(Quinze heures trois minutes)
Le
Président (M. Rochon) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'administration
publique ouverte. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
Alors, la commission
est réunie afin de procéder à l'audition du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs sur le chapitre 4
du rapport du printemps 2017 du Vérificateur général du Québec intitulé Travaux
sylvicoles.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements
ou des membres temporaires?
Le Secrétaire : Oui. M.
Busque (Beauce-Sud) remplace M. Giguère (Saint-Maurice); M. Roy
(Bonaventure) remplace M. Ouellet (René-Lévesque); et M. Lefebvre
(Arthabaska) remplace M. Caire (La Peltrie).
Le
Président (M. Rochon) :
Merci. Bienvenue à toutes et tous. Nous allons débuter par l'exposé du Commissaire
au développement durable, puis on va entendre ensuite l'exposé du ministère des
Forêts, de la Faune et des Parcs.
Le reste de
la séance, bien, va être consacré aux échanges avec les membres de la commission, les échanges qui vont se dérouler par blocs d'une durée d'environ 10 minutes,
incluant les questions et les réponses, en alternance entre le gouvernement et les oppositions afin de permettre à tous les groupes parlementaires graduellement
de prendre la parole, d'écouler graduellement leur temps de parole.
Alors,
j'invite M. le Commissaire au développement durable à nous faire un résumé des
observations contenues dans son rapport.
Exposé du Commissaire au
développement durable, M. Paul Lanoie
M. Lanoie
(Paul) : Merci. M. le Président, MM. les membres de cette commission,
Mme la sous-ministre des Forêts, de
la Faune et des Parcs, c'est avec intérêt que je participe à cette séance de la
Commission de l'administration publique.
Je suis accompagné de Mme Josée Bellemare, directrice d'audit, de M. Yves
Bigué, chargé de projet, ainsi que de Mme Nadia Zenadocchio, conseillère
en audit de performance.
L'adoption,
le 1er avril 2010, de la Loi sur l'aménagement durable du territoire
forestier a entraîné des changements majeurs
qui se répercutent dans la gestion des travaux sylvicoles. Cette loi désigne le
ministère des Forêts, de la Faune et des
Parcs comme responsable de l'aménagement durable des forêts du domaine de
l'État et de leur gestion. Elle lui permet toutefois de confier à des tiers la gestion et la réalisation
d'activités d'aménagement forestier, dont les travaux sylvicoles. Ainsi, Rexforêt, une filiale d'Investissement
Québec, est mandataire du ministère pour la gestion des contrats annuels
concernant les travaux sylvicoles non commerciaux.
Beaucoup de ressources sont investies dans les
travaux sylvicoles, on parle de plus de 2 milliards de dollars pour les 10 dernières années, dont
225 millions en 2015‑2016. Nous
avons effectué un audit de performance auprès de ce ministère
pour savoir si les travaux sylvicoles sont planifiés de manière adéquate afin
d'assurer un aménagement
durable des forêts, s'ils sont réalisés à un
coût qui est justifié et s'ils donnent les résultats escomptés. Les résultats
de cet audit ont été déposés à l'Assemblée nationale le 31 mai
2017.
En ce qui a trait à la planification, notons que la stratégie d'aménagement durable des forêts, qui oriente les travaux, manque de précision. Peu d'indicateurs et de
cibles traduisent les résultats attendus, si bien que l'atteinte des objectifs
est difficilement mesurable. Par ailleurs, lors du choix des travaux sylvicoles dans le cadre de la planification, le ministère prend peu en
compte certaines considérations comme la rentabilité économique, les connaissances issues des travaux de recherche,
par exemple celles sur les effets des changements climatiques, ou encore la réalisation de tous les
traitements sylvicoles définis comme
conditions de succès. Il n'y a aucun engagement à cet égard. Par exemple, plusieurs
plantations ne sont pas entretenues de façon adéquate.
Sur le plan
de la réalisation des travaux à un juste coût, pour les travaux
sylvicoles non commerciaux, nous avons constaté
qu'un volume élevé de contrats est attribué de gré à gré sur la base d'ententes
à long terme. Le ministère n'a pas justifié
ce volume élevé. Pour 2015‑2016, c'étaient plus de 80 % des travaux qui étaient attribués de cette
façon, pour un montant de
120 millions de dollars, ce qui limite le libre jeu de la concurrence. De
plus, comme peu appels d'offres publics sont lancés, le ministère ne sait pas si le prix qu'il paie pour les
travaux sylvicoles représente le prix du marché. Nous avons également constaté que peu d'information publique
est disponible relativement aux contrats attribués par Rexforêt. Le
processus est plus transparent lorsque le ministère attribue des contrats.
Enfin, est-ce
que les investissements sylvicoles donnent les résultats attendus? En fait, le
ministère ne le sait pas, car peu de
suivis d'efficacité sont réalisés. Selon un avis du Forestier en chef pour la
période de 1994 à 2013, le succès des plantations
est mitigé : de 26 % à 56 % des plantations, selon les régions,
sont envahies par d'autres essences que celles mises en terre. Les
résultats attendus ne seraient donc pas toujours au rendez-vous.
Au terme de nos travaux,
nous avons formulé des recommandations, lesquelles ont toutes été acceptées par
le ministère. D'ailleurs, je tiens à remercier le personnel du ministère pour
sa collaboration. J'aimerais aussi assurer les membres de la commission qu'ils
peuvent compter sur mon entière participation à leurs travaux. Merci.
Le
Président (M. Rochon) :
Merci, M. le commissaire, M. Lanoie. Merci aux dames et aux collègues qui
vous accompagnaient, Mme Zenadocchio, M. Bigué, Mme Bellemare,
merci. Je savais, intuitivement sans doute, que vous n'alliez pas nous présenter un rapport en vous allongeant, là, très,
très, très longuement, là, sur ces constats, alors je ne vous avais pas
indiqué que vous aviez 10 minutes. Mais je savais, intuitivement, que vous
alliez faire preuve de concision.
Alors, je vous indique, Mme Drouin, que
vous avez 10 minutes. Mme la sous-ministre, je vous invite à nous
présenter les gens qui vous accompagnent.
Exposé de la
sous-ministre des Forêts, de la Faune
et des Parcs, Mme Line Drouin
Mme Drouin
(Line) : Merci, M. le Président. Mmes et MM. les membres de la commission,
M. le vérificateur général adjoint et
Commissaire au développement durable, mesdames et messieurs, bonjour. D'entrée
de jeu, je tiens à vous assurer, M.
le Président, que notre entière collaboration vous est acquise, à vous comme à
tous les membres de la commission. Nous souhaitons, dans toute la mesure
du possible, faire en sorte que des réponses satisfaisantes soient données aux
questions qui nous seront posées concernant la gestion des travaux sylvicoles.
• (15 h 10) •
J'aimerais,
si vous le permettez, souligner la présence à mes côtés de M. Daniel
Richard, qui est sous-ministre associé
aux opérations régionales, et M. Ronald Brizard, sous-ministre associé aux
forêts. Ces secteurs sont au coeur de la mise en place du plan d'action. D'ailleurs, le ministère des Forêts, de
la Faune et des Parcs a adhéré aux constats et aux recommandations du Vérificateur général du Québec
dans son audit de performance portant sur les travaux sylvicoles. Il s'est rapidement
engagé à préparer un plan d'action pour chacune des recommandations formulées. Ce plan d'action qui répond aux recommandations
est maintenant élaboré. Mes premières remarques porteront précisément sur les
actions prévues et en cours de réalisation.
Le plan d'action du ministère s'étend de mai
2018 à mai 2020, et toutes les actions ciblées sont réalisées à l'intérieur de
cet horizon. Répondant aux 10 recommandations du Vérificateur général,
37 actions seront réalisées, soit 11
sous la responsabilité du secteur forestier, dirigé par M. Brizard, et
26 actions sous la responsabilité du secteur des opérations régionales, dirigé par M. Richard.
Quelque 40 personnes du ministère ont été mobilisées pour rédiger ce
plan d'action. Naturellement, sa mise en
oeuvre implique beaucoup de ressources, beaucoup plus de ressources.
D'ailleurs, je tiens à remercier l'ensemble
du personnel engagé dans ces travaux pour les compétences et l'énergie
déployées ainsi que son adhésion au mandat. Le dossier a été suivi avec
grande diligence par les équipes des deux secteurs.
Permettez-moi de rappeler d'abord quelques
éléments de notre régime forestier. Mis en vigueur le 1er avril 2013, le
nouveau régime s'appuie sur la Loi sur l'aménagement durable du territoire
forestier. L'aménagement écosystémique ainsi
que la gestion intégrée et régionalisée des ressources et du territoire en sont
les assises. Il confirme les engagements du gouvernement en matière
d'aménagement durable des forêts. Je tiens à rappeler que nous disposons, au Québec, d'un régime forestier de haut calibre
parmi les meilleurs au monde et fondé sur les plus hauts standards. Il
met en oeuvre une variété de moyens permettant de pratiquer une foresterie
durable en s'appuyant sur les connaissances scientifiques les plus à jour.
Les travaux
sylvicoles découlent d'une planification globale en matière d'aménagement
forestier. Dans le contexte des
changements légaux apportés, le ministère a repris la responsabilité de
certaines activités, dont notamment la réalisation de la planification
forestière et des travaux sylvicoles. Ces efforts ont été prioritairement
investis à la poursuite des activités en forêt. Près de 2 500 emplois
en équivalents temps complet directs et indirects sont associés au budget de
réalisation des travaux sylvicoles, ce qui équivaut à plus de
5 000 emplois saisonniers. Les investissements réalisés en travaux sylvicoles sont de l'ordre de
225 millions de dollars annuellement. Ce budget alloué aux travaux
sylvicoles contribue non seulement à mettre en valeur le patrimoine forestier
du Québec, mais également à stimuler l'activité économique des régions
ressources et à améliorer la qualité de vie des travailleurs.
Afin
d'assurer une transition harmonieuse avec l'ancien régime forestier, un système
mixte d'octroi de contrats, discuté
avec les représentants des entreprises d'aménagement forestier et portant sur
les travaux sylvicoles non commerciaux, a été mis en place. Ce système
visait à se doter d'un processus d'attribution efficace, transparent, équitable
et intègre répondant à des objectifs de
stabilité des entreprises et surtout favorisant l'attraction et la rétention de
la main-d'oeuvre en aménagement
forestier. Il repose sur une répartition entre des ententes à long terme de
réalisation de travaux sylvicoles et des appels d'offres publics.
Dès la fin de
la première période quinquennale, le ministère a fait un bilan des travaux
sylvicoles. Cet exercice démontre un
résultat positif depuis la saison 2013‑2014. On a noté une bonne qualité
d'exécution des travaux, le respect des mesures d'harmonisation et du Règlement sur les normes d'intervention
dans les forêts du domaine de l'État, le respect des échéanciers de réalisation et la conformité des
données techniques. Bien sûr, certaines améliorations contenues au plan
d'action du ministère en réponse au rapport du Vérificateur général devront
être apportées pour la seconde période quinquennale. Toutefois, le bilan
positif des cinq dernières années nous permet de confirmer de nouveau les
grands paramètres du modèle d'affaires actuel, notamment l'implication de
Rexforêt.
Également,
les derniers résultats du calcul des possibilités forestières des
60 unités d'aménagement situées dans les forêts du domaine de l'État ont confirmé le bien-fondé de la réalisation
de plusieurs travaux sylvicoles. En effet, le Forestier en chef du Québec
mentionne qu'à compter du 1er avril 2018 les possibilités forestières
augmenteront par rapport à la période
quinquennale précédente, passant ainsi de 32,6 millions à
34,3 millions de mètres cubes de bois. Une des causes des meilleurs rendements de nos forêts, tel que
mentionné par le Forestier en chef du Québec, est l'effet positif des
travaux sylvicoles en forêt publique au cours des 25 dernières années.
Je
tiens à revenir rapidement sur Rexforêt, une filiale d'Investissement Québec
qui confie l'exécution des travaux d'aménagement
à des entreprises régionales spécialisées telles que les coopératives
forestières, les groupements forestiers, les entreprises privées et les entreprises autochtones. Afin d'exercer
une gestion rigoureuse des budgets alloués, Rexforêt s'est dotée d'une politique de contrats visant à
assurer la transparence, le traitement des concurrents avec équité et
intégrité et à permettre à toutes les
entreprises qualifiées de participer au processus d'appel d'offres public. Le
ministère assure un suivi régulier du respect des obligations de
Rexforêt.
Finalement,
les améliorations aux façons de faire, aux processus de suivi et à la reddition
de comptes en lien avec la stratégie
d'aménagement durable des forêts ont été amorcées et se poursuivront au cours
des prochaines années. La stratégie d'aménagement
durable des forêts comporte plus d'une centaine d'actions qui font l'objet
d'une reddition de comptes. Plusieurs
des actions de la stratégie sont déjà en oeuvre ou tireront profit des
résultats issus du plan d'action déposé au Vérificateur général. C'est donc dans ce contexte que s'inscrivent déjà
plusieurs chantiers en cours qui permettront de répondre aux constats et
aux recommandations émis par le Vérificateur général.
Par
ailleurs, je voudrais parler brièvement d'un outil précieux que le ministère a
mis en place pour la mise en oeuvre du
régime forestier, le système de gestion environnementale et d'aménagement
durable des forêts. Ce système permet de réduire les impacts de ses activités d'aménagement forestier sur
l'environnement et l'aménagement forestier durable par la mise en place,
dans toutes les régions du Québec, de mécanismes de gestion rigoureux. Le
système permet aussi au ministère de gérer
ses responsabilités portant sur la planification forestière, la réalisation des
interventions en forêt ainsi que les
suivis et contrôles des opérations forestières selon un processus
d'amélioration continu. Il tient compte des objectifs d'aménagement
durable des forêts et vient donc en appui aux travaux visant à maintenir les
certifications forestières détenues par les industriels forestiers du Québec.
Finalement,
permettez-moi de souligner quelques bons coups pour illustrer concrètement la
bonne marche des changements en matière de
travaux sylvicoles. Afin d'évaluer le rendement de diverses options de
production de bois et d'influencer le choix des travaux sylvicoles aux
bons moments, le ministère élabore actuellement une stratégie de production de bois. Cette stratégie, qui sera
rendue publique d'ici la fin de l'année, vise à créer plus de richesse à
partir des forêts en produisant un plus grand volume de bois économiquement
intéressant.
Le
Règlement sur l'aménagement durable des forêts, qui entrera en vigueur le
31 mars prochain, répond aussi à une lacune identifiée par le vérificateur. Il permet d'actualiser la réglementation
selon les nouvelles connaissances forestières et des changements dans les pratiques forestières. Il contient, par
exemple, de nouvelles mesures de protection des milieux humides et
riverains ainsi que des mesures visant le maintien de la fertilité des sols.
Autre
exemple des changements implantés, un réseau d'experts en économie forestière a
été créé afin d'accroître la prise en
compte des critères de rentabilité économique dans le choix des traitements
sylvicoles. L'expertise développée permettra
d'améliorer les analyses sur l'ensemble des unités d'aménagement et de mieux
soutenir les scénarios sylvicoles des plans d'aménagement forestier
intégré.
Voilà qui conclut ces
remarques générales. Je souhaite réaffirmer, en terminant, l'engagement du
ministère à améliorer sa performance
environnementale et forestière de façon continue. Les travaux du plan d'action
sont bien entamés et ils se
poursuivront de façon structurée. Sachez que le ministère est pleinement
mobilisé pour le réaliser. L'engagement dans notre démarche est bien tangible. Le ministère est déterminé à
répondre aux préoccupations du Vérificateur général et à améliorer ses
façons de faire, au bénéfice des citoyens. Merci de votre attention.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Rochon) :
C'est nous qui vous remercions, Mme Drouin. Merci à ces messieurs qui vous
accompagnent, M. Richard, M. Brizard.
Discussion
générale
Nous allons passer à
la période d'échange avec les parlementaires en débutant par le parti
ministériel pour un premier bloc de 10 minutes. M. le député de Champlain.
M. Auger :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, bon après-midi, chers collègues. À vous
tous, rebonjour. Et, Mme Drouin, c'est un plaisir de vous retrouver.
MM. Brizard et Richard, bienvenue.
J'aurais beaucoup de
questions, mais je vais me limiter parce que j'ai des collègues.
Une voix :
On te laisse aller.
M. Auger :
O.K. J'ai plusieurs questions, mais, sans surprise, je vais m'orienter sur les
régions, donc, puis je veux faire un lien la présentation de M. Lanoie
tout à l'heure lorsqu'il mentionnait que les investissements sylvicoles donnent-ils les résultats attendus et qu'on
n'avait pas nécessairement une idée très claire par rapport à ça. Au niveau
de la répartition régionale du budget, on se
base sur quoi pour en faire la répartition dans les 10 régions ciblées par le budget?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin (Line) : Oui. Les travaux sylvicoles, la répartition des budgets
se base beaucoup sur la stratégie d'aménagement des forêts
régionales, donc chaque région a sa planification. On comprend que la stratégie
se base, elle, sur les possibilités forestières. Donc, la prémisse de départ, c'est la possibilité forestière déterminée par le Forestier
en chef et sur les travaux d'aménagement qui doivent être réalisés conformément
auxdites stratégies. En fonction de chacune des stratégies régionales,
la répartition des budgets se fait de cette façon. Peut-être voulez-vous,
messieurs, compléter?
M. Richard (Daniel) : Bien, tout d'abord, ce qu'il faut mentionner,
c'est que tout part de la récolte, parce qu'on ne peut pas reboiser s'il n'y a pas eu de récolte.
