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(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Lafrance): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je vous demanderais de prendre place, s'il vous plaît. Je
déclare donc la séance de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ouverte. Je vous rappelle à tous et
à toutes que le mandat de la commission, pour cette séance de
travail, est de poursuivre l'étude détaillée des projets
de loi suivants: projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la
Loi sur les produits laitiers et leurs succédanés; projet de loi
27, Loi sur la Société de financement agricole et modifiant
d'autres dispositions législatives.
Je vous rappelle que nous avons eu comme ordre de la Chambre de
siéger jusqu'à 13 heures, cet après-midi. M. le
secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Dufour
(Jonquière) est remplacé par M. Jolivet (Laviolette) et Mme
Dupuis (Verchères) est remplacée par Mme Caron (Terrebonne).
Loi modifiant la Loi sur la mise
en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche
Le Président (M. Lafrance): Merci. Alors, lorsque nous
avons ajourné nos travaux, lundi dernier, le 8 juin, à 24 heures,
nous en étions à l'article 8. L'article avait été
appelé et il y avait eu, je pense, un amendement de
déposé, lequel avait été distribué, et la
discussion était en cours sur cet amendement à l'article 8.
Plans conjoints (suite) M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Lafrance): Oui, M. le ministre.
Exemption des propriétaires d'au moins 800
hectares de forêt privée
M. Picotte: ...vous vous souviendrez qu'avant de quitter,
à minuit moins quelques minutes, à notre dernière
séance officielle, j'avais déposé un amendement. Il y
avait eu certaines interrogations du député de Laviolette
concernant l'entente qui était intervenue entre la
Fédération des producteurs de bois, le ministère des
Forêts et la Régie; finalement, dans le but de régulari-
ser un problème et d'empêcher que les plans conjoints soient
attaqués à cause, justement, du jugement de certaines cours,
surtout la Cour supérieure, j'avais déposé une
modification à la loi. On a fait des vérifications. (11 h 40)
Je m'étais engagé, aussi, à parler à mon
collègue, le ministre des Terres et Forêts.
M. Jolivet: Des Forêts, pas des Terres et Forêts.
M. Picotte: Et, en plus de m'être engagé, M. le
Président, il y a eu cette conversation entre mon collègue des
Forêts et le député de Laviolette, ce matin même, en
termes de discussion. Alors, M. le Président, après avoir tout
vérifié, je répète, évidemment, la
modification à l'article que nous appelons ce matin: Remplacer le
deuxième alinéa...
Alors, il faut se rappeler qu'il y a, évidemment, l'article 8 qui
fait référence à: L'article 59 de cette loi est
modifié par l'addition des alinéas suivants. Le premier
alinéa, M. le Président, reste tel quel, c'est-à-dire:
«Le présent article s'applique même si la personne ou la
société agit par l'entremise d'un agent, d'un mandataire ou d'une
compagnie ou société dont elle est actionnaire ou
sociétaire. Il s'applique également même si la personne ou
société s'entend avec toute autre personne ou
société pour que celle-ci procède pour elle à
l'opération concernée».
Le changement, M. le Président, arrive dans le deuxième
alinéa qui dit ceci maintenant - d'ailleurs, il n'y a rien de
changé - que nous avions déjà à la fermeture de nos
travaux, avant-hier: «Toutefois, une personne ou une
société qui est propriétaire d'une forêt
privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant n'est pas assujettie aux
droits et obligations mentionnés au premier alinéa à
l'égard d'un produit de cette forêt visé par un plan
conjoint, récolté pour elle-même et transformé dans
une usine qu'elle exploite».
Ça tenait compte, en partie du moins et en grosse partie,
devrais-je dire, des remarques qu'a faites le député de
Laviolette sur certaines précisions à être
apportées. M. le Président, je n'ai rien à ajouter
à tout ce qu'on a dit antérieurement.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: M. le Président, je trouve quand même
important de souligner toute l'argumentation que j'avais
développée au niveau de l'arti-
de 1 du projet de loi. Il faut se souvenir qu'au niveau de l'article 1
ce projet de loi voulait renforcir la loi sur la mise en marché des
produits alimentaires parce que des groupes de producteurs et des compagnies
étaient allés devant les tribunaux pour contester justement, je
ne sais pas si c'est la validité de la loi...
M. Picotte: La légalité.
M. Baril: ...pour contester la légalité de la loi
parce que eux ne se sentaient pas obligés de faire partie des plans
conjoints. Et, dans le jugement qui a été rendu, entre autres, au
niveau des papetières, le juge disait que c'était parce que la
loi n'était pas claire. Là, on clarifie la loi à l'article
1. Je n'ai rien contre ça, au contraire puisqu'on défend les
plans conjoints, puis moi, ça fait depuis... On n'a pas besoin de me
convaincre fort et je n'ai aucune difficulté à démontrer
que je suis un défenseur des plans conjoints. Ça fart un an et
demi que je crie, puis, si vous me passez l'expression, que je gueule pour
défendre nos offices de commercialisation au niveau des
négociations du GATT. Donc, c'est pour cette raison que, à
l'article 1, je disais: On les renforcit. Il y avait quelques causes. Je me
suis préoccupé au niveau légal des causes pendantes qui
étaient devant les tribunaux et c'est mon droit, à moi, de
parlementaire d'essayer de sauvergarder les droits légaux de certains
individus. Là, on renforcit la loi et les gens fonctionneront avec
ça.
Mais, ce avec quoi je ne suis absolument pas d'accord, puis je suis
très clair là-dessus: Je ne suis pas d'accord avec l'article 8
même avec les amendements qui ont été amenés
aujourd'hui, parce que, là, on fait une loi deux poids, deux mesures.
Là, on fait une loi pour protéger les gros; eux autres, ils ne
feront pas partie des plans conjoints parce qu'ils n'aiment pas ça: les
compagnies, les papetières, entre autres. Ils n'aiment pas ça,
eux autres. Ça les agace, ça les achale. On clarifie la loi pour
un groupe de producteurs, puis pour les compagnies, pour les multinationales,
on leur dit par cette loi-là: On va faire un beau petit article
spécial pour vous autres, comprends-tu, puis on va vous exclure des
plans conjoints. Ça n'a aucun sens. Quand tu défends les plans
conjoints, tu les défends jusqu'au bout. Tu ne défends pas les
plans conjoints pour les petits, puis tu exclus les gros.
C'est pour ça que je vous dis que cet article voté tel
quel, je trouve ça étonnant. Hier ou avant-hier, quand on s'est
rencontrés, le ministre disait que ça faisait un an et demi que
la Fédération des producteurs de bois courait après le
ministre des Forêts, puis le ministre de l'Agriculture pour amener cet
article-là. Et, après l'application de cette loi, je vous
garantis que, d'ici deux ou trois ans, le plan conjoint dans le bois, n'y
pensons plus, il va être sauté.
Il va être sauté, le plan conjoint, parce que toutes les
papetières, toutes les scieries qui détiennent plus que 800
hectares - puis, vous savez, en forêt, 800 hectares, ce n'est pas
grand-chose; les compagnies ont bien plus de superficie, j'allais dire que 2000
acres, que 800 hectares - vont être complètement exclues. Elles
vont prendre leur bois, elles vont le transformer, elles vont faire ce qu'elles
vont vouloir et, après ça, la Fédération essaiera,
elle, d'aller négocier des contrats de bois avec ces
compagnies-là. Ils vont avoir bien plus de difficultés qu'ils en
ont actuellement parce qu'elles en sont capables de s'approvisionner sur leur
terrain sans passer par le plan conjoint.
Ça fait que je trouve étonnant - je vous le dis comme je
le pense, puis je ne suis pas le genre de gars à me cacher pour parler -
je trouve étonnant, je le répète, que la
Fédération des producteurs de bois, elle-même, participe
à mettre la hache dans les plans conjoints. C'est une ouverture, je dis,
exceptionnelle, extraordinaire et je ne peux passer sous silence cette
ouverture dangereuse qui est faite à l'intérieur même de
l'Union des producteurs agricoles. Je comprends que chaque
fédération est autonome, hein? Ça, je comprends ça.
Mais, tout de même, quand on vient nous accuser, par
téléphone, par lettre ou bien quand on nous rencontre dans les
passages, qu'on est contre les plans conjoints, bien, moi, j'invite l'UPA
à se parler entre eux autres, de temps en temps. Peut-être qu'ils
devraient s'adresser aux bonnes personnes au lieu de s'adresser aux gens, je
pense, qui défendent les plans conjoints, les offices de
commercialisation, puis qui y croient.
Donc, moi, c'est bien évident, M. le Président, que,
même avec les amendements que le ministre a apportés qui sont, en
fait, plus clairs parce que, là, on limite la superficie, je ne suis pas
d'accord pareil parce que c'est une ouverture dangereuse pour mettre fin au
niveau de l'application des plans conjoints. Là, on commence par le
bois, puis, tout à l'heure, il y en a d'autres compagnies, dans d'autres
secteurs, qui trouveront bien le moyen, comprenez-vous, de faire des pressions
au niveau du gouvernement, puis au niveau de différents ministres pour
dire: Vous avez déjà fait un précédent, hein? Vous
avez fait un précédent pour les papetières. Pourquoi ne le
feriez-vous pas pour nous autres? Donc, sur ce point, M. le Président,
je vous dis tout de suite que, amendement ou pas, je vais être contre
l'article 8 parce que, justement, ça met fin d'ici quelques
années, à l'application du plan conjoint du bois dans ce
secteur-là.
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre
M. Picotte: M. le Président, le moins que je puisse dire,
c'est qu'il y a sûrement une incompréhension en quelque part,
parce que quand le député d'Arthabaska me dit: II y a
d'autres
grosses compagnies qui demanderont de faire la même chose, il faut
s'adresser aux deux lois que nous étudions présentement,
là. D'abord, dans la loi que nous étudions, nous parlons de la
Régie des marchés agricoles. Quand on parle de Nabisco, M. le
Président, ce n'est pas une compagnie qui est inconnue au
député d'Arthabaska. Nabisco, Pillsbury, Green Giant, ce sont des
compagnies beaucoup plus grosses que dans le cas de certaines
papetières. On ne les a pas exclues des plans conjoints. La
clarification de l'article 1 les conserve à l'intérieur du plan
conjoint. Justement, eux autres mêmes nous ont demandé
d'être exclus, puis on a dit non parce que vous êtes dans des
domaines ou des plans conjoints administrés par notre loi, puis vous ne
ferez pas différemment de tout le monde, parce que c'est dans notre
loi.
Là, pourquoi on arrive à l'article 8? C'est parce que,
dans le domaine du bois, ça réfère à une autre loi
qui s'appelle la loi des forêts. Alors, à partir de ce
moment-là, si on ne fait pas cette exception-là pour le domaine
du bois, ils seront obligés de se retrouver dans le domaine des
forêts, puis de se comporter avec la loi des forêts. Les
Forêts ne changeront pas leur loi parce qu'il y a une
fédération là pour l'ensemble du monde des forêts et
là, à ce moment-là, ils seront noyés dans cette
loi-là, puis le plan conjoint, ils ne pourront pas l'appliquer, il va
être contesté de la même façon. C'est pour ça
qu'on est venus clarifier l'article 1 dans nos domaines et c'est juste parce
que ça fait partie de deux lois dans le domaine du bois.
