(Quinze
heures six minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Nous allons entamer nos travaux. Je vous demande d'être à l'ordre. Je
constate le quorum et je déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte. Je demande à tout le
monde de bien éteindre, s'il vous plaît, la sonnerie de leurs téléphones cellulaires. Comme
président de la CAP, je suis très content de voir autant de personnes dans cette salle. Ça me donne des arguments
pour plaider auprès du président pour nous mettre dans d'autres types de
salles que cette salle-ci. Alors, merci de m'aider à ça.
Notre mandat est le
suivant, c'est que la commission est réunie afin de procéder à l'audition sur
le rapport de vérification particulière de la Vérificatrice générale, rapport
intitulé Contrats en technologies de l'information.
Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplaçants ou des membres temporaires?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Villeneuve (Berthier) est remplacé par
M. Leclair (Beauharnois).
Le Président
(M. Gaudreault) : Donc, merci, M. le secrétaire.
Alors,
je vais faire la lecture de notre ordre du jour. On va débuter par l'exposé de
la Vérificatrice générale du Québec
puis nous entendrons les exposés du Secrétariat du Conseil du trésor, de la
Commission des normes, de l'équité, de
la santé et de la sécurité du travail, la CNESST. On va également entendre la
présentation, l'exposé de Revenu Québec. Le reste de la séance va être consacré aux échanges avec les membres de
la commission. Le temps est partagé entre le groupe parlementaire qui forme le
gouvernement et les députés de l'opposition officielle et de la deuxième
opposition.
Vu
qu'on est très nombreux et pour le bénéfice du son et du Journal des débats,
de la régie, je vais demander à chacune
des personnes qui va prendre la parole pour la première fois de se présenter
avec son titre avant de parler parce que,
sinon, ça devient ingérable pour le son. Et, si jamais vous faites intervenir
des gens qui sont en arrière de vous et qui se déplacent au micro, la même chose, s'il vous plaît, de dire le nom et la
fonction parce que, sinon, ça devient difficile à gérer.
Alors, je vous
invite, Mme la Vérificatrice générale, à nous faire part de votre résumé et des
observations qui portent sur les contrats en matière de technologies de
l'information.
Exposé de la Vérificatrice
générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc
(Guylaine) : Merci. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de
la commission, M. le secrétaire du
Secrétariat du Conseil du trésor, Mme la présidente et chef de la direction de
la Commission des normes, de l'équité, de
la santé et de la sécurité du travail, M. le président-directeur général du
Revenu Québec, c'est avec intérêt que je participe à cette séance de la Commission de
l'administration publique, laquelle concerne la vérification particulière
portant sur les contrats en technologies de l'information.
Tout
d'abord, permettez-moi de vous présenter les personnes qui
m'accompagnent : M. Serge Giguère, vérificateur général adjoint, Mme Véronique Boily,
directrice principale de vérification, et Mme Moïsette Fortin, chargée de
projet.
Les
ministères et les organismes publics versent des sommes importantes pour
obtenir des biens et des services liés
aux technologies de l'information. Au cours des exercices 2012‑2013 et 2013‑2014,
ils ont accordé plus de 1,7 milliard de dollars en contrats
d'approvisionnement et de services professionnels dans ce domaine.
Le
18 mars 2015, le Conseil du trésor a demandé au Vérificateur général
d'effectuer une vérification particulière concernant le processus d'adjudication des contrats en technologies de
l'information. Les contrats en question se rapportent à des personnes visées par les arrestations que
l'UPAC a effectuées le 11 mars 2015 et/ou à tout autre contrat pertinent.
• (15 h 10) •
La
demande du Conseil du trésor a porté précisément sur les contrats accordés au
cours des trois dernières années. Nous
avons traité 27 contrats de services professionnels, dont neuf sont associés à
un intimé. Les autres ont été choisis parmi
ceux attribués durant la même période et qui nous semblaient comporter des risques particuliers comme l'ampleur
du contrat ou la nature des travaux. Les
contrats vérifiés, qui ont une valeur totale de 223 millions de dollars, sont répartis entre huit entités.
Au
même moment, le Commissaire à la lutte contre la corruption a reçu un mandat
lié à ce sujet. Il devait formuler des
recommandations sur la gestion des contrats publics en
informatique afin de prévenir les pratiques illégales et de lutter plus efficacement contre elles. Mentionnons que
notre mandat est différent de celui du Commissaire à la lutte contre la
corruption. En effet, nous n'avions pas à confirmer la présence de fraude, de
collusion ou de corruption.
Nous avons orienté
nos travaux sur les principaux risques associés à l'intégrité du processus
d'acquisition de services professionnels dans le domaine des technologies de l'information.
Nous nous sommes aussi penchés sur les pratiques qui font en sorte que les ministères
et les organismes sont vulnérables au développement de comportements répréhensibles. Nous avons également
examiné l'encadrement exercé à cet égard par le Secrétariat du Conseil du trésor, le SCT.
De façon générale, les risques liés à
l'intégrité du processus ne sont pas gérés adéquatement. Les lacunes observées
aux étapes clés de ce processus sont répandues dans les huit entités vérifiées
et touchent la grande majorité des 27 contrats examinés. La situation observée est d'autant plus préoccupante que nos
travaux de vérification se sont déroulés
dans des ministères et des organismes qui sont des donneurs importants
de contrats en technologies de l'information.
Parmi les lacunes qui
ont le plus d'impact sur l'intégrité du processus, mentionnons les suivantes.
Lors de la détermination des besoins et de
la préparation de l'appel d'offres,
les entités vérifiées n'ont pas pris toutes les mesures nécessaires pour s'assurer de l'indépendance et de
l'impartialité des personnes directement concernées par ces étapes. Ainsi, il arrive que les ressources externes
rédigent l'appel d'offres et que la firme qui les emploie obtienne le contrat.
En outre, des mécanismes de contrôle sont
encore manquants pour s'assurer que les personnes qui préparent l'appel
d'offres sont indépendantes de celles qui siègent au comité de
sélection.
Quant
à l'exécution des contrats, des modalités relatives à ces derniers ne sont pas
respectées. Par exemple, des travaux sont réalisés par des ressources
autres que celles désignées dans le contrat. Dans d'autres cas, des travaux non prévus sont effectués. Afin d'illustrer notre
propos, notons que certains contrats, moins de 10 % des ressources prévues
dans la soumission, ont réalisé des travaux.
Pourtant, l'expérience des ressources comptait pour plus de la moitié de la
note qui a permis à la firme de se
qualifier. Par ailleurs, parmi les 27 contrats vérifiés, 19 exclusivement à
taux journalier et cinq
majoritairement à taux journalier. Ce type de contrat fait en sorte que les
fournisseurs n'assument qu'une faible partie des risques.
Le
recours important aux ressources externes est encore présent dans les
ministères et les organismes, et ce, de façon récurrente et sur de longues périodes. À titre d'exemple, 31
ressources externes travaillaient dans l'un ou l'autre des ministères ou
organismes vérifiés depuis au moins 10 ans. En outre, les ministères et les
organismes ont encore recours fréquemment au
secteur privé afin de combler des besoins, notamment pour des activités de
niveau stratégique. De fait, le SCT n'a toujours pas de portrait global
et complet de la répartition de la main-d'oeuvre en technologies de
l'information.
La plupart des
lacunes observées lors de nos travaux ont déjà fait l'objet de recommandations
du Vérificateur général lors de missions
précédentes. À notre avis, les actions entreprises par le SCT au cours des
dernières années nécessitent d'être
renforcées. Ces actions doivent orienter et soutenir adéquatement les
ministères et les organismes à l'égard de la gestion contractuelle en
technologies de l'information.
D'autre
part, il faut sensibiliser davantage les différents secteurs concernés par le
processus contractuel aux principes visés
par la loi. Dans les faits, l'utilisation du processus de gestion contractuelle
est trop souvent perçue, au sein des entités, comme un passage obligé pour qualifier un fournisseur. D'autre part, le
SCT devra renforcer son mode d'intervention relatif à la gestion contractuelle en technologies de l'information. Il
lui faut travailler en collaboration avec les ministères et les organismes pour trouver des solutions
durables aux enjeux qui y sont reliés. Cela est primordial, d'autant plus que
les sommes en jeu sont considérables.
En terminant,
j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants des neuf
entités visées par la vérification, dont le
SCT, la Commission des normes, de l'équité et de la santé et de la sécurité au
travail ainsi que Revenu Québec. Je tiens aussi à assurer les membres de la
commission qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration.
Le Président
(M. Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme Leclerc.
Nous allons tout de suite entendre le Secrétariat
du Conseil du trésor avec M. le secrétaire. Je vous invite à nous présenter les
gens qui vous accompagnent, et vous disposez de cinq minutes.
Exposé du secrétaire du Conseil
du trésor, M. Yves Ouellet
M. Ouellet
(Yves) : D'accord. M. le Président, Mme la Vérificatrice
générale, Mme et MM. les membres de la commission,
chers collègues, je vous remercie de cette invitation à participer aux travaux
de la Commission de l'administration
publique sur le rapport du Vérificateur général concernant les contrats en
technologies de l'information. Je suis accompagné aujourd'hui par Mme Julie
Blackburn, secrétaire associée aux marchés publics, et par M. Benoit
Boivin, secrétaire associé au dirigeant principal de l'information.
Permettez-moi
d'abord de revenir sur les événements qui nous amènent ici aujourd'hui. En mars
2015, à la suite d'arrestations
effectuées par l'UPAC dans le cadre d'une situation non conforme décelée à
Revenu Québec, le gouvernement du
Québec posait deux gestes additionnels pour assurer l'intégrité des processus
d'acquisition de services professionnels en technologies de l'information. C'est dans l'objectif d'alimenter les
efforts du gouvernement pour améliorer ces processus que ces deux mandats furent confiés, l'un au
Vérificateur général et l'autre au Commissaire à la lutte contre la corruption.
Ces deux instances, reconnues pour leur
crédibilité et leur expertise, ont effectué des travaux d'importance. Nous
accueillons leurs recommandations favorablement.
Les
travaux du Vérificateur général ont été orientés spécifiquement sur les
principaux risques associés à l'intégrité du processus d'acquisition de services professionnels en TI. Des
contrats ont été examinés pour les années 2012‑2013 à 2014‑2015. Étant
donné la période de vérification couverte, les résultats découlant de mesures
mises en place par le gouvernement au cours
des derniers mois n'ont pu être constatés dans le cadre de ce mandat. Les
résultats pourront être appréciés ultérieurement, au fil de leur mise en
oeuvre.
Je
profite de ces remarques d'ouverture pour vous souligner certains gestes déjà
posés et en cours afin de donner suite
aux recommandations du Vérificateur général. D'abord, la Stratégie
gouvernementale en TI, rendue publique en juin 2015, propose des mesures structurantes qui seront mises en oeuvre
d'ici 2018. Celles-ci ont notamment pour objectif de rehausser l'expertise interne en TI, de réduire
le recours à l'externe et de mieux encadrer celui-ci lorsque nécessaire.
Également, le
Passeport Entreprises, annoncé en octobre 2015, vise à améliorer les processus
d'appel d'offres afin qu'ils soient
plus rigoureux, intègres et transparents. Il vise aussi à faciliter
l'accessibilité aux marchés publics. Ce plan d'action prévoit la création d'un commissaire aux contrats publics, une
instance dédiée à la saine gestion des contrats publics. Le commissaire aurait le
pouvoir d'exiger des modifications au document d'appel d'offres ou de l'annuler
s'il est d'avis que celui-ci restreint indûment la concurrence.
En réponse aux
recommandations du Commissaire à la lutte contre la corruption et dans le but
de renforcer l'intégrité des processus
contractuels, le Conseil du trésor a adopté une directive en août 2015.
Celle-ci exige des organismes publics qu'ils se dotent de lignes de
conduite visant notamment à prévenir les conflits d'intérêts.
Les
récentes initiatives mises de l'avant démontrent l'importance accordée par le
gouvernement au rehaussement de l'expertise et à la gestion
contractuelle en TI. Des travaux d'envergure sont en cours, notamment afin de
mieux accompagner les ministères et organismes. Nous convenons également qu'il
reste encore du travail à faire.
La
gestion contractuelle en technologies de l'information est un domaine majeur
pour le gouvernement du Québec. En
termes de fonds publics, ces contrats totalisent près de 1 milliard de
dollars pour 2014‑2015. Ce sont près de 2 800 contrats qui ont été conclus par les ministères et organismes
ainsi que les réseaux de la santé et de l'éducation. Ce domaine d'activité fait également appel à de
nombreux acteurs avec des rôles spécifiques, lesquels doivent être assurés
avec rigueur et complémentarité afin d'obtenir des résultats probants au plan
gouvernemental.
Comme
l'a mentionné à juste titre la Vérificatrice générale, ce n'est pas uniquement
le fait d'ajouter des règles qui peut
remédier aux lacunes soulevées dans le rapport qui nous rassemble aujourd'hui.
Une meilleure sensibilisation des
différents acteurs concernés par le processus contractuel et une grande
responsabilisation à l'égard de leur rôle pour assurer l'intégrité des processus dans les organismes sont nécessaires,
et c'est ce qui reflète les plans d'action soumis au Vérificateur
général et ce qui nous anime aujourd'hui.
• (15 h 20) •
Le
Secrétariat du Conseil du trésor joue un rôle central dans la gestion des
contrats en assurant un encadrement optimal
des activités contractuelles. Le secrétariat élabore et propose des
modifications normatives, offre une expertise-conseil et des formations aux organismes publics et assure
le suivi des mécanismes de reddition de comptes. Il peut également
vérifier si les ministères et organismes respectent les règles établies lors de
processus d'attribution des contrats.
Les
premiers dirigeants des ministères et des organismes sont, quant à eux, imputables
de la gestion contractuelle en TI au
sein de leurs organisations. La plus belle illustration est la présence de
mes collègues de Revenu Québec et de la CNESST,
aujourd'hui, qui vous feront part des mesures qu'ils ont
mises de l'avant afin d'assurer cette vigilance de premier plan.
Les
travaux du Vérificateur général, du Commissaire à la lutte à la corruption
ainsi que celui des parlementaires dans
leur rôle de surveillance de l'administration publique s'avèrent également indispensables et
contribuent à la mise en place de
mesures efficaces. Il en va de la saine gestion des fonds publics. La gestion
des risques à l'intégrité contractuelle dans le domaine des TI nécessite un travail d'équipe sans relâche qui
regroupe plusieurs acteurs et institutions. Le Secrétariat
du Conseil du trésor ainsi que les ministères et organismes sont mobilisés en
ce sens.
M. le Président, Mme la Vérificatrice générale, Mme et MM. les membres de la Commission
de l'administration publique,
chers collègues, je vous remercie et je demeure disponible pour répondre à vos questions
Le Président
(M. Gaudreault) : Merci beaucoup, M. Ouellet.
Nous
allons maintenant entendre le vice-président de la Commission
des normes, de l'équité, de la santé
et de la sécurité du travail. Allez-y.
Exposé du vice-président de la
Commission des normes,
de l'équité, de la santé et de la sécurité
du travail, M. Michel Dumas
M. Dumas
(Michel) : Bonjour. Mon nom
est Michel Dumas, je suis vice-président aux technologies de l'information à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail, communément appelée la
CNESST. Permettez-moi de vous présenter
aujourd'hui les personnes de la commission qui m'accompagnent. À ma droite,
Christian Goulet, vice-président à
l'administration. À ma gauche, Yves Vézina, directeur des architectures, de la
relation client et des investissements. En arrière, à ma droite, Pierre
Pelchat, chef du service de la gestion contractuelle, Sylvain Boudreau, chef du service de la gestion des investissements et
du soutien contractuel en ressources informationnelles, et Michel
Harvey, chef d'équipe de la Direction de la vérification internet.
J'aimerais d'abord
offrir mes meilleures salutations au président, aux membres, à la Vérificatrice
générale et son équipe ainsi qu'à la
secrétaire de la commission. Merci de nous accueillir à cette commission
parlementaire portant sur les
contrats en technologies de l'information, découlant de la vérification
effectuée par la Vérificatrice générale auprès de neuf entités
gouvernementales.
Soulignons
d'emblée que les vérifications et les recommandations ciblées par le
vérificateur ont été effectuées sous
l'égide de la Commission de la santé et de la sécurité du travail, qui était
alors en fonction. La CNESST, pour sa part, a été créée le 1er janvier 2016 et elle reprend les droits et les
obligations de l'ancienne CSST et des deux autres organisations desquelles elle est issue, soit celle de la
Commission des normes du travail et celle de la Commission de l'équité
salariale.
Porte
d'entrée unique en matière de travail, la CNESST fait la promotion des droits
et des obligations en matière de travail et en assure le respect, et ce,
tant auprès des travailleurs que des employeurs du Québec. Pour ce faire, elle favorise des relations de travail justes et
équilibrées, assure l'implantation et le maintien de l'équité salariale, vise
la prise en charge de la santé et de
la sécurité par les milieux de travail, indemnise les victimes de lésions
professionnelles et veille à leur réadaptation.
La CNESST
sert une importante clientèle. Ce sont près de 225 000 employeurs inscrits
et 3,7 millions de travailleurs qui
bénéficient de ses services. Soulignons qu'elle est assujettie à la Loi sur les
contrats des organismes publics depuis le 1er janvier 2016.
Comme je le mentionnais précédemment,
le rapport du vérificateur sur les contrats en technologies de l'information
a porté sur neuf entités publiques, dont la
CSST. Plus précisément, la vérificatrice a examiné quatre contrats de la CSST.
