Journal des débats de la Commission de l'administration publique
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mardi 30 avril 2024
-
Vol. 47 N° 5
Audition d’Hydro-Québec sur le chapitre 5 du rapport de décembre 2022 du Vérificateur général intitulé « Hydro-Québec : maintenance des actifs du réseau de distribution d’électricité »
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Caron) : Donc,
je vais reprendre : À l'ordre s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'audition d'Hydro-Québec sur le chapitre 5 du rapport de décembre 2022
du Vérificateur général intitulé : Hydro-Québec : maintenance des
actifs du réseau de distribution d'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Mallette (Huntingdon) est remplacée par M. Lemay
(Masson); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), par M. Kelley (Jacques-Cartier);
et Mme Labrie (Sherbrooke), par M. Bouazzi (Maurice-Richard).
Le Président (M. Caron) : Merci.
Donc, nous débuterons par l'exposé de 10 minutes du Vérificateur général
et enchaînerons avec celui d'Hydro-Québec. Le reste de la séance sera consacrée
aux échanges avec les membres de la commission. Les échanges se dérouleront par
blocs d'une durée d'environ 10, 11 minutes, incluant les questions et les
réponses en alternance entre le gouvernement et les oppositions, afin de
permettre à tous les groupes parlementaires d'écouter graduellement... d'écouler,
pardon, graduellement leur... leur temps de parole.
Donc, j'invite maintenant la Vérificatrice
générale de nous présenter les gens qui l'accompagnent puis à faire son exposé.
Vous disposez de 10 minutes.
Mme Leclerc (Guylaine) : Alors,
Mme la Présidente, mesdames et messieurs les membres de la commission, Mme Claudine
Bouchard, M. Maxime Lajoie, c'est avec plaisir et intérêt que je participe
à cette séance de la Commission d'administration... de l'administration
publique. Je vous remercie pour cette invitation. Permettez-moi de vous
présenter les personnes qui m'accompagnent : M. François Dubreuil,
secrétaire général, Mme Caroline Rivard, Vérificatrice générale adjointe
et Carl Pelletier, directeur d'audit.
Je vous rappelle d'emblée que notre
objectif lors de l'audit de performance, dont il est question aujourd'hui, était
de déterminer si Hydro-Québec réalise la maintenance préventive de ses actifs
afin d'assurer la fiabilité de son réseau de distribution d'électricité. Il est
aussi bon de rappeler que cet audit a été publié le 5 décembre 2022. Il
couvrait la période de janvier 2016 à décembre 2021. Nous tenons à souligner
que la demande en électricité a augmenté ces dernières années et continuera de
croître, et que cette croissance augmente la pression...
Mme Leclerc (Guylaine) : ...sur
le réseau de distribution d'électricité. Or, une maintenance rigoureuse
contribue à réduire les pannes directement liées à la défaillance
d'équipements. Et cela est sans compter que des actifs en bon état résistent
mieux aux problèmes causés par la végétation et les... les intempéries.
Notre premier constat était que la
fiabilité du service de distribution d'Hydro... d'électricité d'Hydro-Québec
avait présenté une baisse marquée entre 2012 et 2021. En effet, en excluant les
événements météorologiques majeurs, le nombre de pannes a augmenté de 16 %
au cours de cette période et la durée moyenne des pannes par client a augmenté
de 63 %. De plus, lors de nos travaux d'audits de 2022, la société d'État
prévoyait que la durée moyenne des interruptions de service par client pourra
se détériorer et atteindre 221 minutes en 2026, soit 20 minutes de
plus qu'en 2021. Devant cette baisse de la fiabilité de son service,
Hydro-Québec a lancé un plan de réduction des pannes en 2020, plan qui n'avait
que partiellement été mis en œuvre lors de la réalisation de notre audit en
2022. Ce plan visait notamment la remise en état de 60 % du réseau aérien
de distribution et le... et le renforcement de
400 000 transformateurs aériens. Toutefois, Hydro-Québec n'a pas pu
nous fournir le fondement du scénario de réduction des pannes à l'origine de
son plan. Aucune étude comparative permettant de conclure que ce scénario était
le plus efficient n'avait été réalisée par la société d'État, et le plan ne
comprenait aucune planification pluriannuelle des travaux. Une planification
sur plusieurs années aurait permis à Hydro-Québec d'établir dès le début du
projet la feuille de route à suivre pour maximiser ses chances de diminuer les
pannes dans les délais visés. Cela lui aurait aussi permis d'apprécier
l'avancement de ces travaux pour pouvoir s'ajuster tout au long de la
réalisation de son plan.
Par ailleurs, lors de la première année de
mise en œuvre de son plan de réduction des pannes en 2021, Hydro-Québec avait
effectué un peu moins de 60 % des... planifiées. Elle n'avait fermé
qu'environ le quart des ordres de travail auxquels elle avait prévu donner
suite. Si cette faible performance se... se maintenait, l'échéancier du plan de
réduction des pannes pourrait être prolongé d'une dizaine d'années. Enfin, même
si elle avait haussé à 1,14 milliard de dollars l'estimation du coût de
réalisation de son plan de réduction des pannes, soit une augmentation de
43 % par rapport à l'estimation initiale de 800 millions de
dollars, Hydro-Québec n'avait pas effectué une analyse complète du coût et des
bénéfices de ce plan.
Notre deuxième constat était une absence
d'adaptation au contexte de vieillissement des actifs. Le vieillissement des
actifs d'Hydro-Québec prendra de l'ampleur dans les prochaines années, et la
société d'État prévoyait qu'elle devrait remplacer de plus en plus d'actifs.
Toutefois, elle ne pouvait pas confirmer que ces pratiques courantes seraient
suffisantes pour relever le défi associé à ce vieillissement, et elle n'avait
pas adapté sa stratégie de gestion des actifs à ce contexte.
En troisième lieu, nous avons observé
qu'une part importante des efforts de maintenance préventive à réaliser n'avait
pas été accomplie. En effet, de 2016 à 2020, le tiers des heures de maintenance
préventive systématique planifiée n'a pas été effectué, et la société d'État a
interrompu son programme régulier d'inspection des lignes aériennes en 2018 et
en 2019. De plus, le nombre d'heures de maintenance préventive réalisées a
diminué entre 2012 et 2019, alors que le réseau vieillissait et que la
fiabilité du service diminuait.
Par ailleurs, lorsqu'une anomalie pouvant
mener à une panne était détectée sur un équipement, le délai entre la décision
d'entreprendre une réparation et la fin des travaux ont doublé de 2012 à 2021.
Nous avons par exemple établi qu'en 2021 les délais pour remédier à des
anomalies à risque vraiment haut étaient de plus de sept mois, alors que de
telles anomalies pouvaient causer une panne dans les 30 jours.
• (9 h 40) •
Finalement, nous avons constaté qu'Hydro-Québec
ne détenait pas certaines données pertinentes et que des données qu'elle
détenait n'étaient pas structurées ou étaient imprécises. En conséquence,
Hydro-Québec ne pouvait pas établir pleinement les besoins de maintenance
préventive du réseau de distribution. La détermination de l'âge d'un équipement
spécifique ainsi que l'estimation de l'âge d'une catégorie d'équipement
demandaient des efforts considérables compte tenu de l'absence de données
fiables à ce sujet dans ses systèmes d'information. Par exemple, pour connaître
l'âge d'un transformateur aérien, les employés d'Hydro-Québec devaient se
rendre sur place et prendre connaissance de l'étiquette apposée sur
l'équipement...
Mme Leclerc (Guylaine) : ...de
plus, Hydro-Québec ne disposait pas d'outil de gestion pour suivre l'état de
santé global du réseau avant que les symptômes de défaillance apparaissent. De
tels outils auraient aidé à la prise de décision.
Je termine en précisant qu'au terme de nos
travaux nous avons formulé des recommandations qui ont toutes été acceptées par
Hydro-Québec. Je tiens à remercier le personnel de la société d'État pour sa
collaboration à cet audit de performance. J'aimerais aussi assurer les membres
de la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration.
Le Président (M. Caron) : Merci,
Mme Leclerc. Bien, maintenant, je souhaite la bienvenue aux représentants
d'Hydro-Québec. J'invite maintenant les représentants, justement, à nous faire
leur présentation, et je vous invite aussi à nous présenter les gens qui vous
accompagnent puis à faire votre exposé. Vous disposez également d'un temps de
10 minutes.
Mme Bouchard (Claudine) : Merci.
M. le Président, Mesdames et Messieurs les députés membres de la Commission de
l'administration publique, bonjour. Je suis heureuse d'être aujourd'hui parmi
vous dans le cadre de cette audition de la commission à propos du rapport de
décembre 2022 du Vérificateur général du Québec portant sur la maintenance de
notre réseau de distribution d'électricité. Je suis aujourd'hui accompagnée de
M. Maxime Lajoie, cirecteur principal conception intégrée et gestion de
l'actif, ainsi que M. Philippe Archambault, directeur des affaires
gouvernementales dans l'équipe des affaires publiques.
Le rapport du Vérificateur général dont
nous parlons aujourd'hui a été publié il y a 16 mois, et je peux vous dire que,
depuis, les choses se sont accélérées. Nous avons notamment mis en œuvre les
recommandations découlant du rapport du Vérificateur général puis nous avons
déposé notre plan d'action 2035, Vers un Québec décarboné et prospère, dont la
priorité numéro un vise l'amélioration de la qualité du service électrique.
Avant de revenir sur les actions mises en
place, je prendrai quelques minutes pour vous parler du contexte plus large
dans lequel Hydro-Québec évolue actuellement. Notre parc de production, qui
compte une soixantaine de centrales hydroélectriques, fait de nous l'un des
plus grands producteurs d'hydroélectricité du monde. Notre réseau de transport
est le plus vaste en Amérique du Nord et nos lignes de distribution sillonnent
la province sur plus de 260 000 kilomètres, en grande partie en territoire
forestier et souvent dans des secteurs isolés. La gestion de cet immense réseau
s'accompagne de grandes responsabilités. Comme plusieurs autres réseaux
électriques, le nôtre est composé d'équipement qui a été mis en service il y a
plusieurs décennies, et donc qui vieillit et qui demande plus d'entretien ou
qui arrive à la fin de sa durée de vie utile. Comme partout dans le monde, la
transition énergétique s'accélère. Notre réseau est davantage sollicité, et les
attentes de notre clientèle augmentent.
À ceci s'ajoutent les changements
climatiques, qui ont des impacts sur l'ensemble de nos activités. La
multiplication des événements météorologiques lors des dernières années exige
que nous renforcions la résilience de notre réseau afin de réduire le nombre de
pannes qui pourraient en découler. Dans un tel contexte, nous devons accroître
et optimiser la façon de réaliser nos investissements afin d'assurer la
fiabilité, la résilience et le développement de nos infrastructures. Le tout
afin de continuer d'offrir un service fiable et de grande qualité à l'ensemble
de notre clientèle et au meilleur coût possible.
Revenons au rapport du Vérificateur
général du Québec de décembre 2022. Le VGQ a ciblé les activités d'Hydro-Québec
en lien avec la fiabilité du réseau électrique de 2016 à 2021. Dans son
rapport, il est recommandé d'établir des objectifs d'amélioration de la
fiabilité du réseau de distribution et de mettre en œuvre les mesures
appropriées pour les atteindre, de renforcer les outils de gestion des actifs
afin de faire face au vieillissement de ceux-ci et de s'arrimer aux meilleures
pratiques mondiales, de poursuivre l'amélioration de la planification de la
maintenance préventive ainsi que des moyens pour les réaliser, d'améliorer les
processus de maintenance et de contrôle a posteriori et, finalement, de mettre
en œuvre un plan de collecte de l'information permettant d'établir l'état de
santé du réseau de distribution.
Nous l'avons dit d'emblée, nous sommes
d'accord avec les recommandations du VGQ. Celles-ci s'inscrivent dans la
continuité des actions déjà amorcées. D'ailleurs, le VGQ souligne dans son
rapport les initiatives d'amélioration en cours et les résultats observés dès
2021, dont une augmentation de 71 % de la maintenance préventive.
En réponse au rapport du VGQ, nous avons
déposé, en mai 2023, un plan qui présente les actions qu'Hydro-Québec réalise
pour chacune des recommandations formulées par ce dernier. De manière générale,
ce plan établit des objectifs d'amélioration de la fiabilité de notre réseau de
distribution et présente les mesures...
Mme Bouchard (Claudine) : ...les
plus appropriés pour les atteindre. Ils renforcent les outils de gestion nous
permettant de faire face au vieillissement des actifs et permet la mise en
œuvre des meilleures pratiques. Voici quelques exemples des actions qui ont été
déployés. Notre stratégie de gestion des actifs a été revue afin d'être adaptée
aux besoins du réseau de distribution aérien. Elle se base sur l'analyse des
années antérieures et sur les besoins futurs pour définir les cibles et les
scénarios d'intervention de maintenance préventive. Nous avons identifié 7 500 risques
de défaillance qui sont priorisés au courant de l'année 2024. Ces
interventions de maintenance prioritaires auront un impact positif significatif
sur la réduction du nombre de pannes. Des indicateurs permettent de suivre la
réalisation des travaux avec l'ensemble des équipes, et ce, à toutes les
semaines. En plus, un suivi hebdomadaire est effectué afin d'arrimer notre
planification de la maintenance, la fiabilité du réseau et les enjeux soulevés
par nos clients. L'ensemble de ces données sont intégrées pour une analyse
interactive qui est faite en continu. Afin de faire face au vieillissement de
nos actifs, nous avons amorcé une analyse du cycle complet des actifs
stratégiques. Ce diagnostic permet de... de déterminer, pardon, l'option
optimale de maintenance ou de renouvellement selon différents critères et
contribue au plan d'évolution de nos actifs. Par exemple, nous avons analysé
l'ensemble des lignes du réseau de distribution et nous avons identifié
plusieurs secteurs prioritaires, dont l'Estrie, Brossard, Dollard-des-Ormeaux
et Wakefield, pour n'en nommer que quelques-uns. Ces secteurs feront l'objet
d'interventions spécifiques dès cette année afin d'améliorer significativement
la qualité de service. Des audits sont effectués annuellement afin d'assurer la
bonne réalisation de notre programme d'inspection de poteau réalisé par des
entrepreneurs externes. Dans le cadre de l'évolution de nos systèmes
d'information, les données qui ont le plus d'impact sur nos activités ont été
déterminées et analysées afin d'en assurer la disponibilité et la qualité. Nous
sommes convaincus que ces mesures mises ensemble permettent d'apporter des
réponses et des correctifs concrets au constat soulevé dans le rapport du
Vérificateur général du Québec.
Le Plan d'action 2035 vers un Québec
décarboné et prospère marque un jalon important dans l'amélioration de la
qualité du service pour notre clientèle. Ce plan d'action a été conçu pour
répondre à un grand défi, c'est-à-dire permettre au Québec de poursuivre sa
transition énergétique, de décarboner son économie et d'assurer sa prospérité,
tout en offrant à sa clientèle un service fiable, simple et abordable.
La première priorité de ce plan vise à
améliorer la qualité de notre service. Je souligne que l'ensemble des actions
découlant du plan du Vérificateur général ont toutes été intégrées dans les
processus d'analyse, de mise en œuvre et de contrôle du plan d'action 2035
afin d'en assurer la cohérence et l'arrimage. Nous l'avons déjà mentionné,
l'année 2023 a été la pire des 15 dernières années pour les pannes.
Or, 80 % de ces pannes sont liées à cinq événements météorologiques
majeurs. Ainsi, pour améliorer la fiabilité du réseau électrique, nous nous
engageons à investir davantage afin d'offrir un service fiable et de grande
qualité à nos clients et clientes. Nous allons donc investir entre 45 et 50
milliards de dollars d'ici 2035, dont 8 à 9 milliards spécifiquement
sur le réseau de distribution. Au total, c'est 4 à 5 milliards de
dollars qui seront investis par année pour la fiabilité de nos actifs, soit
presque le double des investissements en pérennisation des trois dernières
années. Nous allons déployer de nouvelles solutions plus robustes et ainsi
permettre de mieux s'adapter aux impacts des changements climatiques qui ne
cessent de s'accélérer. Notre objectif est clair réduire de 35 % le nombre
de pannes d'ici 7 à 10 ans. D'ailleurs, grâce aux actions déployées avec
intensité dans les secteurs de La Pêche et de Wakefield, nous avons déjà
constaté une diminution significative de l'ordre de 80 % des pannes dans
ces secteurs. De façon générale, depuis le début de 2024, nous notons une
tendance à la baisse d'environ de 50 % par rapport aux années précédentes
de la durée moyenne des pannes lors d'événements météorologiques majeurs.
• (9 h 50) •
Nous avons également mis en place
plusieurs actions pour améliorer la communication avec la clientèle lors de
pannes majeures. Déjà, dans la première année, l'estimation des délais moyens
de l'établissement lors des interruptions majeures a été ajoutée à Info-pannes
afin d'offrir plus d'information et de prévisibilité à notre clientèle. Non
seulement nous avons introduit ces délais de rétablissement, mais nous les
respectons à près de 70 %...
