(Dix heures six minutes)
Le
Président (M. Rochon) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le forum... — le forum! — le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'audition du ministère des Transports, de la
Mobilité durable et de l'Électrification
des transports sur le rapport d'audit particulier du Vérificateur général du
Québec intitulé Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des
transports : gestion contractuelle et elle est réunie en suivi de la recommandation 3.1 du 36e
rapport de la Commission de l'administration publique.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
La Secrétaire : Non, M. le
Président, il n'y a aucun remplacement ni membre temporaire.
Document
déposé
Le
Président (M. Rochon) :
Merci. Alors, avant de commencer, à la suite de son audition, la Régie de l'assurance maladie du Québec a
transmis, le 20 avril dernier, un document en réponse à certaines questions des
membres de la commission. Le dépôt de ce
document ne posait pas problème à la régie, j'ai donc annoncé séance tenante, à
l'occasion de cette audition, le
dépôt dudit document. Alors, maintenant qu'il a été communiqué aux membres de
la commission et que nous l'avons
formellement entre nos mains, je dois
à nouveau indiquer que ce document est déposé et qu'il sera accessible sur le site Internet de l'Assemblée nationale. Il
s'agit d'un document portant sur les
médecins millionnaires. Voilà.
Alors, cela
étant fait et réglé, nous revenons à notre audition. Nous débuterons par
l'exposé de la Vérificatrice
générale, Mme Leclerc, puis nous allons entendre l'exposé du ministère des
Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports. Le
reste de la séance sera, comme c'est notre usage, consacré aux échanges avec
les membres de la commission. Les échanges vont se dérouler par blocs d'une
durée d'environ 10 minutes, incluant les questions et les réponses, en
alternance entre le gouvernement et les oppositions.
Alors, Mme la Vérificatrice générale, je vous
invite à nous faire un résumé des observations de votre rapport.
Mme Leclerc.
Exposé
de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc
(Guylaine) : Merci. Alors, M. le Président, MM. les membres de la commission, M. le sous-ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des
transports, c'est avec intérêt que je participe à cette séance de la
Commission de l'administration publique. Tout d'abord, permettez-moi de vous
présenter les personnes qui m'accompagnent :
M. Serge Giguère, vérificateur général adjoint, Mme Janique Lambert,
directrice principale d'audit, et Mme Moïsette Fortin, directrice
d'audit.
Le ministère
des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports
est le plus important donneur d'ouvrage
parmi les ministères et les organismes publics. En 2015‑2016, il a attribué
plus de 3 000 contrats de 25 000 $ et plus qui ont totalisé plus de 1,6 milliard
de dollars. La plupart des activités du ministère sont décentralisées dans les
territoires, la majorité des contrats y sont attribués.
Rappelons que
nous avons réalisé cet audit particulier à la suite d'une demande du Conseil du
trésor formulée en mai 2016. Comme la
tâche était considérable, nous avons publié les résultats de nos travaux dans
deux rapports distincts.
• (10 h 10) •
Le premier rapport présente nos conclusions à
l'égard des mécanismes que le ministère a mis en place pour permettre une bonne gouvernance des activités
liées à la gestion contractuelle. Je vous en présente les grandes lignes. Le
ministère des Transports est une organisation de grande envergure fortement
décentralisée dont la structure est relativement complexe. Nous avons constaté que cette structure
n'est pas optimale à l'égard de la gestion contractuelle. D'une part,
certaines responsabilités ne sont pas pleinement assumées, ce qui a notamment
un impact sur l'imputabilité du directeur territorial. À
notre avis, il est essentiel que ce
dernier demeure le principal responsable et la première personne à rendre compte de ses décisions à l'égard
de la gestion contractuelle. D'autre part, l'expertise est insuffisante pour
assurer l'efficience et l'efficacité du processus. En fait, le ministère
demeure dans une situation de vulnérabilité à cet égard.
De plus, le ministère
ne dispose pas d'une méthode de gestion de risques structurée pour orienter ses
actions en matière de gestion
contractuelle. Au fil des ans, il a ajouté plusieurs contrôles pour répondre
aux problèmes soulevés. Toutefois, il ne s'est pas basé sur une appréciation
objective des risques réels ni n'a évalué l'impact de ces contrôles sur l'efficience du processus. Qui plus est, une
grande partie des contrôles ajoutés ont surtout visé à renforcer la conformité
du processus à la réglementation. De ce fait, le ministère a porté une
attention insuffisante à l'efficience du processus, de même qu'à
la surveillance des marchés dans les territoires.
Par ailleurs, la haute direction représente
la pierre angulaire sur laquelle doit s'appuyer la saine gouvernance de
l'organisation. À la suite de nos travaux, nous avons constaté que la
haute direction du ministère devra apporter des ajustements, notamment sur le plan des communications internes, afin
d'améliorer le climat organisationnel et susciter une meilleure adhésion
du personnel à ses orientations.
Quant au
deuxième rapport, il présente nos conclusions sur la gestion des contrats du
ministère. Nous avions comme objectif de déterminer si ce dernier gère son
processus de gestion contractuelle conformément aux règles en vigueur et
aux saines pratiques de gestion. Les
constats que nous avons faits sont que, d'abord, l'importance des contrats
accordés aux firmes externes dans le
contexte où le ministère demeure vulnérable sur le plan de l'expertise, soulève
des préoccupations quant à sa
capacité à encadrer adéquatement les firmes. Cela est d'autant plus essentiel
que le ministère confie aux firmes externes des responsabilités
importantes comme la conception des plans et des devis et la surveillance des
chantiers. Pour ce qui est de l'estimation
des coûts, nous avons vérifié certains contrats de construction et de services
professionnels. Nous avons constaté que, pour ces deux types de
contrats, les estimations ne sont pas établies avec toute la rigueur
nécessaire.
Un autre
point important porte sur le processus d'appel d'offres. Un des principes de la
Loi sur les contrats des organismes
publics est de donner la possibilité aux concurrents qualifiés de participer
aux appels d'offres. Or, les analyses effectuées par le ministère pour
connaître les marchés ne sont pas suffisamment approfondies pour qu'il puisse
adapter sa stratégie d'intervention, et ce, afin de permettre une plus grande
concurrence. De plus, lorsque le ministère recevait
une seule offre conforme, la justification qu'il donnait pour signer tout de
même le contrat avec le fournisseur concerné n'était pas suffisante.
Enfin, ce
deuxième rapport aborde également d'autres volets de la gestion contractuelle
qui nécessitent l'attention du
ministère. Ces volets portent notamment sur les dépassements de coûts, les
situations d'urgence, la signature des contrats et leur suivi. Au terme
de nos travaux, nous avons formulé des recommandations qui ont toutes été
acceptées par le ministère. D'ailleurs, je tiens à remercier le personnel du
ministère pour sa collaboration. J'aimerais aussi assurer les membres de la
commission qu'ils peuvent compter sur mon entière participation à leurs
travaux. Merci.
Le
Président (M. Rochon) : Merci beaucoup, Mme Leclerc. Alors,
M. le sous-ministre, je vous invite à nous présenter les gens qui vous
accompagnent puis à faire votre exposé. Vous disposez de 10 minutes à
votre tour.
Exposé
du sous-ministre des Transports, de la Mobilité durable
et de l'Électrification des transports, M. Marc Lacroix
M. Lacroix
(Marc) : Oui, M. le Président. Mmes et MM. les députés,
Mme la Vérificatrice générale, bonjour. Alors, je vous présente les
personnes qui m'accompagnent : d'abord, en commençant par mon extrême
gauche, M. Carl Bélanger, qui est
directeur général de la coordination territoriale et qui a pratiqué plusieurs
années dans la région Mauricie—Centre-du-Québec comme directeur territorial, il
connaît bien le terrain; ensuite, Mme Anne-Marie Leclerc, qui est
sous-ministre adjointe à l'ingénierie et aux infrastructures, donc
l'ingénieure-chef du ministère; à ma droite, Julie
Blackburn, sous-ministre adjointe à la gestion contractuelle, qui, pendant une
dizaine d'années, a cumulé des fonctions de responsable de la gestion contractuelle au Secrétariat du Conseil du
trésor, accompagnée de Mme Marie-Josée Fournier, qui est directrice
générale de la surveillance des marchés et de l'application des règles
contractuelles, qui elle-même a évolué
pendant quelques années au Secrétariat du Conseil du trésor en gestion
contractuelle; et Mme Chantal Gingras, qui est sous-ministre adjointe aux grands projets routiers; et enfin
M. Jean Villeneuve, sous-ministre adjoint aux services à la
gestion.
Deux autres personnes sont susceptibles
d'intervenir, évidemment avec votre accord, M. le Président, elles sont
derrière : Mme Debra Dollard, qui est directrice de la mise en oeuvre
de la transformation organisationnelle, et M. Martin
St-Louis, qui est le directeur des enquêtes et de l'audit interne. J'en profite
pour souligner la présence également de Mme Marie-Soleil Tremblay,
qui est professeure à l'ENAP et membre du comité d'audit interne du ministère.
Alors, comme
vous le savez, nous avons initié, en décembre 2016, un plan de transformation
triennal qui vise une performance
accrue, une gouvernance renforcée et une équipe mobilisée. Le plan se décline
en huit chantiers, et une équipe
dédiée en assure la coordination et en fait le suivi sur une base
trimestrielle. Ces suivis vous sont transmis, car nous vous savons
attentifs à ce que nous faisons. J'utiliserai le temps disponible pour évoquer
quelques-unes de nos réalisations, lesquelles témoignent de l'ampleur des
changements en cours au sein du ministère.
Le
chantier 1 porte sur l'organisation administrative, que nous avons revue.
Concurremment, plusieurs nouveaux visages
ont joint les rangs de la haute direction : 78 % des membres de la
haute direction ont changé depuis novembre 2016, 35 % de l'encadrement également. Au nombre
des changements apportés : le positionnement au niveau sous-ministériel
des fonctions liées à la gestion de la
performance ainsi que celles relatives à la gestion des grands projets, la mise
en place d'un sous-ministériat dédié à la gestion contractuelle et à
l'analyse des marchés en vue de garantir les améliorations attendues dans ce domaine névralgique d'activité,
le regroupement des ressources administratives en territoire et au central sous
une même autorité fonctionnelle, les buts recherchés étant l'harmonisation et
l'optimisation des pratiques. Ces
modifications reflètent notre volonté de renforcer l'imputabilité et la
cohérence dans la réalisation de la mission et de consolider les
fonctions liées à la gouvernance et à la planification.
Le
chantier 2 touche l'optimisation des processus. Les modifications
apportées au fil des ans, tant au cadre légal que réglementaire qu'à
l'organisation du travail, ont entraîné une multiplication des contrôles et la
création de chevauchements dans les rôles et responsabilités des unités
administratives. Se posent donc aujourd'hui des enjeux d'efficience dont la
résolution passe, entre autres, par l'optimisation des processus. Les processus
administratifs et d'affaires ont été inventoriés et plusieurs ont été
cartographiés puis analysés. Dans ces cas, le travail effectué a été documenté, à savoir qui fait quoi, comment, avec
quelles ressources et pourquoi. Les changements pour rendre ces processus
davantage efficaces et efficients comprennent leur simplification, leur
modification en profondeur, l'élimination des dédoublements,
une meilleure utilisation des ressources ou l'amélioration des méthodes de
travail. En outre, des mesures d'allègement administratif sont apportées
afin d'atténuer, le cas échéant, la lourdeur administrative.
Le troisième
chantier concerne la gestion contractuelle. Plusieurs mesures ont été
appliquées ces dernières années afin
d'assurer l'intégrité et la saine gestion des contrats publics et elles ont
contribué positivement à l'évolution de nos pratiques. Néanmoins, le Vérificateur général a démontré les limites de
l'approche et des actions priorisées de 2013 à 2016. En ressort la
nécessité d'optimiser nos façons de faire et de mettre en place des dispositifs
permettant d'en assurer l'intégrité, en
fonction des risques identifiés. Les recommandations formulées confirment
certains axes d'intervention privilégiés dans notre plan de
transformation, soit le renforcement de la gouvernance, la recherche accrue
d'efficacité et d'efficience ainsi que la consolidation de l'expertise interne.
Afin d'assurer le succès des efforts déployés, nous adoptons une approche qui mise à la fois sur l'implication des directions
territoriales dans la recherche de solutions légitimes et fonctionnelles, sur le recensement des bonnes
pratiques applicables et sur des données probantes nous permettant de poser des choix de gestion pertinents, cohérents
et durables. Une telle démarche a reçu l'aval du comité d'audit interne.
• (10 h 20) •
Dans cette
foulée et à la lumière des commentaires du Vérificateur général sur certains
éléments perfectibles de notre plan d'action, une version bonifiée de
celui-ci vous a été transmise. Au nombre des initiatives mises de l'avant, mentionnons à titre d'exemple le déploiement d'un
programme de formation en vue de la certification des intervenants en gestion contractuelle, la réalisation d'un bilan
des activités contractuelles au plan ministériel et par direction territoriale
visant à favoriser l'imputabilité des gestionnaires, la mise sur pied d'une
équipe de travail représentative des unités centrales et territoriales chargée d'optimiser les opérations en gestion
contractuelle et de veiller à ce que les directives tiennent compte des
réalités sur le terrain, l'implantation d'un cadre de gestion des risques en
matière de fraude, de collusion et de
corruption et d'un plan d'action annuel en la matière, la révision du mode
d'intervention de la haute direction en
matière de gouvernance de la gestion contractuelle, dans l'optique où la prise
de décision s'appuie de plus en plus sur une information de gestion
obtenue en temps opportun.
L'amélioration
de la gouvernance et de la performance est l'objet du chantier 4. Le
développement d'une vision stratégique
commune, la consolidation des pratiques favorisant l'amélioration continue, la
gestion axée sur les résultats et la gestion des risques sont au nombre des
principes qui guident la mise en oeuvre du plan de transformation.
Ainsi, un
nouveau plan stratégique a été adopté, et sa mise en oeuvre s'effectue via un
plan opérationnel annuel dont l'état d'avancement est suivi
trimestriellement par la haute direction. Les enjeux liés à la mobilité durable
à l'horizon 2030 ont fait l'objet
d'importants travaux, ce qui s'est traduit par une politique gouvernementale et
par un plan d'action quinquennal en la matière. Nous avons en outre
élaboré une vision triennale de l'évolution des ressources informationnelles accompagnée d'un plan de mise en
oeuvre afin de mieux répondre aux enjeux de mobilité et d'agilité, de prestation électronique de services, de
sécurité de l'information et de gestion efficiente des ressources. La
coordination de la gestion des
risques à l'échelle ministérielle a également été prise en charge. Un exercice
d'identification des risques a été
réalisé, et un plan de mitigation a été élaboré. Nous avons par ailleurs
commandé des évaluations indépendantes, lesquelles découlent des plans d'amélioration, sur les activités
suivantes : la gestion des projets majeurs, la gestion des
avenants, l'estimation des projets, le suivi de leur exécution et la gestion
des actifs.
Nous avons
entrepris de renforcer deux autres éléments clés de la gestion axée sur les
résultats, soit les fonctions d'évaluation de programmes et d'audit
interne. Dans ce dernier cas, un comité formé de membres indépendants a été constitué en janvier 2017. Celui-ci veille au
respect des normes applicables aux activités du domaine. Il s'est depuis réuni
à 12 reprises, notamment pour adopter des plans annuels et triennaux
d'audit interne et approuver des indicateurs de performance de la fonction
d'audit interne.
Il me reste deux minutes? Il me reste trois
chantiers, M. le Président.
Alors,
l'éthique et la transparence s'avèrent les piliers d'une saine gouvernance et
ils ont fait l'objet d'une attention particulière
dans le chantier 5. Dans l'optique de prévenir les conflits d'intérêts,
tous les employés ont participé à une séance d'information sur le sujet, et un processus de déclaration d'intérêt
volontaire et de gestion des conflits d'intérêts a été mis en place. Soucieux
de l'éthique et des pratiques contractuelles de ses contractants et de ses
sous-traitants, le ministère a élaboré
et mis en vigueur un code de conduite à leur intention, lequel les incite à
adhérer aux principes éthiques qui y sont établis. En outre, afin d'assurer la
disponibilité et la diffusion proactive de l'information, le ministère s'est
doté d'une politique concernant la divulgation de l'information.
