(Quatorze heures trente-huit
minutes)
Le Président (M. Leitão) : Donc, à
l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'administration publique ouverte.
La commission est réunie virtuellement afin de
procéder à l'audition du Curateur public sur le chapitre 6 du rapport de novembre 2019 du Vérificateur
général du Québec intitulé Protection
des personnes inaptes sous régime public.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)
et M. Gaudreault (Jonquière) est remplacé par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
• (14 h 40) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, merci beaucoup. Alors, nous débuterons par l'exposé du Vérificateur
général du Québec, Mme Leclerc, puis nous enchaînerons avec celui du Curateur
public.
Le reste de la séance sera consacrée aux
échanges avec les membres de la commission. Les échanges se dérouleront par
blocs d'une durée d'environ 10 minutes, incluant des questions et des
réponses en alternance entre le gouvernement et les oppositions afin de
permettre à tous les groupes parlementaires d'écouler graduellement leur temps
de parole. Pour assurer le bon déroulement des échanges dans le cadre de cette
première audition par visioconférence, je vous invite à me signifier votre
intention de prendre la parole et à attendre que je vous accorde le droit de
parole avant d'intervenir.
Alors, dans ce cas, nous allons commencer, et je
demanderais à Mme Leclerc... Mme la Vérificatrice générale, je vous invite
donc à nous présenter les personnes qui vous accompagnent et puis à faire votre
exposé, et vous disposez d'environ 10 minutes.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci, M.
le Président. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de la commission,
M. le Curateur public, c'est avec intérêt que je participe à cette séance de la
Commission de l'administration publique. Tout d'abord, permettez-moi de vous
présenter les personnes qui m'accompagnent : Mme Janique Lambert,
directrice principale d'audit, Sylvie Lessard, directrice d'audit, et une
personne, donc, que vous ne voyez pas, là, mais qui est aussi présente, qui est
M. Louis-Philippe Savoie, chargé de projet dans le dossier.
Le Curateur public du Québec a notamment pour
mission de veiller à la protection des personnes déclarées inaptes par la Cour
supérieure du Québec lorsque celle-ci le nomme tuteur ou curateur. Il doit
ainsi s'assurer que les décisions sont prises dans l'intérêt de la personne et
pour la sauvegarde de son autonomie. Il doit notamment maintenir dans la mesure
du possible une relation personnelle avec la personne inapte, veiller au
respect de ses droits et voir à ce qu'elle soit réévaluée par des intervenants
du réseau de la santé et des services sociaux dans les délais prévus par le
Code civil du Québec.
Notre audit avait pour objectif de déterminer si
le Curateur public du Québec prend les mesures nécessaires pour assurer avec
efficacité et efficience la protection des personnes inaptes sous régime
public. Nous avons observé que le Curateur
public ne prend pas les mesures nécessaires pour veiller au respect des droits
des personnes qu'il représente et à la sauvegarde de leur autonomie. En
effet, les processus clés qu'il a mis en place présentent diverses lacunes, et l'information de gestion dont il dispose est
insuffisante pour apprécier sa performance et en rendre compte
adéquatement.
Voici nos
principaux constats. D'abord, plus de huit ans ont été nécessaires pour qu'un
plan de représentation uniforme et informatisé soit disponible. Or, au
31 décembre 2018, 1 028 personnes ne bénéficiaient pas encore
d'un plan de représentation ou avaient un plan incomplet. De plus, la qualité
des plans devait être améliorée, et leur mise à jour n'était pas réalisée
systématiquement. Il faut comprendre que le plan de représentation est le
principal outil sur lequel les curateurs délégués s'appuient dans leurs
interventions auprès des personnes inaptes.
Par ailleurs, le Curateur public a réduit son
analyse rigoureuse, son nombre de visites à effectuer en s'appuyant sur une gestion des risques. Depuis
l'implantation de la modulation des visites, le nombre de visites
effectuées auprès des personnes inaptes a diminué, et ce, malgré une légère
hausse du nombre de personnes inaptes prises en charge par le Curateur public. En 2017‑2018, celui-ci a réalisé
7 643 visites et 2 888 bilans téléphoniques,
comparativement à plus de 12 000 visites en 2013‑2014. De plus, de
nombreux bilans n'étaient pas effectués et des visites n'étaient pas réalisées
au moment de l'avis.
Un autre constat important porte sur la
réévaluation des personnes inaptes. Le Curateur public, en tant que
représentant légal, doit veiller à ce que chaque personne qu'il représente soit
réévaluée par du personnel du réseau de la santé et des services sociaux dans
les délais prévus par le Code civil du Québec. Or, des retards importants s'accumulent depuis des années. Des
12 993 réévaluations médicales et psychosociales demandées, entre le
1er avril 2013 et le 31 mars 2018, 47 % avaient été reçues en retard ou
n'avaient pas été reçues par le Curateur public au 31 décembre
2018; en moyenne, les retards étaient de huit mois.
Enfin, nous
avons constaté que l'information de gestion dont dispose le Curateur public à
l'égard des activités examinées est
insuffisante pour qu'il soit en mesure d'apprécier sa performance et d'en
rendre compte adéquatement. Par exemple, certaines activités importantes
ne font pas l'objet d'indicateur de gestion. Au terme de nos travaux, nous
avons formulé des recommandations qui ont toutes été acceptées par l'entité.
D'ailleurs, je tiens à remercier le personnel du Curateur public pour sa
collaboration.
En terminant, j'aimerais assurer les membres de
la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration. Merci.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Leclerc.
Alors, nous allons maintenant nous tourner du
côté de l'équipe du Curateur public. Me Marsolais, je vous souhaite la
bienvenue et je vous invite, tout d'abord, à nous présenter les personnes qui
vous accompagnent et, par la suite, à faire votre exposé, et vous disposez
aussi de 10 minutes. La parole est à vous.
Bon. Nous allons suspendre quelques instants
pour régler des problèmes techniques.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 46)
Le Président (M. Leitão) : Voilà.
Nous sommes de retour. Alors, nous allons maintenant nous tourner du côté de
l'équipe du Curateur public. Me Marsolais, je vous souhaite la bienvenue
et je vous invite à nous présenter les personnes
qui vous accompagnent et puis à faire votre exposé, et vous disposez de
10 minutes. La parole est à
vous.
Exposé du Curateur public, M. Denis Marsolais
M. Marsolais (Denis) : Parfait.
Merci, M. le Président. D'abord, bonjour à tous les commissaires. Je tiens tout
d'abord à vous remercier, vous, M. le Président, et les membres de la
commission, d'avoir accepté de nous recevoir rapidement et de nous permettre de
faire état de notre plan d'action, dont la réalisation s'inscrit, vous en
conviendrez, dans le contexte particulier de la pandémie. Je remercie aussi
Mme Guylaine Leclerc et son équipe, la Vérificatrice générale du Québec.
J'aimerais d'abord vous présenter des personnes
qui m'accompagnent aujourd'hui, et qui jouent un rôle important dans la réalisation de la mission du curateur. D'abord, M. Alain Dupont, directeur général de l'administration, qui est
à ma gauche, mais je ne sais pas si vous le voyez bien. M. Pierre Roy, qui
est directeur général de l'administration, qui est dans un autre
bureau. Pierre, juste t'identifier pour que les gens puissent... Parfait. Ils
sont accompagnés de M. Jean-Clet
Gosselin, conseiller à la qualité, qui est avec moi, et de Mme Sophie
Breton, conseillère à la planification et en suivi de la performance.
Alors, la protection des personnes inaptes et en
situation de vulnérabilité est un sujet on ne peut plus d'actualité en ce
moment. Pour le Curateur public, c'est une raison d'être depuis maintenant
75 ans. En effet, en juillet 2020, notre organisation a franchi le cap des
trois quarts de siècle consacrés à veiller à la protection des plus
vulnérables. Dès mon arrivée au Curateur public, en juin 2018, j'ai constaté à
quel point la mission de cette organisation est la plus noble qui soit, noble,
mais aussi malheureusement trop méconnue.
Permettez-moi de vous brosser un bref tableau de
notre organisation. Alors, le Curateur public compte plus de 700 employés
en poste dans 11 villes du Québec. C'est grâce à ce personnel, M. le
Président, engagé que nous jouons notre rôle auprès des milliers de personnes
inaptes et de leurs proches. L'un des volets de notre mission est d'accompagner
les familles qui agissent comme représentant légal auprès d'environ 9 800 adultes
inaptes sous régime privé. Nous sommes aussi chargés de surveiller leur
administration. Lorsque la famille n'est pas en mesure de s'occuper d'un proche
inapte, c'est le Curateur public qui devient le représentant légal. Nous jouons
actuellement ce rôle auprès de 13 400 adultes sous régime public. Le
Curateur public veille également à la protection du patrimoine environ de
4 000 mineurs. Finalement, nous avons un important devoir de
sensibilisation et d'information auprès de la population concernant
l'inaptitude et les moyens de se protéger.
Nos responsabilités envers la société québécoise
sont grandes, et nous en sommes conscients. Nos façons de faire et nos
pratiques peuvent et doivent toujours être améliorées. C'est pourquoi, malgré
ces 75 ans bien sonnés, nous sommes résolument tournés vers l'avenir et
soucieux de toujours mieux protéger les personnes inaptes.
La plus belle illustration de cette volonté est
sans nul doute l'adoption le 2 juin 2020 de la Loi modifiant le Code
civil, le Code de procédure civile, de la Loi sur le curateur public et de
diverses dispositions en matière de protection des personnes. Il s'agit du
résultat de plusieurs mois de collaboration avec une vingtaine de groupes
communautaires, d'ordres professionnels, d'organisations publiques. Au terme
des consultations particulières, l'Assemblée nationale a adopté le projet de
loi à l'unanimité. Je me réjouis que les travaux ont été menés sans
partisanerie par les parlementaires au bénéfice des personnes inaptes.
La façon dont ces
personnes sont protégées sera favorablement transformée. Nous avons fait le
choix de miser sur leurs forces plutôt que sur leurs limitations et de
reconnaître le rôle privilégié des familles et des proches. Nous aurons tous
les leviers nécessaires pour valoriser leur autonomie en tenant compte de leur
volonté et de leurs préférences et conserver autant que
possible l'exercice de leurs droits. La loi révise en profondeur les mécanismes
de protection entourant les personnes inaptes. À son entrée en vigueur en
juin 2022, elle permettra à l'organisation d'évaluer dans un cadre moderne
en phase avec les tendances mondiales qui misent sur un plus grand respect les
droits fondamentaux des personnes inaptes.
• (14 h 50) •
Il y aura un impact
positif sur le quotidien de plusieurs citoyens, notamment les aînés, les
proches aidants, les personnes vivant avec un trouble du spectre de l'autisme,
une déficience intellectuelle, une maladie dégénérative, une maladie mentale
ainsi que pour les personnes vivant certaines difficultés. Pourquoi? Parce que
la façon dont ces personnes seront protégées changera complètement. Désormais,
en plus de miser sur celles qui sont capables de le faire, nous valoriserons davantage leur autonomie et nous tiendrons
davantage compte de leur volonté et leurs préférences.
L'implantation de ce
nouveau dispositif de protection des personnes est un des volets qui s'inscrit
dans un projet encore plus large, soit celui de la transformation de notre
organisation. Cette transformation nous permettra d'effectuer un virage
numérique en ce qui a trait à nos communications avec la clientèle et avec nos
services directs aux citoyens. Nous voulons également moderniser
l'environnement de travail de notre personnel. Notre offre de service sera
alors élargie pour mieux répondre aux besoins des citoyens, aux enjeux de
performance et de satisfaction de la clientèle et, finalement, aux nouvelles
réalités du marché du travail. De plus, le Curateur public déposera sous peu sa
planification stratégique 2021‑2026 qui tient évidemment compte des recommandations
du Vérificateur général, qui confirme par le fait même le sérieux de nos engagements.
Plus largement, cette
planification stratégique s'inscrit dans notre volonté d'être en phase avec les
tendances actuelles et d'évoluer constamment
dans le respect de notre mission. Au cours des prochaines années, M. le Président, nos actions seront
orientées afin de trouver le juste équilibre entre l'autonomie et la
protection.
Comme
vous le constatez, le Curateur public est en pleine évolution. C'est pourquoi
j'ai accueilli positivement des recommandations du rapport sur l'audit
de performance nous concernant. J'ai vu une opportunité d'améliorer nos
pratiques dans un contexte où nous étions déjà en pleine action à cet égard.
Nous étions conscients avant même le dépôt du rapport du Vérificateur général
des possibilités d'amélioration dans le déploiement de nos services.
J'ai invité toute mon
équipe à considérer les recommandations de la Vérificatrice générale comme des
objectifs à atteindre au bénéfice de notre clientèle. Je réitère, M. le
Président, ma fierté de diriger une organisation qui compte en ses rangs des
gens dévoués et engagés qui ne sont... et qui n'est pas toujours facile. Je
pense ici particulièrement aux curateurs et
aux curatrices délégués qui sont mes yeux et mes oreilles auprès des personnes
inaptes que nous représentons. Et elles prennent quotidiennement des décisions
importantes dans la vie de ces personnes, ils doivent le faire avec empathie et
compréhension dans des circonstances parfois fort difficiles.
Après avoir pris acte
des recommandations du rapport, nous nous sommes immédiatement attelés à la
production d'un plan d'action qui répond aux exigences du Vérificateur général.
Nous avons rapidement identifié les mesures
d'amélioration. Certaines sont déjà en cours d'implantation. Cependant, la
gestion de la pandémie a bousculé les choses. Pour traverser cette
situation hors du commun, vous comprendrez que notre priorité absolue a été et
est toujours de nous assurer du bien-être des personnes inaptes. C'est
pourquoi, considérant que certaines actions sont impossibles à réaliser dans le
contexte de la COVID-19, nous demandons le report de certaines actions de notre
plan dont on fera l'objet des discussions antérieurement.
Nous aurons
l'occasion plus tard d'échanger sur chacun des constats du rapport et d'y
apporter notre éclairage, cependant, de manière générale, nous pouvons dire que
des réponses à certains constats, notamment en ce qui a trait au plan de représentation, se trouvent dans un important
projet institutionnel de mobilisation des personnes. L'évolution de plan
de représentation dans le cadre de ce projet va placer les enjeux importants
dans la vie d'une personne inapte au coeur des actions du curateur délégué. Le
plan de représentation devra contenir des enjeux de protection qui justifient la présence du régime de protection, sans quoi
le curateur délégué devra évaluer la pertinence du régime en place.
L'entrée en vigueur de la loi aura aussi un impact positif sur certains aspects
relevés dans le rapport. Je pense ici, M. le Président, à l'article 132
qui fera passer le plan de représentation au statut d'existence juridique.
Également, en ce qui
a trait aux réévaluations, la loi abolit le délai fixe pour une réévaluation
des régimes de protection. C'est le tribunal
dorénavant, à partir de juin 2022, lors du jugement d'ouverture du régime, qui
déterminera le délai pour la réévaluation à
partir des rapports d'évaluation médicale et psychosociale qui est déposé lors
de l'ouverture du régime. Également,
au sujet des délais de réévaluation, je souhaite souligner qu'à notre demande,
nous sommes parvenus à une entente
avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux afin d'assurer un
suivi soutenu de ces réévaluations.
Le réseau a mis en
place des stratégies pour pallier à cette lacune. Parmi celles-ci, notons
l'ajout au cahier de charges des P.D.G. des CIUSSS et des CISSS, et
l'obligation de désigner un répondant pour les dossiers en lien avec le curateur
dans chacun des CIUSSS et des CISSS. Notons également qu'un groupe de travail
est en place, avec ces répondants, pour documenter les pratiques actuelles et
mettre en commun des solutions prometteuses.
Quelques mots
maintenant sur les visites aux personnes représentées. Les visites, M. le
Président, ne sont pas le seul moyen dont nous disposons pour nous assurer du
bien-être des personnes représentées. Cependant, nous convenons de l'importance
de ces visites et nous comprenons la préoccupation du Vérificateur général à ce
sujet.
Depuis le début de la
pandémie, nous avons suspendu les visites aux personnes représentées pour nous
conformer aux directives de la Santé publique. Notre organisation a mis en
oeuvre différentes actions pour jouer bien son rôle. Nous avons fait une
priorité du suivi des personnes vivant à domicile ou âgées de plus de
70 ans. Des suivis téléphoniques ont été effectués auprès des personnes
vivant en CHSLD ou en résidences pour aînés, et quand ce n'était pas possible,
auprès de leur intervenant. Des équipes spéciales, au nombre de quatre, formées
de membres du personnel ont été mises en place. Entre avril 2020 et mai 2020,
99 % des personnes que nous... représentons, pardon, ont été rejointes. De plus, nous avons instauré
des visites virtuelles, un moyen complémentaire aux visites en personne.
Finalement,
en ce qui a trait à l'information de gestion, je tiens à souligner que nous
avons débloqué plusieurs indicateurs supplémentaires et que les travaux de
notre équipe qualité, qui est sous la responsable de M. Jean-Clet Gosselin, ont été consolidés afin de bonifier des
indicateurs de qualité déjà existants. Concernant le souhait de la Vérificatrice générale d'un indicateur sur
la mission, il s'agit d'un projet pour le moins ambitieux. Nous nous y
attardons pour tenter de trouver une façon de faire pour avoir un
indicateur concernant la qualité des services.
Finalement, je tiens
aussi à porter à votre attention la réponse favorable du Secrétariat du Conseil
du trésor à notre demande d'ajouter des
effectifs en représentation publique. Depuis la dernière année,
27 personnes supplémentaires seront rajoutées à titre de curatrices
déléguées pour combler les retards qui ont été accumulés.
Je vous remercie, M.
le Président ainsi que les membres de la commission, de votre attention. Et je
suis maintenant prêt, moi et mon équipe, à répondre à vos questions. Voilà.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci, merci beaucoup, Me Marsolais.
Discussion générale
Alors,
nous voilà maintenant, chers collègues, rendus à la période d'échange entre les membres
de la commission et l'équipe du Curateur public. Comme vous savez, on a à
peu près 2 h 30 min, à peu près. Et donc nous allons alterner
entre les membres du gouvernement et les membres des partis d'opposition. On
commence avec le gouvernement, la partie gouvernementale, pour un bloc de
10 minutes. Et je pense que c'est M. le député de Portneuf, c'est bien ça?
M. Caron :
Oui, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y.
M.
Caron : Merci. Bonjour, Me Marsolais. Bonjour, Mme Leclerc,
très heureux de vous rencontrer aujourd'hui.
En lien... on sait
que la réalité est de plus en plus différente sur le terrain. Moi, j'aime,
lorsque j'interviens comme ça, m'inspirer de faits vécus. Vous parliez, il y a
quelques instants, de qualité du service. Considérant que les soins en santé
mentale évoluent aussi avec le temps et s'orientent de plus en plus vers la
réappropriation du pouvoir d'agir par les gens qui sont... qui peuvent être
bénéficiaires de chez vous, je constate, puis là je peux vous donner même un exemple vécu, une personne de petite
taille qui, finalement, aurait dû suivre les... poursuivre les recommandations du Curateur public. Finalement,
vous aviez fait la recommandation de lui attribuer une maison, etc. Et
cette personne refusait... après être allée fouiller un petit peu dans le
dossier, refusait de l'avoir tout simplement parce que la maison en question
n'était pas adaptée à sa situation. Donc, il se disait : Bien, dans ce
cas-là, je préfère renoncer à ce qu'on me propose et me... ce que j'appelle me
désaffilier du système finalement. Donc... Et moi, j'habite la semaine à Québec
et je me rends compte qu'il y a de plus en plus de gens qui sont malheureusement
dans la rue et qui sont... pour des raisons de consommation de toute sorte, qui
sont des désaffiliés du système, justement.
Comment est-ce que
vous... pour améliorer justement la qualité du service, comment est-ce que...
Vous comprenez qu'on ne peut pas faire du mur-à-mur partout. Donc, est-ce qu'il
y a matière à amélioration peut-être en vous
référant au psychiatre au dossier qui suit la personne en question? Comment
est-ce qu'on pourrait améliorer cette situation
justement pour ne pas laisser pour compte ces gens qui volontairement, parce
que la solution qui est proposée par le curateur ne leur convient pas,
bien, finalement, ils se retrouvent à la rue, et qu'on ne les aide pas
finalement.
M. Marsolais
(Denis) : Écoutez... Vous me permettez de répondre, M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : Certainement, oui, M. Marsolais, allez-y.
• (15 heures) •
M. Marsolais
(Denis) : Alors, écoutez, évidemment, chaque cas est un cas d'espèce,
c'est la raison pour laquelle... de l'importance
des curatrices et des curateurs délégués, qui ont sous leur gouverne, sous leur
responsabilité, un certain nombre de personnes auxquelles ils sont
responsables. Ces curatrices-là, déléguées, connaissent très bien chacune des
personnes dont elles sont responsables, connaissent les forces et les
faiblesses, les objectifs atteindre ainsi que les points particuliers à
surveiller. Évidemment qu'il y a toujours des cas d'exception. Je vous dirais
que les personnes à qui vous référez, je
crois comprendre votre question, c'est souvent des personnes qui sont en
itinérance et qu'il y a
un régime de protection qui a été établi. Elles sont souvent difficiles à
rejoindre, ces personnes-là, malheureusement,
pour les raisons que vous devinez, et il y a souvent des efforts qui sont faits
avec le réseau de la santé, qui sont nos partenaires, et avec les travailleurs
sociaux, avec tout le réseau, qui fait en sorte qu'ils maintiennent, autant que
faire se peut, des contacts avec cette personne-là, et qui fait en sorte qu'on
réussit à avoir un contact, là, sporadique, malheureusement, dans les cas que
vous nous exposez. Mais ça reste encore des cas... C'est marginal. Il y en a
beaucoup, de personnes qui sont en matière d'itinérance, mais ce n'est pas
toutes les personnes qui sont en itinérance qui ont un régime de protection et
donc qui sont sous notre responsabilité.
Alors, le plan de
représentation qu'on va vous présenter dans les prochaines heures va faire en
sorte qu'on va avoir un topo exact. Je vous
parle du plan de présentation nouvelle formule, dans le cadre du dossier
mobilisation-personne, qui va faire en sorte qu'on va avoir dans un seul
coup d'oeil, vraiment, l'image et les interventions qu'on doit faire par
rapport à chacune des personnes, et ce qui va vous permettre d'agir encore plus
rapidement.
Et ça, je vous ai
envoyé, je pense, à tous et chacun... Peut-être, pour faire l'inventaire des
documents que je vous ai envoyés, je vous ai envoyé quatre napperons concernant
chacun des constats, qui est résumait un peu la situation. Je vous ai envoyé aussi un document, un
court document qui vous expliquait le dossier de mobilisation-personne, qui va être effectif et en vigueur à compter de
mai prochain et sur lequel chaque curateur délégué devra, à partir de
mai prochain, travailler sur un plan de
représentation selon ce qui a été édicté dans le projet de
mobilisation-personne, d'une part.
D'autre part, il faut
que vous sachiez aussi que la loi, que j'aurai sûrement l'occasion de vous
parler aussi, a fait en sorte, comme je l'ai dit dans mon discours d'ouverture,
fait en sorte que, maintenant, le plan de représentation a un statut juridique.
Alors, la loi fait en sorte que, dans chacun des dossiers, il y aura une obligation
d'avoir un plan de représentation. La Vérificatrice générale a noté que le plan
de représentation ne se retrouve pas dans tous les dossiers au moment où on se
parle. Elle fait aussi état qu'il y a une période de huit ans qui s'est
échelonnée depuis l'implantation des plans de représentation.