Donc, encore une fois, pour compléter ce que Mme Drouin vient de
vous exposer, ça fait partie de la stratégie
d'aménagement, dans laquelle il peut y avoir des prescriptions. Alors, en
fonction du niveau de récolte, en fonction
du territoire qui a été récolté, les travaux sylvicoles sont lancés pour
pouvoir aménager la forêt et de soutenir, effectivement, un rendement
forestier soutenable.
Le Président
(M. Rochon) : Alors, merci, M. Richard, merci,
Mme Drouin. M. le député de Champlain.
M. Auger :
Et en fait... parce qu'on voit, là, qu'il y a différents... je vais prendre
deux exemples, les deux premiers, là,
pour être très rapide. Donc, l'augmentation entre deux années, on parle d'à peu
près 25 % dans un cas, 9 % dans l'autre. Donc, c'est en fonction de ça que l'augmentation
des budgets suit, en fonction des possibilités, du potentiel de chaque région? Parce que, si je prends, par exemple, le
Bas-Saint-Laurent, en l'espace d'une année, l'augmentation du budget est
de 26 %; le Saguenay, c'est à peu près 9 %, 10 %, là, si j'y
vais rapidement, pour le calcul.
M. Richard (Daniel) : Parce que vous faites référence à des familles de
travaux... Parce que, normalement, les budgets, si vous permettez...
M. Auger :
Oui.
M. Richard
(Daniel) : ...normalement les budgets ne varient pas de cette
ampleur-là d'une année à l'autre. Les
budgets, d'une région à l'autre, varient peut-être d'un 2 % à 4 %.
Lorsque vous m'arrivez avec des 25 %, là, j'ai de la misère à cibler votre question, ça peut être sur
des familles, sur des activités très précises, exemple l'éclaircie, peut-être.
M. Auger :
Bien, j'y vais en fonction de du tableau que j'ai.
Une voix :
...
M. Auger :
Exactement.
M. Lanoie
(Paul) : Donc, c'est le passage de 2013‑2014 à 2014‑2015.
M. Auger :
Exactement, puis après ça, ça se maintient, mais quand même, là, on a quand
même eu un bon 25 % dans un cas — je prends les deux premiers, là — puis le deuxième, là, c'est à peu près
9 %, 10 %. Donc, sur quoi on se base pour justifier les
augmentations?
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. le député de Champlain. M. Richard.
M. Richard (Daniel) : Ça, c'est associé à l'annonce du premier ministre
Couillard à Charlevoix, où il est venu bonifier
davantage l'enveloppe des travaux sylvicoles. Alors, effectivement, il y a eu
des répercussions pour chacune des régions du Québec en fonction des
stratégies d'aménagement, en fonction des objectifs régionaux en matière de
travaux sylvicoles.
M. Auger :
Donc, il y a une augmentation substantielle. L'augmentation substantielle a été
redivisée en fonction de ce que vous me dites.
M. Richard
(Daniel) : Tout à fait.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Champlain.
M. Auger :
Oui, mais c'est mon... puis, depuis que j'ai lu, hier, là, les documents, qu'on
n'ait pas une idée sur ce qu'on investit,
parce qu'on parle quand même de 1 milliard de dollars, en l'espace de cinq
ans, d'investissements, qu'on n'ait
pas une idée, ou peut-être qu'on en a maintenant, des investissements que l'on
fait versus ce qu'on attend comme résultats,
ça me questionne. Qu'on n'ait pas une idée de ce qu'on fait comme
investissements... On parle de 1 milliard de dollars, là, puis qu'on n'ait pas une idée de ce
qu'on fait, est-ce que ça donne de bons, ou de mauvais, ou de très bons,
ou de très peu bons résultats, là...
Le Président
(M. Rochon) : Bien. Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Je vais peut-être commencer, et mon collègue poursuivra, mais
ce n'est pas tout à fait exact de dire qu'on ne sait pas quels seront
les rendements parce qu'on a déjà des études qui démontrent la rentabilité de différents travaux sylvicoles, assurément, qui
sont, par exemple, le reboisement, l'éclaircie précommerciale, des
études qui remontent à plusieurs années et qui faisaient la démonstration de la
rentabilité forestière. Et la preuve de cette rentabilité
forestière là, c'est que la possibilité forestière a augmenté. Je vous ai
expliqué que le Forestier en chef... pour le dernier quinquennal, on avait une possibilité forestière de
34 millions et on a augmenté de 2 millions de mètres cubes par
année. Donc, oui, on a une idée. Assurément
qu'on ne fixe pas de... on n'a pas de cible. On est assurément capables
de s'améliorer, mais on a des indicateurs.
On avait déjà des études et des outils d'analyse économique qui sont
développés par le ministère, et sur lesquels
on va travailler davantage, et qui seront supportés, portés par un réseau
d'experts en économie forestière,
mais assurément qu'on a déjà des études qui nous confirmaient la valeur de nos
travaux, pas au niveau qu'on pourrait le souhaiter, effectivement, et
c'est à ce sujet-là qu'on s'engage à poursuivre dans... à travailler là-dessus.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, Mme Drouin. M. le député de Champlain.
M. Auger :
Parce que, si je reviens, justement, au Forestier en chef, là, de 1994 à 2013,
le succès des plantations est mitigé. Selon lui, là, de 26 % à
50 % des plantations, selon les régions, sont envahies par d'autres
essences que celles mises en terre.
Le Président (M. Rochon) : Je
pense que, M. Brizard, vous voulez intervenir.
Brizard
(Ronald) : Oui, bien, écoutez, ce qu'il faut savoir, puis on l'a dit
aussi d'entrée de jeu, c'est qu'avant le 1er avril 2013 la responsabilité de faire les travaux sylvicoles
était aux entreprises forestières. Donc, au 1er avril 2013, il y a eu un changement important, c'est-à-dire que le
ministère a repris la responsabilité de... Donc, ça, c'est un premier
élément. Donc, il a fallu, nous, là, à
partir du 1er avril 2013, s'assurer que l'information qui avait été
colligée par l'industrie forestière, là, la récupérer, la traiter puis
nous assurer qu'il allait y avoir une poursuite dans les scénarios.
L'autre
élément qui est important au niveau de la sylviculture, il y a un changement
majeur, puis là, bien, je recule un
peu en arrière, là, mais, quand le gouvernement a adopté la Stratégie de
protection des forêts, c'était en 1994, donc en 1994 le gouvernement a adopté la Stratégie de protection des forêts, il
y avait une mesure qui est venue changer carrément nos façons de faire en forêt, c'était l'abandon
des phytocides chimiques en forêt. Donc, depuis 1994, puis il y a eu un
petit décalage, maintenant 2000, là... tu sais, la stratégie a été adoptée en
1994, en 2000 les phytocides chimiques étaient abandonnés en forêt, donc,
autant pour l'entretien que pour le contrôle des insectes. On est une des rares
provinces à l'échelle canadienne, et
sûrement aussi, là, si on pouvait se comparer à d'autres pays... le Québec a
choisi, à ce moment-là, de favoriser la régénération naturelle, puis ça
fait en sorte que, dans nos plantations... si vous prenez, par exemple, en
Ontario ou au Nouveau-Brunswick — Nouveau-Brunswick, c'est le meilleur exemple — eux,
c'est le reboisement puis il y a des arrosages chimiques qui sont réalisés un
an, deux ans après l'intervention. Nous, on a pris le choix de préserver la
biodiversité puis de préserver la régénération naturelle, donc c'est un
contrôle mécanique que l'on fait.
Donc, ce que
le Forestier en chef dit, le fait que nous, on a choisi un moyen qui est
complètement différent de ce qui se fait ailleurs, qui est le contrôle
mécanique de nos interventions, fait en sorte que, oui, nos plantations sont
plus fréquemment envahies, mais elles sont
contrôlées par des interventions de dégagement manuel, de dégagement,
d'éclaircies précommerciales par des
travailleurs, donc ça a permis au Québec de créer des emplois, mais on a des
plantations aussi qui conservent
leurs attributs de forêts naturelles, donc c'est important. Le Québec, sa
marque de commerce, c'est ses forêts naturelles puis notre capacité à
conserver la biodiversité, conserver les attributs qui sont attendus, là, de
nos forêts aménagées puis c'est un élément
fondamental aussi de la capacité de nos entreprises à obtenir la certification.
Donc, oui, c'est le constat, mais ce
n'est pas un constat qui est alarmant, c'est un constat qui représente les
choix d'aménagement qui ont été faits au Québec pour conserver les
attributs de nos forêts sur une base naturelle.
Le Président (M. Rochon) : Oui,
merci, M. Brizard.
M. Auger : Une dernière
question, parce que je vois le temps, là, passer.
Le Président (M. Rochon) :
Alors, vous avez 30 secondes, M. le député de Champlain.
M. Auger :
30 secondes, O.K.
Donc, je comprends que, depuis... là, on parle de 1994, 2013. Le constat,
donc, depuis 2013, ce que je décode, c'est
que c'est sensiblement la même chose au
niveau d'être envahis par d'autres
essences, là, selon votre réponse, là.
M. Brizard
(Ronald) : Oui, c'est
sensiblement la même chose. Ce n'est pas un élément qui est problématique...
M. Auger : Qui affecte...
• (15 h 30) •
M. Brizard
(Ronald) : Non, ce n'est pas
un élément qui est problématique.
Avec les choix qu'on a faits, c'est des éléments qui se produisent, mais pour lesquels on a le contrôle parce
qu'on a des scénarios d'aménagement, des scénarios sylvicoles, qui permettent de contrôler cette végétation-là
concurrente qui fait en sorte que nos plantations vont répondre aux
objectifs, là, qu'on avait prévus pour ces travaux-là.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. Brizard. Nous allons
maintenant passer au bloc d'échange avec l'opposition officielle. Je reconnais
le député de Bonaventure.
M. Roy :
Merci, M. le Président. Salutations à Mme Drouin, M. Brizard,
M. Richard.
Question
macro, ça n'a pas été, bon, soulevé dans les vérifications, mais au niveau des
ressources humaines, des ETC, avec le
nouveau régime forestier, est-ce que vous considérez avoir les ressources
nécessaires et disponibles pour répondre à la modification du régime et
aux exigences de planification et de toutes ces autres tâches que vous avez
récupérées?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin ou M. Richard.
Mme Drouin
(Line) : Je laisserais répondre, oui, M. Richard, puisque c'est le
sous-ministre associé aux opérations régionales,
le secteur qui gère et qui met en place... avec la collaboration du secteur des
forêts, mais, sur le terrain, c'est l'équipe de Daniel, donc Daniel
pourra répondre.
M. Richard (Daniel) : Alors, suite à l'adoption de la loi, au
1er avril 2013, effectivement, il y a des ressources qui ont été ajoutées. Le premier objectif qui était du
ministère, c'était d'assurer, effectivement, la récolte. Alors, on se
lançait dans la planification parce que la
planification était transférée de l'industrie au ministère. Alors, ça, on s'est
préoccupé de ça pour assurer tout le moteur économique rattaché à la récolte de
bois. Simultanément, il fallait préparer le terrain, c'est-à-dire avec les travaux sylvicoles, où Rexforêt a dû,
effectivement, améliorer un petit peu et bonifier sa gouvernance pour
assurer, effectivement, l'exécution des travaux sylvicoles.
Alors,
à ce moment-ci, je vous dirais que la planification forestière, suite,
notamment, avec l'entente avec la CIFQ, dans laquelle il y a des cibles,
des critères de prévisibilité... On pense notamment à la planification de
200 %, 300 %, c'est-à-dire d'avoir
des chantiers de récolte sur lesquels on est capables d'avoir une perspective
dans un avenir relativement rapproché.
Ça permet, effectivement, de dégager, je vous dirais, une vision pour chacune
des régions du Québec en matière d'aménagement. Et là on rentre,
effectivement, dans les travaux sylvicoles dans lesquels on peut opérer en
fonction de Rexforêt et de cibles de prescription sylvicole.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Richard. M. le député de
Bonaventure.
M. Roy :
Donc, vous avez les ressources nécessaires pour effectuer le mandat, si je
comprends bien.
M. Richard (Daniel) : Bien, je vous répondrais, c'est comme une
question de salaire. Est-ce que je pourrais gagner plus cher? La réponse
est oui.
M. Roy :
Ça, c'est sûr. Je vais rentrer dans des recommandations un peu plus micros, là.
Bon, je me suis tapé ça deux fois,
là, pour essayer de... parce que c'est quand même un langage particulier. Et,
bon, on n'est pas là pour vous... on est
là pour vous aider à pouvoir... à nous aider aussi à voir clair. Paragraphe 17,
recommandation 1, O.K., on parle d'une principale lacune :
«Plusieurs objectifs de la stratégie manquent de précision. Ils ne sont pas
toujours accompagnés d'indicateurs et de
cibles...» Bon, ça va, ça, c'est un constat. Donc, on a l'action 1 :
«Réaliser une révision quinquennale des objectifs...» Et là moi, j'ai écrit en haut «préciser les objectifs».
Est-ce que, pour vous... Bien là, on est dans le lexique, c'est sûr, là, puis je ne veux pas non plus qu'on
s'enfarge dans les fleurs du tapis, mais est-ce que vous voulez dire,
plutôt, préciser les objectifs ou les réviser? Première question.
Et,
lorsqu'on s'en va plus loin, dans les indicateurs, vous nous dites :
«Bilan des résultats disponibles pour réviser les objectifs, cibles et indicateurs...» Par contre, dans la lacune, on
voit qu'on manque d'indicateurs et de cibles. Donc, si je comprends bien, on devrait plutôt inscrire :
Construire les cibles et indicateurs qui manquent et non pas juste les
réviser. Je sais que ça a l'air... Mais j'essaie de comprendre tout ça pour en
faire quelque chose de logique.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. le député de Bonaventure.
M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : Il y a eu, comme vous le mentionnez, l'adoption d'une
stratégie d'aménagement durable. La
stratégie d'aménagement durable, on va en faire un bilan. Donc, le bilan de la stratégie
d'aménagement durable va couvrir la
période 2013 à 2018. Suite au bilan, on va faire deux choses : on va
s'assurer que nos objectifs sont tout à fait adéquats, donc il y aura, au même moment, une révision des objectifs, et
on ajoutera, on viendra préciser, à la lumière du bilan, des cibles et
des indicateurs qui vont nous permettre de faire des bilans plus précis une
fois que les cibles, et indicateurs, et les
objectifs auront été révisés. Donc, on va faire les deux, mais la première
étape, c'est de faire un bilan sur la
période 2013‑2018 sur la base du
contenu de la stratégie d'aménagement durable. Et, une fois que l'exercice
aura été fait, on aura un bilan 2023‑2028 basé, là, sur des cibles très
précises et des indicateurs très précis.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
2023‑2028, vous m'avez dit?
M. Brizard (Ronald) : Oui, parce que l'exercice, là, des cibles et
indicateurs, là, précis, là, va être réalisé jusqu'en 2020. On fait un bilan. Le résultat 2013‑2018, le bilan va être connu... 2020. Le
temps de s'assurer que le bilan répond aux objectifs, de préciser les indicateurs, on va
être décalés, là. Donc, c'est un peu le jeu de dominos, là, le bilan,
réviser les cibles et indicateurs. Donc, si
on veut commencer au début d'une nouvelle période, bien, ça va nous mener en
2023‑2028.
Mme Drouin
(Line) : Et en complément d'information, si vous me le permettez, la
périodicité à laquelle on doit réviser
les cibles ou les objectifs sont prescrites dans la Loi sur l'aménagement
durable du territoire forestier. Et aussi, par exemple, ça va nous donner l'occasion de faire un arrimage avec la
stratégie de production du bois dont on parlait tout à l'heure, donc ce sera l'occasion d'en tenir
compte. Et on a déjà des cibles, et c'est certain que nos indicateurs
méritent d'être précisés afin de mieux nous permettre, à nous aussi, de
respecter les cibles et de livrer les résultats attendus.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, Mme Drouin. M. le député de
Bonaventure.
M. Roy : Bien, précisés et construits si besoin est, parce que,
si on en manque, il faut en bâtir. C'est parce que ce n'est pas la
même chose. En tout cas, voilà.
Paragraphe 21,
vous nous parlez d'une stratégie nationale de production du bois. J'ai cru
comprendre, tout à l'heure, que c'était en chemin, mais on est rendus où, là,
juste pour nous situer, là? 50 % de la... Quand on parle d'une stratégie
nationale de production du bois, bon,
qu'est-ce qu'on veut... quelles essences qu'on veut, à quoi... Bon, si je comprends, c'est ça, l'enjeu, là. On en
est où par rapport à cette stratégie-là?
Mme Drouin (Line) : D'abord, je dois préciser que l'objectif de la stratégie
de production du bois sera d'augmenter la valeur créée à partir du bois,
on part de ce principe-là. Donc, ce que je peux vous dire, c'est que les orientations
ministérielles de la stratégie de production du bois sont disponibles depuis
septembre 2015. Les guides d'élaboration de la stratégie de production de bois régionale... est disponible, le guide
pour ladite préparation des stratégies. Une consultation ciblée avec partenaires externes est faite afin de
connaître leurs attentes et préoccupations, c'est déjà fait. On devra intégrer assurément
certaines recommandations du Forestier en chef à la suite de la présentation de
son rapport qu'il a fait l'automne passé.
Par la suite, il faudra déterminer comment prendre en compte les perturbations naturelles
et sur quelles portions du territoire on les applique, ça fait partie
des recommandations du Vérificateur général, et on entend mener la consultation
publique en mai ou juin 2018 afin qu'elle puisse être adoptée en décembre 2018
par le gouvernement.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, Mme Drouin. Là, pour ceux qui suivent
nos travaux, on est dans le Plan d'action pour l'application des recommandations
du Vérificateur général du Québec. M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Donc, il reste beaucoup de travail encore? Parce que l'échéancier est quand
même...
Mme Drouin
(Line) : Il reste du travail, mais il y a un grand bout qui est déjà
fait.