Aux fins d'assurer efficacement notre mission,
une meilleure connaissance des besoins et attentes des citoyens, de même qu'une collaboration étroite avec nos partenaires sont
essentielles. C'est pourquoi le chantier 6 est dédié à ces questions. Dans cette perspective, plusieurs
actions ont été menées à bien. Citons à titre d'exemple l'actualisation de la
déclaration de services aux citoyens, qui
n'avait pas été revue depuis 2009, l'élaboration et la mise en oeuvre de cadres
de gestion des relations avec les
partenaires des volets municipal, associatif et commercial, la conception d'un
modèle de guichets uniques
ministériels et territoriaux aux fins de faciliter l'accès multicanal des
citoyens et partenaires du ministère.
L'atteinte
d'un meilleur équilibre entre les activités réalisées par des ressources
internes et celles réalisées à l'externe est au coeur du plan de
transformation. Le chantier 7 s'y consacre en poursuivant trois objectifs.
Le
Président (M. Rochon) : M. Lacroix, je vous interromps, mais
pour vous rassurer, pour vous dire qu'on va vous donner deux autres minutes, là. La présentation des gens qui vous
accompagnent, étant nombreux, ça vous a pris ces deux minutes-là, alors
je vous les laisse pour conclure votre rapport.
M. Lacroix
(Marc) : Merci, M. le Président. Donc, le chantier 7 poursuit
trois objectifs : renforcer l'expertise interne dans les domaines
clés, soutenir le développement des compétences, planifier la main-d'oeuvre et
la relève. Au 30 avril 2018, ce sont
887 ressources qui ont été embauchées depuis 2011‑2012 sur les
970 visées à terme, soit 91 % de l'objectif. Depuis octobre 2011, le nombre total d'ingénieurs est
passé de 557 à 968, soit une augmentation de 74 %, alors que celui
des techniciens des travaux publics est passé de 782 à 1 061, ce qui
représente une hausse de 36 %. Dans le
domaine des ressources informationnelles, nous avons entrepris de pourvoir,
d'ici le 31 mars 2019, 102 nouveaux postes afin de réduire la
dépendance du ministère envers les firmes externes. Par ailleurs, l'adoption
d'une stratégie d'attraction du
personnel 2017‑2020 permet de susciter l'intérêt des candidats à postuler
au ministère et de recruter des étudiants
pour les stages. D'autres initiatives concurrentes au renforcement de
l'expertise sont dignes de mention : la mise en place d'une unité administrative dédiée à la
gestion des compétences, l'élaboration d'une stratégie d'augmentation de l'offre formative ciblant 12 axes prioritaires
et la mise en oeuvre d'un plan d'action sur la gestion des connaissances et
le transfert d'expertise.
Quant au chantier 8 — c'est
le dernier, M. le Président — ...
Le Président (M. Rochon) :
Oui... c'est bon.
M. Lacroix
(Marc) : ...il vise l'intégration aux façons de faire de pratiques
soutenant la mobilisation ainsi que la
santé et le mieux-être des personnes, vecteurs de la performance
organisationnelle. Offrir un milieu de travail attrayant et valorisant,
améliorer l'environnement de travail en gérant activement les facteurs de
risques relatifs à la santé physique et
psychologique des personnes et dynamiser la communication interne sont les
objectifs visés. Au nombre des actions réalisées, citons la mesure périodique
du degré de mobilisation du personnel, la mise en oeuvre d'une démarche visant la certification Entreprise en santé ainsi
que l'organisation régulière de rencontres entre les membres de la haute
direction et des employés sur tout le territoire.
En guise de conclusion, M. le Président, donc,
je conclurais en affirmant qu'une performance...
Discussion
générale
Le
Président (M. Rochon) : Oui, M. Lacroix, je pense qu'on va
passer immédiatement à la période d'échange avec les parlementaires, les
membres de la commission, en débutant par le groupe parlementaire formant le
gouvernement et le député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, salutations, M. Lacroix, votre
équipe, Mme la Vérificatrice générale, Mme Leclerc, et toute
votre équipe. Merci pour l'excellent travail qui a été fait.
M. Lacroix,
ce n'est pas la première fois qu'on se rencontre, mais je veux mentionner
également que, pour ce qui est de votre ministère, pour ce qui est de la
41e législature, ça fait maintenant sept fois qu'il y a des rencontres
avec la Commission de l'administration publique. Entre autres, on a eu six
rapports du Vérificateur général qui avaient un chapitre sur le ministère des
Transports, on a eu également deux fois des études de vos rapports annuels de
gestion, donc on se voit souvent. Ce n'est
pas qu'on ne vous aime pas, mais on espère vous voir de moins en moins souvent
pour le futur.
Je reviens au
rapport de la Vérificatrice générale. Elle nous mentionne, dans son allocution
tout à l'heure, que le ministère des Transports est le plus important
donneur d'ordres : 2015‑2016, plus de 3 000 contrats pour
25 000 $, 1,6 milliard de
contrats. Donc, le ministère des Transports est important pour le gouvernement,
il a des responsabilités énormes, et
la vérificatrice nous mentionne que certaines responsabilités ne sont pas
pleinement assumées : l'impact sur l'imputabilité, entre autres, du
directeur territorial, certaines décisions à l'égard de la gestion
contractuelle. Donc, le ministère demeure
dans des situations qui sont vulnérables au niveau du ministère. On dit qu'une
grande partie des contrôles ajoutés ou surtout qui ont été mis en place
visent à renforcer la conformité des processus, et on parle d'insuffisante à l'efficience du processus. Donc, un bon contrôle
ne veut pas dire avoir plusieurs contrôles, mais avoir une bonne qualité
au niveau des contrôles.
Je souligne également aujourd'hui qu'on a des
gens nouveaux autour de la table. Donc, je trouve ça bien intéressant de voir des gens qui arrivent de la
Mauricie ou des gens qui ont travaillé, entre autres, au Passeport Entreprises
pour la gestion des contrats. Donc, il faut
continuer dans ce processus-là, mais on est en mesure de voir que la quantité
n'est pas nécessairement en lien avec la qualité,
donc, ce qui nous porte à croire que c'est bien d'avoir des indicateurs,
mais pas trop non plus. On nous a parlé de
huit plans d'action différents, ça devient difficile à suivre. Donc, il faut
une bonne coordination, il faut une
cohérence des actions. Dès qu'il y a une problématique, c'est certain qu'on
veut régler... je vais prendre une
expression connue, qu'on a entendue tout à l'heure par un des membres du
Vérificateur général, on met un trou, une cheville, un trou, une
cheville, mais il faut voir plus dans un ensemble et ne pas mettre trop de
contrôles.
La
vérificatrice nous a parlé également des communications internes, améliorer le
climat organisationnel, une meilleure
adhésion du personnel aux orientations du ministère. La vérificatrice a également
des préoccupations face à la capacité
d'encadrer adéquatement les firmes. On fait encore appel... Bon, je vois dans
votre allocution qu'il y a plusieurs ingénieurs
qui ont été engagés, il y a plusieurs personnes d'engagées, mais on mentionne
quand même les préoccupations face à la capacité des firmes externes d'encadrer
les travaux et du ministère d'encadrer ces firmes-là pour s'assurer d'un bon encadrement, c'est des responsabilités qui sont
importantes, et comme la conception des plans, les devis, les surveillances de chantiers qu'on donne encore à
des firmes externes. Les estimations ne sont pas établies avec toute la rigueur nécessaire, c'est ce que mentionne la
vérificatrice, analyses effectuées par le ministère pour connaître les marchés
ne sont pas suffisamment approfondies, bon.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Trois-Rivières, je veux juste vous
signaler qu'il va vous rester cinq minutes, là, pour votre question après ce
préambule.
• (10 h 30) •
M. Girard :
Oui, j'y arrive. Donc, étant donné ce que j'ai mentionné, et je vous entends,
aussi mes collègues vont pouvoir aller plus en profondeur, mais est-ce
que... ce que vous mettez en place, est-ce qu'on peut s'attendre, dans la prochaine législature, de façon à bien... dans une
vision de saine gestion, à vous voir moins fréquemment, en ce sens que ça va bien aller? Et comment ce que vous mettez en
place va vraiment nous amener à régler cette problématique-là? Et comment on va le faire relativement rapidement,
parce que ça fait quand même une période qu'on travaille à faire des choses, et
on en est rendus où? Puis je ne demande qu'à être rassuré, surtout sur
l'avenir, par rapport à ce qu'on a connu. Est-ce qu'on peut envisager un
avenir plus rose par rapport au passé que l'on a connu dans cette législature?
Le Président
(M. Rochon) : Alors, M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, M. le Président, merci. Alors, on... des préoccupations de contrôle, de gouvernance,
de communications internes, de capacité
d'encadrer les firmes externes, bon, etc., je pense que vous avez repris les
grands éléments du rapport de la Vérificatrice générale. Encore une fois, nous adhérons aux
recommandations de ce rapport. Écoutez, je rencontrais récemment tous les directeurs, tous les gestionnaires des
directions territoriales, accompagnés de tous les gestionnaires de la gestion contractuelle, et je
leur disais que certaines des recommandations qui nous sont adressées sont les mêmes que celles contenues au rapport du Vérificateur général de 2009 portant sur la gestion de contrats présentant des situations à risque. Je disais : Cette
situation gênante est à la source, à n'en point douter, d'une certaine
impatience à notre endroit, elle
suscite en outre des attentes élevées à l'effet que ce domaine d'activité
névralgique... que la gestion contractuelle soit davantage maîtrisée
dans ses aspects clés par le plus grand donneur d'ouvrage de l'appareil public.
Donc,
comment je pourrais dire, le mouvement qui est amorcé... Moi, je suis arrivé au
ministère en novembre 2016. Vous savez que la performance d'une organisation ne tient pas à la
seule gestion contractuelle. On a beau être le plus grand donneur d'ouvrage au Québec,
on est aussi un ministère qui a une mission qui, d'ailleurs, n'est pas
seulement axée sur le routier, hein, de plus en plus, il y a le
transport collectif, il y a donc des parties prenantes, des employés, vous, les
parlementaires, il y a des citoyens qui communiquent avec nous à tous les
jours. Donc, je pense que la performance organisationnelle, et c'est dans le champ des préoccupations
de la Commission de l'administration
publique, ainsi que la gestion axée sur les résultats, on doit
appréhender le phénomène de la performance du ministère à travers un prisme
élargi et non pas à travers la seule gestion
contractuelle. C'est le sens du plan de transformation que j'ai résumé dans mon
allocution. Il n'y a pas huit plans
d'action, il y a huit aspects dans le plan de transformation, qui
sont autant d'aspects de la performance
organisationnelle. Et, si on en venait à négliger l'un de ces aspects, je pense qu'on serait, comment je pourrais
dire, en difficulté.
Alors,
votre souhait, il est partagé, bien que je vous invite à ne pas réduire
l'impact, comment je pourrais dire, de
votre... votre impact sur la performance de l'administration publique en
général. Le fait d'être convié périodiquement par les parlementaires au sein de cette commission, je pense, est un
mécanisme que, s'il n'existait pas, en tout cas, quant à moi, il faudrait l'inventer, ne serait-ce que pour
faire le point, je veux dire, avec vous périodiquement sur l'état des lieux.
Le Président
(M. Rochon) : Et il reste deux minutes à ce premier bloc
d'échange. M. le député d'Orford.
M. Reid :
Je vais poser une question qui est très vaste, je veux juste commencer un peu.
La vérificatrice... Bien, d'abord,
premièrement, c'est très intéressant pour des gens comme moi... on est
quelques-uns qui n'allons pas revenir en septembre ou en octobre, et
c'est peut-être notre dernière réunion, et il y a un problème qui nous hante
depuis longtemps — tous les membres de la commission,
d'ailleurs — qui est
lié à ce que la vérificatrice a soulevé et avec une réunion qu'on a eue préalablement de façon assez
ardente, la question que moi, j'appelle de la véritable décentralisation,
l'ère des pouvoirs régionaux, où les gens
des régions savent quels sont leurs pouvoirs, ils savent qu'ils peuvent les
utiliser, ils savent que la direction
va les défendre si des fois ils ne sont pas tout à fait, disons, bien aimés
partout, etc., et qui savent aussi
que, s'ils ne sont pas capables de faire la job comme il faut, bien, ils vont
peut-être devoir laisser la place à d'autres. Et, dans l'environnement gouvernemental, c'est très difficile, ce n'est
pas uniquement... La vérificatrice a mis le doigt sur le bobo parce qu'ils ont regardé, ils ont fait
le tour, ils ont été dans plusieurs régions, ils ont bien vu qu'il y avait des
problèmes. On y reviendra tantôt, là, je rappellerai certains éléments du
rapport.
Mais
ma vraie question, puis ça vous donne le temps d'y réfléchir peut-être un peu à
travers tout ça, là, c'est : Vous qui
avez autant d'expérience, M. Lacroix, dans plusieurs ministères, dans
l'ensemble du gouvernement, pensez-vous que c'est possible, dans un environnement... Moi, je me pose la question,
j'ai été moi-même fonctionnaire au fédéral pendant deux ans. Est-ce que c'est possible, dans un
environnement gouvernemental, d'avoir une véritable décentralisation vers
des régions, où on prend le risque que
quelqu'un fasse une erreur... c'est le ministre qui paie, en haut, autrement
dit, dans les journaux, il y a un problème là qui existe uniquement dans les
gouvernements, là, mais est-ce que c'est possible? Puis je pense que je ne pourrai pas aller plus loin
parce qu'il ne reste plus de temps, mais j'y reviendrai tantôt avec des
exemples bien concrets que la vérificatrice nous a amenés.
Le Président
(M. Rochon) : Oui, il reste une quinzaine de secondes, c'est peu
pour répondre à la question. Vous pouvez
peut-être amorcer un début de réponse, et je suis sûr qu'on vous autorisera à poursuivre à un prochain bloc du
parti ministériel. M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Bien, je pense que oui, M. le Président, et le ministère est effectivement
fortement décentralisé, 4 500 des
6 500 employés oeuvrent en territoire. Jusqu'ici, au ministère des Transports — enfin,
c'est mon diagnostic — l'équilibre,
il était plutôt, comment je pourrais dire, ou le pouvoir, du côté des directions territoriales, de telle sorte qu'en termes de gouvernance centrale
pour assumer le leadership qu'il faut, je dirais, non pas au détriment des
territoires, mais simplement pour donner la direction, il y avait un équilibre
à rétablir, et une de ces initiatives...
Le Président
(M. Rochon) : Merci.
M. Lacroix
(Marc) : ... — 10 secondes — ça a été de rapatrier sous l'autorité hiérarchique du central
l'ensemble des ressources de soutien à la gestion, on parle de 400
personnes. Bien entendu, elles sont demeurées en territoire, physiquement.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. Lacroix. Vous aurez
certainement l'occasion d'y revenir, je pense que le député d'Orford
s'en fait une promesse. On va passer au bloc d'échange entre l'opposition
officielle et nos invités. M. le député de Berthier, vous avez la parole.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. Lacroix, bonjour. Je veux saluer les gens qui
vous accompagnent, et ils sont
nombreux. Je crois que c'est 1 600... Vous êtes combien au central,
l'autre bord de la rue, comme on dirait? Vous êtes 1 600 personnes,
environ?
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Je n'ai pas terminé le décompte encore.
