(Quinze heures deux minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, on va entamer nos
travaux. Je constate le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans cette salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires, s'il vous plaît.
La Commission
de l'administration publique est réunie pour procéder à l'audition du ministère
des Transports, de la Mobilité
durable et de l'Électrification des transports en suivi de la
recommandation 8.4 du 34e rapport de la Commission de
l'administration publique.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires.
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Ouellet
(René-Lévesque) est remplacé par M. Traversy (Terrebonne) et
M. Villeneuve (Berthier) est remplacé par M. Therrien (Sanguinet).
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup. Alors, comme
d'habitude, on va commencer par un exposé du ministère, et le reste de la séance sera consacré aux échanges avec les
membres de la commission. Le temps sera partagé entre le groupe
parlementaire qui forme le gouvernement et les députés de l'opposition, donc,
en alternance, le temps est bien partagé.
M. le sous-ministre, M. Lacroix, je vous invite
à nous présenter les gens qui vous accompagnent et ensuite nous faire votre
présentation. Vous avez une dizaine de minutes.
Exposé du sous-ministre des Transports, de la Mobilité
durable
et de l'Électrification des transports, M. Marc Lacroix
M. Lacroix
(Marc) : Oui. Merci, M. le Président. Alors, en commençant par mon
extrême gauche, Mme Danièle Cantin,
qui est du sous-ministériat à l'administration et à l'observation des règles
contractuelles; M. Jérôme Unterberg, nouveau
sous-ministre adjoint au ministère, depuis quelques semaines seulement,
sous-ministériat aux politiques, c'est ça;
mon collègue à ma droite immédiate qui est Stéphane Lafaut, qui, lui-même, est
au ministère depuis six mois, c'est ça, qui est le sous-ministre associé aux opérations territoriales; Marie-France
Bédard, sous-ministériat aux grands projets; Chantal Gingras, sous-ministre adjointe, c'est ça, à la
région métropolitaine de Montréal; et Anne-Marie Leclerc, à mon extrême droite, qui est sous-ministre à l'ingénierie et
aux infrastructures et qui est l'ingénieure en chef au ministère des
Transports, de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports. Alors, M. le Président, MM. les députés, nous
vous remercions de nous accueillir
aujourd'hui... Juste avant, je réalise que j'ai fait un oubli. J'ai invité
aussi, cet après-midi, Mme Lysane Montminy, qui est la nouvelle
sous-ministre adjointe à la performance organisationnelle, elle entre en
fonction lundi seulement. Et Mme Montminy, qui est ici, derrière, je
souhaitais qu'elle entende de vive voix les préoccupations des parlementaires,
donc je me suis permis de l'inviter. Donc, nous vous remercions de nous
accueillir aujourd'hui.
Dans la foulée de la dernière audition du ministère,
le 18 mai dernier, les membres de la commission, suivant les termes employés dans son 34e rapport, se sont
dits alarmés et inquiets. Ils croient que les différents éléments
soulevés démontrent d'importants problèmes
de gestion organisationnelle au sein du ministère. Ce jugement sévère
et les turbulences qui en ont découlé ont eu pour effet de porter
atteinte à sa réputation et à sa crédibilité. Force est d'en conclure que le rétablissement de la confiance entre les parlementaires et la haute direction du ministère est au coeur de la présente audition. Dans les circonstances, je me sens pleinement
investi du mandat que le premier
ministre confiait à mon
prédécesseur, soit de, et je cite, «définir
de nouvelles façons de faire et de revoir l'organisation du travail au
sein du ministère avec pour objectifs d'assurer la plus
grande transparence et la rigueur dans ses actions». Nous sommes déjà à pied
d'oeuvre.
Avant de vous
exposer les mesures prises depuis le dépôt du rapport de la commission et
discuter de nos visées dans un tel
contexte, je voudrais vous entretenir de la culture organisationnelle, puisqu'on
y a fait abondamment référence. Les constats
que je pose à cet égard se fondent sur mes 25 années d'expérience à
titre de haut fonctionnaire de même
que sur les nombreux échanges, formels et informels, que j'ai eus avec
des membres du personnel depuis ma prise de poste, le 7 novembre dernier.
Mon opinion se fonde également sur les résultats d'un sondage interne, lequel
visait à mesurer le niveau de mobilisation des employés et à mieux cerner nos
forces ainsi que les pistes d'amélioration à prioriser. Mon regard repose enfin sur les observations formulées par une firme
externe dans le cadre d'un mandat confié à celle-ci par mon
prédécesseur.
Le terme «culture organisationnelle» réfère à
l‘ensemble des normes, valeurs, comportements et règles non écrites qui
orientent la manière dont les choses s'opèrent au sein de ce ministère, qui
compte plus de 6 500 employés. «La
culture, a-t-on
déjà écrit, fonctionne comme la quille d'un grand voilier. On la voit si peu
qu'on pourrait en oublier l'existence;
c'est pourtant elle qui donne [...] sa stabilité au bateau, qui permet à
l'équipage de tenir son cap, c'est elle qui facilite la remontée au vent
même par gros temps.»
Lorsque la gouverne d'un organisme public fait l'objet de critiques aussi vives que soutenues, il devient
nécessaire que ses dirigeants identifient les dimensions de la culture qui
doivent être modifiées et adaptées au contexte et aux défis à relever.
En contrepartie, il
est tout aussi important de miser sur les aspects qui constituent des atouts.
Des forces, le ministère en possède plusieurs : un vaste portefeuille de
compétences et d'expérience, une connaissance intime du territoire et des détenteurs d'enjeux, un fort sentiment d'appartenance
et un niveau d'engagement élevé de la part de ses employés, une remarquable capacité d'intervention
en situation d'urgence ainsi qu'une ouverture aux nouvelles
pratiques.
Sur ce dernier
aspect, je tiens à souligner la constance des efforts déployés pour améliorer
les façons de faire. Pensons, entre autres,
aux travaux effectués pour intensifier les mesures de planification en vue d'une meilleure réalisation des travaux, améliorer les pratiques en lien avec la gestion des travaux
imprévus, imputer les dépenses supplémentaires à la partie responsable, favoriser la saine
concurrence, renforcer la gestion des projets majeurs... des projets routiers,
pardon, ainsi que pour accroître l'expertise interne dans la gestion des
contrats et des projets.
Toujours
au regard de la culture organisationnelle, certaines zones de vulnérabilité
requièrent, en contrepartie, une attention particulière : une
vision commune et des valeurs institutionnelles insuffisamment promues,
partagées et intégrées; une perspective transversale quasi absente; une
structure et des rôles et responsabilités qui induisent de la confusion, voire des chevauchements; une
proactivité déficiente dans l'identification
et la gestion des risques organisationnels et sa contrepartie, une inclination à attendre que les agents externes
dictent les changements qui s'imposent; l'adoption d'une approche à la pièce au détriment d'une approche
systémique dans la façon d'appréhender certains défis de gestion; un manque d'harmonisation dans les pratiques
administratives et la gestion de projet; une prise en charge défaillante de
la mesure et du management de la performance organisationnelle; un processus décisionnel
lourd et centralisé qui dilue l'imputabilité; une fonction de planification à
renforcer. À défaut d'impulser les changements nécessaires, la culture
organisationnelle pourrait alors s'avérer une entrave à l'adoption de pratiques
et de comportements constituant autant de leviers de performance.
• (15 h 10) •
Mais
l'évolution d'une culture d'entreprise ne se décrète pas.
L'insatisfaction liée au contexte actuel de même que l'adhésion à une vision partagée d'un avenir
meilleur sont des postulats essentiels
à la mobilisation des forces vives de l'organisation.
En outre, un leadership affirmé de la haute direction et une communication
inspirante par les gestionnaires du
sens des mesures déployées s'avèrent des ingrédients essentiels au succès de la
mutation visée. Le rôle et le comportement
des dirigeants, en effet, sont déterminants dans le façonnement de l'ADN
organisationnel. Ajoutons à ces ingrédients la patience, une
transformation de cette nature ne pouvant prendre forme en un tournemain.
La
transformation entreprise au cours des dernières semaines cible trois
dimensions : un niveau de performance accru, un cadre de gouvernance renforcé et une équipe mobilisée. Une
direction chargée de la mise en oeuvre de chantiers d'amélioration regroupés autour des trois axes
précités a été mise en place. Au nombre de huit, ces chantiers
concernent la révision de la structure
organisationnelle, l'optimisation des processus administratifs et d'affaires,
l'optimisation de la gestion
contractuelle et le renforcement du contrôle des coûts, l'amélioration de la
gouvernance et le rehaussement de la performance, le renforcement de
l'éthique et de la transparence, l'amélioration des relations avec les citoyens
et les partenaires, la consolidation et le
maintien de l'expertise, ainsi que l'accroissement de la mobilisation des
personnes. La poursuite des objectifs
liés à ces chantiers permettra d'accélérer le rythme d'adoption des nouvelles
façons de faire, en phase avec l'organisation performante que nous
cherchons à devenir.
Dans le cadre de ce
plan de transformation ou en marge de celui-ci, des actions concrètes ont été
posées. Au nombre de celles-ci, l'arrivée de
nouvelles personnes provenant d'horizons différents, extérieures au ministère,
aux postes clés suivants : sous-ministériat
aux opérations territoriales, sous-ministériat à l'électrification, à la
sécurité et à la mobilité, sous-ministériat
à la performance organisationnelle, Direction des enquêtes et de l'audit
interne, Direction de la mise en oeuvre
de la transformation organisationnelle, Direction des contrats et, enfin,
sous-ministre en titre; la prise en charge de la gestion de la performance organisationnelle et le positionnement à un
niveau stratégique de la gestion des projets majeurs pour renforcer la fonction
planification et l'indépendance de certaines fonctions; le renforcement de
l'imputabilité en clarifiant la mission des
sous-ministériats ainsi que les rôles et responsabilités des unités de soutien
administratif; la relance des travaux
visant à doter le ministère d'un plan stratégique pluriannuel, échu depuis
presque deux ans, assorti d'un plan opérationnel
conséquent; la consolidation de la fonction d'audit interne par l'octroi
d'effectifs additionnels ainsi que par la présentation d'une charte et d'une
politique en la matière au nouveau comité d'audit — le comité, dont les
membres possèdent tous la qualité d'indépendants, s'est réuni pour la première
fois le mois dernier; l'intégration à l'échelle ministérielle du suivi des
recommandations des organismes de contrôle et de surveillance aux fins d'en
accélérer la mise en oeuvre; l'adoption
d'une politique et d'un cadre de gestion intégrée des risques, ainsi que
l'amorce d'une démarche aux fins de
leur identification et de leur prise en charge; l'adoption et la mise en oeuvre
d'une politique ministérielle d'octroi de
contrats de services à des retraités ainsi que d'une autre sur l'octroi des
contrats de nature confidentielle et protégée; l'adoption et la mise en oeuvre d'une politique de divulgation de l'information
qui établit des lignes directrices en matière de transparence;
l'adoption d'un code de conduite à l'intention des fournisseurs.
Il
est prévu que le plan de transformation, élément du plan stratégique à venir,
se décline sur un horizon triennal et que les actions à entreprendre en
rapport avec chacun des chantiers soient précisées annuellement. À lui seul, le
plan d'action de l'an 1 contient une
soixantaine d'actions regroupées autour de 17 objectifs. Au nombre de
celles-ci, signalons, à titre
indicatif, la consolidation de la gestion des projets majeurs, la poursuite du
renforcement de l'expertise externe dans les domaines clés d'activité, dont celui des ressources informationnelles,
la réalisation de diagnostics indépendants permettant de cibler des zones d'amélioration prioritaires au
chapitre de l'estimation des projets, de la gestion des avenants et du
suivi de l'exécution des contrats, la mise
en place d'un processus de monitoring et d'amélioration continue des pratiques
aux fins de réduire le nombre et l'importance des dépenses supplémentaires.
En terminant, j'aimerais que vous
gardiez en mémoire qu'un contexte marqué par l'adversité peut jouer le
rôle de catalyseur en termes de changement,
d'apprentissage, de réajustement, voire de renouvellement. Dans le contexte
d'une période de bouleversements, plusieurs organisations non seulement
connaissent une période de résilience, mais réussissent
à se distinguer, voire à afficher un niveau de performance plus élevé
qu'auparavant. Nous sommes résolus
à relever ce défi de gouvernance qui consiste ultimement à rétablir une marque
qui suscite la confiance et le respect.
Je vous remercie de
votre attention. Et nous sommes maintenant disponibles pour répondre à vos
questions.
Discussion générale
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, merci, M. Lacroix. Vous avez dépassé votre temps, mais ce
n'est pas grave, je trouvais important de vous laisser terminer. On va
réajuster le temps en conséquence, là, avec les groupes parlementaires. On
commence le bloc du gouvernement tout de suite avec le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, M. Lacroix, bienvenue à la commission.
Salutations à mes collègues de l'opposition, du gouvernement,
salutations à toute votre équipe aussi.
Donc,
la dernière fois, nous avons rencontré le ministère des Transports, le
18 mai dernier, et on avait une autre perspective, d'autres personnes devant nous, donc des changements importants
qui se sont opérés depuis ce temps-là. On a reçu énormément de documents, qui nous ont été expédiés dans les
derniers jours. Et vous n'êtes pas sans savoir que, lors des dernières auditions du mois de mai dernier,
j'ai travaillé très fort avec mes collègues, les collègues de l'opposition,
travaillé beaucoup aussi avec mon
collègue député de Chomedey, on a eu des discussions les soirs, les fins de
semaine, souvent, pour préparer nos
auditions, pour analyser le dossier. On nous a présenté, le 18 mai
dernier, aussi beaucoup de
documents, mais force est de constater que certains documents ont soulevé beaucoup
plus de doutes et beaucoup plus d'interrogations que de réponses à nos
questions. Donc, on a essayé de nous passer certains documents, la dernière fois. Donc, vous ne serez pas surpris de voir
qu'aujourd'hui on a certaines réserves sur les documents, et probablement
que nos questions vont porter sur l'ensemble des documents et ce qui s'en vient
pour le ministère des Transports.
On
a, comme députés, à coeur la gestion saine de nos finances publiques, la gestion
saine du ministère. Donc, je
pense que là-dessus on peut se rejoindre. Et c'est vraiment ce qui nous anime
aujourd'hui, d'améliorer les processus.
Bien sûr, comme on
dit par chez nous, on veut s'assurer que les bottines suivent les babines.
Donc, on dit beaucoup de choses, mais on va
vouloir s'assurer, aujourd'hui, qu'on puisse mettre en place tout ce qui est
indiqué dans vos documents.
Vous
n'êtes pas sans savoir que l'octroi de contrat a été mis en doute. Est-ce qu'on
a toujours donné le contrat au plus
bas soumissionnaire? Il y a eu des problématiques qui ont été soulevées sur des
contrats qui étaient donnés de gré à gré. On a entendu parler de collusion pour certains contrats. On a parlé
également, lors des dernières auditions, d'embauche de retraités qui
venaient de quitter le ministère des Transports et qui ont été réembauchés les
journées suivantes dans des conditions qui étaient, comment puis-je dire,
questionnables.
On
a parlé de culture du silence au sein du ministère des Transports. On a parlé
aussi beaucoup de travail en silo, les gens fonctionnaient vraiment de
façon séparée. On a parlé de dépassements de coûts importants dans plusieurs contrats, dans plusieurs opérations du ministère
des Transports. On a parlé aussi beaucoup de la Direction des enquêtes
et des audits et de tout ce qui s'est passé.
On
a reçu aussi dans vos documents un rapport de Raymond Chabot Grant Thornton, et
je regarde vers la fin, là, partout
où il y a des points rouges, je vais passer rapidement parce que je pense que
mes collègues vont y revenir, mais, au niveau
du diagnostic, ce qui est soulevé dans ce rapport-là fait... c'est vraiment en
lien avec les auditions du 18 mai et ce qu'on avait soulevé comme
commission. Je pense qu'on se rapproche beaucoup au niveau du rapport.
Donc,
moi, je mets la table pour mes collègues; mes collègues vont arriver avec le
plat principal et le dessert pour la suite
des choses. Donc, je voulais juste vous donner un petit peu le topo d'où on
s'en va. Et, à titre de vice-président de la Commission de l'administration publique, moi, je vais être à l'écoute de
ce qui va se dire aujourd'hui pour qu'on puisse être en mesure de respecter notre mandat, de faire
notre mandat qui nous est alloué, comme Commission de l'administration publique, pour vraiment s'assurer que le ministère
des Transports est sur la bonne voie, se dirige dans la bonne direction,
pour vraiment éviter ce qui s'est passé et
de mettre en place des solutions durables, des solutions qui vont être
profitables pour l'ensemble des Québécois, et qu'on puisse tout réorganiser le
ministère des Transports.
Je
ne sais pas si vous avez quelques interventions sur ça. Sinon, je vais passer
la parole à mon collègue le député de Chomedey.
Le Président (M.
Gaudreault) : Ça va?
• (15 h 20) •
M. Lacroix (Marc) : On comprend très bien les préoccupations des
membres de la Commission de l'administration publique, tout à fait
légitimes. Nous sommes des hauts fonctionnaires, nous sommes prêts à répondre à
toutes vos questions. Si nous déposons un
plan d'action, nous nous attendons évidemment d'être suivis sur sa mise en
oeuvre. Tout ça est bien légitime, et soyez assurés de toute notre
collaboration.
Bien
sûr, on prend acte d'un héritage, lorsqu'on arrive dans une nouvelle
organisation, on doit composer avec la réalité
telle qu'elle est. J'ai tenté, dans mon allocution d'ouverture, de jeter un
regard lucide sur cette organisation, sur cette culture parce que, vous savez, la première condition de succès pour un
changement réussi, c'est de bien lire la réalité de son organisation puis c'est justement d'avoir un
regard lucide. Si on essaie d'abrier
les choses, de ne pas partager avec son environnement, avec les employés, les gestionnaires la réalité
des choses en les nommant, en les pointant, comment peut-on, par la
suite, assurer le succès d'une opération de transformation organisationnelle?
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. On y va avec le député de Chomedey.
M. Ouellette : Merci, M. le
Président. M. Lacroix, bienvenue à toute votre équipe aussi.
Je n'ai aucun
doute, M. Lacroix, vous avez une très longue expérience de la fonction publique aussi, et je pense que vos états de service parlent par
eux-mêmes aussi. Je suis un peu interpelé par le début de votre présentation, où
vous prenez... Votre deuxième paragraphe,
là, vous nous dites que les membres de la CAP «croient que les différents
éléments soulevés démontrent d'importants
problèmes de gestion organisationnelle au
niveau du ministère»
et que le jugement puis les turbulences
«qui en ont découlé ont eu pour effet de porter atteinte à sa réputation et à
sa crédibilité». Bien, je vous dirai que
les membres de la CAP n'ont pas rien demandé, le 18 mai, ils ont constaté les informations erronées qui leur ont été données, ils ont constaté les informations
incomplètes qui leur ont été données. Et, comme mon collègue de Trois-Rivières
l'a mentionné, puisque c'est le travail des parlementaires de la CAP, de la Commission
de l'administration publique, de s'assurer
une reddition de comptes qui est... pour l'ensemble des citoyens, on est le
dernier rempart, je vous dirai que ça me titille un petit peu.
Ça fait que
je comprends... Je n'ai pas dormi beaucoup, cette nuit, parce que j'ai eu le
plaisir de regarder pas mal tous vos documents que nous avons eus dans
les derniers jours. Ça m'avait porté chance la dernière fois que j'avais fait ça, au mois de mai, et je l'ai fait. Je vais
vous reparler du sondage, je vais vous reparler de l'étude de la firme. Je
vais vous parler de... Probablement que je vais vous parler d'une norme
internationale qui s'appelle ISO 37001, qui est un système de management anticorruption. Et je regarde toutes les mesures
que vous mettez de l'avant; je pense qu'on est en plein dedans, là, et
je pense que ça pourrait être quelque chose qui devrait être regardé, surtout
que c'est une norme internationale qui ressemble à ça.
D'abord, on
va commencer par le rapport de KPMG, là... Raymond, Chabot, excusez, RCMP.
RCMP, pour moi, c'est d'autre chose
que Raymond, Chabot, O.K., j'ai d'anciens flashs. Je présume que tous les
documents que vous avez fait parvenir
à la CAP... Puis c'est à ma demande, hier matin, si les documents de RCMP qui
n'étaient pas dans votre premier envoi
ont été demandés, ainsi que les deux copies de sondage. Je comprends qu'il y a
deux documents, il y a un document synthèse et il y a un document
beaucoup plus étoffé.
Ma première
question, relativement à Raymond, Chabot, est la question suivante : C'est
un contrat qui a été donné dans
quelles circonstances? Le montant du contrat? Pourquoi Raymond, Chabot? Ça
répondait à quelles questions? Parce qu'on
a eu, le 18 mai, la comparution de la sous-ministre, c'est-à-dire, qui est
venue devant les députés. Nous avons eu par la suite le Commissaire à la lutte... anticorruption. Nous avons eu par
la suite deux personnes qui sont venues témoigner sous serment au mois de juin. Définitivement, je
vais vous en reparler, j'ai un suivi à faire avec ces personnes au
niveau du ministère. Puis, si jamais je l'oublie, avant 6 heures,
faites-moi penser de vous reparler de Mme Boily. Mais on va commencer par
Raymond, Chabot. Donc, le genre de contrat. Pourquoi? Dans quelles
circonstances? Qu'est-ce que vous avez
appris de nouveau par rapport à ça? Et est-ce que ce contrat-là a été donné
parce qu'on a appris des choses, le
18 mai puis le 8 juin? Est-ce que c'est en réaction à ce qu'on a
appris? Parce qu'il y avait déjà eu une situation, au cours des dernières années, qui avait été portée à
l'attention de la haute direction du ministère des Transports, je parle au
niveau du sous-ministre et sous-ministre adjoint. Éclairez-nous à ce niveau-là.
Et je comprends qu'à partir du moment où vous
les avez fait parvenir à la Commission de l'administration publique ils sont
publics?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M. Ouellette : Bon, ils sont publics
depuis qu'on les a reçus ou ils vont être publics à partir d'aujourd'hui?
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est-à-dire qu'il faut les déposer pour qu'ils soient publics.
M. Ouellette : Bon, bien, donc, à ce
moment-là, étant donné que je vais commencer à parler du rapport de Raymond, Chabot, je vais vous demander de déposer
les deux copies du rapport. Et on commence avec le questionnement que
nous avons, M. Lacroix, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Marc) : Certainement.
Alors, le contrat a été octroyé...
Le
Président (M. Gaudreault) : Excusez. Est-ce que vous pouvez
juste déposer officiellement les documents qui vous avaient été
demandés? Il y avait le rapport de Raymond, Chabot, Martin...
M. Ouellette : Les deux.
Le Président (M. Gaudreault) :
Les deux.
M.
Ouellette : Les deux rapports de Raymond, Chabot, le rapport
synthèse et le rapport de 105 pages, là. Et les deux copies de sondage, parce qu'il y a deux copies de sondage, il
y a un rapport synthèse de sondage et
il y a un rapport total de sondage, parce que j'aurai des questionnements
par rapport au sondage aussi en cours de route.
Documents
déposés
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est beau. Alors, les documents sont déposés. Allez-y, il reste
30 secondes.
M. Lacroix
(Marc) : Bien, d'abord,
je peux déposer aussi, M. le
Président, le contrat, puisque
c'est à ça qu'on fait allusion.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, allez-y.
M. Lacroix
(Marc) : D'abord,
c'est un contrat octroyé par mon prédécesseur, j'ai compris que c'était un
contrat... M. Denis Marsolais, c'est
ça, que j'ai remplacé le 7 novembre dernier. C'est un contrat de 85 000 $ donné de gré à gré. C'est
bien ça? Le mandat spécifique était de revoir la performance globale de
l'organisation au niveau de sa gestion administrative, incluant la structure
organisationnelle en place et la définition des rôles et responsabilités.
Le premier
devoir d'un administrateur d'État qui arrive dans une nouvelle organisation,
qu'elle soit en crise ou non, c'est de bien lire son environnement,
parce que c'est lui qui donne l'impulsion à des orientations, à des choix.
Alors, a fortiori quand c'est dans un
contexte comme celui qu'on connaît au ministère, ça devient, comment je
pourrais dire, fondamental de bien
lire l'environnement. Je pense donc que le choix de mon prédécesseur à la fois
de faire administrer un sondage
auprès des employés et aussi de confier un contrat à quelqu'un qui est un
expert externe, qui avait du recul, est une sage décision.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Alors là, on arrête pour l'instant, mais...
M. Ouellette : Oui, mais on va
revenir.
Le Président (M. Gaudreault) :
En tout cas, la table est mise, comme on dit. Je sais que vous allez revenir.
On va du côté de l'opposition officielle avec le
député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Donc, je vous salue. À mon tour de vous saluer, tout le
monde, saluer le président, les députés qui font partie de cette
commission, les gens qui vous accompagnent.
