(Quinze heures deux minutes)
Le
Président (M. Leitão) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre
la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'audition du ministère des Transports du Québec
sur le chapitre 2 du rapport de
novembre 2019 du Vérificateur général du Québec intitulé Activités du Centre
de gestion de l'équipement roulant.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires pour la séance d'aujourd'hui?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Lemay (Masson) sera remplacé par M. Reid (Beauharnois)
et M. Gaudreault (Jonquière) sera remplacé par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci. Alors, nous débuterons, cet après-midi, par l'exposé de Mme Leclerc, la Vérificatrice
générale du Québec,
puis nous entendrons le sous-ministre des Transports qui se joindra à nous par visioconférence. Et je vois que vous
êtes déjà là, donc la technologie fonctionne. Merci.
La commission entendra donc pour la première fois un
témoin par visioconférence dans le cadre nos travaux.
Le reste de
la séance sera consacré aux échanges avec les membres de la commission. Les
échanges se dérouleront par blocs
d'une durée d'environ 10 minutes, incluant les questions et les réponses,
en alternance entre le gouvernement et les oppositions afin de permettre
à tous les groupes parlementaires d'écouler graduellement leur temps de parole.
Pour assurer
le bon déroulement des échanges dans le cadre de cette première audition par
visioconférence, je vous invite à me signifier votre intention de
prendre la parole, chers collègues, et à attendre que je vous accorde le droit
de parole avant d'intervenir.
Alors, je souhaite la bienvenue, encore une
fois, à Mme Leclerc, Vérificatrice générale du Québec, et aussi à
M. Giguère, sous-vérificateur général... pardon. Alors, je vous invite à
faire votre exposé. Vous disposez d'environ 10 minutes. La parole est à
vous.
Exposé de la Vérificatrice
générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc
(Guylaine) : Alors, merci. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les
membres de la commission, M. le
sous-ministre des Transports, c'est avec intérêt que je participe à cette
séance de la Commission de l'administration publique. Tout d'abord, permettez-moi de vous présenter M. Serge
Giguère, sous-vérificateur général, qui m'accompagne.
La création
du Centre de gestion de l'équipement roulant, le CGER, visait la mise en place
d'une direction experte en gestion de
l'équipement roulant qui, par son offre de services partagés aux ministères et
organismes, devait permettre la réalisation
d'économies pour le gouvernement du Québec. En ce sens, il est essentiel que
les interventions du CGER soient d'abord orientées sur les besoins et
les intérêts du gouvernement du Québec.
Nos récents
travaux d'audit concernant les activités du centre nous ont amenés à conclure
que, 22 ans après sa création,
le CGER n'a pas réussi à remplir adéquatement ce mandat. Nous avons constaté
qu'au fil du temps le CGER a davantage
développé sa clientèle auprès des villes et municipalités qu'auprès des
ministères et organismes. D'ailleurs, en mai 2018, le CGER ne gérait que 28 % des
23 000 véhicules gouvernementaux. Si l'on exclut les véhicules du
MTQ, cette proportion ne s'élève qu'à 12 %.
Pendant ce temps, pour attirer la clientèle
municipale, le CGER a mené certaines actions qui sont sans valeur ajoutée pour le gouvernement. Par exemple, il a
pris en charge la gestion des ateliers de mécanique appartenant à
certaines villes et municipalités et leur a fourni, par la suite, la majorité
des services offerts dans ces ateliers.
Le CGER a également contracté des dettes de
plusieurs millions de dollars pour accueillir... pour acquérir de l'équipement roulant servant au monde municipal.
Or, une partie de cet équipement
n'est pas utilisée par le gouvernement, comme des camions d'incendie, des camions à ordures ou des surfaceuses à
glace. Cela requiert alors de développer une expertise ne servant
aucunement aux intérêts gouvernementaux.
De plus, la
gestion du CGER est davantage axée sur sa propre rentabilité financière que sur
des objectifs d'une direction offrant
des services partagés. Par exemple, le CGER attribue parfois, sans
justification, des rabais à certains clients. Cette pratique est discutable puisque le but d'offrir des services
partagés est de permettre des économies à l'ensemble de la clientèle et
non à quelques clients particuliers.
En outre, le CGER surévalue les tarifs de
location de ses véhicules, ce qui lui permet de dégager des surplus annuels. À titre d'illustration, il ne considère
généralement pas la valeur résiduelle des véhicules, ce qui lui permet
de les rentabiliser plus rapidement. Autre
exemple, il établit pour ses clients un taux d'intérêt qui représente environ
le double de son taux d'emprunt
moyen. En ne facturant pas uniquement le coût d'utilisation de chaque véhicule,
le CGER ne permet pas aux ministères et organismes de bénéficier
pleinement des économies réalisées.
Par ailleurs, le CGER n'a pas de
portrait précis de l'utilisation de ses véhicules. En fait, il ignore à quels
moments et à quelles fins ses véhicules
loués sont utilisés. Par conséquent, le CGER ne peut déceler les véhicules
loués qui sont sous-utilisés et
déterminer s'il existe des solutions plus économiques à la détention d'un
véhicule léger pour combler les besoins de déplacement de sa clientèle. Dans les faits, nous avons constaté
qu'une proportion significative de véhicules légers sont sous-utilisés.
Le modèle d'affaire du CGER explique en partie cette situation. En effet, il se
considère comme un fournisseur de véhicules qui doit s'autofinancer. Il ne
refusera pas une allocation qui lui rapporte des revenus.
D'autre
part, le CGER ne gère pas ses activités de manière économique. Par exemple, son
programme d'entretien préventif est
trop exigeant par rapport aux recommandations des constructeurs de véhicules,
ce qui augmente inutilement le coût
d'exploitation du parc de véhicules. De plus, il n'analyse pas le coût ni le
temps de réalisation des activités mécaniques, alors qu'ils varient de
façon importante dans les 58 ateliers.
Il est prioritaire que le CGER évalue la
pertinence de conserver l'ensemble des 58 ateliers de mécanique, notamment
pour les raisons suivantes : près de
45 millions de dollars devront être investis pour moderniser l'ensemble
des ateliers, dont certains servent
principalement à la clientèle municipale; il devient de plus en plus difficile
de gérer des ateliers compte tenu de
la pénurie de main-d'oeuvre et de la complexité de plus en plus élevée du
domaine mécanique. Le CGER a également contrevenu à la réglementation en
versant au ministère des Transports 34,3 millions de dollars provenant des
surplus accumulés du Fonds de gestion de
l'équipement roulant et en vendant des véhicules de gré à gré à des villes et
municipalités.
En
terminant, j'aimerais souligner l'excellente collaboration des dirigeants et du
personnel du CGER. Je veux aussi assurer les membres de la commission
qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration dans les travaux.
• (15 h 10) •
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup, Mme Leclerc.
Alors, nous allons maintenant nous tourner du côté de l'équipe du ministère des Transports qui s'est jointe à nous
par visioconférence. Alors, M. le sous-ministre, M. Dubé, vous
pouvez... à vous la parole. Vous disposez aussi de 10 minutes.
Exposé du sous-ministre des
Transports, M. Patrick Dubé
M. Dubé (Patrick) : Merci, M. le Président. En premier lieu, j'aimerais saluer les membres
de cette commission, de même que le
personnel qui y est affecté. J'aimerais aussi saluer Mme la Vérificatrice
générale et les gens qui l'accompagnent.
Avant
d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais vous présenter à mon tour les
collègues qui m'accompagnent et avec lesquels
j'ai le plaisir de travailler au quotidien : M. Jean Villeneuve,
sous-ministre adjoint aux territoires; M. Nikolas Ducharme, sous-ministre adjoint aux services à la
gestion; et M. Carl Gauthier, directeur général du Centre de
gestion de l'équipement roulant. D'autres
collègues sont également présents dans la salle, notamment afin de soutenir les
besoins techniques ou logistiques pour le
bon déroulement de la séance. Je profite de l'occasion pour exprimer ma
gratitude à ces collaborateurs de tous les instants pour leur apport
dans l'exercice de ma charge.
Depuis
mon entrée en fonction en janvier dernier, j'ai été à même d'apprécier toute la
diversité et l'importance des retombées...
nombreuses interventions du ministère des Transports dans le quotidien de tous
et chacun, que ce soit pour la mobilité
des personnes ou encore celles des marchandises. J'ai été impressionné par
l'engagement des quelque 7 300 équipiers,
tous profondément animés par la fierté de la mission et l'importance de leurs
actions. Après huit mois parmi eux,
marqué par un contexte sanitaire économique exceptionnel, voire singulier, où
j'ai pu mesurer leurs efforts jour après jour, je ne peux qu'être fier à
mon tour de faire partie de cette grande équipe.
C'est aussi une
organisation plus que centenaire qui s'investit résolument dans l'amélioration
continue de ses pratiques, particulièrement
depuis 2017. Beaucoup d'avancées ont été accomplies pour faire du ministère une
institution publique encore plus
performante, à l'écoute des citoyens, des partenaires et axée sur l'atteinte de
résultats mesurables. L'organisation s'est d'ailleurs classée au
cinquième rang du tableau de bord de la performance des 20 ministères du
gouvernement rendu public par le Secrétariat du Conseil du trésor en décembre
2019.
Bien que les
bénéfices de ces efforts soient palpables et qu'ils continueront à se faire
ressentir, nous sommes, permettez-moi de
dire, condamnés à faire toujours mieux. Il en est de même pour le Centre de
gestion de l'équipement roulant fondé
en 1997 à la suite d'un rapport interne recommandant la centralisation des
activités touchant la gestion de l'équipement
roulant du ministère des Transports. L'entente de gestion alors ratifiée avec
le ministère établissait l'atteinte d'objectifs
généraux, dont assurer l'autofinancement de l'ensemble des activités, assurer
la qualité des services offerts et la satisfaction
de sa clientèle, optimiser l'utilisation des ressources en assurant la
promotion des services aux organismes publics, ces services étant
offerts sur une base volontaire.
La
décision prise au préalable par le Conseil
du trésor sur les modalités de mise
en place du CGER tout comme la Loi sur le ministère des Transports ne
contraignent pas celui-ci quant à la portée des organismes publics pouvant être
desservis. L'entente de gestion ratifiée
avec le ministère en 1998 précise que le CGER offre ses services à
l'ensemble des ministères et organismes
publics, ce qui inclut les réseaux de la santé, de l'éducation ainsi que le monde municipal. Le CGER propose un éventail d'activités,
conformément au Fonds de gestion de
l'équipement roulant institué par la Loi sur le ministère des
Transports, donc que ce soit la location d'équipements, l'acquisition et la
disposition, l'entretien et la réparation, la fourniture de carburant, les
services d'ingénierie mécanique, la formation des utilisateurs ou encore les
services-conseils en matière de gestion d'équipement roulant.
Aussi,
dans le cadre du Plan national de sécurité civile du gouvernement, le CGER est
interpelé à titre de service essentiel pour assurer la fonctionnalité
des sites de distribution de carburant en réponse à la mission énergie du gouvernement. Les ateliers mécaniques et la
distribution de carburant sont également deux services essentiels du
plan de continuité de service du ministère
des Transports pour répondre aux besoins requis pour l'exploitation du réseau
routier et le déploiement de mesures d'urgence.
En 2001, le rapport à la suite de
l'audition du directeur du CGER à la Commission de l'administration
publique indique que les membres ont
constaté que l'implantation du CGER a été réalisée avec professionnalisme et
que sa gestion courante est adéquate.