M. Villeneuve :
Bon, ce n'est pas grave, ce n'est pas grave, on a le chiffre,
approximativement, là. Je vous dis ça parce qu'il y a une question qui a
été posée lors des crédits, l'étude des crédits, par mon collègue de
René-Lévesque concernant l'âge moyen des gens qui ont été engagés chez vous
dans la dernière année, et j'ai de la difficulté à comprendre qu'on n'ait toujours pas reçu la réponse après un mois, à peu
près, les crédits, là, on n'a toujours pas eu cette réponse-là. L'âge moyen... parce que vous recrutez,
vous engagez, on voulait avoir l'âge moyen des gens qui avaient été recrutés au
niveau des ingénieurs, tout comme au niveau des techniciens, là, de travaux
publics. Est-ce que vous vous souvenez, quelqu'un se souvient d'avoir eu
cette question-là à l'étude de crédits, oui?
Le
Président (M. Rochon) : Alors, M. Lacroix, est-ce que c'est
aujourd'hui que le député de Berthier aura sa réponse?
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci. Bien entendu, je me souviens qu'on a eu cette
question-là et je me souviens que le
ministre, le soir, à la séance, a déposé la réponse. Ça ne portait pas
tellement sur l'âge, mais sur les années d'expérience. Alors, cette réponse-là a été remise, et à mon
souvenir, parce que j'en ai été le témoin direct, le député demandeur était,
il me semblait, tout à fait satisfait et disant que ça répondait à son...
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Peut-être y a-t-il eu confusion ou on s'est mal compris, on voulait avoir, au
niveau du recrutement dans la
dernière année, donc l'embauche, l'âge moyen, donc, d'embauche de la dernière
année, et puis on aimerait, si c'est possible aussi, avoir les trois
dernières années. Donc, dans le fond, la question qu'on vous pose... parce que
la Vérificatrice générale en fait part dans
son rapport aussi, c'est important d'avoir beaucoup de gens, effectivement,
donc, comme on disait tantôt,
quantitativement, mais qualitativement aussi. Ça s'avère être d'une importance
capitale si on veut être capables, justement, de bien surveiller les
travaux qui sont effectués.
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Malheureusement, je n'ai pas l'information par rapport à
l'âge moyen...
M. Villeneuve :
...l'avoir?
M. Lacroix
(Marc) : Ah mon Dieu! Aujourd'hui, cet après-midi, mais ce n'est pas
comme ça qu'on avait compris la question.
M. Villeneuve :
Parfait. On va juste s'entendre, par ailleurs, sur la question.
Le
Président (M. Rochon) : M. Lacroix... Juste un instant, M.
le député de Berthier. Alors, M. Lacroix, vous allez faire parvenir
ces données à la secrétaire de la commission, au secrétariat de la commission?
M. Lacroix (Marc) : Oui, le
plus rapidement possible.
Le Président (M. Rochon) : Je
vous remercie. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, juste qu'on s'entende sur la demande qu'on vous fait, c'est sur
l'embauche, la dernière année et les
trois dernières années, donc, au niveau de l'âge des gens qui sont embauchés et
l'expérience, bien sûr, parce qu'on peut
avoir... l'âge nous amène aussi beaucoup d'expérience, j'ose espérer à tout le
moins, et donc aussi sur l'expérience. C'est bon? Ça va jusque-là?
M. Lacroix (Marc) : Oui.
M. Villeneuve : On peut
avoir ça? Parfait.
M. Lacroix
(Marc) : Sauf que l'information sur les années d'expérience des gens
embauchés depuis 2011‑2012, nous l'avons ici maintenant, alors on peut
vous le donner.
M. Villeneuve : Non,
c'est bon.
M. Lacroix (Marc) : C'est bon?
Le Président (M. Rochon) : M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve :
C'est bon. En fait... Oui, merci, M. le Président. En fait, la question qui a
été soulevée, c'est... Je vais vous poser une autre question avant d'aller là.
Est-ce qu'on peut savoir, sur le nombre de contrats que le MTQ donne, peut-être est-ce que cette information-là
m'est disponible quelque part, on ne l'a pas trouvée encore, mais au niveau
de la conception, plans et devis, combien...
c'est quoi, le pourcentage, en termes de nombre et en termes monétaires aussi,
de contrats qui est donné à des firmes par
le MTQ? Est-ce que c'est peu? Si vous n'avez pas le nombre, est-ce qu'on peut
avoir un ordre de grandeur? Est-ce que c'est peu, moyen, beaucoup?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
• (10 h 40) •
M. Lacroix
(Marc) : Bien, je n'ai pas le nombre, mais j'ai ça en pourcentage.
Parce qu'évidemment l'objectif quand, en 2011‑2012, 970 postes ont été
octroyés par le Secrétariat du Conseil du trésor — j'étais le secrétaire
à l'époque — donc, au ministère des Transports, c'était
justement le renforcement de l'expertise dans des domaines clés de la mission du ministère. On parle ici de la
surveillance des travaux routiers, on parle de la préparation des projets, on
parle de l'inspection des structures.
Donc, en
surveillance des travaux routiers, les résultats sont passés de 16 % en
2012‑2013 à 40 % cette année. Ça,
c'est en termes de valeur des travaux, mais, si on y va en nombre de projets,
c'est passé à 53 %, donc 53 % des projets en surveillance sont
surveillés par des ressources internes au ministère des Transports. En
préparation des projets, les résultats sont
passés, toujours en valeur de travaux, de 41 % en 2012‑2013 à 62 %
cette année, puis en nombre, 77 % par des ressources internes. Enfin, en inspection des structures, les
résultats sont passés de 43 % en 2012‑2013 à 74 % en 2017.
Ici, c'est en mètres carrés inspectés.
Donc, quand
on parle du renforcement, réappropriation de l'expertise au ministère, on voit
quand même qu'il y a un progrès qui, sur les éléments clés de la mission, a été
accompli. C'est d'ailleurs un des objectifs du plan stratégique du ministère. Donc, ces données-là figuraient l'an
passé au rapport annuel de gestion du ministère et figureront, évidemment,
dans le rapport annuel 2017‑2018.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, merci, M. le Président. On peut se tromper, nul ne connaît l'avenir, mais
on anticipe, pour les prochaines années, énormément de travaux qui
devraient être en cours au Québec. Notamment, on peut penser au REM, entre autres, et ce n'est que ça, mais tous
les travaux qui sont donnés par le MTQ, je ne pense que ça va aller en diminuant, loin de là. Vous voyez ça comment par
rapport, justement, aux chiffres que vous venez de nous donner là? Parce que, là, il faut prévoir. À moins que vous,
dans votre boule de cristal, vous prévoyiez que ça va être stable au niveau
des contrats, et des surveillances que vous
aurez, et des plans de devis que vous aurez à dessiner, à moins que vous, vous
anticipiez soit une stagnation ou une
diminution, mais ce n'est vraiment pas mon avis. Dans ma boule de cristal à
moi, je vois plutôt que vous allez avoir beaucoup de travail dans les
prochains mois, prochaines années. Comment vous anticipez ça pour s'assurer d'avoir une masse critique, justement, pour
être capable d'encadrer, de bien encadrer les firmes avec qui vous
faites affaire?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oh! il y a plusieurs éléments dans votre question. Si j'ai
bien compris, là, il y a : Est-ce qu'on a un nombre de personnes suffisant pour réaliser les travaux? Est-ce
que, comment je pourrais dire, on peut maintenir cet équilibre ou, enfin, cet équilibre relatif par
rapport à la portion qui est assumée à l'interne par rapport à l'externe? Je
vous dirais que la consolidation, en
fait, du renforcement de l'expertise est en cours, ce n'est pas achevé. Sauf
que, lorsqu'on parle de la
vulnérabilité de cette expertise, je crois que le v du mot «vulnérabilité»
commence à rétrécir, il faut le reconnaître. À chaque fois, on prononce
ce terme comme un mantra, la vulnérabilité de l'expertise du ministère, mais
avec les données dont je viens de vous faire
part, il reste que la situation progresse. Il n'y a pas beaucoup de gens,
comment je pourrais dire, pour nous le dire, alors j'en profite pour faire
valoir les progrès accomplis par le ministère. C'est un grand défi, un
défi de dotation. Mais une fois que les gens sont embauchés, ce n'est pas tout,
il faut les former, il faut qu'ils acquièrent une expérience, donc c'est tout
cet aspect-là qualitatif qui demeure un enjeu.
Mais par
rapport au volume de travaux, bien entendu, je pense qu'on est en nombre
suffisant pour les accomplir au cours
des prochaines années. Et les lacunes soulevées par le Vérificateur général, on
y adhère, à ce constat-là. Nous avons un plan d'action, une version
bonifiée, qui vous a été déposé. Et toute la question de l'encadrement des
firmes externes, de mieux outiller nos
employés pour ce faire, de les former davantage, d'optimiser nos processus à
cet effet est une responsabilité, je vous dirais, de la gestion. S'il y a des
manquements à cet égard, en aucun cas, je dirais, les employés du ministère n'en sont responsables. L'impulsion à
cet égard, la direction, les moyens qui doivent être fournis, ça relève
de la gestion. On est imputables, les gens autour de la table, de cette
dimension-là et nous y sommes engagés.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Nous
faisons des progrès, nous en avons accompli depuis, d'ailleurs, au cours des
18 derniers mois...
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Berthier. Je m'excuse, M. Lacroix.
M. Villeneuve :
Oui, bien, écoutez, on pourra juger de la qualité de l'expertise lorsqu'on aura
les chiffres qu'on vous a demandés en
début de question, à savoir la moyenne d'âge. Et comment vous expliquez, parce
que l'an passé a été une année record
en termes de démissions... Et avant que vous répondiez à cette question-là, je
veux juste vous dire que j'adhère en
tous points aux interventions de mes collègues, dont le député de
Trois-Rivières, à savoir qu'année après année vous adhérez toujours aux conclusions de la Vérificatrice générale, et
année après année on doit vous revoir pour savoir où vous en êtes. Alors, ça, c'est une
préoccupation et une frustration de la part des membres de la commission — je pense que je peux parler pour tout le monde — extrêmement importante. Mais quant aux
départs de l'an passé, vous expliquez
ça comment?
Le Président (M. Rochon) :
Pardonnez-moi, M. le député de Berthier, ce bloc d'échange est terminé.
M. Villeneuve : Oui. Ah!
il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Rochon) : Vous
voudrez bien revenir avec cette question au prochain bloc.
M. Villeneuve : Tout à
fait.
Le Président (M. Rochon) : Je
reviens du côté ministériel avec le député d'Orford.
M. Reid :
Merci, M. le Président. Tout à l'heure, j'avais deux minutes, alors j'ai essayé
d'aller droit au but, mais j'ai fondu rapidement sur les choses que la
vérificatrice avait dit qu'il fallait peut-être revoir ou, enfin... Je voulais
commencer, et je vais le faire maintenant,
en vous disant que nous avons vu, il y a deux ans... et ce qu'on avait dit à la
commission, c'est qu'il y avait une question au centre de tout ça qui était une
question de culture organisationnelle davantage
que de mauvaise volonté de la part des gens du ministère. Moi, je dois dire que
ce que j'ai vu, ce que je vois, ce que
la vérificatrice nous dit, ce que nos recherchistes nous disent : Vous
avez fait un travail extraordinaire. Le fait d'aller chercher aussi des
gens qui ont des expertises différentes, et tout ça, ça me paraît... Alors, je
ne veux pas laisser l'impression que j'avais tantôt que je fonds sur vous avec
quelque chose.
Mais cette
question-là, par ailleurs, de la décentralisation, ce n'est pas tellement la
décentralisation du nombre de personnels
qui est intéressante, c'est la décentralisation des pouvoirs véritables,
comment les gens sentent qu'ils ont le pouvoir de faire... où s'arrêtent
leurs pouvoirs, mais quels sont les pouvoirs qu'ils ont également. Et ce n'est
pas tout mauvais, là, parce que je vous
dirai que moi, après 15 ans d'expérience de député dans une région, dans une
région en Estrie... peut-être que
c'est différent des autres, mais en Estrie — j'imagine qu'en Mauricie ça devait être
pareil — on
avait quand même une excellente relation
avec notre direction régionale, pour un tas de questions qu'on avait, on avait
des réponses, etc. Mais la vérificatrice nous souligne un problème qui ne
m'apparaît pas unique au ministère des Transports, et, étant donné votre expérience dans l'ensemble
du gouvernement, c'est pour ça que je vous amène la question. Et je vais
revenir rapidement à ce que la vérificatrice
nous dit. Entre autres choses, elle dit ici — dans la présentation qu'on nous a faite, c'est à la page 8 : «Certaines
responsabilités ne sont pas comprises ni pleinement assumées, ce qui a un
impact sur l'imputabilité — donc, c'est au coeur de ça — notamment sur celle des directeurs
territoriaux.» Bon, autrement dit, ils ont
visité, etc., ils ont vu qu'il y avait une difficulté là. Ils ont dit aussi
qu'«à notre avis — l'avis
de la vérificatrice — il est
essentiel que [le
directeur territorial] demeure le principal responsable et la première personne
à rendre compte de ses décisions à l'égard de la gestion contractuelle».
Ça, par
définition, pour moi, c'est la définition de ce que c'est que la
décentralisation véritable des pouvoirs, des décisions et d'une structuration de gestion, de contrôle de gestion, en
fait, parce que, quand on a quelqu'un qui est bien conscient de ses
responsabilités puis de ses pouvoirs, en général, il s'assure que le contrôle
autour de lui, il devient internalisé. Et
depuis déjà longtemps... ça fait longtemps que je n'ai pas enseigné, mais on
enseignait que le contrôle de gestion
s'en allait de contrôles qui sont, disons, des petits contrôles en quantité
vers un contrôle plus internalisé dans les personnes qui ont les
responsabilités. Donc, à partir de ce moment-là, plus la décentralisation est
efficace, plus, effectivement, il y a un contrôle naturel qui se fait.
Alors, moi,
ça me fait me poser la question. Et, encore une fois, ce n'est pas une question
de dire : Le ministère des
Transports, c'est bien effrayant, non, je pense que c'est général. Je ne sais
pas qu'est-ce que vous en pensez, parce que vous avez vu ça un peu
partout. Et est-ce que c'est parce qu'on est au gouvernement qu'on a une
difficulté supplémentaire à pouvoir faire
cette décentralisation? Quelqu'un a des pouvoirs, puis ça veut dire que des
fois il va se tromper, puis il y a quelqu'un
qui va devoir expliquer, le défendre, mais c'est plus compliqué dans le monde
politique parce que le ministre,
c'est lui... Moi, j'ai déjà été interpelé parce qu'il y avait quelqu'un... un
autobus scolaire qui avait oublié un enfant sur un banc de neige à
Sept-Îles, je pense, puis j'étais ministre de l'Éducation, donc j'ai été tenu responsable de ça. Alors, évidemment, à cause de
ça, c'est plus difficile d'avoir une décentralisation où on laisse les gens
prendre des décisions. Qu'est-ce que vous en pensez?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
• (10 h 50) •
M. Lacroix
(Marc) : C'est une vaste question, M. le Président. Ce que je peux
vous dire, c'est que le périmètre des
pouvoirs dont on dispose, quel que soit le niveau hiérarchique de la fonction,
est teinté, comment je pourrais dire, par les priorités, d'abord,
gouvernementales, on évolue dans la fonction publique du Québec. Au sein du
ministère des Transports, il est teinté par
le plan stratégique, les priorités qu'on détermine, maintenant, par la
Politique de mobilité durable à
l'horizon 2030, mais aussi, prenons pour les directeurs territoriaux en région
et leurs équipes, par les priorités en matière de programmation, donc il
y a quand même un cadre.
Là où ça
devient, comment je pourrais dire, difficile, l'exercice de pouvoirs pour les
gens qui sont en territoire, c'est lorsqu'il y a un vacuum au chapitre de la
gouvernance. C'est important, vous savez, de manifester ou de signifier
des attentes. Elles peuvent passer par la communication de la vision, par les
objectifs à atteindre, par des attentes signifiées dans le processus annuel de
signification des attentes, mais il reste que l'exercice de pouvoirs, quels
qu'ils soient, je dirais, se donne dans un
cadre donné. Et il faut aussi des mécanismes, à un moment donné, pour
recueillir de l'information de
gestion, donc avoir des indicateurs sur la performance des uns et des autres,
et des lieux, un peu comme aujourd'hui — ça, c'est à mon niveau — pour rendre compte de la performance de l'organisation.
