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(Quinze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs, je
déclare la séance de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ouverte.
M. Picotte: Bonne déclaration!
Le Président (M. Richard): Ah oui. Suite à ce qu'on
vient de discuter, M. le ministre, je pourrais même dire «bon
appétit!».
Le mandat de la commission pour cette séance est de
procéder à l'étude détaillée des projets de
loi suivants: le projet de loi 69, Loi modifiant la Loi sur la protection
sanitaire des animaux et, par la suite, le projet de loi 76, Loi modifiant la
Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments et
abrogeant la Loi sur le commerce du pain. M. le secrétaire, on a
quelques remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Beaudin
(Gaspé) sera remplacé par M. Lafrenière (Gatineau); et Mme
Dupuis (Verchères) sera remplacée par Mme Caron (Terrebonne).
Le Président (M. Richard): Maintenant, est-ce que vous
avez des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Picotte: M. le Président, fidèle à mon
habitude, comme je veux bien informer mes collègues et éliminer
de l'ouvrage à vos assistants pour bien mener cette
commission-là, je vais déposer immédiatement auprès
de vous-même les papillons qui vont être insérés
suite à des corrections. Il semble y en avoir beaucoup, mais il y a des
corrections de français, apparemment. (15 h 30)
Une voix: D'anglais.
M. Picotte: D'anglais surtout à la version
anglaise. On a fait appel à quelques dictionnaires pour être bien
sûr qu'on ne se trompe pas, parce que, d'un dictionnaire à
l'autre, des fois, il faut faire des modifications. Alors, je vous
dépose ça immédiatement en espérant que vous allez
les acheminer à nos collègues, M. le Président, et qu'ils
en prendront connaissance avant d'en arriver là, si possible.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Je vous
trouve très sympathique. On va distribuer ça aux membres de la
commission avec plaisir.
M. Picotte: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Pendant la distribution, je me
permettrais de souligner que nous avons changé de secrétaire de
commission. Je crois qu'on pourrait unanimement souhaiter la bienvenue à
M. Major qui est maintenant le responsable attitré à la
commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, en
remplacement de M. Doris Arsenault.
M. Picotte: Oui, en lui souhaitant évidemment beaucoup de
plaisir avec nous. Il va voir que le plaisir ne manque pas ici,
généralement. Et, bien sûr, en souhaitant que la promotion
qu'a obtenue M. Arsenault lui soit salutaire à tous points de vue.
Le Président (M. Richard): Vous voulez dire M. Major, M.
le ministre: bonne chance et bon courage.
M. Picotte: Et voilà!
Le Président (M. Richard): Alors, nous avons
distribué les documents. Maintenant, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires, M. le ministre?
M. Picotte: M. le Président, j'ai eu l'occasion de faire
mes remarques et j'ai eu l'occasion d'entendre aussi des remarques. Je pense
bien qu'on n'élaborera pas là-dessus. Au fur et à mesure
qu'on va étudier des projets de loi dans ces articles on pourra apporter
les précisions nécessaires, qui permettront évidemment une
meilleure compréhension de notre projet de loi, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ar-thabaska, est-ce que vous avez des commentaires particuliers?
M. Baril: Non, je suis prêt à passer à
l'article 1. Tout a été fait lors du débat en Chambre sur
l'adoption du principe.
Projet de loi 69 Modification au titre du projet de
loi
Le Président (M. Richard): Merci de part et d'autre.
Maintenant, j'appelle donc l'article 1 du projet de loi il a un
numéro quand même assez exceptionnel - 69.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: J'aimerais, M. le Président, que vous expliquiez
davantage.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Pour les galées, pour
des fins historiques.
Alors, l'article 1 du projet de loi 69. M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Picotte: Vous ne me voyez pas surpris du numéro, M. le
Président. Au nombre d'années que ça fait que je passe
ici, j'en ai vu plusieurs projets de loi 69.
Le Président (M. Richard): Qui ont été
revirés bout pour bout.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 1, M. le
ministre.
M. Picotte: Oui. Le titre de la Loi sur la protection sanitaire
des animaux est remplacé par le suivant: «Loi sur la protection
sanitaire, la sécurité et le bien-être des animaux».
Alors, évidemment, ce titre est modifié afin de tenir compte de
la nouvelle section relative à la sécurité et au
bien-être des animaux, introduite par le projet de loi à
l'étude.
M. Baril: C'était déjà inclus dans le projet
qu'on a discuté; ce n'est pas des nouvelles sections incluses à
ce projet-là, au projet de loi 69?
M. Picotte: C'est parce que c'est une nouvelle section...
M. Baril: Ce n'est pas nouveau, ce n'est pas des papillons, ce
n'est pas pour répondre aux papillons, là.
M. Picotte: Non, non, non. M. Baril: Bon.
M. Picotte: C'était déjà dans le projet de
loi, l'ensemble qu'on a déposé, qu'on a amené.
M. Baril: Ah, O.K. Très bien. Adopté. M.
Picotte: Merci, monsieur. Le Président (M. Richard):
J'appelle l'article 2. Surveillance des étalons
M. Picotte: L'article 2, M. le Président, fait
référence à l'article 12 de cette loi, qui est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: «On entend par
"monte" la saillie naturelle ou l'insémination artificielle.»
Cette disposition vise à élargir la notion de monte
à l'insémination artificielle. Ainsi, conformément
à l'article tel que proposé, le propriétaire ou le
possesseur d'un étalon de race pure offert à la monte publique,
c'est-à-dire non seulement à la saillie naturelle, mais
également à l'insémination artificielle, devra obtenir un
permis. Et il convient de rappeler que l'émission du permis de monte
vise à protéger le cheptel chevalin des tares
héréditaires, l'espèce chevaline étant, comme toute
autre espèce, tributaire de la qualité de ses
géniteurs.
M. Baril: C'est un nouveau permis, ça?
M. Picotte: Non. Bien, non, c'est pour ne pas que quelqu'un nous
dise: Moi, là, je ne fais pas de monte comme telle, dans le sens puriste
du mot, mais de l'insémination artificielle; donc, je n'ai pas besoin de
permis. Bien, il a besoin d'un permis de la même façon, qu'il le
fasse par insémination artificielle ou par monte, pour être bien
sûr d'assurer une qualité dans le cheptel, M. le
Président.
M. Baril: Ah. C'est parce qu'on dit: Le propriétaire ou le
possesseur d'un étalon de race pure devra obtenir un permis.
M. Picotte: Bien, il l'obtient déjà pour la monte.
M. Baril: II l'a déjà.
M. Picotte: Ça existe déjà, là.
Quelqu'un qui fait la monte, on lui envoie un permis annuel pour... Ça
existe déjà. Mais pour éviter que quelqu'un dise: Moi, ce
n'est pas de la monte, c'est de l'insémination artificielle, et qu'on
joue sur les mots et qu'on se retrouve en cour, on ajoute ça, en disant
que, pour nous autres, l'insémination artificielle, c'est, par
référence, de la monte, et on veut que le cheptel soit bien
protégé aussi. Donc, c'est une subtilité qu'il ne peut pas
utiliser pour contester un permis déjà existant.
M. Baril: Ni plus ni moins, l'article 2 définit c'est
quoi, la monte. C'est ça?
M. Picotte: C'est ça, oui. M. Baril: C'est beau.
Adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc l'article
3.
M. Picotte: Juste pour votre information, M. le Président,
j'aurais peut-être dû vous dire qu'en 1992 j'ai
délivré 380 permis de monte.
M. Baril: Ça monte pas mal.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ça monte, et on s'en occupe.
Le Président (M. Richard): Est-ce que ça a
monté plus l'an passé que ça peut monter cette
année, M. le ministre, vous pensez? Ça monte égal?
M. Picotte: Ça monte de façon égale.
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha! Ça monte
assez égal. L'article 3, M. le ministre.
M. Picotte: L'article 3 fait référence à
l'article 14 de cette loi, qui est modifié par l'addition de
l'alinéa suivant: «Toutefois, le demandeur n'est pas tenu de
soumettre à cet examen l'étalon dont la classification est
permanente en vertu de l'article 18.1.»
En fait, c'est tout simplement une disposition de concordance avec celle
introduite à l'article 4. Elle vise à exempter de l'examen
l'étalon qui a obtenu une classification qui est permanente. C'est de la
concordance.
M. Baril: On simplifie les choses pour une fois.
Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 4.
M. Picotte: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 18, du suivant: «18.1 La classification
attribuée suite à l'évaluation d'un étalon de six
ans ou plus est permanente si la dernière classification date de moins
de douze mois.»
Actuellement, le permis doit être renouvelé sur une base
annuelle, à la suite d'un examen, tant et aussi longtemps qu'un
propriétaire ou un possesseur veut offrir son étalon à la
monte publique. Or, puisque la conformation n'évolue plus après
l'âge de six ans, selon les spécialistes et non pas selon celui
qui vous parle, il y a lieu de prévoir que la classification
attribuée suite à l'évaluation d'un étalon de six
ans ou plus est permanente, tout simplement.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Avant, on disait «bon chien tient de
race».
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 5.
Médicaments vétérinaires
M. Picotte: L'article 55.2 de cette loi, remplacé par
l'article 13 du chapitre 61 des lois de 1991, est modifié par le
remplacement de ce qui précède le paragraphe 1 ° du premier
aliéna, par ce qui suit: «55.2 Doit être titulaire d'un
permis délivré par le ministre à cette fin, à
l'égard de chaque lieu qu'elle exploite, une personne qui:».
Alors, cette disposition vise tout simplement à préciser que
chaque lieu exploité nécessite un permis.
M. Baril: Chaque lieu, c'est quoi ça, ça veut dire
quoi, ça signifie quoi: à l'égard de chaque lieu qu'elle
exploite?
M. Picotte: C'est chaque lieu où il exerce des
activités semblables à celle-là: les endroits, les
bâtisses. Autrement dit, s'il en fait à Arthabaska, s'il en fait
à Maskinongé, s'il en fait dans Laviolette, il faut qu'il demande
un permis pour chacun des trois endroits.
M. Baril: Mais le titulaire, le titulaire d'un permis, c'est quoi
qu'il a? Est-ce que ça se réfère encore aux étalons
de tantôt? C'est quoi, là?
M. Picotte: On dit que la pratique était comme ça,
là. Les gens demandaient un permis pour chacun des endroits, mais, comme
ce n'était pas inscrit dans la loi, on l'inscrit dans la loi pour
être bien certain que ça se fasse comme ça.
M. Baril: C'est parce que moi, ce que je veux comprendre,
là, c'est: Qui demande un permis?
M. Picotte: Oui, mais ça, c'est la préparation des
aliments médicamenteux.
Une voix: Les prémélanges médicamenteux.
M. Picotte: Les prémélanges.
M. Baril: Ah là, on ne parle plus des chiens, puis des
chats, hein?
M. Picotte: Non, non. On a lâché la monte puis les
étalons, là.
M. Baril: Vous comprendrez pourquoi je me posais des questions,
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ah oui. C'est parce que j'aurais dû,
finalement... Dans le fond, c'est que, quand on se réfère
à l'article 5, ici, ça fait référence à
l'article 13 de la loi actuelle; cet article-là traite,
évidemment, de la préparation d'un aliment médicamenteux
pour ses propres animaux, les animaux dont il a la garde.
M. Baril: C'est parce qu'il me semblait, quand on avait le... Je
ne me rappelle plus le numéro de la loi, là, mais quand on avait
discuté de ça, c'est une loi qui est quand même
récente, c'est l'an passé, je pense, là...
M. Picotte: Oui. Je pense que c'est l'an passé qu'on a
modifié ça.
M. Baril: Oui. Des amendements qu'on avait faits l'an
passé, là, il me semblait que déjà, on disait: II
va y avoir des catégories de permis pour les meuneries, d'autres
meuneries à la ferme. Il me semble qu'il y en
avait déjà trois, quatre catégories de permis. (15
h 40)
M. Picotte: On l'a dans la loi, avec l'article 55.2, où
les différentes catégories sont énumérées
déjà: «Doit être titulaire d'un permis
délivré par le ministre à cette fin, la personne qui:
«1° détient pour fins de vente, offre en vente, vend ou
fournit un prémélange médicamenteux ou un aliment
médicamenteux; «2° prépare un aliment
médicamenteux pour ses propres animaux ou les animaux dont elle a la
garde; «3° prépare un aliment médicamenteux ou un
prémélange médicamenteux pour ses propres animaux ou ceux
dont elle a la garde; «4° détient pour fins de vente, offre en
vente, vend, fournit ou prépare un prémélange
médicamenteux ou un aliment médicamenteux.»
Alors, voyez-vous qu'il y a quatre points différents? Ils sont
déjà énumérés dans la loi.
M. Baril: Le coût du permis est-il établi,
là?
M. Picotte: Oui, sûrement. 50 $ pour le no 1; c'est pour le
permis de vente ou de fourniture d'un prémélange
médicamenteux ou d'un aliment médicamenteux; 20 $ pour le permis
de préparation d'un aliment médicamenteux; 25 $ pour le permis de
préparation d'un aliment médicamenteux ou d'un
prémélange médicamenteux, et 75 $ pour le permis de vente
de fourniture ou de préparation d'un prémélange ou d'un
aliment médicamenteux.
M. Baril: Quand on dit «Doit être titulaire d'un
permis délivré par le ministre à cette fin à
l'égard de chaque lieu qu'il exploite, une personne qui:» Bon. Ce
que le ministre vient d'énumérer: 50 $, 20 $, 25 $, 75 $.
Même si c'est la même personne qui fait tout ça, ça
lui prend quatre permis et, si elle fait ça dans quatre lieux, quatre
bâtiments différents, ça va lui prendre quatre permis
différents.
M. Picotte: On me dit que ça ne se peut pas parce que les
gens ne font pas ces quatre opérations-là. Un même
individu.
M. Baril: On va prendre 55.2: «1° détient pour
fins de vente, offre en vente, vend ou fournit un prémélange
médicamenteux ou un aliment médicamenteux.» Admettons que
la même personne ou la même compagnie, à 55.2, 1°, fait
ces opérations-là dans quatre lieux différents. Ça
veut dire qu'elle devra payer quatre fois 50$.
M. Picotte: Elle a quatre points de vente, donc, elle a besoin de
quatre permis, sauf que, pour répondre à votre première
interrogation, quand elle se procure le permis qui est à 75 $, à
ce moment-là c'est suffisant, elle peut faire toutes les
opérations. Quand elle vient chercher la catégorie 4, elle fait
toutes les opérations et elle paie 75 $. Maintenant, si elle a quatre
points de vente différents à travers le Québec, ça
lui fait quatre fois 75 $: ça fait 300 $.
M. Baril: Pourquoi est-ce qu'il y a un permis? C'est que le lieu
pour fins de vente ou de fourniture pour ces mélanges-là,
ça demande des spécifications particulières ou c'est juste
pour avoir un contrôle? C'est quoi?
Mme Ferron (Solange): Solange Ferron. Je suis avocate au
ministère. Effectivement, c'est qu'il y a des normes d'organisation, des
normes de fonctionnement qui sont reliées à chacun des permis.
Alors, c'est pour ça que c'est nécessaire qu'à chaque lieu
le titulaire du permis puisse répondre à ces
normes-là.
M. Baril: Et dans la loi tout à l'heure, je ne
savais pas quel numéro lorsqu'on a amené ces
amendements-là, on n'avait pas spécifié que ça
prenait un permis pour chacune des opérations.
Mme Ferron: C'est que la réglementation a suivi,
finalement, cette modification législative. Effectivement, on s'est
rendu compte qu'au niveau de la réglementation c'était
déjà comme que la pratique était établie, et
là, on s'est aperçu qu'il y avait un manque dans la loi. Alors,
c'est pour ça qu'on vient corriger ça, cette fois-ci, pour
préciser que le permis est attaché au lieu.
M. Baril: Est-ce qu'il y a eu des contestations? Mme Ferron:
Non.
M. Baril: Mais, au lieu d'amender la loi, pourquoi est-ce qu'on
n'a pas amendé les règlements?
Mme Ferron: Bien, c'est que, en fait, il faut que ça soit
habilité par la loi d'abord. Alors, pour être sûr que notre
règlement soit valide, c'est préférable de modifier la
loi.
M. Baril: Oui. Je vais reprendre ma question, d'abord: Au lieu de
mettre quatre permis, au lieu d'exiger quatre permis, pourquoi on n'en a pas
exigé rien qu'un? Qu'on amende les règlements pour qu'il y ait
juste un permis en fonction de ces quatre affaires-là.
Mme Ferron: C'est parce que c'est quand même quatre choses
différentes. C'est pour ça qu'il n'y a pas nécessairement
les mêmes normes, là, et les mêmes spécifications.
Pour le premier permis, il est juste à 25$.
(Consultation)
M. Picotte: Mais, dans le but de donner un éclaircissement
au député d'Arthabaska, ça fait cinq ans que ça
fonctionne de cette façon-là et il n'y a eu aucune
contestation.
M. Baril: C'est parce qu'actuellement, tel que la loi est
appliquée, là, ça prend un permis pour chacun des lieux.
Les titulaires paient pour chacun des lieux, selon la loi actuelle.
M. Picotte: Oui. S'il exerce dans quatre lieux différents,
il paie quatre permis différents. S'il prend le no 4 et qu'il fait
toutes les opérations, là... Parce que quelqu'un ne lui demande
pas un permis pour... S'il fait tout ça, il vient chercher un permis de
catégorie 4, et il paie 75 $. Il ne vient pas chercher un permis de
catégorie 1 pour lequel on lui charge 50 $, et un de catégorie 2,
de 20 $, qui s'additionne. Il dit: Moi, je fais l'opération; je prends
le permis de la catégorie 4 et ça me coûte 75 $.
Maintenant, s'il le fait à quatre points de vente différents dans
le Québec, il paie quatre permis différents. Et ça
s'adresse surtout aux compagnies telles que Shur-Gain ou d'autres compagnies,
là, pour ne pas nommer uniquement celle-là, qui ont des points de
vente un peu partout, Donc, elles sont obligées de venir se chercher un
permis qui fait toute la préparation, à coup de 75 $ par permis,
dans ces points de vente là.
M. Baril: Mais, si les compagnies voulaient, elles pourraient
réclamer, depuis trois, quatre ans que ça s'applique, des
coûts au ministre, au ministère, en tous les cas on
réclame toujours au ministre les coûts qui ont
été chargés, et que la...
M. Picotte: Ah, il n'y a pas de problème. Shur-Gain peut
essayer ça. À ce moment-là, ça va lui coûter
passablement plus cher pour aller en cour que ça va lui avoir
coûté pour les permis. Alors...
M. Houde: M. le Président, je voudrais rajouter...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Berthier.
M. Houde: ...le permis ne pourrait pas être affiché
à trois endroits différents avec le même nom, ça ne
se peut pas. La maison Canada Packers, René Poirier ltée, c'est
un; Marcel Bérard Ltée, Yamachiche, c'est un autre, donc, le
permis, d'après moi, ne serait pas réglementaire parce qu'on ne
pourrait pas marquer René Poirier à Saint-Félix,
René Poirier ltée à Yamachiche, même si c'est deux
Canada Packers. Ça ne se peut pas. Puis on ne verra pas souvent un
propriétaire avec deux meuneries. On en verra peut-être deux,
trois, dans le Québec, à ce que je sache, là, avec deux
meuneries à deux endroits différents. C'est ça, là.
Parce que Canada Packers, ça peut être comme la Coopérative
fédérée la coop. Il peut y avoir 25 coops au
Québec, mais c'est 25 coops différentes, bien différentes.
Je ne sais pas si ça peut éclairer.
M. Baril: En clair, là, cela veut dire que le
ministère légalise une prodécure qu'il appliquait depuis
quelques années, que la loi ne lui permettait pas. Il bouche un trou
dans la loi, ni plus, ni moins.
M. Picotte: Qui était prévue dans nos
règlements, mais qui n'était pas prévue dans la loi. C'est
ça?
Mme Ferron: Oui, c'était prévu dans notre
règlement, mais... Je n'ai pas la disposition d'avant 1991, mais je
crois qu'avant 1991, également, c'était habilité,
là. Ce n'était peut-être pas la super-habilitation,
là, mais, quand même, on avait une base légale. C'est juste
que, lors de nos modifications, en 1991, ça a échappé,
mais la réglementation, finalement, qu'on a réadoptée en
1992, ça a été simplement des ajouts qu'on a faits aux
règlements qui existaient déjà depuis, je crois, 1987, et
on avait déjà la base, à ce moment-là. C'est juste
qu'au niveau de la loi c'est quelque chose qui a échappé, en
1991. Alors, c'est pour rétablir ça. Mais la
réglementation a toujours fait état de lieux. On a toujours eu
ça dans notre réglementation, au ministère.
M. Baril: Oui, mais les règlements sont obligés de
respecter la loi. Les règlements dépendent de la loi ou les
règlements sont faits en fonction de la loi, et si la loi, je pourrais
dire, ne le permettait pas, puisque, aujourd'hui, vous l'inscrivez dans la
loi.
M. Picotte: Mais elle le permettait jusqu'en 1991. Mme Ferron:
C'est ça.
M. Picotte: II n'y avait aucun problème, sauf que, en
1991, quand on a fait les modifications, il y a eu un oubli.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: Donc, en 1992, ça n'a pas été...
On peut dire que ce n'était pas prévu à l'intérieur
de la loi; donc, il y a eu un trou, en 1992. On revient en 1993 et on bouche le
trou.
M. Baril: II n'y a aucune contestation à date, sur
ça?
M. Picotte: Non.
M. Baril: Sur division, M. le Président. Vous connaissez
ma réticence, toujours, face à l'accumulation de permis.
M. Picotte: Sûrement que votre réprobation est due
au fait que les avocats ont fait un oubli.
M. Baril: Qu'ils ont fait un autre?
M. Picotte: Un oubli.
M. Baril: Un oubli. Ah!
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 5,
adopté sur division. J'appelle l'article 6. Nous avons...
Sécurité et bien-être des animaux
M. Picotte: Un papillon.
Le Président (M. Richard): ...un papillon global pour
l'article et, après ça, là, s'il vous n'avez pas
d'objection, on passera pièce par pièce, parce qu'il y a
plusieurs articles contenus dans l'article 6 et vous avez, je crois, quatre
à cinq papillons additionnels.
M. Picotte: Bon!
(15 h 50)
Le Président (M. Richard): Alors, le premier papillon.
M. Picotte: Alors, le premier papillon: Remplacer, dans la
version anglaise, partout où ils s'y trouvent, les mots «safety or
welfare» par les mots «safety and welfare». Il s'agit de
corriger, à différents endroits, dans l'article 6, une erreur de
traduction.
M. Baril: J'aurai pas grand question là-dessus.
Le Président (M. Richard): On ne fera pas de drame avec
ça. Alors, c'est adopté?
M. Picotte: II n'y a pas grand drame à faire
là.
Le Président (M. Richard): C'est-à-dire, le
papillon, en fait, la modification est adoptée?
Maintenant, j'appelle l'article 55.9.2 de l'article 6, il y a un
papillon.
M. Baril: 55.9.1, on fait quoi avec ça?
Le Président (M. Richard): Ah, je m'excuse, c'est vrai, il
faudrait le faire aussi; ça a du sens.
M. Picotte: II faudrait le faire. Ça serait mieux de faire
celui-là, parce que là on va avoir un problème.
Le Président (M. Richard): Ça a du sens, c'est une
très bonne remarque, M. le député d'Arthabaska...
M. Picotte: Vous étiez en train de nous mêler
passablement, M. le Président.
M. Baril: Bon, je vais avoir été utile à
quelque chose.
Le Président (M. Richard): ...alors, on met ça un
peu sur le «reculons» là; 55.9.1, M. le ministre.
M. Picotte: Cette loi, modifiée par le chapitre 61 des
lois 1991, est de nouveau modifiée par l'insertion, après
l'article 59.9, de ce qui suit: «Section IV. 1.1 De la
sécurité et du bien-être des animaux» ce qu'on
a adopté, au point de départ à l'article 1 ce qui
fait: «55.9.1 Sont visés par les dispositions de la
présente section les animaux domestiques ou gardés en
captivité, à l'exception de ceux régis par la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., chapitre
C-61.1).»
Cette disposition établit le champ d'application de la nouvelle
section. Nous entrons directement dans ce qu'on appelle la nouvelle section de
la loi pour laquelle on est réunis plus précisément, M. le
Président, cet après-midi. Les animaux régis par la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune sont exemptés, bien
sûr, de l'application de la présente section, puisqu'ils sont
déjà visés par le règlement sur les animaux en
captivité, qui impose aux titulaires de permis de garde d'animaux en
captivité des obligations similaires à celles prévues
à l'article 55.9.2 du présent projet de loi. Je m'explique.
C'est une loi que je connais bien parce que c'est une loi que j'ai eu
à travailler dans les premiers temps de ma nomination comme ministre au
gouvernement où on a amendé la loi de la faune, où on a
rendu ça beaucoup plus sévère concernant le braconnage et
tout ce qui s'ensuit, si bien que, si on se retrouvait dans un jardin
zoologique, M. le Président, où il y aurait lieu de croire que
des animaux en captivité peuvent avoir un traitement qui est
contestable, c'est la Loi sur la conservation de la faune, parce que...
Ça ne veut pas dire qu'on va le tolérer. Il n'y aura pas de
tolérance, mais les plaintes qui pourraient être faites en vertu
de cruauté envers des animaux en captivité, dans un jardin
zoologique pour lequel il y a un permis déterminé par la Loi sur
la conservation de la faune, la loi de la faune va, elle, prendre les sanctions
nécessaires pour être en mesure de corriger la situation. C'est
pour ça que, quand on arrive ici, on dit: II faut ressortir de notre
projet de loi, par exemple, tout ce qui est visé par la loi de la faune
qui protège déjà les animaux en captivité.
M. Baril: J'avais fait mention, lors de l'adoption du principe en
Chambre, que ça m'inquiétait cette exclusion-là au niveau
des animaux qui sont protégés par la Loi sur la conservation de
la faune. Il y a des pomicul-teurs, entre autres, vous savez, qui, pour chasser
ça ne les chasse pas bien bien, mais, en tout cas pour
essayer de chasser ou de se débarrasser des chevreuils de leurs vergers,
mettent toutes sortes de choses. Ils accrochent des pommes, mettent des
hameçons de poisson. Je n'ai pas vu ça, mais je l'ai lu et j'en
ai pris connaissance. Ils insèrent des hameçons dans la pomme
pour essayer que ce pauvre chevreuil qui vient manger la pomme s'en aille dans
le bois et qu'il crève, après. Ça n'a pas de bon sens,
là. Quelle loi peut régir ça ou peut pénaliser
cette personne-là? C'est une cruauté épouvantable envers
les animaux. C'est un exemple que je donne. Il y en a peut-être d'autres
que je ne connais pas, remarquez. On peut faire pareil avec des oiseaux, de
toutes parts.
M. Picotte: Oui. Ça, c'est prévu dans la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, là.
Parce que je me rappelle avoir eu des cas multiples, surtout du
côté de l'Estrie, entre autres, où on retrouvait ça.
Pas régulièrement mais, en tout cas, occasionnellement, on
retrouvait que, pour toutes sortes de prétextes, on pouvait utiliser des
subterfuges semblables à celui-là pour avoir de ia cruauté
envers les cerfs de Virginie ou des choses semblables à ça. Donc,
la Loi sur la conservation de la faune prévoit ça. Dès
qu'il y a une plainte et qu'on est capable d'en faire la preuve, ces
gens-là sont traduits en justice avec la Loi sur la conservation de la
faune.
M. Baril: C'est parce qu'on me fait remarquer que les animaux
qu'on exclut, là, ce sont ceux qui sont régis par la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. Ils sont exemptés de
l'application de la présente loi puisqu'ils sont visés par le
règlement sur les animaux en captivité. Là, ce n'est pas
une loi, c'est un règlement.
M. Picotte: Mais c'est un règlement qui découle
d'une loi qui a été adoptée avec un projet de loi bien
précis, là.
M. Baril: Oui. Je suis d'accord.
M. Picotte: Parce qu'il n'y a pas de règlement si
ça ne fait pas référence à la loi et à un
principe dans la loi.
M. Baril: Mais, c'est parce que vous savez comme moi, M. le
ministre, qu'un règlement, on peut changer ça. C'est bien plus
facile de changer un règlement que de changer une loi. Mais, même
si les autres sont couverts ou protégés par un règlement
sur les animaux en captivité, ça donne quoi de les exclure?
Pourquoi on ne les a pas couverts pareil par cette loi?
M. Picotte: Bien, c'est une question de juridiction des
différentes lois qui existent au gouvernement. Quand je prends la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune, il y a des
définitions, là, à l'article 1: «Dans la
présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens
différent, on entend par puis là, on définit ce que
c'est qu'un animal: "animal": tout mammifère, oiseau, amphibien ou
reptile, d'un genre, d'une espèce ou d'une sous-espèce qui se
reproduit à l'état sauvage au Québec ou ailleurs et qui
origine d'une lignée non sélectionnée par l'homme, ou qui
se distingue difficilement d'une espèce sauvage par sa taille, sa
couleur ou sa forme, qu'il soit né ou gardé en captivité
ou non [...].» Alors, on définit ce que c'est qu'un animal; on
retrouve cette définition-là, quand vous me parlez des cerfs de
Virginie, à l'intérieur de la définition
«animal». Donc, à ce moment-là, automatiquement, il y
a une loi qui régit ça, il y a des pénalités et
ça existe.
Donc, nous autres, ce qu'on dit, c'est qu'on n'a pas pour objet, en
faisant une loi, de commencer à se piétiner sur le bout des
pieds, d'un ministère à l'autre, pour dire: Quel ministère
s'occupe de ça, et quel autre?
