(Quinze heures onze minutes)
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à la Commission de
l'administration publique.
Si vous n'avez pas de question sur le
déroulement de la séance, nous allons donc effectuer les vérifications nécessaires
avec Mme la Vérificatrice générale et avec le ministère de la Famille,
juste pour nous assurer que tout fonctionne bien.
Alors, Mme la vérificatrice et Mme la sous-ministre,
bienvenue à cette commission. Et, avant de commencer officiellement, j'aimerais
vous demander... ça servira de test aussi, j'aimerais vous demander... et,
pendant que je parle je peux enlever ça, merci, ça ira mieux... j'aimerais vous
demander, donc, de vous présenter et de présenter vos équipes respectives. Mme
la vérificatrice, on peut commencer avec vous.
Mme Leclerc (Guylaine) :
D'accord. Alors, Guylaine Leclerc, Vérificatrice générale du Québec. Je suis accompagnée de Janique Lambert, qui est Commissaire au développement durable, mais à l'époque elle était directrice principale d'audits, et
Émilie Peter, qui était membre de l'équipe d'audit du mandat dont il est
question aujourd'hui.
Le Président (M. Leitão) : Merci.
Mme Blackburn, si vous pourriez présenter votre équipe.
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
bonjour. Julie Blackburn, je suis sous-ministre de la Famille. Je suis accompagnée, à Québec, de Mme Isabelle Merizzi,
qui est sous-ministre adjointe aux Politiques — Familles
et enfance; à Montréal, je suis
accompagnée de Mme Danielle Dubé, qui est sous-ministre adjointe au
Soutien à la qualité des services de garde éducatifs à l'enfance, ainsi
que de M. Didier Lambert Toni, qui est sous-ministre adjoint au
Développement du réseau et des services à la clientèle.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Et le son a été ajusté, merci, parce qu'au début, on vous
entendait mal, mais là, maintenant, tout est bien alors nous allons donc
débuter notre activité.
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration
publique ouverte.
La commission est réunie virtuellement afin de
procéder à l'audition du ministère de la Famille sur la gestion administrative
et ses engagements financiers, ainsi que sur le chapitre 2 du rapport
d'octobre 2020 de la Vérificatrice générale du Québec intitulé Accessibilité
aux services de garde éducatifs à l'enfance.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements ou des membres temporaires?
La
Secrétaire : Oui,
M. le Président. Mme Ménard
(Laporte) sera remplacée par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
Mme Rizqy (Saint-Laurent), par M. Tanguay (LaFontaine); Mme Ghazal
(Mercier), par Mme Labrie (Sherbrooke); et M. Gaudreault (Jonquière),
par Mme Hivon (Joliette).
Le Président (M. Leitão) : Merci
beaucoup.
Alors, nous débuterons par l'exposé de la Vérificatrice
générale du Québec, et après ça nous enchaînerons avec le ministère de la
Famille. Le reste de la séance sera consacré aux échanges avec les membres de
la commission. Les échanges se dérouleront par blocs d'une durée d'environ
10 minutes, incluant les questions et les réponses, en alternance entre le
gouvernement et les oppositions afin de permettre à tous les groupes
parlementaires d'écouler graduellement leur temps de parole.
Alors, Mme la Vérificatrice générale, je
vous invite à nous présenter les gens, bon, vous l'avez déjà fait, mais, de
cette façon-ci... maintenant, officiellement les gens qui vous accompagnent
puis à faire votre exposé, et vous disposez de 10 minutes.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine
Leclerc
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci,
M. le Président.
Alors, Mmes, MM. les membres de la
commission, Mme la sous-ministre, c'est avec plaisir et avec intérêt que
je participe à cette séance de la Commission de l'administration publique. Je
vous remercie pour cette invitation. Permettez-moi de vous présenter les
personnes qui m'accompagnent : Mme Janique Lambert, Commissaire au
développement durable et auparavant directrice principale d'audit, et
Mme Émilie Peter, chargée de projet.
Je vous rappelle que notre audit de performance
sur l'accessibilité aux services de garde éducatifs à l'enfance avait un objectif
bien précis : déterminer si le ministère de la Famille prend des mesures
efficaces et efficientes afin d'assurer l'égalité des
chances pour tous les enfants d'accéder, en temps opportun, à des services de
garde de qualité et adaptés à leurs besoins ainsi qu'à ceux de leurs parents.
Il faut savoir que la majorité des familles ont
recours aux services de garde éducatifs à l'enfance du ministère de la Famille.
Or, l'accès à des services de qualité est le premier maillon d'un parcours
éducatif réussi. Force est toutefois d'admettre que, malgré un investissement
annuel moyen de 2,4 milliards de dollars pour les exercices financiers 2014‑2015
à 2018‑2019, le ministère de la Famille n'est pas parvenu à remplir pleinement
ses engagements. Son dessein était de développer et encadrer un réseau de
services de garde qui soit accessible.
Dans notre rapport, nous avons constaté d'entrée
de jeu que l'offre de places subventionnées est insuffisante pour répondre aux
besoins des familles du Québec. 46 000 enfants étaient en attente d'une
place au 28 novembre 2019, à ça, s'ajoutent 9 000 enfants qui
fréquentaient des services de garde non subventionnés, mais dont les parents
souhaitaient obtenir une place subventionnée. Nous avons constaté qu'en
services de garde non subventionnés, en plus de payer généralement plus cher,
la qualité des services qu'ils obtiennent n'est pas nécessairement à la hauteur
de leurs attentes, en particulier, le ratio des éducatrices et des éducateurs
qualifiés n'est pas toujours respecté dans le réseau non subventionné.
Par ailleurs, l'accès à des services de garde
peut s'avérer encore plus difficile pour les parents ayant un horaire de
travail atypique ou ayant un enfant à besoins particuliers. Nous avons aussi
observé que l'offre des différents types de services de garde subventionnés
varie d'une région administrative à l'autre. Les régions de Laval et de
Montréal comportent proportionnellement moins de places subventionnées que le
reste du Québec, alors que les besoins y sont importants. Dans ces régions, les
quartiers défavorisés ont d'ailleurs proportionnellement moins de places en CPE
que les secteurs mieux nantis, et les enfants de familles à faibles revenus y
sont sous-représentés. Pourtant, l'un des objectifs de la création de ce type
de service est de contribuer au développement et à l'égalité des chances de
tous les enfants surtout de ceux qui subissent les effets néfastes de la
pauvreté.
Il nous est apparu, en outre, que le guichet
unique d'accès aux places en services de garde au Québec, La Place 0-5, ne
permet pas une gestion efficace des demandes. L'information qui se trouve n'est
pas suffisante pour répondre aux besoins des parents. De plus, certains
services de garde du réseau ne respectent pas l'obligation légale de recourir
exclusivement aux inscriptions de La Place 0-5. Par ailleurs, ils n'ont pas
l'obligation de respecter le positionnement des enfants sur la liste d'attente
lorsqu'ils ont des places encore à combler.
De toute évidence, l'encadrement du ministère de
la Famille à l'égard des critères d'admission des services de garde est
insuffisant. Ces critères servent à établir les priorités d'admission des
enfants en attente d'une place. Ce manque d'encadrement a pour conséquence de
limiter l'accès aux services de garde subventionnés pour de nombreuses
familles. Le ministère, au demeurant, ne s'assure pas que les allocations pour
faciliter l'accès ou l'intégration des enfants ayant des besoins particuliers
sont utilisées adéquatement. 470 millions de dollars ont été investis sur
cinq ans pour l'intégration d'enfants handicapés sans vérification suffisante.
Nos travaux montrent enfin que, pour atteindre
ses objectifs de développement, le ministère de la Famille ne dispose pas de
données suffisantes précises et complètes. Il ne peut déterminer adéquatement
les besoins des familles. Au terme de nos travaux, nous avons formulé des
recommandations qui ont toutes été acceptées par l'entité. Je tiens à remercier
le personnel du ministère de la Famille. J'aimerais aussi assurer les membres
de la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration. Merci.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Leclerc.
Nous allons maintenant nous tourner du côté de
l'équipe du ministère de la Famille. Alors, Mme Blackburn, je vous souhaite la bienvenue officiellement, et
aussi je vous invite à nous présenter les personnes qui vous
accompagnent et, après, de faire votre exposé. Vous disposez de 10 minutes,
et la parole est à vous.
Exposé de la sous-ministre de la Famille, Mme Julie
Blackburn
Mme Blackburn (Julie) : Merci.
M. le Président, mesdames messieurs de la commission, Mme la Vérificatrice
générale, chers collègues, c'est avec grand plaisir que je participe à cette
audition qui me permettra d'échanger avec vous sur la gestion administrative et
les engagements financiers du ministère de la Famille ainsi que sur le suivi
des recommandations de la Vérificatrice générale du Québec relativement à
l'accessibilité aux services de garde éducatifs à l'enfance.
Tout d'abord, permettez-moi de vous présenter
les personnes qui m'accompagnent : Mme Danielle Dubé, sous-ministre
adjointe, Mme Isabelle Merizzi, sous-ministre adjointe, M. Didier
Lambert Toni, sous-ministre adjoint, et Mme Lynda Roy, directrice
générale.
M. le Président, il ne pouvait y avoir de
meilleur moment pour prendre le temps de faire le point sur les importantes
réalisations récentes du ministère de la Famille qui visent à améliorer les
services de garde éducatifs à l'enfance offerts au Québec.
En effet, l'accessibilité à un service éducatif
de qualité et abordable n'a jamais été aussi prioritaire pour les familles du
Québec. Grâce aux équipes du ministère, des équipées compétentes et engagées,
nous avons posé et nous poserons des gestes concrets pour que le réseau des services
de garde se développe efficacement et rapidement là où il y a des besoins.
Bien que le réseau
des services de garde au Québec serve de modèle et d'inspiration pour plusieurs
pays dans le monde, nous sommes conscients, tout comme la Vérificatrice
générale, que l'offre actuelle ne répond pas entièrement aux attentes et aux
besoins des parents. Mais je tiens à vous rassurer, toutes nos actions sont
guidées par une volonté, un objectif inébranlable :
garantir à toutes les familles un accès équitable à des services de qualité
afin que tous les enfants développent leur plein potentiel.
Au cours des
dernières années, le ministère a posé plusieurs gestes structurants afin
d'améliorer le réseau des services de garde. Il s'est assuré ainsi
d'accompagner les acteurs actuels du réseau, tout en travaillant en parallèle à
offrir aux promoteurs qui développent de nouvelles places subventionnées un
environnement optimal pour qu'ils puissent concrétiser leur projet à
l'intérieur d'un délai raisonnable.
Rappelons qu'en
février 2019 le ministre de la Famille a annoncé un plan d'accélération de
l'accessibilité des places en services de garde éducatifs à l'enfance. Ce plan
visait à mettre en place des mesures concrètes afin d'accélérer la création des
places subventionnées. De fait, certains projets autorisés en 2011, en 2013 et
même en 2018 n'étaient toujours pas réalisés. La pandémie a toutefois provoqué
des retards dans plusieurs projets puisque les promoteurs n'ont pu y mettre
toute l'énergie requise. Rappelons que ces promoteurs sont, pour la plupart,
des gestionnaires d'installations existantes qui ont eu à composer avec le
maintien du service dans un contexte sanitaire exigeant et changeant depuis le
début de la pandémie.
Par ailleurs, en
octobre 2020, le ministère lançait un nouvel appel de projets de
4 359 places subventionnées uniquement pour les territoires en
déficit, une première dans le développement du réseau. Disposant désormais d'un
modèle d'estimation de la demande, le ministère a ainsi été capable de cibler
les besoins de façon beaucoup plus précise
et d'ajuster la création de places à la réalité de chaque région. D'ailleurs,
ce modèle d'estimation fait l'objet d'une amélioration continue, de sorte qu'il est maintenant possible d'éclater
la carte du Québec en plus de 1 000 petits territoires.
En août dernier,
devant l'important nombre de projets déposés dans le cadre de cet appel de
projets, le ministre annonçait l'octroi de 9 014 places, soit
4 655 places de plus que les places initialement annoncées. Ces
places s'ajoutent donc à celles qui étaient déjà en voie d'être créées à cette
date, pour un total de plus de 18 000 places en cours de réalisation,
ce que nous souhaitons voir offertes aux familles dans les 24 prochains
mois.
À l'écoute des
partenaires du réseau, le ministère a également apporté des allègements
administratifs au processus de création des places. Il a ainsi réduit de 17 à
neuf le nombre d'étapes entourant la création des CPE. L'objectif étant de
garder, uniquement, les points de contrôle essentiels pour une saine gestion
des deniers publics.
Les principaux
changements sont les suivants : l'élimination de la contribution
financière obligatoire de la part des CPE,
l'augmentation des seuils d'appel d'offres en concordance avec les exigences
applicables aux organismes publics,
l'octroi d'un montant de 50 000 $ lors du démarrage du projet pour
l'embauche d'un chargé de projet, l'accompagnement serré de chaque
projet par le ministère tout au long des étapes.
Toujours dans le but
de répondre rapidement à la forte demande de places, le ministère permet
maintenant aux promoteurs d'offrir de nouvelles places dans une installation
temporaire pendant l'aménagement de son installation permanente. Déjà
sept projets ont bénéficié de cette initiative pour un total de
208 places.
Du côté du milieu
familial, on constate depuis quelques années une diminution importante et
constante des places. Puisque l'offre en milieu familial répond aux besoins de
plusieurs parents qui préfèrent l'atmosphère familiale de ce type de milieu,
nous avons agi afin de stimuler la création de nouvelles places tout en favorisant
le maintien de l'offre de service actuelle. Pour ce faire, des incitatifs
financiers totalisant 200 millions de dollars ont été annoncés en juin
dernier, soit 3 500 $ offerts à titre d'aide au démarrage, jusqu'à
6 000 $ pour les responsables qui accueillent
neuf enfants, 3 000 $ versés chaque année pour les deux
prochaines années aux responsables qui accueillent six enfants et
un allègement législatif a été accordé permettant de ne plus comptabiliser dans
le ratio de la personne responsable les enfants de celle-ci ou de son
assistante qui sont âgés de neuf ans et moins et qui fréquentent l'école.
L'ensemble de ces
mesures ont connu un accueil enthousiaste. Certaines municipalités allant même
jusqu'à bonifier le soutien financier offert par le ministère pour soutenir et
encourager le milieu familial.
On ne peut passer
sous silence la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée qui touche actuellement le
réseau des services de garde et qui constitue un enjeu de taille pour
l'accessibilité et la pérennité des services de garde.
En ce sens, un plan
de main-d'oeuvre de 64 millions de dollars a été annoncé en
avril 2021, et plusieurs actions sont en cours de réalisation, soit le
lancement, en collaboration avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale, d'un parcours travail-études en petite enfance visant à former
2 443 éducatrices et éducateurs qui sont rémunérés tout au long de
leur parcours d'étudiant, l'implantation d'un service de certification de la qualification au sein du ministère au cours des
prochains mois qui verra, en autres, à délivrer des certificats de
qualification permanents, l'octroi de deux nouvelles bourses d'études de
2 300 $ lors de la réussite du premier et du deuxième stage des
étudiants et étudiantes au diplôme d'études collégiales en techniques
d'éducation à l'enfance, et ce, dès l'automne 2021, afin de favoriser la
persévérance scolaire, et enfin le déploiement d'une campagne de valorisation
et promotion de la profession d'éducatrice ou d'éducateur.
Les travaux se
poursuivent, présentement, avec les partenaires gouvernementaux, et on ne peut
que se réjouir du fait que le dossier de la main-d'oeuvre en service de garde
fasse l'objet d'une telle mobilisation gouvernementale.
Comme l'a signalé la
Vérificatrice générale du Québec, les enfants les plus défavorisés, pour qui le
réseau des services de garde avait été créé au départ, ont actuellement moins
de facilité à accéder aux places que les enfants n'étant pas dans cette
situation.
Ainsi, plusieurs
initiatives du ministère ont visé à favoriser l'accès d'enfants vulnérables aux
services de garde éducatifs dont, notamment, un indice de vulnérabilité des
enfants permettant de cibler les régions affichant les proportions les plus
élevées d'enfants vulnérables sur le plan de leur développement a été intégré
dans le modèle d'estimation du ministère, une entente d'échange de
renseignements a été conclue avec Retraite Québec, ce qui permettra au
ministère d'obtenir un meilleur portrait de la situation et d'élaborer des
stratégies plus efficaces.
De plus, le soutien aux ressources de première
ligne qui travaillent directement auprès des familles, dont les plus
vulnérables, a été renforcé, plus particulièrement par un soutien financier
additionnel de 85 millions de dollars sur
cinq ans destinés aux organismes communautaires Famille et aux organismes
offrant des activités de haltes-garderies communautaires et la poursuite du
déploiement d'un réseau de centres de pédiatrie sociale en communauté, en
partenariat avec la Fondation Dr Julien.
Il est
également important de mentionner que le ministère est un membre actif du
groupe d'action interministériel de bienveillance envers les enfants,
dont l'objectif principal est d'assurer la mise en oeuvre de l'ensemble des
recommandations formulées dans le rapport de la commission Laurent. En ce sens,
les travaux en cours seront pour mieux identifier et soutenir les enfants et
les familles en situation de vulnérabilité.
J'aimerais
souligner aussi les efforts importants déployés par le ministère qui lui ont
valu la note enviable de 93 % en
ce qui concerne la qualité de son plan stratégique, ce qui représente un bond
de 37 points de pourcentage comparativement à son plan précédent. Ce
résultat remarquable lui permet de se classer au quatrième rang des ministères,
à égalité avec le ministère de la Justice. Globalement, en 2019‑2020, la
performance du ministère correspond à l'ensemble de la moyenne des ministères.
En terminant, je tiens à souligner, M. le
Président, que je suis fière de l'engagement des employés et des gestionnaires
du ministère qui contribuent au quotidien, avec compétence à l'accomplissement
de notre mission. La réussite des mesures citées précédemment et nos résultats
liés à l'indice de performance qui sont en constante amélioration depuis les deux dernières années en sont un exemple éloquent. Le ministère compte, bien sûr, poursuivre la gestion rigoureuse
qu'il fait des fonds publics mis à sa disposition. Je vous remercie de votre
attention. Mon équipe et moi sommes disponibles pour répondre à vos questions.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Blackburn.
Discussion générale
Alors, voilà, nous sommes rendus maintenant à
l'étape où on va procéder aux discussions, aux échanges entre les membres de la commission et Mme Blackburn et son équipe,
alors, en commençant par le côté gouvernemental, et, si j'ai bien
compris. M. le député de Portneuf, à vous la parole pour une période de
9 min 30 s.
M. Caron : Merci, M. le
Président.
Bonjour à toutes et à tous. Très heureux de
pouvoir échanger avec vous ce matin... cet après-midi, pardon. On regrette
parfois, à la Commission de l'administration publique, de ne pas pouvoir mener
plus de mandats, ou alors, de devoir les
retarder, et je trouve que celui-ci tombe à point nommé dans l'actualité, à la
fois aussi parce qu'on peut s'appuyer
sur le rapport de Mme Leclerc. Donc, vraiment, très heureux de vous
rencontrer, Mme Blackburn. Je sais que vous n'êtes pas en poste
depuis très, très longtemps, mais j'imagine que vous maîtrisez parfaitement les
dossiers.
Ma première
question était celle-ci. Bien, selon l'état de situation qu'avait dressé la
Vérificatrice générale, il y a 46 000 enfants qui sont en
attente... qui étaient en attente de places au moment où elle a rédigé son
rapport. Donc, une de mes premières questions sera de savoir : Combien y
en a-t-il selon votre évaluation aujourd'hui?
Mais on est tous préoccupés, parce que, dans nos
comtés respectifs, forcément, quelqu'un est venu frapper à notre porte en nous
disant : C'est inadmissible, mon enfant était inscrit à La Place 0-5 ans
depuis un long moment, cependant, j'ai appris que c'est la fille de la
belle-soeur de l'éducatrice qui a eu une place. Donc, vous comprenez que c'est
inadmissible que ça se déroule de cette manière. J'aimerais vous entendre sur
ce sujet-là, et, au-delà de vous entendre, pas juste tirer un constat, mais de savoir
comment est-ce que vous prévoyez rétablir la situation pour qu'il y ait
réellement une équité vis-à-vis de toutes nos familles québécoises.
Le Président (M. Leitão) : Mme Blackburn,
oui.
Mme Blackburn (Julie) : M. le
député de Portneuf pose une excellente question. Beaucoup de parents se questionnent. Premièrement, au niveau
de la liste d'attente, en décembre dernier... au niveau du rapport de la
Vérificatrice générale, elle a pris la lecture en décembre 2019. Nous, la
lecture de 2020 nous amène à 51 000 enfants qui étaient en attente, si on
fait le comparable. Ça fait qu'on voit que, oui, il y a plus d'enfants en
attente qu'auparavant.
Vous me parlez également de La Place 0-5.
La Place 0-5, c'est un guichet qui a été fait... Au départ, rappelons-le,
là, c'était des guichets régionaux. Ils ont été montés pour faire un seul
guichet, qui est provincial. Et par la suite de ça, c'est un bassin d'enfants
qui sont déversés dans chaque service de garde, parce que le parent choisit les
services de garde qu'il veut, et ensuite de ça, les services de garde reçoivent
la liste des parents qui veulent avoir une place. Mais chaque service de garde
est responsable de sa politique d'admission. C'est un des enjeux avec lequel on
vit, et qu'on a traité dans notre plan d'action, on a des travaux en cours,
là-dessus, pour les évaluer. Parce qu'il faut se rappeler que la loi, à l'article 4,
prévoit que le service de garde a le libre choix de sa clientèle, il peut
choisir d'admettre ou de refuser des enfants. Et puis c'est ce qui... Le réseau
a été monté de cette façon-là, ça fait qu'on doit vivre avec ces paramètres-là.
On est en train de travailler, on a eu des
grandes consultations. Je vous rappelle que notre ministre a entamé de bons
travaux, il veut déposer un projet de loi cet automne, il veut déposer un
document d'orientation. On a fait des
consultations en mai, juin. Beaucoup de parents sont venus nous en parler, beaucoup
d'intervenantes comprennent que le guichet ne répond pas aux attentes.
Les gens voudraient savoir leur rang. Ce n'est pas le cas, parce que c'est
chaque service de garde qui détient sa propre liste, et ensuite de ça, dans sa
propre liste, bien, ça dépend des groupes d'âge, parce qu'un enfant d'un an ne
peut pas aller dans un groupe de quatre ans, et ensuite de ça, une fois
ceci fait, c'est que ça dépend de la propre politique
d'admission. La majorité des critères c'est la fratrie, par exemple. Si, madame,
son enfant n'est pas passé avant l'autre, c'est peut-être qu'il n'y avait pas
de place dans le groupe d'âge de l'enfant de madame ou que c'est le petit frère
d'un autre qui a pris la place.
Ça fait que c'est tout ça qu'on est en train
d'examiner pour trouver une voie de passage, pour arriver à répondre aux
besoins des parents, un, que le parent ait de la prévisibilité, puis qu'il
sache il est où dans la liste d'attente. Ça, on est en train de le travailler.
Dans le cadre actuel, c'est un peu plus complexe. C'est pour ça qu'on est...
suite aux consultations avec M. le ministre, on travaille très fort, on est en
analyse pour voir quels moyens on pourrait se donner. Si ça entraîne des
changements législatifs, il faut travailler là-dessus. Sinon, dans notre plan
d'action, on a regardé pour être capables d'encadrer davantage nos services de
garde dans le cadre de notre loi actuelle. On veut les encadrer davantage,
dire : Voici les critères acceptables, voici les critères non acceptables.
