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(Vingt heures quatorze minutes)
Le Président (M. Richard): Alors, mesdames, messieurs, je
déclare la séance de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ouverte, prête à remplir son
mandat. Le mandat est le suivant: procéder à l'étude
détaillée des projets de loi 183, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance-récolte et la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus
agricoles au Québec et la loi 184, Loi modifiant la Loi sur la
protection sanitaire des animaux. Est-ce qu'on a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, M. Lafrance
(Iberville) est remplacé par M. Forget (Prévost).
Le Président (M. Richard): II me fait plaisir de vous
souhaiter la bienvenue. Est-ce que vous avez un message de début, un
commentaire?
M. Picotte: M. le Président, je pense que j'ai eu
l'occasion de faire mes commentaires en deuxième lecture. On a dit tout
simplement que, quand on arriverait évidemment à l'étude
article par article, on répondrait aux interrogations qui se posent
à ce moment-là.
Projet de loi 183
Le Président (M. Richard): Alors, je prends donc la
décision de commencer par la loi 183. M. le député
d'Arthabaska, vous avez un commentaire?
Remarques générales
M. Baril: Bien, je ne sais pas, mais peut-être que
ça irait plus vite après si on avait quelques explications
générales...
Le Président (M. Richard): Parfait.
M. Baril: ...sur le projet de loi. Peut-être
qu'après ça, article par article, ça irait mieux.
Là, c'est parce qu'on sait que ce projet de loi, c'est pour, entre
autres, harmoniser nos régimes avec la loi fédérale sur le
régime d'assurance-revenu brut, un des objectifs de cette loi. Le
même régime, ce régime fédéral s'applique
plutôt à l'entreprise et non à une production comme nos
régimes chez nous, les régimes d'assurance-récolte et
stabilisation. Le régime fédérai, le RARB qu'on appelle,
s'applique actuellement aux producteurs de céréales ou à
la production de céréales. Dans les autres productions, il n'y a
pas eu encore d'entente. On ne sait pas. Ça ne s'applique pas encore.
Puisque c'est pour s'harmoniser au programme fédéral, au nouveau
régime fédéral, la régie doit inclure le revenu
provenant de l'assurance-récolte pour évaluer l'indemnisation qui
sera accordée par le biais de l'assurance-stabilisation. Et puisque ce
régime, je le répète, s'applique uniquement au niveau des
producteurs de céréales, j'aimerais ça savoir où en
sont rendues les ententes avec les producteurs agricoles, avec le gouvernement
fédéral. Est-ce que les modalités d'application sont
finalisées? Où c'en est rendu? J'aimerais ça avoir un
aperçu.
M. Picotte: M. le Président, si vous me le permettez, je
vais demander au président, M. Guy Blanchet, de donner en mon nom un
aperçu général et un ordre de grandeur de ce que nous
faisons comme loi, présentement, et où en est rendue exactement
l'entente et de quelle façon on la partage.
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M.
Blanchet.
M. Blanchet (Guy): Merci. En ce qui concerne l'application du
revenu brut au Québec, pour l'année en cours, il y a une entente
de période transitoire. Normalement, ce qui a été entendu,
c'est que ça devait s'appliquer pour l'année 1992. Maintenant, ce
n'est pas encore finalisé. Est-ce que ça sera effectivement
applicable en 1992? Ça sera à définir dans les prochaines
semaines. O.K.? Mais, au départ, quand on s'est entendus sur une
période transitoire en 1991, ça devait s'appliquer en 1992.
M. Baril: Mais est-ce que le fait...
M. Blanchet: J'allais dire qu'il y avait des provinces qui
demandaient... Certaines ont indiqué qu'elles aimeraient qu'il y ait une
autre année de période transitoire. Ce qui va arriver, on ne peut
pas vous le garantir aujourd'hui.
M. Baril: Dans cette période transitoire, là,
est-ce que la loi qu'on adopterait à cette session-ci vous permettrait
de prendre en considération les revenus provenant de
l'assurance-récolte et de les soustraire de l'assurance-stabilisation,
là?
M. Blanchet: Tant qu'on est en période transitoire, ce
phénomène-là n'arrive pas parce que, effectivement, le
revenu brut est considéré
comme l'était l'OSPA auparavant: c'est le versement dans le fonds
de la Régie d'un montant d'argent provenant du fédéral.
Sauf que, dès qu'on va vouloir passer une entente avec le
fédéral, il faut que la loi nous le permette et, actuellement, la
loi ne nous permet pas de signer une entente formelle avec le
fédéral parce que le RARB, par rapport au "off-setting" - le
principe indemnitaire - notre loi ne nous le permet pas. Donc, il faut que la
loi soit prête au moment où on sera prêt à signer.
Puis ça, le moment où on va être prêts à
signer, bien ça peut venir au mois de janvier, ça peut venir en
cours d'année, ça peut venir...
M. Baril: Mais comment, nous autres, on peut, en tant que
législateurs, modifier une loi? Quand est-ce... Comment... Excusez.
M. Picotte: Me donneriez quelques minutes pour une
explication?
M. Baril: Oui, oui.
M. Picotte: Je pense qu'il y a une précision à
apporter, là, M. le Président. M. Conrad Bernier.
M. Bernier (Conrad): En fait, M. le Président, c'est qu'au
niveau de l'assurance-récolte et de l'assurance-stabilisation, de la
façon dont on fonctionne présentement dans les lois
québécoises d'application, le principe indemnitaire qu'on veut
appliquer et qu'on a introduit dans les modifications, c'est tout simplement
pour nous permettre de ne pas payer deux fois pour une même
récolte. C'est-à-dire que ce qu'on faisait à venir
jusqu'à maintenant, un producteur pouvait ne pas récolter parce
qu'il avait des pertes et, en assurance-stabilisation, on le couvrait comme
s'il avait récolté. Donc, c'est strictement pour nous permettre
de ne pas payer deux fois la même récolte. Le principe
indemnitaire, c'est qu'on ne doit jamais couvrir plus que la valeur du produit.
Donc, si un produit vaut 185 $ la tonne, comme dans le maïs, on garantit
au producteur 185 $ la tonne, mais on ne lui garantit pas 185 $ la tonne plus
165 $, tel que le prix unitaire en assurance-récolte. C'est ce qu'on
fait présentement et les modifications qu'on introduit sur cette
partie-là, c'est strictement pour nous permettre d'agir strictement
comme bon assureur, de garantir le produit tel qu'il est.
M. Picotte: C'est uniquement, M. le Président, le principe
indemnitaire d'une assurance, point final, à la ligne. C'est ça
qu'on fait comme principe.
M. Baril: Pourquoi, d'abord, avez-vous dit que c'est pour
harmoniser ça avec le RARB? Là, selon l'explication que monsieur
vous a donnée, le RARB n'est plus considéré dans
ça.
M. Bernier: C'est, en fait, qu'une fois qu'on aura fait
ça, ça pourra nous permettre d'harmoniser notre programme avec
celui du revenu brut, mais ce n'est pas uniquement pour ça. La raison
principale n'est pas celle-là. C'est-à-dire que même si le
RARB n'avait pas existé, la Régie des assurances agricoles avait
déjà dans ses propositions la modification qu'on vous
présente là. Mais, effectivement, il arrive que le programme de
revenu brut national a, dans ses principes, qu'il peut y avoir un effet
compensatoire entre l'assurance-récolte et l'assurance-stabilisa-tion;
donc, le même principe que l'on voulait nous habiliter s'appliquera,
à ce moment-là, au niveau du revenu brut.
M. Baril: Mais ça, pour nous autres, en tout cas, c'est
complètement nouveau parce que, dans son discours de deuxième
lecture, le ministre, l'autre fois, en Chambre, à moins que je n'aie pas
saisi, là, il me semble qu'il n'a nullement fait mention de cet
aspect-là. Au niveau de nos assurances, c'était pour viser
l'optimum d'une assurance que tu ne paies qu'une fois; tu ne paies pas deux
fois.
M. Blanchet: Dans le RARB, c'est effectivement ce qui
s'applique.
M. Baril: Oui, il parlait du RARB mais, là, on sort du
RARB. On dit: Peu importe le régime fédéral, on serait
arrivés pareil avec le même amendement.
M. Blanchet: Mais le même principe est bon dans les
régimes québécois. Dans le fond, l'avènement du
RARB nous amène... Et, d'ailleurs, comme M. Bernier l'a
indiqué, c'est quelque chose qu'on s'apprêtait à faire en
modifiant notre loi. Parce que, dans le RARB, le principe
d'Moff-setting" est appliqué, puis est
considéré, comme Conrad vient de nous l'indiquer, il peut aussi
l'être, puis il devrait l'être aussi pour nos programmes
québécois. C'est les deux... Moi, je vous ai répondu
à la première partie par rapport au RARB; c'est là-dessus
que vous m'aviez questionné, puis, dans un deuxième temps, aussi
pour les programmes québécois, le même principe doit
s'appliquer, de ne pas payer deux fois plus que la valeur du produit
assuré.
M. Picotte: Ce qu'il faut savoir, M. le Président, c'est
qu'en même temps, disons que, s'il n'y avait pas eu cette harmonisation
à être faite au moment où on se parle, on avait
déjà des projets d'amendement dans notre loi pour être en
mesure de modifier la loi à l'Assemblée nationale. Mais le simple
fait que nous ayons, en plus, eu des discussions avec le fédéral
sur le RARB nous amène à faire tout ce genre de discussions,
c'est-à-dire s'harmoniser avec le RARB, d'une part, et apporter les
amendements que nous devions apporter, d'autre part, dans le
même projet de loi au lieu de le présenter deux fois.
M. Baril: Vous avez sans doute évalué les impacts
financiers pour la régie, suite aux modifications de cette loi.
Ça peut être quoi?
M. Picotte: On me dit que la pire année, si on se base sur
la pire année qui ait existé, c'est 1986; ça aurait
coûté 1 500 000 $. Ça nous a coûté 1 500 000
$. Comme c'est la pire année, les autres années, bien, ça
a été moindre que ça.
M. Blanchet: Ça peut être 100 000 $, ça peut
être 200 000 $. C'est effectivement les cas où le producteur a une
perte de récolte et, en même temps, il est assuré à
l'assurance-stabilisation.
M. Baril: Ça, entre autres, c'est comme les producteurs de
maïs qui arrivent l'automne et ne sont pas capables de le récolter
pour toutes sortes de raisons: soit que ce n'est pas mûr, ou il est trop
tard, ils l'ont semé trop tard bien des fois.
M. Blanchet: On compense le producteur. Disons qu'il est
assuré pour six tonnes et qu'il en perd deux, on lui paye deux tonnes en
assurance-récolte. Ça va? Et là, antérieurement, ce
qu'on faisait, on lui repayait ses six tonnes en assurance-stabilisation. Donc,
pour les deux tonnes perdues, il recevait 165 $ de l'assurance-récolte
et il recevait la différence entre le prix du marché et le
coût de production. Disons, si la différence est de 50 $ ou de 75
$, on ajoutait au producteur 75 $. Donc, pour une même tonne, il recevait
240 $, alors que le maximum assurable à-dedans, c'est 185 $. C'est
ça qu'on veut corriger. On veut tout simplement dire, en termes de
principes d'assurance: tu ne couvres jamais plus que la valeur du produit.
M. Baril: Ces modifications-là, est-ce qu'elles vont
toucher une production plus qu'une autre? Vous devez savoir ça, vous
autres, quelles productions vont être... les secteurs...
M. Blanchet: Bien, elles toucheraient les productions qui sont et
récolte et stabilisation, es céréales et les pommes de
terre.
M. Picotte: Cela a été dit, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Si je comprends bien,
c'était, dans certains cas, plus payant de ne pas avoir à vendre
la récolte.
M. Picotte: À ce moment-là, c'est ça qui
était le problème, c'était bien plus payant...
Le Président (M. Richard): Le meilleur acheteur,
c'était l'assurance.
M. Picotte: Le meilleur acheteur, c'était l'assurance
agricole.
M. Baril: Comme certains producteurs de boeuf, certains
producteurs d'agneau qui récoltent leur propre... Comment est-ce qu'on
dit ça? Leur propre récolte. Je me répète,
là.
M. Picotte: L'autoconsommation.
M. Baril: Eux autres, ils doivent sans doute être
touchés fortement, ce sont des autoconsommateurs.
M. Blanchet: Comme producteurs de céréales, pas
comme producteurs d'agneau. S'ils produisent des céréales,
à ce moment-là, comme producteurs de céréales, bien
sûr, ils sont touchés, mais pas comme producteurs d'agneau.
M. Baril: Vous avez évalué, tout à l'heure,
qu'en 1986, ça aurait coûté, de mémoire, 1 200 000 $
OU 1 500 000 $.
M. Picotte: 1 500 000 $, à peu près, maximum.
M. Baril: 1 500 000 $, bon. Vous devez avoir évalué
ça par production. Avez-vous une idée, à peu près,
par production? Entre autres, les producteurs d'agneau, comment peuvent-ils
être affectés par ça? Parce que les petites productions,
c'est beaucoup plus grave. Vous allez prendre - je vais dire des chiffres - une
petite production, si les producteurs sont affectés de 100 000 $ ou 200
000 $, pour eux autres, les conséquences doivent, peuvent être
beaucoup plus importantes qu'une autre production qui est plus importante, plus
volumineuse. Les conséquences peuvent être beaucoup plus, je
dirais même, dramatiques.
Une voix: C'est généralement peu de superficie.
M. Picotte: Ça ne peut pas être touchable dans une
production végétale et une production animale. Ça ne peut
pas être touchable vis-à-vis de ce principe-là.
M. Baril: Oui, mais un producteur d'agneau qui cultive ses
propres céréales?
M. Picotte: C'est ça. Les céréales, elles,
sont en récolte et en stabilisation, alors que l'agneau est uniquement
en stabilisation; donc, il ne peut pas être touché.
M. Baril: En tout cas, nous autres, c'est parce qu'on a
rencontré des producteurs d'agneau qui sont inquiets. Ce n'est pas mon
genre de cacher d'où sont mes informations. Certains producteurs
d'agneau sont inquiets. Justement,
vous connaissez la situation financière des producteurs d'agneau.
Entre autres, avec le dumping qui se fait de la Nouvelle-Zélande, je
crois, ils vivent un problème particulier. Pour certains que nous avons
rencontrés, ils sont très inquiets. Je comprends votre
défense du projet, je la comprends et, honnêtement, c'est
défendable. Mais pour que ces producteurs-là puissent s'adapter
à cette perte - parce qu'ils vont subir une perte quand même,
même si ce n'est pas au niveau de la production de l'agneau, ils vont
subir une perte au niveau de la production de leurs céréales -
est-ce que le ministère a pensé à une situation
transitoire ou s'ils perdent 50 000 $ ou 100 000 $, peu importe, et salut? On
en a rencontré un, entre autres, qui cultivait au-delà de 600
acres de céréales.
M. Blanchet: Un producteur d'agneau? M. Baril: Oui.
M. Blanchet: II est producteur de céréales,
à ce moment-là. (20 h 30)
M. Baril: Oui, mais il est producteur d'agneau aussi. Il n'en
vend pas. Tout est pour sa consommation, il a 1200 brebis. Ce ne sont pas de
grosses bêtes, mais elles ont une bonne gueule!
M. Picotte: II y a une chose qui est certaine, et c'est ce qu'il
faut lui dire, c'est que, de toute manière, on couvre le montant de la
production qu'il fait. On paie 185 $ la tonne, au niveau du maïs. Alors,
qu'il en produise comme il voudra, on le couvre. Il y a ça de garanti,
on le couvre de toute façon. Ça ne vient altérer d'aucune
façon son revenu parce qu'on couvre, au niveau du maïs, peu importe
la quantité qu'il produit, jusqu'à 185 $ la tonne.
M. Baril: Oui, mais si on se base sur l'année 1986, la
Régie va épargner, va économiser 1 500 000 $. Si la
Régie économise 1 500 000 $, il y a des producteurs qui vont
avoir des revenus de 1 500 000 $ en moins.
M. Picotte: C'est ceux qui venaient chercher 240 $, alors que le
maximum, c'était 185 $. Bien sûr qu'eux, ils n'auraient jamais
dû bénéficier de ce montant-là. On payait 240 $ et
le maximum, c'était 185 $. Autrement dit, normalement, il faudrait aller
leur réclamer un surpaiement de 55 $ la tonne. Quand on payait 240 $ et
que le maximum était de 185 $, il y avait un surpaiement de 55 $ la
tonne. Et quand on parle de 1 500 000 $, évidemment, c'est sur un total
de 300 000 000 $ en stabilisation et en récolte. Alors, finalement, ce
n'est pas un gros montant.
M. Baril: C'est parce que si on donne l'exemple, là, nous
autres, l'UPA nous a donné l'exemple des producteurs de pommes de terre.
Bon. Les producteurs de pommes de terre vont assurer leur récolte par le
biais de l'assurance-récolte et pour la vente, ils
bénéficient aussi de la stabilisation dans la pomme de terre. Il
va y avoir un producteur qui, lui, va avoir une perte de rendement. Bon,
là, il va être compensé par l'assurance-récolte,
pour la perte de rendement, montant qui va être déduit de son
assurance-stabilisation. Le producteur, lui, qui n'a pas de perte de rendement,
comprends-tu, va être assuré, va être couvert pleinement par
son assurance-stabilisation. Donc, le gars, le producteur qui, lui, va avoir
une perte de rendement, va se trouver à avoir moins que l'autre qui n'a
pas eu de perte de rendement parce qu'on va déduire les revenus de son
assurance-récolte pour arriver à trouver le montant de sa
stabilisation. Donc, vous créez une iniquité.
M. Picotte: Bien, prenons un exemple, là, pour être
bien sûr. Qu'est-ce qu'on paie à un producteur de pommes de terre,
par exemple? Ça lui a coûté 7 $ pour produire; le prix du
marché est de 5 $. Ce qu'on paie, nous, c'est 2 $, en stabilisation.
M. Blanchet: Celui qui est en stabilisation, là. Puis
celui qui n'est pas assuré en récolte, là, ce qu'il perd,
c'est les 5 $ que personne ne va lui donner. Le prix du marché, il ne
l'a pas, lui, là. Alors que celui qui est en récolte, par la
récolte, on lui donne les 5 $ que le marché ne lui a pas
donnés, là, parce qu'il les a perdus en récolte. O.K.?
Donc, il n'y a pas d'iniquité, parce que celui qui est juste en
stabilisation, effectivement, il lui manque 5 $; pour toutes les 100 livres de
pommes de terre perdues, il y a 5 $ de perdus complètement. On lui donne
juste 2 $, la différence entre le prix du marché et son
coût de production. Donc, il n'est pas avantagé, d'aucune
façon. L'un reçoit 100 % de son coût et l'autre
reçoit juste 2 $ sur 5 $... sur 7 $, c'est-à-dire.
M. Picotte: D'un côté comme de l'autre, on paie sur
le coût de production. Alors, à partir de ce moment-là,
celui qui est assuré, on lui donne 5 $, plus les 2 $ de stabilisation, 5
$ pour son assurance, 2 $ sur la stabilisation.
M. Baril: Oui, mais c'est parce que...
M. Picotte: Celui qui n'est pas assuré, on lui donne 2 $
de stabilisation. Il n'est pas assuré, il perd ses 5 $.
M. Baril: Oui, mais regardez là, c'est parce que celui qui
est assuré, il a une perte de rendement, lui. L'autre, qui n'a pas de
perte de rendement, mettons qu'il est assuré lui aussi, mais il n'a pas
eu de perte de rendement. Donc, l'assurance ne le paie pas, il n'a pas eu de
perte
de rendement. Je parle de l'assurance-récolte. Il n'a pas eu de
perte, donc elle ne paie pas. Bon. Mais celui qui a eu une perte, lui,
l'assurance-récolte lui paie un montant x, là, bon, mais,
après ça, on va le déduire de sa stabilisation. Donc,
celui qui n'a pas eu de perte de rendement, on ne déduira rien, parce
qu'il n'a pas eu de perte; donc, il est avantagé par rapport à
l'autre.
M. Blanchet: Ils ont exactement le même montant tous les
deux. Il y en a un qui l'obtient par le marché, parce qu'il a ses
patates et il vend, d'une part, sur le marché, plus la stabilisation.
L'autre, les patates qu'il n'a pas vendues parce qu'il les a perdues, on lui
couvre par la récolte. Donc, tous les deux ont le même montant.
Non? On va simplifier les choses, ils ont chacun 1000 livres de patates, chacun
10 sacs de 100 livres. Et il y en a un qui, sur ses 10 sacs, n'en perd pas un;
donc, on va lui payer par la stabilisation. Supposons qu'il manque 2 $ comme
tantôt, 10 fois 2 $, on va lui payer 20 $. Ça va? Et il va avoir
eu 5 $ sur le marché. Donc, au total, il va avoir eu 10 fois 7 $, soit
70 $. Par contre, celui qui est dans la récolte, sur ses 10 poches, il
en perd 5. Ça va? On va lui payer ses 5 poches par
l'assurance-récolte et la différence du prix du marché
pour les autres, donc ces deux-là vont être égaux.
Par contre, celui qui n'était pas assuré en récolte
et qui perd 5 poches, tout ce qu'il va obtenir sur le marché, c'est les
5 poches qu'il a obtenues à 5 $ chaque; il va obtenir 25 $. Alors que
l'autre va avoir obtenu 70 $ d'assurance-stabilisation et 20 $
d'assurance-récolte. Dans le fond, les patates perdues, il ne les a pas
vendues sur le marché, donc, le prix du marché, il ne l'a pas.
C'est ça son manque à gagner. C'est son erreur de ne pas
s'être assuré aux deux, comme gestionnaire, quand il dit "je
prends juste stabilisation et qu'il ne s'assure pas en récolte. C'est le
fun quand ça va bien, mais, quand ça va mal, il ne l'a pas. Il
n'a pas le produit pour le vendre.
M. Picotte: Évidemment, quand ça va bien, s'il
n'est pas assuré, il a fait de l'argent parce qu'il n'a
déboursé aucun chèque de sa poche.
M. Blanchet: II n'a pas payé de prime.
M. Picotte: Et quand ça va mal, il dit: J'aurais donc
dû m'assurer. Mais il est comme n'importe qui, il ne s'est pas
assuré, alors il a une perte, bien sûr. Et nous, on ne peut pas
assurer le fait que le gars dise: Tu aurais dû t'assurer, mon chum, on va
te donner une chance. Il ne s'est pas assuré, il ne s'est pas
assuré! C'est une assurance.
M. Baril: Et lorsque le RARB va s'appliquer, un jour, si
ça s'applique dans la pomme de terre, est-ce que tout le monde va
être obligé de s'assurer, d'adhérer à
l'assurance-récolte, puisqu'on dit que dans le régime
fédéral tu réduis le revenu de l'assurance-récolte
par l'assurance-stabilisation?
M. Picotte: Je vais demander à M. Bernier qui est notre
spécialiste du RARB.
M. Baril: Le spécialiste durable ou bien du RARB?
M. Picotte: Les deux dans son cas! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Bernier: M. le Président, disons que l'application du
revenu brut, c'est de garantir au producteur un revenu brut à l'hectare.
Le principe est aussi simple que ça: on garantit au producteur qui
s'assure un revenu brut à l'hectare soit par l'assurance-récolte,
soit par l'assurance-revenu. Il y a deux façons de le faire. Si le
producteur ne prend que la partie revenu, il va être assuré pour
la partie revenu, comme on l'a au niveau de l'assurance-stabilisation. S'il
prend à la fois la récolte et le revenu, il va être
assuré pour le total. L'entente qu'on a présentement, ou celle
dont on est en train de finaliser la négociation, prévoit que le
Québec peut appliquer - même les autres provinces qui le veulent
aussi - le principe de façon distincte, c'est-à-dire que
l'assurance-récolte peut demeurer distincte du revenu. Donc, on n'est
pas obligés d'associer, d'avoir un programme lié. En fait, pour
quelques années à venir, les deux systèmes peuvent
être distincts. La récolte demeure récolte, tout à
fait comme elle l'est présentement et comme elle l'a été
auparavant; on maintient l'assurance-récolte verte, parce qu'on sait ce
qui s'en vient ou se qui se passe au niveau du GATT. On essaie de maintenir la
partie récolte verte, et la partie revenu, de ne pas l'associer
immédiatement pour en faire un programme combiné avec effet
compensatoire total tel que prévu au niveau du RARB. Donc, on est
capables, selon l'entente qu'on a discutée et négociée,
d'avoir l'argent du fédéral tout en maintenant nos deux
programmes déliés, c'est-à-dire un programme
récolte et un programme revenu. Mais l'effet compensatoire, lui,
c'est-à-dire de ne pas indemniser plus un producteur que la garantie
maximum, ça s'applique tout le temps et ça s'applique à
l'intérieur de nos programmes à nous.
M. Blanchet: Dans le RARB aussi, ça s'appliquerait.
M. Bernier: Bien, ça s'applique au niveau du RARB
aussi.
M. Baril: Comment se fait-il que vous disiez qu'on est
avancés dans les négociations, ça va
bien - je ne sais pas où c'est rendu, là - mais vous ne
savez pas si ça va être applicable - bien, "applicable", si nos
systèmes habituels, l'assurance-récolte et
l'assurance-stabilisa-tion - si on va pouvoir maintenir ça durant deux
ans, un an, trois ans? Qui va déterminer l'année après
qu'on sera enclenchés dans le système, après qu'on l'aura
accepté, là?
M. Bernier: Présentement, nous sommes à finaliser
ou discuter les dernières négociations pour la récolte
1991 et pour l'entente qui habiliterait le ministre de l'Agriculture de
même que celui des Affaires intergouvernementales canadiennes à
signer l'entente avec M. McKnight. Ça, c'est pour l'année 1991.
Pour l'année 1992, il y a une réunion des ministres de
l'Agriculture qui doit se tenir fin janvier et, à partir de ce
moment-là, les ministres de l'Agriculture canadiens décideront si
l'entente doit se continuer pour une deuxième année de
façon transitoire ou bien si elle doit s'appliquer de façon
intégrale. Donc, on ne peut pas encore vous garantir quelle sera
l'application pour 1992 compte tenu que c'est une décision... Le
comité national d'administration s'est réuni la semaine
dernière, duquel je fais partie, et on fait une recommandation au
ministre de l'Agriculture de reconduire pour une deuxième année
l'année de transition, mais il reste aux ministres à
décider, eux, s'ils vont reconduire pour une deuxième
année. Mais l'application doit se faire pour l'année 1991.
Ensuite, pour l'année 1992, ce sera fin janvier où on
connaîtra les décisions.
M. Baril: C'est ça que je disais. C'est ça que je
soulignais en deuxième lecture. Ce qui est inquiétant, c'est que,
là, on rentre dans le moule fédéral. Tout le monde
reconnaissait qu'on avait un bon système au Québec. On rentre
dans le moule fédéral puis on ne sait pas c'est quand, la limite.
Là, vous parlez d'une rencontre des ministres de l'Agriculture, mais on
sait que notre ministre de l'Agriculture, au Québec, ne participe plus
aux rencontres fédérales-provinciales. Donc, on laisse
négocier notre avenir, on laisse décider de notre avenir, de nos
assurances par les autres, là. Et le fédéral nous oblige
petit à petit à rentrer dans le moule.
M. Picotte: Ce n'est pas ça le principe, M. le
Président. Je pense que le principe, il faut l'établir
clairement. Le principe, au point de départ, on a dit: Nous, on ne veut
jamais embarquer dans vos assurances parce que les nôtres sont plus
généreuses. On va embarquer à une condition, c'est qu'on
va toujours avoir l'autorisation de compléter par nos assurances. Pour
ne pas perdre une cent d'Ottawa non plus, là. Alors, ça veut dire
que ce qui va manquer de l'assurance du RARB va être
complété par notre assurance à nous et le producteur, lui,
n'a strictement rien perdu du tout, pas une cent, parce qu'on veut garder le
principe de nos assurances qui sont plus généreuses. Et c'est
pour ça, évidemment, que ça nécessite une entente,
parce qu'on ne signera pas d'entente qui va faire en sorte qu'on abandonne
notre stabilisation au profit de l'assurance qui provient du
fédéral et, là, embarquer dans le moule
fédéral du 50-50, comme on dit. Nous autres, c'est un tiers, un
tiers, un tiers et on va le respecter. On va respecter ça. Alors,
ça veut dire qu'on sera toujours complémentaires à ce qui
sera signé avec le fédéral. La seule chose pour laquelle
nous faisons ça et que nous embarquons là-dedans, c'est pour
aller chercher le principe de l'équité qui veut que si on
n'embarque pas la-dedans, un bon matin, il y a quelqu'un qui va nous dire: Oui,
il va subventionner les grains de l'Ouest, comme on fait, puis nous autres, au
pourcentage de ce qu'on a comme producteurs de grains, ici, bien, on n'a pas le
droit d'aller chercher le montant d'argent qui nous revient parce qu'on ne
participe pas. Alors, on protège les deux. C'est combien?
Une voix: 54 000 000 $.
M. Picotte: C'est 54 000 000 $, cette année, là,
qu'on va chercher sur les 800 000 000 $ de l'Ouest en équité de
ce que nous avons comme producteurs de-Une voix: 54 000 000 $, c'est le
RARB. Sur les 800 000 000 $, on va chercher 27 000 000 $.
M. Picotte: 27 000 000 $.
Une voix: Puis, en plus, on va aller chercher 9 000 000$.
M. Picotte: O.K. Alors, on va chercher notre partie
d'équité sur le montant total qui est versé et ça
nous permet, après ça, évidemment, de compléter
avec nos assurances à nous. Mais ce principe-là, il n'est pas
altéré et il ne sera pas altéré. C'est pour
ça qu'on ne signe pas, qu'on ne veut pas embarquer là-dedans,
qu'on se fait un protocole d'entente particulier pour dire: Ça ne peut
pas empêcher le gouvernement du Québec de garder son principe
d'assurance. Il est plus généreux chez nous que le vôtre.
Mais on ne veut pas vous laisser les millions, par exemple.
M. Baril: Si on arrive en 1992, là... Parce qu'on dit que
l'entente, elle se signe d'une année à l'autre. En 1991,
là, je ne sais pas si elle est signée. Est-ce qu'elle est
signée, celle de 1991, ou si elle ne l'est pas?
M. Blanchet: C'est signé comme programme transitoire.
M. Picotte: C'est ça.
M. Blanchet: Pour 1991, c'est signé comme programme
transitoire.
M. Picotte: O.K. C'est ça. Même après, notre
programme s'applique parce que c'est ça qu'on signe comme entente: le
fait qu'ils ne devront jamais venir altérer notre principe
d'assurance.
M. Baril: Mais c'est quoi, l'entente?
M. Picotte: Que ce soit transitoire ou pas transitoire.
M. Baril: C'est quoi qu'il y a à faire en 1992, d'abord?
On dit, là: Elle est signée pour 1991, mais 1992, on ne le sait
pas. Il va falloir, pour signer ça, négocier ça. C'est
quoi, là, qui va être à négocier en 1992?
M. Bernier: Actuellement, nous sommes dans une année
transitoire: l'année 1991. Ce qu'on ne sait pas pour l'année
1992, c'est si l'année transitoire va s'appliquer aussi en 1992. Mais,
par contre, dès le moment où on va signer l'entente, elle va
s'appliquer pour cinq ans et, à partir de ce moment-là, comme M.
le ministre vient de le mentionner, on garde toujours le fait d'être
complémentaire au programme fédéral, et ça, dans
tous les programmes tripartites où on est embarqués depuis des
années. On maintient toujours, comme dans le porc, le fait d'être
complémentaire; sinon, on n'embarque pas. C'est un principe fondamental.
(20 h 45)
M. Picotte: Autrement dit, des collègues que j'ai
rencontrés n'étaient pas prêts à signer une entente
pour cinq ans tout de suite, y compris nous. Alors, on a été dans
une année transitoire. Et là, les ministres qui vont se
réunir vont demander probablement une autre année transitoire
parce qu'ils ne sont pas prêts à signer. Donc, nous autres, on
dit: C'est une année transitoire. Donnez-nous l'équité
pareil. Puis, quand on va signer, on va signer un programme de cinq ans mais en
gardant exactement le même focus, c'est-à-dire que nous autres, on
complète avec nos assurances. Ça ne vient altérer d'aucune
façon nos assurances et la générosité qu'on a en
surplus de ce qu'eux autres offrent. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on y
tient. Quand on va signer une entente de cinq ans, bien, ça sera inclus
dedans, sauf que ça ne sera pas une année transitoire parce que
tout le monde aura décidé de signer pour cinq ans. Mais, pour
l'instant, les gens n'étaient pas prêts à signer une
entente quinquennale. Alors, ils font une année transitoire et
peut-être une autre après.
M. Baril: Puis si, en 1992, les autres n'acceptent pas
d'année transitoire?
M. Picotte: Bien, on va signer pour cinq ans et, dans cinq ans,
nous autres, on embarquera. on va être plus généreux parce
que c'est ça l'entente, c'est qu'on conserve nos programmes.
M. Baril: Ça veut dire que la signature de 1992, elle
n'est pas conditionnelle à ce que pour nous autres, ça s'applique
ou ça ne s'applique pas.
M. Picotte: bien non, jamais! c'est pour ça qu'on n'a pas
voulu embarquer là-dedans. la condition, elle ne sera jamais là
parce que nous autres, on tient à garder nos programmes intacts.
M. Bernier: On signe à la condition de pouvoir être
complémentaires.
M. Picotte: Bien oui. La seule façon pour nous de signer,
c'est qu'ils nous donnent l'autorisation d'être complémentaires,
sinon, on ne signe pas. D'ailleurs, ça se fait dans le porc. Là,
ça s'est signé dans le porc, puis ça se fait comme
ça.
M. Baril: Le revenu garanti par le RARB, là, est-ce que
c'est un revenu de rendement à l'hectare ou bien si c'est le revenu
basé sur le prix du marché? Je ne sais pas si...
M. Bernier: M. le Président, c'est basé sur le
rendement obtenu. En fait, quand on parle à la fois de la récolte
et du revenu, c'est que pour établir, c'est pas le revenu brut à
l'hectare pour un producteur, il faut connaître d'abord son rendement.
Donc, à partir de son rendement, on lui assure... Disons que si un
producteur a 6,5 tonnes à l'hectare dans le maïs, on lui assure ces
6,5 tonnes-là comme rendement, et c'est ce qui détermine, par
après, son revenu brut basé sur le coût de production.
Nous, c'est le coût de production qu'on utilise au Québec. Donc,
il est garanti d'un revenu brut à l'hectare basé sur son
rendement.
M. Baril: Mais, ça a été accepté,
ça, par les autres provinces et le gouvernement fédéral
que, nous autres, le revenu était basé sur nos coûts de
production et non sur le prix du marché, les cinq dernières
années? Parce que, eux autres, ils avaient un système
différent. Eux autres, c'était la meilleure année dans les
cinq dernières années. C'était ça, eux autres?