Quand un animal est régi par un ministère, on dit: II est
protégé, celui-là. Occupons-nous des animaux non
protégés puis laissons les animaux protégés, dans
le sens défini du terme, à l'intérieur d'une loi,
être protégés par la loi à laquelle ils ont
référence.
M. Baril: C'est parce que, si on veut bien protéger la
santé, la sécurité, le bien-être des animaux,
ça aurait peut-être été plus avantageux d'avoir une
seule loi qui protège l'ensemble des animaux, qu'ils soient à
l'état sauvage, qu'ils soient à l'état de
captivité, qu'ils soient pour l'élevage ou autre, et ça
aurait été encore beaucoup moins compliqué de dire: Bon,
bien, là, est-ce que ça relève de la Loi sur la
conversation et la mise en valeur de la faune ou bien si ça
relève du ministère de l'Agriculture? Ça aurait
été plus simple à administrer de cette
façon-là: moins de règlements, peut-être moins de
permis... Parce qu'un jour il va arriver quelqu'un en quelque part qui va
penser: Bien, là, il faudrait mettre un permis pour ça. On est
dans une ère de permis, comprenez-vous, alors, c'est à la veille
de nous prendre des permis pour pas mal de choses. Je n'en
énumérerai pas là, parce que...
M. Picotte: M. le Président, cette discussion-là,
je ne la referai pas. Quand on a eu notre commission parlementaire, on s'est
questionné à savoir si ce serait préférable d'avoir
une loi qui englobe tout et qu'on dise aux autres: Vous sortez vos sections de
loi qui sont à l'intérieur de ça? On s'est même
questionné à savoir si cette loi-là si on voulait
faire une loi pourrait être administrée par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, par le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ou
si ça pourrait être, à la rigueur, par le ministère
de la Justice, par qui que ce soit. On s'est tous questionné
là-dessus. On en est venu à la conclusion, comme gouvernement,
avec la table de concertation et les gens qui y étaient assis, des
différents ministères, qu'on pouvait avoir une section du
côté de l'agriculture, protégeant ce qui n'est pas
protégé, en acceptant que les autres domaines où
c'était protégé, les autres animaux où
c'était protégé, on respectait ça. Donc, le
gouvernement a fait son nid, il n'a pas voulu rapatrier toutes les lois en une
seule et faire une loi-cadre, mais il a décidé de faire des
sections à l'intérieur des lois pour protéger les
animaux.
Donc, ça, moi, je concède que le député
d'Artha-baska aurait préféré ça. Il y a d'autres
députés, sans doute, qui auraient préféré
ça. Il y a des gens assis à la table de concertation qui auraient
peut-être préféré ça aussi, mais le
gouvernement a arrêté sa décision à l'effet qu'il
ajoutait une section à l'intérieur du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation protégeant les
animaux qui ne l'étaient pas, et à partir de ce moment-là,
moi, je vis avec la situation telle qu'elle est. Pour moi, l'important, c'est
que tous les animaux, dans ce qu'on veut protéger, le soient, peu
importe qu'ils appartiennent à quelque section que ce soit, mais en
évitant, évidemment, que les ministères aient chacun leur
section et que d'autres disent «est-ce que c'est au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche à
aller faire ça ou si c'est à nous», et que, là, il
ne se fasse rien dans le fond. On dit: Bon, bien, voici, nos
compétences, on les fait respecter et on y va jusqu'au bout. Dans la
compétence des animaux en captivité, c'est le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui devra faire respecter la loi. Il
le fait d'ailleurs, parce qu'on a mis pas mal de croquant. Je me rappelle que
certains de vos collègues, le député d'Ungava entre
autres, trouvaient que j'allais bien trop loin, parce qu'il souhaitait
même dormir avec son fusil dans son sac de couchage assez, que je
me demandais, des fois, s'il ne préférait pas coucher dans son
étui de fusil et mettre son fusil dans son sac de couchage!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Alors, on a tout fait ce débat-là,
maintenant, on en est rendu là où le gouvernement a tracé
la ligne et prend les moyens de faire respecter chacun de ces
chapitres-là pour que ça fonctionne.
M. Baril: Non, c'est correct. Je comprends les explications du
ministre. Moi, l'intervention que je faisais, c'était dans le but, s'il
y a possibilité, de simplifier l'administration des lois; c'était
uniquement dans ce but-là. Et le ministre conviendra que, lorsqu'il a
discuté de la loi de protection de la faune, moi, je n'étais pas
là. Alors, je n'ai pas relu tout ce qui a été
enregistré ici et tout ce qui a été dit là-dessus,
vous en conviendrez.
M. Picotte: Je vous l'explique, ce n'est pas un grief que je vous
fais...
M. Baril: Non, non.
M. Picotte: D'ailleurs, c'est fait pour ça, la commission
parlementaire.
M. Baril: Bien voilà! Voilà!
M. Picotte: Sinon, si on n'avait pas ces
éclairages-là, on se dispenserait de ça et on ferait bien
d'autres choses; on a bien d'autres choses à faire. (16 heures)
M. Baril: Oui, c'est parce que le jour où une personne me
demandera telle affaire, si je n'avais pas fait expliquer ça par le
ministre, je n'aurais pas été capable de répondre, moi non
plus. J'aurais dit: Je ne le sais pas. Bon!
M. Picotte: Moi, si quelqu'un de votre coin me pose la question,
je vais dire: Va voir M. Baril, il est aussi compétent que moi pour
l'expliquer.
M. Baril: Voyez-vous comme on s'entend bien!
M. Picotte: Et voilà!
M. Baril: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'article 55.9.1 de l'article
contenu dans l'article 6 est adopté? J'appelle donc l'article 55.9.2 qui
est toujours contenu dans l'article 6. Et, cette fois-ci, on a un genre de
petit papillon.
M. Picotte: Bon! Un autre papillon! On ne les déguste pas,
mais on les utilise! Article 6, 55.9.2. Le papillon se lit comme suit: 1°
Remplacer, dans les première et deuxième lignes du paragraphe
1°, les mots «et à une nourriture en quantité et en
qualité compatible» par les mots «ou à de la
nourriture en quantité et en qualité compatibles».
Ça, on sait que ça fait référence parfois
à des animaux qui sont sous-alimentés et qu'on laisse là.
On achète un poussin pour le temps de Pâques, pour faire rire son
enfant qui n'a pas l'habitude de rire, et puis, au bout d'un certain temps, on
le laisse là; on le laisse tout seul, puis peu importe s'il meurt de
faim. Alors, quand on parle des aliments, M. le Président, c'est
à ça qu'on fait référence. Pas uniquement à
ça mais, entre autres, pour donner un exemple. 2° Remplacer, dans la
version anglaise, au paragraphe 2°, le mot «hiring»
j'espère que c'est comme ça que ça se dit par
le mot «living». Ça, je suis sûr que ça se dit
comme ça. Voilà! Ce n'est plus «hiring», mais c'est
«living». Ça m'a l'air qu'on a tous un peu le même
problème quand il s'agit de traduire ça dans la langue la plus
pure de Shakespeare. Des fois, on s'en-farge.
Alors, l'amendement proposé au paragraphe 1° vise
évidemment à mieux exprimer l'idée que la
sécurité et le bien-être d'un animal peuvent être
compromis soit par le non-accès à de l'eau potable ou le
non-accès à de la nourriture. Donc, on tient à dire
ça. Quand on laisse les animaux s'abreuver et qu'on dit que, l'hiver, on
n'a pas besoin de les soigner parce qu'ils mangent de la neige, bien, tu sais,
des fois... J'ai vu des cas comme ça, moi, dans certaines
régions. Ça fait que ça peut finir par faire des moutons
noirs. On n'aime pas ça. Il s'agit donc de deux obligations distinctes
pour le propriétaire ou le gardien de l'animal, et le manquement
à l'une d'elles constitue une infraction. Puis l'amendement au
paragraphe 2° vise à corriger une erreur de traduction. Autrement
dit, c'est de rendre l'eau et la nourriture pour un animal... Quelque chose qui
peut être un manquement à son bien-être, à sa
santé et à sa sécurité, quand il n'en a pas.
M. Baril: Je suis prêt à adopter l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): L'amendement qui a
été présenté à l'article 55.9.2 introduit
par l'article 6 est adopté. Et je présume que l'article, tel
qu'amendé, est adopté aussi?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle maintenant, toujours
à l'intérieur de l'article 6, l'article 55.9.3.
M. Picotte: Bon, il n'y a pas de papillon, M. le
Président, on est chanceux! «55.9.3 Le propriétaire ou le
gardien d'animaux gardés dans un but de vente ou d'élevage doit,
en outre de ce qui est prévu à l'article 55.9.2 ce qu'on
vient d'adopter, nourriture et breuvage maintenir propre le lieu
où ces animaux sont gardés. «De plus, il doit s'assurer que
l'aménagement ou l'utilisation des installations n'est pas susceptible
d'affecter la sécurité et le bien-être des
animaux.»
Il s'agit, évidemment, d'ajouter une obligation
supplémentaire pour le propriétaire ou le gardien d'animaux
gardés dans un but de vente ou d'élevage, entre autres, pour
que... Le bien-être, ce n'est pas uniquement d'avoir bien bu et d'avoir
bien mangé; c'est aussi être dans une situation de propreté
intéressante. Ça vaut un petit peu pour tout le monde, la
même chose. On aura beau être bien dodu, bien gras, ça
dépend de ce qui nous fait engraisser, des fois. Là, ça a
trait à la propreté.
M. Baril: Oui, mais ça n'inclut pas juste ceux qui gardent
ça pour fins de vente, là. Ça inclut tous les gens qui
gardent un chien, un chat, n'importe quelle bête, pour l'amusement ou je
ne sais pas quoi, moi.
M. Picotte: Celui-là, cet article-là qu'on regarde,
c'est juste dans un but de vente et d'élevage. Dans ce
but-là.
M. Baril: Puis l'autre avant, c'était pour tout le
monde?
M. Picotte: C'était pour tout le monde, l'autre avant.
M. Baril: Bon. Pourquoi il faut faire un article
spécifique pour ceux qui gardent ça dans le but de vendre?
M. Picotte: C'est parce qu'il y a tout lieu de croire que
quelqu'un, un individu, par exemple, qui a un chien, qui a un chat, qui a un
poussin là, ne peut pas être dans une situation telle de mettre en
péril... Tandis que l'élevage, ce n'est pas pareil. Par exemple,
le chenil qui a 50, 60 ou 70 chiens, peut laisser évidemment une
situation de non-nettoyage durant un certain temps puis ça, ça va
drôlement les affecter. Mais je ne pense pas que le chien que je pourrais
posséder à la maison puisse arriver dans une situation qui est
comparable.
M. Baril: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 55.9.3 est
donc adopté. L'article 55.9.4.
M. Picotte: «55.9.4 Les inspecteurs chargés
d'appliquer les dispositions de la présente section sont
désignés par le ministre. «Ce dernier peut également
conclure, avec toute personne, une entente établissant un programme
d'inspection concernant l'application de la présente section. Cette
entente doit prévoir notamment les modalités d'application du
programme, son financement ainsi que la rémunération et les
autres dépenses des inspecteurs qui sont à la charge de la
personne qui a conclu une entente.»
Cet article permet au ministre, finalement, de désigner des
inspecteurs pour l'application de la section sur la sécurité et
le bien-être des animaux, donc, cette section-là. Il permet au
ministre de conclure une entente avec toute personne afin d'établir un
programme d'inspection pour l'application de la section sur la
sécurité et le bien-être des animaux.
Comme vous voyez, c'est assez large. Il peut avoir aussi... Par exemple,
le ministre peut faire une entente avec la Société protectrice
des animaux pour lui donner des pouvoirs que le ministre a, évidemment,
et lui donner ces pouvoirs-là pour fins d'inspection, pour fins de
sécurité, pour fins de bien-être des animaux. Le ministre
pourra aussi très bien, dans... Je ne sais pas moi, il pourrait
habiliter, par exemple, une municipalité. C'est pour ça qu'on dit
que c'est un pouvoir qui est conféré. Il pourrait très
bien, par exemple et l'exemple ne serait pas bien choisi si j'utilisais
Montréal parce que Montréal fait affaire avec la
Société protectrice des animaux, mais supposons que, pour une
raison x, dans une partie du Québec, la Société
protectrice des animaux ne serait pas présente nécessairement
avec une section bien organisée ça lui imposerait des
coûts trop forts pour être présente là le
ministre pourrait très bien dire, à ce moment-là: La
municipalité XYZ ou un autre groupement XYZ, je vais lui conférer
mes pouvoirs pour être en mesure que partout, à la grandeur du
Québec, les animaux soient bien protégés.
M. Baril: C'est quoi, les intentions du ministre?
«C'est-u» de prioriser des ententes avec des groupes, des
individus, des municipalités? C'est quoi, les intentions du
ministre?
M. Picotte: Évidemment, la première intention du
ministre, c'est de protéger les animaux.
M. Baril: Ah oui? (16 h 10)
M. Picotte: La deuxième... Évidemment, on sait
très bien, et je dis ça sans préjudice, là, qu'il
se fait un excellent travail avec la Société protectrice des
animaux partout en tout cas à bien des places, au niveau du
Québec. Donc, l'intention du ministre, évidemment, c'est de
canaliser ces efforts avec un organisme qui existe déjà, de lui
donner des pouvoirs parce qu'ils le font déjà... Ils le font
déjà à des frais et avec les moyens du bord, et je pense
qu'il faut les féliciter du travail qu'ils font. Maintenant, il faut
leur donner des pouvoirs pour le faire. Alors, je ne dis pas qu'à la
grandeur du Québec ça sera toujours avec la Société
protectrice des animaux, mais, mes intentions premières,
évidemment, c'est de travailler en étroite collaboration
avec la Société qui, elle, a déjà une bonne
expertise et fait beaucoup de travail de ce côté-là.
M. Baril: Tant qu'il n'y aura pas d'entente de signée avec
différents organismes, qui va faire ça au ministère? Quels
inspecteurs? Ça va être une nouvelle catégorie
d'inspecteurs? Qui va s'occuper de ça? Et possiblement que ça ne
sera pas dans...
M. Picotte: Moi, je suis persuadé que, dès que la
loi va entrer en vigueur, M. le Président parce que c'est sur
proclamation, sur proclamation du gouvernement on aura tout ce qu'il
faut en main pour être en mesure d'installer tout le système pour
que tout soit bien protégé. On ne laissera aucun coin du
Québec non protégé. C'est pour ça qu'on va se
donner le temps, qui va être assez rapide quand même parce qu'on a
déjà des discussions de faites pas d'entente de faite,
bien sûr, mais on a déjà passablement de bonnes discussions
de faites pour être en mesure de faire fonctionner le système
comme il devrait fonctionner dans un délai relativement court.
M. Baril: Oui, mais il n'y a pas de fonctionnaire en vue...
Est-ce qu'il y a du personnel en vue à votre ministère ou du
personnel de disponible pour faire ça, pour appliquer la loi?
M. Picotte: Je vous ai dit que la loi va entrer en vigueur la
journée où on va la promulguer et non pas la journée de sa
sanction. Alors, quand on va la promulguer, nous autres comme gouvernement, par
décret, on va dire: La loi entre en vigueur. On va avoir signé
des ententes avec tout le monde pour que le tout entre en fonction. Je ne pense
pas qu'on serait assez insouciant et...
M. Baril: Non.
M. Picotte: ...irresponsable pour dire: Elle entre en vigueur
demain matin, mais il n'y a personne pour surveiller. Ça commencerait
très mal. Ça serait de mauvais augure et ça ne
disciplinerait pas et ne responsabiliserait pas les gens si on le faisait de
cette façon-là.
M. Baril: Dans le cadre des discussions qui sont en cours ou qui
semblent être en cours, on dit qu'il y aura des modalités
d'application du programme, son financement ainsi que la
rémunération, les autres dépenses des inspecteurs, peu
importe d'où ils viendront, les inspecteurs. Est-ce que le ministre a
évalué les coûts que ça pourrait engendrer?
M. Picotte: Ça coûte déjà passablement
de sous à l'Etat. Il ne faut pas que vous vous imaginiez que... Quand la
SPCA s'en va quelque part, fait saisir des animaux qui sont en
captivité, il y a quelqu'un qui défraie la pension de ces
animaux-là, qui les met quelque part et qui défraie ça. Au
ministère de la Justice, je pense, l'année passée,
ça a coûté au-delà de 1 000 000 $ en garderie
d'animaux. 1 000 000 $! Donc, je vais vous dire une affaire, avec 1 000 000 $
j'ai l'impression qu'on peut faire des affaires avec la SPCA, pas mal. Quand on
regarde ça dans l'ensemble, ce n'est pas une question de coûts, je
pense, parce que ça coûte déjà au-delà de 1
000 000 $ pour les garder, ces animaux-là. Vous savez, quand ils sont
saisis, ils sont mis quelque part où on leur assure un certain
bien-être. Avant que ça passe en cour, puis avant que ça
aille devant les tribunaux et que ça soit fini, ils sont quelque part
ces animaux-là pour lesquels le gouvernement défraie. Le
ministère de la Justice, je vous le dis, a mis plus de i 000 000 $
l'année passée là-dedans.
M. Baril: Ça, je comprends ça. Mais entre la garde
en captivité des animaux qui vont avoir été saisis, ou je
ne sais pas quoi là, entre ça et la surveillance de tout
ça, que ce soit la SPA de je ne sais pas trop où, ils ne feront
pas tout ça pour rien, eux autres, de vérifier partout pour
savoir si les animaux bien, partout, en tout cas vérifier les
endroits où les animaux pourraient être mal tenus,
maltraités, toute la surveillance de ça, puis la
prévention parce que ce n'est pas tout de saisir... D'ailleurs, à
la commission parlementaire, je me souviens très bien que les gens nous
avaient dit qu'il est déjà trop tard, quand il y a une saisie,
avec les caméras, les journaux puis cinquante affaires, le monde
pas le monde, excusez les animaux sont à moitié morts, il
y en a déjà de morts, d'autres sont blessés, d'autres
qu'ils sont obligés de tuer parce qu'ils sont trop maganés, bon!
Mais là, il y a tout un système de prévention, puis
d'information à mettre en place. Donc, ça, ça va
coûter des sous quelque part et je ne suis pas sûr, moi, que la SPA
va faire ça pour rien. Ou un autre organisme. Donc, c'est ça que
je me dis: Où sont rendues les discussions et les prévisions pour
ces dépenses-là qui vont arriver? Pas uniquement pour la garde
des animaux lorsqu'ils seront mis sous protection, mais avant d'arriver
là.
M. Picotte: D'abord, la SPCA a déjà des inspecteurs
à plein temps. Il y en a cinq, à ma connaissance, qui font
déjà le travail. Ils sont défrayés,
évidemment, par la SPCA. Il y a déjà des inspecteurs
à plein temps. ii y a sûrement une façon de conscientiser
les gens, parce que ça, ça va être de notre
prérogative, nous autres: informer les gens et faire une campagne de
sensibilisation. on va avoir une certaine part de responsabilité
là-dedans, qu'on va assumer, évidemment, à même le
ministère. et, en plus de ça, eux nous ont dit, quand on a fait
des discussions avec la spca à date, qu'ils étaient amplement
capables, avec leur réseau de bénévoles, au point de
départ, de mettre beaucoup de choses en place.
C'est ça qu'on est en train de discuter avec eux pour avoir un
contrat type qu'on va se donner l'un et l'autre, pour faire appliquer notre loi
et pour respecter l'un et l'autre les dimensions qui sont à respecter
pour être sûr d'assurer la protection des animaux.
M. Baril: C'est parce qu'à bien des endroits je ne
veux pas... Je veux même féliciter le travail que les
bénévoles de la SPA font à la grandeur du Québec
on sait qu'ils ont d'énormes difficultés
financières. Il ne faut pas ignorer ça non plus. Ils ont
d'énormes difficultés financières, et moi, je ne voudrais
pas qu'on leur donner une charge supplémentaire sans leur amener des
revenus pour qu'ils soient capables d'accomplir adéquatement les
dispositions de la loi qu'on va leur donner. On va les responsabiliser, les
rendre responsables de l'application de cette loi.
M. Picotte: II y a eu beaucoup de discussions dans ce
sens-là qui ont été faites déjà avec la
Société protectrice des animaux, ce qui a fait en sorte qu'on
s'est entendu sur bien des points face à ça. Mais il y a deux
dimensions là-dedans. Ou bien la Société protectrice des
animaux me dira, un moment donné: Moi, je suis incapable de faire
ça, et c'est moi qui aurai la charge de trouver d'autres groupes pour le
faire ou des municipalités... Par exemple, quand on se retrouve devant
des cas où les gens sont mis à l'amende pour avoir enfreint une
loi, on fait, et on va faire beaucoup de ce travail-là avec les
municipalités, entre autres, si on signait des ententes avec elles,
à l'effet que, si ça coûte 1000 $ ou 2000 $ d'amende, les
amendes vont rester à la municipalité pour ce travail-là
qu'elle a fait. Donc, si, demain matin, la SPCA me disait: Moi, je suis
incapable de faire la job, moi, je leur dis tout de suite que je vais
être capable de la faire faire par d'autres et de prendre les moyens pour
la faire faire.
M. Baril: Je ne veux pas brûler les étapes, mais
tout à l'heure, lorsqu'on arrivera à 59.9.16, on a une lettre
ici, une copie de lettre, c'est-à-dire, que l'Union des
municipalités régionales de comté a fait parvenir au
ministre, en date du 10 mars, où elle demande de suspendre
l'étude dudit projet de loi afin que la question que nous soulevons soit
référée pour discussion à la table
Québec-municipalités. Peut-être qu'il y a
déjà des discussions d'enclenchées depuis ce
temps-là, mais les municipalités, actuellement, ne s'opposent
pas. Mais, avant qu'on leur impose des choses, il faudrait peut-être les
rencontrer et dire: Êtes-vous prête? C'est sûr qu'il y a
d'autres arguments, dans la lettre...
M. Picotte: II faut que les municipalités sachent une
chose... Je le sais, j'ai travaillé avec les unions municipales, j'ai
travaillé pas mal, et je les connais pas mal toutes. D'ailleurs, il y en
a que je connais plus que d'autres parce qu'ils ne changent jamais, c'est
toujours eux autres qui sont là, mais moi, je vais vous dire une chose,
personnellement...
M. Baril: Si M. le ministre me le permet, c'est parce que les
municipalités connaissent peut-être aussi le ministre et elles se
souviennent qu'il leur a déjà refilé quelques factures,
alors elles ne veulent pas en avoir d'autres.
M. Picotte: Là, je pense qu'à ce moment-là
ça ne s'adresse pas au bon ministre, parce que...
M. Baril: Non?
M. Picotte: Non, bien, je ne pense pas.
M. Baril: Le ministre avait juste préparé le
terrain et il s'en est allé.
M. Picotte: Non, je pense que si vous les questionnez comme il
faut, elles vont vous dire exactement c'est quoi la réalité, ce
que je n'ai pas à vous exprimer ici, aujourd'hui, parce que ce n'est
plus de ma compétence. Mais moi, ce dont je m'assure, c'est qu'à
l'intérieur des lois municipales... Là, c'est parce que les
municipalités disent: Un jour, Picotte va tout nous remettre ça
entre les mains. Moi, je leur dis: Je suis supposé faire des ententes
avec vous autres, mais si vous ne souhaitez pas les faire, on n'en fera pas
avec vous autres. Elles sont libres de faire des ententes avec nous ou pas.
C'est un choix qu'on a et elles pourront refuser de faire des ententes avec
nous, mais il existe déjà certaines municipalités qui ont
une réglementation là-dedans, qui est disparate d'une place
à l'autre, qui n'a pas la même force d'une place à l'autre.
(16 h 20)
Ce que nous faisons, nous, et ce dont je me suis assuré, comme
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, c'est que
ce que je fais là présentement, advenant le fait que des
municipalités voudraient appliquer cette loi-là si elles le
souhaitent si elles ne le souhaitent pas, elles n'ont qu'à ne pas
s'en préoccuper c'est que, moi, j'ai une réglementation
minimale qui vient uniformiser tout ça à travers le Québec
pour ne pas que Montréal applique une certaine réglementation,
que Québec en applique une autre et que Sherbrooke en applique une
autre. Moi, c'est ce dont je m'assure: qu'il y ait une réglementation
minimale qui soit respectée par tout le monde. Si Sherbrooke me dit: Moi
je suis prête à appliquer votre réglementation, je ferai
une entente avec Sherbrooke. Mais, si elle dit: Ça ne nous
intéresse pas, je trouverai quelqu'un qui va faire respecter ma loi.
Alors, je ne serai pas en train d'imposer une loi qu'ils devront à tout
prix faire respecter. Ça sera, tout simplement, s'ils veulent le faire,
parce qu'ils seront disponibles à le faire. Mais, ce que je n'ai pas
l'intention de faire, c'est d'aller m'asseoir à la table
Québec-municipalités pour leur dire: Bien, je mets une
réglementation minimale, est-ce que ça fait votre affaire? Moi,
je mets une réglementation qui va faire en sorte que tout le monde va
être uniformisé. S'ils veulent s'en prévaloir, ils s'en
prévaudront.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, vous aviez une question?
M. Atkinson: Oui, une question pour le ministre. Merci, M. le
Président. C'est la désignation des inspecteurs. Nous avons deux
étapes: une première étape de
surveillance, la deuxième étape pour l'inspecteur.
Qu'est-ce que c'est la différence entre la surveillance et l'inspecteur?
L'inspecteur, c'est un membre de la communauté
vétérinaire? Et qu'est-ce que c'est la compétence pour
l'inspecteur et qu'est-ce que c'est la compétence pour la
surveillance?
M. Picotte: Bien, pour nous, nos inspecteurs vont aller inspecter
une situation qu'on va porter à leur attention. La surveillance, elle
est faite aussi un peu par l'ensemble de la société sur des
plaintes qui existent. Les inspecteurs vont surveiller, évidemment, dans
leur travail quotidien, mais souventefois, par exemple, au Loisir, Chasse et
Pêche, quand j'ai fait la loi, si je m'étais fié uniquement
à mes agents de conservation qui sont excellents, en passant,
très dévoués, qui sont professionnels pour aller
chercher tous les cas de braconnage, à ce moment-là, je n'aurais
probablement pas atteint les objectifs que je m'étais fixés. Sauf
que j'ai fait une campagne de promotion, j'ai sorti un numéro qui
s'appelait SOS Braconnage et ce sont les citoyens qui nous appelaient pour nous
dire: II y a un cas de braconnage à telle place; on a eu vent et on sait
qu'il s'est produit telle sorte de braconnage. Et là, mes inspecteurs y
allaient. Donc, c'est comme ça que ça va fonctionner aussi. Parce
qu'il n'y aura pas de monde qui va être nommé pour faire la
surveillance, passer de rang en rang puis de rue en rue pour aller voir si le
chien que j'ai acheté ou le poussin que j'ai acheté à mon
fils est bien abreuvé ou bien s'il n'est pas dans des conditions non
salutaires. Mais il y aura des gens qui vont faire des plaintes,
évidemment, et ça, c'est notre responsabilité, comme je
disais tantôt, de faire de la promotion, de faire l'information
nécessaire pour dire aux gens: Quand vous voyez une situation qui n'est
pas correcte, vous avez un numéro où vous pouvez appeler pour
être en mesure de vous plaindre, pour que l'inspecteur aille
vérifier sur place, avec les pouvoirs qui lui sont
conférés, pour arrêter ce massacre-là.
M. Atkinson: Est-ce que les inspecteurs sont membres de
sociétés vétérinaires?
M. Picotte: Non, pas nécessairement. Pas
nécessairement.
M. Atkinson: O.K. Quelle personne avait la décision
finale? L'inspecteur, le ministre, le ministère?
M. Picotte: La décision finale, c'est que, quand un
inspecteur s'en va sur place et qu'il y a lieu de croire que les animaux sont
dans des conditions non respectées par la loi établie, bien, tout
simplement, il va faire un rapport qui va être acheminé au
Procureur général, qui, lui, va faire suivre ça dans le
domaine de la justice.
M. Atkinson: Merci.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ar-thabaska.
M. Baril: Oui, je veux juste revenir avant-dernière
question parce que dans son exposé M. le ministre disait que
c'est évident qu'il n'imposera pas aux municipalités
l'application de cette loi si elles n'en veulent pas. Bon. Ça revient
à ma question du début: Quel mécanisme le ministre
entend-il mettre en application pour, justement, faire la surveillance dans les
municipalités qui ne veulent pas faire ça et où il n'y a
pas de service de protection des animaux non plus? Il va y avoir des
coûts; c'est évident qu'il va y avoir des coûts. Dans les
crédits 1993-1994 qui sont déposés, est-ce que le ministre
a prévu des budgets, et, si oui, dans quel programme? Parce que moi
là, tout ça, je veux encore le répéter, la loi, je
pense que c'est une bonne loi, je n'ai rien contre ça, mais la loi est
là et c'est l'application qui va être importante. Si on ne se
donne pas les outils et les moyens de l'appliquer, la loi, bien, elle reste un
peu caduque, on fait du travail pour rien là. C'est pour ça que
je veux m'assurer que le ministre va avoir les moyens de l'appliquer, cette
loi-là, en attendant de signer des ententes avec différents
organismes ou municipalités.