Ça fait que c'est pour ça qu'on en entend
beaucoup parler, de... Ce n'est pas «premier arrivé, premier servi», c'est
«chacun a sa liste». Des fois, on entend : Tel CPE a 800 noms,
l'autre en a 600. Souvent, c'est les mêmes, hein? Ça fait que je ne sais pas si
ça répond à vos questions, si vous voulez que j'en ajoute un peu.
M. Caron : Ça répond à mes questions,
mais ça ne répond pas à mon inquiétude, parce que mon inquiétude, c'est de voir
perdurer cette situation où il y a des.... finalement, les procédés, les processus
sont multiples. La Vérificatrice générale a d'ailleurs suggéré qu'on puisse
procéder d'une autre manière, avec une nomenclature qui soit objective. Je peux
comprendre la question des âges. On ne peut pas accepter un enfant qui a trois
ans dans un secteur où il n'y a que des poupons. Ça, je comprends tout à fait
ça. Mais au-delà de ça, de rendre l'analyse, la grille d'analyse beaucoup plus
transparente, qu'elle soit accessible aux parents, et puis qu'on puisse,
finalement... que la direction du CPE puisse justifier,
publiquement, voici pourquoi cet enfant-là n'a pas été retenu, plutôt
qu'un autre. Parce que, comme je vous dis... et je n'invente pas ces situations,
et j'imagine que vous ne mettez pas ce que je dis en cause... parce qu'on vient
frapper à nos portes régulièrement pour dénoncer ce genre de situations.
Donc, au-delà de la bonne volonté qui semble
vous animer, est-ce qu'on peut en savoir un petit peu plus sur la manière dont vous allez vous gouverner pour
rétablir cette situation et pour qu'il n'y ait plus, finalement, deux
poids, deux mesures à l'égard de nos jeunes familles? Parce que la chose la
plus importante, et ce n'est pas vous que j'aurai à convaincre le plus
difficilement, c'est de pouvoir trouver une place en garderie à notre enfant.
Le Président (M. Leitão) : Allez-y.
Mme Blackburn (Julie) : ...oui,
je suis bien d'accord avec la question du député et je partage vraiment son
désarroi et le désarroi des citoyens qui ont ce problème-là. Et, comme je vous
dis, dans le cadre actuel de la loi, c'est un peu plus complexe pour nous
d'agir, étant donné le libre choix des services de garde. Le service de garde
prend sa politique d'admission et la rend disponible. Donc, chaque service de
garde doit rendre disponible sa politique d'admission, mais, vous avez raison,
ils n'ont pas à expliquer pourquoi ils ne le prennent pas. Donc, nous, ce qu'on
peut faire, c'est agir uniquement dans le cadre de cette loi-là.
Par contre, la lueur d'espoir que je vous dis,
c'est qu'on a eu une consultation, on est en travaux, le ministre veut faire de
grands changements, le premier ministre en parle également, on veut arriver
avec un projet de loi cet automne. Vous comprenez que les analyses sont en
cours, puis on veut vraiment régler la question. On veut que le parent ait une
idée d'il est où dans le rang. On le comprend très bien. Par contre, présentement,
on est limités, avec le cadre qu'on a.
M. Caron : O.K. Donc, je
comprends bien et, puisque vous travaillez là-dessus, je ne veux pas connaître
les détails de la réforme que prévoit le ministre. Mais je comprends bien que
cette question est hautement prise en considération dans votre réflexion, c'est
ça?
Mme Blackburn (Julie) : Oui, je
vous le confirme.
M. Caron : Parfait. Combien me
reste-t-il de temps dans ce bloc-là, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : À peu
près 1 min 30 s.
M. Caron : O.K., parfait.
Écoutez, concernant... Moi, j'aime beaucoup la transparence, et il y a...
Lorsque des places sont annoncées dans nos circonscriptions, après ça, il y a
ce comité, qu'on appelle le CCO, de mémoire, qui se penche là-dessus. Est-ce
que... Parce que moi, j'essaie parfois de savoir qui siège sur ce genre de
comité, et puis là, encore une fois, quand j'appelle au ministère, on me dit : Ah! non, non, tu ne peux pas
savoir qui est là-dessus.
Donc, je ne sais pas qui siège sur ce comité. Et je veux savoir, justement,
dans cette réforme sur laquelle vous travaillez : Est-ce que le CCO aura toujours
cette... autant de latitude pour faire ses recommandations ou est-ce que vous
allez plus intégrer une étude, une analyse qui sera faite par les fonctionnaires
du ministère? J'aimerais en savoir un
petit peu plus. Si on n'a pas le temps de répondre à cette question, on peut y
revenir un petit peu plus tard, hein?
Le Président (M. Leitão) : Oui, parce
qu'il vous reste à peu près 30 secondes. Donc, Mme Blackburn, en
30 secondes, vous pourriez essayer de répondre, et on reviendra après.
• (15 h 40) •
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, oui, oui. Écoutez, au niveau de la nomination des
membres des CCO, qui sont des comités consultatifs sur l'offre de services, qui
existent depuis de nombreuses années, ce sont des représentants des MRC,
du centre de services scolaire, CPE, garderies subventionnées et des garderies
non subventionnées, des bureaux coordonnateurs ainsi que d'organismes de
développement économique et d'organismes communautaires famille. C'est eux,
effectivement, qui procèdent à l'évaluation des projets. Mais, comme il me
reste 30 secondes, je pourrais peut-être garder ma réponse pour votre
prochaine intervention, si ça vous plaît?
M. Caron :
Oui, aucun problème.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci beaucoup.
Alors, on passe
maintenant du côté de l'opposition officielle, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
et vous disposez d'à peu près 10 minutes.
Mme Maccarone :
Merci beaucoup, M. le Président.
Bonjour, mesdames,
bonjour, monsieur. D'emblée, je veux commencer à comprendre.
Mme Blackburn, vous avez écrit, dans une lettre adressée à la commission
le 25 août dernier, que vous allez convertir 3 500 places en services
de garde subventionnés. C'est une annonce du budget 2020‑2021. Et, dans le
plan d'action, on apprend que la deuxième vague de conversion sera disponible à
compter du 31 décembre 2022. Alors, c'est un an plus tard que ce qui
est prévu dans le budget. J'aimerais mieux comprendre pourquoi. Et question en
rafale de ceci : Pourquoi il y a eu autant de retard dans la première
vague de la conversion?
Le Président (M.
Leitão) : Mme Blackburn.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. Alors, pour répondre à la question de la députée de
Westmount—Saint-Louis,
au niveau des conversions, effectivement ça a été annoncé au budget 2020,
et, le temps de préparer les informations, de faire
le tour... Parce qu'il fallait quand même bien cibler les territoires. On avait
peu de places à convertir, 3 500 places, et il fallait se
trouver vraiment un bon critère pour être... parce qu'il faut tester un peu
comment ça fonctionne, puis le critère qu'on a sélectionné, c'était le
pourcentage de places subventionnées par territoire. Ce qu'on a fait, c'est
qu'on a regardé tous les territoires du Québec. La moyenne des places
subventionnées au Québec, c'est 76 %. On a été à tous ceux qui étaient en
bas de 76 %. On y a été entre deux vagues, comme c'était prévu au
budget.
L'appel de projets a été
lancé en octobre dernier, en même temps que l'appel de projets de
4 359 places. Ça fait quand même deux bons appels de projets en même
temps. Et on a été extrêmement populaires, puisque l'appel de projets
conversion, plus précisément, on offrait 1 750 places en première
phase, on a reçu 15 000 places en demande. Donc, il a fallu évaluer
l'ensemble de ces dossiers-là. On les a soumis en même temps que notre autre
appel de projets au conseil... au comité consultatif, au CCO du mois de mai et
de juin, et ensuite de ça, le temps de refignoler le tout, l'annonce a été
faite au mois d'août.
Donc, au mois d'août,
on a annoncé la première phase, on a monté un petit peu à 1 767, on a
augmenté un petit peu le... on avait de bons projets, donc on en a fait passer un
peu plus. Et on annonce la prochaine phase. La prochaine phase, on l'a annoncée
le jour même, le lancement d'appel de projets, et ça se termine en novembre. On
ambitionne pouvoir avoir les réponses au courant de l'hiver, sans problème.
Puis juste vous mentionner que la conversion, une fois que les places sont
attribuées, ça va aller rapidement. Au cours des prochaines semaines, les
parents pourront bénéficier des tarifs subventionnés, parce que c'est quelque
chose qui va se faire rapidement. On vise, au courant du mois d'octobre, à ce
que les parents puissent en bénéficier.
Mme Maccarone :
Merci. On espère que la conversion ne prendra pas de temps, parce qu'on ne
parle pas de construction, hein, on parle vraiment d'un changement de propos de
la garderie. Mais j'ai du mal à comprendre, parce que le retard, moi, de ma
compréhension, ce n'est pas lié à l'appel aux projets. Le retard, ça a été à
partir du moment où l'appel de projets a été lancé et l'annonce. Alors, c'est
ça, j'ai un peu de misère à comprendre un peu le processus qui est écrit ainsi
que vous partagez avec nous, ici, en commission.
Mme Blackburn
(Julie) : Bien, je vais recommencer. L'appel de projets a été lancé en
octobre 2020, en même temps que l'appel de projets des
4 359 places. On a lancé deux appels de projets dans les mêmes temps,
ce qui fait en sorte qu'il y a quand même eu beaucoup, beaucoup de demandes en
même temps. Si je pense à l'appel de projets... Conversion, je vous ai dit
qu'on avait reçu pour 15 000 places de demandes. L'appel de projets
qui avait 4 359 places, on a reçu 20 000 places de
demandes. Ça, vous comprenez que c'est un nombre très volumineux à examiner. Il
faut passer chaque projet de façon rigoureuse pour s'assurer, bon, est-ce
qu'ils sont admissibles, est-ce qu'on les présente au CCO. Ça, c'est du travail
qui a été fait dans l'hiver, et les CCO se sont réunis au printemps, donc avril,
mai, juin. C'est pour ça que c'est... Le processus, ça a été long parce qu'on a
eu beaucoup, beaucoup de demandes en même temps, puis c'est du temps d'analyse
qui est beaucoup plus long. Mais, comme je vous dis, le parent va recevoir sa
place subventionnée assez rapidement parce que, du moment que les places ont
été annoncées, le processus s'est enclenché très rapidement, au ministère, pour
qu'on puisse procéder avec le service de garde sélectionné, à ce qu'il devienne
subventionné, pour que le parent puisse en bénéficier le plus rapidement
possible.
Mme Maccarone :
Mais, pour le développement de places, on sait que... Nous, on a constaté que
le 85 % de développement, dans les
régions, en réseau de CPE, n'a pas été respecté, parce que, dans le
Bas-Saint-Laurent, on sait que c'est 71 % des
places en garderie privées qui ont été mises en place; Outaouais, 77 % de
places en garderies privées; Centre-du-Québec, 76 % de places en garderies
privées. Alors, est-ce qu'il y a une explication pour ceci?
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, il y a une explication. On vise toujours 85 %-15 %
dans nos appels de projets. Par contre,
on n'a pas reçu autant de projets qu'on aurait voulus pour être capables d'arriver à cette proportion-là. Juste
pour vous donner les idées de grandeur... les ordres de grandeur, ce qu'on a
reçu... Je vous ai parlé que, pour le 4 359 places, on a reçu pour
l'équivalent de 20 000 places. Là-dedans, j'en avais 35 % en
CPE. Donc, ce qu'on reçoit, c'est difficile de se rendre jusqu'à 85 % quand
on part de 35 %-65 %.
Ensuite de ça, étant
donné que le gouvernement veut prendre de l'avance et veut développer les
places plus rapidement, il s'est servi de cet appel de projets là, qui avait
été très populaire, et il a dit : On va donner des places supplémentaires.
On a donné 4 655 places qui n'étaient pas prévues, qu'on a... Parce
que le premier ministre parle qu'il veut développer 37 000 places. De
ces 37 000 places, on est allé chercher un montant supplémentaire, donc
on a annoncé 9 000 places. Et, même à ça, en se rendant à
9 000 places, on a réussi à... on a presque tout pris les projets de
CPE qu'on pouvait prendre... on s'est rendus à 58 % de CPE.
Puis les projets de
CPE qui n'ont pas été pris, qui avaient été recommandés par les CCO, c'est que
soit ils n'avaient pas été recommandés par les CCO ou soit le territoire, là,
ça aurait créé un surplus incroyable. C'est à peu près ça. On s'est dit :
On est dans des territoires en déficit, on va donner le plus de projets
possible. On a réussi à faire basculer 29 territoires en déficit du côté
de l'équilibre, ce qui est très intéressant, parce que ce n'était pas ce qui
était prévu au début. Je pense, notamment, à l'Estrie, où on a triplé le nombre
de places. Donc, ça, c'est intéressant, on a profité de ces bons projets-là.
Mme Maccarone :
Ce n'est pas vrai que les CPE se sont concertés, dans les régions, pour avoir
de la priorité en développement? Parce
que... À moins que je ne comprenne pas bien. Est-ce que ça se peut que vous
n'avez pas reçu assez de projets,
parce que les CPE ont été ciblés comme projets prioritaires, pour un appel de
projets de 4 000 places? Alors, les règles ont quand même
changé, quelque part, en cours de route?
Mme Blackburn
(Julie) : Écoutez... Puis, moi, on ne m'a pas... bien, je ne suis pas
au courant, personnellement, s'ils se sont concertés, et tout ça.
L'idée, c'est que, quand un gouvernement ouvre un appel de projets, on ne pense
pas que les gens vont s'autoréguler. On avait dit, justement, dans des
rencontres d'information : Proposez-nous tous les projets, sans problème.
Peut-être que c'est des choses qui sont arrivées, mais ça n'a pas été porté à
ma connaissance personnellement.
Mme Maccarone :
Il me reste combien de temps dans mon...
Le Président (M.
Leitão) : Deux minutes.
Mme Maccarone :
Deux minutes. J'aimerais rapidement comprendre... puis ça, c'est peut-être une question
pour Mme Leclerc, dans les principales lacunes qui ont été identifiées, il
y a... dans le paragraphe 17 de votre document,
on dit... puis là je parle du ratio d'éducatrices et d'éducateurs qualifiés
dans le réseau... et je cite le document : «De plus, le ratio
d'éducatrices et d'éducateurs qualifiés n'est pas respecté dans tous les
services de garde.» Ça a quand même été deux sur trois, comme ratio. Là on sait
que ça a été changé, par règlement, à partir du 24 mars, puis c'est écrit,
dans la Gazette, que le ratio est quand même baissé d'un à trois en ce
qui concerne les éducatrices qui sont qualifiées. Est-ce que ceci répond aux
exigences de la Vérificatrice générale?
Le Président (M.
Leitão) : Mme Leclerc, oui.
Des voix :
...
Mme Lambert
(Janique) : ...bien, dans le fond... Oui, est-ce que vous nous
entendez?
Le Président (M.
Leitão) : ...oui.
Mme Lambert
(Janique) : Bon, dans le fond, nous, ce n'est pas une exigence. Dans
le fond, c'était plutôt une exigence légale. Dans le fond, ce qui était prévu,
c'est... peut-être m'aider un peu...
Mme Peter
(Émilie) : À l'origine, c'est deux sur trois doivent être qualifiés,
donc le ratio a été baissé par le ministère récemment. Donc là, on peut
constater la décision du ministère. Nous n'avons pas de jugement par rapport à
cette décision.
• (15 h 50) •
Mme Maccarone :
Mais c'était quand même soulevé que le ratio était une préoccupation. La raison
que je le soulève, c'est parce que ça fait maintenant plus qu'un an que le règlement
a été déposé. On sait pourquoi que ça a été déposé. Mais, selon vous, pour répondre,
mettons, à la loi, parce que c'est vrai, c'est écrit dans la loi que le ratio
devrait être deux sur trois, est-ce que nous devons faire une recommandation,
comme commission, de revenir au ratio pour rejoindre à la main-d'oeuvre qui est
qualifiée? La qualité de notre réseau de services de garde est très importante.
Est-ce que ça ferait partie de votre recommandation ou... peut-être, votre avis
là-dessus.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Bien, ce qui est important, c'est que le ministère
s'assure que le ratio va faire en sorte qu'on va avoir des services de garde de
qualité. Alors, dans un premier temps, est-ce que c'est un ratio de deux sur
trois qui va faire en sorte qu'on va avoir des services de garde de qualité, ou
c'est... un ratio d'un sur trois va permettre d'avoir des services de garde de
qualité? Alors, c'est pour ça qu'à l'origine lorsqu'il a été déterminé que
c'était deux sur trois, bien, on considère que le ministère considérait que
c'était le ratio qu'il fallait. Lorsqu'on le ramène
à un sur trois, est-ce que ça demeure des services de qualité? Bien, ce n'est
pas au Vérificateur général de le
juger, mais c'est au ministère de s'assurer
que les services qui sont faits répondent vraiment aux besoins des parents et
des enfants.
Le Président (M.
Leitão) : ...merci beaucoup.
Nous revenons
maintenant du côté gouvernemental. Mme la députée de Jean-Talon.
Mme Boutin : ...excusez ma voix un peu rauque. Bonjour, Mme Blackburn, bonjour,
Mme Leclerc. D'emblée, j'aimerais dire... Bien, moi, j'étais dans
la dernière séance, la dernière audition du ministère de la Famille, donc j'ai
pu voir une progression. Puis j'aimerais vous féliciter parce que j'ai vu qu'en
avril 2021 vous avez déposé un plan d'action pour l'application des
recommandations du Vérificateur général, puis ensuite nos recommandations
allaient également dans ce sens-là.
J'ai une petite
question. J'ai deux sujets que j'aimerais apporter, mais j'aimerais
clarifier quelque chose que vous avez... que vous venez de dire, avec la
collègue de Westmount—Saint-Louis.
Vous avez fait un appel de projets pour, justement, créer de nouvelles places
ou convertir, vous aviez de la place pour 1 767 pour de la conversion,
mais vous aviez eu une demande de 15 000 places pour des places de
conversion. Moi, j'aimerais savoir : Est-ce que ces places-là, c'est des
places qui sont déjà occupées par des enfants, mais dans une garderie
subventionnée, donc qui serait... non subventionnée qui serait convertie en
subventionnée, ou de nouvelles places?
Le Président (M.
Leitão) : Mme Blackburn.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. La réponse, c'est que ce sont des places déjà
existantes, ce sont des places dans des garderies existantes, des garderies non
subventionnées existantes, puis que les parents paient peut-être 40 $,
45 $ par jour, et là vont tomber à 8,50 $.
Mme Boutin :
...c'étaient des places occupées à 100 %?
Mme Blackburn
(Julie) : Au niveau du taux d'occupation, ça dépend de chacun des
services de garde, mais en moyenne, les taux d'occupation des garderies non
subventionnées sont un peu plus bas, sont environ à 70 %. Ça fait qu'il
est possible, là-dedans, qu'il y ait des places non occupées qui pourraient
s'ouvrir, justement, en places subventionnées, effectivement.
Mme Boutin :
Donc, admettons qu'un 30 % non occupé ça pourrait devenir de nouvelles
places, je ne sais pas si vous avez un portrait de... Avez-vous ça, un
portrait, dans les garderies non subventionnées, le potentiel de conversion qui
ferait des nouvelles places dans le 30 %?
Mme Blackburn
(Julie) : Je vous dirais, on a certains chiffres. Nos chiffres ne sont
pas nécessairement parfaits, puisqu'ils datent de rapports financiers datant de
quelques années. On est beaucoup dans les estimations. Puis il faut comprendre
que les garderies non subventionnées, on en a beaucoup dans les territoires en
surplus de places et on en a un peu moins dans les territoires en déficit de
places. Ça fait que c'est certain qu'on pourrait créer de la place avec des
territoires en déficit de places, mais ceux en surplus de places, il y a déjà
un peu trop de places.
Mme Boutin :
J'ai une petite question en lien avec ça. Vous avez dit que, bon, quand vous
faites un appel à projets... Vous avez fait un appel à projets pour 9 000 nouvelles
places, bon, suite aux annonces, là, de création de 37 000 places. Mais vous ne recevez pas assez d'appels à
projets... vous ne recevez pas assez d'applications, dans le fond?
Mme Blackburn
(Julie) : Bien, si je recule un petit peu, on avait fait un appel de
projets de 4 359 places en octobre 2020, et on a reçu pour
20 000 places. Ça fait que, oui, on en a reçu beaucoup, et puis c'est pour
ça que le gouvernement a décidé de donner plus de places, dans le cadre de cet
appel de projets là, pour arriver à 9 000 places. On est...
Finalement, tous les bons projets de qualité qui permettaient d'amener les
territoires en déficit au niveau couverts, mettons, en équilibre, ceux-là ont
été octroyés. C'est pour ça qu'on a augmenté à 9 000 places.
Mme Boutin :
Je comprends. Donc, le modèle, là, d'appel à projets actuel, c'est un bon
modèle, selon vous?
Mme Blackburn
(Julie) : Il a certaines limites, ce modèle-là. Je vous dirais, ce qui
est un peu embêtant, c'est que les gens déposent des projets, mais le temps que
ça prend entre le moment où ils déposent le projet, le moment... Par exemple,
les gens ont déposé des projets en janvier, on les octroie en août. Souvent,
les gens n'ont pas déterminé leur opportunité immobilière, ils n'ont pas
déterminé : Ah! ça va être sur tel terrain, ça va être telle bâtisse. Il y
en a que oui, mais il y en a que non. Ça fait que là, après ça, s'ensuivent des
délais.
Ce que nous ont demandé beaucoup de partenaires
au cours des derniers mois, et notamment lors de la consultation qu'on a eue au
mois de mai, juin, c'est : Est-ce qu'on pourrait en avoir en continu? Si
on a une opportunité, on irait vous demander des places.
C'est des choses qui sont examinées, justement, dans le cadre des suites de la
consultation.
Mme Boutin : Parfait, c'est
quand même rassurant. Mais je vous amène sur un autre point, qui est pas mal
d'actualité, la main-d'oeuvre. Dans votre plan stratégique, bon, on voit, là,
qu'on avait des objectifs, puis... bon, mais les effectifs... Le seul point qui
touchait à la main-d'oeuvre, c'était vraiment la main-d'oeuvre du ministère, et
non la main-d'oeuvre en matière d'éducatrices spécialisées. Il y avait un petit
paragraphe, là, qui nous amenait à un plan d'action, là, que j'ai vu, le
64 millions sur trois ans.
Mais j'ai une question qui... En séance de
travail, avant, cette question-là m'est venue en tête : Est-ce que vous avez
actuellement un portrait assez détaillé du nombre d'éducatrices par territoire
en... les garderies subventionnées, non subventionnées, milieu familial, CPE?
Est-ce que vous avez une idée du nombre qui manquerait ou qui est nécessaire à
la création de 37 000 places? Et est-ce que vous avez une idée des
départs, une prévision de ce qui va se passer, justement, des projections?
Mme Blackburn (Julie) : Oui.
Effectivement, on en fait, de la planification de main-d'oeuvre. Il y a
certains enjeux qui sont plus complexes. Si vous me demandez, présentement,
dans le réseau, combien il y a d'emplois vacants dans les services de garde,
c'est plus compliqué, parce que le réseau, là, ce n'est pas comme le réseau de
la santé, où est-ce que le gouvernement est l'employeur. On n'est pas
l'employeur. Ce sont 3 000 employeurs différents. Bien, il faut aller
chercher l'information chez tout ce monde-là. Pour s'assurer de le faire, on a
donné un mandat pour aller faire une collecte de données, qui va avoir lieu aux
trimestres. Donc, aux trimestres, on va aller chercher l'information dans
l'ensemble des employeurs, et là on va être capables d'avoir un portrait, à
savoir est-ce que... combien de postes vacants il y a.