Mme Bouchard (Claudine) : ...dans
un autre ordre d'idée, notre plan d'action prévoit aussi une accélération du
traitement des demandes de raccordement clients au réseau.
Dans la perspective de mettre en œuvre
rapidement les orientations du plan, nous avons précisé en février une série
d'actions concrètes qui, dès cette année, nous permettront d'atteindre notre
objectif d'améliorer la qualité du service pour notre clientèle. Pour y
arriver, nous devons déployer un mix de solutions adaptées à la géographie et
aux réalités locales. Nous allons combiner une intensification des travaux en
maîtrise de la végétation, de la maintenance optimale et des solutions
technologiques innovantes, comme des conducteurs recouverts, l'installation de
poteaux en composite et des solutions d'enfouissement allégées.
Parlons d'abord de la maîtrise de la
végétation. Les contacts entre la végétation et nos lignes électriques
constituent la principale cause des pannes sur le réseau de distribution. On
parle environ de 40 % à 70 % des pannes qui sont causées par des
arbres et des branches. Dès que nos activités de maîtrise de la végétation
étaient exclues de l'audit du Vérificateur général, il s'agit d'une priorité
d'Hydro-Québec pour améliorer la qualité du service. Depuis 2018, nous avons
doublé les investissements pour la coupe des arbres dangereux et des branches à
proximité de notre réseau. Nos investissements sont passés de
60 millions de dollars en 2018 à 130 millions de dollars
aujourd'hui. Nous dégagerons 220 000 portées en 2024, ce qui
représente environ 22 000 kilomètres de ligne, et nous abattrons
environ 75 000 arbres présentant un risque pour le réseau. Ceci
s'effectuera évidemment en collaboration avec les municipalités et notre
clientèle. Notre objectif est clair, une réduction de 30 % des pannes qui
sont causées par la végétation d'ici 2028.
Afin d'accroître la robustesse de notre
réseau et de le moderniser et de remplacer les équipements vieillissants, nous
inspecterons cette année 17 500 kilomètres de lignes aériennes,
200 000 poteaux et 10 000 ouvrages de génie civil et
équipements stratégiques. Nous réaliserons 7 500 interventions de
maintenance sur différents équipements. Nous planterons plus de
28 000 poteaux en bois. Nous déploierons, comme mentionné
précédemment, également des solutions innovantes sur des lignes ciblées,
notamment l'installation de plus de 500 poteaux en composite plus robustes
à des endroits stratégiques sur les réseaux. Nous installerons
12,5 kilomètres de fil électrique isolés afin de limiter les contacts avec
la végétation. Finalement, nous mettrons à l'essai une nouvelle technique
d'enfouissement des lignes directement dans le sol, sans canalisation de béton.
S'il est important de réduire les pannes à
la source et de renforcer la résilience de notre réseau, il faut également
offrir des solutions à la clientèle lors d'interruptions. En collaboration avec
les milieux locaux, nous implanterons cinq microréseaux qui pourront fournir
une alimentation électrique d'appoint en cas de panne. Les communautés ciblées
seront prochainement consultées. Un pôle de dépannage mobile sera également
testé cette année afin de permettre la recharge des véhicules électriques lors
d'interruptions. Dans le même esprit, nous déploierons des batteries chez nos
clients dans des zones fortement touchées par les pannes pour offrir un service
d'urgence relativement aux appareils essentiels.
Toutes ces actions qui sont réalisées en
2024 s'ajoutent aux efforts constants d'Hydro-Québec pour assurer l'entretien
préventif de son réseau, pour moderniser ses infrastructures et pour renforcer
la fiabilité de ses installations.
Bien que nous ayons déjà amorcé le mode de
réalisation de ce plan, notre volonté est d'être à l'écoute de nos parties
prenantes pour raffiner nos pistes de solutions et les moyens d'en effectuer la
mise en œuvre. C'est pour cette raison que nous avons lancé il y a quelques
mois le dialogue sur le plan d'action 2035, une consultation que nous
avons menée partout au Québec pour présenter notre plan et échanger avec ceux
et celles qui veulent contribuer à sa mise en œuvre. Depuis l'automne, nous
avons tenu 74 rencontres avec 45 parties prenantes, que ce soient des
associations, des élus municipaux ou les Premières Nations, et ce, dans les
17 régions administratives du Québec. L'ensemble de notre clientèle a été
également invitée au dialogue. Plus de 14 000 personnes ont répondu
au sondage en ligne, qui portait notamment sur la fiabilité du réseau.
Plusieurs bonnes idées nous ont été
suggérées sur les façons d'améliorer notre service et sur la mise en œuvre de
notre plan. À titre d'exemple, lors de nos discussions avec les municipalités,
il a été question des moyens pour mieux les soutenir lors de pannes ou lors de
planification des travaux. Depuis, nous avons déjà communiqué avec 1 000 municipalités
du Québec pour identifier des responsables opérationnels pour leur région afin
d'assurer un arrimage proactif et transparent. En juin prochain, nous ferons
l'état de résumé...
Mme Bouchard (Claudine) : ...de
ces démarches.
Bref, le rapport du Vérificateur général
du Québec a mis en lumière des éléments importants. En réponse à ces constats,
nous avons travaillé de près avec son équipe et déposé un plan détaillé
comportant des mesures qui répondent à chacune des lacunes qui ont été signalées
et nous avons mis en place des correctifs. Nous croyons que les mesures que
nous nous efforçons à déployer dans le cadre de notre plan d'action, 2035 Vers
un Québec décarboné prospère, viendront bonifier et complémenter les mesures
déjà amorcées afin d'améliorer notre bilan sur ce plan et de rencontrer notre
engagement de fournir à notre clientèle un service fiable, simple et abordable.
Merci.
Le Président (M. Caron) : Merci.
On vous a accordé un peu plus de temps, mais vous avez bénéficié de ce que Mme
Leclerc avait laissé sur la table, j'allais dire. Alors, écoutez, merci. Nous
allons maintenant commencer la période d'échange. Alors, nous allons débuter
avec le groupe formant le gouvernement. Est-ce que c'est M. le député de
Rousseau qui lance le bal? Allez-y, M. le député.
M. Thouin : On peut faire ça.
Donc, bonjour, tout le... Pardon. Bonjour, tout le monde, merci d'être là, très
apprécié.
Bon. Évidemment, on... le taux de
satisfaction de la clientèle, 97 %, septembre 2022, je pense que c'est
excellent, l'obligation de réaliser les raccordements, qui ont augmenté de
beaucoup, et de rétablir rapidement lorsqu'il y a des pannes, et je comprends
que, pour assurer la fiabilité du réseau, Hydro-Québec a décidé... En tout cas,
selon le dernier rapport ici, là, de la VG, c'est de prioriser les activités
liées aux poteaux et la végétation. C'est surtout ça. On a dit : On va
travailler plus là-dessus que sur nos équipements qui sont vieillissants. On
n'a pas vraiment de... En tout cas, on a peu de stratégies... À ce moment-là,
en tout cas, la stratégie n'était pas claire sur la... la gestion du... en
fait, du maintien des actifs en bon état. Donc, les clients sont heureux, il y
a une forte croissance des branchements puis des rétablissements, puis on
surveille surtout les poteaux et la végétation. C'est ce que... je résumerais
ça assez grossièrement.
Toutefois, il n'y a pas d'outil efficace,
d'outil efficace pour la gestion... le suivi de l'état des actifs, pas de
stratégie globale de réduction du déficit de maintien d'actifs, on est réactif
plutôt que préventif. Je ne sais pas si c'est parce qu'on manque d'argent, on
manque de main-d'œuvre, probablement la somme de tout ça. Mais, pendant ce
temps-là, le parc, lui, continue à vieillir. Tu sais, les équipements... Bien,
naturellement, on s'en va tous par là, là, il n'y a personne qui rajeunit, donc
c'est la même chose pour les équipements. Ça fait que, si on n'en prend pas
soin, si on... on ne met pas un plan de match concret, bien établi, bien, on
n'y arrivera pas, ça va toujours s'empirer.
Donc, là, je suis content d'apprendre que,
bon, évidemment, suite à tout ça, il y a eu plusieurs, plusieurs réactions, là,
d'Hydro-Québec. Depuis le début, là, depuis que... le plan d'action 2035, qui a
pour objectif de réduire 35 % les pannes, est-ce qu'on a déjà des
résultats, là, mesurables, quantifiables, démontrables maintenant, là? Ça,
c'était ma première question.
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Dans le cadre du plan d'action, donc, le plan d'action nous permet vraiment de
doubler nos investissements en pérennité, donc en amélioration du service à nos
clients. Donc, dans ce contexte-ci, on parle beaucoup de la maîtrise de la
végétation, parce que l'accélération de l'impact des changements climatiques...
On ne doit pas freiner. Donc, la première... le premier levier qu'on a pour
réduire les pannes, c'est vraiment de rendre notre réseau plus robuste. Alors,
c'est ce à quoi on s'affaire donc avec les poteaux en composite, avec les
conducteurs recouverts, avec de l'enfouissement allégé, donc rendre le réseau
plus robuste.
Maintenant, il faut aussi réduire les
pannes qui sont liées à la végétation, 40 % à 70 % des pannes sont
liées à la présence de végétation à proximité du réseau. Donc, on a doublé
aussi nos investissements en termes de maîtrise de la végétation. Mais non
seulement on a doublé les investissements, on travaille différemment aussi,
donc on a des cas probants. Je parlais de Wakefield, Brossard, Ayer's Cliff
plus récemment. Alors, les mesures que nous avons prises en collaboration avec
les citoyens, les clients et les municipalités ont permis, sur l'horizon de
quelques mois, de réduire le nombre de pannes de 80 %. Donc, c'est
significatif, c'est au-delà de ce qu'on voulait. Donc, notre objectif était de
30 % pour le Québec, donc, en moyenne. Mais là, quand on est spécifique,
intensif, chirurgical à certains égards, on est capables de réduire le nombre
de pannes de façon significative.
• (10 heures) •
Maintenant, d'autres éléments de façon
générale au niveau des équipements. Vous savez que le réseau de distribution...
Peu importe où vous vous promenez au Québec, vous voyez des équipements du
réseau de distribution, puis, sur un coin de rue, si vous comptez le nombre
d'équipements que vous voyez, vous allez voir que c'est des dizaines, voire des
centaines d'équipements. Alors, la gestion de l'actif du réseau de
distribution, c'est quelque chose qui est en évolution, qui est en évolution
constante. L'intelligence artificielle des systèmes automatisés va nous
permettre d'améliorer notre stratégie de gestion de l'actif...
10 h (version non révisée)
Mme Bouchard (Claudine) : ...l'objectif
d'une stratégie de gestion de l'actif, c'est de poser le meilleur geste au
meilleur moment, au meilleur endroit. Alors, ça, cette vision de stratégie de
gestion intégrée là, nous sommes à la faire évoluer dans le temps.
Et il ne faut pas toujours penser non plus
que c'est toujours l'âge qui détermine la performance d'un équipement. Souvent
l'âge, oui, mais parfois aussi l'utilisation qu'on fait des équipements. Par
exemple, si on est dans un endroit où l'air est plus salin, bien, la
performance des équipements va être différente. Alors, l'idée, c'est d'avoir
une donnée suffisamment importante et précise sur la performance des
équipements pour avoir le bon geste au bon moment, pas juste en fonction d'un
cycle de maintenance établi de façon statistique, mais vraiment par équipement.
Alors, c'est ce qu'on est en train de déployer dans notre évolution de notre
stratégie de gestion de l'actif du réseau de distribution.
M. Thouin : Est-ce qu'au
niveau de la végétation vous avez changé votre façon de débroussailler, là?
Parce que, je vous le dis, là, tu sais, personnellement, j'ai eu des plaintes
de citoyens qui m'ont dit : C'est effrayant, le carnage qu'ils ont fait.
Ils ont coupé la semaine passée, là, pas plus tard que la semaine passée, puis
je me suis informé un peu à savoir, justement, si on allait... j'ai dit :
C'est peut-être le sous-traitant qui, lui, est plus... tu sais, est plus...
travaille plus fort. Mais est-ce que c'est voulu? Est-ce que c'est dans la
stratégie de dire... Parce que c'est sûr que si on... tu sais, ça repousse, des
arbres, ça fait que, si on coupe trop proche bien, ça repousse plus vite puis
on... la job est à recommencer.
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
En fait, il faut, hein, faire évoluer nos façons d'intervenir parce qu'il faut
répondre à l'évolution ou l'accélération de l'impact des changements
climatiques. Des vents de 106 kilomètres-heure au mois de février, avant ça, c'était
plutôt rare. Aujourd'hui, on a une récurrence beaucoup plus grande. Ce que ça
veut dire, c'est que ce n'est pas seulement les branches à proximité du réseau
qui viennent en contact avec les réseaux qui causent des pannes, c'est parfois
des arbres qui sont beaucoup plus loin, qui sont des arbres malades, affaiblis,
qui, eux, par les vents forts, vont tomber sur les réseaux, vont causer des
dommages, qui, eux, prennent du temps à rétablir et à réparer.
Donc, oui, effectivement, on va aller un
peu plus large, sur des corridors qu'on va appeler des corridors de sécurité
autour du réseau, où on va abattre ce qu'on appelle des arbres dangereux ou qui
représentent un risque potentiel pour le réseau de distribution. De cette
façon-là, bien, on prévient les dommages et on prévient, donc, les pannes de
longue durée pour nos citoyens, nos clients, sous l'effet des événements
climatiques majeurs liés aux changements climatiques.
M. Thouin : Puis peut-être
juste un petit commentaire. Je suis assez surpris aussi. Quand je lisais, là,
diverses interventions de tout le monde et... de savoir, entre autres, qu'il
fallait monter dans le poteau pour voir le numéro du transformateur parce qu'on
n'a pas ça en... Tu sais, moi, j'ai lancé une compagnie d'Internet haute
vitesse, il y a quelques années, et, pour pouvoir utiliser vos poteaux, bien,
il faut faire une évaluation poteau par poteau de, tu sais... est conforme, si
le poteau est tant de degrés, puis c'est différent s'il y a ou s'il n'y a pas
un transformateur. Ça fait que c'est l'entreprise qui veut s'installer qui
doit, en fait, démontrer que le poteau est en bon état, et sinon, donner un
plan de redressement, là, qu'est-ce qu'ils vont faire avec ce poteau-là pour
avoir le droit, finalement, que vous donniez l'autorisation à une tierce partie
de pouvoir s'installer. Et même, c'est la tierce partie qui doit payer les
travaux, qui doit faire les travaux, là, tu sais, préparatoires pour être
capable de s'installer par la suite.
Ça fait que je me dis, surtout que, là,
on a... tu sais, le réseau Internet en fibre s'est déployé un peu partout à
travers le Québec, vous devez déjà avoir reçu un paquet d'informations sur
divers poteaux au Québec, là, l'état qu'ils sont, qu'est-ce qu'il y a comme
machinerie dessus. Puis j'ai de la misère à concevoir que notre société d'État,
tu sais, Hydro-Québec, n'a pas... n'est pas capable, présentement, de peser sur
un bouton, là, puis dire : Le poteau 8309, lui, il y a tel type d'équipement
dessus, il a tel âge, normalement, à cause de sa situation géographique devrait
être, tu sais, plus affecté, parce que, justement... sont sur le bord de la
mer, par exemple, tu sais. J'ai de la misère à croire qu'on n'a pas ça déjà, tu
sais, c'est...
Mme Bouchard (Claudine) : Vous
savez qu'il y a un parc de poteaux au Québec de 2 millions de poteaux. Il y a
une partie de ça qui n'appartient pas à Hydro-Québec, une partie de ça qui
appartient À Hydro-Québec. On n'a pas loin de 700 000 transformateurs déployés
sur le territoire, partout. On a des transformateurs qui ont été installés dans
les années 70, alors que l'informatique n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui.
Donc, pour remédier à ça, on est à déployer les moyens nécessaires pour être
capables d'en arriver à ce que vous mentionnez, c'est-à-dire d'appuyer sur un
bouton puis d'avoir, évidemment, le diagnostic de notre réseau. Nous n'y sommes
pas encore, mais nous y travaillons ardemment, avec des experts en la matière,
de l'automatisation, du référentiel, également.
Mais, par ailleurs, il y a des éléments qu'on
connaît sur la performance du réseau. Vous vous souvenez qu'il y a quelques
années, on a déployé des compteurs... qu'on appelle, donc des compteurs...
Mme Bouchard (Claudine) : ...intelligents
qui communiquent avec un système de collecte de données. Donc, en temps réel,
on a quand même un aperçu, je dirais, de la performance du réseau en tenant en
compte de l'information qui vient des compteurs. Est-ce qu'on peut faire mieux?
