières semaines, c'est que les postes au conseil
d'administration vont être très, très, très convoités, et donc le ministre va avoir un choix très, très, très difficile à
faire. Il va être obligé de décider à qui il donne les postes, puis là il va y
aller par secteurs, puis il va évidemment
essayer de créer un équilibre qu'il va
devoir par la suite justifier. Mais mettons que la personne qui va
siéger au conseil d'administration va faire partie d'un équilibre assez délicat à atteindre, et donc le
départ d'une de ces personnes va venir dérégler le délicat équilibre.
Alors, pour en revenir à mon exemple, mettons
que dans ce groupe, dans cet équilibre très délicat, il y a un représentant des groupes environnementalistes. Cette personne-là, pour une raison ou
pour une autre, ne peut plus siéger, il
y a vacance. Là, nous, au nom, justement,
de l'équilibre que l'on voudra maintenir... Et je ne présume pas bien entendu que le ministre, si c'est lui ou quelqu'un d'autre, ne souhaitera pas le
maintenir. Mais, pour le moment, dans la loi, il n'y a rien qui l'oblige à le maintenir, donc il n'y a
rien qui oblige le ministre à dire : Bon, bien là, au bout de quelques
mois de vacance, je m'astreins à
nommer quelqu'un, à remplacer la personne qui a créé la vacance.
Je suis conscient, là, Mme la Présidente,
que je suis dans une discussion qui porte sur les vacances, alors que l'article
31 porte sur l'expiration. Mais, si on ne le soulève pas maintenant, je
me demande bien quand on pourra le faire.
Je pense que
c'est un bon moment pour la soulever, la question de la vacance. Alors, peut-être
que ça va donner réflexion à l'équipe ministérielle,
qui pourrait éventuellement nous revenir avec une proposition là-dessus ou une réponse, du moins, à la question
que nous posons, parce que je
pense que c'est raisonnable comme question,
d'autant plus que, comme l'a si bien
dit la députée de Duplessis, il y a des règles qui s'appliquent déjà à
des sociétés d'État comme Hydro-Québec, ou encore la
SAAQ, ou encore Loto-Québec, ou
encore la SAQ, qui prévoient, justement, une procédure pour remplacer
une vacance... pour combler, devrais-je dire, une vacance.
Alors, je soumets bien humblement, Mme la
Présidente, que c'est un élément du projet de loi qui, de par son absence, nous interpelle, hein, pose une question.
Et là j'ai entendu Me Pagé nous dire que, pour ce qui est de l'Assemblée
des partenaires, il y avait une procédure. En cas de vacance ou en cas d'expiration?
La Présidente (Mme Léger) : Me Pagé.
Mme Pagé (Valérie) : En cas de
vacance.
M.
Drainville : Ah! Mme
la Présidente, vous me voyez venir. Si en plus il y a une procédure, en cas de
vacance, pour l'Assemblée des
partenaires, notre question sur la vacance en cas de... c'est-à-dire, la
vacance pour ce qui est du conseil d'administration...
devient encore plus pertinente. Le ministre en conviendra, j'en suis certain.
Je pense que c'est sans doute un
oubli, Mme la Présidente. C'est sans doute un oubli, et je suis certain que M.
le ministre, avec le concours de Me Pagé, pourra régler ce problème-là
en un tournemain.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Bien, écoutez,
premièrement, ce n'est pas un oubli, c'est simplement qu'on ne trouvait pas ça
d'une très grande utilité de le
mettre, mais, si vous voulez quelque chose qui touche la question de vacance au
sein du conseil d'administration, on
peut essayer de trouver quelque chose qui va couvrir ces éléments-là de la même
façon que ça le couvre dans d'autres lois. Moi, je n'ai pas de
difficulté avec ça.
Maintenant,
M. le député, je veux juste vous rappeler encore une fois une chose, c'est
qu'au niveau du conseil d'administration
ce que l'on recherche, c'est des compétences, ce n'est pas des représentations
de groupes de pression, de groupes
patronaux, de groupes de ce type-là. Les gens qui vont avoir un siège, ils vont
être attitrés comme, par exemple, groupes
environnementaux, communautés autochtones, etc., ça va être à l'Assemblée des
partenaires. Ça, pour nous, c'est très
clair. Et, au niveau du conseil d'administration, ce que l'on recherche, c'est
de la compétence dans un domaine x. C'est ça qu'on recherche. Et ça, il
y a quand même une nuance. Ce ne sera pas un siège, alors...
M. Drainville : M. le
ministre, vous venez de dire les mots clés «dans un domaine x».
La Présidente (Mme Léger) : Un
instant, M. le député de Marie-Victorin!
M. Drainville : On est en
dialogue respectueux, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre, vous avez terminé?
M.
Arcand : Pardon?
Oui, oui, je...
La Présidente (Mme Léger) : Vous
avez terminé.
M.
Arcand : Mais, juste pour
terminer, ma réflexion, c'est qu'on recherche des gens dans certains
domaines : financier; ça peut
être environnemental; ça peut être au niveau des experts en ressources
humaines, etc. C'est des profils de compétence que l'on cherche et non
pas des représentants de groupe ou d'association ou...
Une voix : ...
M.
Arcand :
C'est ça. C'est la nuance que je tiens à apporter.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Marie-Victorin.
M.
Drainville : Oui.
C'est intéressant, Mme la Présidente. Il fait une distinction intéressante,
notre ministre, en disant : Ils ne représentent pas un groupe, ils
ne représentent pas un secteur, dans le fond, de la société civile, ils représentent une compétence. C'est vrai, mais on
s'entend-u, Mme la Présidente, que, mettons, quelqu'un qui est compétent
dans les affaires autochtones pourrait possiblement être un autochtone? On
s'entend, hein?
M.
Arcand : Tout à
fait.
• (17 h 40) •
M.
Drainville : Bon.
Alors là, on n'est pas loin, là, de... Bon. Moi, je vais le dire comme ça, Mme
la Présidente : L'argument du
ministre, il se tient sur le fond des choses, mais les groupes qui vont
l'observer, eux, vont voir un message politique dans la nomination de
telle ou telle personne.
En d'autres
mots, le ministre pourra la justifier, sa nomination, sur la base de la
compétence de la personne, sur la
base de ses connaissances, sur la base de son expérience professionnelle, de sa
diplomation, et tout le reste, mais il n'en demeure pas moins, Mme la Présidente... je vous garantis qu'il va y
avoir tout un ballet politique autour de la nomination des membres du
conseil d'administration, là. Je suis sûr que le ministre va être d'accord avec
moi. Puis le ballet politique, ça ne sera
pas autour : On veut, nous autres... Tu sais, ça ne sera pas un groupe de
citoyens qui vont dire : Nous, on tient absolument à ce qu'il y ait
un géologue, comprenez-vous? Nous autres, on veut un géologue sur le C.A. Puis d'autres qui vont dire : Non, non, moi, je ne
veux pas un géologue, je veux un ingénieur, comprenez-vous? Puis il y en a un autre qui va dire : Bien,
moi, je veux un spécialiste de... je ne sais pas, de la toundra.
Je ne pense pas que c'est comme ça que ça va se
jouer, Mme la Présidente. Moi, je pense que, les gens qui ont manifesté
une opinion puis une volonté d'être représentés au C.A., ce n'est pas le débat
des compétences qu'ils vont faire, ça va être le débat de la représentation
politique. Et donc ce que je suis en train de dire, c'est que le ministre a raison sur le fond, mais dans la pratique ce n'est
pas ça qui va être déterminant. Ce qui va être déterminant, je pense, c'est
beaucoup, beaucoup la conjonction des
représentations puis le rapport de force, même, je dirais, de certains groupes
au sein de la société civile puis au
sein, je dirais, du... sur le territoire nordique. En d'autres mots, Mme la
Présidente, je vais être encore plus
direct que ça, je suis convaincu que les Premières Nations vont dire : Ça
nous prend un représentant sur le C.A.
Puis l'argument qu'ils vont lui soumettre, ça ne sera pas de dire : Puis
on en a un bon à vous soumettre qui a des compétences extraordinaires, là. L'argument, ça va être de dire :
Remarquez, là... Bien, peut-être, peut-être, mais l'argument qu'ils vont défendre, le... comment dire, la
position qu'ils vont mettre de l'avant, ça ne sera pas de dire : On a
trouvé un représentant des Premières Nations qui a une connaissance
très, très technique dans tel domaine. Non, non. Ce qu'ils vont défendre, c'est : Écoutez, là, vous êtes
sur le territoire du Nord, là, la dynamique veut qu'il y ait un représentant
des Premières Nations, puis lâchez-moi avec votre histoire de
compétence, nous, on veut être là. Bon. Je suis certain que c'est ça qui va arriver. Puis je ne dis pas que ce
n'est pas légitime, Mme la Présidente. Moi, si j'étais un représentant des
Premières Nations, je demanderais,
j'exigerais d'avoir un représentant sur le C.A. Bon. Et je pense qu'il y aura
beaucoup de groupes comme ça qui vont
voir la légitimité de leur représentation sur le conseil d'administration.
D'ailleurs, il y en a plusieurs,
encore une fois, qui sont venus nous le dire, qui sont venus nous dire :
Écoutez, à notre avis, M. le ministre, on devrait être là.
Alors, j'en reviens donc à mon point premier, je
pense que, que le ministre le veuille ou pas, il va y avoir une dynamique politique autour de la constitution de
ce conseil d'administration. Et, encore une fois je me répète, je ne dis
pas qu'il a tort de mettre de l'avant la
question des compétences, mais ce que je dis, c'est que la nomination sur le
C.A. va dépasser largement la
question des compétences. Et, à un moment donné, il y aura une espèce
d'équilibre politique qui aura été
créée, qui aura influencé... La recherche, je pense, de cet équilibre politique
là va influencer son choix. Même s'il
ne veut pas en faire son critère déterminant, même s'il veut rester sur la
compétence, je suis convaincu que l'équilibre politique va jouer, et donc je suis convaincu, Mme la Présidente, que le
départ de quelqu'un au sein de cet équilibre-là viendra modifier cet équilibre-là, et donc je pense que ça milite pour
une procédure de vacance. Je ne sais pas si j'étais clair, là, mais je
pense que oui.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Bon. On va...
La Présidente (Mme Léger) : Est-ce
qu'il était clair, M. le ministre?
M.
Arcand : Il est très clair.
J'ai quelques différences d'opinions avec le député de Marie-Victorin, mais,
sur la question des vacances, je vous
l'ai dit, on va vous trouver quelque chose qui va régler votre problème sur la
question des vacances, d'une part.
Et je veux juste vous rappeler une chose sur
laquelle... on a un point sur lequel je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, puis je veux juste qu'on essaie
de s'entendre là-dessus. Parce que vous dites : Le C.A., il y a toute
une question politique qui entre en ligne de
compte. Peut-être, oui, il y a peut-être... Mais, la question politique, à mon
avis, c'est l'Assemblée des
partenaires et le gouvernement qui vont la faire, dans la mesure
suivante : c'est que l'Assemblée des partenaires, ils sont là pour
parler au gouvernement directement. Et qui va établir les orientations du Plan
Nord? C'est, d'abord et avant tout, le gouvernement, qui
devra être à l'écoute de l'Assemblée des partenaires. C'est là que, politiquement, les priorités vont devoir se
décider. Le rôle du conseil d'administration de la Société du Plan Nord, c'est
un rôle d'exécution, c'est purement et
simplement de dire : À partir du moment où les orientations sont données
par le gouvernement, le rôle du
conseil d'administration, c'est de s'assurer que la société exécute
correctement ce qui est demandé par le gouvernement.
C'est ça, le
rôle du conseil d'administration. Ce n'est pas un rôle de commencer à
décider : Voici, nous, on pense que
ça prendrait un chemin de fer entre
Kuujjuaq et Salluit, par exemple, ou des choses comme ça. Ce n'est pas le rôle
du C.A. Le rôle du C.A., c'est de s'assurer,
par exemple, qu'à partir du moment où le gouvernement décide qu'il y a un chemin
de fer entre Schefferville et, disons, Kuujjuaq ou Sept-Îles,
disons, à ce moment-là... est-ce
que les procédures sont faites. Est-ce qu'il y a des appels
d'offres? Est-ce que le suivi des budgets est fait? Est-ce que
c'est fait correctement? C'est ça, le
rôle du C.A. de la Société du Plan
Nord, ce n'est pas un rôle politique
au sens large du terme. Je comprends
qu'il peut y avoir de la politique
au niveau des nominations, mais c'est un rôle d'exécution, de
s'assurer que l'exécution est faite correctement. C'est ça, le rôle du
C.A.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Marie-Victorin.
M.
Drainville : O.K. C'est à se parler qu'on se comprend, Mme la Présidente. Donc, dans le fond, dans votre esprit, M. le ministre, le
rôle du C.A. de la Société du Plan Nord, c'est un peu le même rôle que le C.A.
d'Hydro-Québec.
M.
Arcand :
Absolument.
M. Drainville : Hein?
M.
Arcand : Ça
ressemble beaucoup.
M.
Drainville : C'est ça, là. Il y a une direction politique qui
émane du gouvernement, et le C.A. doit exécuter, doit traduire
cette volonté politique dans des décisions à caractère administratif.
Alors, à ce moment-là, Mme la Présidente, puis je sais que le ministre
nous a déjà rassurés là-dessus, ça milite... Bon, si vous me permettez, M.
le ministre, on n'en rajoutera pas,
la cour est pleine, mais ça milite, à
ce moment-là, si c'est bien votre conception, ça milite pour qu'on ait
une procédure de vacance comme on en a une à Hydro-Québec. Alors, je
referme cette porte-là, cette discussion-là.
Juste une
petite question, Mme la
Présidente, avant de laisser la
parole à ma collègue de Duplessis. Si effectivement
l'Assemblée des partenaires est cette espèce de caisse de résonance politique à
l'intérieur de laquelle vont se faire un certain
nombre de discussions puis qui va... et de laquelle vont émaner un certain
nombre de signaux que le gouvernement va saisir pour prendre ses décisions, bien, à ce moment-là, est-ce que la composition de l'Assemblée des partenaires,
elle est connue, M. le ministre? Est-ce qu'on sait...
M.
Arcand : ...à définir actuellement, mais, quand on
sera rendus là, on pourra en parler plus en détail sur notre vision des choses, il n'y a pas de problème.
Et ça, il va y avoir un siège pour les gens qui composent... Enfin, on aura une
vision à vous montrer de ce côté-là. Ça, c'est clair.
M. Drainville : Là, vous nous
voyez venir, là.
M.
Arcand : Oui, oui,
je vous vois venir.
M. Drainville : Là, vous ne
pourrez pas dire : Vous pouvez être déçus, mais vous ne pouvez pas être
surpris.
M.
Arcand : Là, vous
allez vouloir avoir que X, il ait une représentation de tant.
M. Drainville : Et voilà.
Hein, on se comprend, là.
M.
Arcand : Oui, tout
à fait.
M. Drainville : Parfait.
Excellent.
M.
Arcand : Alors, ça,
là-dessus, il n'y a pas de problème. Mais je veux juste revenir...
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce qu'on peut comprendre que, pour influencer le gouvernement, M. le ministre, c'est mieux d'être assis à l'Assemblée des partenaires que
d'être au C.A.?
M.
Arcand : Bien, moi,
dans mon esprit...
La
Présidente (Mme Léger) : Et,
si on veut être... d'un gestionnaire, on est mieux d'être au C.A. que d'être à
l'Assemblée des partenaires.
M.
Arcand : Exactement. D'abord, je vais vous rappeler, d'abord
et avant tout, l'Assemblée des partenaires, clairement,
a un rôle un peu plus politique, d'influence auprès... d'une part. Et, d'autre
part, je tiens juste à rappeler le rôle
d'un conseil d'administration dans le cas, par exemple, de la loi qui existe
déjà sur la gouvernance des sociétés d'État.
Qu'est-ce
qu'il fait, le conseil d'administration? C'est l'adoption du plan stratégique.
Le plan stratégique, en grande partie, c'est qui qui va le décider?
C'est le gouvernement, d'une part. Et ensuite de ça il va approuver les plans d'immobilisations, d'exploitation, les états
financiers, le rapport annuel d'activité et le budget de la société. Il va
approuver les règles de gouvernance,
il va approuver les profils de compétence et d'expérience, il va approuver le
code d'éthique qui est applicable aux
officiers de la compagnie et les membres du conseil d'administration, il va
approuver les critères d'évaluation
qui sont applicables, par exemple, au directeur général. C'est eux qui vont
approuver ces critères d'évaluation là. Ils vont établir des politiques d'encadrement. Ils vont s'assurer qu'il
y ait un comité de vérification pour être sûrs que, sur le plan budgétaire, ce soit administré de
façon correcte, etc. Ils vont approuver les politiques de ressources humaines.
Une voix :
...
• (17 h 50) •
M.
Arcand :
La Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Alors, ça, c'est le rôle qui est
établi aux sociétés d'État.
Alors,
ce que le gouvernement dit : Voici, on va vous dire : On veut qu'il y
ait telle orientation, tel budget qui soit
dépensé, telle procédure qui soit faite. Il y a un plan stratégique. Par
exemple, si on parle d'Hydro-Québec, ils ont un plan stratégique, Hydro-Québec
a un plan stratégique, et on dit au conseil d'administration
d'Hydro-Québec : Vous exécutez
ce plan stratégique là, vous vous assurez qu'Hydro-Québec remplisse ce
mandat-là qui est donné en ce
sens-là.