S'ils étaient régis uniquement par la Régie des
marchés agricoles, M. le Président, on ne parlerait même
pas d'apporter un amendement pour ça. C'est parce qu'ils doivent,
évidemment, se comporter avec une loi qui existe dans le domaine des
forêts, M. le Président. Et c'est la raison pour laquelle on
apporte ça. L'argument de base, quand on parle de multinationales, M. le
Président, il y a des multinationales beaucoup plus grosses que les
papetières pour lesquelles on n'a eu aucune exemption et qui n'auront
jamais d'exemption. C'est pour ça qu'on a clarifié l'article 1
parce que même Nabisco, Pillsbury, Green Giant, comme je l'ai
mentionné tantôt, auraient pu, eux autres aussi, s'en aller devant
la Cour supérieure pour se faire dire la même chose: Votre loi
n'est pas assez claire à l'article 1, donc, clarifiez l'article 1. Donc,
ces multinationales-là ne sont exemptées d'aucune façon.
(11 h 50)
Alors, moi, c'est ma façon de comprendre ça, M. le
Président. C'est ma façon de l'expliquer. C'est pour ça
que les intervenants du milieu... C'est vrai que, il y a un an et demi, je dois
le mentionner, les gens sont venus nous rencontrer. C'est moi qui me suis
déplacé à la Régie des marchés agricoles
avec la Fédération pour s'asseoir justement avec la Régie
pour bien baliser ça, pour ne pas que ces gens-là soient
pénalisés. Et on a .pris tout, le temps d'attacher tout ça
finalement. Ça aurait dû se faire beaucoup plus vite que
ça, mais il y avait des irritants à ça. Et on est
arrivés à une entente et, à ce moment-là, voici
pourquoi nous apportons ces amendements-là. C'est la seule explication,
M. le Président. Il n'y en pas d'autre.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Oui, M.
le député d'Arthabaska.
M. Baril: M. le Président, quand le ministre dit que c'est
parce qu'on se réfère à deux lois, la loi des forêts
et la loi de mise en marché, il n'est pas question de plans conjoints
dans la loi des forêts. On ne parle pas de plans conjoints. La loi qui
parle des plans conjoints, justement, c'est la Loi sur la mise en marché
des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, des produits
laitiers et leurs succédanés. Quand on décide qu'on
applique des plans conjoints, c'est la loi qui régit les plans conjoints
qui s'applique. Il n'y a pas des plans conjoints qui s'appliquent dans
différentes lois gouvernementales. Hein? Bon. Il y a une loi où
les plans conjoints s'appliquent. Et les plans conjoints dans les secteurs,
comme quand on parle de la forêt, ils doivent se référer
à la loi qui s'applique au niveau des plans conjoints.
Le ministre trouve ça normal qu'on fasse une exception; que ce
soit au niveau des forêts ou autres, c'est un précédent, je
le répète. Ce n'est pas à cause que les papetières
sont des multinationales. Pourquoi on plie les genoux devant eux autres? Ceux
qui ont 800 hectares et moins, là, on va leur dire: Ça va
s'appliquer, le plan conjoint, pour vous autres. Mais à ceux qui sont
gros, non, il ne s'applique pas. Le ministre trouve ça normal de faire
une loi pour les gros et une loi différente pour les petits ou les
moyens. J'aimerais que le ministre m'explique ça. Quelle est sa
compréhension? On exclut les gros et les petits, vous autres, vous allez
passer par là. Ça n'a pas de bon sens. C'est la première
fois que je vois ça que le gouvernement fait une exception pour les gros
dans une loi et, dans le reste de la loi, on dit: Pour tous les autres,
ça va s'appliquer, vous allez passer par là.
Et, je le répète: Mon intervention, c'est uniquement pour,
premièrement, dénoncer ce fait-là et pour confirmer que,
d'ici quelques années, le plan conjoint dans le bois, qui a
été gagné par de grandes luttes, la
Fédération ne sera plus capable de l'appliquer. C'est les petits
producteurs qui vont souffrir de ça. C'est eux qui ont travaillé,
les petits producteurs, davantage pour justement avoir cette garantie que la
formule des plans conjoints s'applique dans le bois. Ça a
été gagné à partir de grandes luttes qu'ils ont
faites et aujourd'hui on vient mettre la hache dans leurs affaires. S'ils se
sont battus pour avoir le plan conjoint, c'est justement parce qu'ils avaient a
affronter les grosses compagnies
qui ne voulaient se soumettre à rien. Et, aujourd'hui, toute la
lutte que ces gens-là ont faite, on leur dit: C'était inutile, ce
n'était pas nécessaire, parce que, aujourd'hui, on fait un
article spécial et on exclut les papetières.
En tout cas, je le dis, M. le Président, je suis tout à
fait contre d'avoir une loi pour les gros et une loi pour les petits. Et que le
ministre m'explique ça, si je n'ai pas raison. Comment il explique
ça qu'on exclue les gros et que, pour les petits, on dise: C'est une
bonne chose, les plans conjoints, mais ça va s'appliquer juste aux
petits. Pour les gros ça ne s'applique pas.
Et, tout à l'heure, il m'a parlé de Nabisco et de je ne
sais pas trop quel autre. Tout à l'heure, c'est quoi qui va les
empêcher de dire: Au niveau d'une multinationale, il y a un
précédent de fait, au niveau des papetières, vous les avez
exclues, bien, nous autres, aussi on est des multinationales et vous allez nous
exclure de ça?
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le
député d'Arthabaska. M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je répète les
mêmes arguments que j'ai donnés avant-hier, que je donne ce matin.
Au niveau d'autres plans conjoints, entre autres quand on parle de Nabisco, et
c'est Pillsbury la deuxième, c'est Green Giant la troisième, il
n'y a pas de ces compagnies-là, dans leurs domaines respectifs, qui
doivent être administrées et faire face à deux lois. C'est
ça, l'explication, M. le Président. Qu'est-ce que vous voulez?
C'est comme ça que ça fonctionne. Alors, on ne les soustraira
pas, nous, de notre loi, parce qu'ils ont affaire à nous. La
difficulté, elle est là. Je n'ajouterai pas plus à ce que
j'ai dit à date, parce que je l'ai dit à quelques reprises, mais
je peux demander à Me Prégent s'il a des choses à
rajouter, peut-être pas nécessairement pour convaincre mon
collègue, mais en tout cas pour donner des éclaircissements
additionnels. S'il peut le faire, je suis bien prêt à lui passer
la parole, M. le Président, par votre intermédiaire.
Le Président (M. Lafrance): M. le président de la
Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, Me
Prégent.
M. Prégent (Gilles): M. le Président,
effectivement, il n'y a peut-être pas beaucoup de choses à dire ou
à ajouter à ce que le ministre vient de préciser. C'est
qu'il n'y a pas de traitement, en principe, différent entre les grandes
et les petites entreprises visées par la loi puisque, dans tous les
autres secteurs que le bois, de très grandes entreprises sont
visées par la loi et continuent d'être visées par la loi,
non seulement d'ailleurs dans les légumes de transformation. Qu'on pense
à Olymel dans le porc, qu'on pense au domaine de la volaille où
il y a un regroupement très considérable Unival, ce sont des
entreprises très importantes qui ont les facilités de production
également et qui pourraient se prévaloir aussi du même
titre d'être à la fois producteur et transformateur du produit. La
loi ne fait pas exception pour les gros ou pour les petits. Elle fait exception
seulement pour un secteur, celui de la forêt, pour les motifs que le
ministre a indiqués, parce que ces entreprises sont déjà
visées par des réglementations et des dispositions
législatives d'une autre loi, la Loi sur les forêts, qui est
spécifique au secteur et qui impose, sous une autre forme, d'une autre
façon, des mesures qui devraient arriver au même sens que celles
d'un plan conjoint, c'est-à-dire une mise en marché
ordonnée et des coupes en fonction des possibilités
forestières.
Par ailleurs, on sait qu'il y a eu des discussions, tout le monde en a
parlé, entre l'industrie, les fédérations, les
ministères. On a convenu d'un moyen que tout le monde a jugé
adéquat. Je ne pense pas que ce moyen donne ouverture à d'autres
puisqu'il s'est fait en faisant référence à des
éléments qui sont spécifiques à la forêt et
qui ne peuvent pas avoir d'application ailleurs. Si on disait ici que c'est
parce qu'ils sont gros par rapport - je ne sais pas qu'est-ce qui serait gros
et petit, là - aux plus petits, bien, là, d'abord, ce serait
beaucoup plus large que le secteur forestier et, effectivement, là, ce
serait peut-être un élément dangereux comme
précédent. Mais ce n'est pas le cas. C'était, d'ailleurs,
un peu le motif pour lequel, dans la première proposition qui a
été faite, au lieu d'écrire «800 hectares d'un seul
tenant» de façon spécifique, on faisait
référence à la Loi sur les forêts, justement pour
bien indiquer que cette mesure exceptionnelle existait parce que l'on
s'adressait à un domaine qui est visé par une autre loi, la Loi
sur les forêts. Il faut bien circonscrire, donc, l'exception au seul
domaine forestier pour les motifs qu'on vient de donner.
Bon, il y a une autre proposition pour mieux préciser les 800
hectares, qui ne nous oblige plus à référer à la
Loi sur les forêts, mais je pense que l'esprit est le même et les
travaux, j'imagine, de ce comité vont bien indiquer que là
était bien l'intention du ministre.
M. Picotte: Pour compléter la réponse de Me
Prégent, il ne faut pas, M. le Président, que le
député d'Arthabaska me reproche d'accepter les amendements du
député de Laviolette pour bien préciser l'affaire et qu'on
me dise par la suite: Oui, mais là ça ne fait plus
référence au domaine des forêts, alors que c'est
l'argumentation qu'on développe. On peut revenir au premier
libellé. Moi, je n'ai pas d'objection à ça. Mais,
là, ce n'est plus de ce côté-ci qu'il ne semble pas y avoir
d'entente, M. le Président, ni du côté de la
Fédération, ni du côté de la Régie. Mais je
pense que c'est ça. C'est la seule raison. C'est la seule raison. Il n'y
en a pas d'autre.
M. le Président, il faut faire attention aussi parce que je me
rappelle qu'encore avant-hier on discutait d'un cas que, moi, je ne voulais pas
discuter et que je ne discuterai pas plus parce que c'est un cas qui est devant
la cour. Ça, c'en était un cas où le producteur avait
vendu son quota et il produisait pareil, puis il mettait en marché des
produits. On dit: Bien, pourquoi on ne lui donne pas son produit? Y avez-vous
pensé? Si on commence à accepter que des gens qui vendent leur
quota puissent produire pour aller sur le marché, c'est encore bien plus
dangereux pour les plans conjoints. Mais, là, je ne peux plus
comprendre. On voulait accepter de faire des exceptions pour les petits. On
dit: II ne faut pas faire des exceptions, ni pour les petits ni pour les gros.
Écoutez, moi, il y a des choses que je ne comprends plus. Et je pense
que c'est à la suite, tout simplement, d'un problème existant qui
fait en sorte qu'il faut le corriger pour protéger justement le plan
conjoint dans le domaine du bois. C'est à la suite de ça que
c'est apporté. Et, si ce n'était pas ça, M. le
Président, on aurait clarifié notre article 1, tout simplement,
dans le but qu'on n'ait pas d'autres trous et que des grosses compagnies
viennent essayer de s'y soustraire, et ça aurait réglé la
situation. Moi, je ne peux pas donner d'autres explications que ça, M.
le Président. (12 heures)
M. Baril: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: ...dans le jugement que l'honorable juge Ovide Laflamme
a rendu dans la cause de Daishowa inc. et l'Office des producteurs de bois de
la région de Québec, on stipule ici que, «si le
législateur avait voulu attribuer les pouvoirs que l'intimé
réclame en l'espèce, il se serait exprimé de façon
positive et non équivoque». Bon. C'est pour ça que la
demande de l'Office des producteurs de bois de la région de
Québec a été rejetée devant la Cour
supérieure. Bon, maintenant, à l'article 1... Et je fais juste,
en passant, référer le ministre à la loi sur les plans
conjoints; il n'y en a pas 25, il y a une seule loi, bon. Il faut se
référer à la loi sur les plans conjoints pour
l'application des plans conjoints, bon. Ma question va être: Avec la
clarification qu'on a faite à l'article 1, hein, s'il n'y avait pas
d'article 8, là, est-ce que les compagnies, les papetières,
seraient soumises à l'application des plans conjoints?
