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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Richard): Bon matin, mesdames et
messieurs. Je déclare la séance de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation ouverte. Le mandat est
le suivant: la commission doit procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 27, Loi sur la Société
de financement agricole et modifiant d'autres dispositions
législatives.
M. le secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements ce
matin?
Le Secrétaire: oui, m. le président. m. chenail
(beauharnois-huntingdon) est remplacé par m. macmillan (papineau) et mme
dupuis
(verchères) est remplacée par m. jolivet
(lavio-lette).
Le Président (M. Richard): Bienvenue aux
remplaçants. Est-ce que vous avez des remarques préliminaires, M.
le ministre?
Remarques préliminaires M. Picotte: Aucune, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Vous
êtes bien sympathique.
M. Picotte: J'ai fait toutes mes remarques au début.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Baril: Oui, je vais en avoir quelques-unes, M. le
Président, mais je n'ai pas l'intention de prendre tout le temps qui
m'est alloué. Si vous voulez me permettre, le temps...
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M.
Baril.
M. Baril: 30 secondes.
Le Président (M. Richard): O.K. Correct. M. le
député d'Arthabaska, vous avez la parole.
M. Jacques Baril
M. Baril: M. le Président, le projet de loi 27, Loi sur la
Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives, comme je l'ai dit en deuxième lecture,
c'est quand même une loi-cadre, c'est une loi qui change, d'une
façon majeure, la Loi actuelle sur le financement agricole. Le plus
grand reproche que je pourrais faire au ministre, entre autres, c'est de passer
d'une loi... C'est beau, la simplification, mais on passe d'une loi de 160
articles à 52 articles, ce qui veut dire qu'on divise par 3 le nombre
d'articles. Mais, là, on ne sait pas encore l'épaisseur du
volume, on ne connaît pas l'ensemble des règlements qui seront
insérés dans ce volume-là.
Dans cette loi, on s'aperçoit que tout va être
déterminé par règlement. Tout programme ou aide que la
Société devra administrer, ce sera tout par décret
gouvernemental, ce sera tout par règlement. C'est ça que je
trouve tout à fait difficile à accepter, pour ne pas dire
inacceptable, parce qu'on enlève le rôle du législateur,
qui est là principalement, entre autres, pour vérifier, voir,
consulter le milieu sur le changement de différentes lois. On sait qu'au
niveau des règlements, bien, c'est publié dans la Gazette
officielle et, 45 jours après, c'est rendu public et c'est en
vigueur. Encore une fois, ce n'est pas tout le monde qui a... Tout le monde a
accès à la Gazette officielle, mais ce n'est pas tout le
monde qui prend la peine de la lire.
En deuxième lecture, je me souviens aussi que le ministre m'avait
dit - je ne sais pas si c'est l'Office ou le gouvernement, mais, en tout cas,
l'un revient à l'autre - qu'il avait consulté l'UPA, l'Union des
producteurs agricoles, et qu'elle était tout à fait en accord
avec la loi 27, qu'elle n'avait aucune préoccupation. Pourtant,
dernièrement, je recevais une lettre du président de l'Union des
producteurs agricoles qui, justement, mentionnait que cette loi modifiait
considérablement la loi 46 dans son esprit, dans son contenu. Il disait
qu'il lui apparaissait aussi particulièrement difficile
d'apprécier les changements étant donné la
non-accessibilité à la réglementation qui contient
l'essentiel de l'information. Là, on va voter une loi-cadre. Je le
répète, on va voter une loi-cadre, mais il y a toute la
réglementation qu'on ne connaît pas, qu'on ne voit pas. Je ne sais
pas si c'est parce que c'est un manque de planification. Est-ce parce que les
règlements ne sont pas prêts, ne sont pas définis, qu'on ne
sait pas où on s'en va? Je me demande un peu ce qui arrive avec cette
réglementation à la tonne qui va nous tomber sur la tête
tout à l'heure.
Également, à l'intérieur du projet de loi que nous
avons devant nous, on semble ne plus retenir, en tout cas, comme aide possible,
le développement de la ferme familiale, de type familial. On dit aussi
que l'orientation est manifeste d'ouvrir des entreprises d'envergure. Je
n'ai rien contre ça, mais il faut en avoir pour tout le monde. Il
faut penser aussi que la coutume veut ici, au Québec, qu'il y ait des
fermes familiales qui sont excessivement rentables, profitables, autant sur le
plan financier que sur le plan humain. C'est un type de ferme qui a
été développé, qui a été maintenu au
Québec. Je crois qu'il a encore sa place. Je me demande pourquoi. Est-ce
un oubli, volontaire ou involontaire, qu'on n'ait pas mentionné dans la
loi que les objectifs de la nouvelle Société de financement
seront aussi de financer ou de supporter, c'est-à-dire, la ferme
familiale?
On dit aussi dans le projet de loi que la Société de
financement pourra supporter des entreprises du secteur secondaire. Tout
à l'heure, quand on arrivera sur ces articles-là, on demandera
plus de spécifications. Est-ce que ça veut dire que la
Société ira dans le support d'usines de transformation - c'est
quoi pour elle? - de secteur secondaire? Comment va-t-on regarder ça
avec le mandat de la Société québécoise
d'initiatives agro-alimentaires dont, elle, son rôle, aussi, est d'aller
dans le support de la transformation. Et quand on parle, au niveau agricole, du
secteur secondaire, on doit effectivement parler du secteur de la
transformation, je pense. Donc, le ministre nous donnera sans doute des
informations ou des explications sur ces articles.
Deuxième chose. La loi ne ramène plus en place un
comité de réexamen. On sait que, dans le passé, les
agriculteurs qui n'étaient pas satisfaits d'une décision de
l'Office avaient un pouvoir de demander un réexamen du dossier,
officiellement. On me dit qu'H n'y en a pas beaucoup, pour ne pas dire qu'il
n'y a personne qui a fait appel à ce comité, mais c'est quand
même une mesure de sécurité qui était dans l'autre
loi que, M me semble, on devrait répéter, qu'on devrait
répéter dans celle-ci. Ça ne coûte pas une fortune
au gouvernement et ça rassure le milieu agricole au niveau d'une
décision possible qui irait à rencontre, je ne sais pas...
l'erreur est humaine, on ne sait pas quoi. Mais quelqu'un qui n'est pas
satisfait d'une décision, il me semble qu'il devrait également
être autorisé par la loi à voir un comité de
réexamen de sa situation.
Donc, M. le Président, je vous ie dis, je n'ai pas l'intention de
retarder indûment l'étude article par article du projet de loi.
J'aurai d'autres questions à poser quand on viendra sur
différents articles. Mais, encore une fois, je vais reposer ma question,
en espérant que le ministre me trouvera une réponse. Pourquoi,
d'abord, diminue-t-on ce projet de loi? On divise les articles du tiers. Il va
y en avoir une cinquantaine au lieu d'en avoir 160 et quelques. Pourquoi,
maintenant, va-t-on tout légiférer par règlement? Et
ça, c'est un droit fondamental des parlementaires dans cette
Assen.blée de voir passer les lois. Les règlements, je le
répète, on ne voit pas passer ça. Le rôle du
député, c'est de vérifier, de répondre, de poser
des questions au niveau des lois. Et c'est beaucoup plus difficile,
évidemment, de modifier une loi que de modifier un règlement. Au
niveau de la classe agricole, comme dans d'autres secteurs, quand c'est dans
une loi, au moins tu peux être certain que ça ne changera pas tous
les jours, tous les mois ou tous les six mois. Tandis qu'au niveau d'un
règlement, encore une fois, ça peut changer à
l'intérieur de 45 jours, puisque c'est 45 jours en prépublication
dans la Gazette officielle, et, s'il n'y a pas d'objection ou d'opposition
majeure, le gouvernement peut arriver et changer ça, B change la
réglementation.
Donc, pourquoi cet empressement à légiférer par
règlement? Est-ce que le ministre a déjà des
règlements de prêts qu'il pourrait déposer pour qu'au moins
on consulte les règlements qui régiront cette loi-là ou
qui seront appliqués par cette loi?
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député.
M. Yvon Picotte
M. Picotte: M. le Président, brièvement, pour
répondre aux craintes et aux appréhensions du
député d'Arthabaska. Bien sûr, nous faisons le
ménage du texte de la Loi sur le financement agricole, M. le
Président, et ce n'est pas inversement proportionnel,
l'efficacité qu'on peut avoir à l'intérieur de la loi,
avec le nombre d'articles qu'il peut y avoir dans la loi. Il faut faire
attention aussi pour ne pas alourdir nécessairement nos lois et les
compliquer pour que ça ait l'air d'une loi qui peut avoir un peu de
corps ou qui peut avoir de l'efficacité. (10 h 20)
Je dirai au député d'Arthabaska que, dans ce domaine en
particulier, non seulement nous avons l'intention, mais nous travaillons et
nous allons travailler en étroite collaboration avec un comité de
l'UPA, des agriculteurs mêmes qui s'occupent de financement et qui vont
travailler même parfois à la rédaction de nos
règlements et à surveiller ces règlements-là avant
qu'ils ne soient présentés à la Gazette officielle.
Notre but, évidemment, c'est de rendre service le plus possible
aux agriculteurs. On aura l'occasion de donner des détails lors de
l'étude article par article, par exemple en ce qui concerne le secteur
secondaire, puis ça s'adresse au secteur primaire. Mais ça,
j'aurai l'occasion de le dire quand j'arriverai au moment précis de
l'article de loi en question. Notre but, évidemment, comme je l'ai dit
tantôt, c'est de travailler ces règlements-là et, par la
suite, la Loi sur les règlements s'applique. Et je n'y vois même
pas d'objection, mol, à ce qu'on puisse informer même la
commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, M. le
Président, sur les règlements, un coup rédigés,
pour qu'on puisse
en prendre connaissance avant que ça aille à la Gazette
officielle. C'est ça, la réalité. C'est d'être
plus efficaces, de s'habituer et de faire les changements plus rapidement.
Bien sûr, il y a une espèce de crainte. Ils nous ont
souligné cette crainte-là, à l'UPA. Après les avoir
rassurés un petit peu sur nos intentions, sur ce qui allait se passer,
je pense qu'ils acceptent aussi que ça ait une meilleure
efficacité. Les changements ne peuvent pas attendre cinq ans, d'autant
plus qu'avec le virage, un petit peu, qu'on est en train de prendre en
agriculture - je pense que le député d'Arthabaska le sait aussi
bien que moi puis il a participé à toutes les discussions du
sommet, je l'en remercie et je l'en félicite aussi, parce que je pense
que c'est important qu'on ait tous un peu cette vision-là... Je sais que
le député d'Arthabaska, pour avoir jasé avec lui un peu,
et d'autres personnes de mon cabinet qui ont pu jaser avec lui, est conscient
que, finalement, il faut s'adapter beaucoup plus vite. Il faut faire les choses
un petit peu différemment.
Mais je veux vous rassurer là-dessus, ces
règlements-là seront travaillés en étroite
collaboration, M. le Président, avec un comité d'agriculteurs,
bien sûr, issu du monde de l'UPA, pour travailler sur ces
règlements-là. Je n'y vois même pas d'objection, M. le
Président, un coup la rédaction des règlements faite,
qu'on puisse même réunir la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation et les examiner avant de les mettre en
place. Mais tout ça pour une meilleure efficacité, c'est la seule
raison.
Je ne suis pas friand des règlements, moi non plus, et il le sait
très bien, d'autant plus que le consensus du dernier sommet demandait au
ministre, évidemment, de faire beaucoup de ménage dans les
règlements, et il va s'en faire beaucoup de ménage dans les
règlements. Il va s'en faire, parce qu'il y a trois, quatre lois... Il
ne faut pas voir ça comme une élimination des règlements,
parce que, M. le Président, pour ne pas avoir de règlements, il
ne faudrait pas avoir de lois. Définitivement, dès qu'on a une
loi, il découle des règlements de ça. Qu'on n'ait pas une
multiplicité de règlements, ça va de soi. Parfois, on
travaille trois, quatre règlements parce qu'il y a trois, quatre lois
différentes; probablement qu'un seul règlement serait suffisant.
Il y a du ménage à faire là-dedans. On en a fait le
consensus au sommet de l'agriculture, tout le monde ensemble. Ça a
été demandé par tout le monde, avec, évidemment,
aussi un questionnement sur le fait qu'il ne faut pas éliminer les
règlements à ce point que la qualité, ou encore
l'efficacité, ou encore des choses importantes ne puissent pas
être balisées, M. le Président. Mais oublions le fait qu'il
n'y ait plus de règlements. Il y en aura toujours, des
règlements, dû au fait des lois. Dès qu'on vote une loi, il
y a des règlements qui vont avec.
Nous, à l'Office, parce que c'est encore l'Office, l'Office du
crédit agricole, nos règlements, finalement, c'est un programme
de financement. Alors, quand on dit: On a un programme... Le règlement,
c'est le programme de financement. Alors, on ne pourra pas avoir 10, 12, 15 ou
20 programmes de financement et ne pas avoir 10, 12, 15 règlements. Il
ne faudrait pas avoir de programmes pour ne pas avoir de règlements. Et
j'ai bien compris, M. le Président, que ce que souhaite le monde du
bioalimentaire, c'est de continuer d'avoir des programmes. Mais, un coup qu'on
a des programmes, on fait des règlements. Et qu'on les examine, M. le
Président, moi, je pense que oui, effectivement, on pourra le faire.
Là-dessus, moi, je suis prêt à m'engager,
évidemment, non seulement à ce que ces
règlements-là se fassent avec les comités
appropriés, mais je suis prêt même à m'engager, M. le
Président, qu'on les soumette à la commission. On fera une
séance de travail pour les examiner et pour donner les explications
là-dessus, et on les publiera, comme la Loi sur les règlements
l'exige, après ça dans la Gazette officielle. À
partir de ce moment-là, je pense bien que ça viendra au moins
donner quelques précisions que nous souhaitons, en termes
d'efficacité, et non autre chose, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Oui, M. le Président, quelques
remarques préliminaires avant de commencer. D'abord, je pense bien que
sur la question forestière, puisqu'il y a des crédits forestiers,
le ministre ne peut pas nous donner des réponses, actuellement, au
moratoire qui a été décrété par son
collègue. Donc, la question ne portera pas sur ça, mais je
voulais faire quand même mention qu'il y a des demandes aussi au niveau
des producteurs de bois à l'effet de remettre en place un crédit
forestier convenable pour les besoins d'achat de terres, de lots, ce qui
permettra, à ce moment-là, de faire de la forêt
habitée au Québec une forêt mieux administrée.
Je reviens sur, disons, l'aveu du ministre concernant les
règlements. Je ne devrais pas lui donner, quasiment, l'absolution sans
confession, mais je dirai que je prends acte de l'acte de contrition du
ministre, parce que le ministre est en train de nous dire aujourd'hui que ce
qu'ils ont fait dans les années 1984-1985... Il disait que les
règlements, ça n'avait pas de maudit bon sens, qu'il fallait
nettoyer ça. Les lois qu'on a connues nous amènent à dire
qu'effectivement, dans notre esprit, comme législateurs - je pense que
les collègues de l'autre côté vont être d'accord avec
moi aussi, comme mon collègue à moi - il faut, dans le contexte
moderne, agir par règlement. Je pense que je ne nierai pas ce
droit-là. Il faut les éliminer le plus possible dans
la mesure où Hs ne sont pas nécessaires.
Mais on devrait peut-être avoir de plus en plus la
possibilité, comme législateurs, avant qu'ils soient
publiés, d'en arriver à la suggestion qui est faite par le
ministre, que d'autres ministres commencent à nous faire actuellement,
c'est de dire qu'avant la publication, parce qu'il doit y avoir une publication
légale, etc., il y ait une chance que les députés de
l'Assemblée nationale, de quelque côté de la Chambre, aient
la possibilité de les examiner, ces fameux règlements-là.
Parce que ça nous arrive, à nous autres aussi, comme
députés, qu'on n'ait pas toujours, comme on disait l'autre jour,
la chance de tire tout ce qui se passe dans la Gazette officielle, donc on le
fait lire par des gens qui sont nos recherchistes ou nos employés, ce
qui nous permet, à ce moment-là, d'en arriver à faire des
recommandations, des vérifications. Mais nos pouvoirs sont
limités, parce que, si on doit publier ce qu'on appelle la
prépublication pour permettre aux gens de faire valoir leur point de vue
avant la publication finale, ça ne veut donc donner, au bout de la
course, M. le Président, pas plus de pouvoirs aux députés
de l'Assemblée nationale qu'à n'importe quel groupe de pression
dans la société. C'est rendu que, comme députés de
l'Assemblée nationale, n'ayant pas connaissance des règlements
avant qu'ils soient prépubliés, notre seul pouvoir, c'est de
faire faire la pression par des gens du milieu qui viennent nous voir et qui
nous disent: On ne veut pas accepter ça. Alors, la seule réponse
qu'on a à leur dire: Si vous ne voulez pas l'accepter, bien, faites des
recommandations pour que le ministre, avant la publication finale, puisse en
tenir compte. Alors, H me semble que, sur des choses comme celles-là, on
devrait avoir la chance, comme parlementaires, de se prononcer avant que
ça aille dans le public en prépu-Wication.
Alors, peut-être que c'est la solution de l'avenir qu'il faut
regarder maintenant, et non pas simplement critiquer pour le plaisir de
critiquer, et dire: Les règlements, on n'en veut pas. D» ce
côté-ci comme de l'autre côté, on sait qu'on a besoin
de règlements. Mats c'est peut-être ta façon de les adopter
qui devrait être corrigée. Alors, si j'en fais peut-être une
suggestion aujourd'hui à celui qui a le pouvoir de convaincre ses
collègues au Conseil des ministres, c'est de revérifier la
formule qui permettrait, à ce moment-là, aux
députés de l'Assemblée nationale de connaître les
règlements avant leur publication et de les amender pour les corriger
avant qu'ils soient envoyés dans le public. Et là on aurait un
travail a faire important, comme législateurs, c'est de ne pas
réagir à quelque chose qui est déjà
prépublié, mais de réagir avant. C'étaient les
remarques que j'avais à faire, monsieur.
Le Président (M. Richard): Merci.
M. Picotte: M. le Président, vous savez, je pense que,
dans la vie, on a toujours beaucoup plus de succès avec l'attrait
plutôt que la réclame. Alors, ce que j'ai l'intention de faire,
moi, c'est, bien sûr, d'avoir cette façon-là de
procéder auprès de la commission, qui est la nôtre, pour
examiner ces règlements-là. Sans doute que cet attrait-là
que nous aurons comme commission vaudrait mieux que la réclame
auprès de mes collègues, de leur dire: Vous devriez faire comme
nous. Moi, je suis persuadé, et c'est ça qu'on fait,
finalement... Vous savez, M. le Président, je le sais qu'il y a beaucoup
de ménage à faire dans les règlements, mais il y a
sûrement une raison à ça. Au fil du temps, quand on regarde
ça, ça s'est toujours... Moi, ça fait 20 ans que je suis
ici et ça fait 20 ans que je connais ça un peu comme ça.
Il y a eu quelques lois majeures d'adoptées qui ont modifié des
choses, mais ce qu'on fait généralement, on amende nos lois, puis
on amende nos lois, si bien qu'on se retrouve avec... (10 h 30)
J'hésite à faire la comparaison, mais c'est comme si on
gardait une paire de pantalons puis, à force de lui mettre des
pièces après, ça a l'air d'une paire de pantalons...
même si elle est neuve, elle est tellement remplie de pièces qu'on
a l'air démodé comme le diable. Alors, ce qu'on a fait au fil des
ans, même si, il y a trois ou quatre ans, on a fait ce
changement-là, il ne faut pas se tromper, M. le Président, on est
certains... Vous savez, on sait très bien que, surtout dans le monde
agricole, quand je parie de bioalimentaire, on est traditionalistes de par
rature, et il faut faire les changements, évidemment, au fur et à
mesure qu'ils peuvent être acceptés. Donc, nous donnons un cadre
et nous modifions une loi. Ça va devenir plus facile, M. le
Président, par exemple, présentement, d'avoir une loi avec moins
d'articles, donc moins d'articles, moins de règlements, et on va
remplacer probablement un règlement de 80 et quelques articles par deux
règlements peut-être d'une trentaine d'articles chacun. Il y aura
encore des règlements. Bien sûr, il va toujours y en avoir, des
règlements. Il ne peut pas ne pas y en avoir. Le seul règlement
qu'on ne peut pas se faire, M. le Président, c'est la paie qu'on a dans
nos poches, et on ne se fait pas des règlements pour la dépenser,
on peut jouer là-dedans tant qu'on veut. Mais, dès qu'on joue
dans de l'ordre de financement qui perçoit des taxes, etc., il faut
qu'il y ait des règlements, savoir à qui ça s'adresse et
qui peut s'en prévaloir, etc.
Je ne vous le cache pas, j'attendais, avant de commencer à faire
ce genre de choses, de voir comment réagirait un peu aussi le sommet de
l'agriculture, parce qu'on fait des débats dans... On a fait un
débat. Il y avait quelqu'un qui représentait les consommateurs au
sommet et, à tout bout de rnamp, eux autres, si on les avait
écoutés, on aurait doublé, triplé et
quadruplé les
règlements. mais on s'est retrouvés, finalement, à
une table d'une quarantaine de sièges où c'était la seule
demande qu'il y avait. les autres disaient tous: bien, il faut
déréglementer, il faut en enlever le plus possible. et même
des gens qui étaient réfractaires à la
déréglementation étaient plus ouverts un petit peu
à la déréglementation. mais, encore là, il faut
avoir ' des balises et il faut protéger certaines choses. c'est dans ce
sens-là qu'on le fait, m. le président. ; moi, si ça peut
répondre à certaines appréhensions, de faire en sorte que
nous ayons demandé à l'upa d'avoir un comité permanent et
non pas un comité ad hoc, parce que là, c'est un comité ad
hoc et peut-être pas nécessairement les mêmes personnes...
on a institué un cpmité ad hoc pour discuter avec l'office ou, si
jamais le projet de loi était accepté, avec la
société, pour tâcher d'examiner ça
régulièrement, que ce soit rapidement, que les changements se
fassent rapidement, et qu'on puisse par la suite, se retrouver en commission
pour les examiner, m. le président, avant que le gouvernement
décide, de les publier dans la gazette officielle. tant mieux si
ça se fait comme ça. il faudra continuer d'être efficaces,
et plus efficaces on sera, et mieux s'adapter rapidement. ;
Le Président (M. Richard): m. le député
d'arthabaska... !
M. Picotte: en ce qui concerne la ferme familiale, m. le
président, j'aurai l'occasion d'en parler un petit peu à ce
moment-là. il faut faire attention à la notion de ferme familiale
aujourd'hui. on est encore dans du type de ferme familiale, des fois, avec
trois, quatre associés, deux, trois frères qui sont
associés, ou un père avec ses deux fils. mais, quand on regarde
ce qu'ils font, etc., on appelle encore ça une ferme familiale parce que
c'est la famille, mais... i on n'a pas l'intention, on ne fait pas
disparaître cette chose-là, mais on réalise que,
finalement, elle n'est pas, non plus, exclue a l'intérieur; de
ça. En ce qui concerne le tribunal d'appel,; M. le président, je
pense, c'est ça qu'on a mentionné... :
Une voix: le comité de réexamen. i
M. Picotte: Le comité de réexamen. M. Baril:
Le comité de réexamen, oui.
M. Picotte: Le comité de réexamen, bien, on doit
dire qu'évidemment le député d'Arthabaska le savait bien
parce qu'il en a fait mention, il n'y a pas eu une demande du comité de
réexamen, à ce moment-là, depuis ce temps-là.
Maintenant, on verra, au moment de l'étude article par article, quelle
sorte de discussion on peut avoir. À partir de ce moment-là, M.
le Préskient, c'est à la suite de l'étude article par
article qu'on verra s'il y a des choses à apporter comme changement ou
si les explications nous satisferont.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, vous aviez un commentaire?
M. Baril: Oui, M. le Président. Le ministre, tout à
l'heure, mentionnait que, quand on amende les lois, ça devient aussi
compliqué d'avoir quatre, cinq lois qui vont administrer, qui vont
régir un tel secteur, et que c'est aussi difficile de se retrouver dans
tout ça. Mais quelqu'un qui s'y connaît le moindrement, il va voir
dans le document - je ne sais pas comment on appelle ça - les lois
refondues, et tout est marqué là-dedans. Je le
répète, c'est beaucoup plus difficile de modifier une loi qu'un
règlement. Pour les milieux concernés, c'est plus
sécurisant de voir les objectifs, en tout cas, de la loi inclus dans la
loi même que dans les règlements.
L'autre chose. Puisque le ministre a parlé du sommet de la fin de
semaine dernière, il y a juste deux choses que je veux soulever. C'est
évident qu'il y a eu une sorte d'ouverture, je pense, de la part de tout
le monde alentour de la table. Puisque cette loi-là, la loi 27, c'est
une loi-cadre, je ne sais pas si ça n'aurait pas été
important de se donner le temps de faire venir différents organismes en
commission parlementaire, parce que, en 1987... La loi qu'on a là, ce
n'est pas vieux, ça; c'est en 1987, novembre 1987, qu'elle a
été modifiée, qu'elle a été adoptée.
Le ministre de l'Agriculture du temps disait que c'était une
réforme majeure qui assurerait le développement agricole pour
plusieurs années. Ça ne fait pas cinq ans, ça fait quatre
ans et demi seulement que cette loi a été adoptée. Il y
avait eu une commission parlementaire à l'époque pour, justement,
cette réforme-là. On me dit que plusieurs choses avaient
été retenues de différents intervenants. C'est ça
que je dis, je ne sais pas si ça n'aurait pas été plus
prudent, suite au sommet, de les faire venir, parce que j'ai parlé
personnellement, ou en privé, à des représentants des
institutions financières qui démontrent une ouverture tout
à fait remarquable qu'on ne retrouvait pas il y a cinq, six, sept, huit
ans au niveau des institutions financières face au secteur agricole. Je
ne sais pas si ça n'aurait pas été mieux, plus prudent
d'ajuster, justement, la loi à cette nouvelle orientation ou
compréhension de l'agriculture d'aujourd'hui.
L'autre chose. Puisque le ministre a parlé des consommateurs,
c'est évident qu'à la table, parmi les quelque 40 sièges,
les consommateurs étaient représentés, et je me suis
aperçu qu'à quelques reprises ils se sont faits un peu, je vais
oser dire, rabrouer, par différents intervenants, je ne nommerai
personne, et je trouve ça... en tout cas, j'ai trouvé ça
difficile. J'ai trouvé Mme
Pilon, je pense, beaucoup courageuse de tenir à ses orientations,
à ses opinions et d'être capable de les défendre. Je ne
sais pas, si l'ensemble des intervenants faisait une plus grande place au
client principal des agriculteurs, peut-être qu'eux autres mêmes,
les consommateurs, seraient plus en mesure d'évaluer, comment je dirais
ça, d'évaluer les impacts de certaines lois, de certaines
mesures, de certains règlements qui régissent la classe agricole.
Au lieu de dire, je ne dis pas de dire, mais pour avoir parié à
certains, certaines personnes pensent, disent: Ah! si c'est à la table,
ils vont passer leur temps rien qu'à chialer, puis ils vont nous
empêcher d'avancer, puis on va tourner en rond, et tout ça. Bien,
moi, je pars de l'hypothèse contraire, à l'effet de dire: Si tu
amènes cet important secteur, c'est le client, hein! c'est pas
«les», c'est le client de la classe agricole, c'est le
consommateur; sans lui, nous ne pouvons rien faire et eux, sans les
agriculteurs, ne peuvent pas rien faire ou pas beaucoup. Il me semble que s'ils
étaient amenés plus souvent à la table, ils seraient plus
en mesure, eux autres aussi, de voir les obligations que le milieu agricole a
à respecter et les devoirs qu'il a à respecter. Ce serait
peut-être plus - comment je dirais - difficile, les premières
réunions, mais je suis certain que ces personnes-là, les
représentants de ces groupes-là seraient en mesure de mieux
comprendre les situations et encore mieux en mesure de collaborer à
améliorer l'ensemble du secteur agro-alimenraire.
C'est une constatation que j'ai mesurée, que j'ai faite en fin de
semaine, et je vous le dis, on fait de la place à tout le monde. Mais,
quand on parie des consommateurs, on semble tout le temps avoir une
réticence marquée à leur permettre, en tout cas, de venir
discuter avec les gens, à venir discuter alentour d'une table, autant
des droits ou des besoins des consommateurs et aussi de la compréhension
des choses. Donc, je le dis, c'est une constatation, et j'invite le ministre,
en tout cas, à être, j'allais dire, prudent, mais je vais
plutôt utiliser le mot «ouvert», peut-être, à ma
suggestion ou, au moins, faire une tentative de faire participer davantage ces
gens-là à différentes tables qui les concernent
directement ou indirectement. (10 h 40)
M. Picotte: M. le Président, pour répondre aux
dernières interrogations du député d'Artha-baska, j'ai eu
l'occasion de parier personnellement avec Mme Pilon, justement. Elle est
consciente qu'elle a deux difficultés majeures, Mme Pilon, et si elle
les a, bien, c'est l'ensemble de ia société qui peut les avoir
aussi. La première difficulté majeure, évidemment, elle
réalisait, au fur et à mesure qu'elle apportait des corrections
ou des amendements lors des discussions que, finalement, c'était
déjà inclue à l'intérieur de ce qu'on avait
décidé. Donc, elle avouait, évidemment, qu'elle avait, pas
nécessairement une méconnaissance totale des dossiers, mais que
c'était un dossier un petit peu particulier, il faut l'avouer, à
sa décharge, que c'est un dossier où il faut être...
même dans le domaine des médias, on le voit, il y a des
médias qui ne sont même pas venus couvrir ça, parce qu'ils
disent: quand même on irait, on ne comprend pas, on ne èomprend
même pas votre situation. bon. c'est ce qu'on m'a dit, en tout cas, pour
ne pas venir, dans certains cas. malgré que ne pas comprendre i,ine
situation et ne jamais y aller, c'est faire preuve d'une ignorance crasse
indéfiniment, parce que c'est ne vouloir jamais comprendre que ne jamais
vouloir aller écouter. il y a une première difficulté
majeure.
Mais la deuxième difficulté majeure qu'a Mme Pilon, et je
dis Mme Pilon parce qu'on a souligné Mme Pilon, mais qu'ont les
consommateurs au Québec - et on sait très bien ça, hous
autres les députés, et on pourrait leur dire, puis même si
on leur dit, je ne sais si ça corrigerait des choses - c'est: Qui parie
au nom des consommateurs, M. le Président? Qui parie au nom des
consommateurs? Je peux vous donner le plus bel exemple. Si vous avez
regardé, dans un autre domaine, les nouvelles, la décision du
ÇRTC concernant Bell Canada, il est venu deux associations de
consommateurs, une après l'autre, à l'écran: une pour nous
dire que c'était une bonne affaire, ce que le CRTC avait
décidé, et l'autre pour contester, au nom des consommateurs, la
décision du CRTC. Et moi, le consommateur, j'ai été
avancé, comment de plus avec ça? Je me référais
à qui? Et si je me fie aux deux associations de consommateurs qui sont
passées à la télévision, une pour me dire que c'est
une bonne affaire et l'autre, que c'est une mauvaise affaire, savez-vous que,
comme consommateur, je n'ai pas eu le temps de l'analyser? Je ne sais plus si
c'est une bonne ou une mauvaise affaire pour moi. Tout ce que je sais, c'est
que ça va être une affaire pour moi, en tout cas. Mais je ne sais
pas si elle est bonne ou si elle est mauvaise.
Le problème d'inviter les consommateurs, M. le Président,
on le sait très bien, c'est qu'inviter un groupe, c'est en inviter
peut-être bien 35 aussi. On peut se retrouver avec bien plus de groupes
de consommateurs avec des sièges alentour de la table qu'il n'y a de
groupes d'agriculteurs et du bioalimentaire. Et Dieu sait si notre secteur,
c'est le bioalimentaire, M. le Président. Donc, chez les consommateurs
aussi, il y a un gros problème, chez ces associations-là. Ils
devraient peut-être, eux autres, se faire un sommet à eux autres
pour savoir qui parte au nom de qui. Au lieu de se prendre pour et de parier
comme, peut-être qu'ils pourraient parier au vrai nom de tout le monde,
au vrai nom du monde. C'est peut-être là qu'il faut les inviter le
plus à faire un premier effort.