M. Bernier: Non. Au niveau canadien, on utilise l'indice moyen
des prix pour les 15 dernières années.
M. Baril: Quinze! C'est encore pire.
M. Bernier: Pour l'année en cours, pour l'année
1991 que nous avons négociée avec le
gouvernement fédéral, c'est aussi pour le Québec de
pouvoir y aller sur les 15 dernières années, compte tenu que,
pour nous, cette année, à cause de l'année transitoire,
ça nous permet d'aller chercher une somme d'environ 20 000 000 $ de plus
que ce qu'on aurait obtenu si nous avions été sur le coût
de production. Mais, par contre, pour l'année prochaine, dans les
chiffres que nous avons, dépendant comment la tarification sera faite,
nous allons probablement reprendre le coût de production. Le principe est
établi: on peut prendre soit le coût de production, soit l'indice
moyen des prix. Mais pour l'année transitoire, on a
préféré faire comme tout le monde, c'était moins de
problèmes cette année.
M. Picotte: Plus payant, moins de problèmes.
M. Baril: Donc, on peut maintenir notre calcul basé sur
les coûts de production pour les cinq prochaines années. C'est
ça? J'ai bien compris, là?
M. Bernier: Oui. Le coût de production est accepté.
En fait, il y a deux systèmes: c'est l'indice moyen des prix basé
sur les 15 dernières années, ou le coût de production qui
est utilisé au Québec. D'ailleurs, il y a d'autres provinces qui,
actuellement, songent aussi à utiliser le coût de production: les
provinces de l'île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la
Nouvelle-Ecosse. Les provinces maritimes, en fait, nous ont demandé
comment arriver à établir le coût de production parce
qu'elles songent sérieusement à établir le coût de
production pour l'année 1992.
M. Baril: C'est certain. Même si tu prends le prix moyen
des 15 dernières années, si les gens ne sont jamais
rentrés dans leur coût de production, ça ne te donnes rien.
Tu vas crever de faim pareil. La méthode que les autres prennent,
là, le revenu basé sur la moyenne des 15 dernières
années, si tu n'as jamais rencontré ton coût de production
durant ces 15 années-là, quand même tu aurais
l'assurance-stabilisation, tu n'arriveras pas plus.
M. Blanchet: Comme on est complémentaires avec nos
coûts de production, si le RARB ne paie pas assez, nous autres, on va
compléter. Donc, les producteurs du Québec sont toujours
assurés d'avoir le coût de production, quelle que soit la
méthode prise dans le RARB.
M. Picotte: Et nous, on a pris les 15 dernières
années, parce qu'il y a eu un bout de temps où le prix du
maïs était tellement bon qu'à ce moment-là, ça
nous payait 20 000 000 $ et plus. Mais on a le choix de l'un ou l'autre et,
l'an prochain, on va probablement revenir au coût de production. Le
principe est accepté d'avoir le choix.
M. Bernier: On l'a fait inclure dans les négociations.
M. Baril: C'est surprenant. Je sais que l'Union des producteurs
agricoles a fait des démarches au bureau du ministre justement parce que
ça les inquiète et ils ne semblent pas d'accord. Ils m'ont
même écrit en date - ce n'est pas vieux, ça - du 29
novembre. Je sais qu'ils ont fait part aussi, au bureau du ministre, de leur
inquiétude face à ce système qu'on appelle "off-sitting"
du programme RARB. Si, moi, j'ai, de la misère ou de la
difficulté à comprendre ou à accepter les explications
qu'on nous donne, comment se fait-il que l'Union des producteurs agricoles ait
de la difficulté à comprendre ou à les accepter, elle
aussi?
M. Picotte: J'ai reçu la lettre, moi aussi, du 29
novembre, et les représentants vont venir rencontrer nos services.
Évidemment, ce qu'ils acceptent moins, c'est le 1 500 000 $ dont on fait
mention, mais on payait plus, qu'est-ce que vous voulez? C'est comme s'ils
disaient: Vous nous avez trop payés, mais on continue d'aimer ça
être trop payés. Je comprends ça, mais, comme, quelque
part, il faut ramener ça à plus de rationalité, non pas
par goût, non pas par choix, mais par souci d'équité et
parce que. évidemment, le principe, il est là.
Une voix: Bon!
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il serait
important de souligner que, moi, des fois, j'ai des sons de cloche
différents. La Fédération des cultures commerciales, si on
la questionnait pour savoir si elle est en faveur de ça, le RARB,
probablement qu'elle dirait avec beaucoup d'empressement qu'elle, elle est
intéressée. Il y a même un membre de l'UPA qui fait partie
du conseil d'administration, c'est M. Germain Chabot. Alors, à partir de
ce moment-là, évidemment, moi, j'entends les deux
côtés en même temps et ça me paraît bien
correct.
M. Baril: Bon! En tout cas, nous autres aussi, nous avons
rencontré les deux parties.
M. Picotte: Oui.
M. Baril: En tout cas, moi, je me sentais en devoir de
questionner le ministre.
M. Picotte: Vous avez bien fait, mon ami.
M. Baril: J'ai bien fait, certainement. Je vous remercie de
reconnaître les pouvoirs que j'ai, au moins ça. Non, mais
regardez, quand même, ce que le ministre nous dit, c'est
défendable. Mais je le répète, c'est accepter
d'emboîter le pas dans les balises qui nous sont imposées par le
gouvernement fédéral. Là. vous
dites: On a une assurance pour les cinq prochaines années;
là, on fait ce qu'on veut durant cinq ans. Bon. Mais puisqu'on a
accepté le principe, au bout de cinq ans, si le fédéral
arrive et dit: Là, le Québec, vous êtes tout seul, vous
êtes tout seul, à part des autres, vous êtes une
société distincte, même à ce niveau-là, et,
là, c'est fini, ça. Vous embarquez dans le moule comme toutes les
autres ou bien on ne paie plus une cent. Ça va être quoi, notre
défense, à nous autres, une fois qu'on aura accepté le
principe?
M. Picotte: Au bout de cinq ans, on revient à un
renouvellement et s'il y a une clause là-dedans qui ne fait pas notre
affaire parce qu'on veut tout simplement dire: Vous allez emprunter notre voie
à nous et on ne considère pas la vôtre, on dit: On ne
resigne plus, nous, et ce sont nos programmes qui s'appliquent. Et là,
vous allez nous permettre, évidemment, de crier à hauts cris et
de continuer à déchirer notre linge pour dire que vous n'avez
plus de principes d'équité. Et, là, on demandera à
l'UPA de faire un front commun et on demandera à un autre de s'associer
et on criera que le fédéral, c'est écoeurant et c'est
épouvantable. Alors, c'est ça que ça va donner.
M. Baril: En tout cas. J'espère ardemment que d'ici
à cinq ans le Québec aura atteint sa souveraineté et qu'on
aura réglé ce problème-là.
M. Picotte: Si vous y croyez profondément, vous n'avez pas
de crainte avec ce que je vous dis.
M. Baril: Ça ne fait rien, il faut attacher ça
comme il faut avec de la broche, il faut être sûr de ne rien
échapper et de ne rien perdre.
M. Picotte: De la bonne broche, en tout cas.
M. Baril: Oui, de la broche à foin, comme disaient les
anciens.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Sur l'ensemble de cette réforme-là,
est-ce que vous avez des chiffres? Est-ce que c'est juste 1 500 000 $, que vous
m'avez dit tout à l'heure? L'impact net de la réforme, ça
va être quoi, au niveau de la régie?
M. Picotte: On me dit qu'après ça, en ce qui
concerne les coûts, ce sont les coûts qu'on a identifiés,
dont le plus haut des coûts était en 1986 avec 1 500 000 $.
Ça peut jouer dans l'ordre de 200 000 $, 300 000 $, 400 000 $,
dépendant des années. Et, maintenant, ce qui reste, c'est de
passer de 80 % à 90 %; donc, après ça, on peut regarder
ça en termes d'avan- tages. Alors, quand on passe de 80 % à 90 %,
bien, c'est 10 % de plus. Donc, ce sont beaucoup plus des avantages,
maintenant, qu'il nous reste à discuter que des inconvénients.
Mais, de toute façon, même l'inconvénient n'étant
pas un inconvénient, c'est se comporter comme toute assurance, M. le
Président.
M. Baril: Quand le ministre va défendre ses projets de loi
au Conseil des ministres, il faut sans doute qu'il apporte des chiffres. Pour
l'année 1990-1991, on ne le sait pas. Pour l'année 1990, vous
devez avoir basé des chiffres, aligné des chiffres pour dire au
Conseil des ministres: La réforme, on peut avoir un - je le dis en
termes gouvernementaux - gain de x millions ou bien une perte de x millions
pour l'année 1990, supposons.
M. Picotte: Si ma mémoire es fidèle, de
mémoire...
M. Baril: ...ou 1989, je ne sais pas quelle année vous
avez.
M. Picotte: ...ce qui a présidé au fait que le
Conseil des ministres accepte de passer de 1980 à 1990, c'était
manifestement de démontrer que le fait de signer une entente avec le
fédéral nous rapportait x dizaines de millions de piastres et que
ça allait nous coûter à peu près 3 000 000 $ de plus
par année. Donc, on dit: Est-ce que vous êtes
intéressés à changer 20 000 000 $ pour 3 000 000 $? Et,
comme par hasard, il y avait un gain net de 17 000 000 $, je pense bien que
ça a tombé sous le sens. Il y a eu des discussions qui ont
dépassé à peu près 32, 34 secondes. Bien
forcément!
Si je fais pareil, aujourd'hui, si vous êtes prêt à
me donner un 10 $ et que je vous envoie un 2 $, si vous êtes prêt
à faire ça, on peut jouer à ça toute la
veillée, mais je pense que vous n'aimerez pas ça que ça
dure plus que 30, 32 secondes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: et quand c'est le rarb qui paie en plus et que le
fédéral en paie le tiers, à ce moment-là, vous
comprenez bien que ça a tombé sous le sens aussi.
M. Baril: Si ça a été si facile que
ça, le ministre est-il prêt à déposer le
mémoire qu'il a présenté au Conseil des ministres?
M. Picotte: Vous savez très bien que les mémoires,
on ne fait pas circuler ça, mon cher collègue.
M. Baril: Bien, des fois, si le ministre veut accepter
ça... Il y en a des ministres qui acceptent ça, de déposer
le mémoire.
M. Picotte: Je ne commencerai pas à faire promener des
mémoires, mais je vous dis exactement ce que c'est.
M. Baril: Bon. Correct.
Le Président (M. Richard): Vous devez prendre la parole du
ministre, effectivement.
M. Baril: Un jour, on verra ça.
Le Président (M. Richard): Dans 25 ans, ils seront
publics, je pense, les...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Dans 25 ans, je ne pense pas que moi, je vais courir
après.
M. Picotte: Si vous courez après, ce ne sera pas pour les
mêmes raisons.
Des voix: Ha, ha, ha! (21 heures)
Le Président (M. Richard): Ça va être pour
écrire des mémoires.
M. Baril: La facilité! Pour prouver la facilité que
le ministre avait à défendre ses dossiers au Conseil des
ministres. Ça devrait tout être comme ça.
M. Picotte: Les minutes ne sont pas marquées, par exemple,
dans les mémoires.
Le Président (M. Richard): Ce n'est pas
chronométré.
M. Baril: Bon! Je serais prêt, M. le Président,
à passer article par article.
Le Président (M. Richard): On commence par l'article
1.
Étude détaillée Loi sur
l'assurance-récolte
M. Picotte: Oui, M. le Président. L'article 1 de la
Loi sur l'assurance-récolte est modifié: 1° par le
remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe d, du mot
"critères" par le mot "caractéristiques"; 2° par le
remplacement du paragraphe e par le suivant: "e) "expertise collective":
prélèvements de données sur diverses exploitations
agricoles afin de déterminer le rendement réel de récoltes
assurées".
Ça, c'est par souci d'uniformité avec le paragraphe d de
l'article 74. On sait que, dans la loi - parce qu'on fait toujours
référence quand on modifie - à l'article 74, au paragraphe
d, le mot "critères" est remplacé par le mot
"caractéristiques" dans la définition de "zone". Il faut arriver
ici par souci d'uniformité. De plus, cette disposition assouplit la
définition de l'expression "expertise collective" afin d'autoriser la
Régie à recourir, lorsque nécessaire, à des
résultats d'expertise regroupant des données exogènes
à la zone de référence. Tel sera le cas lorsque
l'expertise d'une zone ne permettra pas d'évaluer adéquatement le
rendement réel de production. Ça aussi, je pense que c'est un
gain net et une amélioration pour les agriculteurs, et de beaucoup. Je
ne sais pas comment c'est quantrfiable, mais c'est une amélioration. Je
pense que M. Blanchet aurait peut-être intérêt à nous
donner quelques mots d'explication là-dessus, M. le
Président.
M. Blanchet: M. le Président, tout simplement, il arrive
des fois que le système collectif s'applique par zone. Dans une zone
où il y a des pertes au niveau d'une partie de la zone, on n'est pas
capable de mesurer effectivement la baisse de rendement. Donc, on va se servir
des zones limitrophes, des zones d'à côté, et on va
élargir notre possibilité de prendre des échantillons.
Quand il y a une ligne qui passe là, ça se peut que ce
soit une partie de cette zone-là et une partie de l'autre. Donc, on
va prendre notre expertise sur une partie de chacune des zones pour
déterminer la baisse de rendement de cette zone-là. C'est tout
simplement pour améliorer l'échantillonnage que l'on prend pour
déterminer les baisses de rendement. Plutôt que de se limiter
à une zone seulement où la partie est trop petite, où il y
a baisse de rendement, on l'agrandit.
M. Baril: Je m'excuse, j'ai peut-être été
distrait. Pourquoi vous dites que c'est difficile de prendre de l'expertise
dans une zone?
M. Blanchet: ce n'est pas net. nous, quand on prend notre
échantillon, on le prend à la grandeur de la zone. donc, il y a
des parties où les rendements sont bons. là, il y a une partie
assez attaquée. donc, on va chercher ce qu'il y a à
côté pour nous permettre de mieux mesurer dans la zone
voisine.
M. Baril: Ça a bien de l'allure.
M. Picotte: Ça améliore.
M. Blanchet: Ça améliore. D'ailleurs...
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Baril: C'est vrai. C'est vrai, ça nous a
été mentionné souvent. Tu avais des gens qui
étalent juste à côté de la clôture, comme on
dit, et ils étaient touchés pareil. Mais vu que ce n'était
pas dans...
M. Picotte: Avez-vous remarqué qu'on est
maintenant beaucoup plus pratique depuis quelques mois?
M. Baril: Quelques mois?
M. Picotte: Plus pratique. Il faut être plus pratique. Les
vraies affaires, là...
M. Baril: Ah! on va voir ça à l'usure.
Le Président (M. Richard): Article 1, adopté?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
M. Baril: Ce n'est pas généralisé. Article
1, adopté.
M. Picotte: Article 2, M. le Président. Bon! Mon Dieu! On
va énoncer une série de problèmes. L'article 24 de cette
loi est remplacé par le suivant: "24. L'assurance vise à
indemniser un producteur contre les risques incontrôlables suivants, qui
ne sont pas imputables à l'intervention humaine et dont la
réalisation cause une perte de rendement à sa récolte:" -
là, il y en a 13. Je ne sais pas si c'est chaceux ou malchanceux, mais
il y en a 13. Compte tenu qu'habituellement c'est de la grêle, de la
neige et des cataclysmes, c'est peut-être pour ça qu'il y en a 13.
Il y a: la neige; la grêle; l'ouragan; l'excès de pluie;
l'excès de vent; l'excès d'humidité; l'excès de
chaleur; la sécheresse; le gel; les animaux sauvages, y compris les
oiseaux; les insectes et les maladies des plantes qui se présentent sous
forme d'invasion ou d'épidémie ou contre lesquels il n'existe pas
de moyen adéquat de protection; la crue des eaux provoquée par un
élément naturel et constituant un événement
exceptionnel; 13° la formation de glace dans le sol et le gel au cours des
mois de novembre à avril précédents, sous réserve
de l'article 48 - qui existe. 'Toutefois, la Régie peut, par
règlement, soustraire un risque visé au premier alinéa
pour la catégorie de récoltes qu'elle détermine." Puis, la
Régie peut ajouter, à n'importe quel temps, d'autres risques
incontrôlables qui ne sont pas imputables à l'intervention humaine
pour la catégorie de récoltes qu'elle détermine.
Donc, on permet à la Régie, finalement, d'ajouter des
risques qui ne sont pas prévus, mais de le faire par règlement.
Avant ça, quand on voulait ajouter un risque, il fallait changer la loi.
Tandis que là, par règlement... Il va arriver un autre risque,
puis on va pouvoir par règlement ajouter des risques.
M. Baril: Mais vous pouvez en enlever aussi.
M. Picotte: On peut en enlever aussi, bien sûr. Puis, on
peut expliquer pourquoi on en enlève, par exemple. C'est ça qui
est bon, c'est qu'il faut toujours expliquer pourquoi. Sinon, quand on
n'explique pas pourquoi, on a des problèmes.
M. Baril: Oui, mais c'est dans les règlements pareil,
hein. Là, plus loin, on va voir que la Régie a juste à
publier ça dans une revue agricole ou un journal, pas
nécessairement agricole, un journal je pense.
M. Picotte: bien, on a demandé nous autres... moi, j'ai
demandé qu'on le publie là-dedans parce que dans la gazette
officielle du québec, je réalise à tous les jours que,
comme ce n'est pas...
M. Baril: Non, ça je suis d'accord avec le ministre.
M. Picotte: ...le livre de chevet du monde là... Bien
souvent, il passe dans la Gazette officielle du Québec et puis
quelqu'un nous dit après: Aïe! ça... On dit: Bien, ça
a passé dans la Gazette officielle du Québec. Il dit:
C'est quoi ça, la Gazette officielle du Québec? Puis, on
ne l'a pas lue, bien sûr. Bien là, dans La terre de chez nous,
j'imagine que ça va être plus visible.
M. Baril: Non, ça je suis d'accord. Je suis d'accord avec
cet aspect-là. Ce n'est pas parce que je dis que je ne veux pas que
ça passe dans le journal, mais la Régie décide - je vais
aller au pire - de soustraire quelques conditions des programmes. Elle passe un
règlement dans La terre de chez nous ou dans un autre journal,
puis c'est fini, ça s'applique. Salut, bonsoir!
Une voix: Bon, ça on peut... On l'explique, on peut lui
expliquer.
M. Blanchet: Regardez, c'est parce que par rapport à la
Gazette officielle du Québec, là, ce qui ne passera pas
dans la Gazette officielle du Québec, ce sont juste les taux de
cotisation et les prix unitaires. Toutes les autres modifications vont
être passées par règlement, donc au Conseil des ministres,
donc à la Gazette officielle du Québec. O.K.
M. Baril: Oui, ça, je suis d'accord avec vous.
M. Blanchet: Ça va. Maintenant, par rapport à cette
information-là, M. le Président, si vous le permettez ici...
M. Baril: C'est parce que moi, ce que je veux dire là,
c'est que c'est beaucoup plus facile de changer un règlement qui passe
par le Conseil des ministres, qui passe dans la Gazette officielle
du Québec, peu importe où, par la Régie, c'est bien
plus facile de changer un règlement que de changer une loi. C'est plus
gênant de changer une loi. C'est cet aspect-là que je veux
développer. Vous savez, l'an passé, l'an passé à
pareille date, on a passé une loi sur l'unité sanitaire, les
produits agricoles, marins, l'inspection de produits agricoles, marins et tout
ça. Aujourd'hui, le ministre vit avec un problème: Hein! 215 $ de
permis pour l'ensemble des restaurants, puis des dépanneurs, puis tout
ce qui peut bouger quelque part là. Vous savez que le monde ne le prend
pas trop, hein! Moi, j'avais fait part...
M. Picotte: Moi, ça ne me gêne pas trop. M. Baril:
Non, non, bien, un instant là!
M. Picotte: Puis, je pourrai vous expliquer pourquoi à
part ça, bien facilement.
M. Baril: Ah bien! En tout cas, le ministre a toujours ses
justifications, mais c'est toujours Baptiste qui paie, et lui, c'est le pire,
hein. Bon. J'avais démontré au ministre, l'an passé, que
j'étais toujours réticent. Tout ce qui s'accroche après un
permis, il y a toujours une réglementation qui s'ajoute à
ça. Tout ce que le ministre se donne le pouvoir de modifier par
règlement, ça cause toujours des problèmes, des ennuis.
Vous savez, je dirais: Les fonctionnaires, aussi efficaces, utiles,
nécessaires qu'ils sont, ils aiment ça passer des
règlements eux autres aussi parce que ça leur fait des affaires
à appliquer, ça leur fait des affaires à respecter aussi.
Ça leur fait des revenus aussi. C'est une façon de justifier leur
job et, en plus, ils rapportent au gouvernement, mais c'est toujours Baptiste
qui paie!
Donc, ici, je me dis que ce n'est pas parce que je veux que ce ne soit
pas publié dans un journal, ou que ce soit publié dans la
Gazette officielle du Québec. J'en ai contre le fait que c'est
seulement par règlement que le gouvernement - je dis bien le
gouvernement - peut modifier le régime d'assurance. C'est
là-dessus que je trouve que le ministre se donne des pouvoirs
réglementaires assez importants. Ce gouvernement, en 1986, quand il est
arrivé au pouvoir, a fait de grosses démonstrations à
l'effet qu'on voulait déréglementer et faire moins de
règlements. Ça fait quelques lois qu'on étudie puis, au
contraire, on n'en enlève pas des règlements, on s'en donne des
pouvoirs réglementaires. C'est là-dessus que j'en ai. J'ai des
réticences.
M. Picotte: Peut-être une petite phrase, M. le
Président, que j'ai omis de donner à mon collègue
tantôt. Elle introduit également un pouvoir réglementaire
qui autorise la Régie des assurances agricoles du Québec à
assurer des récoltes contre les pertes reliées à un nombre
restreint de risques. Ainsi, par exemple, la Régie pourra, pour une
récolte qu'elle aura déterminée, offrir une protection
à risque unique, ce qu'on ne pouvait pas faire autrement.
Prenons le cas des horticulteurs. En faisant ça, ça nous
permet d'assurer les horticulteurs uniquement pour la grêle, comme ils
souhaitent être assurés uniquement contre la grêle - pas
pour, mais contre la grêle. Autrement, on dit aux horticulteurs: Vous
devez vous assurer pour tout ça en même temps. Là, ils
peuvent s'assurer contre la grêle seulement, et non pas pour.
M. Baril: Mais moi, je n'ai rien contre le fait que le ministre
se donne les pouvoirs d'en donner plus. Mais j'en ai contre que le ministre se
donne les pouvoirs d'en enlever. Si le ministre veut se donner les pouvoirs
d'en donner plus aux producteurs, je n'ai rien contre ça. Au contraire,
je vais l'appuyer tout de suite. Mais, j'en ai surtout contre le fait que le
ministre peut en enlever.
M. Picotte: Mais, si on n'a pas cet article-là, on ne peut
pas lui en donner plus.
M. Baril: c'est facile d'amender un article, tu enlèves
"en enlever" et tu mets juste qu'elle peut en donner, c'est tout. il y a juste
à enlever... je ne sais pas où c'est...
M. Picotte: II faudrait changer la loi toutes les fois qu'il y en
a un qui voudrait avoir la grêle et qu'un autre voudrait avoir autre
chose.
M. Baril: Mais non, ils sont tous définis.
M. Blanchet: II faut tous les donner. Si on enlève les
articles du... M. le Président, si vous le permettez, il faut tous les
donner. Donc, quelqu'un arrive: Moi, je veux m'assurer pour la grêle. On
dit: Non, il faut que tu t'assures contre la neige, le vent, tout le kit. Si on
n'est pas capable, par règlement, de dire: Dans ton cas, en horticulture
des carottes, on assure juste contre la grêle, ça, ça nous
permet... On peut également, par régie, ajouter d'autres risques
incontrôlables, d'une part, ou soustraire un risque visé. Donc,
pour la carotte, on va soustraire la grêle, l'ouragan, l'excès de
pluie. On va laisser juste la grêle. On va soustraire les autres, c'est
ça que ça veut dire.
M. Baril: Vous n'aviez pas ce pouvoir-là avant?
M. Blanchet: Non.
M. Baril: Ça faisait quoi?
M. Blanchet: Ça fait qu'on ne pouvait pas le fournir.
C'est ça que ça fait. Ou si on le faisait, on le faisait d'une
façon qui ne respectait pas la loi.
M. Baril: Ça veut dire qu'un producteur, peu importe
lequel, il dit: Moi, je m'assure juste contre la sécheresse - je le
prends au hasard. S'il pleut, s'il vente, s'il neige ou si ça
gèle, il ne sera pas couvert. Il va être assuré juste pour
la sécheresse.
M. Blanchet: Avec le nouvel article, oui. S'il choisit cette
protection-là parce qu'il ne veut pas payer beaucoup, lui. Il dit: Moi,
mon problème... Il va prendre la grêle. Les horticulteurs, c'est
comme Astérix, ils ont peur que la grêle leur tombe sur la
tête. Lui, c'est le ciel. C'est réel, et c'est ce qu'ils nous ont
demandé. C'est la grêle qui est leur gros problème. La
sécheresse, l'excès d'eau, l'excès de pluie, tout
ça, ça ne les fatigue pas, un certain nombre. C'est la
grêle. Ça peut être pour eux la catastrophe. Si on ne peut
pas soustraire certains risques, il faut les assurer et les faire payer en
conséquence.
M. Baril: C'est parce que moi, la façon dont
j'interprète l'article, tel qu'il est écrit, j'interprète
à l'effet de dire que l'an prochain, la Régie ou le gouvernement
- je ne veux pas...
M. Picotte: Non, écoutez, ça, c'est une compagnie
d'assurances. Ils sont là pour assurer les risques. La journée
où ils disent: On n'assure plus rien de ça, ils n'ont plus
d'argent, pas d'assurance. Ils ne font plus de "business".
M. Baril: Ce n'est pas ça que je veux dire.
M. Picotte: On est là pour éliminer... Non, mais
est-ce qu'on peut vous expliquer au moins ce qu'on veut faire?
M. Baril: J'écoute.
M. Picotte: Bon, au moins ça. Alors, ce qu'on fait tout
simplement, c'est qu'on dit: II n'y a personne... L'exemple de l'horticulteur:
ce qu'il ne veut pas... il veut s'assurer contre la grêle. C'est
ça qui l'inquiète. La sécheresse: ça ne
l'intéresse pas de s'assurer parce qu'il arrose quand il n'y a pas assez
d'eau. Quand il y a trop d'eau, l'excès de pluie, ça ne
l'intéresse pas non plus parce que lui, il est bien drainé.
Alors, lui, ça ne l'intéresse pas. Il dit: Moi, je ne veux pas
payer pour la sécheresse, je ne veux pas payer pour l'eau, je ne veux
pas payer pour ça. Je ne veux payer que contre la grêle. Donc,
nous autres, ça nous permet de faire un règlement et de dire:
pour l'horticulteur, celui-là, il peut s'assurer rien que contre la
grêle. Puis, on l'assure rien que contre la grêle. C'est bien
sûr que s'ils ne veulent rien assurer, finalement, ils n'ont plus
d'affaire en assurance. (21 h 15)
M. Baril: Moi, M. le ministre, remarquez bien, ce n'est
parce que je veux douter de la
Régie. Si on lit exactement ce qui est écrit, demain
matin, la Régie peut dire: Moi, les ouragans, je n'assure plus
ça. Dans telle production, les ouragans, on n'assure plus ça. Je
prends celui-là au hasard, ça peut être n'importe quel. La
Régie le peut, tel que c'est formulé. Mais je m'aperçois,
avec vos explications, que ce n'est pas la volonté de la Régie.
Vous ne pensez pas que la formulation de l'article, elle pourrait être
modifiée? Puis, si on dit... Quand le producteur veut assurer sa
récolte juste contre un risque qu'il y a ici, on pourrait dire: "lorsque
le producteur le demande". Ajouter ça, au moins. Ce n'est pas un gros
amendement. Puis, là, ça serait plus clair, l'article serait plus
clair, ou: "à la demande du producteur, de la personne".
M. Picotte: Ça, ça ne peut pas être à
la demande du producteur comme tel. Nous autres, évidemment, quand on
fait ça et qu'on dit "les horticulteurs", on fait ça en
consultation avec la fédération. Puis, là, on dit: On
n'assure pas contre la grêle. Évidemment, ça ne peut pas
être par individu, mais par groupe.
Mme Dupuis: C'est par catégorie de culture. M. Picotte:
C'est ça.
Mme Dupuis: M. le ministre, quand vous disiez tantôt que
s'il y en a un dont la terre est bien drainée, puis qu'il ne veut pas le
prendre... Donc, ce n'est pas valable...
M. Picotte: Bien non, je dis quand... Une voix: ...c'est
par catégorie.
M. Picotte: Oui, mais je parlais des horticulteurs.
Évidemment, on fait affaire avec la fédération, nous. Je
prends comme principe que les horticulteurs... Évidemment, quand je dis
un horticulteur, j'explique que lui, il est drainé. Donc, c'est
l'ensemble des horticulteurs. Lui, il n'a pas peur, il ne veut pas s'assurer
contre la pluie, contre l'humidité parce qu'il est capable de s'en
faire. Puis, de la sécheresse, bien...
Mme Dupuis: Mais la crainte que mon collègue a fait
valoir, puis, moi, je pense, en tout cas, ce serait... Supposons qu'il y ait un
phénomène comme à Maskinongé, mais qu'au lieu que
ça soit juste un village, ce soit une région au complet. Puis, le
gouvernement dit: Bien là, on n'a pas les moyens, nous-autres, on se
retire par règlement. C'est ça notre crainte que, finalement, du
jour au lendemain, le gouvernement décide de se retirer.
M. Picotte: bien là, vous ne me donnez pas le bon exemple
parce qu'il aurait fallu prévoir au début de l'assurance, au
début de la saison, quand ils sont venus s'assurer, et leur dire: ii
ne
faudrait pas oublier qu'il va y avoir une tornade le 27 août.
Puis, là, on ne veut pas prendre de chance là-dessus. Ça
fait que, tu sais, ça ne peut pas se produire de même. Bien non,
mais vous me donnez l'exemple de Maskinongé.
Mme Dupuis: Je vous dis, comme à Maskinongé,
supposons, mais c'est toute une région qui est dévastée
comme ça. Que le gouvernement se retourne de bord et qu'il dise: On n'a
pas les moyens, nous autres. On regarde, mais on passe un règlement puis
on ne paie pas.
M. Picotte: Le règlement est là, puis la personne
est assurée, elle est assurée.
Mme Dupuis: Donc, ça ne peut pas arriver ça?
M. Picotte: Bien non, ça ne peut pas arriver. On ne peut
pas après coup changer les règles du jeu. Ça n'a pas de
bon sens.
M. Baril: Non, mais, tout à l'heure, le ministre, dans son
explication - ou M. Blanchet - ce qu'il nous a dit: Quand un producteur, un
horticulteur dit: Moi, je veux m'assurer juste contre la grêle, c'est
ça que vous avez dit. Moi, je veux m'assurer juste contre la
grêle. Les autres affaires ne m'intéressent pas. Je veux m'assurer
contre la grêle. Là, la Régie veut se donner le droit ou le
pouvoir de dire: Oui, c'est correct. Tu veux t'assurer juste pour la
grêle, on va t'assurer juste contre ça. Ça va te
coûter moins cher. C'est ça que vous avez dit tout à
l'heure.
M. Picotte: Oui, mais si j'ai parlé d'un horticulteur,
dans le fond, je parlais de la fédération...
M. Baril: Bien, pourquoi d'abord...
M. Picotte: C'est l'ensemble des horticulteurs.
M. Baril:... qu'on n'ajoute pas "suite à une
négociation ou à une entente avec la fédération
concernée"?
M. Picotte: Dans le fond, ce que la Régie va faire, c'est
qu'elle va en venir à offrir un ensemble de programmes à une
fédération donnée. Exemple: il peut y avoir un programme
qui dit: Les horticulteurs qui veulent s'assurer uniquement contre la
grêle peuvent s'assurer uniquement contre la grêle. Il va y avoir
un deuxième programme qui va dire: Les horticulteurs peuvent s'assurer
contre la grêle, contre la neige, puis contre l'ouragan. Cibler trois ou
deux problèmes particuliers, alors ils pourront offrir deux, trois...
Mais ça, ils vont le faire par règlement. Puis, il peut y en
avoir un autre qui va tout couvrir au complet. Donc, celui qui veut s'assurer,
il pourra s'assurer s'il veut tout avoir, s'il veut en avoir rien qu'une partie
ou s'il veut en avoir juste en partie. Il aura des options, autrement dit.
M. Baril: Selon moi, le mot "soustraire" ne définit pas ce
que vous voulez faire. Il me semble qu'il faudrait trouver, pour être
certain - comme je dis, je ne doute pas de votre bonne volonté, ce n'est
pas ça que je veux dire - que dans la loi, on interprète
exactement, ou la loi interprète exactement, votre volonté, il
faudrait absolument changer le mot "soustraire" par une autre
définition.
M. Picotte: On va voir si les juristes sont capables
d'écrire ça. Écoutez, j'ai déjà assez de
misère avec les juristes comme tels! C'est deux avocats, ici.
Demandons-leur s'ils peuvent dire tous les deux la même affaire,
toujours!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Est-ce qu'on peut le laisser en suspens, puis aller
plus loin, le temps qu'ils vont discuter? Oui? Je ne sais pas si...
Le Président (M. Richard): Oui, c'est peut-être une
bonne suggestion. M. le député d'Arthabaska, M. le ministre
mentionne qu'on pourrait laisser les "légalistes" regarder ça,
passer à l'article 3 et revenir pour finaliser le 2. Ça vous
convient?
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Moi, je n'ai pas d'objection, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): alors, dans cet esprit pratique
là, nous allons donc à l'article 3. m. le ministre, si on vous
laisse pour votre commentaire initial.
M. Picotte: M. le Président, l'article 25 de cette loi est
modifié: 1° par la suppression, dans les trois premières
lignes du premier alinéa, de ce qui suit: "Sous réserve des
conditions particulières à la formation de glace dans le sol et
au gel au cours des mois de novembre à avril précédents,
"; 2° par le remplacement, dans les troisième et quatrième
lignes du deuxième alinéa, des mots "l'action nuisible d'un
élément visé dans les paragraphes a à i" par les
mots "la réalisation d'un risque déterminé en vertu". Il
s'agit d'une disposition de concordance qui tient compte de la modification
apportée à l'article 24 par l'article 2 du présent projet
de loi.
