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(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, je
déclare donc la séance ouverte et je vous rappelle à
nouveau le mandat de la commission qui est de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi suivants, le projet
de loi 15, Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche et modifiant d'autres dispositions
législatives; la loi 6 - un peu différent - la Loi modifiant la
Loi sur les courses de chevaux et d'autres dispositions législatives; la
loi 34, la Loi modifiant la Loi sur le financement agricole au
Québec.
M. le secrétaire, M. Comeau, est-ce que nous avons ce matin des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a deux
remplacements. M. Chenail (Beauharnois-Huntingdon) est remplacé par M.
Forget (Prévost), M. Lafrance (Iberville) par Mme Bleau (Groulx).
Le Président (M. Richard): Bienvenue. Sans plus
tarder...
M. Pagé: On a un gentil homme du service des messageries
qui remplace une gentille dame qui était avec nous hier.
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha! Une équipe
qui se complète de façon ponctuelle.
M. Pagé: Madame est toujours là, parce qu'elle est
irremplaçable, dit-elle.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): C'est la madame, dans son
domaine, qui a le plus d'expérience en années, ici au Parlement,
au niveau de nos commissions parlementaires.
M. Pagé: Elle a commencé bien jeune, comme
ça.
Étude détaillée du projet de loi
15
Le Président (M. Richard): Nous en étions, M. le
ministre, à l'article 51 du projet de loi 15. Article 51...
Plans conjoints (suite)
M. Pagé: L'article 51, M. le Président, est une
disposition qui reprend presque mot pour mot les dispositions de l'article 21
de la loi actuelle et qui prévoit que la Régie peut faire publier
dans la Gazette officielle du Québec ou encore, et aussi, pas
"ou" mais "et" dans un journal agricole de circulation générale,
comme évidemment La terre de chez nous, le Québec
Farmers Association, ou autres journaux de même
pénétration, si je peux utiliser le terme. Elle doit faire
publier de tels avis pour les dépôts du dépôt de la
requête du projet d'un plan conjoint contenant des renseignements
visés à l'article 48 auquel je me référais tout
à l'heure, pas tout à l'heure comme hier, plutôt. À
l'article 48, on se réfère à catégorie de
producteurs, le produit agricole visé, le territoire, etc. Un exemple
d'avis de dépôt, c'est "La Régie a reçu un projet de
plan conjoint visant les producteurs de chèvres destinées
à l'abattage". Ça pourrait être ça. "Le projet
prévoit une contribution de 15 $ par chèvre abattue. Les
requérants demandent que l'Office ne puisse exercer le pouvoir de
contingentement prévu à l'article 93 de la loi. La Régie
entendra les personnes intéressées à partir de 10 heures
à, telle date." C'est le genre de requête qui est susceptible de
paraître et dans la Gazette officielle du Québec et dans un
journal de circulation générale.
M. Baril: Dans quelles conditions les requérants peuvent
demander que le plan ne soit pas soumis au référendum?
M. Pagé: Ça va venir. Ça va venir plus
loin.
M. Baril: Dans les conditions...
M. Pagé: Elles sont données à l'article...
Allez-y monsieur... Faites, faites, ne vous excusez pas.
M. Prégent (Gilles): L'article 56 donne les circonstances
dans lesquelles une telle requête pourrait être reçue. On va
y revenir plus tard, si vous voulez bien, mais...
M. Baril: On reviendra plus tard, d'abord.
M. Prégent: Oui, elles sont indiquées à
l'article 56 les circonstances où il serait possible. Tout ce qu'on
prévoit, à l'article 51, c'est que si le requérant demande
que le plan soit mis en vigueur sans référendum, on doit
l'indiquer dans l'avis, justement, qui est donné au public.
M. Baril: Pourquoi... Quand on marque "dans
un journal agricole de circulation générale", ça
veut dire quoi, ça, de circulation générale? Pourquoi on
ajoute ça?
M. Pagé: De circulation générale, c'est,
exemple concret, sans causer de préjudice à des journaux
régionaux. Il y a certains journaux régionaux qui ont
peut-être trois, quatre ou cinq pages qui traitent uniquement
d'agriculture à chaque semaine. Ce n'est pas, c'est un journal de
circulation restreinte à une région, alors que La terre de
chez nous, le Québec Farmers Association, le Bulletin des
agriculteurs, à moindre titre parce que lui n'est pas hebdomadaire,
c'est un mensuel, ça ce sont des journaux de circulation
générale.
M. Baril: Pourquoi on a senti le besoin de marquer ça?
M. Pagé: Pour ne pas, exemple concret, si on publie
ça...
M. Baril: Quand on dit un journal agricole, dans l'autre
c'était...
M. Pagé: de circulation générale, c'est que
si on a une demande de plan conjoint qui touche, exemple, plus
particulièrement les producteurs de l'est du québec,
imaginez-vous s'il fallait qu'on fasse publier cet avis-là dans un
journal de circulation restreinte, mais bien identifié à
l'agriculture de la région de saint-jean, par exemple, ça ne
marcherait pas. c'est pour être...
M. Baril: Le Richelieu agricole...
M. Pagé: Oui, oui, c'est parce que je ne veux pas le
nommer.
M. Baril: O.K. M. Pagé: O.K.?
M. Baril: Est-ce qu'on pourrait, M. le Président,
transférer la lumière de micro, parce que là c'est celui
de droite qui est ouvert...
M. Pagé: Que la lumière soit.
M. Baril: Oui.
M. Pagé: Et la lumière fut.
M. Baril: Le pouvoir du ministre, le pouvoir du ministre
m'étonne. Ha, ha, ha! Pour l'article 51, M. le Président, c'est
étudié.
Le Président (M. Richard): L'article 51...
M. Baril: La raison pourquoi je le demande s'ils ont
changé, des fois mon collègue me suggère des choses dans
l'oreille, mon collègue, excusez, mon conseiller, ou je ne sais pas
quoi, mon adjoint, des fois me souligne des choses à l'oreille et on
pourrait entendre. L'article 52, M. le ministre.
M. Pagé: l'article 52, m. le président... Le
Président (M. Richard): m. le ministre.
M. Pagé: C'est une disposition qui précise le
pouvoir de la Régie concernant une demande d'approbation d'un plan
conjoint en utilisant les critères énumérés au
second alinéa. Il reprend presque intégralement l'article 22 du
chapitre M-35, qui est la loi actuelle, où on dit que pour prendre sa
décision, la Régie doit tenir compte, notamment, de
l'organisation coopérative de la mise en marché du produit
visé, de ses débouchés commerciaux, des conditions
économiques et des intérêts des producteurs, des acheteurs,
des autres intervenants et des consommateurs."
M. Baril: C'est beau.
M. Pagé: À 53, en principe, c'est à la
Régie qu'appartient le droit de juger de l'opportunité de mettre
en place un plan conjoint. Cependant, elle doit le soumettre, dans certains
cas, au référendum des producteurs intéressés.
C'est ce que ça vient valider sous réserve de l'article 56. Et,
si on va à l'article 56, on constate que: "Si la Régie juge,
après enquête, que le recours au référendum n'est
pas souhaitable en raison, notamment, de l'urgence de la situation, des
exigences de l'intérêt public," etc., elle peut approuver la
requête de plan conjoint sans aller en référendum à
l'article 56. Ici, on dit: "Sous réserve de l'article 56, la
Régie, lorsqu'elle reçoit la requête, soumet le plan
déposé ou, le cas échéant, modifié en vertu
de l'article 52, au référendum des producteurs tenu selon les
modalités qu'elle détermine."
Les motifs pour lesquels la Régie pourrait approuver une demande
de plan conjoint sans recourir au référendum, on y
réfère à l'article 56.
M. Baril: On va se rendre à l'article 56 tranquillement.
C'est beau pour l'article 53.
Le Président (M. Richard): L'article 54, maintenant.
M. Pagé: L'article 54 prévoit les dispositions en
vertu desquelles la Régie administre la tenue d'un tel
référendum. Elle détermine les endroits où la liste
des producteurs peut être consultée, les délais
accordés pour les producteurs dont le nom n'apparaît pas sur cette
liste pour s'y inscrire, le délai accordé pour contester la
qualité du producteur intéressé parce qu'il pourrait - je
ne dis pas que c'est arrivé - arri-
ver qu'il y ait plus de producteurs sur la liste que de producteurs dans
le champ, comme on a déjà vu, dans des élections, des gens
décédés. J'ai vu ça une fois
déjà.
M. Baril: Au moins!
M. Pagé: Les gens décédés votaient
à...
M. Baril: Au moins une fois!
M. Pagé: ...une élection municipale.
M. Baril: Au moins une fois, on a vu ça. Ha, ha, ha!
M. Pagé: Je parlais d'élections municipales, de
gens décédés.
M. Baril: Ah! C'a déjà été plus haut
que ça aussi.
M. Pagé: Ils avaient voté. Le pouvoir du
Saint-Esprit...
M. Baril: Ah!
Une voix: Le problème était de savoir pour qui ils
ont voté.
M. Pagé: Le problème, c'est qu'il n'y a aucun moyen
de savoir comment ils ont voté. Ha, ha, ha! ils n'étaient pas
pointés.
M. Baril: Peut-être que le président de la
Régie peut me répondre. Oui? Bon. Dans la loi actuelle, on dit:
La Régie doit dresser la liste des producteurs intéressés
ayant droit de vote et détermine par ordonnance, tandis qu'ici, on dit
simplement: "...ayant droit de vote et détermine". Pourquoi a-t-on
enlevé le mot "ordonnance"? Il me semble que c'est moins clair
"détermine". De quelle façon détermine-t-il? Ah! "C'est-u"
encore parce qu'on ne suit pas dans la bonne...
M. Prégent: Vous allez voir, M. le député,
au dernier alinéa tout à la fin: "La Régie
détermine par règlement les qualités requises..." On se
rappelle qu'hier on a discuté et que toutes les ordonnances sont parties
de la loi. On les a remplacées maintenant par "des
règlements".
M. Baril: ce n'est pas la même chose, m. le
président.
M. Prégent: Non.
M. Baril: Dans le dernier alinéa, on dit: "La Régie
détermine par règlement les qualités requises d'un
producteur et les conditions qu'il doit remplir, à une date
déterminée, pour être un producteur
intéressé", tandis que l'autre dit: "La Régie
détermine les endroits où la liste des producteurs..."
M. Prégent: C'est exact que ce n'est pas la même
chose dans les deux cas. Ce qu'on indique par règlement, ce sont les
éléments qu'on considère essentiels et qui sont les plus
importants, c'est-à-dire les qualités requises d'un producteur et
les conditions qu'il doit remplir à une date déterminée
pour être un producteur intéressé aux fins du vote. Ce qui
se retrouve plus haut, ce sont des modalités moins importantes de
cuisine, si on peut dire...
M. Pagé: Des "technicalités".
M. Prégent: des "technicalités" que l'on peut faire
de cette façon-là, c'est-à-dire sans nécessairement
faire un règlement. La raison en est la suivante. C'est que la
Régie n'est pas exemptée de l'application de la Loi sur les
règlements, contrairement aux offices de producteurs. Et on
connaît la procédure un peu plus longue qui est prévue
à la Loi sur les règlements.
Il arrive assez fréquemment au cours d'un
référendum qu'il nous faille modifier certains de ces
éléments-là quant au délai parce qu'on
s'aperçoit, en cours de route, que, pour toutes | sortes de motifs
imprévisibles, que ce soit la température ou je ne sais trop
quoi, il nous : faille apporter des changements, soit à des endroits,
soit dans les délais. Et s'il fallait suivre la procédure
prévue dans la Loi sur les règlements pour modifier notre texte,
on dépasserait le temps imparti pour le référendum. De
cette façon-là, ça permet d'apporter des changements
rapidement à des modalités somme toute plus secondaires et
ça ne change pas la qualité de ceux qui ont à voter, mais
on peut changer l'endroit où ils vont voter parce qu'il y a un bureau
qui a fermé ou je ne sais trop. C'est arrivé, je pense, au cours
des trois derniers référendums qu'on a tenus, d'être
obligés de changer des dates pour toutes sortes de motifs qui sont
survenus en cours de route.
M. Baril: C'est pour que la Régie se donne plus de
souplesse...
M. Prégent: Voilà.
M. Baril: ...d'action et je ne sais pas si je vais oser dire plus
de discrétionnaire. La Régie va....
M. Pagé: Non, non, c'est toujours fait dans
l'intérêt de la plus grande clarté, la plus grande
transparence et que les règles du jeu s'appliquent de façon
loyale pour tous les producteurs effectivement visés par la
démarche.
M. Baril: Oui. Quand je dis "discrétionnaire", c'est selon
la discrétion que la Régie...
M. Pagé: Non. C'est sur une base non pas de
discrétion, c'est sur une base d'appréciation; ils voient si
c'est contesté, ils voient si la liste est complète, ils voient
s'il y a des requêtes pour ajouter des noms, ils voient s'il y a des
dénonciations comme quoi des noms ne devraient pas apparaître sur
la liste parce qu'ils ne sont plus producteurs ou des choses comme ça.
Le plus bel exemple, ça a été dans le plan conjoint sur le
sirop d'érable. On me dit qu'il y a eu 4000,5000 modifications...
M. Prégent: près de 5000 modifications. alors qu'on
croyait qu'il y en aurait peut-être 1000 au maximum, il a fallu en faire
5000. alors, ça a pris...
M. Baril: 5000 modifications de quoi? M. Pagé: De
la liste.
M. Prégent: Sur la liste. Bien, des adresses, enfin, des
choses comme ça. Ce n'est pas...
M. Baril: Pour savoir qui était producteur.
M Prégent: Mais c'est aussi long, hein. Il faut les
vérifier, etc. Alors, c'est plus de souplesse.
M. Baril: Étudié.
M. Pagé: 54, étudié.
Le Président (M. Richard): 55?
M. Pagé: 55, c'est un article important qui indique que le
projet de plan doit être approuvé par au moins les deux tiers des
producteurs qui ont voté. toutefois, au moins la moitié des
producteurs intéressés doivent avoir voté. alors, exemple
concret, s'il y a 1500 producteurs intéressés, ça prend
750 votes nécessaires et, sur les 750 votes nécessaires,
ça prend au moins 500 oui pour que le plan soit adopté.
M. Baril: Mais c'est un article qui a été
reconduit. C'est le même.
M. Pagé: Oui, oui. C'est le même.
M. Baril: C'est les mêmes conditions. Vous ne changez
rien.
M. Pagé: Oui. Ça, ça me permet, moi, comme
ministre de l'Agriculture, de soutenir parfois devant certains groupes qui
dénoncent... Parce qu'il y a des groupes qui sont insatisfaits des plans
conjoints. Il y a des gens qui, dans l'industrie - ça, c'est leur droit
fondamental, sauf que ce n'est pas l'opinion de la majorité
légalement exprimée - qui expriment leur désaccord et ils
soutiennent même, dans certains cas, que les plans conjoints sont
stériles et qu'ils désincitent à la production, à
la productivité, etc. Mais, ce n'est même pas adopté
à majorité simple, c'est adopté à la
majorité des deux tiers du vote exprimé. Il faut s'assurer, en
plus, qu'il y a 50 % des gens qui ont voté. Alors, c'est bien
protégé, c'est bien démocratique.
M. Baril: oui. et lorsque c'est voté par la
majorité, justement, tous les producteurs de cette même production
doivent se soumettre au plan.
M. Pagé: Oui. Bien oui. C'est comme une convention
collective. Exemple concret, dans le cas de maraudage dans une convention
collective, vous avez des votes et il peut y avoir des situations où un
certain nombre de travailleuses et de travailleurs choisissent une
allégeance syndicale à un groupe alors que la majorité
choisit une allégeance syndicale à un autre groupe. C'est les
règles du jeu de la majorité et c'est le fondement même de
la démocratie.
M. Baril: Oui, je sais. Ce n'est pas à cause de ça
mais, actuellement, dans le boeuf et dans l'agneau... En tout cas, dans
l'agneau, avec l'affaire des enchères électroniques, c'est le
plan conjoint qui avait décidé de vendre ça? Est-ce que
c'est le plan conjoint, qu'ensemble la majorité avait
décidé de passer par les enchères
électroniques?
M. Pagé: Je pourrais répondre plus facilement pour
le boeuf. Je l'ai vécu plus intensément, si je peux utiliser le
terme. Dans le boeuf, comme vous le savez, il y a trois catégories de
producteurs. J'ai toujours pensé - je peux me tromper - que la
présidence de la fédération est parmi les plus difficiles
à assumer, la présidence de la Fédération des
producteurs de bovins du Québec, parce qu'on se réfère
à tous les producteurs de bovins laitiers, qui mettent en marché
du boeuf. Entre de la vache de réforme, du veau de lait aussi, il y a du
veau de grain. On a les producteurs de parcs d'engraissement qui eux sont
confiés à une dynamique qui est différente de celle de
celui qui fait de la finition ou de celui qui fait du veau de lait et du veau
de grain.
Et dans le cas du boeuf, le plus bel exemple, c'est le dossier des
enchères électroniques. S'il avait dû couvrir au
début les producteurs laitiers, ça n'aurait pas passé
parce que les producteurs laitiers étaient contre au début et par
la suite c'a passé. Et à la fin, c'est les parcs d'engraissement
qui ne voulaient pas passer. Et là on a réglé ça de
la façon suivante: j'ai dû mettre sur la table la
possibilité de lier l'assu-rance-stabilisation aux enchères
électroniques. Ce sont des mécanismes qui sont là pour
l'ensemble des producteurs. Je comprends que ça ne peut pas toujours
faire l'unanimité D'ailleurs, je
pense que s'il y a un secteur où on ne peut pas faire
l'unanimité, c'est tout d'abord en politique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Et là les producteurs des parcs
d'engraissement, il y avait des producteurs de très gros parcs
d'engraissement qui n'avaient pas d'intérêt à passer par
les enchères, etc. Ce n'est pas facile. Mais on a des mécanismes
et on a des règles claires qui s'appliquent. J'ai tout dit, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): Oui. L'article 56.
M. Pagé: L'article 56, j'y ai fait allusion tout à
l'heure. Ce sont les cas où la Régie peut juger, suite à
son appréciation, qu'il n'est pas opportun de procéder, qu'il
n'est pas souhaitable de procéder, de recourir au
référendum. L'urgence de la situation, les exigences de
l'intérêt public, difficultés techniques ou
financières et c'est une disposition qui est introduite pour des
situations exceptionnelles. Un exemple d'urgence de situation: II y aurait lieu
d'organiser rapidement la mise en marché d'une agence de vente du homard
ou du crabe, ou du lapin pour garder un marché ou pour prendre un
marché qui s'offre subitement. Exemple concret.
Exigence de l'intérêt public, même chose
Difficultés techniques ou financières, lorsque le statut de
producteur est difficile à établir, intrégation,
producteur de bleuets, par exemple. Il se pourrait qu'en raison de
difficultés techniques ou financières probables pour l'ensemble
de la production, la Régie puisse décréter, approuver,
c'est-à-dire, un plan conjoint sans passer par le
référendum.
M. Baril: Quand on mentionne...
M. Pagé: Le seul cas d'application qu'on a eu à
date, c'est dans le porc.
M. Baril: Oui, je me souviens.
M. Pagé: En 1982?
M. Baril: 1981, 1982. Je ne suis pas sûr.
M. Pagé: Ça n'avait pas été un
succès.
M. Baril: je l'ai déjà dit. même si le
gouvernement... c'est ça que j'allais dire. même si le
gouvernement les avait autorisés, ils n'ont pas été
capables de le mettre en application.
M. Pagé: C'est ça.
M. Baril: Et c'était ma position. Je me disais: Ce n'est
pas au gouvernement, si les producteurs...
M. Pagé: N'en veulent pas.
M. Baril:... n'en veulent pas, ou c'est à l'office, la
fédération à vendre la raison de leur plan conjoint. Ce
n'est pas au gouvernement de l'imposer. S'ils n'en veulent pas. Et à
l'époque...
M. Pagé: Ce n'est pas au gouvernement à se
substituer. C'est pour ça que c'est utilisé avec parcimonie.
M. Baril: Et à l'époque, auprès de certains,
j'avais passé pour un gars qui était contre les plans conjoints,
mais le temps m'a donné raison.
M. Pagé: C'est ça.
M. Baril: Mais ici, sur ça, quand on dit que la
Régie peut, après enquête, que le recours au
référendum ne soit pas souhaitable, entre autres, à cause
des difficultés techniques ou financières. Ça, est-ce que
ça veut dire... L'office, mettons qu'il n'a pas les moyens de tenir un
référendum? C'est quoi?
M. Pagé: Ça pourrait être ça. Ce n'est
pas nécessairement seulement ça. Et comme autre exemple, M. le
président va ajouter. (12 heures)
M. Prégent: Oui, il pourrait être extrêmement
difficile pour un groupe restreint de producteurs d'organiser un plan à
cause de ses coûts si les producteurs sont répartis sur un grand
territoire et sont peu nombreux pour défrayer les coûts afin de
mettre ça en place. En tout cas, c'est un exemple qu'on pourrait
imaginer. Il n'y en a pas qui nous ont été soumis, remarquez.
Mais c'est ce qu'on pourrait imaginer comme circonstance.
M. Baril: II y avait une disposition, dans la loi actuelle,
où on disait: Seul le gouvernement peut en suspendre l'application en
tout ou en partie ou y mettre fin. On ne retrouve pas cette disposition dans la
nouvelle formulation. Pourquoi on a...
M. Prégent: C'est qu'une fois que le plan a
été mis en place, il est considéré comme tout autre
plan conjoint. Alors, pour mettre fin ou suspendre un tel plan, on doit suivre
la même procédure que pour un plan qui aurait été
mis en place à la suite d'un référendum. De telle sorte
que, finalement, ce sont les producteurs eux-mêmes qui auront à en
décider, une fois qu'il est en place. En somme, si le gouvernement
décidait de mettre en place un plan, il ne pourrait pas le retirer aux
producteurs, à moins que ces derniers soient d'accord.
M. Baril: C'est parce que là, on n'a pas la même
procédure pour les suspendre que pour les adopter.
M. Prégent: C'est exact.
M. Baril: Mais vous ne trouvez pas que ce n'est pas...
M. Prégent: On trouve que le plan, une fois mis en place,
c'est aux producteurs de décider s'ils veulent le conserver ou ne pas le
conserver, beaucoup plus qu'à toute autre personne. C'est dans l'esprit
général de la loi. Je comprends que la mise en place d'un plan
comme ça se fait de façon exceptionnelle par cette
modalité particulière d'une décision du Conseil des
ministres, mais il reste que la philosophie de toute la loi, c'est de remettre
l'outil aux producteurs. Alors, si c'est un peu par accident qu'il est mis en
place ou autrement, il reste que le plan est administré par des
producteurs, concerne les producteurs. Et, au fond, c'est toujours à
eux, comme pour n'importe quel autre plan, de décider s'ils
considèrent que c'est opportun de le conserver ou de ne pas le
conserver, de le suspendre ou de ne pas le suspendre.
M. Baril: Le gouvernement a-t-il déjà
utilisé le pouvoir, dans la loi actuelle, en vertu de l'article 26, de
suspendre un plan? Le gouvernement, que ce soit celui-là ou un
autre.
M. Pagé: Non.
M. Baril: Ce n'est jamais arrivé.
M. Pagé: C'est une clause de réserve, au cas
où. Mais encore là, il faudrait que ce soit utilisé avec
une très grande prudence et parcimonie. Ça prendrait des motifs,
aussi. Le cabinet ne peut pas dire: Ceux-là n'ont pas des yeux à
notre goût et on suspend le plan. Ça ne marche pas comme
ça. Ça prendrait un motif. D'ailleurs, l'élément,
c'est que le seul plan susceptible d'être suspendu par le gouvernement,
c'est le plan mis en place par le gouvernement. Le gouvernement ne pourrait pas
suspendre un plan conjoint qui a été mis en place et
approuvé selon les mécanismes réguliers.
M. Baril: C'est ça qu'on signale. Actuellement, dans la
loi, le gouvernement peut approuver le projet de plan. Mais là, le
gouvernement ne peut plus l'abolir ou le retirer. On retrouvait ça dans
l'autre loi; il y avait deux paragraphes où on disait: Le gouvernement
peut approuver le plan. Et après ça, on disait: Un tel plan est
alors réputé avoir été approuvé suivant
l'article 25 et seul le gouvernement peut en suspendre l'application.
M. Pagé: Ça confirme que le plan appartient au
producteur.
M. Baril: II arriverait quoi si - une hypothèse - la
même situation qui s'est produite dans le porc - je ne sais pas en quelle
année - en 1981 ou 1982, où le gouvernement a autorisé
rétablissement du plan conjoint sans référendum et qu'en
cours de route, ça ne marche pas, est-ce que...
M. Pagé: On a une disposition qu'on a
étudiée hier qui est habilitante, qui permet à la
Régie de suspendre, purement et simplement.
Une voix: L'article 38.
M. Pagé: L'article 38. "La Régie peut, si elle le
juge nécessaire pour assurer une application efficace d'un plan ou d'un
règlement, confier l'application de ce plan, de ce règlement ou
de l'une ou l'autre de leurs dispositions à une personne ou à un
organisme qu'elle désigne et qu'elle peut remplacer. "La Régie
donne préalablement avis, dans un journal agricole de circulation
générale, etc.. "En cas d'urgence, la Régie peut
désigner la personne ou l'organisme mentionnés au premier
alinéa par une décision rendue... Elle tient, dès que
possible, l'audience prévue avant de confirmer ou de modifier cette
nomination. "La personne ou l'organisme désigné par la
Régie succède de plein droit à l'office jusqu'alors
chargé de son application... "39. La Régie peut prendre
possession des actifs, livres et documents servant à l'application d'un
plan..." C'est ce qu'on disait. Vous comprendrez que l'organisme
habilité à mettre en oeuvre une telle procédure, c'est
davantage la Régie que le gouvernement. Sinon, il y a toujours l'article
28 où il est indiqué que: "La Régie peut: "1°
modifier, remplacer ou abroger une disposition d'un plan, d'un
règlement, de l'acte constitutif d'une chambre ou d'une décision
d'un office de producteurs ou de pêcheurs ou d'une chambre."
M. Baril: C'est parce que, regardez, dans cet article, on dit la
Régie, ce n'est pas le gouvernement, mais la Régie peut,
après enquête..
M. Pagé: Oui
M. Baril: ..que le recours au référendum ne soit
pas souhaitable. Là, on donne le
M. Pagé: Motif d'urgence.
M. Baril: ...des motifs, etc. Donc, il peut y avoir un plan qui
n'a pas été approuvé, voté ou voulu par la - bien,
on ne le sait pas, en tout cas - majorité des agriculteurs ou des
producteurs...
M. Pagé: II n'y a pas eu de référendum.
M. Baril: ...puisqu'il n'y a pas eu référendum.
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Là, je dis "peut-être" qu'il n'y a pas eu
référendum, on ne le sait pas, mais la Régie peut dire: II
y a un plan conjoint pareil là
Là, après ça, on dit: Ce sont les producteurs qui
décident, majoritairement, s'ils veulent du plan conjoint ou s'ils n'en
veulent pas. Là, le gouvernement n'a plus aucun pouvoir de dire:
Écoutez, on le retire.
M. Pagé: À ce moment-là, ils doivent
transmettre le plan au gouvernement. Le gouvernement peut l'approuver, le
projet de plan.
M. Baril: Bien oui, il peut l'approuver, mais il ne peut pas le
suspendre.
M. Pagé: La Régie peut le suspendre par la
suite.
Une voix: Où?
U ne voix : Aux articles 28 et 36...
M. Pagé: Auxquels nous nous référons.
Une voix: ...on peut suspendre ou mettre fin à un
plan.
M. Baril: À l'article 28, vous dites, et à
l'article 36.
Une voix: Et l'article 36.
M. Pagé: Oui. En fait, l'objectif, c'est très
simple: Compte tenu qu'il n'y a pas eu de référendum, c'est la
Régie qui est là pour apprécier si, par exemple, il est
d'intérêt public, motif d'urgence auquel je me
référais tantôt; elle l'approuve et elle soumet le tout
à l'approbation du gouvernement. Pourquoi le gouvernement est
mêlé, disons, ou est impliqué dans la démarche?
C'est très simple. C'est que, si des groupes, des gens, des producteurs,
un producteur, un groupe de producteurs conteste le droit pour la Régie
de procéder à la mise en place sans référendum,
bien, très probablement ces gens-là vont appliquer les
dispositions en vertu de la loi et vont sensibiliser le gouvernement. Le
gouvernement peut l'approuver.
M. Baril: Ça, on comprend tout ça, M. le
ministre.
M. Pagé: Et il peut même y apporter des
modifications ou des restrictions. Et si la pression est assez forte
auprès du gouvernement, exemple concret, je suis persuadé que la
Régie va en être saisie. La Régie peut, elle, en vertu des
deux autres dispositions, l'abroger, purement et simplement.
M. Baril: On comprend ce que vous dites, ce que vous nous dites,
M. le ministre, mais c'est parce que, avant ça, le gouvernement pouvait
approuver un plan et il pouvait le suspendre. Là, maintenant, il peut
l'approuver, mais il ne peut plus le suspendre, c'est la Régie qui le
fait.
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Bon! Pourquoi, d'abord... Si vous donnez tant de
pouvoirs à la Régie, pourquoi... Vous n'avez qu'à dire que
même le gouvernement n'a plus d'affaire à l'approuver, c'est la
Régie qui l'approuve, seule. Là, vous donnez un pouvoir à
la Régie de l'approuver...
M. Pagé: Vous allez convenir avec moi...
M. Baril: Vous gardez un pouvoir de l'approuver,
c'est-à-dire...
M. Pagé: ...c'est des cas très limités,
premièrement. Deuxièmement, si la Régie approuve un plan
pour un motif d'urgence et qu'elle ne tient pas de référendum, je
présume qu'elle va faire assez vite. La pression va venir d'où?
Elle va venir des producteurs mécontents qui eux vont très
probablement s'adresser au gouvernement. Le gouvernement, lui, n'a qu'à
ne pas l'approuver. À ce moment-là, qu'est-ce qui arriverait? La
Régie, probablement, dirait, malgré le contexte d'urgence et
d'intérêt public: on va aller en référendum.
Si le gouvernement l'approuve et qu'il est encore un nombre de
producteurs qui croient que ça n'aurait pas été
nécessaire de l'approuver, ils peuvent s'adresser à la
Régie en vertu des articles 28 et 36 pour demander de le suspendre ou de
l'abroger. Et là, peut-être que la Régie - je dis bien
peut-être, parce que je n'ai pas à parler en leur nom, je n'ai pas
tous les éléments d'une situation donnée - peut-être
que là la Régie pourrait se raviser et dire: O.K. on va faire un
référendum. Ce n'est pas au gouvernement à attendre, au
cabinet, ces requêtes-là.
Une voix: Faut qu'il y ait des audiences. M. Pagé:
C'est ça.
M. Baril: En tout cas, nous autres on vous dit que la seule
crainte ou restriction que nous avons c'est que le gouvernement peut
l'approuver, mais ne se garde pas le pouvoir de le suspendre. On comprend que
la Régie l'a, mais...
M. Pagé: Oui, sauf qu'en vertu de l'article
général 20.1, le gouvernement peut se garder un pouvoir
général. C'est parce que là, tel que
libellé antérieurement, ça se
référait, en quelque sorte, au droit d'appel au cabinet. Et le
droit d'appel au cabinet, là, il n'y en a pas. Sauf que si la situation
devenait tendue, si la situation commandait un geste du gouvernement, la
Régie, supposons, se butait à son opinion de ne pas se
prévaloir de 28 et de 36, le gouvernement pourrait toujours intervenir
en vertu du pouvoir général qu'on a à 20.1.
M. Baril: Bon, en tout cas, c'est le doute que j'avais...
M. Pagé: Mais je pense que...
M. Baril: ...l'inquiétude que j'avais, parce que je me
dis...
M. Pagé: ...avec le pouvoir général de 20.1,
le gouvernement est sécurisé.
M. Baril: Parce que moi je me disais - et je vais utiliser votre
expression, c'est un peu ce que je cherchais - admettons que la Régie a
accordé l'établissement d'un plan conjoint sans
référendum...
M. Pagé: Sans référendum, c'est ça.
Ça chiâle partout, les gens sont mécontents.
M. Baril: ...ça chiâle partout et la Régie
continue à dire: Ce n'est pas grave, c'est ça, nous autres on
voulait ça...
M. Pagé: On a raison, nous autres.
M. Baril: ...et on a raison et c'est de même que ça
marche, bon.
M. Pagé: le gouvernement a le droit d'intervenir en vertu
de 20.1 et de dire... on révise la décision de la régie.
on l'abroge ou on...
M. Baril: Parce qu'à 20.1, ça c'est un amendement
qui est apporté? À 20.1 c'est l'amendement que vous avez
apporté tout à l'heure.
M. Pagé: Hier.
M. Baril: Hier, c'est-à-dire.
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Bon, on dit: "Le gouvernement peut, de sa propre
initiative et pour des motifs d'intérêt public, suspendre,
modifier ou annuler toute décision de la Régie." Mais si elle
n'en prend pas de décision, la Régie, de l'annuler?
