(Quinze heures cinq minutes)
Le
Président (M. Leitão) : À l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour, tout
le monde. Merci d'être ici. Ayant constaté
le quorum, donc je déclare la séance de la Commission de l'administration
publique ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Alors, la commission
est réunie afin de procéder à l'audition de la Société d'habitation du Québec
sur sa gestion administrative et sur le chapitre 2 du rapport de mai
2019 du Vérificateur général du Québec intitulé Programme AccèsLogis Québec : exploitation des
immeubles, ainsi qu'à l'audition, dans une deuxième étape, du ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation sur sa gestion administrative.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. LeBel (Rimouski) remplace M. Gaudreault (Jonquière).
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup. Alors, comme j'ai dit tantôt,
l'audition d'aujourd'hui se déroulera
en deux temps. Nous débuterons, cet après-midi, par l'audition de la Société d'habitation du Québec puis nous entendrons, à 16 h 30,
le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.
Nous allons
débuter cette première audition par l'exposé de Mme Leclerc, la Vérificatrice générale du Québec, et de la
présidente-directrice générale de la Société d'habitation du Québec. Puis le
reste de la séance sera consacré aux échanges avec les membres de la
commission.
Les échanges
se dérouleront par blocs, comme nous sommes habitués, d'une durée d'environ
10 minutes, incluant les
questions et les réponses, en alternance entre le gouvernement et les
oppositions, afin de permettre à tout le monde d'écouler graduellement
leur temps de parole.
Alors, je souhaite
donc la bienvenue à tout le monde, mais plus particulièrement Mme Leclerc, la Vérificatrice
générale, et à votre équipe. Et donc je vous
invite à faire votre exposé. Vous disposez de 10 minutes. La parole est à
vous.
Exposé de la Vérificatrice générale,
Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci, M.
le Président. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de la commission, Mme la présidente-directrice générale
de la Société d'habitation du Québec, c'est avec intérêt que je participe
à cette séance de la Commission de l'administration publique.
Tout d'abord,
permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent : Alain
Fortin, directeur général d'audit, et Robert Ratté, directeur d'audit.
Le programme AccèsLogis permet d'offrir des
logements abordables à des ménages à revenus faibles ou modestes ou à des personnes qui ont des besoins
particuliers. Des subventions versées, au 31 décembre 2018, ont totalisé 1,9 milliard
de dollars et les garanties de prêt, au 31 mars 2018, se sont élevées à
1,8 milliard. Un peu plus de la moitié des 32 000 logements réalisés font l'objet d'une subvention du
Programme supplément au loyer puisqu'ils sont destinés à des ménages à
faibles revenus.
Aujourd'hui, nous vous présentons les résultats
du premier volet de nos travaux d'audit sur le programme AccèsLogis Québec, à savoir l'exploitation des
immeubles. Afin de compléter le portrait de la situation et d'alimenter davantage la réflexion, nous poursuivons
actuellement nos travaux et nous nous intéressons, dans le deuxième volet, à
la réalisation des projets d'habitation soit la construction, la rénovation des
immeubles.
Les travaux
d'audit relatifs au premier volet ont été finalisés en mai 2019. Voici nos
principaux constats. Les loyers de
plus de 50 % des 17 000 logements dont les ménages bénéficient du
Programme supplément au loyer ne respectent pas l'un des principes du
programme AccèsLogis Québec, à savoir que les loyers sont abordables. Cela a
pour effet d'augmenter d'environ
15 millions de dollars annuellement la subvention versée par la SHQ aux
organismes dans le cadre du Programme
supplément au loyer. Quant aux locataires, ils ne sont pas touchés car leur
part est limitée à 25 % de leurs revenus
totaux. En outre, plusieurs logements réguliers sont occupés par des ménages
dont les revenus peuvent difficilement être
qualifiés de modestes. Les limites du revenu modeste adopté par la SHQ font que
50 % des ménages québécois sont considérés comme ayant un revenu
modeste.
• (15 h 10) •
Par ailleurs,
la SHQ assume la quasi-totalité des risques financiers. En effet, les
organismes n'assument aucun risque
financier en lien avec l'immeuble subventionné. De plus, les fonds de réserve
des organismes sont grandement sous-capitalisés.
Nous estimons que les fonds de réserve sont sous-capitalisés d'environ
600 millions de dollars. Dans sa forme
actuelle, le programme AccèsLogis Québec risque d'entraîner des débours
importants de la part de la SHQ. D'autre part, des contributions versées à la SHQ par les organismes qui
totalisent 195 millions de dollars, au 31 mars 2018, ne font pas l'objet d'une gouvernance appropriée. Aucune règle
interne visant à encadrer la gestion des contributions pour l'habitation communautaire n'a été développée...
adoptée, et la politique visant à déterminer les modalités relatives à l'octroi
de l'aide financière aux organismes n'a toujours pas été élaborée.
Enfin, des
sommes sont versées annuellement aux mêmes organismes du secteur du logement sans
que la SHQ évalue la pertinence de l'aide financière. Depuis la mise en place du programme, environ 46 millions de dollars ont été versés à 50 organismes. La
SHQ n'a pas été en mesure de nous indiquer l'assise juridique de la
contribution pour des organismes du secteur du logement.
Des actions
doivent être accomplies rapidement pour améliorer la situation et une réflexion
doit être menée pour évaluer le programme. Plusieurs analyses ont été
effectuées au cours des dernières années sans que des changements d'importance
aient été apportés au programme.
En terminant,
j'aimerais souligner l'excellente collaboration des dirigeants et du personnel de la SHQ. Je veux
aussi assurer les membres de la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière
collaboration dans leurs travaux.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup, Mme Leclerc. Alors, je souhaite maintenant
la bienvenue à Mme Marcoux, la P.D.G.
de la Société d'habitation du Québec, et à toute votre équipe aussi, ainsi qu'au
président du conseil d'administration. Alors, Mme Marcoux, je vous invite à faire votre
exposé, et vous disposez aussi de 10 minutes. La parole est à vous.
Exposé de la présidente-directrice générale de la Société
d'habitation du Québec, Mme Guylaine Marcoux
Mme
Marcoux (Guylaine) : Alors, merci, M. le Président. Je veux d'abord saluer tous les parlementaires qui siègent à cette commission ainsi que la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc. À titre de présidente
générale... directrice générale, c'est avec plaisir que je représente la Société
d'habitation du Québec.
Permettez-moi
de vous présenter les gens qui m'accompagnent : Me Pierre Rivard, qui
est président du conseil d'administration de la société; M. Jean-Pascal Bernier, qui est vice-président à l'amélioration et au développement de l'habitation;
derrière moi, il y a M. Renaud Gilbert, membre du conseil d'administration, ainsi que quelques membres de mon équipe de direction. Nous serons disponibles
pour répondre aux questions dans le cadre de cette audition portant sur
notre gestion administrative et le programme AccèsLogis Québec.
Il s'agit pour nous d'une occasion privilégiée de présenter
les nombreuses actions mises en oeuvre et à venir dans différents chantiers d'envergure. Ceux-ci ont été
entrepris par la société depuis un virage amorcé en 2017 notamment grâce à un plan stratégique ambitieux, lequel est rigoureusement suivi par
notre conseil d'administration. Mais avant, au bénéfice de tous les membres de la commission, j'aimerais prendre
quelques instants pour vous présenter la Société d'habitation du Québec et l'ampleur de son apport dans la
vie de nos concitoyens.
La société
a fêté ses 50 ans en 2017. Elle a vu le jour en 1967, en pleine Révolution
tranquille, à une époque où le Québec vivait de nombreux changements sociaux. C'était
la réponse du gouvernement aux graves problèmes de logement du Québec. La société a comme mandat d'aviser le ministre
des besoins, des priorités et des objectifs à atteindre dans les divers secteurs de l'habitation au Québec,
de stimuler les initiatives publiques et privées ainsi que la concertation dans
le milieu de l'habitation, d'offrir des
logements à loyer modique aux citoyens du Québec, de favoriser l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes de construction, d'acquisition, d'aménagement, de restauration et d'administration d'habitations, de faciliter l'accession des citoyens du Québec à la propriété, de
promouvoir l'amélioration de l'habitat et enfin de permettre ou d'améliorer l'accessibilité des personnes handicapées à un établissement, et c'est ce que l'ensemble du personnel de
la société, composé de près de 400 employés dévoués, s'emploie à faire
chaque jour.
Au fil des
ans, le rôle et les responsabilités de la société ont connu bien des changements, mais ils sont toujours
demeurés centrés sur la volonté de répondre
aux besoins en habitation des
Québécoises et Québécois, lesquels
sont aussi en constante évolution et toujours bien présents.
Ainsi, en
plus de ses interventions régulières, la société sait se mobiliser et
démontrer sa capacité à s'adapter aux situations particulières
auxquelles la population du Québec est confrontée.
Nous l'avons
démontré lors des inondations du printemps dernier, notamment
dans les villes de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Gatineau, alors que des équipes ont été dépêchées sur le terrain pour
porter assistance aux sinistrés. Nos experts ont mis leur savoir-faire technique au service des
familles touchées pour qu'elles puissent réintégrer leur foyer en toute sécurité.
La société
vit donc au rythme de sa clientèle et elle ajuste ses interventions et ses
programmes aux besoins des citoyens
et aux réalités régionales. Nos interventions contribuent directement aux grandes missions de l'État, dont la santé et les services sociaux ainsi que le soutien aux personnes et aux familles
les plus vulnérables, tout en contribuant de façon majeure à notre économie. C'est pourquoi la société
participe à 20 plans d'action gouvernementaux.
Nos
différents programmes ont permis de soutenir 225 456 ménages. De ce
nombre, 89 % sont à faibles revenus. Au 31 mars 2019, 130 271 logements étaient à la disposition
des ménages québécois grâce à nos différentes interventions
menées au fil des ans. En 2018‑2019, nous avons versé de l'aide au paiement de
loyer à 86 843 ménages en plus de permettre
la rénovation et l'adaptation de près de 3 200 logements. C'est avec les
budgets qui lui sont alloués annuellement que la société peut atteindre de tels résultats. En 2018‑2019,
les dépenses totales de la société se sont élevées à plus de 1,2 milliard.
Pour une saine gestion des fonds publics et afin
de maximiser l'utilisation de ces ressources financières qui nous sont confiées, l'amélioration continue de notre
performance et de nos services fait aussi partie intégrante de la culture
de notre organisation. À ce sujet, permettez-moi de vous donner l'exemple
concret d'un vaste chantier en cours, soit la restructuration du réseau des offices
d'habitation. À ce jour, 75 projets de regroupement impliquant 433 offices
d'habitation ont été réalisés. Nous
sommes donc passés, entre l'année 2017 et le 1er janvier 2020, de 538 à
180 offices d'habitation.
Déjà,
les regroupements réalisés sur une base volontaire ont transformé complètement
le réseau pour le rendre plus efficace
et plus performant, tout en améliorant et en uniformisant les services aux
locataires et aux familles à la recherche d'un logement convenable à
leurs besoins.
Forte de ces résultats obtenus et de l'adhésion de
nos partenaires, l'opération se poursuit en collaboration avec ceux-ci.
Au terme de l'exercice, nous devrions compter, dans tout le Québec, une
centaine d'offices qui seront des organisations plus grandes comptant davantage
d'employés à temps plein et dotés d'une meilleure expertise.
En plus des habitations à loyer modique, nos HLM,
le programme le plus connu à la société est sans contredit AccèsLogis Québec. Il permet de soutenir
une large clientèle, soit les personnes seules ou les aînés, les familles à faibles
revenus ou à revenus modestes ainsi que
celles qui ont des besoins particuliers, comme les personnes handicapées, celles
en situation d'itinérance et les victimes de violence conjugale. Les ménages qui
habitent ces logements vous diront que cela a littéralement changé leur
vie.
Depuis sa création, AccèsLogis Québec a
permis de livrer près de 33 000 logements sociaux et communautaires.
Ce n'est donc pas le fruit du hasard si le Québec
affiche le deuxième plus bas taux au pays, après l'Île-du-Prince-Édouard, pour le nombre de ménages ayant des besoins
impérieux en matière de logement. Il s'agit d'un ménage dont le logement
est considéré inadéquat, inabordable ou d'une taille non convenable, et dont le
niveau de revenus est insuffisant pour lui permettre de louer un logement
approprié et adéquat dans sa communauté.
Pour mieux comprendre la mécanique du programme et
l'organisation du travail de la société qui y est rattachée, il importe de se rappeler le contexte de sa mise en
oeuvre, faisant suite à la décision du gouvernement
fédéral de se retirer du financement du logement social. Le programme a vu
le jour en 1997, basé sur un modèle communautaire découlant du livre
vert de 1995 et d'un exercice de décentralisation de l'intervention gouvernementale
en habitation.
C'est pourquoi le
programme a toujours conféré une grande autonomie aux organismes communautaires
qui développent les projets AccèsLogis, lesquels
sont administrés par un conseil
d'administration autonome et indépendant
de la société. Ils ont la responsabilité de rentabiliser leurs projets et d'en assurer la gestion, tout en
respectant les exigences du programme
et la convention d'exploitation conclue avec la société. La société ne peut
donc intervenir dans la gestion interne d'un organisme, sauf dans
certains cas précis, notamment lorsqu'il y a non-respect de cette convention.
Dans son rapport présenté en mai 2019 à l'Assemblée nationale, la Vérificatrice
générale a analysé certains aspects
du programme AccèsLogis Québec.
La société s'est donc dotée d'un plan d'action pour donner suite à l'ensemble des
six recommandations contenues dans ce rapport. Ce plan d'action a d'ailleurs
été transmis à la commission.
Déjà,
nous avons apporté, en juillet dernier, des modifications au programme qui vont
dans le sens de plusieurs des recommandations
de la Vérificatrice générale. Par
exemple, pour améliorer l'accès au
logement des ménages à faibles revenus,
nous avons fait augmenter la proportion de ces ménages qui doivent être
subventionnés dans les nouveaux projets AccèsLogis.
Également,
comme l'a recommandé la Vérificatrice
générale, la société assure un suivi
plus serré des projets en exploitation,
de façon à réduire ses risques financiers. Il s'agit là de travaux qui
s'inscrivent en continuité du virage majeur de l'approche de la société
amorcé au cours des dernières années pour une gestion plus proactive du programme.
• (15 h 20) •
Depuis la dernière mise à jour du programme, nous exigeons que les promoteurs soient
davantage expérimentés en gestion immobilière ou qu'ils soient
accompagnés par un organisme qui possède de l'expérience dans le domaine. L'adoption du projet de loi n° 16 en décembre 2019 prévoit d'ailleurs qu'un organisme à but non lucratif doit être
membre d'une fédération nationale ou
régionale en habitation pour obtenir
une aide financière de la société, et ce, pour toute la durée de convention
d'exploitation.
Ce projet de loi a également confié à la société
les moyens d'intervenir lorsque des manquements de gestion graves sont constatés chez les organismes qui exploitent
des projets d'habitation. De plus, pour les nouveaux projets AccèsLogis,
les organismes ont désormais l'obligation
d'effectuer un bilan de santé à tous les cinq ans. Voilà des moyens de réduire
les risques et de favoriser un meilleur accompagnement à la gestion.
Ce ne sont là que
quelques-unes des nombreuses actions qui ont été entreprises. Les
recommandations de la Vérificatrice générale sont une occasion de poursuivre et d'accélérer
notre travail. Soyez donc assurés que nous avons la ferme volonté
d'accroître notre performance et d'améliorer nos pratiques de façon continue.
En terminant, je veux attirer votre attention sur notre dernier rapport annuel de
gestion. Il a été déposé le 3 octobre dernier à l'Assemblée
nationale par la ministre des Affaires municipales et de
l'Habitation. Il reflète bien le
travail que nous avons accompli au
cours des dernières années... de la dernière année et notre volonté de mieux
soutenir l'habitation sous toutes ses formes. L'état d'avancement de notre
plan stratégique 2017‑2021 s'y trouve également. Les résultats sont au
rendez-vous et nous continuons de progresser vers l'atteinte de nos objectifs.
Nous reconnaissons toutefois qu'il y a toujours
place à l'amélioration et c'est dans un esprit de collaboration et
d'ouverture que nous prenons part aujourd'hui aux travaux de la commission.
Merci.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci beaucoup, Mme Marcoux. Merci.
Discussion générale
Alors, chers collègues, nous sommes maintenant
rendus à la période d'échange avec les membres de la commission. Nous allons commencer par un bloc d'intervention du groupe parlementaire formant le gouvernement.
Monsieur, madame... M. le député de Portneuf, vous disposez de huit
minutes.
M. Caron : Merci, M. le Président. Bonjour à tous, à toutes. Bienvenue. Toujours
un exercice auquel on aime se prêter beaucoup.
Je vais... Je voudrais qu'on ne s'étende pas
beaucoup, mais, sur cette première question, la SHQ a annoncé, en juillet dernier, l'accélération pour la création
de 15 000 nouveaux logements sociaux. Est-ce que vous pouvez juste, mais
de manière très courte, nous dire où vous en êtes jusqu'à maintenant sur cette
création de logements sociaux?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, présentement, effectivement, les améliorations qui
ont été apportées au programme, en juillet
dernier, ont permis d'accélérer la livraison et les chantiers de certains
projets. Donc, j'en ai 2 400 qui sont
présentement en chantier et qu'on espère livrer dans l'année. Alors, on peut
dire qu'effectivement les modifications qui ont été apportées et surtout l'augmentation des coûts maximums
admissibles ont permis de débloquer des dossiers et de les faire
avancer.
M. Caron : Merci. J'aime, quand je participe à cette commission, m'inspirer soit
de situations que je vis dans ma circonscription ou des situations que
m'échangent certains de mes collègues.
Je vais un petit peu dans le technique, mais ça va
nous permettre d'arriver à aller valider si on peut économiser, dans
certains cas, certaines sommes.
Lorsqu'un groupe de ressources techniques prévoit
de développer un projet, est-ce qu'il est vrai que ce groupe, ce GRT, comme on l'appelle dans votre jargon, est-ce
qu'il est rémunéré seulement lorsque le dossier débute? Est-ce que c'est
le cas? Est-ce qu'il faut attendre que la construction du projet débute?
Mme Marcoux (Guylaine) : Effectivement, les groupes de ressources techniques, les
honoraires sont basés sur des projets
qui sont réalisés ou en réalisation. Donc, lorsque c'est le début pour l'obtention
des permis, les plans, il n'y a pas de rémunération au départ, mais on a des étapes dans un projet.
Donc, lorsque le projet est en engagement conditionnel, le GRT reçoit 25 %
de ses honoraires. Lorsqu'il est en engagement définitif, et ça, c'est des
étapes, il reçoit un autre 25 % et le reste à la construction.
Mais c'est certain qu'au début, et c'est peut-être
la période qui est la plus longue, de trouver les terrains, de trouver
l'architecte, de faire faire les plans, ce bout-là, ils n'ont pas de
rémunération au départ.
M. Caron : Et est-ce que ça, ça n'a pas pour effet de vous... que des
dossiers vous soient présentés, finalement, sur papier assez rapidement pour franchir au moins la première étape et puis
qu'après, bien, vous êtes déjà... vous avez déjà le pied dans l'engrenage à hauteur de 25 % et
vous dites : Bien, je ne peux pas aller plus... je ne peux pas faire
machine arrière, finalement, et donc il y a des incidences sur le projet
global, au final, des incidences financières?
Mme Marcoux (Guylaine) : Pas tout à fait, parce que lorsqu'ils sont rendus
déjà en engagement conditionnel, il y
a un bout du travail qui est fait, et le projet est assez avancé. Alors, non,
il n'y a pas d'impact. Habituellement, lorsque le projet est déjà rendu
en engagement conditionnel, c'est qu'il a respecté tous les critères et il est
prêt à avancer.
M. Caron :
Donc, ça me sécurise, cette réponse.
Dans le rapport de la Vérificatrice générale,
c'est sûr qu'il y a des... plusieurs points qui nous sautent aux yeux. La sous-capitalisation du fonds
de réserve pour les réparations, on n'a pas abordé ça dans les présentations
qui nous ont été faites. Est-ce que
vous pourriez... est-ce que ça vous inquiète, où on en est? À l'époque du
moment où la Vérificatrice générale
avait émis son rapport, on parlait de 600 millions en déficit. On en est
où aujourd'hui? Et aussi est-ce qu'il y a un inventaire, un bilan de santé des édifices qui a été... qui est mis en
place, qui est réalisé? Si ce n'est pas le cas, quand est-ce qu'il va se
terminer?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Effectivement, dans la dernière modification du mois de
juillet, nous avons mis l'obligation de
faire un bilan de santé aux cinq ans. Il faut dire que les coopératives
d'habitation ont déjà cette obligation dans
la Loi sur les coopératives. Alors, eux avaient déjà l'obligation. C'est plus
pour les OBNL que ça vient... que ça va avoir un impact, parce que les
coops avaient déjà un bilan de santé à faire.
Oui, les réserves nous préoccupent, mais ce n'est
pas tous les projets qui ont un problème de réserves. Et lorsque le Vérificateur général est venu, c'est une photo à
une journée x, et peut-être que l'organisme avait utilisé ses réserves l'année
d'avant ou la journée d'avant pour rénover
ses fenêtres ou sa toiture, et là a à refaire sa réserve. Mais c'est certain
qu'on a certains dossiers qui viennent nous
voir pour de l'aide supplémentaire, parce qu'ils ont des rénovations à faire,
puis on en est conscients, on les
regarde, on aide beaucoup, on aide ces gens à trouver des solutions pour
rénover leurs parcs, mais je ne pense
pas qu'il faut dire que c'est pire que le privé. Alors, c'est comme le privé,
c'est des immeubles qui sont vieillissants, qui ont besoin d'amour. Alors, ils ont la même problématique ou les
mêmes défis, je dirais, pour les rénovations et pour les réserves.
D'ailleurs, le projet de loi... dans le projet de
loi n° 16, pour les condos, on a mis l'obligation de
faire un bilan aux cinq ans. Donc,
c'est la même chose pour nos immeubles, mais il ne faut pas trop... oui, il
faut s'en préoccuper, mais je ne crois
pas qu'on a à être alarmés. Ça peut paraître beaucoup, le montant de
sous-capitalisation, mais je crois qu'en suivant bien les projets... On a mis en place un logiciel qui va nous permettre
de mieux suivre ces réserves-là et on sera en mesure d'agir beaucoup plus rapidement en amont. Alors,
je pense qu'on peut dire qu'on a le... on surveille ça de près, on a le
contrôle, mais ce n'est pas... il ne faut pas dire que c'est très alarmant.
M. Caron : Le
chiffre de 600 millions, selon vous, était donc un chiffre à un moment
donné. Je ne peux pas croire que vous
ne soyez pas portés à l'exercice de faire une moyenne, finalement, de se
dire : Bon, bien, si le chiffre qui a été avancé, de
600 millions, n'est pas la réalité, vous, vous évaluez ça à combien?