Écoutez, Mme Trudel et Mme Boily
avaient témoigné devant la CAP de la situation de fractionnement de contrat, de
possibles cas d'intimidation, de changements dans la structure
organisationnelle et de la nature de la collaboration du ministre avec Mme
Trudel pendant l'exercice de son mandat. Nous, ce qu'on a souligné, c'est les difficultés qu'avaient, entre autres, les PCP et
éventuellement, là, Mme Boily à justement divulguer de l'information,
à trouver ces informations-là. Et même il y a eu de l'intimidation, je l'ai
mentionné, là, dans mon propos.
Alors, moi,
ce que... Au départ, quand j'ai lu vos documents, je n'ai rien trouvé de
concret à court terme qui me... Puis je suis content que vous soyez là
parce que je veux justement savoir qu'est-ce que vous allez faire à court
terme, rapidement, concrètement pour faire
en sorte, premièrement... Puis là je vais vous envoyer des questions rapides,
j'espère que les réponses vont être aussi
rapides et aussi directes que mes questions. On considère que les directions
territoriales ont trop de pouvoir. On a de
la difficulté à savoir ce qu'ils font, on a de la difficulté à savoir comment
est réparti l'argent. Alors, qu'est-ce
que vous faites concrètement pour régler ce problème-là? Et là j'espère que
j'aurai une réponse concrète, que je pourrai bien comprendre, parce
qu'avec les documents je n'ai rien compris.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Bien, les documents, c'est-à-dire le plan de transformation,
adressent toutes les facettes de la
performance d'une organisation. C'est un plan de transformation. Alors, il ne
s'agit pas juste de prendre un volet pour répondre à des préoccupations,
aussi légitimes soient-elles, parce que la gestion d'une grande organisation
comporte plusieurs facettes, et, si on veut
la transformer dans une perspective durable, à long terme, il faut embrasser
les dimensions qui sont dans le plan de transformation.
Pour répondre
à la question des directions territoriales, pour avoir bien lu le Journal
des débats, la concentration de pouvoir
qui avait été évoquée, c'était davantage à la direction de l'administration et
de l'observation des règles contractuelles. La concentration de pouvoir,
c'est là qu'on avait mis le focus.
Je répondrai à la question si on veut savoir
comment on a déconcentré le pouvoir à cet égard, mais, pour les directions territoriales, des décisions ont été
prises, par exemple, à l'effet que toutes les personnes en soutien à la
gestion dans les directions territoriales,
300 personnes, relèvent dorénavant de la Direction de l'administration.
Pourquoi? Parce qu'on a un grave
problème d'harmonisation des pratiques, au ministère des Transports — vous me permettrez de l'appeler le ministère des Transports parce que, chaque
fois, ça va être long de dire le titre au complet. Donc, c'est
300 personnes qui vont demeurer en
région, bien entendu, les emplois en région, c'est important, mais qui vont
relever du centre, pour avoir une
meilleure harmonisation des pratiques. Parce qu'on sait qu'en gestion
contractuelle il y a un problème d'harmonisation des pratiques, mais sachez qu'en ressources financières, en ressources
humaines, en ressources matérielles il y a des gens en territoire qui
relèvent de chacune des directions territoriales. Je ne dis pas qu'il y a des
graves problèmes. Je dis seulement que, dans
une optique d'harmonisation des pouvoirs, dans une optique aussi de recalibrage
des pouvoirs de la Direction des opérations territoriales, qui emploie,
au ministère, quoi, 80 %...
• (15 h 30) •
M.
Lafaut (Stéphane) : 75 %.
M.
Lacroix (Marc) : ...75 % des employés sont dans ce
sous-ministériat, il reste que de recalibrer l'effectif et de mieux le
répartir est un geste très, très concret, et le changement est amorcé à cet
égard.
M.
Therrien : Les gens qui veulent avoir de l'information, les
gens du ministère, entre autres, qui veulent avoir de l'information sur ce qui se passe dans les
directions territoriales sont victimes d'intimidation. Mme Boily
mentionne, là, dans son... j'ai les galées
du 8 juin, puis on mentionne... elle explique qu'elle est victime
d'intimidation. À la page 15, vous
dites que l'arrivée de nouvelles personnes, provenant d'horizons différents,
extérieures au ministère, aux postes clés... mais elle mentionne Mme Danièle Cantin, qui aurait participé à une
activité d'intimidation, puis elle est encore présente parmi vous. Est-ce que vous considérez que votre
réaménagement va faire en sorte d'éliminer l'intimidation envers les
gens qui vont donner de l'information, parce
que l'information doit se donner aux personnes compétentes, et faire en sorte
que les gens qui ont des questions à poser
aux directions obtiennent des réponses sans menace et sans faire en sorte que
ces gens-là soient au péril de leur carrière au sein de la fonction
publique?
M.
Lacroix (Marc) : Oui, merci. Si vous avez bien lu les résultats du
sondage, vous constatez que les relations avec le supérieur immédiat sont une des forces au sein de
l'organisation, un des points forts. Alors, dans une organisation où
l'intimidation serait généralisée, on n'aurait jamais retrouvé cet élément-là
comme une des forces de l'organisation.
Deuxièmement,
en tout cas sous mon administration, on va au-devant des employés. Au moment où
je vous parle, ça fait, quoi,
15 semaines que je suis en fonction, j'ai déjà visité deux directions
territoriales, j'ai rencontré en direct dans des séances d'accueil ou dans des réunions diverses, encore hier au
sous-ministériat aux infrastructures et aux technologies, des centaines d'employés, j'en suis rendu, si je fais
le décompte, à peu près à 1 500 employés rencontrés, où je parle,
justement, du diagnostic de l'organisation
et je reçois les questions en direct. Et à peu près dans chacune des rencontres
ça dure, dans les directions
territoriales, en tout cas, au moins une heure, où les gens peuvent échanger
avec moi, poser des questions. Je ne crois pas que cela reflète ou...
soit un climat d'intimidation.
Moi,
je ne sais pas ce qui s'est passé avant mon arrivée au ministère. Bien sûr,
j'ai lu, j'ai entendu. Je sais aussi que l'UPAC regarde des choses, je
sais que la Vérificatrice générale regarde certains éléments. Tous les éléments
portés à... ou plutôt soumis, le 18 mai
dernier, à l'attention de ces instances de surveillance et de contrôle font
l'objet d'un regard objectif, et ces
instances, au moment qui leur plaira, lorsque leurs rapports seront terminés,
feront rapport aux instances compétentes.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Therrien :
Est-ce qu'il y a eu une enquête par rapport à ce que Mme Boily a divulgué
avec les personnes concernées?
M. Lacroix
(Marc) : Vous vous imaginez bien que, lorsque l'UPAC fait des
enquêtes, ils n'informent pas le sous-ministre
des Transports de l'objet précis des enquêtes ni des échéanciers, des tenants
et aboutissants. L'UPAC est une instance policière, je dirais, qui mène
son agenda. Et, à compter du moment où des situations lui sont signalées, et le
ministère l'a fait à plusieurs reprises au
cours des derniers mois, des dernières années... Une fois que c'est envoyé à
l'UPAC, nous, on ne pose plus de question, hein?
M.
Therrien : ...en tout respect, là, est-ce que l'UPAC a un
rôle à jouer quand une auditrice interne va questionner des gens ou va donner de l'information à la
commission Charbonneau et elle sera victime d'intimidation de la part de
collègues qui sont en position d'autorité?
Est-ce que l'UPAC a à jouer un rôle là-dedans? C'est ce que vous me
dites?
M. Lacroix
(Marc) : Non, je ne vous dis pas ça. Je dis que...
M.
Therrien : Bien, pourquoi, à ce moment-là, il n'y a pas
d'enquêtes qui ont été faites. Là, vous me parlez de l'UPAC, je ne comprends pas, là. Pourquoi il n'y a
pas d'enquêtes administratives qui ont été faites par rapport à ce qui
s'est produit pour justement essayer de comprendre pourquoi l'intimidation?
Parce que, là, vos réponses tantôt ne me convainquent
pas que les directions ont des comptes à rendre, là, ce n'est pas clair encore.
Ça fait que, moi, je me dis, si les gens qui vont aller faire des
études, des analyses envers ces gens-là sont victimes d'intimidation, puis il
n'y a pas eu d'enquête là-dessus, ça veut
dire que le processus va se poursuivre dans ce sens-là. Et vous ne me
convainquez pas que vous avez fait la lumière sur ce qui s'est passé.
C'est sérieux, elle était sous serment quand elle a dit ça.
Moi,
je vous le dis, là, même si vous n'étiez pas là, si j'étais dans une situation
où est-ce que moi, dans ma boîte, là, il
y a des choses comme ça qui se produisent, là, je ferais une enquête interne,
c'est clair. Est-ce que vous avez fait ce genre d'enquête là et questionné les gens qui sont impliqués directement,
Mme Noël et Mme Cantin? Ma question est simple, là. Puis
parlez-moi pas de l'UPAC, là.
M.
Lacroix (Marc) : Bien, il faut que je vous dise que la Vérificatrice
générale et l'UPAC, suite aux faits qui ont été révélés, sont en train
de regarder des faits, des faits qui ont été soulevés.
M.
Therrien :
Donc, il n'y a pas eu d'enquête. Vous, là, vous regardez ça, vous dites :
Tout va bien. Le lien qu'on
pourrait faire entre les directions qui ont énormément de pouvoir et la
direction du ministère, ce lien-là, possiblement qu'il
pourrait être porteur d'informations judicieuses qui nous permettraient d'avoir
un meilleur contrôle de ce qui se passe avec
l'argent de ce ministère-là. Vous me
dites : Bien, on n'a pas enquêté là-dessus, alors que ça a été devant...
c'est à l'Assemblée nationale, on s'entend,
là, que ça a été dit. Et vous me dites qu'il n'y a pas eu d'enquête là-dessus,
c'est sérieux, là, il n'y a pas eu d'enquête là-dessus? O.K. Merci.
Je vais
poursuivre parce que, là, écoutez, c'est justement ce que je disais, moi, quand
j'ai lu vos documents, là, je trouve
ça le fun, là, les objectifs, oui, j'ai trouvé ça intéressant, mais je n'ai rien
compris qui nous permettait, justement, de mettre fin à la culture de l'obscurantisme dans votre ministère, et de
faire en sorte que l'intimidation disparaisse de la façon de procéder, et de faire en sorte que les gens
soient bien servis par un ministère extrêmement important, donneur
d'ouvrage, comme vous le mentionnez. Moi, je n'ai rien, rien vu de ça.
Combien qu'il me reste de temps? Parce que je
voudrais partir sur... Une minute?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste moins d'une minute.
M.
Therrien :
Alors, voyez-vous, quand vous me dites ça, moi, je ne suis pas convaincu. Vous
me dites que vous avez engagé de
nouvelles personnes pour justement changer la culture, vous avez engagé de
nouvelles personnes, à la page 15,
là, vous dites qu'il y a des personnes qui sont arrivées au sous-ministériat,
ainsi de suite. J'imagine que c'était pour changer la culture. Moi, je vous dirais, là, qu'avant de commencer à
brasser les cartes, là, il faudrait regarder les gens qui demeurent avec
vous qui étaient, justement, impliqués là-dedans. Avant de commencer à brasser
les cartes puis aller chercher d'autre
monde, là, moi, je pense qu'il y a du monde qui reste avec vous, là, qui ont
été directement impliqués dans l'intimidation. Puis vous me dites que
vous n'avez pas fait d'enquête. Moi, je ne suis pas sûr que ça va changer grand-chose d'amener du monde nouveau quand tu
arrives à une situation où est-ce que vous avez une boîte qui continue,
continue, dans son immobilisme, à favoriser l'intimidation.
Le Président (M. Gaudreault) :
Rapidement, M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Est-ce que j'entends bien? Vous êtes en train de dire que le
ministère des Transports est en train de favoriser l'intimidation? Bien,
moi, je peux vous dire... Pardon?
M.
Therrien : Ce n'est
pas moi qui le dis, c'est Mme Boily qui le dit.
M. Lacroix (Marc) : Est-ce que je
comprends bien qu'à partir d'un cas on généralise à l'ensemble des
6 500 employés du ministère? On parle de culture d'obscurantisme?
M.
Therrien : C'est la
pointe de l'iceberg, c'est la pointe de l'iceberg.
M. Lacroix
(Marc) : Moi, je vous dis que c'est une culture qui met l'accent, en
tout cas depuis que je suis là, mais
aussi dans les mois passés, sur la transparence, de plus en plus dans la
diffusion d'information sur son site Internet. La première politique adoptée par le comité de gestion sous ma gouverne
fut une politique de communication interne, parce que j'ai constaté qu'il y avait peu de choses sur l'intranet en
termes de partage d'information avec les employés. Un des premiers gestes que j'ai posés, c'est de
divulguer de façon transparente les résultats du sondage auprès de
l'ensemble des employés. J'ai annoncé que
mensuellement j'aurais une rencontre avec chacun... pas avec chacun mais avec
un groupe d'employés par mois, justement pour maintenir un dialogue.
C'est ça, une culture d'obscurantisme?
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, merci. On est rendus au deuxième bloc du gouvernement avec le député de
Chomedey.
M. Ouellette : Avant de revenir sur
Raymond, Chabot, parce que j'attends les documents, M. Lacroix, vous me pardonnerez — mais de toute façon j'aurai l'opportunité de
revenir sur le contrat puis sur Raymond, Chabot — je
vais faire un peu de pouce sur ce que mon
collègue de Sanguinet vient de mentionner. Et on y était tous, le 18 mai
et le 8 juin, quand la
sous-ministre est venue nous rencontrer et quand nous avons reçu
Mme Trudel et Mme Boily, et ces deux personnes-là, sous serment, ont fait part d'allégations
criminelles, pas d'allégations administratives. L'intimidation, c'est
couvert par le Code criminel.
La règle de prudence la plus élémentaire, dans
un premier temps, aurait été de prendre certaines précautions relativement à ces allégations-là, au niveau du
ministère, et particulièrement au niveau des personnes mentionnées. La seconde règle, normalement, en partant du moment
où à la Commission de l'administration publique il y a des allégations de nature criminelle, la seconde règle, c'est
qu'il y a une autorité compétente qui doit faire une enquête criminelle,
qui à ce jour n'a pas été faite, bon, c'est
une affirmation que je fais, mais qui à ce jour n'a pas été faite. La règle
élémentaire de prudence, la règle
élémentaire de prudence aurait été, au niveau du ministère, de prendre, comme
je vous ai dit, certaines précautions.
• (15 h 40) •
Ce
qu'on voit dans la réorganisation, c'est qu'il y a nomination de personnes qui
sont mentionnées lors de la... quand
nous avons reçu ces personnes-là, le 8 de juin, et avec une fonction très, très
importante. Je pense qu'on
envoie un message assez particulier à l'ensemble
de la population et on envoie un message assez particulier aux
lanceurs d'alerte qui auraient tendance ou qui auraient une volonté, à
un moment donné, d'améliorer le système.
Et je vous ai
dit que je vous reparlerais de Mme Boily parce que je regarde dans les informations que vous nous avez
transmises relativement à l'audit puis tout ce qui a été posé comme
actions concrètes depuis votre arrivée... Et je ne doute pas, je ne doute absolument
pas de votre volonté, et je suis totalement d'accord, et on est tous d'accord, alentour de la table,
à faire en sorte que ce soit... que ça aille bien et puis qu'on puisse remplir
les aspirations, mais on a encore... il
y a encore des zones grises depuis le mois
de juin qui auraient normalement dû être clarifiées en octobre, mais, dû à l'état
de santé de votre prédécesseur, on est
rendus en février. Donc, on est dans les après mois de juin. Et, cet après mois
de juin là, compte tenu du fait qu'on est le dernier rempart, bien, c'est une chose qu'il faut
clarifier. Et je vous dirai que ça me trouble
un peu parce que j'ai l'impression que ces dispositions
élémentaires de prudence relativement à des allégations de nature criminelle, pas de nature administrative... Nature administrative, ça peut
se faire, la personne peut rester en poste, il n'y a pas de trouble, il y a une enquête administrative. Enquête
criminelle, normalement, la personne est retirée le temps que l'enquête
se fasse, et, quand l'enquête la claire ou l'accuse, il y a une décision qui
est prise.
Mais c'est
pour ça que, je vous dis, je suis un peu troublé, là, par... La précaution,
peut-être qu'elle a été prise, peut-être
qu'elle n'a pas été prise, mais j'entends les réponses que vous avez fournies à
mon collègue de Sanguinet que vous,
personnellement, depuis le 7 novembre, vous n'avez pas... vous ne vous
êtes pas intéressé à ce dossier-là, vous ne vous êtes pas intéressé... c'est-à-dire que vous n'avez pas... Je veux bien
employer le bon terme, là. Je veux dire, ce n'est pas un dossier où ces allégations de nature criminelle là
ou cette... Quand vous avez pris la décision de nommer Mme Cantin à
ce poste-là, vous n'avez pas tenu compte de
ce qu'il y avait, là, de ce que nous avions depuis le 8 juin, là, c'est la
lecture que je fais des réponses que vous avez faites à mon collègue de
Sanguinet, et, je vous le dis, ça me trouble.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Oui. Quand je suis arrivé en poste, évidemment, je me suis
informé, hein? J'avais lu comme tout
le monde ou entendu parler de ce qui s'était passé le 18 mai, mais, quand
je suis arrivé en poste, j'ai pris connaissance studieusement du Journal
des débats. Donc, j'étais pleinement conscient de la situation.
On m'a
également informé que l'UPAC avait rencontré des acteurs, je dirais, de cette
situation, je dirais. Alors, moi, ou
bien je ne m'y connais pas, mais, quand je sais que l'UPAC... on me dit que
l'UPAC a fait des rencontres à l'interne avec les acteurs d'une
situation, je ne touche pas à ça, là, je me dis : Quelqu'un s'en occupe.
Ça me semble avisé. Maintenant, ce n'est pas
le message que j'entends aujourd'hui. J'entends que j'ai manqué, à quelque
part, à mes... j'aurais manqué, pardon, à mes responsabilités.
Un des
premiers gestes que j'ai posés, dans les jours suivant mon arrivée en fonction,
j'ai demandé à rencontrer la Vérificatrice
générale, j'ai demandé à rencontrer le premier dirigeant de l'UPAC,
M. Lafrenière, c'est ça. Pourquoi? Pour leur offrir ma collaboration entière. J'arrive dans un environnement
particulier. Il y a de la suspicion pas de n'importe qui, de la part des élus. Ça m'apparaît grave. Donc,
moi, j'arrive, je suis nommé, je dois contribuer à faire changer les
choses. Alors, je sais qu'il y a deux
agents, l'UPAC d'une part, Vérificatrice générale d'autre part, qui regardent
les événements, auront tôt ou tard à
prononcer un jugement. Je les rencontre pour dire : Je suis Marc Lacroix,
le nouveau sous-ministre. Nos livres sont ouverts. Vous avez besoin de
rencontrer qui que ce soit, vous voulez n'importe lequel document, on va vous le fournir. Il me semble que c'est l'attitude
à avoir. Il me semble que je devrais être, je ne sais pas, félicité pour
ce type de comportement. Et ce que j'entends
ici, comment je pourrais dire, ce n'est pas tout à fait cela... ou bien j'ai mal
compris les propos. Et, si on me dit qu'il y
a des gestes qui auraient dû être posés que je n'ai pas posés, honnêtement,
j'aimerais les connaître. Et je vais le reconnaître bien humblement si je me
dis : Bien, c'est bien vrai, j'aurais dû poser tel geste.
Mais, avec les éléments que je vous dis,
êtes-vous en train, par exemple, de me dire que, sachant que l'UPAC menait sa propre enquête, que la Vérificatrice
générale aussi regardait les éléments, j'aurais dû m'immiscer là-dedans?
Ce n'est pas ce que mes années de pratique
comme administrateur d'État m'ont enseigné. Ce n'est pas, je pense, des règles de... Enfin, mon jugement, je
vais dire ça comme ça, m'a, comment je pourrais dire, ordonné de poser les
gestes que je viens de vous expliquer.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député...
M. Ouellette : J'ai une minute? Parce
que je veux conclure là-dessus.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, 2 min 30 s.
M. Ouellette : En aucun moment,
M. Lacroix, votre jugement n'est mis en doute. En aucun moment... Je pense
que personne alentour de la table ne questionne cela. Que vous ayez rencontré
la Vérificatrice générale, c'est administratif. Que vous ayez rencontré... Oui,
c'est administratif, O.K.? Que vous ayez rencontré l'UPAC, l'UPAC enquête sur des allégations de nature criminelle.
Que vous offriez votre collaboration, c'est tout à votre honneur, et je pense
que vous avez posé les bons gestes et fait les bons choix.
Là où je me
questionne... En partant du moment où, à l'UPAC, la personne vous dit qu'il y a
enquête, les témoignages qui ont été dits le
8 juin, avant de procéder à la nomination de Mme Cantin, n'y aurait-il pas
eu lieu de faire une vérification auprès du commissaire à l'UPAC si en quelque
part il y avait un empêchement quelconque; pas lui demander
où ils sont rendus où dans leur enquête puis vous immiscer, mais juste faire
une vérification de prudence avant de faire
cette nomination-là, avant que cette nomination-là soit officielle? Parce que,
s'il y a une enquête de nature criminelle, ça vient de changer la donne beaucoup.
M.
Lacroix (Marc) : M. le Président, moi, je n'ai nommé personne. Je suis arrivé dans un ministère
où il y avait des sous-ministres adjoints en place, hein, on
s'entend là-dessus, nommés par le Conseil des ministres. C'est ça.
Alors, j'arrive, je prends acte des
personnes qui sont là, je vous dirais, je les rencontre. Je sais qu'en termes
de saines précautions, parmi, comment
je pourrais dire, les... il y a une personne qui est à l'emploi du ministère...
En termes de règles, comment je pourrais
dire, de... en termes de responsabilités d'employeur, on doit s'assurer que les
acteurs de cet épisode ne sont pas en
contact, on ne fait rien, en tout cas, volontairement pour les mettre ensemble.
Ça, c'est nos responsabilités d'employeur dans ce genre de situation là. Mais moi, j'ai à composer avec les
personnes qui sont nommées par les autorités politiques, vous savez, je
n'ai pas le pouvoir de tasser les personnes.
M. Ouellette : Mais je vais juste préciser mon mot, M. le Président, si vous me le
permettez : pas la nomination comme
de lui déléguer la fonction que vous lui avez déléguée. Parce que, là, elle est
responsable de l'administration, elle est adjointe à la surveillance des
marchés et à l'administration dans votre restructuration.
M. Lacroix
(Marc) : C'est-à-dire que c'est les fonctions qu'elle avait, ce ne
sont pas de nouvelles fonctions.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci. Alors, ça met fin à
ce bloc. Donc, on va du côté de la deuxième opposition avec le député de
Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, M. le Président. M. Lacroix, bon après-midi. Bonjour
aux personnes qui vous accompagnent.
Je comprends que vous
êtes arrivé dans un moment trouble du ministère, avec plusieurs controverses. Je
comprends qu'on ne peut pas vous imputer non plus ce qui ne fonctionnait pas
avant votre arrivée. Mais en même
temps vous avez dit que vous êtes allé
au-devant des employés pour essayer de comprendre ce qui se passait dans le
ministère. Vous avez dit, dans votre
allocution de départ, que c'était important de faire un constat lucide de la situation.
Pour faire un pareil constat, il faut, j'imagine, échanger avec les
personnes qui ont été en cause, là, lors des derniers mois.
Mes collègues avant
moi ont parlé du cas de Mme Boily, de Mme Trudel, des relations parfois,
semble-t-il, difficiles avec
Mme Cantin, qui est toujours à vos côtés, à votre gauche. Est-ce que vous
avez pu parler à Mme Cantin spécifiquement
des allégations de Mme Boily, à savoir qu'elle se sentait intimidée,
qu'elle se sentait harcelée en quelque sorte
par sa supérieure de l'époque? Est-ce que vous avez pu spécifiquement aborder
cette question avec Mme Cantin?
M.
Lacroix (Marc) : Bien sûr, oui. Et puis aussi, si ça peut en rassurer
certains, moi, je suis prêt à être assermenté, hein? C'est ça. Donc, je le dis en toute, comment je pourrais dire...
Parce qu'on a fait référence à la transparence. C'est parce que, depuis tantôt, c'est comme si on disait que,
quand on est assermenté, les paroles ont plus de poids. Moi, je peux
être assermenté maintenant si ça met davantage en confiance les membres de
cette commission.
M.
Charette : Ce n'est pas tant la question de l'assermentation que la
nature de l'échange que vous avez eu avec Mme Cantin à ce
niveau-là.
Donc,
vous avez abordé la question de l'intimidation. Sa réponse vous a manifestement
rassuré, vous a convenu, la réponse de Mme Cantin.
• (15 h 50) •
M. Lacroix
(Marc) : Madame... Pardon, M. le Président. Mme Cantin, j'ai eu
l'occasion, évidemment, de m'entretenir de
cela avec elle, c'est ça, elle m'a dit qu'elle avait rencontré les gens de
l'UPAC pour faire valoir son point de vue,
que l'enquête suivait son cours. J'en ai déduit que l'UPAC avait rencontré
aussi d'autres personnes concernées par ce dossier-là.