M. Pagé: Bien oui, elle en a pris une, elle vient
d'approuver le plan conjoint.
M. Baril: C'est le gouvernement qui l'a approuvé le plan
conjoint. Le gouvernement peut approuver le projet de plan proposé.
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Le gouvernement peut approuver le plan, le projet de
plan conjoint, bon, mais il ne peut pas le suspendre ce plan-là et
admettons que la Régie, elle... Le gouvernement a approuvé le
plan conjoint avec la Régie. Elle l'a établi.
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Et si la Régie, elle, ne veut pas suspendre le
plan, le gouvernement ne peut plus le suspendre parce qu'elle ne fait pas de
demande
M. Pagé: Bien oui, ils suspendent.
M. Régnier (Claude): Si vous me permettez, Claude
Régnier...
M. Pagé: II va y avoir une décision qui aura
été rendue de ne pas suspendre.
Une voix: La Régie parle par décision.
M. Baril: Le gouvernement va suspendre la décision de la
Régie d'avoir permis l'établissement du plan, même si la
Régie ne prend pas de décision. Elle prend la décision de
le maintenir.
M. Pagé: Oui.
Une voix: Oui. Décision...
M. Pagé: Nous autres on abroge ça. En droit c'est
très clair.
M. Baril: C'est parfait, M. le ministre, on...
La Présidente (Mme Bégin): Article 56,
étudié. Article 57.
M. Pagé: Alors cest le délai de publication auquel
on se référait antérieurement et le plan "prend effet le
15e jour qui suit la journée de sa publication ou à toute date
ultérieure qui est déterminée par la Régie."
M. Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): Article 57
étudié. Article 58.
M. Pagé: C'est l'article général qui reprend
la disposition qui était antérieurement prévue à
l'article 27 qui indique que toute personne, toute société qui
est engagée dans la production ou la mise en marché d'un produit
visé par un plan conjoint est, dès son entrée en
vigueur,
tenue aux obligations prévues à la présente loi. M.
Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): Article 58,
étudié. Article 59. (12 h 15)
M. Pagé: L'article 59 est une disposition de droit
nouveau. "La personne ou la société qui est à la fois un
producteur du produit visé par le plan et engagée dans la mise en
marché de ce produit, est assujettie aux droits et obligations de l'un
et de l'autre." On a eu des demandes, entre autres de l'Association des
industries forestières et de l'Association des manufacturiers de
produits alimentaires qui ont proposé qu'un transformateur
également engagé dans la production, par exemple,
propriétaire d'un terrain boisé ou de terre où l'on
produit des légumes, producteur de légumes en conserve, qui fait
aussi de la conserve et qui en produit, ces gens-là demandaient de ne
pas être assujettis aux obligations d'un producteur; ça se
référait surtout au paiement des contributions. L'Union des
producteurs et les fédérations spécialisées nous
ont demandé de bien préciser qu'une telle entreprise ait les
statuts et obligations de ces occupations, et c'est normal.
Alors, la modification qui nous a été demandée,
ça a été refusé. D'ailleurs, l'article 38 du projet
de loi qu'on a étudié hier prévoit qu'une personne
engagée à la fois dans la production et la mise en marché
du produit est assujettie aux droits et obligations des deux activités.
C'est d'ailleurs ce qui prévaut dans les faits. Si on y allait
autrement, il pourrait devenir impossible d'appliquer des plans conjoints.
Un transformateur pourrait produire sans quota s'il n'avait pas les
mêmes obligations que les producteurs, à titre d'exemple. Il
serait facile, pour certains, de créer artificiellement des
activités de producteur acheteur, pour éviter les effets des
plans conjoints. Le producteur produit, par exemple, des carottes et il les
vend à une compagnie qui est à son nom. Il y a des contre-lettres
indiquant que les actions détenues par la compagnie au nom de M. X sont,
en fait, la propriété de M. Y, comme c'est une contre-lettre, ce
n'est pas public. Ce serait ouvrir la porte à une brèche
éventuelle d'un plan conjoint où des gens pourraient succomber
à la tentation de bâtir des structures juridiques
appropriées pour ne pas être considérés comme
producteurs puisqu'ils achèteraient eux-mêmes leurs produits.
Des exemples, on pourrait en donner beaucoup. Un exemple concret: Bexel
et Tyson sont des abattoirs mais sont aussi des producteurs de volaille qui ont
de très gros quotas de volaille, donc ils doivent être soumis au
contingentement, ils doivent payer les contributions comme tout le monde; ils
en produisent. Alors, ce que ces gens-là disent... Bexel, par exemple,
pourrait dire: Moi, j'abats mes propres poulets, c'est vrai. Mais tu es
producteur ou tu ne l'es pas. C'est ça que ça veut dire.
M. Baril: O.K.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 59 est
étudié. L'article 60.
M. Pagé: Un plan conjoint permet aux producteurs
visés de négocier collectivement les conditions de mise en
marché de leurs produits avec des acheteurs ou des personnes
engagées dans la transformation et le commerce de ces produits. L'office
peut également déterminer ses conditions, par règlement.
Par contre, on a une disposition de droit nouveau qui vise à
éviter que l'office désigné pour administrer un plan se
trouve en situation de conflit d'intérêts avec les autres
entreprises tenues de négocier avec lui. Par exemple, la
Fédération des producteurs de lait ne peut pas être
propriétaire d'une usine de pasteurisation, parce qu'elle pourrait
être tentée de s'arranger des approvisionnements, purement et
simplement. C'est pour établir la démarcation entre les pouvoirs
d'un office de producteurs. Elle pourrait, par contre, à la rigueur,
s'engager dans le commerce pour la transformation d'un produit qui n'est pas
visé dans le plan qu'elle applique. Mais ça, ce serait
exceptionnel.
M. Baril: La Régie peut-elle... Est-ce qu'il peut y avoir
des cas d'exception?
M. Pagé: Oui. On les a vus hier... M. Baril:
À l'article 30, oui. M. Pagé: 50, non... 37.
M. Baril: l'article 37. quand on dit les producteurs visés
par ce plan doivent être déterminés par la régie et
le remplacer... ils remplacent qui?
Une voix: L'office.
M. Pagé: Ils remplacent l'office.
M. Baril: Je ne comprends pas.
M. Prégent: Si un office s'engageait, contrairement
à la disposition qui est prévue ici, dans le commerce d'un
produit visé par le plan, malgré la défense de la loi, il
pourrait peut-être pouvoir le faire quand même. En tout cas, il
faut prévoir cette possibilité-là. Et il faut
également prévoir les conséquences d'un tel geste de la
part d'un office. Dans ce cas, on dit que les producteurs visés par le
plan doivent, dans un délai que détermine la Régie, parce
qu'il faut quand même être pratique, il faut que ça se
fasse dans un certain temps, mais qui serait déterminé par
la Régie.
Les producteurs, donc, réunis en assemblée
générale, doivent le remplacer. On sait qu'en vertu d'une autre
disposition de la loi, qu'on va voir plus loin, que les producteurs en
assemblée générale peuvent effectivement remplacer
l'organisme qui administre un plan conjoint. Ils pourraient, en
assemblée générale, par exemple, décider que ce
soit l'office des producteurs de X plutôt que la fédération
de...
M. Baril: Si les mêmes producteurs...
M. Prégent: Ça existe, d'ailleurs,
présentement.
M. Baril: ...changent de nom. au lieu de s'appeler l'office des
producteurs de lapin ou je ne sais pas quoi, changent le mot "office", puis,
ensemble, se donnent un nouveau nom à une association des producteurs ou
ils forment une coopérative de producteurs de je ne sais pas quoi,
est-ce qu'ils seraient conformes...
M. Prégent: Non. Tout organisme qui applique un plan
conjoint en vertu de cette loi, c'est un office, qu'il s'appelle effectivement
l'office de... ou la fédération de... ou le syndicat ou la
coopérative... Quand on parle d'office, ça veut dire tous ces
organismes-là. Et quel que soit le nom qu'il porte, ça ne
changera rien. Aussitôt qu'il administre un plan, il est astreint
à l'article 60.
M. Baril: Ce que je veux dire, moi... Admettons que le même
office qui administre le plan s'engage dans le commerce ou la transformation
d'un produit. L'office continue à administrer le plan, mais les
mêmes producteurs donnent un nouveau nom à l'organisme qui, lui,
s'engagerait dans la transformation qui pourrait s'appeler l'association des
producteurs de fruits et de légumes. Ce qui touche la commercialisation
et la transformation se donnerait un autre organisme. Donc, l'office administre
le plan, mais ce n'est pas l'office, mais se sont les mêmes producteurs.
L'office administre le plan, mais... Je vais utiliser le mot, une
coopérative des mêmes producteurs, ils se regroupent en
coopérative. Cette coopérative-là s'en va dans la
commercialisation ou la transformation. Est-ce que c'est possible?
M. Pagé: L'article 89. M. Baril: Comment?
M. Pagé: On va voir 89 plus loin. On va l'étudier
un peu plus loin. Il dit que l'administrateur d'un office chargé
d'appliquer un plan ne peut être administrateur d'une entreprise de
transformation ou de commerce du produit visé, sauf si cette entreprise
en fait également la production comme on vient de le dire à 59 et
60.
M. Prégent: Vous permettez? Il y a trois dispositions dans
la loi, trois éléments qui se recoupent toujours dans le but
d'éviter des conflits d'intérêts. On voit à 60, ici,
qui s'adresse spécifiquement à l'activité de l'office. On
va le revoir à 89 quant aux activités des administrateurs. Et on
va le voir un petit peu plus loin quant à l'utilisation des
contributions perçues dans le cadre du plan.
M. Baril: O.K.
La Présidente (Mme Bégin): Article 60,
étudié. Article 61.
M. Pagé: L'article 61 prévoit purement et
simplement que ce n'est pas parce qu'une entreprise est vendue, une entreprise
qui appartient à une personne, une société qui est
impliquée et qui est partie prenante dans un plan conjoint, une
convention homologuée ou une sentence arbitrale, ce n'est pas parce que
l'entreprise est vendue que les dispositions et les obligations contractuelles
deviennent caduques. Elles demeurent. Il est très clairement
indiqué que, malgré cette aliénation, cette cession totale
ou partielle d'une entreprise, la fusion, le changement de structure juridique
de l'entreprise, le nouvel acquéreur est lié par le plan, la
convention et la sentence arbitrale.
Et si jamais c'était contesté et que les gens disent: Nous
autres, on vient d'acheter, on n'est pas liés par ça, la
Régie peut rendre toute décision qu'elle juge nécessaire
pour constater la transmission des droits et des obligations visés au
présent article et régler toute difficulté
découlant de son application.
M. Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 61,
étudié. Article 62.
M. Pagé: L'article 62 est un article de droit nouveau.
C'est une nouvelle disposition qui permet à la Régie de
vérifier l'évolution de l'administration d'un plan et de ses
règlements et d'établir l'opportunité de les maintenir en
place ou de les modifier pour tenir compte des besoins des producteurs et des
personnes engagées dans la mise en marché.
Cette revision périodique permettra de faire le point sur
l'application du plan et incitera les administrateurs à faire preuve de
dynamisme, de réalisme économique, et surtout d'apporter, nous
prévoyons, des modifications à leurs conditions et aux
règles de mise en marché, tenant compte des consensus et de ce
qui va se dégager aux tables de coordination et de
développement.
M. Baril: comment, par exemple? quel exemple qu'un office
pourrait, à tous les cinq ans, arriver et dire à la
régie... justifier la raison d'être de son plan. c'est quoi, le
bilan que vous voulez qu'il dépose, ou quoi?
M. Pagé: Non, Ça ne va pas dans le sens de
justifier la raison d'être du plan conjoint.
M. Baril: Bien, c'est un peu ça que ça veut
dire
M. Pagé: Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif
c'est de s'assurer qu'on puisse raffiner les dispositions d'un plan. Ça
pourrait être des pratiques culturales.
M. Baril: Comment le ministre peut-il...
M. Pagé: II faut bien avoir à l'esprit que les
demandes étaient nombreuses, particulièrement de la part des
transformateurs, qui soutenaient que la loi devrait prévoir qu'à
tous les deux ans, tous les trois ans, il devrait y avoir des votes des
producteurs agricoles, dans un plan conjoint automatiquement. Et pour nous ce
n'était pas gage de stabilité que de procéder à des
votes systématiques. Et là, ce qu'on dit, on dit qu'à la
demande de la Régie, chaque office établi devant la Régie
ou devant les personnes qu'elle désigne pour lui faire rapport, que le
plan et les règlements qu'il édicté servent les
intérêts de l'ensemble des producteurs et favorisent le
marché efficace et ordonné du produit visé. Les gens
peuvent venir se faire entendre. Ce n'est pas un référendum. Ce
n'est pas un référendum. Et moi, je suis convaincu que ça
ne peut être que dynamique. Exemple concret: Quand on regarde dans le
poulet; dans le poulet il est possible qu'il se dégage des
méthodes d'élevage très différentes, d'ici trois
ans, des méthodes traditionnelles. C'est possible que ça
débouche sur des - pour plusieurs - des adhésions pleines et
entières à des volontés de modifier des pratiques
d'élevage, et pour d'autres qu'il y ait des réserves. Ça,
ça va se parler ces choses-là à la table de coordination
et de développement, avec plus particulièrement, ceux qui
achètent le poulet. Exemple concret, je vais vous donner un exemple que
je trouve, moi, très questionnable. À certaines périodes
de l'année, il est difficile de fournir en poulets les grands
consommateurs de poulet du Québec. Exemple concret: Saint-Hubert.
Saint-Hubert sert uniquement du poulet à l'état frais. Il n'y a
jamais de poulet congelé. Et la grande préoccupation de ces
grandes chaînes-là, comme Saint-Hubert, ce n'est pas
compliqué, s'il faut que Noël tombe un lundi, je vous dis que le
directeur des approvisionnements chez Saint-Hubert se casse la tête.
Parce qu'il n'a pas de poulet, parce que les abattoirs arrêtent de
fonctionner le vendredi et pour fonctionner le samedi, là c'est temps
double et demi, et on sait que les niveaux de rémunération sont
très élevés, et puis, bien...
J'ai déjà soumis à la Fédération de
producteurs de poulets du Québec, moi, comme ministre, qu'ils pourraient
graduellement changer leurs méthodes d'élevage pour que le
même poulet soit produit en 47 jours plutôt que 42 jours. Je suis
convaincu qu'en fin de course il fera autant de profit. C'est des questions
comme celles-là qui vont être débattues aux chambres de
coordination et de développement et selon moi, ça peut
déboucher sur des modifications substantielles dans les plans conjoints,
en ce qui concerne, entre autres, des règles de production comme
celles-là.
M. Baril: Oui, mais ça, je suis d'accord avec vous. Les
producteurs sont assez, en tout cas, bons gardiens de leurs
intérêts, que si le marché se développe et qu'au
lieu d'être 40, je ne sais pas, 49 jours au lieu d'être 42
jours...
M. Pagé: On pourrait en parler longtemps, M. le
député, de ça, pas seulement dans le poulet.
M. Baril: Ils vont certainement s'adapter à ce
marché-là et...
M. Pagé: Si les producteurs sont si confiants que
ça et s'ils sont si adhérents, bien, il n'y a pas de
problème. Ça va être très facile à
démontrer devant la Régie. Ce n'est pas plus grave que ça.
(12 h 30)
M. Baril: Oui, mais ils peuvent le changer sans être
obligés de le démontrer. C'est un pouvoir qu'on ajoute à
la Régie. Tout à l'heure... hier c'est-à-dire, parce qu'il
faut changer de journée, on a mentionné que la Régie n'a
pas d'affaire à s'occuper de la production. On a dit ça hier,
hein? Là c'est un bras dans le tordeur. Dépendamment si la
production ne s'ajuste pas au marché, la Régie va dire: Venez
nous prouver ça. Puis là, non, il faut que vous changiez votre
affaire, parce que ça ne marche plus.
M. Pagé: Non, en fait, je pense - en tout cas, c'est ma
perception, mais je peux me tromper - que vous sous-estimez ou vous
considérez comme très négligeables les tables de
coordination de développement.
M. Baril: Les tables de?
M. Pagé: De coordination de développement qui vont
être mises en place. Pour moi ce sera un outil très important
d'évolution de la production agricole et c'est une opportunité
privilégiée de faire le point formellement après un
certain temps, au plus tard après cinq ans de l'évolution du
plan. Quelles doivent être nos cibles dans les prochaines années?
Est-ce que c'est le marché
national? le marché international? ça peut comporter les
modifications au plan et la fédération devra venir encore une
fois faire valider ses assises.
M. Baril: Parce que avec les tables de concertation, avec tout
l'optimisme que je partage avec vous, j'espère que ça va marcher.
Ils vont s'asseoir et tout ce monde-là va se parler ensemble. Ils vont
être capables de se convaincre qu'il faut qu'ils changent leur plan
conjoint. Ils n'ont pas besoin de venir justifier ça devant la
Régie.
Je vous dis mon opinion, c'est qu'au niveau des offices...
M. Pagé: Supposons qu'il n'y en a pas de table? Raison de
plus encore.
M. Baril: Comment?
M. Pagé: Supposons qu'il n'y a pas de table de
concertation et de développement dans un secteur, raison de plus encore
pour venir se parler après cinq ans.
M. Baril: Pourquoi n'y en aurait-il pas? Les pouvoirs sont
là. Si c'est si efficace que ça, avec tout l'optimisme dont le
ministre est rempli, le monde va établir des tables.
M. Pagé: Écoutez, j'ai appris dans la vie une
chose, entre autres, pas juste une, que les changements font toujours peur.
L'être humain a une réaction de frein devant tout changement Quand
on arrive dans certaines productions et qu'on demande aux producteurs de
produire peut-être un peu différemment, de se convier à des
méthodes différentes, de changer des choses, ça fait peur.
Notre objectif, c'est que les plans conjoints doivent évidemment - et
ça c'est fondamental - constituer le véhicule de protection des
revenus de mise en marché et de conditions de mise en marché des
producteurs. Mais dans mon livre à moi, par contre, comme ministre de
l'Agriculture en 1990, ça doit devenir aussi le véhicule dune
commercialisation et d'une mise en marché correspondant plus exactement
aux besoins des consommateurs.
Écoutez, on ne fera pas ça avec des règlements et
des règles. C'est une orientation générale, puis cette
orientation générale, elle commence à se sentir dans la
production agricole. Depuis qu'on fait de l'agriculture au Québec, on a
dit aux consommateurs: Mesdames et messieurs, vous allez consommer ce qu'on
produit. Ce qu'on produit, mangez ça. Dans un contexte
d'internationalisation des marchés où le consommateur a de
disponible dans ses supermarchés des produits qui pourraient venir
d'ailleurs, on doit changer complètement l'orientation du
ministère. Ça fait trois ans qu'on s'y consacre. On doit
maintenant produire ce dont le consom- mateur a besoin. Puis ça, c'est
un changement de cap à 180 degrés, comparativement à la
tradition du ministère. C'est ce pourquoi je veux créer la
dynamique la plus progressive, la plus évolutive possible et, selon moi,
les plans conjoints, c'est une disposition de longue haleine, c'est une
orientation de fond. Les plans conjoints devront, puis les membres des plans
conjoints et les offices devront de plus en plus s'orienter vers une fonction,
qui est non seulement la protection du revenu, la gestion quotidienne des
approvisionnements, l'écoulement des produits, la production, etc., ils
devront s'orienter de plus en plus vers la fonction commercialisation, mise en
marché, avec un objectif de répondre exactement aux besoins des
consommateurs.
Je n'ai qu'à regarder les tendances et les évolutions de
consommation des consommateurs québécois dans certains produits.
Dans certains produits, la consommation est en croissance; dans d'autres, c'est
en diminution. Bien, ça, ça s'explique. Il faut s'ajuster. Sur
division.
M. Baril: C'est quand même étonnant, M. le ministre,
d'entendre de la bouche d'un ministre qui fait partie d'un gouvernement, d'un
gouvernement libéral qui a une confiance sans borne envers l'entreprise
privée et que là, présentement, on dise: L'entreprise
privée, il va falloir qu'on lui installe des balises pour dire par un
manque d'initiatives, d'efficacité ou d'adaptation au marché, que
ça va être la Régie qui va dire, maintenant, à
l'entreprise privée et aux producteurs: Écoutez, le marché
est là et c'est là qu'il faut que vous alliez.
M. Pagé: Non
M. Baril: Un instant! On dit ça, on donne ce
pouvoir-là à un organisme gouvernemental qui est
complètement en dehors de la production, de la transformation, de la
mise en marché. Ce n'est pas son affaire, ce n'est pas elle qui la
met.
M. Pagé: Je m'excuse, c'est la Régie des
marchés agricoles...
M. Baril: Elle autorise.
M. Pagé: ...et alimentaires aussi.
M. Baril: Alimentaires. O.K. En tout cas...
M. Pagé: Ça, ce changement-là
témoigne de notre volonté que la Régie soit non seulement
un organisme de discipline, mais aussi un organisme de création, de
dynamisme, pour orienter nos produits vers la mise en marché.
M. Baril: Ça ne change rien à mon
appréciation de la chose de toute façon parce que je
médis...
M. Pagé: Je ne la partage pas, mais je vous la
concède. Vous avez le droit de...
M. Baril: Non, mais voulez-vous quand même me laisser
finir.
M. Pagé: Ah oui! Finissez!
M. Baril: ça ne m'empêche pas quand même de ne
pas être d'accord, en tout cas, avec l'orientation ou le pouvoir que le
ministre accorde à la régie puisqu'on dit qu'on fait confiance
dans le privé, on fait confiance aux agriculteurs. moi, je prends
ça comme tout à fait le contraire. avec ce pouvoir qu'on donne
à la régie, c'est pareil comme si on disait: bien, là,
tous les organismes, les intervenants, tant les producteurs que les agences de
commercialisation, etc., on ne vous fait pas confiance pour adapter votre
production aux marchés, aux besoins des consommateurs. ça n'a pas
de bon sens. les producteurs nous l'ont démontré dans le
passé. ils le savent et ils démontrent de plus en plus
aujourd'hui les efforts qu'ils font, en plus, pour adapter leurs produits aux
besoins des consommateurs. là, on dit: ii va falloir que vous veniez
prouver ça devant la régie et en plus, avec toute la confiance
que vous avez avec les tables de concertation et de coordination que vous
mettez sur pied, ces gens-là vont se parler automatiquement, ils vont
être dans le milieu.
Là, vous leur permettez de se parler, de se regrouper et, en
plus, vous les obligez à venir devant une régie, un organisme
gouvernemental, vous dites: Venez nous prouver et c'est nous autres qui allons
vous dire si vous êtes dans le droit chemin ou si vous êtes
à côté du chemin. C'est ma compréhension de
l'article et c'est pour ça que je me demande pourquoi, à tous les
cinq ans, venir justifier ça devant la Régie? Ce sont encore des
frais encourus auprès des offices pour venir justifier, je ne dirais pas
leur raison d'être, mais la raison d'être d'un plan conjoint ou de
la continuité d'un plan conjoint. Donc, c'est de la paperasse. Selon
nous autres, vous obligez quand même encore les offices à venir
justifier et à élaborer des dossiers et des mémoires
devant les membres de la Régie. En tout cas, M. le Président, on
aura étudié l'article, mais quand viendra le temps de l'adopter,
probablement que ce sera sur division.
M. Pagé: O.K. L'article 62 est étudié.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 62 est
étudié. L'article 63.
M. Baril: Juste pour finir là-dessus. Même le
ministre, dans la préparation de sa loi, marque que cet
article-là, c'est tout à fait inusité. Il le marque
dès le début dans ses notes explicatives: Quoique
inusitée, cette nouvelle disposition...
M. Pagé: C'est inusité, j'en conviens,
premièrement. Deuxièmement, vous ne faites pas pour avoir les
documents du ministre la prochaine fois.
M. Baril: Comment?
M. Pagé: Vous ne faites pas pour avoir les documents du
ministre la prochaine fois. Moi, j'ai été loyal avec vous autres.
Ça, c'est complètement déloyal mon "chum". Ah oui!
Ça, c'est "unfair" et ça ne me surprend pas de toi. L'article
63.
M. Baril: Bien voyons!
M. Pagé: Non, non, c'est déloyal.
La Présidente (Mme Bégin): Nous allons passer
maintenant à l'article 63.
M. Pagé: À l'avenir, tu les çolligeras
toi-même les notes.
M. Baril: Ah bien voyons! M. le ministre, je ne pensais pas
que...
M. Pagé: Non, mais ça ne se fait pas ça,
Jacques. Ça ne se fait pas dans le système.
M. Baril: ...vos nerfs étaient à fleur de peau
comme ça.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 63. M.
Baril: Bon!
M. Pagé: L'article 63, Mme la Présidente, se
réfère aux ventes qui sont faites par un producteur directement
à des consommateurs. On sait qu'un plan conjoint ne s'applique pas aux
ventes qui sont faites par un producteur directement à un consommateur,
sauf qu'il y a des cas où ça peut constituer une
échappatoire. En fait, la disposition initiale est une disposition de
logique, de bon sens, de grosse logique et de gros bon sens, sauf qu'on a une
autre disposition qui stipule, qui donne un cadre, qui donne de tels pouvoirs
à la Régie que, si ça constitue une échappatoire
pour commercialiser une partie importante de sa production ou même la
majorité de sa production, et même une partie importante, bien,
ça, ce n'est pas compliqué, la Régie peut intervenir et
peut décider par règlement, aux conditions qu'elle
détermine, d'assujettir ces ventes à toute disposition d'un plan,
d'un règlement, d'un convention homologuée, d'une sentence
arbitrale, si elle juge que ces ventes portent une atteinte sérieuse
à leur application. Exemple concret: le producteur qui est dans un plan
conjoint, qui a quota aussi, bon, etc., et qui décide de vendre la
moitié de sa production directement à l'abattoir local sans
passer par les
règles et les mécanismes, alors que l'office ou la
fédération de producteurs négocie avec les
transformateurs, ou qu'un producteur dans le milieu de la chaîne, lui,
décide d'en envoyer la moitié directement à l'un des
abattoirs alors que ça ne fait pas partie directement de
l'approvisionnement garanti ou alloué à cet abattoir, des
questions comme ça.
M. Baril: À titre d'exemple, là.
M. Pagé: Et le plus bel exemple, c'est dans les oeufs de
consommation, les ventes au consommateur sont visées par le plan
à cause de leur importance. Un producteur de 10 000 poules, qui vend
toute sa production directement à des consommateurs, à titre
d'exemple.
M. Baril: Bien, c'est l'exemple que je voulais apporter,
là: un producteur d'oeufs qui est régi par un plan conjoint puis
qui a une carte sur le bord du chemin où c'est marqué "oeufs
à vendre", quelle quantité peut-il vendre?
Une voix: Ils en ont tous.
M. Pagé: II y en a plusieurs qui en ont.
M. Baril: Non, je sais qu'ils en ont tous mais c'est pour
ça que ça ne contrevient pas à...
M. Pagé: II faut qu'ils aient des quotas. M. Baril:
Comment?
M. Pagé: En vertu du règlement, ils doivent faire
des déclarations mensuelles de ce qu'ils vendent.
M. Baril: À qui? Au plan conjoint? M. Pagé:
À la Fédération. M. Baril: À la
Fédération?
M. Pagé: Et, si la Fédération constate que
le producteur en vend de façon inhabituelle ou astronomique ou
très élevée, bien, elle va sensibiliser la Régie
puis on va intervenir à ce moment-là.
M. Baril: Est-ce que vous êtes au courant si ces
rapports-là se font...
Une voix: Oui, ils se font.
M. Baril: oui, ça se fait; oui? mais, justement,
là, cette vente qui se fait, comme ça, j'allais dire sur le bord
du chemin, est-ce que c'est inclus dans son quota?
M. Pagé: Oui.
M. Baril: Oui? C'est calculé dans son quota. La
Présidente (Mme Bégin): L'article 63... M. Pagé:
Sauf en bas de 250 poules.
M. Baril: Oui, ça, je le savais, mais j'en connais qui ont
bien plus que 250 poules puis qui ont...
M. Pagé: C'est parce qu'ils ont plusieurs fois 250.
M. Baril: Oui, peuvent, c'est de ce que je m'informe.
La Présidente (Mme Bégin): Donc, l'étude de
l'article 63 est terminée?
M. Baril: Oui.
La Présidente (Mme Bégin): Nous allons passer
à l'article 64.
Office de producteurs
M. Pagé: À l'article 64, Mme la Présidente,
on arrive au chapitre III qui se réfère maintenant aux Offices de
producteurs. À la section I. on se réfère aux fonctions et
pouvoirs de l'Office. On indique que l'office est constitué, dès
l'entrée en vigueur d'un plan, et qu'il est chargé de son
application, qu'il peut exercer, d'ailleurs, un peu plus tôt. On disait
que, dès le moment où un plan est en vigueur, le producteur y
devient assujetti. "L'office est constitué dès l'entrée en
vigueur d'un plan; il est chargé de son application et peut exercer tous
les pouvoirs attribués par le présent titre, à l'exception
des restrictions ou modalités d'exercice prévues au plan ou
déterminées par la Régie". L'office est aussi
considéré comme étant une corporation au sens du Code
civil. La législation actuelle, la loi, au chapitre M-35, ne permet pas
de déterminer clairement que l'office possède tous les pouvoirs
énumérés, surtout aux articles 67 et 68, ou seulement ceux
détaillés au plan qu'il administre. Alors, ça vient
clarifier cette disposition.
M. Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 64 est donc
étudié. J'appelle l'article 65.
M. Pagé: "L'office est l'agent de négociation des
producteurs et l'agent de vente du produit visé par le plan". Le second
alinéa est de droit nouveau, ce qui permet à l'office de
défendre et de promouvoir les intérêts de ses membres.
"L'office peut en outre, avec l'approbation de la Régie, exercer des
fonctions relatives à la production, à la mise en marché
du produit visé
pour promouvoir, défendre et développer les
intérêts des producteurs visés par le plan". Ça,
c'est nouveau et ça se réfère à ce que je disais
tantôt, ça s'inspire d'une volonté d'ajouter un
élément de fond dans la démarche des offices, à
savoir la mise en marché do 'a commercialisation des produits.
M. Baril: Comment se fait-il que - à moins que je ne me
trompe, là - dans les articles précédents, on
empêche les offices de faire de la mise en marché. (12 h 45)
M. Pagé: Non. On empêche les offices de faire, par
exemple, la transformation ou d'avoir des corporations. On ne les empêche
pas, on empêche les administrateurs de l'office de siéger à
une corporation dont les actionnaires sont un certain nombre de membres, tout
comme on empêche un office de prendre de l'argent dans les fonds de
l'Office pour financer les activités d'une corporation dont les
administrateurs sont aussi membres de l'office. Mais là, ici, on se
réfère à la démarche de mise en marché, on
se réfère à la démarche de commercialisation. On
dit: "L'office peut, en outre, avec l'approbation de la Régie, exercer
des fonctions relatives à la production, la mise en marché du
produit, promouvoir, défendre, développer les
intérêts des producteurs visés par le plan."
Un exemple concret: Si un office quelconque décidait, demain
matin, de...
Une voix:...
M. Pagé: Non, il pourrait, par exemple, créer un
service, en plus du service de la négociation des prix et de la
surveillance, du contrôle de la production, il pourrait facilement dire:
On va créer, sans faire la transformation nous-même, on va
créer un bureau de promotion de notre poulet dans les pays asiatiques
où la croissance est "down". Là, il a peut-être des
producteurs qui diraient: Un instant! Ce n'est pas notre "job", nous autres,
c'est aux abattoirs à faire leur "job", puis on n'accepte pas un
prélèvement de, je ne sais pas, moi, 0,01 $ ou 0,001 $, et,
là, la Régie pourrait statuer. Ce serait une démarche de
promotion. C'est ce à quoi ça se réfère ici.
M. Baril: C'est ce qui existe dans le lait, actuellement...
M. Pagé: Oui...
M. Baril: ...le producteur paie un pourcentage du...
M. Pagé: ...au Bureau laitier du Canada.
M. Baril: Juste un aparté, là. Le ministre se
souvient-il de ce qu'on produit, en pourcentage, de poulet au Québec,
selon notre consommation?
M. Pagé: On produit, au Québec, on a 31 % des
quotas du Canada. Nous produisons, en million de livres...
M. Baril: O.K.
M. Pagé: ...on a 115 %, 120 % de notre consommation,
c'est-à-dire.
M. Baril: Notre consommation.
M. Pagé: On produit au-delà de notre
consommation.
M. Baril: En poulet.
M. Pagé: Oui. En porc, on est à 160 %.
M. Baril: Merci.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 65 est donc
étudié. J'appelle l'article 66.
M. Pagé: O.K., ça précise qu'une association
de producteurs désignée pour administrer un plan conjoint
à la place d'un office possède exactement les mêmes
pouvoirs. Par exemple, une fédération qui administre un plan
comme... peut agir par son conseil d'administration, sauf pour les
contributions dont les montants doivent être établis par
l'assemblée générale. Une comptabilité distincte
des contributions et de celles du plan conjoint est nécessaire, lorsque
c'est une fédération qui administre.
M. Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 66 est
adopté. J'appelle l'article 67.
