(Onze heures trente-cinq minutes)
La
Présidente (Mme Léger) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, ayant constaté le quorum, je déclare
ouverte la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles.
Je demande donc à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires et de faire attention aussi dans les angles de la caméra,
pour ceux qui nous accompagnent.
La commission
est réunie afin poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n°11, Loi sur la Société du
Plan Nord.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Bourgeois (Abitibi-Est) est remplacé par M. Boucher (Ungava); M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Bolduc (Mégantic);
M. Giguère (Saint-Maurice) est remplacé par M. Matte (Portneuf); M.
Simard (Dubuc)
est remplacé par M. St-Denis (Argenteuil); M.
Leclair (Beauharnois) est remplacé par M. Drainville (Marie-Victorin); M. Villeneuve
(Berthier) est remplacé par Mme Richard (Duplessis); Mme D'Amours (Mirabel)
est remplacée par M. Deltell (Chauveau); et M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs) est remplacé M. Jolin-Barrette (Borduas).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Léger) :
Merci bien. Alors, hier, lorsque nous nous sommes quittés, nous étions à
l'article 9. Alors, je suis
prête à entendre des membres de la commission qui veulent intervenir. Alors, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la
Présidente. Quand on a terminé hier soir, nous en étions à l'article 9, où on
abordait toute la question des filiales.
À l'article
9, ce qu'on y retrouve, c'est un peu la mission de la filiale. J'annonce tout de suite mes couleurs au ministre, je veux aller à l'article 10. Ce que je vais
demander, je pense, c'est plus à l'article 10. En tout cas, s'il veut qu'on
le traite à 9, c'est correct, mais moi, je
le vois plus à l'article 10. Les filiales produisent des états financiers séparés. Si on a trois filiales, c'est trois états financiers
distincts. Par la suite, elles se retrouvent dans tout l'état financier de la
société. Donc, ce sera plus difficile
pour les parlementaires ou pour qui que ce soit d'avoir une idée financière de
chaque filiale. Moi, je vais demander d'avoir... que ce soit pour la
transparence, pour une question de transparence aussi, c'est tout nouveau, la société, que les filiales produisent
aux parlementaires, de façon que ce soit transparent puis ce soit public,
toutes des états financiers séparés. C'est
ce qu'on va demander. On va avoir aussi d'autres amendements par rapport aux
filiales.
Je ne sais
pas si le ministre, Mme la Présidente, préfère qu'on règle tout ça à l'article
10. Sur la mission comme telle, je n'ai pas de difficulté, là, à ce
moment-ci.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
M. le ministre.
M.
Arcand : Oui. Écoutez, je
comprends très bien le besoin de transparence de la députée de Duplessis dans
ce dossier-là. Nous sommes à faire
les vérifications. Ce que j'ai vu jusqu'ici au niveau des filiales, ça a
toujours été, cependant. Sur le plan financier, dans tout ce qui existe,
c'est un consolidé des chiffres qui apparaît.
Ce que l'on voit dans les rapports financiers,
de façon générale, c'est une description que l'on voit dans les rapports financiers. Je vous donne un exemple ici,
là : vous avez La Financière agricole, par exemple. La Financière agricole
a une filiale qui s'appelle Capital
Financière agricole. Alors, elle explique ce qu'ils font, etc., ils parlent des
investissements qu'ils ont, ils
parlent des projets, il y a comme une description des activités de la filiale
qui est faite et du genre de projets qu'ils
ont accepté. Alors, c'est la façon, donc le cas de La Financière agricole, là,
qu'ils ont fait ce genre de chose là. On va vérifier avec Ressources Québec puis Investissement Québec, par
exemple, de quelle façon on fait ce genre d'activités là. Mais, dans le cas, par exemple, de Capital
Financière agricole, on a des éléments à l'intérieur où on dit : Bien, on
a autorisé cinq investissements,
déboursé 2 275 000 $ afin de soutenir des projets, deux de ces
projets ont été réalisés, il y a eu des partenaires financiers, etc. Vous avez toute une liste qui est faite,
mais c'est sous forme de texte à l'intérieur de ça. Mais nulle part je n'ai vu, en tout cas jusqu'ici, dans
nos sociétés d'État au Québec, autre chose qu'un consolidé des résultats
financiers.
Alors, c'est
là que je dois vérifier si c'est possible ou pas. Moi, je n'ai pas rien à
cacher, je n'ai pas besoin de vous dire
que je n'ai pas rien à cacher là-dedans, c'est juste que j'essaie de voir, à
l'intérieur de ça, si cette demande-là peut être réalisable.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Je comprends très bien
ce que le ministre nous dit, puis, oui, il y a déjà des filiales qui
existent. Ce n'est pas parce qu'on a fait les choses d'une façon par le passé
qu'on ne peut pas les changer maintenant.
Je
vais juste rappeler que, quand on avait discuté du projet de loi n° 27, on
avait essayé de toutes sortes de façons à ce que le vérificateur puisse avoir accès aux états financiers pour un
peu plus de transparence. Ce n'était pas le cas. Notre amendement avait été refusé. Nous, quand le Parti
québécois a été au pouvoir, on a réussi à faire changer, au niveau de la loi, ce qui est... Maintenant, le vérificateur
aura accès à toute la documentation qu'il aura besoin. Donc, vous voyez que ce n'est pas parce qu'il y a des choses qui se
passaient ainsi quand on a créé des filiales que maintenant, avec une
nouvelle société, on ne peut pas changer les choses. Et je répète au
ministre : Pour une question de transparence.
Il
y a beaucoup, beaucoup d'investissements qui vont être faits via le Fonds du
Plan Nord, via le secrétariat, on va
participer à la construction peut-être d'infrastructures, on va faire des
partenariats avec différentes compagnies, on va faire l'entretien des infrastructures. Après, le gouvernement va décider
de l'utilisation de certaines infrastructures, et, en créant des filiales, il va y avoir des
administrateurs dans ces filiales-là. Je l'ai dit au tout début, quand on a
amorcé l'étude du projet de loi n°11,
ce n'est pas juste un petit projet de loi, le projet de loi n° 11, là,
c'est important. Et, écoutez, nous, c'est
sûr qu'on va faire notre travail afin d'avoir, oui, des états financiers
distincts, mais que ceux-ci soient publics et ceux-ci soient distincts
aussi des états financiers de la société.
Si le ministre veut
qu'on suspende ces articles, parce que je le sais, que ça l'interpelle quand
même...
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Moi, Mme la Présidente, à ce stade-ci, autant que possible, j'essaie de ne pas
trop suspendre d'articles, mais je
répondrais à la députée de Duplessis que ce sont des articles généraux qu'on a
là, 9, 10, 11 et 12, O.K., et ces
articles généraux là pourraient être adoptés parce qu'il y a plus loin d'autres
articles qui vont toucher la reddition de comptes. Et, quand on va arriver aux articles 56, 57 et 66, je pense,
c'est ça, 66, ce sont des articles qui touchent la question de la reddition de comptes, ce qui va peut-être
nous donner la chance de nous faire une tête là-dessus et de pouvoir mieux
vous répondre à partir de ce moment-là parce
que tous ces articles-là touchent véritablement la question de la reddition
de comptes. Et, moi, l'information que j'ai
à ce stade-ci, c'est qu'il y a déjà eu, dans l'ancien projet de loi, des
articles qui avaient été adoptés, et,
entre autres, on avait adopté un article dans lequel on parlait de la reddition
de comptes et on avait une clause qui
disait essentiellement : Cette reddition de comptes doit se faire, etc.,
incluant les renseignements de même nature concernant chacune de ses
filiales.
Alors,
on avait ça auparavant. Est-ce qu'on peut faire plus? On va pouvoir le
regarder. Mais moi, je pense qu'il faut
voir les articles que nous avons ici, qui sont des articles généraux, et, moi,
ce que je suggère à ce stade-ci, c'est qu'on puisse essayer d'avancer, peut-être, et, quand on sera rendus à la
question de la reddition de comptes, là, à ce moment-là, on pourra
possiblement répondre de façon beaucoup plus précise aux demandes de Mme la
députée de Duplessis.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente. Question simple, M. le
ministre : Est-ce que la localisation des filiales va être
structurée en fonction du processus décisionnel de l'article 3 où la société va
être installée? Bref, est-ce que vous allez prioriser l'environnement, l'établissement
de la société ou vous allez prioriser les régions potentiellement dans
l'établissement des filiales?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, la décision sur l'avenir n'est pas prise encore, ce n'est pas pour
rien qu'on a mis de côté un peu
l'article 3, mais disons que j'ai bien écouté les propos en commission
parlementaire, les propos également sur, je dirais, l'importance que les
régions principales soient représentées d'une façon ou d'une autre.
Alors,
dans la réflexion que nous faisons, au moment où on se parle, sur le siège
social de la société, sur le rôle de
chacun, sur l'Assemblée des partenaires, sur la voie équilibrée qui doit
exister pour chacune des régions, et ce, sans que ça nous coûte des fortunes, là, parce qu'il faut être quand même
réalistes dans les circonstances, on a quand même des budgets à respecter, on va tenir compte de ça,
et ces articles-là pourraient peut-être nous aider justement en ce sens-là.
La
Présidente (Mme Léger) : ...intervenir sur l'article 9? Je rappelle
que nous avons en suspens aussi l'article 3, l'article 4, l'article 6, que nous attendons les règles, le commerce
international aussi. Juste ne pas oublier ces éléments-là. Alors, M. le
député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Merci, Mme la Présidente. En fait, j'ai une question
qui va toucher les articles 9 et 10 et je pense qu'on peut les lire ensemble, ces deux articles-là. À l'alinéa deux
de l'article 9, on indique que la filiale va disposer des mêmes pouvoirs
que la société d'État, à moins que son acte constitutif le lui en retire.
J'ai
une première question : Est-ce que, dans l'intention du gouvernement, on
vise à assurer également que la filiale va être un mandataire de l'État? Est-ce qu'en prévision de l'exercice de
ces filiales-là on va confier... est-ce que c'est dans l'intention du gouvernement de confier une
immunité, comme ça a été mentionné à l'article 2, là, un petit peu plus tôt
dans l'étude du projet de loi?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Je pense que vous
êtes dans la technicalité, là. Je vais peut-être demander à notre conseillère
juridique de répondre à cette
question-là, là, parce que c'est une question assez précise et pointue. Alors,
je ne sais pas si on a la réponse.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
une petite suspension?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : Petite
suspension?
