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(Quinze heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Richard): Je déclare la
séance de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation ouverte et je vous rappelle évidemment le mandat de notre
commission. C'est de procéder à l'étude
détaillée des projets de loi suivants: le projet de loi 104, Loi
modifiant la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les
aliments; par la suite, le projet de loi 98, Loi modifiant la Loi sur les
producteurs agricoles, et, enfin, le projet de loi 105, Loi modifiant la Loi
sur la Société québécoise d'initiatives
agro-alimentaires. M. le secrétaire, on n'a pas de remplacement, je
crois?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Projet de loi 104 Remarques
préliminaires
Le Président (M. Richard): Merci, M. Arsenault. M. le
ministre, vous avez droit à des remarques préliminaires. Vous n'y
êtes pas obligé mais vous y avez droit.
M. Picotte: Non, je ne serai pas obligé et ça ne
durera pas longtemps, M. le Président. Ne soyez pas inquiet, parce qu'on
a tout dit, j'ai tout dit, en ce qui me concerne, ce que j'avais à dire
en commission parlementaire à l'Assemblée nationale. Je voudrais
faire deux choses, cependant, c'est dire que j'aurai quelques modifications ou
papillons, je ne sais pas comment on appelle ça. Les papillons, ces
temps-ci, ça me gêne toujours de parler de ça. il y avait
eu un oubli à l'intérieur de certains de nos articles de loi.
Alors, je vais demander à nos services d'en faire photocopier et d'en
faire la distribution dès le début des travaux dé la
commission. On les aura en main quand nous commencerons... nous arriverons
à ces articles-là.
La deuxième chose que je voudrais faire et qui m'est très
agréable, M. le Président, c'est de vous présenter les
gens qui m'accompagnent aujourd'hui pour nous aider a avoir de bonnes
discussions et à éclairer nos lanternes, de part et d'autre, sur
les objectifs et les buts de notre loi. Donc, il y a immédiatement
à ma droite, le Dr Yvan Rouleau, qui est sous-ministre adjoint de la
qualité des aliments et de la santé animale au ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Il y a à ma
gauche, Mme Marie-Camille Noël, avocate au Service juridique, qui en est
à sa première expérience chez nous. On lui donnera
l'occasion de nous expliquer des choses, tantôt, pour qu'elle remarque
bien que sa première expérience a été très
intéressante en compagnie du député d'Arthabaska, de mes
collègues et de moi-même.
Il y a aussi M. Louis-Gérard Cantin, qui est avocat au
ministère et qui nous assiste. Il y a Mme Jocelyne Dagenais, directrice
de l'inspection des produits végétaux. Il y a Dr Jean-Marc
Dupras, coordonnateur au secteur carné, Direction de la normalisation;
et enfin, M. le Président, il y a M. André Cameron, adjoint
exécutif à la qualité des aliments et de la santé
animale. Il reste maintenant à vous dire que deux autres personnes
m'accompagnent. L'une est absente pour l'instant mais elle reviendra, c'est
celle qui avait mon poids antérieurement, c'est M. Peter Punde, vous
allez pouvoir le remarquer à son entrée tantôt, et M.
Pierre Fillion, qui est mon attaché de presse au ministère. Pour
moi, M. le Président, ce n'est pas plus compliqué que ça,
j'attends maintenant les remarques des autres membres de la commission et par
la suite, on pourra, si c'est le bon désir de chacun et de chacune
d'entre nous, procéder à l'étude article par article.
Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Vous
avez mentionné très précisément qu'on va distribuer
- est-ce que c'est déjà fait? - aux membres de la commission les
modifications en liasse...
M. Picotte: Non, non, je les al avec moi...
Le Président (M. Richard): O.K., ça va.
Parfait.
M. Picotte: ...et on va s'organiser pour donner ça je ne
sais pas trop à qui, là.
Le Président (M. Richard): Magnifique. On va trouver le
truc. Ici, s'il y a quelque chose qui marche, c'est bien les Xerox.
Alors, M. le porte-parole officiel de l'Opposition en matière
agricole, M. le député d'Arthabaska, M, Baril, vous avez la
parole pour vos remarques préliminaires.
M. Baril: Oui, M. le Président, ça va être
très bref pour moi, également, puisque nous avons parlé en
deuxième lecture de ce projet de loi. Si on veut passer article par
article, et je m'étais entendu... j'avais convenu avec le ministre que
je n'avais aucunement l'intention de retarder l'adoption de ses projets de loi.
Je vais m'en tenir à mon... comme je suis un gars de parole. Mais, juste
avant là, au lieu de... je ne
sais pas quelle question, comment poser ça. J'aimerais juste
faire un commentaire qui amènera peut-être une question. J'ai
essayé de retrouver la coupure de presse d'il y a à peu
près 15 jours ou 3 semaines qui mentionnait qu'il rentrait, au Canada et
au Québec, une certaine quantité de viande qui provenait des
États-Unis. On ne contestait pas la qualité de cette viande mais
on contestait - c'est une façon de parler - on doutait un: de sa
provenance; et deux: de la catégorie de viande que ça pouvait
être. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ça. Je vous dis que
c'est un peu à regret que je vous la pose parce que je n'ai pas les
preuves à l'appui et je n'ai pas pu retracer le papier. Est-ce que dans
ce projet de loi, ou est-ce que votre ministère a des moyens techniques
ou des pouvoirs ou si, peut-être, ça peut relever du
fédéral encore? Je ne le sais pas. Est-ce que votre
ministère a certains pouvoirs pour être en mesure d'identifier
exactement la provenance de ces produits-là et les catégories
aussi? Est-ce de la viande A, B? Je ne connais pas toutes les
catégories. C'est juste ça que je voudrais...
M. Picotte: Oui, M. le Président, je sais là,
à première vue... Je sais à quoi fait
référence le député d'Arthabaska. Je sais aussi,
à première vue, que je connais une entente de
réciprocité qui existe entre nous et les États-Unis, mais
pour aller... puis Ottawa, évidemment, qui est toujours dans le
portrait. Il y a Ottawa, les États-Unis et le Québec, qui ont une
entente de réciprocité. Compte tenu de ce que je viens de vous
mentionner, je vais demander au Dr Rouleau, le sous-ministre adjoint, de
rajouter en mon nom, des choses qui pourraient répondre
entièrement au point de vue technique, à tout le moins, à
la question que vous me posez. Alors, M. le Président, le Dr Yvan
Rouleau pourrait, en mon nom, donner des explications additionnelles.
Le Président (M. Richard): À vous, docteur.
M. Rouleau (Yvan): Les dispositions qui régissent
l'importation et l'exportation de viande entre le Canada et les
États-Unis relèvent, bien entendu, du commerce international et
sont de la compétence du gouvernement fédéral et du
gouvernement américain à Washington également. Alors, par
le passé, il y a eu une entente de réciprocité qui a
été signée, à l'aube du traité de
libre-échange, entre les deux pays pour reconnaître mutuellement
les modalités d'inspection de l'un et l'autre des pays pour
éviter que chacun des chargements ne fasse l'objet d'inspection aux
frontières. Quand c'est inspecté du côté
américain, le gouvernement canadien reconnaît les normes
d'inspection américaines et vice versa. On sait que les viandes voyagent
abondamment entre les deux frontières.
Maintenant, le problème que vous soulevez est le problème
de la classification qui n'est pas un problème d'hygiène et de
salubrité, mais qui est un problème de classification des
catégories. Par exemple, Canada A, Canada B et Canada C qui n'ont pas
l'équivalence exacte du côté américain.
Actuellement, je sais que les fonctionnaires d'Ottawa et ceux de Washington
travaillent pour essayer de trouver un terrain d'entente, une
équivalence entre les deux systèmes de classification et non pas
d'inspection pour hygiène et salubrité.
Par ailleurs, quand vous parlez de provenance des viandes, il est
évident qu'une viande qui a séjourné pendant cinq minutes
aux États-Unis, qui a séjourné pendant un temps, devient
une viande américaine. Le phénomène est le même,
également, pour la viande qui séjourne sur le territoire .
canadien. Alors, à compter de ce moment-là, la viande qui
provient du côté américain, qui passe la frontière,
est considérée comme une viande américaine.
M. Baril: elle peut venir... elle peut provenir du mexique ou du
japon. en tout cas, du japon peut-être pas parce que ce n'est pas un pays
exportateur, je pense beaucoup plus à un pays importateur... elle peut
venir d'un pays d'europe et passer par les états-unis, puis ça
devient une viande américaine.
M. Rouleau: Exactement.
M. Baril: C'est bien ça. Comme je vous disais tout
à l'heure, ce n'est pas parce que je doutais de la qualité, mais
vous m'avez donné l'explication sur la classification qui était
le...
M. Rouleau: Le classement...
M. Baril: ...le classement, c'est ça.
M. Rouleau: Le "grading".
M. Baril: Bon voilà. Moi, je serais prêt, M. le
Président, à passer tout de suite à...
Le Président (M. Richard): À l'article 1? M.
Baril: À l'article 1.
Le Président (M. Richard): Magnifique. Alors l'article 1,
M. le ministre, je vous laisse aller.
Étude détaillée Définition
de "produit agricole"
M. Picotte: Alors, M. le Président, l'article 1 de notre
loi. L'article 1 de la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et
les aliments (L.R.Q., chapitre P-29) est modifié, par le remplacement
dans le paragraphe a, des mots
"végétale ou animale" par les mots "animale ou
végétale y compris celle non récoltée". Alors,
autrement dit, ce qu'on ajoute au texte, c'est une denrée d'origine
végétale ou animale, et cet ajout à la définition
du produit agricole permet de s'assurer que les moyens de contrôle de la
loi visant tout produit puissent s'appliquer de façon préventive,
avant la mise en marché des produits agricoles au champ, avant qu'ils ne
soient cueillis par les producteurs ou les consommateurs qui les
achètent des producteurs comme denrée, ou dans les
entrepôts des producteurs- Voilà la clarification de l'article et
le changement par l'article du présent projet de loi, M. le
Président.
M. Baril: Quand on dit "avant qu'ils ne soient cueillis par les
producteurs", va-t-il y avoir une inspection avant que les produits soient
cueillis?
Une voix: C'est une définition. M. Baril: Ah! c'est
une définition.
M. Picotte: Autrement dit, quand on va l'inspecter avant, sur le
champ, c'est avant qu'il devienne un produit comme tel. Quand il est cueilli,
il devient un produit, tout simplement. Si je fais référence, et
là, c'est une définition, évidemment qu'on donne, mais si
je fais référence - pour aller un petit peu plus loin dans la
discussion qui sera bénéfique sans aucun doute, sur l'ensemble -
c'est que si nous avons des raisons de croire que le champ de fraises ou le
champ de petits fruits qui est là, est infesté de pesticides,
trop de pesticides peuvent être une nuisance à la santé,
ça nous donne l'autorisation d'aller immédiatement arrêter
tout ça avant qu'ils ne deviennent un produit, que là, ils s'en
aillent sur le marché et qu'on soit obligés d'aller le recueillir
un peu partout...
Une voix: Particulièrement pour l'autocueil-lette,
ça.
M. Picotte: C'est particulièrement vrai pour
l'autocueillette surtout, mais évidemment, on connaît ça,
on en a un peu partout. Moi, j'en ai dans ma région de
Saint-Thomas-de-Caxton où on invite même les gens à venir
cueillir dans le champ. Alors on dit: Ouais, les gens s'en vont cueillir dans
le champ, est-ce qu'il y a une qualité-là...? Les gens vont
s'acheter pour 25 $, 30 $, 40 $, 50 $ de fraises pour faire des confitures aux
fraises, une provision pour l'année. Bien, est-ce que la fraise est hors
de tout doute raisonnable comestible et propre à la consommation
humaine? Un coup qu'elle est cueillie et qu'ils sont partis avec, c'est
évident que là on ne peut plus aller "checker" - excusez le terme
- aller vérifier les fraises ou les confitures qui sont faites à
l'intérieur des frigidaires.
M. Baril: Est-ce que les personnes qui sont sujettes à
vérifier ces champs-là prennent un champ au hasard? Elles y vont
sur demande de quelqu'un, sur plainte, comment peuvent-elles arriver et dire:
On vérifie ce matin ce champ de fraises-là ou de maïs, ou je
ne sais quoi?
Une voix: Si on a des motifs raisonnables de croire, ça
peut être une plainte, ça peut être également un
programme de dépistage.
M. Picotte: Mais ça fonctionne un peu... Oui. D'abord,
vous savez, ça se fait d'une couple de façons chez nous,
là, ces choses-là. D'abord, si on a des plaintes,
évidemment, on va sur les lieux faire la vérification. Si on n'a
pas de plainte, on fait aussi du dépistage. Alors, il n'est jamais
impossible, qu'en début de saison on en mi-saison, que les gens chez
nous, on leur ordonne d'aller faire des vérifications un peu partout
pour bien s'assurer qu'il y a de la qualité. Alors, ça se fait de
ces deux façon-là, au moins.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président. Vous avez
compris?
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Oui, je
suis fier de vous autres. Alors, j'appelle donc l'article 2.
M. Picotte: Vous êtes en train de faire la preuve, M. le
Président, qu'on n'aura pas besoin de président, si ça
continue!
Le Président (M. Richard): Vous avez tout à fait
raison, ça fait partie de la technique. Ha, ha, ha! Alors, M. le
ministre, j'appelle donc l'article 2.
Qualité des produits alimentaires
M. Baril: Le président va pouvoir aller à son party
ce soir.
M. Picotte: L'article 2, M. le Président, c'est le
suivant: L'article 3 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
les troisième, quatrième et cinquième lignes, des mots
"transporter, faire transporter ou accepter pour une destination quelconque au
Québec, un produit malsain, de provenance malsaine" par les mots "donner
à des fins promotionnelles, transporter, faire transporter ou accepter
pour transport, tout produit destiné à la consommation humaine
qui est impropre à cette consommation ou qui est altéré de
manière à le rendre impropre à cette consommation".
Vous voyez un changement évidemment avec l'ancien texte. La
modification à l'article 3 permet au Québec d'exercer
intégralement sa
compétence constitutionnelle sur tout produit situé sur
son territoire, notamment au niveau de la production ou de la transformation;
assure aussi une intervention pénale pour la protection de la
santé publique dès qu'un produit atteint le stade impropre avant
qu'il ne devienne malsain en assurant ainsi la concordance avec le processus
d'élimination et de confiscation prévu aux articles 5 et 33. 8 de
la loi; et finalement, vise l'aspect promotion des produits afin d'appliquer la
loi aux activités publicitaires.
Le Québec, dans le cadre constitutionnel actuel, n'est pas
à la merci des produits importés malgré la
compétence fédérale dans le commerce international ou
encore interprovincial. En effet, si le Québec ne peut empêcher
l'entrée de produits importés, M peut, une fois les produits
entrés dans son marché, interdire la commercialisation des
produits non conformes à des normes, à ses normes à lui,
à nous, comme dans le cas des huîtres, par exemple, de
l'île-du-Prince-Édouard, et ainsi affecter incidemment la
conférence, le commerce international et interprovincial comme j'en ai
fait état dans mon discours hier. En fait, ça fait
référence à ce dont je parlais dans mon discours, les
arrêts Labatt et Dominion où H y a eu un jugement de cour qui
disait que c'est de compétence provinciale. Alors, il faut se donner
maintenant ces pouvoirs-là si c'est de compétence provinciale
pour être capables d'agir. C'est cet article-là qui fait en
sorte... en tout cas, c'est cet article qui fait en sorte que nous puissions
avoir ce qu'il faut dans le but d'agir dans ce sens-là. En plus de
ça, ça nous permet et je vous donne l'exemple, je l'ai
donné... l'île-du-Prince-Édouard envoie pour fins de
commercialisation des huîtres au Québec. Dernièrement, vous
avez pu le constater, j'ai retourné beaucoup de caisses d'huîtres
parce que les gens avaient trouvé des vers de terre dans les
huîtres. Ce n'est pas nouveau qu'il existe des vers dans les
huîtres, ce n'est pas nouveau, sauf qu'il y a un seuil de
tolérance qu'on ne doit pas dépasser. Chez nous, la
tolérance fait en sorte qu'on n'en accepte qu'une infime partie sur,
mettons 100 huîtres, une centaine d'huîtres qu'on peut avoir. Bon,
on dit: tel pourcentage, 2 %, 3 %. C'est 2, ou 3 sur 100 huîtres
où on accepte qu'il puisse y avoir des vers parce que c'est le
phénomène d'avoir lavé les huîtres avant qu'elles ne
soient importées chez nous. À
l'île-du-Prince-Édouard ou ailleurs, toutes les normes d'autres
provinces acceptent un plus grand pourcentage de tolérance. Elles en
acceptent 10 %, 12 % ou 15 %. Nous, dès qu'on en a trouvés plus
de 2 %, on retourne ça chez eux, On retourne ça là. Nos
normes sont plus sévères, on préfère avoir des
normes sévères comme ça. Elles peuvent nous envoyer ici...
dans leur commerce interprovincial, elles peuvent nous envoyer des
denrées comestibles sauf que, nous, un coup qu'elles sont rendues ici,
on les inspecte puis on dit: Ça, ça ne va pas selon nos normes
à nous, on les retourne.
M. Baril: Quand on dit "donner à des fins
promotionnelles", est-ce quelqu'un qui veut... une compagnie qui donne, je ne
sais pas moi, qui vend... Des fois, tu vas dans les magasins, puis des
personnes te donnent des petites bouchées de n'importe quoi là
pour te faire goûter je ne sais quoi... Est-ce ça?
M. Picotte: Bon, admettons. Prenons un exemple. Supposons que les
gens reçoivent des huîtres comme ça - prenons toujours le
cas des huîtres, et que vous vous retrouvez dans une chaîne de
magasins - pour ne pas nommer aucune des chaînes, les grandes
chaînes de magasins, les supermarchés - et que les gens disent:
Bon, bien, très bien, on va garder les huîtres, on va vendre
celles qui sont peut-être plus acceptables puis, les autres, on va les
faire déguster au client quand il se promène dans les
allées, vous allez déguster ça. Goûtez à nos
huîtres, madame ou monsieur, goûtez ça si elles sont bonnes,
vous pouvez en acheter. On ne veut surtout pas, évidemment, que ces
aliments-là qui ne seraient pas acceptables chez nous soient
passés à l'unité pour qu'on les donne en guise de
promotion, que les gens les mangent pareil. Alors, on dit: Non, il n'en est pas
question. On règle même ce cas-là parce que, autrement,
ça serait trop facile. Malgré que ce n'est pas toujours ça
qu'ils pourraient faire parce qu'évidemment, ce qui est moins bon, s'ils
le servent d'abord pour fins de dégustation, ils en vendront moins. Sauf
que s'ils enlèvent le ver qui est dedans, bien, là,
peut-être que ça ne paraîtrait pas trop, puis l'huître
serait aussi bonne. Mais, si on disait aux gens: bon, on a enlevé
quelques vers dedans, c'est peut-être que ça changerait les
soirées. On préférerait que ce soit envoyé dans les
cimetières.
M. Baril: II y a juste Notre-Seigneur qui a gardé son bon
vin pour la fin. (16 heures)
M. Picotte: Oui, mais Lui, il a toujours fait les choses à
part des autres. C'est pour ça qu'il est éternel. C'est de valeur
qu'on ne soit pas ainsi.
M. Baril: Adopté. Un instant. M. Picotte: On n'est pas
pressés.
M. Baril: Le ministre pourrait-il m'informer? Le cahier qu'il
nous a fourni, comment il marche? À ma gauche, je vois le texte du
projet de loi.
M. Picotte: Québec, oui. "... faire transporter ou
accepter pour une destination quelconque au Québec, un produit malsain,
de provenance malsaine. " Ça, c'est l'ancienne loi.
M. Baril: C'est l'ancienne.
M. Picotte: Pourquoi ne met-on pas Québec dans la
nouvelle?
M. Baril: Oui.
M. Picotte: C'est ça que vous voulez savoir?
M. Baril: Oui. Bien, non, avant, pour commencer, je veux savoir
comment le cahier fonctionne.
M. Picotte: Quand vous l'avez devant vous, à gauche, c'est
le nouveau texte de loi...
M. Baril: Oui.
M. Picotte: ...et, à droite, c'est le texte actuel qui
existe. C'est le texte existant.
M. Baril: Donc, on n'a pas de...
M. Picotte: Autrement dit, j'ai voulu vous mettre dans un plan
ensemble l'ancienne loi et la nouvelle.
M. Baril: Mais on n'aura pas la formulation de la loi
après qu'elle sera adoptée.
M. Picotte: Oui, non. Ça sera toujours celle de gauche.
Vous prendrez toute celle de gauche, vous allez jusqu'en bas et ce sera la
nouvelle loi. Et il y aura une nouvelle codification, évidemment, parce
que...
M. Baril: Moi, ce que je voulais dire, si on avait eu le... pas
un reproche qu'on dit, c'est pour mieux comprendre, si on avait eu le texte de
la loi tel qu'adopté... Parce que quand on lit ici le texte du projet de
loi...
M. Picotte: Non, mais moi, je vous ai donné ça pour
fins de référence. Maintenant, si vous n'aimez pas ça,
vous avez juste une chose à faire. Achetez-vous une bonne paire de
ciseaux et coupez ça par le milieu. Vous coupez ça par le milieu,
vous jetez ça et vous gardez rien que l'autre bord.
M. Baril: ...tel que formulé.
M. Picotte: ah, bon. on ne peut pas l'avoir parce que ça
va être après l'avoir adopté qu'ils vont le faire. c'est
celui qu'on prendrait à l'assemblée nationale, finalement.
M. Baril: Ce que je veux dire, c'est que, hier, j'étais
sur la loi sur la sécurité routière et on avait le texte
de loi tel qu'il sera inscrit lorsque adopté, le texte final. C'est ce
que je vous dis. Ici, quand on lit le texte du projet de loi, on dit:
"L'article 3 de cette loi est modi- fié..." Et là, on dit: On
enlève un mot et on en insère un autre, et tout ça.
Là, dans ta tête, il faut que tu essaies de trouver à quoi
ça va ressembler.
M. Picotte: Ah, bon. On n'a pas ça, nous autres. On n'est
pas rendus là encore. Mais ça va venir. D'ici un an, un an et
demi, ça va venir.
M. Baril: En tout cas, c'était pour comprendre comme il le
faut et que ça...
M. Picotte: C'est aux Transports que vous aviez ça?
M. Baril: Oui.
M. Picotte: M. Elkas a été soulagé d'un
ministère. Donc, il avait peut-être eu le temps de vous
préparer ça mieux que moi encore.
M. Baril: Oui, mais ça a l'air d'être plus la RAAQ
qui prépare les affaires.
M. Picotte: Ah, c'est la RAAQ.
M. Baril: La SAAQ maintenant qu'il faut dire.
M. Picotte: Oui, la SAAQ.
M. Baril: Là, est-ce que vous avez dit...
M. Picotte: II ont peut-être tellement de personnel pour
être en mesure de faire ça plus facilement.
M. Baril: Ah, ça, je n'en doute aucunement.
M. Picotte: Ils ont tellement moins d'accidents d'automobile,
donc, moins de dossiers à traiter.
M. Baril: là, on sort du sujet, mais au lieu d'augmenter
les primes, ils seraient peut-être mieux de baisser un petit peu les
fonctionnaires.
Le Président (M. Richard): On commence à chirer,
pour prendre une expression.
M. Baril: C'est vrai. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Une expression
d'automobile.
M. Baril: Mais, pourquoi vous l'enlevez?
M. Picotte: Pourquoi on enlève le mot "Québec"?
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Si on enlève le mot "Québec", c'est
bien facile, parce que, si on laisse "Québec", on va être encore
menottes. Il va falloir inspecter juste les affaires du Québec. En
enlevant ça, ça nous donne juridiction sur tout ce qui vient de
partout, que ça vienne d'où l'on voudra. Mais si on parle de
Québec, dès qu'on souligne le mot "Québec", on va dire:
Aie, ça, ça n'a pas été acheté au
Québec. Ça n'a pas été fait au Québec.
Ça vient de l'île-du-Prince-Édouard. Vous autres, vous avez
droit rien qu'au Québec. Alors, ne nous bâdrez pas avec ça.
C'est "rnade in Prince Edward" au lieu d'être "made in Québec".
Alors, en enlevant le mot "Québec", ça nous donne le droit sur
l'ensemble, sans que quelqu'un invoque la possibilité dans la loi de
dire: Vous avez le mot "Québec", alors, ça, vous ne pouvez pas
faire ça, et ils nous contestent. Ah, oui, l'autre affaire qu'on
avait... L'autre problème qu'on avait, M. le député, ce
n'est pas compliqué, c'est que quand on arrivait pour inspecter quelque
chose les gens disaient: Ça, vous n'avez pas à inspecter
ça parce que, nous autres, on veut vendre ça à
l'État de New York. Ce sera le fédéral qui inspectera
ça, quand on s'en ira là-bas. Là, on ne pouvait pas
inspecter, sans savoir si, effectivement, c'était rendu à
l'État de New York ou si ça s'en allait à l'État de
New York. Eux autres évitaient une inspection chez nous, ils
évitaient probablement une autre inspection du fédéral et
ils s'en allaient... Ou bien, ils n'allaient pas sur le marché de New
York et ils faisaient ça sur le marché du Québec.
M. Baril: Je comprends, les explications du ministre m'ont
convaincu.
Le Président (M. Richard): L'article 2 est donc
adopté?
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Nous appelons l'article 3.
M. Picotte: L'article 3. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 3, du suivant: "3.1 L'exploitant d'un lieu
ou d'un véhicule où l'on prépare, conditionne, transforme,
emballe, entrepose, débarque, donne à des fins promotionnelles,
met en vente ou vend des produits ou détient des produits en vue de la
vente ou de la fourniture de services moyennant rémunération ou
du don à des fins promotionnelles ainsi que d'un lieu où l'on
effectue de l'abattage, doit maintenir les locaux et le matériel
propres. "Cet exploitant doit empêcher que l'aménagement des
installations, l'exécution des opéra- tions de
préparation, de conditionnement ou de transformation des produits ou
l'utilisation du matériel soient susceptibles d'affecter la
salubrité des produits ou les conditions sanitaires de
l'exploitation."
Actuellement, les exigences de cette nature sont réglementaires
et, à ce niveau, leur généralité peut soulever des
problèmes de légalité, ce qui n'est pas le cas au niveau
législatif. Autrement dit, on avait ça, c'était dans les
règlements. Un règlement, vous le savez comme moi, c'est toujours
contestable, c'est toujours... Une loi aussi, mais c'est beaucoup moins fort
que la loi à l'intérieur de la loi même. Donc, là on
se donne des pouvoirs législatifs. On inscrit ça à
l'intérieur de la loi pour être bien certains qu'on n'aura pas,
qu'on sera plus forts en tout cas s'il y avait des contestations possibles.
M. Baril: Est-ce qu'il va y avoir de la réglementation qui
va découler même de notre projet de loi? Est-ce que ça va
en prendre de la nouvelle réglementation?
M. Picotte: Pas nécessairement pour cet article-là,
mais dans l'ensemble, on va avoir de la réglementation, oui.
Forcément.
M. Baril: Plus qu'avant?
M. Picotte: Oui. On m'a dit qu'il y a certaines modifications,
plus des ajouts.
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 4 sur
lequel nous avons un joli papillon.
M. Picotte: Un joli papillon que vous êtes supposés
avoir.
Le Président (M. Richard): Alors, identifiez-nous les
couleurs, M. le ministre.
M. Baril: On va l'attraper avant qu'il s'envole.
M. Picotte: Alors l'article 4. Remplacer l'article 4 par le
suivant: 4. L'article 7 de cette loi est modifié par le remplacement
dans les deuxième et troisième lignes, des mots "d'un
établissement visé aux paragraphes a, b, e ou f" par les mots "ou
l'utilisateur d'un établissement, d'un lieu ou d'un véhicule ou
par toute autre personne exerçant une activité visée aux
paragraphes a, b, e, f, k, I, 1.1 ou m à p". Il s'agit d'une
modification de concordance tout simplement à la suite du remplacement
du sous-paragraphe b.1 et du paragraphe 1.1 de l'article 5 du projet de loi.
Autrement dit.. Allez donc, Me Noël.
Mme Noël (Marie-Camille): C'est parce que... c'est une
modification de concordance parce qu'on a un papillon à l'article 5 du
projet. Comme notre papillon... on supprime b.1 et on rajoute 1.1. Ici, on est
venus rajouter 1.1 à notre article 4 qui pariait de b.1. Alors, pour
ici, le papillon est uniquement de la concordance avec le papillon qu'on verra
à l'article 5.1.1.
M. Baril: Alors faut-il accepter le papillon? On fait quoi?
Le Président (M. Richard): Oui. Il faut adopter d'abord le
papillon et après ça le rentrer dans l'article 4.
M. Baril: Bon. Pour ce qui est du papillon ça ne me cause
pas de problème.
Le Président (M. Richard): Alors on achète le
papillon. C'est adopté.
Mme Noël: Alors pour l'article 4...
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 4 avec le
papillon, avec l'amendement est adopté?
M. Picotte: Bon maintenant.
Le Président (M. Richard): On revient à l'article
4.
M. Picotte: L'article 4. Cet article en est un aussi de
concordance avec les paragraphes 1° et 2° de l'article 5 sur les permis
qui concernent les règles de provenance des produits. Alors l'article 7
de cette loi est modifié par le remplacement, dans les deuxième
et troisième lignes, des mots "d'un établissement visé aux
paragraphes a, b, e ou F par les mots "ou l'utilisateur d'un
établissement, d'un lieu ou d'un véhicule ou par une personne
visés aux paragraphes a, b, b.1, e, f ou k à p". Quelqu'un qui
nous écoute doit nous trouver bien, bien brillants.
Le Président (M. Richard): II ne leur manque qu'un
dessin.
M. Baril: Quand on parle qu'ils concernent les règles de
provenance des produits, là, "c'est-u"...
M. Picotte: Vous comprendrez bien, M. le Président, qu'on
ne fera pas de dessin parce qu'il n'y a pas de sans-dessein dans cette
salle.
M. Baril: Quand on dit qu'ils concernent les règles de
provenance des produits, "c'est-u" des produits transformés ou bien si
c'est la définition telle qu'on l'a dit, je pense, à l'article 1
ou 2, là, que ça peut être dans les champs, que ça
peut être partout, de toute provenance?
M. Picotte: c'est le produit du début, avant la cueillette
comme transformé, c'est la définition générale.
oui. la définition de produits est modifiée mais elle englobe
tout.
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 4...
M. Picotte: Tel qu'amendé...
Le Président (M. Richard): ...tel qu'amendé est
donc adopté.
M. Picotte: Adopté. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5...
M. Picotte: Ah, mon Dieu, quelle belle affaire!
Le Président (M. Richard): ...et l'article 5... M.
Picotte: Un gros papillon, là encore...
Le Président (M. Richard): ...on a un capable de papillon,
alors, M. le ministre...
M. Baril: Ça va devenir pesant.
M. Picotte: Oui, volons.
Le Président (M. Richard): ...allons-y.
M. Picotte: On commence par le papillon?
Le Président (M. Richard): Oui.
Conditions et restrictions quant aux permis
M. Picotte: Bon. Modifier l'article 5 du projet: 1° par la
suppression du sous-paragraphe b.1 du paragraphe 1° - on est pas mal plus
avancés que tantôt - 2° par le remplacement des
sous-paragraphes 1 et m - "I", excusez-moi, "I" comme dans lolo et "m" comme
dans manger des produits agricoles - du paragraphe 2° par les suivants: "I)
exploiter un établissement où se fait la préparation ou la
détention d'aliments en vue de leur distribution à des fins
commerciales pour la consommation humaine, lorsque ces aliments sont
différents des types d'aliments visés aux paragraphes b, e, f ou
k ou lorsqu'ils sont de plusieurs types ou composés d'un mélange
de plusieurs types d'aliments." On a de plus en plus des plats
préparés, qu'on appelle - sous-marins, pizzas et cie - tout ce
que les politiciens mangent vite pour gagner du temps puis qui
détériore leur santé.
"1. 1) effectuer la distribution à des fins commerciales
d'aliments pour la consommation humaine, à moins d'être
détenteur du permis prévu aux paragraphes a, b, e, f, k, ou I. "
"m) exploiter un lieu ou un véhicule où se fait la
préparation d'aliments en vue de leur vente au détail ou la
fourniture de services moyennant rémunération relatifs à
des aliments destinés à la consommation humaine. "
Voilà, M. le Président, les changements où il y a
papillon, ou la cohorte de papillons qui est apportée à l'article
5.
M. Baril: Si je comprends le papillon, la raison c'est qu'on
élargit le champ d'inspection. Avant ça, on parlait des viandes
et des aliments carnés, tandis qu'ici on semble parler de toutes les
préparations et de toute la détention des aliments, en
général, tout ce qui concerne, tout ce qui touche les
aliments.
M. Picotte: Oui, là, évidemment, on ne parle pas
d'inspection, ici, on parle de permis. Mais, je vais peut-être demander
à Me Noël, de préciser davantage. Très juridique,
ça.
Mme Noël: Le papillon, tout ce qu'il vient faire,
finalement... On avait déjà dans notre article 5 les paragraphes
1, m, et on avait b. 1; b. 1 devient 1. 1, d'accord? On étend à
1. 1. Avant à b. 1, on avait: "effectuer la distribution à des
fins commerciales de viandes ou d'aliments carnés. " Maintenant, ce
qu'on dit, c'est: "effectuer la distribution... d'aliments" tout court. C'est
qu'on étend l'obligation de détenir un permis qui était
prévue à b. 1 dans le projet de loi, non seulement aux aliments
carnés, mais à tous les distributeurs d'aliments, quels qu'ils
soient. Alors, ça, c'est pour le 1. 1.
Maintenant, le paragraphe I, on l'avait déjà,
c'était: "exploiter un établissement où se fait la
préparation ou la détention d'aliments en vue de leur
distribution", mais ici, on est venus vraiment préciser que c'est la
détention d'aliments, mais aussi lorsque ces aliments sont
différents des types d'aliments visés au paragraphe, lorsqu'ils
sont de plusieurs types ou composés d'un mélange de plusieurs
types. On voulait vraiment cerner la réalité de l'usine
alimentaire d'aujourd'hui. Alors, comme c'était rédigé, ce
n'était pas suffisamment précis. Alors, là, l'obligation
de détenir un permis c'est pour ceux qui effectivement sont visés
dans notre article, mais là, aussi, on vient préciser que, quand
on parle... lorsqu'ils exploitent "un établissement où se fait la
préparation... d'aliments" ou "d'un mélange... d'aliments". De
plus en plus, les usines font toutes sortes de types d'aliments: du marin, des
végétaux, du carné, du végétal, des produits
carnés, elles font de tout. Alors, le permis du paragraphe I va
s'appliquer à celui, finalement, qui fait une diversité
d'aliments ou un mélange de plusieurs types d'aliments.