M. Pagé: Ça, c'est pour ne pas qu'il y ait de
plagiat, c'est-à-dire qu'on ne peut pas se désigner, s'identifier
comme étant un office de producteurs, ni sous toute autre forme, toute
autre appellation, incluant les expressions "office de producteurs" ou "plan
conjoint", à moins d'être un office de producteurs ou qu'il
s'agisse effectivement d'un plan conjoint.
M. Baril: Là, il y avait un groupe de personnes qui
n'étaient pas des producteurs et qui se définissaient...
M. Pagé: Oui, on pourrait avoir une situation où...
Le plus bel exemple, c'est l'Office des producteurs de porcs du Québec,
qui n'administre pas de plan, c'est la Fédération. Avec les
nouvelles lois, des situations comme celle-là ne pourraient pas se
répéter.
M. Baril: O.K.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 67 est donc
adopté. J'appelle l'article 68.
M. Pagé: L'office peut prendre fait et cause en droit
pour, au nom d'un producteur et en vertu d'une convention homologuée,
d'une sentence. C'est-à-dire que c'est le droit pour l'office de
défendre le producteur en son nom.
M. Baril: C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 68 est donc
adopté. J'appelle l'article 69.
M. Pagé: A l'article 69, Mme la Présidente, on a
indiqué que l'office peut agir pour défendre les
intérêts d'un producteur. Ici, on indique que l'office peut agir
dans le cumul des recours de plusieurs producteurs contre la même
personne. Ça reprend l'article 36 de la loi actuelle.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 68,
étudié, article 69.
M. Pagé: L'article 69 est étudié.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 69? Ah, je
m'excuse, c'est moi qui étais...
M. Pagé: Ce n'est pas grave. Nous étions à
l'article 69.
La Présidente (mme bégin): article 69,
étudié, m. le député d'arthabaska?
M. Baril: Oui, oui, c'est parce que le ministre avait
mentionné l'article 68 au début, ça fait que moi j'ai
reculé, je pensais qu'il avait oublié d'ajouter quelque chose,
c'est pour ça que j'avais de la misère a vous suivre.
M. Pagé: Non, je référais à l'article
68, l'article 68 disait une chose, c'était le droit pour un office de
défendre, de poursuivre au nom d'un producteur, alors que l'article 69,
c'est le droit pour un office de défendre au nom de plusieurs
producteurs.
M. Baril: C'est bien.
La Présidente (Mme Bégin): Article 69
étudié. L'article 70.
M. Pagé: "Les administrateurs d'un office ne peuvent
être poursuivis en justice en raison d'actes accomplis de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions". Ça c'est normal, c'est l'office qui doit
être poursuivi un peu comme on se référait au
régisseur à l'article 14.
M. Baril: C'était dans...
M. Pagé: Dans l'ancienne loi aussi.
M. Baril: ...dans l'ancienne loi aussi.
M. Pagé: Non, ça ne l'était pas. Non, c'est
vrai.
M. Baril: C'est nouveau? Ils n'étaient pas... M.
Pagé: Ces gens-là n'étaient pas
protégés. M. Baril: Ah, ils n'étaient pas
protégés?
M. Pagé: alors le président ou le directeur
général d'un office ou un membre de l'exécutif aurait pu
être poursuivi personnellement, puis là, bien être
traîné devant les tribunaux.
M. Baril: Ce n'est pas ça qui est arrivé dans les
oeufs, à l'époque? Je pense, il me semble...
M. Pagé: En 60 et quelques. C'est avant 1970,
ça.
M. Baril: Dans les années soixante-dix, là.
M. Pagé: Avant.
M. Baril: Avant? Oui?
M. Pagé: Entre 1966 et 1970, ça avait brassé
dans les oeufs, il s'était fait pas mal d'omelettes.
M. Baril: Ça fait longtemps, oui. Oui, c'est ça.
C'est beau.
La Présidente (Mme Bégin): Article 70
étudié. Article 71.
M. Pagé: Dès l'entrée en vigueur du plan
qu'il applique, l'office prend un règlement pour établir le
fichier, ce sont des dispositions techniques. On établit un calendrier
de conservation de l'équipement qui se rapporte à l'application
du plan, parce qu'on peut toujours avoir à y recourir plusieurs
années après. Ils établissent des règlements. Le
fichier est important pour la tenue des assemblées
générales régionales. Exemple, à défaut de
cette disposition, un office devrait conserver des quantités importantes
de documents pour une période indéfinie, alors que là
maintenant il peut, par règlement, établir les périodes
qu'il garde ses documents, les coûts pour les consulter...
M. Baril: Pourquoi avant, dans l'autre article, on disait que
c'était la Régie qui devait dire la façon dont un office
doit monter son fichier ou ses registres?
M. Pagé: C'était écrit comme ça
depuis quelques années, et comme on fait confiance aux offices, on leur
donne maintenant le cadre et le
pouvoir réglementaire d'intervenir. Ce n'est pas à nous
à dire: Vous allez garder vos fichiers pendant 27 ans, 3 semaines, 3
jours.
M. Baril: Oui, mais... parce que...
M. Pagé: On leur laisse faire leur travail et puis on
l'approuve.
M. Baril: Pour la Régie ce ne sera pas plus
compliqué, parce que si ça arrive de différentes
façons, que c'est formulé...
M. Pagé: Je ne pense pas. Je vais demander à ceux
qui ont vécu cette expérience-là d'en
témoigner.
Une voix: Ça évite de devoir le faire, le
règlement, à leur place.
M. Prégent: Permettez. C'est parce que chaque office a
quand même des particularités qui sont bien différentes et
ils connaissent mieux leurs livres et leurs façons, la meilleure
façon, quant à eux, d'établir un fichier ou de tenir des
calendriers, et quelle est l'importance de chacun des documents qu'ils ont.
À partir de ça, ils établissent les
échéanciers, les fichiers, etc. Mais ces
règlements-là ne leur sont pas laissés, ils doivent
ensuite être soumis à la Régie pour fin d'approbation,
c'est ce qu'on dit à la fin, lorsqu'on stipule que les règlements
entrent en vigueur selon la procédure prévue aux articles 101 et
102. Ça signifie qu'ils doivent être soumis à l'approbation
de la Régie.
M. Baril: C'est correct.
M. Prégent: Ça permet de s'assurer que tout est
correct.
M. Baril: C'est beau. S'ils veulent marcher de même,
parfait.
La Présidente (Mme Bégin): Article 71,
étudié. Compte tenu qu'on doit procéder à
l'adoption des 71 premiers articles, je vais laisser la possibilité
à M. le secrétaire de nous faire lecture des articles qui doivent
être adoptés, et par la suite, on les adoptera. Est-ce qu'on les
adopte un par un ou en...
Le Secrétaire: Je vais faire la lecture des articles en
suspens, et puis vous pourrez appeler, les mettre aux voix. Il y a les articles
1 et 2...
M. Pagé: L'article 2 est suspendu comme étude.
Le Secrétaire: L'article 2 demeure en suspens.
M. Pagé: L'article 2 demeure en suspens.
Le Secrétaire: L'article 1.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 1
est adopté?
M. Baril: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Le Secrétaire: 2 est suspendu. L'article 3, tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 3
tel qu'amendé, est adopté?
M. Baril: Adopté. M. Pagé: Adopté.
Le Secrétaire: Les articles 4 à 18.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que les articles
4 à 18 sont adoptés?
M. Baril: Adopté. M. Pagé: Adopté.
Le Secrétaire: L'article 19, tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 19,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Pagé: Avant qu'il soit amendé... avant qu'il
soit adopté.
Le Secrétaire: 20.
La Présidente (Mme Bégin): C'est 20, c'est
20.1.
M. Pagé: Oui, mais ça réfère à
19. En fait, ce n'est pas compliqué, c'est: Que l'article 20 du projet
de loi devienne le deuxième alinéa de l'article 19 et que le
nouvel article 20.1 soit renuméroté article 20.
Le Secrétaire: C'est pour éviter d'en
renuméroter 200, avec les références, vous comprenez?
M. Baril: Ça ne change rien, c'est juste le
numérotage.
M. Pagé: C'est ça. Question de forme.
M. Baril: Oui, oui. Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): C'est adopté?
M. Pagé: Adopté.
M. Baril: Oui, oui, adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
M. Baril: Adopté. Là, on a modifié la
numérotation, O. K. Alors...
Le Secrétaire: Alors, l'article 19, nouvellement
amendé.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 19,
nouvellement amendé, est adopté?
M. Baril: Adopté. M. Pagé:
Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté. Est-ce
que l'article 20 est adopté... C'est 20?
Le Secrétaire: II n'existe plus.
La Présidente (Mme Bégin): Bien oui. 20. 1 devient
20.
Le Secrétaire: 20. 1
La Présidente (Mme Bégin):... devient 20. M.
Pagé: Parce que 20. 1 est adopté. Le Secrétaire:
Oui, O. K. c'est celui-là.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 20
est adopté?
Le Secrétaire: C'est parce que 20. 1 n'avait jamais
été adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Non.
Le Secrétaire: Alors, est-ce que l'article 20. 1 est
adopté?
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 20.
1 est adopté?
M. Baril: Adopté. M. Pagé:
Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté. Est-ce
que l'article qui renumérote 20. 1 pour qu'il devienne 20 est
adopté?
M. Pagé: Adopté.
M. Baril: Oui.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Le Secrétaire: Les articles 22 et 23.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que les articles
22 et 23 sont adoptés?
M. Baril: Adopté.
M. Pagé: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Le Secrétaire: L'article 24 amendé.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que l'article 24,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Baril: Adopté.
M. Pagé: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Le Secrétaire: Les articles 26 à 61.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que les articles
26...
M. Pagé: 25.
Le Secrétaire: 25.
La Présidente (Mme Bégin):. 25 à 61, sont
adoptés?
M. Baril: sur ces articles-là, moi, j'aurais les articles
28, 35 et 56 qui seraient adoptés sur division. je ne sais pas comment
ça, ça marche, mais...
Le Secrétaire: Pouvez-vous les répéter? Je
ferai les écritures.
M. Baril: Les articles 28. 35, 56, sur division. Vous avez dit
jusqu'à 60, je pense.
Le Secrétaire: Jusqu'à 61.
La Présidente (Mme Bégin): 61.
Le Secrétaire: Ça inclut 61.
La Présidente (Mme Bégin): Donc, les articles sont
adoptés sauf sur division pour ceux mentionnés par M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Oui. Adopté.
M. Pagé: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Le Secrétaire: II y avait l'article 62.
La Présidente (Mme Bégin): L'article 62.
M. Baril: Sur division.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté sur
division.
M. Pagé: Adopté sur division.
Le Secrétaire: Et les articles 63 à 71.
La Présidente (Mme Bégin): Est-ce que les articles
63 à 71 sont adoptés?
M. Baril: Adopté. M. Pagé: Adopté.
La Présidente (Mme Bégin): Adopté.
Donc...
M. Pagé: Mme la Présidente, nous reprendrons
à 15 heures, tel que l'ordre de la Chambre le stipule, pour entendre les
trois groupes invités, dans le cadre du. projet de loi 6. En principe,
on doit ajourner à 18 heures pour reprendre de 20 heures à 24
heures, mais il est très probable que les députés, nous
arrivions avec une proposition formulée en fin d'après-midi.
C'est possible.
La Présidente (Mme Bégin): O.K. Nous allons donc
suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures, cet après-midi.
Une voix: Merci. (Suspension de la séance à 12 h
58)
(Reprisée 15 h 23)
Consultations particulières
La Présidente (Mme Bégin): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux.
Vous me permettrez de vous rappeler le mandat de la commission, celui de
procéder à des consultations particulières dans le cadre
de l'étude détaillée du projet de loi 6, Loi modifiant la
Loi sur les courses de chevaux et d'autres dispositions
législatives.
Je vais maintenant demander à M. le ministre s'il a quelques
remarques préliminaires à formuler concernant ce mandat.
Remarques préliminaires M. Michel
Pagé
M. Pagé: Mme la Présidente, je veux d'abord vous
indiquer que la séance de cet après-midi du 8 juin fait suite
à l'étude en deuxième lecture du projet de loi 6 qui, on
se le rappellera, a été déposé à
l'Assemblée nationale dans le cadre de la dernière session,
c'est-à-dire en novembre 1989. Le débat en deuxième
lecture a eu lieu et l'Opposition officielle nous avait demandé
d'entendre les groupes directement concernes par le projet de loi.
Le projet de loi, somme toute, est un projet de loi qui est quand
même très succinct, très limité, avec une
cinquantaine d'articles dont un nombre très appréciable sont des
articles de concordance, 51 articles, en fait. Et la principale mesure ou
disposition prévue... Il y a deux mesures, en fait. La première
mesure vise à faire en sorte que la Commission des courses de chevaux du
Québec devienne la Commission des courses du Québec, de
façon à établir très clairement sa juridiction en
relation avec ce qui était la Régie des loteries et courses du
Québec antérieurement.
Jusqu'à encore aujourd'hui, la Commission a juridiction
entière sur les courses de chevaux et la Régie des loteries et
courses aurait, en principe, en vertu de la loi, le droit de régir des
activités de courses autres que celles des chevaux, sauf qu'il n'y a
aucune autre course avec paris qui est permise au Canada pour un animal autre
que des chevaux. Les courses de chiens ne sont pas autorisées au Canada,
encore moins les courses de lapins ou de je ne sais trop quoi. Ça, c'est
le premier élément.
Le deuxième élément, qui est un
élément majeur dans la loi, c'est que la loi prévoit les
dispositions pour qu'on puisse mettre en place au Québec le
système et les structures de téléthéâtres. Un
téléthéâtre, c'est quoi? Comme on le sait, le pari
se fait sur les pistes de courses, dans chacun des hippodromes et, dans la
consultation à l'été 1987, le gouvernement canadien
consultait les représentants de l'industrie; le 16 juin 1988
était déposé le projet de loi C-133 qui modifie le Code
criminel pour autoriser les salles de paris en dehors des hippodromes; le 12
avril 1989, dépôt d'un nouveau projet de loi C-7, puisque le
projet de loi précédent était mort au feuilleton, en
raison de la campagne électorale fédérale; le 29 juillet
1989, publication du projet de modification aux règlements sur la
surveillance des hippodromes qui est, en vertu du Code criminel, sous la
responsabilité du ministre de l'Agriculture fédéral.
Ces modifications établissent le cadre réglementaire
régissant le pari en salles sur les courses de chevaux, y compris les
modalités du pari mutuel organisé par une association de courses
dans les salles de paris. C'est entré en vigueur le 8 novembre 1989 et
c'est ce pourquoi, dès l'automne 1989, on déposait notre projet
de loi. Le 23 août 1989, la Commission des courses de chevaux du
Québec a tenu des audiences publiques sur les salons de paris, sur les
téléthéâtres. Cette audience portait sur l'origine
et le contenu des courses retransmises, le nombre et le lieu des salles de
paris, l'aménagement, les équipements requis, etc.
En septembre 1989, le Conseil des ministres accepte les recommandations
du ministre et décide de soumettre à l'Assemblée nationale
un projet de loi modifiant la Loi sur les courses de
chevaux. C'est ce qu'on a fait dans le cadre du projet de loi 6. En
novembre 1989, lors du colloque intitulé "Ensemble pour mieux
perfor-mer", l'ensemble des gens de l'industrie ont pu émettre leurs
commentaires sur le contenu d'une réglementation à être
adoptée éventuellement en vertu de la loi qui est
déposée. Le projet de loi a été
déposé le 29 novembre. Son adoption de principe a eu lieu le 8
décembre et le 14 décembre, on a siégé en
commission parlementaire sur le projet de loi 6 pendant quelques heures et la
demande de l'Opposition était à l'effet que les
représentants de l'industrie puissent être enten dus.
Alors, je voudrais souhaiter la bienvenue, cet après-midi,
à l'Association des hippodromes du Québec, à l'Association
du trot et amble du Québec et nous aurons l'opportunité, une fois
que ces honorables représentants de ces deux associations très
importantes dans l'industrie des courses auront été entendus,
nous pourrons entendre la Commission des courses de chevaux du
Québec.
L'objectif de la démarche est très simple, c'est que les
parlementaires, et particulièrement l'Opposition officielle, semblaient
manifester quelques inquiétudes à l'égard de la nouvelle
forme de paris hors pistes, c'est-à-dire de
téléthéâtres. Si je me rappelle bien, l'Opposition
avait aussi des préoccupations au niveau de la sécurité et
je vous invite à venir faire part de vos commentaires concernant plus
spécifiquement cette question-là. C'est ce pourquoi on vous a
invités.
Dans mon livre à moi, Mme la Présidente, et je termine
là-dessus, les téléthéâtres sont susceptibles
de mettre davantage de concitoyens et concitoyennes en contact avec l'industrie
et profiter à l'ensemble de l'industrie, que ce soit les hippodromes...
Ça j'y tenais et je pense qu'à cet égard-là, le
gouvernement a livré la marchandise. Les hippodromes seront
associés à la démarche, les hommes à chevaux aussi.
Ce ne sera pas comme dans l'État de New York. Dans l'État de New
York, les téléthéâtres, tout ce qui se gage en
dehors des hippodromes, il n'y a pas une cent qui va aux hippodromes et il n'y
a pas une cent qui va aux hommes à chevaux pour leurs bourses alors
qu'ici on a fait notre travail. La Commission des courses du Québec a
fait son travail. Elle a fait les consultations appropriées. J'ai
moi-même rencontré les représentants de l'industrie. Tout
le monde semble être unanime et c'est ce pourquoi on vous entend
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M le ministre de
l'Agriculture. Je vais maintenant céder la parole au représentant
de l'Opposition officielle, M. le député d'Arthabaska.
M. Jacques Baril
M. Baril: Merci, Mme la Présidente. L'ob- jectif de
l'Opposition, l'objectif visé pour faire venir les organismes chez nous,
que ce soient les représentants de l'Association des hippodromes du
Québec ou de l'Association du trot et amble du Québec, est un
objectif très simple et que nous croyons très louable, c'est
suite aux consultations qui avaient été tenues
précédemment avec le ministère, la Commission des courses.
On voulait connaître de votre part, savoir si vous étiez
complètement d'accord avec le projet de loi tel qu'on le discute
présentement. On voulait discuter avec vous, connaître vos
impressions sur différents points: Comment vous voyez
l'établissement des salles de paris hors des hippodromes, quelles
conséquences ça peut avoir au niveau des courses de chevaux comme
telles?
Le ministre a mentionné des expériences qui se sont tenues
aux États-Unis, qui ont été plus ou moins néfastes
pour les courses elles-mêmes, pour les chevaux eux-mêmes en tout
cas. Les gens ont perdu beaucoup d'intérêt envers, je dirais, le
principal impliqué dans les courses de chevaux, qui est le cheval
lui-même d'abord. Aussi, que pense l'Association du trot et amble de la
réglementation qui est inscrite, des pouvoirs que la Commission se donne
dans ce projet de loi au niveau de l'obligation d'obtenir des licences pour
avoir des fermes d'élevage ou avoir des centres d'entraînement? Ce
sont toutes des questions dans ce sens-là qu'on voulait vous poser et on
voulait bien connaître vos impressions. Aussi, comment l'Association des
hippodromes voit-elle ça l'établissement des salles de paris hors
des hippodromes? On a regardé, on a lu, on a pris connaissance de
différents commentaires de propriétaires d'hippodromes face
à rétablissement... Il y en a qui ne semblaient pas
intéressés du tout, d'autres semblaient vouloir étudier
ça. Pour la formulation, telle qu'il est écrit dans la loi,
aimeriez-vous voir des modifications ou si vous êtes en parfait accord
avec ça? Donc, c'est vrai aussi qu'il y avait toute la question de la
moralité au niveau de l'établissement de ces mêmes salles
de paris hors des hippodromes, parce que, également, on avait lu, encore
dans les journaux évidemment, qu'il y a certaines personnes qui avaient
laissé entrevoir la possibilité que ça pourrait
s'établir, ces salles de paris, dans les arcades qui existent
actuellement. On sait majoritairement dans quel âge les personnes qui
fréquentent ces mêmes arcades se situent Donc, c'était une
des inquiétudes qu'on avait au niveau de la moralité
Nous sommes bien satisfaits que vous ayez accepté de vous
déplacer. On va vous entendre et connaître vos opinions. On posera
sans doute des questions en fonction de ce que vous nous apprendrez. Je vous
souhaite la bienvenue.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M le
député d'Arthabaska. Je vais maintenant convier l'Association des
hippodromes du Québec à nous
formuler ses commentaires sur le projet de loi. L'Association est
représentée par M. André Marier. J'aimerais que vous vous
présentiez pour les bénéfices de la transcription des
débats. Vous avez 20 minutes mises à votre disposition pour faire
valoir vos représentations. Merci.
Auditions Association des hippodromes du
Québec
M. Marier (André): Mme la Présidente, M. le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, mesdames,
messieurs députés et membres de cette commission parlementaire,
j'aimerais en premier lieu vous remercier de l'opportunité qui nous est
offerte d'apporter des commentaires sur le projet de loi que vous avez devant
vous pour étude. Mon nom est André Marier. Je représente
l'Association des hippodromes du Québec, qui regroupe l'Hippodrome de
Québec, représenté ' par son président, M. Marcel
Jobin, qui m'accompagne aujourd'hui; de l'hippodrome de Trois-Rivières,
dont le représentant est M. Jean-Guy Laferté et de Connaught
Park, dont les propriétaires sont M. et Mme Gorman, ainsi que de
l'hippodrome Blue Bonnets, que j'ai l'opportunité de diriger.
Ces pistes de courses sont le point central d'une industrie
équestre à base agricole. Les courses de chevaux sous harnais
représentent la partie la plus importante de cette industrie
équestre car, à elle seule, elle signifie environ 10 000 emplois.
Les courses de chevaux apportent aujourd'hui pour l'économie
québécoise une contribution qui se chiffre à plusieurs
centaines de millions de dollars. Les effets bénéfiques ne sont
pas limités qu'aux villes, mais aussi au milieu rural. À titre
d'exemple, le maintien en course ou à l'entraînement de chevaux
représente annuellement au-delà de 50 000 000 $ d'achats en biens
et services, près de 300 000 000 $ en paris mutuels et au-delà de
22 000 000 $ en revenus de taxation pour le gouvernement du Québec.
Notre investissement total, au niveau des infrastructures, représente
tout près de 225 000 000 $. L'industrie des courses de chevaux, au
Canada, se compare avantageusement au secteur de l'aéronautique et de
l'automobile, en ce qui a trait à la création d'emplois.
Mme la Présidente, il n'est pas faux de dire que notre industrie
est en vive concurrence, dans le marché d'aujourd'hui, pour le dollar
consacré au divertissement. Ces compétiteurs comprennent, entre
autres, les loteries, casinos, bingos et paris légaux sur les sports. La
prolifération du jeu sous toutes ses facettes, a influencé notre
société. Toutefois, les paris dans les salons de paris ne
constituent pas un risque additionnel: il s'agit, en fait, d'une extension,
d'une amélioration aux services à la clientèle. Sans les
salons de paris, il devient de plus en plus difficile de concurrencer avec les
4000 ou 5000 terminaux de vente de billets de loterie et le nombre incalculable
de bingos et casinos maintenant opérés presque à longueur
d'année au Québec. Dans les faits, Mme la Présidente, plus
de 85 % de toute la population adulte du Québec joue à la loterie
et moins de 5 % fréquentent les hippodromes. L'industrie des courses a
besoin de moyens pour concurrencer... Le pari dans les salons de paris, tel que
nous le suggérons, permettra de combler les besoins de notre
industrie.
La problématique de l'industrie des courses, qui
génère considérablement de l'emploi, réside dans la
difficulté de renouveler sa clientèle et d'en élargir la
base. Le gouvernement du Québec a déjà reconnu les
bénéfices que cette industrie représente. Durant les
dernières années, l'industrie a bénéficié de
nouvelles technologies de "marketing", tels le pari interpistes, le pari par
téléphone et le pari par "pool" séparé sur les
courses internationales. De plus, des initiatives ont été mises
en place pour améliorer les "facilités" des hippodromes pour le
public et des programmes de mise en marché ont été
élaborés. Toutes ces mesures aideront l'industrie à se
renforcer. À chance égale, l'industrie des courses peut
être compétitive.
L'industrie des courses fait face à un défi imposant.
Cette industrie doit croître pour survivre. Les salons de paris ont
prouvé qu'ils peuvent fournir à l'industrie les moyens pour
relever les défis posés par les compétiteurs. Ils peuvent
rétablir un équilibre dans la compétition tout en
procurant un niveau de paris qui sera socialement acceptable. Les études
de marché ainsi que les résultats des juridictions
américaines, qui ont implanté des salons de paris basés
sur les mêmes principes que préconisait le bill C-7 ont
démontré que les salons de paris font profiter toute l'industrie
des courses. C'est pour cette raison que l'Association des hippodromes du
Québec avait appuyé le bill C-7, lequel contenait des
critères rigoureux. Premièrement, la législation contient
un mécanisme provincial, une clause "opting in", objet principal de
projet de loi 6 déposé devant vous aujourd'hui.
Deuxièmement, les salons de paris seront opérés seulement
par une extension de l'activité d'une piste de courses.
Troisièmement, les restrictions géographiques pour
protéger les courses présentées en direct sur les
hippodromes. Enfin, des standards minimaux d'opération. Les salons de
paris sont une forme relativement nouvelle de divertissement. Un endroit de
divertissement où les amateurs de courses qui sont incapables de se
rendre à un hippodrome peuvent se réunir dans un endroit
confortable pour relaxer avec des services de nourriture et de boisson. Le
marché lui-même garantira le nombre limité de salons de
paris, qui de plus, seront réglementés par la Commission des
courses de chevaux du Québec. Nous croyons que l'adoption du projet de
loi 6, soit l'adhésion du Québec aux paris hors piste, sera
une bonne politique publique qui permettra à notre industrie de
concurrencer sainement, sans aucun coût pour le gouvernement, même,
bien au contraire, une augmentation de ses revenus.
Il n'y a pas lieu ici, Mme la Présidente, de faire la description
plus à fond du bien-fondé de la législation du pari hors
piste, car cela a déjà été fait au niveau du
gouvernement fédéral lors de la présentation du projet de
loi C-7. Et le gouvernement du Québec a déjà pris position
dans ce domaine en déposant le projet de loi 6. Par ailleurs, c'est
suite aux multiples représentations de tous les intervenants de cette
industrie que le gouvernement fédéral a adopté la loi
permettant l'instauration des paris hors piste. Ladite loi a pris soin
d'assurer le développement de cette nouvelle forme d'exploitation afin
qu'elle s'harmonise avec les opérations existantes des pistes de
courses. Il faut protéger les acquis en matière de courses de
chevaux présentées sur les hippodromes du Québec tout en
essayant de recruter une nouvelle clientèle rendue
intéressée par la fréquentation des salles de paris. En
fait, le gouvernement fédéral a décidé que
l'opération des salles de paris serait le prolongement des hippodromes,
par conséquent les seuls pouvant exploiter les paris hors piste. Il a
pris soin également de laisser à chaque province le soin
d'implanter sur son territoire cette nouvelle forme de pari hors
hippodrome.
D'autre part, vu que la Commission des courses de chevaux du
Québec régit déjà une grande partie des
opérations des hippodromes, à l'exclusion toutefois des domaines
de juridiction fédérale, tel que le contrôle du pari
mutuel, il est tout à fait légitime que le gouvernement confie le
mandat de surveiller et réglementer l'opération des salles de
paris à la Commission des courses de chevaux du Québec. En effet,
la Commission des courses de chevaux du Québec, formée il y a
déjà deux ans, a su développer une expertise pertinente
dans le domaine des courses de chevaux, ce qui en fait l'organisme tout
désigné pour occuper le rôle de surveillance que le
gouvernement veut lui confier. Sa relation avec les hippodromes est conforme
aux intentions du législateur et il nous apparaît naturel et
conséquent que cette même Commission soit autorisée
à réglementer l'exploitation des salles de paris au même
titre qu'elle le fait actuellement avec les hippodromes. À cet
égard, nous avons déjà eu plusieurs discussions avec la
Commission des courses de chevaux du Québec, et nous avons eu l'occasion
d'échanger plusieurs informations quant à une éventuelle
réglementation. Nous savons, de plus, que cette dernière a
déjà amorcé son étude sur le développement
des salles de paris et que ce sera fait en collaboration avec les
hippodromes.
L'intention du gouvernement de confier la surveillance de cette nouvelle
sphère d'activité à la Commission des courses de chevaux
du Québec nous apparaît rassurante et garante du dévelop-
pement qui permettra d'atteindre les objectifs de relance de notre industrie
des courses. Il est certain que nous voulons protéger les assises de
notre clientèle et que le développement futur du réseau
des salles de paris se fera dans une perspective d'élargissement de
notre marché.
En terminant, Mme la Présidente, nous souhaitons que la
Commission des courses de chevaux du Québec puisse entreprendre la
préparation d'une réglementation conforme aux objectifs
déjà énoncés, aussitôt que les
législateurs auront approuvé le projet de loi 6 dans sa forme
finale. Merci. Je suis à votre disposition pour répondre à
des questions.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. Marier. M. le
ministre.
M. Pagé: Alors merci, Mme la Présidente. Je
voudrais remercier M. Marier et M. Jobin, de l'Association des hippodromes, de
leur témoignage devant notre commission aujourd'hui. Le principal sujet
de préoccupation des députés, formulé pour la
convocation des parties aujourd'hui, c'était les salons de paris.
Pourriez-vous expliquer sommairement - je connais la réponse, mais pour
le bénéfice de mes collègues - comment tout ça
pourrait fonctionner? Exemple concret: Moi, je vois, bon, des limites
territoriales pour chacun des hippodromes, pour que les hippodromes ne se
pilent pas sur les pieds - si je peux utiliser l'expression - dans leur champ
de clientèle accessible. Je vois, exemple, Blue Bonnets opérer
peut-être un salon de paris à Sherbrooke, où il y a un
bassin de population assez important. Je vois Québec opérer
aussi. Je vois les autres hippodromes que sont Connaught et
Trois-Rivières. Et pourriez-vous, sommairement, pour le
bénéfice de mes collègues, indiquer - parce que je sais
que vous avez visité les salons de paris dans les États
américains - et dire c'est comment, il se passe quoi, ça a l'air
de quoi, ça ouvre quand, puis quel est le service que le client peut
recevoir dans un tel établissement, premièrement?
Et deuxièmement, j'aimerais que vous informiez les membres de la
commission sur: Quand il se gage 1 $, il revient aux parieurs environ 0,87
$?
M. Marier: Non, aux environs de 0,80 $, si vous voulez.
M. Pagé: 0,80 $.
M. Marier: Oui.
M. Pagé: Pourriez-vous donner la ventilation des 0,20
$?
M. Marier: Oui, d'accord.
M. Pagé: D'ailleurs, entre parenthèses, c'est
le secteur... Le retour pour le parieur, dans les courses de chevaux,
c'est le retour qui est le plus élevé.
M. Marier: Oui, effectivement.
M. Pagé: Dans les casinos américains, c'est
à 0,74 $, 0,75 $ au Nevada, si ma mémoire est fidèle.
Atlantic City ou New Jersey, je ne sais trop. Loto-Québec, c'est quoi?
C'est 0,24 $, 0,25 $?
M. Marier: Non. Loto-Québec retourne 45 % aux
consommateurs.
M. Pagé: 45 %. Alors, allez-y, on vous écoute. (15
h 45)
M. Marier: Oui.
M. Pagé: Expliquez ça, parce que je suis convaincu
que j'ai plusieurs de mes collègues qui n'ont pas eu le plaisir soit de
conduire un cheval ou tout au moins de parier dessus. Albert, as-tu
déjà conduit ça, un cheval, toi?
M. Houde: Pas de course, non... M. Pagé: As-tu
déjà parié? M. Houde: ...de travail.
M. Pagé: II est plus spécialisé dans les
poules que dans les chevaux. Alors, expliquez-leur ça. Je suis certain
que c'est la même chose pour mon collègue, le député
d'Arthabaska, qui a plus d'expérience dans l'agriculture comme telle que
dans les chevaux. Mais je suis persuadé qu'il trouve cet animal
très noble.
M. Baril: C'est ça.
M. Pagé: Vous savez que le ministre de l'Agriculture a un
très haut niveau de respect pour les chevaux. C'est un animal noble, un
animal propre, un animal bon à manger. D'ailleurs, on en exporte un
Boeing-747 par semaine vers la France. Le cheval est l'animal qui a
contribué le plus à aider l'accès aux démocraties,
autant que les "tanks", sinon plus. Qu'est-ce que Napoléon aurait fait
sans son cheval?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marier: II me fait plaisir de peut-être ajouter à
ce que M. Pagé vient de vous raconter. M. Pagé parle en
connaissance de cause parce que nous savons très bien qu'il est
très intéressé à notre industrie. Je profite de
l'occasion pour le remercier de tout ce qu'il a fait à ce jour pour
aider cette industrie qui avait besoin, à un moment donné, de
préoccupation gouvernementale.