Et moi, pour un, je suis prêt à leur faire un siège,
mais je ne ferai pas 35 sièges, 35
I
places aux consommateurs, surtout pour des gens... et dieu sait, et le
député d'arthabaska le sait très bien, il y a un autre
groupe de consommateurs, ou un autre porte-parole de quelqu'un qui est acheteur
qui disait, l'autre fois, que l'augmentation du prix du lait, ça n'avait
pas de bon sens, et de dire que, si on bluffe, c'était ça qui
nous faisait payer plus cher. et mme pilon disait le contraire. donc, il faut
faire attention un petit peu à ça. moi, je veux bien donner des
sièges à quelqu'un, mais je sais que, quand je donne un
siège au député d'arthabaska en commission parlementaire
pour parler d'agriculture, je connais le député d'arthabaska,, je
sais qui il est. mais s'il y avait trois députés d'arthabaska, m.
Le Président, il faudrait préciser lequel on veut voir ici. c'est
un petit peu j ça, leur problème. c'est le problème de la
société en général aussi, il n'y a pas à se
le cacher. mais je vais être prudent là-dedans. je veux leur faire
une place, mais je veux savoir à qui je m'adresse et quelle sorte de
place je dois leur faire; en ce qui concerne, M. Le Président; la
réforme qui a été faite il y a quelques années, il
faut faire un petit peu la distinction. là, on fait une réforme
administrative, par exemple. il y a quelques années, on a fait une
réforme juridique. alors, c'est deux choses un petit peu
différentes. il ne faut pas mêler ces deux choses. il y a eu une
réforme juridique qui a été faite par mon collègue
prédécesseur, m. Le Président, et ça
nécessitait, évidemment, beaucoup de consultations, et là
il y a une réforme administrative. dans cette réforme
administrative, je ferai remarquer à tout le monde que les banquiers,,
les caisses populaires, l'upà, tout le monde a ; été
consulté un petit peu alentour de ça sut ta réforme
administrative. mais distinguons une réforme juridique d'une
réforme administrative, parce que c'est un petit peu deux choses
différentes. je pense que nos amis d'en face le savent bien aussi.
M. Baril: M. le Président, juste pour reyenir au sujet des
consommateurs. Le ministre a déjà fait son choix de
l'association, puisqu'il eii a invité une à participer au sommet.
Il n'en a , pas invité 25, il en a invité une, la FNACQ, | qui
regroupe ou qui représente au-delà de 150 000 membres.
M. Picotte: on a invité celle qui s'est manifestée,
dans le fond, mais il aurait pu y avoir 35 manifestations et, là, on
aurait eu un joyeux problème.
M. Baril: mais non! il faut faire attention, là, 35. la
fédération nationale, celle qui a été
invitée, c'est qu'elle regroupe toutes les associations des acef au
québec, entre autres, qui, elles, représentent davantage le
consommateur;
L'autre association dont le ministre fait mention, c'est
l'Association des consommateurs du Québec dont le directeur est ce cher
type que j'adore, M. Alain Paquet, qui, à tour de bras, poignarde
l'agriculture tant qu'il veut et il le fait au détriment des
consommateurs. Il devrait commencer par penser lui-même à son
groupe qu'il représente. Quand on sait que le groupe, selon mon
information, que M. Paquet représente des consommateurs, je vais dire,
de haut niveau, des hauts salariés, etc., probablement, ça doit
être lui, il doit être d'accord... il doit être contre,
c'est-à-dire, comment ont-ils appelé ça? au niveau des
télécommunications...
M. Picotte: C'étaient deux femmes qui... Non, c'est
encore...
M. Baril: Oui, ce n'était peut-être pas le
même, ça pouvait être la même association, pareil.
M. Picotte: C'est encore un autre groupe qui s'est
manifesté dans les télécommunications ou dans les
communications, qu'on ne connaissait pas.
M. Baril: De toute façon, ce que je veux dire au ministre,
c'est que, pour avoir parlé aux représentants de la FNACQ, 25 %
de leurs activités touchent uniquement le secteur alimentaire, parce
qu'ils savent qu'au niveau du consommateur, au niveau de la dépense, du
pourcentage de la paie, une grande partie passe pour l'alimentation. Ils ont 25
% de leurs activités uniquement concentrées sur tout ce qui
touche le secteur alimentaire. Une de leurs plus grandes - comment je dirais -
faiblesses, évidemment, c'est leur manque de ressources. C'est une
petite association qui est financée à partir de la cotisation de
ses membres, qui est de 5 $, je pense. Ce ne sont pas les plus riches, hein?
Quand une association défend la classe moyenne et la classe pauvre, elle
ne peut pas avoir des fortunes pour se payer des avocats, des procureurs et des
professionnels pour analyser 50 affaires. Donc, il me semble que le choix est
facile. Le ministre invite l'association qui est la plus représentative
de la majorité de la population, et une personne ne peut pas se tromper
de cette façon-là. En tout cas, de toute façon, moi, ma
mise en...
M. Picotte: M. le Président, moi, je leur ai fait une
offre de me préciser des choses et je vous dis que, justement, c'est
peut-être l'association qui aurait le plus avantage, dans toutes les
associations qui existent au niveau des consommateurs, c'est peut-être
ces gens-là qui auraient le plus avantage à se faire un sommet
entre eux pour se préciser des choses et bien vouloir les
défendre. Savez-vous que moi, personnellement, si je sentais que
j'étais vraiment protégé et qu'on prenait mes
intérêts, ce que ça... Moi, je ne fais pas partie
d'associations de consom-
mateurs. On dit qu'elles n'ont pas de ressources. Bien sûr
qu'elles n'en ont pas, de ressources. Mais la journée où elles
vont me convaincre que ce qu'elles font comme démarche, ça m'est
profitable, pensez-vous que je refuserais de donner 5 $? J'en suis un
consommateur, j'espère eh tout cas. Je suis un consommateur, le
député d'Arthabaska aussi; il ne fait partie d'aucune association
de consommateurs, je suis presque convaincu. Et, alentour de ta table, je
serais curieux de savoir le nombre de personnes qui ont des cartes et qui font
partie d'une association de consommateurs. Et Dieu sait s'il n'y en a pas un
qui n'est pas consommateur alentour de la table. Il n'y en a pas un, on est
tous des consommateurs.
Alors, peut-être qu'ils auraient avantage, ces gens-là,
parce qu'ils ont peut-être encore le meilleur moyen de financement qu'il
n'y a pas... Eux autres, ils seraient peut-être bien même
obligés de charger rien qu'une piastre parce que, s'ils allaient en
chercher un million, ils seraient plus riches que bien des associations
d'agriculture, en agriculture, M. le Président. Et juste une piastre par
consommateur, on est 6 000 000 de consommateurs, mettons qu'il y en aurait 1
000 000 qui seraient intéressés à faire partie de
l'association... Une piastre, je donnerais ça, moi, sans qu'on me
questionne trop sur le bord de la porte, à condition que je sache,
évidemment, quelle sorte d'intérêts ils veulent
défendre. Je me dis: Bon, bien, ils ont peut-être bien encore plus
de facilité. Donc, je veux bien que, dans notre cour, on ne soit pas
trop, trop ouverts, malgré les ouvertures qu'on a faites, mais je veux
bien qu'eux autres sentent qu'ils ont du ménage à faire, et je
n'irai pas passer le balai dans leurs affaires, mol, surtout pas. Mais, comme
consommateur, je suis prêt à leur payer un balai pour qu'ils le
passent, par exemple.
M. Baril: Bon, en tout cas. Le ministre... M. Picotte:
Bien, ça me...
M. Baril: Je ne veux pas nier ce que le ministre a dit, mais on
sait très bien que, dans le concret... Le ministre doit le savoir
lui-même, personnellement, dans son comté, quand il fait une
campagne de financement, ce n'est jamais facile, peu importent les partis.
Quand tu vas pour recruter du monde, le ministre ne peut pas faire ça
seul; ça te prend du monde pour aller recruter d'autre monde. Au niveau
des associations de consommateurs, c'est la même chose. (10 h 50)
Le ministre me mentionne que... Je me souviens, je me rappelle que, dans
les années soixante-dix - je ne sais pas, 1373, 1975 - j'ai
déjà eu ma carte de membre de l'ACEF des Bois-Francs. Mais
j'avoue franchement que, jamais, personne ne m'a demandé de la
renouveler, et je ne les accuse pas. Ça aurait été
normalement à moi-même de courir après par
intérêt et de dire: Je renouvelle ma carte. Mais je ne l'ai pas
fait, et ça fait déjà, quoi, 15 ans de ça, proche,
et je n'y ai même pas pensé.
M. Picotte: Je suis d'accord avec ça, M. le
Président, mais c'est juste pour vous dire...
M. Baril: On est tous négligents, chacun de notre
côté.
M. Picotte: ...que, si c'est difficile de faire une campagne de
financement au niveau politique... Quand je prends 40 000 de mes
électeurs, II n'y a sûrement pas 40 000 libéraux Mais je
suis certain d'une chose, par exemple, c'est qu'il y a 40 000 consommateurs
chez nous.
i
M. Baril: Oui, je sais bien.
M. Picotte: Ça, je suis certain qu'il y a 40 000
consommateurs. Il n'y a pas 40 000 libéraux.
M. Baril: Je ne nie pas ça.
M. Picotte: Alors, si, moi, j'en fais une de peine et de
misère, eux autres pourraient en faire une de peine, mais sans
misère. Mais il faut que ces gens-là s'organisent. On n'ira pas
mettre la table pour eux autres et on ne leur donnera pas tout cuit dans la
bouche.
M. Baril: Non, non. Ça, je comprends tout ça.
M. Picotte: II faut qu'ils s'organisent. M. Baril: Je
comprends tout ça, mais...
M. Picotte: Moi, c'est le message que je leur donne, et que je
leur ai donné aussi. Je suis prêt à leur faire une place,
puis ils vont m'en-voyer des propositions, M. le Président, et je verrai
si ces propositions-là nous semblent acceptables, et ça devrait
être acceptable. Mais il faudrait qu'ils précisent certaines
choses pour qu'on ne perde pas de temps non plus et qu'on sache... Je suis
prêt, moi, à les inclure alentour de la table, les inclure et que
ça produise des résultats et des fruits.
M. Baril: Je comprends. Je veux dire, je sais que ie ministre est
sensible à ce milieu-là. D'aileurs, dans son propre comté,
les organismes communautaires sont très forts, très bien
structurés, j'allais dire très populaires. Mais ce n'est pas tous
les gens du comté de Maskinongé, non plus, qui font partie de
différents groupes communautaires qui, souvent, par catégorie ou
par club ont plus de moyens financiers, parce qu'il y en a qui ont des
ressources, ils ont de l'aide gouvernementale, différents supports,
et,
encore là, il leur en manque encore. Ça fait qu'il ne
faudrait pas le reprocher trop fort, en tout cas, aux représentants des
ACEF et leur dire: Vous ne faites pas votre job; allez vous chercher des
membres, davantage. En tout cas, c'est plus difficile que ça pour eux
autres parce qu'ils s'adressent à une classe de gens excessivement
démunis, défavorisés. Le temps qu'ils passent à
essayer d'aider ces gens-là sous différentes formes, que ce soit
essayer de convaincre le gars d'Hydro de ne pas aller couper
l'électricité, de faire des budgets familiaux et 50 affaires, ils
passent un temps inouï là-dessus, comprends-tu? Je donne juste
l'exemple d'Hydro-Québec, entre autres. Mais, au niveau des gens sur
l'aide sociale, leur faire des ébauches de budget pour que les familles
essaient de s'arranger avec le peu qu'elles ont, le temps qu'ils passent
là-dessus, ils ne peuvent pas prendre non plus tout le temps pour aller
chercher de nouveaux membres pour avoir du financement. Mais je ne veux pas
dire qu'ils ne doivent pas le faire non plus.
M. Picotte: Je comprends tout ça, M. le Président.
C'est pour ça que j'insiste surtout pour qu'ils puissent regarder
peut-être une forme de réorganisation possible. Chez nous, on peut
en faire des comparaisons, en masse. Il y a Centrai-dé, chez nous. Ils
ont réussi à nous convaincre de donner là-dedans, à
Centraide. Il y a des sociétés Saint-Vincent-de-Paul qui existent
encore et qui périclitent parce qu'elles ne nous font pas voir les
mêmes besoins. Peut-être qu'elles font autant de bien que d'autres
groupes, mais, en tout cas, je pense qu'il y a aussi un minimum d'organisation
qu'il faut leur souhaiter voir mettre en place pour être en mesure de
nous convaincre que c'est une bonne chose. Moi, je pense que c'est une bonne
chose qu'il y ait quelqu'un qui protège les consommateurs. J'en suis un
moi-même. Alors, c'est une bonne chose que quelqu'un protège les
consommateurs, mais je pense qu'il faut que des concepts soient
précisés davantage, M. le Président.
Alors, tout ça pour vous dire que, mol, je les ai accueillis. Je
leur avais fait une place au sommet de l'agriculture. C'est donc dire qu'on
croit qu'ils ont quelque chose à faire. Maintenant, ils doivent
vérifier un petit peu leurs concepts. Je n'ai même pas
refusé de leur faire une place sur le Comité de suivi du sommet,
mais ils devront me faire la démonstration, évidemment, que les
objectifs sont bel et bien établis.
M. Baril: C'est beau.
Le Président (M. Richard): est-ce qu'on passe à
l'article 1?
M. Baril: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
Étude détaillée Institution et
organisation
M. Picotte: M. le Président, l'article 1: «Est
instituée la "Société de financement agricole".»
Le changement de dénomination est effectué dans un but
d'harmonisation avec d'autres organismes du gouvernement du Québec. Le
terme «société» est utilisé pour
désigner des organismes à vocation économique, telle la
Société de développement industriel. Au Québec, le
terme «office» est surtout réservé à des
organismes de régulation tels que l'Office de la langue française
ou l'Office de la protection du consommateur. Alors, l'expression
«financement agricole» illustre le moyen qui sera utilisé
par la Société pour favoriser le développement des
entreprises agricoles. Voilà, M. le Président.
M. Baril: II n'y a pas grand questionnement avec les notes
explicatives qu'on nous a fournies. On va passer à l'article 2, M. le
Président. On va adopter l'article 1.
Le Président (M. Richard): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Picotte: «La Société est une corporation
au sens du Code civil. Elle exerce les pouvoirs d'une telle corporation en
outre de ceux que la présente loi lui confère.»
Donc, c'est tout simplement d'harmoniser la nouvelle formulation, qui
est celle de la Société qu'on vient d'adopter à l'article
1, M. le Président, avec celle des lois récentes qui
existent.
Une voix: C'est le même statut.
M. Picotte: Oui, c'est ça. C'est lui conférer un
statut, finalement.
M. Baril: Comme on parle dans les notes explicatives, cette
disposition a comme objectif d'éviter qu'un changement de siège
social n'oblige la Société à faire enregistrer des avis
relatifs aux milliers de prêts agricoles...
M. Picotte: C'est l'article 4, ça.
M. Baril: Ohl Je suis rendu trop loin, je vais trop vite.
M. Picotte: Oui.
M. Baril: c'est parce que je n'avais pas regardé. je
pensais que c'était un article par page. excusez-moi. adopté,
l'article 2, m. le président.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 3.
M. Picotte: L'article 3, M. le Président: «La
Société est un mandataire du gouvernement «Les biens de la
Société font partie du domaine public, mais l'exécution de
ses obligations peut être poursuivie sur ses biens. «La
Société n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son
nom.»
Dans le fond, M. le Président, si ça demande à
être précisé, ça, c'est pour la rendre conforme et
similaire aux dispositions actuelles. Et on retrouve des dispositions
semblables dans de nombreuses lois constitutives d'organismes gouvernementaux.
Alors, c'est encore... C'est pour satisfaire aux dispositions actuelles et
à ce qui existe «similairement» dans d'autres domaines.
M. Baril: Quand on dit: «Les biens de la
Société font partie du domaine public», est-ce que c'est
son immobilisation, dans ses bureaux? Ça ne veut pas dire, ça,
que, si une société... Si la Société reprend, on va
dire, une ferme, une entreprise agricole à cause que le gars n'a pas
payé ou je ne sais pas quoi, est-ce que la Société peut
être poursuivie pour... Ça fait partie de ses biens, ça,
automatiquement? Parce qu'on dit: «l'exécution de ses obligations
peut être poursuivie pour ses biens». Ça veut dire quoi,
ça?
M. Picotte: M. Saint-Pierre, s'il vous plaît. Le
Président (M. Richard): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Michel): Ce sont les prêteurs qui
réalisent les créances, règle générale, et
nous, on donne des garanties aux prêteurs. Mais ce que ça
signifie, c'est que la Société est partie intégrante du
gouvernement, contrairement a, par exemple, une société
d'État qui peut être possédée, dont les actions font
posséder, mais qui ne fait pas partie du domaine public comme tel.
Alors, ça ne dit pas une chose, c'est qu'on est dans la fonction
publique ici, qu'on est assujettis à la Loi sur l'administration
financière. Donc, on a exactement le même statut qu'un organisme
tout à fait intégré, qu'un ministère, à
toutes fins utiles.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 4.
M. Baril: Ça, c'est pour l'article 4. M. Picotte:
Excusez ce doute. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: «La Société a son siège
social sur le territoire de la Communauté urbaine du Québec,
à l'endroit déterminé par le gouverne- ment. Un avis de la
situation ou de tout déplacement du siège social est
publié à la Gazette officielle du Québec. «La
Société avise de la publication de cet avis le registrateur de
chaque division d'enregistrement. Cet avis a le même effet pour Chacun
des immeubles hypothéqués en faveur de la Société
que s'il avait été donné en vertu des dispositions de
l'article 2161b du Code civil. Le registrateur n'est pas obligé de se
conformer aux prescriptions de l'article 2161c du Code civil à la suite
de cet avis.»
Alors, c'est identique aux dispositions actuelles. Ce qui existe en ce
qui concerne le siège social, c'est ce qui existe actuellement. En ce
qui concerne l'autre point que je vous ai mentionné sur la publication
au registrateur, cette disposition a comme objectif d'éviter qu'un
changement de siège social n'oblige la Société à
faire enregistrer des avis relatifs aux milliers de prêts agricoles
déjà consentis. Alors, elle vise aussi à alléger le
travail des registrateurs. (11 heures)
M. Baril: Vous comprendrez, M. le ministre, pourquoi, tout
à l'heure, je me posais la question, parce que je pensais que
c'était de l'article 2 qu'on traitait ici, et l'article 2 disait que la
Société est une corporation au sens du Code civil. Ça fait
que, là, je me demandais qu'est-ce que le siège social venait
faire là-dedans. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5.
M. Picotte: «5. Les affaires de la Société
sont administrées par un conseil d'administration composé de sept
membres nommés par le gouvernement. «Le gouvernement nomme, parmi
les membres, un président et un vice-président du conseil
d'administration qui agissent respectivement comme président et
vice-président de la Société.»
Ça aussi, c'est semblable aux dispositions actuelles. La
Société étant un organisme du gouvernement totalement
intégré à l'administration et assujetti aux mêmes
règles que les ministères en ce qui concerne la gestion de son
personnel et de son budget, il est logique que la personne qui est imputable
des résultats préside les activités du conseil
d'administration et voit au fonctionnement de l'organisme.
Une direction bicéphale, c'est-à-dire un président
de la Société et un président du conseil différent,
pourrait conduire à des orientations autres que celles
privilégiées par le gouvernement ou le ministre responsable.
M. Baril: les membres du conseil d'administration, actuellement,
est-ce que les nominations, ça se fait en provenant... ces
gens-là proviennent de différents milieux ou si on ne
fait pas attention à ça? Comment c'est...
M. Picotte: M. le Président, je vais demander à M.
Saint-Pierre de donner les explications sur ce qui existe
présentement.
Le Président (M. Richard): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: Dans la situation actuelle - et on va le voir
aux articles qui suivent, notamment à l'article 8 - nous avons
présentement des membres permanents, cinq sur sept, et deux membres de
l'extérieur qui sont du milieu agricole. Le changement - et on va y
revenir - c'est de porter de deux à cinq le nombre de membres de
l'extérieur, donc, d'avoir une représentation plus grande du
milieu. Présentement, les membres permanents ont été
choisis plus pour des considérations de formation, droit,
économique, dans le cas d'un des membres, génie forestier, parce
qu'il y a un programme de financement forestier qui était actif
jusqu'à récemment. Alors, c'était des formations
plutôt professionnelles. Les choses vont changer certainement avec la
modification de la composition.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Art ha baska.
M. Baril: C'est parce que le président de l'Office, il dit
qu'actuellement il y a cinq membres permanents, si j'ai bien compris, puis deux
occasionnels. C'est ça?
M. Picotte: Deux provenant de l'extérieur. M.
Saint-Pierre: Deux de l'extérieur.
M. Baril: Mais les cinq membres permanents, actuellement,
ça veut dire... c'est quoi? Comment ils sont nommés, eux autres?
Je veux dire... Je sais comment ils sont nommés, mais est-ce qu'on tient
compte du milieu d'où ils proviennent, milieu financier, milieu agricole
ou bien n'importe où ailleurs?
M. Saint-Pierre: Ils étaient là quand je suis
arrivé, alors, j'imagine qu'on tenait compte de leur formation, du fait
qu'ils devaient avoir à décider de considérations
économiques. Dans un cas, comme je le mentionnais, il y a un
ingénieur forestier, parce qu'il y avait un programme de financement
forestier. Alors, on tenait compte davantage de leur rôle à titre
un peu de décideurs ultimes des prêts consentis.
M. Baril: Les membres permanents, est-ce que c'est nommé
pour cinq ans, ça? Ce n'est pas permanent... Ils ne sont pas
nommés, là, à vie. Ce n'est pas ça que ça
veut dire?
M. Saint-Pierre: Non, les membres permanents, encore là,
on anticipe, ça va être écrit, mais ça va être
pour un mandat de cinq ans, maximum...
M. Picotte: Permanent, à temps plein.
M. Saint-Pierre: Oui, à temps plein qu'on veut dire, pour
des mandats de cinq ans, et ceux à temps partiel, ceux de
l'extérieur, c'est un mandat maximum de trois ans.
M. Baril: Parce que, dans la lettre dont le président de
l'UPA me faisait part, il demandait que l'UPA soit reconnue dans la loi... Non,
ce n'est pas ça. Attendez un peu. On dit: Dans le même ordre
d'idées, nous aimerions voir l'UPA reconnue dans la loi comme membre
officiel du conseil d'administration de la Société. J'aimerais
ça savoir qu'est-ce que le ministre pense de ça. Parce que le
ministre avait dit que la Société - excusez, voyez-vous comme je
m'adapte vite - l'Office avait rencontré des représentants de
l'UPA pour voir les modifications, etc., s'ils étaient d'accord, pas
d'accord ou je ne sais pas quoi, mais est-ce que ça a été
une demande qui avait été faite à l'Office ou une
suggestion qui avait été faite à l'Office, parce que cette
demande-là, ce souhait-là m'est répété par
le président général de l'UPA?
M. Picotte: Je ne compte pas, M. le Président, mettre
ça à l'intérieur de la loi, mais quand arrivera le temps
de nommer des gens, bon, on va sûrement tenir compte de leurs
suggestions. Mais on n'inscrira pas dans la loi que ça doit être
un membre de l'UPA qui soit nommé sur le conseil d'administration comme
tel.
M. Baril: Ni comme permanent, ni comme... C'est quoi l'autre
terme que vous avez utilisé? Occasionnel?
M. Picotte: Occasionnel. M. Baril: Occasionnel.
M. Picotte: Pas occasionnel, membre à temps partiel.
M. Baril: Temps partiel. Oui, oui, temps partiel.
M. Picotte: Ce qui ne veut pas dire... Je ne me refuse pas
à nommer quelqu'un qui puisse être en provenance de ça,
mais je veux l'évaluer avant et je n'en ferai pas une obligation de loi.
Il faut faire un petit peu attention à ça, parce que si on
l'identifiait représentant comme tel, il pourrait avoir l'occasion de
perdre son droit de parole ou sa liberté de parole, justement. Alors, il
faut faire attention à ça, mais je vais sûrement examiner
la situation parce que c'est pour ces gens-là qu'on fait ça,
finalement. Il faut non seulement les consulter, mais il faut être en
mesure aussi de les mettre à des paliers de décision.
M. Baril: Pourquoi il pourrait perdre sa liberté de
parole?
M. Picotte: Bien, la personne qui est ta et qui représente
l'UPA serait peut-être d'avis contraire quand arriverait le temps de
discuter d'un sujet donné, alors que là, elle se ferait dicter la
ligne par l'UPA en disant: C'est ça que tu t'en vas défendre.
C'est dans ce sens-là, finalement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui, c'est parce que là, je ne voudrais pas
qu'il y ait confusion dans mon esprit. Alors, je veux bien être clair,
là. Alors, on a dit qu'il y avait autrefois cinq membres plus deux, cinq
étant directement reliés au conseil d'administration par un
contrat qui est un contrat d'employé à temps plein. Parce que le
mot «permanent», dans ma tête à moi, ça ne veut
rien dire. Donc, le mot «permanent», dans le contexte actuel, c'est
toujours la définition qu'on a dans le syndicalisme ou peu importe
où on va, où la personne, étant dégagée de
son emploi pour aller appliquer sur un autre emploi, on l'appelle le
«permanent de».
Mais, en réalité, c'est une personne qui a un contrat en
bonne et due forme, en vertu des normes de la fonction publique. Donc, la
personne ou, du moins, par le projet de loi prévu, ça
dépend, il y a des normes, des fois, qui changent. Mais la personne,
donc, les cinq, ils étaient à plein temps, payés à
plein temps, tandis que deux autres, venant au conseil d'administration, venant
de l'extérieur - je devrais dire de la fonction publique, quasiment -
pour venir à être une personne qui se joint aux cinq autres...
Est-ce que je comprends bien qu'on est en train d'inverser ça,
là?
Le Président (M. Richard): M. le ministre. M.
Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: C'est un peu ça. Depuis la
création de l'Office, en 1936, il y a eu une sorte de comité
permanent qui était le conseil d'administration jusqu'à il y a
trois ans. Lorsqu'on a élargi le nombre de cinq à sept, on a
intégré à ce moment-là des membres de
l'extérieur qui étaient à temps partiel et qui viennent,
d'une façon générale, une fois par mois pour la
réunion où on traite des questions de plus grande orientation, la
révision des dossiers qui causent des problèmes majeurs. Le
quotidien est administré par un comité exécutif qui est
formé des cinq membres permanents.
Dans la loi actuelle, dans la loi proposée, on inverse les
choses. Il ne reste que le prési- dent et le vice-président comme
membres du conseil, et les cinq autres viennent de l'extérieur et vont
donc se réunir une fois par mois pour s'occuper des dossiers comme
actuellement, par exemple, d'orientation, de révision de demandes
particulières et ainsi de suite.
M. Jolivet: À ce moment-là, l'administration
quotidienne serait normalement confiée à un
président-directeur général - c'est de cette façon
que vous procédez - de telle sorte que ia Société vient
clarifier les rôles de chacun et, en conséquence, fait en sorte
que le quotidien est administré non plus par une équipe de cinq
qui étaient à temps plein, qui étaient en même temps
dans toute la patente comme employés. Ça devient deux
employés, le président et le vice-président, qui, eux,
avec l'organisation des gens du milieu, vont faire le quotidien et s'assurer
que ce quotidien-là et les grandes orientations données
réunissent le monde à tous les mois pour donner les orientations
à venir. C'est ce que je comprends.
M. Saint-Pierre: c'est exact. dans ce sens-là, ça
se rapproche des sociétés administratives, alors qu'on
était plutôt sur le modèle des tribunaux
administratifs.
M. Jolivet: Ça va. Mais c'était pour clarifier la
situation.
Le Président (M. Richard): Ça va? Alors est-ce que
l'article 5 est adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 6.
M. Picotte: Êtes-vous sûr que c'est adopté?
'
Le Président (M. Richard): Ah! Il y a peut-être eu
de la vague. Juste un instant. Est-ce que l'article 5 est adopté? (11 h
10)
Des voix: Oui, oui.
M. Baril: Attends un petit peu.
Le Président (M. Richard): O.K. Alors, on met un point
d'attente sur l'article 5.
M. Baril: O.K. On reviendra à d'autres articles, plus
loin...
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'article
5?
M. Baril: ...sur le sujet qu'on a soulevé.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Picotte: «Le mandat des membres' du conseil
d'administration est d'au plus trois ans à l'exception du
président et du vice-président, dont le mandat est d'au plus cinq
ans. «À l'expiration de leur mandat, les membres du conseil
demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou
nommés de nouveau.»
La durée maximale du mandat des membres du conseil est maintenant
prévue dans la loi. Les périodes de trois ans et cinq ans
correspondent à ce que l'on retrouve maintenant dans les nombreuses lois
constitutives des sociétés. On me dit, M. le Président,
que c'est similaire aux autres lois qui constituent les sociétés,
finalement.
M. Baril: C'est parce que, M. le Président, tout à
l'heure, j'ai cru comprendre, de la part du président de l'Office, avant
ça, le conseil d'administration était nommé de cinq
permanents et deux occasionnels et que là, aujourd'hui, dans la nouvelle
loi, ce serait l'inverse. Il y aurait deux pemanents et cinq occasionnels
extérieurs. Est-ce que ça... Comment est-ce que je dirais, donc?
Est-ce que ça ne pourrait pas nuire - on va dire ça de même
- ou alourdir l'administration de l'Office, puisque, actuellement, ceux qui
étaient... les permanents, le président, vice-président,
les trois... je ne sais pas si c'était des recteurs ou des commissaires,
je ne sais pas quoi, qui étaient plus au courant du fonctionnement de
l'Office et de la routine quotidienne, peut-être pouvaient plus...
étaient plus... sont sans doute plus en mesure de décider de
l'administration quotidienne de l'Office.
Et là, le fait que ce sera l'inverse, le président et
vice-président deviendront minoritaires dans un conseil d'administration
et ceux qui proviennent de l'extérieur, qui ne sont pas la,
évidemment, tous les jours... Je ne sais pas à quoi ça
peut consister, moi. Est-ce que c'est l'équivalent de deux mois
d'ouvrage par année, deux semaines, trois mois? Ceux de
l'extérieur, ça va être plus difficile pour eux autres de
s'adapter ou de comprendre le fonctionnement général de la
nouvelle Société. Juste une Interrogation que je pose,
là.
M. Picotte: M. le Président, je pense que, durant que le
député d'Arthabaska, tantôt, discutait sur l'autre article,
le président de l'Office a eu l'occasion d'expliquer à notre
collègue de Laviolette un petit peu la différence et le pourquoi.
Alors, je vais demander à M. Saint-Pierre de réexpliquer,
finalement, cette partie-là, qui est quand même assez complexe,
d'expliquer pour montrer la différence qui existe maintenant avec le
nouveau système, comparativement à l'ancien.
M. Saint-Pierre: Enfin, les cinq membres, jusqu'à il y a
trois ans, se réunissaient tous les jours pour approuver tous les
prêts. C'était une sorte de tribunal qui venait approuver tous les
prêts. C'était beaucoup plus lourd que ce n'est devenu aujourd'hui
parce que, depuis ce temps-là, on a délégué des
pouvoirs d'autorisation en région et, avec le changement proposé,
on va déléguer des pouvoirs additionnels à des niveaux
supérieurs, de sorte que ça va être un peu selon un
système bancaire où différents niveaux d'autorisation vont
être accordés à des personnes jusqu'à un niveau
ultime qui serait pour un prêt de montant maximum ou encore un prêt
qui comporterait une difficulté particulière qui, là,
serait référé au conseil d'administration.
Donc, on peut dire en gros que peut-être 95 % des dossiers
seraient décidés à un niveau ou à un autre de la
structure. Déjà, actuellement, les changements qu'on a
apportés il y a trois ans, en déléguant des pouvoirs en
région, nous ont permis de réduire le délai de traitement
de 110 jours à peu près à 35 jours, en moyenne.
M. Baril: Est-ce qu'il y a eu des... Est-ce que l'Office, il a
songé à... ou s'il a regardé ça avec l'entreprise
privée à l'effet qu'il y ait moins de travail qui se double en
soi. Parce que, souvent, l'agriculteur va faire une demande à son
institution financière. Là, l'institution financière
étudie tout le dossier, analyse le dossier ou peut-être, des fois,
dans certains cas... malgré qu'aujourd'hui, les agriculteurs soient plus
perfectionnés, soient plus spécialisés, ils arrivent
souvent avec leur demande mieux préparée, en tout cas.