C'est ça, à mon avis, qui fait sens.
Et, si on enlève ces éléments-là qui s'imbriquent les uns aux autres, on se
retrouve, je vais dire ça, dans un certain
magma où des pouvoirs sont exercés au mieux, je dirais, de la connaissance et
de la volonté des individus, mais, comment je pourrais dire, ça ne fait
pas nécessairement toujours des organisations fortes.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député d'Orford.
M. Reid :
Écoutez, j'adore ça, là, ce que vous dites, parce que je pense qu'on est
vraiment dans une vision très, très
contrôle de gestion de l'ensemble, là, mais la vérificatrice nous dit aussi à
un autre... quelque chose, mais ça touche vraiment ça, là, elle nous dit : «[Nous avons observé] un problème
d'adhésion du personnel aux orientations [de] la haute direction, notamment en raison de
l'incompréhension de certaines décisions prises.» Ça veut dire que ce que vous
venez de dire, c'est ce qu'il faut
faire, puis je suis d'accord avec ça, sauf que... Je n'ai pas la référence
exacte, là, peut-être que... mais... Ah! bien, je pense que c'est le
paragraphe 77, c'est ça?
Une voix : ...
M. Reid :
84? 86, oui, c'est ça, bon. Mais ce que je veux dire, c'est que ce que vous
dites, c'est exactement ce qu'il faut
faire, et on sent, quand vous le dites, là, que, quand on lit l'ensemble, c'est
ce que vous êtes en train de faire. Maintenant, la vérificatrice dit
qu'à l'heure actuelle il y a une déficience un peu de ce côté-là, donc ça
serait intéressant que vous nous dites comment vous attaquez ce problème précis
maintenant puis où vous allez avec ça.
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci, M. le Président. Bien, d'abord, il y a un
chantier qui est dédié. La mobilisation du personnel, hein, c'est un aspect très important, fondamental de la
performance d'une organisation, on ne peut y échapper. Bien sûr, je me méfie toujours, et je ne dis pas
que ce qui a été fait... mais, écoutez, le rapport du VG, les observations,
je pense, c'était dans quatre directions territoriales, sauf erreur. Il y a eu
des entretiens avec je ne sais pas combien de personnes,
quelques dizaines, on est dans un ministère de 6 500 personnes. On
est aussi dans un contexte des années de turbulence au ministère des
Transports. On est dans un contexte de négociation avec les ingénieurs. On est
dans un contexte de changement, où le
sous-ministre — je parle
de moi, là — vient de
rapatrier... en train de bousculer un peu l'organisation administrative, en disant : Il y a
400 ressources qui relevaient des territoires, je parle d'un soutien à la
gestion qui, maintenant, vont relever
hiérarchiquement du central. Comment je pourrais dire, tout le monde n'adhère
pas et... comment je pourrais dire, d'abord, parce que le temps n'a pas été
peut-être pris encore — parce
que ça a été fait depuis — pour
communiquer le sens desdits changements. Bon, c'est une chose, est-ce qu'on peut
faire cette généralisation? Je n'en suis pas
sûr, M. le Président, parce que, de l'autre côté, le ministère a administré un
sondage qui a été élaboré pour
mesurer, justement, le climat de travail, le taux de réponse, excellent,
77 % de taux de réponse, dont 75 % en directions
territoriales...
Le Président (M. Rochon) : M.
le député d'Orford.
M. Reid : ...préciser, M. le Président, s'il reste quelques
instants, parce que le temps passe vite, c'est qu'en fait... Et ça, c'est très, très bien, là, c'est
très impressionnant, puis je reviens à ce que j'ai dit au début, il y a beaucoup
de choses très impressionnantes dans
ce que vous avez fait. Ce qui m'intéresse, moi, c'est les directions
régionales. Donc, est-ce que...
La vérificatrice ne dit pas si c'est les directions régionales, mais je ne
pense pas qu'elle ait rencontré beaucoup de monde,
là, c'est surtout les directions régionales, je pense, qui ont travaillé
avec. Et ma question, c'est : Est-ce
que les directions régionales, à l'heure actuelle, sont bien au fait? Est-ce
que le courant passe à 100 %? Et,
sinon, qu'est-ce que vous êtes
en train de faire pour améliorer ça?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : M. le Président, est-ce que vous me permettez de céder la parole à Carl
Bélanger, qui a passé le plus gros de
sa carrière en territoire, qui est maintenant au central, il connaît donc les deux côtés de
la médaille? Je n'ai aucune idée de ce qu'il va vous répondre, mais en
toute bonne foi...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Lacroix (Marc) : Non, non, mais
je prends ce risque-là... confiance, M. le Président.
Le
Président (M. Rochon) :
Oui, M. Bélanger est directeur
général de la coordination
territoriale. Nous vous écoutons, M. Bélanger, en
1 min 30 s.
M. Bélanger (Carl) : Oui, bien,
moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'en 30 ans d'expérience au niveau
du ministère je vois des gros changements au
niveau des allègements par rapport à ce qu'une direction territoriale peut
faire. Quand j'étais encore en Mauricie — puis on voyait, ça
avait déjà commencé à arriver — il fallait faire des demandes d'autorisation pour à peu près n'importe quoi. Par
exemple, un véhicule, un camion qu'on voulait avoir, il fallait demander une
autorisation. Il fallait demander une autorisation pour disposer d'un bien,
pour vraiment plusieurs, plusieurs, plusieurs éléments. Ce qu'on voit progressivement qui s'implante puis qui est très
clair, c'est une gestion par attentes qui sont très clairement signifiées. On a des cibles à atteindre
au niveau de chacune des directions territoriales, on a des suivis qui sont
effectués par rapport à ces cibles-là, et
donc par rapport... et on compare l'ensemble des directions territoriales, on
fait des bilans de ce qui se produit, on regarde comment éviter de
répéter des erreurs et, à partir de ça, on est capables de donner de plus en plus de latitude aux directions
territoriales dans, je vous dirais, une saine gestion de risques. Il y a une
analyse qu'on fait aussi, si on revient au niveau des contrats plus clairement,
au niveau des avenants, actuellement. On
voit qu'on a, depuis des années, beaucoup de difficultés à obtenir
l'autorisation des avenants à temps. Est-ce qu'on peut changer les façons de faire en donnant plus,
effectivement, de pouvoirs aux directions territoriales? On est en train
d'évaluer. Donc, oui, clairement, il y a un
changement qu'on voit à tous les jours. Comment on fait pour le communiquer?
Bon, ça, il y a différents éléments qui sont tenus en compte pour ça de façon
très formelle. Je vais vous laisser aller.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. Merci, M. Bélanger. On va passer maintenant aux échanges entre la
deuxième opposition et nos invités. M. le député de Deux-Montagnes.
M. Charette :
Merci, M. le Président. Tout d'abord, mes salutations aux gens du ministère.
Merci de vous être déplacés en aussi grand nombre. Salutations également
à Mme la Vérificatrice générale, à son équipe. Des éclairages sont toujours
pertinents dans l'optique de nos travaux.
Peut-être
reprendre quelques commentaires qui ont été mentionnés jusqu'à
présent et dans une optique de tenter de comprendre le pourquoi. C'est
vrai que c'est plutôt inhabituel de recevoir un même ministère ou une même administration aussi régulièrement dans un même mandat. Oui, le ministère des Transports octroie beaucoup de contrats, hein, c'est un ministère important qui a à sa disposition des budgets tout aussi importants, mais il y a
d'autres ministères qui ont des budgets encore plus colossaux que nous
n'avons pas l'occasion de voir aussi rapidement au niveau de la Commission de
l'administration publique. On a souligné le fait, mais peut-être vous poser la question :
Comment expliquez-vous cette fréquence de
vos passages à la Commission de
l'administration publique? Comment
expliquer que vous êtes de loin l'organisation la plus souvent convoquée? Oui, il y a eu plusieurs
rapports du bureau de la Vérificatrice
générale, il y a d'autres circonstances également.
Peut-être vous donner l'occasion de nous donner votre
éclairage. Comment expliquer cette présence aussi fréquente à notre commission?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Merci, M. le Président. Donc, je suis au ministère depuis 18 mois,
donc, évidemment, les explications que je peux servir ont des limites parce que
je n'étais pas au ministère. Ma compréhension, bien, il y a plusieurs
éléments. Je pense que — ça,
c'est mon jugement, et je l'assume — d'abord, il y a certains phénomènes qui ont été gonflés à l'hélium
médiatique, d'une part. Ça explique, c'est un facteur, je ne veux pas m'étendre
sur le sujet.
Deuxièmement — là
aussi, je l'assume — je pense que, dans ce ministère, il y
avait un manque de rigueur. D'ailleurs,
le premier ministre du Québec...
ce n'est pas souvent,
là, qu'on voit un premier ministre donner un mandat à un sous-ministre lorsqu'il l'affecte,
c'était mon prédécesseur, là,
M. Marsolais, qui est resté six mois, lui a donné le mandat,
comment je pourrais dire, de revoir les
pratiques de ce ministère avec plus de rigueur et de transparence. Je pense
que, dans ces mots-là... ces mots-là étaient dûment choisis.
Je vais vous
donner un exemple, et ça peut répondre à une question
ou à quelque chose qui a été évoqué tout à l'heure. On a, depuis quelques années, 25 rapports
qui ont été déposés par les organismes de surveillance, 161 recommandations, 372 actions qui découlent de ces
recommandations. On est dans une dynamique infernale, M. le Président, une dynamique réactive où le
ministère, pour s'améliorer, en est tenu à recevoir, année
après année, périodiquement, des recommandations d'organismes de surveillance
plutôt que de générer lui-même, dans une dynamique d'amélioration continue, ses
propres changements, par exemple en faisant des études de balisage,
comparatives, en demandant des avis d'experts indépendants, comme on l'a fait
au cours de la dernière année, vous comprenez?
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Deux-Montagnes.
M. Lacroix
(Marc) : Alors, en faisant
un suivi rigoureux de toutes ces recommandations-là, comme c'est le cas actuellement par le Sous-ministériat à la performance, à tous les trimestres, déposé
au comité de direction du ministère, on s'assure de la mise en place...
Le
Président (M. Rochon) :
Merci. Merci, M. Lacroix. M. le
député de Deux-Montagnes. J'essaie d'équilibrer le temps dévolu aux questions et aux
réponses. Alors, M. le député de Deux-Montagnes.
M. Charette : Effectivement, on a beaucoup de... on a quelques questions et, malheureusement, très peu de temps au niveau de la deuxième opposition.
Votre premier
élément de réponse aura été des événements qui auraient été gonflés à l'hélium
médiatique. À quels événements en particulier faites-vous référence?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : ...M. le
Président, personnellement, ça me fait plaisir de répondre aux questions, mais,
comment je pourrais dire, je n'étais pas là
à cette époque. Je sais que le ministère était souvent exposé dans les médias. Il ne faut pas chercher à interpréter ma réponse, il y avait
une grande présence médiatique. Un autre fait de la vie, c'est que,
depuis un an et demi, le ministère y est beaucoup moins, c'est tout ce que je
dis. Alors, ça, c'est un contexte, ça vient colorer
un contexte, et toutes les interventions, à la fois de l'administration et des parlementaires, sont colorées par ce contexte-là parce
qu'on ne vit pas dans une bulle, M. le Président.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. M. le député de Deux-Montagnes.
• (11 heures) •
M. Charette : Je vous rassure, je ne tentais pas d'interpréter
votre réponse, j'essayais tout simplement d'en savoir plus par rapport à ce que vous
aviez mentionné. Mais en même temps le souvenir que j'ai, pour être à la CAP
depuis quelques années, lorsque le ministère était présent dans les médias et
possiblement, pour reprendre votre expression, à une médiatisation, là, plus importante de certains éléments, c'était souvent
suite à des dépôts de rapports. Donc, c'est des rapports qui étaient bien étoffés, qui étaient bien travaillés, donc
cette présence dans les médias n'était pas le fruit d'un complot ou
d'une attention démesurée de la part de la commission ou des parlementaires,
c'est qu'on devait composer avec le dépôt de
rapports qui commandaient ces questionnements-là. Donc, à ma connaissance, à moins que vous ayez des exemples bien, bien
précis, je n'arrive pas à voir quel élément ou quelle période médiatique a été
plus importante et qui n'aurait pas été la
conséquence de dépôt de rapports importants, que ce soit... On l'a mentionné,
hein, vous êtes à votre énième
présence suite à des rapports, notamment, du bureau de la Vérificatrice
générale. Donc, je ne veux pas
interpréter vos propos, mais est-ce que vous êtes d'accord avec moi pour dire
que cette présence médiatique faisait suite à des rapports qui étaient
tout de même assez interpelants, disons-le de cette façon-là?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Ce que je dis, M. le Président, c'est qu'il faut briser ce
cercle improductif, je dirais, où le ministère est convié parce qu'à
chaque fois il y a un nouveau rapport avec des nouvelles recommandations. Les
problèmes, comment je pourrais dire, on va les régler. Comme disait un grand
gourou de l'amélioration continue : Amenez-moi
pas des solutions, amenez-moi des problèmes, hein, parce qu'il faut mettre le
doigt sur les problèmes, bien les regarder dans les yeux puis, je veux
dire, les régler. Donc, on a un inventaire d'environ 160 recommandations suivies aux trimestres par le comité d'audit
interne qui, encore une fois, s'est réuni, depuis janvier 2017, à
12 reprises. Le comité de
gestion du ministère, la haute direction, aux trimestres, consacre un moment
pour regarder l'inventaire des recommandations et ce qui chemine, hein, parce
qu'on donne suite à des recommandations du Vérificateur général, on veut
éviter de se retrouver dans cette commission puis que la Vérificatrice générale
nous dise : Ça, ce n'est pas satisfaisant,
il faut une prise en main de ça, il faut un suivi rigoureux, de là, je dirais, la
référence à la rigueur qui était un élément, je pense, manquant
jusqu'ici.
Pour revenir
directement à l'aspect que vous évoquez, là, dans les rapports, il y a des
choses qui ont été discutées en commission qu'il y avait dans les
rapports puis il y a aussi des éléments qui ont été discutés qui n'étaient pas
dans les rapports, hein? Je peux donner un exemple, le fractionnement des
contrats. Ça a été évoqué souvent en commission parlementaire, hein, et je présume que... et la Vérificatrice
générale... vous me corrigerez, Mme la vérificatrice, dans le rapport qui a été déposé, votre dernier rapport
donc, aujourd'hui, qui fait l'objet des discussions, vous n'avez pas trouvé
preuves ou traces de fractionnement. Il faut que vous sachiez, et je termine
là-dessus, que la première chose que j'ai demandée
en arrivant au ministère des Transports comme nouveau sous-ministre — c'était en décembre 2016 — quelques semaines après mon entrée en fonction, c'est un rapport d'audit interne
sur le fractionnement, M. le Président, mais le comité d'audit interne s'est vu présenter ce rapport au cours des
dernières semaines, et il n'y a pas de traces de fractionnement non
plus.
Alors, je
veux simplement vous dire que, parfois, il y a eu des évocations, ici, de
phénomènes qui n'ont pas pu être
démontrés. Bien entendu, ça demeure toujours un risque. Bien entendu, il faut
prendre les dispositions à mettre en place,
les contrôles pour que le risque ne se matérialise pas. Mais, si vous vouliez
un exemple, c'est celui-là que je vous sers.
Le
Président (M. Rochon) :
Merci, M. Lacroix. On va maintenant passer au bloc d'échange avec le parti
ministériel. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. Lacroix. Bonjour à tout le personnel
du ministère. J'ai trois enjeux à
regarder, mais je voudrais commencer par celui de l'interne. Vous avez dit que
vous avez 78 % de votre haute direction qui a changé. Ce n'est pas
une évolution, là, c'est une révolution, cette affaire-là. Ça, c'est un premier
point.