Mme Marcoux (Guylaine) : Je ne
vous dis pas que ce n'est pas la réalité. C'est un chiffre qui a été établi en fonction des projets qui ont été analysés, et il y
a eu une règle de trois qui a été faite en fonction des autres projets qui
n'ont pas été analysés.
Présentement,
je connais l'information pour les projets qui viennent nous voir, qui ont des
difficultés, mais je n'ai pas
l'ensemble du parc parce qu'on n'avait pas le logiciel nécessaire pour suivre
ces réserves-là. Maintenant, depuis, on
l'a développé et là on est en train de se développer des indicateurs avec le
logiciel qui vont nous permettre de lever des drapeaux
et de nous dire : Bon, il y a
sous-capitalisation de tel projet, et on va être en mesure de mieux suivre les projets.
M. Caron : J'aimerais qu'on se place un petit peu, s'il me reste... il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : Quelques
secondes.
M. Caron : O.K. Du côté des...
M. Leitão : Sept secondes.
M. Caron : Donc, alors, on y
reviendra plus tard.
Le Président
(M. Leitão) : C'est
bien ça. Merci, M. le député de Portneuf. Mme la
députée de Saint-Laurent, pour un bloc de
10 minutes.
• (15 h 30) •
Mme Rizqy : Merci.
Mais puisque la table a été bien mise, je vais me permettre de poursuivre dans cette ligne parce
que je ne suis pas certaine d'avoir bien saisi vos réponses.
Moi, ma
compréhension du rapport du VGQ, c'est qu'ils ont examiné plusieurs de...
logements, notamment les OBNL, et le
constat, c'est le suivant, c'est qu'il y aurait un déficit de 600 millions
de dollars puisqu'il n'y a pas de réserve. Je comprends que vous nous répondez : Mais c'est une photo prise un
jour x. Est-ce que ce jour x... Vous, le jour y, le lendemain du
rapport, avez-vous fait un suivi pour voir si, tout à coup, les 17 000 logements
ont été rénovés?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Non, je n'ai
pas fait... Bien, franchement, on n'a pas appelé tous les organismes
pour savoir s'ils avaient fait des rénovations avant, mais ce que je dis, c'est
que, oui, on sait qu'il y en a qui ont une sous-capitalisation.
Ce n'est pas tous les projets qui ont une sous-capitalisation. Il y a des projets qui vont très bien.
On s'est dotés d'un logiciel pour
être capables de mieux les suivre. On est en train de développer des indicateurs pour s'assurer qu'il y ait des drapeaux qui lèvent pour ceux qui ont de la sous-capitalisation et
intervenir auprès d'eux plus rapidement pour venir en aide. Mais il y
en a qui sont déjà
venus nous voir, qui avaient des problèmes de sous-capitalisation ou qui avaient déjà
utilisé leurs réserves, et puis là ils ont d'autres difficultés. Donc, on va
les suivre.
Mme Rizqy : Et ceux qui sont
allés vous voir, c'est combien, en millions de dollars?
Mme Marcoux
(Guylaine) : En millions de dollars, c'est... Je vais me retourner
vers mes collègues parce que je n'ai pas cette donnée précise.
Mme Rizqy : En attendant, je
vais vous poser d'autres questions pendant que les gens cherchent...
Mme Marcoux (Guylaine) : Oui,
tout à fait.
Mme Rizqy : ...parce que le
bloc, comme vous le savez, ça file très vite. Dans les indicateurs que vous
avez développés, ce sont lesquels?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, on est
en train de les développer, mais effectivement il y a des ratios qui vont
être mis selon le nombre d'unités pour
que... Si ça descend en bas de ce ratio-là, le drapeau se lèvera, et on aura
une alarme qui viendra nous dire : Oh! il faut...
Mme
Rizqy : Concrètement, pour
ceux qui nous écoutent, moi, je veux savoir... J'ai un HLM, indicateur... La
toiture, on sait combien de temps à peu près
ça dure. Est-ce que... C'est quoi, vos indicateurs, là? Parce que vous devez
en avoir quelques-uns, là. On ne peut pas
les développer... Le rapport a quand même été déposé il y a un certain temps...
de la VG.
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à fait. On a déjà beaucoup d'expérience avec
nos HLM. On fait des bilans de santé
pour nos HLM régulièrement, aux cinq ans, donc, et c'est un cycle. Donc, on a
déjà des indicateurs qui s'appliquent à nos HLM, qu'on réutilise pour les AccèsLogis. Je n'ai pas l'indicateur
précis, mais là on a... Il y a des indicateurs de savoir, bon, la vétusté, le
nombre d'années de construction, combien de personnes restent là, donc, est-ce
que c'est familial, les aînés. Il y a beaucoup d'indicateurs qui peuvent
être différents.
Mme Rizqy :
Ma question était plus précise, envers les OBNL. Vous faites...
Mme Marcoux (Guylaine) : OBNL, il y en a pour personnes âgées, il y en a
pour des familles. Donc, ça dépend
du type d'immeuble. Ça dépend du nombre de
logements. Et soyez assurée qu'on a quand
même une expertise. Au bureau,
j'ai des ingénieurs, j'ai des architectes,
qui sont capables de suivre les indicateurs, puis j'ai des comptables aussi. Alors,
ensemble, ils sont en train de travailler
pour les déterminer. On utilise ceux
des HLM parce qu'on a quand
même... depuis 1970 qu'il
existe des HLM, alors...
Mme Rizqy :
Je comprends. Donc, vous prenez les indicateurs des HLM, mais vous ne les avez
pas encore implantés dans les logiciels que vous venez d'acquérir.
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à
fait, c'est qu'on est en train de le faire puis s'assurer de les ajuster pour les OBNL et les
coopératives.
Mme Rizqy : D'accord, O.K., parfait. Maintenant, j'ai une question
par rapport... Nous, on voyait qu'il y avait... Vous
disiez... Selon la Vérificatrice
générale, au niveau des suivis, de qui occupe les habitations
à loyer modique... Faites-vous
un suivi, que ce soient habitations à loyer
modique ou autres, de qui est dans l'espace? Par exemple, ça peut arriver qu'on
ait une famille qui occupe une unité
familiale, un cinq et demie ou un six et demie, donc, quatre chambres, mais par la suite, lorsque les enfants
deviennent adultes, quittent.
Est-ce
qu'il y a un suivi qui est fait pour
s'assurer que l'espace occupé soit, de
façon efficiente, pour la personne...
évidemment, si l'adulte est encore en situation de vulnérabilité, mais peut-être de le transférer dans un studio ou dans un
trois et demie et de libérer cette place pour une famille?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, pour les logements qui sont subventionnés au
supplément au loyer, oui, parce qu'on a un règlement qui nous permet de transférer les gens. Pour la
partie des logements, je vais l'appeler, réguliers, comme dans le rapport de la vérificatrice, à ce moment-là, non, parce qu'on n'a
pas de règlement qui vient gérer le revenu des personnes ou le nombre de personnes qui occupent un logement. Et
compte tenu que, dans le Code civil, il y a
le droit au maintien dans les lieux, alors on a cette obligation-là à
respecter.
Alors, la réponse,
pour la partie des logements non subventionnés, on n'a pas les moyens de
vérifier cette affirmation et de transférer les gens comme on l'a dans les HLM
ou avec la portion supplément au loyer.
Mme Rizqy : O.K. Puis est-ce
que vous faites un état des lieux
pour, justement, voir s'il serait à-propos de faire des
modifications législatives?
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à
fait, tout à fait. Et je dois vous
dire que notre direction de la vérification fait des vérifications dans ces organismes-là, vérifie si les
locataires répondent à notre programme, mais, compte tenu du droit au maintien dans les lieux, on est quand même
limités. On est en train de regarder les options pour voir, dans le futur, si on
peut faire un règlement. Ça demande une modification législative de notre loi pour nous permettre de faire un règlement dans ce sens. Et on a même regardé les options... Est-ce qu'on pourrait modifier le Code
civil pour le maintien dans les lieux?
On analyse toutes ces options, mais on analyse aussi les impacts de ces
options.
Mme Rizqy :
Absolument. Pouvez-vous nous déposer l'état des lieux, s'il vous plaît?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Vous voulez l'état des lieux de... Je ne l'ai pas avec
moi. Alors, je vous...
Mme Rizqy : Non, mais votre équipe... J'imagine qu'à quelque part, si vous avez un état des lieux, vous pouvez le transmettre à la
commission.
Mme Marcoux
(Guylaine) : Je vais le transmettre à la commission.
Mme Rizqy : Comme ça, nous, ça nous permet de savoir si, justement,
on doit s'ajuster pour faire des modifications législatives en ce sens,
suivant l'état des lieux.
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, on vous transmettra les informations dont
nous disposons à la commission.
Le Président (M.
Leitão) : ...au secrétaire de la commission. Merci. Vous avez encore
3 min 30 s.
Mme Rizqy : Parfait, merci. Et, au niveau des revenus, est-ce que vous faites la vérification pour tout ce qui est
AccèsLogis... à ceux qui sont vraiment dans un seuil de faibles revenus?
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à
fait, les faibles revenus ont une subvention
qui est le supplément au loyer. Alors, à ce moment-là, en vertu du règlement
d'attribution, on a le droit d'exiger les avis de cotisation, et les organismes, et c'est surtout les offices
d'habitation qui gèrent cette portion-là, vérifient à chaque année les revenus
des personnes pour voir s'ils sont encore admissibles à un supplément au loyer.
Mme Rizqy : O.K., et ça, c'est
vrai pour tous les différents volets que vous avez?
Mme Marcoux (Guylaine) : Non,
seulement pour le volet qui est subventionné. Le volet régulier dans les
AccèsLogis, je n'ai pas de règlement qui me
permet d'obtenir le revenu, sauf à l'entrée, parce que notre programme
prévoit qu'à l'entrée l'organisme a le droit d'exiger le revenu, mais, par la
suite, il ne peut plus l'exiger.
Mme Rizqy : Donc, par exemple, une personne qui se qualifie
l'an un, et que, par les années suivantes, évidemment, on est contents que sa situation financière
s'améliore, on l'en félicite, mais décide de pouvoir continuer de rester, passerait
sous le radar, parce que vous n'avez pas un règlement qui ferait en sorte qu'on
pourrait lui dire : On a une belle liste d'attente, malheureusement, de
gens qui en ont vraiment besoin, qui en ont plus besoin. Alors, ça vous
prendrait un règlement en ce sens?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Effectivement.
Alors, le programme, à sa création, en 1997, n'a pas été fait comme ça,
et je n'ai pas de règlement qui me permet d'obtenir l'information.
Mme Rizqy : Est-ce que,
légalement, ça vous prend absolument un règlement?
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à
fait.
Mme Rizqy : O.K., parfait. Puis j'aurais une autre question,
puis peut-être que vous n'aurez pas l'occasion de me répondre immédiatement, mais, dans le prochain
bloc... On a un grand parc, bientôt, à prévoir pour le logement abordable
pour nos aînés. Est-ce que vous avez un plan de match?
Mme Marcoux (Guylaine) : Mon
collègue me parlait. Pouvez-vous répéter la question?
Mme Rizqy : Vous êtes
exactement comme moi. Ça veut dire... pas capable, lorsque quelqu'un me
parle...
Mme Marcoux (Guylaine) :
...quand même.
Mme Rizqy : Non, non, mais moi, je suis exactement comme
vous, si quelqu'un me parle, je ne suis pas capable, j'ai... j'entends
une personne. Alors, je vous comprends parfaitement.
Alors,
évidemment, on sait qu'on a un choc démographique. On va avoir de plus en plus
d'aînés, et ça ne sera pas tout le
monde qui va être capable de payer des résidences à 3 000 $ sans
repas. Alors, plusieurs vont se tourner vers vous pour... Donc, ici, je me pose la question. Est-ce
que vous avez un plan de match, pour les cinq à 10 prochaines années,
où est-ce qu'on risque d'avoir une demande
accrue de logements abordables, des HLM aussi, pour nos aînés, donc, plus de
studios, plus de trois et demie?
Mme Marcoux (Guylaine) :
Plusieurs se retournent déjà vers nous. Alors, on peut dire que, dans les
années antérieures, on a fait plusieurs
projets AccèsLogis, volet 2, qui sont des volets pour les personnes âgées en
légère perte d'autonomie. On a déjà
ce volet-là. Et vous comprendrez que c'est tributaire des unités que nous
recevons annuellement lors du budget.
Alors, on attend avec impatience le prochain budget, mais c'est certain qu'on a
déjà des unités qu'on appelle dans le
«backlog» communément, qui vont servir aussi à construire des logements pour
les personnes âgées, pour les aînés.
Mme Rizqy : D'accord. Bien,
c'est tout le temps que j'ai. Bien, entre-temps...
Le Président (M. Leitão) : Une
vingtaine de secondes.
Mme Rizqy : Bon, bien, entre-temps, moi, j'aimerais quand
même avoir la pensée juridique de... Tantôt, dans ma question, je ne sais pas pourquoi, ça me trotte
encore dans la tête, au niveau de la vérification pour l'accès au programme
régulier, si quelqu'un peut me répondre d'un
point de vue juridique puis m'expliquer pourquoi ça prend un règlement,
ce serait grandement apprécié.
• (15 h 40) •
Mme Marcoux (Guylaine) :
Présentement, dans notre loi, on a le droit de faire un règlement pour exiger
les revenus, mais pour les faibles revenus
seulement. Donc, ça nous demande une modification
législative dans notre loi pour nous
permettre aussi d'obtenir les revenus modestes et ça nous prend un règlement
pour être capables de contrôler et de venir
baliser les demandes. Et ça, mes juristes me disent que c'est... Il faut absolument
avoir un règlement pour obtenir l'information. On a déjà
essayé, avec Revenu Québec, de demander de l'information en vertu...
mais, en vertu de la loi de l'accès
aux documents et à la protection des renseignements personnels, ils nous ont toujours
dit qu'on n'avait pas l'habileté pour le faire. Alors, ça prend vraiment
une modification législative et un règlement pour être capables d'obtenir l'information des citoyens. Sinon, ils pourraient nous dire non. Ils
auraient le choix de nous dire qu'ils ne veulent pas nous le donner.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Alors, on
revient du côté gouvernemental. Mme
la députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Merci,
M. le Président. Bonjour, Mme la
présidente-directrice générale. Je viens de la circonscription de Labelle,
et c'est en région, et mon collègue avait posé une question, s'il y avait une façon de répartir, dans
le fond, les ressources, une ventilation au niveau des régions. C'est la première question qui m'est venue à l'esprit, et puis j'ai cru
comprendre que non, que ça fonctionnait par programmes, dans le fond, selon ce
que les gens...
Mais ma question est : Est-ce qu'il y a une
réflexion, au fond, par rapport à... parce
que, si je comprends bien, s'il n'y
a pas personne qui vous fait une
demande en région pour du logement abordable, il n'y aura rien qui va se passer,
c'est-tu ça, parce que ça prendrait le législateur qui vous aiderait de ce
côté-là.
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, pour la répartition des unités AccèsLogis, on a
des mandataires. On a la ville de Québec,
on a la ville de Gatineau et, avant le programme de Montréal, on avait la ville de Montréal.
Puis il y a encore des unités à gérer. Ces trois
villes-là ont des unités qu'on réserve habituellement, annuellement, lorsqu'on
reçoit nos unités dans le budget. Le reste, on le garde pour l'ensemble de la
province, et c'est selon les besoins.
Donc, un organisme doit venir cogner à notre porte
avec un projet, et c'est un groupe de ressources techniques qui, habituellement, prépare le projet, et vient nous
voir, et nous demande de réserver des unités pour eux. Alors, c'est selon
les besoins dans les régions. C'est certain
que, si une région ne nous fait jamais de demande, ils n'ont pas d'AccèsLogis. C'est
vraiment selon les besoins et c'est pour s'assurer qu'on répond à la demande.
Mme Jeannotte : D'accord. Apparemment que vous avez plusieurs
demandes d'aide financière additionnelle. On parle... On a vu 170 demandes d'aide financière additionnelle qui
devraient être analysées. On parle de 65,8 millions de dollars.
Est-il possible de nous présenter, dans le fond,
un portrait des demandes d'aide financière additionnelle? Qu'est-ce qu'on... Qu'est-ce que vous entendez, là, pour
faire... Compte tenu du nombre de demandes aussi toujours en progression,
qu'est-ce que vous comptez faire?
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, c'est certain qu'on a des demandes d'aide
financière pour toutes sortes de sujets.
Parfois, c'est pour refaire la toiture. Parfois, c'est des vices de
construction qui sont découverts en cours de route, et, même s'ils peuvent
faire des poursuites, en attendant, on doit intervenir et faire les
rénovations.
Donc, on en a de tout
acabit, des demandes d'aide financière. Si on regarde le nombre de demandes
d'aide financière que nous avons reçues dans
les 23 années du programme AccèsLogis, ça représente 2,14 % de notre risque
financier. Alors, oui, on a des demandes,
oui, elles sont en augmentation, mais le parc est vieillissant aussi. Alors, c'est
préoccupant et c'est pourquoi notre logiciel
qu'on a mis en place et les indicateurs qu'on est en train de développer et
de mettre dans ce logiciel-là vont nous permettre d'intervenir plus rapidement
et de voir venir.
Mme Jeannotte : Lorsque la Vérificatrice générale est venue nous
parler, elle nous a dit que, dans le fond, il y avait deux gros enjeux, c'était la pérennité financière
et la finalité des programmes. J'aimerais savoir si la vocation sociale des
immeubles par rapport à ça... Quelles sont
les options par rapport à la préservation de la vocation sociale des
immeubles?
Mme Marcoux (Guylaine) : C'est certain qu'au départ le programme,
lorsqu'il a été fait en 1997, il n'y avait pas prévu la pérennité du parc en logement social, mais sauf que c'est avec
du communautaire... c'est avec le communautaire. Donc, les OSBL et les coopératives d'habitation n'ont pas intérêt à se départir de leurs immeubles. Leur
but, c'est d'aider les locataires et de loger les locataires.
Alors, il n'avait pas été prévu, à l'époque, de
clause ou d'obligation de garder la vocation sociale, parce que
c'est du communautaire, c'est déjà du
social, alors les organismes, donc... mais, suite au rapport
de la Vérificatrice générale, nous avons
modifié notre programme AccèsLogis en juillet et nous avons introduit une
clause pour s'assurer de la vocation sociale des projets.
Mme Jeannotte : Donc, on peut s'attendre à ce qu'il y ait
de moins en moins de gens qui aient des revenus élevés et
qui habitent dans des coopératives, ce genre de choses?
Mme Marcoux (Guylaine) : Ça, c'est un autre pan, et ça, on travaille
encore là-dessus, parce
que, comme je le disais tout
à l'heure, on a quand même
des contraintes, le Code civil, on a les règles de la Régie du logement aussi à suivre, et on doit
faire des modifications législatives, des modifications réglementaires. Alors,
on a des choses à faire pour le revenu.
Maintenant,
dans les modifications qu'on a apportées en juillet dernier, on a aussi
augmenté le nombre d'obligations pour
les personnes qui vont bénéficier d'une subvention de supplément au
loyer. On est passés d'un minimum de 20 % à un minimum de 50 % puis on est passés d'un
maximum de 50 % à un maximum de 80 %. Donc, il y aura plus de gens qui
vont bénéficier du supplément au loyer à l'intérieur des nouveaux projets.
Mme Jeannotte : Vous avez vous-même mentionné des enjeux
juridiques importants. Comment vous allez les intégrer dans vos
évaluations de programmes, les enjeux juridiques?
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, les enjeux juridiques ne seront pas
nécessairement intégrés dans l'évaluation du programme en tant que tel,
parce que l'évaluation du programme, c'est le programme actuel qui sera évalué,
sauf que, dans les
modifications qu'on apportera suite à l'évaluation du programme, bien sûr que
ce qu'on en train de regarder au niveau
juridique, qu'est-ce qu'on a à modifier, va être pris en compte. Mais, pour
l'évaluation du programme en tant que tel, c'est le programme qui est là, qui existe, qui sera évalué. Probablement
qu'ils arriveront à la même conclusion, qu'on a besoin de faire des
modifications législatives pour améliorer le programme.
Mme Jeannotte : D'accord. Puis vous semblez beaucoup miser sur
votre logiciel, mais... pour les suivis, mais est-ce que vous pensez que les ressources humaines aussi vont devoir
peut-être revoir les fonctions des gens pour que... Je ne le sais pas,
est-ce que, de ce côté-là, c'est regardé aussi, les... J'ai-tu dépassé mon
temps, non?
Le Président (M.
Leitão) : ...
Mme Marcoux (Guylaine) : Ça va aider nos ressources humaines, notre
logiciel. Oui, on fonde beaucoup d'espoir sur notre logiciel, mais ça aide aussi, nos ressources humaines,
puisqu'avant on recevait nos était financiers papier. Alors, est-ce que je peux vous dire que ça prend beaucoup
de temps à lire, tous les états financiers de chaque organisme? On a 1 116 projets, donc, ça fait 1 116 états
financiers à regarder. Alors là, avec le logiciel, au moins, ils déposent leurs
états financiers sur le Web. Et c'est
pour ça qu'avec les indicateurs nos ressources humaines vont être mieux
équipées pour faire le suivi, parce
que nos chargés de projets et nos conseillers en gestion vont voir les
organismes, les accompagnent. Alors, le logiciel va les aider à arriver
mieux outillés pour aider l'organisme.
Mme Jeannotte : Moi, quand je travaillais, c'était aux trois mois
que je regardais les états financiers. Ça fait que, là, vous me parlez d'un bilan de santé à tous les cinq
ans. Je veux dire, vous n'allez pas regarder les états financiers à tous
les cinq ans. C'est comme... J'ai de la misère à comprendre.
Mme Marcoux (Guylaine) : Les états financiers sont regardés annuellement.
Le bilan de santé est aux cinq ans, mais
les états financiers, eux, sont regardés à tous les ans. Mais, comme je vous
disais, là, quand ils étaient papier, je ne vous garantis pas que tous
les états financiers étaient regardés.
Maintenant, avec le logiciel, ça va nous permettre
d'avoir une meilleure connaissance de notre part, et de pouvoir intervenir, et nos conseillers en gestion vont
être mieux outillés, mais c'est une fois par année, et ça va leur permettre de
voir si la réserve est suffisante ou s'il y
a une problématique de réserve, s'il y a une problématique de revenu. Toute
problématique qu'on peut voir est détectée dans un état financier.
Mme
Jeannotte : J'ai encore du temps?
Le Président (M.
Leitão) : On est là. Non, on y est.
Mme
Jeannotte : Non, c'est là? D'accord.
Le Président (M. Leitão) : Mais ça, on reviendra après de votre côté. Alors,
maintenant, M. le
député de Rosemont, vous disposez d'un bloc aussi de
huit minutes.
M. Marissal : Merci. Merci d'être là, bienvenue. Je comprends que, quand la van de 45 pieds arrivait avec tous les états financiers papier, vous deviez paniquer un
petit peu. Content que la modernité
se soit rendue. Ça va faciliter votre vie et la vie des gens qui font les bilans aussi, parce qu'il faut le dire, souvent, c'est des
associations, c'est des OBNL, c'est des gens dans des coops, puis ce n'est pas des professionnels. Ils ont
parfois de l'aide de comptables, mais ce sont souvent des groupes
communautaires qui les aident, d'ailleurs, pour faire ça. Je le sais, j'en ai
beaucoup dans mon comté.