Est-ce que l'Office a regardé pour voir s'il .ne pouvait pas y
avoir une collaboration plus étroite entre les institutions
privées à l'effet que l'Office ne recommence pas tout le travail
qui a déjà été fait par une banque ou une caisse
populaire. Parce que, souvent, c'est ça qui se passe actuellement.
L'agriculteur qui veut profiter d'une situation - rapidement, il y a une ferme
à vendre et il y a un délai à respecter - en attendant que
l'Office accepte ou décide, la banque ou l'institution financière
prête, mais elle a tout monté le dossier, elle a regardé la
rentabilité, etc.
Après ça, là, le représentant de l'Office,
l'agent de crédit, je pense... le dossier de financement est tout
réétudié par l'Office et ce n'est pas du
dédoublement d'emploi. Est-ce que l'Office a regardé ça,
s'il ne pouvait pas se baser, quitte à partager une part de
responsabilités avec les institutions prêteuses ou pour essayer
d'éliminer encore une fois des délais et du temps?
M. Saint-Pierre: C'est un peu le contraire qui se passe. En fait,
les producteurs viennent nous voir en premier. L'étude se fait chez nous
et c'est au niveau complémentaire, par exemple, pour le financement
courant des opérations que les institutions financières prennent
nos études. Alors, règle générale, nos
études deviennent de
plus en plus les études de base. Parce que c'est nous qui
assumons l'essentiel des responsabilités, étant donné que
là garantie est de 100 %. Il n'est pas exclu qu'on puisse
considérer ou regarder d'autres possibilités avec les banques,
avec des partages de risque. Mais, dans la mesure où le gouvernement
prend toute la responsabilité, il doit absolument étudier les
demandes et être tout à fait confortable avec ce qui se
présente.
Alors, c'est pour ça que... Le cheminement est relativement
simple. Première étape, au bureau de l'Office, les délais
ont été réduits considérablement. Dans un exemple
comme celui que vous citez, où il y aurait une opportunité, c'est
un dossier qui peut passer en priorité et on voit beaucoup ce genre de
prêts là autorisés en région, qui se font à
l'intérieur d'une semaine. Donc, ça a bien changé depuis
quelques années, sur ce plan-là.
M. Baril: Oui, il m'est référé souvent des
cas que vos représentants en région, malgré toute leur
bonne volonté et leur bonne foi... une journée, c'est juste 24
heures. La demande des dossiers, la demande d'emprunt à l'Office est
plus grande, plus nombreuse que les personnes qui peuvent y répondre. Je
ne sais pas si c'est parce que c'est une région particulière,
moi, mais ça crée de sérieux problèmes.
Souvent, les agriculteurs, ce dont ils se plaignent le plus, c'est quand
une personne vient d'une autre région, qui ne connaît absolument
pas notre région, ça taponne et ça retarde, et c'est
là, je vous dis, que, dans certains cas, la personne s'en va à
son institution prêteuse, et l'institution prêteuse lui prête
en attendant. L'institution prêteuse, elle a fait l'évaluation des
risques et de tout ça en espérant que l'Office, un jour, arrive
avec sa décision, puis elle prête. Dans certains cas, j'ai vu que
l'Office a dit non, pendant que la banque ou la caisse a dit oui. Elle a pris
le risque, elle, et elle y va. Même l'Office dit, un mois ou deux plus
tard: Nous autres, on n'y va pas, le gars est «pogné» pareil
et il remplit ses exigences envers son institution financière. Ça
lui coûte beaucoup plus cher qu'à l'Office. Donc, ça met en
danger davantage la rentabilité de son entreprise. donc, c'est dans ce
sens-là que ma question était posée, à savoir s'il
n'y aurait pas un avantage à s'entendre avec les institutions
privées, qu'elles en prennent une partie des risques. le gouvernement
n'est pas obligé tout le temps d'avoir 100 %. je n'ai pas de
pourcentage; ça pourrait être 25 %, ça pourrait être
30 %. ça se négocie avec les institutions privées. quand
elles se verront responsables d'une partie des risques - je ne veux pas dire
qu'elles étudient le dossier mal, ce n'est pas ça - elles seront
responsables de leur décision. c'ost cette interrogation que je voulais
poser. il me semble que, dans certains cas, en tout cas, ça assouplirait
encore la lourdeur administrative.
Est-ce que dans cette loi-là ce sont des choses qui pourraient
arriver par un règlement quelque part qui viendra? (11 h 20)
M. Picotte: M. le Président, moi, je dois dire qu'on est
loin d'être fermés à cette suggestion-là, d'autant
plus que ça avait été éventuellement
apporté, il y a quelques mois. Je ne me rappelle plus par qui, qui
m'avait parlé. Je ne sais même pas si c'est à l'occasion
d'une commission parlementaire où il y avait eu un peu de laïus
là-dessus. Nous, on ne se refuse pas à regarder cette
possibilité-là, parce que pour une question d'efficacité,
ça pourrait être assez intéressant.
M. Baril: Mais ça pourrait être par
règlement, ça.
M. Picotte: Bien, je ne sais pas si ça se traduirait par
un règlement, mais on va demander sûrement à la
Société d'examiner cette possibilité-là et de nous
faire rapport.
M. Baril: C'est bien.
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'article 6.
J'appelle donc l'article 7.
M. Picotte: «Le quorum du conseil d'administration est
constitué de la majorité de ses membres, dont le
président. «En cas de partage, le président a voix
prépondérante.»
Évidemment, ça prend un quorum quand il y a une affaire de
même.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Picotte: «Le président de la
Société est responsable de son administration, de sa direction et
de la mise en application de ses règlements et politiques.» Ses
responsabilités, évidemment, correspondent à ce qui existe
à l'Office depuis de nombreuses années, son président
étant, notamment, le dirigeant de l'organisme au sens de la Loi sur la
fonction publique et de la ; Loi sur l'administration financière. C'est
de ; préciser, M. le Président, mais ça existe
déjà. : C'est ce qui se passe.
M. Baril: adopté.
Le Président (M. Richard): j'appelle l'article ! 9.
M. Picotte: «Le gouvernement détermine la
rémunération, les avantages sociaux et les autres : conditions de
travail du président et du vice-
président.»
Alors, évidemment, la portée de cet article est similaire
à celle des. dispositions actuelles, M. le Président. On dit,
évidemment, que les autres membres du conseil d'administration ne sont
pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans
la mesure que détermine le gouvernement. Ils ont cependant droit au
remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement. Donc,
c'est ce qui s'applique habituellement.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 10.
M. Picotte: «Le président ou le
vice-président ne peut, sous peine de déchéance de sa
charge, avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise
qui met en conflit son intérêt personnel et celui de la
Société. Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu si
un tel intérêt: lui échoit par succession ou par donation,
à condition qu'il y renonce ou en dipose avec diligence. «Tout
autre membre du conseil d'administration ayant un intérêt dans une
telle entreprise doit, sous peine de déchéance de sa charge, le
révéler par écrit au président et s'abstenir de
participer à toute délibération ou à toute
décision concernant cette entreprise.»
Évidemment, c'est similaire à tout ce qui existe
partout.
M. Baril: c'est parce qu'on a ajouté le
vice-président. on change le rôle du vice-président ou on
responsabilise davantage le vice-président.
M. Picotte: on le responsabilise davantage. on veut l'inscrire
à l'intérieur de cette façon-là. ;
M. Baril: Adopté.
i
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 11.
M. Picotte: «Le secrétaire et les autres
employés de la Société sont nommés et
rémunérés suivant la Loi sur la fonction
publique».
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 12.
M. Picotte: «Un membre du conseil d'administration ou un
employé de la Société ne peut être poursuivi en
justice en raison d'un acte officiel accompli de bonne foi dans l'exercice de
ses fonctions.»
C'est similaire à toutes les autres dispo-
sitions.
¦
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui, il y a une importance ici, parce qu'on vient de
faire sauter le mot «Office», qui était l'organisme qu'on
remplace par la Société. J'aimerais savoir, légalement,
qu'est-ce qui arrive à des causes pendantes. Parce que l'Office
était non poursuivable, si je comprends bien, dans le passé, sur
des décisions qui étaient prises, les individus membres... On
disait: L'Office, l'un de ses membres, le secrétaire - l'article actuel
- n'étaient pas poursuivables quand ils avaient agi de bonne foi dans un
acte officiel.
Au moment où la Société entrera en vigueur, au
moment de l'adoption du projet de loi avec sa sanction, c'est la
Société qui remplace tout ça, si je comprends bien, au
niveau de l'Office. Ça veut dire que la Société devient,
elle, responsable, selon les lois actuelles, des décisions. Elle peut
être poursuivie. Est-ce qu'il y aurait ce qu'on appelle, entre deux...
Les causes pendantes ne deviendraient pas poursuivables? Est-ce que vous avez
bien colmaté la brèche pour qu'il n'y ait pas de vide juridique,
si je pose la question bien directe, là? Est-ce qu'il n'y a pas de vide
juridique possible ici?
M. Picotte: On me dit, M. le Président, que, dans des
articles, vers la fin du projet de loi, de correspondance...
M. Jolivet: Ce qui fait la jonction entre les deux projets de
loi.
M. Picotte: C'est ça.
M. Jolivet: O.K. C'est parce que c'est important.
M. Picotte: Ça fait la correspondance entre les deux.
M. Jolivet: Ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas de
possibilité de poursuivre autrement que ce qui viendra avec la nouvelle
loi.
M. Picotte: C'est important qu'il n'y ait pas de zones
grises.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 12 est
adopté.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 13.
Objet et pouvoirs
M. Picotte: «La Société a pour objet de
favoriser le développement économique du secteur
bio-alimentaire au Québec en facilitant l'accès au financement
des entreprises agricoles de niveau primaire.»
Voilà l'interrogation que posait le député
d'Arthabaska au début, quand on parlait du niveau secondaire, etc. On
précise ici: «de niveau primaire». Cette définition
de la mission de la Société est rédigée de
façon large pour lui permettre d'intervenir dans tous les secteurs
déjà couverts par l'Office et, éventuellement, dans
d'autres champs d'activité telles les piscicultures et l'agriculture
à temps partiel. Elle traduit aussi l'intention d'évoluer au
niveau primaire pour éviter de déborder dans les secteurs
secondaire ou tertiaire. Elle permet cependant de ne pas laisser de champ
d'intervention inoccupé entre la Société et des organismes
tels que SOQUIA et la SDI. Est-ce que ça rassure le député
d'Arthabaska sur ses remarques préliminaires?
M. Baril: Ha, ha, ha! Je ne dirai pas ce que je pense.
Le Président (M. Richard): Oui, je m'excuse. Mme la
députée de Bellechasse.
Mme Bégin: J'aimerais poser une question concernant
l'article 13. Quand on parle d'entreprises agricoles de niveau primaire,
lorsqu'on lit les remarques, ça semble dire qu'on pourrait financer les
gentlemen-farmers. Est-ce que c'est ça que ça veut dire quand on
dit «l'agriculture à temps partiel», là?
M. Picotte: M. Saint-Pierre.
Le Président (M. Richard): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: Le terme «temps partiel» a souvent
laissé entendre ça, mais ce à quoi on se
réfère ici, c'est davantage à des entreprises pluriactives
qu'on retrouve davantage dans les régions périphériques,
où l'agriculture n'est pas la seule activité de l'entreprise.
Ça peut être aussi complété d'activités
forestières, à titre d'exemple, ou touristiques, ou tout autre...
L'autobus scolaire, parfois, qu'on cite en exemple, vient compléter.
Mais ça évite de rendre l'agriculture comme seule ou principale
occupation. Ça ouvre donc des possibilités intéressantes
pour les régions dites périphériques.
Mme Bégin: Je comprends très bien
l'interprétation que vous leur donnez, mais est-ce que, dans la loi, on
retrouve ce qu'on doit entendre? Moi, ma question, c'est: Si, à un
moment donné, un juge a à se prononcer là-dessus, est-ce
que, pour lui, «niveau primaire» et «agriculture à
temps partiel»... Les remarques, ce n'est législatif, mais
ça peut tout de même cervir de guide pour essayer
d'interpréter la loi. Ce ne serait pas mieux de définir ce qu'on
entend par niveau primaire?
M. Picotte: voilà, m. le président, un beau sujet
pour dire que ça prend des règlements quand on vote une loi.
ça va être dans les règlements.
Mme Bégin: Dans les règlements? O.K. Je n'ai rien
contre les règlements, M. le Président.
M. Picotte: Et voilà!
Le Président (M. Richard): On se rappelle votre
intervention, d'ailleurs, dans le projet de loi 23.
Mme Bégin: On va clore la discussion. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: La question de règlement, on prend ça
en note pour les prochaines, par exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
M. Baril: J'aurais préféré que la
députée de Bellechasse dise: certains règlements. Je n'ai
rien contre certains règlements.
Mme Bégin: C'est mieux restreindre que trop
élargir. Ça, là-dessus, je...
M. Jolivet: Si vous aviez été un notaire,
peut-être, mais un avocat...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): L'article 13...
M. Baril: M. le Président, ça revient à
toute ma question du début. C'est vrai que c'est très large, mais
c'est assez large que ça ne dit rien, tandis que, dans la loi actuelle,
il y a beaucoup de gens qui étaient rassurés et qui se
retrouvaient là-dedans. On dit: La présente loi a pour objet de
favoriser le développement de l'agriculture - ça, c'est un point
majeur - en facilitant - et là, on disait les conditions à
ça - l'accès au financement agricole aux entreprises de type
familial et, particulièrement, en prévoyant des mesures
spécifiques destinées à encourager l'établissement
de jeunes agriculteurs aux fins d'assurer une relève adéquate
pour l'exploitation des entreprises agricoles au moyen notamment de prêts
et de subventions. (11 h 30)
Tandis que, dans le nouvel article de la loi, on ne parle de rien. On
dit simplement: «en facilitant l'accès au financement des
entreprises agricoles de niveau primaire». Donc, là, il y a de
l'espace. C'est vrai qu'il y a de l'espace, il y a de la marge en
démon, au niveau de l'interprétation. Je ne sais pas pourquoi on
est si peu clair et, en regardant la définition de l'article de la loi
actuelle, ça n'empêchait absolument en rien l'Office
d'élargir ses champs d'activité, quand on parle du financement,
de l'accès au financement agricole aux entreprises de type familial et,
particulièrement, prévoyant de l'aide à
l'établissement, puis au moyen, notamment, de prêts et
subventions.
Dans les notes explicatives, on dit qu'on veut ajouter pisciculture et
agriculture à temps partiel. L'agriculture à temps partiel, si on
considère que c'est de l'agriculture de type familial... De toute
façon, c'est rien que dans les remarques; ce n'est pas dans l'article
non plus. Donc, c'est ça que je trouve difficile d'accepter, un article
qui n'est pas plus clair que ça. Puis les règlements, je le
répète, on ne les verra pas, les règlements, on va
regarder ça dans la Gazette officielle du Québec et,
à un moment donné, on va voir que c'est en application.
Moi, je ne veux pas douter de la bonne foi du ministre et du
président de l'Office, je ne veux douter de personne là-dedans,
mais les personnes... la vie humaine a des limites et les personnes sont
remplaçables, et d'autres arriveront, d'autres changeront. D'autres
personnes changeront, et les orientations pourront évidemment changer.
Là, on va faire ça uniquement par règlement. Donc, en quoi
ça alourdirait la loi et en quoi ça priverait la nouvelle
Société de fonctionner? En quoi ça priverait l'orientation
du gouvernement actuel, si on ajoutait...
Là, je ne sais pas si on pourrait garder le même article ou
ajouter autre chose qui se retrouve dans celui d'aujourd'hui. On parle juste
des entreprises agricoles de niveau primaire. En quoi ça changerait de
reprendre le même article qu'hier et de le mettre dans la loi
d'aujourd'hui?
M. Saint-Pierre: D'abord, il faut dire qu'on part d'une loi qui
décrivait un programme, qui était une loi de programmes en
même temps, et «programmes» au pluriel parce qu'il y a
également les programmes d'aide à
l'établissement1 qui étaient inclus dedans. Donc, on
avait une loi qui aurait pu ou pourrait, à la rigueur, même se
passer d'un règlement. Là, on présente une loi qui est une
loi-cadre, qui se réfère à des règlements, les
objets précis des programmes et les clientèles
précises.
La question de ferme familiale, d'abord, c'est une notion qui a toujours
été extrêmement difficile à définir. Je
parlais, vendredi, avec des gens de l'UPA, ie responsable du comité de
financement, M. D'Amours, et il me disait que lui-même, qui avait
présidé un comité là-dessus, n'en était pas
venu à une conclusion sur qu'est-ce que c'est, et c'est encore plus flou
maintenant avec les changements de structures.
L'entreprise à propriétaire exploitant - c'est
peut-être un peu de ça dont on parle - représente encore,
et je pense pour longtemps, plus de 90 % des fermes d'aujourd'hui. Sauf que la
présente loi devrait permettre de mettre en place, le cas
échéant, un programme qui s'adresserait plus
spécifiquement, peut-être, à des grandes fermes, mais avec
des spécificités, peut-être avec des formes d'aide qui
seraient différentes et sans doute pas les mêmes soutiens au
financement. Mais ce n'est pas exclu là-dedans, alors que, si on
spécifie, dans l'article 13, on risque de se retrouver assez rapidement
avec une agriculture qui va évoluer, avec des besoins qui vont
être nouveaux et avec l'impossibilité, avec la présente
loi, d'y faire face.
Donc, c'est le but recherché. Quand on ne décrit pas ici,
c'est simplement qu'on se dit: Si on veut mettre en place, et ça, c'est
une possibilité assez grande, dans un temps prochain, un programme
d'aide aux entreprises pluriactives, à ce moment-là, il faudrait
peut-être éviter de tomber dans le modèle du
spécifique qui était un peu l'apanage de notre loi
antérieure et un peu l'apanage de l'Office aussi, qui s'adressait
à une clientèle très spécifique. C'est l'objet de
cette - on peut dire - largeur, au niveau de la loi, mais les
règlements, eux, vont être très spécifiques et
dès, je pense, les premiers articles, on va retrouver à quelle
clientèle on s'adresse et quelle forme d'aide y est
accrochée.
Je pense à un exemple d'activité qu'on ne peut pas faire
aujourd'hui et qui serait souhaitable, peut-être, sur une petite
échelle: l'élevage de gibier. Dans la loi actuelle, comme ce
n'est pas considéré comme étant une activité
agricole traditionnelle, on ne peut pas faire le financement de fermes qui sont
en train, quelques-unes, de se muer en fermes d'élevage de gibier, de
cerfs rouges, je pense, principalement, et, présentement, on est
justement pris avec une loi qui avait défini de façon très
précise le modèle de ferme qu'on aidait.
Plusieurs producteurs laitiers, notamment, qui vendent leur quota,
aimeraient bien développer d'autres productions. Peut-être aussi
que la pisciculture pourrait être une activité
complémentaire très souhaitable. Donc, c'est dans ce
sens-là qu'on n'a pas voulu définir un modèle, mais qu'on
réfère davantage cette définition-là à une
réglementation.
M. Baril: Je comprends les explications, mais c'est parce que
moi, je me réfère à toute l'argumentation que le ministre
a développée au niveau du sommet. Moi, je trouvais... Je
résume. Je ne veux pas l'interpréter. Si je l'interprète
mal, pas moyen de lui permettre, je sais qu'il va se reprendre. Mais, en gros,
le ministre, en fin de semaine, il disait: Écoutez, moi, je suis ouvert
à tout. On peut faire n'importe quoi, mais en autant que ça reste
dans mes budgets. Les budgets ne sont pas élastiques. Les budgets ne
sont pas extensibles. Prouvez-moi que, dans
telle affaire, on a raison d'y aller ou on devrait y aller, mais je vous
dis tout de suite, je vous dis d'avance que moi, mon budget, il est de 600 000
000 $ ou 700 000 000 $ - je ne sais pas quoi - mais il faudra y aller à
l'intérieur de l'enveloppe. Bon. Je pense que c'est à peu
près ça, en gros, que le ministre nous disait, tout le long de la
fin de semaine.
Là, ici, c'est évident qu'on est favorable à ouvrir
au niveau de certains secteurs. Effectivement, il faut s'adapter à
l'économie d'aujourd'hui et à celle de demain. Mais comment on va
faire pour ouvrir à d'autres secteurs si on dit toujours, si on part de
l'optique de dire: C'est à l'intérieur de la même
enveloppe. On n'est pas capable d'en avoir plus ou on n'en aura pas plus. On ne
sera pas capable. Je ne sais pas quoi, en tout cas, c'est toujours à
l'intérieur de la même enveloppe.
Donc, si tu y vas à l'intérieur de la même
enveloppe, c'est évident qu'il y a des secteurs, actuellement, qui sont
couverts. C'est ça la crainte du milieu agricole. C'est qu'au niveau, je
ne dirai pas des petites entreprises, je vais utiliser le type familial... Je
suis d'accord aussi que ça n'a jamais été défini,
une entreprise familiale. J'avoue que ce n'est pas facile à
définir non plus parce que chacun met son chapeau sur la
définition qu'il veut. Bon.
Mais si on veut - je le répète - ouvrir à d'autres
secteurs, à d'autres champs d'activité, à d'autres
productions, à d'autres élevages, comment on va faire pour
continuer à couvrir les secteurs existants qui sont de type familial,
comme c'est une définition qui va à tout le monde? Comment on va
faire aussi pour ouvrir à des entreprises en agriculture à temps
partiel qui sont importantes, justement, pour maintenir l'économie de
certaines régions? Parce que j'ai été
étonné, dans les derniers chiffres que j'ai vus, de voir qu'il y
avait au-delà de 17 000 entreprises à temps partiel ou
agriculteurs à temps partiel au Québec. C'est
considérable, 17 000 sur 45 000 à peu près. Ça fait
beaucoup. Donc, je suis conscient que, pour les régions, c'est important
d'arriver à une aide à ces entreprises-là.
Mais ma question est à l'effet: Comment on va faire pour couvrir
ça si on part toujours de l'hypothèse de dire: C'est à
même les enveloppes? Il va falloir que l'aide soit diminuée
à l'ensemble ou bien qu'on sacrifie des secteurs pour en couvrir
d'autres.
M. Saint-Pierre: je pense qu'effectivement la solution est
à deux volets. d'abord, un réaménagement des programmes
pourrait nous permettre de dégager des fonds. je mentionnais justement,
en fin de semaine, une possibilité de revoir le programme de base,
surtout lorsqu'on considère qu'actuellement on va dépenser
à peu près 35 000 000 $ à 40 000 000 $ pour ramener un
taux d'intérêt qui est déjà plus bas que la
moyenne... qu'il n'a jamais été dans les 22 dernières
années. Le taux préférentiel étant à 7,25 %.
On ramène, nous, les financements de base à 5 7/8 % Et ça,
ça coûte 35 000 000 $. Je pense que tout le monde s'accorde
à dire que, s'il y avait eu à ce moment-là un plancher, on
aurait pu dégager des sommes très importantes. Donc, dans le
réaménagement des programmes, la révision de ces
programmes-là, il y a une possibilité.
Il y a aussi une autre façon de voir les choses, c'est de
dissocier le subventionnement du financement. Certaines productions pourraient
et ont effectivement besoin davantage de financement que de financement
subventionné. Je prends l'exemple des chevaux, les chevaux de course qui
ont été intégrés dans le programme de base, mais on
a répondu à ce moment-là à un problème qui
était davantage un problème de financement que de financement
subventionné. C'est-à-dire que si on avait pu les distinguer, on
aurait peut-être fait un programme de financement de chevaux de course
non subventionné, donc, au taux du marché, qui aurait
coûté très peu au gouvernement. (11 h 40)
Ce qui coûte cher, c'est le subventionnement. Dans l'ensemble de
notre enveloppe, les neuf dixièmes du coût des transferts sont mis
dans le subventionnement. Le coût des pertes, qui est relatif aux
garanties, est relativement minime. Ça se situe, pour vous donner une
idée, entre 5 000 000 $ et 10 000 000 $, bon an, mal an, alors que les
programmes... les subventions de financement ont été de l'ordre
de 100 000 000 $. Cette année, exceptionnellement, c'est plus bas
à cause des niveaux des taux d'intérêt, mais si on prend
une moyenne, on se situe davantage autour de 100 000 000 $. Donc, on voit que
ce n'est pas la garantie, ce n'est pas le financement comme tel qui coûte
cher, c'est le fait de ramener les taux d'intérêt d'un niveau x
à un niveau x moindre.
M. Baril: Mais, à partir de l'exemple que le
président de l'Office nous a donné, actuellement, il pourrait
dégager 35 000 000 $ à peu près à cause de la
diminution des taux d'intérêt, juste ça. Mais j'aimerais
ça être capable d'inscrire dans la loi que les taux
d'intérêt ne seront jamais plus hauts qu'aujourd'hui. Mais ce
n'est pas nous autres qui contrôlons ça. Le jour où les
taux d'intérêt augmentent - je le dis encore une fois, personne ne
souhaite que les taux d'intérêt augmentent - la marge de manoeuvre
du président de 35 000 000 $ à 40 000 000 $ qu'il a aujourd'hui
pour répartir son aide sur d'autres secteurs ou d'autres programmes, il
vient de la perdre, là. Donc, si on se garde toujours à
l'intérieur de la même enveloppe, il va y avoir des programmes qui
vont être abolis au complet nu l'aide va diminuer substantiellement.
M. Picotte: Bien non, M. le Président, c'est ça le
problème! C'est que si on met un plancher de 8 %, par exemple, on sait
très bien ce qu'on garantit. Quand ça remonte plus haut, on le
sait très bien. C'est ce qui se passe à toutes les fois. Quand le
gouvernement a à en débourser plus, il fait un budget
additionnel, puis il en dépose, puis il le met. C'est nos obligations.
On y va. Par contre, si on pouvait récupérer une certaine somme
pour tâcher d'aider ces secteurs-là, on dit: C'est tant mieux!
Bravo!
Alors, c'est pour ça qu'on veut garder cette
flexibilité-là avec la durée des aides aussi. Mais c'est
toutes des choses discutables, comme on l'a mentionné, là. Il
faut s'asseoir avec tout le monde, puis voir à ce que ça fasse
l'affaire de tout le monde. On ne changera pas ça de façon ex
cathedra. Il ne faut pas que ce soit fait de même non plus. Puis il ne
faut surtout pas que ça touche à ceux qui sont déjà
là. C'est l'avenir qu'on prépare et non pas ceux qui
étaient là, avec des droits acquis qu'ils peuvent avoir et qu'on
conserve. Il y a des contrats de signés. Il faut les respecter.
En ce qui concerne la ferme famliale, évidemment, je pense bien
que le député d'Ar-thabaska et moi-même, on y perdrait
notre latin si on tentait de la définir. Parce que, quand j'avais
été nommé critique agricole pour le parti - j'étais
dans l'Opposition, dans le temps -j'avais fait une tournée du
Québec pour aller cueillir... Puis on se rappellera, dans le temps, en
1981, 1982, 1983, dans ce coin-là, on parlait beaucoup de la notion de
ferme familiale. Ça faisait un peu peur, le grossissement des fermes et
la chute du nombre de producteurs, entre autres dans le lait. Ça faisait
un petit peu peur.
Quand j'ai eu fini ma tournée, je me rappelle avoir dit à
mes principaux collaborateurs: Celui qui va être capable de
définir ce que c'est qu'une ferme familiale, ça va être un
génie extraordinaire. Parce que j'ai rencontré autant de
définitions, le long de mon passage, que j'ai rencontré
d'agriculteurs, d'agricultrices, puis
Bon, alors, finalement, moi, j'avais renoncé à ça
parce que ce n'est pas définissable, une ferme familiale. On ne peut
même pas le définir en termes de taille, en disant: Une ferme
familiale, c'est de taille x. 300 000 $ et moins, c'est une ferme familiale. Si
on faisait ça, on serait profondément injustes. Alors, comme ce
n'est pas définissable, aussi bien s'attacher aux vraies valeurs, puis
aux vraies choses qu'on fait aujourd'hui.
M. Baril: Au niveau du... Tout à l'heure, j'ai eu une
explication du président, mais j'aimerais ça avoir une
explication du ministre parce que ma question est d'ordre politique. Quand le
ministre le répète, a passé la fin de semaine à
dire: Moi, je suis obligé de fonctionner à l'intérieur de
mon cadre budgétaire, je ne peux pas déborder ça, comment
le ministre peut-il prévoir que durant les deux, trois prochaines
années, parce qu'une loi, on ne fait pas ça... J'espère
qu'on ne change pas ça à tous les ans, puis c'est une loi-cadre,
mais comment est-ce que le ministre peut penser... quelle information il peut
détenir à l'effet de dire que, pour les deux, trois, quatre
prochaines années, il va falloir fonctionner à l'intérieur
du budget de 700 000 000 $, à peu près, qui existe actuellement?
Si tu enlèves la partie pêches, il reste quelque 600 000 000
$.
M. Picotte: Ce sur quoi je me base, M. le Président, c'est
que je regarde un petit peu ce qui existe dans la conjoncture. On dit: On a un
budget x, on part de quelque chose, un budget de quelque 700 000 000 $ qui est
le nôtre. Bon. On espère, à tous les ans, quand on fait
l'augmentation, etc., et qu'on fait la répartition des budgets, on sait
très bien que l'agriculture, on ne diminuera pas, mais on sait
très bien aussi que c'est illusoire d'aller chercher 50 000 000 $ ou 100
000 000 $, à moins que les finances publiques ne soient tellement bien
en forme qu'on puisse être en mesure d'aller chercher ces 50 000 000 $.
Si les finances publiques sont bien en forme, on va aller chercher 50 000 000 $
comme d'autres iront chercher 25 000 000 $, 30 000 000 $ ou 40 000 000 $, M. le
Président.
Donc, c'est à partir de ce modèle-là qu'on part.
Mais on dit: Indépendamment de ce modèle-là, quand on vous
donne des exemples comme les chevaux de course, parce que les gens avaient
besoin d'aide dans les chevaux de course, c'est une aide de la part de
l'État. Ils n'avaient pas besoin d'être subventionnés pour
ça. Mais on disait: On va donner une subvention parce que notre loi
permettait de faire ça. On peut complètement exclure certains
domaines qui ne sont pas directement reliés, comme on le souhaite, nous,
même si c'est des activités agricoles ou si c'est des gens qui
sont et qui peuvent faire des frais, mais qui ont besoin d'être
soutenus.
Alors, c'est ça, la différence qui fait qu'on peut,
à l'intérieur de tout ça, faire en sorte de
réaménager des choses qui sont intéressantes et en donner
à ceux qui en ont le plus besoin. Et moi, je pense que c'est
souhaitable, c'est faisable aussi. Je pense que c'est faisable. Il y a de plus
en plus de monde qui pense que c'est faisable aussi parce qu'il y a
possibilité, à mon point de vue, de vraiment départager
dans un même secteur des domaines où c'est plus sensible et on
a besoin d'avoir un petit peu plus d'oxygène dans certains
domaines et moins dans d'autres.
M. Baril: Tout à l'heure, on a défini les
entreprises agricoles de niveau primaire. On a dit que ça touchait la
production. On définissait l'entreprise agricole de niveau primaire.
C'est ce qui touchait la production. Donc, ça n'allait pas au niveau de
la transformation. Par contre, dans les notes explicatives, on regarde...
J'aime bien... Les notes explicatives ne font pas partie de la loi, mais c'est
quand même l'orientation qui a guidé l'élaboration de la
loi au troisième paragraphe. On dit: Elle permet cependant de ne pas
laisser le champ d'intervention inoccupé entre la Société
et des organismes tels que SOQUIA et SDI. La SOQUIA et la SDI, on sait qu'elles
ne vont pas dans la production agricole. Elles vont dans la transformation,
entre autres.
C'est quoi que ça veut dire? Si la Société veut
occuper des champs inoccupés par les deux autres, donc, la
Société va sortir du champ de la production agricole. Il va
falloir qu'elle aille dans la transformation, dans les champs de
transformation, dans une activité de transformation. Moi, remarquez que
ce n'est pas parce que j'ai une objection. J'aimerais ça que...
M. Picotte: L'exemple qu'on me donne, entre autres, c'est que le
lavage de légumes, qui est une activité, exemple, des carottes ou
du conditionnement de légumes, ça pourrait faire partie de
ça parce que c'est à l'intérieur des activités.
Bâtir un entrepôt à atmosphère
contrôlée, par exemple, dans le domaine du légume,
ça, ça pourrait être une activité compatible
où ils ne peuvent s'adresser nulle part pour tâcher d'avoir de
l'aide, mais là, ce serait possible.