En
vigueur depuis 2008, la politique et règle administrative sur les conditions
des contrats de la CSST guidait nos actions
et s'inscrivait en cohérence avec les principes du cadre gouvernemental de
gestion contractuelle en matière de technologies
de l'information. Nous avons toujours été à l'affût des processus d'amélioration
continue dans les technologies de
l'information à l'époque de la CSST et nous avons toujours souhaité optimiser
nos façons de faire. Or, le rapport du Vérificateur général a fait en
sorte que nous avons accentué davantage nos efforts en ce sens.
Il est important de
noter, M. le Président, qu'en aucun temps le Vérificateur général n'a constaté
de pratiques illégales. Toutefois, cela ne
nous a pas empêchés de prendre avec sérieux l'ensemble des recommandations qu'il a formulées. La CNESST tient fermement à ce que ses processus
d'octroi de contrats soient transparents et intègres. Tout sera mis en oeuvre pour respecter cet objectif. Des attentes
élevées ont été fixées à cet égard. Rappelons que la CNESST est désormais
assujettie à la Loi sur les contrats des organismes publics depuis le 1er
janvier 2016.
Déjà,
des actions ont été mises en place, d'autres sont en cours et d'autres encore
seront déployées majoritairement au
cours de la prochaine année, comme en témoigne notre plan d'action. Toutes ces
actions visaient et visent toujours à optimiser
nos processus d'octroi et de gestion des contrats en technologies de
l'information, notamment en favorisant un
meilleur contrôle à l'égard du respect des estimations, un meilleur partage du
risque et une plus grande ouverture à la concurrence. Par exemple, nous avons créé une unité dédiée et
indépendante pour élaborer et suivre la gestion des contrats en TI. Nous
avons également élaboré un tableau de
bord des contrats de services professionnels et mis en place un plan
d'adéquation des effectifs pour nous assurer de diminuer notre dépendance face
aux consultants externes.
Qui
plus est, sur la base des recommandations du Vérificateur général, des
actions additionnelles de notre plan d'action
sont à déployer au cours des prochains mois. Nous comptons notamment exiger une
déclaration d'intérêts pour toutes les
personnes impliquées pour l'élaboration des besoins, la préparation d'appels
d'offres et l'évaluation des soumissions
et mettre en place un mécanisme de suivi. Nous souhaitons également
exiger un engagement de confidentialité signé pour chacune des personnes
impliquées dans un contrat. Finalement, nous souhaitons également bonifier la
formation et la sensibilisation des gestionnaires et le personnel concerné à la
gestion contractuelle.
Notre
plan comprend 37 actions structurantes pour donner suite à tous les
constats du Vérificateur général. Ces actions sont pour nous une confirmation
que nous allons dans la bonne direction. Elles mobilisent principalement les équipes de travail de la vice-présidence aux technologies de l'information et de la vice-présidence à l'administration, mais
aussi d'autres équipes dans notre organisation. J'insiste, nous faisons
converger nos efforts dans la bonne direction.
En
terminant, M. le Président, je tiens à vous réitérer que la gestion responsable
et rigoureuse des technologies de
l'information est une priorité de tous les instants dans notre organisation et que nous mettons tout en oeuvre afin que nos processus de
gestion respectent les meilleurs standards en la matière.
Nous
avons toujours eu une approche proactive et le souci de continuellement
améliorer nos façons de faire. Nous continuerons d'agir ainsi dans le
futur. Merci.
Le Président
(M. Gaudreault) : Merci, M. Dumas.
Donc,
nous allons passer à Revenu Québec. J'invite M. le P.D.G., M. Ducharme, à
nous présenter les gens qui vous accompagnent, et vous avez également
cinq minutes.
Exposé du président-directeur
général de
Revenu Québec, M. Éric Ducharme
M. Ducharme
(Éric) : Merci. M. le Président, les membres de la
commission, Mme la Vérificatrice générale, mesdames messieurs, bonjour.
C'est avec plaisir que nous participons aujourd'hui aux travaux de la
Commission de l'administration publique. Nous vous remercions de nous donner
l'opportunité d'échanger avec vous au sujet du plan d'action que nous avons
élaboré pour répondre aux recommandations du Vérificateur général.
Pour
ma part, il s'agit de ma première participation à cette commission à titre de
président-directeur général de Revenu
Québec, et je vous assure de mon
entière collaboration et de celle de mon équipe. À ce propos, permettez-moi
de vous présenter les membres de la direction de Revenu Québec qui
m'accompagnent cet après-midi. Il s'agit de M. Patrice
Alain, vice-président et directeur général du traitement et des technologies,
M. Daniel Prud'homme, vice-président et directeur général de l'innovation et de l'administration, et de
Mme Suzanne St-Pierre, directrice de la vérification interne, des
enquêtes et de l'évaluation.
Au
fil des ans, Revenu Québec a démontré sa performance en gestion de projets
informatiques, tant par son souci constant d'adopter les meilleures
pratiques de gouvernance que par les résultats qu'il a obtenus et qui ont
largement contribué à la réalisation de sa
mission, une mission, notons-le, qui pose des défis importants en matière de
gestion des ressources
informationnelles. En effet, que ce soit pour la perception des impôts et des
taxes ou pour l'administration des programmes
sociofiscaux, le nombre de données que doit traiter Revenu Québec est considérable. À cela s'ajoute la nature hautement
confidentielle de ces données.
• (15 h 30) •
Pour
offrir des services de qualité, Revenu
Québec s'appuie sur une importante
infrastructure technologique.
Cette infrastructure nous permet d'offrir des services adaptés aux besoins de
nos clientèles, entre autres, par nos services en ligne. À titre
d'exemple, en 2014‑2015, 53,8 millions de transactions ont été effectuées
par voie électronique.
Toutefois,
les exigences que nous devons remplir pour répondre aux attentes de la
clientèle et assurer la fiabilité de nos systèmes augmentent constamment. Par
conséquent, nous devons faire des investissements importants et conclure
divers contrats de service et d'approvisionnement.
Nous
sommes très soucieux de suivre les règles les plus rigoureuses. Nous avons
d'ailleurs instauré de nombreuses mesures pour assurer l'intégrité de la
gestion contractuelle et la gestion des ressources informationnelles au sein de
Revenu Québec. Notons que nous disposons
également de mécanismes de surveillance visant à prévenir et à détecter les
situations non conformes. Il est important
de souligner que la réalisation de cette vérification particulière par le
Vérificateur général découle d'une situation décelée par Revenu Québec.
Nous avons d'ailleurs contribué à l'enquête de l'Unité permanente
anticorruption ayant mené à des arrestations.
De plus, nous
sommes particulièrement soucieux quant au maintien de l'expertise interne. Les
efforts que nous avons déployés au
cours des dernières années pour recruter de nouvelles ressources ont porté
leurs fruits, et ce, malgré les contraintes liées à la rareté de la
main-d'oeuvre en technologies de l'information.
Actuellement,
plus de 80 % de notre effectif total en technologies de l'information sont
des employés de Revenu Québec. Nos actions reflètent notre volonté d'améliorer
constamment nos processus de gouvernance conformément aux meilleures
pratiques dans ce secteur qui est, de plus, stratégique pour notre
organisation. C'est pourquoi nous avons accueilli positivement les
recommandations du Vérificateur général.
Notre plan,
comprenant 41 actions, vise à répondre aux recommandations formulées par le
Vérificateur général et à consolider
le virage que nous avons amorcé il y a quelques années, notamment en veillant à
s'assurer de l'indépendance, de
l'impartialité et de l'imputabilité des personnes participant à toutes les
étapes du processus d'octroi des contrats, en augmentant les exigences, les contrôles et la surveillance liés au
processus d'octroi et à l'exécution des contrats ainsi qu'en documentant et en justifiant les décisions prises
et les situations de changement qui surviennent au cours de la réalisation
des contrats.
De plus, nous instaurerons diverses mesures pour
prévenir les situations présentant un potentiel de conflits d'intérêts et pour atténuer les risques
d'influence, de fraude, de collusion et de corruption. Nous poursuivrons
également nos efforts pour nous
assurer de la qualification du personnel participant aux activités
contractuelles et nous mettrons en place des actions visant la
surveillance du respect des bonnes pratiques.
À cet égard,
je vais m'assurer qu'il y aura un suivi rigoureux quant à la mise en place de
ce plan d'action. Ce suivi sera fait en collaboration avec le conseil
d'administration et ses comités conformément aux règles de gouvernance de Revenu Québec. La presque totalité des actions
prévues au plan seront effectuées au cours de l'année 2016, et, comme
vous pouvez le constater à la lecture de celui-ci, plusieurs d'entre elles ont
déjà été réalisées.
Avant de
conclure, j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier mon prédécesseur, M.
Paquin, qui a entamé les importantes réformes en cours chez Revenu
Québec en technologies de l'information.
Je pourrais
maintenant approfondir avec vous le contenu de ce plan d'action si vous avez
des questions. Je vous remercie de votre attention.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, merci. Merci, messieurs,
pour votre présentation. Et, Mme la Vérificatrice générale, merci
beaucoup pour votre présentation.
Discussion générale
Alors, on va
commencer tout de suite les échanges avec le premier bloc du côté du
gouvernement et le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci beaucoup, mesdames messieurs, d'être ici avec nous aujourd'hui. Donc, vous êtes conscients qu'aujourd'hui on discute d'une situation suite au rapport de
la Vérificatrice générale. J'ai certaines petites questions
qui s'adressent principalement aux gens de Revenu Québec et de la
CNESST, la nouvelle appellation.
On nous
apprend, entre autres, dans le rapport de la Vérificatrice générale, que les entités qui ont été vérifiées ne prenaient pas toutes les mesures nécessaires
pour s'assurer de l'indépendance, et de l'impartialité, et l'imputabilité
des personnes qui étaient concernées dans la détermination des besoins, des appels
d'offres, etc. On parle de conflits d'intérêts flagrants en ce sens qu'on nous mentionne que des
ressources externes ont participé à la préparation d'appels d'offres et que ces ressources-là travaillaient pour la
firme qui a obtenu le contrat. Il me semble que c'est assez flagrant. Quelqu'un
qui travaille pour une firme externe, XYZ inc., qui participe à l'appel
d'offres et que sa firme a le contrat, il
n'y a pas personne, dans les organisations, qui était en
mesure de déceler ce conflit d'intérêts qui était quand même, à mon
avis, flagrant, un des deux organismes, soit Revenu Québec ou CNESST, là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, allez-y, M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : Bon, il appert que, dans l'élaboration des éléments
par rapport à la préparation des besoins pour un appel d'offres, il a pu
avoir une personne qui a travaillé, qui était une personne de l'externe qui a
travaillé à l'élaboration des éléments.
Après nos vérifications, cette personne-là n'était pas en poste avec nous et
n'était pas en poste non plus auprès
du fournisseur quand le contrat a été alloué. Par ailleurs, nous mettons en
place des mesures pour l'avenir, qui vont permettre de contrecarrer ou
que cela ne se représente plus à Revenu Québec.
Il y a un mécanisme de signalement qui va être
mis en place... qui est déjà en place depuis un an, où les gens peuvent signaler tout conflit d'intérêts ou toute
problématique à l'interne. Il y a une directive sur les conflits d'intérêts
qui va être déposée pour le personnel, où on
va informer l'ensemble du personnel qui est, de près ou de loin... par rapport aux
contrats sur les règles de conflit d'intérêts. Il va y avoir une déclaration
d'intérêt par tous les gens qui participent à
l'élaboration des besoins où ils vont signer par rapport à leurs intérêts ou au
non-intérêt par rapport au projet qui est évalué. Et par ailleurs, aussi, tous ces comités-là seront
accompagnés par une personne indépendante, personne indépendante qui aura une autorité par rapport aux gens qui vont
évaluer les contrats, qui va permettre d'éviter ce genre d'événements là
qu'il pourrait avoir.
Par ailleurs, au
niveau des employés externes, dorénavant, c'est fait, les courriels sont notés
comme étant des externes. Donc, il y a le
nom, et c'est marqué «externe». Les cartes pour avoir accès au bâtiment sont
d'une autre couleur, et les gens sont
généralement, là, dans des endroits différents des équipes en place chez Revenu
Québec. Donc, on s'assure d'avoir
vraiment une parfaite connaissance des gens qui participent à l'élaboration des
contrats et les mécanismes pour éviter, là, la problématique qu'on a
déjà vécue.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Dumas, vous voulez ajouter quelque chose de
votre côté?
M.
Dumas (Michel) : D'abord, de vous mentionner que, par rapport à cet
élément-là, nous, on n'est pas touchée dans
les quatre contrats. Toutefois, ce qui est important de comprendre, c'est que,
nous, de notre côté, la CNESST, c'est toujours
les employés internes qui sont responsables de l'élaboration des besoins. À
partir du moment où on inclut un externe
pour les aider dans un élément un peu plus spécifique, particulier, qui demande
une expertise pointue, il y a une clause
d'exclusion et des clauses de confidentialité, des engagements de
confidentialité qui sont signés par ces personnes-là pour s'assurer
justement d'essayer de garder l'indépendance.
Tout
comme Revenu Québec, on va ajouter des mesures additionnelles, notamment sur
les déclarations d'intérêt, et
renforcer, même, nos clauses de confidentialité parce que c'est comme un
processus d'amélioration continue, il faut les revoir puis essayer de
les faire évoluer.
On
a également une unité indépendante, nous, qui s'occupe de tout le processus
d'élaboration des besoins, donc qui accompagne les responsables tout au
long du processus pour garder une certaine distance par rapport à tout ça.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Trois-Rivières.
• (15 h 40) •
M.
Girard : Donc, on parlait des appels d'offres. Il y a quelques
contrats qui ont été signalés à ce niveau-là, mais on a également... la vérificatrice a décelé 18 des 27
contrats à analyser où on a vécu un petit peu la même chose avec le comité
de sélection. C'est-à-dire que des gens qui
étaient sur votre comité de sélection pour choisir qui pourrait exécuter le
travail suite à l'appel d'offres
étaient étroitement liés ou associés avec soit une entreprise ou avec les gens
qui avaient préparé l'appel d'offres. Donc, on a vu un lien entre
préparation de l'appel d'offres et le comité de sélection.
Donc, moi, ce que je vois dans ça, c'est qu'on
prépare l'appel d'offres pas en fonction des besoins du ministère ou de l'organisme mais en fonction de répondre
peut-être à des besoins de gens qui vont éventuellement soumissionner et
de s'assurer que notre appel d'offres va être en lien avec les critères qui
vont être mis en place. Je ne sais pas si je m'exprime
bien, là. C'est-à-dire que, même en faisant l'appel d'offres, on pense déjà
quels vont être nos critères de sélection pour s'assurer que la firme,
probablement XYZ, va être celle qui va pouvoir soumissionner.
Est-ce
qu'il y a des processus pour vraiment dissocier l'appel d'offres du comité de
sélection versus les firmes de sorte
qu'à la base en commençant à faire l'appel d'offres on n'ait pas vraiment en
tête, dire : Bien, voici quels vont être les critères, donc on prépare l'appel d'offres en fonction des
critères et on s'assure qu'une firme qu'on connaît bien va pouvoir
exécuter les travaux?
Le Président (M.
Gaudreault) : La question est encore aux deux...
M. Girard :
Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : O.K. M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : Pour Revenu Québec, cette situation-là n'a pas été
examinée, là, dans les contrats qui ont été vus par le Vérificateur général. Par ailleurs, on change nos façons
de faire pour éviter que ce genre d'événement là survienne dans l'avenir. Ça fait qu'au niveau de l'appel d'offres il y a
des balises qui vont établir les principales décisions que va devoir faire le comité qui rédige l'appel
d'offres. Donc, tout l'aspect technique, aspect compétence et expérience
va être déterminée par des balises, et les
gens vont devoir documenter ces éléments-là. Par ailleurs, par la vérification
interne, on va faire de l'échantillonnage
de ces documents-là pour s'assurer que ça a bien été fait. Donc, annuellement,
on va être capables de rendre compte de la qualité des travaux.
Lors
de l'évaluation des soumissions, c'est la Direction de la gestion
contractuelle, qui a été créée, une équipe interne qui va déterminer les comités de sélection. Puis cette
direction-là est à l'extérieur de la vice-présidence des technologies. Et ils vont déterminer, sur une base
de candidats admissibles pour des comités de sélection, les personnes qui vont y participer. Et, pour chacune des
questions soulevées, des réflexions dans le comité de sélection ou tout autre
élément, il y aura un compte rendu des
comités, compte rendu qui devra être signé par tous les gens qui font partie du
comité. Puis le comité devra aussi respecter
des bonnes pratiques, c'est-à-dire l'interdiction de dirigeants dans le comité,
absence de lien hiérarchique entre les membres du comité, une rotation des
membres entre les différents comités et surtout l'absence d'implication des
membres dans la définition des besoins de l'organisation.
Le Président (M.
Gaudreault) : Parfait. M. Dumas.
M.
Dumas (Michel) : De notre côté, d'abord, il n'y a aucun lien
hiérarchique entre les gens qui participent à l'élaboration des besoins et ceux qui vont siéger sur les
comités de sélection. On va renforcir ça un peu plus tard pour s'assurer qu'on
va avoir une banque de candidats dans les
comités de sélection pour laquelle les noms ne seront pas connus de personne
avant que le comité de sélection siège.