La réponse, c'est oui, puis on l'a reconnu ensuite, du rapport du Vérificateur
général du Québec, mais nous y travaillons ardemment pour avoir un portrait
beaucoup plus exhaustif de l'inventaire de nos équipements et de leurs
performances. Il y a des endroits où c'est très bien fait. Là où on a déployé
de la fibre optique, effectivement, on a dû faire des inspections. On a dû
s'assurer de la sécurité des installations, parce que ce à quoi vous référez,
le rôle premier d'Hydro-Québec, c'est d'assurer la sécurité du public. Alors,
on ne veut pas que des poteaux soit gérés de façon... installés de façon non
sécuritaire. On doit s'assurer de cette sécurité-là.
Donc, c'est l'objectif du déploiement de
ces inspections-là, qui vont demeurer. Même si on a un inventaire de nos
équipements, il y aura toujours une... une inspection visuelle qui sera
nécessaire pour s'assurer de la sécurité de nos installations au quotidien pour
les citoyens et nos clients.
Le Président (M. Caron) : Je
vais compléter le... les deux minutes restant à ce bloc pour revenir un petit
peu sur le... le... l'intervention sur la végétation. Moi, je représente aussi
des... un secteur qui est assez rural, Portneuf, et on constate, en effet,
depuis quelques années qu'il y a de gros efforts qui sont mis pour venir
protéger, en fait, les lignes. Sauf qu'on se rend compte qu'il y a des
secteurs, qu'ils le sont parfaitement et d'autres secteurs où il n'y a pas
d'intervention. Moi-même qui suis propriétaire, j'ai donné bien entendu mon
accord pour qu'on puisse poser les gestes nécessaires, mais lorsqu'un voisin ne
le fait pas, et qu'une panne intervient un peu plus tard, est-ce que vous avez
des moyens... Est-ce que vous avez des... des... Parce que l'approche d'Hydro,
dans mon cas, ça avait été une approche sur la base volontaire, mais ça me
frustre lorsque je vois qu'une panne est occasionnée par un voisin qui n'a pas
voulu qu'on fasse des interventions. Quels sont vos moyens de... de... de
négocier? Est-ce que vous avez des moyens d'intervenir plus costauds...
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Je le mentionnais tout à l'heure, on doit, je dirais, faire évoluer nos façons
de faire la maîtrise de la végétation. On doit mieux collaborer avec les
municipalités. Alors, les... les succès dont je parlais tout à l'heure, donc,
du côté de Wakefield, Ayer's Cliff et Brossard, nous avons travaillé avec les
équipes de gestion et les élus de ces municipalités-là pour nous aider à... à,
je dirais, à... à sensibiliser les citoyens, à faire comprendre aux citoyens
que, si on fait trois quarts de la ligne, mais qu'il y a un 25 % résiduel
où on ne peut pas couper les arbres, bien, malheureusement, le résultat ne sera
pas optimal.
Donc, vraiment à travailler en
collaboration avec les municipalités, les élus, les équipes de gestion et les
citoyens aussi qui ont vécu des pannes. C'est de cette façon-là... on arrive,
et là, bien, on contrevient, je dirais, au cas le cas, et on est capable
d'avoir vraiment une gestion beaucoup plus linéaire de la maîtrise de la
végétation, parce que c'est ça qui est payant, hein, il s'agit d'un arbre pour
causer une panne qui peut durer. Changer un poteau, un transformateur, ça peut
prendre jusqu'à 7 heures. Donc, en conséquence, bien, si un arbre qui
tombe, c'est l'arbre qui a été laissé là, bien, malheureusement, on cause quand
même une panne pour 1 000, 1500 clients pendant 7 heures pour un
arbre. Alors, c'est pour ça qu'il faut sensibiliser. Il faut que les gens
comprennent qu'ils participent à la fiabilité, pas juste pour eux, mais pour la
ligne, donc leurs concitoyens de... de la rue, du secteur et de
l'arrondissement, si on veut. Dans cette... Dans cette perspective-là, les...
les municipalités nous aident grandement.
• (10 h 10) •
Le Président (M. Caron) : Parfait.
Merci. Je cède maintenant la parole au député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Bonjour, Mme Bouchard. Rebienvenue à l'Assemblée nationale. Je
veux... Merci pour les réponses concernant la végétation, des questions qui
étaient posées par mes collègues. Mais moi, je... je veux reviens sur qu'est-ce
qui est écrit dans le rapport de la VG sur la défaillance des équipements... était
à la cause de 30 % des pannes de le réseau à moyenne tension, ce qui a
affecté 2 millions des clients. Je pense, ça, c'est la raison d'être de la
rapport de la VG. Alors, est-ce que vous avez des données pour nous concernant
ce 30 %? Est-ce que vous avez été capable de faire une réduction? Puis
aussi, dans la dernière année, est-ce que nous avons une idée de combien des
clients a été affectés par des... des pannes?
Mme Bouchard (Claudine) : D'emblée...
Merci pour votre question. D'emblée, ce qui est important de retenir, c'est que
dans la transition du plan actuel, nous... nous souhaitons être beaucoup plus
en amont. Je le disais tout à l'heure, on veut faire une gestion stratégique et
proactive de nos équipements, de nos actifs. Donc, on veut intervenir au bon
moment, au bon endroit, avec le bon geste. Donc, notre maintenance préventive
doit nous aider à détecter l'appareil avant qu'il y ait une... une défaillance,
d'où... dont je parlais tout à l'heure, la... la transition, la
digitalisation...
Mme Bouchard (Claudine) : ...la
transformation numérique de nos systèmes, qui vont nous permettre de détecter
des appareils en écart de performance avant leur défaillance.
Je vais laisser la parole à Maxime, qui
pourra vous donner quelques chiffres, là, suite à votre question. Donc, Maxime?
M. Lajoie (Maxime) : Le taux
de pannes causées par les équipements est relativement similaire à ce qu'on a
vécu dans le passé, donc autour... aux alentours de 30 %, causées par la
défaillance des équipements.
J'ajouterais peut-être à ce que
Mme Bouchard vous a mentionné que notre stratégie de gestion de l'actif...
vous avez entendu tantôt, on va inspecter 17 500 kilomètres de
lignes, 200 000 poteaux. Donc, cette information-là va nous permettre
d'avoir une meilleure connaissance de l'état de nos actifs et d'adapter nos
stratégies en conséquence.
Donc, cette année et dans les prochaines
années, on vise vraiment reprendre le cycle d'inspection, pour avoir une
meilleure connaissance et intervenir de façon plus chirurgicale sur les
équipements qui sont à risque.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Je reviens sur les questions plus précises sur le remplacement des poteaux.
Mais je veux juste... reviens... Alors, on a été, environ, à 30 %. Je ne
pense pas que vous avez un chiffre du nombre des clients qui étaient affectés
par les pannes. Si c'est possible d'avoir ce chiffre, je pense que c'est
important. Mais aussi, on a plein de documents qu'on a reçus d'Hydro-Québec
dans la dernière semaine. Dans le cahier des crédits, pour l'année 2023,
on sait que le nombre des pannes était 51 000. Dans le rapport de la VG,
je sais qu'on a une évolution, le nombre des pannes puis, en 2021, c'était
42 000. Je pense qu'on a enlevé certaines qui étaient liées à des
événements majeurs et des interruptions planifiées.
Mais, quand même, je veux juste voir,
comme... Le dernier chiffre que moi, j'ai devant moi, c'est de 2021, on a eu
42 000 pannes, puis dans le cahier des crédits que j'ai reçus, le
nombre, c'était 51 000, alors, encore, on a eu une augmentation. Je sais
qu'il y a une partie qui a été causée par les événements de météo extrêmes,
mais est-ce qu'on a aussi eu une tendance d'une augmentation des pannes qui
n'était pas causées par les événements météorologiques?
Mme Bouchard (Claudine) : Bien,
il y a une augmentation des pannes quand on suit, là, ce à quoi vous référez
effectivement. Donc, il y a eu une augmentation des pannes, on l'a reconnu.
Encore là, je reviens à ce que je disais tout à l'heure : Il y a 40 à
70 % des pannes qui sont liées à la maîtrise de la végétation, donc, dans
les... 51 000 pannes auxquelles vous référez. Donc, il y a 40 à
70 % des pannes de ce 51 000 pannes, là, qui est liée à la
présence de végétation. Il ne faut pas penser que les arbres tombent seulement
quand il y a des événements météo sévères, mais à tous les jours, il y a des
vents qui brisent des branches, et qui entrent en contact avec les réseaux, et
qui causent des pannes. Dans ça, vous avez aussi des événements fortuits, comme
des accidents de voiture qui percute un poteau. Alors, c'est vraiment, toutes
causes confondues, ce 51 000-là. Mais oui, effectivement, on voit une
tendance à la hausse, et c'est ce qu'on veut réduire. Quand on vous parle de
réduire de 35 %, c'est ce 51 000-là qu'on veut réduire de 35 %.
M. Kelley : O.K. Merci
beaucoup. Alors... il faut continuer de s'attaquer, M. le Président, à ce
30 % pour... aider à réduire le nombre des pannes qui ne sont pas
causées... des événements météorologiques. Mais on sait aussi dans le rapport
de la VG, le meilleur entretien qu'on est capable de faire sur les actifs, ça
va aussi réduire le nombre... ou la durée des pannes peut-être causées par des
événements de météo extrême. Mais quand même, Mme Bouchard, quand je
regarde... Je veux juste aller, la durée de la panne, puis les objectifs, et
les cibles qui sont établis par Hydro-Québec, si on regarde dans le rapport de
la VG, on sait que le site de Hydro-Québec pour l'évaluation des objectifs,
d'une durée moyenne des interruptions normalisées par le client pour 2023,
l'objectif, c'était d'établir ça à 207. Puis, quand on regarde le document que
vous avez déposé à la Régie de l'énergie sur la performance, on a vu qu'il y a
eu une augmentation. Alors, à la place d'avoir une... une cible de.. Notre cible,
c'était de 207, mais en réalité, le nombre, c'était 2 069. Puis quand je
regarde aussi pour 2022, la cible qui est établie par Hydro-Québec, c'était
avoir une moyenne de 203, puis on est arrivé avec une... un chiffre de 230.
Alors, encore, on voit que pour les citoyens, pour les clients, la durée
moyenne des interruptions continue d'augmenter d'une façon pas mal
impressionnante. Comment vous voyez ça? Et comment Hydro-Québec peut s'assurer
que pour les cibles que vous avez pour 2024, 2025 et 2026, on va atteindre ou
quand même limiter l'augmentation de durée moyenne des pannes pour les
citoyens?
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Ce à quoi vous référez là, il faut... il faut juste être prudent...
Mme Bouchard (Claudine) : ...il
y a un chiffre que vous avez mentionné, en tout respect, M. Kelley, là,
que je ne suis pas sûre que j'ai bien compris, et quand on regarde, on voit une
augmentation, certes, la pente ascendante, mais relativement faible. On parle
de 240 pour 2023, puis on parle de 236 pour 2022. Ça, c'est les chiffres
officiels que nous avons publiés. Vous avez mentionné 2 000 quelque
chose. Alors, je ne sais pas si c'est un autre chiffre que vous avez. Ça, c'est
le IC global et ça inclut les événements... si vous prenez le 2000 de 2023...
M. Kelley : Oui, 269,
excusez-moi.
Mme Bouchard (Claudine) :
Parfait, merci beaucoup. Donc là, on est dans les mêmes eaux, vous et moi,
c'est parfait. Donc, oui, il y a une augmentation. Évidemment, le nombre de
pannes augmente. Donc, l'IC, le chiffre auquel vous référez, c'est le cumul de
toutes les minutes d'interruption divisées par le nombre total de clients.
Donc, de toute évidence, plus il y a de pannes, plus le nombre de minutes
totales dont les clients sont privés de services électriques est élevé. Donc,
il y a une corrélation entre les deux, de toute évidence.
#Maintenant, nous, ce qu'on veut, c'est qu'en
réduisant le nombre de pannes, on va aussi réduire cet indice là de minutes de
pannes par client. Donc l'un est le corollaire de l'autre. Et on s'attaque,
comme vous disiez le tout à l'heure, à deux choses, la maîtrise de la
végétation, notre stratégie de gestion de l'actif. Puis je tiens à vous dire...
on en a parlé tout à l'heure de l'inspection de poteaux. On a l'objectif en
2024 de remplacer, planter 28 000 poteaux. On en a déjà au... on
n'est, aujourd'hui, même pas le 30 avril, on en a déjà 9 000 de
changés. On est déjà en avance de 8 000 heures sur notre maintenance
préventive depuis le début de l'année. Alors, notre plan, actuellement, on le
réalise, on prend de l'avance et on va voir des résultats concrets au cours de
l'année 2024, non seulement liés à la maîtrise de la végétation, mais
aussi le 30 % auquel vous avez fait référence tout à l'heure. Compte tenu
de ces avancements-là, on verra une réduction à la fin de 2024.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Et je sais que, quand même, dans votre discours, vous avez mentionné ce
chiffre-là, mais on a toujours un gros backlog aussi des heures où on a manqué
dans les années passées. Lié avec ça, c'est quand même dans le rapport, on
parle un petit peu des chiffres pour les équipes qui sont dédiées pour faire
des travaux préventifs, puis je sais qu'environ 10 à 16 % des équipes sont
dédiées à ça. Est-ce qu'on a eu un changement en termes des pourcentages des
nombres des équipes qui travaillent vraiment sur le côté préventif? Puis est-ce
qu'Hydro-Québec aussi... je sais qu'il y a environ 34 000 employés qui
sont dédiés pour les lignes de transmission pour les les travaux sur le
terrain, est-ce que ce chiffre a augmenté ou est-ce que vous avez toujours des
défis de recrutement de main-d'œuvre avec la réalité des gens qui prennent leur
retraite, etc.?
Mme Bouchard (Claudine) : Merci.
Beaucoup d'éléments dans votre question. Je vais commencer par la fin, si vous
me permettez, du plus grand au plus petit. Alors donc, chez Hydro-Québec
actuellement, on est près de 23 000 employés dédiés à l'entièreté,
donc, de toutes les activités auxquelles Hydro-Québec doit se conformer. Donc,
ça, c'est la première partie. La deuxième partie, dans le rapport du
Vérificateur général du Québec, on parle exclusivement du réseau de
distribution. Alors, quand on regarde les effectifs qui sont liés à
l'entretien, autant dans les pannes que l'entretien préventif, que les branchements
clients, on augmente ou net d'environ 80 personnes par année depuis 2016,
donc on augmente, et on va poursuivre l'augmentation. Hein, on est venus devant
vous ici pour présenter notre plan d'investissement de 150 à
180 milliards. De toute évidence, plus d'actifs requièrent plus de
maintenance, donc plus de gens sur le terrain pour être capable de faire cette
maintenance-là.
• (10 h 20) •
Donc, au net, on réussit à entrer
80 personnes par année. Il faut comprendre que le cycle de formation, en
plus d'avoir un DEP en montage de lignes ou en électricité, il y a quand même
tout un cycle de formation et d'habilitation qui dure cinq ans chez
Hydro-Québec pour être capable de faire toutes les tâches. Alors, il faut
rentrer de façon très structurée et organisée, parce que si on n'a pas le bon
ratio d'encadrement entre les expérimentés et les moins expérimentés, on ne
créera pas le niveau de productivité dont on a besoin pour accomplir ce qu'on a
à faire.
Par contre, ce sur quoi je veux insister,
un élément extrêmement important, c'est que le plan de maintenance ici est
intégré dans un plan beaucoup plus large. O.K.? Donc, on n'a pas fait un plan
de réduction des pannes à part, on l'a intégré dans notre grand plan où on
travaille à dégager de la productivité. Et cette productivité-là, elle est
réinvestie dans la maintenance du réseau, dans l'entretien des équipements et
dans l'entretien du réseau. Alors, le plan est vraiment intégré dans tout ce
qu'on a à faire et c'est pour ça qu'on constate des avancements importants,
comme les 9 000 poteaux depuis le début de l'année puis l'avancement
de 8 000 heures de plus que la planification en termes de maintenance
préventive sur le réseau.
Le Président (M. Caron) : Merci.
Il reste 30 secondes. Je vois que Mme la députée de Saint-Laurent a levé
la main...
Le Président (M. Caron) : ...mais
est-ce que vous voulez prendre la parole dans le prochain bloc, Mme la députée
de Saint-Laurent? Parfait. Parfait. On le réserve pour vous.
Mme Rizqy : Vous pouvez
commencer.
Le Président (M. Caron) : Parfait.
On revient maintenant du côté du gouvernement. Je cède la parole à Mme la
députée de Laval-des-Rapides.
Mme Haytayan : Oui.
Merci, M. le Président. Bonjour. Merci d'être ici, de prendre le temps. C'est
apprécié. Une question qui est vaste, mais je la réduirai au fur et à mesure.