Je vous lis un passage de ce que vient de nous
lire la Vérificatrice générale. Ça va aller plus vite que si j'essaie de
le reformuler. «Les limites de revenu modeste
adoptées par la SHQ font que 50 % des ménages québécois sont considérés
comme ayant un revenu modeste.» Pouvez-vous définir «modeste», s'il vous plaît?
Où vous mettez la ligne?
• (15 h 50) •
Mme Marcoux (Guylaine) : C'est que, dans la définition de «revenu modeste»
qu'on s'est donnée, effectivement, le
taux maximum qu'on a... Alors, je ne l'ai pas, mais ça va venir. Donc, c'est
qu'on s'est défini quand même un plafond de revenu modeste, et, selon notre définition, bien, effectivement, il y a
plusieurs personnes au Québec qui seraient éligibles à un logement abordable. On vient de me le remettre.
Donc, cette année, pour une personne, pour nous, la limite supérieure du
revenu modeste, c'est 48 883 $.
M. Marissal :
49 000 $, O.K., pour un ménage?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Deux personnes, c'est 69 132 $.
M. Marissal :
69 000 $ pour un ménage, pour deux personnes, 69 000 $?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Pour deux personnes. Pour trois personnes, c'est
84 669 $.
M. Marissal : C'est bon, ça me donne une idée. Alors, sachant
cela, il y a combien de logements, en ce moment, qui sont occupés par
des gens qui ne devraient pas être là?
Mme Marcoux (Guylaine) : Je n'ai pas l'information parce que je n'ai pas accès à leurs revenus.
La Vérificatrice générale a la chance
de pouvoir aller voir Revenu Québec et avoir accès à cette information-là.
Nous, on n'a pas cette chance-là. On
n'a pas... On ne peut pas avoir accès à leurs revenus et on n'a pas... Je n'ai
pas de mécanisme pour obliger les gens
à me donner leurs revenus. Alors, je ne peux pas dire combien qu'il y en a.
J'ai entendu dire des choses, mais c'est des ouï-dire. Alors, on... Et là le rapport du vérificateur... Eux ont eu
accès à cette information-là. Ça me donne de l'information. Donc, je suis contente d'avoir ce rapport-là parce
que ça me permet de voir qu'effectivement il y a peut-être des gens qui demeurent dans nos logements qui ne devraient pas
être là parce qu'ils sont au-dessus, mais, quand ils ont entré dans le
logement, ils avaient un revenu moindre.
M. Marissal : Oui. Donc, ils
étaient admissibles. Je comprends cette partie-là, madame. Merci.
Mme Marcoux
(Guylaine) : Et là ils ont
amélioré leur situation, et ils ont droit au maintien dans les lieux, et je
n'ai pas accès à leurs revenus. Alors, je ne sais pas.
M. Marissal : O.K., mais la...
Mme Marcoux (Guylaine) : ...le
rapport de la vérificatrice que nous avons.
M. Marissal : Le rapport de la vérificatrice et de son équipe
est quand même une bonne base d'analyse. Est-ce qu'on peut faire une
règle de trois? Considérant que l'échantillon étudié par la vérificatrice est
quand même assez substantiel, on pourrait
arriver, là... En latin, le «ballpark figure», là, on est à peu près à combien
de logements qui sont occupés par des gens qui, selon les principes, ne
devraient pas être là?
Mme Marcoux
(Guylaine) : On peut faire
des règles de trois, mais ça ne veut pas dire que c'est la réalité. Alors,
c'est pourquoi, dans notre plan d'action, on
a mis qu'on regardait les possibilités pour se doter de lois et de règlements
pour nous permettre d'aller chercher ces revenus et s'assurer vraiment d'avoir
la réalité.
M. Marissal : Cela dit, il ne
faudrait quand même pas non plus donner l'impression qu'il y a des familles multimillionnaires qui vivent là-dedans. Et les
seuils sont quand même... les plafonds, pas les seuils, les plafonds sont
quand même assez bas, comme c'est souvent le
cas au Québec. Donc, est-ce que vous avez prévu un mécanisme, en pleine pénurie de logements, en particulier dans les
centres urbains, pour ne pas juste mettre ces gens-là dehors, leur envoyer
un huissier puis dire : Tu n'as pas
d'affaire à être ici, il faudrait que tu sois parti pour telle date? Est-ce
qu'on va juste déplacer le problème, finalement?
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors,
vous avez raison, et c'est pourquoi, avant de mettre en place un nouveau règlement et les critères dans ce nouveau
règlement là, on est en train d'analyser les avantages, les inconvénients et surtout
les impacts que ça aura sur ces gens-là.
M. Marissal : Je suis content de vous l'entendre dire. On dit
aussi ici que «les loyers de 53 % des 17 161 logements dont les
ménages bénéficient du programme de supplément au loyer ne respectent pas l'un
des principes du programme AccèsLogis,
à savoir que les loyers sont abordables». Vous partagez, je présume, cette
analyse de la vérificatrice. Comment se
fait-il qu'on arrive à une proportion aussi élevée de logements qui,
finalement, ne remplissent pas leur principale mission que d'être
abordables?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, ce
constat-là, il est fait pour les volets 2 et les volets 3 de notre programme,
parce qu'on a trois volets à notre
programme. On a le volet 1 qui est pour les familles, les personnes âgées, et
on a le volet 2 pour les personnes
âgées en légère perte d'autonomie, et le volet 3 pour les personnes qui ont des
besoins particuliers. Par les volets
2 et les volets 3, on exige aux organismes d'avoir des salles communautaires,
d'avoir une cuisine, d'avoir des locaux pour accueillir des
intervenants, alors, mais on ne subventionne pas ces locaux-là.
Donc, on
vient permettre d'augmenter le loyer légèrement... bien, légèrement, mais
jusqu'à 150 %, parce que, là, on vient
de modifier notre programme. Ce n'était pas dans notre programme, mais là on
l'a mis dans notre programme, pour permettre aux organismes de pouvoir
payer la construction, et les gens peuvent bénéficier de services. Alors, si on
se compare avec le privé pour les résidences
pour personnes âgées ou des résidences intermédiaires, notre loyer est quand
même en bas de ce que les autres chargent.
Alors, on peut considérer qu'il est abordable, mais c'est sûr qu'il est un petit
peu... il est plus élevé que le loyer ordinaire où il n'y a pas de services,
qu'il n'y a pas de salles.
M. Marissal : Merci. Une petite
dernière, peut-être, si j'ai le temps. Je crois comprendre que vous avez essentiellement... Je reviens un pas en arrière,
là, sur les familles qui ne devraient pas être là peut-être parce qu'elles ont
un revenu supérieur à ce qu'il devrait être.
Je crois comprendre que vous avez deux façons de régler ce problème-là, soit que
vous ayez accès à leurs données salariales
ou de revenus, soit que vous diminuiez encore, que vous abaissiez encore le
plafond. Sur quel scénario vous travaillez en ce moment?
Mme Marcoux (Guylaine) : Sur tous les scénarios possibles. Il faut
regarder toutes les options et surtout l'impact pour la population, parce que, si on met... on change les montants puis
qu'une personne dépasse de 1 $, ça ne veut pas dire qu'elle est capable de se
payer un logement. Alors, il faut regarder l'impact pour ceux qui sont déjà là.
Pour le futur, c'est un petit peu
facile parce qu'on peut déterminer au départ... mais, pour les gens qui
demeurent déjà dans des AccèsLogis, je vous dirais que c'est plus complexe. Alors, c'est pourquoi on analyse les
avantages, inconvénients et surtout les impacts. Alors, il y a plusieurs options sur la table
présentement, mais soyez assuré qu'on va prendre la meilleure décision pour le citoyen,
et on a toujours le droit au maintien dans les lieux qui est là.
Le Président (M. Leitão) : Très bien, c'est déjà tout. Alors, on revient du
côté gouvernemental, M. le député de Portneuf.
M. Caron :
Oui, merci, M. le Président.
Le Président
(M. Leitão) : Très bien, allez-y, la parole est à vous.
M. Caron : Merci. Je voulais juste... Il y a vraiment
quelque chose qui m'a interpelé il y a quelques secondes. Donc là, vous nous dites que les chiffres,
finalement, vous les avez appris grâce au rapport de la Vérificatrice générale,
de dire que, si vous voulez un portrait
aujourd'hui, en 2020, de la situation, vous devez... Le seul moyen, pour vous, d'avoir
le vrai chiffre, c'est de vous tourner vers
la Vérificatrice générale et de dire : Faites un audit. Vous n'avez
vraiment aucun moyen d'aller vérifier ça pour l'instant, d'aller...
Mme Marcoux
(Guylaine) : ...aucuns moyens légaux présentement pour exiger
d'obtenir les revenus des personnes qui
n'ont pas de subvention. Alors, la Vérificatrice générale a la chance de
pouvoir aller voir Revenu Québec et
de demander, d'obtenir ces informations-là. Mais présentement, je n'ai pas,
légalement, le pouvoir de demander aux personnes
de me fournir leur avis de cotisation, contrairement à ceux qui vivent dans des
HLM ou à ceux qui reçoivent des suppléments au loyer dans les
AccèsLogis.
M. Caron :
Bien, en tout cas, c'est bien noté, puis on est plusieurs à avoir noté ça.
Revenons
du côté des usagers. Je voudrais juste bien cerner... Lorsqu'il
s'agit d'un promoteur privé, que vous êtes
partenaire, le promoteur privé, au bout d'un an, doit... ou cinq ans, doit rénover
un petit peu les appartements. Il y a des gens, peut-être,
qui abusent de la situation, mais on comprend que votre mission, c'est
d'aider d'abord ceux qui en ont vraiment besoin. S'il y a
une augmentation, parce
qu'il faut changer le bain, par exemple, et il y a une augmentation de 50 $ par mois, est-ce que... Ce que je veux savoir, c'est : Est-ce qu'il y a des balises ou est-ce que le
partenaire privé peut exiger n'importe... Est-ce qu'il y a des limites à
ce qu'il peut exiger aux locataires?
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, l'organisme a l'obligation, dans nos
conventions, et c'est prévu dans notre programme,
de ne pas charger plus d'entre 75 % et 95 % du loyer médian du marché. Alors, c'est selon le loyer médian
du marché. Il ne pourrait pas arriver avec
une augmentation de 100 $ par mois parce que... à moins qu'il soit à
75 % puis qu'avec le 100 $ il arrive au 95 %, mais on a
quand même une balise.
M. Caron :
...régionalement?
• (16 heures) •
Mme Marcoux
(Guylaine) : Régionalement, tout à fait. Alors, il ne peut pas
dépasser le 95 %, sauf pour les volets 2
et les volets 3, où là on permet une augmentation, mais, encore là, on a
une balise et on permet une augmentation, mais cette fois-ci parce qu'il
y a des services.
M. Caron : Et dans les... maintenant, dans le fonctionnement, lorsque vous avez
des partenariats comme ça avec le privé,
lorsqu'il y a des pertes, qui les assume? Est-ce que c'est vous? Est-ce que
c'est partagé avec le partenaire privé? Et, si c'est vous, encore une
fois, y a-t-il des balises ou est-ce que... Où et quand ça s'arrête?
Mme Marcoux
(Guylaine) : Où et quand ça s'arrête? Dépendamment si l'organisme...
ça dépend du... si l'organisme fait un déficit ou non, et c'est là qu'on les
suit, on les aide. Puis c'est certain que le projet doit être viable et
doit demeurer viable. Donc, on a mis des
critères au départ, et ils doivent les respecter. Bien sûr,
s'ils ne sont pas capables de les respecter,
ils viennent nous voir, puis on regarde les options, puis on les aide, parce que
le but, c'est de garder les logements pour des personnes qui en ont
besoin, garder la vocation sociale.
M. Caron :
Parfait. Je vais céder la parole à ma collègue. Est-ce que...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bonjour. Moi, je veux...
Le Président (M.
Leitão) : Mme la députée de Jean-Talon? Non?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Non, ça va être moi.
Le Président (M.
Leitão) : Alors, allez-y, vous avez... il vous reste encore quatre
minutes.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Parfait. Moi, je veux revenir avec le revenu des
ménages considérés modestes. Est-ce
que vous avez l'intention de réviser votre définition de revenu modeste? Parce
que, comme mon collègue l'a dit tout à l'heure, c'est, dans le fond, 50 %
de la population du Québec qui est éligible à avoir accès à AccèsLogis,
par exemple.
Mme Marcoux (Guylaine) : Tout à fait. Ça fait partie de ce qu'on regarde,
parce qu'on va avoir aussi l'évaluation du programme, on regarde... dans le plan d'action, c'est prévu qu'on va
regarder pour modifier le programme, et ça va faire partie aussi de ce qu'on va regarder, si on doit revoir la
définition de loyer modeste, comment on doit le voir. Et un peu comme votre prédécesseur le disait, il faut quand
même qu'il y ait un équilibre pour permettre à l'organisme d'avoir un
projet qui est viable.
Alors, il y a un juste équilibre qu'on doit
trouver, mais ça fait partie de ce qu'on est en train de regarder pour revoir
est-ce qu'on doit hausser les plafonds, les
baisser, les plafonds, les modifier. Alors, on est en train de le regarder pour
avoir une définition.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : O.K. Puis, dans le fond, vous avez... je sais
qu'il y a des listes d'attente, là, pour
des gens, des familles qui attendent pour ces logements-là. Si vous révisez la
définition du revenu, j'imagine qu'on va être capable d'aider plus de
familles vulnérables.
Mme Marcoux (Guylaine) : Avec la modification qu'on a apportée au mois de
juillet pour augmenter le nombre de personnes qui ont droit à une
subvention de supplément au loyer, on vient déjà répondre à plus de gens qui
sont vulnérables. Alors, c'est vraiment les faibles revenus.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Puis c'est quoi, la liste d'attente? Il y a
combien de personnes?
Mme Marcoux (Guylaine) : Ça dépend des régions. Alors, il y a des régions
qu'il n'y a pas de liste d'attente. Il
y a des régions qui ne nous présentent pas de projet parce qu'ils n'ont pas
de... ils considèrent qu'ils n'ont pas de besoins pour leur population. Et, bien sûr, si on regarde
à Montréal, juste... la liste d'attente pour une habitation à loyer modique
est quand même assez grande. On parle de
22 000 ménages qui seraient en attente. Alors, c'est beaucoup. Alors,
quand on dit que la moitié de la population aurait accès, il y en a qui
ont besoin encore plus d'accès.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : O.K. La Vérificatrice générale aussi nous dit
qu'ils ont analysé les états financiers
de 225 organismes. Il y a 42 organismes dont 19 % de ces
organismes-là ont un taux d'inoccupation de plus de 7 %, tandis
qu'au Québec, bien, le marché, c'est 4,5 %. Est-ce que vous avez une
explication pour ça?
Mme Marcoux (Guylaine) : Oui, tout à fait. Il y a des projets qui sont
situés dans des régions où il y a très peu de personnes âgées, où leur revenu est supérieur au revenu modeste ou au
revenu, en vertu de notre PRBI, qui est pour les personnes à faibles
revenus. Alors, effectivement, ils ne se qualifient pas.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Donc, il n'y a pas de besoin dans cette
région-là. Mais pourquoi il y
a des projets, alors, s'il n'y a pas de besoin?
Mme Marcoux
(Guylaine) : C'est qu'au départ, si le projet a été réalisé il y a
15 ans puis qu'il y avait des personnes
qui se qualifiaient, mais qu'aujourd'hui les personnes ont quitté, pour toutes sortes de
raisons, et que les nouvelles personnes qui arrivent ont des revenus
supérieurs à nos balises, elles n'ont pas accès.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Alors, on
revient du côté de l'opposition
officielle, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Un bloc d'à peu près sept minutes.
Mme Rizqy : Merci. J'aimerais revenir sur les contributions versées à la SHQ par
les organismes qui... On nous mentionne
que c'est environ une somme de 195 millions
de dollars, donc l'équivalent de 200 millions, mais on parle de la gouvernance,
et c'est clairement indiqué qu'au niveau de la gouvernance il y a
des lacunes. Et ça vous a déjà été souligné, mais ça n'a pas été
corrigé. Est-ce qu'il y a une raison pourquoi ce n'est pas corrigé?
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, c'est corrigé depuis. Ce dont on parle aujourd'hui, c'est le Fonds québécois d'habitation communautaire, c'est les
sommes qui, en vertu du projet de loi n° 83, ont été
transférées à la Société d'habitation. Il y a
des cogestionnaires avec la Société d'habitation, donc il y a la confédération québécoise
d'habitation communautaire, il y a le réseau des OSBL en habitation et il
y a le Regroupement des offices d'habitation, qui sont cogestionnaires avec
nous de ce fonds.
Alors, au départ, il y a eu plusieurs
rencontres, il y a eu des comptes rendus qui ont été faits, mais ils
n'étaient pas formels. Alors là, il y a
eu des règles de régie interne qui ont été adoptées depuis et il y a
des procès-verbaux qui sont faits
à toutes les rencontres. Alors, ça, ça a été corrigé.
Mme Rizqy : Mais il
me semble que c'est une chose d'avoir des procès-verbaux, mais on parle
davantage sur l'aide attribuée...
Mme Marcoux (Guylaine) : Pour
l'aide...
Mme
Rizqy : ...et là-dessus, je
n'ai pas... Ah! je sais, je sens votre envie de répondre, mais je n'ai même pas
encore posé ma question. Alors, on
parle de la pertinence de l'aide financière et qu'il reste encore plusieurs
millions de dollars qui sont
attribués, alors qu'il n'y a pas eu une étude pour voir si, oui ou non,
l'argent est judicieusement investi. Alors, là-dessus, allez-y.
Mme
Marcoux (Guylaine) : Alors,
comme je le disais, c'est cogéré, ce fonds-là. Donc, oui, il y a eu des règles
de régie interne qui ont été adoptées pour
le fonctionnement, mais il y a aussi eu une politique de placement qui a été adoptée,
qui a été aussi... qui a été confirmée par
le ministère des Finances. Présentement, il y a eu une politique d'investissement
qui a aussi été adoptée par les
cogestionnaires et la société, et il ne nous reste qu'à le passer au conseil
d'administration, et ça devrait être
au prochain conseil d'administration de la semaine prochaine. Alors, ça s'en
vient, mais il y avait des étapes à faire.
Sauf que je
peux vous dire que moi, je suis très fière de mon équipe et des
cogestionnaires, parce que ce fonds-là existe
depuis 1997, il n'appartenait pas à la société. Les organismes qui siégeaient
sur le fonds n'arrivaient pas à s'entendre sur comment le dépenser, quoi faire avec, comment l'investir. Alors,
depuis que nous en sommes propriétaires, du fonds, on a réussi, avec les
cogestionnaires, à réaliser une politique de placement. D'ailleurs, il y a des
sommes qui sont placées présentement au
ministère des Finances. On a réussi à arriver à une entente pour une politique
d'investissement. Il reste encore des étapes à faire, mais bientôt on va
pouvoir commencer à dépenser ces sommes et de façon judicieuse.
Mme
Rizqy : Parfait. Mais
concrètement, parce que là je comprends que vous avez adopté une politique,
pouvez-vous nous faire part de cette politique?
Mme Marcoux (Guylaine) : Pardon?
Mme
Rizqy : Pouvez-vous nous
expliquer cette nouvelle politique que vous avez adoptée? Parce que
concrètement, tantôt, vous avez
répondu à ma collègue que vous recevez quand même beaucoup de rapports que...
et là vous vous êtes dotés de nouveaux mécanismes, de logiciels
informatiques, puis je comprends, c'est une très bonne idée.
Mais
j'entends, d'une part, de votre réponse à ma collègue qu'il reste quand même
des rapports financiers que des fois
vous ne pouvez pas garantir le suivi et, d'autre part, j'ai vu le rapport de la
VGQ. Là, je comprends que vous vous êtes dotés de nouvelles politiques, puis je suis contente, mais moi, une fois
qu'on me dit que j'ai une nouvelle politique, je veux savoir comment, concrètement, cette politique
s'applique, et comment que je peux m'assurer qu'il n'y a pas 46 millions
de dollars qui ont été versés à 50 organismes, et qu'on ne sait pas si la
somme a été judicieusement investie. Alors, concrètement, la nouvelle politique
va faire quoi?
Mme Marcoux (Guylaine) : Je voudrais
peut-être, moi aussi, revenir un petit peu en arrière. C'est que...
Mme Rizqy : ...
• (16 h 10) •
Mme Marcoux (Guylaine) : Oui, mais
c'est pour vous permettre de mieux comprendre.
Mme
Rizqy : ...je m'excuse,
Mme Marcoux, mon temps... Si vous me parlez de 1997, c'est vraiment
bon, mais si vous me parlez de maintenant, c'est encore mieux.
Mme Marcoux
(Guylaine) : Oui. Ça va être
encore mieux. Alors, lorsque tantôt on parlait des investissements et des aides additionnelles, si le fonds québécois
avait joué son rôle qui était prévu en 1997, la société n'aurait pas eu à
investir et à prendre de sa provision pour pertes sur garantie de prêt pour
aider les organismes. C'est le fonds qui l'aurait fait.
Alors, la politique
de placement nous permet de placer et d'obtenir du rendement, parce qu'on a un
décret qui nous dit qu'on doit le
faire fructifier. Et la politique d'investissement va venir aider les organismes. Ça va les aider, à
ceux qui ont moins de réserves ou qui
ont besoin d'aide financière, et on va les aider de plusieurs
façons : des prêts, des garanties de prêt, des subventions. Alors, ça va être quand même
assez large et ça va être un fonds qui va permettre d'aider les organismes,
enfin.
Mme
Rizqy : Bon, peut-être
que j'ai mal formulé ma question. Moi, ce n'est pas de savoir si vous allez leur donner
de l'argent, c'est de m'assurer que vous
allez donner l'argent aux organismes qui sont en mesure de pouvoir maintenir l'actif. Et là vous me dites que vous avez une
nouvelle politique. Je l'entends que vous l'avez, votre nouvelle politique,
mais je n'arrive pas à la concevoir.
Concrètement, si vous avez donné 10 millions
de dollars à x organismes,
comment vous allez vous assurer, avec votre nouvelle politique, là...
Puis là vous pouvez tous nous éclairer maintenant.
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, vous comprendrez que, tant que la politique
n'est pas adoptée par le conseil d'administration, je vais garder une réserve, parce que
mon conseil d'administration a quand
même un droit de regard, et alors M. Rivard a quand même
un droit de regard sur la politique qui lui sera présentée la semaine prochaine. Mais je peux vous dire que, dans cette politique, il y aura des
prêts, des garanties de prêt, des subventions, et c'est prévu que les organismes devront nous démontrer que leur
gouvernance est bonne, que les sous sont bien investis. Alors, on va s'assurer
d'un bon suivi.
Mme Rizqy :
M. Rivard, c'est vous, le président du conseil d'administration?
M. Rivard
(Pierre) : Oui, madame.
