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(Seize heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Forget): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation est maintenant ouverte. Le mandat de la commission pour cette
séance est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 96, Loi modifiant la Loi sur le
crédit aux pêcheries maritimes. M. le secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Richard
(Nicolet-Yamaska) est remplacé par M. Forget (Prévost).
Le Président (M. Forget): Alors, M. le ministre, est-ce
que vous avez des remarques préliminaires?
M. Vallières: Non, M. le Président. Je proposerais
qu'on puisse procéder à l'étude article par article et,
comme je l'indiquais à mon collègue le député de
Duplessis tout à l'heure à l'Assemblée nationale, je pense
qu'au fur et à mesure qu'on avancera dans le projet de loi il pourrait
requestionner sur les différentes interrogations qu'il avait et les gens
qui m'accompagnent, si nécessaire, pourront compléter au plan
technique certaines informations dont je dispose pour le député
de Duplessis.
M. Perron: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Ça va.
M. Perron: En ce qui me concerne, je pense que face à ce
projet de loi on doit démontrer une ouverture totale pour son
approbation dans les plus brefs délais, même sa sanction, pour
permettre à différentes instances gouvernementales ainsi qu'aux
sociétés, aux pêcheurs et à toutes les personnes qui
sont actives dans le domaine des pêches de procéder dans les plus
brefs délais afin qu'on puisse régler les dossiers. Parce qu'on
sait très bien que les problèmes qui existent actuellement dans
le domaine des pêcheries peuvent se régler en grande partie, en
tout cas en bonne partie, à cause de ce projet de loi 96.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le
député de Duplessis. Alors, M. le ministre, j'appelle l'article
1.
Avances, prêts et garanties
M. Vallières: Oui, alors, M. le Président, par
l'article 1, on propose le remplacement des mots "à des personnes" par
les mots "autres personnes". Ce remplacement vise à clarifier le texte
actuel en précisant que d'autres personnes que les pêcheurs
peuvent obtenir de l'aide financière. Également, l'ajout du mot,
"transformation" permettra au gouvernement de consentir des avances, des
prêts ou des garanties de prêts pour la transformation de bateaux,
équipement de pêche, ou pour l'acquittement de dettes
contractées pour ces fins.
Alors, comme on l'indiquait tantôt à l'Assemblée
nationale, je pense qu'il s'agit de simples ajouts, mais qui sont importants,
surtout du mot "transformation" qui donne une tout autre dimension à nos
interventions dans le secteur des pêches.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Ça va, M. le Président. Juste pour
revenir à ce que je disais, les questions que j'ai posées
à l'Assemblée nationale tout à l'heure et où le
ministre... J'ai même fait un arrangement avec le ministre à
l'effet qu'il puisse même répondre à certaines des
questions que j'avais posées directement à la commission
parlementaire afin de clarifier les intentions du gouvernement par rapport
à l'évolution du projet de loi.
J'ai fait la lecture, à un moment donné, de l'article 5
tel qu'amendé et j'ai demandé au ministre, à ce
moment-là, s'il pouvait nous rassurer, nous assurer au niveau de
l'Opposition que les personnes, sociétés ou organismes
exerçant des activités en aquiculture profiteront des avantages
comme, par exemple, les prêts, avances, garanties de prêts, pour la
construction, la réparation, la transformation, l'achat de bateaux, des
équipements de pêche. On sait que ça existe
déjà dans d'autres secteurs d'activité au niveau des
pêcheries, mais se rapportant à l'aquiculture, est-ce que tous ces
secteurs-là seront inclus?
M. Vallières: On m'indique que par l'article 6.1, en vertu
de l'article 6.1, on peut couvrir ce type de besoin définitivement.
M. Perron: Définitivement. Alors, moi ça va, M. le
Président, pour cet article-là.
Le Président (M. Forget): M. le ministre, est-ce que vous
avez autre chose à ajouter?
M. Vallières: Non.
Le Président (M. Forget): Non. Alors, l'article 1 est-il
adopté? Adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 2. M. le ministre.
M. Vallières: Oui, alors, M. le Président, dans
l'article 2, il s'agit d'une modification de concordance avec l'article 1 du
projet de loi dont le but est de clarifier le texte actuel. Il faudrait
peut-être rappeler que le texte qui prévalait auparavant, entre
autres, indiquait que les pêcheurs n'étaient pas
nécessairement des personnes. Alors, je pense qu'il est important qu'on
puisse modifier les intentions du législateur.