Il faut que ce soit, bien sûr, on l'aura deviné, une
entreprise de production. Si ce n'est pas une entreprise de production,
ça ne peut pas entrer dans ce niveau-là.
M. Baril: Ça prend un producteur de pommes. Je vais donner
l'exemple d'un producteur de pommes...
M. Picotte: De pommes, de carottes, de...
M. Baril: ...qui veut se construire un entrepôt à
atmosphère contrôlée.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Bon. Avant ça, il n'était pas
admissible.
M. Picotte: Non.
M. Baril: Même s'il était producteur agricole.
M. Picotte: Non. La zone était tellement grise que
ça pouvait être très bien...
M. Baril: II ne prenait pas de chance. M. Picotte: Oui,
c'est ça.
M. Saint-Pierre: Ça dépendait du dosage de
l'agriculture.
M. Baril: Non. Ce que j'allais dire, ce n'est pas parce que je
suis totalement opposé à ce que l'Office aille dans des genres
d'activités comme ça, parce qu'on s'aperçoit, en tout cas,
avec les changements rapides de l'agriculture, que de plus en plus de
producteurs veulent faire une certaine transformation de leur production
à la ferme. Pour faire la transformation à la ferme, bien,
ça prend évidemment des équipements, un local, un
immeuble, je ne sais pas trop quoi, et si tu t'en vas à la SDI ou si tu
t'en vas à SOQUIA avec ça, bien, là, ce n'est pas des
farces, parce que si tu as besoin d'un investissement de 100 000 $, tu vas
aller à la SDI, ils vont te demander des papiers pareil comme si
c'était 100 000 000 $ que tu investissais.
M. Picotte: II faut penser à une couple de 100 000 $ de
plus pour avoir une petite aide.
M. Baril: bon, c'est pour ça que je vous dis que je
voulais, en tout cas, faire clarifier cet article-là. moi, m. le
président, l'article 13, je vais...
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Baril: ...sur division parce qu'il y a trop de
réglementation.
Le Président (M. Richard): Bon, l'article 13 est
adopté sur division. J'appelle l'article 14.
M. Picotte: L'article 14, M. le Président: «Pour la
réalisation de son objet, la Société accorde une aide
financière dans le cadre de programmes établis par
règlement du gouvernement. Ces programmes peuvent notamment
prévoir les moyens suivants». (11 h 50)
Alors, on parie des programmes d'aide financière,
évidemment, de la Société qui seront établis par
règlement, là. Voici: «1° un prêt». Le mot
«prêt» recouvre aussi les ouvertures de crédit.
«2° une garantie de remboursement total ou partiel, à
l'égard d'un engagement financier, par le Fonds d'assurance-prêts
agricoles et forestiers constitué par la Loi sur l'assurance-prêts
agricoles et forestiers (LR.Q. chapitre A-29.1)».
Alors, cette disposition fait disparaître l'automatisme actuel qui
garantit au prêteur le remboursement de 100 % des pertes encourues sur un
prêt agricole. Il faudra se référer au
programme pour connaître l'étendue de la garantie du Fonds.
«3° une subvention». Le terme «subvention» recouvre
toutes les formes de subventions, dont la subvention de capital et la
contribution gouvernementale au paiement de l'intérêt, et, en cas
de difficultés économiques particulières, l'ensemble de
ces moyens permettra d'intervenir d'une façon beaucoup plus
adéquate que des prêts spéciaux prévus dans la Loi
sur le financement agricole.
Évidemment, «la Société exerce en outre toute
autre fonction qui lui est confiée par une loi et assume la direction et
l'exécution de tout programme que lui confie le gouvernement par
décret, aux fins qu'il détermine.» C'est semblable aux
autres dispositions actuelles, ça, suppression du mot plan ou
«projet».
Et: «Dans ce cas, la Société possède en outre
des pouvoirs et devoirs qui lui sont conférés par la
présente loi, les pouvoirs et devoirs que lui confère cette autre
loi ou de décret du gouvernement.»
Alors, les lois de crédit forestier actuellement
administrées par l'Office sont un exemple de programme confié par
une autre loi. Le gouvernement pourra aussi confier des programmes particuliers
à la Société par décret. Alors, voilà
l'explication totale de l'article 14, M. le Président.
M. Baril: Ce qui veut dire que la Société pourra
modifier ses aides, son financement ou, en tout cas, le support à
l'agriculture selon les décrets... les directives, pas les directives...
selon les ordres, par le biais que le gouvernement lui dictera.
Une voix: Du programme.
M. Picotte: Du programme. Non, mais il y a un programme.
Évidemment, c'est toujours basé sur un programme. Mais je prends
l'exemple dans cet article-là, entre autres, que me soulignait le
député d'Arthabaska, qui me disait: Moi, je n'aurais même
pas d'objection à regarder à ce qu'une partie de ces
responsabilités-là ou des risques soient pris par les
institutions financières. Alors, ça ça va nous permettre
de le faire, là. Une partie des risques, par exemple, pourront
être pris par des institutions financières au lieu que ça
soit pris entièrement par le gouvernement, à un pourcentage x, y
ou z; ça restera sujet à discussion.
Alors, ça, c'est l'article qui pourrait nous donner l'occasion de
le faire, M. le Président, et de mettre en oeuvre ce que
suggérait tantôt, sans préciser de pourcentage, le
député d'Arthabaska, entre autres. Ça pourrait être
une possibilité.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je ne sais pas si le député de... M.
Baril: Ah! je reviendrai.
M. Jolivet: En fait, simplement, c'est parce qu'on dit que
ça fait disparaître l'automatisme actuel qui garantit un
remboursement au prêteur à 100 %. Je veux vous poser une question.
Le ministre va le comprendre, comme ça s'est passé chez lui, dans
un contexte où des gens ont des prêts agricoles et que la ferme
disparaît par une tornade, quelque chose de même, est-ce que
ça veut dire que, par le nouveau programme, vous allez diminuer l'aide
ou quoi? Qu'est-ce qui est prévu, parce que ça pourrait
être là, la personne ne peut plus rembourser parce qu'elle n'a
plus rien devant elle? Qu'est-ce qui arrive dans ces cas-là?
M. Picotte: On parle de la garantie au prêteur, là.
Quand il arrive un phénomène comme une tornade, on sait
très bien que ça s'adresse et c'est défrayé...
M. Saint-Pierre: Ce n'est pas à l'emprunteur.
M. Picotte: Oui, ce n'est pas à l'emprunteur.
M. Saint-Pierre: C'est la banque.
M. Picotte: C'est ça. C'est la banque et non pas
l'emprunteur. Alors...
M. Jolivet: Ah! ce n'est pas l'emprunteur, c'est le...
M. Picotte: Non. M. Jolivet: O.K. M. Picotte: C'est
ça.
M. Jolivet: Je voulais juste vérifier pour être
sûr. O.K.
M. Picotte: Oui. M. Baril: O.K.
M. Picotte: Ce n'est pas à l'emprunteur, mais au
prêteur.
M. Baril: À l'article 14, on dit: «1° un
prêt», et dans la loi actuelle, à l'article 66, on
définissait mieux le rôle que l'Office devait jouer. On disait: Le
prêteur qui consent un prêt, une ouverture de crédit ou un
prêt spécial bénéficie du droit à l'assurance
visé au premier alinéa de l'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers.
Là, maintenant, on parle juste d'un prêt. Le
reste de l'application de la nouvelle Société, ça
sera par décret, ça sera par règlement. Encore une fois,
ces règlements-là, qu'est-ce qu'ils vont couvrir? Qu'est-ce
qu'ils vont impliquer? Est-ce qu'il y a une ébauche de
règlements? Sont-ils prêts, les règlements? Ne sont-ils pas
prêts? Ou ça va être prêt quand?
M. Picotte: M. le Président, j'ai dit et je
répète l'engagement que j'ai pris au début de la
commission. Ces règlements-là vont être
ébauchés en collaboration avec les gens du milieu, avec le
comité des finances de l'UPA, entre autres, qui est assis à cette
table-là. Quand ils seront prêts, on va revenir ici, en commission
parlementaire, les faire évaluer, les faire discuter par l'ensemble des
parlementaires, puis après ça, on va aller à la Gazette
officielle.
Alors, si le député me demande s'ils sont prêts
présentement, ils ne sont pas dans ma poche, ils sont en voie
d'élaboration. Ils seront discutés avec le comité de
financement de l'UPA, entre autres. Ils seront amenés ici, en commission
parlementaire, on pourra dire ce qu'on pense, puis on ira en publication.
Alors, je pense que, là, dire plus que ça, c'est vouloir donner
ma poche, mon paletot, mes pantalons et tirer aux cartes. Mais tirer aux
cartes, là, je ne suis pas capable.
M. Baril: Vous n'allez pas plus loin? M. Picotte: Oui.
M. Baril: Parce que, ici, on dit, dans la loi actuelle... Dans la
loi actuelle, on dit bien: le prêteur. Le prêteur, ça, c'est
l'Office.
M. Jolivet: Non, c'est la banque.
M. Baril: Bien, les banques, oui, en tout cas. Les banques qui
sont garanties par l'Office, d'abord.
M. Saint-Pierre: Oui, c'est ça.
M. Baril: Donc, on dit: Le prêteur qui consent un
prêt, une ouverture de crédit ou un prêt spécial.
Donc, là, on ne parle plus juste de prêts dans la nouvelle loi, ce
qui veut dire que les ouvertures de crédit et les prêts
spéciaux ne seront possiblement pas couverts.
M. Saint-Pierre: Les trois sont considérés comme
des prêts. Un prêt spécial est un prêt en vertu d'un
programme qui serait sans do'jte un programme spécial de courte
durée. Une ouverture de crédit est considérée
juridiquement comme un prêt. Donc, c'est pourquoi on retrouve seulement
le terme «prêt».
M. Baril: Ça veut dire qu'il y a cinq ans, ces nouvelles
définitions, ce n'était pas connu, ça, ou bien on ce
s'arrêtait pas à ça.
M. Picotte: Ou les avocats n'y avaient pas pensé.
M. Saint-Pierre: On n'avait pas les mêmes avocats, il faut
croire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: II faut croire qu'à l'époque les trop
forts ne cassaient pas. Ils battaient tout.
M. Baril: C'était franchement...
M. Saint-Pierre: C'était probablement la règle,
oui.
M. Baril: C'est un changement quand même important.
Juridiquement, vous dites qu'une ouverture de crédit ou un prêt
spécial, ça devient un prêt. C'est nouveau depuis quand?
Depuis que ça a changé d'avocats ou quoi?
M. Saint-Pierre: Je pense que ça l'a toujours
été si on avait voulu. Mais, comme votre collègue le
mentionne, peut-être que la règle du trop fort ne casse pas
était plus...
M. Picotte: Une ouverture de crédit, M. le
Président, c'est un prêt variable selon la définition.
Donc, quand on parle de prêt, on parle de prêt. C'est inclus
dedans. C'est ce que nous disent les avocats, les juristes.
M. Baril: Dans l'application de la loi actuelle, j'ai
mentionné, en deuxième lecture, j'en avais parlé aussi
antérieurement, des modifications à l'admissibilité du
crédit agricole. En deux minutes, je vais juste donner quelques
exemples. C'était une information qui avait été transmise
par un conseiller aux syndicats de gestion, parce qu'il n'y en a pas seulement
qu'un qui l'a reçu - un syndicat, je parle. On me disait: L'Office,
maintenant, il finance l'achat de quotas pour récupérer la
coupure sur une durée de trois ans. Là, j'en passe. Lors de
l'établissement, la durée maximum d'un prêt à
l'établissement est déterminée à 15 ou 16 ans. Bon,
là, en tout cas, il y a six nouvelles définitions, selon lui, de
l'Office. (12 heures)
Est-ce que ces modifications-là ont été, je ne veux
pas dire décidées par l'Office, ou bien si ça a
été fait par directive, décret, règlement du
gouvernement? C'est quoi qui a amené l'Office à changer
l'application de la loi qu'il a la responsabilité d'appliquer?
M. Saint-Pierre: ii ne s'agit pa* d'un changement de
définition de loi. il s'agit d'une pratique, ^'une politique
administrative, uniquement, et ça, ça change au gré, un
peu, des
situations et des conjonctures qui se présentent. Ni dans le
passé, ni dans le futur, ce genre de pratique là ne serait
balisé par une loi. Donc, ça reste et ça a toujours
été des politiques administratives au même titre que, quand
ils ont décrété le moratoire sur la production de porc, en
1983, si ma mémoire est bonne, ce moratoire-là a
été fait par simple politique administrative, donc, une
décision du conseil d'administration de l'Office.
Donc, c'est la même chose qui se produit. Lorsqu'on voit que des
événements en particulier nous amènent à vouloir
être plus prudents dans certains types de financement, on annonce, on met
de l'avant une politique administrative. Bien souvent, et la plupart du temps,
il y a quand même des consultations, et le comité de financement
agricole de l'UPA est souvent l'organisme consulté. Mais ce n'est pas
exclu qu'un matin une situation qui se détériore nous
amène à mettre de l'avant une politique pour une certaine
période de temps.
M. Baril: On va, vu l'heure, M. le Président...
Le Président (M. Richard): Alors, puisqu'il est midi, nous
ajournons donc nos travaux sine die, en attendant un autre ordre de la Chambre
pour revenir avec le même projet. Merci, mesdames et messieurs, et bon
appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M. Richard): Nous reprenons les travaux. Je
vous rappelle le mandat de la commission qui est effectivement l'étude
détaillée des projets de loi suivants: le projet de loi 27, Loi
sur la Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives; par la suite, le projet de loi 23 à
compléter, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles, alimentaires et de la pêche, et la Loi sur les
produits laitiers et leurs succédanés. Nous en étions,
dans le projet de loi 27, à l'article 14. Est-ce que vous avez des
commentaires ou est-ce qu'on passe à l'article 15?
M. Baril: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Oui. J'aurais quelques commentaires. D'abord, selon
l'ordre de la Chambre, on étudie le projet de loi 27 et, après,
le projet de loi 23. Je suis quand même étonné parce que
tout à l'heure... Je ne veux pas reprendre la période de
questions ici, mais le ministre me reproche de retarder l'adoption de la loi 23
puis il ne l'appelle pas. On ne l'appelle pas. On ne peut pas la voter, on ne
l'appelle pas. L'autre soir, on a siégé juste deux... pas l'autre
soir, jeudi, on a siégé juste dans l'avant-midi. Ça a fini
à midi. Puis là, ce matin, lundi matin, moi, j'étais
certain qu'on étudierait la loi 23. On tombe sur la 27. Moi, je n'ai pas
d'objection mais, ce sur quoi j'en ai, c'est que le ministre me dit que c'est
moi qui retarde l'adoption du projet de loi 23. Si le leader ne le convoque
pas, on ne peut pas l'étudier. Et, cet avant-midi, je ne pense pas que
le ministre puisse dire que j'ai retardé l'adoption du projet de loi 27.
C'est une loi sur le financement agricole. C'est une loi majeure. Je ne peux
pas adopter ça, moi, un, deux, trois, bingo! puis on s'en va, puis on
passe à une autre loi.
Ce n'est pas moi qui fais la planification des travaux. Donc, je voulais
simplement souligner que, si on n'est pas rendu au projet de loi 23, là,
ce n'est pas à cause du député d'Arthabaska. Simplement,
que les leaders s'entendent puis qu'ils l'appellent puis on va l'étudier
article par article, pareil comme on fait avec celui-là. Donc,
ça, c'est mes commentaires suite à la période de
questions, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous comprenez que... M. le
ministre.
M. Picotte: M. le Président, je voudrais bien que vous
compreniez une chose, que le député d'Arthabaska sait très
bien, on a eu l'occasion d'en parler ensemble encore brièvement la
semaine passée, ça fait quelques séances qu'on fait au
niveau du 23, quelques heures, et j'ai dit au député d'Arthabaska
qu'il étudiait ça très lentement. Je n'ai pas dit qu'il
retardait; j'ai dit: II étudie ça très lentement. Alors,
si lui prétend que lentement veut dire retarder, je lui laisse le soin
de trouver les synonymes qu'il voudra bien. Moi, je n'utilise pas de
synonymes.
Le dernier point, M. le Président, vous savez très bien
que, quand nos commissions parlementaires sont convoquées, c'est parce
que les deux leaders se sont parlé et se sont dit ce qu'il serait
préférable d'appeler, puis à quelle vitesse ça
devrait fonctionner, etc. Alors, il a sûrement eu des indications de nos
leaders, que je ne connais pas puis que je ne veux pas connaître, mais
les travaux de la Chambre, ils ne sont pas dus au député
d'Arthabaska ni au député de Maskinongé, ni au
président de la commission. Ils sont commandés par les leaders,
et les leaders se parlent pour savoir comment, dans l'ordre, ça va se
dérouler pour être en mesure d'être le plus efficace
possible. Donc, je ne présume de rien, moi, M. le Président. Je
ne veux pas, même, présumer de rien parce que je ne fais pas
partie des discussions. Mais on a eu quelques heures, à date,
d'étude article par article. Et si nous passions rapidement à
l'autre projet de loi, M. le Président, ça nous permet-
trait peut-être d'arriver au 23 le plus vite possible aussi.
M. Baril: Sur ce, là...
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: ...moi, je ne veux pas mettre la faute sur le dos des
leaders. Moi, je suis capable de prendre mes responsabilités et je me
suis informé, justement à l'heure du midi, à mon leader,
le leader de l'Opposition, à savoir comment il se faisait que le
gouvernement n'avait pas décidé d'appeler le projet de loi 23 ce
matin, à 10 heures - parce que nous, justement, on a les avis qui seront
convoqués tout à l'heure - pourquoi ne serait-il pas
rappelé en premier lieu cet après-midi? Et le leader de
l'Opposition a simplement dit: C'est le gouvernement qui fait ses choix,
quelles lois il veut avoir et quelles lois il ne veut pas avoir, ou celles
auxquelles il tient le moins. Le leader, de notre côté, a
simplement dit que nous, on n'avait pas d'objection. On ne s'opposera pas aux
lois. On va les étudier article par article, comme il se doit. Et je
défie qui que ce soit de dire que j'ai ralenti l'adoption, tant du
projet de loi 23 que du projet de loi 27 actuel. Donc, que le ministre ne
vienne pas dire... Si le ministre n'a pas assez de poids pour convaincre son
leader et dire: Moi, le projet de loi 23, ça me le prend ce soir,
à minuit ou je ne sais pas quoi... On finira à 18 heures, encore,
tout à l'heure.
Pourquoi ne l'a-t-il pas convoqué ce soir? Votre leader
pense-t-il qu'on va étudier les projets de loi 23 et 27 cet
après-midi, en deux heures et demie? C'est impensable. À moins de
dire: On se fie à tout et on adopte ça et on ne veut rien savoir
et, après ça, on aura des reproches, on va se faire dire: Comment
ça se fait que vous n'avez pas vu ça? Comment ça se fait
que vous n'avez pas questionné ça? Même dans le projet de
loi 23, la dernière fois qu'on a siégé - je ne veux pas me
mêler dans les jours, je pense que c'est jeudi avant-midi, mais je ne
suis pas certain, ou mercredi; en tout cas, je ne sais pas quel jour on a
siégé - j'ai proposé des amendements qui ont
été retenus au niveau de l'application des plans conjoints, entre
autres, dans le sirop d'érable. Bon! Qu'on ne vienne pas me dire que je
retarde la loi et que je ne veux rien savoir et c'est ci et c'est ça.
Alors, je voulais juste dire que si le gouvernement veut appeler les projets de
loi, c'est lui qui a le dernier choix d'appeler les lois - et je veux
être bien clair - et si l'Opposition n'est pas d'accord, le gouvernement
dit: Moi, j'appelle celui-là et vous ferez ce que vous voudrez avec.
M. Picotte: M. le Président, l'amendement que nous avons
retenu, vous le savez très bien, j'ai eu l'occasion de le dire, nous
prétendions que nous n'avions pas besoin d'amendement parce que
c'était suffisamment fort et balisé, c'était une bataille
d'avocats. Mais j'ai dit: Dans le but de faire progresser le projet de loi plus
vite qu'il ne va là et dans le but d'accepter cette collaboration, on va
ajouter ça pour que ça aille plus vite. Donc, ce n'est pas parce
que lé projet de loi était mai préparé,
c'était dans le but d'être le plus grand collaborateur possible au
député d'Arthabaska, pour ne pas qu'il saisisse ces
occasions-là pour dire, comme il le dit de temps en temps - et il a
peut-être raison de dire ça, mais sa frustration, je n'ai pas
à l'évaluer - qu'on lui présente quelque chose et que le
ministre est fermé, il ne veut rien accepter. À partir du moment
où j'ai accepté ça, je démontre de la bonne
volonté et il ne faut pas qu'aujourd'hui il me reproche ma bonne
volonté. D'autant plus que, selon ce qu'on savait, nous, ici, nos
prétendions, en droit et au niveau du texte comme tel, c'était
suffisant, on n'avait pas besoin d'ajouter à ça. Mais on l'a
ajouté, M. le Président, toujours suivant le principe: Trop fort
ne casse pas. Alors, je pense bien que, ça aussi, ça a droit
d'être véridique et d'être dit.
M. Baril: De toute façon, M. le Président, je ne
veux pas retarder, je ne veux pas utiliser un langage de sourds entre les deux,
mais je reviendrai sur le projet de loi 23 et je démontrerai et je
prouverai au ministre - peut-être qu'il se trompe d'article parce que je
n'en ai pas proposé rien qu'un - que, sur l'article que j'ai
proposé et que la Régie a obtenu, ils ont réalisé
eux-mêmes que c'était un oubli qu'ils avaient fait. Mais je ne
veux pas faire le débat ici. Je reviendrai sur le projet de loi 23.
M. Picotte: On en reparlera à ce moment-là. M.
Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Si vous me permettez, seulement
pour votre gouverne, pour le projet de loi 23, nous avons siégé
lundi dernier toute la journée jusqu'à minuit et mercredi en
avant-midi.
M. Baril: Si on regarde en termes d'heures, ça ne fait pas
beaucoup, ça, parce que, quand on dit «toute la
journée», ce n'est pas de 7 heures le matin à 17 heures le
soir. Il y a beaucoup d'interv?!les entre ça.
Le Président (M. Richard): On revient, si vous le
permettez, en toute amabilité, à l'article 14. (15 h 30)
M. Baril: Dans les règlements qui s'en viennent sur cette
loi-là... Ce matin, je crois qu'on ne m'a pas répondu d'une
façon claire. Est-ce que !?? Paiements... Parce qu'on dit que le
gouvernement, ça va être par décret qu'il va
accorder certains pouvoirs à la Société ou
l'administration de certains programmes. Est-ce que ces
règlements-là sont en élaboration? Est-ce qu'ils sont
finis? Est-ce qu'il y a eu des discussions de faites sur ceux qui sont
prêts? Je ne sais pas. Sont-ils prêts? Ne sont-ils pas prêts?
Est-ce qu'il y a eu des consultations de faites avec l'Union des producteurs
agricoles ou s'il n'y a rien de fait?
M. Picotte: J'ai répondu, M. le Président, ce
matin, plus précisément, mais je vais tenter de redonner la
même réponse au député d'Arthabas-ka. Les documents
sont en train d'être discutés. Les règlements sont en voie
de fabrication. Je lui ai dit que nous demandions à l'UPA d'avoir le
comité des finances en permanence pour discuter de tous ces
règlements-là. Quand les règlements seront faits, j'ai
même accepté, M. le Président, de revenir en commission
parlementaire, avec notre commission, pour les faire examiner par les
députés avant de les publier dans la Gazette officielle du
Québec. Donc, ça ne peut pas être mieux que ça,
là.
M. Baril: Dans ce que vous êtes en train de
préparer, est-ce qu'on peut savoir si votre intention est de reconduire,
actuellement, les mêmes programmes que ceux qui sont inscrits dans la loi
actuelle?
M. Picotte: Dans un premier temps, M. le Président, pour
ne pas que des gens soient pénalisés, on reconduit exactement ce
qui existe, pour ne pas qu'il y ait de zone grise à partir du moment
où la nouvelle loi sera adoptée et le temps que ça prendra
pour faire de nouveaux règlements. Alors, pour qu'aucun agriculteur ne
soit pénalisé, on reconduit exactement ce qui existe. Dès
que les nouveaux règlements seront prêts, après avoir
discuté et travaillé en étroite collaboration avec le
comité des finances de l'UPA, nous les ramènerons ici pour que
les députés puissent en prendre connaissance. Nous les publierons
par la suite dans la Gazette officielle du Québec et ils
viendront en opération la journée où les délais de
la Loi sur les règlements auront été satisfaits. Ils
seront, à ce moment-là, promulgués. À partir de ce
moment-là, nous allons, évidemment, avoir ces nouveaux
règlements.
M. Baril: M. le Président, au sujet de l'article 14, je
vais l'adopter sur division parce qu'on parle trop de réglementation.
Moi, je veux bien faire confiance au ministre, mais, je le
répète, le ministre peut, un jour, laisser sa place à un
autre, ou un autre voudra avoir sa place. Et les intentions du ministre, de
vouloir transmettre, pour étude, toute la réglementation à
cette commission parlementaire pour que les députés en analysent
le contenu, je ne doute pas de la bonne foi du ministre, mais ça n'a
aucune force de loi. Un successeur éventuel pourra dire: Je n'ai pas
à tenir compte de ça, moi. Les règlements, je les
étudie. Je les fais. Ce n'est même pas marqué dans la loi
que ce sera fait en consultation avec l'Union des producteurs agricoles, avec
personne. Donc, c'est un peu des voeux pieux que le ministre nous transmet
aujourd'hui. Ça n'a aucune valeur, aucune force de loi. Donc, pour ces
raisons, M. le Président, je vais voter l'article 14 sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 14, sur division.
Maintenant, j'appelle l'article 15. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 15, M. le Président. «Un
programme d'aide financière établi en vertu des articles 14 et 34
peut notamment avoir pour objectif de favoriser l'établissement de
jeunes producteurs en vue d'assurer une relève adéquate aux
entreprises agricoles de niveau primaire.» Évidemment, cet
article-là est inspiré par les dispositions actuelles qu'on
connaît, qu'on a à l'intérieur de la loi sur l'Office, et
la Charte canadienne des droits et libertés interdit la discrimination
en raison de l'âge. Donc, il apparaît utile d'ajouter cet article
pour faire ressortir le caractère raisonnable de la limite de 40 ans
pour l'obtention des subventions à rétablissement. Une telle
limite existe depuis plus de 30 ans et n'a donné lieu qu'à de
très rares protestations. Voilà!
M. Baril: L'article ne clarifie pas grand-chose de plus,
là, au niveau de la Charte des droits.
M. Picotte: Ça nous permet de le faire tout simplement.
S'il n'est pas inscrit dans la loi, c'est jugé discriminatoire par les
tribunaux. Donc, on l'inscrit dans la loi.
M. Baril: C'est juste, ni plus ni moins, pour confirmer des
droits que quelqu'un pourrait obtenir devant les tribunaux.
M. Picotte: C'est pour éviter que ce ne soit
contesté, M. le Président.
M. Baril: Si, toutefois, c'était contraire à la
Charte des droits, quand bien même c'est inscrit dans la loi, les gens
pourraient contester ça et aller devant les tribunaux. Ça ne
change rien, absolument rien. Ce n'est pas à cause que c'est
écrit dans une loi que ça va...
M. Picotte: M. le Président, c'est compris comme
étant une clause «nonobstant». C'est ce qu'on nous dit.
M. Baril: Le fait que c'est écrit dans la loi, c'est comme
si on appliquait la clause «nonobstant»?
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Ah bon! Ça m'étonne.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse.
Mme Bégin: Justement, j'aimerais poser une question
là-dessus. M. le ministre, vous dites que vous faites cet
article-là pour respecter la Charte canadienne des droits et
libertés qui interdit la discrimination. Pourquoi vous ne dites pas dans
l'article comme tel: Nonobstant la Charte canadienne des droits, on pourra
faire un programme pour les 18 à 40 ans - je ne sais pas trop - pour les
plus jeunes? Pourquoi vous ne le faites pas?
M. Picotte: Parce que nos juristes nous disent que, de l'inscrire
de même, c'est comme utiliser la clause «nonobstant», et
ça reste plus général. Et voilà.
Mme Bégin: À cause de l'entrée en vigueur de
la Charte canadienne qui est antérieure à celle-ci? Est-ce que
c'est à cause de ça? O.K.
M. Baril: Est-ce qu'il y a d'autres exemples dans d'autres lois
ou si c'est nouveau, un libellé nouveau, ça?
M. Picotte: Ce n'est pas nouveau, ça existait dans l'autre
loi...
M. Baril: Non, mais je suis...
M. Picotte: ...de l'Office du crédit agricole.
M. Baril: ...porté à croire la compréhension
de la députée de Bellechasse.
Mme Bégin: Ce que j'ai bien compris... Comme la Charte
canadienne des droits et libertés est en vigueur depuis de nombreuses
années et que celle-ci est postérieure, donc, on doit
connaître la Charte canadienne. Et si on a écrit cet
article-là comme suit, c'est parce qu'on voulait mettre de
côté la Charte canadienne des droits et libertés, sachant
ce qui existe dans cette loi. C'est de même que je l'ai compris.
M. Baril: En fait, quand les gouvernements ont fait des
amendements à la Charte de la langue française, ils ont
été obligés d'étudier la clause
«nonobstant» clairement, et la Charte canadienne, elle existait.
Pourquoi, dans cette loi-là, il faut clarifier ça au iieu de dire
«nonobstant»?
M. Picotte: On va demander à Me Renée Saint-Hilaire
de donner des explications d'avocat, M. le Président.
Le Précèdent (M. Richard): Me Saint-Hilaire,
allez-y.
Mme Saint-Hilaire (Renée): Effectivement, c'est que la
Charte canadienne interdit la discrimination en raison de l'âge.
Maintenant, les tribunaux, la jurisprudence a reconnu qu'il pouvait y avoir une
certaine forme de discrimination qui était raisonnable, qui avait un
caractère raisonnable, comme discrimination en raison de l'âge,
pour favoriser, comme dans notre ioi présente, l'établissement de
jeunes agriculteurs. Mais on doit avoir cette mention dans la loi pour pouvoir
le faire et pour démontrer le caractère raisonnable, ce qui, en
cas de contestation, nous garantirait à peu près à coup
sûr d'obtenir gain de cause devant les tribunaux.
M. Baril: Et votre caractère raisonnable, dans ce
cas-là, c'est quoi? C'est la limite de 40 ans, c'est quoi?
Mme Saint-Hilaire: C'est l'âge de 40 ans.
M. Baril: Oui, mais c'est quoi qui est raisonnable, 40 ans par
rapport à 42 ans?
Mme Saint-Hilaire: À un moment donné, je pense
qu'il faut tirer une ligne quelque part. Effectivement, peut-être que 42
ans, c'est... C'est une mesure favorisante, alors, à un moment
donné, on établit des créneaux et...
M. Baril: Et en tant que...
Mme Saint-Hilaire: C'est la limite qui existe actuellement, en
vertu de notre loi, la Loi sur le financement agricole.
M. Baril: en tant qu'avocate, vous vous trouveriez sur un terrain
solide d'aller défendre ça devant les tribunaux, avec ce qui est
écrit Ici.
Mme Saint-Hilaire: oui, tout à fait.
M. Baril: oui?
Mme Saint-Hilaire: tout à fait.
M. Baril: J'avouerai que je ne suis pas en mesure de vous
obstiner là-dessus, mais ça s m'étonne quand même.
On n'a pas répondu tout à i l'heure à ma question à
savoir: Est-ce que c'est t une formulation nouvelle ou si on a
déjà étudié j cette formulation-là dans
d'autres lois? ; mme saint-hilaire: écoutez, évidemment,
l'agriculture, c'est un domaine particulier, cette limite d'âge là
aussi est, il me semble, assez i particulière, mais c'est certainement
des articles semblables au'on retrouve dans les lois lorsqu'on doit
établir comme ça des créneaux pour favo-
riser un groupe en raison de l'âge. Maintenant, ce n'est pas une
formulation nouvelle parce que c'est... Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas
nouveau dans ce projet de loi là. On doit le faire...
M. Baril: Mais en agriculture, c'est la première fois
qu'on utilise ça ou vous l'avez déjà utilisé dans
d'autres lois agricoles?
Mme Sairrt-Hilaire: Dans notre loi actuelle, à l'article
1, le but de cet article-là, c'était ça. C'était de
pouvoir également favoriser l'établissement de jeunes
agriculteurs, l'article 1 de la loi actuelle.