Mme Rizqy :
Bonjour.
M. Rivard
(Pierre) : Ça va bien?
Mme Rizqy :
Très bien. Et vous?
M. Rivard
(Pierre) : Oui.
Mme Rizqy :
Donc, je comprends que vous n'avez pas encore vu la politique.
M. Rivard (Pierre) : Je n'ai pas encore vu la politique.
Et aussitôt qu'on aura des nouvelles, ça
va nous faire plaisir de vous
en faire part.
Mme Rizqy :
Peut-être qu'on va vous réinviter, là.
M. Rivard
(Pierre) : Parfaitement. Ça me fait très plaisir de venir ici.
Mme Rizqy : Parce que moi, mon enjeu, ce n'est pas que l'argent
soit décaissé, ce n'est pas qu'il y ait des prêts qui soient consentis, ce n'est pas qu'il
y ait des garanties de prêt qui
soient consenties. Ce n'est pas là mon enjeu. Mon enjeu, c'est le suivant, c'est qu'on a des sommes quand même
colossales... On ne parle pas de 10 millions,
puis même 10 millions, je dois vous dire, c'est vraiment
beaucoup, on parle de 46 puis 200 millions de dollars. Et il
y avait déjà des demandes que ces organismes devaient démontrer qu'ils sont en mesure de le faire. Ils n'ont pas été dans la capacité de le faire. Alors
là, vous nous parlez d'une nouvelle politique,
et je pense que tous mes collègues, on est des curieux et des curieuses et
on a bien hâte de la voir.
M. Rivard (Pierre) : Si je peux juste vous donner un indice, quand
vous parlez du 46 millions de
dollars... C'est de ça que je viens
de vous entendre parler, là? Bon, ça, évidemment, ce n'était pas normé. Suite
aux recommandations de la Vérificatrice
générale, on s'est occupés de ça. Par contre, ça, c'était... ça semble colossal
comme somme, 46 millions de dollars,
mais il faut comprendre que c'est sur des projets de 4,6 milliards de
dollars, O.K.? Alors, c'est comme si, dans votre région, Mme la députée de Labelle, je fais un projet de 4 millions,
on donne 4 000 $ aux organismes communautaires pour justement
faire la promotion de ça. Alors, ça, c'est une chose.
Deuxièmement, dans la nouvelle politique, ce que
je peux vous dire aujourd'hui, c'est que, oui, créer des logements sociaux, c'est le fun, c'est bien, O.K., puis on a
d'autres programmes également qui sortent du contexte, ici, d'AccèsLogis.
Pour vous, pour votre information, en
région, on a le PRR, programme de rénovation en région. Pourquoi? Ça permet
aux propriétaires qui devraient normalement, faute de moyens de payer leurs
rénovations de maison, faire des demandes, justement,
à leur député local pour avoir des logements sociaux... Moi, j'aime mieux que
ces gens-là demeurent dans leur maison, et on a un beau programme qui
paie, quoi, c'est 12 000 $ ou 15 000 $ par année.
15 000 $ ou 12 000 $?
Une voix :
...
M. Rivard (Pierre) : 12 000 $ de rénovations, O.K., au
niveau de leur résidence, à ces gens-là. Évidemment, ça, ce sont pour les régions. Et je n'irai pas plus
loin pour vous dire que si le nouveau programme... les nouveaux programmes
permettent de libérer des logements sociaux, je vais être le gars le plus
heureux au monde.
Le Président (M. Leitão) : Je déteste vous interrompre, mais je pense qu'on
doit changer de côté... bien, du côté gouvernemental.
Peut-être qu'une fois que votre politique soit adoptée par le conseil
d'administration, vous pourrez nous faire
parvenir une copie au secrétariat de la commission. Comme ça, elle sera
distribuée aux membres de la commission. Ça serait apprécié.
Maintenant, côté gouvernemental,
Mme la députée de Jean-Talon, vous disposez de sept minutes.
Mme Boutin : Je vais vous ramener sur la question du... vous
avez mentionné initialement le parc immobilier qui est vieillissant. Puis dans votre plan stratégique 2017‑2021, au niveau de
l'objectif 3.1, il y a deux objectifs, mais j'aimerais ça qu'on
parle plus du bilan de santé des immeubles réalisé pour 25 % du parc
immobilier de logements. Comment ça fonctionne?
Là, vous faites un bilan de santé aux cinq ans, mais par tranche de 25 %
ou c'est 25 % par année? Puis ce n'est pas vraiment clair, puis je veux savoir également pourquoi seulement
4 % que vous avez atteint jusqu'à maintenant. Mais votre cible pour
2021, j'aimerais qu'on en parle un peu, parce que vous...
Mme Marcoux
(Guylaine) : Alors, ce sont les organismes qui font leur bilan de santé.
On a modifié notre programme pour le rendre
obligatoire, le bilan de santé, aux cinq ans. Et je peux déjà vous dire que
lorsqu'on a fait le rapport annuel,
au 31 mars 2019, oui, on avait 4 %, mais c'étaient des données
préliminaires, et là aujourd'hui on est rendus à 35 %. Alors, on a
dépassé notre cible.
Mme
Boutin : Puis ça fonctionne
comment? Comment est-ce que vous déterminez? Vous faites une rotation de
votre parc immobilier par région, par...
Mme
Marcoux (Guylaine) : Ce sont
les organismes qui ont l'obligation de faire leur bilan de santé. Encore là,
il y a un logiciel qui existe pour les...
pour venir inscrire que leur bilan de santé est fait, et il y a des
indicateurs, et notre autre logiciel
va lui parler, et ça va nous permettre d'aider à voir s'il y a des choses à
faire. Mais le bilan de santé, effectivement, pour ce qui est des bilans de santé HLM, c'est nous qui avons... qui
déterminons à quelle année ils doivent le faire. Pour les organismes,
c'est à eux à faire leur bilan de santé aux cinq ans maintenant.
Mme
Boutin : Puis est-ce que
vous publiez ces résultats-là? Là, je vais... parce que je vais vous amener sur
un sujet plus sensible, là, après,
dans le Grand Nord, là. Est-ce que vous publiez ces résultats-là par région? Est-ce
qu'on a une idée, un portrait, mettons... est-ce que vous avez fait
preuve de transparence par rapport à ces bilans-là?
Mme
Marcoux (Guylaine) : Pour la
transparence, on a le plan qui s'appelle le plan d'action... le PAGI. On parle
tellement en acronymes que... On a le PAGI
qui est publié annuellement par le gouvernement, et nos résultats pour
les habitations à loyer modique sont dans le
PAGI. Alors, ça, c'est publié, c'est transparent. On sait combien d'immeubles
qui ont une cote A, B, C, D, E, et c'est
très transparent. Pour ce qui est des organismes, on n'a pas, non, de
publication là-dessus, parce qu'on
vient de mettre l'obligation, puis il n'y a pas d'obligation légale à publier,
puis on n'a pas l'information à ce stade-ci.
Mme Boutin : Comment est-ce que vous avez déterminé le seuil
de 25 %? Parce que ça veut dire que 75 % n'est pas audité ou
comment...
Mme
Marcoux (Guylaine) : Non,
c'est qu'on s'est donné une cible. C'était nouveau. C'est notre plan d'action...
notre plan stratégique est
ambitieux, alors on a ciblé 25 %
en regardant le nombre de projets qui étaient déjà réalisés, en sachant que les coopératives d'habitation étaient
déjà soumises à une obligation de faire des bilans de santé. Alors, c'est
de cette façon-là qu'on a déterminé notre cible.
Mme
Boutin : Donc, s'ils étaient
déjà soumis à l'obligation de faire des bilans de santé, vous avez déjà une idée
de... disons, d'une cartographie du parc de
logements, ceux qui sont cotés D ou E, par exemple. Au niveau du Québec,
de la province, vous savez qui qui est D ou E.
Mme
Marcoux (Guylaine) : Pas
encore pour les AccèsLogis, mais je peux vous dire que pour nos habitations
à loyer modique, ça, on les a annuellement.
Mme
Boutin : Mais ça, ça m'amène
au Grand Nord, vu que je n'ai pas énormément de temps et que je pense que
c'est une question qu'on doit vraiment se poser. Dans votre rapport de gestion
annuel, vous parlez... bon, il y a eu 93 interventions
en 2018‑2019 pour 1,6 million de dollars. Mais le Protecteur du
citoyen a fait un rapport, le 24 octobre 2018, qui parle... ça, ce n'est pas nouveau, là, de
l'urgence, justement, là, d'avoir une proposition pour combler le manque de
logements aussi, là, le... c'est tous des
logements sociaux, pratiquement, là, gérés par OMHK entre autres, là. Je connais
un peu ça, tu sais, il y a deux volets, il y
a permettre d'avoir plus de logements, puis il y a beaucoup de défis, puis la rénovation,
puis l'entretien, là, également. Je connais
un petit peu ce dossier-là. Est-ce que vous avez un plan d'action, un plan de
match spécifiquement par rapport au Grand Nord?
• (16 h 20) •
Mme
Marcoux (Guylaine) : Il y a
des grands besoins au Nord. On a plus de 3 600 logements HLM au Nord.
Alors, oui, on connaît tous les défis. Il y
a des défis de construction énormes. La fenêtre de construction est très limitée.
Les coûts sont très élevés parce que tout se
fait par bateau. Alors, oui, on a le rapport du Protecteur du citoyen qui nous demande
de faire un plan d'action, mais il y a aussi la commission Viens, le rapport de
la commission Viens.
Alors, le
logement est au coeur de tout, dans le Grand Nord, et effectivement on rénove
annuellement plusieurs immeubles. Il
y a de la construction qui se fait parce qu'on a signé des conventions... des
ententes avec le fédéral. Alors, on a la Convention de la
Baie James qui fait en sorte qu'il y a de la construction annuellement. On
a fait plusieurs constructions aussi, seul,
le Québec. Le fédéral a mis des sous. Alors, on est les deux paliers de
gouvernement, on est très préoccupés, et soyez assurés que, oui, on
déposera notre vision et notre plan d'action bientôt pour le Nord.
Mme
Boutin : Ça m'amène à une
petite question, puis là c'est encore un enjeu sensible, là. En tout cas, bref,
au niveau de la gestion financière, bon, il y a des enjeux par rapport,
là... les organismes qui sont déficitaires, il y a la sous-capitalisation de
600 millions. Est-ce que, dans le Grand Nord, il y a plus d'enjeux par
rapport à d'autres?
Mme Marcoux (Guylaine) : Dans le
Grand Nord?
Mme
Boutin : Oui, parce que...
Mme Marcoux
(Guylaine) : C'est des habitations à loyer modique.
Mme Boutin :
Parce qu'il y a des enjeux de gens qui ne paient pas.
Mme Marcoux (Guylaine) : Alors, des AccèsLogis, il n'y en a pas. Alors,
c'est vraiment des habitations à loyer modique
et c'est au déficit d'exploitation, qu'on appelle, comme les habitations à
loyer modique du Sud. Oui, les défis sont plus grands dans le Nord parce que la dégradation des logements se fait
plus rapidement. La température et les grands vents font en sorte qu'on doit rénover plus souvent dans
le Nord, mais on a les budgets nécessaires pour le faire puis on a une
planification pour faire les rénovations annuellement.
Mme Boutin :
Est-ce que c'est public, la planification, mettons, pour le Grand Nord?
Mme Marcoux (Guylaine) : La planification n'est pas publique, mais les
résultats sont dans notre rapport annuel à chaque année, du montant
qu'on met en rénovation sur les logements. Il y a un budget spécifique...
Le Président (M.
Leitão) : Vous avez encore une demi-minute.
Mme
Jeannotte : Une minute ou une demi-minute?
Une voix :
Une demi-minute.
Mme Jeannotte : Une demi-minute. Ah mon Dieu! Ce n'est pas assez,
mais écoutez, c'est parce que... Bien, dans ce cas-là, je vais me permettre un commentaire. Vous savez, quand...
Dans ma circonscription, moi, je rencontre des gens très pauvres, qui ont besoin de logement, puis il
n'y a pas grand-chose. Puis, quand j'entends qu'il manque 22 000 places,
qu'il y a une attente de 22 000 places... Oui, tantôt, monsieur, vous
faisiez allusion à 4 000 $. Mais, quand on est parlementaire, chaque sou compte pour ces gens-là,
parce que notre rôle, c'est de défendre ces gens-là. Donc, c'est important
de...
Puis quand je lis : «Des sommes sont versées
annuellement aux mêmes organismes du secteur du logement sans que la Société d'habitation du Québec évalue
périodiquement la pertinence de l'aide financière.» Elle n'a exigé aucune reddition
de comptes de la part de ces organismes,
sauf en 2013. Comme parlementaires, ça vient nous chercher, parce que nous,
notre rôle, c'est de défendre ces gens-là qui viennent nous voir dans nos
bureaux de circonscription.
Donc, je me suis permis ce commentaire-là, c'est
important de faire des suivis rigoureux, parce qu'il y a vraiment un besoin. Pas besoin de vous le dire, je le sais,
mais notre rôle, c'est de vous le dire aussi puis de... il faut... Oui,
pour vous, M. le président, tu sais, vous dites, dans votre région, c'est
4 000 $. Mais 4 000 $ pour la personne qui en a besoin...
M. Rivard
(Pierre) : Si vous me permettez une réponse, ce n'est pas ça que j'ai
dit.
Le Président (M.
Leitão) : Rapidement.
M. Rivard (Pierre) : J'ai dit que la contribution aux organismes
communautaires est limitée à 1 %. Alors, moi, personnellement, si vous me le demandez, vous
avez... je me suis probablement mal exprimé. Le 4 000 $, je ne trouve
pas ça énorme, comprenez-vous, pour
justement ces organismes-là qui font la promotion, évidemment, de tout... de
leur existence, des organismes
communautaires. Alors, 46 millions, ça semble beaucoup. J'ai ramené ça à
sa plus simple expression, sur un projet
de 4 millions, ça nous coûte 4 000 $ qu'on donne aux organismes
communautaires. Je ne trouve pas ça beaucoup.
Alors, quand vous dites que ça vient vous chercher
parce que... oui, je comprends que 46 millions, ça vient vous chercher, mais je vous le ramène que ce n'est pas
suffisant encore. Et d'autant plus que, si on n'avait pas versé ces sommes-là,
vous comprendrez qu'il faudrait à quelque
part faire des contributions à ces organisations-là. Alors, si ça permet d'éviter
ça, bien, tant mieux.
Le Président (M. Leitão) : Merci beaucoup. Merci beaucoup, M. Rivard.
Alors, on revient du côté de l'opposition officielle, un dernier bloc,
six minutes.
Mme Rizqy : Mon Dieu, votre générosité a pris son envol. Bon, juste pour conclure,
je fais nôtres vos propos, chère
collègue. M. Rivard, ce n'est pas pour vous relancer puis susciter un
débat. Notre inquiétude, ce n'est pas de savoir si l'argent, il a un impact. On veut qu'il ait un
impact, mais on veut que ce soit quand même normé puis qu'on soit en
mesure de suivre à la trace l'argent.
M. Rivard
(Pierre) : C'est normé maintenant.
Mme Rizqy : Parfait. Maintenant, j'aurais une question : Est-ce que, quand on
voit Subventions diverses, que c'est inscrit
350 000 $ et que finalement, la dépense réelle, c'est
35 millions, est-ce que c'est parce qu'il y a une erreur, qu'il manquait un zéro dans Dépenses projetées? Ça se
peut, là, alors je pose la question. Peut-être que le logiciel n'était
pas prêt à ce moment-là.
Mme Marcoux (Guylaine) : Le logiciel était excellent à ce moment-là, mais lorsque vous parlez,
c'est ça, des subventions autres,
c'est que lorsqu'on fait nos budgets, souvent, le budget du Québec n'est pas
connu. Alors, nous, on fait notre
budget avec ce qu'on sait qui s'en vient dans l'année, les crédits qui nous
sont accordés. Et, lorsque le budget a été fait, on ne savait pas que nous aurions 22 millions pour faire des
entrepôts au Nunavik, on ne savait pas qu'on aurait, durant l'année, une subvention pour la Résidence
Plaisance des Îles, une subvention de 5 millions. Alors, c'est des subventions
qu'on a reçues par la suite, qui font que ça débalance le budget initial avec
le réel.
Mme
Rizqy : Parfait. Merci. On
voit aussi, au niveau du personnel, vous avez quand même engagé une centaine
de nouvelles personnes, mais sur environ, on
va dire, 400 personnes qui travaillent déjà, donc le quart, mais vous avez
quand même... vous en perdez
20 %. Comment que vous êtes en mesure aujourd'hui... Parce que, quand on
engage 25 %, il faut les préparer,
il faut faire de la formation, il faut les intégrer. C'est de l'énergie, mais,
en même temps, vous en perdez 20 %. Comment qu'on peut vous aider?
Qu'est-ce qui peut être fait?
M. Rivard (Pierre) : Je peux
répondre.
Mme Rizqy : Oh! allez-y,
M. Rivard.
M. Rivard (Pierre) : Si vous
permettez, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement.
M. Rivard (Pierre) : Évidemment,
moi, c'est toujours une question qui... ça a toujours été, pour moi, une préoccupation, O.K.? Alors, malheureusement, notre
organisation est tributaire d'une convention collective à laquelle on n'intervient pas. Alors, la question de la mobilité
de la main-d'oeuvre, ce n'est pas de notre ressort, vous comprenez? Alors,
les carrières, au niveau de la fonction
publique, sont forcément intéressantes, sont palpitantes, et la plupart des
gens de potentiel sont appelés vers
des nouveaux défis. Et il y en a qui reviennent. Mais le problème qu'on a,
c'est que, lorsqu'on perd une ressource, bien, il faut aller en chercher
une autre. Alors, notre taux de roulement, croyez-le ou non, est très important. Lorsque vous parlez de 20 %, cette
année, ça a été exceptionnel, mais 17 %, 18 %, ce qui n'est guère mieux.
Et je crois
qu'après avoir fait... Quand je vous dis, ça me préoccupe, j'ai fait des
vérifications, et il y a beaucoup d'organismes
publics qui ont un taux de roulement important. Et je crois, honnêtement, que
ces questions... parce que la mobilité
de la main-d'oeuvre est autorisée et encouragée, c'est tout simplement ça.
Parce que, lorsqu'on perd une ressource, dites-vous une chose, on va en
voler une ailleurs.
Mme Rizqy : M. Rivard, merci.
Mme Marcoux (Guylaine) : Mais
j'aimerais ajouter qu'on n'a pas les bras croisés.
Mme
Rizqy : Moi, je suis plus en
mode solution, donc voir comment qu'on peut... qu'est-ce qu'on peut améliorer.
M. Rivard (Pierre) : Vous n'aimerez
pas ma réponse.
Mme Rizqy : Non, je l'aime, votre
réponse, parce que vous faites un constat...
Mme Marcoux (Guylaine) : On a mis en
place des choses.
Mme Rizqy : ...vous faites un
constat auquel je suis totalement d'accord avec vous, mais maintenant...
M. Rivard
(Pierre) : Évidemment, on
travaille fort sur un paquet d'aspects, puis je ne devrais pas répondre à
la place de ma présidente, mais je vais le
faire, de façon à améliorer et faire connaître la Société d'habitation du
Québec sur un meilleur jour. Je suis convaincu ici que tous les
parlementaires ici, aujourd'hui, ont appris qu'on avait un budget de 1 157 000 000 $ ou
1 187 000 000 $. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup de
parlementaires qui ne savaient pas qu'on aidait 232 000 familles à se loger, comprenez-vous? Alors, on
essaie de créer un sentiment d'appartenance au sein de nos employés, et
je suis convaincu qu'avec les mois et les années qui vont venir, ça va nous
aider.
Et là je ne vous ai pas demandé... Dans la
prochaine convention collective, la question de la mobilité de la main-d'oeuvre, donnez-nous donc un délai, ça nous
aiderait. C'est tout. C'est pour ça que j'ai dit que vous n'aimerez pas
ma réponse. Trois ans sans changer de job, peut-être que ça nous aiderait. Je
vous remercie.
Mme Rizqy : O.K. Bon, je vais me
permettre peut-être une dernière question, avec le temps qui file...
Le Président (M. Leitão) :
...minute.
Mme
Rizqy : ...parce que je
n'aurai peut-être pas ma réponse. On aimerait savoir si vous serez en mesure de
faire une étude, ou est-ce que ça
devrait être peut-être nous qui devrait la faire, sur comment qu'on peut aider
les gens dans leur logement. Est-ce
que c'est préférable d'avoir une subvention ou de mettre l'argent dans la
pierre avec... en construisant des HLM? On comprend qu'il y a aussi des études qui
nous montrent, par rapport au stigma qui peut être véhiculé, notamment
pour les enfants qui sortent d'un HLM, qui s'en vont à l'école et que des fois
peuvent dire : Bon, je n'ai pas envie nécessairement
d'amener du monde chez moi puis qu'ils voient que j'habite dans un HLM. Est-ce
que vous, vous avez déjà soit
commencé à faire des études pour voir qu'est-ce qui serait préférable dans
l'avenir pour, par la suite, nous donner à nous des recommandations?
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Leitão) :
Rapidement, s'il vous plaît. C'est une question très importante, et on commence à manquer de temps.
Mme Rizqy : ...envie de répondre.
Moi, j'aime ça.
Le Président (M. Leitão) : Allez-y.
Allez-y.
M. Rivard
(Pierre) : On travaille fort
sur la mixité. Je pense que la mixité répond à un problème...
Je pense que la mixité... hein?
Une voix : AccèsLogis.
M. Rivard
(Pierre) : AccèsLogis. La
mixité, c'est quand même une solution, je crois, qui est à travailler, mais
qui est vraiment efficace là-dessus.
Le
Président (M. Leitão) :
Donc, si j'ai bien compris, vous mettriez de l'emphase surtout sur
AccèsLogis plutôt que les subventions.
Mme Marcoux (Guylaine) : ...la
députée, effectivement, on a des réflexions qui ont été faites. D'ailleurs,
AccèsLogis a été créé en 1997 parce que les... on a cessé de construire des
HLM, sauf au Nord.
Et il y a
un juste équilibre qu'on doit avoir entre l'aide à la pierre et
l'aide à la personne, parce que les deux sont bons, mais il y a des
endroits où il faut construire, il y a des endroits où on peut donner du
supplément au loyer pour permettre à des gens d'habiter dans des logements
privés. Alors, on a les deux.
Et, oui, on
doit avoir un juste équilibre et, oui, on a eu des réflexions là-dessus,
et on a encore des réflexions pour améliorer notre programme AccèsLogis
parce que c'est de la mixité.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup. C'était rapide, mais merci beaucoup.
Alors, Mme
Leclerc, Mme Marcoux, M. Rivard, M. Bernier, ainsi que toute votre équipe, vos
équipes, je vous remercie pour
votre contribution à nos travaux.
Alors, nous
suspendons nos travaux quelques instants afin de permettre aux représentants du ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 38)
Le Président (M. Leitão) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Nous poursuivons nos travaux.