M. Picotte: Oui.
M. Baril: Bon, elles seraient soumises. Donc, même s'il y a
une loi des forêts, comprenez-vous, il y a la loi des plans conjoints et,
avec la clarification qu'on a faite à l'article 1, les papetières
auraient été obligées de se soumettre.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Donc, c'est pour ça que je vous pose la question
depuis le début: Pourquoi on fait un cas d'exception avec l'article 8,
maintenant, puisque, avec l'éclaircissement de l'article 1, tout aurait
été correct? Les gens auraient pu retourner devant les tribunaux
si les compagnies n'avaient pas voulu respecter les plans conjoints et ils
auraient eu gain de cause, parce que c'est ça que le juge dit, hein. On
le bouchait, le trou. Le juge, ni plus ni moins, il dit: II y a un trou dans la
loi et les papetières en ont profité. Mais, en bouchant le trou -
et vous venez de me dire vous-même qu'avec la seule clarification qu'on a
faite à l'article 1 ça réglait le problème -
pourquoi est-ce qu'on rouvre la porte pour exclure de l'application des plans
conjoints les gros? Justement, je dis les gros; on dit 800 hectares et plus au
niveau des papetières, hein. Pourquoi est-ce qu'on les exclut, puisque
vous me dites, je le répète, que même eux autres,
même si ce n'est pas dans le secteur de l'alimentation, ils seraient
régis par la loi sur les plans conjoints et qu'avec
l'éclaircissement qu'on a fait à l'article 1 les producteurs de
bois seraient protégés, ce qu'ils ont gagné de longue
lutte? Mais, là, le gouvernement arrive avec un article 8 pour les
exclure.
M. Picotte: M. le Président, c'est justement parce qu'il y
avait un problème particulier. Ce qu'on fait, on traduit la
volonté populaire des gens qui se sont entendus à une table. Un
gouvernement ne doit pas toujours administrer en confrontation les uns des
autres, M. le Président. Il y avait un problème: on a assis le
monde à la table, ils en viennent à un compromis qu'ils jugent
non seulement acceptable, mais souhaitable. On le traduit à
l'intérieur de la loi pour que tout le monde fonctionne. Le but d'une
loi, là, ça ne devrait pas être au gouvernement de toujours
mettre du monde opposé les uns aux autres. Ce n'est pas comme ça
qu'un gouvernement veut légiférer, hein. C'est ça, M. le
Président, que ça a donné comme résultat.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président...
M. Picotte: Maintenant, c'est bien sûr que le
député d'Arthabaska peut ne pas être d'accord avec
ça et, moi, je respecterais ça, il n'y a aucun problème,
je le sais.
M. Baril: Vous commencez à connaître ma
pensée.
M. Jolivet: M. le Président, d'entrée de jeu,
d'abord, le député d'Arthabaska et moi-même ne sommes pas
en contradiction. J'ai demandé des
amendements à un article d'un projet de loi que nous contestons.
Cependant, le ministre prend des moyens et dit des choses qui sont, à
mon avis, fallacieuses, quand il détermine qu'il y a deux lois. C'est
vrai qu'il y a deux lois. On ne peut pas le nier. Pour Nabisco et l'autre,
là, il n'y en pas deux lois, il y en a rien qu'une, c'est celle sur la
question de la Régie des marchés agricoles. Mais je dois vous
dire une chose: Sur la question du bois, il y a rien qu'une loi qui s'occupe
des plans conjoints et c'est celle-là. Donc, dans les deux cas, vouloir
utiliser la loi des forêts en disant que la loi des forêts
empêche le plan conjoint, c'est mentir, excusez-moi, ce n'est pas donner
la bonne chose. C'est vraiment un argument fallacieux. Ça, une fois que
je l'ai dit, maintenant, je suis conscient qu'il y a eu un procès, je
suis conscient qu'il y a eu des décisions, je suis conscient que des
gens qui, à la Fédération des producteurs de bois,
après avoir analysé la situation avec le syndicat, l'office de
Québec, ont déterminé qu'effectivement, dans ce
contexte-là, ils avaient deux choix à faire: demander une
clarification à la loi, qui était l'article 1 dont le ministre a
fait mention tout à l'heure, et l'appliquer, ou encore s'entendre.
Pourquoi ils ont décidé de s'entendre? Parce que les gens
prétendent que, malgré l'article 1, les entreprises
forestières vont toujours vouloir continuer à aller plus loin.
Les preuves sont évidentes. Dans les demandes qu'on a faites de
consultation pour l'article 8, l'organisation qui s'appelle l'Association des
industries forestières du Québec détermine que, quant
à elle, l'article ne va pas assez loin. D'abord, eux, ils voulaient
mettre les plans d'aménagement. Ce qui est bien différent quand
on regarde la loi 150 sur les forêts par rapport au plan conjoint. La
première clarification que le ministre apporte trop fort ne cassant pas,
indique dans la loi que c'est le plan conjoint qui est visé par le
projet de loi même si l'économie du régime, de la loi
indique que c'est le plan conjoint. Mais, une fois qu'il a dit ça, les
entreprises forestières disent: Nous autres, même si vous mettiez
«plan d'aménagement», dans le fond, là, on n'en veut
pas pantoute. On ne veut rien! Tout ce qu'on veut, nous autres, c'est le libre
marché. Dans la lettre que le président
directeur-général de l'AIFQ nous envoie, c'est ça qu'il
dit.
Les syndicats, maintenant, par leur fédération, nous
indiquent, dans un communiqué qu'ils nous ont fait parvenir, qu'ils sont
d'accord avec l'article 8, tel que libellé. Premier sursaut de la part
de mon collègue et de moi: Ça n'a pas de maudit bon sens! Y
«a-t-i» quelque chose qui ne va pas quelque part? Comment se
fait-il qu'ils ont accepté ça? Je l'ai dit, je le
répète, c'est de guerre lasse que les syndicats des producteurs
de bois en sont venus à la conclusion qu'ils sont mieux de mettre, dans
le contexte actuel, de l'eau dans leur vin, puis de perdre peut-être des
prérogatives plutôt que de continuer des batailles devant les
juges qui leur coûtent énormément cher, et à eux et
à leurs membres. Alors, qu'est-ce qu'ils disent? Ils disent oui.
Alors, nous, on les contacte. On dit: Écoutez, on ne comprend
pas, là. Donnez-nous des explications, on a de la misère à
comprendre ça. Ils nous disent: Bien, écoutez, on est d'accord.
J'ai parlé à du monde, moi, à l'intérieur de la
boîte, à Longueuil. On me dit: On est d'accord. Je reparle avec
des gens dans la région, là, ils me disent: Wo! Un instant, M.
Jolivet! J'assiste à l'assemblée générale de la
Fédération des producteurs de bois, à
Trois-Rivières, jeudi passé. Je rencontre Jean-Marc Drolet, je
rencontre Trépanier, je rencontre des gens du milieu. J'ai dit:
Écoutez, «c'est-u» vrai que vous acceptez ça? Ils
m'ont dit: Wo! Wo! Wo! Alors, moi, j'ai dit: Qu'est-ce que c'est, wo, wo? Moi,
j'avais des questions. J'ai dit: Je vais vous les poser les questions. C'est
quoi être propriétaire? C'est quoi, 800 hectares d'un seul tenant,
dans la loi des forêts, puis dans la loi de la Régie des
marchés agricoles? C'est quoi, ça, le gars de l'organisation de
gestion en commun qui peut posséder, lui, le bois? Parce que vous savez
qu'en vertu de la loi des forêts, si on fait allusion aux deux,
aussitôt que l'arbre est coupé, il m'appartient. Je suis
propriétaire de l'arbre. La question que j'ai posée: Est-ce que
le propriétaire d'une forêt privée, c'est une personne qui
a le fonds de terre? Si c'est le fonds de terre, c'est clair. Mais ce n'est pas
clair, là. Deuxièmement, si la forêt, elle devient à
moi, elle devient ma propriété, quand je l'ai coupée,
là, le bois, là, alors, moi, je viens m'assurer... C'est des
question que j'ai posées et je n'ai pas eu les réponses
encore.
L'autre question que j'ai posée et pour laquelle j'ai eu une
réponse qui m'inquiète: aussitôt que je m'appelle
Stone-Consol, puis que j'ai une seule forêt de 800 hectares d'un seul
tenant, je suis soustrait au plan conjoint, mais une fois que je suis soustrait
au plan conjoint, est-ce que tous les petits lots que j'ai un peu partout le
sont? Je n'ai pas de garantie. Et le directeur de la Régie, si j'ai bien
compris ce qu'il m'a dit, m'a indiqué que ça pouvait
l'être, ça, ça pouvait être ajouté. Ce n'est
pas ça que les gens ont demandé. Quand les gens ont
négocié avec la Régie le contenu du texte pour s'assurer,
là... Sur toutes ces questions-là, que j'ai commencé
à leur poser et qu'on s'est posées ensemble, là, ils ont
dit: Vous avez raison, M. Jolivet, peut-être qu'on s'est fait avoir un
peu. Et, si on amène des amendements, c'est justement pour le clarifier.
Même si je ne suis pas d'accord, je vais au moins faire mon travail de
législateur pour éviter le pire. Alors, dans ce sens-là,
si les amendements sont au moins gagnés, c'est moins pire que de ne rien
avoir. Et, dans ce contexte-là, je ne suis pas en désaccord avec
mon collègue, toujours sur le
même principe du plan conjoint.
Puis, je vais aller plus loin, M. le Président, en disant: C'est
quoi, le mot «exploite», à la fin du texte? «Dans une
usine qu'elle exploite». Exploite quoi? Est-ce qu'elle est
propriétaire de l'usine? Est-ce qu'elle est locataire de l'usine?
Ça «veut-u» dire que désormais une entreprise pourra
couper du bois puis l'envoyer ailleurs que dans sa propre usine a elle, qu'elle
possède en titre avec des contrats de propriétaire et non pas de
locataire? C'est ça qui est quand même important. Moi, c'est
ça que je veux faire clarifier. Je vais essayer de faire en sorte que
l'article soit le plus étanche possible, même si je ne l'accepte
pas. Nous allons voter contre sur le principe, parce qu'on trouve que c'est un
dangereux précédent quand je connais l'AIFQ. Une fois qu'ils
auront gagné ça, ils vont vouloir aller plus loin. Et c'est leur
droit! Tout comme les syndicats de producteurs de bois, c'est aussi leur droit
de se défendre. (12 h 10)
Alors, moi, je suis là, entre les deux, à essayer de
trouver le mieux possible ce qui va colmater la brèche. On se reparlera
dans 5 ans, dans 10 ans, peut-être, ou dans 2 ans. Vous allez voir que la
bataille qui est enclenchée actuellement par l'AIFQ, elle est une
bataille pour ouvrir le marché du bois au libre marche. Je l'ai
expliqué, dans le contexte actuel, ça n'a pas de bon sens. Dans
un contexte différent où on agrandirait la forêt
privée dans un territoire périurbain, allant dans la forêt
de banlieue dite la forêt habitée, ce serait peut-être
différent, si on arrive à 20 % de propriété
privée, qu'ils mettent 35 % à 40 % de mise en marché, mais
ce n'est pas le cas actuellement. C'est 10 % et ils mettent environ 20 % de
mise en marché.