M. Perron: Ça va.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Duplessis, vous êtes d'accord?
M. Perron: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 2 est-il
adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 3. M. le ministre.
M. Vallières: Alors, toujours de la concordance, M. le
Président, du même type. Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 1 du projet de loi dont le but est de clarifier le
texte actuel. Même type d'amendement que tout à l'heure.
M. Perron: Ça va, M. le Président, pour l'article
3.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 3 est
adopté. Alors, j'appelle l'article 4.
M. Vallières: Oui, à l'article 4, M. le
Président, l'ajout de ces articles dans la loi vise à permettre
au gouvernement, sur la recommandation du ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, de consentir des garanties de prêts
en vue d'apporter une aide financière pour les personnes qui exercent
une activité reliée à l'aquiculture commerciale ou
à la préparation, la transformation et la commercialisation des
produits de la pêche. Lors de l'octroi de la garantie de prêt, le
gouvernement peut déterminer des conditions et il peut également
déterminer les modalités, conditions et délais de
remboursement ainsi que toute mesure qu'il juge nécessaire pour
s'assurer que les garanties de prêts consenties seront utilisées
aux fins pour lesquelles elles ont été accordées.
Évidemment, il y avait un questionnement du député
de Duplessis tout à l'heure là-dessus, je pense, à
l'Assemblée nationale, sur les différentes modalités qui
devraient accompagner cet article. Je veux immédiatement indiquer au
député de Duplessis que c'est de façon très
volontaire qu'on a libellé l'article comme ça. Parce qu'on parle
souvent, pour les régions, de modulations de programmes et je pense que
pour une fois, en tout cas pour celui qui vous parie, ça
m'apparaît important qu'aux Pêcheries on puisse adapter
véritablement nos politiques aux besoins du milieu. Il y a
évidemment une bonne latitude qui nous est donnée afin de
véritablement pouvoir traiter chacun des cas à son mérite
et d'éviter inutilement - je dirais dans ce cas-ci - de normer certaines
aides gouvernementales; le secteur des pêches, on le croit, est
différent des autres secteurs et demande une grande
variété de souplesse. Alors, il faut voir dans cet article une
souplesse qui va nous permettre d'aider les entreprises selon l'état
dans lequel on les trouve lors de la demande. Alors, je ne sais pas si le
député de Duplessis avait d'autres questionnements plus
précis là-dessus, là. Les gens qui m'accompagnent pourront
facilement indiquer les objectifs qu'on poursuit.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: oui. m. le président, je voudrais remercier le
ministre pour les réponses qu'il vient de me donner. maintenant, compte
tenu de la façon dont nous travaillons normalement en commission
parlementaire, moi, je n'ai aucune espèce d'objection de mon
côté à ce que le ministre puisse permettre, dans des
questions qui appellent des réponses techniques, que ce soit un des
fonctionnaires qui réponde, ou encore le sous-ministre ou d'autres
personnes. je n'ai aucune espèce d'objection à ça. les
modalités, ça va. maintenant, quant aux conditions et
délais de remboursement, on sait que la grande majorité de notre
législation québécoise permet une série de
règlements - plusieurs même - qui pourraient découler d'une
loi ou de certains amendements à une loi, comme dans ce cas
spécifique où des modalités vont être
établies par règlement. quant aux conditions et délais de
remboursement... est-ce que le ministre pourrait nous donner les grandes lignes
de l'orientation gouvernementale quant aux conditions et délais de
remboursement de ces garanties de prêts?
Le Président (M. Forget): Alors, M. le ministre.
M. Vallières: M. le Président, je vais permettre
à M. Lemieux, qui est sous-ministre chez nous - sous-ministre adjoint au
MAPAQ -de prendre la parole là-dessus. Mais là encore,
à
moins... Je pense bien que ces délais, de même que ces
modalités, pourront selon moi varier selon la nature de la demande et
selon également l'état de l'entreprise qui nous fera ce type de
demande. Évidemment, je vais immédiatement indiquer au
député de Duplessis que... Et je pense bien qu'il est bien
placé pour savoir que, quand on traite les dossiers de façon ad
hoc, ils sont littéralement épluchés au Conseil du
trésor avant qu'on puisse obtenir les autorisations requises. Alors, je
pense qu'il s'agit là d'une soupape de sécurité
très importante mais nous croyons néanmoins que malgré
l'existence de certaines règles fixes au Conseil du trésor, on se
devait ici de se garder une bonne marge de manoeuvre au niveau de la
flexibilité. Et je laisserai là-dessus le sous-ministre, M.