M. Baril: "Sous réserve des conditions
particulières à la formation de glace dans le sol et au gel au
cours des mois de novembre à avril
précédents", ça, ce sera enlevé?
M. Blanchet: Ça, c'est à l'article 24, c'est parce
qu'on l'a mis à 24. Retourner auparavant à l'article de tout
à l'heure, M. le Président, l'article 24 de votre texte que vous
avez là.
M. Baril: Ah! O.K.
M. Blanchet: Votre cahier. Allez à l'article 24 qu'on a
discuté tantôt, puis il est à l'item 13. C'est parce qu'on
le place là, tout simplement.
M. Baril: Ah oui!
M. Blanchet: C'est rien que ça.
M. Picotte: On le change de place. On envoie le gel sur un autre
bord.
M. Baril: On le fait geler ailleurs. C'est adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 3, adopté.
J'appelle donc l'article 4.
M. Picotte: L'article 26 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par les suivants: "26. La Régie
établit, au moins tous les trois ans, un taux de cotisation de base au
moyen d'une expertise actuarielle et de toute autre donnée qu'elle juge
pertinente. "Ce taux de base s'applique à l'ensemble du territoire du
Québec, à un regroupement de zones ou à une seule zone. Il
est ajusté, pour chaque producteur, en fonction de l'indice de pertes et
du nombre d'années au cours desquelles le producteur a été
assuré".
Afin d'assurer la solvabilité des fonds d'assurance, cette
disposition habilite la Régie... Alors, dans le fond, c'est d'assurer la
solvabilité des fonds d'assurance. Ça va habiliter la
Régie: 1° à recourir à des méthodes
actuarielles pour rétablissement des taux de cotisation; 2° à
établir des taux qui peuvent s'appliquer soit à l'ensemble du
territoire québécois, soit à un regroupement de zones ou
à une seule zone; 3° à ajuster les taux de base en fonction
de l'indice des pertes et des années d'expérience propres
à chaque producteur et, 4°, à établir ces taux au
moins à tous les trois ans plutôt qu'annuellement.
Une voix: M. Blanchet va nous donner des explications, M. le
ministre.
M. Blanchet: C'est tout simplement parce que, dans la pratique
des choses, année après année, on répétait,
généralement, toujours les mêmes taux pendant trois,
quatre, cinq ans. Plutôt que de nous obliger, par la loi, à
chacune des années, à refaire une étude complète
alors qu'on sait, pratiquement, que le taux n'a pas changé ou que le
prix des terres n'a pas changé, ce qu'on fait par là, on
s'oblige, par exemple, à le faire au moins à tous les trois ans.
Donc, au bout de trois ans, si on a maintenu le même taux ou le
même prix unitaire, on va devoir refaire une étude, alors
qu'auparavant la loi nous disait: Faites-la à chaque année.
Alors, tout ce qu'on faisait, c'était de reprendre les choses puis de
garder la même chose parce que ça ne change pas tant que
ça, ces choses-là. C'est rien que ça. C'est rien que pour
sauver des énergies, sauver du temps pour faire autre chose, puis
s'assurer, par contre - on met le trois ans, pour s'assurer, par exemple - que
c'est révisé au moins à tous les trois ans.
M. Baril: On me dit que celui qui versait avant, il avait un taux
d'escompte. Actuellement, on l'enlève dans la loi. On peut
établir un taux d'escompte...
M. Blanchet: Ça, ça va venir plus tard. Ça
revient dans une autre clause. Ça ne disparaît pas, ça. On
n'y touche pas.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 5.
M. Picotte: L'article 27 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans les première et deuxième lignes, des mots
"Pour les fins du calcul du taux de la cotisation et, selon le cas, de
l'indemnité, la Régie fixe, chaque année" par les mots
"Pour déterminer le montant de la cotisation payable par un producteur,
la Régie fixe, au moins tous les trois ans". Bien là, on voit
qu'on vient de le changer pour les trois ans, donc, il faut changer
celle-là aussi pour les trois ans.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Ce n'est pas bien dur, ça.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 6.
M. Picotte: L'article 28 de cette loi est remplacé par le
suivant: "28. Les taux de cotisation de base, les taux d'escompte et les prix
unitaires prévus aux articles 26 et 27 doivent être publiés
dans au moins un journal agricole ou à défaut, dans un autre
journal désigné par la Régie. "Les taux et les prix ainsi
publiés demeurent en vigueur jusqu'à ce qu'ils fassent l'objet
d'une nouvelle publication."
Alors, je viens de donner les explications pourquoi je le
préférais là qu'ailleurs. Les taux et les prix unitaires
d'avant.
M. Baril: C'est qu'avant ça, ils étaient dans la
Gazette officielle du Québec et dans un journal agricole. C'est
ça? Puis là, vous enlevez dans la Gazette officielle du
Québec.
M. Picotte: C'est ça. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 7.
M. Picotte: L'article 7, M. le Président, l'article 32 de
cette loi est modifié par la supression, dans la quatrième ligne
et après le mot "cotisation", du mot "exigible".
Puisque l'article 31 du chapitre A-30 stipule qu'un producteur doit
acquitter la cotisation exigible lors de son inscription, le montant de la
cotisation qui doit apparaître sur le certificat d'assurance émis
en vertu de l'article 32 ne devrait plus être exigible, mais devrait
être le montant déjà acquitté lors de son
inscription. On enlève, évidemment, sur le certificat, le mot
"exigible" parce qu'il l'a payé. On appelle ça une coquille.
Ça, c'est pour les pêcheries.
M. Baril: On va l'adopter, mais le ministre me permettrait-il de
revenir à l'article 6?
M. Picotte: On adopte 7 là? M. Baril: Juste...
Oui.
M. Picotte: On revient à 6. O.K. (21 h 30)
M. Baril: C'est parce qu'on dit: "Les taux de cotisation de base,
les taux d'escompte et les prix unitaires prévus aux articles 26 et 27
doivent être publiés..." Mais, aux articles 26 et 27, ce n'est
plus là, on va retrouver ça dans d'autres articles, les taux
d'escompte dont on parle. C'est parce qu'on dit: "Les taux de cotisation de
base, les taux d'escompte..." Mais aux articles 26 et 27, on ne parle pas de
taux d'escompte, on parle juste des cotisations de base.
M. Picotte: Alors, on va demander à Me Serge Charest
d'expliquer ça.
M. Charest (Serge): En fin de compte, les articles 26 et 27, vous
disiez qu'ils disparaissaient, mais ils sont encore dans le texte. Ils sont
tout simplement modifiés. On a relibellé l'article 26. À
l'article 4, en fin de compte, ce qu'on vient préciser, comme on disait,
on parle plutôt de taux de cotisation de base... au moyen d'une expertise
actuarielle qui est, par la suite, ajustée. À 27, on vient
modifier l'article pour préciser que c'est "pour les fins du calcul du
taux de la cotisation et, selon le cas, de l'indemnité, la Régie
fixe..." le montant de la cotisation payable plutôt par un
producteur...
M. Blanchet: Bon! Si vous permettez, ce qu'on confond, c'est que,
même si on les appelle 4 et 5, dans l'article 4, c'est l'article 26 qui
est modifié et dans l'article 5, c'est l'article 27. Donc, dans la loi,
ça va être encore 26 et 27.
M. Charest: 27. C'est ça. Ça ne change pas dans la
loi.
M. Blanchet: Ce n'est rien que ça. Je pense que c'est
ça. Notre problème, il est là.
M. Baril: C'est parce que, dans les anciens articles 26 et 27, on
parlait du taux d'escompte. Là, dans le nouvel article 26...
M. Charest: II demeure là parce que le 2e alinéa,
à l'article 26, il n'est pas remplacé. C'est seulement le 1er
alinéa qui est modifié, à 26, par l'article 4.
Comprenez-vous? On laisse le 2e alinéa là. C'est que la
modification, ça modifie seulement le 1er alinéa; le 2e
alinéa demeure là.
M. Baril: Bon! O.K. C'est clair.
Le Président (M. Richard): La vie est belle pour l'article
6. On revient donc... 7 est adopté. On s'en va à l'article 8.
M. Baril: Pas moyen de prendre un avocat en défaut.
M. Picotte: Quand tu en prends un en défaut, c'est un
autre qui vient à sa rescousse. D'ailleurs, vous remarquerez qu'un
avocat ne sort jamais seul! L'article 8. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 32, de l'article suivant: "32.1: Tout
producteur qui modifie le programme agricole qu'il a déclaré
à la Régie dans sa demande d'assurance doit en aviser la
Régie sans délai. La Régie doit alors lui indiquer le plus
tôt possible les conditions auxquelles un nouveau certificat peut lui
être délivré. "Aucune demande ne peut toutefois être
reçue par la Régie après la date ultime fixée par
règlement. "Le producteur qui ne se conforme pas à l'obligation
prévue au premier alinéa n'a droit à aucun remboursement
de cotisation et l'assurance n'est valide que pour la partie du programme
agricole qu'il a déclarée à la Régie et qu'il
réalise."
Cette disposition, évidemment, autorise la modification d'un
programme agricole initialement déclaré dans une demande
d'assurance selon un système collectif. Elle reproduit presque
intégralement l'article 53 de la loi actuelle.
M. Baril: C'est quoi qu'il y a d'ajouté à l'article
53?
M. Picotte: Ah oui! C'est une amélioration pour le
producteur. C'est qu'avant, quand il avait pris son système d'assurance,
il ne pouvait pas le modifier en cours de route tandis que là, il
pourrait le faire.
M. Baril: Est-ce qu'on peut donner un exemple d'une modification
qui pourrait être apportée par un producteur?
M. Blanchet: Un changement de superficie, par exemple.
M. Lafrance (Jean-Marc): Vous pouvez avoir un changement de
superficie ou un changement d'unité animale. Par exemple, un producteur
a déclaré à l'assurance collective une grande culture,
qu'il avait 10 vaches, ce qui est une quantité de vaches de base qu'il a
déclarée au mois d'avril. En cours de route, il arrive au mois de
mai, et il réalise que son inventaire a changé: il en a 12 ou 13.
Dans l'ancien système, on ne pouvait pas faire de modifications au
programme collectif.
M. Picotte: II s'agit, M. le Président, de Jean-Marc
Lafrance, le secrétaire de la Régie, qui a parié.
Le Président (M. Richard): C'est parce qu'il est en
deuxième rangée.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Picotte: C'étaient des
billets bleus. Une voix: On manque de discipline. M. Baril: Bon!
Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 9.
M. Picotte: L'article 9 fait référence à:
L'article 39 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, de "80 pour cent" par "90 %".
J'imagine que ça, tout le monde est pour ça, c'est 10 % de plus,
oui.
M. Baril: Ça, on ne peut pas s'opposer à ça.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
10.
M. Picotte: L'article 10. L'article 43 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les première et deuxième
lignes, des mots "l'un ou l'autre des éléments visés
à l'article 24, l'assuré n'est pas" par les mots "la
réalisation d'un risque déterminé en vertu de l'article
24, l'assuré est". Voyez-vous, une phrase négative par une phrase
positive, M. le Président. Il s'agit d'une disposition de concordance
avec l'article 24, tel que modifié par l'article 2 du présent
projet de loi. De plus, elle rend obligatoire la production d'un avis de
dommages pour les cultures assurées selon un système
collectif.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 11.
M. Picotte: L'article 44 de cette loi est modifié par
l'addition, dans le premier alinéa et après le mot "collective",
de ce qui suit: "dans cette zone ou dans une autre zone ou partie de zone qui
présente des caractéristiques d'homogénéité
avec la zone dont la récolte fait l'objet de la détermination du
rendement réel".
Afin de déterminer le rendement réel d'une production dans
une zone, cette disposition précise que l'expertise collective peut
s'étendre dans une autre zone ou partie de zone qui présente des
caractéristiques d'homogénéité avec la zone de
référence. Ainsi, la Régie pourra, pour établir le
rendement réel d'une zone, recourir à des données
exogènes à la zone de référence.
M. Baril: C'est ce que M. Blanchet nous a expliqué tout
à l'heure.
M. Picotte: Oui, c'est ça, le mot "exogène". C'est
pour ça, d'ailleurs, qu'on s'est référé à
ça. C'est le mot "exogène" qui nous a rappelés à
tantôt, qui nous a ramenés à tantôt.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
12.
M. Picotte: L'article 12, M. le Président. L'article 44.1
de cette loi est remplacé par le suivant: "44.1 Lorsqu'une perte de
rendement résulte de la réalisation d'un risque
déterminé en vertu de l'article 24 et qu'elle est circonscrite
à une partie de zone, la Régie procède à une
expertise individuelle chez l'assuré qui a produit l'avis prescrit
à l'article 43. "L'assuré dont la récolte a subi une perte
de rendement a droit à une indemnité égale au produit de
la valeur assurable inscrite à son certificat d'assurance par le
pourcentage de perte nette établi par l'expertise individuelle."
Cette disposition a pour effet d'individualiser l'expertise
effectuée en risque circonscrit et de supprimer la
nécessité d'une perte circonscrite afin qu'au moins 5 % des
assurés de la zone... pour donner droit à une indemnité.
Elle tient également compte des changements apportés à
l'article 24 par l'article 2 de ce projet de loi. Donc, c'est un avantage
encore une fois...
Une voix: Une grosse amélioration. M. Picotte:...
nettement un avantage.
M. Baril: Concrètement, ça veut dire quoi,
l'avantage?
M. Blanchet: Vous permettez? M. Picotte: Oui, allez.
M. Blanchet: C'est-à-dire qu'auparavant, le producteur qui
avait un risque, une perte, un risque circonscrit sur son entreprise, pour
pouvoir l'indemniser, nous, il fallait en trouver 5 %. Comme dans le
système collectif, il fallait qu'il y en ait 5 % qu'on trouve
affectés tandis que, là, il pourrait être le seul à
être affecté pour être payé.
M. Picotte: II pourrait être le seul à être
affecté.
M. Blanchet: En fait, on introduit un élément de
couverture individuelle dans un risque collectif. Ça va? C'est une nette
amélioration parce qu'il fallait aller courir après les
producteurs qui avaient des pertes aussi pour justifier les 5 %.
M. Picotte: Le plus bel exemple, M. le Président, c'est
quand la rivière Chaudière déborde. Ce n'est pas facile de
trouver 5 % des assurés qui ont été victimes. Tandis que
là, on pourrait indemniser un seul agriculteur. Alors, c'est l'exemple
le plus débordant que je pourrais vous donner pour vous faire
comprendre.
M. Baril: Ça fait moins de dommages que quand c'est une
rivière qui déborde.
M. Picotte: Oui. Mais quand la rivière Chaudière
déborde, évidemment, et que ça prend 5 % de tous ceux qui
ont à être indemnisés, des fois, il y a du monde qui
s'ennuie de sa mère.
M. Baril: Oui. C'est beau, pour l'article 12.
Le Président (M. Richard): L'article 12. J'appelle donc
l'article 13.
M. Picotte: L'article 13, M. le Président. "Les articles
44. 2 et 44. 3 de cette loi sont supprimés. " Il s'agit d'une
disposition de concordance avec l'article 44. 1 tel que modifié par
l'article 12 du présent projet de loi. Autrement dit, ce qu'on vient
d'adopter fait en sorte qu'on supprime les autres articles, 44. 2 et 44. 3.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 14
M. Picotte: l'article 47 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne du premier alinéa, des mots
"quatre-vingt pour cent" par "90 %".
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 15.
M. Picotte: L'article 55 de cette loi est modifié: 1°
par le remplacement, dans les deuxième et troisième lignes du
premier alinéa, des mots "l'action nuisible de l'un ou l'autre des
éléments visés à" par les mots "la
réalisation d'un risque déterminé en vertu de"; 2° par
le remplacement, dans la sixième ligne du premier alinéa, des
mots "quatre-vingt pour cent" par "90 %".
Le paragraphe 1 introduit une disposition de concordance qui tient en la
modification proposée par l'article 24 et le paragraphe 2.
Évidemment, c'est encore une disposition pour hausser le pourcentage
à 90 %. Paragraphe 1, concordance, paragraphe 2, 90 %.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 16.
M. Picotte: L'article 16. L'article 56 de cette loi est
modifié: 1° par le remplacement, dans la première ligne du
premier alinéa, des mots "l'un des éléments visés
à" par les mots "la réalisation d'un risque
déterminé en vertu de"; 2° par le remplacement, dans les
quatrième et cinquième lignes du deuxième alinéa,
des mots "et admises par la Régie, tel que" par les mots "jusqu'à
concurrence du montant".
Le paragraphe premier introduit la disposition de concordance. Quant au
paragraphe deuxième, il clarifie le texte de l'article 56 du chapitre
A-30 en précisant que les dépenses encourues ne peuvent
dépasser le montant maximal fixé par règlement.
M. Baril: Quand on parle des dépenses encourues, ce sont
les dépenses encourues de quoi? Quelles dépenses?
M. Blanchet: Les travaux urgents. Une voix: Les travaux
urgents.
M. Blanchet: Là, ce qu'on dit, c'est que le montant des
travaux urgents va être fixé dans le règlement. Donc, c'est
le règlement qui va le définir. Le producteur va savoir à
quoi s'attendre. Autrement, c'était "admises par la Régie". Donc,
c'était la Régie qui déterminait, au moment de
l'indemnité: Voilà, vous avez droit à 25 $, à 50 $
ou à 30 $ tandis que, là, c'est le règlement qui va le
fixer.
M. Baril: Le producteur va savoir ça avant de signer son
contrat ou quoi?
M. Blanchet: Le producteur, quand il va prendre connaissance du
règlement, il va voir c'est quoi le montant qui peut être
indemnisé Selon le cas, si c'est un labour, un "disquage". En fait, ce
sont des risques, des travaux urgents au printemps quand il y a eu soit un gel
d'hiver ou...
M. Baril: Oui, il faut qu'un gars réensemence, quelque
chose.
M. Blanchet: II réensemence, donc, on paie les frais.
Là, ça va être précisé dans le
règlement.
M. Picotte: Au lieu d'être laissé aux bons soins de
la Régie qui va le surprendre quand elle va lui dire si ça marche
ou si ça ne marche pas, là, ce sera marqué, alors, il le
saura.
M. Baril: Ce que vous allez adopter par règlement, est-ce
que ça va être basé à peu près sur les
coûts que vous payez actuellement? Ça va être basé
sur quoi? Sur les coûts réels ou quoi?
M. Blanchet: sur les coûts réels, et c'est
discuté avec chacune des fédérations. on s'entend. on dit:
un "disquage", c'est x dollars l'hectare. ce sont généralement
les coûts à forfait qui sont utilisés pour ça, ou
l'équivalent des travaux à forfait, le coût de la
machinerie incluant la main-d'oeuvre pour le faire.
M. Baril: Là, vous dites qu'actuellement le producteur ne
le sait pas.
M. Blanchet: II le sait au moment où on l'indemnise. On
dit: Voilà, ce sont les indemnités versées pour un
"disquage" ou un labour. On les a fixés, nous, mais ils ne sont pas
fixés dans le règlement. Là, on va le préciser dans
le règlement. Donc, pour le producteur, plus de sécurité
sur le montant auquel il a droit.
M. Picotte: Plus de transparence.
M. Blanchet: Plus de transparence, oui.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 17.
M. Picotte: 17. L'article 59 de cette loi est modifié:
1° par le remplacement, dans les huitième et neuvième lignes
du premier alinéa, des mots "l'action nuisible, pendant que l'assurance
est en vigueur, des éléments naturels mentionnés et
définis au règlement", par les mots "la réalisation,
pendant la période d'assurance, d'un risque déterminé en
vertu de l'article 24"; 2° par la suppression du deuxième
alinéa.
Donc, il s'agit encore d'une disposition de concordance qui tient compte
de la modification apportée à l'article 24 par l'article 2 du
présent projet de loi. Les risques actuellement prévus au second
alinéa de l'article 59 seront dorénavant compris dans
l'énumération. On a vu qu'on avait fait le transfert de
l'énumération, et puis là ils sont compris dans
l'énumération de l'article 24.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 18. (21 h
45)
M. Picotte: L'article 60 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans les deuxième et troisième lignes du
troisième alinéa, de ".ainsi que les articles 44.1 à 44.3"
par "et 44.1".
Donc, il s'agit d'une disposition de concordance avec l'article 13 du
présent projet de loi qui supprime évidemment les articles 44.2
et 44.3. C'est de la concordance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Picotte: L'article 19, M. le Président, fait
référence à:
L'article 61 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
la deuxième ligne du premier alinéa, des mots "quatre-vingt pour
cent" par "90 %". C'est encore dans les cultures commerciales ...de hausser de
10 %. Je suis sûr que ça ne fait pas contention.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 20.
M. Picotte: L'article 20 c'est: L'article 62 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les première et deuxième
lignes, des mots "Pour les fins du calcul du taux de la cotisation, la
Régie fixe, chaque année" par les mots "Pour déterminer le
montant de la cotisation payable par un producteur, la Régie fixe, au
moins tous les trois ans".
On a vu tantôt qu'on a modifié ça pour trois ans.
Bien là, on fait la concordance, à ce moment-là.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 21.
M. Picotte: L'article 64.1 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans les cinquième,
sixième et septième lignes, des mots "l'action nuisible
sur les plantes mellifères ou les abeilles, pendant que l'assurance est
en vigueur, des éléments naturels mentionnés au
règlement" par les mots "la réalisation, pendant la
période d'assurance, d'un risque déterminé en vertu de
l'article 24 qui affecte les plantes mellifères ou les abeilles".
Bien, c'est encore de la concordance à cause de ce qu'on a
adopté tantôt à l'article 24, par l'article 2 du projet de
loi.
Mme Dupuis: Attendez un instant. Ce ne sont que les
éléments naturels qui peuvent comme affecter les abeilles? Si je
pense à l'incendie des pneus de Saint-Amable qui a pu affecter des
abeilles ou des... C'est parce que c'est le cas là, je le vis
présentement dans mon comté. J'aimerais savoir si des
éléments comme les pneus, c'est considéré comme un
élément naturel.
M. Picotte: comme ce n'est pas de la nature d'une catastrophe
naturelle, nous, on ne peut pas indemniser ça. ça relève
de la sécurité publique, à ce moment-là.
Mme Dupuis: Comment vous me dites ça là?
M. Picotte: Ce n'est pas une catastrophe naturelle. Comme ce
n'est pas une catastrophe naturelle, ce n'est pas indemnisable chez nous.
Une voix: Ce n'est pas dans la liste.
M. Picotte: Ce n'est pas dans notre liste. C'est la
Sécurité publique qui, à ce moment-là,
décide d'indemniser.
Mme Dupuis: Oui, mais qu'est-ce qu'on fait quand il arrive une
chose comme ça? Là, c'est le cas, puis c'est pour ça que
je suis ici pour vous en parier justement.
M. Picotte: C'est la Sécurité publique. À ce
moment-là, il faut se référer à la
Sécurité publique qui décide, avec le programme
d'indemnisation qu'elle a mis en place, d'indemniser ce genre de
dégâts-là.
Mme Dupuis: Ça n'a rien à voir avec
l'Agriculture?
M. Picotte: Bien, ça n'a rien à voir avec la
Régie des assurances agricoles.
Mme Dupuis: Pour vous donner un cas concret, M. le ministre, il y
a eu un feu à Saint-Amable. Il y a un apiculteur qui est en train de
perdre pratiquement toutes ses abeilles. Il est rendu à des coûts
énormes. Il parle de 22 000 $ pour la première année, 27
000 $ au total. Là, on se bat depuis... J'ai appelé à
votre ministère, d'ailleurs, et tout... C'est reconnu que quand ils ont
pris un échantillon du pollen, c'était 8,2 de plomb, ce qui n'est
pas acceptable du tout parce que la moyenne est bien plus basse que ça.
Elles ne sont pas malades.
C'est la même chose pour un troupeau de chèvres. Ils sont
en train, eux, de perdre leur ferme complètement, et on est en train de
les mettre dans la rue. Je trouve ça tout à fait inacceptable
alors que je vois qu'il y a une crise à Châteauguay, par exemple -
sans vouloir comparer - que les commerces de là sont remboursés,
qu'ils sont payés pour les pertes qu'ils ont eues, qu'on a un feu et que
ce n'est pas reconnu par le ministère, c'est tout à fait
inacceptable. Pour le cas des chèvres, par exemple, Hs ont dit que c'est
parce que c'était une maladie. Le vétérinaire est
passé et le ministère a fait son enquête; c'est reconnu que
ce n'est pas une maladie de chèvres. Ce n'est pas une
épidémie, une maladie qui a pris dans le troupeau. Vous savez que
le taux moyen d'avortement normal est de 8 %. Eux, après le feu, Hs sont
rendus à 32 %. Ils n'ont pas encore eu une cent. Les réponses
qu'ils ont, Hs se font dire qu'il n'y a personne... Qu'est-ce qu'on fait avec
ça? Ce n'est pas une catastrophe naturelle, donc, ça n'embarque
pas sur les assurances.
M. Picotte: Non, ça, ça n'a rien à voir avec
les assurances. Maintenant, si les cas peuvent nous être
référés au ministère, nous, nous allons faire la
jonction avec la Sécurité publique - qui a sûrement eu un
plan d'indemnisation au niveau de cette catastrophe - pour voir si elle peut
entrer là-dedans ou, nous autres, au ministère de l'Agriculture,
on peut voir de quelle façon on peut essayer de trouver des
solutions.
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y a des programmes comme ça qui
existent?
M. Picotte: Non, ça n'existe pas parce que des feux, ce
n'est pas prévu.
Mme Dupuis: Mais sans que ça soit prévu, quand il
arrive une chose comme celle-là... Vous savez, un ouragan, ce n'est pas
prévu non plus.
M. Picotte: Non, c'est pour ça que la
Sécurité publique embarque. C'est ça que je vous explique.
Un ouragan, ce n'est pas prévu. Comme ce n'est pas prévu, quand
ça arrive, on dit: Qui est-ce qui se mêle de ça? Donc,
personne ne peut dire: On ne se mêle pas de ça. On n'a pas
prévu d'ouragan, personne. La Sécurité publique arrive,
elle passe un règlement et elle prévoit ces choses-là.
C'est ce que je suis en train de vous expliquer. C'est toujours par la
Sécurité publique.
Mme Dupuis: Vous voulez me dire que les commerces de
Châteauguay, par exemple, ça peut
aller avec la Sécurité publique. On connaît tous la
crise des Mohawks... Mais ça, est-ce que ça relève de la
Sécurité publique? Le ministère de l'Agriculture n'a rien
pour indemniser ces agriculteurs ou ces apiculteurs quand il arrive une chose
comme celle-là?
M. Picotte: C'est ça que j'explique, M. le
Président. Ou ces cas-là sont référés chez
nous et on dit: II y a une maladie qui arrive dans le troupeau qui est
indemnisable quelque part et là, nos programmes s'exercent. Si on n'a
pas de programme parce que c'est une maladie qui ne relève pas... ou une
maladie généralement acceptable au niveau de l'agriculture et que
ça origine d'un feu de pneus, on se revire de bord et on va voir les
personnes concernées qui se sont prévalues de ça, qui ont
amené à l'intérieur d'une catastrophe quelconque une
bonification au niveau des programmes ou qu'il y a eu des programmes
particuliers. Là, on se revire de bord et, généralement,
c'est la Sécurité publique. On s'assoit avec eux et on dit:
Voici, ça origine de là. Là, il y a quelqu'un qui va payer
quelque part. Est-ce que ça va être la Sécurité
publique, est-ce que ça va être nous? On ne le sait pas, mais
ça doit transiter par la Sécurité publique.
Mme Dupuis: Mais qui reconnaît qu'il y a
responsabilité, qui reconnaît que là, ces deux fermes, que
ça soit au niveau des abeilles ou des chèvres, qui
reconnaît que le feu... que ce sont les suites du feu de pneus de
Saint-Amable? Est-ce que c'est le ministère de l'Agriculture ou le
ministère de la Sécurité publique? Puis, est-ce qu'on va
recommencer tout le processus de bataille avec la Sécurité
publique? Qui est responsable de ça? Même si ce n'est pas
l'Agriculture qui paie, est-ce que c'est l'Agriculture qui va les
défendre, au moins?
M. Picotte: M. le Président, tout ce qu'il faut faire,
c'est que ces cas-là, il ne faut pas les apporter en commission
parlementaire. Il faut que ça soit soumis au ministère de
l'Agriculture. Quand ils sont soumis là, l'enquête part de
là, on vérifie ça puis, après ça, on voit si
on doit s'arrimer avec la Sécurité publique ou, bien non, si on a
des programmes chez nous. Il faut qu'ils soient acheminés chez nous.
Alors, ça ne peut pas être amené ici, en commission
parlementaire.
Mme Dupuis: M. le ministre, si je l'ai amené c'est parce
que là, justement, j'attendais, moi. Tout à coup je vois passer
les abeilles, puis ça me surprend quand je vois que les
éléments naturels... Là, on a dit que les pneus, ce n'est
pas naturel, donc ça ne rentre pas là-dedans.
M. Picotte: Bien non, ça ne rentre pas
là-dedans.
Mme Dupuis: II faut que ce soit une...
M. Picotte: C'est ça.
Mme Dupuis: ...incidence, si vous voulez, naturelle. La
grêle, le feu, ça ne rentre pas dedans?
M. Picotte: L'article 2, si je me rappelle bien, quand je l'ai
lu, j'ai bien insisté "qui ne sont pas imputables à
l'intervention humaine". Donc, le feu de Saint-Amable, c'est imputable à
l'intervention humaine. Il y a quelqu'un qui a "sacré" le feu quelque
part.
Mme Dupuis: Ah! bien ça, on ne le sait pas, là!
Ça n'a pas été prouvé.
M. Picotte: En tout cas, M. le Président, on peut
s'obstiner toute la journée, mais il serait préférable que
ces cas-là s'en aillent au ministère pour être
examinés. Bien oui, le feu n'est pas prévu dans la liste de toute
façon.
M. Baril: Mais je voudrais juste faire une parenthèse.
Quand le ministre dit que ça peut être la Sécurité
publique, il y a un... À la Sécurité publique, les
agriculteurs n'ont à peu près droit à rien. Pas à
peu près, ils n'ont droit à rien. Il y a deux ans, lorsque,
à Chesterville, un producteur, M. Bertrand Roux, a perdu son troupeau au
complet, noyé parce que la rivière a débordé, puis
les glaces, etc., ça fait deux ans qu'on essaie avec la
Sécurité publique de le faire passer quelque part, il n'a pas de
droit d'indemnisation à la Sécurité publique. Eux, ils
calculent la valeur des bâtisses, la valeur de la
propriété, l'ensemble du producteur. Ils considèrent
ça pareil comme un gars qui a une maison en ville, si tu veux, et sa
valeur est beaucoup trop haute. Quand ils ont des échelles de calcul,
des méthodes de calcul et, à cause de la valeur de l'entreprise,
même si la grange est finie, partie, puis que la "shed" à voitures
est partie par l'eau, la valeur est là. Donc, sa propriété
a trop de valeur, puis il n'est pas admissible à des indemnisations. Je
sais que ce n'est pas la place pour discuter de ça, mais je voulais
juste faire ça.
M. Picotte: Juste pour répondre, M. le Président.
Moi, j'ai eu quelques cas à date. J'ai eu une grange que j'ai
réussi à faire indemniser par la sécurité
civile.
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Une grange qui était sur le bord, qui n'est
même pas tombée dans un précipice, mais qui était
sur le bord d'un éboulis. Ils ont relocalisé la personne, ils ont
donné, si ma mémoire est fidèle, 75 000 $, 80 000 $. La
personne a amélioré son étable, puis... Alors, ils ont
indemnisé. Présentement, à Maskinongé, on s'est
assis avec l'UPA et on a déterminé les paramètres. On les
a amenés à la sécurité civile,
et ils sont évidemment inclus à l'intérieur du
décret d'indemnisation.
Le Président (M. Richard): Allez-y, M. le
député d'Arthabaska. Par la suite, Mme la députée
de Bellechasse.
M. Baril: Mais, ce que le ministre dit, là, il a sans
doute raison. Je vous dis, dans le cas de mon commettant, chez nous, j'ai
fouillé puis je fouille encore, j'espère. Le ministre de la
Sécurité publique, à un moment donné, dans la loi,
il a une sorte de pouvoir - je ne sais pas si c'est discrétionnaire ou
particulier, je ne sais pas quoi - il peut...
M. Picotte: II peut regarder les cas particuliers.
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Donc, ça, ça en est. Puis, à ce
moment-là, nous, on les soumettra. Évidemment c'est bien
sûr que le ministre de la Sécurité publique, lui, si on
porte les cas d'abeilles à son attention, il va être tenté
de dire que ça ne le piquera pas au vif d'avoir des cas d'abeilles, vite
de même. Il va sûrement dire au ministère de l'Agriculture:
Qu'est-ce que vous pensez? Vous croyez... Est-ce que c'est justifié et
justifiable? Si le dossier n'a pas été analysé chez nous,
bien sûr que quand il s'en va là, ça ne le piquera pas au
vif - comme je le disais si bien - le ministre de la Sécurité
publique. Il va être porté à ne pas utiliser... Sauf que
moi, avec l'expertise que j'aurai, puis les détails que j'aurai, je
pourrai dire au ministre de la Sécurité publique: Vous avez le
pouvoir de faire exception quand il s'agit de cas particuliers. Regardez, nous
autres, on vous démontre, avec nos spécialistes, chez nous,
qu'effectivement ces abeilles-là ne peuvent pas produire parce qu'il y a
un taux de plomb trop élevé et ça, c'est dû à
du feu. Alors, le feu, j'imagine que ça origine des pneus. Mais il faut
que ça parte de là, ça ne peut pas s'en venir à la
Régie des assurances agricoles. Le feu, il n'est pas compris
là-dedans.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse?
Mme Bégin: Moi, c'était pour faire suite au
questionnement de Mme la députée de Verchères parce que je
pensais tout haut. J'avais pensé, peut-être, compte tenu du fait
que la loi n'est pas applicable parce que c'est une loi qui couvre les choses
naturelles... Or, le fait qu'il y ait eu un incendie à Saint-Amable, ce
n'est pas tellement une chose naturelle comme un acte criminel. Il y a tout de
même la loi pour les victimes d'actes criminels. Je me demandais si,
à ce niveau-là, elle ne pouvait pas faire une demande
concernant... parce que la loi pour les victimes d'actes criminels couvre et
les blessures corporelles et les biens des particuliers. À ce
niveau-là, je me demande... Bien, je vous dis... C'est tout simplement
une argumentation que je me suis faite moi-même.