Maintenant, en ce qui concerne les salles de paris, il est important de
souligner que dans la législation, chaque hippodrome a une zone de
protection. C'est-à-dire qu'il y a un rayon de 80 kilomètres qui
permet à cet hippodrome de se protéger de l'intrusion d'un autre
hippodrome d'installer une salle de paris dans un circuit ou dans un
environnement qui pourrait lui être dommageable, qui pourrait
effectivement "can-nibaliser" sa clientèle. Donc, compte tenu de ce
principe ou de cette loi, les hippodromes vont développer, à
partir d'études de marché - ce qui est déjà
entrepris, pour être bien concret envers vous, nous avons
déjà conduit une étude exhaustive de marché -
étudient la possibilité d'implanter des salles - on appelle
ça des salles de paris, en fait, des salons de paris - dans des endroits
où nous pourrons rejoindre des clientèles qui ne peuvent
fréquenter l'hippodrome, principalement pour la raison
d'éloignement.
L'exemple de Sherbrooke est un des meilleurs exemples qu'on peut prendre
au Québec. On comprend qu'à Sherbrooke, il y a déjà
eu une piste de courses. Il y a un marché potentiel évident.
Ça a été mesuré déjà et on est
convaincus que le marché est là. Mais aller de Sherbrooke
à un autre hippodrome requiert des distances qui font en sorte que les
gens n'y vont qu'à l'occasion, lors d'événements
spéciaux. Si on prenait comme exemple, pour se situer, le cas de
Sherbrooke, il pourrait très bien y avoir à Sherbrooke un endroit
désigné spécialement pour les courses de chevaux,
c'est-à-dire qui permettrait de présenter sur écran les
courses tenues dans les hippodromes du Québec, pas seulement Blue
Bonnets, pas seulement Québec, mais partout dans les hippodromes et,
à partir de cette programmation, les gens pourraient se rendre à
cet endroit désigné et voir des spectacles de courses. Quand je
dis que ce sont des spectacles de courses provenant des hippodromes, on sait
que nous coursons des soirs différents. Alors, le lundi soir, ce
pourrait être Blue Bonnets, le mardi soir provenant de Québec,
pour faire un exemple, et le mercredi, elles pourraient venir de
Trois-Rivières, les courses.
Alors, les gens qui se rendraient à ces endroits-là
retrouveraient différentes sections, dont principalement deux sections
dans ces endroits-là. Une section qu'on appellera "Club House". On a
parlé, dans le petit exposé qu'on a fait préalablement,
que c'était le prolongement de l'hippodrome et, dans tous les
hippodromes, on retrouve deux grandes sections. Alors, ils peuvent se retrouver
soit dans une section "Club House" ou une section "Grand Stand" ou Tribune
populaire, la différence étant que, dans l'une, les services sont
rehaussés, les accommodations aussi sont de qualité
supérieure. Alors, les gens peuvent se rendre, si on veut parler de la
salle de paris, souper avec les gens, l'accompagnement qu'ils désirent,
consommer de la boisson et se préparer à assister à un
programme
de courses. Ils se préparent, moyennant le programme, moyennant
les informations disponibles et, de plus, sont en mesure, lorsque le programme
débute, de préparer leurs paris, comme ils le font à
l'hippodrome de leur choix et, tout au long de la soirée, eh bien, ils
pourront placer leurs paris, terminer leur consommation ou leur repas. Il y a
beaucoup d'aspects sociaux, donc: fraterniser avec les gens qu'ils vont
rencontrer régulièrement dans ces endroits-là.
En ce qui a trait à la section plus populaire, dite plus
populaire, normalement les gens vont manger ce qu'on appelle du "fast food" et
consommer les boissons qui les intéressent, la seule différence
étant que l'un a beaucoup plus l'aspect de la restauration que l'autre.
Alors, c'est exactement ce qui se passe dans un hippodrome: c'est un endroit de
divertissement. Les courses vont être présentées sur
écran, alors, il y aura des écrans géants et des
écrans aux tables. Les paris sont pris à partir des mêmes
systèmes que nous avons dans les hippodromes et l'argent parié,
dans ces endroits-là, est cumulé à l'intérieur des
mêmes "pool" qui existent dans les hippodromes. Je vous donne un exemple.
La course a lieu à Québec, ce mardi soir-là, les gens
parient et voient, sur l'écran, le cumul des sommes et ce
cumul-là contient, à l'intérieur de ce qu'ils voient, leur
propre pari et ceux qui sont faits à l'hippodrome même. C'est ce
qu'on appelle, sur un même "pool", là, ce qu'on appelle
intégrer le pari au "pool" principal. Les prix vont effectivement
être les mêmes que ceux des hippodromes, les prix payés
lorsque le cheval est gagnant ou classé, ou peu importe la formule de
pari. Alors, ils vont recevoir, se faire rembourser sur les lieux mêmes
exactement le même montant qu'ils auraient à l'hippodrome.
Le pari mutuel est contrôlé par le gouvernement
fédéral, par Agriculture Canada, qui va assurer tous les
mécanismes de protection, les mêmes qui existent sur les
hippodromes et le gouvernement provincial, via la Commission des courses, met
en place tous les mécanismes, toutes les mesures sécuritaires
pour s'assurer que tout se déroule dans l'ordre, dans ces endroits de
pari-là. L'avantage, comme je le disais tout à l'heure, est de
permettre d'élargir la base de la clientèle. Alors, ces
gens-là qui vont aller dans des endroits de paris, des salles de paris,
vont toujours être informés, évidemment, des
événements sur les pistes de courses et vont évidemment
être invités à se présenter sur les pistes de
courses le plus souvent possible. Ça va leur donner aussi le goût
de venir voir en réel, en réalité, l'action, et de se
présenter lors des événements spéciaux.
Si on regarde, si on prend une comparaison, si on regarde le hockey,
lorsqu'on le regarde à la télévision, c'est fort
intéressant, mais on a toujours le goût d'avoir des billets puis
d'aller assister à une partie pour vivre l'atmosphère
complète. Alors c'est certain que c'est un excellent outil pour
développer la clientèle et aussi lui donner le goût de
venir sur l'hippodrome. Parce que loin des yeux, loin du coeur. Lorsqu'on est
à Sherbrooke puis qu'on n'a pas l'occasion d'aller sur l'hippodrome, on
aime les courses de chevaux, sauf qu'on y pense moins, on est moins à la
portée du produit. Donc, c'est un outil promotionnel pour, justement,
garder le goût et développer le goût des gens aux courses de
chevaux. Il faut bien comprendre que les courses de chevaux, c'est avant tout
un sport, et dans ce sens-là, tout l'axe de communication pour
promouvoir nos salles de paris se fera en parlant de divertissement sportif.
C'est un divertissement sportif avec la particularité et l'avantage
unique de pouvoir y parier.
Je pense que je vous donne un peu un dessin, là, ou une image
d'une salle de paris qui aura son stationnement, sa bâtisse à
elle, qui offrira des salles à l'intérieur de ça, des
salles pour les groupes. Il y a beaucoup de groupes au Québec, c'est un
fait de remarquer que les hippodromes reçoivent énormément
de groupes sociaux. Les Expos en reçoivent beaucoup. Les groupes se
cherchent des endroits et ces salles de paris-là leur permettront de
venir en groupe de 25, 35, 50 se divertir toute une soirée. C'est aussi
un endroit qui permettra d'éduquer les gens. Il faut bien comprendre,
dans certains endroits... J'ai mentionné tout à l'heure
qu'à Sherbrooke, une clientèle y est déjà. Mais il
y a des endroits où la clientèle n'y sera pas
nécessairement, et avec les facilités et les supports des
hippodromes, nous enverrons nos experts donner des leçons pour montrer
aux gens, effectivement, comment se déroule ce sport, et, si on veut y
parier, quelles en sont les modalités et la technique.
Donc, si vous avez des questions plus précises, je peux y
répondre, mais c'est ce qu'on envisage de faire. On cherche une
clientèle à revenu moyen et supérieur. On ne voudrait pas
que ce soit d'aucune façon régressif. Donc, on va viser un profil
de clientèle qui est déjà celle qu'on vise sur les
hippodromes et on va mettre en place, justement, les structures, les
infrastructures qui vont permettre de rejoindre ces gens-là qui,
souvent, nous appellent et qui nous demandent pour venir à l'hippodrome,
qui aimeraient savoir s'il y a des groupes, des autobus... C'est loin de chez
eux, et on va se rendre à eux pour, justement, leur offrir leur
divertissement préféré.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. Marier.
M. Pagé: Les 0,20 $? Les 0,20 $?
M. Marier: Bon, voilà. Les prélèvements sur
les paris mutuels sont les suivants: Le gouvernement provincial perçoit
une taxation, un taux de
prélèvement de 7,5 %. Je vous donne actuellement la
moyenne au Québec de prélèvement du gouvernement
provincial. Évidemment, cette moyenne provient de perceptions
différentes selon le type de paris. Juste pour m'expliquer et non pour
compliquer la chose, sur chaque type de paris, un pari gagnant, le gouvernement
perçoit, pour donner un exemple, 4 %. Sur un pari exotique, ce que vous
avez déjà entendu parler, une trifecta, il va prendre plus que
ça, 10 % disons. Mais la moyenne au Québec est de 7,5 %,
ça c'est le prélèvement du gouvernement provincial. Les
hippodromes perçoivent des prélèvements aussi sur chaque
type de paris et différents d'un hippodrome à l'autre. Et
ça serait pas mal difficile de vous donner l'ensemble. Je vais vous
donner celui de Blue Bonnets que je connais bien, qui est de 12,6 %. Donc, on a
actuellement 19 % ou mettez 20 %. ce sont les prélèvements. le
gouvernement fédéral a aussi un prélèvement de 0,8
%. l'ensemble de ces taux moyens, pour l'hippodrome blue bonnets - parce que
les 12 % s'appliquent particulièrement chez nous - fait 20 %. on
retourne 80 % à nos consommateurs. à l'intérieur des 12,6
% que prélève l'hippodrome, pour poursuivre l'exemple, nous
remettons aux hommes de chevaux la moitié, c'est-à-dire 6,3 %
dans le fonds de bourse qui leur permet de cumuler des sommes qui sont par la
suite réparties, course par course, aux chevaux gagnants ou aux
propriétaires gagnants. alors c'est la façon dont les
prélèvements... et les mêmes formules, actuellement, sont
préconisées s'appliquer pour les salons hors piste ou les salles
de paris. parce que les montants d'argent pariés là, comme je
l'ai expliqué, vont s'accumuler aux montants déjà
pariés sur une piste de course.
M. Pagé: 1 000 000 $ pariés à Blue Bonnets,
en moyenne par soir, 222 programmes, si je me rappelle bien.
M. Marier: 252 programmes.
M. Pagé: 252 programmes, donc mettons 252 000 000 $. Sur 1
000 000 $ gagés le soir, il revient combien? 6,3 plus 6,3, 12, 6 %.
M. Marier: Oui, ce qui nous fait 63 000 $ chacun.
M. Pagé: 63 000 $ qui s'en vont au fonds de bourse.
M. Marier: 63 000 $ pour l'opération de l'hippodrome qui
doit couvrir les frais généraux, les coûts des
employés.
M. Pagé: 15 000 $ pour... Plus que ça. 75 000 $ au
gouvernement du Québec.
M. Marier: 75 000 $ au gouvernement provincial.
M. Pagé: Par soir.
M. Marier: Par soir. Ça c'est seulement pour l'hippodrome
Blue Bonnets.
M. Pagé: Oui, sans compter les autres.
M. Marier: Évidemment le même principe s'applique
aux trois autres hippodromes du Québec.
M. Pagé: C'est tout, en ce qui me concerne, M. Marier, M.
Jobin, je vous remercie beaucoup. M. le député de l'Opposition ou
d'autres collègues auront probablement des questions. Merci d'être
venus. Je l'apprécie au plus haut point et j'ai fait circuler, pour le
bénéfice de mes collègues, le mémoire que vous avez
remis à la Commission des courses et dont j'avais reçu copie,
pour montrer ce qu'étaient les "off-track betting", les salons de paris
dans les États américains.
M. Marier: Oui, d'accord. M. Baril: Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bégin): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Juste quelques questions. On sait dans le projet de loi
qu'on permet à un hippodrome d'établir dans un rayon de 80
kilomètres, dans son rayon à elle, une salle de paris, mais elle
ne peut pas aller couvrir et établir une salle de paris qui est dans le
rayon d'un autre hippodrome. En dehors de ça, si on regarde
Trois-Rivières et Sherbrooke, bien que Trois-Rivières doit
être sur la limite avec Québec, dans les 80 kilomètres,
ça doit être pas mal sur la limite. Dans le projet de loi,
à moins qu'on n'ait pas lu comme il faut, on n'a pas vu quelle sorte de
courses pourraient être dispensées dans ces
téléthéâtres. Est-ce que ça sera des courses
qui se tiennent au Québec, ou ça sera des courses qui peuvent
être tenues à l'extérieur? Nous, on n'a pas vu dans le
projet de loi quel genre de courses ou d'où peuvent provenir ces courses
précisément. C'est une de nos inquiétudes, parce que si on
ne réglemente pas, on oblige que ce soit des courses qui se tiennent
dans un hippodrome québécois, ça peut être des
courses qui proviennent d'Angleterre ou des États-Unis. Je ne suis pas
un spécialiste en courses, je vous le dis tout de suite, mais... (16
heures)
M. Marier: D'accord.
M. Baril: Mais je connais quand même des amis qui sont des
fervents parieurs, je dirais. On me dit: II y a des courses... On me dit entre
autres: Le derby d'Angleterre, ça a l'air que c'est extraordinaire,
ça. Bon. Mais si toutefois,
c'était diffusé chez nous dans ces salles de paris,
qu'arriverait-il avec vos hippodromes et avec tout l'avenir des courses au
Québec?
M. Marier: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bégin): M. Marier.
M. Marier: ...je voudrais vous informer que les salles de paris
sont un outil pour le développement des courses attelées tenues
sur les hippodromes du Québec. C'est certain qu'il faudra, entre
hippodromes, préparer et planifier notre programmation pour assurer la
rentabilité de ces endroits, ces salles de paris. Les courses vont
provenir des hippodromes du Québec avant tout, c'est officiel. C'est
pour ça qu'on a appuyé cette réglementation. Il faut
comprendre qu'on n'a, actuellement, pour soutenir notre marché, que
quatre points de vente au Québec, comparativement à la Loto qui
en a 15 000 et au bingo qui en a quasiment dans tous les sous-sols
d'église.
Donc, on veut avant tout diffuser notre produit plus largement et
rejoindre nos clientèles, à cause des distances, qu'on ne peut
pas rejoindre. C'est notre produit qui va être présenté sur
les hippodromes. On est en mesure de le présenter. Il se tient
au-delà de 300 programmes de courses dans tous les hippodromes du
Québec. Je vous donnerais des exemples que le dimanche
après-midi, il y a des courses à Blue Bonnets mais le dimanche,
il y en a à l'hippodrome de Trois-Rivières et à
l'hippodrome de Québec. Alors, ce sont ces courses que les gens vont
pouvoir voir dans les salles de paris. C'est notre produit qui va être
diffusé.
Il peut arriver que, lors d'événements spéciaux, on
présente des courses venant de l'extérieur. Il faut comprendre
qu'il y a des circuits qui existent. Je vais vous donner un exemple. Le Grand
Prix de Québec va, à un moment donné, présenter des
chevaux qui viennent de l'extérieur. Pour les amateurs de courses, ils
aiment voir performer ces chevaux durant la saison. Si une excellente course se
tient à la piste de Meadows Land, aux États-Unis, on va la
présenter à l'intérieur de nos programmes à nos
amateurs pour qu'ils puissent suivre les chevaux qui, éventuellement,
viendront courser - je prends l'exemple - au Grand Prix de Québec. Sauf
qu'ils vont les voir dans les salles de paris. Ça fait partie de la
programmation. Mais c'est toujours à l'intérieur de nos
programmes de courses et c'est ça qu'on va retrouver dans ces
endroits-là.
M. Baril: Vous me parlez que vous avez l'assurance qu'entre les
propriétaires d'hippodromes, ce sera uniquement des courses tenues au
Québec qui seront dispensées dans ces salles de paris. Mais
est-ce que c'est basé sur une réglementation qui est connue, qui
est faite présente- ment? Cette réglementation est faite depuis
quand? Est-ce que c'est fait entre vous autres? C'est une entente
écrite, signée, comment?
M. Marier: Non. La réglementation va être faite par
la Commission des courses de chevaux du Québec. Nous avons
déjà commencé à informer la Commission de nos vues.
On l'a surtout informée de ce qu'on connaissait du marché, des
études qu'on y a faites, des visites qu'on a faites. Entre les
hippodromes, il y a des ententes. Ce sont des ententes commerciales qui vont
exister à l'effet de préparer et de planifier la programmation.
Nous présenterons à la Commission des courses notre programme
à chaque ouverture de salles de paris. Je pense qu'il est évident
que, lorsque nous voudrons ouvrir une salle de paris, nous devrons nous
présenter devant la Commission des courses, présenter notre
projet et recevoir l'approbation. On a déjà orienté tout
le débat dans ce sens-là pour qu'une étude au
mérite soit faite par la Commission et recevoir les approbations
nécessaires.
Tout à l'heure, vous avez mentionné que peut-être...
Je sentais une question à l'effet qu'il y a peut-être des endroits
qui ne sont pas délimités. À titre d'exemple, je ne sais
pas, moi, Rouyn-Noranda. Peut-être un endroit qui n'est pas à
l'intérieur d'aucun territoire protégé de 80
kilomètres. Encore là, c'est devant la Commission des courses du
Québec qu'on présentera des projets et la Commission aura
à trancher si elle accepte ou non le projet. Le projet peut être
conjoint, souvent, dans ces endroits-là. Ça peut être un
projet conjoint des hippodromes, les quatre hippodromes s'étant
formé une association commerciale, si on veut, pour opérer une
salle de paris dans un endroit non protégé.
M. Baril: Vous comprendrez que nos questions sont dans
l'intérêt de l'avenir des courses, d'abord, et des hippodromes
eux-mêmes, parce que, nous, les parlementaires, en tout cas de
l'Opposition, nous avons été mis seulement au courant du projet
de loi qui est déposé devant nous, on ne connaît aucune
réglementation actuellement qui est en train de s'élaborer, etc.
Vous savez, je vous le dis par expérience, une loi c'est une chose. Moi,
une loi ça ne m'a à peu près jamais fait peur, c'est la
réglementation qui suit, la réglementation, elle, ne passe pas
par les parlementaires ici. Ça, c'est prépare et c'est
accepté et approuvé par le Conseil des ministres, puis c'est
beaucoup plus facile de changer une réglementation que de changer une
loi. C'est pour ça que je vous disais, quand nous avons pris
connaissance de ce projet de loi, nous avions des réserves. C'est une
des raisons pourquoi nous voulions vous entendre et, sans connaître les
montants qui seront impliqués dans l'établissement d'une salle de
paris hors-piste, sans connaître les implications financières,
ça va être quand même des sommes sans doute assez
importantes.
L'hippodrome ou le propriétaire de cette salle-là, c'est
évident qu'il va vouloir la rentabiliser, ça c'est normal, on est
dans une situation économique dans le genre qu'il faut que tu
rentabilises tes affaires si tu veux les garder ouvertes, les faire
fonctionner. Et c'est pour ça que notre inquiétude est à
l'effet de dire: II y a une salle de paris qui s'établit dans un coin
donné, tout est parfait, tout est légal, mais pour finir par la
rentabiliser si, à partir des courses qui sont diffusées dans
cette salle-là, la rentabilité est difficile, le
propriétaire sera peut-être, je ne dis pas forcé, mais sera
peut-être incité fortement, pour rentabiliser cette
salle-là, d'essayer d'obtenir d'autres droits ou d'autres licences pour
être capable de diffuser d'autres courses. De là provient notre
inquiétude parce qu'on ne voit rien dans la loi, voyez-vous, qui nous
dit, qui nous assure que ce sera des courses qui seront tenues au
Québec, qui seront diffusées dans ces salles de paris.
M. Marier: Moi, je peux, Mme la Présidente, vous assurer
que, déjà, j'ai mentionné tout à l'heure, nous
avons amorcé des discussions, donné des orientations à la
Commission des courses, j'ai aussi mentionné qu'on était
assurés que la Commission allait faire sa réglementation en
collaboration avec les intervenants. Et je sais aussi que la Commission,
jusqu'ici, protège le produit du Québec. Je suis assuré
que tous les mécanismes ou que tous les règlements qui vont
être adoptés, vont protéger avant tout le produit de chez
nous qui a besoin d'être supporté. Donc, je ne crois pas qu'il y
ait lieu de sentir de menaces à l'effet qu'on présenterait, au
détriment du produit de chez nous, un produit venant d'ailleurs. Et si
on veut regarder le produit venant d'ailleurs, il n'y a pas beaucoup à
offrir dans le domaine des courses sous harnais qui pourrait nous avantager.
Les gens aiment bien voir les chevaux de propriétaires d'ici, les gens
qui visitent les hippodromes sont aussi souvent des propriétaires,
amènent leurs amis et, évidemment, tous, l'Association du trot et
amble, les hippodromes on est soucieux d'améliorer notre cheptel,
d'améliorer notre qualité de chevaux présentés et,
comprenons-nous bien, que si on présente un produit de
l'extérieur, la partie qui va en bourse irait à
l'extérieur, donc, on ne s'aiderait pas, on jouerait contre nous
à moyen et à long terme.
On n'a aucun avantage de prendre les 50 % dont je parlais tout à
l'heure ou les 6,3 % pour revenir à l'exemple, et d'envoyer cet
argent-là dans un fonds de bourses à l'extérieur de la
province. Alors, au contraire, il faut prendre ces sommes additionnelles de
paris mutuels qui génèrent des commissions, prendre ces sommes
additionnelles et enrichir le fonds de bourses des hommes de chevaux du
Québec pour leur permettre d'acheter des meilleurs chevaux et en
achetant de meilleurs chevaux, créer la demande aux encans. S'ils
créent la demande aux encans, les éleveurs vont produire de
meilleurs chevaux, et tout le cycle économique est en fonction. Donc, il
n'y a pas d'avantages comme tels à aller à l'extérieur, et
on a suffisamment, comme je le disais tout à l'heure, de produits ici,
et s'il faut adapter la programmation à mettre des courses dans
l'après-midi de certains hippodromes, on le fera, et on est très
flexibles à ce niveau-là. Déjà, on a des courses
à des endroits l'après-midi, d'autres endroits le soir, donc ce
sera chose facile à mon point de vue de s'organiser pour que ce soit
rentable pour l'opérateur...
M. Baril: Je pense qu'il y a M. Jobin qui voudrait ajouter
quelque chose.
M. Jobin (Marcel): J'aimerais ajouter, pour sécuriser M.
le député, que le salon de paris c'est une extension de
l'hippodrome. Seuls les hippodromes vont pouvoir avoir des salons de paris.
Deuxièmement, le calendrier de présentation des courses est
sanctionné par la Commission des courses. On ne peut pas
présenter des programmes de courses comme on veut. On doit fournir un
calendrier. Il y a des auditions publiques, et la Commission des courses nous
permet de présenter tant de programmes de courses. L'autre point,
également pour protéger les hommes à chevaux, le
gouvernement fédéral - et, je crois, le gouvernement du
Québec aussi va le faire dans sa réglementation - on est
obligés de signer une entente avec nos hommes de chevaux, de
Québec, pour permettre des téléthéâtres.
Alors ces gens-là sont obligés d'avoir une entente. Ils n'iront
certainement pas nous permettre de présenter des courses venant d'en
dehors; ils vont se protéger en premier lieu. Je pense qu'on est pas mal
sécurisés au point de vue hommes de chevaux et sécuriser
les propriétaires de chevaux du Québec.
M. Baril: Oui, mais bon, je le comprends et je l'accepte mais
comme je dis, je répète que vous comprendrez notre crainte parce
que les règlements, nous autres on ne les a pas vus. On n'est pas au
courant des ententes qui se font actuellement et nous autres on a basé
toute notre argumentation à partir du projet de loi qui est
déposé.
Et je terminerai, Mme la Présidente, en disant simplement qu'il y
a eu tout un rapport de fait sur l'industrie des courses, au Québec, une
industrie à rebâtir, ça été fait par le
gouvernement du Québec. Et il y a un...
M. Pagé: Le rapport Mireault.
M. Baril: Comment?
M. Pagé: Le rapport Mireault.
M. Baril: ...et il y a eu ce groupe de travail qui a retenu
différentes recommandations. Il est arrivé à la
conclusion, en tout cas, à la conclusion f, je pense que c'est important
de la lire. "Et en vue d'une revitalisation a long terme de cette industrie, il
devient absolument essentiel de rapprocher le public du cheval, afin de ranimer
les affinités naturelles entre l'homme et le produit offert par
l'industrie, car ce sont précisément ces affinités qui ont
été à l'origine de l'existence de cette industrie.
L'urbanisation, de même que l'avènement du pari mutuel urbain sur
hippodrome ont, en effet, largement contribué à détruire
ces affinités. Trop occupés à vendre le pari, les
hippodromes nord-américains ont collectivement et totalement
négligé cette dimension, au cours des ans, avec le
résultat qu'aujourd'hui, on se retrouve avec une, sinon deux
générations entières de citadins pour qui le cheval
appartient à un autre univers. Toute stratégie d'intervention
visant la revitalisation à long terme de cette industrie, devrait
incorporer des éléments visant à ranimer cette
affinité."
Tout à l'heure, on comparait, entre autres, à
l'État de New York, on disait que dans l'État de New York et de
l'Illinois, l'implantation de salons de paris a provoqué une
désertion dans les hippodromes. Cela fait qu'on me dit: C'est tout...
Moi, je ne sais pas, mais j'aimerais avoir vos commentaires là-dessus.
Ça ne vous inquiète pas vous?
M. Marier: Non.
M. Baril: Comment prévoyez-vous contrer ça?
M. Marier: C'est effectivement une préoccupation, mais il
y a des moyens... Dans l'Illinois, pour vous donner un exemple,
l'avènement des salons de paris a permis, évidemment, de
générer des revenus pour les hippodromes, qui leur ont permis
d'annuler, ou - je cherche le terme, je m'excuse, mais - d'enlever leur prix
d'entrée. Alors, ce qui s'est produit c'est qu'il y a eu une
augmentation, un accroissement de population à l'hippodrome même,
de gens, parce qu'il n'y a plus de prix d'entrée et, évidemment,
les revenus sont compensés par le surcroît de paris mutuels venant
des salles de paris. C'est aussi certain que les hippodromes vont prendre des
mesures pour rapprocher les gens des chevaux. On fait des paddocks centraux, on
amène les chevaux devant les assistances, devant le public, et on
renforce beaucoup par des promotions. On favorise, si on veut, la
proximité des chevaux. À titre d'exemple, on fait tous des
visites des écuries; on en a une justement, en fin de semaine, qui se
tient, où tout le monde est invité à se promener dans la
zones des écuries, près des chevaux, près des
entraîneurs. Donc il y a toute une orientation qu'on donne, suite
à des recommandations.
Aussi, on est très conscients de l'importance de rapprocher les
gens des chevaux. Mais on ne pourrait pas les rapprocher, de toute
façon, à Sherbrooke, il n'y en a pas; alors il n'y a pas
d'hippodrome et il n'y a peut-être pas lieu d'avoir un hippodrome. Mais
en leur montrant les chevaux, c'est déjà les rapprocher des
courses, du sport des chevaux, et de les rapprocher de la bête. Et, comme
je disais tout à l'heure, probablement que ceci devrait les motiver,
éventuellement, à venir sur l'hippodrome plus souvent et
être plus proches des bêtes et justement, d'être en contact
plus souvent avec les animaux qu'ils aiment. Dans ce sens-là, on en est
conscients et on fait toutes sortes de promotions et d'information sur les
bêtes à l'intérieur de nos programmes. On explique la
morphologie. On explique le comportement du cheval On a des journaux
dédiés au cheval et on essaie de favoriser, si on veut, le
rapprochement de l'homme et de la bête. (16 h 15)
La Présidente (Mme Bégin): M. le
député de Champlain. J'ai une question du député de
Champlain.
M. Baril: J'ai une dernière question et j'ai fini
après.
La Présidente (Mme Bégin): Bon, M le
député d'Arthabaska et par la suite ça sera M. le
député de Champlain.
M. Baril: Une dernière question, depuis que le
gouvernement fédéral a légiféré en cette
matière, est-ce que, dans d'autres provinces canadiennes, il y a eu des
salles de paris hors hippodrome d'établies?
M. Marier: Au Manitoba actuellement.
M. Baril: Comment.
M. Marier: Au Manitoba, à Winnipeg actuellement, la piste
de courses dirige 12 salons de paris, dans la banlieue et dans la province du
Manitoba.
M. Baril: Connaissez-vous l'impact que ça a eu sur les
hippodromes et sur les revenus? Avez-vous eu des résultats?
M. Marier: Au Manitoba il y a seulement une piste de courses.
L'impact. Lors de la dernière rencontre que j'ai eue avec M. Wright, il
m'a dit que ça avait eu un impact très favorable. Pour son
industrie, il se dégage environ 100 000 $ de plus par soir.
M. Baril: Pour l'hippodrome.
M. Marier: Pour l'hippodrome.
M. Pagé: Et par conséquent les hommes à
chevaux.
M. Marier: Oui, tout le monde.
M. Pagé: Et en Ontario, Saskatchewan. Les décrets
ont été adoptés par le gouvernement pour autoriser de tels
salons de paris.
La Présidente (Mme Bégin): M. le
député de Champlain.
M. Brouillette: J'ai seulement deux questions. Ces salles de
paris se seraient installées, j'imagine, à des endroits où
il n'y a pas d'hippodrome déjà existants dans la province?
M. Marier: Effectivement.
M. Brouillette: Vos projections, c'est quoi? J'imagine que vous
avez sûrement un format de fait. Vous en installez combien dans la
province?
M. Marier: II y a des études de faites actuellement. On a
déjà identifié sept endroits qui pourraient recevoir, de
façon très rentable et très efficace, des salons de paris.
C'est une étude préliminaire, qui mérite d'être
approfondie, mais qui nous indique sans cannibaliser - parce que ce qui est
important, un des facteurs importants, c'est le facteur de cannibalisation -
donc sans cannibaliser les clientèles d'hippodromes. Donc on peut
installer ces salles de paris. Et Val d'Or, à titre d'exemple c'est un
bon endroit, Sherbrooke et d'autres endroits comme ça. Donc il y a
déjà des endroits et on va commencer... Notre plan est de
commencer dans ces endroits où il n'y a aucune cannibalisation ou
pratiquement infime, marginale, le pourcentage de clients qui viendraient
autrement à l'hippodrome. Ce n'est pas ça qu'on veut, on veut
justement aller chercher ceux qui ne viennent pas.
La Présidente (Mme Bégin): M. le
député de Champlain.
M. Brouillette: Une autre question, ça serait de savoir
aussi, dans votre étude, est-ce que vous avez pensé aussi, c'est
pour contrer ce qu'on appelle le pari hors-piste ou le "shylock"?
M. Marier: C'est certain que l'avènement, je dois vous
dire, de ces nouvelles technologies, ou ces nouvelles formes ont un effet
direct sur le pari légal. Lorsqu'on a fait, à titre d'exemple, le
pari par téléphone, on a éliminé pratiquement la
majeure partie des "bookies", parce qu'on a permis, justement, aux gens de
parier directement à la piste sans passer par un intermédiaire
qui, premièrement prend une cote entre les deux et qui n'offre pas le
mêmes garanties et qui fait un acte illégal.
M. Brouillette: Et que le gouvernement ne retire pas les
taxes.
M. Marier: Et que le gouvernement ne retire pas et que la piste
ne retire pas les taxes et les commissions requises. Donc, en allant dans la
province rejoindre des endroits comme ça, on va éliminer
carrément tout pari illégal, parce que les gens n'auront plus
d'avantages à aller au "bookie" du coin. Ils vont aller directement dans
la salle de paris et placer leur pari là où le retour est
garanti, là où le retour est à son maximum.
M. Brouillette: Présentement, tous les hippodromes qu'on a
dans la province, est-ce qu'ils se rentabilisent tous? Je suis de la
région Trois-Rivières, Cap-de-la-Madeleine, je savais bien qu'on
amène des améliorations, depuis un bout de temps c'était
sur le bord pas mal.
M. Marier: Oui, mais depuis l'implication du gouvernement du
Québec en réduisant son taux de taxation, ce qui s'est
passé au 1er juillet 1988, tous les hippodromes ont connu une hausse
importante, sensible du pari mutuel, ce qui a favorisé l'augmentation de
leurs commissions et qui leur a permis de se rentabiliser. Actuellement tous
les hippodromes, sans faire des profits exorbitants, loin de là, sont en
mesure d'être viables et de poursuivre les efforts de relance
amorcés.
M. Brouillette: mais, une salle de paris, de quelle
manière ça serait financé? est-ce que c'est la
régie des courses qui la finance? ou c'est...