Dans votre plan stratégique 2022-2026, aussi à la lumière et en lien avec
votre plan d'action 2035 et sa première priorité, pour ce qui est de la
réduction du nombre et de la durée des pannes dans le réseau, quels sont les
gestes concrets, les actions, les mesures concrètes que vous alliez appliquer
puis dans quel ordre, quelles priorités pour arriver à atteindre les cibles que
vous avez visées dans ledit plan?
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Deux éléments importants dans ce que vous dites. Il faut... Il faut travailler
sur deux leviers. Il faut se prémunir contre l'accélération des changements
climatiques pour... pour le long terme, pour le moyen terme, bien entendu.
Alors ça, pour ça, il faut avoir un réseau plus robuste. Donc, on va déployer
dès cette année, on a déjà 125 poteaux, 129 exactement, poteaux en
composite de déployés sur les 500 qu'on anticipait faire en 2024. C'est
une nouvelle technologie qu'on déploie. Ces poteaux-là ont une durée de vie de
100 ans, mais ils sont beaucoup plus robustes que les poteaux de bois.
Alors, on les déploie stratégiquement sur le réseau, ce qui prévient les
dommages plus lourds, donc réduit le délai de réparation quand il y a des
dommages dans le réseau.
Donc ça, c'est une première partie.
Ensuite, on va mettre aussi des conducteurs recouverts. Ça aussi c'est une
nouvelle technologie. Donc, quand les branches entrent en contact avec ces
conducteurs-là, ça ne crée pas de pannes. Donc, on réduit le nombre de pannes.
On va aussi introduire des câbles enfouissement léger. Donc, on enfouit ça
directement dans le sol. Donc ça, ça permet d'avoir de l'enfouissement dans des
secteurs où c'était plus ou moins possible avant. Pour faire de
l'enfouissement, généralement, ça prend un certain niveau de consommation
d'électricité. Il faut être en zone un peu plus urbaine ou périurbaine, tandis
qu'avec de l'enfouissement léger, de cette façon, on va être capable de faire
de l'enfouissement dans des secteurs un peu plus ruraux, je vais les appeler
comme ça, donc, dans les plus petites municipalités, ce qui va nous permettre
aussi de se prémunir contre l'effet long terme de cette accélération-là des
changements climatiques. Ça, c'est le premier levier, en attendant que tout ça
se matérialise, bien entendu, de façon plus matérielle sur les réseaux, en
termes de volume, bien entendu.
De l'autre côté, à court terme, pour nous
clients, on a pris l'engagement à court terme de réduire le nombre de pannes.
Et pour ça, bien, il faut travailler sur la plus grande cause liée aux pannes
sur le réseau. Et ça, c'est la végétation à proximité du réseau. Alors, c'est
pour ça qu'on a doublé les budgets. C'est pour ça qu'on travaille différemment.
C'est pour ça qu'on ouvre des corridors de sécurité autour de notre réseau pour
prémunir que les arbres tombent sur notre réseau et causent des dommages. Et de
ça, c'est pour ça qu'on a fait le dialogue, c'est pour ça qu'on est allés voir
les municipalités, les parties prenantes, les citoyens, pour comprendre comment
mieux travailler avec ces gens-là, pour nous aider dans ce que nous avons à
faire en termes de maîtrise de la végétation. On en a parlé un peu plus tôt
couper des arbres, évidemment que ça laisse, je dirais, un impact sur l'image,
sur le paysage. Mais en même temps, c'est ce qui permet réellement d'améliorer
la qualité de service pour nos clients. Et, bien, on veut faire ça avec eux.
Puis l'intérêt d'avoir fait ce dialogue-là, c'est qu'on a eu beaucoup de
participation des gens. Les gens avaient des idées. Et on va mieux travailler
avec les municipalités, avec les clients et les citoyens dans cette
perspective-là.
Mme Haytayan : Parfait.
Merci. Je peux me permettre une petite question, M. le Président?
Le Président (M. Caron) : Bien
sûr. Bien sûr.
Mme Haytayan : Est-ce
que vous pouvez nous en dire plus sur la solution que vous avez évoquée un peu
plus tôt en cas de panne sur le microréseau de dépannage?
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Actuellement on a un micro... un microréseau qui est déployé puis qui est
opérationnel du côté de Lac-Mégantic. Alors, le principe d'un microréseau,
c'est un peu comme un réseau qui est intermaillé et qui est autonome du... En
fait qui peut être déconnecté complètement du réseau d'Hydro-Québec, avec des
panneaux solaires et des batteries. Et il y a un échange d'énergie entre les
bâtiments. Alors ça, c'est le réseau qui est déployé du côté de Lac-Mégantic.
Ce qu'on veut faire, c'est identifier cinq autres endroits pour déployer des
microréseaux. Évidemment, un des critères pour déterminer les endroits, ce sera
là où le service, où la fiabilité du service est parmi les moins performants au
Québec. Probablement qu'il y en aura du côté de l'Estrie, bien entendu, avec
les dernières tempêtes qu'on a eues en fin d'année et en début d'année. Mais
pour le moment, on est, je dirais, à finaliser notre plan. Puis bientôt, en
fait, au printemps, on va aller à la rencontre des municipalités pour
travailler ça avec vous... avec eux, parce que le premier critère...
Mme Bouchard (Claudine) : ...pour
qu'un microréseau fonctionne, bien, il s'apprend l'adhésion, la participation
de la municipalité, des clients et des citoyens, puis ça prend un enthousiasme
aussi pour que ça fonctionne, parce qu'on va interconnecter les bâtiments, on
va ajouter des panneaux solaires, des batteries. Alors, de ce côté-là, on veut
travailler avec les municipalités. Et, cette semaine, il y a la semaine,
justement, de la transition énergétique, des microréseaux, du côté de
Lac-Mégantic, et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui vont voir ce qui se
passe du côté de Lac-Mégantic avec beaucoup d'intérêt, puis ça devient un peu
comme un laboratoire pour voir comment on est capable de déployer ça ailleurs
au Québec.
Mme Haytayan : J'ai toujours
un peu de temps, M. le Président?
Le Président (M. Caron) : Oui,
il vous reste six minutes.
Mme Haytayan : Excellent. Je
voulais savoir, en termes d'investissement et de talent, donc, de
main-d'oeuvre, de travailleurs, travailleuses, quels sont les besoins sur ce...
pour arriver aux solutions, à la mise en œuvre de ces solutions, concrètement,
suivant votre plan stratégique 2022-2026?
Mme Bouchard (Claudine) : Évidemment,
les investissements qu'on prévoit dans notre plan d'action 2035, là, qui est la
poursuite ou la cristallisation, je vais appeler comme ça, des orientations
stratégiques, bien là, on est davantage dans l'action, la réalisation,
l'exécution de cette vision-là dans le plan d'action pour un Québec décarboné
et prospère. Donc, on a déjà mentionné, là-dedans, le niveau d'investissement
entre 150 et 185 milliards de dollars. Donc, évidemment, quand on
construit des infrastructures, comme je le disais tout à l'heure, on a besoin
de main-d'œuvre supplémentaire pour venir entretenir ces infrastructures-là,
mais il faut le faire dans une nouvelle perspective, c'est-à-dire avec les
nouvelles méthodes d'entretien, avec de l'intelligence artificielle, avec de la
prédictibilité sur l'état de performance des équipements, avec cette
digitalisation-là ou cette transformation numérique de nos équipements.
Alors, tout ça va nous amener, évidemment,
à augmenter la capacité de main-d'œuvre dont on aura besoin, mais, en
contrepartie, la responsabilité Hydro-Québec, c'est d'utiliser de façon très
noble cette main-d'œuvre là, avec la meilleure productivité puis la meilleure
efficacité qui soit. Donc, il faut développer le talent de façon plus optimale.
Aujourd'hui, ça prend cinq ans pour développer quelqu'un qui est pleinement
habilité à travailler sur le réseau. Alors, comment on est capable de faire
différemment? Comment on est capable de travailler aussi avec nos partenaires
syndicaux dans cette perspective-là, pour développer ce talent-là dont on aura
besoin dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre? Il faut aussi travailler
avec les instituts, les commissions scolaires qui forment ces jeunes-là dont on
aura besoin pour venir travailler dans notre grand main-d'œuvre d'Hydro-Québec.
Ça prend aussi des ingénieurs pour faire les plans, l'ingénierie de détail.
Donc, il y a vraiment tout un modèle de planification de la main-d'oeuvre,
actuellement qui est en... qui bat son plein, je dirais, du côté
d'Hydro-Québec, pour s'assurer qu'on ait la main-d'œuvre nécessaire sur
l'horizon des 10 prochaines années pour faire ce qu'on a à faire.
Puis je vais répéter un élément qu'on a
mentionné ici aussi, dans le cadre du plan d'action, les 35 000 travailleurs de
l'industrie de la construction, ça, c'est le plus grand défi que nous aurons
devant nous, parce que, pour construire toutes ces infrastructures-là, ça prend
des travailleurs de la construction. On estime aujourd'hui à environ 35 000
travailleurs, en moyenne. Alors, ça, c'est un morceau avec lequel on doit
travailler avec différentes parties prenantes pour s'assurer que cette
main-d'œuvre là soit disponible quand on en aura besoin au cours des prochaines
années sur nos chantiers, qui ne sont généralement pas toujours près des grands
centres, mais plutôt dans des régions éloignées. Ça ajoute à l'attractivité des
emplois. Donc, ça, c'est des éléments sur lesquels on table actuellement avec
différentes parties... prenantes, pardon, dont le gouvernement du Québec, bien
entendu.
• (10 h 30) •
Mme Haytayan : Parfait.
Merci.
Le Président (M. Caron) : Je
vais compléter. Il reste trois minutes environ dans ce présent bloc. Les délais
d'intervention sont de plus en plus longs, en tout cas, ceux qui ont été
énoncés dans le rapport dont on parle aujourd'hui. Est-ce que vous avez...
parce que, et, encore une fois, je ne veux pas personnaliser la situation, mais
pas cet hiver, mais l'hiver dernier, moi, j'ai manqué d'électricité pendant 12
jours, et j'habite Saint-Raymond. Et, en fait, on se rendait compte, avec les
élus municipaux, qu'Hydro n'était pas absolument connectée avec les autorités
du terrain pour, justement... Parce que qui connaît mieux le terrain que les
élus municipaux? Donc, qu'est-ce que... Est-ce que vous pensez améliorer ça? Est-ce
que... Comment est-ce que vous pensez intervenir pour corriger la situation et
être mieux connectés, finalement, à la réalité terrain?
Mme Bouchard (Claudine) : Évidemment,
à chaque événement majeur sur le réseau, on fait un post-mortem interne et on
interpelle aussi les municipalités pour entendre ce qui a bien été puis ce qui
a moins bien été, pour s'améliorer, évidemment, de fois en fois. Donc ça, c'est
un élément d'amélioration où on a capté ce à quoi vous faites référence, mais
aussi, plus récemment, dans le dialogue, hein, on est allé partout au Québec,
dans les 17 régions administratives, pour échanger avec les élus, et la gestion
des municipalités...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Bouchard (Claudine) : ...et
effectivement les municipalités souhaitaient qu'on travaille mieux avec elles,
autant en mode «travaux planifiés» qu'en mode panne et urgence. Donc, on a
nommé, pour chacune des municipalités, un responsable dans mes équipes des
opérations qui devient le lien avec les municipalités, donc les équipes de
relations avec le milieu, qui font un boulot formidable, donc, en lien avec les
municipalités, mais d'un point de vue plus opérationnel, plus décisionnel, on a
identifié une personne qui devient le contact privilégié des municipalités.
Donc, ça, pour les travaux planifiés, ça va bien.
Maintenant, en cas de panne, également, il
faut améliorer notre performance à travailler avec les municipalités. Alors,
récemment, au mois... début d'avril, nous avons eu une panne du côté de
Montréal. Ce qu'on a fait du côté de Montréal et aussi du côté de Laurentides,
on a mis en contact les travaux publics de la municipalité ou de l'arrondissement
avec nos contremaîtres. Vous venez de le dire : Ceux qui connaissent mieux
le terrain, ce sont les gens qui sont au terrain. Alors, nos gens de terrain en
contact avec les gens de terrain de la municipalité. Et ça, ça a permis de
mieux travailler puis d'être beaucoup plus efficace au terrain, quand les gens
se parlent directement entre eux.
Alors ça, c'est le genre d'élément d'amélioration
qu'on est à déployer actuellement. Comme je vous dis, on l'a fait en début
avril. On espère qu'il n'y aura pas d'autres pannes pour le moment, mais s'il y
en a d'autres, c'est des éléments comme ça qu'on va déployer pour que les gens
puissent prioriser ensemble les interventions de terrain et aussi planifier
entre eux la séquence des travaux. Par exemple, s'il y a des encombrements,
bien, peut-être que les travailleurs de la ville peuvent passer avant les
travailleurs d'Hydro-Québec plutôt qu'un attendre après l'autre.
Donc, de ce côté-là, ça devient beaucoup
plus efficace au terrain, et tout ça, bien, pour le bénéfice des clients qu'on
va rétablir plus rapidement, si on travaille avec plus d'efficacité, plus de
probité.
Le Président (M. Caron) : Parfait.
Je compléterai tout à l'heure dans un... un... un autre bloc. Je cède la parole
à Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. Bonjour, Mme Bouchard, à l'équipe qui vous accompagne.
Tantôt, dans le... dans les autres blocs, vous avez souvent fait référence à...
à des visites proactives pour vérifier l'état des lieux, de différents poteaux.
Or, le constat 4, et je vous invite à aller voir votre propre plan d'action
qu'en réponse au rapport de la Vérificatrice générale... Allons à la page 14
ensemble. Vous indiquez un constat qui est le suivant : indicateur
incomplet de l'état de santé du réseau de distribution. Les indicateurs de
fiabilité du service d'Hydro-Québec montrent que le nombre et la durée des
pannes augmentent depuis plusieurs années. Ces indicateurs permettent de suivre
l'évolution de la santé du réseau en fonction des pannes, mais ne permettent
pas d'agir en amont. La Vérificatrice mentionne qu'il y a des outils de gestion
qui existent, et là, le constat est le suivant : Hydro-Québec ne dispose
pas de tels outils de gestion. Le rapport... L'audit en question a été déposé
le 5 décembre 2022. Quand je regarde le plan d'action, on parle d'un
système à être mis en place, qu'on ne dit pas vraiment quel système qui va être
mis en place. Donc moi, je comprends que c'est un système informatique qui va
être mis en place. Est-ce que c'est la bonne... Est-ce que c'est bien ça que je
dois déduire?
Mme Bouchard (Claudine) : ...actuellement,
la façon que ça fonctionne, c'est qu'il y a de la donnée dans différents
systèmes. Alors là, il faut être capable de... de consolider cette donnée-là
pour être capable de, comme on disait tout à l'heure, d'appuyer sur un bouton
puis d'avoir cette information. Ça, c'est sur quoi on travaille actuellement.
Mme Rizqy : ...tantôt, on a
demandé... tantôt, on a posé, j'ai posé cette question à... à M. Carl
Pelletier du bureau du Vérificateur général : Est-ce qu'il y a d'autres
systèmes pour vérifier si cette donnée existait? Parce que pour moi, c'était...
honnêtement, c'était sidérant de ne pas... de ne pas avoir fait la
journalisation de façon informatique d'un tel réseau. Et la réponse de M. Pelletier
a été très claire : Non, la donnée n'existe tout simplement pas. Donc là,
vous, vous nous dites qu'au contraire, elle existe, mais dans différents
systèmes, puis que le vérificateur...
Mme Bouchard (Claudine) : Il
y a... Il y a de la donnée qui existe de façon diluée dans différents systèmes.
Un, la qualité de cette donnée-là, on doit valider la fiabilité de la qualité
de cette donnée-là. Deuxièmement, la qualité de la donnée, elle est à géométrie
variable en fonction de l'âge du réseau, comme je disais tantôt. Et les
transformateurs qui ont été installés dans les années 70, on n'a pas la
même qualité de la donnée sur ce transformateur-là, des 695 000 transformateurs,
que celui qui a été installé en 2022. Alors ça, cette ampleur-là fait en sorte
que la donnée n'existe pas de façon cohérente, de façon qualitative et de façon
fiable pour chacun des 695 000 transformateurs qu'on a sur les
réseaux de distribution. Donc, est-ce qu'elle est existante?
Mme Rizqy : ...
Mme Bouchard (Claudine) : Allez-y,
excusez-moi.
Mme Rizqy : Le vérificateur,
sur le constat numéro 4, c'est vraiment à savoir, lorsque vous déployez
vos équipes sur le terrain...
Mme Rizqy : ...on veut
savoir... Est-ce qu'on est en mesure de savoir : dans telle région, on est
allés, on a fait telle rue, de telle rue à telle rue, on a fait la
vérification? Ce n'a pas été comptabilisé dans un système informatique. Et, par
conséquent, ce que le vérificateur ajoute, c'est qu'on peut par exemple, par
erreur, envoyer encore la même équipe au même endroit, parce qu'on n'a pas
fait, justement, la journalisation des travaux correctement dans un seul
système.