Donc, on va aller encore un peu plus loin pour s'assurer d'une plus grande
distance encore. Mais, pour le
moment, il n'y a aucun lien hiérarchique. Comme je vous expliquais tout à
l'heure, les besoins sont préparés
par les équipes internes en fonction, dans les faits, de besoins qui nous
proviennent de différentes sources dans l'organisation, soit de notre plan stratégique, d'un plan opérationnel
d'une vice-présidence ou d'un besoin très particulier suite à une
désuétude technologique.
Donc, évidemment qu'on construit nos appels
d'offres pour répondre d'abord et avant tout aux besoins de l'organisation, et j'aurai l'occasion de vous en
parler tout à l'heure, mais tout ça se traduit par une belle ouverture à la
concurrence pour laquelle on est partis de
2,5 soumissionnaires par appel d'offres en 2012, et on est à 8,5
soumissionnaires par appel d'offres en 2015.
Donc, nos
statistiques démontrent les progrès. Ce n'est pas fini. Il y en a encore
d'autre, progrès à faire parce que, je vous l'ai mentionné tout à l'heure, la
gestion contractuelle, c'est un processus d'amélioration continue. Ça n'est
pas statique.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup. C'est ce qui met fin au bloc du gouvernement pour l'instant.
On y reviendra tout à l'heure.
Alors, on va
maintenant du côté de l'opposition officielle. Et j'inviterais les
parlementaires, quand ils posent leurs questions,
s'il vous plaît, autant que faire se peut, à cibler à qui la question s'adresse
pour être sûrs que ça se déroule bien. Alors, M. le député de
Beauharnois.
M. Leclair : Alors, merci, M. le
Président. D'entrée de jeu, j'aimerais remercier l'équipe de la vérificatrice. Je crois que ce rapport-là nous en dit long.
Malheureusement, l'équipe nous avise que ça fait plusieurs rapports. Il n'y a
pas grand-chose qui a changé dans les
dernières années. D'un rapport à un autre, on revoit souvent les mêmes sources.
Bien entendu, dans ce rapport-là, on avait
un mandat spécifique face à des
fraudes qu'il y a eu avec l'arrestation de l'UPAC, mais on peut voir, dans les recommandations, qu'il y a déjà eu ces recommandations-là dans d'autres rapports. Donc, on dirait
qu'on tourne un peu en rond.
Mes états
d'âme face à ça, je vais être très franc avec tous les gens ici, à la table, si
le chapeau vous va, prenez-le, s'il
ne vous va pas, mettez-le pas. Mais je pense qu'en tant qu'élus, en tant que législateurs du gouvernement, même si on est dans l'opposition, je pense que c'est 125 députés, on se doit de
s'assurer que tout ce que nous faisons... Puis je comprends très bien qu'au Trésor ils n'ont pas juste des contrats informatiques à vérifier. C'est beaucoup plus
large que ça : ministère du
Revenu, il y a des forces, il y a des faiblesses. Dans tous vos spectres, on a
des forces et des faiblesses. Mais on doit admettre qu'en matière de
technologies de l'information, on est des amateurs. Je vous le jure.
On écoute ça,
on lit ça. Nous, on n'est pas des spécialistes, puis ça fait pitié de voir ça.
Qu'on voit un sous-traitant qui se
donne de l'emploi, qui va être le seul soumissionnaire sur l'emploi... Puis on
ne parle pas de 100 $, 200 $, 2 000 $. C'est des gros zéros après les chiffres, là. Moi,
je vous le dis, je suis quasi gêné qu'on parle de ça aujourd'hui. J'imagine
qu'il y a certains spectres qu'on est forts,
mais il y en a certains... parce que la vérificatrice, elle nous dit :
C'est l'évidence. Alors, moi, ce que je m'attends, de dire — on a
des gens qui travaillent pour le gouvernement, qui ont cent fois plus d'expérience que moi, là, ça fait 20 ans que vous
êtes là pour certains — de dire... On n'a pas besoin d'une check-list puis d'un guide pour dire : Ça n'a pas d'allure
qu'est-ce qu'il se fait là. On n'a pas besoin d'une vérificatrice pour venir
nous dire : Voyons donc! Regardez qu'est-ce qu'il se donne.
Je peux
comprendre. Lorsqu'on parle de fraude, c'est des gens mal intentionnés qui
forcent le système, qui déjouent le
système. Ces gens-là, on va en avoir malheureusement toute notre vie. Mais dans le reste, dans le commun des mortels,
ce n'est pas une check-list puis... On s'est
donné des guides en 2012 dans le rapport. Ce guide-là, il n'est même pas encore
en place. On parle d'un nouveau guide en
2015, puis, depuis 2015, c'est là qu'on s'est aperçus des arrestations. Alors,
je me dis : Même si on se met des
guides à chaque année, je pense qu'il y a une grande logique. Puis, au-delà de
tout ça, une chose, d'après moi, est
évidente, évidente au-delà, là... ça décuple en s'en allant de nos problématiques.
L'expertise, je crois qu'on ne l'a
plus. On l'a perdue. Le président du ministère
du Revenu disait, tantôt, là, dans
votre entrée de jeu, qu'on a de la
misère avec nos ressources un peu. C'est-u parce qu'on ne les paie pas assez,
on les perd, ils s'en aillent au privé?
On l'a dans à peu près tous les spectres. On se souvient, dans
l'ingénierie lorsqu'on parlait des transports, on avait le même phénomène. On avait le même phénomène. Nos
spécialistes, on n'est pas capables de compétitionner le privé. Alors là, est-ce que c'est la faute d'un
sous-ministre, d'une personne? Non. Je pense qu'au gouvernement il faut se donner des outils pour travailler.
Donc, si on
dit que ça n'a pas de bon sens qu'une personne en haut dise : Bien, moi,
je donne ça en sous-traitance, puis
la sous-traitance se retrouve dans toute la ligne, bien, c'est peut-être
qu'on manque justement d'argent pour dire... Ces millions-là, mettons-les dans notre expertise,
puis après ça peut-être que, dans six, sept ans, bien, on aura au moins
un contrôle sur nos demandes. Là, c'est les
sous-traitants qui nous dictent nos demandent et nos besoins. Je pense qu'on
pas besoin d'aller à l'école longtemps pour savoir que ça ne fonctionne pas.
Puis vous
n'avez pas le choix, là. Je vous comprends, là. Chacun dans vos tours, vous dites :
Bien, on n'a pas le choix, il faut le
donner, le contrat, il est là, il faut que ça poursuive. Sauf que moi, je pense
que le critère premier qu'il faut se
donner en tant qu'organisme, c'est de dire : Il faut
avoir l'expertise avec nous. Je suis bien content d'entendre qu'il y a certains organismes qui disent : Bien,
nous, on les a, les ressources. C'est nous qui dictons notre demande, nos
besoins, puis après ça, bien, on se fait une forme.
Mais,
moi, ma question irait... ma première question... C'est mon état d'âme. Alors,
ça me fait plaisir de la partager parce
que je trouve que c'est triste de voir des évidences comme
qu'on voit là. Alors, ma première question... Je posais des questions sur le rapport tantôt puis je
disais : Qui est-ce qui établit les grilles, les règles, les premières
règles lorsqu'on fait une grille d'évaluation? On m'a répondu :
Bien, c'est le Secrétariat au trésor qui commence avec ces premières règles-là. Puis après ça, dans chaque créneau que
vous avez tous et chacun, vous, vous avez vos demandes et vos spécifications un à l'autre. Mais ces règles-là,
est-ce que le Trésor à l'intention, dans un futur assez immédiat, de
dire : On va se donner des règles qui vont être applicables à tout
le monde? Chacun aura ses spécificités rendu en milieu de pyramide ou en bas de pyramide, mais le Trésor
doit dire : Là, c'est... minimum
pour tout le monde, de là à là, c'est comme ça qu'on fonctionne. Alors, ma question
est à savoir : Ces règles d'attribution de contrats là, est-ce qu'on va relever la barre pour s'assurer que ça va être impossible,
dans le futur, que des sous-traitants soient en haut avec nous pour dicter?
On va mettre des règles très, très claires
qu'à moins d'une exception... puis l'exception, on est capables de la gérer. Je
pense que les exceptions, ça arrive dans la
vie, mais les exceptions, on les gérera. Mais, je veux dire, là, ça semble être
une normalité.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : Merci beaucoup. Effectivement, écoutez, comme vous
l'avez mentionné, c'est une prise de conscience... (panne de son)
...gouvernement. Il y a eu des rapports successifs qui ont été faits par la
vérificatrice.
Par rapport à
la réglementation, c'est notre responsabilité. C'est nous qui sommes en charge
de prévoir le cadre réglementaire à
l'intérieur duquel les ministères et les organismes doivent évoluer. Je vous
dirais, un geste important qui a été
posé, c'est l'été dernier. Il y a une nouvelle directive qui a été adoptée au
Conseil du trésor spécifiquement par rapport aux pratiques contractuelles. Puis notamment, par rapport à ce que vous
soulevez, toute la question de l'intégrité, il a été demandé à chacun des organismes de se doter de
règles internes pour le mois de février 2016. Donc, c'est une nouvelle obligation. Chacun des ministères et organismes
doivent se donner leurs propres directives par rapport à toute la gestion
contractuelle et en particulier les éléments que vous soulevez de collusion et
de corruption.
Juste peut-être
vous mentionner quelques concepts qui sont identifiés dans la directive. On souligne dorénavant aux ministères et aux organismes qu'ils devront
identifier clairement les consultants qui sont présents dans leurs locaux,
qu'ils devront s'assurer la confidentialité
des documents d'appels d'offres, qu'ils devront s'assurer que les employés ne
soient pas en conflit d'intérêts dans le cadre des exercices contractuels. Ils
devront s'assurer de la rotation des firmes avec lesquelles ils font affaire pour s'assurer de la concurrence des
fournisseurs. Ils devront s'assurer d'une bonne reddition de comptes. Puis je vous dirais concrètement
quelle forme ça peut prendre quand on regarde pour les différents organismes.
Ici, on parle de mécanisme de déclaration d'intérêt, mécanisme de signalement,
des engagements de confidentialité, directives sur les conflits d'intérêts, des
procédures d'encadrement. Vous voyez un peu le genre d'éléments qui sont
dorénavant demandés aux ministères et aux organismes.
Comme vous
l'avez souligné, comme la Vérificatrice générale l'a souligné, oui, c'est
important puis c'est bon de se donner
des règles puis des outils pour travailler, mais ce n'est pas suffisant. Il y a
l'imputabilité des gestionnaires puis
des premiers dirigeants d'organismes qui est notre premier rempart. Puis, comme
vous le soulignez, ces gens-là doivent faire leur travail à partir des
règles que le Conseil du trésor établit.
Mais je vous dirais qu'il y a peut-être deux
autres éléments qui sont très, très importants puis que j'aimerais partager avec vous. À partir de cette nouvelle
obligation là qui est faite auprès des ministères et des organismes, nous,
on va faire des vérifications. La première
chose qu'on va demander, c'est de nous confirmer... chacun des ministères et
organismes devra confirmer au Secrétariat du
Conseil du trésor qu'ils se sont bien dotés des règles telles que spécifiées
par la directive. Ça, c'est très important.
On va avoir cette information-là et nous, on va pouvoir aller faire des
vérifications, le cas échéant, si on
pense qu'il y a des informations qui ne sont pas satisfaisantes. C'est un
élément qui est important.
Mais, je vous
dirais, l'autre élément qui est probablement encore plus important... Puis,
comme on disait, toute la gestion contractuelle, c'est un univers qui
est complexe, ça implique beaucoup de joueurs. Pour que ça fonctionne correctement, chaque joueur doit jouer son rôle.
Puis je vous dirais probablement que des joueurs qui sont très importants,
bien, c'est ceux qui font affaire avec le gouvernement.
Donc, cet
automne, le gouvernement a indiqué son intention de mettre en place un
commissaire aux marchés publics, une autorité externe auprès de laquelle
les fournisseurs vont pouvoir aller donner de l'information, aller donner leurs
préoccupations, indiquer s'ils ont des
enjeux avec des donneurs d'ouvrage public pour les sensibiliser à certaines
difficultés ou des enjeux liés à la question d'appel d'offres.
Donc, ça,
ça devient un élément qui est très important en termes de suivi, de
vérification de l'action gouvernementale. Nous, on va faire un travail important, à l'interne, de vérification,
mais on vient d'ajouter un joueur externe, on lui a donné un forum pour
s'exprimer.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est malheureusement tout
le temps qu'on avait pour ce premier bloc de l'opposition officielle. On
retourne du côté du gouvernement avec le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. Bienvenue à tous. On ne nommera pas tout le
monde. Merci à la Vérificatrice générale de nous avoir fait son exposé
tout à l'heure.
Écoutez, moi,
je vais faire un même genre d'approche que mon collègue de Beauharnois vient de
faire parce qu'on n'est pas des
spécialistes de votre domaine, mais on est des députés sur le terrain. Tous et
chacun d'entre nous qui sont ici,
avant d'être membres de la commission parlementaire, on est tous des députés
qui avons tous une circonscription avec tous, naturellement, des besoins. Et, à tous les jours,
nous vivons des difficultés, que ça soit en infrastructures ou quoi que ce soit, de modernisation d'écoles, et tout
ça. Vous lisez les journaux autant que nous et vous voyez à quel point c'est
criant ou c'est important. Mais nous, on l'a et on a à vivre ça à tous les
jours.
Et on est ici à constater cet après-midi, après
avoir entendu le rapport de la Vérificatrice générale, qui se dit elle-même aussi : C'est de base, c'est
«basic», une gestion juste et équitable. C'est normal. C'est «basic». Moi, je
viens du privé, et puis j'ai gagné ma
vie, puis je suis entouré d'hommes d'affaires. S'il fallait qu'on ait à
répondre comme ça, à tous les jours,
à des situations semblables, je vais vous avouer, vraiment, là, je pense que
personne d'entre vous n'aurait des
jobs parce que, finalement, il ne resterait plus de business à contrôler ou à
faire quoi que ce soit ni du Revenu ni de qui que ce soit.
Alors, moi,
c'est dur de vous poser des questions parce qu'on en a plein, mon adjoint a
fait du travail, on a eu le rapport
de la vérificatrice qui nous a dit tantôt des pistes de... Mais, quand on
écoute ça, ça devient désarmant, désarmant de voir qu'on a lu un rapport, en 2012, le Conseil du trésor a été
sensibilisé à des faiblesses auxquelles il a été dit... Mais là on est quatre ans plus tard, on n'a pas encore de
position, puis il faut attendre un rapport de la Vérificatrice générale, ou une
affaire de l'UPAC, ou une prise de position
pour comprendre qu'à quelque part il y a quelque chose qui ne va pas. Alors,
moi, je suis mal à l'aise avec ça quand je
vois ça, quand je vois tout ce qu'on fait comme travail. On prend la chaleur à
tous les jours, nous, de notre côté, au
quotidien. Puis là je ne parle pas avec partisanerie parce qu'on est tous
pareils, on le vit tous dans nos comtés respectifs.
Alors, en
tout cas, j'aimerais vous entendre là-dessus. Mais vous l'avez dit un peu, puis
ça va être la même réponse tout le
temps, mais j'espère que vous allez prendre au sérieux l'importance de ce qui
est dit comme recommandations pour
qu'on puisse éventuellement avoir les sous nécessaires pour améliorer ce qu'on
a besoin dans tout le reste de nos besoins comme tels.
Alors,
monsieur, je commencerais par vous parce que le Conseil du trésor, on le sait,
on le vit quand on est au gouvernement,
on sait qu'on a besoin... on espère, dans le prochain budget, d'avoir les sous
nécessaires. J'espère que vous allez prendre en considération
l'importance que ça a à compter de maintenant. On est en 2016, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : Écoutez, je peux vous assurer que c'est une situation
qu'on prend au sérieux. Puis, je pense, la plus belle façon de le démontrer,
c'est de voir les gestes qui ont été posés au cours des derniers mois, depuis
la dernière année, les gestes importants qui
ont été posés pour mettre fin à la situation qui est soulignée dans le rapport
de la Vérificatrice générale puis de s'assurer que nos pratiques sont
exemplaires.
Juste penser,
en juin 2015, la stratégie TI, la stratégie sur les technologies de
l'information, qui est un élément qui
est majeur pour le gouvernement, qui nous donne une vision et des orientations
pour revoir nos façons de faire, revoir la gouvernance au niveau des technologies de l'information, comment gérer
de manière plus efficace notre personnel, comment adopter des meilleures
pratiques au niveau contractuel, comment rendre les services technologiques
plus efficaces pour la population, ça, c'est un geste qui est très important.
Il y a également, comme je vous mentionnais un
petit peu plus tôt, la directive qui a été adoptée l'été passé spécifiquement par rapport aux enjeux qui sont
soulevés dans le rapport de l'UPAC et de la Vérificatrice générale, plus
particulièrement par rapport à des enjeux
d'intégrité comme les éléments que vous avez soulevés. Juste vous rappeler que,
dans le cadre de cette directive-là, on
demande aux ministères et aux organismes de se doter de lignes directrices. Ils
avaient jusqu'au mois de février 2016
pour le faire. Nous, on va s'assurer qu'ils l'ont fait. On va leur demander de
nous indiquer qu'ils nous ont confirmé ça.