Ces derniers se montraient satisfaits des objectifs de résultats fixés et de la
performance du CGER. Les membres
souhaitent notamment que des efforts soient faits sur le balisage avec d'autres
organismes, la mise en place d'un
tableau de gestion et le développement d'indicateurs, l'obtention d'une
certification ISO et la mesure de la satisfaction de la clientèle.
En 2004, le contexte
gouvernemental visait une modernisation de l'État et la mise en place de
partenariats public-privé. Dans cette
conjoncture, le consortium SNC-Lavalin—PricewaterhouseCoopers a reçu le mandat
d'analyser la performance du CGER et
d'évaluer si une participation accrue du secteur privé ou public pouvait
exercer un impact positif sur
l'amélioration des services. Quelques années plus tard, en 2008, le
gouvernement a de nouveau mandaté la firme Secor Conseil afin qu'elle réalise une étude sur la faisabilité d'une
privatisation de la fonction de gestion du parc de matériel roulant. Dans les deux cas, il fut énoncé
qu'aucune entreprise privée ne serait en mesure d'offrir l'ensemble des
services à toutes les clientèles pour toutes
les catégories de véhicule et sur l'ensemble des régions desservies. Les
hypothèses de privatisation complète
ont donc été écartées. De plus, selon les analyses, l'opération de
privatisation ne générerait pas de réelles économies pour le gouvernement.
En conclusion, les
constats étaient à l'effet que le CGER avait généré des gains au chapitre de la
réduction de l'inventaire, de la diminution
des coûts d'entretien et de l'âge moyen des véhicules, mais il devait optimiser
davantage ses façons de faire et sa
performance. C'est dans ce contexte que l'organisation s'est inscrite dans une
approche d'amélioration continue tout en assurant l'autofinancement de
ses activités.
Depuis 2004, le CGER
participe à une étude de balisage à tous les quatre ans. Le résultat de
l'ensemble des indicateurs démontre un
positionnement favorable de sa performance. Toujours depuis 2004, le CGER a
obtenu et maintenu sa certification ISO 9001 pour la gestion de ses processus et de ses pratiques
d'affaires et, depuis 2008, sa certification ISO 14001 pour son engagement
à limiter son empreinte écologique.
Depuis
2005, le CGER a privatisé certaines de ses activités, dont la fabrication de
camions de déneigement, le reconditionnement d'équipements ou encore le
débosselage, peinture.
Depuis
2012, le CGER sonde aux deux ans la satisfaction de sa clientèle pour dégager
des pistes d'amélioration. La satisfaction globale dépasse les 95 %.
En 2014, le gouvernement a confié au CGER la
responsabilité de l'atteinte des objectifs en lien avec l'électrification
du parc de matériel roulant gouvernemental. À ce jour, des cibles de
performances sont atteintes, voire dépassées.
En
2017, le CGER a obtenu la plus haute distinction dans le cadre des Grands Prix
québécois de la qualité pour la qualité de sa gestion et de sa
performance globale.
En
2018, le CGER a amorcé quatre mandats stratégiques d'amélioration, que ce soit
l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique de tarification
révisée, la révision des modes de gestion de l'inventaire, la standardisation des
activités en atelier ou encore la révision des entretiens préventifs.
Enfin,
en 2018, le ministère a initié, de concert avec le Secrétariat du Conseil du
trésor, un examen stratégique pour
évaluer la performance de la fonction de gestion du parc de matériel roulant
gouvernemental. En novembre 2019, le Vérificateur général du Québec
déposait son rapport à la suite de l'audit de performance réalisé sur les
activités du CGER pour la période du
1er avril 2015 au 31 mars 2018. Les constats émis confirment la
nécessité de poursuivre les efforts pour améliorer sa pertinence et sa
performance. Le ministère prend acte de ces recommandations.
Depuis mon arrivée,
nous avons produit un plan d'action pour y donner suite et obtenu l'aval du
Vérificateur général en mars dernier. La
mise en oeuvre de ces actions est déjà bien entamée, et nous
sommes déterminés à les réaliser. Je
tiens d'ailleurs à remercier l'équipe du Vérificateur général pour sa précieuse
collaboration. Principalement, nous allons poursuivre l'examen stratégique de la gestion du parc, de même que le
potentiel d'amélioration de cette fonction et de la mission du CGER de concert avec le Secrétariat du
Conseil du trésor. Ainsi, nous
pourrons actualiser le modèle d'affaires du CGER afin que le gouvernement
bénéficie pleinement des bénéfices attendus.
Par
la même occasion, la portée des services offerts aux organismes
publics externes au gouvernement du
Québec pourra de nouveau être établie. Conséquemment, la pertinence de
conserver l'ensemble des ateliers de mécanique en conjuguant les points de vue économiques,
d'efficience et de maintien de services essentiels sera réévaluée. Le plan d'investissement dans les immobilisations sera ajusté en
conséquence. Aussi, nous allons rehausser les pratiques et les outils de gestion pour atteindre les plus hauts
standards. Nous allons ainsi améliorer la connaissance de l'utilisation du
parc, standardiser et mesurer davantage
l'efficience des activités réalisées dans les ateliers, déployer des pratiques
révisées en matière d'entretien préventif, d'achats, de garanties, de tarification
et de dispositions d'équipements. Nous entendons également renforcer l'approche
client par un meilleur ajustement de l'offre aux besoins de celui-ci et un
rôle-conseil accru.
Enfin,
il importe de mentionner que, depuis le 1er avril 2019, le CGER a cessé de
verser un crédit au ministère issu des
surplus annuels du Fonds de gestion de l'équipement roulant. À ce jour, le CGER
respecte les échéanciers prescrits dans son plan d'action, certaines actions étant d'ailleurs
complétées. Et, quant à l'examen stratégique, le projet de rapport du diagnostic a déjà été transmis au Secrétariat du Conseil du trésor, et ce dernier présentera ses commentaires au CGER la semaine
prochaine. Un rapport révisé sera ensuite soumis à son approbation afin
d'amorcer les prochaines étapes. Je suis confiant que la combinaison de ces actions répondra aux préoccupations de la commission. Je suis d'ailleurs
enthousiaste devant l'opportunité qui m'est donnée d'entendre vos attentes
quant aux résultats à obtenir, et le point de vue des membres de la commission
nous sera assurément très précieux.
Avant de conclure,
j'aimerais remercier tout le personnel du ministère pour leur travail
exceptionnel.
Enfin,
j'aimerais, M. le Président, assurer les membres de la commission de
l'entière collaboration de l'équipe ministérielle pour cette séance. Avec votre permission, les collègues
qui m'accompagnent pourront intervenir pour soutenir nos échanges. Je
vous remercie.
Discussion
générale
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup, et, bien sûr, vos collègues pourront participer. Alors, merci,
M. Dubé.
Donc, alors,
nous sommes maintenant arrivés à la période d'échange avec les membres de la commission. Nous allons
commencer par un bloc d'intervention du groupe
parlementaire formant le gouvernement.
M. le député de Portneuf, la parole est à vous pour une
période d'environ 10 minutes.
• (15 h 20) •
M.
Caron : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Dubé. Bonjour à toute votre équipe. Première petite question... mais justement, on a un
portrait qui date du 31 mars 2018. Votre parc roulant, actuellement,
est sensiblement le même ou il a évolué de beaucoup?
M.
Gauthier (Carl) : Le parc est de 10 000 véhicules en location au
Centre de gestion de l'équipement roulant. Quand on parle de 10 000 équipements, il y a 5 200 équipements roulants, et le reste, c'est des
équipements attachés ou des remorques tirées par les véhicules.
M.
Caron : M. Dubé, vous êtes en poste depuis très récemment, finalement,
puis, quand on regarde le rapport de la Vérificatrice générale, on se rend compte qu'en effet peu de ministères
vous confient la gestion de leur parc roulant. Avec votre oeil neuf, votre oeil de nouveau responsable
de l'organisation, comment est-ce que vous analysez ça? Pourquoi?
Qu'est-ce qui justifie le fait que vous ne soyez pas plus populaires,
finalement?
M. Dubé
(Patrick) : Merci, M. le
Président. Écoutez, dans son analyse, la Vérificatrice générale soulève un
angle très intéressant qui est celui des
services partagés. La lecture que je peux en faire, c'est que la mise en place
du Centre de gestion de l'équipement
roulant, avant tout, a été mis en place pour répondre à certaines lacunes qui
étaient observées au ministère des Transports dans la gestion de sa
propre flotte, qui était décentralisée, et, devant l'obligation d'assurer
l'autofinancement de ses fonctions, donc, il s'est vu donner la permission
d'offrir des services à l'extérieur même du ministère,
ce qui était tout à fait à propos. Maintenant, les autres ministères n'avaient
aucune obligation de contracter ou de faire affaire avec le Centre de
gestion de l'équipement roulant.
Alors, les
raisons pour lesquelles il n'y a pas plus de clients, au sein même du
gouvernement du Québec, qui se sont prévalus des services du CGER, il
peut y en avoir plusieurs. Peut-être que, pour certains, l'offre qui leur était
présentée était, à leur évaluation, moins
alléchante au plan de l'économie, hein, que leur propre gestion de leur flotte
par eux. Dans d'autres cas, bien, c'est des
organisations aussi qui avaient développé des pratiques qui leur donnaient une
relative autonomie dans la gestion de leur
propre flotte. Donc, ça, ça m'apparaît être un autre élément qui est
probablement venu expliquer le fait qu'à ce moment-ci, là, le bassin de
clients gouvernemental n'est pas aussi grand.
Le dernier volet que je vous soumettrais, qui
n'est pas banal non plus, c'est qu'à partir du moment où on est propriétaire de notre flotte on peut amortir,
donc, l'acquisition de ces actifs-là à l'intérieur de nos paramètres
budgétaires, alors qu'au moment où on est en
location, bien, c'est un coût direct dans le budget de fonctionnement. Alors,
la pression que ça amène dans le budget de fonctionnement des ministères
est peut-être aussi une explication.
M.
Caron : Donc, je comprends que, dans votre analyse aussi, il y a
peut-être... puis, en effet, vous amenez le dernier point, que je n'avais pas considéré, qui est important, mais
vous signifiez qu'il y a aussi une probabilité que ce soit lié aux coûts, hein? On regarde que, dans certains
de vos ateliers, les coûts sont, à
mon sens, parfois disproportionnés. On se
rend compte que, parfois, vous voulez laver plus blanc que blanc, quand on
regarde la question des entretiens préventifs. Tout ça, bien,
ça fait en sorte que ça doit ajouter à la facture, au final.
Moi, je
regardais un petit peu votre... suite aux recommandations qu'avait
faites la Vérificatrice générale... Je me pose
la question, en fait : Pourquoi est-ce que
vous ne vous basez pas sur des données existantes, qui sont de mise dans
la société privée? Par exemple, on sait que, pour changer des plaquettes de
frein sur tel véhicule, ça prend autant de temps. Donc, si je vais chez le garage de monsieur Y et
si je vais chez le garage de monsieur X, je vais payer la même chose,
sensiblement. Pourquoi est-ce que vous ne vous basez pas sur ces données-là?
C'est aussi
la même chose... Tout à l'heure, je disais : J'ai l'impression, parfois, que vous voulez laver plus blanc que blanc dans
l'entretien préventif. Si on regarde ce que recommandent les constructeurs, vous,
vous faites plus d'entretien qu'il n'en faut.