M. Picotte: Oui, en fait... (16 h 15)
Mme Noël: C'est simplement de préciser sa
portée, ici.
M. Picotte:... en fait ce qu'il faut bien avoir à l'esprit
c'est que, maintenant, ce n'est plus vrai que des gens font uniquement, par
exemple, de la préparation de poisson à l'intérieur de
leur usine. Ils disent: On fait du poisson puis on fait d'autres choses. En
faisant d'autres choses, la diversité nous amène à
modifier nos genres de permis, les permis qu'on doit donner et ç'a trait
aux permis ça. Alors je pense que l'explication juridique et
compliquée, évidemment, qui vous a été fournie par
Me Noël vous démontre jusqu'à quel point j'ai l'intention de
la garder au service du ministère, non pas de la laisser aller
ailleurs.
M. Baril: Est-ce que c'est pour nous mêler davantage?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Tout en étant très certain de toutes les
informations que vous avez fournies, une question-là: Quelqu'un qui
vend, qui a un kiosque sur le bord du chemin, qui vend des pommes, du
maïs, je ne sais pas trop quoi, est-il obligé d'avoir un
permis?
M. Picotte: Ça, c'est dans la liste des exemptions que je
me demande de faire. Quand vous m'avez parlé d'exemption: Qu'est-ce que
le ministre fait avec des exemptions, il se vote une loi...
M. Baril: Ah! plus loin là, oui.
M. Picotte: Exemple, un étudiant est sur le bord de la
route, il vend 700 douzaines d'épis de blé d'inde pour gagner ses
études. Le père dit: O. K., tu as un champ de blé d'inde,
tu t'en occupes, tu le vendras sur le bord de la route avec un kiosque pour les
gens-là. J'ai pas l'intention d'exiger des permis pour ça. Puis,
c'est ça qui va faire en sorte que le ministre, avec des exemptions, va
dire: Aie! s'il vous plaît, on va bâdrer la paix à ce petit
gars-là, ça n'a pas de bons sens. Il y a des choses comme
ça, et on retrouve ça souvent dans le monde rural.
M. Baril: C'est pour ça que...
M. Picotte: Moi, je ne veux pas bâdrer les agriculteurs
avec des choses semblables à ça.
M. Baril: C'est de là que provenait mon inquiétude,
M. le ministre.
M. Picotte: C'est pas juste la vente, c'est pour ça que
dans le papillon on parle de prépa-
ration en vue de la vente et non pas de la vente.
Mme Noël: c'est qu'avant on avait mis la vente et là,
on met la préparation d'aliments en vue de la vente au détail.
donc, celui qui ne prépare pas, ne sera pas obligé d'avoir un
permis.
M. Picotte: Alors, c'est pour ça que le papillon est
arrivé.
M. Baril: Bon. Votre définition de préparation
est-ce... C'est quoi? Faut-il que tu transformes un peu le produit ou bien si,
juste pour m'expliquer là, vous allez prendre, je vais dire, des pommes,
vous allez les nettoyer un peu, vous allez en mettre 12 ou 25 dans un panier,
vous allez les vendre, est-ce que ça rentre dans la préparation
pour la vente, la commercialisation?
M. Picotte: Parlons de produits végétaux, par
exemple. Le coupage, le tranchage de produits végétaux-là
quand on parle de la préparation, c'est ça. Alors, on a une
définition belle et bien... Voyons, bon, produits de l'oeuf par exemple.
En ce qui concerne le mot produit, la définition prévue est la
suivante pour la préparation. Prenons un oeuf. Préparation: les
opérations de lavage, mirage, congélation,
décongélation, décoquillage, cuisson, pasteurisation,
déshydratation, tranchage, hachage, mélange, marinage, mise en
conserve, irradiation, emballage ou tout autre genre de traitement ou de
conditionnement des oeufs et des produits de l'oeuf. Bon, ça c'est en ce
qui concerne, entre autres, l'oeuf. Pour un autre type d'aliment, la
préparation veut dire telle chose, telle chose, telle chose. Alors, on a
des définitions expresses face à cette situation-là.
M. Baril: Non, mais vous comprendrez que moi ce que je voulais
dire c'est si quelqu'un a, je ne sais pas moi, il a des fruits, les fruits des
fois il faut que tu les laves.
M. Picotte: II décide de faire une salade de fruits pour
la vendre.
M. Baril: Non, non, non. Même pas, des fois...
M. Picotte: Ah! les laver.
M. Baril: ...avant de les placer dans le comptoir il faut que tu
les laves un peu, est-ce que ça fait partie de la préparation
ça ou bien si...
M. Picotte: C'est encore plus propre.
M. Baril: Non, non, je sais bien, mais est-ce que ça fait
partie de la préparation?
Une voix: C'est une autre définition pour les produits
végétaux...
M. Picotte: La définition, bon d'abord, O.K. M. Baril:
C'est pas parce que je veux...
M. Picotte: Pour les produits végétaux, prenons la
définition des produits végétaux.
M. Baril: ...embêter le ministre là, mais c'est
simplement...
M. Picotte: Non, mais j'espère moi, qu'il le lave
déjà avant de le manger; s'il est lavé une autre fois,
tant mieux. Mais compte tenu...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Non, mais c'est parce que vous savez comme moi...
M. Picotte: ...il y a tellement de gens qui se promènent
puis qui les taponnent et bien comme je n'aime pas le taponnage, j'aime autant
les laver moi-même.
M. Baril: Non, non. Mais ce n'est pas ça. Vous allez
prendre certains fruits et légumes, il faut qu'ils soient lavés
un peu, il faut qu'ils soient au moins présentables dans le
comptoir.
M. Picotte: Alors, la définition d'un produit d'origine
végétale quand on parle de préparation: les
opérations de parage, pelage, tranchage, découpage, hachage,
mouture, pressage, extraction, décoquillage, séchage, cuisson,
fumage, réchauffage, évaporation, grillage, torréfaction,
concentration, pasteurisation, distribution, déshydratation, saumurage,
marinage, fermentation, coagulation, filtrage, mélange, irradiation,
congélation, décongélation, emballage, mise en conserve ou
tout autre genre de traitement ou de conditionnement de produits d'origine
végétale.
M. Baril: Bon, en tout cas. C'a l'air...
M. Picotte: Vous savez, on est mieux d'avoir des bons
inspecteurs!
M. Baril: Parce que moi, je ne veux surtout pas que... Comme le
ministre le disait d'ailleurs tout à l'heure, il est bien conscient que
durant la saison estivale, il y a une multitude de kiosques sur le bord du
chemin et les gens gagnent leur vie avec ça. Je ne voudrais, moi, que le
ministère arrive et après... les inspecteurs arrivent et disent:
Oups, ça te prend un permis. Quand ça prend un permis, je suis
toujours réticent parce que bien des fois, la tablette ne sera pas assez
large, elle ne sera pas assez longue, elle va être trop basse, elle va
être trop haute, elle va être trop proche du chemin, il n'y
aura pas assez de lumière, le soleil va trop entrer, ça,
je pense que je ne ferai pas de démonstration au ministre
là-dessus.
M. Picotte: Je suis entièrement d'accord avec vous, c'est
pour ça que je veux me garder le pouvoir d'exemption parce que ça
n'aurait pas de bon sens.
M. Baril: O.K. pour l'article 5.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement à
l'article 5...
M. Picotte: C'est le papillon, c'est-à-dire, qu'on a
adopté.
Le Président (M. Richard): Oui, le papillon. Alors,
l'amendement à l'article 5 est adopté. Est-ce que maintenant, on
adopte l'article 5 tel qu'amendé?
M. Picotte: Attendez, je ne sais plus où j'en suis.
Le Président (M. Richard): O.K. on a réglé
rien que le papillon. Là, maintenant, vous êtes rendus à
l'article 5.
M. Picotte: Bon, l'article 5, maintenant. L'article 9 de cette
loi, modifié par l'article 3 du chapitre 53 des lois de 1983, est de
nouveau modifié: 1° par le remplacement du paragraphe b du premier
alinéa par les suivants: "b) exploiter un établissement où
se fait la préparation ou la détention de viandes ou d'aliments
carnés en vue de leur distribution à des fins commerciales pour
la consommation humaine; "b.1) effectuer la distribution à des fins
commerciales de viandes ou d'aliments."
Lui, il est disparu, celui-là, il est disparu, b.1 avec le
papillon. C'est tout. Ah non! Il y a 2, excusez, il y en a une multitude.
Excusez, M. le Président. 2° par l'addition, après le
paragraphe j du premier alinéa, des suivants: "k) exploiter un
établissement où se fait la préparation ou la
détention de produits agricoles d'origine végétale en vue
de leur distribution à des fins commerciales pour la consommation
humaine; "I) exploiter un établissement où se fait la
préparation ou la détention d'aliments en vue de leur
distribution à des fins commerciales pour la consommation humaine,
à moins d'être détenteur du permis prévu aux
paragraphes a, b, e, f ou k."
Alors, on a vu évidemment le nouveau I dans le papillon
tantôt. "m) exploiter un lieu ou un véhicule où se fait la
vente en détail ou la fourniture de services moyennant
rémunération relatifs à des aliments destinés
à la consommation humaine."
On a vu le nouveau m dans le papillon tantôt. Alors, je vous lis
ce qui existait pour qu'on fasse bien la différence si on se rappelle de
ce qu'on a dit dans le papillon. "n) exploiter un lieu ou un véhicule
où est exercée l'activité de restaurateur; "o) - bingo! -
utiliser un lieu où se fait la préparation ou la détention
d'aliments en vue de les donner à des fins promotionnelles pour la
consommation humaine; "p) effectuer à des fins commerciales la
récupération d'aliments ou d'emballages d'aliments
destinés à la consommation humaine et qui sont en état
d'altération." 3° par la suppression du dernier alinéa.
Alors, les explications générales, M. le Président,
de tout ça... Oui, c'est correct.
M. Baril: Si vous voulez sauver du temps... M. Picotte:
Parfait. Je suis acheteur.
M. Baril: juste m'expliquer. c'est peut-être ça que
vous vous apprêtiez à faire. juste m'expliquer pourquoi... ouf,
où est-ce qu'on était rendus... à la dernière page,
ce qu'on enlève, en tout cas. la suppression du dernier alinéa,
pourquoi? c'est parce que ce n'est plus bon, ça n'existe plus, pourquoi
on parle du 14 juin 1977?
M. Picotte: c'est l'exemption des petits abattoirs b qui
existaient parce qu'on va arriver, tantôt, avec une législation
pour les abattoirs b.
M. Baril: Bon, bon.
M. Picotte: Alors, on ne peut pas les exempter là et,
après ça, arriver avec un permis, notre loi va être
contradictoire.
M. Baril: c'est pour ça que je voulais sauver du temps,
si... à moins que le ministre insiste beaucoup pour donner d'autres
explications.
M. Picotte: Pas de problème.
M. Baril: Ça irait pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'article 5 est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Magnifique. J'appelle l'article
6.
M. Picotte: L'article 6.
Le Président (M. Richard): On est chanceux, il n'y a pas
d'amendement.
M. Picotte: Oui, ça va bien. L'article 6. L'article 10 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans les quatrième et
cinquième lignes du troisième alinéa, des mots "qu'il juge
à propos, et le permis doit indiquer les conditions ainsi
imposées" par les mots "ou restriction nécessaires qu'il
détermine et les indique au permis".
Cette modification permettra de réduire les catégories de
permis au niveau réglementaire pour les abattoirs et les
établissements de préparation ou d'entreposage, de vente en
détail ou de restauration et autres établissements et
activités sans permis dans le secteur alimentaire, et de les adapter aux
besoins et à la réalité des industries et des technologies
modernes. Le permis pourra contenir une restriction portant sur le volume ou le
type d'aliments préparés en fonction de la capacité ou de
la nature des équipements ou des installations de
l'établissement. Voilà, M. le Président, les explications.
Peut-être une explication additionnelle, en mon nom, de la part de M.
Yvan Rouleau.
M. Rouleau: Les permis contiennent déjà certaines
conditions, qu'on appelle conditions, mais qui peuvent être
identifiées en réalité comme étant des
restrictions. On va dire, dans le domaine des produits marins par exemple,
qu'une usine doit se limiter à faire des filets pour la
congélation et pas plus de 400 kilogrammes par semaine ou par jour.
Alors, ces dispositions, on les utilise déjà même si elles
ne portent pas le nom de restrictions. On les appelle conditions. Alors, on
vient préciser dans le texte ce qu'on fait réellement. C'est une
précision pour être concordants.
M. Baril: Dans les notes explicatives, quand on dit
réduire les catégories de permis... C'est ça que vous
venez de... Cette modification permettra de réduire...
M. Rouleau: C'est ça. Plutôt que d'émettre
deux permis, par exemple, on va mettre une restriction sur un permis et dire:
L'exploitant ne peut pas faire plus que telle chose. C'est dans ce
cas-là.
M. Picotte: Au lieu de dire qu'on émet deux, trois ou
quatre permis, dépendamment de ce qu'ils font, on va mettre des
restrictions. Alors, ça va éliminer des tracasseries
administrives et faire en sorte que les gens soient obligés d'avoir un
mur complet de permis en arrière de la boucherie pour démontrer
qu'ils sont bien en loi partout. Un permis pour faire de la saucisse, un permis
pour faire des cretons, un permis pour faire du boudin, et le gars finit par
nous bouder éternellement.
M. Baril: Est-ce que toutes ces catégories de
permis-là sont délivrées gratuitement? Quels sont les
frais?
M. Picotte: On va voir ça un petit peu plus tard, on vous
en parlera. Il va y avoir un prix à ça et je vous le dirai...
Alors, il va y avoir un prix dépendamment des catégories qui
seront chargées, dépendamment aussi de l'endroit où
ça sera dispensé.
M. Baril: C'est beau. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 6, adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Picotte: Article 7. M. le Président, l'article 13 de
cette loi est remplacé par le suivant: "Le titulaire d'un permis doit
l'afficher dans l'établissement, le lieu où le véhicule
à un endroit où il peut facilement être vu du public. "
Cette modification est de concordance avec l'article 5, 2° paragraphe, sur
les permis afin que le permis soit visible à toute personne
accédant à un endroit sans permis.
Le Président (M. Richard): Article 7, adopté.
J'appelle l'article 8. Pour des raisons techniques, nous suspendons les travaux
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M. Richard): Nous étions à
l'article 8.
M. Picotte: Ça va, M. le Président. Article 8.
L'article 15 de cette loi est modifié: 1° par le remplacement du
paragraphe a par le suivant: "a) a été déclaré
capable...
Des voix: Ha, ha, ha!
M.. Picotte: "a)... coupable... "... parce que j'ai conté
des histoires de gars qui étaient capables pas mal... "a) a
été déclaré coupable d'une infraction à une
disposition de la présente loi ou de ses règlements. " 2° par
l'insertion, après le paragraphe b, du suivant: "b. 1) ne respecte pas
une condition ou une restriction indiquées au permis. "
En fait, la modification pour établir la concordance avec
l'article 6 du présent projet de loi permet de suspendre, d'annuler ou
de refuser de renouveler le permis d'un détenteur trouvé coupable
d'une infraction par le tribunal ou de
celui qui ne respecte pas les conditions et les restrictions qui y sont
rattachées. C'est finalement de la concordance encore une fois.
M. Baril: Rien de plus. C'est parce qu'avant ça se
référait à la loi ou aux règlements.
M. Picotte: Avant on disait: "a commis une infraction à la
présente loi ou aux règlements" puis là on dit: "a
été déclaré coupable d'une infraction..." C'est la
nouvelle formule à ce qu'on me dit, qu'il faut utiliser maintenant.
M. Baril: Comme je ne suis pas un juriste... Le
Président (M. Richard): Adopté? M. Baril: Oui.
M. Picotte: Dieu merci pour nous d'ailleurs! Ni vous, ni moi.
Le Président (M. Richard): Nous appelons l'article 9.
M. Picotte: On remercie le Seigneur tous les jours de ne pas
avoir été fait et reçu avocat.
Le Président (M. Richard): Mais c'est un mal
nécessaire, M. le ministre.
M. Picotte: Ah, oui. C'est tellement nécessaire, pour
faire nos lois en tout cas.
Le Président (M. Richard): L'article 9, M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Baril: II y en a qui ont l'air à s'en plaire en tous
les cas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Inspections et saisies
M. Picotte: L'article 9. L'article 33 de cette loi est
modifié: 1° par l'insertion, dans la quatrième ligne de la
partie qui précède le paragraphe 1° et après le mot
"débarque", des mots "donne à des fins philanthropiques ou
promotionnelles,"; 2° par l'insertion, dans la sixième ligne de la
partie qui précède le paragraphe 1° et après lé
mot "rémunération", des mots "ou du don à des fins
philanthropiques ou promotionnelles,"; 3° par l'insertion, dans la
septième ligne de la partie qui précède le paragraphe
1° et après le chiffre "6", des mots "de même que dans un lieu
où l'on effectue de l'abattage".
D'abord, cette modification permet l'inspection des produits au niveau
des activités philanthropiques ou publicitaires et est de concordance
pour l'aspect publicitaire, avec l'article 3 du projet de loi. On a vu
tantôt que dans un supermarché, quelqu'un qui donnerait pour fins
de publicité ou ferait déguster des choses, ça, c'est de
la concordance, au moins pour le paragraphe 3° de cet article-là.
Elle permet aussi l'inspection des produits au niveau des activités
philanthropiques ou publicitaires. La modification précise aussi le
pouvoir d'intervention sur des sites où des animaux sont abattus pour la
consommation. Alors, la modification proposée permet de procéder
légalement à l'inspection des produits au niveau des
activités philanthropiques, et de la concordance.
Exemple, un repas servi aux personnes errantes ou dans le besoin, de la
promotion des produits dans divers lieux et d'autre part, compte tenu qu'un
animal n'est pas un produit, et c'est là que vient le dernier point,
l'ajout au 3e point précise le pouvoir d'intervention sur les sites
où des animaux sont abattus pour la consommation humaine. Un coup qu'il
est abattu, il peut devenir un produit, mais tant qu'il n'est pas abattu, il
n'est pas un produit et c'est pour ça qu'on fait cette
précision-là. Voilà le produit de nos
réflexions.
M. Baril: Quand on parle, dans le texte actuel, on dit:
"transforme, emballe, entrepose, débarque", c'est quoi, ça,
"débarque"?
M. Picotte: Un débarquement de poissons. Il
débarque une quantité de poissons.
M. Baril: Quand on dit "débarque" est-ce que c'est
l'endroit où il débarque ça? C'est le
débarcadère? C'est quoi?
M. Picotte: C'est le lieu de débarquement, le quai. La
plupart du temps, on débarque ça pas loin d'une usine. Alors,
c'est l'endroit où on débarque le poisson.
M. Baril: Après ça, quand on parle...
M. Picotte: Une chance qu'on ne le jette pas à terre parce
qu'on dirait: II le jette. Mais, en tout cas, c'est "débarque".
M. Baril: Je voulais savoir si c'était l'effet de
débarquer quelque chose ou bien si c'était de l'endroit dont on
parlait.
M. Picotte: L'endroit. C'est ça, le pouvoir d'aller
à l'endroit où il est débarqué.
M. Baril: Après ça, au paragraphe 3°, on dit:
"de même que dans un lieu où l'on effectue de l'abattage".
Ça, c'est toute sorte d'abattage, toute forme de... je veux dire, c'est
pour la consommation? On dit: consommation humaine, mais est-ce que c'est de la
consommation pour vente ou bien si c'est pour de la consommation privée?
Je ne sais pas quoi, moi, quelqu'un qui tue une bête pour lui,
là.
M. Picotte: Dr Rouleau, en mon nom.
M. Rouleau: Ça peut être ça aussi. Ça
peut être un endroit où on abat une bête pour... Dès
qu'on fait des activités d'abattage.
M. Picotte: En supposant qu'on ferait un méchoui: on
abattrait l'animal avant et on ferait le méchoui après.
Habituellement, il est mort quand il arrive sur les lieux du méchoui
pour se faire griller, mais, en tout cas...
M. Baril: Ça ferait quoi? Disons que quelqu'un tue une
bête. Ça arrive, ça. Il y en a, d'ailleurs, qui en tue.
M. Picotte: Oui, il a droit.
M. Baril: Des producteurs qui tuent un veau ou un porc, je ne
sais pas quoi.
M. Picotte: Pour consommation personnelle, il a droit.
M. Baril: Ah oui! personnelle. Oui, pour consommation
personnelle.
M. Picotte: II n'y a aucun problème là-dessus.
Ça, on ne peut pas toucher à ça. Consommation personnelle,
le gars tue sa bête, il la mange. Il n'y a pas vente, il n'y a pas de
don, il ne donne pas ça à personne, il ne fait pas partager
ça à personne, mais...
M. Baril: Non, mais est-ce qu'on retrouve ça quelque
part?
M. Picotte: ...s'il reçoit de la visite, il reçoit
de la visite, mais...
M. Baril: Est-ce qu'on retrouve ça quelque part dans la
loi comme quoi, eux autres, c'est exclu pour consommation personnelle?
M. Picotte: C'est parce que notre loi vise les activités
commerciales.
M. Baril: Ah bon!
M. Picotte: Alors, celui qui fait de la consommation propre
à lui, pour lui-même, n'est pas visé. C'est de la
consommation commerciale.
M. Baril: C'est parfait.
Le Président (M. Richard): Article 9, adopté.
J'appelle, donc, l'article 10.
M. Picotte: L'article 10, M. le Président, bien sûr,
fait référence à l'article 33.1. L'article 33.1 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans les quatrième et
cinquième lignes, des mots "ou qu'une infraction a été
commise à leur égard" par les mots "qu'une infraction a
été commise à leur égard ou que ce produit est
impropre à la consommation humaine ou qu'il est altéré de
manière à le rendre impropre à la consommation
humaine".
L'ajout permet la saisie des produits faisant l'objet de dons
philanthropiques et qui seraient impropres à la consommation humaine ou
altérés de manière à les rendre impropres à
la consommation humaine. Alors, l'objectif poursuivi est de protéger les
bénéficiaires des dons d'aliments de la même manière
que. sont protégés ceux qui peuvent les acheter. Autrement dit -
je ne sais pas, moi - supposons qu'on a tout lieu de croire que des sandwiches
qui traînent quelque part depuis une semaine pourraient être
donnés à quelque organisme philanthropique que ce soit, pour
l'aider à se nourrir. On dit: Un instant, on ne peut pas permettre
ça, on ne peut pas accepter ça. Évidemment, c'est
sûr qu'on ne peut pas être partout pour tout vérifier
ça, mais, au moins, quand on a une plainte ou qu'on peut aller faire
certaines vérifications occasionnellement, on sait. Si on arrive demain
matin aux Artisans De Paix à Trois-Rivières, par exemple, qu'ils
ont reçu des vivres, que nos inspecteurs s'en vont là, qu'ils
constatent que, dans leur réfrigérateur ou dans leur
réserve, ils trouvent des aliments impropres à la consommation,
ils vont dire: Wo, un instant! Là, on ne peut pas le faire.
M. Baril: C'est comme toutes les...
M. Picotte: On devrait, normalement, dire tout simplement
à ces gens-là: Vous n'acceptez rien et vous ne nourrissez
personne, selon la loi actuelle. Comme on ne veut pas les priver de ça,
et comme on veut qu'il y ait de l'ordre là-dedans, c'est pour ça
qu'on arrive avec ça.
M. Baril: ...soupes populaires qu'il y a partout, je suppose.
M. Picotte: Soupes populaires, Artisans De Paix, en fait, ce sont
des soupes populaires, chez nous.
M. Baril: Habituellement, le ministère n'a pas le droit
d'aller dans un de ces établissements-là.
M. Picotte: Non, et si nos inspecteurs voulaient, ils se
mettraient à la porte, là, et ils diraient: II ne rentre rien ici
et vous n'avez pas le droit de faire ça. La loi ne vous permet pas, vous
n'avez pas le droit, même pour des dons. Aie! On ne veut pas faire
ça, évidemment, parce qu'il y a des itinérants qui sont
bien nourris. Je prends juste l'exemple... Je suis déjà
allé, comme bénévole, aider justement les Artisans De Paix
à Trois-Rivières. Tout ce qui s'appelle, par exemple, les maisons
de beignes au Québec, pour ne
pas nommer de compagnies, décident eux autres, que la
journée même, quand leurs beignes ne sont pas tous vendus, qu'il
en reste 10, 12, 15 douzaines, ils ne les repassent pas le lendemain à
la clientèle, ils les donnent.
Ah, ce sont des beignes qui sont encore excellents pour fins de
consommation, sauf qu'ils veulent vendre des beignes frais de la journée
à leurs clients. Donc, ils les donnent aux Artisans De Paix. Moi, je
suis déjà allé chercher je ne sais combien de douzaines de
beignes et je les ai apportés là. Évidemment, ils sont
d'excellente qualité. La seule chose, cependant, c'est que si un jour,
quelqu'un s'avisait de prendre ces beignes-là et de les mettre,
même réfrigérés, quelque part et de dire: On les
passera dans trois semaines, un mois parce qu'on en a trop, bien là, il
y aurait lieu de se questionner là-dessus.
En fait, on veut que tous les citoyens soient traités de la
même façon. Celui qui achète sa nourriture, on veut qu'il
ait de la nourriture qui soit, hors de tout doute raisonnable, comestible,
bonne et pas impropre à la consommation. Donc, celui qui s'en fait
donner parce qu'il est dans l'indigence ou dans la pauvreté, on veut que
lui aussi, il soit bien sûr servi comme tous les autres citoyens, avec de
la nourriture qui n'est pas impropre à la consommation.
Prenons par exemple Moisson Montréal, qui est un endroit... Juste
pour vous donner une idée de la quantité de nourriture qui est
passée là et qui n'était pas contrôlée ni
contrôlable. C'est-à-dire qu'on aurait dû normalement ne pas
accepter que ça se fasse ou sinon... Bien là maintenant, on va
avoir le pouvoir d'aller au moins vérifier les choses comme ça.
Alors, Moisson Montréal, entre autres, a distribué 1700 tonnes
métriques d'aliments, soit l'équivalent de 6000 repas/jour d'une
valeur de 4 312 000 $ à 135 organismes bénéficaires du
Montréal métropolitain. Il a reçu ces aliments de plus de
55 fournisseurs. Il a reçu des aliments des manufacturiers, 47,4 %; des
grossistes, 23,85 %; des banques alimentaires, 17,6 %; des épiceries,
4,1 %; des hôpitaux et écoles, 2 %; des courtiers, 1,2 % et
d'autres, 3,9 %. En plus, quand on parle, par exemple, de... J'ai eu
connaissance, moi, de quelqu'un... un producteur de patates, de pommes de
terre, qui avait donné 50 ou 60 sacs de patates aux Artisans De Paix
à Trois-Rivières parce que ses patates étaient d'une
catégorie plus petite. Pour lui, ça ne lui donnait rien de les
mettre en marché, il n'y avait pas de prix pour ça. Alors, au
lieu de les jeter, de les enterrer ou je ne sais pas trop quoi faire avec, il a
dit: Je les donne aux Artisans De Paix. Elles sont plus petites,
évidemment, les bénévoles ont plus de misère
à travailler avec ça, mais ils les a données. Elles sont
très propres à la consommation. Alors, quand on parle d'un
manufacturier, d'un grossiste, de quelqu'un qui peut donner...
Alors vous voyez, Moisson Montréal, 1700 tonnes métriques
d'aliments. La répartition des aliments distribués
équivaut en poids, sur ces 1700 tonnes métriques: des fruits et
des légumes, 39 %; des produits laitiers, 17 %; des produits de
boulangerie, 12 %; soupes et sauces, 9 %; breuvages, 6,5 %;
céréales et pâtes, 3 %; condiments, 2,5 %; nourriture
préparée, 2,4 %; viande et oeufs, 2,2 %; friandises, 1,6 % et les
autres, 3 %. Ils rejettent par tri et examens organolep-tiques effectués
par des volontaires, jusqu'à 15 % des aliments donnés.
C'est-à-dire qu'on a réalisé que dans tout ce qui leur a
été donné, ils font un tri et ils jettent 15 % de ce
qu'ils ont reçu parce que... Par exemple, la poche de patates qu'ils
reçoivent, il peut y en avoir trois là-dedans qui commencent
à avoir certains problèmes donc, ils jettent ces
patates-là. Ils font un tri eux autres mêmes. Ils jettent 15 % de
tout ce qu'ils reçoivent. Ils font déjà un tri eux, mais
on ne veut pas que ce soit uniquement l'affaire de ces gens-là qui,
bénévolement, font un tri. On veut de temps en temps être
capables de vérifier pour être sûrs que tous les citoyens
soient traités également même si on leur donne de la
nourriture... Il faut que ça soit propre. S'il arrive aussi, mettons,
une intoxication alimentaire fortuite, il faut que je sois capable d'aller
intervenir là-dedans et d'aller vérifier des choses, sinon, je ne
pourrais pas le faire. Alors, il faudrait tous les fermer comme on les
là, ou bien, apporter ces correctifs-là pour nous permettre de
les contrôler.
M. Baril: Est-ce que ça va régler, je ne sais pas
si c'est cet article-là ou ailleurs, le cas. On sait qu'avant ça,
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche livrait les
orignaux saisis, les chevreuils, les cerfs, ces bêtes-là, à
différentes communautés ou restaurants populaires, etc.
M. Picotte: Là on a un problème. J'ai eu un
problème avec mon sous-ministre cette semaine, on s'est parlé
fort un peu là-dessus. C'était une bonne affaire... Regardez s'il
est souriant aujourd'hui. D'abord, prenons le cas d'un orignal ou d'orignaux
saisis. Nous autres, quand on inspecte de la viande, parce qu'on va faire
référence à toute autre bête, là, une vache,
un porc qu'on va abattre, etc., il y a ce qu'on appelle une vérification
post mortem et ante mortem de ces choses-là. Autrement dit, on est
là avant que l'animal soit abattu, on est là pendant qu'il est
abattu et on "check" après qu'il a été abattu. On prend un
échantillon, les viscères et on sait là-dedans s'il y a
des choses qui ne doivent pas être là, ou qui devraient être
là et qui n'y sont pas... En tout cas, je ne sais pas moi, je ne suis
pas un spécialiste de ça... mais on est là ante et post
mortem et pendant aussi. Dans le cas des orignaux saisis, on n'est pas
là avant qu'ils meurent. Ils sont saisis, ils sont amenés et tout
ça, alors... Moi, ce que j'ai demandé aux gens chez nous...
M. Baril: Si vos inspecteurs étaient là, il ne s'en
tuerait pas gros. Ils les enverraient.
M. Picotte: Alors, ce que j'ai demandé de faire chez nous,
parce que je pense qu'il y a de la viande là-dedans qui est propre,
donc, c'est d'avoir une inspection minimale c'est-à-dire après la
mort, parce que ça ça existe. Ce qu'on peut décemment
faire est confié au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, la possibilité, en éliminant ça des
règlements, de pouvoir faire des dons en autant qu'il y a eu une
inspection minimale. Ça j'ai demandé qu'on regarde ça,
mais il n'y a rien de finalisé là-dedans parce qu'on veut savoir
comment on peut faire ça sans qu'il y ait de problèmes. Par
contre, ça fait des années et des décennies qu'on donne
des dizaines d'orignaux et j'ai été ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, qu'on donne des dizaines d'orignaux à des
organismes, qu'on donne des perdrix, des bibites quelconques qui ont
été abattues et qui ont été saisies parce qu'elles
avaient été abattues illégalement. Il n'y a pas personne
de mort à ce que je sache depuis ce temps-là. On évalue
chez nous, et il va falloir travailler en étroite collaboration avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour dire
comment on peut, de façon minimale, s'assurer qu'il n'y a pas trop de
risques. À ce moment-là, bien, on fera ce qu'il faut de
façon appropriée pour permettre que ça se fasse encore. On
veut avoir quand même un questionnement là-dessus et jeter un
regard au moins pour bien s'assurer qu'il n'y a pas non plus de
problèmes possibles. Il n'y en a pas eu à date, mais il n'y a
rien qui me dit qu'il n'y en aura pas non plus. (17 heures)
M. Baril: Je comprends les responsabilités du ministre ou
d'un ministre, en tout cas, à ce sujet. Ça fait longtemps que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche donnait ces
bêtes-là à différents groupes quand certains
gardes-chasse ne les gardaient pas pour eux autres mêmes. Mais ça,
c'est une autre affaire. C'est vrai qu'il n'y a pas eu grand... on n'a pas
entendu parler de maladie quelconque, mais ça en prendrait juste une.
Ça je l'accorde, ça ferait un drame. Mais je trouve ça
quand même...
M. Picotte: Exagéré.
M. Baril:... exagéré que le chasseur qui abat une
bête, s'il ne prend pas toutes les précautions pour être
capable de récupérer son animal ou la viande, en tout cas, il est
pénalisé. Il n'a pas le droit. C'est défendu.
M. Picotte: Oui.
M. Baril: Si le gars part juste avec les deux fesses, il sort
ça du bois, il laisse le reste dans le bois et il se fait poigner, ils
vont dire: Va le chercher. Et ils ont raison. J'ai un de mes amis qui travaille
au garage municipal à Victoriaville. C'est l'endroit où les
gardes-chasse les ramènent et ils laissent ça là pour que
les récupérateurs d'animaux morts viennent chercher ça.
Ils trouvent ça terrible de voir la bonne viande qui a été
saisie, comprenez-vous, qui est au bout du garage une demi-journée, des
fois, ça va rien qu'au lendemain. Il y en a même qui me disent
souvent: Elle est gelée. Elle arrive et elle est gelée. Ça
a été saisi. Et là, je ne sais pas ce qui est
arrivé. Ça n'a pas de bon sens.