Dans ce contexte-là, M. le Président, je pourrais
argumenter longtemps. Je dirai: Bravo que, dans le texte actuel, on ait mis
dans la loi de la Régie des marchés agricoles les 800 hectares
d'un seul tenant. Bravo qu'on ait mis le mot «conjoint»
après le mot «plan», mais, malheureusement, il manque les
deux autres. C'est les questions que je pose, puis, après ça, on
fera l'adoption sur division de cet article-là. Est-ce que le ministre
peut m'indiquer que le mot «exploite», dans le texte de la loi qui
est là, est tellement étanche qu'il n'y a personne qui va pouvoir
commencer à outrepasser ça et à utiliser une usine
louée? Deuxièmement, est-ce que le propriétaire de la
forêt qui est visé ici, c'est le propriétaire d'une
forêt qui est fonds de terrain? Et, troisièmement, est-ce que,
dans les 800 hectares et plus d'un seul tenant, c'est seulement cette
partie-là qui sera apte à être exclue du plan conjoint ou
si tous les autres lots appartenant à la même entreprise, qu'elle
aura loués, qu'elle aura peut-être, dans certains cas,
achetés à nouveau - parce qu'elle pourra acheter des lots
épars, des lots intramunicipaux et autres, s'ils sont en vente, et,
à ce moment-là, se faire de petits lots d'en bas de 800 hectares
d'un seul tenant - elle pourra les ajouter à ses 800 hectares d'un seul
tenant? Si c'est ça, là, on vient d'ouvrir une porte importante
et je mets le pied dans l'étrier, sur un cheval dont je ne connais pas
s'il est un cheval sauvage ou un cheval de selle normal. Je vous le dis, M. le
Président, c'est des inquiétudes que j'ai au nom des
propriétaires de boisés privés actuellement. Alors, je
veux avoir les réponses aux questions.
M. Picotte: Moi, je n'ai pas la même sorte
d'appréhensions que le députe, évidemment, de Laviolette.
Moi pour un, j'ai plutôt tendance à féliciter les gens d'un
même secteur qui ont à composer ensemble parce qu'ils ont
peut-être mieux compris que quiconque - y compris des législateurs
qui font des lois et qui, parfois, savent très bien que ces
lois-là, de toute façon, à cause des avocats, seront
contestées - que c'est mieux de s'entendre que de se retrouver avec des
compagnies multinationales en cour où ça prend 10 ans. On a connu
ça dans les produits maraîchers, entre autres, ça fait 10
ans que le monde est en cour. Et, pour le développement de l'industrie,
c'est peut-être bien mieux de s'entendre, de faire des compromis et de
légiférer dans ce sens-là que de tâcher de se
retrouver en cour durant 8 ans, 10 ans et de faire que son domaine ne progresse
pas alors qu'il devrait progresser.
Donc, moi, je suis de l'autre école. J'aime mieux
féliciter les gens de s'entendre dans un domaine, même si,
parfois, ils sont obligés de faire des compromis les uns et les autres,
pour développer leur secteur et non pas se retrouver en cour avec leur
secteur indéfiniment, comme ça s'est vu, M. le Président.
C'est des cas qui existent à la grandeur du territoire. On peut en citer
plusieurs, on n'a peut-être même pas assez de nos 10 doigts pour
être capables d'en citer. Alors, ça, c'est mon opinion à
moi; évidemment, elle est personnelle. Comme je respecte celle des
autres, je suis certain que vous respectez la mienne aussi. Je vais demander,
maintenant, parce qu'il y a quatre, cinq avocats qui sont ici et qui...
M. Jollvet: J'aimerais bien un notaire, des fois.
M. Picotte: Oui, c'est ça. Mais, si on avait quatre, cinq
notaires, vous nous demanderiez un avocat. Ça fait que, là, on a
quatre, cinq avocats.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Juste avant, M. le ministre...
M. Picotte: Alors, M. le Président, on va demander
à Me Prégent de donner les garanties nécessaires au
député de Laviolette.
M. Jolivet: Avant, juste une petite question. Parce que vous
dites: Je fais confiance aux gens qui ont négocié cette entente.
Je comprends que le syndicat des producteurs de bois, par la
Fédération, est obligé de négocier ça, parce
que c'était difficile d'appliquer le plan conjoint. Ça, je pense
que c'est important. Deuxièmement, n'eût été notre
intervention, n'eussent été les objections que nous avions sur le
principe et les difficultés que ça pourrait contenir, l'article
serait adopté comme tel, avec les trous. Donc, notre travail à
nous, comme législateurs, après avoir discuté avec eux
autres, c'est de trouver des solutions. Et c'est ce qu'on a fait.
M. Picotte: Je vais juste préciser ce point-là, M.
le Président, parce que je ne veux pas donner l'impression ou je ne veux
pas que le député de Laviolette donne l'impression que, si on l'a
modifié, c'est parce qu'il y avait des trous. On l'a modifié
à leur satisfaction parce que, pour nous autres, ça ajoutait
peut-être d'autre chose, mais, pour les légistes, pour les
avocats, notre version première était sans trous, puis il n'y
avait pas de problèmes.
M. Jolivet: Ah! Mon Dieu Seigneur!
M. Picotte: Bien oui! Lui, il dit Mon Dieu Seigneur parce qu'il
va y avoir une sorte d'avocats qui va dire le contraire, puis, nous autres, on
a une sorte d'avocats qui dit d'autre chose, bon. Mais, il ne faut pas donner
l'impression que notre ouvrage était mal fait, au contraire.
Entendons-nous bien, c'est de la prétention de politicien. Alors, de la
prétention de politicien, évidemment...
M. Jolivet: Regardez-moi en disant ça. M. Picotte:
...il y en a de tous les bords. M. Jolivet: Regardez-moi en disant
ça, là.
M. Picotte: Non. C'est de la prétention de politicien,
bon.
M. Jolivet: Mais, ce n'est pas de la prétention de
politicien, M. le Président...
M. Picotte: Oui, oui, c'est de la prétention.
M. Jolivet: Non, M. le Président. Les avocats, sur des
lois - on a travaillé sur des lois, puis j'ai eu l'habitude de
négocier, puis j'ai travaillé tellement avec des avocats - je
peux vous dire que le principe trop fort ne casse pas, ils l'utilisaient dans
la mesure où ça assure des choses. Alors, le mot
«conjoint» ici est important dans la mesure où je lis la
lettre de l'AIFQ qui parle de plan d'aménagement. Puis, comme vous
faites référence à une deuxième loi que je connais,
qui est la loi des forêts, je peux vous dire que j'ai raison en sapristi.
Et, quand j'ai parlé avec les gens de la Fédération, ils
ont compris que j'avais raison.
M. Picotte: M. le Président, la raison du
député de Laviolette, on l'aurait su si ça avait
été en cour, à un moment donné, mais on ne la saura
jamais de toute façon. Mais, moi, j'ai le même principe que le
député de Laviolette: trop fort ne casse pas. C'est pour
ça que j'ai accepté de faire les amendements, parce que trop fort
ne casse pas. Mais, maintenant, il ne faut donner l'impression au monde que le
travail avait été mal fait, au contraire. Il y a deux sortes de
prétentions de part et d'autre. Ça existera tout le temps, tant
que le monde va être monde et c'est comme ça, là. Alors, il
faut dire les choses telles qu'elles sont aussi. Puis, un coup que ces
choses-là sont dites, M. le Président, je pense que ce qui est
important, c'est que le député de Laviolette obtienne certaines
garanties. Bien, on va passer la parole à un avocat qui a fait un cours
de droit, puis qui doit avoir certaines notions de notariat en même
temps.
M. Jolivet: Mais, je n'avais pas fini.
Le Président (M. Richard): Vous avez une intervention
additionnelle, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Je n'avais pas fini ma petite intervention
additionnelle parce que je parlais du... Je vais poser une question bien
simple. On dit: «800 hectares d'un seul tenant n'est pas assujettie aux
droits et obligations mentionnés au premier alinéa à
l'égard d'un produit de cette forêt». Une petite question
pour un avocat, là. Le produit, c'est quoi? C'est l'arbre que je
transforme en deux-par-quatre, en produits de pâte ou bien c'est le sirop
que j'en retire, en plus? Est-ce que ça pourrait aller jusqu'à
permettre à des gens d'utiliser ce petit article-là pour que le
produit du sirop d'érable devienne exclu pour des entreprises comme
celles-là du plan conjoint?
Le Président (M. Richard): Maître...
M. Baril: Une compagnie, là, de transformation de sirop
d'érable qui s'achète 800 hectares de terre et, à
l'intérieur de ces 800 hectares, il y a 10 000, 15 000, 20 000
entailles. Donc, le sirop d'érable, c'est un produit provenant de la
forêt. C'est ça qu'on dit ici: «à l'égard d'un
produit de cette forêt». En clair, est-ce que cette
compagnie-là pourrait utiliser l'article 8 pour s'exclure du plan
conjoint dans le sirop d'érable?
M. Jolivet: C'est un produit. On va en profiter du fait qu'il y a
des avocats devant nous.
Le Président (M. Richard): Me Prégent,
donnez-y.
M. Prégent: Merci, M. le Président. J'ai quatre ou
cinq questions qui ont été posées en tout. Alors, je vais
tenter d'y répondre autant que possible. D'abord, quant à
l'expression «plan» qui apparaissait dans le texte original, elle
est maintenant modifiée pour dire «plan conjoint» parce que,
dans le cadre de la loi où on retrouve cette disposition-là, il
n'y avait pas de doute qu'il ne peut s'agir que du plan conjoint. De toute
façon, on le précise pour qu'il n'y ait personne qui ait de
doutes sur le sujet.
Quant à l'étendue de l'application, à savoir si
ça s'applique au bois une fois coupé peut-être, à
des droits de coupe, des choses comme ça, nous croyons qu'en utilisant
l'expression «forêt privée» il s'agit, comme le
dictionnaire le dit, le «Petit Robert», d'une «vaste
étendue de terrain peuplée d'arbres». Alors, il
paraît qu'en parlant de forêt privée, on parle bien à
la fois du fonds de terre peuplé d'arbres, si je prends l'expression du
dictionnaire.
M. Picotte: Quand il n'y a pas d'arbres, habituellement, ce n'est
pas forêt.
M. Prégent: Ça ne serait pas une forêt, non.
Mais, ça comprend le fonds de terre.
M. Picotte: Chez nous, quand il n'y pas d'arbres, c'est une
prairie. (12 h 20)
M. Jolivet: Monsieur, je pense que c'est important. C'est plus
important que ça, là, parce que, moi, je fais
référence à une loi que je connais qui est la loi des
forêts. La loi des forêts dit ceci: II y a une forêt qui est
publique, O.K.? La forêt publique appartient à l'État.
Cette forêt publique, à côté de ça, il y a une
forêt privée. Mais, dans la forêt publique, quand j'ai un
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier puis que je coupe
l'arbre, l'arbre, là, en vertu de cette loi-là, m'appartient. Il
n'appartient plus à l'État. O.K.? Ce bois-là devient
privé. Bon. Je comprends la définition de ce qu'il dit, mais,
moi, je parle de ceux qui, comme lui, comme avocats, pourraient aller essayer
de plaider quelque chose à ce niveau-là. Et je veux juste m'en
assurer. Alors, il me dit qu'il me le garantit. Je prends sa parole.