M. Roy :
Je laisserais la parole à mon collègue.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui, bonjour, Mme Drouin, M. Brizard, M. Richard. Bienvenue à la
commission.
Écoutez,
je vous entendais parler tantôt, monsieur, vous parliez qu'au Québec c'était la
régénérescence naturelle qui était favorisée depuis le début des
années 2000, là, on est à peu près là. Donc, il n'y a pas de pesticides,
il n'y a pas de contrôle mécanique.
M. Brizard
(Ronald) : Il y a un contrôle mécanique, mais il n'y a pas de produits
chimiques utilisés.
M. Bourcier :
Pas de produits chimiques, O.K.
M. Brizard
(Ronald) : Oui, oui.
M. Bourcier :
Oui, effectivement, on parle de contrôle mécanique. Pouvez-vous expliquer aux
membres de la commission pourquoi,
pendant près de 20 ans, donc de 1994 à 2013, on parle qu'il y avait 26 % à
56 % des plantations qui ont été envahies par d'autres essences?
Alors, est-ce que c'est par mauvais choix d'essences selon les régions? Est-ce
qu'on a favorisé des conifères où il y avait des feuillus? Est-ce que c'est dû
à des variations ou des changements climatiques,
mauvaise préparation de terrain? Est-ce qu'il y a d'autres raisons? Alors, je
vous en suggère quelques-unes, mais ça peut être plusieurs réponses. Je
vous laisse élaborer là-dessus pour...
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Brizard.
• (15 h 40) •
M. Brizard
(Ronald) : Oui. Je dirais que l'écosystème forestier québécois est un
écosystème très résilient, c'est-à-dire que
c'est un écosystème qui peut tolérer
des perturbations. Puis la plus grande perturbation qui affecte nos forêts, c'est les feux de forêt et les épidémies
d'insectes comme la tordeuse de bourgeons de l'épinette qui sévit actuellement
en Gaspésie, sur la Côte-Nord.
Donc, l'écosystème. Les forêts, elles sont
bâties, elles ont la capacité de s'adapter à ces perturbations-là. Puis une façon de le faire, c'est, quand un feu de
forêt se produit, la forêt se régénère naturellement. Mais, quand on dit que la forêt se régénère naturellement, elle va le faire avec plusieurs
essences, elle va le faire avec un concept de biodiversité. Donc, après un
incendie forestier... Puis la majorité de nos forêts ont déjà subi un incendie
forestier, là, il y a des cycles de feu, là, de 100, 200, 300 ans, peu
importe, mais le territoire forestier qu'on connaît, c'est un territoire
qui a été perturbé, mais il s'est régénéré naturellement avec toutes sortes
d'essences, une variété d'essences.
Donc, nous, ce qu'on cherche à faire, c'est
conserver les attributs des forêts naturelles, même si elles ont été récoltées.
Puis une façon de le faire c'est de garder cette capacité de ces forêts-là de
s'adapter naturellement à une perturbation
puis sans briser ce cycle-là naturel par des produits qui viendraient comme
modifier la biodiversité. C'est sûr que,
si on appliquait des produits chimiques, c'est comme dans d'autres secteurs d'activité qui le font, on viendrait briser ce processus naturel là. Nous, on veut le conserver parce que
de conserver des attributs des forêts naturelles, c'est le gage de conserver le rendement de nos forêts, l'état de
santé de nos forêts, de conserver l'activité économique associée aux forêts. Ceux qui utilisent les forêts, les chasseurs, les
pêcheurs, tous ceux qui profitent de cette forêt-là, bien, ils ont l'occasion
d'avoir une forêt à l'état naturel, même si
elle est aménagée. Donc, ça, c'est des choix, là, des grandes orientations
qui ont été prises au début des années...
bon, milieu des années 90, mais ça a été appliqué dans les
années 2000, et ça, c'est des choix... Autant en forêt privée, là,
où l'État subventionne en forêt privée, qu'en forêt publique, il y a eu
abandon, à ce moment-là, des phytocides chimiques, qui fait en sorte que
nos forêts conservent les éléments, des attributs de forêt naturelle parce
qu'on a une forêt qui est capable de le faire, qui est capable de s'adapter
naturellement.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. Brizard. On va revenir au
représentant du parti ministériel. M. le député de Champlain.
M. Auger : Merci, M. le
Président. Donc, une dernière question par rapport au plan d'action, ensuite je
vais laisser à mon collègue de Beauce-Sud, la suite des choses. Donc, dans le plan d'action, j'ai fait le
tour rapidement, il
y a à peu près, au niveau des échéanciers, là, en fait, mars et avril,
d'ici mars, avril 2018, là, une quinzaine d'actions qui doivent être terminées. Il y en a deux, trois, je pense,
là, pour le 31 décembre 2017. Est-ce que c'est rencontré pour les
actions à l'échéance du 31 décembre 2017? Et pour celles qui s'en
viennent, est-ce qu'on pense y arriver?
Le Président (M. Rochon) :
Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Je pourrais dire, en ce qui concerne une qui était... la date cible était le 31 décembre 2017, c'est en lien avec l'octroi des contrats par
Rexforêt, d'ententes de réalisation de travaux sylvicoles ou par appel
d'offres, et, oui, nous avons livré, avec quelques
semaines de retard cependant. Mais effectivement il y a eu une entente avec l'industrie, avec
Rexforêt pour déterminer le mode d'octroi et le pourcentage d'octroi des
contrats qui seront faits par appels d'offres publics ou par ententes de gré à
gré.
M. Auger : L'autre du 31 décembre, là, c'est, page 7,
la répartition budgétaire. Ça, c'était la lacune : «La
répartition budgétaire entre les régions est principalement une reconduction des budgets.» Donc, on voulait revoir le mode
d'attribution. Est-ce que c'est revu?
Le Président (M. Rochon) :
M. Richard. Allez-y, M. Richard.
M. Richard (Daniel) : Je vous
dirais qu'on est en processus, effectivement, de faire, effectivement, cette répartition-là. Et je vous dirais que, dans le
passé, elle a toujours été faite de façon implicite avec les
stratégies d'aménagement dans chacune des régions, et il y a
une valeur historique de rattachée à ça. Pourquoi? Pour protéger les entreprises
sylvicoles en région, protéger
l'employabilité des travailleurs. Donc, il y a comme une forme de
continuité, un continuum sur les budgets alloués en région, sauf qu'il
faut peut-être la resserrer davantage pour maximiser davantage l'investissement
sylvicole dans un contexte d'un meilleur rendement forestier.
M. Auger : Donc, on est en
train de le revoir.
M. Richard (Daniel) : On est en
train de le faire.
M. Auger : Il y avait une cible
de décembre 2017. Dans le temps, ça pourrait ressembler à...
M. Richard (Daniel) : Dans les
prochaines semaines, on me dit.
M. Auger : Prochaines semaines?
Merci beaucoup. Pour moi, ça va.
Le
Président (M. Rochon) :
Merci, M. le député de Champlain. Je pense que votre collègue
de Beauce-Sud a des questions.
M. le député de Beauce-Sud, allez-y.
M. Busque : Oui. Je vous remercie, M.
le Président. Alors, bonjour, chers collègues. Mme la sous-ministre,
MM. Brizard et Richard, alors, bonjour, bienvenue parmi nous.
Alors, c'est
très intéressant. J'ai travaillé une quinzaine d'années dans le
secteur manufacturier et forestier, j'ai une couple de questions pour vous. Depuis le nouveau programme
ou les nouvelles façons de faire, depuis 2013, est-ce que je comprends... Ce que je
comprends bien, c'est... Auparavant, c'étaient les compagnies forestières qui
faisaient certaines opérations, dont la planification des travaux
sylvicoles, n'est-ce pas?
Mme Drouin (Line) : Tout à fait.
M.
Busque : Vous êtes à la
recherche de certaines statistiques, de ce que je comprends, pour pouvoir, justement,
jauger ou mesurer les actions que vous
menez. Est-ce que je comprends que les compagnies forestières, lors du
transfert, n'ont pas donné d'information sur leurs expériences ou est-ce qu'on n'avait tout simplement pas d'information qui nous permettrait de se comparer cinq
ans après?
Le Président (M. Rochon) :
Mme Drouin ou M. Richard. M. Richard.
M. Richard
(Daniel) : Je vous dirais
que, lorsque le transfert de la planification a été fait au ministère, il y a des gens dans l'industrie qui ont
été embauchés au ministère. Donc, il y a un savoir, un savoir-faire qui a été
insufflé à l'intérieur du ministère, et ça, ça a assuré, je vous dirais, la
continuité des activités.
Pour répondre
à votre question de façon un
petit peu plus précise sur la portée,
je vous dirais, des travaux sylvicoles, encore une fois, je vais être
redondant, tout est basé sur la stratégie d'aménagement, qui est un objet d'une
durée... quinquennal, en bon français, en
fonction d'une vision d'aménagiste, c'est-à-dire
c'est fait par des gens reconnus par
l'Ordre des ingénieurs forestiers. Ils ont la formation qu'il faut, ils ont la
connaissance nécessaire, plusieurs d'entre eux ont l'expérience lorsqu'ils étaient dans l'industrie, et à travers tout
ça il y a un cadre ministériel
avec des guides qui suggèrent, effectivement, à ces aménagistes-là la
meilleure façon de l'aménager.
Là où il y a de la place à l'amélioration, c'est
de mettre des critères un petit peu plus précis en fonction d'un objectif, c'est-à-dire soutenir davantage
l'augmentation de la possibilité forestière. Puis c'est là-dessus qu'il va
falloir travailler en fonction de l'audit qu'on a eu de la Vérificatrice
générale.
M. Busque : Très bien.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Beauce-Sud.
M. Busque : Je vous remercie, M. le
Président. Toujours dans un peu cette même lignée de pensée, lors de la présentation du Commissaire au développement
durable cet avant-midi, on a parlé beaucoup de suivis, suivis au niveau
des différentes étapes, que ce soit la préparation du terrain, que ce soit la
plantation, ces choses-là, et on a porté à notre attention un certain manque de suivi à l'effet qu'on ne savait pas trop
combien de temps... on savait que, normalement, ça devait prendre un an,
mais on avait un petit peu de difficultés à confirmer ces données-là ou
confirmer ces délais-là. Est-ce que vous
pourriez m'informer un peu plus à ce sujet-là? Et est-ce qu'on est en mesure de
savoir, après les opérations forestières...
il y a des vérifications qui sont faites ou qui seront faites qui nous
assureront, justement, là, d'être efficaces au niveau de ces travaux-là, justement, pour être plus efficaces — parce que c'est toujours une question de
temps, hein? — alors
maximiser l'efficacité, là, de nos rendements forestiers?
Le Président (M. Rochon) :
Mme Drouin.
• (15 h 50) •
Mme Drouin
(Line) : Merci. Dans un premier temps, ce serait intéressant de parler
qu'il y a différents suivis, voyez-vous?
On a, par exemple, les suivis réalisés sur la régénération pour 2008‑2013. On se
souvient, on a parlé il y a quelques
instants qu'avant 2013 c'était l'ancien régime forestier qui s'appliquait, donc
où l'industrie était responsable de réaliser
la planification, de mener les travaux sylvicoles, et ça allait, bien entendu,
jusqu'à la fibre de bois et à l'usine.
Ceci étant
dit, on comprend que, dès 2007, le moment où le ministère a annoncé la venue
d'un nouveau régime forestier qui
allait être adopté trois ans plus tard, on a eu peut-être un certain
désintéressement de la part de l'industrie forestière en regard des suivis. Donc, effectivement, on a un rattrapage
à faire à ce titre-là et on est en cours de production de la réalisation d'un bilan. Ce qu'on peut vous dire
dès maintenant, c'est que les résultats préliminaires démontrent que, majoritairement, les régions ont été proactives et
que les informations disponibles auprès de l'industrie forestière ont
été récupérées. Cependant, ce qu'il nous
manque, c'est l'encadrement, c'est la rigueur et c'est d'être capables pour
tous de démontrer que les travaux ont été faits et ont été faits d'une
façon organisée et structurée.
Par ailleurs,
on a d'autres suivis, qui sont les suivis d'efficacité, qui, eux, sont réalisés
depuis l'entrée en vigueur du nouveau
régime forestier en 2013 et qui donnent aussi de bons résultats. Et on fait la
démonstration qu'on suit nos choses, mais
c'est toujours la même chose, on a de la difficulté à faire la démonstration de
cette rigueur-là, de cet encadrement des suivis. Et on suit aussi les effets réels à savoir si les traitements
sylvicoles qui sont menés sur les parterres donnent les résultats escomptés dans des délais à court, moyen
et long terme. Donc, on s'améliore, on en fait. Il n'est pas parfait, le
suivi, mais on est en train de le structurer, de l'organiser, et le réseau
régional s'attaque effectivement à ce mandat-là.
Le Président (M. Rochon) :
M. Richard a un complément de réponse.
M. Richard (Daniel) : Si vous me permettez, j'aimerais compléter la réponse de
Mme Drouin. Le ministère a effectué
un bilan des suivis de la régénération pour la période 2008‑2013 auprès
d'un ensemble de régions, et je vous dirais que l'analyse complète est en cours. On est en train de faire une espèce
de postmortem du passé pour pouvoir, effectivement, s'améliorer davantage. Alors, il faut rappeler que
les suivis de cette période-là, c'était sous la responsabilité de
l'industrie, comme Mme Drouin l'a dit,
alors les résultats préliminaires, on est capables d'en parler un petit peu,
là, au niveau des bilans. Ça démontre
que, majoritairement, là, les régions ont été extrêmement proactives en
fonction de ce que je vous décrivais tantôt,
c'est-à-dire des ingénieurs issus, souvent, de l'industrie forestière qui ont
effectivement... ils se sont engagés à une stratégie d'aménagement et
ils sont allés de l'avant. Et je vous dirais que, par principe, ça répond
effectivement à la commande. Maintenant, il y a de la place à l'amélioration,
c'est-à-dire en fonction d'un objectif, de combien on peut augmenter la
possibilité forestière. Je vous dirais que c'est le défi qui nous attend.
Le Président
(M. Rochon) : Vous avez quelques secondes, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Busque :
En terminant, vous avez mentionné que nous avions un des régimes les plus
performants, comparable aux meilleurs au monde. Un ou deux aspects qui
nous distinguent?
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : Bien, je vous dirais, au niveau de la certification
forestière, au niveau de la certification forestière, 93 % de nos territoires sont certifiés soit selon les
normes reconnues soit SFI ou FSC. Puis le plus remarquable, c'est que le Québec à lui seul, à l'échelle
mondiale, détient 11 % des certifications FSC, qui sont les plus strictes
à l'échelle de la planète. Donc, à l'échelle mondiale, il y a
200 millions d'hectares certifiés FSC, et le Québec en détient 22 millions d'hectares. Donc, c'est un des...
Il y a plusieurs exemples, mais... On fait de l'aménagement durable, je
parlais tantôt de notre plan d'affaires basé sur la régénération naturelle,
mais je dirais que l'enjeu certification est un enjeu primordial pour nos
entreprises pour exporter leurs produits. C'est la meilleure carte de visite
que le Québec dispose actuellement.
Le
Président (M. Rochon) : Merci. Merci, M. Brizard. On va
passer maintenant au bloc d'échange avec un député du deuxième groupe
d'opposition. Alors, M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Bonjour, Mme Drouin, M. Brizard,
M. Richard, collègues, gens qui accompagnent. Merci d'être là, ici,
aujourd'hui.
Écoutez, je vais
peut-être être un petit peu plus cinglant. On va commencer
tranquillement : «L'adoption, le 1er avril
2010, de la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier [...] désigne
le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs comme responsable de
l'aménagement durable des forêts du domaine de l'État et de leur gestion.» «La responsabilité du MFFP est de s'assurer que chaque
dollar investi en aménagement forestier l'est de la meilleure manière possible», page 15, la note 53. Quand
j'écoute votre rapport, Mme Drouin, puis je regarde le rapport du
Vérificateur général, j'ai
l'impression d'avoir deux films. J'ai l'impression qu'on n'a pas vu le même
film de chaque côté. Quand vous avez reçu
ce rapport-là — et
j'adresse ma question à tous les trois — comme sous-ministres, comment vous vous êtes
sentis quand vous voyez un rapport comme celui-là puis vous voyez que vous
n'avez pas l'impression d'avoir les mêmes constats? Puis ça a été quoi, vos
premières actions que vous avez posées en lisant un rapport comme celui-là?
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. le député. Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Bien, je vais dire d'entrée de jeu que, lorsque le rapport a
été déposé par le Vérificateur général,
je n'étais pas en fonction à ce moment-là, donc, je suis en fonction depuis
septembre dernier. Ce que je peux vous dire,
c'est, un, j'ai travaillé dans une direction générale régionale, donc participé à la construction de la
mise en oeuvre du nouveau régime
forestier. Je sais quels sont les défis qui attendaient le ministère,
c'est-à-dire, on l'a dit tout à l'heure, toute la question de la planification forestière
qui relevait maintenant du ministère. Et je sais que la priorité a été mise sur
l'aspect économique et l'enjeu d'harmonisation des activités forestières. On
devait s'assurer que les usines reçoivent le bois qui leur était
destiné, qu'ils avaient, normalement, directement, et que c'étaient les... à
l'époque, on appelait ça les titulaires de
CAAF, maintenant ce sont les bénéficiaires de garanties d'approvisionnement.
Donc, le ministère recevait des responsabilités,
avait dorénavant des responsabilités et desquelles dépendaient des villages,
là. Vous les connaissez, les villages, dans certaines régions, qui
dépendent de l'industrie forestière. Il fallait alimenter les usines.