M. Picotte: Je disais ça au Or Rouleau. C'est parce que
lui, il lui manque peut-être un petit peu quelque chose dans son c. v.,
c'est de ne pas avoir passé au ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche. Il aurait vu jusqu'à quel point les agents font
ça avec professionnalisme et ils ne prennent pas de chance d'aucune
façon. On ne veut pas en prendre de chance. Mais moi, je me dis et c'est
l'exemple que je donne et moi aussi, je trouve ça... Il va falloir
trouver une solution. Non seulement, il va falloir, on va en trouver une. Ceux
qui n'aiment pas, je regrette, ils aimeront d'autres choses après. Mais
celle-là, ils vont passer pareil. Mais je dis ceci: Quand un agriculteur
décide de faire abattre sa propre bête pour fins de consommation
personnelle et qu'il décide le soir de faire un party et d'inviter le
rang à manger sa vache, ah, là, il n'y a pas personne qui se
questionne là-dessus. On ne va pas voir s'il n'a pas servi son
deuxième voisin, son beau-frère, sa belle-mère. Sa
belle-mère, c'est peut-être bien plus compréhensible, parce
qu'il aime bien la recevoir. Mais on ne va pas voir s'il n'a pas invité
un tel et un tel à faire ça à sa table. On dit: II l'a
donné. Moi, je vais là, je suis invité et j'y vais
à mes risques et périls. Quand arrive le temps de ces
choses-là, c'est un don qu'on fait pour des gens qui veulent. Qu'on ait
une précaution pour dire: Vous mangez ça à vos propres
risques ou bien les aviser que... Bien, oui, tant mieux. Qu'on ait une
précaution pour le dire, mais qu'on prenne de cette bonne
viande-là et qu'on la jette, moi aussi, je trouve ça
énorme, je trouve ça épouvantable. Mais il va falloir
trouver une solution et le Dr Rouleau a compris ça hier. Aujourd'hui, je
pense qu'il vient de saisir une occasion particulière de mieux le
comprendre.
M. Baril: Parfait, tant mieux.
Le Président (M. Richard): Bonne chance, Dr Rouleau.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rouleau: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Toujours dans l'article 10, mais je vais être
obligé de me référer à un article plus loin qui est
l'article 13. On s'en vient. Parce qu'en Chambre...
M. Picotte: Ah, oui, il faut le faire.
M. Baril: ... l'autre fois, le ministre m'a dit que l'article 13,
l'item 13 ou le paragraphe 13, je ne sais pas quoi, permet au ministre
d'exempter de l'application de toute ou partie de la présente loi, bon,
etc. Je ne le lirai pas tout pour sauver du temps. Le ministre invoquait le
fait que c'était justement au niveau des soupes populaires, des groupes
communautaires, des communautés religieuses...
M. Picotte: Les exempter de permis.
M. Baril: ...que vous vouliez les exempter de...
M. Picotte: De permis. Alors, exemple: Je ne veux pas arriver et
dire aux Artisans De Paix, à Moisson Montréal ou, je ne sais pas,
à la soupe populaire Émilie-Gamelin - je ne sais même pas
si ça existe - ou à Bienfaisance Yvon Picotte, je ne veux pas les
obliger à faire en sorte que ces gens-là disent: Aie, vous n'avez
pas de permis attaché sur un mur, vous ne pouvez pas servir des
démunis. Vous allez vous procurer un permis et ça va être
un... Comme vous faites en plus de ça de la préparation, vous
allez avoir un permis de préparation. Vous allez avoir un permis pour
recevoir du lunch. Vous allez avoir un permis... Ça, ça va me
permettre de dire: J'élimine ça de ça. L'agriculteur sur
le bord du chemin qui vend ses légumes un beau dimanche
après-midi et un samedi quand les passants se promènent en auto
et vont acheter une douzaine de blé d'Inde, trois choux, deux carottes
et cinq tomates, je ne veux pas que ces gens-là aillent - excusez
l'expression, je vais l'employer comme moi, je le pense - l'écoeurer
avec un permis. Là, après qu'il a un permis, dire: Bien, ta
marche n'est pas assez haute ou est trop haute, le monde va se casser la gueule
pour aller chercher un épi de blé d'Inde.
M. Baril: Oui, mais eux autres, on les a exclus tout à
l'heuro.
M. Picotte: Je ne veux pas ça, moi.
M. Baril: On les a exclus tout à l'heure.
M. Picotte: Ça, je vous disais ça, mais quand on va
arriver à l'article 13, on se donne le pouvoir d'exemption,
comprenez-vous.
M. Baril: Mais on n'a pas vérifié l'article tout
à l'heure, justement.
M. Picotte: C'est le permis, mais après ça, il faut
que je me donne le pouvoir de le faire. Ah oui! J'aurai le pouvoir. L'autre
affaire, c'est que même... Là, je vais exempter ça.
Supposons que la personne dit: Moi, je fais de la salade de fruits avec mes
fruits. Je prends des fruits sur le bord du chemin et je fais un peu de salade
de fruits, comme ça. Sur le bord du chemin, quelque chose qui est fait
et elle en vend, je ne sais pas, moi, 50 livres par année de salade de
fruits. Là, comme elle fait de la préparation, je vais avoir le
pouvoir de dire: Je n'irai pas l'achaler avec ça, ça n'a pas de
bon sens. C'est ça que je me donne comme pouvoir à l'article
13.
M. Baril: Je voulais juste voir avec les articles 10 et 13
c'était quoi la différence.
M. Picotte: Bien, vous avez raison.
M. Baril: Je me disais, ici, si le ministre se donne le
pouvoir...
M. Picotte: Vous avez bien fait.
M. Baril: ...de saisir des produits et que plus loin, il va les
exempter, ça lui donne quoi de les saisir ici si plus loin il va les
exempter?
M. Picotte: en fait, on me donne l'exemple. à l'article
13, je pourrai dire: les orignaux... les viandes saisies par les agents de
conservation sont exemptées de, ouf!
M. Baril: À l'article 10, vous vous donnez uniquement le
permis d'aller voir, si je peux dire, d'aller inspecter ce qui se donne dans
les soupes populaires ou les restaurants populaires, etc. C'est ce seul pouvoir
que vous vous donnez, que vous n'aviez pas avant.
M. Picotte: alors, inspecter, c'est à l'article 33 si je
fais référence à l'ancienne loi et, à l'article
33.1, c'est saisir. alors, c'est ça qu'on fait, un pouvoir d'inspection
et de saisie.
M. Baril: Évidemment, si la nourriture n'est pas bonne,
vous allez la saisir.
M. Picotte: C'est ça, si c'est impropre
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'article 10.
Adopté. J'appelle l'article 11.
M. Picotte: L'article 11, M. le Président. L'article 33.10
de cette loi est modifié par le remplacement, dans la première
ligne du premier alinéa, du nombre "15" par le nombre "30". Cette
modification vise à étendre à 30 jours la période
maximale de fermeture d'un établissement insalubre, ce qui donne un
meilleur délai à l'exploitant pour corriger les lacunes à
l'objet visé ainsi qu'à l'inspecteur pour évaluer le
progrès des
corrections.
On a dit que, dans le passé, on a eu recours à cet
article-là deux fois. Ce n'est pas beaucoup, deux fois. On a
réalisé que 15 jours, ce n'était pas suffisant à
notre inspecteur pour voir s'il y avait des progrès qui se faisaient et
aussi pour donner à la personne le temps de faire les corrections qui
s'imposent. Là, on se donne 30 jours au lieu de 15 jours. Ça nous
semble plus logique.
M. Baril: Là, on parle toujours des établissements
d'abattage ou de transformation d'aliments.
M. Picotte: Quand c'est vraiment sale ou impropre et qu'il y a un
danger immédiat... À quel endroit qu'on a ça?
M. Baril: C'est juste dans les abattoirs.
M. Picotte: Ça s'applique à tous les
établissements.
M. Baril: De transformation.
M. Picotte: Oui, ou de préparation.
M. Baril: Ma question: Est-ce que ça s'applique aux
restaurants aussi?
M. Picotte: Exactement. Oui. D'ailleurs, les deux cas qu'on a
utilisés, c'étaient deux cas de restaurant.
M. Baril: O.K.
Le Président (M. Richard): L'article 11 est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 12 et nous
avons...
M. Picotte: Papillon.
Le Président (M. Richard): ...un papillon.
M. Picotte: Ça, c'est encore pire. Le papillon ne veut pas
dire grand-chose, mais il est important qu'on le dise. C'est une erreur
d'impression dans le texte de loi. Remplacer, dans la septième ligne de
l'article 33.11 et après le mot "délai" le mot "ou" par le mot
"et". Alors, on aurait dû mettre "et" et on a mis "ou". Alors, ou on
change tout ça, ou encore on change le "ou" pour "et". C'est moins
d'ouvrage de changer le mot "ou" par le mot "et" que de changer le projet de
loi au complet. Le plus bel exemple de ça, mon cher collègue,
c'est que les raisins du Chili, par exemple, vous vous rappelez le fameux
épisode des raisins du Chili...
M. Baril: Oui.
M. Picotte: Bon, bien là, c'est mon pouvoir de rappel que
j'ai ici.
M. Baril: O.K. pour l'amendement.
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'amendement.
Maintenant, nous concentrons nos efforts sur l'article 12.
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Comme tel.
M. Picotte: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 33.10, du suivant: "33.11. Le ministre, s'il l'estime
nécessaire et urgent pour la protection du public dans le cas où
l'innocuité d'un produit ne lui paraît pas assurée, peut,
par avis écrit signifié, personnellement ou à une personne
responsable d'un établissement, à tout préparateur,
fabricant, conditionneur, emballeur, fournisseur ou distributeur du produit,
lui ordonner de rappeler ce produit à son établissement et de le
traiter ou d'en disposer dans le délai ou selon les conditions qu'il
détermine."
Alors, maintenant on dit: au lieu de "ou" c'est "et selon les conditions
qu'il détermine". Voyez-vous lé "ou" qui est là,
après "délai" c'est "et" qu'on a adopté, il y a quelques
minutes ou quelques secondes. "Cette ordonnance prend effet à la date de
sa signification."
Ce nouvel article permet le retrait préventif du marché
des produits susceptibles de constituer un danger pour la santé du
consommateur. Chaque année des rappels de produits devront être
effectués. On se souviendra de ceux-ci. Prenons par exemple... Arrivons
avec des exemples précis: les moules contaminées en 1987 par une
toxine qui causa des malaises et même la mort de certaines personnes.
C'est l'exemple. On donne des exemples, entre autres, des conserves de
champignons de Chine contenant une toxine très dangereuse, la toxine du
botulisme, les poulets préparés à l'abattoir A-95...
M. Baril: Est-ce dangereux cette toxine-là?
M. Picotte: Ah, ça doit être bien grave. Usage
illégal d'estampilles par exemple. Des poulets avaient été
préparés à l'abattoir puis il y avait un usage
illégal d'estampilles. Des raisins du Chili, des oranges d'Israël
qui étaient soupçonnées d'avoir été
sabotées par un produit dangereux. Il y a même eu un incident de
ce genre à Québec causé par un employé
mécontent qui sabotait des fruits ou du moins prétendit l'avoir
fait. Et par analogie avec d'autres secteurs, on se souviendra aussi de l'eau
Perrier
contaminée au benzène dernièrement ainsi que du
Tylénol saboté au cyanure qui causa plusieurs morts aux
États-Unis. Donc, ça, c'est des fameux exemples qu'on peut donner
parmi ceux qui sont les plus connus.
M. Baril: Mais, si je regarde là, l'ancien projet de loi,
le projet de loi actuel - parce qu'il reste actuel tant que l'autre n'est pas
voté, je pense...
M. Picotte: Oui, c'est ça.
M. Baril: Oui, bon la loi actuelle... Le ministre semble se
donner un pouvoir - je ne sais la raison - quand on dit: "peut, par avis
écrit signifié, personnellement ou à une personne
responsable". Est-ce le ministre qui signifie ça à la personne -
je ne sais pas qui, moi - "Le ministre, s'il l'estime nécessaire et
urgent pour la protection du public dans le cas où l'innocuité
d'un produit ne lui paraît pas assurée, peut, par avis
écrit signifié, personnellement" Ah, O.K. C'est signifié
personnellement à la personne.
M. Picotte: C'est ça, à la personne. Une voix:
Ou au gérant.
M. Picotte: Par huissier ou bien non, au gérant de
l'établissement.
M. Baril: Mon interprétation, je me disais: Est-ce qu'il
faut que le ministre signe le papier pour que...
M. Picotte: non. bien le ministre... c'est moi qui lui
écris, mais évidemment, c'est l'huissier qui va lui porter puis,
il le donne à la personne responsable de l'établissement au
gérant ou au propriétaire. mais...
M. Baril: Le ministre ne tient pas à aller lui porter
personnellement, lui-même.
M. Picotte: Non, non, non. M. Baril: Ça aurait pu,
des fois. M. Picotte: Je suis un gars...
M. Baril: Si le ministre veut connaître son monde.
M. Picotte: ...de terrain, mais pas à ce
point-là.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 12, tel
qu'amendé, est donc adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Réglementation
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 13.
M. Picotte: L'article 13, c'est l'article 40 mais il y a un
papillon...
Le Président (M. Richard): Un papillon à l'article
13? Oui, vous avez raison.
(17 h 15)
M. Picotte: Modifier l'article 13 du projet: 1° par le
remplacement, à la deuxième du sous-paragraphe c.5 du paragraphe
5°, des mots "la protection du public, de pénétrer" par les
mots "la protection du public dans toute région qu'il détermine,
de pénétrer, à toute heure raisonnable". Bon, ça,
ça fait référence, M. le Président... Moi, je
voulais être bien sûr qu'on était en accord avec les chartes
des droits et libertés. Donc, ça veut que, quand on ajoute le mot
"région", c'est pour ça d'ailleurs qu'on arrive avec le mot
"région" additionnel. On ne veut pas que le ministre se donne le pouvoir
d'aller n'importe où, quand ça lui tente, au gré des
vents. On dit: "par région", donc déterminer une région
s'il y a une région à déterminer. 2° par le
remplacement du paragraphe 7° par le suivant: 7° par le remplacement,
dans les première et deuxième lignes du paragraphe e.2, de
"visé aux paragraphes a, b, e ou f" par, "d'un lieu ou d'un
véhicule ou toute autre personne exerçant une activité
visée aux paragraphes a, b, e, f, k, I, m, n ou p".
C'est des concordances qu'on avait, à un moment donné,
à l'article 5 du projet de loi. On se souviendra, quand on a
parlé de l'article 5, qu'on arrive avec de la concordance. Donc, la
modification au sous-paragraphe c.5, donc le 1°, vise à mieux
encadrer en fonction des chartes, des pouvoirs d'inspection, de saisie, et
d'élimination des animaux et de leurs produits impropres. Et la
modification du sous-paragraphe e.2 est une concordance à la suite du
remplacement du sous-paragraphe b 1 par le sous-paragraphe 1.1 de l'article 5
du projet de loi qu'on a adopté tantôt. On va les voir plus
loin.
Ce sont les explications que je peux vous donner, M. le
Président, à ce moment-ci. S'il y a tellement de
technicalités additionnelles à le faire, Me Noël va se faire
un plaisir de répondre à nos questions.
M. Baril: C'est que j'aimerais qu'on m'explique plus. Pourquoi
dites-vous que c'est pour être conforme à la Charte des droits? Le
fait que vous désignez une région plus qu'une autre...
M. Picotte: On a eu...
M. Baril: ...même si c'est au niveau d'une
région...
M. Picotte: En fait, je vais demander à Me Noël parce
qu'on a eu une longue discussion - bien une longue discussion - avec le
ministère de la Justice, une longue, oui, et avec le Comité de
législation ce matin. On est retournés au Comité de
législation pour bien baliser ça, pour être bien sûrs
que c'est inattaquable au point de vue des chartes, et Me Noël va vous
dire les raisons pour lesquelles... Elle est plus spécialisée que
moi dans le domaine des chartes et de tout ça.
Mme Noël: C'est parce que là, ce que je me demande,
c'est que c'est beaucoup plus loin dans le texte. Est-ce qu'on passe tout de
suite à l'article? On peut parler tout de suite de l'article c.5 puisque
ça modifie l'article c.5. Est-ce que c'est possible de faire ça
dans la procédure?
Le Président (M. Richard): Absolument Me, moyennant que
tout le monde est d'accord.
Mme Noël: D'accord. À ce moment-là, on
pourrait aller directement à l'article, parce qu'à l'article 40,
il y a énormément de paragraphes. Ça vise deux des
paragraphes de l'article 40. Peut-être qu'on pourrait aller tout de
suite...
M. Picotte: On pourrait suspendre ça pour l'instant.
Suspendre pour voir si c'est ce qu'on étudie.
Mme Noël: Non, non... ou y revenir, à
l'article...
Le Président (M. Richard): Si c'est plus facile, pour
l'entendement, d'y aller de façon à ce que...
M. Baril: Moi, je vais vous dire là...
Le Président (M. Richard): ...pour se comprendre.
M. Baril: ...si le président nous autorise, je suis assez
large sur le code ou je ne sais pas quoi...
Le Président (M. Richard): Tout à fait, pas de
problème.
M. Baril: ...le règlement. Si c'est pour expliquer
davantage l'article 5...
Mme Noël: On va lire le paragraphe c.5 tout de suite
alors?
M. Baril: ...le paragraphe c.5. Quand on arrivera à
l'article c.5, on aura eu l'explication, c'est tout.
M. Picotte: O.K. Alors le paragraphe c.5. Allons à c.5.
"c.5) permettre à une personne autorisée, lorsque le ministre
l'estime nécessaire et urgent pour la protection du public, de
pénétrer dans un lieu ou un véhicule où se trouvent
des animaux d'élevage dont la chair ou les produits sont destinés
à la consommation humaine, de faire l'inspection de ces animaux avec
prélèvements gratuits, de saisir ou de confisquer les animaux et
leurs produits qui sont impropres à la consommation humaine ou sont
soupçonnés de l'être pour des motifs raisonnables et
d'édicter des règles relatives à la saisie, la destination
ou à l'élimination de ces animaux ou produits;" en rajoutant:
"dans toute région qu'il détermine, de pénétrer,
à toute heure raisonnable".
Autrement dit, je me rappelle avoir discuté de ça dans
d'autres lois "à toute heure raisonnable", tu sais, arriver en pleine
nuit chez quelqu'un pour dire: On s'en vient faire une saisie pour voir s'il y
a ça, ça viole un peu la Charte des droits et libertés de
la personne et c'est incommodant, à moins qu'on ait des raisons
additionnelles de le Taire. Mais pour la nuance qui peut exister au point de
vue de la charte, maintenant que j'ai parlé de ça et qu'on
connaît l'autre, vous allez pouvoir nous donner les explications d'usage.
Me Noël.
Mme Noël: C'est ça. Pour s'assurer, finalement, que
la disposition ne sera pas contestée au niveau des chartes, on a
précisé. Quand on dit: "de pénétrer dans un lieu",
c'est à toute heure raisonnable parce que c'est des dispositions de la
charte concernant les fouilles, saisies, etc., abusives. Alors, en mettant
ça, ça cerne mieux notre pouvoir et il pourrait être
considéré comme étant moins abusif qu'on peut entrer
à n'importe quel moment. Alors, on met "de pénétrer,
à toute heure raisonnable" et on ajoute aussi "dans toute région"
pour bien montrer que ce n'est pas un individu en particulier qu'on vise mais
c'est bien une région. On a énormément de cas qu'on
pourrait citer.
M. Picotte: Exemple, Saint-Basile. Quand est arrivé le
problème des BPC à Saint-Basile, là il fallait aller
vérifier pour voir si les troupeaux d'animaux alentour, pouvaient
être affectés. Alors, on parle de région, ça ne
spécifie pas uniquement un individu, là. On arrive et on dit:
Ça c'est vraiment bien cerné. Alors la Charte ne pourrait pas...
étant à ce moment-là en tout point conforme avec la
Charte, on n'aurait pas de difficulté et on ne pourrait pas se faire
attaquer en loi pour dire: Aie! Vous n'avez pas respecté la Charte des
droits de la personne.
Mme Noël: C'est ça, c'est une précision
à l'article c.5. L'article c.5 permettant, là...
M. Baril: Même si vous avez ajouté "dans toute
région", vous pouvez partir et aller, je vais dire, vérifier
seulement chez un individu en
particulier, c'est ça? Non?
Mme Noël: C'est-à-dire que, ce qu'on va pouvoir
faire, c'est lorsqu'il y a un problème dans une région
déterminée, on va pouvoir intervenir à ce
niveau-là. Ce n'est pas...
M. Picotte: Exemple, les BPC, ça c'est un problème
dans une région.
Mme Noël: Oui, ça pourrait être par exemple ce
dont vous me parliez, là, admettons, la salmonellose?
M. Picotte: La salmonellose. M. Baril: La
salmonellose.
Mme Noël: Oui, admettons qu'il y a un problème dans
une région...
M. Picotte: D'abord, la première règle qu'il faut
respecter c'est d'avoir des motifs raisonnables de croire qu'il peut y avoir un
problème. Ça c'est la première règle. Par la suite,
on dit: La salmonellose, par exemple, qui peut exister. Bon. C'est une raison
qui pourrait nous permettre, dans une région, d'aller faire des
vérifications.
Mme Noël: Mais, ce n'est pas un individu en particulier.
M. Picotte: Ça ne peut pas être un individu en
particulier.
Mme Noël: C'est que, quand il y aura un
problème...
M. Baril: Puis vous êtes obligés de...
M. Picotte: Si on ne le faisait pas, si on ne...
M. Baril: Non, non! Regarde, ce n'est pas ça. Pourquoi
êtes-vous obligés de dire, là, "dans toute région
qu'il détermine"?
M. Picotte: Parce que, si on ne faisait pas ça, là,
les gens, la Charte, quelqu'un pourrait contester ça en disant: Vous
visez des individus en particulier?
M. Baril: Bien non, ça peut être une région
tout court...
M. Picotte: Oui, oui. Ça peut être une région
tout court. Mais il faut le dire selon les lois, de cette
façon-là. Alors... Ça permet, oui.
Ah oui! Le problème, c'est que moi, je me trouve à avoir
un pouvoir, et mon pouvoir, il faut que je l'exerce. Alors, la façon
d'exercer mon pouvoir, c'est que moi, il faut que je détermine la
région où il y a un problème. Il faut d'abord que
j'identifie un problème, et puis après ça, je
détermine que c'est telle région. Ça va? Un coup que j'ai
fait ça, c'est là que ça devient... C'est pour ça,
c'est à cause de ce pouvoir-là qu'il faut que je précise,
il faut qu'il y ait une précision par région et par... Vous vous
ennuyez de moi, mon cher collègue de Jonquière? On s'est vus
souvent aux Affaires municipales. Bienvenue! Bienvenue!
M. Baril: Si on lit l'amendement, ça se lirait comme suit,
on dirait: "permettre à une personne autorisée, lorsque le
ministre l'estime nécessaire et urgent pour la protection du public dans
toute région...
Mme Noël: ...de pénétrer...
M. Picotte: ...de pénétrer...
M. Baril: ...de pénétrer...
Mme Noël: ...à toute heure raisonnable...
M. Picotte: ...à toute heure raisonnable...
M. Baril: ...à toute heure raisonnable...
Mme Noël: ...dans un lieu...
Une voix: ...et dans toute région qu'il
détermine...
M. Baril: ...et dans tout région qu'il détermine",
puis après ça "ou un véhicule", ça va marcher
comment?
Mme Noël: ...de pénétrer dans un lieu... "de
pénétrer, à toute heure raisonnable"... Attendez...
Lorsque le ministre l'estime nécessaire et urgent pour la protection du
public dans toute région qu'il détermine, de
pénétrer, à toute heure raisonnable dans un lieu ou un
véhicule... Donc, "permettre à une personne autorisée,
lorsque le ministre l'estime nécessaire et urgent pour la protection du
public dans toute région qu'il détermine", le ministre, "de
pénétrer, à toute heure raisonnable dans un lieu ou un
véhicule où se trouvent des animaux d'élevage dont la
chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine",
etc.
M. Picotte: Supposons, quand on parle de véhicule, un
camion de transport qui transporterait du poulet, où nous avons raison
de croire qu'il y a cette atteinte de salmonellose, ça me permet
d'entrer dans le véhicule et d'aller...
M. Baril: Faudrait-il... Comment je dirais ça, faudrait-il
commencer par déterminer si ce camion-là est sorti de la
région? Disons qu'il est parti, il sort de la région, je ne sais
pas quoi.
Ça change quoi? Ça peut-y changer de quoi, d'abord?
M. Picotte: C'est la provenance.
Mme Noël: C'est comme dans le cas Saint-Basile, c'est pour
pouvoir aller, là où il y a des animaux d'élevage, mais
pas avant qu'ils soient abattus, naturellement, et tout ça. Parce que
quand ils sont abattus...
M. Picotte: Oui, oui. Veux-tu un exemple? Prenons le cas de
Saint-Basile. On a vécu le problème de Saint-Basile. On avait des
raisons de croire, chez nous, qu'il y a avait des animaux qui étaient
encore sur leurs pattes, vivants, qui étaient contaminés par les
BPC. Quand on a dit: Un instant, mon ami, il faut aller vérifier
ça. Le gars a dit: Vous n'avez pas de pouvoir, pour vérifier
ça, vous autres! Il le savait que...
Une voix: II fallait attendre qu'ils s'en aillent à
l'abattoir.
M. Picotte: II fallait attendre que l'animal s'en aille à
l'abattoir. Lui, il a dit: Moi, j'enverrai pas mon animal à l'abattoir,
je vais l'envoyer à l'encan, puis à l'encan il va être
vendu, puis vous le chercherez après. On n'avait pas le pouvoir d'aller
le ramasser. Parce qu'il y avait des BPC, il y avait un problème de BPC
là-dedans. On n'avait pas le pouvoir d'aller le ramasser... Ça ne
touche pas les animaux qui sont morts, ça touche les animaux qui sont
vivants. Alors là, ça nous permettrait de dire: II y a un
pouvoir, il y un problème de BPC supposons dans telle région,
nous allons automatiquement... et nous pouvons aller investir cette
région-là, les animaux alentour pour voir s'ils sont
contaminés ou pas contaminés et le gars peut pas nous dire: Bien,
je vais aller les éparpiller un peu partout, vous les chercherez parce
que là ils ne sont plus identifiables. Comme ils ne sont pas
tatoués ces animaux-là bien, à ce moment-là, on ne
peut pas les repérer et puis là, on les aurait perdus dans le
décor. Il y en a un qui se serait retrouvé, je ne sais pas moi,
dans la Beauce puis un autre se serait retrouvé dans les Laurentides.
Comment on repère ça? Et ils sont... On a des raisons de croire
qu'ils sont atteints par les BPC ou qu'ils sont contaminés, alors on
n'est plus capables de contrôler. C'est ça qui nous donne ce
pouvoir-là.
Maintenant, pour être satisfaisant avec la Charte, il faut que ce
soit à des heures raisonnables, puis il faut qu'on identifie une
région. Alors, le ministre a le pouvoir d'identifier la région,
il l'identifie, puis il a un doute raisonnable, puis il y va à des
heures raisonnables. Ça fait que c'est... Là la Charte est "fool
proof" comme on dit, excusez le terme.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, si vous me le
permettez, j'ai eu un cas dans mon propre comté où un agriculteur
avait son troupeau... On avait des doutes raisonnables que son troupeau
était atteint d'une maladie. Un monsieur que je ne nommerai pas, mais on
sait que ce qui s'est passé, dans les faits, c'est que la personne a
été vendre à un encan des animaux, et la loi ne nous
permettait pas, effectivement, c'est ça hein! docteur?
M. Rouleau: Oui, exactement.
Le Président (M. Richard): C'est un beau cas
là.
M. Rouleau: Ah! oui c'est un beau cas.
Le Président (M. Richard): ...ne nous permettait pas de
pouvoir empêcher l'agriculteur d'aller vendre ses animaux, ce qu'il a
fait d'ailleurs. Ce qu'il a fait, une partie de son troupeau a
été vendue dans un encan et on a été
carrément poignes à ne pas être capables de
contrôler, de l'arrêter, l'empêcher d'aller vendre son
troupeau parce que c'était, comme M. le ministre dit, sur ses pattes,
les animaux fonctionnaient et ce n'était pas apparent. Là, on
n'avait pas le pouvoir de le faire.
M. Picotte: Avec le risque d'étendre la contamination
aussi là. Parce que l'animal qui se retrouve vendu puis qui est encore
sur ses pattes, qui se retrouve dans un autre troupeau lui, il va contaminer
d'autres troupeaux, etc.
M. Baril: Disons que je suis assez familier avec tout ça.
Mais, moi j'essaie de voir si c'est assez clair. Je vais vous donner un
exemple: Admettons qu'un troupeau est malade quelque part, le gars il le sait
lui, hein! Vous autres vous ne le savez pas encore. Les inspecteurs...
M. Picotte: Ah! bien ce qu'on ne sait pas on ne peut rien faire,
par exemple.
M. Baril: Non, non. Mais c'est ça là. Vous le savez
pas... Ou avant que... Je vais dire avant...
M. Picotte: II nous reste plus rien qu'à s'engager des
tireurs de carte, puis des lecteurs de boule de cristal.
M. Baril: ...c'est pas ça. Avant que vous le sachiez, lui,
le gars il se dépêche, il les sort ses animaux, il met ça
dans un camion. Puis là, vous autres, vous l'apprenez. En tout cas,
avant que... Entre ce que vous arriviez puis que lui il... Avant que les
inspecteurs arrivent, lui il charge ça dans un camion puis il part. Bon.
Puis, là il change de région. Je reviens juste au mot
"région". Le camion n'est plus dans la même région
où il... Ça, ça fait quoi? Est-ce que vous
autres ça vous permettrait pareil, même s'il est sorti de
sa région, parce que vous dites selon une région
déterminée.
M. Picotte: Alors le ministre détermine, étend la
région. Puis il va le chercher. C'est pour ça que c'est le
ministre qui détermine la région. On dit que c'est dans la
région de La Mauricie puis on l'étend jusqu'à la
région de la Beauce parce que les animaux sont rendus dans la
région de la Beauce. Il faut se donner ce pouvoir-là, sinon on
n'est pas capables. C'est pour ça que c'est le ministre qui a le
pouvoir, puis il le fait immédiatement. Si on ne le fait pas, on n'est
pas capables de rien faire.
M. Baril: Non, non, mais objectivement là. On essaie de
voir ça concrètement. Pas parce que je veux faire de
l'emmerdement, excusez le mot là, mais si, comme je vous dis, j'ai dit
des choses où faut prendre tout le monde malhonnête, c'est
même pas ça que je veux penser. Mais si le gars il veut faire
ça vite, ça prend combien de temps que le ministre étire
sa région puis il vienne étirer ça dans une autre
région?
M. Picotte: Aussitôt qu'on le sait, c'est pas long.
Aussitôt qu'on le sait le ministre il fait ça. Paf! C'est son
pouvoir, il a le droit de faire ça. Ils rejoignent le ministre en pleine
nuit puis il dit: Pouf! C'est un cas urgent. Ils rejoignent le ministre.
M. Baril: Moi, c'est juste pour rassurer si... Pour éviter
des choses comme je vous dis là.
M. Picotte: C'est ça. Alors, c'est pour ça que le
ministre a ce pouvoir-là, rapidement on appelle le ministre en pleine
nuit puis on dit: Aie! telle chose, puis le ministre dit: Très bien,
paf! Il le détermine. Ça vient de s'éteindre.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
à l'article 13...
M. Baril: Là, c'est quoi là?
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
à l'article 13 est adopté?
M. Baril: L'amendement-là...
Le Président (M. Richard): Pour le premier paragraphe.
M. Picotte: Le premier paragraphe qu'on a expliqué, on est
allés après. (17 h 30)
M. Baril: ...sur le premier paragraphe, oui parce qu'on a...
Le Président (M. Richard): Laissons faire les paragraphes,
ne touchons pas à ça tout de suite.
Quand ce sera tout fini, l'amendement... M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): ...on acceptera l'amendement
global.
Mme Noël: On va passer au deuxième, c'est... le
paragraphe 7° aussi, qu'il faudrait peut-être...
M. Picotte: On va passer au deuxième? Où est-ce
qu'on est rendus?
Le Président (M. Richard): Je profite de l'occasion,
pendant qu'on retrace les documents, pour saluer le vice-président de la
commission qui vient de s'ajouter à nous, M. le député de
Jonquière. Ça me fait plaisir, M. Dufour que vous soyez ici.
M. Dufour: Vous êtes bien bon, M. le Président.
M. Baril: Sa présence nous manquait.
M. Dufour: Malheureusement, je ne peux pas toujours suffisamment
assister à nos travaux.
Le Président (M. Richard): Non, je sais que vous
étiez à une autre commission. Alors, M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Picotte: la deuxième correction maintenant. vous vous
rappelez que, quand j'ai amené l'article 13, j'ai modifié
l'article 13 premièrement, de ce qu'on vient de voir et
deuxièmement, qui fait référence à 7°. alors,
on va aller voir tout de suite 7° et on va revenir à 2°.
ça va. et on va avoir vidé cette question-là au moins,
sinon, on ne se comprendra plus. le paragraphe 7° par le remplacement, dans
les première et deuxième lignes du paragraphe e.2, de
"visé aux paragraphes a, b, e ou f" par "d'un lieu ou d'un
véhicule ou une personne visés aux paragraphes a, b, e, f, k
à n ou p". bon. expliquez donc ça, me noël.
Le Président (M. Richard): Maître, vous avez la
parole.
Mme Noël: Si vous vous souvenez, à l'article 5, on
avait changé le b.1 par le 1.1. Alors, ici, il a fallu venir faire la
concordance par papillon au niveau de ce paragraphe-là. Maintenant, ce
paragraphe-là en tant que tel...
M. Picotte: Tout ça, dit ça, juste pour changer
ça.
Mme Noël: Oui. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Quatre lignes pour changer deux lettres. C'est juste
ça.
Mme Noël: Oui.
M. Picotte: C'est du travail d'avocat.
Mme Noël: Maintenant, l'article en tant que tel, vous
pourriez lire le...
M. Baril: Ça peut bien coûter cher. Des voix:
Ha, ha, ha!
Mme Noël: Lisez votre commentaire pour l'article.