Et
Mme Cantin m'a aussi révélé qu'elle avait une déclaration assermentée, je
dirais, et que, malheureusement... bien,
enfin, malheureusement de son point de vue, entendons-nous, elle n'avait pas eu
l'occasion, je dirais, de se faire entendre auprès de la même assemblée
ou du même auditoire que les deux personnes que vous avez reçues.
Donc,
les faits, je dirais, relatés par Mme Cantin dans une déclaration
assermentée, je n'ai pas, une fois qu'on me dit ça, à les remettre en
question, de la même manière que je n'ai pas à remettre en question ce que
Mme Boily ou Mme Trudel, pour les
nommer, ont pu dire dans une telle déclaration assermentée, ce n'est pas mon
rôle de séparer qui dit vrai. Mais, à
compter du moment où une de mes collaboratrices proches me dit que ça, comment
je pourrais dire... qu'elle aussi sa
version des faits est rédigée, est assermentée, je me dis : Voilà sa
version des faits, et je dois la croire, au même titre que
Mme Boily, qui est une collaboratrice avec qui j'ai du plaisir à
travailler, et ça va très bien, elle fait un bon travail à la révision de
programme. Et voilà.
Et moi, je suis
orienté vers demain, vers aujourd'hui et demain, vers le changement.
M.
Charette : M. le Président, si vous me permettez... Parce que le temps
est très, très limité pour la deuxième opposition.
Donc,
vous avez rencontré Mme Cantin. Est-ce que vous avez abordé la question
spécifiquement avec Mme Boily également? Est-ce que vous avez pu
parler de cette problématique-là avec Mme Boily?
M. Lacroix (Marc) :
Mme Boily, lorsqu'on s'est rencontrés, comment je pourrais dire, je n'ai
pas parlé de cela, moi, de mon propre
chef avec elle, je la sentais... Mais encore une fois c'est une question de
feeling, là, personnel. On commence à travailler avec quelqu'un, on sait
qu'une personne a été dans une controverse. Je la sentais encore, à certains
égards...
Une voix :
Ébranlée.
M.
Lacroix (Marc) : ...ébranlée — merci — par ces événements-là. Donc, j'ai jugé plus
avisé de ne pas brasser les éléments,
sachant, encore une fois, que des acteurs externes au ministre avaient
rencontré, je veux dire, les acteurs et que tôt ou tard, je veux dire,
il y aurait des rapports sur ces questions-là. Puis de toute manière...
M. Charette :
Donc, vous avez eu...
M.
Lacroix (Marc) : Est-ce que je peux ajouter juste un élément? Bien,
Mme Boily, j'ai lu le Journal de débats et, ce qu'elle avait à dire, j'en ai pris acte dans le
Journal de débats. Qu'aurait-elle pu ajouter devant son sous-ministre
que ce qu'elle a dit? Qu'est-ce qu'elle
n'aurait pas dit à la commission parlementaire? C'est dans cet esprit-là, M. le
Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Charette : Vous avez rencontré Mme Cantin, vous avez rencontré
Mme Boily. Je comprends que Mme Trudel n'est plus à l'emploi du ministère, mais avez-vous eu l'occasion
d'échanger avec Mme Trudel sur ces mêmes allégations?
M. Lacroix
(Marc) : Pas du tout, pour les mêmes raisons que je viens de
mentionner. Tout ce qui a été dans cette
commission est d'ordre public. J'en ai pris connaissance attentivement, ça a
orienté, comment je pourrais dire, des décisions
que j'ai prises. Il y a plusieurs éléments, des constats évoqués par
Mme Trudel, qui se retrouvent dans le plan de transformation
organisationnelle, dans le chantier n° 3, sur la gestion contractuelle et
le contrôle des coûts, sur la gouvernance par rapport au renforcement de
l'audit interne, par rapport aussi...
M. Charette :
M. le Président, si vous me permettez, juste rester sur le sujet. Dans les
faits, on parle d'une culture qui est à
changer, c'était dans vos propos initiaux. En même temps, il y a des
allégations qui sont sérieuses; reste à savoir si elles sont fondées ou pas. Mais vous avez convenu de ne pas
agir davantage et d'accorder votre confiance, en quelque sorte, à une des personnes nommées comme étant à l'origine de
l'intimidation au sein de l'organisation. Tout à l'heure, vous disiez que vous
vous attendiez à des félicitations. Peut-être qu'elles viendront, mais vous
conviendrez que c'est encore tôt pour
féliciter sur un bilan, vous êtes en fonction depuis quelques semaines à peine.
Et en même temps vous avez
demandé : Si vous avez des idées de choses à faire, vous les mentionnerez.
Je pense que ce serait un minimum d'essayer
d'éclaircir cette question d'intimidation avant de confier des responsabilités
très importantes à une personne qui avait
été nommément identifiée comme responsable d'intimidation. Je ne dis pas
qu'elle le faisait, je ne dis pas qu'elle est responsable, mais à tout
le moins c'est une question à valider, avant de confier des responsabilités
importantes à une personne qui avait été mise en cause lors des événements des
derniers mois, ne pensez-vous pas?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Lacroix.
M.
Lacroix (Marc) : Je fais confiance à Mme Cantin, je fais
confiance à Mme Boily. Mme Boily a eu l'occasion de s'exprimer devant les membres de cette
commission, ce que Mme Cantin n'a pas eu l'occasion de faire, c'est ça.
Je vous ai dit qu'il y avait l'UPAC qui était sur le dossier, il y a la
Vérificatrice générale, et j'ai bien confiance que ces deux instances sauront,
au moment venu, au moment qu'elles jugeront opportun, faire la lumière sur ces
faits.
M.
Charette : Vous avez mentionné, dans vos propos, que vous deviez
composer avec l'équipe qui était en place à votre arrivée. J'ai senti
dans cette affirmation-là que c'était une équipe imposée, en quelque sorte.
Est-ce que vous êtes à l'aise... Et je
reprends vos mots, ce sont vos mots, vous deviez composer avec l'équipe en
place. Est-ce que cette équipe-là
vous semble l'équipe la plus indiquée pour mener à bien les chantiers qui sont
nécessaires, pour notamment redorer la confiance du ministère, que ce
soit envers les élus, certainement, mais envers la population également?
M.
Lacroix (Marc) : À chaque fois que j'ai pris un poste, au cours de mes
25 années comme haut fonctionnaire, puis j'ai été nommé, j'ai eu à
composer, je veux dire, avec des équipes très compétentes et très dédiées, et
c'est le cas actuellement au ministère des Transports.
M.
Charette : Et un des constats qui a été réitéré, lors des témoignages
de l'automne et du printemps derniers, comme
quoi il y avait un problème foncièrement de culture — c'est Mme Boily, c'est également
Mme Trudel qui ont eu l'occasion de le dire — est-ce
que ce constat-là, après quelques semaines, vous le partagez? Est-ce que, selon
vous, il y a un problème manifeste de culture, au sein du ministère, qui
commande des changements importants?
M. Lacroix
(Marc) : C'est une grande partie de l'allocution d'ouverture que j'ai
prononcée, M. le Président.
M. Charette :
Donc, vous partagez les constats et de Mme Boily et de Mme Trudel
comme quoi il y a un problème de culture.
M. Lacroix
(Marc) : Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président. J'ai dit qu'il
y a des traits culturels, comme dans toute
organisation... Si on passait le scan, je dirais, pour comprendre la culture
organisationnelle au ministère des Affaires municipales, au ministère de la Culture, au ministère... partout on
trouverait des traits culturels organisationnels. Il y en a au ministère
des Transports.
J'ai cherché,
comme tout haut fonctionnaire qui prend poste et qui veut comprendre son
environnement, a fortiori dans un
contexte de crise et après tout ce qui a été dit sur le ministère, sur sa
culture, à comprendre la fibre culturelle de l'organisation, c'est ça que j'ai livré tantôt. Mais, en faisant cela,
je ne pense pas — parce
que j'ai aussi parlé des grandes forces
de ce ministère — que je
donne crédit à quelque témoignage que ce soit. Ce sont mes propres constats, et
je les assume, M. le Président.
M. Charette : Et après ces quelques
semaines... Je sais que le temps file, mais, après ces quelques semaines à la tête de l'organisation, on parle de culture
d'entreprise, on parle de valeurs communes, quel est le principal problème
organisationnel que vous avez organisé? Là,
je ne fais pas référence au témoignage de Mme Boily ou de
Mme Trudel mais à votre constat à vous.
Quel est le principal problème organisationnel que vous avez identifié, là,
après quelques semaines en exercice?
M. Lacroix
(Marc) : Bien, je les ai mentionnés dans mon allocution d'ouverture.
Là, écoutez, tout ça ne se pèse pas sur une balance, hein? Ce sont des
traits... Ça fait 15 semaines, je vous le rappelle, que je suis en
fonction, il est peut-être un peu tôt pour prioriser un trait culturel par
rapport à un autre. D'abord, même après un an, deux ans, les organisations de
6 500 employés sont des organisations complexes. C'est une
organisation fortement déconcentrée sur le
territoire, donc il peut y avoir des cultures et des sous-cultures. Donc, je ne
peux pas répondre, comment je pourrais dire,
de façon compétente à votre question. Et je serais bien curieux de, comment je
pourrais dire... d'entendre quelqu'un qui pourrait le faire.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. On retourne du côté du gouvernement avec le député d'Orford.
• (16 heures) •
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Vous constatez évidemment qu'il y a plusieurs députés
ici qui ont plusieurs préoccupations, dépendant de leur passé ou
autrement. Moi, j'ai un passé d'universitaire en gestion. La culture, pour moi, c'est un élément qui est extrêmement
important. J'ai aussi géré une organisation, comme chef de l'organisation,
de presque 2 000 employés,
l'Université de Sherbrooke, pendant huit ans. J'ai aussi été sous-ministre
associé d'une organisation de plus de
6 000 personnes, Industrie Canada. Et il me semble que, pour moi...
Je fais partie de ceux qui, lorsqu'on a eu, après la réunion du mois de juin... je fais partie de ceux qui ont
insisté sur la culture organisationnelle, et moi, je dois vous dire que... Et vous comprenez qu'on n'a pas tous
les mêmes préoccupations, mais, la mienne, ma préoccupation, elle est
très heureuse, là... je suis très heureux de voir ce que je vois.
Premièrement,
quand vous mettez neuf points, là, dans lesquels vous dites : Voici les
éléments que nous avons identifiés comme étant... bon, vous avez mis un
mot, «zone de vulnérabilité», ça, ça veut dire les points faibles de l'organisation dans sa culture, puis ensuite vous
avez mis les points forts de l'organisation dans sa culture. Moi, je
pense que ça, effectivement, c'est ne pas
avoir peur de se déshabiller, là, et de regarder qu'est-ce que c'est qu'il y a,
qu'est-ce que c'est qu'il y a qui fonctionne bien, qui fonctionne moins
bien.
Et honnêtement moi, je veux dire aussi que, pour
avoir été plus de 10 ans à la Commission de transports et environnement et
d'avoir eu constamment beaucoup de dossiers avec le ministère des Transports,
je sais que c'est un ministère qui est
exceptionnel, qu'il y a beaucoup de choses, c'est très complexe. Dans les
régions, comme dans nos bureaux de
comté, on n'est pas toujours contents, évidemment, de ce qu'ils font, de ce qui
ne se fait pas, mais en général, donc, c'est quelque chose... C'est un gros ministère, un grand ministère. Et moi, je
pense qu'effectivement, puis je peux témoigner, en tout cas, de mon expérience, et tout ça, que ce
que je lis, ce que... votre discours, la première partie qui dit les neufs
éléments que vous avez identifiés, qui sont
des... vous appelez ça les vulnérabilités, c'est un beau mot, encore une fois,
pour dire qu'il y a des éléments de
faiblesse, et, de l'autre côté, des éléments qui sont... Bien, le consultant,
lui, il dit des éléments à améliorer.
Bien, c'est une façon de le dire, mais, regarde, on parle tous de la même
chose. Et les forces que vous avez vues, que moi, je peux témoigner aussi que, certaines des choses que vous
dites, on les a vues, là... Quand on est en Commission des transports
pendant des années, on les voit puis on les connaît. Je connais ici des gens
qu'on a vus souvent à la Commission des
transports. Alors, moi, ce qui me... un, je suis très heureux, parce que je
pense qu'on a vraiment... vous avez
vraiment, avec votre monde, fait une transformation ou en tout cas entrepris
une transformation qui s'attaque aux bonnes
affaires. Parce que la culture, il y avait quelqu'un qui l'a dit tantôt, c'est
ce qui reste même quand les personnes changent.
On trouve des endroits où, 40 ans plus tard, c'est encore la même culture,
puis il n'y a plus personne qui est là depuis
40 ans, mais ça s'est gardé. Alors, pour changer des éléments de culture
qui sont vulnérables, comme vous dites, ou qui sont à améliorer, comme
dit le consultant, c'est clair qu'il y a un effort à faire considérable. Et on
voit votre expérience de 25 ans et
plus, là, que cette expérience-là amène à vraiment cibler des choses, à mon
avis, en tout cas, qui sont ce que l'on trouve quand on veut changer
quelque chose comme une culture.
Maintenant,
changer une culture, ce n'est pas simple. Puis ma question, elle va être...
vous allez la comprendre tout de
suite. Ce n'est pas simple, et on voit, quand on fait une analyse, qu'il faut
s'attaquer à un certain nombre de choses. Et vous avez des choses que vous avez dit que vous alliez faire, et ça a
été... c'est arrivé une après l'autre, c'est impressionnant, il y en a beaucoup, et
moi, je voudrais que vous nous parliez un petit peu de comment est-ce que vous
allez vous assurer qu'à entreprendre
large... Parce que c'est un gros problème, changer une culture, mais, à mon
avis, vous avez pris les bonnes formules,
les bons éléments. Mais comment vous allez vous assurer que pas juste à venir
nous parler, là, mais dans six mois, dans
un an, etc., vous allez resserrer tout ça? Parce que ça va être assez... vous
ouvrez large beaucoup de choses. Donc, il faut que ça se referme, que ça
se resserre, tu sais, on dit : «Unfreeze, change, refreeze», là, la
fameuse formule de changement. Alors, il
faut... Là, vous avez «unfreeze», là, c'est clair, vous avez décristallisé. Là,
vous êtes en train de faire des
changements. Comment vous allez vous assurer que la recristallisation va se
faire pour que le ministère fonctionne bien,
que cette culture-là, une fois qu'elle a changé, arrive à fonctionner? Puis je
vous laisse tout le reste de mon temps pour expliquer ça.
M. Lacroix
(Marc) : Écoutez, lorsqu'on m'a assigné à l'ENAP, pendant deux ans,
j'ai eu le bonheur d'enseigner, et un des thèmes que j'enseignais avec
le Pr Maltais, que vous connaissez probablement, qui est ici aujourd'hui,
dans cette salle, c'était la gestion du
changement. Donc, les concepts auxquels vous faites référence, je suis bien
familier avec, dégel, gel, regel, c'est ça.
Donc, ceci
étant dit, d'abord, à court terme, il est important, encore une fois,
d'identifier les bonnes affaires, sur les dimensions. Vous savez, en gestion de la performance organisationnelle,
il y a des dimensions qu'on ne peut pas évacuer. On ne peut pas
dire : Je fais un plan de transformation, et ne pas se préoccuper, par
exemple, de la mobilisation du personnel, c'est
le chantier n° 8, c'est clair. Puis un des vecteurs de la performance
organisationnelle, c'est la mobilisation du personnel. Parce que c'est quoi, une organisation performante? C'est
des clients satisfaits, hein, c'est des employés heureux au travail,
puis c'est des contribuables qui en ont pour leur argent. Ça, c'est les trois
pointes du triangle de la performance organisationnelle. D'accord? Donc, ça,
c'est de façon simple.
De façon plus
élaborée, donc, il s'agit d'avoir un plan qui adresse toutes ces dimensions. Et
je pense que, dans les huit dimensions du plan qui vous a été soumis, et
pour lequel on aura à vous rendre des comptes de façon périodique, j'imagine, avec plaisir et détermination, donc, on
a mis en place un certain nombre de mécanismes, dont un bureau de direction du projet de transformation pour en
faire un suivi, parce que, lorsqu'on en mène aussi large, comme vous
dites, il faut, d'une part, faire un suivi serré de l'état d'avancement.
Deuxièmement, il faut impliquer les hauts dirigeants
de l'organisation. Le chef, comment je pourrais dire, le premier dirigeant de l'organisation ne peut pas
tout faire tout seul dans une organisation de cette envergure. C'est la
raison pour laquelle les personnes ici, autour de la table, sont chacune responsables
d'un chantier en particulier, elles sont mouillées dans le changement. Ça, ça
m'apparaît être une dimension clé.
La troisième,
c'est la communication, hein? Il y a un ancien directeur général de l'ENAP qui
disait que gérer, c'est faire agir, mettre
les gens en mouvement ensemble, avec cohésion, avec sens, donner le sens de ce
qu'on entreprend. Donc, la
communication avec l'ensemble de l'équipe de gestion, je vous rappellerai qu'il y a
300 gestionnaires, au ministère, 60 directeurs
et directrices, c'est considérable. Il faut qu'eux autres aussi soient partie
prenante aux changements. Il faut donc aller sur le terrain, il faut
prêcher, il faut donner le sens de ce qu'on fait et il faut surtout les
associer.
Sachez que,
dans chacun des huit chantiers que je vous ai présentés, ce n'est pas les sous-ministres adjoints tout seuls
qui les pilotent, ils sont entourés d'une équipe de gens qui vont être associés
à des biens livrables. Donc, si on fait la somme de toutes les personnes associées à la mise en oeuvre des chantiers, il y a au moins une centaine de personnes, là, qui travaillent et qui tantôt, en retournant dans
leurs secteurs, vont être des agents multiplicateurs. Je pense
que c'est un peu ça, piloter le
changement organisationnel. Ce n'est pas, comment je pourrais dire, une
garantie absolue de succès, mais c'est
très certainement une condition de succès que d'associer le plus
grand nombre de personnes possible au pilotage du changement.
Je l'ai dit dans mon allocution, patience également,
hein? Ce serait rêver en couleurs de penser qu'un plan comme celui-là, surtout
qui adresse les dimensions culturelles, peut produire des résultats durables à
court terme.
Néanmoins,
dans mon allocution, je parlais quand
même de choses qui sont arrivées, là.
La politique concernant l'encadrement d'embauche de retraités, ce n'est pas à venir, c'est fait, hein? Celle
sur les contrats de nature confidentielle et protégée que vous avez soulevée, c'est fait. L'audit interne, un nouveau
comité d'audit, c'est fait, comment je pourrais dire, il y a plein de
choses qui sont faites. Je vous rappelle que je suis là depuis 15 semaines
seulement.
Donc, moi, je pense
que le navire, le bateau, il est en mouvement, on est en mouvement ensemble.
L'équipe de haute direction, le 1er mars, l'ensemble des directeurs et
directrices, je les ai invités à rencontrer la haute direction. Pourquoi? Pour présenter l'ensemble
des chantiers, encore une fois, faire agir ensemble, avec sens, pour qu'ils
soient partie prenante à ce virage important là pour l'organisation.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député d'Orford. 1 min 30 s.
M.
Reid : Merci,
M. le Président. Il me reste un peu...
plus qu'une minute. Moi, j'aimerais que vous, peut-être, nous mettiez sur la
piste de ce que vous pensez que pourraient être des bonnes formules de suivi, parce que
nous, on va se réunir, à la fin de la
journée, puis on va faire des recommandations, entre
autres, sur le suivi. On voudrait
vous voir à un certain moment. Est-ce
que... On aimerait peut-être
vous voir à toutes les deux semaines, mais ce n'est pas possible, ni
pour nous ni pour vous. Mais... Le président
a l'air d'accord, mais je
ne pense pas qu'on puisse faire ça.
Mais, si vous avez des éléments, sachant
vos échéanciers, etc., de suivi, des suggestions à nous faire, nous, on pourra en tenir compte
quand on fera nos...
M. Lacroix
(Marc) : Oui. Merci pour la question
parce que, dans les documents qui vous ont été expédiés, non seulement il y a un document qui relate les principaux objectifs du plan
puis les actions principales, mais vous avez aussi en annexe, en format 8½ X 14, tous les
biens livrables avec tous les échéanciers par trimestre. Alors là, écoutez, je
pense que, là, on vient de s'installer un
GPS à la ceinture, c'est ça. Donc, vous dites : Telle action, tel
trimestre, qui était prévue, tel résultat, est-ce que c'est fait? Alors
là, je pense que ça s'appelle se commettre de façon très transparente et très
engagée par rapport aux ambitions que nous pouvons avoir.
Puis, en
termes de suivi, sachez que je suis d'abord suivi par un ministre, mon ministre
au ministère des Transports, qui prend les choses très au sérieux, je
pourrais dire, auprès de qui je me suis engagé et auprès de qui je dois rendre
des comptes. Sachez qu'il y a aussi le secrétaire général du gouvernement qui
s'intéresse, à juste titre, à l'affaire.
Alors, moi,
je veux bien rendre des comptes à la CAP à la périodicité que vous voudrez,
mais je sais, comment je pourrais
dire, qu'à des fréquences plus grandes je dois aussi me rapporter aux deux
autorités dont je viens de vous parler.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Ça finit le bloc du
gouvernement pour l'instant. Ça va vous donner le temps de prendre un café, de commander un café
pour la suite. En tout cas, c'est des cafés straight. On transfère au
côté de l'opposition officielle avec le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, à quoi ça sert, les professionnels en
conformité de processus? À quoi ça sert? Faites-moi une leçon, là, de ce
que c'est, là, puis je vais vous poser des questions relativement à ces personnes-là, là. Je veux vous entendre là-dessus,
c'est quoi, l'utilité, pourquoi ça a été créé, ainsi de suite. Donc,
première question, c'est : C'est quoi?
M. Lacroix (Marc) : Brièvement?
M.
Therrien : Oui,
oui, brièvement.
• (16 h 10) •
M. Lacroix (Marc) : Parfait.
D'abord, ils s'appellent aujourd'hui des conseillers en assurance qualité,
premièrement.
C'est un
mécanisme de contrôle, de contrôle qu'on appelle de première ligne,
c'est-à-dire qu'un gestionnaire, quel que
soit le poste qu'il occupe, doit, dans l'exercice de ses responsabilités,
mettre en place des contrôles pour s'assurer de la qualité de ce qu'il
fait et de la conformité de ce qu'il fait. D'accord?
Donc, dans l'univers du ministère des Transports, ils se sont dotés de PCP, comme on les appelait
à l'époque, de personnes responsables de la conformité des processus, ce
qu'on appelle aujourd'hui des conseillers en assurance qualité. Ils
relevaient des directeurs territoriaux, ce qui est sain.
Je comprends
que vous avez soulevé — puis on pourra revenir sur la question — la question de l'indépendance, mais on parle d'un contrôle de première ligne.
D'accord? Et, dans l'univers du contrôle interne puis de la vérification, il y
a quatre lignes de défense. La première, c'est le gestionnaire, dans
l'exercice de ses responsabilités. Le deuxième, c'est au niveau des directions,
qui pilotent ce qu'on appelle... ou doivent voir à faire respecter un cadre
normatif, O.K., comme la direction... le
sous-ministériat de Mme Cantin, là, Direction des ressources humaines,
ressources financières et matérielles.
Eux, ils doivent voir au respect du cadre normatif. La troisième ligne de
défense, dans la science du contrôle interne
et de la vérification, c'est la vérification interne, l'audit, puis la
quatrième, c'est le Vérificateur général, l'Autorité des marchés publics. Et plus on se déplace vers la
droite, en tout cas ma droite, dans le spectre, plus l'indépendance doit
être grande. Alors, vous imaginez que, le
Vérificateur général du Québec, son indépendance doit être totale, elle se
rapporte à l'Assemblée nationale, mais au
contraire, je veux dire, à la gauche du spectre, on ne peut pas exiger, les
gens, d'assurer au quotidien dans les opérations, je veux dire, les
contrôles internes... de requérir la même indépendance, ça n'aurait pas de sens. D'accord? Donc, ils servent, eux, les
PCP, si on veut, ou les conseillers en assurance qualité, avant l'octroi
des contrats, de valider si tout est correct.
Donc, c'est ça. Je m'arrête là parce que vous
avez d'autres questions à poser.
M.
Therrien :
O.K., oui. Oui, oui. Bien, écoutez, ça relève de qui exactement? Je vais y
aller avec des questions précises. Je pense que vous avez à peu près
répondu, je vais laisser répondre à ça. Ça relève de qui, ces gens-là?