M. Picotte: J'ai dit tantôt que la loi va entrer en vigueur
la journée où on va avoir un protocole d'entente signé
avec des gens qui vont faire cet ouvrage-là. Tant et aussi longtemps que
ce ne sera pas fait, on va continuer nos discussions pour être en mesure
d'avoir ces ententes-là. C'est pour ça qu'il n'y a pas une
adoption de la loi qui fait en sorte que, le lendemain qu'on l'a
adoptée, quelqu'un appelle quelque part et dit: II y a des chiens et des
chats qui sont maltraités; voulez-vous aller voir à ça? La
SPCA continuera à faire son travail en attendant que la loi soit
promulguée. Quand on va en venir à une entente, on va avoir,
à l'intérieur de tout ça, ce que ça va vouloir
dire. Probablement que les amendes pourront être
référées à la Société protectrice des
animaux, etc. On verra ce que ça va donner comme protocole
d'entente.
M. Baril: Parce que, s'il advenait que le ministre s'entende avec
différents organismes ou municipalités, peu importe, pour les
trois quarts du territoire québécois, mais qu'il y en ait un
quart qui fasse problème et que personne ne veut en prendre la
responsabilité... Ma question est: Est-ce que le ministre va attendre,
pour promulguer la loi, qu'il y ait une entente avec 100 % du territoire
québécois ou s'il va dire: Sur le quart juste pour qu'on
se comprenne, pour être clair du territoire où on n'est pas
capable de trouver quelqu'un qui va s'occuper de l'application de la loi... Je
vais essayer d'être encore plus clair: Est-ce que le ministre va avoir
les moyens financiers, le personnel humain pour l'appliquer sur ce quart de
territoire où il n'aura trouvé personne qui veut en prendre la
responsabilité?
M. Picotte: On a la certitude présentement que l'ensemble
du territoire québécois pourrait être ratissé au
complet avec les discussions qu'on a eues avec les différents organismes
et les amis des animaux... Il y a
d'autres sociétés, à part la Société
protectrice des animaux, qui s'occupent, évidemment de la protection des
animaux, comme la Société des amis des animaux qui existe dans
certains coins, etc. Et il reste une dernière possibilité.
Advenant qu'un coin de province ne pourrait pas être accepté par
un groupe pour avoir cette délégation du ministre, on a nos
inspecteurs au ministère de l'Agriculture qui sont déjà
sur le terrain et qui peuvent faire un certain travail.
Mais on ne retardera pas indûment la promulgation de cette loi,
parce que notre but est de protéger les animaux, sous prétexte
qu'il y a un petit coin qui n'est pas fait. On va trouver une façon de
le faire faire ou de le faire.
M. Baril: Est-ce que le ministre a un aperçu de la aate?
Est-ce que ça va prendre trois mois, six mois, un mois, huit mois?
M. Picotte: Je vous ai dit tantôt: Dans un bref
délai après l'adoption de la loi. Mais vous ne me ferez pas
donner de date parce que j'ai horreur de donner des dates; c'est toujours un
peu... Comme je ne l'impose pas à personne, en donnant une date, c'est
comme si j'avais le pouvoir de l'imposer. Alors, je ne veux pas être
celui qui va imposer. Je veux que ce soit fait de gré à
gré. Donc, c'est pour cela que je ne donne pas de date. Mais je vous dis
que, dans un bref délai, on va être en mesure de s'entendre. Il y
a même des gens qui trouvaient que je retardais trop à faire
adopter cette loi-là parce qu'ils croyaient qu'on l'aurait fait adopter
non pas ce pnntemps-ci mais l'automne dernier; donc, c'est qu'ils
étaient fin prêts à agir.
M. Baril: C'est ma dernière question sur cet
article-là, j'espère: Est-ce que le ministre a des crédits
prévus dans son budget, des sommes d'argent de prévues dans les
crédits qui ont été déposés
dernièrement pour l'application de cette loi-là?
M. Picotte: Je vous ai dit que les ententes que nous allons faire
vont tout baliser ça et ne nécessiteront pas
nécessairement de crédits de notre part. Je vous dis qu'en plus,
l'argent qui sera épargné par la garde des animaux peut
être utilisé d'une certaine façon à faire des choses
pour lesquelles on n'aurait pas d'entente dans certains coins. Mais je pense
que, là-dessus, on est capable de faire un bon bout de chemin.
M. Baril: J'ai compris: c'est non. Mais adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 55.9.4,
toujours à l'intérieur de l'article 6, est adopté.
j'appelle donc l'article 55.9.5. et nous avons un gentil papillon.
M. Picotte: Ça ne doit pas être grand-chose non plus
mais, en tout cas, c'est important de le dire. À 55.9.5, dans le
papillon que nous présentons à l'article 6, c'est:
insérer, dans la première ligne du troisième
alinéa, et après le mot «juge», les mots «de la
Cour du Québec ou d'une Cour municipale». (16 h 30)
L'amendement proposé vise à spécifier les juges qui
peuvent délivrer un mandat de perquisition. Autrement dit, pour
délivrer un mandat de perquisition, on dit: Vous devez vous adresser
à tel endroit et les juges vont être en mesure de vous donner un
mandat de perquisition pour ne pas qu'il se ramasse à la Cour
suprême avec ça, si quelqu'un avait l'idée d'aller
là.
M. Baril: M. le Président, je vais concourir à
l'adoption de l'amendement, d'abord...
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Baril: ...parce que c'est un amendement judicieux, sans
doute...
M. Picotte: Ou judiciaire. M. Baril: Ha, ha, ha! M.
Picotte: Ha, ha, ha!
M. Baril: En tout cas. Pour ce qui est de l'article au complet,
je vais l'adopter aussi.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 55.9.5, tel
qu'amendé, est donc adopté. J'appelle l'article 55.9.6, toujours
à l'intérieur de l'article 6 global.
M. Picotte: Sans papillon, M. le Président. «55.9.6
Le ministre peut, lorsqu'à son avis il en résulte un danger
immédiat pour la sécurité et le bien-être des
animaux, ordonner, pour une période d'au plus 15 jours, au
propriétaire ou au gardien d'animaux gardés dans un but de vente
ou d'élevage de cesser ses activités ou le soumettre à
certaines conditions dans l'exercice de celles-ci.»
On comprendra, M. le Président, qu'il s'agit d'animaux de vente
et de garde d'animaux, par exemple, ce qu'on appelle un chenil ou qu'on appelle
un... Voyons, j'ai juste le mot anglais...
Une voix: Une animalerie.
M. Picotte: Une animalerie. Pas un «pet shop», mais
une animalerie, où il y a des conditions. Le ministre a un pouvoir
d'ordonnance durant 15 jours, comme je vous l'ai mentionné tantôt:
pour une période d'au plus 15 jours, ordonner au propriétaire ou
au gardien d'animaux de se soumettre à certaines conditions dans
l'exercice de ses activités. «L'ordonnance est notifiée au
propriétaire ou au gardien. Elle est motivée; elle
réfère à tout procès-verbal, rapport d'analyse ou
d'étude ou tout autre rapport technique qu'il a pris en
considération. Elle prend effet à la date de sa
signification.
«Si le ministre rend une deuxième ordonnance dans un
délai inférieur à deux ans à compter d'une
ordonnance antérieure, que cette dernière soit ou non
fondée sur les mêmes faits, la Cour du Québec peut,
à la demande du ministre, rendre une ordonnance interdisant au
propriétaire ou au gardien de détenir des animaux dans un but de
vente ou d'élevage ou limitant le nombre d'animaux qu'il peut
détenir à cette fin, pour la période n'excédant pas
deux ans.»
Il s'agit d'un pouvoir d'ordonnance. D'ailleurs, il n'y en a pas
beaucoup au gouvernement qui ont ce genre de pouvoir d'ordonnance. Il y a le
ministre de l'Environnement, si ma mémoire est fidèle, puis il y
a celui qui vous parle, où on peut rapidement intervenir quand il s'agit
de la santé, non seulement des animaux, mais je fais
référence aussi à la santé publique des individus.
Dans la restauration, c'est arrivé à quelques reprises dans
l'exercice de mes fonctions où je me suis retrouvé parfois...
Même, ça m'est arrivé de me retrouver, un vendredi soir,
tard, avec des gens qui viennent me voir avec une valise complète, puis
il faut que le ministre soit en mesure de visualiser ce que les gens ont
trouvé à cet endroit-là qui pouvait être impropre,
qui pouvait mettre en danger... J'ai vu même des sortes de bibites qu'on
n'aurait pas dégustées, le député d'Artha-baska et
moi, de cette sorte d'excréments, des fois, qui fait en sorte que
ça n'ouvre pas l'appétit, M. le Président. On a un pouvoir
d'ordonnance pour que ça cesse immédiatement, parce que, soit la
santé du public dans le cas de la restauration, soit la santé des
animaux dans le cas d'une animalerie est en danger. Alors, c'est ça
qu'on se donne comme pouvoir, à toutes fins utiles.
M. Baril: Dans le premier paragraphe, on dit «pour une
période d'au plus 15 jours». Ni plus ni moins, le ministre
autoriserait ou exigerait que les animaux dont la sécurité et le
bien-être pourraient être en danger... Il ordonnerait qu'ils soient
gardés par un autre propriétaire pour 15 jours, qu'ils soient
transférés dans un autre lieu? C'est quoi, ça? C'est
ça?
M. Picotte: Oui, oui, c'est ça.
M. Baril: C'est ça que ça veut dire.
M. Picotte: Oui. C'est ça que ça veut dire.
M. Baril: Je l'ai lu trois fois pour comprendre ça. Ha,
ha, ha! Je vais vous dire, je ne sais pas si c'est parce que c'est moi qui suis
difficile...
M. Picotte: Non, mais ça permettrait au ministre, par
exemple, de dire: On prend tout ce qu'il y a là, pour être en
mesure de les faire garder ailleurs, dans un autre chenil ou un autre...
Une voix: ...
M. Picotte: Ou de nettoyer la place... On dirait:
On vous donne 15 jours pour nettoyer la place à notre
satisfaction. On viendra vous voir 3 ou 4 fois d'ici 15 jours. Si ce n'est pas
à notre satisfaction, bien...
M. Baril: Oui. Ce n'est pas nécessairement de les
transférer. C'est ça, je viens de comprendre en le relisant.
M. Picotte: Ça pourrait être, là, si...
Ça pourrait aller jusque-là s'il y a une situation qui...
M. Baril: De cesser les activités.
M. Picotte: Tu sais, si les moutons ont la tête
jouquée au plafond à un moment donné, puis qu'on sait que
ce n'est pas faisable rapidement, on pourrait dire immédiatement: On
prend les moutons, avant que tout ça soit nettoyé, pour les
emmener ailleurs pour qu'ils puissent respirer et qu'ils ne se suivent pas tous
dans le même tas, à un moment donné.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc
maintenant l'article 55.9.7, toujours à l'intérieur de l'article
6. M. le ministre.
M. Picotte: «55.9.7 L'inspecteur qui, lors d'une
inspection, a des motifs raisonnables de croire que la sécurité
et le bien-être d'un animal sont compromis au point où des
traitements entraîneraient des souffrances inutiles à l'animal,
peut, qu'il y ait eu saisie ou non, et après avoir pris avis d'un
médecin vétérinaire, le confisquer aux fins de l'abattre
et de procéder à l'élimination de son cadavre. «Est
également confisqué, lors de cette inspection, tout autre cadavre
d'animal aux fins de procéder à son
élimination.»
Cette disposition confère le pouvoir à l'inspecteur de
confisquer un animal aux fins de l'abattre aux conditions qui y sont, bien
sûr, énumérées. Parce qu'il peut arriver qu'on
retrouve des animaux qui ont tellement manqué de toutes sortes de choses
au niveau santé, etc., qu'il est impérieux de les abattre pour ne
pas transmettre des maladies à d'autres animaux ou pour éviter
que le pire n'arrive. Alors, c'est dans ce sens-là. C'est de
prévoir tous les cas, finalement, parce qu'on en voit de toutes les
couleurs.
M. Baril: Le propriétaire de l'animal, mettons, il peut en
avoir... On peut confisquer 10 bêtes, mais, sur 10 bêtes, si le
propriétaire dit: Bon, bien, en tout cas... C'est sûr que, quand
ces conditions-là arrivent, souvent, jamais le propriétaire
n'admettra qu'il y a au moins une bête qui est pire que les autres. Mais,
si l'inspecteur dit, suite à un avis du médecin: On confisque les
10 bêtes puis on les envoie à l'abattage ou...
M. Picotte: Ou on les envoie dans un atelier
d'équarrissage, qu'on appelle.
M. Baril: ...on les euthanasie, je ne sais pas quoi, là...
Hquarrissage, oui... Mais elles ne sont pas mortes. Je parle, quand elles ne
sont pas mortes encore.
M. Picotte: Non, mais si elles étaient à ce point,
là... Parce qu'on parle de cadavres, aussi.
M. Baril: Moi, je ne parle pas de cadavres, je parie de ceux qui
ont encore un peu de vie. Et si le propriétaire dit: Bon, c'est correct,
je vais les envoyer à telle place puis je vais essayer de les sauver ou
quelqu'un va les sauver, tout ça, mais que l'inspecteur, lui, il dit:
Non, non, non, on les abat...
M. Picotte: Bien, on va fonctionner uniquement sur avis d'un
médecin vétérinaire. C'est pour ça que j'ai
mentionné et spécifié «médecin
vétérinaire». Un propriétaire peut bien me dire: Mon
animal, il n'y a pas de problème, je suis capable de le
réchapper, puis le médecin vétérinaire va dire: Tu
ne le réchapperas pas, au contraire, c'est même dangereux. Je
pense que je vais me fier plus au médecin vétérinaire qui
est habilité à me donner ce genre de renseignements
spécialisés qu'à un propriétaire qui dit: J'en ai
déjà eu un, moi, puis, quand je lui ai arraché une dent,
sa fièvre a tombé.
M. Baril: On me fait remarquer que, quand on dit «qu il y
ait eu saisie ou non, et après avoir pris avis d'un médecin
vétérinaire», le vétérinaire ne semble pas,
en tout cas, être obligé de donner un avis ou faire un rapport
écrit. C'est juste sur la foi... Le vétérinaire va aire:
Non, ce n'est pas bon, on confisque ça. Il n'a pas l'obligation de faire
un rapport écrit. Ce ne serait pas mieux de dire, d'inscrire
«après un écrit... Je ne dis pas de l'envoyer par la malle
pour que l'inspecteur l'ait trois jours après, mais pour une protection,
si le plaignant ou le propriétaire de ces animaux-là, lui,
contestait ça un jour et que le vétérinaire disait: Bien,
écoute, je n'ai jamais donné cet avis-là, verbal...
Peut-être que je suis trop chatouilleux là-dessus aussi, mais pour
prévoir ou protéger, c'est-à-dire, pour ne pas qu'il y ait
d'ambiguïté, le vétérinaire fait un rapport
écrit: Tiens, crime! un avis écrit, et on tue tous ces
animaux-là, on abat ça, parce qu'ils ne sont pas bons. Je ne sais
pas...
M. Picotte: Donnez-moi quelques secondes pour que je prenne
quelques renseignements. D'ailleurs, ce n'est pas désagréable de
prendre des renseignements de temps en temps.
(Consultation)
M. Picotte: On me dit, évidemment et je pense qu'on
savait tous ça, mais ça n'empire pas nécessairement
qu'un médecin vétérinaire est régi par un code de
déontologie et qu'à partir de ce moment-là, quand il donne
un avis, que ce soit écrit ou oral, l'avis qu'il donne,
évidemment, c'est selon les règles de l'art, et l'avis qu'il
donne, il est en mesure non seulement de le défendre, mais, bien
sûr, il est d'ores et déjà acquis que le diagnostic qu'il a
émis est un diagnostic qui fait foi, selon le code de
déontologie, évidemment, de sa compétence professionnelle.
Donc, je pense que ça, ça vient nous indiquer qu'il faille aussi
s'y fier et y prêter foi. (16 h 40)
M. Baril: Ce n'est pas parce que je doute du
vétérinaire. D'abord, c'est toujours des cas de trouble,
ça; des cas de trouble, souvent. Admettons que le propriétaire
des animaux qui ont été abattus revient contre l'inspecteur
parce que c'est contre l'inspecteur qu'il va revenir admettons
qu'il juge que l'inspecteur n'a pas raison... Moi, je ne veux pas dire qu'il a
raison ou pas, je me mets dans la peau du gars qui s'est fait abattre des
animaux et, là, il n'est pas content et il revient contre l'inspecteur
et il lui dit: Tu n'avais pas d'affaire à faire abattre ces
bêtes-là. Bon. Lui, l'inspecteur, admettons qu'il dit: Bien,
écoutez un peu, le vétérinaire m'a dit de les abattre,
mais je n'ai pas d'écrit sur ça... Moi, c'était juste pour
enlever certaines ambiguïtés qui pourraient arriver plus tard.
Tandis que, si tu as un écrit du médecin, je comprends qu'il y a
un code de déontologie, et tout ça, mais un avis du
vétérinaire qui dit: Tiens, c'est une recommandation
écrite, trois lignes, c'est pour protéger l'inspecteur et non le
médecin. Je ne veux pas protéger le gars qui n'a pas eu soin de
ses animaux.
M. Picotte: L'inspecteur va marquer dans son rapport,
évidemment, qu'il a eu un avis du médecin
vétérinaire, mais on va voir à 55.15, à un moment
donné, que le gouvernement peut, par règlement, prescrire les
modalités d'inspection, de prélèvement, d'analyse
d'échantillons, de saisie ou de confiscation. On va établir par
règlement qu'on ne fait pas une confiscation n'importe comment, on dit
qu'il faut que ça respecte telle chose et on va établir les
faits. Alors, ça, ça va venir préciser les choses à
55.15.
M. Baril: C'est parce que, si le ministre avait juste
ajouté ici deux mots, «avis écrit» même
pas deux mots, un avis «écrit», un mot du
médecin vétérinaire, ça l'empêcherait de
faire un règlement plus loin.
M. Picotte: On me dit que ça va être, d'ailleurs,
dans l'entente écrite, ça, où il devra faire un rapport
écrit. Il devra le faire.
M. Baril: Oui, c'est parce que, là, ça va faire...
Ce que je veux dire, c'est qu'au lieu de faire des règlements, et tout
le monde chiale que les règlements sont trop volumineux, qu'on en a
trop, on aurait rajouté un mot ici, juste le mot
«écrit», un avis écrit d'un médecin, puis
ça aurait empêché le ministre puis ses fonctionnaires de se
casser la tête, à savoir comment inclure ça dans les
règlements plus loin. C'est juste ça.
M. Picotte: Je vais demander à Me Ferron de vous expliquer
que faire des règlements, des fois, c'est ne pas se casser la
tête.
M. Baril: Ah! Mais, là, tu casses la tête du public,
par exemple, de celui qui l'applique et de celui qui subit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Me Ferron, tentez d'expliquer ça.
Mme Ferron: En fait, c'est que la disposition dit
qu'effectivement l'inspecteur doit prendre avis du médecin
vétérinaire, et la disposition que M. le ministre lisait tout
à l'heure, 55.15, c'est une disposition qui permet au gouvernement de
faire des règlements pour prescrire les modèles, les rapports, la
façon dont doivent être faites les confiscations. Ici, il faut
bien voir qu'à 55.9.7, ce sont des inspecteurs qui agissent, ils vont
juste chercher l'avis du médecin vétérinaire. Mais
l'inspecteur, lui, fait une confiscation et devra remplir un rapport, et ce
rapport de confiscation-là devra être fait conformément
à notre règlement. Bien sûr que, sur le rapport de
confiscation, il devra attester qu'il y a eu, effectivement, un avis du
médecin vétérinaire. Pour le reste, nous, on laisse
ça plus à la déontologie, la responsabilité
professionnelle des médecins vétérinaires.
M. Baril: En tout cas, simplement, ce que je disais, c'est pour
protéger l'inspecteur. Parce que, là, vous allez obliger
l'inspecteur à se faire donner un avis écrit, mais par
règlement plus loin. C'est ça, hein? Il va y avoir la même
chose, l'obligation.
Mme Ferron: Non, c'est-à-dire qu'on n'obligera pas
l'inspecteur à avoir un avis écrit. On va obliger l'inspecteur,
lui, à nous faire un rapport écrit, un rapport de
confiscation...
M. Baril: Oui.
Mme Ferron: ...disant qu'il a confisqué tant d'animaux,
qu'ils avaient l'air de telle ou telle chose, puis tout ça, et
qu'effectivement il a eu un avis du médecin vétérinaire,
M. ou Mme Unetelle, l'autorisant à les abattre, puis tout ça.
Mais on n'aura pas nécessairement un avis écrit du médecin
vétérinaire. Ça, ça dépendra, suite aux
ententes qu'il y aura par la suite. Mais, pour le moment, on sait qu'on peut se
fier quand même. C'est une question de responsabilité
professionnelle des médecins vétérinaires. Les
médecins ne nous donnent pas nécessairement, non plus, des avis
écrits. On peut avoir un avis verbal, puis c'est tout aussi bon. C'est
une question de responsabilité professionnelle.
M. Baril: En tout cas. Moi, il me semble qu'avec un avis
écrit ça aurait été plus clair. Je vais vous donner
un exemple. Si l'inspecteur en fait abattre 10 puis, après ça, le
vétérinaire dit: Aïe! Aïe! je t'avais dit qu'il y en
avait 7 qui devaient être abattus, mais pas les 3 autres; là, tu
les as tous abattus... Tandis que, là, si le médecin
vétérinaire est obligé, dans un avis écrit, de
dire: Ces 10 bêtes-là, il faut qu'elles soient toutes abattues,
ça protège l'inspecteur, comprenez-vous? C'est simple, puis
ça ne complique pas les choses, il me semble. Et l'inspecteur sera
sûr dans son travail. Et le médecin ne pourra pas dire: J'avais
recommandé 3, 7 ou les 10. Ça va être écrit.
Ça ne prendra pas deux semaines, pour le médecin, écrire
ça. C'est une simple formalité, il me semble, en tout cas, qui
est importante.
M. Picotte: M. le Président, moi, je n'ai pas d'objection
à ça, de prime abord. Ça fera de la paperasse de plus. Il
n'y a pas de problème.
M. Baril: Bien, de la paperasse. C'est un petit papier un
petit papillon, excusez un petit papillon qui va voler,
comprenez-vous?
M. Picotte: Non, pas pour nous autres, de la paperasse, c'est
pour...
M. Baril: Non, il va falloir qu'il la fasse pareil plus tard,
parce que l'inspecteur, il va falloir, lui aussi, qu'il l'écrive dans
son rapport suite à un avis.
M. Picotte: On changera les règlements, M. le
Président, pour faire un petit peu plus de rapports. Il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, est-ce que
vous...
M. Picotte: Bien, on va demander...
Le Président (M. Richard): ...dites qu'on va faire une
modification au papillon?
M. Picotte: Oui, bien, on va voir si on peut le faire rapidement,
là...
Une voix: Oui, oui.
M. Picotte: ...à la satisfaction des collègues.
C'est comme rien. Ce ne sera pas discuté indûment si on accepte de
le faire, parce que, là, ce serait pire que pire: on protégerait
les inspecteurs, on ne protégerait plus les animaux. Il faut faire
attention pour ne pas, non plus, chercher à protéger les
inspecteurs. C'est les animaux qu'on veut protéger.
(Consultation)
M. Baril: Je ne sais pas, en vertu du code de déontologie,
est-ce que les vétérinaires ils aiment ça se faire
appeler médecins vétérinaires, m. v. sont
obligés d'aller vérifier sur place? Admettons qu'il y a un
inspecteur qui passe. Il appelle un vétérinaire, il dit: Je suis
à tel endroit...
M. Picotte: Code de déontologie, là, connais pas...
M. Baril: Admettons que l'inspecteur arrive, il
appelle un vétérinaire, puis il dit: Je suis à tel
endroit.
M. Picotte: Me Simard, écoutez ça, là. Le
code de déontologie des vétérinaires, je ne le connais
pas, moi.
M. Baril: Admettons, l'inspecteur passe. Il dit: Je suis à
tel endroit, il y a 10 bêtes qui sont dans un état
épouvantable; veux-tu me recommander ou peux-tu me recommander que ces
animaux-là soient abattus? Est-ce que le vétérinaire, sur
la foi de l'inspecteur, peut juste recommander par téléphone?
Là, il va falloir qu'il le fasse par écrit, si on apporte le
papillon. Mais, juste sur la foi de l'inspecteur, est-ce qu'il peut recommander
l'abattage des animaux ou bien s'il faut qu'il aille les voir?
M. Picotte: Le Dr Hélène Caron, à
côté de moi, est vétérinaire et elle dit qu'à
votre réponse c'est non.
M. Baril: C'est non. Non quoi?
M. Picotte: Elle ne peut pas recommander verbalement. Il y a son
code de...
M. Baril: II ne peut pas. Il faut qu'il aille voir. Il faut qu'il
aille vérifier.
Mme Caron (Hélène): C'est non. Selon le code de
déontologie, un médecin vétérinaire...
M. Picotte: C'est Me Caron.
Mme Caron (Hélène): ...doit examiner... Dr
Caron.
M. Picotte: Dr Caron. Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Caron (Hélène): Je ne suis pas encore
maître, je n'ai pas encore gradué.
M. Picotte: En tout cas, si je suis malade, je suis
correct...
Mme Caron (Hélène): Vous êtes bien
entouré.
M. Picotte: ...et, en plus de ça, je vais pouvoir me faire
défendre s'il arrive un acte qui n'est pas correct.
Mme Caron (Hélène): Pas de problème. Vous
êtes bien entouré. Donc, un médecin
vétérinaire ne peut pas poser un diagnostic par
téléphone.
M. Baril: Bon. O.K.
Mme Caron (Hélène): II doit se rendre sur place
pour procéder à l'examen des animaux.
M. Baril: C'est ce qu'on pensait, mais j'aimais me le faire
confirmer.
(Consultation)
M. Picotte: Merci, docteur. Ça m'a l'air depuis le temps
que les avocats sont d'accord. C'est rare, ça. Profitez-en, c'est
rare.
Le Président (M. Richard): ...Pendant qu'ils sont
d'accord, voici, l'amendement serait le suivant. Ce serait de remplacer, dans
les quatrième et cinquième lignes du premier alinéa, les
mots «après avoir pris avis» par les mots «suite
à un avis écrit». C'est étonnamment simple,
hein?
M. Baril: Bien oui. Voyez-vous, je n'ai jamais des choses
compliquées, moi.
Le Président (M. Richard): II ne faut jamais douter. Ha,
ha, ha! Est-ce que ça, ça conviendrait?
M. Picotte: Est-ce que ça marche? M. Baril: Oui,
oui. Ça marche.
Le Président (M. Richard): Alors, ce serait un amendement
à l'article 55.9.7 qui se lit comme on vient de le mentionner, qu'on
vient de lire, effectivement.
M. Picotte: Est-ce que c'est moi qui dois le lire ou si
c'est...
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement est donc
adopté?
M. Picotte: En considérant, M. le Président, que
c'est le ministre qui a lu cet amendement et qui l'a apporté.
Le Président (M. Richard): Absolument. Aucun
problème, M. le ministre. Alors, suite à l'amendement de M. le
ministre...
M. Picotte: Alors, sur la suggestion du
député...
M. Baril: Oui, oui. Moi, en autant que l'amendement. ..
M. Picotte: ...d'Arthabaska...
M. Baril: En autant que l'amendement soit là.
Le Président (M. Richard): Bon. Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 55.9.7, toujours à
l'intérieur de l'article global 6, est accepté...
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): ...tel qu'amendé?
M. Picotte: Adopté.
M. Baril: Oui, accepté, adopté. Je ne sais pas
quoi.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. J'appelle
donc l'article 55.9.8 introduit par l'article 6. (16 h 50)
M. Picotte: L'article 55.9.8, M. le Président: «Le
saisissant a la garde de l'animal saisi. Il peut détenir l'animal saisi
ou le confier à une personne autre que le saisi.»
La règle générale est à l'effet que c'est le
saisissant qui a la garde de l'animal saisi. Cependant, celui-ci peut le
confier à une autre personne dans certains cas.
M. Baril: Ici, qui va payer pour la pension de l'animal? Le
ministère de la Justice? Le ministère de l'Agriculture? La
Société protectrice des animaux? C'est qui, là? Le
propriétaire? Où c'est écrit?
Mme Ferron: À 55,9.14. M. Baril: Ah! plus loin.
M. Picotte: Oui. Ça va être mentionné plus
loin, monsieur.
M. Baril: Les frais de vétérinaire, qui va les
payer?
M. Picotte: C'est des frais de garde. M. Baril: Mais la
saisie, là.
M. Picotte: C'est inclus dans les frais de garde du saisi.
M. Baril: Mais l'examen, à l'article avant, c'était
juste un constat que le vétérinaire devait faire. C'est le
propriétaire pareil.
M. Picotte: Oui, mais il pose un diagnostic... M. Baril:
Un diagnostic, oui. M. Picotte: ...il fait un rapport. M. Baril:
Comment?
M. Picotte: II fait un rapport, il pose un diagnostic.
M. Baril: Qui va payer ce rapport-là? Le
propriétaire?
M. Picotte: II est inclus à l'intérieur des frais
de saisie, puis de tous ces frais-là.
Mme Ferron: C'est écrit à 55.9.14.
M. Picotte: À 55.9.14, c'est marqué: «Les
frais de garde, d'abattage et d'élimination faits pour l'application de
la présente section sont à la charge du propriétaire ou du
gardien de l'animal sauf si aucune poursuite n'est intentée.» On
va retrouver ça là.
M. Baril: O.K. C'est beau. Ça va rentrer dans les frais
d'abattage, probablement.
M. Picotte: Bien oui.
M. Baril: Donc, l'article 55.9.8, adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 55.9.9.
M. Picotte: «55.9.9 En cas de contravention à l'une
des dispositions de la présente section, la poursuite doit être
intentée dans les 30 jours suivant la date de l'inspection à
moins qu'un juge de la Cour du Québec ou d'une Cour municipale ait
accordé, avant l'expiration de ce délai et à la demande du
saisissant, une période additionnelle d'au plus 10 jours.»