Mme Bouchard (Claudine) : C'est
quelque chose sur lequel on travaille actuellement.
Mme Rizqy : Alors,
maintenant, quand je regarde dans votre réponse au vérificateur sur cet enjeu,
qui est quand même majeur, là... Le vérificateur, quand on prend le temps de
lire son rapport, elle le dit clairement, pourquoi que c'est majeur, c'est
parce qu'on peut déployer les mêmes ressources aux mêmes endroits et que...
c'est-à-dire, on a une perte de temps, une perte d'efficacité puis aussi une
perte d'argent. Vous répondez à la page 14 du rapport... En aucun temps
vous ne dites si, oui ou non, vous allez mettre un système informatique. Vous
parlez d'un nouveau système, mais il n'est pas mention d'un système
informatique. Est-ce que votre intention, c'était d'avoir un système
informatique pour comment faire une journalisation complète du déploiement de
vos équipes sur le terrain au Québec?
Mme Bouchard (Claudine) : La
réponse, c'est oui.
Mme Rizqy : O.K. Maintenant,
est-ce que la date que je vois, juin 2025, c'est la bonne date?
Mme Bouchard (Claudine) : Ça
va être un... Vous comprendrez qu'on a, comme je disais tantôt, des millions
d'équipements partout sur le territoire. On inspecte les lignes... Comme on a
dit tantôt, on va inspecter des lignes, on va inspecter des photos... des
poteaux, pardon. Au fur et à mesure où on fait cette inspection-là, cette
information-là va être disponible dans le système. Donc, ça va être de façon
progressive. 2025, le système va être «up and running». Mais est-ce que toute
la donnée va être mise à jour? Là, il faut quand même faire ça de façon
progressive.
Mais je veux juste revenir sur un élément
important. Vous savez qu'aujourd'hui, en 2024, avec l'avènement des nouvelles
technologies, l'avènement de l'intelligence artificielle, on est capable, à
partir des données qui sont incomplètes, qui ne sont pas toujours fiables à
100 %, mais avec les données compteurs, on est capable de faire du
croisement d'information, et là nous sommes actuellement à faire le... je
dirais, le profil de performance de nos 2 200 lignes de distribution
avec des experts externes en la matière qui vont nous permettre de savoir
exactement quel équipement est à risque de défaillance et sur un horizon de
combien de temps on doit aller intervenir sur cet équipement-là. Donc, il ne
faut pas penser que seul un système peut nous permettre de faire ça.
Mme Rizqy : ...que le temps
est vraiment très limité. Mon propos n'est pas sur... à savoir si, oui ou non,
vous êtes en mesure de vérifier ça, là, de façon proactive. Mais après ça,
c'est la comptabilisation de ce qui a été fait réellement qui m'intéresse, avec
le constat n° 4. De là ma question, puis là je vais la repréciser :
Au niveau de juin 2025, est-ce que le système, vous l'avez identifié, votre
système informatique, depuis le dépôt du rapport en décembre 2022, ou ça, ça
reste à être identifié? Parce que tantôt, dans la réponse qui a été formulée,
c'est que déjà maintenant, vous faites encore un plan de maintien d'actifs, ce
qui est très bien, mais moi, je veux savoir : Est-ce que, depuis décembre
2022, oui ou non, Hydro-Québec a identifié un système informatique? Est-ce que
ça a été corrigé pour qu'on puisse la rentrer, cette information très
névralgique, dans un seul et même système pour s'assurer d'être efficace dans
le déploiement des travailleurs d'Hydro-Québec sur le territoire québécois?
• (10 h 40) •
Mme Bouchard (Claudine) : Je
vais vous donner une première partie de la réponse, puis ensuite je vais passer
la collègue... à mon collègue Maxime Lajoie. Il faut comprendre que chez
Hydro-Québec, jusqu'à tout récemment, on avait quatre divisions qui avaient
leur propre système de collecte de données et de gestion de l'actif, O.K. Donc,
on avait production, on avait transport, on avait distribution, on avait
équipement, donc notre constructeur d'infrastructures. Alors, chacune de ces divisions-là
avaient leurs propres outils pour gérer leurs actifs.
Là, depuis deux ans, depuis un an et demi,
nous avons une unité responsable de la stratégie de gestion de l'actif intégré.
Donc, on part de plusieurs systèmes indépendants les uns des autres vers une
vision globale de la gestion de l'actif, de la goutte d'eau jusqu'aux
compteurs. Ça, c'est notre vision de ce qu'on veut accomplir, parce que
désormais nous n'avons plus le choix de voir ça bout en bout, parce que je veux
avoir de la production décentralisée du côté du client. Donc, de toute
évidence, ça prend cette vision-là.
Alors, Maxime, côté systèmes, qu'est-ce
qu'on a retenu puis quelles sont les prochaines étapes?
M. Lajoie (Maxime) : Tout à
fait. Donc, peut être en précision, là, de la réponse de Mme Bouchard, dans le
fond, l'analyse de l'état de santé de nos systèmes informatiques, on est en
train de la finaliser aujourd'hui, puis, dans les actions qu'on a convenues
avec... dans le cadre du rapport du Vérificateur général, c'est qu'on va
déposer une feuille de route dans les prochaines semaines pour faire... pour
démontrer l'évolution de ces systèmes informatiques là. Donc, bien entendu,
c'est un projet qui est...
M. Lajoie (Maxime) : ...à
long terme, donc l'idée là-dedans, c'est de prioriser les bonnes interventions
pour, justement, nous permettre d'avoir une meilleure efficacité au terrain,
d'avoir une donnée qui va nous permettre de prioriser les bonnes actions. Donc,
dans les systèmes informatiques... D'ailleurs, on en a 14 systèmes
informatiques, juste pour vous donner une appréciation de la complexité. Donc,
on a identifié, pour chacun de ces systèmes informatiques là, quels sont les
éléments d'amélioration qu'on doit faire. Et, aujourd'hui, un élément peut-être
d'information additionnel, c'est la synchronisation de ces systèmes-là qui est
importante, donc les données, par exemple, de relever le terrain avec les
données d'exploitation. Donc, on va se concentrer sur la synchronisation de
l'information pour nous permettre d'avoir davantage d'informations pour nous
permettre de mieux intervenir ou de mieux déployer les ressources sur le
terrain.
Mme Rizqy : Je ne suis pas
certaine de bien comprendre, là, parce que, lorsqu'il y a une vérification qui
est faite par le bureau du Directeur général du Québec, ils ont accès à
l'ensemble des quatre divisions. Là, je comprends que vous me parlez d'Hydro...
là, la... une Hydro, là, le... que... qui arrive, où est-ce que tout va être
ensemble, donc il va avoir une fusion des quatre divisions, ce qui est très
bien. Mais moi, je veux juste tout simplement savoir c'est quel système que
vous avez choisi, quand est-ce qu'il a été mis en place et si les... en ce
moment, il est déjà opérationnel, c'est-à-dire que, quand vous envoyez sur le terrain
des équipes, est-ce que la personne va faire la journalisation de son travail
pour dire : Je suis allé aujourd'hui dans l'est de Montréal, à tel
endroit, j'ai fait de la... j'ai vérifié ce poteau-là, oui, il y a un
remplacement. Est-ce que c'est... tout ça, c'est dès maintenant colligé ou
c'est prévu pour 2025?
M. Lajoie (Maxime) : Oui.
Tout à fait. Donc, présentement, sur le terrain, quand qu'on fait une
intervention sur le terrain, là... juste pour être certain, là, qu'on réponde à
votre question. Donc, les gens, quand qu'ils vont sur le terrain, ils mettent à
jour l'information dans les systèmes informatiques, et, à partir de maintenant,
là, l'information pour les nouvelles interventions, on... on la recense, on est
en mesure de bien... on a une actualisation de l'information, là, qui nous
permet de prendre des bonnes décisions. Donc, comme le mentionnait
Mme Bouchard, il y a de l'information qui date de longtemps sur nos... sur
notre système énergétique. Donc, c'est cette donnée-là qu'on redresse actuellement
pour être en mesure d'avoir une meilleure information dans nos systèmes
informatiques.
Mme Rizqy : O.K. Bien, dans
ce cas, je vais vous demander de transmettre à la commission, s'il vous plaît,
une mise à jour de votre plan d'action de... de... section 84, 5.1,
Favoriser l'accès. Parce que présentement, tel qu'il est écrit, la projection,
c'est pour juin 2025. C'est pour ça que j'étais un petit peu inquiète, tantôt
parce que vous disiez que vous étiez déjà en marche avec vos équipes partout,
que vous avez réalisé au-dessus de 200 000 interventions, puis, si ce
n'est pas bien comptabilisé, bien, on peut retourner les mêmes personnes aux
mêmes endroits... C'est bien beau comme chiffre, mais il faut savoir si oui ou
non ça a été déployé au bon endroit et pas à répétition aux mêmes endroits.
Mme Bouchard (Claudine) : Bien,
comme on disait tout à l'heure, il est en déploiement progressif. Comme je...
L'inspection, au fur et à mesure où on va faire... On a
260 000 kilomètres de réseau, on a plus de 4 millions
d'équipements sur le réseau de distribution. C'est impossible qu'en un an on
ait fait l'inventaire, la mise à jour de l'inventaire de tout ça. Donc là,
cette année, avec les kilomètres de ligne qu'on inspecte, on met à jour au fur et
à mesure. Mais dans le lot complet des informations puis de la donnée sur le
réseau, de toute évidence, comme je l'ai dit tantôt, c'est de façon
progressive, donc on n'aura pas 100 % de la mise à jour dans le système.
Mais ce qu'on a comme engagement, c'est de déposer une feuille de route. Alors,
on pourra partager avec la commission la feuille de route pour le déploiement
de ces... de ces solutions-là.
Mme Rizqy : Ah non! Bien,
moi, je veux vraiment une confirmation que vous avez un nouveau système... où
est-ce que vous enregistrez les données. Évidemment, je ne vous demande pas de
faire la mise à jour dès maintenant de tout le réseau, ça serait possible. Mais
évidemment, si vous nous dites aujourd'hui à la commission, vous nous dites à
nous tous que vous avez maintenant mis en place un système où est-ce que
l'information est colligée et que dès maintenant vos équipes sur le terrain
doivent entrer ces informations dans le même système informatique, j'aimerais
juste avoir cette confirmation-là qui a été faite par monsieur... Désolée. Vous
l'appelez Maxime, mais moi je n'ose pas. Je n'ai pas cette familiarité de
l'appeler Maxime.
Mme Bouchard (Claudine) : M. Lajoie,
oui. Excusez-moi, M. Lajoie. Entre nous, on s'appelle par notre prénom,
mais ici on va s'appeler par nos noms de famille, alors M. Lajoie. Donc,
on pourra vous... on pourra fournir à la commission, là, le... le... le nom du
logiciel ou du système informatique, là, qui nous permet de faire ça.
Le Président (M. Caron) : ...c'est
ce qui met un terme à ce présent bloc. Je cède la parole maintenant au député
d'Ungava.
M. Lamothe : Bon matin.
Peut-être deux choses. Je veux juste revenir sur ce que vous avez dit tantôt
sur la formation des monteurs de ligne. Il y a deux centres de formation
professionnelle au Québec qui le donnent, Chic-Chocs, Gaspésie, puis Navigateur
à Lévis. Je crois fortement... Je pense qu'à un moment donné il faudrait
peut-être élargir cette... cette formation-là qui pourrait se donner, entre
autres, où est-ce que 52 % de la production de l'hydroélectricité au
Québec est faite, chez nous, dans le nord du Québec. Je dis ça de même. On a un
centre de formation professionnelle. Mais ce que je dis, au bout de la ligne,
deux centres de formation, avec ce qui s'en vient, ce n'est pas assez. C'est
une opinion, puis je pense que là-dessus...
M. Lamothe : ...c'est
défendable, ce que je dis, dans un premier temps.
Mme Bouchard (Claudine) : Oui.
Bien, je peux peut-être, si vous le permettez, réagir à ça. Deux choses. L'une,
en fait, oui, il y a deux centres officiels, mais il y a aussi un centre
satellite à Montréal. Comme vous savez, la commission scolaire de Québec, ici,
a comme un centre satellite à Montréal, donc au total il y a trois sites. Il y
a la formation des gens. Ça, c'est superimportant. Mais ce qui est tout
aussi... un jalon important, c'est l'intégration de ces gens-là dans l'emploi.
Chaque personne qui arrive de l'école doit être encadrée par une personne qui,
elle, est pleinement habilitée à travailler sur le réseau. Donc, mes habiletés
de plus de cinq ans, j'ai un ratio d'un pour un. Alors, même si je forme
200 personnes par année dans mes écoles secondaires, ma capacité d'accueil
dans mes équipes, moi, pour faire du un pour un compagnonnage, elle n'est pas
infinie. À chaque année, ça évolue, bien entendu, parce qu'il y a des nouveaux
qui atteignent le fameux cinq ans, mais on a aussi beaucoup de départs à la
retraite. On est dans une vague où, il y a 30 ans, on a fait beaucoup
d'embauche, donc on a certains départs à la retraite.
Alors, c'est cet équilibre-là aussi qu'il
faut comptabiliser dans notre planification de main-d'œuvre, qu'on fait de
façon transversale pour l'interne, puis on regarde ça aussi avec les
entrepreneurs qui nous... qui nous offrent des services aussi de montage de
lignes. Mais, effectivement, avec le temps, il faudra convenir peut-être
d'autres sites pour augmenter la capacité. Au fur et à mesure où j'aurais des
pleinement habilités monteurs de ligne, jointeurs et les autres types de
métier, bien, à ce moment-là, je pourrais en accueillir davantage au sein de
mon organisation.
M. Lamothe : Y a-tu une
réflexion qui se fait là-dessus?
Mme Bouchard (Claudine) : Pour
le moment, ça fait partie de la grande planification de main-d'œuvre. Mais à
court terme, le jalon, je dirais le plus contraignant, c'est vraiment le nombre
de personnes de cinq ans et plus en emploi. J'ai 50 %, à peu près, de ma
main-d'oeuvre seulement qui sont pleinement habilités.
M. Lamothe : O.K. On parlait
tantôt de prévention puis d'équipements. Chez nous... Mais les centrales
hydroélectriques, vous le savez, c'est LG 1, LG 2, Robert-Bourassa, en
descendant... peu importe. Mais ce que je dis, c'est que, moi, l'information
que j'ai, qui me préoccupe un peu, avec votre plan 2035 qui s'en vient et la
situation actuelle, dans le sens qu'il y a les bris puis tout ça, la principale
pièce d'une turbine, c'est la roue, puis ce que j'ai comme information qui est
corroborée, c'est qu'il y a zéro «backup», excusez mon anglicisme, là, il y a
zéro «backup» de roues au Québec pour les centrales hydroélectriques, et la
fabrication d'une roue, c'est un an.
Ça fait que je me demandais... si vous
étiez au... Bien, vous êtes sûrement au courant. Mais, ce que je veux dire, il
y a-tu une réflexion qui se fait pour peut-être en avoir au moins une ou deux?
Puis, surtout si on parle de rehaussement de la capacité de turbinage, je pense
que ça serait important peut-être de commencer à planifier dans ce sens-là.
Mme Bouchard (Claudine) : Excellent...
Excellente question. Deux choses.
L'une, premièrement, il faut comprendre
que chaque groupe turbine-alternateur est unique. Il n'y a pas... Ce n'est pas
comme un transformateur, qui est fabriqué en usine puis que je peux prendre à
un endroit puis transposer à un autre endroit. Un groupe turbine-alternateur,
là, on parle de millimètres de précision entre les différents paliers du groupe
turbine. Alors, de vouloir avoir des groupes de... prêts, en stock, ça
prendrait un groupe de chaque type. Alors, mettons, dans ma centrale de LG 2,
hein, j'ai 36 groupes, si je me souviens bien, donc chacun est différent
de l'autre. Alors, je ne peux pas avoir de «backup» pour chacun de ces... de
chacune de ces roues-là, un.
• (10 h 50) •
Deuxièmement, ce qu'on... par ailleurs, ce
qu'on suit, c'est que maintenant on a automatisé la plupart de nos roues avec
des... en fait, pas... bien, ils sont déjà automatisés, mais avec des
détecteurs de performance de la roue qui nous permettent, avec notre institut
de recherche, de faire des scénarios, des modélisations pour être capables
d'être en mode préventif et de pallier à une défaillance possible en amont.
Alors, plutôt que faire des entretiens...