Lemieux, compléter ma réponse.
M. Lemieux (Robert): Alors, comme les garanties peuvent
s'adresser à des entreprises aquicoles, par exemple, ou des entreprises
de transformation ou même des entreprises de commercialisation - si
besoin était - les garanties ne sont pas nécessairement pour des
périodes très longues. Elle peuvent être pour une
période très courte; une marge de crédit, par exemple,
pour une entreprise jusqu'à temps qu'elle puisse débuter sa
saison de pêche et ça peut être suffisant pour permettre
à cette entreprise-là de continuer ses opérations. Dans le
cas de l'aquiculture, ça dépend évidemment du type de
production qu'on a. Une entreprise de production de saumon, ça peut
prendre jusqu'à quatre ans avant de rentabiliser ses opérations,
alors qu'une entreprise dans la truite peut prendre deux ans. Dans le
pétoncle, comme sur la Côte-Nord, ça peut aller à
quatre et cinq ans même. Alors, ça dépend un peu du besoin
et c'est pour ça qu'on ne peut pas définir d'avance quels seront
les termes, les modes de remboursement. On a aussi beaucoup de cas où il
s'agit strictement de sécuriser un peu l'institution financière
qui est un peu nerveuse devant le secteur des pêches. Alors, on la
sécurise mais en fait, il n'y a pas de sortie de fonds de la part du
gouvernement. Ça remplit le besoin et ça peut être pour une
période qui fluctue - je ne sais pas, moi - de un mois à cinq
ans, par exemple.
M. Perron: Par des garanties de prêts auprès des
institutions financières.
M. Lemieux (Robert): Par des garanties de prêts. Exact.
M. Perron: Et si je comprends bien, la réponse que vient
de donner le sous-ministre au nom du ministre, c'est qu'effectivement ça
dépend de l'espèce qui va être touchée par
l'aquiculture ou encore, par la transformation primaire, secondaire ou
tertiaire.
M. Lemieux (Robert): C'est ça.
M. Perron: Première, deuxième, troisième
transformation.
M. Lemieux (Robert): Ça peut être première,
deuxième, troisième transformation. Ça peut être
aquiculture.
M. Vallières: C'est pour ça que...
M. Lemieux (Robert): Ça peut être l'entreprise de
transformation, ça dépend.
M. Perron: Moi, ça me va, la réponse pour le
moment.
Le Président (M. Forget): Merci. M. le
député de Laviolette.
M. Vallières: Si on avait voulu être beaucoup plus
précis, il aurait fallu aller dans chaque cas d'espèce, etc.
C'est un règlement qui aurait été très ardu et
peut-être qu'il n'aurait pas répondu aux besoins immédiats
des régions. Alors, je pense que le questionnement est précis et
il est intéressant de voir qu'on puisse, à l'intérieur
d'un ministère comme celui des Pêcheries, exercer une souplesse
qui m'apparaît indispensable aux divers types d'entreprises ou divers
types de productions qu'on retrouve dans nos régions.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le ministre. Le
député de Napierville avait une question à poser.
M. Lafrance: Iberville.
Le Président (M. Forget): Iberville. Excusez.
M. Lafrance: M. le Président, j'aimerais demander à
M. le ministre s'il y a des montants maximaux qui sont fixés pour ce
genre de prêts.
M. Vallières: Alors, évidemment, c'est 4 000 000 $
qu'on introduit à l'intérieur du projet de loi. Le maximum est
donc 4 000 000 $. Enfin, il n'y a pas de balise qui a été
donnée à ce niveau-là, mais je ne pense pas qu'il y ait de
projet dé cette envergure, un projet unique de cette envergure. Donc,
ça pourra varier d'un projet à l'autre. Mais on pense que ces 4
000 000 $ sont nécessaires et vont nous permettre de répondre
adéquatement aux demandes.
M. Lafrance: II n'y a donc aucune somme maximale fixée
pour un prêt individuel?