Concernant les 37 000 places à
développer, effectivement, on fait des projections, on regarde beaucoup au
niveau de la main-d'oeuvre qualifiée, parce que, tantôt, on en parlait, du
ratio de qualification, deux sur trois. Reste qu'il y a une sur trois, une
éducatrice sur trois qui peut ne pas être qualifiée. La seule qualification
qu'elle a besoin, c'est un cours de secourisme. Donc, c'est plus facile, aller
chercher ce type de personnes là. Mais par contre les qualifiées, ça, c'est
plus complexe, puis avec les développements qui sont... On est en train de
finir le calcul, là, pour la prévision de main-d'oeuvre. On travaille beaucoup
avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, qui sont
en gros travaux intensifs, présentement, pour la pénurie de main-d'oeuvre, et
on est de pair avec eux. Les tableaux ne sont pas tout à fait finis, c'est pour
ça... c'est ça que je voulais vous dire.
Mme Boutin : Je m'amène à une
question assez pointue, là, dans votre plan d'action, la recommandation 1,
justement, qui parle de revoir la stratégie de déploiement du réseau de
services, là. On parle beaucoup de la main-d'oeuvre, puis le point H, dans
les points d'action, vous dites : «Réaliser une analyse prévisionnelle de
la main-d'oeuvre basée sur les indicateurs développés», bon, toute cette section-là,
pour mieux évaluer, justement, la rétention de personnel, mieux planifier. Mais
dans votre échéancier, vous marquez le 30 juin 2023. Pourquoi si
tard?
Mme Blackburn (Julie) :
Rappelons que le plan a été fait, quand même, au printemps, et puis la question
de la pénurie de main-d'oeuvre et la mobilisation gouvernementale s'est
accentuée de façon phénoménale au cours des dernières semaines. Je vous dirais
qu'on le travaille de près avec nos collègues du groupe d'intervention en
rareté de la main-d'oeuvre du gouvernement, qui est mené par le ministère
Travail, Emploi, Solidarité, ministère de l'Enseignement supérieur. Donc, on
est à refaire tous nos devoirs pour travailler en collaboration avec eux pour
régler la question de la pénurie de main-d'oeuvre, c'est une priorité du
premier ministre. Puis je vous dirais que la date qu'on a mise, du
30 juin, ça va arriver avant. De toute façon, il faut faire notre
prévision pour les 37 000 places. Donc, les travaux sont présentement
en cours.
Mme Boutin : C'est une bonne
nouvelle. Puis dans votre présentation, vous avez parlé de plusieurs actions,
là, suite à la main-d'oeuvre, là, la stratégie de main-d'oeuvre qualifiée,
plusieurs actions, comme, en autres, le parcours, là, travail-études, les
certifications, les bourses, puis c'est également dans votre plan d'action, ce
qui est très bien. Comment ça se passe actuellement? Est-ce que vous pouvez
m'en parler? Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes
qui se sont inscrites? Est-ce que vous êtes satisfaite? J'imagine que vous
monitorez ça quasiment en temps réel.
• (16 heures) •
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, on a l'information à toutes les semaines. Présentement,
il y a près de 200 candidatures qui ont été soumises par les
employeurs pour débuter le programme à l'automne. Parce qu'ici je veux
expliquer un peu à ceux qui ne connaissent pas ce programme-là... La façon que
ça fonctionne, un employeur présente une employée pour faire de la formation en
même temps qu'elle travaille. Donc, elle va aller à l'école trois jours, elle
va travailler deux jours et elle va être rémunérée pour ses cinq jours. C'est
très intéressant parce que ça permet à l'employeur de garder son employée, de
l'envoyer se qualifier, puis il a besoin de trouver une remplaçante, tout
simplement, mais ça permet de garder la personne au travail. Donc, on a
198 candidatures qui ont été soumises pour commencer le programme à
l'automne. Ce n'est pas terminé parce qu'il y a encore des candidatures qui ont
été transmises par les employeurs qui offrent présentement 317 postes.
Donc, si c'est tous ces postes-là sont comblés, là, on n'anticipe pas loin de 400 inscriptions pour le programme. On va
en savoir plus en novembre, par exemple, parce qu'une fois qu'ils ont présenté
les candidatures, il y a les inscriptions dans les cégeps, puis c'est la
cohorte part en novembre.
Mme Boutin :
Puis vous avez également... vous planifiez de faire une campagne nationale de
valorisation, justement, de la profession également.
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
effectivement. On en a fait une au printemps dernier et puis on veut remousser
le tout. Vous savez qu'on est présentement, en plus, en négociation pour les
conventions collectives de nos éducatrices.
On espère s'en sortir avec une bonne convention pour tout le monde, à la
satisfaction de tous et on va embarquer
également dans la valorisation de la profession. On veut attirer les étudiants,
on veut attirer les jeunes, donc
c'est pour ça le programme de bourse également où on verse des bourses de
2 300 $ au premier stage, au deuxième stage, et Enseignant
supérieur en verse une au troisième stage. C'est très, très bien accueilli par
les étudiantes, c'est toujours... tu sais, ça a été un bel accueil, ça fait que
c'est... Donc, c'est ce que je voulais vous dire.
Le Président (M. Leitão) : Bien,
c'est déjà tout. Merci. Merci beaucoup.
Alors, nous revenons du côté de l'opposition,
et, cette fois-ci, Mme la députée de Joliette, vous avez un bloc de
6 m 30 s.
Mme
Hivon : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour à vous deux. Merci de vos présentations.
J'ai très peu de temps, donc je vais
poursuivre sur la question des éducatrices. Est-ce que vous pouvez nous
dire combien, à l'heure actuelle, il y a d'éducatrices qualifiées dans
le réseau par rapport à des éducatrices non qualifiées?
Mme
Blackburn (Julie) : Oh mon
Dieu! Écoutez, je n'ai pas le chiffre sous la main. Si vous me
laissez un petit moment, je pourrais peut-être vous revenir avec le
chiffre. Je suis sûre que vous avez d'autres questions en attendant.
Mme
Hivon : C'est
parfait. Merci. Vous pourrez me revenir dans mon deuxième bloc.
Mme Blackburn (Julie) : Il n'y a pas
de problème.
Mme
Hivon : Comme ça,
on va maximiser mon temps. Je vous remercie.
Je vais poursuivre dans la même veine que ma collègue
de Jean-Talon sur les programmes qui sont mis en place pour tenter d'avoir plus
d'éducatrices. Je pense que le programme le plus fondamental, c'est la
convention collective, donc on espère que les offres vont intéressantes de ce
côté-là. Mais je voulais vous amener le programme COUD, j'ai donc compris que
vous en avez 198 et vous estimez que vous allez aller jusqu'à 400 d'ici quelques
mois. Je vais vous poser mes questions en rafales par rapport à ça.
J'aimerais savoir c'est quoi, vos objectifs donc
pour cette année et les deux prochaines. J'aimerais aussi savoir combien il y a
de nouvelles bénéficiaires... de nouvelles ressources en service familial qui
donc ont démarré depuis la possibilité d'un
octroi d'une somme forfaitaire et j'aimerais aussi savoir de combien les
inscriptions au cégep, dans la technique, ont augmenté, là, de manière
globale pour la rentrée qu'on vient de connaître.
Mme Blackburn (Julie) : Bon, alors
on va y aller un à la fois. Au niveau du COUD, tout à l'heure, comme je vous disais, on estime qu'on pourrait se rendre
à 400 inscriptions pour l'automne. On calcule également qu'il va y
avoir une session cet hiver. Nos objectifs, qui nous ont été accordés dans le
cadre du budget, c'est pour 4 443 formées sur les trois prochaines
années. En 2021‑2022, on vise 536 inscriptions, en 2022‑2023, 800, et en 2023‑2024,
1 064.
Mais je tiens à vous rassurer, comme je vous
disais, on travaille avec le MTESS de près et c'est très priorisé, le tout. On
est en train de regarder si on ne pourrait pas aller encore plus loin dans ce
programme-là. Je vous dirais que, s'il est pour manquer d'argent, on va en
rajouter pour... on peut devancer nos sommes. Ça fait que, si c'est très, très
populaire, on peut devancer nos sommes pour en former plus.
Votre deuxième question, rappelez-la-moi, elle
vient de m'échapper.
Mme
Hivon : Le
3 500 $, combien ça a attiré de nouveaux services familiaux? Et
combien il y en a qui se sont prévalus
jusqu'à maintenant du 6 000 $ pour celles qui vont offrir, donc, neuf
places pour pouvoir... avoir maximisé, là, leurs installations?
Mme Blackburn (Julie) : Là, vous
allez trouver ma réponse un peu plate, je n'ai pas encore l'information. On a
la première reddition de comptes va arriver à la fin du mois de septembre parce
que vous comprenez, le milieu familial est géré par les bureaux coordonnateurs.
Donc, on a 160 bureaux coordonnateurs à qui on a demandé une reddition de
comptes pour le premier trimestre, qui va nous arriver au cours du mois
d'octobre. Donc, pour le moment, je n'ai pas encore le chiffre, mais, dès le
mois d'octobre, je vais l'avoir, mais, pour l'instant, je ne suis pas capable
de vous répondre à cette question.
Mme
Hivon : Et je vous
demanderais, si c'est possible, quand vous allez l'obtenir, ce premier chiffre,
de l'envoyer au secrétariat de la commission, si c'est possible, là, puisque
l'on est à quelques jours de différence avec le moment où vous allez l'obtenir.
Ce serait bien apprécié.
Je
vais aller maintenant sur la question des places. Tantôt, vous avez répondu à
ma collègue de Westmount—Saint-Louis
par rapport à la proportion de 85 % qui sont supposés aller en CPE versus
15 %, que c'est parce qu'il manquait de projets. Donc, moi, quand je
regarde ce qui a été octroyé, là, vous me corrigerez si j'ai tort, j'arrive à
un peu moins de 60 % dans les derniers octrois qui
ont été faits, qui se font en CPE. Donc, c'est quand même un écart significatif
par rapport à l'objectif. Alors, je voulais comprendre si, normalement, tous
les projets de CPE qui vous sont soumis sont priorisés et pour quels motifs
vous rejetteriez un projet de CPE.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. La réponse à votre question, c'est oui, ils sont
priorisés. Les seuls... les motifs pour rejeter un projet de CPE, c'est probablement
une recommandation négative des CCO. Donc, si le comité consultatif a jugé que,
le projet, la qualité n'était pas au rendez-vous, la pertinence n'était pas au
rendez-vous, les aspects financiers n'étaient pas là, c'est là qu'il y a des
rejets.
Par contre, je vous
assure qu'on a regardé tout ce qu'on a reçu de projets de qualité et on les a
tous attribués à des CPE. Ceux qui étaient recommandés par des CCO et qu'on n'a
pas attribués, c'est parce qu'il y avait déjà plusieurs projets de CPE qui
avaient été proposés et qui avaient été acceptés, puis là, le territoire serait
devenu à 150 %. À un moment donné, c'est pour ça qu'on a arrêté, pour
éviter de créer des surplus dans certains territoires, mais c'est à peu près les
seules raisons.
On a tout fait pour
donner le maximum de projets aux CPE. Quand vous voyez la proportion, on est
partis de 35 % de places reçues, on a fini à près de 60 %. Ce qui est
quand même très bien, là. Mais je vous dirais : Si on avait eu plus de
projets, probablement que le pourcentage aurait été différent.
Mme Hivon :
Puis est-ce que c'est possible de nous dire combien de projets qui étaient des
places en CPE n'ont pas été retenus?
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. Ça, je pourrais vous revenir avec ça dans le prochain
bloc. Est-ce que ça vous convient?
Mme Hivon :
Oui, parfait. Puis ma... Est-ce qu'il me reste du temps, M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : Une trentaine de secondes.
Mme Hivon :
Oui. Si un comité consultatif recommande un projet de CPE, mais que, lui, ne le
met numéro un, par exemple, est-ce que, vous, vous allez quand même le
prioriser par rapport à des garderies privées?
Mme Blackburn
(Julie) : Je vous dirais, à terme, c'est vraiment le ministère qui
fait les recommandations. On prend les
recommandations du CCO puis, nous, on regarde le tout, puis on fait d'autres...
on fait des recommandations qui peuvent être parfois différentes au
ministre. Mais effectivement, notre objectif, c'est d'avoir des CPE, ce n'était
pas de favoriser un ou l'autre. Là, c'était de donner le plus de places
possible aux enfants du Québec. Donc, tous les bons projets qui amenaient les
territoires en surplus... un petit peu en surplus, c'est ceux qu'on a donnés.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci beaucoup.
On revient du côté
gouvernemental. Si j'ai bien compris, c'est Mme la députée de
Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Bonjour à tous. Récemment, moi, j'ai
fait la tournée des services de police de ma région puis je me suis fait
interpeler sur une question, soient les services de garde avec horaires
atypiques.
Votre plan
stratégique mentionne le manque d'adéquation avec les besoins de garde des
parents aux horaires irréguliers et l'offre de garde actuelle. Le ministère mentionne
avoir mis en place un projet pilote pour les services de garde à horaires
atypiques. Quels sont les résultats de ce projet pilote, puis est-ce qu'une
partie des 15 000 places en CPE ou en garderie privée subventionnée
offre des services de garde pour des horaires atypiques?
• (16 h 10) •
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. Alors, merci pour votre question. Effectivement, c'est
un souci qu'on a, la garde atypique. Ça peut être de deux façons la garde
atypique. Ça peut être à temps partiel, ce qui est essentiellement ce qu'on
entend par garde atypique pour la plupart des gens, et soirs, nuits, fins de
semaine.
On investit déjà des
sommes dans notre réseau existant, on parle d'environ 3 millions de
dollars qui est investi en allocations supplémentaires pour de la garde à temps
partiel, et un peu moins de 700 $ pour la nuit, le soir et les fins de
semaine. Ça représente environ 18 installations nuits-soirs-fins de
semaine, et au niveau temps partiel, on a pour 1 308 installations.
Donc, c'est quand même... on en a un petit peu.
Je vous dirais :
Projet pilote, on a quatre projets pilotes. On n'a pas encore les résultats de
ces projets pilotes là. On ne peut pas vous en parler encore, ça va être dans
les prochains mois qu'on va avoir un peu plus d'information pour savoir :
Est-ce que ça a donné des choses? Est-ce que c'était intéressant? Est-ce que
les gens ont bien participé? On poursuit ce programme-là également pour bien
documenter.
Chose qui est
intéressante aussi en garde atypique, c'est qu'en 2019 on a lancé un appel de
projets parents étudiants pour 2 236 places. Ça, c'est de la garde
atypique souvent pour les parents étudiants. C'est des projets qui sont
présentement en développement.
On a fait des travaux
dans le guichet unique pour s'assurer que les parents puissent indiquer
clairement leurs besoins. Présentement, ce n'était pas suffisamment clair. On
travaille avec le guichet unique pour s'assurer que les coches soient bien
claires pour le parent pour qu'il détermine bien son besoin, pour qu'on puisse
arriver avec une offre correcte pour ces gens-là.
D'ailleurs,
parlant d'offre, on a fait une étude de marché au printemps dernier dans les
dix grandes villes du Québec pour voir quels étaient les besoins en garde
atypique pour après ça amener une bonne solution à cette problématique-là. On
va avoir les résultats au cours des prochaines semaines.
Et, ensuite de ça, on
a quand même un montant de 9,5 millions de dollars au budget cette année,
qui sera dépensé l'an prochain, pour faire davantage d'actions au niveau de la
garde atypique. Et je peux vous dire que c'est un dossier très, très important
pour mon ministre, il m'en parle fréquemment. On va arriver avec toutes les
solutions qu'on peut arriver, mais soyez sans crainte.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. Donc, le ministère... une autre
question, le ministère affirme que, dans le rapport annuel de gestion, qu'il
mise sur sa stratégie d'attraction puis de rétention pour ramener le taux de
départs volontaires à celui des années antérieures. Comment cette stratégie-là
va être mise en oeuvre, puis est-ce qu'il existe des objectifs ou des cibles
concrètes d'attraction et de rétention de main-d'oeuvre?
Mme Blackburn
(Julie) : Alors, oui, notre stratégie, c'est vraiment
l'expérience-employée qui est au sein... qui est complètement au coeur des
pratiques de gestion. Nos gestionnaires sont extrêmement bien encadrés. On leur
donne des outils, beaucoup de rencontres
avec les employés, des actions concrètes qui sont données en
accompagnement, en formation des gestionnaires afin qu'ils mobilisent leurs
gens.
On a d'ailleurs un
partenariat avec les Hautes Études commerciales, les HEC, pour le panel
expérience globale. C'est un projet de recherche qui est très innovateur, qui
permet de nous faire de l'étalonnage. Ce qui est intéressant, c'est que, c'est
trois fois par année, des sondages de mobilisation sont faits auprès de tous
nos employés. Ensuite de ça, il y a un rapport qui sort à chaque directeur.
Chaque directeur doit se faire un plan d'action, rencontrer son équipe. Ce qui
est intéressant au niveau de la mobilisation, c'est que le gestionnaire le fait
avec son équipe, donc la mobilisation vient toute seule. Et juste pour vous
dire qu'à ce niveau-là la mobilisation, notre taux de départ, oui, l'année
précédente, il était monté à 23,9 %, cette année, entre 2020-2021, on est
à 14,6 %. Et puis le chiffre, la tendance est encore plus basse
présentement, là.
Mais vous dire que le
fait que le ministère soit dans l'actualité, que le développement de places, ça
se discute beaucoup. Les gens veulent faire partie de la solution, trouvent le
défi intéressant, puis je vous dirais qu'on a... notre mobilisation, elle est
très, très élevée. On a des tableaux de bord en gestion de ressources humaines
où est-ce qu'on voit justement nos indicateurs vont bien. On est capables de
cibler les secteurs où est-ce que c'est plus problématique, et accompagner
davantage les gestionnaires à ce moment-là.
Puis, ce qui est
intéressant, c'est que le panel permet de regarder les cinq aspects :
L'engagement affectif, la relation avec le supérieur, l'engagement dans
l'emploi, la capacité d'influence et la charge de travail. Donc, on est
capables d'axer sur les cinq dimensions et de se comparer, ce qui n'est pas
dénué d'intérêt.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. Si on parle de politique d'admission
des services, de quelle manière le ministère va s'assurer que les balises du
guide élaboré à l'action 16c, tant au point de vue des critères que du
processus d'attribution des places, sont pertinentes et suffisantes pour
assurer l'équité d'accès pour tous les enfants et accorder la priorité requise
aux enfants vulnérables?
Mme Blackburn
(Julie) : Donc, on parle, dans notre plan d'action, de notre action 16.C,
c'est bien ça? Alors, ce que je pourrais vous répondre là-dessus, comme je
l'expliquais tout à l'heure, les politiques d'admission, on est en train de
faire une grande réflexion à ce sujet-là. Mais par ailleurs ce qu'on veut
faire, c'est de bien baliser les politiques d'admission, mais en collaboration
avec nos partenaires du réseau. On ne veut pas arriver avec des critères, parce
que, dans notre esprit, le guide pourrait venir dire : Voici tel, tel, tel
critère qui est acceptable, et on ne voudrait pas arriver avec des critères
qui, sur le terrain, ne fonctionnent pas, d'où l'importance de travailler avec
les partenaires du réseau. Je parle ici des
associations de CPE, des associations de garderies subventionnées ainsi que
des associations de garderies non
subventionnées, de même que les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu
familial.
On ne veut pas
imposer un guide, on veut travailler avec les partenaires au même titre que, le
plan d'action du Vérificateur général, on l'a travaillé avec les
partenaires. On l'a présenté aux partenaires parce que, la particularité
de notre réseau, c'est que ce n'est pas le réseau public, ce sont toutes des
entités différentes : on a des entreprises privées, on a des OBNL que sont
les CPE, qui ont toutes leurs particularités et qui sont autonomes. Donc, il
faut respecter leur autonomie. C'est pour ça que le rapport de la Vérificatrice
générale s'adresse également à eux. On voulait travailler le plan avec eux de
la même façon qu'on va travailler les politiques d'admission avec eux pour être
certaines que ce soit bien appliqué.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. J'aimerais savoir sur quelles bases
allez-vous sélectionner les territoires. Si on parle, là, de l'offre de places
subventionnées, sur quelles bases allez-vous sélectionner les territoires qui
vont bénéficier de places allouées à l'action 5?
Mme Blackburn (Julie) :
Attendez un petit peu. Est-ce que vous me parlez ici de la conversion des
places?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Je parle de l'offre de places subventionnées
qui est insuffisante, présentement.
Mme Blackburn
(Julie) : O.K. On a un modèle d'estimation qui nous permet d'établir
le niveau de places subventionnées par région et même le manque de places.
C'est un outil qui a été amélioré au fil du temps. La Vérificatrice générale
nous a fait plusieurs recommandations qu'on a déjà mises en application. On est
capable, maintenant, voir les milieux plus défavorisés. On est capable de voir
si le milieu familial... Par exemple, auparavant, il y avait les responsables
de milieu familial qui étaient en congé de maternité, on les voyait comme une
offre offerte alors qu'elle n'est pas offerte, elle n'est pas là, la dame.
Donc, c'est des places qui sont retirées.
On a un modèle beaucoup plus pointu. On est
capable de le voir en plus de 1 000 territoires, ce qui fait en sorte
également qu'on est capable de pointer. Je donne un exemple, là, si je regarde
la carte du Québec, je regarde la Gaspésie, je pourrais trouver que, dans le
coin de la région de Gaspé, c'est à l'équilibre. Mais, si on ouvre les
sous-territoires, on verrait que, oh! il y a... la ville de Gaspé n'est pas en
équilibre, mais une autre est en surplus, ce qui faisait en sorte qu'au total elle semblait à l'équilibre. Ça fait que
c'est beaucoup sur la base de notre modèle d'estimation qu'on va être capable
d'aller axer notre action sur les territoires où vraiment il y a des demandes,
il y a des besoins. On ne veut pas... je vous dirais que notre réseau est complété presque à plus 80 %. On est dans le
fignolage chirurgical.
Au départ du réseau, c'était simple, il y avait
des besoins partout, partout au Québec. Maintenant, on est rendu à finaliser. Ça
fait qu'il faut vraiment aller mettre nos places aux bons endroits parce que,
si on se dit : Bon, bien, j'en développe 10 000 à cet endroit-là,
puis ils ne sont pas utilisés, ça ne sert à rien. Il faut vraiment être
capables d'aller cibler notre action dans les territoires, les sites. C'est essentiellement
ça. Puis, si on est dans la conversion de places, là, ce qu'on... notre paramètre,
c'est beaucoup plus le pourcentage de places subventionnées par rapport aux
places non subventionnées. Il faut... Si par exemple, vous me dites, comment on
finit le réseau...
Le Président (M. Leitão) : C'est déjà
tout. Merci.
Je m'excuse de vous interrompre, mais là on va
passer du côté de l'opposition officielle. Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
vous disposez de 10 minutes.
Mme Maccarone : Merci. J'aimerais
changer de sujet un peu et parler des enfants handicapés, des enfants ayant des
besoins particuliers au réseau des services de garde. Pouvez-vous nous dire
combien d'enfants handicapés ont rentré dans le réseau et combien ont été
expulsés du réseau?
Mme Blackburn (Julie) : Là, vous me
posez une excellente question. Je vais... Je n'ai pas ma réponse rapidement
comme ça, là, je vous trouve ça. C'est bon?