M. Jolin-Barrette : ...que je peux
poser une autre question en même temps qui...
La Présidente (Mme Léger) : Une
autre question. Allez-y.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Bon. Et puis en fait c'est lié, mais je vous amène
quand même à l'article 10, parce que je comprends qu'on était à l'étude de l'article 9, mais ça va toucher les
deux. Lorsqu'on parle de mandataire de l'État, on dit «d'être poursuivie» sur ses propres biens,
mais on comprend que la société va pouvoir prendre... en fait, les filiales
de la société vont pouvoir prendre plusieurs formes juridiques, que ce soit une
société par actions qui est une personne morale,
ou plutôt une société en commandite, ou une société en nom collectif. Dans
l'éventualité où c'est une société en nom
collectif, bien une société en nom collectif, ça peut être poursuivi sur son
patrimoine d'affectation, mais, à partir du moment où le patrimoine
d'affectation est vide, il va se retrouver à poursuivre les sociétaires, donc
les gens qui sont associés à l'intérieur de la filiale.
On parle, à l'article 10, du critère de contrôle
sur la société. Mais je voulais savoir est-ce que le ministre est conscient
qu'ultimement ça va être la société qui va devoir assumer en cas de poursuite
les impacts sur ces filiales.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, vous êtes
dans une question très juridique, là. Enfin, ma lecture des choses, puis
sujette à vérification, je pense que, quand il s'agit d'une filiale qui
relève directement de la société, il est clair que ce sont probablement les mêmes pouvoirs, et les mêmes
critères, et la même responsabilité, je dirais. Dans le cas d'une société
en nom collectif, là, je fais l'exemple...
vous parlez, j'imagine, de l'idée dans laquelle nous aurions une filiale avec
le chemin de fer, par exemple, ou
quelque chose comme ça, là, à ce moment-là il s'agirait de déterminer
véritablement, là, le niveau de responsabilité de la Société du Plan
Nord à l'intérieur de ça.
Si vous me donnez quelques instants, là on va
pouvoir répondre de façon cohérente à votre question.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
vous voulez une petite suspension?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : O.K.,
une petite suspension de deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 49)
(Reprise à 11 h 52)
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
nous reprenons les travaux. M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, merci,
Mme la Présidente. Alors, pour
répondre à votre question, autant je suis pas mal sûr de la première partie, c'est-à-dire la question de la responsabilité puis du contrôle d'une filiale directe, autant,
là, on a besoin de faire des vérifications pour l'autre aspect de votre
question, sur la question de la société en commandite. Alors, moi, je suggère, à ce stade-ci, là... On va vous
revenir avec des vraies réponses, là. Peut-être, on peut suspendre les
deux articles, puis on peut passer peut-être à 11 à ce moment-ci, là-dessus.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce que, M. le député, vous avez besoin de
la suspension de l'article ou on peut quand même le voter?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, je pense que ça serait pertinent de le
suspendre pour être juste sûrs de la forme juridique que ça va prendre puis aussi des pouvoirs, parce que ça risque
d'avoir des impacts aussi au niveau... Supposons qu'on parle que la société déciderait de faire, excusez-moi le terme
anglophone, une joint venture avec une autre entreprise; bien, ça peut avoir des impacts juridiques sur les
poursuites éventuelles, surtout que, la société d'État, la Société du Plan Nord, ça va être des deniers publics qui vont
se retrouver là. Mais je trouvais ça pertinent qu'on puisse vraiment avoir
la réponse complète pour s'assurer qu'en cas de poursuite...
La Présidente (Mme Léger) :
D'accord. Alors, on va suspendre l'article 9 et l'article 10 et on va passer à
l'article 11. M. le ministre.
M.
Arcand : Merci, Mme la
Présidente. Juste avant de vous lire l'article 11, Mme la Présidente, avec
la permission, là... Je viens de
faire une vérification pour la députée de Duplessis, et on me dit que, dans le
rapport annuel d'Investissement Québec,
c'est uniquement des états financiers consolidés. Il n'y a même pas de trace,
dans le rapport, de Ressources Québec. On
ne parle pas de Ressources Québec, qui est la filiale d'Investissement Québec.
Alors, ce que je vous dis, c'est que nous, on serait prêts, là, à faire éventuellement, là, quand on sera rendus à
l'article 57, là... on serait prêts à aller jusque-là. Puis on pourra en
rediscuter sur la question de la reddition de comptes, là, il n'y a pas de
problème. O.K.
Alors, on va aller à l'article 11, Mme la
Présidente :
«La société
et ses filiales ne peuvent, sans l'autorisation du gouvernement, prendre le
contrôle d'une personne morale ou d'une société de personnes.
«[Et] le gouvernement peut subordonner son
autorisation aux conditions qu'il détermine.»
Alors,
évidemment, cet article prévoit que ni la Société du Plan Nord ni ses filiales
ne peuvent, sans l'autorisation du
gouvernement, prendre le contrôle d'une personne morale ou d'une société de
personnes. Je pense que c'est assez clair que cet article démontre, évidemment, dit essentiellement que le
gouvernement détermine les conditions pour lesquelles il pourrait autoriser une prise de contrôle. Donc,
je pense que c'est assez clair, c'est pour nous donner en fait les pouvoirs
nécessaires, à ce stade-ci.
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, est-ce qu'il y a un membre qui veut
intervenir? M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville : Écoutez, Mme
la Présidente, moi, je veux bien accepter le... comment dire, la justification ministérielle pour que ces articles-là soient insérés dans le projet de loi n° 11. Ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant, c'est essentiellement : Faites-vous-en pas, c'est naturel qu'on inscrive
ces références aux filiales, ça va de soi, ça s'est fait avant, ça se fait maintenant,
ça va se faire plus tard, bref posez-vous pas trop de questions,
puis il n'y a pas vraiment
d'intention derrière ça, il n'y a
pas vraiment de filiale envisagée, on veut juste comme
s'assurer que, si jamais il y en
avait une, bien, qu'on ait dans la loi tout ce qu'il faut pour la gérer. Mais
là je les vois s'aligner les unes derrière les autres, là, c'est... enfin, je les vois s'aligner les uns
derrière les autres, ces articles-là, et je me dis : Coudon, y a-tu
une réflexion au sein du cabinet, au
sein du gouvernement pour que la Société du Plan Nord ait des
filiales, participe à la création de filiales?
C'est-u juste
vraiment le principe de précaution qui s'applique ici ou est-ce que
vous avez une idée derrière la tête? Et, si vous en avez une, bien ce
serait bien qu'on sache un peu de quoi il s'agit, là.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Bien, c'est-à-dire
qu'on a une réflexion. Je pense que c'est une question... il y a un principe de
précaution dans ça, mais vous savez que, dans
le 20 millions qu'on a annoncé pour l'étude de faisabilité, on
est un commanditaire dans ça, un commanditaire.
Alors, écoutez,
si demain matin nous, évidemment, on veut dans l'avenir, par exemple, si je prends la question
du chemin de fer, on veut dans l'avenir que
ce chemin de fer là soit un chemin de fer multiusagers, ça soit un chemin de
fer qui soit financé en grande partie par le
privé... Mais, comme vous le savez, souvent, quand le gouvernement aide, à la fin ça aide à
faire passer les projets. Alors, je n'exclus pas nécessairement cette possibilité-là a priori. À partir du moment où il y a cette possibilité-là, il pourrait y avoir aussi, je dirais, la possibilité, donc, d'avoir une filiale à
ce moment-ci, et donc ce sont
des choses que l'on peut regarder. Il n'y a pas, actuellement où je vous parle,
un plan prédéterminé à ce niveau-là. Mais je
pense que c'est quelque chose qui pourrait arriver, oui, pour répondre très franchement à la question.
La question des filiales, ça arrive. Quand on voit ce qui
s'est fait avec Investissement Québec, où on a créé Ressources Québec parce
qu'on voulait quelque chose, puis là, bien, on nous a parlé, lors du dernier budget...
Le gouvernement a parlé,
dans le budget du ministre
des Finances, de la création d'un
fonds mines capital hydrocarbures, une possibilité d'aller jusqu'à 1 milliard
de dollars de prêt, d'endossement de
tout genre. Alors, ce sont des choses qui existent actuellement.
Alors, pour
nous, la Société du Plan Nord ne jouera pas sur le tableau financier comme tel parce qu'on
a déjà les véhicules qu'il faut
avec Investissement Québec, Ressources Québec, etc., mais, dans le
cas du chemin de fer, pour l'instant le
gouvernement est un commanditaire. Alors, est-ce qu'un jour la Société du Plan Nord pourrait être appelée à jouer un rôle plus
important? C'est toujours dans le domaine des possibilités. Est-ce que le gouvernement
va déterminer que l'actionnaire, si demain
matin on devenait actionnaire, l'actionnaire va être Investissement Québec, Ressources Québec ou un autre? Ça, on déterminera ça à ce moment-là, mais il
est possible qu'il y ait des choses comme ça qui arrivent.
M.
Drainville : Mais, si
je comprends bien, Mme la Présidente... Moi, j'accepte le fait que le gouvernement se garde toutes les options ouvertes. Hier, je pense,
le ministre parlait de la Caisse de dépôt, il a fait référence, à quelques reprises, à Investissement Québec, à Ressources
Québec, mais ce que je comprends aussi, Mme la Présidente, c'est que la Société du Plan Nord pourrait elle-même être
actionnaire dans un consortium, dans une société, une coentreprise,
appelons-les comme on voudra.
Et donc, là, je me pose la
question : Comment ça fonctionnerait, là? C'est, quoi, de l'argent qui
serait prêté par le gouvernement, par l'État québécois à la Société du
Plan Nord pour qu'elle l'investisse ou est-ce que la société serait elle-même dotée de fonds d'investissement? Parce que, on s'entend,
jusqu'à maintenant, les montants d'argent qui ont circulé autour de la
Société du Plan Nord, on parlait essentiellement de budget d'opération,
n'est-ce pas?
• (12 heures) •
Une voix :
...
Une voix :
...M. le ministre.
M. Drainville :
Bon. On ne parlait pas de fonds d'investissement ou de fonds suffisamment
importants, là, pour mener à un investissement.