M. Marier: Non. C'est une opération privée, comme
disait M. Jobin tout à l'heure, c'est l'extension de l'hippodrome, donc
c'est à l'hippodrome de financer la salle de paris. Je dois vous dire
que, dans l'Illinois, les hippodromes, pour vous donner un exemple, se sont
réunis, et ont formé un nouveau consortium des hippodromes
présents. Il y en a quatre, à ce que je sache. Ils ont mis en
commun le développement, ils ont financé eux-mêmes, les
quatre, le développement des salies de paris. C'est une formule qu'on va
considérer, qu'on va regarder. Elle existe, elle a été
prouvée, elle a été faite. Les hippodromes, les quatre, de
l'Illinois ont investi ensemble dans la salle de paris, avec une formule
quelconque, qui peut être développée. Donc tout ce qui se
développe dans cet État est la propriété de
l'ensemble des hippodromes.
M. Brouillette: Merci.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le
député de Champlain. M. le député d'Arthabaska, une
dernière question, parce que le temps file.
M. Baril: Oui, très rapidement, madame. On parlait tout
à l'heure d'une réglementation qui
est en élaboration actuellement, tout ça. Est-ce que cette
réglementation-là est bâtie avec votre, pas permission,
votre collaboration? C'est fait en commun avec vous? La connaissez-vous,
actuellement, la réglementation que la Commission est en train de
préparer?
M. Marier: Non, je pense qu'on est au niveau des orientations et
des principes, à ce stade-ci. Bâtir la réglementation, en
ce qui me concerne, est beaucoup plus facile à partir du moment
où on va savoir ce qu'on veut faire. Ce qu'il est important pour nous de
démontrer à la Commission, c'est ce qui existe ailleurs. Et
ça on a déjà fait des démarches. Je vous parlais de
l'Illinois, de la formule de l'Illinois où les hippodromes se sont
regroupés puis ont fait un consortium pour opérer les salons de
paris. On a fait, nous, ces recherches-là. On est allés prendre
des photos partout. On est allés chercher des données et on
donne, à ce stade-ci, à la Commission des orientations. On lui
permet, puis je sais qu'elle a débuté ses études aussi et
qu'elle prend ses renseignements et, en partant, une fois qu'on aura
développé le modèle de salles de paris à implanter,
je pense que la Commission va faire en sorte que la réglementation
permette, justement, cette implantation et permette les contrôles qui
s'imposent. Je vous dis qu'on n'est pas inquiets, parce que, quand même,
depuis l'avènement de la Commission, les rapports ont été
très étroits, on a eu toutes les opportunités de nous
exprimer et la Commission aussi a fait la consultation nécessaire. Je
dois vous dire qu'on a eu des colloques, chose qui n'existait pas dans le
passé. On a déjà deux colloques de passés avec la
Commission. Donc le dialogue est ouvert et on n'a pas de doute qu'elle va
répondre et qu'une réglementation adéquate... Mais en
premier lieu il faut lui dire, lui manifester quelles sont nos intentions et on
est à cette étape-là.
M. Baril: Je vous remercie de votre présentation et des
explications que vous avez fournies. Je vous remercie de vous être
déplacés pour venir répondre à nos questions.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M le
député d'Arthabaska. M. le ministre.
M. Pagé: Merci, messieurs.
La Présidente (Mme Bégin): Je remercie
l'Association des hippodromes du Québec d'avoir répondu à
la demande de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation pour nous soumettre son point de vue concernant le projet de loi
6. J'inviterais maintenant l'Association du trot et amble du Québec
à bien vouloir prendre place.
M. Pagé: En attendant que nos bons amis, nos bonnes gens,
s'installent, Mme la Présidente, je voudrais rappeler aux
collègues députés qui croient peut-être que c'est
une activité négligeable. Dans une année de calendrier,
l'activité sportive qui fait l'objet du plus grand nombre de spectateurs
au Québec, c'est les courses de chevaux. Au-delà du hockey
professionnel, il y a davantage de gens qui vont sur les hippodromes que de
gens qui vont au baseball dans une année. Il y a davantage de gens qui
vont sur les hippodromes qu'il y en a qui vont au Forum de Montréal et
au Colisée de Québec pour voir jouer les Canadiens et les
Nordiques. C'est un sport qui est en croissance; on le voit d'ailleurs sur le
pari.
Association du trot et amble du Québec
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le ministre.
Nous accueillons l'Association du trot et amble du Québec. Je souhaite
la bienvenue aux représentants de cette association. Je vous rappelle
que le temps qui est alloué pour votre présentation est de vingt
minutes. Par la suite, il y aura des échanges entre les
députés, d'une durée de quarante minutes. Je demanderais
au porte-parole de l'Association de bien vouloir s'identifier ainsi que son
accompagnateur.
M. Brissette (Guy): Mme la Présidente, mon nom est Guy
Brissette, président de l'Association du trot et amble du Québec.
Je suis accompagné de Me Jacques Bertin, aviseur légal de
l'Association du trot et amble du Québec.
M. le ministre, messieurs les membres de la commission, l'Association de
trot et amble du Québec est heureuse de répondre à
l'invitation qui lui est faite de participer à la consultation sur le
projet de loi 6, Loi modifiant la Loi sur les courses de chevaux et d'autres
dispositions législatives. Le 18 décembre 1987, date de la
sanction de la Loi sur les courses de chevaux, demeurera toujours une date
mémorable pour notre association En effet, cette loi venait créer
la Commission des courses de chevaux du Québec, organisme longtemps
souhaité par tous les intervenants du milieu et particulièrement
par notre association L'industrie des courses de chevaux au Québec
représente plus de 10 000 emplois et avait besoin d'un tel organisme
pour régir et surveiller les courses de chevaux ainsi que pour
promouvoir et aider cette industrie. Nous comprenons que des amendements sont
nécessaires pour ajouter aux fonctions de la Commission celles de
régir et de surveiller les salles de paris sur les courses de
chevaux.
Le progrès et les changements technologiques doivent être
suivis tout en tenant compte de la législation existante. Nous sommes
cependant très inquiets quand le législateur veut amender le nom
de la loi pour qu'elle se lise "Loi sur les courses" et que la Commission des
courses de chevaux du Québec s'appelle "Commission des courses du
Québec". L'inquiétude de
l'ATAQ est d'autant plus grande, lorsque le législateur veut
augmenter les fonctions de la Commission en ajoutant à l'article 36 de
la loi, après le deuxième alinéa: "La Commission a
également pour fonctions de régir et de surveiller toute autre
course si elle y est autorisée par le gouvernement." L'ATAQ voit, dans
cet amendement, une ouverture qui permettrait à la Commission des
courses de chevaux du Québec d'étendre ses activités
à d'autres secteurs, tels ceux des courses automobiles, de motos, de
chiens, etc., ce à quoi s'oppose vigoureusement l'ATAQ.
La Commission des courses de chevaux du Québec a un rôle
important à jouer dans la relance de l'industrie des courses de chevaux
et dans les efforts de tous les intervenants pour redonner à cette
industrie ses lettres de noblesse. La loi, aussi bien que la Commission, ne
doit couvrir et traiter que des courses de chevaux. Tous les efforts doivent
être concentrés sur les courses de chevaux, qui constituent une
industrie fort importante au Québec et qui recrute des travailleurs qui
ne sont pas facilement recyclables. L'importance de la grandeur de cette
industrie soutient et mérite qu'une loi particulière la
régisse, via une commission qui mettra toutes ses énergies au
service de cette industrie.
Dans un deuxième temps, l'ATAQ comprend que le législateur
prévoie, à l'article 58.3, que celui qui exploite une salle de
paris sur les courses de chevaux doit être titulaire d'un permis à
cet effet. Il en est autrement en ce qui a trait à la personne qui
exploite une ferme d'élevage et/ou un centre d'entraînement de
chevaux de course. L'ATAQ s'oppose vigoureusement aux amendements 58.1 et 58.2,
conformément aux représentations qu'elle avait faites à la
Commission, lors du colloque sur l'avenir de l'industrie des courses de chevaux
tenu les 22 et 23 novembre 1988. L'ATAQ maintient sa position, à savoir
qu'il serait abusif que la Commission vienne éventuellement
réglementer l'exploitation d'une ferme et/ou d'un centre
d'entraînement. Il importe que la Commission concentre son
activité sur la surveillance des hippodromes et le déroulement
des courses. De plus, l'ATAQ est totalement opposée à ce qu'un
entraîneur, sous le coup d'une suspension, ne puisse exercer ses
activités sur sa ferme d'élevage ou d'entraînement. Pour
assurer la relance de l'industrie, il faut demeurer conséquent, de
façon à ne pas verser dans l'abus, voire même l'arbitraire.
L'ATAQ voit dans cette réglementation de la ferme d'élevage et/ou
d'un centre d'entraînement, une mainmise de la Commission, qui aurait
maintenant un droit de vie et de mort sur tous et chacun de ses membres et dans
les faits, toujours, sans appel.
La Commission peut être très efficace dans ses fonctions et
remplir pleinement son rôle sans devoir investir les fermes
d'élevage et les centres d'entraînement. Les craintes de l'ATAQ
sont d'ailleurs supportées par l'amendement proposé par les
articles 77 et 78 concernant l'extension de la période de temps qui doit
s'écouler avant de présenter une nouvelle demande de licence,
à la suite du refus ou à la révocation de cette
dernière.
Porter la période d'un an à cinq ans est irréaliste
et ne tient pas compte du fait que, d'empêcher un travailleur de cette
industrie de gagner sa vie non seulement à l'hippodrome mais
éventuellement sur une ferme d'élevage et/ou d'un centre
d'entraînement, pour une période pouvant aller jusqu'à cinq
ans, va à rencontre des droits fondamentaux. Si ces amendements sont
supportés par le désir d'assainir le milieu, nous
prétendons que la Commission y gagnera en étant plus efficace
dans sa juridiction actuelle plutôt qu'en tentant d'élargir son
champ d'action aux fermes d'élevage et aux centres
d'entraînement.
Enfin, concernant les salles de paris sur les courses de chevaux, l'ATAQ
ne s'oppose nullement à ces amendements. La législation actuelle
protège les hommes à chevaux, qui sont considérés
comme des partenaires lors de l'émission des permis d'un hippodrome.
L'ATAQ soutient qu'il doit en être ainsi pour les salles de paris. Les
hommes de chevaux seront toujours des intervenants majeurs dans cette industrie
fort lucrative pour le gouvernement, et le législateur se doit de les
protéger avec la venue des salles de paris sur les courses de
chevaux.
Voilà, Mme la Présidente, le point de vue de l'Association
du trot et amble du Québec concernant les amendements de la Loi sur les
courses de chevaux. Les jours sombres de cette industrie ne sont pas
terminés et nous avons besoin d'une Commission des courses de chevaux
qui consacrera tout son temps et ses énergies dans la relance de
l'industrie. (16 h 30)
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. Brissette, de
votre exposé. M. le ministre.
M. Pagé: Oui, Mme la Présidente. Je voudrais
remercier M. Brissette, Me Berlin de leur présentation aujourd'hui. Je
note votre appui à l'égard des salons de paris qui, selon moi,
seront susceptibles de convier davantage de concitoyens et de concitoyennes
à l'activité des courses de chevaux, premièrement.
Deuxièmement, qui sont aussi susceptibles, ça va de soi, de
générer des revenus additionnels autant pour les hippodromes que
pour ce qu'on appelle les hommes à chevaux, les propriétaires,
les conducteurs, les éleveurs dont vous êtes.
Je voudrais vous sécuriser sur l'article 36. Je peux vous
indiquer qu'il n'est pas du tout, ni immédiatement ni dans un avenir
prévisible, de l'intention du gouvernement du Québec de confier
à la Commission des courses des juridictions autres que sur les courses
de chevaux. Pourquoi cette modification? C'est très simple. Nous avions,
depuis 1968-1969, je crois, la Régie
des loteries et courses du Québec. Nous avons eu par la suite la
SODIC et l'activité de contrôle des courses de chevaux
était placée sous la juridiction de la Régie des loteries
et courses.
En 1987, effectivement, j'ai déposé une loi ici à
l'Assemblée pour créer la Commission des courses de chevaux du
Québec, ce qui m'est apparu comme étant un voeu, un souhait et
une démarche utile pour dynamiser cette industrie qui était dans
une santé très précaire, comme vous en convenez.
L'objectif était de mettre sous la même juridiction l'ensemble de
l'activité courses de chevaux. Comme on le sait, la Régie des
loteries et des courses n'avait pas une juridiction exclusivement
réservée aux courses de chevaux. Elle s'occupe beaucoup plus des
loteries, des bingos, etc. L'industrie a exprimé beaucoup de
satisfaction, je crois. Je pense que le gouvernement a livré la
marchandise par un plan de développement qui a été
très bien accepté, très bien reçu et des
augmentations substantielles des aides fournies à cette industrie pour
l'aider et la supporter dans sa démarche de développement. Sauf
qu'une fois que les courses de chevaux ont quitté la juridiction de la
Régie des loteries et courses du Québec, il ne restait plus
aucune juridiction de droit autre que sur papier pour la Régie des
loteries à l'égard des courses. C'est ce pourquoi le
ministère des Finances, le ministère du Revenu de qui
relève la Régie des loteries et courses ont indiqué
très clairement qu'il n'est plus opportun de maintenir le mot "courses"
dans le vocable identifiant cette Régie qui s'occupe des loteries.
Ça, c'est le premier élément de la discussion qui a eu
cours entre le ministre des Finances et moi, il y a au moins un an et demi,
deux ans.
Deuxième élément, comme dans le dictionnaire et
dans les faits, il pourrait, je dis bien, y avoir des courses autres que les
courses de chevaux, il y avait deux alternatives. C'était de maintenir
une commission identifiée uniquement aux courses de chevaux et oublier
tout le reste, même si le reste ne peut, en vertu du Code criminel, faire
l'objet d'un pari. Ce que l'article 36 prévoit, ce n'est rien de bien
mal. C'est rien de bien malin, ça. L'article 36 prévoit que "elle
veille à la protection de la sécurité du public lors de
ses activités. La Commission a pour fonctions de régir et de
surveiller les courses de chevaux, l'élevage, l'entraînement des
chevaux de courses ainsi que de promouvoir et d'aider l'industrie des courses
de chevaux. La modification, c'est qu'on enlève... Ah oui! La Commission
a, également, pour fonctions de régir et de surveiller toute
autre course si elle y est autorisée par le gouvernement.
Pour que la Commission des courses soit autorisée par le
gouvernement à régir une course autre que les courses de chevaux,
ça prendrait des modifications au Code criminel. Vous n'êtes pas
sans savoir que j'ai fait l'objet, comme ministre responsable des courses au
Québec, j'ai fait l'objet de pressions, régulièrement
formulées pour qu'on puisse - exemple concret, là ça vient
du député de Laviolette - pour autoriser des courses de chiens,
puis ma position, ça été clair, ça
été non. Non, point final, "period", à la ligne. Puis
ça va être non. Puis je ne vois pas un ministre de l'Agriculture,
moi, s'associer à une démarche pour demander au gouvernement
fédéral de modifier le Code criminel. Des chiens, ce n'est pas
structurant, j'ai beaucoup de respect pour les chiens, je les adore, ils sont
tous beaux, mais il y en a qui sont plus beaux que d'autres, mais les chiens ce
n'est pas structurant pour l'économie comme un cheval.
Les courses de chiens, ce n'est pas créateur d'emplois comme les
courses de chevaux, puis au Québec, on a développé une
excellence, au Canada et au Québec, notamment. On n'a qu'à
regarder le nombre de conducteurs de chevaux de courses venant du Québec
qui font honneur à notre province puis à notre pays, partout aux
États-Unis puis même en Europe. On a développé une
excellence, puis on n'entend pas la diluer cette excellence-là. Je
voudrais vous sécuriser tout de suite, il n'est pas dans mon intention,
pas une minute, d'aller jouer dans les courses d'automobiles, les courses de
bicycles, les courses d'avions, les courses de je ne sais trop quoi. Puis, je
vous dirai qu'on a assez de préoccupations et nous sommes suffisamment
occupés pour tenter de dynamiser l'industrie des courses de chevaux pour
aller consacrer du temps ailleurs, en plus, premièrement.
Deuxièmement, votre argumentation à l'égard des
articles 58.1, 58.2. D'abord, un, j'ai été surpris que vous nous
ayez indiqué que ça avait été soulevé au
colloque. Selon les informations que j'ai, ça n'aurait jamais
été soulevé au colloque de 1988 en novembre,
premièrement. Je n'y étais pas ou j'y étais par un message
que je vous avais livré sur écran visuel à ce
moment-là. Je dois vous dire, je suis très réceptif. Nous,
le but de la démarche, c'était de donner un encadrement. Ce n'est
pas pour aller vous achaler sur vos pistes d'élevage ça
là. L'objectif de la Commission et du gouvernement, ce n'était
pas et ce n'est pas d'aller vous achaler, comme on dit dans le jargon, dans les
centres d'entraînement. L'objectif, c'était de nous assurer qu'un
centre d'élevage soit un véritable centre d'élevage.
L'absence de contrôle - là, j'aimerais bien vous entendre
là-dessus - l'absence de contrôle dans les centres
d'élevage, ça a des répercussions. Je comprends qu'on
doive favoriser l'économie de marché, on doit favoriser le libre
cours du marché, mais ça a eu des répercussions. Beaucoup
de gens se sont lancés dans les centres d'élevage depuis quelques
années, et surtout que plusieurs d'entre eux étaient confiants,
comme ceux des interventions du gouvernement dans l'industrie, puis ils se sont
lancés dans ça avec les résultats qu'on connaît. Il
y a des poulins ou des pouliches qui ont été acheminés en
très
grand nombre aux encans, aux enchères annuelles, ce qui a
contribué à faire chuter les prix de façon très
significative.
Deuxièmement, il y des poulins et des pouliches qui n'avaient pas
le calibre génétique pour aller courir sur les hippodromes avec
des licences. Il ne faut pas se faire de cachette, aussi Puis d'ailleurs je
pense que l'Association, l'ATAQ, parce que vous représentez non
seulement les conducteurs, les propriétaires, mais aussi les
éleveurs, il y a de nombreux éleveurs dans l'ATAQ, je suis
persuadé que vous êtes d'accord avec je ministre comme quoi on
risque, avec cette multiplication des fermes d'élevage, on risque,
premièrement, de multiplier d'autant les gens qui ont des échecs
dans l'industrie, donc qui viennent donner une image négative à
l'industrie, un. Et deux, on risque aussi de diminuer la qualité du
cheptel chevalin québécois qui est dirigé vers nos encans.
Ça, c'était un des objectifs. Si vous me dites: M. le ministre,
on n'est pas d'accord, mais pas du tout, bien là, je...
D'ailleurs, je vous connais bien, Guy, puis je sais que le fait que le
ton soit élevé ne me surprend pas, c'est votre ton
régulier. C'est comme ça qu'on vous apprécie. Mais si vous
me dites: On n'en veut pas pantoute, bien vous n'en aurez pas. Mais
après ça je ne voudrais pas que l'ATAQ vienne me dire: M. le
ministre, regardez ce qui se passe chez les éleveurs. C'est ça
que vous allez venir me dire. Vous allez dire: M. le ministre, ça n'a
pas de bon sens, les centres d'élevage, ça se multiplie, la
qualité diminue, les poulains qui sont vendus dans les encans sont de
moins bonne qualité, puis c'est l'ensemble de notre industrie qui va en
payer le prix tantôt. Ou encore je ne voudrais pas que la multiplication
des centres d'élevage, parce que c'est un "free land", que les centres
d'élevage soient tellement nombreux, éventuellement, avec une
diminution tellement appréciable des revenus, que là vous veniez
cogner à ma porte en disant: M. le ministre, ne laissez pas aller
ça comme ça, ça n'a pas de bon sens, il faut aider ce
monde-là. Il y a ça aussi. J'aimerais bien vous entendre. Je vous
le dis, je suis prêt, là, je vais retirer les deux articles. Je
vais retirer les deux articles, mais je vous invite à
réfléchir à la conséquence d'une situation
où il n'y a aucun encadrement sur les centres d'entraînement puis
les centres d'élevage.
Même chose sur les centres d'entraînement. Est-ce qu'on est
capables de faire vivre cinq ou six ou sept centres d'entraînement dans
la région de Montréal? Je ne suis pas convaincu de ça,
moi. Pas convaincu, puis pas une minute. À moins que le gouvernement ne
verse des millions et des millions sur une base annuelle, et c'était
l'objectif de la démarche. Si vous n'en voulez pas, vous n'en aurez pas.
Mais après ça ne venez pas brailler sur mon épaule, par
exemple. C'est tout.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le ministre.
M. Brissette.
M. Brissette: Mme la Présidente, M. le ministre, messieurs
les membres de la commission. Écoutez, M. le ministre, j'ai pris bonne
note des différents points que vous avez soulevés dans votre
réponse. Quant à la question des appréhensions qu'on avait
quant au changement de nom de la Commission à savoir Commission des
courses, au lieu de la Commission des courses de chevaux, écoutez, bien
que vous nous donniez l'argument que vous êtes en place, et que tant que
vous serez là, il n'y a pas de problème, vous êtes un
ardent défenseur des chevaux, des courses de chevaux, et ça, M.
le ministre, je pense que le monde des courses vous en remercie à tous
les jours de votre implication, ça a des retombées
bénéfiques. Maintenant, il faut penser à un moment
donné aux différentes pressions...
M. Pagé: ...pour être mon "chum" d'en face...
M. Brissette: ...aux différentes pressions qui sont faites
par les gens de différents milieux qui veulent avoir des courses de
chiens, par exemple. Il faut penser qu'aux États-Unis, les courses sous
harnais sont en perte de vitesse, et, notamment, un des plus gros
compétiteurs des courses sous harnais c'est les courses de chiens, sur
lesquelles on peut parier, et, définitivement, c'est un adversaire de
taille, c'est un compétiteur de taille. Ça, c'est un point. On
accueille très favorablement votre position. Ça, on ne doute pas
de ça. Cependant, on pense aussi à vos successeurs
éventuellement. Quand on parle des fermes d'élevage et des
centres d'entraînement, M. le ministre, et que vos rapporteurs vous
disent que, au niveau du colloque, il n'y avait eu aucun commentaire
apporté là-dessus, et bien je vais me référer au
colloque "À l'heure des choix", des 22 et 23 novembre 1988, excusez-moi,
ça se déroulait à Saint-Hyacinthe. En page 32, c'est un
document qui a été remis par la Commission des courses et qui dit
ceci: "La Commission entend proposer au gouvernement d'adopter un
règlement pour obliger l'exploitant d'une ferme d'élevage de
chevaux de course ou d'un centre d'entraînement de chevaux de course
à détenir une licence de la Commission. La Commission pourrait
ensuite adopter des règles en vue, notamment d'obliger les chevaux de
course hébergés à subir le "Coggins test", de s'assurer
qu'un entraîneur ou un détenteur de licence n'exerce pas ses
activités sous le coup d'une suspension, de s'assurer de la
salubrité des lieux d'hébergement des chevaux.
Là-dessus, M. le ministre, je dois vous dire que, à ce
premier colloque, il y avait eu une bonne participation. Il y avait eu une
bonne participation parce que, à ce moment-là...
M. Pagé: Celui de 1988...
M. Brissette: De 1988.
M. Pagé: ...le 22 novembre 1988.
M. Brissette: Oui, celui de 1989, ça a été
moins bon comme participation, parce que, en 1988, les participants au colloque
s'attendaient à une oreille attentive de la Commission des courses et,
actuellement, le milieu des courses a trouvé, disons, plutôt - je
ne dirais pas négative - mais plutôt fade l'oreille que la
Commission nous a prêtée dans les différentes
recommandations. Entre autres, il y avait environ huit ateliers où il y
avait des discussions sur les différents points proposés dans le
document remis par la commission et, notamment, sur ritem" les licences pour
les fermes d'élevage, les centres d'entraînement, tous les
ateliers se sont montrés contre cette proposition-là. Et aussi
dans le document, dans le mémoire qu'on a remis à la Commission
des courses, on a aussi émis des commentaires concernant, justement, les
licences, les possibilités de licence et dans le commentaire, dans le
mémoire, on dit: Cependant, l'ATAQ s'oppose vigoureusement au
désir de la Commission de réglementer plus avant l'exploitation
d'une ferme d'élevage et, plus particulièrement, en ce qui a
trait à l'obligation, pour un exploitant, d'obtenir un permis de la
Commission des courses de chevaux du Québec pour opérer un centre
d'entraînement ou une ferme d'élevage.
Alors, je pense que ça a été discuté en 1988
et si, aujourd'hui, vous semblez interpréter mon ton comme étant,
disons, un petit peu, je ne dirais pas choqué ou quoi que ce soit...
M. Pagé: Agressif. M. Brissette: Agressif. M.
Pagé: Affirmatif.
M. Brissette: II est peut-être agressif. Je vais vous dire
franchement, M. le ministre, c'est mal me connaître que de penser que
j'ai un ton agressif, je peux l'être pas mal plus que ça.
M. Pagé: Ha, ha, ha!
M. Brissette: Surtout... Alors, écoutez, c'est le point de
vue. Quant aux fermes d'élevage, actuellement, la plupart des fermes
d'élevage au Québec traversent des périodes et des
situations financières difficiles. On est tous au courant des ventes qui
n'ont été pas tellement bonnes dans plusieurs cas. Alors, on
pense que, définitivement, il va y avoir un nettoyage du milieu et le
nettoyage va se faire par lui-même, je pense. Les gens qui ont des
opérations d'élevage de chevaux et qui ne sont pas en mesure de
les rentabiliser, je pense qu'ils sont assez matures pour, justement,
arrêter ces opérations-là et donner la chance à ceux
qui, vraiment, ont la compétence pour aller de l'avant et rentabliser
des fermes d'élevage.
M. Pagé: M. le Président. Mme la Présidente,
je m'adresse au président de l'ATAQ, M. Brissette.
Une voix:
M. Pagé: Pardon?
Une voix:...
M. Pagé: Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Ah non! on a toujours de bons échanges,
l'ATAQ et moi.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Toujours de bons échanges, puis je pense
que ça s'est toujours inscrit sous l'égide du "fair play" et de
la loyauté mutuelle.
Les articles 58.1 et 58.2, je vais faire une motion pour les retirer.
C'est réglé? Mais, après ça, ne venez pas pleurer
sur mon épaule Vous n'avez pas l'habitude, mais il y en a d'autres qui
l'ont.
M. Brissette: Mme la Présidente, M. le ministre,
là-dessus, écoutez, je vous ferais remarquer, M le ministre.
M. Pagé: Mais là, vous devriez dire, M. le
président, que vous êtes satisfait. Je vous donne, je vous
donne...
M. Brissette: Oui
M. Pagé: Je vous dis: C'est correct, je l'accepte votre
argument.
M. Brissette: Écoutez, c'est parce que, pendant qu'on y
est, dans les amendements, vous pourriez peut-être penser à
l'article 56...
M. Pagé: Lequel dit quoi?
M. Brissette: ...des règlements concernant le droit
d'appel en course.
Actuellement, lorsqu'un conducteur est...
M. Pagé: Non, non, non, ça, c'est
réglé, ça, M. le président de l'ATAQ. Je vous l'ai
dit quand j'ai passé la loi: moi, là, cette situation où
un juge de la Commission de courses rend une décision après la
course, ça... Le débat, il a été fait en 1987,
là-dessus. Ça a brassé un peu, le président de
l'ATAQ, c'était un M. Charron, à l'époque; ça a
brassé un peu en commission.
L'ATAQ a dit: Ça n'a pas de bon sens qu'un juge, que la sentence
d'un juge sur un hippodrome soit exécutoire immédiatement. Bien,
selon moi, elle doit être exécutoire immédiatement. Puis je
m'excuse, bien, je vais vous l'expliquer, là, ça ne fait pas
votre affaire...
Dans le passé, le juge sanctionnait une activité sur un
hippodrome et la personne ainsi affectée logeait un appel à la
Régie. Le parieur spectateur qui disait tiens, le juge a suspendu tel
conducteur pour 10 programmes, 15 programmes, 5 programmes, peu importe. Le
lendemain ou le surlendemain le même spectateur allait aux courses, il
regardait son programme et le gars qui avait été suspendu deux
jours avant était sur la piste. J'ai indiqué, en 1987, et je le
répète aujourd'hui, un des maillons les plus importants pour
maintenir un niveau élevé de crédibilité à
l'égard de notre industrie, et plus particulièrement à
l'égard de l'intégrité de l'industrie, ce sont des
règles strictes. J'ai comparé à ce moment-là les
pouvoirs d'un juge sur un hippodrome aux pouvoirs - c'est beau... Bienvenue Mme
Baril - d'un arbitre sur la glace du Forum ou du Colisée dans la Ligue
nationale. Vous me direz... Il faut prendre pour acquis aussi que les juges
agissent de bonne foi. Si vous avez des motifs raisonnables de croire qu'il y a
des juges qui ne font pas bien leur job, vous avez l'obligation de le faire
savoir à la Commission ou au ministre et on fera comme dans la Ligue
nationale.
M. Bertin (Jacques): Si vous me permettez, M. le ministre, sur ce
point-là, je pense que mon président va apprécier que je
lui vienne en aide là-dessus. Dans le fond ce n'est pas tout à
fait la situation, et je ne pense pas... Comme toute comparaison est boiteuse,
la vôtre comme la nôtre pourrait l'être tout autant. Le
problème que nous traversons avec l'application du règlement 56,
c'est que, dans le fond, en pratique, il ne trouve pas son application. La
discrétion qui est laissée à la Commission de susprendre
ou de surseoir à la sanction imposée par un juge de courses n'est
pas mise de l'avant très souvent. Et à date, je peux vous dire
que l'ATAQ a mis sur pied un comité des conducteurs et entraîneurs
pour qu'ils soient représentés par avocat, chaque fois qu'ils
sont appelés devant le juge de courses. Et là aussi il faut bien
constater que, contrairement à l'arbitre au hockey qui appelle une
sanction immédiatement dans le déroulement de la partie, celui
qui est convoqué, le conducteur ou l'entraîneur qui est
convoqué devant les juges de courses, sur une infraction appelée
par le juge de courses, doit assister à la preuve qui est faite par le
juge lui-même. Il reçoit la version du conducteur impliqué
et ensuite plus souvent qu'autrement le même juge va rendre une
décision si lui a raison ou si le conducteur a raison. Et
dépendant de la sanction, parce que, encore là, vous verrez, si
vous constatez les différentes décisions qui sont rendues, il y a
des cas qui sont sans appel. Quand un appel est plus de deux jours de
suspension, celui qui va se prévaloir du règlement 56 pour
surseoir à son exécution jusqu'à ce que l'appel soit
entendu, bien souvent, si c'est 5 jours ou 10 jours de suspension, il peut
s'écouler 10 jours avant qu'il soit entendu. Et admettons et prenons
pour acquis, pour les fins de l'exemple, que le conducteur...
M. Pagé: Est-ce que je peux suspendre quelques
minutes?
La Présidente (Mme Bégin): II y a consentement pour
qu'on suspende pour quelques instants? On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 16 h 57)
La Présidente (Mme Bégin): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux.
Nous étions en train d'écouter la réponse de M. Bertin. Si
vous voulez continuer, M. Bertin.
M. Bertin: Alors, j'en étais rendu au niveau de l'appel
où la suspension avait été, par exemple, de 5 jours ou 10
jours. Si on n'est pas capables de trouver un moyen que la Commission puisse
jouer de sa discrétion et de surseoir à la sanction
imposée par un juge, on se retrouve dans la situation souvent
très fâcheuse et économiquement fatale pour bien des
membres, d'avoir à subir leurs suspensions avant d'avoir
été entendus en appel. On présume qu'on n'aura pas gain de
cause et, ça je pense, que c'est aller contre les principes
élémentaires de justice.
M. Pagé: Là-dessus, je vous réponds ceci.
Premièrement, ce n'est pas dans le projet de loi, ça n'exclut
pas, par contre, qu'on s'y penche; deuxièmement, j'ai eu des
échos d'insatisfaction, de mécontentement, cependant, vous savez
quand on réfère à l'application de lois qui doivent
être, dans leur essence même, rigoureuses, eh bien, il faut en
prendre et en laisser. Moi, ce que je suis prêt à regarder c'est
m'assurer que le mécanisme soit pleinement efficient, si je puis
utiliser le terme, que les délais soient abrégés pour que
ça ne constitue pas, finalement, des abus de droit, entre guillemets,
mais l'autorité de la décision du juge de courses, du juge de
paddock, moi, je n'y toucherai pas. Mais, vous me dites, le problème se
situerait davantage au niveau de l'application de l'article 56, beaucoup plus
que dans son libellé ou dans ses dispositions. Je m'engage à
regarder ça. Quand j'ai pris des engagements envers vous autres, je les
ai respectés. On va regarder ça, on va vous revenir, puis on
va
tenter de s'assurer qu'il n'y a pas d'abus de droit ou qu'il n'y a pas
de perception d'abus de droit, ou qu'il n'y a pas de révision par la
personne qu'il vient de juger.
M. Berlin: remarquez, je sais qu'on est hors d'ordre, parce qu'on
est rendus aux règlements de la commission, peut-être profiter de
l'occasion parce que...
M. Pagé: Non, vous faites bien d'en profiter, vous ne
venez pas souvent.