Mme Dupuis: C'est arrivé en mai 1990. Ce qui est
pénible, c'est qu'ils se battent, ils font faire d'autres expertises par
Lavalin et autres, et tout ce temps-là... Puis, ils n'ont rien, ils
n'ont aucune réponse encore, et ils sont en train de perdre leurs fermes
complètement. C'est un peu désolant. Puis, pendant ce
temps-là, ils voient que d'autres ont été
subventionnés. Au début, ce n'était pas reconnu du tout,
même par le ministère. Ils n'ont pas reconnu que c'étaient
des effets du feu. Ils ont dit: Bien, votre troupeau est malade. Là, ils
ont repassé les vétérinaires dessus, puis on a reçu
les rapports. L'agriculteur en question a reçu ses rapports, puis ils
ont dit: Non, effectivement, il n'y a pas de maladie infectieuse. Donc, ils
sont incapables de trouver les causes, par exemple. Je comprends! Ce n'est pas
tous les jours, tu sais, que tu as un troupeau qui est en train de crever parce
que les pneus étaient à côté, puis que les
retombées, c'est ça que ça fait. Ça fait qu'ils ne
trouvent pas les causes, c'est sûr.
M. Picotte: M. le Président, dernièrement...
Mme Dupuis: Mais on les sait toutes pareilles, les causes.
M. Picotte:... je rencontrais, à
Trois-Rivières-Ouest, des apiculteurs réunis en journée
d'étude, et on a eu l'occasion d'en discuter le soir. On m'a dit qu'il y
avait un cas d'abeilles quelque part, mais ils ne me l'ont pas identifié
plus que ça. C'est peut-être celui-là ou ça ne l'est
peut-être pas. Je ne le sais pas là, parce que... On m'a dit qu'on
m'en reparlerait. Évidemment, j'attends qu'on m'en reparie. Entre
autres, ils me faisaient part qu'il y avait des maladies qui étaient
importées des États-Unis par les abeilles de gens qu'ils ne
trouvaient pas consciencieux, dans tout ce qu'on appelle les producteurs
d'abeilles. Il y a des gens qui font ça en amateur, évidemment,
puis c'est un revenu d'appoint, et qui peuvent... Je sais que ce n'est pas
nécessairement le cas mais, juste pour vous dire que quand arrive le
temps... Si j'utilise ça, ce n'est pas pour faire
référence à votre cas parce que je ne le connais pas. En
tout cas, il n'a pas été porté à ma connaissance
encore.
Mme Dupuis: Juste pour vous rassurer aussi, c'est une ferme... Je
pense que c'est vous, même, qui leur avez attribué un prix du
mérite agricole.
M. Picotte: Ah! bien, tant mieux! Ça doit être des
bons.
Mme Dupuis: Si ce n'est pas vous, c'est votre
prédécesseur là, mais...
M. Picotte: Bon. Alors.
Mme Dupuis: C'étaient d'excellentes fermes. (22
heures)
M. Picotte: Évidemment, il y a la difficulté dont
on a fait état, à un moment donné, avec les apiculteurs,
avec l'Association, ce soir-là, c'était de dire que les
expertises, des fois, étaient difficiles à faire sur la sorte de
maladies, de contagion et d'épidémies dont pouvaient souffrir un
peu ces animaux-là et que ça nécessitait,
évidemment, parfois deux, trois, quatre expertises avant de mettre la
main sur... avant de dire avec certitude de quelle sorte de maladie les animaux
pouvaient être atteints.
Et savez-vous ce qu'on me proposait, à ce moment-là? Je
leur ai dit que je regarderais ça. On me disait: M. le ministre, il va
falloir instituer un permis pour connaître les vrais apiculteurs,
où ils sont, ceux qui vivent de ça, et essayer d'éliminer
ceux qui amènent et qui vont chercher des abeilles à gauche et
à droite et qui viennent contaminer non pas nos troupeaux, mais nos
essaims d'abeilles. Parce qu'ils disent bien souvent: Le gars qui fait
ça, lui, il s'en balance, il a une job ailleurs, etc. Donc, ils me
demandaient d'instituer un autre permis.
Alors, vous savez comment je peux être réticent, à
un moment donné, à ajouter des permis à gauche et à
droite, mais je pense que quand tu veux contrôler quelque chose, la seule
façon, c'est d'avoir un permis et de savoir où ils sont
situés, ce qu'ils font et combien ils en ont. Alors, évidemment,
moi, j'incite Mme la députée à nous envoyer ou à
demander à ces gens-là d'envoyer le plus vite possible leur cas
chez nous pour qu'on puisse l'analyser et essayer de voir par qui et où
ça pourrait être indemnisable, si ça l'est.
Mme Dupuis: La responsabilité du ministère de
l'Environnement là-dedans, ils s'en lavent les mains, eux autres?
M. Picotte: Bien, le ministère de l'Environnement, ils
sont à peu près comme tout le monde, j'imagine, ils cherchent des
coupables et ils cherchent déjà à savoir où imputer
la responsabilité comme telle.
Mme Dupuis: Je vous reviendrai, d'ailleurs, sur ça, parce
que c'est un cas, là... C'est deux gros dossiers puis...
M. Picotte: En tout cas, ce serait important qu'on les ait chez
nous pour les faire analyser; sinon, ils n'avanceront pas vite.
Mme Dupuis: Et plus que ça, même, j'espère
avoir votre collaboration s'il faut aller à la
Sécurité publique et tout. Vous êtes le
ministère de l'Agriculture, donc, on peut avoir besoin d'aide
pour...
M. Picotte: C'est sûr et certain, M. le Président.
Moi, en ce qui me concerne, si mes spécialistes, chez nous, me
démontrent que ça peut originer de ça, bien sûr que
je vais faire des pieds et des mains pour faire en sorte que mon
collègue, M. Ryan, puisse utiliser le pouvoir discrétionnaire
qu'il possède déjà à l'intérieur de ce qu'on
fait pour dire: Bien, voici, ça, ça origine de là, c'est
hors de tout doute et il faut que quelqu'un indemnise, parce que ces pauvres
gens-là, ils n'ont pas été indemnisés et ils n'ont
pas demandé à avoir un fléau semblable à
ça.
Mme Dupuis: Oui, mais c'est parce que ça va plus loin que
ça, aussi, vous savez. Quand c'est du lait de chèvre qu'on donne
à des bébés naissants de quelques heures ou de quelques
jours parce qu'ils ne digèrent pas le lait de vache, le ministère
autorise à boire le lait tout de suite. Là, j'ai des gens qui
étaient plus consciencieux que le ministère parce que les gens en
question n'osaient même pas vendre leur lait parce qu'ils disaient: Tout
à coup. Ce sont des gens drôlement consciencieux, vous savez.
Parce qu'ils ont dit: Ils n'ont même pas testé le lait, ils n'ont
même pas autorisé.
M. Picotte: Bien là, je suis content en maudit que vous me
parliez comme ça, Mme la députée, parce que ça va
me permettre de vous dire que la loi qu'on va étudier tout de suite
après celle-là, c'est pour se donner des pouvoirs de
contrôler, parce qu'on ne les a pas. Quand c'est arrivé,
Saint-Basile-le-Grand, les BPC, bien, nous, on avait la certitude qu'il pouvait
y avoir des troupeaux de contaminés.
On dit: C'est presque impossible que les troupeaux, les vaches
laitières qui ont brouté, qui ont mangé l'herbe,
là... ça pourrait être dangereux qu'elles aient
avalé des BPC. Parce que, dans le temps, on ne connaissait pas
ça, des BPC. On connaît ça un peu plus aujourd'hui; on sait
que c'est moins dangereux que ça n'avait l'air dangereux en campagne
électorale. En campagne électorale, c'était bien plus
dangereux que ça ne l'est présentement. Mais, à ce
moment-là, on a dit: Les vaches qui ont mangé des BPC,
imaginez-vous donc quelle sorte de lait elles vont pouvoir donner.
Et là, la frousse a "pogné" tout le monde. Quand on est
arrivés, nous autres, pour dire: Aïe! On va mettre le troupeau en
quarantaine pour tâcher de l'évaluer, aller voir ce qu'il y a,
aller analyser ce qu'il y a là et ce qu'elles ont digéré,
bien là, comme par hasard, on n'avait pas le droit de les indemniser, on
n'avait pas le pouvoir de les confisquer, donc. Et là, ce n'est que par
persuasion... Il a fallu mettre des gens pour surveiller la vache pour
être bien sûr
qu'elle ne s'en irait pas dans un encan, quelque part, et la
personne...
Il y a des agriculteurs qui nous ont dit: Tu n'as pas le droit de
m'empêcher d'avoir ma vache ici et, moi, je vais l'envoyer à
l'encan puis tu iras la chercher après ça, la vache. Comprenez
bien qu'elle n'est pas facile à trouver, un coup qu'elle a fait le tour
d'une couple d'encans. Ça se ressemble d'une vache à l'autre pas
mal, à part quelques taches.
Mme Dupuis: Mais dans le cas des chèvres, le
ministère a péché par excès contraire, parce qu'il
a autorisé à utiliser le lait alors que, pour les adultes, du
lait de vache qui a été... Une personne, un adulte n'est pas
nourri qu'au lait de vache, tandis qu'un jeune nourrisson, un jeune
bébé de quelques jours, il n'est nourri qu'au lait. Donc,
ça pouvait être très grave comme conséquence.
M. Picotte: Je comprends ça, M. le Président, mais
quand je n'ai pas le pouvoir de les arrêter, je ne peux pas les
arrêter, parce qu'ils m'envoient chez le diable, tout simplement. C'est
ça, la réalité. C'est ce pouvoir qu'on va donner dans
l'autre loi tout à l'heure. On va se donner ces pouvoirs-là pour
essayer de les contrôler.
Le Président (M. Richard): Je pense que vous avez bien
identifié la problématique. Là, maintenant, la
deuxième loi va traiter effectivement ce dossier-là, plus
particulièrement au niveau de la protection sanitaire des animaux.
Mme Dupuis: Mais vous, vous connaissez... Il n'y a donc rien dans
la loi qui peut prévoir...
M. Picotte: En gros, ce que je vous dis, Mme la
députée, puis ce que vous devriez avoir compris depuis
déjà un certain temps, c'est: Envoyez les cas au ministère
de l'Agriculture si vous voulez qu'ils soient traités plus vite. Toutes
les minutes qu'on perd à en discuter, c'est un cas qui ne se traite pas
et c'est du monde qui attend à l'autre bout. C'est rien que ça
que je vous dis, finalement.
Mme Dupuis: Je ne me sens pas coupable pareil, parce que mes
agriculteurs, ça fait un an qu'ils attendent.
M. Picotte: Ah non! bien, je n'ai pas voulu vous
culpabiliser.
Le Président (M. Richard): Sur ce, je vais...
M. Picotte: Hein, je n'ai pas voulu vous culpabiliser, mais je
dis que je ne peux pas régler le cas ce soir. Je ne pourrai
régler le cas ni ce soir, ni demain matin, tant qu'il ne nous sera pas
acheminé pour qu'on l'évalue. Donc, je pense que ce qui serait
urgent, c'est de nous l'envoyer par fax, à tout le moins.
Mme Dupuis: Vous l'avez, c'est fait.
Le Président (M. Richard): Sur ce, vous me permettrez de
revenir à l'article 21.
M. Picotte: L'article 21, M. le Président. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
22.
M. Picotte: L'article 22, c'est: "L'article 64. 2 de cette loi
est supprimé. " Ça, ce n'est pas dur.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 23.
M. Picotte: "L'article 64. 4 de cette loi est supprimé. "
Ça non plus, ça n'a pas l'air d'être trop dur.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 24.
M. Picotte: L'article 24 fait référence à:
L'article 64. 5 de cette loi est modifié par le remplacement, dans les
première et deuxième lignes, des mots "Aux fins du calcul du taux
de la cotisation, la Régie fixe, chaque année" par les mots Tour
déterminer le montant de la cotisation payable par un producteur, la
Régie fixe, au moins tous les trois ans".
Bien, ça fait référence à la concordance de
tantôt. Puis, là, on est rendu dans le miel, c'est le produit des
abeilles. Parce qu'on l'a fait tout à l'heure pour les cultures
commerciales, là, on le fait pour le miel et puis, tantôt,
j'imagine qu'on va le faire pour autre chose.
Une voix: Oui. L'ensemble des productions.
M. Picotte: Comme on assure 67 produits, bien, de temps en temps
ça revient pour différents produits.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 25.
M. Picotte: II ne faut pas parier trop longtemps du miel, M. le
Président, parce que moi, avec ma diète, là... Un gars qui
aime ça parler du miel, puis qui aime ça en manger...
L'article 25, c'est: L'article 64. 6 de cette loi est remplacé
par le suivant: "Les taux de
cotisation de base, les taux d'escompte et les prix unitaires
déterminés conformément aux articles 26 et 64.5 doivent
être publiés dans au moins un journal agricole ou, à
défaut, dans un autre journal désigné par la Régie.
"Les taux et les prix ainsi publiés demeurent en vigueur jusqu'à
ce qu'ils fassent l'objet d'une nouvelle publication."
Alors, c'est de la concordance.
M. Baril: Les taux ne peuvent pas changer, là, en milieu
d'année, hein? Le taux est établi au début de
l'année.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Puis s'il y a une modification, c'est juste
l'année d'ensuite.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Donc, quand le producteur, lui, signe son contrat, il
sait quel taux il va payer.
M. Blanchet: En assurance-récolte. M. Baril: Oui,
c'est ça.
M. Blanchet: Quand il signe, oui... Oui, oui, il signe, c'est
annuel. À chaque année il signe, puis il dit: Voilà,
à tel prix.
M. Picotte: L'année prochaine il va signer un autre
contrat avec un autre taux, ou avec le même taux.
Mme Dupuis: Ça, c'est à tous les ans; ce n'est pas
à tous les trois ans.
M. Picotte: À tous les ans, c'est juste pour faire une
expertise actuarielle. Nous, ça nous oblige au bout de trois ans
à revérifier, avec des actuaires, pour voir si le taux... Puis le
contrat est annuel en assurance-récolte.
M. Blanchet: Alors qu'en assurance-stabilisation, c'est cinq
ans.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 26.
M. Picotte: C'est: «L'article 64.8 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les première et deuxième
lignes, des chiffres "32, 33, 38, 44.1 et 44.2" par les chiffres "24, 26, 32,
32.1,33, 38 et 44.1".»
Alors, cette disposition modifie l'article 64.8 par:
l'élimination du renvoi à l'article 44.2 du fait de sa
suppression par l'article 13 de ce projet de loi; l'ajout d'un renvoi à
l'article 26; l'ajout d'un renvoi à l'article 32.1 sur le système
collectif et l'article 32.2 qu'il introduit par l'article 8 du projet de loi et
l'ajout d'un renvoi à l'article 24 du fait de la modification
apportée à 64.1 par l'article 21 de ce projet de loi.
M. Baril: Oui. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 27.
M. Picotte: Ils l'ont encore compartimenté. 27. L'article
64.9 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, du chiffre "80" par le chiffre
"90". Bon, on est rendu au miel puis on fait passer ça de 80 à
90.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 28.
M. Picotte: L'article 64.13 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans les première et deuxième lignes, des mots
"l'un ou l'autre des éléments visés à l'article
64.2, l'assuré n'est pas" par les mots "la réalisation d'un
risque déterminé en vertu de l'article 24, l'assuré est
tenu"". Bon, je fais exactement la même affaire: une phrase positive pour
une phrase négative. Avec la concordance, ça donne ça.
Sauf que là, c'est dans le miel et tout à l'heure on était
dans les cultures commerciales.
M. Baril: Pourquoi on parle juste d'un producteur de miel ici?
Parce que ça ne touche pas à d'autres productions.
M. Blanchet: on est dans la section de la loi où on traite
du miel. on a traité tout à l'heure du système collectif,
là, du fourrage. là, c'est parce qu'on est dans la section du
miel, tout simplement.
M. Picotte: On marche par section. Le Président (M.
Richard): L'article 29.
M. Picotte: "L'article 64.14 de cette loi est remplacé par
le suivant: "Aux fins de déterminer si, dans une zone, la récolte
de miel a subi une perte de rendement indemnisable, la Régie
procède chaque année à une expertise collective dans cette
zone ou dans une autre zone ou partie de zone qui présente des
caractéristiques d'homogénéité avec la zone dont la
récolte de miel fait l'objet de la détermination du rendement
réel. "Si cette expertise démontre que le rendement réel
de la récolte de miel, dans la zone, est inférieur au rendement
moyen garanti suivant l'article 64.9, chaque assuré de la zone a droit
au paiement d'une indemnité."
C'est la même chose que tantôt. Finalement, c'est le mot
"exogène", qu'on a expliqué plus à bonne heure dans deux
autres articles, qui se répète pour le miel.
Mme Dupuis: Si, par exemple, c'est un apiculteur qui a un
rendement supérieur à la moyenne, il se trouve à subir des
pertes énormes. Parce que là, il faut qu'il ait un rendement
inférieur au rendement moyen.
M. Picotte: Bien oui, c'est le système collectif. Comme
c'est un système collectif, à ce moment-là on prend le
rendement moyen et non pas un système individuel.
Mme Dupuis: Oui, mais ii peut avoir une baisse de plusieurs
milliers de dollars. Si c'était - exemple - un apiculteur exemplaire qui
avait des revenus au-dessus de la moyenne et que, là, il faut qu'il
tombe en bas, inférieur au rendement moyen pour avoir une
indemnité, il peut subir des pertes assez importantes.
M. Blanchet: Ce n'est pas individuellement qu'il doit tomber en
bas, là. Si le rendement moyen de la zone est plus bas que le rendement
assuré de la zone, il est payé d'une façon automatique,
quel que soit son rendement à lui. C'est un rendement moyen qu'on prend.
Parce que c'est collectif, les producteurs sont assurés tous pour le
même rendement.
Mme Dupuis: Oui, mais ils se sont plaints de ça,
d'ailleurs, un petit peu.
M. Blanchet: Pardon?
Mme Dupuis: Ils se sont plaints de ça un peu, du fait
qu'il faut qu'il y ait un rendement moyen inférieur au rendement moyen.
Pour le cas dont je vous parlais tantôt, d'accord, ce n'est pas ici qu'on
va le régler, mais lorsqu'il y en a un qui est affecté... Par
exemple, s'il y a un cyclone - puis vous savez comment ça passe;
ça passe en ligne - lui peut être affecté puis les deux
autres, chaque côté, ne sont pas affectés puis la
région n'est pas affectée. Vous savez, c'est tranché,
ça; ça passe comme... Il peut y avoir un problème,
là.
M. Picotte: Là, il est indemnisé en risque
circonscrit, à ce moment-là, et il peut être traité
individuellement. Mais ce qui est beau là-dedans aussi, c'est qu'il peut
ne pas avoir perdu un kHo de miel en assurance collective comme ça, puis
bénéficier d'un montant pareil, même s'il n'a rien perdu,
parce que lui est productif et parce que le rendement est plus bas dans sa
zone. Celui-là, il ne s'est sûrement pas plaint.
Mme Dupuis: Je vous suis mal, là. Je m'excuse mais...
M. Picotte: C'est une assurance collective. Mme Dupuis:
Oui.
M. Picotte: Si le rendement dans sa zone est plus bas, on
indemnise. Comme il est assuré puis que, lui, il n'a rien perdu, on va
le payer pareil parce que sa zone est plus basse. Donc, lui, il a
été productif puis on lui paie pareil. Ça fait que lui ne
s'est sûrement pas plaint, celui-là.
M. Baril: à l'article, on ajoute le "rendement
réel". pourquoi? dans l'autre, on voyait le "rendement de la
récolte" puis, ici, on ajoute "rendement réel". c'est quoi? y
avait-il des rendements irréels? (22 h 15)
M. Picotte: Venez donc, Me Charest, là, expliquer plus
fort.
M. Charest: C'est parce qu'à 64.14, là, en fin de
compte, il faut faire le parallèle. L'article 64.14, c'est
l'indemnité qui est versée en baisse de rendement
général dans une zone. O.K.? On ne parie pas ici de perte
circonscrite mais bien de baisse de rendement général. Et il faut
faire le parallèle avec l'article 44 qui a été
modifié par l'article 11 du projet de loi. Et pour en venir à la
question du rendement réel, on le reprend, effectivement, au
deuxième alinéa de l'article 44 qui se lit comme suit: "Si cette
expertise démontre que le rendement réel de la récolte,
dans la zone, est inférieur au rendement moyen..."
Alors, vous souleviez, en fin de compte, le fait... Pourquoi utiliser
"rendement réel" dans 64.14, d'autant plus que dans la définition
d'expertise collective", on parie de rendement réel. Le rendement
réel, en fin de compte, c'est le rendement qui est
déterminé une fois que la Régie a procédé
à un échantillonnage des récoltes pour déterminer
ce qui a été réellement produit dans la zone. C'est
ça.
M. Baril: Mais avant, on pariait juste de rendement. Là,
on ajoute "rendement réel".
M. Charest: Bien, où est-ce qu'on pariait juste de
rendement? À quel article vous faites référence,
là, où on parie juste de rendement?
M. Baril: Dans les autres articles avant, là. On pariait
juste de rendement.
M. Charest: Oui.
M. Baril: On ne pariait pas de rendement réel.
M. Charest: Oui, mais... Bon, en fin de compte, c'est une
question de précision aussi pour venir préciser davantage le type
de rendement dont on parie. On parie de rendement réel
parce que, effectivement, on versera l'indemnité lorsque, si vous
voulez, le rendement réel se trouve à être inférieur
au rendement assuré. En fin de compte, c'est tout simplement un plusdans
le libellé de l'article. On vient préciser davantage, clarifier
le libellé de l'article afin que le producteur...
M. Picotte: C'est la vérité vraie, finalement.
M. Charest: C'est ça.
Une voix: Vous m'enlevez les mots de la bouche, M. le
ministre.
Une voix: Ha, ha, ha! La vérité vraie!
Mme Dupuis: Ce que je n'aimerais pas, c'est qu'à cause
d'un article de loi comme celui-là, ça pénalise justement
le cas dont je vous parlais tantôt, là. J'espère que
ça ne sera pas ça.
M. Picotte: Ça ne le pénalise pas, c'est une
assurance collective. Ou bien il n'est pas assuré. S'il n'est pas
assuré, il n'est pas assuré, point.
Mme Dupuis: J'ai une petite chose aussi. Pour ma satisfaction
personnelle, pouvez-vous me dire pourquoi le miel dans ça, puis pas
autre chose?
M. Picotte: C'est parce que tout à l'heure on a
parlé des cultures commerciales et on les passe toutes. C'est parce
qu'elles sont par blocs. On ne parle pas d'assurance générale, on
les fait par blocs. C'est pour ça. Alors, on va les revoir un peu
partout.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on va retrouver les autres?
M. Picotte: Bien oui. On a vu les cultures commerciales tout
à l'heure puis, là, on voit le miel, et je ne sais pas quand
est-ce qu'on...
Mme Dupuis: Puis après ça, on va arriver aux
vaches, aux chèvres puis tout ça. On les passe toutes?
M. Picotte: La journée où on va avoir un
régime dans les raisins, on va aller voir pour le raisin, pour le miel,
pour ci, pour ça.
M. Charest: C'est parce que, auparavant, il n'était pas
reconnu et on l'a reconnu après coup.
M. Picotte: C'est ça. Parce que, au début, quand
on... Au fil des ans, on ajoute parfois des productions qui n'étaient
pas assurables et qui deviennent assurables. Donc, le miel, au début,
n'était pas assurable. Quand on l'a ajouté, au lieu de changer
toute la loi au complet, on a ajouté une section dans la loi. Puis,
à un moment donné, comme je vous le dis, si on tombe dans les
raisins, on va ajouter la section du raisin, puis des kiwis, puis je ne sais
trop quoi, moi. Parce qu'il y en a qui nous ont demandé des kiwis.
À Joliette, ça a l'air qu'ils trouvent une façon de faire
du kiwi, là.
M. Baril: Oui, ça, c'est intéressant.
M. Picotte: Alors, peut-être qu'un jour on aura la section
"kiwi". Puis, quand on va le demander, on va le retrouver dans le miel, dans le
kiwi, dans le "qui ci", dans le "qui ça".
Une voix: Dans le kiwi au miel. M. Picotte: Ha, ha, ha! Le
kiwi au miel! Le Président (M. Richard): Adopté? M.
Baril: Adopté.
Mme Dupuis: Ça ne devrait pas être
méchant.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 30.
M. Picotte: «L'article 64.15 de cette loi est
modifié par l'addition, dans la troisième ligne et après
le mot "expertise", du mot "collective".»
Cette disposition n'apporte qu'une précision quant à la
nature de l'expertise qui doit être effectuée dans le cas d'une
perte de rendement non circonscrite. Cette précision se justifie du fait
que, dans le cas d'une perte circonscrite, l'expertise est effectuée sur
une base individuelle.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 31.
M. Picotte: 31 fait référence à l'article
64.16: "L'article 64.16 est remplacé par le suivant: "Lorsqu'une perte
de rendement circonscrite à une partie de zone..." Bon, on arrive aux
mêmes patentes qu'on a vues tantôt, mais ça doit être
dans une autre "game", là, je pense. C'est ça? On est rendu dans
quoi, là?
Mme Dupuis: C'est la ruche.
M. Picotte: Dans le miel? Oui, on l'avait vu tout à
l'heure dans les cultures commerciales. "Lorsqu'une perte de rendement
circonscrite à une partie de zone résulte de la
réalisation d'un risque déterminé en vertu de l'article 24
et que les ruches touchées par cette perte sont situées dans
cette partie de zone, la Régie procède à une expertise
individuelle chez l'assuré
qui a produit l'avis visé à l'article 64. 13.
"L'assuré dont la récolte a subi une perte de rendement a droit
à une indemnité égale au produit de la valeur assurable
inscrite à son certificat d'assurance par le pourcentage de perte nette
établi par l'expertise individuelle. "
Cette disposition reprend substantiellement le contenu de l'article 44.
1 tel que proposé à l'article 12 de ce projet de loi mais
préserve les particularités propres à la production de
miel. Rappelons aussi qu'une expertise effectuée suite à une
perte circonscrite est dorénavant individualisée à chaque
producteur assuré dont la récolte est affectée par cette
perte.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 32.
M. Picotte: "L'article 64. 19 de cette loi est supprimé. "
Ça, ce n'est pas dur.
Le Président (M. Richard): Article 33.
M. Picotte: "Les articles 65 à 67 de cette loi sont
remplacés par les suivants: "65. Une personne qui se croit
lésée par une décision rendue par la Régie peut
interjeter appel de cette décision à la Cour du Québec,
mais seulement sur des questions de droit. "66. L'appel est interjeté
dans les 30 jours de la décision de la Régie, par le
dépôt d'une inscription signifiée à celle-ci et
produite au greffe de la Cour du Québec du district judiciaire où
l'appelant a son domicile, une résidence, un établissement ou une
place d'affaires ou dans celui où sont survenus les faits qui ont
donné lieu à la décision de la Régie. "67. Dans les
15 jours de la signification de cette inscription, le secrétaire de la
Régie transmet au greffier de la Cour du Québec une copie
certifiée conforme du dossier relatif à la décision dont
il y a appel et de toutes les pièces qui s'y rapportent. "67. 1 La Cour
du Québec peut confirmer, réviser ou infirmer la décision
qui lui est soumise. "
Bon. On continue. "67. 2 La décision de la Cour du Québec
est finale et sans appel. "Le jugement doit être consigné par
écrit et contenir, outre le dispositif, un énoncé des
motifs. "67. 3 Le greffier de la Cour du Québec doit, dans les 10 jours
de la date du jugement, en transmettre une copie certifiée conforme
à l'appelant et à la Régie, par poste recommandée
ou certifiée. "
Et enfin, 67. 4, M. le Président: "67. 4 Sous réserve des
dispositions de la présente section, cet appel et son instruction sont
soumis à la procédure régissant les actions ordinaires
devant la chambre civile de la Cour du Québec. "
Cette disposition qui modifie substantiellement la section VI du
chapitre A-30 actualise les dispositions relatives à la procédure
d'appel de manière à les rendre conformes aux lois
québécoises actuelles. Donc, il existe des lois
québécoises actuelles, et on rend tout ça conforme aux
lois québécoises actuelles. Ça donne un appel,
évidemment, en bonne et due forme à celui qui se sent
lésé - celui ou celle.
M. Baril: Dans le texte de loi actuel on dit qu'il devait faire
un dépôt d'une somme de 20 $ pour la préparation et l'envoi
du dossier. Je suppose que, ça, on retrouve ça dans d'autres lois
du Québec, ou je ne sais pas quoi. Il doit y avoir une somme quelque
part.
M. Charest: M. le Président... M. Picotte: Me
Charest.
Le Président (M. Richard): Me Charest, vous avez la
parole.
M. Charest: En fin de compte, le dépôt de 20 $,
ça n'a pas été repris parce que, bon, ça a
été tiré d'une ancienne disposition. Ça n'a pas
été repris. C'est encore, je pense, un plus pour les producteurs,
en fin de compte. Plutôt que d'avoir à déposer 20 $, je
veux dire... Il n'aura pas à déposer ses 20 $, donc ça
élimine déjà des frais. Puis le libellé est
rafraîchi. C'est un peu comme la mode, vous savez. Comme les
vêtements, ça change, la mode, ça change. Donc, des
dispositions législatives, ça change également II y a des
modes là-dedans, et ça rafraîchit le libellé en
fonction...
M. Picotte: Des fois, ça rallonge, des fois, ça
raccourcit.
M. Charest C'est ça. Ça rafraîchit le
libellé en fonction de ce qui existe actuellement dans diverses lois
québécoises.
M. Picotte: Alors, évidemment, vous pouvez être
assurés que ces 20 $ là, je n'en ferai même pas mention au
congrès de l'UPA, demain.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Ah! c'est à votre guise! Je ne vous reprendrai
pas. Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Article 34.
M. Picotte: L'article 74 de cette loi est modifié: 1°
par l'Insertion, dans la troisième ligne du paragraphe d et après
le mot "sol", de ce qui suit: ", la topographie"; 2° par la suppression des
paragraphes b,
e.1,e.2etk; 3° par le remplacement du paragraphe h par le suivant:
"h) déterminer les conditions et les modalités de
règlement des indemnités et des compensations prévues par
la présente loi, notamment dans le cas de l'abandon d'une
récolte".
Autrement dit, c'est par souci de conformité avec la
définition du terme "zone" prévue au paragraphe d de l'article 1.
Il y a lieu d'insérer le mot "topographie", maintenant, parmi les
critères d'homogénéité
énumérés au paragraphe d de l'article 74. Cette
disposition supprime le paragraphe b qui contient un pouvoir
réglementaire qui se dédouble ailleurs dans la loi, soit aux
articles 31, 52, 53, 59 et 64.7 du chapitre A-30.
Enfin, cette disposition vient renforcer le pouvoir réglementaire
prévu au paragraphe h en y incluant le pouvoir de déterminer les
conditions qui se rattachent au versement d'une indemnité. En outre, le
niveau des balises du paragraphe h vient habiliter d'une façon claire
une protection actuellement faite, soit celle reliée à l'abandon
d'une récolte. Autrement dit, on a parlé de l'abandon, à
un moment donné, d'une récolte, un petit peu plus loin; bien,
là, on vient de l'actualiser ici.
M. Baril: C'est beau. Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 35.
M. Picotte: L'article 75 de cette loi est remplacé par le
suivant: "Les dispositions des sections III et IV de la Loi sur les
règlements relatives à la publication et à l'entrée
en vigueur des projets de règlement et des règlements ne
s'appliquent pas aux projets de règlement et aux règlements qui
peuvent être pris par la Régie en application de la
présente loi. "Un règlement pris en vertu de la présente
loi est approuvé par le gouvernement, avec ou sans modification, et
entre en vigueur le jour de sa publication à la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est
fixée."
Cette disposition a pour effet de soustraire de l'application des
sections III et IV de la Loi sur les règlements les règlements
adoptés par la Régie. Si l'on tient compte que la Loi sur les
règlements impose des délais plus longs pour la publication et
l'entrée en vigueur des règlements, cette dispense s'avère
nécessaire afin d'assurer une entrée en vigueur plus rapide des
correctifs qui doivent être fréquemment apportés aux
protections offertes et ainsi préserver l'équilibre financier des
fonds d'assurance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 35 est adopté.
Donc, j'appelle l'article 36.
M. Picotte: 36, M. le Président. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 78, de l'article
suivant: "78.1 Lorsque la Régie doit verser une indemnité
à un assuré dont l'adhésion se renouvelle, elle peut
retenir sur cette indemnité le montant de la cotisation pour la nouvelle
période d'assurance et faire bénéficier - bien sûr -
l'assuré de l'escompte prévu à l'article 26."
Cette disposition reprend intégralement le libellé de
l'article 64.19, là, supprimé par l'article 32 de ce projet de
loi-là. La relocalisation de la section IX du chapitre A-30 permettrait
ainsi une application à l'égard de toutes les productions et non
pas seulement à l'égard du miel. Donc, là, on la place
là justement pour qu'elle s'applique à toutes les productions. On
en avait parlé tantôt qu'on retrouvait ça un petit peu plus
loin. Donc, on la retrouve ici, puis c'est pour toutes les productions au lieu
d'être rien que pour le miel. Ça se faisait uniquement dans le
miel avant.
M. Baril: Ça ne se faisait pas dans d'autres
productions?
M. Picotte: Non. La Régie n'était pas
autorisée à faire ça dans d'autres productions. Si
ça s'est fait, il ne faudrait pas en parler.
M. Baril: Bien, d'abord, je n'en parlerai pas. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Et je n'en parlerai pas, moi non plus, au
congrès de l'UPA demain. Compte tenu que personne ne nous écoute,
bien, on va être chanceux. Personne ne va l'avoir compris.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 37.
Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus
agricoles
M. Picotte: L'article 37, M. le Président, c'est:
L'article 1 de la Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus agricoles
(L.R.Q., chapitre A-31) est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne du paragraphe e et après le mot "vente", des mots
"ou d'une indemnité versée en vertu de la Loi sur
l'assurance-récolte."
En modifiant la définition de "recette annuelle" de façon
à considérer dans celle-ci les indemnités versées
en assurance-récolte, cette disposition permet d'intégrer au
programme d'assurance agricole de nouveaux régimes d'assurance de
revenus bruts qui conjuguent à la fois la couverture de
l'assurance-récolte et celle de l'assurance-stabilisation des revenus
agricoles. L'amendement consacre entre autres l'application du principe
indemnitaire, de sorte que la perte compensée par l'un ou l'autre des
programmes d'assurance n'excédera en aucun temps la valeur de la
couverture. C'est de ça dont on a fait
mention au début de tout, là, quand on parlait de 1 500
000 $. Alors, quand on dit qu'on ne couvre pas plus que la valeur, on le
retrouve justement à cet article-là.