Donc, c'est la même
chose pour la Société du Plan Nord. Alors, le conseil d'administration, on veut
des gens capables de nous assurer que
l'exécution, elle est faite correctement, mais ça demeure une exécution d'abord
et avant tout.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. Mme la Présidente, à ce
moment-ci, on peut suspendre
l'article 31 puis revenir un petit peu
plus tard, parce qu'il y a eu des discussions quand même
entre mon recherchiste et Mme Pagé, la légiste, par rapport à l'article 31.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, je pense qu'on serait prêts, nous, parce que,
dans ce cas-là, déjà on connaît un peu le sens de l'article. On pourrait vous déposer quelque chose immédiatement, si vous
voulez. Puis on pourrait vous le
déposer et voir si on ne peut pas ajouter un article suivant à l'article
31.
La Présidente (Mme
Léger) : Donc, on apporte un amendement.
M.
Arcand :
Bien, c'est-à-dire qu'on... oui, c'est ça, on ajoute 31.1.
La Présidente (Mme
Léger) : Oui, c'est un ajout.
M.
Arcand :
On aurait un 31.1, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, si vous pouvez le lire... Ah! il est très grand. Je vais le lire en
premier. Ça va me donner un petit peu l'idée.
M.
Arcand : Alors, écoutez, ça dirait essentiellement la chose suivante, à 31.1 : «Toute vacance survenant au cours de la durée du mandat d'un membre du conseil d'administration est comblée en suivant le mode de nomination
prescrit pour la nomination du membre à remplacer.
«Constitue
notamment une vacance l'absence à un nombre de réunions du conseil déterminé par le règlement de la
société, dans les cas et [dans] les circonstances qui y sont indiqués.»
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, on va faire des copies pour les
membres. Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des choses à
compléter avant que je donne la parole à...
M.
Arcand :
Non, je pense que c'est...
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Voyez-vous, Mme la Présidente, je vais dire comme mon collègue le
député de Marie-Victorin disait il y
a peu de temps, c'est à parler qu'on se comprend. C'est tout à fait ce que je
voulais. C'était le but visé. Donc, on va prendre connaissance quand
même de l'amendement, mais on va l'adopter.
La
Présidente (Mme Léger) : Je vais suspendre quelques instants pour
permettre d'avoir les copies de l'amendement.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
(Reprise à 17 h 53)
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, on reprend nos travaux, si vous
voulez. Alors, on a dans les mains l'article. On est à l'article 31. On
a un amendement du ministre à 31.1, et je donne la parole à la députée de
Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Je remercie le ministre, et nous adoptons 31.1. On est...
débrouillards, les gens qui viennent du Nord.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre, on est corrects pour...
M.
Arcand : Oui.
La
Présidente (Mme Léger) : Parce que, là, je dois suspendre le 31 pour
arriver à faire l'amendement du 31.1. Donc,
je comprends que, l'amendement 31.1, on peut le mettre aux voix. Alors, est-ce
que l'amendement 31.1 est adopté?
Une voix : ...l'amendement.
La Présidente (Mme Léger) :
Excusez-moi. Allez-y, M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Donc, au
deuxième paragraphe de l'amendement, on indique : «Constitue [...] une vacance
l'absence à un nombre de réunions du conseil
déterminé par le règlement de la société, dans les cas et les circonstances
qui y sont indiqués.»
On comprend
qu'il va y avoir un règlement adopté par la société qui établit ce que
constitue une vacance, mais on lie la
vacance à un nombre d'absences de session. Est-ce qu'il y a certaines
vacances qui pourraient être attribuées d'une autre façon également? Je pense à une inhabilité à siéger ou quelque chose dans ce sens-là. Est-ce que
le sens de votre amendement, ça couvre ça également ou on parle
uniquement de la vacance au sens propre, là, de la chaise vide depuis trois séances, exemple, comme dans le cas
d'un maire ou d'un conseiller municipal, en vertu de la Loi sur les cités
et villes, qui, après trois séances
consécutives de 90 jours cumulatifs, bien il devient inhabile à siéger? C'est
quoi, la portée?
M.
Arcand : Ce sera à
la société de faire un peu ses règles internes selon les principes qui
existent.
Alors, dans ce cas-là, on parle d'une
vacance : «Constitue notamment une vacance l'absence à un nombre de réunions du conseil déterminé par le règlement de
la société...» Mais il va y avoir un règlement dans lequel il y
aura un certain nombre de choses qui vont constituer, à ce moment-là,
des vacances.
M. Jolin-Barrette : Vous souhaitez
lier ça à un nombre d'absences à des réunions du conseil?
M.
Arcand : Bien,
normalement, quand il y a des réunions, quand...
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est parce
que...
M.
Arcand : ...il y a
des vacances lorsqu'à un moment donné quelqu'un ne vient pas.
M. Jolin-Barrette : ...mais ça
m'apparaît restrictif aussi.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : ...c'est
libellé, là, dans les autres lois.
M.
Arcand : Il n'y a
pas juste une question de ne pas venir. Il peut y avoir des démissions, il peut
y avoir quelqu'un, à un moment donné, qui est un peu en conflit
d'intérêts, hein? C'est pour ça qu'il
ne devient plus un membre indépendant. Ça peut être ça aussi qui est un
des points. On a dit dedans que ça prend une majorité de membres indépendants,
mais vous comprenez qu'à un moment donné, si on s'aperçoit que la majorité
devient minoritaire, il va y avoir un problème, là.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Donc, je comprends
que, pour vous, le libellé présenté n'est pas limitatif à une absence physique
des réunions mais plutôt va pouvoir être élargi par le biais du règlement.
M.
Arcand : Il y a le
mot «notamment» dedans, «constitue notamment».
M. Jolin-Barrette : O.K. Parfait.
M.
Arcand : Alors, en disant le mot «notamment», je pense que
c'est assez clair.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent intervenir sur l'amendement
du ministre au 31.1? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : ...je crois que Me Pagé voulait rajouter quelque
chose.
La Présidente (Mme
Léger) : Non, c'est correct.
M.
Jolin-Barrette : Parfait.
La Présidente (Mme
Léger) : C'est le ministre qui en décide, il ne faut jamais oublier.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, M. le ministre souligne «notamment
une vacance l'absence». Est-ce que c'est
véritablement le sens qu'il souhaite donner? Donc, je comprends que le
«notamment» vise cette situation-là et toute autre situation autre.
M.
Arcand :
...et toute autre situation autre.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Ça va.
La
Présidente (Mme Léger) : Ça va? Alors, je reviens. Est-ce qu'il y a
d'autres députés qui veulent intervenir sur l'amendement? Alors, est-ce que l'amendement... Je vais le mettre
aux voix. Est-ce que l'amendement 31.1, qui se... Je n'ai pas
besoin de faire la lecture, on l'a déjà faite une fois. Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : Ah! «dans l'harmonie», que M. le député de Marie-Victorin
rajoute.
Maintenant, je
reviens à l'article 31. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent
intervenir à l'article 31?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, je vais mettre aux voix l'article 31.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : J'allais mettre aux voix l'article 31.
Mme Richard :
...Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : Je suis correcte, M. le secrétaire? Alors, je vais mettre aux
voix l'article 31 tel qu'amendé. Alors, est-ce que l'article 31, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci. Alors, compte tenu de l'heure qui s'en
vient, nous allons suspendre nos travaux pour se retrouver ici à
19 h 30. Il faut ramasser vos choses parce qu'il y a une activité à
l'heure du souper, malheureusement. Alors, merci.
(Suspension de la séance à 17
h 59)
(Reprise à 19 h 36)
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, bonsoir. Nous allons reprendre nos travaux.
Je
vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
sur la Société du Plan Nord.
Lors
de la suspension de nos travaux, nous en étions à l'étude de l'article 32.
Nous commençons le 32, on peut dire. Est-ce que vous voulez revenir sur
le 30, M. le ministre?
M.
Arcand :
Pas pour l'instant. Pas pour l'instant.
La Présidente (Mme Léger) : Pas pour
l'instant. Alors, on va aller au 32 directement. M. le ministre.
M.
Arcand :
Oui. Alors, l'article 32 : «Le gouvernement, sur la recommandation
du conseil d'administration, nomme le
président-directeur général en tenant compte du profil de compétence et
d'expérience approuvé par le conseil.
«La
durée du mandat du président-directeur général est d'au plus cinq ans et il
exerce ses fonctions à temps plein.
«Le gouvernement
détermine la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de
travail du président-directeur général.»
Alors, cet article
prévoit que le P.D.G. de la société est nommé par le gouvernement sur recommandation
du conseil d'administration et en tenant compte du profil de compétence et
d'expérience approuvé par ce dernier. Cet article prévoit par ailleurs que le mandat du président-directeur
général de la société
est d'une durée d'au plus cinq ans et qu'il exerce ses fonctions à temps plein. Finalement, cet article
indique que la rémunération et autres conditions, donc, sont fixées par
le gouvernement, évidemment selon des critères propres aux emplois supérieurs.
Comme vous le savez, le gouvernement a différents critères dans ce sens-là.
Maintenant,
j'aimerais profiter de l'occasion, Mme la Présidente, pour indiquer d'ailleurs
qu'il y a un article qui est un peu
complémentaire à ça, parce que, comme on ne sait pas à quel moment le projet de loi sera adopté et comme on ne sait pas évidemment, là, quelle sera
la marge de manoeuvre que nous aurons, je tiens à indiquer à la députée de Duplessis
qu'il y a un article 91 qui existe et qui dit essentiellement que
la personne qui est à ma droite en fait, qui
occupe actuellement «le poste de secrétaire général associé au ministère du Conseil exécutif, chargé du Secrétariat du Plan Nord, devient le président-directeur général
de la société, aux mêmes conditions, jusqu'à [la] nomination à ce titre ou son remplacement
par le gouvernement». Ça donne au gouvernement la marge de manoeuvre nécessaire
pour prendre la meilleure décision possible
dans les circonstances. Alors, je voulais quand même lier le 32 à l'article 91,
là, pour qu'on ait le portrait global de la situation de ce côté-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais juste une question
d'éclaircissement dans un premier
temps. Quand le ministre dit que les conditions de travail vont
s'appliquer comme ça fonctionne dans les emplois supérieurs, qu'est-ce qu'il veut dire, au juste? Parce
que, moi, ce que j'avais vu, c'est
que les conditions de travail des sociétés
d'État... là, peut-être que Me Pagé va me dire si ce que je dis est
vrai ou pas, que les conditions de
travail, exemple, des P.D.G. chez
Hydro-Québec, à la SAQ, Investissement Québec, la SAAQ, etc., étaient
déterminées par le conseil d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
Mme Richard :
Et là on ferait juste se référer à ce qu'il y a comme... aux emplois supérieurs
pour établir les conditions de travail.
• (19 h 40) •
M.
Arcand :
Oui. Disons que pour ce qui est de... Si vous comparez, par exemple, la
situation, je pense que d'abord, premièrement,
le président-directeur général est nommé par le conseil d'administration, mais
évidemment il est clair que le gouvernement va déterminer les rémunérations et
tout ce que ça comporte, comme tel. Mais déjà le gouvernement, au départ, va publier un décret de nomination, et par
la suite, évidemment, ce que ça dit, c'est qu'il y
aura un rôle qui sera joué par le
conseil d'administration. Mais, comme vous le savez, c'est un poste qui est
tellement important et capital à ce moment-ci que je vous dirais que le
gouvernement va sûrement avoir un rôle à jouer là-dessus.
Maintenant,
si je regarde, par exemple, ce qui se passe au niveau d'Hydro-Québec, par
exemple, il est indiqué dans la Loi
sur Hydro-Québec que le conseil d'administration fixe la rémunération et les
autres conditions du P.D.G. à l'intérieur
des paramètres que le gouvernement détermine. Maintenant, vous comprenez qu'il
faut faire attention dans le cas
d'Hydro-Québec. Il va y a avoir des revenus à la Société du Plan Nord, mais
vous comprenez qu'Hydro-Québec, c'est
une société commerciale dans laquelle il peut y avoir des bonus qui sont
déterminés, qu'il peut y avoir des bonis de performance qu'on appelle, au niveau des dirigeants de la société.
Alors, il se peut qu'il y ait ça aussi à l'intérieur de la Société du Plan Nord, mais ce n'est sûrement pas
une société qui va nécessairement aller chercher des revenus au même titre. Même s'il va y avoir des revenus qui vont
venir à la Société du Plan Nord, ce n'est pas le même niveau qu'Hydro-Québec
à ce moment-ci. Alors, il y a déjà des règles qui concernent la rémunération et
les conditions de travail aux emplois supérieurs, et le gouvernement va s'en
inspirer largement de ce côté-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Reste que quand même je comprends qu'il y a
des règles qui régissent, quand on a
des personnes qui occupent des postes aussi importants qu'être P.D.G. de la
société, entre autres, du projet de loi qu'on discute, le projet... la Société
du Plan Nord, sauf que, de ce que je comprends du ministre, nos sociétés d'État — Hydro-Québec, SAQ, je ne les nommerai pas,
là, toutes — c'est
quand même le conseil d'administration qui détermine les conditions de travail et la rémunération. Et, de ce que je
comprends du ministre, bien il a donné l'exemple d'Hydro-Québec, exemple, mais, nous, ça ne veut pas dire qu'on en
donnera, ça ne veut pas dire qu'on n'en donnera pas, de bonus, parce que la
Société du Plan Nord ne fera peut-être pas les mêmes revenus avant plusieurs
décennies. Peut-être pas non plus, tout dépendant, parce que...
M.
Arcand :
...
Mme Richard : On se comprend bien, hein? On le voudrait tous,
mais ce n'est pas assuré. Je ne pense pas que ce soit juste à cause de ça, Mme la Présidente, que M. le ministre n'a
pas inclus... Ça aurait pu être «aux conditions que le conseil d'administration décidera» puis après
«entérinées par le gouvernement» pour se rapprocher un petit peu de ce qu'on
voit quant aux conditions de travail puis
aux rémunérations dans les autres sociétés d'État. Je ne pense pas que le
ministre, Mme la Présidente, ait
évacué cette partie-là juste parce qu'il peut se donner le loisir, tout
dépendant des revenus, de donner un bonus ou pas au futur ou à la future
P.D.G. de la société.
M.
Arcand :
Non. C'est sûr que le conseil d'administration va sûrement se pencher sur cette
question-là, mais, vous savez, chaque direction a ses particularités.
Je vous dirais que,
dans le cas de la particularité du président-directeur général de la Société du
Plan Nord, je pense qu'il va avoir un bon
compte de dépenses pour les déplacements. Ça, je pense que tout le monde va
être d'accord avec ça. Je pense que
dans ces conditions certainement qu'il va y avoir un budget de déplacement.
Puis d'ailleurs je pense que, dans
l'ensemble de la Société du Plan Nord, il y aura certainement des budgets de
déplacement importants compte tenu de
l'immensité des territoires. Et d'ailleurs on a un article qui dit aussi que
les réunions du conseil d'administration peuvent se faire dans plusieurs villes du territoire du Plan Nord parce
qu'on veut quand même qu'il y ait une implication à l'intérieur de ça. Donc, je pense que là-dessus je
dois vous dire que chaque fonction a sa particularité, mais j'essaierais
de voir à ce que vous avez une préoccupation particulière par rapport à ça.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Bien, moi, Mme la Présidente, je veux juste comprendre, parce que j'ai
l'impression qu'on politise. On ne veut pas
politiser ces nominations, puis les conditions de travail, puis les
rémunérations, mais moi, sincèrement, je pense que le ministre aurait dû aller
dans l'ordre des choses comme il se fait dans toutes les autres sociétés
d'État.
Là, je vois qu'on
crée une société d'État, et souvent, sur certains articles, on discute... le
ministre se réfère souvent... des fois c'est
sur la loi sur la gouvernance, qui s'applique à nos sociétés d'État, et là on a
fait la vérification, et c'est
vraiment le conseil d'administration qui détermine les conditions de travail et
la rémunération. Et on voit qu'on crée une nouvelle société d'État avec
la Société du Plan Nord, mais la rémunération et les conditions de travail ne
s'appliquent pas pour le P.D.G.
Je
vais revenir sûrement avec d'autres questions. Je veux juste dire à M. le ministre que c'est sûr qu'on va avoir d'autres
questions sur les frais de déplacement, parce que, oui, je veux qu'il y ait des frais de déplacement parce
que je veux qu'il se... pas qu'il se promène, mais qu'il voyage sur le territoire.
Se promener, ça a plutôt des fois une connotation de vacances, et je ne pense
pas que le futur ou la future P.D.G. va être en vacances dans les fonctions qu'elle va
occuper. Mais mon collègue
le député de Chauveau voulait prendre la parole, donc je vais lui céder
la parole pour quelques instants.
La
Présidente (Mme Léger) : Je
vous rappelle que c'est toujours moi qui cède la parole, mais, comme vous étiez
dans votre élan, Mme la députée de Duplessis, je vous laissais terminer. Vous
reviendrez...