Donc, on parle de 30 jours, et il peut se rajouter un autre 10 jours
dépendamment qu'il y ait eu une demande de faite auprès d'un juge
de la Cour du Québec ou de la Cour municipale. Ça fixe,
finalement, le délai maximum pour intenter une poursuite. On dit: Bien,
ce n'est pas tout de saisir, ce n'est pas tout de constater un fait, mais il
faut qu'il y ait une poursuite aussi. Et tout ça, c'est dans le but,
évidemment, que ce soit rapide aussi. Les frais de gardiennage, les
frais de tout ça, là.
M. Baril: «C'est-u» des délais qui sont
à peu près comparables dans d'autres cas, 30 jours? c'est
court? c'est long? c'est pas assez long?
M. Picotte: On me dit que, habituellement, c'est 60, normalement,
Mais, là, évidemment, c'est un délai un petit peu plus
court ici.
M. Baril: Pourquoi c'est plus court? Parce qu'on me dit souvent
que les avocats, ça prend du temps à présenter une
poursuite, comprenez-vous. Donc, là, si on leur donne rien que 30 jours,
qu'est-ce qu'ils vont faire?
Mme Ferron: En fait, il y a deux...
M. Baril: Ils n'auront pas le temps de la préparer.
Mme Ferron: Bien, d'une part, le Procureur général
a été consulté, puis ils sont en mesure de respecter ces
délais-là. Et l'objectif qui est recherché par cette
disposition-là, c'est, d'une part, d'assurer la sécurité
et le bien-être des animaux en évitant que les délais
soient trop longs, parce que c'est sûr qu'avant que le Procureur
général prenne la décision, si, oui ou non, il va prendre
une poursuite, l'animal doit être gardé quelque
part, et ce n'est pas nécessairement dans les conditions
optimales. Alors, c'est pour, d'une part, éviter ça et, d'autre
part, pour éviter, effectivement, que les frais de garde augmentent; vu
qu'ils sont à la charge du propriétaire ou du gardien, on ne veut
pas que ce soit long. Alors, c'est des mesures un peu plus
expéditives.
M. Baril: Ça, je comprends. Je comprends surtout le
dernier argument, parce que, souvent... On a déjà reçu,
j'ai déjà eu connaissance de plaintes, et, justement, les animaux
avaient été gardés durant une période trop longue,
puis, semble-t-il, ce n'était pas nécessaire de les garder pour
une période aussi longue que ça. Ça a coûté
des frais supplémentaires de gardiennage.
M. Picotte: Oui, mais, comme on s'adresse aussi, comme vous
l'avez remarqué, à la Cour municipale et à la Cour du
Québec, c'est beaucoup plus rapide que quand on s'adresse à une
autre sorte de cour.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 55.9.10.
M. Picotte: «55.9.10 L'animal saisi doit être remis
au saisi si aucune poursuite n'est intentée dans le délai
prévu à l'article 55.9.9. En outre, s'il est décidé
avant l'expiration de ce délai qu'aucune poursuite ne sera
intentée, l'animal doit être remis au saisi le plus tôt
possible. «Toutefois, si le propriétaire ou le gardien de l'animal
sont inconnus ou introuvables, l'animal saisi est confisqué par le
saisissant au plus tôt 7 jours après la date de la saisie; il en
est alors disposé par le saisissant.»
Alors, le premier alinéa établit le principe à
l'effet qu'un animal saisi ne peut être retenu plus longtemps que le
délai prévu à l'article 55.9.9 si aucune poursuite n'est
intentée. Quant au deuxième alinéa, il prescrit une
confiscation de l'animal saisi lorsque le propriétaire ou le gardien
sont inconnus ou introuvables. C'est arrivé, ça, dans certains
cas aussi. On a retrouvé dans une maison privée 10, 12, 15 chats,
comme c'est arrivé dans le passé; la personne n'est plus
là, la personne est entrée à l'hôpital pour un
séjour prolongé, la personne décède, la personne ne
reviendra plus. On voit ça, des fois, chez des personnes
âgées, qui veulent avoir de la compagnie et qui se font les amis
des animaux, et ce n'est pas toujours par mauvaise volonté que les gens
ont de la négligence. On a eu l'occasion d'en traiter,
évidemment, en commission parlementaire, aussi, quand on a fait une
commission avant le projet de loi. C'est pour baliser ces cas-là, parce
que ce sont des cas qui nous arrivent parfois.
Mme Bégin: M. le Président, j'aurais une question.
À la lecture de l'article, M. le ministre, j'ai de la misère
à comprendre lorsqu'il est dit «l'animal saisi est
confisqué par le saisissant au plus tôt 7 jours après la
date de la saisie». J'ai de la misère à me figurer une
situation. Est-ce que vous pourriez me donner un exemple, s'il vous
plaît?
M. Picotte: Me Ferron, expliquez-donc ça à
maître, Mme la députée de Bellechasse.
Mme Ferron: En fait, ce serait un exemple où on saisit un
animal alors qu'il n'y a personne à la maison.
Mme Bégin: Je comprends ça, mais que veut dire
«au plus tôt 7 jours après la date de saisie».
Mme Ferron: Ça veut dire qu'avant un délai de 7
jours on ne peut pas confisquer. Il faut attendre 7 jours pour permettre aux
gens de se manifester.
Mme Bégin: Ah! O.K. Correct. Ça répond
à ma question. Je vous remercie.
M. Baril: Si c'est un chien errant, ni plus ni moins,
admettons.
Mme Ferron: C'est ça. Exactement. Mme Bégin:
O.K.
M. Baril: On ne sait pas à qui. Ça peut être
un chat.
Mme Ferron: C'est ça. Il faut attendre 7 jours. Il y a
comme un délai...
M. Picotte: II ne faut pas être sexiste; ça peut
être un chat.
M. Baril: Oui.
Une voix: Ou une chatte.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
55.9.11, et nous avons un papillon.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Remplacer, dans la
version anglaise j'imagine que ça ne fera pas contentieux
à la douzième ligne du troisième alinéa, le mot
«applicant» par les mots «person from whom the animal was
seized». Il s'agit de corriger une erreur de traduction.
M. Baril: Moi, M. le Président, je me fie à...
M. Picotte: À Shakespeare. M. Baril: ...à
«Shakespeare». Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Excusez.
Le Président (M. Richard): Déjà, c'est
positif de se fier à quelqu'un. Si je comprends bien, on accepte
l'amendement. Est-ce que l'article comme tel vous intéresse?
M. Baril: Bien, là, on va le regarder.
M. Picotte: Oui, on va regarder l'article, maintenant. Il est
très long, d'ailleurs. Il est plus long que les autres, en tout cas.
«55.9.11 Dès le dépôt d'une dénonciation
alors, on a une dénonciation qui s'effectue à l'effet
qu'il y aurait des animaux en difficulté le saisissant doit, sauf
s'il y a entente avec le propriétaire ou le gardien d'un animal,
demander à un juge de la Cour du Québec ou de la Cour municipale,
la permission de disposer de l'animal. «Un préavis d'au moins
trois jours francs de cette demande est signifié au saisi, lequel peut
s'y opposer. «Le juge statue sur la demande en prenant en
considération...» Excusez-moi.
Le Président (M. Richard): À vos souhaits, M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, je ne sais pas si c'est mon cigare.
Le Président (M. Richard): Pour les galées, c'est
que M. le ministre a éternué.
M. Baril: Une chance que je suis loin, parce que je ferais pareil
comme vous avec le cigare, je dis bien.
M. Picotte: Mais ça me permet de voir si les gens qui
m'accompagnent sont suffisamment...
M. Baril: Ont des bons poumons. Ha, ha, ha! M. Picotte:
...tolérants et... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Alors, recommençons non pas cet
éternuement, M. le Président, mais cette phrase si
intéressante que nous étions en train de nous donner les uns les
autres. «Le juge statue sur la demande en prenant en considération
la sécurité et le bien-être de l'animal et, le cas
échéant, les coûts engendrés par le maintien sous
saisie. Il peut ordonner la remise de l'animal au saisi, le maintien sous
saisie jusqu'à jugement final, la vente ou l'abattage de l'animal. S'il
ordonne la remise, celle-ci ne peut se faire que sur paiement des frais de
garde faits. S'il ordonne la vente de l'animal, le produit de la vente est
remis au saisi déductions faites des frais de garde. S'il ordonne le
maintien sous saisie de l'animal jusqu'à jugement final, il ordonne au
saisi de verser, selon les modalités qu'il fixe, et en outre des frais
de garde déjà faits, une avance au saisissant sur les frais de
garde à venir. «Le juge peut prononcer la confiscation de l'animal
si le saisi ne respecte pas les modalités de versement de l'avance et le
remet au saisissant pour qu'il en dispose.» (17 heures)
En fait, cet article propose une procédure de disposition rapide
des animaux afin d'assurer la sécurité et le bien-être de
ceux-ci et de limiter les coûts reliés aux frais de garde de ces
animaux. C'est ça que ça vient dire, dans le fond.
M. Baril: Ça m'a l'air...
M. Dufour: Si les frais ne couvrent pas, si les frais...
Supposons que l'animal est saisi, il y a des frais de garde, etc., mais si
c'est un animal qui n'a pas beaucoup de valeur, comment il va se payer, celui
qui l'a gardé, cet animal-là? Ça peut arriver...
M. Picotte: Oui, mais le propriétaire, lui, est
responsable de cet animalQu'il ait de la valeur ou pas, il devra payer la note.
Il est responsable. C'est l'individu qui est responsable. Alors, si son chien
vaut rien que 55 $, puis il a été gardé durant 15 jours et
que ça coûte 555 $, mais lui, il va payer... Il garderait les 55 $
pour lesquels il a vendu son chien, puis il devrait débourser un beau
500 $ à côté. On responsabilise l'individu. C'est
l'individu qui est responsable de tout ce que ça peut lui coûter
s'il est réputé ne pas avoir assuré la santé et le
bien-être de son animal.
M. Dufour: Oui, mais regardez. De la manière que c'est
écrit, là: «S'il ordonne la remise, celle-ci ne peut se
faire que sur paiement des frais de garde faits. S'il ordonne la vente de
l'animal, le produit de la vente est remis au saisi déductions faites
des frais de garde.»
M. Picotte: Oui, mais au lieu de lui dire: Ça a
coûté 50 $ puis on l'a vendu 55 $, on te remet 5 $, on dit:
Ça a coûté 555 $, on a ramassé 55 $, tu nous dois
500 $. La même logique s'applique à l'inverse.
Mme Bégin: II y a un article plus loin qui le
prévoit, 55.9.14.
M. Dufour: Oui, mais c'est parce que... En tout cas, moi, je le
lisais... L'article devrait être assez complet par lui-même,
là. Moi, je pensais... Je croirais, là-dessus, que, s'il ordonne
la vente lui-même, le produit de la vente, bon, est remis au saisi
celui qui a été saisi déductions faites des frais
de garde. S'il en manque, ça veut dire...
M. Picotte: II paie.
M. Dufour: ...que, a fortiori, il faut retourner...
M. Picotte: On va lui réclamer.
M. Dufour: ...puis réclamer la différence.
M. Picotte: On va lui réclamer, puis il va payer pour.
C'est les deux colonnes de chiffres dans la comptabilité: le passif et
l'actif, le crédit et le débit.
Le Président (M. Richard): Le bon côté
là-dedans, c'est que son chien vient de prendre de la valeur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ou bien son chien est mort.
M. Picotte: Puis le gars, il peut dire: Mon chien est mort,
certain, quand ça lui coûte 500 $.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Je ne sais pas si c'est un terme, si c'est
français, ça, quand on dit «celle-ci ne peut se faire que
sur paiement des frais de garde faits». Je sais ce que ça veut
dire, là, mais...
Mme Ferron: Ça veut dire... Dans notre idée, c'est
«encourus», là.
M. Baril: Oui, c'est ça.
Mme Ferron: Mais «encourus», c'est un anglicisme,
semble-t-il.
M. Baril: Ah oui?
Mme Ferron: C'est préférable d'employer le mot
«faits».
M. Baril: Bon. C'est bon, ça. Je vais en avoir appris une
aujourd'hui. Je vais essayer de la retenir.
M. Picotte: Alors, autrement dit, «encourus», c'est
québécois, mais ce n'est pas français.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Baril: Bon. C'est bien. Adopté.
Le Président (M. Richard): Donc, l'article 55.9.11, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
55.9.12.
M. Picotte: «55.9.12 Le propriétaire d'un animal
saisi, alors que cet animal était sous la garde d'une autre personne,
peut demander à un juge de la Cour du Québec ou de la Cour
municipale que l'animal lui soit re- mis. «Un préavis d'au moins
trois jours francs de cette demande est signifié au saisissant.
«Le juge accueille cette demande s'il est convaincu que la
sécurité et le bien-être de l'animal ne seront pas
compromis et sur paiement des frais de garde faits. Toutefois, si aucune
poursuite n'est intentée, les frais de garde sont remboursés au
propriétaire de l'animal.»
Cette disposition prévoit la possibilité pour le
propriétaire d'un animal saisi de demander la remise de son animal,
alors que cet animal était sous la garde d'une autre personne.
M. Baril: Ça, ça veut dire... Je ne sais pas
à quel article, tantôt, on disait qu'il a 30 jours pour faire une
poursuite. Si les 30 jours sont écoulés, puis qu'il n'y a pas eu
de poursuite, les frais de garde de l'animal, même durant ces 30
jours-là, ou 32, 35 jours, personne ne va réclamer, ne va pouvoir
les réclamer au propriétaire des animaux ou de l'animal.
Ça va? En tout cas, c'est ça que ça voudrait dire.
M. Picotte: On me dit que ça, cet article-là, c'est
dans le cas d'un propriétaire à qui on aurait saisi son chien
sans qu'il soit au courant, puis, au bout de trois jours, il veut ravoir son
chien. Ce n'est pas nécessairement dans le cas qui nous
préoccupait avant et dont vous avez donné l'exemple.
M. Baril: Oui, mais est-ce qu'on est sûr que ça
représente bien...
M. Picotte: Admettons que vous êtes parti en vacances ou
admettons que vous êtes à l'Assemblée nationale. Votre
épouse n'est pas là, il y a une plainte, puis on va saisir votre
chien. Vous revenez au bout de trois jours, après avoir travaillé
laborieusement pour le peuple comme vous le faites cet après-midi, vous
revenez chez vous, vous dites: Aïe! mon chien n'est plus là,
qu'est-ce qui se passe? Il y a un voisin qui dit: Ils te l'ont saisi, on t'a
averti, ils l'ont saisi pour des raisons x, y, z. Tu peux, toi, en appeler de
ça.
M. Dufour: Mais c'est toujours le propriétaire qui est
responsable, même si la garde est confiée à un autre?
M. Picotte: Oui, oui, oui, c'est toujours le propriétaire
qui est responsable. La seule différence, c'est que, quand le
propriétaire réalise ou, en tout cas, il y a quelqu'un, il y a un
jugement de cour ou quoi que ce soit qui dit: Aïe! vous n'aviez pas
d'affaire à faire ça, parce que ce n'était pas dans les
conditions, bien, c'est laque...
M. Dufour: II peut y avoir une poursuite au civil. M. Picotte:
Bien oui. Bien oui.
M. Baril: À partir de l'exemple que le ministre m'a
donné: je fais saisir mon chien... Je ne suis pas là,
je fais saisir mon chien, on me le garde trois jours, quatre jours, je
ne sais pas quoi. Je reviens, je dis: Aïe! Aïe! qu'est-ce que vous
faites là, vous autres, avec mon chien? Je m'en vais devant la cour,
puis je démontre au juge qu'il n'avait pas d'affaire à saisir mon
chien. Bon. Bien, les frais de celui qui a gardé mon chien, lui, qui va
le payer si ce n'est pas moi qui le paie?
M. Picotte: II va avoir un recours, lui, le propriétaire,
qu'il peut exercer.
M. Baril: Oui, oui, mais un instant. Non, non. Ça dit ici:
«Toutefois, si aucune poursuite n'est intentée, les frais de garde
sont remboursés au propriétaire de l'animal.» Il n'y en a
pas eu, de poursuite d'intentée parce que j'ai démontré au
juge qu'il n'avait pas d'affaire à saisir mon chien. Ça peut
être mon voisin. Ça peut être mon garçon, qui est
à côté, qui va le nourrir, qui va lui donner de l'eau, je
ne sais pas trop quoi, moi. Je peux bien être parti trois jours, cinq
jours, puis mon voisin ou un de mes enfants, je ne sais pas quoi, ou un de mes
amis va lui donner de l'eau. Puis il n'a pas manqué d'eau. Il a
peut-être bien jappé, mais il jappe pareil de toute façon,
surtout quand mon recherchiste arrive à la maison. Il jappe pareil,
comprends-tu?
M. Picotte: Je le comprends. M. Baril: II jappe plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Je le comprends. Pas à cause du recherchiste,
évidemment, parce que, s'il est un bon gardien, peu importe qui
entre...
M. Baril: C'est ça.
M. Picotte: ...il n'aimera pas ça. Même le ministre
de l'Agriculture qui est un de ses protecteurs, il va japper contre.
M. Baril: Certainement. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Certainement. Il va avoir peur de se faire saisir. Non,
mais, sérieusement, c'est parce que... À moins que je comprenne
mal... Si moi, comme je dis, je fais saisir mon chien, je vais voir le juge et
je dis: II n'a pas d'affaire à saisir mon chien, puis, là, je
vais être obligé de payer pareil pour des frais de garde de mon
chien...
Mme Ferron: En fait, c'est que, pour avoir votre animal,
effectivement, ça prend le paiement des frais de garde, il faut que
quelqu'un paie. Le juge doit s'assurer de deux choses: d'une part, qu'en vous
redonnant votre animal la sécurité et le bien-être de
l'animal ne seront pas compromis, puis, d'autre part, il faut que vous lui
rendiez l'argent. Mais ça ne vous enlèvera pas votre recours
contre votre gardien, contre la personne qui gardait l'animal et,
effectivement, qui l'a laissé dépérir.
M. Baril: Non, non. Non, non, non. Ah non! Là, on se
comprend mal. La personne qui a gardé mon chien le temps que, moi, je
n'étais pas là... L'inspecteur est allé le mener quelque
part, ce chien-là. Bon. Lui, il l'a entretenu, le chien, il ne l'a pas
laissé dépérir. Moi, je suis revenu de vacances je
ne suis pas nécessairement parti en vacances j'ai
été parti deux, trois jours, il y a quelqu'un qui s'est
occupé de mon chien, mais il y a un gars, vu que le chien était
là tout seul, qui pensait que personne ne s'en occupait. Il a saisi le
chien, puis il l'envoie garder quelque part.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Baril: Bon. Moi, en revenant, je vais voir le juge, je lui
dis: Qu'est-ce que tu fais là, toi? Il n'avait d'affaire à saisir
mon chien. Hein! Mon chien, il a de quoi à manger, il a de quoi à
boire. Bon. Pas besoin de coucher avec lui pour dire qu'il soit entretenu comme
il faut, convenablement. Là, le juge, il dit: C'est vrai, il n'avait pas
d'affaire à saisir ton chien. Qui va payer les frais de garde?
Mme Ferron: II y a des distinctions. Ça dépend. Si,
effectivement, il n'y a pas de poursuites qui sont intentées, les frais
de garde sont remboursés. Mais, là, c'est parce que vous
présumez qu'effectivement, au moment où on a saisi votre animal,
il n'y avait rien qui compromettait sa sécurité ou son
bien-être. Mais ce n'était peut-être pas le cas. Vous pouvez
partir, vous, en voyage ou n'importe, puis vous le confiez à quelqu'un,
pensant qu'il va bien entretenir votre animal, puis il ne le fait pas. Et,
à ce moment-là, il y a un inspecteur qui passe, puis qui saisit
l'animal. Pour le ravoir, vous devrez payer tous les frais. Mais s'il arrivait
qu'effectivement le Procureur général ou la municipalité
décidait qu'il n'y avait pas matière à poursuite, bien,
là, on devrait vous rembourser les frais de garde. Les frais de garde
vous seront...
Une voix: ...
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: II n'y a pas de matière à poursuite
dans votre cas.
M. Baril: Non, non.
M. Picotte: Donc, on va devoir rembourser vos frais de garde.
M. Baril: Oui, mais un instant. Je ne les ai pas payés,
moi.
Mme Ferron: À ce moment-là, c'est le saisissant
qui devra vous rembourser les frais de garde.
M. Picotte: Oui, mais il n'a pas payé, dit-il.
M. Baril: Je n'ai pas payé, moi. Je n'ai pas payé
les frais de garde parce que je suis allé prouver au juge qu'il n'avait
pas raison de saisir mon chien, parce que mon chien était sous bonne
garde. S'il jappait, c'est peut-être parce qu'il s'ennuyait de moi...
Mme Ferron: O.K. C'est ça.
M. Baril: ...mais il avait de quoi manger, il avait de quoi
boire, il était bien entretenu partout.
Mme Ferron: O.K.
M. Baril: Bon. Là, je veux dire, moi: Qui va les payer,
les frais de garde du chien? On va me les charger pareil, puis, après
ça, il va falloir que je les réclame?
Mme Ferron: Non, il n'y en aura pas parce qu'à ce
moment-là l'article prévoit, à 55.9.14, que, s'il n'y
aucune poursuite d'intentée, les frais de garde ou d'abattage je
vous dis ça là vous sont remis. Ils sont remis.
M. Picotte: Ils ne peuvent pas vous être remis, vous n'en
n'avez pas payé.
Mme Ferron: On n'en réclame pas.
M. Baril: Oui, ça, je comprends, mes frais de garde vont
m'être remis. Mais le gars qui va avoir gardé le chien durant
trois jours, lui, qui va l'indemniser?
Une voix: C'est le propriétaire qui l'a engagé.
Mme Ferron: C'est le propriétaire qui l'a engagé. M.
Baril: Bien non, pas le propriétaire...
M. Picotte: Bien oui.. Non, non, non. Bien, le
propriétaire...
M. Baril: L'inspecteur. C'est l'inspecteur qui est venu chercher
mon chien chez nous, parce que lui, il présumait que mon chien
était mal entretenu. Bon. Moi, je vais voir le juge et je dis: Mon
chien, là, il avait de quoi à manger et il avait de quoi à
boire, et je lui démontre ça, que mon gars, mon voisin, mon chum,
ma blonde, je ne sais pas trop qui, venait tous les soirs, tous les matins, lui
donner à manger et venait l'entretenir. Le juge dit: C'est vrai, tu as
raison. Mais pendant que mon chien a été saisi...
M. Picotte: C'est la personne qui a saisi l'animal qui va payer.
(17 h 10)
M. Baril: ...il a été porté, conduit
à un chenil, chez je ne sais pas qui.
M. Picotte: Écoutez. Ce n'est pas compliqué. M.
Baril: Oui.
M. Picotte: La personne qui a saisi votre animal, s'il n'y avait
pas lieu de le saisir, elle, elle va devoir payer la note...
Mme Ferron: Oui, c'est ça.
M. Picotte: ...et non pas le propriétaire. Autrement dit,
si ça a coûté 35 $ pour garder votre chien là, la
personne qui est allée le saisir, l'inspecteur qui est allé le
saisir va devoir défrayer la note...
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: ...parce que c'est lui qui a outrepassé son
devoir. Oui, oui, oui.
Mme Ferron: Mais c'est vraiment...
M. Dufour: Alors, pourquoi ce serait différent, là,
de ce qui se passe dans la vraie vie?
Mme Bégin: Bien non, parce qu'il n'avait pas le droit.
M. Dufour: Dans la vraie vie, là...
M. Picotte: II n'avait pas le droit de saisir. Il n'avait pas le
droit.
M. Dufour: Bien non. Une police fait une erreur; ce n'est pas la
police qui paie, c'est la municipalité. Dans ce cas-ci, je serais bien
surpris que l'inspecteur... il n'y a personne qui va vouloir être
inspecteur.
M. Picotte: Mais ça va être l'organisme, parce que
l'organisme va retirer des frais. Voyons donc!
M. Dufour: Bien, l'organisme...
M. Picotte: II y a quelqu'un qui est responsable...
M. Dufour: ...va payer, pas l'inspecteur.
M. Picotte: Bien oui.
M. Dufour: O.K.
M. Picotte: II y a quelqu'un qui est responsable en bout de
piste, bien oui.
M. Dufour: On est d'accord.
M. Picotte: Quand je dis l'individu, il agit pour
un organisme avec qui je signe une entente.
M. Dufour: O.K. Ça va. C'est parce que vous avez dit
«l'inspecteur lui-même».
M. Picotte: Ah! mais un inspecteur. C'est parce qu'il est investi
d'une autorité.
M. Dufour: O.K. Ça va.
M. Baril: C'est parce que si...
M. Picotte: II ne les garde pas chez lui, l'inspecteur, lui,
là, sûrement pas. Il va avoir un problème.
M. Baril: C'est parce que, si on interprète à la
lettre ce qui est marqué ici, on dit: Les frais de garde seront
remboursés au propriétaire du chien.
M. Picotte: S'il a payé.
Mme Ferron: S'il n'y a aucune poursuite, s'il n'y a pas de
poursuite, oui.
M. Picotte: S'il n'y a aucune poursuite qui a été
intentée.
M. Baril: Bon, je reviens toujours à mon exemple. C'est
à moi, le chien. Donc, pour qu'on rembourse mes frais de garde, il va
falloir déjà que je les aie payés.
M. Picotte: Bien, on ne vous les remboursera pas; d'abord, vous
ne les avez pas payés, et on va dire à la personne qui est
allée saisir impunément votre chien: Bien, c'est vous qui
êtes responsable de défrayer la note de la personne qui l'a
gardé.
M. Baril: Oui, mais d'abord, c'est parce qu'il faudrait
l'écrire autrement.
Mme Ferron: Non. Regardez, c'est parce qu'on dit:
«Toutefois...
M. Baril: «Toutefois».
Mme Ferron: À la fin, la dernière phrase...
M. Baril: Oui.
Mme Ferron: ...c'est: «Toutefois, si aucune poursuite n'est
intentée...»
M. Baril: Oui.
Mme Ferron: Alors, c'est clair que, si vous êtes dans ce
cas-là, vous n'aurez pas à payer les frais de garde.
M. Baril: Ah! les frais de garde seront rembour- sés
excusez, je n'avais pas lu les mots «remboursés au
propriétaire de l'animal».
Mme Ferron: C'est vraiment une exception, là.
M. Baril: Oui, mais c'est ça: Les frais de garde,
ça... Aïe! non, non, là, j'avais bien saisi. Pour que les
frais me soient remboursés, il faut que je les aie payés.
Mme Ferron: Pas pour ravoir votre chien. Une voix:
Ça dépend.
M. Baril: Moi, je n'ai pas d'affaire à les payer: Le juge
m'a donné... Il n'avait pas raison de saisir mon chien.
Mme Ferron: Oui.
M. Baril: Donc, là, si je lis, si j'applique ça
à la lettre...
Mme Ferron: O.K.
M. Baril: ...il faudra que je commence à payer les frais,
et, après ça, travailler pour me les faire rembourser.
Mme Ferron: Non. C'est parce que je pense qu'il y a un lien qu'il
faut faire avec l'article 55.9.14, où le principe est à l'effet
que tous les frais de garde, d'abattage, tout ça, sont à la
charge du propriétaire ou du gardien de l'animal. Alors, le principe de
la loi, c'est que c'est le propriétaire qui paie ses frais de garde.
M. Baril: Oui.
Mme Ferron: Alors, ici, ça se trouve à être
comme une exception. C'est pour ça qu'on a dit: Toutefois, si aucune
procédure, et là, les frais vont être remboursés...
Mais, dans les faits, il est possible que vous puissiez tout faire ça en
même temps devant le juge: que vous puissiez, d'une part, lui dire que,
bon, la saisie ne devait pas avoir lieu, premièrement, parce que la
sécurité et le bien-être n'étaient pas compromis, et
que, donc, il n'y avait pas de frais de garde à payer. Ça fait
que, dans ce cas-là, vous n'aurez pas un remboursement, vous ne paierez
pas.
(Consultation)
M. Baril: Pour que ce soit clair, et je pense qu'on discute, je
pense qu'on s'entend, mais il faudrait que la formulation soit faite autrement.
Il faudrait dire: Les frais de garde seront remboursés par le
saisissant...
Une voix: Seront payés.
M. Baril: Seront payés pas remboursés
se-
ront payés par le saisissant de l'animal. Si l'inspecteur l'a
saisi et qu'il n'avait pas d'affaire à le saisir, bien, qu'il paie
pour.
Mme Ferron: C'est parce que ce n'est pas toujours ces
cas-là non plus. Ça peut être un cas où,
effectivement... Il y a deux cas qui peuvent se passer. Le premier, c'est
qu'effectivement votre gardien a abusé de votre animal, et on a eu
raison de le saisir; à ce moment-là, si vous voulez ravoir votre
animal, vous devez payer les frais. O.K.?
M. Baril: Oui, mais, là, il y aura accusation. Mme
Ferron: Oui.
M. Baril: Si mon gardien a abusé de mon animal...
Mme Ferron: C'est ça.
M. Barii: ...moi, je ne pourrai pas défendre...
Mme Ferron: Contre le gardien.
M. Baril: ...devant le juge, dire: II n'avait pas d'afraire
à venir chercher mon chien. Ça va être à
l'inspecteur de faire sa preuve et de dire comment ça se fait que mon
chien était mal...