Puis, comme
je mentionnais, un élément qui va être important, c'est qu'on va bâtir, à
partir de cette information-là, un
indice de performance au niveau de la gestion contractuelle. Donc, on va être
en mesure d'apprécier la performance des ministères puis des organismes. Évidemment, ça va être utile pour nous,
mais ça va être utile également pour vous et pour tous ceux qui sont concernés
puis qui sont intéressés par cette gestion-là. Donc, ça, on n'est plus juste
dans des outils, de l'information.
C'est des choses qu'on fait déjà beaucoup, mais on est comme rendus à l'autre
étape. On va regarder notre performance, on va regarder ce qu'on fait.
Puis, comme je mentionnais un petit peu plus
tôt, l'autre élément qui est majeur, bien, c'est la mise en place éventuellement d'un commissaire aux marchés
publics où, là, on va donner un forum aux gens de l'industrie qui ont des
choses à dire par rapport à la manière dont
les ministères et les organismes gèrent les contrats publics. Ils vont pouvoir
aller auprès de ce forum-là, le commissaire, et leur indiquer les enjeux
auxquels ils sont confrontés.
Donc, je vous dirais peut-être... oui,
rapidement.
• (16 heures) •
Le
Président (M. Gaudreault) :
Bien, c'est parce que je veux vraiment permettre aussi aux... Les blocs sont
courts, puis je veux vraiment permettre aux députés d'échanger avec tout
le monde, là. M. le député.
M. Drolet :
Écoutez, oui, effectivement, puis je suis content de vous entendre, qu'est-ce
que vous mentionnez là, sauf qu'on
sent quand même que, malgré tout ça, on peut s'interroger puis on a
naturellement à s'interroger aussi. Puis j'espère que vous allez prendre les moyens pour. Mais c'est surtout
aussi par rapport à tous les ajouts d'effectifs qui doivent se faire. J'aimerais juste valider parce que...
Est-ce que c'est un manque budgétaire? Est-ce que, quelque part, pour ajouter
des personnes qui sont quand même importantes,
qui sont au privé, que vous avez perdues... On a vu ça aux Transports.
Ils ont perdu des gens de grande expertise, mais ils reviennent par ricochet
dans le privé pour venir vous donner des expertises.
Mais est-ce que ça, on peut s'assurer que vous allez avoir... Quel plan
d'action allez-vous prendre? Parce qu'on le sait, on s'est fait dire tout à l'heure qu'il y
a des gens qui étaient ciblés pour faire les présentations de contrats ou qui
étaient dans l'appel d'offres demandé, mais
le Wayne Gretzky en question n'était pas là finalement pour le faire parce
que je pense que les expertises n'étaient pas là.
Alors,
avez-vous ce plan d'action là pour les expertises à venir pour être en mesure
d'être capable d'avoir des personnes qualifiées puis aussi naturellement
des besoins financiers pour faire suite à vos besoins, finalement?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : D'accord. Écoutez, je vous ai parlé tantôt de la
stratégie sur les technologies de l'information, là, qui a été présentée en
juin 2015. À la mesure 13 spécifiquement, il est indiqué que le
gouvernement a l'intention d'ajouter des
effectifs au niveau des technologies de l'information. Donc, ça répond
spécifiquement à votre préoccupation. Puis, je vous dirais, déjà cet automne, on a amorcé un concours pour aller faire
du recrutement au niveau du personnel en technologies de l'information, processus qui s'est terminé en février.
Donc, on est en train de recruter des gens au niveau des technologies de l'information pour se joindre
aux différents ministères et aux organismes. Donc, c'est un concours qui a eu lieu au cours des derniers mois. Donc,
vous voyez, il y a déjà une priorité qui est mise dans la stratégie à cet
égard-là, puis il y a des gestes qui
ont été posés pour aller chercher les nouveaux talents au niveau des
technologies de l'information pour venir rejoindre le gouvernement.
M. Drolet : ...monsieur...
Le Président (M. Gaudreault) :
Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre?
M. Bernier : Oui.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Montmorency.
M. Bernier : Bien oui!
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste à peu près 2 min 30 s.
M.
Bernier : 2 min 30 s? Ah! c'est très, très court. Je
veux saluer, bien sûr, M. Ouellet, M. Dumas. M. Ducharme.
Félicitations pour votre nomination! On est
heureux de vous voir comme conseiller. Maintenant, vous devenez actif au
niveau d'un organisme. On en est très heureux.
Écoutez, moi,
je vous écoute, j'ai eu la chance de travailler dans chacun de vos organismes
dans ma carrière et j'ai donc eu
l'opportunité de voir, au niveau des techniques de l'information, la croissance
et la décroissance et également les mouvements
de personnel. Et, tout le monde le mentionne, on va faire du recrutement, on va
avoir des nouvelles personnes, etc., sauf
que ce qu'on s'aperçoit, c'est que, dans plusieurs cas, les séniors s'en vont.
Ce que vous recrutez, c'est des juniors. Puis là, bien, pour être
capable de développer des... ou on en fait des cadres. À ce moment-là on peut
les garder plus longtemps. Ça vous va?
En ce qui regarde vos mesures de recrutement,
qu'est-ce vous faites exactement? Concrètement, là, comment est-ce qu'on fait pour recruter, là, des nouvelles
ressources à l'intérieur de vos services puis qu'à ce moment-là pour faire
les appels d'offres on n'aura pas besoin de
faire appel à des gens de l'extérieur pour les préparer, on va avoir des gens
qui vont être capables de les faire, les appels d'offres, là, chez vous?
Le Président (M. Gaudreault) :
Et la question étant?
M. Bernier : La question
étant : Qu'elles sont les mesures concrètes qui sont mises de l'avant?
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, à qui?
M. Bernier : Bien, à chacun des
organismes. Je pense que c'est intéressant.
Le Président (M. Gaudreault) :
Bon, O.K. On va commencer avec M. Dumas.
M. Ducharme (Éric) : Ducharme.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ducharme, pardon.
M. Bernier : M. Ducharme.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ducharme, oui.
M.
Ducharme (Éric) : À Revenu Québec, c'est 80 % d'employés internes
en technologies de l'information, là. C'est
quand même un chiffre important, là. C'était 70 % en 2012, et il y a eu un
choix d'embaucher à l'interne. On est allés en Europe. Il y a eu des foires d'emploi
pour trouver des bonnes personnes puis assurer d'augmenter la part des gens
de l'externe dans nos équipes parce qu'en
ayant des employés à l'interne on est capables de pairer dans des contrats
qu'on fait avec des gens de l'externe
et s'assurer que les internes travaillent avec des externes et qu'il y ait
vraiment un support ou une vérification au jour le jour des travaux qui
sont faits par les externes.
Par
ailleurs, j'aimerais juste ajouter, là, que plusieurs des éléments qui ont été
soulevés par le Vérificateur général datent
de 2012‑2013, et il y a eu beaucoup d'éléments qui ont été corrigés dans nos
façons de faire aujourd'hui. Donc, comme on le voit au niveau de
l'emploi, là, de passer de 70 % à 80 %, là, je pense que c'est
positif.
Le Président (M. Gaudreault) : Merci. En tout cas, c'est ce qui
met fin au bloc pour l'instant. On va y revenir tout à l'heure. Oui. Donc, M. le député de La Peltrie, pour 10
minutes pour le premier bloc de la deuxième opposition.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Bien, moi aussi, je vais
faire peut-être un petit laïus d'introduction pour vous dire que jamais, depuis que je suis député, et je
suis à la veille de célébrer mes 10 années comme député, je n'ai lu un rapport
aussi dévastateur de la part de la
Vérificatrice ou du Vérificateur général. C'est effectivement assez gênant, et
il faut bien comprendre que nos concitoyens
ont perdu des centaines de millions de dollars dans les différents projets
informatiques pour une part avec des
problèmes de collusion et de corruption, si on se fie au commissaire
Lafrenière, mais pour une grande part aussi avec des graves, graves,
graves lacunes de gestion. Et ça, c'est votre domaine à vous.
Je
dois vous dire que je ne suis absolument pas rassuré par les plans qui ont été
déposés par les différentes entités parce
que, comme le soulignait Mme la Vérificatrice générale, le problème, ce n'est
pas qu'il manquait de structures ou de règlements,
le problème, c'est qu'il manquait de compétences. Il manquait de compétences et
il manquait d'imputabilité. Et je
n'ai entendu aucune, aucune des organisations ici présentes me parler de compétences
et me parler d'imputabilité. Personne. Alors, je ne me sens pas rassuré
par ce que j'ai entendu.
M. Ouellet,
vous avez dit : On a mis en place un plan d'embauche pour aller chercher
des nouvelles ressources. Effectivement.
C'est un problème, d'ailleurs, parce que j'ai vu le plan d'embauche. Comment
pouvez-vous justifier que vous
fassiez un appel de candidatures et que vous n'exigiez même pas que les
diplômes soient complétés? Alors, ce que j'aimerais savoir, c'est quelles sont vos cibles d'embauche d'informaticiens
séniors. Et j'entends par sénior cinq ans ou plus.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M.
Ouellet (Yves) : Merci, M. le Président. Bien, écoutez, c'est
un concours qui a été mis en place pour aller chercher du personnel en technologies de l'information,
mais je comprends. Maintenant, quand on regarde les candidatures qui ont été soumises puis qu'on regarde leurs années
d'expérience, dans le cadre du concours, les gens qui ont 10 ans et plus
d'expérience représentaient près de 60 % des candidats. Donc, c'est un
concours qui nous a permis d'attirer puis d'intéresser
des gens qui, manifestement, ont de l'expérience. Quand on dit 10 ans et plus,
on pense que c'est des gens qui ont un profil intéressant.
M.
Caire :
60 % de combien?
M. Ouellet (Yves) :
C'est 60 % de 1 444.
M.
Caire : Donc, ce que vous me dites là, c'est qu'avec le
concours c'est plus... Ça fait quoi? 1 400, ça fait à peu près 600,
700...
M. Ouellet (Yves) :
Vous êtes à 840, environ.
M.
Caire :
...nouveaux informaticiens de 10 ans et plus que vous venez d'embaucher.
M. Ouellet (Yves) :
Pas embauchés, c'est des gens qui sont se qualifiés dans le cadre du concours.
M.
Caire :
Sont-ils embauchés, oui ou non?
M.
Ouellet (Yves) : Non. Ça, c'est une autre étape, là. On fait un
concours, les gens se qualifient, puis, à partir de ça, on crée une
banque de candidats à partir de laquelle les ministères peuvent aller chercher
des candidats.
M.
Caire : O.K. Alors, je vais reposer ma question. Quelles
sont vos cibles d'embauche d'informaticiens séniors?
M. Ouellet (Yves) :
Ce qu'on visait, c'était d'aller chercher 500 effectifs, 500 personnes, 500
spécialistes en technologies de l'information ou informaticiens. C'était ça,
l'objectif.
M.
Caire :
Séniors?
M.
Ouellet (Yves) : Séniors, bien, écoutez, ça dépend des besoins
des entreprises... pas des entreprises, des ministères et des organismes. Vous comprenez qu'il y a
différents besoins dans les différents ministères et organismes. Ce qu'on
peut vous dire, c'est qu'on a réussi à
intéresser, puis est-ce qu'on a réussi à avoir des candidats qui ont plus que
10 ans d'expérience...
M.
Caire : Mais, en tout respect, M. Ouellet, vous êtes en
train de noyer le poisson, là. Le rapport de la Vérificatrice générale dit : La lacune... et ça, c'est une
lacune qui existe depuis au moins une décennie, là, le manque d'expertise au
gouvernement du Québec. Puis je peux vous le
dire, moi, j'ai été consultant pendant 10 ans, là. Alors, ce n'est pas quelque
chose qui vient d'arriver, là. Depuis 1998,
j'ai été consultant. Depuis 1998, tout ce qui est écrit là-dedans, là, je l'ai
constaté. Ce que la Vérificatrice
générale dit, c'est qu'on manque de compétences à tous les niveaux dans les
différentes entités du gouvernement du Québec.
Je ne veux
pas savoir combien de personnes se qualifieraient... Combien vous voulez
d'informaticiens séniors pour régler ce problème-là, quelle est votre
cible d'embauche?
• (16 h 10) •
M. Ouellet (Yves) : Je vous
ai indiqué que la cible d'embauche, c'était 500. C'est ça, la cible d'embauche.
M.
Caire : Séniors.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, comme
je vous dis, je ne peux pas vous dire le niveau parce que c'est différent d'un
organisme à l'autre. Je n'ai pas le niveau
des besoins spécifiques partout, mais ce que je peux vous dire, c'est :
Lorsqu'on regarde les candidats, les
ministères et les organismes vont avoir la capacité d'aller chercher des gens
qui ont 10 ans et plus d'expérience.
Dans cette banque de candidats là, on parle d'environ près de 60 %, 58,4 % des candidats qui ont 10 ans
et plus d'expérience.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Caire :
Je comprends ce que vous me dites, M. Ouellet, mais le problème qu'on a dans
les ministères, c'est qu'on embauche
des juniors qui viennent faire leurs classes et, quand ils atteignent un
certain niveau d'expertise — puis là c'est documenté, là — ils se font recruter par ou des entités
municipales ou des entités autres du gouvernement, comme Hydro-Québec,
ou des entreprises privées.
Alors, oui,
je pense que c'est important, et ça m'apparaît extrêmement troublant qu'au
Secrétariat du Conseil du trésor,
comme dans les autres entités, on n'ait pas une cible précise du nombre
d'informaticiens séniors dont on a besoin pour rebâtir notre expertise. Alors, la question que j'ai envie de vous
poser, c'est : Comment se fait-il qu'une telle cible n'existe pas?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet
M. Ouellet
(Yves) : Merci. Comme je vous ai indiqué, on n'a pas les
besoins spécifiques de chacune des organisations, mais on sait qu'on
s'est fixé comme objectif 500 postes à combler. Puis, lorsqu'on regarde le
concours puis le nombre de candidats qu'on a
réussi à intéresser, on parle de plus de 1 400 candidatures qui ont été
classées. C'est quand même important. Et si, à la limite, je vous
dirais, si, à la limite, les 500 postes étaient pour des postes séniors,
supposons, bien, vous regardez dans la banque, vous en avez 840 qui sont 10 ans
et plus d'expérience.
M.
Caire :
Puis là vous me dites que vous ne savez pas le besoin des entités? Vous ne
pensez pas que définir les besoins, ça devrait être quelque chose de
prioritaire?
M. Ouellet
(Yves) : Ce que je vous indique, on connaît les besoins. Je
vous dis : Le niveau spécifique de tout ça, ça peut varier d'un
organisme à l'autre.
M.
Caire : Là, M.
Ouellet, vous les connaissez ou vous ne les connaissez pas, les besoins?
M. Ouellet (Yves) : Bien,
comme je vous dis, on connaît les besoins. On a identifié...
M.
Caire :
Bon. Donc, si vous connaissez les besoins, je repose ma question : De
combien d'informaticiens séniors avez-vous besoin?
M. Ouellet (Yves) : O.K. Bon,
là, je vous ai parlé de la capacité du gouvernement d'attirer des candidats d'expérience. Maintenant, dans le cadre de la
stratégie sur les technologies de l'information, il est indiqué qu'on va faire
un portrait spécifique, au niveau des différents organismes, du personnel en
TI, à quel endroit ils sont situés, c'est quoi, leur niveau d'expérience. Ça, c'est un portrait qui va être fait
annuellement. Donc là, on va l'avoir, l'information précise et pointue.
Et, à partir de ce portrait-là, on va demander aux ministères et aux organismes
de se doter d'une politique de main-d'oeuvre
en TI pour être en mesure d'identifier leurs besoins et de positionner les bons
éléments aux bons endroits. Et c'est le premier dirigeant de l'organisme
qui va être imputable et responsable de cette politique de main-d'oeuvre en TI
pour son organisme.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Caire : M. Ducharme, d'abord, je vous félicite sur
un élément. Vous êtes le seul qui avez dit : Nous, 80 % de
nos effectifs informatiques sont à l'interne. Vous êtes le seul de qui j'ai
entendu ça. Ce que j'aimerais savoir, c'est que ça se répartit comment. Parce que, si 80 % de
vos effectifs sont des juniors qui sortent de l'école... Alors, est-ce que vous
avez des cibles là-dessus aussi? Est-ce que
vous êtes capable de ventiler ce chiffre-là, nous dire combien vous avez de
séniors, d'intermédiaires, de juniors dans vos différents postes informatiques?
M.
Ducharme (Éric) : Rapidement, cette année, on a embauché 110
personnes, donc, pour combler les postes partis ou encore accroître les gens dans le secteur. La proportion des
séniors, juniors, je ne l'ai pas, mais peut-être M. Alain, là, peut compléter
l'information, là, après 14 jours à Revenu Québec.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, il vous reste 30 secondes, M. Alain.
M. Alain
(Patrice) : O.K. Merci. Patrice Alain, vice-président aux technologies
à l'Agence du revenu.
Bon, la proportion
que vous demandez, je ne l'ai pas exactement non plus, mais, grosso modo, on a
engagé beaucoup de conseillers experts. À
l'Agence du revenu, on a notre propre processus de recrutement, donc on fait
beaucoup de concours spécifiques pour aller chercher des gens qui ont
cinq ans ou 10 ans d'expérience, des profils très pointus actuellement sur le marché. On en fait en continu auprès de l'agence et, aussitôt
qu'on a un besoin, on l'affiche et on l'exploite.
M.
Caire :
J'imagine que ça met fin...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, c'était... Oui, c'est ça.
M.
Caire :
Oui, c'est ce que j'ai pensé.
Le Président (M. Gaudreault) : Désolé, M. le député. Alors, on retourne du côté du gouvernement avec M. le député de Montmorency.