Mme Richard :
Je suis désolée.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Merci, Mme la Présidente. Je salue et je reconnais votre autorité pleine
et entière. Peut-être d'abord
pour rassurer Mme la députée de Duplessis. J'ai fait quelques déclarations
parfois assez aigres-douces concernant les voyages
à l'étranger des députés. Je les maintiens et j'en suis très fier, mais, dans
le cas présent, je peux assurer le ministre
et les directions de la Société du Plan Nord que nous allons soutenir à 100 %
les déplacements particulièrement sur le territoire. Moi, des gens qui voyagent dans leur comté ou sur leur
territoire de travail comme tel, je n'ai aucun problème. C'est juste quand je vois des députés, même
d'opposition... Je me cite moi-même comme étant député de deuxième groupe
d'opposition. Partir une semaine à Cannes,
là, je ne suis pas sûr que je ferais grandir le Québec en faisant ça. Mais,
pour les dirigeants du Plan Nord,
qu'ils s'assurent d'avoir une pleine représentation sur l'ensemble du
territoire, vous allez avoir mon soutien plein et entier, M. le
ministre.
Maintenant,
j'aimerais revenir sur le fond de l'article 32. M. le ministre a affirmé tout à
l'heure que, dans l'intérim, c'est l'actuel
secrétaire du Plan Nord et actuel sous-ministre qui allait assurer l'intérim. Je
tiens à assurer cette Chambre aussi
que nous sommes extrêmement confiants de la qualité de... nous reconnaissons
beaucoup la qualité du travail de M.
Sauvé, que j'ai eu le plaisir de connaître sous différents ministres. Et, peu
importe le ministre, peu importe le
parti, il travaillait, et c'est un vrai serviteur d'État, et je tiens à le
remercier et à le saluer pour la qualité de son travail. Maintenant, j'aimerais savoir de la part du
ministre comment ça va fonctionner une fois que la loi... si par bonheur elle
est adoptée, une fois que la loi va être
adoptée, comment on va procéder. Parce que, là, c'est marqué : «Le
gouvernement, sur la recommandation
du conseil d'administration, nomme le président-directeur général...» Donc, on
comprend qu'il faut d'abord nommer
les membres du conseil d'administration, puis après ça eux choisissent ou font
une recommandation à travers eux-mêmes pour savoir qui serait leur
président.
Comment
on va procéder? Et quel est votre échéancier advenant que, par bonheur, à la fin
de la présente session, donc dans trois semaines, le projet de loi est
adopté?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Oui. D'abord, premièrement, je remercie le député
de Chauveau pour ses propos à l'endroit de M.
Sauvé. Je pense que c'est extrêmement apprécié. Et, pour répondre à la question
du député... Dans des plans que nous avons dans un premier temps, il est
clair que la Société du Plan Nord, dans un monde idéal, devrait commencer le
1er avril prochain, c'est-à-dire au moment de l'établissement des nouveaux
budgets du gouvernement.
La question est qu'il
faut commencer par le début, il faut nommer un conseil d'administration, et le
conseil d'administration aura l'occasion de se réunir, et, à partir de ce
moment-là, on pourra déterminer qui pourra devenir le président-directeur général. Cependant, je pense qu'il était important
que, dès le 1er avril, il y ait un président-directeur général, d'où la raison de la présence de
l'article 91, qui fait en sorte que M. Sauvé devient à ce moment-là, de facto,
le président-directeur général. Et, à
ce moment-là, l'article 91 indique que cette nomination peut devenir plus
permanente ou encore il peut y avoir
un remplacement. Le gouvernement se donne ces deux possibilités-là par la
suite. Et donc le conseil d'administration
sera évidemment saisi de la situation et pourra faire sa recommandation au
gouvernement. Alors, nous, la raison
de l'article 91, en plus de l'article 32, c'est que nous, on veut déterminer au
départ qui va être le président-directeur général. On veut qu'il y ait un P.D.G. clairement défini, établi que les
gens connaissent dès le 1er avril si notre échéancier comme tel est
respecté. Alors, c'est comme ça que l'on voit les choses.
Maintenant, la
détermination, pour répondre à votre question sur la détermination finale du
gouvernement, je pense qu'à partir du moment où on a un conseil d'administration ça peut prendre tout au plus quelques
mois pour faire la détermination finale du P.D.G. comme tel.
• (19 h 50) •
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Mme la Présidente, parlons franchement. Le gouvernement a le pouvoir de nommer les membres du conseil
d'administration. Il est clair... Je ne sais pas, je n'étais pas présent... Enfin, je ne peux pas dire que je n'étais
pas présent, mais je ne sais pas si on a défini le nombre de personnes membres
du conseil d'administration.
Une voix :
...
M.
Deltell :
Non? Alors, bon, mettons...
La Présidente (Mme
Léger) : ...mais ailleurs.
M.
Deltell : Oui, ça,
c'est sûr. Ça arrive parfois que mon esprit est ailleurs aussi, mais ça, c'est
autre chose. Mais ce qui est sûr,
c'est que c'est le gouvernement qui va nommer, mettons, neuf personnes ou
12 personnes. Il va les nommer, bravo,
mais c'est clair et certain que le gouvernement va avoir dans la tête, parmi ces neuf personnes, déjà qui
il souhaite voir président-directeur général. C'est bien le cas?
M.
Arcand : Bien, c'est-à-dire que le gouvernement va quand
même regarder la situation
de façon assez, je
dirais, ouverte.
Encore une fois, le
scénario que je vois, c'est l'entrée en vigueur du projet de loi. Le secrétaire
général va devenir rapidement
le président-directeur général de la Société
du Plan Nord, le gouvernement va nommer des membres du conseil d'administration, le conseil
d'administration va établir les
profils de compétence. Et donc il y a ça qui va être fait. Le conseil
d'administration peut recommander évidemment
au gouvernement la nomination et la poursuite de cela, peut
recommander autre chose. Le gouvernement peut nommer également le nouveau P.D.G. Il y a différentes options, là,
qui existent à ce moment-ci.
Nous,
encore une fois, ce qui est importe, c'est que la stabilité soit
rendue le plus rapidement possible, et que ces mesures transitoires
là durent le moins longtemps possible, et qu'on puisse opérer le plus
efficacement.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Mme la Présidente, j'apprécie beaucoup la rhétorique du ministre, mais, appelons un
chat un chat, il y a
une différence entre être membre du conseil
d'administration puis président-directeur général de cette société-là. Et
on est confiants, on est conscients aussi qu'on n'attire pas quelqu'un
juste en disant : Bien, écoute, ça se peut que tu aies une chance, peut-être, d'être nommé président-directeur général. C'est clair que c'est tout l'un, tout l'autre. Il y a
bien des gens qui pourraient être très sollicités, très heureux d'être
membres du conseil d'administration, mais, s'ils souhaitent être présidents puis on ne leur garantit pas, bien ils ne
seront peut-être pas membres de ça. D'autres seraient peut-être
très heureux d'être membres du conseil d'administration et ne veulent surtout
pas être présidents du conseil d'administration, présidents de la société.
Alors,
moi, Mme la Présidente, j'invite le ministre à clarifier la situation.
Et je pense qu'il est tout à fait normal que,
pour le premier président-directeur général de la Société du Plan Nord, ce soit
le gouvernement qui le nomme directement. Soyons clairs, là, parce qu'en bout de ligne c'est ça qui va se
passer. Mais je pense que, si on veut recruter la meilleure personne pour ça, il faut jouer franc
jeu, visière levée et dire clairement : Pour le premier, c'est nous qui
allons le nommer. Après ça, le
conseil d'administration, dans cinq ans, dans 10 ans, dans 15 ans,
une fois que la roue aura bien
commencé à tourner, ça va pouvoir se faire tout seul. Mais, dans le moment
présent... et je ne vois personne qui va déchirer sa chemise là-dessus, du moment que la personne
est compétente, je pense qu'il est tout à fait normal et légitime que ce soit
le président qui nomme directement... que ce
soit le gouvernement, pardon, qui nomme directement le président-directeur
général et qui sera à la succession de M. Sauvé, l'actuel secrétaire
général.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce que je comprends, c'est... on est dans
les échanges ou est-ce que vous voulez faire un amendement?
M.
Deltell :
Pour le moment, c'est un échange. Je veux entendre le ministre là-dessus, mais
après ça je ferai peut-être un amendement.
La Présidente (Mme
Léger) : D'accord. M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, Mme la Présidente, je comprends, mais d'abord, premièrement, il est
clair que vous savez exactement... nous avons défini exactement ce qui
allait se passer.
Donc,
le gouvernement, de facto, nomme le secrétaire général au secrétariat comme
P.D.G., on vous le dit très clairement au départ. Maintenant, il y a
deux processus qui existent; un à l'article 29, qui dit essentiellement
que le gouvernement nomme les membres du
conseil d'administration en tenant compte du profil de compétence et
d'expérience et de leur intérêt pour le milieu nordique. Alors, ça, il y
a un premier processus sur une nomination directe.
Le deuxième élément
qu'il est important de dire, c'est que le deuxième processus, je vous dirais,
c'est que le gouvernement va nommer... c'est le gouvernement qui va le nommer, à l'article 32, en tenant compte du profil de compétence et d'expérience approuvé par le
conseil. Alors, là-dessus, il va y avoir une recommandation, mais c'est le
gouvernement sur la recommandation du conseil d'administration parce que le
rôle du conseil d'administration est de définir
le profil de compétence. Donc, c'est le gouvernement qui va nommer le
P.D.G. avec une recommandation du conseil
d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : Député de Chauveau.
M.
Deltell : Mme la Présidente, avec tout le respect que j'ai pour le ministre et puis le processus,
je pense qu'on est en train de se
donner bonne conscience, mais, à la fin de la journée, c'est le gouvernement qui va décider. Alors, tant qu'à
faire, autant le dire clairement. Et je peux imaginer que, dans cinq ans, 10
ans, une fois que le premier mandat sera accompli, puis tout ça, on peut attendre la recommandation du conseil d'administration, mais, comme on lance un organisme, comme on lance une société d'État, il est tout à fait normal et légitime que le gouvernement ait pleine autorité là-dedans mais qu'on
l'inscrive et qu'on le dise, comme tel.
Dans
le cas présent, sur la recommandation du conseil
d'administration, ça va être quoi? Ça
va être : Bon, bien, O.K., on se réunit, les 15 membres du conseil d'administration, on le sait tous, là, c'est M. Tartempion que le gouvernement a décidé de nommer là, puis on le choisit. Bravo, champion! Puis ça dure
30 secondes, puis on adopte ça. Écoutez, cette démocratie de pacotille là, à
mon point de vue, n'a pas d'autorité. Alors, tant qu'à faire,
autant le dire clairement, c'est le gouvernement qui veut aller chercher la meilleure personne au Québec
pour diriger la Société du Plan Nord, qu'on le dise, qu'on l'affirme, puis je suis persuadé que, si le gouvernement fait le bon choix, il va être applaudi chaleureusement par le conseil
d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, le gouvernement nomme, c'est
clair. Je pense qu'en matière de gouvernance ce qu'on essaie de dire, c'est qu'en matière de gouvernance,
justement, on ne veut pas se retrouver avec un conseil d'administration de
pacotille, justement, pour employer l'expression.
À partir du moment où
on définit ça, en matière de gouvernance, je pense que c'est important que le conseil
d'administration ait quand
même un rôle à jouer au niveau du
profil des compétences. Je pense que l'article 32 donne au gouvernement l'autorité suprême. La question
que vous pourriez me poser, c'est dire : Écoutez, si le gouvernement a une idée puis le conseil
d'administration a une autre idée, il
se passe quoi? Je pense que c'est clair que le gouvernement est un peu
partout, il est là pour décider. Le rôle du gouvernement, il est total
dans ce cas-là. Vous, j'imagine que vous aimeriez mieux qu'on ne marque pas «sur la recommandation du conseil d'administration». Ça aurait l'avantage d'être extrêmement
direct puis de dire : Écoutez, le P.D.G. va être nommé absolument directement,
mais, sur le plan de la gouvernance, il y a peut-être
une faille là, parce que finalement le rôle du conseil d'administration... si
le conseil d'administration n'a aucun rôle à jouer en termes de nomination du
poste le plus important, bien là peut-être qu'il va y avoir moins de monde qui vont être intéressés à participer au conseil d'administration, parce
qu'ils vont dire : On sert à
quoi, exactement? Alors, je pense que c'est ça qui est
l'élément important.
Et
moi, pour avoir vécu sous de précédents gouvernements, d'avoir une
certaine expérience, je peux rassurer le député que le gouvernement joue pleinement son rôle dans des cas comme ça.
Les nominations peuvent être suggérées par
les conseils d'administration, mais il est clair que le gouvernement joue pleinement son rôle dans ce domaine-là. Alors, j'essaie de voir quelle crainte le député peut
avoir. Si sa crainte, c'est que le conseil
d'administration pourrait être en
conflit au niveau des recommandations avec le gouvernement, je peux vous dire que le gouvernement va toujours gagner. C'est un peu ça.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Bien,
regardez, je ne ferai pas la grève de la faim là-dessus, là, surtout que je
sors de table quand même, là, mais je tiens quand même à rappeler le point
que, appelons un chat un chat, le gouvernement se donne l'autorité suprême de décider.
Alors, la recommandation risque d'être finalement très fortuite.
Moi,
je souhaite ardemment que le gouvernement identifie et choisisse la meilleure
personne au Québec pour diriger la Société du Plan Nord. On y croit, nous, au développement
du Nord, comme vous d'ailleurs, mais je tiens à rappeler aussi au gouvernement que notre position historique, à la coalition,
et, en d'autres temps, le parti que je dirigeais, c'était que, dans des postes clés comme ça, on
reçoive, à tout le moins, l'appui de
l'Assemblée nationale et que ces gens-là puissent être amenés en
commission parlementaire, puissent témoigner, qu'on puisse analyser leur
compétence, et on recommande ultimement.
Ça,
c'est un tout autre dossier, je le reconnais, Mme la Présidente, mais, dans le
cas présent, nous, on souhaite que la meilleure personne soit là.
La façon dont c'est
écrit, je trouve que c'est une redondance qui m'apparaît un peu inutile puis
qui surtout est factice. Elle n'a pas de
véritable prise. Donc, appelons un chat un chat, allons-y directement. Mais je sens que je pourrais proposer
un amendement qui serait battu, donc on n'avancera pas bien,
bien le dossier, mais je souhaite ardemment que le gouvernement
choisisse la meilleure personne au Québec pour le diriger, et on sera très
attentifs à son travail.
• (20 heures) •
La
Présidente (Mme Léger) : M. le ministre, si je comprends bien aussi, c'est que le gouvernement, il nomme les membres du conseil d'administration en donnant les orientations de profil de
compétence et d'expérience. Donc, tous les membres du conseil
d'administration auront le profil des compétences que le gouvernement aura... dans
le fond, s'est donné. Mais la seule
différence, c'est que le président-directeur général, lui, va être nommé par le
conseil, tandis que les autres
membres vont l'être tout le temps par le gouvernement, et le président du conseil d'administration, par
le gouvernement.
M.
Arcand :
Non. Le P.D.G. est nommé par le gouvernement sur recommandation.
La Présidente (Mme
Léger) : Sur recommandation, c'est ça. Et qu'est-ce qui arrive s'il y
a un litige?
M.
Arcand :
Le gouvernement gagne tout le temps.
La Présidente (Mme
Léger) : Mais comment vous l'appliquez?
M.
Arcand :
Il y a une expression : «The Queen can do no wrong», comme on dit.
La
Présidente (Mme Léger) : Comment vous l'appliquez, M. le ministre?
Mettons qu'il y a moitié-moitié, ils ne s'entendent pas, là, le conseil d'administration ne s'entend pas. Alors,
vous allez avoir une recommandation, mais vous ne pouvez pas
nécessairement suivre la recommandation.
M.
Arcand :
Exact.
La Présidente (Mme
Léger) : D'accord. M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente... a mentionné qu'il ne voulait
pas un C.A. de pacotille. Pourquoi, dans ce cas-là, ne pas laisser au
C.A. le soin de déterminer les conditions de travail du président-directeur
général? Ça serait avoir une certaine confiance en ces gens-là puis de leur
donner une responsabilité qui...
M.
Arcand :
Oui. Je peux répondre à cette question-là, parce que d'abord, premièrement,
vous savez, au niveau...
La Présidente (Mme
Léger) : Vous répondez à toutes les questions, M. le ministre.
M.
Arcand :
... — oui,
c'est ça — au
niveau de la recommandation qui peut être faite, il y a actuellement, je dirais,
de façon générale, ce qu'on appelle les
entreprises du gouvernement. Les entreprises du gouvernement, c'est les
entreprises de nature, je dirais,
plus commerciale, au sens large du terme. Ça peut être Loto-Québec, ça peut
être l'Hydro-Québec, ça peut être des
sociétés de revenus où, là, il y a vraiment une détermination qui est assez
flexible parce que, là, dans les détails
de rémunération, comme ce sont souvent des entreprises de nature plutôt
commerciale, les conditions de marché peuvent évoluer.