La commission
est réunie afin de procéder à l'audition du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation sur sa
gestion administrative.
Nous allons
débuter avec une présentation de M. le sous-ministre, M. Frédéric Guay,
puis le reste de la séance sera consacré
aux échanges avec les membres de la commission. Les échanges se déroulement par
blocs d'une durée d'environ huit à 10
minutes, incluant les réponses... les questions et les réponses en alternance
entre le gouvernement et les oppositions.
Alors, M. le
sous-ministre, M. Guay, je vous souhaite la bienvenue, bien sûr, et la parole
est à vous pour une période de 10 minutes. Merci.
Exposé du sous-ministres des Affaires municipales
et de l'Habitation, M. Frédéric Guay
M. Guay (Frédéric) : Merci. M. le président de la Commission de l'administration publique,
Mmes et MM. les députés membres de la
Commission de l'administration publique, chers collègues du ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation, bonjour à toutes et à tous.
• (16 h 40) •
Pour
commencer, je tiens à remercier mes collègues qui sont ici ainsi que l'ensemble
des équipes du ministère qui ont
contribué à la préparation des documents qui étaient requis pour l'audition
d'aujourd'hui. Aussi, je voudrais souligner à quel point je suis fier de représenter une organisation aussi
performante que le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation. Bien que nous soyons un petit
ministère, comptant environ 500 employés, nous intervenons avec compétence,
rigueur, passion et agilité dans une multitude de dossiers prenant assises sur
le territoire des municipalités.
Permettez-moi maintenant
de dresser un bref portrait de l'approche privilégiée par le ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation à
l'égard des municipalités. Au cours des dernières années, son rôle est passé
d'un mandat de contrôle et de
surveillance à une approche de proximité fondée sur l'accompagnement et le
soutien offerts aux municipalités dans
la réalisation de leurs missions. Vous savez, les administrations municipales
sont sur le terrain, au coeur de l'action, près de la population. Elles
sont donc bien placées pour cerner les besoins spécifiques de leur communauté.
Cette démarche s'est donc concrétisée de
différentes façons. Pour ne donner qu'un exemple, je pense au pôle d'expertise en gestion contractuelle municipale
que nous avons mis en place. Celui-ci permet, entre autres, aux plus petites
municipalités d'être accompagnées et mieux outillées lors de la rédaction d'un
devis d'appel d'offres.
De plus, il
est essentiel de mentionner que nos politiques, nos stratégies, nos programmes
et nos divers travaux sont axés sur le juste équilibre du développement
socioéconomique et de l'offre de services entre les régions et des grands
centres, entre le milieu rural et le milieu urbain.
À ce propos, je dois dire que la présence des
directions régionales du ministère sur l'ensemble du territoire québécois assure une coordination efficace de
l'action gouvernementale auprès des municipalités. En effet, près de 20 %
de notre effectif est situé en région.
D'ailleurs,
j'aimerais souligner qu'annuellement les directions régionales répondent à plus
de 12 000 demandes d'information
en lien avec le développement local et régional, l'urbanisme et l'aménagement
du territoire, la coopération intermunicipale, l'organisation
territoriale municipale, la gestion municipale et contractuelle ainsi que le
financement municipal.
Enfin, le
ministère multiplie les moyens pour renforcer la cohérence des interventions
entre les différents ministères et
organismes gouvernementaux, entre autres par le biais des conférences
administratives régionales, les CAR, et de la Table gouvernementale aux
affaires territoriales, la TGAT.
Maintenant,
j'aimerais vous parler de dossiers concrets qui s'inscrivent dans l'approche de
notre organisation. Bien entendu, il
est impossible de vous présenter tous les dossiers qui nous ont occupés au
cours des dernières années, voire même de la dernière année, mais il est
important pour moi de prendre le temps d'en souligner quelques-uns.
D'emblée, je ne peux passer sous silence un
dossier d'une très grande importance qui a monopolisé plusieurs équipes du ministère et qui a nécessité d'ajuster
en conséquence les opérations régulières. Je fais référence aux inondations
de 2017 et de 2019 qui ont marqué le Québec,
tant par leur étendue que par leurs répercussions. Diverses mesures ont
été mises en place par le gouvernement pour
assurer le rétablissement des sinistrés, la sécurité de l'ensemble des citoyens
touchés, et pour protéger les biens. Pour notre part, nous avons assuré un
soutien en gestion municipale à plusieurs municipalités pendant et après les
inondations.
En 2019, nous
avons mis en oeuvre une zone d'intervention spéciale et déployé plusieurs
mesures de soutien pour les sinistrés
de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, sans compter que nous travaillons à l'élaboration
du plan d'action gouvernemental en
matière d'aménagement du territoire relatif aux inondations, en collaboration
avec les ministères concernés ainsi que les milieux scientifique et municipal. Le plan d'action favorisera un
aménagement durable du territoire visant une meilleure résilience de la
société québécoise lors d'inondations.
Je pense que
le ministère peut aussi être fier du Partenariat 2020‑2024 : Pour des
municipalités et des régions encore plus
fortes, signé le 30 octobre dernier par le gouvernement du Québec, l'Union des
municipalités du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, la
ville de Montréal et la ville de Québec. Au cours des cinq prochaines années,
les municipalités bénéficieront donc de
gains de 1,2 milliard de dollars générés par de nouvelles initiatives,
dont le partage de la croissance des revenus produits par un point de la
TVQ et le Fonds régions et ruralité.
D'ailleurs,
ce nouveau fonds, qui est doté d'une enveloppe de 1,3 milliard de dollars,
donnera un souffle nouveau au développement
local et régional, à l'innovation, à la coopération intermunicipale ainsi qu'à
l'occupation et à la vitalité des territoires.
Dès cette année, il constituera également le principal levier financier de la
Stratégie gouvernementale pour assurer l'occupation et la vitalité des
territoires 2018‑2022.
Je rappelle
que cette stratégie est aussi un bel outil contribuant à renforcer le
développement socioéconomique tout en
favorisant la régionalisation. En effet, elle permet au ministère et aux
organismes gouvernementaux concernés de préciser davantage leurs
interventions en fonction des priorités propres à chaque région.
Par ailleurs,
afin d'encourager la concrétisation d'initiatives misant sur ses priorités, le
ministère met à la disposition des
élus municipaux et régionaux le Fonds d'appui au rayonnement des régions, le
FARR. Ainsi, ils sont en mesure de contribuer
directement au développement de leur territoire. Notre organisation, quant à
elle, les soutient en assurant la gestion
administrative du programme et en faisant les liens requis avec les ministères
et les organismes gouvernementaux concernés.
Depuis son lancement en juillet 2017, le ministère a engagé 172,5 millions
pour la réalisation de 962 projets.
Le ministère
est également chargé du suivi du Fonds de développement des territoires, le
FDT, dont la gestion est entièrement
déléguée aux MRC et aux organismes équivalents. Il s'agit là d'un levier
d'investissement additionnel qui soutient
leurs compétences en matière de développement pour le financement de projets
locaux et supralocaux. Depuis 2015, ce sont donc plus de
520 millions qui ont été injectés dans les collectivités sur l'ensemble de
notre territoire.
De plus,
l'aide financière pour soutenir la coopération intermunicipale s'est révélée
comme une voie prometteuse pour permettre aux organismes municipaux de
mettre de l'avant des moyens visant à offrir de meilleurs services à la population, et ce, à moindre coût. Depuis 2017,
5 millions de dollars ont été octroyés pour 157 initiatives visant à mettre
en commun des équipements, des infrastructures, des services ou des activités
dans le milieu municipal.
Toujours en lien avec le soutien financier, le
ministère a mis en oeuvre le nouveau programme Fonds pour l'infrastructure municipale d'eau, le FIMEAU. Ce
programme, qui découle d'une entente Canada-Québec, est doté d'une enveloppe de 1,5 milliard de dollars répartis
sur neuf ans. Il permettra d'aider les municipalités à concrétiser de nombreux projets
d'infrastructures pour ainsi offrir des services publics de base de qualité et
durables à la population.
Le Programme de la taxe sur l'essence et de la
contribution du Québec 2019‑2023, la TECQ, est une autre source de financement
prévisible fort intéressante pour les municipalités. Il leur permettra de
concrétiser de nombreux projets d'infrastructures grâce à une somme de 3,4 milliards
de dollars.
La Stratégie québécoise d'économie d'eau potable
est aussi une mesure environnementale prioritaire pour nous. De 2001 à 2015, elle a permis de diminuer de 26 % la quantité d'eau distribuée par personne
au Québec. Son déploiement se poursuit
jusqu'en 2025, et nous avons notamment pour objectif de réduire de 20 %...
d'un 20 % additionnel la quantité d'eau distribuée par personne par
rapport à 2015.
De plus, le ministère est responsable de faire
évoluer le cadre légal et réglementaire applicable aux municipalités, en
collaboration avec les ministères et organismes gouvernementaux. D'ailleurs, au
cours des derniers mois, notre organisation a mis beaucoup d'énergie pour être
en mesure de présenter le projet de loi n° 49 modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et modifiant
diverses dispositions législatives. Celui-ci
contribuera à renforcer la démocratie municipale et à resserrer certaines règles
applicables aux élus municipaux en matière d'éthique et de déontologie.
Ce qui m'amène à rappeler que le ministère a aussi
instauré le Commissaire à l'intégrité
municipale et aux enquêtes le 19 octobre 2018. 16 mois
plus tard, nous constatons que ce nouveau service était nécessaire, puisqu'en
date du 24 janvier dernier le
commissaire avait reçu 622 demandes de traitement de divulgation d'actes
répréhensibles. De ce nombre, environ 35 % ont nécessité ou
nécessitent toujours des vérifications et/ou des enquêtes.
J'aimerais également souligner que nous avons
travaillé activement pour élaborer les dispositions de la Loi visant principalement l'encadrement des inspections en
bâtiment et de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination
de la Régie du logement et l'amélioration de
ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi de la Régie du logement, la Loi sur la Société d'habitation du Québec et
diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal.
Celles-ci permettront, entre autres, de préserver les copropriétés divises de façon durable, d'améliorer le
fonctionnement de leur administration
et de mieux protéger les acheteurs d'unités neuves ou existantes.
Cette dernière réalisation me permet une entrée en
la matière pour vous glisser quelques mots en ce qui a trait au domaine de l'habitation, bien que je sache que la
Société d'habitation du Québec a eu l'occasion de vous parler des efforts
qu'elle déploie à cet égard.
Comme vous le savez, la mission de notre
organisation a été renouvelée de manière à rapprocher les acteurs du domaine de l'habitation et du milieu municipal.
Celle-ci répond à la volonté du gouvernement d'optimiser le rôle de l'État
tout en affirmant son leadership en matière d'habitation.
Pour notre organisation, ce domaine constitue donc
plus que jamais une composante primordiale de l'aménagement et de
l'occupation du territoire. Ces trois éléments doivent donc être pensés de
façon globale et coordonnée.
En ce sens, le ministère collabore actuellement
avec la SHQ, qui a amorcé une réflexion en vue de déposer un plan d'action en habitation. Les différents acteurs du
milieu et les municipalités sont ainsi invités... aussi invités à participer
à cette démarche.
Je conclurai en mettant de l'avant à nouveau que
notre organisation est très performante, compétente, et agile, et
professionnelle, et ce, autant en ce qui a trait à l'habitation qu'aux affaires
municipales ainsi qu'à l'occupation, l'aménagement et le développement du
territoire. Notre organisation est aussi reconnue pour sa culture axée sur la collaboration et son ouverture aux changements,
sans compter que son personnel est également fort créatif et à l'affût
de tendances d'ici et d'ailleurs.
En somme, les efforts que chacun des employés a
investis dans son travail ont été gages de succès dans le passé, et je
suis certain qu'ils le seront pour les années à venir. Ainsi, la performance de
notre organisation nous permettra de continuer à mettre de l'avant des
solutions adaptées aux réalités de l'ensemble des communautés du Québec.
M. le Président,
merci. Je suis prêt à prendre vos questions.
Le Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, voilà, nous
sommes maintenant rendus à la période d'échange avec les membres de la
commission.
Avant de passer la parole au collègue de Portneuf,
je pense, vous allez être le premier, j'ai une question. Je vais utiliser mon temps présidentiel au tout début
parce qu'à la fin on n'a plus de temps. J'ai juste une question très rapide
pour vous. Le programme avec le gouvernement
fédéral, le 1,5 milliard, est-ce que ça a été finalement signé? C'est sur
la voie d'être signé? Est-ce qu'on est loin? On est proche?
M.
Guay (Frédéric) : C'est déjà signé et c'est déjà en oeuvre, M.
le Président.
Le Président (M.
Leitão) : C'est signé? Très bien. Bravo. Merci beaucoup. Alors, M. le
député de Portneuf.
• (16 h 50) •
M. Caron : Merci, M. le Président. Bienvenue à vous toutes et à tous. Vous
parliez, tout à l'heure, de service à la clientèle, on va l'appeler comme ça, envers les municipalités. Moi,
vraiment, je trouve qu'il y a eu beaucoup d'amélioration. Il faut savoir
qu'une petite municipalité comme il y en a dans la circonscription que je représente,
avec moins de 200 résidents, n'a pas les ressources, hein, pour élaborer,
parfois, des dossiers un petit peu trop lourds et compliqués.
Donc, j'entends que
vous nous avez dit tout à l'heure que ça s'est amélioré, mais est-ce qu'il y a
place à amélioration? Notamment, est-ce qu'on peut mettre quelque chose en
place de supplémentaire pour les toutes petites municipalités qui souvent, hein, c'est quasiment le maire, qui est le
directeur général, qui est aussi greffier? Est-ce qu'on a moyen
d'imaginer une formule pour les toutes petites municipalités?
M. Guay (Frédéric) : Bien, M. le Président, on a déjà mis en place...
Je dirais, les petites municipalités sont une préoccupation constante au ministre des Affaires municipales. Je ne dis
pas qu'on a terminé de mettre des choses en place pour elles, mais on est, je dirais, en continu
avec ça. Mais on a quand même fait des avancées importantes et majeures
avec les petites municipalités, je pense notamment avec la mise en place du
programme qui leur permet... de coopération intermunicipale, de regrouper
certaines activités et certains services.
Nous, on croit vraiment que... aux Affaires
municipales, on croit vraiment que de regrouper ces services-là, notamment au niveau de la MRC, puis ça pourrait
être aussi dans des régies... mais souvent les MRC, là, sont des instances
importantes. On pense que les municipalités,
les petites municipalités auraient intérêt à regrouper davantage de services
au sein des MRC. Donc, on a mis en place un
programme à cet égard-là. On a modulé l'essentiel... tous nos programmes
d'aide financière ont des modulations pour
tenir compte de la réalité des petites municipalités pour accorder, notamment,
des taux d'aide plus élevés.
On a aussi
amorcé un virage, je vous dirais, au cours des dernières années, là, depuis 2016,
début 2017, pour passer, comme je l'ai dit dans mon introduction,
d'un ministère de contrôle et de surveillance vers plus un ministère d'accompagnement. Et je dirais que, depuis les
deux dernières années, là, ce changement-là, d'accompagnement, et on le sent, il est notable au sein de nos directions
régionales, d'abord et avant tout, qui sont notre premier... la porte d'entrée,
hein, notre contact premier avec la
clientèle. Et je vous dirais que les directions régionales du ministère sont
maintenant beaucoup plus attentives et en accompagnement auprès des
petites municipalités du Québec. Donc, on a...
M. Caron : Mais je comprends que, le travail, vous le
poursuivez vraiment. Je vous félicite. Et je me dis aussi que la formule du premier arrivé, premier servi, ça,
c'est à bannir parce qu'ils ne sont pas capables de réagir. Mais vraiment
je vous invite à poursuivre dans ce sens-là.
Maintenant,
état de situation des infrastructures d'eau potable. Environ plus de 50 %
du réseau semblerait... bien, on ne va pas dire «défectueux», mais il va
être temps d'y penser. La semaine dernière, on recevait le ministère de l'Éducation et on évoquait la question du plomb
dans l'eau. Je posais d'ailleurs la question : Est-ce qu'on a la certitude
que ce plomb qui se trouve dans l'eau des
écoles, finalement, émane du réseau de l'école ou est-ce que qu'il peut venir du
réseau municipal? Mais, au vu de tout ça,
comment est-ce que... est-ce que vous pensez que les programmes qui sont à
la disposition de nos municipalités maintenant vont réussir à faire face? Parce
que je sens là une urgence.
M. Guay (Frédéric) : Votre question comporte deux volets. D'abord, pour ce qui est du plomb
dans l'eau, c'est un dossier qui
relève d'abord et avant tout du ministère de l'Environnement, mais avec lequel
on collabore fortement. Et, bon, je
pense que ça a été dit, mais ça mérite d'être redit, là, la qualité de l'eau,
au Québec, est excellente. Et le plomb qui se retrouve dans l'eau n'est pas un... n'est pas le plomb qui provient de
l'usine de traitement et qui est distribué dans le réseau. Le plomb se retrouve à l'entrée de service. Donc,
pour les écoles, par exemple, pour les résidences, l'eau, elle arrive, elle
ne contient pas de plomb lorsqu'elle arrive
à l'école, mais c'est une fois qu'elle passe dans le tuyau qui connecte la
ville à l'école. Ça fait que, l'entrée de service, le problème, il est
là.
M. Caron : Donc, ça ne peut pas... ça veut dire que, dans le
réseau, il n'y a plus de réseau de plomb, etc. On a la garantie que,
s'il y a un problème, le problème, c'est identifié que c'est à l'entrée de
l'école.
M. Guay (Frédéric) :
Je ne serais pas...
M. Caron : Sauf cas
exceptionnels.
M. Guay (Frédéric) : Je ne serais pas en mesure de vous garantir cela, mais je vous dirais
que, dans l'ordre de 99 %, là,
il n'y a plus, dans les réseaux municipaux, de plomb. Ça a déjà tout... ça a
été changé déjà. Ces conduites-là ont déjà été changées. Le problème est
du côté privé, je dirais.
Et en ce qui
concerne les déficits d'exploitation des infrastructures, dont vous mentionnez
qu'il y avait un retard à reprendre là-dedans, qu'il y avait 50 %
qui devait être... devait faire l'objet de certains travaux, vous avez raison. Effectivement, on a mis en place la Stratégie
québécoise d'économie d'eau potable, puis un des objectifs de cette
stratégie-là, c'est... Bien, d'abord,
ça a été un grand succès, je vous dirais, avec les partenaires municipaux,
d'abord et avant tout, de reconnaître qu'il y a un problème, hein?
Il y a
longtemps, on disait... un peu comme les routes, on s'est mis la tête dans le sable pendant un
certain temps en disant : Ça va
être correct, ça va être correct, puis, à un certain moment donné, on a frappé
le mur, toutes les routes étaient toutes brisées en même temps, puis ça
nécessite des investissements importants et massifs d'une façon ponctuelle.
Alors, pour
ce qui est des infrastructures d'eau municipales, le constat a été fait qu'il
faut s'y attarder. Et, dans la stratégie,
un des trois objectifs de la stratégie, c'est d'identifier ces déficits-là et
d'y allouer les investissements nécessaires, donc identifier quels sont ces investissements-là et les allouer pour
être en mesure de commencer, dès maintenant, à faire... à résorber le
déficit d'entretien des infrastructures municipales d'eau.
Et, pour
compléter ma réponse, je vous dirais que les programmes d'aide financière
actuellement disponibles au ministère des Affaires municipales sont suffisants
pour accompagner les municipalités dans ces investissements-là.
M. Caron : Toujours en parlant des régions, parce que Portneuf appartient à la
Capitale-Nationale, mais la réalité est
bien souvent plus régionale, le FDT et le FARR, donc, vous nous le représentiez
tout à l'heure en disant que c'était une formule intéressante. Je la trouve aussi intéressante, mais est-ce que,
depuis que ces deux programmes existent et puis qu'on a finalement dévoué plus de responsabilités
à nos MRC, on est en mesure d'avoir la certitude qu'il n'y a pas de favoritisme, justement? Vous savez, ma
préoccupation, c'est toujours... Si, dans une MRC, on a trois grandes villes et
15 toutes petites, est-ce que, là,
aujourd'hui, on a la certitude qu'il n'y a pas de maires qui font plus de...
ils jouent plus de coude vis-à-vis
d'autres et puis que ces municipalités, ou que les entreprises, ou que les
projets dans leurs municipalités soient favorisés au détriment d'autres?
M. Guay (Frédéric) : Effectivement, c'est des programmes qui... En
fait, on alloue les sommes aux municipalités, puis c'est elles-mêmes qui
choisissent leurs priorités.
Mais, M. le Président, si vous me permettez,
est-ce que je pourrais donner la parole à mon sous-ministre adjoint, qui
est responsable de ces programmes-là, pour vous donner une réponse plus
complète?
Le Président (M.
Leitão) : Certainement, en vous identifiant, certainement.
M. Baron
(Jessy) : Bonjour. Jessy Baron, sous-ministre adjoint aux territoires.
Le Président (M.
Leitão) : Bienvenue.
M. Baron (Jessy) : Donc, pour ce qui est des fonds qui sont mis à la
disposition des milieux, ce qui est important de mentionner, tout d'abord, c'est qu'on a eu accès, au cours des
dernières années, sur une reddition de comptes puis sur une transparence plus grande des MRC envers leur
population. Donc, c'est toute une série de politiques sur comment doivent
se faire les choix qui sont rendus publics, puis il y a toute une mécanique qui
est faite par rapport à ça.
Également, au niveau
du... vous parliez du Fonds d'appui au rayonnement des régions,
l'administration de ce programme-là est
faite par le ministère, et puis il y a tout un travail qui est fait avec
l'ensemble des ministères et organismes qui sont concernés. Donc, il y a toute une validation, voir qu'il n'y
ait pas de dédoublement, de s'assurer que les projets sont cohérents avec les priorités régionales, mais
aussi les politiques gouvernementales. Donc, c'est cette mécanique qui a été
mise en place pour soutenir le milieu municipal dans le cadre de ses travaux.
Et puis c'est deux fonds qui ont été énormément
appréciés par le milieu de par leur souplesse, mais aussi de par le soutien
gouvernemental qui est apporté.
M. Caron :
Puis le fonds... Il reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : 1 min 30 s.
M. Caron :
Le FDT, est-ce qu'il est aussi encadré que le FARR au ministère?
M. Baron (Jessy) : Dans le fond, au niveau du FDT, c'est un programme,
évidemment, qui est normé, qui a des vérifications
qui sont faites, et puis le fonds est mis à la disposition des MRC, qui doivent
faire une reddition de comptes à la
fois à leur population, mais par rapport à nous également. Et puis, nous, on s'assure
d'être en soutien aux... de façon régulière avec les MRC pour leur
apporter le soutien requis.
M. Caron :
Puis vous vous assurez d'une cohérence à l'intérieur de la MRC dans la
distribution. O.K. C'est terminé pour moi.
Le Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, on va du côté
de l'opposition officielle. Mme la députée Saint-Laurent, allez-y, aussi
un bloc de 10 minutes.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour. La première question qui a été posée,
ça a été par le président. Elle faisait
référence au 1,5 milliard de dollars en litige avec le fédéral. Vous avez
dit que c'était réglé. Quand ça, ça été réglé?