M. Picotte: Ce n'est pas surtout ceux-là qui coûtent
cher, ce sont ceux qu'on prend après pour les contester. Cette
modification... En tout cas, l'article 13, j'explique ça, ce que
ça veut dire, le paragraphe 7°: Cette modification proposée
au paragraphe e.2 permet d'étendre aux autres secteurs, en plus des
secteurs des viandes et des produits de la pêche, le pouvoir du
gouvernement d'imposer un contrôle sur la qualité des produits
alimentaires ou entreprises industrielles et commerciales du domaine de
l'alimentation. Autrement dit, avant, on avait ce pouvoir-là dans la
pêche et dans les viandes. Tandis que là, on a parlé qu'on
élargit, végétal et tout le "kit", les usines
alimentaires. Alors, c'est pour ça que ça vient là, le
paragraphe 7°. C'est toutes des choses qu'on a accepté depuis le
début, mais il faut les faire accepter partout.
M. Dufour: Allez-vous avoir tout le monde pour contrôler
ça?
M. Picotte: Ah, oui, il le faut.
M. Dufour: Parce que le pouvoir sans... Comme la foi sans les
oeuvres.
M. Picotte: Ah, oui, mais il le faut. Il faut avoir au moins les
pouvoirs.
M. Baril: Oui. Mais le plus de monde, on va voir ça plus
loin aussi. Bon là, il faudrait...
M. Picotte: Bien, là, on a vu le papillon au complet.
M. Baril: Oui.
Mme Noël: Pour ces deux paragraphes-là.
Le Président (M. Richard): Alors, est-ce que
l'amendement...
M. Picotte: On a vu les deux paragraphes du papillon.
Le Président (M. Richard): ...est accepté selon les
commentaires de maître et du ministre?
M. Baril: Là, ça serait les deux papillons qu'on
adopterait.
Mme Noël: Avec les articles.
M. Picotte: Le papillon avec les articles 1 et 2, papillons 1 et
2 avec les articles c.5 et 7°. C'est ça qu'on est prêts
à adopter, M. le Président, si telle est la volonté
de...
M. Baril: Mon Dieu que vous nous compliquez les affaires.
Le Président (M. Richard): II faut admettre que ce n'est
pas un article trop facile.
M. Baril: II y a plusieurs...
Le Président (M. Richard): Ah oui!
M. Picotte: Je suis incapable de le rendre plus facile.
Le Président (M. Richard): Ce n'est pas vraiment un
exemple de vulgarisation, admettons.
M. Baril: Là, on accepte le papillon et les deux articles.
C'est ça?
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Ou juste le papillon?
M. Picotte: Non. On reviendra. Si on pouvait revenir. Acceptons
le papillon et on va revenir à ça.
Le Président (M. Richard): En fait, le papillon comprend,
de toute façon, les deux articles.
M. Picotte: C'est ça. M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): On accepterait le papillon et
les deux articles.
M. Picotte: Parce que ça concerne ces deux
articles-là qui sont amendés.
M. Baril: Ça ne semble pas me causer de problème,
mais peut-on se garder une porte ouverte pour revenir.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): Regardez, M. le
député d'Arthabaska, ce qu'on peut faire. Ne touchons pas
à ça. Finissons tout le paquet. Et,
à la fin, comme président, je dirai...
M. Picotte: On adoptera tout ça.
Le Président (M. Richard): ...tel qu'adopté et tel
qu'amendé, et tout ça, ça embarquera dans le bateau.
M. Picotte: Tout ce qu'il s'agira, c'est que notre
président ait de la mémoire.
Le Président (M. Richard): Alors, on continue sur cet
article-là.
M. Baril: Le secrétaire va se débrouiller avec
ça.
Le Président (M. Richard): Allons-y.
M. Picotte: Tout ce qu'il s'agira, M. le Président, c'est
que notre président ait de la mémoire et son aide-mémoire,
le vice-président, est arrivé à sa rescousse.
Le Président (M. Richard): C'est d'ailleurs pourquoi j'ai
souligné sa présence tantôt. J'en avais grand besoin.
M. Dufour: C'est bon.
M. Picotte: Si vous voulez avoir une bonne mémoire, M. le
député de Jonquière, il faut que vous écoutiez
complètement et non parler.
Le Président (M. Richard): Continuez, M. le
député d'Arthabaska. Est-ce qu'il y a du questionnement ou si
c'est M. le ministre?
M. Picotte: Bon, là, on est rendus à l'article 13
1°. Ça va? On se comprend bien? Allons à l'article 13
1°.
Le Président (M. Richard): Allez-y, M. le ministre.
M. Picotte: L'article 13 1°, ça dit ceci: 1° par
le remplacement, dans les deuxième et troisième lignes du
paragraphe a, des mots "ou la détention d'un produit en vue de la vente"
par les mots "le transport, l'estampillage ou la détention d'un produit
en vue de la vente, du don à des fins promotionnelles". La modification
proposée au paragraphe a permet de régulariser les produits au
niveau des activités publicitaires et est de concordance avec l'article
2. Les aspects transport et estampillage sont introduits afin d'assurer
l'habilitation requise pour la modernisation de la réglementation.
Voilà. Autrement dit, on fait de la concordance avec ce qui existait
dans ses débuts, puis après ça, bien la modernisation de
la réglementation, il faut introduire les mots transport et
estampillage". Les fins promotionnelles sont ajoutées, il va falloir
faire des règlements, maintenant. C'est pour ça.
M. Baril: Mais c'est que vous entendez par le mot "estampillage"?
Est-ce que ça inclut le "Québec vrai" qui a été
annoncé? Est-ce que ça inclut biologique, toutes ces
patentes-là, toutes ces définitions-là? C'est quoi que
ça définit, ça, le mot "estampillage"?
Mme Noël: C'est uniquement "Approuvé Québec
sanitaire", ce qui existe actuellement. Ce n'est pas le "Québec vrai".
C'est T'Approuve sanitaire", là, l'estampille qui existe
présentement.
M. Baril: Avant ça... mais si ça existe
présentement, ce n'était pas marqué?
Mme Noël: C'est que le mot "estampillage" en tant que tel
n'était pas dans le paragraphe a de l'article 40. L'article 40, ce sont
des pouvoirs réglementaires, toutes les modifications, ici, qu'on va
voir dans l'article 40, c'est pour ajuster nos pouvoirs réglementaires,
c'est pour venir prévoir des choses qui n'étaient pas
nécessairement prévues, soit pour nous permettre, pour nous
permettre dans une réglementation éventuelle d'avoir les bons
termes, etc, de venir préciser nos pouvoirs réglementaires. Comme
à l'heure actuelle...
M. Baril: Aïe, on a un article, l'article 13, elle a comment
de...
Mme Noël: Elle a un..
M. Picotte: C'est tout le pouvoir réglementaire, l'article
13.
Mme Noël: C'est ça. C'est l'article 40 actuel de la
loi...
M. Picotte: Oui.
Mme Noël: Et on a 13, 13 paragraphes dans le projet de loi,
à l'article 13. C'est que ça vient, finalement, là, tout
réviser, là...
M. Picotte: Regardez, là...
Mme Noël: ...nos pouvoirs réglementaires
prévus à l'article 40 actuel de la loi.
M. Picotte: Quand on se réfère à la loi
actuelle, à l'article 40, on a une page et demie de texte: a, b, c, d,
e, f, g, h, i, j, k, I, m, n, o, p, q, bon, etc., jusqu'à m, là.
Là, j'étais rendu à p, mais en tout cas, arrêtons
à m. Bon, Ha, ha, ha! À a, m, p, q, oui. Alors, voyez-vous, on a
une page et demie. Ce qu'on fait, comme on se donne des pouvoirs
réglementaires pour aller avec l'article 40, il faut se donner des
pouvoirs
réglementaires. Là, il faut toucher pour être bien
sûrs qu'on s'ajuste à 7, 8, 9, 10 autres choses, autres
paragraphes. Il faut ajouter des choses pour se donner le pouvoir
réglementaire. C'est ça qu'on fait finalement.
M. Baril: Ah, je comprends, mais ce qui m'inquiète, c'est
qu'il y a 13, 13 paragraphes ou 13 items, à l'article 13, puis en plus,
c'est pour se donner des pouvoirs pour réglementer.
Mme Noël: C'est-à-dire qu'on les...
M. Baril: Comment est-ce qu'il va y en avoir, ça,
là?
Mme Noël: ...qu'on les a déjà, on les a
déjà dans la plupart des cas, sauf qu'on vient préciser
dans les pouvoirs qu'on a, à un moment donné, un mot, ou on vient
rajouter un mot pour se permettre, quand on réglemente, d'avoir
finalement tous les pouvoirs qu'il nous faut, là. Quand on
réglemente, il faut toujours voir si on a l'article habilitant dans la
loi. Il faut que le loi nous permette finalement de faire des
règlements, mais il faut que la loi soit assez précise et nous
donne le pouvoir de faire les règlements en question. Il faut que tout
soit prévu.
M. Baril: Comme ça, vous m'avez dit tout à l'heure
que, actuellement, là, vous réglementez l'estampillage,
actuellement, là? Si, actuellement vous réglementiez
l'estampillage...
Mme Noël: Oui, c'est simplement, c'est ça, pour
venir, ici, mettre le mot en tant que tel qui n'existait pas, ce n'était
pas aussi clair. On a des règlements, effectivement...
M. Baril: Vous le réglementiez pareil, même si ce
n'était pas...
Mme Noël: Oui, mais, là, on aime mieux... M.
Baril: ...écrit clairement.
Mme Noël: On aime mieux, là, venir le dire clairement
le mot "estampillage"...
M. Picotte: Parce que s'il était contesté...
Mme Noël: ...dans le pouvoir réglementaire.
Là, on a un règlement là-dessus, à l'heure
actuelle. Et on vient préciser nos pouvoirs, là, pour être
sûrs, quand on va venir pour réglementer sur un point ou un aspect
précis, ou un aspect déjà réglementé, qu'on
a bien tous les pouvoirs qu'il nous faut.
M. Baril: Puis, en tout cas, moi, là, quand je regarde
ça, c'est quoi qui me rassure ou qui me garantit que par le mot
"estampillage", c'est uniquement la qualité sanitaire du produit? C'est
ça, je pense, que vous avez dit tout à l'heure?
Mme Noël: Actuellement, tout ce qu'il y a de
réglementé, c'est cet aspect-là.
M. Baril: Bon, mais éventuellement...
Mme Noël: C'est...
M. Baril: Éventuellement...
Mme Noël: Excusez, c'est l'estampille lors de l'inspection,
finalement, l'inspection des viandes à l'abattoir...
Une voix: Qui s'applique aux viandes seulement,
présentement?
Mme Noël: C'est ça. C'est ça.
M. Picotte: C'est que l'estampille, elle s'applique uniquement
aux viandes présentement. Tandis que là, elle va s'appliquer
à tout ce qu'on est en train de discuter.
Mme Noël: Là, c'est-à-dire que, effectivement,
il pourra y avoir, au niveau de la réglementation, maintenant qu'on a
parlé de produits végétaux, un permis pour les produits
végétaux et pour autre chose; on pourra effectivement venir,
à un moment donné, réglementer sur l'estampillage
peut-être, non seulement dans les viandes. Mais, en tout cas, au moins,
on aura le pouvoir, à un moment donné, de réglementer
d'une façon générale.
M. Baril: C'est ça que je vous dis qui est mon... C'est
là que je me pose la question. Actuellement, vous avez le pouvoir
d'estampiller, et je viens de comprendre là, par vos explications, que
c'est uniquement au niveau des viandes point. Ça, pas de
problème.
M. Picotte: C'est ça. Ça existe d'ailleurs dans le
commercial.
M. Baril: Ça, je dis ça, pas de problème,
parce que je viens de comprendre ça. Ça touchait les viandes.
Bon. Mais avec cet article-là, demain matin ou lorsque vous aurez le
pouvoir de réglementer tout produit, le contenant de chacun des
produits, vous allez pouvoir réglementer l'estampillage sur n'importe
quel produit, que ce soit un pot de fraises, un pot de yogourt ou un pot de
crème glacée, je ne sais pas quoi.
M. Picotte: Le Lys d'Or, par exemple, c'est une marque de
commerce pour les produits laitiers. C'est un concours qu'on fait. On parle
d'estampillage dans ce cas-là. Non?
Une voix: Ce n'est pas de l'estampillage comme dans les
viandes.
M. Picotte: Ah oui. La marque de commerce te Lys d'Or, c'est
ça qu'on donne à des entreprises. Alors, le Lys d'Or, comme tel,
c'est une dénomination qu'on dit, c'est une sorte d'estampillage, si je
comprends bien.
Une voix: C'est une marque de commerce. M. Picotte: C'est
une marque de commerce.
M. Baril: Mais est-ce que vous allez pouvoir,.. Regardez ma
question, où je veux en venir, parce qu'il y a des demandes
actuellement, au niveau des producteurs, des agriculteurs...
M. Picotte: Québec vrai?
M. Baril:... biologiques, de l'agriculture biologique.
M. Picotte: Ça, oubliez ça, c'est
réglé par une réglementation fédérale.
Ça, c'est dans une autre loi. Ça ne peut pas être
ça.
M. Baril: Comment ça.
M. Picotte: Québec vrai, c'est dans la loi des marques de
commerce.
M. Baril: Je ne parle pas du Québec vrai. M. Picotte:
Ah bon!
M, Baril: Je ne parle pas du Québec vrai. Je parle...
M. Picotte: Je pense qu'on va vous écouter pour savoir
exactement de quoi vous parlez, puis on va répondre.
M. Baril: C'est ça. Je vais essayer de m'expliquer
clairement. C'est qu'il y a actuellement des producteurs et des agriculteurs de
produits biologiques. Semblerait-il qu'ils ne sont pas capables d'inscrire sur
le contenant de leurs produits, très clairement, que c'est un produit
biologique. Par ce pouvoir que vous vous donnez, je ne sais pas si je peux
dire, de réglementer l'estampillage, est-ce que vous allez avoir le
pouvoir de reconnaître, de permettre, c'est-à-dire, de permettre
aux producteurs de produits biologiques de l'inscrire très lisiblement
et clairement sur le contenant de leurs produits?
M. Picotte: Non, on n'aura pas ce pouvoir-là. Je vais
demander au Dr Rouleau de vous expliquer pourquoi, parce que c'est
réglé par une autre chose.
M. Baril: À l'heure où on se parle, ce n'est pas
réglé, ça?
M. Picotte: Non, non.
M. Rouleau: Présentement, le sigle Québec
vrai...
M. Picotte: Fait référence...
M. Rouleau:... est une marque de commerce qui appartient au
ministre de l'Agriculture, et pour laquelle il donne l'autorisation à
des transformateurs ou à des producteurs d'utiliser son logo
Québec vrai qui est sa marque de commerce quand ceux-ci
présentent un cahier des charges et tous les documents
nécessaires pour que le ministre de l'Agriculture les autorise à
faire l'utilisation du logo Québec vrai. Maintenant, il y a
également un logo qui est fait, où le mot "biologique"
apparaît dans une fenêtre du mot Québec vrai, où on a
le mot "biologique" qui apparaît. Ce qui veut dire que les producteurs
biologiques peuvent utiliser le Québec vrai qui est assorti d'une
fenêtre qui comporte le mot "biologique" dessus. Présentement,
c'est ce qui se passe pour les produits biologiques.
M. Picotte: Donc, ce n'est pas de la réglementation. C'est
une marque de commerce.
M. Rouleau: C'est ça.
M. Baril: Mais c'est quoi, le problème? Vous devez
être au courant du problème des producteurs de produits
biologiques qui disent qu'ils n'ont pas le droit de le marquer sur leur
contenant, c'est parce qu'il faut qu'ils fassent approuver leurs...
M. Picotte: Cahier des charges.
M. Baril:... leurs produits par le ministère pour qu'ils
soient approuvés Québec vrai, qu'est-ce que c'est?
M. Rouleau: Ils font approuver leur cahier des charges et ils
peuvent utiliser le logo Québec vrai, à l'intérieur duquel
il y a une fenêtre où le mot "biologique" est indiqué. Ils
ont donc un logo spécifique pour les produits biologiques en vertu du
système Québec vrai. Présentement, il y en a qui
l'utilisent.
M. Baril: Mais le cahier des charges, est-il dur à
remplir? C'est parce que j'ai des gens qui, à tout moment, me disent
ça, qu'ils n'ont pas... (17 h 45)
M. Rouleau: II y a eu de la négociation qui a
été faite, il y a eu de la concertation faite avec la
Fédération d'agriculture biologique du Québec. Je pense
qu'il y a des cahiers des charges à l'heure actuelle qui ont
été déposés, qui sont à l'étude,
sinon approuvés au moment où on se parle. Il faudrait que je
vérifie plus précisément, mais je sais qu'il y a des
cahiers des charges qui ont été déposés et leur
approbation devrait être incessante.
M. Baril: Au niveau du logo Québec vrai, parce qu'on parle
de l'estampillage, en tout cas c'est un logo reconnu qui appartient au
ministère de l'Agriculture. Dans la réglementation, la
définition ou les critères pour être reconnu Québec
vrai, si j'étais un producteur du Maine, de la Californie ou des
"îles Moukmouk" et que je réponds à vos critères, je
peux inscrire sur mon produit Québec vrai. Je peux me reprendre. Je peux
reprendre la question.
M. Picotte: Bon, bien, c'est quoi la réponse?
M. Baril: Je peux me reprendre, là. Je peux reprendre la
question.
M. Picotte: II a compris.
M. Baril: Ah! Il a compris. Excusez.
M. Picotte: II veut, il veut...
Une voix: Encore Une fois la question, s'il vous plaît.
M. Baril: Si je suis un producteur du Maine, du Nouveau-Brunswick
ou des "îles Moukmouk" et que je réussis à répondre
aux critères du logo Québec vrai, est-ce que je peux, même
si je ne suis pas un producteur québécois, inscrire sur mes
contenants, ou est-ce que je peux bénéficier de la marque
Québec vrai pour vendre mes produits qui sont produits totalement en
dehors du Québec?
M. Picotte: Non. Non. C'est impossible. Ça, ça ne
peut pas fonctionner.
M. Baril: Je vais vous dire pourquoi. Quand votre
prédécesseur a annoncé son logo Québec vrai - c'est
l'an passé, l'automne passé je crois - dans les explications que
le ministre avaient données, votre prédécesseur, en
était venu à la conclusion que le logo Québec vrai ne
s'adressait pas uniquement - là, je traduis - ne pouvait pas s'adresser
uniquement à des produits québécois parce que tous ceux et
celles qui se conformaient - je ne sais pas si mon terme est bon là -
aux critères de Québec vrai pouvaient mettre l'estampille
Québec vrai sur les produits.
M. Picotte: Je comprends que vous ayez eu cette
impression-là pour une raison bien simple: c'est que, si ma
mémoire est bonne, mon prédécesseur cherchait à
avoir une réciprocité entre l'État de New York et le
Québec en ce qui concerne ça. Mais ça n'a jamais
fonctionné la réciprocité et ça ne s'est pas
concrétisé. C'est pour ça que les cas que vous citez ne
peuvent pas utiliser le logo Québec vrai pour des produits qui viennent
de l'extérieur. Il n'y a pas de réciprocité.
M. Baril: Bien, en tout cas. Moi j'inviterais le ministre
à faire une petite publicité là-dessus parce que je peux
vous dire que, dans le champ, les gens disent que le logo Québec vrai,
n'importe qui peut... Je vous dis l'impression en tout cas... ce n'est pas
juste une impression, parce que réellement votre
prédécesseur avait dit, j'équarris ça un peu, mais
ce qu'il avait dit et ce qu'il avait annoncé, c'est qu'il ouvrait la
porte à d'autres produits venant de l'extérieur du Québec
pour les raisons que je ne veux pas répéter inutilement. Mais si
c'est vrai ce que vous me dites, M. le ministre, je suis heureux de vous
l'entendre dire, je serais heureux de vous l'entendre dire et, si c'est
réellement vrai, je vous invite à publiciser ça parce que
les producteurs et les productrices agricoles vont en être tout à
fait heureux.
M. Picotte: D'abord, la première chose que je peux vous
dire: ça n'a rien à voir avec notre projet de loi. Mais je suis
content que vous me le mentionniez parce que je vais faire une
vérification. Là je vous donne la réponse des gens qui
m'informent immédiatement sur le champ. Je sais que ça
relève de mon sous-ministre, M. Lavoie, qui n'est pas ici. Je vais faire
les vérifications, et ça, on pourra s'en reparler...
M. Baril: Oui, c'est bien.
M. Picotte: ...pour être bien sûrs que c'est conforme
à ce qu'on croit être, nous autres. Mais on sait que la
réciprocité, ça n'a pas fonctionné avec
l'État de New York.
M. Baril: Non. Ça n'a pas fonctionné avec
l'État de New York.
M. Picotte: Bon. Maintenant, je vais vérifier pour
être bien sûr qu'il n'y a pas d'autres cas, et je vous reparle de
ça.
M. Baril: Bon. Donc, pour ce qui est de l'estampillage, on
connaîtra la réglementation un jour.
Mme Noël: Si on a besoin d'étendre la
réglementation...
M. Picotte: Je ne suis pas sûr qu'on le fasse, mais si on a
besoin de l'étendre on le fera.
Mme Noël: ...on aura le pouvoir.
M. Picotte: Quand on se donne le pouvoir, on ne dit pas
nécessairement qu'on va le faire.
Mme Noël: Mais on sait qu'on peut être appelés
à faire des règlements sur l'estampillage, alors on
préfère avoir le mot dans le règlement.
Déjà à l'heure actuelle...
M. Picotte: C'est-à-dire que la journée où
on va vouloir le faire, si on n'a pas le mot dans le règlement, il
faudra venir réamender notre loi devant le Parlement pour se le donner.
Alors, on va se le donner tout de suite et, quand on voudra le faire, on va
l'avoir.
Mme Noël: C'est ça.
M. Baril: Si vous avez le désir de vous donner ce
pouvoir-là, c'est parce que vous avez l'intention de le
réglementer, c'est bien évident.
Mme Noël: Ou même, si on avait besoin de moderniser ce
qui existe actuellement dans le domaine des viandes, de faire des modifications
réglementaires, on a quand même le pouvoir.
M. Baril: En tout cas... Remarquez, encore une fois, que je suis
toujours réticent quand on parle de réglementation. Je sais que
ç'a en prend, mais...
Mme Noël: Ici, ce que ça vise, finalement, c'est de
venir se donner des outils si on a besoin de faire une modification
réglementaire parce que, si on n'a pas les termes, si on n'a pas te
pouvoir dans la loi habilitante, on ne peut pas réglementer. Alors,
c'est important de couvrir, dans nos pouvoirs habilitants, toutes les
situations qui peuvent se présenter pour être capables, quand on
aura besoin d'exercer un pouvoir réglementaire, d'avoir, dans le pouvoir
habilitant de la loi, le pouvoir de le faire.
M. Baril: Je vous comprends, Mme Noël, mais, ce que je veux
dire, mon expérience me démontre que tous les gouvernements ont
la bonne volonté de diminuer la réglementation, d'enlever de fa
réglementation et c'est tout le temps le contraire qui se produit. Tous
les gouvernements... Je faisais partie du gouvernement précédent,
c'est effrayant la volonté qu'on avait de déréglementer.
Le gouvernement actuel a fait la même chose. Il y a une volonté.
Il a fait des rapports là-dessus, des je ne sais pas trop quoi, des
comités et on se retrouve encore avec des tonnes de papier de
règlements. Le monde ne sait plus comment se retrouver dans ça,
ces maudits règlements, comprends-tu? Une loi, à un moment
donné, ça fait un certain éclat, en tout cas, quand tu en
parles ou quand tu la votes, etc. Mais un règlement, c'est publié
dans la Gazette officielle et je vous dis que la Gazette officielle,
H n'y a pas grand monde qui lit ça. Je vous dis que ceux et celles
qui la lisent, ce ne sont pas les plus intéressants.
M. Picotte: Ça, M. le Président, c'est
à peu près comme la vertu. Tout le monde est pour ça et
quand arrive le temps de la pratiquer, en tout cas, on peut questionner un
paquet de monde autour de la table et partout... Mais ce qu'il faut se dire,
c'est que le monde veut de plus en plus avoir des certitudes sur leur
hygiène, sur leur protection d'environnement, faire en sorte qu'ils ne
soient pas intoxiqués au niveau alimentaire. Ils veulent qu'on
contrôle les restaurants, qu'on contrôle tes poissonneries, qu'on
contrôle ci, qu'on contrôle ça. Il ne peut pas y avoir de
contrôle sans règlement, sinon, nos gens s'en vont là et ne
font rien. ils ne peuvent pas rien faire. Ils s'en viennent voir et disent:
Ç'a l'air propre et on s'en va. Ce qui a l'air propre et ce qui est
propre, c'est différent. S'il n'y a pas de règlement, ça
ne peut pas marcher. Ou les gens cessent de nous demander de contrôler et
il n'y a pas de règlement ou bien ils disent: Vous voulez
contrôler, vous acceptez qu'il y ait des règlements et des
tracasseries. Moi aussi, je suis pour ça. Je trouve qu'il y en a bien
trop, des règlements. Même moi, je m'y perds là-dedans.
Quand vient le temps de répondre, je trouve que j'en oublie quelques-uns
et ce n'est pas à dire, je suis le ministre, imaginez-vous le gars qui
est en bas de la ligne, lui. Comment peut-il faire pour se retrouver? On n'a
pas le choix. Ou bien on ne contrôle rien et on n'a pas de
règlement ou bien on fait des règlements et on contrôle un
peu. Plus le citoyen va exiger ça... Je pense que la vraie chose qu'il
faut se dire... Ce n'est pas à nous autres, au Parlement, à dire:
II ne faudrait plus avoir de règlements, ou moins de règlements,
ou diminuer les règlements, ou adoucir les règlements. Il faut
dire aux gens: Soyez donc conscients qu'à toutes les fois où vous
nous demandez des exigences, de contrôler ci et de contrôler
ça, vous vous exposez à vivre avec des règlements et,
ça, ils ne peuvent pas passer à côté de ça.
Là, peut-être que les gens vont arrêter de nous demander de
contrôler. S'ils arrêtent de nous demander de contrôler, on
va arrêter de contrôler, on va arrêter d'avoir des
règlements. S'ils nous demandent de contrôler et de
contrôler, il faut qu'ils comprennent qu'il y a des règlements.
Autrement dit, tu ne peux pas tacheter des pneus d'hiver si tu n'as pas de
char. C'est aussi simple que ça.
M. Baril: Ça, M. le ministre, vous connaissant et me
connaissant, on pourrait extrapoler toute la soirée...
M. Picotte: Ah oui! j'en suis sûr.
M. Baril:... sur ce que le monde désire avoir et sur ce
pourquoi le monde chiâle qu'il a eu et, ça, on aurait plein
d'exemples à donner. Ça, je suis certain qu'on pourrait se faire
compétition là-dessus tous les deux et qu'on pourrait sans doute
aller loin, mais... Si vous l'inscrivez dans la loi, présentement,
est-ce que c'est parce que vous avez déjà, je dirais,
réglementé l'estampillage, oui, et que vous avez
été contesté? Ou ç'a
été...
M. Picotte: On se donne le pouvoir parce que, s'il y avait une
contestation, il y aurait de fort risques qu'on perde ça. Alors, on
pourrait le perdre, il y aurait de forts risques. Alors, si on ne se le donne
pas... Est-ce qu'on attend qu'on soit contesté et, là, qu'on
vienne se le donner après? C'est ça qu'on ne veut pas faire.
Évidemment, plus nos lois sont claires et précises, moins les
gens sont obligés parce que forcer les gens, en n'étant pas trop
clairs, à nous contester, c'est les forcer à faire des
dépenses et à faire vivre les avocats, finalement, et à
engorger les cours. C'est ça. Alors, toutes les fois qu'on peut
être le plus clair possible, ça élimine bien des choses, et
c'est ça qu'on fait.
M. Baril: C'est beau, on va l'adopter.
Le Président (M. Richard): Alors, les amendements à
l'article 13 sont adoptés.
M. Picotte: Là, on arrive à l'article 2°,
est-ce que c'est ça qu'on a adopté tout à l'heure? On est
à l'article 13. 1°.
M. Baril: Aïe, on est rendus juste à l'article 13.
2°.
Le Président (M. Richard): J'ai eu peur, je pensais que
vous aviez terminé. Alors vous continuez, ça va. Je respecte ce
que j'ai mentionné tantôt, on fera ça tout d'un bloc.
M. Picotte: L'article 13, premièrement, est
adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 13, premier
paragraphe.
M. Picotte: L'article 13, deuxième paragraphe. Je ne sais
pas si je le relis, mais on a vu ça tout à l'heure.
Le Président (M. Richard): L'article 13, deuxième
paragraphe, maintenant.
M. Picotte: 2° par le remplacement, dans les deuxième
et troisième lignes du paragraphe a. 1 de "et l'équipement des
établissements ou véhicules où se font les
opérations visées au paragraphe a" par "l'équipement, la
localisation et l'entretien des abattoirs ou des établissements, lieux
ou véhicules où se font les opérations visées au
paragraphe a ou celles relatives aux viandes impropres à la consommation
humaine".
La modification proposée au paragraphe a. 1 fait la concordance
avec l'article 5, deuxième paragraphe, qu'on a vu tantôt, sur le
permis au niveau des lieux. Il concerne les normes de construction,
d'aménagement et d'équipement. Les aspects localisation,
entretien, abattoirs et viandes impropres sont introduits afin d'assurer
l'habilitation requise pour la modernisation de la réglementation
actuelle régissant déjà ces aspects. Donc, tout l'article
13 qu'on va voir, ça concerne justement ces pouvoirs-là de faire
des règlements à diverses étapes, 1°, 2°, 3°,
4°, 5°, 6°, 7°, 8°, 9°...
M. Baril: Ça, c'est comment les bâtiments, les
équipements, excusez... Les équipements doivent être tenus
de telle façon, les véhicules, ça prend... Il faut qu'ils
soient réfrigérés ou pas, il faut qu'ils soient en
"stainless" ou bien en bois ou en je ne sais pas quoi.
M. Picotte: Exemple, il y a de plus en plus de traiteurs, des
gens qui disent: Bon, on s'achète des camions, on s'en va et on va
servir 150, 200 personnes, 300 personnes dans une salle communautaire. On ne
voudrait surtout pas que ce soit transporté dans un "dix-roues" et juste
le fait d'abrier les sandwiches avec la couverte qui abrie les... C'est
ça qu'on ne veut pas. Alors, on donne des pouvoirs pour
réglementer comment il doit transporter ses aliments.
Mme Noël: On l'avait déjà. Comme au niveau des
permis, on a rajouté "lieux, véhicules", alors il faut venir
faire la concordance ici.
M. Picotte: C'est ça, on rajoute les lieux et les
véhicules qu'on n'avait pas avant. Alors, il faut faire la
concordance.
Mme Noël: II faut venir faire la concordance.
M. Baril: Oui, M. le Président.
M. Picotte: L'article 13, deuxièmement, adopté.
M. Baril: Sans vous faire faire le saut. Mme Noël:
Non, non, ça va bien.
Le Président (M. Richard): L'article 13,
troisièmement, maintenant, M. le ministre.
M. Picotte: L'article 13: 3° par l'insertion, après le
paragraphe a. 1, du suivant: "a. 2) déterminer le matériel et les
installations à utiliser, les méthodes à suivre et les
normes à respecter pour le traitement à l'abattoir ou pour
l'abattage sans cruauté des animaux. "
Une voix: Ah, mon doux Seigneur!
M. Picotte: La modification proposée par l'ajout du
paragraphe a. 2 permet de régir les normes physiques et les
activités dans un abattoir où, en plus des produits, il s'y
trouve des animaux. L'aspect traitement est introduit
afin d'assurer l'habilitation requise pour la modernisation de la
réglementation actuelle régissant déjà cet aspect.
La modification permettra également de régir l'abattage en dehors
des abattoirs pour des espèces telles que le phoque, le bison et le
caribou. Autrement dit, on ne veut pas qu'à un moment donné, dans
les endroits qui ne sont pas des abattoirs nécessairement reconnus comme
tels et où on abat des animaux, on dise: On va s'amuser à les
abattre et qu'on les abatte. Bien, s'ils meurent une demi-heure trois quarts,
d'heure après, c'est moins grave en autant qu'ils meurent.
Ce qu'on veut nous autres, quand ils procèdent à
l'abattage, c'est qu'ils meurent instantanément pour ne pas faire
souffrir la bête. Alors, on appelle ça "sans cruauté", si
on peut utiliser ce mot-là. Comme aux Loisirs, Chasse et Pêche on
parlait de "trappage humanitaire" comme si le trappage pouvait être
humain.
Le Président (M. Richard): Sans être sexiste,
ça fait un peu Brigitte Bardot comme article.
M. Baril: Bien, je m'étais pris, M. le Président,
justement.. J'avais mis deux notes avec une flèche...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril:... et mes deux notes, je vous le signale,
c'était B et B.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Je suis content de partager
votre opinion, M. le député.
M. Baril: En bas du mot "phoque", justement.
M. Picotte: Brigitte Bardot, je ne sais pas si elle est populaire
en Gaspésie mais, si j'étais un gaspésien, je ne la
regarderais même plus, même, pas pour voir si elle est encore
jolie. Tant qu'à bien protéger ses phoques, ils mangent assez de
morue du Nord que les gars ne sont plus capables de pêcher la morue et
ils ne sont plus capables de transformer leur poisson et ils ne sont plus
capables... ils sont en chômage. Toutes les fois que par abus on va
déstabiliser la nature, qu'on le veuille ou non, la main de l'homme qui
vient déstabiliser la nature est là de trop tout le temps. Elle
est toujours là de trop parce que la nature se stabilise par
elle-même, généralement, c'est assez bien fait. (18
heures)
Mais là on a dit: Protégeons les phoques. On les a
protégés, les phoques, il y en a un maudit paquet de "fox", de
phoques, pas de "fox", mais "fox", il n'y en a rien qu'un, je pense. Mais on a
un maudit paquet de phoques et ces pho- ques-là, ils mangent 40 livres
de morue par jour. Vous êtes vous imaginé que plus il y a de
phoques, plus ils mangent de morue; plus ils mangent de morue, moins il y a de
morue; moins il y a de morue, moins les pêcheurs en prennent; moins les
pêcheurs en prennent, moins ils travaillent; moins ils travaillent, moins
on les éviscère et on les emmène à l'usine, etc.