Et puis en lien, donc, avec le rapport de la Vérificatrice
générale, vous faites un suivi des recommandations, finalement, vous présentez
votre plan d'action, et je me rends compte que, pour certaines choses qui
m'apparaissent finalement assez simples, mesures, finalement,
qui m'apparaissent assez simples à mettre en application, il y a
des délais, hein? Si je prends :
développer les indicateurs de cibles des temps estimés, le délai, c'est le
31 mars 2021. Si je prends : optimiser
les systèmes d'entretien préventif, 31 mars 2021. Et
puis si je prends... Il y a une autre échéance qui vient m'irriter un
petit peu : révision de la politique interne de disposition des véhicules,
le 30 juin 2020.
Il me semble qu'il y a des gestes qu'on pourrait mettre en pratique très
rapidement, justement, parce
qu'on a des bases sur
lesquelles on peut s'appuyer.
M. Dubé
(Patrick) : Beaucoup
de choses intéressantes dans l'intervention, M. le
Président. Par rapport aux coûts, donc, je veux
revenir sur certains éléments. M. Gauthier pourra compléter, mais, par rapport
aux coûts, là, il faut comprendre qu'au-delà des services qui sont
offerts en termes de location de flottes de véhicules et,
conséquemment, des services qui doivent être rendus, notamment sur le plan
mécanique, je l'ai évoqué brièvement dans mon allocution, mais le CGER doit aussi assumer un certain nombre de
services au bénéfice du Plan national de sécurité civile ou de la
continuité des services au chapitre du ministère, notamment pour l'entretien du
réseau routier.
Donc, à partir du moment où on doit couvrir, sur
le plan géographique, un certain nombre de territoires pour pouvoir assumer ces fonctions essentielles là,
c'est clair que ça vient augmenter certaines charges qui ne seraient pas
là si on avait juste à l'assumer pour
pouvoir se comporter comme un
pourvoyeur, je vais dire, privé, directement de location ou de
réparation de véhicule. Donc, ça vient aussi jouer dans la balance.
Sur la vitesse
à laquelle on déploie l'une ou l'autre des mesures qui sont inscrites dans le
plan, il faut comprendre que le ministère est investi, depuis 2018, dans
un exercice très sérieux puis très rigoureux avec le Conseil du trésor d'examen stratégique de la façon dont le
gouvernement gère son parc de véhicules, incluant le CGER. Et c'est un
exercice qui va conduire à un certain nombre
de réflexions quant au modèle d'affaires, la portée des services, la nature des
services, la présence sur le territoire. Ce qui fait que la volonté n'était pas
d'attendre les fruits de cette opération-là, mais de se mettre tout de suite en mouvement puis de trouver un juste équilibre
entre ce qu'on pouvait faire tout de suite, mais ce qui était, à notre point de vue, pertinent d'attendre
un peu pour prendre en compte le fruit des travaux au regard de l'examen
stratégique de programme qui est en cours.
Puis, à ce
jour, je peux vous dire qu'il y a 35 % des mesures qui sont inscrites dans
le plan d'action qui sont soient réalisées
ou en cours de réalisation. Donc, on s'est déjà mis en mouvement depuis
l'adoption du plan puis aussi en suivant l'aval qu'on a pu obtenir au niveau de la Vérificatrice générale. Et
puis, donc, on est déjà en mouvement, mais, comme je vous dis, c'est un
juste équilibre entre faire les bonnes choses tout de suite, mais aussi prendre
en compte l'exercice plus costaud avec le Conseil du trésor.
M.
Caron : Est-ce que, lorsque
vous illustrez, finalement, la raison qui fait que les tarifs, dans certains cas,
soient élevés, et puis c'est plutôt
disproportionné quand on regarde... On n'a pas la liste des ateliers et des
tarifs qui sont pratiqués dans les
ateliers, mais on a eu connaissance qu'il y
a quelques ateliers qui s'illustrent justement
parce que le tarif y est bien plus important
qu'ailleurs. Mais, si je vous écoute, en
tout cas, ou... je voulais savoir si
je vous comprenais bien, c'est qu'il
n'y a rien qui vous dérange dans ça.
Selon vous, c'est une manière de faire qui va perdurer. Les choses
n'évolueront pas dans le bon sens en termes de réduction des tarifs et surtout en termes d'essayer de rejoindre, finalement, les tarifs qu'on
pouvait trouver dans le privé.
• (15 h 30) •
M. Dubé
(Patrick) : O.K. Je vous remercie de votre précision parce que ça me permet de compléter en
évoquant que l'exercice qui est en cours, à
la fois avec le Conseil du trésor, mais aussi dans les efforts qui sont déployés au
sein du ministère dans les différentes actions qui sont inscrites,
vise à corriger les lacunes qui ont été soulevées par l'exercice fait
par le Vérificateur général. Donc,
c'est clair que c'est une situation pour laquelle, je le disais tantôt,
on souhaite prendre acte puis se mettre en mouvement.
Alors, il y a
différentes actions qui sont en cours, notamment sur le plan de la révision de la politique
tarifaire. L'ensemble de l'approche avec les
clients est aussi en révision, le traitement équitable de l'ensemble des
clientèles. Donc, Mme la Vérificatrice générale y faisait allusion dans
son allocution d'ouverture tout à l'heure.
Peut-être
que M. Gauthier pourrait vous présenter, là, des exemples de mesures qui
sont en cours pour venir ajuster, précisément sur le volet des coûts,
les efforts qui sont déployés pour corriger le tir au moment où on se parle,
mais ça fait assurément partie des lacunes qu'on souhaite adresser rapidement.
M. Gauthier (Carl) : Effectivement, concernant notre programme d'entretien
préventif, où est-ce que le Vérificateur
général a soulevé avec raison qu'il y
avait une différence entre les entretiens préventifs qui étaient faits
au Centre de gestion de l'équipement roulant versus ce qui est fait...
Le Président (M. Leitão) : Est-ce
que vous pourriez vous présenter, s'il vous plaît?
M.
Gauthier (Carl) : Oui.
Bonjour. Carl Gauthier, directeur
général du Centre de gestion de
l'équipement roulant.
Le Président (M. Leitão) : Merci. Merci
beaucoup.
M.
Gauthier (Carl) : Oui. M. le député, comme j'avais commencé à le dire, effectivement, le Centre de
gestion de l'équipement roulant, conformément à ce qui a été soulevé dans le
rapport du Vérificateur général, est à réviser l'ensemble des entretiens préventifs qu'il fait sur ses véhicules. Il
faut comprendre que le parc, qui comprend le... le parc au Centre de gestion de l'équipement roulant comprend
beaucoup de véhicules qui sont soumis à la loi du PEVL. Ce
système permet... excusez-moi, c'est le le
système d'entretien préventif du PEVL, on... doit se faire, tout dépendant de
la catégorie de véhicule, un
entretien ou deux entretiens préventifs par année à l'entreprise privée. Le
CGER, lui, s'est doté de son système d'entretien préventif, qui a été
approuvé par la Société de l'assurance automobile du Québec. Ça fait qu'avec
son programme d'entretien préventif il peut
le faire sans nécessairement se faire auditer par un mandataire de la
SAAQ. Étant donné que le CEGR est
étendu sur l'ensemble du territoire, il n'y a pas des mandataires partout. Ça
fait qu'on a trouvé que c'était un avantage.
Et, pour ne pas surcharger notre système, on a
décidé d'établir à l'ensemble de notre parc notre programme d'entretien préventif, et c'est là qu'on s'est
aperçu qu'effectivement le système d'entretien préventif ne respectait
pas les recommandations des fabricants. Ça fait que c'est pour ça qu'on
a entrepris une démarche de révision de ce système-là, qui va s'accoler aux recommandations des fabricants.
Présentement, ce qu'on a fait, on a recensé c'est quoi que les fabricants recommandaient. Et nous, ce qu'on va
faire, on va, avec d'autres gestionnaires de parcs similaires à nous, on
va se faire un balisage pour être certains que notre programme d'entretien
préventif ait des meilleures pratiques pour un gestionnaire de parc et s'accole
aux recommandations des fabricants.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement, vous disposez d'une minute, à peu près.
M.
Caron : Oui, bien, c'est ça, parce que, bien, tu sais, si on se remet
à comment... à l'objectif, hein, du centre de gestion d'origine, c'était
qu'au final on puisse faire des économies d'échelle. Et puis c'est sûr que si
les gestes... Et je comprends que vous
voulez vous comporter le mieux du monde, mais, au final, ce sont les objectifs
du centre de gestion qui ne sont pas
rencontrés, justement, parce que vous ajoutez, comme ça, sur la pile, des
entretiens, des façons de faire, mais
je comprends que vous êtes en réflexion, dans tout ça, et en action, et je
vais... Est-ce qu'il reste un petit peu de temps, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : Une
minute.
M.
Caron : O.K. Je voulais... juste une question très rapide. On voyait
que l'utilisation était assez importante des véhicules pour votre propre utilisation au sein des équipes, là,
26 véhicules pour 98 employés. Qu'est-ce qui justifie ça?
M. Dubé
(Patrick) : Bien, en fait,
si j'ai le temps pour la réponse... M. Gauthier pourra compléter, mais il
faut comprendre que, dans le parc de
26 véhicules qui étaient à la disposition du centre administratif, il y en
avait huit, véhicules, qui étaient
des véhicules électriques qui avaient été achetés comme démonstrateurs au
chapitre des véhicules électriques. Donc,
au moment où le CGER a hérité de la responsabilité d'être porteur du virage de
la flotte électrique au gouvernement du
Québec, donc, souhaitait disposer de démonstrateurs pour aller auprès des
clientèles pour faire la démonstration des capacités des véhicules propulsés par l'électricité, de faire le travail
qui était attendu ou répondre aux besoins des clients. Donc, à
l'intérieur du 26, je voulais simplement ouvrir la parenthèse sur le fait qu'il
y avait huit véhicules qui étaient à cette fin-là.
Le
Président (M. Leitão) : Peut-être qu'on pourrait continuer après,
parce que le temps est écoulé, là. On revient du côté de l'opposition
officielle. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme
Nichols : Merci. Merci, M. le Président. Merci à l'équipe de la
Vérificatrice générale qui est ici. Merci à vous, messieurs, de
participer à la commission.
Évidemment,
on a pris connaissance du rapport d'audit. Très sincèrement, puis je vais le
dire de façon personnelle, là, je ne
sais même pas par où commencer. Je vous dirais, mon premier réflexe, là, je
trouve ça impressionnant, certains manquements
ou certaines façons de fonctionner. Et, d'un autre côté, je me dis, pourtant,
là, on en entend beaucoup, à la commission,
à la CAP, là, puis je trouve que c'est... je trouve qu'il n'y a rien de
complexe dans le CGER. Tu sais, il n'y a pas de complexité, de fiscalité, de... Souvent, la vérificatrice vient
nous présenter des rapports ou... puis c'est complexe, il faut s'arracher les cheveux pour arriver à
comprendre. Puis ici, je trouve que c'est une gestion qui est quand même
assez «basic», de base, où il y a des
irrégularités qui sautent aux yeux. Mais je suis sûre qu'il y a du travail à
faire et je comprends aussi, devant
nous, qu'il y a une bonne foi, là, que vous voulez mettre la main à la pâte.
Puis j'ai déjà compris qu'il y a des changements puis qu'on s'en allait
vers le mieux, mais il y a des choses, je vous le dis, je n'en reviens tout
simplement pas.