Effectivement,
on a des lacunes, on doit travailler à s'améliorer. Et on a fait la
démonstration, avec l'établissement du
plan d'action, qu'on est volontaires pour s'améliorer, et c'est dans
l'organisation. Mais, malgré les commentaires du Vérificateur général,
que je respecte totalement, je pense que le ministère a tout de même priorisé
les bonnes actions, c'est-à-dire soutenir le
travail des régions, le développement des régions en mettant en oeuvre,
assurément pas parfaitement, mais en mettant en oeuvre le nouveau régime
forestier.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, Mme Drouin. M. le député...
Mme Drouin
(Line) : Peut-être avez-vous d'autres commentaires, messieurs?
Le
Président (M. Rochon) : Bien, c'est juste pour équilibrer, là,
questions et réponses, si vous permettez, et vous pourrez toujours vous
raccrocher à la prochaine question, sans doute. Alors, M. le député
d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Oui. Quand on parle de contrats de gré à gré,
qu'on a 80 % des contrats qui
ont été attribués de cette façon-là, on parle de 120 millions de
dollars, puis on dit que l'autre 20 %, on s'est rendu compte qu'il y a
10 % à 21 % qui est en haut de
cette grille tarifaire là qui date de 1989‑1990 qui était indexée annuellement.
Il n'y a pas eu, à un moment donné, quelqu'un qui a dit, à quelque
part : Woups! On se rend compte, là, que le gré à gré versus ce qu'on donne en appels d'offres, il y a une différence de
10 % à 21 % puis qu'il faudrait peut-être revoir cette grille
tarifaire là?
Le Président
(M. Rochon) : M. Richard.
M. Richard (Daniel) : Si vous permettez, l'enjeu réel au 1er avril
2013, c'était de faire la transition entre l'industrie et nous. Première priorité, c'était d'assurer que
le moteur économique n'était pas impacté par ce changement majeur là
parce que c'est le gouvernement qui reprenait
la planification. Pour assurer cette transition harmonieuse là, il y a eu une
entente avec les travailleurs sylvicoles,
surtout les entreprises sylvicoles, et eux, ils voulaient avoir un minimum de
garanties, et c'est pour ça qu'on a sorti le
concept d'entente de réalisation de travaux sylvicoles, l'acronyme ERTS, dans
lequel ça venait fixer, pour chacune des entreprises, un volume
d'affaires garanti pour les cinq premières années.
Alors,
si vous regardez, au Québec, dans tout autre créneau d'activité économique, il
n'y a personne qui a ce genre de garanties là, mais le ministère l'a
fait pour assurer la pérennité des entreprises en place. Donc, il y avait un
niveau plancher pour sécuriser les
entreprises, sécuriser les employés, mais simultanément il fallait avoir un
volume d'affaires suffisant en appels
d'offres pour pouvoir, effectivement, évaluer ou venir influencer ce qu'on
appelle la grille de taux.
La grille de taux,
elle, elle peut être portée par deux éléments distincts. L'enquête de coûts qui
a été réalisée il n'y a pas longtemps, sous
laquelle il y a un aspect... on invite les entreprises sylvicoles à nous
partager, effectivement, de l'information que je qualifierais de
sensible, dans laquelle le ministère en fait une analyse extrêmement pointue
pour venir influencer la grille de taux. Ce
que le Vérificateur général nous dit : Ce n'est pas suffisant. Il faut
avoir un volume d'appels d'offres suffisant pour faire une transposition
directe, je vous dirais, sur la grille de taux. Donc, on est dans cette
démarche-là à l'heure actuelle.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Mais ce que je comprends, là, c'est que les 80 % qui ont eu les contrats
de gré à gré, eux ont gagné à la loterie parce qu'ils ont un 10 % à
21 % de plus que l'autre 20 % qui a été en appels d'offres.
M. Richard
(Daniel) : O.K., mais là ce que vous parlez, là, c'est plus l'effet de
l'appel d'offres. C'est ça que vous me parlez.
M. Lefebvre :
Bien, c'est le gré à gré versus les appels d'offres.
M. Richard (Daniel) : Non, non, mais c'est parce que vous le comparez
aux ERTS. Les ERTS, ils font fonction d'une grille de taux. Ce que vous
me dites, c'est que les appels d'offres sont inférieurs aux taux...
M. Lefebvre :
Absolument.
• (16 heures) •
M. Richard (Daniel) : Bon. On est, ce qu'on appelle, dans un marché spot, c'est-à-dire que les entreprises qui... cotent
en fonction de son propre environnement, de sa sécurité
financière, où ils considèrent à
maintes reprises que les coûts
fixes sont payés, donc ils se permettent de
réduire leurs prix dans l'appel
d'offres. Maintenant,
nous, on est préoccupés par ça parce que
ce n'est pas un réel marché libre. C'est pour ça que j'utilise le mot «marché
spot». Donc, il nous faut un volume d'affaires
suffisant dans une proportion du volume de travaux sylvicoles — et,
quand je parle des travaux sylvicoles, c'est les travaux d'exécution — dans
une proportion de 75 %-25 %.
Alors, quand vous me référez au 80 %-20 %, effectivement on n'a pas suffisamment de volume d'affaires pour
considérer les résultats des appels d'offres pour venir influencer la
grille de taux. Mais en ayant ce ratio-là,
on est très confiants qu'on est capables de réaliser cette tâche-là dans un
proche avenir. Mais, encore une fois,
c'est une question de représentativité de chacune des familles de travaux en
fonction des particularités régionales. Donc, ça ne se fera pas
rapidement, mais ça va se faire, je vous dirais, dans les prochaines années.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Richard. M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui. On dit : Rexforêt termine son contrat le 31 mars 2018, mais peut
être renouvelé pour cinq ans. Quand
vous dites «peut être renouvelé», ça veut dire qu'il y a une possibilité qu'il
ne le soit pas? Puis, s'il ne l'est pas, quelle est l'option b?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Nous travaillons actuellement sur l'option a,
c'est-à-dire sur le renouvellement de l'entente avec Rexforêt. Nous sommes à établir différentes conditions dans notre
entente, notamment le manuel pour les appels d'offres, qui en fait partie. Donc, on vient, par cette entente avec
Rexforêt, venir camper les conditions de succès telles que déterminées
par le Vérificateur général afin de faire en sorte, par exemple, qu'il y ait
25 % d'appels d'offres et qu'il y ait
75 % encore d'ententes de réalisation de travaux sylvicoles de gré à gré
pour permettre aux entreprises présentes dans les régions de continuer à
faire travailler leurs travailleurs.
Le
Président (M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Mais je reviens avec ma question. Quand on dit «peut être renouvelé», dans le
fond, c'est sûr qu'il va être renouvelé parce qu'il n'y a pas d'autre
option possible.
Mme Drouin
(Line) : Pour l'instant, c'est l'unique option sur laquelle on
travaille.
M. Lefebvre :
C'est l'unique option?
Mme Drouin
(Line) : Oui.
M. Lefebvre :
O.K. Parfait.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Merci. Oui, attendez-moi deux petites... Tantôt, vous avez parlé...
Le Président
(M. Rochon) : C'est exactement ce que vous avez, deux minutes.
M. Lefebvre :
... — parfait,
merci — je
crois que c'est M. Richard qui a parlé de cibles et d'indicateurs. M. Richard?
Brizard
(Ronald) : M. Brizard.
M. Lefebvre : Brizard, pardon. Vous avez dit que vous vouliez apporter des cibles
et des indicateurs qui étaient très précis. Est-ce que c'est des cibles
qui vont être mesurables?
Brizard
(Ronald) : Oui, tout à fait, tout à fait, tout à fait.
M. Lefebvre :
Qu'on va être capables de quantifier?
Brizard
(Ronald) : Oui, oui, c'est l'objectif, c'est l'intention.
M. Lefebvre : O.K., parfait. Parfait. Puis, quand vous dites...
Tantôt, c'est Mme Drouin, je pense, qui a dit que vous aviez dit qu'il
avait trois ans, le délai. Ça, vous disiez que c'était déjà... c'est régi, ça?
Mme Drouin
(Line) : Cinq ans, la
révision des objectifs de la stratégie d'aménagement durable des
forêts, qui est aux cinq ans, et c'est campé dans la loi, oui.
M. Lefebvre :
O.K., parfait. Merci.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui, merci. Donnez-moi deux petites secondes.
Le Président
(M. Rochon) : Je peux vous attendre une minute.
M. Lefebvre : 2013‑2014, on était à 178 millions; 2014‑2015,
2015‑2016, on était à 225 millions. 50 millions
de plus depuis 2013‑2014. Tantôt, on parlait de nombre d'emplois, là, le
chiffre m'échappe, on parlait de 2 300 emplois,
de mémoire, là, d'homme, là, 2 500 emplois.
Est-ce qu'on a le nombre d'emplois que ça représentait à l'époque,
178 millions, versus cette année, voir ce qui a été bonifié? C'est-u
quelque chose qui est mesurable?
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
Brizard
(Ronald) : C'est une règle de trois, là, donc on pourrait calculer
puis vous transmettre l'information un peu plus tard, là, dans la
session.
M. Lefebvre :
O.K., mais une règle de trois mathématique, ça, je le comprends, mais ce que je
veux dire... si, dans les faits,
c'était vraiment... si on a eu une augmentation qui est plus grande par rapport
aux 50 millions ou si on est en
deçà du ratio, de la règle de trois, là. C'est ça, ma question, là.
Brizard
(Ronald) : Oui. Ça, je n'ai pas l'information.
Mme Drouin
(Line) : Je n'ai pas l'information, mais, si vous voulez, on pourrait le transmettre à la
commission à la suite des travaux.
Le
Président (M. Rochon) :
Excellent. Merci. Vous envoyez ça au secrétaire de la commission,
Mme Drouin. Merci. On passe aux députés du parti ministériel. M. le député
de Trois-Rivières.
M. Girard : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, bienvenue à vous
tous, les gens du Vérificateur
général, les gens du ministère.
C'est un plaisir de vous voir aujourd'hui.
Mon collègue d'Arthabaska m'a devancé un petit peu. De mon côté, étant donné ma formation au niveau
de la finance et le travail que j'ai
effectué dans le passé, principalement
avec mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, la mise en place de l'Autorité des marchés publics, de
s'assurer que l'on donne des contrats de la bonne façon, etc., le volume
élevé des contrats attribués de gré à gré me titillait beaucoup, à la lecture
du rapport du Vérificateur général.
Vous avez
répondu en partie à certaines interrogations en termes d'appels d'offres versus
le gré à gré. Je veux vous ramener un petit peu sur la grille tarifaire. C'est que, de ce que je
comprends, il y a une grille tarifaire, et effectivement, bon, on est
sur des appels... bon, vous parliez de spot tout à l'heure, c'est-à-dire qu'il
n'y a peut-être pas suffisamment d'entreprises,
on ne peut pas aller nécessairement en appel d'offres, mais on parle d'une
grille tarifaire qui est là depuis 1989‑1990, qui est indexée
annuellement sans avoir fait l'objet d'une révision complète.
Dans à peu
près tous les secteurs... je ne suis vraiment pas un expert des travaux
sylvicoles, mais, dans tous les secteurs
d'activité, je regarde les appareils mobiles que l'on a aujourd'hui, et tout,
la technologie évolue, ça change de façon incroyable. Je suis convaincu qu'on ne fait plus le travail aujourd'hui,
en 2018, comme on le faisait en 1989‑1990, et on a une grille tarifaire qui est la même, mais qu'on a
tout simplement indexée. Est-ce qu'il n'y a pas lieu de revoir? Parce
qu'on a des façons différentes, probablement, de travailler, on a probablement
modifié beaucoup de choses. Est-ce que je comprends bien, sur le rapport du VG,
qu'on est vraiment avec une même grille qu'on a tout simplement ajustée? Est-ce
qu'il n'y a pas lieu de revoir vraiment toute cette grille-là et revoir la
façon dont on procède?
Le Président (M. Rochon) :
M. Brizard ou Mme Drouin?
M. Brizard (Ronald) : Oui,
c'est ça, tout à fait.
Le Président (M. Rochon) :
M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : Donc, écoutez, la responsabilité, là, d'évaluer la valeur
des taux des travaux sylvicoles comme
la valeur marchande des bois sur pied, cette responsabilité incombe au Bureau
de mise en marché des bois, qui est une
direction générale faisant partie, là, du ministère des Forêts, de la Faune et
des Parcs. Donc, ce que le Bureau de mise en marché des bois a fait pour la période... Donc, le bureau a été créé en
vertu de la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier au
1er avril 2013, et ce que le bureau a fait, c'est une évaluation
quinquennale, donc il a fait une enquête des
coûts. Donc, il a sollicité, là, l'ouverture des livres des différentes entreprises
pour faire une enquête sur les coûts,
et les taux, là, qui sont en vigueur depuis 2016‑2017, c'est des taux qui
ont été ajustés en fonction de l'enquête de coûts réalisée par le Bureau de mise en marché des bois. Et le bureau,
là, deux choses que le bureau va faire, là, il va... évidemment, le
bureau est chargé d'élaborer le manuel pour les appels d'offres, donc, pour
s'assurer que les appels d'offres vont être représentatifs, qu'ils vont avoir
toutes les caractéristiques possibles pour faire une transposition sur
les taux de gré à gré. Donc, ça, ça va être sa première responsabilité.
Et il aura aussi la responsabilité, à tous les
cinq ans, de faire une enquête de coûts pour évaluer, là, pour venir paramétrer, là, les résultats des ventes... des appels d'offres avec la réalité, là, au
niveau, là, des entreprises pour nous assurer que les entreprises ont, là, le cadre financier pour que ces
entreprises-là puissent aussi poursuivre. Et surtout ce qu'on veut surtout s'assurer, c'est que la mécanique
d'établissement des coûts ne vienne pas réduire la qualité de travail des
ouvriers sylvicoles. Donc, ça, c'est la
dernière chose qu'on veut. On veut une juste valeur des travaux, mais on veut
s'assurer aussi que cette valeur-là
va permettre de protéger la qualité de vie des travailleurs. Donc, c'est cette
mécanique-là, donc : une enquête
de coûts aux cinq ans et, suite à l'élaboration du manuel d'appels d'offres, de
s'assurer qu'il nous sera toujours possible,
avec les résultats d'appels d'offres, d'avoir une quantité suffisante mais
aussi d'avoir la représentativité, qu'on ait toutes les caractéristiques possibles pour transposer dans les valeurs
de gré à gré. Cette méthode-là a fait ses preuves parce que, depuis le 1er avril 2013, le Bureau de
mise en marché des bois utilise le même système, la même mécanique, le
même processus pour établir, à partir, là, des ventes aux enchères, la valeur
marchande des bois sur pied... sur le 75 % des bois offerts en garantie, il est déterminé par le Bureau de mise en
marché des bois, donc on veut utiliser le même processus pour les
travaux sylvicoles.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. M. le député de Trois-Rivières.
M. Girard : Donc, le processus est quand
même relativement nouveau, mais on
a quand même fonctionné sur cette grille tarifaire là
de 1989 jusqu'à tout récemment en faisant... Là, vous allez faire une étude aux
cinq ans, si je comprends bien, vous allez revoir ça aux cinq ans. Mais en
ouvrant un petit peu la grille tarifaire, entre vous et moi, là, est-ce qu'il y a eu des surprises importantes?
Est-ce qu'on était loin du vrai tarif? Étant donné que la grille tarifaire
n'avait pas été revue, est-ce que vous avez décelé des écarts majeurs? Je pense
qu'il était temps, là, qu'on fasse vraiment cet exercice-là.
Le
Président (M. Rochon) : M. Brizard.
•
(16 h 10) •
M. Brizard (Ronald) : Il n'y a
pas eu d'écart majeur, mais il y a eu des réajustements, là, en fonction, là,
des... Comme vous avez dit tantôt, les taux sont basés, oui, sur le marché,
mais il est basé sur le devis, le travail à réaliser.
Donc, le devis, l'exigence demandée pour réaliser un traitement sylvicole par
rapport aux taux, c'est... Lors de l'enquête de 2014‑2015, on est venus
ajuster en fonction du devis qui était demandé par rapport à la réalité des
taux. Il y a eu des ajustements, mais rien de majeur.
M. Girard :
O.K. Je vais rester dans les contrats attribués de gré à gré versus les appels
d'offres. Et ce qu'on nous mentionne
dans le rapport du Vérificateur général, ce sont les contrats qui sont
attribués par Rexforêt. Ce qu'on nous dit, c'est que ce qui est attribué par le ministère, on a quand même beaucoup
de précisions, ça va par le système SEAO, donc on a des renseignements à
donner, et tout ça, et il semblerait que ce qui est donné par Rexforêt, on n'a
pas beaucoup de précisions. Ce n'est pas
très transparent, du côté de Rexforêt, pour ce qui est de tous les travaux
sylvicoles non commerciaux.
Comment le
ministère va s'y prendre pour que, pour nous, on puisse avoir une plus grande
transparence, qu'on soit en mesure de
mieux évaluer les contrats qui sont donnés par Rexforêt, avec ce qu'on a vu
dans les dernières années en termes
de contrats, en termes de problématiques, que ce soit au niveau municipal,
etc.? L'attribution de contrats, pour moi, c'est très important de s'assurer qu'on donne des contrats de la bonne
façon, aux meilleurs prix, aux bons contracteurs, que tout le monde ait une chance égale. C'est sûr que
c'est un marché peut-être différent, mais qu'on donne la chance à nos
entreprises de pouvoir soumissionner, et tout. Puis là je comprends que
Rexforêt sont beaucoup moins transparents que le ministère.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. le député de Trois-Rivières. Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Merci, M. le député. Actuellement, Rexforêt se conforme à la
politique d'octroi de contrats qui
s'applique à elle. Donc, on comprend qu'elle a un encadrement, et effectivement
ses règles de transparence en matière d'octroi
de contrats ne sont pas les mêmes que celles qui sont dans la loi sur l'octroi
de contrats du gouvernement du Québec.