C'est un peu comme une auto, hein. Une auto, on peut rentrer l'auto au garage
après les 40 000 kilomètres qui nécessitent un entretien. On peut rentrer
l'auto au garage, ils font ce qu'ils ont à faire, on sort du garage puis le
lendemain on peut avoir une panne sur autre chose. Alors, nous, ce qu'on dit,
c'est que, plutôt que de faire des entretiens avec du temps ou avec des heures,
ce qu'on veut, c'est faire des entretiens quand on voit qu'il y a des éléments
de la performance qui se détériorent et qui nous donnent des signaux qu'il y
aura peut-être une défaillance dans un temps à venir. C'est là qu'on veut
intervenir. Alors, quand je parle de gestion de l'actif : bons gestes au
bon moment, au bon endroit, c'est ça qu'on est en train de faire.
Donc, je dirais, en installant tous ces
capteurs-là sur nos roues de turbine, en analysant toutes les données qui
ressortent de ça, on est capables d'avoir ces profils-là pour être capables
d'intervenir au bon moment, en plus des inspections cycliques qu'on doit faire
sur nos groupes turbine-alternateur.
Maintenant, on le sait aussi, les
centrales... Comme par exemple, on est en train de faire la réfection d'une
centrale du côté de La Tuque — ce n'est pas sur votre territoire,
mais il y en a d'autres ailleurs plus petites, un peu — donc, du côté
de La Tuque, de...
Mme Bouchard (Claudine) : ...Rapide-Blanc.
Donc, c'est une centrale qui a été construite en 1928. Les groupes fonctionnent
toujours. Là, on est en train de les changer. On est en train de faire la
réfection des groupes turbine-alternateur, et là on en met des plus puissants,
des plus performants. Alors, c'est comme ça qu'on va chercher des mégawatts
supplémentaires avec la même goutte d'eau. Alors, c'est sûr que ces nouveaux
groupes là étant neufs, étant plus récents vont être beaucoup plus... équipés,
pardon, en termes de captation des données, de transmission des données. Donc,
on sera capable de monitorer ces groupes turbine-alternateur là pour en assurer
l'utilisation et le fonctionnement optimal.
Alors, c'est comme ça qu'on fait ça, mais
on ne peut pas avoir de groupe... C'est... C'est... Ce n'est pas standard, là.
Ce n'est pas possible d'avoir un groupe de... de... de... comment je pourrais
dire ça, de «spare» ou de... En tout cas, je ne sais pas comment dire ça en
français, de...
Une voix : ...
Mme Bouchard (Claudine) : ...d'assurance,
merci beaucoup, d'assurance pour chacun des groupes turbine-alternateur. Et qui
plus est aujourd'hui nos fabricants de groupes turbine-alternateur, ils ont des
carnets de commandes très, très serrés, juste pour nos projets de réfection
avec qui on travaille présentement pour faire ces réfections-là. Donc, il y en
aura du côté de la Baie-James, il y en a du côté de la Côte-Nord puis il y en a
aussi du côté de la Haute-Mauricie actuellement.
M. Lamothe : Bien, moi,
c'est juste le délai d'un an, là, tu sais. À partir du moment qu'on dit «ça
prend ça», ça prend un an... Tu sais, c'est juste de la planification, mais si
vous me dites que ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, là.
Mme Bouchard (Claudine) : Bien,
dans la réfection, on le planifie, bien entendu, vous aurez compris, mais quand
un groupe turbine-alternateur brise, c'est généralement pas le... le... le
groupe lui-même. Ça va être souvent des parties. Un peu comme un
transformateur, c'est souvent des parties accessoires autour qui vont briser,
alors des freins, l'hydraulique. Parfois, il va y avoir... Vous savez, les...
les distances entre les différents paliers, c'est des millimètres, alors
parfois il va y avoir un petit mouvement. Alors, généralement, ces travaux-là,
on est capable de les faire avec nos équipes ou encore avec des manufacturiers
qui ont maintenant des... des... des simulateurs qui nous permettent vraiment
de trouver le problème de la roue plutôt que de la remplacer. On va être
capable vraiment de l'équilibrer puis de réparer le problème sur place.
Généralement, c'est comme ça que ça fonctionne.
M. Lamothe : O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Caron) : Parfait.
J'aimerais juste... Le sujet est très, très intéressant, mais qu'on reste focus
sur le rapport. On... On... On est dans le réseau de distribution. Mais c'est
parfait, là, ça ne dérangeait personne, mais je veux qu'on garde ça à l'esprit.
Si, pour l'instant, vous n'avez pas de question, je vais m'en permettre
quelques-unes.
Donc, je comprends que dans les délais
dont on parlait tout à l'heure qui s'allongent chez les... les... les
consommateurs lorsqu'il y a des... des événements majeurs. Donc là, vous avez
mis en place tout un processus pour vous assurer que... Vous employez à
plusieurs reprises cette expression d'aller travailler de manière chirurgicale.
Donc, je comprends que vous... vous avez mis en place un processus qui va vous
permettre d'aller poser les bons gestes le plus rapidement possible au bon
endroit. C'est ça?
Mme Bouchard (Claudine) : Exactement.
Puis on le fait aussi lors de pannes, hein? J'en ai parlé tout à l'heure dans
mon allocution, mais en 2024, on a eu quand même quelques événements majeurs
liés à la situation des événements climatiques. Mais quand on regarde la
tendance, le délai total moyen de pannes lors d'événements majeurs a diminué de
50 %, si on compare aux années précédentes. Donc, on est plus chirurgical
dans notre façon d'intervenir lors de pannes également. Donc, on va être
beaucoup plus, comme je le disais tout à l'heure, en lien avec les
municipalités, plus efficaces, plus productifs, plus organisés et plus
structurés. Et d'un point de vue global, également, on va travailler
différemment pour optimiser notre performance, pour réduire la durée des pannes
pour nos clients. On déploie aussi les équipes de façon proactive, beaucoup
plus rapidement qu'on le faisait avant, entre les territoires, entre les
régions. Donc, c'est des éléments qui nous amènent à, je dirais, à réitérer
notre engagement d'améliorer la qualité de service pour nos clients.
Le Président (M. Caron) : Parce
que, par exemple, on... Moi, on me dénonçait les situations où il y avait...
Bien... Puis vous savez que quand il y a une... Quand on est privés
d'électricité, on est tous un petit peu à cran parce qu'on veut... Puis c'est
épidermique et on comprend ça, mais parfois on voit les techniciens aller agir
sur un réseau qui va permettre de rétablir trois résidences, alors qu'il y a un
autre réseau qui va pouvoir de rétablir une centaine de résidences. Et on se
dit : Pourquoi est-ce qu'ils ont mis cette priorité là plutôt qu'ailleurs?
Alors que... Puis encore une fois, là, je sais que, tu sais, on n'est pas là
pour critiquer le travail terrain des gens parce que je veux aussi profiter de
cette occasion pour les saluer, parce que quand on a besoin d'eux, ils sont sur
le terrain et ils sont efficaces, mais parfois on a l'impression que c'est un
peu incohérent. Donc, je comprends que les gestes que vous posez sont destinés
à régler ce qui nous apparaît, nous, en tant que consommateurs, comme
incohérent.
Mme Bouchard (Claudine) : Effectivement,
ça peut paraître incohérent, mais je vous rassure, ça ne l'est pas. O.K. Alors,
quand on fait le plan de rétablissement, il y a... il y a deux processus. Il y
a...
Mme Bouchard (Claudine) : ...formation
qui vient du centre de coordination de rétablissement du service puis il y a
l'information qui vient du terrain. Alors, l'amalgame de ces deux
informations-là jumelées au talent puis à la détermination des gens qui sont
dans le champ à effectuer ces réparations-là, c'est ça qui nous permet de
prioriser ce qu'on doit faire.
Alors, si je prends, par exemple,
généralement, une panne de trois clients devrait être, je dirais, rétablie
après une panne de 1 000 clients. Mais si j'ai une résidence de
personnes âgées, bien, il y a une priorité différente d'une résidence de
personnes... je dirais, une résidence normale dans une municipalité. Alors, il
y a tout un niveau de priorisation en fonction des catégories de clients,
catégories d'utilisation des espaces également.
Ensuite, il y a la nature des travaux.
Alors, plutôt que d'avoir des équipes qui attendent après une équipe de la
ville ou une équipe d'élagueurs ou de gens de maîtrise de la réparation qui
viennent couper un arbre parce que c'est ce qu'on attend, ce n'est pas nos
monteurs de ligne qui coupent des arbres, c'est vraiment des équipes
spécialisées pour que ce soit fait en sécurité, autant pour le réseau, les
citoyens que les travailleurs. Alors, plutôt que d'attendre après les gens qui
viennent couper les arbres, bien, ça se peut qu'on les fasse travailler en
attendant sur une panne adjacente où, là, ils n'ont pas besoin d'attendre après
personne. Et aussitôt que l'arbre sera abattu, bien, à ce moment-là, on va les
transférer. Alors ça, c'est vraiment un jeu de priorisation en temps réel qui
se fait.
Le Président (M. Caron) : .obligé
vous interrompre pour céder la parole, on reviendra un peu plus tard, pour
céder la parole au député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Je ne vous cacherai pas une certaine inquiétude, hein, autour du
rapport en tant que tel, qu'on a quand même lu, et puis on remercie le travail
de la Vérificatrice générale. Je n'ai pas énormément de temps, puis il y a
beaucoup de sujets. Je vais essayer de rentrer dans un des sujets en
profondeur, juste pour comprendre l'état des lieux concernant... et je vais
faire un peu de millage sur ma collègue... de ce qu'a dit ma collègue de
Saint-Laurent, concernant les gestions de données. Je me doute de la
complexité. Dans une autre vie, j'ai travaillé sur la mise en place d'un ALM
dans l'aérospatial pour avoir les petits... les petits morceaux d'un avion et comprendre
le «life cycle management» de ces affaires-là. Dans une autre vie, j'ai fait la
même chose pour des réseaux informatiques probablement beaucoup plus simples
que ce que vous avez à faire. Et donc je me demande déjà à quel point est-ce
qu'on est capable de faire ce qu'on veut faire, là.
Commençons par le commencement. Vous avez
dit qu'il y a quatre systèmes, etc. Et d'un point de vue clair, est-ce que vous
développez ou vous avez acheté un ALM, donc un logiciel de «asset life...»,
excusez l'anglicisme, mais je ne sais pas, c'est probablement le même acronyme
que vous utilisez, «life management...
Mme Bouchard (Claudine) : Mais
peu importe, d'emblée un peu des deux. On achète des systèmes, mais compte tenu
de notre particularité ou de nos particularités, généralement il va y avoir de
la personnalisation qui vont être faite.
• (11 heures) •
M. Bouazzi : C'est évident.
Mme Bouchard (Claudine) : Donc,
on se retrouve avec des solutions de marché mais qui sont personnalisées à
certains égards.
M. Bouazzi : C'est évident.
Mais pour celui-là particulièrement, vous avez acheté quelque chose que vous
avez configuré. Est-ce que...
Mme Bouchard (Claudine) : Maxime,
je vais peut-être te laisser répondre parce qu'on en a différents, là.
M. Lajoie (Maxime) : Oui,
c'est ça. Donc, il y a des systèmes qui sont plus associés à l'exploitation.
D'ailleurs, on est en train de les moderniser, ces systèmes-là présentement,
là. Donc, il y a un projet de modernisation. Nos deux gros systèmes, c'est
notre système d'inventaire qui est principalement basé sur un logiciel qu'on
connaît, là, le CSAP. Donc, c'est l'utilisation qu'on en fait, bien,
essentiellement, la personnalisation, on la fait à travers un logiciel, le
logiciel qu'on connaît, le CSAP.
M. Bouazzi : Excellent.
Et là il y a toutes sortes d'échéanciers qui sont devant nous : identifier
les données prioritaires, élaborer, etc., comprendre la qualité des données. Je
comprends que le rapport sur la qualité des données sera dans deux mois, et ça
fait, j'imagine, 18 mois, et probablement avant même le rapport de la
Vérificatrice générale que vous avez commencé à analyser la qualité des
données. Ça ressemble à quoi, là?
Mme Bouchard (Claudine) : C'est
difficile. Comme je disais tout à l'heure, c'est vraiment à géométrie variable,
en fonction de l'année où les équipements étaient installés, en fonction de la
géographie, puis en fonction du type d'équipement aussi, hein. Par exemple, on
a des haubans sur plusieurs poteaux au Québec, mais les haubans, c'est très
important pour la tension mécanique du poteau, mais ce n'est peut-être pas
stratégique pour la qualité du service au client à tous les jours. Alors,
comment on différencie de ce que nous avons réellement besoin pour prendre les
meilleures décisions maintenance? Alors, c'est dans ce redressement de données
là que nous sommes actuellement, dans cette priorisation-là des données
requises.
M. Bouazzi : Vous avez dit, il
y a quelques minutes, que vous aviez des stratégies basées sur de
l'intelligence artificielle qui vous permettent de corriger un certain nombre
de choses...
11 h (version non révisée)
M. Bouazzi : ...Je vous
avouerai que j'ai quand même un étonnement profond d'une telle affirmation, si
on n'a pas fait un exercice complet d'analyse de qualité de données. Et même je
me questionne et je ne connais pas les détails, donc il y a des choses que...
qui sont peut-être possibles sur la pertinence même de mettre de l'intelligence
artificielle sur des données qu'on devine de très, très mauvaise qualité en...
en fonction de ce qui est ressorti dans le rapport, ça fait que... ça fait que
j'entends. Il y a des choses qui datent des années 70, des choses
modernes, des choses que vous êtes en train de mettre en place, mais est-ce qu'on
est capable de dire... Parce que dans l'échelle... La chose qui manque ici, là,
c'est que, en gros, on ne commence pas vraiment le travail avant juin 2024,
voire même septembre 2024, ça fait déjà 18 mois que le rapport existe. Ça
fait que, concrètement, est-ce que, si le temps d'arriver à avoir une idée sur
les qualités de données, leur importance, lesquelles sont plus importante que
les autres, etc., est-ce qu'on est parti... et puis il va falloir un minimum de
ces données-là pour pouvoir être proactif et économiser de l'argent, mieux
allouer les ressources, etc. Est-ce qu'on est parti pour un... le processus de
correction de ces données-là, plus d'acquisitions de ces données-là manquantes,
qui vont vous permettre de faire ça? Est-ce qu'on est sur cinq ans, sur 10 ans,
sur 20 ans? Ça ressemble à quoi?
Mme Bouchard (Claudine) : Bon,
en fait, trois choses pour répondre à votre question. La première, je le
mentionnais tout à l'heure, on a déjà quelques informations. On a aussi les
informations des compteurs qui, elles, elles sont très fiables aux cinq
minutes, O.K.? Alors, c'est là où l'intelligence artificielle, avec le profil
des équipements, avec le profil de vieillissement des équipements avéré et
théorique, selon les manufacturiers, on est capable de croiser la donnée et de
se donner des profils de priorisation d'intervention sur nos lignes en termes
de maintenance. Ça fait que ça, c'est l'utilisation du «AI». L'«AI», l'intelligence
artificielle, à ce moment-ci, avec les modèles théoriques, on crée ce qu'on
appelle des métas actifs qu'on fait vieillir, qu'on... qu'on... qu'on utilise
dans le temps, qu'on... dont on pousse l'utilisation, puis on fait différents
modèles, et ça, ça nous donne des priorités d'intervention.
Maintenant, en ce qui concerne le
redressement de la donnée — puis, Maxime, je vais te laisser la
parole là-dessus — il est clair que nous sommes à faire le plan de
redressement de la donnée. Alors, à ce moment-ci, c'est prématuré de vous dire :
Est-ce que ça va prendre trois ans? Est-ce que ça va prendre cinq ans? On est à
faire le plan actuellement, et... et, dans les systèmes, comment on va le corriger,
et tout ça. Donc, on est à faire ce plan-là qui est dû pour juin, là, dans le
dépôt des actions pour le mois de juin. Donc, il nous reste encore deux gros
mois de travail à faire à cet égard-là.
Je ne sais pas, Maxime, t'as-tu comme
un... un «odd» sur... sur les prochaines étapes? Peut-être pour rassurer les
gens de la commission sur le travail que nous sommes actuellement en train de
faire pour redresser la donnée.
M. Lajoie (Maxime) : Donc, je
pense que tu l'as bien... vous l'avez bien mentionné, Mme Bouchard. Dans
le fond, deux éléments, donc l'analyse des données... En fait, on a des données
de... sur les... sur nos actifs présentement. On a des données d'inventaire. On
a des données d'exploitation. Et puis c'est ça qu'on utilise présentement pour
mieux cerner nos interventions sur nos actifs prioritaires. Par rapport à la
qualité de la donnée, ce que je peux vous dire, c'est qu'on veut cibler les
données qui ont... qui ont de l'impact sur les clients.
Donc, présentement, ce qu'on est en train
de faire, c'est redresser. Je n'ai pas l'information avec moi présentement sur
l'état de l'avancement sur cet élément-là précisément, mais, en gros, ce qu'on
veut faire, c'est de s'assurer que l'information qui a de l'impact soit à jour
dans nos systèmes, et on est capable d'extrapoler aussi de l'information qu'on
a pour être en mesure de peupler cette information-là, qui est manquante dans
nos systèmes.