Puis je vais
vous donner l'exemple de la garantie prolongée. Écoutez, moi, mes enfants se
sont acheté des voitures, tout le
monde qu'on a consulté, tout le monde nous dit : N'achetez pas ça, des
garanties prolongées, c'est jeter de l'argent dans les poubelles. CAA le
dit, notre assureur le dit, c'est juste le vendeur d'autos qui nous dit :
Achète la garantie prolongée. Les autres,
tout le monde, nous recommandent de ne pas acheter de garantie prolongée. Puis,
quand je prends connaissance du
rapport, bien, je me rends compte que les garanties prolongées, bien, un, on
n'avait pas besoin de le lire pour
comprendre que ce n'était pas rentable, mais je ne comprends pas que les
garanties prolongées soient... on dirait que c'est comme un automatique, on achète l'auto, on achète la garantie
prolongée, alors qu'il devrait y avoir une réflexion, surtout qu'on se
rend bien compte que c'est inutile.
Ça fait que je
me demandais, est-ce que vous avez réfléchi à une autre façon de faire ou
est-ce que votre position a changé relativement à la garantie prolongée?
M. Dubé (Patrick) : Absolument. M.
le Président, deux choses. La première, c'est qu'en ce qui concerne les
véhicules légers, donc, les véhicules utilisent la garantie standard. Donc,
c'est au niveau des camions lourds et des véhicules-outils dont la pratique
était à l'effet de prendre des garanties prolongées pour les années qui
n'étaient pas couvertes par la garantie initiale, c'est-à-dire les années
trois, quatre et cinq, présumant de coûts importants pour les composantes majeures, là, comme le moteur, la
transmission, le rouage de l'entraînement. Mais tout ça pour vous dire
que cette pratique-là n'existe plus depuis
le 31 mars dernier. Donc, à partir de maintenant, il n'y a plus de
garanties prolongées qui sont
achetées, même pour les véhicules lourds et puis les véhicules-outils. Donc,
cette pratique n'est plus en vigueur.
Mme
Nichols : Très bien. Je n'irai pas plus loin sur la garantie
prolongée, si vous dites que vous avez changé votre façon de fonctionner relativement à la garantie prolongée. Parce
qu'on n'était même pas capable de le ventiler dans le montant d'achat d'un véhicule, qu'est-ce que
représentait la garantie prolongée, donc, évidemment, c'est quelque
chose qu'on aurait voulu savoir pour pouvoir
comparer les coûts, entre autres, avec les travaux qui... pas les travaux, mais
les réparations qui sont couvertes. Bon, la façon de faire a changé depuis
mars 2020, alors c'est une bonne chose.
Est-ce
qu'il y a... Je vais poser, là, la question
ouvertement : Est-ce qu'il y a des choses que vous avez changées, des
façons de faire que vous avez déjà changées avant que la Vérificatrice générale commence son audit, que vous voudriez nous
dire tout de suite, d'emblée?
M. Dubé
(Patrick) : Au chapitre des pratiques de façon générale?
Mme Nichols :
Ça peut peut-être faciliter les questions à venir.
• (15 h 40) •
M. Gauthier (Carl) : Très
bien. Bien, on a nos quatre projets
d'amélioration continue qui étaient en branle, qui est la planification des travaux en atelier. On a entrepris de réviser
nos façons de faire en atelier mécanique, effectivement, pour se baliser avec l'entreprise privée. Pour ce faire, on a initié un projet d'amélioration continue
pour notre planification des travaux
et qui va se coller aux normes de l'industrie, comme suggéré dans les logiciels commerciaux
comme Mitchell, où les temps sont
estimés, pour chacun des travaux, Dans notre planification... dans notre
projet d'amélioration continue de planification...
Mme Nichols : Ça, c'est dans la planification, mais moi, je
veux savoir, concrètement, là, qu'est-ce
que vous avez changé maintenant qui est peut-être dans le rapport? Ça, c'est une planification. Donc, je
comprends que vous voulez vous orienter pour aller avec la grille
Mitchell. Ça, ça va, là, je comprends ça, mais concrètement, qu'est-ce que vous
avez changé, soit avant qu'on prenne connaissance du rapport ou... Vous parliez, là, du secteur privé.
Avez-vous commencé à donner plus de contrats dans le secteur privé ou
une partie de la gestion dans le privé? Concrètement.
M. Gauthier (Carl) : Concrètement, là, c'est ça, là, ce qu'on est commencé...
on est en appel d'offres pour un projet
pilote pour la gestion des pneus, de
la pose, de la dépose et d'entreposage des pneus avec l'entreprise privée. On est présentement en appel
d'offres... un avis d'intention pour
regarder pour impartir cette activité-là avec l'entreprise
privée, présentement.
Mme Nichols :
Puis vous parlez changement des pneus. Vous parlez de changement des pneus
saisonnier?
M. Gauthier
(Carl) : Saisonnier. La pose et la dépose à l'automne et au
printemps.
Mme Nichols :
Puis vous dites que vous êtes en appel d'offres. L'appel d'offres a été lancé
quand?
M. Gauthier
(Carl) : L'appel d'offres a été lancé à la
fin août.
M. Dubé (Patrick) : Juste pour compléter, M. le Président, là, dans les actions, là, le taux... vous savez, il y avait une préoccupation à l'égard des
taux qui étaient négociés, donc au niveau des taux horaires. Juste vous dire
que cette pratique-là n'est plus en vigueur. Je vais vous donner des
exemples, là, cette pratique-là n'est plus en vigueur.
Mme Nichols : Taux horaire des... Juste pour être certaine, là,
vous parlez des taux horaires que vous chargez aux clients, à la
clientèle régulière, à la clientèle sporadique ou... Je ne sais pas comment
l'appeler, là.
M. Dubé
(Patrick) : On avait des taux négociés, dans le système, au niveau des
bons de commande. Donc, à l'occasion, quand
un client souhaitait prolonger une location, faisait le constat que le kilométrage utilisé n'était pas adéquat par rapport à son besoin, etc., il y avait des
éléments de négociation de taux qui entraient en vigueur. Et c'est un
élément qui avait été soulevé, là, dans le
rapport, au chapitre des lacunes, le manque d'uniformité, de standardisation
dans les pratiques au niveau des
taux. Donc, ça, c'est un élément qui a été corrigé. Donc, je vous donne des
exemples, là, plus pratico-pratiques, si vous voulez, en termes de pratiques
qui ont été changées.
Autre chose que je
peux vous dire, c'est que...
Mme
Nichols : Juste pour être certaine, là, donc c'est un taux uniforme
qui s'applique à tout le monde? Puis, quand vous parlez d'un client,
donnez-moi donc un exemple, là, d'un client qui irait vous voir puis qui a un
taux uniforme qui va s'appliquer.
M. Dubé
(Patrick) : Tu veux-tu donner des exemples, Nikolas? Veux-tu donner
des exemples?
M. Ducharme (Nikolas) : Nikolas Ducharme, sous-ministre adjoint au
service à la gestion. Est-ce que vous me permettez de prendre la parole,
M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : Certainement.
M. Ducharme (Nikolas) : Donc, notre
service d'entretien à taux horaire permet de combler un certain nombre d'heures productives disponibles en
atelier. Les clients qui bénéficient exclusivement d'un service
d'entretien à un taux
horaire dégagent généralement un profit, puis il y a une marge brute qui permet
de contribuer à l'amortissement des
frais généraux, qui autrement seraient à la charge de la clientèle, en imparti.
Ce service-là et ce taux d'horaire là, pour reprendre ce qui a été dit,
là, on est en train de revoir ses modalités, oui.
Mme Nichols : O.K. Et quel est le
taux applicable?
M. Ducharme (Nikolas) : Dépendant,
là...
Mme Nichols : ...capable de le
chiffrer?
M. Ducharme (Nikolas) : Oui, oui,
oui. Donc, c'est la marge brute qu'on devrait donner?
Une voix : Oui.
M.
Ducharme (Nikolas) : Donc,
dépendant des ministères, à moins que je me trompe, là, on parle de... pour
le ministère des Transports, ça peut être une marge brute d'à peu près
441 $.
Mme
Nichols : Quand vous parlez
de vos clients comme... là, vous parlez des clients. Qui sont principalement
vos clients? J'ai compris que ça pouvait être les municipalités.
M.
Ducharme (Nikolas) : Donc, il y a
des ministères, des organismes de l'administration gouvernementale, il y a évidemment des organisations du réseau de la santé et des
services sociaux, des organisations du secteur de l'éducation, incluant des commissions scolaires, des organismes
municipaux, dont certaines municipalités, des organismes fédéraux ou
amérindiens.
Mme Nichols :
Parfait. Et donc je comprends, là, qu'ils ont... que le taux, c'est un taux qui
s'applique à tout le monde. Il n'y a pas de taux préférentiel.
M. Ducharme (Nikolas) : C'est
ça.
Mme Nichols : Très bien. Vous
parliez, un petit peu plus tôt, de la flotte, la flotte de véhicules légers ou
de véhicules lourds. Avez-vous l'intention de réduire la flotte? Avez-vous fait
une bonne analyse autour de la flotte des véhicules
et avez-vous l'intention de la diminuer, et, si oui... ou encore quel est le
plan de match relativement à la flotte?
M. Gauthier
(Carl) : Bien, c'est ça,
concernant la flotte, pour la réduire, ce qu'on regarde... présentement,
on travaille avec les ministères pour des
pools en autopartage à des endroits où est-ce qu'il y a plusieurs ministères
qui sont dans le même bâtiment, qui
ont chacun leurs véhicules. On est à travailler avec le ministère du
Développement durable de faire de
l'autopartage. Ça fait que le CGER va mettre à la disposition de l'ensemble des
ministères des véhicules. Présentement,
on vise de faire ça au Saguenay, à Trois-Rivières et à Sherbrooke. Comme ça, ça
va réduire la taille de la flotte.
Ensuite de ça, ce qu'on va faire, on va
rencontrer notre clientèle et on va leur offrir la meilleure offre, la meilleure façon d'utiliser des véhicules. On va
faire une proposition, on va dire : Si tu viens en location au Centre de
gestion de l'équipement roulant, pour ce véhicule-là qui est peu utilisé, ça va
te coûter, mettons, 1 000 $ par mois, tu serais peut-être mieux de
payer du kilométrage à ton personnel, ça serait une solution qui serait la plus
économique.
Ça fait qu'on
va orienter notre clientèle avec un outil de prise de décision. Il serait-tu
mieux de louer en entreprise privée à la journée? Il est-tu mieux
d'avoir un véhicule en location au Centre de gestion de l'équipement roulant
pour 12 mois? Il est-tu mieux de payer
des taxis? Ça fait qu'on va orienter la clientèle à prendre des meilleures
décisions pour ça, pour qu'il optimise son parc et pour réduire la
taille du parc.
Mme Nichols :
O.K., mais ça, là, «on va», là, c'est on en a parlé autour d'une table ou il y
a un plan plus précis qui est écrit? Est-ce qu'il y a des consultations
qui ont commencé? Est-ce que vous avez élaboré? Est-ce que vous avez consulté? Parce que moi, «on va», autour d'une
table, écoutez, je m'en allais justement vous en faire, des suggestions,
là, je vois que vous les avez apportées. Je pense que payer du kilométrage à un
employé peut peut-être être quelque chose d'envisageable, mais tout le monde
peut vous le suggérer, ça.
Vous, vous
êtes là. Qu'est-ce que vous faites? Je comprends qu'on va voir, «on va», mais
ça nous prend un plan plus précis, surtout après qu'est-ce qu'on
vient... après l'audit que vous venez d'avoir. Est-ce que vous avez mandaté
quelqu'un pour faire la tournée des ministères? Est-ce que vous avez...
Avez-vous quelque chose de précis?
M.
Ducharme (Nikolas) : Oui,
bien, effectivement... M.
le Président, vous permettez que je
reprenne la parole?
Le Président (M. Leitão) : Certainement.