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : Oui, c'est bon. La
raison, évidemment, que je pose la question, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais moi, j'avais déposé un mandat
d'initiative, le 10 mai, pour étudier, en effet, cette cause, le
phénomène des enfants handicapés et le
manque de services pour eux dans le réseau de service de garde, et ça a été entre autres refusé. Alors, je vois que,
dans le rapport de la Vérificatrice générale, on dit que ça va être important
aussi de chiffrer.
Mais j'ai une question pour vous,
Mme Leclerc. Dans le rapport de la VG, c'est écrit que vous avez ciblé
l'allocation pour l'intégration d'un enfant handicapé, mais on sait qu'il y a quand
même trois mesures pour les enfants ayant des besoins particuliers. On a
l'allocation pour l'intégration de l'enfant handicapé, on a aussi la Mesure
transitoire pour les enfants handicapés âgés de 5 ans puis on a aussi la
Mesure exceptionnelle visant l'intégration des enfants handicapés dans le
service de garde. Est-ce qu'il y a une raison en particulier que les deux
autres mesures n'ont pas été ciblées à l'intérieur de votre rapport?
Mme Lambert (Janique) : Pardon...
Oui, bonjour. Dans le fond, ce qu'on a fait, c'est qu'on avait... oui, c'est
vrai qu'il y a trois mesures, mais on a fait un choix en termes
d'importance, et tout, en termes de capacité de mandat, c'est pour ça qu'on a
ciblé celui-là pour se positionner.
Mme
Maccarone : Je trouve ça...
C'est dommage. C'est dommage que ça ne fait pas partie d'une
vérification plus profonde. La raison que je le soulève, c'est qu'on sait très
bien qu'il y a plusieurs enfants qui n'ont pas une place dans le réseau de
services de garde éducatifs faute de leur handicap, faute de subvention aussi.
Et j'ai une question d'abord pour
Mme Blackburn à ce sujet, pendant qu'elle est en train de retracer les
informations pour le nombre d'enfants. Quand j'ai passé en crédits avec le ministre
de la Famille, j'avais posé la question, puis il n'avait pas la réponse pour
expliquer. Parce que, dans un exposé des statistiques, on sait que le budget total alloué en ce qui concerne la mesure
exceptionnelle, ça a été budgété de 18,1 millions mais il y a
seulement 17,1 millions qui a été octroyé, alors c'est quand même
1 million de dollars qui n'a pas été envoyé, et on sait que nous avons
quand même plusieurs refus. C'est très compliqué pour les enfants ayant des
besoins particuliers d'avoir accès au réseau de services de garde parce que,
comme on a vu dans le rapport de la VG, ça prend des ententes, ça prend des
ressources supplémentaires. Qu'est-ce qui explique le 1 million qui n'a
pas été utilisé si on a quand même une responsabilité d'accepter toutes les
demandes qui sont envoyées en ce qui concerne la mesure exceptionnelle?
Mme Blackburn (Julie) : O.K. Moi, je
pourrais vous répondre sur l'année 2021, j'ai le portrait 2021 qui
est encore plus à jour, où est-ce qu'on a changé le financement depuis quelques
années. On n'a plus un financement régional, on a fait une seule enveloppe
québécoise, donc tout le territoire du Québec, on n'est pas par régions. Et
puis si je parle de 2021, on a reçu 1 253 demandes, on en a
accepté 1 125, soit 90 %, et on en a refusé 128, donc 10 %. Les
refus, il faut comprendre que les refus sont faits sous recommandation d'un
comité d'experts. Le comité d'experts est composé de gens
du réseau de la santé, de gens des services de garde qui, eux, ont l'image
globale de toutes les demandes. Ce n'est pas le ministère qui dit : Lui,
je ne veux pas lui donner quatre heures. Et on parle, ici, de la mesure
exceptionnelle de soutien. On le rappelle, la mesure exceptionnelle de soutien,
c'est une mesure d'intégration dans un service de garde, c'est des heures
d'accompagnement. Et parfois, la demande peut être, mettons, à la hauteur de
huit heures alors que notre comité d'experts va nous recommander :
Selon les paramètres, avec le pointage que ça donne, nous, on recommanderait
six heures. C'est certain que si le service de garde, lui, ou si le parent
n'est pas satisfait, c'est là qu'il peut survenir des problèmes. Mais je vous
assure qu'on ne refuse pas de demandes pour cause de budget, là. On est toujours
capable d'arranger les choses. La dernière fois... en 2020‑2021, ces sommes
versées sont à 18,1 millions. Ce n'est pas une question de budget, c'est
une question de recommandation de nos comités d'experts.
Mme
Maccarone : Là, dans les
crédits, on parle de 809 demandes acceptées, mais vous, vous parlez de
1 125?
Mme Blackburn (Julie) : Je vous
parle des demandes, actuellement, là, de 2020‑2021. Mais je suis plus loin que
les crédits, là, les crédits, c'était l'année précédente, moi, je suis plus
dans la nouvelle année, là. Je vous donne les chiffres actuels, là. À ce jour,
je vous donne ce que j'ai de plus récent comme chiffres.
Mme Maccarone : O.K. Je veux aussi
comprendre, c'est un autre bémol pour moi à l'intérieur du rapport de la VG,
c'est quand on parle de l'accessibilité à cet argent, quand on parle à
l'accessibilité aux soins, ressources pour les enfants handicapés au réseau de
services de garde. Présentement, les garderies privées, eux, n'ont pas accès à
ces subventions. Est-ce que, Mme Leclerc, vous voyez ça peut-être d'un bon
oeil, une façon d'élargir, si ça aurait été une recommandation du ministère,
pour rejoindre plus d'enfants vulnérables ou en situation de vulnérabilité,
pour élargir l'accès, étant donné que nous savons que le nombre de places qui
ont été développées dernièrement, ce n'est pas à la hauteur qu'on aurait voulue
en ce qui concerne les CPE?
Mme Leclerc (Guylaine) : Écoutez, ce
n'est pas au Vérificateur général de se positionner sur ce que les parlementaires
souhaitent, alors c'est un choix qui a été fait, et puis nous, ce que nous
présentons, ce sont les constats à l'effet : est-ce que c'est respecté ou
ça ne l'est pas.
Mme Maccarone : D'abord, je poserais
la même question à Mme Blackburn. Est-ce que vous pouvez expliquer le
raisonnement derrière, pourquoi ce fonds n'est pas accessible pour le réseau
des services de garde privés? Car nous savons très clairement qu'il y a
beaucoup d'enfants handicapés au sein de ce réseau. Puis qui en prend soin, de
ces enfants? Voyez-vous peut-être une porte d'entrée, puis est-ce que nous
pouvons faire peut-être ce changement? Une telle recommandation, est-ce qu'elle
serait vue d'une façon qu'on pouvait améliorer le réseau pour accueillir plus
d'enfants ayant des besoins particuliers? Surtout, comme j'ai dit, on n'a pas
développé autant dans le réseau de CPE que nous avons fait dans le réseau
privé.
Mme Blackburn (Julie) : O.K. Je
voulais apporter une précision. Quand on parle de réseau privé, vous parlez du
privé non subventionné, parce qu'on a les CPE, on a les garderies
subventionnées, ces deux-là ont accès aux allocations pour les enfants
handicapés. Les garderies non subventionnées n'étaient pas le portrait parce
que ce qu'on fait, c'est des sommes qu'on verse aux subventionnées. Le
ministère ne verse jamais de sommes aux garderies non subventionnées. C'est
pour ça que ça n'a pas été pensé de cette façon-là. Je comprends très bien
votre intervention, mais je dirais que tout notre modèle financier est fait
pour les garderies subventionnées et les CPE et le milieu familial, donc le
monde subventionné, et le monde subventionné on ne leur verse jamais d'argent.
On en a versé pendant la COVID, qui était exceptionnel. On a versé des sommes
pour contrer leur fermeture, mais sinon on ne verse pas d'argent aux non
subventionnées.
Mme Maccarone : Sauf qu'on sait que
le réseau de services de garde non subventionnés reçoivent quand même plusieurs
enfants handicapés et ils ne reçoivent aucune subvention pour venir en aide.
Alors, ça reste que c'est quand même un écart, surtout quand nous avons une
pénurie de place de 51 000 places. Alors, les parents vont aller où
il y a une place, puis quand on est un parent en situation de vulnérabilité,
parce qu'on cherche à avoir une place pour mon enfant, parce que mon enfant est
handicapé, puis la porte du réseau des CPE est fermée parce que j'ai été refusé
de place, j'irais n'importe où, puis là je n'aurai pas de subvention. Alors,
c'est quand même un écart assez important, puis une porte fermée, dans le fond,
pour ces enfants, puis ces familles. Alors, quand on parle des mesures
recommandées, est-ce qu'il y a une mesure recommandée qui sera précise pour
venir aider ces enfants?
Mme
Blackburn (Julie) : Vous
voulez dire, moi, je prendrais une mesure... je vous recommanderais une
mesure?
Mme Maccarone : Bien, une recommandation
et un changement pour venir en aide. Est-ce qu'on peut penser qu'on va élargir
les subventions qui sont actuellement en place pour s'assurer que ce serait
accessible pour le réseau de services de garde privé? Parce que c'est très
important pour eux d'avoir accès pour aider ces enfants. Parce qu'on a vu dans
les actions 20, 20.A, B, C, on parle qu'on va faire un suivi et on parle
qu'on mette en place les mesures recommandées, notamment au niveau de la notion
de transférabilité envers autres enveloppes pour assurer que les sommes versées
soient utilisées uniquement pour le bien-être et l'intégration des enfants
handicapés. Mais à l'intérieur de ce transfert, peut-on
considérer qu'il y aura peut-être un transfert d'un réseau de service de garde
privé pour venir aide ces enfants qui sont actuellement au sein de ce réseau?
Mme Blackburn (Julie) : Je comprends
bien votre demande, mais vous comprenez que c'est plus de l'opportunité
politique, parce que c'est un changement, quand même, par rapport à notre mode
de financement qui... qu'on ne finance que le réseau subventionné, mais je
prends bonne note, puis, comme je vous dis, notre ministre est en réflexion,
présentement, pour une réforme. Je vais lui faire le message sans problème.
• (16 h 30) •
Mme Maccarone : On est en réflexion,
puis je comprends que, votre responsabilité, ce n'est pas politique, mais ça reste
que dans la consultation actuelle, dans le gros document, il y a juste une
place où il y a mention des enfants handicapés, alors en espérant qu'on va
pouvoir avoir un changement. Avez-vous par hasard le chiffre que j'avais
demandé dès le départ, le nombre d'enfants handicapés qui ont rentré dans le
réseau ou qui ont été expulsés?
Mme Blackburn (Julie) : Au
niveau de l'expulsion, je ne l'ai pas, par contre, dans notre plan d'action on
a ajouté des questions dans les rapports
d'activité. Donc, dans les prochaines années, je vais être capable d'avoir le
nombre d'enfants expulsés. Au niveau des enfants handicapés dans le réseau,
ceux qui reçoivent une subvention, qui... la subvention pour les enfants
handicapés, on est rendus à 11 720 enfants. Cette subvention-là est
passée de 92 millions à 128 millions, donc en 2016‑2017 on était à 92 millions,
on est rendus à 128 millions, c'est 11 720 enfants.
Le Président (M. Leitão) : C'est déjà
tout, merci beaucoup.
Alors, on revient du côté gouvernemental, et, si
j'ai bien compris, c'est Mme la députée de Côte-du-Sud. À vous la parole.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Merci, M. le Président.
D'abord, je tiens à vous remercier,
Mme Blackburn, Mme Leclerc également, ainsi qu'à vos équipes, là,
pour cet exercice nécessaire qui, on l'espère, sera constructif pour les années
à venir puisque les besoins sont criants.
J'aimerais revenir d'abord sur le constat
n° 5, exposé par la Vérificatrice générale, qui mentionne qu'en date de
février 2020 près de la moitié des places autorisées en 2011 et 2013 n'étaient toujours
pas réalisées. J'ai pu... j'ai eu, je ne sais pas si c'est... notre région a eu
la chance d'obtenir un permis de garde atypique en 2013. Aujourd'hui, à ce
jour, ce CPE n'est toujours pas construit, j'ai... mes enfants ont, dans le
fond, été à ce CPE, et en 2015 j'ai des membres du conseil d'administration...
et où on a travaillé très, très fort à essayer de trouver des solutions
concrètes pour faire en sorte que ce CPE se réalise. Malheureusement, on a,
même si j'ai rencontré à maintes reprises des gens de vos équipes au ministère,
à cette époque, en 2015, je tiens à le rappeler, il n'a pas été possible de
construire puisque les règles étaient
tellement rigides que, même malgré la bonne volonté du milieu, des institutions
financières, de soutenir le CPE, il y avait une rigidité certaine des règles.
J'ai entendu dans vos propos, Mme Blackburn, plusieurs éléments très
positifs d'ouverture, d'assouplissements, de volonté d'aller de l'avant,
d'ailleurs je sais que le projet en question, là, pourra voir le jour dans les
prochains mois, voire prochaines années, la prochaine année, mais reste que
depuis 2015 et 2013 nous avons le permis. Est-ce qu'on peut envisager que
les... quelles sont les actions que vous mettez en place concrètement pour
accélérer cette démarche qui a été un parcours de combattant puisque plusieurs conseils
d'administration se sont succédé dans ce dossier-là? Puis on l'avait le permis,
mais malheureusement on n'a pas pu le construire avant maintenant, là. On sait,
les efforts qui ont été faits par le gouvernement actuel, mais je suis préoccupée, à savoir : Qu'est-ce que vous
mettez en place pour éviter qu'on retombe dans cette longueur administrative?
Mme Blackburn (Julie) :
Parfait. Merci pour votre question. Effectivement, ça fait partie de nos plus
grandes préoccupations, il y avait des projets de 2011, de 2013, de 2018, qui
n'étaient pas réalisés lorsque le ministre, en 2019, a annoncé son plan
d'accélération pour le développement du réseau. Ce qui s'est passé en 2019, c'est qu'on a fait un temps d'arrêt, on a
dit : Il y a plein de projets qui ne sont pas encore réalisés,
qu'est-ce qui bloque? Entre autres, des choses qui bloquaient, c'est qu'on demandait
du financement au CPE, le CPE devait fournir une mise de fonds, ce qui
était quand même quelque chose qui bloquait. Ça a été retiré, ça a été retiré
pour certaines catégories, pas toutes. Donc, en 2019, en février 2019, ce qui
s'est passé, c'est que tous les anciens projets ont été mis sur la table, on a
communiqué avec chacun des promoteurs et ils se sont engagés à les réaliser
dans les 24 prochains mois, et puis, nous, le ministère, on les accompagnait de
façon serrée. Ça fait que, quand vous me parlez d'un projet de 2015, je
comprends, là, dans quel état on se trouvait à ce moment-là.
Ça a commencé à avancer, on a reçu des engagements
de tous les promoteurs qui désiraient continuer leurs projets, il y en a près
de 2 700 places qui nous ont été remises parce que les promoteurs
disaient : Non, nous, on n'a plus d'intérêt, on ne veut plus les faire.
Donc, les promoteurs sérieux ont continué, se sont engagés à faire les travaux
en 24 mois. Et arrive la pandémie, la pandémie, vous comprenez que les
promoteurs sont souvent des gestionnaires des services de garde qui étaient
extrêmement occupés pendant la pandémie. Parce que rappelons que le réseau des
CPE n'a jamais fermé de la pandémie, il est resté ouvert pour les gens des
services essentiels tout le long de la pandémie, ce qui fait que les énergies
des promoteurs n'ont pas été mises du tout au développement de nouvelles
places, ils tenaient à contenir... à accueillir de nouveaux enfants de services
essentiels, qui arrivaient puis qu'ils ne connaissaient pas.
Donc, on a donné...
on a allongé de six mois leurs délais et, même à ça, en février dernier, on a
annoncé, le ministre a annoncé, 12 mars dernier, un autre allègement
administratif. Le parcours du combattant, dont vous parlez, c'était
17 étapes pour la réalisation d'un projet, on a ramené ça à neuf étapes. C'est
certain qu'il faut quand même que le ministère ait des points de contrôle. On
ne voudrait pas que Mme la Vérificatrice générale vienne, dans cinq ans,
dire : Comment ça vous payez des CPE 20 millions de dollars? Parce
que rappelons que le CPE est payé par l'argent du gouvernement, mais il
appartient à la corporation qu'est le CPE qui est un OBNL. Il faut quand même
que le gouvernement s'assure d'une saine gestion des deniers publics. Donc, on
a réduit nos interventions puis on n'a gardé que les points de contrôle
nécessaires.
Je donne un exemple.
On a retiré l'autorisation qu'on devait donner au choix du chargé de projet. On
s'est dit : Je pense qu'ils sont capables de choisir leur chargé de projet
sans qu'on leur dise quoi faire. Par contre, un point de contrôle qu'on a
conservé, c'est le budget préliminaire. Important. On ne veut pas qu'il se
fasse un CPE à 15, 20 millions, on veut quand même rester dans une balise.
Ensuite de ça, on a
éliminé toute contribution obligatoire qui restait. Parce qu'auparavant un CPE
qui n'était pas dans une zone en déficit devait financer 50 % de la mise
de fonds de son investissement, ce qui est quand même beaucoup, là, pour un
OBNL. Ça a été retiré... À moins que le CPE ait beaucoup de surplus, il peut
contribuer, on regarde pour qu'il puisse contribuer de façon équitable s'il le
peut. Sinon, ce n'est pas un bloquant.
On a augmenté
également les seuils d'appels d'offres publics. Les seuils qui s'appliquaient
au niveau des services de garde étaient plus
bas que les seuils applicables à tous les organismes publics du Québec. Donc,
les appels d'offres commençaient à
50 000 $, alors que le reste du gouvernement était à
105 000 $. On a augmenté ces seuils-là.
On a également...
Puis ça, ce qui va être intéressant pour les 9 000 places qu'on vient
d'octroyer, on fait un chèque de 50 000 $ dès l'attribution des
places pour qu'ils puissent embaucher leur chargé de projet puis commencer tout
de suite les plans, travailler rapidement pour que, dans les six premiers mois,
ils aient trouvé leur opportunité.
Et enfin on fait un
accompagnement hyperserré par le ministère. On les appelle à tous les mois. On
vérifie où est-ce qu'ils sont rendus. On aide s'il y a des enjeux. Si, par
exemple, il y a un enjeu avec une municipalité avec un permis, on peut faire
des interventions. Donc, on fait un accompagnement serré.
Puis une nouvelle
affaire qui était très intéressante au printemps, c'est qu'on a permis les
installations temporaires. Souvent, concept très intéressant qui permet de
mettre sous permis des places plus vite dans un endroit temporaire. Une ville
prête un local, donc, c'est arrivé dans le coin de Bonaventure c'est un de nos
premiers projets qu'on a faits en place temporaire. Une nouveauté, on n'avait
jamais fait ça au ministère.
Je vous dirais que
notre volonté, là, c'est que chaque place compte, on veut développer des places
pour tous les enfants. On est prêt à... On
ne lésine par sur la sécurité, ça, c'est la base. Mais par ailleurs, si on est
capables d'avoir plus de souplesse, on y va. Puis là on sait très bien
que les coûts de la construction, il y a des augmentations de coûts. On regarde
ça avec le client puis on est capables des fois d'augmenter nos enveloppes de
façon raisonnable. Il faut toujours garder en tête que c'est des deniers
publics, il faut faire une saine gestion des deniers publics. Mais je vous
dirais, on est confiants que ça va aller beaucoup plus rapidement et on les
suit de près.
• (16 h 40) •
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : ...des fonds publics, puis loin de moi l'idée de dire
qu'il faut accélérer puis tourner les coins ronds, loin de là. Toutefois, il y
a des milieux qui sont très agiles, des milieux qui ont niveau de créativité
assez exceptionnel. Vous venez de parler de Bonaventure, un dossier que je
connais bien également, où ils avaient un niveau de créativité assez élevé. Ils
ont présenté jusqu'à des plans D pour accélérer la construction, la réalisation
de ce projet, puis malheureusement ils frappaient toujours une porte close.
Moi, je veux voir
jusqu'où on peut être agile, puis je vous donne un exemple, est-ce que, par
exemple, le ministère pourrait avoir une banque de gestionnaires de projets?
Parce que les directrices de CPE, les gestionnaires qui sont sur le terrain
sont tellement exceptionnelles et tellement bonnes en pédagogie, en gestion
d'équipe, ils ont des compétences hors
normes pour les enfants. Mais parfois, au niveau de la gestion de projets,
bien, ce n'est peut-être pas leur bag, puis ils ne sont pas là pour ça
non plus.
Donc, s'il y avait,
par exemple, une équipe de gestionnaires de projets qui pourraient accompagner,
avec les règles du ministère, mais aussi en fonction des besoins et de la
réalité de chaque région ou chaque milieu. C'est souvent là où on essaie de
faire un cadre unique pour s'assurer qu'on respecte bien les fonds publics puis
de respecter les règles, mais à ce moment-là, souvent, on frappe un mur ou un
cul-de-sac parce qu'on n'arrive pas à s'adapter au milieu dans lequel on évolue.
Puis en s'adaptant au milieu, des fois on va... en tout temps, en fait, on va
quand même respecter la gestion des fonds publics, il y a moyen, puis les gens
sont tellement créatifs. Il faut faire confiance aussi aux gens sur le terrain.
Puis comment envisagez-vous répondre à cette notion de vous adapter puis de
travailler à géométrie variable dans un contexte où le Québec n'est pas
uniforme?
Mme Blackburn
(Julie) : Je comprends très bien votre intervention. Comme je vous
dis, on est un ministère qui est en évolution, qui est changement. Je vous l'ai
dit, chaque place compte. Donc, c'est sûr qu'on veut s'adapter, nos équipes
nous trouvent intenses, je vous dirais, franchement, là, on veut développer, on
veut accompagner les CPE. Effectivement, c'est une excellente idée, là. On a
des gens qui peuvent accompagner, mais aussi, c'est un peu pour ça qu'on envoie
un chèque de 50 000 $ dès l'octroi de places pour qu'ils puissent
embaucher un chargé de projets qui va être dédié. Parce qu'on comprend que la directrice
générale, elle a déjà une job, elle n'est pas chargée de projets, elle
travaille, elle gère un CPE, c'est quand même une job à temps plein, donc...
Mais effectivement
toutes les idées sont bonnes, puis on est en grande réflexion. Écoutez, le premier
ministre l'a déclaré, aujourd'hui, on a 37 000 places à développer, et il
ne nous a pas donné 10 ans pour le faire, hein?. Donc, toutes les bonnes idées
seront prises et on va les mettre à profit.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci.
Alors, on revient du côté des oppositions, le deuxième
groupe d'opposition. Mme la députée de Sherbrooke, vous disposez de
6 min 30 s.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président.
Je vais
revenir sur la question des éducatrices. Vous avez nommé tout à l'heure que vous visiez 400 inscriptions, en novembre, qu'on est à 200 en
ce moment. L'estimation de vos besoins pour ouvrir vraiment les nouvelles
places en développement, actuellement, pouvez-vous me rappeler c'est à combien?
Des voix :
...
Mme Labrie : ...pour l'instant.
Mme Blackburn
(Julie) : Présentement, au niveau
des éducatrices qualifiées, si on veut faire notre développement, il nous en manque
10 000 à 13 000 d'ici cinq ans.
Mme Labrie : 10 000 à 13 000 d'ici cinq ans, mais
vous visez en recruter juste 4 443 dans les trois prochaines
années. Est-ce que c'est parce que vous anticipez des inscriptions massives
dans le D.E.C. régulier ou...