Mme Ferron: Oui, mais c'est parce qu'il faut bien voir aussi que,
selon le principe du projet de loi, quand il y a une saisie qui est faite,
habituellement on essaie de disposer de l'animal rapidement. Et là,
c'est comme si... Il faut que le propriétaire vienne quand même
faire une certaine preuve que, d'une part, il n'était pas au courant, il
n'était pas là, ça s'est passé en son absence, et
que la sécurité ou le bien-être de l'animal ne sera pas
compromis si l'animal lui est remis. Alors, il y a deux cas qui peuvent
effectivement se passer: ou bien, effectivement, il y aura une poursuite qui
sera intentée, auquel cas vous devez rembourser les frais de
garde...
M. Baril: Oui, ça, c'est correct.
Mme Ferron: ...puis l'autre cas, si c'est vrai, il n'y aura
peut-être pas de frais de garde qui devront être payés par
le propriétaire, mais ils devront quand même être
assumés par quelqu'un à ce moment-là, et c'est par le
saisissant qu'ils devront être assumés.
M. Baril: Oui, mais ce n'est pas marqué, ce n'est pas
inscrit.
Une voix: Mais ce n'est pas nécessaire. Mme Ferron:
Non, parce que... M. Baril: Comment ça?
Mme Ferron: Bien, d'une part, on a l'article 55.9.14 qui dit que,
normalement, c'est aux frais...
M. Baril: Du propriétaire.
Mme Ferron: ... du propriétaire, sauf si aucune poursuite
n'est intentée. Donc, ça implique que, s'il y a des poursuites,
c'est le saisissant qui devra payer.
M. Baril: Oui, mais en tout cas. Moi, je comprends... Je trouve
compliquées les affaires d'avocat, remarquez bien. Mais moi, si
j'applique l'article 55.9.12, bien, là...
M. Picotte: Mais il ne faut pas le dissocier de l'article
55.9.14, non plus, parce que tout ça se tient. C'est sûr que, si
on regarde juste l'article 55.9.12, je comprends votre problème. Mais je
le résous, votre problème, quand je lis l'article 55.9.14. C'est
parce que là quelqu'un ne peut pas dire: Moi, j'applique une partie de
la loi, et l'autre partie, ça ne m'intéresse plus. Parce que si
c'est ça, on a un problème avec nos lois partout.
Mme Ferron: C'est parce qu'aussi il faut voir; au moment
où vous allez faire la demande, le Procureur général
n'aura peut-être pas décidé non plus si, oui ou non, il va
prendre une poursuite.
M. Picotte: On peut vous remettre votre chien, et il peut y avoir
une poursuite pareil, 15 jours après.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas
été dans des conditions de bien-être pour autant. Vous
savez, notre problème, c'est ça. Notre problème, c'est le
suivant. C'est qu'on peut être en mesure de vous poursuivre parce que,
durant 3 jours, votre chien a été négligé et,
à partir du moment où vous revenez, il ne l'est plus,
négligé. Mais ça ne veut pas dire que, 15 jours
après, il n'y a pas quelqu'un qui va vous amener en cour pour avoir
négligé votre chien durant 3 jours. Et on va vous avoir remis
votre chien parce que, quand vous êtes là, vous ne le
négligez pas, mais, quand vous n'êtes pas là, vous le
négligez.
Exemple. J'ai vu ça, moi, chez un de mes voisins, à un
moment donné, il y a déjà quelques années. Il
s'était acheté un beau chien. Il partait pour une couple de
jours, il mettait un paquet de nourriture dans le coin et il attachait son
chien après son poteau de «carport» qu'on appelle. Et
là, évidemment, le chien était laissé à
lui-même, etc. Il y a eu une plainte. C'est sûr que, quand il
revenait le vendredi, le samedi et le dimanche, il adorait son chien, mais le
lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi, le chien avait l'air fou; il faisait
une vie de chien. Alors, ça veut dire qu'il était au moins
irresponsable durant une partie de la semaine parce qu'il n'était pas
là. Il aurait dû prévoir que quelqu'un ait soin de son
chien. Il n'y en avait pas. Il pensait qu'en lui mettant un paquet de
nourriture dans un coin du «carport» avec une
chaudiérée d'eau son chien était correct. Alors, il
faisait quand même... Alors, il peut être poursuivi de la
même façon. Quand il est là, évidemment il en prend
soin, mais, quand il n'est pas là, il le laisse dans un état qui
est pitoyable. Alors, il peut y avoir une poursuite quand même.
M. Baril: Oui. Je ne veux pas défendre celui qui maltraite
son chien, ou qui n'en a pas soin, ou qui ne s'assure pas que quelqu'un, quand
il va être parti, en ait soin. Mais, je le répète,
ça peut bien arriver qu'il y ait un voisin qui se plaigne parce que je
ne suis pas là. Je répète ce que je disais tout à
l'heure, mon chien jappe parce qu'il s'ennuie de moi. Mais il peut avoir de
quoi à manger et il peut avoir de quoi à boire, la même
affaire, et ça peut être très propre. Donc,
«c'est-u» maltraiter mon chien qui s'ennuie de moi? Bon. Mais il y
a un voisin qui se plaint parce que mon chien jappe. L'inspecteur y va, il
saisit le chien, il dit: II ne jappe pas pour rien, ce chien-là, il a
quelque chose. Pourquoi... (17 h 20)
M. Picotte: Oui, mais en pratique, ça ne se fera pas comme
ça. Écoutez, on ne prendra pas de cas hypothétiques
semblables. En pratique, ça ne se fera pas comme ça. J'ai
déjà connu un inspecteur municipal... Et je vous redonne
l'exemple que je vous soulignais: il y avait un gars qui faisait du commerce,
un commis voyageur, qui partait quatre jours par semaine à
l'extérieur. Il vivait seul. Il attachait son chien après un
poteau à côté de son garage et il lui mettait de la
nourriture pour quatre jours, selon lui, et de l'eau pour quatre jours, et il
le laissait là. L'inspecteur est allé trois, quatre semaines
d'affilée vérifier pour être bien sûr que
c'était ça et que le chien était laissé à
lui-même durant quatre jours. C'est sûr que la personne s'en
occupait de son chien quand elle était là, mais, quand elle
n'était pas là durant quatre jours, elle prétendait que de
lui avoir mis de la nourriture, c'était suffisant. Alors, c'est
après quatre, cinq visites et après avoir vérifié
que ça se répétait toutes les semaines qu'on l'a
amené en cour. Ça ne se fait pas comme ça, dire: II y a un
chien qui a jappé, le propriétaire n'est pas là, donc je
l'amène parce que le chien fait pitié, il peut faire une
dépression nerveuse. Ça ne se fera pas, là, comme
ça directement, parce qu'il va y avoir un petit peu plus de
responsabilité de la part de ceux qui ont à respecter ça.
Autrement, il ne faudrait jamais laisser un chien tout seul ou un chat tout
seul, et ce n'est pas évident...
M. Baril: Admettons qu'il y a poursuite et que... M. Picotte:
La poursuite, il va payer.
M. Baril: Non. Je ne suis pas coupable. Je passe à la
cour; je ne suis pas coupable.
Mme Ferron: Non, non, ce n'est pas de même.
M. Baril: Ce n'est pas de même que ça marche?
Mme Ferron: Non. Là, c'est l'article 55.9.14: les frais
sont à la charge de la personne.
M. Picotte: Bien oui. Il n'est pas reconnu...
Mme Ferron: II n'y aura pas d'amende à ce
moment-là.
M. Picotte: Puis il va être considéré non
coupable.
M. Baril: Non, il n'y aura pas d'amende, mais il y a les frais de
garde.
Mme Ferron: C'est ça, oui. C'est pour ça que la loi
prévoit des dispositions rapides.
Une voix: ...
M. Baril: Oui, mais ce n'est pas le même prix, hein!
M. Picotte: On ne fait pas faire de la prison à quelqu'un
qui est traduit devant les tribunaux et qui n'a pas été
trouvé coupable... Il dit: Parce que tu as été traduit
devant les tribunaux, tu devrais faire de la prison quand même.
M. Baril: En tout cas, adopté, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Je vais laisser... C'est de l'ouvrage pour les avocats
plus tard.
M. Picotte: Avant que le chien jappe.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): L'article 55.9.12...
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): ...avec ardeur, adopté
sur division, comme consolation.
M. Baril: C'est ça.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
55.9.13.
M. Picotte: «55.9.13 Sur déclaration de
culpabilité pour une infraction à l'article 55.9.2 ou à
l'article 55.9.3, un juge de la Cour du Québec ou d'une Cour municipale
peut, à la demande du poursuivant, prononcer une ordonnance interdisant
à la personne reconnue coupable de détenir des animaux, ou
limitant le nombre d'animaux qu'elle peut détenir pour la période
n'excédant pas deux ans. «Au moment de prononcer l'ordonnance, le
juge
confisque les animaux détenus en contravention à cette
ordonnance et détermine les modalités de disposition de ces
animaux.»
Cette disposition permet à un juge, sur demande du poursuivant,
de prononcer, à rencontre d'une personne reconnue coupable d'une
infraction à l'article 55.9.2 ou à l'article 55.9.3, une
ordonnance d'interdiction de détenir des animaux, ou limitant le nombre
d'animaux qui peuvent être détenus pour une période
n'excédant pas deux ans.
M. Baril: Pourquoi une période n'excédant pas deux
ans? Une ordonnance d'interdiction de détenir des animaux, ou limitant
le nombre d'animaux qui peuvent être détenus pour une
période n'excédant pas deux ans.
M. Picotte: On dit qu'on ne voulait pas être plus
sévère que ie Code criminel. Le Code criminel, c'est ça,
c'est une période n'excédant pas deux ans.
M. Baril: Parce que, concrètement, dans deux ans
vous me direz si je me trompe ou si je com-prenas mal les animaux qui
ont été saisis et qui sont gardés par un autre durant une
période de deux ans, ça va, bien des fois, coûter deux fois
le prix de la bête pour payer le gardiennage de ces animaux-là.
Personne ii îiajaniciis rechercher ça, puis...
M. ï*kotte: Oui, mais ce n'est pas un... Jvi. Baril:
Non? ivi. Picotte: C'est une ordonnance d'interdire de acioiur ou d'acheter
des animaux, là. ivi. Baril: Ah! O.K. xvi. Ficotte:
Ce n'est pas pour garder les animaux deux ans.
M. Baril: O.K. Correct.
M. Picotte: Aïe! Il va falloir qu'un gars s'achète
une meunerie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Bien, c'est ça.
M. Dufour: S'il y a une récidive, comment...
M. Baril: Comment?
M. Dufour: Dans le cas d'une récidive.
M. Baril: On l'a fait tout à l'heure avant que tu
arrives.
M. Picotte: II va falloir se porter acquéreur du Dr
Ballard.
M. Baril: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): J'appelle l'article
55.9.14.
M. Picotte: Ah! On est rendu au fameux article 55.9.14.
«55.9.14 Les frais de garde, d'abattage et d'élimination faits
pour l'application de la présente section sont à la charge du
propriétaire ou du gardien de l'animal sauf si aucune poursuite n'est
intentée.» Alors, vous voyez la différence. S'il y a des
poursuites qui sont intentées, c'est différent que s'il n'y a pas
de poursuite. «Ils portent intérêt au taux fixé par
règlement pris en vertu du premier alinéa de l'article 28 de la
Loi sur le ministère du Revenu.»
Alors, cette disposition établit le principe à l'effet que
les frais de garde, d'abattage et d'élimination sont à la charge
du propriétaire ou du gardien de l'animal.
M. Dufour: Des frais de garde, d'abattage, des «frais
faits»?
M. Baril: Oui, elle l'a dit tout à l'heure: c'est plus
français.
M. Picotte: Oui, on a expliqué ça tantôt.
C'est français et non québécois.
M. Baril: En termes juridiques, c'est quoi, une poursuite? Quand
ça commence, une poursuite? Juste le fait que j'aie une saisie, c'est
une poursuite, ça?
Mme Ferron: Non. C'est lorsqu'il y a dépôt d'une
dénonciation par le Procureur général ou, ici, on permet
la Cour municipale. Il faut qu'il y ait une décision de prise. En
pratique, c'est sur l'étude d'un dossier. Le Procureur
général se prononce si, oui ou non, il y a matière
à poursuite, puis là, il fait un dépôt d'une
dénonciation et là, c'est enclenché à partir de ce
moment-là.
M. Baril: C'est ça qu'il a, 30 jours, pour le faire,
hein?
Mme Ferron: C'est ça. 30 jours avec un délai...
M. Baril: À partir de la saisie à aller à... Mme
Ferron: Oui. M. Picotte: 10 jours additionnels.
Mme Ferron: 10 jours additionnels s'il en fait la demande. Le
maximum, c'est 40 jours. Il a 40 jours pour se décider, autrement
dit.
M. Baril: Qui fait la demande vous dites «s'il y a
une demande» pour 10 jours de plus?
Mme Ferron: C'est le Procureur général.
M. Picotte: Supposons que le Procureur général dit:
J'ai besoin de 10 jours additionnels pour préparer ma
dénonciation...
M. Baril: Oui. O.K. Correct.
M. Picotte: ...bien, il faut qu'il aille se chercher ce
droit-là avant de l'exercer. Je viens de passer mon cours de droit.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 55.9.15, et nous avons un amendement.
M. Picotte: Oui, c'est encore dans la version anglaise, M. le
Président: remplacer le mot «rules» par le mot
«laws». Ça aussi, ce n'est pas pire. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Ça
«passe-tu», ça, M. le député d'Arthabaska?
M. Baril: L'amendement? Ah! Le Président (M. Richard):
O.K.
M. Baril: Si vous saviez comme je me fie à ceux ou
celles...
Le Président (M. Richard): Aux traducteurs.
M. Picotte: À Shakespeare.
M. Baril: ...qui ont apporté ces
amendements-là.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement est
adopté. Maintenant, nous discutons sur le fond de l'article 55.9.15.
M. Picotte: «55.9.15 Malgré les dispositions de la
présente section, demeurent permises, sur les animaux: «1° les
activités d'agriculture, d'enseignement ou de recherche scientifique
pourvu qu'elles soient pratiquées selon les règles
généralement reconnues; «2° les pratiques rituelles
prescrites par les lois d'une religion.»
Deux points à expliquer immédiatement. Si on exclut les
pratiques généralement reconnues avec des règles
précises d'élevage en agriculture, c'est qu'il ne faudrait pas
que quelqu'un arrive et dise: Vous avez 25 000 poulets dans votre poulailler et
il y en a 15 000 de trop pour leur bien-être. Généralement,
les pratiques reconnues sont bien balisées en agriculture, et on a des
règles qui établissent ça. Alors, on ne veut pas que
quelqu'un fasse une plainte sous prétexte que dans un élevage de
porcs, dans une porcherie, par exemple, il y aurait 200 cochons de trop. Parce
qu'on sait que ces porcs-là, c'est bien balisé par la pratique
agricole. Donc, ça, je pense bien que... D'ailleurs, je pense que l'UPA
en a fait état, elle était assise à la table, et on ne
veut pas que personne arrive et remette en question les pratiques,
règles et coutumes établies dans l'élevage agricole. Je
suis certain que le député d'Arthabaska n'a rien contre
ça, parce que demain, on va vider son éta-ble; il y aura un chum
à côté, qui n'est pas chum aujourd'hui avec lui et qui ne
sera pas chum demain, qui décidera, lui, qu'il a trop de vaches,
à cause de la senteur, etc. Ça, je pense que c'est bien
balisé.
Les pratiques rituelles prescrites par les lois d'une religion: ce n'est
pas compliqué, la Charte des droits et libertés canadienne et la
Charte des droits et libertés québécoise adoptées
par les gouvernements ne nous permettent pas d'enlever ça. Alors, on
n'ira pas s'acheter un débat en Cour supérieure ou en Cour
suprême, parce que la charte des droits et libertés nous
empêche de faire ça. Alors, ça, ça a
été vérifié et on n'acceptera pas que ce soit
enlevé à cause de ça. Voilà pourquoi on a ces deux
points-là, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Iber-ville.
M. Lafrance: Ne croyez-vous pas, M. le ministre, que ça
laisse une porte ouverte assez considérable, cette question de pratiques
rituelles prescrites par les lois d'une religion? Ça peut être
difficilement prouvable, ça. Je ne sais pas, mais...
M. Picotte: C'est justement. C'est que la charte nous
empêche de faire de la discrimination. Et vouloir imposer à
quelqu'un qui a une autre religion une façon d'abattre les animaux pour
fins de consommation, ce serait discriminatoire.
M. Lafrance: Ou même quelqu'un qui maltraite des animaux
chez lui, à titre personnel, pourrait se réfugier dans
cette...
M. Picotte: Ce n'est pas la même affaire, là. M.
Lafrance: Non?
M. Picotte: On ne parle pas de maltraiter. Ça, ce n'est
pas une question de religion, maltraiter. On parle d'abattage.
M. Lafrance: D'abattage seulement. M. Picotte: Pour fins
de consommation. M. Lafrance: Merci.
M. Baril: M. le Président, quand on dit qu'on exclut les
activités d'agriculture là, je coupe la phrase...
M. Picotte: D'enseignement ou de recherche... (17 h 30)
M. Baril: ...pourvu qu'elles soient pratiquées selon les
règles généralement reconnues... Si on regarde à
l'article 55.9.2, on définit c'est quoi la sécurité et le
bien-être d'un animal qui sont compromis: «n'a pas accès
à de l'eau potable et à une nourriture en quantité et en
qualité compatibles avec les impératifs biologiques de son
espèce; n'est pas gardé dans un habitat convenable et salubre;
est blessé ou malade et ne reçoit pas les soins de santé
requis par son état; est soumis à des abus ou des mauvais
traitements qui peuvent affecter sa santé.» Il me semble que, avec
l'article 55.9.2, on a assez bien balisé comment la
sécurité et le bien-être d'un animal peuvent être
compromis, et pourquoi on exclut les activités d'agriculture selon les
règles généralement reconnues. Il me semble que les
règles généralement reconnues, dans l'agriculture, ce sont
les mêmes qu'on retrouve à l'article 55.9.2. Moi, ça ne me
ferait absolument rien, remarquez bien en passant, ma ferme, ce n'est
plus à moi, c'est à mon garçon; il ne me reste rien que 30
% des parts, en tout cas n'importe quel temps, moi, qu'un inspecteur
vienne, que ce soit dans le jour ou dans la nuit, vérifier les animaux
chez nous.
Une voix: Vous ne les empêcherez pas.
M. Baril: Non, non. Non, puis ça ne me fait rien. Moi, je
vis de l'agriculture, comme bien d'autres agriculteurs. Moi, que les gens
viennent voir n'importe quand comment les agriculteurs...
M. Picotte: Bon, bien je vais vous donner un exemple que vous
allez comprendre.
M. Baril: ...gardent leurs animaux puis pourquoi on les
exclut.
M. Picotte: Prenons l'élevage du veau de lait,
là.
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Si quelqu'un vous arrivait puis disait que la
santé des veaux est mise en péril parce qu'on ne leur donne pas
de fer pour que la chair soit blanche... Supposons que, dans une porcherie
où on arrache les dents aux porcs, dans l'élevage, pour
éviter qu'il y ait des situations que vous connaissez, quelqu'un
pourrait dire: Enlever les dents des porcs, c'est faire souffrir les animaux.
Comment on baliserait ça? Dans le veau de lait, par exemple, où,
volontairement, on ne donne pas de fer à un veau de lait pour que sa
chair soit blanche, on pourrait dire, si on n'exclut pas ça: Vous ne
leur donnez pas de fer. Bien, il manque quelque chose à leur
santé, et vous allez leur donner du fer. Comprenez-vous, là?
M. Baril: Bien non, là.
M. Picotte: Non, mais c'est ça qu'il faut prévoir.
Écoutez, on est obligé de prévoir ça, sinon ce sont
des cas qui arriveraient régulièrement. La loi ne
l'empêcherait pas. On ne serait pas capable de contrôler ça.
On serait obligé de revenir, l'année prochaine, puis dire: II
faut exclure maintenant des choses pour éviter que ça se passe.
Bien, on ne peut pas se permettre ça.
M. Baril: Oui, mais là, s'il arrive un bozo puis qu'il
dit, parce qu'un gars garde des veaux de lait: II ne donne pas de fer à
ses veaux parce que... Ça n'a pas de bon sens. Il va falloir qu'il
prouve que c'est à cause de ça. Voyons donc! Un inspecteur... Un
juge ne donnera pas une saisie...
M. Picotte: Ah bien, écoutez, non, non. Je ne suis pas
certain.
M. Baril: ...dans un élevage de veaux de lait parce qu'il
ne leur donne pas de fer. Voyons donc!
M. Picotte: Bien moi, je ne suis pas de votre avis. Je ne suis
pas de votre avis, parce que, bien souvent, on a vu ça dans certains
élevages où les juges sont là, puis ils disent: Nous
autres, on ne connaît pas ça, mais on va prendre l'avis de
spécialistes, puis on ne le sait pas trop.
Mme Bégin: Moi, je vais prendre comme exemple le gavage
des oies.
Une voix: Ce n'est pas pareil.
Mme Bégin: Si tu ne l'empêchais pas, ton gavage
d'oies, là... Tu sais que c'est une pratique qui est reconnue au niveau
de l'agriculture, ça, le gavage des oies. Si tu veux avoir du foie gras,
il faut que tu gaves tes oies, alors que si tu n'avais pas cet
article-là, tu pourrais te retrouver avec 55.9. Tu donnerais des mauvais
traitements à ton oie parce que tu lui donnerais trop de nourriture.
Donc, pour pouvoir te préserver, il faut exclure par l'article 55.
M. Picotte: M. le Président, si on ne fait pas ça,
c'est le droit de produire qui est en danger, et moi, je n'accepterai pas
ça, comme ministre de l'Agriculture. C'est le droit de produire qui est
en danger.
M. Baril: En tout cas, c'est une impression bien personnelle,
là. On serait bien mieux de préserver le droit de produire au
niveau des municipalités qui empêchent des élevages de
s'établir dans des zones agricoles, où les gens vont voir la
protection du territoire agricole, où il y a des courants d'air, des
vents principaux qui viennent d'une certaine façon, puis là,
ça pousse les odeurs partout. Là, on empêche de
développer l'agriculture à cause de racontars comme ça,
que de dire, parce qu'un gars garde des veaux de lait, qu'il ne donne pas de
fer à ses veaux... Voyons donc, chose! Dans les autres provinces...
M. Picotte: Écoutez, les groupes écologiques, en
Europe, là...
M. Baril: Ah oui.
M. Picotte: ...sont en train de... Bien oui, mais en Europe,
c'est la planète terre, ça. En Europe, ils disent: On ne devrait
même pas mettre des poules à l'intérieur d'un poulailler.
Il faut les élever à l'air libre, parce que ces pauvres poules
peuvent être dans des situations qui ne sont pas confortables. Alors, il
faut faire attention à ça.
M. Baril: Dans les autres provinces, là, en Ontario, je
crois qu'il y en a une loi sur la protection... Je ne me rappelle pas quelle
autre, au Canada. Il y a d'autres provinces qui ont cette même loi
là. Est-ce que l'agriculture est exclue?
M. Picotte: Bien, l'agriculture n'est pas exclue, ici, là.
Il faut faire attention, là, parce que toute personne prenons
l'exemple d'un élevage, par exemple qui serait laissée
à elle-même et qui n'aurait pas d'eau potable va être
sujette à cette loi-là. On n'exclut pas l'agriculture dans le
sens que le bien-être des animaux... Mais ce qu'on ne veut pas, c'est que
quelqu'un nous dise: Bien, telle façon d'élever les animaux, ce
n'est pas selon les normes. Il faut aller saisir ça.
M. Baril: Non, mais je parle des activités d'agriculture,
tel que stipulé à l'article 55.9.15.
M. Picotte: En Alberta, d'ailleurs, ils font exactement comme
nous.
M. Baril: Mais en Ontario, est-ce que les activités
d'agriculture sont exclues?
M. Picotte: Je ne le sais pas. On va pouvoir vérifier
ça.
M. Baril: Et si elles sont exclues, comment on définit
ça? Comment on écrit ça?
M. Picotte: Je pense que je ne devrais pas expliquer ça au
député d'Arthabaska, mais il le sait très bien. C'est que,
dans l'élevage, on pousse au maximum l'engraissement des animaux pour
tâcher d'avoir un élevage, pour être performant. Et
ça, ça pourrait être jugé comme n'étant pas
sain pour l'animal. Alors, non, moi, je me refuse...
M. Baril: Ce n'est pas ça. À l'article
55.9.2...
M. Picotte: C'est pour ça qu'on les enlève de
ça, qu'on dit...
M. Baril: ...ce sont les balises de l'application de cette loi.
Elles sont écrites à l'article 55.9.2.
M. Picotte: Non. Nous, on n'est pas convaincus de ça.
M. Baril: II y a quatre paragraphes qui disent c'est dans quoi,
dans quel...
M. Picotte: Nous, on dit que ça nous prend ça pour
être en mesure de bien fonctionner. Et, là-dessus, moi, je pense
que je ne jetterai pas de lest d'aucune façon. J'ai à
protéger aussi les activités agricoles.
M. Baril: Oui, mais je reviens à ce que le ministre disait
tout à l'heure. Quand il dit que ça va empêcher, que
ça menace le droit de produire, je le répète, il y a bien
d'autres façons sur lesquelles le ministre n'intervient pas
actuellement...
M. Picotte: Oui, mais au moins protégeons celle-là
pour partir et on en protégera d'autres après.
M. Baril: ...et le gouvernement n'intervient pas. Ça fait
cinq ans que l'Union des producteurs agricoles demande justement de
préserver le droit de produire des producteurs agricoles sous d'autres
formes qu'un veau qui n'a pas de fer parce que la viande est blanche. Voyons
donc!
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse.
Mme Bégin: M. le ministre, j'aimerais peut-être
intervenir sur ce point de vue-là. Moi, je ne suis pas d'accord du tout
avec le député d'Arthabaska, parce que, justement, ce que cherche
à faire l'article 55.9.15, c'est de conserver les pratiques qui se font
en agriculture. Autrement, si on ne les préservait pas dans cet
article-là, ellles pourraient être interprétées
comme des abus, des mauvais traitements aux animaux. Et je vous donne l'exemple
du gavage d'oies. Si on n'avait pas l'article 55.9.15 qui protège le
gavage des oies, on pourrait arriver et être condamné, sur
l'article 55.9.11, en nous disant qu'on a fait subir à l'oie des mauvais
traitements parce qu'on l'a gavée trop, on l'a trop fait manger et son
foie est devenu engorgé. C'est ça. C'est tout simplement pour
protéger les pratiques de l'agriculture qu'on a mis un tel article.
Parce que des pratiques, entre vous et moi... Vous le savez très bien
que le gavage d'oies, c'est que tu ouvres la bouche et tu la fais manger...
M. Baril: Je le sais très bien, mais je...
Mme Bégin: On ne dira pas ça à un
agriculteur. Mais si on n'avait pas cet article-là, on pourrait
être accusé sur l'article 55.9.2. On protège l'agriculture
par cet article-là.
M. Baril: Je vais vous dire une chose. Le gavage d'oies, je ne
suis pas sûr que c'est une pratique qui devrait justement... Je ne suis
pas sûr que c'est une
pratique qui est normale. Je ne suis pas sûr que c'est une
pratique qui est normale, et ça devrait même peut-être
être empêché. Quand on empêche... Le ministre parlait
tout à l'heure des écologistes en Europe qui font n'importe quoi,
et ça vient de là, l'Europe. Ils devraient commencer par regarder
ce qu'eux autres mangent. Vous savez, des fois, les écologistes
empêchent les autres de manger ce qu'eux autres mangent eux autres
mêmes, ce qu'ils préfèrent. Il faut faire attention avec
ça.
Mme Bégin: Là, je vous donne cet
exemple-là...
M. Baril: Donc, le gavage d'oies, je ne suis pas sûr que
c'est une bonne pratique.
Mme Bégin: ...M. le député d'Arthabaska...
M. Baril: Oui, oui.
Mme Bégin: ...mais il pourrait y en avoir d'autres: les
dindons qu'on est en train d'engraisser avec des injections.
M. Baril: Non, c'est défendu au Canada. Les hormones de
croissance, c'est défendu ici.
Mme Bégin: C'est défendu, bon. O.K. Je vous laisse
là-dessus parce que...
M. Picotte: M. le Président, mon explication est simple.
Trop fort ne casse pas, M. le Président. Je ne permettrai pas d'ouvrir
une loi qui permettrait d'aller saisir un paquet d'animaux, de créer des
embêtements à des producteurs agricoles, parce qu'on ne l'a pas
prévu. Donc, moi, je le prévois. Et il y avait un consensus,
d'ailleurs, à la table là-dessus.
M. Baril: M. le Président. Je vais aller au paragraphe
2°, «les pratiques rituelles prescrites par les lois d'une
religion». Le ministre, tout à l'heure, nous a fait une
démonstration que la Charte canadienne des droits et libertés de
la personne et la Charte québécoise des droits et libertés
de la personne nous empêchaient de faire ça. Moi, je suis
obligé de lui dire que la Charte des droits et libertés de la
personne ne permet pas de maltraiter les animaux, que ce soit pour n'importe
quoi.
M. Picotte: Ce n'est pas d'être maltraité.
M. Baril: Non, bien là, si ce n'est pas maltraiter,
pourquoi d'abord ici qu'on... (17 h 40)
M. Picotte: C'est de l'abattage, d'abord. C'est l'abattage. Le
rituel, dans une religion, d'abattre leurs animaux d'une façon
plutôt que telle autre. Parce que, à ce compte-là, moi, je
pense que l'abattage de tous les animaux, que ce soit nous dans notre
façon traditionnelle de les abattre, ça peut être aussi
condamnable à la rigueur, si on pousse à l'extrême, parce
que c'est tuer un animal pour le manger. Tu sais, si on pousse ça
à l'extrême, c'est aussi condamnable, ma façon, moi,
d'abattre mes animaux que ça l'est quand on parle d'abattage kascher.