Il faut juste vous
remettre les choses en perspective. D'abord, c'est nous, à l'origine, qui a
fait en sorte qu'on souhaitait avoir un plan de représentation dans chacun des
dossiers des personnes dont on est responsables. Ça a été, à l'époque — je
vous en parle de ce qui m'a été conté parce que je n'étais pas là — ça a
été, à l'époque, vraiment un changement de culture, de la façon de travailler,
des manières de travailler. Il y avait... La façon de travailler a toujours
été, je ne vous dis pas depuis 75 ans, là, mais au cours des 10, 15,
20 dernières années, en prenant des notes, des notes qui sont
chronologiques avec des termes spécifiques qui faisaient en sorte que,
l'accumulation des notes, on avait, chaque curatrice avait un portrait global
de la personne qu'elle représente.
Le plan de
représentation, initialement, a été créé pour faire en sorte pour que tout ce
soit... se retrouve au terme d'une même fiche. Et ça, bien, comme tout
changement majeur, bien, ça prend du temps à implanter. Il y a eu une progression
quand même, une progression importante. La vérificatrice a noté que 92 %
des dossiers avaient un plan de représentation au moment du 31 décembre
1918... 2018, et qu'en date de février — non, 1918, je n'étais pas né,
M. le Président, rassurez-vous — et le décompte, en date de février, de
cette année, 2020, 98 % des dossiers ont un plan de représentation
complet. Alors, chacun des dossiers, au moment où je vous parle, à 98 %, a
un plan de représentation. Dans le fond, il reste, parmi... en fait, c'est
99,9 % pour être plus précis. Il y a 19 dossiers qui sont à compléter
et qui vont se faire dans les prochaines semaines. Alors, vous voyez, il y a eu
une évolution, là, au niveau des plans de représentation. Bien, c'est dans le
modèle actuel.
Je ne sais pas si je
vais trop vite, là, mais l'idée de mobilisation-personne, c'est de reprendre le
plan de présentation — changer
les pages, évidemment — avec
un système informatique qui va faire en sorte que chacune des curatrices
déléguées va pouvoir noter directement, sur cette nouvelle application-là,
l'ensemble des informations nécessaires que le plan de représentation devra
contenir.
Mobilisation-personne,
je vous le disais, je vous le redis, va être déployé en mai prochain. La
formation va être donnée...
Le Président (M.
Leitão) : Me Marsolais, est-ce que vous m'entendez?
M. Marsolais
(Denis) : Pardon?
Le Président (M.
Leitão) : Est-ce que vous m'entendez, Me Marsolais?
M. Marsolais
(Denis) : Oui, je vous entends.
Le Président (M.
Leitão) : Oui, excusez-moi de vous interrompre, on a eu un petit
problème technique, je n'ai pas été capable de vous arrêter avant, excusez-moi.
Mais j'aimerais conseiller tous les participants, incluant nos collègues, de
garder les réponses un peu plus courtes pour que nous puissions tous
participer.
Collègue de Portneuf,
vous avez encore un peu de temps, est-ce que vous voulez poser une autre
question?
M. Caron :
Mais, écoutez, M. le Président, ça tombait bien, parce que ma deuxième question
était justement, hein, l'état de situation où il y avait 8 % des personnes
inaptes qui ne bénéficiaient pas d'un plan. Donc, vous avez répondu à la
question que j'allais vous poser, j'en ai une autre. Donc, je comprends,
concernant ma première question, que le Curateur public n'exclut pas d'aller
s'informer de la vision de l'intervenant pivot puis, vous aussi, pour soigner
au mieux les gens. O.K. Parfait.
Dans son rapport, la
Vérificatrice générale nous indique aussi que 88 % des personnes avaient
eu, au moins, un changement de curateur délégué entre début 2015 et la fin
de 2018. Pouvez-vous nous faire un état de situation aussi à ce sujet-là, s'il
vous plaît? Parce qu'on sait très bien que ça peut créer un sentiment
d'instabilité chez les gens qui sont bénéficiaires.
M. Marsolais
(Denis) : Oui. Alors, M. Gosselin, si vous voulez répondre à la question,
s'il vous plaît.
M. Gosselin
(Jean-Clet) : Bien, il y a eu, effectivement, de 2014 à 2018, dans les
débuts, il y a eu un bon taux de roulement, les ressources étaient surchargées
suite au départ de certaines personnes. Ça fait qu'il y a eu... comme, par
exemple, il y a une direction territoriale où on notait qu'il y avait des plans
avec des mentions à venir dans tous les plans. Dans tout le plan, bien, il y a
eu... il manquait d'effectifs, donc la consigne a été de reporter cette information-là
à compléter dans le plan, donc ça fait que c'est ça. Ça fait que oui, il y a, effectivement...
il y a eu un bon taux de roulement, là, dans les dernières années.
M. Marsolais
(Denis) : Puis je vous dirais, si je peux me permettre de rajouter,
que les raisons pour lesquelles aussi, dès 2018, on a mis, sur notre planche à
dessin, de refaire le plan de représentation dans le cadre du dossier de mobilisation-personne
pour faire en sorte que, facilement, la transition d'une curatrice à une autre,
avec le nouveau plan, va faire en sorte que, rapidement, cette personne-là va
pouvoir connaître la situation de ses nouveaux dossiers. Alors, vous savez, le
fait que, dans la fonction publique, il y ait beaucoup de changements de
personnel, je pense que ce n'est pas rien que propre à notre organisation, il
n'y a pas beaucoup de transfert d'expertise aussi au moment de la retraire à
cause des doublements des postes qui est impossible. Alors, il faut vraiment
faire en sorte que les dossiers soient complets, le plus complet possible, et
c'est l'objectif qui s'est poursuivi dès 2018 et qui finalement trouver sa
finalité en mai prochain.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Leitão) : Merci
beaucoup. Alors, on va passer du côté de l'opposition officielle. Et, cher collègue
de Portneuf, vous pourriez continuer dans le... si vous souhaitez, dans le bloc
suivant. Alors, du côté de l'opposition officielle, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Allez-y, la parole est à vous pour 10 minutes.
Mme Maccarone : Merci beaucoup, M.
le Président. Bonjour, collègues. Bonjour à Me Marsolais. Bonjour, M. Roy. C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui, surtout que j'ai participé, comme vous le savez tous, lors d'un
débat par rapport au projet de loi n° 18.
Alors, je vais sauter tout de suite dedans, de
dire que je pense aussi que c'est important qu'on en discute aujourd'hui
particulièrement car c'est la semaine de la sensibilisation à la déficience
intellectuelle. Donc, nous savons que 41 % des personnes qui sont sous la
responsabilité du Curateur public, ils souffrent de la déficience
intellectuelle, alors d'où l'importance.
Je veux ramener un peu le discours maintenant
sur qu'est-ce que vous avez dit, Me Marsolais, par rapport à la suspension
des visites lors de la pandémie. Évidemment, ça soulève évidemment de la
préoccupation, surtout que nous avons tous lu avec une grande tristesse le
décès de l'homme autiste, 53 ans, qui a perdu sa vie à l'Hôpital
Notre-Dame, il était sous la responsabilité du curateur et il était évidemment
tout seul à l'hôpital. Alors, je voudrais savoir s'il y a des statistiques de
savoir combien de personnes qui étaient sous la responsabilité du curateur ont perdu
leur vie lors de la COVID.
M. Marsolais (Denis) : Oui. Les
statistiques qu'on possède, c'est des statistiques non scientifiques, ça fait
que les seules statistiques de décès, c'est évidemment la Santé publique qui
détient ces informations-là. Mais le décompte qu'on a fait au fur et à
mesure... Mais on a informé aussi les groupes communautaires de ces
chiffres-là. Je vous dirais que grosso modo, la première vague, autour de 300,
350 personnes sont décédées. Et, depuis la deuxième vague, il y a peut-être
100, 125 personnes de plus malheureusement qui sont décédées. Je vous
dirais que, depuis le dernier deux, trois semaines, il n'y a pas eu de décès
dénombré au sein des personnes qui sont sous notre responsabilité. Toute
comparaison gardée, si on peut se permettre de dire ça ainsi, ça suit un peu le
pourcentage général des Québécois par rapport à la personne qui était sous
notre juridiction.
Alors, nous, ce qui est important de vous dire,
Mme Maccarone, c'est qu'on était très soucieux d'avoir de l'information
sur ces personnes-là durant la période de COVID. Évidemment que les visites
étaient interdites, et, même si les curatrices nous demandaient régulièrement
d'aller visiter les personnes dont elles sont responsables... Parce qu'elles
ont une relation d'intimité avec ces personnes-là, hein? Ces gens-là, depuis...
dans certains cas, ça fait des années qu'ils s'occupent de leurs personnes.
Alors donc, ce qu'on a fait entre le mois... aux mois d'avril et mai, lors de
la première vague, c'est qu'on a constitué, comme je disais tantôt, quatre
équipes qui avaient charge de communiquer directement avec la personne qui est
sous notre juridiction ou avec le réseau de la santé pour avoir des nouvelles de chacune de ces personnes-là. Vous
savez que sur les 13 400 personnes qui sont sous notre juridiction,
il y en a près de 9 500 à 10 000 qui sont dans des centres
d'hébergement, centres... des CHSLD ou des RPA... des RFA, plutôt, et donc
c'est un nombre impressionnant, et on voulait avoir des nouvelles. Alors, ce
qu'on a fait, c'est que d'abord j'ai communiqué, moi, avec le sous-ministre de
l'époque de la Santé, M. Gendron, en lui demandant d'écrire à chacun de
ses P.D.G. pour aviser les P.D.G. de chacun des CIUSSS et des CISSS que tous
les sites d'hébergement du réseau soient avisés, lorsqu'un représentant du
Curateur public va communiquer avec eux, qu'ils soient réceptifs et qu'ils donnent l'information, parce que ça fait
partie de notre responsabilité de s'enquérir du bien-être des personnes
dont on est responsables. Alors, entre le mois d'avril et mai, près de
99 % des personnes ont été soit contactées directement, ou soit on a
obtenu de l'information des membres du réseau, qui, en passant, sont des
partenaires incontournables en ce qui nous concerne dans toutes nos activités,
et vous comprendrez que dans la situation pandémique, s'il y a des personnes
qui étaient fort occupées, c'est bien les gens du réseau, et ils ont quand même
fait l'effort de communiquer avec nous
régulièrement pour nous donner des nouvelles. Le 1 % qu'on n'a pas pu
communiquer, soit que c'est des personnes qu'on communiquait directement avec
eux avant puis qui... ou ils ne veulent pas interagir avec nous, ça arrive, ou
soit qu'ils étaient bien entourés, mais c'est vraiment 1 %. Alors,
écoutez, il s'est passé autour de 40 000 appels durant cette
période-là, et tous les gens qui avaient été identifiés comme étant affectés de
la COVID, on a continué à régulièrement... à communiquer avec le réseau pour
obtenir l'information.
Juste pour vous rassurer, c'est bien clair que
l'ensemble des groupes communautaires qui protègent l'ensemble de ces
personnes-là était soucieux de savoir ce qu'on faisait durant cette période-là.
Alors, j'ai...
Le
Président (M. Leitão) : Me Marsolais, je m'excuse de vous interrompre.
Merci. Je vous inviterais dans la mesure
du possible à être peut-être un peu plus bref. Collègue de Westmount—Saint-Louis, tu as la question suivante.
Mme Maccarone :
Oui, bien, ça soulève... Merci, Me Marsolais. Ça soulève la question de...
c'est sûr, ça me fait penser vraiment à ce qui est arrivé des... on a tous
entendu les histoires des aînés morts déshydratés en CHSLD puis, évidemment, il
y en avait plusieurs qui étaient sous la responsabilité du Curateur public.
Comment le curateur s'est assuré que ces personnes qui étaient sous la
responsabilité ont été dans un bon état puis s'ils n'avaient de mesure d'être
en communication avec eux? Parce qu'il y en a plusieurs, évidemment, qui ne
peuvent pas prendre le téléphone où on ne peut pas avoir une communication
virtuelle. Mais bon nombre ont perdu leur vie dans nos milieux de vie pour nos
aînés.
M. Marsolais (Denis) : D'abord,
excusez-moi, M. le Président, j'ai la mauvaise habitude de répondre... j'ai
beaucoup de...
Le Président (M. Leitão) : Ça va.
M. Marsolais (Denis) : ...et j'ai
l'habitude de parler. Alors, corrigez-moi pour m'arrêter, là, parce que je suis
une vraie machine à paroles. Alors, ceux qui me connaissent me reconnaissent.
Bien, écoutez, nous, là, l'important c'était de
s'assurer, durant cette période-là qu'on vit encore aujourd'hui, du bien-être de ces personnes-là puis si elles
étaient bien traitées puis s'il n'y avait pas de problèmes spécifiques. Il y
avait différentes façons de faire. Évidemment, on ne peut pas faire de visite,
alors la seule façon de le faire, c'est par voie téléphonique. Soit qu'on
communiquait directement avec la personne concernée, parce qu'il y a des
personnes qui sont inaptes — bien, on est en contact régulièrement avec
eux autres par voie téléphonique — ou soit qu'on communiquait avec le
réseau, avec le travailleur social, avec les gens dans les centres. Parce qu'on
a des personnes-ressources dans chaque centre d'hébergement qui fait en sorte
que ces personnes-là pouvaient nous donner des informations concernant chacune
des personnes. Mais, écoutez, ce qu'on a fait, on l'a reproduit, on l'a
expliqué à chacun des groupes communautaires. J'allais dire tantôt qu'on a tenu
quatre Zoom, quatre ou cinq Zoom avec l'ensemble des groupes communautaires
pour les tenir informés au fur et à mesure des dommages qu'on faisait. Et je
pense que l'ensemble des groupes communautaires ont été satisfaits et ont été
surtout rassurés de la façon de fonctionner. Moi...
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci, Me Marsolais. Je
m'excuse. Collègue de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, en même
lien avec le suivi que le Curateur public a fait, je présume que c'était la
même chose par rapport à la campagne de vaccination pour ces personnes qu'entre
autres plusieurs ont été priorisées, qui habitent dans nos milieux de vie pour
nos aînés, par exemple. Et maintenant aussi, on a quand même des personnes
vulnérables puis handicapées qui demandent aussi d'être revues à l'ordre de
priorisation. Alors, j'ose croire que le Curateur public a aussi fait des
interventions et des suivis pour s'assurer que les personnes qui sont sous sa
responsabilité ont été vaccinées.
M. Marsolais (Denis) : Vas-y donc.
M. Dupont (Alain) : Oui. Bonjour. Ça
fait vraiment partie du rôle des curatrices déléguées. Quand on disait, tout à
l'heure, que curateurs, curatrices déléguées ont un rôle au-delà des visites, actuellement,
la priorité de la vaccination, c'est un fait. Donc, on s'assure, auprès des personnes
ou des ressources intermédiaires, ou peu importe, que nos personnes
vont bien se faire vacciner. Et aussi, les personnes qui sont à la maison,
bien, on communique avec elles pour
s'assurer qu'elles vont prendre leur rendez-vous.
On va les aider à prendre leur rendez-vous pour que l'ensemble des
personnes qui sont sous notre... sous le Curateur public puissent être vaccinées
dans des délais raisonnables.
Mme Maccarone : Et dans le cas des personnes
handicapées, est-ce que le Curateur public a l'intention de faire des interventions en leur nom pour s'assurer qu'au moins la séance
serait revue pour s'assurer que cette clientèle qui, encore une fois,
est souvent sous la responsabilité du Curateur public, serait revue pour
s'assurer qu'eux-mêmes ils sont protégés? Parce qu'on sait tous, encore une
fois, que la majorité d'entre eux sont confinés pendant au moins 12 mois.
C'est rendu que leur milieu de vie, c'est une prison, de sorte... Alors, est-ce
que le Curateur public a quand même une opinion là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : C'est une
très bonne question. Alors, écoutez, un de nos premiers rôles, je pense que
c'est de ne pas agir ou intervenir politiquement auprès du réseau, auprès de la
Santé publique pour remodifier l'ordre de priorité. Mais ils savent très bien
que... notre volonté, que toutes nos personnes qui sont sous notre juridiction
puissent se faire vacciner le plus rapidement possible. Ça, ils le savent.
Quant à l'ordre de priorité, je vous avoue que
je laisse aux autorités compétentes d'établir ces ordres-là, mais ils le savent
de notre côté que, pour nous, c'est une priorité que l'ensemble des personnes qui
sont sous notre juridiction, et aussi les personnes inaptes qui sont... qui ont
un tuteur ou un curateur privé, eux aussi, là, c'est des personnes inaptes.
Alors, ils savent très bien l'importance pour ces personnes-là. Et je ne veux
pas tomber dans un dossier particulier, là, mais on a vu un certain dossier où,
lorsqu'il y a un branchement, bien, ça peut être délicat lorsque c'est une
personne qui est inapte que cette personne-là demeure branchée puis qu'elle
comprenne exactement l'importance de demeurer brancher. On a vu ce qui est
arrivé, là, dans un certain dossier auquel je suis intervenu, là, auprès du
coroner.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien, merci. Merci beaucoup,
Me Marsolais. Alors, voilà, c'est tout pour ce bloc. Nous allons passer à nouveau du côté
gouvernemental. Et si j'ai bien vu ici, c'est Mme Lecours de Lotbinière-Frontenac,
à vous la parole. Vous avez à peu près huit minutes et demie.
• (15 h 20) •
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
D'accord, merci beaucoup. Bien, moi, j'ai une question concernant le nombre de
visites et les bilans effectués auprès des personnes inaptes. On voit que,
depuis 2014, il y a eu une diminution marquée du nombre de visites et de bilans
effectués auprès des personnes inaptes. J'aimerais savoir comment votre organisation
va parvenir à passer d'environ 7 000 à 8 000 visites par an pour
en faire environ 13 000, là, bien, tu sais, réussir à voir tout le monde
en plus de faire les changements, là, que vous planifiez, là, comme les plans
de représentation auprès des personnes inaptes. Merci.
M. Marsolais (Denis) : Écoutez,
je peux vous dire qu'on va réussir d'une part. Comment on va le faire
maintenant? Trois facteurs importants. D'abord, le Trésor nous a accordé, sur
un échelon de trois ans, donc l'année dernière,
cette année et l'année prochaine, un nombre supplémentaire de 27 personnes
qui vont agir à titre de curatrices déléguées. Elles étaient
90 curatrices déléguées, donc on en rajoute près du tiers. Donc, c'est un
élément important.
Deuxième facteur, c'est qu'on va faire en sorte
que les tâches des curatrices déléguées soient essentiellement concentrées sur
leur expertise. Autrement dit, tout le volet administratif qu'elles font
actuellement va être retranché de leurs tâches, ce qui va leur donner encore
plus d'espace pour faire les visites et pour atteindre le nombre de visites qui
sont... qu'on s'est fixé.
Et,
troisièmement, bien, le fameux plan de représentation qui va être le nouveau
plan va faire en sorte — comment
dirais-je? — que
la rapidité de noter, dans chacune des visites, les détails ou les suivis à
faire, bien, on va le faire parce que l'application technologique numérique qui
va en découler à compter de mai va faciliter leur tâche.
Autre facteur aussi à ne pas négliger, et vous
m'arrêterez, M. le Président, là, moi, je pars, hein?
Le Président (M. Leitão) : Allez-y,
on peut encore un peu, oui.
M. Marsolais (Denis) : Je
pourrais vous faire un monologue de trois heures si vous voulez. Mais c'est
parce que je suis vraiment convaincu de ce qu'on fait, là.
L'autre facteur, bien, la pandémie n'a pas rien
eu que des volets négatifs, a eu le volet positif qu'au début de la pandémie,
sur les 700 personnes, il y avait peut-être 250 personnes qui avaient
une tablette donc qui pouvaient travailler à
la maison ou à distance. Depuis la pandémie, la presque totalité de nos
employés a une tablette. Donc, ça va permettre
à chacune des curatrices déléguées, parce qu'elles sont toujours en
déplacement, de faire en sorte de prendre les notes directement à chaque
rencontre, à chaque visite, et donc de telle sorte d'accélérer le processus du
travail.
Puis on s'est donné cette obligation-là, je vous
dirais, un peu par la bande parce qu'en obligeant, dans la loi, d'avoir un plan
de représentation statué juridiquement à compter de juin 2022, on s'oblige
indirectement, à ce que s'il y a un plan de représentation, il doit y avoir une
visite annuelle. Alors, on n'a pas le choix d'arriver à ce résultat-là, M.
le Président. Alors, plan de représentation obligatoire, visite annuelle.
Le Président (M. Leitão) : Merci,
M. Marsolais. Cher collègue de Lotbinière.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Oui, merci. Je voulais savoir pour les plans de représentation, on sait qu'ils
doivent être personnalisés avec des objectifs et à jour, puis on comprend, là
aussi, l'importance de bien documenter tout ça. Pourquoi ça ne s'est pas fait
dans le passé? Pourquoi il y a eu des manques? C'était quoi, les obstacles?
Puis qu'est-ce que vous allez faire pour que ça ne se reproduise plus, là?
M. Marsolais (Denis) : O.K. Je vais
répondre à la première partie puis je vais laisser mes collègues répondre pour
préciser davantage. Alors, pourquoi ça ne s'est pas fait? Dans le fond, là, ce
que je vous ai dit, c'est que, depuis 2014 on a initié le fait d'avoir... de
travailler d'une nouvelle façon. Donc, il y a vraiment un changement de culture
dans l'organisation, d'avoir un plan de représentation dans tous les dossiers.
Je vous ai expliqué tantôt que tout changement, parfois, c'est long. Je donne
juste l'image puis je n'élaborerai pas sur le sujet, inquiétez-vous pas, M. le
Président, du système de justice que je connais bien, hein, depuis 20 ans,
on parle d'avoir une accessibilité plus grande de la justice, de faire en sorte
d'informatiser le système de justice. On commence, là, depuis deux, trois ans à
avoir des applications concrètes de l'amélioration de notre système de justice
pour augmenter l'accessibilité.
Bien, un changement de culture, ça ne se fait
pas en deux, trois ans, ça se fait de façon... sur une longue période, une
moyenne période, et ça a pris sept, huit ans pour faire en sorte qu'on puisse
déposer un programme, un projet structuré, informatisé qui va faire en sorte de
faciliter la confection du plan de représentation. Parce que les systèmes
informatiques d'antan ne nous permettaient pas d'aller aussi loin que ça, et
c'est la raison pour laquelle le ministère des Finances nous a octroyé une
somme importante pour procéder à la numérisation de nos façons de faire, et le
plan de représentation sera une première démonstration. Je ne sais pas si vous
voulez compléter.
M. Dupont (Alain) : Oui, peut-être
aussi, dans notre nouvelle façon de faire qui va débuter le 31 mai, on a
aussi... lorsqu'on reçoit un dossier, on va faire aussi le premier plan qui est
le plan d'orientation. Donc, quand on nous dit toujours, le réseau, on nous dit :
Telle personne s'en vient chez nous, avant même que ce soit au tribunal, on va
commencer un plan. Ça fait que ce plan-là va se transférer, après ça, au plan
de représentation, donc il y aura déjà une partie du travail de fait. Ça, ça va nous
aider beaucoup à ce que le plan d'orientation aille au plan de représentation,
puis va faire en sorte d'aider. Quand on
parlait tantôt de capacité, de notre
capacité, va nous aider beaucoup en termes de capacité.
L'autre chose aussi, c'est que ça va se faire
progressivement. À partir du mois de mai, toutes les nouvelles personnes qui vont être rendues au Curateur public va avoir son plan de représentation avec le nouveau format. Pour
ce qui est des autres personnes, durant le renouvellement, donc, durant
l'année, au fur et à mesure d'un renouvellement, on va passer à la nouvelle
mouture du plan de représentation.