Mme Blackburn (Julie) :
Écoutez, on travaille sur plusieurs autres volets présentement pour diversifier
notre action pour arriver, justement, à être capable d'aller atteindre ce
chiffre-là. Ce que je vous dis, présentement, ce qui est sur la table, c'est le
programme COUD, où on en a pour 2 400. Mais il y a d'autres actions qu'on
est en train de travailler avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale pour nous amener à aller encore plus loin. Je ne voudrais
pas en faire des scoops au ministre.
Mme Labrie : Quand... O.K.
Quand vous dites 10 000 à 13 000, ça, c'est pour les éducatrices
qualifiées. Donc, on parle d'un retour à un scénario de deux sur trois qui sont
qualifiées. Donc, ça va prendre un tiers de plus que ça pour pouvoir offrir
toutes les places, c'est bien ça? Ou bien vous visez trois sur trois qualifiées
avec ça?
Mme Blackburn (Julie) : Bon, je
pense que je pourrais passer la parole à Mme Danielle Dubé qui est la
sous-ministre adjointe responsable de tout ce qui est la main-d'oeuvre. Elle
pourra peut-être vous l'expliquer encore plus en détail. Je ne sais pas, M. le
Président, si vous me donnez la permission.
Le Président (M. Leitão) :
Certainement, certainement.
Mme Blackburn (Julie) : Merci.
Le Président (M. Leitão) : Allez-y.
Mme Dubé (Danielle) : ...
Le Président (M. Leitão) : On ne
vous entend pas.
Mme Dubé (Danielle) : ...
Le Président (M. Leitão) :
Malheureusement, ça n'a pas l'air de fonctionner.
Mme Labrie : O.K.
Le Président (M. Leitão) : Je n'ai
pas encore appris le langage des signes, alors on ne pourra pas. Alors,
Mme Blackburn, vous devriez continuer.
Mme Labrie : Bien, je vais y
aller avec une autre question, le temps que le problème technique soit réglé,
parce que j'aimerais bien quand même avoir ma réponse, là, sur est-ce qu'avec
10 000 à 13 000 comme besoin on parle de deux ou de trois sur trois
qualifiées.
Ma prochaine question, c'est sur les cartes
territoriales. On a vu que, maintenant, vous divisez les territoires en à peu
près 1 000 petits territoires à l'échelle du Québec. Est-ce que c'est
possible pour vous de nous faire suivre les détails de l'offre et de la demande
de places sur ces 1 000 territoires-là?
Mme Blackburn (Julie) : C'est
sur Internet. Vous pouvez y avoir accès, là, déjà, sur notre site Web.
Mme Labrie : ...
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
oui.
Mme Labrie :
Le document qui est en ligne, c'est vraiment les 1 000 territoires?
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, il est explosé en 1 000 territoires.
Mme Labrie :
O.K. Parfait. Quelle proportion de ces territoires-là est en déficit actuellement?
Mme Blackburn
(Julie) : Ah! je vous dirais que la proportion en déficit est assez
élevée. On est à 126 territoires en déficit sur les 160.
Mme Labrie :
126 sur 160, oui, mais sur les 1 000?
Mme Blackburn
(Julie) : Ah! écoutez,
on ne calcule pas pour les 1 000, on ne fait pas un chiffre sur
1 000. Parce que l'idée, c'est, comme je vous disais, le 1 000
sert à faire des analyses plus pointues quand on octroie des places ou quand
aussi... si on veut ouvrir un appel de projets plus ciblé dans une région, ça
se pourrait que la région soit au vert, mais là on va aller voir la ville,
est-ce qu'il y a une ville au rouge dans cette région-là. Mais, par ailleurs,
pour faire les calculs de territoires, on ne peut pas arriver sur 1 200
quelques, ça serait incroyable. Parce que les 160, c'est les
160 territoires, mais, quand vous cliquez sur le petit plus, vous allez
les voir, là, les sous-territoires. Mais on ne fait pas notre calcul sur la
base de tout le kit.
Mme Labrie : O.K. Tout
à l'heure, il a été question des
appels de projets. Vous avez nommé que vous réfléchissez à la
possibilité de faire des appels de projets en continu. Est-ce que vous avez
dans votre chapeau actuellement un appel de projets pour les territoires qui
n'avaient pas été ciblés la dernière fois?
Mme Blackburn
(Julie) : C'est certain que,
si le premier ministre nous demande de développer
37 000 places, on va aller dans les territoires qui sont encore en
déficit. Donc, oui, les territoires qui n'ont pas été ciblés la dernière fois
parce qu'ils n'étaient pas en déficit mais qui le sont devenus le deviendraient
dans un prochain appel de projets. Par contre, il n'y a encore rien de lancé,
là. C'est un peu... La réflexion qu'on a, c'est : Où est-ce qu'il manque
des places? Ça fait qu'il y a peut-être des endroits ou des territoires où on a
déjà fait l'appel de projets, il a manqué de projets ou on n'a pas réussi à se
rendre à l'équilibre. Puis il y en a d'autres qu'on n'avait pas au vert, mais
que maintenant, on le voit sur la carte, ils sont devenus au rouge, notamment
par la perte du milieu familial. Ce qui fait en sorte que oui, si on ouvre un
prochain appel de projets où est-ce qu'on veut viser juste du territoire en
déficit, ça serait tous les 126 territoires en déficit. C'est ce qu'on va
regarder.
Mme Labrie :
Mais il n'y en a pas un, appel de projets en préparation en ce moment, vous me
dites. Si le gouvernement en fait un nouveau, oui, ces territoires-là sont
ciblés.
Mme Blackburn
(Julie) : C'est ça. On est en cours de réflexion pour l'instant. Je ne
voudrais pas arriver...
Mme Labrie :
Mais, quand même, ça a pris quand même presque un an après le lancement du
dernier appel de projets avant qu'on obtienne les réponses. Ça me semble long,
comme délai. Je comprends qu'il faut laisser un certain temps aux organismes
pour déposer leurs projets, mais le traitement, le choix des projets après a
été long. Donc, il me semble que ce serait urgent de lancer un nouvel appel
pour cibler ces territoires-là.
Mme Blackburn
(Julie) : J'en conviens. Tout à l'heure, j'avais expliqué le
processus. On a lancé ça en octobre, et les offres ont été déposées en janvier.
On en a eu un gros, gros, gros paquet. Il y a eu beaucoup, beaucoup de places à
évaluer, beaucoup de projets, et puis c'est certain que vous comprenez que le
lancement d'un appel de projets nécessite des sommes supplémentaires puis moi,
je ne peux pas m'engager comme ça, là. Il y a des autorités puis il y a des
décisions à plus haut niveau qui doivent se prendre.
Mme Labrie :
O.K. Est-ce qu'on a obtenu la réponse pour ma question sur le...
Mme Blackburn
(Julie) : On me disait que c'était deux sur trois.
Mme Labrie :
O.K. Donc, ça en prend probablement 5 000 de plus qui ne seraient pas
qualifiés, au moins, pour ouvrir toutes les places que vous êtes en train de
développer?
Mme Blackburn
(Julie) : Oui. Puis là-dedans, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y
en a déjà, c'est notre déficit de qualification actuel. J'ai des qualifiés...
Présentement, il y en a qui peinent à atteindre le deux sur trois... déjà, ils
ont des employés mais qui ne sont pas qualifiés, qui font partie du premier
chiffre qui est de 3 400 quelques. Eux, ce n'est pas que les employés ne
sont pas là, les employés sont non qualifiés, et on vise à les qualifier. Mais
le chiffre, on pourra vous le déterminer plus précisément, là.
C'est sûr que, lorsque
le premier ministre nous parle de 37 000 places, vous comprenez qu'il
y a un paquet de calculs qui sont en cours pour voir le nombre de personnes qui
vont être requises. Mais pour le moment, nous, avec les données qu'on avait
lorsqu'on a fait le COUD, les actions qu'on portait étaient suffisantes, mais
on continue de les travailler de très près avec le ministère Travail, Emploi,
Solidarité sociale.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. C'est déjà tout. Merci beaucoup.
Alors, on revient du côté gouvernemental. Mme la
députée de Châteauguay. Vous disposez... excusez-moi, vous disposez de
neuf minutes.
• (16 h 50) •
Mme Chassé : Merci. Bonjour,
Mme Blackburn. Rebonjour à Mme Leclerc, un plaisir de vous retrouver.
C'est intéressant qu'on se retrouve aujourd'hui
avec le rapport de la VG quand on entend parler que le ministre est à plancher
avec vous, Mme Blackburn, sur une refonte, un plan de relance, une
réforme, je ne sais pas quel nom exactement on peut lui donner.
L'angle que j'ai le goût de regarder avec vous,
Mme Blackburn, c'est l'angle de la gouvernance. Je donne quelques notes au
niveau des indicateurs : réduction de 10 % du personnel au ministère,
réduction de la satisfaction de 84 % à 80 %, un bond dans les
plaintes puis la suppression de l'objectif de mesures de mobilisation du
personnel. Mais le taux de départs volontaires, lui, il est passé de 20 %
à 14 %. Donc, on voit qu'il y a des mesures que vous avez prises qui
portent, qui font des effets, et aussi — vous en parliez un peu plus
tôt — vous
avez fait preuve d'agilité en mettant en place les places temporaires pour
faire face à la crise rapidement.
L'autre point, vous disiez — puis
corrigez-moi, là, si je me trompe, Mme Blackburn — que,
sur le plan stratégique, qui est évalué par le Conseil du trésor, vous vous
positionniez quatrième avec une note de 84 %. C'est bien ça, 84%?
Mme Blackburn (Julie) :
93 %.
Mme Chassé : 93 %, wow! Et
qui... Et là l'une des notes de la VG, c'est qu'il y a un taux de réussite de
70 % des objectifs stratégiques et 73 % des indicateurs cibles en
2019‑2020. Pourtant, dans le rapport de la VG, on fait état de graves lacunes
au niveau de l'accessibilité des services de garde et d'importantes déficiences
dans les processus, puis on le sait, là, qu'on a du travail à faire, tu sais,
on est tous au courant, puis, effectivement, on a le premier ministre qui est ambitieux et qui a lancé clairement aujourd'hui
qu'on allait créer rapidement les 37 000 places. Alors, on voit
bien qu'on entend l'importance.
Vous êtes en poste, Mme Blackburn, depuis
2019, et vous venez du ministère des Transports. C'est un ministère qui, je
crois, est assez encadrant. On ne veut pas nécessairement que ça devienne aussi
structuré au niveau du ministère de la
Famille, mais j'aimerais savoir de votre part : Est-ce que les objectifs
qu'on s'est donnés sont adéquats? Sont-ils suffisamment relevés pour
adresser la situation actuelle? Et quelles seraient vos suggestions
d'amélioration pour qu'une bonne performance sur le plan stratégique mène à une
meilleure performance sur le terrain?
Mme Blackburn (Julie) : Il y a beaucoup
de choses dans votre question. Je vais essayer d'y répondre le mieux possible. Premièrement,
je suis arrivée en 2020, en janvier 2020, deux mois avant la pandémie, et, oui,
j'arrive du ministère des Transports, mais j'arrive également du Conseil du
trésor, ça fait que... un autre encadrant. L'objectif n'est pas de reproduire ces modèles ici, pas vraiment.
L'objectif est d'avoir des gens mobilisés, dédiés au développement
des places, aux services de garde, à la famille, et c'est ce qu'on réussit. Je
vous parlais tout à l'heure de notre mobilisation qui s'est améliorée.
On peut peut-être expliquer qu'est-ce qui s'est
passé pour le taux de roulement, qui était quand même assez élevé l'année
précédente. C'est qu'il y avait eu une restructuration. En septembre 2019, il y
a eu de la gestion du changement, mais il y a certains employés qui étaient
plus ou moins contents de la nouvelle structure, ce qui a fait en sorte qu'il y
a eu des départs. Puis, quand je suis arrivée, j'ai été mise devant cette
situation-là. J'ai fait la tournée des employés, j'ai été comprendre les
irritants et rapidement j'ai pris action et j'ai pu retravailler la structure
avec mes sous-ministres adjoints. Ça a donné de bons résultats parce que les
gens se sont sentis écoutés.
Par la suite, comme je vous parlais tout à
l'heure, on fait beaucoup d'exercices de mobilisation pour s'assurer que notre personnel
soit heureux et veuille rester. Puis je vous dirais que le fait que, depuis
deux jours, notre dossier est au goût du jour et est la première question à la période
des questions, je vous dirais que ça motive beaucoup les troupes, on a un beau
défi devant nous.
On est en gestion de changement aussi parce que
le ministère doit développer rapidement des places, doit améliorer ses façons
de faire, doit changer de façon, doit changer ses paradigmes. On veut développer
rapidement, on veut accompagner, on veut être plus près. Mais je vous dirais,
c'est très gagnant pour les gens.
Au niveau de notre planification stratégique, tu
sais, il n'y a pas juste le développement des réseaux des services de garde, on
a quand même la qualité des services de garde qui est importante, puis c'est
sûr qu'on ne veut pas le perdre de vue. On a quand même trois objectifs sur le développement...
Ah! Mme Dubé vient de revenir. Et puis on a d'autres objectifs qui sont
sur la conciliation travail-famille, qui sont sur tout ce qui... Excusez-moi,
je suis complètement déconcentrée. La conciliation travail-famille, puis on
s'assure finalement que notre plan stratégique réponde vraiment aux besoins
actuels.
Là, je ne vois plus la commission. Je ne sais
pas si...
Mme Chassé : Puis on entend...
on a l'impression qu'il y a une automobile qui passe en arrière, là, en arrière
d'on ne sait pas qui.
Est-ce qu'il y a... Tu sais, puis on est comme
un peu dans une discussion à bâton rompu. Est-ce qu'il y a des objectifs que
vous verriez relever pour qu'on se donne les moyens, hein, de voir avec
lucidité ce qu'on a à faire pour réaliser le plan ambitieux de 37 000
places avec suffisamment d'éducatrices — on va les nommer «les
éducatrices» parce que ce sont surtout des
éducatrices — et
avec des services de qualité? Ça fait que, tu sais, quels objectifs on se
donnerait plus clairement pour se donner les moyens d'y arriver?
Mme Blackburn (Julie) : C'est
certain que, pour y arriver, ça va nous prendre de la flexibilité, ça va nous
prendre du monde dédié. On est en train d'organiser notre travail pour être
capable d'être agile, répondre rapidement, s'adapter.
Au niveau de l'organisation, je n'irais
peut-être pas sur la modification de notre plan stratégique, mais je vous
dirais qu'à l'interne notre sous-ministre adjoint, M. Lambert Toni, est
responsable des gens qui s'occupent sur le
terrain du développement des places et il les rencontre fréquemment. Il les
motive. Il voit avec eux, dès qu'il y a des problèmes, à rectifier le
tir, à donner les outils pour que les problèmes puissent être réglés. Parce
qu'effectivement c'est très ambitieux, la commande qu'on a reçue du premier
ministre. Il faut ajuster notre action en fonction de cette commande-là pour
être plus rapides puis sortir de la boîte, être capable de trouver de nouvelles
solutions.
Mme Chassé : Merci. Tantôt, ma collègue de Côte-du-Sud — c'est
ça? Côte-Sud... Côte-Sud...
Côte-du-Sud — faisait
mention d'une expérience qu'elle a vécue, moi aussi, j'en ai vécu, j'ai déjà
été à la tête... dans les premiers CPE, le fait qu'elle amenait, à ce qu'on ait
une agilité, et vous en parliez un peu plus tôt.
Je suis adjointe parlementaire responsable du volet
Innovation. Dans vos réflexions, est-ce que, concrètement, il y a des
innovations que vous allez amener ou des espaces d'innovation pour continuer à
rafraîchir nos façons de faire au niveau des CPE, hein? Tu sais, il y a eu
quelque chose qui a été lancé il y a de ça quelques décennies, qui a vraiment
changé notre façon de prendre soin de nos tout-petits.
Est-ce qu'on se donne un espace pour réfléchir
autrement et innover?
Mme Blackburn (Julie) :
Effectivement, c'est un peu l'objectif qu'a eu le ministre en lançant ces
grandes consultations aux mois de mai et juin derniers. On a rencontré tous les
partenaires du réseau, toutes les personnes intéressées à intervenir au sein de
notre réseau. On avait un cahier de consultation, les gens ont déposé des mémoires. Le ministre a bien annoncé qu'il voulait
arriver avec un plan de match cet automne, avec un projet de loi, avec
tout ça. C'est nos moyens innovants là, c'est certain que c'est en ébullition
présentement, puis on est vraiment en train de travailler suite aux
commentaires qu'on a reçus de plusieurs intervenants. On a quand même eu
beaucoup, beaucoup de monde qui sont venus nous rencontrer, nous dire leur...
nous donner leurs bonnes idées. C'est ce qui est en train d'être évalué
présentement. Puis on espère arriver sous peu avec de belles idées dans le
cadre du projet du ministre.
Mme Chassé : Merci.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. C'est déjà tout. Merci beaucoup.
Alors, on revient
du côté de l'opposition officielle. Députée de Westmount—Saint-Louis, vous disposez maintenant de
neuf minutes.
• (17 heures) •
Mme Maccarone : C'est à la
baisse, M. le Président. O.K.
Je veux
parler beaucoup de chiffres, là, ça fait que suivez-moi. En février 2019, le
ministre a fait une annonce qu'on avait... on va développer
13 500 places. Là, ce chiffre a monté à 15 000 places.
Là, en crédits, les derniers crédits, le
ministre a dit qu'on va créer 22 000 places, mais on n'a jamais fait
appel aux projets. Le mois d'août, le premier ministre a parlé du développement
de 37 000 places. Là, vous parlez de 9 000 places annoncées
en été. On a 51 000 familles qui sont en attente actuellement, ça
fait que des familles qui sont en attente d'une place.
Alors, ce que je veux savoir précisément,
c'est : Est-ce le 9 000, c'est inclus dans le 22 000? Est-ce que
le 37 000, est-ce que c'est un supplément du 22 000? Alors, ça veut
dire que c'est 57 000? Et, si c'est seulement 37 000, qu'est-ce qui
explique l'écart? Dans le fond, je suis mêlée un peu. Je veux mieux comprendre
d'où ça vient, le chiffre de 37 000, puis comment ça figure à l'intérieur
de tout ça, ainsi que le 9 000 avec cet exposé.
Mme Blackburn (Julie) : Votre
question est très bonne, puis je me la suis posée beaucoup, ça fait que je vais
être capable de vous répondre.
On va partir du 51 000 pour arriver à
37 000, on va y aller simple. 51 000, c'est le nombre d'enfants en
attente. On enlève de ça les enfants de moins de neuf mois puisque les mères
restent environ sur le RQAP toute cette période-là. Donc, l'enfant prêt à
entrer à la garderie, là, on enlève les moins de neuf mois, ça fait que ça fait
37 000. Ça, c'est la cible à atteindre, de places qu'on n'a pas
aujourd'hui puis qu'on doit se rendre à 37 000. Ça fait que, là, est-ce
que ça, c'est bon pour le 37 000?
Mme Maccarone : Oui, sauf que
j'étais sous l'impression que le 51 000 était déjà une liste qui a été
nettoyée, entre guillemets. Alors, c'était vraiment rempli des parents qui
attendaient actuellement d'une place et non, mettons, le moins de neuf mois,
qu'on dit que ça se peut qu'ils sont inscrits mais pas nécessairement en
attente.
Mme Blackburn (Julie) : En
fait, les moins de neuf mois sont inscrits. Par contre, nous, dans notre
calcul, on considère que la majorité des moins de neuf mois restent avec leur
mère jusqu'à neuf... mère ou père, jusqu'à neuf mois, c'est pour ça qu'on les
retire de notre calcul pour regarder le nombre de places effectives. Puis je
vous dirais que, dans notre calcul de places effectives,
on ne calcule même pas les parents qui vont garder leurs enfants à la maison
toute leur petite enfance, là. Nous, on a... on regarde notre calcul pour
arriver à tous ceux qui veulent des places en ont.
Donc, 37 000, il y a beaucoup d'arrondis,
ce qui fait en sorte que c'est pour ça que des fois on en perd notre latin. Je
recule un peu. Vous m'avez parlé de 13 500 places, là, ça, c'était
dans notre plan stratégique. On est rendus à à peu près 3 500 places
de développées là-dessus, donc il en reste 10 000, O.K., en cours de
développement. Il fait partie du 37 000 parce que ce n'est pas mis sous
permis encore. Ça va?
MmeMaccarone : Ça va. Moi, je suis
toujours «stuck», là, sur le moins de neuf mois, là. Je veux juste dire que...
juste... À part, là, on sait qu'on a plein de parents qui ont besoin d'une
place, malgré que leur bébé a neuf mois, là. Ça, c'est juste... Ça fait que je veux
juste m'assurer qu'ils sont compris dans cette liste parce qu'on a dit qu'on
les a enlevés, mais il y a des parents avec des enfants de six mois qui doivent
retourner au marché du travail, etc. Alors, ils sont compris dans cette liste,
n'est-ce pas?
Mme Blackburn (Julie) : On les
retire pour faire le calcul du 37 000, pour regarder le nombre de places qu'on
a besoin, les moins de neuf mois, parce qu'ils sont sur le RQAP. C'est certain
que quelqu'un peut envoyer son enfant à six mois à la garderie, il n'y a rien
qui dit qu'il n'y aura pas de place. C'est juste que nous, on est dans les
évaluations, dans les estimations de nombre de places. On ne peut pas
développer. Le but, ce ne serait pas de développer tellement de places que, là,
on en fait pour 430 000 enfants au Québec, finalement, les places ne
sont pas occupées parce que, pour 22 000 raisons, ils ne sont pas
tous là. Donc, ça, c'est ce qui explique le 37 000.
Mme Maccarone : Ça explique
le...
Mme Blackburn (Julie) :
Voulez-vous que je continue?
Mme Maccarone : Oui, je vous
suis. C'est juste que, comme j'ai dit, j'essaie de me mettre dans la place d'un
parent. Tu sais, je comprends qu'on avait épuré la liste parce qu'il y avait
86 000. Là, on l'a épurée pour qu'on dise qu'il y a 51 000. Mais là
je comprends que nous sommes en train de l'épurer encore une fois pour les fins
de calcul pour avoir 37 000, pour s'assurer qu'on ne... Je vous entends,
on ne veut pas surdévelopper, je comprends. Sauf qu'évidemment j'ai un bémol de
comprendre. On dit qu'on ne veut pas surdévelopper, mais est-ce qu'on ne
développe pas assez? Est-ce qu'on n'est pas en train de répondre au besoin
actuel sur le terrain? Le 37 000, pour moi...
Je vous entends, c'est très bien expliqué, merci, Mme Blackburn, c'est
juste une question de préoccupation. Est-ce qu'on va avoir assez de
projets pour les 37 000 places? Puis le 22 000, est-ce que c'est
en supplément du 37 000?
Mme Blackburn
(Julie) : Je vais continuer. Tout à l'heure, je vous parlais... vous
m'avez parlé de 13 500 qui était notre nombre au plan stratégique.
Je vous dis qu'on en a développé à peu près 3 500. Donc, arrondi, là, il y
en a 10 000 en développement qui devraient se réaliser, ils sont d'appels
de projets antérieurs. Quand on parlait de 15 000... Puis là le
10 000 fait partie du 37 000. Tout ce qui n'est pas développé, ça
reste dans le 37 000.
Après ça, le 15 000, là, c'est le
10 000 dont je viens de vous parler plus un arrondi de
4 359 places qui était, là, pour
l'appel de projets 2020 avant qu'on lui donne plus de places. Ça fait que
finalement on anticipait, avec l'appel de projets puis les places en
développement, ce 15 000 là. Toujours dans le 37 000. 37 000
moins 15 000, 22 000.