Le deuxième
point, vous avez mentionné, dans votre présentation, que vous avez créé une
unité administrative pour gérer la compétence. Ça me semble un peu
étrange comme approche.
La troisième
chose, c'est qu'il semble y avoir des complications entre la gestion centrale
et la gestion régionale. Et comment
toutes ces variables-là, qui semblent énormément, comment je dirais ça,
aléatoires se recoupent dans une gestion qui est en train de se
structurer?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, M. le Président. Bien, il y a aussi là beaucoup
d'éléments, là. Ce que vous appelez la révolution...
D'abord, la haute direction, ça dépend comment on la définit. Moi, je vous
parlais des sous-ministres adjoints, en
fait, là, donc pas de l'ensemble de tous les cadres supérieurs du ministère.
Donc, oui, c'est considérable, mais, quand on veut induire un changement durable dans un ministère après des années
de turbulences, il faut prendre les moyens qu'il faut. Si on ne les prend pas,
il va toujours se trouver quelqu'un, M. le Président, pour dire qu'on ne l'a pas fait, et quand on le fait, bien, certains, par ailleurs, s'interrogent sur la nécessité de l'avoir fait. Mais ça, c'est la vie, M. le Président.
L'autre
élément, on parle de la création d'une direction de la gestion des compétences.
Trouvez-vous normal que, dans un ministère
de 6 500 employés dont le thème de renforcement de l'expertise
revient, comme je le disais tantôt, comme un mantra, il n'y ait pas d'unité administrative, justement, pour se préoccuper de la gestion des
compétences? À une époque de départs
à la retraite, d'entrée massive de nouveaux employés, il nous faut une vision.
C'est la raison pour laquelle nous avons
adopté une politique avec des axes prioritaires de développement des
compétences au cours des prochaines années, et imaginez-vous que ces
12 axes prioritaires là, ils sont en lien avec les vulnérabilités du
ministère. Comme par exemple, la
surveillance, on sait qu'on a encore des progrès, un des axes de la formation,
c'est la surveillance. La gestion contractuelle
est un autre axe prioritaire de formation, la gestion de projet, bon, etc. Ça
n'a pas été pris au hasard, là, ce n'est pas pour aller suivre des
cours, comment je pourrais dire, sur des sujets ésotériques.
Donc, on
structure, dans une unité administrative d'une dizaine de personnes... D'abord,
on ne connaît même pas, au ministère,
l'inventaire des formations offertes. On ne connaît pas non plus... Il n'y a
pas de dossier individualisé de profil
par employé. On est en train de bâtir un système, je dirais, où on va pouvoir
faire le monitoring des compétences de nos
employés. Il me semble qu'en 2018, dans une organisation de cette taille, je
dirais, dont le pain puis le beurre, c'est justement son expertise, c'est la force de cette organisation, je ne
vois pas ça comme une dépense, je vois ça comme un investissement. Et j'ai eu l'occasion de le dire
aux membres de cette commission, dans le plan stratégique du ministère, il y a un des objectifs, c'est de passer de
1 % à 2 % de la masse salariale en investissements en formation sur
une période de trois ans. C'est une nécessité, M. le Président.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. Alors, M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. M. Lacroix, est-ce que vous avez, à l'intérieur de
ce changement-là... Puis vous
illustrez plusieurs variables, le contrôle, la surveillance de chantiers, la
formation. Parce que de 1 % à 2 %, quant à moi, là, former un ingénieur pour des travaux
complexes comme des ponts, et des autoroutes, et des infrastructures avec
des cycles de vie de plus d'un demi-siècle, ça ne prend pas trois semaines,
O.K., puis la compétence d'une équipe comme
vous êtes en train d'organiser, ça ne prend pas des mois, ça prend des années
et des années d'interactions et de complexité. Quels sont les variables
internes ou le tableau de bord que vous êtes en train de constituer qui va nous
permettre d'être capables de voir la rotation du
personnel, le taux de formation, le pourcentage de surveillance de chantiers?
Est-ce que vous avez déjà en place, après 18 mois, cette espèce de photo
qui va nous permettre de voir l'évolution de
ce que vous avez comme expertise interne puis où ça va atterrir ou quels sont
vos objectifs pour faire atterrir tout
ça, là? Vous voyez ce que je veux dire? Est-ce que vous avez une image, un
portait d'où vous êtes, puis est-ce que vous avez une vision où vous voulez atterrir, puis comment on va suivre
ce progrès-là pour en arriver aux objectifs finaux?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
• (11 h 10) •
M. Lacroix (Marc) : Bien,
écoutez, il y a, comment je pourrais dire, deux dimensions. Il y a la dimension
corporative, ministérielle ou, surtout, les
aspects de la performance de l'organisation. Il n'existait pas, dans cette
organisation, de tableau de bord
ministériel. Ce tableau de bord a été conçu. On est en train de collecter les
données pour nourrir les indicateurs,
hein? Mais, conceptuellement, le tableau de bord, il a été conçu pour les
indicateurs stratégiques à suivre par la haute direction.
Si vous
parlez, maintenant, en matière de gestion contractuelle, puisqu'on est ici dans
un cadre, là, où on parle beaucoup de gestion contractuelle, une des
pièces maîtresses du plan d'action qui a été déposé à la commission, c'est
justement la constitution d'un bilan des activités contractuelles en quatre
volets : un volet... des données, donc, des indicateurs de gestion en assurance qualité, des données par rapport à
la concurrence — un
élément très, très important, la
concurrence — par
rapport aux statistiques générales et la formation puis le dernier élément par
rapport aux suivis de contrats
Ce bilan-là,
on va avoir les indicateurs à l'échelle ministérielle, mais aussi, imaginez-vous,
direction territoriale par direction
territoriale, ce qui fait qu'un directeur territorial va recevoir, pour trois
des quatre indicateurs... le quatrième étant
la concurrence, et là c'est très difficile de produire des indicateurs aux
trimestres, ce sera sur base annuelle, mais pour les trois autres, un bulletin trimestriel avec la comparaison avec
la performance des autres directions territoriales. Moi, je pense que cette façon, cette approche-là pour appréhender l'imputabilité puis
toute la question de la performance des
uns et des autres en fonction des attentes qui ont été signifiées, ça crée un
contexte d'émulation, hein? De recevoir son bulletin puis de voir qu'en
assurance qualité, par exemple, admettons, dans une région donnée, oups! je
suis le dernier de la classe... Qu'est-ce qui se passe? Quelles actions je dois
mettre en place?
On a un
exemple ici. Si vous voulez, on peut le partager avec vous parce que deux de
ces aspects-là ou volets-là du bilan
des activités contractuelles est déjà élaboré avec de véritables indicateurs.
Les deux autres, c'est à suivre au cours des prochains mois, mais celui
en assurance qualité et celui en concurrence sont prêts, avec des données
territoire par territoire. Ils sont partagés
avec les directeurs territoriaux qui... dans leur comité de gestion, les
directeurs territoriaux en prennent
connaissance, et aussi, au comité de gestion, on présente un plan
d'action — tenant
compte, évidemment, des impacts, des
risques aussi, là où il y a du volume également — sur les principaux aspects qu'on doit
adresser pour corriger, je dirais, la
situation, la performance des uns et des autres, donc pour être en mesure de
monitorer l'évolution des pratiques et corriger ainsi les lacunes soulevées par
le Vérificateur général.
Le Président (M. Rochon) : Une
minute à ce bloc, ou à peu près. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Donc, très rapidement, M. Lacroix, est-ce que vous avez... On parle de
démobilisation, on parle de personnel qui quitte leur emploi. Est-ce que vous
avez un taux de rotation de votre personnel, ici, ou des gens dans le
service? Quel est le taux de départ annuellement?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Oui, ça me
fait plaisir de répondre à cette question parce qu'à l'échelle de la fonction publique la dernière donnée que j'ai en tête,
c'est 12 %; au ministère, c'est 10 %. Et pour les ingénieurs, en 2015‑2016,
ça a été 4 %, ça a été 5 % l'année
suivante et c'est maintenant 6 % pour les ingénieurs, donc largement en
deçà du taux de roulement ministériel et largement en deçà du taux de
roulement dans la fonction publique. Et pour les techniciens en travaux publics, c'est 5 %, et ça, ça a
été stable pendant les trois années que je mentionne, alors c'est excellent.
Donc, évidemment, qu'il y ait des
démissions, oui, M. le Président, comment je pourrais dire... mais, quand on
regarde ça de façon générale, vous
savez, c'est toujours intéressant de pouvoir regarder la forêt plutôt que de
regarder chacun des arbres, alors c'est que je cherche. À un moment
donné, les jugements...
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. Lacroix. Échange avec
l'opposition officielle. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Avant de revenir sur la question sur laquelle on s'est
quittés tantôt, je veux revenir sur
ce que vous dites. Vous parlez d'une dynamique infernale. En substance, on
comprend que : Arrêtez les recommandations, on va s'organiser
nous-mêmes, on va se gouverner nous-mêmes. Enfin, en substance, on pourrait pratiquement en déduire cela de vos propos. Vous
dites qu'au niveau du MTQ ça a été gonflé à l'hélium médiatique. Quel
journaliste a gonflé ça à l'hélium médiatique?
Vous savez,
depuis 2009, là, il y a eu une commission d'enquête, il y a eu un premier
rapport le 18 novembre 2009 sur
le MTQ, il y a eu une commission d'enquête publique qui a été mise en place,
qui a ramassé, pas à peu près, le MTQ. Depuis
ce temps-là, il y a eu plusieurs autres rapports — deux autres, je crois — qui ont été déposés, avec des rapports
accablants de la Vérificatrice générale. Alors, moi, je ne peux pas adhérer à
votre conception de gonflage médiatique à l'hélium. Je suis désolé, je ne peux pas adhérer
à ça parce que je pense qu'il y a beaucoup de travail à faire, puis ce n'est
pas normal qu'on vous revoie aussi souvent
ici, et je ne pense pas que ça soit la faute des journalistes — en tout cas, vous irez leur dire ça
publiquement — et je me
pose de sérieuses questions par rapport à la vision que vous avez présentement
et à l'interprétation du passé. Tantôt, vous
avez dit qu'avant vous — j'ai présumé que c'était avant vous — il y avait un manque de rigueur au
MTQ. Alors là, j'entends une chose et son contraire dans la même minute de
votre discours.
Alors, moi,
je ne suis, mais vraiment, pas d'accord avec votre interprétation des choses,
et je pense que le ministère des
Transports, s'il y a autant de rapports dévastateurs qui sont déposés année
après année, bien, c'est parce qu'en quelque part il y a vraiment un sérieux problème au ministère des Transports. On
dit que les gens ont le droit de se défendre, je peux vous laisser le temps de réagir à ce que je viens de vous dire,
puis après ça on reviendra sur la question de tantôt.
Le Président (M. Rochon) : Oui,
merci, M. le député de Berthier. M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Vous savez quoi, M. le Président? Je suis d'accord avec les
propos tenus par le député. Si on est
souvent ici, c'est qu'on est dans une dynamique infernale où... Ce que je
disais, c'est que l'amélioration au ministère me semblait générée par
ces rapports-là. Ce n'est pas normal qu'à un moment donné pour avancer, dans le
sens d'apporter des améliorations, d'être
une organisation performante, il faut que ça vienne de l'externe. Tout ce que
je dis, ce n'est pas... je ne dis pas : On va s'en occuper
nous-mêmes, on va s'en occuper nous-mêmes dans le sens d'une organisation
performante, se comparer avec les meilleures pratiques, avoir des données de
gestion probantes pour s'améliorer, c'est
tout ce que je dis. J'ai pris la peine de dire, en début de séance, que ce mécanisme, cette audience,
cette institution qu'est la Commission de l'administration publique, si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer,
hein? J'ai dit ça, on peut le
retrouver, je veux dire, au Journal
des débats. Donc, comparaître
ici, c'est nécessaire, je dirais, pour l'émulation, mais ce n'est pas normal d'avoir autant de recommandations. Si on en a eu autant, c'est parce
que c'était fondé, et à chaque
fois on a adhéré aux recommandations du Vérificateur général, donc je suis d'accord avec vous. J'ai donné un exemple par rapport à...
M. Villeneuve : Alors,
pourquoi vous...
M. Lacroix (Marc) : Oui, M. le
Président, j'arrive sur l'hélium médiatique, oui.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Berthier, allez-y.
M. Villeneuve : Pourquoi vous dites, dans ce cas-là, qu'il y a une dynamique infernale? Ce n'est pas une
dynamique infernale, c'est qu'il y a
matière à ce que les parlementaires, lorsqu'ils prennent connaissance des documents qui
sont faits et déposés par la Vérificatrice générale... Ces recommandations-là, et vous l'admettez, elles sont toutes
pertinentes, et à chaque fois vous revenez ici avec un nouveau rapport
qui vient, encore une fois, de façon accablante, dire que ça ne fonctionne pas. Alors, pourquoi vous employez des
termes comme «dynamique infernale»? Moi, dans mon interprétation, c'est de dire : Bien, dans
le fond, arrêtez la dynamique
infernale qu'on puisse avoir une pause. Mais non, il n'y a
pas le temps d'avoir une pause, là,
au contraire. Et, quand vous parliez tantôt, il faudrait... vous avez employé l'expression
«voir l'arbre et la forêt», là. Vous
avez une augmentation de 112 %... Ça, ça revient à la question du
début. Tantôt, j'ai parlé de départs,
mais ce n'est pas des départs, vous avez une augmentation 112 % de
démissions, et donc... de 2015‑2016 à 2017‑2018, 112 % de
démissions. Alors là, on voit que ce n'est pas banal, c'est même très peu
banal. Et, quand on s'inquiète pour la suite
des choses, quand on s'inquiète pour la suite des choses par rapport à
l'expertise que vous devez avoir, nécessairement, non pas à la quantité,
mais à la qualité, qualitativement, cette expertise-là semble cruellement
manquer actuellement, et moi, j'aimerais beaucoup savoir de votre part comment
vous allez faire pour corriger cette situation-là et comment vous expliquez
cela.
Le Président (M. Rochon) : Oui,
merci, M. le député de Berthier. M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci, M. le Président. Sur la dynamique infernale,
c'est plus... Je vais vous donner un...
Je vais essayer de m'exprimer autrement. Le Vérificateur général soulève des
lacunes qu'une organisation comme la
nôtre, avec les outils qu'elle a, aurait dû trouver par elle-même, c'est ce que
je dis. Donc, ce qui est infernal, c'est de voir que des lacunes sont pointées du doigt, année après année, par des
externes, alors qu'une organisation comme la nôtre, avec les moyens qu'elle a et si, comment je
pourrais dire, elle s'inscrivait dans une dynamique d'amélioration continue,
genre faire du balisage, faire regarder un
audit indépendant sur une dimension, vous comprenez, trouverait elle-même
les lacunes. Et, quand le VG, par exemple,
pour le nommer, passerait chez nous, il dirait : Ah! O.K., ce n'est pas
encore corrigé, mais vous êtes en
mouvement. Un peu comme ils l'ont fait pour l'audit interne, hein, ils ont
dit : Il y a des lacunes par le
passé, mais l'organisation est en mouvement. Et je crois même savoir que, dans
votre exposé en début de séance, vous avez mentionné que, sur cet aspect
en particulier, c'était pris en charge.
Donc, c'est
tout ce que je dis, c'est qu'il faut, à un moment donné, que les organisations
matures, dotées comme la nôtre,
puissent identifier par elles-mêmes, je veux dire, les lacunes plutôt que de se
les voir pointer du doigt. Mais, lorsque les lacunes sont aussi nombreuses, de défiler ici puis de rendre compte,
M. le Président, c'est tout à fait dans l'ordre des choses, et ce n'est surtout pas ça qui est
infernal. J'ai le plus grand respect pour la Commission de l'administration
publique, pour la gestion axée sur
les résultats. Bref, comment je pourrais dire, encore une fois, cette
institution est remarquable dans son travail et elle a un effet
d'émulation sur l'ensemble de la gestion publique.