M. Bernier :
Merci. Bon, ma question, elle s'adresserait à M. Ouellet. M. Ouellet, vous avez
parlé de votre stratégie... Parce que
moi, je dois rassurer mon voisin, là, mon voisin qui est payeur puis qui
regarde, là, de... Moi, ça fait une
dizaine d'années que je suis député, puis j'ai eu l'occasion
de participer à plusieurs études de crédits puis à plusieurs rapports
de comité puis qui nous disent que ça
va se corriger, ça va se
corriger, ça va se corriger. Mais mon voisin revient toujours
me voir puis il me dit : Dans le journal, il dit que ça va se
corriger, mais il a encore englouti une couple de milliards là-dedans,
ou on a perdu une couple de millions, ou il y a eu tel...
Là,
vous, là, vous avec combien de monde chez vous, là, pour assurer que vous avez
une stratégie, là? Combien vous avez
de personnes chez vous pour suivre ça puis être capables de vous assurer que
les ministères puis les organismes se conforment? Vous avez du monde, chez vous, qui
sont capables de... Regardez, la Vérificatrice
générale a parlé de la problématique au niveau des appels d'offres, qu'il y avait des gens de l'externe qui préparaient les appels d'offres, puis que, finalement,
on retrouvait ces gens-là dans les mêmes firmes qui avaient préparé l'appel
d'offres, avec les mêmes contrats. O.K.,
donc, j'imagine que les appels
d'offres, vous allez vouloir jeter un
coup d'oeil là-dessus maintenant. Vous allez
être capables de voir qu'est-ce qui
se passe suite à ce qui s'est passé au niveau de l'UPAC, là. Dites-moi, là,
qu'est-ce que vous avez comme
effectifs chez vous, là, pour vous assurer que vous allez mettre en place votre
stratégie puis que ça va bien fonctionner, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M. Ouellet (Yves) :
D'accord. Essentiellement, comme vous l'avez mentionné ou un de vos collègues
l'a mentionné, on a plusieurs
responsabilités, au secrétariat, en ce qui concerne spécifiquement les marchés publics et les technologies de l'information. Pour les marchés
publics, on parle de 60 effectifs et, pour les technologies de l'information,
on parle de 79 effectifs. Donc, c'est ces
équipes-là qui font la réglementation, qui font la formation, qui font la
vérification aussi de ces activités-là.
M.
Bernier : Donc, ils se
rendent sur le terrain, ils se rendent dans les ministères puis dans les
organismes puis ils vont voir comment ça se passe. C'est ça?
M. Ouellet (Yves) :
Il y en a une partie.
M. Bernier :
Il y en a une partie. O.K.
M.
Ouellet (Yves) :
Évidemment, vous comprenez que ce n'est pas tout ce monde-là qui... Ça,
c'est de l'activité de vérification, là. Ce n'est pas tout ce monde-là qui est en vérification, là, mais, oui, il y en a, des équipes de vérification.
M.
Bernier : O.K. La
vérificatrice, également, a souligné la problématique au niveau du suivi
des contrats en ce qui regarde... On a vu que les appels
d'offres, bon, on souhaite que ça
s'améliore, mais plusieurs de ces contrats-là, des appels d'offres, ça devient du journalier. C'est-à-dire que les compagnies, ce qu'elles vous offrent,
c'est du temps, elles définissent un
montant d'argent. Est-ce
que, dans votre stratégie, vous
prévoyez qu'on va aller davantage, là, à taux fixe ou on continue avec du journalier? À ce moment-là, l'appel d'offres, il peut se
faire rapidement quand c'est seulement du
temps, là, mais, quand on veut avoir un coût pour développer un logiciel ou
développer un nouveau projet ou ces choses-là...
Le
Président (M. Gaudreault) : M. Ouellet.
M. Ouellet (Yves) :
Oui. Juste 30 secondes.
M. Bernier :
Parce que la facture peut monter beaucoup, beaucoup, là...
M. Ouellet (Yves) :
Oui, tout à fait.
M.
Bernier : ...parce que, si on y va seulement en temps, on soumissionne
sur du temps. On soumissionne à 100 $ de l'heure ou à 125 $ de l'heure mais pour un montant global de 1,5
million, sauf qu'au fur et à mesure qu'on l'utilise, là, on arrive au 1,5 million, puis après ça,
bien, il en manque un peu parce qu'on en avait besoin ailleurs, et ainsi de suite, là.
M.
Ouellet (Yves) : Oui.
Non, c'est un élément qu'on avait identifié un peu pour les raisons que vous
avez soulignées. Dans la stratégie qui a été adoptée en juin 2015, à
l'axe 26, la mesure 26, on indique spécifiquement l'objectif, c'est : Comment qu'on peut faire en sorte de considérer
davantage les contrats à forfait
plutôt que du tarif horaire? Donc, on l'a identifié. C'est une de nos préoccupations
qu'on a.
Puis,
comme je vous disais, dans le cadre des lignes directrices qui ont été mises en
place au mois d'août 2015, qui demandent aux ministères et aux organismes
de se doter de leur propre ligne directrice, un des éléments qui va être
documenté, ça va être toute la question du forfaitaire par rapport au
journalier. Puis les ministères et les organismes devront justifier pourquoi qu'ils veulent aller dans du taux horaire plutôt
que du forfaitaire. Ça va être des éléments qu'on va être en mesure d'apprécier et qui vont faire
partie de l'indice de performance que je vous ai indiqué. Donc, ça, ça va être un des éléments qui vont être
mesurés puis qui vont être considérés.
• (16 h 20) •
M.
Bernier : La vérificatrice
souligne également, dans le cas de ces appels d'offres, qu'en ce qui regarde, bon,
le choix on donne un pourcentage de points
quand même assez important au niveau des effectifs qui vont être fournis par
l'entreprise. Mais ce qu'on nous dit aussi,
c'est que, finalement, il n'y a pas de contrôle à savoir si les personnes qui sont réellement identifiées à
être attribuées à ces contrats-là, est-ce que ce sont également... Est-ce qu'ils
sont également présents à l'intérieur du ministère ou de l'organisme pour
accomplir la tâche? Et de quelle façon les ministères et les organismes vont devoir contrôler ces gens-là pour
s'assurer de leur présence puis, autrement
dit, suivre leurs contrats?
On
me dit que... Je reprends les firmes d'ingénieurs. Quand on annonce, dans les
firmes d'ingénieurs, qu'on va en appel
d'offres, on identifie tel, tel, tel ingénieur qui va devoir y participer, puis
le client, il travaille avec ces ingénieurs-là. Dans le cas du gouvernement, ce qu'on s'aperçoit, c'est que, même si on les
identifie, je ne suis pas sûr que c'est eux autres qui vont faire le job, tu sais, parce qu'ils ne sont pas nécessairement présents. Tu sais, il y en a
une couple qui sont des séniors,
mais, des fois, on en passe une couple de juniors parce que
ça coûte meilleur marché, là. Comment est-ce
qu'on fait pour contrôler ça, là?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M.
Ouellet (Yves) : Je comprends. Écoutez, ça, c'est un élément aussi qui fait partie des
préoccupations qu'on a. C'est clair
que ça appartient à ceux qui ont à gérer le contrat d'apprécier... Dans le
cadre de la proposition qui a été faite par l'entreprise, ils ont mis le «king pin» ou le spécialiste x.
Si, au début du contrat, ils voient que cet individu-là, il ne se présente pas ou que ce n'est pas lui qui va
réaliser le contrat, ils peuvent mettre fin à ce contrat-là puis passer au
deuxième soumissionnaire. Ils ont
cette capacité-là, ils ont ce pouvoir-là. Puis c'est la même chose s'ils sont
en cours de contrat puis ils voient que c'était supposé d'être le
spécialiste x qui fait des travaux, puis ce n'est pas le cas.
M.
Bernier : Bien, on a vu,
dans les travaux de la Vérificatrice
générale, que, finalement,
c'est arrivé une fois, dans un
contrat, où on a mis fin au contrat parce
que ce n'étaient pas les bonnes
personnes qui étaient là sur l'ensemble
des contrats que le Vérificateur général a examinés, seulement qu'une fois.
M.
Ouellet (Yves) : Mais
là, vous comprenez, nous, on vous dit que c'est... Évidemment,
là, ce n'est pas une bonne pratique,
ce n'est pas acceptable. Maintenant, c'est à ceux qui gèrent le contrat d'en prendre
charge. Pour nous, on vous le dit au niveau de la réglementation, puis
on peut en faire, on fait des vérifications, on regarde tout ça, ce n'est pas acceptable. Si les gens vous disent que le
résultat du travail va être fait par un expert x, puis cet expert-là n'est pas
présent, ce n'est pas acceptable.
M.
Bernier : Bon, M. Dumas, M.
Ducharme, vous allez faire quoi par
rapport à ça, au suivi de l'exécution
des contrats, donc au niveau du personnel qui sont identifiés? Puis, dans vos appels d'offres puis dans
vos évaluations, vous donnez
un pointage pour le choix d'une entreprise en regard du personnel qui sont identifiés dans
ce contrat-là. Vous allez faire quoi? Est-ce que vous avez des mesures? Qu'est-ce
que vous faites avec ça?
M. Dumas
(Michel) : Effectivement qu'il est très important de...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Dumas.
M.
Dumas (Michel) : Oh! excusez-moi, M. le Président. Ce qu'on fait,
c'est qu'on s'assure d'abord que les ressources
stratégiques qui sont proposées dans les appels d'offres, donc dans les propositions des firmes... D'abord et
avant tout, ils ont l'obligation d'être présents. Donc, on a une série de clauses
de pénalité à appliquer si les ressources ne sont pas présentes, jusqu'à,
comme M. Ouellet le mentionnait, résilier le contrat en cas de non-présence.
Dans les deux
dernières années, on applique les clauses de pénalité de façon systématique, à
moins de force majeure. Évidemment, il faut comprendre que, si une ressource
externe tombe malade ou un élément grave, par force majeure, on accepte, dans un processus très encadré, le remplacement. Toutefois,
il faut que la personne proposée rencontre les mêmes critères, sinon
plus que la personne qui devait être sur place. Ça, c'est fondamental.
L'autre élément pour
lequel on peut remplacer une ressource, il faut se donner un peu de souplesse
comme organisation, c'est quand elle n'est pas satisfaisante pour
nous, quand la personne, qu'elle rentre, même si elle a 10 ans d'expérience, nous donne des biens livrables de
piètre qualité. Il faut se donner l'opportunité d'avoir à négocier avec
le fournisseur son retrait et le
remplacement par une ressource davantage compétente mais qui répond minimalement aux
critères de l'appel d'offres. Donc, c'est de cette façon-là qu'on fonctionne
chez nous.
M. Bernier :
M. Ducharme?
M.
Ducharme (Éric) : Bon, bien,
pour notre part, deux choses. Il y a des clauses d'indemnités compensatoires. Nos contrats en contiennent tous. Il y a
eu sept contrats de services pour lesquels on a appliqué des clauses pour un
montant de 452 000 $. Ce n'est pas un montant important, mais
il y a des... on a appliqué nos indemnités compensatoires qui étaient
prévues.
Par
ailleurs, dans le remplacement des ressources, on fait passer des examens aux
ressources qui sont remplacées. Il y a des examens à passer, et les gens
sont qualifiés pour le remplacement à partir d'examens.
M. Bernier :
Les examens qui sont faits chez vous, au niveau du ministère?
M. Ducharme
(Éric) : Oui, oui.
M. Bernier :
O.K., au niveau de l'agence, c'est-à-dire.
M.
Ducharme (Éric) : Il y a vraiment des questions. Il faut écrire des
programmes, il y a vraiment une validation de l'expertise de la personne
par rapport à un remplacement d'une ressource, là, qui était incluse dans le
contrat.
M. Bernier :
O.K.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. Il reste une vingtaine de secondes, là.
M. Bernier :
Une vingtaine de secondes? Bon, on va les mettre en banque.
Le Président (M.
Gaudreault) : On va attendre à votre prochain bloc. O.K. Alors,
on va passer au bloc de l'opposition officielle avec le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Merci, M. le Président. Alors, M. Ouellet, je reviens à vous. Tantôt,
vous avez parlé... on met des nouvelles
règles, vous les avez mises, ou elles sont là, ou elles s'en viennent. En tout cas, je tente de vous suivre dans tout ça, là. Tout le monde a l'air d'avoir son nouveau scénario, mais, nous,
ce qu'on s'attend, c'est des résultats. Les règles dont vous parlez, parce que c'est vous qui attribuez... Vous êtes en haut,
là. Ça le dit, hein, le Trésor décide des enjeux monétaires, et tout. Puis, si, un jour, il y a
des coupures, bien, vous allez dire : On coupe dans les contrats
informatiques, puis ça va s'en
aller dans à peu près tous les ministères.
Donc, de ces dites
règles là que vous nous parliez tantôt, est-ce que vous pouvez nous assurer...
Parce que la vérificatrice, c'est clair, le
rapport est clair, on parle d'expertise, on parle de manque de ressources, trop
de sous-traitance. Avec ce qu'on a
vécu, les gens au Revenu nous disent : Bien, nous, de notre bord, on a
80 % de gens à l'interne et 20 % de sous-traitance. Mon collègue a posé la question, ça ne veut peut-être
rien dire, si c'est tous ceux du bas puis c'est encore organisé en haut,
ceux qui donnent des contrats.
Est-ce
que, dans vos nouvelles règles, que vous semblez avoir donné un peu le mot
d'ordre, là, à tout le monde, est-ce
qu'on va s'assurer de ne pas revoir des cas comme... on a un exemple, là. Au
MESR, une ressource externe rédige un
appel d'offres pour ensuite être embauchée par la firme qui a obtenu le
contrat. Pour un autre dossier, cette même ressource externe, consultée pour la rédaction de l'appel
d'offres alors qu'elle... vous voyez où je veux en venir? Est-ce que vous
me garantissez aujourd'hui qu'on ne verra plus
ça dans aucun ministère? On va s'assurer d'avoir des gens compétents qui
sont au moins capables de rédiger des appels d'offres?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : D'accord.
Écoutez, ce que je peux vous garantir, c'est que les directives vont être mises
en place pour que ça ne se fasse pas.
Ça, c'est clair. Puis ce que je peux vous garantir, c'est qu'on va mettre en place des systèmes de vérification pour s'assurer de vérifier. Mais, vous comprenez,
avec la grandeur de l'appareil public, avec le nombre de contrats qui
sont faits, je ne peux pas vous assurer qu'on ne verra jamais ça. Mais, vous
savez...
M. Leclair :
Si l'intention y est, c'est déjà un bon départ.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, je
vous dirais que c'est plus que de l'intention. Nous, on est vraiment
dans l'action. Comme je vous dis, on
est passés comme à un autre niveau. Oui, c'est vrai qu'il y a
eu une période où on mettait beaucoup
de règlements, où on a fait beaucoup de formation. Là, on
est passés à un autre niveau. Là, on va faire un indice. On veut apprécier la performance des ministères
et des organismes. C'est très important. Mais on veut surtout aussi, il ne faut pas le
négliger, on veut surtout aussi donner un
forum à ceux qui sont dans le privé, à ceux qui font affaire avec le gouvernement pour être capables de nous
dire s'ils voient des choses qui les préoccupent, par exemple.
M. Leclair : Mais, en
tout cas, ces bouts-là, moi, je
trouve que, là, c'est du fignolage de couleurs de jardin, là, tu sais. Que tout
le monde se parle puis que ça
fonctionne. Je pense qu'avec les problèmes qu'on a au début, en amont de tout ça, je pense, c'est eux qu'il faut régler en
premier parce que c'est de là qu'on se fait avoir. Après ça, le fignolage,
ce sera beau pour tout le monde, puis tant
mieux si tout le monde s'entend bien. Ils sont à la bonne porte pour rédiger,
puis, tout le monde, il y a une bonne
communication. C'est bien, ça, mais je pense qu'on a des problèmes en amont de
ça.
Alors,
tantôt, mon collègue vous demande... Vous parlez d'une embauche de 500, et
tout. Est-ce que vous, comme... Vous,
au Trésor, est-ce que vous avez un mandat, un portefeuille pour dire :
Cette année, en 2016, au-delà de qu'on en engage 500, qu'on ait une banque de
2 000? Est-ce que le message est clair à tous les ministères? Là, on en a
juste une couple avec nous. C'est sûr
que c'est les majeurs, bien entendu, là, mais il y en a plein d'autres, là, qui
donnent des contrats informatiques
partout. Est-ce que votre message est clair? On va donner les moyens, les
ressources à tous les ministères pour
avoir, au minimum... ceux qui vont dicter les contrats, dicter nos besoins
seront de nous à l'interne. On ne sera plus dictés, dans l'avenir, de
nos besoins par l'externe.
Est-ce que ce
message-là passe? Est-ce que vous avez les moyens? Est-ce que vous avez lancé
un mot d'ordre dans les ministères, à
dire : On va mettre l'argent nécessaire? Parce que, d'un autre côté, si
vous ne le dites pas, puis on embauche
une firme pour venir nous dicter nos besoins, cet informaticien-là va vous
charger le 500 $ de l'heure mais sur un contrat. Vous allez le payer pareil. C'est aussi bien de le mettre à
l'interne. Et est-ce que ce message-là est passé? Est-ce que vous avez
les moyens? Est-ce qu'on va le voir en 2016?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
• (16 h 30) •
M. Ouellet
(Yves) : M. le Président, oui, on a les moyens, oui, le message
a été clair. Je pense qu'avec tout ce qui se fait... Puis une journée
comme aujourd'hui nous aide beaucoup pour sensibiliser. Vous avez un rôle
important là-dedans. Mais c'est clair, comme administration publique, on est
bien conscients de tous ces enjeux-là.