M. Picotte: Oui. Mais est-ce que je dois comprendre que, quand il
s'agit d'une forêt privée, au moment où le terrain
appartient à l'individu, je ne peux pas supposer que l'arbre qui est
dessus doit appartenir doublement à l'individu? C'est une forêt
privée. Si, dans une forêt publique, quand le terrain appartient
à l'État, l'arbre appartient à la compagnie ou à
l'individu...
M. Jolivet: Tant qu'il n'est pas coupé, il appartient
à l'État.
M. Picotte: Bien oui, mais on est dans une forêt
privée, bien, le terrain, l'arbre qui est dessus doit appartenir
à l'individu aussi, coupé ou pas coupé. Bien, moi, je
comprends ça comme ça, là. Peut-être que je me
trompe.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que, moi, je veux juste
distinguer une chose parce qu'il y a des procès dans ce sens-là.
Il y a un organisme de gestion en commun. L'organisme de gestion en commun,
sous une formule de mise sous gestion par l'État, devient responsable de
la forêt. Est-ce que, lui, il devient une forêt privée au
sens de la loi sur la Régie des marchés agricoles? Moi, je veux
juste m'assurer que ce n'est pas ça. Si vous me garantissez que ce n'est
pas ça, tant mieux, pariait! Mais, s'il y avait un petit espoir que
quelqu'un pourrait négocier ça devant un juge, là, je vous
souhaite bonne chance, moi, parce que je connais assez les avocats pour savoir
qu'il peut y avoir des esprits tordus des fois.
M. Prégent: Si je puis ajouter, ce n'est peut-être
pas tellement les avocats qui ont l'esprit tordu que leurs clients...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Prégent: ...qui veulent faire valoir ce point de vue,
mais enfin...
M. Baril: C'est le rôle de l'avocat de leur dire qu'ils ont
l'esprit tordu.
M. Jolivet: Je ne suis pas sûr que l'avocat ne suit pas le
terrain.
M. Prégent: Oui, mais, des fois, ils insistent pour
procéder quand même.
M. Picotte: Vous défendez bien votre profession. Alors,
pour répondre au député, oui, on dit que, tout simplement,
ce qu'il y a et ce qu'on dit, c'est exactement ça.
M. Jolivet: Je ne parle plus.
M. Picotte: Alors, est-ce que, ça, ça balise?
Avez-vous bien écrit ça?
M. Jolivet: Je prends la parole. Sauf que vous savez que, devant
un juge, même si on l'a dit ici, ça ne veut pas dire grand-chose
si l'avocat le détermine autrement.
M. Picotte: Ah bien là! Une voix: Ça, c'est
vrai.
M. Picotte: Ah, mais il y a une affaire: on ne pourra pas
attacher le juge.
M. Jolivet: O.K. Ça va pour ça. M. Baril: Ma
question?
M. Prégent: Nous avons aussi... L'opinion, ce n'est pas
seulement la mienne parce qu'elle ne serait pas bien pesante là-dedans,
mais on a l'opinion du ministère de la Justice, qui est
préférable à la mienne.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, vous aviez une question?
M. Baril: La question que j'ai posée tout à l'heure
sur le sirop d'érable. Le produit...
M. Jolivet: II n'a pas fini, il a encore une réponse qu'il
me donne.
M. Baril: Ah, je ne veux pas hâter les choses.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, on ne voudrait pas
déranger les choses. Vous aviez d'autres questionnements pour...
M. Prégent: Oui. Il y avait une autre question, à
savoir si une personne, une fois qu'elle avait les 800 hectares, si elle
achetait d'autres parcelles, par définition, ça venait avec,
quoi, ça devenait aussi exempté. Nous croyons, encore là,
que non à cause de l'expression «de cette forêt» que
l'on voit un peu plus loin dans le texte. On dit, n'est-ce pas, qu'«une
personne ou une société qui est propriétaire d'une
forêt privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant n'est pas
assujettie aux droits et obligations mentionnés au premier alinéa
à l'égard d'un produit de cette forêt», cette
forêt étant celle de 800 hectares d'un seul tenant. Alors, nous
croyons que ça répond peut-être aux appréhensions
que vous avez exprimées et qui auraient pu être un problème
si ça avait été le contraire.
M. Jolivet: L'autre, c'est «exploite», le mot
«exploite».
M. Picotte: «Exploite».
M. Prégent: Oui. Dans le cas de «exploite»,
effectivement, comme dans le texte original, d'ailleurs - par original,
j'entends celui qui était proposé en premier lieu - ça
vise une usine qu'une personne exploite, qu'elle en soit propriétaire ou
locataire, qu'elle la détienne à quelque titre que ce soit.
M. Jolivet: C'est parce que...
M. Prégent: II y en a, on sait, qui ont des usines
à divers titres. Il y en a, comme on sait, qui les ont en
copropriété majoritaire, minoritaire. Il y en a qui sont,
j'allais dire, des prête-noms, il y en a qui sont détenues par des
holdings, je ne sais pas trop l'expression française, qui appartiennent
à d'autres corporations où on retrouve la papetière. En
tout cas, ça peut devenir très difficile...
M. Jolivet: C'est parce que moi, je...
M. Prégent: ...mais, effectivement, ça comprend, en
réponse à votre question, une usine aussi bien louée que
non louée dont elle est propriétaire.
M. Jolivet: C'est parce que, si je me réfère
toujours à la loi 150, en vertu de la loi 150, ce qu'on
détermine, c'est qu'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier n'est donné que pour l'usine. Elle ne l'a
pas pour trois usines. Elle l'a usine par usine. À partir de ce
moment-là, c'est bien défini dans la loi, ce qu'elle exploite.
Donc, ce que l'on est en train de dire, c'est que, par l'intermédiaire
d'une location, elle pourrait avoir les obligations du contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier de l'autre entreprise, et
par le fait même pouvoir amener son bois à cette usine-là.
C'est ça que je comprends.
M. Prégent: Seulement si ça vient d'un boisé
de 800 hectares...
M. Jolivet: Oui, oui, je comprends. M. Prégent:
...dans sa forêt.
M. Jolivet: O.K. Et le dernier, c'est le sirop
d'érable.
M. Picotte: Le sirop d'érable, M. le Président,
j'ai fait des vérifications. Le produit de la forêt, c'est le
bois. Et le sirop d'érable, c'est un produit de transformation. Alors,
dans le but de satisfaire vos inquiétudes et d'avancer un peu, j'ai
demandé aux avocats de voir si on ne pourrait pas ajouter, à la
rigueur, M. le Président, à l'exception de la sève, parce
que c'est de la sève qu'il est question. Donc, on va demander pour voir
s'il n'y a pas moyen d'indiquer à l'exception de la sève. Mais le
produit de la forêt, c'est le bois. Et du sirop d'érable, c'est de
la transformation. Bien, c'est ce qu'on me dit. Je comprends que vous me dites
non avec vos études de droit et moi aussi, parce que, moi aussi, je n'en
ai pas plus que vous.
M. Jolivet: Je pourrais aller plus loin que ça, parce que,
dans un contexte où on aménage l'ensemble de la forêt
différemment de ce qu'on a actuellement et qu'on parle d'un produit de
la forêt, si vous êtes un ingénieur forestier, vous
allez comprendre que ce n'est pas juste l'arbre. C'est tout ce qui est
en dessous. Ça peut être les fruits sauvages. Ça peut
être la faune. Ça peut être la flore. Ça peut
être tout ça. Donc, ce n'est pas juste... C'est le couvert
forestier. Mais, là, écoutez, vous me faites mention d'une autre
loi que je connais à fond, alors je vous en parle parce que, si on avait
eu le ministre des Forêts pour nous en parler, peut-être qu'on
aurait eu de meilleurs résultats en termes de réponses, si vous
voulez le joindre de l'un à l'autre. Mais je vous dis que le couvert
forestier, ce n'est pas juste l'arbre. C'est plus que ça.
M. Picotte: Ça pourrait être les perdrix aussi qu'il
y a au pied des arbres...
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Picotte: ...avec un plan conjoint de perdrix. Mais là,
franchement!
M. Jolivet: Non, mais...
M. Picotte: Un plan conjoint de champignons sauvages, de
fourmis...
M. Jolivet: N'exagère pas. N'exagère pas.
N'exagère pas.
M. Picotte: II ne faut toujours bien pas... On parle, nous
autres, des produits de l'agriculture. Bien oui. Franchement!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Berthier.
M. Houde: M. le Président, peut-être pour
éclairer jusqu'à un certain point. Lorsqu'une personne loue une
terre de la couronne pour exploiter une érablière, il faut
qu'elle fasse partie du plan conjoint, normalement, pour exploiter son sirop,
pour écouler son sirop. Donc ça revient à peu près
à la même chose. Si jamais il décide d'entailler, à
ce moment-là il va avoir le plan conjoint comme les autres. Sinon, il ne
pourra peut-être pas vendre son produit, à ce que je sache.
Bien, son produit, il faut qu'il l'écoulé. Il ne le
consommera pas tout seul. S'il entaille 2 érables, il n'y a pas de
problème là, mais s'il entaille 10 000 érables...
M. Picotte: oui, mais l'exemple ne tiendrait pas parce qu'il
n'est pas propriétaire. il n'est pas propriétaire des 800
hectares. il les loue. alors, à ce moment-là, ça ne
tiendrait pas.
M. Houde: Oui, mais le produit de l'érable, il va falloir
qu'il soit contingenté.
M. Picotte: Oui, mais ça n'a rien à voir parce que
vous parlez de location et non pas d'achat et de propriétaire. C'est
complètement différent.
M. Houde: O.K. Merci.
M. Jolivet: Le député ne suivait pas le
débat. Ça n'a pas de bon sens.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Picotte: Non, mais je le comprends un petit peu de ne pas
suivre le débat, quand on est rendu dans les perdrix, dans les fourmis
et dans les champignons sauvages.
M. Jolivet: Ce n'est pas moi. C'est vous qui avez...
M. Picotte: Je n'ose pas vous donner d'idée, mais, avec ce
que je vois, peut-être de prévenir les idées que vous
pouvez avoir, même si je n'ai pas le droit de vous prêter
d'intentions.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, allez-y.
M. Baril: M. le Président, quand je lis l'article 44 de la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche, on dit: La présente loi «s'applique à la
production et à la mise en marché des produits agricoles et
alimentaires. On entend par «produit agricole» tout produit de
l'agriculture, de l'horticulture, de l'aviculture, de l'élevage ou de la
forêt, à l'état brut ou transformé partiellement ou
entièrement par le producteur ou pour lui, les breuvages ou autres
produits alimentaires en provenant; le produit de l'aquiculture est
assimilé à un produit agricole». Donc, on parle d'un
produit transformé partiellement ou entièrement. Donc, le sirop
d'érable, c'est un produit qui est transformé. Il est
transformé. Et il est inclus, selon mon interprétation. Remarquez
qu'on me dit souvent que je ne suis pas avocat, mais il est inclus ici: tout
produit «transformé partiellement ou entièrement par le
producteur». (12 h 30)
Donc, supposons qu'une entreprise de transformation, une compagnie de
sirop d'érable, s'achète pour 800 hectares de terre et,
là-dessus, il y a une érablière de peu importe le nombre
d'entailles; selon l'interprétation que j'en fais, je ne verrais pas
comment on pourrait, à cause de l'article 8, lui dire: Vous n'avez pas
à respecter le plan conjoint dans le sirop d'érable. Ils ont bien
assez de problèmes de même à l'appliquer, sans en plus leur
mettre des bois avant qu'il soit appliqué.