M. Lacroix
(Marc) : Pour le moment, cette unité relève d'un gestionnaire qui est
ici présent, M. McKenzie, derrière
moi, mais qui, lui-même, relève depuis le 21 novembre dernier du
sous-ministre. Pourquoi il relève... que cette unité relève du sous-ministre? C'était parce que des
préoccupations ont été exprimées par les parlementaires en cette salle
par rapport à l'indépendance des personnes
qui exercent cette fonction-là. Donc, comment je pourrais dire, pour
répondre à cette préoccupation-là, le temps
de voir plus clair, on va dire ça comme ça... Parce qu'encore une fois je suis
arrivé le 7, et, le 21, je posais ce
geste-là de créer le Service de l'assurance qualité en gestion contractuelle et
le faire relever de moi, mais j'ai
aussi annoncé que c'était provisoire, parce que c'est un non-sens de faire
relever des personnes qui font des contrôles internes en gestion contractuelle du sous-ministre en titre. Le
sous-ministre en titre, il n'est pas payé que pour donner des orientations, il est payé, comment je pourrais
dire, pour donner une impulsion, justement, dans des projets comme celui
que je viens de vous présenter, sur la
transformation organisationnelle, il est payé pour faire l'interface avec
d'autres collègues dans les
ministères, pour rendre des comptes à la Commission de l'administration
publique mais surtout pour mettre en place
tous les mécanismes qui peuvent témoigner, dans sa reddition de comptes, de la
performance de son organisation. Alors, vous comprendrez que, d'avoir
une unité opérationnelle qui relève de moi, je pense que ce n'est pas la place.
Donc, dans le modèle d'organisation qu'on vous a
envoyé, les conseillers en assurance qualité de gestion contractuelle relèvent
de la deuxième ligne de défense, c'est-à-dire la direction générale, qui
s'occupe du respect du cadre
normatif en gestion contractuelle et dans d'autres domaines. C'est un
compromis, mais je ne pense pas que ce soit, comment je pourrais dire,
nécessairement une bonne décision. La bonne décision, quant à moi, en tout cas,
contextuellement parlant, c'était que
quelqu'un qui est responsable d'un contrôle interne sur le plancher, dans les
opérations, doit relever du premier gestionnaire des opérations, parce que,
quand on ne fait pas ça, on déresponsabilise notre gestionnaire des opérations, on est en train de lui dire : Regarde,
toi, là, tu as des opérations au quotidien, puis les contrôles, là, ça
va aller à une instance supérieure. D'accord?
Donc, enfin,
ceci étant dit, je pourrai déposer, M. le Président, si ça vous intéresse,
notre modèle de contrôle interne avec
les quatre lignes de défense dont je viens de parler, on a un grand tableau
là-dessus avec les rôles et responsabilités. Puis les PCP, comme vous
les appelez, aujourd'hui les conseillers en assurance qualité contractuelle,
ils figurent dans ce schéma-là.
M.
Therrien :
Là, là, je veux juste comprendre, là. Vous avez dit que vous, là, vous trouviez
que la solution, c'était que ces PCP là, mettons, l'ancienne version,
relèvent du supérieur immédiat, c'est ça? C'est ce que...
M. Lacroix (Marc) : Ils relevaient
du supérieur immédiat parce que, dans...
M.
Therrien :
Oui. Puis là vous dites... Mais la meilleure situation possible, ce que vous
avez dit... Parce que vous avez dit
que vous avez changé ça, vous avez relevé un peu la responsabilité de ce PCP là
parce que c'est ce qu'on disait à l'époque,
on disait que c'était impossible... en tout cas, c'est comme farfelu de... en
tout cas, ce qu'on dit en général, que cette
personne-là relève d'une personne sur laquelle elle devait faire le contrôle;
ça, c'était un peu problématique. Mais là vous dites : Ce n'est
plus ça, mais ce serait le fun que ça redevienne ça. C'est-u ça?
M. Lacroix
(Marc) : Je suis en train de vous dire que ce n'est pas problématique, en
matière de contrôle interne,
qu'un gestionnaire instaure des contrôles et que les personnes qu'il contrôle
relèvent de lui. On est avant l'octroi des contrats.
Les gens qui ont à faire préparer des contrats, comment je pourrais dire, ces
personnes-là doivent instaurer des contrôles comme tout gestionnaire.
C'est dans les responsabilités des gestionnaires d'instaurer des contrôles
internes. D'accord? Quand on leur enlève cette responsabilité-là puis on les envoie à un autre niveau, on les déresponsabilise
par rapport à l'importance d'instaurer des contrôles internes.
Maintenant,
il y avait un contexte, il a été bien soulevé à la commission parlementaire de mai dernier, par rapport à l'indépendance,
la suspicion. À un moment donné, il ne faut pas non plus, au nom de la théorie
des contrôles internes, on va dire ça
comme ça, se boucher les yeux et les oreilles, en même temps. Il faut dire,
dans ce contexte-là, malgré le fait que, selon moi, la bonne chose à faire, c'est de faire en sorte que les PCP demeurent, comment je pourrais dire, à la gauche du
spectre, c'est-à-dire relevant des gestionnaires de premier niveau... on veut
les faire relever du deuxième, puisque la question de l'indépendance semble être une question,
comment je pourrais dire, extrêmement sensible et importante pour les parlementaires.
Donc, nous, étant, comment je pourrais dire, à l'écoute, d'une part, des parlementaires,
de leurs préoccupations, ce qui m'est apparu un compromis, un compromis
acceptable, M. le Président, c'est de les faire relever de ce que j'appelle la deuxième ligne de défense. En même temps, ça a l'avantage, ce groupe-là, de créer une certaine synergie en
matière de toute l'équipe élargie de gestion contractuelle. Mais... Bien,
voilà.
M.
Therrien : O.K.
Bon, là, si je résume, là, vous dites : Ces personnes-là ne relèvent plus
de la première instance au-dessus d'eux
autres mais d'une deuxième instance, d'une deuxième... d'une personne
supérieure à la personne contrôlée.
Vous dites que... Mais par contre vous aimeriez que ça revienne comme avant. Puis
le ministre qui... Ce n'est pas ça que vous avez dit?
M. Lacroix (Marc) : Je n'ai pas dit
ça.
M.
Therrien : Bien là, c'est parce que je ne sais pas, moi,
là... C'est parce que les ministres, avant, disaient : Oui, c'est vrai, c'est correct que ça relève de la
personne supérieure... son supérieur immédiat. Là, ce que j'ai compris,
c'est que vous trouviez ça correct, mais le
changement a été fait sous la pression de ce qui s'est passé puis d'une
certaine perte d'indépendance. C'est
ce que je comprends. Donc, vous avez fait ça pour répondre à la pression... je
ne sais pas si on peut dire «politique», je ne sais pas si c'est la pression politique ou une pression... Non, ce n'est pas ça que je veux dire, ce
n'est pas ça que je veux dire. Ce n'est pas
la pression politique à l'intérieur de votre ministère mais une pression
médiatique. Vous avez dit : J'ai fait
ça... Bien, je veux juste comprendre, là. Parce que, là, vous me dites :
J'ai fait ça, mais, dans le fond, ce n'est pas ce qu'il fallait faire.
M. Lacroix (Marc) : Pas du tout.
M.
Therrien : O.K.
Bien, je n'ai pas compris. Bon.
M. Lacroix (Marc) : Parfait. Je vais
essayer de m'exprimer plus simplement.
M.
Therrien : Mais
c'est peut-être moi, le problème, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
En 20 secondes.
M.
Lacroix (Marc) : Oui, je comprends. D'accord.
M.
Therrien : Bien, je peux prendre une minute ou deux du
prochain bloc, là, si ça ne vous dérange pas, parce que, là, on est ans
le fil, là. Oui, vous avez deux minutes de plus.
M. Lacroix
(Marc) : Je dis juste que...
M.
Therrien :
Parce que c'est important, là, c'est important.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, allez-y.
M.
Lacroix (Marc) : En matière de contrôle interne, comment je pourrais
dire, les gens qui font des contrôles internes,
en théorie, on va dire ça comme ça, hein, dans les organisations, comment je
pourrais dire, où tout se déroule normalement,
on va dire ça comme ça, relèvent de leurs gestionnaires de premier niveau.
C'est comme ça que ça devrait se passer dans une organisation qui n'est
pas en crise, on va dire ça comme ça.
Dans
une organisation où j'arrive dans un contexte, tout ça est questionné,
l'indépendance, il y a de la suspicion, on pense que ces gens-là ne peuvent pas faire des rapports de façon libre
et éclairée, bon, comment je pourrais dire, je ne peux pas faire fi de ces commentaires-là. On gère
dans un contexte, on ne gère pas dans l'abstraction, n'est-ce pas? Donc,
on gère dans un contexte. Donc, il faut, en
termes d'agilité, en termes aussi, comment je pourrais dire, de prendre des
décisions en fonction de contextes donnés...
M.
Therrien :
Je pense que j'ai compris.
M.
Lacroix (Marc) : Donc, il m'est apparu que, considérant tous ces
éléments-là, en toute clairvoyance, il fallait les enlever de la
situation originale puis les mettre en deuxième ligne de défense. Mais ce n'est
pas l'idéal.
M.
Therrien :
Je comprends.
M. Lacroix
(Marc) : Dans une organisation qui fonctionne bien, ce n'est pas là
que ça va, M. le Président. C'est tout ce que je dis.
M.
Therrien : O.K. Donc, si je résume, c'est une situation où
est-ce qu'il y a eu de l'intimidation, où est-ce qu'il y a eu des...
Non, non, mais ce n'est pas moi qui le dis, là, c'est... Bien non, mais là ce
n'est pas moi qui le dis, là. Donc, la
situation étant, vous dites, bien, temporairement... Peut-être, éventuellement,
vous allez peut-être revenir... Si la situation
devient plus saine, dans votre ministère, vous reviendriez éventuellement à ce
qui était au départ. Mais là, compte tenu
des circonstances problématiques, à un point tel qu'on est ici aujourd'hui, là,
bien, vous avez dit : Bien, je pense qu'on va répondre de cette façon-là.
Moi,
je ne vous dis pas que c'est une mauvaise décision que vous avez prise, là, pas
du tout, je comprends très bien ce que vous dites, là, mais c'est juste
les yeux que vous avez faits quand j'ai parlé d'intimidation... C'est juste que
moi, je reviens à ce qui a été dit auparavant...
Le Président (M.
Gaudreault) : On va arrêter ici, pour l'instant, avec le bloc
de l'opposition. On s'en...
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, O.K. M. le député de Trois-Rivières.
• (16 h 20) •
M.
Girard : Merci, M. le Président. Donc, tout à l'heure, d'entrée
de jeu, je mentionnais, un terme de
chez nous, qu'il faut que les
bottines suivent les babines. Je vois qu'il
y a des gestes qui sont posés, il y a
des gestes concrets déjà en... 16 semaines?
M. Lacroix
(Marc) : ...16e, oui.
M.
Girard : 16e semaine.
Donc, d'entrée de jeu, ici, on est rendus au milieu, environ, de notre
audition, je trouve qu'il y a des choses qui se sont faites. Je vais repasser
la parole à mes collègues. Et je peux vous dire que les doutes se dissipent, et je trouve que vous avez mis des
choses en place, il faut continuer. Et je vais passer la parole à mes
collègues pour continuer de vous poser les bonnes questions et s'assurer que
l'on est vraiment sur la bonne voie.
Le Président (M.
Gaudreault) : Le député de Mégantic.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Lacroix. Bonjour, tout le monde. Ça me fait plaisir d'avoir la chance de vous
écouter aujourd'hui.
J'ai
plutôt un long préambule. Vous nous avez dit beaucoup de choses, vous nous
avez dit beaucoup de choses très importantes, mais je voudrais vous donner un point de vue légèrement différent puis une préoccupation pour qu'on
puisse en parler un peu plus loin.
Il était clair, selon nous, que les
pratiques qui existaient au ministère
des Transports comportaient des façons de faire qui avaient des pratiques douteuses. Je vous le mets, là, simplement et
honnêtement. Et vous avez déjà, à travers toute la documentation qu'on voit ici, à travers une
enquête du personnel, à travers une évaluation, à travers, en fait, un groupe
professionnel qui a fait des évaluations... Il y a une multitude d'informations
et de paramètres organisationnels sur lesquels vous vous basez pour avoir fait
des transformations. Donc, tout ça, là, c'est très bien, très rassurant.
Puis,
d'après ce que j'ai entendu de votre part... vous savez aussi bien que moi que
les cultures organisationnelles, ça
ne se change pas en trois semaines. En fait, les cultures, dans les peuples, ça
se mesure en siècles, donc on peut mettre le brake à bras un petit peu, puis ça prendra une couple de semaines, ce ne
sera pas trop grave. Je pense que ça, c'est un peu l'environnement dans
lequel on est.
Vous
avez une organisation qui a plus de 6 000 employés, et là-dedans
il y en a des très bons, des moyens puis des moins bons. Il y en a qui
sont dynamiques, il y en a qui sont statiques, puis il y en a qui sont peut-être
un petit peu rétrogrades ou moins dynamiques, appelons-les comme ça, ce qui
fait qu'il y a une multitude de vitesses, de comportements,
d'actions, de réactions. Et l'ensemble de la machine doit être structuré de
façon à faire, comment je dirais, évoluer
l'ensemble d'une structure, qui a une multitude de vitesses de réaction et de
comportements. Je pense... On ne se noiera
pas là-dedans, là, mais cette culture organisationnelle là doit se faire à une
vitesse qui fait qu'on n'échappe personne par en arrière, parce que, si le train part assez bien que tout le monde
débarque par le wagon d'en arrière, on n'a rien gagné, on n'a rien
achevé, à la fin de la journée.
On
parle de beaucoup de choses, puis là on dit : Il faudrait que ça aille
vite. Vous en aviez pris large, c'est bien beau, mais il va falloir leur donner le temps aussi, aux gens, là, un
peu de digérer, d'absorber et de s'ajuster en fonction de ce que vous êtes en train de faire. Vous avez changé la
structure opérationnelle. Moi, là, on en a pour... on en aurait
longtemps à discuter là-dessus. Ce qui me
préoccupe puis ce que je veux bien comprendre, c'est de m'assurer que, dans
votre processus, on va prendre soin de l'ensemble de la structure.
Et,
quand je regarde vos sondages de votre personnel, etc., il apparaît très clair,
là, que... il y a des évidences où la reconnaissance
interne et externe du ministère, elle n'est pas là, O.K.? Il y a des gens que...
il doit y avoir beaucoup de gens un
peu, comment je dirais ça, irrités, agacés et un peu démoralisés. Donc, c'est
bien beau de dire que, oui, on veut faire des changements, là, mais il y a une espèce de, comment je dirais ça...
d'environnement dans lequel on doit rétablir des bases et des fondations
qui permettent de faire avancer les choses. Je dis ça comme ça.
Puis, à ce
chapitre-là, je regarde et je vous donne un exemple clé : si je regarde la
formation annuelle du personnel, on parle de
moins de deux jours par année. Je pense qu'il y a quelque chose là, là, à
considérer, parce que, si on veut dynamiser, changer la culture d'une
entreprise, un des outils, c'est la formation, les ajustements pour permettre
l'harmonisation. C'est un paramètre.
Un
paramètre qu'on n'a pas ici, c'est la rotation du personnel et le nombre de
retraités. Puis on croit que ça excède 10 %,
parce qu'il y a quand même un certain âge dans le ministère. Puis à chaque fois
que vous perdez du personnel de qualification,
bien, il y a une espèce de coût qui vous est occasionné. Ce que moi, je veux
voir, c'est que... à l'intérieur de votre structure opérationnelle, quel
rôle vous voulez donner à la formation.
Et,
quand vous nous arrivez avec une politique sur l'octroi des contrats de
services à des retraités à la fonction publique,
ça m'inquiète un petit peu parce que, dans les organisations traditionnelles,
généralement, on a des plans de relève, et, quand quelqu'un prend sa
retraite, on a formé quelqu'un pour prendre la relève et faire le développement
ou la continuité de l'entreprise. Donc, ici,
là, je voudrais que vous me donniez un petit peu d'éléments sur, un, la
formation du personnel et ce changement
culturel là et, deux, comment on arrive avec une politique d'occupation des
retraités si on est capable de former notre monde et de faire un plan de
relève qui fait que, quand quelqu'un prend sa retraite, il peut bénéficier d'une bonne retraite, qu'il a gagnée
durement, puis le ministère devrait maintenir son autonomie
opérationnelle.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Lacroix.
M.
Lacroix (Marc) : Oui, merci. Beaucoup d'éléments dans votre question,
hein? Je vous remercie d'avoir soulevé ces éléments-là parce qu'ils
revêtent à mes yeux une importance clé.
D'abord,
sur la vitesse de croisière, pour, encore une fois, avoir rencontré beaucoup
d'employés, au cours des dernières
semaines, je peux vous dire qu'ils nous poussent dans le dos, les employés
souhaitent des changements. Ils ont participé
à un sondage, et, quand on participe à un sondage, ça crée des attentes,
n'est-ce pas, parce qu'on veut voir la suite, hein? On s'adresse aux chefs, hein, puis on espère que les chefs vont
apprendre à cheffer. D'accord? Donc, à ce moment-là, on leur envoie des messages puis on dit : Il
va-tu se passer de quoi? Donc, le risque, lorsqu'on administre un
sondage, qu'on prend la peine de demander
aux employés... Puis le taux de participation a quand même été de plus de
60 %. De répondre, de prendre du
temps, c'est ça, on crée de l'espérance, de l'espoir, il faut qu'il se passe
quelque chose. Donc, dans ce sens-là, on est condamnés à agir.
Par
rapport au moral des troupes, je vous dirais qu'un des résultats les plus forts
du sondage, c'est le sens de l'appartenance.
Malgré tout ce qui s'est dit, écrit sur le ministère, le sens de l'appartenance
est quand même encore très fort. Ça, c'est une valeur sur laquelle on
peut miser.
Concernant la
formation, point extrêmement important dans un ministère où on n'arrête pas de
parler du rapatriement de l'expertise, de la
valorisation de l'expertise, on ne peut pas à la fois tenir ce discours et,
comment je pourrais dire, être chiche
sur la formation. C'est la raison pour laquelle, dans le plan de
transformation, dans le chantier, je crois, sur le maintien de
l'expertise, le numéro 7, c'est ça, on a l'objectif — actuellement
on est à 1 % de la masse salariale en
formation — qu'on
passe, sur trois ans, sur la durée du plan de transformation, à 2 %, ce
qui n'est pas un abus.
Bien entendu, comment je pourrais dire... Et là
on parle de formation. Il y a, quoi, 900 ingénieurs au ministère des Transports, il y a plusieurs, aussi,
centaines de techniciens en travaux publics, il y a des gens en
immobilier, écoutez,
il y a des professionnels, là... c'est un ministère qui a une forte expertise.
De l'expertise, comment je pourrais dire, il faut que ça se maintienne, il faut que ça se développe, parce que ça
peut se perdre aussi si on n'investit pas. J'ai hâte qu'on passe à l'ère de la formation considérée
comme un investissement plutôt que comme une dépense, pour répondre à
votre question.
Vous aviez une préoccupation de transfert des
connaissances. C'est très important. Il y a un petit... Il y a des actions et
des livrables sur le transfert des connaissances.
Politique des
retraités, et je termine là-dessus, M. le Président, il y a une politique...
Parce que, d'abord, ce n'est pas interdit, hein, par la réglementation,
c'est permis. On est venus baliser cela. Et je dois simplement vous dire qu'en 2015‑2016 — je sais qu'on en a beaucoup parlé dans ce
forum — on a
maintenant une politique. Et vous savez il y a eu combien de cas
d'embauche de retraités au ministère des Transports en 2015‑2016? Quatre, M. le
Président, quatre.
M. Bolduc : Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. On retourne du côté de la deuxième opposition avec le député de
Deux-Montagnes.
M. Charette : M. le Président, vous
me permettrez de revenir sur la question des témoignages du printemps dernier. Et, avant de revenir à vous,
M. Lacroix, je me permettrais quelques questions à Mme Cantin. Vous
auriez aimé pouvoir exprimer votre point de vue le printemps dernier,
lors des auditions de la commission?
Mme Cantin (Danièle) : Oui. Je peux
répondre, oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, oui, allez-y.
• (16 h 30) •
Mme Cantin
(Danièle) : Bien, effectivement, j'ai écouté le témoignage de Mmes Louise
Boily et Annie Trudel en juin
dernier. Qu'est-ce que je peux vous dire, c'est que je n'ai jamais intimidé qui
que ce soit. J'ai donné ma version des faits auprès de l'UPAC et du Vérificateur
général, j'imagine qu'ils complètent
leurs travaux, et je vais leur laisser rendre leur décision. Et, comme M. Lacroix disait tout à l'heure, j'ai produit une déclaration assermentée, que j'ai remise à ces autorités.
M. Charette : Est-ce que c'est une déclaration
que vous accepteriez de déposer à la commission?
Mme Cantin (Danièle) : Certainement.
M. Charette : Parfait. On
apprécierait que le suivi puisse se faire avec le secrétariat de la commission.
Mme Cantin (Danièle) : Parfait.
M. Charette : Donc, vous réfutez,
dans les faits, les propos de Mme Boily et de Mme Trudel?
Mme Cantin
(Danièle) : Bien, écoutez,
c'est ma version des faits. Je vais vous laisser prendre connaissance de
ma déclaration, et vous pourrez voir avec le témoignage de
Mme Boily de juin dernier, et je vous laisserai prendre l'analyse
en conséquence de votre côté.
M. Charette : Mais, si vous aviez eu
la possibilité d'intervenir au moment du mois de mai dernier, quel est
l'élément que vous auriez aimé entendre qui n'a pas été mentionné?
Mme Cantin
(Danièle) : Bien, écoutez,
vous pourrez tout lire ça dans ma déclaration. Je reprends l'événement dont
Mme Boily fait référence. C'était dans un contexte particulier. Mais en
aucun cas je n'ai intimidé Mme Boily, je tiens à le mentionner, ni qui que
ce soit au ministère.
M.
Charette : C'est gentil.
Donc, je souhaitais vous donner la parole, compte tenu, là, que vous
n'ayez pas eu la possibilité de le faire le printemps dernier. Et on
lira avec grand plaisir votre déclaration assermentée. Parce que vous savez que Mme Savoie a aussi, après son
témoignage, eu la possibilité de déposer une nouvelle version, en quelque sorte, là, qui a aussi été lue, là,
de notre côté. Donc, on lira la vôtre avec intérêt.
Et je
reviendrais avec M. Lacroix, si vous me permettez. J'ai entre les mains la
lettre que M. Poëti, ancien ministre des Transports, a fait parvenir à son successeur, aujourd'hui député
démissionnaire, là, Jacques Daoust, vous avez sans doute pris
connaissance de cette lettre-là. Il déplorait, dans cette communication,
notamment le manque de suivi que Mme Savoie
accordait à ses questionnements. Il reprochait ou déplorait son manque
d'imputabilité. Rassurez-nous. Si monsieur...
si l'actuel ministre des Transports vous pose des questions, vous partage des
inquiétudes, aurez-vous une attitude plus
proactive que celle qui semble avoir été celle de Mme Savoie? Vous
sentez-vous imputable à l'égard du ministre par rapport à des
inquiétudes qu'il pourrait vous partager?
M.
Lacroix (Marc) : Bien entendu, je suis imputable par rapport, comment
je pourrais dire... avec les ministres que j'ai eus durant ma carrière, dont celui-ci, évidemment. Moi, là, je n'ai
pas de... je n'étais pas là dans les rapports, comment je pourrais dire... avec toute la question du passé. Ce que je
sais, c'est qu'actuellement je réponds à un ministre, que les communications
sont franches, sont directes, qu'on a un gros travail à faire ensemble. Il faut
que le politique puis l'administratif
communiquent plus que jamais, dans un projet comme celui dont je vous ai parlé,
et c'est à cette enseigne que j'ai toujours offert ma collaboration. Et
puis, si on porte un jugement sur une situation passée, avec d'autres acteurs,
je regrette, je ne peux pas commenter cela.
M. Charette :
Peut-être quelques...
M.
Lacroix (Marc) : Je ne me sens pas compétent pour le faire et je pense
que ce serait vraiment... en ce qui me concerne, ce serait inapproprié.
M.
Charette : Je ne vous demandais pas de juger de la performance de Mme
Savoie. Tout simplement m'assurer de votre collaboration avec le
ministre si des inquiétudes vous étaient partagées.
Je
vais tout de même reprendre quelques éléments de la communication de
M. Poëti, des constats qu'il faisait, des inquiétudes qu'il partageait. Vous avez maintenant quelques mois à la
tête du ministère; peut-être me dire si, pour vous, ces éléments-là sont des sources d'inquiétude. Au
niveau des contrôles, il signalait la Direction des enquêtes, qui
contrôlait les signalements et les enquêtes.
Pour vous, c'est problématique? Est-ce que c'est quelque chose qui est en voie
d'être changé?
M.
Lacroix (Marc) : On a, M. le Président, un nouveau directeur de
l'audit et des enquêtes, depuis le 4 juillet dernier. Ce directeur a, à son arrivée en
fonction, un peu comme je l'ai fait, moi, comme sous-ministre, pris acte de
sa réalité dans son univers, l'univers des
enquêtes, l'univers de l'audit, il a posé un diagnostic sur la situation, sur
l'état des lieux, à l'audit interne et à l'enquête, et son diagnostic,
sachez-le, est extrêmement sévère, comment je pourrais dire, sur les règles de
l'art, les règles dans lesquelles l'audit interne était exercé au ministère des
Transports.