M. Guay (Frédéric) : On faisait... Moi, je faisais référence au
programme PRIMEAU, là, qui est un... qui découle d'une entente Canada-Québec, donc... le FIMEAU, excusez-moi, d'une
entente Canada-Québec d'une durée de neuf ans, avec une enveloppe de
1,5 milliard, là.
• (17 heures) •
Mme Rizqy : Parce que je pense que mon collègue, à moins que je me trompe, a fait
référence au 1,5 milliard de dollars
qu'Ottawa doit verser au gouvernement du Québec en matière d'habitation. Et pas
plus tard qu'avant-hier, presque tous
les grands maires des grandes villes ont dit qu'ils sont tannés d'attendre que
Québec bouge puis qu'Ottawa bouge. Ça, je comprends que ce n'est
toujours pas réglé, là.
M. Guay (Frédéric) : Le dossier entre le fédéral et le provincial sur
l'habitation relève de la SHQ. Donc, moi, je...
Mme Rizqy :
Tout à fait. Moi, je veux juste mettre les...
M.
Guay (Frédéric) : Mais vous avez raison, ça, ce n'est toujours
pas réglé.
Mme Rizqy : Parce que
je pense que sa question était vraiment là-dessus, puis vu que le public nous suit, je pense
qu'il y a plein de monde qui sont... ont envie de célébrer, mais juste...
M. Guay (Frédéric) :
Non, non.
Mme Rizqy : J'aimerais ça qu'on
célèbre, par contre. Parfait. Alors, c'était juste un point d'éclaircissement.
M. Guay (Frédéric) :
C'est clair.
Mme Rizqy : Merci. Je vais céder la
parole immédiatement à ma collègue.
Mme
Nichols : Merci, M. le Président. Et je suis contente que... Bien, d'ailleurs,
je suis contente de vous rencontrer. On
a eu l'occasion de se parler par boîtes vocales, et ce, dans des
conditions moins... je dirais, pas nécessairement... enfin, les conditions des inondations, les ZIS qui évidemment
ont affecté, je dirais, le Québec tout entier, parce qu'il n'y a pas grand monde qui a été épargné. Si ce n'est pas par
les inondations, ça va par les ZIS, parce que je fais une
parenthèse que les ZIS... il y a
du monde qui n'ont jamais été inondés qui font quand même
partie de la ZIS. Donc, c'est pour ça que je dis : Ça
touche pas mal plus que juste le cas des personnes inondées. Mais vous faites
bien de le souligner que les inondations... Puis je peux imaginer aussi d'ailleurs que ça a grandement affecté votre... vous avez dû
réorienter votre travail en fonction
des inondations.
Les
inondations 2017, les inondations 2019... 2017, on va se dire les vraies
choses, on ne les pas vues venir, je pense,
personne ne les a vues venir. 2019, ça a été un peu moins pire, pas tant les
inondations, mais plus parce que les gens ont
eu le temps de se préparer, nos citoyens ont eu le temps de se préparer. Je
pense que le ministère aussi doit avoir eu le temps de se préparer en 2019. Et 2020 s'en vient,
et chez nous, je l'ai dit ce matin dans une période de questions, c'est le niveau
d'eau le plus élevé qu'on ait jamais eu dans les 47 dernières années.
Donc, je présume que 2020, on va être encore plus prêts que 2019, tant au niveau des citoyens que du ministère.
Évidemment, je vous transmets une responsabilité ou des tâches supplémentaires, mais on s'attend
évidemment à... Vous comprendrez que, tu sais, tout comme vous, on
répond à une clientèle qui sont les citoyens, puis je pense qu'il y a beaucoup
de travail à faire pour eux.
Vous avez
parlé des inondations, vous avez parlé d'un soutien en gestion aux
municipalités. Ma première question, ça
serait pour les municipalités, entre autres les municipalités... Moi, je suis
représentante pour Vaudreuil, le comté de Vaudreuil, mais il y a plusieurs municipalités à travers le Québec.
Est-ce que, les municipalités, vous avez prévu un plan pour les soutenir dans le cas de prochaines
inondations? Parce qu'on va se le dire, là, 2019, ça a été hypercomplexe. On
n'a pas su gérer la Croix-Rouge, il n'y
avait rien de prédéterminé, et puis nous, les députés, on avait de la misère à
les orienter. Donc, je me
demandais... on parle de plan, vous nous avez parlé d'un plan d'action, mais là
je ne veux pas le savoir, le plan d'action, je veux juste savoir le plan
avec les municipalités pour 2020. Est-ce qu'il y a quelque chose de prévu?
M. Guay (Frédéric) : Le plan d'intervention, quand il
y a des catastrophes, des sinistres,
des inondations, ça relève du ministère de la Sécurité publique. Nous,
on fait partie de ce grand plan là, et le rôle qu'on a, comme ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation, c'est de s'occuper de nos
municipalités.
Donc, vous
l'avez bien dit d'entrée de jeu, la différence entre 2017 et 2019, ça a été le
niveau de préparation. Les municipalités
étaient mieux préparées, prêtes à faire face aux inondations, et ça passe par
nos directions régionales qui sont présentes.
On a 15 directions régionales partout à travers le Québec. Donc, ça passe
avec nos directions régionales, qui accompagnent
les municipalités, qui s'assurent qu'elles sont prêtes pour les inondations,
bon, quand ça a été le cas et quand ça
sera le cas dans le futur. On facilite les échanges, l'aide intermunicipale. On
est très présents avec les municipalités pour les accompagner à ce niveau-là, mais évidemment, quand vous me parlez de
Croix-Rouge et tout ça, là, ça relève plus, là, du MSP à ce moment-là, mais nous, c'est vraiment
l'accompagnement des municipalités pour faciliter l'action terrain, là,
avec ces gens-là.
Mme
Nichols : Au niveau de
l'aide financière, est-ce que ça relève du MAMH, de l'aide financière qui est apportée
aux villes dans le cadre des événements comme les inondations?
M. Guay (Frédéric) :
L'aide financière dans le cadre des sinistres, ça relève aussi du MSP.
Mme Nichols : Donc, il n'y a pas une
partie qui revient au ministère des Affaires municipales?
M. Guay (Frédéric) :
Pas dans les programmes de sinistres.
Mme
Nichols : O.K. Quand vous...
Cependant, c'est de votre... c'est vous qui devez tout de même faire le plan
d'action pour les villes, qui devez mettre
le plan d'action, élaborer le plan d'action, mais toute la partie financière va
être à la Sécurité publique. Parce que, là, il y a un plan d'action
gouvernemental qui s'en vient en matière d'aménagement du territoire relatif
aux inondations?
M.
Guay (Frédéric) : Tout à fait. Si vous me parlez du plan
d'action gouvernemental, c'est chez nous, effectivement. Nous sommes responsables de
mettre en place ce plan-là. Si vous me parlez des plans d'action municipaux
pour faire face aux sinistres, notamment aux
inondations, chaque municipalité est responsable. Nous, on ne fait pas les
plans des
municipalités, on les accompagne. On va les aider là-dedans, on va mettre en
place des plateformes d'échange, comme je
vous disais, tout ça, mais nous, notre responsabilité, c'est le plan d'action
gouvernemental. Si vous voulez que je vous en parle, je suis disposé
aussi à vous glisser quelques mots là-dessus.
Mme Nichols :
Ah! oui, oui, parce que vous en parlez, que vous travaillez l'élaboration d'un
plan d'action gouvernemental en matière
d'aménagement du territoire relatif aux inondations en collaboration évidemment
avec les ministères concernés. Ça, je
comprends que c'est avec les ministères concernés. Mais moi, je veux savoir,
vous travaillez avec qui. Est-ce que vous travaillez avec des extrants?
Puis je m'explique, là.
Il y a quand même des grandes préoccupations, là,
oui, les changements climatiques, oui, mais il y a quand même... Nous,
là, on rencontre les citoyens, puis c'est des citoyens qui restent... des
citoyens riverains depuis de nombreuses, nombreuses
années, puis eux, ils nous demandent... Bien, il y a peut-être quelque chose au
niveau de la gestion des barrages. Donc, est-ce que vous travaillez avec
des scientifiques relativement à la gestion des barrages? Et quelles sont vos
responsabilités, dans ce plan d'action là, de travailler avec ces personnes-là?
M. Guay (Frédéric) : Bien, effectivement, je vous ramènerai, là, au
1er mai dernier, lorsque le premier ministre a mis en place un
groupe d'action ministériel pour faire face aux inondations. Donc, il y avait
huit ministres qui étaient responsables de
ça. De là est découlée l'annonce d'un plan d'action qui devait être préparé, et
le groupe d'action, là, s'est réduit à quatre ministres, dont
Mme Laforest, ma ministre, qui est responsable avec M. Julien, donc,
qui sont les coprésidents de ce groupe-là.
Et le plan d'action
qui a été annoncé, là, ça aura pour objectif d'élaborer un nouveau cadre de
gestion d'aménagement des zones inondables
pour assurer une meilleure protection des biens et des personnes. Et le groupe,
là, va aussi devoir prévoir des
mesures qui sont nécessaires pour la mise en oeuvre du cadre d'aménagement, que
ça soit d'ordre législatif, ça peut être aussi d'ordre réglementaire ou
financier.
Et quand vous me demandiez, là, avec qui on
travaille, il y a trois comités qui ont été mis en place pour soutenir
le groupe d'action ministériel. Bon,
d'abord, vous l'avez dit, un groupe... un comité interministériel de
sous-ministres adjoints, donc c'est un comité ministériel, mais aussi un
comité municipal, donc, qui est composé des représentants du milieu municipal puis des associations concernées, et un
comité scientifique qui regroupe les experts, des experts de différents
domaines qui sont liés à la gestion des zones inondables puis à l'aménagement
du territoire.
Et ces comités-là se sont penchés, là,
principalement sur les besoins financiers, le cadre d'aménagement en mesures
de résilience... excusez-moi, oui, la connaissance du risque, les enjeux
socioéconomiques, l'acceptabilité sociale, la gouvernance
et les échelles de planification, donc, notamment travailler par bassins
versants, et le partage et la diffusion des connaissances.
Et donc, depuis que ça a été annoncé, là, il y a
eu une première rencontre du groupe qui a eu lieu au mois d'août 2019,
et ils ont notamment, là, mis en place
l'échéancier pour le plan d'action. Et c'est à ce moment-là, là, que le plan d'action
devra être annoncé, d'ici le mois
d'avril 2020, et il y aura des actions, dans ce plan-là, qui vont
s'étendre, là, sur une période de
deux à cinq ans. Et en ce qui concerne les comités, là, il y a eu beaucoup de
rencontres de comités qui se sont tenues. Je ne veux pas prendre
beaucoup de temps, là, mais il y a eu une première rencontre des deux comités
ensemble le 4 septembre; et ensuite le
comité municipal s'est réuni le 23 septembre, le 30 octobre, le
20 novembre, le 11 décembre; le comité scientifique, le
11 octobre, le 25 octobre et le 27 novembre.
Suite à ça, chacun des comités a fait son rapport,
qu'ils ont transmis au ministère le 18 décembre dernier. Et il y a
eu une rencontre le 21 pour... le
21 janvier pour que les deux groupes se parlent pour... le groupe
scientifique et le groupe municipal
pour échanger leurs conclusions. Et les recommandations des deux comités, là,
ont été présentées au groupe d'action
ministériel le 28 janvier, donc c'est assez récent, 2020. Et la prochaine
étape, c'est de présenter aux élus municipaux les orientations, les principales orientations du plan d'action la
semaine prochaine, quelques ajustements par la suite, et, comme je vous
disais, annonce d'un plan d'action d'ici le mois d'avril 2020.
Mme Nichols : Je n'ai plus de temps, mais on va revenir. J'ai
d'autres questions, évidemment, mais merci pour les spécifications.
Le Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, on revient du
côté gouvernemental, et la parole est à M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
La parole à vous pour 10 minutes.
• (17 h 10) •
M. Tardif :
Merci, M. le Président. M. le sous-ministre, Mmes et MM. des Affaires
municipales, bienvenue. Content de vous
voir. Oui, effectivement, il y a
eu des belles avancées au niveau des affaires municipales, au niveau de l'accompagnement. Vous parlez
à un ancien élu municipal qui a fait deux municipalités différentes. J'ai le
plaisir de représenter 43 municipalités, dans Rivière-du-Loup—Témiscouata, alors ça va bien, et on a affaire souvent à vous autres.
Alors, au cours des
dernières... puis on en a parlé tout à l'heure, on a parlé quand même que la
lourdeur administrative que les
municipalités doivent gérer... puis je fais référence de façon plus spécifique
à des municipalités de plus petite
taille, là, où, je ne sais plus qui le mentionnait tantôt, mais finalement le
ou la directrice, directeur, fait à peu près office de... plusieurs rôles en même temps. Alors, moi, quand vous me
dites que vous voulez accroître, dans vos directions régionales, la
présence des gens pour faciliter... j'aimerais savoir où on en est rendu
concrètement.
Puis je vais prendre un exemple, n'importe quel...
je vais vous laisser... disons le Bas-Saint-Laurent, mais je vous laisse
libre dans votre exemple. Ça peut être n'importe où. Qu'est-ce que... Où on est
rendus, là?
M. Guay (Frédéric) : Bien, comme j'ai mentionné tantôt, un petit peu
antérieurement, ça passe beaucoup par nos directions régionales, qui ont changé leur approche. Et je ne vais pas
donner un exemple sur une région en particulier, mais je vais donner un exemple général, là. Il y a
peut-être pas si longtemps de ça, une petite municipalité qui avait une difficulté
à produire un rapport de... pas à
produire... mais produire ses états financiers ou... interpellait le ministère,
puis on était plus porté à lui
dire : Écoute, trouve-toi quelqu'un qui va t'accompagner, nous, on est là
pour faire le contrôle et la surveillance.
Depuis deux,
trois ans, comme j'ai dit, on a pris un virage puis, avec la reconnaissance des
municipalités comme gouvernement de proximité, on leur a donné plus
d'autonomie, plus d'agilité, plus de souplesse, puis on est plus en accompagnement, moins en contrôle. Ça fait que,
maintenant, on leur dit : Bien, écoutez, venez nous voir. Venez cogner
à la porte de la direction régionale, puis
expliquez-nous le besoin que vous avez, puis on va faire les efforts. La direction
générale est la porte d'entrée. Ces gens-là
vont écouter votre besoin, on va vous accompagner. S'il faut aller cogner à la
porte du central, on va le faire pour vous,
mais on va vous accompagner puis on va vous expliquer comment vous devez
produire vos affaires, faire un règlement d'emprunt, produire des états
financiers...
On a aussi, ça me fait penser... on a aussi mis
en place le pôle d'expertise, qui aide beaucoup les petites municipalités, notamment, là, dans la gestion
contractuelle, dans l'octroi de contrats. Donc, encore là, on les accompagne.
Ils ont un projet d'infrastructure, ils ne
savent pas par quel bout le prendre, ils ne savent pas par où commencer. On passe
avec la direction régionale, on les
accompagne, on les amène au pôle, on leur dit : Écoutez, voici... vous
allez bénéficier d'un accompagnement,
d'outils pour prendre des décisions éclairées puis être accompagnés dans le
processus, tout au long du processus, du début jusqu'à la fin.
M. Tardif :
O.K. Alors, vous avez une belle palette de services, je le sais, mais je vais
revenir à ma question initiale. Quand
est-ce qu'on va avoir plus de monde dans les directions régionales? C'est ce
qu'on parle... c'est ce qu'on parlait, la question est encore présente. Elle est vraiment... Oui, il y a la
palette, puis effectivement, votre philosophie client, vers la clientèle, elle a changé, elle a évolué, puis il y
a encore de la place... puis tout le monde est heureux ou presque là-dessus,
mais il nous manque du monde. Parce que les
gens qui sont dans nos directions... dans les directions, ils ont juste deux
bras puis une tête, puis il n'y a personne qui veut se faire greffer un
troisième bras encore, là.
Donc,
c'est... moi, la question est vraiment... je pense qu'il faut plus de monde, en
tout cas, dans certaines directions régionales.
Et quand on dit qu'on veut augmenter la présence dans les bureaux régionaux, ma
question est : Est-ce qu'on a des dates, dans notre plan
stratégique, pour dire : On a des objectifs, il va avoir... on a tant de
besoins, il y a tant de population, il y a
tant de municipalités, on va donner ça à tel moment, ou on devrait atteindre
l'objectif à tel moment?
M. Guay (Frédéric) : Je vous dirais qu'on n'a pas d'objectif d'augmenter les effectifs en
direction régionale. Je dirais deux
choses, par contre. Oui, amener plus de bras puis plus de têtes dans les
directions régionales, c'est une façon de donner plus de services, mais il y a aussi le maillage qu'on peut faire
entre ces directions régionales, le maillage avec le central. Donc, nous, c'est cette voie-là qu'on a
prise, donc d'offrir la panoplie de services, mais en interrelation avec les
autres directions régionales, puis avec le central.
Il y a aussi
l'objectif gouvernemental, hein, d'amener plus de monde en région. On veut
aussi contribuer à ça, mais, comme je
l'ai mentionné dans mon discours d'introduction, le ministère des Affaires
municipales est déjà très présent en région.
20 % de notre effectif est en région. Donc, pour nous, là, ça devient
difficile d'en envoyer plus avec des effectifs qu'on a présentement. Toutefois, je ne vous cacherai pas qu'avec les
orientations gouvernementales, on essaie, à chaque fois qu'il y a un poste qui se libère... bien, on
regarde si le comblement de ce poste-là pourrait être plus adapté si on le
faisait en région. Donc, on se pose la question à chaque fois. Et on a aussi
l'intention, lorsqu'on aura des nouveaux programmes... Par exemple, on a des
attentes à l'égard du plan d'action avec les inondations, là, on a des demandes
budgétaires qui sont en cours avec ça, et
avec ces demandes budgétaires là viennent des effectifs. Bien, on a l'intention
de combler plusieurs de ces postes-là dans
les régions. Donc là, on amènerait physiquement des personnes dans les régions.
M. Tardif :
Alors, une proposition... Je comprends très bien, mais une proposition...
Encore une fois, devant la panoplie
de services que vous offrez, je pense qu'il nous manque... Puis je comprends la
centralisation de certains services, puis
on n'en est pas là, sauf qu'on... les municipalités doivent faire face à une
lenteur et à des réalités aussi administratives qui viennent de votre part. Entre les deux, là, elles sont entre l'arbre
et l'écorce, souvent. Et moi, je prétends, et un peu comme dans votre
document, qu'il faut augmenter ces services-là. Alors, ce que je souhaiterais,
c'est d'avoir des objectifs... je
comprends la pénurie de main-d'oeuvre, je comprends tout ça, mais avoir
des objectifs. Si c'est écrit, c'est parce
que vous y avez pensé, vous reconnaissez le besoin. Il manque juste, là, savoir
le quand qu'on veut le réaliser. Alors, ça, c'est une première
suggestion.
Ce qui m'emmène à parler de ce que vous avez
abordé rapidement tantôt. Au niveau de l'eau, vous avez un programme, et on propose encore de réduire — bien, encore, ce n'est pas négatif, là — de réduire la quantité d'eau qui est distribuée et qui est... Et surtout, ça m'amène à
vous dire que la moitié des systèmes d'approvisionnement d'eau du Québec
sont classés comme mauvais ou très mauvais,
en mauvais état ou très mauvais état. Je pense qu'on en perd, de l'eau, à
ce niveau-là aussi. Quelle est votre
stratégie pour corriger ça? Parce que vous avez abordé le sujet, mais ça a
bifurqué sur autre chose. Vous aviez
les objectifs, mais est-ce qu'on peut en reparler... un petit peu d'information
là-dessus, s'il vous plaît?
M. Guay (Frédéric) : Certainement. Quand j'en ai parlé tantôt, j'ai abordé la Stratégie
québécoise d'économie d'eau potable,
donc je vais y revenir un petit peu. Il y a eu une première stratégie qui a été
lancée en 2011, et elle contenait deux
objectifs : réduire de 20 % la quantité d'eau distribuée et réduire
de 20 % les fuites dans les réseaux. On a atteint le premier
objectif, c'est-à-dire on a réduit de 26 % par rapport... C'était de
réduire de 20 %, par rapport à 2001, la consommation. On a atteint cet objectif-là, on a
atteint 26 % de réduction, donc, de quantité d'eau distribuée. Par contre,
on n'a pas atteint tout à fait celui de réduction des fuites dans les réseaux.
À terme de
cette stratégie-là, qui est arrivée en 2019, on s'est posé la question :
Est-ce qu'on veut avoir une suite à la
stratégie? Et la réponse a été, avec les partenaires municipaux, la réponse a
été oui, et ça a été... Je vais ouvrir une petite parenthèse parce que ça a été un bel exemple, ça,
de changement d'approche et de mentalité au ministère. La première stratégie était une stratégie gouvernementale,
donc on avait travaillé avec les partenaires, mais c'était une stratégie du
ministère des Affaires municipales. La
deuxième stratégie, elle est une stratégie de partenaires, donc on l'a faite
avec les partenaires. Puis, si vous
regardez le document de la stratégie, vous allez voir que, dans le document,
là, tous les partenaires ont mis leur petit mot devant... Ça, c'était
important pour nous, que ça soit une stratégie de partenaires, tout le monde
ensemble.
Et on s'est
donné, comme partenaires, trois objectifs. En fait, reprendre les deux
premiers, donc réduire d'un 20 % supplémentaire par rapport à 2015,
parce que, malgré le fait qu'on a bien réussi, bien, quand on regarde la
moyenne canadienne puis la moyenne
ontarienne, eux autres aussi, ils ont continué à réduire, ça fait qu'on est meilleurs,
mais par rapport à la moyenne, il y a
encore un écart, par rapport à la moyenne canadienne, il y a encore un écart.
Donc, il y a place à amélioration
encore. Et au niveau des... on s'est redonné aussi un objectif au niveau des
fuites, mais on a changé un peu la façon
de le comptabiliser. On était en pourcentage, maintenant, on est à un niveau de
fuites modéré dans la distribution de réseau.
Et on a ajouté un troisième objectif, qui est très important, c'est celui,
comme je disais tantôt, de reconnaître qu'il y a un déficit d'entretien
au niveau des infrastructures d'eau, et qu'il faut s'y attarder, et qu'il faut
y investir.
• (17 h 20) •
Donc, ces
trois objectifs-là... Évidemment, on est tributaires de l'action des
municipalités à cet égard-là. C'est elles, les premières responsables.
Le ministère n'est pas donneur d'ouvrage, le ministère ne fait pas de travaux
dans les municipalités. C'est les
municipalités qui doivent faire les travaux, mais on est là pour les
accompagner techniquement et financièrement. Donc, la stratégie fait ça.