Dans
le cas de la Société du Plan Nord, même s'il est possible qu'elle aille
chercher des revenus, elle est un peu classée dans ce qu'on appelle les
organismes autres que budgétaires. Donc, ça se rapproche de façon beaucoup plus
grande de ce qu'on paie en général pour des gens qui travaillent à l'intérieur
du gouvernement. Donc, la Société du Plan
Nord va être un organisme beaucoup plus près, si on veut, du gouvernement, au
sens de ce que j'entends par ça, par rapport
à une société qui va chercher d'énormes revenus ou qui va chercher le... Alors,
à partir de ce moment-là, il est clair
qu'une rémunération du président-directeur général, dans les circonstances,
doit quand même se rapprocher de ce qui est payé dans des sociétés similaires qui sont catégorisées, si on veut,
un peu de la même façon. Alors, c'est un peu ça. Et c'est pour ça qu'on a un rôle quand même à jouer au niveau de la
rémunération. Vous comprenez que, si demain matin vous avez un... Puis là je donne un exemple, là,
mais imaginez-vous une situation dans laquelle, par exemple, vous vous retrouveriez, où le président de la Société du
Plan Nord est payé moins cher que le président de la Société de développement
de la Baie-James, on va peut-être avoir un
problème. Alors, il faut essayer de suivre un certain nombre de guides à
l'intérieur de ça, qu'il y ait une
certaine, je dirais, cohérence dans l'action qui est menée, et c'est pour ça
qu'on veut intervenir à ce niveau-là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Je comprends bien votre inquiétude de ne pas avoir, peut-être, l'acquiescement
d'un conseil d'administration pour aller chercher un salaire raisonnable
pour un individu qui a les compétences. Par contre, ce que je vois ici, c'est qu'Hydro-Québec, la Société
d'assurance automobile du Québec, Investissement Québec, la Société
des alcools du Québec, bien c'est le C.A. qui détermine les conditions
de travail. Pourquoi, dans ce cas-ci, on ne peut pas aller sur une norme
similaire?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, je pense qu'on joue peut-être
un petit peu sur les mots, dans le sens suivant : c'est qu'il est
clair que le gouvernement va être à l'écoute. Le gouvernement va déterminer la
rémunération, basé sur un certain nombre de
choses. Maintenant, si la Société du
Plan Nord évolue au fil du temps,
qu'elle devient, via des redevances, via
les choses, très importante et qu'il y a une recommandation du C.A. de
dire : Écoutez, je pense que vous devez ajuster son
salaire parce que ce n'est plus la même chose, je veux dire, le gouvernement
est à l'écoute.
Le gouvernement n'est pas là pour empêcher les choses d'avancer. On vous dit juste qu'à
ce stade-ci nous avons dit qu'il était
très important... Puis vous savez qu'on vit dans un contexte budgétaire qui est
difficile. Vous comprendrez que, dans
un contexte budgétaire qui est difficile, dans lequel on parle d'un cran
d'arrêt, dans lequel on met toutes sortes de mesures pour essayer d'équilibrer, si on veut, le contrôle du budget,
il est bien important d'avoir une cohérence dans l'approche puis qu'on ne se retrouve pas avec des disparités salariales
qui vont se retrouver partout. Alors, il est clair que le gouvernement
veut, par ça, avoir un certain contrôle, là, sur la rémunération qui sera
accordée dans ce contexte-là.
M. Roy : C'est bon. Merci.
La Présidente (Mme Léger) : Ça va, M.
le député de Bonaventure? Mme la députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, le ministre, je ne sous-estime pas son intelligence, c'est quelqu'un d'extrêmement intelligent, puis habituellement il est cohérent. Mais, lors de l'échange avec mon collègue de Bonaventure, il a dit : Il ne faudrait pas se retrouver
avec un P.D.G., avec les responsabilités qu'il a, qu'il va avoir, moins payé que le P.D.G. de la société de la
Baie-James. Mais après, dans le même dialogue, même échange, il a dit :
Mais, vu le contexte budgétaire, il ne
faudrait quand même pas avoir des conditions de travail, en termes de
rémunération, qui seraient exagérées. C'est à peu près ça? En tout cas,
là, j'ai de la difficulté à suivre. J'ai de la difficulté à suivre.
Moi, je pense
sincèrement que d'encadrer la rémunération... Parce que, là, là, le ministre — il
l'a dit tantôt avec le collègue de Chauveau — le
gouvernement, il va nommer pas mal selon le profil, parce que
c'est eux qui vont décider du profil des membres du conseil
d'administration, donc faire un certain profil : Voici, on met la table
pour les personnes qu'on veut au conseil
d'administration. Puis après c'est le gouvernement aussi qui va décider du P.D.G. Mais, pour les conditions de travail puis la
rémunération, juste encadrer les rémunérations et les conditions de travail
comme on voit dans d'autres sociétés
d'État... À la SAQ, les conditions de
travail doivent être, pour le président-directeur général... Je pense,
c'est notre ancien collègue qui était député de Richelieu? C'est-u lui? C'est
M. Simard.
M.
Arcand : Qui est
encore président du C.A., oui.
• (20 h 10) •
Mme
Richard : Bon. Moi, je pense
que celui-ci, comme chez Hydro-Québec puis comme chez Investissement Québec... ils doivent quand même avoir une bonne
rémunération puis des bonnes conditions de travail. Ça fait que je ne
vois pas comment cela ferait en sorte que l'autre est moins payé que celui qui
est de la Baie-James puis plus payé qu'Hydro-Québec. Là, on viendrait, d'une
façon, un peu standardiser, avec les sociétés d'État qui existent déjà, la
rémunération et les conditions de travail du P.D.G. de la société.
Le ministre dit aussi — puis,
je vous l'ai dit, je ne sous-estime pas son intelligence et sa façon très
habile politiquement, puis c'est un ministre
qui a de l'expérience : La société n'est pas nécessairement de nature
commerciale, on pourrait classer ça
«autre que budgétaire». C'est parce que la société, Mme la Présidente, elle
n'est pas encore sur pied, mais déjà, parce que, la société, il faut
comprendre qu'elle va être mise sur pied pour ordonnancer les projets puis coordonner toute l'activité qu'il y aura au-delà
du 49e parallèle, elle a déjà commencé à investir dans une étude de
faisabilité, dans un partenariat avec
GNL, filiale de Gaz Métro. Je n'ai pas le chiffre exact, parce que, là, on ne
l'a pas retrouvé, mais le premier ministre actuel parle de retombées
économiques importantes.
Ils
disent : On va investir. Mais est-ce que ça va rapporter en termes de milliards?
Donc, ce ne sera peut-être pas la vache
à lait comme l'est Hydro-Québec, hein? Tous les Québécois, c'est notre bas de
laine. Mais il va y avoir des postes budgétaires
importants, il va y avoir des sommes d'argent qui vont être engagées, j'espère
qu'on aura une rentabilité. La preuve, c'est qu'on crée des filiales.
Puis on commence à neuf, là. Moi, que le gouvernement décide — on
pourra en discuter — qui il va nommer comme P.D.G. puis les
profils... Ils sont au gouvernement,
puis ça, je donne raison au ministre, ils
sont au gouvernement, ils sont là
pour gouverner, prendre des responsabilités. Puis c'est notre rôle à nous... si
on pense que les responsabilités n'ont pas été bien prises... ou dans un
contexte qui n'était pas celui auquel ils auraient dû en transparence... etc., c'est à nous de faire notre travail, comme opposition.
Ça, je lui laisse définir les profils, et tout ça. Mais, par
rapport à la rémunération puis aux conditions de travail, j'aimerais... parce que je vais déposer un amendement, mais, avant de déposer mon amendement, j'aimerais
juste savoir qu'est-ce que le ministre trouve de... je n'emploierai pas «contraignant»,
qu'est-ce qui ne fait pas l'affaire. Je vais être aussi claire que ça.
Qu'est-ce qui ne fait pas l'affaire pour
que le P.D.G. soit assujetti pour sa rémunération puis ses conditions de
travail à la même chose qu'Hydro-Québec, la SAQ puis les autres sociétés
d'État?
Puis on
pourra lui faire un compte de dépenses particulier, parce qu'il aura à voyager
souvent sur le territoire du Plan Nord — ça, je n'ai pas de problème
avec ça — hébergement,
per diem, avion compris.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, Mme la Présidente, d'abord, je voudrais juste rétablir un certain
nombre de choses dans ce que la
députée a dit sur les questions de fait, O.K.? Premièrement, quand vous parlez
de M. Simard, il est président du conseil d'administration. Il
n'est pas P.D.G. de la Société des alcools, il est président du conseil...
Mme Richard :
Bien, c'est pour ça que j'ai demandé si c'était... Je n'étais pas certaine.
M.
Arcand :
C'est ça, il est président du conseil d'administration. Et donc ça, c'est
extrêmement important. Et d'ailleurs
les membres du conseil d'administration, dans ce cas-là, ils ne sont pas
rémunérés, O.K., dans le cas de la SAQ.
Mme Richard :
Je n'étais pas sûre, c'est pour ça que j'ai posé la question.
M.
Arcand :
Exact. L'autre chose, quand vous parlez d'investissements, que, la Société du
Plan Nord, on est déjà embarqués dans
des investissements, par exemple, avec le gaz naturel liquéfié, c'est
Investissement Québec. L'entente : Investissement Québec détient, je pense, 42 % d'une entreprise dans
laquelle il y a... Avec Gaz Métro à l'intérieur de ça, il y a une
entreprise, et c'est Investissement Québec qui est impliquée dans ça, ça ne
sera pas la Société du Plan Nord. Alors,
c'est un partenariat. Et, je vous l'ai dit, on a eu une discussion à un moment
donné sur la Société du Plan Nord : Est-ce qu'elle peut prendre des
partenariats? Est-ce qu'elle peut embarquer? Oui, en théorie, sauf que, la
Société du Plan Nord, son rôle... Il y a
déjà des organismes qui existent, et Ressources Québec, puis Investissement
Québec, et puis le fonds Capital
Mines Hydrocarbures, qui sont tous à l'intérieur d'Investissement Québec, c'est
le véhicule en général qui est demandé par le gouvernement. Donc, la
Société du Plan Nord n'est pas dans ça.
Maintenant,
quand on regarde actuellement ce qui se passe, si on prend certains organismes
qui existent, je pense que, dans le
cas de la Régie des installations olympiques, par exemple, dans le cas de La Financière
agricole, tout ça est déterminé par le
gouvernement. Dans le cas de Télé-Québec, dans la Société de la Place des Arts,
ce sont tous des organismes dans
lesquels la détermination de la rémunération, elle est faite par le
gouvernement. Alors, nous, à partir du moment où ça devient un organisme
qui se qualifie un peu dans la même orientation — la SEPAQ, c'est la
même chose — à ce moment-là, je ne vois pas pourquoi il
faudrait nécessairement procéder de la même façon, parce qu'on a des
précédents nombreux dans ce domaine-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci, Mme la Présidente. Dans un premier temps, bien c'est bien que le
ministre ait fait la correction pour notre
ancien collègue de Richelieu, M. Simard. Je l'avais dit, je n'étais pas
sûre. Ça fait quand même un bout de
temps, là. On ne se voit pas. Je ne l'ai pas vu depuis quelques années. Je
savais qu'il travaillait... qu'il avait une fonction, c'est-à-dire, à la
SAQ, mais je ne savais pas laquelle, là. Est-ce qu'il était P.D.G. ou président
du conseil d'administration? C'est bien de l'avoir précisé.
À
ce moment-ci, Mme la Présidente, je vais avancer quelque chose pour bien
comprendre. J'ai écouté ce que le
ministre a dit : Le gouvernement décide de la rémunération, des conditions
de travail du P.D.G. Première question : Est-ce
que les conditions de travail et la rémunération du P.D.G. seront publiques ou seront données
comme informations au conseil d'administration? Vous comprenez que, si je pose ces questions-ci,
c'est pour aussi une question de transparence. Comme le gouvernement nomme la personne puis comme elle nomme aussi, probablement, à cause qu'elle va avoir défini les profils, les personnes qui vont siéger sur le conseil d'administration, je veux juste savoir avant d'adopter un article qu'est-ce que cela contient.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Je peux répondre à cette question-là.
Dans le décret de nomination, le salaire est indiqué, il y a
toutes les informations dans ce domaine-là. C'est du public, alors tout
ça est public, Mme la députée.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Le ministre va encore dire une fois que je suis très
conciliante puis très efficace. Pour une question de transparence, je
comprends que le ministre décidera, avec le gouvernement, de la rémunération puis des conditions de travail. J'aurais aimé mieux que ce soit le conseil d'administration. Si on me dit que celles-ci, par la suite, seront rendues publiques, je vais passer à
autre chose. On ne va pas sauter l'article, là, j'ai encore des questions, mais je vais
passer à un autre sujet que la rémunération et les conditions de travail. Ça
vous va?
M.
Arcand : Oui.
Mme Richard :
Parfait.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : On a parlé beaucoup,
bon, que le président-directeur
général aurait des fonctions importantes :
P.D.G. de la Société du Plan Nord, une
nouvelle société, immense territoire. On a parlé de ses frais de
déplacement. C'est onéreux, voyager en avion.
M.
Arcand : Il est
mieux de voyager en avion.
Mme
Richard : Il faut qu'il
voyage en avion, il le faut. Est-ce
qu'il y aura une somme prévue
annuellement, là, déjà? Parce
que ce que je comprends, c'est que le
ministre, il veut que la... Idéalement, idéalement,
qu'il a dit, dans un monde idéal, dans
un monde idéal, le 1er avril, il faudrait que, tout au moins... Parce que, même si ça fonctionne un peu... Parce que
nous, on avait mis le secrétariat de l'avant. Là, on est comme en période un
peu de transition du secrétariat vers la
Société du Plan Nord. Idéalement, le 1er avril, il faudrait que
commence vraiment la société à être sur pied si on a réussi, d'ici ce
temps-là, à passer à travers le projet de loi, ce que je souhaite.
Donc, comme
le budget est le 1er avril, puis il y avait
63 ou 68 millions, là, jusqu'au
1er avril... 63, bon, on doit quand
même prévoir... Comment le ministre peut prévoir... comme frais de déplacement
pour le P.D.G., disons, dans une année?
M.
Arcand : Écoutez, c'est
difficile à prévoir, mais je vous dirais que c'est certainement plusieurs
milliers de dollars, certainement,
dans le compte de dépenses, qu'il va nécessiter. Je peux vous dire que
là-dessus, s'il y a un endroit où, à
mon avis, c'est essentiel... Puis je suis très heureux d'entendre le député de
Chauveau là-dessus, parce qu'il m'a dit : Écoutez, autant je suis sévère pour certaines formes de déplacement,
autant, sur la question du déplacement du président-directeur général de la Société du Plan Nord, je
vais comprendre qu'il y a vraiment une certaine compréhension qui doit
être faite.
Moi, je vous
dirais, Mme la députée, que non seulement il va y avoir un compte de dépenses
un peu spécial pour les déplacements
du président-directeur général de la Société du Plan Nord, mais il est clair
également qu'il va y en avoir au
niveau, par exemple, du conseil d'administration, où les gens vont devoir se
déplacer, faire des réunions. Et, vous le savez, je n'ai pas besoin de vous expliquer jusqu'à quel point, dans ces
territoires, là, la mobilité est énorme. La mobilité va être énorme aussi, parce qu'on va faire des
assemblées des partenaires. Alors, à partir du moment où... On ne sait pas
si ça va être 15, ou 20, ou 25, là, mais,
quand on va faire une réunion des partenaires, là, de l'Assemblée des
partenaires, ça va être beaucoup de déplacements.
Alors, nous,
on ne paie pas le monde qui vont venir, nécessairement, pour les réunions du
conseil d'administration ou au niveau
de l'Assemblée des partenaires, mais vous comprendrez qu'on va peut-être
regarder du côté des dépenses pour voir ce qui peut exister de ce
côté-là.
Alors, c'est
une structure qui est plus exigeante, je dirais, qui va nécessiter... Une
grande partie des dépenses, je vous
dirais, vont être des dépenses de mobilité, mais ça, c'est nécessaire si on
veut que le Plan Nord réussisse, si on veut qu'il y ait, au sein de la Société du Plan Nord, là, une efficacité et
surtout des communications qui vont fonctionner avec les gens. Il faut que les gens connaissent les
principaux intervenants. Il faut que les intervenants et les communautés aient
l'impression de pouvoir se rendre sur place également de façon très fréquente.
• (20 h 20) •
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, merci.
J'apprécie, Mme la Présidente, que le ministre soit sensible aux réalités des
régions. Et souvent, l'accès routier, il ne faut même pas y penser, là,
les déplacements ne se font que par avion.
Nous avons
parlé de la rémunération, nous avons parlé du salaire. Juste pour les gens qui
nous écoutent, il faut savoir que, sous l'ancien projet de loi
n° 27, il y avait une obligation d'établir le siège social de la société,
je l'ai dit à quelques reprises, sur le territoire du Plan Nord. À ce
moment-là, nous, on avait demandé que le P.D.G. habite sur le territoire. Je veux juste rassurer le ministre
que, je l'ai dit, je choisis mes batailles parce qu'à la fin il faut que je
gagne la guerre, hein, c'est-à-dire gagner le plus d'amendements
possible pour bonifier le projet de loi. Mais, vous savez, la personne, Mme la
Présidente, qui va être P.D.G. de cette société, j'ai dit qu'elle allait avoir
du pouvoir, c'est vrai. Ça prend
quelqu'un — et c'est
là que je veux entendre le ministre — la personne idéale pour occuper cette
fonction. Je n'ai pas, là, un amendement là-dessus, là, puis je n'ai pas
proche 10 personnes en arrière de moi qui sont expertes pour vraiment arriver devant vous puis dire :
Voici, le profil, là, parfait. Mais j'ai quand même quelques idées de la
personne idéale que je voudrais voir,
et c'est à l'occasion de l'article 32 que je peux en faire part au ministre.
Connaître le Nord, connaître les
mines, ça, Mme la Présidente, c'est comme quelqu'un qui a un bac en sciences
politiques puis il ne serait pas
capable d'être député, parce que tu vas lui parler, il va juste être dans la
bureaucratie, puis là c'est dans la petite case. Être député, c'est peut-être être dans la petite case, mais c'est d'être
capable de sortir de la petite case, puis d'être capable de se retourner de bord sur un dix cents, puis
d'écouter son monde puis, comme on dit en bon québécois, déboguer des
dossiers facilement.