M. Charette :
...diagnostic sévère, donc on peut s'attendre à des changements importants à ce
niveau-là.
M.
Lacroix (Marc) : Absolument.
Il y a un plan de match qui a été élaboré, il a été déposé au comité
d'audit.
Par exemple, imaginez-vous que, dans les bonnes pratiques, en audit interne, on
doit... D'abord, ça doit reposer sur une connaissance des
risques organisationnels. Deuxièmement, on doit avoir un plan annuel d'audit
interne, on doit avoir un plan triennal d'audit interne. On doit s'assurer que
nos auditeurs internes soient certifiés, on doit s'assurer... Enfin, il y a toutes
sortes de bonnes pratiques à mettre en place. On doit avoir des indicateurs de
performance.
Rien
de cela n'était en place, et le comité d'audit lui-même n'était pas...
Remarquez bien que ça, c'est conforme aux exigences du Secrétariat du
Conseil du trésor, mais actuellement tout ce que je peux vous dire, je ne veux pas revenir sur le passé, mais que tous les membres du comité d'audit
sont des membres indépendants. D'accord? Le président du comité d'audit est un
externe indépendant lui-même. Bref, l'univers auquel vous faites référence, et
je termine là-dessus, est maintenant géré selon les règles de l'art.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Charette : Maintenant géré selon les règles de l'art. Cependant, ce
n'est pas un nouveau ministère, ce n'est pas un ministère nouvellement créé. Que ces règles de l'art là soient
respectées depuis peu seulement, vous en conviendrez, c'est tout de même
inquiétant.
M.
Lacroix (Marc) : M. le Président, j'essaie aujourd'hui, comment je
pourrais dire, de façon tout à fait directe, des fois avec intensité, vous m'en excuserez, mais, je dirais, de vous
rendre compte de la réalité d'un ministère puis de vous le faire franchement, directement. Parce que
vous voyez que, dans les documents que je vous ai remis puis dans le plan de transformation, une des actions, c'est de
renforcer l'audit interne. Je ne suis tout de même pas pour vous dire
que tout est beau, dans cet univers, alors
que c'est une des actions du plan de transformation. Donc, est-ce qu'on est là
pour, comment je pourrais dire... Je ne suis
pas là pour vous raconter des histoires, je suis là pour vous dire comment les
choses sont, parce que, si on a une lecture,
comment je pourrais dire, claire, lucide de la réalité, on va être beaucoup
mieux équipés, je dirais, pour la transformer.
Cette lecture-là est
partagée par l'ensemble de l'équipe de la haute direction, elle va être
partagée le 1er mars avec tous les
directeurs de l'organisation, puis ensemble on se serre les coudes pour changer
la réalité. Nos regards sont définitivement
tournés vers l'avenir. Les enjeux sont trop importants :
6 500 employés, un budget de plusieurs centaines de millions
de dollars, M. le Président...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, M. le député.
M.
Charette : ...juste parce que le temps file, toujours dans les
inquiétudes manifestées au niveau des contrôles, les documents sont filtrés et altérés avant d'être
soumis au comité de vérification externe. Quelque chose qui a changé,
depuis cette lettre de M. Poëti, ou c'est toujours en vigueur?
M. Lacroix
(Marc) : Les documents sont filtrés, vous dites?
M. Charette :
Les documents sont filtrés et altérés avant d'être soumis au comité de
vérification externe. C'est une des préoccupations qui avaient été soulevées
par M. Poëti alors qu'il était ministre.
M. Lacroix
(Marc) : Nous nous administrons dans nos comportements et dans nos
pratiques, et nous sommes au sommet de la pyramide organisationnelle,
selon des règles élevées d'éthique et de transparence. Cela vaut avec nos employés. Ça vaut aussi avec le comité d'audit de
l'organisation, qui est composé de personnes séniors. Le comité d'audit
est maintenant présidé par M. Pierre Shedleur, un haut fonctionnaire, Société
générale de financement, bon, ancien président
de la CNESST. Il y a Mme Marie-Soleil Tremblay, anciennement du
Vérificateur général, et M. Marc Ouellet, ancien vérificateur
général adjoint du Québec. Je pense qu'ils ont vu neiger, M. le Président, et
que...
M.
Charette : S'il vous plaît, M. Lacroix, juste revenir à l'objet
de la question. Je comprends que vous ne pouvez pas cautionner le passé,
mais vous vous engagez à ce qu'il y ait des améliorations également à ce
niveau-là. C'est ce que je comprends.
Autre
inquiétude qui a été soulevée au niveau des opérations, c'est la très grande
quantité de consultants externes. Ça,
on a eu l'occasion de vous entendre à travers... ou de vous lire à travers les
documents qui ont été partagés, là, à la commission. Aussi, beaucoup,
beaucoup de contrats gré à gré donnés par le ministère, souvent tout juste au
deçà de la limite de sorte qu'ils pouvaient
effectivement être donnés de gré à gré, souvent aux mêmes personnes.
M. Poëti, dans ses exemples,
relevait le cas d'un individu qui était engagé à titre personnel et qui l'était
aussi à travers sa propre compagnie. Ce sont des comportements qui ont
changé depuis votre arrivée en fonction, M. Lacroix?
Le Président (M. Gaudreault) :
En donnant une réponse courte, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Marc) : 8 %, M. le
Président, les contrats de gré à gré, de l'ensemble des contrats en nombre, et
en valeur 9 %, en 2015‑2016.
M. Charette : Pour vous, c'est
beaucoup ou ce ne l'est pas?
M. Lacroix (Marc) : Ça dépend dans
quelles circonstances ils sont donnés. Si ça respecte les seuils et la
réglementation en vigueur, je pense que c'est des bonnes décisions. On ne
lancera pas des appels d'offres pour des contrats de 14 000 $, M. le
Président.
• (16 h 40) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Le temps est écoulé. On va y
revenir tout à l'heure, M. le député. Alors, du côté du gouvernement, le
député de Chomedey.
M.
Ouellette : Merci, M. le
Président. Je veux revenir... Je veux faire du pouce un peu sur le député de
Deux-Montagnes puis revenir sur la fonction d'audit interne, parce que vous en
avez parlé dans votre présentation. Et je veux me permettre un commentaire,
M. Lacroix. Vous savez où est-ce que vous allez, ça paraît. Les membres de
la commission ont des questionnements parce
que, depuis le 8 juin, là... Normalement, comme je vous l'ai dit, ça
aurait dû se passer au mois de septembre, octobre, pour les raisons que
vous savez. Et on a besoin d'avoir des réponses à ces questionnements-là, on a des préoccupations. Comme le député d'Orford le
mentionnait, on a des préoccupations diverses. Il vient du milieu universitaire. Je viens d'un autre milieu et j'ai des
préoccupations par rapport aux lanceurs d'alerte, par rapport aux gens
qui veulent faire avancer le système.
Quand vous
avez parlé de la fonction d'audit interne... Et là je veux bien saisir ce que
vous avez dit, que votre nouvel
auditeur — c'est
M. Ayotte, je pense, là — bon, a fait un état des lieux puis, selon ce
que vous me dites, et puis je ne veux
pas présumer de rien, là, puis je ne veux pas qu'on mette la faute sur personne
non plus, mais il y avait des choses qui ne se faisaient peut-être pas selon ce qui aurait dû être fait ou...
Bon, ce n'est pas nécessairement la faute des auditeurs, c'est peut-être... l'imputabilité finale va au
sous-ministre, bien entendu, mais c'est peut-être des décisions qui ont été
prises à certains niveaux, qui fait qu'il y
a peut-être certains critères qui n'étaient peut-être pas faits de la façon
dont ça doit être fait. Puis je ne
veux pas comprendre de votre intervention, puis je ne veux pas vous mettre des
mots dans la bouche, que par l'intervention que vous avez faite, que
parce que ce n'était pas conforme aux bonnes pratiques... que vous mettez la faute sur un ou sur l'autre ou indirectement sur
Mme Boily, qui a occupé ce poste-là, je ne veux pas comprendre ça,
là, parce que, si c'est ça, j'aimerais bien
ça qu'on règle ça tout de suite, parce que je pense que, pour un lanceur
d'alerte, c'est très important qu'on le protège contre des représailles
puis du harcèlement. Parce que ça va être ma prochaine question.
Vous avez rencontré Mme Boily depuis que
vous êtes en poste. Vous devez vous assurer qu'il n'y a pas de représailles puis qu'il n'y a pas de harcèlement.
Dans votre présentation du début, j'étais pour vous poser la question,
dans la consolidation puis dans l'octroi
d'effectifs additionnels : Mme Boily se situe où dans le système?
Parce que j'ai fait un commentaire, quand on a présenté le
34e rapport, au mois de... au début de la session d'automne, et je
souhaitais ardemment... Parce que, dans la
loi de l'UPAC, on garantit aux lanceurs d'alerte une protection contre les
représailles, les harcèlements, les
rétrogradations, etc. Et j'en fais un point personnel, de vous dire que ce
n'est pas... c'est définitivement quelque chose qu'on veut s'assurer du
respect des règles.
Donc, ma
question : Par rapport aux changements qui ont été faits, la consolidation
de l'audit interne, Mme Boily se situe
où? Puis ma sous-question va être : Vous êtes-vous assuré ou vous
assurez-vous que Mme Boily n'est pas l'objet de représailles, de harcèlement d'aucune façon? Parce
qu'elle est encore à l'emploi du ministère, selon ce que vous m'avez dit
tantôt.
M. Lacroix (Marc) : Oui.
Donc, par rapport au renforcement de l'audit, d'abord, vous le savez
probablement, Mme Boily, puisque vous parlez
d'elle, n'est plus la directrice de l'enquête et de l'audit interne. Elle est à
la révision de programmes, elle
relève directement du ministre. Et, dans mes suivis, je la vois aux six
semaines, depuis le début, de façon régulière,
comme tous les autres directeurs et directrices du ministère, elle n'est pas
traitée différemment. D'accord? Et, dans l'exercice de ses responsabilités à la révision de programmes, très tôt,
avec elle, dans nos rapports, dans nos discussions, nous avons convenu qu'il fallait... pour renforcer
la fonction révision de programmes, un peu comme celle d'audit interne, hein, parce qu'il y a plusieurs fonctions clés qui
méritent d'être renforcées dans ce ministère, comme peut-être dans
d'autres organismes publics, mais là, aujourd'hui, on parle du ministère des
Transports. Et je lui ai offert ma collaboration. Nous avons convenu ensemble qu'on ferait faire un examen indépendant sur
comment est organisée cette direction-là, est-ce qu'elle est organisée
suivant les meilleures pratiques. Parce qu'encore une fois, là, on s'enligne
pour un changement de culture. On est dans
le long terme, là, on veut un changement durable. On s'équipe pour veiller
tard, O.K.? Ça fait que,
Mme Boily, avez-vous besoin de ma collaboration? Parfait. On va embaucher
quelqu'un, vous allez être mieux équipée.
En plus, Mme Boily, je trouve que vous n'avez pas beaucoup d'effectifs en
révision de programmes, avec les attentes
du Secrétariat du Conseil du trésor, dans la foulée de la commission Robillard
puis tout l'accent qu'on met sur la révision
de programmes, pas seulement sur l'évaluation mais le questionnement des
programmes. Vous avez besoin de renforts.
Je vous alloue, madame, comme sous-ministre — ça ne faisait pas deux semaines que j'étais
arrivé — deux nouveaux
effectifs. Ça vient doubler son effectif
professionnel, je pense qu'elle en a deux ou trois. Je pense que les postes
sont affichés ou ils vont l'être dans quelques jours, elle est en
dotation. Je pense que, si on parle d'appui, je dirais, en particulier à
Mme Boily, parce que vous faisiez référence peut-être à des rapports, à
mes rapports professionnels avec elle, j'ai l'impression que je lui donne tout
l'appui voulu dans l'exercice de ses responsabilités à ce jour.
Maintenant, est-ce
que le fait que quelqu'un ait occupé une fonction par le passé, ça m'empêche
aujourd'hui, surtout une fonction aussi cruciale que la quatrième ligne de
défense, l'audit interne, de vous donner l'heure juste? Je m'en excuse si, comment je pourrais dire, j'ai
laissé peut-être croire que je voulais viser une personne à travers des
propos qui reposent non pas sur mon
diagnostic, mais d'abord sur le diagnostic posé par le nouvel auditeur interne.
Et aussi je pourrais... Je pense
qu'ils pourraient venir ici puis en témoigner ici. Les nouveaux membres du
comité interne... d'audit interne,
lorsqu'on les a rencontrés, le mois dernier, qui nous ont demandé comment ça
fonctionnait, bien, je pense qu'ils ont reculé dans leurs chaises, M. le Président, sur comment ça fonctionnait,
l'audit interne, au ministère. Puis ils ont l'intention de participer pleinement, je dirais, à un audit
interne qui est basé sur les meilleures pratiques. C'est seulement ça que j'ai
dit.
M. Ouellette : Donc, c'est trois nouveaux, au niveau de l'audit interne, qui ont
remplacé les trois qui étaient là au mois
de juin, qui... Selon les informations qu'on a eues, le 18 mai et le
8 juin, tous les documents n'arrivaient pas à l'audit interne, bon, il y avait une sélection de documents,
là, pour l'audit interne, là, qui était faite. Et ça, vous l'avez, c'est
dans le verbatim, et ça vient directement
des personnes qui ont témoigné le 18 mai et le 8 juin. Donc, je
comprends que les trois qui étaient là le 8 juin ne sont plus là. Vous
avez un nouveau comité d'audit interne, dont vous nous avez donné les noms
tantôt.
M.
Lacroix (Marc) : C'est un des premiers gestes que j'ai posés, M. le
Président. Ce sont des personnes séniors. Et un comité d'audit interne, c'est là pour appuyer la haute direction du
ministère, et je pense qu'avec les états de service qu'ils ont ils sont là pour contribuer. Ils ont
accepté en toute connaissance de cause d'être membres du comité d'audit
du ministère des Transports à ce moment-ci,
connaissant les enjeux, je dirais, donc ils prennent la chose au sérieux, ils
ont l'intention de s'investir pleinement. Et
je considère que, pour un sous-ministre, d'avoir un comité d'audit aussi
expérimenté que ces trois personnes-là, c'est un avantage. Je n'ai pas l'intention
de jouer à la cachette avec eux autres.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Oui. On pourrait commencer dans les minutes qu'il
reste, puis vous pourrez répondre dans le prochain bloc. Moi, j'ai regardé le rapport de Raymond,
Chabot, là, qui peut porter plusieurs sigles, RCMP, GRC, groupe Raymond,
Chabot, etc., et il y a des choses qui sont
très intéressantes, mais il y a un élément qui, en rapport avec l'analyse
qu'on a faite, «on» étant surtout les gens ici, les fonctionnaires de la
commission, de votre rapport annuel ou de votre plan stratégique... On disait ici dans le rapport, à la... c'est à 19, le
sommaire, là, qu'au niveau de la planification il y a, par exemple, l'absence d'objectifs mesurables. Et
là-dessus, d'une part, dans l'analyse qu'on a faite ici, les objectifs...
enfin, les indicateurs sont tous mesurables,
je pense, c'est ça, tous quantifiables, ce qui est quand même une qualité
exceptionnelle, qu'on retrouve rarement dans
les ministères. Mais en même temps, si on regarde les objectifs, peut-être
aviez-vous des objectifs, dans le
ministère, qui étaient un peu élevés, parce que, là, vous en avez atteint un,
qui est considéré comme ayant été
atteint, sur 11. Et donc, là, il y a comme un peu... J'imagine que ça se tient
quand même l'un l'autre, là. J'aimerais ça que vous nous en parliez un peu mais dans l'optique, puis peut-être
qu'on fera ça dans le prochain bloc... que vous souleviez un peu le voile, là, sur ce que vous préparez
comme plan stratégique, parce qu'il y a eu un retard de deux ans par
rapport à ce qui est le délai normal, et
j'imagine que ce qu'on a entendu, avec la transformation que vous faites, d'une
façon ou d'une autre, en tout cas, ça
va faire partie de votre plan stratégique. Et j'aimerais ça que vous nous
parliez un petit peu, dans tout ce
contexte-là de la transformation que vous faites, de quoi ça va avoir l'air, le
plan stratégique, les objectifs, et tout ça, est-ce que vous avez eu l'occasion de voir un peu de quelle façon est-ce
que ça va prendre forme, et de nous en parler un petit peu; en prenant le temps qu'il faut, parce qu'on n'a pas le temps
dans le bloc qu'il reste, parce qu'il reste deux secondes, probablement...
Le Président (M. Gaudreault) :
15.
M.
Reid :
...mais pour la prochaine fois.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y.
• (16 h 50) •
M. Lacroix
(Marc) : Oui. Écoutez, on est sans doute un des rares ministères, là,
dont le plan stratégique est échu depuis
aussi longtemps, c'est quand même une obligation de la Loi sur l'administration
publique. Alors, je vous dirais que, la
première semaine, quand je suis arrivé là... Évidemment, on arrive, on est le
dirigeant de l'organisation; où est-ce que l'organisation s'en va,
normalement, c'est supposé d'être dans le plan stratégique. Alors, quand j'ai
appris qu'il était échu, puis que ça ferait
deux ans au 31 mars prochain, disons que je fus surpris. Quel ne fut pas
mon étonnement, M. le Président!
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est beau. On va rester
suspendus à vos lèvres pour le prochain bloc, que vous continuez
là-dessus. On s'en va du côté de l'opposition officielle, le député de
Sanguinet.
M. Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, en 2015, le rapport 2015‑2016 mentionne
qu'il y a un contrat qui est non
conforme selon les audits, les audits qui ont surveillé les contrats, les
différents contrats, un sur 48, mais, quand on regarde par rapport à 2014‑2015, on s'aperçoit qu'il y a
120 contrats qui ont été surveillés par les auditeurs. Donc, on
voit une diminution, on passe de 120 à 48
d'une année à l'autre. Pourquoi, d'après vous? Parce que, là... Puis là, depuis
le début, on vous pose des questions
sur le passé, on ne peut pas parler beaucoup de votre présent. Bien, moi,
j'imagine... Puis je vais dans le
même sens que le député de Deux-Montagnes, je sais que vous n'êtes pas coupable
de quoi que ce soit, sauf que, si on
veut améliorer les choses, il faut voir les problèmes qu'il y avait auparavant
puis quelles sont les solutions à apporter, on s'entend là-dessus. Bien, moi, je vous dis : On passe de
120 contrats surveillés à 48. Moi, je vous dirais : Pourquoi?
Puis qu'est-ce qu'on ferait... Je ne sais
pas, y a-tu quelque chose qui ne fonctionne pas? Y a-tu une raison quelconque?
Et, s'il y a une raison, est-ce qu'on
va améliorer... Parce que, là, vous avez parlé des audits, puis c'est
important, là, qu'on analyse les dossiers comme il faut, là. Alors,
pourquoi on aurait une diminution comme ça de la surveillance?
M. Lacroix (Marc) : Oui. D'abord...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Lacroix.
M. Lacroix
(Marc) : Merci. Il y a, comment je pourrais dire, l'assurance qualité
avant octroi, on en a parlé tantôt, parce
qu'on appelait... ceux qu'on appelait avant les PCP, qui s'appellent les
conseillers en assurance qualité. En plus, il y a aussi les auditeurs
internes qui ont fait par le passé, en 2015 notamment, des audits sur la
qualité du travail des PCP. C'est bien de ça
dont on parle, c'est ça? Et, à la demande de la commission, de cette commission...
Je crois avoir lu aussi que vous avez demandé que ces vérifications-là
se poursuivent. C'est bien le cas, hein? Alors, c'est de ça dont on parle,
d'accord.
M.
Therrien :
Bien oui, c'est ça, bien oui. C'est parce qu'il y a eu une baisse de la
surveillance et des audits. Mais là
je vous dis : Bien, pourquoi il y a eu ça d'une année à l'autre?, puis
j'essaie de comprendre pourquoi. Puis, vu que vous êtes un spécialiste,
j'imagine que vous allez me dire pourquoi. Puis, si on a la raison, bien, on
est capable d'améliorer la situation, j'imagine.
M. Lacroix (Marc) : Bien, dans ce
dossier-là, M. le Président, ce qui m'étonne toujours, c'est qu'il y a des éléments clés, je vous dirais, en vérification
puis au plan méthodologique, c'est qu'il faut y aller par échantillonnage,
c'est ça. On ne peut pas... Parce que je
lisais, puis c'était une des recommandations de Mme Trudel, je pense...
Encore une fois, j'ai reculé, quand
je voyais qu'il fallait, comment je pourrais dire, que tous les dossiers soient
vérifiés. On ne peut pas, comment je
pourrais dire, quand on veut gérer avec efficience puis on parle de
vérification, je dirais, procéder autrement que par un échantillonnage
représentatif. Ça, c'est le premier élément.
Deuxièmement,
lorsqu'on constate des lacunes, dans le cadre d'une vérification, on ne peut
pas non plus — là, c'est
l'ancien président de la Commission de la fonction publique qui vous parle, un
organisme de vérification — mettre toutes les
lacunes sur le même pied d'égalité, c'est-à-dire que, oupelaïe! il manque une
pièce d'un dossier, c'est aussi important
qu'une contravention à la réglementation ou à la loi. En matière de
vérification, de contrôle interne, il y a des notions de base
importantes : la fréquence, la gravité puis l'impact.
Alors donc, comment je pourrais dire, sur le
nombre de dossiers, je ne peux pas... Je n'ai pas la réponse, de 120 à 48. Je vous dis que les échantillons doivent
être représentatifs, pour témoigner d'une situation représentative, puis
je vous dis que, lorsqu'on constate des lacunes, que ce soit dans des rapports
d'audit, dans des enquêtes ou autrement, il faut
essayer de les qualifier. C'est quoi, la fréquence, mais surtout c'est quoi, la
gravité? Il nous est arrivé, à la Commission de la fonction publique, de constater que, dans des dossiers, il
manquait le diplôme. Ça ne veut pas dire qu'une illégalité a été... ça veut juste dire que le dossier n'est pas
complet. On ne met pas ça sur le même pied que, par exemple, des
contrats renouvelés de façon consécutive,
des contrats de 55 jours et plus, on embauche quelqu'un qui ne s'est pas
qualifié sur un concours puis on le
renouvelle pendant quatre ans. Ça, c'est un contournement de la loi, M.
le Président, et ça, on doit dénoncer ça haut et fort. Mais, comment je
pourrais dire, dans les rapports que moi, j'ai vus, des PCP, et particulièrement
celui de 2015, cela vous a été dit, je vous
le répète, même si cela vous a irrités, je dirais, lorsque cela vous a été dit
par Mme Savoie, il y avait un grand nombre de lacunes qui étaient des
lacunes d'un niveau de gravité faible, c'est ça.
M.
Therrien :
Oui, ça, je comprends ça.
M. Lacroix (Marc) : Alors, il faut
les corriger, bien entendu, mais je crois qu'il n'y a pas lieu de déchirer sa
chemise.
M.
Therrien : Bon, là,
je vous demande... La question, c'est : On est passé de 120 à 48. Vous me
parlez d'échantillonnage. Je ne comprends
pas, je ne comprends pas, là, je suis allé à... j'ai fait mes cours de maths,
puis plus l'échantillonnage est élevé, plus la représentativité est
élevée.
Puis là, moi,
écoutez, je peux-tu essayer une réponse avec vous, puis vous me dites si ça a
du bon sens ou non? Je peux-tu... Je vais vous poser une question
comparativement à ça. Pour vrai, là.
M. Lacroix (Marc) : Non, mais
j'avais des éléments de réponse, là, je peux...
M.
Therrien :
Ah! Bien, allez-y. Bien, allez-y, ça va faire mon affaire, je vais prendre des
notes. Je suis là pour prendre des notes, je vais prendre des notes.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y.
M. Lacroix
(Marc) : Bien, l'information que j'ai, c'est que, de 2013‑2014 à 2015‑2016,
au regard de la conformité à la Loi
sur les contrats des organismes publics, en 2013‑2014, il y en avait 86 %
qui étaient conformes, en 2014‑2015, 93 %, puis en 2015‑2016,
98 %. Ça, c'était sous l'angle conformité à la loi sur les organismes
publics. D'accord?
M.
Therrien :
Oui. Mais par contre, par contre, si vous regardez par rapport aux directives
ministérielles, vous êtes à
12 %. Si vous regardez la conformité par rapport aux directives
ministérielles, vous passez de 93 % à 12 % pour l'année...
pour le rapport 2015‑2016.
M. Lacroix (Marc) : Vous me
confortez, M. le Président, parce que, là, on ne parle pas...
M.
Therrien : Bien
oui, j'espère. C'est ça, mon but.