M. Picotte: Ça existe déjà. C'est
ça.
M. Baril: Oui, mais ce n'était pas la même
formulation, je parle.
Mme Saint-Hilaire: C'est une formulation différente, mais
l'objectif recherché et le but atteint est le même.
M. Baril: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'article 15 est adopté
sur division. Merci maître. J'appelle donc l'article 16, s'il vous
plaît.
M. Picotte: «La Société peut plus
particulièrement exercer les pouvoirs suivants: (15 h 40) «1°
examiner toute demande d'aide financière et déterminer,
conformément à la présente loi et aux programmes, l'aide
qui peut être accordée à une entreprise et les conditions
particulières auxquelles cette aide est assujettie;»
Cette disposition regroupe de nombreux pouvoirs qui étaient
auparavant dispersés dans la loi et le règlement. Dans les faits,
l'Office a toujours déterminé les conditions particulières
des prêts et des subventions. M. le Président, ça, c'est
l'article 16, paragraphe 1°. «2° sous réserve du
paragraphe 3° de l'article 34, autoriser, aux conditions qu'elle
détermine, toute personne à agir comme prêteur dans le
cadre d'un programme d'aide;»
Alors, nouveau pouvoir qui permettrait à la Société
d'accréditer d'autres prêteurs que ceux prévus par
règlement. Par exemple, d'autres institutions financières que les
banques et les caisses. S'il pouvait y avoir d'autres institutions
financières que les banques et les caisses, ça pourrait nous
permettre de les juger aptes à pouvoir faire des prêts.
«3° mandater, aux conditions qu'elle détermine, un
prêteur à consentir un prêt;»
Cette disposition permet de maintenir la possibilité de confier
au prêteur le mandat de consentir des prêts jusqu'à
concurrence de 50 000 $ et des ouvertures de crédit jusqu'à
concurrence de 25 000 $, sans approbation préalable de la
Société. Les prêteurs consentent de tels prêts depuis
1962 et de telles ouvertures de crédit depuis 1972. Ce pouvoir a
toujours été bien encadré et il continuera de
l'être. «4° établir, lorsqu'un prêt sert à
consolider un autre prêt auquel s'applique une subvention consentie en
vertu de la présente loi, de la Loi sur le financement agricole ou d'une
loi que cette dernière a remplacée, les bénéfices
que peut représenter cette subvention par rapport à celle
applicable au nouveau prêt et transposer ces bénéfices sur
ce prêt, le cas échéant;»
Actuellement, de nombreux emprunteurs refusent de consolider leurs
prêts antérieurs parce qu'ils perdraient les avantages que ces
intérêts leur confèrent, par exemple, un taux
d'intérêt de 2,5 % fixe. Cette situation crée des
problèmes administratifs en multipliant le nombre de dossiers de
prêts. Cette disposition permettra d'effectuer de la consolidation de
prêts sans faire perdre des droits acquis et sans coût additionnel
pour le gouvernement. Il en résultera une simplification administrative,
M. le Président. «5° prendre, aux frais de l'emprunteur,
lorsque ce dernier omet de le faire, les mesures qu'elle juge
nécessaires pour assurer le maintien en bon état des biens
affectés à la garantie d'un prêt ou le maintien en
opération d'une entreprise;»
Ça, c'est similaire à ce qui existait dans les
dispositions actuelles, en y ajoutant que la formulation, évidemment,
est simplifiée. Vu que les prêts continueront, règle
générale, à être consentis par les institutions
financières, il convient d'accorder ce pouvoir à la
Société pour lui permettre d'intervenir dans certaines
circonstances. «6° agir en qualité de mandataire d'un
prêteur, en demande ou en défense, pour toute procédure
judiciaire relative à un prêt;»
C'est ce qui existe, évidemment, dans les dispositions actuelles,
avec une simplification de la formulation. «7° agir comme
prêteur;»
La Société pourra agir comme prêteur au même
titre que toute autre institution financière et non plus à titre
supplétif seulement. Cependant, pour ce faire, la Société
devra se financer au moyen d'emprunts autorisés par le gouvernement.
«8° acquérir, administrer, vendre, louer ou autrement
aliéner, en son nom personnel ou en sa qualité de mandataire d'un
prêteur, tout bien affecté à la garantie d'un prêt
consenti en vertu de la présente loi, d'une autre loi ou relié
à un programme qui lui est confié par le gouvernement;»
C'est semblable aux dispositions actuelles, ça aussi.
«9° rembourser à un prêteur les prêts consentis
à un emprunteur en vertu de la
présente loi, de la Loi sur le financement agricole ou d'une loi
que cette dernière a remplacée lorsque cet emprunteur est en
défaut dans un de ces prêts.»
Alors, cette disposition permettra à la Société de
se substituer à un prêteur lorsqu'un prêt devient en
difficulté. Du point de vue du prêteur, elle a l'avantage de lui
éviter des problèmes administratifs, ce qu'il souhaite, et, du
point de vue du gouvernement, de diminuer certains coûts. Elle
évite aussi le double suivi du prêt. La Société
devra cependant disposer des fonds nécessaires. «Lorsque la
Société effectue un remboursement en vertu du paragraphe 9°,
elle est subrogée dans les droits du prêteur.»
Voilà, M. le Président, pour l'article 16, avec ses neuf
volets.
M. Baril: Au deuxième paragraphe, quand on dit «sous
réserve du paragraphe 3° de l'article 34, autoriser, aux conditions
qu'elle détermine, toute personne à agir comme prêteur dans
le cadre d'un programme d'aide», le ministre nous a dit que c'est parce
qu'il pourrait, éventuellement, négocier avec d'autres
institutions prêteuses. Est-ce que le ministre fait
référence, entre autres, au fait qu'il pourrait accorder les
mêmes avantages à un agriculteur qui ferait affaire avec la
société fédérale du crédit agricole
qu'à celui qui ferait affaire à une banque ou à une
caisse?
M. Picotte: le but, c'est que les parents puissent agir, à
un moment donné, comme prêteurs, dans une situation. ils peuvent
prêter à leur fils ou à leur relève. alors, c'est
ça, le but recherché.
M. Baril: Parce que, avant, on disait: Toute personne à
agir comme prêteur dans le cadre d'un programme d'aide. Donc, toute
personne à agir comme prêteur, les parents pouvaient être
inclus là-dedans? Non?
M. Picotte: Oui, les parents peuvent être inclus
là-dedans.
M. Baril: Ah! Ça, c'est la loi actuelle. Excusez-moi.
M. Picotte: C'est ça. Les parents peuvent être
inclus là-dedans et, en plus de ça, les sociétés
régionales qui veulent... On voit de plus en plus, M. le
Président, que, dans nos formules de développement
régional, entre autres, les caisses populaires, le Fonds de
solidarité Je la FTQ, des qroupes se mettent ensemble pour mettre une
possibilité d'aide aven des prêts au niveau du
développement de certaines activités économiques de la
région. Donc, il ne serait pas impossible... On n'a pas de demanae
là-dedans. Il n'y a pas de précédent relié à
ça, mais il ne serait pas impossible, à un moment donné,
que, pour développer un secteur donné, les gens puissent utiliser
ça. Donc il faut avoir ia possibilité aussi d'être en
mesure de l'accepter. La caisse régionale de développement, ou
des choses semblables à ça.
M. Baril: mais le vendeur qui est un agriculteur, dans la loi
actuelle, était inclus. c'était très bien expliqué,
très bien défini qu'il pouvait être reconnu par l'office
comme prêteur. à 2°, c'est très bien défini.
M. Picotte: c'est dans ce sens-là que c'est reconduit, m.
le président, et ajouter des volets que je vous ai dit en termes
d'autres qui pourraient s'y ajouter.
M. Baril: Parce que, encore une fois, ça va être
tout par règlements. Tandis que l'article 2° disait qui avait
droit.
M. Picotte: Ils seront ramenés, M. le Président, en
commission parlementaire.
M. Baril: Je ne veux pas répéter mon argumentation
chaque fois que le ministre va m'apporter ça, mais il sait très
bien que ça n'a aucune valeur, aucune force de loi, ce qu'il dit
là.
M. Picotte: bien oui. je suis obligé de prendre votre
parole et vous êtes obligé de prendre la mienne. je vous ai dit
que c'est ce que je ferais, m. le président.
M. Baril: Ce que je ferais... Vous ne serez pas toujours
là. Heureusement ou malheureusement, vous ne serez pas toujours
là.
M. Picotte: Un coup que ça sera fait une fois, M. le
Président, il va y avoir un drôle de précédent. Vous
savez comment les parlementaires fonctionnent. Actuellement, M. le
Président... Je ne serai pas toujours là, mais il y a
peut-être de mes collègues qui vont peut-être être
déçus de voir que je me suis prêté à
ça, parce qu'il y a d'autres collègues qui seront obligés
de le faire dans d'autres domaines. Eh bien, tant mieux, si je peux les obliger
à faire des choses intéressantes.
M. Baril: Si on regarde pourquoi je me rattache à la loi
actuelle, c'est parce qu'elle est claire, en tout cas, elle est claire et
précise. Elle dit, elle détermine, elle définit où
et avec qui l'Office peut transiger. Tandis que là, ça va tout
être défini par règlement. Le ministre est là pour
nous dire tout ce qui est beau, selon sa pensée et selon son
orientation, mais nous, ici, notre rôle, c'est d'essayer de voir aussi,
de ramener souvent à la réalité tout ce qui est moins
beau. Et je m'en tiens toujours à l'explication que le ministre nous a
donnée au sommet
et il l'a réitérée cet avant-midi, que le tout doit
se faire dans le cadre budgétaire actuel. Bon. Alors, à un moment
donné, le ministre va avoir des choix à faire, aussi, dans le
cadre budgétaire actuel. Et c'est là que je crains que ça
sera plus difficile. Tous les beaux principes du ministre qui, je
l'espère, seront traduits dans la réglementation, n'auront pas
force de loi et ça peut se changer à n'importe quel temps. La
réglementation... Excusez-moi. La réglementation a force de loi,
mais ça peut se changer à n'importe quel temps, facilement. Et
c'est sur ça que j'en ai. Et je trouve ça difficile, quand on dit
que c'est une loi-cadre, une loi majeure pour l'avenir de l'agriculture, puis
qu'on n'est pas plus explicite que ça, puis que les règlements,
on ne les a pas. En tout cas... Le ministre dit: «Tout ce qui est acquis
présentement va être reconduit dans les règlements.»
Je veux bien lui faire confiance, mais on ne les a pas, les règlements.
On ne peut pas dire: Oui, c'est ça, c'est vrai, on ajoute ci, on ajoute
ça. On n'a rien de ça. (15 h 50)
M. Picotte: Je suis obligé de donner la même
réponse, M. le Président. C'est le choix que nous avons fait.
Alors, bien sûr que le député d'Arthabaska va se conduire
de la même façon au vote. Il va voter sur division, j'imagine.
M. Baril: C'est parce que le ministre nous dit, lui, ce qu'il
veut ajouter, mais il ne nous dit pas ce qu'il va enlever. C'est ça, le
problème.
M. Picotte: Mais vous allez être en mesure de l'examiner
ici, M. le Président.
M. Baril: Bon!
M. Picotte: Bien, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
M. Baril: Je ne veux pas passer pour Thomas, mais j'ai bien
hâte de voir ça.
M. Picotte: Bien oui.
Le Président (M. Richard): L'article 16 est adopté
sur division?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 17.
M. Picotte: «Pour l'application de la présente loi,
un représentant de la Société peut, à toute heure
raisonnable, ou en tout temps si les circonstances l'exigent pour la protection
d'une créance résultant d'un prêt ou pour assurer le
maintien en opération de l'exploitation de l'emprunteur, effectuer
l'inspection des biens qui garantissent le remboursement de la créance
et à cette fin, entrer dans tout immeuble ou y passer. «Sur
demande, ce représentant doit s'identifier et exhiber un certificat
délivré par la Société attestant sa
qualité.»
C'est semblable à ce qui existe dans les dispositions actuelles.
C'est une formulation simplifiée. Il nous apparaît normal
d'accorder un pouvoir d'inspection a la Société qui aura à
supporter une bonne partie des risques d'une entreprise ou d'entreprises dans
plusieurs cas.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 18.
M. Picotte: «La Société peut adopter des
règlements concernant l'exercice de ses fonctions et pouvoirs et sa
régie interne. «Elle peut notamment constituer un comité
exécutif et en déterminer les fonctions et pouvoirs. «Ces
règlements sont soumis à l'approbation du gouvernement et entrent
en vigueur a la date de cette approbation ou à toute autre date
ultérieure qu'il détermine. Ils sont publiés à la
Gazette officielle du Québec »
C'est similaire aux autres dispositions. C'est une nouvelle disposition
ajoutée dans un but de cohérence législative. Le
troisième paragraphe, évidemment, c'est une nouvelle
disposition.
M. Baril: Qui donne quoi de plus? Qui change quoi?
M. Picotte: Auparavant, l'Office adoptait ses règlements
de régie interne sans aller les publier tandis que là, on
l'oblige, dans les règlements de régie interne, à les
faire approuver par le gouvernement et à les publier dans la Gazette
officielle du Québec. Donc, autrement dit, une meilleure
transparence.
M. Baril: Bah! C'est parce qu'on lui donne plus de pouvoirs de
réglementation, ce n'est pas plus de pouvoirs de transparence. Avant
ça, la loi, c'était le gouvernement qui disait à l'Office:
Vous allez faire ça, ça, ça. C'était marqué
dans la loi. Ça fait que là, ce n'est pas à cause que
c'est une plus grande transparence. L'Office, on lui dit: Puisque vous allez
avoir le droit de faire une multitude de règlements...
M. Picotte: Non, ça donne un pouvoir.
M. Baril: ...bien là, au moins, vous allez venir nous en
faire part.
M. Picotte: Bien non. Ça donne un pouvoir plus grand du
gouvernement sur les agissements de la Société, M. le
Président. Parce que, avant, ils les adoptaient, les règlements,
puis on n'avait même pas besoin de les regarder. Alors...
M. Baril: Mais ce n'était pas la même sorte de
règlements. Ils vont avoir beaucoup plus de pouvoirs aujourd'hui.
M. Picotte: C'est de la régie interne. C'est ça,
c'est des règlements de régie interne.
M. Baril: La Société peut adopter des
règlements concernant l'exercice de ses fonctions et pouvoirs et sa
régie interne. Ce n'est pas juste la régie interne, là...
«l'exercice de ses fonctions et de ses pouvoirs». Donc, elle va
pouvoir faire des règlements au niveau des pouvoirs qui lui ont
été conférés par cette loi. Elle va pouvoir faire
des règlements sur les exercices de ses fonctions puis des
règlements au niveau de la régie interne. Donc, tu as trois
choses, là.
M. Picotte: Bien oui. C'est pour déterminer qui fait quoi
et qui autorise, à l'intérieur de la Société,
à faire ou poser tel geste. C'est ça, ces
règlements-là. C'est de la régie interne, uniquement. Et
ça correspond à l'article 114 où l'Office peut adopter
tout règlement concernant l'exercice de ses fonctions et pouvoirs ainsi
que sa régie interne. C'est exactement pareil. La seule
différence, c'est qu'on oblige à les publier dans la Gazette
officielle du Québec.
M. Baril: En tout cas! Sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 18 est adopté
sur division. J'appelle donc l'article 19.
M. Picotte: «La Société peut, par
écrit et dans la mesure qu'elle indique, déléguer au
comité exécutif, au président, à un autre membre du
conseil d'administration ou à un de ses employés l'exercice des
fonctions et pouvoirs qui lui sont attribués par la présente loi
et par toute autre loi.»
C'est similaire, M. le Président, aux dispositions actuelles
s'appliquant à la délégation de pouvoirs, en excluant
cependant la délégation à une personne de
l'extérieur.
M. Baril: Dans la loi actuelle... Ça voulait dire... Les
personnes extérieures, c'était, je suppose «toute autre
personne qu'il désigne»?
M. Picotte: Toute autre personne. Dans la formulation...
M. Baril: Là, on change ça par...
M. Picotte: On change ça par «un de ses
employés».
M. Baril: Ou toute autre... Un de ses employés.
M. Picotte: Au lieu de «toute autre per- sonne» parce
que «toute autre personne», ça aurait pu être
considéré comme une personne de l'extérieur.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 20.
M. Picotte: «La Société peut,
conformément à la loi, conclure une entente avec un gouvernement
autre que celui du Québec ou l'un de ses ministères, une
organisation internationale ou un organisme de ce gouvernement ou de cette
organisation en vue de la réalisation de son objet.»
C'est une nouvelle formulation. Le mot «loi» fait
référence à la Loi sur le ministère des Affaires
internationales et à la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 21.
M. Picotte: «Une somme versée à titre de
subvention dans le cadre d'un programme d'aide financière adopté
en vertu de la présente loi est insaisissable.»
Cette disposition protège l'agriculteur contre des saisies
éventuelles. Elle a aussi pour but d'éviter que l'aide
gouvernementale ne serve à d'autres fins que celles auxquelles elle est
destinée. Autrement dit, je comprends que si nous accordions un
prêt à un agriculteur et qu'un autre ministère avait des
redevances ou quoi que ce soit à aller chercher auprès de
l'agriculteur, à titre de créancier, il ne pourrait pas aller
saisir ça.
Il faut ajouter à ça, M. le Président, maintenant
que j'ai donné cette explication: «Elle est incessible, sauf si le
paiement qui doit être effectué à même cette
subvention a été acquitté.»
Alors, le producteur a le droit de céder cette subvention s'il a
réalisé le projet pour lequel elle est accordée,
évidemment. Il avait fait un emprunt temporaire, bien là, il a le
droit, évidemment... C'est prévu pour ça.
M. Baril: J'essaie de voir comment quelqu'un pourrait utiliser
à une autre fin, parce que, dans les notes explicatives, c'est ça
qu'on dit: Cette disposition protège l'agriculteur contre des saisies
éventuelles. Elle a aussi peur but d'éviter que l'aide
gouvernementale ne serve à d'autres fins que celles auxquelles elle est
destinée. Est-ce qu'il y a des précédents? Est-ce que les
agriculteurs utilisent à d'autres fins l'aide financière que le
gouvernement leur accorde?
M. Saint-Pierre: Supposons, en exemple, que
le producteur a un emprunt sur une marge de crédit, une ouverture
de crédit. Ça a pour but d'éviter que la banque ne prenne
cette somme-là en réduction des avances qu'elle lui aurait
consenties. Donc, ça aurait été à d'autres fins,
c'aurait été à des fins de production. Et ça,
ça serait courant, c'est une situation courante si on ne se
protège pas contre ça. Toutes les entrées peuvent
être appliquées en réduction de la marge de crédit.
Donc, on va éviter cette situation-là, on va s'assurer que les
institutions financières, banques ou caisses, jouent leur rôle au
niveau financement d'opération et que, si cette subvention-là
devait servir à du drainage, par exemple, ça serve vraiment
à du drainage.
M. Baril: Admettons que quelqu'un ait une marge de crédit,
c'est ça que vous dites, qui serait garantie par l'Office. C'est
ça? Puis que quelqu'un utiliserait cette marge de crédit
là pour...
M. Saint-Pierre: Elles ne sont pas toutes garanties.
M. Baril:...s'acheter autre chose, l'utiliserait à
d'autres fins qu'agricoles. C'est ça?
M. Saint-Pierre: C'est-à-dire que les marges de
crédit ne sont pas toutes garanties par l'Office. Il y en a une
très grande partie, plus de la moitié, qui ne sont pas garanties
par l'Office. Alors, les entrées d'argent sont présumées
être des entrées qui pourraient être mises en
réduction des avances bancaires ou des avances de la caisse. Dans un cas
comme celui-là, on veut éviter que ça ne serve à
ça et on veut s'assurer que ça va servir vraiment aux fins
auxquelles c'est destiné.
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 21 est adopté
sur division. J'appelle donc l'article 22.
M. Picotte: «22. Pour l'application de la présente
loi, la Société peut, en outre des renseignements et documents
prévus par règlement, exiger d'une entreprise la divulgation de
tout renseignement ou information ainsi que la production de tout document
qu'elle juge de nature à l'éclairer sur l'opportunité
d'accorder ou de maintenir une aide financière à cette
entreprise. (16 heures) «L'entreprise concernée est tenue de
fournir à la Société tout renseignement, information ou
document requis par celle-ci pour l'application de la présente
loi.»
C'est une nouvelle formulation, évidemment. La disposition permet
à la Société de mieux exercer son rôle de banquier
en lui accordant le pouvoir d'exiger la production de divers rensei- gnements
ou de documents, tels que des états financiers, entre autres.
M. Baril: Dans la loi actuelle, l'Office n'avait pas le droit,
n'avait pas ce pouvoir-là d'exiger les documents, les états
financiers d'une entreprise?
M. Saint-Pierre: II y avait des documents spécifiques qui
étaient... On parlait d'une formule de demande de prêt, mais
ça n'a pas été formulé d'une façon aussi
large et aussi affaire que ça. Là, on retrouve une formulation
qui est beaucoup plus près de ce qu'on retrouve dans le financement des
PME en général, par exemple à la SDI ou dans une
banque.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 22 est adopté.
J'appelle donc l'article 23.
M. Picotte: «23. Toute entreprise qui obtient une aide
financière à laquelle elle n'a pas droit ou qui utilise le
produit de cette aide à des fins autres que celles pour lesquelles elle
a été accordée est déchue de plein droit de cette
aide et doit remettre les sommes reçues, à moins que la
Société n'en décide autrement.» Lorsque le produit
d'une subvention est utilisé pour des fins autres que celles
initialement prévues, mais profitables à l'agriculture, la
Société pourra utiliser sa discrétion et ne pas
réclamer ces sommes. Il en est de même lorsque la somme à
recouvrer est minime et que des poursuites judiciaires s'avéreraient
évidemment plus coûteuses que la somme qu'on veut recouvrer.
L'autre partie: «La Société peut de plus annuler ou
suspendre toute aide financière si l'entreprise à qui elle a
été accordée ne satisfait plus aux conditions d'octroi de
cette aide ou fait défaut de se conformer à une demande de la
Société faite en vertu de l'article 22.» Alors, c'est une
formulation qui existait, mais qui est plus simplifiée, maintenant, M.
le Président, qui fait état que l'aide pourrait être
suspendue lorsque la personne à qui elle a été
accordée cesse temporairement de s'y qualifier.
M. Baril: Est-ce que c'est à cet article-là, M. le
Président, qu'on peut référer les cas de la prime à
l'établissement qui, soit dit en passant, a été
échelonnée sur trois ans parce que, justement, on
présumait qu'il y avait des irrégularités dans certains
cas et qu'après six mois ou un an la personne qui avait
bénéficié de la prime à l'établissement
supposément vendait sa terre, disparaissait avec la prime, etc.
C'était une des raisons, pour un meilleur contrôle de cette
prime-là, pour lesquelles on l'a versée sur trois ans. Dans la
loi, il n'y avait pas d'exigence, ou le gouvernement n'avait pas le pouvoir
d'aller récupérer cette prime-là, ce montant-là.
C'est ce
que le ministre m'a déjà dit en commission parlementaire.
Quand je regarde les documents du ministère - ça a
été publié dans la Terre de chiz nous. Je pense que
ça provenait du document préparatoire au sommet. On dit ici:
«Plusieurs critiquent à l'heure actuelle le fait que la prime
à l'établissement soit versée en tranches de 5000 $ sur
trois années consécutives plutôt qu'en un seul montant de
15 000 $, selon l'Office du crédit agricole du Québec. Toutefois,
cela est pleinement justifié. En fait, l'étalement du versement
de la prime sur une période de trois ëHS répond à des
objectifs purement administratifs et vise une meilleure gestion des finances
publiques. D'après l'organisme, il y va de l'intérêt
même de l'ensemble de la classe agricole.» Bon. Ici, on donne des
exemples à l'effet que... bien, pas des exemples, mais on signale que
«l'Office a constaté qu'avant décembre 1990 certains
établissements étaient vraisemblablement réalisés
dans le seul but de toucher une prime de 15 000 $ ou plus.» Ce
n'était peut-être pas la règle générale,
mais... En tout cas. Puisque, maintenant, on inclut ce pouvoir-là ou
cette réserve-là dans la loi, est-ce que ça veut dire que
la prime à l'établissement sera... je veux dire, le
déboursé sera rétabli comme il était avant, d'une
seule «shot»?
M. Picotte: Ça ne veut pas dire ça.
M. Baril: Pourquoi, si l'étalement était dû
uniquement à ça?
M. Picotte: Pour permettre de mieux suivre. Évidemment,
tout ça pourrait être remis en question quand on se retrouverait,
à un moment donné, à discuter de notre nouvelle
façon de financement. J'ai eu l'occasion de le dire, avec les nouvelles
règles, avec les nouvelles façons de financement qu'on veut
instaurer à la suite des discussions avec les différents
comités, peut-être qu'à un moment donné ça
reviendra comme avant, peut-être qu'il y aura des changements,
peut-être que ce sera une autre forme que ça prShdra et ça
sera fait en discussion. Pour l'instant, ça va demeurer tel que c'est
prévu. Ça nous permettra de suivre, évidemment,
l'évolution de Ces dossiers-là plus adéquatement.
M. Baril: Donc, les raisons que vous invoquiez l'an passé,
je pense, il y a un an, pour étaler sur trois ans, ce n'était pas
l'unique raison à l'effet qu'on n'était pas capable de... Je dis
«on». Le gouvernement ou l'Office n'était pas capable de
récupérer les 15 000 $. On n'était pas capaiS*; de
contrôler, on n'était pas capable de vérifier.
M. Picotte: II y avait deux raisons. D'abord, on n'était
pas capable de les récupérer et, deuxième des choses, on
ne pouvait pas exercer un suivi.
M. Baril: Mais là, avec l'article, je pense... Je ne sais
si c'est le 21 ou le 20. Avec ce nouveau projet de loi, le gouvernement,
l'Office... excusez, la Société se donne un pouvoir, justement,
de mieux suivre les prêts. Donc, ce n'est pas en privant les jeunes d'une
prime à l'établissement versée en un seul montant que
ça va être une raison pour mieux les suivre. Il y a d'autres
moyens que la Société se donne là-dedans pour pouvoir les
suivre, les prêts. On se donne en plus, dans cette loi-ci, le moyen
d'aller les récupérer, ces sommes-là, si elles n'ont pas
été utilisées aux fins pour lesquelles elles ont
été versées.
M. Picotte: C'est tout à fait...
M. Baril: Je le répète, quelqu'un qui
bénéficie d'une prime à l'établissement, il ne peut
pas partir et aller s'acheter une auto ou changer le frigidaire dans la maison
ou bien refaire les armoires. Il faut que ce soit uniquement pour augmenter la
rentabilité de l'entreprise. Donc, souvent, ça va dans le quota,
souvent ça va dans les règlements de l'environnement, pour
respecter les nonnes de l'environnement. Ça allait, avant, souvent dans
le drainage. En tout cas, ça allait pour rendre la ferme plus
productive. Ça pouvait aller aussi pour étirer la grange, pour
refaire la couverture ou je ne sais quoi. En tout cas, c'étaient des
choses qui se rattachaient uniquement à l'entreprise agricole. Lorsque
la personne, après un an, deux ans, pour différentes raisons,
n'était pas capable de continuer, elle ne partait pas avec la fosse
à fumier dans sa poche d'en arrière ou bien avec l'agrandissement
de l'étable ou je ne sais quoi. C'était un investissement qui
restait sur l'entreprise agricole.
Je trouve ça difficile d'appliquer une telle mesure au niveau
agricole pendant que, dans le reste du secteur économique, on ne voit
pas ça. On ne retrouve pas ça dans les lois, que, si quelqu'un
bénéficie d'une aide par le biais de l'OPDQ qui existait avant ou
d'une aide financière de la part de la Société de
développement industriel ou je ne sais trop de quelle aide de quel
ministère... Il n'y a pas de clause qui disait que, si cette subvention
n'est pas utilisée pour les fins pour lesquelles elle a
été versée, le gouvernement se garde un droit d'aller la
récupérer. Combien il y a eu de programmes pour aider les jeunes
entrepreneurs, les nouvelles entreprises? Et on ne retrouve pas ç?, ces
conditions-là. Pourquoi, au niveau de la classe agricole, on fait un cas
particulier, quand on sait - et ça, toutes les banques !e reconnaissent,
tous les gens de la finance le reconnaissent - que l'agriculteur est le
meilleur emprunteur? C'est celui où il y a le moins de risques parce
qu'il trouve toujours le moyen de rembourser son prêt. Elles sont rares,
les pertes qui sont sutiico ?.: aqriculture. On fait un cas particulier,
on fait un cas type pour ce milieu-là
parce que, paraît-il, supposément qu'il y en a qui sont
partis avec la prime avant le temps. Je ne suis pas capable d'accepter
ça, moi, qu'on dise: Les agriculteurs... qu'on traite les agriculteurs
d'une façon autre que celle dont on traite les autres dans les autres
secteurs de la société. (16 h 10)
Et je reviens à ça. Pourquoi le ministre ne dit pas...
Puisque c'était une des raisons principales du versement de la prime
à l'établissement en un seul versement, pourquoi le ministre ne
dit-il pas: Je me donne des pouvoirs, je me donne le droit d'aller
récupérer, en plus? Tout en n'acceptant pas ça, il est
obligé d'aller récupérer. Pourquoi le ministre est-il si
sévère que ça envers la classe qu'il doit
représenter? Je trouve ça difficile parce qu'on ne dit pas
ça dans les autres secteurs, dans les autres domaines. J'ai
déjà demandé au ministre, j'ai déjà
demandé au président de l'Office, en commission parlementaire -
je ne sais pas si c'était à l'étude des crédits ou
des engagements financiers, peu importe - j'ai déjà
demandé: Combien vous avez de cas du genre? On n'a pas su me
répondre. Je ne demandais pas les noms. Y en a-t-il 3? Y en a-t-il 2? Y
en a-t-il 25? Y en a-t-il 125? On n'a pas su mé répondre.
Ça, c'est quand vous avez mis la prime de versement en trois coups,
parce que supposément qu'il y en a qui faisaient des
irrégularités. On n'a pas su me dire les chiffres. On a dit: Bien
là, c'est difficilement contrôlable. Nos papiers, nos ordinateurs
ne sont pas faits en fonction de ça, notre programmation n'est pas faite
en fonction de ça. Par contre, on applique. Je trouve ça
sévère. Je trouve ça sévère, pour un
ministre de l'Agriculture qui est là pour défendre puis qui est
là pour représenter la classe agricole qui les... Je vous dis, je
suis assez familier au niveau des droits ou des mesures, dans des programmes,
dans d'autres secteurs de l'économie, et on ne retrouve pas ça.
On ne retrouve pas ça.
M. Picotte: M. le Président, même au niveau de la
SDI, on ne retrouve plus, maintenant, de dons. On ne retrouve plus de dons.
Une voix: Ah!
M. Picotte: Dans les lois du gouvernement, on ne retrouve plus de
dons, M. le Président. On me dit que, dans d'autres lois,
évidemment, ça existe, ces dispositions, mais là, je ne
les ai pas avec moi, ça fait que je ne m'aventurerai pas plus loin sur
ce terrain-là.
Deuxième des choses, M. le Président, je dis au
député d'Arthabaska que cette modification pourra s'effectuer un
jour, la journée où on se sera entendu pour savoir comment on
aide maintenant la relève agricole dans une nouvelle façon de les
aider. Ça va entrer dans la discussion de tout ce qu'on veut faire de
nouveau, M. le Président. Mais, pour l'instant, on maintient les
mêmes exigences pour deux raisons, je le dis: pour être capable de
récupérer des sommes si on a à les récupérer
et, deuxième des choses, pour exercer un meilleur suivi durant que c'est
encore ce régime-là qui est en vigueur. Et je comprends, c'est
complètement incompatible avec ce que le député
d'Arthabaska souhaite. C'est la façon dont nous avons choisi de le faire
et nous en porterons l'odieux, s'il y a un odieux à porter, M. le
Président. Les gens nous jugeront. Voilà.
M. Baril: Je voudrais juste relever le fait que le ministre dit
que la SDI, elle ne fait plus de dons, elle ne donne plus de subventions. J'ai
le regret de reprendre le ministre, parce que le ministre de l'Industrie et du
Commerce a juste à utiliser le pouvoir qui lui est conféré
par l'article 7 de la loi. C'est le Conseil des ministres qui décide. Il
dit à une compagnie X: Nous autres, on décide de lui faire un...
comment on appelle ça... une aide... ils n'ont pas
d'intérêt à payer. Il y a un terme pour ça. Ils
n'ont pas d'intérêt à payer.