Donc, cette information-là va nous
permettre, ensuite de ça, de bâtir notre feuille de route sur les systèmes
informatiques, qui est prévue, là, dans les prochains mois.
M. Bouazzi : Est-ce que vous
êtes en train de dire que vous savez quelle est l'information, quel est impact
et à quel point elle manque? Oui ou non?
M. Lajoie (Maxime) : On est
en train de... finaliser cette analyse-là, là, présentement
M. Bouazzi : Donc, comment
vous pouvez dire d'un côté «on est en train de le faire» et de l'autre côté «on
ne sait pas». Moi j'ai du mal... À moins que vous me dites que tout se
superpose, et que, oui, on a déjà les... les... les... qu'on a déjà identifiés.
Ça fait qu'un moment, moi j'entends beaucoup de choses contradictoires. C'est
ou bien on a mis plus de 18 mois à juste avoir une idée de peut-être
quelles données manquent et qu'on n'est même pas capable de nous dire
lesquelles. Et ça, ça veut dire qu'on n'aura pas le fruit de ces données-là
avant, en étant très optimiste, cinq ans, peut-être... peut-être 10, parce que
18 mois, c'est long. Ou bien on dit : Bien, non, non, non, on a déjà
des choses stratégiques qu'on a établies. On est déjà en train de rentrer les
données, et, à ce moment-là, il y a une première réponse à ces questions-là
avant juin qui s'en vient.
M. Lajoie (Maxime) : Tout à
fait. Donc, les... Juste peut-être préciser, les programmes d'inspection, là, l'axe
qu'on veut prioriser cette année dans notre programme de maintenance, c'est
vraiment de faire l'inspection de nos lignes, donc pour aller recueillir cette
information-là, qui est manquante, puis d'être en mesure d'actualiser l'information
qu'on a dans nos systèmes. Donc ça, ça va nous permettre aussi d'avoir une
meilleure information. Donc, le programme d'inspection, c'est vraiment un
élément clé sur lequel on focusse présentement pour nous permettre d'avoir une
meilleure... ou une actualisation de l'information qu'on a dans nos systèmes,
là.
M. Bouazzi : Il me reste
juste très peu de temps...
M. Bouazzi : ...est-ce que
vous identifiez le manque de capacité d'embauche comme un risque pour pouvoir
réussir ce qu'il y a à corriger?
Mme Bouchard (Claudine) : Je
ne dirais pas que c'est le manque de capacité d'embauche, c'est la capacité
d'accueil de l'embauche. Je pense que ça, c'est un... je dirais, un jalon
contraignant, mais il faut travailler plus efficace, plus productif, et cette
productivité-là, cette efficacité-là, on va la réintégrer dans la maintenance,
puis...
M. Bouazzi : Je vous ai
entendu tout à l'heure dire ça. Je m'excuse, j'ai très très peu de temps.
Mme Bouchard (Claudine) : Il
n'y a pas de souci, mais c'est quand même important de le dire parce que...
M. Bouazzi : Oui, oui, vous
optimisez, vous dégagez du temps avec le temps, et vous l'investissez ailleurs.
Mme Bouchard (Claudine) : Voilà,
exactement. C'est pour ça qu'on est en avance sur notre planification annuelle.
M. Bouazzi : Oui, oui, je
connais ça par cœur, et il y a... et puis pour des bonnes raisons, je connais
ça par coeur, il n'y a pas de problème.
Une autre question, c'est s'il y a une
partie du réseau qui n'est plus dans vos mains à vous dans... là, on parle de
la distribution. Est-ce que ça va complexifier la... la Maintenance pour
l'avenir?
Mme Bouchard (Claudine) : Pouvez-vous
préciser votre question? Quand vous dites plus dans nos mains à nous, je ne
suis pas sûre de comprendre ce que vous voulez dire.
M. Bouazzi : Bien, il y a...
il y a toutes sortes d'affirmations. On entend des gens nous expliquer à quel
point ça serait idéal de faire intervenir le privé à toutes sortes d'espaces.
Est-ce que si une partie — c'est un si, mais c'est un si,
malheureusement, qui est à l'ordre du jour — si une partie ici de la
distribution, mais on pourrait parler aussi du transport, n'est plus dans les
mains uniques et du monopole d'Hydro-Québec, est-ce que ça va compliquer votre
tâche pour la maintenance du réseau?
Mme Bouchard (Claudine) : Deux
choses importantes actuellement, la distribution d'électricité est l'unique
responsabilité d'Hydro-Québec, selon la Régie de l'énergie, sauf à l'exception de
huit coopératives ou municipalités qui ont le droit d'avoir ces réseaux de
distribution là, qui sont interfacés avec notre réseau. Alors, est-ce qu'il y a
une complexité? Il faut s'arrimer, c'est comme un client. Alors, c'est un
client qui est au bout de notre réseau. Eux, ils doivent avoir leurs utilités,
leurs équipements pour être capables de distribuer l'électricité. Mais je
réitère là-dessus ce que Michael Sabia dit à cette table-ci à deux reprises...
M. Bouazzi : C'est clair.
Mme Bouchard (Claudine) : Il
n'est aucunement question de privatiser Hydro-Québec pour le moment.
M. Bouazzi : Je... je sais
bien, et nous, on va se battre pour ça. Ceci étant dit, ce n'est
malheureusement pas juste Michael Sabia qui décide, c'est le législateur, et
donc on va se battre pour vous garder nationaux.
Est-ce que vous partagez des données avec
effectivement ces distributeurs pour la question de la maintenance ou alors ils
sont... ils s'occupent de la maintenance de leur réseau à part sans avoir à
collaborer avec...
Mme Bouchard (Claudine) : Ils
s'occupent de la maintenance de leur réseau. Par ailleurs, on collabore
notamment lors de pannes quand ils ont besoin d'aide ou qu'on a besoin d'aide
en termes de main-d'œuvre, on collabore. Et aussi avec la chaîne
d'approvisionnement tendu, on collabore aussi. Alors, on a un pouvoir attractif
sur la chaîne d'approvisionnement qui est un peu plus grand parce qu'on est un
plus grand joueur. Alors, parfois, on va collaborer avec eux pour leur prêter
des équipements ou du matériel quand ils en ont besoin. Mais en termes de
maintenance, on fait des balisages, on fait des balisages, mais on n'est pas en
mode collaboratif. C'est vraiment des réseaux indépendants.
M. Bouazzi : Dernière
question : Est-ce que, les microréseaux, vous avez dit que vous alliez en
annoncé trois cinq? Est-ce que d'abord vous pouvez nous dire, en
avant-première, lesquels? Et puis deuxièmement, est-ce que c'est l'avenir?
Est-ce que vous pensez généraliser cette approche-là à travers les différentes
municipalités pour plus de résilience?
• (11 h 10) •
Mme Bouchard (Claudine) : Par
respect pour les communautés qui seront rencontrées et au cœur des projets, on
va on va taire, à ce moment-ci, les lieux identifiés, mais il y en aura cinq
qui seront identifiés et réalisés au cours des prochaines années. Les
microréseaux, ce qu'on observe quand on regarde les meilleures pratiques dans
le monde, c'est vraiment utilisé pour des communautés qui sont plus éloignées,
plus isolées généralement.
Le Président (M. Caron) : C'est
malheureusement tout le temps qu'on avait pour ce bloc.
Mme Bouchard (Claudine) : Merci.
Le Président (M. Caron) : Désolé
de vous interrompre. Je cède la parole au député de Gatineau.
M. Bussière : Merci, en
passant, de votre présence. C'est très apprécié. Dans le rapport, on... on a
des données qui dit que depuis 2012, on constate une dégradation, là, du
service de distribution d'Hydro-Québec, on manque d'électricité de plus en
plus. Ma question ici : Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant
d'agir ou de réagir? Puis c'est drôle, j'ai aussi l'impression qu'on... qu'on
agit maintenant, depuis le rapport de la Vérificatrice générale, et puis
l'entrée en fonction peut-être d'un... d'un nouveau dirigeant. Est-ce que je me
trompe ou pas? Bien, on n'aurait pas dû... Étant donné que c'est un service
public, et on est au service de l'ensemble du Québec, est-ce qu'on n'aurait pas
dû faire l'entretien depuis toujours d'une base régulière et non pas d'attendre
aussi longtemps? Plus on attend plus que ça coûte cher.
Mme Bouchard (Claudine) : On
l'a dit devant vous, Hydro-Québec peut faire mieux et va faire mieux. À cela
s'ajoute l'accélération des changements climatiques. Comme je l'expliquais, quand
on regarde en 2023, le total de l'indice des pannes de 2023, 80 % de ça
est lié à cinq événements...
Mme Bouchard (Claudine) : ...on
a eu la tempête de verglas en avril 2023, on a eu les feux de forêt. Les feux
de forêt n'ont eu aucun impact sur notre réseau, mais, par mesure de
protection, à cause de la fumée qui fait que l'air devient conducteur, les
lignes s'autoprotègent, protègent le réseau et donc ça cause des pannes
d'électricité. Donc, deux jours d'événements comme ça, puis on a eu deux grosses
tempêtes de neige du côté de l'Estrie en fin d'année, où on a eu de la neige
avec des vents très forts, qui sont plus récurrents pour cette période-là de
l'année. Donc, cinq événements... 80 % des pannes de 2023.
Alors, l'accélération des changements
climatiques fait en sorte qu'on doit, comme je le disais plus tôt, rendre notre
réseau beaucoup plus robuste et beaucoup plus résilient à l'égard des effets
des changements climatiques, parce que ça va continuer de s'accélérer
malheureusement, donc d'où l'intégration des nouvelles technologies plus
robustes comme les poteaux, comme les conducteurs recouverts et comme
l'enfouissement léger.
M. Bussière : Je constate
d'ailleurs, étant le député de Gatineau, il y a eu des interventions quand
même, qui sont toujours en cours, mais quand même majeures sur une partie de
notre territoire. On parlait tantôt de La Pêche, Wakefield, en passant, c'est
une seule municipalité, Wakefield n'est pas une municipalité, ils aimeraient
bien l'être, remarquez bien, mais, oui, vous avez raison, ça a eu un grand
impact. Je n'osais pas tantôt, avant que vous arriviez, donner des... des
pourcentages d'amélioration du service, mais c'est considérable. Et puis je
comprends un peu plus maintenant pourquoi on dégage aussi large de chaque côté
de la ligne, on parle d'une trentaine de pieds de chaque côté de la ligne, qui
est important, parce que, oui, l'arbre, s'il tombe, il peut tomber sur la
ligne, et, en faisant ce type d'intervention là, ça... je pense que ça évite
grandement, là, les possibilités que ça arrive. Ce n'est pas... Ce n'est pas
beau, ce n'est pas esthétique, mais c'est nécessaire, et puis je dirais même
que ça aurait dû se faire depuis très longtemps, donc.
Mme Bouchard (Claudine) : Il
faut aussi repenser ou penser à la maîtrise de la végétation. Il y a... Il y a
souvent, aujourd'hui, des municipalités qui vont avoir des programmes, comme
là, au printemps, dans les prochaines semaines, qui vont donner des arbres à
leurs citoyens pour planter des arbres. Alors, quand on plante un arbre, il
faut être conscient de... de... je dirais, du taux de croissance de cet
arbre-là, surtout si on le place à côté du réseau électrique, hein? Un érable
argenté, c'est beau, ça pousse vite, mais, à côté du réseau électrique, malheureusement,
ce n'est pas recommandé parce qu'éventuellement ça peut devenir un arbre à
risque pour le réseau puis causer des pannes. Alors, ça, je pense que, quand on
dit oui, la coupe d'arbres... de toute évidence, évidemment que ça laisse des
traces. Mais, si on repense, tout le monde, à planter le bon arbre au bon
endroit, bien, de plus en plus où les gens vont planter les bons arbres au bon
endroit, de moins en moins il y aura d'arbres à risque pour le réseau de
distribution d'électricité.
M. Bussière : Est-ce que j'ai
bien compris... Par contre, le citoyen qui refuse qu'on coupe l'arbre ou les
arbres sur sa propriété, qui... qui... qui pourrait avoir un impact sur les
pertes d'énergie, est-ce que j'ai bien compris, de la part de certains citoyens,
qu'ils pourraient être responsables et on pourrait même les facturer pour des
causes de perte d'énergie dans le futur?
Mme Bouchard (Claudine) : Pour
le moment, on est vraiment dans l'approche incitative, donc d'inciter les gens
à nous donner l'autorisation à couper l'arbre dangereux pour le réseau. On
travaille avec les municipalités. Nous ne sommes pas encore rendus à donner
quelque chose de coercitif ou à appliquer une coercition si le citoyen refuse.
Jusqu'à... Jusqu'à présent, je pense que les résultats sont bons. Mais
ultimement, bien, peut-être que ce genre de solutions là fera partie de notre
portefeuille d'outils pour mieux faire la maîtrise de la végétation
éventuellement.
M. Bussière : Merci.
Le Président (M. Caron) : Je
vais me permettre de compléter. Le rapport dénonce, appelons un chat un chat,
un manque de vision et un manque de prévisibilité. Je suis bien conscient que
ce rapport fait état de la situation de 2016-2021. Vous, nous... en tout cas,
vous tentez de faire la démonstration que... Et puis, on le voit, là, on ne
peut pas nier ce fait-là, que les... les... Vous vous êtes mis au travail, je
ne dis pas que vous ne l'étiez pas avant, mais encore plus, vous avez pris
conscience de cette réalité. Mais, justement, on parle aussi, depuis tout à
l'heure, d'événements climatiques qui étaient improbables par le passé mais qui
le sont de plus en plus maintenant. Vous êtes prêts... Est-ce qu'en termes de
stock, en...
Le Président (M. Caron) : ...vous
êtes prêts à faire face à des événements qui sont... Je sais bien qu'on ne peut
pas se promener, hein... Quand je pars en voiture, je n'ai pas un trailer
derrière avec un moteur de rechange, mais il faut quand même prévoir un peu.
Donc, vous en êtes où dans tout ça? Est-ce que vous êtes prêts et capables de
faire face à un événement majeur qui... qui surviendrait au Québec?
Mme Bouchard (Claudine) : Vous
savez, partout au monde, autant dans le domaine de l'énergie que dans tous les
domaines de consommation, les chaînes d'approvisionnement ont changé de
perspective depuis le début de la pandémie. Alors, la chaîne
d'approvisionnement liée à l'écosystème d'Hydro-Québec, ne fait pas... ne fait
pas différemment. Donc, Hydro-Québec a été, je vous dirais, très, très impliquée
dans sa chaîne d'approvisionnement depuis le début de la pandémie. Elle l'est
toujours, parce qu'avec la transition énergétique, on estime qu'il y aura
40 000 milliards mondialement qui seront investis dans la transition
énergétique, donc beaucoup d'équipements qui seront achetés. Alors, nous, notre
boulot, notre responsabilité, c'est de s'assurer qu'on a les équipements pour
réaliser notre mission de base, c'est-à-dire alimenter nos clients avec une
électricité qui est fiable et mener à terme notre plan d'action, donc, à 150, à
180 milliards d'investissement.
Donc, nous avons pris les dispositions
pour s'assurer de la robustesse de notre chaîne d'approvisionnement locale et
mondiale, avec des devancements, avec des garanties, avec des réservations de plage
de fabrication pour certains équipements et avec l'augmentation de certains
équipements en inventaire pour s'assurer de pallier à des événements
climatiques majeurs en conséquence.
Le Président (M. Caron) : Quand
on en est député, je ne me qualifie pas de député de région, mais puisque
Portneuf appartient à la Capitale-Nationale, mais la réalité, je vous le disais
tout à l'heure, plus rurale, on a l'impression, et c'était aussi décrit dans le
rapport, on a l'impression que la réactivité entre le moment où on dénonce une
situation, on dénonce un fait qui devrait survenir selon l'expertise de celui
qui dénonce, j'en conviens, ce n'est pas forcément toujours pertinent, mais la
réactivité entre le moment où l'appel est donné et l'intervention sur le
terrain, et puis on a l'impression que ce délai-là s'étire. Est-ce que c'est dû
à une lourdeur administrative? Est-ce que... Comment vous êtes capables de
justifier ça?
Mme Bouchard (Claudine) : Deux
éléments. Je pense qu'on doit mieux travailler pour démontrer à nos clients la
prise en charge. Quand le client nous donne de l'information, que ce soit lors
de pannes ou en travaux préventifs, on doit démontrer au client qu'on considère
l'information qu'on analyse, et quelle est la solution qui en émane, bien
entendu, de cette analyse-là. Donc, ça, on doit être mieux équipé de ce
côté-là, on y travaille. On veut vraiment développer une interface
informatique, on va le faire pour les pannes d'abord, puis ensuite on va faire
évoluer ça pour que le client, quand il sera en interaction avec Hydro-Québec,
qu'il ait de l'information sur l'état de sa demande, l'état de l'énoncé ou de
l'information qu'il nous a transmise. Donc, ça, c'est, d'une part, on veut
donner cette transparence-là à nos clients. D'autre part, en ce qui concerne
les délais, notamment pour les raccordements, donc les demandes de raccordement
de nos clients, on a pris l'engagement dans... du plan de réduire de façon
significative les délais de raccordement d'ici 2028. On est déjà en action en 2024.