Je vous
dirais, l'élément qui est très important ici, ça va être les portraits de
main-d'oeuvre qu'on va faire au niveau des
TI. C'est-à-dire, on va le savoir. Présentement, on va savoir quels sont les effectifs au niveau des TI, c'est quoi, leur profil,
quel est leur niveau de responsabilité, sur quels postes ils sont. Puis ça, on va le
faire à chaque année. C'est-à-dire, on va être en mesure de voir où il y a
des enjeux au niveau de la compétence, où il y a des enjeux au niveau de la responsabilisation. Puis là on va demander à
chacun des dirigeants de se doter d'une politique spécifique au niveau de leurs ressources au niveau des
technologies de l'information pour combler ces besoins-là.
M.
Leclair : Donc, vous me
dites que ce n'est pas encore fait, ça, là. Ça, c'est la base. Je veux savoir
comment qu'on est équipés pour donner
un contrat, vous me dites que ce n'est pas encore fait, on s'en va vers ça.
C'est-u ça que je comprends? Je suis découragé!
M. Ouellet
(Yves) : Ce que je
vous dis, c'est que ce portrait-là, nous, on va l'avoir au Trésor. Là, compte tenu de tout ce qui se passe, on va le demander, on va l'avoir global. Puis
ce qu'on va faire à partir du portrait, on va demander aux organismes de
se doter d'une politique spécifique pour combler leurs...
M.
Leclair : Vous êtes moins
nerveux et surtout moins pressé que moi. Moi, je pensais qu'avec toutes vos nouvelles règles vous aviez mis ça
sur le «top of the list», là. On va avoir du monde qui va rédiger nos besoins.
Donc, on risque encore, pendant au moins une
année ou je ne sais pas combien de mois vous, vous vous donnez, mais de voir
encore des gens qui vont rédiger nos
besoins parce que vous dites : Là, je vais avoir un portrait de nos
besoins, de ce qu'on devra embaucher dans notre banque. On n'est pas
sortis de l'auberge.
M. Ouellet
(Yves) : Non, mais, c'est vrai, il y a beaucoup de travail qui
a été fait, mais il y a encore du travail à faire. Mais, je vous dirais, le portrait, le premier portrait devrait
être disponible assez rapidement, ça fait que ça va nous permettre...
M.
Leclair : Puis à la
finalité, là, je m'en vais un peu loin, je sais que vous ne vous êtes pas
rendus là, mais, exemple, là, dans une couple de mois, vous aurez votre
portrait, est-ce que le but global, quantifiable de ça sera de dire : Vous
voulez atteindre un seuil de maximum 30 %, 25 % de sous-traitance
dans tous les organismes du gouvernement?
M. Ouellet
(Yves) : C'est clair qu'à partir de l'information qui va être
disponible on va être capables d'avoir une vision plus stratégique de tout ça. Ça varie de ministère... et des
organismes. Les réalités sont différentes, les besoins sont différents.
M. Leclair : On peut parler de 4 %, 5 %, mais, je
veux dire, on ne peut pas parler, comme monsieur nous dit au Revenu, 80 % à l'interne. Puis, si on dit
que, dans le rapport, il y a environ 50 % qui se donne à l'externe, ça
veut dire qu'il y a du monde, là, qui n'ont personne à l'interne, là, si
on balance.
M.
Ouellet (Yves) : Oui, mais ce qui est important de mentionner,
on est comme la deuxième barrière, là, dans le fond. On va bâtir le portrait, on va demander les politiques, on va
rendre imputables les gestionnaires, mais chacun des gestionnaires, des premiers dirigeants
d'organismes, a cette responsabilité-là. Lui, dans son organisation, il n'a pas
besoin d'attendre que le Trésor lui demande de faire un portrait, de
mettre ses effectifs stratégiques...
M. Leclair : Entièrement d'accord, mais c'est vous qui rédigez la base de la règle.
Alors, vous, est-ce que vous allez
passer un message? Dites-le juste à moi, n'écoutez pas, là, c'est quoi, votre
«target»? C'est quoi, votre «target»? On
est-u à 30 %, 25 % ou on reste à 50 % puis, si tout va bien, un
jour, on dira qu'on est rendus à 25 %? Il faut que vous le donniez, le mot d'ordre à tout le monde, là,
dans les ministères, incluant ceux qui ne sont pas autour de la table, de dire :
On aimerait atteindre, d'ici deux, trois
ans, ou cinq ans, ou 10 ans, là... Je ne vous demande pas de faire de miracles,
vous n'êtes pas magiciens à ce que je
sache, mais il faut donner des règles claires pour dire : Il faut diminuer
la sous-traitance. Puis commençons surtout par le haut et non par le
bas.
M. Ouellet (Yves) :
Exact. Mais je pense...
M. Leclair :
J'attends votre chiffre, là, je suis inquiet.
M. Ouellet (Yves) :
O.K. Je ne vous donnerai pas de chiffre tout de suite parce que...
M. Leclair :
J'ai cru le comprendre.
M.
Ouellet (Yves) : ...je veux attendre d'avoir le... Non, mais
vous savez comment que c'est important. Avant de donner un chiffre, il faut être sûr qu'il est appuyé sur des bons
constats puis de la bonne information. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on travaille fort pour avoir
l'information puis un portrait qui est global. Puis, à partir de ça, on va être
capables d'apprécier la situation
spécifique des différents organismes et ministères. Mais ils n'ont pas besoin
d'attendre ça pour être en action. Vous comprenez qu'il y a une...
M. Leclair : Bien, si vous me dites que vous, vous avez donné le mot d'ordre de
dire : On aura les moyens au moins pour avoir les ressources
nécessaires des gens qui émettent et qui calculent nos besoins, à partir de là,
moi, je trouve que c'est encourageant si
tout ça est véridique et que les sommes vont suivre parce que, lorsqu'on parle
à un autre niveau que vous, des fois, ce n'est pas le même discours. On
est dans l'austérité puis on n'a pas une cent.
M.
Ouellet (Yves) : O.K. Mais déjà je peux vous indiquer qu'il y a
beaucoup de travail qui s'est fait à l'interne. Les postes stratégiques sont déjà identifiés. Les ministères et les
organismes sont au courant, ils savent c'est quoi qui est stratégique
comme postes au niveau des TI, là. Ça, c'est clair. Là, maintenant, ce que je
vous dis, nous, on va aller chercher
l'information, on va voir la situation spécifique des ministères et des
organismes puis on va leur demander de se donner une stratégie pour
faire en sorte qu'ils ne sont plus vulnérables, qu'ils ont les ressources...
M. Leclair : ...ces postes stratégiques là, qu'ils soient comblés à 90 %, à
part d'un ou deux... Vous prévoyez que ça va être fait quand?
M. Ouellet (Yves) :
Tout ce qui est stratégique devrait être comblé à 100 %.
M. Leclair :
En 2016?
M.
Ouellet (Yves) : Non, je ne vous dis pas quand. Je ne vous dis
pas quand. Je vous dis... Écoutez, on va avoir le portrait, ils vont avoir leur stratégie, mais on pose des gestes
importants. Puis, comme je vous dis, ils n'ont pas besoin d'attendre que
le Trésor vienne faire la vérification en arrière d'eux.
M. Leclair : Bien, vous me rassurez parce que vous dites qu'on ne reverra plus un
exemple comme que je vous ai cité tantôt. Donc, même s'il y a deux, trois postes qui
ne sont pas comblés, stratégiques, on ne verra pas de la sous-traitance aller
se donner un sous-contrat puis de se retrouver employée de... des choses.
Le Président (M.
Gaudreault) : Et, sur cette lancée, c'est ce qui met fin à
votre...
M. Leclair :
Déjà? Bien là, il m'en restait juste un petit bout.
Le
Président (M. Gaudreault) : On y reviendra plus tard. Alors, on
retourne du côté du gouvernement avec le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Ma question va être pour M. Ducharme. Je veux faire du pouce
un petit peu sur ce que mon collègue de
Montmorency a amené tantôt. On a vu, dans le rapport de la vérificatrice, que
certains contrats sont donnés en fonction des ressources qui sont fournies et on a vu que, dans certains cas, les
ressources qui sont fournies ne sont pas celles qui étaient initialement
prévues au contrat.
Vous nous avez mentionné tantôt, si j'ai bien
compris, que vous faites des tests, vous vous assurez que les personnes sont compétentes. Est-ce que les tests
sont faits par vous au ministère? Est-ce qu'il y a des coûts reliés à ça?
Est-ce que ce sont des ressources qui doivent faire les tests? Est-ce que ça
engendre des coûts supplémentaires?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : C'est fait à l'interne à Revenu Québec, donc une
salle où... et les gens ont un test, là, à questions ou à choix multiples et aussi à résoudre des problèmes de
programmation, là. Et on le fait passer à l'ensemble des ressources remplaçantes ou les ressources de...
Dans un contrat, on peut dire qu'il va y avoir 100 niveau I, et là, tu sais, s'il y en a 120 qui viennent, bien, on fait
l'examen aux 20 additionnels qui n'étaient pas listés. Est-ce qu'il y a des
coûts? Peut-être...
Le Président (M. Gaudreault) :
Monsieur Alain, si vous voulez compléter, oui.
M. Alain
(Patrice) : ...à ce que vient de dire M. Ducharme. Dans le fond, c'est
pour s'assurer d'avoir... Des fois, c'est
beau de regarder le C.V. de la ressource qui nous est proposée, de l'analyser,
d'en prendre note, mais rien de mieux que
faire une vérification réellement concrète. Quand on cherche beaucoup de
programmeurs, d'analystes programmeurs, on a besoin de savoir s'ils ont réellement les compétences pour faire le
travail qu'on veut leur faire faire. C'est de là qu'on a conçu des examens pratiques que les firmes ont
acceptés. Donc, ils nous proposent une ressource, on fait passer l'examen et, si la ressource échoue l'examen, on demande à
la firme, on dit : Tu nous envoies un autre profil, une autre ressource.
On s'assure, de cette façon-là, d'avoir des
systèmes de meilleure qualité, une meilleure robustesse et beaucoup de
meilleure stabilité.
M.
Girard : Donc, à la base, quand la firme soumissionne, qu'elle
dit : Voici les ressources, ils ont été validés. Si ces
ressources-là ne se présentent pas, les nouvelles ressources, il va y avoir des
validations qui vont se faire.
M. Alain (Patrice) : C'est ça.
M.
Girard : M. Ouellet, vous nous disiez tantôt que le ministère ou
organisme a toujours le choix, si les ressources ne sont pas les bonnes,
d'aller au deuxième soumissionnaire. Est-ce que je me trompe?
M. Ouellet
(Yves) : Avant que le contrat soit débuté, ils peuvent aller au
deuxième soumissionnaire puis, une fois que le contrat est débuté, ils
peuvent résilier le contrat si ce n'est pas à leur satisfaction.
M.
Girard : O.K. Je reviens à M. Ducharme. On nous dit qu'à Revenu Québec
un contrat de 7,6 millions a été donné. Dans ce contrat-là,
l'expérience et la pertinence des ressources valaient 55 % de la note, ce
qui a permis à la firme de se qualifier. Et
on nous mentionne qu'il y a 19 personnes qui étaient affectées à ce contrat-là,
et seulement une des 19 s'est
présentée. Donc, ça veut dire qu'on en a remplacé 18 sur 19. Est-ce qu'on n'est
pas mieux de passer à un autre fournisseur,
là? Il faut repasser les tests à ces 18 personnes là? Ça, c'est ce qui nous a
été mentionné dans le rapport de la Vérificatrice
générale : un sur 19. On a donné le contrat. 55 % de notre
évaluation, on a dit : On fait ça sur nos ressources. On a 19 personnes. C'est 19 bonnes personnes qui
peuvent faire le contrat. Parfait, on vous donne le contrat parce qu'en grande partie vous avez 19 bonnes ressources. Ils
nous en envoient une sur les 19, et on a donné le contrat quand même.
J'ai un petit peu de misère avec ça.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, qui veut répondre? M. Ducharme? M. Alain.
M. Alain
(Patrice) : O.K., merci. Le contrat que vous faites référence, comme
de fait, il y a une problématique, seulement
une ressource sur les 19 qu'on a demandées était présente. Il faut comprendre
que c'est des contrats qui s'étalent sur
un délai de trois ans, règle générale, puis, quand on demande au
soumissionnaire de donner des profils, des exemples de ressources qu'il possède chez lui, il nous
donne des caractéristiques, on les analyse puis, à un moment donné, on attribue
le contrat à une des firmes. On n'était
souvent pas en mesure de dire à quel moment on va faire la demande de la
ressource. Des fois, c'est, le lendemain, mais, des fois, c'est trois
mois plus tard ou six mois plus tard.
Ça fait que
ce qui est... On ne veut pas être en difficulté d'obliger le fournisseur quand
on fait une demande de ressource six mois plus tard, après le début du
contrat, d'exiger que la ressource qu'il avait indiquée dans son appel d'offres
soit présente, compte tenu qu'elle a peut-être été assignée à d'autres contrats
à l'extérieur. Mais on est très exigeants.
Quand c'est des ressources stratégiques, il y a des pénalités, et on fait appliquer les pénalités à tout moment.
• (16 h 40) •
M. Ducharme (Éric) : Peut-être un complément
d'information.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M.
Ducharme (Éric) : Dans le
plan d'action, on indique aussi qu'on réfléchit, là, pour changer le processus,
là, de qualifier, comme... Ce
qu'Alain me dit souvent : Si on a besoin de menuisiers, de plombiers, on
va qualifier c'est quoi, le plombier,
c'est quoi, le menuisier. Puis, quand on a un contrat à faire, bien, ça en prend
deux de lui ou deux de l'autre. Puis
on va s'assurer, par une qualification générale... puis on va voir, là, avec
nos collègues, là, c'est quoi la... il y a
des travaux, là, puis aussi on va
aller voir les meilleures expériences dans le secteur privé, dans le domaine des assurances ou à l'étranger,
là, pour voir quelle est la meilleure façon de faire pour éviter, là...
s'assurer d'avoir les bonnes ressources sans pour autant... pour faire réaliser
les travaux à moindre coût possible.
M. Girard : Merci. Toujours dans le même thème, donc le suivi de contrat,
dans ce cas-là, c'était pour un suivi, effectivement. Je vais passer maintenant
à M. Dumas. Concernant la CSST, on nous parle d'un contrat, dépassement important, un contrat signé de 269 500 $,
et les travaux réalisés par le fournisseur ont représenté 1,5 million de
dollars. Cinq fois plus.
On parle
depuis tantôt de règles, de règles qui sont mises en place. On va mettre des
règles en place, des mesures de
contrôle, etc. Moi, j'ai des règles dans la vie, des règles qui sont associées
beaucoup à mes valeurs, mes valeurs qui m'ont été inculquées par mes parents : intégrité, justice, loyauté.
On a des valeurs comme individu. Mais il y a une valeur qui n'est peut-être pas une valeur mais qui est
une règle que je me sers souvent, que je me suis servi dans le privé beaucoup,
et on appelle ça le GBS. Quelque part, il y
a du gros bon sens qu'on doit mettre en place. Et il me semble que ça ne prend
pas des règles énormes et ça ne prend pas
des mandats pour se rendre compte qu'il y a quelque chose qui cloche, puis
ça doit allumer une lumière rouge quelque part. Comment se fait-il qu'on a un
dépassement de coût de 269 500 $ à 1,5 million sur un contrat
qui avait déjà été signé?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Dumas.
M. Dumas
(Michel) : M. le Président. D'abord, bien important que, dans ce
contrat-là particulier, le contrat comme tel faisait partie... c'est un sous-ensemble d'un contrat de
3,2 millions. Donc, l'enveloppe maximale n'a jamais été dépassée, jamais l'organisation n'a dépassé le
3,2 millions. C'est un appel d'offres qui permettait de qualifier
différents corps de métier — j'essaie de vous l'exprimer un petit
peu — pour
lesquels, à des moments précis où on avait des besoins, exemple, d'un plombier ou d'un architecte, on allait
chercher cette ressource-là au bon moment pour répondre à un besoin précis
d'une organisation avec des activités très détaillées puis un livrable très
précis.
Évidemment
que, dans nos appels d'offres, il y a une clause qui est publique, évidemment,
qui mentionne que les estimés sont là
à titre indicatif, elle est un peu traduite de cette façon-là, et que ce n'est
ni un minimum ni un maximum, et qu'il
n'y a aucun engagement potentiel de la commission à cet égard. Donc, ça, c'est
clair pour tous les fournisseurs au départ.
Évidemment,
on est conscients que cet écart-là après coup, quand on l'analyse, il est
grand. Et ça, on l'admet, évidemment,
et on en a discuté avec le vérificateur. Ce que nous avons fait depuis,
évidemment, et ça, c'est en vigueur depuis
déjà un an et demi chez nous, ces écarts entre chacun des corps de métier, dans
le cours de l'appel d'offres, sont maintenant limités à 15 % de
variation seulement. Terminé.