Puis la nouvelle mouture du plan de
représentation aussi va nous permettre d'être beaucoup plus près des enjeux liés à la personne. Peut-être
que mon collègue peut déterminer un petit peu plus, au niveau des
enjeux, qu'est-ce qu'on va
rechercher dans ce plan-là.
M. Gosselin (Jean-Clet) : Bien, des
enjeux... Oui.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement. Allez-y, allez-y, mais...
M. Gosselin (Jean-Clet) : Trois
enjeux.
M. Marsolais (Denis) : Je suis
contagieux, hein? Je m'excuse parce que je suis en train de contaminer tous mes
collègues, là.
Le Président (M. Leitão) : Ça va,
c'est très bien.
M. Gosselin (Jean-Clet) : Trois
enjeux. Il va avoir trois grands principes, les principes d'autonomie, des
principes de protection puis les principes d'engagements familiers. Si, par
exemple, on avait une personne qui demeure à domicile puis qui recouvre ses
capacités, bien, on va vouloir lui permettre peut-être de payer l'Hydro, de
commencer à payer son loyer pour éventuellement avoir une main levée. Ça fait
que dans un type de dossier comme ça, bien,
l'enjeu serait un enjeu d'autonomie pour éventuellement avoir une main
levée. Puis les activités du plan vont être intégrées à même cet
enjeu-là, alors qu'avant, il se retrouvait à un autre endroit dans notre
système informatique.
M. Marsolais (Denis) : Tu sais, vous
savez...
Le Président (M. Leitão) : Allez-y,
en conclusion. Une trentaine de secondes.
M. Marsolais (Denis) : Vous savez
que les... conclusion, vous savez que les curatrices déléguées, les visites, on
trouve ça important, puis on est tout à fait d'accord avec la Vérificatrice
générale, mais ils ne font pas que ça, là. Il n'y a pas que les visites
physiques qui sont importantes, il y a tout le reste des interventions qu'ils
font avec la personne directement, avec le réseau pour avoir de l'information,
se tenir au courant de tout ce qui se passe au niveau de la personne qu'ils
représentent. Et ça, bien, vous ne pouvez pas savoir le nombre, parfois,
d'appels que ces personnes-là, ces curatrices déléguées là, reçoivent des
personnes qui sont inaptes puis qu'ils trouvent ça agréable de leur parler puis
d'avoir un contact. Plus souvent qu'autrement, ils ont 30, 40, 50 appels à
retourner dans une journée, là. Alors, ça,
là, il faut... Moi, j'ai été ébahi quand je suis arrivé ici, dans cette
organisation-là, là. C'est pour ça que je dis tout le temps que :
Chez nous, ce n'est pas des dossiers qu'on gère, on travaille avec du monde.
Alors, c'est important d'avoir une
proximité avec les gens qui sont sous notre responsabilité, puis c'est pour ça
que le contact continuel des curatrices déléguées avec chacune des personnes qui font partie de leur
responsabilité, bien, c'est une lourde tâche. Honnêtement, là....
• (15 h 30) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci, M. Marsolais. Et je m'excuse, là, vraiment, parce que ça, ce
sont les défis de nos rencontres virtuelles. Si on était tous à la même salle,
on pourrait se faire des signes, mais là c'est un peu plus compliqué.
Bon, on va
continuer, on va continuer, cette fois-ci, du côté de l'opposition officielle, et c'est Mme la députée de Westmount—Saint-Louis à nouveau. Alors,
allez-y, vous avez un bloc d'à peu près 10 minutes.
Mme Maccarone : Parfait. Merci
beaucoup. Je veux revenir un peu sur le projet de loi n° 18, car nous savons tous, comme on a déjà dit, c'était un projet de loi mammouth, 251 articles. On a modifié 39 lois, 15 règlements.
Et, lors de la mise en place de ce projet de loi, je l'ai dit à plusieurs
reprises, même en commission, qu'on a des préoccupations parce qu'on sait que
c'est un travail colossal dont nous faisions face lors de l'implantation de la
réforme. Puis évidemment on veut que ça marche. Tu sais, on a entendu le
rapport de la Vérificatrice générale, nous avons des préoccupations partagées.
Les partenaires veulent que ça marche, je veux personnellement que ça marche.
Alors, j'aimerais savoir, Me Marsolais, si
vous pouvez nous dire qu'est-ce que le projet de loi n° 18 va... pour
corriger ce que le Vérificateur général a identifié comme étant problématique?
M. Marsolais (Denis) : Bon, d'abord,
je tiens à vous rassurer que le projet de loi n° 18 est prévu pour sa mise
en vigueur en juin 2022, et on maintient le cap là-dessus. Pourquoi? Parce
que ça va en ligne aussi avec des actions importantes via le projet de loi
qui... suite aux recommandations de la Vérificatrice générale.
Je parlais tantôt de l'article 132
qui vient préciser le statut juridique du plan de représentation. Donc, ça a
été vraiment un continuum à partir de 2014 jusqu'à l'adoption de la loi. Là, on
en fait... On n'aurait pas pu faire une obligation
juridique il y a cinq, six, sept, huit ans parce que c'était un cheminement, un
changement de culture, changement de façon de faire, puis aussi tout le volet
informatique. Alors, la loi, elle va venir concrétiser, comme je vous
expliquais, l'obligation, dans chacun des dossiers, d'avoir un plan de
représentation. Puis la beauté de la chose, et
ce que ça veut dire aussi, c'est que, comme j'ai expliqué tantôt, s'il y a
un plan de représentation révisé annuellement, bien, il devra avoir des
visites annuelles, parce qu'on ne peut pas réviser un plan si on ne fait pas de
visite physique.
Évidemment que vous
comprendrez que, lorsqu'on a conçu tout ça, la pandémie n'était pas là. Alors,
c'est pour ça que je vous ai écrit, M. le Président, pour demander un report de
certaines dates parce que tous les scénarios, lors du dépôt du plan d'action,
avaient été faits dans l'optique où c'était en septembre dernier qu'il devait
avoir un retour quasi à la normale, à l'époque, et que force est de constater
que ça ne sera pas, assurément, avant septembre prochain qu'on va retrouver une
certaine normalité, du moins, tout le monde l'espère. Alors, c'est pour ça
qu'il y a un an de différence, qu'on demande, de délai pour qu'on puisse
appliquer les tableaux.
Et donc, si je
reviens à votre question plus précise, bien, ça va faire en sorte que... un
plan pour chacun des dossiers, une révision annuelle dans chacun des dossiers.
Ça fait que, là, il n'y aurait plus délai, puis on n'aurait plus besoin de
faire une modulation des visites, là, on s'en crée l'obligation. On l'a faite,
la modulation de visites, à l'époque, parce que — il faut se remettre
dans le contexte de l'époque, en 2014 puis 2018 — on était dans une mesure de coupure budgétaire, et tout, et tout,
puis on ne voulait pas rien échapper. Ça fait qu'on a priorisé puis on a
fait analyser cette priorisation-là des risques par un expert, puis je pourrai
vous en faire état tantôt, si vous voulez bien.
Alors, ça va se faire,
on va arriver à temps, mais on a juste besoin un peu d'oxygène pour nos
curatrices déléguées, pas parce qu'elles ne sont pas capables de faire la job
physiquement, mais elles ne peuvent pas rendre des visites, actuellement, parce
qu'elles n'ont pas le droit d'y aller, en zone rouge, particulièrement.
Alors... Puis, les réévaluations, on pourra en parler au constat de
réévaluations, là, ça aussi, c'est un autre enjeu qu'on a...
Le Président (M.
Leitão) : ...très bien.
M. Marsolais
(Denis) : ...pas vraiment tellement... J'arrête, M. le Président.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci. Merci, M. Marsolais. Alors, députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. En parlant de l'implantation du plan d'action,
pouvez-vous élaborer un peu sur le plan d'engagement de personnel, combien
d'employés ont été engagés à date puis combien sont prévus?
M. Marsolais
(Denis) : Bon, je vous dis ça de mémoire, je n'ai pas les chiffres
devant moi, mais je... on vous a parlé tantôt d'autour de 700 employés. On
est, au moment où je vous parle, autour plus de 760, 770 employés.
Parce qu'encore là,
puis j'en avais parlé en commission parlementaire, si vous vous souvenez,
encore là le... et le Trésor et les Finances, évidemment que ça prend du monde
pour gérer ce grand projet de transformation là non seulement dans le volet
numérique, mais dans le volet aussi de déployer le projet de loi. Parce que ce
n'est pas une mince tâche, déployer le projet de loi, là. C'est un changement
de cap, c'est un changement de culture. Le ministre s'est même plu à
dire : C'est un changement de société. Ça fait qu'il faut faire de l'information.
C'est un défi supplémentaire, dans le cadre de la pandémie, de faire des communications.
On en fait, des Teams puis des Zoom, depuis un an et demi, je peux vous
garantir.
Alors donc, il y a un
bon nombre d'employés qu'on a engagés depuis l'adoption du projet de loi. Il y
a aussi tout le reste. Parce que la priorité, puis je tiens à le dire, la prioritaire
ultime, dans mon livre à moi, c'est que... d'abord, avant de faire nos dossiers
de transformation, là, c'est que j'aie l'assurance, moi, comme responsable de
cette organisation-là, qu'on livre notre mission première, s'occuper de notre
monde, donner de l'information puis surveiller les tuteurs et curateurs privés.
Ça, moi, je peux vous garantir qu'on a... j'ai l'assurance qu'on fait... Même
en cas de pandémie, on la fait, cette surveillance-là. Alors...
Mme
Maccarone : Ça fait que ça veut dire... Ça fait que c'est toujours...
Je comprends, peut-être, on n'a pas les nombres précis, alors peut-être que je
peux changer de piste et vous demander par rapport à la formation. On a
beaucoup entendu en commission pour le projet de loi n° 18... et je sais
que vous êtes également préoccupé par ce sujet, mais la formation, on en a
beaucoup entendu parler par l'ordre des travailleuses et travailleurs sociaux,
qui ont dit que nous n'avons pas assez du personnel. Alors, je parle non
seulement de la formation des gens qui vont pouvoir disséminer l'information,
qui vont pouvoir s'occuper de ce monde puis aussi de formuler... former le
monde sur le terrain, mais on parle des
tonnes organismes qui sont impliqués : on parle des professionnels du
réseau de la santé, on parle, comme vous,
l'Ordre des notaires. On parle aussi, puis c'est très important de le noter, la
pénurie de main-d'oeuvre, c'est très important.
Ça fait que le réseau
de l'éducation et l'éducation de la population, j'en ai reçu un peu,
d'information, déjà, exemple, à mon bureau de comté, mais c'est vaste puis
c'est large.
M. Marsolais
(Denis) : Oui. M. le
Président, vous donnez combien de temps pour répondre à cette large
question?
Le Président (M.
Leitão) : Écoutez, vous avez... pour ce bloc, vous avez à peu près
trois, quatre minutes.
M. Marsolais
(Denis) : Hé! d'abord,
pour s'assurer qu'il y ait une bonne diffusion d'information et de formation, on a consulté l'ensemble des ordres
professionnels, des ministères concernés, impactés par la loi et des groupes communautaires depuis le début, vous en avez été témoins
lors de la commission parlementaire, et, depuis l'adoption de la loi, on a
constitué trois groupes consultatifs : un groupe consultatif des ordres
professionnels, Chambre des notaires, Barreau, Collège des médecins,
travailleurs sociaux, CPA, on a constitué un groupe consultatif concernant les
groupes communautaires, ils sont une vingtaine.
Il y a eu, à date, peut-être, je vous dis autour
de 12 à 14 réunions, depuis l'adoption de la loi, des groupes consultatifs
et aussi avec les ministères, parce qu'on a été sélectionnés par le Trésor, je
ne sais pas si c'est une chance ou une malchance, M. le Président, mais,
comme... dans le cadre de la révision de programmes, parce que le Trésor
trouvait que notre projet de transformation est un projet important. Donc, on a
autour de nous un comité stratégique, un comité scientifique. On se réunit avec
le Trésor, avec les différents ministères concernés pour s'assurer que tout le
monde suit, pour s'assurer qu'au mois de juin prochain... en 2022, plutôt,
qu'on va arriver tous sur la même piste d'atterrissage, puis que la loi va
pouvoir prendre son ampleur puis être déployée. Alors, on s'est assurés, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis,
que l'ensemble des intervenants plus proches, des partenaires sont au fait de
la loi, parce qu'encore une fois ça change beaucoup.
Et la meilleure démonstration que je peux vous
donner, je vais terminer là-dessus, M. le Président... je ne sais pas si vous avez eu la chance de regarder le vidéo
Une petite révolution avec les différents intervenants, où
l'ensemble des partenaires ont, avec des parutions de 10, 15 secondes
chacun, fait part de tout l'intérêt qu'ils ont dans la loi et toute la volonté
de voir cette loi-là s'appliquer le plus rapidement possible. Ça démontre que
les partenaires sont tous derrière nous, et ça, pour moi, c'est le meilleur
facteur de succès du développement de cette loi-là. Mais on n'a pas encore
terminé, on a encore beaucoup de job à faire.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Il me reste du
temps? Mon Dieu!
Le Président (M. Leitão) : En une
minute...
M. Marsolais (Denis) : Avoir su!
Avoir su...
Le Président (M. Leitão) :
...1 min 30 s.
Mme Maccarone : Merci beaucoup pour
la réponse. Puis je sais que vous n'aurez pas assez de temps, mais il y a
pénurie de personnel. Je pense que c'est important. Puis une petite mention
pour les régions. Alors, si vous pouvez, dans ce bloc ou peut-être dans les
autres blocs, mentionner le plan d'action pour comment adresser la pénurie de
personnel dans les régions.
M. Marsolais (Denis) : Parfait.
Écoutez, je crois que vous faites référence surtout au rapport psychosocial et
pénurie de personnel dans le réseau de la santé au niveau de l'émission des
rapports psychosociaux à jour au moment de l'anniversaire de chacun des
renouvellements. Est-ce que vous faites référence à ça?
Mme Maccarone : Pas nécessairement.
Je fais référence que, lors de nos premières discussions ensemble, on a déjà
ciblé que... je pense que vous l'avez dit, il y a 11 bureaux, mais très
peu dans les régions. Alors, pour adresser le manque dans les régions du
personnel pour gérer les besoins.
M. Marsolais (Denis) : Je comprends.
Rome ne s'est pas construit en une journée, alors on va commencer d'abord à
s'occuper de notre mission, ce qu'on fait depuis le début. En même temps, ce
qu'on fait depuis le début, c'est de livrer le projet de loi. On a sept équipes
à l'interne, là, qui travaillent avec et le projet de loi et tout le volet de
l'opération pour que tout le monde soit prêt, et on va... et toute la
numérisation que ça implique, l'avènement du projet de loi au niveau des
mesures de représentation, qui est une nouvelle mesure. Et donc je vous dirais
que, l'éléphant, on va le prendre par petites bouchées. Mais on a un programme
de cinq ans, Mme la députée de Saint-Louis, là. Dans cinq ans, tout ce qu'on
veut livrer, on va le livrer.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Merci beaucoup. Alors, voilà, nous revenons du côté
gouvernemental, et je présume que c'est Mme la députée de Labelle, c'est ça? Mme Jeannotte?
Mme Jeannotte : Oui, c'est ça.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien.
Mme
Jeannotte : Bonjour à tous. Écoutez, je vais aller sur l'information
de gestion, parce que la Vérificatrice générale
nous indique que, dans le fond, le caractère public ne mesurerait pas les
délais de réalisation et ne disposerait pas d'une évaluation de qualité.
Dans le fond, question, de quelle façon allez-vous vous assurer que la haute
direction va disposer, en temps opportun, d'une information de gestion
suffisante, pertinente et fiable?
M. Marsolais (Denis) : D'ailleurs...
Merci. D'ailleurs, on possède déjà des indicateurs, mais ils sont à peaufiner,
et c'est ce qu'on s'apprête à faire. Peut-être que je laisserais la chance à
mon collègue Pierre Roy, qui est dans mon bureau,
qui n'est pas dans la même salle que nous, répondre à la question. Pierre,
est-ce que tu veux prendre la relève?
M. Roy (Pierre) : Oui, merci,
M. Marsolais. Merci, Denis. En fait, peut-être d'emblée, je
distinguerais... dans un premier temps, mentionner que le Curateur public
partage la même vision que le Vérificateur général quant à l'importante de l'information
de gestion. Peut-être d'emblée vous mentionner qu'on a quand même déjà beaucoup
d'information de gestion de disponible. Le Curateur public a à sa disposition
un large éventail de l'information de gestion, des tableaux de bord qui sont
mis à jour à chaque mois, trimestriellement. On a des suivis réguliers de la
déclaration de service aux citoyens et du plan stratégique. On a aussi ce qu'on
appelle notre application du Curateur, le PSOdans notre jargon, qui permet de
multiples extractions en temps réel sous forme de listes. En fait, c'est des
listes de contrôle. Et on a aussi des compléments d'information qui peuvent
être fournis. D'ailleurs, beaucoup des observations du Vérificateur général
s'appuient sur des extractions de notre système de mission qu'on a pu lui
fournir. Et j'ajouterais aussi qu'on a un entrepôt de données, là, qui est
quand même très à jour et qui est aussi très flexible, là, dans son
utilisation.
Évidemment, pour apprécier la performance, pour
l'instant, le Curateur consulte ses clientèles de diverses façons, là, par sondages, des groupes de
discussion. C'est surtout comme ça qu'on fonctionne. Ce qui fait
qu'évidemment, comme l'indique, à juste
titre, le rapport du Vérificateur général, notre information de gestion, là,
demeure incomplète puis se doit d'être bonifiée, je dirais, surtout au
niveau des indicateurs de qualité.
Le deuxième bloc que je vous dirais, dans le
fond, si on regarde les recommandations 1, 2 et 3, là,
du rapport du Vérificateur général, bien, je vous dirais qu'on a, en annexe à
notre plan d'action, on a une annexe I qui vous explique le cycle de
gestion... le cycle de préparation de l'information de gestion et le plan
aussi, là, avec la série d'indicateurs qu'on est à développer. Si le temps le
permet, M. le Président, soit maintenant ou plus tard, ma collègue,
Mme Breton, pourra aller un peu plus loin à ce niveau-là.
Mais je vous dirais d'emblée que, concernant les
visites, les bilans et les réévaluations, là, plusieurs nouveaux indicateurs
sont prévus dans notre plan d'action, et je vous dirais même qu'à ce jour cinq
nouveaux indicateurs sont déjà diffusés, là, aux directions, là, dans la liste
d'indicateurs qu'on s'était donné comme objectif de développer, soient les
indicateurs 1.1.1, qui est le pourcentage de personnes représentées depuis
plus de six mois qui bénéficient d'un plan d'action, donc on a l'information à
jour maintenant, la haute direction l'a, le pourcentage des plans de représentation
complet, l'indicateur 1.1.2, 1.1.3, le pourcentage des plans de
représentation qui a au moins un objectif à atteindre, on en a abordé tantôt,
ou une justification au dossier lors de l'absence d'objectif à atteindre. On a
également les indicateurs 2.1.2, les pourcentages des personnes ayant une
visite ou un bilan en cours d'année financière, ça, on en a parlé un peu,
2.3.1, le pourcentage des grilles d'évaluation du risque des personnes sous
régime de protection depuis plus de six mois complétées.
Mme Jeannotte : Donc, excusez-moi de
vous interrompre...
Le Président (M. Leitão) : Allez-y,
allez-y.
Mme Jeannotte : ...vous allez avoir
plusieurs indicateurs qui vont être rendus publics?
M. Roy (Pierre) : Oui, en fait, dans
le fond, on va... ça reste à être évalué, dans le fond, qu'est-ce qui va être
rendu public, mais certainement que, sous l'angle de la reddition de comptes,
dans ce qu'on doit rendre compte par rapport aux remarques du Vérificateur
général... D'ailleurs, j'attire votre attention que, dans le plan stratégique
du Curateur public, on s'est fixé un objectif qui, lui, va être rendu public et
pour... à l'égard du rapport du Vérificateur général et qu'on va rendre compte
publiquement.
Mme Jeannotte : Est-ce que ce sont
les curatrices déléguées qui vont s'attarder à la reddition de comptes ou si c'est des employés totalement différents? Parce
que, là, on change... on arrive dans des tâches totalement différentes.
Donc, ces gens-là, j'abonde dans le même sens que ma collègue, ça va prendre
énormément de formations ou... à moins que ça soit des agents administratifs
qui vont s'occuper de la reddition de comptes. Pouvez-vous m'expliquer?
M. Roy
(Pierre) : Je vous dirais
qu'on vise à ce que ce soit le plus informatisé possible. Donc, dans le
fond... C'est sûr que l'action principale de faire une visite, vous conviendrez
avec moi que c'est une curatrice déléguée qui la fait. Donc, celle-ci va devoir
rentrer la liste d'informations dans le système, et le système va aller
chercher ces informations-là pour, après ça, produire une reddition de comptes
en bonne et due forme.
Mme Jeannotte : Oui, mais, pour
faire le constat annuel, il faut qu'il y ait des systèmes informatisés. Puis,
tu sais, moi, j'en ai fait, des rapports de visite, puis après ça, bien, il
fallait que tu rendes compte sur des indicateurs de rendement, puis il faut que
ce soit rentré... J'imagine que ça va être publié à chaque année, ça, surtout
ceux que vous comptez faire rendre public. Donc, c'est tout un apprentissage,
là, pour les employés.
M. Roy
(Pierre) : Oui, tout à fait. D'ailleurs, il y a une étroite
collaboration, là, je vous dirais, entre la direction générale de la
protection, la direction des opérations, et la direction de la planif pour
justement transmettre les bonnes... le modus operandi. L'expertise est détenue
par la direction de la planif, et il y a beaucoup de formations de prévues, là, pour les directions d'opération à cet
effet-là, là, pour s'assurer que les bonnes informations soient rentrées et
aussi, je vous dirais, minimiser le temps requis pour les curatrices déléguées
à saisir cette information-là afin qu'ils se concentrent sur leur...
M. Marsolais
(Denis) : Si vous permettez...
Mme Jeannotte :
Mais sans vous dire que vous avez assez de... l'information de gestion dont
dispose le Curateur public est suffisante, ce n'est pas ce que nous dit la
Vérificatrice générale. Elle nous dit que ce n'est pas possible, en ce moment,
avec l'information dont le Curateur public dispose, de pouvoir apprécier sa
performance. Alors, je suis surprise d'entendre que vous dites que vous avez
suffisamment d'information.
M. Roy
(Pierre) : Non, bien, en fait, je vous dirais... ce que j'ai dit,
c'est qu'on avait déjà une base d'information à notre disposition, juste une
petite nuance. Et aussi, peut-être, ce que j'attirerais votre attention, c'est
que, si vous regardez l'annexe II, il y a une série d'indicateurs qui sont
à développer. De cette série-là... Ils ne sont pas développés, tous développés
encore. De cette...
Mme
Jeannotte : Puis, avec le qualitatif, c'est très difficile de
développer des indicateurs de rendement. Ce n'est pas... Avec des êtres
humains...
M. Roy
(Pierre) : Tout à fait. D'ailleurs, je vous dirais que de cette liste,
à l'annexe II, comme je vous ai mentionné, il y en a cinq, en date d'aujourd'hui,
qui sont développés. On a tout un plan d'action, là. Au niveau... Je ne veux
pas laisser, certainement pas, l'impression que tout est fait, loin de là. Le
plan de développement de l'information de gestion, présentement, c'est un plan.
Nos échéances sont respectées à ce niveau-là pour le constat 4, et, dans
le fond, on continue à progresser.