Ceci étant
dit, on a bien entendu, effectivement, les commentaires du Vérificateur général
et on est volontaires, et Rexforêt
aussi est volontaire à apporter des modifications à son système, donc, afin de
faire en sorte que les conditions, les règles
d'octroi et les règles de transparence soient les mêmes pour Rexforêt que celles
qui s'appliquent au gouvernement du Québec.
Pour nous, le moyen d'y arriver, ce sera... bien entendu, on parlait d'un
manuel, tout à l'heure, d'octroi de contrats, et nous aurons une entente qui nous liera, sur laquelle on travaille,
l'option a dont on parlait tout à l'heure, et pour une entente qui entrera en vigueur le 1er avril
prochain afin de faire en sorte que Rexforêt se conforme à ces exigences-là
aussi.
Le Président (M. Rochon) :
M. Richard a un complément de réponse.
M. Richard (Daniel) : Lorsqu'on
parle ici de transparence, c'est parce qu'on fait un comparable avec le
gouvernement du Québec. Alors, quand on dit qu'on parle de transparence, on
parle que tout citoyen a accès à l'information. Alors, chez Rexforêt, je vous
dirais que c'est plus dans une espèce de vase clos, c'est-à-dire tous les
entrepreneurs sylvicoles ont accès à l'information. Alors, quand le
Vérificateur général nous dit que ça manque de transparence, c'est face aux
citoyens.
Suite à ce commentaire-là, à cette recommandation-là
du Vérificateur général, Rexforêt est tout à fait ouvert à démontrer une plus
grande transparence face aux citoyens, et déjà ils se mettent en mode action,
effectivement, pour y arriver.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Donc, Rexforêt ne passera pas par SEAO, mais vous me dites qu'éventuellement,
dans les prochains mois, la prochaine
année, on va être mesure de voir des façons différentes, de faire les appels
d'offres de façon différente, d'attribuer
les contrats pour avoir un degré de transparence qui va être supérieur,
c'est-à-dire qu'on va pouvoir être en mesure
de mieux pouvoir, nous, de notre côté, et les citoyens également, analyser les
contrats, être en mesure de voir ce qui a été donné comme contrats
octroyés avec des normes qui vont être similaires à ce qu'on retrouve dans
SEAO.
Le Président (M. Rochon) :
Mme Drouin.
Mme Drouin (Line) : Exactement.
M. Girard : Merci beaucoup.
Moi, ça complète mon 20 secondes.
Le
Président (M. Rochon) :
Oui. Nous allons passer au bloc de l'opposition
officielle. M. le député de Bonaventure.
M. Roy : Merci,
M. le Président. Transfert des connaissances, paragraphe 39, on dit : «Bien que le ministère Forêts, Faune et Parcs n'ait pas
mis en place de mécanisme pour connaître le niveau d'intégration des
connaissances dans la pratique, il a noté que les connaissances ne se rendaient
pas toujours aux praticiens.» O.K., on est à la page 2, là, du document puis...
bien, bon, historiquement, on voit que, dans les activités de transfert, bon,
on parle de 2011‑2012, on avait
114 activités de transfert, puis
en 2015‑2016 on parle de 86 activités,
donc à peu près 24,5 % de réduction des activités
de transfert. Vous reconnaissez qu'il
y a une lacune là. Vous arrivez avec
un indicateur où... bon, vous parlez des échéances, mais vous voulez transférer 100 %
des connaissances. Dans un contexte où, bon, il y a
eu une diminution des activités de transfert qui est quand même
significative, 24,5 %, vous arrivez avec un indicateur qui est ambitieux,
notons-le, 100 % de transfert, puis
j'aimerais savoir comment vous comptez y arriver. Est-ce que vous allez
augmenter le nombre d'activités de transfert? Quelle va être la démarche?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Je peux vous dire que, oui, l'objectif est ambitieux parce
qu'on y croit et parce que le ministère
investit énormément d'argent en acquisition de connaissances et en recherche.
Voyez-vous, annuellement, le ministère
investit autour de 10 millions par année. Donc, effectivement, il y a des
lacunes, et on entend s'y attaquer. Et, voyez-vous, on a des objectifs
importants et on veut avoir identifié, dès cette année, la plupart des connaissances
à transférer, déjà les avoir identifiées. On
entend mener aussi une activité avec nos partenaires, avec nos clients, avec
les employés, avec les entreprises de
traitements sylvicoles pour voir quels sont leurs besoins aussi en
connaissances et, dès l'année suivante, être capables de camper une
activité qui va venir réunir toutes les parties prenantes aux activités de
travaux sylvicoles, notamment. Donc, ça n'a pas de bon sens, et c'est une
lacune importante qui a été identifiée et sur laquelle
il faut travailler, puisque, les gens chez nous, on a de nombreuses équipes qui
travaillent et sur de fins projets pour faire en sorte d'améliorer les résultats des travaux sylvicoles,
notamment, et toutes sortes d'autres filières et on entend atteindre cet
objectif-là.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Bon, par rapport aux activités de transfert, là, on en est où en 2017? Parce
que, là, on est passés de 114 à 86. Est-ce qu'on a eu une diminution ou
une augmentation?
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : C'est-à-dire que ce qu'on s'apprête à faire, là, c'est
transférer des connaissances, mais il faut
être capables de les identifier. Donc, la première étape, c'est la liste des
besoins de transfert de connaissances, donc, ça, ça va se faire avec
une... je dirais un sondage, mais c'est plus qu'un sondage, avec la
collaboration de l'ensemble des partenaires,
l'ensemble des spécialistes en forêt. On va, là, les réunir pour identifier
quels sont ces besoins de transfert de connaissances là, et après ça on
va être en mesure de les déployer. Donc, le 100 %, là, il est basé sur,
première étape, l'identification des besoins; deuxième étape, la mise en oeuvre
du transfert de la connaissance répondant aux besoins identifiés. Donc, c'est
comme ça que ça a été réfléchi.
Mais
ce que je dirais... Tantôt, on posait la question, comment on se sent, là, par
rapport au rapport du Vérificateur général.
Le transfert de la connaissance, un bel exemple, parce que jamais on n'a mis
autant d'énergie en transfert de la connaissance,
malgré la lacune. Si je fais l'exemple, le meilleur exemple, c'est qu'on a
produit un guide sylvicole à l'échelle gouvernementale
du Québec. C'est un document, là, qui est tout à fait appréciable, donc, un
document, un guide sylvicole qui
regroupe l'ensemble de la connaissance disponible pour les ingénieurs
forestiers en forêt publique mais en forêt privée aussi. Cette connaissance-là, ça a regroupé tout
près de plus d'une centaine de collaborateurs qui ont mis cette
connaissance-là. Et, avant le 1er avril 2013, on avait une gestion
beaucoup normative, c'est-à-dire du mur-à-mur. De la Gaspésie à l'Abitibi, on
faisait les choses de la même façon. Depuis le 1er avril 2013, on
établit nos prescriptions sylvicoles, nos pratiques
sur la meilleure connaissance disponible pour qu'on fasse le meilleur
traitement sylvicole au meilleur endroit de la meilleure façon. Ça, ça en est un, exemple concret, là, des démarches
qui ont été faites pour s'assurer que la connaissance était transférée
au sein des aménagistes puis qui fait en sorte qu'on est très fiers de ce qu'on
a fait, là, en termes d'appropriation des
outils ou de donner les outils aux aménagistes qui oeuvrent en forêt publique
et en forêt privée aussi.
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard, est-ce que votre guide sylvicole
est disponible en ligne?
• (16 h 20) •
M. Brizard
(Ronald) : Oui, il est disponible en ligne, il est disponible à
l'Éditeur officiel du Québec, puis c'est une réalisation du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et aussi
des collaborateurs externes. Il y a plusieurs collaborateurs externes qui ont participé à l'élaboration du manuel. Il
est disponible, bon, puis c'est ce genre d'outils là qui ont été
déployés depuis le 1er avril 2013 pour lesquels, là, on est tout à fait
confiants, là, que le virage qu'on a instauré va donner des résultats très
concrets.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy : Donc, si
je comprends bien, vous ne misez pas
strictement sur les activités de transfert, mais d'autres stratégies communicationnelles
comme des bouquins ou des guides.
M. Brizard
(Ronald) : Tout à fait. Ah! tout à fait.
M. Roy :
Mais je n'ai pas eu la réponse à ma question pareil, là. On passés de 114 à 84
et, en 2017, je ne sais pas combien d'activités de transfert.
M. Brizard
(Ronald) : La réponse que je donne, c'est que l'identification des
besoins, il va y en avoir 125 ou 48, tu
sais, tout va dépendre, là, de comment, entre les partenaires, on va être en
mesure d'identifier des priorités de transfert de la connaissance. Puis à ce moment-là, bien, on
aura le chiffre exact, mais c'est un chiffre qui va être basé sur la
réalité du besoin. Dans le fond, c'est ça, notre stratégie.
M. Roy : Et la
disponibilité des acteurs.
M. Brizard (Ronald) : Tout à
fait.
M. Roy :
Excusez-moi, picot 50, changements climatiques. O.K., moi, je lisais dans le
document, bon : «Selon les chercheurs
du ministère, même si les connaissances sur le sujet sont incomplètes et que
des recherches sont en cours, les résultats
déjà publiés fournissent aux aménagistes des pistes de réflexion, et même
parfois des solutions, qui favorisent la résilience et permettent une meilleure adaptabilité de la forêt aux
changements climatiques.» Par contre, il semble qu'on n'ait pas
transféré ces connaissances-là, même s'il y a des pratiques qui existent. On
est encore dans le transfert de connaissances, mais par rapport aux changements
climatiques.
Le Président (M. Rochon) :
M. Brizard.
M. Brizard (Ronald) : Oui, mais
un peu comme le même exemple que le transfert de la connaissance ou l'identification des besoins, au niveau de
l'adaptation aux changements climatiques, là, il faut identifier les
vulnérabilités, en quoi le Québec forestier
est vulnérable, donc identifier les vulnérabilités puis, à ce moment-là,
adapter nos pratiques pour tenir
compte, pour minimiser les risques associés à ces vulnérabilités-là. Ce qu'on
aura au courant de l'été 2018, là, c'est l'identification de ces
vulnérabilités et on amorcera, là, à ce moment-là, l'identification des
solutions pour réduire les risques associés aux changements climatiques.
Mais ce que
j'ajouterais... Tantôt j'ai parlé de l'aménagement fait au Québec basé sur la
régénération naturelle. Le 1er avril 2013, le Québec a adopté la
loi, et un des principes de la loi, c'est la mise en place de l'aménagement écosystémique, donc un aménagement qui nous assure
le maintien de la biodiversité de nos forêts. Et l'élément biodiversité de nos forêts est un des éléments qui nous assure
d'avoir les meilleures conditions possible pour maintenir nos forêts en
santé malgré les changements climatiques.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Bonaventure.
M. Roy : Je vais céder
la parole à mon collègue.
Le Président (M. Rochon) :
Alors, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui. Écoutez, je vais rester, sans faire de jeu de mots, sur la racine du
problème, parce qu'il est question de
rendements. Tantôt, je vous ai parlé des plantations, mais là vous m'avez
répondu, bon, en termes de feux, de tordeuse,
de forêt naturelle. Le Vérificateur général a quand même des chiffres qui sont
quand même inquiétants. Je reviens encore
au fait que, pendant presque 20 ans, il y a eu entre 26 % et
56 % des plantations qui ont été envahies par d'autres essences. Alors, moi, je reviens à ma question, je
veux quand même d'autres réponses que forêt naturelle, et tout ça.
Est-ce que ça a été des mauvais choix?
Est-ce qu'on a planté des arbres puis on les a abandonnés? Est-ce que ça a été
un manque d'entretien? Moi, en tout
cas, si je suis un investisseur, je regarde ça, c'est quand même un mauvais
investissement parce qu'on perd pratiquement un arbre sur deux pendant
20 ans, si on exagère beaucoup, là, mais, mettons, si on est au minimum, c'est un sur trois. Alors, quelles
explications vous avez à nous donner, à la commission, mon cher
monsieur?
Le
Président (M. Rochon) : M. Brizard. Vous n'avez pas besoin
de faire de jeu de mots, là, de rivaliser avec le député de
Saint-Jérôme.
M. Brizard
(Ronald) : Non, bien, je vais essayer de l'expliquer différemment.
C'est-à-dire que nos forêts... que nos plantations
soient envahies par la végétation concurrente, ce n'est pas une problématique
en soi. C'est-à-dire qu'il est normal que nos forêts, les plantations en
forêt soient envahies par des essences, là, qui sont naturellement présentes
sur les territoires, donc, ça, ce n'est pas une problématique en soi. Les
scénarios sylvicoles qu'on utilise visent à réduire ou minimiser l'impact, mais on ne cherche pas à éliminer ces essences concurrentes là. On ne cherche pas à
les éliminer, on cherche à réduire
l'impact de ces essences-là sur les essences pour lesquelles on a ciblé pour
une production de bois. Donc, c'est
un peu... si vous avez un champ, je ne sais pas... ce n'est pas parce que votre
champ de carottes a de la compétition concurrente que c'est un échec,
là, tu sais. Donc, vous allez contrôler, là, la végétation concurrente pour
conserver la production principale, mais
vous n'êtes pas obligé, nécessairement, de tout éliminer pour avoir des
carottes à la fin de l'été, là. Donc,
en forêt, c'est la même chose, on n'est pas obligés de tout éliminer parce
qu'on a de la végétation concurrente, puis
ce n'est pas parce qu'on en a qu'on a échoué, au contraire. Nous, là, on en a,
bon, on essaie de réduire les impacts, mais on est heureux d'avoir une forêt diversifiée parce que c'est ça
qui permet de nous assurer que la forêt va être résiliente dans le temps, qu'elle va pouvoir faire face aux
épidémies d'insectes. Quand la forêt, elle est monospécifique, c'est des
forêts qui sont beaucoup
plus vulnérables aux insectes, alors qu'une forêt qui est diversifiée, même les
plantations, va être beaucoup plus stable, va donner des meilleurs
rendements sur le plan de la biodiversité.
Le
Président (M. Rochon) : M. Richard a un complément de
réponse.
M. Richard (Daniel) : Pour répondre directement à votre question,
non, il n'y a pas eu de gaspille parce que, quand on investit dans le reboisement, c'est qu'on a un
gage de succès pour, effectivement, augmenter, je vous dirais, légèrement la possibilité
forestière. Là où on peut se faire critiquer... C'est comme un portefeuille,
hein, de finances. On a des obligations, des actions, etc. Est-ce qu'on aurait
pu en faire davantage avec les mêmes sortes? La réponse, c'est oui. Maintenant,
est-ce que c'est de l'argent jeté par les fenêtres? La réponse, c'est non. Le
reboisement qui a été fait dans les dernières
années, dans les dernières décennies ont porté leurs fruits. Pensez au Bas-Saint-Laurent, où on parle d'un mur de bois qui s'en vient, donc c'est le
résultat d'un investissement sur les travaux sylvicoles qui amène ce
constat-là.
Le Président
(M. Rochon) : Merci. On passe aux députés ministériels. M. le
député d'Arthabaska.
M. Bolduc :
Non, Mégantic.
Le Président
(M. Rochon) : De Mégantic, pardonnez-moi. Eh mon Dieu! Oui, je
viens de procéder à une élection un peu hâtive.
M. Bolduc :
Bah! Si le député d'Arthabaska veut s'en venir du côté ministériel...
Une voix :
C'est une rumeur que vous venez de partir?
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Bolduc : Bonjour, madame, bonjour, messieurs. Moi, je vais
partir un peu dans un autre ordre d'idées pour essayer de mieux comprendre l'opération de votre segment. On a parlé, premièrement, comment je dirais, d'indicateurs. Vous avez dit que vous allez avoir des indicateurs mesurables,
vérifiables. Moi, je n'en connais pas beaucoup, là, puis je ne connais pas beaucoup
d'éléments dans votre segment, mais il y a, par exemple, des éléments de
croissance en mètres cubes par hectare ou
des critères comme ça. Ce que moi, je connais de l'industrie
de la forêt privée, il doit y avoir une espèce de variabilité, hein, parce que, sur la Côte-Nord,
puis en Gaspésie, puis dans le sud du Québec, les paramètres sont assez différents. Mais est-ce que vous allez pouvoir,
par région, avoir un indicateur tel que celui-là qui va nous permettre
de savoir c'est quoi, l'attente de
croissance en mètres cubes par hectare, qui va nous donner un peu l'idée de ce
qui s'en vient? Vous avez parlé tout à l'heure d'un mur de bois, là. On
voit ça venir de loin, des arbres, là, parce que ça leur prend quelques
années, ça fait que ce n'est pas une surprise qui va arriver à Noël l'année
prochaine, là, il va y avoir quand
même un phénomène temporel assez prédictible. Comment vous gérez ça, actuellement?
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. le député de Mégantic. Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : D'entrée de jeu, on pourrait préciser que j'ai annoncé tout à l'heure que nous
aurions une stratégie de production de bois. Donc, on vient comprendre,
dans la stratégie, on a un objectif, c'est qu'on veut se poser une cible, dire, par exemple, augmenter la
production de bois, au Québec, de... je vais dire 20 %. Le Forestier en
chef nous a dit, l'automne passé,
qu'il était possible d'atteindre une cible de 25 % sur 50 ans, mais,
bon, on pourra peut-être avoir
une autre cible, le ministre ne s'est pas...
M. Bolduc :
...vous parlez de plus 50 %, là, j'imagine? Je ne sais pas, 50 % sur
50 ans...