M. Baril: Ici aussi, c'est un... Avec ce qu'on a expliqué
au début, là, ce dont on a discuté au début, du
fait que cette loi, on essaie de l'harmoniser avec le gouvernement
fédéral, et que les ententes qui sont signées sont pour un
an... Bien, elles sont pour un an... Elles sont pour cinq ans mais, là,
pour un an, on...
Une voix: C'est transitoire.
M. Baril: Transitoire pour un an, puis on ne sait pas trop pour
deux ans, puis on ne sait pas trop pour l'avenir, tout ça. Moi, M. le
Président, je ne recommencerai pas toute ma discussion de tout à
l'heure, là, mais je vais l'adopter sur division.
M. Picotte: Pas de problème à ça.
Le Président (M. Richard): Article 37, adopté sur
division.
M. Picotte: Et voilà.
Le Président (M. Richard): Article 38. (22 h 30)
M. Picotte: L'article 3 de cette loi est modifié par
l'insertion, après le premier alinéa, de l'alinéa suivant:
"Les compensations sont payables au temps et de la façon fixés
par règlement; le règlement peut permettre le versement
d'avances."
On ne peut se permettre de faire des avances. Dans le règlement,
c'est ce qu'on dit. Cette disposition reprend le contenu de l'article 39 du
chapitre A-31. Finalement, on retrouve ça dans l'ancienne loi.
Une voix: C'est ça.
M. Picotte: A-31, ça faisait référence
à l'article 39. Donc, on le place ici à l'article 38.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 39.
M. Picotte: 39, M. le Président, c'est: L'article 6
de cette loi est modifié par le remplacement, dans la quatrième
ligne du premier alinéa, des mots "de même que la cotisation
à être versée par l'adhérent" par ce qui suit: ", la
durée d'adhésion, la période d'assurance, les motifs et
les modalités relatifs à l'exclusion d'un adhérent ainsi
que la cotisation qu'il doit verser. Une cotisation fixée en cours
d'année peut être applicable à la période
d'assurance en cours."
Il s'agit d'une disposition qui accorde au gouvernement le pouvoir de
prévoir, dans les régimes qu'il prescrit, les motifs et les
modalités relatifs à l'exclusion d'un adhérent ainsi que
la durée de l'adhésion. En outre, cette disposition
confère un effet rétroactif à une cotisation
déterminée en cours d'année d'assurance.
M. Baril: Ça, en clair, est-ce que ça veut dire
qu'au cours d'une année, par règlement, on peut arriver et dire
qu'on peut charger un montant supplémentaire, une cotisation
supplémentaire? Qu'est-ce que ça veut dire, concrètement,
ça, là?
M. Blanchet: Non, c'est la cotisation qui est établie
chaque année en assurance-stabilisation. Ça va?
M. Baril: Pourquoi on va dire: "Une cotisation fixée en
cours d'année peut être applicable à la période
d'assurance en cours"?
M. Blanchet: C'est ça. C'est parce qu'il arrive que...
Puis ça, je pense que ça fart l'affaire des deux parties dans
ça. Bien sûr, l'idéal serait de pouvoir fixer, dès
le début de l'année, la cotisation en assurance-stabilisation. En
récolte, on le fait, et ça va bien. Sauf qu'il y a toutes sortes
de considérants. Effectivement, prenez l'exemple des interventions que
le fédéral fait en assurance-stabilisation. Souventefois, ce
n'est pas connu. C'est connu en cours d'année. Si on avait fixé
les taux de cotisation en début d'année, on n'aurait pas pu tenir
compte des interventions du fédéral. Donc, on aurait mis la
cotisation plus élevée. O.K.? On aurait chargé 10 $, 15 $,
20 $ de plus. Alors, quand on attend de connaître les faits réels,
les événements réels, ça nous permet de fixer la
cotisation à son plus juste taux. C'est vrai qu'avec ça le
producteur le connaît en cours de route seulement. C'est vrai. Ça
a cet inconvénient-là, mais ça a l'avantage aussi, par
contre, de pouvoir faire bénéficier de certains avantages
à certains moments.
De toute façon, supposons qu'on ait mis 5 $ en plus ou en moins
une année, automatiquement, ça va se répercuter
l'année suivante, parce qu'en assurance-stabHi6ation on part du taux de
base, qui est l'indemnité qu'on présume qu'on va payer dans les 5
prochaines années, basé sur les 10 dernières, en plus s'il
y a un déficit, déficit amorti sur 3 ans, ou en moins s'il y a un
surplus. Donc, c'est dans ce sens-là. Je reconnais que les arguments de
fixer en cours d'année sont discutables, mais la pratique des choses
fait que c'est à l'avantage des deux.
M. Baril: Mais c'est nouveau, ça?
M. Blanchet: Non, on l'a toujours fait. On tente de le fixer le
plus tôt possible, le taux. Mais il arrive, comme cette année,
particulière-
ment dans les céréales, que si on avait fixé les
taux au mois de novembre ou décembre l'an dernier, on n'aurait pas pu
tenir compte du tout de toutes les interventions que le fédéral a
faites et va faire. Donc, ça nous a permis de maintenir des taux un peu
plus bas.
M. Picotte: II faut dire qu'en assurance-stabilisation aussi on
parle d'une assurance de cinq ans.
M. Blanchet: Ensuite de ça, dans l'autre
élément aussi, le contrat est de cinq ans. Donc, on ne peut pas
fixer le taux au début des cinq ans et dire que ça va être
le même pendant cinq ans. On n'est pas comme en récolte où
on peut fixer le taux dès le départ. Bien sûr que, nous, on
tente de le fixer le plus tôt possible. Donc, ça, ça va
nous le permettre. Ça nous dit, dans le fond, que s'il est fixé
en cours d'année, il est applicable. Généralement, en
stabilisation aussi, pour les régimes où on intervient, la
cotisation est déduite des avances ou des paiements qu'on fait.
M. Baril: Mais c'est parce que vous dites que ça se
faisait comme ça avant. Ce n'est pas comme ça que c'était
écrit dans la loi, en tout cas. La loi actuelle, l'article 6 qu'on voit
là, le texte actuel dit: "Le régime doit prévoir les
éléments devant entrer dans le calcul des recettes annuelles, du
revenu annuel net et du revenu annuel net stabilisé; il doit
également prévoir les conditions d'admissibilité et de
participation de même que la cotisation à être versée
par l'adhérent. "A l'égard d'un adhérent, le régime
ne tient compte que des produits provenant de la propre exploitation de ce
dernier."
M. Blanchet: Ce n'était pas fixé, le moment,
là. Si vous regardez, vous constatez que le moment du "fixement" de la
cotisation n'était pas là. Là, on le précise pour
être plus sûr que s'il est fixé en cours d'année,
bien, il s'applique pour l'année en cours. C'est rien que ça
qu'on fait là.
M. Baril: Est-ce que ça veut dire que la toi avant, ce
n'était pas clair, mais vous le fixiez pareil en cours d'année?
C'est ça? "C'est-u" une autre affaire qu'il ne faut pas dire fort?
M. Charest: C'est parce que auparavant... Bien,
c'est-à-dire, actuellement, en fin de compte... C'est que, compte tenu
que la cotisation ne peut pas toujours être déterminée pour
le début de l'année d'assurance ou d'assurance-stabilisation,
évidemment, ça nous obligeait, une fois que la cotisation
était adoptée ou déterminée en milieu
d'année, à un effet rétroactif qui n'était pas, en
fin de compte, habilité par la loi actuelle. Or, la modification
apportée à ce niveau-là permettra justement d'accorder
peut- être plus de1 souplesse à la Régie pour
pouvoir, en fin de compte, adopter une cotisation avec un effet
rétroactif. Elle s'appliquera dès le début de
l'année d'assurance. Je donne un exemple bien concret. Si l'année
d'assurance débute - je ne sais pas - en janvier puis que la cotisation
est déterminée seulement en avril, à ce moment-là,
elle serait applicable dès le début de janvier. En fin de compte,
c'est l'effet voulu par la modification proposée à cet article
là.
M. Baril: Quand-Une voix: M. le Président... Le
Président (M. Richard): Allez-y.
M. Lafrance (Jean-Marc): M. le secrétaire
général, il y a peut-être un point technique aussi, qui se
présente. La nécessité que la cotisation qui est
décrétée, finalement, par le gouvernement - parce que
ça fait partie du régime d'assurance-stabilisation - soit
sanctionnée par décret. En pratique, ce qui se passe, c'est que
ces décrets-là prennent au moins trois mois ou quatre mois
à transiter avant de passer à travers toute la machine, là
- Bureau des règlements, Conseil du trésor - de sorte qu'il
était difficile d'organiser toutes les circonstances pour que le taux de
cotisation soit effectivement connu en début d'année. En plus des
autres explications qu'on vous a données tantôt, il arrivait
souvent que c'était difficile de le faire. Donc, le problème,
c'était de dire: Bien, il faut partir l'année avec un contrat et
une cotisation connue.
M. Blanchet: M. le Président, il y aurait l'introduction
d'un papillon qui vient redéfinir l'article, mais qui demeure
essentiellement la même chose. Il faudrait peut-être attendre que
le ministre le dépose.
Le Président (M. Richard): On peut en prendre
connaissance, de toute façon, entretemps.
M. Blanchet: II redit essentiellement la même chose,
là, mais ça a l'air que ça serait mieux.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le ministre, vous
déposez effectivement un papillon.
M. Blanchet: On était dans les abeilles et on est rendu
dans les papillons!
M. Picotte: Bien, ça ne donne pas la même sorte de
miel.
Le Président (M. Richard): Ça a l'air écrit
plus longtemps puis ça va être plus clair, apparemment.
M. Picotte: On recule, là, quoi?
M. Blanchet: Non, non. On est au même article, l'article
39. On est rendu là autrement. Ils viennent de nous proposer
ça.
Le Président (M. Richard): On est toujours à
l'article 39. Alors, c'est une nouvelle...
M. Picotte: Bon. L'article 39, qui fait référence,
bien sûr, à l'article 6, entre parenthèses. Remplacer
l'article 39 par le suivant:
L'article 6 de cette loi est modifié: 1° par le remplacement,
dans la quatrième ligne du premier alinéa, des mots "de
même que la cotisation à être versée par
l'adhérent" par ce qui suit: ", la durée d'adhésion, la
période d'assurance, les motifs et les modalités relatives
à l'exclusion d'un adhérent ainsi que la cotisation qu'il doit
verser. Une cotisation fixée en cours d'année peut être
applicable à la période d'assurance en cours;" 2° par
l'insertion, après le premier alinéa, du suivant: "Le
régime peut également prévoir une réduction de
cotisation par catégorie de producteur selon les conditions et
modalités qu'il détermine."
Et voilà pour le papillon.
M. Blanchet: C'est pour une information. Le dernier, le
deuxièmement, reprend l'article 41, quand on touchait
l'établissement des jeunes agriculteurs et qu'on liait
spécifiquement la réduction de cotisation à la section III
du chapitre 2 de la Loi sur le financement agricole. Donc, de même,
ça ne sera plus... La réduction de cotisation pour la
relève agricole ne sera plus liée à la loi,
spécifiquement. Ça va permettre de la donner pour une quelconque
raison, avec quelque règle qu'on voudra bien déterminer par
règlement. Donc, il s'agira de changer le règlement puis de dire:
Ce n'est plus la loi du financement qui permet la réduction de
cotisation. C'est une autre règle dont on conviendra avec les
producteurs. Puis c'est effectivement ce que l'UPA voulait avoir. Ils ne
voulaient pas que ça soit lié d'une façon
spécifique à une loi.
M. Baril: Est-ce que ça veut dire que l'article 41, tout
à l'heure, quand on arrivera là, il va sauter?
M. Blanchet: C'est-à-dire que l'article 41, qui vient
deux, trois pages plus tard, va être supprimé puis c'est celui-ci
qui s'appliquerait, puis on l'introduit au moment où on parle des
cotisations plutôt que d'en faire un article spécifique. Puis on
redit un peu autrement ce qu'on... Par rapport à l'essence même de
ce dont on discutait tantôt, c'est resté la même chose.
M. Picotte: C'est la réponse apportée à la
lettre du 29 novembre 1981 - ce n'est pas bien loin - signée par le
vice-président général, M. Pierre Gaudet.
Le Président (M. Richard): Un de mes citoyens, M. le
ministre.
M. Picotte: et la revendication des demandes - je pense que le
député d'arthabaska peut y faire référence à
la revendication; elle est à la dernière page de la lettre dont
il m'a parlé tantôt.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie, M. le
ministre. C'est une demande d'un de mes électeurs.
M. Baril: De toute façon, quand j'arrivais à
l'article 41, je m'apprêtais à... Mais ça
règle...
M. Picotte: Vous n'aurez pas besoin de le faire.
M. Baril: Bien, c'est ça. On va sauver du temps. Mais, de
toute façon, ça revient pareil. Ça règle, puis
ça ne règle pas trop. Je ne peux pas m'opposer mais il reste que
le ministre se donne quand même un pouvoir de déterminer par
règlement ce qu'il décidera et il peut bien reprendre la
formulation de l'article 41 par règlement, ou d'un autre. En tout
cas.
Mais ça ne règle pas le problème de ma
première question à l'effet de dire: Un producteur va signer un
contrat avec la Régie au niveau de l'assurance-stabilisation sans en
savoir le coût - je ne sais pas si on peut dire réel -mais le
coût exact, en tout cas. Et ça, c'est un peu extraordinaire parce
qu'on dit qu'il ne faut jamais que tu signes sans savoir, hein! Là, on
va demander au producteur sa pleine confiance envers la Régie qui dit:
Tu signes le contrat et puis tu sauras après ce que ça va te
coûter.
M. Picotte: Écoutez, moi, je me rappelle quand on a
discuté de cet article-là avec la Régie à un moment
donné. La Régie avait un premier choix. Son premier choix,
c'était de dire: Nous autres, on va fixer ça tellement haut qu'on
est sûr de ne pas avoir de perte. Moi, j'ai dit: Je regrette mais ce
n'est pas ça, la réalité que je veux avoir. Y a-t-il
moyen, y a-t-il possibilité de se donner un moyen pour ne pas arriver
puis charger un montant élevé pour être bien sûr de
se couvrir? Parce que c'est une assurance; alors, Hs ont juste, eux autres,
à fixer ça bien plus haut, puis à ce moment-là ils
verront en cours de temps comment ils peuvent le rajuster. Donc, ça,
ça ne rend pas service au producteur, au point de départ. Donc,
j'ai dit: Moi, y a-t-il moyen d'être plus pratique que ça et, en
étant plus pratique, qu'est-ce qu'on peut se donner comme règle
qui va permettre de ne pas aller tout de suite égorger le producteur en
lui chargeant un taux trop élevé sous prétexte que
vous pourriez couvrir des risques avec la possibilité de lui
remettre de l'argent plus tard?
C'est ça, la préoccupation, dans le fond, parce que pour
nous autres, fixer, ce n'est pas un problème. On a juste à ne pas
avoir ça puis eux autres vont le fixer, puis ils vont le fixer pour
être bien sûrs de ne pas perdre. Mais là, à ce
moment-là, qu'est-ce que ça va donner vis-à-vis du
producteur? Ça va le pénaliser, moi, je pense. Je peux me
tromper, mais je pense que c'est ça.
M. Baril: Mais c'est parce que, quand un producteur fait sa
planification pour l'année à venir, il doit inclure dans ses
prévisions son coût en assurances. Comment ça peut varier,
à peu près? Avez-vous une idée?
M. Picotte: Je vais demander à M. Bernier, Conrad Bernier,
de répondre à ça.
M. Bernier: Disons que si, en 1991, on a fixé au mois
d'avril la cotisation pour les producteurs de céréales... Comme
exemple, dans le cas du maïs il aurait fallu leur charger 109,25 $. Mais
compte tenu qu'on avait certaines indications qu'il était possible que
le gouvernement fédéral intervienne de façon
spéciale, qu'on ait des sommes qui puissent balancer ou contrebalancer
les fonds, on a attendu jusqu'à... Actuellement, on vient de le fixer
et, à ce moment-là, on l'a fixé à 86 $. Donc, les
producteurs auraient dû payer en avril 109 $ alors qu'effectivement on
leur charge maintenant 86 $. En fait, c'est pour nous donner cette
flexibilité-là qu'on dit: Maintenant, il faut être capable
de le fixer au moment où on convient qu'il est le mieux de le fixer. On
y va toujours au profit de l'agriculteur, à ce moment-là, parce
que sans ça on pourrait, une année, charger trop, dans le fond,
et puis l'autre année... On aurait des taux de cotisation qui
oscilleraient comme ça. On aime mieux avoir une stabilité et
aussi avoir une réalité au niveau fixation.
M. Picotte: C'est Picotte qui parle là-dedans: J'ajoute
que les liquidités, au lieu de se retrouver dans la poche de
l'agriculteur pour tout ce temps-là se seraient retrouvées dans
les goussets de la Régie.
M. Bernier: C'est ça.
M. Picotte: Moi, je pense qu'entre les deux, quand je regarde
ça, je dis: Plutôt que de fixer ça à un taux plus
haut, peut-être que vous êtes mieux d'attendre pour le fixer puis,
là, ça peut être... C'est une question d'être
pratique, finalement. D'abord, je n'aurais pas d'objection à ce qu'ils
fixent ça en début d'année à 110 $, 115 $; ils
bénéficieraient de ça, on leur remettrait l'argent plus
tard. Excepté que, moi, je prétends que l'agriculteur aime mieux
l'avoir dans ses poches que de le voir dans les coffres de la Régie,
personnellement.
M. Baril: Mais selon votre expérience dans la pratique,
est-ce que les taux que vous fixez en début d'année sont beaucoup
moindres, ou en plus ou en moins? (22 h 45)
M. Blanchet: M. Bernier vient de donner un exemple. L'an
passé, ça avait été de 109,86 $. Une autre
année, ça se peut que ça soit de 80 $, 85 $ parce que,
effectivement, les sommes qu'on pensait voir rentrer ne sont pas
rentrées. Sauf que le producteur sait ce qu'il va payer.
Il paye le tiers des indemnités qu'il reçoit sur une
période de cinq ans. Donc, le contrat, il le connaît à
l'avance. Sauf que, comme on ne connaît pas exactement les baisses de
prix du marché, on ne sait pas comment ça va fluctuer à
l'avance, bien, on ne peut pas, en début de contrat de cinq ans, lui
fixer son taux. Puis même, année après année, si on
veut, comme ça vient d'être expliqué, pouvoir lui donner le
plus juste taux, des fois, c'est préférable d'attendre en cours
d'année, de voir comment évoluent les prix, puis comment
évoluent aussi les entrées d'argent. C'est pour ça qu'on
le fait parce que, effectivement, pour nous, là, administrativement, ce
serait bien plus simple de fixer ça à un moment donné
puis, c'est final. On n'en parle plus. Puis généralement, je ne
vous dis pas que... Généralement, les producteurs ont une
certaine satisfaction de ça. Bien sûr qu'ils ont hâte de le
savoir le plus tôt possible, puis ce qu'ils ont surtout hâte de
savoir, c'est qu'il soit le plus bas possible.
M. Baril: Bon. Pour la première partie on va dire que
c'est adopté.
Le Président (M. Richard): C'est-à-dire,
l'amendement est adopté?
M. Baril: Bien, là, je vais aller à
deuxièmement. Je vais relire.
Le Président (M. Richard): O.K. On fera ça
globalement.
M. Baril: Bon! O.K. Si vous voulez me laisser deux secondes pour
lire le deuxième.
Je crois que c'est une amélioration à l'article 41; je
n'étais pas d'accord dans la formulation telle qu'elle nous était
proposée. Mais puisqu'on parle... C'est pour avoir une réduction
de cotisation par catégorie de producteur, bien, on attendra de voir les
conditions dans la réglementation. Ça fait que je peux
difficilement m'opposer à ça puisque c'est pour une
réduction de cotisation.
Le Président (M. Richard): Donc, l'amendement à
l'article 39 est adopté?
M. Picotte: Papillon. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 39 tel
qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Baril: Adopté. Oui.
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle l'article
40.
M. Picotte: L'article 40. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 6, de l'article suivant: "6.1 Le
régime peut prévoir que les valeurs attribuées aux
structures de production et de mise en marché ainsi que celles
attribuées aux éléments qui entrent dans le calcul des
recettes annuelles, du revenu annuel net et du revenu annuel net
stabilisé sont indexées par la Régie en fonction
d'études statistiques qu'elle fait ou en fonction d'autres
données qu'elle juge pertinentes. "Lorsqu'une indexation est
établie à partir d'études statistiques faites par la
Régie, le résultat de cette indexation est publié dans au
moins un journal agricole ou, à défaut, dans un autre journal
qu'elle désigne."
Le secteur spécialisé des assurances agricoles exige une
expertise appropriée constamment actualisée, d'où la
nécessité de confier à la Régie, à
l'intérieur de son mandat d'administration, le pouvoir d'indexer les
valeurs attribuées aux structures de production et de mise en
marché ainsi que celles attribuées aux divers
éléments qui doivent être prévus au
régime.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 41. Et
là, vous aviez...
M. Picotte: Cette loi...
Le Président (M. Richard): ...un papillon.
M. Picotte: Hein? C'est réglé, ça.
Le Président (M. Richard): C'est réglé,
ça?
M. Blanchet: On l'a réglé, là. On vient de
le réglerpar l'autre.
Une voix: On l'a modifié par papillon.
Le Président (M. Richard): Ah bon!
M. Blanchet: On l'a modifié, on l'a reporté.
M. Picotte: Mais là, on fait quoi? On l'annule,
celui-là?
Le Président (M. Richard): Oui. C'est ça mon
problème. Votre papillon disparaît-il, là?
M. Picotte: II faut supprimer l'article, là.
Une voix: Non.
Le Président (M. Richard): Bien, alors...
M. Picotte: II faut supprimer l'article, là?
Une voix: On supprime l'article.
Le Président (M. Richard): Alors...
M. Picotte: As-tu...
Une voix: On a un papillon qui supprime.
M. Picotte: Bon. Un autre papillon pour...
Le Président (M. Richard): Le papillon qui dit de
supprimer l'article?
Une voix: C'est ça. M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Ça va. Alors là,
est-ce qu'on...
M. Picotte: Usez-le donc, M. le Président, tant
qu'à l'avoir.
Le Président (M. Richard): À l'article 41, en
référence à l'article 33.1: "Supprimer cet article." Il y
a un commentaire dans le bas, mais est-ce que vous êtes d'accord pour
supprimer...
M. Picotte: Ce n'était pas compliqué. Comme ce
n'était pas compliqué, M. le Président, je vous l'ai
laissé lire.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Je ne
suis pas sûr que je n'aurais pas dû vous laisser le faire,
mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): ...est-ce qu'on adopte le
papillon à l'effet de supprimer l'article?
M. Picotte: Adopté. M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le... Ha. ha,
ha!
M. Baril: À vous épargner les commentaires.
Le Président (M. Richard):... papillon et l'article 41
sont adoptés?
M. Picotte: "Supprimer" est adopté.
M. Baril: Adopté. C'est ça qu'il faut supprimer,
là.
M. Picotte: II vient de partir. Une voix: II s'est
envolé.
Le Président (M. Richard): Bon. Il y en a au moins un
qu'on a fait disparaître.
M. Picotte: Ça veut dire qu'il va falloir ranimer...
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
42.
Dispositions pénales
M. Picotte: L'article 42, c'est: "L'intitulé de la section
VII de cette loi est remplacé par ce qui suit: "Section VII
"Dispositions pénales".
Alors, évidemment, ce n'est pas... On dit que l'intitulé
actuel de la section VII du chapitre A-31, n'est pas approprié compte
tenu que cette section renfermera uniquement maintenant des dispositions de
nature pénale suite à l'abrogation de l'article 39 par l'article
43 de ce projet de loi. C'est un intitulé, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
43.
M. Picotte: L'article 43, c'est: "L'article 39 de cette loi est
abrogé. "
Il est abrogé puisque son contenu a été introduit
à l'article 3 du chapitre A-31 par l'article 38 de ce projet de loi.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 44.
M. Picotte: 44, M. le Président, c'est: L'article
45 de cette loi est remplacé par le suivant: "Les dispositions des
sections III et IV de la Loi sur les règlements relatives à la
publication et à l'entrée en vigueur des projets de
règlement et des règlements ne s'appliquent pas aux projets de
règlement et aux règlements qui peuvent être pris en
application de la présente loi. "Un règlement pris par le
gouvernement en vertu de la présente loi entre en vigueur le jour de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. "Un règlement pris
par la Régie en vertu de la présente loi est approuvé par
le gouvernement, avec ou sans modification, et entre en vigueur le jour de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. "
Alors, ici on se retrouve évidemment avec les mêmes
commentaires que ceux de l'article 35 de ce projet de loi, puisque cette
disposition est de même nature que celle introduite à l'article
35. Dans le fond, quand on se retrouve à l'article 35, on voit que
c'était pour aller plus vite, donc, nécessairement, ici, ce sont
les mêmes raisons: c'est pour aller plus vite. Tout à l'heure,
c'était en récolte qu'on allait plus vite et, là, on va
aller plus vite en stabilisation.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 45. Il y a de l'espoir.
Dispositions transitoires et finales
M. Picotte: 45, c'est: "Les causes pendantes devant la Cour du
Québec le - il faudra indiquer la date d'entrée en vigueur de la
présente loi à ce moment-là - relatives à un appel
des décisions de la Régie des assurances agricoles du
Québec sont continuées devant elle suivant les dispositions de la
Loi sur l'assurance-récolte telles qu'elles se lisaient avant
d'être modifiées par la présente loi. "
Autrement dit, il y a des causes qui étaient déjà
pendantes, alors on ne peut pas interférer là-dedans. C'est pour
ça qu'il faut l'indiquer. C'est une disposition transitoire,
finalement.
M. Baril: Y en a-t-il plusieurs, causes pendantes?
M. Charest: Actuellement, il y en a environ quatre ou cinq.
M. Picotte: Quatre ou cinq.
M. Baril: Est-ce dans la même production?
M. Charest: C'est variable.
M. Baril: Maïs, céréales, maraîchers.
Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Article 46.
M. Picotte: "La présente loi entre en vigueur le (indiquer
ici la date de la sanction de la présente loi). "
M. Baril: Adopté.
Article en suspens
Le Président (M. Richard): Adopté. Je reviens
à l'article 2. Si vous vous rappelez...
M. Picotte: Oui, là, il faut revenir à ce qu'on
avait suspendu.
Le Président (M. Richard): ...on avait suspendu parce
qu'il y avait des avocasseries.
M. Picotte: Quand ce n'est pas pendant, c'est suspendu, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): C'est ça. Nous avions un
petit problème légal, apparemment, au tout début.
M. Picotte: Bien, on va voir si nos avocats ont
cogité.
Une voix: Oui. Regardez, c'est la proposition qui vous est
faite.
M. Picotte: Oui, mais là, je ne l'ai pas écrite
mais je peux vous la lire.
Une voix: On a des petits papillons en masse.
M. Picotte: Alors, on vous remercie d'avoir assisté
à ça. Pour un urbain, ça va vous apprendre bien des
choses, mon cher collègue.
Alors, l'article 2 - tout le monde l'a - qui fait
référence à l'article 24: Remplacer le deuxième
alinéa par le suivant:
Toutefois, la Régie peut, par règlement, offrir une
assurance qui indemnise contre un ou certains des risques visés au
premier alinéa pour la catégorie de récoltes qu'elle
détermine."
En tout cas, c'est mieux que c'était, d'après ce que je
peux voir. Toute chose n'étant pas parfaite, je pense qu'on est mieux
avec celle-là.
Une voix: II y a eu des efforts. Une voix: Ça a
cogité, là-dessus.
M. Picotte: oui. il y a eu beaucoup d'inspiration et de
transpiration. là, je vous dis qu'on était à l'ultime
effort. donc, on va être obligé d'instituer un permis.
M. Baril: Je pense que, pour couper court, M. le
Président, on va apprécier l'ultime effort qui a
été fait.
Le Président (M. Richard): Merci de votre
compréhension, M. le député d'Arthabaska. Article 2,
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi 183, qui est "Loi modifiant
la Loi sur l'as-surance-récolte et la Loi sur l'assurance-stabilisation
des revenus agricoles" vous convient?
J'espère.
M. Picotte: Ça nous convient, ça nous
agrée.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Ça va? Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui propose une renumérotation, parce qu'on a laponne" un peu,
là?
M. Picotte: M. le Président, il faut que je vous propose
une renumérotation de ce projet de loi.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie de
l'initiative, M. le ministre.
M. Picotte: Considérez-la comme faite.
Le Président (M. Richard): Merci. Est-ce que l'ensemble du
projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Bien, je pense que c'est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Et c'est probablement sur
division, parce qu'il y avait une division à l'article 37.
M. Picotte: II y avait un article sur division.
M. Baril: Oui, c'est ça, c'est ça. J'étais
en train de discuter avec mon conseBler à l'effet que je pense que
ça va être sur division parce que, justement, il y a un ou deux
articles...
Le Président (M. Richard): L'article 37. Ça va?
M. Baril: Adopté sur division.
Le Président (M. Richard): Merci. Je passe donc au
prochain projet de loi.
M. Picotte: M. le Président, avant de passer au prochain
projet de loi...
Le Président (M. Richard): Vous avez des commentaires, M.
le ministre?
M. Picotte: ...étant donné qu'il y a des gens qui
nous ont accompagnés ce soir et qui nous ont été d'une
utilité fort impressionnante, je voudrais remercier tous les
collaborateurs de la Régie pour nous avoir si bien informés, nous
avoir donné les détails pertinents, remercier nos avocats qui ont
cogité et qui n'étaient pas suffisamment nombreux pour ne pas
s'entendre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte:... et, bien sûr, M. le Président,
remercier tous les membres de cette commission pour la diligence avec laquelle
ils ont étudié ce projet de loi là. Merci infiniment.
Le Président (M. Richard): Merci, mesdames et messieurs.
Maintenant, nous suspendons quelques instants, s'il vous plaît.
M. Picotte: Oui, le temps de s'ajuster. (Suspension de la
séance à 22 h 57)
(Reprise à 23 h 2)
Projet de loi 184
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, si vous
permettez, la commission reprend ses travaux. À l'intérieur de
son mandat, nous avions le deuxième projet de loi à
étudier effectivement ce soir qui est la Loi modifiant la Loi sur la
protection sanitaire des animaux, le projet de loi 184.
Alors, est-ce que vous avez des commentaires de départ, M. le
ministre...
M. Picotte: Non, M. le Président.
Le Président (M. Richard):... ou M. le
député d'Arthabaska?
M. Picotte: Je pense que j'ai eu l'occasion, durant mon discours
de deuxième lecture, d'exprimer, évidemment, mes vues sur le
projet de loi. Alors, je souhaite que nous puissions ensemble regarder
ça article par article. Sans doute que ça nous permettra, au fil
du temps et au fil des discussions, d'apporter des détails pertinents
à ce que nous voulons discuter.
Le Président (M. Richard): Ça vous convient, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: Oui, oui, je vais y aller de mes questions quand
j'arriverai aux articles...
Le Président (M. Richard): Parfait. M. Baril:...
concernés.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc l'article
1.
De la santé des animaux
M. Picotte: Oui, M. le Président. L'article 1 de ce projet
de loi là: "La Loi sur la protection sanitaire des animaux (L. R. Q.,
chapitre P-42), est modifiée par le remplacement de l'intitulé de
la section I par le suivant: "De la santé des animaux".
Alors, le titre de la section I a changé puisque l'objectif de
celle-ci n'est pas limité à de la prévention, mais couvre,
de façon plus générale, la santé des animaux. On le
verra, évidemment, quand on arrivera dans les détails.
M. Baril: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Baril: C'est parce qu'on me signalait que c'était
l'approche de Duplessis. Le meilleur remède pour la santé...
Comment as-tu dit ça? La meilleure assurance contre la maladie, c'est la
santé.
M. Picotte: Oui. Vous savez que votre conseiller travaille
beaucoup avec notre collègue de Lévis et notre collègue de
Lévis est un amateur de Duplessis. Il cite de nombreuses phrases.
Probablement qu'il a dû entendre ça dans son comté.
M. Baril: II y en a quelques-unes à retenir, des fois.
M. Picotte: C'est Duplessis, d'ailleurs, qui a dit si souvent:
Quand les faces se plaisent, les fesses se tassent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: II y a de la place pour tout le monde. Alors, moi
aussi, je suis un amateur de Duplessis. Il était dans ma propre
région.
M. Baril: Bien oui.
M. Picotte: Duplessis disait ça souvent. Ce n'était
pas faux, hein! Quand les gens se plaisent, il peut y avoir bien monde qui
embarque dans les Volkswagen.
Deuxièmement: L'article 2 de cette loi est modifié: 1°
par le remplacement du paragraphe 1° par le suivant: «1° "animal"
désigne tout animal domestique ou gardé en captivité ainsi
que ses oeufs et ovules fécondés à l'exception d'un animal
gardé dans un jardin zoologique». On sait très bien qu'il y
a une loi qui prévoit ça à l'intérieur d'un jardin
zoologique. 2° par l'insertion, dans la deuxième ligne du paragraphe
2e et après le mot "autre", de "ou à un humain".
La modification de la définition d'animal a pour effet
d'étendre la portée de celle-ci à tout animal domestique
ou gardé en captivité pour des fins de la section I. Les animaux
du jardin zoologique sont déjà visés, bien sûr, par
le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. La
modification de la définition de maladie contagieuse vise à
ajouter les maladies transmis-sibles de l'animal à l'homme,
c'est-à-dire les zoonoses.
M. Baril: Les zoonoses. Les "sous-noses"!
M. Picotte: Ça, c'était autrefois au
ministère de la Santé et ça s'en vient maintenant chez
nous. Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 3.
M. Picotte: "L'article 3 de cette loi est modifiée par la
suppression des paragraphes 1. 1°, 2°, 4° à 6° et 8°
à 11°. "
Cette modification abroge plusieurs pouvoirs réglementaires qui
n'ont jamais été exercés par le gouvernement. En effet,
ils encadraient toutes les actions, ce qui aurait rendu impossible une
application efficace du contrôle des maladies, puisque chaque maladie a
sa pathologie spécifique et chaque espèce animale peut
nécessiter un traitement différent. Seul le pouvoir
réglementaire concernant la désignation des maladies est
conservé de même que le pouvoir prévu au paragraphe 3°
et qui concerne les règles de salubrité.
Les maladies qui seront désignées par règlement et
qui se retrouvent dans le protocole de collaboration sur les zoonoses entre le
ministère de la Santé et des Services sociaux et le MAPAQ,
signé en 1987, sont les suivantes. Il s'agit, évidemment - et
là, il ne faudrait pas qu'on me demande de toutes les expliquer... C'est
la psittacose, la tularémie, les salmonelloses, la fièvre Q, la
gastro-entérite à Yersinia, la giardiase, l'hépatite
virale A et l'infection à campylobacter.