Puis tout ça, et, là, on crée du chômage.
M. Baril: L'épaisseur du fond de l'eau.
ML Picotte: Et Brigitte regarde ses phoques, elle.
M. Baril: L'épaisseur du fond de l'eau remonte aussi avec
la quantité de morue qu'ils mangent.
M. Picotte: Oui. En tout cas, c'est ça que ça veut
dire.
M. Baril: mais on va essayer de revenir à notre
article.
Le Président (M. Richard): Paragraphe 3°: M.
Picotte: Ah oui, lâchons Brigitte...
M. Baril Là, le gouvernement se donne le pouvoir de
déterminer le matériel et les installations à utiliser,
les méthodes à suivre et les normes à respecter pour le
traitement à l'abattoir et pour l'abattage sans cruauté des
animaux. C'est là que je "clique" un peu, si vous me passez
l'expression. Peu importe la méthode la plus scientifique possible que
vous allez trouver, il y aura toujours quelqu'un qui va la contester de toute
façon. Comme je le disais dans mon discours de deuxième lecture,
il y en a qui me regardaient et qui me disaient: Ça y est, Baril charrie
un peu. Mais il y a des groupes, actuellement, qui sont en formation,
justement, pour demander au ministère de l'Agriculture qu'il passe une
loi sur la liberté de vivre des animaux. Ah! C'est beau, ça.
C'est beau en démon, ça.
M. Picotte: Par exemple, on a parlé, à un moment
donné, de commercialiser les animaux, les caribous. C'est l'outil,
finalement, qu'on veut un peu réglementer Supposons qu'on
décidait de les attraper par le cou et de tenter de les étouffer
pour les faire mourir, ça prendrait 15, 20, 25 ou 30 minutes; le caribou
souffrirait. Si on prend un bon outil pour les tirer pour qu'ils meurent de
façon instantanée, c'est moins cruel. C'est ça que
ça veut dire. On ne veut pas que les gens abattent ça, donnent un
coup de bâton sur le nez du phoque et qu'il meure trois quarts d'heure
après. On veut que, si on doit l'abattre, qu'on l'abatte avec le bon
outil pour ne pas qu'il souffre, pour qu'il souffre le moins longtemps
possible. C'est ça que ça veut dire.
M. Dufour: Je comprends mon collègue et vos explications,
mais sans cruauté, selon les normes...
M. Picotte: Non, mais on dit: Tuer humainement, tuer quoi?
M. Dufour: Ça pourrait être selon des normes.
M. Picotte: Des normes visant à réduire la
cruauté.
M. Dufour: ce serait plus... on tend vers quelque chose, mais on
ne peut pas dire sans cruauté. ça dépend, moi, je dirais
bien que, quand tu tues, tu tues.
M. Picotte: Non, mais, entre nous, le but à atteindre,
c'est de faire souffrir les animaux le moins possible. Quand bien même on
ajouterait: Visant a avoir des normes pour éliminer le plus possible la
cruauté, ça va changer quoi?
Mme Noël: C'est ça que ça veut dire. Ça
donne le pouvoir, justement, de faire des règlements
là-dessus.
M. Picotte: Bien, oui, c'est ça. Ça nous donne ce
pouvoir-là.
Mme Noël: C'est le terme utilisé.
M. Picotte: Autrement dit, on a regardé comment les
législations mondiales utilisaient les termes, et c'est le terme qui est
utilisé partout. On a dit: Bien, on n'a pas trouvé quelque chose
de mieux.
M. Dufour: En fait, c'est ça. Quand on appelle les jeunes
exceptionnels et avec toutes sortes de mots, ça ne change pas la
réalité.
M. Picotte: Ah oui!
M. Baril: M. le Président, comme je vous le dis, pour
être conforme à moi-même, je ne m'attardrai pas plus
longtemps que ça sur cet article parce c'est des choses que je me dis...
Quand tu tues une bête, c'est tout le principe qui est remis en question.
Quand tu tues une bête pour la manger, là, il y en a qui disent:
Tu ne peux même plus manger de viande parce que tu tues. Bien voyons
donc! Si tu arraches une carotte, elle aussi elle a de la vie, c'est la
même chose. C'est pour ça que je vous dis que je vais adopter
l'article, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, le paragraphe 3° est
réglé. Le paragraphe 4°, maintenant.
M. Baril: Pas l'article, le paragraphe.
M. Picotte: Faisons ça sans cruauté...
Le Président (M. Richard): Oui. Le paragraphe 4°.
M. Picotte: ...mentale, pour le moins, en tout cas, en ce qui
nous concerne. Le paragraphe 4°, l'article 13: 4° par l'insertion, dans
la première ligne du paragraphe c et après le mot
"réglementer", des mots "la vente, la détention, le transport, la
récupération, la distribution, la coloration, l'emballage,
l'étiquetage, l'utilisation ou l'élimination des viandes
impropres à la consommation humaine".
En fait, les modifications proposées au paragraphe c visent
à contrôler les viandes impropres qui se retrouvent dans le
circuit propre à la consommation humaine en dehors des ateliers
d'équarrissage ou des récupérateurs, et elles sont
introduites afin d'assurer l'habilitation requise pour la modernisation de la
réglementation actuelle régissant déjà de tels
aspects. Voilà.
M. Baril: Ça concerne juste les viandes?
M. Picotte: Les viandes impropres. Les résidus et les
viandes impropres.
M. Baril: Mais - en tout cas, juste pour une simple explication -
pourquoi marque-t-on: la coloration de la viande impropre? Qu'est-ce que
ça veut dire ça?
M. Rouleau: C'est parce qu'on dénature la viande impropre
en la colorant.
M. Baril: Ah!
M. Rouleau: De la viande impropre, c'est des restants d'animaux
qu'on colore au charbon de bois ou à l'huile à chauffage. Il faut
la dénaturer pour être sûr qu'elle ne revient pas dans le
circuit des viandes.
M. Picotte: Oui, oui. Autrement dit, on la colore avec du charbon
de bois, par exemple, pour la dénaturer puis, on est sûr qu'elle
ne revient pas dans le circuit parce qu'elle est dénaturée.
M. Baril: C'est bien pour le paragraphe 4°.
Le Président (M. Richard): alors, maintenant, j'appelle le
paragraphe 5° puis, c'est le "fun", celui-là, il est plein de
sous-paragraphes.
M. Picotte: Oui, mais c'est ça qu'on a vu tout à
l'heure.
Le Président (M. Richard): O.K. Sauf qu'on a vu...
Mme Noël: On a vu le paragraphe c. 3. Non, non,
excusez...
Le Président (M. Richard): On a vu seulement te paragraphe
c. 5. On a vu seulement le sous-paragraphe 5.
Mme Noël: C'est ça.
M. Picotte: Alors, on est au cinquième, puis on va
regarder le sous-paragraphe c. 3.
Mme Noël: Oui, c'est ça.
M. Picotte: Regardons-le. 5° par l'insertion, après te
paragraphe e. 2 des suivants: "c. 3) prescrire l'inspection sanitaire avant et
après l'abattage des animaux et de leurs carcasses ou parties de ceux-ci
dans un abattoir, permettre à une personne autorisée d'y
empêcher ou d'y autoriser aux conditions qu'elle détermine
l'abattage des animaux qui sont impropres à la consommation humaine ou
sont supçonnés de l'être pour des motifs raisonnables,
autoriser cette personne à y saisir ou à y confisquer ces animaux
ou les carcasses ou leurs parties qui sont impropres à la consommation
humaine ou sont soupçonnés de l'être pour des motifs
raisonnables et régir l'élimination ou la destination de ces
animaux, carcasses, ou parties. "
La modification proposée par l'ajout du paragraphe c. 3 permet
d'étendre à tous les abattoirs un régime spécifique
d'inspection sanitaire et de mesures c?rcitives concernant les animaux
destinés à l'abattage et les produits carnés qui en sont
tirés. Un tel régime est déjà appliqué dans
les abattoirs sous inspection permanente.
On ne peut pas le dire bien fort, mais on a déjà ces
règlements-là sauf qu'on ne les a pas dans la loi.
Mme Noël: On n'a pas en tant que telle la formulation de
l'inspection sanitaire avant et après la mort.
M. Baril: Seul moi, avais compris.
M. Picotte: C'est suffisamment fort pour être clair.
M. Baril: Mais, là-dedans, quand on marque "ou la
destination de ces animaux"...
Le Président (M. Richard):ça va être plus
facile pour vous en arrière parce que je trouve que vous avez un gros
problème technique. alors, on va suspendre quelques secondes. allons-y
pour cet article-là.
Nous revenons à c. 3.
M. Picotte:... 5°, c. 3 pourrait être adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Richard): Ça va. Maintenant, le
sous-paragraphe 4, M. le ministre.
M. Picotte: Le sous-paragraphe, c'est c. 4. "c. 4) prohiber ou
réglementer l'exécution d'opérations relatives à la
récupération d'aliments ou d'emballages de ces aliments qui sont
en état d'altération. "
La modification proposée par l'ajout du paragraphe c. 4 permet de
régulariser les diverses activités de récupération,
de traitement ou de recyclage d'aliments affectés par des sinistres ou
des défauts de fabrication ou d'étiquetage. Exemple: Un feu qui
arriverait dans une conserverie, les boîtes sont "boostées" -
excusez le terme, je ne sais pas si c'est "bombées" - ou bien encore on
a réalisé que des cannes, justement, ont été mal
stérilisées. Donc, on se donne le pouvoir de dire: Ça,
ça s'en va à la récupération.
M. Baril: Bien oui.
Le Président (M. Richard): Ça va? Alors maintenant,
là on en arrive, c'est donc adopté, on en arrive au paragraphe c.
5 où, là, on a un amendement dont on a discuté
tantôt...
M. Picotte: Tantôt, on a parlé de l'amendement au
paragraphe c. 5.
Le Président (M. Richard): C'est ça.
M. Picotte: On a regardé ça, on a regardé le
paragraphe c. 5 et on a dit: Dès qu'on arrivera là, on va voir ce
qu'on doit faire. Mais on en a discuté abondamment. Je ne sais pas s'il
y a besoin d'avoir d'autres explications.
M. Baril: Ah! Non, pas besoin de plus.
Le Président (M. Richard): Alors le paragraphe c. 5,
l'amendement est donc adopté.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): Ça va? J'appelle
maintenant le paragraphe c. 5 tel...
M. Picotte: L' amendement est adopté et le paragraphe c. 5
est adopté, amendé.
Le Président (M. Richard): Le paragraphe c. 5, tel
qu'amendé, est adopté. Magnifique! Maintenant, on revient au vrai
paragraphe, le sixième paragraphe.
M. Picotte: O. K. L'article 13. 6° par le remplacement, dans
les deuxième et troisième lignes du paragraphe d, des mots
"à la préparation, la conservation et la manutention d'un
produit" par les mots "à l'exploitation des établissements, lieux
ou véhicules où se font des
opérations d'abattage ou les opérations visées au
paragraphe a ainsi qu'y prescrire toute mesure propre à assurer
l'élimination des déchets, à régir leurs contenants
et à prévenir ou à empêcher la contamination des
produits". Ces aspects de normes sanitaires générales sont
introduits au paragraphe d, afin d'assurer l'habilitation requise pour la
modernisation de la réglementation actuelle régissant
déjà de tels aspects.
M. Baril: Est-ce qu'il y a de l'abattage qui se fait dans des
véhicules?
M. Rouleau: Ça s'applique à lieux...
M. Baril:... "lieux ou véhicules où se font des
opérations d'abattage" parce qu'on dit "lieux ou véhicules
où se font des opérations d'abattage".
M. Picotte: Puis là, bien, ça, ça s'applique
dans l'état où il y a des lieux où se fait l'abattage.
S'il n'y en a pas dans le véhicule, eh bien, ça ne s'applique
pas.
Mme Noël: Oui, mais c'est parce que ce n'est pas juste pour
abattage, là. On dit "où se font des opérations d'abattage
ou les opérations visées au paragraphe a" de l'article. Alors,
c'est ça, ça fait partie de toute autre... Ça va avec
toute autre opération, là, que de l'abattage.
M. Picotte: Oui, c'est ça. L'imbroglio est...
Le Président (M. Richard): Réglé,
résolu. Alors, paragraphe 6°, adopté. Maintenant, paragraphe
7°, toujours dans l'article 13.
M. Picotte: oui, c'est le paragraphe 7° qu'on a vu
tantôt. il a été adopté, il a été
amendé. avec l'amendement, on faisait référence à
7°.
Le Président (M. Richard): Vous avez raison. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Picotte: Je vous avais dit tantôt... Dans le papillon
que je vous ai proposé, on faisait référence à
7°, on a regardé le papillon, on a regardé 7°, on a
discuté de ces deux-là, puis là on y arrive. On a dit: On
n'adoptera pas ça tout de suite, on va les voir un par un, et là
on arrive à ça.
M. Baril: mon compagnon me signale qu'on dit: "... ou une
personne visés aux paragraphes a, b, e, f, k à n ou p". dans la
loi actuelle, ça finit à m.
Mme Noël: Oui, mais là c'est parce qu'on a
rajouté de nouveaux permis à l'article 5. (18 h 15)
M. Baril: Ah! On en a ajouté à l'article 5. M.
Picotte: À l'article 5, on a rajouté...
Mme Noël: C'est-à-dire l'article 9 de la loi
maintenant. Avant, ça allait jusqu'à...
M. Picotte: Me Noël.
Mme Noël: C'est ça, avec l'article 9 de la loi, on
arrête, si vous voyez, à j, et puis maintenant notre article 5 du
projet de loi a modifié l'article 9 de la loi et étend finalement
les paragraphes, pour revenir au début, on va jusqu'à p. C'est
pour ça que cet article-ci, l'article 2°, qui prévoit qu'on
peut obliger l'exploitant à faire un contrôle de qualité
étant donné qu'on référait aux permis de a, b, e ou
f et que maintenant on a ajouté des permis jusqu'à p... on
prévoit tout simplement la concordance avec l'article 5 du projet qui
réfère à l'article 9 de la loi et, finalement, on vient
tout simplement faire la concordance pour obliger l'exploitant d'un
établissement visé à tous les paragraphes de l'article 9
de la loi.
Le Président (M. Richard): Ça va? L'amendement
à l'article 7 et l'article 7, tel qu'amendé, sont-ils
adoptés?
M. Picotte: Le paragraphe 7°?
Le Président (M. Richard): Le paragraphe 7°.
M. Baril: On me dit que l'article 40 n'a pas été
changé.
Mme Noël: Oui, parce que ça, ici, c'est le paragraphe
e. 2, actuel de l'article 40 qu'on modifie pour, justement... L'article 40. e.
2 actuel mentionnait a, b, e ou f mais comme maintenant on a changé
l'article 9 auquel réfère l'article e. 2 de l'article 40...
M. Baril: Ça va.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement au
paragraphe 7° est adopté? Et est-ce que le paragraphe 7°, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Adopté. Comme c'est parti là, Me
Noël,..
Le Président (M. Richard): Magnifique! M.
Picotte:... va passer son test.
Le Président (M. Richard): Le paragraphe 8°. Elle
semble faire un excellent travail. Vous
faites bien de la garder, M. le ministre.
M. Baril: Oui. Elle a l'air à bien aller.
Le Président (M. Richard): Alors, le paragraphes
8°.
M. Picotte: Ne le dites pas trop fort, ils vont venir me la
chercher. Le paragraphe 8°.
Le Président (M. Richard): C'est ça, le paragraphes
8°.
M. Picotte: L'article 13, paragraphe 8°: par l'insertion,
après le paragraphe e. 2, des suivants...
Le Président (M. Richard): Le sous-paragraphe e. 3.
M. Picotte: Oui "e. 3) déterminer, pour les fins de
l'application de la présente loi ou de ses règlements, les
méthodes d'analyse qui doivent être employées. "
Quand on analyse pour voir si les bêtes sont comestibles ou pas ou
sont propres ou impropres, il y a des méthodes d'analyse maintenant,
qu'il faut utiliser. Alors, maintenant, on est rendus qu'il faut., par la loi
ou les règlements, les méthodes d'analyse qui doivent être
employées dans ces cas-là.
M. Baril: Ça, c'est encore des règlements qui s'en
viennent?
M. Picotte: L'objectif est d'éviter que l'utilisation, par
les industries, de méthodes d'analyse différentes de celles du
ministère mène à des contestations. Ils disent: Nous
autres, on a nos méthodes d'analyse et on analyse ça et c'est
bon. Vous autres, vous avez vos méthodes d'analyse et on conteste vos
méthodes d'analyse. Alors, le résultat d'un test ou d'une analyse
peut en effet varier selon la méthode utilisée,
particulièrement en microbiologie. Une telle disposition existe aussi
dans la Loi sur les produits laitiers, ce qui est donné à
l'article 42g. On a déjà ça dans... Dr Rouleau, donnez
donc un exemple qu'on a pour nous faire saisir la différence.
M. Rouleau: Par exemple, la méthode
d'échantillonnage et la méthode microbiologique pour la
détermination du nombre de bactéries par 10 grammes de boeuf
haché. On est deux agences gouvernementales qui interviennent, le
gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec. Les
méthodes ne sont pas exactement les mêmes, et le résultat
d'analyse n'est pas exprimé avec les mêmes paramètres, ce
qui fait que ça peut conduire à de la confusion ou à de la
contestation. Mais, au fond, on dit la même chose mais pas avec les
mêmes termes. Alors, on dit qu'on va prescrire les méthodes
d'analyse de sorte que ce sera indiqué dans le règlement et ce
sera cette méthode-là qui prévaudra s'il devait y avoir
des poursuites.
M. Baril: Ouais. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: On dit: "déterminer, pour les fins de
l'application de la présente loi ou de ses règlements.. ".
Là, on sait que c'est la Loi sur les produits agricoles, les produits
marins et les aliments, "... les méthodes d'analyse qui doivent
être employées. "
Est-ce que c'est suffisant de dire: "pour les fins... de la
présente loi", les méthodes d'analyse pour les fins de la
présente loi? Est-ce que c'est suffisant pour déterminer
exactement ce que l'on veut faire? Est-ce qu'on peut, à un moment
donné, arriver et dire: On va établir des méthodes
d'analyse de fonctionnement d'un - je ne sais pas quoi - établissement
quelconque? Demain matin, c'est de même que vous allez être
obligés de fonctionner. Je sais que ce n'est pas ça que vous
voulez dire, je le sais.
M. Picotte: Nous autres, on ne peut pas sortir des cadres de
cette loi-là, par exemple. C'est bien important.
M. Baril: Non, mais est-ce que la définition qui est
marquée ici est assez claire pour dire ce que vous voulez dire?
M. Picotte: On me dit que oui. Les avocats me disent oui.
M. Baril: Ouais. Mais vous savez pourquoi il y a des juges, hein?
C'est parce qu'il y a deux avocats qui ne disent pas la même chose.
M. Picotte: Mais un avocat puis un juge c'est un mal
nécessaire, qu'est ce que vous voulez que je vous dise?
M. Baril: Ha, ha, ha! Oui, mais des fois quand on peut en
éviter.
M. Picotte: Mais ça va être bien dur.
M. Baril: En tout cas, les méthodes d'analyse... Il me
semble qu'il manque quelque chose.
M. Picotte: Me Noël.
Mme Noël: C'est parce que mon collègue me
précise... C'est sûr que ce n'est pas du fonctionnement, c'est au
niveau... c'est quand on analyse un produit pour savoir, admettons, s'il est
impropre à la consommation humaine ou pas. Je veux dire, on a des
rapports d'analyse, d'ailleurs, dont on se sert pour déterminer si,
effectivement...
M. Baril: On ne pourrait pas dire: les méthodes d'analyse
de la qualité du produit, je ne sais pas moi, des produits?
Mme Noël: Les méthodes d'analyse...
M. Baril: Déterminer les méthodes d'analyse des
aliments, l'analyse de la qualité des aliments ou du produit ou des
produits.
M. Picotte: Bien, c'est ce qu'on fait avec notre loi: la loi
s'adresse à la qualité des aliments. C'est déjà
spécifié ça. On ne rajoute pas la qualité pour la
qualité, on fait cette loi-là pour ça. C'est l'objectif de
la loi.
M. Baril: Oui, mais vous réglementez quelque part. On a vu
ça tout à l'heure là. Ça...
Mme Noël: Bien, c'est l'analyse d'un produit prévu
à la loi. Ça on ne peut pas sortir du cadre de notre loi. Je veux
dire, notre loi vise les produits agricoles, les produits marins et les
aliments, et puis quand on parle de méthodes d'analyse c'est les
méthodes d'analyse des produits qui sont visés par la loi.
D'ailleurs...
M. Baril: C'est parce que votre loi, elle ne vise pas uniquement
les aliments comme tels. Elle réglemente les abattoirs, elle
réglemente les établissements comme tels. Elle réglemente
le transport, elle réglemente plusieurs choses là. Donc, c'est
pour ça que je me dis que définir les méthodes d'analyse,
bon, sur quoi on se base pour, demain matin, si on dit: Là, nous autres,
des méthodes d'analyse qui doivent être employées pour
construire ou faire fonctionner, opérer telle ou telle affaire...
Mme Noël: Non, non. Ce ne sont pas des méthodes
d'analyse ça. Ce ne sont pas des méthodes d'analyse. D'ailleurs,
regardez, l'article 56. 1 de la loi actuelle définit bien le cadre de ce
que c'est l'analyse: "Dans toute poursuite pour infraction à la
présente loi ou aux règlements: a) le certificat ou rapport
d'analyse d'une personne autorisée dans lequel est consigné le
résultat d'un examen relatif à la composition d'un produit,
constitue une preuve prima facie de son contenu. " Alors, comme vous voyez,
quand on a, finalement, à se prononcer...
M. Baril: Oui, mais ici c'est bien marqué par exemple
"d'un examen relatif à la composition d'un produit. "
Mme Noël: Oui, c'est ça. Après on a "b) le
procès-verbal ou rapport de constatation, de prélèvement
d'échantillon, de saisie ou de confiscation rédigé et
certifié par une personne autorisée qui a inspecté,
échantillonné, saisi ou confisqué un produit... " M.
Baril: Un produit. Mme Noël: C'est ça.
M. Baril: Oui, mais ici on ne le dit pas. On dit juste
"méthodes d'analyse".
Mme Noël: Oui, parce qu'on l'a mis au sens large. Ce sont
des méthodes d'analyse, effectivement, là.
M. Baril: C'est ça qui nous inquiète, c'est au sens
large.
Mme Noël: Mais on ne peut pas analyser...
M. Picotte: Mais on n'analyse pas... La construction d'un
abattoir, on n'analyse pas ça.
Mme Noël: Ce seraient des méthodes d'opération
que vous visez.
M. Picotte: On analyse la qualité d'aliments. Prenez un
exemple, il y a des normes réglementaires, bon, on dit 0, 1 partie par
million de sulfaméthazine dans la viande. Selon la méthode
d'analyse utilisée, la quantité de sulfaméthazine
détectée va varier. Évidemment, ça s'adresse
à la qualité du produit là, c'est ça des normes
d'analyse. On ne peut pas analyser: Est-ce qu'il y a assez de "styrofoam" dans
le mur pour que l'abattoir ne soit pas... Tu sais, ça fait
référence directement au produit, à l'aliment. Ça
ne peut pas faire autrement que de faire référence à
ça parce qu'on ne peut pas, par des méthodes d'analyse, analyser
pour voir si le mur est bien constitué ou bien non...
Mme Noël: Ça ce sont des normes de construction,
d'aménagement.
M. Picotte: Oui, ce n'est plus la même affaire là.
Il faut que ça fasse automatiquement référence,
absolument, au produit.
M. Baril: Mais ça m'inquiète. Si on peut
définir... Mettons, on peut dire là: On va définir des
méthodes d'analyse sur la conformité d'un bâtiment.
Ça peut se faire ça. À l'avenir, les inspecteurs vont
aller là, pour savoir s'il y a un bâtiment, un entrepôt, je
ne sais pas, un immeuble quelconque... Pour savoir s'il est conforme ou pas, tu
vas te baser sur cette analyse-là, point.
M. Picotte: Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse là?
M. Baril: Bien, qu'on ajoute: l'analyse...
Mme Noël: Qu'on mette: des produits. Des
méthodes d'analyse des produits.
M. Baril: ...des produits ou des aliments, je ne sais pas quoi
moi, je ne suis pas...
M. Picotte: Mettons-le, mettons-le, M. le Président.
Une voix: ...doivent être employées pour les
produits... C'est ça que vous voulez?
M. Baril: Les produits... Qu'on utilise les termes...
Le Président (M. Richard): Alors, si vous le permettez,
maître et M. le ministre, vous allez rédiger l'amendement en
conséquence.
M. Picotte: Oui. Écoutez, ça va être facile,
on va vous le dire tout de suite.
Le Président (M. Richard): Alors, on le rajoute sur le
papillon, là.
M. Picotte: Oui. On va vous le dire tout de suite.
Le Président (M. Richard): On ne fera pas de drame avec
ça.
M. Baril: Les méthodes d'analyse sur la composition d'un
produit.
M. Picotte: "déterminer, pour les fins de l'application de
la présente loi ou de ses règlements, les méthodes
d'analyse qui doivent être employées pour les produits."
M. Baril: Sur la composition des produits.
M. Picotte: Non, c'est plus que la composition là. La
contamination aussi.
M. Baril: Oui. Ça va beaucoup plus loin.
M. Picotte: D'ailleurs ça va beaucoup plus loin que...
Mme Noël: ...les méthodes d'analyse de produits.
M. Baril: De la qualité d'un produit.
M. Picotte: Non, mais les méthodes d'analyse de produits
qui doivent être employées.
Mme Noël: c'est parce que ça peut viser plus que la
qualité. c'est parce que j'ai peur que, si on met le terme
"qualité", on se restreigne. là, en mettant...
M. Picotte: Ça ne peut pas être uniquement de la
qualité. Ça peut être des méthodes de classement.
Exemple: dans le sirop d'érable, les méthodes de classement.
C'est pour ça qu'il faut l'avoir large. De produits, il faut dire
uniquement de produits.
Mme Noël: Bien. Ce qu'on pourrait mettre, ce serait:
déterminer, pour les fins de l'application de la présente loi ou
de ses règlements, les méthodes d'analyse de produits qui doivent
être employées.
M. Baril: Des produits visés par la loi. Mme Noël:
C'est nécessaire. C'est sûr, oui.
M. Baril: Oui. Il faudrait bien qu'on dise ça, les
produits visés par la loi.
M. Picotte: Mais ça c'est implicite, la loi... Elle
s'applique rien qu'à ça.
Mme Noël: Oui, oui, c'est ça.
M. Picotte: Là, on ne veut pas dire à un chien,
c'est un chien.
M. Baril: II va se mettre à japper.
Mme Noël: C'est parce que le terme "produit" on en a une
définition dans la loi. Le terme "produit" est défini dans la
loi; donc, dès qu'on utilise ici "produit", c'est la définition
de produit qui est dans la loi.
M. Baril: C'est parfait, moi, ça me satisferait, ça
me rassurerait.
M. Picotte: D'accord, vous êtes d'accord avec ça,
vous? Donc, il faut que je fasse un sous-amendement, je suppose, là.
Le Président (M. Richard): Non, je ne pense pas que ce
soit nécessaire. À l'instant où vous nous produisez le
papillon corrigé comme vous le voulez... Est-ce que ça irait, M.
le secrétaire?
M. Picotte: Alors, qu'est ce que c'est qu'il faut que je
mette?
Le Président (M. Richard): Ou est-ce que c'est mieux de...
Qu'est-ce que vous préférez?
Mme Noël: Alors, il faudrait que je rajoute ici, à
mon article 13: Mettre 3e par le remplacement...
Le Secrétaire: Je vais rédiger un amende ment.
M. Baril: ...par l'insertion, après...
M. Picotte: Alors, le secrétaire va rédiger
ça comme on le souhaite et on reviendra
là-dessus si ça ne vous dérange pas. Est-ce que
ça marche ça?
M. Baril: C'est bien beau.
Le Président (M. Richard): ça va. de toute
façon, on pourra y revenir si ça ne fait pas puisqu'on va
suspendre dans quelques instants pour revenir à 20 heures.
M. Picotte: O.K. Alors, est-ce qu'on peut passer...
Le Président (M. Richard): Alors, là on est
toujours au paragraphe 8°.
M. Picotte: e.3.
Le Président (M. Richard): On prend le sous-paragraphe e.4
maintenant, puisque le e.3 on le suspend.
M. Picotte: Le sous-paragraphe e.3, on le suspend jusqu'à
ce qu'on ait la formulation.
Le Président (M. Richard): Çava.
M. Picotte: e.4, M. le Président. "Imposer des soins
d'hygiène personnelle à toute personne qui manipule des aliments
dans un lieu ou un véhicule visé à l'article 33, l'obliger
à se soumettre aux examens nécessaires pour établir
qu'elle n'est pas porteuse de germes de maladies transmissibles par les
aliments et, selon les conditions qu'il détermine, prescrire à
l'exploitant de ce lieu ou de ce véhicule de détenir un
certificat médical attestant que cette personne n'est pas porteuse de
germes de maladies transmissibles par les aliments.
Alors, ça c'est e.4.
M. Baril: Obliger la personne, "l'obliger à se soumettre
aux examens nécessaires pour établir qu'elle n'est pas porteuse
de germes de maladies transmissibles par les aliments..." Vous n'avez pas peur
que... Qu'est-ce qu'il y a là?
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, il y a un vote
d'appelé apparemment. Alors, si vous permettez, on est à deux
minutes de terminer. Ça veut dire que je suspends donc les travaux, et
que nous revenons ici pour 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 29)
(Reprise à 20 h 13)
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs, je
déclare la séance de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ouverte. Nous en étions, vous allez
comprendre ça facilement, au sous-paragraphe e.3 du paragraphe 8° de
l'article 13. Là, au sous-paragraphe e.3, on avait un changement au
niveau du papillon.
M. Picotte: C'est ça. Alors, le sous-paragraphe e.3, M. le
Président...
Le Président (M. Richard): M. le ministre, allez-y
donc.
M. Picotte: ...du paragraphe 8° de l'article 13 est
modifié par l'addition, à la fin, des mots "pour les produits".
ce qui répond aux demandes de mon collègue de l'opposition.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, c'était...
M. Baril: C'est ça que je vous ai dit: Attendez un peu que
je me démêle dans mes papiers, parce que là...
M. Picotte: Vos lunettes sont juste à
côté.
M. Baril: C'est parce que je voulais te passer ma feuille.
M. Picotte: C'est moins pire de s'acheter des lunettes...
M. Baril: C'est parce que je cherche mon...
M. Picotte: ...que de se faire allonger les bras. À
l'assurance-maladie ça coûte plus cher.
M. Baril: je cherche mon article 8°. je l'ai. ça ne
paraît pas, mais je vais finir par me retrouver. l'article 7°, bon,
ça s'est fait. ça, ça allait comme ça. bon. on va
l'avoir. et là, ça dit?
M. Picotte: Tel que souhaité par vous, nous ajoutons les
mots "pour les produits". C'est le papillon rajouté à
ça.
M. Baril: O.K. Je l'ai ici. C'est bien beau, ça. Si vous
saviez comme ça me fait plaisir.
Le Président (M. Richard): Vite avant qu'on change
d'idée. Le sous-paragraphe e.3, adopté?
M. Picotte: Bien, voilà! Si vous saviez comment ça
me fait plaisir de vous faire plaisir. C'est un plaisir énorme pour
moi.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
Le sous-paragraphe e.3 du paragraphe 8°, tel qu'amendé, est
adopté.
M. Picotte: Adopté. Bon. C'est très bien, M. le
Président.
M. Baril: On se fie à vous, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci. M. Picotte: On va
faire comme...
Le Président (M. Richard): Le sous-paragraphe e.4
maintenant, M. le ministre.
M. Picotte: C'est là qu'on était rendus? Le
Président (M. Richard): Oui.
M. Picotte: Ah, oui, c'est le fameux certificat médical.
Nous avons vérifié avec le ministère de la Justice, les
chartes, etc. Comme il s'agit d'un certificat que nous demandons non pas pour
savoir si la personne est malade, quelle maladie elle a, etc., c'est pour
savoir si, effectivement, elle peut avoir un certificat médical nous
disant qu'elle est en mesure de... apte à travailler dans le domaine de
la viande ou dans le domaine des produits, des aliments, sans risque. À
partir de ce moment-là, ça règle le problème.
Alors, c'est, bien sûr, calqué sur d'autres législations
d'autres endroits, et ça répond évidemment aux normes de
la Charte, et ça vient, évidemment, ajouter davantage... Alors,
on retrouve ça, entre autres à la Communauté urbaine de
Montréal. À la Communauté urbaine de Montréal,
ça existe déjà. Ça existe au gouvernement
fédéral, et ça existe un peu partout. Voilà.
M. Baril: Très beau, M. le Président. M.
Picotte: Adopté. Le Président (M. Richard):
Adopté? M. Baril: Oui
Le Président (M. Richard): Oui? Ah, bon! Alors, le
sous-paragraphe e.5. Allez-y, M. le ministre.
M. Picotte: "interdire à une personne qui est porteuse de
germes de maladies trans-missibles par les aliments de manipuler les aliments
dans un lieu ou un véhicule visé à l'article 33."
M. Baril: On a accepté le premier, c'est difficile de
refuser le deuxième!
M. Picotte: Bien, c'est ça. C'est ça. Une voix:
Adopté.
M. Baril: Suis-je logique avec moi-même toujours?
M. Picotte: En autant qu'on ne parle pas des différentes
maladies. La picotte n'est pas comprise là-dedans.
M. Baril: Pas pour commencer à se gratter.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc le
sous-paragraphe e.6, M. le ministre.
M. Baril: On va poigner la picotte.
M. Picotte: Le sous-paragraphe e.6, M. le ministre: "exiger d'une
personne visée au paragraphe e.4, une formation en matière
d'hygiène et de salubrité et l'obliger à se soumettre aux
examens nécessaires à cette fin."
M. Baril: C'est beau
Le Président (M. Richard): Adopté?
M. Picotte: Adopté
Le Président (M. Richard): Le paragraphe 9°, toujours.
Bon, le paragraphe 8e, tel qu'amendé, est donc
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Magnifique. Le paragraphe
9°. M. le ministre.