M. Vallières: En fait, compte tenu qu'il s'agit ici d'un
outil complémentaire au programme norme déjà existant dans
le secteur aquicole en
particulier, on pense qu'on va âtre en mesure avec ces 4 000 000 $
- ça nous permet des interventions dans différents types de
dossiers ad hoc - de répondre largement aux préoccupations, aux
besoins et aux demandes qui nous parviennent du milieu. Mais on n'a pas
balisé en termes de maximum. L'expérience des pêcheries, au
cours des dernières années, nous enseigne que ça va
être largement suffisant par rapport aux besoins.
M. Lafrance: Merci.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Alors, toujours dans l'article 4.6.2, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait nous informer, en nous
donnant des exemples concrets, des mesures de surveillance et d'administration
qu'il entend appliquer s'il juge nécessaire, bien sûr, pour
s'assurer que ces garanties de prêts seront utilisées pour les
fins auxquelles elles sont consenties? En d'autres mots, pour empêcher de
se faire jouer des tours.
M. Vallières: C'est des vérifications qu'on va
faire surtout auprès des institutions bancaires prêteuses sur
l'état de chacun des dossiers où le gouvernement sera
répondant. Et on connaît toute la fragilité du secteur des
pêches. Pour nous, il nous apparaît important, compte tenu des
garanties qu'on va donner, de s'assurer au départ de la viabilité
de l'entreprise, mais aussi de son suivi. Et souventefois, il est
indiqué que dans ces dossiers-là, par le biais d'une institution
bancaire qui est prêteuse, si on fait un suivi exhaustif de la situation
on pourra non seulement protéger l'investissement que l'on veut faire
mais aussi, peut-être, venir en aide au bon moment à une
entreprise plutôt que de laisser se dégrader certaines situations;
intervenir pour la survie de certaines entreprises et la bonne gestion des
fonds publics.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le ministre. M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. J'aimerais savoir...
Est-ce que vous exigez des garanties des pêcheurs, comme par exemple, le
bateau ou, encore, les équipements lorsque vous faites un prêt ou
bien vous faites une garantie de prêt, excusez, vous garantissez le
prêt?
M. Vallières: Oui, définitivement, on se prend des
garanties.
M. Houde: Oui.
M. Vallières: Oui, sur les équipements. Alors, dans
toute la mesure du possible.
M. Houde: O.K.
M. Vallières: Alors, on m'indique que ce n'est pas
toujours le cas et que...
M. Houde: Ce n'est pas toujours nécessaire.
M. Vallières: ...il arrive que ce sont des marges de
crédit qui sont allouées. Donc, on n'a pas nécessairement
une prise en charge de certains intérêts ou de certains biens de
l'entreprise.
M. Houde: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Forget): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants?
M. Perron: Ça va en ce qui me concerne pour l'article 4,
M. le Président.
Le Président (M. Forget): Alors, le point 6.1, le point
6.2 et l'article 4 dans son ensemble sont adoptés? Adopté?
M. Perron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle l'article 5. M.
le ministre.
M. Vallières: M. le Président, cette modification a
pour objet de prévoir que les garanties de prêts utilisées
pour l'aquiculture commerciale et pour les activités reliées
à la préparation, la transformation et la commercialisation des
produits de la pêche seront prises à même l'enveloppe
globale de 30 000 000 $ allouée aux pêcheries maritimes
jusqu'à concurrence de 4 000 000 $; 10 000 000 $ demeurent
réservés pour les avances ou prêts reliés à
la construction, la transformation, la réparation, l'achat ou
l'exploitation de bateaux et d'équipement de pêche.
M. Perron: Se rapportant à l'aquiculture ou se rapportant
à l'ensemble du domaine des pêcheries?
M. Vallières: La question?
M. Perron: Lorsque le ministre parle des 10 000 000 $, est-ce que
ça se rapporte à l'ensemble des pêcheries ou si ça
se rapporte seulement au dossier aquiculture dans ces domaines
précis?
M. Lemieux (Robert): Les 10 000 000 $ s'appliquaient au
financement de bateaux.
M. Perron: D'accord.
M. Lemieux (Robert): Et les 4 000 000 $ s'adresseraient, à
ce moment-là, aux aquiculteurs
ou aux transformateurs.
M. Perron: D'accord. O.K. ça va.
M. Lemieux (Robert): Alors c'est vraiment un ajout.
M. Vallières: Ça donne plus de dimension à
nos interventions, un éventail plus large de possibilités
d'intervention auprès des entreprises et des pêcheurs.