M. Baril: Un gars doit crochir quand il en a quelques-unes de
celles -là. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Comme vous voyez, la picotte n'est pas incluse! Ha,
ha, ha!
M. Baril: Elle n'est pas contagieuse, celle-là!
M. Picotte: Non, sauf en période électorale! M.
Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 4.
M. Picotte: L'article 4, c'est l'article 3. 1. Cette loi est
remplacée par la suivante: "3. 1. Le propriétaire ou le gardien
d'un animal doit déclarer à un médecin
vétérinaire la présence de tout fait indicatif d'une
maladie contagieuse ou parasitaire qui se manifeste chez cet animal. "Le
médecin vétérinaire doit sans délai
déclarer, à un médecin vétérinaire
désigné par le ministre aux fins de l'exécution de la
présente section, tous les cas de maladies contagieuses ou parasitaires.
"
Cette disposition a pour but de rendre les maladies contagieuses ou
parasitaires désignées par règlement des maladies à
déclaration obligatoire. De plus, le deuxième alinéa
prévoit la possibilité pour le ministre de désigner les
médecins vétérinaires chargés de l'exécution
de la section I. Tout ce qu'on fait, c'est qu'avant, c'était
délégué à un fonctionnaire désigné,
tandis que là, on ramène ça au vétérinaire,
finalement.
M. Baril: Une question d'ordre général. Est-ce que
dans ce projet de loi il y a des articles ou des amendements qui sont
apportés pour répondre à certaines interrogations,
certaines demandes qui avaient été faites lors de la commission
parlementaire sur la protection des animaux? Quelque chose de même. La
cruauté envers les animaux, oui.
M. Picotte: présentement, là, ils sont en table de
concertation. il y a eu une réunion aujourd'hui, d'ailleurs. il y en
avait eu quelques-unes. ça va nous amener, bien sûr, si on ne fait
pas une loi spéciale pour ça à la fin de l'exercice,
à amender cette loi-là à nouveau au printemps ou à
l'automne prochain.
M. Baril: Mais il n'y a rien dans cette loi-là qui touche
à ça?
M. Picotte: Non.
M. Baril: Ah, O. K. Adopté.
Le Président (M. Richard):... collègue de Montmagny
qui a...
M. Picotte: De façon spécifique, ça n'y
touche pas. Indirectement, évidemment, il va peut-être bien y
avoir moins de cruauté envers les animaux...
M. Baril: Cette loi-là, elle ne permet pas au ministre
d'intervenir quand on dit que, mettons, un chien, un chat ou en tout cas un
animal domestique est en mauvaise santé ou est en mauvaise condition qui
attaque sa santé. Le ministre n'a pas le pouvoir d'intervenir ou un
médecin vétérinaire de dire à un autre
médecin vétérinaire désigné par le ministre
qu'il peut faire abattre cette bête-là, la faire soigner ou je ne
sais pas.
M. Picotte: La distinction qu'il faut faire, c'est que si
ça va toucher une maladie... S'il peut y avoir une maladie transmissible
à l'humain, nous allons pouvoir intervenir, à ce
moment-là.
M. Baril: Ou si c'est une maladie nommée?
M. Picotte: Ou si c'est une maladie qui est nommée
à l'intérieur des maladies nommées, oui, mais si on parle
de cruauté ou des choses comme ça, ça n'y touchera
pas.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 5.
M. Picotte: Article 5. "L'article 4 de cette loi est
abrogé." Cet article est abrogé puisque la publication des
règlements est dorénavant régie par la Loi sur les
règlements. À un moment, les règlements adoptés en
vertu de l'article 3 sont en vigueur et exécutoires à compter de
la date de leur publication dans la Gazette officielle, à moins
que le gouvernement ne fixe une autre date à cette fin. Donc, là,
c'est la Loi sur les règlements qui régit ça. Donc, c'est
pour ça que nous sommes obligés de l'abroger.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 6.
M. Picotte: L'article 6 de cette loi est remplacé par le
suivant: "Le ministre peut élaborer un programme d'aide
financière pour le propriétaire qui s'est conformé
à une ordonnance émise par un médecin
vétérinaire désigné. 'Toutefois, l'accomplissement
de toute mesure prescrite par un médecin vétérinaire
désigné ou par le ministre ne donne ouverture à aucune
réclamation pour des dommages qui résulteraient d'un tel
accomplissement, sauf en cas de mauvaise foi."
Il s'agit d'une disposition visant à permettre au ministre
d'élaborer un programme d'aide financière pour le
propriétaire qui s'est conformé à une ordonnance
émise par un médecin vétérinaire
désigné.
En ce qui concerne le deuxième alinéa que je vous ai lu
tantôt, il reprend le texte actuel de l'article 6 en y faisant quelques
corrections de forme tout simplement. Par exemple, un troupeau de bovins
laitiers est atteint de salmonellose dont le sérotype est très
virulent. Conséquem-ment, 50 % des sujets doivent être
traités, car ils sont positifs et le reste du troupeau doit être
traité en prévention pendant 15 jours. De plus, une
désinfection complète du bâtiment ainsi que la destruction
par le feu de la litière et du fumier doivent être
effectuées à chaque semaine pendant un mois afin de diminuer au
maximum les risques de propagation de la maladie. Alors, le ministre pourrait
accorder une indemnité pour couvrir une partie des frais
occasionnés par les traitements préventifs et curatrfs et la
désinfec- tion pendant un mois. C'est ça que ça veut
dire.
En fait, dans le cas où il y a une maladie contagieuse dans un
troupeau, on a un programme pour ça. Bien, à ce moment-là,
il n'y pas de problème. Ça s'applique dans le sens où les
gens sont indemnisés. Maintenant, s'il arrive une maladie, là,
qui n'a pas été prévue, qui n'est pas nommée,
ça donne au ministre le pouvoir d'indemniser.
M. Baril: C'est parce que j'ai de la misère à
comprendre. Dans le premier paragraphe, on dit que le ministre peut
élaborer un programme d'aide financière pour le
propriétaire qui s'est conformé à une ordonnance
émise par un médecin vétérinaire
désigné. Bon. Si le médecin vétérinaire dit:
II faut que tu abattes tout ton bétail, là, le ministre peut
arriver et indemniser le propriétaire. C'est ça?
M. Picotte: Oui.
M. Baril: Si ça répond à...
M. Picotte: Pour certaines maladies.
M. Baril: Oui, oui, pour les maladies désignées
tout à l'heure.
Une voix: Ça, c'est le fédéral qui
indemnise.
M. Picotte: C'est ça. Je vais demander à M. Jacob
de répondre à cette question-là. Allez donc.
M. Jacob (Guy): II y a un certain nombre de maladies dites des
maladies nommées dans le contexte fédéral et quand une de
ces maladies-là risque de créer une contagion, le
fédéral peut ordonner la destruction du troupeau complet et
l'indemniser en vertu de son programme. Mais s'il y a d'autres maladies qui ne
sont pas parmi les maladies nommées par le fédéral et qui
entraîneraient la désinfection complète de bâtiments,
la loi permettrait au ministre de mettre en place un programme pour intervenir
pour dédommager dans ces autres cas-là.
M. Baril: Ça, O.K., c'est clair. Mais comment
interpréter l'autre paragraphe qui dit: "Toutefois, l'accomplissement de
toute mesure prescrite par un médecin vétérinaire
désigné ou par le ministre ne donne ouverture à aucune
réclamation pour des dommages qui résulteraient d'un tel
accomplissement"? (23 h 15)
Comment est-ce que ça se fait que, dans le premier paragraphe, le
ministre peut puis, dans le deuxième, si le ministre ne veut pas,
l'autre n'a pas le droit de revenir contre le ministre? Est-ce que c'est
ça? Le ministre peut faire abattre un troupeau pour les raisons qu'on a
données tout à l'heure. Si le ministre décide, il
peut indemniser le propriétaire, mais si le ministre ne veut pas,
le propriétaire ne pourra pas faire des réclamations pour les
dommages, le fait qu'il a perdu l'ensemble de son troupeau, de ses revenus,
etc.
M. Picotte: Alors, M. le Président, je demanderais
à M. Jacob d'arriver peut-être avec des exemples plus concrets
à nous donner.
M. Jacob: D'abord, là, on ne parle pas de destruction de
troupeaux. On parte de traitement d'une maladie identifiée par le
vétérinaire. Ce qu'on dit, c'est que si ce troupeau-là est
traité selon les règles de l'art, il reste des
conséquences, qu'on ne peut pas être poursuivis pour des
traitements qui ont été effectués selon les règles
de l'art vétérinaire, mais qui n'ont pas donné les
résultats escomptés ou qui ont eu d'autres effets que ceux
prévus.
Mme Dupuis: Je ne sais pas, moi. Ils donnent un traitement puis
tout le monde, ils ont tout après. Ils ne veulent pas être
responsables des effets secondaires du traitement.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Mais si la mesure... On dit: "s'est conformé
à une ordonnance émise par un médecin
vétérinaire". Si l'ordonnance, c'est d'abattre la bête.
M. Picotte: Non, mais ce n'est pas de ça qu'on parie.
C'est un traitement.
M. Baril: Oui, mais, moi, je parie de l'article. On ne parie pas
d'un traitement dans l'article. On dit: "qui s'est conformé à une
ordonnance émise par un médecin vétérinaire
désigné." Cette ordonnance-là, ça peut être
de faire soigner ton bétail, ça peut être de
désinfecter ton étable, tes bâtiments, ça peut
être aussi carrément d'abattre le bétail. Je ne sais pas
c'est quoi l'ordonnance. C'est le médecin vétérinaire qui
va savoir c'est quoi, lui.
M. Jacob: Si vous repartez de l'ancien texte ou du texte actuel
de la loi, qui disait: "L'accomplissement d'une mesure sanitaire prescrite par
la présente section ou un règlement adopté sous son empire
ne donne ouverture à aucune réclamation en dommages". C'est la
même chose qui est retraduite, sauf qu'on ouvre ouverture à la
mise sur pied d'un programme d'indemnisation. C'est l'ajout par rapport
à l'ancienne.
M. Baril: Parce que dans l'ancien article, on pariait de mesures
sanitaires, tandis qu'ici on ne parie pas de mesures sanitaires et, comme j'ai
dit tout à l'heure, ça peut être carrément
l'abattage du troupeau. L'ancien article était plus précis. Tu as
une mesure sanitaire. Ça revient à un traitement. Ça peut
être une désinfection d'un bâtiment ou de je ne sais pas
quoi. On ne parlait pas d'abattage, tandis que, dans l'autre, on parie d'une
ordonnance. Une ordonnance, ça peut faire quoi? Ça peut
être quoi? C'est quelle sorte d'ordonnance?
Là, on va arriver, on va dire au gars: Tu vas abattre tout ton
troupeau pour telle raison. On ne le fera pas abattre pour rien. Je ne veux
pas, mais en tout cas, ce n'est pas ça que je veux dire. On dit: Tu vas
abattre tout ton troupeau. Là, le gars, demain matin, il n'a plus un
maudit revenu, il n'a plus rien, lui. C'est quoi, là... Le ministre
décide. Il dit: Oui, je vais t'indemniser. Mais si le ministre dit: Non,
je ne t'indemnise pas. Là, on enlève le droit au
propriétaire de réclamer des dommages. Ce n'est pas des
farces.
M. Jacob: Si on lit le premier paragraphe: "Le ministre peut
élaborer un programme d'aide financière pour le
propriétaire qui s'est conformé à une ordonnance
émise par un médecin vétérinaire
désigné."
Je suppose que si le vétérinaire a dit: C'est l'abattage
du troupeau qui est l'ordonnance, bien, le ministre pourra mettre en place un
programme d'indemnisation. Toutefois, "l'accomplissement de toute mesure
prescrite par un médecin vétérinaire", si c'est
l'abattage, c'est clair. Si ce n'est pas l'abattage, c'est un traitement. S'il
y a des effets secondaires, on dit qu'on n'a pas la responsabilité de
ça.
M. Baril: Qu'est-ce que vous voulez dire par des effets
secondaires?
M. Jacob: Non, mais on disait: L'accomplissement de toute mesure
prescrite par un médecin vétérinaire ne donne ouverture
à aucune réclamation. C'est sûr que si c'est l'abattage, il
n'y a pas d'autres effets. Le troupeau est abattu. C'est le premier paragraphe
qui interviendrait à ce moment-là.
Mme Dupuis: II pouvait y avoir des effets secondaires autres
comme, par exemple, si c'est d'abattre un troupeau de vaches laitières,
ils vont payer le troupeau et les pertes de revenus durant l'année,
après le temps qu'il s'en rebâtisse un autre, par exemple,
ça, ce n'est pas payé. C'est ça peut-être aussi,
là.
M. Picotte: M. le Président, moi, je pense que notre
spécialiste là-dedans n'est pas arrivé encore. Il devait
arriver à 23 heures. J'imagine qu'il doit être pris dans le
trafic.
M. Baril: On peut le suspendre.
M. Picotte: On pourrait suspendre cet article-là.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons l'article 6 et
nous nous portons donc à l'article 7.
M. Picotte: L'article 8 de cette loi est remplacé par le
suivant: "8. Il est interdit au propriétaire ou au gardien d'un animal
atteint d'une maladie contagieuse ou parasitaire de le détenir pour fins
de vente, de l'offrir en vente ou en dépôt, de le vendre, de
l'échanger, de le donner, de le transporter ou de le faire transporter.
"Cette interdiction cesse lorsqu'un médecin vétérinaire
désigné juge que le risque de propagation a atteint un seuil
minimal acceptable. Il remet alors une attestation écrite au
propriétaire ou au gardien de l'animal. "
C'est-à-dire que quand quelqu'un réalise qu'un animal
peut... Il cherche à s'en débarrasser généralement,
le vendre à l'encan ou ailleurs. Donc, on dit: Là, il ne pourra
pas le faire. Ça va être interdit, ça. Il devra garder son
animal en quarantaine, s'il faut qu'il le garde en quarantaine, puis il pourra
s'en défaire uniquement ou le vendre quand on aura évidemment une
ordonnance, pas une ordonnance, mais une prescription du médecin
à l'effet que la maladie est résorbée ou est en train de
se résorber, ou il est vendable, ou il est échangeable, ou quoi
que ce soit.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 8.
M. Picotte: "L'article 10 de cette loi est modifié par la
suppression du troisième alinéa. " Le troisième
alinéa, c'est: "II est interdit de vendre à l'enchère des
animaux qui ne sont pas accompagnés d'un certificat d'un inspecteur
attestant qu'ils sont exempts de maladie contagieuse ou parasitaire. "
Le troisième alinéa était désuet puisque,
depuis 1973, les normes régissant cette matière sont contenues au
règlement sur la vente aux enchères d'animaux vivants. Donc, il y
a déjà un règlement sur la vente aux enchères
d'animaux vivants qui fait ça. Alors ça ne donne plus rien de
garder le troisième alinéa.
M. Baril: Ça, c'est parce qu'il y a... Je ne sais pas
depuis quelle année, mais je pense qu'il y a un
vétérinaire à chaque encan d'animaux qui est à la
réception et qui vérifie si...
Une voix: Un inspecteur.
Une voix: Dépendant des encans. Il y a des encans
où c'est un inspecteur, puis s'il a un doute sur un animal, il fait
venir le vétérinaire.
M. Picotte: De toute façon, il y a toujours un inspecteur
qui est là. Si lui a des doutes, il peut faire venir un
vétérinaire. Dans d'autres cas, il y a des
vétérinaires carrément sur place.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Picotte: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 11, des suivants: "11. 1 Lorsque la présence d'un
agent chimique, physique ou biologique est susceptible de porter atteinte
à la santé des animaux ou des personnes qui les côtoient,
les consomment ou consomment leurs produits dans l'ensemble d'un secteur que le
ministre détermine, ce dernier peut, pour des motifs d'urgence ou
d'intérêt public, ordonner aux propriétaires ou aux
gardiens d'animaux de les isoler, de les traiter, de les marquer, de les
immuniser, ou de les abattre et d'éliminer leurs cadavres dans le
délai et selon les conditions qu'il indique. "Le ministre peut
également ordonner des mesures à prendre pour diminuer les
risques d'atteindre à la santé de ces animaux ou des personnes
qui les côtoient, les consomment ou consomment leurs produits. Il peut
également interdire la détention pour fins de vente, la mise en
vente ou en dépôt, la vente, l'échange, le don ou le
transport de ces animaux. "Une ordonnance doit contenir l'énoncé
des motifs du ministre et référer à tout
procès-verbal, rapport d'analyse ou d'étude ou tout autre rapport
technique qu'il a pris en considération. "Une copie certifiée de
l'ordonnance est signifiée à chaque propriétaire ou
à chaque gardien d'animaux. L'ordonnance prend effet à la date de
sa signification. "
Cette disposition confère un pouvoir d'ordonnance au
ministre.
Et là, je voudrais faire le lien, à un moment
donné, avec le cas de Saint-Basile-le-Grand. J'ai donné l'exemple
tantôt de ce qui pouvait se produire, entre autres, quand il est
arrivé l'histoire des BPC. Nous, on croyait que les animaux pourraient
ou pouvaient être affectés et qu'ils seraient peut-être
dommageables à la consommation humaine. On n'avait pas le pouvoir
d'empêcher le gars, de lui dire: Tu gardes tes animaux en quarantaine, tu
n'y touches pas; ils restent là puis nous autres on fait des expertises,
on les examine, on fait des vérifications. La personne pouvait se
retourner de bord, comme on ne pouvait pas l'obliger à faire ça,
aller vendre sur encan et là, l'animal se retrouver à
Rouyn-Noranda, se retrouver en Gaspésie ou ailleurs, et nous à
chercher l'animal a quelque part dans le décor.
Avec ça, ça nous donne le pouvoir, quand il arrive un
problème particulier, de dire tout simplement: Tes animaux, ils restent
là pour fins d'expertise. On examine et on vérifie. Dans
le cas de Saint-Basile, entre autres, on n'était vraiment pas
capables de contrôler les troupeaux de bovins de boucherie. Alors, il
fallait, a un moment donné... Ça nous aurait pris une disposition
qu'on n'avait pas. Alors là, on se la donne. Le seul pouvoir qu'on avait
dans le temps, c'était d'aviser puis de dire: Ton troupeau peut
être contaminé; on ne voudrait pas que tu y touches, mais
ça, c'est un pouvoir d'aviser. Alors, le gars, il prend la lettre, il la
met dans la poubelle et il fait ce qu'il veut.
L'autre affaire, c'est qu'il y avait un projet de règlement
d'indemnisation avec la sécurité publique. Là, le gars
était là et il disait: Oui, mais moi, ça ne fait pas mon
affaire, ce que vous m'offrez. Donc, si ça ne fait pas mon affaire, je
vais aller vendre mon troupeau, je vais avoir plus puis je ne veux rien savoir
de vous autres.
M. Baril: C'est parce que, dans le cas présent, je
comprends très bien les pouvoirs que le ministre veut se donner dans des
cas comme ça. Mais ce qui est inquiétant, c'est que le producteur
à qui, demain matin, le ministre dit: Tu n'as plus le droit de vendre
une bête, tu n'as plus le droit de vendre ton lait, tu n'as plus le droit
de vendre des légumes parce que... Ah bien! les légumes, tu ne
touches pas ça, hein! C'est juste les animaux. Bon. En tout cas. Tu n'as
pas le droit de vendre de bêtes, rien. Le lait qui est produit - on parle
du lait des vaches laitières -tu n'as plus le droit de vendre ton lait
parce que les vaches mangent telle affaire et là, ça peut
contaminer le lait, etc. Avant que tout ça se règle, le pauvre
gars, de quoi il vit, lui?
M. Picotte: On peut vous dire ce qui s'est fait. Je vais demander
à M. Jacob, étant donné que je n'étais pas
là, ce qui s'est fait parce qu'il y avait des avances qu'on pouvait
donner à des gens, etc, et on est arrivés avec un programme
d'indemnisation qui pouvait être intéressant. Évidemment,
c'est sûr qu'il y a toujours un problème en particulier parce que
c'est une situation qu'on n'avait pas prévue.
D'ailleurs, présentement, c'est ce qui se produit. On a juste
à regarder ce qui s'est passé dans Maskinongé alors que
ça a pris huit semaines pour faire un décret. Dans d'autres
endroits, ça a pris deux mois, trois mois puis quatre mois parce que, de
plus en plus, ces événements-là, on est capables
maintenant de savoir comment on se comporte parce qu'on en a eu des pareils. On
a eu la crise autochtone, on a eu Saint-Basile-le-Grand, on a eu une tornade,
on a eu une inondation. Alors, de plus en plus, on est capables de
réagir plus vite et, déjà, on sait un peu quoi faire avec
ces cas-là chez nous.
M. Jacob: Bon. Dans le cas d'un accident écologique ou
catastrophe quelconque où il y a un grand nombre d'animaux
impliqués, comme ça a été le cas à
Saint-Basile-le-Grand, bon, quand c'est le cas des bovins de boucherie, il
reste que, généralement, ce n'est pas des animaux qui s'en vont,
qui sont prêts à aller à l'abattoir demain matin. Dans
l'ensemble des dossiers et particulièrement, dans les dossiers
problématiques, c'était beaucoup plus du jeune bétail,
sauf quelques troupeaux laitiers.
De façon générale, l'indemnisation, au
départ, les agriculteurs savent qu'ils vont être
indemnisés. Ça leur est dit qu'ils vont être
indemnisés. En tout cas, dans l'ensemble des dossiers qui ont
été traités à date, je pense que vous n'avez pas eu
de plaintes ou de récriminations d'agriculteurs.
Par contre, ce règlement-là pourrait, par exemple, si on
suspectait un ou plusieurs animaux, par exemple, d'être porteurs d'une
maladie qui peut être transmise aux humains, là. ça devient
un problème individuel. On pourrait. C'est ce que ça permet, de
donner un pouvoir au ministre de mettre soit sous quarantaine, sous
observation, sous saisie, de le marquer de façon à ce qu'il ne
puisse pas se retrouver dans un abattoir sans qu'on puisse le suivre. Ça
ne pénalise pas nécessairement l'éleveur. Si c'est une
question de lait qu'il produit tous les jours, on va l'attraper de toute
façon par le produit lait lui-même, pas par ce
règlement-là.
M. Picotte: II y a des différences, dépen-damment
des situations. Par exemple, à Saint-Amable, ce qu'on avait surtout
offert de façon rapide, c'était d'arriver et de dire: On prend
des prises de sang pour voir s'il y a contamination au plomb et, en l'espace
d'une semaine, 15 jours, on pouvait avoir facilement les résultats.
Donc, la quarantaine était beaucoup plus courte ou ça pouvait
être beaucoup plus court dans un cas comme ça que dans un autre
cas où là, il faut faire des recherches.
Ou bien non, dans le cas, par exemple, de la crise autochtone. Je me
rappelle. Les pommes étaient là, dans le champ, et les gens ne
pouvaient pas les faire récolter et ne pouvaient pas les
récolter. Il n'y avait personne. Donc, là, II y avait une perte
encore plus... Alors, ça dépend des cas, évidemment. Des
situations d'urgence, des situations qu'on ne connaît...
M. Jacob: Par exemple, les troupeaux de bovins de boucherie de
Saint-Basile, tout ce qu'on voulait, c'était les marquer de façon
à ce qu'ils soient détectables à n'importe quel abattoir.
La convention qu'on avait avec les agriculteurs, lorsque, au moment de
l'abattage, la viande était propre à la consommation humaine,
à ce moment-là, Us étaient payés par l'abattoir
selon le prix réel de l'animal. Si, toutefois, à l'analyse, au
moment où ces carcasses-là étaient analysées, on
décelait encore du BPC, à ce moment-là, le producteur
était indemnisé par la protection civile.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Verchères. (23 h 30)
Mme Dupuis: Le projet de loi en question, là, on peut
vivre la situation inverse aussi. C'est une arme à deux tranchants,
ça. Advenant comme les... À Saint-Basile, vous donnez le cas de
Saint-Basile, on sait que sur les BPC, il y a eu une publicité à
outrance, puis on a peut-être eu tendance à exagérer. Moi,
je dirais que dans le cas des pneus de Saint-Amable, on a peut-être
vécu l'inverse. Avec ce projet de loi-là, supposons, comme on a
dit pour les abeilles puis les chèvres là, qu'on dit: II y a une
maladie; les abeilles meurent. Il y a une maladie. Puis là, le ministre
ordonne la destruction de... tout de suite. Il faut qu'il soumette là,
puis on s'aperçoit après que ce n'était pas ça.
Mais comment, elles sont mortes là, on les a tuées, on les a fait
abattre là. Ça, c'est à deux tranchants là. Je sais
qu'au niveau des chèvres de Saint-Marc, M. Jacob est au courant du
dossier, on a soutenu qu'il y avait une maladie infectueuse. Là, les
rapports sont sortis à l'effet qu'il n'y a pas de maladie infectueuse
chez les chèvres. Donc, il y a autre chose; on ne sait pas quoi, on ne
connaît pas la cause. Mais là, au moment où on pensait que
c'était infectueux, les chèvres pleuraient, en tout cas...
Ça allait mal à shop, là, hein? Là, on
décide que ce n'est pas infectueux. Mais si on les avait abattues,
à l'époque... Donc, les preuves, elles sont où
après, là?
M. Picotte: Oui, mais écoutez, moi, je...
Mme Dupuis: C'est une arme à deux tranchants,
ça.
M. Picotte: Moi, comme ministre... Oui, mais... À un
moment donné... Oui, je sais que c'est une arme à deux
tranchants. On va se mettre dans la peau du ministre, quel qu'il soit, puis
d'où il provient, là. Moi, dès que j'ai un rapport de
médecin vétérinaire qui me dit: II faut abattre le
troupeau parce qu'il y a des dangers pour la consommation humaine, moi,
là, je n'ai pas le choix. Moi, je ne prends pas de chance parce que si
je prends une chance puis qu'il y a du monde qui meurt à cause de la
consommation, bien là, il faut voir l'autre couteau à deux
tranchants. Moi, je me fais trancher la gorge à l'Assemblée
nationale, en haut. M. le ministre, qu'est-ce que vous avez fait? Vous n'avez
pas pris vos responsabilités. Vous n'avez pas fait ci? Vous aviez un
rapport d'un médecin vétérinaire, puis regardez ce que
vous avez fait. Moi, là...
Vous comprenez bien que le ministre n'arrive pas demain matin puis il
dit: Ces abeilles-là, je les ai regardées. Il y a une aile qui ne
bat pas à mon goût. Pour moi, elles doivent être bien
malades. Ce n'est pas de même que ça marche, tu sais. Non, mais
c'est ça. Alors, peut-être qu'il peut avoir une erreur du
médecin vétérinaire à quelque part, mais je me dis:
Moi, écoutez, je suis obligé avec des rapports de
spécialistes.
Mme Dupuis: Oui, mais il faut tout mettre en oeuvre, d'abord.
Mais quand vous nous disiez tantôt: Le ministère de l'Agriculture
peut faire faire les analyses, puis on transmettra ça à la
Sécurité publique. Mais moi, on m'a dit avec preuve à
l'appui que le ministère de l'Agriculture, dans le cas des
chèvres de Saint-Marc, a refusé de faire les analyses de
dioxyde.
M. Picotte: Peut-être que le sous-ministre pourra vous
répondre à ça, s'il connaît le cas. Il est
là.
Mme Dupuis: Puis on sait que c'est une analyse de dioxyde qui
aurait permis de dépister les effets néfastes de la fumée
de pneu.
M. Jacob: Je ne sais pas si c'est opportun de discuter le cas,
là. J'ai les deux...
Mme Dupuis: Bien là, je pense que je suis en train de
faire la démonstration, puis je suis très malheureuse dans ce
dossier-là, hein.
M. Jacob: J'ai les deux dossiers sur le bureau, puis on doit se
parler. À ma connaissance, on n'a pas refusé de faire les
analyses de dioxyde, là. C'est un nouvel élément qui est
apporté. C'est vrai. Mais dans une situation comme celle-là, si
le ministre décide de faire abattre ou autrement, dans l'autre cas, on
n'a jamais... Le problème, c'est que les analyses ou les rapports qu'on
a indiquent que ce n'est pas l'incendie de pneus qui est responsable des
problèmes de santé vécus par le rucher et par
l'éleveur de chèvres. C'est la prétention du
ministère, encore aujourd'hui, appuyé par des analyses
indépendantes, pas simplement d'un autre, là.
Mme Dupuis: Ça, je pense qu'on ne peut pas régler
ce dossier-là ce soir. Cependant, mes craintes - puis je pense qu'elles
sont justifiées... Moi, je n'ai pas de formation en droit, j'en ai en
d'autre chose, mais je n'en ai pas là-dedans. Mes craintes, c'est qu'on
ne soit pas capable de régler le cas d'aucune façon puis que ce
projet de loi-là vienne nous museler à quelque part. C'est
ça qui m'inquiète. Parce que ce cas-là n'est pas
réglé, puis on a un nouveau projet de loi. On a deux projets de
loi sur la table qui peuvent intervenir directement dans ce dossier-là.
C'est ça que sont mes craintes.
C'est sûr que je ne peux pas faire promettre au ministre, ce soir,
M. le Président, de dire: Si le projet de loi, d'une manière ou
d'une autre, vient affecter ce cas-là, on suspendra la loi. Je sais bien
que le ministre ne peut pas me promettre ça ce soir. Mais j'ai des
craintes - et
je tiens à les formuler - à l'effet que le projet de loi
là vient peut-être nous empêcher de régler de
façon équitable ce dossier-là. C'est sûr qu'on ne le
réglera pas ce soir, mais je vous fais part de mes craintes.
M. Picotte: Moi, là, je fonctionne juste ici avec ce
projet de loi là. Il y a deux façons qui me permettent de
fonctionner de deux façons. Il n'y en a pas d'autre: des motifs
d'urgence et d'intérêt public. À part ça, il n'y en
a pas d'autre. L'urgence d'une situation, parce que nous prétendons que
le fait qu'il arrive un problème à quelque part, dise: On ne peut
pas laisser sortir ces animaux-là, il y a danger puis
l'intérêt public, c'est de faire en sorte qu'ils ne se retrouvent
pas sur la table des consommateurs à contaminer les consommateurs. Il y
a juste ces deux choses-là.
Bien sûr, il n'y a pas un ministre qui va prendre à la
légère... Tu sais, j'imagine que quand le
vétérinaire va me dire: II faut détruire le troupeau, M.
le ministre. Il n'y a pas d'autre choix que ça, détruire le
troupeau... On va prendre toutes les mesures qu'il faut pour dire: Oui, on va
consulter un deuxième vétérinaire. Peut-être qu'on
va demander une deuxième expertise. Ils vont arriver tous les deux aux
mêmes conclusions et on va dire: Bon, bien, c'est ça qu'on fait
Mais c'est juste pour ça, finalement, que le projet de loi existe.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Je pense que dans le cas dont on parle
présentement, Là, la crainte de ma collègue, c'est a
l'effet que si on avait abattu le troupeau, après, comment aurait-on pu
prouver que ce n'était pas une maladie contagieuse? Mais le projet de
loi dit bien: Tu vas faire abattre le troupeau si c'est juste une maladie qui
est désignée dans le projet de loi ou une maladie du
fédéral, je pense, hein? C'est ça?
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Bon. Donc, le troupeau de chèvres, selon mot -
vous me direz si je me trompe - te médecin vétérinaire
n'aurait pas ordonné d'abattre le troupeau parce que ça ne semble
pas être une maladie contagieuse. Je ne dis pas que les bêtes n'ont
pas quelque chose, mais il aurait probablement dit de les mettre en
quarantaine; Il les aurait identifiées, marquées, je ne sais pas
quoi.
M. Picotte: Le médecin vétérinaire aurait eu
de la difficulté à me dire avec certitude: II faut abattre le
troupeau de chèvres. Dans le cas qui nous occupe, il ne m'aurait pas dit
ça parce qu'il n'était pas capable de me le dire.
M. Baril: Parce que ce n'était pas une maladie qu'il
avait.
M. Picotte: C'est ça.
M. Jacob: On va donner place à l'expert.
Le Présidant (M. Richard): Ça va? Est-ce que
l'article 9 est adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Picotte: L'article 10, M. le Président. "L'article 28
de cette loi est modifié par la suppression du paragraphe 11° du
premier alinéa. "
Le pouvoir réglementaire contenu dans cet article est repris de
façon plus générale à l'article 25 du projet de
loi. Donc, on va retrouver ça à l'article 25 du projet de loi.
C'est pour ça qu'il faut suspendre ici. Il faut l'enlever,
maintenant.
M. Baril: Adopté.
La Président (M. Richard): J'appelle l'article 11.
M. Picotte: "L'article 45 de cette loi est modifié par la
suppression du paragraphe m du premier alinéa. " Paragraphe m: "m)
prescrire les formalités que doit remplir une personne autorisée
à agir à titre d'inspecteur pour opérer un
prélèvement, une saisie ou confiscation et recueillir des
informations".
Le pouvoir réglementaire contenu dans cet article est repris de
façon plus générale à l'article 25 du projet de
loi.
M. Baril: Adopté.
La Président (M. Richard): J'appelle l'article 12.
Des médicaments
vétérinaires
M. Picotte: «L'article 12 - c'est l'article 55. 1 - de
cette loi est modifié par l'insertion, avant la définition des
mots "prémélanges médicamenteux", de la suivante: »
« "prémélange": une combinaison pouvant inclure des
minéraux, des vitamines, des acides aminés, des
oligo-éléments ou d'autres substances et qui,
mélangée à diverses denrées, sert à la
fabrication d'un aliment pour les animaux. »
L'ajout de cette définition est rendu nécessaire aux fins
de l'article 16 du présent projet de loi qui introduit un nouvel article
55. 5. 1. Alors, en fait on introduit quelque chose de nouveau.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 13.
M. Picotte: L'article 13 - c'est l'article 55.2 - de cette loi
est remplacé par le suivant: "55.2 Doit être titulaire d'un permis
délivré par le ministère à cette fin la personne
qui: "1° détient pour fins de vente, offre en vente, vend ou fournit
un prémélange médicamenteux ou un aliment
médicamenteux; "2° prépare un aliment médicamenteux
pour ses propres animaux ou les animaux dont elle a la garde; "3°
prépare un aliment médicamenteux ou un prémélange
médicamenteux pour ses propres animaux ou ceux dont elle a la garde;
"4° détient pour fins de vente, offre de vente, vend, fournit ou
prépare un mélange médicamenteux ou un aliment
médicamenteux. "Le titulaire d'un permis délivré pour
l'une de ces activités prévues au paragraphe 1° ou au
paragraphe 4° ne peut vendre, offrir en vente ou fournir un
prémélange médicamenteux qu'à un autre titulaire
d'un permis délivré en vertu du présent article. "Le
présent article ne s'applique pas à une personne habilitée
à préparer, à vendre ou à fournir un
médicament en vertu de la Loi sur la pharmacie ou de la Loi sur les
médecins vétérinaires."