Mme Drouin
(Line) : D'augmenter de 25 % en 50 ans. Donc, la stratégie
de production de bois, elle viendra camper
une cible. On parlait tout à l'heure qu'il y
avait des stratégies
d'aménagement régional, qui, elles aussi, devront avoir des cibles d'augmentation de production de
bois, donc ça va venir déjà placer des morceaux. Et c'est certain
qu'avoir des indicateurs mesurables...
l'indicateur le plus simple, c'est la production de bois, là, c'est le nombre
de mètres cubes, là.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Je pense bien, moi aussi, là, mais monsieur avait une réponse complémentaire,
je pense.
Le Président
(M. Rochon) : M. Richard a souvent des réponses
complémentaires.
• (16 h 30) •
M. Richard
(Daniel) : Oui. Ah! bien, je suis là pour seconder ma sous-ministre.
Vous
faites une excellente lecture. Là où est-ce que je peux confirmer, à l'heure
actuelle, c'est les outils qu'on a. Les
pépinières publiques, les pépinières privées sur lesquelles on donne des
contrats pour, effectivement, générer ces petits plants là, je vous dirais que, sur le plan de l'expertise qu'on parlait tantôt,
on est dans des très grandes avancées. On a des vergers de première, de
deuxième génération qui peuvent amener... chacun de ces plants-là peut amener
un gain très substantiel, en fin de course,
sur la possibilité forestière. Et, tout prochainement, on aura
l'embryogenèse somatique, qui, là aussi, est capable de générer un
rendement encore supérieur.
Maintenant,
on a ce coffre d'outils là en fonction de la stratégie bois nationale, et,
chacune des stratégies régionales, on sera en mesure de relever, effectivement,
ce défi-là.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. Richard. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Oui, merci. On parle ici de reproduction avec des types d'arbres hybrides ou
appelons ça des gènes modifiés, comme
on voudra, là, mais, pour moi, il y a une espèce de risque systématique que, si
vous produisez des arbres hybrides,
donc on a une composition monogénétique, là, qui va créer dans le temps une
vulnérabilité, parce que, quand on fait grandir des arbres en serre,
hein... Allez-y.
Le Président (M. Rochon) : M. Richard.
M. Richard
(Daniel) : D'abord, on ne
fait pas de Franken Berry, là, on ne joue pas dans la génétique. On est dans une approche de spartiate, c'est-à-dire qu'on prend les meilleurs individus, et on les
croise, et on s'assure d'un mélange génétique,
c'est-à-dire une famille... On ne veut pas trop de mélanges
consanguins. Vous savez comme moi... vous savez le résultat, hein, ça
donne des petites maladies.
M. Auger : On vient les yeux
croches.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Richard
(Daniel) : Alors, on est
préoccupés par ça. Alors, en termes
de production de semences, on est
dans cette stratégie-là d'assurer, effectivement, un mélange génétique suffisamment
hétérogène pour se protéger contre les maladies,
etc., mais toujours dans un contexte d'approche de spartiate, c'est-à-dire de produire les meilleurs individus qui sont capables de
résister à différentes maladies, même peut-être, dans certains cas, de faire de
la migration assistée, c'est-à-dire... prendre l'exemple de la blanche, de la migrer peut-être
un petit peu plus au nord. Est-ce qu'elle a une capacité de croissance supérieure par rapport à régénération naturelle? La
réponse, c'est oui. Alors, on a ce coffre d'outils là, il s'agit
d'articuler une stratégie nationale.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Mégantic.
M. Bolduc : Merci. Donc, vous
vous basez sur les espèces indigènes qui sont déjà existantes dans une région donnée à partir de quoi, là? Si vous allez
chercher des pins en Alabama, ce n'est pas diable, là, pour nous autres.
Vous voyez ce que je veux dire, là?
M. Richard
(Daniel) : Je vous confirme
que tous les plants produits au Québec, sauf peut-être quelques exceptions, là, mais de façon très, très
majoritaire, ce sont des individus indigènes qu'on croise ensemble.
M. Bolduc : Est-ce qu'on avoir, à travers votre tableau de
bord, ce type d'indicateur là de, appelons ça, la diversité génétique, je ne sais pas trop comment, là, par
région? Parce que, pour moi, c'était quelque chose de très important.
Puis on a insisté beaucoup sur l'espèce de diversité puis d'écosystémique, mais
la diversité dans la génétique naturelle de ces forêts-là est une clé, un
indicateur qui, selon moi, est critique.
M. Richard (Daniel) : Je vais
vous rassurer. Je vous dirais que les plantations issues, effectivement, de ces
sélections-là ont une plus grande hétérogénéité génétique que les arbres qu'on
prend dans une parcelle sur un terrain.
Le Président (M. Rochon) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc : Merci. On parle de productivité dans la forêt
privée dans le sud du Québec, on est dans le sud du Québec,
qui parle de six, sept mètres cubes à l'hectare. Puis peut-être
que j'ai entendu des fausses informations, là, mais on me parlait... à la grandeur du Québec, dans la forêt publique, on parlait d'un, deux
mètres cubes à l'hectare. Est-ce que vous avez des chiffres qui nous
permettent de dire oui, non? Où on est avec ça?
Le Président (M. Rochon) :
M. Brizard, avec peut-être un complément de réponse de M. Richard
après, on ne sait jamais.
M. Brizard
(Ronald) : Je dirais que
oui, on a ces chiffres-là, bien évidemment. En forêt publique, c'est le Forestier
en chef qui a le mandat, là, de réaliser les calculs de possibilité forestière, donc on a l'information. Mme Drouin, d'entrée de jeu,
dans son allocution, parlait, là, d'une possibilité de 34 millions de mètres cubes. Donc, il y a eu une augmentation, là, sur cinq ans. On
était à 32 millions, on est rendus à 34 millions de mètres cubes.
Puis, en
forêt privée, bien, on a aussi... c'est les agences régionales de mise en valeur des forêts privées qui ont
la responsabilité de faire les calculs de possibilité forestière. Et la
dernière évaluation en forêt privée nous porte à une possibilité forestière à 16 millions de mètres cubes. Donc, le
ratio, si on prend le volume sur la superficie, là, donc ça nous donne
des mètres cubes par hectare par année. Il est évidemment supérieur en forêt
privée qu'en forêt publique.
Je
dirais, d'entrée de jeu, ce qui est important, c'est que le bois, c'est un
volume de bois, mais c'est aussi... le bois sert à créer de la valeur, créer de la richesse. Donc, l'objectif du
gouvernement, l'objectif du ministère,
c'est, oui, un volume de bois, mais
un volume de bois qui va générer de l'activité économique. Parce qu'il y a des bois qui,
pour toutes sortes de raisons, ne seront jamais récoltés : les contraintes sont trop
importantes, les coûts sont trop élevés. Donc, on essaie de jumeler, là, la production de bois à la création
de valeur, évidemment de s'assurer que l'industrie va utiliser ces
bois-là. Puis le défi, c'est qu'on
produit du bois aujourd'hui pour une utilisation qui va se faire de ces bois-là dans 35, 50,
60 ans.
Donc,
encore là, il faut penser à la diversité. Une façon d'avoir la stabilité, c'est
la diversité — c'est
vrai en forêt, mais c'est vrai aussi sur la façon dont on conçoit
la production de bois — donc avoir une offre de bois diversifiée qui va permettre à
l'industrie forestière de créer de la valeur, créer des emplois. Donc, c'est
vraiment la logique qu'on veut instaurer,
puis c'est le mandat, là, dont la Stratégie nationale de production bois, elle,
elle va avoir cette préoccupation-là, de s'assurer qu'au terme de la stratégie, dans chacune des régions du
Québec, on aura une stratégie diversifiée de production de bois, création de richesse, création de valeur qui
permettra à l'industrie de poursuivre son développement puis de faire de
la valeur ajoutée.
Mme Drouin
(Line) : J'aimerais apporter peut-être une courte précision.
Le Président
(M. Rochon) : Oui, Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : On voit un écart important entre la production en terre
publique, terre privée. Cependant, en terre
publique, il y a une préoccupation dont on doit tenir compte, c'est la
superposition des droits. Voyez-vous, aller couper du bois chez un producteur privé, c'est une chose;
aller couper du bois dans une zec, alors qu'il y a des chasseurs qui
sont là, alors qu'il y a des villégiateurs
qui sont là... Donc, l'impact de l'harmonisation... on doit avoir une certaine
harmonisation. Donc, les coupes qui sont en territoire public, bien, doivent se
faire en respect des différentes contraintes, des autres occupants du
territoire.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, Mme Drouin. Merci, M. le
député de Mégantic. Nous passons au bloc avec la deuxième opposition, mais je sens que vous reviendrez plus tard, M. le
député de Mégantic. Alors, M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Merci,
M. le Président. Je l'ai dit tantôt,
je vais juste répéter la petite phrase pour que... ça va
en lien avec ce que je vais vous
parler : «La responsabilité du MFFP est de s'assurer que chaque dollar
investi en aménagement forestier l'est de la meilleure manière
possible.» Et là on me dit : «La répartition budgétaire entre les régions
est principalement une reconduction des budgets.» Tantôt, vous m'avez parlé de
2013, puis là on disait qu'on avait des contrats
de cinq ans parce que, bon, on voulait... bon. 2013 nous amène à 2018, donc on
est en renouvellement. Est-ce que, de
cette façon-là... Maintenant, est-ce qu'on va y aller de façon où est-ce qu'on
dit... «Le budget n'est pas non plus alloué
de manière à maximiser la création de richesse pour la société. Par
exemple, il n'est pas réparti entre
les régions en fonction des stratégies d'aménagement les plus
rentables économiquement pour les objectifs visés.» Alors, est-ce que, maintenant, ça l'est pour le prochain cinq ans?
Des voix :
...
Le
Président (M. Rochon) :
M. Brizard. Ils sont tous volontaires, le trio est volontaire. Alors,
M. Richard, si je comprends bien, a gagné à la loterie. Allez-y.
M. Richard (Daniel) : Je vous dirais qu'on est à l'oeuvre là-dedans
pour y arriver, mais il faut comprendre puis il faut distinguer sur deux volets. L'entrepreneuriat et les travailleurs, ça, c'est acquis, il n'y a pas de problème.
C'est la façon qu'on va donner les
mandats concernant les prescriptions sur le terrain, ça, ça
mérite effectivement un
petit peu plus de resserrement en fonction d'une stratégie bois qui est
à venir, qui est en développement, et ça, on devrait l'avoir d'ici la fin de
l'année.
M. Lefebvre :
Mais là on est dans le renouvellement, dans le fond, là, pour les...
M. Richard
(Daniel) : Oui, mais faites attention, on renouvelle des volumes
d'affaires avec chacune des entreprises
qu'on appelle les ERTS. C'est le plancher de volume d'affaires qu'on va
reconfirmer, si ce n'est pas déjà fait, à chacune des entreprises sylvicoles, et là-dessus on est convaincus
qu'ils vont être satisfaits parce qu'il y avait une certaine inquiétude
là-dessus.
Bon, une fois que le
volume d'affaires est fait, c'est au niveau des mandats qu'on va avoir donnés
où on va venir «tweaker» un peu, je vous dirais, dans les prochaines années.
M. Lefebvre :
Mais ça veut-u dire, mettons, que, dans une région, vous dites : Hum! De
ce côté-là, c'est un peu moins rentable, j'aimerais mieux que tu ailles
de ce côté-là?
M. Richard
(Daniel) : Pas nécessairement, pas du tout.
M. Lefebvre :
Mais est-ce que ça pourrait se faire?
M. Richard
(Daniel) : Je vous dirais à
la marge, mais ça ne sera pas des changements significatifs et majeurs.
Et c'est plus dans la famille des travaux
sur lequel on peut ajuster pour maximiser davantage l'investissement à très
long terme.
Le
Président (M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Bien, je ne sais pas si vous vouliez...
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
• (16 h 40) •
Brizard
(Ronald) : Bien, je dirais qu'effectivement, là, les stratégies... On fait des stratégies d'aménagement depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur les forêts
en 1990. Donc, de 1990 à 2013, c'est l'industrie forestière qui avait cette responsabilité-là, elle était basée sur la meilleure connaissance dont on
disposait. Aujourd'hui, bien, c'est le ministère qui a la responsabilité de faire ces stratégies-là, puis on va les faire
aussi en tenant compte de ce qu'on disait tantôt, d'une stratégie de
production de bois qui va permettre de déterminer des cibles de création de
bois, création de valeur puis qui va permettre
aussi de moduler, dans le fond, les interventions en forêt. Ça fait que, oui, il y aura des changements sur les façons de faire, autant dans l'ampleur des travaux
sylvicoles que dans le choix des sites, le choix des secteurs à aménager.
Donc, ce n'est pas toujours de changer la recette, mais d'avoir une recette là
où on a les meilleurs résultats, donc changer la localisation des travaux.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska ou M. Richard avant?
M. Richard.
M. Richard (Daniel) : Si on regarde dans les moyens, c'est qu'on a mis
en place un réseau d'experts en région sur lequel ils ont une spécialité en économie forestière, sur
lequel ils vont venir mettre, effectivement, davantage le facteur économique dans chaque dollar
investi en région.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Vous voyez que mes questions, elles trahissent mon
côté... Je suis un ancien entrepreneur, donc c'est ce côté-là, pour moi,
qui est important, chaque dollar investi qui doit être le plus rentable
possible.
Si on s'en vient du
côté du changement climatique, on dit : «Les effets des changements
climatiques sur la croissance des forêts sont peu pris en compte [sur le] choix
des travaux.» Puis on me dit : «...les résultats déjà publiés fournissent aux aménagistes des pistes de
réflexion, et même parfois des solutions, qui favorisent la résilience et
permettent une meilleure [adaptation] de la forêt aux changements climatiques.»
Est-ce que, présentement,
on en tient compte dans le futur? Le passé est fait, mais, pour le futur,
comment on s'adapte face aux changements climatiques?
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : Oui, tout à fait. Ce que je disais tantôt, c'est qu'il y a... on est en train, là,
de déterminer à quels secteurs de la
foresterie qu'on est vulnérables. Donc, une fois les vulnérabilités identifiées... Puis il y avait déjà
des travaux en cours, là, sur le dossier des
changements climatiques. Donc, actuellement, là, on va déposer une stratégie, là, dès
l'année 2018 pour inclure, une fois les vulnérabilités identifiées, des stratégies,
comment on module les stratégies pour répondre à chacune des vulnérabilités
identifiées. Puis à ce moment-là ces moyens-là vont être intégrés dans la modification
des stratégies, soit dans la Stratégie nationale de production bois et dans les
stratégies, là, de gestion de risques parce que,
dans les modulations... dans l'adaptation, il y a les risques aussi
associés aux différentes perturbations. On pense notamment aux feux de forêt, on connaît ce qui est arrivé
en Alberta, au B.C. Donc, l'enjeu feux de forêt est un risque, et il faut s'y adapter, et c'est un
élément, là, par exemple, qui sera ciblé, qui viendra apporter des
modifications sur notre façon de faire les choses.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Oui. La grille tarifaire, qu'on disait 1989-1990
tantôt, est-ce qu'on a une idée quand on veut la... On dit qu'on n'a pas assez, présentement, d'information, qu'on cumule. Est-ce qu'on a une idée quand
est-ce qu'on veut la moduler pour la mettre au goût du jour?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin ou M. Richard.
M. Richard
(Daniel) : Pardon?
Le Président
(M. Rochon) : M. Richard.
M. Richard (Daniel) : Tout
d'abord, il faut mettre les
conditions pour récupérer cette information-là. Donc, vous avez parlé tout à l'heure de ratio, il faut augmenter le ratio en appel d'offres, ça veut dire donner un volume d'affaires suffisamment
volumineux pour pouvoir rechercher toute l'information pertinente.
Ce
que je disais tout à l'heure, cet après-midi, il faut que la représentativité de chacun des travaux soit suffisamment robuste sur le plan statistique. Parce que c'est
ça qu'on fait, c'est qu'il y a une analyse technico-économique sur
chacune des familles des travaux en fonction
des particularités régionales, donc ça prend une banque de données relativement
costaude pour pouvoir, effectivement, rechercher, je vous dirais, les effets
voulus.
Une fois que ce constat-là est fait,
effectivement, ça peut être transposé sur la grille de taux. Maintenant, est-ce
que ça va se faire cette année? La réponse,
c'est non, parce qu'il faut mettre les conditions des appels d'offres, et là ça
prend un volume suffisamment grand. Donc,
une année, ce n'est pas suffisant sur un volume d'affaires qui représente
25 % des budgets d'exécution, donc ça peut prendre deux ans,
peut-être trois ans.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
On parle de deux à trois ans, on pourrait penser à arriver avec une nouvelle
grille.
M. Richard
(Daniel) : Oui, oui, c'est ça.
Mme Drouin
(Line) : Et on comprend que l'année en cours, l'année 2018‑2019,
ça sera une année de transition. Voyez-vous,
on avait un objectif, c'est-à-dire toujours approvisionner les usines,
continuer l'approvisionnement des usines, ce qui fait en sorte que, si on avait... On s'est assuré que les
entreprises de travaux sylvicoles puissent aller voir le terrain
l'automne passé, question d'être capables tout de suite d'entrer en action dès
le printemps.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, Mme Drouin. M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui, merci, M. le Président. Un des problèmes, je pense, que tous mes collègues
ont soulevé, on a un peu de problèmes avec la transparence de Rexforêt
puis la quantité, naturellement, de contrats qui ont été donnés de gré à gré.
Est-ce que c'est possible d'avoir accès à cette liste-là, des contrats qui ont
donnés de gré à gré?
M. Richard
(Daniel) : Oui.
M. Lefebvre :
Oui?
M. Richard
(Daniel) : Oui, on peut vous la transférer, à la commission.