M. Perron: Bon. Maintenant, quant aux 4 000 000 $ qui modifient
l'article 7 de la loi, est-ce que le ministre pourrait nous dire si, selon les
prévisions qu'il a, ce sont des crédits qui vont être
alloués dans l'aquiculture, mais d'ici le 31 mars 1991, si j'ai bien
compris?
M. Vallières: C'est 4 000 000 $ récurrents
annuellement. Si on avait, et on ne le souhaite pas, à rembourser
à l'intérieur de ces garanties qu'on donne, là on
s'adresserait au fonds consolidé, ce qui consisterait, à ce
moment-là, à des ajouts par rapport...
M. Perron: Aux dépenses.
M. Vallières: ..au budget qu'on a présentement.
Oui.
M. Perron: D'accord.
M. Vallières: Donc ce que je veux dire, c'est qu'à
l'intérieur des 30 000 000 $ on va opérer avec ça. Mais si
on doit répondre à l'intérieur des 4 000 000 $, qu'il y
avait des problèmes, c'est le fonds consolidé qui va nous
augmenter.
M. Perron: D'ailleurs, c'est ce qui est mentionné plus
loin dans l'article, à même le fonds consolidé du
revenu.
M. Vallières: Oui.
M. Perron: Ça explique... C'est la même chose pour
les 10 000 000 $, je présume.
M. Vallières: Oui, même chose.
M. Perron: Mais non pas nécessairement pour les 30 000 000
$ globalement, où il y a déjà des crédits
alloués.
M. Vallières: C'est qu'on peut garantir pour 30 000 000 $,
mais on ne pourrait pas tirer plus de 14 000 000 $ du fonds consolidé,
globalement.
M. Perron: D'accord. O.K. Merci pour cet article-là, M. le
Président.
Le Président (M. Forget): Est-ce que...
M. Perron: Avant de... Vous voulez procéder?
Le Président (M. Forget): Est-ce qu'il y en a d'autres qui
ont des questions? Est-ce que l'article 5 est adopté dans son
entier?
M. Perron: Oui, adopté.
Le Président (M. Forget): Alors je rappelle l'article 6.
M. le ministre.
M. Vallières: II s'agit de l'article d'entrée en
vigueur de la loi, M. le Président.
M. Perron: Juste peut-être une courte question
là-dessus.
Le Président (M. Forget): Oui, M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Est-ce que le ministre a des indications de la part du
leader du gouvernement à savoir quand cette loi va être
apportée en troisième lecture et, deuxièmement, quelle
serait approximativement la période de sanction, le moment de
sanction?
M. Vallières: Ce que nous souhaitons... J'ai l'intention
d'en parler à mon collègue le leader à l'Assemblée
nationale, et, comme l'indiquait avec beaucoup de justesse cet
après-midi le député de Duplessis, je pense que c'est une
loi attendue dans le secteur des pêches. Alors, je pense qu'on aurait
tout avantage à procéder à la troisième lecture
dans les plus brefs délais. Mais, pour ce qui est de la sanction, elle
se fera très rapidement pour autant qu'on soit concernés parce
que c'est un outil dont on a besoin.
M. Perron: D'accord là-dessus, M. le Président. Je
voudrais dire au ministre, en me servant de vous, qu'en ce qui me concerne,
lorsqu'il aura discuté avec son leader parlementaire du gouvernement,
d'essayer de m'informer de révolution pour que je puisse, de mon
côté, intervenir auprès du leader de l'Opposition pour que
ce projet de loi soit amené en troisième lecture dans de
très courts délais, d'une part, et sanctionné, d'autre
part, dans de très courts délais aussi pour permettre à
l'appareil gouvernemental et à l'appareil politique de prendre les
décisions qui s'imposent pour essayer de régler des
problèmes qui sont déjà vécus dans ces
domaines-là.
M. Vallières: C'est convenu, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Merci. Alors, la loi
modifiant...
M. Perron: J'aurais une couple de questions...
Le Président (M. Forget): D'accord.
M. Perron:... avant de terminer sur le projet de loi. C'est
plutôt des compléments. Est-ce que le ministre peut nous dire,
parce que c'est une question que j'ai posée à l'Assemblée
nationale, combien il y a de dossiers actuellement en attente au niveau de
l'aquiculture?