Est-ce
qu'il peut nous éclairer un petit peu là-dessus, peut-être, sur sa vision de la
Société du Plan Nord? Est-ce qu'il la voit effectivement comme un
partenaire financier avec des fonds propres qui pourraient être très importants
quand on parle d'un nouveau chemin de fer, par exemple?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Moi, je vois la Société du Plan Nord d'abord et avant tout comme un organisme
de concertation. Je pense qu'on a
suffisamment d'organismes au Québec actuellement pour être en mesure de jouer
les rôles financiers nécessaires.
Alors, moi, je ne veux pas l'exclure totalement. Il y a peut-être des cas, là,
sur lesquels il y aurait des possibilités. Mais il est clair que, si demain matin on devenait un partenaire, je ne
vois pas vraiment la Société du Plan Nord... on a tellement d'autres organismes qui existent à
l'intérieur du gouvernement pour ce genre de participation, je ne vois pas
vraiment beaucoup la Société du Plan Nord
jouer un rôle dans ça. Sauf que la raison pourquoi on l'a fait, c'est que ça
peut toujours être une possibilité, mais je vous dirais que la
possibilité n'est pas énorme.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Vas-y.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais poser la question suivante au
ministre. On fait référence à l'étude
de faisabilité sur le chemin de fer. Le gouvernement investit avec, entre
autres... Je sais qu'il y a Champion Minerals. Je ne sais pas s'il y a d'autres acteurs dans l'étude de faisabilité.
Bon. Pour cette étude de faisabilité, on nous dit : Bon, bien, on n'a pas besoin de créer de filiale, c'est
un genre de partenariat en commandite pour faire l'étude de faisabilité.
Par la suite, on veut que le troisième
chemin de fer, s'il est construit, soit serve à de multiusagers... qu'il ne
soit pas la propriété unique,
exemple, du CN, ce qui ferait en sorte que des fois les coûts peuvent augmenter
puis, bon, c'est plus compliqué. Il
faut vraiment qu'il serve pour de multiusagers. À ce moment-là, on pourrait
créer une filiale, tout dépendant de
l'investissement de la part du gouvernement du Québec, et ce que je comprends,
c'est que le gouvernement du Québec ne sera jamais majoritaire, ce n'est
pas dans les intentions, en tout cas. Parce que, si vous êtes majoritaire...
M.
Arcand :
C'est parce que vous devancez pas mal les articles. On va arriver un peu plus
loin aux articles, O.K.?
Mme Richard :
...bien comprendre pareil quand même à ce moment-ci, là.
M.
Arcand :
Alors, il y a des articles un peu plus loin qui existent, là, on est dans les
49. Mais, écoutez, ce que je peux vous dire, puis une conseillère est
là, à ce stade-ci, le rôle de la société, ce n'est pas de s'embarquer dans des opérations. Comme je l'ai dit, il y a des
organismes qui existent, qui peuvent prendre des participations. D'ailleurs, si
vous allez à l'article 49... on ne
peut prendre des participations minoritaires. La société ne peut pas, à
l'intérieur de ça, prendre des participations
minoritaires. Donc, s'il y avait une participation minoritaire, ça se ferait
via un autre véhicule, possiblement Investissement Québec ou quelque
chose comme ça, O.K.? Alors, ça, c'est ma première des choses.
Maintenant,
si la société, pour x raisons, devait prendre une participation majoritaire, ce
qui est une possibilité, à ce
moment-là, dans les articles plus loin, on dit qu'elle doit avoir
l'autorisation du gouvernement. Alors, ça prend une...
Mme Richard :
Bon, c'est là où...
M.
Arcand :
...une filiale, elle va avoir le contrôle, ça devient une filiale.
Mme Richard :
O.K. C'est là où je m'en allais, M. le ministre, en disant : Si on y
allait puis qu'on devenait majoritaire.
Une autre question.
Le gouvernement du Québec a investi dans Gaz Métro...
Une voix :
...
Mme Richard : ...bon, un investissement pour qu'on puisse
regarder la possibilité de desservir les régions du Québec, entre autres, au-delà du
49e parallèle, en les approvisionnant en gaz naturel. Gaz Métro a déjà une
filiale : GNL. Le gouvernement a investi. Comment ça fonctionne?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Je pense qu'ils ont créé une société,
là, si ma mémoire est bonne, ils ont créé la société
qui s'appelle GNL. Je pense qu'Investissement Québec dans ça... je ne sais pas si c'est investissement ou ressources, là, mais en tout cas c'est une des deux qui a une participation qui peut
aller jusqu'à 42 %.
Mme Richard :
...
M.
Arcand :
Alors, c'est 42 %, la participation, et c'est la façon dont ils
fonctionnent. Donc, c'est presque, je dirais,
moitié-moitié, là, avec Gaz Métro. Et ils ont mis des montants d'argent à
l'intérieur de ça. Et Gaz Métro va tripler sa production, à Montréal, de
gaz naturel liquéfié.
Mme Richard : ...bien comprendre, pour les filiales, ce qu'on comprend, c'est que les
investissements du Québec... bien, du gouvernement du Québec avec Gaz
Métro se retrouvent dans une filiale qui est GNL.
M.
Arcand :
Oui. Mais c'est Investissement Québec qui fait l'investissement. Et, même avec
la création de la Société du Plan Nord, on aurait probablement utilisé
le même véhicule.
Mme Richard : Parfait. Mais, vous savez, bon, on parle beaucoup
d'Investissement Québec, Ressources Québec, il y a quand même... Vous avez dit,
M. le ministre, que la société ne veut pas créer des filiales, son rôle, c'est
plus de tout ordonnancer, coordonner
les actions gouvernementales sur le territoire du Plan Nord, que ce soit avec
la grande industrie ou autres. Par contre, il y a quand même des fonds
importants du développement nordique. Il y a un fonds du Plan Nord puis après il y a un fonds pour la Société du Plan
Nord. La société pourrait demander au gouvernement... Exemple, on va de l'avant avec la route 389. Elle était déjà
ciblée même dans le budget. Elle vient en totalité, si ma mémoire est bonne,
du budget du Plan Nord pour son financement, 400 quelques millions.
M.
Arcand :
Non. Il ne vient pas du Fonds du Plan Nord, je ne pense pas.
Mme Richard : Bien, il y avait un fonds de 800 millions en tout cas, à un moment
donné, dans le Fonds du Plan Nord.
M.
Arcand :
Peut-être dans l'ancienne formule, là.
Mme Richard : Bien, je pense qu'elle était dans la vôtre aussi, là, avant qu'on
reprenne le pouvoir. Mais tout ça pour vous...
La Présidente (Mme
Léger) : ...terminer, Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Tout ça...
Une voix :
...
Mme Richard :
C'est ça. Tout ça pour vous dire que... Bon, je vous donne l'exemple, disons
que ça vient du Fonds du Plan Nord, du
800 millions dont le fonds dispose. Le Fonds du Plan Nord était de
800 millions. On y va avec la route 389. C'est sûr que le
secrétariat au... je suis encore dans mon ancienne vie, la Société du Plan
Nord, pas le secrétariat, mais la Société du
Plan Nord pourrait, exemple, je ne sais pas, moi... Il y a une minière qui
s'installe, on a besoin d'une autre voie ferrée proche, peut-être pas
une longue voie ferrée, mais un petit peu, elle pourrait intervenir directement puis demander des fonds dans le Fonds
du Plan Nord pour se financer, puis, elle, créer une filiale, là. On a beau dire que c'est des choses hypothétiques,
c'est des choses qui peuvent arriver, parce que le Fonds du Plan Nord, vous
savez, votre premier ministre l'a dit, là,
il va monter, hein, en tout cas, puis il y a des prévisions qu'on va en
injecter pour les infrastructures, puis on espère aussi en recevoir beaucoup en
termes de milliards de rendement, mais ça, c'est un autre débat qu'on
pourrait avoir.
Mais
c'est quand même des fonds importants où avant on demandait le consentement du
ministère des Finances ou même on
pouvait aller au Conseil du trésor. Là, c'est un fonds qui est important mais
que la société pourrait, sur une intervention soit du premier ministre...
aller puiser directement dans ce fonds-là, là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le...
Mme Richard : Parce qu'il n'est pas défini, comme tel, on a l'impression qu'il va
servir à toutes sortes de sauces. À un moment donné, il avait été
identifié vraiment juste pour des infrastructures.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, je vais tenter de le résumer, puis
je vais pouvoir vous donner plus d'informations au fur et à mesure qu'on avance, mais une chose est
certaine, c'est que, et ça, je n'ai pas à vous dire un peu ce qui se passe au niveau
du gouvernement, mais moi, j'ai mis ça de
façon très claire avec tous les ministères et avec tous ceux qui sont
impliqués, ce n'est pas parce qu'on
crée la Société du Plan Nord que ça déresponsabilise tous les autres
ministères. Il faut que les autres
ministères, y incluant à l'intérieur des programmes québécois d'infrastructure...
Ce n'est pas parce qu'on crée la Société
du Plan Nord que le gouvernement va arrêter d'investir au nord du
49e parallèle, qu'il va se déresponsabiliser, puis qu'il va envoyer un chèque à la Société du
Plan Nord, puis qu'il va dire à la Société du Plan Nord : Débrouille-toi
avec tout le développement du Québec sur à peu près 70 % de ton
territoire.
Moi, j'ai bien
rappelé que c'est quand même la responsabilité des ministères impliqués, que ce
soit la Santé, l'Éducation, le ministère de
l'Environnement avec le COMEX, etc. Ils ont des budgets pour ça et ils doivent
continuer à administrer au nord du
49e parallèle. Donc, si demain matin il y avait des investissements en
termes d'infrastructures, ce seraient
probablement des investissements avec les véhicules habituels du gouvernement.
Si on décide de bâtir un hôpital, exemple,
je ne suis pas sûr qu'on va passer par la Société du Plan Nord, c'est la
responsabilité du ministère de la Santé. S'ils décident de créer un
hôpital à Kuujjuaq, par exemple, c'est...
• (12 h 10) •
Une voix :
...
M.
Arcand :
...il y en a déjà un, mais de l'agrandir, disons, ils ne passeront pas par la
Société du Plan Nord.