Une voix: Une aide spéciale. M. Picotte: Un
prêt participatif.
M. Baril: Oui. Un prêt participatif, mais pour un an, deux
ans, trois ans ils n'auront aucun pourcentage d'intérêt à
rembourser. C'est une belle aide, ça. Donc, quand le ministre dit:
Ça n'existe pas ailleurs, moi, je dis que l'article 7 le donne.
Après ça, quand... Justement, avec ce même article 7, le
gouvernement, il a prêté à différentes personnes. On
a juste, actuellement... J'espère que ce n'est pas moi qui vais faire
arrêter l'enquête par ce que je dis là, il y a une
enquête qui se fait sur l'aide financière qui est accordée
à Pin rouge, la pente de ski ou je ne sais pas quoi. Bon. Il y a eu de
l'aide financière accordée là. Il y a eu de l'aide
financière accordée à Michel Gaucher, quand il a
acheté Steinberg. Il y a plusieurs millions là. Steinberg est
vendu, la SDI perd, la Caisse de dépôt perd. Dans tout ça,
les agriculteurs vont perdre une soixantaine de millions à cause de
cette transaction-là.
M. Picotte: M. le Président...
M. Baril: Bon. Il n'y a rien, il n'y a aucun pouvoir pour dire:
On va aller récupérer ça. On va aller chercher ça.
Mais, quand ce sont les agriculteurs, on dit: Eux autres, on prend toutes les
mesures. On va attacher ça comme il faut avec de la broche puis on ne
vous lâchera pas, puis on ne vous échappera pas.
M. Picotte: M. le Président, moi, je n'embarque pas
là-dedans parce qu'il y a des agriculteurs aussi, puis ce n'est pas leur
faute. C'est à
cause de la situation économique qu'ils ont fait perdre de
l'argent aussi, qu'ils n'ont pas honoré leur affaire, qu'ils ont fait
perdre de l'argent. Ça existe dans toutes les classes de la
société, pas plus là qu'ailleurs. Les montants peuvent
être plus gros ailleurs, quand le député me donne ces
exemples-là, mais, M. le Président, ça existe, ça
aussi. Je me dis: C'est le risque à prendre quand on fait des affaires
comme on en fait à l'Office et partout. Je vous dis: Je n'ai même
pas d'objection à changer cette façon-là de
procéder, mais, quand on se sera assis avec de la relève puis
avec l'UPA pour dire: Voici maintenant comment on pourrait aider davantage les
jeunes au début de leur entreprise puis voici les règles du jeu
établies. Je suis prêt à faire ça, mais je ne
changerai pas les règles du jeu en plein milieu, comme ça, sans
qu'on se soit entendu. On a choisi de le verser sur trois ans, M. le
Président.
M. Baril: Ce matin, on a dit en commission parlementaire,
à moins que je n'aie mal saisi, que les pertes de l'Office, je pense,
c'était le dixième de son budget. Est-ce que c'est ça? Ce
matin, on disait que c'était à peu près...
M. Saint-Pierre: Environ 5 %. M. Picotte: 5 %.
M. Saint-Pierre: 5 000 000 $ par année, à peu
près, en moyenne.
M. Picotte: M. le Président, quand on embarque dans une
discussion comme ça, on va tous les chercher. Il y en peut-être
moins là et plus ailleurs et une année, il y en a plus là
et moins ailleurs. C'est assumé comme ça. On dit 5 000 000 $. On
dit que ce n'est peut-être pas grand-chose comparativement à
ailleurs, mais c'est 5 000 000 $ pareil. On ne peut pas dire qu'il n'y en a pas
pantoute, dans un secteur. Mais c'est le risque à prendre et on le sait
très bien. Il ne faut même pas condamner les gens qui sont pris
avec ça. J'ai toujours bien de la difficulté à parler de
ces affaires-là. Dans le fond, quand je vois quelqu'un faillir, qu'il
soit à quelque niveau que ce soit, que ce soit dans le domaine agricole
ou n'importe où ailleurs... Une faillite, peu importe le domaine, M. le
Président, c'est un drame pour celui qui la fait, c'est un drame pour la
famille qui vit avec lui. C'est un drame collectif. C'est un drame pour la
société. Alors, je ne veux pas dire que ça soit fait en
agriculture ou ailleurs, c'est plus dramatique. Pour moi, peu importe la sorte
de faillite, c'est un drame pour n'importe quel individu, qu'il se retrouve
où il voudra. C'est préférable qu'il n'y en ait pas. Mais,
dans une société comme ça, une société
d'affaires et en affaires, malheureusement, ça existe. S'il n'y en avait
pas, on serait bien plus heureux de ça, bien sûr.
M. Baril: Ce à quoi je veux en venir, ce que je
déplore, c'est que le ministre de l'Agriculture actuellement est en
train d'établir une politique de deux poids, deux mesures. C'est
ça que je trouve inacceptable. Je le répète, dans le
centre de ski Pin rouge, il y a eu d'importantes sommes d'argent qui ont
été versées, même avant que le promoteur ne verse
une cent lui-même. C'est ce qui est inhabituel. Le gouvernement a
versé de grosses sommes d'argent et le promoteur n'a rien versé.
Ça a fonctionné un an et c'est fermé actuellement. C'est
quoi, là? On ne dit pas au propriétaire: Avec tes autres
bâtisses, tu vas nous rembourser ce que tu as eu là-dessus et tout
ça. Si on le fait pour les agriculteurs, qu'on le fasse pour les autres.
Je ne veux pas dire que je suis contre ça. Je ne veux pas dire que
j'accepte l'illégalité ou la fraude ou quoi que ce soit, mais
j'en ai au fait de dire qu'on applique ça à un niveau et on ne
l'applique pas ailleurs.
M. Picotte: Je m'inscris en faux, M. le Président, sur ce
que vient de dire le député d'Arthabaska. On ne va pas chercher
plus ailleurs que n'importe où. Ce sont les mêmes règles du
jeu qui s'appliquent. On n'est pas plus exigeant là qu'ailleurs.
Maintenant, qu'on aille chercher un cas où il pourrait peut-être y
avoir de la fraude! Bien oui. De la fraude, est-ce qu'on est en train de dire
qu'il y en a juste dans un domaine, qu'il n'y en a pas ailleurs? C'est
malheureux quand ça arrive. Mais on se comporte de la même
façon partout, M. le Président. C'est comme ça que
ça fonctionne. Qu'est-ce que vous voulez, je suis obligé de vous
dire que c'est comme ça. Il n'y a pas deux poids, deux mesures. Ce n'est
pas exact de dire ça. Nous n'avons pas cette prétention-là
et on dit que ce n'est pas exact de le faire. Le député
d'Arthabaska peut avoir cette prétention. Je ne pourrai pas lui enlever
ça de la tête. Il l'a dit.
M. Baril: J'ai un paquet d'exemples à vous donner.
M. Picotte: Oui. On pourrait s'en donner...
M. Baril: II n'y a pas juste moi qui le pense.
M. Picotte: ...mutuellement. On pourrait s'en donner
mutuellement, des exemples, de part et d'autre. Mais ça n'avancerait
strictement à rien. La preuve, c'est que, quand j'ai tenté de
donner des exemples, tout le monde était malheureux de ça parce
que ça n'avance strictement à rien. C'est ce qui n'avance
à rien, M. le Président. C'est ce qui ne fait pas avancer le
débat d'un pouce. Et c'est facile d'en trouver.
M. Baril: Puisque le ministre dit que ce n'est pas vrai que c'est
une politique de deux
poids, deux mesures, est-ce que le ministre peut me dire si la loi de la
SDI permet au ministre ou à la Société de
développement industriel d'aller récupérer des sommes
d'argent qu'elle a accordées et qui ont été
utilisées pour d'autres fins que celles pour lesquelles elles ont
été versées? Ce serait intéressant de voir...
M. Picotte: M. le Président, je n'ai pas la loi avec moi.
Je ne peux pas vous répondre sur ce point-là. On me dit que oui,
mais c'est tout ce que je peux vous répondre. On me dit que oui.
M. Baril: Ceux qui vous ont dit oui peuvent-ils dire c'est quel
article de la loi?
M. Picotte: Non, on n'a pas la loi avec nous. On me dit que oui.
On me dit que, dans les programmes, il y a des listes de conditions qui font en
sorte qu'on me dit que oui. Alors, M. le Président, qu'est-ce que vous
voulez que j'ajoute à ça?
M. Baril: Non, mais là il y a une différence. Ce
que vous dites là, dans les autres programmes, dans les autres lois qui
existent, dans les autres ministères, on insère ça dans
des programmes, pas dans la loi. Nous autres, on le met dans la loi, là.
On inscrit ça dans la loi. (16 h 20)
M. Picotte: M. le Président. Je peux l'enlever de
là-dedans et faire un règlement, si le député
préfère les règlements.
M. Baril: Ce n'est pas à cause du règlement. M.
Picotte: Bien oui, mais...
M. Baril: Je dis qu'on fait deux poids, deux mesures.
M. Picotte: Nous disons que non.
M. Baril: Ce n'est pas parce que ça va être plus
valable dans les règlements. Les autres ne l'ont pas dans les
règlements. Je dis au ministre: Donnez-moi la preuve que, dans les
autres ministères, ça se fait. On me dit oui. On n'est pas
capable de me dire l'article de la loi. On n'est pas capable de me dire le
programme. Moi, je veux bien croire le ministre, là, mais c'est quand
même sérieux un peu. Il ne faut pas non plus être naïf
au point de tout accepter et dire: Bien, si ça se fait ailleurs, nous
autres aussi on va le faire. Il n'y a rien qui me le prouve. Je ne veux pas
personnaliser trop de cas, je n'aime pas ça, de toute façon, mais
je pourrais soulever un paquet d'aides financières qui ont
été accordées à différentes compagnies, que
ce soit dans mon comté ou ailleurs, peu importe, mais qui n'ont pas
été utilisées entièrement pour les fins pour
lesquelles elles ont été versées. C'est resté
là, ça. Il n'y a pas de problème.
Ça me fait penser un peu au droit de l'environnement. Quand c'est
un agriculteur, on dit: Tu n'as pas le droit de polluer. C'est vrai que tu n'as
pas le droit de polluer, mais aussitôt que tu touches à une grosse
compagnie, bien, là, c'est moins pire un petit peu, vois-tu, parce que,
là, il y a 150, 200, 300 employés. Ça fait que, toi, tu
peux polluer. Si le tuyau n'est pas assez gros pour envoyer dans le fleuve, on
va grossir le tuyau en invoquant la perte d'emplois, mais quand c'est un
agriculteur, on dit: Toi, mon gars, tu vas passer dans le dalot et tu vas te
conformer aux exigences. Je suis d'accord avec ça. Je ne veux pas faire
de cas d'exception, mais pourquoi fait-on toujours des cas d'exception pour la
grande industrie? Tout le monde reconnaît que l'agriculture, c'est une
industrie importante, au Québec, pour ne pas dire la plus importante.
Une industrie de 60 000 emplois directs, ça ne mouille pas tous les
jours, ça, mais, là, on fait des cas d'exception pour elle.
M. Picotte: M. le Président, le député
prendra ma parole ou ne la prendra pas, je m'en balance comme dans l'an 40,
mais je suis obligé de dire que ce qu'il dit là, je m'inscris en
faux parce que, ce midi même, au lieu de dîner, j'ai eu un dossier
sur mon bureau, qui n'est pas dans le domaine agricole, et j'ai pris la
décision de référer ça à la
Sûreté du Québec, justement, pour ce qu'il dit, dans un
autre domaine que j'administre. Je l'ai fait. Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise? C'est comme ça. Alors, je veux bien que le
député m'obstine, mais, moi... Je ne donnerai pas de noms. La
Sûreté va faire enquête et, moi, j'ai de fortes raisons de
croire que ces gens-là vont être poursuivis. Qu'est-ce que vous
voulez? Quand il me dit que ça se fait juste pour les agriculteurs, que
ça ne se fait pas pour d'autres, bien, dans mon domaine, moi, je l'ai
fait pour d'autres à quelques reprises. Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise? Quand bien même on s'obstinerait toute la journée
là-dessus, je l'ai fait moi-même, personnellement. Maintenant,
s'il vient me demander si d'autres ministres l'ont fait, il viendra aux
commissions parlementaires leur demander s'ils le font. Je ne pense pas
répondre pour l'ensemble de l'appareil gouvernemental sur tous les cas
qui peuvent exister. Ça s'est fait durant que j'ai été au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. le
Président. Ça s'est fait aussi. Bien oui, c'est comme
ça.
M. Baril: En tout cas, je voulais simplement souligner, M. le
Président, et je répète ce que le ministre a dit... Nous
autres, ici, on met ça dans la loi. Au niveau agricole, tu mets
ça dans la loi. Donc, tu vas être certain que tu vas être
attaché bien comme il faut, mon vieux. Tu ne perdras rien tandis que,
dans les autres ministères, au niveau de la SDI, je le
répète... Il me dit: Je ne
sais pas quel article. Après ça, il dit: Ailleurs, c'est
dans les programmes. Donc, un programme, ça se change comme tu veux et
ça s'applique. Ce n'est pas une loi. Ce n'est pas comme dans la loi,
ça. Au niveau d'un programme, tu peux avoir, je ne sais pas si je peux
dire, une entente au Conseil des ministres et dire: Tel programme, pour telle
raison, telle raison, telle raison, on l'exclut de l'application du programme.
Je donne ça en exemple. Là, tu ne peux pas arriver au Conseil des
ministres. C'est écrit dans la loi, là. Il faut que tu modifies
la loi. Tu ne peux pas enlever l'application d'un article de loi uniquement par
un décret du gouvernement. Je le dis, je le répète, au
niveau de la classe agricole, on a une mesure sévère tandis que,
dans les autres secteurs de l'activité économique et culturelle,
il n'y en a pas de mesures sévères. C'est un peu «at
large». Je comprends qu'il y a une surveillance, et je ne veux pas
traiter ou considérer tout le monde dans les autres secteurs comme des
fraudeurs, etc. Ce n'est pas ça. Loin de là ma pensée,
seulement c'est quand même une politique de deux poids, deux mesures.
Ça se réfère exactement aux articles 1 et 8 de la loi 23,
où on fait une politique pour les petits producteurs transformateurs et
on fait une politique pour les gros producteurs transformateurs que sont les
papetières. Eux autres, on les exclut. C'est une autre loi de deux
poids, deux mesures, et je ne peux nullement m'associer à une
application ou à une reconnaissance semblable. Donc, je vais...
Le Président (M. Richard): Vous adoptez l'article 23 sur
division?
M. Baril: On décompte l'article 23.
Le Président (M. Richard): L'article 23 est adopté
sur division. J'appelle donc l'article 24.
Documents, comptes et rapports
M. Picotte: C'est le chapitre III, Documents, comptes et
rapports. À l'article 24, ça dit ceci: «Nul acte, document
ou écrit n'engage la Société s'il n'est signé par
le président, par un autre membre du conseil d'administration, par le
secrétaire ou par un employé de la Société, mais
dans le cas de ce dernier, uniquement dans la mesure déterminée
par règlement ou résolution de la Société ou un
écrit de son président. «La Société peut
toutefois permettre, aux conditions qu'elle fixe, que cette signature soit
remplacée par un fac-similé gravé, lithographie ou
imprimé.»
Alors, pour une bonne partie, c'est similaire aux dispositions
actuelles. L'ajout, évidemment, des mots «ou résolution de
la Société ou un écrit de son président»...
Ça, c'est de l'ajout qui a été fait. Évidemment,
dans le deuxième alinéa, c'est semblable aux dispositions
actuelles. La dispa- rition de la griffe et des mots «contresigné
par une personne autorisée par le président de l'Office»...
On a fait disparaître ce bout de phrase là et ces mots-là,
pour le deuxième alinéa. Je pense qu'on n'a pas besoin
d'explications additionnelles.
M. Baril: Dans nos documents initiaux, il manquait l'article 24.
Il y avait eu un problème de photocopieuse. Donc, pour nous autres,
ayant, par colonnes, la loi actuelle et la loi proposée, c'est
évident que ça nous aide dans l'étude du projet de loi,
c'est plus rapide.
M. Picotte: ...M. le Président, pas de
problème.
M. Baril: je ne veux pas... donc, on enlève... c'est
marqué: la disparition de la griffe et des mots
«contresigné par une personne autorisée par le
président de l'office». on enlève ça pour remplacer
ça par...
M. Picotte: «la société peut toutefois
permettre, aux conditions qu'elle fixe, que cette signature soit
remplacée par un fac-similé gravé, lithographie ou
imprimé.»
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: C'est les fameux machins.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
25.
M. Picotte: «25. Les procès-verbaux des
séances du conseil d'administration approuvés par celui-ci et
certifiés par le président ou par toute autre personne
autorisée à le faire par les règlements de régie
interne de la Société sont authentiques. Il en est de même
des documents ou des copies émanant de la Société ou
faisant partie de ses archives lorsqu'ils sont ainsi
certifiés.»
C'est ce qui existe et qu'on reconfirme. C'est similaire aux
dispositions actuelles.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 26.
M. Picotte: «26. L'exercice financier de la
Société se termine le 31 mars de chaque année.»
C'est identique aux dispositions actuelles. À l'Office, avant,
c'était le 31 mars; la Société, ce sera le 31 mars.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Je vous rappelle que nous en
sommes à la moitié du projet de loi. J'appelle l'article 27.
M. Picotte: «27. La Société doit, dans les
trois mois de la fin de son exercice financier...
M. Baril: M. le Président?
Le Président (M. Richard): C'est seulement un constat
très objectif.
M. Picotte: «La Société doit, dans les trois
mois de la fin de son exercice financier, remettre au ministre ses états
financiers ainsi que le rapport d'activité de l'exercice
précédent; ces documents doivent contenir tous les renseignements
exigés par le ministre. «Le ministre dépose ce rapport et
ces états financiers à l'Assemblée nationale dans les 15
jours de leur réception, si elle est en session ou, si elle ne
siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.»
Alors, c'est ce qu'on retrouve partout.
M. Baril: On me dit qu'avant ça, c'était 30 jours,
mais ils ont ramené ça à 15 jours. C'est parce que le
ministre se sent plus capable, plus rapide? Il est capable d'amener ça
dans 15 jours, lui?
M. Picotte: Bien non, parce que...
M. Baril: Je pense bien que ça ne change pas
grand-chose.
M. Picotte: Par souci d'efficacité. Plus tu es efficace,
mieux c'est; j'ai toujours pensé ça, moi, dans la vie. Plus tu es
direct, plus tu es efficace, plus tu es clair, moins ça crée de
contentieux.
M. Baril: Est-ce que c'est sûr que le ministre l'a vu bien
comme il faut avant?
M. Picotte: Ah oui! Je suis sûr.
M. Baril: Oui?
M. Picotte: Je suis sûr, M. le Président.
M. Baril: On lit chaque rapport avant de le déposer
à l'Assemblée nationale.
M. Picotte: II y a quelqu'un qui est mandaté pour les
lire. S'il arrive quelque chose et quelqu'un ne m'aurait pas informé, je
vais vous dire une affaire, les cinq minutes que cette personne-là passe
à mon bureau, elle ne trouve pas ça drôle.
M. Baril: II ne fera pas beau le lendemain? M. Picotte:
Non.
M. Baril: Adopté. (16 h 30)
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Picotte: «28. Les livres et comptes de la
Société sont, chaque année et chaque fois que le
détermine le gouvernement, vérifiés par le
Vérificateur général ou, avec l'approbation du
gouvernement, par un vérificateur désigné par la
Société. Le rapport du vérificateur doit accompagner le
rapport d'activité et les états financiers de la
Société.»
On me dit que c'est similaire aux dispositions actuelles. On ajoute la
possibilité de nommer un vérificateur externe, avec l'approbation
du gouvernement.
M. Baril: Pourquoi? C'est encore une mesure d'efficacité,
un vérificateur externe, au lieu d'être le Vérificateur
général?
M. Picotte: Si le Vérificateur général, par
exemple, nous proposait de nommer un autre vérificateur par manque de
temps ou quoi que ce soit, ça nous donnerait la souplesse d'être
capables de le faire. Il fait déjà ça dans d'autres
sociétés d'État.
M. Baril: M. le Président, on laisse la possibilité
que ce soit une autre personne que le Vérificateur
général. Nous, ici, comme parlementaires, on peut questionner le
Vérificateur général tandis qu'une autre personne ou un
autre vérificateur, on ne peut pas le questionner. Donc, pourquoi on
ajoute ça? On sait qu'à chaque année il y a une
période de temps - je ne sais pas combien, là - où le
Vérificateur général vient répondre aux questions
de différents parlementaires. C'est justement un bon endroit pour les
membres de l'Assemblée nationale de questionner, justement, le
Vérificateur général sur la - je me répète,
là - vérification qu'il a faite dans chacun des ministères
ou chacun des organismes. Là, si la Société décide
de faire appel à un vérificateur extérieur, quel pouvoir,
quel moyen les députés auront-ils ou elles de questionner le
vérificateur de la firme privée en question?
M. Saint-Pierre: Je pense... En tout cas, ça nous a
été suggéré par les gens du Bureau des
règlements. J'imagine - et là, vraiment, j'imagine - que c'est
pour donner plus de souplesse au Vérificateur qui, lui, comme dans le
cas des sociétés ou des filiales des sociétés
d'État, le fait déjà faire. Mais il est encore
responsable.
M. Picotte: C'est sous son autorité.
M. Saint-Pierre: II peut faire faire la vérification par
une firme extérieure et être encore responsable de la
présentation. Je pense que ça ne change pas cette
responsabilité-là, mais ça lui donne la possibilité
d'extensionner
son service qui est déjà assez surchargé.
M. Picotte: M. le Président, ce qu'on m'explique,
finalement, c'est que le Vérificateur général se divise
les ministères à faire sur une période de trois ou quatre
ans. Moi, je sais ça parce que, quand j'arrive dans un ministère,
le Vérificateur général arrive quasiment toujours en
même temps que moi. Je me demandais pourquoi je le retrouvais partout,
mais, en tout cas...
M. Baril: C'est mieux arriver avant qu'après. C'est mieux
qu'il arrive avant qu'après. Il y a moins de blâmes.
M. Picotte: Oui, c'est ça. Mais, des fois, quand il sort
ses blâmes, les gens ont l'impression que ça s'est fait durant que
tu étais là, alors que ce n'est pas tout à fait exact.
Puis c'est toi qui es pris pour défendre ça. Mais, en tout cas...
On me dit que, dans les lois existantes... Oui, de vérification
annuelle...
M. Saint-Pierre: Ça, c'est uniquement les livres et les
comptes, donc la...
M. Picotte: La vérification intégrée
continue d'être faite par le Vérificateur général et
la vérification annuelle peut être faite par un
vérificateur qu'on désigne, M. le Président. On me dit
que, dans toutes les lois des sociétés d'État, ça
se retrouve comme ça. Alors, je vous dis ce qu'on m'a dit.
Voilà.
M. Baril: Ici, on dit: «Les livres et comptes de la
Société sont, chaque année et chaque fois que le
détermine le gouvernement, vérifiés par le
Vérificateur général ou, avec l'approbation du
gouvernement, par un vérificateur désigné par la
Société. Le rapport du vérificateur doit accompagner le
rapport d'activité et les états financiers de la
Société.» Admettons que, moi, je veuille questionner le
Vérificateur général sur les activités de la
Société, comment va-t-il pouvoir répondre à
certaines interrogations que je pourrai lui amener, si ce n'est pas lui qui a
fait la vérification? Le fait que c'est le Vérificateur
général qui fait la vérification des ministères et
de différents organismes, c'est une vérification plus
générale, plus uniforme, je veux dire, tandis que, si c'est fait
par une firme privée, peut-être que la firme privée va
être plus assujettie à... comment je dirais... Si elle veut avoir
le contrat l'an prochain, si la firme privée veut avoir le contrat l'an
prochain, peut-être que la vérification peut être moins
sévère que si elle est faite par une personne qui est tout
à fait neutre, comme le Vérificateur général.
Ça, on sait comment ça marche dans le privé.
Au niveau des municipalités, ça marche de la même
façon. C'est un bureau de vérification privé, un bureau de
comptables privé et c'est des beaux contrats pour eux autres. Si, chaque
année, ils font des rapports négatifs sur l'admir
nistration de la municipalité, probablement que l'année
d'ensuite ils vont dire: Toi, un instant, je vais m'en trouver un qui est
capable de présenter le rapport d'une façon plus
présentable. Donc, au niveau d'un organisme gouvernemental, je trouve
qu'il y a quand même un peu de laisser-aller, il y a beaucoup trop de
souplesse. Le fait de dire qu'on paie une entreprise privée...
M. Picotte: M. le Président, on me dit que c'est fait
comme ça dans les règles des sociétés. À
l'article 30 de la Loi sur la Société québécoise de
récupération et de recyclage, on retrouve exactement la
même disposition. C'est le Bureau des lois qui nous dit ça.
«Les livres et comptes de la Société sont
vérifiés chaque année et chaque fois que le
décrète le gouvernement, par le Vérificateur
général ou, avec l'approbation du gouvernement, par un
vérificateur désigné par la Société. Le
rapport du vérificateur doit accompagner le rapport d'activité et
les états financiers de la Société.» C'est ce qu'on
me dit, M. le Président, c'est le Bureau des lois qui nous donne
ça.
Dans la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire
de Bécancour, on retrouve la même affaire, M. le
Président.
M. Jolivet: M. le Président, si on me le permet...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Pour appuyer mon collègue, parce que, dans le
fond, ce n'est pas parce que c'est ailleurs que c'est bon. On s'était
objecté, ailleurs. C'est dans ce sens-là que mon collègue
le fait. C'est de dire: On n'est pas d'accord avec cette formule-là.
Maintenant, le gouvernement veut agir de même, mais on pense que le
Vérificateur général, c'est celui qu'on peut questionner,
comme député. C'est le rôle du député de
pouvoir vérifier l'ensemble des choses et le personnage qu'on peut
convoquer devant notre table ici, c'est le Vérificateur
général. Tous les autres, qui sont des firmes externes, à
moins qu'il n'y ait une responsabilité du Vérificateur
général, on ne pourra pas les convoquer ici. Alors, c'est dans ce
sens-là que mon collègue parte, et je suis d'accord avec lui.
Je sais bien, et le ministre ne me donne pas une réponse qui
n'est pas celle que je connais, que c'est dans toutes les lois où on a
mis des sociétés en place. Mais on s'est objecté chaque
fois et on continue de le faire.
M. Picotte: M. le Président, moi, quand je prépare
une loi, je passe devant le Bureau des lois, je passe devant le
ministère de la Justice, je passe devant un paquet d'organismes pour
faire valider mes lois et pour me faire dire: II ne
faut pas que tu oublies ça; il faut mettre ça; c'est
obligatoire de mettre ça, etc. Donc, moi, je veux que l'Opposition se
questionne là-dessus, mais je vous dis: On met ça dans nos lois
de sociétés d'État et on le retrouve dans ça comme
dans autre chose. Donc, à partir de ce moment-là, que le
député d'Arthabaska me dise qu'il n'est pas d'accord, j'en prends
acte, M. le Président, mais je ne peux pas lui donner d'autres
explications que celles-là.
M. Baril: Est-ce que ça fait longtemps que ça
existe, cette formulation-là?
M. Picotte: On me dit que ça fait un petit bout de temps
et que...
M. Jolivet: La Société, ça fait à peu
près quoi? Un an et demi, maximum, la Société. Vous
étiez là, vous, mon cher monsieur. Ça ne fait même
pas un an.
M. Baril: Non, mais dans d'autres lois...
M. Picotte: Alors, les dernières lois des
sociétés nous font mettre ça. La Loi sur la
Société du parc de Bécancour, c'en est une; celle sur la
Société québécoise de récupération et
de recyclage en est une autre. On me dit que c'est ça.
M. Jolivet: Non, c'est une nouvelle philosophie. Le ministre ne
m'apprend rien parce que, au niveau des légistes, ils appliquent...
Quand ils font des changements aux lois, pour ne pas faire ce qu'on appelait
les bills omnibus d'autrefois, chaque fois qu'une nouvelle loi arrive ils le
mettent. Le ministre ne m'apprend rien, j'en avais discuté avec les gens
qui étaient responsables, le ministre de l'Industrie et du Commerce,
sauf qu'on est contre et on dit que ça n'a pas de bon sens.
Maintenant, cette nouvelle politique est arrivée avec le fait
que, comme gouvernement, vous avez pris une position à l'effet d'aller
vers l'externe plutôt qu'a l'interne gouvernemental. C'est un choix que
vous avez fait et on va s'objecter pareil.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 28 est
adopté sur division?
M. Picotte: C'est pour ça que je suis limité
à donner d'autres explications à notre collègue, M. le
Président, parce que c'est le choix qu'on fait, de mettre ça.
M. Baril: Quand même, ça fait juste cinq ans que la
loi actuelle a été votée en cette Chambre. Ce que je
constate et que je déplore énormément, c'est que le
gouvernement actuel enlève de plus en plus de droits de
vérification ou de questionnement aux députés. Notre
rôle premier, c'est de pouvoir vérifier davantage et sans charrier
ou sans chercher des bibites partout. Mais si le gouvernement, actuellement,
continue comme c'est là, ça va être quoi, le droit des
députés, ici? De voter, l'autre bord, des motions de guillotine
pour nous empêcher d'étudier les lois en commission parlementaire?
Ça va être ça, notre rôle? (16 h 40)
Donc, c'est pour ça que je me dis, moi, quand des
députés, des deux côtés de la Chambre... On est en
train de nous enlever graduellement des pouvoirs pour lesquels on a
été élus. On a beau dire que c'est le Bureau des lois ou
je ne sais quoi, que ce sont les fonctionnaires qui préparent la
réglementation et qui vous disent: II faut maintenant mettre ça
dans les lois... Je les comprends. Eux autres, ça leur en fait plus et
ils ont la paix. Ils ont moins de questionnement de la part des
députés. Je ne peux pas les blâmer, dans un sens. Mais on
est peut-être rendu au temps où il faut se poser la question, tout
le monde le reconnaît partout: Qui mène? Est-ce que ce sont les
fonctionnaires ou les députés, ou les élus? Je sais que
les fonctionnaires ont une bonne part au niveau de l'administration et de
l'application des lois et règlements, mais plus on va, plus on
enlève des pouvoirs aux députés. Tout à l'heure, je
le répète, il va rester à peu près juste nous
autres, à peu près une fois à tous les trois ou quatre
ans, d'aller justifier dans le public pourquoi on doit se faire élire,
pendant qu'après ça on n'a plus aucun droit, aucun pouvoir de
questionnement. Je ne parle pas d'un pouvoir d'administration. On n'aura
même plus un pouvoir de questionnement sur l'administration de
l'appareil. Donc, ça va s'en venir pas facile tout à l'heure.
M. Picotte: M. le Président, tout ce que je vous dis
à ça, c'est que je ne partage pas ce que dit le
député d'Arthabaska. Alors, maintenant... C'est ça. C'est
que, lui, il partage une opinion contraire. Ça ne sera pas la
première fois dans le parlementarisme québécois que
ça se produit.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: II y a deux points, M. le Président, que je
voudrais ajouter avant qu'on ait à passer au vote cet article-là.
Premièrement, si les légistes ont mis ça dans la loi, ce
n'est pas parce qu'ils l'ont fait d'eux-mêmes. C'est parce que c'est une
orientation gouvernementale. Je pense que c'est important de le
considérer. L'avocat qui prépare, ou le notaire qui
prépare le document au comité de législation, il le fait
en tenant compte d'une décision gouvernementale. La décision
gouvernementale, c'a été d'aller à l'externe. L'externe,
c'est-à-dire que le Vérificateur général, lui,
pourrait le faire, mais, si le gouvernement décide que ce n'est pas lui
qui le
fait, ce serait quelqu'un à l'externe. C'est là que
j'arrive en deuxième lieu avec une contradiction, une
non-cohérence avec le rapport Poulin, le rapport Lemieux. Dans
l'ensemble des deux, vous avez des gens qui disent qu'on doit de plus en
plus... et davantage au niveau du rapport Lemieux, sur l'imputabilité de
l'appareil de l'État à des gens qui ont des
responsabilités à titre de sous-ministre ou de ministre, ou du
niveau de direction. Alors, nous avons une société qu'on
crée. On nous dit comme on l'a dit dans les autres; c'est pourquoi nous
sommes contre, nous avons ouvert en disant: Le Vérificateur
général pourrait le faire, mais, si on veut le faire faire par
l'externe, on serait habilité par une décision gouvernementale.