M. Lacroix
(Marc) : Non, non, mais on ne parle pas de 12 % par rapport à la
loi, on ne parle pas de 12 % par rapport
au règlement; on parle par rapport à une directive, selon des choses qui se
corrigent. Ça, ça veut simplement dire, M. le Président, que les employés sont en déficit de connaissance ou de
formation sur les directives existantes au sein du ministère et qu'il y a des efforts à faire, dans une
organisation fortement déconcentrée sur le territoire, pour harmoniser
les pratiques. Et c'est la raison pour
laquelle les personnes qui sont en soutien à la gestion vont relever maintenant
du central, pour s'assurer que, justement, toutes les directives qui
existent, que ce soit en gestion contractuelle ou dans d'autres domaines,
soient appliquées de façon beaucoup plus uniforme.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Therrien : Mais,
moi, le seul problème que j'ai, c'est que la loi sur les organismes publics ne
prenne pas en considération les extras,
alors que les directives ministérielles le prennent. Est-ce que vous êtes un
bar ouvert, dans le fond, à 12 %?
M. Lacroix
(Marc) : On n'est pas un bar ouvert, M. le Président. Je dirais qu'il
y a des choses qui ne sont pas parfaites,
au ministère des Transports. Dans l'application des règles en matière de
gestion contractuelle ou autres, ça va, les choses ont été prises en main, il y a eu des plans d'action en matière
de gestion contractuelle. Il y a eu évidemment toute la question des actions concertées en 2011. Il y a eu
aussi, M. le Président, lorsque vous-même étiez à la tête du ministère des Transports, toute la question du juste coût,
payer le juste coût, avec toutes les mesures que vous aviez mises de
l'avant sous votre gouvernement et dont la quasi-totalité a été appliquée.
Moi, je pense
que, depuis des années, je veux dire, le changement, surtout en matière de
gestion contractuelle, parce que
c'est de ça dont vous parlez... je dirais, beaucoup de choses, je veux dire,
ont été faites. Beaucoup de choses, par contre, restent à faire, mais je
crois que... Il peut rester des cas où les choses... des constats, ça peut être
un supplément, ça peut être qu'on dit :
Mais, maudit, ça n'a pas d'allure! Ça va. Mais, de façon générale, M. le
Président, je pense qu'il faut aussi
reconnaître les progrès qui ont été accomplis, reconnaître qu'il reste aussi du
chemin à faire mais surtout — c'est
ça, le message, aujourd'hui — qu'il y a un plan de match, je dirais,
pour le résiduel des lacunes qui ont été constatées. On les reconnaît, on les a
identifiées puis on a un plan de match pour les régler.
• (17 heures) •
M.
Therrien :
Écoutez, moi, j'essaie juste de faire un constat avec ce qui vous a précédé,
là, tu sais, je ne suis pas accusateur,
là. Je vous dis : Comment ça se fait qu'on est passé de 120 à 48? Vous ne
semblez pas considérer ça comme problématique.
Et là je vous dis : Le taux de conformité, là, c'est de 92,6 % avec
les organismes publics, puis, quand tu prends
les directives ministérielles, ça tombe à 12 %. Puis le problème, c'est
que les extras sont à l'intérieur des directives ministérielles, ça fait que, là, il y a de quoi s'inquiéter. Vous me
dites : Bien non, tout est beau, on peut s'améliorer, ainsi de
suite. Moi, je comprends ça puis... Moi, là, vous arrivez, depuis quelques
semaines, voire quelques mois, il faut faire un constat.
On fait le constat à partir des informations qu'on a eues mais aussi par
rapport aux informations liées à la conformité, ainsi de suite. Moi, si je vous
disais... Le fait qu'on passe de 120 à 48, c'est un constat, ce n'est pas
de votre faute, vous n'étiez pas là, mais est-ce qu'on pourrait se poser la
question, vos collègues, dire : Bien, pourquoi on en a fait beaucoup
moins, écoute, on parle de 60 % de diminution, là, pourquoi on a fait
beaucoup moins de vérification? Puis, dans le deuxième cas, bien, pourquoi, les
directives ministérielles, on se ramasse à 12 %? Est-ce qu'il y a des
moyens d'améliorer ça? Et la question importante, c'est de dire : Bien,
regardez, on a un problème, j'en conviens; je viens d'arriver, donnez-moi le
temps. Je vais dire : Bien, c'est bien parfait, puis c'est ça, le but.
Mais c'est quoi, le problème? Puis qu'est-ce que vous allez faire ou qu'est-ce
qui est présenté là-dedans qui va me permettre de croire que ça va s'améliorer,
qu'on va dans le bon sens?
Moi, si vous me dites : Bien, écoute, on a
de la misère à engager des experts, moi, je vous aurais donné 100 %. Si
vous me dites : Bien, écoute, on a de la misère à engager des experts,
puis c'est une des raisons pourquoi on a de la difficulté à rencontrer des
objectifs qui nous auraient permis d'avoir une meilleure... en tout cas, une
meilleure vérification, bien là je vous aurais dit : Bien, bravo, donc, il
faut améliorer le nombre d'experts. Mais ce n'est pas la réponse que j'ai eue.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ce qui met fin au bloc de l'opposition. On retourne avec le député d'Orford.
M.
Reid : Oui, bien,
en fait, on va revenir à ma question, qui, elle, est définitivement tournée
vers le futur, là. Pour vous rappeler un petit peu, moi, j'avais commencé en
parlant du rapport du consultant, qui montre des éléments que vous avez
peut-être repris, parce que la correspondance n'est pas toujours facile à
avoir, là, mais ce serait intéressant qu'on parte un peu de ça. Et là il
parlait, pour la planification, donc, d'objectifs qui ne sont pas toujours...
bien, il parlait d'absence d'objectif mesurable, etc. Et donc, la planification
stratégique, on nous avait expliqué un petit peu que vous étiez arrivé... Vous
étiez en train de dire ça quand on a fini le bloc. Et donc j'aimerais ça que
vous nous parliez un petit peu de quelle façon est-ce que vous allez aborder la
question, sachant que vous êtes dans une transformation organisationnelle
majeure, et comment est-ce qu'on va recevoir votre plan, disons, puis de quoi
ça va avoir l'air.
Et ensuite on pourra peut-être regarder d'autres
éléments, juste pour être sûrs que... On sent bien, quand on regarde les
diagnostics du consultant, que vous êtes là-dessus, mais peut-être certaines
questions qui nous permettront de faire... de joindre les deux, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y.
M. Lacroix (Marc) : M. le Président,
sur le plan stratégique, effectivement, les travaux ont été relancés très peu de temps après mon arrivée parce que c'est une
pièce maîtresse dans la vie organisationnelle. Le fait de ne pas en
avoir, c'est comme si on n'avait pas de
vision à jour. Où est-ce qu'on s'en va comme organisation? Bien, on a une
vision qui est échue, d'une part. Ça, c'est un premier constat.
L'importance de cette pièce-là au sens de la Loi sur l'administration publique, mais surtout de partager cette vision
commune, il y a beaucoup d'organisations, dans le privé, dans le public
également, où le plan stratégique exige, je vais parler du secteur public, que
je connais... Comme on dit en patinage artistique,
c'est une figure imposée, c'est ça. C'est une chose, comment je pourrais dire,
de faire un plan stratégique parce qu'il
nous est exigé, c'en est une autre de le faire vivre dans l'administration
quotidienne d'une grande organisation. Donc, un plan stratégique, il faut que ce soit connu de l'ensemble du
personnel, de l'ensemble de la gestion. Une des premières initiatives qu'on fera lorsqu'il sera adopté,
évidemment, par les autorités, qu'il aura été soumis au ministre, au
Conseil des ministres, c'est de le partager auprès de l'ensemble des employés.
Voici notre destination, je veux dire, au cours des prochaines années.
Deuxièmement, il faut qu'un plan stratégique, ça
se décline en plan opérationnel. Il y a des plans d'action annuels, d'accord, qui viennent concrètement...
C'est ça, une culture de gestion axée sur les résultats. Ce n'est pas
juste des grandes cibles : Dans trois
ans, on va être là; on prend le document, on le met sur la tablette. Il faut
que ce soit connu, qu'on en parle,
qu'on ait un plan d'action opérationnel, que les attentes formulées aux cadres,
aux gestionnaires aient des liens avec le plan stratégique. Il ne faut
pas que ce soit désincarné. Ça, c'est la première préoccupation que nous avons.
La
deuxième : Qualitativement, bien sûr, il y a toujours des améliorations,
vous le savez. Vous avez des analystes qui
travaillent pour la commission, qui à chaque fois qu'un plan stratégique est
élaboré ou que... sur le rapport annuel de gestion, des hauts fonctionnaires témoignent en cette enceinte, vous
faites des remarques sur tel... il n'y a pas d'objectif intermédiaire,
telle cible n'est pas présente. Alors, les organisations — le
ministère des Transports n'y fait pas exception — cherchent à s'améliorer. Il y a donc un
bilan qui a été fait. Comment on peut faire mieux sur telle cible? Bon, alors, il y a eu un bilan. Et on pense que cette
fois-ci... Puis on a soumis ça au Secrétariat du Conseil du trésor. Là
aussi, il y a des experts en gestion axée sur les résultats, il y a des experts
en indicateurs, en cibles qui nous ont fait des commentaires qui, à date, sont
relativement... sont plutôt positifs.
Donc, on est
en mode amélioration continue, M. le Président. Puis aussi on veut orienter
cette organisation-là vers une gestion davantage axée sur les résultats.
Le rapport
annuel, vous le verrez, il y a une des actions, dans le chantier 4...
C'est un rapport qui est beaucoup centré
sur les activités, au moment où on se parle. D'abord, il est très volumineux.
Moi, j'ai appris beaucoup de choses là-dedans,
c'est instructif. Mais un rapport centré sur les résultats, là, on dit :
On a une cible. On l'a atteinte, oui ou non? Première question qu'on doit répondre pour faciliter la lecture des
parlementaires : Oui ou non, on l'a atteinte? Sinon, pourquoi? Puis ensuite de
dire qu'est-ce qu'on va faire pour l'atteindre. Je pense
que c'est ça, à moins que j'aie mal compris ce que vous
attendez de nous, je dirais, qui doit être contenu dans un rapport annuel de
gestion.
Donc, on est en amélioration là-dessus, puis
c'est un de nos objectifs, de mieux traduire les avancées du plan stratégique à l'avenir, dans notre rapport annuel de gestion, en mettant l'accent davantage
sur les résultats, mais surtout de faire en sorte qu'une telle vision soit partagée par un plus grand
nombre de personnes au sein de l'organisation. Sinon, c'est une abstraction, on se conte des histoires sur, comment je pourrais
dire, l'impact d'un plan stratégique dans une organisation.
M.
Reid : Merci. Avant de laisser la parole à mon collègue,
je voulais juste vous dire que vous parlez d'attentes dans votre ministère,
là, mais là, en disant tout ce que vous avez dit, vous êtes en train de créer
des attentes chez les membres de la Commission de l'administration publique, parce qu'on
n'a pas toujours des rapports qui sont aussi clairs puis des objectifs
qui sont aussi faciles à évaluer non plus.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Mégantic.
M. Bolduc : Merci, M. le Président.
Je voudrais revenir sur un petit débat, avec quelques éléments que vous avez
mis sur la table.
Vous savez, finalement, dans un ministère, dans
n'importe quelle organisation, on a trois ressources, on a du personnel, de la compétence puis des sous. Il est
très clair à mes yeux que, dans le passé, les ressources humaines ont
été un peu malmenées, il y a eu des... on
n'est pas au niveau, une mise à niveau technologique est de mise, parce que les
outils technologiques, puis ça semble ressortir
de l'étude ou de l'enquête avec le personnel... Sur le plan budgétaire, je
crois qu'on est à peu près au bon endroit, là, on pourra débattre ça dans un
autre contexte, mais ce qui me touche ici, c'est que l'intégration de ces trois
ressources-là, dans une structure, est fondamentale.
Vous avez dit
deux choses précédemment, c'est que vous avez dit que vous alliez passer d'une
à deux journées, sur le plan organisationnel, en termes de formation et...
M. Lacroix (Marc) : 2 % de la
masse salariale.
M.
Bolduc : 2 %? Bon, là, on parle de 10 jours, c'est autre chose,
là. Ça, ça a plus d'allure un peu. Dans une phase opérationnelle, je suis d'accord, mais, dans une
phase changement, je ne suis pas sûr. Mais c'est un commentaire que je
vous fais qui est un peu basé sur ce que moi, j'ai vécu ailleurs.
Le déficit de
formation puis le déficit de directives dont vous venez de parler dans les
dernières minutes, dans ce 2 %
là... Parce qu'on parle de formation technique, mais on parle aussi de
structure opérationnelle et d'information qui doit être distribuée et
circulée pour s'assurer que tout le monde va être aux normes. Comment vous
voyez ces choses-là se faire sur une base structurelle?
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci. Ce qu'on appelle la formation à la tâche, là,
s'assurer que les pratiques soient harmonisées...
Parce que, bon, il peut y avoir, comment je pourrais dire, une application,
comment je pourrais dire, qui est diversifiée,
là, qui n'est pas sur la coche, comme on dit, en matière d'application de
certaines directives. Ça, ils appellent ça de la formation à la tâche. Ça, c'est à l'interne, là, on doit
s'organiser, c'est l'encadrement, je veux dire, qui est responsable de ça. Quand on a des structures qui font en sorte
que des gens, dans l'application de normes dans leur sphère d'activité,
ne sont pas... non pas seulement vérifiés,
je veux dire, on ne vit pas... Pour être excellent, dans une organisation, il
ne s'agit pas du nombre de
vérificateurs puis d'untel qui vérifie le travail de l'autre, on n'est pas...
c'est plus, je veux dire, en termes de prévention, de diffuser les
directives, de faire de la formation continue, d'avoir des réseaux de
répondants.
Prenez... En
gestion contractuelle, depuis plusieurs mois, ils ont mis en place un réseau de
répondants, par exemple, des PCP, il
va y avoir un réseau de répondants pour ceux qui s'occupent des réclamations.
Donc, ces gens-là sont réunis périodiquement,
il y a des visioconférences. On revient sur des problématiques constatées par
des membres du personnel, puis là les
experts sont présents, puis de dire : Bien, dans telle situation, voici ce
qu'on fait. Et là les gens se mettent à niveau, je dirais, en termes de...
pour ne pas qu'il y ait trop d'écart dans l'application des directives ou des
normes qu'on doit respecter.
Ça, pour moi,
comment je pourrais dire, c'est de la formation à la tâche, mais vraiment de la
tâche, là, au quotidien, et je ne rentrerais pas ça, là, dans le
2 % de la masse salariale dont vous parlez, que vous avez évoqué tout à
l'heure.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est presque terminé, M. le député, il reste 10 secondes. On peut revenir
au prochain bloc.
M. Bolduc : O.K. Bon, bien, merci.
On pourra revenir peut-être, éventuellement, sur un autre petit élément
là-dessus, mais je pense que ça, là, c'est déjà un bon point. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est bon. Le député de Deux-Montagnes.
• (17 h 10) •
M.
Charette : Merci, M. le Président. Un dernier bloc en ce qui me concerne. Quelques petites questions en
rafale pour voir un petit peu où nous en sommes.
Au niveau de l'évolution
des effectifs par catégorie, le ministère avait pris l'engagement, à juste
titre, de se redoter d'une expertise
valable. On voit qu'il y a des efforts qui ont été faits, on ne peut pas le
nier, au niveau des ingénieurs, au
niveau des techniciens des travaux publics. Dans le cas des ingénieurs, l'année
2014‑2015, on était à 840; pour l'année 2015‑2016,
on parle de 875, donc une petite amélioration tout de
même. Au niveau des techniciens eux-mêmes,
il y a une petite baisse. Si on regarde les mêmes années, on est passé de 1 004
à 994.
Où
en sommes-nous par rapport aux objectifs que le ministère s'était donnés pour
se doter, justement, de l'expertise nécessaire, là, pour pouvoir bien
opérer sa mission?
M.
Lacroix (Marc) : Oui. Est-ce que je peux déposer, pour le bénéfice des
membres de la commission, un tableau qui pourrait répondre peut-être de
façon plus imagée à ce que vous...
Document déposé
Le Président (M.
Gaudreault) : Bien sûr. Un napperon.
M. Lacroix
(Marc) : Pardon?
Le Président (M.
Gaudreault) : Un napperon.
M.
Lacroix (Marc) : Un napperon, oui, c'est ça. Je peux commencer à
répondre à la question, mais peut-être qu'on peut distribuer.
Donc,
l'objectif était de... On parle bien des 970 postes alloués par le
Secrétariat du Conseil du trésor en 2011, hein, c'est bien ça, pour faire en sorte de renforcer l'expertise
au ministère des Transports? Alors, nous sommes aujourd'hui à
680 postes, à hauteur de 680 postes. C'est donc 70 % de
l'objectif.
Je
vous rappelle que la commission Charbonneau, dans son rapport, a loué les
efforts du ministère à cet égard. Bien entendu, je veux dire, il reste
du chemin à faire, hein?
Aujourd'hui, on a une
strate d'autorisée par le Secrétariat du Conseil du trésor jusqu'à 707.
Ensuite, on doit retourner au secrétariat
pour demander l'autorisation de combler la différence entre le 707 puis le 970,
mais on va y arriver. Moi, j'ai bon
espoir qu'au 31 mars prochain on va être à 707, parce qu'actuellement il y
a beaucoup de gens qui ont fait le processus
de sélection, M. le Président, mais qui, pour occuper leurs fonctions, doivent
passer par les filtres de ce qu'on appelle l'habilitation de sécurité,
de par les fonctions qu'ils occupent. Donc, ça, ça prend du temps, ça peut
prendre plusieurs semaines, et on ne les comptabilise pas. Mais, si j'avais à
ajouter ces personnes-là aux 680, on dépasserait le 700, au moment où je vous
parle.
M.
Charette : Vous êtes confiant qu'au 31 mars de cette année l'objectif
de l'année en cours sera atteint, autant pour les ingénieurs que pour
les techniciens?
M.
Lacroix (Marc) : Ce que je dis, c'est qu'on a une strate d'autorisée à
707, là, c'est ce palier-là où on peut se rendre, puis j'ai bon espoir qu'au 31 mars... En tout cas, si on
n'y est pas, on va être à quelques unités d'y être. Et on va s'enligner pour qu'au cours de la prochaine
séquence, on va dire ça comme ça, on puisse faire le grand bond vers les
970.
Mais
donc c'est au cours de 2011‑2012 qu'on a entrepris la consolidation, le
renforcement puis le développement de
l'expertise, là, pour augmenter notre capacité à réaliser à l'interne, vous
voyez dans le tableau au centre de la page. Mais au bas de la page c'est intitulé... Le segment intitulé Réappropriation
de l'expertise, il y avait des objectifs en surveillance. On était,
en 2012‑2013, à 16 % en surveillance, on a atteint notre cible qui était
visée pour 2015‑2016 à 38 %. En préparation
des projets routiers, on était à 41 % en 2012‑2013; on a pu atteindre
l'objectif, droit sur la cible, de 58 % en 2015‑2016. Puis, en
inspection des infrastructures, bien, on est quand même passés de 43 % à
71 %. Donc, ça évolue dans le bon sens...
M.
Charette : ...pour que ce soit bien enregistré au niveau de la
commission, l'objectif de 970 postes supplémentaires, si on considère
depuis 2011, pour l'atteindre, il faut une autre autorisation du Conseil du
trésor, une autorisation, là, bref, pour les
263 postes à combler? Et cette autorisation-là, elle est, comment je pourrais
dire, automatique? Comment s'assurer de l'obtenir autrement?
M.
Lacroix (Marc) : Bien, d'abord, je pense que, sur l'objectif final,
ces postes-là ont été alloués, 970. Je m'en souviens, j'étais secrétaire
au Conseil du trésor à l'époque, c'est ça, d'une part.
D'autre
part, dans sa sagesse, on va dire ça comme ça, le Secrétariat du Conseil du
trésor alloue ça par tranches. Je pense
que c'est de la bonne gestion. On doit démontrer, je veux dire, avant de... On
a la bouche déjà pleine, là, je veux dire. Donc, avant d'aller solliciter une autre bouchée, M. le Président, il
faut se rendre à 707, hein? Mais le projet de CT, pour reprendre un vocabulaire bien connu, est déjà
prêt, il attend ma signature, mais je me garde une petite gêne, avant de
le présenter au Secrétariat du Conseil du trésor, qu'on ait franchi le cap du
700 puis qu'on soit près d'atteindre la cible qui nous a été exigée. Mais, une
fois rendus là, on s'enligne pour passer à la vitesse supérieure.
On a été, comment je
pourrais dire, par rapport... Ça aurait pu, vous savez, aller plus rapidement,
hein? Évidemment, on a eu à participer comme l'ensemble des ministères et
organismes au retour à l'équilibre budgétaire. Tous les ministères et organismes se sont vus imposer une cible de
réduction de 3 % de la cible d'effectifs consommés, c'est ça, donc...
M.
Charette : À ce niveau-là, est-ce qu'il y avait une exemption,
justement, pour les ingénieurs et techniciens?
M. Lacroix
(Marc) : Bonne question, M. le Président. La cible était la même que
pour les autres, mais nous, à l'interne,
c'est-à-dire mes collègues qui étaient présents, en tout cas, avant mon
arrivée, la gestion qui en a été faite, c'est qu'on a totalement exempté les ingénieurs et les techniciens en travaux
publics de ce 3 %. Autrement dit, le focus a été mis sur les services administratifs. Et Mme Cantin ici
présente peut en témoigner, des mesures ont été prises, de fusion,
d'unité, de constitution de pool d'agents administratifs, tout ça pour, comment
je pourrais dire, faire en sorte de répondre à la commande du 3 % sans toucher, je dirais, à l'aspect rapatriement ou
renforcement de l'expertise du ministère au chapitre des ingénieurs et
des techniciens en travaux publics. Ça a été entièrement préservé.
M.
Charette : Parfait. Parce que le temps file, je vais changer de sujet.
Au niveau des dépenses en infrastructures, je regarde, encore une fois,
au niveau du transport terrestre versus... en fait, l'année de référence 2014‑2015
avec un montant x d'investi, mais un
montant moins conséquent pour l'année 2015‑2016. Comment qualifiez-vous
l'investissement au niveau du transport
terrestre? Est-ce qu'il nous permet, actuellement, essentiellement de réparer
des infrastructures qui sont vieillissantes ou il nous permet de faire
suffisamment de développement également?
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Cantin.
Mme Cantin (Danièle) : Oui. Oui,
merci. C'est dans les crédits du ministère. Donc, on ne parle pas ici des
investissements routiers qui sont, dans le fond, des réseaux de transport
terrestre.
Donc, dans
les infrastructures de transport, quand on parle de transport terrestre ici,
principalement, c'est l'entretien d'hiver.
Et vous vous rappelez sûrement que l'hiver dernier, ça a été un hiver plus
clément, qui nous a permis d'avoir moins de ressources financières
dédiées, étant donné que les conditions étaient favorables. Donc, il y a eu une
économie budgétaire qui a été constatée, et c'est principalement dû à l'hiver,
aux conditions hivernales de l'année dernière par rapport à celles... à la
saison de 2014‑2015.
M. Charette : Et si, avec votre
explication, on reprend la même logique, et si on remonte dans le temps, là, 2011‑2012, on voit que les chiffres sont en
constante régression. Donc, vous l'expliquez uniquement par des hivers
plus cléments? Ce n'est pas lié à l'entretien lui-même des infrastructures
routières?
Mme Cantin
(Danièle) : Non, il n'y a
aucune infrastructure routière. Le poste Transport terrestre qu'on
retrouve au programme 1, élément 1, c'est principalement la dépense
d'hiver qui s'y retrouve.
Vous savez,
dans le budget du ministère, il y a quatre grandes catégories de dépenses, dont
l'hiver, la rémunération du transport
adapté et la subvention à la Société des traversiers du Québec. Donc, qu'est-ce
que vous retrouvez ici, dans le poste
Transport terrestre, c'est principalement nos coûts d'hiver, donc c'est lié,
là, au déneigement, aux conditions, aux locations de camion qu'on a avec
le Centre de gestion de l'équipement roulant, où on a aussi l'utilisation du sel,
la consommation qui est faite sur les routes
et les contrats qu'on donne, là, au niveau de l'entretien d'hiver. C'est ce qui
est comptabilisé dans ce poste-là. Ça fait que c'est principalement l'évolution
de la dépense sur ces années-là.
M. Charette :
Parfait. Parce que le temps file, autre sujet. Au niveau des plaintes, quand on
regarde, au cours des dernières années, que ce soient les plaintes
autant verbales qu'écrites, on voit tout de même une progression qui est importante. 2014, à titre d'exemple, au niveau des
plaintes verbales, 2014‑2015, 6 550, pour un total de 6 698.
L'année dernière, au niveau des plaintes écrites, 1 859 versus 2 116,
donc une progression qui est non négligeable.
On parlait,
au niveau de la commission, de l'importance de rétablir l'image du ministère au
sein de la Commission de
l'administration publique, mais c'est certainement important de le faire au
niveau de la population, des citoyens en général. Comment expliquer
cette hausse non négligeable du nombre de plaintes, autant verbales qu'écrites?
• (17 h 20) •
M. Lacroix
(Marc) : Le traitement des
plaintes des citoyens, c'est extrêmement important. Évidemment, on a des engagements dans la déclaration de services aux citoyens à cet égard. Je me méfie toujours des organisations qui, dans leurs rapports, disent qu'elles
n'ont pas de plainte. C'est qu'elles ne les captent pas, à mon avis.