Le
22 000, lui, c'était la balance pour se rendre au 37 000. Et, comme
le gouvernement a donné plus de places au mois d'août pour l'appel de
projets, on est passé à 9 000 places. On a rajouté grosso modo à peu
près 5 000 places. On a dit 4 655, j'avoue qu'on a arrondi, là,
4 655 places, donc on a rajouté un 5 000 places, ce qui
fait en sorte qu'on est rendus à.... Je suis-tu en train de me perdre?
Une voix : Ah! Ha!
Mme Blackburn
(Julie) : Désolée, j'ai dit «15 000»... de 22 000, on retire
5 000. Ça fait que finalement, présentement,
j'ai entre 18 000 et 20 000 places en développement, puis il
faut qu'on se rende à 37 000. Ça fait qu'il nous en manque
17 000. C'est ça, le calcul.
Mme Maccarone :
Mme Blackburn, je vous admire beaucoup. Je ne suis pas fiscaliste, avec le
consentement des collègues, est-ce que je peux vous demander de déposer un
document qui explique le 37 000, ce que vous venez de faire, pour
s'assurer qu'il y a vraiment une compréhension commune de ce chiffre? Parce que
ce n'est pas tout le monde qui a accès à vous, et vous l'avez bien expliqué.
Mme Blackburn (Julie) : Alors,
on va vous le déposer.
Mme Maccarone : Merci. Merci,
c'est gentil.
Est-ce que vous allez faire un appel aux projets
pour le 37 000? Est-ce qu'on... Parce que là je comprends le 9 000,
puis le 9 000 que j'avais posé les questions au début, ce que je voulais
vraiment comprendre, c'est qu'on avait dit 9 000... 9 000, c'est le
chiffre à changer, ça fait que, parce qu'on avait commencé avec, si je ne me trompe
pas, 4 500. Ça fait que, comme j'ai dit, les organismes se sont concertés
pour s'assurer que les projets prioritaires seront mis en
vigueur. Mais là, à quelque part, ce chiffre a changé en cours de route pour le
9 000, mais eux, ils avaient déjà fait un plan d'affaires pour s'assurer
que ce qui était considéré prioritaire par les CPE était déjà mis en place. Ça
fait que, là, ils étaient face à : Oh, mon Dieu! Là, c'est 9 000 qui
sont développées, ça fait qu'on a plein de projets qu'on n'a pas soumis, ça
fait qu'évidemment il y a quand même une préoccupation sur le terrain. Alors,
est-ce que va faire un appel aux projets pour la balance des 37 000 qu'on
aimerait développer?
Mme Blackburn (Julie) : C'est
certain que, si on veut développer 37 000, puis il nous reste des places
qui n'ont pas encore été... pour se rendre à ce 37 000 là, c'est certain
qu'il va falloir arriver éventuellement avec un appel à projets. Par contre, ce
n'est pas moi qui décide du moment. Vous comprenez qu'on travaille ça avec les
autorités, avec notre ministre puis le premier ministre.
Le Président (M. Leitão) : C'est
déjà tout. Alors, on revient du côté du gouvernement, et ce sera Mme la députée
de Labelle.
Mme Jeannotte : Oui. Bonjour,
Mme Blackburn, Mme Leclerc.
Moi, j'aimerais revenir sur la pandémie, parce
que ça a été quand même une situation exceptionnelle. J'aimerais ça vous
entendre sur qu'est-ce qu'a vécu le réseau, qu'est-ce qui a été le plus
difficile. De mon côté, j'habite dans des territoires éloignés, ça a été très
difficile. Et les milieux de garde familiale ont tout simplement fermé à cause de la pandémie, puis les parents se
sont retrouvés sans service de garde. Donc, ça a affecté énormément
notre économie. Mais j'aimerais vous entendre, comment, vous, vous l'avez vécu.
Mme Blackburn (Julie) : Je vous
remercie...
• (17 h 10) •
Mme Jeannotte : ...pandémie,
mais à tout le moins dans les moments les plus difficiles, là, où on était en
confinement.
Mme Blackburn (Julie) : Merci
pour votre question. Comme je vous le disais tout à l'heure, je suis arrivée en
poste en janvier 2020, et en mars 2020 on a fermé le réseau le
vendredi et on a dû le rouvrir le lundi. Une fin de semaine bien occupée. Ce
qui est arrivé, c'est qu'on a décidé... le gouvernement a décidé de fermer les
écoles et les services de garde, mais les services de garde devaient rester
ouverts pour les enfants des parents... dont les parents étaient sur les
services essentiels. La décision qui a été prise dans les deux premières semaines
pour éviter de bousculer des enfants et les envoyer d'un endroit à l'autre, on
a décidé de laisser notre réseau ouvert deux semaines complètement, même les
non subventionnés, les garderies subventionnées, les CPE. On a décidé de les
laisser ouverts au complet, mais uniquement
pour les parents de services essentiels, ce qui fait en sorte qu'il y avait peut-être quatre,
cinq enfants dans un CPE. Et le gouvernement payait la partie des parents. Les parents
n'avaient même pas leur 8,50 $ à
rembourser, c'est le gouvernement qui a vraiment tout payé pour s'assurer que le réseau ait les
sommes nécessaires. Parce que c'est un réseau essentiel, on ne voulait
pas qu'il ferme, on ne voulait pas non plus déraciner les enfants.
Ensuite de ça, quand on a vu que la pandémie
prenait plus de temps, là, on a concentré notre action davantage sur les CPE et
les garderies subventionnées pour les laisser ouvertes. Les garderies non subventionnées
ont été fermées, et on a compensé les garderies non subventionnées, également,
qui perdaient des sommes d'argent. Ils avaient des sommes du fédéral et on a quand
même compensé les garderies non subventionnées parce qu'elles font partie de
notre réseau. Puis on ne voulait pas qu'elles ferment non plus parce qu'on
allait se retrouver, à la réouverture, avec un problème majeur.
Vous parliez des responsables en milieu
familial. On les a soutenues. Celles qui ne voulaient pas ouvrir durant la
pandémie, on a continué de leur verser leurs subventions, on a continué de les
rémunérer pour être certaines également qu'elles soient là après la pandémie.
Je ne vous mens pas qu'il y en a certaines qui ont quitté le réseau à peu près à
ce moment-là. Il y a eu pas mal de pertes de places à ce moment-là parce que,
rappelons-nous, là, qu'on ne pouvait pas voir notre famille. Donc, les dames,
chez elles, recevaient six enfants de familles différentes, certain qu'il y a
eu un impact où elles ne voulaient pas le faire, donc on a eu... mais on les a
appuyées financièrement pour être certaines qu'on ne voulait pas perdre notre
monde, on voulait garder notre réseau le plus intact possible.
Ensuite de ça, pour la réouverture du réseau.
Ça, ça a été... on trouvait que ça avait été compliqué, fermer le réseau, mais
je vais vous dire que rouvrir a été encore plus complexe. On y est allé de
façon séquentielle, avec un plus petit pourcentage de parents qui pouvaient
rentrer. 30 %, 50 %, on a monté jusqu'à 100 %, un peu plus... On
a étalé ça dans le temps, sur quelques semaines, à partir de mai, dans les
régions de Québec, Montréal à partir de juin.
Et puis on a fourni les masques, les masques,
les visières parce que rappelons-nous que c'était une denrée rare, des masques,
au mois de mai. Ça nous prenait environ 1 million de masques par semaine,
ce qui fait en sorte que jamais les services de garde, tout seuls, n'auraient
été capables de se procurer ça. Il n'y en avait pas, nulle part, des masques.
La Santé nous a aidés, et on a distribué les masques à l'ensemble du réseau. On
en distribue encore. On travaille avec le Centre d'acquisitions
gouvernementales et Revenu Québec qui vont distribuer les masques. Donc, on
distribue des masques, depuis mai 2020, à l'ensemble de notre réseau.
Mme Jeannotte : L'action que
vous avez prise, trouvez-vous que vous avez dû improviser un peu à cause de la
situation inusitée, là, et puis est-ce que vous trouvez que vous avez assez de
ressources dans vos boîtes de recherche ou d'élaboration de politiques pour se
revirer de bord sur un dix cents comme ça ou... Parce que, là, on fait face aussi à une autre crise qui est la pénurie de la
main-d'oeuvre. Comment attirer et puis retenir nos gens dans le réseau? Est-ce
que vous trouvez que, comme haut fonctionnaire, vous avez tous les outils? Et,
si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qui vous
manque pour, justement, être capables de contrer des défis aussi grands? Parce
que vous en avez plusieurs.
Mme Blackburn (Julie) :
Écoutez, on a des employés extrêmement résilients. Juste en début de pandémie,
le téléphone n'a pas dérougi, au ministère. On est passé de cinq personnes qui
répondaient au téléphone à 60. Mais ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris nos
inspecteurs qui ne pouvaient plus aller dans les services de garde, ils se sont
mis à répondre au téléphone. Il y a eu une belle agilité et un beau travail
d'équipe. C'est certain que plus le mandat du ministère s'accélère et plus on a
de choses à faire. À un moment donné, si on a besoin de ressources, on fait une
demande au Conseil du trésor puis on demande un rehaussement de nos effectifs.
On essaie de s'organiser aussi en améliorant nos processus de façon continue
pour être de plus en plus efficace, d'apprendre de tout ce qui se passe d'une
fois à l'autre.
Mais, oui, la
COVID, quand même... on dit «improviser», mais je vous dirais qu'on s'est
revirés sur un dix sous assez
rapidement. Les parents ont réussi quand même à aller travailler au niveau des
services essentiels. Et on a versé quand même pas mal d'argent, on a
même donné des allocations spécifiques pour la désinfection, 25 millions
deux fois, 25 millions, l'an passé, 25 millions, cette année, ça fait
qu'un 50 millions. Et, si on regarde tout ce qu'on a versé, on a versé pas
loin de 240 millions dans le réseau, à part les subventions de base, ce
qui fait en sorte que...
Mme Jeannotte : ...que le
ministère a souvent mauvaise presse. Les entrepreneurs nous disent : C'est
beaucoup trop laborieux. Pourquoi avoir attendu que les politiciens demandent
de diminuer des étapes de 17 à neuf? Pourquoi n'avez pas vous-même, ou votre
prédécesseur, anticipé ces mesures qui devaient être simplifiées? Il faut
toujours attendre que les politiques arrivent. C'est quoi, la... comment on va
faire pour faire face à tous les défis? Au fond, vous en avez. L'accessibilité,
les ratios des éducateurs, c'est lequel, le plus grand défi pour vous? J'en
pose beaucoup, de questions, hein? Désolée.
Mme Blackburn (Julie) : Ce
n'est pas grave. Votre première question est au niveau de pourquoi on n'avait
pas réduit les étapes avant. Le projet avait débuté quand même l'année
précédente. Mais je vous dirais que la pandémie, là, elle a arrêté le ministère
de travailler complètement sur un paquet de dossiers. On était en mode urgence,
en mode survie pour notre réseau. Ça fait que c'est certain que les
améliorations de processus qu'on a présentées en mars dernier, on n'a pas fait
ça en deux nuits, là, on a fait ça... ça datait de plusieurs mois, et le
travail était très, très, très avancé quand on est venu le présenter. C'est
tout un concours de circonstances tout simplement. Mais dites-vous bien, là,
qu'entre mars 2020 et décembre 2020, l'essentiel de notre action
était uniquement survivre à travers la pandémie.
Maintenant, le défi le plus important qu'on
voit, c'est le développement de places. On a un très, très gros mandat que le
premier ministre nous a confié, de développer 37 000 places. Il nous
restreint les délais. Il faut innover. Il faut trouver une nouvelle façon de
faire, toujours comment on peut se faire aider des spécialistes. Donc, c'est vraiment... moi, c'est vraiment ma priorité.
Il faut qu'on développe les places parce que je trouve ça inadmissible
également que les parents ne puissent pas retourner travailler car ils n'ont
pas de places. Ça fait que c'est ma priorité puis c'est la priorité du
ministère.
Mme Jeannotte :
Est-ce que les bureaux coordonnateurs vont être revus en profondeur sur leur
mission, leur rôle?
Mme Blackburn (Julie) : Je vous
dirais la consultation qu'on a tenue aux mois de mai et juin, on a parlé
beaucoup du milieu familial. Il y a des travaux là-dessus, mais je laisserais
mon ministre faire les annonces au moment opportun sur tout l'ensemble de la
réflexion, et vraiment je ne voudrais pas le scooper là-dessus, puis je vous
dirais qu'on travaille très fort, on est en grande réflexion, et puis il pourra
vous en parler lors du dépôt de son document d'orientation et de son projet.
Mme Jeannotte : Est-ce que j'ai
encore du temps, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) :
10 secondes.
Mme Jeannotte : Non, c'est
quand même... malgré les défis, bravo, là, quand même avec le contexte de la
pandémie, d'être passés à travers tout ça. Merci beaucoup.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, merci.
Alors, on revient du côté de l'opposition
officielle, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, et vous disposez de
10 minutes.
Mme Maccarone : Ah! c'est bon,
on est de retour. Excellent.
On va revenir au nombre de places, parce que je
veux juste s'assurer que j'ai vraiment bien compris, Mme Blackburn. Combien de places il reste à combler avec l'appel de
projets pour combler le 37 000 places annoncé par le premier
ministre? Parce que, si j'ai bien compris, il restait 17 000 à
octroyer, mais je ne suis pas certaine que c'est ça que vous avez dit.
Mme Blackburn
(Julie) : C'est ce que j'ai dit.
Mme Maccarone : Parfait. Quand
vous envoyez les informations en ce qui concerne le nombre de places à
développer, pourriez-vous aussi commencer avec la liste d'attente pour qu'on
comprend vraiment la façon que ça a évolué? Je pense que ça va aussi aider avec
les réflexions. Merci.
Mme Blackburn (Julie) : C'est
bien.
Mme Maccarone :
Puis aussi, je veux aussi
valider, j'ai compris que 20 places sont actuellement en
réalisation sur les 37 000. Est-ce que j'ai bien compris?
Mme Blackburn (Julie) : Autour
de parce que, comme je vous dis, 37 000, c'est des arrondis, là. On
approche le 20 000 places en cours de réalisation. Il y en a,
là-dedans, 9 000 qui viennent tout juste d'être attribuées. On comprend
que la pépine n'est pas dans la cour, là, et on les a attribuées il y a trois
semaines.
Mme Maccarone : Et est-ce que
les conversions sont incluses dans le 37 000?
Mme Blackburn (Julie) : Non.
• (17 h 20) •
Mme Maccarone : Je vois, là,
O.K. Allez-y.
Mme Blackburn
(Julie) : Non, c'est ça, la
conversion n'étant pas une création de nouvelles places, et souvent il y
a un enfant assis sur la place, donc on ne le calcule pas là-dedans.
Mme Maccarone : Je voulais
juste confirmer. Et quel est l'échéancier pour les 37 000 places?
Mme Blackburn (Julie) : Si
j'écoute mon premier ministre, il a dit, aujourd'hui : D'un an à trois
ans.
Mme Maccarone : Trois ans, O.K.
C'est bien. Est-ce que c'est possible, selon vous?
Mme Blackburn (Julie) : On va
tout faire pour y arriver.
Mme Maccarone : C'est une bonne
réponse politique, Mme Blackburn.
La raison de ma question, c'est parce que vous
savez que, dans les deux dernières années, deux ans et demi, à peu près, il y a
seulement 3 500 places qui ont été développées. Alors, avec une
commande d'un an à trois ans pour 37 000 places, vous comprendriez
que j'ai des préoccupations, j'ai du mal à comprendre comment que ça va être
fait, malgré que l'historique, à date, ça ne démontre pas que nous allons être
capables de développer autant de places.
Mme Blackburn (Julie) : Je peux
juste apporter une précision. Dans les places en cours de développement, il y
en a quand même... je vous parlais d'un 10 000 qui est en cours de
réalisation depuis un bout, là, qui faisaient partie du plan d'accélération de
février 2019, qui doivent se réaliser dans les prochains mois, là. Ça fait
que, si on en a déjà un 10 000 qui est pas mal proche de la ligne
d'arrivée, c'est sûr que ça, ça peut nous aider, là. Ce n'est pas 37 000
qui partent à zéro ce matin, là.
Mme Maccarone : Question
totalement à part. Vous avez mentionné qu'on peut aller consulter, dans les
régions, les nombres de places disponibles, puis aller dans les sous-régions.
Mais les cartes ne sont plus disponibles, est-ce qu'il y a une raison pour ça?
Sur le site Web.
Mme Blackburn (Julie) : Les
cartes?
Mme Maccarone : Les cartes,
oui, dans les régions, elles ne sont plus disponibles, elles sont disparues.
Moi, j'ai beaucoup... quand j'avais le dossier famille, j'avoue, j'ai beaucoup
aimé ces cartes puis j'étais déçue de voir qu'elles ne sont plus là pour
consulter.
Mme Blackburn
(Julie) : O.K. Bien, je suis
heureuse de vous dire qu'elles vont revenir la semaine prochaine,
améliorées en plus.
Mme Maccarone : Ah! améliorées
de quelle façon?
Mme Blackburn
(Julie) : Je pense que je
vais vous passer la parole à Mme Merizzi, qui a plein de choses à
dire.
Mme Merizzi (Isabelle) : Oui.
Alors, oui, bien sûr, elles seront dynamiques. Alors, plutôt qu'être statiques,
vous allez pouvoir cliquer et allez avoir de l'information. Alors, il y a une
amélioration technologique, et elles arrivent aussi vite que la semaine prochaine.
On a travaillé très fort pour que ça puisse se faire.
Mme Maccarone :
Parfait. Merci. Je pense qu'on a tous hâte de voir ça.
Je crois que mon collègue, le président et ainsi
que le député de Robert-Baldwin, il avait quelques questions pour vous.
Le Président (M. Leitão) : Bien.
Merci. Alors, vous me passez la parole, Mme la députée.
Alors, oui, dans ma capacité en tant que député,
moi, j'aimerais aborder avec vous, Mme Blackburn, et au plaisir de se
revoir, on s'était croisés il y a quelques années justement au Conseil du
trésor. Mais j'aimerais aborder un peu la
question de La Place 0-5, 0-5 ans. Il semble y avoir une
confusion. Il y a plusieurs parents, plusieurs familles qui pensent que
cet outil-là est une liste d'attente et donc ils veulent savoir, bon, comment
ça évolue. Est-ce que je vais avoir ma place dans trois mois, dans
six mois, dans trois semaines?
Alors, est-ce que vous pourriez nous donner un
peu plus de lumière sur quels sont vos plans pour améliorer cet outil-là et
surtout pour que tout le monde le comprenne, donc que les parents les
comprennent très bien et que les services de garde aussi comprennent qu'est-ce
qu'on attend d'eux?
Mme Blackburn (Julie) : Moi
également, M. le Président, contente de vous revoir.
Vous dire que Place 0-5, il fait ce qu'on
lui demande, c'est-à-dire de colliger des noms, de ne pas être une liste
d'attente, mais ça cause des insatisfactions de la part tant des prestataires
de services que de la part des parents, on en convient. On a eu... Lors des
consultations de mai et juin derniers, on a eu des présentations dans Place 0-5
et on a eu des présentations de plusieurs parents, plusieurs partenaires qui
nous ont dit leurs insatisfactions, également.
Ce qui est embêtant pour le moment, c'est que le
fait que les politiques d'admission soient différentes d'un service de garde à
l'autre. C'est plus complexe de tenir une liste d'attente, mais on regarde dans
les paramètres actuels jusqu'où on peut aller. Je ne serais pas capable de
répondre très, très précisément à votre question parce que les travaux sont en
cours puis la finalité n'est pas encore terminée.
Mais on comprend très bien que le parent veut de
la prévisibilité, veut voir : Est-ce qu'il est 100e? Est-ce qu'il est
400e? Puis, quand je dis 400e, est-ce que c'est un vrai 400e ou c'est parce
qu'il est sur 22 listes différentes? Parce que ce que nous disent aussi
les services de garde, parfois, la frustration qu'ils ont, c'est lorsqu'ils
s'en vont dans leur liste, puis ils font des appels, ils doivent se rendre à
22 parents avant d'avoir une réponse positive parce que les parents
disent : Ah! oui, oui, moi, je ne la veux plus, la place. Ça fait qu'il
faut vraiment trouver un moyen de répondre aux besoins tant du parent que du service
de garde, que ce soit vraiment une liste intéressante, tant pour le service de
garde qui a vraiment sa liste et tant que pour le parent, aussi, qui va voir,
là : Oui, est-ce que je suis premier, deuxième, troisième? Puis dans sa
catégorie également, parce que, comme je le disais tout à l'heure, un enfant de
quatre mois ne s'en va pas dans un groupe de quatre ans.
Donc, il y a plusieurs paramètres à regarder.
Mais je veux vous rassurer, on travaille très, très fort là-dessus. On l'a en
réflexion également, suite aux consultations, parce que ça faisait partie du
document de consultation du ministre. On se posait des questions sur La Place
0-5. C'est des choses qui s'en viennent bientôt.
Le Président (M. Leitão) : Et
j'espère que ça puisse aussi inclure des nouveautés technologiques parce que,
de nos jours, il y a une app pour n'importe quoi, là. Alors, peut-être qu'on
pourrait... cette information-là pourrait être disponible assez rapidement et
peut-être «in real time» si on le peut.
Je vois que mon temps aussi avance, mais juste
une dernière question. Vous avez dit que, bon, il y a 3 000...
3 000 organismes, donc vous devez composer avec ça. La question est
très simple : Comment est-ce que vous faites ça? Comment est-ce qu'on peut
gérer 3 000 entités comme ça? Ça doit rendre votre vie assez, assez
compliquée. En anglais, on dit «it's like herding cats», chacun va dans des
directions différentes. Comment est-ce que vous arrivez à garder tout ce
monde-là dans la même direction?
Mme Blackburn (Julie) : Écoutez,
par différents moyens. On a quand même... Ces gens-là ont quand même beaucoup
d'associations qui sont très actives, tant au niveau des CPE que des garderies
subventionnées, que des garderies non subventionnées. Et, nous, on garde un
contact continuel avec ces associations-là qui, eux, transfèrent l'information
à ces 3 000 entités là. Par exemple, pendant la COVID, on pouvait
envoyer des bulletins à toutes nos entités en même temps. On envoyait des
bulletins d'information. Dès qu'il y a quelque chose d'important sur la
sécurité, tout ça, on pousse l'information dans notre système, et ça se rend à
chacune des entités.
Mais pour vous dire ce qui est complexe, c'est,
par exemple, le nombre d'emplois vacants. Il faut faire une opération
particulière parce que c'est quand même plus de 3 000 employeurs.
Mais le fait de travailler avec leurs associations, la majorité font partie
d'une association qui transfère l'information à chacun des prestataires et puis
également nous ramène les enjeux vécus par les prestataires, nous aide à nous
améliorer, nous font sentir le pouls du terrain. Ça fait que c'est beaucoup via
les partenaires, et d'ailleurs on a des forums trois fois par année avec ces
partenaires-là pour discuter. C'est des forums très interactifs où eux aussi
peuvent amener des sujets, le ministère amène des sujets. Donc, on en a eu
trois depuis un an.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Je remets mon chapeau de président, et c'est déjà tout pour cet échange.
Merci. Merci beaucoup.
Alors, on revient au deuxième groupe
d'opposition, Mme la députée de Sherbrooke, pour six minutes.
Mme Labrie : Oui, merci. Vous
êtes plus généreux que la secrétaire, qui m'a dit 5 min 20 s.