M. Picotte: 9° par l'insertion, dans la cinquième
ligne du coeur, voyons, "tabarnouche"...
M. Baril: Le ministre est en amour! Il parle du coeur!
M. Picotte: "9° par l'insertion, dans la cinquième
ligne du paragraphe f et après le mot "tenir", des mots "et conserver".
L'aspect conservation est introduit au paragraphe f de l'article 40 de la loi
afin d'assurer l'habilitation requise pour la modernisation de la
réglementation actuelle régissant un tel aspect. À toutes
fins pratiques...
Ah oui, on veut que la personne tienne non seulement des rapports, mais
qu'elle les conserve ces rapports-là. Tenir un rapport, c'est beau;
mais, le conserver aussi, c'est mieux.
Une voix: C'est beau.
Le Président (M. Richard): Adopté. Le paragraphe
10°.
M. Picotte: Le paragraphe 10°: par l'addition, à la
fin du paragraphe j et après le mot "produits", des mots "ainsi qu'aux
inscriptions sur les moyens de transport des produits ou des viandes impropres
à la consommation humaine". L'aspect inscriptions sur les moyens de
transport est introduit au paragraphe j de l'article 40 de la loi afin
d'assurer l'habilitation requise pour la modernisation de la
réglementation actuelle régissant un tel aspect. Il est important
que soient bien identifiés les camions de récupération
de viandes impropres à la consommation humaine transportant des
résidus d'abattoirs ou des animaux morts de maladie ou d'accident. Donc,
on veut que ça soit bien spécifique, là. Quand c'est de la
récupération puis de la viande impropre, que ça ne soit
pas mêlé à un traiteur qui puisse aller porter un lunch
à quelqu'un, quelque part.
M. Baril: Pour ne pas qu'il remplisse les fonctions de traiteur.
Ça me semble bien...
M. Picotte: À moins que ça ne soit destiné
au Jardin zoologique de Charlesbourg.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle le
paragraphe 11°.
M. Picotte: On est rendus où là?
Le Président (M. Richard): Paragraphe 11°.
M. Picotte: 11° par l'insertion, après le paragraphe
k, du suivant: "k.1); fixer des frais pour l'inspection, l'analyse ou le
classement, et le cas échéant, déterminer de quelles
personnes, pour quel produit, dans quels cas et selon quelles modalités
ces frais son exigibles."
Le paragraphe k.1 qui est proposé permet au gouvernement de
compenser ces dépenses d'inspection, d'analyse et de classement dans le
cas des établissements d'abattage, de préparation de produits
alimentaires pour fins de vente en gros ou de distribution, des lieux ou
véhicules de détail ou de restauration ou des sites de promotion
de produits. Cet ajout constitue un moyen d'inciter les exploitants à se
conformer aux règles et conditions en vue de la protection de la
santé publique.
M. Baril: Ça, c'est pour fixer des frais pour
l'inspection, c'est bien ça?
M. Picotte: C'est-à-dire...
M. Baril: L'analyse et le classement.
M. Picotte: ...les montants chargés pour le permis vont
faire en sorte que nous, on va pouvoir faire de l'inspection plus
adéquate.
M. Baril: Avec ça, ce paragraphe-là, vous allez
avoir l'autorisation ou le droit de fixer des frais d'inspection, des frais
d'analyse, des frais de classement, etc.
M. Picotte: Dans la loi actuelle, nous avions, nous avons,
dis-je, à l'article k: "fixer les heures en dehors desquelles les
coûts d'inspection permanente doivent être remboursés au
gouvernement par le détenteur d'un permis d'exploitation
d'établissement et déterminer les modalités de ce
remboursement." Autrement dit, pour les abattoirs. Ça existe
déjà, ça. Ce qu'on fait... Pour les heures
supplémentaires et tout ça.
Quand on va exiger un contrôle de la qualité, il peut se
passer deux choses. On exige un contrôle de la qualité et eux
autres ne veulent pas l'effectuer. Alors, on dit: Vous ne voulez pas
l'effectuer, on va l'effectuer, nous autres, mais on va vous charger pour. Si
vous l'effectuez, à notre satisfaction, il n'y a pas de problème.
C'est dans le but de responsabiliser les entreprises et ils vont
préférer, j'espère et je le souhaite, s'imposer un propre
contrôle de la qualité au lieu de nous permettre d'aller la
contrôler, nous autres, et de leur envoyer une facture. Ils vont, je
pense, préférer ça. On souhaite qu'ils
préfèrent ça, parce que le contrôle de la
qualité, s'il se fait directement à rétablissement et que
les gens se responsabilisent, à ce moment-là, on va avoir
beaucoup moins de problèmes chez nous et la population en
général.
O.K. C'est le contrôle de la qualité où on va faire
des frais. Pour l'aspect salubrité, on ne fera pas de frais pour
ça, c'est nous autres qui allons contrôler la
salubrité.
M. Baril: actuellement, vous dites que le ministère fait
ça entièrement. il charge des frais uniquement pour les heures
supplémentaires dans les abattoirs. c'est bien ça?
Une voix: En vertu de la règle k de la loi actuelle, on le
charge aux heures supplémentaires d'abattoirs.
M. Baril: Des heures supplémentaires. Maintenant, avec cet
amendement-là, vous allez pouvoir fixer des frais...
M. Picotte: Sur le contrôle de la qualité.
Là, on dit aux gens...
M. Baril: ...oui, mais pour tout le temps. Ce n'est pas juste sur
les heures supplémentaires, ça?
M. Picotte: Mais, c'est-à-dire que s'ils ne veulent pas
contrôler leur qualité, parce que là on parle d'une autre
affaire... Quand ils arrivent à un abattoir, par exemple, les gens
disent: On est obligés d'abattre cette nuit pour toutes sortes de
raisons. On dit: Nous autres, là, la nuit, normalement on ne travaille
pas. Ça nécessite des heures additionnelles à nos gens,
vous allez payer ce que ça coûte pour faire en sorte qu'on fasse
ça en heures autres que les heures prévues selon la
normalité. Quand il s'agit du contrôle de la qualité
maintenant, on dit: Ça, ça doit être fait, le
contrôle de la qualité, indéniablement. Pour le
contrôle de la qualité, on dit: On vous responsabilise. Vous devez
faire votre propre contrôle de la qualité, et nous autres, nous
vérifierons si votre contrôle de la
qualité est fait. Si vous nous dites: Moi, je ne veux pas faire
de contrôle de la qualité, on dit: Très bien, on va aller
le faire le contrôle de la qualité chez vous. La seule affaire,
c'est qu'on va vous envoyer une facture parce que nous autres, on va faire la
job que vous autres, vous êtes supposés faire. Je pense que c'est
la responsabilité de celui qui prépare des plats, des aliments et
qui prépare des choses pour consommation humaine de dire: J'ai un
produit de qualité, puis je veux vendre un produit de qualité.
S'il se "foute" de la qualité, nous, on ne peut pas s'en "fouter". On
dit: Bien, à ce moment-là, si tu ne veux pas te responsabiliser
à faire des contrôles de la qualité, on le fera, nous
autres, mais tu vas avoir la facture. Ça va nous amener,
évidemment, à avoir un produit qui est compétitif partout
sur le marché. Mais, ça, je pense, que ça tombe sous le
sens. Dans le fond, on ne devrait même pas être obligés de
dire à la personne: Tu devrais contrôler la qualité de ton
plat que tu prépares pour consommation humaine. On ne devrait même
pas lui dire ça. Il devrait, lui-même, faire un propre
contrôle de sa qualité. Maintenant, s'il ne veut pas le faire
à tout prix, très bien on va le faire, nous, mais, on va lui
envoyer une facture. Puis, il va apprendre que c'est préférable
que lui le fasse, plutôt que nous, et qu'à ce moment-là,
comme c'est préférable que lui le fasse plutôt que nous,
bien, nous autres, on aura juste à aller vérifier si,
effectivement, son contrôle de la qualité est bien fait.
D'ailleurs, j'ai déjà le pouvoir, comme ministre, d'imposer un
contrôle de la qualité à l'entreprise. J'ai
déjà ce pouvoir-là. Alors, je peux le faire. Sauf que si
quelqu'un me dit: Moi, je ne la contrôle pas, ma qualité, on la
contrôlera, nous autres, mais tu vas payer pour. Si on est obligés
d'y aller, je regrette, mais tu vas payer pour.
M. Baril: Jusque-là, M. le ministre, je ne me pose pas de
question. Mais, si je lis l'amendement tel qu'il est formulé, il n'y a
rien qui me dit que ces frais que vous pouvez charger pour l'inspection, etc.,
ce sera juste pour le contrôle de la qualité. Demain matin, par
réglementation, vous pouvez décider que ce sont tous les frais
d'inspection, tout ce qui touche l'inspection, tout ce qui touche l'analyse ou
le classement ou, le cas échéant, déterminer de quelles
personnes, pour quel produit, dans quels cas et selon quelles modalités
ces frais sont exigibles. Si vous me dites que c'est juste pour le
contrôle de la qualité, bien, crime, qu'on le marque donc.
Ça va être clair. Il n'y aura pas d'ambiguïté. Puis
les entreprises, pour elles aussi, ça va être clair.
M. Picotte: Moi, je vais vous dire présentement mes
intentions à moi. Je ne veux faire que le contrôle de la
qualité. C'est évident que j'ai un pouvoir. Vous pouvez toujours
dire: Demain matin, vous pourriez exiger plus. Oui, bien sûr.
Ça, c'est vrai. Je vous concède ça. Mais je vous
dis, et c'est enregistré: Je fais le contrôle de la
qualité. C'est ça qu'on va charger, et je me donne le pouvoir.
La, c'est un peu une question de confiance.
M. Baril: Oui, mais, M. le ministre...
M. Picotte: Bien, il faut que je me donne un pouvoir.
M. Baril: Non, mais écoutez. Pas parce que je ne voudrais
pas, jamais, que vous doutiez que je n'ai pas confiance en ce que vous me dites
là, mais vous savez, par expérience, autant que moi que le
ministère reste et que les ministres passent, eux autres, hein.
M. Picotte: Oui, je suis d'accord.
M. Baril: Bon. Là, vous, vous dites ça aujourd'hui,
mais...
M. Picotte: Je suis certain que les politiciens
préfèrent ça de même à part de ça.
M. Baril: Un jour, vous aurez un successeur. Lui, il fera quoi et
il dira quoi?
M. Picotte: Mais vous avez toujours le loisir, je vous dis
ça amicalement, de dire: Nous, on met notre dissidence sur cet
article-là. On vote contre l'article. Vous pouvez faire ça.
M. Baril: Non. Je vous comprends. Je vous comprends très
bien.
M. Picotte: C'est un pouvoir réglementaire qui va aller en
prépublication et qui va avoir tout un processus. Je comprends que
ça existe comme ça. C'est un pouvoir réglementaire,
à toutes fins utiles.
M. Baril: Mais, c'est quoi?
M. Picotte: Mais je saisis ce que vous voulez me dire.
M. Baril: C'est quoi là, comment je dirais donc, pour
confirmer encore... raffermir davantage votre volonté à vous.
Puisque vous dites que vous ne voulez pas aller plus loin que le contrôle
de la qualité, qu'on le marque dans la loi. Ce n'est pas complique.
M. Picotte: Le seul point que je serais prêt à
accepter si vous voulez qu'on précise davantage, je pourrais accepter un
papillon qui dirait: "notamment le contrôle de la qualité".
M. Baril: Ça, M. le ministre, je pense que votre
"notamment" affaiblit votre volonté, je vais vous dire bien
honnêtement.
M. Picotte: Bon, alors.
M. Baril: Ça veut dire, si vous dites "notamment", je dis
que vous ouvrez davantage la porte, à d'autres choses. Qu'on dise
plutôt: se rapportant à la qualité, si c'est ça
votre volonté, au contrôle de la qualité, je veux dire, pas
à la qualité comme telle.
M. Picotte: Non, je ne peux pas le faire. Je vais vous dire
pourquoi. Un exemple: dans le sirop d'érable, entre autres, pour le
classement, on a commencé déjà il y a deux ans à
charger des coûts. Alors, on ne peut pas commencer à sectoriser
comme ça à gauche et à droite, de telle ou telle
façon. Ça devient trop vaste. C'est pour ça que là
je vous dis: Mes intentions sont comme ça. Je ne peux pas parce que
là j'ai... Je vous donne un exemple. Dans la classification du sirop
d'érable, depuis deux ans, il se charge déjà un montant
d'argent. Alors, si je dis ça, bien, là, je viens
complètement de modifier les règles du jeu existantes. Donc, le
plus loin que je peux aller, c'est: "notamment sur le contrôle de la
qualité", ou encore le laisser tel quel en prenant l'esprit du
législateur, "notamment" ça vient préciser,
évidemment, le contrôle de qualité.
M. Baril: Oui, mais ça n'exclut pas les autres.
M. Picotte: Oui, ça précise ma volonté.
Une voix: Ça met de l'emphase sur ça.
M. Picotte: En tout cas, je vous dis ce que je suis prêt
à faire. Je travaille de façon amicale depuis le
début...
M. Baril: C'est parce que... M. Picotte: En tout cas.
M. Baril: Vous savez quels coûts ça peut engendrer
de la part des entreprises, si on les oblige à s'engager des
inspecteurs, des vérificateurs - là, je ne sais pas quel titre on
peut leur donner - pour autre chose que le contrôle de la qualité.
Le ministère, votre gouvernement, a déjà ouvert la porte
au niveau de la production agricole en chargeant maintenant des frais pour les
analyses en laboratoire...
M. Picotte: les frais qu'on charge, ça ne paie même
pas le transport par pùrolator, ou bien une autre compagnie, il faut se
dire ça aussi... tu as des choses à discuter la-dedans.
M. Baril: Oui, M. le ministre, si au moins le service
était adéquat, peut-être que les agriculteurs, if leur
ferait moins mal de payer. Mais quand tu paies des frais pour faire faire une
analyse que tu as, trois mois ou trois mois et demi plus tard, ton analyse,
elle est même désuète. Et là, avec la
décision que vous avez prise, que votre ministère ou que votre
gouvernement ont prise, vous allez voir, il y a de moins en moins... Vous les
fartes vivre ici, vos laboratoires, ils ont de moins en moins d'ouvrage
à faire, et d'ici quelques années - quelque temps, je ne dirai
même pas quelques années - d'ici quelque temps, vous allez dire:
Ça ne donne plus rien de garder ouvert ce laboratoire-là, on n'a
plus d'ouvrage! Ferme ça! On n'aura plus rien, on n'aura plus de
service! Ça va à l'entreprise privée, c'est toujours le
producteur et c'est le client qui paie. Et c'est ça que j'ai peur qui se
produise dans ça, ici. C'est une ouverture. C'est ça ma crainte,
mon danger. Moi, je l'ai toujours dit, je vous fais confiance! Mais ma
confiance n'est pas éternelle, vous savez. Comme je vous dis, vous allez
avoir, malgré votre volonté, je ne sais pas, vous allez avoir un
et des successeurs un jour. Je ne sais pas ce qu'ils penseront, je ne sais pas
ce qu'ils diront. La machine qui est derrière vous, ici, eux autres, ils
opèrent, ils travaillent. Pendant que nous autres on fait de la
politique, eux autres ils administrent.
M. Picotte: Bien, on profite des fois des commissions
parlementaires pour leur passer des messages, comme après-midi, et ils
comprennent mieux, dans ce temps-là.
M. Baril: Oui, mais ça, hein!
Une voix: On va s'en reparler. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Non, mais le plus loin que je pourrais accepter,
c'est ça. Pour bien préciser, c'est-à-dire, baliser un peu
ma pensée, et pour vous donner au moins une preuve de ma bonne
volonté. Autrement, vous prenez, soit ma parole ou vous vous dites:
Bien, je suis obligé d'être dissident sur cet article-là,
ce qui ne vous empêche pas d'adopter le projet de loi comme tel.
M. Baril: L'exemple que vous m'avez donné tout à
l'heure: les frais que vous chargez pour, je ne sais pas quoi, le sirop
d'érable, quelle vérification vous faites avec le sirop
d'érable, c'est pour la qualité, quoi?
M. Picotte: La classification. Si c'était sur la
qualité, il n'y a pas de problème, parce qu'on parlerait de
qualité en général, mais là c'est sur la
classification, parce qu'on parle de classification. Pour le sirop
d'érable, là, on fait l'innocuité et la salubrité,
et on ne charge pas une cenne pour ça, c'est notre job. Mais, sur le
classement, on charge. Les gens ont accepté ça comme tel, parce
que c'est une autre paire de manches, c'est pour ça que je vous dis que
je ne
peux pas arriver et baliser ça comme vous le souhaitez.
M. Baril: Oui. Le sirop d'érable, je sais un peu comment
ça marche, c'est classé 2a, 2b, je ne me rappelle plus quoi
exactement. Mais ce classement-là, je sais qu'il est basé sur le
goût, je pense, la couleur et aussi la qualité. Y a-t-il d'autres
éléments?
M. Picotte: Où est-ce qu'il est mon spécialiste du
sucré, là?
Mme Dagenais (Jocelyne): Le sirop d'érable, c'est l'odeur,
c'est la saveur, c'est la densité.
M. Picotte: Alors, Mme Jocelyne Dagenais va, bien sûr,
répondre à certaines questions concernant le sirop
d'érable. Étant donné que je suis au régime, j'en
mange moins depuis un bout de temps. Elle va nous donner les explications
d'usage.
Le Président (M. Richard): Alors, Mme Dagenais, vous avez
la parole.
Mme Dagenais: o.k. le sirop d'érable, ce qu'on fait, c'est
l'odeur, la saveur, la densité, et puis la couleur avec le
spectrophotomètre. alors, ce sont toutes ces mesures-là qui sont
inscrites sur un rapport, et avec cette mesure-là une classe est
déterminée et le producteur est payé en
conséquence. alors, en même temps qu'on fait ces
activités-là on fait la salubrité, l'innocuité et
l'authenticité. si on a des doutes sur la densité, on prend des
prélèvements, on met les barils de côté et on fait
analyser pour s'assurer qu'il n'y a pas de fraude dans le produit.
M. Picotte: Ne parlez pas trop des barils devant lui,
là.
M. Baril: J'ai souri un peu... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: J'ai pensé que le ministre y ferait
allusion.
Mme Dagenais: Alors, l'objectif c'était de faire un
partage des coûts relativement à la classification: ce sont les
caractéristiques commerciales du produit qui n'ont pas de lien avec sa
salubrité, son innocuité ou... de représenter un danger ou
une fraude pour le consommateur. C'est une gradation de qualité
finalement.
M. Baril: Ce classement-là ou classification, je ne sais
pas quel terme vous utilisez, se fait à l'usine?
Mme Dagenais: II se fait au poste où il est acheté,
soit à la banque soit chez les principaux acheteurs. Il y en a quatre au
Québec. Il se fait chez l'acheteur parce que c'est là qu'est
déterminé le prix pour le sirop d'érable.
M. Baril: les frais qui sont chargés au producteur, ils
sont calculés comment? tant, tant, tant la livre ou tant de l'heure, ou
comment?
Mme Dagenais: II y a différents calculs, il y a
différentes propositions, c'est en fonction du temps qui est fait.
Généralement, c'est un peu comme il est fait dans le lait,
tripartite: un tiers, un tiers, un tiers. C'est-à-dire un tiers,
gouvernement; un tiers, l'acheteur, puis un tiers, les producteurs. Mais, tout
ça, ce n'est pas défini. C'étaient des propositions qu'on
avait pour un partage un peu comme dans le lait.
M. Picotte: Est-ce que je pourrais proposer autre chose au
député d'Arthabaska, juste pour... Il semble un petit peu, quand
on parle d'inspection, il a l'air de trouver ça large un peu. Est-ce que
je pourrais dire avec un papillon ou modifier, en tout cas, en disant: "fixer
des frais pour l'analyse ou le classement, et le cas échéant,
déterminer de quelles personnes, pour quel produit, dans quels cas et
selon quelles modalités ces frais sont exigibles"? On va aller enlever
le mot "inspection". Ça va encore moins élargir le cas. Là
vous ave2 ma parole, vous avez un mot parti, bien là je ne peux plus
vous donner autre chose, à part que du hors norme.
M. Baril: on en aurait besoin. Le Président (M.
Richard): on va suspendre. (suspension de la séance à 20 h
38)
(Reprise à 20 h 39)
Le Président (M. Richard): Alors, M. le ministre, vous
nous faites le papillon modifié, ou maître...
M. Picotte: Ça veut dire ceci, M. le Président. Le
sous-paragraphe k.1 dit ceci: "fixer des frais pour l'analyse ou le classement,
et le cas échéant, déterminer de quelles personnes, pour
quel produit, dans quels cas et selon quelles modalités ces frais sont
exigibles."
Le Président (M. Richard): On enlève les mots "pour
l'inspection".
M. Picotte: Nous retirons le mot "l'inspection" tout
simplement.
M. Baril: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Ça va, M. le
secrétaire, ou si c'est mieux qu'il rédige un... Alors,
vous le rédigez et vous le transférez.
M. Baril: Le député de Gouin est-il d'accord avec
ça?
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député d'Arthabaska, ça va pour la modification? Vous vous
êtes entendu avec M. le ministre?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Le sous-paragraphe k.1 du
paragraphe 11° de l'article 13...
M. Picotte: Est adopté.
Le Président (M. Richard): ...vous acceptez la
modification? Ce sous-paragraphe, tel que modifié, est
adopté?
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Merci. Le paragraphe
12°.
M. Picotte: Paragraphe 12°: par l'insertion, dans la
troisième ligne du paragraphe I et après le mot
"préparation", des mots "distribution", "récupération",
"altération".
Alors, l'ajout au paragraphe I permet au gouvernement de définir
les notions de distribution, de récupération et
d'altération ajoutées par l'article 5 qu'on a vu
précédemment, 1° et 2°. Autrement dit, c'est de venir
faire une espèce de concordance avec l'article 5 qu'on a vu. Ça
va nous permettre de définir ces termes-là, parce qu'il faut les
définir dans la loi.
M. Baril: Quels termes?
M. Picotte: "Altération", "distribution",
"préparation" et "récupération".
M. Baril: "Altération", "distribution",
"préparation" et "récupération", qui vont être
définis par règlement.
M. Picotte: C'est ça. Comme on a fait quand je vous en ai
lu, des définitions.
M. Baril: Quoique, oui. Mais pourquoi qu'on ne définit pas
ça tout de suite dans la loi? Pourquoi faire un règlement pour
ça?
M. Picotte: Parce que là il faut ajuster les types de
définition... les définitions selon les types de permis. On a vu
que... Je vous en ai donné des exemples à un moment donné.
Pour un oeuf, préparation, ça ne veut pas nécessairement
dire la même chose que pour un autre type d'aliment. Alors, là, il
faudrait avoir les végétaux, les carnés, les produits...
Ça ne finirait plus. C'est plus facile par règlement. Ça
alourdit moins. On n'a pas le choix, il faut le faire, parce qu'on ne peut pas
donner les mêmes définitions pour les végétaux que
pour les produits carnés.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté, l'article
12.j'appelle donc le...
M. Picotte: Pas l'article 12.
Le Président (M. Richard): Le paragraphe 12°.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle le paragraphe
13°, toujours de l'article 13.
M. Picotte: Le paragraphe 13° de l'article 13. ça,
là, une chance qu'on n'est pas un vendredi 13. paragraphe 13°: par
l'addition, à la fin, du paragraphe suivant: "n) exempter de
l'application de tout ou partie de la présente loi ou de ses
règlements, aux conditions qu'il peut fixer, une catégorie de
personnes, de produits, d'animaux, d'établissements ou
d'activités qu'il détermine."
Ça, c'est ce qu'on a discuté abondamment un petit peu plus
tôt. Exemple: les agriculteurs le long des routes qui vendent des
produits potagers et qui préparent quelques pots de confiture pour
vendre. On dit: Ça, on va sortir ça de là, on ne veut
pas... Distribution d'aliments pour des personnes, par exemple, Moisson
Montréal ou des choses comme ça. Le ministre se donne le pouvoir
de.
Là, c'est encore le cas, par exemple, où je parle des
orignaux. On en a fait abondamment mention, ici, tantôt, des orignaux qui
peuvent être donnés à des organismes de charité,
puis des perdrix et des - pas des moufettes, mais des...
M. Rouleau: Des sarcelles, des sarcelles.
M. Picotte: ...des sarcelles.
M. Rouleau: Les perdrix et les sarcelles.
M. Baril: Ils ne poigneront pas un gros lunch avec ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ah, bien, ça va prendre un camion de
cailles!
Des voix: Ha, ha, ha! M. Baril: Bien, je vais...
Le Président (M. Richard):... est adopté, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: M. le Président, je vais l'accepter...
Le Président (M. Richard): Le paragraphe 13e,
je m'excuse, c'est ça.
M. Baril: Je vais l'accepter avec réticence, mais en
souhaitant énormément que le ministre puisse régler le
problème qu'on a mentionné tout à l'heure au sujet des
animaux - pas des animaux, mais des... de la viande, la viande d'orignal et de
cerf qui se gaspille pendant qu'il y a du monde qui crève quasiment de
faim.
M. Picotte: Alors, considérez que le Dr Rouleau a compris
qu'il faut que ce soit exempté parce que, moi, je l'ai compris, puis
ça va se faire comme ça.
Le Président (M. Richard): II n'y aura pas de
rencontre...
M. Picotte: Voilà!
Le Président (M. Richard): II n'y aura pas de rencontre
ultérieure?
M. Picotte: Puis, tous les avocats ont compris ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Alors ça doit être clair!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article, est-ce
que l'article 13, tel qu'amendé...
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que les amendements
à l'article 13 sont adoptés, puis est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Magnifique! L'article 14.
M. Picotte: L'article 14, c'est ça?
Le Président (M. Richard): Oui, oui, l'article 14, M. le
ministre.
M. Picotte: Je ne vous avais pas entendu, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse.
Poursuites et pénalités
M. Picotte: L'article 14, ça fait référence
à l'article 43. L'article 43 de cette loi, modifié par l'article
670 du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau modifié par
l'insertion, après le mot "articles", du nombre "33. 2".
Cette modification prévoit l'imposition de
pénalités à tout propriétaire ou possesseur qui
manque à son obligation de garde de la chose saisie. C'est la chose ou
la saisie qui vous inquiète, mon cher collègue?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: M. le député d'Arthabaska, votre
collègue m'a fait signe, quatre minutes.
M. Baril: Je connais mon collègue.
M. Blais: Vous savez qu'en bas ils se réjouissent autour
des arbres de Noël pendant que vous travaillez ici.
M. Picotte: Bien, nous autres, on a Mme Noël ici, puis on a
l'air bien plus réjouis que... à côté des arbres de
Noël.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril:... s'imposer, se donner dans ce beau milieu, nous
allons concourir à l'adoption de l'article 14.
Le Président (M. Richard): De l'article 14 Merci.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté. L'article 15. Il
y a un petit papillon, M. le ministre.
M. Picotte: "Y a-tu" un papillon là-dedans? Bien oui,
regarde donc ça. Ah, ce papillon n'est pas bien, bien difficle à
comprendre. C'est une erreur d'impression dans le projet de loi. Alors, il y a
au moins ça. Remplacer, à la deuxième ligne du paragraphe
2° de l'article 15, le mot "du" par le mot "de". Alors, ça aurait
dû être "de" puis on avait inscrit "du". Alors, c'est ça
d'abord le papillon. Vous voulez que je parle tout de suite de l'article 15 au
complet?
Le Président (M. Richard): Oui, c'est aussi bien, M. le
ministre.
M. Picotte: L'article 44 de cette loi, modifié par
l'article 671 du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau modifié:
1° par le remplacement, dans la première ligne du premier
alinéa, de "les articles 5 ou 9", par "l'article 3 relativement à
un produit impropre à la consommation humaine ou altéré de
manière à le rendre impropre à cette consommation, l'un
des articles 5 ou 9, une ordonnance prise en vertu de l'un des articles 33. 10
ou 33. 11"; 2° par l'insertion, dans la troisième ligne du premier
alinéa et après le mot "produits", des mots "à
l'inscription d'un numéro - au lieu de "du" c'est "de", - de lot de
production sur les emballages".
La modification prévoit donc une infraction pénale
spécifique pour la détention de produits impropres à la
consommation humaine, que ce soit à des fins commerciales ou
publicitaires. Oui, comme je le disais tantôt, quelqu'un qui fait une
publicité dans un supermarché en faisant déguster tel
genre de produit, puis que c'est impropre à la consommation, il y a une
pénalité. "Le manquement à une ordonnance
ministérielle de cessation d'exploitation d'un établissement
insalubre. " Il y a un établissement qui a été tout
simplement classé insalubre, et les gens disent: Nous autres, on
continue d'opérer. Bon, évidemment, il y a des amendes
là-dedans, une infraction pénale. "Le refus d'obtempérer
à une ordonnance ministérielle de rappel de produits dangereux
pour la santé. " Donc, on dit: Un produit qui est dangereux, on a ce
qu'il faut pour le déclarer dangereux, on le rappelle et les gens
disent: Non, on ne vous le retourne pas, on continue de le vendre. C'est une
infraction pénale. "Le manquement aux dispositions réglementaires
relatives à l'inscription d'un numéro de lot ou de production sur
les emballages. " Ça, aussi, on sait ce que ça veut dire. Alors,
c'est une infraction pénale.
M. Baril: Les amendes restent-elles les mêmes que celles
qui sont inscrites dans l'autre projet de loi?
M. Picotte: Ce qu'on retrouve dans l'autre projet de loi, pour
une première infraction, une amende d'au moins 1150 $ et d'au plus 5750
$. C'est ce qui est inscrit dans la loi. Ça reste tel quel. Mais, pour
toute récidive, une amende d'au moins 3500 $ et d'au plus 11 500 $.
L'article 52 ne s'applique pas à ces infractions. Ça, c'est dans
la loi. Autrement dit, ça, ce n'est pas touché du tout. Ce qu'on
ajoute là est soumis à ces amendes qui existent.
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement à
l'article 15 est adopté, et l'article 15 tel qu'amendé est
adopté.
M. Picotte: II est adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 16.
M. Picotte: L'article 16, M. le Président. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 44, du suivant: "44. 1
L'exploitant qui contrevient à l'article 3. 1 est passible d'une amende
de 1000 $ à 3000 $ dans le cas d'un individu et de 3000 $ à 9000
$ dans le cas d'une corporation. "En cas de récidive, l'exploitant est
passible d'une amende de 2000 $ à 6000 $ dans le cas d'un individu et de
6000 $ à 18 000 $ dans le cas d'une corporation. "
Ce nouvel article crée une infraction pénale
spécifique pour manquement à la propreté, aux
règles sanitaires générales. C'est ça, l'article 3.
1, le nouveau. Comme on a ajouté l'article 3. 1 aujourd'hui, comme
nouveau dans le projet de loi, eh bien il faut maintenant réajuster
ça à l'article 44. 1 comme pénalité.
M. Baril: C'est quoi qui le différencie de l'article 15?
Les amendes? C'est quoi qui le différencie de l'article
précédent?
M. Picotte: Oui, Mme Noël va répondre. Le
Président (M. Richard): Me Noël.
Mme Noël: Pour l'article 3. 1, c'est un nouvel article qu'on
a introduit dans ce projet de loi, le projet de loi 104. La règle de
propreté, c'est une règle excessivement importante et pour
laquelle on doit créer une infraction spécifique.
M. Picotte:... il veut savoir la différence...
Mme Noël: Le précédent? O. K. Le
précédent. On avait l'article 44. L'article 44
prévoyait...
M. Picotte: C'est l'estampille, la provenance des produits, les
viandes impropres. Alors, c'étaient deux choses différentes.
M. Baril: O. K.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 17.
M. Picotte: L'article 17, M. le Président. L'article 46 de
cette loi est modifié: 1° par le remplacement, dans les
première et deuxième lignes de "aux articles 5 ou 9", par
"à l'article 3 relativement à un produit impropre à la
consommation humaine ou altéré de manière à le
rendre impropre à cette consommation, à l'un des articles 5 ou 9,
à une ordonnance prise en vertu
de l'un des articles 33. 10 ou 33. 11" - c'est une question de
concordance, comme on le voit très bien, avec ce qui a été
adopté; c'est purement une question de concordance - 2° par
l'insertion, dans la troisième ligne et après le mot
"conditions", des mots "ou restrictions".
Alors, elle vise les administrateurs et employés de corporations
en considérant que ce personnel peut être réputé
partie aux infractions en cause à ces articles. Ça existe
déjà dans le texte actuel, à l'article 46. Si on se
réfère à l'article 46, ça existe.
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Picotte: L'article 18.
Le Président (M. Richard): L'article 18.
M. Picotte: Pardon, M. le Président, l'article 18.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, j'en avais
sauté un. Excusez-moi.
M. Picotte: L'article 18. Pas de faute. Vous voulez aller vite
là, vous.
Le Président (M. Richard): Non, ç'a du sens. On va
faire l'article 18 avant 19.
M. Picotte: L'article 47 de cette loi modifié par
l'article 673 du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne du premier alinéa, des
mots "ou les conditions" par les mots "les conditions ou restrictions". On
vient de faire ça avant, avec le mot "restrictions". Donc, il faut
l'ajouter là. C'est purement de la concordance.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Picotte: L'article 19. L'article 54 de cette loi est
modifié: 1° par le remplacement, dans la troisième ligne, du
mot "ou" par les mots "au don à des fins promotionnelles ou" - on a vu
tantôt qu'on permettait maintenant les dons et les promotions; alors il
faut l'avoir dans notre loi si on veut le permettre - 2° par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: "En l'absence de toute preuve
contraire, les produits agricoles situés dans une exploitation agricole
en quantité qui excède les besoins de la consommation de
l'exploitant sont présumés être détenus par cet
exploitant en vue de la vente, du don à des fins promotionnelles ou de
la fourniture de services moyennant rémunération. "
Alors, la modification proposée au premier alinéa
établit la concordance, on l'a vu tantôt. En ce qui concerne la
modification proposée au second alinéa, elle permet aussi
d'alléger le processus de preuve en matière pénale en
assurant l'application des moyens de contrôle de la loi à tout
produit agricole avant sa récolte. On l'a vu tantôt, la cueillette
dans le champ. Il faut aussi se donner le pouvoir de dire: Ce champ-là a
eu trop de pesticides. Les fraises ne sont pas comestibles. Avant que les gens
aillent les cueillir par casseau pour les servir en pudding sur leur table, on
intervient. Donc, c'est ça qu'on fait ici, qu'on valide ce soir.