Pour
améliorer, hein, améliorer la transparence, bien que la clause était très
claire pour tout le monde, il y a quand même, après coup, quand tu l'analyses... Quand je vous disais tout à
l'heure que c'est un processus d'amélioration continue de la gestion contractuelle, il faut faire preuve
d'humilité puis être capable de s'ajuster au fur et à mesure. Et c'est ce que
nous avons fait dans ce cas précis.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Girard : Il me reste une minute. Je veux revenir sur ce que vous avez
mentionné tantôt, ça me semblait intéressant.
Vous me parliez d'une moyenne de 2,5 soumissionnaires qui est rendue à
8,5. Est-ce que c'est quand même toujours
les mêmes entreprises qui ont les contrats? On a plus de soumissionnaires, mais
est-ce qu'on a plus d'entreprises, aussi,
qui ont des contrats avec les ministères? C'est bien d'avoir plus de
soumissionnaires, mais il faut s'assurer aussi d'avoir une plus grande
ouverture avec un plus grand nombre d'entreprises. Avez-vous des données à ce
niveau-là?
M. Dumas
(Michel) : Tout à fait. M. le Président, écoutez, on est fiers de
pouvoir dire aujourd'hui qu'on peut passer
de 2,5 à 8,5. Je pense que c'est un travail de collaboration extraordinaire
entre les différents paliers du gouvernement, autant le Trésor, qui nous accompagne, nos collègues, parce qu'on
pratique puis on essaie d'échanger sur les bons coups également avec les
autres organisations. Donc, ça, c'est bon. Donc, de 2,5 à 8,5, vous avez
raison, c'est un élément.
Ce qu'on
constate dans notre organisation depuis 2013... Vous savez, il y a toujours
un grand thème, au gouvernement
on entend ça beaucoup, les firmes à trois
lettres qui ont beaucoup de contrats, etc., les grandes entreprises. Ce
qu'on constate depuis 2013 chez nous,
c'est que les grandes entreprises, en 2013, avaient environ 59... tout près de
60 % de nos contrats.
Aujourd'hui, c'est la PME qui a plus que 65 % de nos contrats.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. Dumas. Ça met fin à ce
bloc présentement. On retourne du côté de la deuxième opposition avec le
député de La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. M. Ouellet, tout à l'heure dans votre intervention,
vous avez parlé de l'imputabilité,
puis c'est un élément que j'aimerais aborder parce que ça a été survolé, mais
vous n'êtes pas entré dans les détails tellement. On va s'entendre, vous et moi, pour dire que le
rapport de la Vérificatrice générale est assez dévastateur. Le Secrétariat du Conseil du trésor ou une entité
qui relève de lui, soit le CSPQ, est mentionné à de nombreuses reprises pour des faits qui sont inquiétants. Pourtant,
j'ai vérifié, et, en 2015, il n'y a eu aucun congédiement au Secrétariat du
Conseil du trésor. Est-ce que je dois
comprendre que vous êtes satisfait de la performance des gestionnaires de ceux
qui avaient à faire appliquer les règlements au sein des entités du
gouvernement?
M. Ouellet (Yves) :
Pouvez-vous répéter votre question? Vous parlez des gens au secrétariat ou au
CSPQ?
M.
Caire :
Bien, en fait, j'aurais envie de vous dire les deux, là, parce que le CSPQ
relève du Secrétariat du Conseil du trésor, mais je parle des deux
entités.
M. Ouellet
(Yves) : O.K. Donc, peut-être juste pour précision, le CSPQ ne
relève pas du secrétariat, il relève du président, du ministre directement. C'est ça, il n'est pas... Donc, vous
faites référence à des gens au secrétariat par rapport à une situation
au CSPQ?
M.
Caire :
Bien, je lis le rapport du Vérificateur général où on dit que, bon, dans les
faits, le travail de vérification, le travail d'accompagnement au niveau
du Secrétariat du Conseil du trésor n'a pas été bien fait. Vous n'avez pas de portrait global. On a eu cet échange-là tout à
l'heure au niveau des besoins informatiques. Il y a plusieurs, plusieurs
lacunes qui expliquent l'état de délabrement de nos projets
informatiques, et il y en a plusieurs qui relèvent de l'autorité du Secrétariat
du Conseil du trésor.
Alors, tout à
l'heure, on a parlé d'imputabilité. Moi, je me dis : Bon, bien, il y a
quelqu'un quelque part qui est responsable
de ça, de ce fiasco-là. Il y a quelqu'un qui en est responsable, de ce
fiasco-là. Et, quand je fais les vérifications au Secrétariat du Conseil
du trésor, je vois qu'il y a eu zéro congédiement. Donc, je vous pose à vous la
question, grand patron du Secrétariat du
Conseil du trésor : Est-ce à dire que vous êtes satisfait du travail qui a
été fait par votre entité?
M. Ouellet
(Yves) : Je comprends. Comme je vous indiquais, ce n'est pas
une entité du secrétariat, c'est une entité autonome, CSPQ, qui relève
du...
M.
Caire : Mais je ne
parle pas juste du CSPQ, là, je parle...
M. Ouellet (Yves) : O.K. Mais
ça va être la même chose. CSPQ...
M.
Caire : L'ensemble
de l'oeuvre.
M. Ouellet
(Yves) : L'ensemble de l'oeuvre, d'autres organismes, c'est
clair que l'imputabilité par rapport à la gestion d'un ministère ou d'un organisme, celui qui est imputable, c'est
le président ou le sous-ministre. C'est lui qui est imputable de sa gestion, c'est lui qui est
imputable de ses choix. Ça, c'est clair. Donc, nous, on est là, on fait des
règles, on fait des formations, on
fait des vérifications, mais celui qui est imputable... Ils font des choix. Les
gestionnaires font leurs choix et ils doivent en répondre. Ça, c'est
clair. Donc, juste... Ce n'est pas les gens qui font les règlements.
M.
Caire : Donc, ce
que vous nous dites en gros, c'est que, pour vous, au Secrétariat du Conseil du
trésor, la situation... Puis je pense que,
de ce côté-ci de la table, là, on a tous exprimé à quel point on était un peu
découragés, là, je vais le dire comme
ça, par cette situation-là. Vous, vous dites : Nous, au niveau du
Secrétariat du Conseil du trésor, notre
travail a été fait. Il y a des lacunes, mais elles sont mineures, puis on va
corriger ça. Mais, essentiellement, c'est aux entités à se prendre en main parce que ce sont les entités qui sont
responsables des dérives informatiques au gouvernement du Québec. Si je
résume votre pensée, là, c'est là qu'on s'en va?
M. Ouellet (Yves) : Je pense
que c'est une question qui est importante, là.
M.
Caire : Oui, je
suis d'accord.
M. Ouellet
(Yves) : Ce que je vous indique, la première chose, c'est que
c'est une question qui est prise très au sérieux par le gouvernement au
complet, par les ministères et les organismes et en particulier par le
Secrétariat du Conseil du trésor. Puis ce
que je vous ai indiqué, c'est qu'il y a des gestes importants, il y a des
initiatives importantes qui ont été
prises, en particulier depuis la dernière année, pour corriger la situation
puis faire en sorte que le gouvernement soit exemplaire au niveau de la gestion des technologies de l'information.
Je l'ai mentionné, il y a eu une stratégie au mois de juin 2015, il y a
eu une directive...
• (16 h 50) •
M.
Caire :
Mais on passe à côté de la question
fondamentale, M. Ouellet, de l'imputabilité. On est face à une dérive
informatique importante, et j'essaie de peser mes mots, là, qui a coûté
des centaines de millions de dollars aux Québécois pour des systèmes informatiques qui ne seront pas
livrés, ou sont désuets, ou ne verront jamais le jour, hein? Ça, c'est la réalité informatique, là, de l'ensemble du
gouvernement. Vous avez parlé d'imputabilité tout à l'heure. Moi, je veux
savoir qui est imputable de ça, qui est
responsable de ça et où sont-ils rendus aujourd'hui. Alors, ce que je constate,
c'est qu'au Secrétariat — puis il y a d'autres entités, là, on parlera
aux autres entités plus tard — mais, au Secrétariat du Conseil du trésor, personne n'a
été congédié. Donc, j'en conclus que vous, le grand patron du Secrétariat du
Conseil du trésor pour l'administration,
vous jugez qu'il n'y a personne là-dedans qui était responsable ou qui doit
assumer des responsabilités par
rapport à cette dérive-là. C'est la conclusion à laquelle j'en arrive. Est-ce
que vous, vous avez des explications là-dessus?
M.
Ouellet (Yves) : Comme je vous mentionne, le rôle... C'est
important de comprendre les rôles et responsabilités. Les dirigeants d'organisme ont des
responsabilités, le secrétariat a des responsabilités, le Vérificateur général,
tout ça. Il y a plein d'acteurs qui
sont impliqués dans la gestion contractuelle, et tout le monde a sa
responsabilité. Ce que je vous indique,
c'est qu'au niveau du secrétariat, notre responsabilité, c'est de mettre en
place des règlements, de faire de la formation, puis de s'assurer que les gens sont bien informés, puis de faire des
vérifications lorsque c'est le cas. Mais votre question très pointue et précise de l'imputabilité, c'est
clair, l'imputabilité, elle est au premier dirigeant d'un organisme et d'un
ministère. C'est lui qui est imputable de ses décisions. C'est lui qui est
imputable d'appliquer les règles et règlements
M.
Caire : Parfait. Alors, merci. M. Ducharme, il y a eu chez
vous un contrat de 7,6 millions de dollars où seulement 5 % des ressources prévues, ça c'est une sur
19... qui avaient l'expérience et la pertinence de ces ressources, qui valaient
pour 55 %. Ça, c'est écrit noir sur
blanc dans le rapport du... Parce que ça, c'est réglementé, là. Là, là, on
s'entend, là. Ça, il y a un règlement qui existe, qui dit qu'on ne peut pas
faire ça, pas besoin de faire des nouvelles règles. Qui était
responsable de l'application de ça chez vous et est-il encore à votre emploi?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : C'est en 2012. Je ne peux pas... Moi, je n'étais pas
là. Nous n'étions pas là. Par ailleurs, c'est quelque chose qui ne
surviendra plus, là, avec toutes les règles qu'on se donne au niveau de
l'imputabilité.
M.
Caire :
O.K. Donc, vous ne savez pas ce qui est arrivé? C'est ça que vous me dites?
M.
Ducharme (Éric) : Non, mais, tantôt, on a discuté de ce contrat-là en
particulier où on a vérifié que les gens qui remplaçaient étaient de la
même qualité.
M.
Caire : Non, non, non. Je comprends. Je comprends. Puis,
tantôt, je vous ai dit bravo pour les efforts à venir.
M. Ducharme
(Éric) : Mais ça, c'est un effort dans le passé. On l'a validé, ce
contrat-là, là.
M.
Caire : Oui. C'est parce que le problème, c'est que l'argent
qu'on a mis là-dedans puis les sous qu'on a mis là-dedans... et aujourd'hui on en aurait besoin. Et, moi, ma question
sur l'imputabilité puis le message qu'on envoie aux futurs administrateurs dans la fonction publique
sur l'imputabilité, je veux savoir c'est quoi, ce message-là. Donc, il y a
quelqu'un, là, qui est responsable des
dérives qui sont arrivées chez vous. Je veux savoir... qui est-il? Est-il
encore là?
M. Ducharme
(Éric) : Bien, je ne peux pas répondre directement.
M.
Caire :
C'est parce que, là, j'entends un peu partout que personne n'est responsable de
rien.
M. Ducharme
(Éric) : Non, mais c'est un contrat de quelle année? 2012?
M.
Caire :
Oui.
M. Alain
(Patrice) : 2012. Et aujourd'hui... Si je peux me permettre, M. le
Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, oui.
M.
Alain (Patrice) : Dans le fond, comme on l'a dit, ce n'est pas un
genre de contrat où il rentrait 19 personnes le lendemain de
l'attribution du contrat. M. Ducharme en a parlé tantôt, c'était un genre
d'appel d'offres ouvert, style entrepreneur
général, où on dit : On pense avoir besoin de menuisiers, de plombiers,
d'électriciens, de plâtriers dans les prochaines
années. Donc, c'est... ouverture contractuelle sur un ensemble de possibilités,
et, lorsqu'on a besoin de plâtriers, c'est
une journée que le toit coule, on a besoin d'avoir un plâtrier et puis on
demande à la firme : Pouvez-vous nous prêter... avoir un plâtrier qui viendrait intervenir chez
nous? Là, là, on demande le profil qui est indiqué, l'individu qui a été
demandé en appel d'offres, on demande de l'avoir. Dans ce cas-là, si la personne
n'est plus à l'emploi de la firme ou elle a été affectée à d'autres mandats à l'extérieur parce qu'on le demande six mois plus tard ou un an plus tard, on demande une
ressource équivalente ou supérieure. C'est à ce moment-là qu'on arrive.
Là, on fait des...
M.
Caire : Non, mais
vous me dites quoi? Que, finalement, la Vérificatrice
générale a mis ça dans son rapport...
Le Président (M.
Gaudreault) : Il reste 20 secondes.
M.
Ducharme (Éric) : Si je peux
ajouter, on a utilisé les personnes qui étaient... les 19 personnes, elles ont
été utilisées, sauf que ce n'étaient pas les bonnes, là, elles ont été
remplacées.
M.
Caire :
Oui, mais, non, ça, je comprends ça.
M. Ducharme (Éric) : Et, dans ce
temps-là, on doit établir sur papier que celles qui ont remplacé étaient des
personnes qui avaient les bonnes qualifications pour le faire.
M.
Caire : Mais il y a
quelqu'un qui a laissé faire ça.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est tout le temps qu'on avait pour votre
bloc, M. le député, malheureusement. On va revenir tout à
l'heure.
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, oui. On retourne du côté du gouvernement avec le député de
Saint-Maurice.
M.
Giguère : Oui, merci, M. le Président. Donc, moi, je voudrais
féliciter, là, la vérificatrice avec son rapport. C'est un rapport complet. Tout ce qui est dedans, par exemple,
quand on a vu ça, tantôt, tous les collègues ici, ce côté-ci, peu importe la formation, les deux bras nous
tombent quand on voit ça parce que, ce soir, moi, je retourne à Shawinigan, puis mon voisin, ce soir, là, qui nous
a écoutés tout l'après-midi, là, ça fait deux heures que je suis ici, ça
fait deux heures que j'écoute, puis je me
mets à sa place. Puis vous débarquez ici, vous êtes une vingtaine de personnes,
puis ce film d'horreur là, il y a des
acteurs. Puis, comme mon collègue a dit tantôt, si le chapeau vous fait, portez-le,
ce film d'horreur là, les acteurs
sont en face de nous. Qu'est-ce que je réponds ce soir à mon voisin? Qu'est-ce
qui va faire qu'il va avoir confiance
au gouvernement, à l'État? C'est important, ça. On revient à la base : la
confiance, le gros bon sens.
Moi, aussi,
je suis agriculteur. Quand j'ai vu ça, j'en parlais avec mes collègues,
n'importe quelle page que je vais prendre
de ça, je l'applique et je fais faillite tout de suite, je fais faillite. C'est
mon argent, mais, vous, tous vos salaires sont payés par mon voisin, ce soir, que je vais rencontrer. Qu'est-ce
que je vais lui dire? Qu'est-ce que vous allez faire pour regagner la confiance, pour qu'on soit fiers
de notre machine, de notre État? C'est simple. Ça fait deux heures qu'on
est ici. Puis, honnêtement, je ne peux pas
dire que j'ai beaucoup plus confiance que voilà deux heures, moi,
personnellement. Et j'aimerais avoir une réponse pour mon voisin
surtout.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet, oui.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, comme je mentionnais précédemment, je pense
qu'il y a des initiatives qui ont été prises, il y a des gestes qui ont été posés, qui vont changer les choses, les
façons de faire. C'est peut-être un peu technique, là, la stratégie qui a été adoptée en juin 2015, mais,
quand même, à l'intérieur de cette stratégie-là, il y a des axes d'intervention
qui vont changer les façons de faire. On ne
veut plus faire les choses comme on les faisait autrement. Ça, c'est un élément
qui est important. Il y a des gestes
qui ont été pris. Il y a des positions puis des initiatives qui ont été prises
depuis le rapport de la vérificatrice pour changer la situation.
Comme je vous
disais, puis la vérificatrice l'a mentionné, c'est le rôle du secrétariat de
mettre en place des règles, des règlements, puis c'est ce qu'on fait. Là, comme
on mentionnait, on va un cran plus loin. Là, on va apprécier la performance des ministères et des organismes
par rapport à la gestion contractuelle. On pourrait se dire : On n'aurait
pas voulu se rendre là, peut-être, mais
c'est là qu'on est rendus. Ça fait que c'est ça qu'on est en train de bâtir. Ça
fait qu'on va être en mesure
d'apprécier, nous, mais surtout les parlementaires, puis probablement que votre
voisin, il va être capable de voir le
score en termes de gestion contractuelle des ministères et des organismes. Il
va être capable de voir si ça s'améliore
ou non. Ça va être de l'information qui va être rendue publique. Ça devrait
aider beaucoup à améliorer la gestion, l'élément qui est important.
Puis l'autre
élément, au même titre que ce qu'on a vu avec l'UPAC puis l'AMF, l'Autorité des
marchés financiers, qui regarde ce
qui se fait du côté des entreprises privées qui font affaire avec le
gouvernement, dorénavant, on leur demande de montrer patte blanche, d'avoir un certificat pour faire affaire avec
le gouvernement, là, on va donner un forum où les entreprises privées qui, elles, font affaire avec
le gouvernement et ne sont pas satisfaites de certaines situations, elles vont
avoir un forum pour aller s'exprimer et indiquer qu'il y a des choses qui ne
leur conviennent pas. Ça aussi, je pense que c'est important.