Donc, le
P.D.G. de la Société du Plan Nord, Mme la Présidente, ça prend une personne qui
connaît le territoire, qui connaît les acteurs, une personne qui est
facile d'accès. Ça veut dire que, quand on appelle, on ne passe pas par 10
personnes; pas moi, mais il va y avoir des personnes qui vont avoir affaire
avec le P.D.G. Ça prend une personne extrêmement
efficace qui est capable de résoudre des problèmes. Parce qu'on ne veut pas
répéter les erreurs du passé, on fait tout pour ne pas que ça arrive. Mais ça
prend une personne aussi qui va s'adjoindre, qui est capable d'être un leader
dans la petite société qu'on veut mettre en
place, là. À 50, 60 personnes, ce n'est pas une entreprise de 500
employés, là. Donc, il faut que cette
personne-là s'entende bien avec les autres personnes mais qu'elle ait du
leadership, puis qu'elle soit capable
d'assumer ses fonctions, puis qu'elle soit capable de dire à certaines
personnes qu'à telle place ça se passe de telle façon.
Puis je
regarde mes collègues de l'autre côté puis je suis sûre que ceux qui habitent
le Nord savent très, très bien de
quoi je parle. Parce que, souvent, vous appelez à Québec, vous parlez à
certains chefs de cabinet, attachés politiques ou fonctionnaires, puis, quand ils arrivent, des fois tu dis : Sur
quelle planète ils vivent? Puis c'est eux autres qui décident pour nous autres. Mais moi, je fais juste dire au
ministre : S'il choisit la bonne personne... De toute façon, c'est un
petit monde et c'est un grand monde,
le Québec. C'est un petit monde, la Société du Plan Nord. C'est un petit monde,
ceux qui gravitent autour, puis ça
veut dire que ça va être un petit nombre assez restreint de personnes qui
pourront avoir le profil pour accéder à cet emploi.
Et
je peux vous dire que c'est sûr que, les gens de chez nous, ça fait quand même
un petit bout de temps qu'ils font
affaire avec soit la société qui n'était pas en place ou les libéraux, le
secrétariat, avec nous, puis la nouvelle société qu'on veut bientôt mettre en place. Il y a des noms qui
circulent, pour qui nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup d'estime, Mme
la Présidente, puis on pense qu'ils
peuvent faire un bon travail. Il y a des gens aussi dans les régions, puis, je le sais, de dans d'autres comtés... parce que
je dis : C'est un grand monde, hein, et c'est un petit monde à la fois, parce que les personnes intéressées par une cause finissent
toutes par se connaître. Donc, il y a des gens sur certains territoires
qui voudraient bien voir des
personnes occuper ce poste-là, et ça, je sais que le ministre
le sait également. Donc, je n'irai pas plus loin, mais j'espère sincèrement que la personne va être à
l'écoute des populations. Et, même si c'est le gouvernement qui décide... Parce que des fois c'est bon, hein, d'avoir des gens qui ne
sont pas supérieurs à nous, qui sont subalternes mais qui peuvent nous
dire qu'on est dans le champ, parce qu'on n'est pas parfait, personne.
Ça fait que j'espère sincèrement,
M. le ministre, que vous serez attentif, parce que le ministre, il va bien être
ministre responsable. Le ministre ne sera pas, au quotidien, dans la société.
Je suis convaincue que, si Dieu me prête vie au cours des prochaines années, comme députée, jusqu'à
la prochaine élection, je ne devrais pas changer de comté. Je vais être encore députée du comté de Duplessis.
C'est bien plate quand... j'appelle ça faire du pèlerinage, traverser le salon
bleu, puis là aller l'autre côté puis
dire : Sais-tu quoi, là? C'est qui, ta chef de cabinet ou ton chef de
cabinet? Pourquoi j'ai réglé ça avec toi la semaine passée ici, là,
puis j'appelle chez vous, puis ils ne comprennent rien? Puis pourtant je t'ai
écrit, puis je te l'ai dit, puis j'ai envoyé
la lettre à ton cabinet aussi, là. Des fois, ça peut attendre une couple de
mois, des dossiers. Tu te dis :
Bien, ils sont dans le champ. Tu appelles 10 fois, ton personnel est tanné que
tu lui dises : As-tu appelé? As-tu
eu la réponse, là? Dans le Nord, on ne peut pas souvent attendre des mois, parce que
des mois, ça fait monter la grogne.
Donc, je vais
être prête à passer à un autre article, moi. Je ne sais pas si mes collègues
ont d'autres questions. Moi, je vais
être prête, sincèrement, à passer à un autre article. Puis, dans quatre ans, Mme la Présidente, ou d'ici quatre ans, si le ministre
n'a pas pris la bonne décision, on n'a pas la bonne personne, soyez assurée
qu'on ne fera pas juste traverser le tapis du salon bleu. Merci.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Oui. Bien, je remercie la députée.
Vous savez, il y a trois éléments importants, pour nous, trois
éléments fondamentaux, au-delà de tout ce qui a été dit, dans les
critères de recherche.
Je
pense que la première qualité, c'est évidemment
la connaissance du milieu nordique, je
pense que ça va de soi et je pense
que c'est important de le dire, connaissance pas juste du milieu,
mais connaissance des enjeux particuliers
au milieu nordique. Ça, c'est la première qualité. La deuxième qualité,
pour moi, qui est fondamentale également, parce que ça... La députée a parlé de la communication, d'être quelqu'un de
diplomate, rassembleur. Pour moi, quelqu'un qui sait communiquer, ça va de soi qu'il est diplomate, qu'il est
rassembleur, etc. Je pense qu'il y a des vertus de communication qui
sont très importantes de ce côté-là. Puis la troisième qualité, c'est ce que
j'appelle le budget, le respect du budget,
le respect des échéanciers. Être capable d'avoir une discipline budgétaire
importante sur le plan financier, c'est une qualité aussi qui est très
importante.
Et donc, quand on résume ce que l'on recherche,
on recherche ces trois éléments-là le plus possible dans une même personne. Je ne vous dis pas qu'il n'y en a
pas d'autre, mais c'est ce qui m'apparaît être le plus important. Puis de toute façon, Mme la députée, lorsque la Société
du Plan Nord sera recréée, le P.D.G. devra intervenir, devra faire rapport
à l'Assemblée nationale, et je suis sûr que
vous serez, et de même que le député de Chauveau, aux premières loges pour
pouvoir lui poser toutes les questions, et
vous allez pouvoir échanger avec lui comme on le fait avec d'autres présidents
d'organisme également.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
• (20 h 30) •
Mme
Richard : Ça va bien, donc
je peux me permettre quelques minutes supplémentaires. Vous savez, c'est sûr,
M. le ministre, je serai présente quand on arrivera à cette étape, et ce sera
bon signe.
Mais, plus
sérieusement, quand le ministre dit : Mais oui, il y aura un budget, puis
il faudra qu'il le respecte... Quand
j'ai dit : Vous savez, des fois, il faut écouter les autres, hein... Vous
savez, le P.D.G., là, j'espère qu'à un moment donné, si on a un
projet x, que ça ne va pas bien... Parce que, on l'a dit, la société, elle
va avoir à intervenir, là, avec beaucoup de ministères, on s'entend, beaucoup de ministères. Puis, il y a certains ministères, là,
ce n'est pas toujours évident, il y en a qui sont plus compliqués que d'autres,
hein? Les ministres, ils changent, les députés changent, mais des fois les
fonctionnaires sont difficiles à changer. Ça
fait que, si tu es pogné avec une... je m'excuse, là, mais, si tu es pogné avec
une ou un, là, des fois tu peux l'être pour longtemps.
Donc, moi,
j'espère que le P.D.G., là... Mettons, exemple, il se rend sur un territoire x,
il y a une problématique puis il faut
qu'il débourse, pas en termes de millions, mais il faut qu'il débourse un
montant, 50 000 $, 60 000 $, 100 000 $. J'espère, j'espère qu'il aura tout... je vais
choisir mes mots, tout le doigté, toute la latitude, sans être réprimandé, de
dire... Parce que, vous savez, des
fois on parle de la ligne de parti. Le ministre va savoir où je veux... Des
fois, je prends plusieurs détours,
c'est pour qu'on comprenne bien toutes les régions. On finit par atterrir
pareil. Parce que des fois on dit : La ligne de parti, personne n'ose rien dire. Si le PM dit
quelque chose, là, tout le monde est pris, puis personne ne dit rien. J'espère
que le ministre ne rabrouera pas une telle
personne si celle-ci était capable de lui dire : Vous savez, M. le
ministre, on fait face à des
compressions budgétaires. Vous savez, M. le ministre, peut-être qu'on n'a pas
mis assez d'argent là, voici l'incidence que... J'espère qu'il sera
capable d'avoir une latitude. C'est ça aussi, le dernier message.
C'est vous
qui avez parlé du contexte budgétaire. Je sais que le contexte budgétaire est
difficile, mais je sais que, pour développer le Nord, c'est tout un
défi. C'est difficile en termes de ressources humaines mais aussi en termes de
ressources financières.
M.
Arcand : O.K.
La
Présidente (Mme Léger) : Et la loi sera après le contexte budgétaire
aussi. À un moment donné, une loi, c'est pour être pour quelques années. J'espère qu'on pense à ça aussi. Alors, est-ce
que j'ai d'autres députés qui veulent
intervenir sur l'article 32? Alors, je vais mettre aux voix
l'article 32. Est-ce que l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Léger) : Adopté.
Nous passons à l'article 33. M. le ministre.
M.
Arcand : Alors, l'article 33 : «Si le conseil
d'administration ne recommande pas, conformément à l'article 32, la
nomination d'un candidat au poste de président-directeur général dans un délai
raisonnable, le gouvernement peut nommer celui-ci après en avoir avisé les
membres du conseil.»
Alors, ça va
de soi que cet article prévoit, donc, le rôle prépondérant du gouvernement dans la nomination d'un candidat s'il n'y a pas eu de recommandation
dans un délai raisonnable.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Je relis
cet article puis je pense aux discussions que nous venons d'avoir. Vous
savez, quand on dit que... puis je ne reviendrai pas dessus, là, mais...
Il est quand même tard, il est 8 h 30.
Vous savez,
quand on dit que le conseil
d'administration va faire une recommandation... Puis j'ai aimé quand le député de Chauveau a poussé le ministre
un petit peu plus loin. Moi, des fois, je me dis aussi : Pourquoi on
devrait embarquer ça dans la loi? Vous savez
comme moi, M. le ministre, le conseil
d'administration, il va recommander.
En bout de piste, c'est le gouvernement qui va décider. Des fois, je
trouve qu'on se complique la vie à ne
pas dire les vraies choses ou... Des fois, c'est pour ça aussi que le
monde, il ne nous suit plus, hein? On aurait été tout simplement dire : Le
gouvernement décidera qui sera P.D.G. de la nouvelle société. Parce que,
vous savez, tout comme moi, et cet article vient le confirmer,
l'article 33 vient confirmer que, si les recommandations n'allaient pas
dans le sens que celles que le gouvernement et du ministre, la recommandation
deviendrait caduque. On s'entend sur cet article, on ne passera pas une heure
dessus, soyez-en assurés. Moi, j'en comprends tout le sens.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Y a-t-il d'autres intervenants? M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : ...M. le
Président. Je vous salue, d'ailleurs, dans vos nouvelles fonctions.
Bien,
écoutez, ça revient pas mal à ce qu'on disait tout à l'heure, c'est-à-dire que,
pour nous, c'est clair, c'est le gouvernement
qui a la mainmise sur la nomination du P.D.G., ce qui est tout à fait logique.
On souhaiterait, nous, qu'il passe par le tamis de l'Assemblée
nationale, qu'il se présente en commission parlementaire, qu'on puisse évaluer
ses compétences, et tout, mais nous faisons
confiance au gouvernement pour choisir la meilleure personne au Québec, quel
qu'il soit ou quelle qu'elle soit, pour
assumer cette responsabilité-là. Mais, là encore, l'article 33, si on
avait été clair dès l'article 32
en disant les choses clairement, c'est-à-dire : C'est le gouvernement qui
décide, point à la ligne, on n'aurait pas
besoin de l'article 33. Donc, je vais inscrire ma dissidence sur ce projet
de loi là, mais, à nouveau, je ne pas ferai la grève de la faim
là-dessus.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Merci. M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, écoutez, c'est
un article 33 qui est très usuel, là, qui n'est pas quelque chose de très différent de ce qui existe ailleurs.
Le
Président (M. Fortin, Pontiac) : Parfait. Y a-t-il d'autres intervenants? Oui, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : ...M. le Président. Qu'est-ce que vous entendez par
«délai raisonnable»?
M.
Arcand :
Ah! ça peut être de un à trois mois.
M. Roy :
Merci.
Le Président (M.
Fortin, Pontiac) : Y a-t-il d'autres intervenants? Non? Est-ce que
l'article 33 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Ça va de soi, M. le Président. Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Fortin, Pontiac) : Merci. Alors, passons à l'article 34.
M.
Arcand : Alors, l'article 34 : «En cas d'absence ou
d'empêchement du président-directeur général, le conseil
d'administration peut désigner un membre du personnel de la société pour en
exercer les fonctions.»
Alors,
le conseil d'administration peut demander à quelqu'un de remplacer le président-directeur général en cas d'absence ou d'empêchement de ce
dernier.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci. Mme la Présidente, à première vue, je n'avais rien contre cet article.
Mais, vous savez, tantôt, on a parlé
des vacances du conseil
d'administration puis de postes
vacants, puis là on demandait combien de temps il peut être vacant. Pourquoi on n'a pas fixé une règle dans le temps,
là, en disant : Bien, en cas d'absence ou d'empêchement du président-directeur
général, le conseil d'administration peut désigner un membre du personnel de la
société pour en exercer les fonctions pour un
temps limité? À moins que ce soit, je veux dire, un cas d'invalidité à très
long terme, on pourrait se retrouver...
M.
Arcand : Bien, écoutez, ça peut dépendre des
circonstances. Je pense que c'est un cas qui... Encore une fois, je pense que
le but recherché de ça, c'est de permettre à la société de fonctionner, là. Et
donc le président-directeur général
peut être malade, peut avoir un empêchement
temporaire, puis, vous savez, juste aller sur certains territoires,
des fois on sait quand on part, mais on ne sait pas toujours quand on
revient, et là il y a une journée du conseil d'administration, et là vous avez trois, quatre éléments importants
qui doivent être adoptés, et là, bien, il faut attendre le président-directeur général. Alors, nous,
ce qu'on dit, c'est qu'en cas d'absence, d'empêchement le conseil
d'administration désigne un membre du
personnel pour en exercer les fonctions et donc présente le dossier, et le
dossier est approuvé par le conseil
d'administration. Et donc c'est le genre de circonstances qui nous permettent
d'avoir la flexibilité, tout simplement.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Mme la Présidente, je souris. Je vais vous dire pourquoi. Je vous l'ai dit, je
suis transparente puis j'ai bien du plaisir
aussi. Dans les commentaires, on dit : «Cet article prévoit que le conseil d'administration peut désigner
un membre du personnel de la société
[d'État] pour remplacer le président-directeur général en cas d'absence ou d'empêchement de ce
dernier.»
Vous
remarquez que, dans ce cas-ci, pour un remplacement qui pourrait être d'un an
et demi, une absence prolongée, à long terme, le conseil
d'administration peut décider. Par contre, il ne pouvait pas nécessairement
décider... Je voulais juste montrer un peu
d'incohérence, là. Ce n'est peut-être pas bon, le mot «incohérence». Mais, dans
un cas précédent, comme nomination du
P.D.G. permanent, le conseil d'administration, c'était sur recommandation, puis
c'est le ministre qui décide.
M.
Arcand :
Mais, Mme la Présidente, c'est...
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce que vous...
Mme Richard : Sur un remplacement d'un an, à très long terme, donc le ministre... à
ce moment-ci, ça veut dire que le
ministre n'aurait pas son mot à dire puis que... Je ne sais pas. Moi, le
P.D.G., écoutez, il a subi un infarctus puis il doit être au repos, puis c'est un minimum huit mois. C'est le conseil
d'administration qui va décider qui va le remplacer, pas pendant une semaine ou deux, pendant huit
mois, puis le ministre, il n'aura pas son mot à dire, quand, dans l'article
qu'on vient d'adopter, le ministre décidait
de tout? Je veux juste bien comprendre. Je veux montrer au ministre aussi que,
même s'il est 8 h 40, je suis très attentive aux articles.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, vous savez, l'article 34, là,
c'est un article... D'abord, premièrement, oubliez ça, là, on ne parle
pas d'un an et demi, là.
Le
but de l'article, encore une fois, c'est de pouvoir ne pas empêcher la société
de fonctionner. C'est ce pour quoi cet
article-là a été écrit, pour donner la flexibilité au conseil d'administration
de pouvoir fonctionner. Il est clair qu'à partir du moment où le président-directeur général est absent ou a un
empêchement pendant plusieurs mois vous comprenez qu'il n'est plus apte
à exercer ses fonctions, et le gouvernement procède à d'autre chose.
Alors,
ça, je veux juste être clair, là, c'est vraiment dans des cas spécifiques et pour des remplacements vraiment,
là... pour des choses comme ça ou pour des
intérims même, pour un intérim de quelque temps, mais on ne parle pas, là, d'un
an puis un an et demi, là, quand même.