Ce
n'est pas son rôle. Chacun des ministères a un rôle à jouer. C'est la même
chose au niveau de la... Je sais qu'on a,
au niveau du Plan Nord, certains budgets qui existent pour ce que j'appelle des
initiatives nordiques, des projets pilotes, mais, entre vous et moi, dans ces cas-là c'est carrément des subventions
qui sont données directement, que ce soit pour des projets pilotes, pour
les communautés, etc. Alors, ce n'est pas des budgets qui sont administrés par
la Société du Plan Nord. Même chose au
niveau du fonds, par exemple, pour les communautés autochtones. Il faudrait que
je vérifie le détail, mais c'est
sûrement au niveau soit du ministère de l'Éducation ou du ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale que ces
budgets-là vont transiter, parce que ça fait partie de leurs responsabilités.
On ne demandera pas à la Société du Plan Nord de commencer à gérer ce
genre de choses là.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci. La Société du Plan Nord ne gérera peut-être pas tous ces fonds-là, mais
la Société du Plan Nord va orienter la façon dont les fonds vont être gérés.
Vous
avez donné l'exemple de la formation pour les autochtones. On a investi
beaucoup, là. Ça peut être le Secrétariat aux affaires autochtones...
Une voix :
...
Mme Richard : Sûrement, c'est parti de là, sauf qu'il y a eu une orientation
gouvernementale qui a été donnée puis
on a dû prendre cet argent-là dans le Fonds du Plan Nord, parce que je ne pense
pas qu'au niveau du Secrétariat aux affaires autochtones on avait ces
fonds-là, là, ni au niveau de ministère de l'Éducation, pour rendre disponibles
ces sommes-là. Même exemple, quand vous
dites : Bon, au niveau des infrastructures... Au niveau des
infrastructures, si je prends... bon,
pour les routes, je vais prendre la route de la 389. Normalement, oui, c'est
dévolu au ministère des Transports, sauf
que, dans le Fonds du Plan Nord, dans les actions gouvernementales où on va
agir dans le territoire nordique, elle est très bien identifiée, la 389,
400 quelques millions, et c'était dans le fonds du 800 millions.
La
société ne va pas peut-être l'avoir à elle-même dans son financement pour vous
le transférer. Ils peuvent le garder,
soit le ministère ou soit dans le Fonds du Plan Nord, mais c'est la société qui
va coordonner ces actions-là. C'est sûr.
Je vais vous donner l'exemple. Comme, souvent, vous dites : C'est des
subventions. Moi, je l'ai vu, là, on a fait un projet, à un moment donné, un projet pilote pour une garderie, bon,
O.K., je pense, un 20 000 $. Ils sont allés le chercher dans le Fonds du Plan Nord, qui était disponible
pour des mesures comme ça. Ça pouvait peut-être aller jusqu'à
50 000 $, 60 000 $, je ne le sais pas. Nous, on
avait besoin de 20 000 $, là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Mais, Mme la députée, il y a un fonds qui peut exister, là, pour le Plan Nord,
des fonds spécifiques, mais vous
comprenez que la Société du Plan Nord, par exemple, si vous me parlez d'une
route, la Société du Plan Nord n'aura
pas l'expertise, là, pour commencer à gérer le projet de la route. Ça reste au
ministère des Transports. Ils vont être peut-être impliqués, dans la mesure où ils seront présents, vont
coordonner les activités, vont jouer un rôle de conseillers, peut-être, auprès du ministère des Transports,
mais je ne vois pas en quoi la Société du Plan Nord pourrait jouer ce rôle-là,
parce que ce n'est pas des experts en
transport, ce n'est pas des experts en santé, ce n'est pas des experts
nécessairement en éducation. Ils sont là pour donner des orientations au
gouvernement, pour faire un plan stratégique, pour faire des recommandations au gouvernement, mais c'est là que
s'arrête leur rôle. Ce n'est pas un rôle d'entrer, nécessairement, là,
dans le détail de chaque opération des ministères impliqués.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Je ne pense pas non plus qu'ils vont entrer dans
le détail, sauf qu'il ne faut pas minimiser
non plus, là, le rôle de la Société du Plan Nord. La Société
du Plan Nord va agir. Puis je vous ai
donné la route de Fermont, bon,
j'aurais pu donner d'autres exemples, là. Quand on a renégocié la route avec la
compagnie Stornoway, bon, ça faisait partie de tout le développement
nordique.
M.
Arcand :
Mais c'était le ministère des Transports qui a joué un rôle dans ça.
Mme Richard : Oui, comme ça peut être le ministère de l'Éducation qui va agir puis qui va aller dans
les détails. Mais il reste que c'est
la société qui va donner la grande orientation, qui va sensibiliser le gouvernement à telle ou telle action :
vous investissez dans cette route-là; on investit dans l'étude de faisabilité
du chemin de fer; on se crée une nouvelle filiale parce que, là, on devient partenaire, exemple, pour la
construction d'un chemin de fer ou autres. C'est en ce sens-là, là,
que...
M.
Arcand : Je suis d'accord, la Société du Plan Nord va jouer un rôle important de conseiller auprès du gouvernement, mais vous savez qu'ils ne seront pas les seuls. Vous savez que les
maires appellent. Je pense que vous êtes
bien placée pour le savoir. Les municipalités vont appeler le gouvernement, vont tenter
d'influencer aussi les orientations du gouvernement. Il y a un travail qui va
se faire à ce niveau-là.
Alors,
je vous dirais qu'en ce sens-là le rôle de la société, il est clair, mais ce ne
sera pas le seul interlocuteur pour le Nord. Moi, je les vois vraiment
dans un rôle de spécialistes.
La
Présidente (Mme Léger) :
Qu'arrive-t-il, M. le ministre, lorsqu'il y a un consensus avec les partenaires
puis la Société du Plan Nord donne certaines directives et que le ministère
continue dans son type de projet unique par le ministère, continue un type de
projet? Quelle coordination il va y avoir avec la Société du Plan Nord si le ministère, lui, poursuit
ses projets de toute façon puis qui iraient à l'encontre, dans le fond, des orientations de la Société
du Plan Nord? Quel mécanisme il y a?
Ça revient au ministre de... vous, comme ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, pour faire la... Une question peut-être
difficile, là, mais...
M.
Arcand : Bien, écoutez, je vais vous donner un exemple
bien simple, vous allez comprendre, là. Vous avez actuellement... ce n'est peut-être pas le meilleur exemple, là, mais en tout cas vous avez... par exemple, si on prend un projet controversé, c'est toujours, là... Ces temps-ci, là, on entend beaucoup
parler des éoliennes. C'est le rôle du gouvernement de décider si on continue et de quelle façon on va
continuer avec le projet des éoliennes. C'est notre responsabilité. Alors, Hydro-Québec pourrait nous dire : Écoutez, nous, on pense
que ce n'est pas la meilleure façon. Mais, en bout de ligne, c'est le gouvernement qui décide. C'est la même chose si la Société du Plan Nord, par exemple, et le ministère
des Transports ne s'entendent pas,
c'est clair qu'en bout de ligne le gouvernement va devoir trancher. Et ça, ça se fait au plus haut niveau. C'est le rôle du gouvernement de pouvoir trancher et de déterminer les grandes orientations. Et, vous le savez très bien,
Mme la Présidente, vous avez été au gouvernement, quand on décide,
par exemple, des... ce que j'appelle les PQI, c'est-à-dire les programmes québécois d'immobilisations,
vous savez que ça se bat entre ministères parfois pour savoir lequel va être
prioritaire par rapport à l'autre.
Ce
ne sera pas différent avec la Société
du Plan Nord. En bout de ligne, c'est
le gouvernement, c'est le Conseil des ministres qui donne les grandes orientations et qui, tenant
compte de ces différents avis, qui sont même contradictoires, va pouvoir dire : Bien, écoutez... il va
dire : Telle route est prioritaire, c'est celle-là, c'est ce vers quoi il
faut aller de l'avant. Je pense que la Société du Plan Nord est importante,
mais il ne faut pas lui mettre nécessairement toutes les décisions là-dessus.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : Je ne voulais pas interrompre votre conversation.
M.
Arcand : Si vous me permettez, Mme la Présidente, peut-être que juste pour ajouter notre conseillère
juridique voudrait peut-être dire un mot là-dessus.
La Présidente (Mme
Léger) : Me Pagé.
Mme
Pagé (Valérie) : Valérie
Pagé, juriste à la Direction des
affaires juridiques du ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
Alors,
pour compléter la réponse à votre question; la dynamique va plutôt être à
l'inverse, le gouvernement va déterminer
ses orientations relatives au Plan Nord, la société devra les intégrer dans son
plan stratégique. Et, avant d'être soumis
à l'approbation du gouvernement, l'article 16 prévoit que le plan stratégique
va être soumis à la consultation des ministres concernés pour les
activités sectorielles de la société qui se rapportent à leurs responsabilités
respectives. Donc, il y a un travail de
coordination qui va être fait en amont pour qu'une fois qu'on va être rendu à
l'étape de mettre en oeuvre le plan stratégique tous ces morceaux-là
auront été attachés préalablement.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Mme la Présidente,
c'est sûr que, pour ce qui est des filiales, on va revenir avec la première
idée qu'on avait. Mais, quand j'ai
questionné le ministre pour lui dire : Écoutez, on est les parlementaires... Moi, je suis ça ça fait quelques années. Comme je l'avais dit quand
c'était M. Gignac qui occupait la place du ministre où on débattait du
projet de loi n° 27, je ne suis pas économiste. J'avais
un économiste à côté de moi, j'avais mon collègue député de Rousseau. Je
n'étais pas économiste, mais j'essayais de comprendre tout ça. Et ce n'est pas simple parce que
le Fonds du Plan Nord a quand
même des sommes importantes que le gouvernement va mettre à sa disposition. Après, on a des sommes qui sont dévolues au secrétariat pour le fonctionnement.
Mais, le secrétariat, là, c'est lui, là, c'est le ministre
qui va influencer, je ne dirais pas
«décider», mais il a une influence énorme sur tout ce qui va se passer au-delà
du 49e parallèle. Je vais vous donner
l'exemple. Puis là on va créer des filiales. Après, il va y avoir des
investissements d'Investissement
Québec. Il y a pas
mal de monde, là, qui va intervenir, le ministre, il l'a dit, là, dans
le développement nordique, donc c'est extrêmement important tout au moins qu'on
comprenne chaque fonds puis comment il va intervenir, et tout ça.