M. Berlin: ...on ne vient pas vous voir souvent. Mais,
j'apprécie que vous ayez dit que vous allez regarder l'application de
l'article 56, d'une part. Ce qui serait important que la Commission regarde
aussi, c'est comment traiter les comparutions des membres qui sont
appelés, contre qui des infractions sont soulevées, de la
façon dont ça va être traité. C'est-à-dire
que le juge qui devra entendre les versions, qui devra entendre la preuve et,
d'autre part, la version de l'accusé, en tout cas, il ne faudra pas
qu'il soit juge et partie en même temps, dans le sens du respect...
M. Pagé: Comme collègue du Barreau, je suis
pleinement d'accord avec vous là-dessus, et ça je vais y voir
personnellement, et je suis convaincu que j'ai l'assentiment de la Commission
des courses. Ce n'est pas dans les intentions de la Commission des courses de
faire en sorte qu'elle reçoive des avis de droit ou qu'il y ait des
apparences de conflits d'intérêts chez les gens qui prennent des
décisions
M. Berlin: ...parce qu'on a déjà soulevé le
point à la Commission des courses, M. le ministre, et ça serait
malheureux, si ça ne réagit pas, que l'on doive se retrouver en
Cour supérieure pour faire débattre ces points-là et, je
pense, que là, toute l'industrie y perdrait.
M. Pagé: Oui. Vous n'avez pas eu de cas encore en Cour
supérieure là-dessus?
M. Berlin: Non, mais je veux dire, tout le monde est en attente
d'une réaction, et ça serait heureux que ça se produise le
plus tôt possible.
M, Pagé: Je note de façon très
sérieuse et on va échanger ensemble là-dessus,
bientôt.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le
ministre.
M. Pagé: La dernière recommandation, de un à
cinq ans, le dernier article, c'était... Dans l'article actuel 78, on se
réfère: "Lorsque sa licence est révoquée, le
titulaire ne peut, avant l'expiration du délai d'un an, formuler une
demande pour la délivrance, etc." Dans le nouveau libellé, on
indique que ça peut aller jusqu'à cinq ans, ça ne peut pas
excéder cinq ans. Ça ne veut pas dire que ça va aller
jusqu'à cinq ans chaque fois.
M. Bertin: II y avait deux raisons.
M. Pagé: Je suis persuadé qu'il n'y a pas eu de
nombreux cas à cinq ans, premièrement; deuxièmement, je
suis d'accord avec vous cependant que pour appliquer le délai maximal de
cinq ans, ça prend quand même une faute lourde. Je suis d'accord
avec vous. Si je regarde l'état général du droit, prenons
le côté de la médaille qui va dans le sens de votre
argumentation. Vous dites: Cinq ans, c'est trop, selon nous. C'est vrai que,
comparé à d'autres infractions ou à d'autres actes
criminels, qu'on regarde seulement "manslaughter", un véritable meurtre
involontaire coupable, ça va chercher entre quatre et six ans.
Souventefois, la personne qui est reconnue coupable de "manslaughter", qui
prend une sentence de six ans, est sous le soleil, à l'extérieur,
comme vous et moi, deux ans après. Vous semblez soutenir que cinq ans
sans qu'un conducteur, un entraîneur, ait son gagne-pain, c'est
beaucoup.
En contrepartie toutefois, vous conviendrez avec moi que quand on dit
d'un an à cinq ans, ce n'est pas pour le plaisir d'être des
matamores, c'est pour être certain de pouvoir garantir
l'intégrité de l'industrie. Je vous dis: Sentez-vous
sécurisés, c'est de un à cinq ans Ça ne veut pas
dire pour autant que dans tous les cas, ça va être cinq ans et il
va se développer aussi une jurisprudence à la Commission.
M. Bertin: De un à cinq ans, M. le ministre, la
première inquiétude c'était en regard des fermes
d'élevage et des centres d'entraînement. Si bien que celui qui
ne...
M. Pagé: Ça c'est réglé,
là.
M. Bertin: Je comprends, mais je veux dire les
représentations..
M. Pagé: Mais dites-le que vous êtes satisfait.
M. Bertin: Ah bien là, je vais laisser mon
président en parler. D'ailleurs, il vous a dit qu'il semblait
satisfait.
M. Pagé: On était tellement craintifs de votre
intervention qu'on a entouré le parlement de camions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bertin: Nous, on pensait que c'était pour autre chose,
mais on n'est pas venus à cheval.
M. Pagé: II faut avoir le sens de l'humour. Merci de votre
contribution. Vous aviez un mot à ajouter, M. le président?
M. Brissette: Mme la Présidente, M. le ministre, je
voulais simplement ajouter que quand on faisait allusion aux décisions
d'un arbitre au hockey ou au baseball, ça n'entraînait pas
nécessairement un manque à gagner: le joueur est chassé
pour deux minutes ou une partie, alors que dans bien des cas, lorsqu'on a
à purger une suspension et qu'on doit faire appel, bien souvent dans le
laps de temps, dans certains cas, bien que la Commission prête une
oreille plus attentive à nos demandes actuellement...
M. Pagé: Je l'ai dit, on va regarder la question des
délais pour que le caractère, non pas dilatoire, mais
prolongé des délais ne constitue pas des abus de droit. O.K.?
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le ministre.
Maintenant, je vais céder la parole à M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Oui, Mme la Présidente, j'ai quelques questions
mais un bref commentaire au début. J'ai eu de la difficulté
à cacher ma satisfaction en écoutant ou en lisant avec vous votre
mémoire, parce que vous avez ramené les mêmes
interrogations, restrictions que l'Opposition officielle avait au mois de
décembre, je crois, lors de l'étude article par article. On a
peut-être, à l'époque, reproché à
l'Opposition d'avoir retardé l'adoption de ce projet de loi là,
mais je m'en vois tout réjoui et, je suis certain, que, connaissant la
bonne grâce, la bonne foi, l'intérêt du ministre, il va me
remercier d'avoir retardé ce projet de loi pour pouvoir amender des
amendements...
M. Pagé: II est normal que vous félicitiez le
ministre.
M. Baril: ...De m'avoir écouté, même s'il
était insatisfait à l'époque d'avoir retardé
l'adoption de son projet de loi. Mais, c'était une de mes
réticences à ce projet, c'était qu'on exigeait des
licences pour des fermes d'élevage, puis des centres
d'entraînement. Et on disait: Lorsqu'on émet une licence, c'est
évident, qu'il va y avoir une réglementation, et je me fie, comme
je l'ai dit tout à l'heure, à ceux qui vous ont
précédé, je me méfie toujours de la
réglementation, parce que la loi c'est une chose, mais la
réglementation, ça, on ne la voit pas et il y a souvent certaines
personnes qui se font un plaisir de réglementer. Et pour avoir une ferme
d'élevage moi-même, c'est dans la vache laitière, je me
disais en moi-même, pourquoi réglementer, pourquoi faire toute une
réglementation à savoir, bon, une ferme d'élevage de
chevaux de course, c'est quoi qu'on va réglementer là, "c'est-u"
la largeur des portes, la hauteur du plafond, c'est la qualité du
plancher, en tout cas, on ouvre la porte à mille et une choses. Puis, en
plus, on disait aussi, puisqu'il fallait émettre une licence pour les
fermes d'élevage, les fermes d'entraînement, dans les articles
plus loin, on dit: Lorsque la Commission refuse ou retire une licence, on dit
une licence, qui est autorisée par cette loi, le demandeur a cinq ans
pour redemander... Il n'a pas cinq ans pour la redemander, il peut la
redemander le lendemain matin ou un an après, mais la Commission peut le
décider elle-même, ça peut être dans quatre ans,
ça peut être dans cinq ans, puis on va accepter La demande. Et moi
je me disais, mais pourquoi ça? Si c'est parce qu'il n'y a pas assez
d'ampoules, il n'y a pas assez de lumières ou la porte n'est pas assez
large, si le gars, le propriétaire corrige ça, je me disais: Quel
pouvoir extraordinaire qu'on donnait à la Commission de dire, c'est elle
qui décide si dans trois, quatre, ou bien six mois, on va pouvoir lui
émettre une nouvelle licence. C'est pour ça que je vous dis quand
même la satisfaction ou la justification d'avoir demandé de vous
entendre d'abord, pour connaître vos commentaires à cette
loi-là.
Vous avez émis aussi des commentaires ou des restrictions
à l'effet que c'est quand même assez large, on dit dans les notes
explicatives du projet de loi, on mentionne: II confie également
à la Commission le mandat de régir et de surveiller toute autre
course. C'est large, ça aussi. Et je comprends, qu'actuellement il y a
des choses qui sont de juridiction fédérale, certaines courses,
mais tout de même, eux autres peuvent les amender, puis nous autres, on
fait quoi avec, on est obligés d'en subir les conséquences. Et
que ça soit les commissaires ou le président de la Commission des
courses actuel, il ne sera pas là indéfiniment; chacun a une
durée de vie limitée, comme les gouvernements. Souvent les
gouvernements passent, les élus passent, mais les fonctionnaires
restent. Bon! C'est qui, qui succédera après, qu'est-ce qui
arrivera? Ce sont toutes des objections qu'on avait, nous, très
fortement, et c'est pour cette raison qu'on demandait la convocation de
différents intervenants. Mais, j'aimerais, vous autres, juste
connaître votre opinion sur l'établissement de salles de paris
hors-piste. Êtes-vous pleinement en faveur, pensez-vous que ça va
aider l'élevage, ceux que vous représentez? Vous autres, vous
représentez des éleveurs et des propriétaires de chevaux,
des hommes de chevaux, je veux dire?
M. Brissette: Mme la Présidente, MM. les membres de la
commission. L'Association trot et amble du Québec regroupe tous les
intervenants du milieu, tant les éleveurs de chevaux, que les
propriétaires de chevaux, que les conducteurs, les entraîneurs,
les palefreniers, tout le monde qui oeuvre dans le domaine des courses sous
harnais est réprésenté par l'Association du trot et
amble
du Québec. Quand on se réfère maintenant à
la question des salles de paris, comme on l'a mentionné dans notre
document, on est très favorable à l'implantation des salons de
paris. Comme M. Marier l'a mentionné tantôt, il y a actuellement
quatre points de vente au Québec pour les courses sous harnais. Les
hippodromes de Montréal, de Québec, Trois-Rivières et
Connaught Park, situé à Aylmer. Alors, définitivement que
d'ajouter des points de vente sera bénéfique pour avoir une
source de revenu plus grande. Plus de paris vont générer plus de
profits pour les propriétaires d'hippodromes, pour les
propriétaires de chevaux, pour les éleveurs de chevaux, alors on
voit ça d'un bon oeil. On sait qu'actuellement, par contre, on pense
qu'avec les différentes études que les hippodromes ont
commandées, je pense qu'il va falloir être très attentif
à savoir où ces salons de paris vont être implantés,
étant donné que, actuellement, on travaille très fort au
niveau promotionnel sur les différents hippodromes pour ramener du
public sur nos hippodromes. Alors que les différents points de vente...
Les gens des hippodromes ont mentionné tantôt, quand on parle de
points stratégiques, des points comme Sherbrooke, des points comme
Val-d'Or ou Rouyn-Noranda ou différents points comme ça.
Définitivement, ça devrait être avantageux pour tous les
intervenants du milieu.
M. Baril: Ceux qui vous ont précédé tout
à l'heure ont dit qu'a certaines occasions on pourrait importer des
courses de l'extérieur pour diffuser dans certaines salles pour des cas
précis qu'on donnait. Est-ce que ça devrait être
réglementé ça? Ça devait être dans la loi,
ça devait être réglementé. Ça ne vous fait
pas peur de dire, pour des cas que la Commission décidera, on peut
importer des courses provenant de l'extérieur du Québec?
M. Brissette: Actuellement, lorsqu'on fait allusion à des
courses importées hors du Québec, les courses sous harnais, les
propriétaires, les hommes de chevaux locaux touchent leur part, les
profits. Cependant actuellement, il y a environ une quarantaine de programmes
retransmis sur écran à l'hippodrome Blue Bonnets qui sont des
programmes de coureurs, des programmes de courses au galop en provenance de
Toronto. Dans certaines occasions comme le Derby du Kentucky ou le Bomb Rickles
ou prochainement le prix Belmont. Ce sont des courses qui sont retransmises sur
écran à l'hippodrome Blue Bonnets. Les gens de chevaux, les
propriétaires de chevaux, actuellement, ne partagent aucun profit que
génèrent ces programmes-là. Il est bien évident que
si à un moment donné la loi prévoyait un partage des
profits sur ces programmes de courses, on serait très heureux des
conséquences positives que ça aurait pour les hommes de chevaux.
Parce que ces programmes de courses, ces paris-là génèrent
tout de même des profits très intéressants pour les
propriétaires d'hippodromes.
M, Baril: Actuellement, si... Telle que vous connaissez la loi,
et on ne peut pas dire qu'on connaît ses règlements, ils ne sont
pas faits. Mais dans des occasions bien précises qu'on pourra importer
des genres de courses provenant d'ailleurs, ce sera juste les hippodromes qui
pourront avoir les profits de cette diffusion. Ça ne sera pas partage au
niveau des hommes de chevaux et de tous les intervenants.
M. Brissette: Écoutez, quand on parle de salons de paris
actuellement, il faut ajouter qu'actuellement il y a une réglementation.
Il y a une loi fédérale qui supervise ce
département-là. Et dans la loi fédérale, il est
très important qu'il y ait une entente pour l'obtention d'un permis sur
un programme de courses qui serait présenté en salon de paris, en
salle. À ce moment-là, je pense que le gouvernement
fédéral ayant justement prévu ces différents
points-là, je pense que ça va parer certaines lacunes qui ont pu
avoir lieu dans le passé.
M. Baril: Une dernière, parce que le temps passe.
Ça ne vous inquiète pas l'expérience américaine
qu'il y a eu qui disait que l'implantation de salles de paris a provoqué
une désertion des hippodromes? Si les hippodromes sont de moins en moins
visités, ça ne vous inquiète pas l'expérience
américaine?
M. Brissette: Écoutez, disons que, si on prend
l'expérience de l'État de New York avec Poff track betting",
c'est très différent de ce qui va être implanté ici,
au Québec, parce que, actuellement, l'"off track betting" est
complètement indépendant. Il y avait des points de vente un peu
partout sur les courses et, finalement, une très très infime
partie de l'argent pouvait être retournée aux hommes de chevaux,
ce qui a fait qu'à un moment donné, ç'a mis les courses
sous harnais en péril et ç'a vraiment compromis leur avenir.
Actuellement, avec les mécanismes qui sont prévus par la
loi fédérale, les propriétaires, les hommes de chevaux
sont protégés, et je pense aussi que, pour les salles de paris,
étant donné qu'il doit y avoir une entente obligatoire entre les
propriétaires d'hippodromes et les hommes de chevaux, on ne peut pas
répéter les mêmes erreurs, dans ce cas-là. Il y a
aussi le fait, je pense, que les hippodromes sont très conscients qu'ils
doivent préserver leurs clientèles actuelles. Je pense
qu'à ce moment-là, ils seront très clairvoyants à
savoir où implanter des salons de paris pour, justement, aller chercher
une clientèle qu'ils n'ont pas et dont tous les intervenants du milieu
auraient besoin. (17 h 15)
M. Pagé: Si je peux ajouter pour votre
bénéfice. À New York, ce qui est arrivé, c'est
très simple. C'est que les profits tirés du pari, du "off track
betting", du salon de paris, n'avaient aucun impact en termes de revenus
versés à l'hippodrome ni aux hommes à chevaux. Premier
élément, comme le dit M. Brissette.
En plus, c'est que ces salons étaient implantés dans le
centre-ville. Alors imaginez-vous si, demain matin, à Montréal,
était installé, peu importe par qui, par exemple par le
gouvernement, un salon de paris à Place Bonaventure, un autre, exemple
concret, dans le toit du stade pour diffuser les courses de Blue Bonnets, sans
qu'il y ait de revenus à Blue Bonnets, c'est définitif qu'il y
aurait possiblement pas mal de monde qui dirait: Eh bien, on va aller veiller
au stade, on va aller gager au stade, et les profits vont entrer dans les
coffres du gouvernement. Pendant ce temps-là, les chevaux qui courent
à Blue Bonnets, eux autres, ils n'ont pas de profits.
En donnant ça aux hippodromes - et c'est ce pourquoi, comme
ministre de l'Agriculture, j'ai insisté auprès du
fédéral que les hippodromes devraient être parties à
l'acte, et les associations d'hommes à chevaux - c'était pour
nous assurer... Parce que les hippodromes n'ont pas intérêt,
exemple concret, Québec n'a pas intérêt à avoir un
salon de paris à Sainte-Foy, pas une minute. Ils vont vider leur propre
hippodrome.
M. Baril: Je comprends, mais...
M. Pagé: C'est une dynamique totalement différente
que celle des États-Unis.
M. Baril: Votre explication m'a éclairé et j'ai
compris très bien que, pour prévenir ça, la loi dit que
seuls les hippodromes auront le droit d'établir des salles de paris
hors-piste - j'allais dire hors course. Je vous remercie de vous être
déplacés pour nous faire entendre votre point de vue. Encore une
fois, votre point de vue m'encourage à être encore plus vigilant
face aux lois qui nous sont présentées, et c'est dans cette
optique-là qu'il me fait toujours plaisir de travailler pour
améliorer la législation, dans l'intérêt de
l'ensemble des intervenants. Je vous souhaite le meilleur avenir dans votre
domaine, dans votre secteur.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le
député d'Arthabaska. M. le ministre, une dernière
remarque.
M. Pagé: Merci, M. Brissette, M. Bertin. Bon succès
avec l'ATAQ et on se reparle bientôt pour les questions auxquelles on
s'est référé. Peut-être que j'adresserai une
invitation personnelle à mes collègues de la commission pour
m'accompagner soit au Prix d'été, soit à la
Coupe du ministre ou à ces grands événements que
nous avons, entre autres, ici à Québec, peut-être
même à Québec, qu'ils viennent prendre contact, qu'ils
viennent aux courses.
Une voix:...
M. Pagé: Pour autant que vous promettiez de ne pas vous
chicaner.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. le
ministre.
M. Brissette: Mme la Présidente et tous les membres,
merci.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. Brissette. On
vous remercie d'avoir répondu à l'invitation de la commission de
l'agriculture. Je vais maintenant inviter la Commission des courses de chevaux
du Québec à prendre place.
À l'ordre, s'il vous plaît!
La commission reçoit maintenant la Commission des courses de
chevaux du Québec. Je voudrais rappeler au porte-parole et à son
accompagnateur qu'ils ont un droit de parole de 20 minutes. Par la suite, il y
aura un échange entre les parlementaires et eux. J'inviterais le
porte-parole de bien vouloir s'identifier, ainsi que la personne qui
l'accompagne.
Commission des courses de chevaux du
Québec
M. Bernard (Louis): Mme la Présidente, M. le ministre, les
membres de la commission parlementaire de l'agriculture, mon nom est Louis
Bernard. Je suis président de la Commission des courses de chevaux du
Québec. Je suis accompagné de M. André Racette,
enquêteur exerçant pour la Commission des courses de chevaux du
Québec.
Une voix: ...de ce temps-ci là. Ce n'est pas le même
M. Bernard à Hull.
M. Bernard: Aucun lien de parenté.
M. Pagé: Les deux sont des gentilshommes.
M. Bernard: Merci. Mme la Présidente, permettez-moi tout
d'abord de faire un court historique de la démarche de tous les
intervenants dans ce dossier et, particulièrement, celui des salles de
paris. Bien entendu, je vous ferai grâce de toute la démarche
nord-américaine d'implantation de ce genre d'activités avec
différents États américains et en Europe, pour vous parler
seulement du dossier, ici, au Canada et au Québec. Je commencerai, bien
sûr, par vous
décrire la démarche du gouvernement fédéral
puisqu'à l'origine, au départ, l'implantation d'un tel
système de pari mutuel doit être autorisée par le Code
criminel qui, jusqu'à l'année dernière, n'en autorisait
pas la tenue.
La Direction des hippodromes, département sous l'autorité
du ministre fédéral de l'Agriculture, amorçait, à
la demande de tous les intervenants de l'industrie, une consultation, en
août 1987, par la distribution d'un document de travail sur le pari en
salle à tous les membres du secteur des courses de chevaux: aux
gouvernements provinciaux aux bureaux des relations
fédérales-provinciales et à la Gendarmerie royale du
Canada, et leur demandait des commentaires sur le projet tel que
déposé. Ce document élaboré par la division des
hippodromes du ministère fédéral de l'Agriculture
proposait d'apporter des modifications aux sections 188 du Code criminel afin
de réglementer le pari mutuel au téléthéâtre
pour les courses de chevaux par une association sous surveillance
fédérale, à des endroits autres que les hippodromes et
prévoyait un droit facultatif aux provinces d'aménager des
téiéthéâtres pour le pari mutuel sur le
territoire.
L'objectif de ce document de travail était d'examiner le sujet en
détail, de revoir la situation du secteur des courses, d'identifier
l'impact de la proposition, et de documenter les propositions des gouvernements
provinciaux, des groupes représentatifs du secteur, et tout autre groupe
intéressé.
Tous ces organismes étaient priés de présenter
leurs mémoires avant le 30 septembre 1987. Il y eut une extension, il va
de soi, pour la réception des mémoires, jusqu'à la fin de
l'automne. Toutes les réponses reçues souscrivaient au principe
de pari en salle. Cependant, parfois à certaines conditions. Le secteur
des hommes de chevaux demandait le partage des recettes entre eux et les
associations, communément appelées les hippodromes. Les provinces
préféraient exercer un contrôle provincial sur les salles
de paris. Aucune opposition à cette proposition ne fut exprimée.
Cette démarche du gouvernement fédéral venait confirmer
une autre qui s'était exercée, ici, au Québec et à
laquelle le député d'Arthabaska a fait mention tantôt; il
s'agit du groupe de travail présidé par M. Mireault, qui
déposait son rapport en février 1987.
M. le député, tantôt, a fait mention d'un certain
aspect du dossier en regard du contact avec l'animal. Mais tout un chapitre du
mémoire du rapport déposé traite du
téléthéâtre et je me permettrai ici de faire
référence à ce volet du document du rapport Mireault, qui
avait eu comme mandat général de créer un plan d'ensemble
pour la relance de l'industrie - c'était son mandat tout à fait
général - mais en particulier, d'évaluer la position du
gouvernement du Canada en regard du régime actuel d'interdiction du pari
hors-piste. Ce rapport déposé en 1987 fait largement état
de l'analyse du dossier téléthéâtre et de son
concept, et il affirme, entre autres, ce qui suit: "Le
téléthéâtre est à l'industrie des courses ce
que la télévision est au sport professionnel. Tant et aussi
longtemps que l'industrie sera contrainte de vendre son produit sur place
à l'hippodrome, elle devra se résigner à gérer sa
décroissance du mieux qu'elle peut et retarder le plus possible
l'échéance ultime. Sa disparition en tant qu'industrie importante
est évidente."
Le rapport continue en affirmant: "Dans la mesure où les
autorités politiques, tant fédérales que provinciales, ont
manifestement intérêt à doter cette industrie d'un
environnement institutionnel lui permettant d'assurer sa survie et de maintenir
les dizaines de milliers d'emplois qu'elle supporte au plan canadien, dans la
mesure où l'esprit de la loi contenu au Code criminel indique clairement
que l'objet du jeu n'est pas criminel en soi et que c'est son utilisation
abusive qui peut l'être, dans la mesure où le fait qu'une
activité soit jugée criminelle n'a rien à voir avec le
lieu où elle prend place, si l'activité de parier sur une course
de chevaux est jugée légale parce que effectuée sur
l'hippodrome, elle doit l'être également lorsque initiée
dans un téléthéâtre. Le
téléthéâtre constitue vraisemblablement le seul
autre outil efficace disponible permettant à l'industrie de sortir du
cul-de-sac dans lequel elle se trouve présentement. Et pour toutes ces
considérations d'ordre social, l'instauration d'un système
intégral de type New York... écarté par les
autorités fédérales dans la démarche."
Et il affirmait donc en conséquence de ce qui
précède: "Le groupe de travail recommandait au gouvernement du
Québec préférablement supporté en cette
matière par l'industrie locale et d'autres provinces canadiennes que le
gouvernement procède à une démarche structurée
auprès des autorités politiques fédérales visant
l'amendement du Code criminel canadien afin de permettre à l'industrie
des courses d'utiliser de façon plus efficace la technologie des
télécommunications via le concept
téléthéâtre que l'on appelle aujourd'hui salon de
paris. La réglementation fédérale afférente devrait
prévoir, notamment, disait-il, la possibilité pour une province
de fixer une limite au nombre de téléthéâtres
pouvant être mis en place et opérés à
l'intérieur de la zone géographique rattachée à la
licence émise par Agriculture Canada, la possibilité pour une
province de refuser l'implantation d'un tel concept de distribution du produit,
si elle le juge préjudiciable aux intérêts de la
collectivité sur son territoire." Et plus loin, le groupe de travail
terminait en affirmant que "c'est la viabilité même de toute une
industrie qui en dépend, et le contexte actuel est
particulièrement pénible pour les intervenants du Québec,
à moins d'une volonté politique d'aller dans ce sens, tant du
côté fédéral que du côté provincial.
Les
données dont nous disposons, disent-ils, nous amènent, en
effet, à conclure que le Québec devra vraisemblablement se
résigner à gérer la décroissance de cette
industrie."
Donc, le 12 avril 1989, était déposé le projet de
loi du gouvernement fédéral C-7 qu'on connaît, la sanction
royale, le 29 juin. Cette modification prévoyait l'autorisation d'une
délivrance de permis aux hippodromes seulement. Il faut bien penser que,
contrairement à l'État de New York, on a dit: II ne s'agit pas de
licence à un tiers, c'est l'hippodrome qui gère la salle de
paris, qui gère un tel genre de commerce et elle prévoyait aussi
l'option d'y adhérer pour une province par l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Quelque temps après, en juillet, nous
prenions connaissance de la publication d'un avant-projet de
réglementation habilité par le Code criminel sous
l'autorité de la Direction des hippodromes. Ces modifications
réglementaires ou règlements sur les hippodromes
prévoyaient le cadre réglementaire régissant les paris en
salle sur les courses de chevaux, y compris les modalités de pari mutuel
et prévoyaient, entre autres, une entente avec les organismes
représentant les hommes de chevaux pour le partage de recettes sur le
pari mutuel. Ce règlement-là a été adopté
à l'automne 1989 et il est quand même assez complet quant à
la vision canadienne du Code criminel, donc, qui couvre toutes les
provinces.
Le 23 août, la commission tenait une audience publique sur la
question et convoquait les intervenants en vue d'obtenir leur opinion sur
différents points importants que pourrait contenir une
réglementation des activités de salles de paris, en prenant comme
prémisses que la réglementation fédérale actuelle
prévalait et couvrait beaucoup d'aspects et, deuxièmement, que le
lieutenant-gouverneur en conseil en autorise l'implantation au Québec.
(17 h 30)
Les points de discussion étaient l'origine et le contenu des
courses retransmises, par exemple, un pourcentage de courses tenues sur les hip
podromes québécois, la qualité de ces courses, standard de
temps minimum, le nombre minimum ou maximum de courses retransmises lors d'un
programme dans une salle de paris, les calendriers de courses;
deuxièmement, le nombre et le lieu des salles de paris, par exemple, le
contingentement des salles de paris par région, un nombre maximum de
salles de paris opérées par un hippodrome, les zones
d'exploitation exclusives de chaque hippodrome avec le pari mutuel, la
situation de ces salles de paris dans un hôtel, un restaurant, un centre
sportif, un édifice commercial ou autres, au centre d'une ville, en
périphérie d'une ville, dans un parc industriel ou autres.
L'aménagement et les équipements requis dans une salle de paris,
par exemple, un aménagement de restaurant, de bar, de brasserie, les
autres activités reliées à ces salles de paris. Par
exemple des activités sportives, culturelles ou sociales devraient-elles
être permises ou interdites dans ces salles de paris. Autant de
matières étalées devant les intervenants pour que la
discussion soit animée et en vue d'une éventuelle
réglementation, qu'on fasse le tour des données
opérationnelles et de tout le secteur d'activité.
Les principaux intervenants, dont les représentants des groupes
qui sont intervenus avant moi, étaient présents et affirmaient
leur accord de principe, à ce moment-là aussi, à la tenue
des salons de paris au Québec. Je vous ferai grâce de leur
présentation et de leur appui à ce moment-là.
Lors de son colloque, quelques mois plus tard, de l'automne 1989,
Ensemble pour mieux performer, tenu à Montréal, nous
réunissions encore tous les principaux intervenants du secteur pour
discuter des propositions très précises de réglementation.
C'est une session de travail qui a donné ses résultats, bien
sûr, et, en commençant la séance et en la terminant, bien,
on donnait comme prémisses toujours l'autorisation prévue au Code
criminel du lieutenant-gouverneur en conseil pour la tenue de ce genre de
commerce au Québec.
À ce moment-là, on a été un peu plus
précis comme organisme et on a défini, vous l'avez sûrement
consulté au contenu du document de travail du colloque, où on
faisait des propositions d'avenues de réglementation. Exemple: tenir un
minimum de programmes de courses sur un hippodrome au cours de son calendrier,
et ce minimum étant plus élevé que celui de la norme
fédérale, parce que c'est déjà prévu dans la
réglementation fédérale. On proposait que l'association
qui devait être propriétaire ou locataire d'une salle ait un
minimum de personnes présentes dans cette salle. La
réglementation fédérale dit 75 % des sièges, des
personnes doivent pouvoir s'asseoir dans l'édifice. Nous, on disait
qu'il faut un minimum de personnes qui puissent entrer dans cet
établissement pour qu'un établissement soit rentable; elle devait
s'assurer que cette salle ait une entrée distincte, avec pignon sur rue.
On ne voulait pas avoir une entrée cachée dans un édifice
public, pour que ce soit un endroit visible et qu'on soit fier de cet
endroit-là, comme endroit commercial et en vue. On proposait qu'elle
devait s'assurer que cette salle ait au moins trois secteurs d'activité:
populaire, un peu plus huppé ou club privé inclus ou "clubhouse".
On disait aussi qu'elle devrait s'assurer que les services de restauration
soient offerts dans tous les secteurs, conformément à la
réglementation fédérale.
On disait en plus qu'elle devrait ne présenter dans cette salle
que des courses québécoises, à moins d'avoir obtenu
l'autorisation de la Commission pour présenter des races Standard-bred,
de Thoroughbred, en province, à l'extérieur du Québec, qui
ne pourraient excéder un pourcentage des courses
présentées. C'est qu'on
voulait contrôler, et ce n'était pas prévu dans la
réglementation fédérale, pour assurer que le produit
présenté viendrait, originerait des courses
présentées au Québec et, exceptionnellement, que la
Commission pourrait approuver ce genre de courses.
On proposait aussi que la salle ne soit utilisée qu'à
cette fin, pour présentation de courses sur écran et qu'il n'y
ait pas d'autre activité que la restauration. On proposait aussi, bien
sûr, que l'entente prévue entre les hommes de chevaux et les
hippodromes et l'association pour tenir ce genre de spectacle prévoie un
partage du taux de la commission, minimum, pour que l'entente soit
déjà plus facile, qu'on prévoie au moins un minimum pour
les hommes de chevaux, puisque l'objectif était de donner des revenus
supplémentaires et que dans cette portion de commission pour les hommes
de chevaux, on prévoie une portion aussi pour ('élevage
québécois qui en a besoin.
Les discussions entre les intervenants furent très actives. Il
n'y a pas eu d'opposition de principe, comme antérieurement dans les
autres démarches, sur l'instauration d'un tel commerce sur le
territoire, chacun y allant, bien sûr, de ses préoccupations
particulières. Un hippodrome comme Québec a dit: Bien moi, je ne
veux pas en installer dans ma ville; personnellement, mon objectif, ça
va être de l'installer plus loin, en dehors de mon rayon d'action.
D'autres hippodromes plus importants pouvaient, bien sûr, viser des
régions plus proches.
La Commission avait pris garde, au début de la
présentation et à la fin, de situer cette démarche de
consultation dans le cadre d'une préparation éventuelle de
réglementation et que, tout d'abord, il fallait, conformément au
Code criminel, que le gouvernement, par le lieutenant-gouverneur en conseil,
ait décidé d'une autorisation de la tenue d'une telle
activité sur le territoire de la province. Les intervenants se sont donc
laissés, à ce moment, en attendant la décision du
gouvernement, c'était à l'automne dernier.
Je me permettrai aussi de vous rappeler le mandat donné au
comité consultatif de la Commission des courses de chevaux du
Québec, créé en vertu de la loi. Ce comité avait
reçu comme mandat de la Commission de procéder a l'analyse du
secteur afin de dégager les données opérationnelles
nécessaires à l'élaboration d'une réglementation
concernant le pari interpistes et les paris hors-piste. Vous savez qu'il
existe, sur les hippodromes, du pari interpistes; donc il se pratique, à
l'heure actuelle, seulement à Blue Bonnets, venant de la province de
l'Ontario, la province voisine, et il se parie quand même des sommes
assez importantes qui varient entre 400 000 $ et 600 000 $ par
après-midi de courses. Et la portion qui retourne aux hommes de chevaux,
bien sûr, retourne en Ontario. On comprendra l'importance de
contrôler cette activité.