• (20 h 40) •
Mme Richard :
On va adopter l'article, mais je vais rajouter quand même que, si le conseil
d'administration décidait de remplacer juste
pour cinq mois le président-directeur
général puis que ça ne faisait pas
l'affaire du ministre, je
comprends qu'avec l'article 34 il devrait faire avec.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Merci, Mme la Présidente. Est-ce
que les membres du conseil d'administration sont des membres du personnel de la société?
M.
Arcand :
Non. Non, pas du tout.
M.
Deltell : Et je comprends
que, dans le conseil
d'administration, il y a
un président du conseil d'administration,
il y a le président-directeur général, mais il n'y a pas de vice-président.
M.
Arcand :
Vous savez, au niveau de la structure, on prévoit un président-directeur
général. Est-ce qu'il y aura un ou
des vice-présidents? C'est toujours possible, là, c'est une prérogative au
niveau de l'administration. Mais on ne couvre
pas ce territoire-là au moment où on fait le projet de loi. Ce qui est
important, c'est qui dirige, qui est le P.D.G., qui est le président du
conseil d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell :
O.K. Parce que ma question, Mme la Présidente, ça amène le point suivant :
c'est que, s'il y a un vice-président du conseil d'administration,
théoriquement, c'est lui qui assume la vacance, ou l'empêchement, ou la
transition quand le président n'est pas là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Oui. Mais là, d'abord, premièrement, s'il y a un vice-président du C.A., il va
remplacer le président du C.A. s'il
n'est pas là. Parce que le membre du conseil d'administration ne peut pas être
à la place d'un P.D.G., parce que ce
dont on parle, là, c'est de dossiers très particuliers. Les membres du C.A. se
réunissent une fois de temps en temps. Donc, dans ce cas-là, de façon
claire, ça va être un employé de la société qui va exercer temporairement le
rôle de président-directeur général, ce n'est pas quelqu'un du conseil
d'administration.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Oui. Merci, Mme la Présidente. J'avais compris, là, la différence, qui
est importante, de ce que vient de
dire M. le ministre. Mais, juste au niveau du conseil d'administration, je ne
pense pas qu'on ait abordé ce... Le président
du conseil d'administration est absent pour raison de maladie. On avait-u prévu
qu'il y avait une vice-présidence qui
pouvait assurer... qui remplacerait, à ce moment-là, le président? On peut y
revenir, là, c'est à l'article 29, là, mais, si on fait la discussion tout de suite, je... C'est une question comme
ça, là, je n'y reviendrai pas, là. Mais, comme on parlait de l'absence
du P.D.G., là j'ai réfléchi, je me suis dit : Mais, si le président... Qui
va présider la séance, exemple? Qui qui va
agir à titre de président si celui-ci était absent quatre, cinq mois, là?
J'espère qu'il va quand même y avoir des réunions pareil, que le C.A. va
fonctionner.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, dans les règles sur la gouvernance, il y a un article qui dit
essentiellement que le conseil d'administration
désigne, selon ses priorités, l'un des présidents des comités visés, bon, à
l'article... pour remplacer le président
du conseil en cas d'absence ou d'empêchement. Alors, c'est au conseil d'administration
de faire un peu ses propres règlements.
Il va probablement y avoir un comité de vérification, un comité des ressources
humaines, etc. Là, il y a toutes sortes de comités qui existent. Et, à
l'intérieur de ces règles de gouvernance là, qui sont encadrées dans la loi sur
la gouvernance, à ce moment-là, bien ils
vont désigner probablement quelqu'un qui va remplacer le président du conseil
d'administration si celui-ci n'est pas là.
La Présidente (Mme Léger) : La
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Si j'ai bien
compris, donc, quand le conseil d'administration sera formé, ce sera à lui,
exemple, de décider quel monde pourra
faire partie du... comme personnes du conseil d'administration, sur la
vérification des comptes, exemple, et comme vice-président en cas
d'absence.
M.
Arcand : ...membre
du comité de vérification.
Mme Richard : D'accord.
La
Présidente (Mme Léger) : D'autres députés qui veulent intervenir?
Alors, je vais passer aux voix l'article 35. Est-ce que l'article...
Mme Richard : 34.
M.
Arcand : 34.
La Présidente (Mme Léger) :
Excusez-moi. 34. Excusez-moi.
Mme Richard : Ça va vite, mais pas à
ce point-là.
La Présidente (Mme Léger) : Est-ce
que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Léger) : Sur
division. L'article 35. M. le ministre.
M.
Arcand : Alors : «Les
membres du conseil d'administration autres que le président-directeur général
ne sont pas rémunérés, sauf dans des
cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils
ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice
de leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement.»
Sur cet article-là,
je pense que l'article parle de lui-même, les membres du conseil d'administration ne
sont pas rémunérés. Cependant,
au départ, on le dit, ce n'est pas nécessairement
exclu qu'ils le soient peut-être un jour, mais ce sera au gouvernement de décider certains de ces
éléments-là. Vous comprenez que, dans la situation actuelle, il est clair
qu'on ne veut pas les rémunérer au moment où
on se parle, mais il est clair également qu'on va rembourser leurs dépenses
comme ça doit se faire. Alors, c'est un article qui est assez standard
également.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Chauveau.
M.
Deltell : Merci, Mme
la Présidente. Alors, je vous
rappelle que notre parti souhaite que ce soit davantage un secrétariat qu'une société d'État, et, fondamentalement, c'est parce que justement on ne
veut pas la lourdeur d'un conseil d'administration.
Je tiens
aussi à préciser le fait que tout à l'heure j'ai dit que, oui, pour nous, le
président-directeur général doit avoir
toute la capacité possible de se rendre sur le territoire du Plan Nord, donc de
voyager, mais ce n'est pas un chèque en blanc, et que chaque dépense est
suspecte et devra être justifiée. Et je tiens à préciser aussi que, pour les
conseils d'administration, oui, bien entendu,
on souhaite que les gens soient là, mais il existe aussi ce que l'on appelle
des technologies de communication qui
font en sorte qu'on n'est pas obligé de louer 15 avions pour déplacer
15 personnes puis que, des fois,
ce qu'ils appellent le Skype, là, ça peut être utilisé, ça peut être bien
pratique. Donc, j'invite les gens à la prudence quand vient le temps de
dépenser, parce que mon propos tout à l'heure pouvait laisser peut-être place à
interprétation et donc voir que, sans jeu de
mots, c'est une «free ride». Ce n'est vraiment pas le cas. Pour nous, il faut
être très rigoureux. Mais ce que l'on
voit maintenant — revenons
au fond de l'article 35, Mme la Présidente — ce que l'on voit là, c'est qu'encore une fois le gouvernement se donne bonne
conscience en disant : Ah! ils ne seront pas rémunérés, sauf dans des cas où le gouvernement le détermine.
Ils ont droit au remboursement des dépenses aux conditions, dans la mesure que détermine le gouvernement. Bref, en bout
de ligne, c'est le gouvernement qui décide. Alors, nous, on souhaiterait que ça soit beaucoup plus clairement
défini que ça et qu'on dise : Bon, bien, O.K., les membres du conseil
d'administration auront rémunération et frais de déplacement quand le
gouvernement le décidera.
Mais je tiens
aussi à rappeler en conclusion, Mme la Présidente, que, vous savez, si on veut
des gens compétents, moi, je n'ai pas de gêne à leur verser des sommes
lorsqu'ils participent à des conseils d'administration. Et il ne faut surtout pas voir un compte de dépenses comme un
salaire. Dans ma carrière, moi, j'ai déjà vu des collègues journalistes qui se servaient de leur compte de dépenses pour
arrondir leurs fins de mois, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'ils avaient mis 112 litres dans leur essence...
d'auto dans leur essence... d'essence dans leur auto, plutôt. Alors, c'est un
peu suspect. Alors, c'est pour ça que
ce que je vous dis, c'est que les frais de représentation, tout ça, doivent
être justes et mesurés et être
conséquents et cohérents avec la rigueur budgétaire, qui doit être la marque de
tout administrateur public, mais également
je crois qu'on devrait être plus clair là-dessus puis dire qu'en bout de ligne
c'est le gouvernement qui décide.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, évidemment, on
le dit de façon quand même assez explicite, je dirais, d'une part, mais, si je
peux rassurer également le député de
Chauveau, si on va plus loin, à l'article 39, parce que nous aussi, nous avons
quand même une responsabilité au
niveau des dépenses, à l'article 39, on donne la flexibilité aux membres du
conseil d'administration. Ils peuvent
participer à une séance du conseil à l'aide de moyens permettant à tous les
participants de communiquer
immédiatement entre eux. Je pense que ce que ça veut dire essentiellement,
c'est que la vidéoconférence, ça existe, on peut faire des réunions du
conseil d'administration, et, quand on aura peut-être les équipements
techniques nécessaires particulièrement dans
des régions plus éloignées où se retrouvent des membres de l'Assemblée des
partenaires ou du conseil
d'administration, il est clair que, dans la mesure du possible,
particulièrement dans, je pense, les mois de... On me dit que c'est toujours novembre et mars, là, avril qui sont les
mois difficiles dans les questions de transport. Bien là, si on peut
utiliser de façon plus importante la vidéoconférence, on va le faire.
Mais on a
quand même besoin de ces réunions-là, parce que, si on veut que le conseil
d'administration ait un peu de
cohésion, il faut que le monde se voie de temps en temps et ait la chance...
Mais on se donne donc la possibilité de faire ces réunions-là par
vidéoconférence.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée Duplessis.
• (20 h 50) •
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre a dit : Pour l'instant — il me corrigera si je me trompe — pour l'instant, les membres ne seront pas rémunérés, ça va être des
bénévoles, mais il rajoute «sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement». Puis il a dit : Bien là, les conditions financières, les
conditions budgétaires du
gouvernement... Moi, Mme la Présidente, je vais être bien honnête avec vous,
c'est : ils sont rémunérés ou
ils ne le sont pas. Là, on va attendre... Moi, je peux bien croire que le
gouvernement n'est pas du tout en bonne situation financière, qu'il ne
réussira pas à atteindre ses cibles puis que ce n'est pas vrai qu'il va livrer
ce qu'ils ont dit qu'ils livreraient, puis,
de l'autre côté, mes collègues vont dire : Bien non, ce n'est pas ça. Ça
fait que ça dépend de comment on fait
la lecture. Moi, je peux dire que le soleil est beau, d'autres peuvent dire
qu'il brille trop, puis l'autre dit qu'il ne le voit pas du tout, hein?
Ça dépend s'ils ont des lunettes de soleil dans les yeux ou pas.
Moi, je
dis : Ils sont rémunérés ou ils ne le sont pas. Ou, là où je pourrais
avoir une ouverture... Si c'est à cause des conditions budgétaires du gouvernement, là il dirait :
Généralement ne sont pas rémunérés, sauf quand la situation budgétaire du gouvernement s'améliorera. Mais là,
bien, ça peut prêter à... aux conditions, dans la mesure déterminée par le gouvernement. Le gouvernement va décider
que c'est bon ou pas bon à cette période-ci : Bien là, vous avez fait
plusieurs réunions ou pas.
Autre chose
aussi, là, on parle de Skype, hein? J'espère que je le prononce bien. On ne
tripe pas, là... Il y a un mot qu'ils disent, les jeunes, ils disent ça,
hein : Je tripe ou je ne tripe pas. On ne tripe pas beaucoup là-dessus.
Vous savez, on ne tripe même pas des fois,
hein, à parler — ça
dépend du sujet — au
téléphone avec certaines personnes. On dit :
O.K., on se parle, mais on dit : On va prendre rendez-vous, on va se voir
tantôt, la. Si on est, Mme la Présidente, je vais le dire tout de suite, à mettre un conseil... Puis je comprends les
préoccupations de mon collègue de Chauveau, là, puis je sais qu'il connaît bien ma réalité. Mais, si on en est à mettre
un conseil d'administration puis à dire : Bien là, là, ils vont faire du Skype avec les gens du Nord... À
part de ça, il y a des endroits où ça ne fonctionnera pas, là. On s'entend
que ça ne fonctionnera pas. C'est ça, la
réalité, là. J'espère qu'il y a des gens qui nous écoutent, qui le savent, là,
hein? Ça ne marchera pas. Ça fait qu'enlevez ça de dans le radar. Le
conseil d'administration... et on va y venir tantôt à l'article 29, là, je
vais essayer d'avoir une idée, parce qu'on a été très, très, très ouverts. On a
écouté le ministre, on a bonifié, puis, même
sur des affaires que je tenais, j'ai cédé, on a cédé. Mais, sur le conseil
d'administration, quand on va y revenir, moi, je vais essayer... Parce que, là,
il y a des fois, c'est vague. On fait confiance au ministre, je veux bien,
mais, la société, j'espère qu'elle ne durera
pas rien que quatre ans, là, parce que, quatre ans, on peut reprendre le
pouvoir nous autres, le gouvernement
du Parti québécois, puis le ministre, il peut décider qu'il prend sa retraite.
Ça change des fois dans la vie. C'est vrai.
Ça fait que
moi, je vais essayer d'avoir au moins une idée. C'est-u deux, trois séances par
année, minimum, qui vont se déplacer
sur le territoire? Puis là je ne dis pas... Parce que même moi, je ne réussis
pas, là. Vous savez, Mme la Présidente,
moi, je voudrais souvent, au moins une fois par année, là — c'est souvent, pour moi, une fois par
année — faire
tous mes villages de la Basse-Côte-Nord.
Pendant les fêtes, les gens, ils sont dans les familles. L'été, souvent, ils
sortent en vacances. Puis comme on a
souvent des projets de loi, puis comme on a un rôle de législateurs puis de
parlementaires, et comme ça a adonné
souvent, bien je me retrouvais à Québec en janvier. Ça fait que je peux-tu vous
dire que je n'ai bien, bien le temps,
moi, d'aller voir les gens en Basse-Côte-Nord? Puis, si tu vas rien qu'à
Blanc-Sablon, bien tu n'as pas fait tous les villages.
Ça fait que
moi, je ne demande pas que le conseil d'administration, là, dans sa première
tournée, aille chez mon collègue
d'Ungava, aille en Abitibi, aille au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Puis, juste sur la Côte-Nord, bien
là il va-tu faire Schefferville,
Fermont, Port-Cartier, Sept-Îles, la Basse-Côte? Puis là l'île Anticosti n'est
pas dedans. Ça, c'est une autre histoire
quand on va arriver sur le territoire. Ils n'iront même pas, ça va coûter une
fortune. S'ils sont bénévoles, ils vont se faire clairer s'ils ont un emploi puis un patron qui est assez
exigeant. Mais, tout au moins, qu'on dise : Par alternance. Ça pourrait
être ça, là. Je n'irai pas dans les détails, tracassez-vous pas, sur l'article
29, là. Mais on va arriver à dire : Bon, peut-être qu'une année...
ou deux ou trois fois, le conseil d'administration pourrait tenir une
réunion : exemple, en janvier, c'est à
tel endroit. Puis, si on décide que l'autre est en septembre, bien elle sera
dans tel autre comté. Mais là, si on ne les rémunère pas, là...
Dépendant des endroits où ils vont aller ou de la teneur des réunions, c'est
une journée, là. Parce qu'encore une fois... puis je ne
vais pas trop argumenter, là, je ne vais trop argumenter, mais je veux juste
leur soumettre ceci, à mes collègues,
Mme la Présidente : Regardez tous les conseils d'administration des sociétés
d'État... Puis je ne sais pas, là, peut-être qu'à part de ça... On a du
personnel. On a des gens, l'autre côté, qui sont au gouvernement, ils sont sûrement capables de me dire ça. Est-ce qu'il existe un conseil d'administration dans nos sociétés d'État où on a des
gens qui proviennent d'un peu partout sur un territoire et que ceux-ci font
des réunions de conseil
d'administration un peu partout sur
un territoire? Pas sûre que ça existe, moi. Vous comprenez ce
que je veux dire, là, hein? Vous avez bien compris?
Exemple :
Hydro-Québec, conseil d'administration. Ils viennent-u faire
des réunions à Québec? Pensez-vous? Je ne pense pas, moi, je pense qu'ils doivent tous faire les réunions du
conseil d'administration à Montréal. La SAQ, la même chose.
Une voix : ...
Mme
Richard : C'est une ville,
c'est une métropole. Mais Montréal, Mme la
Présidente, vous pouvez quitter ce
soir à 9 heures puis vous allez coucher
chez vous ce soir, c'est différent, pour nous. Puis là vous n'étiez rien que
dans... Vous ne pouvez pas, là,
demain matin, partir de Sept-Îles puis... à moins de prendre l'avion, d'être chez
mon collègue d'Ungava. Ça fait que je sais très bien...
Une voix : ...
Mme
Richard : Puis ça dépend des
heures de... hein, des heures de vol. Ça fait que c'est toute une organisation,
là. Puis, vous savez, quand on dit
qu'on veut qu'il y ait des réunions puis que les gens du conseil
d'administration, là, connaissent le
Nord puis viennent faire des réunions, là ce n'est pas juste pour dire qu'ils
sont venus puis que... bien beau, la
petite photo, puis, bye-bye, on est parti, là. Ça fait que ça aussi, là, ça
implique des déplacements, ça implique bien des choses. Et là il va peut-être
avoir plus de difficultés, le ministre, aussi à trouver les profils, et tout
ça.