Le
Président (M. Rochon) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Alors, M. le Président, si vous permettez, tantôt, M. Lacroix allait
parler, justement, de son expression qu'il a
employée tantôt, là, «gonflé à l'hélium médiatique», et il voulait m'expliquer
ça. J'aimerais ça avoir des explications par rapport à ça. Avec tout ce
qu'on vient d'entendre, tout ce qu'on vient de dire, là, comment en arrive-t-il
à cette conclusion-là?
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Je pensais avoir donné un exemple, là, sur le fractionnement
à votre collègue, oui. C'est ça, c'est tout simplement ça.
M. Villeneuve :
...déposer le rapport, justement, sur le fractionnement? Il y a un rapport qui
a été produit, qu'on me dit. Est-ce qu'il peut être déposé à la
commission, s'il vous plaît, M. le Président?
M. Lacroix
(Marc) : Oui, avec plaisir. Je vais en parler au comité d'audit
interne, mais avec plaisir, M. le Président.
Le Président
(M. Rochon) : Vous dites : Je vais en parler au comité
d'audit interne ou vous acceptez...
M. Lacroix
(Marc) : Non, je vais informer le comité d'audit interne de cette
réalité, puisque c'est un rapport d'audit interne, il a été présenté au
comité d'audit, mais ça me fera plaisir de le déposer, M. le Président.
Le Président
(M. Rochon) : Bien, merci.
M. Villeneuve :
M. le Président, oui, bien là, j'aime bien la dernière phrase, je veux un
engagement de la part de M. Lacroix par rapport au dépôt de ce
document.
Le
Président (M. Rochon) : Oui, M. Lacroix, vous vous engagez à
déposer aux membres de la commission le document, là, que requiert le
député de Berthier, en effet?
M. Lacroix
(Marc) : Ce sera fait au cours des prochaines heures, M. le Président,
après en avoir parlé... informé, plutôt,
les membres du comité d'audit, par déférence, à cause du respect que je voue à
leur rôle, tout simplement, M. le Président.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Lacroix. M. le député de Berthier.
• (11 h 20) •
M. Villeneuve :
C'est une excellente façon de procéder, M. Lacroix, selon moi, en fait.
Je
voudrais avoir plus de précisions maintenant sur la hausse... parce que, là, ce
n'est pas, comme disait... je ne sais
plus quel député disait, là, de la partie ministérielle, que ce n'est pas une
évolution, c'est une révolution, en fait, la hausse des démissions. On
parle de démissions, là, on ne parle pas de gens qui... On parle de démissions,
hausse de 112 %, 2015‑2016 à 2017‑2018. Comment on explique ça?
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : J'ai parlé tantôt d'un indicateur qui est reconnu, qui se
retrouve dans les rapports annuels de
gestion de toutes les organisations publiques ou privées, qui est le taux de
roulement, qui témoigne, comment je
pourrais dire, si... puis pour les ingénieurs, il est inférieur au taux de
roulement ministériel et à celui de... et de loin, à part ça, ce qui envoie le signal, quand même,
d'une certaine stabilité. Il y a le taux de roulement normal, il y a la
retraite, comment je pourrais dire,
il y a, évidemment, des gens qui démissionnent, mais, comment je pourrais dire,
il faut regarder ça dans l'ensemble et il n'y a rien d'inquiétant dans
ce phénomène-là.
En plus, vous le
savez, M. le Président, on est dans un contexte de rareté de main-d'oeuvre, et
certains corps d'emploi — on peut présumer que c'est le cas de celui
des ingénieurs — se
voient, comment je pourrais dire, offrir des emplois peut-être plus rémunérateurs ou, enfin, qui répondent mieux à
leurs... On a le choix, hein, dans un marché de la main-d'oeuvre comme
le nôtre, mais ce n'est rien d'alarmant, M. le Président. Et je peux vous dire
une chose, il y a eu — là,
ce n'est pas juste pour les ingénieurs, pour tous les corps d'emploi au
ministère — 2 000 postes
affichés, 2 000 occasions de
travailler au ministère l'an dernier, vous savez combien qu'on a reçu de
candidatures? 17 000, M. le Président. Le ministère des Transports
attire.
Le Président
(M. Rochon) : Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Bien, j'espère que le ministère des Transports va devenir attractif parce que,
là, ce n'est pas ça que je constate.
En deux ans, on a... Bien, exemple, l'an passé ou l'année d'avant, c'étaient
17 démissions, on est rendus à 30 démissions, et ça exclut les
retraites, là, c'est vraiment des démissions pures et simples.
Alors, quand on voit,
justement, les contrats qui sont donnés, vous me disiez qu'il y avait une
amélioration au niveau des contrats, plans
et devis, etc., qu'il y avait une amélioration. Alors là, il faut s'assurer,
effectivement, d'avoir le personnel pour pouvoir répondre à ce qui s'en
vient, à ce qu'on anticipe, en fait, pour les prochaines années.
Je reviendrai pour d'autres questions, M. le
Président, étant donné qu'il ne reste pas beaucoup de temps, là.
Le Président (M. Rochon) : Oui,
bien, en 30 secondes, une réaction, M. Lacroix?
Une voix : ...
M. Villeneuve : C'est
normal, ce n'est pas ça que vous avez dit tantôt?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Je n'ai pas dit que c'était normal, j'ai dit que l'indicateur
à suivre pour une organisation, un
indicateur reconnu, c'est le taux de roulement, c'est ça qu'il faut regarder
dans l'ensemble. Qu'il y ait des démissions, comment je pourrais dire... Écoutez, le nombre d'ingénieurs, on est
passés de 557 à 968. Alors, s'il y avait 17 démissions il y a quelques années, aujourd'hui, ça a doublé,
mais le nombre d'ingénieurs a presque doublé, M. le Président. Alors,
écoutez, est-ce que j'ai besoin de faire un dessin?
Le Président (M. Rochon) : Bloc
d'échange avec le parti ministériel. M. le député de Montmorency.
M. Bernier :
Merci. Je ne veux pas de dessin, M. le sous-ministre. Premièrement, je vous
souhaite la bienvenue. Bienvenue à
votre équipe, une nouvelle équipe qui est intéressante. Moi, contrairement aux
autres, moi, je suis heureux de vous
voir. Je suis heureux de vous voir parce que vous êtes responsables de
plusieurs milliards de dollars des finances publiques, de plusieurs milliards de dollars que nos contribuables — et nous en sommes tous partie — doivent payer pour nos infrastructures. Donc, ce qu'on vous demande
et le mandat que vous avez, c'est d'amener aujourd'hui le ministère du Transport, dans sa gestion, à un
niveau 2.0, à un niveau qui fait que vous allez être capables de suivre ce
qui va se passer sur le terrain et ce qui va arriver.
Vous avez
mentionné tout à l'heure qu'effectivement il y a eu plusieurs rapports,
plusieurs éléments dénoncés, que ça
soit à l'Assemblée nationale... ou des éléments plus difficiles qui ont été
soulignés par la Vérificatrice générale, qui a fait encore un excellent travail. Je pense que, là-dessus, on vous
remercie pour ce que vous avez fait, ça nous permet de suivre ce qui se passe au ministère des
Transports, puis je pense que c'est nécessaire qu'on soit capables de les
suivre dans son évolution.
Ce que j'aimerais
savoir, moi, M. le sous-ministre, c'est en ce qui regarde les... à plusieurs
reprises je l'ai mentionné, il y
avait... il y a beaucoup de contrôles. Il y avait un problème : un
contrôle; il y avait une dénonciation : un contrôle; il y avait un contrat qui dépasse : un contrôle.
Moi, ce que j'aimerais savoir... J'ai toujours trouvé qu'à un moment donné
il y avait tellement de contrôles qu'on
était rendus inefficaces, au ministère des Transports, dans la capacité de...
Puis je vois des gens qui viennent
des régions, j'imagine que vous avez subi... dû à subir tous ces contrôles-là.
Est-ce que vous en faites
l'inventaire, de ces contrôles-là? Est-ce qu'on peut espérer que... Je ne vous
dis pas d'enlever des contrôles qui sont essentiels, mais qu'on puisse
simplifier la gestion, puis qu'on rende plus efficaces les régions par rapport
à leurs activités, puis qu'on arrête de leur faire faire des rapports de
contrôle, puis qu'on arrête aussi de réagir à chaque déclaration politique ou
publique par rapport à des situations par des contrôles, ce qui fait qu'on
vient alourdir l'administration du ministère
des Transports face à des organisations privées qui sont de plus en plus
efficaces et qui sont de plus en plus
équipées avec des méthodes de gestion qui tiennent compte de la réalité
d'aujourd'hui. J'aimerais vous entendre
là-dessus. Est-ce que vous faites l'inventaire de vos contrôles pour être
capables de simplifier tout ça puis rendre plus efficace le ministère
des Transports dans l'accomplissement de ses mandats?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui. M. le Président, vous avez vu qu'un des chantiers, dans le plan de transformation, c'est l'optimisation de nos processus. On y va de
façon méthodique, M. le Président, on a un chantier, une opération
en gestion contractuelle, puisque c'est de ça dont on parle, sur la
cartographie des processus en gestion contractuelle pour identifier nos risques, proposer des améliorations
dans un souci d'optimisation, d'efficience puis d'efficacité. Alors, ce qui se passe, là, concrètement, c'est qu'il y a
une équipe, au ministère, qui fait la tournée des directions territoriales, qui
réunit les employés, il y a des ateliers de cartographie, hein, on cartographie
le processus, et avec la collaboration des membres
du personnel impliqués dans la gestion contractuelle, on évalue ce qu'on
appelle les étapes sans valeur ajoutée, justement, pour enlever des contrôles qui n'ont pas lieu d'être. Je ne
veux pas parler au nom des collaboratrices qui se sont jointes...
M. Bernier : ...des anciens
membres du Secrétariat du Conseil du trésor, là, ils sont sûrement...
M. Lacroix
(Marc) : Oui, du Trésor, oui, justement. Vous savez, l'impression
qu'elles ont eue — puis n'hésitez
pas, là, à opiner du bonnet ou, au
contraire, à dire non, mais vous me l'avez partagé à quelques reprises — elles sont arrivées au ministère, puis elles ont constaté qu'en fait
il y avait la bretelle, la ceinture, il y avait une aversion pour le risque,
une culture d'aversion pour le risque à un point
tel qu'elles, qui connaissent très bien les exigences de la loi, du cadre
législatif, du cadre réglementaire, étaient surprises que le ministère, de par
lui-même... ce n'étaient même pas des recommandations du Vérificateur général,
on le voit aujourd'hui, c'était, comment je pourrais dire, d'ajouter des contrôles, un peu dans l'esprit que vous le dites,
c'est-à-dire, on pointe une faute, on ajoute un contrôle, et tout ça, souvent
sans consultation du milieu, alors ça a fini
par créer une bulle qui a éclaté. Alors là, il y a un exercice méthodique pour
identifier les contrôles superflus, pour les
enlever. On a déjà commencé. Prenez tout ce processus-là, lourd d'autorisations
en matière de gestion des avenants, il y a
déjà deux étapes d'approbation qui ont sauté. Je pourrais vous donner des
exemples concrets d'allègements qui
ont été faits, M. Bélanger en parlait tantôt. Il faut donner de l'air si
on veut de l'efficacité puis de
l'efficience. Bien sûr, des contrôles, mais, vous savez, il faut un bon couple
risques-contrôles : risques faibles, contrôles assortis; risques
plus élevés, contrôles plus costauds.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Montmorency.
M. Bernier : Bien, justement,
sur ça, moi, je veux vous poser une autre question. Vous parlez, dans votre
présentation tout à l'heure, de l'implantation d'un cadre de gestion des
risques en matière de fraude, de collusion et de corruption et d'un plan
d'action annuel en la matière. Qu'est-ce que c'est, votre plan?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Oui. Est-ce
que je peux céder la parole à Mme Blackburn, avec votre permission, M. le
Président? Parce qu'elle a coordonné tout ça lorsqu'elle était au Trésor.
Le Président (M. Rochon) : Oui.
Mme Blackburn, sous-ministre adjointe à la gestion contractuelle. Allez-y,
Mme Blackburn.
Mme Blackburn
(Julie) : Alors, bonjour. Effectivement, l'idée de la gestion des
risques, c'est justement de mettre les
bons contrôles aux bons endroits. Et puis au niveau de collusion et corruption,
effectivement, j'arrive du Trésor, donc j'ai à appliquer ce que j'ai dit aux autres de faire, hein? Donc, le
Conseil du trésor avait demandé à tous les organismes publics de se doter d'une directive en matière de
gestion des risques, et puis le ministère des Transports, étant un gros donneur d'ouvrage, avait été l'un des premiers
ciblés. Donc, nous avions jusqu'au 31 août 2017 pour déposer une telle
politique, ce qui a été fait, et ensuite de
ça on a adopté notre plan annuel de gestion de risques. Si vous voulez, on
pourra vous déposer des tableaux. Et
l'idée, c'était vraiment, en arrière de tout ça, pour être capables de mettre
les risques... de bien faire une gestion de risques, il faut faire la
cartographie des processus, c'est ce que M. Lacroix était en train d'expliquer tout à l'heure. Nous avons fait la
tournée de toutes nos régions, on a 90 personnes de rencontrées. Tous mes
employés ont été rencontrés au niveau de la
gestion contractuelle, ils ont tous décortiqué le processus, et c'est à ce
moment-là qu'on va être capables d'indiquer quels contrôles qui étaient
de trop et quels on doit mettre aux bons endroits.
Le
Président (M. Rochon) : Vous avez évoqué le dépôt de tableaux si
nous voulons, alors nous voulons, en effet. M. le député de Montmorency.
M. Bernier :
Dans quelques semaines ou quelques mois va se mettre en place l'Autorité des
marchés publics, hein? De quelle
façon allez-vous, si on veut, interagir avec cette autorité-là de façon à ne
pas alourdir votre processus, mais en
respectant ce que l'Autorité des marchés publics vous oblige? Étant une
ancienne du Secrétariat du Conseil du trésor, encore une fois, vous êtes
à même de nous fournir ces informations.
Le Président (M. Rochon) :
Mme Blackburn.
• (11 h 30) •
Mme Blackburn
(Julie) : Alors, l'Autorité des marchés publics a un rôle particulier
pour le ministère des Transports,
puisqu'il y a des employés du ministère des Transports, une dizaine, qui seront
transférés à l'Autorité des marchés
publics. C'étaient des anciens enquêteurs en matière contractuelle qui seront
transférés à l'autorité. Donc, ils seront dans les locaux du ministère
pour suivre les contrats en temps réel, donc l'autorité aura un pouvoir de
suspendre les contrats en cours, de résilier les contrats en cours. Donc, c'est
pour ça que c'est très important que nos processus
soient bien définis, on a mis les contrôles aux bons endroits. Et également le
concept de l'autorité, c'est que ça fait
en sorte que des entreprises peuvent se plaindre sur des appels d'offres du
ministère. Donc, pour ce faire,
première étape, ils doivent se
plaindre au ministère avant de se rendre à l'autorité, et ce sera
moi-même qui recevra les plaintes, qui pourra
gérer ça plus de façon distante que la personne qui a écrit l'appel d'offres,
et ensuite de ça on pourra répondre à la firme, puis, si la firme se
voit insatisfaite, elle pourra aller à l'Autorité des marchés publics.
Mais, vous
voyez, il faut vraiment qu'on... c'est pour ça que les gens... Tous les
gens qui traitent des contrats en gestion
contractuelle relèvent de moi maintenant, donc on a centralisé ça, auparavant ces gens-là
relevaient des directeurs régionaux.
Donc, en matière contractuelle, on avait l'équivalent de 13 ministères,
donc je peux vous dire qu'un contrat n'était pas fait de la même façon
d'une région à l'autre. Donc, maintenant, on est en train d'uniformiser tout ça
parce qu'il n'y a rien qui se compare mieux
que l'octroi de contrats par rapport à... d'une région à l'autre, donc on est
en train d'établir les mêmes
processus. Les gens restent en région pour être proches de leurs clientèles,
mais c'est ainsi qu'on va être capables de mieux répondre à l'autorité.