Quant
à l'indicateur de qualité, là, dans le fond, je pense que vous faites peut-être
plus référence, et Me Marsolais, dans
son discours d'ouverture, l'a aussi mentionné, à l'indicateur de mission, un
indicateur de mission qui, vraiment,
nous permettrait de rendre compte de notre mission. Je vous dirais que, pour
cet aspect-là, là je vous rejoins totalement, ce n'est
vraiment pas simple. C'est vraiment ardu, ne serait-ce qu'à la base, la mission
du Curateur public, il faut être conscient
que — puis je vous donne ça à titre
d'exemple — qu'on a
près de 1 000 personnes qui vivent seules à domicile, qui ont un certain niveau d'autonomie. On en a un
nombre équivalent ou plus qui vivent en CHSLD, dans les hôpitaux. On a
200 personnes qui sont emprisonnées, aussi, qui sont dans les prisons.
Donc, on a des gens qui viennent de toutes
origines, de tout... Ils ont des richesses ou de... Il y en a qui ont beaucoup
d'argent, il y en a qui n'en ont pas beaucoup. Ça fait que d'aller
chercher un indicateur qui va mesurer l'impact de notre mission, de notre
action sur ces gens-là aussi diversifiée, ce n'est pas simple.
Ce qu'on a fait...
Mme
Jeannotte : Non seulement ce n'est pas simple, mais peut-être que ça
ne s'applique pas, puis, à ce moment-là, il faut trouver d'autres façons de
faire pour pouvoir expliquer à la population à quoi vous servez. Sinon, ça
donne une impression que ça ne fonctionne pas.
• (15 h 50) •
M. Roy (Pierre) : Bien, je vous dirais que, d'ailleurs, ce qu'on a fait, puis je vais
revenir avec votre observation, ce qu'on
a fait à date, c'est qu'on a fait une vigie. Des collègues de la direction de
la planif sont allés sur les différents sites des différents curateurs,
les curateurs canadiens. Les curateurs canadiens ont quand même une mission
très différente du Curateur public. C'est
les biens seulement, dans la grande majorité des cas, si ce n'est la totalité.
On est allés aussi sur les curateurs australiens, trois curateurs
australiens, là, de la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria, Queensland, on est
allés dans deux États américains, l'Illinois, le Vermont, dans un pays
européen, le Service de protection de l'adulte dans le canton de Genève, en Suisse, et honnêtement, à travers les sites Web, on
n'a pas retrouvé cet indicateur aggloméré là.
Donc, on poursuit nos
recherches. Là, il faut tomber dans une deuxième étape de recherche. Il faut
que nos gens prennent contact verbalement. Zoom et Teams vont nous aider
là-dessus, parler aux chercheurs de ces... à leur équivalent dans ces
organisations-là pour aller plus loin.
Maintenant, je
reviens avec votre propos. Nonobstant l'indicateur de qualité mission, d'ici à
ce qu'on puisse vraiment en définir un ou deux, parce que, d'après moi, ça
pourrait peut-être être plus qu'un, là, qui pourrait... un seul peut-être ne
pourra pas mesurer notre mission, je vous rementionne que, dans
l'annexe II, on a quand même une série
d'indicateurs qui vont nous aider à apprécier la qualité, la qualité de nos
services. Là, ma collègue, Mme Breton, pourra, si vous voulez,
passer à travers ça. Et, à travers ces différents indicateurs-là, vous en avez quand
même une liste assez exhaustive, on va retrouver des indicateurs qui vont nous
permettre d'apprécier ce que je qualifierais des dimensions de la qualité de la
protection qu'on offre.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci. Merci beaucoup. C'est déjà tout pour ce
bloc. On reviendra, bien sûr, du côté gouvernemental, et collègue, vous
pourriez peut-être continuer.
Maintenant,
on passe du côté du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Rosemont, la
parole est à vous.
M.
Marissal : Merci, M. le Président. Me Marsolais et vos collègues,
bonjour. Merci d'être là. Me Marsolais, vous trouviez que vous n'aviez pas beaucoup de temps pour répondre, moi,
je vous dis que j'ai deux blocs de six minutes pour poser des questions.
On va essayer de faire ça court, si possible.
J'ai posé la question,
tout à l'heure, à l'équipe de la Vérificatrice générale. Le roulement de
personnel chez vous, il est de combien?
M. Marsolais (Denis) : En
pourcentage? Pendant que mes collègues cherchent un chiffre...
M. Marissal : Oui, deuxième question
pendant que vous cherchez, c'est une bonne idée, ça. Pourquoi vous dites que le
transfert d'expertise, à la retraite, est impossible? Je n'ai pas très bien
compris pourquoi.
M. Marsolais (Denis) : Je n'ai pas
dit qu'il était impossible, il était difficile à faire, parce que, pour faire
un transfert d'expertise, souvent, une personne qui prend sa retraite, on doit
engager une autre personne pour la remplacer. Alors, pour que cette personne-là
puisse... une personne qui quitte puisse donner son expertise à la nouvelle
personne, il faut dédoubler un poste pour un certain nombre de temps, cinq, six
mois, ça dépend. Alors, actuellement, depuis fort longtemps, doubler des postes
pour des départs à la retraite, c'est difficile...
M. Marissal : Est-ce que vous avez
fait la demande formellement au Trésor de permettre ça? Parce que, je veux
dire, on le sait, là, l'expertise, là, ça fuit, là. C'est comme de l'eau dans
la main, là. On n'est pas capable de la retenir si on ne la capte pas. Ce n'est
pas si compliqué que ça, là. Ce n'est pas «rocket science», puis ça coûterait
deux, trois mois, là.
M. Marsolais (Denis) : Bien, ce
n'est pas que c'est... À la grandeur du gouvernement, ça peut être assez
compliqué. Quand j'étais dans d'autres ministères, on l'a demandé à quelques
reprises, dédoubler des postes dans des postes plus... Dans des postes
stratégiques, on réussit quand même, tant bien que mal, à faire un transfert
d'expertise, là, au minimum, mais, écoutez, former une nouvelle curatrice
déléguée, je prends juste cet exemple-là, ça prend six mois, ça prend huit
mois, là. Ça fait qu'avant que cette personne-là soit opérationnelle en
remplacement d'une autre personne, bien, c'est sûr que c'est...
Puis, écoutez, ce défi-là, je ne suis pas le
seul à l'avoir, là.
M. Marissal : Assurément.
M. Marsolais (Denis) : Dans tous les
ministères et organismes, ils le vivent. Je donne juste un exemple parce que je
ne veux pas couper votre six minutes, là, mais, si on prend juste l'exemple du
district de Québec, hein, la division territoriale à Québec, il y a autour
de... Combien de curatrices déléguées?
Une voix : 27.
M. Marsolais (Denis) : 27 curatrices
déléguées? Il y en a, au moment où on se parle, sept qui manquent à
l'appel : grossesses, congés de maladie, etc., donc, ça, c'est le tiers.
Évidemment qu'on ne peut pas remplacer ce monde-là, ils sont en congé de
maladie ou en congé de grossesse. On doit composer avec cette situation-là
aussi. Québec est un peu particulier, là, je donne l'exemple le plus patent,
là, mais c'est quand même... on vit avec ça.
M. Marissal : Bien, moi, je
plaiderais, puis ce n'est peut-être pas l'endroit pour le faire, qu'on
gagnerait du temps et possiblement même de l'argent en se donnant une zone
tampon de passation de l'expertise plutôt que de recommencer à zéro avec quelqu'un
qui est parti avec son gros bagage. Enfin, il y a peut-être quelque chose à
réfléchir là. Ça ouvre des pistes de réflexion, puis je vous remercie de votre
réponse.
Il y a eu beaucoup de retard dans les cours de
justice, évidemment, à cause de la COVID. Ça a mis du sable dans l'engrenage de
toute la machine.
M. Marsolais (Denis) : Je connais
bien ça.
M. Marissal : Oui? Et puis vos gens,
là, avant qu'ils se retrouvent sous vos bons soins, ils ont besoin d'un
jugement de la cour, là, si je comprends bien, pour l'immense majorité.
M. Marsolais (Denis) : Tout à fait. Tout
à fait.
M.
Marissal : Est-ce qu'on en a
échappé, du monde? Est-ce qu'il y a du monde qui attend encore? Puis est-ce qu'il y a
eu beaucoup de délais pour ces gens-là, qui avaient... autrement dit, là, leur ticket, ils vont le chercher devant un juge de la Cour
supérieure?
M. Marsolais
(Denis) : Écoutez,
il y a eu des délais, comme vous le savez. Il y a eu, durant... particulièrement
durant la première phase, presque l'arrêt d'audition de plusieurs requêtes puis
plusieurs actions. Durant l'été, ça a retrouvé le rythme, et je vous dirais qu'actuellement
ça va assez bien. Évidemment que les délais d'avant la pandémie sont toujours
là aussi, là. On s'entend, là. Ce n'est pas : On présente une demande
d'ouverture de régime, même avant la pandémie, puis, trois semaines après, on a
la décision, là. Ça dépend du district judiciaire, parce que, vous savez, je
connais bien le domaine de la justice, là, ça fait que ça dépend du district
judiciaire, mais on est en rattrapage. Je vous dirais que
le pire est vraiment derrière nous, là, au niveau du système de justice, parce
que la première phase a été douloureuse pour
bien du monde, pas seulement pour notre organisation, mais pour d'autres.
Mais là les cours de justice ont repris
depuis l'été, et ça va relativement assez bien. Honnêtement, là, il y a eu...
Puis l'informatisation puis des... à distance aussi, ça prend du gallon
aussi dans le système de justice depuis le temps, là, et là ça a été l'occasion de concrétiser, là, les travaux qui se
font depuis les 10 dernières années, là, qui... On voit l'aboutissement,
là.
M. Marissal : Il y a un organisme
dans ma circonscription qui s'appelle le Montrose, pour ne pas le nommer, là,
qui est probablement le plus gros organisme de défense des droits des personnes
âgées dans Rosemont, puis il ratisse large. Ils me disaient avoir remarqué une
augmentation du nombre de fraudes ou de tentatives de fraude, notamment économiques auprès des personnes âgées. J'imagine que
c'est quelque chose que vous avez remarqué chez vos... je n'aime pas le
mot «clientèles», là, mais chez vos protégés, parce qu'ils sont encore plus
vulnérables.
M. Marsolais (Denis) : Oui, mais,
chez nos protégés, la majorité des personnes qui sont inaptes n'ont pas accès à
l'administration de leurs biens, donc il faut qu'ils passent par le curateur,
là, c'est plus compliqué pour eux autres. Mais des fraudes des personnes âgées,
bon, je ne me considère pas comme une personne âgée, mais j'ai fait l'objet
d'une arnaque, là, sur le Web récemment. Puis il y en a plein. Et j'ai appelé la
Sûreté du Québec, puis ils m'ont dit : On ne peut pas s'occuper de ça, là,
appelez à fraude Canada. Voilà, c'est l'histoire.
Mais ça, évidemment que c'est un fléau actuellement.
Puis les gens qui sont remplis de mauvaises pensées, bien, ils profitent de la vulnérabilité
des personnes âgées, malheureusement.
M. Marissal : Peut-être une dernière
question, là, si jamais j'ai du temps.
Le Président (M. Leitão) : Oui, une
dernière, oui. Une minute.
M. Marissal : Votre degré de
pénétration chez les gens de l'immigration, comment ça se vit? Avez-vous vu des
changements démographiques chez vos usagers récemment?
M. Marsolais (Denis) : Bien,
dépendant de la région, évidemment. La région de Montréal, ça a toujours été ce
fait-là. Il y a beaucoup de gens... D'ailleurs, le reflet de nos employés
reflète très bien ce que vous dites. On a beaucoup d'employés issus de
plusieurs communautés au sein de nos employés, ce qu'on voit moins, là, à Québec,
parce que, bon... à Montréal et Québec, c'est différent. Ça fait que, oui, on a
des clientèles fort différentes, de différentes
nationalités au niveau des personnes inaptes. Et là, bien, il faut
trouver des personnes qui... parce
qu'il y en a qui parlent anglais, d'autres qui parlent français,
d'autres qui parlent... et on essaie de trouver une curatrice déléguée, parce que, comme il y a plusieurs communautés qui
sont représentées au sein de nos employés, bien, il y a des Espagnols
puis il y a des gens qui parlent toutes les langues, alors on essaie
d'amalgamer... le terme n'est pas exact, là, mais de joindre une personne
inapte dans le langage que la curatrice peut bien comprendre.
Elles font
toute une job, les curatrices déléguées, hein? Moi, je peux vous dire que j'ai
beaucoup d'admiration pour ces
gens-là, surtout dans les temps qu'on traverse, parce que les personnes
inaptes, là, eux aussi ressentent la période pandémique, puis ils ont besoin de parler, puis ils sont en détresse
encore plus que d'habitude. Alors, ces gens-là entendent ça toute la
journée, là. Ils ont beaucoup de mérite. Honnêtement, là, moi, j'ai beaucoup de
respect pour ces gens-là.
Le
Président (M. Leitão) : Merci. Merci, M. Marsolais. Alors, on
revient du côté gouvernemental. Mme Boutin de Jean-Talon, la parole
est à vous pour à peu près neuf minutes.
• (16 heures) •
Mme Boutin : Oui. Bonjour,
M. Marsolais. Bonjour à toute votre équipe. Vous allez voir, moi, je suis
assez concise comme personne. Je vais essayer de poser le plus de questions
possible. C'est très intéressant.
Premièrement,
je veux vous féliciter, là, tout le travail que vous faites. Je sais que, tu
sais, la pente est peut-être un peu dure à remonter, mais vous avez
l'air d'être motivé, là, de vous attaquer à la tâche.
Ma première question... bon, il y avait
plusieurs enjeux de retard au niveau des suivis, au niveau des réévaluations,
des visites, c'est assez inquiétant. Donc, moi, ça m'amène sur la question de
la gestion, carrément. Puis là vous avez parlé d'un virage numérique. Parce
qu'on s'est posé les questions nous-mêmes avant, en séance de travail, est-ce
que vous aviez des enjeux au niveau des ressources humaines. Là, vous venez de
nous dire que vous allez avoir plus d'employés, plus de curateurs, ce qui est
très bien. Puis là dans votre plan, dans votre plan d'action, mais vous l'avez
aussi mentionné, vous parlez aussi d'un virage numérique. Puis là je... Vous
avez parlé d'une application pour avoir peut-être un meilleur... offrir des
meilleurs services aux citoyens.
Moi, je me demandais, est-ce que vous allez
intégrer comme, excusez-moi les anglicismes, là, un CRM ou un outil de gestion
de données vraiment assez performant, là, pour qu'on n'ait plus de perte, qu'on
ne perde pas de monde en chemin? Parce que, là, mon collègue de Rosemont l'a
mentionné, est-ce qu'on en a échappé en chemin, puis ça, c'est parce que ça
disparaît, tu sais, c'est... on ne peut pas juste travailler avec du papier.
Moi, c'est ma première question. Au niveau du
virage numérique concrètement parlant, dans les outils de gestion numérique,
qu'est-ce que vous prévoyez intégrer?
M. Marsolais (Denis) : Bien,
d'entrée de jeu, je vous dirais que le projet mobilisation-personne, qui est en
déploiement, là, qui va être opérationnel en mai prochain, je parle de deux
mois, là, un mois et demi, deux mois, alors, ce projet-là
fait en sorte qu'au-delà de rendre plus uniforme et cohérent de plan de
présentation, donc le même pour tout le monde, il y a une implication
technologique, là. Il y a une façon de faire qui va permettre aux curatrices, à
distance, avec leur tablette, en visite chez la personne concernée, lors de la
réévaluation du plan de présentation annuel, de pouvoir saisir la même... de
pouvoir saisir des données. Et ces écrans-là, bien, il va y avoir des
indicateurs aussi, là. Qui l'a fait, qui ne l'a pas fait. Il va y avoir des
champs qui doivent être complétés, etc.
Et ce qu'on n'a pas dit tantôt, là, c'est qu'il
y a tout un système de vigie qui va se faire suite à ça. Les gestionnaires...
Évidemment, les curatrices déléguées ont un rôle. Les gestionnaires... Il y a
40 gestionnaires dans notre boîte. Les gestionnaires vont avoir un rôle de
vigie. Les directeurs de chacune des divisions territoriales vont avoir un rôle
sur les gestionnaires. Alors, il va y avoir une séquence, une rafale de
vérifications pour que la job se fasse dans le temps qu'on l'a... qu'on le
souhaitait.
Puis là c'est difficile de dire : Bien,
comment ça se fait que vous allez tout faire ça tout d'un coup? On ne fera pas
ça tout d'un coup, là. Il y a une période transitoire. Puis les curatrices, ça
fait huit ans qu'elles sont en phase de modification. Là, le grand coup, ça va
être au mois de mai, là. Ils sont déjà... Puis il y en a quand 98, dossiers qui
sont complets, là, sur l'ensemble des personnes représentées dans l'ancienne
formule. Alors, quand ils vont faire la transition lors de la réévaluation, ils
vont tout simplement faire migrer sur la nouvelle application qui va être plus
simple, plus facile.
Puis,
surtout, moi, je veux faire travailler les curatrices dans leur expertise, ne pas faire des tâches administratives.
Mme Boutin : Non, mais, tu sais,
justement, souvent, le numérique, ce n'est vraiment pas une finalité en soi.
Ah! ça coupe, hein?
M. Marsolais (Denis) : Non.
Le Président (M. Leitão) : Vas-y,
vas-y! On t'entend bien, vas-y!
Mme
Boutin : Ça a comme coupé.
Je m'excuse, je ne voulais pas vous couper. Mais c'est parce que le
numérique, souvent, ce n'est pas une finalité en soi, c'est vraiment un outil
pour faciliter la vie des intervenants. Puis ça m'amène comme à ma deuxième question,
parce que, dans votre plan d'action, vous parlez d'entente avec le MSSS.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Mme Boutin : Puis moi, je ne suis
pas une experte, là, de ce que vous faites, là, je vous le dis. Tu sais,
j'imagine qu'il y a des travailleurs sociaux, qu'il y a des gens du réseau de
la santé qui sont impliqués pour pallier justement à certaines lacunes. De quoi
est-ce que vous parlez quand vous dites «une entente avec le MSSS»? Puis vous
mentionnez aussi, je vais vous mettre une deuxième question, des mesures en
amont qui ont été prises, peut-être pour palier aux retards, et tout ça, entre
autres avec le MSSS. Comment ça marchait?
M. Marsolais (Denis) : O.K. je vais
essayer de calculer ça en en trois, quatre minutes, M. le Président. Alors,
vous parlez du dossier, notamment annoté par la vérificatrice, des retards dans
les réévaluations, notamment des rapports psychosociaux. Alors, ce qu'on a fait
depuis les derniers mois, on a... d'abord, j'ai communiqué avec le sous-ministre
et j'ai fait en sorte qu'on puisse créer un comité avec le réseau, tout en
étant conscients que le réseau est débordé ces temps-ci, là. Mais on a quand
même créé un comité formé de répondants dans chacun des CIUSSS pour qu'on ait
un suivi, CIUSSS par CIUSSS, de l'état des situations des retards ou des
évaluations à faire pour qu'on puisse intervenir en amont auprès de chacun des
CIUSSS, et non pas qu'on ait une approche globale. Mais, si le CIUSSS, par
exemple, de Lanaudière, on s'aperçoit que, dans nos statistiques, ils sont en
retard de tant de délais concernant le délai de production de réévaluation,
bien, on va pouvoir intervenir directement avec la personne déléguée par le directeur
général du CIUSSS en question. Ça, c'est le premier aspect.
Deuxième aspect, on a engagé une personne, sur
un contrat de deux ans, qui était dans le réseau de la santé, qui travaille
pour nous mais au sein du ministère. Moi, je voulais qu'il y ait un contact
direct curateur-ministère par le ministère. Et cette personne-là a comme
première responsabilité de maintenir les ponts et les contacts avec la santé,
avec le réseau, et de faire en sorte de faire un suivi avec tous les répondants
pour s'assurer que ce qu'on veut... on n'en veut plus, de retard, là, dans les
évaluations, mais en même temps, je suis obligé de vous dire qu'il faut du
monde pour faire les rapports d'évaluation psychosociale, ça prend des TS. Puis
je pense qu'il manque un petit peu de personnel au niveau des travailleurs
sociaux dans le réseau de la santé actuellement, ça a été décrié par tous les
ordres, ça a été décrié par tous les groupes communautaires en commission
parlementaire.
Mme Boutin : Mais ça m'amène à
une autre petite question parce que je ne me souviens plus c'est où que c'est indiqué,
là, sûrement dans un vos de rapports sur votre site. Vous prévoyez une hausse
des mandats de13 000 à 25 000 en 2036. Donc, j'imagine que, là,
vous prévoyez... vous êtes en train de travailler sur votre plan stratégique,
j'imagine que, dans votre plan stratégique où... vous allez faire des
recommandations pour avoir plus de ressources, avoir, tu sais, pour pouvoir
pallier. Comment vous allez gérer ça, cette hausse-là?
M. Marsolais
(Denis) : En fait, ce n'est pas des mandats que vous faites référence,
c'est des mesures de représentation... mesures d'assistance, pardon, ce qui est
prévu dans la loi. L'entrée en vigueur de la loi, c'est le juin 2022,
on avait prévu, dans les cinq premières années, à l'origine lorsqu'on a demandé
des subventions aux Finances, il y a trois, quatre ans, d'avoir à peu près un
volume de 5 000 demandes dans les trois ou quatre premières années de
l'entrée en vigueur de la loi, de la mesure d'assistance. Force est de
constater qu'on a été obligés de revisiter ça, et on a fait faire une expertise
par une firme externe qui nous a évalué le potentiel de, puis ils arrivent avec
un chiffre moyen de, la première année, tenez-vous bien,
17 000 demandes. Pourquoi? Parce que ça touche les aidants naturels,
ça touche... je ne veux pas rentrer dans... je pense, dans le dossier du projet
de loi de la mesure d'assistance, là, mais c'est une mesure qui va être sans
frais, sans intervention judiciaire puis qui va faire en sorte qu'un fils va
pouvoir aider son père à appeler à un ministère pour avoir des questions pour
lui transmettre pour que son père puisse prendre des décisions, etc. Alors, c'est
ça. Puis là, on est en train de gérer ça avec le trésor, puis le trésor est
tout à fait conscient de la possibilité qu'il y ait autant de demandes, puis
ils vont répondre à l'appel, le trésor, pour qu'on puisse livrer la
marchandise.
Mme Boutin :
Est-ce qu'il reste du temps, M. le Président?
Le Président
(M. Leitão) : Une minute, une minute.
Mme Boutin :
Bon, bien, une dernière petite question. C'est à la page 9 de votre plan
d'action, point 13, dans les commentaires, il me semble que c'est ça. Vous
avez... si vous avez une cible pour mars 2022, 75 %, je pense que c'est
les plans de réévaluation. Donc, il y a 25 % des plans qui sont... qui
vont être décalés, qui vont être reportés. Est-ce qu'il y a une priorisation
justement au niveau de ces cas? Comment est-ce que... Est-ce que vous avez des
critères pour prioriser les cas? Parce que 25 %, à un moment donné, il
faut les passer.
M. Marsolais
(Denis) : Oui, bien rapidement, dans le fond les dossiers ou les
personnes qui n'auront pas eu de révision de plan en 2020‑2021, on compte les
rencontrer en début d'année 2021‑2022. Puis après ça, bien, ce sera selon
le niveau de risque pour la prochaine année. Ça fait que la... puis la
rencontre avec la personne va précéder la révision du plan de représentation.
Le Président
(M. Leitão) : Très bien. Écoutez, c'est parfait. Vous tombez pile
dans le temps. Vous tombez pile dans le temps, bravo!
M. Marsolais
(Denis) : On s'améliore, hein? On s'améliore avec le temps.
• (16 h 10) •
Le Président (M.