Encore une fois, le député ne sera jamais contacté et il
apprendra par la bande, par les journaux ou ailleurs, qu'il y a eu une
vérification parce que quelqu'un s'est choqué et a dit: Ça
n'a pas de bon sens. On apprendra par les enveloppes brunes, sans aucune
destination que le receveur comme membre de l'Opposition, peu importe qui sera
dans l'Opposition à ce moment-là, des indications comme quoi des
gens voudraient qu'on questionne telle et telle chose qui s'est passée.
Mais à qui l'imputer? À une firme extérieure de
vérificateurs? Alors, c'est dans ce sens-là qu'on ne peut pas
accepter ça et on ne l'acceptera pas. Nous vous disons, comme mon
collègue l'a dit, que ce n'est pas de même qu'on doit
légiférer, mais, si c'est la position que le gouvernement a
prise, eh bien, allons-y avec. Mais disons que nous ne sommes pas d'accord.
Le Président (M. Richard): L'article 28, sur division.
J'appelle donc l'article 29. Nous avons un papillon, M. le ministre?
Dispositions financières
M. Picotte: Oui, nous avons un papillon, M. le Président,
à l'article 29. Insérer, dans la première ligne du
deuxième alinéa et après les mots «paragraphes
2° et 3°», les mots «du premier alinéa».
Alors, on me dit que, dans la version anglaise, c'est: remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe 2° du premier alinéa, le mot
«bond» par le mot «obligation». Voilà. C'est de
la concordance.
M. Jolivet: On vote la loi française, l'autre c'est par
concordance.
M. Baril: Est-ce qu'on a une copie de l'amendement?
M. Jolivet: Je ne l'ai pas, là.
M. Picotte: On ne l'a pas passé? On l'a passé.
M. Baril: Ah oui! Excusez.
M. Picotte: Non seulement on a passé celui-là, M.
le Président, mais on a passé l'autre après.
M. Baril: J'en ai deux, je vais t'en passer un.
M. Jolivet: Ce n'est pas la même chose, je pense, c'est un
autre.
M. Baril: Non, il avait été passé tout
à l'heure.
M. Jolivet: C'est un autre amendement, ça.
M. Baril: 29, non, non.
Le Président (M. Richard): C'est la copie de l'amendement
à l'article 30. J'en ai ici.
M. Picotte: On a passé l'article 29 et on a passé
l'article 30 pour satisfaire...
M. Jolivet: Moi, je n'en ai pas eu de copie.
Le Président (M. Richard): II y a un papillon à
chacun des articles. Il y a un papillon à 29 et un papillon à
30.
M. Jolivet: Oui. Est-ce que j'ai le droit d'en avoir une?
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Laviolette...
M. Picotte: Bien, on l'a envoyé, nous autres.
Le Président (M. Richard): ...je vous donne ça
à l'instant. Voici, prenez celle-ci.
M. Picotte: Notre ouvrage est fait, nous.
M. Jolivet: On en aurait sur 23 aussi, d'autres amendements, nous
autres.
M. Baril: Pourquoi vous dites qu'il faut ajouter «du
premier alinéa»? Il faut ajouter les mots «du premier
alinéa»...
M. Picotte: ...«paragraphes 2° et 3°» les
mots «du premier alinéa».
M. Jolivet: ...dans la première ligne du deuxième
alinéa. C'est ça. C'est parce que le premier alinéa
contient 1°, 2° et 3e.
M. Picotte: C'est ça.
M. Jolivet: Donc, il faut lire «...2° et 3° du
premier alinéa». C'est ça, la concordance.
M. Picotte: Oui, exactement ça.
M. Jolivet: C'est compliqué, ça.
M. Baril: En tout cas, la question que je veux poser ici... On
dit «autoriser la Société à contracter des emprunts
par billets, obligations ou autrement». Cette autorisation-là,
est-ce que la Société sera obligée, par le fait
même, de répondre à une exigence du discours du budget de
l'an passé qui dit que toute société - encore une fois,
j'interprète, là, je n'ai pas le discours sur le budget devant
moi ni la loi - devra rembourser au gouvernement 0,5 % du solde des emprunts?
Le gouvernement doit garantir l'ensemble des prêts de différentes
sociétés et quand il va emprunter sur le marché
international, ça affecte, je ne dirais pas sa cote, mais ça
affecte le taux, en tout cas, ça affecte le taux parce que les emprunts
sont plus élevés. Donc, est-ce qu'à cet article-là
la Société de financement agricole sera obligée de
rembourser au Trésor 0,5 % du solde de ses emprunts?
M. Picotte: M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: Dans le cas où il y aurait une garantie
gouvernementale, la réponse est oui. Présentement, il n'y a qu'un
seul emprunt qui existe en vertu de cette loi-là ou de l'article qui la
remplace, et il n'y a pas de garantie gouvernementale, donc on ne paie pas
cette prime-là.
M. Baril: Je ne comprends pas. Pourquoi il n'y a pas de garantie
gouvernementale? Parce que vous n'en avez pas besoin? C'est quoi,
là?
M. Saint-Pierre: Parce que l'Office garantit directement à
la banque. Il n'a pas eu besoin de recourir à une autre garantie
supplémentaire. Dans tous les cas où il n'y aura pas
nécessité d'avoir des garanties gouvernementales, où
ça pourrait se faire, par exemple, par transport des créances, il
n'y aura pas de paiement au gouvernement. Par ailleurs, si un prêteur
exigeait que l'Office se munisse d'une garantie additionnelle du gouvernement,
à ce moment-là le gouvernement chargerait cette
prime-là.
M. Baril: Dans quel cas le prêteur pourrait-il exiger de la
Société une garantie gouvernementale?
M. Saint-Pierre: Dans le cas où il estimerait, par
exemple, que les obligations ou les créances ou les biens donnés
en garantie ne seraient pas suffisants ou ne seraient pas d'une qualité
valable, ce qui est un cas très hypothétique, là, mais ce
serait un cas comme celui-là.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Dans la version anglaise, juste pour les besoins de
la cause, là, on change le mot «bond» dans la
deuxième ligne: «guarantee payment of any sum borrowed by the
corporation and any bond thereof». C'est celui-là qui est
changé, qui devient «obligation» en anglais.
M. Saint-Pierre: Oui.
(16 h 50)
M. Joiivet: Tandis que, quand on regarde la version
française, dans le premier paragraphe du premier, du deuxième,
premier... Du paragraphe deuxième...
M. Saint-Pierre: Deuxième ligne du premier
alinéa.
M. Jolivet: Oui. il y a un autre «bonds». Ce n'est
pas «obligations»?
M. Saint-Pierre: Non. Pas celui-là. Dans le premier...
M. Jolivet: En français, c'est «emprunts par
billets, obligations ou autrement». Donc, «money by way of
notes...»
M. Saint-Pierre: Ce qu'il y a eu comme erreur, justement, c'est
que, dans le cas du premier alinéa, l'obligation est un titre...
M. Jolivet: Oui.
M. Saint-Pierre: ...et ça se traduit par
«bond»...
M. Jolivet: O.K. Dans l'autre, ça se traduit par...
M. Saint-Pierre: Dans l'autre, c'est une obligation au sens de
devoir faire et ça se traduit par «obligation».
M. Jolivet: o.k. c'est la même chose dans le cas
troisième, c'est «obligations» en anglais. c'est la
même chose pour ça. c'est «duties», ça.
o.k.
M. Baril: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'amendement est donc
adopté sur division. Est-ce que l'article 29, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): sur division. j'appelle donc
l'article 30 et nous avons à nouveau un papillon, un amendement dont
vous avez...
M. Picotte: Oui, évidemment, M. le Président. On
disait, dans les... D'abord, je veux commencer par ce qui existait avant
d'arriver avec le papillon. On disait:
«La Société peut garantir l'exécution des
obligations découlant des emprunts visés au paragraphe 1° de
l'article 29 par le transport du tout ou partie des créances
résultant des prêts qu'elle a consentis. «La
Société peut, avec le consentement écrit du prêteur,
substituer à toute créance ainsi transportée toute autre
créance résultant d'un prêt.» Ça,
c'était similaire aux dispositions actuelles.
Ce qu'on dit maintenant, à l'article 30: Insérer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa et après les mots
«au paragraphe 1°» les mots «du premier
alinéa». Autrement dit, ça ferait: découlant des
emprunts visés du premier alinéa de l'article 29 par le transport
du tout ou partie des créances résultant des prêts qu'elle
a consentis.
Une voix: Non, non.
M. Jotivet: C'est ça. Au paragraphe 1° du premier
alinéa.
Une voix: Du premier alinéa. C'est ça. M.
Picotte: Du premier alinéa, oui.
M. Jolivet: Mais ça, ça devient quasiment
«trop fort ne casse pas». C'est évident que le paragraphe
1° ne peut pas être ailleurs qu'au premier alinéa pareil, dans
l'article 29. Il n'y en a pas d'autre que celui-là.
Une voix: La logique voudrait que ce soit ça.
M. Picotte: Oui, mais on me dit qu'il faut le faire, M. le
Président.
M. Jolivet: On tiendra compte de ça dans d'autres
amendements à venir, dans un autre projet de loi. Trop fort ne casse
pas.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): on est d'accord avec
l'amendement et on est d'accord avec l'article tel qu'amendé, l'article
30? c'est donc adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 31.
M. Picotte: «31. Les sommes reçues par la
Société sont affectées au paiement de ses obligations et
le solde est versé au fonds consolidé du revenu à la fin
de chaque exercice financier, à moins que le gouvernement n'en
décide autrement.» C'est une nouvelle disposition qui permettra
à la Société de gérer les sommes reçues au
cours d'un exercice financier et de verser le solde au fonds consolidé
une fois par année. Cette disposition permettra également la
création d'un fonds de roulement si le gouvernement en décide
ainsi.
M. Baril: Les sommes reçues par la Société,
c'est quoi? Des remboursements d'intérêt? Qu'est-ce qu'on
définit par «sommes reçues par la
Société»?
Une voix: Parce que...
Le Président (M. Richard): Messieurs, je dois vous dire
qu'il y a un vote. Alors, nous devons... Allons-y.
M. Saint-Pierre: Dans le cas où la Société
est prêteur direct, la Société perçoit les
versements périodiques, mensuels ou trimestriels, donc ce sont des
entrées d'argent qu'elle conserve pendant toute l'année,
jusqu'à la fin de l'année et là, elle fait le compte pour
verser le surplus au fonds consolidé. L'Office n'est pas toujours
prêteur, comme vous le savez. C'est même exceptionnel que l'Office
le soit. La Société, c'est la même chose. Il y a
actuellement un prêt de 100 000 000 $ pour lequel il y a des
entrées d'argent de la part des emprunteurs. Donc, c'est de ces
sommes-là dont on parle.
M. Baril: Est-ce que ce sont des anciens prêts? C'est
ça?
M. Saint-Pierre: ce sont des anciens prêts, oui. pour
l'avenir, on prévoit que cette possibilité-là pourra
encore se faire si la société devenait prêteur direct.
M. Baril: Dans la pratique actuelle, l'Office fait quoi avec ces
sommes-là? Il les retourne une fois par année...
M. Saint-Pierre: C'est une zone grise qui permettrait, le cas
échéant, au fonds consolidé d'exiger, à chaque fois
qu'il y a une entrée d'argent, que le versement soit fait. En pratique,
c'est un peu laborieux. À peu près chaque mois ou lorsque les
sommes sont assez importantes, il y a un virement qui se fait au fonds
consolidé pour la partie du surplus; l'autre partie, la partie la plus
importante sert à rembourser les emprunts qui ont été
contractés par l'Office pour faire ces prêts-là.
M. Baril: On peut adopter l'article 31.
Le Président (M. Richard): Ça va. Adopté,
31. On débutera à l'article 32. Nous suspendons quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 17 h 9)
Le Président (M. Richard): la commission reprend avec joie
ses travaux pour étudier le projet de loi 27 et, par la suite, le projet
23. nous en étions à l'article 32.
M. Picotte: C'est non seulement avec joie, M. le
Président, mais avec un immense bonheur. «32. La
Société peut placer, à court terme, les fonds dont elle
dispose en vertu de la présente loi: «1° dans des titres
émis ou garantis par le gouvernement du Canada, du Québec ou
d'une autre province canadienne; «2° dans des titres émis par
les municipalités du Québec; «3° par dépôt
auprès d'une banque ou d'une institution financière inscrite
à la Régie de l'assurance-dépôts du Québec,
ou dans des certificats, billets ou autres titres ou papiers à court
terme émis ou garantis par une banque ou une telle
institution.»
Évidemment, quand on dit ça, on parle d'une nouvelle
formulation, mais de portée similaire aux dispositions actuelles. Donc,
ça existait, mais c'est une nouvelle formulation, sauf,
évidemment, en ce qui concerne l'ajout des municipalités du
Québec comme nouvelle possibilité de placement.
M. Baril: Ça, ce sont les sommes que l'Office pourrait
recevoir en cours d'année, qu'elle pourrait placer dans ces
différents endroits. C'est ça? (17 h 10)
M. Saint-Pierre: Effectivement.
M. Picotte: Exact.
M. Baril: pourquoi on inscrit qu'elle peut placer à court
terme? est-ce que c'est probablement que la... d'abord, «à court
terme», c'est quoi? un mois, deux mois, trois mois, dans le milieu des
placements?
M. Picotte: À court terme, on me dit que c'est moins d'un
an.
M. Baril: Bon. O.K. On définit moins d'un an parce
qu'à la fin de l'année elle va être obligée de
rembourser à l'État, si l'État ne lui permet pas de garder
ça plus longtemps. Je comprends bien les choses. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
33.
M. Picotte: L'article 33, M. le Président, c'est similaire
à ce qui existe actuellement, dans les dispositions actuelles. «La
Société peut, avec l'autorisation préalable du
gouvernement et aux prix et condi- tions déterminés par ce
dernier, vendre tout ou partie des créances résultant des
prêts qu'elle a consentis. «La Société peut, avec le
consentement écrit de l'acquéreur donné lors de la vente
ou subséquemment, substituer à toute créance ainsi vendue
toute autre créance résultant d'un prêt qu'elle a
consenti.»
À quelques mots près, c'est la même formulation.
M. Baril: Dans la définition de toute autre créance
résultant d'un prêt qu'elle a consenti, je suppose que ça
comprend également les ouvertures de crédit et les prêts
spéciaux.
M. Picotte: Exactement. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 34, et nous avons un papillon.
Règlements
M. Picotte: À l'article 34, nous avons un papillon. Voici
la raison pour laquelle nous avons un papillon. C'est qu'après avoir
discuté avec le ministère des relations internationales, vous
savez, concernant les droits compensateurs, les fameux droits compensateurs
qu'on examine de part et d'autre sur les interventions gouvernementales, on
nous a proposé d'apporter ces amendements-là pour ne pas qu'on
soit sujet à alerter les Américains au sujet des droits
compensateurs. Alors, voici, M. le Président, l'article 34, maintenant,
dans ce nouvel amendement. 1° Supprimer, dans les troisième,
quatrième et cinquième lignes du paragraphe 2°, les mots
«des biens qu'elles produisent, des services qu'elles offrent, de la
région où elles sont situées,»; 2° ajouter,
à la fin de cet article, l'alinéa suivant: «Pour
l'application du paragraphe 2°, dans des circonstances exceptionnelles, les
critères servant à déterminer les entreprises ou
catégories d'entreprises qui peuvent recevoir une aide financière
peuvent également varier en fonction des biens qu'elles produisent ou
des services qu'elles offrent.».
M. Baril: Puis, ça, avec ça, les États-Unis
ne verront rien de ce qu'on va faire.
Le Président (M. Richard): Traduit en anglais, ils ne
comprendront rien là-dedans.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Non, mais, apparemment que ça nous
protège. Il paraît que ça nous protège.
M. Jolivet: Mais s'ils lisent nos galées, ils vont savoir
quoi.
M. Picotte: Oui. Et c'est pour ça qu'il ne faut pas trop
poser de questions et élaborer davantage.
M. Jolivet: De toute façon...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: J'ai une question quand même.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Picotte: Parce qu'un de vos collègues, friand de
ça, pourrait acheminer vers les Etats-Unis les galées de
l'Assemblée nationale!
M. Jolivet: Qu'il se lève!
M. Picotte: Toujours le même.
Le Président (M. Richard): Qu'il s'identifie.
M. Baril: On va le mettre dans une enveloppe, puis on va
l'acheminer lui aussi!
M. Jolivet: C'est quoi, ça, «circonstances
exceptionnelles»?
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette, vous aviez une question?
M. Jolivet: Oui, c'était dans la deuxième
partie.
M. Picotte: II faut se comporter #en libre homme.
M. Jolivet: Hein?
M. Picotte: II faut se comporter en libre homme.
M. Jolivet: C'est ça. «Libre femme». Mais
c'est parce que là...
M. Picotte: En anglais, c'est «Mb».
M. Jolivet: Bon, dans le deuxième alinéa que vous
ajoutez, vous dites: «Pour l'application du paragraphe 2°, dans des
circonstances exceptionnelles». Le ministre peut-il nous dire c'est quoi,
les circonstances exceptionnelles?
M. Picotte: M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: Enfin, ce serait, de façon
générale... D'abord, les mots visent à éviter de
donner l'impression que c'est un programme général, que c'est un
programme permanent.
Deuxièmement, les circonstances exceptionnelles pourraient
être à la fois climatiques ou économiques. Ça
pourrait être une situation de désastre, de sécheresse, qui
toucherait une certaine production. Ça pourrait être un
marché chroni-quement mauvais, une situation de marché
détérioré pendant très longtemps, mais ce n'est pas
plus défini que ça. C'est surtout sur le caractère
exceptionnel que les gens des Affaires internationales ont voulu qu'on mette
l'emphase dans le texte, alors que, dans le premier libellé, on pouvait
donner l'impression que ce serait un peu l'ensemble des règlements qui
pouvait viser des cibles particulières, soit de production, soit de
région.
M. Jolivet: La deuxième question, M. le Président.
C'est parce que là, vous avez fait sauter «dans la région
où elles sont situées». Dans la mesure où je
comprends bien, c'est qu'en vertu des accords du GATT, le Québec
n'étant pas un État, il ne peut pas mettre une région,
mais le Canada pourrait en mettre. En le faisant sauter, là, c'est pour
régler votre deuxième partie du GATT, si je comprends bien.
M. Picotte: ça, ce n'est pas si évident, m. le
président, parce que, quand on a rencontré, évidemment, m.
dunkel, avec mon collègue, à l'autre déjeuner, quand il
est venu rencontrer les agriculteurs du monde entier, c'est à la suite
de questions qu'on lui a posées qu'on a pu décoder que, comme il
pouvait peut-être y avoir des problèmes, on était mieux de
se prémunir.
M. Jolivet: C'est parce que, là, on s'enlève une
possibilité au niveau du développement régional.
M. Picotte: Oui, mais, on aime mieux prévenir que
guérir. Les profits de l'entreprise, par exemple... On a encore cette
possibilité-là dans le développement régional avec
les profits de l'entreprise.
M. Jolivet: Je le sais, je le sais, sauf qu'elle était
là au départ. Ce n'était pas pour rien.
M. Picotte: On aurait...
M. Jolivet: C'est parce qu'on avait dit que les critères
étaient d'abord les biens qu'elles produisent en termes d'entreprises,
les services qu'elles offrent, puis la région où elles sont
situées. C'étaient des critères bien
québécois. Là, on les enlève pour éviter la
question du libre-échange, d'une part, avec les États-Unis, et
pour éviter qu'ils considèrent que c'est un programme
régulier normal. En conséquence, en les faisant
disparaître, on enlève les biens qu'elles produisent et les
services qu'elles offrent. Quant à l'autre, la région, c'est pour
se conformer à l'hypothétique signature du GATT.
M. Picotte: On aurait dit, M. le Président, que j'avais
compris ça même avant, quand j'ai fait ma tournée
régionale. J'ai commencé à dire que ça serait aussi
inscrit, évidemment, que l'agriculture se faisant différemment
d'une région à l'autre, il y aura des spécificités
particulières, donc, pour, sans doute, utiliser ce genre d'argument, M.
le Président, en le démontrant d'ailleurs dans les textes qu'on
pourra rédiger.
M. Baril: Ce qui veut dire que le deuxième paragraphe se
lirait: «établir les critères servant à
déterminer les entreprises ou catégories d'entreprises qui
peuvent recevoir une aide financière». Ça arrêterait
là?
M. Jolivet: Non. «...lesquels peuvent varier en fonction
notamment... des personnes qui la composent, de leur âge...» On
enlèverait une partie de la troisième, la quatrième et une
partie de la cinquième ligne. Il n'y a rien qui empêcherait
«varier en fonction notamment des personnes qui la composent, de leur
âge, de leur occupation, de leurs qualifications ou des
intérêts qu'elles ont dans l'entreprise». Ça n'a
aucune importance au niveau du libre-échange ou du GATT.
M. Picotte: On dit que non, M. le Président.
M. Baril: Mais est-ce que c'est uniquement en fonction du GATT,
ou bien si c'est en fonction du libre-échange également, de
l'entente?
M. Picotte: Libre-échange.
M. Baril: Libre-échange. On aurait bien plus à
apprendre des États-Unis, de la manière qu'ils subventionnent les
agricultures. Ils sont hypocrites, ils subventionnent dix fois comme, nous
autres, on peut subventionner. Et ils viennent nous accuser de les
subventionner trop.
M. Picotte: On organisera une visite de la commission.
Le Président (M. Richard): La commission pourrait faire
une visite aux États-Unis.
M. Baril: Oui, mais si je me réfère à une
étude que le gouvernement fédéral a demandée, ils
devaient faire leur rapport dans 6 mois. Ils l'ont fait au bout de 18 mois
parce que c'était trop compliqué. Qu'est-ce qu'on va faire
là, M. le Président?
M. Jolivet: C'est qu'au lieu de faire une étude, une
visite, on pourrait peut-être aller acheter pour voir si c'est de
même que ça marche.
M. Picotte: II y en a assez de Québécois qui vont
acheter, là.
M. Jolivet: Ah, bon! O.K.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ne donnons pas l'exemple, surtout le mauvais, dans ce
cas-là. (17 h 20)
M. Baril: Puis, là, M. le Président, est-ce qu'on
vote sur le premier amendement, le deuxième, ou les deux ensemble?
Le Président (M. Richard): Ce serait les deux en
même temps.
M. Baril: Les deux en même temps.
Le Président (M. Richard): L'amendement selon ces premier
et deuxième paragraphes.
M. Baril: II va falloir voter «pour» en
espérant que les Américains lisent uniquement nos lois, puis
qu'ils ne lisent pas nos règlements.
M. Jolivet: C'est fastidieux, ça, des règlements.
Vous ne pouvez pas savoir comment.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement à
l'article 34 est adopté. Est-ce que l'article 34, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Nous appelons
donc l'article 35.
M. Baril: Un instant! On a juste travaillé sur
l'amendement, c'est parce que l'article 34 n'a pas été lu au
complet, là, c'était...
Le Président (M. Richard): Ah! Je m'excuse...
M. Baril: Je ne sais pas comment ils vont...
Le Président (M. Richard): Aucun problème. Alors,
nous adoptons l'amendement.
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): maintenant, l'article 34, tel
qu'amendé. est-ce que vous avez des questions sur l'article 34 comme
tel, m. le député d'arthabaska?
M. Baril: Oui, mais il faudrait qu'il soit lu parce que, tout
à l'heure, ça va être difficile pour le suivi de nos
débats.
Le Président (M. Richard): Alors, monsieur...
M. Baril: II a tout de suite déposé des
papillons en disant: Bon, il y a un amendement. Ça fait qu'on a
parlé juste sur les amendements. Donc, on n'a pas parlé de
l'article de la loi, comme tel. Ça fait que ceux qui - pour
l'enregistrement de nos débats - auront à lire ça ou
à l'écrire, je ne sais pas quoi, moi, l'article 34, ils ne le
reverront pas. Ils vont voir juste l'amendement.
Le Président (M. Richard): L'amendement. Par contre, ils
vont transcrire l'article 34, tel qu'il est dans le projet de loi.
M. Picotte: L'article 34, aussi, un coup qu'il serait
amendé.
Le Président (M. Richard): Mais je n'ai pas d'objection,
M. le député d'Arthabaska, si vous voulez...
M. Baril: En fait, c'est ce que le ministre...
Le Président (M. Richard): ...regarder l'article 34
avec...
M. Picotte: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Richard): ...l'amendement.
M. Picotte: ...je vais faire un essai d'ajustement, directement
sur place. «34: Le gouvernement peut, par règlement, prescrire
toute mesure nécessaire à la mise en application de la
présente loi et notamment: «1° établir des programmes
d'aide financière destinés à favoriser le
développement économique des entreprises agricoles de niveau
primaire et en déterminer les conditions, critères et limites
d'application, «2° établir les critères servant
à déterminer les entreprises ou catégories d'entreprises
qui peuvent recevoir une aide financière, lesquels peuvent varier en
fonction notamment des personnes qui la composent, de leur âge, de leur
occupation, de leurs qualifications ou des intérêts qu'elles ont
dans l'entreprise; «3° désigner les personnes qui peuvent agir
comme prêteur en vertu d'un programme d'aide; «4° pour
l'application...
M. Jolivet: «déterminer quel engagement... M.
Picotte: Attendez une minute.
M. Jolivet: Ça, ça va à la fin tout à
fait. Il y en a cinq. Changez de page, de l'autre bord.
M. Picotte: Ah, oui! «4° déterminer quel
engagement financier consenti dans le cadre d'un programme d'aide
bénéficie du droit à l'assurance prévue à
l'article 4 de la Loi sur l'assurance-prêts agricoles et forestiers et si
ce droit s'applique à la totalité ou à une partie d'un tel
engagement et durant quelle période; «5° déterminer les
cas où des droits ou des honoraires sont exigibles par la
Société et en établir le montant.» Et, finalement,
6°...
M. Jolivet: Un autre alinéa. Oui, c'est ça.
Ça devient un autre alinéa.
Une voix: Non.
M. Jolivet: Oui oui.
Une voix: II n'y a pas de paragraphe.
M. Jolivet: C'est un alinéa.
M. Picotte: «Pour l'application du paragraphe 2°, dans
des circonstances exceptionnelles, les critères servant à
déterminer les entreprises ou catégories d'entreprises qui
peuvent recevoir une aide financière peuvent également varier en
fonction des biens qu'elles produisent ou des services qu'elles
offrent.».
Voilà, M. le Président, pour le dernier alinéa.
Le Président (M. Richard): Je vous félicite, M. le
ministre.
M. Baril: Ça, évidemment, le dernier paragraphe que
le ministre vient de lire, toutes les catégories d'entreprises...
«déterminer les entreprises ou catégories
d'entreprises», ça va être déterminé par
règlement, ça, je suppose?
M. Picotte: C'est ça.
M. Jolivet: Ou le programme.
M. Baril: Je voulais vous l'entendre dire, hein!
M. Picotte: Oui, en vertu des programmes, ici. Évidemment,
oui.
M. Baril: Après ça, à l'article 34, premier
paragraphe. Encore une fois, on dit: «Le gouvernement peut, par
règlement, prescrire toute mesure nécessaire à la mise en
application de la présente loi et notamment...» Donc, on
réglemente, puis on réglemente, puis on réglemente. Puis,
après ça, on fait des comités avec les
députés sur la déréglementation, et eux autres sont
tout contents de proposer au gouvernement de la déréglementation.
Les gouvernements réglementent davantage.
À 5°, «déterminer les cas où des droits
ou des honoraires sont exigibles par la Société et en
établir le montant». Dans la loi actuelle, on voit que l'Office
peut fixer des honoraires de suivi du prêt. C'est ce qui n'est pas
appliqué, je pense, mais on parle bien, dans la loi actuelle, de
fixer
les honoraires de suivi du prêt. Ici, dans la loi qu'on discute,
on dit: «déterminer les cas où des droits ou des honoraires
sont exigibles par la Société et en établir le
montant». Là, on ne parle plus juste au niveau du suivi de
prêt, on ne détermine rien là. Ça peut être
pour l'ouverture d'un dossier, ça peut être pour le suivi,
ça peut être... Je ne sais pas pourquoi, moi. Donc, on en ajoute
encore, là.
M. Jolivet: Des taxes indirectes.
M. Picotte: C'est pour l'ouverture. Ça pourrait être
pour l'ouverture d'un dossier, il n'y a pas de décision de prise.
M. Baril: Non, mais ça va être par règlement
encore. Personne ne va voir ça. À un moment donné,
quelqu'un va vouloir faire l'ouverture d'un dossier. Ah! Oh! Oh! Ça
coûte 25 $, 30 $, un petit 2 $.
M. Jolivet: Un autre petit 2 $.
M. Baril: Ça m'étonnerait que ça soit moins
que ça, parce qu'au niveau des... Pour une demande à la
Commission de protection du territoire agricole, c'est rendu, je pense,
à 90 $ ou 95 $, 90 $, je crois. Ça a commencé à 20
$. Ça a monté vite, hein! À l'Office, encore une fois, on
ajoute la possibilité que le gouvernement, par le biais de sa
Société, aille chercher du financement pour permettre... C'est
quoi le but visé? C'est pour que l'Office, excusez, la nouvelle
Société s'autofinance?
M. Picotte: Non, parce que, nous, notre conception, c'est
qu'aujourd'hui il n'y a rien pour rien, et les utilisateurs doivent payer un
certain coût ou des frais que nous engendrons quand nous ouvrons des
dossiers. Donc, c'est notre philosophie. Elle peut être différente
de la vôtre, c'est la nôtre, et nous ne nous en cachons pas, nous
le disons. Elle n'est pas encore déterminée, et les gens en
jugeront.
M. Baril: En tout cas, disons qu'à 5°, je ne suis pas
d'accord. À l'article...
M. Jolivet: Juste avant d'aller plus loin, sur 5°.
Simplement, c'est une façon détournée d'aller chercher des
revenus sans que ça ne paraisse. Seuls les gens avisés le sont.
Quand on fait le calcul de tout ça, que ce soit l'assurance automobile,
que ce soit la Régie des marchés agricoles, n'importe quoi, on va
se retrouver avec, par règlement, des montants d'argent chargés
à l'individu sur le principe qu'un ministre dit.
Moi, il y a une question que je serais porté à poser
à ce moment-ci. Est-ce que le but visé et recherché par le
règlement sera de dissuader les gens de faire appel, en termes de
demande? Tu sais, je veux dire, c'est important, là. J'espè- re
que ça ne sera pas usuraire, mais, est-ce que, au bout de la course, le
montant qu'on va demander va peut-être faire reculer du monde? C'est une
question qu'on se pose lorsque le ministre nous dit qu'il amènera ici
les règlements avant qu'ils ne soient envoyés en publication dans
la Gazette officielle. Mais, je ne fais pas juste pour poser la question
comme ça.
M. Picotte: bien, c'est ça. on verra, m. le
président, quand on amènera les règlements, si c'est
abusif ou pas. on pourra le dénoncer, à ce moment-là.
M. Jolivet: En tout cas.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
M. Baril: Non, non, non. À 4°, je voudrais avoir de
l'éclaircissement, parce que ça semble être un nouveau
paragraphe. Si ce n'est pas un nouveau, qu'on me le dise.
M. Picotte: C'est juste le fait, M. le Président, qu'il
faudra se référer au programme pour connaître
l'étendue de la garantie de fonds d'assurance-prêts agricoles et
forestiers accordée sur un prêt.
M. Baril: Oui, mais ça veut dire quoi, ça?
Actuellement, c'est quoi?
M. Picotte: C'est ce que vous mentionniez d'ailleurs, ce matin,
si j'ai bien cru comprendre. En tout cas, je demanderais à M.
Saint-Pierre de vous l'expliciter davantage.
M. Saint-Pierre: Ça veut dire qu'il n'est pas acquis que
tous les prêts ou toutes les formes d'aide auraient la même
garantie gouvernementale. Ça pourrait être, justement, une
garantie partagée avec les banques.
M. Baril: Quand on parle de bénéficier du droit
à l'assurance prévue à l'article 4, c'est parce que je
n'ai pas l'article 4 de la Loi sur l'assurance-prêts. Je ne l'ai pas ici.