Le
Président (M. Rochon) : 45 secondes à ce bloc, je m'excuse. M. le
député de Montmorency.
M. Bernier :
...une question sur l'imputabilité des gestionnaires, hein? À plusieurs reprises,
à un moment donné, il y a des
catastrophes qui se sont produites par rapport à de la gestion, et chaque fois
ce n'était la faute de personne. Quand on
parle d'imputabilité de gestionnaires, j'aurais aimé également savoir c'est
quoi, qu'est-ce qu'on va mettre en place pour rendre imputables nos gestionnaires par rapport à la réalisation
des mandats, des contrats, des projets qui sont mis en vigueur.
Le Président
(M. Rochon) : Un début de réponse en 15 secondes, M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : J'en ai parlé tout à l'heure, M. le Président, une des pièces
maîtresses du plan d'action, c'est le bilan, gestion des activités
contractuelles, il y a quatre volets, encore une fois, aux trimestres, de
chaque direction territoriale. Chaque
directeur général territorial va recevoir son bulletin, va pouvoir voir la
performance des autres à plusieurs
égards. Annuellement, ce sera au chapitre de la concurrence, mais aux
trimestres, ce sera sur les trois autres volets, et il y aura des plans
d'action qui vont être suivis par le comité de direction du ministère pour
suivre l'évolution des pratiques à cet égard. Ensuite...
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : ...je termine en disant qu'il y a des attentes qui ont été
signifiées, qui ont été faites à tous les directeurs territoriaux
justement pour atteindre des cibles de performance en matière de gestion
contractuelle.
Le Président
(M. Rochon) : Merci. Deuxième opposition, M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Charette :
C'est gentil, merci. Peut-être faire écho à mon collègue qui mentionnait qu'il
était heureux de vous voir, sachez
que je suis aussi totalement heureux de vous voir. Il ne faut pas penser que
les questions posées laissent entendre autre chose.
Ceci
dit, quelques éléments qui ont été mentionnés, rapidement. Vous avez insisté,
dans votre mot de présentation, sur
l'actualisation de la déclaration de services aux citoyens. C'est un élément
qui est nouveau, peut-être nous en parler davantage, nous mentionner un petit peu ce qu'elle comporte, en quoi
elle est différente des précédentes ou sinon en quoi va-t-elle changer la relation, justement, avec les
citoyens ou sinon avec les organismes ou parlementaires, là, qui ont à
composer avec votre organisation.
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci, M. le Président, pour cette question. Alors,
quand la Loi sur l'administration publique
a été votée, je pense que c'était au début des années 2000, évidemment,
l'article 2 qui dit qu'il faut connaître les attentes, puis les citoyens, comment je pourrais
dire... puis que la prestation de services doit être organisée, donc ça suppose
que, périodiquement, on fait des sondages, justement, pour connaître ces
attentes-là et aussi qu'on renouvelle nos engagements.
Donc, vous comprenez que, quand on arrive dans un ministère puis que la
déclaration de services aux citoyens n'a pas été renouvelée depuis
presque 10 ans, on se dit, en tout cas, dans notre for intérieur, que c'est
peut-être symptomatique d'autre chose.
Alors,
une des premières décisions, ça a été... puisqu'on est là, quand même, au
service des citoyens, c'est la raison première
de notre engagement puis de notre action, c'est de réévaluer quels sont les
attentes, les besoins des citoyens, s'ils ont évolué et, deuxièmement,
de prendre de nouveaux engagements. Donc, il y a eu un étalonnage qui a été
réalisé auprès de 13 ministères et organismes. Encore une fois, vous avez une
préoccupation, un souci depuis des lunes en matière
d'étalonnage. Vous avez un ministère devant vous, croyez-le ou non, qui a toute
une programmation à cet égard pour
comparer, que ce soit dans l'appareil public ou à l'extérieur, quelles sont les
meilleures pratiques pour, à l'occasion, les importer. Alors, on a comparé les meilleures déclarations de
services aux citoyens au ministère. Il y a maintenant, dans la nouvelle déclaration, 14 engagements généraux
qui touchent la diligence, l'accessibilité, les services, la qualité, bon.
Il y a aussi sept engagements spécifiques et
mesurables portant sur divers aspects de Québec 5-1-1, sur les demandes de
réclamation pour dommages, sur la réponse aux plaintes. Celle du ministère, qui
datait de 2009, ne comportait que deux
engagements mesurables, alors c'est quand même un progrès significatif. Il y en
a d'autres à venir parce que j'en voulais davantage, mais on m'a
dit : On n'est pas prêts, on n'a pas de données là-dessus. J'ai dit :
Parfait, mais, puisqu'on ne fait plus
imprimer de déclaration de services aux citoyens... avant, c'était le beau
prétexte, hein : Non, non, ça va
coûter 50 000 $ la faire réimprimer, là, maintenant, c'est sur le
Web. Alors, j'ai dit : L'année prochaine, donc, ces trois engagements-là, vous n'êtes pas prêts, soyez
prêts parce qu'on va les ajouter. Alors, on est, là, dans un contexte où on
peut se permettre une certaine agilité pour faire évoluer plus rapidement des
documents fondamentaux comme la déclaration de services aux citoyens.
Le Président
(M. Rochon) : Merci. M. le député de Deux-Montagnes.
M. Charette :
Merci pour la réponse. Et je comprends que c'est essentiellement une
déclaration de services envers le
citoyen, non pas également les partenaires du ministère ou encore les élus.
C'est réellement dédié aux usagers ou à celles et à ceux, là, qui ont à
composer avec le ministère des Transports ou ses responsabilités.
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Je n'ai pas
tous les engagements en mémoire. Ce que je veux dire par rapport aux relations avec les citoyens puis surtout les
partenaires, d'abord il y a d'autres aspects que la déclaration de services aux
citoyens, hein, il y a un processus pour la
gestion des plaintes. Alors, on est un ministère fortement décentralisé, les
plaintes, ça peut rentrer un peu partout. Donc, on a revu aussi ce
processus-là qui est très important en termes d'amélioration continue. Parce qu'une plainte, là, c'est une occasion
de s'améliorer. Si on l'analyse comme il faut, puis on détecte ce qui est à la source de la plainte en question, puis on
utilise comme il faut cette information-là, on s'inscrit, à ce moment-là,
dans une dynamique d'amélioration continue.
On a donc une personne qui est maintenant commissaire aux plaintes, on a
revu le processus, il y a un réseau des
répondants créé sur tout le territoire, qui a été formé pour traiter les
plaintes, qui se réunissent périodiquement. Ça, c'est un aspect.
Un autre aspect — et c'était
Mme Gingras, ici, qui était responsable de cet élément-là parce qu'elle
est la sous-ministre adjointe responsable du
chantier 6 — on a
développé des cadres de gestion des relations avec les partenaires municipaux, associatifs et scientifiques parce
que, notamment, avec les municipalités, on a beaucoup de rapports. On n'avait
pas de politique ou pas de cadre pour... Par
exemple, certains directeurs territoriaux pouvaient dire : Bien, moi, je
fais ma tournée une fois par année;
un autre : Moi, c'est aux deux ans, ou ainsi de suite. Maintenant, on a un
cadre, on a des cibles, il y a des
exigences envers les directeurs territoriaux pour entretenir des liens solides
avec les MRC, les municipalités, c'est donc encadré.
Quand je vous
disais, au début de l'exposé, qu'à un moment donné la performance de
l'organisation, ça commence, je
dirais, par le ton qui est donné, hein, «the tone at the top», c'est-à-dire la
gouvernance, la direction, la vision, le partage de celle-ci puis les attentes qui sont signifiées aux gens qui sont
chargés de la mettre en oeuvre. Donc, en ce domaine comme dans d'autres, nos directeurs territoriaux savent
maintenant quelles sont les exigences de l'organisation dans les rapports
avec, notamment, les municipalités.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Deux-Montagnes.
M. Charette : Merci. Encore une
fois, parce que le temps file, je vais vous amener sur un autre sujet. Il a été
question du sondage qui été réalisé auprès
du personnel. On l'a mentionné, puis, encore une fois, je réitère le pourquoi
de nos questions, ce n'est pas pour remettre en question la bonne volonté de
votre organisation, mais bien au contraire, on est conscients aussi que du bon travail s'effectue, on l'a vu à
travers les différents chantiers, là, que vous avez énumérés dans votre présentation, mais au niveau du sondage
lui-même, comment l'interpréter? Il y a une réponse assez importante, effectivement, mais avez-vous le sentiment
qu'encore aujourd'hui il y a un degré de démobilisation qui est à aborder ou
qui est à analyser? Est-ce que vous sentez que l'adhésion à travers, justement,
là, toutes les initiatives que vous évoquiez, que ce soit la déclaration aux citoyens, que ce soient les différents
chantiers... est-ce que vous sentez que ce degré d'adhésion là est plus
fort et qu'il va dans la bonne direction?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
• (11 h 40) •
M. Lacroix
(Marc) : M. le Président, d'abord, la mobilisation, ça ne se décrète
pas, hein? Comme vous savez, il faut l'entretenir, il faut un plan de match, il
faut se mesurer. La mesure, c'est la genèse de l'amélioration continue. Donc, quand, périodiquement, aux deux ans, on
administre un sondage avec un haut taux de participation, d'abord on
peut remarquer les progrès, les dimensions, là où ça évolue et les zones dans
lesquelles il faut investir.
Évidemment,
un sondage qui n'a pas de suite, je dirais, ce n'est pas très productif, hein,
on fait ça pour se donner bonne conscience. Heureusement, ce n'est pas
le cas au ministère des Transports. On a administré un sondage. Les
résultats... Il a été demandé par la haute direction que les résultats du
sondage soient partagés par nos près de 400 gestionnaires
avec leurs employés en toute transparence, qu'ils aient... parce qu'on a aussi
des résultats non seulement globaux, mais par unité administrative.
Alors, imaginez, je suis gestionnaire d'une unité administrative, on me demande d'aller présenter les résultats globaux,
mais aussi par unité à mon monde, là. Alors, on peut présumer — je n'étais pas là, j'aurais aimé être un petit oiseau puis, dans certains cas, y
être — des
bonnes discussions sur comment on peut faire
pour améliorer le climat organisationnel. C'est évidemment... Le climat de
travail au ministère des Transports, comme dans bien des organisations,
d'ailleurs, je le disais, il faut l'entretenir, il faut investir.
Mais il y a
des forces. Au nombre des forces, il y a les relations avec le supérieur
immédiat, il y a le sentiment d'appartenance,
il y a le climat de travail. Au nombre des aspects très importants à améliorer,
vous ne serez pas surpris, l'efficience organisationnelle, hein, la
lourdeur administrative, la circulation de l'information, la reconnaissance, l'aménagement des lieux de travail. Alors, sachant
cela, on a fait un plan d'intervention sur lequel on va miser, je dirais, et
qui a été non pas dicté par la haute direction, mais plutôt par le comité
Entreprise en santé, qui est formé d'employés, c'est représentatif des
directions du ministère. Puis il y a aussi, dans ce comité-là, un vaste réseau
de 200 personnes, M. le Président, qui
sont impliquées dans la démarche Entreprise en santé et qui, à un titre ou un
autre, sont impliquées pour faire évoluer les choses dans le bon sens en
termes de climat de travail, en termes de mobilisation.
Écoutez, j'ai
travaillé dans deux organisations, avant d'être au ministère des Transports, où
on a beaucoup investi dans le
domaine : la Régie des rentes du Québec, d'ailleurs, où, quand je suis
arrivé comme jeune vice-président à l'époque, on a mesuré, puis on a l'a fait aux deux ans, puis on l'a fait pendant
20 ans. Vous savez le résultat que ça a donné? Au début, ce n'était pas très bon, c'était ordinaire,
hein, c'était une organisation comme une autre, mais 20 ans plus tard, la Régie des rentes du Québec, aujourd'hui Retraite
Québec, a été identifiée parmi les 50 meilleurs employeurs au Canada.
Mesure, action,
mesure, amélioration, c'est ça, la game. Quand je suis arrivé à la Commission
de la fonction publique, j'ai administré
un sondage : 65 %, le taux de mobilisation dans la zone rouge; deux
ans après, quand j'ai quitté : 85 %, M. le Président. Ça se
gère, ces phénomènes-là.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. Lacroix. Alors, du côté des députés ministériels, M. le député
de Montmorency.
M. Bernier : Avant de donner la
parole à mon collègue, j'ai un dernier point que je veux vous soulever,
M. Lacroix, hein? Dans nos bureaux de comté, O.K., on en rencontre, du
monde qui ont des problématiques avec le ministère
des Transports, O.K., on en rencontre, des cas où on doit entrer en contact
puis essayer d'avoir des solutions à tout
ça. Écoutez, présentement, avec Revenu Québec puis avec Hydro-Québec, on a des
bureaux et du personnel de la fonction
publique qui nous sont attitrés, avec qui on peut discuter directement, O.K.?
Parce que, là, présentement, ce qu'il faut faire, il faut appeler au
cabinet, soulever la problématique, le cabinet s'en va à l'intérieur du
ministère, il va chercher une réponse. Là,
la réponse revient, il revient au cabinet, tu sais, dans bien des cas, nous
autres, là, ça, c'est très, très lourd, là. Puis, quand je parle d'efficacité,
c'est que la personne qui vient nous voir, normalement, elle s'attend à
ce qu'on lui fournisse une réponse pas dans
trois mois, mais une réponse, là, rapide, O.K.? Moi, ce que je souhaiterais,
c'est que vous puissiez mettre en
place... Vous parlez de liens avec les MRC, avec les municipalités, avec les
gens sur le terrain, bien, les
députés sont aussi des gens sur le terrain, O.K.? Moi, ce que je souhaiterais,
c'est qu'on puisse mettre en place des
mesures pour faciliter les communications entres nos bureaux de comté, nos
attachés politiques et le ministère des Transports, parce que vous êtes un ministère important avec qui on
doit... on devrait transiger rapidement pour répondre aux gens qui se
présentent devant nous.
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Je trouve, pour ma part, que c'est une excellente idée. Dans
plusieurs organisations où j'ai évolué,
effectivement, ce mécanisme-là existait, il fonctionnait très bien, sans rien
enlever aux responsabilités des uns et des autres, aux cabinets
politiques, par exemple. Il s'agit d'avoir des règles du jeu claires, alors,
évidemment, la commissaire aux plaintes du
ministère pourra s'y affairer. Mais j'évoquais tantôt... puis on me, comment je
pourrais dire, pointe, là, un
élément, je vous disais que, dans le chantier 6 du plan de transformation,
il y avait le guichet unique, une proposition
de guichet unique ministériel puis de guichets uniques territoriaux. L'aspect,
justement, de rapport avec les députés,
qui n'était pas un élément jusqu'à date, qui était pris en compte dans ce
concept de guichet unique, pourrait y être introduit. Parce qu'encore une fois il ne faudrait pas non plus que le
député, je ne sais pas, moi, à Trois-Rivières, dise : Bien là, vous
allez appeler à Québec, parce que, là, on a un guichet à Québec, il faudrait
que le guichet pour les députés de la région
Mauricie — Centre-du-Québec
soit sur le territoire en question. Donc, Mme Gingras, qui est ici, qui
est sous-ministre adjointe responsable du
chantier n° 6, j'en suis sûr, a déjà pris note qu'il fallait ajouter,
dans la mise en place du guichet unique, cette dimension.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. M. Lacroix, à ce chapitre-là, je vais dire que
nous... en tout cas, dans mon cas, je
rencontre, une ou deux fois par année, la direction régionale pour discuter des
cas des municipalités et des MRC juste
pour avoir une communication directe qui nous permet de savoir l'état de la
situation en temps réel, puis ça nous fait avancer 10 fois plus
vite, et je dois dire que ça, là, c'est très apprécié.