Leitão) : On s'améliore, tout à fait. Alors, on passe maintenant du
côté du troisième groupe d'opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, à
vous pour sept minutes.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, merci, Me Marsolais, et toute votre
équipe. Je sens un optimisme débordant, de votre part, d'atteindre vos objectifs.
Et juste, parce qu'on est allés un petit peu dans tous les sens, j'aimerais
mieux comprendre ce qui fait que vous êtes convaincu, à ce point, aujourd'hui,
de réussir là où on semble avoir échoué pendant des années et des années.
Qu'est-ce qui est
fondamentalement différent, là, aujourd'hui, d'hier dans les ressources, la
technologie, ou l'approche, ou la gestion?
M. Marsolais
(Denis) : Je suis en mesure de répondre. Juste pour répondre à
M. Marissal, il y a 12 % de départs personnels. Roulement de personnel,
12 %, des retraites ou... Alors, je m'excuse.
Mais, d'abord, oui,
je suis profondément convaincu pour différentes raisons.
D'abord, la
photographie qui a été prise par l'équipe du vérificateur, c'est de 2014 à
2018. C'était dans le... Puis, écoutez, on... Je suis prêt à mettre les genoux
à terre sur certaines déficiences qu'on avait, là. Je ne mets pas en question ce que la vérificatrice, ce que l'équipe
a fait comme recommandations. D'ailleurs, on a adhéré au plan d'action.
Ce qui fait que je suis
débordant d'enthousiasme, comme vous dites, pour la livraison de ce qu'on a à
livrer, c'est qu'il y a plein de choses qui ont changé. D'abord, il y a la loi,
qui va venir consacrer le plan de représentation, une des recommandations qui
se retrouve dans le rapport du Vérificateur général. D'abord, il y a le projet
de mobilisation-personne, qui voit le jour dans les prochains mois.
Ce sont toutes des
déficiences qu'on a dénotées dès 2018 puis qu'on a tout de suite commencé à
trouver des solutions qui vont faire en sorte que, oui, on va réussir à... Le
plan d'action, il est ambitieux, je le concède, mais on a des outils maintenant
ou on va avoir des outils qui n'existaient pas à l'époque.
On va recentrer le
rôle des curatrices déléguées dans leur expertise, parce que, vous savez, il y
a beaucoup de travailleurs... des TS qui sont curatrices déléguées. Il y a
aussi des gens en criminologie. Il y a des gens qui ont... C'est des gens qui
ont de l'expertise, en travailleur social, et tout.
Alors,
on va recentrer le rôle des curatrices déléguées. On va faire en sorte qu'on
ait un plan de représentation dans chaque cas. On a la loi.
Puis ma gang me suit,
là, tous les employés. Je donne toujours l'exemple de la chaloupe, là. Tous les
employés sont dans la chaloupe, puis ils ont une rame, puis ils rament. Puis
tout le monde a comme objectif d'atterrir ou d'arriver au même port. On a...
Puis pourquoi je vous dis ça? Pourquoi je vous
dis ça avec autant de certitude? Lors de la première période de la pandémie, on a tenu une quinzaine de
webinaires à toutes les semaines, 700 quelques employés étaient branchés webinaires, ils avaient le plaisir de m'entendre parler
pendant une heure de temps, puis ça ne s'est pas... c'est le même nombre autour
des deux mois qui ont suivi. Tout ça pour mettre à jour toutes les informations
de nos employés. La pandémie, ils se sont retrouvés chacun chez eux, là, ce
n'est pas facile de maintenir la cohésion de maintenir la cohésion dans une
période de transformation, ça fait qu'il fallait toujours maintenir.
Depuis l'automne... en fait, depuis le mois de
février, j'ai rencontré 34 groupes différents d'une trentaine, une
quarantaine d'employés en Zoom. Je finis, là, le 24 mars, je termine,
groupes, employés par titre d'emploi, pour ne pas qu'ils m'entendent cette
fois-là, parce qu'ils m'ont assez entendu, pour que, moi, je les entende :
Comment ils vont? C'est quoi, leurs problèmes? On peut-tu les aider? Il y a-tu
des choses qu'on peut améliorer? Il est en transformation, on va manger par
petite bouchée. Oui, je suis très conscient que la bouchée est grosse, mais
comme un éléphant, on va le manger à petite bouchée, mais on va livrer. Je vous
dis qu'on va livrer.
M. Arseneau : Mais, en fait...
Le Président (M. Leitão) : M. le
député, allez-y, oui.
M. Arseneau : Oui, je ne veux pas
mettre en doute, et on l'espère aussi, que vous allez livrer, on veut juste
savoir comment puis dans quel délai. Puis quand vous parlez, par exemple, de
recentrer le travail des curateurs délégués, quand on dit «recentrer», souvent,
ça veut dire qu'on choisit de faire un certain nombre de choses puis de ne pas faire peut-être d'autres tâches. Je veux
juste comprendre, quand on recentre, qu'est-ce qu'on élimine puis est-ce
que ça veut dire qu'on faisait du travail qui n'était pas nécessaire, ou que
quelqu'un va le faire à leur place? Vous avez parlé tantôt d'administration, je
n'ai pas trop saisi.
M. Marsolais (Denis) : Oui, votre
question est pertinence, parce que ça pourrait... vous pourriez penser qu'on va
délaisser le point de vue administratif, le point de vue administratif qui est
fait actuellement, souvent, malheureusement, par des curatrices déléguées, va
être relégué aux professionnels. Il y a des professionnels rattachés à chacune
des curatrices déléguées, des techniciens, c'est des techniciens qui vont faire
des... ceux qui font de l'administration, entre guillemets, là, c'est eux qui
vont faire... Donc, on va restructurer et on va recentrer la job des curatrices
déléguées qui va faire en sorte qu'ils vont être dégagés puis qu'ils vont...
Nous, on veut arriver à nos objectifs, là, alors
il faut s'orchestrer pour que la personne pivot, là, du plan représentation...
revisiter les plans de représentation puis des visites, pour l'instant, eu
égard... il y a bien d'autres choses, là, eu égard au rapport du vérificateur,
c'est la curatrice déléguée. Alors, on va faire en sorte qu'elle ait assez
d'oxygène pour faire la job qu'elle a à faire. Puis pour la mise en oeuvre du
plan d'action, on a toute une équipe puis avec une mise en oeuvre bien
planifiée, là, c'est lui, Jean-Clet, là, que si on ne livre pas, là, c'est lui
qui va avoir affaire à moi, là. Alors, tu peut-être parler, Jean-Clet, de ton
plan, rapidement.
Le Président (M. Leitão) : Ah, bien,
une minute, alors peut-être M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Vous avez
une minute.
M. Arseneau : Oui. Bien, je veux
juste, en fait, préciser, quand on parle des techniciens, est-ce que ce sont
des nouvelles ressources qui apparaissent ou c'est, là aussi, des gens qui ne
faisaient pas tout le travail, maintenant qu'on va leur donner davantage de
travail à cet égard pour...
M. Dupont (Alain) : En fait, on est
en train d'analyser la capacité organisationnelle de toute notre représentation
publique. Et c'est sûr et certain que, si on transfère des tâches d'un corps
d'emploi à un autre corps d'emploi, on va prévoir des ressources
supplémentaires, on a parlé de l'an prochain, pour justement rééquilibrer.
Parce que, vous savez, la tâche des curateurs et curatrices délégués a
augmenté, mais là, on va aussi, là, on va se pencher vraiment aussi sur les
techniciens. Ça fait que c'est comme cette... bien, capacité organisationnelle
là qu'on est en train de revoir, de façon à demander des ressources
supplémentaires, mais pour le volet technicien.
M. Marsolais (Denis) : Et la beauté
de la chose, comme on est en révision de programme avec le Conseil du trésor,
bien, ils sont en mesure de voir l'évolution de notre réflexion et de faire...
de voir venir.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
C'est déjà tout, merci. Merci beaucoup.
M. Arseneau : Merci.
Le Président (M. Leitão) : On
s'améliorer parce que là aussi on tombe pile dans le moment. Alors, on revient
du côté gouvernemental. M. le député Masson, allez-y, à votre tour,
10 minutes.
M. Lemay : Merci beaucoup. Donc,
M. Marsolais, je crois qu'on n'a pas traité cet enjeu-là encore. En fait,
j'aimerais savoir, au niveau du traitement des plaintes, vous en faites mention
dans votre rapport 2019‑2020, à la page 40, là, comme quoi que vous
avez un délai... en fait, vous répondez à l'intérieur de huit jours ouvrables.
Moi, j'aimerais savoir, dans les situations où les familles ne sont pas
satisfaites des conclusions que vous faites, qu'est-ce qui se passe par après.
Est-ce qu'on s'en va en médiation ou c'est un processus qui est plus
judiciarisé?
M. Marsolais
(Denis) : Qui est en mesure de répondre ça?
M. Dupont (Alain) : Ça dépend du
niveau...
M. Marsolais (Denis) : Ça dépend du
niveau des plaintes.
M. Dupont (Alain) : Je pourrais
peut-être... Ça dépend vraiment du niveau des plaintes, soit qu'on aille
directement avec notre service des plaintes, mais je n'ai pas les statistiques
devant moi, mais je peux vous dire que la très
grande majorité des plaintes sont non fondées, ça fait que donc, si on
s'attarde aux plaintes qui sont fondées, bien, on les... ce n'est pas
nécessairement toujours judiciarisé, là, des fois on peut les régler
directement avec les personnes.
M. Marsolais (Denis) : Mais il n'y a
pas une plainte qui est escamotée, là, parce que c'est trop important. Moi, je
suis au courant des plaintes qui rentrent, là, puis à chaque fois, il y a une
analyse qui est faite, rigoureuse, qui fait en sorte qu'on la retient, on ne la
retient pas, puis il y a des motifs si on ne la retient pas, évidemment, là.
Puis moi, je veux un suivi de chacune des plaintes pour voir ce qui s'est
passé. Alors, il y a un suivi dans tous les cas. La majorité des cas, je vous
dirais qu'il y a... les plaintes sont réglées à l'amiable. Il y a des cas, par
exemple, que... comment je pourrais... Il y a des cas qui ne sont vraiment pas
justifiés comme plaintes, puis il y a certains qui sont justifiés. On fait des erreurs de temps en temps, aussi, là. Je suis moins emballé quand on fait
des erreurs comme ça, mais on en fait des erreurs, de temps en temps. Je
ne veux pas donner l'impression qu'on est parfaits, là, au contraire.
M.
Lemay : En tout cas, je crois comprendre, c'est que vous avez un processus,
là, un diagramme qui détermine si la plainte est fondée ou non puis il y
a des critères pour, là, justement en arriver à un traitement.
M. Marsolais (Denis) : Tout à fait
et dans le rapport annuel, on fait état de l'ensemble du topo des plaintes,
celles refusées, celles traitées...
M. Dupont (Alain) : Si je peux
compléter, je suis aussi responsable de tous nos bureaux régionaux. Donc, à
tous les mois, quand je fais mes rencontres avec les directeurs, on a toujours
le point des plaintes puis on regarde avec eux pour voir où est-ce que c'est
rendu pour s'assurer qu'on réponde bien aux demandes.
M. Lemay : Très bien, merci. Je me
réfère à un retour. Tantôt, vous parliez... on adressait l'enjeu de la
formation et puis, dans le fond, parce que, tu sais, on s'entend, avec toute la
transformation numérique, le fait que les employés sont rendus avec des
tablettes, le fait qu'il y a des nouveaux indicateurs puis là-dessus, vous
mentionnez aussi après ça que vous n'avez pas eu la chance d'élaborer et peut-être
ce serait le bon moment de le faire. Vous avez dit que Mme Breton, elle
pourrait nous donner plus de détails sur les indicateurs, mais moi, j'aimerais
avoir l'acte aussi de la formation, là. Il semblait que vous aviez manqué de
temps pour répondre adéquatement à cet enjeu-là, puis j'avais un intérêt
particulier pour ça.
M. Dupont (Alain) : Vous parlez de
la formation de nos employés puis la formation à l'externe?
• (16 h 20) •
M. Lemay : Exactement, surtout dans
le contexte de la transformation numérique et les nouveaux indicateurs. Ça fait
que, tu sais, comment vous faites pour bien jumeler cette formation-là puis
s'assurer que ça soit bien transmis. Parce qu'en réalité, l'objectif, comme
vous l'avez mentionné aussi tout à l'heure, c'est de faire en sorte qu'ils vont
pouvoir s'attarder aux tâches qu'ils affectionnent le plus et qui ont le plus
value pour les mandats qui leur sont conférés et non faire juste de
l'administratif, là, tu sais.
Une voix : Jean-Clet.
M. Gosselin (Jean-Clet) : Bien,
d'abord, pour ce qui est des pratiques de mobilisation de personnes, que ce
soit le plan d'orientation ou le plan de représentation, on a d'abord voulu se
questionner sur ce qu'était la pratique puis comment on la voulait, la
pratique, avant de penser au système informatique pour l'appuyer. Puis des
formations de mobilisation de personnes, là, sont prévues, M. Marsolais en
parlait tantôt. En mai prochain, là, il y a quelques séquences de formation,
formation de formateur et des formations qui découlent jusqu'en mai prochain et
pour le plan de représentation et pour le plan d'orientation, où on devra avoir
des gens qui vont... les curateurs délégués vont commencer à compléter les
nouveaux écrans à partir de ce moment-là.
M. Marsolais (Denis) : Je pourrais
ajouter aussi qu'en plus de la formation, il y a de l'accompagnement, parce
que, tu sais, c'est bien beau faire de la formation de nos curateurs et
curatrices délégués et il va y avoir un plan d'accompagnement, de notre
langage, leurs chefs d'équipe, si on veut, là. Donc, il va y avoir aussi un
suivi puis c'est ça qui est important, s'il y a des problématiques ou quoi que
ce soit, il va y avoir de l'accompagnement de ce personnel-là, qui est clé dans le cadre de mobilisation-personnes, puis
dans le cadre de plus ce qu'on discutait aujourd'hui.
M. Marsolais (Denis) : Puis pour
l'externe, je pense, c'est important, vous ne pouvez pas savoir le nombre de
conférences qu'on donne depuis deux ans, là, même depuis la pandémie c'est par
Zoom, là, ou par Teams. Tout ce qui bouge aux groupes
communautaires, aux banques, aux institutions, toutes les conférences qu'on
donne pour parler de la loi, ce qui s'en vient, etc.
Et au niveau des ordres professionnels, on a
créé un comité d'experts depuis un an et demi avec les travailleurs sociaux
puis le curateur pour développer parce que... puis là, je ne veux pas tomber
dans la loi parce que, M. le Président, vous allez m'arrêter, c'est sûr, là, mais aux
termes de la loi, on va... on met en évidence des tutelles... parce
qu'il va rester juste un régime qui va s'appeler tutelle, il n'y aura plus de
curatelle, juste le régime de tutelle, mais ce régime de tutelle là doit être
modulé en fonction des capacités d'une personne, de ses faiblesses.
Donc, ça va prendre un document qui va indiquer
au tribunal, qui va être saisi de la demande d'ouverture de régime de tutelle,
à savoir quels droits on enlève à cette personne-là puis quels droits on lui
conserve. Ça va être un rapport psychosocial 2.0 qui va faire état des
recommandations des droits qu'une personne peut conserver, et on travaille avec
l'Ordre des travailleurs sociaux depuis un an et demi pour développer un
canevas qui va permettre au tribunal de bien identifier les forces d'une
personne.
Parce que contrairement à ce qu'on fait
aujourd'hui, c'est que la philosophie de la loi fait en sorte — on
est très au courant — fait
en sorte de regarder d'abord les forces d'une personne avant de regarder ses
faiblesses puis de tout faire pour faire en
sorte de conserver le maximum d'exercice des droits sur la tête de la personne
qui fait la demande d'ouverture. Pourquoi? Pour respecter la dignité de
la personne, favoriser son autonomie puis voir ses préférences et son intérêt.
Mais là, ça sera au terme d'un autre acompte, je
pense, je pourrais vous entretenir.
M. Lemay : ...très bien, merci. Et
puis...
M. Marsolais (Denis) : Et les
notaires vont avoir une formation obligatoire, les avocats aussi. Les TS sont
en train de préparer une formation, les banques sont en train de préparer une
formation auprès de leurs commettants et le Collège des médecins aussi. Alors,
vous voyez que c'est comme un bulldozer qui passe tranquillement, là, mais qui
essaie de faire le plus large possible, les CPE aussi. Alors, on essaie d'en
couvrir large malgré... je vous avoue que la pandémie ne nous a pas aidés, mais
ça nous a juste stimulés davantage, c'est tout.
M. Lemay : M. Marsolais, un
autre sujet, tantôt, vous mentionniez... puis je ne sais pas si c'était un
exemple au hasard ou s'il y avait vraiment une problématique quelconque, mais
vous mentionniez qu'avec le CISSS de Lanaudière, là, s'il y avait des retards...
M. Marsolais (Denis) : Non, c'est
parce que je viens de là. Non, je demeure à Joliette, c'est le premier... Non,
non, ça n'a rien rapport avec ce qui est arrivé au cours des... Je le sais que
Joliette, c'est une ville très populaire depuis les derniers mois, mais c'est
un pur hasard parce que je demeure là. Inquiétez-vous pas, il n'y a pas de lien
de cause à effet, là, c'est à titre d'exemple seulement. N'essayez pas de tirer
des conclusions, il n'y en a pas.
M. Lemay : Je voulais juste m'en assurer.
Je voulais m'en assurer. Vous me rassurez, très bien. Moi aussi, je suis de
Lanaudière, donc c'est pour ça que j'avais porté... vous m'aviez piqué avec
votre commentaire tout à l'heure.
M. Marsolais (Denis) : C'est une
belle région, hein, Lanaudière. C'est une très belle région, Lanaudière, mais
ces temps-ci, il y a moins de monde qui vient. Je ne sais pas pourquoi, là,
mais ils sont moins portés à visiter la belle région de Lanaudière.
M.
Lemay : Ça sera le cas éventuellement. J'aimerais ça revenir aussi, tantôt, ma collègue députée de
Jean-Talon, elle nous a
mentionné le fait que les effectifs allaient augmenter, et puis... en fait, pas
les effectifs, mais vous alliez avoir plus de mandats à couvrir dans les
prochaines années, puis elle vous a demandé comment vous alliez voir tout ça.
Mais moi, je vais prendre la question, parce que j'ai vu aussi que mon... un
autre de mes collègues, député de Rosemont, a dit : Mais le taux de
roulement du personnel, ça fait que là je me dis... puis là, c'est pour ça,
avec la formation que je vous parlais tout à l'heure, tu sais, c'en est quoi,
votre taux de roulement de personnel? C'est quoi vos prévisions au niveau
effectif, là. Je veux dire, à un moment donné, c'est beau la rétention de
personnel aussi puis de bien les former, mais au niveau du taux de roulement,
ça dit quoi? Puis c'est quoi vos... Bien, je ne sais pas si j'ai assez de
temps, M. le Président, mais en tout cas, allez-y.
M. Marsolais (Denis) : Le taux du
roulement du personnel, des départs volontaires, est de 12 %. Je pense que
c'est très comparable à l'ensemble des ministères et organismes, là. J'en ai
fait, d'autres ministères, puis les gens à la retraite... les gens prennent
leur retraite, et tout, là, ça fait que c'est à peu près 12 % du staff
habituellement. On est confrontés à ça, c'est un enjeu. Je ne peux pas vous
cacher que c'est un enjeu. Mais quand Mme faisait référence à 25 000, là,
mandats, ce n'est pas des mandats, c'est des mesures d'assistance qu'on
retrouve... c'est la nouvelle mesure qu'on retrouve dans la loi qui va être en
vigueur au mois de juin 2022.
Alors, on a sous-estimé, à l'époque, la
popularité de cette mesure d'assistance là, parce que, écoutez, il y a 1 400 000 proches aidants au
Québec, là, on a l'impression, après... au fil des mois, que les proches
aidants, leur plus grande... le plus
grand problème, c'est leur légitimité auprès des tiers. La mesure d'assistance
pour aider l'aidé va faire en sorte qu'ils vont avoir une légitimité parce que l'assistant, son nom, va être
retrouvé dans un registre public, donc tous les intervenants vont savoir
que Joe Blow est assistant de telle autre personne et va pouvoir obtenir de
l'information pour son assisté.
Alors,
c'est ça le «gap» entre le 5 000 et le 17 000 ou 25 000, là. Et
ça, le Trésor est déjà très au fait puis très sensible à ça puis très conscient
que cette mesure-là, il va falloir livrer la marchandise si on est autant
populaires que ça avec cette mesure-là. Oui.
M. Dupont
(Alain) : Si je pourrais compléter, en termes de ressources, pour
cette mesure-là, il va avoir du personnel qui va être dédié à ça dans une de
mes équipes, mais aussi, s'il y a du débordement, que ce soit en région... que
ce soit dans les régions éloignées, c'est là qu'on fait appel aux avocats et
aux notaires qui vont pouvoir aussi nous aider à mettre cette mesure-là en
place. Ça fait qu'on a comme deux volets pour s'assurer de bien couvrir le
Québec, de bien couvrir les régions et aussi de répondre rapidement, parce que
c'est une mesure qui doit être répondue en quelques mois.
M. Marsolais
(Denis) : C'est une mesure extraordinaire...
Le Président (M.
Leitão) : Très bien, merci.
M. Marsolais
(Denis) : M. le Président, c'est vraiment une belle mesure.
Le Président (M.
Leitão) : Merci. Merci. On est déjà arrivés à la fin de ce bloc. On va
passer au bloc prochain, mais, avant de passer au bloc prochain, j'ai besoin de
votre consentement, chers collègues. Le député de Rosemont nous a indiqué qu'il
doit malheureusement quitter la rencontre, mais qu'il accorde son temps qui lui
reste au troisième groupe d'opposition. Est-ce que nous avons le consentement?
Une voix :
Oui, consentement, M. le Président.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien, merci. Mais on n'est pas encore arrivés là.
Maintenant, on est arrivés à l'opposition officielle, donc
Mme la députée de Saint-Laurent. Est-ce que c'était bien la députée
de Saint-Laurent ou la députée de Westmount—Saint-Louis?
Mme Rizqy :
Oui, je peux y aller, M. le Président.
Le Président (M.
Leitão) : Allez-y, s'il vous plaît.
Mme Rizqy :
Merci. Juste pour être sûre et certaine, est-ce que vous êtes en mesure de...
je n'ai pas bien entendu tantôt le taux de rétention en pourcentage.
M. Marsolais
(Denis) : C'est 12 %, je pense, c'est ça, hein?
Une voix :
21 %.
M. Marsolais
(Denis) : 21 %.
Une voix :
Oui, 12 %, c'est les départs.
M. Marsolais
(Denis) : 12 %, c'est les départs, et 21 %, c'est quoi?
Une voix :
Le roulement au complet en 2018.
M. Marsolais
(Denis) : Le roulement... oui, le roulement en 2018, 21 %.
Mme Rizqy :
En 2018, O.K., donc, c'est une personne sur cinq, chez vous, là, qui... O.K.
Puis... Oui, allez-y.
M. Marsolais
(Denis) : Je rajouterais que les 10 dernières années, avant de
venir ici, à Québec, le taux... le remplacement est beaucoup plus facile à Québec
qu'à Montréal, parce que les listes, les fameuses listes, là, font en sorte
qu'il y a beaucoup moins de fonctionnaires à Montréal qu'à Québec, ce qui fait
en sorte qu'on ne déménage pas... on déménage difficilement quelqu'un de Québec
à venir à Montréal, et donc ça, ça nous rend aussi la tâche un peu difficile,
mais on finit par y arriver, là. Honnêtement, on est tellement attractifs,
maintenant, là, parce qu'on bouge... que les gens... Ah! Honnêtement, je ne
fais presque pas de blagues. Les gens... Mon objectif, c'est que le curateur ne
soit plus jamais perçu comme il était perçu avant. On est malheureusement
perçus par certaines personnes, au fil des ans, comme un organisme où on enlève
des droits à des personnes inaptes. Plus tard, à l'entrée en vigueur de la loi, c'est que non seulement on
ne les enlève pas, mais on protège l'exercice des droits aux personnes
inaptes. C'est bien différent comme approche, bien différent comme approche.