M. Lefebvre :
Parfait.
Mme Drouin
(Line) : Et, comme vous le savez, Rexforêt, c'est une filiale
d'Investissement Québec, donc, oui, ont le degré de transparence requis,
sans problème.
Le Président
(M. Rochon) : Alors, vous allez adresser ce document au
secrétaire de la commission.
Mme Drouin
(Line) : Oui, à votre secrétaire, oui.
Le Président
(M. Rochon) : Merci beaucoup. M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Oui. Juste sur le Guide sylvicole, là, je
trouve ça très intéressant. Juste, là, tantôt, j'ai manqué, vous avez
dit le... Le titre, c'est le Guide sylvicole?
M. Brizard
(Ronald) : Le Guide
sylvicole. Il y a deux tomes et il est disponible sur Les Publications du Québec en version papier et en version Web. Donc, vous
pouvez l'avoir sur votre tablette, là. Si vous allez en forêt, là, au lieu
de traîner un livre, vous traînez votre
tablette. Puis c'est de l'information utile à tous ceux qui s'intéressent de la
forêt. Le premier tome, c'est
l'information générale, là, sur les différentes essences, etc., la composition
forestière, et le deuxième tome, celui que je tiens dans mes mains, là,
c'est quelles sont les meilleures pratiques, meilleurs traitements aux
meilleurs endroits pour avoir le meilleur rendement. C'est ce que ça dit
là-dedans.
Le Président
(M. Rochon) : Merci, M. Brizard. M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Tantôt, on parlait de transfert de connaissances. J'aimerais savoir comment
avez-vous l'intention de vous assurer
que les nouvelles connaissances, les transferts de nouvelles connaissances qui
vont arriver vont se faire.
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Je ne sais pas si je vais trouver mon document... Ce que je
pourrais dire, c'est, un, ça va être, comme
on le disait, un certain sondage. On va travailler avec nos partenaires. On a
déjà des employés qui travaillent à...
et qui ont la connaissance, donc ils sont capables de nous alimenter. On va
travailler avec les partenaires, les entreprises de travaux sylvicoles. On entend mener une cueillette d'information très
importante, déjà dès cette année, pour être capables de déjà commencer
un cycle, là, de transfert d'information, de transfert de connaissances.
M. Lefebvre :
Vous allez vous assurer que ce transfert de connaissances là soit véhiculé.
Mme Drouin (Line) : Exactement,
et on va faire une évaluation, un bilan à tous les ans par la suite.
M. Lefebvre :
O.K., parfait. Merci.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
C'est complet pour moi, M. le Président.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. le député d'Arthabaska. On
passe aux députés ministériels. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. On était, tout à l'heure... vous nous arrivez dans le
multiressource et les zecs ou les
secteurs publics. J'en ai trois dans mon comté, Louise-Gosford et Franceville,
où on a vraiment un problème. Puis je comprends
exactement ce que vous dites, où la gestion des zecs, les gestions des chemins
forestiers, les sentiers forestiers, l'aménagement touristique, les
chasseurs, les érablières, O.K., où, là aussi, on a un problème très sérieux
dans le secteur du sud du Québec parce que
la valeur économique de ces érables-là, elle est 100 fois plus élevée que
sa valeur forestière. Je veux juste
que vous l'entendiez pour être certain que vous le notez parce que c'est très
important chez moi. Puis, dans ces trois secteurs-là, on parle de
quelques millions d'érables disponibles, donc c'est très, très important.
Puis
ça, ça m'amène à un autre segment de votre structure. Vous nous aviez parlé de
71 unités d'aménagement. Vous êtes rendus maintenant à 63?
Des voix :
...
M. Bolduc :
60? Combien il y a de monde dans chacune de ces... qui gère ou qui travaille
dans une unité d'aménagement?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin, M. Richard?
M. Richard
(Daniel) : En moyenne, c'est une dizaine, une quinzaine de personnes.
M. Bolduc :
Une dizaine de quinzaines de personnes sur 60, ça veut dire qu'on parle de
700 personnes, à peu près.
M. Richard
(Daniel) : Je vous dirais que j'ai en charge 1 200 employés.
M. Bolduc :
Puis qui font quoi?
M. Richard
(Daniel) : Qui sont en...
M. Bolduc :
Non, mais les 60 unités d'aménagement, ça en fait 700. Il m'en manque 500,
là.
M. Richard (Daniel) : Je tente de répondre à votre question. Ça fait
que ma première mathématique n'est pas bonne
parce qu'à Québec j'en ai peut-être une centaine, peut-être 125, donc la
différence est en région. Et votre question réfère aux unités d'aménagement, mais il faut comprendre aussi qu'en
région il y a des sièges sociaux. Exemple, hein, si on regarde à Capitale-Nationale, qui est... la
personne qui est en charge de cette direction générale est à Québec. Elle a
son équipe aussi de soutien. Donc, quand on regarde la structure
organisationnelle, il y a des unités d'aménagement qui relèvent de ces
directions générales là.
M. Bolduc :
Comment on fait pour avoir des unités d'aménagement qui gèrent... Je ne sais
pas quelle superficie, une unité d'aménagement, ça représente. Est-ce
qu'ils sont variables? Est-ce que c'est égal? Comment ça marche?
M. Richard
(Daniel) : C'est variable.
M. Brizard
(Ronald) : 30 millions d'hectares sur...
M. Bolduc :
30 millions sur 60, ça fait 50 000?
M. Brizard
(Ronald) : Oui.
M. Bolduc : Est-ce que c'est à peu près pareil ou bien si ça
peut aller du simple au double? Comment c'est défini, ça?
M. Brizard
(Ronald) : Il y en a qui sont très grandes. Il y a des unités
d'aménagement de 2 millions d'hectares.
M. Bolduc :
Donc, le 50 000, c'est une moyenne, mais il y a un écart type très large.
M. Brizard
(Ronald) : Oui, oui.
M. Richard (Daniel) : Le nombre
d'individus est fonctionnel de ça.
M. Bolduc :
O.K., mais le nombre d'individus est adapté en fonction de cette superficie-là.
M. Richard
(Daniel) : Oui, oui, oui.
• (16 h 50) •
M. Bolduc :
Puis vous savez que, dans le sud du Québec, on a des unités d'aménagement, mais
on essaie de faire gérer par du monde à temps partiel. Là, je comprends
pourquoi on a des problèmes.
Le Président
(M. Rochon) : Ça, ce n'était pas une question, c'était un commentaire.
M. Bolduc : C'est un petit commentaire, une réflexion. Mais
non, mais ça explique... Parce que vous dites que 10, 15 personnes, si vous le représentez sur
un 50 000 hectares, ça veut dire une personne pour
3 000 hectares, là, ou quelque chose comme ça, ça fait que,
quand vous en avez 2 millions, là, on a le nombre correspondant. Maintenant,
tous ces gens-là, est-ce qu'ils sont dédiés directement à faire la planification forestière? Comment ça marche, là, la gestion d'une unité d'aménagement?
Le Président
(M. Rochon) : M. Richard.
M. Richard
(Daniel) : Une unité d'aménagement a la responsabilité, effectivement,
de faire la planification forestière, mais
tout ça part d'un chapeau qui s'appelle le PAFI, le plan d'aménagement
forestier intégré, vous avez le niveau tactique, vous avez le niveau
opérationnel. Alors, chacune des unités d'aménagement est greffée à ce plan d'aménagement là. Donc, quand on regarde au niveau des activités
de planification un
petit peu plus fines, chacune
d'entre elles ont des responsabilités pour soutenir cette démarche-là.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc : Mais ça fonctionne par secteurs? Comment ça marche?
Dans le sens, vous avez vos PAFI et puis... Si vous dites, par exemple,
vous avez une unité d'aménagement de 2 millions d'hectares, prenons
celle-là, là, il y a une quantité de gens. Est-ce qu'ils sont... Vous prenez le 2 millions d'hectares puis vous le divisez en secteurs
naturels ou en secteurs géométriques?
Je ne sais pas comment vous divisez ça pour le potentiel de bois, pour
qu'est-ce qu'on va couper. Comment tout ça se structure, s'organise pour
faire la gestion de la forêt publique au gouvernement?
M. Richard (Daniel) : Bien, chacun a des unités d'aménagement, et c'est
le Forestier en chef qui donne le signal. C'est-à-dire, en fonction de
son évaluation, en fonction de son étude, de ses analyses, il va dire :
Dans telle unité d'aménagement, j'ai tant de possibilités forestières. Et tout ça, c'est basé sur la
cartographie des inventaires, de données techniques et scientifiques. Et à partir de ça, en fonction d'orientations régionales... Parce qu'il ne faut pas oublier
que toute l'harmonisation des usages passe à travers une espèce de table de
consultation, qui s'appelle les tables GIRT, dans lesquelles le chasseur, le
pêcheur...
M. Bolduc :
...
M. Richard (Daniel) : Oui, c'est ça. Même les autochtones sont invités,
le forestier, tout le domaine faunique, les territoires fauniques
structurés s'échangent les préoccupations dans lesquelles ils peuvent orienter,
je vous dirais, des objectifs que je qualifierais de stratégiques sur le plan
régional pour chacune de ces unités d'aménagement là.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc : Merci. Cette table GIRT là vous ramène un filtre
ou une information nettoyée ou restructurée, puis maintenant
ça revient chez vous. Vous faites quoi avec ça?
M. Richard (Daniel) : D'abord, la table GIRT n'est pas une table
décisionnelle, c'est une table de consultation. C'est-à-dire que le ministère
va prendre le pouls des différents enjeux, des différents partenaires qui
siègent à cette table-là. Donc, en fonction
des préoccupations partagées et manifestées par chacun des intervenants, le
ministère essaie d'obtenir un consensus, et lorsqu'il ne l'obtient pas,
bien, il prend une décision en fonction de l'intérêt public.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc : Donc, maintenant,
quand on arrive avec tous ces gens-là, puis que vous arrivez, puis vous
dites... puis je vous donne la planification de 2016‑2017, vous dites : On va reboiser
112 millions d'arbres, comment vous faites? Parce qu'il y a eu des
coupes. J'imagine, partout où il y a eu des coupes, vous replantez l'année
prochaine ou à court terme, là, non? Comment ça marche? Là, je ne vois pas la
structure opérationnelle puis la structure de sylviculture. Je veux les
reconnecter, là.
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard va vous éclairer, je pense.
M. Brizard (Ronald) : Ce qu'il est important de retenir, c'est
que 80 % de nos forêts, 80 % de nos forêts, après coupe, là, se régénèrent naturellement. Donc, on reboise une infime partie de nos forêts. Ça, c'est la
dynamique naturelle de ce que
j'expliquais tantôt. 80 % de nos forêts, là, sans intervention... Bien,
dans le fond, je vais le dire différemment. C'est que
la façon dont la coupe, elle est faite, la coupe, elle est planifiée pour
s'assurer qu'on protège la régénération et les sols. Donc, il y a déjà de la régénération
préétablie, et la coupe, elle vise à s'assurer que, quand la coupe est
terminée, le secteur forestier, la forêt, après la coupe, va être en
mesure de se rebâtir naturellement. Et ça, ça se fait sur 80 % de nos
superficies, 80 % de nos superficies.
Le Président
(M. Rochon) : Oui, M. Richard.
M. Richard
(Daniel) : Alors, on peut imager de la façon suivante, c'est qu'on
récolte à peu près huit fois la superficie
de l'île de Montréal en
termes de récolte de bois et on
reboise l'équivalent d'une superficie de l'île de Montréal.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc : O.K. C'est une information très, très
pertinente. Ça veut dire que la sylviculture représente 10 %,
12 % des coupes de bois de superficie totale.
M. Brizard
(Ronald) : Oui, mais sauf que, pour nous, là, la récolte, c'est un
traitement sylvicole parce que la récolte, quand elle est bien faite,
faite de la bonne façon, en respect de l'environnement, eh bien, ça permet
aussi, là, d'aménager la forêt. C'est une
façon d'aménager la forêt parce que, quand on est rendus à récolter les bois,
c'est parce que les bois ont atteint
un niveau de maturité tel qu'il faut renouveler la forêt. Donc, la récolte est
un traitement sylvicole. Puis après
ça, bien, même la régénération naturelle, on va s'y attarder parce que, quand
la régénération naturelle a besoin d'un traitement sylvicole, soit d'être éclaircie, etc., on va aussi investir
dans ces forêts-là pour atteindre les objectifs qu'on a, soit de rendement forestier ou de production, là, de
bois, là, pour répondre aux besoins de l'industrie. Même, on le fait
dans la régénération naturelle.
M. Bolduc :
Est-ce que c'est ça qui fait que votre... Quand on regarde votre reboisement ou
votre éducation, il y a quand même une
différence d'hectares considérable, là, on parle, par exemple, de
75 000 hectares pour le reboisement puis 55 000 pour l'éducation de repeuplement. C'est en lien avec la
reforestation naturelle puis où les cycles se retournent?
M. Brizard
(Ronald) : Oui, parce que, là, quand on vient pour entretenir la
forêt, là, on entretient nos plantations mais on entretient aussi la
forêt naturelle, donc vous avez les deux, là, dans le volume, là, dans les
superficies que vous avez, là.
M. Bolduc :
Ça commence à se tenir, ça.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic a l'impression d'être
devant l'émission Découverte, j'ai l'impression.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président
(M. Rochon) : Et nous avons tous un peu ce sentiment-là, je vous
rassure, là.
M. Bolduc :
Non, mais en fait on parle de sylviculture, mais c'est la ressource bois, forêt
publique, puis comment ces deux-là sont connectées, pour moi, c'est un
peu mystérieux. Donc, on a 1 000 personnes, à quelque part, là, qui travaillent là-dessus à plein temps pour essayer
d'organiser ça. Je pense que ça vaut la peine de comprendre, parce que l'objectif de la commission ici, souvent, c'est,
bon, bien, vous faites du travail, il est bien fait, ce travail-là, à quoi ça
sert, où est-ce qu'on s'en va avec ça. C'est un peu ce qu'on est en train de
faire.
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Mais en complément d'information, voyez-vous, au ministère
des Forêts, de la Faune et des Parcs,
la majeure partie de l'équipe est en région, là. Nous grandes équipes sont en
région sur tout le territoire du Québec.
M. Bolduc :
Mais est-ce qu'ils sont répartis par les régions administratives ou en régions...
Mme Drouin
(Line) : Ils sont présents dans les différentes régions
administratives, et il peut y avoir une direction générale qui regroupe
les employés de deux régions administratives, par exemple.
M. Bolduc :
O.K. Ça fait qu'en fonction des critères qu'on a ici, là, il y en a une
douzaine ou à peu près?
Une voix :
10.
M. Bolduc : 10? O.K. Donc, ça, c'est vos secteurs à partir
desquels vous faites votre planification provinciale. O.K.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, M. le député de Mégantic. On va
passer à l'opposition officielle. M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Merci, M. le Président. Donc, ça va être notre dernier bloc. On en aurait eu un
autre, mais je pense que... On a posé beaucoup de...
Une voix : Vous avez un mal
de bloc.
M. Roy : J'avais un mal
de bloc. Écoutez, bon, la différence entre un traitement puis une prescription,
si je comprends bien, une prescription,
c'est du court terme, c'est : l'année qui vient, on fait une prescription,
et du traitement, bien, c'est plutôt à long terme, selon ce que j'ai vu
dans la littérature. Actuellement...
Une voix : C'est-u ça?
M. Brizard (Ronald) : Bien, je
vais dire...
M. Roy : Bien, je vais
terminer ma question. Après ça, vous clarifierez.
M. Brizard (Ronald) : Ah!
excusez, je...
Le Président (M. Rochon) :
Allez-y, M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Bon, quand on regarde tout ça, on manque d'indicateurs, etc., et ça nous envoie
vers ce qui semble être une vision
assez à court terme ou un an d'avance, peut-être deux, des travaux. Moi, ce
n'est pas nécessairement dans le rapport,
mais c'est une inquiétude qui a été soulevée en ce qui a trait à la
main-d'oeuvre puis à l'imprévisibilité pour les entreprises en termes de recrutement parce qu'on signe des contrats
tard, souvent, et on ne sait pas ce qui va se passer l'année d'après. Même si vous me dites : Bon,
il y a du gré à gré, cinq ans, mais en même temps tout semble être
ralenti de manière assez significative dans
l'octroi des contrats — bien, c'est ce qu'on nous dit sur le terrain, O.K.? — et là ça fait en sorte que tu as du monde qui arrête de travailler
au mois d'août, puis ils recommencent au mois de septembre, puis les...
Est-ce que c'est quelque chose que vous avez l'intention d'améliorer, la
rapidité pour donner le go pour les travaux sylvicoles
pour les entreprises qui sont en pénurie de main-d'oeuvre? Parce qu'il y a une
imprévisibilité dans la signature des contrats, ce qui fait que les gens
se poussent puis ils vont voir ailleurs.
Le Président (M. Rochon) :
M. Richard.
• (17 heures) •
M. Richard
(Daniel) : La réponse, c'est
oui. On a conversé avec les trois associations, le RESAM, l'AETSQ puis
les coopératives forestières, dans lequel on s'est entendus d'améliorer
davantage ce qu'on appelle la planification collaborative.
Eux, ils sont capables de voir des choses sur le terrain et ils sont capables
de partager cette information-là au niveau
des fonctionnaires du réseau régional pour venir, effectivement, cibler
davantage les actions ou les traitements particuliers. Mais il faut revenir à la case de départ, la récolte. Alors, quand le BGA décide, dans sa PRAN,
qu'il n'ira pas exploiter à tel endroit puis qu'il
décide ça au printemps, c'est sûr que, nous, là, dans le cycle, là, de planification, il nous retarde. Alors, oui,
on prend l'engagement d'améliorer
la planification au niveau des travaux sylvicoles dans un contexte d'assurer, au niveau des entreprises sylvicoles,
un minimum de prévisibilité. Et ça, on s'est engagés à le faire, et ça,
on va le faire ensemble, avec un comité de liaison entre les trois associations
et nous.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Bonaventure.