Ce que je
voudrais vous parler d'autre aussi, c'est un peu la gestion des professionnels
externes par les bureaux de consultants, etc. Vous avez parlé précédemment que,
par exemple, votre pourcentage de surveillance a augmenté énormément à l'interne, votre pourcentage
d'inspections a aussi augmenté à l'interne, mais moi, je vois un problème de
fond avec les bureaux d'ingénieurs-conseils qui marchent au pourcentage. Je
l'ai testé moi-même comme maire dans différentes
activités où, quand on leur donne des contrats au pourcentage, bien, plus ça
coûte cher, plus ça leur rapporte. Ça, c'est le premier point.
Le deuxième
point, c'est que... comment vous faites pour vous assurer que la surveillance
ne sera pas faite par celui qui a
fait la conception? Puis là on se ramasse en espèce de conflit d'intérêts, puis
la gestion des avenants, comme vous avez
dit tout à l'heure, vous avez enlevé deux couches... aïe!
à deux couches, vous en enlevez deux, c'est... c'est lourd, là,
puis maximum deux niveaux d'avenants,
les petits et les grands, là. Comment vous gérez cet aspect externe là qui
vous permet d'avoir un contrôle adéquat tout
en éliminant la corruption, mais aussi en s'assurant que la conception ne
coûte pas trop cher, elle est bien gérée puis que le chantier va arriver de la
bonne façon?
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Est-ce que
vous permettez, M. le Président, que Mme Blackburn...
Le Président (M. Rochon) : Bien
sûr. Mme Blackburn.
Mme Blackburn
(Julie) : Alors, il y a deux
volets à votre question. Premièrement,
vous parliez du paiement en pourcentage
pour les firmes. Chez nous, au ministère des Transports, on ne fait pas de
pourcentage, on est à forfait ou à taux. On suit le tarif gouvernemental,
c'est-à-dire qu'on octroie le contrat le plus haut niveau de qualité, et
ensuite de ça il y a négociation du montant du contrat, forfait ou taux
horaire, qui est décrété. Par la suite, jamais le même... le
conception-surveillance est interdit chez nous, celui qui a fait la conception
n'a jamais le droit de faire la surveillance.
Donc, c'est une règle très, très claire, il n'y a aucun contrat qui peut se
donner en surveillance s'il a travaillé à la conception, ne serait-ce que pour 2 %. Donc, il y a des firmes
qui ont été rejetées en surveillance parce qu'ils avaient eu 2 % de
conception. Donc, on a vraiment mis la ligne claire depuis quelques années.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Donc, la gestion contractuelle, puisque vous êtes
toujours à forfait ou à l'horaire, comment
se fait-il qu'on se ramasse avec des contrats qui coûtent 60 %... plus de
60 % des contrats qui excèdent 10 %
de plus que le budget — c'est ce qu'on nous a rapporté un peu plus tôt — puis que le nombre de projets qui étaient
en dessous du coût étaient... pas 10 fois, mais six fois moindre? Donc, il
semble... Comment on arrive à ce genre de paramètres là?
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Oui, merci, M. le Président. D'abord, il faut que
vous sachiez qu'il y a plus de 30 000 contrats de construction, là, puis de services
professionnels, depuis 2009, qui ont été attribués par le ministère. La valeur
totale de ces contrats-là, c'est
17 milliards. De ce nombre-là, il y a 26 621 contrats qui sont
terminés. Il faut que vous sachiez, on
ne le répète pas assez souvent, que la valeur finale totale des contrats
terminés est moindre que la valeur totale à leur signature.
M. Bolduc :
...totale, O.K.
M. Lacroix
(Marc) : Oui. 83 % des contrats se terminent au montant prévu ou
en deçà, hein, puis ces contrats-là ont
généré une économie nette de 207 millions de dollars. Puis les
dépassements de coûts de plus de 10 % qui nécessitent l'approbation du sous-ministre, ils représentent,
en moyenne, seulement 3,7 % de la valeur des contrats. Donc, le nombre
moyen, c'est 127 par année — je vous rappelle qu'on accorde plus de
3 000 contrats — et le
nombre est en baisse au cours des
quatre dernières années. En 2017‑2018, il y en avait seulement 107. Et, quand
on parle d'avenants, on parle d'avenants évitables ou d'avenants inévitables. Bien, les inévitables, là, comme le
nom le dit, je vous dirais, c'est des choses imprévues, là, la nature du
sol, et puis on a frappé plus de roc, puis, bon, etc., mais les avenants
évitables, eux autres, au cours de 2017‑2018, là, du 1er avril au
31 décembre, sur...
Une voix :
159.
M. Lacroix
(Marc) : ...159, merci — une mémoire pas pire — il y
avait, quoi, 34 % des avenants évitables. Là-dessus, on peut s'améliorer. Et souvent c'est des lacunes dans la
préparation de projets, ça peut être des omissions, mais des erreurs, et tout ça, et là-dessus,
vraiment, on a pris le taureau par les cornes. Vous savez, moi, je suis arrivé
au ministère, on me présentait des
piles d'avenants à signer, là : 10 %, parfait. Mais ça, j'autorise,
je ne peux pas refuser, hein, tu sais,
c'est arrivé, je veux dire, parfait, on signe. Là, j'ai dit : Je vais vous
en signer toute la nuit, là, O.K., mais ce qu'on va faire, là, on va être une organisation apprenante :
Pourquoi c'est arrivé? Là où il y a eu manquement — c'est comme une plainte, hein? — connaître la source, pourquoi, et à ce
moment-là de dire : Qu'est-ce qu'on met en place pour éviter la
répétition de tels avenants? C'est ça, la culture de gestion axée sur les
résultats, c'est ça, une organisation apprenante, c'est ça, l'amélioration
continue, et c'est ça qu'on est en train de faire, et il y aura désormais un
bilan des avenants évitables par région pour que nos directeurs territoriaux
soient imputables.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Lacroix. Merci beaucoup. Alors, on
continue avec l'opposition officielle. M. le député de Berthier.
• (11 h 50) •
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. le Président, selon la Vérificatrice générale, il y
aurait 11 contrats sur 17
vérifiés — je dis
bien vérifiés, là — pour
lesquels une seule offre conforme a
été reçue et, toujours selon la Vérificatrice
générale, la justification au fait de
signer tout de même le contrat avec le fournisseur n'était pas
suffisante. Donc, on parle ici
d'éléments dont on ne dispose pas et qui viendraient expliquer pourquoi
on signe tout de même ces contrats-là.
Je vois un peu plus loin qu'on nous parle que c'est préférable
comme ça parce que ça sert mieux l'intérêt public. Je voudrais juste qu'on m'explique, quand on signe
un contrat de gré à gré, comment cela sert mieux l'intérêt
public. Et évidemment on parle de régions, peut-être, comme la Gaspésie,
des régions un peu plus éloignées où les fournisseurs seraient possiblement... il y
aurait un unique fournisseur
potentiel, donc, qui pourrait répondre à l'appel d'offres. Mais,
je me dis, si on ne va pas en appel public,
comment cela vient-il améliorer la situation? Parce
que, là, la concurrence ne voyant jamais d'appels publics, ou très rarement, ou peu
souvent d'appels publics, bien, c'est bien
sûr qu'ils ne verront pas ce
marché-là comme étant un marché potentiel pour eux.
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix (Marc) : Oui, merci,
M. le Président. Bien, encore une fois, comment je pourrais dire, c'est important de donner des statistiques pour bien circonscrire le phénomène dont on parle. Donc, en 2017‑2018,
les contrats conclus avec un seul soumissionnaire conforme représentent 4,7 %
de la valeur des contrats attribués ou adjugés par le ministère. En plus, il faut savoir qu'une baisse importante
de la valeur de ces contrats de l'ordre de 25 % a été observée depuis 2012,
hein? Quand on apprécie un phénomène, il
faut savoir de quoi on parle puis il faut regarder la tendance. La tendance,
depuis 2012 : moins 25 %, donc il y a quand même eu du travail
qui est fait au cours des dernières années.
Pour
l'année 2017‑2018, on parle de 123 contrats sur 2 590, M. le
Président, qui ont nécessité une demande d'autorisation
du sous-ministre lorsqu'un seul soumissionnaire a présenté une soumission
conforme. Puis il faut quand même
savoir qu'il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer qu'il y a un seul
soumissionnaire : le nombre d'entreprises disponibles, il y a des régions où c'est très difficile, notamment en
Abitibi, sur la Côte-Nord, il y a le caractère isolé du site des
travaux, il y a la nature des activités puis il y a aussi la difficulté des
entreprises à recruter le personnel nécessaire aux opérations.
Donc,
comment je pourrais dire, quelles actions sont entreprises au ministère pour
faire en sorte que, malgré cette réalité-là,
on agisse pour stimuler la concurrence? D'abord, le Vérificateur général nous a
invités, depuis 2009, là, à contacter l'entreprise
qui s'est procuré des documents d'appel d'offres et qui n'a pas participé à
l'appel d'offres pour connaître les motifs
de non-participation. Et ces motifs de non-participation, quand on regarde un
dossier quand il est présenté pour signature,
c'est très documenté, M. le Président. Il y a aussi des alertes qui ont été
programmées puis d'autres qui sont en développement
pour identifier automatiquement les situations de non-concurrence qui sont
potentiellement problématiques. Et,
quand il y a une alerte comme ça qui «pope», dans certains cas, ça peut faire
en sorte qu'on annule les appels d'offres et qu'on recommence.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. Lacroix dit : Il faut savoir de quoi on
parle. Moi, je parle de la note inscrite,
là, au document qui est devant moi, qui a été inscrite par la Vérificatrice
générale, qui dit que les justifications ne sont pas suffisantes. Alors, moi, je veux bien entendre tout ça, puis
je suis heureux d'entendre le fait de dire : Il faut connaître mieux le marché, il faut voir comment on
peut, justement, s'assurer de tout faire en sorte pour que la concurrence
soit présente, mais, encore là, moi, je n'ai pas la réponse à ma question. La
Vérificatrice générale dit : Il n'y a pas de justification suffisante de la part du ministère. Alors, moi, savoir de
quoi on parle, là, ce serait le fun, c'est justement de ça.
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : M. le Président, je suis heureux de vous dire, les questions
les plus faciles à régler, là, je vous dirais, dans les recommandations du VG,
c'est justement ces questions-là de documentation, O.K., ça, c'est réglé
actuellement. Si la VG, là, ou l'institution
du Vérificateur général passait aujourd'hui, il constaterait que c'est beaucoup
mieux documenté, à la fois pour la question
du soumissionnaire unique, à la fois pour le recours à l'article 13.4°, là,
sur... il ne serait pas dans
l'intérêt public d'aller en appel d'offres, mais aussi pour la question des
estimations, puis tout ça. Donc, la
question de la documentation, quand on a une recommandation à cet effet... et
c'est la raison pour laquelle je n'ai pas insisté, dans ma réponse, sur
cette dimension-là.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Berthier.
M. Lacroix
(Marc) : Ce qui est plus compliqué à faire, c'est d'agir pour stimuler
la concurrence. Alors là, c'est un
vaste programme, M. le Président, et là il y a différentes... ça peut être en
déneigement, ça peut être en enrobé, ça peut être à différentes dimensions, et là on a collecté de la donnée, M. le
Président, encore une fois, pour savoir de quoi on parle. Un des aspects fondamentaux ou des volets du bilan
de la gestion des activités contractuelles, c'est justement d'avoir des
indicateurs de gestion en la matière. On a un tableau complet...
Le Président
(M. Rochon) : Bien. On va laisser le député de Berthier poser une
autre question.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Alors, je me pose la question : Est-ce que,
rétroactivement... Parce que, là, vous me dites que, si la Vérificatrice
générale passait aujourd'hui, elle verrait que c'est réglé. C'est ça que j'ai compris, c'est réglé. Alors, rétroactivement
parlant, est-ce qu'il y a quelques exemples que vous pourriez déposer à la commission?
Ceci étant dit, je
passe à une autre question, M. le Président. Je veux parler des... Selon, encore
une fois, la Vérificatrice générale, pour 24 des 96 contrats vérifiés, donc 25 %, là — c'est quand même énorme — il y avait des retards, donc, sur le SEAO, il y avait des retards. Et là
on nous parle ici, M. le Président, d'échéanciers, hein? On nous dit qu'en
janvier 2018, donc... bien, c'est un extrait du plan d'action du ministère,
alors, on nous parle de janvier 2018 pour l'architecture.
La question, c'est : Est-ce que c'est fait? On nous parle, donc, d'une
échéance de mars 2018 pour d'autres éléments
et on nous parle, entre autres, que ce serait tout réglé pour juin 2018. Vous
en êtes où, M. le Président... ils en sont où, M. le Président, par
rapport à ces bonnes intentions?
Le Président
(M. Rochon) : M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Bien, c'est plus que des bonnes intentions, M. le Président.
L'architecture, d'abord, est terminée,
effectivement, en janvier 2018. Puis on parle de la solution informatique, mais
pour régler une problématique, aujourd'hui,
de gestion, que ce soit pour s'assurer de l'intégrité des données, tout ça, ce
n'est pas juste l'outil informatique qu'il
faut regarder, c'est tout le processus, c'est la clarification des rôles et
responsabilités, également, des intervenants. On a donc créé une équipe dédiée aux opérations de publication, on a
centralisé l'expertise justement pour éviter, là, que les gens se confondent dans leurs rôles et
responsabilités, on a créé une équipe de validation, on a optimisé le processus
de traitement, on fait des tests aussi, des
extractions récurrentes dans le SEAO pour identifier l'information qui aurait
pu ne pas être publiée. Autrement dit, on se dit : Il y a un
risque? On ne voudrait pas rejouer dans le même film et, par nous-mêmes, on va trouver les lacunes, si lacunes
il y a, donc on s'est dotés, donc, de mécanismes d'assurance qualité.
D'ailleurs, dans le portrait de l'assurance qualité, dans le bilan des gestions
contractuelles, portrait déposé à tous les trois mois, ce sera un élément
d'information.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président, est-ce que M. Lacroix peut nous confirmer que
l'échéance qu'ils se sont donnée pour
juin 2018, ça va être respecté? Alors, on est tout près de l'échéance, là,
alors j'imagine que tout le monde est fébrile...
Le Président (M. Rochon) :
M. Lacroix.
M. Villeneuve :
...la réponse devrait venir de soi, là. Enfin, sinon, bien, est-ce qu'on peut
avoir une date, une autre date, si jamais c'est le cas, soit avant ou
après?
Le Président (M. Rochon) :
Alors, M. le député de Berthier, M. Lacroix a une réponse.
M. Lacroix (Marc) : On me dit
que oui, M. le Président.
M. Villeneuve : ...ça va
être respecté pour juin 2018, c'est ça? Parfait.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Berthier, il nous reste une minute à ce bloc.
M. Villeneuve : Terminé,
M. le Président.
Le Président (M. Rochon) :
C'est terminé?
M. Villeneuve : Oui.
M. Reid : Est-ce
que, M. le Président... avoir le privilège,
comme membre qui va... pour la dernière fois, de prendre
30 secondes de cette minute pour remercier...
Le Président (M. Rochon) : Il y
a consentement, oui?
M. Villeneuve : Je vous
les donne volontiers.
M. Reid : M. Lacroix, c'est la dernière fois, probablement... dans mon cas, en tout cas, et après 12 ans, et on a rencontré beaucoup de sous-ministres et de grands administrateurs, votre feuille de route vous mettait déjà parmi les plus
grands administrateurs du gouvernement du Québec. Ce que vous avez fait
aujourd'hui, c'est que vous avez fait une magnifique démonstration de votre
compétence, mais surtout de votre passion. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Rochon) : Bon, alors, merci, M. le député d'Orford.
Alors, je remercie Mme la Vérificatrice générale et son équipe, ainsi que M. le sous-ministre et son équipe pour
leur collaboration aux travaux de la commission.
La commission
suspend ses travaux jusqu'à 18 heures. Elle se réunira alors en séance de
travail afin de statuer sur ses observations, ses conclusions et ses
recommandations à la suite de l'audition. Merci à toutes et tous.
(Fin de la séance à 11 h 59)