Pour arriver à réduire puis à atteindre nos objectifs, je vous dirais que les
municipalités, bon, ont certaines obligations qu'elles se sont données
elles-mêmes — rappelons-nous,
hein, c'est une stratégie de
partenaire — donc, de
produire puis de présenter un bilan annuel de la stratégie municipale d'économie d'eau, donc de présenter leur consommation annuelle d'eau au ministère,
de mettre en place des actions progressives pour contrôler les pertes
d'eau en fonction des indicateurs de perte d'eau, de mettre en place des
actions progressives pour favoriser l'économie,
économiser l'eau chez les consommateurs en fonction des indicateurs de
consommation et de mettre en place des
actions progressives qui concernent la gestion durable de la ressource et des
actifs municipaux. Ça, c'est important,
très, très important.
Et, au niveau du gouvernement, les obligations,
les engagements qu'on a pris, c'est d'abord de rendre l'aide financière pour les projets d'infrastructure d'eau
écoconditionnelle à l'approbation du bilan. Donc, les municipalités doivent
nous transmettre leur bilan d'utilisation de
l'eau pour être en mesure d'avoir accès au programme, notamment le programme
PRIMEAU, là, qui est un programme important.
M. Tardif :
On fait la boucle.
M. Guay (Frédéric) :
On fait la boucle.
M. Tardif :
On fait la boucle, on revient à la première question de tout à l'heure. Moi,
j'entends souvent, dans le comté que le représente...
Le Président (M. Leitão) : En
terminant, M. le député.
M. Tardif :
...que le programme d'infrastructures municipales, il a été simplifié, mais il
est encore très lourd. On revient toujours
dans la mise en situation du départ. Est-ce qu'on est capables d'accompagner
encore nos municipalités — rapidement, oui, je vais faire ça — simplifier
encore davantage l'aide aux municipalités dans l'accompagnement qu'on leur fait? Parce qu'il y a vraiment une
problématique... en tout cas, dans mon secteur, il y a une
problématique, puis je ne pense pas d'être le seul à vivre ça, là.
Le Président (M. Leitão) : Très
rapidement...
M. Guay (Frédéric) :
On est toujours à l'écoute des difficultés. Si on peut améliorer, on va
améliorer.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Alors, on va du côté du député de Rosemont. Vous disposez
aussi d'un bloc de neuf minutes.
M. Marissal : Merci, M. le Président. Bonjour. Merci d'être là.
Ça achève. Ça achève, je veux dire, pour moi aussi. Ça fait quelques
heures qu'on est assis ici. On commence à manquer d'oxygène.
Bien, je suis content de vous voir parce qu'il y
a plusieurs sujets qui sont dans l'actualité puis qui reviennent,
malheureusement, comme des marronniers. Vous le savez, vous savez mieux que
moi.
Ma collègue
de Vaudreuil a parlé tout à l'heure des risques d'inondation. C'est
malheureusement possible. On va, tout
le monde, s'agripper au bois ici pour ne pas que ça arrive, parce que ça a été
vraiment pénible, ces dernières années, et je ne le souhaite pas,
certainement pas. Il y a un risque.
Moi, je veux vous parler d'une autre calamité qui va aussi certainement
arriver, à Montréal en particulier, c'est la pénurie de logements, dont on parle beaucoup. Je sais que vous ne faites
pas de politique, je vais essayer de ne pas en faire ici. On ne s'entend pas tous et toutes, dépendant
de quel côté de la Chambre on se trouve, sur la pénurie de logements.
Moi, je la vois dans Rosemont. C'est encore
pire en bas de la côte, dans Hochelaga. Ce n'est pas bien, bien mieux dans Snowdon,
Côte-des-Neiges. Puis je pourrais faire la carte de Montréal. C'est en train de
traverser à Laval.
Bref, même
question que ma collègue, on va gagner du temps, que ma collègue pour les
inondations : C'est quoi, votre plan, pour cet été, pour la pénurie
de logements?
M. Guay (Frédéric) : M. le Président, ce sera facile pour moi de ne pas faire de politique
sur ce sujet-là. La pénurie de
logements, c'est une responsabilité qui relève de la Société d'habitation du
Québec. Donc, c'est la Société d'habitation qui va déposer un plan d'action, donc, auquel on va collaborer, mais ce
n'est pas une responsabilité première du ministère des Affaires
municipales.
M. Marissal : Je comprends que la Société d'habitation du
Québec, c'est pour le moyen et long terme. On construit des logements,
on loge du monde. Ça, je comprends ça.
Mais les
crises de logements successives et malheureusement peut-être la prochaine... on
peut être fataliste, là, on voit
poindre des choses... il va falloir prendre des décisions au moment voulu, là,
donc, vraisemblablement, autour du 1er
juillet. La beauté de l'affaire, là, c'est qu'on sait c'est quand parce que
tout le monde déménage à peu près en même temps au Québec, mais
qu'autour du 1er juillet, là, on risque d'avoir un problème.
Là, je vois
mal comment on va pouvoir dire : Bien non, mais ça, c'est la SHQ qui
s'occupe de ça parce qu'il y a un plan
pour... Dans vos relations, c'est vous, l'intermédiaire, l'interlocuteur
principal des municipalités puis des villes. Quand on va vous appeler puis on va dire : On est
dans le trouble, là, ça ne va pas, qu'est-ce qu'on fait?, je présume qu'on a un
plan, qu'on procède en amont.
M. Guay (Frédéric) : Effectivement, je suis... voyons, l'interlocuteur privilégié des villes
pour les domaines de compétence du ministère. Les villes peuvent parler
de santé, d'éducation, ce n'est pas le domaine d'intervention du ministère.
Donc, le logement social, c'est la responsabilité de la SHQ.
Dans le
portefeuille ministériel... Puis vous avez rencontré... vous avez parlé avec la
présidente de la SHQ, il n'y a pas...
il y a quelques heures de ça. Donc, je ne suis pas le patron de
Mme Marcoux, là. On relève tous deux de la ministre, et les besoins en logements sociaux, les besoins de
plan ou de... tout ça passe des municipalités vers la SHQ et vers la ministre,
mais je ne suis pas impliqué, là, dans les décisions à cet égard-là.
M. Marissal : O.K. Je
m'essaie une dernière fois, peut-être que je m'exprime mal, là. Je comprends le rôle de
la SHQ, mais les villes qui vont se
retrouver avec des problèmes, là, éventuellement, elles appellent quelqu'un,
là, puis elles disent : On a
besoin d'aide, ça ne marche pas. Je comprends qu'à Montréal
on peut trouver quelques motels pour loger quelques familles rapidement, mais là vous me dites... puis ça se peut,
là, ça se peut fort bien, ça se peut que vous n'avez rien à voir, rien du tout avec ça. Pourquoi est-ce
qu'on pose des questions à la ministre
des Affaires municipales là-dessus? Pourquoi est-elle
l'interlocutrice principale des villes là-dessus?
M. Guay (Frédéric) :
Parce que, dans le portefeuille ministériel, la ministre est responsable du ministère
des Affaires municipales, mais elle est aussi responsable de la SHQ, comme
de la RBQ, comme de la Régie du
logement, mais c'est des lignes
hiérarchiques différentes de celles du ministère. Donc, c'est... quand les gens veulent parler de logement
social, de pénurie de logements, ils
s'adressent à la SHQ ou à la ministre, mais ce n'est pas le ministère qui
est la ligne hiérarchique pour ça.
M.
Marissal : O.K.
C'est bon. Les plaintes dont on a parlé... Peux-tu me retrouver la page, s'il
te plaît? Parce que j'étais parti sur mes affaires de logement.
Excusez-moi une seconde. Merci.
Plaintes en
matière municipale et mandat d'audit
et d'intervention, là, à propos de la loi facilitant la divulgation
d'actes répréhensibles à l'égard des organismes publics, on a eu des chiffres,
ce matin, dans la présentation de la Vérificatrice générale. Vous nous en avez
donné d'autres qui sont plus à jour, je présume, et qui sont pas mal plus importants que ce qu'on avait dans les documents
de ce matin. 622 plaintes, ça, c'est au plus récent de ce que vous nous
avez donné, dont 35 % de ces plaintes
ont été retenues et nécessitent donc un suivi. 622 plaintes, j'ai calculé,
sur 16 mois, ça fait à peu près
13 par mois, trois à quatre par semaine. C'est quand même un gros volume.
Est-ce que vous êtes équipés pour faire face à ce volume?
M. Guay (Frédéric) : Tout à
fait. Il y a eu des... un changement
au ministère. Dans la structure du ministère,
on avait un bureau des plaintes, là,
le commissaire aux plaintes, au ministère, qui... je me... de la date, il faudrait que je retrouve
la date, là... octobre 2018, il y a
eu un changement où est-ce qu'on a instauré le commissaire... comment est-ce... le
nom m'échappe toujours...
Une voix : À l'intégrité.
M. Guay (Frédéric) : ...à l'intégrité municipale
et aux enquêtes. Donc, le CIME... on parle toujours en acronyme, donc on finit par oublier le vrai nom. Le CIME a
été instauré, là, donc, depuis 16 mois, et on n'est pas parti de rien pour
constituer ça, là. Le
bureau du commissaire était constitué de huit ressources, et on a augmenté de
50 % ces ressources-là, donc on
a alloué quatre ressources de plus. Donc, le CIME comporte maintenant
12 ressources pour traiter, là, le volume supplémentaire qui a
été... dont on vous a parlé tantôt, et actuellement, là, il y a un seul poste,
là, qui est en cours de comblement, mais,
une fois que ce sera fait, là, l'équipe sera complète. Et je dirais, à l'usage,
je vous dirais qu'on constate que pour l'instant, avec le volume qu'on
a, c'est suffisant, on est capable de répondre à la demande.
M. Marissal : O.K. Il y a des
plaintes qui sont éliminées assez rapidement, d'autres qui sont liquidées assez
rapidement aussi. Il y en a d'autres, par contre, qui sont dans la machine un
peu plus longtemps. C'est celles-là qui m'intéressent
davantage parce que je présume qu'elles sont plus sérieuses et elles ont un
fondement. Pouvez-vous nous faire une
ventilation, là, des 217 plaintes? C'est 217, si je fais 35 % de 622,
là. On ne gardera pas celles qui ont été rejetées, là, mais faire une
ventilation des 200 quelques plaintes, 215, 220 plaintes?
M. Guay (Frédéric) : Est-ce que, M. le Président, j'ai l'autorisation de donner la parole à
M. Villeneuve, qui est le commissaire du CIME?
Le Président (M. Leitão) :
Certainement. En vous identifiant.
M.
Villeneuve (Richard) :
Excusez. Richard Villeneuve, Commissaire à l'intégrité municipale et aux enquêtes.
Dans le fond,
les statistiques que je peux vous donner là-dessus, c'est que, au niveau des
dossiers, si je prends au 31 janvier, si je prends les dernières
statistiques qu'on a sorties, on avait... on a présentement 84 dossiers
qui sont en traitement. On en avait 52 en vérification, et 11 qui étaient en
enquête, puis il y avait le reste des dossiers. C'était des dossiers qu'on venait de recevoir, qu'on... train
de faire l'analyse pour voir si on va aller en vérification ou si... en
enquête. Mais, dans les 17 dossiers que vous parlez, c'est des dossiers
qui ont nécessité soit des vérifications ou des enquêtes.
M. Marissal : On parle d'enquêtes de
vos services ou des enquêtes policières?
M. Villeneuve (Richard) : C'est de
l'enquête de nos services à nous.
M. Marissal : O.K. Est-ce qu'il y en
a qui ont été référées à un service de police?
M.
Villeneuve (Richard) : On a
présentement... Là, au cours de la dernière année, il y a un dossier qu'on a référé
à un corps policier.
• (17 h 30) •
M.
Marissal : O.K. C'est bon pour ça. Autre sujet d'actualité, ça
tombe bien, parce que la
semaine dernière, on avait les gens de l'Éducation, du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur,
puis vous avez quelques dossiers communs. Il y en a un, je crois, qui
peut vous être commun, c'est-à-dire les terrains convoités par le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur mais
qui sont, pour une raison ou une autre, retenus par les municipalités.
Est-ce que
vous avez... Je n'ai pas eu cette réponse, la semaine dernière, en tout cas,
pas en direct, avec le MEES. Est-ce
que vous avez un état des lieux par rapport aux terrains convoités pour des
projets d'école, il va sans dire, par le MEES, mais retenus, pour une
raison ou une autre, par une municipalité ou une ville?
M. Guay (Frédéric) : Je vous dirais que je n'ai pas, non, un état des lieux, là. Ces
terrains-là sont identifiés par le MEES,
c'est eux qui sont en mesure de vous faire l'état des lieux. Nous, le rôle
qu'on a joué dans le dossier a été d'aller rencontrer les municipalités et, je dirais, de porter le message
gouvernemental, là, à l'effet que, pour certains terrains, le
gouvernement s'attendait à ce qu'il y ait une cession de la part des
municipalités.
Alors, moi,
je suis allé rencontrer, là... je suis allé à Montréal, les dates... du 11 au
13 novembre, là, je suis allé rencontrer Montréal,
10 arrondissements, une ville liée qui était ville Mont-Royal, j'ai
rencontré Laval, Longueuil, Saint-Jérôme
puis ensuite, le 26 novembre, j'ai rencontré Vaudreuil, Dorion et Gatineau
pour aller porter le message, avec ce
qu'on m'avait demandé, là, au niveau du ministère de l'Éducation. Mais je n'ai
pas, moi, là, le détail de ces terrains-là. Tout ce qu'on m'a demandé,
c'était d'informer qu'on souhaitait avoir une cession de ces terrains-là.
Le
Président (M. Leitão) :
Malheureusement, c'est déjà tout. On doit passer du côté du gouvernement. M. le
député de Masson, vous avez un bloc de sept minutes.
M.
Lemay : Très bien. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, c'est à mon tour de discuter un peu. Vous savez,
moi, je suis un député de la région de
Lanaudière, la circonscription de Masson, et un de mes collègues, c'est le député
de Montcalm. Et puis on l'a vu, vous avez déjà eu la chance de pouvoir réagir à
cela, mais bref, il y a quand même eu l'approbation
du schéma d'aménagement de la MRC de Montcalm qui a eu lieu à la fin de
l'année 2019, qui était très attendue
par cette MRC après plusieurs années de discussion avec votre ministère, et ça
avait fait parler beaucoup dans les médias.
Les maires de la MRC des Moulins, dans laquelle je suis, m'ont interpelé
directement, parce qu'avec la CMM ils criaient
à l'iniquité fiscale entre ceux qui sont dans la couronne de la CMM, ceux qui
sont hors couronne CMM. Ils parlaient aussi
d'augmentation de trafic, volume de véhicules sur les routes. Bref, il y avait
plusieurs conséquences qu'ils voyaient.
Et puis, quand on
regardait toute la zone d'agrandissement de périmètre urbain qui est faite dans
la MRC de Montcalm, tu sais, puis on
regardait les demandes qui étaient formulées par le préfet de la MRC, tu sais,
en réalité, moi, je ne voyais pas vraiment de problématique avec cela. Mais, de votre côté,
est-ce que vous pouvez nous expliquer c'est quoi, les démarches que vous avez faites au sein de
votre ministère afin d'arriver à ces autorisations-là? Parce que c'est quand
même des démarches qui ont duré sur plusieurs années. Ça fait qu'au niveau des
démarches, juste pour pouvoir avoir l'information
qui vient directement du ministère et non de ce qu'on entend parler sur le terrain,
donc, je veux avoir la vraie explication.
M. Guay (Frédéric) : Oui. Je vais être prudent puis je ne mentionnerai
pas un dossier en particulier, mais je peux vous donner la démarche générale, O.K.? Pour tous dossiers, peu importe,
ils sont tous traités de la même façon. Alors, les modifications ou les révisions qui sont demandées
dans les schémas d'aménagement par les MRC, c'est encadré par la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, la LAU, donc, première des choses.
Lorsqu'une municipalité souhaite modifier son
schéma d'aménagement, elle en fait la demande, elle prend une résolution, elle fait la demande au ministère, et
nous, on doit analyser la conformité des modifications ou de la révision
en fonction des orientations
gouvernementales en matière d'aménagement du territoire, ce qu'on appelle
communément les OGAT, O.K., alors...
Et on a... c'est encadré par la loi, on a 60 jours pour répondre quand
c'est une modification, 120 jours quand c'est une révision de
schéma.
Une fois qu'on reçoit ça, la prochaine étape,
c'est de consulter l'ensemble des ministères qui sont concernés par la modification à l'OGAT en question. Il peut y avoir
jusqu'à une quinzaine de ministères, là, qui peuvent être consultés. Et nous, on envoie ça dans les ministères et on va
chercher les avis ministériels de chacun des ministères concernés. Donc,
on ramasse tous ces avis-là, ça revient au
ministère. Il y a une ou plusieurs personnes, au ministère, des professionnels, qui reçoivent ça et qui font
l'analyse des recommandations, des objections, des commentaires et tout ça.
On a des échanges avec les partenaires
ministériels pour arriver à un consensus : Est-ce que ça répond ou pas au
respect des OGAT? Et sur avis, après ça, cet
avis-là ministériel est révisé et revu par... Évidemment, il y a le professionnel
qui fait son travail, ensuite il y a un
directeur qui est là-dessus, un directeur général, un sous-ministre adjoint, il
y a moi, le sous-ministre, avant que
ça se rende à la ministre. Donc, une fois... quand la ministre prend cette
décision-là, d'appuyer ou de rejeter
une demande, bien, vous voyez toute la chaîne qu'il y a en dessous, et ces
gens-là font tous leur travail avec la même rigueur, peu importe le
dossier en question. Donc, ils sont tous traités sur le même pied d'égalité.
M. Lemay : Merci beaucoup de nous avoir démontré tout le professionnalisme et la
rigueur qui est en arrière de ces décisions-là.
Et puis je veux revenir un peu sur ce que la députée de Vaudreuil discutait tantôt
puis aussi un peu d'autres collègues
ici. On a parlé des inondations, bien sûr, on a parlé des zones d'intervention
spéciale qu'on a. Là, on sait que... Moi,
j'aimerais savoir, est-ce qu'on croit, avec... Est-ce qu'on a une prévisibilité
sur... si les zones d'intervention spéciale vont être modifiées prochainement en vue d'autres schémas qui ont été
pris pour les zones inondables dans les différentes MRC? Est-ce qu'on croit que la carte de notre zone
d'intervention spéciale va rester stable ou on prévoit des modifications
à court ou moyen terme?
M.
Guay (Frédéric) : Je vous dirais que, pour l'instant, on a
adopté une première carte, qui a été modifiée à quatre reprises suite aux interventions des municipalités, des demandes
municipales. On a traité ces demandes-là en lot. Là, je vous dirais qu'on est plus concentrés sur le
plan d'action, donc de mettre en place le plan d'action et de permettre,
en fait, à la suite de l'adoption du plan
d'action, la révision du cadre d'aménagement... de permettre aux municipalités d'intégrer
le nouveau cadre, les nouvelles cartes, pour
pouvoir lever la ZIS. Bien avant de refaire des modifications, notre prochain
objectif, c'est la levée de la ZIS.
M. Lemay :
Et puis, ça, on parle d'un horizon, là, de combien de temps pour pouvoir lever
les ZIS?
M.
Guay (Frédéric) : D'ici la prochaine année.
M. Lemay :
Ah! très bien. Parce qu'on sait qu'il y en a qui sont en vigueur, là, depuis
plusieurs années, là, notamment dans La
Vallée-du-Richelieu, là. Donc là, quand on parle d'ici la prochaine année,
est-ce que ça inclut aussi celle de La Vallée-du-Richelieu?
M.
Guay (Frédéric) : Non, on parle de la ZIS qui a été mise en
place en 2019.
M. Lemay : D'accord. Quand on regarde, encore une fois, avec toutes les nouvelles
cartes qui ont été mises en vigueur
pour, justement, les zones inondables, on peut penser que l'eau, c'est très
important ici, en sol québécois et plusieurs municipalités qui ont des bandes riveraines. Moi, j'aimerais savoir si
c'est prévu aussi, dans le cadre des discussions qu'on a avec les diverses municipalités, de pouvoir revoir
un peu les programmes qu'on a avec les rampes d'accès de mise à l'eau.
C'est un autre sujet qui touche un peu votre
ministère, là, si plusieurs municipalités décident ou pas de charger des
frais pour des embarcations de plaisance qui
veulent avoir accès aux cours d'eau. J'aimerais savoir si on prévoit,
avec... On se rend compte que, dans le fond,
tel ou tel endroit, c'est en zone inondable, ou tel autre endroit, tu sais...
puis on peut dire : Bien,
écoutez, ici, là, on va décider de... on va volontairement décider d'en faire
un parc, de refaire une rampe d'accès de mise à l'eau, la rendre disponible au grand public, avoir des frais
d'accès journaliers raisonnables et non exorbitifs comme plusieurs
municipalités. Est-ce que c'est quelque chose qui est en planification?
M. Guay (Frédéric) : Pour être franc, non, on n'a pas de projet en
planification là-dessus. Il faut quand même rappeler que ces
décisions-là sont, d'abord et avant tout, des questions... c'est des
opportunités qui... des décisions d'opportunité qui sont prises par les municipalités de mettre en place
ces tarifications-là. Le ministère est là pour veiller à ce que ça soit fait en vertu des réglementations
municipales qui doivent s'appliquer. Mais, pour répondre clairement à
votre question, là, pour le moment, il n'y a pas de dossier au ministère des Affaires
municipales à cet égard-là.
M. Lemay :
Très bien. Merci beaucoup.
Le Président (M. Leitão) : Très bien. C'est déjà tout. Il y aura encore un
autre bloc de votre côté après, mais on passe maintenant du côté de
l'opposition officielle, un bloc de sept minutes. Mme la députée de Vaudreuil.
• (17 h 40) •
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. On va rester sur le même sujet, les ZIS, soit les zones
d'intervention spéciale. Merci d'avoir mis la table, ça me sauve un peu de
temps, en fait, ou ça me garde du temps.
En fait, sur les zones d'intervention spéciale, je
ne le sais pas comment l'aborder, là,
mais je suis sûre que vous le savez
que ça a causé beaucoup de préjudices à plusieurs citoyens,
à des citoyens qui n'ont pas été inondés, là, mais qui
se sont ramassés, là, dans la zone d'intervention, où ils avaient des restrictions, ils n'ont pas... ils ne pouvaient pas
rien faire. Il y a eu des rencontres, vous le savez, où les
directions régionales, là... ça ne devait pas être super agréable, là. J'ai participé
à une des rencontres, là, puis sincèrement j'avais un malaise pour la personne
qui était en avant.
Cependant,
je comprends, là, l'objectif des zones d'intervention spéciale. On est
rendus à la sixième version des zones
d'intervention spéciale, si je ne me trompe pas, là, c'est la
sixième version, où on publie... Au début, on avait fait un gros trait, là, au crayon, en disant : C'est ça,
la zone d'intervention spéciale. Je me demandais : Qui a travaillé
cette zone-là avec le... pour
déterminer la première version? Parce que, là, la première version a été, là,
on va se le dire, là... ça a été terrible
pour nos municipalités, pas tant pour... bien oui, les municipalités,
en fait, un, pour les citoyens; deux, pour les municipalités, parce qu'on a
jeté ça dans la cour des municipalités en plein été. En plein été, on a dit :
Voilà des ZIS, on gèle du territoire, citoyens, vous ne pouvez plus rien
faire. Puis après on dit : Allez voir vos municipalités.