Des voix : Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Leitão) : J'ai un
ajustement présidentiel que je peux faire.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Labrie : Merci. Je veux
revenir sur la question du guichet unique, là, la liste d'attente. On a discuté
des 37 000 places, tantôt,
qui sont un élagage des 50 000. Mais, quand il y a eu la fuite des données
du guichet unique, on a vu aussi qu'il y avait 24 000 enfants
en attente, qui restent en attente sur la liste et qui ont déjà une place. Est-ce
que vous pouvez nous ventiler ce 24 000 là? Quelle proportion de ces
enfants-là ont déjà une place subventionnée ou une place en CPE? Parce que j'aimerais comprendre. On sait qu'il y a
des raisons de tarifs puis territoriales, pour rester sur la liste
d'attente, mais j'aimerais savoir quelle proportion de ces enfants-là n'a pas
une place en CPE, en particulier.
Mme Blackburn (Julie) : Bon,
juste pour vous dire, le calcul... lorsqu'on a fait l'élagage, on partait,
mettons, de 88 000 places. Après ça, on élaguait les enfants qui
avaient déjà une place. C'est très difficile pour nous de voir les enfants qui
ont une place. On n'a pas la donnée exacte. Je vous explique un peu le concept,
là. La façon qu'on procède, on reçoit des données brutes de Place 0-5, et nous,
on compare avec nos données système. Dans nos systèmes, il y a... c'est
24 000, hein?
Une voix : ...
• (17 h 30) •
Mme Blackburn (Julie) :
20 000 enfants qui ont déjà une place, donc qui sont dans un service de
garde. Mais ce que ça veut dire, c'est que
le service de garde n'a pas mis à jour le dossier de cet enfant-là auprès de
Place 0-5, ce qui fait en sorte que l'enfant est peut-être très
satisfait de sa place ou peut-être veut rester sur la liste parce qu'il veut
changer de place. Ensuite de ça, on n'est pas... Donc, là, les travaux qu'on
est en train de faire avec Place 0-5 c'est
pour, justement, que nous, on pousse l'information de notre système à Place
0-5, dire : Aïe! Il y a une correction à faire, ici. Vous
devez demander aux parents ou aux services de garde de vous mettre à jour,
est-ce que le parent veut toujours rester sur la liste. Quand cette
application-là sera faite, ce ne sera plus un calcul manuel, on va être
capables d'avoir beaucoup plus d'informations.
L'objectif, là, c'est que, nous aussi, on le
sache, là. Sur les parents qui restent sur la liste d'attente, il y en a
combien qui sont bien où est-ce qu'ils sont? Il y en a combien qui veulent
changer de place? C'est peut-être un chiffre inférieur aux 17 000, 20 000,
c'est peut-être un chiffre supérieur. C'est ça qu'on ne sait pas, parce qu'on
n'a pas... les données ne nous permettent pas encore de le faire, mais c'est
dans notre objectif de faire les modifications à nos systèmes, avec
Place 0-5, pour avoir de la meilleure donnée, parce que, peut-être, ce
nombre-là n'est pas exact. Peut-être, c'est tous des enfants qui sont contents
de leur place, peut-être que c'est tous des enfants qui ne sont pas contents de
leur place, mais, avec l'info que j'ai, je ne suis pas capable de vous le dire.
Ça fait que c'est... éventuellement, lorsqu'on aura fait des travaux, dont on a
mentionné dans notre plan d'action avec le Vérificateur général, quand ces
travaux-là d'arrimage avec Place 0-5 seront faits, on va être capables d'être
encore meilleurs dans nos données, dire : Il y en a 51 000 en
attente, il y en a, par exemple, 20 000 qui, eux, ont une place, mais ils
veulent une autre place, pour toutes sortes de raisons, puis on pourrait savoir
la provenance de chacun. Mais pour le moment, je ne suis pas capable de faire
le calcul. C'est parce que les systèmes ne nous le permettent pas.
Mme Labrie : Quand est-ce que
les travaux vont être terminés, pour qu'on puisse le faire?
Mme Blackburn (Julie) : C'est
au cours des prochains mois qu'on envisage d'arriver à finaliser ces
travaux-là, là. On travaille pour les prochains mois.
Mme Labrie : Mais ce ne serait
pas possible, plus rapidement que ça, d'envoyer une notification aux parents
concernés pour leur demander s'ils sont satisfaits de leur place?
Mme Blackburn (Julie) : C'est
plus compliqué que ça dans nos systèmes. C'est vraiment une question de
systèmes qui se parlent, puis que nous devons changer notre système, là, avec
Place 0-5, plus que de notifications aux parents. Puis c'est sûr qu'on est
en train de réfléchir à l'ensemble du guichet unique également, là. Ça fait que
peut-être que, tant qu'à faire cette réflexion-là, on ne veut pas non plus
entamer des travaux qui, finalement, si on fait une réflexion différente sur le
guichet, on va les avoir travaillés pour rien.
Mme Labrie : J'ai de la misère
à voir ce qui est compliqué dans entrer en contact avec les parents qui sont
sur la liste. Dans le fond, je ne comprends pas qu'est-ce qui est compliqué.
Mme Blackburn (Julie) : Vous
voulez que le ministère entre en contact avec des parents sur la liste?
Mme Labrie : Ou l'organisme qui
s'occupe du guichet unique. Comment se fait-il que c'est compliqué d'entrer en
contact avec les parents dont l'enfant est encore sur la liste pour leur
demander : Voulez-vous encore rester sur la liste?
Mme Blackburn
(Julie) : Ce n'est pas ce qui est compliqué. C'est de... Je vais
recommencer. Quand on reçoit la base de données, là, là-dedans c'est nous...
quand on fait l'appariement avec la nôtre, on voit qu'il y en a qui ont une
place en services de garde, mais Place 0-5 ne le sait pas, lui. Ça fait
que Place 0-5 ne peut pas communiquer avec le parent, dire :
Êtes-vous satisfait de votre place? Il ne le sait pas. C'est ce qu'on veut
faire comme système, de pousser l'information à Place 0-5 pour que, là,
Place 0-5 vienne parler aux parents et dire : Bon, vous avez eu une
place, est-ce que vous êtes satisfaits, est-ce que je vous laisse sur la liste
ou pas? C'est ça, là, la mécanique qu'on n'est pas capables pour l'instant,
parce qu'il manque des développements informatiques, qui ont été un peu
retardés au cours des derniers mois, mais on
veut les mettre en place dans les prochains mois, pour avoir une meilleure
donnée.
Mme Labrie : Il n'y a rien, actuellement,
là, il n'y a aucun mécanisme qui fait en sorte de demander, par exemple,
annuellement aux parents de confirmer qu'ils veulent rester sur la liste ou
pas? Je pensais qu'il y avait ce genre de mécanisme là.
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
oui, oui, il y a ce mécanisme-là. Mais ce que je vous parle, moi, c'est que
vous me parlez du calcul du 51 000 par rapport au 20 000. Moi, je
vous explique que, momentanément, ce 20 000 là, c'est qu'ils sont dans mes
systèmes, ils ne sont pas sur Place 0-5. Mais, si on prenait la lecture plus
tard...
Mme Labrie : Si, dans la
dernière année, les parents ont reçu cette notification-là puis ils sont restés
sur la liste... Je veux dire, je peux comprendre qu'il peut y avoir un petit
jeu, que, dans les derniers mois, ils ont trouvé une place, puis ils n'ont pas
encore enlevé leur nom, mais on peut s'attendre que la majorité qui sont là
cherchent encore une place, puisqu'à chaque année on leur demande de le
confirmer?
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
mais, moi, comme je vous explique, mon chiffre, c'est que c'est une lecture à
un moment x, ce chiffre-là, tout simplement. Ça fait qu'à ce moment-là le
parent n'a pas mis à jour son dossier, le service de garde n'a pas mis à jour
le dossier du parent. Mais je vous dirais qu'avec nos développements on va être
capables d'arriver avec, vraiment, une meilleure donnée pour savoir est-ce que
l'enfant peut... reste sur la liste ou sort
de la liste. Puis il y en a quand même, des enfants qui peuvent rester sur la
liste d'attente de plusieurs services de garde.
Le Président (M. Leitão) : Merci. Je
m'excuse, on est arrivés à la fin de cette période d'échange.
Alors, on revient du côté gouvernemental, M. le
député de Portneuf, voilà. Vous avez neuf minutes.
M. Caron : Merci, M. le
Président. J'aimerais revenir sur la question des éducatrices et aussi aborder,
finalement, la question des garderies privées non subventionnées. On s'entend
que, globalement, on a besoin de tout le monde,
et moi, je suis en faveur de plusieurs procédés pour venir en aide à nos
familles. On sait qu'on a des garderies privées non subventionnées qui
sont des petites merveilles, aussi, d'exploitation.
Tout à l'heure, on parlait de la difficulté à
trouver des éducatrices. On sait qu'un des principaux enjeux des garderies
privées non subventionnées c'est, justement de former des éducatrices et que,
quand elles sont formées, finalement, elles quittent les garderies privées non
subventionnées pour aller rejoindre les CPE. Est-ce que le ministère a
travaillé sur des balises? En tout cas, il ne faut pas qu'on se cannibalise
nous-mêmes, parce que ces garderies privées non subventionnées — tout
à l'heure, on parlait d'horaires atypiques — font preuve de beaucoup d'imagination pour en proposer aux parents. Donc,
qu'est-ce que le ministère a mis en place pour protéger, finalement,
tout notre système? Parce que le plus important, c'est qu'on puisse offrir des
places à nos enfants.
Mme Blackburn (Julie) : Vous
avez bien raison. Les garderies non subventionnées ont quand même accès aux
mêmes programmes que les autres services de garde. Le programme annoncé en
avril 2021, de 64 millions de dollars, qui est pour le parcours
études-travail, il y a quand même 156 garderies non subventionnées qui se
sont inscrites. Ce n'est pas évident, vous
dites : Est-ce qu'on pourrait protéger les éducatrices, et tout ça?
C'est une question aussi de libre marché, c'est une question que l'entreprise...
La garderie non subventionnée peut charger le montant qu'elle veut par jour,
donc elle peut payer ses employés comme elle le veut, alors que les garderies
subventionnées, les CPE qui sont conventionnés, auxquels il y a des conventions
collectives qui ont été signées, eux autres, ils ont des barèmes fixes, là, de
rémunération.
Nous, on fait
nos efforts pour l'ensemble du réseau. Toutes les mesures qu'on met en place
pour la main-d'oeuvre s'appliquent tant à nos CPE, nos garderies
subventionnées, que les non subventionnées. Mais de là à aller dire :
Elles ne peuvent pas changer d'endroit, là, c'est un petit peu difficile. Mais
moi, je vous dirais que c'est quand même une bonne nouvelle de voir qu'on a
plus de 156 garderies non subventionnées qui ont adhéré à la formation du COUD.
M. Caron : L'objectif, ce n'est
pas de protéger ou d'empêcher une éducatrice de quitter un modèle privé vers un
CPE, mais de mettre en place... en tout cas, de sécuriser un petit peu tout ça
pour qu'en effet on n'habille pas Paul en ayant déshabillé Jacques. Donc,
comment est-ce que... En tout cas, je voulais attirer votre attention
là-dessus, parce que c'est quelque chose qui m'est souvent soumis. Et puis,
encore une fois, le modèle privé est aussi un modèle qu'il faut encourager,
parce que les prestations qui sont données sont souvent irréprochables.
Dans le même sens, et
je reprendrai un petit peu... je ferais un petit peu de pouce sur ce que disais
ma collègue de Westmount—Saint-Louis
tout à l'heure, on parlait des besoins d'enfants particuliers, puis, encore une
fois... puis ne voyez pas là... mais je saisis une opportunité de vous en
parler... ne voyez pas là une préférence, chez moi, au
modèle privé versus les CPE, mais, encore une fois, moi aussi, j'ai souvent des
appels, au bureau de circonscription, de parents qui me disent : Bien,
écoute, moi, j'aimerais ça mettre mon enfant dans la garderie privée, mais je ne peux pas, parce que mon enfant a des
besoins particuliers, et la garderie privée n'a pas accès à ces
ressources. Donc, j'attire, là aussi, votre attention là-dessus pour qu'on
puisse imaginer... Parce qu'au final, ce sont nos enfants qui en souffrent et
nos familles qui en souffrent. Et, finalement, l'objectif collectif qu'on a,
ou, en tout cas, qu'on devrait avoir, c'est de répondre au mieux à ces
situations, qui sont quand même des situations particulières. Donc, est-ce que... Tout à l'heure, vous vous êtes
engagée à en parler au ministre, mais, au-delà de ça... puis je ne veux pas
être dans le... tenu dans le secret des
dieux, mais est-ce qu'il y a une réflexion qui est menée en ce sens,
actuellement, au ministère?
• (17 h 40) •
Mme Blackburn
(Julie) : Écoutez, toute l'action du ministère a toujours été pour les
subventionnées, parce qu'on verse des sommes aux garderies subventionnées et
aux CPE. Le modèle non subventionné était autonome, ne reçoit pas de sommes du
gouvernement, comme je l'ai expliqué tout à l'heure. On n'a jamais versé de
sommes aux non subventionnées, à part lors de la COVID, où on a versé des
compensations pour s'assurer qu'elles ne ferment pas. Donc, c'est quand même un
changement assez important d'orientation, puis qui doit être, quand même,
discuté avec les autorités, notamment le ministre.
Puis,
à part vous dire que je peux amener la réflexion à son niveau lors des travaux
qu'on mène présentement... Parce que je vous rappelle que les enfants
vulnérables, il y a quand même un chapitre, dans notre grande consultation de
mai-juin, qui portait sur les enfants vulnérables et à besoins particuliers,
également, la commission Laurent, qui a fait
des recommandations à la Famille, et pour lesquelles on est actifs,
présentement, dans les travaux gouvernementaux, pour arriver avec un
plan d'action gouvernemental au cours de l'automne. On les touche de plusieurs
façons, au niveau des enfants vulnérables, mais je prends bonne note de votre
commentaire.
M. Caron :
Je comprends très bien ce que vous nous dites à propos de subventionnées, non
subventionnées, mais moi, je parle d'enfants, et, quand on parle d'enfants, selon
moi, il n'est pas question... Je pense qu'on est capables... puis comptez sur
moi aussi pour sensibiliser le ministre à cette cause-là... on est capables
d'ouvrir un petit peu notre champ de vision et de voir ce qu'il est possible de
faire.
Et je fais aussi un
bond sur ce que disait ma collègue tout à l'heure, concernant l'ingéniosité
dont on pourrait faire preuve pour ne pas prendre de retard dans la
construction des nouvelles garderies. Parce qu'en effet une directrice ou un
directeur de CPE, sa spécialité, c'est de s'occuper de l'enfant, et non pas de
s'occuper du suivi des plans et puis du bon déroulement des travaux. On parle
de délais qui sont très intéressants. J'espère, bien entendu, qu'on va les
respecter. Mais vous nous disiez tout à l'heure : On va les accompagner,
mais...
Parce que moi, par
exemple, j'ai un CPE qui a été annoncé en 2017, me semble-t-il, dans Portneuf,
et il n'est toujours pas ouvert, tout simplement parce que, et vous le
précisiez tout à l'heure, les exigences de l'époque rendaient les choses
quasiment impossibles. Vous avez permis qu'on puisse alléger toute cette
procédure, mais, quand même... Et puis il y
a eu des changements au sein du conseil d'administration. Donc, à chaque fois,
c'est du retard.
Mais, dans les
nouvelles places qui ont été annoncées, est-ce que vous avez prévu... Est-ce
qu'il y a des pénalités qui peuvent... Qu'est-ce qui va se passer finalement?
Parce qu'on a bien beau dire : Nous, on veut que vous exécutiez la
construction d'ici autant de mois, mais, au final, s'ils ne le font pas,
qu'est-ce qui va se passer, en réalité, sur le terrain? Est-ce que vous allez
retirer les places? Est-ce que vous allez confier le dossier à quelqu'un
d'autre? Qu'allez-vous faire?
Mme Blackburn
(Julie) : On fait déjà cette opération-là. Lorsque certains CPE ont
reçu des places, et les travaux n'avancent pas, et ils ne respectent pas les
échéanciers auxquels ils se sont engagés, on récupère les places. On a récupéré
quand même pas de places au cours des dernières années, et puis c'est ça qui
est plate pour les CPE pour lesquels les travaux n'avancent pas. Puis il y a
toujours des bonnes raisons, là. On ne veut pas lancer la pierre à personne, je
ne lance pas la pierre, on espère, mais je vous dirais que, des fois, c'est...
le chargé de projet perd sa charge. Vous me parliez d'un C.A. qui change. C'est
sûr que, là, si le premier C.A, lui, il avait l'idée de : il faut
développer, il faut faire de la place à d'autres enfants, puis le deuxième a
moins ça dans ses orientations, ça ralentit beaucoup les ardeurs du CPE.
Ça fait que notre
mécanisme, c'est de récupérer les places. On les remet au jeu avec des
promoteurs dont le projet est plus récent et où est-ce que la motivation est
plus au rendez-vous. Puis on a enlevé, nous, de notre côté, toutes les
barrières qui pouvaient nuire et qui pouvaient ralentir. Comme je vous dis, on
fait des suivis très, très serrés de façon mensuelle, on appelle les
promoteurs, on essaie de dénouer les impasses et de les accompagner le plus
possible. Mais ça reste que c'est un promoteur qui est quand même privé, qui,
lui... on lui confie les places, et il fait son développement. Nous, on
l'accompagne tout au long des opérations. Mais on va réfléchir également à être
encore plus innovateurs si on veut respecter les délais très serrés que le
premier ministre nous a donnés.
M. Caron :
Mais, c'est ça, parce que la nature est ainsi faite, hein, on est à peu près
tous pareils, c'est que, quand il y a une pression qui est quand même exercée,
bien, on avance, parfois, plus vite. Et donc, au-delà de... Là, je pense qu'il
faudrait réfléchir à des moyens pour... Je comprends que vous êtes là en termes
d'accompagnement. Mais, je vous dis, là, c'est une histoire que je vis, là,
2017, me semble-t-il, et les places ne sont pas là. C'est quand même... Parce
que ce sont les parents qui souffrent de cette situation, puis, au final, bien,
c'est aussi... Nous, en tant que gouvernement, on a une responsabilité à livrer
la marchandise, tel qu'on s'y était engagés.
Donc, je vous invite à... L'idée, ce n'est pas
de sortir le bâton, mais c'est, au moins, de s'assurer qu'il y ait une carotte
pour que la réalisation se fasse en temps et en heure. Parce qu'encore une
fois, puis je le disais, tout à l'heure, lors de ma
première intervention, on ne peut pas tomber plus à point dans ce domaine,
parce que ça crie de partout, dans nos circonscriptions, pour obtenir des
places. Donc, si, en plus, les promoteurs ne sentent pas qu'il y a une pression
nécessaire qui est exercée sur eux, bien, c'est bien évident que le
constructeur, il a bien beau être privé, il va aller mettre un petit peu plus
d'énergie sur un autre projet qu'on lui a confié et pour lequel le promoteur
met plus de pression sur lui, finalement. Donc, je pense qu'il faut prendre
quand même ça en considération.
Combien de temps?
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, monsieur... Vous avez déjà pris un peu de temps de votre collègue.
M. Caron : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, merci beaucoup.
Alors, on passe du côté du troisième groupe
d'opposition. Mme la députée de Joliette, pour six minutes.
Mme Hivon : Oui,
merci, M. le Président.
Donc, j'étais curieuse de savoir si vous aviez
les données pour les éducatrices qualifiées versus les non qualifiées dans le
réseau à l'heure actuelle. Sinon, vous pourrez nous les faire parvenir?
Mme Blackburn (Julie) : ...qui
était juste tombé par terre. En 2019-2020, en CPE, 16 425 éducatrices
qualifiées, 2 986 non qualifiées. En garderies subventionnées, 5 667
éducatrices qualifiées et 1 944 non qualifiées.
Mme Hivon :
Merci. Maintenant, en termes d'information, dans le... Je ne sais pas si c'est
pour ça que les nouvelles cartes vont apparaître la semaine prochaine, mais
petite question très concrète : Est-ce que les 9 000 places qui ont
été octroyées dans les dernières semaines vont être incluses dans les nouvelles
cartes?
Mme Blackburn (Julie) : Non,
parce que sinon c'est sûr qu'elles ne seraient pas disponibles la semaine
prochaine, les nouvelles cartes. On voulait les...
Mme Hivon :
Éventuellement, vous allez les inclure?
Mme Blackburn (Julie) : Oui,
oui, oui.
Mme Hivon :
Parfait, c'est bon.
Mme Blackburn (Julie) :
Prochaine lecture du modèle, la prochaine lecture, vous allez voir, la carte,
elles seront incluses, parce qu'on les inclut juste lorsqu'on les octroie, on
ne les inclut pas avant.
Mme Hivon :
Parfait. Dans votre plan stratégique, vous avez des objectifs, donc, en lien
avec Agir tôt. Vous avez un objectif qui est mesuré par l'indicateur de la
proportion des enfants de moins de cinq ans qui ne fréquentent ni le réseau des
services de garde ni le réseau préscolaire. La cible était de 35 %. On
était, en 2019‑2020, à 37,4 %. Est-ce que vous avez le chiffre pour
2020-2021? Moi, c'est le 1.2, l'enjeu 1, oui.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, c'est ça. Le chiffre pour 2020‑2021 n'est pas encore
final, final, le rapport annuel n'est
pas encore déposé. Il sera déposé sous peu à l'Assemblée nationale, mais je
n'ai pas encore le chiffre final, final.
Mme Hivon : O.K.
Donc, ça va être la même chose pour le 1.4, sur le pourcentage de territoires
qui sont en déficit de places. L'objectif était de 35 %. On est à
53,8 % en 2019‑2020. Est-ce que vous l'avez, ce chiffre-là, pour 2020‑2021?
J'imagine, avec les cartes, puis tout ça...
Mme Blackburn (Julie) : Ce
chiffre-là... On a enlevé la... Oui, c'est ça, mais on a enlevé l'objectif de
notre plan stratégique pour cette année, étant donné qu'on n'a pas pu faire de
lecture en avril 2020, à cause de la pandémie. Lorsqu'on a fait des
modifications de notre plan stratégique, on a retiré la cible pour l'année 2020‑2021
puis on va revenir avec une nouvelle cible pour les années subséquentes.
Mme Hivon : O.K.
Je pense que c'est un indicateur très important, donc, en tout cas, j'aimerais
qu'on puisse avoir un suivi là-dessus, là, je pense qu'en termes de reddition
de comptes ce serait important.
Ça m'amène à la question des éducatrices. Tantôt
vous avez dit... vous estimez, là, qu'il va en manquer 10 000 à
13 000 d'ici cinq ans. Est-ce que ça, c'est dans le... J'imagine que c'est
dans le contexte actuel du nombre de places au moment où on se parle?
Mme Blackburn (Julie) :
Attendez un petit peu. J'aurais aimé ça que Mme Dubé vous parle, elle est
excellente dans ce dossier-là, parce que je ne le sais pas...
Mme Hivon : Je
n'en doute pas. On aimerait ça l'entendre aussi.
Mme Blackburn
(Julie) : On aimerait ça l'essayer, si ça peut fonctionner.
Mme Dubé
(Danielle) : Est-ce qu'on peut faire un autre essai?
Des voix :
...ça marche.
Mme Dubé
(Danielle) : Ça marche? Bon.
Mme Hivon :
En fait, ma question est toute simple, c'est que cet estimé de pénurie ou de
manque d'éducatrices, est-ce qu'il se fonde sur le nombre de places
qu'on compte à l'heure actuelle?
Mme Dubé
(Danielle) : Non, il se fonde sur la planification du développement,
donc nos places qui sont actuellement en développement.
Mme Hivon :
Donc, même si ce chiffre-là nous était donné il y a plus d'un an, avant qu'on
nous annonce 37 000 places, il n'a pas changé?