Et le ministère a vu effectivement le nombre
total de plaintes augmenter de 43,5 % entre 2012‑2013 puis 2015‑2016, mais la plus grande part de cette
variation est survenue entre 2012‑2013 et 2014, avec une hausse de
30 %. La raison, qu'on m'explique — évidemment, je n'étais pas
là — c'est
la standardisation du processus de traitement des plaintes. Parce que, vous savez, à un moment donné, les territoires, ils
peuvent capter des plaintes; certains les envoient au central, d'autres ne les envoient pas, enfin, ça a
pu être comme ça avant. Ce qu'on me dit ici, c'est qu'à compter de 2013
on a standardisé le processus, on a donné
comme des directives claires, ce qui était une plainte, ce qui n'était pas une
plainte, enfin... Et aussi, avec
l'utilisation croissante des nouvelles technologies pour la transmission des
plaintes — là, on
parle des citoyens — tout ça combiné ensemble, bien, le nombre de
requêtes s'est accru de façon importante. Mais par la suite on a vu que ça s'était stabilisé, que la hausse est
beaucoup moins marquée et qu'entre 2013‑2014 et 2014‑2015, bien, on
assiste plutôt à une hausse de l'ordre de 4,5 %, 5 %.
Mais il y a
effectivement beaucoup de plaintes.
Il faut que vous sachiez que beaucoup de plaintes adressées au ministère des Transports, je ne sais pas, moi, il
y a une roche qui est tombée sur mon pare-brise, ça s'en vient au
ministère parce que c'étaient des travaux exécutés,
mettons, sur un viaduc, mais, quand on traite la plainte, parfois on
s'aperçoit que c'est l'entrepreneur, puis
c'est lui qui est imputable. Il y a toutes sortes de... Là, je n'ai plus de
temps pour en parler, mais...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Non, c'est ça. Puis en plus on ne peut pas rogner sur le prochain
temps parce qu'il n'y a plus de temps. Alors, le député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci beaucoup, M. le Président. M. Lacroix,
bienvenue. Et merci à votre équipe d'être avec nous aujourd'hui puis merci pour votre préparation,
parce que c'est quand même des sujets très particuliers et très
importants pour nous, et surtout de voir que vous vous en préoccupez d'une
telle façon.
Étant beaucoup
associé aux PME, M. Lacroix, étant donné que je suis adjoint parlementaire de
la ministre en question, et puis depuis que
je suis ici en tant que parlementaire, depuis huit ans, puis aussi associé à la
CAP, naturellement, je suis souvent
interpelé pour différentes raisons, hein, quand on audite des ministères comme le vôtre pour des sujets
particuliers de mauvaise gestion ou tout autre sujet. Alors, je n'ai pas le
choix de revenir sur le passé.
Malgré
que vous avez bien répondu à tous mes collègues de façon... puis j'ai très confiance
en vous là-dessus, mais j'aimerais, par respect, moi, d'une situation... J'avais présenté, après un gros travail de
recherche, un problème majeur d'appel
d'offres qui avait eu lieu en
Outaouais, et, malgré tout le travail que j'ai fait, le travail d'attente, avec
tout le fait de mes collègues qui
étaient concernés, à l'époque, et avec les auditions que l'on a eues au
printemps 2016, auxquelles j'ai dénoncé
la situation avec peut-être des gens ici présents qui étaient là aussi, de
votre équipe, et j'aimerais... Tu sais, vous savez, ce n'est pas facile de revenir sur quelque chose comme ça, mais,
moi, par respect pour ces gens-là, avec qui j'ai eu beaucoup de préoccupations
parce que je me disais : Ça n'a pas de bon sens qu'un appel d'offres, avec
les coupures que l'on a à vivre, nous, dans
nos systèmes... 3 millions de préoccupation... d'appels d'offres qu'ils
n'ont pas eus... Peut-être qu'il y a
des raisons, peut-être qu'il y a des raisons, mais vous ne leur avez jamais
donné les bonnes raisons et vous ne leur avez jamais répondu. Et d'ailleurs jamais... Puis ça, ce n'est pas de
votre gouverne, je m'en excuse, de m'adresser à vous, mais, moi, par respect pour eux, sachant que vous
étiez ici aujourd'hui et que ces gens-là n'ont jamais eu de réponse,
vous comprendrez bien qu'ils m'en ont fait état en espérant peut-être avoir, à
un moment donné, par respect... Malgré que ça
doit être passé aux calendes grecques, parce
que le contrat doit être donné, puis,
les 3 millions, ils se sont fait fourrer. Alors,
j'aimerais juste savoir comment, pour l'avenir, mais aussi avec ce qu'on a
dénoncé à l'UPAC... On a parlé de l'UPAC, tout à l'heure, et, l'UPAC non plus, ils n'ont pas eu plus de réponse, avec l'UPAC, parce qu'on a dénoncé la situation à l'UPAC. Alors, par rôle de député qui veut
avoir de la transparence pour le futur puis pour notre monde qui est à
côté de nous au quotidien, puis, moi, les gens d'affaires, et tout ça, qu'il
faut qu'ils aient confiance au gouvernement, comment vous m'expliquez ça,
qu'ils n'aient pas eu de réponse?
M.
Lacroix (Marc) : Je ne peux
pas vous expliquer qu'ils n'aient pas
eu de réponse. Ce que je peux
simplement vous dire, c'est que, si cela s'avère,
ce n'est pas acceptable. Et je ne sais pas si cela pourrait, je dirais, nous
racheter, si tel est le cas, mais je m'engage à les rencontrer pour leur
donner toutes les explications en personne.
M. Drolet :
Bien, M. le Président...
M. Lacroix
(Marc) : Et en plus, M. le Président, je peux vous dire... Je ne sais
pas où sont ces gens-là. À Montréal? À Québec?
Une voix :
...
M.
Lacroix (Marc) : En Outaouais.
S'ils sont en Outaouais, je suis dans une tournée des directions
territoriales, prochainement j'irai en Outaouais, je peux même aller les
rencontrer là-bas.
M. Drolet :
C'est une entreprise...
M.
Lacroix (Marc) : Alors, je
peux vous donner les explications ici, mais je peux, yeux dans les yeux, les
donner aux personnes qui estiment qu'elles n'ont pas reçu un bon service de la
part du ministère.
M.
Drolet : Bien, M. le Président, c'est sûr et certain que j'apprécierais beaucoup, par suivi de commission,
par suivi de notre travail que l'on a à faire, j'apprécierais beaucoup.
Ce
n'est pas des gens de l'Outaouais, en passant, c'est des gens de Montréal, une entreprise de Montréal qui a
soumissionné pour un projet en Outaouais, avec, comme vous savez, la situation,
je pense que les gens alentour de vous
savent de quoi je parle. Et puis moi, je ne maîtrise pas nécessairement tout au
complet, le dossier, mais sauf que, une chose est certaine, j'en avais entendu parler, ça m'avait quand même
touché beaucoup, à cet effet-là. Puis c'est par rôle de transparence que je l'ai rapporté aujourd'hui,
parce que, comme je vous l'ai dit en entrée de jeu, bravo pour le travail
que vous avez donné, les explications, aujourd'hui, à tous mes collèges, parce
que c'est ce qu'on souhaite, c'est ce qu'on souhaite. Puis on est une
commission sans partisanerie, puis c'est un plaisir que j'ai depuis huit ans,
d'en faire partie.
Un autre... Oui,
allez-y, excusez.
M. Lacroix
(Marc) : Je m'engage à les rencontrer au mois de mars.
M.
Drolet : Parfait.
Bien, je leur fais état de ça. Je ne sais pas comment je procède, M. le Président, pour vous donner les coordonnées... ou vous allez peut-être vous-mêmes
les avoir, les coordonnées. En tout cas, du moins...
Une voix : ...
M. Drolet :
Pardon?
Une voix : Vous enverrez un
fax.
M. Drolet : En tout cas, je
suivrai les méthodes qui me seront conseillées pour le faire.
L'autre question
que j'aimerais... que vous apportez, suite à votre nouvelle transparence et à la nouvelle façon de faire, j'ai eu le plaisir, cette
semaine, avec mon collègue ministre, Laurent Lessard, d'aller à une
présentation pour l'élargissement, à Québec,
ici, pour l'autoroute Laurentienne et j'ai bien aimé de voir dans la manière de
faire, maintenant, que vous allez sûrement faire pour les annonces comme
ça, qu'il y a des montants qui sont dénoncés. Parce qu'on dit qu'on fait
l'élargissement, mais là les appels d'offres vont être en cours, et j'ai aimé
de dire... — bien,
pas moi, mes collègues — entre
10 et 24 millions, une possibilité de contrat. Alors, j'ai bien aimé la
réponse quand ça a été... Les journalistes
ont posé la question au ministre pourquoi qu'il ne mentionnait pas un chiffre
plus précis. C'était justement pour être
capable de démontrer, quelque part, que, là, maintenant... J'aimerais aussi...
Là-dessus, je pense que c'est un travail que vous allez faire et qui va
être de plus en plus fait, dans vos appels d'offres, pour avoir un peu plus de
rigueur dans la gestion des coûts mais vers le plus bas.
M. Lafaut
(Stéphane) : Bien, en fait,
M. le Président, si je peux répondre à la question, écoutez, un, le
ministre des Transports s'est engagé à un
niveau de transparence accru au niveau des contrats qu'on allait donner, dont
le dévoilement de la programmation.
Donc, les contrats de 500 000 $ et plus, lorsque la programmation va
avoir été annoncée, vont être disponibles
sur le site Internet du ministère. Et, lorsque les caucus vont faire les
différentes annonces de la programmation, bien, c'est sûr qu'on met des tranches de montant, parce qu'on ne veut
certainement pas dévoiler une indication quelconque quant à ce que pourrait ressembler le montant du
contrat. Donc, on s'engage à faire ça, et c'est une discipline qu'on s'impose.
M. Drolet : Bien, je vous en
félicite, messieurs. Je peux te laisser, Ghislain...
Le Président (M. Girard) : Donc, on
passe la parole, maintenant, au député de Mégantic.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Je voudrais revenir sur deux petits
points pour conclure mes interventions. Dans le document qu'on avait sur la Commission de l'administration
publique, le document de soutien de février 2017, la formation du
personnel, le nombre de jours consacrés par personne — en
fait, je ne sais pas si vous avez ce document-là,
là — pour
2015‑2016, il était de 1,6 jour. C'est à la page... Excusez-moi. C'est un
document interne du... document à la page 33, tableau 13.
M. Lacroix (Marc) : 1,6, vous dites?
M.
Bolduc : Jour. Donc, comme vous avez parlé de deux, tout à l'heure,
j'avais réagi. Mais, quand vous m'avez dit que c'est 2 %, c'est
10 jours, donc ça correspondait à un changement très significatif. C'était
mon premier point.
Mon deuxième point, c'est que vous avez parlé,
tout à l'heure, avec votre napperon, du renforcissement de l'expertise, puis bravo! je n'ai aucun problème
avec tout ça. Encore là, on a un renforcissement de 15 % de la main-d'oeuvre
de l'ensemble du ministère, puis c'est des professionnels qui vont travailler
dans le champ, ce n'est pas une petite affaire.
Ce que moi, je voudrais m'assurer, puis ça, c'est une préoccupation, c'est
qu'on n'engage pas 1 000 personnes pour faire de la supervision de consultant, et ce que
je voudrais essayer de comprendre de votre part, c'est quel est le
pourcentage de ces gens-là qui va être dédié à la supervision de consultation
vs l'exécution et l'analyse d'expertise. Parce que je comprends bien qu'on rajoute du personnel pour vérifier, mais ce n'est
pas rien que pour valider que le consultant fait la bonne affaire,
j'espère. Puis...
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Vous
permettez?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, bien sûr.
• (17 h 30) •
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : Alors, effectivement, les plans de formation
ont été montés pour redonner du... développer des compétences pour être
capables de rependre à l'interne un certain nombre d'activités. On a parlé de
surveillance, tout à l'heure, on va parler d'équipes multidisciplinaires. On a
monté aussi des cours de formation en surveillance beaucoup plus sophistiqués.
Et c'est une
préoccupation de tous les instants que les personnes qui vont être à l'embauche
vont être là pour faire des activités
d'ingénierie, techniques, terrain, internes aussi parce que, les projets, il
faut les préparer, ce n'est pas juste l'exécution,
il faut aussi renforcer notre préparation. Et ça, ça va être... ça nous tient
beaucoup à coeur, parce que meilleure est la préparation, après ça,
l'exécution va être plus facile, et il va y avoir moins d'imprévus. Alors, on a
beaucoup focussé sur la préparation,
l'analyse de risques dans la gestion de projet. On a un projet routier. Le
risque, il est où dans mon projet? Il faut bien le maîtriser, l'atténuer
et le maîtriser.
Ça fait que c'est là-dedans qu'on est. On est
vraiment, là, dans... les mains dans la pâte, comme on dit.
M. Bolduc :
Une petite dernière question. Si je regarde, dans votre répartition, sur le
napperon, vous avez quand même
relativement beaucoup d'ingénieurs et de techniciens avec une certaine
expérience, relative, et très peu de jeunes, formation zéro à deux ans, on parle d'une
trentaine de pour cent. Est-ce qu'il y a une raison spécifiquement à ça?
Parce que, si on est en train de bâtir à
long terme, on a besoin des plus anciens pour former la structure. Puis je
crains un peu qu'on peut être en train de déshabiller Pierre pour
habiller Paul, parce que, si on vide les bureaux d'ingénieurs-conseils, à la
fin de la journée, on va avoir peut-être un autre problème d'expertise chez nos
consultants.
Le Président
(M. Gaudreault) : Rapidement, Mme Leclerc.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Il y a de la place pour les jeunes au ministère des
Transports. C'est sûr qu'on a fait un blitz, au cours des dernières
années, mais il y a beaucoup de place pour les jeunes.
On
a beaucoup de stagiaires aussi, mon collègue Stéphane Lafaut et moi-même
pouvons en témoigner, et on va essayer de garder nos stagiaires aussi à
l'emploi, les intéresser suffisamment par des stages diversifiés et surtout
très intéressants. C'est ce qu'on va essayer de faire.
M. Bolduc :
Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, le dernier bloc
de l'opposition... non, pas le dernier, l'avant-dernier, je m'excuse, de
l'opposition officielle, le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Merci, M. le Président. Alors, bon, écoutez, je prends connaissance du
document, je trouve ça très intéressant.
Ça m'a même devancé parce que je voulais demander une information par rapport à
l'expertise, parce que, veux veux
pas, on est un peu rattachés à cette problématique-là quand vient le temps
d'évaluer les projets puis de diminuer, évidemment, les extras. Si on
peut faire ça, c'est bien tant mieux.
Vous
disiez tantôt que, je résume, tu sais, quand tu touches la formation des gens
ou l'embauche, j'imagine, de ces gens-là,
ce n'est pas une dépense, c'est un investissement. Avez-vous une idée comment
ça peut rapporter, l'embauche d'une
ressource supplémentaire, là, en ingénierie? Avez-vous fait le calcul, c'est
quoi que ça rapporte? Mais, s'il n'y a pas de calcul par rapport à ça, ce n'est pas grave. Mais je me pose la
question, dire : Ça a-tu des incidences assez évidentes sur la baisse de la valeur des contrats ou bien c'est
parce qu'on ne va pas à l'externe, ça fait que, donc, on gagne en partant?
Le Président
(M. Gaudreault) : M. le sous-ministre.
M. Lacroix
(Marc) : Donc, au cours des dernières années, le nombre de contrats de
services professionnels attribués à des firmes privées a diminué. En 2012‑2013,
le ministère avait attribué un total de 4 224 contrats, dont 2 065 en services professionnels. Au
31 mars 2016, 3 022 au lieu de 4 224, dont 1 295 de
contrats de services professionnels, ce qui correspond à une diminution
de 37 %.
M. Therrien :
Donc, c'est rentable, là.
M. Lacroix
(Marc) : Puis la diminution est encore plus importante pour les
contrats en préparation, qui ont diminué de
775 à 313, moins 60 %, tandis que, pour la même période, les contrats de
surveillance sont passés de 513 à 343, moins 33 %, puis les mandats
d'inspection, de 115 à 90, moins 22 %.
M. Therrien :
C'est ça. Donc, il y a vraiment une rentabilité dans l'embauche. Puis une des
raisons pourquoi on a de la
difficulté, malgré ça... Tu sais, si on laisse aller la logique, c'est-à-dire,
bien, il faut engager plus de monde parce que de l'autre bord on économise, bien, c'est pas mal à cause des salaires
qu'on va offrir, qui ne sont pas assez concurrentiels sur le marché,
j'imagine, c'est ça qui freine l'embauche en partie de votre ministère dans ces
secteurs-là.
M. Lacroix
(Marc) : Je ne me souviens pas d'avoir dit ça, M. le Président.
M. Therrien :
Non, non, je n'ai pas... Non, non, non, je n'ai pas dit que vous aviez dit ça,
je suppose. Non, non, je n'ai pas dit ça, là.
M. Lacroix (Marc) : À date, on n'a pas eu de problème, je vous
dirais, d'attraction. D'accord? À date, on a été ralentis, je vous dirais, par le fait qu'on a une cible de 3 %, comme l'ensemble des ministères et
organismes, hein? Quand il y a des
gouvernements qui se succèdent, quelle que soit la formation politique qui les
préside, ils ont des objectifs, on adhère, on atteint les cibles, et
c'est tout à fait correct, d'une part.
D'autre part, le
ministère lui-même avait, dans sa consommation d'ETC, dépassé sa cible, puis le
Secrétariat du Conseil du trésor a demandé à
ce qu'elle soit résorbée. Donc, vous comprenez qu'il faut commencer par... Le
dicton, là, c'est : Aide-toi, et le
ciel t'aidera, hein? Si on défonce notre cible, comment je pourrais dire... Le
Trésor, dans l'exercice de son rôle,
nous demande de la respecter. Quand on ne la respecte pas, c'est de la
résorber. Alors, vous comprenez qu'il faut... Donc, on s'est un peu
ralentis nous-mêmes dans notre course.
Mais,
ceci étant dit, j'estime... Puis la commission Charbonneau l'a signalé
également, ils ont loué, je dirais, les résultats. Parce qu'il ne s'agit pas juste de recruter des gens, il faut
aussi les intégrer, hein? Ce n'est pas des cordes de bois, ça, là, je veux dire, il y a des gens qui
arrivent, il faut les intégrer dans un milieu de travail, il faut les
superviser. Pensez-y, là, en quelques
années, près de 1 000 personnes intégrées dans un organisme public.
Alors, c'est un défi organisationnel important, et je pense que nous
réussissons bien, à date.
M.
Therrien : Pas de partisanerie, mais je félicite l'ancien
ministre des Transports, parce que 25 % des embauches visées, c'était durant l'année où est-ce que vous
étiez ministre, M. le Président. Je vous salue, je vous salue en
passant. Donc, vous pourriez dire c'est
quoi, votre truc. Vous pourriez dire c'est quoi, votre truc, parce qu'on a vu,
sous votre règne, une forte hausse.
Le Président (M. Gaudreault) :
Je suis très attractif, on se garroche sur moi.
M.
Therrien :
Alors donc... Mais il est très modeste, hein? Bon, là, donc, j'aurais une
question par rapport à ça. Si on
divise en deux, si on fait une dichotomie, au MTQ, là, tu as d'un côté les experts,
qu'on entend engager davantage, mais le
fait que le Conseil du trésor nous dise : Il faut diminuer de 3 % la...
bien, le nombre d'employés, ça veut dire que, dans le second côté du ministère du Transport, on est
obligé de diminuer. Ce n'est pas de votre faute, là, le Conseil du trésor
a donné cet ordre-là. Ça veut dire que, si
tu augmentes d'un côté, il faut que tu diminues de l'autre, ce que ça a été
fait, en tout cas on a vu les
chiffres, ça a diminué un peu, là. Mais ces gens-là, ils faisaient de quoi, là,
tu sais, ils font de quoi, ils ne dormaient pas dans leurs bureaux, là. Tu sais, des fois, on a tendance à
dire : Bien, on coupe dans la fonction publique, c'est comme si les gens dormaient, on les sacre dehors, puis ni
vu ni connu. Mais ces gens-là faisaient quelque chose, j'imagine. Et
puis ma question... Bien, ça, c'est ma
première question. Puis une question plus ciblée : Est-ce que ça pourrait
expliquer la baisse des audits de 2014 et de 2015, où on passe de 120 à
48? Est-ce que, d'un autre côté... Puis ça, ce n'est pas de la faute au ministère, c'est une commande, comme vous dites,
c'est une commande politique. Puis on n'est pas ici pour l'évaluer, là, mais ça a une conséquence. Tu ne peux pas diminuer
l'embauche d'un autre côté, là, sans avoir des répercussions sur les
services puis sur la production de services que ces gens-là font. Là, je sais
que vous n'étiez pas là à l'époque, mais est-ce que ça s'est senti, dans votre
ministère, puis ça pose problème quant à la vérification qu'on peut faire dans
les différents contrats?
M. Lacroix (Marc) : Bon, pour les
vérifications, je pense que c'est d'abord dû, là, probablement au fait qu'il y avait beaucoup de postes vacants. C'est ce que
me dit M. Ayotte, le nouvel auditeur interne. Quand il est arrivé,
beaucoup de postes vacants, O.K.?
M.
Therrien : O.K.,
bon, postes vacants.
M. Lacroix
(Marc) : Donc, ça, en partant, là... Beaucoup de postes vacants. Donc,
il est en train de les doter, là, actuellement. Puis je lui ai donné de
l'effectif additionnel également pour renforcer cette fonction-là.
M.
Therrien :
...c'est vacant, il n'y a pas de limite imposée par qui que ce soit, vous
pouvez entrer ces gens-là dans ces postes-là?
M. Lacroix
(Marc) : Non. Puis, à ma connaissance, avec les chiffres que j'ai vus,
il n'y a pas eu de coupure, là, si vous me passez l'expression, dans ce
domaine clé là, cette fonction sensible là.
Maintenant, moi, j'ai une conviction profonde,
comme haut fonctionnaire de l'État québécois, c'est qu'il faut questionner de façon continuelle nos façons de
faire. Vous savez, il y a l'efficacité, je veux dire, il y a l'efficience
puis il y a l'économie, hein, puis, quand le
Vérificateur général, il passe, c'est à cette enseigne qu'il vient voir comment
on opère dans une grande organisation. Moi, je pense que l'optimisation
des processus, là, puis on a un chantier complet là-dessus, le chantier... — oui,
vous avez vu ça — c'est
fondamental.
M.
Therrien : Mais
j'ai comme l'impression...
M. Lacroix
(Marc) : On a une équipe «lean» au ministère. Vous savez c'est quoi,
le «lean management»? C'est ça, on questionne les façons de faire, on
cartographie nos processus...
M.
Therrien : Mais
trouvez-vous que ma question n'est pas justifiée?
M. Lacroix (Marc) : Votre question
est pleinement justifiée. Je dis seulement que...
M.
Therrien :
O.K. J'ai comme l'impression, des fois, que... Bon, O.K., c'est une impression
que j'ai. Tu sais, vous me dites,
comme ici, là : Mon Dieu! je n'ai pas dit ça! Bien oui, mais je vous pose
une question qui... je parle de la gestion de ressources humaines à
l'intérieur de coupures, tu sais, je n'ai pas voulu vous offenser, là.
M. Lacroix (Marc) : Je suis désolé...
Le
Président (M. Gaudreault) : Il reste 40 secondes. Alors,
allez-y, monsieur... Ça va. M. Lacroix, continuez.
• (17 h 40) •
M.
Lacroix (Marc) : Non, c'est comme si le mot «compressions», une cible,
d'abord, qui était là mais qui n'est plus
là, la cible de 3 %, je tiens à le dire, tout ça faisait en sorte qu'on
privait soit les citoyens... de services, nécessairement. Quand on questionne nos façons de faire, on
optimise nos processus en les cartographiant, en supprimant les étapes
sans valeur ajoutée, je pense qu'on fait des gains de productivité via l'organisation
du travail sans nuire pour autant à nos employés, sans nuire aux services aux citoyens.
Tout ce que je dis, c'est qu'il n'y a pas nécessairement une équation
que, dans un coin de la maison, comme vous dites, le coin administratif, le
fait de s'y centrer, de questionner les façons de faire était pour pénaliser
qui que ce soit. Je pense...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...
M.
Therrien :
10 secondes, M. le Président. Juste vous dire, là, qu'en économie on
appelle ça la maladie de Baumol, qui dit que la productivité, dans le secteur
public, là, ce n'est pas extensible comme on veut. Ça fait que, quand on dit qu'on va couper des postes puis faire
en sorte de compenser par une hausse de productivité, en économie, c'est
prouvé que ce n'est pas vrai. C'est la maladie de Baumol, vous regarderez ça.
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est beau. Alors, ça met fin à ce
bloc, on va revenir tout à l'heure. Le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Donc, j'ai eu le privilège d'ouvrir
cette séance, aujourd'hui, et je vais avoir le privilège de la terminer pour notre côté. Et j'ai quelques questions en
rafale pour vous suite à l'introduction que j'ai faite tout à l'heure, j'ai dit : Bien, on a beaucoup de
documents et on veut avoir des réponses à des questions pour voir
comment on va mettre ça en action. Donc, j'ai quelques questions.