Je vous donne
l'exemple. Le ministre en a parlé, on est bien contents. Bon, il y a
un 100 millions qui va être dévolu pour la formation des autochtones. On le retrouve où? Ça vient d'où, ça?
Directement dans le budget du Secrétariat aux affaires autochtones, ou directement dans le budget de l'Éducation,
ou directement dans le budget du Fonds du Plan Nord? Après, bon, on a l'investissement qu'on a fait
dans Gaz Métro, on a l'investissement qu'on fait pour le 20 millions du
chemin de fer. On avait l'investissement,
nous, en tout cas on l'avait budgété, pour un centre multifonctionnel de
formation, là, adapté à la réalité à
Sept-Îles. On avait différents projets, là. Ça fait que vous comprenez que déjà
les filiales, en soi c'est quelque
chose qu'il faut regarder de près. Et, en plus de ça, tous les investissements
qu'il va y avoir vont provenir de
différentes sources, que ce soit du Fonds du Plan Nord, directement d'un ministère
ou directement d'Investissement Québec.
On va avoir sûrement l'occasion en tout cas, nous, dans différents articles...
Puis ça, je le concède au ministre. On
a vu qu'on va... en tout cas, nous, on va l'introduire, là — ce sera-tu 56, 57, 61? — là, quand on va arriver sur toute la reddition de comptes. Mais tout ça pour dire
que même moi, Mme la Présidente, quand je disais à... même il parlait des maires, quand je parlais aux élus que la
société, ce n'est pas juste mettre sur pied un bureau qui va dire à tel le
ministère : Tu n'agis pas comme ça sur le territoire nordique, là,
c'est beaucoup plus que ça.
Il y a des
sommes importantes, de l'argent public qui va être investi, on va créer des
filiales. Quand je leur dis ça, ils
disent : Ah oui, tu as vu ça? Bien oui, on a vu ça, parce qu'on avait fait...
Moi, j'avais fait le 27, puis on avait... Puis, tout comme on fait maintenant, on essaie de faire un travail, pour
toujours bonifier le projet de loi, puis un travail sérieux en commission parlementaire. J'ai toujours dit que
c'était en commission parlementaire, c'est là, le vrai rôle du député. Ce que les gens voient souvent, c'est les 45
minutes de la période des questions. On fait plus que ça dans une journée,
comme parlementaires, les 125 personnes qui
sont à l'Assemblée nationale. Et ils disent : Ah oui! Ils vont créer des
filiales. Bien oui, ils vont créer
des filiales, ils vont être partenaires. C'est comme si un peu... j'ai
dit : On va vous simplifier ça, là — peut-être que le ministre ne sera pas d'accord
avec la définition que je leur donnais — c'est comme si on créerait une petite minientreprise, qu'on lui donnerait des
sous-contrats, là. Ça fait que c'est sûr qu'on va avoir d'autres questions,
Mme la Présidente, sur les filiales, puis on va vouloir de la transparence,
parce que c'est beaucoup de sommes qui proviennent
d'un peu partout sur un immense territoire. Moi, je suis sûre que je suis plus
collée, là, je suis députée du comté de
Duplessis, mais je sais que, dans le comté d'Ungava, entre autres, aussi il y a
eu énormément d'investissements, il y en a d'autres à venir.
Pour l'instant, moi, je n'ai pas d'autre
question sur cet article. Je ne sais pas si mes collègues...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
Mme Richard : On peut le suspendre,
puis passer à l'autre.
M.
Arcand : C'est parce que je
fais juste vous dire, Mme la Présidente, qu'encore une fois je veux juste
revenir sur le cadre financier.
Le ministère
des Finances a un cadre financier qui existe pour 2014‑2019. Dans le cadre
financier, on prévoit des investissements
de 771 millions de dollars, O.K., dans le territoire couvert par le Plan
Nord. Dans ça, on y prévoit des infrastructures
de transport, la construction de logements, la formation professionnelle puis
des parcs nationaux, O.K., mais cette
responsabilité-là va échoir, en bout de ligne, à chacun des ministères
impliqués. Quand on parle de logement, c'est
plus les Affaires municipales; quand on parle de formation professionnelle,
c'est Éducation et Emploi et Solidarité; quand on parle de parcs nationaux, c'est la SEPAQ, qui est maintenant
avec le ministère de la Forêt puis de la Faune. C'est eux autres qui
vont avoir la responsabilité.
Maintenant,
une chose qui est claire, c'est que, de facto, ce que nous avons ici devant
nous, c'est que les sociétés d'État
ont le droit de créer des filiales. Ils le peuvent de facto. Les articles que
vous avez ici, ce sont des articles qui sont simples et qui ne font que baliser la création de ces filiales-là.
Alors, c'est ce qui se passe actuellement. Et donc ce sont des articles, encore une fois, qui ne changent pas
de façon radicale ce qui est fait partout dans le gouvernement. Je pense
que vous devriez plutôt être rassurés sur
une chose, c'est qu'on prévoit des modalités qui sont plus strictes que bien
d'autres endroits.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : En fait, pour l'article 11, on souligne que ça prend
l'autorisation du gouvernement pour créer une filiale. Comme je l'ai dit dans mon discours sur l'adoption de
principe, puis le ministre l'a mentionné hier, Mme la Présidente, le
gouvernement est en quelque sorte le patron de la société d'État du Plan Nord
plutôt qu'un grand frère. Vraiment, la société d'État, c'est elle qui va gérer l'opérationnel,
puis le gouvernement va vérifier par-dessus son épaule. Elle doit lui rendre des comptes sur certains
articles, notamment les articles 7, 9, 11, 12, 14, 16, 18, 19, 26, 28, 29, 30,
32, 33, 56, entre autres. Donc, nous
on revient à la position de base, qui est défendue également par notre
porte-parole le député de Chauveau, pour dire : Ça aurait peut-être
été mieux d'avoir un bureau, un secrétariat à l'intérieur du ministère.
Et j'en viens
à l'article 11. On dit : Pour acquérir ou pour prendre le contrôle d'une
personne morale, d'une société de
personnes, le gouvernement doit l'approuver. Par contre, dans le cas contraire,
bien ce n'est pas prévu. Le seul article qui prévoit dans le projet de loi, c'est l'article 28, où «la société ne
peut, sans l'autorisation du gouvernement, acquérir, détenir ou céder des actifs, au-delà des limites»
qui vont être fixées par le gouvernement. Un actif, ça peut être un bien
qui est détenu à l'intérieur de la filiale.
Par contre, si on parle d'une entreprise... en fait, d'une filiale, d'une
corporation qui aurait été formée avec un autre partenaire puis la
filiale... ou le conseil d'administration de la filiale ou le conseil d'administration de Société du Plan Nord décidait
de céder la totalité ou tout simplement d'abolir la filiale, bien il n'y a
pas vraiment de mécanisme, à moins que je me trompe, dans le projet de loi
actuellement.
Donc, à
l'article 11, le gouvernement ne devrait-il pas prévoir également... Dans le
cas contraire, on prévoit, oui, l'acquisition
d'actif, qui doit être autorisée par le gouvernement, mais, dans le cas
contraire, bien ce n'est pas nécessairement prévu de façon aussi
explicite.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, il me semble
que l'article 11, là, m'apparaît bien simple, là. Je ne vois pas en quoi actuellement, là, on... Je comprends que 9 et 10,
là, peuvent être sujets à des questions. Mais là, le 11, là, tout ce qu'on
dit là-dedans, c'est que la société ne peut
pas prendre le contrôle d'une personne morale sans l'autorisation du
gouvernement, que le gouvernement
peut subordonner son autorisation aux conditions qu'il détermine. Il me semble
que c'est assez simple comme
situation, là. Je ne veux juste pas compliquer des choses simples actuellement.
Moi, je suggère à ce stade-ci qu'on l'adopte,
l'article 11, puis on reviendra à 9 et 10 avec le genre de questions que vous
posez sur le plan strictement pratique et sur la gestion de ce qui va
être créé à ce moment-ci.
M.
Jolin-Barrette : ...mon interrogation relève du fait que, puis on vous
l'a mentionné à plusieurs reprises, au niveau
de notre position par rapport au projet de loi on ne souhaite pas que ça
devienne une mégastructure. Donc, dans le
projet de loi, actuellement ce qu'on dit, c'est : Vous demandez
l'autorisation du gouvernement pour grossir, vous exercez un contrôle, mais par la suite, à partir du moment
où... supposons que, pour des questions de rationalisation, une filiale
n'aurait pu lieu d'être, bien là ça tombe dans un vacuum.
• (12 h 30) •
M.
Arcand :
Premièrement, là, je reviens encore sur un point, on n'a pas le droit d'avoir
de participation minoritaire. S'il y a des
participations minoritaires, ça va être Ressources Québec, ça va être
Investissement Québec, ça va être un
organisme de ce type-là. Donc, on n'a pas de participation minoritaire. Les
chances que la Société du Plan Nord, à l'exception
d'avoir une filiale d'opération, ce
qui est toujours possible... Mais la Société du Plan Nord n'a pas pour but de
s'embarquer dans des partenariats de projet. Ça va être fait avec d'autres. Je
ne vois pas actuellement en quoi la société pourrait avoir le contrôle d'une entité qui serait le contrôle d'un
aéroport, le contrôle d'une infrastructure, le contrôle de quelque chose. C'est le ministère des
Transports qui est propriétaire des actifs, c'est Ressources Québec qui est
actionnaire de tel projet, etc. La
Société du Plan Nord, je ne vois pas en quoi elle peut avoir, nécessairement,
là, beaucoup d'entités et s'étendre,
elle a un rôle de coordination. Puis je tiens à vous rappeler encore une fois
que, quand on parle de la Société du
Plan Nord, là on parle d'une cinquantaine d'employés. Je ne pense pas que la
Société du Plan Nord commence à être équipée
pour gérer les projets de transport, est équipée pour faire ça. Elle a un rôle
de coordination, un rôle de coordination qui était nécessaire, qui est toujours nécessaire et un rôle de
conseiller auprès du gouvernement, mais ça ne va pas plus loin que ça.
C'est ça que j'essaie de dire.
Alors, moi,
je trouve que l'article 11, là, il est... il me semble qu'il est assez simple,
là. Ils ne peuvent pas rien faire sans demander au gouvernement. C'est
ça que ça dit.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Borduas, ça va?