Une voix:...
M. Baril: Je ne sais pas.
M. Picotte: Moi non plus.
M. Baril: Mon collègue demandait si la TPS s'appliquait
sur les amendes? La question est bonne.
M. Picotte: Je pense bien que le juge va donner une amende et...
Je ne sais pas.. Aucune idée. Il faudrait demander ça à
mon collègue, le ministre des Finances. Une belle question pour demain
à la période de questions.
M. Baril: Les juges, des juges... Est-ce que c'est un service
ça? Les services sont taxables, donc si les services sont taxables...
Non? Les juges, ce n'est pas un service ça.
M. Picotte: Je ne sais pas si c'est un service ça.
M. Baril: ce n'est pas un service à rendre.
M. Picotte: Non, mais c'est un service à rendre aux
avocats quand on en nomme par exemple.
M. Baril: Avez-vous des exemples à donner sur les
quantités qui excèdent les besoins de la consommation? Un gars
qui garde...
M. Picotte: On dit: Tout ce qui excède ce qu'une famille
normale peut consommer. En tout cas, plus qu'un congélateur, ça
devient une quantité excédente. Ah! Oui., elle est
réputée être là pour être vendue. Par exemple,
quelqu'un dirait: Bien, moi je ne fais pas de vente. Sauf qu'il y a de la
viande ou il y a quelque chose d'emmagasiné pour se nourrir
jusqu'à 20 ans après sa mort. On dit: Écoute donc, qu'est
ce qui se passe-là? Tu ne veux pas en vendre, mais tu vas faire quoi
avec ça?
M. Baril: Personne ne sait quand on va mourir.
M. Picotte: On ne sait jamais, on peut se réveiller mort
demain matin... Ah! Oui. Regardez ce qu'on fait là. On a
déjà cette règle-là qui existe dans la loi actuelle
là, dans le texte actuel. "En l'absence de toute preuve contraire, la
personne qui détient un produit dans une quantité qui
excède les besoins de sa propre consommation est présumée
destiner ce produit à la vente ou à la fourniture de services
moyennant rémunération. " Et là on l'étend tout
simplement pour les dons et les fins promotionnelles. On l'étend tout
simplement.
M. Baril: C'est beau. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 19. Adopté.
J'appelle donc l'article 20.
M. Picotte: L'article 20 fait référence à
l'article 56. 1. L'article 56. 1 de cette loi, modifié par l'article 679
du chapitre 4 des lois de 1990, est de nouveau modifie par l'insertion, dans la
quatrième ligne du paragraphe b et après le mot "produit", des
mots "ou qui a effectué toute inspection dans un établissement,
un lieu ou un véhicule".
Donc, la modification proposée à l'article 56. 1 de la loi
élargit la portée de la présomption de preuve prima facie
des documents d'inspection déposés en matière
pénale...
M. Baril: Ne commencez pas à me chanter des bêtises
ici.
M. Picotte:... afin d'alléger le processus de preuve quant
aux observations factuelles personnellement constatées par la personne
autorisée à inspecter et ce, pour tous les aspects de
l'exploitation d'un endroit. Ça me fait rire quand je dis prima facie
parce que... Non. Je ne ris pas pour les raisons que vous pensez. Je ris parce
que toutes les fois qu'on ne comprend rien à l'Assemblée
nationale, c'est toujours ce que le président utilise pour nous rendre
une décision. Il dit: Prima facie, ça fait ça. Nous
autres, ça fait en sorte que ça nous fait tenir tranquilles.
M. Baril: Ça commence bien une conversion.
Le Président (M. Richard): Attention, M. le ministre.
M. Picotte: Ça nous fait tenir tranquilles, c'est
ça. On dit: Le président a décidé. On se tient
tranquilles.
M. Blais: II fait chaque fois la même cho-
se.
M. Baril: C'est beau, M. le Président. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 20 adopté.
J'appelle donc le dernier article, l'article 21.
M. Picotte: Ce n'est pas compliqué, M. le
Président. "Les dispositions de la présente loi entrent en
vigueur le" jour de sa sanction, "sauf celles de l'article 5 qui entreront en
vigueur, à la date ou aux dates ultérieures fixées par le
gouvernement. "
M. Baril: Pourquoi l'article 5, on l'exclut? C'est quoi
là?
M. Picotte: C'est le régime des permis. Alors, il faut
l'établir avant.
Le Président (M. Richard): L'article 21 est-il
adopté?
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, le titre du projet de loi: Loi modifiant la Loi sur les produits
agricoles, les produits marins et les aliments, est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Magnifique! Est-ce que le
projet de loi 104 tel qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président. M. Baril:
Adopté.
M. Picotte: Est-ce qu'il faut faire une proposition de...
Le Président (M. Richard): Non, on n'en a pas besoin.
M. Picotte: On n'en fera pas.
Le Président (M. Richard): Pas dans ce cas-ci, M. le
ministre.
M. Picotte: On n'en fera pas. M. Baril: De relire tout
ça?
Le Président (M. Richard): Alors, c'est donc
terminé...
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Richard): ...pour ce qui...
M. Picotte: M. le Président, je voudrais, avant de
terminer, puisqu'il y a peut-être des gens de l'équipe qui vont
changer pour l'autre loi...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le ministre.
M. Picotte: ...remercier, si vous me le permettez, les gens qui
m'ont accompagné et qui, encore une fois, ont fait de l'excellent
travail. Comme vous voyez, des gens compétents qui travaillent chez nous
et je suis bien à l'aise pour le souligner et les remercier... remercier
mes collègues ici de la commission, collègues aussi de
l'Opposition ainsi que ses recherchistes qui l'ont assistée, de
même que vous-même, M. le Président, qui avez fait un
excellent travail, bien sûr...
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre.
M. Picotte: ...qui nous a permis de travailler en étroite
collaboration pour faire en sorte que ce projet de loi soit bonifié et
qu'à toutes fins utiles on puisse assurer davantage, c'est notre
préoccupation première, la salubrité et la qualité
des aliments dispensés aux Québécois et aux
Québécoises. Merci infiniment. Merci à tous ceux qui nous
ont assistés. Comme vous voyez, Mme Noël en était à
sa première expérience, ça s'est bien passé. Il
nous reste à lui souhaiter Joyeux Noël.
Mme Noël: Merci.
Le Président (M. Richard): Merci maître, merci
docteur, merci mesdames, messieurs. Nous suspendons quelques minutes... Un
commentaire, M. le député d'Arthabaska, avant de terminer?
M. Baril: Juste une minute. Il m'a fait plaisir de collaborer
à l'adoption de ce projet de loi. Si ça peut améliorer la
qualité des aliments au Québec, bravo, tant mieux. Je remercie
aussi la collaboration du ministre, l'ouverture d'esprit ainsi que tout son
personnel qui l'entoure. J'espère que la première
expérience que Mme Noël va avoir vécue avec nous autres
n'aura pas été trop douloureuse et que ça aura
été une bonne pratique pour qu'elle puisse revenir nous
visiter.
Le Président (M. Richard): Sur ce, merci, mesdames,
messieurs. Nous suspendons quelques instants avant de passer au projet de loi
98.
(Suspension de la séance à 21 h 3)
(Reprise à 21 h 8)
Projet de loi 98
Le Président (M. Richard): La commission reprend ses
travaux. Nous débutons l'étude du projet de loi 98, Loi modifiant
la Loi sur les producteurs agricoles au Québec. M. le
député d'Arthabaska, vous avez une interrogation.
M. Baril: Oui, je voudrais juste demander s'il y a consentement
pour inscrire mon collègue de Masson comme substitut à Mme
Jocelyne Caron.
Le Président (M. Richard): Je ne pense pas. Mais je dois
vous dire, je vais vous surprendre, vous êtes déjà membre
de la commission. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Tu m'en fais faire des bonnes, là, hein! Moi,
qui me préparais à un débat d'une demi-heure. Ha, ha, ha!
Ah "boy"!
Le Président (M. Richard): Alors, si ça vous
convient, M. le député d'Arthabaska? Ha, ha, ha!
M. Baril: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le ministre, vous
avez la parole pour l'introduction du projet de loi 98.
Remarques préliminaires
M. Picotte: M. le Président, je vous en remercie. Nous
avons eu l'occasion, en deuxième lecture, de parler abondamment de ce
projet de loi et de démontrer que, de plus en plus, il y a des gens qui
s'associent au niveau des femmes, des frères, des beaux-frères,
des soeurs, des belles-soeurs, des pères et des fils, des pères
et des filles. Ça devient évidemment à ce moment-là
des corporations ou en tout cas des sociétés. Au niveau de
représentation du syndicalisme agricole, bien souvent, il y a seulement
une personne qui est autorisée à aller représenter cette
société-là. Ça va élargir tout simplement
cette notion, ça vient démocratiser davantage le syndicalisme
agricole, qui l'est déjà passablement, il faut le dire, parce
qu'il y a tellement de fédérations et tout ça,
d'organismes locaux, que c'est très démocratisé. Mais il
reste que ça permet l'accès d'autres personnes, et surtout des
femmes, à la vie démocratique de leurs syndicats. C'a
été demandé depuis déjà quelques
années par l'Union des producteurs agricoles, et c'était une de
leurs priorités, d'ailleurs. Quand je les ai rencontrés, je leur
ai dit que j'accepterais de présenter cette loi-là devant
l'Assemblée. Alors,
voilà, c'a été fait en deuxième lecture.
Nous allons maintenant étudier, article par article, cette
loi-là, bien sûr.
Je voudrais terminer en vous présentant les deux personnes qui
m'accompagnent pour l'étude de ce projet. Il s'agit de Me Solange
Ferron, qui est avec nous, et de M. Marcel Gagnon aussi de mon
ministère. Il va nous assister dans le but de bonifier ou de donner les
explications d'usage face à ce projet. Alors, c'est tout ce que j'avais
à dire pour débuter. Il y aura deux papillons à apporter,
je pense, en cours de travaux, mais j'ai pu remarquer...
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous les
déposez immédiatement, M. le ministre, les papillons, ou
si...
M. Picotte: Oui, j'ai cru remarquer dans ça que
c'étaient des papillons uniquement de mot pour mot...
Le Président (M. Richard): Ah! Bon, O.K.
M. Picotte: ...mais ça ne fait rien, nous allons les
déposer quand même pour permettre aux gens d'en prendre
connaissance.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, M. Baril, avez-vous des commentaires préliminaires?
M. Baril: Non, M. le Président, je vais m'abstenir. Comme
à l'habitude, je m'abstiens de beaucoup d'autres choses...
Le Président (M. Richard): Nous vous félicitons,
nous...
M. Baril: ...et on discutera plutôt de chacun des
articles.
Le Président (M. Richard): ...appelons l'article 1.
Étude détaillée Personnes
assimilées à un syndicat spécialisé
M. Picotte: L'article 1, M. le Président. L'article 1 de
la Loi sur les producteurs agricoles (L.R.Q., chapitre P-28) est modifié
par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Est
assimilé à un syndicat spécialisé, un syndicat
formé en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels dont les
membres sont soit des producteurs, soit des personnes engagées dans
l'exploitation de la ferme d'un producteur et qui a comme objet l'étude,
la défense et le développement de leurs intérêts
reliés à la condition féminine ou à la
relève agricole."
Cette modification vise à légaliser une situation de fait
déjà existante. Elle a donc pour but de donner aux femmes et aux
jeunes de la relève agricole qui ne sont pas des producteurs au sens de
la loi, mais qui sont engagés dans l'exploitation de la ferme d'un
producteur, un statut leur permettant de participer à la vie syndicale
par le biais de syndicats spécialisés. Cette participation
assurera à ces personnes une représentation à
différentes instances de l'association accréditée sans
qu'elles aient à payer des cotisations puisqu'elles n'auront pas le
statut de producteurs. Voilà, M. le Président, l'article 1.
Maintenant, le papillon est le suivant: Remplacer, dans la
quatrième ligne... alors, allons à la quatrième ligne. La
quatrième ligne se lit comme suit: "...la ferme d'un producteur et qui a
comme objet l'étude..." C'est de remplacer le mot "comme" par le mot
"pour". Alors, "...la ferme d'un producteur et qui a pour objet l'étude,
la défense et le développement..." C'est plus français
apparemment et c'est le mot qu'il faut utiliser en français.
Voilà. C'est le papillon, ça, utiliser le mot "pour" pour "comme"
à la quatrième ligne. Je vous ai donné les explications
d'usage pour tout l'article 1.
M. Baril: Pour ce qui est du papillon, je suis d'accord pour
l'adoption.
Le Président (M. Richard): Adopter le papillon.
M. Baril: Je ne demanderai pas au ministre d'expliquer plus
concrètement...
Le Président (M. Richard): Le pour ou le comme.
M. Baril: ...le pour ou le comme. Pour ce qui est de l'article 1
lui-même, comment le ministre a-t-il dit que les femmes qui seront
associées à la vie syndicale ne seront pas nécessairement
obligées de payer une cotisation parce qu'elles ne seront pas reconnues
comme productrices agricoles? Est-ce que j'interprète bien ce que le
ministre a dit?
M. Picotte: Ah! Tout simplement ce qu'on dit ici, c'est que, dans
les syndicats spécialisés qui existent, ce sont d'autres gens que
les producteurs qui peuvent y avoir accès. Donc, on n'a pas
modifié la définition de producteur là, c'est pour
ça. Dans la loi il y a juste le producteur, le mot "producteur", celui
qui est défini comme producteur, qui doit être appelé
à payer les cotisations.
M. Baril: Mais puisqu'on reconnaît... Ah! C'est parce qu'on
reconnaît seulement le syndicat comme tel ou le groupement. Admettons, le
syndicat des femmes dans l'agriculture, je vais dire, c'est ça? Ou si on
reconnaît aussi des syndicats de gestion, je pense, dans ce projet de
loi comme pouvant faire partie de la vie syndicale avec droit de
vote?
M. Picotte: Alors, M. Marcel Gagnon, en mon nom, va donner les
explications, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. Gagnon.
M. Gagnon (Marcel): Bon, particulièrement dans le syndicat
des femmes agricultrices et dans les syndicats des jeunes de la relève,
on retrouve une proportion importante de jeunes ou de femmes qui ne sont pas
reconnus producteurs agricoles en fonction d'une série de
critères, et ces gens-là participent actuellement à la vie
syndicale. Mais le problème qui pouvait survenir, c'est lorsqu'ils sont
délégués, par exemple, parce qu'ils sont dynamiques... Si
on leur demande d'être délégués à d'autres
instances, ils risquent fort, parce qu'ils ne sont pas légalement
reconnus producteurs agricoles, que quelqu'un dise: Écoutez, cette
personne-là ne peut pas représenter ce syndicat-là parce
qu'elle n'est pas, qu'elle ne rencontre pas les conditions de producteur
agricole. L'organisation syndicale est intéressée à ces
gens-là, cela va de soi, parce que ces femmes-là et ces
jeunes-là sont l'avenir, je dirais, de l'organisation. Dans ce
cas-là, c'est de leur donner l'occasion de vivre une vie, la vie
professionnelle de l'organisation et d'amener leur dynamisme dans les
activités.
M. Picotte: Sans pour autant que quelqu'un leur dise dans une
réunion, ou en tout cas: Tu n'as pas le droit d'accéder à
tel poste ou de remplir telle ou telle fonction parce que tu n'es pas
producteur toi... C'est ça qu'on vient corriger.
M. Baril: Je suis parfaitement d'accord. Je me réjouis de
tout ça, là. Mais où retrouve-t-on dans la loi le fait
qu'on les reconnaît comme producteur ou productrice agricole là,
c'est ça, c'est ça?
M. Gagnon: Non.
M. Picotte: On ne les reconnaît pas. Ils ne le sont pas
nécessairement. Elles ne sont pas producteurs non plus
nécessairement. C'est ça qu'il faut...
M. Gagnon: Blés ne seront pas producteurs, mais elles
seront acceptées dans la vie, dans la structure de l'organisation
uniquement pour l'aspect de la vie syndicale, dans la structure, dans le
congrès général par exemple, dans les congrès des
fédérations. Donc, elles pourront participer légalement,
et parier au nom de, sans être reconnues producteurs et c'est...
l'organisation a présenté ça comme étant un
problème important pour ces deux groupes-là en particu- lier.
M. Baril: Je comprends, des fois ça me prend du temps,
mais c'est parce que je pensais, j'avais saisi qu'on les reconnaissait...
M. Picotte: Non, mais c'est complexe aussi, oui c'est
ça.
M. Baril: ...comme producteurs ou productrices agricoles.
M. Picotte: Bien, c'est parce que de prime abord ça donne
l'impression que ce sont des producteurs à qui on reconnaît, et
puis qu'on leur donne des choses. Bien, ils disent qu'ils ne paieront pas de
cotisations, mais ce ne sont pas des producteurs, justement. On veut
éviter qu'ils se fassent dire: Vous n'êtes pas des producteurs,
donc vous n'avez pas d'affaire à parier, puis à prendre des
positions et à occuper des postes.
M. Baril: II y a ici une demande que l'Union des producteurs
faisait aussi. Pourquoi le ministre n'a pas jugé bon d'inclure dans
cette loi les producteurs, ou les, voyons, les productrices "forestiaux", ou je
ne sais pas, les productrices forestiers, je ne sais pas, on ne doit pas dire
forestières là? Je ne sais pas. Les producteurs forestiers?
M. Picotte: Bon, il y a eu une demande de l'UPA, et je dois dire
que présentement la Loi sur les producteurs agricoles ne reconnaît
pas une personne qui exploite la forêt, sauf la partie boisée de
sa ferme. On reconnaît la partie boisée d'une ferme, on ne
reconnaît pas un producteur qui exploite, ou une personne qui exploite la
forêt. Alors, le comité a dit non à reconnaître comme
producteur agricole les producteurs forestiers. Les raisons importantes: on dit
que c'est la juridiction du futur ministère des Forêts, la
différence structurelle importante, l'expertise peu
développée au MAPAQ, chez nous là, au ministère, la
grande complexité du secteur forestier, et plusieurs catégories
d'intervenants.
Le ministère considère le dossier producteurs de bois
comme majeur. Il devrait faire l'objet d'une étude particulière
impliquant le futur ministère des Forêts et le MAPAQ. On a dit
qu'on va regarder ça avec le futur ministère des Forêts,
qui sera évidemment créé. Le MAPAQ, chez nous, va regarder
ça de façon attentive. Possiblement, si à ce
moment-là on en vient à la conclusion que c'est possible de les
rajouter, on amendera notre loi pour les rajouter ou on verra à ce
qu'ils soient inclus dans l'autre.
Alors, il y a une discussion à faire là; on n'est pas
prêts encore à accepter pour l'instant.
M. Baril: Mais est-ce que les producteurs forestiers, comment je
dirais, sont reconnus
comme membres de l'UPA à part entière? Ils administrent
des plans conjoints, ils ont des offices de producteurs, ainsi de suite.
M. Picotte: On en a discuté avec le ministère, avec
les gens de l'Énergie et des Ressources, de qui relève le
ministre délégué aux Forêts. On a convenu qu'il
fallait attendre que ce ministère-ià soit créé pour
qu'il y art une large discussion là-dessus, quitte à ce qu'on
puisse trouver après ça ce qu'il faut pour être en mesure
de l'inclure soit ici, ou de l'avoir quelque part, ce qui nous permettrait de
régler la situation. Autrement dit, on suspend ça, en attendant
d'avoir une bonne discussion avec le ministère des Terres et
Forêts qui sera éventuellement créé.
M. Baril: Le ministre va me comprendre si je tombe dans les
nuages, ou dans la mer, ce n'est pas mon domaine, pas mon secteur, mais avec la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles, le printemps dernier -
oui, la loi 15 - on avait inséré tout un chapitre sur l'industrie
de la pêche, ou les pêcheurs comme tels. On leur donnait
également - je ne sais pas si on peut dire la chance, mais en tout cas -
le pouvoir de se donner des plans conjoints, eux aussi, et d'ailleurs, je sais
qu'il y en a - je ne sais pas où, là, pas_ aux Mille-Îles,
comment on appelle ça, donc? - aux Îles-de-la-Madeleine...
M. Picotte: Oui.
M. Baril: ...je pense, là, qui demandent actuellement ou
qui veulent créer...
M. Picotte: Ils sont en train, oui, puis ils s'en vont devant la
Régie des marchés agricoles.
M. Baril: Bon, on... Ce n'était pas nécessaire, ou
ça n'a pas d'affaire là, dans cette loi-là, qu'on les
reconnaisse, eux autres aussi, comme des produits, on peut pas dire des
produits... Bien, la pêche, ce n'est pas de la production agricole. C'est
quoi? Puisqu'on dit, là, c'est la loi sur la mise en marché, on
en parle, tiens, la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les
aliments. Je ne sais pas, je pose la question de même au ministre,
là, je vous le dis, je ne suis pas un spécialiste de la
pêche, mais...
M. Gagnon: Bien, lorsqu'on tombe au secteur de la
forêt...
M. Picotte: M. Marcel... Il faut identifier, avant...
M. Gagnon: Pardon.
M. Picotte: M. Marcel Gagnon va donner la réponse en mon
nom.
M. Gagnon: Lorsqu'on étudie ou qu'on analyse tout le
secteur forestier, on s'aperçoit qu'il y a aux alentours de 125 000
intervenants là-dedans, incluant des entreprises forestières, de
très grandes, avec des superficies extraordinaires, on a des
travailleurs forestiers, on a des catégories d'individus
là-dedans, dont les besoins sont extrêmement différents,
les intérêts sont extrêmement différents. Il est bien
qu'actuellement, au niveau de la mise en marché, l'organisation
syndicale joue un rôle à cause de son expertise vis-à-vis
de ces organisations-là. Mais lorsqu'on compare les structures de
l'organisation agricole proprement dite et la structure des organisations
forestières, avec des différences énormes d'un intervenant
à l'autre, le dossier pour lequel l'Union des producteurs agricoles a
fait des représentations visait, au point de départ,
particulièrement le secteur agricole. Le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, dans sa vocation, a
retenu Immédiatement des éléments qui touchaient la
production agricole proprement dite, et n'a pas retenu a priori l'étude
sur le domaine forestier.
M. Baril: Puis sur le domaine des pêches, ça n'a pas
été...
M. Gagnon: C'est-à-dire, le secteur des
pêches...
M. Baril: ...le secteur des pêches...
M. Gagnon: ...n'a pas fait l'objet, à ce moment-ci, de
considération.
M. Picotte: II n'y a pas eu de demande... de
considération.
M. Baril: Ils n'ont pas fait de demande, vous dites?
M. Gagnon: II n'y a pas de considération, actuellement,
dans l'étude concernant la Loi sur les producteurs agricoles, qui
touchait le domaine de la pêche.
M. Picotte: L'article 1, adopté? M. Baril:
Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 1, adopté.
J'appelle donc l'article 2.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): L'article 1, évidemment,
tel qu'amendé, hein, messieurs, madame, messieurs?
M. Picotte: Oui, tel qu'amendé, là, le "pour" pour
le "comme"...
Le Président (M. Richard): L'article 1, tel
qu'amendé pour le fameux...
M. Picotte: Le "pour" à la place du "comme".
M. Baril: Ah, je l'ai adopté tout à l'heure,
ça, moi.
Le Président (M. Richard): Oui, mais il faut que je
revienne en disant "tel qu'amendé", puis...
M. Baril: II faut le dire encore?
Le Président (M. Richard): Ah, oui!
M. Baril: Ah, oui.
Le Président (M. Richard): La vie est une étemelle
répétition. Alors, j'appelle donc l'article 2.
Catégories de producteurs selon le
régime juridique
M. Picotte: L'article 2. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 19, des suivants: "19.1 L'association
accréditée peut, par règlement, classer les producteurs en
catégories selon le régime juridique auquel est assujettie leur
exploitation et désigner parmi ces catégories de producteurs
celles dont les producteurs peuvent voter par procuration et celles dont les
producteurs peuvent obtenir deux droits de vote."
Bon, ça, c'est bien sûr... Oui, je vais lire l'article, si
vous me permettez, M. le Président, pour qu'on comprenne bien
après ça, là... "Un règlement adopté en
vertu du premier alinéa doit être approuvé par la
Régie et publié à la Gazette officielle du
Québec."
L'article 19.2, maintenant, dit ceci: "19.2 Un règlement
visé à l'article 19.1 est exécutoire à
l'égard de toute fédération ou fédération
spécialisée, qu'elle soit affiliée ou non ainsi
qu'à l'égard de tout producteur membre ou non d'un syndicat ou
syndicat spécialisé affilié ou non à une
fédération ou fédération
spécialisée."
J'arrive maintenant, M. le Président, à l'article 2, le
papillon.
Le Président (M. Richard): Un amendement?
M. Picotte: Un amendement que vous avez entre les mains. Alors,
là, je vous ai donné l'article au complet pour qu'on se
comprenne. Maintenant, j'arrive au papillon, à l'amendement: Remplacer,
dans les quatrième et cinquième lignes du premier alinéa
de l'article 191, ce qui suit: "voter par procuration..." - et j'ai
marqué: "...dont les producteurs peuvent..." Alors, ce serait "voter par
procuration et celles dont les producteurs peuvent obtenir deux droits de
vote". Maintenant que je vous ai identifié ça, remplacer par ce
qui suit: "obtenir deux droits de vote et celles dont les producteurs peuvent
voter par procuration aux conditions qu'elle détermine". Autrement dit,
on a inversé ça. Alors, c'est: "aux conditions qu'elle
détermine" qu'il fallait rajouter. On a corrigé la phrase pour
que ça se lise mieux et que ce soit en meilleur français. Donc,
on rajoute: "aux conditions qu'elle détermine". Ça va?
Alors, supprimer dans la troisième... Maintenant, supprimer aussi
dans la troisième ligne de l'article 19.2... On s'en va à
l'article 19.2 et, à la troisième ligne, on dit supprimer les
mots "ou non". Alors, ça fait ceci... Je commence un petit peu plus
loin: "...qu'elle soit affiliée ou non ainsi qu'à l'égard
de tout producteur membre d'un syndicat" et non pas "ou non". Alors, on
supprime "ou non" qui est là. Alors, vous voyez le pourquoi du papillon.
Donc, de ces deux points-là, rajouter "aux conditions qu'elle
détermine" dans 19.1 et, après ça, supprimer "ou non"
à la troisième ligne de l'article 19.2 pour que ça se
lise: "...tout producteur membre d'un syndicat ou syndicat
spécialisé affilié ou non à une
fédération ou fédération
spécialisée".
Alors, cette nouvelle disposition a pour but de conférer à
l'association accréditée un pouvoir réglementaire lui
permettant de classer les producteurs en catégories selon que ceux-ci
font affaire en société, en compagnie ou à titre
individuel, et de désigner parmi ces catégories celles dont les
producteurs peuvent voter par procuration et celles dont les producteurs
peuvent obtenir deux droits de vote. C'est évident qu'en acceptant ce
règlement-là, en modifiant la loi, M. le Président,
ça permet à l'UPA de voter en assemblée
générale ses règlements pour permettre aux gens de dire:
Ils ont droit à deux votes, ils ont le droit de représentation,
etc. On aurait souhaité le faire, évidemment, avant le
congrès de l'UPA parce qu'ils auraient profité de leur
congrès pour le faire, ils étaient réunis en
assemblée générale... J'espère, en tout cas, je
souhaite, c'est la suggestion, je pense, qu'un de mes collaborateurs a faite
aux membres de l'UPA... Ils auront ce qu'on appelle les états
généraux du monde rural. Alors, c'est une espèce de
réunion générale, ils pourront peut-être en profiter
et prendre quelques instants pour adopter leur règlement pour faire en
sorte que ça puisse s'appliquer dans les meilleurs délais. Alors,
c'est l'explication de cet article 2 qui touche 19.1 et 19.2 avec les
amendements que nous y avons apportés.
M. Baril: Est-ce que c'est par cet article-là qu'on
règle également le problème des agriculteurs qui sont
groupés en société, d'autres, en compagnie? Ceux ou celles
qui sont en compagnie, eux, ne paient qu'une cotisation à l'UPA tandis
que ceux qui sont en société, s'ils sont
trois ou quatre...
M. Picotte: Non. Ceux qui paient une cotisation... Pour les
sociétés, on va voir ça un petit peu plus loin dans notre
projet de loi. Là, ça leur donne l'autorisation de
procéder pour faire une réglementation avec des classes de
producteurs pour leur donner des droits de vote, un ou deux, etc.
M. Baril: J'ai toujours été un peu contre
ça, mais, en tout cas, c'est ça qu'est la vie... Pourquoi donner
deux droits de vote ou voter par procuration? Ça, je ne comprends pas ce
bout-là, je ne sais si quelqu'un peut m'expliquer ça, mais...
"peuvent voter par procuration et celles dont les producteurs peuvent obtenir
deux droits de vote..."
M. Gagnon: Voici...
M. Picotte: M. Marcel Gagnon, en mon nom.
M. Gagnon: Si vous permettez. On observe la situation,
actuellement, où une société peut avoir deux, trois,
quatre, cinq sociétaires et, automatiquement, avoir cinq droits de vote
au niveau de l'organisation syndicale. En même temps, oh a des
organisations qui sont des corporations de plusieurs actionnaires. Mettons, le
même nombre d'actionnaires, et qui ont un droit de vote. Donc, au niveau
de l'organisation, pour des entreprises possiblement identiques, on se retrouve
avec une situation où il y a un nombre élevé de droits de
vote, d'une part, et, dans un autre cas, un seul droit de vote. Alors, ce qui
est apporté dans cette proposition-là, c'est de faire en sorte
que ces deux entités-là aient une équivalence, une
équité en termes de droit de vote, que ce soit une corporation ou
une société. Alors, c'est le but visé actuellement,
égaliser le plus possible ces deux types, cette structure juridique au
niveau des entreprises parce qu'il y a des différences importantes entre
les deux, dans certains cas. (21 h 30)
M. Baril: Mais oui, je comprends.
M. Blais: Est-ce que l'UPA est d'accord pour les votes par
procuration?
M. Picotte: C'est eux autres, ce projet de loi, c'est
demandé entièrement par l'UPA.
M. Blais: Ça, je le sais.
M. Picotte: La seule affaire qu'on a retirée, nous, c'est
les producteurs forestiers.
M. Baril: C'est parce que, comme je vous disais, la chose sur
laquelle je ne suis pas d'accord - en tout cas, c'est de même que
ça marche... Tu vois ça au niveau des groupements forestiers
entre autres. Bon là, il n'y en a pas gros qui y participent. Il y a
plusieurs membres, mais il n'y en a pas gros qui y participent, aux
assemblées générales. Et là tu reçois ta
procuration par la poste puis on dit: Tu l'endosses. Puis là il y en a
un dans la paroisse qui fait le tour, il poigne toutes les procurations et ils
s'en vont à l'assemblée générale. Ça, je
trouve que ce n'est pas démocratique cette affaire-là.
M. Picotte: Me Ferron.
Mme Ferron (Solange): C'est le sens de l'amendement qu'on fait
ici. On a rajouté "aux conditions qu'elle détermine". Autrement
dit, l'UPA pourra faire un règlement qui va limiter justement ce vote
par procuration. S'ils veulent, par exemple, Interdire le cumul des
procurations, ils pourront le faire de cette façon-là. Ils auront
juste à le dire dans leur règlement. Le représentant d'une
corporation qui a obtenu une procuration ne peut pas représenter plus
qu'une compagnie. Ce sera à eux de l'aménager à ce
moment-là, de la façon qu'ils veulent. Ça leur donne plus
de souplesse.
M. Picotte: Autrement dit, le règlement que l'UPA va se
voter va venir baliser ça pour ne pas que ça
dégénère en ce que vous souhaitez... Avec ça, ils
peuvent le faire, autrement ils ne pouvaient pas le faire.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Picotte: Là, ça veut dire que c'est aux gens
comme vous à... au niveau de leur...
M. Baril: Non, non, je comprends. Mais ça... Si je
comprends bien ce que Mme Ferron nous a expliqué... Je vais repartir de
mon exemple pour qu'on se comprenne bien. Lorsqu'il arrive une assemblée
générale comme j'ai dit là, il y a une personne qui fait
le tour des membres qui ont reçu des procurations. Ce n'est pas
nécessairement des compagnies, ça peut être un individu. On
fait le tour, on ramasse les procurations puis là on se monte un conseil
d'administration. Remarquez bien que c'est à ceux qui fournissent la
procuration, s'ils ne sont pas contents, de s'en mêler. Mais, moi, je
vous dis qu'il me semble... Tu pars avec 10, 12, 15, 18 procurations dans tes
poches. Tu te montes une organisation de même...
Mme Ferron: C'est un peu ce que l'UPA a demandé.
Effectivement, c'est qu'on puisse lui donner le pouvoir de dire qui aurait
droit de voter par procuration. Et, dans leur tête, ce ne sont que les
compagnies qui pourront le faire. Ils ne veulent pas permettre aux personnes ou
aux individus de le faire. Alors, ce sera leur règlement qui viendra
l'interdire. En plus, l'amendement qu'on propose va pouvoir permettre de
mettre des conditions à ce vote de procuration, cette
procuration-là. Ils pourront, à ce moment-là, interdire le
cumul.
M. Picotte: Si je comprends bien, ils vont pouvoir
éliminer ce qui se fait présentement, ce que vous dites, avec
leur règlement. Alors, c'est probablement ça qu'ils cherchent
à faire, d'ailleurs, en nous demandant ça. Autrement dit, ils ont
compris votre message.
Mme Ferron: C'est ça.
M. Baril: Non, non, mais j'aime ça se comprendre puis
savoir quoi on vote parce que je me dis que c'est une pratique qui est d'usage
depuis plusieurs années et, en tout cas, c'est les gens qui l'avaient.
Je vais adopter l'article 2.
Le Président (M. Richard): bon, alors les amendements
à l'article 2 sont adoptés. l'article 2, tel qu'amendé,
est adopté. j'appelle donc l'article 3.
Cotisations et contributions
M. Picotte: L'article 3, M. le Président. L'article 30 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans les sixième et
septième lignes, de ce qui suit: "de l'article 76 de la Loi sur la mise
en marché des produits agricoles" par ce qui suit: "du chapitre IX du
titre III de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche".