C'est ça que ça veut dire, que la garantie peut être
partagée. On parle de la Loi sur l'assurance-prêts, du droit
à l'assurance prévue à l'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts. C'est quoi le droit à l'assurance? (17 h
30)
M. Picotte: L'assurance-prêts agricoles et forestiers.
M. Baril: Mais c'est quoi? On dit: «bénéfie
du droit à l'assurance prévue à l'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts». Je demande c'est quoi le bénéfice
d'aide - voyons - que le programme d'aide bénéficie du droit
à l'assurance. L'assurance-prêts, c'est quoi?
M. Saint-Pierre: L'article 4 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers, c'est l'article central qui
dit que le gouvernement garantit au prêteur la totalité des sommes
qu'il avance pour financer un certificat de prêt qu'il honore. Donc,
c'est l'article qui, en fait, est le coeur de cette loi-là.
M. Jolivet: C'est-à-dire que ce que vous demandez, comme
mon collègue le demande, c'est de dire qu'à ce moment-là
l'État prévoyait 100 % de la garantie. Là, il va le
partager avec une caisse...
M. Picotte: Pourrait.
M. Jolivet: ...une institution, une banque. Il pourrait - oui, je
le sais - mais, comme je vous connais, avec ce que vous avez dit tout à
l'heure, vous allez commencer à avoir le pouvoir de voir.
M. Picotte: M. le Président, dans ses remarques
préliminaires, le député d'Arthabaska nous disait
même que, lui, il serait favorable à ce que des banques prennent
des risques, pas juste, évidemment, la Société, que les
banques prennent des risques. Pour pouvoir le faire, on dit oui.
M. Jolivet: C'est à 4°. M. Picotte: C'est
4°.
M. Baril: Moi, ce que j'ai dit à matin, exactement... J'ai
dit que je suis ouvert à ce que l'Office, en tout cas, la
Société, la nouvelle Société, négocie avec
les institutions prêteuses privées, en autant que ce soit elle qui
monte tout le dossier, pour ne pas que le demandeur soit obligé de
passer par la banque et, après ça, qu'il y ait un gars de
l'Office qui refasse toute l'étude de ce fameux dossier, et qu'il arrive
à la conclusion de dire non - comme souvent.
Depuis six mois, en tout cas, en dedans d'un an, on s'aperçoit
que les institutions prêteuses sont plus ouvertes, sont moins frileuses
que l'Office. Je me dis en moi-même que, si les banques acceptaient de
partager un pourcentage x des prêts, l'Office aurait juste à
garantir la partie du prêt, selon l'entente, mais tu n'aurais pas besoin
de passer par Pierre, Jean, Jacques pour venir à bout de faire
étudier ton dossier, et ça ne prendrait pas une
éternité. Toutes les institutions prêteuses, depuis les 10
dernières années, entres autres, se sont
spécialisées - certaines se sont spécialisées plus
que d'autres - dans le prêt agricole. Elles ont des programmes, des
ouvertures, je pense, qui répondent aux besoins de la classe agricole.
C'est rapide. Donc, je me dis que l'Office pourrait négocier avec les
institutions prêteuses un partage des risques, mais tu leur laisses
l'étude du dossier. Un coup que la banque ou la caisse populaire a
étudié le dossier, elle l'envoie évidemment à
Québec, ici, pour acceptation du dossier. Mais que ce soit un conseiller
en financement qui relève de l'Office du crédit agricole ou qui
relève d'une institution financière, c'est supposé
être une personne consciencieuse.
Du fait que les institutions privées partagent les risques, je ne
pense pas que tu puisses arriver à Québec avec des projets ou des
demandes tout à fait folichons ou qui ne se tiennent pas debout. Donc,
c'est pour une meilleure efficacité au niveau de l'Office, j'allais dire
un meilleur rendement au niveau de la classe agricole, pour qu'on ne soit pas
obligé d'attendre. Bien des fois, le président nous dit: On a
raccourci le délai, ça varie - je ne me rappelle plus - de 30
à 40 jours, en moyenne, mais on s'aperçoit, bien des fois, que,
dans la pratique, c'est plus que ça.
L'agent, au niveau local, avant qu'il ne dise à la personne qu'il
va commencer à étudier son dossier, il va remettre les formules.
Mais il y a tellement d'exigences sur la formule que, bien des fois, le
demandeur, ça va prendre deux, trois mois avant qu'il ne soit capable de
revenir porter ça au gars de l'Office, parce que, de toute façon,
il ne l'accepte pas. Quand il vient la porter, bien là, le mois, les 30
ou 40 jours en moyenne, ça va commencer à compter à partir
du moment où la demande revient au bureau local.
Mais ça n'empêche pas que la personne, elle, en
région, dans le milieu agricole, ça fait deux, trois mois, des
fois plus, qu'elle attend cette autorisation de l'Office. Mais, là, il
faut que ça passe au niveau local. Après ça, ça
s'en va en région et, après ça, ça revient à
Québec. Là, à un moment donné, tu arrives à
un résultat: c'est non. Ah! bien, «batêche»,
ça, c'est moins drôle. Moi, c'est un peu pour raccourcir ces
délais. Qu'on donne plus d'initiatives, qu'on donne plus de
responsabilités aux institutions financières, puis je pense
qu'elles seraient prêtes.
M. Saint-Pierre: Les institutions financières ont
déjà la possibilité d'autoriser des prêts sous le
couvert de la garantie de l'Office, sans son autorisation. Ça a
été justement accordé dans le but de rendre encore plus
simple le processus, de réduire les délais.
M. Baril: Jusqu'à quel montant?
M. Saint-Pierre: Jusqu'à 50 000 $, mais c'est avec une
garantie pleine et entière de l'Office. Justement, ce genre d'article
permettrait peut-être, avec une garantie partagée - ce qui serait
beaucoup plus logique, compte tenu quand même que cette garantie, elle
est automatique - par exemple, à 50-50, de laisser les institutions
financières faire ces prêts. Cet article-là permettrait
justement qu'un programme où les risques
seraient partagés entre le prêteur et la nouvelle
Société soit instauré, alors qu'actuellement ce n'est pas
possible.
M. Baril: Je reconnais que c'est vrai que les banques ont une
certaine marge de manoeuvre, mais je pense que le président conviendra
avec moi que, 50 000 $ aujourd'hui, sur une ferme qui en vaut 500 000 $ ou 1
000 000 $, la marge de manoeuvre des 50 000 $, je te dis qu'elle
rétrécit pas mal. Donc, ce dont je fais mention, quand je dis de
laisser plus de marge de manoeuvre... et de risques aussi, partager les risques
au niveau des institutions prêteuses, c'est au niveau des prêts
hypothécaires. C'est à ce niveau-là que je voulais surtout
faire allusion.
M. Saint-Pierre: C'est pourquoi je pense qu'il serait important
qu'on révise le niveau de la garantie pour s'assurer que, justement, si
les institutions financières devaient autoriser des prêts, par
exemple, de 200 000 $, elles ne le fassent pas avec une garantie automatique et
sans aucune obligation.
M. Baril: Non non. Ça, je suis bien conscient de
ça. C'est pour ça que je dis que responsabiliser les institutions
financières, «c'est-u» 25, «c'est-u» 30,
«c'est-u» 50 %, je n'ai pas étudié de formule, mais
ça peut être selon le risque qu'eux autres prennent aussi.
M. Saint-Pierre: C'est l'esprit de l'article qui est
là.
M. Baril: Bon! Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 34, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 35.
Dispositions modificatives
M. Picotte: M. le Président, c'est le chapitre VI,
Dispositions modificatives. Donc, on va voir que, dans les articles qui s'en
viennent, c'est des dispositions ou des modifications de concordance, à
toutes fins utiles. 35. L'article 1 de la Loi sur l'assurance-prêts
agricoles et forestiers (L.R.Q., chapitre A-29.1) est modifié par
l'insertion, dans la première ligne du paragraphe c et après les
mots «prêt agricole», des mots «un engagement financier
ou la partie d'un engagement financier qui, en vertu d'un programme d'aide
établi en vertu de la Loi sur la Société de financement
agricole et modifiant d'autres dispositions législatives (1992,
chapitre...), - Évidemment, il faudra indiquer ici le numéro de
chapitre de cette loi dans le recueil des lois du Québec de 1992. Vous
comprendrez ça - bénéficie du droit à l'assurance
prévue à l'article 4 de la présente loi,». Alors,
c'est de la concordance.
M. Baril: C'est parce que je voulais juste m'assurer, M. le
Président, en passant, que les amendements qu'on a déposés
tout à l'heure pour, je dirais, se rendre conforme aux ententes de
libre-échange ou du GATT... Je ne sais pas, dans les articles de
concordance de tout à l'heure, s'il y en a qui vont se rattacher
à ça. Donc, il faudra peut-être prévoir, s'il y en
a, pour être concordant en tout et partout.
M. Saint-Pierre: On va regarder ça, cet
aspect-là.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 36.
M. Picotte: «36. L'article 4 de cette loi est
modifié, par l'insertion, dans la première ligne du premier
alinéa et après les mots «de l'article 25», des mots
«et à moins qu'un programme d'aide adopté en vertu de la
Loi sur la Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives n'en dispose autrement». C'est encore de
la concordance, M. le Président.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 37.
M. Picotte: L'article 18 de cette loi est modifié par
l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant:
«Les premier et deuxième alinéas s'appliquent, compte tenu
des adaptations nécessaires, lorsque la Société subit une
perte après avoir été subrogée dans les droits d'un
prêteur en vertu du deuxième alinéa de l'article 16 de la
Loi sur la société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives.». C'est de la concordance, M. le
Président.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 38. (17 h
40)
M. Picotte: L'article 25.1 de cette loi est modifié par
l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant:
«Une personne qui est subrogée dans les droits d'un prêteur
qui a consenti un prêt en vertu d'un programme d'aide établi en
vertu de la Loi sur la Société de financement agricole et
modifiant d'autres dispositions législatives ou à qui la
créance résultant d'un tel prêt est cédée,
bénéficie du droit à l'assurance visée au premier
alinéa de l'article 4, dans la même mesure que le prêteur
originaire, si elle est elle-même un prêteur
accrédité à prêter en vertu de ce programme. Une
telle subrogation ou cession ne
restreint cependant pas le pouvoir conféré à la
Société par le quatrième alinéa de l'article 4
d'annuler ou de refuser le droit à cette assurance, en cas
d'inobservation de la part du prêteur originaire des dispositions de
cette loi ou du programme d'aide en vertu duquel le prêt a
été consenti.». C'est toujours de la concordance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 39.
M. Picotte: Le prochain, aussi, c'est une modification de
concordance qui permet aux agriculteurs de conserver un avantage dans le
domaine du financement agricole gouvernemental, soit l'exemption des droits
d'enregistrement. Cette exemption leur est accordée depuis plus de 40
ans. Alors, l'article se lit comme suit: 39. L'article 37.2 de la Loi sur les
bureaux d'enregistrement (L.R.Q., chapitre B-9), édicté par
l'article 3 du chapitre 20 des lois de 1991, est modifié par
l'insertion, dans la première ligne du paragraphe 1° et après
les mots «constatant un prêt», des mots «consenti en
vertu de la Loi sur la Société de financement agricole et
modifiant d'autres dispositions législatives (1992, chapitre - il
faudrait indiquer, évidemment, ici le numéro de chapitre de cette
loi dans le recueil des lois du Québec de 1992) un
prêt».
C'est encore pour donner un avantage, qui existait depuis 40 ans,
à l'agriculteur, dans le domaine du financement agricole gouvernemental,
d'exemption des droits d'enregistrement.
M. Baril: Ça, ça veut dire qu'à chaque fois
qu'il y a un prêt accordé, il y a un contrat automatiquement
passé entre les parties. Ça n'a pas besoin d'être
enregistré au bureau d'enregistrement. C'est ça?
M. Saint-Pierre: C'est enregistré, mais c'est gratuit.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Ah! c'est gratuit!
M. Picotte: La gratuité. Vous ne nous demanderez pas de
charger quelque chose, j'espère.
M. Baril: Combien ça coûte habituellement pour les
autres, savez-vous?
M. Saint-Pierre: 42 $ pour un enregistrement et 52 $ pour une
radiation ou une quittance.
M. Picotte: Ça fait 94 $. M. Baril:
Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 40.
M. Picotte: C'est une modification de concordance, purement, M.
le Président. C'est: «L'article 50 de la Loi favorisant le
crédit forestier par les institutions privées (L.R.Q., chapitre
C-78.1) est abrogé.»
M. Jolivet: J'ai une petite question, M. le Président.
Quand vous dites que c'est de la concordance, c'est par rapport a quoi
là, parce que...
M. Picotte: Me Saint-Hilaire va donner l'explication, M. le
Président.
M. Jolivet: La question qui me surgit, c'est parce qu'on ne fait
pas disparaître le moratoire par l'intermédiaire de cette
abrogation-là.
Mme Saint-Hilaire: Non. Aucunement. C'est une disposition de
concordance dans le sens que c'est un article spécifique pour le
recouvrement des réalisations de garantie, en fait, sur les sommes dues.
On l'abroge parce que, dans notre nouvelle loi, on n'a pas repris les
dispositions qui existaient dans la Loi sur le financement agricole, au niveau
de la réalisation des garanties.
Les articles 69 à 77 de la Loi sur le financement agricole
prévoyaient une procédure de réalisation de garantie sur
simple présentation d'une requête pour émission d'un bref
de saisie. Cette procédure-là n'est pas reproduite dans la
nouvelle loi. Alors, par concordance, on a dû faire la modification
à la loi favorisant le crédit forestier.
M. Jolivet: Si elles ne sont pas contenues dans la nouvelle loi,
quelle est la façon - parce que vous allez les récupérer -
de quelle façon vous allez les récupérer en vertu de la
nouvelle loi?
Mme Saint-Hilaire: Ça se fera par les recours normaux qui
sont les actions hypothécaires ou les dations en paiement.
M. Jolivet: O.K. Parfait.
Mme Saint-Hilaire: On avait une procédure un peu plus
rapide qui, elle, n'a pas été reprise.
M. Jolivet: O.K. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 41. Merci,
madame.
M. Picotte: «41. La présente loi remplace la Loi sur
le financement agricole (L.R.Q., chapitre
F-1.2).»
La Loi sur le financement agricole est remplacée plutôt
qu'abrogée parce que le législateur traite du même sujet,
soit le financement agricole dans les deux lois, et qu'il y a continuité
entre l'une et l'autre. C'est ça, la raison. Alors, ça va de
soi.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 42.
Dispositions transitoires et finales
M. Picotte: «La Société de financement
agricole est substituée à l'Office du crédit agricole du
Québec et, en cette qualité, elle en acquiert les droits et
pouvoirs et en assume les obligations.»
Cette disposition établit la continuité entre l'Office et
la Société, M. le Président. C'est une question de
continuité.
M. Jolivet: C'est les dipositions transitoires. M. Picotte:
Oui. M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 43.
M. Picotte: Ici, 43 au complet, c'est une modification de
concordance, M. le Président, tout simplement. 43. L'expression
«Office du crédit agricole du Québec» et le mot
«Office» sont respectivement remplacés, compte tenu des
adaptations nécessaires, par l'expression «Société
de financement agricole» et le mot «Société»
dans les dispositions législatives suivantes: 1° articles 1, 4, 7
à 9, 12, 17 à 19, 24, 25.1 et 27 de la Loi sur
l'assurance-prêts agricoles et forestiers (L.R.Q., chapitre A-29.1);
2° articles 1 à 3.1, 6, 7, 9 à 12, 16, 21, 25, 26, 28
à 30, 32 à 35, 42, 43, 45 à 48, 51 et 52 de la Loi sur le
crédit forestier (L.R.Q., chapitre C-78);
M. Jolivet: Vous n'êtes pas en train de lire les lots bonis
du 6-49 là?
M. Picotte: Non. Pour les prochains millions. 3° articles 2,
8, 10 à 12, 14, 16 à 20, 25 à 28, 33, 35 à 46, 48,
49, 51 à 63 et 67 à 69 de la Loi favorisant le crédit
forestier par les institutions privées (L.R.Q., chapitre C-78.1); 4°
annexes I et III de la Loi sur le régime de retraite des fonctionnaires
(L.R.Q., chapitre R-12); 5° article 2081a du Code civil: «II en est
de même dans tout règlement, décret, arrêté,
entente, contrat ou autre document, compte tenu des adaptations
nécessaires et à moins que le contexte ne s'y oppose.»
M. le Président, 43, c'est de la concordance au complet. Vous
avez le choix et l'embarras des numéros pour votre prochaine mise
à Loto-Québec.
M. Baril: M. le Président, j'ai demandé à
mon recherchiste de vérifier ça, cette nuit, pour savoir si le
ministre n'a pas oublié, dans toutes les lois... Je lui ai
demandé de me faire rapport demain matin.
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Picotte: Vous avez un bon recherchiste.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 44.
M. Picotte: «Les membres et employés de l'Office du
crédit agricole du Québec qui sont en fonction le (indiquer la
date d'entrée en vigueur du présent article) deviennent
respectivement membres du conseil d'administration et employés de la
Société de financement agricole.»
Bien, vous comprendrez que cette disposition assure le transfert de la
direction et du personnel de l'Office à la Société.
M. Baril: II y en a qui sont intéressés par
ça, cet article-là.
M. Picotte: Ils n'ont sûrement pas oublié ça.
Vous voyez, dans ces cas-là, on n'a pas besoin de faire de modifications
puis d'ajouts.
M. Baril: Ouais. Puis, ils ne s'organisent pas pour faire
ça par règlement, ils l'inscrivent dans la loi.
M. Picotte: On n'a pas besoin de papillon. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Richard): Elle est bonne,
celle-là!
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 45.
M. Picotte: «Le mandat d'un membre de l'Office du
crédit agricole du Québec, en fonction le (indiquer ici la date
d'entrée en vigueur du présent article) est continué
jusqu'à son expiration, aux mêmes conditions.»
C'est de la continuité encore, M. le Président.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 46.
M. Picotte: Ça aussi, c'est important. «46. Les
crédits accordés à l'Office du crédit agricole du
Québec sont transférés à la Société
de financement agricole», M. le Président. C'est mieux comme
ça, d'ailleurs.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 47.
M. Picotte: «Les décisions, règlements ou
résolutions adoptés par l'Office du Crédit agricole du
Québec continuent d'être en vigueur jusqu'à ce qu'ils
soient modifiés, abrogés ou remplacés par des
décisions, règlements ou résolutions adoptés par la
Société de financement agricole.»
C'est la transition harmonieuse d'un organisme à l'autre.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 48.
M. Picotte: «La Société de financement
agricole est autorisée à employer tout document ou moyen
d'identification déjà préparé au nom de l'Office du
crédit agricole du Québec jusqu'à ce qu'elle les remplace
par des documents ou des moyens d'identification préparés
à sa nouvelle dénomination.» Vous comprenez pourquoi.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 49 est
appelé.
M. Picotte: «Les prêts, ouvertures de crédit,
prêts spéciaux ou subventions accordés en vertu de la Loi
sur le financement agricole ou de toute loi remplacée par celle-ci
continuent d'être régis par ces lois et leur règlement
d'application.» Voilà! C'est le maintien des droits acquis.
M. Baril: Tous ceux qui bénéficient de la loi
actuelle, leurs droits sont maintenus dans la nouvelle.
M. Picotte: Ils sont acquis. C'est des droits acquis. Il faut
ajouter à ça: (17 h 50) «De même, les prêts ou
les ouvertures de crédit en vertu de la Loi sur le financement agricole
autorisés par l'Office du crédit agricole du Québec au
moyen d'un certificat délivré avant le (il faut indiquer ici fa
date d'entrée en vigueur du présent article) ou autorisés
par un prêteur avant cette date, sont accordés en vertu de cette
loi, à moins que le demandeur n'en décide autrement.»
ça, ça permet à ceux et celles dont le prêt a
été autorisé avant l'entrée en vigueur de la
nouvelle loi, mais qui ne l'ont pas encore contracté, de poursuivre les
démarches entreprises en vertu de la loi sur le financement agricole,
s'ils le désirent.
M. Baril: Ça veut dire que ceux qui ont une demande de
faite, même si la nouvelle loi... ils continuent?
M. Saint-Pierre: c'est ça. ceux qui ont une demande en
cours, actuellement, peuvent continuer en vertu de la loi sur le financement
agricole ou passer à la présente loi, s'ils le désirent,
selon les avantages ou désavantages qu'ils y trouveraient.
M. Baril: de toute façon, avant que la
réglementation de celle-ci soit prête et connue, probablement
qu'ils vont avoir le temps d'écouler les vieilles demandes.
M. Picotte: C'est ça. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 50.
M. Picotte: «La Société de financement
agricole avise le registrateur de chaque division d'enregistrement qu'elle est
substituée à l'Office du crédit agricole du Québec
à l'égard de tout prêt qu'il a consenti. Cet avis a le
même effet pour chacun des immeubles hypothéqués en faveur
de l'Office que s'il avait été donné en vertu des
dispositions de l'article 2161b du Code civil. Le registrateur n'est pas
obligé de se conformer aux prescriptions de l'article 2161c du Code
civil à la suite de cet avis.»
Cette disposition, évidemment, a pour but d'éviter
à la Société l'enregistrement de milliers d'actes
relativement aux prêts consentis par l'Office. Elle vise également
à alléger le travail des registrateurs.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 51.
M. Picotte: «Le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation est chargé de l'application de la
présente loi.» J'espère, c'est moi qui l'ai
défendue.
Le Président (M. Richard): C'est une bonne
idée.
M. Baril: On peut faire un débat là-dessus?
Le Président (M. Richard): C'est adopté? M.
Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 52.
M. Picotte: «Les dispositions de la présente loi
entreront en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.»
M. Baril: Ça veut dire qu'ils peuvent... Quand on dit
«aux dates», la loi peut être appliquée en partie ou
en tout. C'est pour ça qu'on marque une date.
M. Picotte: C'est ça. Il y a certains articles qui peuvent
entrer en vigueur plus rapidement que d'autres.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: M. le Président, il faudrait revenir, à
ce qu'on me dit, à l'article 34, dans les amendements qu'on a
acceptés parce que ça a l'air qu'on a trouvé quelque
chose.
Le Président (M. Richard): L'article 34. Vous êtes
d'accord à ce qu'on revienne à l'article 34?
M. Baril: Oui, d'accord, si on peut améliorer des
choses.
M. Jolivet: Pour améliorer, nous autres, on est toujours
d'accord.
M. Picotte: Dans le deuxième alinéa...
Le Président (M. Richard): Dans le but de bonifier.
M. Picotte: ...c'est pour ajouter plus de sûreté, M.
le Président. Je relis le deuxième alinéa, le 2° de
l'article 34. Je vais le lire au complet, et je vous dirai où on ajoute
quelque chose. 2° ajouter, à la fin de cet article, l'alinéa
suivant: «Pour l'application du paragraphe 2°: «Lorsque des
circonstances exceptionnelles surviennent, les critères servant à
déterminer les entreprises ou catégories d'entreprises qui
peuvent recevoir - et là, c'est ça que je veux faire rajouter -
en dehors des programmes réguliers, une aide financière pouvant
également varier en fonction des biens qu'elles produisent ou des
services qu'elles offrent.».
Donc, on rajoute ça pour plus de sécurité:
«en dehors des programmes réguliers». C'est ça?
M. Baril: Quoi ça donne de plus?
M. Picotte: II y a un avocat qui peut venir expliquer ce que
ça donne de plus?
M. Baril: Toujours le principe de «trop fort ne casse
pas».
M. Jolivet: Mieux vaut prévenir que guérir, a dit
le ministre.
M. Baril: Je sais bien, mais j'aimerais comprendre pareil.
M. Jolivet: Moi aussi.
Mme Saint-Hilaire: C'est exactement ça, le principe de
«trop fort ne casse pas».
M. Baril: II m'a écouté, hein?
Mme Saint-Hilaire: En ajoutant ces mots-là, «en
dehors des programmes réguliers», ça montre bien que
l'ensemble des programmes, si on peut dire, normaux, réguliers, de base
- c'est ça - ils ne pourront pas, comme ça, cibler des choses
particulières. Alors, au fond, c'est pour allumer la lumière le
moins possible vis-à-vis des Américains, pour ne pas qu'ils
demandent une enquête en pensant qu'il y a des changements majeurs
à ce niveau-là, dans le programme de financement agricole, ce qui
n'est pas le cas. Les programmes de base vont être reconduits, pour le
moment. En spécifiant que c'est «en dehors des programmes
réguliers», ils vont comprendre que c'est vraiment à
caractère exceptionnel que de telles mesures pourront être prises.
Ça risque de faciliter la vie au gouvernement
québécois.
M. Baril: Quand on dit «en dehors des programmes
réguliers», les programmes réguliers, ça a une
définition juridique, ça, ou si...
Mme Saint-Hilaire: Non. C'est pour faire comme une espèce
d'opposition, régulier à spécifique, si vous voulez. Puis,
à la lecture même de l'article, les Américains pourront
s'apercevoir qu'il n'y a vraiment rien de neuf sous le soleil, pour le moment,
et ça risque de les empêcher, si vous voulez, de faire une demande
d'enquête pour les programmes de financement, je pense, ce qui peut faire
l'affaire de tout le monde.
M. Baril: On va vous faire confiance, madame.
Le Président (M. Richard): Alors, si vous n'avez pas
d'objection, mesdames, messieurs, c'est qu'on retirerait carrément
l'amendement qu'on avait apporté à l'article 34. On le
remplacerait entièrement et globalement par la proposition de nouvel
amendement que le ministre vient de déposer. Est-ce que ça vous
convient?
M. Picotte: Est-ce qu'on est d'accord là-dessus?
M. Baril: Oui oui, mais juste une dernière question,
là. Est-ce que c'est une définition qu'on va retrouver dans la
plupart des lois?
M. Picotte: Bien, où il risque d'y avoir peut-être
un questionnement. Oui?
M. Baril: Bien, tous... la plupart des ministères ont
différents programmes qui s'adressent à leur secteur
d'activité, et si on veut que les Américains
s'aperçoivent... C'est parce que le libre-échange s'applique
depuis 1989 - ça fait déjà trois ans - et là, on
semble s'ajuster. Je ne sais pas, c'est également en fonction du
traité de libre-échange avec le Mexique, aussi? Ça rentre
tout en ligne de compte? Ou on vient de s'apercevoir...
M. Saint-Pierre: Pas particulièrement. Je pense que c'est
en fonction de l'expérience acquise au cours des dernières
années, où les programmes ont été... Les
Américains sont venus enquêter sur les programmes, ils sont venus
enquêter sur le programme de financement agricole actuel. Ils sont
allés beaucoup plus souvent enquêter au niveau des
assurances-stabilisation parce qu'ils visent directement des productions. C'est
en fonction de cette expérience des dernières années. Je
ne crois pas que ça anticipe d'une façon quelconque sur un
éventuel traité de libre-échange à trois. Ça
répond à un problème déjà vécu, selon
ce qu'on nous a dit.
M. Baril: Moi, je vous dis... Moi, je n'ai pas d'objection, mais
c'est parce que... C'est un oubli que vous avez fait quand vous avez
écrit la loi? Vous ne saviez pas ou vous aviez prévu ça?
Tout à l'heure, le ministre, il a dit: Quand je passe par le bureau des
lois. Je pense que c'est ça qu'il a dit.
M. Picotte: Non. M. le Président, on n'avait pas
oublié ça, sauf que, nous autres, on a dit: On refait notre loi,
comme on la connaissait déjà. Quand on est arrivé avec un
nouveau cadre de règlement, de lois nouvelles, aux Affaires
internationales, ils scrutent toute nouvelle loi parce que, pour eux autres,
ça tombait sous une nouvelle loi, là, même si ça
originait d'une autre. Là, quand ils ont examiné ça, ils
ont dit: «Woop», avec ce qui s'est passé dernièrement
dans la demande de vérification, ça serait susceptible de...
Donc, aussi bien prendre nos précautions immédiatement, puis ils
nous ont appelés en toute urgence pour dire: Est-ce qu'on ne pourrait
pas se baliser pour être bien sûr qu'on ne perde pas de temps
à faire ça? On l'a fait de cette façon-là parce
que, pour eux autres, ça devenait une nouvelle loi. C'est-à-dire
que si on n'avait pas amendé notre loi, si on n'avait pas changé
la loi, personne ne se serait questionné. On serait peut-être pris
avec le même problème dans deux ou trois ans, mais personne ne se
serait questionné. C'est parce qu'en arrivant avec ça, on s'est
questionné, maintenant, à la lumière de ce qui vient de se
passer.
Le Président (M. Richard): L'article 34 toujours, tel que
nouvellement amendé, est adopté tel qu'amendé?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. Est-ce que
les intitulés des chapitres sont adoptés?
M. Picotte: II va bien falloir, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui. Le titre du projet de loi
- ça vous plaît, j'espère, c'est la Loi sur la
Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives - est-ce que c'est adopté?
M. Picotte: C'est comme ça que ça a
été intitulé, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté, mesdames, messieurs? , M.
Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division?
M. Picotte: Adopté pour nous. Sur division pour eux, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Nous vous remercions. Est-ce
qu'il y a des commentaires finaux, M. le ministre?
M. Picotte: M. le Président, je veux remercier l'ensemble
des gens qui nous ont assistés pour l'étude du projet de loi, les
fonctionnaires, le président de la Société - presque
maintenant, parce que ce n'est pas encore adopté, mais, disons le
président de l'Office, en attendant qu'il devienne possiblement
président de la Société, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Possiblement.
M. Picotte: Possiblement. Alors, oui, je prends toujours cette
précaution-là, moi.
M. Jolivet: II y a une proposition transitoire dans ce
sens-là? Non?
M. Saint-Pierre: Comme ça, il nous tient
sur la pointe des pieds.
M. Picotte: Sur le qui-vive. Alors, je veux remercier tout le
monde, y compris vous-même ainsi que l'Opposition, pour le travail que
nous avons effectué, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska. (18 heures)
M. Baril: Je pense, M. le Président, que je dois d'abord
remercier mon collègue, le député de Laviolette, qui m'a
donné un bon appui dans ce projet de loi. Je l'invite à
participer à d'autres lois. C'est intéressant d'avoir des
collègues qui s'intéressent à l'agriculture, comme
habituellement. Je remercie également mon recherchiste pour nous avoir
fourni différentes informations. Je voudrais juste signaler que mon
inquiétude sur ce projet de loi, c'est, entre autres, parce que le
gouvernement légifère beaucoup par règlement. Je l'ai
répété, ce n'est pas parce que je suis contre le fait que
l'Office change de nom et devienne une Société. Je n'ai rien
contre ça, mais, par plusieurs de mes questions, je voulais
répondre aussi aux interrogations dont l'Union des producteurs agricoles
m'avait fait part par écrit. J'avouerai bien franchement que j'ai eu des
questions. J'ai posé des questions, mais je n'ai pas eu toutes les
réponses. Il n'y a pas eu grande écoute positive aux demandes,
mais, de toute façon, moi, je considère que je me devais de
questionner pour améliorer le projet de loi. Je remercie les
représentants de l'Office, les avocates ou les avocats qui sont
là. Ils nous ont aussi informés. Donc, c'est comme ça
qu'on peut mieux étudier et adopter une loi. Mon intention était,
justement, d'être en mesure d'avoir une loi qui réponde le mieux
possible aux besoins de la population agricole.
Le Président (M. Richard): Merci, mesdames et messieurs.
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, une question d'information.
Si je comprends bien, nous ne revenons pas sur le projet de loi 23, ce soir,
mais, est-ce que vous avez une indication à quel moment donné
nous allons être rappelés?
Le Président (M. Richard): Je regrette, non, pas à
ce moment-ci. Ça va aller selon l'ordre de la Chambre. Effectivement,
c'est le seul qui reste, le projet de loi 23. Alors, on ne peut pas se tromper,
ça va être le 23.
M. Jolivet: C'est ça. C'est parce qu'il y a des
amendements à l'amendement qu'on a déjà apporté,
que j'aimerais apporter pour encore, trop fort ne cassant pas, bien
régler le problème.
Le Président (M. Richard): Si je comprends bien, vous
allez vous faire identifier à cette commission-ci pour la prochaine
étude du projet de loi 23.
M. Jolivet: Exact. Je pourrai, à ce moment-là,
voter, malgré ma crainte de l'autre jour, de ne pouvoir voter sur
l'article.
Le Président (M. Richard): Alors, merci, mesdames et
messieurs. Puisque la commission a accompli son mandat, nous ajournons donc
sine die. Bon appétit!
(Fin de la séance à 18 h 2)