Cette modification vise à clarifier le régime des permis
en matière de médicaments vétérinaires.
Dorénavant, quatre permis différents pourront être
délivrés par le ministre.
M. Baril: Oui, M. le Président. Ici, là, disons
que, premièrement, qui "détient pour fins de vente, offre en
vente, vend ou fournit un prémélange médicamenteux ou un
aliment médicamenteux", ça, là, cette personne-là,
ça va lui prendre un permis pour faire tout ça.
Deuxièmement, "prépare un aliment médicamenteux pour ses
propres animaux ou les animaux dont elle a la garde", là, ça va
prendre un autre permis.
Une voix: L'un ou l'autre.
M. Baril: Oui, mais ça te prend un permis pareil.
Là, c'est le gars qui a un troupeau qui veut alimenter ses animaux. Le
médecin vétérinaire - je sais un peu comment ça
marche - va dire: II te manque telle affaire dans ton troupeau. Ajoute
ça...
M. Picotte: Denis Sansfaçon.
M. Baril: ...ajoute ça à ton mélange, parce
qu'il y a beaucoup de fermes qui font leurs propres mélanges. Là,
automatiquement, le producteur agricole lui-même, ça va lui
prendre un permis à partir du 2°.
M. Sansfaçon (Denis): C'est la situation actuelle. Le
producteur qui veut poser un acte de pharmacie doit détenir, en vertu de
P-42, un permis pour ce faire. La situation actuelle est celle-là,
présentement. On n'introduit pas dans cette modification-là
d'autres obligations. On ne fait seulement que séparer les permis qui
sont au nombre de deux présentement en quatre permis parce que ces
quatre permis-là correspondent aux quatre situations qu'on rencontre
dans le champ, à l'heure actuelle.
À l'heure actuelle, il y a au-delà de 300 éleveurs
qui ont des permis de préparation d'aliments médicamenteux
à la ferme. Du moment que tu fabriques un aliment médicamenteux,
tu poses un acte qui est un acte de pharmacie. La Loi sur la protection
sanitaire des animaux vient soustraire, si on veut, de l'obligation
d'être pharmacien pour ce faire les éleveurs qui le pratiquent.
Mais la seule condition qu'on leur demande, c'est de posséder un permis
qu'ils obtiennent après vérification de l'équipement pour
s'assurer de l'homogénéité du mélange et des
teneurs adéquates, dans le but de les protéger, dans le fond,
pour avoir un traitement adéquat, pour éviter d'avoir des
résidus dans les animaux.
M. Baril: Puis actuellement, vous dites qu'il y a 300 producteurs
qui détiennent ce genre de permis.
M. Sansfaçon: Oui, au-delà de 300. M. Baril:
À la ferme?
M. Sansfaçon: Oui, exact. Tous ceux qui ont des
mélanges à la ferme et qui préparent un aliment qui
contient des médicaments détiennent des permis, à l'heure
actuelle, depuis les modifications qui ont été apportées
à la Loi sur la protection sanitaire, en 1986. C'est le règlement
adopté en 1987, par la suite.
M. Baril: Puis c'est quoi, les règlements rattachés
à ces permis-là ou les conditions rattachées à ces
permis-là?
M. Sansfaçon: Qui sont prévues, à l'heure
actuelle, au règlement? Je ne sais pas si Me Ferron peut regarder...
Essentiellement, c'est une vérification de l'équipement qui est
faite par un professionnel de l'entreprise privée qui vérifie que
l'équipement peut adéquatement fabriquer un mélange
d'aliments qui va être homogène dans sa composition pour qu'on ne
retrouve pas, par exemple, au début de la "batch" de moulée des
quantités de médicament importantes et presque pas à la
fin. Alors, la thérapie de ça, l'efficacité
thérapeutique va être nulle. Alors, aussitôt qu'il y a un
test qui est fait par un professionnel qui dit que l'équipement est
adéquat, nous autres, on émet le permis sur demande. C'est un
permis annuel.
M. Baril: Puis là, ce qui existe actuellement, il y a un
permis qui englobe tout ça.
M. Sansfaçon: II y a deux permis, à l'heure
actuelle.
M. Baril: Deux permis qui englobent tout ça. M.
Sansfaçon: C'est ça.
M. Baril: Pourquoi on en ajoute deux autres, d'abord? Pourquoi on
distingue deux autres sortes de permis?
M. Sansfaçon: Parce qu'on est obligé, dans les
conditions actuelles, de donner des permis lourds, si on veut, qui
prévoient, en fait, quatre choses à des gens qui font moins de
choses que ce que le permis prévoit, qui n'ont pas besoin de l'utiliser.
Alors, on est obligé de leur mettre des restrictions sur un permis
actuel et de leur faire payer un prix correspondant à un permis pour
faire des choses qu'ils n'ont pas besoin de faire, si on regarde les deux dans
le texte actuel.
M. Baril: Quels coûts, ces permis-là? Combien
ça coûte?
M. Sansfaçon: À l'heure actuelle, c'est 5 $ et 50
$; 5 $ pour le permis de préparation seulement et 50 $ pour le permis de
préparation, vente et fourniture. 50 $, dans le fond, c'est les
meuneries et 5 $, c'est les éleveurs. C'est raisonnable.
M. Picotte: Donc, les 35 $ qu'ils ont économisés en
assurance-récolte tantôt, ça équivaut à 30 $
maintenant.
Mme Dupuis: Finalement, en bout de ligne, chaque agriculteur peut
être obligé de s'en prendre un, par exemple.
M. Sansfaçon: Seulement ceux... Mme Dupuis: S'il y
a un contrôle... M. Sansfaçon: S'ils font des aliments.
M. Picotte: Quand ils font un mélange.
Mme Dupuis: S'il y a un contrôle serré, oui.
M. Sansfaçon: S'ils font des aliments
médicamenteux, oui, il faut qu'ils prennent un permis. C'est le cas
à l'heure actuelle.
Mme Dupuis: II y en a combien au Québec? (23 h 45)
M. Sansfaçon: Qui préparent des aliments
médicamenteux?
Mme Dupuis: Non, parce qu'il y a des prémélanges
là-dedans. Le prémélange... Il achète son
prémélange...
M. Sansfaçon: Oui, il y en a...
Mme Dupuis: ...puis il est obligé de s'acheter un
permis.
M. Sansfaçon: Parce qu'avec le prémélange il
va fabriquer un aliment. À ce moment-là... Il y a au-delà
de 900, quelque 900 titulaires de permis, 880 titulaires et quelque de permis;
500 qui ont des permis, 400 quelque chose qui ont des permis de
préparation...
Mme Dupuis: Mais est-ce que...
M. Sansfaçon: ...et les autres ont des permis de
préparation et vente.
Mme Dupuis: Avec un contrôle serré du
ministère, H peut l'étendre à tous les agriculteurs?
M. Sansfaçon: Non, parce que la... Mme Dupuis:
Non?
M. Sansfaçon: ...majorité des agriculteurs ne font
pas d'aliments médicamenteux.
Mme Dupuis: Non, mais ils les achètent
prémélangés, par exemple.
M. Sansfaçon: Soit qu'ils achètent l'aliment,
auquel cas ils ne le préparent pas, ils n'en ont pas besoin.
M. Picotte: La plupart du temps, l'agriculteur s'adresse à
un meunier et il vient lui porter son mélange. Il est tout fait... et il
est contrôlé à la meunerie. Donc, il le fait manger et il
est sûr d'être bien balancé. C'est pour ceux qui le
balancent eux autres même à la ferme que là, ça
nécessite, pour ne pas qu'il y ait de résidus
médicamenteux, que lui, on est obligé de lui donner un permis,
d'exiger un permis et qu'on aille vérifier son équipement pour
être bien sûr que, dans le fond, les dix premières vaches
mangent juste les médicaments puis les autres mangent la
moulée.
Mme Dupuis: Ah! C'est pour le mélange de...
M. Sansfaçon: La moulée médicamentée,
dans le fond, est utilisée exclusivement en production porcine et en
production avicole. Dans la production avicole, la plupart du temps, c'est au
niveau des meuneries. Dans la production porcine, II y a des éleveurs
qui en fabriquent. Les autres productions, production laitière, on
n'utilise pas de moulée médicamentée.
Mme Dupuis: Est-ce que ça peut, par exemple, obliger un
agriculteur à s'acheter un instrument ou de la machinerie pour
mélanger si c'est là que ça peut être dangereux?
M. Sansfaçon: Ce n'est pas le permis...
Mme Dupuis: Les 5 $ peuvent amener des coûts autres.
M. Sansfaçon: Ce n'est pas le permis qui l'oblige, c'est
le fait d'en fabriquer qui l'oblige à avoir l'instrument pour le
fabriquer. Même s'il n'avait pas de permis, s'il veut faire un
prémélange à un aliment médicamenteux, ça va
lui prendre l'équipement pour le faire. Ce n'est pas le permis qui
l'oblige à avoir l'équipement. Il ne sera pas capable de le faire
s'il n'a pas l'équipement.
M. Picotte: Dans le fond, la majorité... Mme Dupuis:
Même pour les...
M. Picotte: ...des agriculteurs, ce qu'ils font, c'est quand ils
s'adressent à une meunerie, ils ont... Ça arrive et c'est
déjà fait d'avance, déjà fabriqué,
prémélangé. On a contrôlé. On est sûr
que c'est bien équilibré. Donc, lui, il le donne à ses
animaux sans se soucier. Mais il y a des gens qui le préparent eux
autres même. Donc là, à ce moment-là, nous autres,
on va vérifier et on dit: Ce dont tu te sers pour préparer ta
moulée pour la faire manger à tes bêtes, est-ce qu'elle,
elle distribue également bien les médicaments qui sont à
l'intérieur de ça? C'est sur le principe de ce que je vous ai dit
tantôt pour ne pas que les dix premières vaches mangent juste les
médicaments et les autres mangent la moulée. C'est ça,
finalement.
Mais si lui, il décidait de ne pas faire ça et de ne pas
avoir son équipement à lui pour faire son propre mélange,
on ne l'achalerait pas pantoute. On lui dirait: Tu achètes ton
mélange à la meunerie XYZ qui, elle, est contrôlée
puis on est sûr que ça arrive et qu'il n'y a pas de
problème parce qu'on contrôle à la meunerie au lieu de
contrôler à la ferme.
M. Baril: Vous savez, moi, je suis toujours méfiant de
ça, des permis. Là, on double les permis.
M. Picotte: Mais ça existe.
M. Baril: tout à l'heure... '
M. Picotte: Mais ça existe.
M. Baril: Non, non, ça existe, deux permis, là. On
en met quatre. On les double. Imaginez-vous l'administration. On double les
permis.
M. Picotte: Qu'est-ce que ça me donne de donner à
un agriculteur un permis pour lequel on va le faire payer comme s'il
était un gros meunier et qu'on va y mettre une restriction pour ne pas
faire de la meunerie dessus, et qu'on lui fait payer tout ça?
M. Baril: Oui, mais le prix, il a juste à baisser le prix
en conséquence. Il ne fera pas baisser le prix de ces
permis-là.
M. Sansfaçon: Ils n'ont pas besoin de prendre deux permis.
C'est un de ceux-là. Il y a un permis, par exemple, qui couvre long de
même, un autre couvre long comme ça et un autre couvre long comme
ça. Si tu fais long comme ça, tu prends le permis
correspondant.
M. Baril: C'est parce que là, tout à l'heure, vous
allez arriver avec un problème. Vous allez être obligés de
justifier au Conseil du trésor que ça vous coûte bien cher
d'administrer ces permis-là. Autofinancez-vous. Augmentez le prix des
permis. C'est ça qui va vous arriver tout à l'heure. C'est
ça que je vous dis: je suis méfiant. C'est ça qui va vous
arriver. Vous devez connaître le Conseil du trésor plus que moi.
Au moins, vous devez le connaître autant que moi.
M. Picotte: Moi, j'aime mieux quatre permis...
M. Baril: C'est là que vous allez vous faire
organiser.
M. Picotte: Moi, j'aime mieux quatre permis parce que, la
journée où on va me dire: II y a un permis et il n'y en a rien
qu'un, vous allez lui faire subir une hausse de x % et là, le meunier,
tu sais... Le risque, c'est que tout le monde qui n'a rien qu'un seul permis,
le même permis, c'est qu'il peut y avoir bien plus tendance, au Conseil
du trésor ou ailleurs, à me dire: Ça coûte 50 $ pour
un meunier. Vos permis devraient tous être de 50 $. En les
catégorisant, bien, on va dire: Tu ne peux pas charger 50 $ à un
gars qui fait du prémélange chez lui pour ses fins personnelles
puis 50 $ au meunier. Chose certaine, c'est que, bien sûr, tout ce que va
demander l'utilisateur à quelque part, il va devoir payer la facture
à l'avenir, c'est évident. Il n'y a pas d'autres arguments que
ça.
M. Baril: Mais là, c'est parce que vous dites qu'il y a
300 producteurs environ qui détiennent des permis à la ferme. Et
là, pour répondre aux besoins de 300 producteurs, vous doublez le
nombre de permis pour répondre à 300 producteurs, parce qu'il y
aurait...
M. Sansfaçon: On répond à un autre besoin.
Il y a également les points de vente qui appartiennent à des
meuneries, mais qui ne sont pas
des endroits où on fabrique, mais des endroits où on vend
seulement. À l'heure actuelle, ils doivent, pour vendre, prendre le
permis lourd qui est le permis de préparation, de fourniture et de
vente. Pourtant, ils ne font que vendre. Là, ils pourront prendre un
permis moins dispendieux que le permis qui couvre tout, par exemple, et
exclusivement pour l'opération vente. C'est des points de chute qui ne
font pas de fabrication, mais où l'éleveur peut s'approvisionner
en prémélanges.
M. Baril: II peut y en avoir combien de points de chute au
Québec?
M. Sansfaçon: II y en a à peu près 75.
M. Baril: J'en reviens à ma même question. On
redouble les permis pour 75 personnes, 75 points de vente puis 300
producteurs.
M. Picotte: Mais ça fera plus de permis; ça va
être catégoriser des permis. C'est un petit peu comme la vente,
c'est un petit peu comme quand on organise quelque chose. Tu organises' _ je ne
sais pas, moi - un 50e anniversaire pour fêter quelqu'un. Tu t'en vas
à la Régie des alcools parce que tu fais ça dans une salle
qui ne détient pas de permis. Alors, tu as deux catégories de
permis. Si tu en sers, tu vas aller te chercher un permis pour en servir et H
va être moins dispendieux que si tu vends la boisson pour faire un profit
avec. Ça ne multiplie pas les permis, évidemment, mais ça
vient catégoriser davantage.
M. Baril: Non, ça fait quatre catégories de permis
au lieu d'en avoir deux.
M. Picotte: Bien, pour nous autres, c'est plus gérable et
pour l'individu aussi.
M. Baril: Ça fait de l'administration, ça fait du
démêlage et à un moment donné, il y a un gars qui
applique: Ah! bien, je n'ai pas le bon permis. Bon, bien, "batêche", il
va falloir que je fasse une autre demande. C'est du "taponnage" et c'est de la
bureaucratie, à mon avis. De toute façon, je vais adopter sur
division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): O.K. Je passe donc à
l'article 14.
M. Picotte: L'article 14 fait référence à
55.3 de cette loi qui est remplacé par le suivant: "55.3 Une personne
peut préparer un aliment médicamenteux pour ses propres animaux
ou ceux dont elle a la garde sans être titulaire d'un permis lorsqu'elle
en prépare au plus un kilogramme ou un litre ou lorsque cet aliment
médicamenteux est préparé pour des animaux qui ne sont pas
destinés ou dont les produits ne sont pas destinés à
l'alimentation humaine, à moins que ces animaux ne soient
élevés pour leur fourrure."
Parce que, encore là, c'est bien important de le souligner, dans
le fond, la loi, ce qu'elle vient dire, c'est de protéger la
santé des humains, des animaux aussi, mais des humains, et bien
sûr que si les gens vont faire l'élevage d'animaux pour la
fourrure et qu'il y a un surplus de médicaments à
l'intérieur, compte tenu qu'on ne le mange pas, il y a moins de danger,
malgré qu'on veuille protéger l'animal aussi, il y a moins de
danger parce que ça sera pas comestible; les gens n'en mangeront pas.
Évidemment, si c'est des animaux qui sont destinés à la
consommation humaine, eh bien là, on ne veut pas manger des
médicaments, on veut manger de la viande.
Alors, cette modification précise le cas où l'obtention
d'un permis n'est pas nécessaire. Et là, on vient dire qu'il y a
des gens qui peuvent l'utiliser, mais que ce n'est pas nécessaire
d'avoir un permis à cause d'une quantité. C'est ça
finalement qu'on vient faire. On veut pas bâdrer tout le monde qui va
avoir un prémélange pour un kilogramme ou deux, de dire: Viens te
chercher un permis, mon "chum". Parce que là, à un moment
donné, ce serait vraiment tatHlonner.
Le Président (M. Richard): Qu'est-ce que vous en pensez,
M. le député d'Arthabaska, vous?
M. Baril: Oui, c'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Baril: C'est parce que là, on dit que si un producteur
n'en prépare pas plus d'un kilogramme à la fois, je dis bien, si
j'interprète bien, H va faire sa moulée du matin, il utilise un
kilogramme, il a besoin de permis. Il va faire fabriquer sa moulée pour
le soir, c'est un autre kilogramme; il n'en a pas besoin de permis.
M. Sansfaçon: Évidemment, quand on prépare
un aliment médicamenteux, vous avouerez qu'un kilo, on ne nourrit pas
beaucoup d'animaux avec ça.
M. Baril: Ah oui, mais là, ça doit être un
kilogramme de...
M. Sansfaçon: D'aliments médicamenteux.
M. Baril: Oui, mais là, vous soulevez un lièvre,
là. Est-ce que c'est un kilogramme de moulée, je vais dire, ou
bien c'est un kilogramme de médicaments? Aïe! un kilogramme de
moulée ou d'Ingrédients, c'est pour nourrir un chien, pas
plus!
M. Sansfaçon: C'est ça. C'est pour ça que
ceux-là n'ont pas de permis, non plus. Ils n'ont pas besoin de
ça.
M. Picotte: N'oubliez pas qu'il faut qu'il nourrisse son
chien.
M. Baril: Ah! bien là, c'est pire! Une voix: Bien
pourquoi?
M. Baril: Si ça avait été le fait qu'un
producteur utilise un kilogramme d'un produit, d'un médicament, bon. Il
peut faire, je ne sais pas, moi, une tonne métrique de moulée
avec un kilogramme de médicament s'il brasse tout ça ensemble,
là. Bon, là, s'il avait ça, il dit: Ça, c'est O.K.
Ça, tu n'as pas besoin de permis. Mais là, vous
interprétez ça, vous autres, quelqu'un qui fait un mélange
d'un aliment, en général, il va faire un kilogramme, comment je
dirais ça, donc, d'un aliment; ça lui prend un permis. Aïe!
là, vous touchez à tout le monde!
Mme Ferron (Solange): Là, on parle des aliments
médicamenteux.
M. Baril: Ça ne lui prend pas de permis, excusez, s'il
fait juste un kilogramme. Mais le gars qui fait deux kilogrammes de
moulée ou d'aliments, ça lui prend un permis.
M. Picotte: Non, un kilogramme de médicament.
M. Sansfaçon: D'aliment médicamenteux. C'est un
kilogramme d'aliment médicamenteux.
M. Picotte: Oui, oui, d'aliment médicamenteux.
M. Sansfaçon: Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est
pas tout le monde qui fabrique des aliments médicamenteux. Ce n'est pas
tout le monde qui a besoin d'aliments médicamenteux. Quand est-ce qu'on
a besoin d'aliments médicamenteux en pratique vétérinaire
au niveau des éleveurs? C'est quand on doit traiter de façon
préventive ou curative un grand nombre d'animaux.
À ce moment-là, ce grand nombre d'ani-maux-là,
ça suppose qu'on va préparer, comme vous le disiez tantôt,
peut-être une tonne métrique d'aliments médicamenteux qui
vont contenir peut-être 10 kilos de médicaments. O.K. Mais tous
ceux qui fabriquent des aliments en quantité, des aliments
médicamenteux en quantité importante le font pour des animaux de
consommation.
En conséquence, il faut s'assurer que les aliments, les produits
d'origine animale ne contiendront pas de résidus. Les périodes de
retrait pour les médicaments sont toujours fixées à partir
des concentrations qui sont supposées être dans l'aliment. Si le
mélange contient deux fois plus que la concentration parce que
l'appareil n'est pas correct, la période de retrait que le
médecin vétérinaire ou que l'éleveur va vouloir
suivre, qui est de 10 jours, par exemple, elle ne sera pas suffisante. Puis
l'éleveur va se retrouver avec des résidus dans ses porcs, puis
il va être condamné à l'abattoir. Il va perdre ses porcs
puis il va être poursuivi.
Alors, nous autres, on intervient avant que ça se produise. C'est
pour ça que c'est important pour tous ceux qui font des aliments
médicamenteux pour des animaux de production de s'assurer que les
mélanges non seulement soient homogènes, mais que la teneur aussi
corresponde à ce qui doit être. Parce que la période de
retrait varie selon la concentration et les périodes de retrait sont
toujours fixées selon une concentration idéale.
Ceux qu'on exclut, c'est ceux qui font des petites quantités d'un
kilo ou moins. Pourquoi? Parce que ça va être des animaux, par
exemple, des animaux de compagnie. Parfois, on est obligé de donner des
médicaments à un animal de compagnie, un chien, un chat ou des
choses comme ça. Ceux-là...
Le Président (M. Richard): Je vous donne un exemple. J'ai
des oiseaux. Moi, dans la période de mue, effectivement, je mêle
aux graines et aux aliments du médicament. S'il n'y avait pas l'article
14, si je comprends bien, en pratique, je serais obligé d'avoir un
permis.
M. Sansfaçon: C'est ça. Tandis que là, vous
êtes exclu de ça.
Le Président (M. Richard): Alors, je vous félicite
de mettre l'article 14.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Moi, ce que c'est que je voudrais bien
éclaircir, parce que là... Moi, je dis, ça arrive que tu
as des éleveurs qui peuvent faire... en tout cas, on va dire, on va s'en
tenir à une tonne de moulée, mais à cette tonne de
moulée là, ils vont ajouter ou ils peuvent ajouter jusqu'à
un kilogramme de médicament.
M. Sansfaçon: Non. Ce dont on parle, c'est l'aliment
médicamenteux, c'est la moulée.
M. Baril: Oui, oui. Bien, c'est ça que je veux
éclaircir.
M. Sansfaçon: Si les éleveurs font une tonne de
moulée qui contient des médicaments...
M. Baril: un kilogramme de médicament, il va être
obligé d'avoir un permis parce qu'il fait une tonne.
M. Sansfaçon: Oui, bien, un kilogramme dans une tonne,
là, ça dépend des médicaments, mais la
concentration va peut-être être faible un peu, là. Mais
effectivement, s'il fait une tonne de moulée qui contient des
médicaments aux concentrations prévues pour être efficace,
pour ce faire, il doit détenir un permis. Ils le font à l'heure
actuelle. C'est un article qui est déjà dans la loi.
M. Baril: Bon, sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté sur division.
J'appelle l'article 15.
M. Picotte: L'article 15, c'est: L'article 55.5 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, des mots
"visé à" par les mots "délivré pour l'exercice
d'une activité prévue au premier alinéa de".
Il s'agit de concordance avec 55.2, M. le Président.
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. J'appelle
l'article 16.
M. Picotte: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 55.5, du suivant: "55.5.1 Les aliments destinés
à l'alimentation des animaux et les prémélanges qui sont
préparés, offerts en vente, détenus pour fins de vente,
vendus ou fournis par un titulaire d'un permis délivré pour
l'exercice d'une activité prévue au premier alinéa de
l'article 55.2, doivent être exempts de résidus
médicamenteux." (minuit)
Ce nouvel article comporte une obligation pour les titulaires de permis
de veiller à ce que les aliments et les prémélanges
destinés à l'alimentation des animaux soient exempts de
résidus médicamenteux.
On va guérir tout le monde, à la fin de la commission. Il
ne faudrait pas tousser fort, parce qu'on va guérir tout le monde.
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division. J'appelle
l'article 17.
M. Picotte: L'article 17, M. le Président. L'article 55.7
de cette loi est modifié: 1° par le remplacement, dans la
première ligne, du mot "Nul" par tes mots "Le propriétaire ou la
personne qui a la garde d'un animal"; 2° par le remplacement, dans les
cinquième et sixième lignes, des mots "à qui on a
administré, à sa connaissance, un tel produit" par les mots
"porteur d'un médicament ou d'un métabo-lite de celui-ci"."
Les modifications apportées à cet article visent à
mieux identifier le contrevenant potentiel et à permettre de faire une
preuve objective de la présence de médicament chez l'animal.
M. Baril: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 18.
M. Picotte: L'article 18. L'article 55.8 de cette loi est
modifié: 2° par l'addition, à la fin du premier
alinéa, des mots "ou aux lieux où ils sont gardés"; 2°
par le remplacement du troisième alinéa par le suivant: "Chaque
programme doit indiquer le diagnostic vétérinaire ou le motif
justifiant l'élaboration du programme; ce diagnostic doit être
confirmé par le médecin vétérinaire traitant lors
de l'application du programme. Chaque programme doit également indiquer
la nature des médicaments, la catégorie d'animaux
concernés, les personnes autorisées à vendre ou à
administrer ces médicaments et s'il doit y avoir une ordonnance d'un
médecin vétérinaire."
L'ajout de l'expression "ou aux lieux où ils sont gardés"
vise à permettre l'élaboration de programmes sanitaires
autorisant l'administration d'un médicament destiné aux lieux
où sont gardés les animaux. On vise à permettre
l'utilisation de désinfectants pour les lieux où sont
gardés les animaux. La deuxième modification apportée
à cet article vise à ajouter des éléments au
contenu obligatoire d'un programme. Ainsi, on devra y indiquer le diagnostic
vétérinaire ou le motif justifiant l'élaboration du
programme. De plus, le diagnostic devra être confirmé par le
médecin vétérinaire traitant lors de l'application du
programme.
Le Président (M. Richard): je vous demanderais, s'il y a
consentement de part et d'autre, de faire une extension de quelques minutes
puisqu'il est minuit.
M. Picotte: Oui, M. le Président. M. Baril:
Oui, oui.
Le Président (M. Richard): Je ne suis pas certain, je vous
remercie, mais on continue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Vous êtes content, M. le Président?
Le Président (M. Richard): Oui, tout à fait. M.
Baril: On va soigner vos oiseaux. Le Président (M. Richard):
Oui.
M. Picotte: On ne vous donnera pas de permis pour vos moineaux.
Comme vous êtes un bon moineau...
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha! M. Baril:
L'article 18, adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Picotte: L'article 19. L'article 55.9 de cette loi est
modifié: 1° par l'insertion, après le paragraphe 2° du
premier alinéa, du suivant: "2.1° déterminer des
catégories parmi les permis que peut délivrer le ministre en
vertu du premier alinéa de l'article 55.2 ainsi que les droits,
conditions et restrictions relatifs à chacune de ces
catégories;"; 2° par le remplacement, dans la première ligne
du paragraphe 3° du premier alinéa, des mots "et les registres que
doit tenir" par les mots ", les registres et les autres documents que doit
tenir et doit détenir"; 3° par l'insertion, après le
paragraphe 4° du premier alinéa, du suivant: "4.1°
établir des normes relatives à la composition, la qualité
et la teneur en médicaments ou en substances des
prémélanges médicamenteux ou des aliments
médicamenteux. Ces normes peuvent, en ce qui concerne la teneur en
médicaments, varier en fonction du type de médicament
utilisé et de la teneur de celui prescrit dans l'ordonnance
vétérinaire ou à défaut, par un autre document
désigné au règlement; elles peuvent, en ce qui concerne la
teneur en substances, varier en fonction du poids du prémélange
médicamenteux ou de l'aliment médicamenteux;"; 4° par la
suppression du paragraphe 9° du premier alinéa.
Voilà, M. le Président. C'est emballant!
M. Baril: Là, ça va faire des catégories de
permis en batèche! On en ajoute encore là. Au premier
alinéa, quand on parle de déterminer des catégories de
permis, des permis parmi les permis, l'article...
M. Picotte: C'est permis de penser comme ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Barii: Non, mais sérieusement. On parle de l'article
55.2. Le rapport que ça a, est-ce que ça veut dire qu'à
partir de l'article 55.2 - il y avait 1°, 2°, 3°, 4°...
Là, est-ce qu'on va déterminer des catégories de permis
pour le premier paragraphe, puis pour le deuxième paragraphe - ce n'est
pas un paragraphe, mais un alinéa -premier, deuxième,
troisième, quatrième alinéa, ou bien si on va
déterminer des catégories de permis pour 1°, 2°, 3°,
4° ensemble?
M. Sansfaçon: Si on prend l'article 55.2, je vais vous
donner un exemple, peut-être. Regardez le premier type de permis; c'est
pour ceux qui détiennent pour fins de vente, offrent en vente, vendent
ou fournissent prémélanges ou aliments. On pourrait, par exemple,
si jamais la situation se produisait, si quelqu'un se spécialisait puis
n'avait l'équipement que pour faire des prémélanges
médicamenteux, on lui donnerait ce type de permis là, mais
catégorie prémélange seulement. C'est pour ça qu'on
se donne la possibilité, par règlement, de faire des
catégories. Parce que ceux-là donnent la possibilité de
faire les deux, mais il peut avoir l'équipement, lui, permettant de ne
faire que des aliments ou que des prémélanges. À ce
moment-là, on va lui donner... C'est pour ça qu'on
sous-catégorise, si on veut, des possibilités.
M. Baril: Là, ça veut dire, en tout cas selon ma
compréhension, on multiplie encore possiblement les sortes de
permis.
M. Sansfaçon: C'est le même permis, sauf qu'il y
aurait dessus une catégorie. Catégorie 1, ça vous donne le
droit de faire des prémélanges seulement, parce que vous n'avez
pas l'équipement pour faire l'aliment, par exemple. Catégorie 2,
l'inverse. Mais c'est le permis no 1, c'est le même type de permis.
Ça prend les mêmes exigences, si on veut, en
général.
M. Picotte: Ils vont porter des lunettes ou pas de lunettes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Sansfaçon: II doit détenir pareil les
ordonnances, tout ce qui est prévu ailleurs dans la loi.
M. Picotte: Ils vont porter des verres correcteurs.
M. Baril: Mais ça va changer quoi dans les faits? Je vais
dire un exemple: ça coûte 50 $ pour un permis, ou 40 $, peu
importe. Mais tu as besoin juste pour prémélanges
médicamenteux. Là, ça te coûte 40 $, mais on va te
donner un sous-permis ou une catégorie 1 - on va le nommer 1,
celui-là. Il coûte 40 $, pour dire un prix. Un autre gars, lui,
ça lui prend juste pour les aliments médicamenteux. Là,
ça va être 40 $ encore, mais ça va être numéro
2, lui. Pourquoi ne donnes-tu pas le même permis aux deux? Ça
change quoi?
M. Sansfaçon: Ça va être le même, sauf
que s'il ne peut pas, parce qu'il n'a pas l'équipement...
M. Picotte: La catégorie va indiquer ce qu'il ne doit pas
faire.
M. Sansfaçon: C'est ça. S'il n'a pas
l'équipement, par exemple, pour faire un aliment médicamenteux,
on ne l'autorisera pas à le faire, puis il n'a pas besoin de l'avoir,
non plus.
Une voix:...
M. Baril: Je comprends, moi aussi. Imaginez-vous! Tu vas avoir le
permis accroché à la machine à moulange, comprends-tu?
Penses-tu que le gars va passer le balai là-dessus tous les jours pour
enlever la poussière pour savoir quelle catégorie de permis il va
avoir? Bien voyons donc! C'est ça que je me dis. Dans la pratique,
batèche de batèche! ça n'a pas de bon sens, des
catégories de permis 1 ou 2, mon vieux! Aie! Imaginez-vous! Tout
à l'heure, il y en avait quatre; on multiplie par deux, ça va
faire huit au moins. Il va y avoir huit sortes de permis, parce que tu peux en
avoir... Puis là, je ne sais pas, on n'est pas allés plus loin;
peut-être dans d'autres, ça va en prendre trois ou quatre, hein?
Je ne sais pas, moi. Il va y en avoir une série. Qui va se retrouver
là-dedans tout à l'heure? Les règlements pour ça
sont-ils prêts? Si on nous dit que ça va être
déterminé par... Les catégories, je suppose, vont
être déterminées par règlement?
Mme Dupuis: Un coup on s'enfarge, c'est long, hein? Je sais bien
que, quand j'ai commencé à démêler les
règlements pour les fosses à purin, ça n'a pas de bon
sens, ça m'a pris deux mois à me démêler
là-dedans, parce que si c'était à tant de pieds de la
grange... J'ai dit: Ça n'a pas de bon sens, il n'y a pas un agriculteur
qui est capable de se démêler là-dedans. Ce qui fait que,
finalement, il se ramasse dans un bureau d'avocats. C'est pour ça que je
disais à M. le Président, tantôt: C'est fait par des
avocats pour des avocats, ça, on dirait. Il n'y a pas moyen de
simplifier tout ça un peu?
M. Picotte: Mais on est obligés...
Mme Dupuis: J'imagine l'agriculteur devant tout ça,
là.
M. Picotte: Regardez. On est en train - on me soulignait
ça à juste titre - de regarder dans le sens de barrières
tarifaires pour de l'exportation, et tout ça, de pouvoir refuser
l'entrée de viande ici, des États-Unis, parce qu'il y a des
résidus médicamenteux. On est en train de mettre ça sur
pied. Il faut se donner des moyens de contrôle. C'est ça la
réalité.
M. Baril: Mais moi, M. le ministre, là-dessus, je suis
pleinement d'accord avec vous. Je n'en ai pas sur le contrôle
d'utilisation des mé- dicaments, j'en al sur... Là, on a perdu le
contrôle des permis. C'est ça là. Il me semble que tu dois
être capable de faire un contrôle sur l'utilisation des
médicaments sans émettre 25 sortes de permis. Il me semble.