Mais je serais curieuse de savoir ça, M. le
ministre. Si vraiment, votre personnel, vous avez des ressources humaines et financières pour de la recherche bien
plus que la députée de Duplessis, ce
serait très apprécié de votre part si
vous pouviez me trouver dans toutes nos sociétés d'État s'il y a des réunions
qui se tiennent sur un territoire autre ou qui ont érigé leur siège social avec des gens qui peuvent venir, qui
peuvent provenir de quatre régions, là. Parce que, si on parle qu'au niveau de l'environnement ça peut être
quelqu'un du comté de Dubuc, un autre profil, ça peut être quelqu'un du comté de Duplessis, mais on décide qu'on va
faire une réunion en Abitibi... Je fais juste l'exprimer comme ça. Je veux
juste l'exprimer pour les gens qui nous écoutent, qu'ils se disent : Bien,
ce n'est pas si simple que ça, là. Ils vont peut-être comprendre un petit peu plus pourquoi des fois on
se fâche quand les décisions ne sont pas prises en connaissance de cause.
Mais tout ça
pour vous dire — on va
revenir à nos moutons, puis j'espère que je vais avoir la réponse quand même
dans la journée de demain ou
d'après-demain — tout ça
pour vous dire que moi, je pense que le ministre, par rapport à la rémunération, devrait dire... Même que je pense
que, sur le 27, là, on essayait de le retrouver, mais il se fait tard, puis là
on ne le retrouve pas, je ne veux pas passer trop de temps là-dessus,
mais il avait été question, en tout cas, si j'ai bonne mémoire, de jetons de
présence. Ça n'avait peut-être pas été retenu, mais on se disait : De
façon bénévole... Puis, des fois, mais ça se
peut bien qu'ils aient décidé qu'ils vont juste deux fois par année faire une
réunion puis que, là, ils vont en
profiter, puis... Par Skype, on peut bien se parler, là, mais des fois on ne
voit pas nécessairement sur le terrain. Je ne dis pas qu'il n'y a pas quelque chose des fois qui ne peut pas se faire
par Skype. Tu as besoin d'une information, tu veux communiquer rapidement.
Mais, si tu veux démontrer une présence, puis que la société a réellement de
l'importance, puis que son conseil
d'administration aussi, je ne sais pas, mais il faudrait savoir... C'est un
territoire qu'on gère, là. On ne gère pas juste des ressources
financières et humaines, là, on gère un territoire précis, là, c'est
territorial, là.
Moi, je
soumets bien humblement au ministre que, s'il veut y réfléchir, moi, je suis
prête même à suspendre cet article,
là, là, l'article 35. Moi, je ne suis pas contre qu'il peut regarder... je ne le
sais pas, peut-être certaines... en tout cas, certaines conditions pour
les membres du conseil d'administration. Soit qu'on dit : Si la situation
financière du Québec s'améliore... Parce
que, s'il l'a placé, Mme la Présidente... Je vous l'ai dit, hein, chaque mot
dans un projet de loi, ce n'est pas
anodin. Parce qu'il prend la peine, là... Au niveau de la législation, vous
savez comment c'est important, ça fait qu'ils l'ont fait vérifier par
leurs légistes. Il prend la peine de dire : «...sauf dans les cas, aux
conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement.»
Ça fait qu'il
se donne une petite marge de manoeuvre au cas où il faudrait changer puis que...
Ça fait que je fais juste lui dire
que je suis ouverte à ça parce que... Puis j'aimerais mieux, tant qu'à être
ouverte, savoir où est-ce que je m'en vais que laisser ça comme ça.
• (21 heures) •
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : La réalité, Mme la Présidente, c'est que,
le principe, de façon générale, les administrateurs
ne sont pas rémunérés. La
rémunération, c'est vraiment l'exception. Puis, si elle me demande à quel
endroit, là, ce qu'on me dit, c'est
que, dans le cas de la Caisse de dépôt, là, il n'y a pas de clause comme quoi
ils ne sont pas rémunérés. Est-ce qu'ils le sont? Est-ce qu'ils ne le sont pas? Je ne le sais pas, mais il
s'agirait de vérifier. Maintenant, la clause de remboursement des dépenses, c'est une clause usuelle. On a ça
dans Investissement Québec, on a ça à la Société immobilière du Québec, on a ça au Conseil des arts et lettres, on a ça
dans La Financière agricole, etc. Donc, vous avez ça dans l'ensemble des
sociétés.
Nous,
on préfère évidemment être en mesure de pouvoir se donner cette marge de
manoeuvre là parce que... J'aimerais bien
vous dire que les gens ne seront pas rémunérés, mais, encore une fois, on n'est
pas sûrs de la façon dont on va avoir
une réception... Vous savez, quand vous demeurez... Demain matin, si on a un
membre du conseil d'administration qui
demeure à Kuujjuaq et qui prend une journée pour venir à une réunion du conseil
d'administration à Sept-Îles ou à je ne sais quel endroit, à Québec ou
ailleurs, à ce moment-là je dois vous dire qu'il va perdre une journée, deux
jours ou presque. Peut-être qu'à ce
moment-là on va devoir regarder la formule de rémunération, parce que, écoutez,
là, ce n'est plus une réunion, là, où
il prend trois heures de son temps, là. Ça va être une réunion dans laquelle il
va prendre deux journées de son
temps. C'est pour ça qu'on ne veut pas déroger aux clauses habituelles du
gouvernement en disant : Écoutez, on ne donnera pas de rémunération aux membres du conseil d'administration.
Mais, compte tenu du fait qu'on parle d'un vaste territoire complexe, on
s'est donné la marge de manoeuvre en ce sens-là. Alors, c'est pour ça qu'on
fait ça.
Deuxièmement,
pour répondre à la question de la députée de Duplessis, dans le cas
d'Hydro-Québec, par exemple, Hydro-Québec
fait une réunion souvent, par année, sur le site ou près du site où ils ont des
travaux d'importance. Alors, ils ont
fait ça par le passé. Moi, quand j'étais ministre de l'Environnement, par
exemple, la SEPAQ a fait une réunion à l'auberge
des Chic-Chocs, que ça s'appelle, et ça avait fait un article dans Le
Journal de Montréal en disant que c'était un privilège. Alors, moi, dès mon arrivée comme ministre de
l'Environnement, j'avais demandé qu'on fasse ça à Québec pour la SEPAQ et qu'on arrête de voyager. Alors,
ça, ça avait été un des éléments. Je sais que la Société de développement de la Baie-James se fait à plusieurs
endroits, souvent, sur le territoire.
Alors,
ça dépend. On a une clause à l'effet qu'on peut aller faire ces réunions-là sur
le territoire. Je pense que c'est important de l'avoir. Et donc moi, je
pense que l'article 35 est un article qui nous donne cette marge de manoeuvre
là compte tenu de la nouveauté que ça peut
donner, comme article, dans un territoire aussi vaste de la Société du Plan
Nord.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je sens que le ministre... Ça me
rassure. J'aime toujours mieux avoir...
chaque article soit bien encadré, mais je vois qu'il a une préoccupation qui...
C'est très bien, il connaît le territoire, parce qu'il sait que venir faire une réunion à Sept-Îles, ce n'est pas
deux heures. Bravo, M. le ministre! Parce que souvent ils s'imaginent que c'est à quelques heures ou
bien ils confondent souvent et ils pensent que je viens de l'Ungava, puis
c'est le très, très, très Grand Nord. Parce
qu'il y a le Grand Nord, il y a la Côte-Nord puis il y a la Moyenne-Côte-Nord
puis la Basse-Côte-Nord. Ça fait que ça fait
Nord longtemps, puis là, des fois, ils ne trouvent pas bien, bien le bon Nord.
On s'entend?
Mais
tout au moins le ministre sait que, quand il devra... Parce que lui aussi va
être mis sûrement à contribution lors
de discussions. Combien de séances par année tenons-nous du conseil
d'administration? À quel endroit? Il va savoir les impératifs avec lesquels il devra composer. Donc, à ce moment-ci,
Mme la Présidente, nous, on n'a pas d'autre question, on est prêts à
adopter l'article 35.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent
intervenir sur l'article 35? Alors, je vais mettre aux voix l'article.
Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Présidente (Mme
Léger) : Adopté sur division. L'article 36.
M.
Arcand :
Alors, l'article 36 : «Le quorum aux séances du conseil d'administration
est constitué de la majorité de ses membres incluant le
président-directeur général ou le président du conseil.
«Les
décisions sont prises à la majorité des voix exprimées par les membres
présents. En cas de partage des voix, la personne qui préside la séance
dispose d'une voix prépondérante.»
Alors,
cet article prévoit donc qu'il va y avoir un quorum et que le quorum, c'est la
majorité de ses membres, et cela
inclut le P.D.G. et le président du conseil. Et évidemment le président du
conseil est celui qui, s'il y a vraiment un vote ultraserré ou à égalité, tranche.
Mme Richard :
On n'a pas de question, de ce côté-ci. Nous, on est prêts à adopter
l'article 36.
La
Présidente (Mme Léger) :
Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent intervenir? Alors,
je mets aux voix l'article 36. Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Présidente (Mme
Léger) : Adopté sur division. L'article 37.
M.
Arcand : Alors, l'article 37, Mme la Présidente : «Le conseil
d'administration de la société peut siéger à tout endroit au Québec.»
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme
Richard : Je suis
pour, mais vous allez me permettre de partager mon enthousiasme avec les membres de la commission. Écoutez, c'est un article... on
fait bien des blagues, là, mais c'est parce que cet article-là, je l'avais dit...
Quand on parlait que la société devait
ériger son siège social sur le territoire du Plan Nord dans le 27, c'était
important pour nous. On a fait cette
concession-là, bien, avec des conditions qu'on va discuter ultérieurement,
là : A-t-on des antennes, n'a-t-on pas d'antenne, à quel endroit,
combien?
Mais cet
article-là, Mme la Présidente, il est important. Parce que le ministre, il a
parlé des réunions du conseil d'administration
d'Hydro-Québec. Peut-être qu'il y a d'autres sociétés d'État, là, qui se
déplacent, mais je ne suis pas si sûre
que ça qu'elles se déplacent ou qu'il y a un devoir de se déplacer comme la
société, elle, aura ce devoir, de siéger à tout endroit au Québec. Par contre, quand je le relis... Je vais quand
même questionner le ministre. «Le conseil d'administration de la société peut siéger à tout endroit au
Québec.» J'aime toujours plus en avoir de plus que de moins. Là, j'essaie de bien comprendre, là, je réfléchis à voix haute. «À
tout endroit au Québec», ce n'est pas exclusif nécessairement au territoire
du 49e parallèle.
Une voix : ...
Mme Richard : Pardon?
M. Dutil : ...Mme la
Présidente.
Mme Richard : Ça, je le sais.
Ça, je le sais très, très bien. Elle peut siéger à tout endroit au Québec.
La Présidente (Mme Léger) : C'était
le ministre de Beauce-Sud qui parlait, là, parce qu'il faut...
Mme
Richard : J'essaie de
voir... il n'y a pas de différence avec le 27. Il n'y a
pas de différence avec le 27, sauf qu'avec
le 27 on savait que la société aurait son siège social sur le territoire
du Plan Nord. Je ne veux pas ouvrir une porte à ce qu'elle
siège partout puis... Si le ministre me rassure sur cet article en me disant : Ça
peut être exceptionnel qu'on ait à se
déplacer dans des régions au Québec mais qui ne sont pas comprises dans le
49e parallèle... Sinon, pourquoi on a placé cet article-là?
La Présidente (Mme Léger) : Alors, M.
le ministre.
M.
Arcand : Écoutez,
vous savez, le territoire est vaste. D'abord, pour des raisons spécifiques, ça
peut être à Québec, ça peut être... Par exemple, on peut décider
qu'on le fait en Abitibi, par exemple à Lebel-sur-Quévillon, pour des raisons qui pourraient être la relance de
cette région-là puis, bon, on veut manifester notre intérêt.
Ça peut se faire dans plusieurs
endroits. Évidemment, les chances que ça se fasse, par exemple, à Coaticook ou en Gaspésie sont peut-être assez minces, mais
on se donne la possibilité de faire ça. Mais ça peut se faire à Montréal,
pour des raisons techniques, Québec, ça peut se faire à Sept-Îles.
Écoutez, il y a différentes formules, mais, vous savez, on va
tenter... De toute façon, je
pense qu'un des critères qui va être important, et vous le comprendrez
facilement, c'est que ces réunions-là se fassent dans des endroits où il y a quand même
un accès qui est relativement facile. Et donc, en ce sens-là, c'est pour ça
qu'on a le principe général, mais je pense que tout le monde comprend ce
qu'on veut dire par ça : les endroits possibles.
• (21 h 10) •
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci. Vous savez,
on questionne beaucoup... Quand le projet
de loi va être adopté, on ne va
pas suivre pas à pas où vont se faire les
réunions, tout le temps, du conseil d'administration. Moi, je vais peut-être
les suivre de façon plus particulière
parce que, comme députée du comté de Duplessis, je vais être concernée. Ce qui me rassure,
c'est : quand on a parlé des réunions
du conseil d'administration, on s'est entendus à ce que le conseil
d'administration tienne quand même
des réunions sur le territoire au-delà du 49e parallèle. Je sais qu'il ne faut
pas non plus dire : À chaque mois,
on va faire une région, là. Sinon, je vous jure que le budget, il va monter
assez vite, merci, parce que... Et, non, ne faites pas de réunion en Basse-Côte-Nord, parce que, vous savez, ça serait plusieurs voyages
à Paris, hein? C'est extrêmement dispendieux. Mais je comprends que,
pour des raisons, des fois, d'efficacité, on pourrait soit la faire à Québec ou
ailleurs. Donc, je n'ai pas d'autre question à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Chauveau.
M.
Deltell : Oui.
Rapidement, Mme la Présidente. Simplement rappeler que nous, à partir du moment
qu'on souhaite un secrétariat... donc, il
n'y a pas de société d'État, donc pas besoin de conseil d'administration, mais,
advenant que ça se fasse, nous, on
croit qu'en effet l'article, tel que rédigé, est bon parce que le conseil
d'administration peut siéger à tout
endroit au Québec, il n'est pas limitatif. Et, si, par bonheur, on
peut avoir une rencontre par année dans le territoire du Plan
Nord, bravo. Si on a une rencontre
dans la capitale nationale, ne l'oublions pas, c'est quand même là le centre
de décision, tant mieux. Mais je crois qu'il
y a une marge de manoeuvre qui est tout à fait légitime, mais je tiens à
rappeler que ça ne doit pas non plus être un
chèque en blanc qui va amener des dépenses majeures. Et on est tous en effort
de réduction des dépenses, il faut en être
conscients. Ça n'enlève strictement rien à la réalité des faits. Et on souhaite
que le conseil d'administration, même
si on ne souhaite pas qu'il y ait de conseil d'administration... Mais, s'il y
en a un, on souhaite qu'il soit bien
représentatif de la réalité du Plan
Nord, donc des gens d'un peu partout
sur le territoire. Ça amène des défis, mais il ne faudra pas non plus
fermer les yeux sur la possibilité des téléconférences. Merci.
La
Présidente (Mme Léger) : Je
sais que c'est un article qui est assez général, mais il se pourrait quand même
fort bien que ce soit ni... jamais qu'il ne siège où est le siège social et ni
sur le territoire du Plan Nord. Il pourrait être complètement ailleurs tout le
temps aussi. Parce que ça, ça peut indiquer ça aussi : l'envers de la
médaille, là.
M.
Arcand : Oui. On essaie de prévoir toutes les possibilités
par cet article-là. Et je dois vous dire qu'au départ je pense que ça
sera probablement situé, là, vraiment n'importe où sur le territoire du Plan
Nord et probablement Québec, Montréal.
Je vois difficilement qu'on fasse
cette réunion-là dans des villes, là, qui n'ont pas nécessairement
un lien direct avec la Société du Plan Nord. C'est toujours possible.
C'est pour ça qu'on le met. Mais je pense que le but recherché, c'est vraiment de dire : On a deux villes d'importance
au Québec, plus les villes du territoire du Plan Nord,
puis ça devrait normalement être ces endroits-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. C'est sûr que, quand on va revenir à l'article 29...
La question que vous avez, Mme la Présidente, j'ai la même. J'étais enthousiaste quand j'ai vu : «Le conseil
d'administration de la société peut
siéger à tout endroit au Québec.» Et là je me disais : Bon, on ouvre. On
peut le prendre à l'inverse : s'il peut siéger à tout endroit au Québec, il peut siéger sur le
territoire du Plan Nord. Mais on va demander au ministre... On va le préciser, nous, en
tout cas on va déposer un amendement — après,
les membres de la commission vont en disposer — pour dire : Une ou deux rencontres
annuellement devront se tenir sur le territoire du Plan Nord.
Je
comprends les inquiétudes de mon collègue le député de Chauveau. Écoutez, on ne demande pas... et je pense que personne ne demanderait qu'il y ait des réunions de façon mensuelle
sur le territoire au-delà du 49e parallèle, et on ne va pas jusque-là,
là. Ce serait très onéreux, ce serait difficile, et ça prendrait des fois
plusieurs jours, même, à des personnes pour
se rendre. Commencer la réunion, si vous arrivez à 8, 9 heures le soir... pas
toutes les régions, mais tu peux avoir
une connexion comme ça, là, d'une ville à l'autre, là, les principales villes
dans les régions, là, ce n'est pas si facile que ça. Mais, oui, le Skype occasionnellement, oui Québec
occasionnellement et oui au-delà du 49e parallèle, de façon... je pense qu'on pourrait le statuer, une fois ou
deux par année, ou trois fois, là. On le regardera. Au moins, avoir un
seuil minimal de réunions qui
devraient être tenues du conseil d'administration. Mais c'est sûr qu'on va y
revenir à l'article 29.