Les municipalités...
En tout cas, moi, j'ai des petites municipalités qui n'avaient pas d'employés,
l'été, pour s'occuper de ça, qui n'avaient
pas nécessairement les connaissances. Puis comme disait mon collègue,
tantôt, oui, il y a des maires, là, qui sont pompiers volontaires, qui
s'occupent de la voirie, ils cumulent tout, là. Ça fait que moi, j'ai vu
des maires, là, sur le bord de la
dépression, cet été. Puis on se dit : Bien, on a une reconnaissance, on
reconnaît les villes comme des gouvernements de proximité, les directions régionales leur apportent appui,
support. Mais sincèrement les ZIS, là... les municipalités le cherchaient,
le support, elles ont appelé les directions régionales. Puis je ne veux pas
lancer le blâme, là, je le sais
qu'aux directions régionales vous avez fait ce que vous pouviez, mais, écoutez,
il y a eu un gros problème avec les ZIS.
Est-ce que... Là, je comprends que ce n'est pas la
version finale, qu'il va y avoir une version finale qui va être adoptée dans, quoi, peut-être un an, et elle va
être, quoi... elle va être adoptée dans le plan d'action? Moi, je veux
juste savoir vous êtes rendus où avec ça.
Puis, s'il y a encore des problèmes... Puis là je pose toutes
mes questions, ça fait que vous allez avoir le temps d'y répondre. Il en reste, là, des problématiques, là. Moi, j'ai des municipalités qui viennent me voir, j'ai appelé à la
direction régionale, on me renvoie tout le temps au cabinet de la ministre,
puis je n'en ai pas, de rencontre, puis pour
moi, c'est du néant, je n'en ai pas, de réponse, ça fait que je ne sais même
pas quoi répondre. Mais moi, je ne
suis pas une direction régionale, je suis juste députée puis je représente sept
municipalités, mais je ne sais pas quoi répondre à mes municipalités, je ne sais pas
quoi dire aux citoyens. J'ai des cas citoyens, les municipalités ont des cas citoyens, on ne sait pas quoi leur répondre.
Est-ce qu'il
y a des directives? Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut transmettre? Vous l'avez dit, vous êtes là... dit passer
à un ministère d'accompagnement pour la clientèle. La clientèle, c'est le citoyen,
c'est vos municipalités. Donc, est-ce qu'il y a des directives?
Est-ce qu'il y a de l'aide qu'on peut leur offrir, une ligne autre que la 311,
qui était complètement bondée cet été? Puis,en terminant, là, les ZIS,
on fait quoi avec ça? Les citoyens qui ont des problématiques, on les réfère
où?
M. Guay (Frédéric) : Bon, la première chose que je serais porté à vous
dire, c'est : La ligne 1 800 j'écoute, là, que vous cherchez,
là, c'est la direction régionale. C'est la porte d'entrée sur le territoire
pour tant les citoyens que les municipalités. Donc, j'invite, s'il y a des questions de municipalités et de citoyens...
je vous invite à les référer à la direction régionale. Ces gens-là vont
répondre aux questions des citoyens et des municipalités.
En ce qui a trait à
la ZIS en tant que telle, je vous dirais que, de mon opinion à moi, il y a eu
une certaine mécompréhension de ce que
signifie une ZIS. Je pense que plusieurs des interrogations des municipalités
ou de citoyens pourraient être
répondues par les directions régionales assez rapidement, parce qu'on ne
comprend peut-être pas assez bien ce
qu'est une ZIS. On a mis en ligne, on invite aussi les gens à aller voir sur le
site du ministère... on a mis en ligne des documents, des questions, réponses pour accompagner les gens, pour
qu'ils comprennent bien qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'ils
peuvent faire, qu'est-ce qu'ils ne peuvent pas faire dans une ZIS. On a
également...
Mme Nichols : ...là, ceux qui le consultent, là, votre site,
là, puis qui sont encore dans la ZIS, mais qui n'ont pas été inondés ou qui ont un cinq pieds carrés de leur garage
qui est dans la ZIS puis qui ont perdu une vente de leur maison à cause de ça, qu'est-ce qu'ils font, ces gens-là?
Parce qu'ils le consultent, le site, ils constatent, mais comment ils
peuvent aller plus loin? La ville ne peut
plus rien faire pour eux, les municipalités ne peuvent plus rien faire. Est-ce
qu'il y a des cas particuliers comme ça? Ça nécessite... Ça va être du
cas par cas, peut-être, qu'est-ce qui reste?
M.
Guay (Frédéric) : Je vous dirais que, pour ce qui est d'être
dans la ZIS ou pas, là, ce n'est pas que les gens qui ont été inondés. Les
critères pour établir la ZIS, c'étaient les inondations 2017, les
inondations 2019, les délaissées de crue, la... Qu'est-ce qu'on avait mis
aussi, Stéphane, là-dedans? On avait mis...
Une voix :
La zone 0-20 ans.
M. Guay (Frédéric) :
La zone 0-20 ans. Donc, il y a des gens qui étaient en
zone 0-20 ans, qui n'ont pas été inondés
en 2017 et 2019 mais qui font partie de la ZIS. Le choix du gouvernement, ça a
été de dire : On agit par prudence et on en met plus que moins dans
la zone, l'idée étant qu'à partir du moment qu'on met un moratoire sur une
partie du territoire, si c'est annoncé puis
ce n'est pas fait rapidement, il va y avoir de la spéculation puis il va y
avoir de la course aux permis. Donc,
ça a été ça, l'idée, d'agir rapidement puis après de raffiner avec les données
qu'on avait. On a combiné les données.
Le ministre de l'Environnement et le responsable de la cartographie, là, on a
travaillé avec eux pour raffiner les données.
Je reviens à
ce que vous disiez, il reste encore des gens, il y a des gens qui ont des
questions, ils ont des inquiétudes, des interrogations. Dirigez-les vers
les directions régionales, on va répondre à ça.
Pour ce qui
est de la ZIS, tantôt, je me suis peut-être mal exprimé. On n'a pas... on n'est
pas en train de produire une nouvelle
version de la ZIS. On en a fait quatre. Il n'y en a pas eu six, il y en a eu
quatre, et on n'a pas... on n'est pas sur une cinquième version de la ZIS, on est plutôt sur travailler pour qu'on la
lève, la ZIS. Donc, ça ne vaut pas la peine de refaire d'autres versions, on veut la lever le plus
rapidement possible, et c'est ce sur quoi je disais tantôt qu'on souhaite que,
d'ici la fin de la prochaine année, donc d'ici 2021, début 2021, qu'on soit en
mesure de lever la ZIS.
Le
Président (M. Leitão) : Très
bien. C'est déjà tout. Il y aura un autre bloc du côté de l'opposition officielle.
On revient maintenant au côté gouvernemental pour un dernier bloc. La députée
de Labelle, c'est ça?
Mme Jeannotte : Oui, de Labelle. Députée de la circonscription de
Labelle, donc, dans les Hautes‑Laurentides. J'ai également vécu les inondations, M. le sous-ministre,
particulièrement à Amherst. C'était historique, ça ne s'était jamais vu en 30 ans. Et les directions régionales,
moi, j'ai l'impression qu'on a... le contexte des changements climatiques,
ça nous dépasse. Par exemple, la direction
régionale a fait son gros, gros possible, mais elle a consulté les gens à Mont-Tremblant,
alors que l'inondation avait été à Amherst, alors... en plein été, au mois de
juillet. Ça fait que je... ça a été tellement inacceptable
que j'ai été obligée de redemander une consultation, puis je me suis ramassée
dans l'église bondée à craquer, avec deux personnes en avant, pauvres
fonctionnaires qui faisaient face à l'église...
En tout cas,
j'ai l'impression que... oui, 20 % des effectifs en région, mais
l'impression que j'ai, c'est que ce n'est pas assez en termes
d'effectifs. Je vous entends qu'il y a un virage au niveau de l'orientation, on
est plus en mode : travaillons en
collaboration. Mais on a l'impression que c'est dur, on a l'impression que ça
ne doit pas être facile, là, pour vous autres. En tout cas, c'est
l'impression que j'ai.
Et moi, mes
maires parlent beaucoup de la lenteur administrative, la bureaucratie pour
avoir leur argent. Donc, ça, ça crée
un manque d'argent, ça... Ils ont des... Pour une petite municipalité, quand il
manque 15 000 $, là, en taux d'intérêt, ils en parlent au député. Ça fait que la lenteur
bureaucratique, est-ce qu'il y a des cibles de ce côté-là? Je suis comme ma
collègue, je vais tout vous garrocher, puis, après ça, vous y irez. Est-ce
qu'il y a des cibles pour améliorer la lenteur bureaucratique?
Par rapport
aux ZIS, moi, je n'ai pas su, là, les experts, là, est-ce qu'ils sont venus sur
le terrain. Parce que les maires et
les gens sur le terrain, eux autres, là, ils ont la prétention de connaître
tout, là, puis... Bien, je m'exprime mal, je vais le dire autrement. Ils pensent qu'il y a des barrages... il y a
vraiment un enjeu au niveau des barrages qui seraient mal entretenus par le MTQ. Donc, est-ce qu'il y a des
liens avec le MTQ? Est-ce que vous avez des comités interministériels?
Je pense, tantôt, vous disiez oui.
Puis ma
dernière question, c'est, comme mon collègue de Rosemont en a parlé tantôt, le
rôle de l'État en habitation. Moi, je
ne suis pas certaine, au niveau de l'imputabilité ministérielle. Vous me
permettrez cette question, parce que, dans le fond, ultimement, c'est toujours bien le ministre qui doit répondre en
Chambre. Donc, par exemple, Hydro-Québec, c'est le ministre qui se lève
en Chambre. Donc, je n'ai pas tout à fait bien compris le rôle de votre
ministère par rapport à l'habitation. C'est comme si vous n'aviez rien de ce
côté-là, alors que dans votre plan stratégique, à la page 19, vous indiquez que, pour la première fois, vous... il
est écrit que vous souhaitez «mieux structurer l'action gouvernementale en
habitation afin qu'il y ait davantage de cohérence.» Alors, quel rôle entend
jouer le ministère en matière d'habitation?
Ça fait que c'est à peu près mes questions, là,
je... les trois pôles, dans le fond : au niveau de l'administration
publique, au niveau des ZIS puis au niveau de rôle de votre ministère par
rapport à l'habitation.
• (17 h 50) •
M. Guay (Frédéric) : Je vais commencer à l'inverse, donc, commencer par... pour ce qui est
de l'habitation. Quand vous donnez
l'exemple avec Hydro-Québec, c'est le ministre, c'est M. Julien qui se lève en Chambre, bien, c'est un peu la
même chose, c'est parce que, dans son portefeuille, il y a Hydro-Québec, donc... Mais est-ce que c'est la sous-ministre du ministère des
Ressources naturelles qui répond aux
questions? C'est Hydro-Québec. Donc,
c'est la même chose. Nous, donc, c'est Mme Marcoux, qui est la
présidente de la SHQ, qui va répondre à vos questions, qui l'a fait tantôt.
Mais Mme Marcoux ne relève pas de moi, et ça
transite... son lien avec la ministre est direct, ça ne passe pas par moi, O.K.?
Mais par contre, vous avez raison, il y a eu un
changement au ministère, puis on a changé le nom du ministère. On était le ministère
des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, on est devenu Affaires municipales et Habitation. Et le message que le gouvernement a passé dans ça,
c'était de dire : Bien, on veut rapprocher la mission de l'habitation
avec, notamment, l'aménagement du
territoire, une responsabilité du ministère, puis on veut mieux concerter,
mieux avoir un rôle... Le rôle du
ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, c'est de prendre le
leadership sur la concertation, sur
la cohérence de l'action gouvernementale. Donc, ça inclut notamment et
principalement des liens plus étroits avec la SHQ, et des liens plus étroits, ça ne veut pas
dire faire à leur place ce qui est dans leur mission à eux, et également
des liens plus étroits avec les autres ministères du gouvernement qui ont des
responsabilités en matière d'habitation.
Donc, le mandat ou le rôle que s'est donné le
ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, c'est d'assurer
cette cohérence-là de l'action de l'État dans l'ensemble des ministères et
organismes au gouvernement du Québec.
Mme Jeannotte : Bien, elle est obligée d'avoir des indicateurs de
rendement puis des cibles pour rendre compte de cette nouvelle
orientation là. Est-ce que c'est commencé, ça?
M. Guay (Frédéric) : Ça commence. Ça commence, on l'a mis comme
objectif dans notre plan stratégique. Puis l'élément qu'on veut suivre, c'est la production du plan d'action en
matière d'habitation. Comme je l'ai expliqué tantôt, cette responsabilité-là, elle est dévolue à la
SHQ, mais nous, comme ministère, on va suivre ça puis s'assurer que le plan
d'action va assurer une cohérence
gouvernementale. Donc, quand il y a un geste qui se pose dans un ministère, ça
ne vient pas en opposition avec un autre ministère, ou avec la SHQ, ou
le ministère.
Mme Jeannotte : Quand vous dites : Ça commence, ça veut dire
que vos indicateurs de rendement ne sont pas encore élaborés, là, de ce
côté-là?
M. Guay (Frédéric) : L'indicateur, il est là, dans le plan
stratégique, c'est la production. C'est l'indicateur qu'on va suivre au niveau de l'habitation, O.K.? Et
le plan stratégique vient d'être déposé, donc on va faire un suivi, là, au
cours des trois, quatre, cinq prochaines années. Donc, ça, c'était pour ce qui
était de l'habitation.
Ensuite, quand vous avez parlé des inondations, de
la présence des experts, je vous dirais qu'on est... c'est un peu tôt dans le processus, je dirais, pour aller sur le
terrain, là. Là, on est au niveau de la cueillette, plus, d'information de type plus universitaire, des chercheurs, des choses comme ça. Donc, on
travaille avec ces gens-là, et l'idée, avec le plan d'action, c'est de mettre en place des cellules d'intervention, je dirais, disons-le comme ça, par bassins
versants et regarder par bassins versants,
un par un, regarder quelles actions doivent être faites à l'échelle du bassin.
Et c'est à ce moment-là, là, que, là, on aura des gens qui iront plus sur le terrain, autant des gens du ministère,
autant des gens... des experts qui vont aller sur le terrain pour faire
des recommandations, dire quelles actions devraient être prises pour... à
l'échelle du bassin versant.
Mme Jeannotte : Ça m'apparaît tard, étant donné qu'on risque
d'avoir encore des inondations. Vous n'avez pas peur que... Dans le fond,
qu'est-ce qu'on pourrait faire pour accélérer les choses?
M.
Guay (Frédéric) : En fait, il faut se donner le temps
d'acquérir la connaissance puis de bien planifier nos interventions. Malheureusement, les inondations sont annuelles puis ne nous
donnent pas ce temps-là, mais il faudra... On est encore dans la phase, je dirais, pour les prochaines inondations,
là... ça va être de préparation puis de réaction, mais
on veut commencer aujourd'hui pour se donner, dans le futur, une meilleure
préparation.
Puis je vous donne un exemple, c'est important
de... On parle souvent de barrage ou même de digue. J'entends souvent parler de digue, tout le monde veut une digue, tout le monde veut... Quand on se fait une digue, à notre municipalité,
oui, c'est efficace, l'eau n'entre pas, mais elle s'en va où? Chez le voisin.
Alors, si tout le monde fait ça, on fait juste repousser. Donc, je ne dis pas qu'une digue ce n'est pas une bonne
solution, mais il faut que ce soit examiné dans le contexte global du bassin versant. La goutte d'eau qui part
en haut puis elle arrive en bas, c'est quoi, son chemin, puis c'est quoi,
les actions les plus efficaces?
Donc, c'est ça qu'on veut faire, au cours des deux
prochaines... deux à cinq prochaines années, là, d'avoir cette idée-là de planification, plus tôt que
tard, j'en conviens. Mais c'est sûr que, pour les inondations, 2020, ces
actions-là ne seront pas...
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Alors, on va
du côté de l'opposition officielle, un dernier bloc. Écoutez, il nous reste
cinq minutes. Alors, c'est ça qui est ça.
Mme Rizqy :
Donc, je comprends que tout le monde veut construire une digue. Et vous
dites : Où est-ce que s'en va l'eau? Si
on va de l'autre côté, il y a des grandes villes qui se réunissent, canadiennes
et américaines, pour les Grands Lacs, et il y a une discussion qui se
passe en ce moment pour savoir le débit. Évidemment, les Américains voudraient augmenter le débit pour, justement,
ne pas être inondés. Même chose pour l'Ontario, ils ne veulent pas être inondés. Bien,
conséquemment, les seuls qui risquent d'être inondés, ça va être le Québec. Qui
est à la table pour nous?
M. Guay (Frédéric) : Le ministère
de l'Environnement, qui est
responsable de... C'est la commission mixte qui prend ces décisions-là, qu'on appelle, et c'est le ministère de l'Environnement qui est autour de la table puis qui envoie
des gens pour ça.
Mme Rizqy : Puis là, en
ce moment, nous, on est pas mal la
seule voix, là, pour défendre le Québec contre pas mal de villes qui sont plus nombreuses que nous. Est-ce que
cet enjeu-là ne doit pas être, à un
moment donné, soulevé à un niveau plus national? Parce que
sinon, clairement, c'est le Québec qui va faire les frais des autres villes canadiennes
et américaines.
M. Guay (Frédéric) : Je comprends bien votre intervention, mais comme
je vous dis, là, il faudrait que ça soit porté au niveau du ministère de
l'Environnement, cette demande-là.
Mme Rizqy :
Vous représentez les villes, là.
M. Guay (Frédéric) :
Tout à fait.
Mme Rizqy : Vous avez les villes, là, qui sont évidemment
plus proches de la frontière ontarienne, mais aussi celles qui regardent sur le côté sud, Soulanges,
par exemple. Vous, vous n'avez pas une préoccupation dans... Est-ce que
vous avez soulevé cette préoccupation pour, justement, faire de la pression au
ministère de l'Environnement?
M. Guay (Frédéric) : Tout à fait. Tout à fait, on a cette préoccupation-là, au ministère des
Affaires municipales, mais on n'a pas le levier auprès de la commission
mixte. Mais on fait nos revendications auprès du ministère de l'Environnement
et auprès du gouvernement dans l'ensemble.
Mme Rizqy : Je vais être très
honnête, je n'ai pas entendu grand monde parler de cet enjeu au Québec. C'est comme si ça passe sous le radar, là. Puis ça a une
implication, là, immense pour tous, tous les villes et villages du Québec.
Vous avez un chiffre assez important,
3,4 milliards de dollars sur la taxe d'essence, qui va être collecté. Cet
argent va servir à quoi?
M. Guay (Frédéric) : En fait, cet argent-là ne sera pas collecté, il est déjà... ça provient
essentiellement... pas essentiellement. Il faut faire attention à ce que
je vais dire.
La taxe sur
l'essence, on a mis un programme de transfert qui s'appelle la TECQ, taxe sur
l'essence et contribution Québec,
donc deux volets. 70 % des sommes proviennent du gouvernement fédéral,
30 %, ça va être un appariement de sommes du gouvernement du Québec, pour constituer le 3,4 milliards
de dollars. Et ça, ces sommes-là sont déjà, donc, disponibles, et elles sont... C'est un programme
de transfert. Donc, c'est le programme le plus simple et le plus apprécié
au ministère des Affaires municipales, où
est-ce qu'on envoie les sommes, annuellement, dans toutes les municipalités, au
prorata de la population et de facteurs, là, de... un forfaitaire pour les
petites municipalités.
Mme Rizqy : Et quels sont les
critères pour obtenir ces sommes pour les villes?
M. Guay (Frédéric) : Il n'y a pas de critère pour les obtenir. De facto, toutes les municipalités
l'obtiennent. Les critères seront
pour l'utilisation des sommes, et, pour l'utilisation des sommes, c'est des
sommes qui doivent être utilisées en priorité pour les infrastructures
d'eau, donc de mettre à niveau les infrastructures d'eau, de faire les études
sur les infrastructures d'eau, de
remplacer... les remplacements de conduites. Et en dernière priorité, lorsque
les trois premières priorités qui
concernent l'eau sont complétées, là, il peut y avoir des sommes qui peuvent
être utilisées, par exemple, pour de la voirie locale, qui est en
priorité 4.
Mme Rizqy : Je pense que ma
collègue a un complément de question.
Mme Nichols : Oui. Bien, en fait, sur le programme TECQ, il a
été renouvelé, là. C'est le nouveau programme TECQ. On a longtemps eu des échanges, que je comprends, avec le fédéral.
Les modalités ont changé, justement, pour l'utilisation, là, des sous. Les municipalités se sont exprimées. Il y
avait des problématiques, parce que quand, justement, on utilisait... on pouvait les utiliser, justement,
pour les programmes d'eau, mais à la fin, on pouvait prendre... Il n'y avait
pas un 20 % qu'on pouvait utiliser pour, je donne un exemple, refaire
l'hôtel de ville? Et ça, quand le programme a été reconduit, ça a été
abandonné. Les municipalités l'ont soulevé. Est-ce que ça a été réglé, cette
partie-là?
M. Guay (Frédéric) : Le problème auquel vous faites référence, effectivement, au
renouvellement des modalités de la TECQ, le gouvernement fédéral a
refusé de subventionner ces types. Les bâtiments municipaux ne sont plus admissibles en priorité 4. Effectivement, on
avait mis une souplesse, dans la TECQ, là, il y avait 20 % du montant que
les municipalités reçoivent qu'elles peuvent
prendre pour aller en priorité 4 directement. Par exemple, si elle n'a pas
complété les trois premières priorités, bien, elle pouvait aller
directement en priorité 4.
Effectivement,
pour un hôtel de ville, il y en a qui ont utilisé ça. Donc, la dernière version
de la TECQ, c'était admissible, mais
la nouvelle, le gouvernement fédéral a décidé que ce ne l'était plus. Il y a eu
des échanges, tant politiques qu'administratifs,
avec le fédéral, de nombreux échanges à cet égard-là, et, en date
d'aujourd'hui, on est toujours à la même place, c'est une fin de non-recevoir.
• (18 heures) •
Mme Nichols : Bien, c'était pourtant... Ça fonctionnait
pourtant, avant, puis ça a fonctionné longtemps. Puis là on comprend que
ça n'a pas été accepté, là, dans les différentes négociations.
Le Président (M. Leitão) : C'est
déjà tout.
Des voix : ...
Le Président (M. Leitão) : Alors, si
vous voulez terminer rapidement, collègue, 10 secondes.
Mme Nichols : Bien, merci.
Le Président (M. Leitão) : Écoutez, alors moi aussi, M. Guay et toute votre équipe, je vous
remercie pour votre contribution à nos travaux.
Alors, la
commission suspend ses travaux quelques instants avant de se réunir en séance
de travail pour discuter de nos observations, nos conclusions et nos
recommandations. Merci beaucoup, tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 01)