M.
Ducharme (Nikolas) : Donc, Mme la députée, M. le Président, dans le cadre
du plan d'action qu'on a produit suite
au rapport du Vérificateur général, une des actions que l'on proposait, c'était
de développer, de renouveler, je dirais, d'actualiser notre stratégie de
développement des affaires, qui va cibler les ministères et les organismes
publics de l'administration
gouvernementale en particulier, donc ceux qui sont assujettis à la Loi de
l'administration publique, pour faire en
sorte qu'on augmente de 2 % annuellement notre parc, donc notre gestion,
là, de l'ensemble de la flotte gouvernementale.
Et, pour ce
faire, comme le directeur général du CGER le disait, on voulait développer une
approche structurée qui nous
permettrait non seulement d'offrir des contrats locatifs sur une année, mais de
développer tout un volet encore plus robuste
au niveau de notre stratégie de développement des affaires qui est orientée
vers la clientèle, donc le besoin de la clientèle. Passer d'un contrat
qui pourrait... ou d'offre de service qui pourrait être en deçà d'une année et
de faire des propositions à nos clients, non
pas attendre, là, uniquement leurs besoins puis, après ça, faire une entente
avec eux, mais leur proposer une solution.
Et cette
solution-là viserait, dans le fond, d'établir notre tarification à la fois sur
la catégorie de véhicule qu'il veut, l'utilisation réelle qu'il a faite
par le passé des véhicules, les coûts d'acquisition, d'entretien, les taux
d'intérêt du marché puis les frais de
gestion et, après ça, de discuter avec nos différents clients de la meilleure
option de location de véhicule qu'il aurait avec nous ou avec le secteur
privé ou, tout simplement, lui recommander d'utiliser les frais de fonctionnement
de son organisation avec l'entreprise privée pour la location de véhicules.
Et on a pris
des engagements dans le temps, dans le rapport du Vérificateur général. Donc,
annuellement, on veut rencontrer toutes nos clientèles puis arriver avec
cette nouvelle stratégie de gestion là.
• (15 h 50) •
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Je m'excuse, on a
déjà dépassé un peu le temps. Chère collègue de Vaudreuil, trois minutes
je vais vous prendre de la prochaine, parce que la réponse est importante,
alors je n'ai pas voulu couper.
Mme Nichols : Merci.
Le
Président (M. Leitão) : Alors, à la prochaine intervention, vous aurez
trois minutes de moins, voilà. Maintenant,
on passe du côté de notre collègue député des Îles-de-la-Madeleine, parce que vous avez un avion à prendre
bientôt, n'est-ce pas? Et cinq minutes, c'est ça.
M.
Arseneau : Ça va être le
matériel volant qu'on va emprunter tout
à l'heure. Pour l'instant, c'est le
matériel roulant qu'on va examiner. Je n'ai
pas une vaste expérience, là, dans la présentation d'audit de performance de la
part de la Vérificatrice générale, mais je vous avoue que ça m'a un peu renversé de
voir les constats, de lire les constats qui ont été dressés concernant le travail du CGER depuis une
vingtaine d'années, lorsqu'on dit globalement qu'on n'a pas atteint les objectifs
de faire faire des économies au gouvernement, aux différents ministères, de voir qu'on n'a évidemment
que 28 %, là, de la flotte
gouvernementale, mais surtout, là, regarder sa propre rentabilité financière
plutôt que celle des ministères, accorder
des rabais sans justification, surévaluer les tarifs de location, ne pas avoir
de portrait précis de l'utilisation des véhicules, gérer ses activités de manière... enfin, ne pas les gérer de
manière économique, tout ça. On se demande par quel bout prendre les
choses et dans cinq minutes.
Je vais
revenir à la base. Si l'objectif, c'est de pouvoir mieux gérer la flotte des
véhicules du gouvernement en général...
je veux revenir sur l'objectif, qui semble, que j'ai cru comprendre,
d'augmenter — est-ce
que c'est bien ce que vous venez de mentionner? — d'augmenter
de 2 % par année la performance, là, ou la clientèle parmi les véhicules
du gouvernement que vous pourriez gérer. À partir du 28 % actuel,
augmenter de 2 %, est-ce que c'est ce que vous venez de dire?
M. Dubé
(Patrick) : Dans le contexte
d'affaires actuel, c'est-à-dire dans le contexte où chacun des
ministères et organismes n'a pas
d'obligation de faire affaire avec le Centre de gestion de l'équipement
roulant, les cibles que vous évoquez sont exactes.
Maintenant,
dans les travaux qui ont cours actuellement avec le Secrétariat du Conseil du
trésor, s'il advenait que le fruit
des réflexions et des diagnostics, des analyses qui sont produites en viennent
à la conclusion qu'il faut avoir un porteur
au gouvernement du Québec qui coordonne l'ensemble des opérations, un peu comme
il en a été décidé pour le volet de
l'électrification des transports, c'est clair que la cadence va être très
différente. Mais, dans l'approche actuelle, donc, qui est une approche qui est basée sur la disposition volontaire
des ministères et organismes, c'est effectivement la cible que vous
évoquez qui est dans le plan.
M. Arseneau : Bien, en fait, moi, je
trouve que c'est très peu ambitieux, là, puis j'aimerais savoir, à 2 % par
année, si on se fixait un objectif de 80 %, là, qui est un peu, à mon
sens, la note de passage — idéalement,
ce serait 100 % — c'est
un plan qui est étalé sur combien de dizaines d'années? Ça me semble un peu, en
tout respect, là, surprenant qu'on ne
soit pas plus ambitieux que ça, qu'on ne dise pas : Écoutez, on veut aller
chercher 15 %, 20 % par année d'ici... dans un plan quinquennal, aller chercher la très vaste majorité, avec
des mesures quand même intéressantes, importantes, attrayantes, et, s'il y a des blocages dans
certains ministères, de faire en sorte de pouvoir les lever par une
négociation avec eux ou avec le Conseil du trésor. Mais il y a quelque chose
qui m'échappe dans cette espèce d'approche pour le moins très, très lente et
peu ambitieuse.
M. Dubé (Patrick) : Je vais revenir, si vous permettez, à une de mes interventions à
l'effet que ce que je constate, depuis
mon arrivée, c'est que l'esprit avec lequel a été travaillée la progression du
Centre de gestion de l'équipement roulant n'est pas celui d'avoir l'ambition de gérer tout le parc de l'appareil
gouvernemental. Donc, ce n'est pas ça que je sens, O.K.? Donc, ce que je sens, c'est qu'on a mis en
place un centre pour gérer la flotte du ministère des Transports,
pour répondre à un
certain nombre d'enjeux qu'on avait sur le plan de la gestion de l'inventaire,
la gestion des coûts, sur l'âge moyen du parc. Et, à partir du moment où
on a adressé une attente d'autofinancement, on a ouvert l'offre de service de
façon à desservir d'autres ministères et
organismes, d'autres clientèles publiques, mais sans jamais s'inscrire dans une
démarche officielle, avérée, avec des
paramètres gouvernementaux clairs, pour éventuellement en arriver qu'à gérer
l'ensemble du parc gouvernemental.
Donc,
je pense que c'est une ambition qu'on peut avoir. C'est un des enjeux ou un des
éléments qui est adressé actuellement dans la démarche avec le Conseil
du trésor. Alors, c'est clair que ça pourra venir ajuster les cibles ou les
ambitions.
M.
Arseneau : Je m'excuse
d'insister, puis je n'ai pas beaucoup de temps, alors je vais compléter sur
cette même thématique. Si la raison
d'être, c'est offrir aux différents ministères et organismes du gouvernement
des services complets et les
meilleures pratiques d'affaires, une perspective d'optimisation des ressources,
puis qu'on croit en notre raison d'être, comment peut-on ne pas avoir pour ambition d'aller chercher l'ensemble
du marché? Si on était dans le secteur privé, qu'on pense à tous les secteurs de l'économie, le but de
l'entreprise, c'est d'aller chercher la plus vaste clientèle. Et là, en
plus, lorsque la clientèle, ce sont nos voisins des autres ministères, encore
une fois, est-ce que vous, ça ne vous met pas un peu dans une situation inconfortable de dire : Notre objectif, ce
n'est pas de faire le maximum pour l'ensemble des ministères du gouvernement?
M. Dubé (Patrick) : Je vous dirais que je pense que le potentiel est plus grand. Je pense
que ce qu'il faut avoir, c'est une
plus grande ambition, mais il faut aussi s'assurer que les conditions gagnantes
sont réunies pour pouvoir progresser dans l'atteinte de ces ambitions-là,
puis actuellement il y a un certain nombre d'éléments qui sont absents. Peut-être
que, Nikolas, tu peux...
M. Arseneau :
Si vous permettez, je vais juste intervenir. Quel pourrait être, en fait...
C'est terminé?
Le Président (M.
Leitão) : Allez-y, mais en terminant.
M.
Arseneau : O.K., ça serait
ma dernière question. C'est ce que je voulais vous entendre dire. Moi, j'espère
que vous pourrez formuler des
recommandations au gouvernement pour permettre d'atteindre des ambitions beaucoup
plus grandes. Si vous voyez qu'il y a des
blocages ou des obstacles, moi, je pense que vous êtes les mieux placés pour
faire le travail. Et, s'il y a des embûches, signifiez-les au gouvernement pour
aller plus loin.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien, merci. Merci beaucoup, cher collègue. Alors, on
revient du côté gouvernemental. Mme la députée de Labelle.
Des voix :
...
Le Président (M.
Leitão) : Alors, c'est à vous de choisir laquelle d'entre vous, les
deux... Mme la députée de Jean-Talon.
Mme Boutin : Oui, merci. J'aimerais poursuivre sur ce que mon collègue des Îles-de-la-Madeleine vient de dire. C'est pour ça
que je voulais intervenir, sur le manque d'ambition apparent. Puis je le
comprends pourquoi, c'est parce que vous n'avez pas nécessairement les
leviers nécessaires pour obliger tous les ministères et organismes à adhérer à
votre mission.
On
se rappelle, je voudrais vous ramener à la mission du CGER initiale, c'était de
générer des économies d'échelle. Pour générer des économies d'échelle,
il faut faire des achats regroupés, qu'on puisse après louer à des prix compétitifs. Là, en ce moment, selon les rapports,
on voit que vous avez de la difficulté à être compétitifs avec le
5 % d'intérêt, là — ça,
j'imagine que ça a changé avec le temps — puis vous avez de la
difficulté à convaincre d'autres ministères
et organismes de devenir votre client. Parce
que, dans le 28 %, on rappelle
que 12 %, ce sont d'autres ministères et organismes que le MTQ.
Donc,
j'aimerais vous ramener à la stratégie de développement des affaires. Est-ce que
vous avez, premièrement, là, avant même de penser aux leviers qui
pourraient être possibles... parce que j'imagine que si vous parlez avec le Secrétariat du Conseil du trésor, vous savez que
ça pourrait peut-être être une possibilité d'être porté par le
Secrétariat du Conseil du trésor, puisque le
Conseil du trésor a la possibilité d'émettre une directive qui rend
obligatoire, dans le fond... C'est
pour ça que le Centre d'acquisitions gouvernementales est là. Donc, ça pourrait
peut-être être une option, mais avez-vous
un portrait gouvernemental de toutes les flottes, dans le fond, de ce qui est
géré ailleurs, dans le fond, le potentiel de marché que vous avez à
l'intérieur du gouvernement? Avez-vous un portrait? Ça, c'est ma première
question.