La
Présidente (Mme Léger) :
Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent intervenir sur l'article 37?
Alors, je mets aux voix. L'article 37 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
M.
Deltell :
Sur division.
La Présidente (Mme
Léger) : Adopté sur division. L'article 38.
M.
Arcand :
Alors, l'article 38 est un article, disons, de nature plutôt juridique. Je
laisserai donc Me Pagé peut-être répondre s'il y a des questions.
L'article
38 dit : «Les membres du conseil d'administration peuvent renoncer à
l'avis de convocation à une séance du
conseil. Leur seule présence à une séance du conseil équivaut à une
renonciation à cet avis, à moins qu'ils ne soient présents que pour
contester la régularité de la convocation.»
Alors,
cette disposition précise qu'il est possible pour les membres du conseil de
renoncer à l'avis de convocation et
précise que le fait pour un membre d'être présent à une séance équivaut à une
renonciation à l'avis de convocation s'il n'est présent que pour
contester la régularité de la convocation.
La Présidente (Mme
Léger) : Je comprends, M. le ministre...
M.
Arcand : Alors, je pense que c'est une façon d'assurer,
là, que les choses tournent rondement et qu'il n'y ait pas d'empêcheur
de tourner en rond. Je pense que c'est un peu ça qui est recherché.
La
Présidente (Mme Léger) : Je
comprends, M. le ministre, qu'il y a des articles de même. Parfois, il faut
les relire trois fois. Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : En tout cas, je pense que c'est un article qu'on peut
retrouver souvent sur différents, peut-être, conseils
d'administration, mais je veux juste m'assurer que cette formule, ce n'est pas
pour faciliter nécessairement les rencontres par vidéoconférence.
La Présidente (Mme Léger) : Bon. Me
Pagé. Consentement avec Me Pagé?
Mme
Pagé (Valérie) : Non, ça ne vise pas à faciliter la tenue de
visioconférences. Ça peut faciliter la tenue de rencontres, mais il n'y
a pas de spécificité quant aux moyens de communication.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Moi, je vous dirais
que c'est dans des cas, par exemple, où vous avez besoin d'une rencontre d'urgence puis les gens ne veulent pas s'empêtrer, là,
d'avoir le... Ah! bien, vous n'avez pas envoyé l'avis de convocation,
etc. Alors, je pense que c'est plus dans des cas d'urgence qu'autre chose.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Vous savez, Mme la
Présidente, c'est ce que j'avais compris au départ, mais c'est pour ça que
j'ai tenu à le préciser, parce qu'il y a des
gens qui nous écoutent. Puis, si ça ne devrait pas être le cas, on peut
toujours aller chercher les propos du ministre, au moins pour les quatre
prochaines années.
La
Présidente (Mme Léger) : D'autres interventions pour l'article 38?
Alors, je mets aux voix. L'article 38 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Deltell : Sur
division.
La Présidente (Mme Léger) : Adopté
sur division. L'article 39.
M.
Arcand : Alors,
l'article 39 : «Sauf disposition contraire du règlement intérieur, les
membres du conseil d'administration peuvent,
si tous sont d'accord, participer à une séance du conseil à l'aide de moyens
permettant à tous les participants de communiquer immédiatement entre
eux.»
«Ils sont alors réputés présents à la séance.»
Évidemment, c'est l'article Skype ou conférence
téléphonique.
Mme Richard : Écoutez, je vais
prendre la...
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
• (21 h 20) •
Mme Richard : Il se fait tard. Je
vais prendre la parole, Mme la Présidente, à ce moment-ci. Ça va tellement, tellement
bien que je ne pensais pas qu'on allait se rendre à cet article-ci. Et, quand
le ministre lisait l'article, j'ai dit à mon recherchiste : Prépare un amendement, on va s'assurer...
Ça laisse quand même une porte ouverte au conseil
d'administration. Ce n'est pas très balisé. Et moi, je le sais, je viens d'un
immense territoire et je connais certaines organisations qui ne voudraient que
fonctionner que par vidéoconférence.
On a parlé abondamment du profil qu'on recherche
sur le conseil d'administration. Je demeure quand même convaincue que les personnes qui vont siéger au conseil d'administration
de la société vont être compétentes, efficaces puis vont
vouloir travailler à faire croître cette société, qu'elle réponde aux attentes
des citoyens. Mais moi, Mme la Présidente,
et ça, je peux vous le dire... puis
je ne nommerai pas spécifiquement un organisme ce soir, mais on sait très
bien... et je suis convaincue qu'on a tous
en tête une expérience vécue dans nos milieux avec certains conseils
d'administration, qu'on se dit :
Mais, coudon, ils font quoi? Ils font quoi, ce monde-là? Ils vont là, des fois
tu leur parles, ils ne savent même pas
qu'est-ce qu'il y a à l'ordre du jour puis ils ne savent même pas, les
décisions qu'ils prennent, qu'est-ce qu'elles vont avoir comme impact
sur ceux... ou sur les biens ou sur... en général, là. Ça pourrait être sur des
biens et services, ça pourrait être en termes financiers ou peu importe.
Parce que souvent un conseil d'administration,
c'est deux ou trois personnes. On a beau à dire que la vie est belle, elle est rose; il y a des jours de pluie. Ça fait
que la vie, elle est comme ça, Mme la
Présidente. Et moi, je l'ai constaté, certaines organisations ont
commencé à se dire : C'est-u pas le fun être par Skype? Pas besoin de
monter avec mon automobile, je ne vais pas
me taper cinq heures de route. Il ne fait pas beau aujourd'hui, il y a de la
glace sur la route. Toutes les raisons vont être bonnes, Mme la
Présidente, pas pour peut-être la majorité des personnes, mais, des personnes délinquantes, c'est rare qu'on n'en retrouve pas
dans... La société est faite ainsi. Moi, je suis délinquante à ma manière,
pas dans ce sens-là, mais je suis
délinquante parce que moi, je dis ce que je pense haut et fort, que ça plaise
ou ça ne plaise pas, ici et dans mon
caucus. Je suis ainsi et je ne changerai pas, je suis trop âgée pour ça. Donc,
on pourrait avoir une personne délinquante,
qu'il suffirait qu'elle dise : Aïe! Sais-tu que ça fait une couple de fois
qu'on commence à se promener, là? La
route, na, na, na, puis là l'hiver... Pourquoi qu'ils ont décidé de nous faire
une réunion à Sept-Îles, un pareil maudit bout? Et ça, j'entends ça, Mme la Présidente. On a 10 minutes pour
s'amuser encore un petit peu, on s'amuse, mais sur des fonds de réalité, Mme la Présidente. Vous
savez, les gens me disent : Mme Richard, faites-vous ça par la route? Vous
devez être fatiguée. Faites-vous ça de nuit?
Mais je leur réponds : Bien, écoutez, je suis une personne humaine. Je
suis une députée, je suis connue dans
mon milieu, les gens me tutoient, ils veulent me voir. Souvent, même si j'ai du
personnel extrêmement compétent, ils
disent : Bien là, on peut-u voir Lorraine? Parce que Lorraine, souvent,
elle est au bureau le lundi. Si elle décidait qu'elle prenait la route,
Mme la Présidente, pour être ici, comme ce matin... Elle va faire du bureau de comté le lundi.
Hier au soir, j'ai terminé à 5 h 15. Elle va toujours bien manger un
petit peu, un Tim Hortons ou peu importe — je ne ferai pas de
publicité ce soir — un
café sur le pouce, puis elle va décider qu'elle fait la route pendant huit, 10
heures. Ça, c'est sans arrêt, là, hein? Ça ne se fait pas.
Ça fait qu'il
y a des gens qui n'aiment pas ça voyager ou ils aiment juste voyager en avion.
Vous savez, si on prend quelqu'un, exemple... je ne sais pas, je vais
vous donner un exemple, de Baie-Comeau, Sept-Îles, il se pourrait bien qu'il y
ait quelqu'un de Baie-Comeau... même l'inverse, quelqu'un de Sept-Îles pourrait
dire : Moi, je ne vais pas à Baie-Comeau.
Les côtes, là, puis ils n'ont pas mis assez de sel sur la route, c'est glacé.
Vidéoconférence. Là, il dit ça une fois,
ça passe. Oui, tu as bien raison, tape toi pas la route à soir, non, non, non,
tu vas arriver à telle heure fatigué demain matin. C'est bien mieux avec la vidéoconférence, on n'a pas grand-chose
à l'ordre du jour. On va faire ça une fois. La deuxième fois, l'autre qui va peut-être bien s'avoir tapé peut-être pas
six heures de route, peut-être trois heures : Tu as bien raison,
moi non plus, à soir, j'aurais autre chose.
Et savez-vous quoi? Ça devient ce qu'on appelle
en bon québécois une accoutumance. Puis là on a instauré la vidéoconférence. Mais moi, là, si le conseil
d'administration veut faire des réunions par vidéoconférence, là, bien je
vais faire en sorte que, comme députés — puis faisons de la législation — bien, on va se permettre, et si le ministre
est d'accord, de les encadrer un petit peu. On est capables de les
encadrer sur pas mal de choses, bien on va les encadrer là-dessus parce que ça reste un moyen, Mme la Présidente, qui peut être
bien efficace mais qui peut être extrêmement dangereux. Et j'ai déjà participé à des vidéoconférences. C'est le fun.
Pour une réunion de trois heures, là, c'est l'autre qui parle, tu peux bien aller n'importe où, puis
des fois ils ne savent même pas, s'ils ne regardent pas trop, si tu es là ou
pas. Et je ne veux pas que ça
devienne une habitude. Donc, moi, je vais demander que ce soit plus encadré, à
moins que le ministre, lui, ait une suggestion à me faire. Sinon, il
reste cinq minutes, on va redéposer un amendement quand on va reprendre la
séance. J'ai terminé à ce moment-ci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, je vais laisser M. le ministre, mais
j'ai le député de Chauveau aussi qui veut intervenir. Alors, M. le
ministre.
M.
Arcand : Bien, d'abord,
premièrement, j'aimerais profiter de l'occasion pour dire que je comprends
qu'on veut éviter les abus. Je comprends ça. Nous, l'encadrement qu'on a
mis au milieu de l'article 39, il faut que tous les membres du conseil d'administration soient d'accord. S'il y en a un qui
n'est pas d'accord, là on ne peut pas faire de réunion de ce type-là. Alors, il faudrait que vraiment,
là, tous les membres... qu'il y ait l'unanimité pour pouvoir tenir ce genre
de réunion là.
Deuxièmement,
on peut aussi l'encadrer via un règlement intérieur qui existe au sein du
conseil d'administration. On n'a
peut-être pas besoin de le mettre nécessairement dans la loi. Et, sur la question du Code civil, est-ce que vous aviez un commentaire à faire sur... Il y a une question
relative au Code civil également. On pourrait demander à notre juriste de
compléter ces questions-là.
La Présidente (Mme Léger) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Mais c'était simplement pour vous préciser que l'article
344 du Code civil prévoit que «les administrateurs peuvent, si tous sont
d'accord, participer à une réunion du conseil d'administration à l'aide de
moyens permettant à tous les participants de communiquer immédiatement entre
eux».
Donc,
l'objectif avec la disposition de l'article 39 était de venir le restreindre en
laissant l'opportunité à la société de
venir prévoir ce règlement intérieur, les cas où il pourrait le prévoir ou non...
ou le permettre ou non, si vous voulez.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Oui. Juste, donc, l'article qui est devant nous,
on peut l'aborder en l'intégrant au projet
de loi comme tel, mais on peut aussi, si vous pensez que le
conseil d'administration peut avoir la marge de manoeuvre nécessaire,
dire au conseil d'administration à
l'intérieur de son règlement... Un règlement pourrait dire, par exemple :
Il ne se fera pas de réunion par Skype, ou enfin par téléphone, ou plus
que tant de fois, ou qu'il y ait une limitation, tu sais.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Chauveau
M.
Deltell : Mme la Présidente, alors, moi, je trouve ça tout à fait important qu'on ait un article de loi qui permette justement
cette possibilité-là.
J'entendais ma collègue de Duplessis tantôt qui
disait : Peut-être que les gens vont prendre des mauvaises habitudes. C'est vrai. On ne peut pas empêcher...
Quand il y a de l'homme, il y a de l'hommerie. J'imagine, quand il y a de la femme, il y a de la femmerie aussi, mais je
ne veux pas être sexiste. Mais je pense que, si quelqu'un décide de rester
chez lui, plutôt que de prendre la route, parce que les conditions sont
mauvaises, il fait le bon choix. Et donc, si, par malheur, on empêche ou on restreint l'utilisation de la téléconférence,
là on risque de restreindre l'opération potentielle du conseil
d'administration.
Là où j'avais
des interrogations, j'en ai de deux
ordres. Dans un premier temps, peut-être juste une question de me rassurer là-dessus, je présume que c'est le type
d'article qu'on retrouve dans toutes les sociétés d'État, dans un premier
temps. Et, dans un second temps, moi,
j'avais des interrogations dans le fait que «si tous sont d'accord»... donc
chacun a le droit de veto sur la
possibilité ou non. J'ai entendu le ministre expliquer ça tantôt. Moi personnellement,
je vous rappelle encore
que je suis contre la constitution d'une société, donc contre la constitution
d'un conseil d'administration, mais, si
jamais ça se fait, ce qui est probable, moi, je trouve ça malheureux, ce
segment-là, parce que, justement, ça donne le droit de veto à quiconque ça ne lui tente pas d'avoir une
téléconférence, même si la personne qui veut la téléconférence, elle n'a
pas le choix.
Et, si, par
malheur, quelqu'un ne veut pas prendre la route parce que la route est
mauvaise, bien la personne fait vraiment
le bon choix. Mais, si jamais il y a quelqu'un qui, lui, est contre les Skype
et les téléconférences, que ce soit par téléphone ou quoi, je pense qu'on risque de restreindre de façon un peu
trop brutale l'opération du conseil d'administration. Il n'y a personne
qui gagne là-dedans. Pour avoir déjà eu à diriger une entreprise où, justement,
on avait un conseil d'administration où des
gens de partout au Québec étaient représentés, moi, j'ai déjà eu à travailler
avec des téléconférences comme ça. Je
ne vous cacherai pas que ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, mais
j'avais un conseil d'administration d'au moins une quarantaine de
personnes, et ce n'est franchement pas agréable, soyons honnêtes, de faire
appel à ça, mais c'est, à tout le moins,
essentiel quand... Dans le cas qui me concerne, moi, j'avais des gens de
l'Abitibi, j'avais des gens du
Lac-Saint-Jean, j'avais des gens de la Gaspésie, j'avais des gens de la
Côte-Nord, j'avais des gens de l'Outaouais. On se réunissait à Montréal, mais, oui, j'avais une dizaine de personnes
sur les 40 qui étaient à l'extérieur. Ce n'est pas l'idéal. Mais je préférais ça à une situation où,
par malheur, on ne pouvait pas se rassembler, tout le monde. Puis, si on
n'avait pas l'opinion de tout le monde, bien je pense que tout le monde
perdait.
Et moi, je
crois, Mme la Présidente, qu'avec la phrase ou, enfin, les mots «si tous sont
d'accord», je crois qu'on restreint
de beaucoup l'opération du conseil d'administration. Et, même si je suis contre
la société, même si je suis contre le conseil
d'administration, si jamais ça a lieu, je pense qu'il serait de mise de retirer
cette prérogative qui, à mon sens, risque de freiner le travail et
l'efficacité du conseil d'administration.
La Présidente (Mme Léger) : Merci,
M. le député de Chauveau. Avant de donner la parole au ministre pour conclure,
Mme la députée de Duplessis frétille sur sa chaise, alors je vais lui laisser
quelques minutes.
• (21 h 30) •
Mme
Richard : Merci. Avec le consentement, Mme la Présidente, juste une
précision. Je ne suis pas contre qu'on utilise vidéoconférence. Tout outil, il
faut qu'il soit bien utilisé. Et là on procéderait à l'adoption de cet article,
quand nous n'avons pas adopté l'article 29 qui vient un peu encadrer... Le voeu
que nous avons, c'est qu'il se tienne deux, trois rencontres annuellement sur
le territoire du Plan Nord de la part du conseil d'administration.
Ça fait que, là, je n'ai pas commencé à discuter
sur le nombre de rencontres ou sur le fait que le conseil d'administration se
déplace sur le territoire du Plan Nord et là je vais adopter que le conseil
d'administration, avec le consentement, peut utiliser la vidéoconférence.
Vous voyez, c'est pour ça que j'ai bien voulu
faire cette intervention, mais je ne suis pas contre, pour des raisons
organisationnelles ou d'urgence, qu'on l'utilise, mais il faut protéger les
abus qui pourraient arriver.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis, merci. M. le ministre, quelques secondes pour terminer
avant de...
M.
Arcand : Bien, juste rappeler
que les termes «si tous sont d'accord», là, c'est dans le Code civil. Alors, on
a pris quelque chose qui était dans
le Code Civil, ce n'est pas quelque chose de nouveau et de différent. Et là
j'ai devant moi la députée de Duplessis qui veut mettre des balises,
j'ai le député de Chauveau qui veut en enlever. Alors, on va réfléchir à tout
ça.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
c'est bien. C'est intéressant, la vie de ministre, hein, M. le ministre?
M.
Arcand : C'est ça.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux après les affaires
courantes, demain. Alors, bonsoir à tout le monde. Merci.
(Fin de la séance à 21 h 31)