• (17 h 50) •
Mme Dubé
(Danielle) : En fait, on n'a pas encore intégré jusqu'à 37 000
places. Les chiffres sont en train d'être mis à jour. C'est une donnée qui est quand
même récente, cet ajout-là, et les appels de projets ne sont pas encore lancés. Mais on avait, donc, intégré, dans
cette prévision-là, le développement qui était connu à ce moment-là. Dans le cadre du groupe d'intervention sur la
rentrée de main-d'oeuvre, on est en train, avec le MTESS, avec le ministère de
l'Enseignement supérieur, avec le MIFI, de mettre à jour, là, l'ensemble de ces
besoins-là en fonction de la nouvelle donne et des nouveaux échéanciers qui
sont mis sur la table actuellement.
Ce que je peux vous
dire, par contre, sur votre question précédente, c'est que ces prévisions-là
sont faites avec un ratio de deux éducatrices qualifiées sur trois.
Mme Hivon :
Parfait. Puis donc ça, j'imagine que c'est sur la base d'environ les deux
appels... en fait, l'appel de projets qui avait cours et puis... Donc, à peu
près 9 000, c'est ça?
Mme Dubé
(Danielle) : En fait, c'est sur le développement dont vous aviez
discuté un petit peu plus haut où on a les 18 000 places qui sont actuellement,
là, en réalisation.
Mme Hivon :
O.K., parfait. Je veux revenir sur la question des appels de projets, parce
qu'il y a des régions, on en a parlé tantôt, là, qui ont été ignorées, notamment le Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui, lui,
dans les dernières semaines, n'a reçu aucun octroi de places. Or, il est en
déficit de places. Donc, je voulais comprendre pourquoi il n'a pas été du tout
inclus. Il était en moins grand déficit de places, mais il n'a pas eu d'appel
de projets.
Et là il faut juste
comprendre, évidemment, que les... bien, vous le comprenez mieux que moi, là...
je veux dire, qu'on constate que les régions qui n'ont pas eu, donc, de places
se retrouvent encore plus pénalisées, parce qu'évidemment les régions où elles
étaient sujettes à pouvoir déposer des projets, on en a octroyé plus que
l'appel de projets initial, ce qui est une très bonne chose, mais celles qui
n'ont pas été reçues pour l'appel de projets, elles se retrouvent, donc,
Gros-Jean comme devant. Il y a pas mal d'inquiétude dans ces régions-là.
Alors, est-ce que ça
va bouger rapidement pour des régions comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean, où ils sont
en déficit de place en ce moment?
Le Président (M.
Leitão) : ...rapidement, s'il vous plaît.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, vous avez raison. C'est que, lorsqu'on a fait l'appel
de projets en 2020 on était sur la base de notre modèle d'estimation 2019 et on
a pris les territoires les plus en déficit. C'est pour ça que le Saguenay—Lac-Saint-Jean
n'était pas inclus dans les territoires, et c'est certain que, si on doit
ouvrir de nouveaux appels de projets puis on veut viser les territoires en
déficit, il sera dans les nouveaux territoires.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Malheureusement, c'est tout le tout le temps que
nous avons.
Alors, on revient du côté du gouvernement, pour un dernier bloc gouvernemental, Mme
la députée de Côte-du-Sud, et vous disposez de sept minutes.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Merci, M. le Président, je vais faire ça rapidement.
Mme Blackburn, j'avais envie de revenir avec vous sur une gestion
responsable des fonds publics. Vous avez... Vous êtes venue me chercher
profondément en parlant de cela.
Juste pour vous
mentionner qu'au cours des dernières années, j'ai eu l'occasion de voir des
montages financiers de projets de CPE où les idées puis les alternatives
proposées à celles du ministère étaient souvent moins onéreuses que celles
proposées par le ministère. Donc, moi, je veux juste bien comprendre, parce que
c'est, pour moi, de la gestion responsable des fonds publics lorsqu'un milieu
arrive avec une suggestion, une proposition qui est moins onéreuse, donc qui coûte moins cher, et où, dans d'autres cas, par exemple, le milieu s'investit. J'ai deux villes en tête où les
municipalités, où des entreprises privées sont prêtes à payer la construction,
mais ils attendent juste un nombre de places pour pouvoir construire, donc
accélérer les projets.
Donc,
ma question : En quoi, et comment, puis pourquoi on attend, puis on ne
répond pas à ces projets qui sont là, qui sont créatifs, qui sont une
mobilisation du milieu et où on veut aider le gouvernement à répondre aux
besoins du milieu?
Mme Blackburn
(Julie) : Vous voyez, pour l'octroi de places, on doit partir en appel
de projets, on doit se faire autoriser les places au budget et avoir les sommes
requises pour les octroyer. Vous me dites qu'il y a plusieurs entreprises qui
seraient prêtes à partir. Ça m'enchante, parce que j'ai un gros mandat, dans
les trois prochaines années, de développer des places. Donc, du moment qu'un
appel de projets sera lancé, j'aimerais beaucoup que vous les appeliez pour leur
demander de déposer un projet, parce que c'est ce qu'on cherche. Dans les territoires
en déficit, on va vouloir avoir le plus de projets possible, rapidement, des
gens motivés.
Puis ce que vous me
dites concernant les solutions onéreuses, vous m'en voyez un peu embêtée, parce
que je ne connais pas trop quelles seraient ces situations-là, parce qu'au
contraire la mentalité qu'on a, et qui est prônée par le sous-ministre adjoint
M. Toni, c'est : On débloque les dossiers, on travaille en
collaboration, toute solution peut être bonne. Si les coûts ont augmenté, à
cause de la construction, notamment, on développe des enveloppes
exceptionnelles. On est très à l'écoute, on veut les développer, les places.
Peut-être, c'est des cas du passé, mais, sinon, ça me fera plaisir de les
regarder au cas par cas. Mais je vous dirais que l'objectif, c'est qu'on
avance. Si une solution moins onéreuse est proposée, je ne comprends pas
pourquoi on la refuserait.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Je suis contente d'entendre ça puis je pense que ce
sera nécessaire qu'on soit, je l'ai mentionné tout à l'heure, mais agiles et
flexibles, puisque les milieux où il y a beaucoup de gens qui attendent, de
manière urgente, des places...
Moi, aussi, un
souhait que j'aimerais formuler dans cette période-ci d'échange, c'est celui de
passer d'une logique gouvernementale et de gestion, de sanction et contrôle,
vers un modèle plus d'accompagnement, accompagnement axé sur les besoins du
milieu. Ce qu'on voit, c'est qu'on demande souvent aux milieux de rentrer dans
les petites cases, de rentrer dans les règles. Est-ce qu'on peut être agiles et
s'ajuster, puis toujours, évidemment, dans une gestion responsable des fonds
publics? Évidemment qu'on a tous à coeur cet intérêt majeur, mais comment on
s'adapte et on s'ajuste pour faire en sorte qu'on est en logique
d'accompagnement, et non de sanction et de contrôle, des CPE?
Mme Blackburn
(Julie) : Je le comprends très bien, puis on a la même vision. Je vous
dirais franchement, mon objectif, c'est qu'on développe le plus rapidement
possible ce réseau-là puis que tous les parents aient des places dès qu'ils le
désirent. À titre d'exemple, pour vous montrer le fait qu'on est capables de
sortir de la boîte, les places temporaires. Des installations temporaires,
c'était du jamais-vu. On a embarqué là-dedans rapidement. Dès qu'on a constaté
que ça pouvait être intéressant, sécuritaire, ça donnait des places plus rapidement
aux parents, on a embarqué. C'est sûr que ce n'est peut-être pas des locaux
idéaux, ce n'est peut-être pas parfait, par contre, ça donne une place, il y a des éducatrices, ça
permet d'acheter des jouets d'avance, des meubles, et tout ça, puis ensuite, il y aura un déménagement dans l'installation permanente. On mousse ça auprès des municipalités
également, si les municipalités mettent, à la disposition
des CPE, des locaux.
On est comme en une
grande mobilisation de tous les acteurs, de tous les milieux. Et puis toutes
les suggestions, c'est sûr qu'on les analyse. Et puis on n'est pas dans le mode
qu'on ferme notre cadre très, très restreint. On veut jouer intelligemment,
tout en respectant notre saine gestion des deniers publics.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Il me reste du temps, M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : Oui, deux minutes.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Parfait,
excellent. Je vais aller un petit peu ailleurs, parce que je suis
préoccupée aussi entre le premier plan d'action et le deuxième, qui a été...
qui a évolué, où on est passés de 0-5 ans, pour calculer les données, versus 1 à 4. Bon, quatre ans, on
comprend, avec les maternelles quatre
ans, puis, d'ailleurs, c'est
excellent, ça dégage vraiment des places, en région, particulièrement, puis ça
permet à des classes de maternelle de rester ouvertes dans certains milieux,
dont dans mon école primaire, puisqu'il y a des maternelles quatre ans qui se
sont ouvertes. Donc, ça, il y a un intérêt à travailler aussi avec le ministère
de l'Éducation, là, davantage pour s'assurer de la cohérence des places. Mais
je veux savoir pourquoi le 0-1 an est éliminé des calculs dans vos planifications.
Mme Blackburn
(Julie) : On l'a éliminé pour la même raison que les parents sont, la
majorité du temps, sur le RQAP, tout simplement.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Il y en a qui ne le sont pas, là, puis il y a des
enfants qui vont à la garderie, là, ou au CPE entre zéro et un an.
Mme Blackburn
(Julie) : Oui, on convient, mais 88 % des parents sont sur le
RQAP, quand même.
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : O.K., parfait.
Mme Blackburn
(Julie) : Il faut éviter aussi de dire : Le gouvernement fournit
au RQAP, fournit les services de garde.
L'objectif, c'est d'avoir le bon nombre de places en services de garde, puis on
en convient, puis, si notre calcul n'est pas suffisant, on verra à
regarder comment on peut aller pour répondre à tous les besoins, effectivement.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Puis, s'il me reste du temps, j'aimerais aussi que... Vous portez une attention
particulière à la question du nombre de places qu'on a, sur les bases de
données que vous avez au ministère, versus ce
que le milieu a, puis je sais... Par exemple, j'ai en tête la ville de
Rivière-du-Loup, qui avait fait ses calculs, où il y avait un besoin de 200 places, mais les données du
0-5 ans donnaient 50 % en moins, ou quelque chose comme ça. Donc,
il faut vraiment... Quand je vous parle
d'être connectés sur les milieux, c'est ça aussi que ça veut dire, de
construire et de penser au nombre de places nécessaires en fonction des
besoins réels du milieu, et, du moins, de les partager ensemble.
Mme Blackburn (Julie) : Je suis
d'accord avec vous. Des fois, les données qui sont erronées, c'est parce que les parents ne s'inscrivent pas sur
Place 0-5. Ça ne nous donne pas l'information, à ce moment-là. Et,
deuxièmement, pour être plus connectés sur le réseau plus proche, on a nos
comités consultatifs, qui sont des représentants
régionaux, qui peuvent nous dire,
justement, de venir peaufiner nos évaluations, en nous disant qu'il y a une
usine de 1 000 employés qui s'en vient. Donc, on va ajuster
notre modèle en conséquence.
• (18 heures) •
Le Président (M. Leitão) : Merci
beaucoup. Voilà.
Alors, deux choses. Tout d'abord, chers
collègues, il nous reste un bloc, mais je dois demander si on a le consentement
pour prolonger de neuf minutes, comme on avait dit au début. Consentement?
Merci.
Alors, le dernier bloc, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour neuf minutes.
Mme Maccarone : Merci. Je vais
prendre la balle au bond de la députée de Joliette, qui a posé la question en
ce qui concerne la région de Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis le fait qu'il n'y avait
pas de places identifiées pour eux. Ça fait que merci pour les précisions. Puis
peut-être qu'il y a quelque chose qui est manquant pour moi, mais dans la
région de la Montérégie, il y avait quand même... pour l'appel des projets, le
5 octobre, il y avait 274 candidatures, et quand on parle de la répartition
pour les 9 000, zéro ont été octroyées. Est-ce qu'il y a quelque chose qui
sera annoncé ou est-ce qu'il y a une explication pour ceci?
Mme Blackburn
(Julie) : Vous me dites qu'en Montérégie il y en avait... on avait
offert des places, et il y en a zéro qui ont été octroyées?
Mme Maccarone : Oui.
Mme Blackburn (Julie) :
Attendez, il faudrait que je regarde l'information, je ne l'ai pas par coeur.
Moi, je vois 725 places autorisées.
Mme Maccarone :
La raison de la demande... Je dis, ça se peut qu'il y a une demande, là...
excusez-moi, il y a une annonce qui suivra? Je ne sais pas.
Mme Blackburn (Julie) : Non,
non, non.
Mme Maccarone : Mais pour le
moment, c'est parce qu'à date là, il y a zéro place qui sont octroyées en
Montérégie.
Mme Blackburn (Julie) : Moi,
dans mes listes qu'on a annoncées, on était à 725 places. C'est pour ça que je
ne comprends pas. Mais peut-être qu'on pourrait échanger des documents? Je ne
comprends pas.
Mme Maccarone : À combien? Je
ne vous ai pas entendue.
Mme Blackburn (Julie) :
Montérégie? Vous me parlez de la région 16, là, Montérégie?
Mme Maccarone : Oui.
Mme Blackburn (Julie) : On est
à 725 places qui ont été annoncées.
Mme Maccarone : 125? O.K. Comme je dis, ça se pouvait que c'était
moi. Mes chiffres n'étaient pas exacts.
Mme Blackburn (Julie) : ...725.
Mme Maccarone : 725. Parfait,
merci.
Moi, je veux revenir un peu au rapport de la
Vérificatrice générale, le constat n° 2, la
sous-représentation des enfants issus d'un milieu défavorisé dans les CPE. Je
veux comprendre combien d'enfants bénéficient actuellement qui viennent d'un
milieu défavorisé, et combien de demandes avez-vous eues de ce milieu.
Mme
Blackburn (Julie) : Au niveau des enfants défavorisés, il y avait...
je n'ai pas mon papier, je vais vous le
dire... quelqu'un va me le trouver pendant que je parle... on a des allocations
spécifiques aux CPE qui en accueillent. Je pourrai vous... Je vais vous
donner les chiffres. Par ailleurs, la priorisation, vous comprenez qu'elle est
plus compliquée, étant donné que chaque service de garde établit sa propre
politique d'admission. Certains services de garde
peuvent les avoir priorisées, d'autres pas. Mais on verse les subventions... je
vais vous les donner dans pas longtemps...
on verse les subventions pour compenser pour la partie parentale, pour que le
parent défavorisé, là, n'ait pas à payer le 8,50 $. C'est le
gouvernement qui paie sa part au service de garde. Ça s'en vient... Ma fiche
s'en vient, madame. On a
8 653 enfants qui bénéficient de l'exception de la contribution
parentale pour un montant de 17,2 millions.
Mme Maccarone :
Une des raisons que le gouvernement avait parlé du déploiement de la maternelle
quatre ans, c'est entre autres pour venir aider le milieu défavorisé, pour
aider les enfants en situation de vulnérabilité. Pouvez-vous nous dire combien
d'enfants ont quitté le réseau des services de garde pour des maternelles
quatre ans et combien qui sont inscrits à l'école? Parce que ce n'est pas la
même chose, quitter... pour moi, quitter le réseau de services de garde et de
s'inscrire... qu'admettons de ne pas quitter, mais j'avais le choix. Alors, je
n'ai pas choisi de m'inscrire au CPE mais j'ai choisi de m'inscrire en
maternelle quatre ans. Est-ce qu'on a ces deux chiffres?
Mme Blackburn
(Julie) : Les enfants qui se sont inscrits, mais j'ai la provenance en
pourcentage si ça peut vous aider. Au niveau de 2021, on a les CPE, ils
proviennent de 21... les enfants de maternelle quatre ans proviennent à
21 % des CPE, à 23,5 % de services de garde en milieu familial, à
12,1 % des garderies subventionnées, à 8,2 %, les garderies non subventionnées.
Mme Maccarone :
Les pourcentages sont intéressants. Mais j'avoue, ça aurait été mieux, pour
moi, d'avoir un portrait avec le nombre d'enfants. Ça fait que, si possible, si
vous n'avez pas ces chiffres, peut-être c'est quelque chose que vous pouvez
nous envoyer par la suite parce qu'il me reste peu de temps.
Mme Blackburn
(Julie) : Même moi, je ne l'ai pas, le chiffre. Par exemple, ça serait
peut-être plus le ministère de l'Éducation qui pourrait vous le fournir. Nous,
on n'a que ces paramètres-là.
Mme Maccarone :
Ça fait que, vous, vous n'avez pas chiffré nécessairement la baisse
d'inscriptions d'abord dans les CPE parce que la question de la collègue en ce
qui concerne aussi le... on a changé la façon qu'on comptabilise. Maintenant,
c'est le un à quatre ans, alors ça veut dire qu'il n'y aura plus de
comptabilisation des quatre à cinq ans.
Mme Blackburn
(Julie) : Ah! oui, oui, les quatre à cinq ans sont comptabilisés parce
que la maternelle quatre ans ne couvrait pas tous les enfants de quatre ans.
Non, mais pourquoi qu'on n'a pas comptabilisé, c'est parce qu'évidemment on
manque beaucoup de places présentement. Donc, je vous dirais que ça nous aide
un peu. Des enfants qui quittent notre réseau pour aller dans les maternelles
quatre ans, ça fait plus de places pour les autres enfants en attente.
Mme Maccarone :
Sauf qu'on devrait avoir d'abord le portrait. Si c'est toujours comptabilisé,
on se comprend qu'on devrait avoir le portrait du nombre de décroissances du
quatre à cinq ans dans le réseau de services de garde. Parce que, si c'est
souhaité que les enfants, ils vont en maternelle quatre ans, on devrait être en
mesure de voir. Mais là on n'a plus 40 000 enfants de quatre ans dans
le réseau, on est rendus à 30 000 enfants dans le réseau parce qu'on
sait qu'il y a 10 000 enfants qui sont maintenant à l'école. En tout
cas, ce serait bien d'avoir ce chiffre. Je pense que ça va nous aider à mieux
comprendre le succès de ce réseau.
Parce que l'autre
question que j'avais, c'est : Combien d'éducatrices, d'abord, ont quitté,
à cause de la maternelle quatre ans, le réseau de services de garde pour aller
dans le réseau scolaire, pour être mieux payées?
Mme Blackburn
(Julie) : Ça, comme je
l'expliquais tout à l'heure, n'étant pas l'employeur, on n'a pas la
donnée. Chaque service de garde pourrait l'avoir. Mais, comme je vous dis, on a
3 000 employeurs, ce n'est pas si évident que ça à suivre, comme
donnée.
Mme Maccarone :
O.K. J'aimerais aussi comprendre comment ça fonctionne, l'Agir tôt, dans le
réseau des services de garde. Est-ce qu'il y a des objectifs? Est-ce qu'on a
atteint les objectifs en ce qui concerne le déploiement de ce programme?
Parce que, si on
regarde aussi les extraits des résultats stratégiques, et je remercie l'équipe
de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale pour leur travail là-dessus, ils
ont quand même soulevé dans l'intervention... enjeu n° 1,
c'est une cible non atteinte pour diminuer la proportion d'enfants de moins de
cinq ans qui ne fréquentent ni le réseau de services de garde éducatifs à
l'enfance ni le réseau préscolaire.
Puis, si on veut agir
tôt puis on veut venir aider les enfants qui viennent en particulier des
familles à faible revenu, comment allons-nous rejoindre ces familles? Alors,
comment est-ce que... Avez-vous chiffré l'impact de l'Agir tôt dans le réseau,
comment ça fonctionne? Pour savoir si ça fonctionne... si on n'a pas atteint
nos cibles. Parce que, là, on a quand même est allés en croissance du nombre d'enfants qui ne sont pas
dans le réseau actuellement.
Mme Blackburn
(Julie) : Si vous me le permettez, je laisserais Mme Merizzi
répondre, qui est responsable du dossier.
Mme Merizzi (Isabelle) : Alors,
quand on parle de la démarche Agir tôt, il y a trois partenaires
importants : il y a le ministère de la Famille, donc le réseau de garde,
il y a le ministère de l'Éducation puis il y a le ministère de la Santé. C'est
un continuum. Alors, c'est clair que la principale action, c'est de créer des
places. Quand on crée des places, forcément, on va aller rejoindre ces
enfants-là. Le ministère de la Santé, c'est sa plateforme, notamment, pour
faire le dépistage précoce, alors qu'au ministère de l'Éducation c'est les
maternelles quatre ans. Et c'est le continuum qu'on a créé ensemble, donc c'est
vraiment des équipes qui travaillent en concertation.
Agir tôt, dans le réseau, aussi, c'est quand on
fait du dépistage, quand on aide les enfants dans leur développement. Donc,
tout le dossier éducatif de l'enfant permet aussi aux parents de voir un peu
comment leur enfant se développe selon des habiletés qu'ils doivent développer
aussi. Alors, ça, c'est des choses qu'on a commencé dans le réseau. Le premier
dossier éducatif de l'enfant a été déposé le 15 juin dernier, donc, aux
parents. Alors, ça fait partie de la démarche.
Mais la mesure la plus structurante qu'on pourra
trouver, c'est la création de places, parce qu'à ce moment-là les enfants qui sont hors réseau, on va en capter
de plus en plus qui vont arriver dans le réseau, et c'est l'indicateur
que vous soulevez, c'est l'indicateur que la députée soulève.
• (18 h 10) •
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
ne sait pas, actuellement, combien d'enfants ont été dépistés.
Mme Merizzi (Isabelle) : Pour
l'instant, nous, on n'a pas de dépistage. Nous, le travail que nos faisons,
dans le réseau, c'est de donner de l'information aux parents, notamment sur le développement
de l'enfant. S'il y avait des situations particulières, on peut travailler avec
les partenaires du ministère de la Santé.
Mme Maccarone : Il me reste probablement...
Le Président (M. Leitão) : Une
dizaine de secondes.
Mme Maccarone : Bon, très rapidement.
Combien de places est-ce qu'il reste, disponibles et non occupées, dans le réseau de garde en milieu familial? Parce
qu'on a compris, dans les crédits, voilà deux ans, c'était 24 000
places disponibles, non occupées, dans les derniers crédits, ça a baissé à
22 000. Alors, on est rendu où dans le milieu familial? Combien de places
qui sont disponibles, non occupées?
Mme Blackburn (Julie) : Je vous
dirais qu'on est autour de 24 000, mais ce n'est pas «disponibles, non
occupées», je veux juste rectifier le tir. On a 91 000 places possibles au
budget, qu'on pourrait avoir, éventuellement, mais d'offertes, moi, je fais le
concept comme ça, là, places qui auraient été possibles, mais de places
réellement offertes, on est plus autour de 67 000. Là, je vous donne des
approximatifs, 67 000, 68 000. Donc, ce ne sont pas là des places offertes, à ce moment-là, c'est vraiment... il y
a le responsable qui offre six
places, huit places, neuf places, alors que le 91 000, c'est, théoriquement,
on pourrait se rendre jusque-là.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci. Merci beaucoup.
Alors, c'est déjà
tout. Je remercie Mme Leclerc, la Vérificatrice
générale du Québec,
ainsi que Mme Blackburn et son équipe du ministère de la Famille
pour votre collaboration aux travaux de la commission.
La commission suspend ses travaux quelques
instants — n'allez
pas très loin — pour
se réunir par la suite en séance de travail afin de statuer sur nos observations,
nos conclusions et recommandations.
Alors, on prend un petit break.
(Fin de la séance à 18 h 12)a