• (11 h 20) •
Puis, en ce qui concerne les éléments liés
davantage à la maintenance, on a déjà une diminution des délais de l'ordre de
26 % sur les délais des éléments de très haute priorité, ce à quoi Mme
Leclerc faisait référence un peu plus tôt. Donc, ça, on a déjà une réduction
des délais de ce côté-là. Maintenant, il faut aussi voir l'oeil du citoyen
versus l'oeil de l'ingénieur expert. Alors, comment l'oeil du citoyen, ce qu'il
voit est considéré comme une intervention prioritaire de maintenance? Là, il y
a une transition, mais notre rôle, notre responsabilité, c'est de l'expliquer à
notre client et aux citoyens comment on priorise ça dans la machine? Maxime, tu
peux peut-être ajouter sur les délais de maintenance.
M. Lajoie (Maxime) : Oui, c'est
ça...
Le Président (M. Caron) : Il
reste 40 secondes.
M. Lajoie (Maxime) : Bon,
bien, je pense que vous l'avez mentionné, dans le fond, un des éléments qui
avait été souligné par le Vérificateur général, c'était les délais d'intervention
sur la maintenance prioritaire. Donc, cette année, on a identifié 7500 ordres
de travail prioritaire, pour lesquels on veut vraiment réaliser. Puis vous
l'avez mentionné tantôt, Mme Bouchard, donc, on a... comment on a amélioré de
20 à 26 % le délai de réalisation de ces ordres de travail prioritaire là.
Puis ça fait d'ailleurs partie de nos indicateurs qu'on va vouloir suivre dans
notre tableau de bord de maintenance.
Le Président (M. Caron) : O.K.
Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole à M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président...
M. Kelley : Dans le
rapport de la VG, on parle de le faible taux de réalisation des travaux de
remise en état des réseaux, qu'en 2021, Hydro-Québec a effectué un peu moins de
60 % des heures planifiées pour la réalisation du plan de réduction des
pannes. Est-ce que ce chiffre a amélioré pendant les dernières années?
Mme Bouchard (Claudine) : La
réponse est simple, c'est oui, mais je vais vous donner un peu plus
d'information. Je dirais que l'évolution de ce qu'on avait comme étant un plan
de réduction des pannes par rapport aux plans que nous déployons actuellement,
le plan que nous déployons, le plan 2035, il est intégré, il est bout en
bout. Alors, on s'assure d'associer les ressources nécessaires pour le
réaliser. Autant en termes d'investissement, on double les investissements. On
parle de 4 à 5 milliards par année en investissements pour améliorer la
qualité du service. Et aussi en maintenance on a augmenté le budget également,
si bien qu'en 2023, à la fin de 2023, on avait... Le 60 % auquel vous
faites référence, on a terminé à 106 % par rapport à 2022 qui était à
88 %. Alors, on voit vraiment qu'on est sur une progression. Et là, pour
2024, bien que l'objectif ait été augmenté, on est quand même en avance de
50 % sur la planification annuelle à l'heure où on se parle, donc,
8 000 heures d'avance sur notre planification en termes de
maintenance.
M. Kelley : Merci
beaucoup. Parce que je sais qu'on parle beaucoup des investissements qui sont
faits, mais quand même, si on mettait une cible pour le nombre des heures de
travail, ou quand même des projets doivent se faire, mais on n'écarte pas cette
cible, on ne va pas réduire le nombre des délais. Puis je vais peut-être
maintenant juste poser des questions un peu plus précises. Comme dans votre
discours, Mme Bouchard, vous avez mentionné que vous avez fait l'année
passée, Hydro-Québec fait une inspection sur environ 200 000 poteaux.
Combien étaient identifiés qui doivent être remplacé? Combien étaient des
poteaux à risque critique? Puis aussi, en général, combien des poteaux sur le
1,9 million qui appartient d'Hydro-Québec doivent être remplacés?
M. Lajoie (Maxime) : Oui,
je peux... je peux prendre cette question-là. Donc, dans le fond, actuellement,
dans l'inventaire qu'on a, on a environ à peu près 10 000 poteaux qui
doivent être identifiés comme étant... En fait, leur état nécessite
potentiellement un remplacement. Donc, on en remplace, tu sais... Et puis, là
aussi, on a ajusté également les taux de remplacement de nos poteaux. Donc, on
parle de 28 000 poteaux, ce qui nous permet de retomber sur un cycle
de remplacement qui est aligné sur le cycle de vie de nos actifs. Donc, ça, c'est
quelque chose dont... On a parlé beaucoup de la maintenance, mais aussi on a
tout fait une analyse, là, sur le cycle de vie de nos actifs pour s'assurer,
dans le fond, que le meilleur geste soit posé et qu'on ajuste également les
taux de remplacement. Donc, dans le cas des poteaux, par exemple, on va
remplacer 28 000 poteaux. Donc, ça nous permet de retomber sur le
cycle de remplacement, de renouvellement du parc d'actif qui nous amène à
éviter des murs de renouvellement dans le futur.
M. Kelley : Puis le 28 000,
ça, c'est la cible pour cette année ou...
M. Lajoie (Maxime) : Exact.
C'est ça.
M. Kelley : O.K.
Parfait.
Mme Bouchard (Claudine) : On
en a 9 000 de faits depuis le début de l'année.
M. Kelley
: O.K.,
parfait. Puis c'est quoi le délai, le moment que le poteau qui est identifié à
un risque critique doit être remplacé? C'est quoi le délai entre c'est
identifié puis ça doit être remplacé?
M. Lajoie (Maxime) : Tout
dépendant de l'état, bien entendu, vous comprenez qu'il peut y avoir toutes
sortes de cas de figure, là, sur l'inspection qui est faite sur les poteaux.
Donc, c'est important de mentionner qu'il peut y avoir des variations, mais
quand on parle des délais ciblés pour un ordre de travail prioritaire, on parle
de quelques mois jusqu'à un an. Donc, nos ordres de travail que je vous ai
identifiés tantôt, là, les 7 500 ordres de travail, c'est des ordres
de travail qu'on veut réaliser dans le cadre de l'année. Donc, c'est sur
ceux-là qu'on veut prioriser puis s'assurer, dans le fond, qu'on évite de
prendre de retard, là, sur le remplacement de ces équipements-là.
Mme Bouchard (Claudine) : Mais
je veux juste vous rassurer, je l'ai mentionné tantôt, hein, la mission
première, c'est d'assurer la sécurité du public, des citoyens et des
travailleurs. Alors, si le poteau présente un risque, de toute évidence, il ne
sera peut-être pas remplacé tout de suite, mais on va planter un poteau à côté,
puis on va venir le solidifier avec un autre poteau qui est planté à côté. Donc
ça, il n'y a aucune... aucune, je dirais, là, aucune marge de ce côté-là, quand
le poteau est à risque, risque critique, il est solidifié sur le champ par les
équipes.
M. Kelley : O.K.,
parfait. Solidifier puis après ça, on...
Mme Bouchard (Claudine) : ...on
va procéder au transfert puis à l'enlèvement du vieux poteau, mais au moins il
ne présente pas un risque pour la sécurité du public.
M. Kelley
: O.K.,
parfait. Puis est-ce qu'on sait combien des poteaux à risque critique sont en
délai... en attente d'être remplacés? Est-ce que vous avez des détails avec
vous?
Mme Bouchard (Claudine) : Je
n'ai pas ce chiffre-là avec nous aujourd'hui. Là on est un peu dans le détail,
mais c'est des choses qu'on suit dans notre tableau de maintenance, bien
entendu, et les délais sont suivis. J'en avais...
Mme Bouchard (Claudine) : ...combien
à remplacer? Alors, ça, toutes les équipes d'opération maintenance chez nous
suivent : Cette semaine, j'en ai combien à faire? Vous savez que le
plantage est confié à des entrepreneurs externes. On ne fait pas ça à
l'interne, parce que c'est un métier spécialisé. Alors, chaque semaine, on suit
le nombre qu'on avait à faire et le nombre qui ont été faits, bien entendu.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Maintenant, je veux juste revenir sur l'enfouissement des lignes. Je sais qu'on
a eu une discussion déjà en commission sur un plan qui... Hydro-Québec a eu qui
était dédié pour les municipalités, c'est le programme d'enfouissement des
lignes de distribution existantes. C'est un programme dédié pour nos
municipalités, puis c'était suspendu jusqu'à 2024, avril. Alors, vous êtes en
train de réviser ce plan. Je sais que tous mes collègues ont déjà soulevé que
l'enfouissement des lignes est très intéressant, puis beaucoup des municipalités
que vous avez consultées dans les consultations publiques ont probablement
dit... c'est une situation qu'ils favorisent dans leur coin.
Alors, est-ce qu'Hydro-Québec a
l'intention de revenir avec ce programme ou un autre programme? Puis est-ce que
vous avez des cibles du nombre de lignes que vous voulez «enfouisser», qui ne
sont pas juste dans les régions? Je comprends, les régions, c'est plus simple.
Mais je pense qu'il y a des attentes élevées dans les villes, aussi des
banlieues, d'avoir plus des lignes de transmission en... mises sous terrain.
Puis je vois aussi dans votre discours, Mme Bouchard, que vous parlez d'une
nouvelle technique aussi qui est peut-être plus efficace, plus rapide de mettre
en place.
Mme Bouchard (Claudine) : Il
y a beaucoup d'éléments dans votre question.
M. Kelley : Oui, bien sûr,
comme d'habitude, toujours.
Mme Bouchard (Claudine) : Premièrement,
le programme auquel vous faites référence, il avait trois volets, O.K. :
Il y avait le volet patrimonial, donc il fallait témoigner puis, je dirais,
acquiescer d'une valeur patrimoniale pour enfouir les lignes; il y avait un
volet embellissement; puis il y avait un volet dans un nouveau projet. Donc,
ces trois volets-là nécessitaient un certain, je dirais, traitement
administratif pour rencontrer les critères, et il y avait un nombre maximal de
kilomètres annuellement alloué à chacune des municipalités.
Alors, on a suspendu le programme pour
réfléchir, parce que ce qu'on entendait des municipalités, c'est que c'est...
il y avait une lourdeur administrative à ce programme-là, donc on veut revoir
la façon de faire. Donc, ça, pour le programme, il est effectivement suspendu.
On est en train de réfléchir à comment on
va reprendre ça. Évidemment, ça a été discuté dans le dialogue. Comme on a dit
un peu plus tôt, dans le dialogue, on aura un résultat, un premier résultat
des... ce que nous avons entendu en juin, puis on va revenir un peu plus tard
dans l'année avec certains éléments, évidemment, qui sont très attendus par les
municipalités et par les élus, de toute évidence, mais il faut faire ça de
façon concertée.
Aussi, quand on fait de l'enfouissement,
il faut comprendre qu'il n'y a pas seulement Hydro-Québec qui est visée par les
programmes d'enfouissement, il y a les telcos, nos partenaires, hein. On
parlait tantôt des chaînes d'approvisionnement. Nos partenaires sont importants
à travailler avec nous, mais dans les programmes d'enfouissement aussi il faut
travailler avec nos partenaires, qui sont les telcos. Donc, il y a ce volet-là
aussi qu'il faut considérer.
• (11 h 30) •
Et il y a aussi les clients, parce que,
mine de rien, quand on enfouit un réseau, bien, le client doit changer son
entrée électrique. Bien, ça, c'est des frais et c'est aussi de la coordination
de travaux. Aujourd'hui, avec la difficulté qu'on a de trouver de la
main-d'oeuvre, bien, ça peut nécessiter des délais supplémentaires.
Alors, c'est tout ça en tête qu'il faut
avoir pour revoir notre programme d'enfouissement pour les municipalités. Mais,
en marge, on n'a pas arrêté de faire de l'enfouissement, hein, on a enfoui des
fils à la hauteur d'environ 200 millions par année chez Hydro-Québec.
Alors, il ne faut pas penser qu'on ne fait pas d'enfouissement, on en fait
quand même, malgré le fait que ces programmes-là, davantage adressés à des
projets municipaux, soient suspendus pour le moment, mais on va revenir avec
les programmes intéressants.
Maintenant, en ce qui concerne
l'enfouissement léger, on va effectivement en faire en 2024, et ce sera le
premier jalon d'un déploiement beaucoup plus massif de cet enfouissement allégé
là, donc des câbles directement enfouis dans le sol. Évidemment,
l'enfouissement de câbles, on en a déjà parlé, c'est plus coûteux, bien
entendu. Si je le mets dans les canalisations de béton, c'est 10 à 15 fois
plus cher; si je le mets directement enfoui, c'est environ trois à cinq fois
plus cher. Donc, il y a un coût à ça. Il faut s'associer, je disais...
s'assurer de déployer le bon moyen au bon endroit, donc ça fait partie des
critères auxquels on réfléchit, mais, qui plus est, il faut avoir le bon mixte
des moyens pour s'assurer de réduire les pannes et d'améliorer la qualité de
service pour nos clients.
Donc, l'enfouissement léger n'est pas...
ou l'enfouissement tout court n'est pas la solution unique, mais doit faire
partie de notre portefeuille de solutions pour réduire les pannes et
l'empreinte des pannes pour améliorer la qualité de service chez nos clients.
M. Kelley : Merci.
Dernière question. Vous avez... Il y a beaucoup de défis devant Hydro-Québec.
Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, même si c'est des systèmes
d'informatique, des meilleurs suivis, beaucoup, beaucoup de travaux qui doivent
être faits sur le réseau. Mais, en même temps, le gouvernement a demandé à
toutes les sociétés...
11 h 30 (version non révisée)
M. Kelley : ...incluant
Hydro-Québec, de faire les efficacités dans votre budget. Comment vous êtes
capable de faire tout qui est nécessaire avec qu'est-ce qui a été identifié
dans le plan de... le rapport de la VG, aussi avec le plan qui a été déposé par
Hydro-Québec? C'est quoi votre réponse à ça? Est-ce que c'est un enjeu... un
enjeu qu'un côté doit être plus efficace, mais en même temps vous avez l'obligation
de faire beaucoup des travaux?
Mme Bouchard (Claudine) : Dans
le cadre du plan d'action, il y a l'orientation n° 5
qui est l'agilité, la simplicité, la productivité. Alors, on travaille
ardemment à éliminer ce qui n'est pas nécessaire. Donc, on veut travailler
mieux, plus vite, avec plus d'efficacité et réintroduire cette efficacité-là puis
cette productivité-là dans ce qui améliore le service pour les clients. Alors,
c'est comme ça qu'on a l'intention de répondre à cet... à cet effort-là, je
dirais, qui associe toutes les sociétés d'État à... à performer davantage puis
à contribuer davantage. Alors, il ne faut pas... il faut trouver une façon,
avec notre orientation simple, de mieux faire pour contribuer à cet effort
supplémentaire là, sans pour autant mettre en péril les engagements qu'on a
pris dans le cadre de notre plan, nommément l'engagement n° 1,
c'est-à-dire d'améliorer la qualité de service pour nos clients.
M. Kelley : Je sais, il n'y a
pas beaucoup de temps qui reste. Peut-être se... on peut reprendre le temps un
jour de parler des microréseaux et plus comment on peut mettre ça en place,
faire des... plus des projets-pilotes. Ça m'intéresse beaucoup comme vous le
savez, alors peut-être on peut discuter ça autour d'un café et...
Mme Bouchard (Claudine) : Avec
plaisir, M. Kelley.
M. Kelley : Merci beaucoup, merci
beaucoup.
Mme Bouchard (Claudine) : Merci
de votre intérêt.
Le Président (M. Caron) : ...on
vient d'écouler tout le temps qui était disponible. Écoutez, merci beaucoup. Je
prends note aussi. Je voulais juste rappeler pour que ce soit clair, à la
demande... comme l'a demandé la députée de Saint-Laurent, vous êtes engagés à
nous transmettre la feuille de route et l'état en situation... la mise à jour
finalement de... du système. Donc, vous pourrez envoyer cette documentation à l'adresse
de la commission, s'il vous plaît.
Eh bien, je vous remercie réellement pour
votre belle collaboration aux membres de la commission, bien entendu, mais à
vous aussi, nos invités. Ces échanges ont été intéressants, précieux.
Donc, la Commission suspend ses travaux
quelques minutes avant de se réunir en séance de travail afin de statuer sur
ses observations, ses conclusions et ses recommandations à la suite de l'audition.
Donc, on va suspendre pour une bonne
dizaine de minutes à la fois pour prendre le temps de vous saluer, mais pour
laisser le temps à François de compléter le petit document qu'il va nous
soumettre d'ici quelques instants. Alors, merci encore. Bonne journée.
(Fin de la séance à
11 h 35
)