M. Roy : Donc, dans la
séquence, vous me dites : C'est au niveau de la planification de la
récolte qu'il y a une problématique.
M. Richard
(Daniel) : Non. Je vous
dirais que c'était comme une chaîne de valeur, c'est-à-dire qu'il faut
regarder chacune des étapes puis comment
qu'on peut les optimiser tous ensemble. Parce qu'il faut regarder, au bout de
la chaîne, la valeur ajoutée que ça peut donner, mais il faut prendre
chacune des étapes de la planif.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Bonaventure.
M. Roy : Je laisserais
la parole à mon collègue.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Saint-Jérôme et fier Jérômien.
M. Bourcier :
Oui, tout à fait, Saint-Jérôme, qui est le centre de l'univers, pour les
auditeurs qui nous écoutent. Alors, on a beaucoup de forêts, hein, à
Saint-Jérôme. Là, écoutez, je reviens sur ce que disait tantôt M. le député
de...
Le
Président (M. Rochon) : Je m'excuse, M. le député de
Saint-Jérôme, je suis forcé d'interrompre ici la commission et de suspendre les
travaux pour un vote en Chambre. Nous reprendrons ces travaux après ce vote.
Alors, nous
suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à
17 h 2)
(Reprise à 17 h 26)
Le
Président (M. Rochon) :
Alors, on va reprendre. Alors, la Commission de l'administration publique reprend ses travaux.
La commission est
réunie pour procéder à l'audition du ministère des Forêts, de la Faune et des
Parcs sur le chapitre 4 du rapport du printemps 2017 du Vérificateur
général du Québec intitulé Travaux sylvicoles.
Et,
au moment de l'interruption de nos travaux il y a quelques
instants, le député de Saint-Jérôme avait la parole, que je
lui recède. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Exactement. Donc, je vais aller dans le même sens que M. le député de Mégantic était tantôt
par rapport aux PAFI. Donc, bien, pour les gens qui nous écoutent, les PAFI, donc,
c'est des plans d'aménagement forestier intégrés, c'est bien ça? Ils sont révisés tous les cinq ans? Ils ont des
objectifs d'aménagement, des stratégies
d'aménagement forestier, c'est bien ça?
Alors,
pour la période de 2018 à 2023, je veux avoir votre opinion, est-ce que c'est
une bonne chose de passer de 76 à 60 PAFI? Est-ce qu'il y a une raison
administrative à ça, manque de ressources, trop de boulot, sans faire de jeu de
mots?
Le Président
(M. Rochon) : Alors, M. Brizard, du ministère.
M. Brizard (Ronald) :
Oui. Écoutez, il y a eu, bon, des différents choix qui ont été faits, là, par
rapport au regroupement des unités
d'aménagement. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on souhaite regrouper
les unités d'aménagement. La
principale raison, c'est la possibilité de créer des synergies, donc trouver
des façons... Plus le territoire, on
est en mesure de le consolider, de regrouper des unités ensemble, plus on est
en mesure aussi, là, de créer des synergies, donc créer de la valeur à partir, là... C'est une façon simple de créer
de la valeur parce qu'on est capables d'optimiser les façons de faire puis on est capables aussi de
réduire, dans le fond, la charge parce qu'on a réduit le nombre
d'activités à répétition. Donc, quand on passe de 70 PAFI à 60, bien, on réduit
le nombre de PAFI à réaliser puis on est en mesure d'augmenter, là,
l'optimisation de ces processus-là sur un plus grand territoire, donc,
effectivement, c'est un élément qui facilite
la réalisation des travaux. Puis toutes ces fusions d'unités d'aménagement là
ont suscité le consensus auprès, là, de
l'industrie, des milieux régionaux. Donc, les gens, là, s'entendent pour dire
que cette décision-là, ça a été une bonne décision pour les territoires,
pour le secteur forestier.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
J'ose croire, donc, que c'est pour, majoritairement, des raisons
administratives et de gestion que vous avez fait ces changements-là,
c'est bien ça? Mais on généralise, là...
M. Brizard
(Ronald) : Non, non. Bien,
si j'y vais en termes clairs, une des raisons principales, c'est la possibilité
d'augmenter les possibilités forestières, donc de créer de l'activité économique.
Donc, dans plusieurs territoires, le fait de fusionner des unités d'aménagement
forestier, ça permet de créer de l'activité économique.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Est-ce
qu'il y a des pertes d'emploi qui
sont reliées avec ce changement de zone là, cette fusion-là? Non? Pas du
tout?
M. Brizard
(Ronald) : Ah! pas du tout.
Au contraire, c'est de la création d'emplois parce qu'en augmentant les possibilités
forestières on augmente, dans le fond, l'activité économique dans ces territoires-là.
Donc, non, il n'y a pas de perte d'emploi. Au contraire, c'est de la
création d'emplois.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Saint-Jérôme.
• (17 h 30) •
M. Bourcier :
O.K. Moi, je retourne vers, donc, toujours, je disais, la racine du problème,
je retourne aux arbres. À ce
moment-là, est-ce qu'on balance par-dessus bord la spécificité de plusieurs
types de forêts des régions en faisant ça? Il me semble qu'en ayant plusieurs PAFI, plus que 60, on aurait peut-être... à
cause des changements climatiques on aurait des régions qui sont
redéfinies. Avez-vous tenu compte de ça?
M. Brizard (Ronald) : Non,
parce que la stratégie, elle est toujours basée sur la réalité terrain. Ça fait
que, que vous ayez... Puis le meilleur exemple, c'est qu'on a des unités
d'aménagement à 2 millions d'hectares puis on en a à 50 000, 60 000, 70 000,
100 000 hectares. Donc, on a déjà des très grandes unités
d'aménagement, mais le principe est
toujours le même. C'est-à-dire que la stratégie d'aménagement forestier, elle
est basée sur la connaissance du territoire spécifique à aménager, donc
c'est des... Puis, bon, on n'aménage pas le 2 millions d'hectares d'un
seul coup, donc c'est 1 % du territoire
qu'on aménage annuellement, qu'on récolte et qu'on aménage annuellement, donc
c'est une petite superficie. Et cette superficie-là, elle est
particularisée en fonction de la réalité terrain.
M. Bourcier : Donc, ce que vous
nous dites, c'est que le... Bien, je vais reformuler ma question : Est-ce
qu'il y a des liens avec le reboisement, les
types d'essences d'arbres qui évoluent selon les changements climatiques?
Est-ce que vous avez tenu compte de ça? Je vous repose la question, là,
pour être bien sûr.
M. Brizard (Ronald) : Non, il
n'y a pas de lien. C'est-à-dire que l'orientation d'adapter les pratiques sur
un territoire donné se fait de la même façon que ça soit une unité
d'aménagement ou deux unités d'aménagement fusionnées,
là. Donc, il n'y a pas d'écart sur l'approche. On ne vient pas diluer
l'approche parce qu'on fusionne des unités d'aménagement forestier.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. Brizard. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Bien, je retourne encore sur les changements climatiques. Je reviens avec ça
parce que je vois, dans le rapport du
Vérificateur général ici, ou dans, plutôt, les recommandations, c'est le...
dans le plan d'action, excusez-moi, on
dit que «[vos] connaissances sur les changements climatiques [n'ont] pas permis
jusqu'à maintenant de disposer de matrices d'ajustement de croissance
permettant de mesurer les effets concrets à l'échelle de travail des
possibilités forestières». Donc, ça, vous me dites que ça a été évacué dans la
refonte des PAFI?
M. Brizard
(Ronald) : Bien, c'est-à-dire que, dans le PAFI actuellement en
vigueur, dans le PAFI 2013‑2018, ça n'a
pas été tenu compte. Là, ce qu'on propose, c'est d'élaborer, comme je disais
tantôt, l'identification des vulnérabilités, des scénarios qui vont permettre d'adapter nos pratiques pour chacune
des vulnérabilités. Et la stratégie d'adaptation aux changements climatiques, lorsqu'elle sera connue,
vulnérabilités et scénarios, bien là, elle pourra être intégrée dans les
stratégies pour chacun des PAFI.
Actuellement, ce n'est pas le cas, et ça pourra l'être, là, dans les prochains
PAFI, une fois que l'information sera connue.
Le Président (M. Rochon) : M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Ça pourra ou ça
va?
M. Brizard (Ronald) : Ça va
l'être, ça va l'être.
M. Bourcier : Ça va l'être.
Donc, ça veut dire que ça ne l'était pas avant.
M. Brizard
(Ronald) : Non, non, ça ne l'était pas avant parce que... Écoutez, les
changements climatiques par rapport au secteur forestier, quels sont les
risques? Si on prend les feux de forêt, les feux de forêt... D'être capable d'identifier quel est l'effet des changements
climatiques sur les feux de forêt, bon, ce n'est pas nécessairement évident,
là, parce que, tu sais, ça se fait sur des
longues périodes. Donc, il faut vraiment prendre le temps d'analyser les
risques puis d'adapter nos pratiques,
puis il faut faire les bonnes actions. Pour faire les bonnes actions, il faut
cibler la problématique, il faut la documenter de la façon la plus
réaliste possible, là.
Donc, c'est
des changements qui se font sur des très longues périodes. Puis aujourd'hui,
là, si on disait, bien, quel est
l'impact réel aujourd'hui, là, des changements climatiques par rapport au
secteur forestier, ce n'est pas des changements qui sont très perceptibles. Donc, on n'est pas capable
de dire : Le risque, il est important aujourd'hui, là, c'est des risques
qui vont, tu sais, être importants sur une
longue période. Mais, tu sais, on n'est pas à quelques mois près avant de
tomber dans des tragédies liées aux changements climatiques, c'est des
processus qui sont très lents.
Le Président (M. Rochon) :
Merci, M. Brizard. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Bien, au
ministère, donc, on est conscients que les forêts évoluent selon les
changements climatiques, la météo. Il y a
des changements d'essences d'arbres qui sont naturels, mais il y en a qui
s'éteignent à cause que c'est plus chaud; il y en a d'autres que c'est
moins froid, là. Pour toutes sortes de raisons, notre forêt évolue. Donc, le
ministère tient compte de ces facteurs-là. Et vous nous assurez, à la
commission, que pour les années à venir, les changements climatiques, vous
allez porter, donc, une attention très importante à ce niveau-là des choses.
M. Brizard (Ronald) : Oui, tout
à fait, tout à fait.
Le
Président (M. Rochon) : Il reste quelque 40 secondes à
l'opposition officielle. Est-ce que vous souhaitez en disposer, vous en
servir? M. le député de Bonaventure, peut-être?
M. Roy : Bien, vous
remercier, tout simplement, d'avoir répondu à nos questions.
M. Bourcier :
Oui, tout à fait.
Le
Président (M. Rochon) : Merci, messieurs. Maintenant, les députés
ministériels, et M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Une question. On a parlé des unités d'aménagement,
puis, pour moi, c'est beaucoup plus
clair, comment vous le faites. Maintenant, ce que je voudrais savoir :
Est-ce que vous allez travailler avec des indicateurs globaux puis avoir
des indicateurs qui vont nous permettre... des récoltes, des statuts, la
compréhension d'une unité d'aménagement,
qu'elle soit petite ou grosse? Est-ce qu'on va pouvoir regarder les indicateurs
fonctionnels pratiques pour identifier ce que vous faites au niveau de chaque
unité d'aménagement?
Le Président
(M. Rochon) : Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Je vais commencer la réponse, que mes collègues enrichiront
assurément. Effectivement, il y aura des
indicateurs. On parlait de la stratégie de production du bois nationale, qui
aura un indicateur global, il y aura des stratégies régionales qui
auront aussi de tels indicateurs. Et, bien entendu, on s'est engagés à avoir un
indicateur supplémentaire, dans le rapport annuel du ministère, qui va venir
préciser les indicateurs et les cibles à atteindre.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Ça me va. Moi, j'ai complété.
Le Président
(M. Rochon) : Vous n'avez pas d'autres questions? Oui, M. le
député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Une dernière petite question. M. le Président, vous me ramenez à l'ordre si
jamais c'est une question qui est non pertinente, parce que je vais
sortir un petit peu du rapport du Vérificateur général qu'on a aujourd'hui.
M. Brizard
a parlé à quelques reprises de biodiversité de nos forêts. Quand on parle de
biodiversité de nos forêts, on a les
produits non ligneux qui font partie de nos forêts. Dans la région de la
Mauricie, entre autres avec mon collègue de Champlain, nous avons
rencontré un ingénieur forestier, M. Patrick Lupien, qui est le
coordonnateur de la Filière mycologique de
la Mauricie. De plus en plus, on exploite, dans nos forêts, le champignon
forestier en Mauricie au niveau touristique.
Également, au niveau du domaine de la restauration, on a des restaurateurs qui
se spécialisent dans des produits vraiment
locaux et qui cuisinent le champignon forestier que l'on peut cueillir en
Mauricie. Et de plus en plus, bien, on cueille les champignons
maintenant également en Abitibi.
Donc,
je voudrais voir un petit peu, de votre côté... Dans les travaux sylvicoles,
bon, on a à faire du reboisement, on a
à préserver notre forêt, mais on... Puis vous parliez à quelques reprises, là,
de la durée qui est tellement longue. On plante des arbres aujourd'hui, mais on va les récolter dans 30, 40,
50 ans. Cette filière-là se développe de plus en plus, il y a un créneau économique intéressant. Les pays
asiatiques sont friands de plusieurs types de champignons qui poussent
dans nos forêts. Donc, en rencontrant ces
gens-là, on a vu un potentiel économique intéressant, un potentiel
d'exploitation intéressant. De votre
côté, au niveau du ministère, avec les travaux sylvicoles, et tout ça, comment
vous voyez ça? Est-ce que vous en avez entendu parler? Et, pour les
prochaines années, comment ça se passe dans votre ministère à ce niveau-là?
Le Président
(M. Rochon) : M. Brizard.
M. Brizard
(Ronald) : Oui. Je dirais que la culture ou la récolte des champignons
en forêt est un sujet, là, qu'on entend
fréquemment parler. C'est vrai pour l'ensemble des produits non ligneux, là,
que ça soit le bleuet, on a parlé, là, de la culture des érablières. Il y a aussi des cultures, là, bon... on a fait,
bon, de la production d'hyphes, là, pour des produits de l'industrie pharmaceutique. Et donc, il y a
différentes utilisations, là, qu'on peut tirer de la forêt. C'est pour ça que
tantôt je parlais... un des objectifs, c'est créer de la valeur à partir de la
forêt. Donc, le volume de bois, c'est une dimension, mais il y a des
opportunités économiques qui peuvent être faites à partir de la même
superficie. Donc, il n'y a rien d'incompatible
entre aménager la forêt pour produire du bois puis aménager la forêt pour
récolter des champignons, etc.
Maintenant,
là, l'enjeu, c'est un enjeu de connaissances. Donc, chaque type de territoire,
chaque type de forêt peut, à la
limite, avoir un type de champignon. Et il y a des champignons qui sont
associés aux feux de forêt. Donc, quand il y a un feu de forêt, il y a un type de champignons. Il y
a des champignons qui sont associés aux forêts feuillues. Donc, c'est
cette connaissance-là qu'il faut, tu sais,
acquérir, partager. Puis nous, le ministère, on est, encore une fois, dans
l'objectif de production de valeur,
et la stratégie d'aménagement durable, elle est claire là-dessus, que le
ministère souhaite saisir les opportunités
d'affaires en lien avec les différentes productions non ligneuses, notamment
les champignons, puis qu'on est à l'affût
des opportunités. Puis on est prêts à accompagner les promoteurs, là, à la
limite de nos moyens, parce que ce n'est pas nécessairement dans le coeur de nos activités, mais être capables de recevoir les préoccupations,
là, des entreprises pour être capables de faire une gestion intégrée de
cette ressource-là, donc, voilà.
Le Président
(M. Rochon) : M. le député de Trois-Rivières? Non, ça va?
M. Girard :
Merci beaucoup. Ça complète nos questions, de notre côté.
• (17 h 40) •
Le
Président (M. Rochon) :
C'est une dernière question qui nous aura ouvert l'appétit, à l'approche du
souper, champignons, vous avez même ajouté les bleuets à ça, alors, merci.
Je
vais vous offrir, madame messieurs, là, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, la possibilité
d'un mot de conclusion, si vous voulez, brièvement. Mme Drouin.
Mme Drouin (Line) : Oui, je
serai brève, avant que vous ne soyez appelés pour un prochain vote. Donc, je voulais vous remercier pour vos questions. Et nous
espérons honnêtement d'avoir pu vous aider à mieux comprendre
le domaine, notre domaine, qui est technique et qui est complexe.
Je remercie mes collègues Ronald et Daniel pour
avoir répondu, avoir enrichi mes réponses, bien entendu. Je remercie aussi
l'équipe, qui a travaillé si fort pour nous soutenir dans ce mandat.
Je vous
assure que le ministère est engagé à répondre aux préoccupations soulevées. Nous avons pris note des éléments soulevés. Et notre
volonté de compléter le plan d'action proposé est claire, nous entendons mettre
tout en oeuvre pour le réaliser dans les délais indiqués. Merci.
Le Président (M. Rochon) :
Merci. Alors, je remercie M. le Commissaire au développement durable et son
équipe, ainsi que Mme la sous-ministre et son équipe pour leur collaboration
aux travaux de la commission.
La commission
suspend ses travaux quelques minutes avant de se réunir en séance de travail afin de statuer sur ses observations, ses conclusions et ses recommandations
à la suite de l'audition. Merci à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 17 h 42)