M. Picotte: M. le Président, comme je vous le disais
tantôt, même si nous disons que ce n'est pas ça, pour faire
en sorte que ça fasse
avancer le débat, j'ai demandé aux gens de regarder si on
ne peut exclure la sève. On va nous préparer quelque chose et
ça va vous satisfaire, on va exclure la sève.
M. Jolivet: C'est selon le principe trop fort ne casse pas.
M. Picotte: Ah oui! On pourrait même, à la rigueur,
marquer: les pains de sucre, les petits coeurs en chocolat...
M. Jolivet: Non, non. Ça, c'est la transformation, ce
n'est pas pareil.
M. Picotte: Non, mais c'est de la transformation, le produit de
l'érable. Tu sais, je n'ai jamais vu quelqu'un partir avec son arbre,
puis aller boire après l'arbre dans sa maison.
Le Président (M. Richard): Est-ce que ce serait
sous-entendre que nous suspendons l'article 8 et son amendement?
M. Jolivet: M. le Président, il y aurait donc une
suspension de l'article pour prévoir ça. On pourrait passer aux
autres articles. Mais, d'une façon ou d'une autre, compte tenu que j'ai
d'autres responsabilités, je vous dis d'avance que, malgré tous
les amendements, même si je suis très sympathique aux demandes des
gens, je considère que c'est une difficulté qu'on instaure dans
la loi et, cette difficulté, il va falloir la surveiller. Avec mon
collègue et ma collègue, j'aurai à voter sur division
l'article, mais en faisant mention que nous sommes conscients que c'est un
compromis qui, à notre avis, est valable dans les circonstances, mais
malheureux pour la suite.
Le Président (M. Richard): Alors, nous suspendons
l'article 8.
M. Picotte: On comprend, M. le Président, que le
député de Laviolette va faire un précédent.
Même s'il n'est pas ici pour voter, il va voter quand même
contre.
M. Jolivet: Non, non. M. le Président, si vous le
suspendez et qu'on revient lundi, parce qu'il paraît qu'on n'est pas
convoqués avant lundi, je ne serai pas là pour voter.
M. Picotte: C'est ça. On prendra acte que vous pouvez
voter à distance.
Le Président (M. Richard): Vos voeux étant
terminés, est-ce qu'on passe à l'article 9? Nous suspendons
l'article 8 et son amendement pour l'instant. J'appelle donc l'article 9. M. le
ministre, vous avez la parole.
M. Picotte: M. le Président, un moment.
Le Président (M. Richard): Oups!
M. Picotte: N'allez pas trop vite. De toute façon, on est
partis pour aller tranquillement dans ce projet de loi. N'allez pas trop
vite.
M. Baril: Voyez vous, même si on est dans la forêt on
lève des lièvres de temps en temps.
M. Picotte: Vous n'êtes pas pire là-dessus.
Le Président (M. Richard): Vous auriez, M. le ministre, un
amendement.
M. Picotte: Je vous donne une médaille.
Vous avez compris, M. le Président, que, dans l'amendement, on
fait exception pour la forêt. Et on rajouterait, après le mot
«conjoint», parce qu'on n'a pas eu le temps de l'écrire,
vous comprendrez et d'aller le faire imprimer... On va vous donner un
préavis compte tenu de la facilité avec laquelle vous pouvez
absorber ces affaires-là. On sait qu'on va aller l'écrire et on
va vous l'acheminer, sûrement pas par courrier...
M. Baril: Par gentillesse à notre égard.
M. Picotte: Par gentillesse à votre égard,
après la virgule, autre que celui de l'acéricul-ture - donc, on
sortirait l'acériculture - «récolté pour
elle-même et transformé dans une usine qu'elle exploite».
Ceci étant dit, M. le Président, quelqu'un va me
réécrire l'article au complet et on va vous en envoyer copie. Et,
durant ce temps-là, votre esprit va cheminer vers ces amendements.
M. Baril: Est-ce que cet amendement va être retiré
et que ça va être un autre? Comment ça marche?
M. Picotte: C'est ça, on va arriver avec l'ensemble...
Le Président (M. Richard): Un nouvel amendement
modifié, si vous êtes d'accord et...
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Richard): ...on votera dessus, à
un moment donné.
M. Picotte: C'est ça qui est plus simple que d'avoir deux
amendements à l'intérieur du même.
Le Président (M. Richard): Au lieu de prendre le
sous-amendement, on a déjà assez de misère comme ça
avec l'amendement.
M. Baril: Ah, si on avait pensé à tout!
M. Picotte: Nous prétendons qu'on avait pensé
à tout.
M. Baril: Des fois, on reproche à l'Opposition de prendre
trop de temps et de retarder l'adoption, et tout ça. Quand on
étudie ça consciencieusement, on trouve toujours quelque chose,
il y a toujours place pour amélioration.
M. Picotte: Mais je répète, M. le Président,
que c'est juste une divergence d'opinions parce que nous prétendions que
tout ça était couvert, quand même, nous.
M. Baril: Alors, bien, si vous étiez certains de votre
coup, vous diriez: On n'a pas besoin de ça.
M. Picotte: Non.
M. Baril: Parce que, la semaine dernière, lundi, je crois,
j'ai eu des bonnes discussions avec vous au sujet des règlements,
là, puis vous avez dit...
M. Picotte: Puis j'ai dit non.
M. Baril: ...Moi, j'aime ça quand les fonctionnaires, ils
réglementent, puis que j'ai pas besoin de toucher à ça.
Moi, je ne les défendrai pas, je vais même les encourager à
réglementer davantage. En tout cas!
M. Picotte: Bon. Je leur avais dit de ne pas dormir
là-dessus la nuit. Et ils ont bien fait de ne pas s'endormir
là-dessus parce que je n'aurais pas changé d'idée. Vous le
savez très bien, quand j'ai pas l'idée de changer d'idée,
je vous le dis.
M. Baril: Bien, c'est pour ça aussi, avec l'esprit
d'ouverture que vous aviez au début, qu'on est capables de prendre tout
le temps qu'on veut pour étudier la loi.
M. Picotte: M. le Président, c'est parce que...
M. Baril: Je vous avais averti. Si vous aviez accepté
d'entendre en commission les trois intervenants que j'avais demandés,
peut-être qu'on aurait fini d'étudier la loi. Mais, si vous
êtes têtu, vous allez me permettre de l'être, moi aussi.
M. Picotte: J'ai déjà vu faire des grimaces avant
aujourd'hui, M. le Président.
M. Baril: Ah! Ça, je vous l'accorde, mais...
M. Picotte: Je sais très bien ce qui se serait produit.
D'ailleurs, vous devriez être content de mon ouverture d'esprit parce
que, à ce moment-là, ça ne fera pas décoder
à ceux qui nous écoutent que vous voulez ça tellement
tranquillement que ça ne réussisse pas à aboutir. Au
moins, je dois vous savoir gré là-dessus. Vous êtes assez
brillant - M. le Président, je parle de mon collègue
d'Arthabaska et ça, c'est un compliment que je lui fais - pour essayer
de le retarder sans que ça paraisse qu'on retarde. Alors, à cet
égard-là, d'autres de vos collègues auraient avantage
à prendre votre façon de travailler.
Et l'article 9, M. le Président.
M. Houde: m. le président, si je comprends bien, ce n'est
pas eux qui l'ont trouvée; c'est d'autres qui la leur ont refilée
pour la passer à la commission.
M. Baril: Bien, là, par exemple, M. le
député de Berthier, un instant!
M. Houde: Mais c'est ce qu'il vient de dire, là...
M. Baril: Oui, bien c'est une...
M. Houde: ...que les gens qu'il aurait pu rencontrer auraient pu
le dire. donc, il le leur a fait dire. l'important, c'est qu'ils soient
entrés à l'intérieur.
M. Baril: En tout cas, là, je vais laisser le
député de Berthier avec ses opinions.
M. Houde: L'article 9...
M. Picotte: D'ailleurs, c'est ce qu'il faut faire ici alentour,
toujours, avec chaque député. Il faut les laisser à leur
opinion...
M. Baril: Oui.
M. Picotte: ...et essayer de les convaincre. La
démocratie!
M. Baril: Si je me fiais sur les groupes pour me faire des
suggestions, des fois, j'attendrais longtemps. J'arriverais ici les mains vides
souvent, comme ça arrive-Office de producteurs Publication des
règlements
M. Picotte: L'article 9, M. le Président. L'article 71 de
cette loi est modifié par la suppression du deuxième
alinéa. Il s'agit, dans un objectif de rationalisation, de reporter
à l'article 101 de la loi modifié par l'article 15 du
présent projet de loi l'obligation de soumettre un règlement d'un
office de producteurs à l'approbation de la Régie qui
procède aussi à sa publication dans la Gazette officielle du
Québec, selon l'article 102 de la loi impliquant la date
d'entrée en vigueur.
Le Président (M. Richard): Alors, dans ce
cas-ci, on en enlève au lieu d'en ajouter.
M. Picotte: La rationalisation. On nous a dit, M. le
Président, les gens du ministère de la Justice, qu'au lieu de
retrouver dans plusieurs articles ces articles-là on les met à
une place, à l'article 102, puis là ça vaut pour
l'ensemble. En Europe, on appelle ça du toilettage de texte. C'est bien
dit, ça, hein? C'est comme si j'avais déjà
été à l'école, M. le Président.
M. Baril: Si on regarde l'article avant, là, c'est que
l'office...
M. Picotte: Quel article avant? Le 8?
M. Baril: Excusez! Pas l'article avant, la loi avant. L'article
71. Je ne veux pas revenir sur le 8 tout de suite.
M. Picotte: Non? Mais c'est ça que je me demandais,
là.
M. Baril: Bon, j'ai perdu le fil.
M. Picotte: Ça m'a donné un choc culturel.
M. Baril: L'article 71 de la loi 15 disait, avant, là:
«Ces règlements entrent en vigueur selon la procédure
prévue aux articles 101 et 102. Lorsqu'il s'agit d'un règlement
visé au paragraphe 1°, l'office le fait également publier
dans un journal agricole de circulation générale sur le
territoire où s'applique le plan conjoint».
Là, avec la modification que vous apportez, ça veut dire
que l'office n'aura plus l'obligation de publier ce règlement dans la
Gazette officielle.
Une voix: Dans un journal. (12 h 40)
M. Baril: Excusez, dans un journal. C'est l'office qui va le
publier dans la Gazette officielle. Mais, comme on dit souvent, la
Gazette officielle, là, il n'y a pas grand monde qui lit
ça. Tandis que, avant ça, quand c'était publié dans
un journal officiel, souvent le journal du milieu agricole, c'est La Terre
de chez nous, il me semble que c'est plus clair, c'est plus ouvert. Tout le
monde peut en prendre connaissance et ceux et celles qui veulent, sans
contester, des fois, s'informer sur la teneur ou la raison de ce
règlement-là ont beaucoup plus de moyens, de facilités
à en prendre connaissance. Là, la Régie va publier
ça dans la Gazette officielle; je vous dis qu'il y a pas grand
monde qui va pouvoir en prendre connaissance pour avoir de l'information au
niveau de la teneur de ce règlement-là.
M. Picotte: Me Prégent va donner une explication.
M. Prégent: Voici, c'est qu'il y a, dans le texte actuel
de la loi, effectivement, l'obligation, pour un office, de publier dans un
journal agricole de circulation générale sur le territoire
où s'applique le plan conjoint» la réglementation qu'un
office adopte en vertu du premier alinéa qui est prévu au
même article.