• (16 h 30) •
Mme
Rizqy : O.K., mais lorsque
quelqu'un quitte, est-ce que vous faites une entrevue de départ pour
affirmer qu'au fond les gens quittent parce
qu'ils se perçoivent comme une personne qui retire des droits? Parce que...
Qu'est-ce qui vous permet, en fait, d'affirmer...
M. Marsolais (Denis) :
Non, mais je ne vous parle pas des employés, moi, je vous parle des personnes
inaptes, là.
Mme Rizqy : Ah! O.K., parce que,
moi, je parlais du taux de rétention de vos employés.
M. Marsolais (Denis) : C'est ça.
Alors, il y a un roulement d'à peu près 20 % des employés. Parce qu'on a
des employés que ça fait longtemps qu'ils travaillent ici, ça fait que c'est
normal qu'on arrive, là, à un changement de personnel important, parce que les
gens qui viennent ici, habituellement, ils restent longtemps.
Mme
Rizqy : O.K.
Dans ceux qui quittent, quelle est la proportion, dans votre taux de rétention,
disons que c'est une personne sur
cinq qui quitte, dans ce un sur cinq, donc dans ce 20 %, quelle est la proportion qui s'en va à la
retraite?
M. Marsolais (Denis) : 12 %,
c'est-tu ça... oui, 12 %, départs volontaires à la retraite.
Mme Rizqy : O.K. Donc, c'est
80 % du 20 %, donc environ 15 % qui eux quittent...
M. Marsolais (Denis) : Quittent pour
un autre emploi ou toutes sortes de raisons.
Mme Rizqy : O.K. Et là-dedans,
est-ce qu'il y a des entrevues de départ?
M. Marsolais (Denis) : Qu'est-ce que
vous entendez par entrevue de départ?
Mme Rizqy : Avant qu'une personne
quitte, une personne des ressources humaines s'assoit avec cette personne pour
savoir quelles sont les raisons de son départ, c'est une entrevue de départ qui
est souvent faite dans différents organismes dans le secteur aussi privé.
M. Marsolais (Denis) : C'est clair,
c'est clair qu'à chaque départ il y a une entrevue de départ pour d'abord
savoir l'ampleur de la tâche de cette personne-là, qu'elle laisse sur la table,
si elle peut, minimalement, avoir de la documentation, si on ne veut pas faire de développement de
poste, avoir une documentation ou une marche à suivre de son travail pour qu'on puisse le transférer à la
nouvelle personne. Et évidemment qu'on essaie de retenir les personnes, là.
Mme Rizqy : Mais j'aimerais savoir,
dans l'entrevue de départ, est-ce que vous êtes capable de... si vous posez la
question, pour déterminer, au fond, c'est quoi, les éléments qui font en sorte
qu'une personne quitte.
M. Marsolais (Denis) : Je présume
que oui, je ne veux pas donner de garantie, parce que ce n'est pas moi qui les fais, mais je présume que les ressources humaines, ça fait partie de leur job de faire
en sorte de trouver le motif
pour lequel cette personne-là quitte. Puis je suis sûr que c'est identifié dans
chacun des dossiers.
Mme
Rizqy : O.K. Puis
en matière de protection des données des personnes inaptes, c'est quoi, les
prochaines étapes que vous allez faire?
M. Marsolais (Denis) : Bien, il y a
un programme gouvernemental qui nous oblige à avoir une protection de données, de
toute façon, supplémentaire. Le mandat est donné aux gens des TI chez nous. Ça
demande aussi du temps, ça aussi, puis des sous parce que les systèmes
informatiques, comme dans tous les ministères, vont avoir besoin d'être
peaufinés. Mais on a un souci parce que, nous, la matière première, là, des
données confidentielles des personnes qu'on représente, c'est, lorsqu'on passe
une entrevue, par exemple, pour un cas... jamais on ne donne l'information,
parce que c'est des renseignements personnels. Évidemment que ça frustre souvent
les journalistes, mais on dit : Écoutez, c'est des informations
personnelles qui appartiennent à la personne représentée, puis on ne peut pas
vous donner de l'information. On n'a pas eu, par chance — puis
je vais toucher à du bois — au
cours des dernières années, à ma connaissance, des hackeurs qui ont permis
d'avoir des vols de données chez nous.
Mme
Rizqy : Ça, est-ce que vous
avez engagé une firme externe pour tenter de vérifier si vous étiez
vulnérables ou ça, ça n'a pas été fait?
M. Marsolais (Denis) : Oui, une
fois. Je pense que Pierre, tu peux répondre à ça, Pierre Roy?
M. Roy (Pierre) : Oui, tout à fait.
Même l'année dernière, ça a été fait, il y a eu une simulation qui a été faite.
En fait, on s'est attaché même avec le groupe de cyberdéfense du gouvernement
du Québec. On a donné un petit contrat à une firme qui a fait une simulation de
hacking dans nos systèmes. Il y a eu quelques remarques qui nous ont été
faites, rien de majeur, je vous dirais, et on est déjà en train de mettre en
place un plan d'action.
Mme Rizqy : Et est-ce qu'on peut
savoir c'est quoi, l'étendue des remarques?
M. Roy (Pierre) : Bien, je ne les ai
pas avec moi, mais je pense, de mémoire, là, je vous dis ça sous... de mémoire,
parce que je n'ai pas cette information-là devant moi. Il faut comprendre que
le système sur lequel les données des personnes qu'on
représente présentement n'est pas en mode transactionnel. C'est quelque chose
qu'on essaie justement de migrer dans le plan que Me Marsolais faisait, la
transition numérique, mais présentement, dans le fond, ce retard-là, entre
guillemets, nous aide au niveau de la protection face aux cyberattaques. Donc,
ça, là-dessus, c'était un point-phare qui nous était mentionné au niveau de la
remarque... le hacking.
Là où on avait une faiblesse à rattraper, je
pense, c'est le propre de plusieurs organisations, c'est dans les attaques via
les courriels, les courriels frauduleux, et ça, il y a eu une campagne d'information
à l'interne. Je pense que c'est quelque chose qu'on va devoir répéter plusieurs
fois, là, mais la faiblesse majeure que je me souviens qu'on avait, c'était du
côté du hameçonnage, là.
Mme Rizqy : O.K. Puis je me
demandais, tantôt, on a parlé des institutions financières, là, il y a quand
même plusieurs fraudes qui ont cours, là, c'est publicisé. Vous, est-ce que
vous allez faire peut-être une démarche plus affirmative? Parce qu'il y a quand
même certains aînés qui sont seuls et qui... ce n'est pas par eux-mêmes qu'ils
vont lever la main pour dire qu'ils ont besoin d'un régime de protection, puis
même plusieurs d'entre eux sont même gênés lorsqu'ils se font frauder, alors
par eux-mêmes, de s'avouer d'avoir besoin d'aide, de s'avouer d'avoir besoin
d'une protection supplémentaire. Est-ce que vous, de votre côté, vous allez
faire des démarches affirmatives, vraiment peut-être les accompagner vers cette
étape qui des fois peut être difficile puis, là-dedans, peut-être faire un partenariat
avec les institutions financières?
Tu sais, je
vous donne un exemple très concret, là, la semaine passée, il y a
une dame de 82 ans qui s'est fait appeler pour... puis j'ai reçu ça, moi, comme appel de la fille de cette dame de
82 ans, elle s'est fait appeler,
la personne s'est rendue chez elle, a
pris ses cartes de débit avec son NIP. Alors, pour moi et vous, ça semble très,
très évident qu'on ne le fait pas, mais une personne qui déjà est en
perte d'autonomie n'a pas compris qu'on ne fait pas ça puis se retrouve
12 000 $ plus tard dans le trou, aucune protection parce
qu'évidemment elle a donné, de façon volontaire, son NIP à ce voleur.
M. Marsolais (Denis) : Puis
malheureusement il y en a des tonnes, de cas comme ça, depuis les derniers
mois. Écoutez, ce que je peux vous dire, c'est que, pour moi, la maltraitance
financière, au Québec, on devrait avoir des outils plus importants pour
permettre de dénoncer cette maltraitance financière là. On ne les a pas encore.
Je sais que l'équipe de Mme Blais travaille sur cette disposition-là. Moi,
je travaille avec les petits comités, là, les CPA, le Mouvement Desjardins,
avec les banques, on en discute aussi, avec la Justice, pour essayer de voir
comment on peut faire en sorte qu'il puisse y avoir une dénonciation de la
maltraitance financière de façon... C'est difficile d'en faire actuellement,
là, il faut démontrer, là, le problème psychologique, et tout, c'est pas mal
compliqué, là. Alors, on essaie de voir d'abord comment ça peut se simplifier
pour que, par exemple, un comptable qui est au fait de... un de ses clients
fait l'objet de maltraitance financière, qu'il puisse aisément dénoncer ce
fait-là à qui de droit.
On est en train de regarder ça, puis je suis
très préoccupé par cet aspect-là aussi parce que ce n'est pas souvent des
personnes qui sont inaptes qui font l'objet de maltraitance financière, en tout
cas, pas... mais c'est surtout les aînés, les personnes dites en situation de
vulnérabilité, puis ça, moi, ça me concerne, dans mon carré de sable, des
personnes en situation de vulnérabilité. Ça ne veut pas dire que parce qu'ils
ne sont pas inaptes, que je ne m'inquiète pas de ces personnes-là puis je ne
dois pas m'en soucier. Alors, je suis en train de travailler sur cet aspect-là.
Je ne sais pas si je vais réussir, mais mettons qu'il y a beaucoup de chaudrons
sur mon poêle, beaucoup de marrons au feu, là, mais ça aussi, c'est un dossier
important.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Merci beaucoup. Nous sommes déjà arrivés à la fin de ce bloc.
Merci. Alors, nous revenons du côté gouvernemental, et Mme la députée de
Châteauguay, la parole est à vous pour neuf minutes.
Mme Chassé : Oui. Merci, M. le
Président. M. Marsolais, est-ce que c'est possible de vous voir? Parce
que, là, on voit un rond avec... en tout cas, je ne sais pas si je suis la
seule à ne pas vous voir, là, mais ça serait vraiment génial si on pouvait vous
voir. Mais, si c'est un problème technique...
M.
Marsolais (Denis) : Je ne sais pas quoi faire, là, moi, je me vois,
là, avec mon écran à côté, là. Mais est-ce que tout le monde ne me voit
pas?
Le Président (M. Leitão) : On vous
voit. Oui, je...
Mme Chassé : Ah! bon, bien,
regardez, le problème technique est de mon côté. Contente de vous retrouver,
hein, on avait...
M. Marsolais (Denis) : Mais on se
connaît, on se connaît quand même. Même si vous ne me voyez pas, là, on s'est
fréquenté pendant plusieurs mois à la commission parlementaire.
• (16 h 40) •
Mme Chassé : On s'est fréquenté,
Denis. Alors, on a fait, là, toutes les discussions sur le beau projet de loi
d'ailleurs avec Jennifer, Mme Maccarone. Ça a été vraiment un beau projet
qui permettait de faire un rattrapage sur plusieurs décennies. Vous vivez...
Là, je vais être un petit peu plus corsée parce qu'on se connaît, O.K., ça fait
que je vous invite à embarquer avec moi, M. Marsolais. Puis là mes
collègues avaient peur que je sois un peu trop dure avec vous puis que je
détruise votre optimisme, puis je les ai rassurés : Regardez,
inquiétez-vous pas...
M.
Marsolais (Denis) : Vous ne serez pas capable.
Mme Chassé :
...c'est une machine, on ne le détruira pas. Vous vivez des grosses années, le
projet de loi qui est important, qui est à mettre en oeuvre, des grands
changements où est-ce qu'il y a eu des recommandations importantes de la
Vérificatrice générale... de la Vérificatrice, c'est ça, générale, la VG, et
que vous prenez au sérieux. On apprécie énormément.
Là, je regarde au
niveau de la gouvernance de votre organisation puis je vous nomme les
inquiétudes, puis j'ai eu des collègues précédemment... puis encore une fois,
celui des Îles-de-la-Madeleine, on a l'air à s'entendre facilement, lui et moi,
donc... bon, je suis en train de me faire une réputation virtuelle, «whatever»,
bon, alors sur la capacité organisationnelle à gérer ces changements-là,
M. Marsolais.
Vous avez, au coeur
de votre organisation, 90 curatrices — merci pour la délicatesse,
hein, de les nommer curatrices puisque c'est en majorité des femmes — déléguées
qui sont pivot, O.K., 90. On va monter éventuellement à 117. 90 sur
770 employés, ça représente 12 % de l'organisation. Ça, moi, ça me
préoccupe. Il y a une quarantaine de gestionnaires qui les appuient, O.K., un
pour deux, un pour trois. Il y a des techniciens qui sont là aussi, dont je ne
connais pas le nombre.
Là, ce qui s'en
vient, par une augmentation de 30 % du personnel, on va réussir à adresser
une augmentation de plus de 60 % de visites, une autre inquiétude de mon
côté. Et en plus, je vous ai entendu tantôt dire que ces curatrices, et je ne
serais pas étonnée d'ailleurs, peuvent recevoir 30, 40, 50 appels par
jour. Je peux vous croire, sérieusement, parce que ces gens-là sont dans des
situations de détresse et ils ne sont certainement pas en train de mesurer de
façon rationnelle quand ils appellent, quand ils n'appellent pas, là, tu sais,
c'est tellement critique, quand on vit ces choses-là. Alors, moi, j'ai des
préoccupations importantes pour y arriver, puis je sais que vous êtes
optimiste, mais je ne suis pas convaincue au niveau des moyens.
Vous avez à mettre en
place, en ce moment, tout votre système informationnel de gestion, c'est
important, avec le plan de représentation qui va être annuel, un autre élément
majeur de changement qui devra être toujours fait. Puis vous dites : Il
sera toujours fait parce qu'on va être obligés par la loi. Bien, je fais, non,
il faut qu'il soit toujours fait, point. Alors, il faut qu'il soit toujours
fait et qu'il soit de qualité.
Là,
j'ai besoin... puis j'aimerais bien qu'aussi Mme Breton intervienne dans
la discussion pour savoir un peu mieux les critères de qualité de ces
plans de représentation là, les mesures de contrôle, les indicateurs de
performance. J'ai besoin d'en entendre parler parce que je veux savoir si on a
les bons outils pour prendre les bonnes décisions. Parce que je ne suis pas
certaine, moi, en ce moment, je ne suis pas convaincue, je suis désolée,
j'aimerais l'être, mais je ne suis pas convaincue que l'organisation, elle est
suffisamment bien sustentée ou... pour arriver à relever tous ces défis-là et à
atteindre les objectifs de performance qui sont à atteindre, qui sont nommés
par la Vérificatrice générale.
M. Marsolais
(Denis) : Merci. Alors, M. le Président, on a combien de temps pour
apaiser les inquiétudes?
Le Président (M.
Leitão) : Vous avez à peu près quatre minutes.
M. Marsolais
(Denis) : Hé! il y a beaucoup de questions, beaucoup de commentaires. Écoutez,
au-delà d'être enthousiaste, là, je demeure une personne fondamentalement
réaliste aussi. On a créé une direction dans notre organisation, depuis deux
ans, qui s'appelle la direction de la transformation. Il y a une personne et
une équipe qui est chargée, depuis deux ans, de travailler sur la gestion de
changement.
Il y a deux facteurs
importants dans ce qu'on a initié il y a deux ans. Au-delà des projets, il y a
la gestion de changement, on en a parlé en commission parlementaire, vous vous
en souviendrez, et les communications. On a une équipe dédiée de communication
qui s'occupe depuis fort longtemps de faire des plans de communication pour
informer la majorité des citoyens puis des intervenants. Mais la gestion de
changement fait partie de l'analyse de la capacité organisationnelle.
Puis, oui, ça ne sera
pas de la tarte, on est conscients, là, ça ne sera pas simple, là, mais on va
le faire parce que, encore une fois, si c'était complètement réaliste, là...
Mme Chassé :
Je veux des étapes.
M. Marsolais
(Denis) : Oui, mais...
Mme Chassé :
Je veux des étapes, je veux des faits, je veux... Je suis contente de savoir,
là, je suis contente de savoir qu'il y a quelqu'un qui est responsable de la
transformation. Juste cette équipe-là, là, il y a une personne qui est
responsable de la transformation, il y a combien de personnes qui travaillent
avec cette personne-là?
M. Marsolais
(Denis) : Il y a plusieurs personnes qui travaillent avec cette
personne-là, notamment une équipe de bureau de projet où, là, il y a je ne sais
pas combien d'employés puis de personnes externes qui voient à notamment
l'implication et au déploiement des TI, mais cette personne-là travaille en
interface avec toutes les directions ici. Moi, je vais arrêter de parler parce
que je vais prendre trop de temps, puis je ne laisserai pas la chance puis je
ne répondrai pas à vos questions, mais je peux juste vous rassurer, là, on va
la faire, la job. Puis, si...
Mme Chassé : C'est ça, mais, moi, je
suis désolée, j'ai un background d'ingénieure, ça fait que je suis très gestion
de projet.
M. Marsolais
(Denis) : Bon. Bien, on va la faire, la job, puis je vais céder ma
parole à d'autres tout de suite après. Je veux juste 30 secondes. On va la
faire, la job, parce que, si notre projet était irréaliste, ce qu'il n'est pas,
le projet ne serait pas identifié comme dossier prioritaire au Trésor avec les
différentes interfaces de numérisation. À tous les étages, au Trésor, ils sont
dans notre dossier, puis on a des rencontres...
Mme Chassé : Mais...
M. Marsolais (Denis) : Mais j'arrête
de parler. Jean-Clet puis après Mme Breton.
M. Gosselin (Jean-Clet) : Oui. Bien,
c'est ça, dans le fond, on a un plan de mise en oeuvre qu'on va mettre en
branle pour tout le plan d'action qu'on a ici. Le plan de mise en oeuvre, il
comprend...
Mme Chassé : Un plan de mise en
oeuvre qu'on va mettre en oeuvre?
M. Gosselin (Jean-Clet) : Qu'on a
déjà commencé à mettre en place dès décembre, là, novembre, décembre, il a été
mis en place. À tous les trimestres, on rencontre les directeurs territoriaux,
les conseillers qualité rencontrent les directeurs territoriaux avec les
données qui sont déjà préparées pour connaître les scores par direction
territoriale, avec des listes qui accompagnent sur les dossiers qui demandent à
être... soit avoir des visites, soit avoir un plan de représentation, les plans
incomplets. Puis il va y avoir d'autres indicateurs de développés aussi dans la
foulée du projet Mobilisation-personne. À
tous les trimestres, on rencontre les directeurs. Le mois d'après, à tous les
trimestres, c'est le comité de gestion de la Direction générale des services
aux personnes où il y aura une rencontre pour discuter des résultats. Puis,
dans...
Mme Chassé : Les tableaux de bord
vont être informatisés, puis j'imagine qu'il y a des espèces de balises, parce
qu'on est dans des situations critiques, puis il y a des décisions... Tu sais,
la base d'une bonne décision, c'est l'information, puis l'information juste
permet de prendre des bonnes décisions. Il y a des décisions dans ce genre de
dossiers là, là, qui sont hypercritiques, qu'il faut que le flag lève, tu sais,
que ce n'est pas juste au-delà de faire des sondages ou de faire des vigies, il
faut que, tout à coup, l'information monte puis que, là, on l'adresse. Est-ce
que, ça, c'est des processus qui sont envisagés dans vos systèmes informatiques
à mettre en place?
M. Gosselin (Jean-Clet) : Bien,
déjà, présentement, il y a des déclencheurs, là. Les gens qui ont des activités
à faire, comme une visite, par exemple, bien, ils vont avoir, dans leur plan de
travail, un déclencheur pour dire qu'ils ont une visite à faire. Mais des fois il
y a plusieurs activités dans leur plan de travail, puis ils les oublient ou...
ils en ont beaucoup. Ça fait que c'est ça...
Mme Chassé : Puis c'est-tu vrai, là,
30, 40, 50 appels par jour, sérieux?
M. Marsolais (Denis) : Pas tout le
monde, pas tout le monde, mais il arrive des cas où des curatrices déléguées
reçoivent un nombre impressionnant d'appels, mais pas à tous les jours puis pas
toutes les curatrices. Mais ce n'est pas exceptionnel.
Mme Chassé : Mais, en tout cas,
c'est une donnée à prendre, dans les visites à faire, évidemment, mais...
Le
Président (M. Leitão) : Je
m'excuse, mais nous sommes arrivés à la fin de ce bloc. Alors, nous allons
repasser du côté de l'opposition officielle.
Je pense que c'est M. le député de... non, voyons, de Mont-Royal—Outremont, c'est ça?
M.
Arcand : Oui,
exact.
Le Président (M. Leitão) : Allez-y,
M. le député, vous avez à peu près 10 minutes.
M.
Arcand : Merci
infiniment, M. le Président. Ma question porte... Vous avez parlé tout à
l'heure des liens que vous vouliez avoir avec les organismes communautaires, et
vous avez dit que c'était, pour vous, une priorité, mais le problème c'est qu'à
chaque fois qu'on entend les groupes communautaires, ce n'est pas nécessairement
très positif, que ce soit, là, L'Association des groupes d'intervention pour la
défense des droits en santé mentale, l'association de la défense des droits des
personnes retraitées, et il y a aussi une Association pour la défense des
personnes et des biens sous curatelle publique qui intervient. Est-ce que vous
les avez déjà rencontrés? Et est-ce qu'à travers leurs demandes il y a des
points que la nouvelle loi corrige à tout le moins?
M. Marsolais (Denis) : On a... Merci
de la question, M. Arcand, ça me donne l'occasion de dire qu'on a
rencontré tous les groupes communautaires qui ont une représentation à travers
le Québec, alors la COPHAN, je ne pourrai pas toutes les nommer, l'association
de déficience intellectuelle, qui sont justement en semaine actuellement de
promotion de leur... Et il y en a un, groupe, que vous avez là-dedans qu'on n'a
pas rencontré, mais qu'on souhaite la correspondance depuis les
20 dernières années. J'arrête mon commentaire concernant ce groupe-là, je
ne le nommerai pas, correspondance qui est redondante d'année en année, là,
mais bon. Mais tous les groupes qui ont une représentation
à travers le Québec sont tous rencontrés, ont tous été rencontrés depuis
juillet dernier et sont tous encore rencontrés.
Alors, ces gens-là ont eu l'occasion au cours
des deux dernières années, ils ont eu l'occasion en commission parlementaire de
faire état de tout ce que, autant de la loi, là, mais de faire état de l'organisation
du Curateur public. Et moi, je peux vous dire que l'ensemble de ces groupes-là,
il n'y a pas d'exception, là, l'ensemble de ces groupes-là voient les énergies
et voient où on veut mener les régimes de protection au Québec, voient qu'on
veut respecter... on recherche à respecter la dignité des personnes inaptes. Et
l'ensemble des groupes communautaires sont tout à fait d'accord avec notre
démarche.