Autrement dit, la Loi sur la mise en marché des produits
agricoles, (L.R.Q., c.M-35) a été remplacée par la Loi sur
la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche et modifiant d'autres dispositions législatives (1990,
c.13). Il s'agit donc d'une modification uniquement de concordance. Tous ces
mots pour dire ça.
M. Baril: Bien oui, adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Picotte: L'article 4, M. le Président, fait
référence à l'article 31. 1° par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Le règlement doit fixer
une cotisation annuelle exigible de chaque producteur par l'association
accréditée. Le règlement peut prévoir, pour la
catégorie de producteurs ayant obtenu deux droits de vote, une
cotisation annuelle n'excédant pas le double de la cotisation annuelle
exigible de chaque producteur."
M. Baril: C'est mon cas, je pense, là.
M. Picotte: Ouais. Deuxièmement, c'est votre cas
là.
M. Baril: Bien, mon cas...
M. Picotte: Oui, oui. Que vous avez soulevé.
M. Baril: Que j'ai soulevé, oui, que j'ai
soulevé.
M. Picotte: Deuxièmement... M. Baril: Pas mon cas
personnel.
M. Picotte: Non, non. 2° par le remplacement, dans les
troisième et quatrième lignes du quatrième alinéa,
de ce qui suit: "de l'article 76 de la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles", par ce qui suit: "du chapitre IX du titre III de la Loi
sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche".
La première modification dont on a parié, bien je pense
qu'on y a fait référence. Le député d'Arthabaska
vient de dire que le cas qu'il a soulevé, en tout cas, la question qu'il
a soulevée, on vient d'y trouver une réponse
bénéfique. L'autre modification fait en sorte que c'est une
modification de concordance avec la nouvelle Loi sur la mise en marché
des produits agricoles, alimentaires et de la pêche. Alors, voici
l'explication pour les deux.
M. Baril: Le premier paragraphe, à l'avenir les compagnies
agricoles... Actuellement, ce qui se passe, les compagnies agricoles paient une
cotisation à l'UPA et les sociétés, elles, paient une
cotisation par sociétaire, hein?
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Tandis que là, avec cet amendement-là,
les compagnies ne pourront pas payer plus que deux cotisations et les
sociétaires non plus. C'est ça?
M. Picotte: C'est en plein ça.
M. Baril: Bon. J'adore ça. C'est beau. C'est effrayant
comme on s'entend bien.
Le Président (M. Richard): L'article 4 adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5.
M. Picotte: L'article 35 de cette loi est modifié par le
remplacement dans la deuxième ligne de ce qui suit: "maxima des
cotisations ou des contributions visées" par ce qui suit: "cotisations
ou les contributions visées".
Il s'agit d'une modification de concordance encore une fois avec le
nouvelle Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires
ou
de la pêche.
M. Baril: "Maxima des cotisations"... Je ne vois pas ce que
ça change.
M. Picotte: C'est une modification de concordance avec le premier
alinéa qu'on vient d'avoir à l'article 4. On vient d'adopter le
premier alinéa de l'article 4. Alors, ça, c'est de la concordance
avec le premier alinéa de l'article 4.
M. Baril: Alors, on enlève le mot "maxima" en soi. C'est
ça, hein?
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Mon doux Seigneur, tout ça pour dire ça,
hein?
M. Picotte: Oui.
M. Baril: Ha, ha, ha! Ça fait au moins une grosse minute
que je cherche quelle différence il y a entre les deux. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Nos avocats sont payés au mot.
Le Président (M. Richard): Aux lettres. Elle
préfère aux lettres.
M. Picotte: Aux lettres. C'est encore mieux. On dit qu'aux
lettres ce serait encore mieux.
Le Président (M. Richard): Maître
préfère aux lettres. Ha, ha, ha!
M. Baril: Le mot "maxima". En tout cas, je n'ai pas compris.
Est-ce que ça veut dire qu'on enlève le maximum des
cotisations?
M. Picotte: On enlève le mot "maxima des cotisations ou
des contributions visées" pour "cotisations ou les contributions
visées".
M. Baril: Est-ce que ça veut dire que... Ça veut
dire quoi, enlever... Quelles sont les conséquences d'enlever le mot
"maxima"?
Mme Ferron: L'article 31, on l'a modifié par l'article 4.
On a modifié le deuxième alinéa et, dans le texte actuel
de l'article 31, on disait: "Sous réserve de l'article 35, le maximum
d'une telle cotisation ne doit pas excéder 15 $." Vous comprendrez que
les 15 $, ils datent probablement de 1972. Ce n'était plus actuel.
Alors, quand on a repris le deuxième alinéa, on n'a pas repris
cette mention de 15 $ qui était le maximum duquel on parlait à
l'article 35. Quand on parlait du maxima des cotisations, on visait l'article
31, on référait à ce 15 $. C'est juste cette
concordance-là qu'on vient faire.
M. Baril: Ce qui veut dire qu'on laisse l'Union fixer ses
cotisations au prix qu'elle veut. C'est ça?
Mme Ferron: Ce qu'elle faisait de toute façon.
M. Picotte: Ce qu'elle faisait aussi. Mme Ferron: C'est
ça.
M. Baril: Oui, mais elle n'a pas le droit de dépasser 15
$. Pourquoi vous avez parlé des 15 $?
Mme Ferron: Bien non, les cotisations étaient de 15 $.
M. Baril: Bien non, c'est 175 $, 170 $.
Mme Ferron: C'est ça. C'est pour ça que je vous dis
que c'est désuet, ça, ce bout de phrase là était
désuet.
M. Baril: Ah!
Mme Ferron: On a fait du ménage.
M. Baril: Ça veut dire qu'elle ne respectait pas les lois,
hein? Bon, regarde donc ça.
M. Picotte: Moi, je ne parle pas. M. le Président.
Le Président (M. Richard): C'est bien, on parle toujours
trop.
M. Picotte: Je suis prêt à parler pour l'adopter,
l'article.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Picotte: L'article 6, M. le Président. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 35, du suivant: "35.1
L'association accréditée peut, par règlement, fixer et
ajuster le taux d'intérêt exigible en raison du retard d'un
producteur de payer sa cotisation."
Bon, ça, autrement dit, si le producteur ne paie pas sa
cotisation, ils peuvent fixer un intérêt sur le retard
apporté à payer sa cotisation...
M. Baril: Ce qu'ils ne pouvaient pas faire à date.
M. Picotte: Ça ne pouvait pas se faire à date. Ils
ne pouvaient pas charger un intérêt si la personne était en
retard d'un an, deux ans ou trois ans. Ils ne pouvaient pas charger un
Intérêt. Alors, "un règlement adopté en vertu du
premier alinéa doit être approuvé par la Régie
et
publié à la Gazette officielle du Québec."
Disons qu'on s'ajuste finalement aux modifications introduites par
l'article 210 de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche et modifiant d'autres dispositions
législatives, ce qui permet à la Régie des marchés
agricoles et alimentaires, lorsque l'association accréditive lui demande
de retenir une cotisation en vue de la lui remettre, de fixer ou d'ajuster tout
intérêt exigible en raison du retard de la personne à
remettre sa cotisation.
Il s'agit donc d'une mesure de concordance avec l'article 39 de l'autre
loi à laquelle on fait référence depuis le
début.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 7.
M. Blais: Je vais vous compliquer la vie. Si vous disiez exigible
au taux courant d'intérêt, t'aurais pas besoin de faire un
règlement, et puis envoyer ça à la Gazette officielle,
puis revenir, puis retourner.
M. Picotte: Oui, mais compte tenu que le taux
d'intérêt, des fois, il est variable, puis tout ça...
M. Blais: Mais oui, mais selon le taux d'intérêt
courant. T'aurais pas besoin de leur faire faire un règlement, d'envoyer
ça à la Gazette. J'ai l'impression que vous leur
compliquez la vie.
M. Picotte: Alors ici, c'est juste pour être concordant
avec l'autre loi qui existe. Alors, c'est pour ça qu'on fait ça.
Je comprends que ça...
Mme Ferron: Dans la loi sur la mise en marché qui a
été adoptée en juin dernier, il y a une disposition
semblable. L'UPA avait demandé qu'on mette la même chose dans la
Loi sur les producteurs agricoles parce qu'ils voulaient que ça soit
concordant. Puis c'est normal que deux législations soient, aient les
mêmes...
M. Baril: C'est parce que c'est pas un bon soir, mais je parlerai
là-dessus... je m'excuse.
M. Picotte: Voilà, M. le Président. Le
Président (M. Richard): Article 7.
M. Picotte: Bien, l'autre est-il adopté lui? Oui?
Le Président (M. Richard): Oui, oui. M. Baril: Oui,
oui.
Le Président (M. Richard): Oui l'article 6 est
adopté.
M. Picotte: L'article 7. L'article 37 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, de ce qui suit: "de l'article
76 de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles" par ce qui
suit: "du chapitre - c'est encore de la concordance - IX du titre III de la Loi
sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche". Alors, c'est uniquement de la concordance.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Picotte: L'article 8, M. le Président. L'article 38 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, de ce qui suit: "d'une
ordonnance de la Régie rendue conformément à l'article 78"
par ce qui suit: "alimentaires et de la pêche, d'un règlement de
la Régie adopté conformément à l'article 129". Il
s'agit encore une fois uniquement de concordance.
M. Baril: C'est bien beau.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 8 tel que
présenté est adopté?
M. Picotte: La présente loi entre en vigueur la
journée de sa sanction.
M. Baril: M. le Président
Le Président (M. Richard): Avant d'appeler l'article 9, je
pense que vous avez quelque chose?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Comme un article 8.1, par
exemple.
M. Baril: Ah je ne sais pas comment l'appeler, le
numéroter c'est-à-dire, mais c'est un amendement que j'aimerais
proposer au ministre.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Baril: Puisqu'on étudie actuellement la Loi modifiant
la Loi sur les producteurs agricoles, bon. À l'intérieur de cette
loi-là, on ajoute un article pour reconnaître
spécifiquement l'implication de la femme dans la vie syndicale.
Aujourd'hui, il y a de plus en plus de femmes qui sont partenaires dans
l'entreprise de leur mari, donc elles deviennent, par le fait même, des
productrices agricoles.
Moi, j'aimerais ça que pour démontrer davantage la
reconnaissance de l'implication de la
femme depuis toujours dans le domaine agricole... Si nos femmes ou nos
agricultrices n'avaient pas été là depuis le début,
il y a un paquet d'agriculteurs qui n'auraient peut-être pas
été agriculteurs longtemps, hein. Même si on n'a pas vu
ça dans d'autres lois, j'aimerais ça que, pour une fois, on
confirme dans le titre au moins, dans le titre d'une loi, la reconnaissance de
tout le travail et de toute l'implication des femmes. Je ne sais pas si je peux
faire l'amendement, ou en discuter - le ministre veut en parler - mais
j'aimerais qu'on modifie le titre de la loi, et puis qu'on l'appelle loi
modifiant la loi sur les producteurs et productrices agricoles ou la loi sur
les productrices et producteurs agricoles, mettre un avant l'autre ça ne
me fait rien, mais j'aimerais ça qu'on inclue, en tous les cas, dans le
titre de la loi la définition également de productrice agricole.
(21 h 45)
M. Picotte: D'abord, je voudrais demander au député
d'Arthabaska s'il accepterait plutôt que je prenne l'engagement d'aller,
d'ici à ce qu'on se retrouve à l'Assemblée nationale...
Entre le rapport de la commission et l'adoption en troisième lecture de
la loi, il y a un temps qui nous permet d'apporter un amendement ou des
amendements si on le juge à propos. Alors, je souhaiterais, compte tenu
de ce qui m'a été expliqué à date... on me dit
qu'ajouter ça ferait en sorte qu'on serait obligés de changer
toutes nos lois un peu partout; partout où ça parle de
producteur, il faudrait ajouter productrice, etc. Je veux aller
vérifier, si vous me le permettez, d'ici à ce qu'on revienne la
semaine prochaine avec ça, avec le Comité de législation
et d'autres instances pour voir si ce n'est pas possible de faire... Moi, je
serais porté à l'accepter... mais voir si ce n'est pas possible
de le faire, si ça ne nous cause pas trop de problèmes et, si
effectivement c'était possible, on apportera... j'apporterai un
amendement, j'en parlerai avec le député d'Arthabaska, au
préalable. J'apporterai un amendement sur le parquet de
l'Assemblée nationale là-dessus et, si ce n'est pas possible, je
lui donnerai les raisons pour lesquelles... Je préférerais
ça, que d'arriver avec un amendement que vous êtes obligés
de voter et de dire non immédiatement et que ça... Mais moi je
pense que ce serait une excellente initiative, mais encore faut-il que j'aille
vérifier ces choses-là.
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, sans
porter de jugement sur l'amendement, indépendamment de ce que vous venez
de mentionner, M. le ministre, si la loi touchait spécifiquement les
agricultrices, je crois qu'on aurait à ce moment-là une
permissibilité immédiate, sauf que c'est une loi qu'on appelle
une loi d'application générale. Vous allez comprendre très
bien ça, ce jargon-là, vous, maître. Il y a une Loi
d'interprétation, qu'on appelle le chapitre 1-16, qui dit que le
masculin comprend automatiquement le féminin, à moins que le
contexte n'indique le contraire. C'est ça, la spécification dans
la loi.
M. Picotte: M. le Président, je voudrais qu'on me
permette, si vous voulez... Je comprends que ça existe, mais je voudrais
qu'on me permette d'aller quand même faire des vérifications. Si
c'était possible, je pense qu'on serait, tout le monde, heureux de le
faire.
Le Président (M. Richard): O. K., ça va. Je n'ai
aucune objection, je ne porte pas...
M. Picotte: Si le député d'Arthabaska accepte ma
suggestion...
Le Président (M. Richard): Je ne porte pas de jugement,
comme président, à ce niveau-là.
M. Baril: Oui, oui. Je l'accepte, mais j'aimerais ça
que... Moi, je n'aime pas ça m'enfarger, excusez le mot, dans des
technicalités. Bon. Et là je comprends que si l'explication que
le président vient de donner, que je ne peux pas reprendre, qu'il vient
de donner et qui dit qu'il y a des définitions qui disent que le
masculin comprend le féminin, etc., tout ça, je comprends
ça... Je me répète, mais il me semble que les femmes
seraient contentes de se reconnaître plus dans cette loi-là si
leur nom était... Leur profession, excusez, était inscrite en
toutes lettres sur... pas dans la loi, mais dans le titre de la loi.
J'accepte la proposition du ministre, mais je le mets un peu en garde
contre toutes sortes de technicalités qu'on va lui apporter. Voyez-vous,
Mme Ferron nous a dit, tout à l'heure, c'est possible que ça nous
porte à amener des modifications à toutes les autres lois. Bien,
le printemps passé, au mois de juin, on a voté la loi sur la mise
en marché, la loi 15. Là, on est six mois plus tard, et on fait
des modifications de concordance avec la loi 15. Quand on aménagera
d'autres lois agricoles, on les fera au fur et à mesure. Il me semble
qu'il ne doit pas y avoir une obligation que, demain matin, le ministre
amène l'ensemble des lois dont le mot "producteur agricole" est dedans,
et qu'on soit obligés de tout repasser ça, une à une,
à l'Assemblée nationale pour dire: II faut maintenant amener des
papillons pour ajouter "productrice".
C'est ça, quand je parle des technicalités. Il me semble
qu'il doit y avoir un moyen facile pour corriger ces affaires-là. Mais
je vous avoue que je ne suis pas un avocat.
M. Picotte: C'est ça, M. le Président, que je veux
aller vérifier, voir s'il n'y a pas des moyens faciles de le, faire et
si ça ne cause pas trop d'imbroglios. Je vais aller vérifier
ça, et je vous promets que je vais faire ce qu'il faut comme
représentations pour tâcher de gagner ça. Moi
aussi, je serais heureux, je serais même heureux de dire qu'avec
le député d'Arthabaska... Je pourrai me vanter d'avoir
accepté sa proposition et que, finalement, on a consacré la
profession d'agricultrice comme telle à l'intérieur d'une loi.
Ça, c'est autant, je pense, favorable à celui qui vous parle
qu'au député qui en a fait la suggestion. Je lui promets que je
vais faire les démarches voulues. Si c'est possible, on va le faire et
si ce n'était pas possible, au moins, j'essaierai de lui donner
l'explication pour laquelle... Mais je vais faire ce qu'il faut comme bataille
pour essayer de gagner ça.
M. Baril: C'est bien.
Le Président (M. Richard): Je dois vous dire, encore
là pour des raisons de technicalités, que votre amendement, je
prétends qu'il n'est pas recevable à cause de l'argumentation que
j'ai mentionnée comme président. Ça veut donc dire
qu'évidemment...
M. Baril: Mais là, c'était...
Le Président (M. Richard): Non, mais quand même,
pour des raisons de galées, on retire donc l'amendement qui avait
été mentionné, et que je juge, comme président, non
recevable pour l'instant. À la lumière de ce que M. le ministre
mentionne, à la phase finale du projet de loi, il y aura peut-être
possibilité que le projet soit tel que vous avez recommandé dans
votre amendement, que ce soit "agriculteurs et agricultrices*.
M. Baril: J'avais présenté un amendement, j'en
avais discuté avec le ministre, mais je ne l'avais pas
déposé comme tel, là, c'était juste pour
discussion. Ça fait que je ne veux pas que vous pensiez, que moi, je
l'ai déposé. J'aime mieux ne pas le déposer pour que vous
soyez obligé de le refuser. M. le Président, ça se fait,
ça?
Le Président (M. Richard): absolument, ce n'est pas
compliqué, il y a quelqu'un qui écrit quelque part en haut,
là, on efface. il n'y a aucun problème.
M. Baril: Bon. J'aime mieux ça que de le déposer et
qu'il soit refusé. D'ailleurs, on s'est entendus avec le ministre pour
ne pas... Je ne voudrais pas, M. le Président, voyez-vous, que les
femmes vous en veuillent, pour dire que c'est le président de la
commission de l'agriculture qui a refusé cet amendement-là, c'est
un terrible, ça, c'est un effrayant, il en veut aux femmes,
comprends-tu, vous êtes mon voisin de comté, donc je vais vous
protéger là-dessus, hein?
Le Président (M. Richard): Je vous en remercie, M. le
député d'Arthabaska. Alors, sur ce...
M. Picotte: M. le Président, il nous reste à...
M. Baril: L'article 9 n'est pas, je pense, adopté?
Le Président (M. Richard): L'article 9...
M. Baril: Est-il adopté, il n'est pas adopté,
hein?
M. Picotte: Qu'est-ce qu'il fait, lui?
Le Président (M. Richard): II spécifie que la loi
entre en vigueur un jour...
M. Baril: Moi, ça me fait rien, M. le ministre,
mais...
M. Picotte: L'article 9 entre en vigueur la journée de sa
sanction.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est adopté,
l'article 9?
M. Baril: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble des
articles... Est-ce que le titre...
Une voix: Oui, là, oui...
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre qui est
identifié comme...
M. Picotte: Oui, on l'adopte sous réserve...
Le Président (M. Richard): Loi modifiant la Loi sur les
producteurs agricoles, le projet de loi 98, est-ce que c'est adopté?
M. Baril: On l'adopte, puis..
M. Picotte: On l'adopte, M. le Président, et je vais y
revenir... C'est ça... Adopté.
Le Président (M. Richard): L'ensemble du projet de loi,
tel...
M. Baril: Ça n'empêchera pas de... s'il y a moyen
de...
Le Président (M. Richard): ...de faire la modification
éventuellement, si...
M. Picotte: On peut dans n'importe quel temps faire la
modification, quand on arrive là-bas entre les deux.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie. Vous avez un
message final, M. le ministre?
M. Picotte: Oui, je voudrais remercier les membres de la
commission, les gens de l'Opposition et tous ceux qui ont concouru à
nous aider à bien travailler, M. le Président, pour tout faire
avec diligence. Alors, Mme Solange Ferron qui, malgré une voix
plutôt endolorie, a daigné quand même bien faire son
ouvrage, et M. Marcel Gagnon. Alors, merci infiniment, merci à tous ceux
qui ont concouru à l'adoption de cette loi si importante pour l'Union
des producteurs agricoles, ce qui leur permettra, j'imagine, dans les meilleurs
délais, d'adopter la réglementation d'usage.
M. Baril: Oui, M. le Président, moi aussi, ça me
fait plaisir d'avoir participé à la modernisation de ce projet de
loi. Je sais que c'était attendu depuis longtemps par l'Union des
producteurs agricoles, surtout un article de la loi qui va arrêter des
discussions qui se tiennent depuis au moins deux, trois congrès de
l'UPA. Ils ont jusque formé des comités là-dessus pour
savoir comment cotiser les compagnies, et comment cotiser les
sociétés. Donc, l'Union des producteurs agricoles, ils ont assez
d'autres choses à parler que maintenant, là, ils orienteront
leurs débats sur d'autres choses. Encore une fois, je remercie la
collaboration du ministre et de ses conseillers et conseillères, en
souhaitant que le ministre puisse trouver une solution pour apporter les
amendements, je pense, que la plupart des gens souhaitent.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député d'Arthabaska, M. le ministre, mesdames et messieurs. Sur
ce, je suspens quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 54)
(Reprise à 21 h 57)
Projet de loi 105
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, la
commission reprend ses travaux cette fois-ci pour étudier le projet de
loi que nous avons devant nous, le projet de loi 105, Loi modifiant la Loi sur
la Société québécoise d'initiatives
agro-alimentaires. Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires
d'introduction?
Remarques préliminaires
M. Picotte: Non, il n'y a pas de commentaire. Je pense qu'on l'a
mentionné lors de l'étude en deuxième lecture, ce n'est
pas ça qui va changer le profil de SOQUIA au complet et qui va venir
tout changer au complet là-dedans. Mais il fallait, évidemment,
faire certaines modifications importantes. C'est pour ça que c'est un
petit projet de loi qui a trois articles dont il faut rajouter un article pour
la version anglaise. Le Conseil exécutif nous a demandé, vu qu'il
s'était glissé une erreur, d'ajouter certains points. Alors, si
vous n'avez pas d'objection, M. le Président, quand j'aurai entendu le
représentant de l'Opposition, on pourra procéder par la suite.
Les gens qui m'accompagnent sont M. Lucien Biron qui est le directeur
général de SOQUIA. Il y a M. Erik Grandjean de la
Société et Me Denis Héroux de SOQUIA.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, avez-vous des commentaires préliminaires, à
l'article 1 ?
M. Baril: Bof, je ne m'en vais pas... On va faire tout ça
ensemble à l'article 1. Vu l'heure avancée, on ne voudrait pas.
perdre notre vitesse de carrière... pas de carrière mais de
croisière, excusez.
Le Président (M. Richard): Ça va.
M. Baril: Pour ne pas briser notre carrière. Je vais
m'abstenir de faire des commentaires préliminaires.
Étude détaillée
Le Président (M. Richard): L'article 1, M. le
ministre.
Conseil d'administration
M. Picotte: Oui. Là, vous allez voir très bien, M.
le Président, que celui qui vous parle n'a pas un anglais bien
châtié, mais très pauvre. En tout cas, je vais tenter de
vous le lire comme je le comprends. Remplacer, dans le texte anglais, le
paragraphe (1) par le suivant: (1) by replacing the words "less than...
M. Baril: L'anglais.
M. Picotte:... one year nor more than ten" in the third line of
the first paragraph by the words "more than five. "
Le Président (M. Richard): C'est excellent. M. Picotte:
J'espère que c'est excellent.
Le Président (M. Richard): On a une copie ici.
M. Picotte: Ça ne veut pas dire nécessairement que
j'ai bien compris de quoi, mais en tout cas!
M. Baril: Ne me demandez pas de vous traduire!
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha! Allez-y donc en
français sur l'article 1, M. le ministre.
M. Picotte: Mais, en français, suis-je obligé de
faire ça? Ah oui, on tombe au projet de loi maintenant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Je vais avoir plus de misère à
comprendre en français qu'en anglais si ça continue.
M. Baril: C'est mêlant.
M. Picotte: L'article 1 du projet de loi a trait
évidemment à l'article 8 de la Loi sur la Société
québécoise d'initiatives agro-alimentaires qui est
modifié: 1° par le remplacement, dans la troisième ligne du
premier alinéa, des mots "moins un an et d'au plus dix" par les mots
"plus cinq"; 2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant: "Le président-directeur général de la
Société- est d'office membre du conseil d'administration. "
Alors, la première modification proposée à
l'article 8 a pour objet de restreindre à cinq ans, au lieu de dix ans,
la durée des mandats des administrateurs, ceci afin de se conformer aux
normes normalement utilisées dans les lois constitutives d'organismes
gouvernementaux. Autrement dit, partout au gouvernement, on nomme des gens pour
cinq ans. On nommait les gens pour dix ans et on trouve vraiment que ça,
c'est embêtant comme fonctionnement, et on revient à cinq ans.
Le deuxième modification a pour objet de prévoir que le
président-directeur général de la Société
est membre d'office du conseil d'administration, ce qui n'est pas prévu
spécifiquement dans la loi actuelle pour la fonction de directeur
général de la Société. Voilà les
explications de cet article 1, M. le Président. Il n'y a à peu
près rien à dire, personne là-dessus?
M. Baril: Non, ce n'est pas que je réfléchis, mais
je lis... Je vais voir les autres articles. Si on comprend bien le projet de
loi 105, c'est pour que le directeur général de la
Société devienne le président-directeur
général. C'est ça, là? Bon.
M. Picotte: Ça cause des problèmes,
évidemment. Prenons un cas bien précis. Le directeur
général a présentement à diriger le personnel de
toute la boite. Il y un vice-président dans la boîte. Alors, le
vice-président, à ce moment-là, reçoit les ordres
du directeur général, ça fait un petit peu curieux. C'est
comme si c'était quelqu'un qui était en dessous du
vice-président et qui donne des ordres au vice-président. Alors,
M. Biron, en mon nom, expliquez donc pourquoi.
M. Biron (Lucien): C'est parce que, auparavant, il faut
comprendre SOQUIA où le président du conseil était
président d'office de la Société; il était
rémunéré par la Société. Tu avais un
directeur général également qui était à
temps plein, donc, tu avais deux postes. Il y avait deux "boss" chez SOQUIA.
Évidemment, ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est dit que,
peut-être que compte tenu de l'ampleur de la Société, on
serait peut-être mieux avec un seul patron qui est le directeur
général. Le président du conseil, il n'est plus
rémunéré maintenant. Maintenant, il n'y a plus de
président chez SOQUIA. Il y a un vice-président, il n'y a plus de
président. Le seul président qui existe, c'est le
président du conseil qui n'est pas rémunéré et qui
vient juste assister aux séances du conseil d'administration.
Donc, il faut modifier la loi pour que le directeur
général puisse être président. C'est strictement
ça, puis que le président du conseil ne reçoive pas de
correspondance chez lui ou d'appels téléphoniques comme
président de la Société. Il n'est pas payé et il ne
veut pas s'occuper des responsabilités de la boite.
M. Baril: En transformant le président en directeur
général ou en incluant...
M. Picotte: Le directeur général en
président-directeur général.
M. Baril:... un président. Bon. O. K. On fait l'inverse de
ce que le gouvernement fait actuellement avec la Caisse de dépôt.
On avait deux têtes avant puis, là, il n'en reste rien qu'une
tandis qu'avec la Caisse de dépôt on va en mettre deux.
M. Biron: Ce n'est pas la même grosseur. M. Baril:
Non!
M. Picotte: Non, c'est ça. Il a deux têtes, il y en
aurait peut-être bien une et demie de trop, là!
M. Baril: Bien, c'est ce qu'il y avait avant à SOQUIA,
d'après ce que je peux voir, ce que vous m'avez dit, parce qu'il y avait
un président payé à plein temps...
M. Biron: Oui.
M. Baril:... qui était dans la même...
M. Biron: M. Marly à l'époque.
M. Baril:... qui avait son bureau à la
Société.
M. Biron: Oui.
M. Baril: Puis il y avait le directeur qui avait son bureau
à la Société.
M. Biron: Oui.
M. Baril: Ça ne devait pas être facile, le partage
des tâches.
M. Biron: Je n'étais pas là. M. Baril: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Richard): Heureusement pour vous
probablement.
M. Picotte: Moi non plus! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Bon. Ça va pour l'article 1, M. le
Président.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Maintenant, il y a une petite
technicalité. Est-ce que l'amendement de la version anglaise de
l'article 1 est adopté?
M. Picotte: Bien sûr.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, version anglaise, est adopté?
M. Picotte: C'est sûr. "Yes"!
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 1, version
française, est adopté?
M. Baril: Oui. M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): On est
débarrassés de l'anglais maintenant. Arrivons à l'article
2..
M. Baril: Bon, finis les problèmes! M. Picotte:
Oui!
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2.
Traitements
M. Picotte: L'article 2. L'article 9 de cette loi est
remplacé par le suivant. "9. Les membres du conseil d'administration,
autres que le président-directeur général, ne sont pas
rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit au
remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement. "
Alors, on remarque une différence entre le texte actuel et le
texte qui existait avant. Le nouvel article 9 a finalement pour objet de se
conformer à la politique de non-rémunération des
administrateurs des organismes gouvernementaux, sauf dans les cas
déterminés par le gouvernement.
M. Baril: Le, attendez un peu là, le remboursement des
dépenses...
M. Picotte: Bien, ce sont les frais puis tout ça,
c'est...
M. Baril: Ouais, je sais. C'est fixé par le gouvernement,
ça, ou par la Société?
M. Picotte: C'est fixé dans les directives du
gouvernement.
M. Baril: Et, c'est la Société qui paie ça.
M. Picotte: Oui.
M. Baril: Et avant, les administrateurs, les membres du conseil
d'administration, est-ce qu'ils étaient
rémunérés?
M. Biron: Non. C'est juste que ça précise là
vraiment. Il n'y aura plus... Là avec ça, vraiment on ferme toute
possibilité. Tous les organismes maintenant ont cette
fonction-là. Il y en a certains, par décret, qui sont
rémunérés. Il y a des conseils d'administration
d'organismes qui peuvent l'être, mais ça prend un
décret.
M. Picotte: Autrement dit, on fait là comme on a fait
ailleurs et on met une situation régulière partout.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3.
Nouveau poste de président-directeur
général
M. Picotte: Enfin, l'article 3 fait référence
à l'article 12, M. le Président, qui dit: "12. Le gouvernement
nomme, pour une période n'excédant pas cinq ans, un
président-directeur général de la Société
qui exerce cette fonction à plein temps. "Le gouvernement fixe la
rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de
travail du président-directeur général. "Le
président-directeur général est respon-
sable de l'administration et de la direction de la Société
dans le cadre de ses règlements."
C'est parce qu'avant l'ancien texte disait que c'était le
directeur général, maintenant c'est le président-directeur
général. Alors, il faut déterminer les règlements,
les conditions de... La principale modification proposée à
l'article 12, est de changer la désignation de la fonction du directeur
général de la Société par celle de
président-directeur général, ceci pour la rendre plus
conforme à l'évolution du droit des sociétés
commerciales. Le changement proposé élimine toute confusion quant
à l'identité du dirigeant de l'organisme au sein de SOQUIA. Le
nouvel article 12 limite à cinq ans la durée du contrat
d'engagement du président-directeur général et
détermine son niveau de responsabilité.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que
l'article 4 pour la mise en vigueur est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre du projet
de loi 105, Loi modifiant la Loi sur la Société
québécoise d'initiatives agroalimentaires, est adopté?
M. Baril: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le projet de loi
amendé dans la version anglaise à l'article 1 est adopté,
puis est-ce que l'ensemble du projet de loi, version française, est
adopté sans amendement?
M. Baril: Adopté.
M. Picotte: Adopté M. le Président. Alors je
voudrais remercier évidemment tous ceux, si vous me permettez, qui ont
concourru à faire en sorte que nos débats et nos lois soient
adoptés dans les meilleurs délais. Je voudrais remercier les gens
de SOQUIA, je voudrais remercier les gens de cette commission, aussi les
députés qui y ont assisté. Aussi, mon collègue de
l'Opposition et son recherchiste, ainsi que les gens de mon cabinet qui nous
ont accompagnés et, sans aucun doute, M. le Président,
vous-même pour votre patience exemplaire et angélique à
notre endroit. On a eu du plaisir tout en travaillant. Bien sûr que nos
deux amis, qu'on appelle communément "les deux Doris", nous aidant
à fonctionner à la commission avec les gens du Journal des
débats ont été d'une aide précieuse dont on ne
pouvait pas se passer pour faire un bon travail. Merci infiniment.
Le Président (M. Richard): Merci M. le ministre. M. le
député d'Arthabaska, vous avez un commentaire final.
M. Baril: Oui M. le Président. Encore une fois, il m'a
fait plaisir de participer à l'adoption de cette loi en espérant
que ça pourra rendre le fonctionnement de SOQUIA encore plus positif,
plus progressif qu'il ne l'a été - je ne veux pas dire qu'il ne
l'a pas été - mais, en tout cas, ça donne un élan
nouveau à SOQUIA pour qu'elle joue pleinement son rôle dans le
domaine du secteur agro-alimentaire. Encore une fois, je remercie la bonhomie,
si j'ose dire, du ministre dans les discussions. C'a été, je
pense, beaucoup plus agréable, je dirais même reposant,
d'étudier une loi article par article quand on est capables d'avoir des
réponses ou de discuter, en tout cas, tout simplement au lieu d'essayer
de se casser la tête pour se comprendre.
M. Picotte: Vous avez bien raison et je pense qu'on va bien
s'entendre, M. le Président, le député d'Arthabaska, puis
moi. On a compris une chose dans la vie, c'est que les choses simples se
comprennent bien et plus on complique, plus on fait en sorte que les gens ne
comprennent rien. Alors, il ne faut pas compliquer les affaires.
Le Président (M. Richard): Je dois vous dire en toute
modestie que les gens de la région 04 sont des gens très
aimables...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): alors, nous en sommes tous les
trois: m. le ministre, m. le représentant de l'opposition officielle et
moi-même.
Une voix: Je viens de Trois-Rivières.
Le Président (M. Richard): Ah! excusez, les gens de
Gaspé évidemment, il n'y a pas d'erreur là-dessus.
M. Picotte: Les gens de Gaspé, ils sont là pour
bien nous surveiller.
Une voix: Notamment de la région 04, ils sont bien
aimables.
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, merci de
votre travail en commission et, sur ce, nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 22 h 10)