Et
avez-vous fait des scénarios de rentabilité, d'économie d'échelle, si vous
allez augmenter un petit peu plus, là, votre
part de marché? Parce que, là, le 2 % par année, je pense qu'on s'entend
tous ici que ça semble peu ambitieux, mais on comprend que le manque apparent d'ambition est peut-être dû à un...
justement, vous avez des bloquants. Mais est-ce que vous avez fait des
scénarios de rentabilité et d'économie d'échelle par rapport à diverses parts
de marché que vous pourriez aller chercher au gouvernement?
• (16 heures) •
M. Dubé (Patrick) : En fait, c'est
qu'il faut comprendre que, sur l'ensemble du parc au gouvernement du Québec, si on inclut les sociétés d'État, là, il y
en a pour 32 000 véhicules. Alors, je
vous donne un proxi, là, mais on est dans un 32 000, ce qui
fait que le bassin potentiel, en termes de domaine d'affaires, est très grand
quand on compare au fait qu'on en a 10 000
à peu près actuellement. Donc, le potentiel d'affaires, il est très grand.
Comme je le
disais tantôt, je pense qu'il faut avoir de l'ambition. Il faut avoir de
l'ambition pour le gouvernement. Il
faut avoir de l'ambition au sens suivant, c'est que, que ce soit le CGER ou peu
importe le modèle ultimement, je pense que,
si le gouvernement souhaite avoir une approche intégrée, globale de gestion de
sa flotte, de son parc pour générer des économies, bien, il faut mettre
en place l'environnement d'affaires, il faut mettre en place et faciliter. Il
faut que les paramètres ou le «statement»,
quant à cette ambition-là, soient clairement énoncés à chacun des ministères et
organismes concernés.
Mme
Boutin : Mais vous, avez-vous
quantifié le potentiel en termes d'économie et de revenus? Parce que je
me souviens quand... bon, j'ai travaillé au
Conseil du trésor comme directrice de cabinet, puis on l'a fait, ça, on
quantifiait divers scénarios pour nous aider
à prendre une décision. Donc, si vous augmentez de 28 % à 30 %,
j'imagine que vous avez quantifié
l'économie potentielle. Mais si, admettons, on faisait un scénario de 50 %
de la flotte de l'État et sûrement un scénario avec les économies
potentielles qu'on pourrait générer au sein de l'État, est-ce que vous avez
fait ça, vous, à l'interne, ou est-ce que vous prévoyez le faire?
M. Dubé
(Patrick) : En fait, c'est
que cet exercice-là... M. Ducharme pourra compléter, mais c'est dans le
cadre de l'examen stratégique de programme. Premier volet, le rapport qui a été
déposé, c'est pour faire état des enjeux ou des problématiques qui ont été observés sur la gestion de la flotte
gouvernementale de façon générale, incluant le CGER. La seconde étape, c'est la meilleure façon d'adresser
ou de répondre aux enjeux puis aux problématiques qui ont été soulevés. Puis, dans tel cas, ce qui est regardé, bien,
effectivement, il y a une dimension d'appréciation des gains d'échelle où
il y a un potentiel à faire.
Le gain
d'échelle, au gouvernement, ce n'est pas juste de regrouper l'ensemble des
façons de faire ou de la gestion de
la flotte, mais, comme on l'évoquait tantôt, c'est aussi de voir dans quelle
mesure le recours au privé ou la permission... (panne de son) ...d'un
véhicule personnel, en défrayant les kilométrages par exemple, ne pourraient
pas être d'autres facilitants. Mais toutes
les perspectives sont évaluées actuellement dans l'optique d'avoir une
performance plus grande de la gestion du parc pour l'ensemble du
gouvernement du Québec.
Mme
Boutin : J'ai une petite
question avant de passer à mon deuxième thème, qui est au niveau de la
gestion, le 5 % d'intérêt. Maintenant,
au niveau de la location, est-ce que vous êtes compétitifs au privé avec votre
taux d'intérêt?
M. Dubé (Patrick) : Veux-tu y aller,
Carl?
M. Gauthier (Carl) :
Oui, M. le Président, Carl Gauthier. Effectivement, le CGER a entrepris, en
2018, une révision de la politique
tarifaire. La révision de la politique est pour mettre les balises pour chacun des
points qui est dans la tarification, dont le taux d'intérêt, les valeurs... (panne
de son) ...véhicules ont tous été réévalués. Et la prochaine, à partir
du 1er avril 2021, va entrer en vigueur, la nouvelle politique. Tous les paramètres vont être complétés, dont
les taux d'intérêt qui vont
être au taux du marché.
Mme
Boutin : ...parce que, bon,
quand on a fait la restructuration du CSPQ, c'était une des mêmes préoccupations.
Le CSPQ tentait de vendre ses services, mais
il n'était pas du tout compétitif avec le privé, donc ce qui fait en sorte
que les ministères et organismes n'ont pas vraiment d'incitatif pour adhérer, dans
le fond, et devenir client. Puis, si jamais vous avez l'optique d'accroître
votre clientèle, tu sais, c'est d'être sûr d'avoir... d'être compétitif avec le
privé.
J'aimerais
vous amener sur un sujet que j'affectionne particulièrement, tout ce qui
est gestion puis intégration d'outils
comme des PGI. Est-ce que... parce qu'on a posé la question,
tout à l'heure, à la Vérificatrice
générale, l'équipe de la Vérificatrice
générale. On sait que vous avez une
base de données par rapport à toute la gestion de votre flotte, les
ateliers également, parce qu'ils se sont basés là-dessus, mais est-ce que
vous utilisez cette base de données là avec, par exemple, un progiciel de
gestion intégrée pour, justement, avoir une gestion beaucoup plus optimale de
votre flotte, mais aussi de vos ateliers, des entretiens, ou est-ce que
c'est quelque chose que vous aimeriez faire?
M. Dubé
(Patrick) : Carl pourra
compléter. Juste vous partager... (panne de son) ...observations. C'est que le CGER disposait
d'informations de gestion, globalement, disposait aussi d'informations sur les activités réalisées dans chacun de ses ateliers, mais le niveau de détail ne permettait pas
d'aller aussi loin que ce qui est évoqué dans le rapport de la Vérificatrice générale, donc le niveau de précision, de ventilation. Et c'est ça
qui va nous permettre, donc, dans la démarche qui est initiée, à la fois de mieux connaître et de suivre le besoin du
client pour lui offrir la meilleure solution possible, mais aussi d'être
encore plus performant dans la gestion, si vous voulez, de la performance des
ateliers ou même sur le monitorage de chacun des gestes qui est posé en termes
d'activités.
Dans
l'appréciation générale qui était faite, donc, on était dans, par exemple, des mesures pour des catégories de véhicules, mais pas pour chacun des types de véhicules, sur le coût de
revient, ou sur l'usage du véhicule, ou autrement, ce qui fait... C'est ce niveau de précision là
additionnelle qu'il est souhaité d'aller chercher pour à la fois avoir un
meilleur service à la clientèle, mais aussi une meilleure gestion de la
performance des ateliers.
Mme
Boutin : Mais pour reprendre
un terme de ma collègue de Vaudreuil tout à l'heure, concrètement, là,
est-ce que vous planifiez ou est-ce que vous en avez déjà un, PGI? Tu sais, comme au
privé, on... dans les PME, je vais donner un exemple, SAP Business One où tout à l'heure je
faisais une petite recherche. Moi, c'est sûr, j'étais en transformation numérique, puis c'est certain que c'est une
approche qu'on privilégie pour améliorer la performance de gestion,
avoir un meilleur suivi. Puis toutes ces
données-là, on peut les utiliser pour avoir un meilleur suivi, là, du parc
automobile, au niveau de la
consommation, pour ne pas qu'on ait des voitures qui sont sous-utilisées puis
d'autres, dans le fond, qui sont passées date. C'est plus à ce
niveau-là. Est-ce que vous en avez un, PGI, ou est-ce que vous aimeriez en
avoir un?
M.
Gauthier (Carl) : Oui, Carl
Gauthier, M. le Président. Présentement, on utilise un progiciel de gestion
des entretiens et des réparations pour le
parc de véhicules. Le progiciel s'appelle... c'est un logiciel commercial qui
s'appelle Guide Ti. On utilise ça. On a beaucoup
de données qui sortent de ce système-là, mais, comme M. Dubé parlait, on
l'utilise... on ne l'interprète pas assez.
C'est pour ça que, dans notre plan
d'action, même à partir du 31 octobre 2020, on développe cinq indicateurs pour suivre
c'est quoi qu'on a dans les activités des ateliers de mécanique.
Mme Boutin : J'ai une dernière petite question
avant... Je pense que... je ne sais pas combien de temps qu'il me reste,
M. le Président. Ma collègue de Labelle voulait poser une question, mais je
vais juste poser une dernière petite question par
rapport à vos plans d'action. On sent que vous avez de la volonté puis, tu sais, on sent l'effort.
Puis c'est quand même titanesque, mais c'est une belle opportunité, je
pense, en ce moment, de faire ça.
Moi, ma
curiosité par rapport à votre plan
d'action, c'est qu'il y a
certaines mesures, il y a beaucoup de mesures qui vont être implantées en 2022. Tu sais, je pense au cadre normatif, le
dépôt du cadre est dû pour être en mars 2021, mais son application, sa
mise en application est un an plus tard, en mars 2022, tu sais. Je me
demande qu'est-ce qui se passe pendant
l'année, entre le dépôt et la mise en application. Puis c'est la même chose aussi pour, tu
sais, l'action optimiser les systèmes d'entretien préventif, vous révisez les fiches
d'entretien puis implantez les changements nécessaires. C'est un
type de véhicule par année, tu sais,
véhicules légers en 2021; véhicules lourds, 2022; 2023, autres véhicules. Est-ce que c'est parce que vous manquez de ressources
que vous répartissez ça dans un long laps de temps?
Le
Président (M. Leitão) : Peut-être,
avant de répondre... excusez-moi, c'est fini pour votre côté, mais, puisque
nous allons continuer avec... du côté gouvernemental, donc, voilà, vous pouvez répondre à la question.
Et puis, par la suite, ça sera Mme la députée de Labelle, mais, s'il
vous plaît, répondez à la question.
M. Ducharme
(Nikolas) : Bien, je pense
que c'est un plan d'action qui est assez ambitieux puis qui est
synchronisé aussi avec la démarche que l'on exécute avec le Secrétariat du
Conseil du trésor dans le cadre de la révision des programmes. Donc, ces outils-là normatifs qui encadrent le CGER... qui
encadreront le CGER dans le futur seront liés aux décisions que l'on prendra, que le gouvernement
prendra au sujet de l'avenir du Centre de gestion de l'équipement roulant.
Maintenant,
pour préciser notre stratégie de développement des affaires, ce que l'on disait à votre
collègue, c'est qu'on voulait
augmenter de 2 % notre part de
gestion de la flotte gouvernementale par année, ce qui fait quand même
6 % au terme du plan d'action avec le Vérificateur général. Et on pense
qu'avec les différentes actions qui sont liées à une meilleure approche client, on pourra convaincre, là, nos
partenaires, les ministères et organismes, de faire affaire avec nous, tout en assumant nos fonctions qui sont liées aux
services essentiels du ministère des Transports qui, je le rappelle,
sont associés, hein? On doit maintenir un
réseau d'ateliers sur l'ensemble du territoire pour faire en sorte que nos
collègues de l'exploitation dans les
territoires puissent entretenir plus de 30 000 kilomètres
du réseau routier québécois et puissent faire... puissent aussi
administrer les mesures d'urgence, le déneigement, déglaçage du réseau routier
du Québec. C'est intimement lié au modèle d'affaires actuel du CGER qui est en
place.