Encore une fois, on n'est pas parfaits, on peut
arriver dans certains dossiers où il y a un problème, on le règle tout de
suite. J'ai eu un cas la semaine passée ou il y a deux semaines, où j'ai été
appelé par un bureau de comté. J'ai appelé la personne, j'ai... Ça a pris
dans... Dans la journée même, ça a été réglé, ce dossier-là. Je pense qu'il y a
quelqu'un à l'écran qui est témoin de... À chaque fois que j'ai un cas à
régler, on le règle. Mais globalement les groupes communautaires, pour moi, ce
sont des alliés. Puis j'irais même jusqu'à dire que c'en est maintenant mes
amis. Tous les représentants, les directeurs généraux de ces groupes
communautaires là, vous avez vu en commission parlementaire quelle proximité on
a avec eux. Ça, c'est important. Alors, s'il y a des problèmes, ça peut
arriver, des problèmes, je vais être le premier avisé. Ils ont tous mon numéro
de téléphone cellulaire, ces gens-là, là. Ils m'appellent directement, puis on
le règle, le problème. Ça fait que la proximité qu'on a créée avec les intervenants
est pour moi capitale.
• (16 h 50) •
M.
Arcand : Et est-ce
que ce sont des problèmes individuels à chaque fois ou si, à travers certaines
de leurs demandes, de façon générale, il y a des points qui reviennent
constamment là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : Je vous
dirais que, lorsque je suis interpelé par les directeurs ou les présidents
d'organismes, ils m'interpellent sur un cas en particulier parce qu'ils savent
qu'ils vont avoir de l'écoute puis qu'on va répondre, on va essayer de trouver...
Des fois, il n'y a pas de solution, là, on s'entend, là, mais je leur dis à ce
moment-là. Puis généralement... Je vous parlais tantôt, dans le cas de la
pandémie, il y avait des inquiétudes des groupes : Qu'est-ce qu'on fait
avec les personnes qu'on représente qui sont dans les CHSLD, et tout? Tout le
monde était inquiet, de toute façon, la population du Québec était inquiète.
Alors, on a rapidement fait en sorte de donner la bonne information, de dire ce
qu'on faisait, et tout ça, puis on a fait en sorte que l'ensemble des
groupes... Et je parlais à tout le monde en même temps, pas rien qu'à un
groupe, là.
Alors, moi, je n'ai pas... je pense que tout le
monde est au fait, dans ces groupes communautaires là, que, s'il y a un
problème, il y a... il peut avoir une réponse ou il va avoir un contact avec le
curateur, puis que, si je peux donner... si je peux solutionner, je vais le
faire. Encore une fois, quand je ne peux pas le faire, je le dis d'entrée de
jeu : Ça, ça ne nous concerne pas, c'est un cas de réseau, etc. Mais, si
c'est dans ma cour, je prends le dossier puis je le règle avec mes partenaires
puis mes employés.
M.
Arcand : O.K.
Est-ce que vous avez des liens avec la Protectrice du citoyen?
M. Marsolais (Denis) : Oui.
M.
Arcand : Vous avez
dit que vous n'alliez pas intervenir sur le plan politique sur le cas de
certaines choses qui se règlent de façon... Est-ce que... Expliquez-moi donc le
lien que vous avez avec la Protectrice du citoyen. Est-ce que vous pouvez lui
transférer certains dossiers où vous dites : Écoute, ça serait une bonne
chose que tu fasses enquête là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : Ce n'est pas
arrivé qu'on a demandé, depuis que je suis en poste, là, qu'on a demandé à la
protectrice de faire enquête sur certains dossiers, mais la protectrice a des
appels parfois dans des cas plus litigieux. Les employés de la curatrice
communiquent avec moi, avec... particulièrement, c'est M. Dussault, là,
qui est le vice-président, ou le bureau de la curatrice... pas de la curatrice,
de la protectrice, c'est juste à côté de notre bureau à Montréal, alors on a
des contacts fréquents. Et une des personnes qui travaille au bureau de la
protectrice a déjà travaillé dans nos murs, au bureau du curateur, donc elle
connaît bien notre environnement. Il y a une excellente collaboration entre les
deux organismes, là.
M. Dupont (Alain) : Peut-être pour
compléter, on a, au niveau des opérations, on a des réunions à tous les trois mois pour regarder des dossiers avec eux
parce qu'on travaille vraiment en collaboration, là. Si eux ont des
plaintes, ils travaillent... ils peuvent
même travailler directement avec des gens qui travaillent pour moi pour essayer
de faire avancer ces dossiers-là. Ça fait que les dossiers, je vous
dirais, les dossiers les plus litigieux vont monter jusqu'à ma direction
générale, mais il y aussi, dans le quotidien, il y a des dossiers qui sont
discutés directement avec le personnel.
M. Marsolais (Denis) : Il y a un
pont avec l'équipe de la Protectrice du citoyen et nous, là, ce n'est pas... On
a un bel esprit de collaboration.
M.
Arcand : Moi, j'avais une question également, parce que
vous avez un budget de revenus, hein, ça fait partie, j'imagine, de vos
opérations, votre budget de revenus... Parce que parfois j'ai des appels de
citoyens qui trouvent que ça coûte cher. Mais évidemment
les citoyens trouvent toujours que tout devrait être le moins cher possible. Est-ce
que vous avez beaucoup de plaintes? Est-ce que vous avez de la difficulté à
vous faire payer pour vos services? Puis ça représente à peu près combien du
budget total, votre budget de revenus, actuellement?
M. Marsolais (Denis) : Alors, on a
la chance d'avoir le directeur de l'administration avec nous. Alors, Pierre,
toi qui connais tous les chiffres par coeur dans ton esprit comptable et
rationnel, tu peux-tu répondre à M. Arcand, s'il te plaît?
M. Roy (Pierre) : Oui, certainement,
je vais essayer de... En fait, grosso modo, le budget du Curateur public, ce
qui provient de la facturation des honoraires, c'est 25 % du budget du
Curateur public. Je vous dirais d'entrée de jeu que toute la tarification du
Curateur public, à l'exception des honoraires de gestion de portefeuille, qui
sont des honoraires basés sur le prix du marché, toute notre tarification est
basée sur le coût de revient, coût de revient qu'on a mis à jour récemment de
façon très exhaustive, mais qu'on met à jour à chaque année aussi également.
Et, dans le fond, il y a toute une grille
tarifaire, là, qui est sur le site du Curateur public. On tarifie
essentiellement les gestes d'administration des biens et on a des principes
qu'on s'est donnés. Je peux vous en donner un très rapidement, là, c'est-à-dire
la gestion d'un immeuble qui appartient à une personne représentée. Bien, cette
gestion-là qui est faite, du même immeuble, si elle était faite par un curateur
privé, le curateur privé le ferait bénévolement ou ne facturerait pas son temps
et, s'il ne peut pas, mandaterait une firme externe. Donc, le même immeuble qui
est administré par le Curateur public, par un employé du Curateur public, en
termes de principe, dans le fond, on va venir facturer le coût de revient que
ça coûte pour gérer l'immeuble, là. Puis j'y vais très rapidement parce qu'on a
quand même une grille tarifaire, là, on a quatre tarifs au niveau des
immeubles, allant du terrain vacant jusqu'au multiplex.
Donc, grosso modo, là, le principe de base,
c'est que c'est 25 % de notre budget. Tout l'argent est réinvesti dans la
mission de protection. D'ailleurs, on a un article dans notre loi qui nous
permet de réutiliser 100 % de la tarification pour financer les activités
du Curateur public. Et on a toujours maintenu cet équilibre-là, je vous dirais,
ça n'a jamais dépassé 25 %. Ça joue aux alentours de 23 %, 24 %
depuis, moi, je vous dirais, au moins les 15 dernières années à cet
effet-là. C'est ce qu'on appelle, nous, dans notre jargon, les crédits
renouvelables.
Et le deuxième principe, comme je vous
mentionnais, c'est vraiment... la tarification est basée sur le coût de
revient, et, dans le fond, on facture nos services, coût de revient, qu'on met
à jour régulièrement. J'insiste aussi pour dire que nos revenus nets sont de
l'ordre de 18,5 millions de dollars, mais nos honoraires bruts sont de 28 millions.
On renonce à 8 millions de revenus, d'honoraires à chaque année, essentiellement
des gens qui sont sur l'aide sociale et qui ont le supplément de revenu
garanti. Et on est très à l'affût, là, de protéger cette clientèle vulnérable
là au niveau de son pouvoir d'achat. On s'aligne d'ailleurs sur les futurs
seuils de revenu minimum garanti qui sont mis de l'avant, là, récemment, puis
on est toujours à l'affût à cet effet-là, et on s'assure évidemment, même dans
les cas où on facture des honoraires, on s'assure qu'une bonne partie de nos
honoraires sont facturés à la fin du régime ou au décès de la personne pour ne
pas pénaliser la personne de son vivant au niveau de ses biens.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci. Nous sommes arrivés à la fin de ce bloc. Merci beaucoup. Alors, voilà,
chers collègues, je vous informe, parce qu'on a dû réaménager un peu les temps,
le temps qu'il nous reste, alors il nous reste quatre blocs. Donc, il y en aura
deux, blocs, pour le gouvernement, de sept minutes chaque, un bloc pour la
troisième opposition, de 12 minutes, et puis on finit avec un bloc pour l'opposition
officielle d'aussi sept minutes. Et ça va nous amener à peu près à la fin,
vers les 17 h 30.
Alors, on reprend maintenant avec le gouvernement,
avec un bloc de sept minutes. À qui la parole, chers collègues, on ne me
l'a pas indiqué, alors je ne sais pas lequel de vos collègues va prendre la
parole.
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : M. le Président, Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac.
Le Président (M. Leitão) : Allez-y,
chère collègue. Allez-y, sept minutes.
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci. Donc, je voulais revenir sur les retards dans les
réévaluations. C'était le constat n° 3 du Vérificateur
général. Pouvez-vous nous parler de l'entente qui est intervenue avec le ministère
de la Santé et Services sociaux, quelles améliorations, et ça va avoir quoi,
comme impact, cette entente-là, sur les personnes vulnérables sous votre responsabilité?
• (17 heures) •
M. Marsolais (Denis) : D'abord, peut-être
juste une précision, Mme Lecours, c'est que la responsabilité de rédiger
un rapport psychosocial est un acte réservé pour les membres de l'Ordre des travailleurs
sociaux. Donc, nous, on ne peut pas compenser les retards en rédigeant
nous-mêmes ces rapports-là, c'est vraiment un exercice exclusif de la part des travailleurs
sociaux.
Depuis plusieurs années, on a noté beaucoup de
retard, puis la vérificatrice l'a noté aussi dans son rapport, et elle mentionnait, dans le rapport, qu'on devait
veiller à ce que ces évaluations-là soient faites à temps, c'est une
chose, mais pour qu'elles soient... on peut
veiller à ce qu'elles soient faites à temps, mais on ne peut pas les faire à la
place de...
Alors, ce qu'on a décidé de faire, il y a déjà
un an, de commencer les pourparlers avec le réseau de la santé, puis on est tout
à fait conscients que les travailleurs sociaux, au terme du réseau de la santé
qui sont attitrés à faire des rapports psychosociaux, ne sont peut-être pas...
ce n'est pas à moi d'en juger, c'est au réseau, là, mais ils ne sont peut-être pas en nombre suffisant. Ça a été, comme je vous
l'avais mentionné tantôt, décrié par tous les intervenants qui sont comparus, au
niveau de la loi, en disant qu'il y avait des retards au niveau des rapports
psychosociaux. Alors, ce qu'on a fait, c'est que j'ai communiqué avec le sous-ministre
responsable, dans le réseau, pour lui dire : Il faudrait — j'en
ai parlé un peu tantôt, mais je vais donner plus de précisions — il
faudrait trouver des façons de faire en sorte d'avoir un topo exact à jour dans
chacun des CIUSSS, puis qu'on ait surtout un répondant dans chacun des CIUSSS
qui, lui, sera responsable de faire en sorte qu'on puisse arriver à régulariser
le retard dans la production des rapports psychosociaux.
Alors, on a, à l'aide de... puis j'ai la lettre
ici du sous-ministre Desharnais qui me répondait, en disant : Vous m'avez
interpellé... vous avez interpellé le ministère, en lien avec l'intervention du
Vérificateur général, concernant les retards. Afin d'améliorer cette situation,
nous mettons en place les stratégies suivantes, si vous permettez je vais lire,
ça a deux, trois paragraphes, mais courts :
«Rencontre des présidents-directeurs généraux
afin d'exposer la situation et réitérer leur obligation de réaliser ces évaluations
selon les modalités de leur choix;
«Ajout aux cahiers de charges des P.D.G. de l'obligation
de nommer un répondant pour les dossiers en lien avec le Curateur public;
«Mise en place d'un groupe de travail, avec les
répondants identifiés, afin de documenter les pratiques actuelles et mettre en
commun les initiatives prometteuses.»
Je vous fais fi du reste de la lettre.
Alors, cette première rencontre, d'abord, il y a
eu l'identification des promoteurs au mois de décembre dans chacun des CIUSSS
puis des CISSS. Il y a eu une première rencontre, il y a déjà quelques
semaines, où il y avait deux personnes de chacun des CIUSSS, je pense, Alain,
tu étais là, ils étaient autour de 50 quelques représentants. Et, vraiment, ce
groupe de répondants là a la responsabilité de veiller, dans chacun de leur
CIUSSS, de l'état de situation des fameuses réévaluations, de la production des
réévaluations. Puis l'avantage qu'on recherche en faisant ça, c'est de faire en sorte que, si un CIUSSS a
des bonnes pratiques, qu'on puisse les faire migrer à un autre CIUSSS
qui aurait peut-être amélioration à copier les pratiques du CIUSSS performant.
C'est un échange, vraiment, qu'on veut faire. Ça, c'est... Puis ça, je vous
dirais qu'on a... on prend les mérites, au curateur, d'avoir initié cette
démarche-là.
Puis pour
être sûr d'avoir un facteur de succès... Parce que, là, je ne suis pas rien
qu'optimiste dans la vie, on fait des choses,
là. Pour être certain... Je m'adresse à madame... Oui. Alors, pour être certain
que ça va se réaliser, c'est qu'on a... comme je disais aussi, on a engagé une personne qu'on paie de nos
deniers pour... qui est dans le réseau, qui, elle, veille à faire les
ponts avec chacun des répondants puis qui est responsable du bon fonctionnement
de ce groupe de travail là.
Alors, oui, on fait tout pour faire en sorte de
résorber des évaluations, mais non, malheureusement, ce n'est pas nous autres
qui les faisons. Puis je ne veux pas lancer la pierre au réseau, là. Je pense
qu'actuellement on développe un peu... il faut développer un peu d'empathie à
la situation des employés du réseau de la santé, ils en ont par-dessus leurs
bottes, on est conscients de ça. Mais rien n'empêche qu'on ne peut pas
structurer des choses durant ce temps-là. C'est ce qu'on fait avec les
responsables de la qualité du réseau de la santé, qu'on a une excellente
collaboration, en passant, là. Il faut juste livrer les rapports d'évaluation,
puis là ils vont voir à trouver des solutions pour livrer les rapports
d'évaluation parce que c'est leur responsabilité puis c'est la seule... c'est
seulement les TS qui peuvent faire des rapports psychosociaux.
Alors, c'est ça, la situation. On la déplore, on
est conscients, mais on ne peut pas faire bien, bien plus. Honnêtement, là, on
ne peut pas faire bien, bien plus.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci. M. le Président, est-ce qu'il...
Le Président (M. Leitão) : Vous avec
encore une minute, allez-y. À peu près une minute.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci. Donc, je voulais savoir aussi, dans votre plan d'action en lien avec la
recommandation n° 3, vous avez mis... bien, vous
allez mettre en place une action, là, l'action n° 26 :
«Sur une base annuelle, prendre des mesures en amont pour les réévaluations
concernées». J'aimerais savoir ce que vous entendez par «prendre des mesures en
amont pour la réévaluation».
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement, si possible.
M. Marsolais (Denis) : Je vais
essayer de faire ça vite, là. En amont, c'est annuellement le Curateur public
transmet un rapport au réseau pour l'informer de l'ensemble des réévaluations.
Cinq mois avant la date d'anniversaire de la réévaluation, nous allons confirmer
l'adresse de chacune des personnes et transmettre une lettre individualisée au
réseau pour rappeler qu'il y a un rapport à produire. Et, deux mois avant la
date de la réévaluation, une communication est réalisée par le curateur délégué
pour aviser que la réévaluation est à produire. Ça, c'est en amont, puis il y a
tout un mécanisme aussi si jamais on va après l'échéance.
Alors, vraiment, on intervient en amont, puis la
beauté de la chose, c'est qu'il va y avoir un répondant dans chacun des CIUSSS. Ça fait que l'adresse qu'on va
faire et le drapeau qu'on va lever, cinq mois avant puis deux mois
avant, bien, ça va se faire directement au responsable du CIUSSS concerné.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Merci beaucoup. Alors, voilà, maintenant, on passe du côté de la
troisième opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez un bloc
qui... 12 minutes. Voilà. Allez-y.
M.
Arseneau : Oui, merci, M. le Président. Et c'est vraiment le grand
luxe, 12 minutes.
Le Président (M.
Leitão) : Grâce à votre collègue de Rosemont.
M. Arseneau :
Merci. M. Marsolais, vous avez mentionné à quelques reprises le trésor, le
trésor est très au fait de la situation.
Moi, j'aime beaucoup les chasses au trésor et j'aimerais savoir, en fait, ce
que ça veut dire exactement en termes de capacité budgétaire pour votre
organisation, parce que ce que je comprends de cette affirmation-là, c'est que
vous n'aviez peut-être pas les moyens de vos ambitions avant. Vous les auriez
éventuellement. Qu'est-ce que ça veut dire en termes de progression de moyens
financiers pour réaliser le travail?
M. Marsolais
(Denis) : Bien, Pierre, tu pourras répondre au niveau quantitatif, là,
mais ce que je peux vous dire, c'est que je parle souvent du trésor, parce
qu'on est très transparents avec notre capacité financière et des besoins qu'on
a à réaliser ce qu'on a à réaliser. Et, encore une fois, dans le cadre de la
révision des programmes, ils ne peuvent pas être tous au courant de nos
dossiers. Évidemment qu'au trésor ce n'est pas vraiment une... il m'appelle
presque par mon petit nom, parce que je suis quelqu'un qui demande beaucoup,
parce que j'ai des choses à faire puis j'ai besoin souvent de ressources et de
ressources financières pour réaliser ces choses-là.
Est-ce qu'on en a
assez? On n'en a jamais assez. Mais je pense qu'on a l'ambition de nos moyens.
Avec les deux mesures budgétaires qu'on a eues l'année passée et l'autre année
avant, on a, je pense, puis Pierre, tu pourras me corriger dans les chiffres,
dans les deux projets, autour de 113 millions, là, provenant du ministère
des Finances. Donc, je pense qu'on a les moyens de nos ambitions.
Ce qu'il faut faire
maintenant, puis la donne... puis on n'en a pas parlé beaucoup, là, des reports
de dates, là, je pense qu'il faudrait en parler, mais mon plus grand enjeu
actuellement, c'est la pandémie. C'est de tout faire... réussir à faire au même
rythme que si la pandémie n'existait pas, et ça, c'est un enjeu important. On
met tous la pédale au fond pour... on n'est pas en retard, le projet de loi
n'est pas en retard, la numérisation, l'informatisation n'est pas retard aussi,
mais il faut toujours être aux aguets, là.
Alors, Pierre, tu
peux peut-être répondre de façon plus spécifique au niveau des montants.
• (17 h 10) •
M. Roy (Pierre) : Oui. Dans le fond, pour la... les curateurs délégués, on parle de
27 curateurs délégués, donc on parle
d'un montant de 2,5 millions récurrent, de notre budget de dépenses pour financer cette hausse de la masse
salariale là.
Pour la transformation
numérique, comme Me Marsolais le mentionnait, c'est un chiffre de 113 millions,
en fait, qui... une partie est autofinancée
par notre budget d'immobilisation qu'on avait déjà, et
une partie plus importante encore, là, de l'ordre de 78 millions,
est de l'argent neuf qui provient du trésor.
Quant au projet de
loi, quant à l'implantation du projet de loi, la mesure budgétaire prévoyait
une somme de 3,5 millions et l'équivalent de 15 ressources, 15 ressources
qui vont être dédiées à l'implantation du projet de loi et qui, après l'implantation,
vont aussi servir pour le traitement des mesures d'assistance. Donc, grosso
modo, c'est les trois grands piliers, là, je vous dirais, là, au niveau
financier et ajout de ressources pour les réformes à venir et à mener ainsi que
l'implantation du plan d'action.
M. Arseneau :
Donc, si je comprends bien, vous êtes satisfaits de ce que le trésor met à
votre disposition. Maintenant, la balle est dans votre camp pour réaliser le
travail, là, dans les différentes sphères qu'on vient de mentionner.
M. Marsolais
(Denis) : On est satisfaits, mais on est toujours en demande aussi,
là. Parce que, je donne un exemple, la mesure d'assistance qui est prévue dans
la loi, où on a prévu, selon l'expertise qu'on a obtenue, et le trésor a ce
rapport-là aussi entre les mains, une augmentation importante de demandes
d'assistance, il va falloir livrer aussi. Alors, on a évalué le nombre de personnes
qu'on aurait de besoin de façon supplémentaire, puis le trésor a ça entre les
mains, puis il est conscient que ce n'est pas des chiffres farfelus, là. C'est
que si jamais on arrive à ça, bien, je n'ai pas de réponse officielle, là, mais
j'ai l'impression que le trésor va être au rendez-vous.
M. Arseneau :
Merci. Maintenant, j'aimerais parler des choses plus spécifiques quand on...
des lacunes, en fait, qui avaient été identifiées par la Vérificatrice générale.
Dans les plans de représentation, par exemple, bon, on parlait de
l'élaboration, puis de la mise en oeuvre, puis de la révision, là, qui
faisaient défaut, notamment 39 % au 31 mars 2019, 39 % des plans
qui n'étaient pas révisés. Est-ce qu'en deux ans on a fait des progrès
là-dedans? Est-ce qu'aujourd'hui on peut déjà dire que c'est en cours et puis
qu'on est passé de 39 %, à 30 %, ou à 25 %, ou à 18 %?
M. Marsolais
(Denis) : Les chiffres... Sophie, est-ce que tu as des chiffres avec
toi?
Mme Breton (Sophie) : Oui, bien, dans le fond, si on y va à l'inverse, là, parce que c'est des
données clés, il y avait
61 % des plans qui étaient révisés quand le rapport du VGQ est sorti. En 2019‑2020,
on était rendu à 66 %, donc on avait une progression de 5 %, ça
progressait, là, selon notre cible aussi qu'on avait au plan stratégique. Par contre,
là, avec l'année présentement qu'on a, je suis vraiment désolée de vous dire
qu'on est juste à 43 %, là, de révision. Il reste encore un mois pour en
faire, mais c'est clairement plus bas que d'habitude, là.
M. Arseneau :
Et ça, c'est en raison de la pandémie, c'est ce que vous...
Mme Breton
(Sophie) : Oui, parce qu'il faut faire une visite avant pour, en tout
cas, avoir un contact significatif, là, avec les personnes avant de faire cette
révision de plan là. Puis comme il y a eu un ralentissement aussi au niveau des
visites puis des bilans, bien, c'est sûr que ça a eu un impact, là, sur la
révision des plans. Donc...
M. Marsolais
(Denis) : Puis c'est la raison pour laquelle, si vous me permettez,
qu'on demande un report des échéances qu'on avait inscrites au plan d'action,
ce que vous avez entre les mains parce que, pour faire la révision, comme elle
vous l'expliquait, ça prend une visite. Puis comme on ne peut pas faire de
visite, on ne peut pas faire de révision. Puis on ne peut pas faire plus de
visites. Ça fait que les échéances pour les visites aussi doivent être
reportées parce qu'à l'impossible nul n'est tenu, là. Puis quand qu'on
voudrait, on ne peut pas débarquer. Puis moi, je
ne veux pas mettre en péril... Puis même la Santé publique nous a fortement
recommandé... Parce que j'ai demandé une opinion, puis j'ai une lettre
de la Sécurité civile concernant le réseau, qui l'ont fortement recommandé, de
n'absolument pas, même en zone orange, de favoriser une visite.