La pratique de l'application de cette disposition-la a fait qu'on s'est
aperçu, après un certain temps, que la plupart des offices ne le
font pas. Vous allez me dire qu'ils sont obligés de le faire, mais,
s'ils ne le font pas, ils ne le font pas. Là, on peut mettre en doute la
valeur légale du règlement. Ça cause des problèmes
parce que, là, on se demande: Ce règlement-là est-il
valable, n'est-il pas valable, quelle est sa valeur, est-ce qu'il peut
être contesté devant les tribunaux? Ça peut causer, sur le
plan pratique, de grandes difficultés pour un office qui se trouverait
dans une situation comme ça.
C'est pourquoi il avait été jugé plus efficace que,
comme c'est un règlement qui lui est envoyé, qui lui est soumis,
ce soit la Régie qui le publie, comme tous les autres règlements.
Comme vous le savez, à l'intérieur de cette loi-là, il y a
des règlements presque à tous les deux articles, pas de
l'État, mais des offices de producteurs...
M. Baril: Ce que je conteste, d'ailleurs.
M. Prégent: Là, ce n'est pas les règlements
du gouvernement ou de la Régie, c'est des offices.
M. Baril: Non, mais vous pourrez en mettre dans la loi
pareil.
M. Prégent: II y en a partout là-dedans. Tous les
autres règlements sont publiés de cette façon-là;
suite à l'approbation de la Régie, ils sont publiés dans
la Gazette officielle, par la Régie. Là, c'est
évident qu'à ce moment-là le règlement entre en
vigueur selon les règles ordinaires et on est assuré de sa
légalité. C'est pourquoi ce changement-là a
été apporté, pour ne pas laisser des situations où
les offices se retrouveraient avec 1 règlement sur 20, je suppose -
selon les offices, il peut y en avoir 10, 15, 20, selon qu'ils
réglementent le contingentement ou toutes sortes de matières -
pour qu'il n'y ait pas de problème, qu'il y ait une seule façon
connue, standardisée, si je puis dire, de mise en application des
règlements, qui est celle de l'approbation par la Régie et de la
publication par la Régie, dans la Gazette officielle.
C'est ce qui est prévu pour tout le reste de la loi et pour
toutes les autres lois qu'on est chargé d'appliquer également,
que ce soit la Loi sur les producteurs agricoles, la Loi sur les produits
laitiers. C'est le même mécanisme: approbation par l'organisme
gouvernemental, publication dans la Gazette officielle.
M. Baril: Mais on ne pourrait pas demander à la
Régie qu'elle le publie, elle, dans un journal - je ne sais pas comment
vous dites ça - officiel?
M. Picotte: Dans un journal agricole.
M. Baril: Un journal agricole.
M. Picotte: On n'a pas d'objection.
M. Prégent: Celui-là, oui. Si c'est la
volonté, nous...
M. Picotte: Moi, je ne vois pas d'objection pour
celui-là.
M. Prégent: ...on n'a pas d'objection.
M. Baril: Mon conseiller me suggère qu'on agit pareil
comme le ministre des Transports. À cause que le monde respecte pas la
limite de vitesse, on augmente la limite de vitesse pour qu'ils la respectent,
puis, après ça, on dit: Ça va être moins dangereux
s'ils vont plus vite que s'ils vont moins vite. Là, on dit: À
cause que les offices ne les publient pas, on va les enlever, on va enlever
ça.
M. Picotte: Ce n'est pas fort, fort. Bien non, on ne les
enlève pas.
M. Baril: on va les enlever, on va les publier dans la
gazetteofficielle. non, non, on les enlève pas, on les
publie dans la gazette officielle.
M. Picotte: M. le Président...
M. Baril: On enlève l'obligation de les publier.
M. Picotte: ...je pense qu'il faut se comprendre. On dit: Les
offices étaient obligés de publier les règlements, ils ne
le font pas. On risque, évidemment, que des gens puissent aller
contester en cour, encore, en disant: Ça n'a pas été
publié et, un coup que c'est décodé, ça cause des
problèmes. On dit, maintenant: Étant donné qu'ils ne le
font pas et qu'on ne peut pas les y obliger légalement, est-ce qu'on ne
pourrait pas permettre à la Régie de le faire à la place?
Et on oblige la Régie à le faire selon la loi des
règlements établies. C'est juste ça que ça fait,
là, M. le Président. Ce n'est pas la même affaire que
l'augmentation de la vitesse, ne nous trompons pas. Si on dit que les exemples
sont boiteux, là,, ceux-là sont handicapés, M. le
Président.
M. Baril: Je ne suis pas sûr.
M. Picotte: Oui, oui, il y a des limites.
Franchement, ce n'est pas du tout pareil. C'est une garantie,
d'ailleurs, pour les producteurs, puis les offices. Bon, qu'on adresse un
blâme à ceux qui devaient le faire, puis qui ne le font, je veux
bien, moi. En tout cas, je pense bien qu'on ne fera pas ça à
l'intérieur de la loi. Et, M. le Président, c'est juste
ça. Maintenant, pour ce règlement-là, je n'ai pas
d'objection, ce que je dis, à faire en sorte qu'on demande à la
Régie la publication dans la Gazette officielle, puis dans un
journal agricole. Je n'ai pas d'objection à rajouter ça, M. le
Président, si ça peut satisfaire tout le monde, pour ce
règlement-là.
Mme Caron: Ça m'apparaft important, M. le
Président, autant pour les producteurs que pour les consommateurs. Ce
n'est parce qu'on ne le faisait pas que là on ne doit pas le faire aux
deux endroits, autant à la Gazette officielle que dans un journal
agricole de circulation générale.
M. Picotte: Mais, ce n'est pas moins important que ça
l'était aujourd'hui, M. le Président, puis des offices même
décidaient de ne le publier ni dans le journal agricole ni nulle part.
Ça fait que ce n'est pas moins important aujourd'hui. Au moins, on avait
une certitude avec ça qu'il serait publié à une place.
Qu'on veuille le rajouter pour ce règlement-là, je veux bien,
mais, M. le Président, il faut dire qu'avant c'était aussi
important. Ce n'était pas moins important avant qu'on s'en parle, puis
il n'était publié nulle part. Ça fait qu'il y avait au
moins cette garantie-là.
M. Baril: C'est parce que le ministre, tout à l'heure, a
dit que notre comparaison était boiteuse. On a augmenté la limite
de vitesse à 70 parce que les gens ne la respectaient pas à 50.
Là, on enlève une obligation de publier dans un journal parce que
le monde ne publiait pas.
M. Picotte: M. le Président...
M. Baril: Qu'il ne vienne pas dire que...
M. Picotte: ...je n'aime...
M. Baril: ...notre comparaison est boiteuse.
M. Picotte: Non. Je n'aime pas commenter, M. le Président,
les déclarations de certains de mes collègues. C'est
peut-être de la façon de l'expliquer qu'il faut faire...
M. Baril: Des fois, c'est gênant.
M. Picotte: Non, mais écoutez, là. On sait
très bien comment ça se fait; ça fait assez longtemps que
vous êtes en politique, puis moi aussi. J'en ai fait des dizaines de
demandes à la commission, justement, qui est chargée
d'étudier la modification des limites de vitesse. J'en ai fait
des dizaines. Je suis allé, l'autre fois, dans le comté de
notre collègue, Laviolette, puis eux autres le demandent
vis-à-vis le Village du bûcheron. Depuis trois, quatre ans, ils
voudraient que la limite de vitesse soit diminuée, M. le
Président. Maintenant, ce qu'on fait, c'est que, quand ils
étudient ça à la longueur d'une route avec leurs normes
qui existent, ils disent: Non, ça, ici, à cause du
caractère de la route, à cause de ci, à cause de
ça, on ne modifie pas la... Alors, par ricochet, on veut
démontrer - j'imagine que c'est ça que mon collègue
voulait dire - au moins aux piétons et bien signifier que, ça,
c'est une zone où ça circule plus rapidement parce que les normes
font que ça doit circuler plus rapidement et, à partir de ce
moment-là, bien faire penser à celui qui traverse la rue que ce
n'est pas une zone de 50, comme il pourrait le prétendre, mais vraiment
une zone de 70. Et, vous savez, il faut se dire une chose aussi: Ce n'est pas
parce que quelqu'un va aller se construire à quelque part sur une route
nationale, qu'il est tout seul, puis qu'il a affaire à traverser la rue
de temps en temps qu'il doit faire diminuer les limites de vitesse partout.
Parce qu'à ce moment-là on ne se promènerait pas dans les
chemins, on avancerait à pas de tortue. Il y a aussi des gens qui se
sont rajoutés à ça. Ça fait que ce n'est pas si
clair que ça, cette affaire-là, mais ce n'est pas comparable dans
mon esprit à moi. Si, vous autres, vous en voyez, bien tant mieux, mais,
moi, je ne compare pas ça.
M. Baril: En tout cas. De toute façon, je connais
très bien, moi aussi, l'argumentation des fonctionnaires du
ministère des Transports et le ministre en Chambre a repris
textuellement l'argumentation que les fonctionnaires te servent à chaque
fois que tu veux faire corriger un panneau ou bien une limite de vitesse,
quelque chose. Ça fait que je me dis en moi-même que les
ministres, là... Je ne veux pas généraliser, mais quand un
ministre dit: Oui, oui, oui, les fonctionnaires ont toujours raison, je vous
dis que les fonctionnaires, surtout ceux de Québec, tu ne les vois pas
souvent en région. Ça aurait peut-être un effet positif si,
justement, ils étaient décentralisés, si, au lieu
d'essayer de diminuer le nombre en région, on rapetissait le nombre
à Québec. Diminuer le nombre à Québec, puis les
envoyer en région, ça serait peut-être plus coller à
la réalité. De toute façon, là, on est en dehors du
sujet, je l'admets. On va revenir à l'article 9.
M. Picotte: M. le Président, je suis content de retrouver
un autre allié parmi la députation en ce qui concerne la
décentralisation.
M. Baril: II a besoin d'appuis dans l'Opposition, certain, parce
que, au niveau du gouvernement, ça n'a pas l'air fort, fort.
M. Picotte: Non, il y en a pas mal. Ça a été
bien fait, ça a été adopté, d'ailleurs. Il y en a
pas mal plus que vous pensez.
M. Baril: Tant mieux, tant mieux!
Le Président (M. Richard): En rapport avec l'article 9,
est-ce que ça vous intéresserait de l'adopter ou...
M. Baril: Bien non, il va y avoir un amendement. Je ne sais pas
s'il est écrit ou je ne sais pas quoi, là.
M. Prégent: II sera probablement apporté à
un autre article.
M. Picotte: C'est ça.
M. Prégent: Ça a plus de bon sens de le retrouver
dans un autre article cette obligation-là.
M. Picotte: On le retrouvera dans un autre article, M. le
Président.
M. Baril: Bon, là, on peut suspendre 9? M. Picotte:
II n'y a pas de problème
Le Président (M. Richard): Alors, nous suspendons
l'article 9. On va essayer l'article 10, s'il vous plaît. (12 h 50)
M. Picotte: L'article 84 de cette loi est modifié par la
suppression du troisième alinéa. Alors, évidemment, c'est
la même chose qu'on vient de dire à 9. C'est pour ça qu'on
va retrouver un article, évidemment, qui fait référence
à ça un petit peu plus loin, parce que le 10 fait la même
chose. Quand vous regardez 84, en haut de la page, qui était existant,
on fait disparaître le dernier paragraphe qui dit: «Ces
règlements sont soumis - à "sont", il aurait dû y avoir un
"t" - à l'approbation de la Régie et entrent en vigueur selon la
procédure prévue aux articles 101 et 102».
M. Baril: L'amendement qui sera présenté pourra se
référer à celui-là aussi? C'est ça?