M. Pagé: Du Thoroughbred?
M. Bernard: Du Thoroughbred, oui, absolument. Le comité
consultatif, présidé par M. Albert Morissette remettait, le 21
août 1989, son rapport à la Commission et, dans sa première
déclaration, disait: "Afin d'appuyer la relance de l'industrie des
courses de chevaux, le comité recommandait le développement du
pari interpistes et hors-piste, principalement en
téléthéétre, sous réserve, cependant,
qu'à l'exception des grands événements d'envergure
nationale et internationale, toutes les courses retransmises soient des courses
québécoises" C'est le rapport du comité consultatif qui
nous a dit ça. Et qu'il soit interdit à un hippodrome de
Standardbred de transmettre, sur une base régulière, au cours
d'une de ces réunions de courses, des programmes complets Standardbred
d'un autre hippodrome. Et il y allait d'autres recommandations quant à
ses données opérationnelles qui pouvaient être à
l'origine d'une réglementation.
Comme le principal mandat de la Commission est d'assurer la
sécurité du public dans le domaine des courses de chevaux, la
Commission, de concert avec le représentant du ministère de la
Sécurité publique, confia à son enquêteur de faire
une brève tournée de certains établissements
américains cités en exemple par les autorités
fédérales comme étant les plus efficaces et les mieux
tenues aux États-Unis. À ce moment-ci, vous me permettrez de
donner la parole à M. Racette, enquêteur de la Commission, qui va
vous présenter le rapport de sa mission aux États-Unis en
février 1990. Cette mission avait principalement pour but
d'évaluer la sécurité de ces établissements en
opération dans l'Illinois.
La Présidente (Mme Bégin): Merci, M. Bernard. M.
Racette.
M. Racette (André): Merci, Mme la Présidente. M. le
ministre, MM. les membres de la commission parlementaire. Les 21 et 22
février, accompagné de M. Denis Rochon de la Sûreté
du Québec, je me suis rendu à Chicago, dans l'État de
l'Illinois, où nous avons rencontré le directeur de
sécurité de la Commission des courses de l'Illinois, un
gérant d'exploitation d'une boutique de pari hors-piste ainsi qu'un
directeur de sécurité d'un hippodrome. Alors, nous avions un
permis de recueillir certaines informations qui sont les suivantes. Il existe,
dans l'État de l'Illinois, sept pistes de courses qui desservent tes
courses de chevaux de races Standardbred et Thoroughbred. Chaque piste peut
exploiter un maximum de deux boutiques de pari hors-piste. À l'heure
actuelle, 8 boutiques sont en opération sur un maximum de 14. La
législation qui permet l'exploitation de ces boutiques a
été sanctionnée le 1er juillet 1987, et le premier salon a
ouvert
ses portes en janvier 1988. Les petits salons peuvent accommoder de 300
à 400 personnes et les plus grands, environ 1000 spectateurs.
Ces salons sont subdivisés comme un hippodrome, à savoir
une salle populaire, une salle d'admission générale ainsi qu'un
"club-house".
La sécurité de transmission est assurée par un
changement d'ondes, de façon périodique par satellite,
également un brouilleur d'ondes qui ne peuvent être captées
que par un décodeur au point de réception. Également, on
note qu'il doit paraître sur une bande vidéo le jour, la date,
l'heure et l'endroit de provenance de la course.
Les autres données sont transmises par lignes
téléphoniques style "modem". La surveillance des hippodromes et
salons de paris est assurée par un personnel de huit membres qui
proviennent de la Commission des courses de l'Illinois ainsi que dix
enquêteurs policiers de l'État de l'Illinois. Chaque salon est
également protégé par une agence de sécurité
privée qui se dote de gardes armés situés à chacun
des paliers d'exploitation. Un fait particulier pour l'État de
l'Illinois, ces gardes qui sont des policiers embauchés par une agence
de sécurité. Ils travaillent avec leur arme de service ainsi que
l'insigne de leur corps de police respectif. On dit que ces gardes sont
là a cause des sommes d'argent assez importantes qui sont gardées
dans ces salons-là. À titre de conclusion, chez tous les
organismes qu'on a rencontrés les gens étaient d'accord avec le
renouvellement de l'expérience qu'ils ont vécue.
M. Bernard: M. le Président, si vous permettez, je
pourrais finir mon exposé, j'avais fait une pause pour faire intervenir
M Racette.
Le Président (M. Richard): Allez-y, M. Bernard.
M. Bernard: Je voudrais terminer en vous parlant des
répercussions prévisibles à l'instauration des salons de
paris. La Commission des courses de chevaux a reconnu officiellement que
l'installation des salles de paris au Québec poursuivait l'objectif
ultime de consolider l'industrie des courses de chevaux au Québec. Par
contre, il n'y a aucune raison de créer une activité de pari qui
pourrait mettre en péril la présentation de courses sur les
hippodromes. C'est pourquoi le Code criminel a été modifié
en ce sens, nous semble-t-il, en donnant l'opération des salons de paris
aux hippodromes déjà existants qui auront comme
préoccupation de préserver la présentation de courses sur
leurs hippodromes. La Commission est convaincue que la présentation de
salons de paris faite de façon rationnelle par les intervenants et
encadrée par une réglementation adéquate et
réaliste profitera aux hommes de chevaux parce qu'il y aura une
augmentation des bourses résultant des ententes de partage de
recettes.
Il deviendrait plus intéressant d'exercer cette profession au
Québec ce qui réduira la possibilité que les meilleurs
d'entre eux soient attirés aux États-Unis pour des bourses plus
alléchantes. On favorisera donc ainsi la recherche de l'excellence dans
les courses et l'élevage du cheval au Québec.
Sur le plan économique, l'implantation de paris en salle
créerait des emplois, améliorerait le bien-être du secteur
et gonflerait les recettes fiscales. Ce potentiel de croissance inciterait de
nouveaux participants à se joindre au secteur. Dans les régions
situées près des États-Unis, cette mesure réduirait
l'effet négatif de la concurrence du pari en salle déjà
bien implanté de l'autre côté des frontières. En
exemple, une clientèle importante de Montréal se déplace
vers Plattsburg pour aller parier dans les salles de paris américaines.
Sur le plan social le pari en salle permettra d'étendre le pari mutuel
à des régions où il n'était pas autrefois
accessible ce qui devrait réduire le pari illégal sur les courses
de chevaux par l'entremise de preneurs aux livres et la majorité du
secteur estime que les priver de ce nouvel outil de commercialisation
freinerait indûment l'essor de leur industrie et en particulier dans le
contexte d'une prolifération incessante d'attractions qui rivalisent
pour se partager le budget de loisir des consommateurs. Il est évident
que ce projet de loi reconnaît à la Commission la
compétence de réglementer ce secteur d'activités, pouvoir
qu'elle ne possède pas actuellement, et reprend à son compte
l'autorisation nécessaire prévue au Code criminel quant à
l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil. Cela termine mon
exposé. Je suis disposé à répondre à vos
questions.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Bernard. Est-ce qu'il
y a des questions, M. le ministre?
M. Pagé: Alors, il n'y aura pas de question, M. le
Président. Je voudrais remercier le Dr Louis Bernard, président
de la Commission des courses de chevaux du Québec et M. Racette,
enquêteur à la Commission des courses qui est un ex-policier de la
Sûreté du Québec d'ailleurs.
Il faut bien se rappeler l'objectif de la démarche. La
démarche de la comparution notamment de la Commission des courses
aujourd'hui devant la commission ici avait comme objectif de donner et de
fournir aux députés toutes les informations pertinentes
concernant, premièrement, l'élaboration du concept, les
réglementations qui ont été adoptées et les
modifications à la préparation de la présente loi.
Deuxièmement, tout le travail qui a été fait pour que
l'implantation de tels salons de paris corresponde exactement aux attentes et
aussi aux objectifs de développement de l'industrie et ça,
ça se reflète par l'Association des hippodromes,
ça se reflète par des bénéfices à la
taxe, ça se reflète aussi par l'obligation de transmettre des
courses d'élevage québécois. Ça se reflète
aussi par un encadrement très strict comme quoi la Commission des
courses aura à déterminer ou à valider les programmes
prévus pour la présentation de telles courses, exemple concret
que ce ne sera pas uniquement du Thoroughbred provenant de je ne sais trop
où au Canada ou aux États-Unis.
L'autre élément, l'élément
sécurité très important, parce que, comme l'indiquait M.
Racette tout à l'heure, on doit, en termes de technologie, avoir une
technologie qui est à la fine pointe d'une transmission de
communication. Vous avez très certainement vu comme moi le film
"L'Arnaque". Je ne sais pas si vous avez déjà vu le film
"L'Arnaque".
Une voix: Ah! le film, non je n'ai pas vu ça.
M. Pagé: En fait, le film "L'Arnaque" ça tournait
autour d'un pari qui était, j'en conviens, illégal, mais qui
était fait et retransmis, c'est-à-dire que l'arnaque
s'était faite, s'était produite au moment où les
résultats de la course étaient connus et des gens gageaient
encore. Alors c'est définitif, quand j'entendais M. Racette se
référer tout à l'heure à des communications par
satellites codées avec un décodeur au salon, en fait on a tous
les équipements techniques et on a toute la technologie pour garantir
à 100 % l'intégrité de la démarche. Ça va de
soi que ça implique aussi un aspect sécurité, compte tenu
des sommes importantes. Quand on dit qu'à Blue Bonnets, il se gage 1 000
000 $ par soir, c'est beaucoup d'argent qui est transité.
Je suis très satisfait de votre présentation,
premièrement. Deuxièmement, je suis bien confiant, comme ministre
responsable de l'industrie, que cette démarche, une fois la loi
adoptée, sera conduite à terme, avec beaucoup de
professionnalisme, beaucoup de compétence et surtout beaucoup de rigueur
au bénéfice de l'ensemble de l'industrie des courses. Merci. Je
présume que la loi devrait être adoptée bientôt et je
peux vous assurer qu'avec l'équipe que j'ai à la Commission et
les bonnes gens qui sont avec nous cet après-midi, j'ai tous les motifs
pour être très confiant dans la capacité de faire de la
Commission, en regard de ce mandat additionnel qui sera confié à
la Commission. Merci.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, vous avez des commentaires?
M. Baril: Oui, M. le Président. C'est évident qu'en
écoutant la présentation du président de la Commission des
courses, c'est sûr qu'on a appris beaucoup de choses. Lorsqu'on va
discuter tout à l'heure article par article, c'est évident que
mon éclairage sur le projet de loi n'est pas le même qu'il
était en décembre, parce que, en décembre, on n'avait pas
toute l'information dont on dispose aujourd'hui et on sera capable de discuter
du projet de loi d'une façon beaucoup plus positive qu'on l'a fait en
décembre.
Juste quelques questions. Vous nous avez dit tout à l'heure, M.
le président, que vous avez parié des suggestions qui ont
été faites d'un comité sur ce que pourrait comprendre une
réglementation, toujours en étant basée également
sur une réglementation existante du gouvernement fédéral,
telle que la loi ou la constitution nous en oblige, votre
réglementation, est-ce qu'elle est en préparation? Est-ce qu'elle
est finie? Est-ce que ce sera une réglementation qui découlera du
projet de loi? Est-ce qu'elle est faite présentement ou si elle est en
élaboration?
M. Bernard: Elle n'est pas plus avancée qu'après la
tenue du colloque de l'automne 1989, parce que l'étape suivante, avant
de se mettre à rédiger des règlements, il faut le faire,
parce qu'on a un pouvoir habilitant de le faire. À ce moment-là,
c'est qu'on faisait notre devoir de fonctionnaire de se préparer dans
l'éventuelle acceptation. À l'époque, c'était le
gouvernement parce que ça aurait pu être décidé par
décret et avec la venue du projet de loi, les pouvoirs habilitants sont
dans le projet de loi qui est déposé. Donc, il n'y a pas de
rédaction d'article. Tout ce qui est là ce sont des
données qui nous ont été présentées
tantôt des avenues possibles qui s'ajoutent, bien sûr, à la
réglementation fédérale dans le secteur.
M. Baril: M. Racette est allé à une mission aux
États-Unis pour voir comment ça fonctionnait, etc., est-ce que le
rapport qu'il a dû rédiger est public ou c'est.. Ça
"peut-u" être déposé en commission ou..
M. Bernard: II n'y a aucune difficulté à
déposer ce rapport.
M. Baril: Ouais.
M. Bernard: Je pense qu'il vous a donné l'essentiel du
rapport, mais il n'y a aucune difficulté à déposer le
rapport.
M. Baril: Maintenant, quand vous pariez, si j'ai bien compris,
c'est la Commission des courses qui va se charger de la sécurité
dans les hippodromes et, également, dans la tenue des salles de paris.
C'est ce que j'ai compris.
M. Bernard: C'est-à-dire qu'il faut faire une distinction
dans le système canadien dans lequel nous vivons. Sur les hippodromes,
la sécurité, c'est la responsabilité de l'Association, de
l'hippodrome lui-même. La Commission ne fait que vérifier, d'une
part, en regard des activités de courses, si les réglementations
qui sont là,
sont appliquées. Donc, je vous donne l'exemple sur un hippodrome,
l'accès aux aires du paddock ou à certains endroits, pour
pénétrer dans certaines aires, ça prend une licence
d'intervenant, soit de conducteur, de propriétaire. La personne
responsable de cette sécurité, de cette vérification,
c'est la personne de sécurité engagée par l'hippodrome.
Tout ce que la Commission fait, c'est de vérifier si l'hippodrome fait
son travail. Donc, c'est la même philosophie qui va s'appliquer aux
salons de paris. On va prévoir dans notre réglementation qu'en
regard de la sécurité, l'association qui va détenir cette
licence de paris mutuels soit responsable de la sécurité des
lieux, l'accès. Il est évident qu'on parle ici d'activités
entourant tout, excepté le pari mutuel, parce que le pari mutuel est
sous la responsabilité fédérale.
M. Baril: Donc, la Commission n'aura pas ses propres inspecteurs
ou surveillants, je ne sais pas quoi là, elle n'aura pas sa propre
sécurité à elle, elle va obliger le propriétaire,
le détenteur d'une licence d'hippodrome ou de salle, d'avoir sa
propre...
M. Bernard: Elle va encore avoir son service d'inspection et
d'enquête qui, à l'occasion, va aller voir si la personne sous
licence qui administre l'endroit applique la réglementation
prévue. Et à ce moment-là, au niveau de ce contrôle,
on va vérifier, sûrement, si au niveau du pari mutuel certaines
activités sont faites conformément à la loi
fédérale, au Code criminel.
M. Baril: Je voudrais juste savoir si vous pourriez
déposer, si on pouvait avoir rapidement le rapport, le déposer
lundi, je ne sais pas quoi. J'aimerais ça être capable de l'avoir
avant qu'on adopte la loi en troisième lecture. Si c'était
possible de nous faire parvenir ça, ce serait
apprécié.
Le Président (M. Richard): Envoyez-le à la
commission et...
M. Bernard: Aucun problème. Le Président (M.
Richard): Parfait
M. Baril: Sur ça, moi, je vous remercie, MM. les
représentants, président et enquêteur de la Commission. Et,
peut-être, qu'article par article, on aura la chance de se reposer des
questions. C'est pour ça que je suis assez bref. De toute façon,
je sais que vous allez rester probablement jusqu'à la fin, donc on
pourra, pour ne pas se répéter, peut-être les questions que
j'aurais pu poser actuellement reviendront tout à l'heure, elles seront
peut-être plus propices aussi quand on discutera de l'article en
question.
Le Président (M. Richard): On remercie M.
Bernard et M. Racette de la Commission des courses de chevaux du
Québec et sur ce, nous suspendons quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
(Reprise à 18 h 10)
Étude détaillée du projet de
loi
Le Président (M. Richard): La commission reprend ses
travaux.
Puisque nous avons rencontré les trois groupes, l'Association des
hippodromes du Québec, l'Association du trot et amble du Québec
et la Commission des courses du Québec... Le 14 décembre dernier,
vous vous rappelez sûrement, M. Baril, député d'Arthabaska,
vous avez fait une motion. Il y avait eu un amendement de votre
collègue, M. Blais, député de Masson, pour des
consultations, ce qu'on vient tout simplement de terminer aujourd'hui. C'est
donc dire que les motions préliminaires, en fait, sont donc devenues
caduques, ne s'appliquent plus, dans le sens où la demande la motion
était celle de rencontrer des groupes. Ça veut donc dire
qu'à partir de là, s'il n'y a pas d'autre motion
préliminaire, ce que nous ne souhaitons pas, on aurait, à ce
moment-là, immédiatement... On se dirigerait vers l'étude
article par article de la loi. Qu'est-ce que vous en pensez, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: En ce qui me concerne, il n'y a pas de problème.
Je veux juste savoir si, dans la motion, on mentionnait les groupes qu'on
voulait rencontrer? Et est-ce que c'étaient les mêmes? Je pense
qu'on devait... Je ne sais si on les...
M. Pagé: Dans la muion, on se référait
à la Régie des loteries et courses qui n'a aucune juridiction sur
les courses de chevaux.
Le Président (M. Richard): Alors, je vais vous faire
lecture de la motion qui avait été proposée par M. Baril:
"Le député d'Arthabaska propose ce qui suit: II est
proposé qu'en vertu de l'article 244 de nos règles de
procédures, la commission permanente de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation tienne, avant d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi 6, Loi modifiant la Loi
sur les courses de chevaux et d'autres dispositions législatives, des
consultations particulières quant à tous les articles dudit
projet de loi et qu'à cette fin elle entende l'Association des
hippodromes du Québec" d'une part. Et M. Blais, député de
Masson propose ce qui suit: "Que la motion soit modifiée en ajoutant: la
Société des propriétaires et éleveurs de chevaux
Standardbred du Québec inc", et le débat s'engage...
M. Baril: C'est parfait.
Le Président (M. Richard): ...et on vient de le terminer
plusieurs mois plus tard.
M. Baril: Je voulais simplement clarifier si toutefois il y avait
eu un autre groupe qui avait demandé à être entendu et qui
ne serait pas venu aujourd'hui. Ça aurait fait quoi? Mais là,
puisqu'ils ne sont pas là, c'est correct.
Le Président (M. Richard): Oui, c'est ça. Alors, si
ça vous convient, est-ce qu'on est en mesure...
M. Pagé: Si je comprends bien, la motion est
retirée.
Le Président (M. Richard): Elle tombe. M. Baril:
Est tombée, oui.
Le Président (M. Richard): Elle devient caduque.
M. Baril: Bien, non, elle n'est pas retirée. Elle n'est
pas retirée parce qu'on l'a réalisée aujourd'hui.
Le Président (M. Richard): Même s'il n'y avait pas
eu de décision, à l'époque, on l'a
exécutée.
M. Baril: On a fait les consultations. On a tenu... En tout cas,
qu'elle soit retirée ou caduque, c'est passé.
M. Pagé: O.K. C'est passé. Merci.
Le Président (M. Richard): Donc, le projet de loi 6,
maintenant. M. le député d'Arthabaska et M. le ministre, dans ce
cas-ci, est-ce que vous y allez article par article ou si vous y allez d'une
façon globale?
M. Pagé: Je suis persuadé, M. le Président,
cependant, que l'honorable député de Masson, s'il était
avec nous, s'il n'était pas retenu à l'extérieur pour
raison de maladie, serait bien heureux, bien satisfait...
Le Président (M. Richard): II s'en souvient
sûrement, d'ailleurs.
M. Pagé: ...du ministre de l'Agriculture qui lui a
donné raison, un ministre transparent, un ministre disponible.
M. Baril: Mais probablement... M. Pagé: Humblement
soumis. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: ...avec l'intérêt que le ministre a
démontré tout à l'heure envers la race chevaline, je suis
convaincu que l'exposé du député de Masson, au mois de
décembre, sur toute la définition de chacune des races, a
motivé la décision du ministre de répondre d'une
façon positive à la demande que les différents organismes
soient entendus.
M. Pagé: C'était tordant.
M. Baril: En avez-vous appris beaucoup?
M. Pagé: Non, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Ils vous ont renouvelé la mémoire. On
perd du temps, M. le Président.
M. Pagé: Alors, article 1.
Le Président (M. Richard): Article 1.
M. Pagé: M. le Président, le titre de la loi est
donc modifié afin que ce titre illustre une nouvelle
réalité qui est a l'effet de confier à la commission une
juridiction sur d'autres courses, si le gouvernement en décide ainsi ou
encore si les dispositions du Code criminel autoraisaient d'autres types de
courses. Mais comme je l'ai indiqué cet après-midi, il est
très clair que l'objectif du gouvernement n'est pas d'étendre des
courses à d'autres segments que les courses de chevaux. Et j'aurais
seulement un amendement technique que je vais vous distribuer. Dans l'article,
c'est marqué: Le titre de la Loi sur les courses de chevaux, projet de
loi 1987, chapitre 103, est remplacé par le suivant: Loi sur les
courses. Il faudrait remplacer dans l'article 1 ce qui suit: "1987, chapitre
103" par "loi refondue du Québec, chapitre C-72.1". Seulement technique
et je vous donne l'amendement.
M. Baril: c'est parfait, il n'y a pas grand discussion à
faire là-dessus, m. le ministre. j'espère que vous n'en souhaitez
pas non plus.
Le Président (M. Richard): Non, on ne partira pas un
débat.
M. Pagé: L'article 1 est-il adopté?
Le Président (M. Richard): L'article 1 est adopté,
tel qu'amendé.
M. Baril: Oui. L'amendement...
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté
et l'article 1, tel qu'amendé, est...
M. Baril: ...adopté.
Le Président (M. Richard): ...adopté. M. Baril:
L'article 2.
M. Pagé: L'article 2, c'est le champ d'application de la
loi qui est élargi de telle sorte qu'il s'appliquera à
l'exploitation des salles de paris sur les courses de chevaux. Cet
élargissement du champ d'application, donc du champ de juridiction,
donne suite aux modifications récentes apportées à
l'article 204 du Code criminel, qui autorisent l'exploitation de salles de
paris sur les courses de chevaux. Donc, le nouvel article 2 se lirait:
"L'article 1 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne et après le mot "course", des mots: "à
l'exploitation des salles de paris sur les courses de chevaux".
M. Baril: C'est parce qu'on ajoute "les salles de paris sur les
courses de chevaux".
M. Pagé: C'est ça, la juridiction.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 3.
M. Pagé: Le titre du chapitre 2 est modifié, de
façon à ce qu'il y ait une concordance entre le titre du chapitre
et la modification suivante qui porte le changement de nom de la Commission.
L'intitulé du chapitre 2 de cette loi est remplacé par le
suivant: "Commission des courses du Québec" plutôt que "Commission
des courses de chevaux du Québec".
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 4.
M. Pagé: Le nom de la Commission est modifié afin
qu'il reflète l'élargissement de la juridiction de la Commission.
Cette juridiction portera sur toute autre course que celle de courses de
chevaux, lorsque la Commission sera autorisée par le gouvernement
à exercer cette nouvelle juridiction.
Le Président (M. Richard): O.K. Ça va.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 5.
M. Pagé: L'article 5, M. le Président, c'est une
modification de concordance. Le 26 octobre 1988, la Commission avait
déjà donné au comité consultatif, un mandat portant
sur les salles de paris. Le comité a remis son rapport à la
Commission le 21 août 1989. On disait, dans la loi actuelle: "Le
comité consultatif donne son avis à la Commission sur toute
question que celle-ci lui soumet. Il saisit la Commission de tout
problè- me... Il peut, avec l'autorisation de la Commission,
entreprendre l'étude de toute question relative au domaine des courses
de chevaux, de l'élevage ou de l'entraînement de chevaux de course
et effectuer ou faire effectuer les recherches qu'il juge utiles ou
nécessaires." Ce comité consultatif a rempli effectivement son
mandat. La modification vise, après le mot "course" l'insertion des mots
"ou concernant l'exploitation des salles de paris sur les courses de chevaux".
En fait, c'est pour s'assurer que le comité consultatif, qui a
d'ailleurs rempli cette responsabilité puisque ce n'était pas
illégal de lui donner un pouvoir habilitant pour l'avenir au cas
où la Commission voudrait qu'il étudie les questions de cette
nature...
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 6.
M. Pagé: La première modification confère
à la Commission une nouvelle fonction, soit celle de régir et,
aussi, de surveiller l'exploitation des salles de paris sur les courses de
chevaux. On sait que l'article 6 du projet de loi se réfère
à l'article 36 de la loi actuelle, qui donne les fonctions, les mandats
et les obligations de la Commission, soit de régir, surveiller les
courses, l'élevage, l'entraînement de chevaux de course ainsi que
de promouvoir et d'aider l'industrie. Elle veille à la protection et
à la sécurité du public lors de ces activités.
La deuxième modification, elle, vise à permettre à
la Commission de régir et surveiller toute autre course, lorsqu'elle y
est autorisée par le gouvernement. Donc, les deux éléments
de la loi, le fait que la Commission devient la Commission des courses,
ça implique une modification et le fait qu'on ajoute les salons de
paris, ça a été aussi une autre modification.
M. Baril: Pourquoi, au deuxième paragraphe, "La Commission
a également pour fonctions de régir et de surveiller toute autre
course si elle y est autorisée par le gouvernement." Quelles sont les
intentions du gouvernement?
M. Pagé: Je les ai indiquées cet après-midi,
c'est strictement pour... En fait, on a mis de côté la confusion
à laquelle pouvait prêter l'existence d'une régie
appelée Régie des loteries et courses, qui est Commission des
courses de chevaux. La Régie des loteries et courses ne régissait
aucune course, elle régissait les bingos, les tirages, les concours,
etc. Et le cabinet a décidé d'enlever cette juridiction non
appliquée.
M. Baril: Mais là, il transfère cette
juridiction-là à la Commission des courses de chevaux.
M. Pagé: Qui aura une seule juridiction, la juridiction
sur les courses de chevaux. J'ai
indiqué qu'il n'était pas de l'intention du
législateur ni du gouvernement d'autoriser d'autres courses.
M. Baril: Non, mais sans autoriser d'autres courses, la
Commission, avec ça, si le gouvernement décidait, pourrait
régir ou surveiller, admettons, des courses d'autos, des courses de
"skidoos", des courses de quatre par quatre, vous savez combien il y en a.
C'est ce que je veux dire. C'est ça l'intention du gouvernement, un
jour, de...
M. Pagé: Non. Ça pourrait, mais, si jamais, une
situation commandait, je ne le sais pas, qu'un organisme... Je vais vous donner
un exemple. Si jamais un événement comme le Grand Prix de
Montréal commandait, je ne le sais pas, l'encadrement par un organisme
quasi judiciaire du Québec, la Commission des courses pourrait
peut-être être là pour un événement
très séquentiel, si je peux utiliser le terme. Mais on n'a pas de
projet.
Ah oui! Et il y a le rôle de la Régie de la
sécurité dans les sports aussi. En fait, cette modification
origine purement et simplement d'une position adoptée par le ministre
des Finances, mon collègue, M. Levesque, qui a dit: La Régie des
loteries et courses n'a plus de course. Donc, enlevez ça. Envoyez
ça à la Commission des courses. Et il n'y a pas aucune course
avec pari qui peut se faire au Canada autrement que sur les chevaux.
M. Baril: Oui, mais cet amendement peut permettre, avec l'accord
du gouvernement ou à la demande du gouvernement, à la Commission
de surveiller, pas nécessairement qu'il y ait des paris, ça peut
être une course de...
M. Pagé: Ça pourrait être ça, mais,
avant que ce soit fait, ça prendrait un projet de
règlement...
M. Baril: Ce n'est pas ce que je veux dire.
M. Pagé: ...il y aurait des avis, il y aurait des
représentations qui seraient faites.
M. Baril: Regardez, M. le ministre, ce que je veux dire. Vous
savez, dans tous les comtés, le printemps, où tu as des
organismes à but non lucratif qui vont organiser une course de bicycles
à pédales ou des tout-terrains ou bien même des bicyclettes
au niveau des jeunes qui font des montagnes...
M. Pagé: Des boîtes à savon.
M. Baril: bon! etc. vous connaissez ma grande crainte face
à tous les règlements et aux demandes de permis que la
régie des loteries exagère. bon.
M. Pagé: Non, mais je vous dis que la Commission des
courses n'exagérera pas.
M. Baril: Ah! Là...
M. Pagé: Elle n'a pas la réputation
d'exagérer.
M. Baril: C'est beau dire ça, mais, dans l'avenir, on ne
sait pas c'est quoi. Il n'y a rien de plus insultant pour un organisme à
but non lucratif que d'être obligé d'avoir un pied de paperasse
pour demander un permis pour une petite course qui va être
pratiquée à peu près deux heures dans un
après-midi. Ça va prendre trois mois avant d'avoir un permis.
C'est comme ça que ça marche aujourd'hui avec la Régie des
loteries. On est rendus qu'on va faire tirer une paires de bottines tout
à l'heure, et la Régie va jusqu'à vérifier pour
savoir si les deux bottines vont aller à la même personne, ou si
elles ne seront pas partagées entre deux.
M. Pagé: Et la couleur des lacets.
M. Baril: c'est rendu fou comme ça, vous savez. bon.
comment? la couleur des semelles. ah! c'est effrayant, mais c'est ça
pareil la réglementation. ma crainte...
M. Pagé: Mais ça ne va pas jusque là.
M. Baril: ...du fait... Ma crainte d'ajouter ce
paragraphe-là, on ouvre la porte éventuellement, dans le futur,
à. La porte est là, la possibilité est là. Il y a
juste à passer par probablement un décret...
M. Pagé: Bien, ça prendrait plus qu'un
décret. Ça prendrait un règlement.
M. Baril: Non, mais si le gouvernement décide d'autoriser
la Commission à surveiller les courses de...
M. Pagé: Oui, mais il faudrait que la surveillance se
fasse dans le cadre d'un règlement.
M. Baril: Bien oui, mais les règlements...
M. Pagé: Les seuls règlements appliqués par
la Commission des courses du Québec au lendemain de l'adoption de cette
loi vont être les règlements portant sur l'industrie des courses
de chevaux.
M. Baril: D'abord, le Code criminel, c'est quoi qu'il autorise?
Quelle sorte de courses qu'il autorise actuellement, le Code criminel?
M. Pagé: Seulement les courses de chevaux
avec paris.
M. Baril: Les courses de "stock-cars" qui existent, et les
courses de... c'est défendu, ça? Il y en a, pourtant.
M. Pagé: Non, ce n'est pas défendu. C'est parce
qu'il n'y a pas de pari.
M. Baril: Je le sais. C'est là. Je vous l'ai dit tout
à l'heure. Même si dans des courses de n'importe quoi, comme je
vous ai dit tout à l'heure, de "skidoos", de n'importe quoi...
M. Pagé: Quel serait l'intérêt pour le
gouvernement d'aller contrôler les courses de bicycles à
pédales dans le comté d'Arthabaska? On n'a pas d'affaire
là plus qu'un chat a besoin de deux queues.
M. Baril: Pourquoi d'abord mettez-vous ça?
M. Pagé: C'est au cas où, exemple concret,
l'industrie des courses de chevaux du Québec nous dirait: M. le
ministre, ça va tellement bien dans les courses de chevaux, on veut
optimaliser nos hippodromes, on est d'accord avec les hippodromes, on fait des
courses de chiens. Je vais dire: Un instant, on ne peut pas, à moins que
ce ne soit permis par le Code criminel. Encore faudrait-il qu'elle soit
d'accord. J'ai indiqué ma position tantôt, vous vous rappelez.
Ça pourrait arriver. Bien, là, on ne sera pas obligés de
modifier la loi. Mais ce n'est pas dans l'intention du gouvernement d'aller
régir. La Commission des courses de chevaux du Québec, elle est
là pour protéger le consommateur devant une industrie où
il se transige de l'argent. Ce n'est pas pour aller s'occuper des courses de
pédalos. On ne fera pas des modifications... On ne mettra pas ça
en application pour aller achaler le monde pour le "fun".
M. Baril: Adopté sur division, M. le ministre. Bon.
M. Pagé: Parfait.
Le Président (M. Richard): "Item" 6, adopté sur
division.
M. Pagé: L'article 6.
Le Président (M. Richard): L'article 6. Maintenant,
l'article 7.
M. Pagé: En adoptant l'article 6 de ce projet de loi, nous
venons de confier à la Commission la fonction de régir et de
surveiller l'exploitation des salles de paris sur les courses de chevaux.
L'article 7 de ce projet est nécessaire. Il vient modifier l'article 47
puisqu'il est le pendant de la modification précédente. Il vient
préciser qu'une personne exerçant une fonction, une occupation
liée à l'exploitation d'une salle de paris sur les courses de
chevaux ou d'un commerce tenu sur ces lieux a les droits
déterminés par les règles et assume les obligations qui y
sont prévues.
Si on lit l'article 47 de la loi actuelle: "Une personne exerçant
une fonction, une occupation liée aux courses de chevaux, à
l'élevage, à l'entraînement de chevaux de course ou un
commerce tenu sur les lieux de ces activités a les droits
déterminés par les règles et assume les obligations qui y
sont prévues. " C'est une extension pour que semblables obligations et
règles s'appliquent dans les cas de salles de paris. Je vais demander au
Dr Bernard, le président de la Commission des courses de chevaux du
Québec - c'est encore comme ça qu'elle s'appelle - de donner des
exemples de règles, d'obligations qui s'appliquent aux personnes qui
occupent.