M. Arseneau :
Bien, justement, si on parle des visites un peu, là, lorsque vous aviez décidé
de moduler les visites, je pense que c'est à partir de 2015.
M. Marsolais
(Denis) : Oui.
M. Arseneau :
Bon. Vous les étaliez, si j'ai bien compris. Là, au lieu de les faire
annuellement, ça pouvait aux 18 mois ou aux 24 mois, puis il y avait
des bilans, puis, bon, tout ça était dans le rapport. Maintenant, on se
demandait, on se posait la question à savoir est-ce qu'aujourd'hui vous estimez
que cette pratique-là était mal avisée? Est-ce que c'est simplement la
recommandation du VG ou est-ce que, par exemple, le consultant qui vous a
accompagné pour le plan d'action a recommandé, là, de revenir à des visites
annuelles?
M. Marsolais
(Denis) : Je pense que ce n'était pas mal avisé à l'époque où la
décision a été prise parce qu'il faut se mettre dans les circonstances de
l'époque, entre 2014 puis 2018. C'était la solution, je pense, à prendre. Ce
que la vérificatrice a noté, c'est que la mesure d'évaluation des risques,
selon la VG, n'avait pas été faite de façon rigoureuse. C'est ce qui avait été
noté. Je vous dis presque mot à mot le rapport, là, parce que je ne l'ai pas
appris par coeur, mais certaines notes que je m'en souviens très bien. Et nous,
pour s'assurer que... Parce que, là, on va vivre avec ça encore pour quelque
temps, là, tant et aussi longtemps que la révision de tous les rapports va être
faite, là, puis, les visites, on va pouvoir les faire, on a demandé à un
expert. Si vous permettez, je vais vous lire quelques lignes du rapport
d'expert. Évidemment, si ces lignes n'étaient pas favorables à ce que je vous
dis, je ne vous les lirais pas, là, mais vous présumez qu'elles vont dans le
sens... Alors, l'expert nous dit... l'expert, je ne me souviens plus de son...
M. Hébert, je crois. Alors : «L'approche de modulation des visites du
curateur qui est basée sur la documentation des facteurs de risque et des
éléments de protection relatifs au dossier des personnes représentées permet de
poser un jugement sur le niveau de risque lié à celles-ci et d'adapter en
conséquence la fréquence des visites dans les milieux de vie. Bien que les
facteurs de risque ne soient pas issus d'un balisage avec d'autres organisations
comparables, j'ai été — c'est
lui qui parle — en
mesure de constater qu'ils sont cohérents avec la mission de l'organisation et
qu'ils représentent bien les enjeux relatifs à la protection des personnes
représentées.»
Alors, est-ce que je
condamne ce qui a été fait il y a sept, huit ans? Non. Est-ce que ça aurait pu
être autrement? Je ne sais pas, peut-être. Mais ce que je peux vous dire, avec
le rapport d'expert, c'est que je pense que c'était une bonne décision.
Puis,
encore une fois, il y a un contexte, là. On était dans une période,
souvenez-vous, de coupures budgétaires à l'époque et qui faisait en
sorte qu'on ne pouvait pas cogner à la porte du trésor pour demander des
ressources supplémentaires. À l'époque, les curatrices déléguées pouvaient
avoir — puis
Alain, tu me corrigeras si je dis des niaiseries, là — 160...
170 dossiers, personnes à être responsables. Le niveau acceptable, là, pour
faire une job correctement, là, c'est 120 dossiers.
Alors, il fallait
prendre des décisions pour évaluer les risques, puis il y a des gens qui
n'étaient pas à risque du tout. Ça ne veut pas dire que, parce qu'il n'y avait
pas de visite pour ces gens-là qu'il n'y avait pas de suivi, là. Les appels
téléphoniques, les contacts avec le réseau, et tout ça, ça suivait tout le
temps, là.
La visite, ce n'est
pas une finalité en soi pour s'occuper des suivis, pour s'assurer du suivi des
personnes dont on est représenté. Il faut des visites. Ça, je suis conscient.
Mais ce n'est pas la seule façon pour s'assurer... et moi, que j'aie la
conviction que les curatrices déléguées feront bien leur job pour assurer le
bien-être de l'ensemble des personnes dont on est responsable. C'est une façon.
M. Arseneau :
Oui, mais, en même temps, on va y revenir, aux visites annuelles, là, on
s'entend là-dessus, là.
M. Marsolais
(Denis) : Oui. On va y revenir parce que...
M. Arseneau :
Oui. J'aurais juste une petite dernière question...
M. Marsolais
(Denis) : On va y revenir parce que, dans un monde idéal, les visites
annuelles, c'est ce qu'il faut faire. Le monde idéal.
M. Arseneau : D'accord.
M. Marsolais
(Denis) : Mais, dépendant des circonstances, il faut gérer en fonction
des circonstances avec lesquelles on doit composer à une époque donnée.
M. Arseneau :
D'accord. Juste une petite dernière question, j'ai peut-être 30 secondes.
Le Président (M.
Leitão) : Rapidement, oui.
M. Arseneau :
On a parlé de statistiques, et qualité, et de quantité, là, des plans, puis les
pourcentages, et tout ça. Qu'en est-il de qualité? Est-ce que là aussi on
peut... Parce que ça avait été justement identifié, là, comme une lacune, la
qualité des plans.
M. Marsolais
(Denis) : Alors, je ne veux pas me décharger de la réponse, mais le
grand responsable, le grand manitou de la qualité, là, c'est Jean-Clet, alors
vas-y, Jean-Clet.
Le Président (M.
Leitão) : Rapidement, très rapidement.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
...dans les précédentes évaluations, on a regardé si le plan, suite à une
visite, était personnalisé, si on retrouvait des éléments dans le dossier de la
personne qui concernent sa situation. Ça fait qu'on s'assurait que, dans le
plan... le plan était personnalisé.
Dans le nouveau plan,
on va s'attendre à ce qu'il soit toujours personnalisé, le plan personnalisé
pour la personne. C'est dans notre loi d'ailleurs, d'établir une relation
personnelle avec les personnes représentées. Puis on va aussi vérifier s'il y a
des enjeux qui n'ont pas été soulevés qui seraient dans le dossier. On va aller
regarder plusieurs aspects du dossier au niveau de leur qualité pour s'assurer
que le service qui est rendu est aussi de qualité...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
M. Gosselin
(Jean-Clet) : ...et pas seulement quantité de...
Le Président (M.
Leitão) : Merci. Merci beaucoup. Alors, on revient du côté
gouvernemental pour un dernier bloc d'à peu près sept minutes. Je ne sais pas
qui...
Des voix :
...
M. Marsolais
(Denis) : M. le Président.
Le Président (M.
Leitão) : Oui.
M. Marsolais
(Denis) : Sans vouloir enlever du temps à la députée de Westmount—Saint-Louis,
je pense qu'il y a un aspect important qu'il faudrait traiter. C'est drôle que
je renverse... c'est moi qui pose les questions, là, mais... Vous avez un document qu'on vous a envoyé concernant le report
de certaines dates d'échéance, et la Vérificatrice générale nous a dit
qu'une fois que le dépôt d'un plan d'action est déposé entre vos mains, c'est
votre responsabilité, à la commission, de statuer sur la pertinence des
reports, je ne voulais juste pas qu'on l'oublie.
• (17 h 20) •
Le Président (M.
Leitão) : Oh non! on ne va pas oublier. Mais là on revient du côté
gouvernemental. Donc, un dernier bloc gouvernemental d'à peu près six minutes.
M. Caron :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Leitão) : Oui, M. le député de Portneuf, allez-y.
M. Caron :
On a, depuis tout à l'heure, entendu... en tout cas, moi, j'ai appris beaucoup
de choses et puis, en effet, je suis... j'aime entendre votre enthousiasme,
mais je vous fais bien confiance et j'espère que tout ça sera mené à bon terme
et le plus rapidement possible, dans les délais, finalement.
Mais parmi les
36 actions du plan, on en a donc survolé quelques-unes, lesquelles est-ce
que vous jugez prioritaires? Vous allez commencer par quoi finalement?
Lesquelles sont prioritaires?
M. Marsolais
(Denis) : Je vais essayer de faire ça... une réponse courte. Alors,
les recommandations du Vérificateur général font en sorte que ces
recommandations et les actions, tout le monde souhaite d'atteindre 100 % de résultats à terme. Alors, je vous dirais
habilement que 100 % des 36 actions sont importantes. Évidemment
qu'il y a action qui sont phares, là.
L'action... tout ce qui entoure... vous l'avez dans les napperons, là, tout ce
qui entoure le projet de loi, les mesures de représentation, qui devient
un statut juridique, tout ce qui entoure mobilisation-personnes qui est un
enjeu important, puis par chance, on avait pris de l'avance. On avait décelé
cette faiblesse-là. Donc, ce sont deux mesures phares et les autres actions se
greffent à tout ça, là.
Alors, je vous dirais que si vous me disiez de
privilégier deux actions particulières, bien c'est de faire en sorte que le
nouveau plan de représentation voie le jour le plus rapidement possible et s'il
voit le jour le plus rapidement possible, bien ça veut
dire qu'on va réinstaurer les visites annuelles, parce que, comme je vous
expliquais à quelques reprises, pour faire une révision du plan de
représentation, bien on fait... il faudra faire des visites.
Mais entretemps, il y a quand même 98 % des
plans actuels dans la présentation qui sont effectifs, qui sont en force, là.
Pas avec la nouvelle formule, mais il y a quand même 98 % des personnes
représentées qui ont un plan de représentation. Puis parmi les 98 % qui
ont un plan de présentation, 99,9 % ont un plan de présentation complet.
10... bien, en fait, il y a 19 dossiers qui... 19 personnes qui n'ont pas
encore de plan de représentation ou qui n'ont pas
de plan de représentation complet. Alors, on a cheminé quand même, là. Est-ce
que je réponds bien à votre question?
M. Caron : Oui. Oui, oui, c'est
parce qu'il y a une petite différence entre l'écran à la télévision, l'écran...
Je pensais que vous n'aviez pas terminé.
M. Marsolais (Denis) : Je parle trop
vite.
M. Caron : Oui, ça répond. Écoutez,
je comprends que tout ça, c'est intimement lié et que pour évoluer, il faut
bien commencer par quelque chose. Moi, je reprendrais un petit peu... tout à
l'heure, une de mes collègues vous a posé une question concernant le personnel.
Puis là, si je regarde la structure actuellement, donc on a les curateurs
délégués, les conseillers aux opérations, directeurs territoriaux, directeurs
du soutien à la qualité, tout à l'heure vous nous parliez d'une nouvelle
direction qui a été mise en place, la direction générale des services aux
personnes, la direction de la recherche. C'est... Comment... Est-ce qu'on peut
en savoir un peu plus sur votre structure? En tout cas, quelle est la
responsabilité de chacun finalement? Parce que l'essence... Et je sais qu'il
faut une structure, bien entendu, mais on s'entend. En tout cas, moi, je suis à
même de penser que le service aux citoyens est absolument prioritaire. Donc,
est-ce que les intervenants sur le terrain, finalement, on ne leur laisse pas
suffisamment de place en rapport au nombre de personnes qui sont encadrantes?
M. Marsolais (Denis) : On a créé, si
vous voulez, dans le cadre de la grande transformation, des équipes quasi
distinctes de gens qui livrent des choses sur le terrain qui doivent livrer
notre mission première.
Pour répondre
à une question tantôt, combien qu'on était dans la nouvelle direction de
transformation — puis
on vient de m'envoyer un texto, là, je ne le savais pas par coeur — on
est... il y a 175 personnes qui ont la responsabilité de gérer le
changement et de voir à faire atterrir les projets et de suivre les projets. Il
y a le volet informatique aussi là-dedans. Ça fait qu'il y a quand même
175 personnes. Il y a sept équipes différentes pour chaque portion de la
transformation, qui est composée des gens provenant de l'équipe à Alain.
L'équipe à Alain a 400 personnes sous sa responsabilité, et des gens
provenant aussi de la gestion de programme puis de la gestion des différents
dossiers.
Le directeur des opérations est copromoteur de
l'ensemble du projet de loi et incluant le plan de représentation, avec une
personne qui était attitrée exclusivement pour livrer le projet de loi, qui se
nomme Pierre Lamarche, qui était, avant, directeur des opérations. Pierre
connaît très bien l'organisation, connaît très bien les enjeux de la loi.
Et toutes les autres directions, bien, c'est des
directions qui collaborent à travers les équipes, les sept équipes, pour faire en sorte qu'il y ait une cohérence dans
la livraison des différents chantiers : mobilisation-personne, projets
de loi, numérisation. Les ressources
humaines aussi sont impactées dans une des équipes. Les directions des
communications évidemment sont impactées aussi dans une des équipes parce qu'il
faut livrer tout ça puis faire connaître ça.
Alors, tout le monde a l'épaule à la roue, je
vous dirais. Il y a vraiment une structure, là... j'allais dire pyramidale, là,
mais dans un sens positif du terme, qui fait en sorte que tout le monde est
impacté à différents degrés toujours en préservant... puis ça, c'est ma...
c'est la prunelle de mes yeux pour moi, toujours en préservant la livraison de
notre mission première, ça veut dire de prendre soin et s'assurer du bien-être
des personnes qu'on représente et de surveiller adéquatement les curateurs, les
tuteurs privés. Encore une fois, on ne vous dit pas qu'on n'en échappe jamais,
mais je pense que la moyenne est bonne au bâton. Honnêtement, là, suivre
13 400 personnes, suivre près de 9 500 curateurs privés, je
pense qu'on s'en tire assez bien.
Puis si vous me permettez 30 secondes de
plus pour...
Le Président (M. Leitão) :
15 secondes.
M. Marsolais (Denis) :
15 secondes, je vais en avoir assez pour avoir beaucoup de reconnaissance
auprès de l'ensemble des employés. Je vous dirais que tout le monde... le
sentiment d'empathie chez moi qui était peut-être enfoui un peu dans mes jobs antérieures, je peux vous dire qu'il prend
toute sa place depuis que je suis ici. Puis les gens...
Le Président (M. Leitão) : Très
bien.
M. Marsolais (Denis) : ...ont tous
cette particularité-là.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci, merci beaucoup, M. Marsolais. Alors, voilà, nous arrivons à la fin
et à un dernier bloc, un dernier bloc pour l'opposition officielle d'à peu près
sept minutes. J'ai besoin, chers collègues, de votre consentement parce qu'on
va dépasser le temps. Consentement? Je ne vois pas de...
Une voix : Consentement.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Donc, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
c'est à vous pour sept minutes. Allez-y.
Mme Maccarone : Oui. «We always save the best for last», c'est bon. Merci
beaucoup, M. le Président. Je vais y aller rapidement, sept minutes, ce n'est
pas long. Juste rappeler un peu l'objectif de l'audit de la Vérificatrice
générale et le critère d'évaluation. On sait que le Curateur public, on
s'attend que, pour le plan de représentation, on a une qualité pour chaque
personne inapte puis qu'on veut effectuer un suivi afin d'y apporter des
ajustements au besoin. Ça me fait rappeler un peu des débats que nous avons eus
lors du projet de loi n° 18, quand nous avons discuté de vérification
d'antécédents judiciaires.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Mme Maccarone :
Me Marsolais, vous vous en souvenez que c'était probablement un de nos
plus gros débats à ce sujet, puis je le mentionne aussi parce que ça se peut
que ça figure dans un futur rapport de la Vérificatrice générale dans l'année
prochaine ou les années qui vont nous suivre. Parce qu'on a discuté beaucoup de
cet enjeu, c'est très important, nous avions
eu en tête puis nous devons mettre en
place des mécanismes pour mieux
protéger des personnes qui vont utiliser les
mesures d'assistance aux majeurs. Alors, je voulais savoir quelles démarches
ont été prises à date pour s'assurer
que ce lien puis des partenariats sont développés ainsi qu'aussi il faut
réserver du budget pour faire ces démarches. Alors, je veux juste vous
entendre là-dessus. Puis pas trop long parce que
j'ai deux autres questions.
M. Marsolais (Denis) : Je vais
répondre en 30 secondes. Je vais essayer de faire un homme de moi. Alors,
les antécédents judiciaires, c'est dans le cadre de la mesure d'assistance,
souvenez-vous, où, dans tous les cas, on va accorder... on va nommer un assistant.
On aura fait au préalable la vérification des antécédents judiciaires. Je suis déjà
en pourparlers avec, pour ne pas le nommer, SOQUIJ qui détient le plumitif puis
qui est en mesure de donner l'information, pour créer une passerelle
informatique qui va nous permettre, dans chacun des dossiers, de faire la
demande automatiquement puis donner une réponse automatiquement si elle est
positive ou négative.
Mme Maccarone : Alors, c'est
sûr, on n'aura pas de retard parce que je sais que le but du rapport puis de la
vérificatrice, c'est d'éviter les reports, les retards. Alors, ceci, ce serait
fait?
M. Marsolais (Denis) : Oui.
• (17 h 30) •
Mme Maccarone : O.K. Excellent.
Ça m'amène une deuxième question pour vous. C'est par rapport au droit de vote.
J'ai eu l'occasion de partager au débat par rapport au projet de loi n° 85, le projet de loi n° 85 qui
va quand même nous amener à une prochaine étape pour un droit de vote par
correspondance. Puis, comme vous le savez aussi, à l'intérieur de nos débats
que nous avons eus pour le projet de loi n° 18, nous
avons maintenant le droit qui était accordé à des personnes qui sont peut-être
sous la responsabilité du curateur d'avoir le droit de vote. Alors, on aura des
élections municipales qui auront lieu en novembre, on aura des élections
scolaires, au moins pour le réseau anglophone, qui s'en viennent. Alors, je
voulais savoir quelles mesures sont en place pour s'assurer que ces personnes
vont avoir les informations nécessaires et l'accompagnement nécessaire,
incluant les démarches qui ont été faites avec le Directeur général des
élections.
M. Marsolais (Denis) : Bien, on
était en contact avant l'élaboration du projet de loi n° 18
avec le directeur, avec Pierre Reid, pour s'assurer que... Puis il était, je
vous dirais, heureux de cette démarche qu'on souhaitait que tout le monde soit
au même niveau, qu'il y ait un droit de vote. Et donc la loi, une fois qu'elle
va être en vigueur, automatiquement tous les gens auront droit de vote, sauf...
il y a une exception, souvenez-vous, puis le ministre a très bien décidé que
c'est vraiment une exception d'exception, où le travailleur social, dans son
rapport psychosocial, préciserait une impossibilité pour une personne d'être en
mesure de voter. Mais le principe général, là, sauf exception, c'est que tout
monde a le droit de voter, qui était une iniquité flagrante pour les personnes
qui auront une mesure d'inaptitude ou qui seront déclarées inaptes
comparativement, puis j'y vais très rapidement... Souvenez-vous que les gens
qui avaient un mandat d'inaptitude homologué, eux, parce que ce n'était pas un
régime de protection, pouvaient voter de toute façon. Alors, c'était
complètement inéquitable par rapport à une personne qui avait un régime de protection
versus une personne qui a fait un mandat puis qui est devenu inapte, et donc
qui a eu homologation de son mandat. Souvenez-vous de cette distinction-là?
Mme Maccarone : Oui, je m'en
souviens très bien, c'est plus une question de savoir, parce que nous avons des
élections qui s'en viennent dans les mois prochains, si ces gens vont avoir la
possibilité de participer.
M. Marsolais (Denis) : O.K. Bien, ce
que j'allais dire, c'est que, inquiétez-vous pas, les groupes communautaires
qui sont toujours en contact avec nous vont s'occuper avec grand plaisir
d'informer... on va le faire, nous, de notre
côté, mais d'informer, dans chacune de leur région que, maintenant, leurs
membres sont en mesure de voter.
Mme Maccarone : O.K., excellent.
J'ai deux autres sujets. Là, on a parlé beaucoup de formation, mais moi, ma
question est vraiment précise. On a beaucoup de discussions par rapport à la
formation...
Le Président (M.
Leitão) : Deux minutes, deux minutes.
Mme Maccarone : ... — bon,
j'aurai juste une question, d'abord, merci, M. le Président — par
rapport à la formation de la population, très précise, par exemple, quand on
parle d'Hydro-Québec, quand on parle des banques, quand on parle de Bell,
Vidéotron, puis on a une représentation temporaire, pour les personnes qui vont
accompagner les gens qui se retrouvent en situation de vulnérabilité, est-ce
que cette formation est faite, prévue? Et c'est quoi, le plan d'action pour
ceci?
M. Marsolais (Denis) : Oui. On a
tout un plan d'action relativement aux partenaires avec un grand P, là, dans le sens large auquel, moi, j'ai une job à
faire. Là, j'en ai à peu près une quinzaine, là, à faire dans les deux
prochaines semaines, Vidéotron, Hydro-Québec et tout ça. Là, les banques, les
institutions... J'ai pas mal fait les plus... pas importants, là, mais où il y
a plus d'incidence, les gens sont informés. Il y a des webinaires qui sont
offerts sur notre site Web à la population pour se brancher et pour avoir de
l'information concernant la loi, il y a une infolettre. Le premier webinaire
qu'on a fait la semaine dernière, là, en l'espace de... — je ne
veux pas dire de niaiseries, là — de quelques heures, je pense,
1 000 personnes se sont inscrites. Alors, on en a rajouté depuis le
temps, là. Alors, il y a tout... des modes de communication qui vont être à la
disposition de la population, parce que, plus le temps va se rapprocher de juin
2022, plus l'information va être plus précise. Au début, c'était de
l'information générale de la loi. Là, on va aller vraiment avec des cibles,
avec des groupes-cibles pour donner la bonne information aux bonnes personnes,
et je vous dirais que le nirvana de l'information va se situer entre janvier
2022 à juin 2022, avec une petite pause pour l'été, puis de septembre 2022 à
décembre 2022.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien.
Mme Maccarone : J'espère qu'à
l'intérieur de cette portion, on va avoir aussi le plaisir de vous entendre
dans un futur... — parce
que je sais que je n'ai plus de temps — par rapport aux projets
pilotes, dont nous avons déjà discuté, pour venir en aide pour les communautés
plus éloignées des bureaux du Curateur public.
M. Marsolais (Denis) : Oui, et la
campagne de publicité avec une ambassadrice qu'on a... qui est avec nous,
avec... voyons, Kim Thúy, on fait des capsules
actuellement pour que ces... soient diffusées pour la population, qui donnent
l'information. Kim Thúy rencontre le curateur, un médecin, un travailleur
social, un notaire, un avocat. Ça fait que ça va faire vraiment une information
qui va déterminer le rôle de chacun dans tout ce processus-là.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci, merci, merci beaucoup, M. Marsolais. Bravo, là, on a réussi à
passer à travers tout un marathon, mais franchement merci, merci de votre
présence, de votre participation ainsi que celle de votre équipe, aussi
Mme Leclerc — vous
êtes toujours là — l'équipe
du Vérificateur général, merci aussi de votre aide et de votre participation à
cette commission.
Alors, la commission suspend ses travaux
quelques instants, collègues, pour se réunir en séance de travail afin de statuer sur les observations, conclusions
et recommandations. Et encore une fois, je vous remercie,
M. Marsolais et votre équipe. Et, chers collègues, n'oubliez pas que vous
devez vous débrancher et vous rebrancher tout de suite après. Alors, à très bientôt,
et merci.
(Fin de la séance à 17 h 36)