M. Vallières: À ce jour, on a toujours
utilisé l'article 19 de la loi pour traiter nos dossiers. Je pense qu'il
y en a un sur mon bureau présentement qui est prêt pour signature.
Donc, on les a traités au fur et à mesure.
M. Perron: L'article 19 de quelle loi?
M. Vallières: De la loi du ministère, du MAPAQ.
M. Perron: D'accord. (16 h 45)
M. Vallières: On m'indique qu'à 90 %
c'étaient des dossiers qui étaient reliés au secteur des
pêches ou de l'aquiculture dont on s'est servi pour l'article 19.
Ml. Perron: Ou vous vous êtes servi de l'article 19 pour
mettre en application des projets...
M. Vallières: C'est ça.
M. Perron:... qui étaient déjà
présentés au gouvernement.
M. Vallières: Oui. Ce qui va nous permettre de nous donner
une certaine marge là-dedans, aussi, pour permettre à d'autres
secteurs d'activité de se prévaloir du même article.
L'usine d'Alipêche à Sept-lles
M. Perron: Une dernière question, M. le Président.
Face à Alipêche, j'ai demandé au ministre s'il avait
l'intention... Je sais qu'on se rencontre le 21 sur le dossier
d'Alipêche. Est-ce que le ministre a l'intention d'admettre un moratoire
quant à la question d'Alipêche-Purdel de Sept-îles, tel que
demandé par le comité ad hoc qui a été formé
pour la survie de l'usine?
M. Vallières: Évidemment, ce n'est pas un dossier
facile que celui-là. Évidemment, il y a Purdel de même que
la banque qui sont directement concernés et qui, finalement, sont des
leaders à l'intérieur du dossier. Alors, j'ai demandé aux
officiers, chez nous, en vue de notre rencontre de la semaine prochaine, de
pouvoir apporter des précisions sur la nature de nos interventions, sur
le point de vue du ministère. Et je veux assurer le député
de Duplessis de ma grande préoccupation de m'assurer que tout emploi
dans le secteur des pêches soit regardé à la loupe.
Évidemment, sur l'ensemble du territoire québécois chaque
emploi est précieux. Mais, dans un secteur comme celui des pêches
où l'économie de certaines régions, entre autres,
dépend uniquement de ce secteur d'activité, je pense que c'est
encore plus précieux. Je pense qu'il faut faire preuve de beaucoup de
vigilance, de prudence à l'intérieur de ces dossiers-là.
Et, si jamais on arrivait à des réponses qui sont
négatives, ça ne sera vraiment pas de bon gré que ce sera
pris. Et on va mettre tous les efforts requis afin d'essayer de trouver des
solutions aux problèmes qui nous sont présentés, compte
tenu de la fragilité du secteur et de l'importance de chacun. Chaque
emploi, dans ce milieu-là en particulier, devient littéralement
un drame familial, un drame social, quand ça se produit parce que les
emplois sont très rares. Alors, je veux lui indiquer qu'on étudie
le dossier avec beaucoup, beaucoup de sérieux et que j'ai hâte de
pouvoir m'asseoir avec les gens du milieu, pour voir, face à ce que le
ministère envisage chez nous, leur réaction et voir si le dossier
ne peut pas connaître une solution à l'avantage de la
région.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, sans nommer
les noms, s'il y a actuellement des actionnaires qui sont
intéressés aux intérêts de Purdel à
l'intérieur d'Alipêche?
M. Vallières: À date, on n'a personne de
l'extérieur aux actionnaires actuels qui ont manifesté de
l'intérêt. C'est ce qui rend le dossier vraiment pas facile. Sauf
que je pense que le milieu a fait certaines ouvertures. Alors, j'ai hâte
de pouvoir les rencontrer afin de discuter de certaines propositions, de
certains scénarios, de certaines hypothèses qu'ils pourraient
mettre de l'avant et qui pourraient apporter des éléments
nouveaux au dossier qui, je l'espère, pourraient permettre de le faire
progresser.
M. Perron: Bon. Une dernière question là-dessus, M.
le Président, et, après ça, on pourra procéder
à l'adoption du projet de loi en commission. Est-ce que le ministre est
prêt à donner toute sa collaboration dans la recherche
d'actionnaires avec des représentants du comité ad hoc pour la
survie de l'usine et afin de trouver des actionnaires qui pourraient être
intéressés à la réorientation, à la
stabilisation de cette usine?