Alors ça, ça ne se discute pas, à moins qu'on
décide un jour de dire tout simplement: Bien, on va... Mais là,
c'est dans ce principe-là qu'on inclut ça, parce que tu as beau
appartenir à une autre religion, si tu maltraites ton animal, il va
être confisqué.
M. Baril: Juste un mot en passant. L'abattage kascher des poulets
ou des poules, ça n'a rien à voir avec ça. Parce que, eux
autres, l'abattage kascher, c'est après que l'oiseau est mort. Ils le
prennent dans leurs mains, ils se revirent vers la Mecque puis ils disent
bonjour à je ne sais pas trop qui et ils reviennent. Ça ne fait
pas pâtir l'oiseau, ça, il est déjà mort.
M. Picotte: Non, non, non. Il n'y a pas d'insensibilisation au
préalable comme il y a dans nos abattoirs. Non, non, il faut aller
vérifier ça. Non, non, non, non. Et je vous exhorte à
aller voir ça pour le fun.
Une voix: II faut qu'ils soient nourris aussi.
M. Picotte: Non, non, non, non. Ça, je pense qu'on
n'embarquera pas dans ce débat-là, hein?
M. Baril: Non, non. Je le sais, mais ils ne font pas pâtir
la bête en la tuant. Il y a un rituel à suivre après que la
bête est abattue. C'est ça, l'abattage kascher. Il y a un rituel
à suivre, mais après que l'abattage est fait.
M. Picotte: Mais avant, aussi, c'est différent. Avant
aussi, c'est différent, M. le Président.
M. Baril: Les animaux ne souffrent pas. Quel exemple le ministre
peut-il me donner, à partir d'un rituel quelconque, où on va
permettre de laisser maltraiter des animaux?
M. Picotte: L'abattage lui-même, ça peut en
être un. C'est ça que je dis.
M. Baril: Bien oui, l'abattage lui-même. Il y a toutes
sortes de pratiques aujourd'hui que les... L'article 55.9.15 dit:
«Malgré les dispositions de la présente section, demeurent
permises, sur les animaux [...] les pratiques rituelles prescrites
[...]».
M. Picotte: On me donne juste l'exemple, M. le
Président... Dans l'abattage qu'on a, nous autres, supposons un bovin ou
un cheval, il est insensibilisé d'une certaine façon, dans le
sens qu'on arrive et on va l'abattre directement en appuyant dans le front, par
exemple, un pistolet et on le tue instantanément, puis il est
saigné après. Dans l'abattage kascher, il voit arriver le couteau
et on le saigne avant de l'abattre. Alors, c'est différent. Et c'est
pour ça que, à un moment donné, on ne peut
pas aller imposer quoi que ce soit là-dedans, à cause du
respect de la Charte des droits et libertés.
M. Baril: M. le Président, je me rapporte à
l'article 55.9.2. On définit, à cet article-là comment la
loi s'applique. Et je vais le relire. On ne parle pas de religion, là.
Est-ce qu'il y a une religion qui défend de donner de l'eau aux animaux?
On dit: «1° n'a pas accès à de l'eau potable et
à une nourriture en quantité et en qualité compatibles
avec les impératifs biologiques de son espèce...» Bon.
Est-ce qu'il y a une religion qui permet ça?
M. Picotte: Oui, mais le député...
M. Baril: Si le ministre veut me laisser finir.
Deuxièmement, on dit: «2° n'est pas gardé dans un
habitat convenable et salubre.» Est-ce qu'il y a une pratique rituelle
prescrite par des lois d'une religion qui va permettre de garder des animaux
dans un endroit insalubre ou inconvenable? Troisièmement, est-ce qu'il y
a une pratique religieuse qui va prescrire de garder un animal qui est
blessé ou malade et de ne pas lui donner les soins de santé
requis par son état? Est-ce qu'il y a une pratique religieuse qui va
empêcher de soigner un animal qui est malade ou qui est blessé?
Quatrièmement, est-ce qu'il y a une pratique ou un rituel d'une religion
quelconque qui va empêcher de saisir un animal qui est soumis à
des abus ou à des mauvais traitements qui peuvent affecter sa
santé? On ne parle pas d'abattage là. C'est sa santé
là. Je te dis que quand tu es rendu sur la chaîne d'abattage, ta
santé là... Ce n'est pas cette question-là que je me
pose.
M. Picotte: M. le Président, je comprends tout ce que me
dit le député là, mais je ne peux pas m'arrêter
à ça. Je ne peux pas m'arrêter à ça pour une
raison bien simple. Ce n'est pas juste une question, cette loi-là, de
manquer d'eau puis d'avoir un habitat qui est correct. C'est intitulé,
et ça a été le premier article qu'on a
étudié ensemble, «De la sécurité et du
bien-être des animaux». Si quelqu'un arrive et dit que saigner un
animal avant qu'il ne soit mort, ça fait atteinte à son
bien-être, à partir de ce moment-là, bien, c'est ça
qu'il faut protéger, M. le Président. C'est dans l'ensemble de
l'article qu'il faut voir ça. Ça ne serait pas uniquement parce
qu'un animal manque d'eau qu'il va être arrêté, M. le
Président.
M. Baril: C'est marqué ici. On dit: «La
sécurité et le bien-être d'un animal est compromis
lorsqu'il... Je peux tout relire les quatre paragraphes si vous voulez, M. le
ministre. On dit bien que la sécurité et le bien-être d'un
animal sont compromis lorsqu'il n'a pas accès à de l'eau,
à de la nourriture, est gardé dans un habitat inconvenable,
insalubre...
M. Picotte: Le 4° le dit très bien. M. Baril:
...est blessé ou malade.
M. Picotte: C'est par rapport à des abus. Quelqu'un
pourrait considérer ça comme un abus, M. le Président,
puis c'est marqué dans le 4°, puis ce serait comme ça.
M. Baril: II y a une loi en Ontario. Est-ce qu'il y a un article
semblable où on exclut les rituels prescrits par la loi?
Mme Ferron: La loi de l'Ontario s'applique aux animaux de
compagnie. Ce n'est pas le même champ d'application tout à fait,
là. Ce n'est pas comparable. Ce n'est pas une loi d'inspection non plus,
ou de prévention comme telle. Et c'est vu sous un autre angle en
Ontario. Dans les lois chez nous, les règlements sur l'abattage,
l'exemption est peut-être un peu plus restreinte là. On a
exempté les lois judaïques ou islamiques, mais on ne peut plus
rédiger des articles de cette façon-là parce que ça
constituerait de la discrimination entre les religions. Alors, c'est pour
ça que l'article est rédigé d'une façon plus large.
Et ça vise toutes les pratiques rituelles qui seraient conformes
à des lois d'une religion. Dans le règlement
fédéral, c'est la même chose. On a parlé
également de pratiques rituelles conformes aux lois judaïques ou
islamiques, mais encore là, aujourd'hui, on ne peut plus passer des
dispositions comme ça parce qu'il y a des risques que ce soit
contesté devant les tribunaux et que ce soit déclaré
inconstitutionnel. Alors, c'est pour ça qu'on est obligé de
l'amener d'une façon un peu plus large. C'est la raison pour laquelle on
le fait comme ça.
M. Baril: Oui, mais vous avez dit que la loi de l'Ontario ne
couvre pas les...
Mme Ferron: Non. Mais c'est une loi aussi qui est plus vieille,
d'une part, et ce n'est pas...
M. Baril: Est-ce qu'elle a déjà été
contestée?
Mme Ferron: D'une part, elle vise juste les animaux de compagnie.
Ça ne vise pas tout là. Alors, nous, évidemment, l'exemple
qu'on a en tête, c'est d'abord l'abattage des animaux là. Puis, ce
n'est pas l'abattage des chiens et des chats. C'est, bien sûr, l'abattage
des animaux pour des fins de consommation. Sauf qu'on ne peut pas le
préciser aussi précisément que ça dans le texte de
la loi pour ne pas exposer la loi à une contestation judiciaire.
M. Baril: Vous dites que la loi de l'Ontario vise plus que les
animaux de compagnie...
Mme Ferron: Oui, c'est plus que ça.
M. Baril: Ici, les animaux des activités d'agriculture
sont exclus. Donc, ça revient, ça se rapporte à dire que
c'est juste les animaux...
Mme Ferron: Us ne sont pas exclus... C'est les
activités d'agriculture. Ce n'est pas la même chose.
M. Picotte: C'est les activités et les pratiques
d'élevage...
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: ...qu'on exclut. Ce n'est pas le fait que des animaux
peuvent être maltraités. Ils ne sont pas exclus. La preuve, c'est
que la SPCA en a saisi dans la Maurîcie puis ça fait l'objet d'un
procès, avec quelqu'un même qu'on connaît bien, là.
Bon, alors, ça, ça n'empêchera jamais ça. Si,
à un moment donné, un élevage manque d'eau, n'est pas bien
abrité, le bien-être est mis en cause, on va aller saisir
même chez les agriculteurs.
Mme Ferron: C'est vraiment les activités d'élevage
généralement reconnues qui sont protégées.
M. Baril: En tout cas, je vous dirai que moi, je n'accepte pas,
absolument pas, que les pratiques rituelles prescrites par la loi d'une
religion vont permettre de maltraiter les animaux.
M. Picotte: Ce n'est pas ça.
M. Baril: Ça n'a pas de bon sens. Ça n'a pas de bon
sens.
M. Picotte: Ce n'est pas ça.
M. Baril: C'est une loi de protection des animaux, puis on va
dire que, à cause d'une religion, de pratiques rituelles, ils vont avoir
le droit de maltraiter les animaux. Ça n'a pas de bon sens.
Mme Ferron: Écoutez. En fait, on veut éviter qu'il
y ait des débats de religion à partir de cette loi-là.
Parce que les Juifs prétendent, bien sûr, que le fait d'abattre
des animaux selon la méthode kascher, ce n'est pas un abus puis
ça ne fait pas souffrir les animaux. Mais quelqu'un qui est le
moindrement anti-Juif pourrait, lui, essayer de prétendre qu'au
contraire c'est un abus puis ça peut affecter la santé de
l'animal. Alors, on veut éviter que le projet de loi ici devienne un
débat pour régler des conflits entre des religions, tout
simplement.
M. Baril: II va arriver quelqu'un, à un moment
donné... Vous savez aujourd'hui, au Québec, on est un peu reconnu
pour avoir toutes sortes de sectes établies. Une religion, c'est une
secte.
Mme Ferron: C'est pour ça qu'on a quand même
employé les termes «lois d'une religion». Puis il faut bien
comprendre également que, quand il y a une exception comme ça
dans une loi, il faut référer au Code de procédure
pénale, puis la personne qui veut alléguer une exemption doit la
prouver. Alors, ça va être à la charge de la personne qui
invoque cette disposition-là de prou- ver que, effectivement, c'est une
pratique rituelle qui est prescrite par une loi d'une religion. Alors, ce n'est
pas n'importe laquelle petite secte religieuse qu'on invente au bout d'une
table. Il faut vraiment que ce soit une religion qui est établie. (17 h
50)
M. Baril: Même si c'est une religion établie ou une
petite secte, ce n'est pas normal qu'on laisse maltraiter ou qu'on permette de
maltraiter les animaux. Puis moi, je vous le dis franchement, je suis pour la
loi, 100 milles à l'heure, pour protéger les animaux. Mais,
à cause d'une religion, on va les laisser maltraiter. Ça n'a
aucun sens. Puis ceux et celles qui les maltraiteront, ils iront devant les
tribunaux pour contester cette loi-là, devant la Charte des droits et
libertés de la personne. Ils iront. Puis je vois le juge moi, en avant
là, qui dit là... Il va démontrer que ça maltraite
les animaux, puis il va dire: Ah! Bien, là, c'est vrai. Je vais te
laisser maltraiter les animaux parce que c'est ta religion. Ça n'a pas
de bon sens.
M. Picotte: M. le Président, moi, j'ai expliqué les
raisons pour lesquelles le gouvernement avait choisi de faire ça comme
ça. Je pense qu'on est libre, autour de la table, de voter pour, de
voter contre ou de s'abstenir. Ces raisons-là réapparaissent
suffisamment importantes, M. le Président, pour que j'en fasse un point
à l'intérieur de la loi.
M. Baril: M. le Président, est-ce que le ministre a eu des
avis juridiques écrits sur ça, pour l'obliger à mettre
ça là-dedans?
M. Picotte: M. le Président, au comité de
législation et partout où on a passé, on nous a dit de
prendre cette mesure-là pour que la loi ne soit pas contestée,
qu'elle n'aille pas à rencontre des chartes établies, et pour
nous permettre, évidemment, de rendre la loi, qui est caduque, à
toutes fins utiles... Alors, comme on m'a dit qu'il fallait que je fasse
ça au comité de législation, qui s'est penché sur
les différentes lois, les différentes chartes, je prends cette
précaution-là, M. le Président.
M. Baril: En tout cas, M. le Président, je vais voter
contre cet article-là.
Le Président (M. Richard): Sur division? Alors, l'article
55.9.15, tel qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle
l'article 55.9.16.
M. Picotte: «Les dispositions de la présente section
prévalent sur celles de la Loi sur les cités et villes, du Code
municipal du Québec et des chartes des municipalités qui leur
seraient inconciliables de même que sur celles de leurs textes
d'application.» Ça, tout simplement, il s'agit de prévoir
la prépondérance de la présente section sur les
dispositions adoptées en vertu des lois municipales afin d'éviter
des conflits d'application de lois ou de règlements et d'assurer une
uniformisation des normes relatives à la sécurité et au
bien-être des
animaux. Ça, c'est normal, on retrouve ça un petit peu
partout.
M. Baril: Le ministre n'a pas consulté, n'a pas
parlé aux municipalités.
M. Picotte: M. le Président, je l'ai expliqué
tantôt. Moi, tout ce dont je m'assure, c'est qu'il y ait des nonnes
minimales applicables partout. Les municipalités ne sont pas
obligées de prendre ça à leurs frais et d'appliquer
ça. Mais il ne faut pas non plus que, à la suite de l'adoption
d'une loi, les municipalités disent: Cette
réglementation-là est trop forte, puis nous autres, on veut en
avoir une plus faible chez nous. Ça, on n'acceptera pas ça, et
là-dessus, on n'a pas besoin de consultation. Je pense qu'il faut
l'établir tel quel. On n'a violé les droits de personne en
faisant ça. Sinon, ça serait épouvantable, M. le
Président. Une municipalité pourrait dire, demain matin: Moi, je
trouve que Picotte est allé trop loin avec sa loi de protection des
animaux. Chez nous, on a tout du bon monde puis on veut aller moins loin que
ça, donc on balance ça par-dessus bord. Alors, je pense que
ça, on ne peut pas se permettre ça, et tout le monde comprend
ça. Et on n'a pas besoin de consultation pour penser comme
ça.
M. Baril: Ça, M. le Président...
M. Picotte: Mais, ça aura besoin d'une consultation si
jamais, à un moment donné, je veux que les municipalités
soient les maîtres d'oeuvre de cette section-là de ma loi.
Là, je devrai consulter, bien sûr, et ça, je n'y manquerai
pas.
M. Baril: M. le Président, il me semble je dis bien
«il me semble» que ça aurait facilité les
consultations futures si le ministre ou quelqu'un de son ministère avait
rencontré quelqu'un de l'UMRCQ pour l'aviser du projet de loi et lui
demander: Bon, sur quoi vous n'êtes pas d'accord? En tout cas, vous
auriez pu discuter avec lui puis lui dire: Moi, je ne dérangerai pas vos
affaires, mais il va y avoir une sorte de règle minimale au
Québec qui va s'appliquer et vous devrez respecter ça, et leur
expliquer dans quel contexte le ministre fait ça. Parce que tout
à l'heure, il va être obligé, il l'a dit, d'aller
rencontrer les municipalités qui vont vouloir être partenaires
dans l'application de cette loi-là.
M. Picotte: C'est à leur demande. C'est à leur
demande.
M. Baril: Donc, il me semble que le ministre aurait dû
aller rencontrer ces gens-là, les informer de la portée de la loi
puis dire: Bon, là, il y a ça qui s'en vient, puis les
municipalités auraient dit ce qu'elles auraient voulu puis le ministre
aurait pu faire à sa tête pareil. Mais au moins les
municipalités auraient eu l'impression qu'elles ont été
consultées.
M. Picotte: Bien, c'est justement, je ne veux pas donner
d'impression à personne. Moi, j'ai assis quelqu'un du ministère
des Affaires municipales à ma table pour être bien sûr qu'on
ne contrevient pas aux lois municipales de un. Et comme je n'impose
à personne cette charge-là je pense qu'il y a eu une
commission parlementaire avant pour écouter des mémoires ou... M.
Nicolet aurait pu venir nous livrer un mémoire, ici. Il a toujours
été le bienvenu. M. Nicolet aurait pu nous demander de s'asseoir
à la table de discussion. On l'aurait assis à la table. Mais,
comme je n'ai pas l'intention de lui imposer quoi que ce soit, si les
municipalités veulent s'en prévaloir, on s'assoira avec elles
puis on discutera des modalités à être établies,
mais non pas pour établir des règles minimum pour que tout le
monde se comporte de la même façon, M. le Président. Voyons
donc!
M. Baril: Remarquez bien que je ne veux pas dire puis je ne veux
pas affirmer que l'UMRCQ a raison. Ce n'est pas ça que j'ai dit non
plus. Mais je veux simplement dire que le ministre, comme partenaire de
l'application d'une loi, partenaire de l'application d'une loi avec les
municipalités, l'Union des municipalités régionales de
comté, comprenez-vous, il me semble que ça aurait
été je ne sais pas le mot français... On dit
fair-play ce n'est pas en français. Beau joueur, je ne sais pas
quoi.
Une voix: Bien avisé.
M. Baril: Ça aurait été bien avisé de
juste consulter les gens, les informer, les aviser, leur dire: Bien,
voilà cette loi-là, et plus tard je viendrai voir avec vous
autres si vous êtes intéressés à l'appliquer.
Ça leur aurait ouvert la porte et les gens aurait probablement
été contents, un point, c'est tout. Et le ministre n'aurait pas
fait...
M. Picotte: J'ai trop d'expérience...
M. Baril: ...de promesses et ne se serait pas engagé
à rien. Il aurait juste été les informer de ce qui s'en
venait. Point.
M. Picotte: II y a cette obligation aussi des individus de
s'informer de ce qui se passe à l'Assemblée nationale, et c'est
pour ça que je fais la distinction entre imposer quelque chose et une
information générale. Alors, ça aussi, ça existe et
il y a une obligation de la part de tout le monde aussi de s'informer de ce qui
existe.
M. Baril: En tout cas, M. le Président, je vais... C'est
à quel article qu'on est?
Le Président (M. Richard): L'article 59.9.16.
M. Baril: 59.9.16.
Le Président (M. Richard): Sur division?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. Est-ce que
l'ensemble de l'article 6, dans sa globalité, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division?
M. Baril: Oui, sur division.
Dispositions pénales
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 7, et nous
avons, à 55.43.1, un papillon.
M. Picotte: Oui. Commençons par le papillon. Remplacer,
dans la troisième ligne du premier alinéa, le mot
«de» par les mots «d'au moins». C'est compte tenu qu'il
s'agit d'une fourchette à l'intérieur de laquelle l'amende peut
se situer, et il convient de préciser un minimum et un maximum. La
modification apportée est une correction de style, puisqu'il
était déjà mentionné dans le texte que l'amende
maximale était d'au plus 600 $. Il convient donc de dire que celle
minimale est d'au moins 200 $. Donc, ça, je pense que ça tombe
sous le sens, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que, si ça tombe
sous le sens, c'est correct?
M. Baril: Oui, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 55.43.1 de l'article 7... C'est en discussion, M. le
ministre?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): Vous avez d'autres
éléments?
M. Picotte: Oui. D'abord, il faut le lire, M. le
Président. L'article 7 dit: Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 55.43, du suivant: «55.43.1 Le
propriétaire ou le gardien d'un animal, autre que celui qui garde des
animaux dans un but de vente ou d'élevage, qui contrevient à
l'article 55.9.2 est passible d'une amende de 200 $ et d'au plus 600 $ et, pour
toute récidive dans les 2 ans, d'une amende d'au moins 600 $ et d'au
plus 1800 $. «Le propriétaire ou le gardien d'animaux
gardés dans un but de vente ou d'élevage qui contrevient à
l'article 55.9.2 ou à l'article 55.9.3 est passible d'une amende d'au
moins 400 $ et d'au plus 1200 $ et, pour toute récidive dans les 2 ans,
d'une amende d'au moins 1200 $ et d'au plus 3600 $.»
Vous avez compris qu'avec l'amendement qu'on a adopté il faut
rajouter, évidemment, les termes de l'amendement à
l'intérieur de l'article que je viens de lire. Cette disposition
établit des sanctions pénales pour une infraction aux articles
55.9.2 et 55.9.3.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ar-thabaska.
M. Baril: Sur quoi on a pu se baser pour fixer le coût des
amendes? De 200 $ à 600 $; de 600 $ à 1800 $, sur quoi c'est...
Tu pars du maximum et tu triples? Ça triple partout.
M. Picotte: Alors, il y a deux choses. On n'a pas voulu
excéder ce qui était prévu au Code criminel on l'a
vu un petit peu tantôt dans les sanctions de moins de 2 ans et on
s'est collés, évidemment, sur les amendes chargées
à la Loi sur la conservation de la faune. Ce sont des amendes
identiques, semblables, dans des cas semblables, à la mémoire du
ministre qui a déjà passé à un autre
ministère.
Le Président (M. Richard): Est-ce que ça
convient?
M. Baril: II y en a qui disent aujourd'hui, probablement avec
raison, en tout cas dans la faune, que les amendes ne sont pas encore assez
élevées.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 7...
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): ...tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Je vous mentionne qu'il est 18
heures et que la commission...
M. Picotte: II reste un article... Il reste deux articles, M. le
Président. Est-ce qu'on a le consentement?
M. Dufour: On revient pareil à 20 heures. M. Picotte:
Oui, mais...
M. Baril: C'est parce que ça change de monde, je
suppose.
M. Picotte: C'est ça. C'est parce que ça
permettrait de libérer les gens qui travaillent sur ce projet de loi
là pour rappeler ceux d'après souper. (18 heures)
Le Président (M. Richard): Alors, à l'article 8,
dans sa partie 55.45.1, nous avons un papillon.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Le papillon est
le suivant: Remplacer, dans la troisième ligne du premier
alinéa, le mot «où» par les mots «locale sur le
territoire de laquelle». La municipalité n'est pas un territoire
au sens de la Loi sur l'organisation territoriale municipale. Il y a donc lieu
de corriger le texte pour viser le territoire et non pas la personne morale.
C'est ça que l'amendement apporte, M. le Président.
M. Baril: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
Maintenant, l'article 8.
M. Picotte: Donc, l'article 8 dit ceci: Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 55.45, du suivant:
«55.45.1 Les poursuites pénales pour la sanction d'une infraction
visée à l'article 55.43.1 peuvent être intentées
devant la Cour municipale par la municipalité où est commise
l'infraction.» Et, maintenant, il faut lire «par la
municipalité locale sur le territoire de laquelle est commise
l'infraction». C'est l'amendement qu'on a apporté. «Dans ce
cas, les amendes et les frais relatifs à ces infractions appartiennent
à la municipalité.»
Donc, cette disposition prévoit que les poursuites pénales
peuvent être intentées devant la Cour municipale par la
municipalité locale sur le territoire de laquelle est commise
l'infraction.
M. Baril: Pourquoi on ajoute «la municipalité
locale»? Le mot «locale», c'est quoi? Si on disait juste
«la municipalité sur le territoire de laquelle»?
Mme Ferron: C'est parce que la municipalité, ça
représente une personne morale, ça ne représente pas un
territoire. Pour parler du territoire, il fallait employer les mots
«municipalité locale sur le territoire de laquelle». C'est
le but de l'amendement.
M. Baril: Ce sont des termes juridiques, ça. Mme
Ferron: Les subtilités du droit municipal. Le Président
(M. Richard): Ça va? M. Baril: Ça va.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 8, tel
qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Picotte: L'article 9, M. le Président: La
présente loi entrera en vigueur à la date fixée par le
gouvernement, à l'exception des articles 2 à 5 qui entrent en
vigueur à la date de la sanction de la présente loi.
M. Baril: 2 à 5... On vérifie.
M. Picotte: Bien, ça touchait autre chose. Les
médicaments vétérinaires et la monte des
étalons.
Le Président (M. Richard): Ça va? M. Baril:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 9, adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, dans sa totalité, est adopté...
M. Baril: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): ...tel qu'amendé?
M. Baril: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): C'est adopté? Sur ce,
nous suspendons les travaux...
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Richard): Pardon.
M. Picotte: .. Je voudrais remercier les collaborateurs qui sont
ici et qui ne seront plus ici après, en leur disant qu'ils ont fait du
bon travail, et, bien sûr, remercier nos collègues de la
commission parlementaire pour la diligence avec laquelle ils ont pu apporter
parfois des amendements, parfois des éclaircissements au projet de
loi.
Le Président (M. Richard): Alors, nous suspendons les
travaux et nous reprenons ici, à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 20 h 18)
Projet de loi 76
Le Président (M. Richard): On va recommencer les travaux
de la commission, la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation. Je vous rappelle que nous devons, par mandat, étudier le
projet de loi 76, Loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits
marins et les aliments et abrogeant la Loi sur le commerce du pain. Très
bonne loi pour la Semaine sainte! Alors, est-ce que vous avez des commentaires
d'entrée, M. le ministre? Vous n'êtes pas obligé.
M. Picotte: Au pain et à l'eau, M. le Président,
durant la Semaine sainte. Non, M. le Président, j'ai eu l'occasion de
faire mes commentaires, lors de l'étude du principe du projet de loi, et
on essaiera de répondre, au fur et à mesure des interrogations
des honorables membres de cette assemblée.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Oui, M. le Président, uniquement pour dire que,
pour une partie de la loi, celle qui abolit la Loi sur le commerce du pain, je
suis pleinement d'accord. L'autre partie de la loi, qui va permettre au
ministère de l'Agriculture d'obtenir du ministère du Tourisme la
charge de l'inspection des restaurants, du service de l'hôtellerie, de la
restauration, pour cette partie de la ioi, je suis contre, à cause de
l'argumentation que j'ai développée, l'an passé, à
l'effet que j'étais contre le coût du permis, et j'avais
demandé, puisque le ministère de T Agriculture va faire
l'inspection, que le ministère du Tourisme abolisse son permis et ne
charge pas son permis pour arrêter de fixer des prix ou des coûts
à tout le secteur de la restauration. (20 h 20)
Hier, je parlais à quelqu'un dans la restauration. Il me disait
qu'ils sont rendus que ça leur prend cinq permis, là. Ça
leur coûte entre 1000 $ et 1200 $ par année, pour le même
gouvernement. Donc, on en a créé un autre. C'est ça. En
tout cas, je ne veux pas développer. C'est pour cette raison que la
deuxième partie de la loi, je vais être contre, mais on va passer,
je pense, assez rapidement, parce qu'on n'a pas d'opposition majeure. On posera
des questions au fur et à mesure, là.
Le Président (M. Richard): Alors, vous seriez d'avis qu'on
commence article par article?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Alors, les circonstances vont
faire qu'on commence par l'article 1, M. le ministre.
Enregistrement et permis
M. Picotte: L'article 1, M. le Président: L'article 11 de
la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments (L.R.Q.,
chapitre P-29) est modifié par l'addition, à la fin du
deuxième alinéa, de «ou dans les cas prévus par
règlement.»
Cette disposition a pour but de permettre au ministre de délivrer
des permis pour une période de moins de 12 mois dans les cas
prévus par règlement. Plus spécifiquement, M. le
Président, ceci permettra de faire coïncider les dates de
délivrance des permis de détail et de restauration émis en
vertu de la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les aliments
avec les dates de délivrance des permis d'établissements de
restauration émis en vertu de la Loi sur les établisse- ments
touristiques, dont l'application sera déléguée au ministre
de l'Agriculture en vertu de cette dernière loi.
Une disposition équivalente est proposée à la Loi
sur les établissements touristiques. Ainsi, l'exploitant qui, pour un
même lieu, doit détenir les permis du ministère du Tourisme
et du MAPAQ, s'adressera une seule fois à un guichet unique, le MAPAQ,
pour obtenir les deux permis. Voilà!
M. Baril: oui, m. le président, uniquement parce que, dans
cet article, on vient encore ajouter de la réglementation nouvelle sur
les conditions d'obtention d'un permis. et, pour un gouvernement qui voulait
réglementer moins il voulait même
déréglementer on s'aperçoit que pratiquement 75 %
des articles de n'importe quelle loi... on prend la peine d'inscrire, de
stipuler qu'on donne les grandes lignes, mais le reste, on connaîtra
l'application par le règlement.
Et on se souvient aussi que, lors du sommet sur Pagro-alimentaire, qui
s'était tenu à Trois-Rivières, l'ensemble des intervenants
avaient fait une sorte de front commun pour diminuer davantage la
réglementation, qui est devenue un carcan pour le développement
économique de l'ensemble des régions et du secteur.
Dans l'ancienne loi, on disait: Le ministre peut toutefois
délivrer un permis pour une période moindre s'il juge que
l'intérêt public l'exige. Bon, là, on dit: Ça va
être défini par règlement. Ça change quoi dans les
deux, puis pourquoi on va encore définir ça par règlement,
là?
M. Picotte: Me Noël, M. le Président. Le
Président (M. Richard): Me Noël.