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, simplement, sur le commentaire. En fait,
actuellement, c'est 50 employés qui est prévu, mais on sait tous que, lorsqu'on crée une bureaucratie, bien,
parfois, elle se nourrit par elle-même aussi. Merci.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Bien, à écouter les échanges entre mon collègue le député de
Borduas puis le ministre, j'ai une question.
Le ministre,
il dit que, le rôle de la société, bon, il le voit plus comme un rôle de
coordination, d'ordonnancer tous les
projets, et tout ça, nuancer pour ne pas que le développement se fasse de façon
chaotique sur le territoire. Mais par contre
la société, elle a quand même le pouvoir d'acquérir des infrastructures, hein?
Exemple, on va reprendre encore l'exemple
du chemin de fer, la société pourrait être partenaire, elle pourrait être
partenaire majoritaire. Puis même on a fait des articles, M. le ministre, où on dit : Que ce soit sur
l'entretien, que ce soit sur l'utilisation et même sur la construction. Donc, la société, là, on ne va pas rien que
minimiser son rôle juste à un rôle de coordination d'actions gouvernementales
sur le territoire, elle peut faire
l'acquisition de certains biens, de certaines infrastructures, elle peut les
développer, elle peut
ratisser très, très large. Là, l'échange que vous avez eu avec mon collègue,
c'est comme si le rôle de la société s'arrêtait juste à un rôle de
coordination puis avec les actions gouvernementales.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, je vous dis qu'on peut le faire, mais ce que je dis, c'est que ce
n'est pas dans le mandat de la société de commencer à prendre des
participations.
On
a des organismes qui existent, au gouvernement du Québec, qui nous permettent
de faire ça. Deuxièmement, on parle
d'une société dans laquelle on a une cinquantaine d'employés qui vont être
soumis en plus à toute la question du cran d'arrêt, là. Alors, quand le
député de Borduas dit qu'on va grandir et que ça va grossir, etc., là on
fonctionne actuellement, là, avec le Conseil
du trésor, comme vous le savez, avec ce qu'on appelle le cran d'arrêt, alors on
ne peut pas grossir comme on veut,
comme société. Et déjà le gouvernement a pris la peine de dire que, dans la
création d'un fonds d'hydrocarbures,
etc., un fonds de participation, là, ce n'est pas géré par la Société du Plan
Nord. Ce qu'on a annoncé au budget du
mois de juin, là, le capital fonds hydrocarbures, là, c'est sous Ressources
Québec. Ce n'est pas la Société du Plan
Nord qui va commencer à gérer ça. Quand vous regardez des infrastructures
actuellement, ce n'est pas la Société du Plan Nord qui va nécessairement
être, à l'intérieur de ça, propriétaire.
Ce
n'est pas le but recherché. On ne vous dit pas que ça ne se fera jamais, mais
ce n'est pas l'orientation actuelle que l'on donne, d'être propriétaire
d'infrastructures. C'est ça que je vous dis.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : J'ai très bien compris les propos du ministre, je le crois sincère dans
ses propos, mais je sais que la
Société du Plan Nord peut intervenir à différents niveaux. Elle peut être
propriétaire, elle peut être actionnaire, elle peut être dans tout le...
M.
Arcand :
Non, elle ne peut pas être actionnaire, à moins d'être majoritaire.
Mme Richard :
Pardon?
M. Drainville :
À moins d'être majoritaire.
M.
Arcand :
Oui.
Mme Richard :
Oui, mais elle le pourrait, elle pourrait être majoritaire.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
Mme Richard :
Elle pourrait être majoritaire dans la construction d'un troisième chemin de
fer.
M.
Arcand :
Oui, mais tout est possible dans la vie, là. C'est parce que, si on...
Mme Richard : Bien, c'est ça. On ne s'arrêtera pas sur ce qui n'est pas possible,
mais on va regarder ce qui peut être
possible pour bien s'assurer que ce soit bien balisé. Ça m'avait juste portée à
quelques questionnements pour rectifier tout ça, parce
que ce n'est pas juste un rôle de
coordonner l'action gouvernementale sur le territoire. Elle a beaucoup
plus de pouvoirs que ça.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions avant de mettre aux
voix l'article 11? Alors, est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M.
Jolin-Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme
Léger) : Adopté sur division. L'article 12. M. le ministre.
M.
Arcand :
Alors : «Sous réserve des dispositions d'une convention collective, une
filiale de la société détermine les normes et barèmes de rémunération,
les avantages sociaux et les autres conditions de travail des membres de son
personnel conformément aux conditions approuvées par le gouvernement.»
Alors,
cet article prévoit que le gouvernement va approuver les conditions de travail
des employés des filiales. Le but de
cela, c'est évidemment de viser à permettre au gouvernement d'exercer un
certain contrôle sur les conditions de travail des employés des filiales
de la société.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce que j'ai des interventions?
Des voix : Non.
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme Léger) : Adopté
sur division. L'article 13. M. le ministre.
M.
Arcand : Alors : «La
société et ses filiales sont réputées des organismes publics visés au
paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 4 de la Loi sur les
contrats des organismes publics.»
Alors, cet
article prévoit que la société et ses filiales sont réputées être des
organismes publics au sens de la loi. Elles sont donc soumises à cette
loi pour l'attribution de leurs contrats.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce qu'il y a des députés qui veulent
intervenir? M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville : En résumé, je
ne l'ai pas sous les yeux, là, mais, en résumé, être réputé organisme public,
ça implique quoi comme responsabilités? Peut-être Mme la légiste.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Je vais
laisser Mme la légiste répondre à une loi sur les organismes publics.
La Présidente (Mme Léger) : Oui. Me
Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Effectivement, donc, ils seront assujettis à la Loi sur
les contrats des organismes publics.
La loi
prévoit d'office que «les ministères du gouvernement [et] les organismes dont
tout ou partie des dépenses sont
prévues aux crédits qui apparaissent dans le budget des dépenses déposé à
l'Assemblée nationale»... Excusez-moi, je
vais au paragraphe 4° de l'article 4 de la Loi sur les contrats des
organismes publics : Sont assujettis «les organismes dont le gouvernement ou un ministre nomme la
majorité des membres ou des administrateurs et dont au moins la moitié
des dépenses sont assumées directement ou indirectement par le fonds consolidé
du revenu».
Donc, à l'heure actuelle, la société serait
visée d'office, mais, comme il y a des contributions provenant de partenaires,
par exemple, qui pourraient être versées au Fonds du Plan Nord et qu'il
pourrait advenir au cours des prochaines années qu'elle soit financée...
M. Drainville : ...de
50 %.
Mme Pagé
(Valérie) : ...c'est ça, donc on voulait s'assurer qu'elle n'allait
pas échapper à l'assujettissement de la Loi sur les contrats des organismes publics dans un tel cas. Donc, peu
importe la provenance des sommes qui contribueront à son financement,
elle sera assujettie.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député.
M. Drainville : Oui. Bien,
c'est une bonne réponse. Visiblement, la question était pertinente, si je peux
me permettre. Mais ma question, c'était
autre chose. Aussi, c'étaient les responsabilités que ça implique, ça, d'être
un organisme public, en résumé, là, je ne veux pas que vous me fassiez
la litanie de tous les... mais, en résumé, là.
La Présidente (Mme Léger) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Ça détermine les contrats qui sont soumis à la procédure
d'appel d'offres public, par exemple les
contrats qui peuvent être conclus de gré à gré, les contrats dont le montant
est inférieur au seuil d'appel d'offres public. Là, j'y vais avec les
titres de section dans la loi, là. Ça détermine le mode d'attribution des
contrats, dans le fond.
M. Drainville : Parfait.
C'est tout?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Marie-Victorin. Woups! Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Oui. Bien, il y a des dispositions par rapport à la
modification à un contrat, des contrats de partenariat public-privé,
l'inadmissibilité aux contrats publics également, mesures de surveillance.
M. Drainville : ...au rôle du
VG?
M.
Arcand : On est
soumis au VG.
M. Drainville : Dès qu'un
organisme est...
La
Présidente (Mme Léger) : M. le député de Marie-Victorin.
• (12 h 40) •
M. Drainville :
Dès qu'un organisme est désigné comme organisme public et assujetti à la Loi
sur les contrats des organismes publics, il est automatiquement
assujetti à l'autorité du VG, n'est-ce pas?
M.
Arcand :
Et du Commissaire au développement durable.
Mme
Pagé (Valérie) : Je devrais ressortir, là, les dispositions de la Loi
sur le vérificateur général, mais, dans le fond, la loi sur la mise en oeuvre du budget du 20 novembre 2012,
lorsque la Loi sur le vérificateur général a été modifiée, ça venait éliminer la distinction entre les
organismes du gouvernement et les entreprises du gouvernement. Donc, c'est
plus en raison de ça que c'est maintenant
assujetti à la Loi sur le vérificateur général. Si vous me laissez juste un
instant, je vais sortir le...
M. Drainville :
Oui. Dans le fond, l'article 13, c'est très... comment dire, c'est l'aspect
contrat qui est touché ici, là.
Mme
Pagé (Valérie) : Effectivement. Ce n'est pas tout à fait la même chose
pour l'assujettissement à la Loi sur le vérificateur général.
M. Drainville :
Non. Vous avez raison, vous avez raison. Très bien. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Alors, je mets aux voix. Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M.
Jolin-Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme
Léger) : Adopté sur division. L'article 14. M. le ministre.
M.
Arcand :
Article 14 : «La société établit un plan stratégique précisant notamment
les objectifs qu'elle poursuit et les
priorités qu'elle établit en conformité avec les orientations définies par le
gouvernement relatives au Plan Nord et suivant la forme, la teneur et la
périodicité déterminées par le gouvernement.»
La
Présidente (Mme Léger) : ...M. le ministre, on rentre dans une section
qui est la section II du projet de loi. Est-ce qu'on a à revenir aux
autres articles ce matin, articles 3, 4, 6, 9 et 10?
M.
Arcand :
Non.
La Présidente (Mme
Léger) : On ne revient pas ce matin?
M.
Arcand :
On ne revient pas. On va revenir à une prochaine séance.
La Présidente (Mme
Léger) : O.K. Alors, on repart dans ce chapitre-là. D'accord.
M.
Arcand :
Parfait. Alors, la section II.