M. Vallières: Évidemment, il y a toute la question
du déficit engendré sur une base annuelle qui est assez important
au niveau de cette entreprise-là. Mais il y a aussi le fait que - je
pense que l'ensemble de mes collègues sont d'accord avec ça -
dans le secteur des pêches, il faut éviter aussi de maintenir de
façon
artificielle certaines entreprises dont le maintien ferait simplement
permettre le déplacement d'emplois sur le territoire. Alors, c'est dans
cette perspective-là qu'on va analyser le dossier et, comme l'indiquait
le député de Duplessis également dans son allocution
tantôt à l'Assemblée nationale, je pense qu'on ne peut pas
se permettre de dire: On ferme juste pour fermer. Il faut vraiment qu'on
regarde toutes les conséquences et qu'on analyse, d'une façon
très sérieuse, ces dossiers-là et regarder toujours le
côté humain aussi de la chose quand ça se produit. Alors,
la question que vous m'adressez connaîtra une réponse plus
précise lors de notre rencontre. Moi, je ne perds pas espoir qu'on
puisse regarder ça avec les gens du milieu, mais toujours avec franchise
et honnêteté. Je pense qu'il ne faut pas se compter de peurs
à l'intérieur d'un dossier. Moi, j'ai toujours
préféré donner l'heure juste aux gens pour qu'ils sachent
à quoi s'en tenir que d'essayer de gagner du temps, des fois, de
façon bien inutile, créer des attentes auxquelles on ne pourra
pas répondre, mais plutôt voir avec les gens comment, des fois, on
peut compenser pour certaines décisions qui sont inévitables dans
certains cas.
On va étudier ce dossier-là qui est Alipêche dans
les moindres détails afin de voir tout ce qui peut être fait au
dossier, en compagnie de tous les intervenants, incluant le
député de Duplessis.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le ministre.
M. Perron: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Je pense que le
député d'Iberville aurait une question.
M. Lafrance: Oui, M. le Président, est-ce que le
député de Duplessis pourrait me rappeler combien d'emplois sont
reliés ou associés à l'opération de cette
usine?
M. Perron: Actuellement, oui, en 1990, les opérations ont
duré à peu près 8 ou 9 semaines dans des cas,
dépendamment des espèces, environ une centaine d'emplois. Mais au
plus fort de l'usine ça été au-dessus de 200, en 1987, par
exemple, 1988. En 1987 en particulier, il y a eu à peu près 215,
220 emplois dans ce niveau-là.
Une voix: Merci.
M. Vallières: On m'indique qu'en 1990 c'est tout
près de 90 employés...
M. Perron: C'est ça.
M. Vallières: ...qui étaient visés.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Perron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Forget): La Loi modifiant la Loi sur le
crédit aux pêcheries maritimes, est-ce que dans l'ensemble elle
est adoptée? Le projet de loi dans l'ensemble...
Une voix: Le titre?
Le Président (M. Forget): Le titre. Ah! Est-ce que le
titre est adopté?
M. Perron: C'est un beau titre, M: le Président.
Le Président (M. Forget): Oui. Le titre est adopté?
Oui?
M. Vallières: Adopté.
Le Président (M. Forget): Et maintenant la Loi modifiant
la Loi sur le crédit aux pêcheries maritimes est
adoptée?
M. Perron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Dans l'ensemble? Bon.
M. Vallières: Adopté.
Le Président (M. Forget): Maintenant, le mot de la fin M.
le ministre, si vous avez quelque chose à rajouter.
M. Vallières: Non, M. le Président, si ce n'est de
remercier les gens qui m'accompagnent de même que mes collègues de
l'Assemblée nationale pour leur participation à ce projet de loi.
Vous me voyez très heureux de cette contribution très positive et
honnête de l'ensemble de nos collègues et je veux remercier
également les fonctionnaires qui ont contribué à
préparer le projet de loi et à le défendre tout au long de
ces étapes. Donnons-nous rendez-vous maintenant pour la dernière
étape qui est l'adoption en troisième lecture.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le ministre. M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Ça va, M. le Président, comme le
ministre est très collaborateur, je le serai aussi.
Le Président (M. Forget): Tant qu'à moi je vous
remercie et la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 54)