Mme Noël (Marie-Camille): Merci. Finalement, c'est
nécessaire. C'est que, normalement, un permis est émis pour une
période de 12 mois, et c'est la même chose pour des permis
d'établissements de restauration, en vertu de la Loi sur les
établissements touristiques. Alors, pour permettre de faire
coïncider le renouvellement des permis, tant en vertu de notre loi qu'en
vertu de la Loi sur les établissements touristiques en ce qui concerne
des établissements de restauration, c'est nécessaire que, tant en
vertu de la Loi sur les établissements touristiques que dans notre loi,
on prévoie qu'on puisse émettre des permis pour une
période moindre.
Alors, le cas qui sera prévu par règlement, ce sera,
notamment, entre autres, le cas où, lorsqu'une personne doit
détenir un permis du MAPAQ et doit détenir un permis du MTO, on
va faire en sorte de faire coïncider les dates afin de les renouveler en
même temps pour ne pas que les restaurateurs soient obligés de
faire affaire à deux périodes dans l'année. On veut
finir... S'ils font affaire à un guichet unique, on veut leur permettre
de ne pas avoir à renouveler deux permis, mais on va leur transmettre
sur une même formule les deux permis en même temps.
Alors, c'est nécessaire de prévoir, dans un
règlement, que, lorsqu'une personne doit détenir un permis
du MAPAQ et un permis du MTO, à ce moment-là, le ministre
peut délivrer les permis pour une période moindre, afin,
évidemment, de faire coïncider le renouvellement de ces
permis-là, par après. C'est pour éviter aux gens de faire
affaire, finalement, à deux périodes durant l'année avec
le MAPAQ, éventuellement. La première année, c'est
sûr qu'ils vont devoir faire affaire...
M. Dufour: En quoi la phraséologie qui est dans la loi
actuelle est différente de ce qui est écrit, en fait? Pourquoi
ça n'aurait pas pu être permis, ce que vous dites, là, dans
la...
Mme Noël: Non, c'est parce qu'actuellement le permis, c'est
fixé dans la loi, c'est pour une période de 12 mois, et le
ministre ne peut pas fixer une période moindre, autrement que dans
l'intérêt public. Alors, il fallait dire, à ce
moment-là... Puis, d'ailleurs, il fallait modifier la loi pour permettre
au ministre de modifier la période.
M. Dufour: Mais il reste que c'est marqué: Le ministre
peut toutefois délivrer un permis pour une période moindre...
Mme Noël: Mais dans l'intérêt public seulement.
M. Dufour: Par règlement tout le temps.
Mme Noël: Non, non, non. Avant, c'était: «Le
ministre peut toutefois délivrer un permis pour une période
moindre s'il juge que l'intérêt public l'exige.» Ici, ce ne
sera pas un cas d'intérêt public. Ça va être un cas
où le permis du MAPAQ et le permis du MTO coïncident. Alors, par
règlement... On ne l'a pas ouvert trop, on veut juste que ce soit dans
des cas fixés par règlement que le ministre pourra
délivrer des permis pour une période moindre que 12 mois. Le
principe demeure que c'est 12 mois, un permis. Dans les cas où le
gouvernement va fixer par règlement, à ce moment-là, le
ministre pourrait émettre un permis pour une période moindre. Et
le cas que l'on vise principalement, évidemment, c'est le MTO et le
MAPAQ.
M. Baril: Là, c'est juste pour la période de
transition, là?
Mme Noël: Principalement, c'est pour la période de
transition. Il pourrait arriver des cas où, effectivement, quelqu'un...
Parce que, bon, la définition de «restaurant» au sens du
tourisme n'est pas tout à fait la même que la définition de
«restaurant» au sens de notre loi. Il pourrait arriver des cas
où quelqu'un, à un moment donné, s'il y a consommation sur
place, s'ouvre un restaurant en cours d'année. Alors, là,
ça se pourrait que les périodes... Alors, ce sera toujours bon,
là, mais disons que, principalement, c'est pour faire coïncider,
lors du premier renouvellement, les permis. Par après, ça va se
produire, mais de façon plus occasionnelle.
M. Baril: Pauvre madame, vous m'ouvrez une porte-là parce
qu'ici, dans la loi 77, je ne veux pas mêler les deux lois...
M. Dufour: Elle l'a ouverte rien qu'un peu, qu'elle a dit.
Mme Noël: Non, je ne peux pas parler pour la loi 77.
M. Baril: Non, non, je ne veux pas, mais moi, je suis
obligé de tenir compte des deux lois, là...
Mme Noël: Oui, oui. M. Baril: ...parce que... Une
voix: Lesquelles?
M. Baril: La loi du tourisme, là, l'autre loi qui est ici,
là, la Loi modifiant la Loi sur les établissements touristiques
et abrogeant certaines dispositions législatives. Je suis obligé,
moi, en tant que parlementaire, de tenir compte de cette loi-là, parce
que le ministère du Tourisme transfère au ministère de
l'Agriculture des responsabilités qui sont dictées par le
ministère du Tourisme, que vous autres, vous aurez à
appliquer.
Puis, quand on regarde les articles de la loi 77 que je viens
d'énumérer, bien là, ici, on dit que, d'abord, le
restaurateur ou l'hôtelier devra faire venir un fonctionnaire pour lui
dire ce qu'il a: un restaurant, un hôtel; 15 places, 25 places. C'est
ça qui est marqué ici. Je sais que ça ne vous regarde pas,
là. Non, non. Mais moi, je vous dis qu'il faut en tenir compte pareil,
veux veux pas. Je ne vous accuse pas, là. Mais le restaurateur va
être obligé de faire venir ce fonctionnaire-là pour lui
dire ce qu'il a comme restaurant: «c'est-u» un camping,
«c'est-u» un restaurant, «c'est-u» ouvert 12 mois,
«c'est-u» ouvert six mois? Bon, en tout cas, là, c'est le
fonctionnaire qui va venir dire à la personne ce il a. Et, après
ça, là, il va faire sa demande. Là, après qu'il
aura fait sa demande, bien, là, il va y avoir des coûts
chargés, de toute façon. Mais, après qu'il aura fait sa
demande pour avoir son permis, bien là, peut-être qu'il l'aura,
peut-être qu'il ne l'aura pas.
Là, vous, vous venez de me dire que les lois ou règlements
du ministère du Tourisme, ça se peut qu'ils ne soient pas pareils
comme les vôtres. Imaginez-vous, là...
Mme Noël: Non, non, non. Attendez...
M. Baril: ...déjà l'ennui que le pauvre patient ou
la pauvre patiente qui va s'ouvrir un commerce, là. Il va être
obligé d'aller voir c'est quoi le tourisme, puis c'est quoi
l'agriculture.
Mme Noël: Non, non. Mais, de toute façon, il aurait
été obligé de demander un permis au ministère du
Tourisme. Là, tout simplement, le guichet, maintenant,
ça va être nous. C'est nous qui allons appliquer tout
simplement, je veux dire, les dispositions qu'il y a dans la loi et le
règlement sur les établissements touristiques en ce qui concerne
les établissements de restauration. Mais, de toute façon, la
personne, elle aurait dû s'adresser... Si ce n'est pas chez nous, elle va
s'adresser au Tourisme. Mais moi, je ne peux pas débattre du projet de
loi 77.
M. Baril: Non, mais c'est parce que, tout à l'heure, vous
avez dit, madame, que c'est possible que les lois du ministère de
l'Agriculture ou les règlements, là je ne veux pas mal
vous citer ça se peut que ce ne soit pas les mêmes que le
Tourisme.
Mme Noël: Non, excusez. C'est parce que... Oui, je sais ce
que vous voulez dire. C'est que la définition de
«restaurant» au sens de notre loi n'est pas tout à fait
identique à celle, effectivement, de la définition de
«restaurant» au sens de la Loi sur les établissements
touristiques. Nous, on couvre quand même plus large. La définition
de «restaurateur» au sens de la Loi sur les produits agricoles
couvre, par exemple... On parle des établissements de santé, on
parle des établissements de détention, de probation, les
ministères, le gouvernement, etc. Mais nous, on va appliquer notre loi,
on va continuer à l'appliquer. Mais, en plus, on va administrer la
partie «établissements de restauration» du Tourisme en vertu
de leur loi et de leurs règlements, évidemment, qu'on va faire
appliquer.
M. Picotte: C'est ça. La différence, je pense, Me
Noël l'a bien expliquée, c'est qu'au niveau des
cafétérias d'écoles, au niveau des
cafétérias existantes, au niveau de la santé, etc., bien,
à ce moment-là, pour nous, c'est considéré comme un
endroit où on sert, évidemment, des vivres et où on sert
des repas et qui méritent d'être inspectés, alors qu'au
ministère du Tourisme, une cafétéria d'hôpital, ce
n'est pas un restaurant approuvé.
M. Baril: Mais, si c'est juste pour couvrir la période de
transition parce que là, de toute façon, ça fait un an que
ça s'applique, là... Le permis du ministère de
l'Agriculture, ça fait un an qu'il s'applique, lui?
Mme Noël: Depuis janvier 1992. M. Picotte: C'est
ça.
M. Baril: Bon, bien, la période de transition,
là... À l'avenir, tous les permis doivent être tous
égaux partout?
Mme Noël: Oui, oui, oui.
M. Baril: Dans les nouveaux établissements, quelqu'un qui
demande... (20 h 30)
M. Picotte: Bien, ils ne le sont pas encore là, parce que
là, on va faire en sorte qu'on rapatrie certains pouvoirs pour...
D'ailleurs, ça, ce n'est pas à la suggestion du ministre... C'est
à la suggestion du ministre de l'Agriculture, au Conseil des ministres,
bien sûr, mais c'est à la demande de notre table de concertation
que des restaurants nous ont dit: Nous, ça ne nous fait rien de payer un
permis et de payer une totalité. Oui, c'est exactement ce que nous a dit
l'association des restaurateurs. Qu'un restaurateur ne soit pas d'accord avec
ça, il y en a toujours. Il y a même des députés dans
votre formation et dans la nôtre qui ne sont pas d'accord avec nos
orientations de parti. Bon! Ça... Évidemment, on ne juge pas un
parti à l'orientation d'un individu. On ne juge pas les restaurateurs
à l'orientation d'un restaurateur. Il y a une association que les gens
se donnent, puis ces gens-là viennent parler en leur nom et prendre des
décisions, quand on les appelle à en prendre, au nom des
restaurateurs.
Donc, ils nous ont dit: Nous, ce qu'on veut avoir, c'est d'arrêter
de faire une application au Tourisme, une application chez vous. Chargez-nous
le montant que vous désirez nous charger, mais y a-t-il moyen qu'on
s'adresse à un guichet unique? C'est pour ça qu'on a fait
ça.
M. Baril: Mais... Puisque les nouveaux permis du ministère
de l'Agriculture s'appliquent depuis janvier 1992... Bon, les permis qui
étaient émis et qui vont continuer à être
émis par le ministère du Tourisme... Bon, la transition a
dû être faite l'an passé. Admettons que je me suis ouvert un
restaurant en date du 6 juin 1992. Bon! J'ai dû obtenir mon permis du
ministère de l'Agriculture et j'ai dû obtenir aussi mon permis du
ministère du Tourisme. Bon! Donc...
M. Picotte: Pas aux mêmes dates. La difficulté,
c'est qu'ils ne sont pas aux mêmes dates. Alors, pour cette année,
là, il y en a qui ont reçu leur permis chez nous, puis ils ont
reçu celui du Tourisme, mais quand la loi va être passée,
il va arriver une autre époque où, là, ils vont devoir
faire appel à un guichet unique, alors là, on va harmoniser
ça, à ce moment-là. Donc, vous n'êtes pas en train
de me dire que ça a été fait l'an passé, puisqu'on
passe la loi tout de suite. Ça va être fait pour l'an prochain.
Donc, c'est pour l'an prochain qu'on étudie, ce n'est pas pour ce qui a
été fait cette année.
Ce qui s'est fait cette année, c'est que les gens respectaient ce
qui existait au niveau du gouvernement, c'est-à-dire qu'ils demandaient
un permis au Tourisme, puis ils demandaient un permis à l'Agriculture.
On émettait un permis, puis le Tourisme en émettait un autre.
Alors, on est en train d'adopter une loi qui va faire en sorte qu'on va se
retrouver à harmoniser ça pour l'année qui vient.
M. Baril: Bon, en tout cas, il me semble que c'était juste
pour harmoniser l'émission des deux permis. Si on ne vise pas d'autre
chose, si on ne pense qu'il y a d'autre chose, il me semble qu'on aurait pu
marquer dans la loi que, pour la période de transition,
les permis seront émis je ne sais pas comment formuler
ça, moi, là d'une façon qu'ils prendront fin
à la date du 31 décembre. Je ne sais pas...
M. Picotte: II y aura toujours des cas, à ce qu'on me dit.
S'il finit par ne plus y avoir de cas, parce que tout est harmonisé, un
règlement, ça s'abolit toujours en cours de route. Il n'y a pas
de problème à ça.
M. Baril: Bon, en tout cas, sur division, M. le
Président.
Une voix: Un instant!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Masson, allez-y.
M. Blais: Si je comprends bien, il y a un permis, au
ministère du Tourisme, avec une réglementation. Il y a
maintenant, depuis quelque temps, un permis au ministère de
l'Agriculture avec une réglementation. Il va y avoir un guichet unique,
maintenant, c'est-à-dire que les deux prix vont être fondus en un
seul: il va y avoir un seul permis qui va être émis. Est-ce que
les deux règlements vont être fondus en un seul pour faire un
règlement ou bien, non, s'il va toujours y avoir, sous votre
juridiction, un règlement touristique et un règlement agricole,
pour l'appeler comme on l'appelle actuellement, pour qu'on se comprenne entre
nous, ou s'il va y avoir un seul règlement fondu, ce qui serait beaucoup
plus simple? C'est ce que je demande. Est-ce qu'il va y avoir un seul
règlement qui va être fondu en un seul pour l'obtention d'un
permis qui regarde tous les aspects, autant agricole, touristique, etc., et qui
aurait un seul prix? Est-ce que c'est à ça, là, qu'on peut
s'attendre?
M. Picotte: II va toujours y avoir deux lois, deux
règlements, dont un seul permis sera expédié aux
restaurateurs par celui qui vous parle avec les critères établis
par les deux lois et avec un guichet unique. Donc, une demande à un seul
ministère, un seul papier avec une diminution, évidemment, du
coût du permis à cause de l'administration qu'il y a en moins.
M. Blais: II n'y aura pas de lien. Si je vous comprends bien
ma question, je pense qu'elle était claireil y aura
toujours deux règlements: un pour le Tourisme, un pour l'Agriculture.
Tout ce qui est fondu, c'est la somme des deux pour donner un seul permis, mais
il y aura deux règlements différents qui sont permanents et
administrés... le permis, par l'Agriculture.
M. Picotte: C'est ça. Il y aura juste... Il y aura
toujours deux lois, deux règlements, seule façon d'administrer
faite par le MAPAQ.
M. Baril: Mais ça n'empêchera pas le
propriétaire d'un restaurant ou d'un hôtel... Ça ne lui
enlèvera pas l'obligation de se demander un permis du ministère
du
Tourisme aussi.
M. Picotte: II va le demander chez nous, puis c'est moi qui vais
lui donner. Il va avoir une seule formule à remplir, puis c'est moi qui
vais lui donner pour les deux. Donc, il va éliminer de la paperasserie,
parce qu'il va faire juste une demande à un seul ministère qui
s'appelle le MAPAQ.
M. Blais: Vous permettez?
Le Président (M. Richard): M. le député de
Masson.
M. Blais: N'y aurait-il pas une...
M. Picotte: Oui, oui. Oui, oui, oui. Bien, ce n'est pas non,
c'est oui. C'est ça qu'on fait.
M. Blais: ...
M. Picotte: Puis, au moment où nous autres, on l'inclut...
Non, je réponds à M. le député d'Arthabaska. Au
moment où on l'inclut, nous, lui, il va l'enlever dans sa loi. Il ne
fera pas disparaître sa loi et son règlement, mais il va me donner
l'administration de ce permis-là à un seul guichet unique, qui
s'appelle le guichet unique du ministère de l'Agriculture.
M. Blais: Est-ce que, parmi vos fonctionnaires, il a
été étudié de fondre les deux règlements
afin de faciliter l'inspection sous un seul règlement ou bien si c'est
définitivement étudié et que vous avez
décidé de garder les deux règlements avec l'issue d'un
seul permis? Ce qui porte une grosse difficulté pour l'attribution ou
l'obtention d'un permis, s'il y a deux règlements venant de deux
ministères différents. Mais, si c'est seulement le montant qui
est attribué par un seul, ça complique un peu, si vous voulez
soulager l'administration. En gardant les deux règlements, en ne les
fondant pas en un seul, il me semble que ça reste compliqué.
C'est juste ça.
M. Picotte: Nous allons administrer le règlement du
Tourisme chez nous. On va administrer ça, ce règlement-là.
La première décision qu'il y a eu, c'est-à-dire
rapidement, parce que les gens souhaitaient ça avant l'entrée en
vigueur de la deuxième partie qui... Soit dit en passant, ils sont
très heureux parce que nous, on inspecte, parce que ça
élimine un paquet de personnes qui ne sont pas inspectées, qui
viennent leur faire concurrence. Donc, ça, eux autres, ils sont
très heureux, puis ils ont dit: Si possible, on aimerait faire affaire
uniquement avec l'Agriculture. Dans un premier temps, on dit: Répondons
rapidement, en début de cette année, à un seul permis: un
seul guichet unique, administré par nous. Continuons de discuter pour
voir si, en cours d'année, il ne peut pas y avoir d'autre chose qui
disparaisse, y compris la réglementation du ministère du
Tourisme. Mais ça, on n'est pas rendu encore là.
M. Blais: Ah bon, bien, si je comprends bien, il est possible
qu'il y ait complètement élimination. Peut-être pas.
M. Picotte: II y aura...
M. Blais: Mais c'est donc que vous allez étudier, s'il
peut y avoir même fusion et que les deux soient fondus en un seul.
M. Picotte: On va poursuivre les discussions avec les
restaurateurs, l'association, le ministère du Tourisme, pour voir si on
peut encore alléger davantage la formule et faire en sorte qu'il y ait
peut-être juste une réglementation qui appartiendrait au
ministère de l'Agriculture. Mais ça, ce n'est pas acquis.
M. Blais: Non, non, d'accord.
M. Picotte: Ce qui est acquis, c'est le guichet unique, pour
l'instant.
M. Blais: Ça serait plus simple, quand même, entre
nous, même si... Ça se peut que ça s'avère
impossible dans l'étude, mais il me semble que ce serait plus jimpL
qu'il y ait une simple réglementation au ministère de
l'Agriculture qui regarde des points touristiques et des points d'inspection:
aliments, qualité, etc., qui donnent, résultat, un seul permis,
mais que les deux angles soient regardés dans un seul règlement.
C'était ça, io sens de ma question, puis il est possible que
ça viuiao.
M. Picotte: Oui... M. Blais: O.K.
M. Picotte: ...c'est à notre initiative, d'ailleurs, que
ça a été fait et c'est pour ça que,
évidemment, j'ai convaincu mon collègue du Tourisme, qui s'est
prêté de bonne grâce à ça, et plus on va
simplifier la formule à tous points de vue...
Une voix: O.K. Ça, c'est d'accord.
M. Picotte: ...mieux ce sera pour l'utilisateur.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse.
Mme Bégin: Oui, M. le Président. Vous avez dit
tantôt, M. le ministre, qu'il existerait toujours deux règlements,
deux lois; une qui va être la loi et les règlements qui
relèvent du ministère du Tourisme, la loi et les
règlements qui relèvent du ministère de l'Agriculture et
qu'il va y avoir un guichet unique qui va être régi par vous. Moi,
je voudrais savoir: Qui va vérifier si la personne qui demande un permis
respecte les règlements et la loi du ministère du Tourisme?
M. Picotte: Le ministère de l'Agriculture. Le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
Mme Bégin: Vous allez voir au respect de la loi sur le
tourisme et...
M. Picotte: En ce qui concerne le permis. Mme Bégin:
Oui, oui, toujours concernant... M. Picotte: C'est ça.
Mme Bégin: Vous allez voir, lorsque moi, mettons, je
m'adresse à vous pour un permis, vous allez vérifier si je
respecte la loi du ministère du Tourisme et les règlements du
ministère du Tourisme?
M. Picotte: Je vais avoir un avis comme de quoi ils respectent la
loi du ministère et les règlements du Tourisme, et je vais
émettre le permis, pour l'instant. C'est l'harmonisation qu'on a
réussi à faire en essayant d'éliminer la balance,
après ça.
Mme Bégin: C'est que vous allez recevoir un avis du
ministère du Tourisme vous disant: Bien, vous pouvez l'accorder ou...
Non, bien là, c'est ça, là.
M, Picotte: C'est nous qui allons faire ça. C'est nous qui
allons faire ça.
Mme Bégin: O.K.
M. Picotte: On prend la réglementation qui existe, puis on
va l'appliquer. On va voir si elle est applicable et appliquée en ce qui
concerne les deux réglementations.
Mme Bégin: O.K. Correct. Vous avez répondu à
ma question.
Le Président (M. Richard): Ça va? Mme
Bégin: Merci.
Le Président (M. Richard): Autre question, M. le
député d'Arthabaska ou si...
M. Baril: Quel ministère va déterminer quel permis
ça prend en fonction des catégories ou sous-catégories
d'établissements touristiques?
M. Picotte: Oui. On va se référer aux deux
règlements existants. Je vous ai dit: On travaille avec deux
règlements. On va prendre les deux règlements, puis on va
appliquer ça selon les deux règlements qui existent pour
l'instant, parce qu'on n'a pas fondu encore en un seul règlement ces
deux entités-là pour aller au plus pressé, pour que
ça soit opérant à partir de cette année.
Donc, pour l'instant, on dit: On a une demande. On regarde le
règlement du Tourisme et c'est moi qui le délivre
je regarde le règlement du Tourisme, je regarde le règlement
à l'étude chez nous et je dis: Oui, ça répond
à tel critère, c'est dans telle catégorie, puis je
l'émets. En cours d'année, on poursuit nos discussions.
Peut-être que l'an prochain il y aura un seul règlement qui
continuera d'être administré par nous. (20 h 40)
M. Baril: À quoi va servir le permis qui va être
émis pareil par le ministère du Tourisme? À quoi va servir
ce permis-là?
M. Picotte: À répondre aux normes que le Tourisme a
établies pour la restauration il existe encore aux fins
des normes établies pour la restauration par le ministère du
Tourisme.
M. Baril: Oui, mais c'est vous qui les appliquez, les normes.
M. Picotte: Bien, j'applique leurs normes en prenant leur cahier.
Je délivre le permis. C'est ça...
M. Baril: Donc, là, le ministère du Tourisme va
charger, lui, un permis. Parce que là, on nous a dit, l'autre jour, en
Chambre, qu'au lieu de 340 $ ça coûterait 300 $. Là, on
vient de faire un cadeau de 40 $ aux hôteliers et aux restaurateurs. Mais
ça va leur coûter 300 $ pareil.
M. Picotte: On n'a pas fait de cadeau aux hôteliers. On
leur a dit, selon l'esprit qu'on a discuté à la table de
concertation: L'économie qui va se faire par des frais d'administration,
on va vous le déduire de la facture; on va vous simplier la tâche
au point de vue paparesserie et on va déduire les coûts
d'administration du coût du permis. Donc, ça représente 40
$ par permis émis, multiplié par... Alors, si les coûts
d'administration étaient de 1 000 000 $, c'est ce 1 000 000 $ qu'on
économise. On ne l'économise pas pour le gouvernement; on
l'économise pour diminuer le coût du permis en attendant d'aller
plus loin dans nos discussions.
M. Baril: Donc, le Tourisme va... Le coût du permis,
là, ça va être pour le dédommager sur
l'établissement de ses règlements pour savoir quels restaurants
vont être classés dans quelle catégorie. Est-ce que
ça va être une sous-catégorie d'établissement
touristique ou bien une catégorie de... Le ministère du Tourisme
va charger quelque 100 $ juste pour définir...
M. Picotte: Bien, c'est pour les fins de sa loi et de ses
règlements, pour l'instant. Quand on aura réussi à tout
amalgamer ça pour en faire un seul règlement, peut-être que
le permis va passer à 240 $. Je ne le sais pas, moi. Je ne peux pas vous
dire quelque chose qu'on n'a pas encore étudié, qu'on n'a pas
balisé. Mais, pour l'instant, il y a un règlement qui doit
satisfaire aux fins du Tourisme. Il faut que je l'applique, je dois l'appliquer
ou j'ai le choix de dire: Cette année, continuons comme ça
existait avant, puis on verra l'an prochain. Mais les gens nous disent: Passez
à une première étape rapidement. D'ailleurs, ça ne
serait pas la première fois, là.
Écoutez, je pense bien que, avec notre expérience de
parlementaires, ce n'est pas la première fois que ça se produit.
C'est encore moi qui ai pris l'initiative, il y a déjà quelques
années. Rappelez-vous que, quand j'ai été ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, à ma dernière
année, pour satisfaire aux normes environnementales, j'ai offert
à la ministre de l'Environnement, Mme Bacon, dans le temps, de dire: Nos
agents de conservation seraient capables aussi de faire des
vérifications, tant qu'à être sur le terrain, pour
protéger l'environnement. Est-ce qu'on peut faire votre
réglementation et la nôtre? Elle est administrée par nos
agents de conservation, et ils font ça habilement, ils font ça
très bien, puis ils protègent le territoire au point de vue
environnement. Donc, ce n'est pas la première fois que deux
ministères font une entente pour administrer deux règlements
différents, mais faits par le même monde, pour simplifier la
tâche, éliminer de la paperasserie et faire en sorte que
l'environnement soit mieux protégé, puis qu'on protège les
braconniers aussi, qu'on évite de...
M. Baril: Moi, moi, je n'en ai pas contre le fait que deux
ministères unissent leurs efforts pour simplifier la tâche. J'en
ai contre le fait que le ministère du Tourisme va continuer à
charger un montant sur un permis qu'il n'a plus d'affaire à avoir.
M. Picotte: Pour l'instant, il a encore à l'avoir, parce
que je suis obligé d'appliquer leur réglementation, pour
l'instant. Alors, je suis obligé de faire ça pour l'instant. Je
suis obligé de tenir compte de la réglementation qui n'est pas
encore abolie et, comme je suis obligé de tenir compte de la
réglementation, il y a une partie qui est imputable à ça,
je suis obligé d'en tenir compte, pour répondre
adéquatement à un voeu et une demande rapide de l'association des
restaurateurs, au lieu de le décaler d'un an, parce que le temps
était trop court pour qu'on s'entende pour tout faire disparaître
ça, pour fondre ça en un seul règlement qui serait
administré par une seule personne.
M. Baril: Le ministère de l'Agriculture, de
l'Alimentation, il faisait déjà les inspections dans les
restaurants?
M. Picotte: Oui, on fait déjà des inspections.
Ça, c'est...
M. Baril: Oui, mais il les faisait même avant, avant
ça. Ce n'est pas d'aujourd'hui, ça.
M. Picotte: Ah, non, c'est sûr, bien sûr.
M. Baril: Bon. Là, quelles inspections vous allez faire de
plus, là? Ça va être les mêmes inspections que vous
avez toujours faites, d'habitude?
M. Picotte: Dans les mêmes inspections, on va
vérifier si les normes émises par le Tourisme sont applicables
dans les restaurants, si elles sont bel et bien respectées. C'est
ça qu'on va faire, avec les catégories qui existent au niveau du
ministère du Tourisme puis nous autres qui inspectons les aliments.
Maintenant, l'idéal, c'est de fondre ça en un seul
règlement, je vous l'ai dit tantôt, Je vous dis que les
discussions se poursuivent là-dessus. Alors, on va, j'espère,
s'entendre en cours d'année.
En ce qui me concerne, moi, je n'ai pas de cachette, et je l'ai dit
à qui de droit. Il faudrait être capable, un jour, de faire en
sorte que, s'il y a cinq, six ou sept permis à la restauration, pour ne
prendre que cet exemple-là, peu importe qu'ils proviennent de
l'hôtellerie, de l'Environnement, du MAPAQ ou d'ailleurs, il faudrait
être capable de dire: II y a un guichet unique, administré par un
seul ministère, qui condense tout ça en un seul règlement,
pour être en mesure de protéger ce qu'on veut protéger.
C'est ça, l'idéal. On a fait un petit pas, là, en
attendant de faire les autres pas pour compléter tout ça.
M. Baril: Pour répondre. Ce n'est pas un besoin nouveau,
parce que, comme je le disais tout à l'heure, le ministère de
l'Agriculture et de l'Alimentation faisait déjà l'inspection des
restaurants dans les hôtels, dans les restaurants comme tels. Mais,
comment le ministre va-t-il être capable de remplir sa tâche plus
adéquatement, puisqu'il a des tâches nouvelles et que ses budgets,
qui ont été déposés lors des derniers
crédits, les budgets au niveau je ne me rappelle pas quel volet
du contrôle de la qualité, sont diminués?
M. Picotte: Bien, tu sais, il faut faire attention. Quand on va
vérifier, il faut faire attention, tu sais. C'est un petit peu l'exemple
que je donnais avec l'Environnement, tantôt, et l'agent de conservation.
On dirait que, quand on a un employé au gouvernement, il faudrait qu'il
se ferme les yeux sur certains abus et qu'il ait les yeux ouverts juste sur sa
job. Tu sais, il faut faire attention à ça aussi, là.
Quand mon inspecteur s'en va dans un restaurant pour vérifier la
qualité des aliments, on va lui demander: Tu vas jeter un coup d'oeil en
même temps si, dans les établissements touristiques, par exemple,
le taux de devise est bien indiqué, tel que l'exige le ministère
du Tourisme.