M. Bernard: Dans une salle de paris, il est évident que
les gens comme dans tout... Toute personne dans un hippodrome a une licence de
la Commission des courses, même celle qui est à la restauration
pour le contrôle de l'honnêteté, de
l'intégrité du milieu. C'est comme ça dans toutes les
provinces, dans tous les États américains où il y a des
courses de chevaux. Il est évident que dans les salles de paris les gens
sont sous licence pour avoir un contrôle sur les activités, qu'ils
soient vendeurs de billets ou préposés à la restauration,
ou à la sécurité ou à l'admission. Alors, en
général, quand il y a une licence, il y a un coût à
la licence, bien sûr, qui est souvent minime dans ce secteur-là.
Il est purement minime dans le cas des palefreniers - sur un hippodrome, par
exemple, c'est 5 $ - excepté qu'on y attache des normes d'admission
à l'exercice des fonctions qui sont là. Ça peut aller de
seulement un droit à payer jusqu'à certaines exigences. Par
exemple, une personne qui va être un maréchal-ferrant devra avoir
un certificat de compétence, ou un médecin
vétérinaire, être membre d'une corporation. Dans ce cas-ci,
un agent de sécurité devra sûrement avoir des normes qui
établiront sa compétence pour être agent de
sécurité.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 8.
M. Pagé: À l'article 8, M. le Président,
j'apporte une modification de façon à retirer les articles 58. 1
et 58. 2 en renumérotant l'article 58. 3 pour devenir 58. 1. "Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 58, du suivant:
"58. 1 Une personne qui exploite une salle de paris sur les courses de chevaux
doit être titulaire d'une licence de salle de paris sur les courses de
chevaux. " Voici l'amendement.
M. Baril: Ah, c'est ça que vous enlevez. Mais là,
c'est quoi? L'article va se lire comment? Ah, il est là.
M. Pagé: Dans le projet de loi, c'est seulement l'article
58.3 qui est retenu. (18 h 30)
M. Baril: II va rester seulement l'article 58.3, c'est
ça?
M. Pagé: Oui.
M. Baril: "Une personne qui exploite une salle de paris sur les
courses de chevaux doit être titulaire d'une licence de salle de paris
sur les courses de chevaux." Bon. Il reste juste ça.
M. Pagé: C'est ça.
M. Baril: C'est parfait.
Le Président (M. Richard): Ça va?
M. Baril: II faut adopter l'amendement, je suppose?
Le Président (M. Richard): L'amendement. L'adoption de
l'amendement. Est-ce que l'article amendé...
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté tel
qu'amendé.
M. Baril: Adopté. M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 9.
M. Pagé: L'article 9. Cette modification vise à
faire en sorte qu'une personne qui exerce une fonction ou une occupation dans
une salle de paris soit tenue d'être titulaire d'une licence, lorsqu'une
telle licence est prescrite par règlement du gouvernement. C'est ce
à quoi nous faisions allusion tantôt. L'hippodrome aura sa licence
d'hippodrome, aura sa licence de salon de paris.
Une voix: C'est le gouvernement qui détermine quelles
personnes à l'intérieur des salles de paris devront
détenir une licence.
M. Baril: ces personnes à l'intérieur d'une salle
de paris, c'est comme vous le disiez tout à l'heure, ça peut
être au niveau de la restauration, ça peut être au niveau de
je ne sais pas quel service qui sera dispensé.
Une voix: C'est ça.
M. Pagé: Surtout au niveau des contrôles, plus
particulièrement.
M. Baril: Oui, aussi. Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 10.
M. Pagé: L'article 10 se réfère à des
modifications qui ont pour objet d'obliger la Commission des courses à
publier un avis dans les journaux de toute demande de licence de salle de paris
et à tenir une audience publique concernant cette demande, lorsqu'une
personne a formulé à la Commission des objections à la
délivrance d'une telle licence. Exemple concret, un hippodrome pourrait
demander une licence pour la municipalité X dans l'Est du Québec
et la municipalité s'oppose à l'implantation d'un tel commerce ou
d'une telle entreprise chez elle, des choses comme ça.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 11.
M. Pagé: C'est purement et simplement une modification de
concordance avec l'article précédent. La loi actuelle dit que
toute personne qui le désire peut, dans les 15 jours de la publication
de l'avis de la demande de la licence de pistes de courses, adresser à
la Commission un document signé faisant état des objections
qu'elle peut avoir à la délivrance de cette licence et des motifs
qui donnent lieu à ces objections. Or, l'article 11 prévoit une
modification à l'article 69 par l'insertion, dans la deuxième
ligne du premier alinéa et après le mot "courses", des mots "ou
de salle de paris sur les courses de chevaux".
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 12
M. Pagé: À l'article 12, c'est un amendement. Je
vais donner le contenu de l'article, puis je vais donner l'amendement
après. Cette modification a pour but de soumettre une personne qui
demande une licence de salle de paris sur les courses de chevaux au même
genre d'exigences qui sont imposées à une personne qui demande
une licence de piste de courses. Comme dans l'article 12 du projet de loi on
faisait aussi allusion aux licences pour une ferme d'élevage ou une
ferme d'entraînement, l'amendement que je dépose vise à
modifier l'article 12, premièrement, en biffant à la fin de la
première ligne et dans la deuxième ligne du paragraphe 6° les
mots ", de ferme d'élevage, de centre d'entraînement" et,
deuxièmement, en biffant dans les troisième et quatrième
lignes du paragraphe 6° les mots ", la ferme d'élevage de chevaux de
course, le centre d'entraînement de chevaux de course".
Le Président (M. Richard): Ça va? M. Baril:
Oui, ça va.
Le Président (M. Richard): L'amendement est-il
adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Richard): Et l'article, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Ça va? L'article 13.
M. Pagé: L'article 13 a uniquement comme objectif de faire
passer les licences renouvelables tous les 12 mois à 24 mois, encore une
fois pour diminuer la lourdeur administrative et la paperasse
gouvernementale.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. L'article
14.
M. Pagé: À l'article 14, c'est une modification
afin de permettre à la Commission des courses d'indiquer, lors du refus
d'une licence, la période de temps qui doit s'écouler avant
qu'elle soit de nouveau disposée à étudier une nouvelle
demande. C'est ce à quoi nous nous référions cet
après-midi. Ça touche l'article 77. Cette période ne
pourra toutefois excéder cinq ans. Cette modification est rendue
nécessaire afin d'éviter à la Commission d'être
saisie annuellement de demandes pour lesquelles la Commission a
déjà refusé de délivrer des licences pour
protéger l'intérêt public.
M. Baril: du fait qu'on a enlevé l'obligation d'avoir une
licence pour une ferme d'élevage ou un centre d'entraînement,
ça règle mon problème.
Le Président (M. Richard): Ça va?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 15.
M. Baril: Faut-il l'amender? Non, non, parce que c'est
marqué des licences. Les licences, c'est selon ce que la loi autorise.
O.K. Adopté.
M. Pagé: L'article 15. Cette modification a la même
portée que la modification précédente. Elle prévoit
qu'en cas de révocation d'une licence la Commission pourra indiquer au
titulaire qu'il ne peut formuler une nouvelle demande avant une période
de temps qui ne peut toutefois excéder cinq ans.
M. Baril: Oh! Quelle différence y a-t-il avec le
précédent?
M. Pagé: A l'article 14, on se référait
à une demande qui peut être refusée, tandis qu'à
l'article 15 on se réfère maintenant à une suspension,
à une révocation d'une licence. Exemple concret: une personne a
une licence pour opérer dans un hippodrome ou une salle de paris, et il
est démontré qu'elle... Prenons une hypothèse: elle est
reconnue coupable d'un acte criminel dans le cadre de son travail pour avoir
trafiqué je ne sais pas trop quoi, en arrière, sur son
ordinateur. La Commission peut lui retirer sa licence pour une période
pouvant aller jusqu'à cinq ans.
M. Baril: Pourquoi, avant ça, c'était un an et
là...
M. Pagé: Pourquoi? Parce qu'il est déjà
arrivé que, selon la gravité d'un acte posé, la licence
pouvait être retirée... C'est-à-dire que la gravité
de l'acte pouvait comporter un retrait de la licence ou une révocation
pour une période très longue, sauf que dans la loi c'était
un an. Alors, la licence était retirée pour un an. La personne se
représentait un an après. La Commission faisait une audition ou
la Régie pouvait faire une audition, dans le temps. L'organisme n'avait
pas plus de motif d'octroyer la licence un an après qu'elle n'en avait
de la maintenir un an avant.
Je vous rappellerai qu'aux États-Unis, dans plusieurs
États, c'est 10 ans et, dans certains États, c'est à vie.
On doit dire que, depuis 1987, on a fait quand même pas mal de travail.
Je crois humblement avoir été l'instigateur, comme ministre d'un
gouvernement provincial d'une province canadienne, d'une situation où,
maintenant, une suspension décrétée dans un État
américain ou dans une autre province peut s'appliquer ici et une
suspension ici peut s'appliquer dans d'autres États américains ou
dans d'autres provinces.
Exemple concret: prenons le cas du conducteur qui était suspendu
à Pompano, en Floride. Il quittait Pompano, il s'en venait au
Québec ou il s'en allait dans une autre province canadienne et il
conduisait ses chevaux, pas de problème. Maintenant, il y a des ententes
qui se signent. Maintenant, il y a des ententes qui sont signées par la
Commission avec d'autres États pour que les sentences s'appliquent
partout, c'est un article de la loi qui... Je vous rappellerai que les
suspensions, dans les commissions américaines,
généralement, peuvent aller jusqu'à 10 ans.
M. Baril: Sur quoi la Commission peut-elle se baser pour dire:
C'est entre un an et cinq ans? Sur quoi la Commission peut-elle se baser
pour dire: C'est trois ans ou quatre ans? La gravité de l'acte ou
quoi?
M. Pagé: La gravité de l'acte.
M. Baril: qu'est-ce qu'on vise? est-ce que ce sont des
propriétaires qui piquent leurs chevaux ou je ne sais pas quoi? est-ce
que ça peut être ça?
M. Pagé: Écoutez, je ne veux pas me
référer à des causes du Québec.
M. Baril: S'il y en a qui le font, remarquez...
M. Pagé: Je vais vous donner un exemple. Je n'ai pas
à me référer à des causes du Québec, mais
j'étais aux États-Unis il y a quelques mois et il y avait un
procès ou il y avait une décision de la Commission de
l'État où j'étais, là-bas. Là,
c'était dans le Thoroughbred. Dans le Thorough-bred, il avait
été démontré devant la Commission que des chevaux
avaient consommé de la cocaïne. Evidemment, c'était un
scandale énorme dans l'industrie, dans le milieu. C'est le genre d'acte
qui peut être sanctionné par une commission. Dr Bernard va
ajouter...
M. Bernard: Écoutez, il y a plusieurs prétextes qui
peuvent porter la Commission à ne pas donner de licence, à la
révoquer ou à la suspendre, mais, en général, les
actes les plus graves qu'on va reconnaître, c'est dans le milieu des
courses. Parce qu'il faut bien se rappeler qu'on est dans un domaine
disciplinaire et que c'est un privilège d'avoir une licence pour
conduire ou entraîner un cheval ou en être le propriétaire.
Ces mesures-là sont prises, en général, pour des
infractions graves, exemple, au Code criminel, si la personne arrange des
courses pour gagner de l'argent sur le pari mutuel ou si elle est cruelle
envers les animaux. Un jockey américain ou anglais vient d'être
suspendu à vie pour avoir utilisé un appareil électrique
pour stimuler son cheval. L'utilisation de drogues, bien sûr, est punie
beaucoup moins sévèrement quand c'est pour les chevaux, mais
certaines catégories, à partir du moment où on sait que ce
sont des produits qui sont même défendus en médecine
humaine, quand on parle d'héroïne ou de caféine, bien,
à ce moment-là, dans certains cas...
M. Pagé: Un ventilateur de poumons... Comment ça
s'appelle, un ventilateur de poumons?
M. Bernard: L'adrénaline.
M. Pagé: L'adrénaline. En ventilant le poumon,
bien, il respire plus, il va plus vite, mais, à un moment donné,
pouf! il meurt.
M. Bernard: II faut bien se rappeler qu'il faut que la Commission
ait des motifs raisonnables de croire que ce rpfus est nécessaire dans
l'intérêt public, dans l'intérêt des courses. Tout
ça, il faut que ce soit prouvé par la Commission.
M. Baril: est-ce que la commission aura, justement, une liste de
motifs établie d'avance ou bien si elle y va cas par cas et elle juge en
fonction...
M. Bernard: La jurisprudence sera faite par la décision de
la Commission. La jurisprudence s'établit par...
M. Baril: O.K.
M. Bernard: la Commission qui siège en tribunal, où
les procureurs défendent, dune part, et la Commission poursuit Alors, ce
sont les décisions de la Commission qui font jurisprudence. Il est
évident qu'il y a la réglementation qui est là, il faut la
respecter. Quand il s'agit, par exemple, de l'article 61 des règles qui
parlent de cruauté envers les animaux, bien, écoutez, à la
première offense, il y a des amendes prévues pour ce genre
d'action, mais, si l'individu est reconnu pour être continuellement
cruel, un entraîneur de chevaux qui ne nourrira pas ses animaux, exemple,
pendant.. Comme on a déjà vu, s'il s'absentait pendant une
semaine de temps, j'imagine que, s'il y avait une preuve à cet effet qui
était amenée devant la Commission, il est évident que la
Commission aurait tous les motifs pour prendre une décision à
l'effet de lui suspendre sa licence pour un délai qui pourrait
être plus ou moins long. Dans ce cas-ci, le maximum qu'on pourrait faire,
ce serait de la lui suspendre pour cinq ans, mais ça pourrait être
aussi 15 jours ou trois semaines si c'est la première offense; tout
dépend de la gravité et de la fréquence.
M. Baril: Mais, au départ, il n'y aura pas une
procédure d'établie d'avance, vous allez le juger en fonction
de...
M. Bernard: Jamais. M. Baril: Une personne...
M. Bernard: ce sont les trois membres du tribunal qui
décident, ce n'est pas le président qui dit: vous allez agir
comme ça. en général, c'est le tribunal qui
décide.
M. Baril: Parce qu'une personne peut récidiver sept ou
huit fois et, on va dire, ça va être moins grave, entre
guillemets, qu'une autre personne qui va récidiver deux fois,
"dépendam-ment" de l'acte qu'elle a commis.
M. Bernard: Absolument.
M. Pagé: Ce sera apprécié par le
tribunal.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 15.
M. Baril: On est rendus à l'article 16, je pense, M. le
Président.
M. Pagé: L'article 15 est adopté.
Le Président (M. Richard): Ah! Article 16.
M. Pagé: À l'article 16, j'ai un amendement, M. le
Président, pour donner suite à l'amendement
précédemment adopté: modifier l'article 16 en biffant,
dans le paragraphe 1°, les mots ", de fermes d'élevage, de centres
d'entraînement"; en biffant, dans le paragraphe 12°, les mots ", une
ferme d'élevage de chevaux de course, un centre d'entraînement de
chevaux de course" et les mots ", de ferme d'élevage, de centre
d'entraînement"; troisièmement, en biffant, dans le paragraphe
3°, les mots ", de fermes d'élevage de chevaux de course, de centres
d'entraînement de chevaux de course".
En fait, ces modifications ont pour but d'autoriser la Commission
à prendre des règles pour prescrire les normes de la tenue ou de
la pratique d'une activité dans les salles de paris sur les courses de
chevaux. La Commission pourra prescrire des exigences aux fins de
délivrer des permis de salles de paris. La troisième modification
permettra à la Commission d'établir des règles
différentes, selon les catégories de salles de paris.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 16, tel qu'amendé, adopté. (18 h
45)
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 17.
M. Pagé: L'article 17, un autre amendement: remplacer dans
le paragraphe 2° de l'article 17, le sous-paragraphe 1.1° par le
suivant: "1.1° définir l'expression "salle de paris" pour les paris
sur les courses de chevaux". Ces modifications concernent le pouvoir
réglementaire du gouvernement et le gouvernement pourra prescrire les
licences requises pour l'exercice des occupations liées aux salles de
paris.
M. Baril: Pourquoi ici... Je pense que c'est la première
fois qu'on voit ça, une "licence de courses" et, après ça,
on dit: "et des licences de salles de paris", dans le troisième
paragraphe.
M. Pagé: On enlève ça.
M. Baril: Vous enlevez aussi "licences de courses"?
M. Pagé: Pardon?
M. Baril: Dans le troisième paragraphe, c'est
marqué "par le remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe
3°, des mots "et des licences de courses" par les mots ", des licences de
courses et des licences de salles de paris sur les courses de chevaux."
M. Pagé: Juste à cause du e-t, et. La loi actuelle
dit... L'article 105, là.
M. Baril: Oui.
M. Pagé: "établir des régions et prescrire
des normes de contingentement des licences de piste de courses et des licences
de courses pour chacune de ces régions".
M. Baril: O.K.
Le Président (M. Richard): L'amendement est-il
adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 18, maintenant.
M. Pagé: L'article 18.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Pagé: J'ai un amendement pour retirer l'article 18.
M. Baril: Ah oui!
M. Pagé: L'article 18 est retiré purement et
simplement.
M. Baril: Mais est-ce que ça annule l'article 108
actuel?
M. Pagé: Non. C'est que la disposition du projet de loi
prévoyait d'ajouter les fermes d'élevage et les centres
d'entraînement aux dispositions applicables sur les pistes de
courses.
M. Baril: Donc, l'article 108 va rester tel... M. Pagé:
...tel qu'il est. M. Baril: ...qu'il est. Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est une motion de retrait de
l'article 18. Maintenant, l'article 19.
M. Pagé: L'article 19. Les modifications proposées
aux articles 19 à 50 de ce projet de loi - ce sont toutes les
mêmes, de 19 à 50 - ont pour effet de soustraire à la
Régie des loteries et à la Société des loteries
toute juridiction sur les courses et de l'attribuer à la Commission des
courses. C'est ainsi que les titres de la Loi sur les loteries, les courses,
les concours publicitaires et les appareils d'amusement et la Loi sur la
Société des loteries et courses du Québec sont
modifiés de façon à enlever la notion de "courses" dans
ces lois. De même, le nom des organismes institués en vertu de ces
lois est également modifié: Régie des loteries du
Québec, Société des loteries du Québec plutôt
que Société des loteries et courses du Québec. Alors, les
articles 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26...
Une voix: C'est un papillon technique.
M. Pagé: ...27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37,
38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49 et 50...
M. Baril: Avec tout ça, est-ce qu'on... Des voix:
Ha, ha, ha! M. Baril: Est-ce que j'aurais compris...
Le Président (M. Richard): De 19 à 50
M. Baril: Est-ce que j'aurais compris que c'est uniquement pour
enlever ces responsabilités-là à la Régie des
loteries et transférer ça à la Commission des courses?
M. Pagé: Non. Ça, on l'a fait tantôt. C'est
pour changer maintenant... On l'a fait tantôt, vous avez voté sur
division sur l'article qu'il proposait. C'est maintenant pour enlever les mots
"et courses" dans Société des loteries; la Société
des loteries et courses du Québec...
M. Baril: Oui.
M. Pagé: ...va devenir la Société des
loteries du Québec.
M. Baril: Tous ces articles-là relevaient de la
Régie des loteries, c'est ça? Non?
M. Pagé: Non, non, non. Depuis la loi de 1987, la
Régie des loteries et courses du Québec n'a plus d'affaire dans
les courses de chevaux parce qu'on a créé la Commission des
courses de chevaux. Elle avait encore le mot "courses" dedans, sans aucune
juridiction.
M. Baril: Pourquoi en 1987... C'est un oubli, on n'a pas
pensé de lui enlever ça, si... La Commission des courses de
chevaux, je pense, a été créée en 1987. Est-ce
ça?
M. Pagé: Oui. M. Baril: Bon!
M. Pagé: En 1987, docteur? Oui, décembre 1987.
M. Bernard: Elle a été créée le 31
mars 1988, mais la loi a été adoptée en 1987.
M. Pagé: Oui
M. Baril: Bon! Donc, lorsqu'on a créé la Commission
des courses de chevaux du Québec, pourquoi n'avait-on pas enlevé
la section des courses de la Régie des loteries?
M. Pagé: Parce qu'à ce moment-là on n'avait
pas eu encore l'avis du ministère des Finances, qui était
probablement occupé à d'autre chose à cette
période-là de l'année, sur l'opportunité d'enlever
le mot "courses" dans sa Société des loteries et courses du
Québec. C'est aussi simple que ça, ce n'est pas plus
compliqué que ça, je vous le dis. Appelez mon ami Gérard
D., il va vous l'expliquer.
M. Baril: Là, l'avis est arrivé, ils ne veulent
plus s'occuper de ça, eux autres.
M. Pagé: Oui, oui L'avis est arrivé comme quoi il
était inopportun de maintenir le mot "courses". Ce n'est pas plus
compliqué que ça. Ne voyez pas des anguilles sous les roches,
là...
M. Baril: Non, non, non. Je ne cherche rien, je ne cherche pas
les bibites, mais on peut s'informer pareil, hein!
M. Pagé: Oui, oui, on vous donne les réponses,
c'est comme ça que ça s'est passé.
M. Baril: J hésite, pas parce que je suis contre, mais
j'hésite à adopter ça d'un coup. Il n'y aurait pas un mot
qu'on aurait oublié en quelque part dans un article et qui serait... Il
n'y a pas de...
M. Pagé: Non, non, il n'y a pas de...
M. Baril: ...comment on appelle ça? de fermes
d'élevage ou de centres d'entraînement en quelque part
là-dedans?
M. Pagé: Ah non, non, non! Il n'y a pas de ça dans
ça. On peut suspendre pour quelques minutes pour que vos adjoints aient
le temps de le regarder. Prenons-en un au hasard, l'article
49: "La Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement du Québec et des organismes publics est modifiée:
"1° par le remplacement, dans les paragraphes 1 et 4 de l'annexe I, des
mots "la Société des loteries et courses du Québec" par
les mots "la Société des loteries du Québec"." Parce
qu'une fois que le mot "courses" est enlevé dans le nom de la
Société des loteries et courses du Québec, bien, les gens
qui travaillent là, qui vont prendre leur retraite, ne recevront pas une
rente de retraite en vertu de la Loi sur la Société des loteries
et courses du Québec, mais bien en vertu de la nouvelle Loi sur la
Société des loteries du Québec.
M. Baril: Bon!
M. Pagé: Je dois saluer les membres de la Commission, les
gens du contentieux qui ont fait un travail de bénédictin, pour
être certains que toutes les lois où le mot est utilisé
sous ce vocable soient modifiées pour l'être à l'avenir
sous le vocable nouveau adopté dans la présente loi.
M. Baril: Comme ça, vous nous invitez à leur faire
confiance, M. le ministre.
M. Pagé: Je leur fais confiance.
M. Baril: Bon! On regarde ça rapidement et ça a
l'air... Ça va jusqu'à l'article 50, vous avez dit, hein?
M. Pagé: Oui.
M. Baril: bien, on va être vite rendus, je suis à
l'article 43. j'essaie de me dépêcher. j'aimerais revenir à
l'article 20, m. le ministre, rapidement.
M. Pagé: Ah oui!
M. Baril: Dans le troisième paragraphe, pouvez-vous
m'expliquer la différence? Ici, dans le projet de loi, c'est
marqué "par la suppression, dans la troisième ligne du
deuxième alinéa, des mots "et le terme "animaux" ne comprend par
les chevaux." Quand on regarde dans la loi actuelle, c'est écrit: "Dans
la présente loi, les règlements et les règles,
l'expression "système de loterie" comprend un jeu de hasard ou un jeu
où se mêlent le hasard et l'adresse et le terme "animaux" ne
comprend pas les chevaux." Comment ça se fait que ce n'est pas...
M. Bilodeau (Léo): Léo Bilodeau. Lors de l'adoption
de la loi, en 1987, la Loi sur les loteries et courses avait été
modifiée et, à ce moment-là, on avait ajouté "et le
terme "animaux" ne comprend pas les chevaux" parce que...
M. Baril: Est-ce que ça pourrait être juste parce
que...
M. Pagé: Parce qu'elle gardait une juridiction sur les
courses...
M. Baril: II y a des guillemets, là.
M. Pagé: ...qui auraient pu être des courses autres
que de chevaux.
Une voix: Oui.
M. Pagé: C'est ça. O.K.?
M. Baril: Oui, mais pourquoi y a-t-il des guillemets entre...
Une voix: Des guillemets?
M. Baril: Est-ce que ça se peut qu'il y ait des guillemets
de trop?
M. Pagé: Là, avant de régler les
guillemets...
M. Baril: Au mot "animaux".
M. Pagé: ...on va régler, là, "et le terme
"animaux" ne comprend pas les chevaux." C'est que, comme la Régie des
loteries et courses du Québec, par la loi que j'ai
déposée, gardait une juridiction sur les courses, mais qu'elle
perdait sa juridiction sur les courses de chevaux, parce que les courses de
chevaux s'en allaient à la Commission de courses de chevaux du
Québec, ce libellé a été écrit pour dire "et
le terme "animaux" ne comprend pas les chevaux", de façon à ce
que si, par la suite, avant la loi d'aujourd'hui, la Régie des loteries
et courses avait eu le droit et avait décidé, après
consultation, etc., de régir des courses de chiens, elle aurait pu le
faire. Mais, avec la disposition qu'on apporte aujourd'hui, toutes les courses,
même les courses de chiens si jamais l'accord des gens était
unanime, que le Code criminel le permettait, que la loi du Québec le
permettait que les règlements étaient adoptés et que le
pape était d'accord... Bien, là, la question ne se pose plus.
M. Baril: En tout cas, pourquoi met-on des guillemets? Je vais
revenir aux guillemets.
M. Pagé: Là, les guillemets... C'était dans
la loi de 1987, donc...
Une voix: C'est un terme; quel terme? Animaux.
M. Pagé: C'est ça: "par l'addition, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"adresse", des mots suivants: "et le terme "animaux" ne comprend pas les
chevaux." Comme
il y avait des guillemets dans la loi, on doit mettre des guillemets
dans ce qu'on modifie ici.
M. Baril: Ah! C'est parce que, dans la loi, il n'y en a pas, de
guillemets. Dans la loi actuelle.
M. Pagé: Ah bien! Là, là!
M. Baril: En tout cas, on ne s'obstinera pas pour des guillemets,
M. le ministre.
M. Pagé: On va confier tout ça, si vous voulez,
à M. le secrétaire. Voulez-vous régler les guillemets en
fin de semaine?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: C'est parce que, simplement, dans la loi actuelle que
nous avons, c'est marqué "et le terme "animaux" ne comprend pas les
chevaux." Ça fait qu'il n'y a pas de guillemets là. C'est pour
ça qu'on se demandait pourquoi on prenait la peine de l'inscrire de
même, d'indiquer "animaux" entre guillemets dans le projet de loi.
Bon! Là, j'étais rendu à l'article 43.
M. Pagé: M. le Président, il y avait consentement
pour aller au-delà de 18 heures.
Le Président (M. Richard): Ah! Bien oui,
évidemment!
M. Pagé: O.K.
Le Président (M. Richard): Ah! Absolument C'est vrai, j'ai
peut-être omis de le mentionner.
M. Pagé: Non, on l'a mentionné, mais je ne sais pas
si les micros étaient ouverts à ce moment-là.
Le Président (M. Richard): Mais vous aviez l'air heureux,
de toute façon, de continuer au-delà de 18 heures, alors j'ai
dit: Par logique...
M. Pagé: On fait mention pour redémarrer
l'horloge.
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha!
M. Baril: J'espère que ce qu'on a fait là n'est pas
nul.
Le Président (M. Richard): Non, non non. C'est tout
à fait légal. M. le député d'Arthabas-ka, est-ce
que ça vous tenterait, une "shot" de 19 à 50?
M, Baril: Ça vous plairait? Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça se prend?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté, de
l'article 19 à l'article 50 inclusivement.
M. Pagé: À l'article 51, j'ai un amendement. "La
présente loi entre en vigueur le (identifier ici la date de la sanction
de la présente loi) sauf les dispositions des articles 8 et 18 qui
entreront en vigueur à la date et aux dates fixées par le
gouvernement." Comme les articles 8 et 18 se réfèrent aux centres
d'entraînement, aux fermes d'élevage et aux salles de paris et
entreront en vigueur aux dates indiquées par le gouvernement, je propose
une modification de façon à biffer les mots "sauf les
dispositions des articles 8 et 18 qui entreront en vigueur à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement". Est-ce à dire que...
C'est pour donner suite aux amendements que j'ai faits tantôt.
M. Baril: En clair, ça change quoi?
M. Pagé: C'est que l'article 51 prévoyait...
M. Baril: Oui.
M. Pagé: ...que, pour les centres d'élevage et les
centres d'entraînement, la loi allait entrer en vigueur non pas au moment
de sa sanction, mais au moment où le gouvernement le prescrirait.
M. Baril: O.K. Il n'y a plus de licence pour obtenir des centres
d'entraînement et des fermes d'élevage.
M. Pagé: Oui, mais je ne peux pas dire dans l'article 51
que la présente loi entre en vigueur telle date, sauf pour les centres
d'entraînement. Je n'ai pas de pouvoir habilitant.
M. Baril: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
L'article 51 tel qu'amendé est adopté.
M. Pagé: Maintenant, M. le Président, M. le
secrétaire et M. Bilodeau, de la Commission, m'indiquent qu'on doit
modifier ce projet de loi. On doit apporter un autre amendement. Ce projet de
loi est modifié par la suppression, dans l'historique, des articles 20,
24, 25, 27, 28, 30, 31, 33 et 46 de la référence à un
article du chapitre 103 des lois de 1987 et en faisant les adaptations qui en
découlent. Ça, c'est pour les références aux
statuts. C'est ça?
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Pagé: O.K. Ça, c'est un amendement
qu'on avait tantôt, là, où on se
référait, exemple... On passait au chapitre 103, le premier
article, si ma mémoire est fidèle. C'est une modification de
concordance pour que la référence à une loi dans le
nouveau texte...
Le Président (M. Richard): Article 1.
M. Pagé: C'est ça. On disait: Remplacer dans
l'article 1 ce qui suit: "(1987, chapitre 103)" par "(Lois refondues du
Québec, chapitre C-72.1)". C'est un amendement de même nature pour
nous assurer que les références dans les articles 20 et 24 et
suivants auxquels je me suis référé, que je viens de
donner, soient les bonnes. Je lis ça à M. Comeau, si vous voulez
l'ajouter, comme secrétaire de la commission. D'ailleurs, c'est vous qui
avez demandé ça?
Une voix: Non, c'est le secrétaire de la Commission, Me
Bilodeau.
M. Pagé: Vous vous êtes parlé, vous vous
êtes compris pour...
M. Baril: Ce serait à ajouter où, ça? M.
Pagé: Dans les articles 20, 24, 25. M. Baril: Dans chacun des
articles?
M. Pagé: Oui, la référence à une loi
antérieure qui s'appliquait.
M. Baril: O.K. C'est bien.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'ensemble de ces
références. Est-ce qu'il y a d'autres amendements ou d'autres
gestes, M. le ministre, sur cette loi? Est-ce que le titre est
adopté?
M. Pagé: Le titre est adopté.
Le Président (M. Richard): Qu'est-ce que vous en pensez,
du titre? Ça a du bon sens? Le titre est adopté?
M. Pagé: Le titre est adopté. M. Baril:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Le titre est adopté.
Est-ce qu'une motion de...
M. Pagé: Je fais motion, M. le Président, pour
qu'on renumérote les articles en tenant compte des articles qui ont
été retirés.
Le Président (M. Richard): Ça va? M. Baril:
Oui.
Le Président (M. Richard): O.K. Maintenant, est-ce que le
projet de loi est adopté tel qu'amendé?
M. Pagé: Adopté.
M. Baril: Adopté, excepté qu'il y a un article que
j'ai adopté sur division; ça change quoi, ça?
M. Pagé: Absolument rien.
M. Baril: Ça ne change rien? Bon, c'est correct. C'est
parce que je ne veux pas passer pour un gars qui se contredit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): C'est l'article 6 qui a
été adopté sur division. Alors, ça va? Donc,
l'ensemble du projet de loi 6 est adopté tel qu'amendé.
Maintenant, M. le ministre, avez-vous un message final?
M. Pagé: Bonne fin de semaine.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, avez-vous aussi un message?
M. Pagé: Merci! Merci, M. le Président, aux membres
de la commission pour leur participation à nos travaux et, plus
particulièrement, merci aux membres de la Commission des courses du
Québec, au docteur, à son équipe, à madame,
à Me Bilodeau, secrétaire de la Commission, aux
représentants de l'Opposition officielle, et on se revoit lundi
matin.
M. Baril: Lundi matin. C'est bien. Bonne fin de semaine.
Le Président (M. Richard): Merci, bonne fin de semaine
à tous et à chacun.
(Fin de la séance à 19 h 8)