Je reviens sur le
tableau que vous nous avez donné. Effectivement, avec l'embauche d'ingénieurs,
des économies sont réalisées parce qu'on
donne beaucoup moins de contrats de sous-traitance, de contrats à l'externe.
On a parlé d'économie, on a parlé de meilleure préparation, etc. Est-ce que ça
peut aussi avoir un impact sur les risques de collusion?
C'est-à-dire qu'on a moins d'ingénieurs externes qui vont faire des
préparations, qui vont peut-être travailler à des soumissions, qui vont peut-être être près du ministère pour donner
des contrats. Est-ce que vous pensez que ça peut avoir un impact
quelconque au niveau des risques de collusion?
Mme Cantin
(Danièle) : ...dans le fond, si je comprends votre question, vous
voulez savoir si la hausse... qu'est-ce qu'on fait au niveau de réappropriation
de l'expertise, les dangers au niveau de la collusion qu'on pourrait envisager.
Est-ce que je comprends bien votre question?
M. Girard :
Non, mais est-ce que ça risque de la diminuer? Moi, ce que...
Mme Cantin
(Danièle) : Oui, bien, c'est certain. Je ne sais pas... Si je réfère à
la commission d'enquête sur l'industrie de
la construction, justement, au niveau de la surveillance des travaux, on a vu
clairement que la surveillance, quand
elle est réalisée à l'interne, favorise une meilleure gestion des contrats
publics. Donc, c'est dans ce sens-là que vous voyez que la surveillance des travaux, c'est un des chantiers de
réappropriation de l'expertise. Et aussi, au niveau de la préparation des projets, quand les projets sont encadrés
par des ingénieurs chez nous et encadrés par aussi les normes, les directives qui sont produites par l'équipe
d'Anne-Marie, réalisés par l'équipe de Stéphane, bien, on a une
consolidation à l'interne, on a une chaîne
de main-d'oeuvre qui travaille pour la fonction publique et pour la saine
gestion des fonds publics.
M.
Girard : Est-ce que vous pensez que ça peut aller jusqu'à une
diminution des prix de soumission, étant donné que les contrats vont
être préparés beaucoup à l'interne? Est-ce que ça peut avoir un impact sur une
baisse des prix, c'est-à-dire que les
entrepreneurs vont peut-être soumissionner un peu plus bas, et on va réussir à
faire diminuer certains coûts?
Mme Cantin (Danièle) : Bien, par rapport à ça, par rapport aux contrats
de construction, il y a le secteur chez moi, là, au niveau des analyses de marché, qui a regardé les tendances. On ne
peut pas associer l'évolution des coûts juste à ce phénomène-là, mais ça doit en faire partie,
assurément. Il y a plusieurs facteurs qui rentrent, là, dans le coût d'un
contrat, mais assurément que, les contrats,
on devient plus concurrentiels. Il y a une loi de l'offre et de la demande au
niveau de l'économie aussi qui
s'applique, hein? Plus on a des ressources disponibles au niveau contractuel,
bien, il peut y avoir un effet sur les prix. Donc, c'est un des
facteurs, évidemment, là, qui peut être associé à ça, effectivement.
M.
Girard : Merci. Dans un autre ordre d'idées, je regardais les données des taux de départ volontaire et aussi
beaucoup les départs à la retraite. Étant député de Trois-Rivières, venant d'une région dont la population est vieillissante, je voix le taux de départ à la retraite, Mauricie—Centre-du-Québec, de 10,3 % pour la dernière
année, donc ça fait beaucoup de gens
qui partent à la retraite. Mon inquiétude, c'est que, si on ne réussit pas à
combler ces postes-là, est-ce qu'il y a un danger — et
je veux que vous me rassuriez sur ce point-là — est-ce qu'il y a un danger que les postes soient
rapatriés dans les grands centres, Montréal
ou Québec? Vu qu'on a beaucoup de prises de retraite en région, est-ce qu'il
peut y avoir un impact sur l'employabilité dans les différentes régions
du Québec au ministère des Transports?
M.
Lacroix (Marc) : La réponse
est non, M. le Président, parce que, même dans la réorganisation en cours,
dans le message du sous-ministre, il était dit que, peu
importent les changements qu'on
apporte à la structure, à la réorganisation du travail, en termes de quantum dans les régions, de postes disponibles,
ça va demeurer la même chose. On est capables... Vous alliez dire?
M.
Girard : Est-ce qu'au niveau de la Mauricie—Centre-du-Québec et certaines autres régions
aussi, là, à 10 %, c'est un
défi? Est-ce qu'on réussit à combler ces départs-là rapides? Est-ce qu'on
réussit à réembaucher assez rapidement les gens pour être en mesure de
bien fonctionner?
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : Bien, toutes les régions ont leurs qualités,
alors c'est sûr que la région de la Mauricie puis du Centre-du-Québec
est aussi très attractive, là. Moi, je n'anticipe pas de problème
d'attractivité.
M. Girard : C'est une belle région.
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : C'est une belle région, mais je ne qualifierai
pas une région par rapport à une autre, je vous laisse ça, je n'embarque
pas là-dedans. Mais je pense que chaque région a ses charmes. Puis le ministère
des Transports offre de belles opportunités d'emploi dans chacune des régions
du Québec.
M.
Girard : Merci. Comme je vous disais, j'avais plusieurs questions en
vrac. Je regarde des contrats qui ont été donnés avec des dépenses supplémentaires qui ont été analysés par notre
équipe de recherche, et on a une description des dépenses
supplémentaires. J'ai devant moi 17 situations de dépassement de coûts,
et, sur 17 cas, quand je regarde la description
des dépenses, j'ai le texte suivant : «Dépassement relié à des variations
de quantité et/ou des modifications au contrat de construction ou de
services de nature technique.» Moi, ça ne me dit pas grand-chose.
Si je peux
vous donner un conseil, étant donné que je ne veux pas revenir sur le passé,
mais, sur le futur, on a ça souvent,
souvent pour justifier des dépassements de coûts. Est-ce qu'il y a moyen d'être
un petit peu plus clair — vous parliez de
transparence au début — d'être
plus transparent, savoir c'est quoi exactement, un dépassement relié à des variations de quantité et/ou des modifications de
contrat, peut-être expliquer un petit peu plus où sont les dépassements
de coûts? Parce que, pour quelqu'un qui
regarde ça comme nous, ça ne nous dit pas grand-chose. Est-ce que c'est dans
vos plans d'être un petit peu plus
explicites à ce niveau-là pour pouvoir bien nous éclairer et qu'on soit en
mesure de bien comprendre les dépassements de coûts?
M. Lacroix
(Marc) : Oui. D'autant plus, M. le Président, qu'on met ça sur
Internet. Donc, si on veut être compris par le citoyen, on va dire ça
comme ça, il faut être plus explicite.
Une variation
de quantité, c'est qu'évidemment, lorsqu'on construit un ouvrage, on fait une
prévision de quantité de matériaux,
mais, par rapport à la prévision, dans la réalité, des fois, il faut plus de
quantité, hein? C'est une variable, si on veut, qui peut faire varier le coût des contrats. Il y a aussi les
clauses d'ajustement. Parfois, il peut y avoir le prix de l'acier, il peut y avoir le prix du pétrole, c'est ça. Ça,
c'est les clauses d'ajustement. Dans tous les contrats, il y a des clauses
comme ça qui disent : Si telle variable,
acier, essence, tout ça, varie... Ou même le coût de la main-d'oeuvre, parce
que parfois c'est par décret, tout ça, il y a donc des ajustements. Puis
il y a finalement les fameux suppléments, dont on aura peut-être l'occasion de
reparler au cours des minutes qu'il nous reste.
M.
Girard : Mais je crois sincèrement que, pour nous éclairer, avoir ne
serait-ce qu'«augmentation du prix de l'acier»
ou, bon, avoir peut-être un petit peu plus de détails... Parce que, là, on a
et/ou, donc on ne sait pas trop à quel endroit est le dépassement de coûts et... Ça fait que ça, ça pourrait vraiment
nous aider et nous éclairer sur les dépassements de coûts que l'on voit
à l'intérieur des documents du ministère des Transports.
Ma dernière question : Si je ne m'abuse, le
dernier organigramme qu'on avait, avant votre arrivée, on avait quatre directions, et maintenant, celui du
1er avril 2017, qui va entrer en fonction bientôt, nous avons sept
directions. On a l'organigramme qui
nous a été fourni, qui a quand même beaucoup de... il y a plus de tentacules
qu'on en avait auparavant. On avait
soulevé à l'époque un travail en silo, dans le ministère des Transports, qu'il
y avait différents silos et qu'on avait de la difficulté à se parler d'une fonction à l'autre. En rajoutant des
tentacules supplémentaires, est-ce qu'on n'accentue pas ce risque de travailler en silo? Et comment on va
faire pour vraiment unifier tous ces gens-là pour pouvoir travailler
ensemble?
M. Lacroix (Marc) : Ça me fait
plaisir de répondre à cette question. Le sous-ministériat aux grands projets, dans la nouvelle structure, était, avant, une
direction générale adjointe. Donc, cette unité-là a été ramenée vers le
haut, considérant le caractère stratégique
de la gestion des grands projets. Donc, c'est une question de positionnement,
mais ce n'est pas une nouvelle unité. La seule nouvelle unité, c'est le
sous-ministériat à la performance organisationnelle. Pourquoi? Parce que, moi, dans une organisation, quand on me
dit que tout le monde est responsable de la performance, je dis : Oui, mais c'est qui?, tout le monde
s'en occupe, alors, je suis un peu, comment je pourrais dire, suspicieux par
rapport à ça. Et, surtout dans le contexte
actuel, j'aime qu'il y ait une prise en charge effective puis qu'on puisse
loger la responsabilité et, un mot
qui vous est cher, l'imputabilité. Il y a maintenant, avec Mme Montminy,
un sous-ministériat à la performance
organisationnelle, avec une direction à la planification, à la coordination et
au suivi, pour briser l'effet de silo.
Il y a aussi en termes de gestion des plaintes, mais il y a la gestion intégrée
des risques et de l'amélioration continue, toute la question de
l'optimisation des processus, tout ça.
Mais, pour
répondre brièvement à votre question, il y a une seule nouvelle unité qui est
ajoutée. Puis la question de la
gestion en silo, ça passe beaucoup par l'exercice du leadership, vous savez. Ce
mot-là n'a pas été prononcé aujourd'hui. C'est quoi, le ciment, je dirais, dans une équipe de gestion qui fait
qu'à un moment donné on communique, qu'on a un plan de match commun? Ça
s'appelle le leadership, et on enseigne ça à l'École nationale d'administration
publique.
• (17 h 50) •
M. Girard : Il ne me reste que
quelques secondes, je vais terminer sur ça.
Le
Président (M. Gaudreault) : 30 secondes, M. le député, oui.
M. Girard :
Au début, j'ai soumis certains doutes sur la situation. Force est de constater
que... Je crois sincèrement que vous avez la situation bien en main, je
crois que vous êtes probablement l'homme de la situation. Ce que l'on
veut, c'est que le ministère des Transports soit bien administré, qu'on mette
des choses en place. En quelques semaines seulement,
on a vu qu'il y a des gestes concrets qui ont été posés. Donc, moi,
j'ai tendance à vous transmettre ma confiance
pour les prochains mois, les prochaines années. C'est sûr qu'en quelques
semaines, quelques mois... Je pense qu'il faut vous laisser au moins un
an pour pouvoir évaluer comme il faut.
Ça ne veut pas dire
que la commission ne sera pas aux aguets pour suivre ce qui se passe au ministère
des Transports, mais je crois qu'on peut travailler ensemble pour améliorer les
processus. Et je vous souhaite bonne chance. Puis on va se revoir prochainement,
bien entendu. Merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Merci. Alors, dernier bloc avec le député
de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je voudrais revenir sur
une annonce qui a été faite la semaine passée, je pense, par rapport aux contrats de 50 à
100 millions... bien, plus 100 millions, qu'il y aurait une entité
nouvelle qui serait créée. Peut-être nous en parler un petit peu, donc,
qu'est-ce que c'est puis pourquoi on a fait ça.
M.
Lacroix (Marc) : Oui, bien sûr. Je viens un peu d'en parler, c'est
qu'il y avait une direction générale adjointe aux projets majeurs qui
relevait du sous-ministre associé aux opérations territoriales. Et, pour
répondre à votre question du début — je pense que c'est votre question à
vous — sur la
concentration de pouvoirs, ça a été retiré de ses responsabilités pour
hisser cette... — c'est
Mme Bérard ici présente qui est la sous-ministre responsable des grands
projets — à
un niveau sous-ministériat plutôt que sous-ministre adjoint.
Maintenant,
une fois qu'on a dit ça, les grands projets, ce n'est pas une zone de
vulnérabilité, mais, considérant, justement, l'ampleur de ces projets-là,
leur effet structurant, les enjeux financiers, puis aussi en termes de
transport, notamment collectif, il faut, je
pense, que, la loupe, on la mette dans ce secteur-là pour dire... Moi, en tout
cas, comme sous-ministre, je me pose
la question : Est-ce qu'on est vraiment équipés pour veiller tard dans le
secteur de la gestion des grands projets? Bien, moi, j'écoute les gens
autour de moi qui disent : Oui, oui, comment je pourrais dire, ça a été
instauré il y a quelques années, mais ça va
pas pire. J'aimerais ça, moi, demander à un expert indépendant, spécialisé en
gestion de grands projets — puis on a identifié quelqu'un, probablement,
à l'UQAM, c'est ça — pour
jeter un regard neutre puis nous déposer
un rapport sur la question, parce que les enjeux sont trop importants à tous
égards, notamment tous les fonds publics impliqués, puis aussi pour le
respect des budgets, les délais. Est-ce qu'on est bien organisés?
Moi, je pense qu'on a
fait de grands progrès, depuis quelques années, mais je veux en avoir... Comme
sous-ministre, hein, c'est d'avoir un
certain degré d'assurance par rapport à ces éléments clés là, les éléments
stratégiques. Moi, je ne peux pas
m'occuper de la quatrième décimale après le point, là, mais, quand j'identifie
des éléments clés dans mon organisation, je veux avoir, comme premier
dirigeant, celui qui est imputable puis qui répond aux questions devant cette commission... je veux avoir un degré
d'assurance suffisant. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé qu'il y ait
un genre d'audit de fait sur cette question-là. Ce n'est pas que ça va mal,
encore une fois, c'est en termes préventifs.
M.
Therrien :
Non, non, c'est bien. Non, non, moi, je trouve ça intéressant, je trouve ça
intéressant.
Écoutez,
le REM va rentrer là-dedans, j'imagine. C'est parce qu'écoutez, je peux me
tromper, mais il me semble que j'ai
lu que ce qui a motivé, là, entre autres, là... vos raisons sont valables, mais
ce qui a motivé aussi, c'est le REM, l'existence du projet du REM, qui
est de 6 milliards, là, 5,9.
M.
Lacroix (Marc) : Oui, mais c'était aussi de regrouper sous une
direction unifiée la gestion des projets majeurs. Parce que le projet Turcot était sous la
responsabilité d'une autre sous-ministre adjointe. Aujourd'hui, tous les grands
projets de 100 millions et plus sont sous la même autorité.
M.
Therrien :
O.K. Non, ce n'est pas une mauvaise idée, là.
M.
Lacroix (Marc) : Parce qu'un des problèmes dans cette organisation, au
plan de la structure organisationnelle, c'était la dispersion. Puis, encore une fois, un mot qui m'est cher, qui
vous est cher, c'est celui de l'imputabilité. Les grands projets,
l'imputabilité, aujourd'hui, elle est claire, il n'y a pas de question à se
poser, c'est Marie-France Bédard qui gère cela.
M.
Therrien : Et dans les cas de... Aidez-moi, là. Dans le cas
des PPP... Elle a beaucoup de responsabilités, la dame, là! Dans le cas des PPP, là, comme on a avec
le REM, là, qu'en est-il de la responsabilité du ministère? Parce que c'est un petit peu particulier parce que le
gouvernement va être en équité là-dedans. S'il y a des dépassements de
coûts, ainsi de suite, comment ça va se gérer, ça?
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M. Lacroix
(Marc) : Oui...
M.
Therrien : Le REM, je ne sais pas si... Parce que je veux
qu'on m'aide, là, j'essaie de comprendre, là. Si, mettons... La dame, je peux m'adresser à elle, hein? S'il y a des
dépassements de coûts... Bien, je peux passer par vous, ça ne me dérange
pas, mais c'est parce qu'elle me regarde...
M. Lacroix
(Marc) : J'aimerais mieux répondre à ça, M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M.
Therrien : Oui, oui, allez-y. Bien, c'est juste ça, là. Vu
que c'est un PPP, qu'on va avec équité, s'il y a des dépassements de
coûts, comment vous allez gérer ça, à travers votre ministère? C'est la
question simple que je vous pose, là.
M.
Lacroix (Marc) : J'ai observé,
je n'ai pas toujours le temps d'écouter la période de questions ou les
débats d'après-séance, mais je sais...
Une voix :
...
M. Lacroix
(Marc) : Pardon?
M.
Therrien :
Vous écoutez quand je pose des questions sur le REM, c'est ça? Vous faites
bien, hein?
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, je sais que c'est un sujet qui suscite beaucoup
d'intérêt, qui a donné lieu à des conférences de presse, il y a des questionnements
à cet égard, mais je pense que c'est au gouvernement, une fois qu'il aura ficelé complètement l'aspect
financier, à répondre à cette question-là. Ici, on est dans une enceinte où on
s'adresse aux administrateurs, je dirais. Moi, ma réponse d'administrateur,
c'est de vous dire que vous devriez poser votre question au politique.
M.
Therrien : C'est beau. C'est ça, O.K., c'est correct. C'est
ce que je fais, mais ils ne me donnent pas de réponse.
Écoutez,
le Fonds vert, là, j'ai un document sur le Fonds vert. Vous gérez le... bien,
en tout cas, vous ne le gérez pas,
mais vous avez de l'argent du Fonds vert. Et ce que j'ai vu, c'est qu'une
partie du Fonds vert va être envoyée dans les endroits où est-ce qu'il y
a un gain... en tout cas une économie de GES, là, bon.
Est-ce
qu'éventuellement, le REM, parce que je reviens avec le REM... Est-ce
qu'éventuellement, le REM, on pourrait
donner... Parce que, écoutez, je pense que c'est clair que le REM va amener un
gain, une diminution des GES. Est-ce qu'on pourrait éventuellement...
Puis, je pense, ça pourrait se justifier, là, que le Fonds vert pourrait mettre
de l'argent dans le REM.
M.
Lacroix (Marc) : Je ne peux pas répondre de façon spontanée à une
question aussi réfléchie, M. le Président.
M.
Therrien :
C'est vrai qu'elle est bonne, ma question.
M.
Lacroix (Marc) : Il faudrait que, moi aussi... que je pense, que j'aie
autant le temps pour penser à la réponse que vous avez eu le temps de
penser à la question.
M.
Therrien : Non, non. Non, elle m'a effleuré l'esprit voilà
deux minutes. Alors donc... Mais c'est parce que ce serait... Parce que ce que j'ai compris, là...
Regarde, parlons de façon générale. Le Fonds vert vous est attribué, il y a
une partie du Fonds vert qui va aller au
transport en commun parce qu'on a des gains de GES. Bon, est-ce que, dans les
grands projets de plus de 100 millions, il y a possibilité d'avoir de
l'argent du Fonds vert parce qu'il y a des gains de GES?
M.
Lacroix (Marc) : Il faudrait en discuter avec le ministère du
Développement durable. Tout ça, encore une fois, c'est une question
importante, qui mérite réflexion. Les questions importantes méritent réflexion
avant qu'on donne des réponses. C'est tout ce que je...
M.
Therrien :
O.K. Et, si jamais vous réfléchissez puis vous avez des réponses, est-ce que je
peux avoir les réponses ou je n'ai pas le droit?
M.
Lacroix (Marc) : Comment je pourrais dire... Ce n'est pas à moi à vous
donner les réponses, monsieur. Moi, je suis
un administrateur, je réponds aux questions administratives. Quand il s'agit de
questions d'orientations qui engagent l'avenir...
Je sais de qui, comment je pourrais dire... de quoi nous sommes respectivement
responsables, la classe politique et la classe administrative.
Le Président (M.
Gaudreault) : Bonne réponse, M. Lacroix.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Therrien :
Bon, bien...
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. le député de...
M.
Therrien : Non,
mais je n'ai pas fini, je n'ai pas fini. J'ai-tu fini?
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, non, il vous reste 1 min 30 s.
Une voix : Merci, M. le
Président.
M.
Therrien :
Non, mais c'est parce que ça va de soi. Moi, là, la question est simple, O.K.,
regardez, là, la question est simple.
Il y a un projet, il y a du privé, il y a un gouvernement en équité. Vous
surveillez les coûts, vous allez être payés pour ça, madame, vous allez surveiller les dépassements de coûts. S'il y
a dépassement de coûts dans un cas qu'on regarde comme ça, comment on va payer ces dépassements de coûts là? C'est une
question que je me pose, puis je pense qu'elle mérite une réponse.
M. Lacroix (Marc) : Elle mérite une
réponse, oui.
M.
Therrien : O.K.,
c'est noté, ça mérite une réponse. On va revenir en Chambre avec ça, O.K., on
va poser la question.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste une minute.
M.
Therrien :
Très rapidement, par rapport aux retraites, par rapport aux retraités qui
reviennent, j'ai observé, là, je trouve ça très intéressant. Là, là,
aidez-moi, là. Est-ce que c'est pire que dans d'autres ministères, ce
phénomène-là? Question simple, là.
M. Lacroix (Marc) : J'ai dit plus
tôt qu'il y avait eu quatre retraités d'embauchés en 2015‑2016. Parce qu'il y avait des inquiétudes de la commission, on a
fait une politique, mais je répète : Quatre retraités. Alors, si quelqu'un
pense qu'il y a eu abus par rapport à ça,
l'embauche des retraités... Alors que dans certaines circonstances il est
justifié, parce qu'on a plein, on l'a
dit, de nouveaux ingénieurs, de nouveaux techniciens en travaux publics, pour
un transfert d'expertise, de faire appel à quelques personnes alors que
les règles le permettent. Je ne vois pas le problème, personnellement.
Et je ne peux
pas répondre à votre question à l'effet est-ce que la pratique, chez nous...
Mais, je peux vous dire, à compter d'aujourd'hui, elle est super bien
encadrée.
M.
Therrien : Ça, je
comprends. Donc, c'est vraiment un désir qu'on vous a... on a manifesté le
désir...
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. le député. Puis là je ne
peux vraiment plus étirer le temps, non, c'est fini, parce que c'était
votre dernier bloc. Merci.
Écoutez, M.
Lacroix, je sais que, dans les trois dernières heures, vous avez parlé
beaucoup, mais je vous permets encore de parler une dernière fois pour
faire une courte conclusion, si vous avez le goût, et ensuite on va mettre fin
à cette séance.
• (18 heures) •
M. Lacroix
(Marc) : Bien, merci. C'est un privilège de pouvoir s'exprimer
ouvertement. Je vais simplement dire que des fois je le fais avec
intensité puis... donc je m'excuse si ça a pu... Mais je sais que vous avez la
peau dure, comme on dit.
Mais je tiens
d'abord à remercier les membres de la commission pour l'intérêt manifesté
envers les activités du ministère
ainsi que pour le caractère constructif des échanges qui ont eu cours aujourd'hui
dans cette enceinte. Je dois vous
dire que le rôle de la Commission de l'administration publique est fort
important. Je dirais que, pour être des meilleurs administrateurs, il faut être challengés. Moi, je
n'ai pas de problème, je ne vous dis pas que ça me réjouit, mais de
revenir ici aussi souvent que vous le voudrez, parce que je suis convaincu que
nous sommes, à terme, après de tels exercices, de meilleurs gestionnaires, que
l'impact se fait ressentir par la suite dans nos organisations, et je trouve
que c'est un bon système qui a été mis en place.
Je conclus en
disant qu'on est déterminés à prendre les dispositions nécessaires pour
atteindre de meilleurs résultats que
par les années passées au chapitre de la performance organisationnelle. Non
seulement disposons-nous d'un plan de match à cet effet, mais nous
gardons bien en mémoire, dans sa mise en oeuvre, cette citation d'Albert
Einstein à l'effet que la folie, c'est de se comporter de la même manière et
s'attendre à un résultat différent. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci, M. Lacroix. Donc, on vous convoque la semaine prochaine.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Non. Donc, je veux vous remercier et remercier tous les gens qui vous ont
accompagné aujourd'hui.
Alors, la Commission de
l'administration publique suspend ses travaux pour quelques minutes, après quoi
on se réunit en séance de travail, les
collègues, pour statuer sur les observations, conclusions, recommandations à la
suite de l'audition. On vous aime bien, mais on vous demande de quitter
rapidement, malheureusement. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 1)