M. Baril: Le taux de quoi?
M. Picotte: De devise. Tu vas vérifier, en même
temps, si le menu est vraiment affiché à la porte
d'entrée, comme l'exige le ministère du Tourisme. Donc, je n'ai
pas l'impression qu'il faut que je demande à mes gens qui font de
l'inspection: Fermez-vous les yeux jusqu'à ce que vous soyez dans la
cuisine, au risque de vous casser la gueule s'il y a une marche d'escalier,
puis vous vous rouvrirez les yeux quand vous serez dans la cuisine; et, en
sortant de la cuisine, bandez-vous les yeux pour vous en retourner dans votre
automobile. On dit: Pouvez-vous mâcher de la gomme et marcher en
même temps? Il me semble que ce n'est pas si dur que ça.
Maintenant, ça prend une harmonisation, bien sûr. Ça
prend une discussion même avec nos agents pour faire accepter ça
aussi, mais je pense que ça doit tomber sur le sens, ça. Au lieu
d'avoir un inspecteur qui va voir si le taux de devise et le menu sont
affichés à la porte, puis un autre inspecteur qui va voir si la
nourriture est salubre... Puis, tant qu'à ça, pourquoi ne pas
avoir un autre inspecteur pour aller voir si la tuile est bien posée sur
le prélart ou sur le plancher? Tu sais, je veux dire... Là, il
faut apprendre, dans des temps de restriction un peu partout, à diminuer
les coûts d'administration; il faut être capable de mâcher de
la gomme et de marcher en même temps, sans s'enfarger.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
Masson.
M. Blais: M. le ministre, dans les endroits où on traitait
la nourriture avant qu'il y ait un permis donné par le ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation...
M. Baril: Pas donné. Vendu.
M. Blais: Pardon?
M. Baril: Pas donné. Vendu.
M. Blais: D'attribué, d'accordé, d'émis.
Ça a commencé, il n'y a pas longtemps, ça, dans certains
endroits, un permis du ministère de l'Agriculture. Pourquoi, au lieu de
la faire appeler, cette consultation, cette harmonisation, quand le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a
décidé que ce serait de bon aloi et à bon escient de
mettre un permis à l'Agriculture, même s'il y avait
déjà un permis au ministère du Tourisme, pourquoi,
à ce moment-là, avant de faire l'émission de ce permis
à l'Agriculture, n'y a-t-il pas eu concertation entre le
ministère du Tourisme et le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour ne pas qu'on tombe, quelques mois
après, dans ce dilemme où nous sommes de remettre celui qui
l'avait, au début, à celui-là? S'il y avait eu une
concertation directement au début, peut-être que ça
n'aurait pas amené les complications qu'on avait à la loi 76 et
à la loi 77, pour revenir en arrière. Vous comprenez bien le sens
de ma question? D'accord.
M. Picotte: Oui, oui, je comprends bien, mais c'est parce que ce
n'est pas ça qui a présidé à l'objectif premier. Il
y a deux choses qui ont présidé à l'objectif premier de
l'émission d'un permis chez nous. On a réalisé, à
la demande, d'ailleurs, de plusieurs personnes,
dans le domaine de la restauration, qui nous ont dit: M. le ministre,
ça n'a pas de bon sens, parce que là, vous ne pouvez même
pas contrôler le nombre de ceux qui préparent de la nourriture
pour servir. (20 h 50)
On a dit: Bien, on ne peut pas le contrôler. On connaît ce
qui existe, mais on ne peut pas contrôler, parce qu'il n'y avait pas de
permis d'émis... Parce que, dans le temps de la récession
économique, quand un gars perdait sa job, il disait: J'ai trouvé
une idée géniale, moi. Je vais dans mon sous-sol préparer
des sandwichs avec ma femme et mes enfants, quand ils vont revenir de
l'école, puis je vais servir, ce soir, le brunch de je ne sais pas trop
quoi, ou, dimanche matin, le brunch de je ne sais pas trop quoi. Puis
là, on ne pouvait pas aller vérifier; il n'avait pas de chambre
froide; on ne savait pas quelle qualité de nourriture il offrait et,
parfois, j'ai vu, dans certains cas, acheter des retours de jambon
«passé date», puis les passer à l'intérieur
d'un moulin, puis faire des bons sandwichs avec ça et aller les vendre.
On dit: Pour le contrôler, il faut identifier ceux, maintenant... Alors,
on a établi un permis. Ça, c'est comme premier principe, qui
n'avait rien à voir avec la restauration, au niveau touristique.
Puis, le deuxième principe, on a dit: Comme il n'y a plus rien de
gratuit, il faut maintenant on ne s'en est pas caché, je l'ai dit
clairement que les gens paient pour un service qu'on leur rend, puis on
a établi un prix. Et là, ça a fait en sorte de causer chez
les restaurateurs, le fait qu'on contrôle avec un permis, une certaine
satisfaction, pour éviter qu'il se passe des choses qu'on ne souhaitait
pas, personne. Mais on a dit: Au moins, arrêtez, parce que là on a
tellement de paperasse. Est-ce qu'il y a moyen d'harmoniser? C'est de là
qu'on est parti, puis qu'on est arrivé à ça. Mais ce
n'était pas le but premier, au départ.
M. Blais: Oui, je comprends très bien. Vous n'avez pas
répondu directement à ma question.
M. Picotte: Oui. C'est rare.
M. Blais: Le bien-fondé que tous les endroits où on
traite les aliments qui sont consommés par des humains doivent avoir une
inspection sur la qualité. C'est ça que vous m'avez dit. Je suis
complètement d'accord avec vous là-dessus. Ce n'est pas
ça, l'objet de ma question. Ma question est la suivante: Vous venez
d'inventer, il n'y a pas tellement longtemps, il y a quelques mois, un permis
pour les endroits qui n'étaient pas inspectés par l'Agriculture
pour la qualité des aliments vendus. Quand vous avez
décidé de faire ça, il y avait déjà, dans
ces endroits-là, des permis du ministère du Tourisme
virgule avant d'inventer le permis dans ces endroits-là à
l'Agriculture, comment se fait-il que ce n'est pas à ce moment-là
que vous avez regardé avec le ministère du Tourisme pour... Juste
une seconde. Une seconde. C'est moi... J'achève. Une demi-minute. Pour
que, avant d'inventer un permis qu'on annule après, puis qu'on refond en
deux, puis après ça, qu'on re- prenne les règlements, si
immédiatement avant d'inventer ce nouveau permis aux endroits où
il n'y en avait pas, ça aurait pu subir un mois ou deux de retard, s'il
y avait eu une harmonisation avant. Puis là, on arrive et on est
obligé de faire deux lois pour enlever au Tourisme son affaire, puis de
la fondre à l'Agriculture. Si ça, c'était fait directement
au début, on ne serait pas arrivé... Vous comprenez bien le sens
de ma question, là?
M. Picotte: Oui, oui. Ah, c'est très facile à
comprendre, puis c'est facile à expliquer. J'espère que vous
allez avoir la même facilité de compréhension que moi:
c'est qu'on n'avait pas les mêmes fins...
M. Blais: Ah, mais... Question de règlement, M. le
Président.
M. Picotte: Bien là, on n'avait pas les mêmes
fins.
M. Blais: Question de règlement, s'il vous plaît! Je
ne voudrais pas que M. le ministre de l'Agriculture doute de ma qualité
de compréhension.
M. Picotte: Non, non, non, non.
M. Blais: Je suis très ouvert. Et ça, ces
commentaires-là je peux m'en passer très facilement quand c'est
enregistré. Dans les coulisses, ça ne me fait rien.
M. Picotte: M. le Président, j'espère que le
député va avoir la même qualité que moi... S'il dit
que je devrais comprendre rapidement, j'espère que lui va comprendre
aussi rapidement. Je pense que je réponds à sa question. Je peux
m'en passer, moi aussi, quand c'est enregistré, des mêmes
commentaires que vous venez de faire. Alors, là-dessus, on est donnant
donnant. On «peut-u» s'entendre? On est habituellement deux
gentlemen qui savent se comprendre, puis on va se traiter de la même
façon, si ça ne vous dérange pas. Un coup de pied aux
fesses, c'est un coup de pied aux fesses de l'autre bord. Moi, je suis
habitué comme ça, puis une louange, c'est une louange de l'autre
bord.
Ceci étant dit, je pense qu'il faut être clair. M. le
Président, on n'avait pas les mêmes objectifs quand on a
institué notre permis. On ne s'est même pas soucié de
savoir si le Tourisme faisait quelque chose. Lui avait ses buts et ses
objectifs; moi, j'avais d'autres buts et d'autres objectifs, qui
n'étaient même pas connexes. Après que tout ça eut
été fait, il y a eu une table de concertation qui s'est mise en
place. Les gens sont venus nous faire des suggestions, puis ils ont dit: Les
premières suggestions qu'on voudrait vous faire, y a-t-il moyen au moins
qu'on s'adresse à une seule personne? On dit: C'est une bonne
idée. C'est pour ça qu'on n'a pas songé à le faire
avant. On n'avait pas les mêmes buts, les mêmes objectifs, on ne
visait pas les mêmes fins, parce que si on avait visé les
mêmes fins, il y aurait eu quelqu'un d'assez intelligent chez nous, si ce
n'est pas le
ministre parce que le ministre, il l'est peut-être moins
que les autres dans tout le ministère il y aurait peut-être
quelqu'un qui aurait pensé à dire: Hé! M. le ministre,
vous allez faire, vous, avec votre permis ce que le ministère du
Tourisme fait dans la restauration; il n'y a pas moyen qu'on se parle avant?
Mais on n'avait pas les mêmes buts ni les mêmes fins;
c'étaient deux affaires complètement séparées.
Donc, personne n'a eu cette excellente idée là. Et c'est pour
ça que l'association des restaurateurs, eux autres, ils nous ont dit: On
sait que vous ne servez pas les mêmes fins, les mêmes buts. Vous
autres, vous inspectez la qualité de la nourriture, et le
ministère du Tourisme vient voir si on affiche nos menus et si on ne
trompe pas les consommateurs en affichant nos menus, puis si la devise pour les
touristes est bien la devise indiquée, avec le taux de change qui doit
exister durant ce temps-là. Y aurait-il moyen, même si c'est
difficile, même si vous n'avez pas les mêmes fins, d'harmoniser
ça sous un seul chapeau? C'est pour ça qu'on n'a pas fait
ça, parce qu'on n'avait pas les mêmes buts, les mêmes
fins.
M. Blais: Bon, j'ai compris très bien ce que vous m'avez
expliqué, mais ça demeure en conclusion, là, j'ai
compris qu'il y a un hiatus administratif que vous n'avez pas
prévu, et vous êtes obligé de faire deux lois, aujourd'hui,
pour les corriger. Voilà!
M. Picotte: Bien, c'est-à-dire qu'on est obligé
d'ajouter à notre loi l'administration d'un permis. Puis on demande
à l'autre de l'enlever pour ne pas que ça complique les
choses.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Iber-ville.
M. Lafrance: Oui, M. le Président, j'aimerais...
M. Picotte: II y aurait eu une façon d'administrer
ça, c'est de faire une nouvelle loi pour administrer ça avec de
nouveaux règlements, mais je pense que c'est préférable de
l'enlever dans une pour le mettre dans l'autre.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Iber-ville.
M. Lafrance: Oui, M. le Président, j'aimerais demander
à M. le ministre une clarification. Le permis d'inspection de la
nourriture, le nouveau permis qui avait été instauré
depuis le début de l'année s'appliquait, je pense, non seulement
aux restaurants, mais aussi à tous les lieux où on est
appelé à manipuler de la nourriture, que ce soit les
cafétérias, même des dépanneurs, je pense, qui
jouent un peu dans la nourriture. Alors, est-ce que, pour le nouveau permis, il
va y avoir différentes catégories, parce que, j'assume que les
normes ne sont pas les mêmes pour chacun de ces
établissements-là?
M. Picotte: Ça ne change aucunement nos catégo-
ries de permis qu'on avait mises en place et pour lesquelles on appliquait la
loi et une réglementation. Nous autres, ça ne change pas nos
catégories.
M. Lafrance: Non, je veux dire par là: j'ai un inspecteur,
par exemple, qui va arriver pour vérifier, je ne sais pas, un
dépanneur qui manipule de la nourriture. Il n'aura pas à
vérifier, comme vous disiez tantôt, le taux de change et les trucs
qui s'appliquent au Tourisme...
M. Picotte: Bien non, parce que... Non, ça, c'est...
M. Lafrance: Alors, le permis n'est pas tout à fait le
même, là.
M. Picotte: Bien non, parce que le Tourisme n'a pas d'affaire
dans les dépanneurs. Comme il n'a pas d'affaire dans les
dépanneurs, je n'irai pas inspecter un règlement qui n'existe pas
pour eux, parce que là, ça serait épouvantable s'il
fallait que je dise: Vous n'avez pas de règlement, mais je vais essayer
de voir si vous le respectez pareil. Ça ne peut pas marcher de
même, là.
M. Lafrance: Non, je... mais en tout cas. Peut-être que je
m'explique mal, mais quand vous allez émettre le permis, vous allez
émettre un permis pour dépanneur...
M. Picotte: Bien oui, si on émet...
M. Lafrance: ...puis un permis pour restaurant ou un
permis...
M. Picotte: Bien oui, si on émet un permis pour
dépanneur, c'est un permis de dépanneur. Si on émet un
permis pour transformer de la nourriture, c'est un permis pour transformer. Si
on émet un permis de restaurateur, c'est un permis de restaurateur.
M. Lafrance: Puis le prix va être le même pour tous
ces établissements-là.
M. Picotte: Non, non, non. Celui-là, il baisse, mais ce
prix n'est pas le même. Les autres sont à 175 $.
M. Lafrance: O.K.
M. Picotte: Moi, j'ai des catégories. Je charge 20 $,
parfois, dans les catégories «à but non lucratif».
Alors, il y a différentes catégories. Moi, je garde mes
catégories.
M. Lafrance: II y a différentes catégories. Merci.
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: II ne faudrait pas trop faire penser au Tourisme
d'aller dans les dépanneurs parce que, si on lui fait penser, il va y
aller, puis il va leur émettre un permis aussi parce qu'il va dire que
le touriste va dans les dépanneurs s'acheter 50 affaires.
Pour ce qui est de l'article 2, M. le Président, c'est
adopté sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 1? M. Baril:
L'article 1? L'article 1?
M. Picotte: L'article 1, c'est-à-dire. On était
à 1. On était à 1.
M. Baril: Voyons. J'étais déjà rendu
à 2.
Le Président (M. Richard): Article 1. Je n'ai pas
objection d'aller à 2. Je n'ai aucune objection d'aller à 2.
Maintenant, l'article 1 est adopté sur division.
M. Baril: C'était sur division, l'article 1.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
Inspections et saisies
M. Picotte: L'article 2, M. le Président...
Le Président (M. Richard): Mais il y a peut-être des
chances qu'on ait débordé un peu sur l'article 2.
M. Picotte: Ça se peut qu'on ait, dans nos discussions,
ouvert...
Le Président (M. Richard): Vous avez ouvert un peu grand.
M. le ministre.
M. Picotte: Bien, de façon globale... Il faut en discuter
aussi de façon globale.
Le Président (M. Richard): Ce n'est pas un
blâme.
M. Picotte: L'article 32 de cette loi est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: «Ces personnes
veillent également à l'application des dispositions
législatives et réglementaires de la Loi sur les
établissements touristiques (L.R.Q., chapitre E-15.1) dont le ministre a
la responsabilité en vertu de l'article 55 de cette loi.»
C'est-à-dire que cette disposition permettra aux personnes
nommées par le ministre d'appliquer les dispositions relatives aux
permis d'établissements de restauration. Ce que je vous ai dit
tantôt, dans le fond, ce qu'on a donné comme exemple, c'est que
nos inspecteurs vont appliquer un règlement aussi de la restauration du
ministère du Tourisme, et il faut les habiliter à ça en
l'incluant dans la loi. Alors, on y a touché pas mal tantôt, M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Si mes collègues n'ont pas d'autre chose, moi,
je serais prêt à l'adopter sur division.
Le Président (M. Richard): Adopté, l'article 2, sur
division? J'appelle immédiatement, avant que le monde change
d'idée, l'article 3.
Règlements
M. Picotte: Ce n'est pas ça qu'on a étudié
tantôt, M. le Président? Ha, ha, ha! Ce n'est pas ça qu'on
a regardé tantôt.
M. Baril: Non, non, là, j'étais rendu
là.
M. Picotte: L'article 3, c'est: L'article 40 de cette loi est
modifié: 1° par le remplacement, dans les cinquième et
sixième lignes du paragraphe f, des mots «et les droits qu'elle
doit payer» par «,les cas où un permis peut être
délivré pour une période de moins de 12 mois et les droits
qu'elle doit payer en fonction de la période de validité, de la
nature ou de la catégorie de permis». (21 heures)
Alors, évidemment, c'est ce qu'on vous a dit, en cours de route,
dans les discussions premières aussi qu'il y a des fois, il va
arriver... D'abord, l'harmonisation, pour la période de 12 mois qui doit
être faite, ça nous prend ça. Et, après ça,
il peut arriver des cas, occasionnellement, et il faut l'inscrire dans la loi
en vous disant qu'on a ça comme pouvoir réglementaire, sauf qu'un
jour, si on n'a plus besoin de s'en servir, j'espère qu'on sera assez
intelligent pour faire disparaître les règlements. Ça va
avec l'article 1, au point de vue concordance, évidemment.
M. Baril: C'est ça que j'allais dire. Quelle
différence il y a avec l'article 1? Pourquoi on met deux articles pour
parler de la même chose?
M. Picotte: On appelle ça de la concordance. C'est le
pouvoir de faire des règlements ici qu'on se donne. S'il faut faire un
règlement, quand on le dit à l'article 1, il faut se donner le
pouvoir de le faire à l'article 3.
M. Baril: Sur division, M. le Président.
M. Picotte: Pour ceux qu'on aura à donner en moins de 12
mois, là, d'harmonisation...
M. Baril: Ceux que vous n'aviez pas avant, là?
M. Picotte: ...parce que les dates n'arrivent pas en même
temps pour le Tourisme et pour nous autres. C'est l'article 1 qu'on a
discuté au début.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 3... M.
Baril: Non, le paragraphe 2°, M. le Prési-
dent.
Le Président (M. Richard): Article 3 du 2°.
M. Picotte: Le paragraphe 2°: par le remplacement, dans la
première ligne du paragraphe m, des mots «statuer sur» par
les mots «régir ou prohiber».
Cette disposition habilitante permettra au gouvernement d'édicter
dans le règlement sur les aliments une disposition réglementaire
permettant de maintenir l'interdiction de publicité sur le prix du pain.
Là, on est sur le prix du pain. On est rendu à 2°,
permettant, sur le prix du pain, de changer le mot «statuer sur»
par les mots «régir ou prohiber», lequel sera abrogé
en même temps que la loi, évidemment. Cette disposition est
à l'origine et demeure l'élément fondamental de la Loi sur
le commerce du pain.
M. Baril: Pourquoi, là, que... En tout cas, il me semble,
là, qu'on ne parle pas de la même chose dans le même
article. Pourquoi, dans l'article 3, au paragraphe 1°, on dit que le permis
devra être délivré pour une période de moins de 12
mois, puis, dans l'autre, dans 2°, on parle du commerce du pain?
M. Picotte: eh bien, il faut revenir à ce que je vous ai
dit au point de départ. ça, c'est de se donner des pouvoirs
réglementaires. au lieu d'avoir deux articles pour se donner deux
pouvoirs réglementaires, on dit: en se donnant des pouvoirs
réglementaires, on fait 1 ° et 2° qui nous donnent la même
chose, mais en un seul article. donc, pouvoir réglementaire, du
côté du tourisme pour tantôt, le 1°, et pouvoir
réglementaire pour enlever ou changer quelque chose sur le commerce du
pain, parce que c'est dans le cadre des pouvoirs réglementaires. ils
sont tous à l'article 40, dans l'ancienne loi, les pouvoirs
réglementaires. alors, on remplace ça par l'article qui s'appelle
3 et on donne un pouvoir réglementaire qui touche le commerce du pain
dans 2°, puis le pouvoir réglementaire sur le règlement pour
harmoniser les dates, dans le paragraphe 1°.
M. Baril: Est-ce que, dans 2°, automatiquement, ça se
trouve aussi à prohiber le prix... Comment on disait? Il y avait un prix
fixé, minimum, du pain. Est-ce que ça abolit ça aussi?
M. Picotte: Me Noël va vous expliquer.
Mme Noël: Je vais vous expliquer. C'est parce que ce qu'on
propose, à l'article suivant, c'est l'abrogation de la Loi sur le
commerce du pain. Donc, abroger la loi et le règlement sur le commerce
du pain, sauf que, dans le règlement sur le commerce du pain, il y a une
disposition qui interdit la publicité du prix du pain.
M. Picotte: Ça, on le garde.
Mme Noël: Alors, ça, on veut le conserver.
Alors, comme la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et
les aliments est une loi qui, de toute façon, touche le pain, puisque le
pain est un aliment, en abrogeant la Loi sur le commerce du pain et son
règlement, comme on veut maintenir l'interdiction de publicité
sur le prix du pain à l'extérieur de l'établissement, il
est nécessaire de prévoir cette disposition réglementaire
qu'on va abroger dans le règlement sur les aliments. Et, pour ça,
j'ai besoin du pouvoir, finalement, de prohiber la publicité sur le
prix.
Comme c'était rédigé et statué avant, ce
n'était pas assez fort comme terme pour être capable, au niveau
réglementaire, de prendre un règlement qui permettrait
d'interdire la publicité sur le prix du pain. Alors, tout ce que je
fais, dans le fond, c'est changer le mot «statuer», dans le pouvoir
réglementaire qu'on avait à l'article m, pour «régir
ou prohiber» la publicité ou la réclame servant à
promouvoir le commerce des produits. C'est tout simplement pour nous permettre
de conserver dans le règlement sur les aliments la disposition qu'on va
abroger dans le règlement sur le commerce du pain.
Alors, si vous voulez que je vous lise l'article, sur...
Le Président (M. Richard): Non, merci, madame.
M. Blais: Ça ne veut pas nécessairement dire que
vous allez faire tout un règlement...
Mme Noël: Non, non. C'est une disposition... M. Blais:
...un droit, si besoin il y avait.
Mme Noël: C'est la même disposition équivalente
de celle qu'on va abroger dans le commerce du pain, qui se lit...
M. Baril: Ce qui veut dire, là, que l'interdiction de
faire de la publicité sur le prix du pain, ça va être
maintenu.
Mme Noël: Oui, c'est ça. Ce qu'on avait dans le
règlement actuel qu'on va abroger, c'est: Toute mention de prix du pain
est interdite ailleurs que sur l'emballage de ce dernier ou sur le comptoir
d'étalage utilisé pour la vente. Ce comptoir doit être
situé à l'intérieur de l'établissement. Comme on
abroge tout ce qui concerne le pain, on veut être capable de maintenir
cette disposition-là. Alors, il faut trouver une loi qui va, finalement,
recevoir cette disposition-là, un règlement, et c'est le
règlement sur les aliments. Alors, on se donne le pouvoir d'être
capable de faire...
M. Dufour: Vous allez plus loin. Mme Noël:
Pardon?
M. Dufour: Vous allez plus loin que ce qui est écrit.
Mme Noël: Non, non.
M. Dufour: Avant, c'était «statuer» sur. Vous
dites «régir ou prohiber».
Mme Noël: C'est pour être capable d'avoir
l'équivalent, c'est-à-dire d'interdire. C'est parce que
«statuer», ce n'était pas assez fort pour interdire la
publicité.
M. Dufour: C'est ça que je dis, vous allez plus loin.
Mme Noël: On se donne des pouvoirs plus précis. On
dit «régir ou prohiber». C'est pour préciser les
pouvoirs, pour ne pas avoir de difficultés au niveau
réglementaire.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons quelques
minutes, s'il vous plaît, pour des raisons techniques.
(Suspension de la séance à 21 h 7)
(Reprise à 21 h 9)
Le Président (M. Richard): Nous revenons au travail.
Une voix: Un besoin naturel.
Le Président (M. Richard): Oui, c'est des choses qui
arrivent, des fois. C'est souvent relié à l'âge.
Maintenant, l'article 3, est-ce que c'est adopté?
M. Dufour: C'est-à-dire qu'on continue.
M- Baril: Bien, moi, M. le Président, je vais adopter 1
° je ne sais pas si ça se fait sur division; 2°,
je vais l'adopter. Je ne sais pas si ça se fait!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Non, mais le 1°.
Le Président (M. Richard): Alors, ça veut dire,
pour l'article 3, que le premier paragraphe est adopté.
M. Picotte: Sur division.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Non, non.
M. Picotte: Non, non, c'est le contraire.
M. Baril: Le 1°. Le 1°, sur division.
Le Président (M. Richard): Le 1°, sur division,
et...
M. Picotte: C'est ça. Mais c'est ça que je vous
dis. Et2°...
Le Président (M. Richard): O.K. Et puis, le
deuxième paragraphe, toujours, de l'article 3, est adopté.
M. Baril: Oui.
M. Picotte: À l'unanimité.
M. Baril: Puis, de toute façon, l'article 3 va être
sur division.
M. Dufour: C'est nouveau, ça.
Le Président (M. Richard): C'est ça. L'ensemble de
l'article 3 est donc adopté sur division. Je ne vois pas ce que
ça donne. Mais, en tout cas, c'est sur division.
M. Baril: Non, non, non, mais c'est important. M. Picotte:
Pour eux autres, c'est important. M. Baril: C'est important parce
que... Le Président (M. Richard): Non, ça a du sens.
M. Picotte: Oui, oui, pour eux autres, c'est important: ça
touche deux points différents et sur le premier point ils ne sont pas
d'accord.
M. Baril: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Ça ne tombe pas sous le
sens, mais c'a du sens. Alors, l'article 4, s'il vous plaît.
M. Baril: En autant qu'on ne tombe pas, nous autres
mêmes.
M. Picotte: Alors, là, c'est pour vous dire, maintenant,
qu'on abroge la Loi sur le commerce du pain, par l'article 4, comme on
souhaitait faire.
M. Baril: Une information. Je sais que, dans les
règlements, on empêchait la vente ou la livraison du pain le
dimanche. Est-ce que ça fait partie des abolitions, ça?
M. Picotte: Non, ce n'est pas nous, ça. C'est un
règlement municipal de Montréal.
M. Baril: Ah, c'est un règlement municipal, ça?
M. Picotte: Oui. Ça ne s'adresse pas à nous.
M. Blais: C'était pour le pain doré, ça. Ce
n'était
pas pour le pain brun.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Picotte: Pain doré!
M. Baril: Non, c'est parce qu'il y en a plusieurs qui se
plaignent. Bien, plusieurs... Il y en a un certain nombre qui se plaignent de
ça parce qu'ils disent qu'avec le pain, aujourd'hui, qui n'a pas de...
Comment ils appellent ça, donc? Le pain naturel qui n'a pas de
préservatifs. Je ne sais pas comment ils appellent ça exactement.
Il n'y a pas de préservatifs dedans. Tu es obligé de livrer tous
les jours parce que, sans ça, les petites boulangeries qui fabriquent
cette sorte de pain là, le dimanche, le fait qu'elles ne peuvent pas en
livrer, bien, elles perdent un certain nombre de clients.
M. Picotte: Mais nous, M. le député d'Arthabas-ka,
on n'a pas de règlement là-dessus. On n'a pas l'intention de
faire un nouveau règlement, comme vous pouvez le constater. Et,
maintenant, s'il y a des règlements municipaux qui s'adressent à
ça, il faut que les gens qui s'occupent du commerce du pain fassent
leurs représentations à qui de droit au niveau des
règlements, qui ne sont pas les nôtres.
M. Baril: Une ville a le droit de légiférer
là-dessus, de réglementer là-dessus?
M. Picotte: Bien oui. Un règlement entre le commerce qui
peut s'établir... (21 h 10)
Le Président (M. Richard): Commerce au détail.
M. Picotte: ...commerce au détail. M. Baril:
Bizarre! Bon. En tout cas.
M. Picotte: Vous savez que les chartes de Montréal
et votre collègue à côté de vous, le
député de Jonquière, pourrait vous dire ça
et de Québec sont de plus en plus envahissantes quand on modifie les
projets de loi. Ils demandent toutes sortes de pouvoirs, puis on leur en
accorde, parfois, mais qui ne sont pas nécessairement des choses qui
voudraient être pour le bénéfice, des fois, de l'ensemble.
Mais, parfois, on ne voit pas venir ça. On leur donne un pouvoir, puis
ils l'utilisent par la suite.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 4...
M. Baril: Au niveau... Quand on parle de la qualité du
pain, ce sera surveillé par d'autres règlements du
ministère.
M. Picotte: C'est la Loi sur les produits agricoles qui
s'applique, et c'est de la même façon que pour tous les autres
aliments au Québec, M. le Président.
M. Baril: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 5.
M. Picotte: Comme vous voyez, M. le Président, la
présente loi entre en vigueur à la date de sa sanction, à
l'exception des articles 2 et 4 qui entreront en vigueur à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les produits agricoles, les
produits marins et les aliments et abrogeant la Loi sur le commerce du pain,
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Donc, l'ensemble
du projet de loi est adopté sur division.
M. Baril: C'est ça.
M. Picotte: Alors, merci, M. le Président, à tout
le monde de la commission, mes collègues, nos recher-chistes, nos
fonctionnaires, les vôtres et vos asssistants, pour cette diligence
à adopter le projet de loi.
Le Président (M. Richard): Merci à tous et chacun.
Joyeuses Pâques, et nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 21 h 11)