Maintenant,
si on nous amenait à gérer l'ensemble de la flotte gouvernementale, le rapport
du Vérificateur général nous donne de
bonnes indications sur nos améliorations. Et c'est un plan d'action qui est
très ambitieux, là, en 48 mois, on fait un virage clientèle majeur
avec ce plan d'action là. Et on pense qu'on serait prêts à prendre un volume
d'affaires supérieur, si jamais le
gouvernement voulait aller dans ce sens-là pour cette unité autonome, cette
unité administrative du ministère.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Leitão) : Merci
beaucoup. Merci beaucoup. Alors, Mme la députée de Labelle.
Mme
Jeannotte : Bonjour. Merci. Je vais y aller avec mon expérience de
vie. J'ai été 28 ans au gouvernement, fédéral, par contre. Je comprends qu'est-ce que vous devez vivre en ce moment.
Je pense, en tout cas, que je comprends. L'objectif, la raison d'être, pour moi en tout cas, c'était la
réalisation d'économies pour le gouvernement. Puis pour moi, là, les clients, c'est les contribuables, parce qu'on
veut, dans le fond, réduire... C'est ce que je comprends. Mais on dirait
que la façon de s'y rendre, c'est clair, la
Vérificatrice générale, elle nous dit : Ça ne fonctionne pas, le modèle
d'affaires, là, ça ne fonctionne pas.
Il y a seulement 28 % des véhicules du gouvernement du Québec, là, ça fait
que ça ne fonctionne pas, le modèle d'affaires. C'est clair, là, c'est
ce que la Vérificatrice générale nous dit.
Là, on a une
équipe. Ce n'est pas parce qu'elle ne travaille pas fort, l'équipe, là, mais
l'équipe, on dirait qu'elle travaille — moi, c'est ma perception,
puis vous me corrigerez, messieurs, si ce n'est pas ça — on
dirait qu'elle travaille pour essayer de réparer les roues autour du véhicule, prenons
encore cette image-là, avec le même véhicule. Mais, dans le fond, la
perception que j'ai, là, c'est qu'il faudrait quasiment scraper le véhicule
puis, dans le fond, faire un autobus. Moi, c'est l'image que j'ai. Puis, dans
le fond, je pense que, si j'étais à votre place... Moi, je ne le sais pas, j'aimerais vous entendre, mais ça serait
peut-être, tu sais, mieux, dans le fond, de dire : Bien, l'approche A, là,
c'est une approche où chaque ministère n'a pas l'obligation de faire
affaire avec le CGER. C'est ça, présentement, puis ça ne marche pas, M. le
ministre.
Deuxièmement, on pourrait-tu avoir une
approche décentralisée, je ne sais pas, moi, comme dans d'autres pays, dans d'autres provinces, on pourrait regarder
ailleurs, une approche décentralisée, là, où chaque ministère, peut-être,
aurait sa flotte? En principe, c'est supposé
coûter plus cher, mais peut-être que l'imputabilité ferait qu'on aurait des
économies et on ne le sait pas. Avez-vous
fait ce genre d'analyse là pour amener ça au ministre puis dire : Approche
C, je ne sais pas, moi, louer des
autos? Moi, comme fonctionnaire, en tout cas, dans ma vie ancienne, on était
rendus au fait qu'on louait nos autos, puis il fallait qu'on marque
notre kilométrage, puis ça revenait moins cher que chaque ministère qui avait
une auto, en tout cas.
Moi, je me dis : Il n'y aurait pas lieu de
retourner dans... ou est-ce que, peut-être, vous allez me dire : Cet
exercice-là a été fait? Mais, devant
des constats aussi majeurs, une douche aussi froide de ce que nous dit la Vérificatrice générale, moi, j'aurais
tendance à retourner à mon sous-ministre puis dire : Regarde, le véhicule,
il ne marche pas, là. Y a-tu moyen d'avoir... parce que je le sais, comment ça
fonctionne, on attend que ça vienne du ministre, puis c'est normal, puis du
sous-ministre, puis après ça, ça descend dans la machine, puis nous autres, on
est des exécutants.
Ça
fait que j'aimerais ça vous entendre là-dessus, parce que moi, je suis une
fonctionnaire puis je n'aime pas ça entendre
parler de... On est dans le service public puis on est là pour sauver de l'argent
pour les contribuables. Ce n'est pas pareil,
c'est beaucoup plus complexe. Puis je vous comprends parce que, des fois, les
gens... En tout cas, je vais le dire, là, dans le secteur privé, on pense que c'est la panacée, c'est donc facile.
Ce n'est pas toujours simple, puis je vous comprends, mais j'aimerais ça vous entendre si vous n'avez
pas eu le goût de faire tabula rasa puis dire : On retourne en haut,
puis on va chercher une approbation, puis on scrape tout ça, puis on
recommence. Alors, voilà ma réflexion. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Dubé (Patrick) : Écoutez, c'est une excellente question, au sens où ce que ça met en
évidence, c'est de clarifier l'intention initiale du gouvernement.
Alors, si, l'intention initiale, c'est de créer un centre de services partagés
centralisé pour, en tout ou en partie, certains types d'action entourant la
gestion du parc, dans le but de dégager des économies...
Un peu comme il avait été fait avec le Centre de services partagés, c'est un
exemple, mais avec qui on a eu des obligations de contracter certains
services et d'autres où c'était optionnel, donc où c'était à la carte, mais
néanmoins il y avait des indications claires
et... Donc, si l'intention initiale est claire puis est en ce sens-là, c'est
clair qu'il faut mettre en place le modèle qu'il faut pour répondre à
cette ambition-là.
Ce
que j'évoquais au départ, c'est que je ne sens pas que cette intention-là
claire d'un service partagé pour générer des économies gouvernementales en mettant en place le contexte d'affaires
requis pour y arriver... au moment où le CGER a été mis en place, ce n'est pas ce que je sens, alors. Et je pense que,
dans l'examen qui est à faire dans la meilleure façon d'atteindre, s'il
advenait que c'est l'ambition du gouvernement, bien, c'est dans le cadre de
l'examen qui a cours actuellement, l'examen
stratégique de programme. À partir du moment où on soulève les enjeux puis les
problématiques, bien, la prochaine étape de la démarche, c'est de soulever
c'est quoi, la ou les meilleures façons de répondre à ces ambitions-là ou aux
objectifs du gouvernement, donc, et je pense qu'à cet égard-là tout peut être
mis sur la table.
M. Ducharme
(Nikolas) : Puis j'ajouterais...
Mme
Jeannotte : ...
M. Ducharme (Nikolas) : Pardon. J'ajouterais, M. le Président, que, dans l'intention initiale, lorsque le CGER a été créé et lorsque le Fonds de gestion de
l'équipement roulant a été créé, il n'y avait pas d'intention que ça devienne
un service partagé. C'était pour gérer la
flotte du ministère des Transports et d'offrir aux ministères et organismes les
services de l'organisation. Et l'ensemble des gouvernements successifs
n'a pas utilisé les pouvoirs de la Loi de l'administration publique pour obliger les ministères et
organismes, donc c'est l'approche volontaire qui a été maintenue par les
différents gouvernements. Maintenant, dans
le cadre de la révision des programmes, on étudie ce scénario-là qui pourrait
faire en sorte, là, qu'on change la carrosserie de l'automobile, pour
reprendre l'analogie.
Mme
Jeannotte : Est-ce que j'ai le droit à une autre question? Mais vous
n'avez pas... Je comprends que l'intention
doit venir du gouvernement, mais vous n'avez pas envie, des fois, d'aller la
faire clarifier, cette intention-là? Vous ne trouvez pas que le timing
serait bon, si je peux m'exprimer ainsi?
M. Dubé
(Patrick)T : Absolument. L'objectif de l'exercice qui est en cours
avec le Conseil du trésor, dans l'examen
stratégique de programme, c'est précisément ça, l'intention. Donc, l'objectif,
là, c'est vraiment de dégager les problématiques dans la gestion du parc
gouvernemental puis de voir c'est quoi, la meilleure façon d'y répondre pour le
bénéfice du gouvernement.
Mme
Jeannotte : J'espère que ce
ne sera pas trop long. Je vais laisser la parole à ma collègue, M. le Président, si vous le permettez.
Le Président (M.
Leitão) : Certainement. À peine deux minutes, mais allez-y.
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci. Moi, je voulais revenir sur les activités de mécanique. Je
voudrais savoir... je voudrais que vous nous
expliquiez comment il y a un si grand nombre d'heures et aussi de coûts
horaires. C'est quoi, la variation,
comment vous expliquez ça? D'un atelier à l'autre, ils ont... Est-ce qu'il y en
a qui travaillent un peu plus vite et qui travaillent moins vite? Ils
chargent plus cher que certains autres ateliers? Je voudrais comprendre.
M. Gauthier
(Carl) : M. le Président, dans le fond, quand on prend un taux
horaire d'atelier, ça comprend l'ensemble
des coûts. Il faut comprendre qu'au CGER on a des ateliers où est-ce qu'il y a un mécanicien, on a à aller jusqu'à 40 mécaniciens. Ça fait
que, quand on prend un petit atelier
où est-ce qu'on n'a seulement qu'un mécanicien, on prend tous les coûts, que ce soit le loyer de
l'atelier, et on le divise par le nombre d'heures productives d'une seule
personne. Ça fait des coûts horaires d'atelier qui sont plus élevés.
Alors, aussi,
on a eu certains investissements majeurs dans certains ateliers qui ont fait
exploser des coûts de loyer. Ça fait
que c'est ce qui fait qu'il y a
une grande différence entre certains ateliers dans le coût horaire interne
versus la moyenne des ateliers qu'on a. On prend un atelier qu'il y en a
une... que c'est 175 $, mais, dans cet atelier-là, on n'a seulement qu'un
mécanicien avec un loyer qui est élevé, ce qui fait en sorte qu'on a des coûts
plus élevés d'un endroit à un autre.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...le coût horaire, là. Donc, le 200 $
par heure, je ne comprends pas que... Là, vous me dites qu'il y a aussi
d'autres coûts qui sont associés à ça.
M. Gauthier
(Carl) : Bien, c'est ça,
quand on parle du coût horaire par heure d'un atelier, on additionne que
ce soit le loyer, le coût de la
main-d'oeuvre puis on divise ça par le nombre d'heures productives dans un
atelier. Ça fait que, si on a un taux
horaire... un coût de loyer qui est très élevé dans un atelier et qu'on a peu
de mécaniciens, ça veut dire qu'on divise, mettons, un gros loyer avec
les 1 000 heures
productives pour un employé. Ça fait que le coût horaire de cet atelier-là va être très élevé comparativement à un
atelier où est-ce que le loyer est peu cher, et on divise par plusieurs
heures productives parce qu'il y a plus de mécaniciens dans chacun des
ateliers.
• (16 h 20) •
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. Merci. Puis il doit me rester quelques
secondes.
Le Président (M. Leitão) : Oui.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Je voulais en venir à votre plan. Votre plan
d'action, vous parlez de 15 sous-activités, là, qui vont être
standardisées. Pourquoi procéder à petits pas? Par exemple, là, en 2020, vous
allez analyser... standardiser cinq
sous-activités, l'année d'après, cinq autres puis, en 2022, cinq autres, même
chose aussi pour les cibles de temps estimé. Pourquoi ne pas y aller en
une fois pour régler la problématique?