Donc : «La
société transmet ce plan au ministre après avoir obtenu l'avis de l'Assemblée
des partenaires instituée en vertu de l'article 50.»
Alors,
cet article, Mme la Présidente, prévoit l'obligation pour la société d'établir
et de transmettre au ministre un plan
stratégique après avoir obtenu l'avis de l'Assemblée des partenaires, instituée
en vertu de l'article 50, à son sujet. Pour
ce plan stratégique, la société précise les objectifs qu'elle poursuit, les
priorités qu'elle établit conformément aux orientations définies par le gouvernement relatives au Plan Nord. La
forme, la teneur et la périodicité du plan stratégique seront déterminés
par le gouvernement.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais savoir du ministre... parce que,
dans l'ancien projet de loi
n° 27, on parlait de plans quinquennaux, cinq ans. Là, on parle
d'orientations gouvernementales. Est-ce qu'on se donne réellement un
échéancier ou on fonctionne... Comment on va planifier? C'est quand même toute
la stratégie en plan d'immobilisations et
d'exploitation. Vous devez avoir un plan de match, là? Et là on ne l'a pas
changé. Ce n'est pas anodin, là, qu'on on ait changé le thème de «plans
quinquennaux» pour «orientations gouvernementales».
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, Mme
la Présidente, je pense qu'il faut laisser la chance aussi aux administrateurs
qui vont arriver de pouvoir définir un peu de quelle façon ils vont rendre des
comptes.
Il est clair que des plans
stratégiques... Puis c'est la façon dont le ministère des Finances a établi
également l'orientation générale. Quand ils
ont fait le budget, ils ont mis un plan de cinq ans. Alors, le gouvernement
déjà exprime que ça peut être ça.
Maintenant, est-ce qu'il peut être moins que ça? Je ne pense pas que ce soit
plus que ça, mais ça peut peut-être
être moins que ça. Je pense qu'on se donne la flexibilité nécessaire pour
pouvoir avoir une façon de faire qui va correspondre à la réalité. Parce
que définir un plan toujours sur cinq ans... Vous savez, l'évolution des
budgets actuellement, comment ça se fait, et
le manque souvent de prévisibilité. Nous, si les choses vont bien au Québec, on
va vouloir en mettre plus. Alors, si
on fait un plan stratégique sur cinq ans, il faut être en mesure quand même de
pouvoir être capable de l'ajuster. Alors, c'est pour ça qu'on a été plus
général au niveau de l'article 14.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Duplessis.
Mme
Richard : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends que les administrateurs vont se développer eux-mêmes
un plan stratégique. Là, on ne parlait pas
au niveau du conseil d'administration, là. C'est le gouvernement qui va donner
les orientations.
Dans le
projet de loi n° 27, il y avait une responsabilité du gouvernement d'aller
avec des plans quinquennaux. Même que
nous, on avait demandé même que toutes les activités des filiales s'y
retrouvent, parce que, quand on fait un développement, qu'on y apporte des sommes aussi importantes, on doit
quand même avoir une vision à long terme. Et là je comprends qu'il y a
un changement de cap assez majeur. D'ailleurs, moi, je l'ai vu, là, je l'ai vu
quand, le premier ministre, on l'a
questionné sur les sommes qui seraient allouées. Parce que le Plan Nord, le
Plan Nord, le Plan Nord... j'ai dit :
Ils savent où est-ce qu'est le Nord, mais il n'y a pas de plan pour y aller,
ils ne savent pas quelle route prendre, là. Il a dit : Ce sera du
cas par cas.
Ça pose un
problème, là. Ce n'est pas vrai que c'est les administrateurs qui vont définir
les grandes orientations, là. Je veux
juste, Mme la Présidente, faire la différence. Parce que, moi, ce que je lis
dans l'article 14, c'est que «la société établit un plan stratégique précisant notamment les objectifs qu'elle
poursuit et les priorités qu'elle établit en conformité avec les orientations définies par le
gouvernement». Avant, on y trouvait les «plans quinquennaux» pour les
orientations définies par le gouvernement, donc on se donnait un plan
mais qui suivait les orientations que le gouvernement avait données, hein? Le gouvernement donne des
orientations, puis nous, on se fait un plan pour cinq ans. Là, on ne le
retrouve pas.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : C'est le
cinq ans qui vous dérange. Est-ce que je comprends que c'est ça, vous voudriez...
Mme
Richard : Bien non, je
voulais juste poser la question, parce que ce n'est pas... vous savez que
chaque mot...
M.
Arcand : Oui, oui,
je comprends.
Mme
Richard : J'ai appris ça au
tout début. Quand j'ai commencé à faire de la législation, comme parlementaire,
on m'a dit : Chaque mot a son
importance. Vous savez que sur le mot... c'était «peut» et «doit», là, je pense
qu'on a fait un mois là-dessus, qu'on
ne s'entendait pas, là. Ça a une signification importante. Là, je vois qu'en
tout cas au niveau des plans quinquennaux on n'y est pas. On doit
terminer à 1 heure, c'est ça?
La Présidente (Mme Léger) : Oui, Mme
la députée.
Mme
Richard : Bon. On ne revient
pas cet après-midi. Comme souvent... puis je le sais, que le ministre, habituellement,
il est conciliant, il est à l'écoute...
Une voix : Ça lui arrive.
Mme Richard : Ça lui arrive, assez
souvent, assez souvent.
Quand on a parlé beaucoup du développement
nordique, tout ça, puis qu'on voulait consulter les nations autochtones, puis
qu'on voulait consulter les populations qui habitent le Nord... Je profite, là,
de la tribune qui m'est donnée, parce que
moi, j'ai appris ce matin que le député de Dubuc était parti en consultation
sur le Plan Nord. Des personnes qui
m'ont appelée, ils ont dit : Nous autres, on a... Ils ont dit : As-tu
été invitée? Non, parce que je ne le sais même pas, qu'est-ce qu'il vient faire chez nous. Ils ont
dit : Oui, il est parti, il fait des consultations. On m'a dit l'endroit,
on m'a dit l'heure. Des personnes
m'ont appelée, du niveau syndical, au niveau des affaires, des maires. Ils ont
dit : Qu'est-ce qu'on va faire
là? Je ne le sais pas. Ils ont dit : Tu n'es pas sur l'étude du projet de
loi n° 27, sur la création, avec le ministre? Ils ont dit : Tu
vas lui demander. C'est ce que je fais ce matin.
Mais
je trouve ça particulier, parce que le Nord, là, Mme la Présidente, il
n'appartient pas à un parti, hein? On ne
fait pas de politique partisane avec le développement nordique. Donc, le député
de Dubuc, ancien ministre délégué aux
Ressources naturelles, est parti en consultation sur la Côte-Nord. Ils ont
ciblé les personnes qu'ils ont invitées. Il y en a qui ont reçu les invitations hier matin. Sur un
territoire aussi immense que celui du comté de Duplessis, il y a des personnes
qui se sont dit : Oh! c'est pas mal à
la dernière minute pour être invitées. Quand on a commencé, on était en
consultation sur le projet de loi
n° 11, le ministre avait parlé de deux personnes, là, je ne peux pas les
identifier, là, dans les collègues députés
du gouvernement, qui consultaient. Bon. Moi, je me suis dit : Ils
consultent ici et là, hein, ils font ça comme on fait des fois quand on va à l'épicerie, on rencontre
des gens d'affaires. Bien, ce n'est pas une consultation publique, mais des
fois on les consulte : Qu'est-ce que tu
penses de telle chose, là, qui s'en vient au gouvernement? Je me suis
dit : Ce n'est pas plus que ça,
là. Sauf que, là, ils ont une salle, ils ont des micros, puis il va sûrement y
avoir les pancartes. Ça fait que, si
on commence, comme ça, à vouloir consulter, puis que ce n'est pas si
transparent que ça, puis que les invitations se font à la dernière minute, je dis juste au ministre : Je veux juste
savoir où est-ce que vous vous en allez. Je vais juste lui dire ceci : Attention, attention, attention!
Il y a plus de publicité que ça qui se fait quand le premier ministre va en
Chine essayer de convaincre nos amis de venir investir chez nous puis il
y avait un peu plus de publicité au festival de Saint-Tite, parce qu'on l'a trouvé, qu'il y avait une publicité sur le
Plan Nord au festival de Saint-Tite. C'est un festival western. Mais,
quand ils viennent dans ma région, qu'il ne m'invite pas, le député de Dubuc,
je peux très bien le comprendre, je ne suis
pas sûre que je fais partie de ses amis, soit, je suis quand même la députée de
Duplessis, et ce n'est pas grave, je
vais le savoir pareil. Mais qu'on fasse des invitations à la dernière minute,
qu'on ne mette pas la population dans
le coup, qu'on relance le Plan Nord puis qu'on vient consulter dans le comté
qui est... le comté de Duplessis est un comté... c'est incontournable
dans le développement nordique, Mme la Présidente, j'aimerais juste savoir.
C'est
sûr que le ministre était au courant, là, que son collègue est parti chez moi.
Ça doit se faire ce midi ou cet après-midi. C'est quoi, cette
consultation? Quel est le but? Quelle information va être colligée? Est-ce que
ça va être transmis ou c'est juste pour le gouvernement?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
• (12 h 50) •
M.
Arcand :
Bon. Écoutez. D'abord, il n'y a rien de secret, là, on se promène partout dans
les régions du Québec.
Je
peux vous dire, Mme la députée, que mon collègue, qui n'est peut-être
pas ici, là, mon collègue, mon adjoint parlementaire
a eu l'occasion de faire des consultations,
entre autres, en Abitibi, puis le député d'Abitibi-Ouest était au
courant, puis il n'y avait pas... tu sais, il n'y avait pas de cachotterie à y
avoir. Le député d'Ungava en fait à Kuujjuaq également
parce que ça fait partie de la responsabilité. C'est une consultation qu'on
essaie de faire, et on veut juste avoir de la part des gens qui sont sur
le territoire un feed-back, etc. Ce qu'on me dit également, c'est que — vous
le savez, comment ces événements-là se
produisent — les
invitations sont parties d'avance. Souvent, à la dernière minute, il y a des
recommandations de dire : Ah! vous avez
oublié d'inviter un tel ou un autre, ça se fait un peu plus à la dernière
minute. C'est comme ça que ça se fait, mais ce qu'on me dit, c'est que
les invitations sont parties d'avance.