M. Picotte: non, ça n'a rien à voir avec ça.
m. le président, je vais demander à me prégent de donner
une explication additionnelle. ça peut aider.
M. Prégent: Comme on le disait à l'article 9, si on
oublie la dernière partie dont vous avez fait état et qui a trait
à la publication dans un journal agricole, l'exercice qu'on retrouve
autant à 9, 10 et qu'on va retrouver à d'autres articles, c'est
de rationaliser diverses dispositions, qui obligent à publier dans la
Gazette officielle, que
l'on retrouvait répétées dans certains articles et
pas ailleurs. Les légistes ont considéré que ce serait
plus clair et plus sûr si on les enlevait lorsqu'elles apparaissent ici
et là dans la loi, et parfois elles n'y sont pas, pour se fier seulement
à l'article 102 de la loi, comme il est actuellement, qui dit
clairement: «La Régie publie à la Gazette officielle du
Québec tout règlement qu'elle approuve».
Alors, ça va devenir clair que ça s'applique à tout
règlement, qu'il se trouve n'importe où. C'est parce que,
auparavant, quand on le disait à certains, puis qu'on ne le disait pas
à d'autres, les tribunaux auraient pu interpréter ça comme
s'appliquant seulement dans les articles où c'est dit
spécifiquement, puis ne s'appliquant pas à d'autres. Tandis que,
là, quelle que soit la réglementation qu'on approuve, elle doit
être publiée dans la Gazette officielle.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 10, adopté.
J'appelle donc l'article 11.
M. Picotte: L'article 11, M. le Président, fait
référence à l'article 86 de cette loi qui est
remplacé par le suivant, puis, il y a un amendement, M. le
Président: «86. À toute assemblée de producteurs,
chaque producteur a droit à une voix, sauf si son exploitation est
soumise à un régime juridique déterminé par
règlement de l'office, auquel cas le producteur a droit à deux
voix. Toutefois, tout producteur agissant à titre de
délégué n'a droit qu'à une voix. «Le vote par
procuration est réservé aux personnes morales.»
Alors, évidemment, il faut, M. le Président, ajouter,
à la fin du deuxième alinéa de l'article 86
remplacé par cet article 11, la phrase suivante: «Nul ne peut
représenter plus d'une personne morale à la fois».
Les explications, M. le Président, c'est ceci. Je propose un
amendement à l'article 11 du projet de loi, qui modifie l'article 86 de
la loi, en vue d'y prévoir que le cumul de procurations ne sera pas
permis. Les plans conjoints sont, en effet, administrés par des
organismes à but non lucratif, qu'il s'agisse d'un office de
producteurs, d'un syndicat professionnel ou d'une fédération de
syndicats professionnels. En général, on exclut le cumul des
procurations dans ce cas. Exemple: la loi sur les caisses populaires, la Loi
sur les coopératives, la loi sur les partis politiques, aussi.
On ne voudrait pas qu'une compagnie regroupe les voix d'un grand nombre
de producteurs et prenne ainsi le contrôle d'une assemblée ou de
décisions, ou même exerce aussi une influence indue. Dans ces
matières souvent complexes qui sont discutées aux
assemblées générales, il est important que chaque personne
qui vote soit présente pour recevoir toute l'information pertinente et
s'exprime démocratiquement par son vote. Cet ajout rejoint
également le principe énoncé au premier alinéa de
l'article 86 de la loi qui prévoit qu'un producteur n'a droit
qu'à une voix.
Donc, c'est pour ça que j'ai proposé, M. le
Président, de modifier ça. Et je dois vous dire que c'est
à la demande expresse de l'UPA, qui s'inquiétait un peu de la
formulation, que j'ai décidé d'apporter cet amendement.
M. Baril: Moi, M. le Président, je vais voter contre pour
l'unique raison qu'au début de l'étude de la loi j'ai voulu qu'on
détermine, qu'on écrive dans la loi quels régimes
étaient visés. Au lieu que ce soit défini par
règlement, comme c'est écrit dans la loi, je disais: Qu'on
l'écrive dans la loi et ça va être clair, c'est
défini. Et M. le président de la régie nous avait dit: II
y en a quatre régimes et c'est sûr que ça ne serait pas
compliqué de les écrire. En tout cas, on a conclu que le
ministre, lundi, je crois, dans sa rigidité de ne pas changer une
virgule de place, a dit: On laisse ça de même. Pour être
conséquent avec ma position de lundi dernier, je vais voter contre cet
article parce qu'on ne connaît pas la définition des
régimes.
Le Président (M. Richard): Donc, l'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'article 11tel qu'amendé est
adopté?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division toujours.
J'appelle donc l'article 12.
Conflits d'intérêts
M. Picotte: L'article 12 fait référence à
l'article 89 de cette loi qui est remplacé par le suivant, M. le
Président: «89. Ne peut être administrateur d'un office, le
producteur ou le représentant d'une entreprise ayant, avec cet office ou
avec des producteurs visés par un plan que cet office applique, des
relations commerciales relatives au produit visé par ce plan,».
Ça, c'est ce qui était écrit. Voici maintenant la
réalité, M. le Président, de l'article 12, que j'ai
passé d'ailleurs à chacun de mes collègues au début
de la commission. L'article 12: remplacer l'article 89, remplacé par cet
article 12, par le suivant: «89. Ne peut occuper la charge
d'administrateur d'un office, celui dont les intérêts commerciaux
sont incompatibles avec la mission de l'office».
Les explications, M. le Président. Je propose d'amender et de
remplacer le texte de l'article 12 du projet de loi, qui modifie l'article 89
de la loi, afin de mieux préciser les situations de conflit
d'intérêts qu'on peut éviter. le texte apparaissant
actuellement au projet de loi prévoit
que le producteur qui a des relations commerciales relatives au produit
visé par le plan avec l'office ou un autre producteur visé par ce
plan ne peut être administrateur de cet office. Dans certains plans
conjoints, par exemple, ceux du porc ou du bovin, les producteurs ont
constamment des relations commerciales avec leurs confrères dans le porc
et dans le bovin. C'est ainsi que les finisseurs achètent des porcelets
des naisseurs et c'est la même chose chez les producteurs de bovins. Il y
a plusieurs autres exemples dans d'autres productions qu'on pourrait donner,
mais, pour bien vous faire comprendre cette façon, M. le
Président, j'ai utilisé ces deux points-là en particulier.
Le texte actuel serait donc beaucoup trop restrictif et ne serait pas
approprié. Je propose donc de modifier le texte en fonction de l'article
12 que je viens de lire, M. le Président.
M. Baril: Je m'étais pris quelques notes justement quand
j'ai étudié privément le projet de loi et je
m'étais marqué une note dans la marge ici; c'est là
qu'était mon inquiétude selon l'article tel qu'il était
formulé parce que, si on l'appliquait à la lettre, ça
aurait pratiquement voulu dire qu'il n'y a pas un producteur agricole qui
pouvait être administrateur d'un office. Pour donner l'exemple des
producteurs de lait, un producteur de lait commercialise automatiquement avec
sa fédération, qui fait foi d'office, parce que c'est elle qui
transige son lait, en tout cas, selon mon interprétation.
C'était, entre autres, des questions que je voulais poser au ministre,
à savoir: Je comprends bien ou je comprends mal? D'après ce que
je peux voir, je comprenais quand même pas pire puisque le ministre a
amené un amendement qui corrige, je pense, les appréhensions que
j'avais et améliore. Maintenant, quand on parle...
M. Picotte: M. le Président, je veux rassurer tout de
suite le député d'Arthabaska. Il n'y a personne de ce
côté-ci qui prétend que le député
d'Arthabaska comprend mal. Au contraire, il sait très bien qu'on n'a
jamais prétendu et on ne prétendra pas ça non plus. Je
peux prétendre cependant que, dans certains cas, il ne veuille pas
comprendre, mais comprendre mal, non.
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, il est 13
heures...
M. Baril: Juste une petite question. M. Picotte: On peut
finir ce que... Le Président (M. Richard): Cet article-là?
M. Picotte: Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Richard): Ça vous convient de part
et d'autre?
M. Baril: Une petite question.
Le Président (M. Richard): Parfait, M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: C'est parce qu'on voit dans les notes explicatives
qu'on dit: Cette mesure veut éviter des situations de conflit
d'intérêt et le texte actuel de la loi 89 introduit dans la loi
lors de la refonte en 1990 ne résout pas tous les problèmes.
Est-ce que vous avez eu à faire face à des problèmes ou
si...
M. Picotte: Me Prégent. (13 heures)
M. Prégent: Malheureusement, oui. Effectivement, il y a eu
des problèmes qui sont difficiles à résoudre avec le texte
comme il est dans la loi actuelle. C'est pourquoi nous avons
suggéré que le gouvernement apporte des amendements à ce
projet de loi, que ce soit apporté en Chambre, parce que la disposition
actuelle ne s'appliquerait à peu près jamais, et ce, à
cause de la dernière partie de la phrase qui dit: «sauf si cette
entreprise en fait également la production». Il s'agissait qu'une
personne, qui est un producteur et qui est également engagée dans
le commerce du produit, se dise producteur ou engagée dans la production
comme la loi le dit pour que l'article ne s'applique plus. Alors que
manifestement il est en conflit d'intérêts, parce que le
producteur de ce produit-là se retrouverait au conseil d'administration
de l'office de producteurs qui commercialise aussi ce produit-là avec
d'autres producteurs visés par le même plan. Il serait
manifestement en situation en conflit d'intérêts, mais,
spécifiquement à cause du texte de la loi comme il se lit, il
serait exonéré par un tribunal judiciaire. Ce sont les avis que
nous avons eus de nos procureurs.
Alors, devant ça, on propose un changement, le dernier
étant suffisamment général pour viser exactement ce que
l'on veut dire, c'est-à-dire les personnes dont les
intérêts commerciaux sont incompatibles avec ceux de l'office.
Alors, ça devient, je pense, beaucoup plus clair et plus facile
d'application. Vous allez dire: C'est presque de l'évidence même,
peut-être, qu'une personne qui en situation de conflit
d'intérêts ne doit pas siéger au conseil d'administration.
Comme on le disait tout à l'heure, trop fort ne casse pas. C'est
peut-être mieux. D'ailleurs, on retrouve des dispositions très
similaires dans la loi sur les municipalités, des choses comme
ça.
M. Baril: C'est quelle situation qui pourrait être
incompatible avec la mission de l'office. Avez-vous un exemple en
tête?
M. Prégent: oui, certainement. par exemple, un office de
producteurs de bois - on a parlé du secteur forestier - un producteur,
propriétaire d'un lot boisé, est élu au conseil
d'administra-
tion; il fait également le transport - parce que ça arrive
fréquemment - le transport du bois, non seulement du sien, mais d'autres
producteurs. L'office veut négocier les conditions de transport du bois.
Il se retrouve sur le conseil d'administration de l'office et il est
également un transporteur qui fait partie de la mise en marché et
donc sujet à une négociation de convention. C'est la mission de
l'office de négocier les conditions de mise en marché, dont le
transport. Il est en situation de conflit d'intérêts.
M. Picotte: Et on comprend, M. le Président, par le fait
même qu'il se négocie des tarifs.
M. Prégent: Ou encore il s'arrange pour qu'il ne s'en
négocie jamais.
M. Baril: L'amendement a est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 12 tel qu'amendé est adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Sur ce, mesdames, messieurs,
nous ajournons nos travaux, puisque notre mandat est accompli jusqu'à
maintenant, selon l'ordre de la Chambre. Bon appétit, mesdames,
messieurs.
(Fin de la séance à 13 h 4)