M. Gauthier
(Carl) : C'est ça, parce
que, dans le fond, on en a identifié cinq par année. Dans le fond, il faut
créer les processus, analyser les façons de faire, analyser les procédures et les
mettre en place dans chacun des 58 ateliers de mécanique. C'est
pour ça qu'on veut être certains de bien analyser les données, faire le bon
processus, établir des méthodes de travail et les implanter.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
On est déjà arrivés à la fin. Merci beaucoup. Alors, on
termine du côté de l'opposition officielle. Mme la
députée de Vaudreuil,
vous avez les huit minutes qui restent. Alors, allez-y, et si, à la fin,
il y a encore une minute pour moi, j'aimerais aussi, après... Je vous donne la
priorité. Allez-y.
Mme Nichols : Faites-moi signe, M.
le Président. Vous allez voir, je suis gentille.
Moi, je
continue sur la lancée de la stratégie de gestion puis le plan d'action. Je
comprends qu'il y a une volonté puis
je comprends où vous vous en allez. Je ne comprends pas l'ordre que vous êtes
en train d'établir, mais... parce que, tantôt,
on parlait que vous étiez pour évaluer les besoins de la clientèle, que ça fait
partie, évidemment, de la stratégie de gestion.
Il doit y avoir une personne responsable qui est désignée pour faire ça, il
doit certainement y avoir un échéancier qui est prévu. Moi, là, j'aimerais vraiment savoir... Je suis fatigante
avec «concrètement», mais qu'est-ce qui a été fait, où vous en êtes
rendus?
Parce que,
oui, on l'a dit, c'est un travail colossal, là, qui est devant vous, messieurs,
puis, tu sais, on sent que vous avez pleine confiance du défi que vous
avez à relever, mais, pour nous, là, les parlementaires ici... Puis même, c'est
surprenant de voir que ça faisait
15 ans, je pense, qu'il n'y avait pas eu d'audit au CGER. Juste ça,
c'est... Je me dis, bien, quand on arrive en poste, là, puis ça fait
15 ans qu'on ne s'est pas fait dire quelles étaient nos lacunes ou quels
points améliorer, puis on y va un petit peu
par intuition, je pense qu'un rapport comme celui-là, c'est plus que bénéfique,
là, pour une organisation ou une direction comme la vôtre, alors.
Mais je
reviens à la stratégie de gestion. C'est quoi, les échéanciers? C'est quoi, le
plan? Qu'est-ce qui a été fait? La clientèle a été consultée ou pas?
M. Dubé
(Patrick) : Bien, enfin, il
y a... Je pourrais introduire, les collègues pourront compléter, là, mais je
vous disais qu'il y a un premier gros
morceau, par rapport au modèle d'affaires de l'organisation, qui est l'examen
stratégique de programme et qui amène le débat à l'échelle de l'ensemble du
gouvernement, pas juste de l'échelle du CGER. Ça, c'est un premier gros morceau
qui est en cours, O.K.?
L'autre chose, c'est que par rapport... de façon
plus spécifique à l'organisation, ce qui est fait, c'est que c'est clair qu'il y a une connaissance du parc, donc où
sont les véhicules, la quantité de véhicules, la vocation des véhicules,
mais l'exercice qui est en cours, je vais vous donner un exemple concret, c'est
que, par rapport à un certain nombre de ministères,
actuellement, le ministère
de l'Énergie et Ressources naturelles, Forêts,
Faune et Parcs, de l'Environnement, l'exercice qui a été fait, ça a été d'analyser leur parc actuel en vertu
d'un certain nombre de paramètres, O.K., donc sur l'acquisition, sur l'entretien, sur la
disposition, et d'aller voir avec eux comment, dans l'approche du CGER, on
pouvait leur offrir quelque chose qui était
plus intéressant, plus économiquement intéressant que ce qu'ils disposaient
actuellement. Donc, cette analyse-là, pour
ces ministères-là, par exemple, a été faite, et on est en train de discuter
avec eux pour tenter de les ramener avec nous comme clients du Centre de
gestion de l'équipement roulant. Donc, je vous donne des...
Mme Nichols : Travail concret, on
aime ça, c'est du travail concret. Ça, ça a été fait quand, ça, M. Dubé?
M. Dubé
(Patrick) : Oui, tout
à fait. Bien, voyez-vous, je vais
vous dire ça... peut-être, Carl, tu pourrais compléter, là, mais juste pour vous dire que la gestion des
actifs, ça fait partie des éléments qu'on a analysés, la gestion du
carburant, de l'entretien des pièces, les systèmes d'information de gestion
puis l'administration. Donc, les propositions ont été soumises ce printemps, au
mois de mars, si ma mémoire est bonne, février...
M.
Gauthier (Carl) : C'est ça,
on a... l'été dernier... Les discussions sont en... On est encore en discussion
avec eux et on va déposer, au ministère
de la Santé, les mêmes propositions. Puis, en plus, quand on parle qu'on vous disait...
on voulait orienter la clientèle dans le meilleur choix possible, au
31 octobre, l'outil de prise de décision va être fait et, d'ici le
31 mars 2021, l'ensemble de la clientèle va être rencontrée pour connaître
l'utilisation de leur parc et leur proposer la solution la plus optimale.
Mme
Nichols : Donc, la
cueillette d'information va être faite. Quand vous allez les rencontrer,
au mois de mars 2021, ça va être pour
proposer des solutions suite à la cueillette d'information, et à l'analyse
des besoins, et les services que vous allez offrir.
M. Gauthier (Carl) : Effectivement, absolument, l'option la plus économique pour le
client.
Mme
Nichols : O.K., mais
vous avez quand même un bon... beaucoup de travail à faire d'ici là. Bien sûr que, si c'est possible pour nous
de suivre ces travaux-là, ça nous ferait vraiment plaisir, entre autres à la
CAP.
Je vais
laisser une minute à mon collègue. Donc, j'ai deux questions très rapides. La
première, je voulais savoir... on a
parlé, là, tantôt, là, des tarifs, que vous aviez ajusté vos
tarifs, là, de façon uniforme. Puis là je comprends que ça a
été fait récemment, ça a été fait au mois de
mars, je pense, que vous m'aviez dit tantôt. Mais je me demandais... il y avait
tellement des surplus importants, entre
autres, là, qui étaient générés, vous n'aviez pas... il n'y avait pas une
lumière qui a allumé avant pour dire
: Bien, ces surplus-là, ça vient d'où puis qu'est-ce qu'on peut faire? Je comprends que vous voulez vous autofinancer, là, mais il y avait beaucoup,
beaucoup de surplus, entre autres à cause des tarifs.
M. Dubé
(Patrick) : Tu pourras
compléter, Carl, là, mais il y avait, d'une part, la nécessité d'assurer l'autofinancement de l'ensemble
des activités, mais il y avait aussi l'objectif ou les attentes adressées par le Secrétariat
du Conseil du trésor d'adresser des revenus additionnels à l'autofinancement.
Donc, c'est clair que les deux éléments, conditionnés
ou ajoutés ensemble, bien, amenaient une pression à la hausse pour
générer des marges de profit additionnelles, d'une part.
D'autre part, c'est que, depuis 2012, les tarifs
du Centre de gestion de l'équipement roulant n'avaient pas été indexés, donc, justement, à la lecture, si
vous voulez, de la situation quant au surplus qui est engrangé année après année. Puis le dernier élément,
c'est qu'il y avait une intention, M. Gauthier pourra me confirmer, mais
que ces sommes-là puissent être réinvesties
dans la modernisation du parc et des outils technologiques qui allaient nous permettre d'avoir une meilleure approche au niveau des clients, dans
l'analyse des besoins puis le suivi de la performance des ateliers, notamment.
Mme Nichols :
J'ai compris, entre autres dans votre introduction, M. Dubé, que la
pratique de verser les surplus au MTQ,
que c'était fini, ça. Parce que, ça aussi, moi, j'avais griché des dents quand
j'ai vu que ça contrevenait, entre autres, à la réglementation quand il y a 34 millions de dollars de surplus
accumulé au Fonds de gestion de l'équipement roulant qui a été transféré, entre autres, au MTQ, évidemment
sur quelques années échelonnées. Mais je ne suis pas sûre d'avoir...
Bien, je pense avoir remarqué dans votre introduction que cette pratique-là
était terminée. Et depuis quand?
M. Dubé (Patrick) : Le
1er avril 2019.
Mme Nichols :
Et la politique aussi de... la politique, entre autres, là, de vente de gré à
gré, ça aussi, je présume qu'il y a eu des balises qui ont été
instaurées.
M. Dubé (Patrick) : Tout à
fait. En fait, c'est une pratique qui n'est plus en vigueur, la vente de gré à
gré.
Mme Nichols : Très bien. Je
vais céder la parole au président.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Merci beaucoup,
chère collègue. Écoutez, une question, parce
que je ne veux pas non plus étirer ça. J'aurais pu prendre... J'aurais pu me
donner beaucoup de temps, mais je ne veux
pas faire ça, mais j'ai une question, une question très simple. Donc, si j'ai
bien compris, vous faites... vous suivez maintenant une revue de
programme en bonne et due forme en partenariat avec le Conseil du trésor. C'est
ça? Vous êtes en train de...
M. Dubé
(Patrick) : Absolument.
Le Président (M. Leitão) : Pardon?
M. Dubé (Patrick) : Oui,
absolument.
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. O.K. Vous êtes en train de voir ça.
Maintenant, dans cette réflexion-là, et c'est ça, ma question, et on se laissera sur ça, est-ce que... Bon, vous
voulez augmenter, donc, le pourcentage de clientèle à l'intérieur du
gouvernement, donc devenir un véritable centre de services partagés, ce que je
partage entièrement. Mais est-ce que
vous allez continuer à fournir des services à d'autres organismes, comme les municipalités, ou est-ce que vous
pensez que ce serait peut-être mieux de laisser tomber cette partie-là et vous
concentrer vraiment sur la flotte du gouvernement du Québec?
M. Dubé
(Patrick) : C'est une
excellente question, M. le
Président, parce que
ça devra... c'est un élément qui va être
regardé dans l'analyse ou l'examen stratégique
de programme. Parce qu'à partir du moment où on ne le regarde pas juste sous l'angle économique mais d'efficience,
mais également sous l'angle des services essentiels, donc de l'offre de services devant être offerte sur l'ensemble du
territoire, s'il advenait que, pour un lieu donné, le service doit être
maintenu pour des questions de continuité de
services ou de sécurité civile et qu'il y avait des capacités additionnelles au
niveau de l'atelier concerné, je pense que
la question méritera d'être soulevée dans l'examen en cours, sur est-ce qu'on
rend à profit, si vous voulez, les
capacités productives additionnelles au bénéfice d'autres organismes publics,
tels que les municipalités. Ça devra être regardé.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Oui, et je vous invite à regarder
ça parce que, et je finis avec ça, malgré ça... Notre collègue député des Îles-de-la-Madeleine, qui, dans le
temps, était aussi maire des Îles-de-la-Madeleine, il nous disait que, malgré la meilleure des bonnes
volontés entre le CGER et les besoins de sa municipalité, c'était plus
efficace ou plus rentable pour la municipalité de ne pas faire affaire avec le
CGER. Donc, il va falloir peut-être revoir toute cette question de façon très,
très fondamentale.
Écoutez,
merci beaucoup. Merci beaucoup d'être venus, merci beaucoup d'avoir partagé
avec nous les résultats de la
vérification de la part du Vérificateur général du Québec. Donc, Mme Leclerc et
votre équipe, merci. M. Dubé et votre équipe aussi, merci beaucoup.
Et nous
allons maintenant suspendre notre séance quelques minutes avant de revenir en
session de travail. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 33)