Puis, moi, Mme la
députée, si vous n'aviez pas été ici avec moi, ça nous aurait fait plaisir de
vous inviter au niveau des consultations. On
n'a aucun problème de ce côté-là, on n'a rien à cacher par rapport à ça. C'est
important d'avoir, je dirais,
l'opinion des gens sur place. Il n'y a pas d'enjeu électoral. De toute façon,
vous savez qu'il n'y a pas d'élection avant
au moins quatre ans, hein, le député de Marie-Victorin a fait le projet de loi
en ce sens-là. C'est très correct, on vit très bien avec ça. Alors, donnez-nous au moins, pour la première année
du mandat, le bénéfice, là, qu'on ne fait pas d'enjeu électoral par
rapport à ça.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci, Mme la Présidente. Je veux rassurer le ministre, je savais qu'il n'y
avait pas d'enjeu électoral. C'est vrai
qu'on va juste en élection dans quatre ans. Mais, quand on fait une
consultation... Moi, ce qu'on m'a rapporté, puis... Écoutez, je ne les
nommerai pas ici, mais il y a trois personnes qui m'ont appelée, puis ils ont
dit : Qu'est-ce que c'est que ça? C'est se précipiter. Qu'est-ce qui s'en
vient avec le Plan Nord qu'on nous informe à la dernière minute?
Pas que je n'ai pas
été invitée. Écoutez, j'ai des bons amis qui sont présents. Je vais savoir
qu'est-ce qui s'est passé là, n'en doutez
pas. Ce n'est pas là la question. Puis des fois, quand on ne m'invite pas, si
je veux y aller, je m'organise pour
l'être. Ce n'est pas ça, la question. J'étais ici. Je fais mon travail de
parlementaire. C'est bien ainsi. Mais moi, je voulais juste sensibiliser
le ministre au fait que... puis il le dit lui-même, il semble se faire des
sortes de consultations ici et là comme ça.
Ce n'est pas : Vous n'avez pas développé un plan. Puis vous avez été dans
le domaine des médias, M. le ministre, ce
n'est pas : Je dénonçais le plan marketing de M. Charest. Au niveau
marketing, juste dire : Le gouvernement s'engage à faire des consultations, on redéploie le Plan
Nord plus, peut-être pas faire des shows comme on a vu par le passé, mais
au moins quelques jours d'avance, puis envoyer un communiqué aux médias, et
tout ça, pour les avertir.
Je
trouve que relancer le Plan Nord plus de cette façon, c'est comme si on voulait
tout faire en cachette puis, juste sur
invitation, inviter les personnes qu'on veut bien inviter. Moi, je sais quelques
personnes qui sont là parce qu'on m'a appelée. Mais qui est là? Les
maires? Les autochtones? Est-ce qu'on reçoit les groupes communautaires?
Comment la liste s'est faite? Comment on a trié ça pour savoir qu'est-ce qui
est important d'être entendu ou pas? C'est juste un commentaire que je passe ce matin avant que nous terminions jusqu'à
demain, pour dire au ministre : Faites attention, lors de consultations, faire en sorte que tout le
monde soit là, que ce soit transparent, que ce ne soit pas juste : Le
ministre est venu, il est reparti...
ou pas le ministre, le député est venu, il est reparti. Puis c'était juste un
commentaire. Je n'ai pas de pouvoir
là-dessus. J'ai juste le pouvoir de dire que je ne trouve pas que c'est de la
façon dont on devrait faire les choses.
Quand
on fait une consultation, bien, il me semble, les gens sont informés qu'il y
avait une consultation, ce qui n'était
pas le cas. J'ai parlé à des gens très, très proches du monde des affaires qui
sont impliqués beaucoup, beaucoup dans
la région de Sept-Îles au niveau du développement économique. Parce que j'ai
reçu un appel. J'ai dit : Avez-vous été invité? Il a dit : De quoi tu parles? On ne sait même pas de
quoi tu parles. Bien, j'ai dit : Probablement que l'invitation va
rentrer à un moment donné. Vous êtes un des incontournables, ils ne peuvent pas
vous oublier. Je dis juste que...
M. Drainville : La madame
n'est pas contente.
Mme Richard : Elle n'est pas contente, parce qu'elle ne
voudrait pas qu'on fasse les erreurs du passé. C'est juste ça, Mme la
Présidente.
Une voix :
Elle a raison de ne pas être contente.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, on ne peut pas se reprocher de consulter. Alors, nous allons
travailler. Nous avons fait une présentation générale.
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : À l'ordre, s'il vous plaît!
M.
Arcand :
Les gens veulent avoir un plan qui est plus précis, plus définitif, on consulte
les gens en région. On le fait en
Abitibi, on le fait à Chibougamau, à Kuujjuaq, Sept-Îles. On le fait dans les
régions dans lesquelles c'est important. Puis vous savez qui est-ce qu'on consulte. C'est toujours les mêmes.
C'est les syndicats, c'est les employeurs, c'est les autorités municipales, c'est les gens dans le milieu de la santé, de l'éducation. C'est
un travail d'équipe, et, pour nous, ça
représente un «focus group», parce qu'à un moment donné il faut
véritablement avoir et bien comprendre les priorités des régions et il
faut que ça se transpose dans un document qui nous apparaît important.
Alors,
c'est pour ça qu'on a fait ça. Et on espère pouvoir avoir un plan définitif
qu'on pourra lancer au cours des prochaines
semaines, parce que les gens vont nous demander : Qu'est-ce que vous allez
faire dans le Plan Nord? C'est : Quelle est la destination? Qu'est-ce qui est prioritaire? Et je pense
qu'on est en droit de leur donner les bonnes réponses.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Mégantic, est-ce que vous voulez la parole?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : O.K. Mme la députée...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : O.K. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci, Mme la Présidente. Donc, si je comprends bien, Mme la Présidente,
les propos du ministre, celui-ci me dit que,
bon, le gouvernement a décidé de faire des consultations, il veut écouter les
gens pour savoir comment le
gouvernement va être à même d'agir sur le territoire. Bon, je suppose qu'on va
aborder la question pas juste des
mines, là. On va juste vous dire que c'est au ralenti pas mal puis qu'on perd
des emplois. En passant, ça ne va pas bien
non plus sur la Côte-Nord, comme dans le reste de Québec, en termes d'emplois, là. Ça veut dire, M. le
ministre, que par la suite vos
collègues députés du gouvernement vont amasser l'information, colliger tout ça,
ils vont vous faire un rapport puis
ils vont vous dire, exemple : En santé, en éducation, au niveau des
infrastructures, c'est un peu tout ça, là, il va y avoir des
discussions, ils ne sont pas orientés.
Ce
que je veux dire, c'est que les gens peuvent s'exprimer sur différentes choses
qui les préoccupent en santé, en éducation,
en infrastructures ou autres. Est-ce que, Mme la Présidente, quand les
consultations seront terminées, parce que
je ne savais même pas qu'il y en avait, quand les consultations seront
terminées, il va y avoir un rapport que nous, on pourra en prendre
connaissance de ce côté-ci?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Arcand : Vous allez avoir un plan sur les priorités. Mais,
si vous tenez à être consultée personnellement, ça nous fera plaisir également de vous consulter,
avoir votre opinion sur ça. Notre rôle est de définir un plan, le plan le plus
réaliste, précis et dans lequel il y aura certainement, à notre avis, une bonne
dose d'innovation également.
La
Présidente (Mme Léger) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 14? Oui. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Merci, Mme la Présidente. Donc, concrètement,
l'article 14, Mme la Présidente, on voit qu'il
y a une obligation de consultation pour l'Assemblée des partenaires, mais cette
obligation-là n'est que consultative.
Concrètement,
c'est le gouvernement qui va dicter les orientations, puis la société d'État va
mettre à exécution. Mais on a entendu
les mémoires de plusieurs intervenants qui disaient : On veut vraiment
être consultés, on veut vraiment participer
aux décisions. Et là ce qu'on constate, c'est que peut-être que, oui, on va prendre
leur opinion, mais comment est-ce que
ça va se matérialiser concrètement? C'est quoi, la garantie que le gouvernement
peut nous donner que l'opinion des
gens va être vraiment suivie puis vraiment que les acteurs locaux vont être
pris en considération de façon concrète? Parce que, là, légalement,
l'obligation de consultation puis...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, je pense que
vous faites de la politique, vous êtes nouveau en politique, vous devriez
savoir que les bonnes personnes... et
qu'un gouvernement responsable est un gouvernement qui écoute les citoyens, qui
écoute. On a créé une assemblée des
partenaires parce que, pour nous... Je comprends que l'Assemblée des
partenaires n'a pas le pouvoir
définitif, mais il est clair qu'un gouvernement qui n'écouterait jamais son
Assemblée des partenaires, je pense, ne ferait pas nécessairement un bon
travail, hein?
Alors, notre
rôle, c'est d'écouter les partenaires, de vraiment entendre ce qu'ils ont à
dire, de regarder nos enjeux budgétaires,
coordonner ça avec la mission que nous avons actuellement. Quand vous avez
l'article qui parle de la mission de
la Société du Plan Nord, la mission parle de consultation, l'obligation de
consulter, de tenir compte justement de ce qui est demandé. Alors, je pense qu'il est clair. Et, je vous dirais, en
plus, si je regarde certains des articles, l'assemblée a le pouvoir même d'aller parler directement au
ministre, puis le ministre va parler en plus, alors il va y avoir un accès
direct, mais, comme vous le savez, vous
connaissez la gouvernance, vous avez étudié là-dedans, vous savez très bien
qu'il faut quand même que le conseil
d'administration soit majoritairement indépendant par rapport à l'Assemblée des
partenaires, il ne peut pas y avoir deux patrons. Mais le rôle de
l'Assemblée des partenaires est un rôle important parce que c'est vraiment les
voix du milieu.
La
Présidente (Mme Léger) : Est-ce que j'ai d'autres interventions avant
qu'on quitte ou on passe aux voix?
Est-ce que l'article 14 est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : Vous
aurez d'autres interventions? On va reprendre...
Mme Richard : Oui. J'ai un amendement,
mais, compte tenu de l'heure, je pensais qu'on...
La Présidente (Mme Léger) : Oui, compte
tenu de l'heure, la commission peut ajourner à...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Léger) : On va revenir à l'article 14. Alors,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 heures)