M. Picotte: C'est le permis qui va indiquer à l'inspecteur
ce que la personne doit faire et ne pas faire. Donc, s'il n'y a pas de permis,
elle dit: Moi, j'ai le droit de tout faire; laissez-moi la paix, j'ai le droit
de tout faire, moi. Parce qu'on ne lui dit pas: Tu n'as pas le droit de faire
ça. Quand on va exiger son permis, on va le regarder et on va dire: Toi,
mon ami, tu fais telle sorte de chose et tu n'as pas le droit de faire
ça, tu n'es pas habilité à faire ça; donc, on doit
t'arrêter de faire ça, parce que tu ne dois pas faire ça.
Il faut le catégoriser quelque part, sinon... On ne peut pas laisser
ça au bon sens d'un inspecteur qui arrive sur place. Là, vous me
demandez d'arriver, sous prétexte de bon sens... Moi aussi, je suis un
gars de bon sens, vous le savez très bien...
M. Baril: Ah oui!
M. Picotte: mais on ne peut pas arriver, sous prétexte de
bon sens, un inspecteur rentre là et il dit: moi, il me semble que
ça n'a pas de bon sens ton affaire, tu ne dois pas faire ça et tu
ne le feras pas. il va dire: wo! un instant, dis-moi pourquoi ça n'a pas
de bon sens. c'est ça.
M. Baril: Ça m'étonne. C'est vrai que vous
êtes un gars de bon sens, puis accepter un article qui va multiplier des
permis... Quand on dit...
M. Picotte: Je n'ai pas le choix, sinon je ne suis pas capable de
l'arrêter de le faire.
M. Baril: Quand on dit: "Le gouvernement peut, par
règlement', est-ce qu'ils sont prêts, les règlements?
Est-ce que c'est déterminé le nombre de permis, de
catégories de permis?
M. Sansfaçon: II y a quatre types de permis et, quant aux
catégories qui sont déterminées par règlement,
à l'heure actuelle, ce qu'on prévoit, c'est qu'il va y avoir,
peut-être, deux catégories pour le permis no 1 et les autres, il
n'y en a pas de catégories.
M. Baril: En tout cas, c'est quand même extraordinaire,
comme on disait tout à l'heure, pour 300 personnes et quelques, on va
émettre... Là, on est rendu à six, quatre permis avec
deux, deux nouveaux permis qui vont...
M. Sansfaçon: en fait, il y a 900 titulaires de permis. on
parlait d'éleveurs, mais il y a aussi des meuniers et il y a des points
de vente, à l'heure actuelle.
M. Baril: En tout cas, adopté sur division, parce que
moi...
Le Président (M. Richard): Surdivision.
M. Baril: À un moment donné, ça devient du
papier. Ça n'a pas de bon sens.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
20.
Inspection, saisie et confiscation
M. Picotte: L'article 55.10 de cette loi est modifié par
le remplacement de ce qui précède du paragraphe 1° par ce qui
suit: "55.10 Tout médecin vétérinaire
désigné par le ministre aux fins de l'exécution de la
section I et toute personne autorisée par le ministre à agir
comme inspecteur ou analyste en vertu de la présente loi, qui a des
motifs raisonnables de croire qu'un animal, un produit ou un équipement
auxquels s'applique la présente loi se trouve dans un véhicule ou
dans un lieu où est gardé ou vendu un animal ou dans un lieu
où on exerce des activités prévues aux articles 12, 24 ou
55.2 peut, dans l'exercice de ses fonctions"...
Cette modification vise à élargir la portée
actuelle de l'article 55.2 en y ajoutant tous les lieux où sont
gardés ou vendus les animaux. Le médecin
vétérinaire désigné est investi des mêmes
pouvoirs que l'inspecteur ou l'analyste autorisé par le ministre. Ainsi,
les personnes autorisées pourront pénétrer dans les
animaleries, les élevages canins et félins, les élevages
d'animaux de laboratoire et d'animaux exotiques ou dans des véhicules
où peuvent se trouver des animaux.
M. Baril: Pour vérifier si les animaux ont, quoi? des
médicaments ou...
M. Sansfaçon: Non, on parie de la section...
M. Picotte: Des maladies transmissibles.
M. Sansfaçon: De la section I, des zoonoses.
M. Picotte: Les zoonoses.
M. Baril: Ah! Les zoonoses.
M. Sansfaçon: Les maladies transmissibles aux humains.
M. Picotte: On a lâché les médicaments pour
un bout de temps.
M. Baril: On surveille plus les animaux. On devrait surveiller
les humains aussi.
Le Président (M. Richard): ...augmente la protection.
M. Sansfaçon: Surtout avec les joueurs de hockey.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Ce qui veut dire que le médecin
vétérinaire désigné par le ministre, il peut entrer
dans n'importe quel établissement et vérifier si une bête
ne souffrirait pas d'une maladie contagieuse. C'est ça?
M. Picotte: C'est ce qu'on a dit au début de notre projet
de loi dans un article. Si j'ai des raisons de croire qu'un animal est
contaminé et peut contaminer l'humain, il faut qu'il y ait une
ordonnance quelque part.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 21.
M. Picotte: L'article 55.11 de cette loi est modifié:
1° par l'insertion, dans la troisième ligne du premier alinéa
et après le mot "assistance", des mots "à un médecin
vétérinaire"; 2° par l'insertion, dans la première
ligne du deuxième alinéa et après le mot "demande", des
mots "le médecin vétérinaire".
Alors, c'est de la concordance, évidemment nécessaire en
raison des nouveaux pouvoirs conférés au médecin
vétérinaire. (Oh 15)
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 22.
M. Picotte: Ça aussi, l'article 22, M. le
Président, c'est de la concordance en raison des nouveaux pouvoirs
conférés au médecin vétérinaire.
L'article 55.12 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne et après le mot "fonctions", des mots "d'un
médecin vétérinaire".
C'est de la concordance.
Le Président (M. Richard): L'article 23.
M. Picotte: L'article 23...
M. Baril:...
Le Président (M. Richard): Excusez. Ça va?
M. Baril: Juste une question à l'article 22. C'est parce
qu'on parie plusieurs fois de médecin vétérinaire. Moi ou
n'importe qui, on demande au ministre ou au médecin
vétérinaire: Va donc vérifier à telle place, je
pense qu'il y a une bête malade ou une maladie quelconque. Qui paie
le
vétérinaire?
M. Picotte: La plupart du temps, c'est nos médecins
vétérinaires du ministère qui vont faire ça, parce
qu'il y a un mandat du ministre. Si le ministre juge que, dans tel coin, il n'y
a pas de médecin vétérinaire disponible, il pourra choisir
quelqu'un pour y aller. Mais comme c'est un mandat que je lui donne, j'imagine
que je vais payer.
M. Baril: Bon! Vous ne demanderez pas un permis au médecin
vétérinaire. Vous allez lui demander sa carte.
M. Picotte: Non. Peut-être qu'on va exiger un permis au
ministre...
M. Sansfaçon: ...il a son permis d'exercice.
M. Baril: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Richard): L'article 23.
M. Baril: On pourrait le catégoriser peut-être,
catégorie "animaux domestiques", "animaux de la ferme".
M. Sansfaçon: Oui, c'est vrai, "animaux domestiques",
c'est ça, les porcs, les bovins.
M. Baril: Vous n'y avez pas pensé?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Prochain projet.
M. Baril: Prochain projet de loi?
M. Sansfaçon: Prochain.
M. Picotte: Ce serait mauditement cochon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Sansfaçon: Ce serait un peu vache de faire
ça.
M. Picotte: Ce serait un coup de vache. Des voix: Ha, ha,
ha! M. Baril: Oui.
M. Picotte: L'article 23. L'article 55.13 de cette loi est
remplacé par le suivant: "55.13 Le ministre, un médecin
vétérinaire, un inspecteur ou un analyste ne peut être
poursuivi en justice pour les actes qu'il accomplit de bonne foi dans
l'exercice de ses fonctions."
C'est de la concordance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 24.
M. Picotte: C'est encore de la concordance concernant les
nouveaux pouvoirs conférés au médecin
vétérinaire.
L'article 55.14 de cette loi, modifié par l'article 718 du
chapitre 4 des lois de 1990, est remplacé par le suivant: "55.14 Un
médecin vétérinaire, un inspecteur ou un analyste peut,
dans l'exercice de ses fonctions, saisir un animal, un produit ou un
équipement auxquels s'applique la présente loi, s'il a des motifs
raisonnables de croire que cet animal, ce produit ou cet équipement a
servi à commettre une infraction à la présente loi ou
à ses règlements ou qu'une infraction a été commise
à leur égard ou lorsqu'un propriétaire ou un gardien d'un
animal fait défaut de respecter une ordonnance."
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 25.
M. Picotte: II s'agit d'un nouveau pouvoir réglementaire
permettant au gouvernement d'établir des règles
générales en matière d'inspection, de
prélèvement, d'analyse d'échantillons, de saisie ou de
confiscation et d'établir, par règlement, le modèle de
document rédigé par un médecin vétérinaire,
un inspecteur ou un analyste. Ça se lit comme suit, M. le
Président: L'article 55.15 de cette loi est remplacé par le
suivant: "55.15 Le gouvernement peut, par règlement, prescrire les
modalités d'inspection, de prélèvement, d'analyse
d'échantillons, de saisie ou de confiscation et établir le
modèle de tout certificat, rapport ou procès-verbal
rédigé par un médecin vétérinaire, un
inspecteur ou un analyste."
M. Baril: Comment ça se faisait avant, si ce
n'était pas par règlement?
Une voix: C'était dans la loi. M. Picotte: Me
Ferron.
Mme Ferron: Dans le projet de loi actuel, il y a certaines
dispositions qui sont prévues; dans la loi, on a simplement les
procès-verbaux de saisie, on n'a pas tout. Là, on va le
prévoir par règlement et ça va pouvoir s'appliquer
à l'ensemble de la loi, à ce moment-là. Il y a
également...
M. Baril:...
Mme Ferron: Je m'excuse, on a ajouté aussi le
modèle d'un certificat, rapport, procès-verbal
rédigé; c'est des exigences qui nous viennent du Code de
procédure pénale. Alors, c'est de la concordance avec ça
en même temps.
M. Baril: C'est parce que là, vous étendez les
pouvoirs. Avant ça, c'était juste un pouvoir de saisie;
maintenant, il y a des modalités d'inspection, de
prélèvement, etc. C'est ça?
Mme Ferron: Oui, mais ça, ça se retrouvait... On a
abrogé tout à l'heure certains pouvoirs réglementaires
dans différentes sections de la loi; c'était prévu dans
d'autres sections de la loi. Ce qu'on fait, c'est un regroupement pour que ce
soit le même pouvoir réglementaire, finalement, qui s'applique
pour toute la loi. Ce n'est pas nouveau, il y a juste le modèle qui est
nouveau en soi.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 26.
M. Picotte: "Les articles 55. 16 et 55. 17 de cette loi sont
abrogés. "
Il n'est pas bien dur, celui-là, à expliquer.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 27.
M. Picotte: L'article 55. 18 de cette loi est modifié:
1° par l'insertion, dans la première ligne du premier alinéa
et après le mot "propriétaire", des mots ", le gardien"; 2°
par l'insertion, dans la deuxième ligne du premier alinéa et
après le mot Toutefois", des mots "le médecin
vétérinaire, l'analyste ou".
C'est de la concordance, M. le Président.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 28.
M. Picotte: II s'agit encore de concordance ici. L'article 55. 19
de cette loi est remplacé par le suivant: "Nul ne peut, sans
l'autorisation du médecin vétérinaire, de l'inspecteur ou
de l'analyste, utiliser, enlever ou permettre que soit utilisé ou
enlevé ce qui a été saisi. "
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: C'est de la concordance.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 29.
M. Picotte: C'est toujours de la concordance, M. le
Président. L'article 55. 20 de cette loi est modifié: 1° par
l'insertion, dans la deuxième ligne du premier alinéa et
après le mot "propriétaire", des mots ", au gardien";
2e par le remplacement du paragraphe 2° par le suivant: "2°
le médecin vétérinaire, l'inspecteur ou l'analyste
considère, après vérification au cours de ce délai,
qu'il n'y a pas eu infraction à la présente loi ou aux
règlements ou à une ordonnance ou que le propriétaire, le
gardien ou le possesseur de ce qui a été saisi s'est
conformé depuis la saisie aux dispositions de la loi ou des
règlements ou à une ordonnance. "
C'est de la concordance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 30.
M. Picotte: Ça aussi, c'est de la concordance. L'article
55. 21 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la première
ligne du premier alinéa et après le mot "propriétaire",
des mots ", le gardien".
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 31.
M. Picotte: C'est toujours de la concordance, M. le
Président. L'article 55. 22 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans la deuxième ligne et après le mot
"propriétaire", des mots ", le gardien".
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 32. Dispositions
pénales
M. Picotte: Et c'est toujours de la concordance, ce qui suit, M.
le Président: L'article 55. 43 de cette loi, modifié par
l'article 720 du chapitre 4 des lois de 1990 et par l'article 110 du chapitre
33 des lois de 1991, est de nouveau modifié par le remplacement des
trois premières lignes par ce qui suit: "55. 43 Quiconque contrevient
à l'un des articles 3. 1, 8, 9, 10, 55. 2, 55. 4, 55. 5, 55. 5. 1, 55.
6, 55. 7, 55. 11, 55. 12, 55. 18, 55. 19 ou à un règlement pris
en vertu du paragraphe 3° de l'article 3 ou en vertu du paragraphe 11°
du premier alinéa de l'article 55. 9".
Il s'agit de concordance avec les autres articles que nous avons
adoptés tantôt, M. le Président.
M. Baril: Donc, les pénalités, ce n'est pas
changé. Ça reste tel que c'est inscrit dans la loi.
M. Picotte: Ne le faites pas penser à personne.
M. Baril: Ah! Peut-être qu'il y en d'autres qui ont
pensé autrement.
M. Picotte: Ah!
Une voix: À l'article 33, il y a un papillon.
M. Baril: Oui, mais on est à l'article 32. À
l'article 32, sérieusement, les amendes restent telles qu'elles sont
inscrites dans la loi actuelle?
M. Picotte: Bien oui!
Mme Ferron: II n'y a pas de changement dans les amendes.
M. Baril: O.K. Merci.
M. Picotte: Ils n'y ont pas pensé.
Mme Ferron: Ça a déjà été
modifié par une autre loi.
M. Picotte: Par une autre loi. Mme Ferron: C'est
ça.
Le Président (M. Richard): À l'article 33, nous
avons un papillon, M. le ministre.
M. Picotte: Nous avons un papillon, M. le Président. Je ne
sais pas si... Je n'en ai pas de copie, évidemment. Alors, est-ce qu'on
peut écouter comme il faut? C'est une erreur qui s'est glissée,
de toute façon. L'article 33. Remplacez l'article 33 par le suivant...
M. le Président, peut-être qu'on pourrait le donner à
l'Opposition. «33. L'article 55.50 de cette loi, modifié par
l'article 722 du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau modifié par
l'insertion, dans la troisième ligne et après le mot "un", des
mots "médecin vétérinaire,.»
Alors, le commentaire est le suivant. Il s'agit d'une modification
visant à corriger une erreur puisque le paragraphe 2° de l'article
33 avait déjà été introduit par l'article 722 du
chapitre 4 des lois de 1990. Je crois bien que...
M. Sansfaçon: Sinon, on l'aurait adopté deux
fois.
M. Picotte: Comme on ne veut pas l'adopter deux fois, on corrige
l'erreur.
M. Baril: Adoptés, le papillon et l'article.
Le Président (M. Richard): donc, l'amendement à
l'article 33 est adopté. est-ce que l'article 33, tel qu'amendé,
va être adopté, d'après vous?
M. Baril: Ça devrait.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est adopté.
J'appelle l'article 34. Vite avant que vous ne changiez d'idée.
M. Picotte: Cette loi est modifié par l'addition,
après l'article 55.50, du suivant: "55.51 En l'absence de toute preuve
contraire, la personne qui détient un prémélange
médicamenteux ou un aliment médicamenteux dans une
quantité qui excède les besoins de ses animaux ou de ceux dont
elle a la garde, est présumée destiner ce produit à sa
vente ou à sa fourniture."
Ça créait une présomption à l'effet que la
personne qui détient un prémélange médicamenteux ou
un aliment médicamenteux dans une quantité qui excède les
besoins de ses animaux ou de ceux dont elle a la garde est
présumée destiner ce produit à sa vente ou à sa
fourniture.
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Et là...
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 35.
M. Picotte: Avant, il faudrait revenir à l'article qu'on a
suspendu, M. le Président.
Le Président (M. Richard): À l'article 6?
M. Picotte: Oui.
M. Baril: L'article 35?
M. Picotte: L'article 35, c'est: "La présente loi entre en
vigueur". Avant d'arriver là...
M. Baril: Oui, mais on peut l'adopter tout de suite.
Le Président (M. Richard): L'article 35, il faut l'adopter
quand même.
M. Picotte: Oui, c'est vrai. C'est vrai. Le Président
(M. Richard): On l'adopte. M. Picotte: Le jour de sa sanction.
Article en suspens
Le Président (M. Richard): Maintenant, nous revenons
à l'article 6, qui avait été suspendu au tout
début.
M. Picotte: C'est parce qu'on n'avait pas de spécialistes
pour discuter de la question. Il y avait seulement M. Jacob et moi-même
à ce
moment-là. Alors, comme nous sommes des
généralistes...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: ...comme nous sommes des généralistes,
on fait appel à des spécialistes maintenant et je vous laisse le
soin, mes chers collègues, de poser toutes les questions voulues
à M. Sansfaçon et à Me Ferron.
M. Baril: Dans le premier paragraphe, on dit: "Le ministre peut
élaborer un programme d'aide financière pour le
propriétaire qui s'est conformé à une ordonnance
émise par un médecin vétérinaire
désigné." À l'autre paragraphe, on dit: "Toutefois,
l'accomplissement de toute mesure prescrite par un médecin
vétérinaire désigné ou par le ministre ne donne
ouverture à aucune réclamation pour des dommages qui
résulteraient d'un tel accomplissement." Ça veut dire que, dans
le premier paragraphe, le ministre peut payer et, dans le deuxième
paragraphe, il dit: Si je ne paie pas, de toute façon le gars n'a aucun
moyen de me poursuivre ou de faire quoi que ce soit. Il n'a aucun moyen de
recours... qu'il paie ou qu'il ne paie pas.
Mme Ferron: En fait, c'est deux choses un petit peu
différentes. Dans le premier alinéa, ce qu'on vise, c'est une
aide financière pour le propriétaire qui se serait
conformé à l'ordonnance alors que, dans le deuxième
alinéa, ce qu'on dit, c'est que si le médecin
vétérinaire, dans sa prescription, si vous vouiez, ordonne une
mesure quelconque et que, lorsque l'accomplissement de cette mesure-là
se fait, il résulte un dommage, là on ne peut pas poursuivre.
Je vais vous donner un exemple bien simple. Si le médecin
vétérinaire prescrivait un désinfectant quelconque et le
désinfectant se trouve à briser la peinture sur les
bâtiments, on ne peut pas, à ce moment-là, tenir le
médecin vétérinaire responsable.
M. Baril: Si le gars ne le fait pas? Parce que lui, il
sait...
Mme Ferron: Si le gars ne le fait pas, c'est le médecin
vétérinaire qui va le faire...
M. Baril: Oui, mais...
Mme Ferron: ...et, à ce moment-là, il y aura un
recours en dommages simplement si le médecin vétérinaire
était de mauvaise foi; autrement dit, s'il savait qu'il allait causer
ces dommages-là.
M. Baril: C'est une job, prouver que quelqu'un, ça, il le
savait ou il ne le savait pas.
Mme Ferron: Comment vous dites?
M. Baril: Ça doit être une job, prouver que
quelqu'un le savait ou ne le savait pas, les dommages qu'il va causer ou que
ça devait causer.
Supposons un médecin vétérinaire de bonne foi - il
n'y a pas un médecin, je ne pense pas, qui va conseiller un produit avec
lequel il sait qu'il va avoir du trouble - qui, lui, dans son ordonnance, dit:
II faut que tu utilises tel produit. Le propriétaire, par
expérience - je ne sais pas quand il a pu prendre son expérience
ou de qui - dit: Ce produit-là, ça n'a pas de bon sens parce que
ça brise le ciment, ça arrache la peinture, ça fait
rouiller la tôle ou je ne sais quoi; je ne peux pas utiliser ce
produit-là, je vais briser toutes mes affaires. Donc, il ne respecte pas
l'ordonnance. Là, il va être poursuivi parce qu'il ne respecte pas
l'ordonnance?
Mme Ferron: C'est-à-dire que non, il ne sera pas
poursuivi. S'il fait défaut de respecter l'ordonnance, il y a un article
dans la loi qui dit qu'à ce moment-là, c'est le médecin
médecin vétérinaire qui peut agir à sa place.
M. Baril: Oui.
Mme Ferron: Ce qui arriverait, si, effectivement, il ne respecte
pas l'ordonnance, c'est qu'il n'aurait pas droit à l'aide
financière que le ministre pourrait accorder. Le ministre va accorder
une aide financière simplement si la personne respecte l'ordonnance
parce que, bien sûr, c'est le médecin vétérinaire
qui la prescrit et il la prescrit selon ses connaissances et sa science. On ne
peut pas se mettre à indemniser des gens qui ne respecteraient pas ce
qui est ordonné.
M. Baril: Là, vous me dites que le ministre va pouvoir
indemniser la personne qui a utilisé le produit que le
vétérinaire a prescrit. Mais si ce produit-là cause des
dommages, là le propriétaire ne peut pas revenir contre le
ministère, ni contre le vétérinaire.
Mme Ferron: C'est deux choses différentes. Le premier
alinéa vise vraiment... C'est un programme d'aide et on parle...
M. Baril: D'aide à quoi?
Mme Ferron: D'aide financière, c'est de l'aide
financière. C'est une subvention.
Une voix:...
Mme Ferron: C'est ça.
M. Sansfaçon: On pourrait peut-être donner un
exemple pour éclaircir. Supposons un troupeau qui a de la salmonellose.
La salmonelle, les bactéries peuvent se retrouver dans le lait.
Alors, comme c'est déjà arrivé et ça arrive
de temps en temps, on demande à l'éleveur, par exemple, de ne pas
envoyer le lait. On va faire des prélèvements de FEZ failles, de
fumier pour voir les vaches qui sont porteuses. On va demander aussi de ne pas
vendre de sujets, de ne pas vendre d'animaux pendant ce temps-là pour ne
pas contaminer les autres troupeaux. On va lui demander des choses comme
ça, de désinfecter son étable. On va donc lui donner une
ordonnance, si on veut. On va dire: Vous devez garder les animaux
jusqu'à temps que je vous dise que vous allez pouvoir commencer à
les vendre; ne vendez pas votre lait à la laiterie, etc.
Évidemment, ça cause des pertes financières. Le ministre
va pouvoir totaliser ces pertes-là et compenser. Ça, c'est le
premier paragraphe.
L'autre paragraphe, c'est la question qui concerne une
réclamation pour des dommages qui résulteraient de
l'accomplissement. Ce n'est pas l'indemnisation.
M. Baril: Quel serait un exemple de dommages qui
résulteraient de l'accomplissement de l'ordonnance?
Mme Ferron: L'exemple que je vous donnais au niveau du
désinfectant. Je sais qu'il y a un médicament, semble-t-il, qui
brise la mélamine.
M. Sansfaçon: Oui.
Mme Ferron: Semble-t-il qu'il y a un désinfectant qui
peut, effectivement, briser la mélamine. Si le médecin
vétérinaire arrivait et prescrivait ce
médicament-là dans une animalerie, où il y a effectivement
des comptoirs en mélamine et tout ça, et qu'en respectant
l'ordonnance du médecin vétérinaire il en
résulterait un dommage, le propriétaire de l'animalerie verrait
ses comptoirs complètement abîmés, à ce
moment-là il pourrait peut-être y avoir un recours en dommages
contre le ministère si, effectivement, on peut démontrer que le
médecin vétérinaire a agi de mauvaise foi. Mais ce sont
des règles d'immunité pour les fonctionnaires qui sont
habituelles.
M. Baril: Tout à l'heure, le point d'interrogation, les
questions qu'on se posait, ce qu'on dit dans l'ancienne loi... dans la loi
actuelle...
Mme Ferron: C'est ça, vous avez la même clause.
M. Baril: Dans la loi actuelle, on dit: L'accomplissement d'une
mesure sanitaire...
Mme Ferron: C'est ça. C'est la même chose.
M. Baril: Oui, mais ici, dans le projet de loi, si l'ordonnance
émise par un médecin vétérinaire, c'est d'abattre
le troupeau...
M. Sansfaçon: Le programme d'idemnisation va
compenser...
Mme Ferron: Le deuxième alinéa vise vraiment la
notion de dommages. Ce n'est pas la même chose. Un dommage, il faut qu'il
y ait une faute.
Mme Dupuis: Dans le cas où il faudrait abattre un
troupeau, est-ce qu'il paie le troupeau?
Une voix: Oui.
Mme Dupuis: Et, ensuite, il paie la perte de lait pour six mois
ou un an?
M. Sansfaçon: Dans le fond, la loi donne au ministre le
pouvoir de faire un programme qui va couvrir tout ce qu'il veut couvrir.
Mme Dupuis: À ça, pourquoi n'ajouterait-on pas, par
exemple... S'il y a des bris exceptionnels, supposons que la peinture
lève, on le met dans l'aide financière. Ça
m'étonnerait que... Il va le faire une fois à une place et,
après ça, s'il est intelligent, il ne le refera plus
ailleurs.
M. Picotte: ce n'est pas le même vétérinaire
qui va partout. des fois il va se produire un autre cas à rouyn-noranda
et le produit n'a pas été utilisé.
Mme Dupuis: Oui, mais, à ce moment-là, ce
produit-là peut être rayé de l'usage?
M. Picotte: Autrement dit, ce qu'on veut prendre, nous autres,
comme risque, dans le fond - et ça, je pense que... là-dessus,
moi, j'y tiens - ce que Je veux prendre comme risque, je veux bien payer les
choses avec un programme, les effets qui touchent l'agriculteur dans l'exercice
de son agriculture, son troupeau, sa perte de lait, sa perte de revenus. Dans
le fond, je ne veux pas me faire réclamer quelque chose qui pourrait
être...
M. Sansfaçon: C'est ça. Si on n'a pas ça, on
donne ouverture à des réclamations en
dommages-intérêts de toutes natures, comme on peut en voir un peut
partout, des fois, sur des motifs, vous savez, perturbation psychologique
ou...
Mme Ferron: Ce qui, aussi, n'est quand même pas très
fréquent, c'est que des pouvoirs sont accordés à des
médecins vétérinaires de faire des choses et, dans les
lois, ce n'est pas nécessairement des choses aussi matérielles,
les pouvoirs qu'on donne. Ici, le médecin vétérinaire peut
désinfecter, il peut traiter, il peut vacciner, ce sont des actes
matériels. C'est pour ça qu'on veut protéger le
médecin vétérinaire, et le ministère par
conséquent, d'actions en dommages
qui pourraient résulter d'un tel accomplissement. C'est ça
qu'on vise dans ce deuxième alinéa.
M. Baril: Je comprends...
Mme Ferron: C'est vraiment l'acte qu'on protège.
M. Baril: Je comprends que vous voulez protéger le
ministère et le vétérinaire, mais je pense au
propriétaire. Pensons à ce qui est arrivé - on se
réfère souvent à ça - à Saint-Basile. Si le
vétérinaire avait été obligé de faire
abattre un troupeau x, avec les deuxième et troisième
alinéas, est-ce que ça empêche le propriétaire de
revenir contre je ne sais pas qui, celui qui a mis le feu ou le
propriétaire des pneus, ou je ne sais pas quoi?
Mme Ferron: Non, parce que le propriétaire à qui on
aura ordonné d'abattre son troupeau, lui, sera indemnisé en vertu
de premier alinéa. Le dommage vise autre chose.
M. Baril: C'est parce que ça dit: "Le ministre peut".
Mme Ferron: Oui.
M. Baril: "Le ministre peut élaborer un programme d'aide
financière." Ce n'est pas: "le ministre doit".
Mme Ferron: Non, ça, c'est un programme d'aide
financière. Il y a une discrétion qui est accordée au
ministre, comme dans tous les programmes d'aide financière qui sont au
ministère. Si on va dans la Loi sur le ministère, c'est la
même chose; le ministre peut élaborer les programmes, il n'est
jamais obligé de le faire. C'est ça.
M. Picotte: ii n'y a pas de ministre qui est tenu de faire un
programme. il peut faire un programme, et il fait un programme quand le cas
arrive et il discute, à moment-là, quand ça arrive.
M. Baril: Parce qu'on enlève le droit au
propriétaire de pouvoir réclamer des dommages.
Mme Ferron: Sauf s'il y a eu des cas de mauvaise foi. S'il y a eu
mauvaise foi, le propriétaire peut prendre une action.
M. Baril: Bien oui, mais... La mauvaise foi ou la bonne foi de
quelqu'un, ça ne doit pas être facile à prouver,
ça.
M. Picotte: Écoutez. On va prendre un exemple quand on
parle de bonne foi et de mauvaise foi. Supposons que demain matin, moi, par
ordonnance, je mandate un vétérinaire d'aller sur les lieux et de
prescrire une ordonnance et il prescrit un médicament qui, finalement -
lui, il le fait de façon professionnelle - ne donne pas les
résultats escomptés. Moi, je ne veux surtout pas qu'après
ça quelqu'un revienne contre le ministère et dise: Ça n'a
pas donné les résultats; c'est vous autres qui avez donné
l'ordonnance, le médecin vétérinaire y est allé;
donc, vous allez me payer, vous allez me compenser. Parce qu'à ce
moment-là, à moins qu'il soit capable de me prouver que le
médecin vétérinaire que j'ai envoyé là, il
l'a fait de mauvaise foi et il l'a fait exprès pour ne pas que ça
produise de résultats... Alors, moi, je me couvre tout simplement, et je
pense que j'ai le droit de me couvrir. Il faut que je me couvre.
Mme Ferron: Sans ça, il n'y a pas un médecin
vétérinaire qui va vouloir agir.
M. Picotte: II n'y a pas un médecin
vétérinaire qui va vouloir agir.
M. Baril: Je comprends l'objectif que le ministre vise, mais je
trouve ça difficile pour le propriétaire parce qu'on lui
enlève pratiquement tout moyen. Même si le médecin
vétérinaire est de bonne foi et qu'il a fait une erreur, tu fais
une erreur de bonne foi, mais le vétérinaire, lui, il s'en sacre
bien, ce n'est pas lui qui va payer pour. Il ne fera pas exprès, vous
allez me dire, mais il a fait une erreur, il a commis une erreur de bonne foi,
et là c'est le propriétaire qui paie pour. Ou bien on va dire au
propriétaire: Organise-toi pour prouver que le vétérinaire
était de mauvaise foi. Aie! là, tu envoies paître le gars
en batèche dans les champs.
Mme Ferron: II ne faut pas oublier que, de toute façon, le
propriétaire qui se sentirait lésé, évidemment il
faut qu'il prenne une action. Il faut qu'il aille devant les tribunaux.
Ça, c'est une clause qui protège, au départ, le
vétérinaire, mais le sort qui pourra en être fait devant
les tribunaux, évidemment il y aura toujours place à
interprétation: ce qu'est une erreur et ce qu'est la mauvaise foi. De
toute façon, le producteur devra prendre une action. C'est automatique.
Si tu penses que tu as un dommage, tu es obligé de poursuivre. C'est les
bases du droit civil. Ça, ça ne rentre pas dans le programme
d'indemnisation, c'est autre chose.
M. Baril: Là, vous m'assurez qu'un propriétaire ne
peut pas... va avoir le droit... Est-ce qu'il va avoir le droit ou s'il n'aura
pas le droit de revenir contre un tiers? Je ne sais pas, contre le produit...
le vétérinaire qui a prescrit un tel produit. Ce
produit-là a brisé la mélamine, comme vous avez dit. Le
propriétaire a-t-il le droit de revenir contre la compagnie fabriquant
ce produit-là?
M. Picotte: Bien oui! Bien oui! Mme Ferron:
Définitivement.
M. Picotte: Mais il devra aller en justice et non pas dire au
ministre: Bien, aie! paie donc parce que c'est la faute de la compagnie...
M. Sansfaçon: Ça n'enlève pas les
réclamations...
M. Picotte: ...et c'est moi qui vais poursuivre la compagnie.
M. Sansfaçon: Ça n'enlève pas les
réclamations au tiers et autre chose, s'il n'est pas satisfait du
programme du ministre, il peut toujours avoir recours, par exemple, au
Protecteur du citoyen, des choses comme ça.
M. Baril: Ah mon Dieu! ça, ce n'est pas drôle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Chose certaine, c'est qu'il ne pourra pas revenir
contre qui que ce soit s'il a été indemnisé. Il va
poursuivre sur ce qu'il n'a pas été indemnisé.
M. Baril: Je vais finir là-dessus, mais en tout cas.
Pourquoi n'a-t-on pas réinséré le mot "sanitaire" comme
c'est dans la loi actuelle?
M. Picotte: Parce que "sanitaire", ça évitait tout
ça, justement. Parce qu'on disait: Ça, ça ne touche pas,
justement, à ces détails physiques là, j'imagine.
Mme Ferron: Quand on parle de toutes mesures, c'est plus large et
la section I, la section qui est présentée par le projet de loi,
couvre plus que des mesures sanitaires. "Mesure sanitaires", c'est plus
restrictif un petit peu.
M. Baril: Oui, c'est pour ça qu'on se questionne.
Mme Ferron: Oui, mais il faut être concordant aussi avec ce
qui est présenté.
M. Baril: Oui, oui. Vous avez un bon argument.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): sur division. est-ce que le
titre du projet de loi, loi modifiant la loi sur la protection sanitaire des
animaux, est adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Baril: Adopté sur division.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Sur ce...
M. Picotte: Je voudrais tout simplement, avant de terminer,
remercier, je pense bien, tous nos collègues pour la diligence avec
laquelle on a étudié les deux projets de loi, M. le
Président, et pour l'acceptation de dépasser l'heure pour nous
permettre d'être plus efficaces, bien sûr. Je veux aussi remercier
nos fonctionnaires. Il y en a qu'on a dû sortir du lit rapidement pour
qu'ils puissent venir nous rejoindre ici et, comme vous voyez, c'était
peut-être, en bout de piste, quand vous allez analyser ça,
c'était peut-être très agréable d'être avec
nous aussi. Bien sûr, je vous remercie, M. le Président, ainsi que
nos personnels respectifs qui nous aident a bien fonctionner.
M. Baril: M. le Président, je voudrais remercier ma
collègue de Verchères qui ma accompagné durant toute cette
soirée pour les deux projets de loi et aussi mon compagnon de fortune,
M. Brochu, pour m'avoir conseillé sur des articles litigieux.
Le Président (M. Richard): Meilleurs voeux à chacun
d'entre vous et nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 41 )