C'est
peut-être un peu compliqué, des fois, à expliquer à votre voisin, mais je pense
que ça vaut la peine parce que ça,
c'est vraiment différent de ce qu'on a fait jusqu'à maintenant où c'était de
faire des règles, de faire de la formation. Là, on est vraiment rendus dans... on apprécie la performance, on fait
des vérifications puis on donne des
moyens au privé d'avoir un forum.
• (17 heures) •
M. Giguère : O.K. J'aimerais ça
avoir une réponse de vos collègues aussi.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Dumas.
M. Dumas
(Michel) : Merci, M. le Président. Écoutez, tout comme vous, je suis aussi préoccupé parce qu'effectivement
on est tous des payeurs de taxes, mais, en même temps, il faut poursuivre. Moi,
j'ai toujours dit la même chose : C'est à force de travail et de
rigueur qu'on va arriver à poursuivre l'amélioration. Rien n'est parfait, tout
est perfectible, évidemment. Je vous l'ai
dit dès le départ tout à l'heure, la gestion contractuelle, c'est un monde
dynamique. On
fait affaire avec le secteur privé, il faut adapter les pratiques, il faut être
vigilants. Je pense qu'on a tous des plans ici qui permettent de faire des avancées. Je vous ai donné quelques
statistiques, tout à l'heure, qui permettent de voir qu'on fait des
progrès mais qu'il en reste encore à faire, des statistiques d'ouverture de
marché. Dans votre circonscription, M. le
député, je suis convaincu que les PME seraient contentes d'entendre dire qu'on
fait davantage de place aux PME maintenant dans l'industrie des technologies de
l'information. Je pense que ça, c'est structurant comme démarche. De faire en sorte également de poursuivre. Quand on
diminue les coûts des externes de 15 % en deux ans et demi, ça veut
dire que nos appels d'offres, les mesures
qu'on a mises en place continuent à porter fruit. Mais la dernière qu'il faut
faire, c'est d'arrêter parce que, si on arrête, dans deux ans, ça va
être à recommencer.
Donc, il faut
toujours poursuivre et même accentuer, je vous dirais, par différentes mesures,
notamment par la gouvernance de nos
organisations. De plus en plus, nos conseils d'administration s'impliquent dans
la gouvernance et la gestion des
technologies de l'information parce qu'ils comprennent bien que c'est vraiment
le levier stratégique pour servir des citoyens au Québec aujourd'hui et
demain. Donc, les technologies sont au coeur des prestations de services.
Nous à la
commission, on indemnise les travailleurs accidentés pour 2 milliards par
année à l'aide des technologies de
l'information. Donc, on fait vivre des familles, on met du pain et du beurre.
Donc, il faut poursuivre dans ce sens-là et il faut, avec l'aide du Trésor et nos dirigeants, diminuer notre
dépendance à l'externe et reprendre la gouvernance à l'interne totalement. Elle est déjà en place. Il faut
poursuivre ça, l'accentuer pour que, quand on parle de définir des besoins,
quand on parle de profil stratégique
comme des conseillers en architecture séniors, des gestionnaires de projet,
cette expertise-là, on doit la
retrouver dans notre institution. Et, pour ça, il faut que les jeunes aient
confiance en l'appareil et aux projets qu'on peut leur donner également,
sinon ils ne viendront pas travailler pour nous. Donc, il faut leur faire voir
que les technologies de l'information au
gouvernement, c'est important, et on y croit. C'est avec ces mesures-là qu'on
va réussir, selon moi, à poursuivre nos progrès.
M.
Giguère : Vous m'avez dit... vous venez de dire que vous allez
reprendre la gouvernance. Ça m'allume toute une lumière, là.
M. Dumas
(Michel) : Puis j'ai repris un mot, j'ai dit : On va poursuivre
parce qu'évidemment qu'il n'en demeure pas moins, puis le Vérificateur
général en fait mention, qu'il y a encore des externes qui élaborent des
besoins. Il faut poursuivre. À un moment
donné, ça appartient aux internes, et c'est aux internes à faire ça. Et ça ne
peut pas se finir du jour au
lendemain. Il faut se donner l'expertise en diminuant le recours à l'externe,
en allégeant des séniors pour faire en sorte que ceux-là pourront
reprendre rapidement ces éléments-là.
Le
Président (M. Gaudreault) : M. Ducharme, peut-être. M. le
député, voulez-vous que M. Ducharme parle à votre voisin?
M.
Giguère : Oui. Ça serait intéressant, oui, parce que mon voisin... Là,
c'est ma voisine qui aimerait ça, l'entendre.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : Regardez, je pense qu'on est conscients de ce qui a été
observé par la Vérificatrice générale dans
son rapport, et le plan d'action vise l'imputabilité des dirigeants, moi le
premier, et des employés. On met en place des... Il y a un comité, maintenant, à l'interne qui définit l'ensemble
des besoins en informatique. Il n'y a plus personne de l'externe là-dedans. Il y a même une directive
que, si quelqu'un de l'externe participe à une discussion par rapport aux
besoins, la firme n'a pas le droit
d'appliquer sur un appel d'offres soumissionné. Ça fait que c'est une équipe à
l'interne qui fait les besoins
nécessaires pour l'avenir de Revenu Québec puis l'avenir de l'ensemble des
contribuables en termes de système.
Par ailleurs,
pour l'ensemble des gens qui participent à l'élaboration des besoins, il y a
des documents à signer. Le cadre signe un document où il indique qu'il a
informé tous les gens de son équipe qui vont y travailler aux règles d'intégrité. Puis ensuite en annexe, chacun des
membres signe aussi qu'il a vu les règles d'intégrité. Puis c'est envoyé
au vice-président, c'est validé ensuite par
des vérifications internes, que tous les gens qui ont participé de près et de
loin ont vu ces règles-là. Ça fait
qu'on est à mettre en place les dernières mesures pour arriver à ne plus avoir les constats qui sont faits actuellement,
là, qu'on lit dans le rapport.
M. Giguère : Mais elles ne sont pas
appliquées encore.
M.
Ducharme (Éric) : Oui. Les
besoins par un comité externe, ça fait plus d'un an que c'est appliqué. C'est
lié au rapport de 2012. On l'a mis en
place. Par ailleurs, l'enjeu qui est arrivé dans le rapport de 2015, c'était
sur des contrats qui étaient aussi en
2012, 2013, 2014. Ça fait qu'on a
remis de l'avant les choses qui ont été trouvées dans des vieux contrats,
mais on avait déjà changé nos systèmes pour ne plus que ça survienne.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est ce qui met fin à votre
bloc du côté du gouvernement. Alors, on s'en va du côté de l'opposition
officielle, le député de Beauharnois.
M. Leclair :
Bien, j'en aurais beaucoup à dire, mais, quand j'écoute tout ça, ça semble
vouloir prendre forme, mais on a vu
encore, pas plus loin qu'il y a 15 jours, les contrats de gré à gré,
65 millions. Ils ont passé par où, eux autres? C'est une autre patente, ça? On comprend, là,
c'était avec la Santé, là, avec le ministre, mais comment ça que ça passe,
ça, encore? Gré à gré, 65 millions.
Mais,
bref, je ne veux pas embarquer sur un cas spécifique comme ça. Je veux qu'on
tente d'être encore constructifs. Je
vais essayer, en tout ça. J'espère que les voisins de notre collègue vont être
rassurés. Mais, tantôt, on était sur quand est-ce qu'on prend forme, quand est-ce qu'on s'assure qu'ils ont les bonnes
personnes, et tout. Puis je pense au ministère du Revenu, là, il vient de nous confirmer que la
règle, elle s'applique déjà quand on... L'élaboration des besoins va se faire
par l'interne, puis je suis fier d'entendre ça. J'espère que ça va être comme
ça.
Mais
je reviens dans le rapport de novembre 2012. Alors, je n'ai pas le choix, M.
Ouellet. Je reviens à vous. C'est vous
qui tirez les lignes directrices, puis le guide, ça vient du Trésor. Alors,
j'ose espérer que mon message va finir par percoler. Là, vous me dites : Je ne peux pas vous donner de date,
je ne peux pas vous donner de cible sur la sous-traitance, et tout. C'était bien gentil de la manière que
vous me disiez ça puis c'était bien correct, mais, au-delà de notre amicalité...
Il était une fois, en 2012, regardez bien
ça, la directrice vous suggère : «...déterminé des postes stratégiques qui
devraient être confiés à des ressources internes...»
En
2012. Ça fait quatre ans qu'on regardait ça, on avait ce mandat-là de faire ça.
Vous me répondez aujourd'hui : Bien
là, il faut élaborer, il faut voir ils sont où, nos ressources puis nos
membres. Vous n'êtes pas capables de me donner de date encore. J'ai un petit problème à temps plein, là. Ça n'a pas
d'allure, là. Je veux bien comprendre, je veux bien vous donner le bénéfice du doute, là. En 2012, on
était supposés d'avoir identifié. En 2016, vous n'êtes même pas capable
de me donner le début d'une réponse, d'une date. Forcez-vous un peu.
Encouragez-moi, là. Je veux bien dormir.
Le Président (M.
Gaudreault) : Monsieur Ouellet.
M. Ouellet (Yves) :
M. le Président, on va essayer de bien vous faire dormir. Écoutez, le travail
par rapport à qu'est-ce qui est stratégique
puis qu'est-ce qui devrait être fait à l'interne, ce travail-là a été fait. Ça,
c'est fait. Ça fait que ça, on peut
vous rassurer là-dessus. On le sait, quelles sont les fonctions, quels sont les
postes qui devraient être occupés par
des ressources internes au gouvernement. Ça, c'est connu, on le sait, ça a été
partagé avec les ministères et les organismes.
Ils sont en mesure de savoir. On leur dit : Telle fonction, telle
fonction, telle fonction, ça devrait être occupé par des gens de l'interne. C'est les postes qui sont stratégiques, c'est
les postes qui sont les plus déterminants dans les organisations. Ça,
c'est fait.
Ce
qu'on vous disait, c'est que, là, nous, on va un pas plus loin. On va avoir le
portrait, on va demander le portrait, c'est
quoi, l'état de la situation. Ensuite, à partir de ce portrait-là, on va se
doter d'une politique gouvernementale qui va spécifier au ministère et aux organismes ce qu'ils doivent faire. Et
surtout ce qu'on va leur demander, c'est à chacun des ministères et des organismes de se donner un plan
d'action, et ils vont être imputables de son déploiement et des résultats
à atteindre. On est rendus là. Vous avez raison.
Écoutez,
on ne fait pas de... Comme la Vérificatrice générale l'a dit, la vérification,
c'est intéressant, mais il y a des limites à faire des règles et des
règlements. On était beaucoup là-dedans. Là, on passe à une autre étape.
• (17 h 10) •
M.
Leclair : ...vous, tantôt, vous nous disiez... Puis je ne mets
pas votre parole en doute, loin de là, mais permettez-nous, avec tout ce qui se passe, de dire : Ça ne marche
pas, le système. Vous avec du bon vouloir, ça ne s'applique pas, ça ne marche pas. Les preuves sont encore là.
Tant mieux si on verra une différence en 2016‑2017 avec les nouveaux contrats, sauf que, tantôt, vous disiez... les
collègues qui vous posaient la question entre des contrats fixes, des contrats
horaires, si tu n'as pas la bonne personne
qui n'est pas capable d'évaluer le gars, qu'est-ce qu'il fait, même s'il irait
le voir...
On
posait une question par pur plaisir tantôt : Comment... La plupart des
gens, puis vous le dites vous-mêmes, sont à taux horaire. Comment vous
faites pour savoir, le gars, il a fait combien d'heures cette semaine? Il fait
ça par Internet, il est chez eux, puis c'est
la technologie, puis c'est sa job, là. Je ne veux pas... Comment vous faites
pour mettre l'étampe, dire :
Tiens, je te dois 3 000 $, je te dois 60 heures, 82 heures? Vous
faites comment, quand vous regardez ça au Trésor, pour dire : Oui, ça, c'est justifié? M. Pomerleau, il a
bien fait ses 82 heures. Donnez-moi un exemple de comment vous faites ça. Vu que la plupart des contrats
sont à taux horaire, j'imagine, c'est une réponse, pour vous, très simple, mais
moi, je la cherche encore.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ducharme.
M.
Ouellet (Yves) : Un peu comme j'ai expliqué précédemment, vous
comprenez que le Secrétariat du Conseil du trésor n'est pas en mesure de
suivre tous les contrats qui sont donnés au gouvernement. Encore une fois, ce
qui est important, c'est que chaque personne
qui a un rôle joue son rôle. Le premier imputable dans une organisation, c'est
le dirigeant. Ensuite, il y a toute
la structure de gestion qui est responsable. Celui qui a donné un contrat à
taux horaire, il doit être en mesure de justifier mais surtout il doit
être en mesure de le suivre. Vous comprenez?
M.
Leclair : Si on n'a pas l'expertise? Si l'expertise est donnée
par... Là, on l'a dit tantôt, il y a certains contrats qui dataient, ils
ont été donnés en 2012, avant que nos belles règles soient toutes là, notre
tour infaillible soit là, mais ils sont
encore dans ces contrats-là. La personne ressource étant un sous-traitant, dont
ils ont signé trois copies, là, c'est comme
un semi-PPP. Puis là lui, là, il est encore dans ce contrat-là puis il va finir
cette année, là. Mais celui qui le vérifiait, c'est celui qui a donné le contrat, qui travaille pour la firme. Alors,
qui vérifie qui, là, dans cette situation-là très précise?
M. Ouellet
(Yves) : O.K. Dans cette situation-là très précise, je peux
vous dire que c'est clair pour le secrétariat, puis c'est ce qui est
indiqué dans les lignes directrices, qu'un consultant ne peut pas préparer les
appels d'offres.
M.
Leclair : ...le passé, mais on a dit, tantôt, il y avait
certains vieux contrats qui ont été faits...
M.
Ouellet (Yves) : Bien, c'est ça, il y a certains vieux
contrats, mais là, la nouvelle situation, ça ne sera plus possible. Et ça, c'est les directives qu'on donne.
Bon, c'est intéressant, mais là on va leur demander, à chacun des ministères
et organismes, de l'intégrer dans leurs
propres directives internes, ils vont nous confirmer qu'ils ont adopté des
directives internes, et on va même ajouter de la vérification. On va
aller faire des vérifications à cet égard-là.
M. Leclair :
O.K. Mais là je vais passer sur un...
Le
Président (M. Gaudreault) : Puis il y a aussi... C'est parce
qu'il y a M. Ducharme qui veut ajouter un élément aussi là-dessus.
M. Leclair :
Allez-y, M. Ducharme. Laissez-vous aller.
M. Ducharme (Éric) :
M. le Président, au niveau des ressources externes, à titre d'exemple, là, le
budget du gouvernement du Québec, on met une mesure en place. Nous, on doit
avoir les ressources à Revenu Québec pour l'implanter.
J'ai le rapport du Vérificateur général sur le crédit d'impôt solidarité, le
gouvernement dit : On va l'ajuster puis, la partie taxes foncières, on va
établir... Donc, dès le lendemain du budget, l'an dernier, on a un contrat en
banque qui est un appel d'offres au
taux horaire, on a des gens sur place, on part les équipes, nos équipes
déterminent comment on va répondre à
la problématique, on travaille, nos équipes, avec des gens de l'externe à
pouvoir, pour le 1er janvier 2016, voir
en place le programme qui permet de traiter le crédit d'impôt solidarité pour
l'ensemble des Québécois qui peuvent y avoir droit.
M.
Leclair : Mais, écoutez, vous m'avez déjà un peu rassuré en
disant que, dans le futur, on ne devrait plus voir de sous-traitant qui
dicte nos besoins. Déjà là, je suis un peu rassuré.
M. Ducharme
(Éric) : C'est ça. Non. Mais non, mais, dans l'équipe au jour le jour,
là, les gens travaillent en équipe, externes
et internes, dirigées par les internes. Ça fait que l'hiver à 4 heures, en fin
de journée, il est validé par un interne. Puis, le lendemain, on repasse
à d'autre chose.
M.
Leclair : Je vais ouvrir une porte, peut-être qu'on se rendra à
l'autre bloc pour en discuter. Je pense que tout le monde, en bout de piste ici, on est très
conscients qu'on a un devoir de maintenir les coûts au plus bas. Il était une
fois une question politique, un autre
gouvernement qui voulait mettre un centre d'expertise de logiciel libre.
Qu'est-ce qu'on attend pour embarquer là-dedans, les logiciels libres?
N'importe qui, ceux que ça leur tente. Ceux qui ne veulent pas parler, vous n'êtes pas obligés, mais le logiciel
libre, il me semble que tout le monde nous dit d'aller vers ça. Puis loin
de ma pensée de dire : Un logiciel
libre va tout régler, là. Mais pourquoi qu'on n'utilise pas le petit bout qui
pourrait régler certains contrats? À qui, s'ils veulent bien entendre...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, M. Ouellet.
M.
Ouellet (Yves) : Bon, écoutez, c'est sûr que c'est un élément
qui est souvent soulevé, mais il y a beaucoup de logiciels libres qui sont utilisés au gouvernement. Puis je suis sûr
que mes collègues ici, ils pourraient vous donner des exemples concrets de logiciels libres qui sont
utilisés au gouvernement. C'est peut-être cet élément-là qui est mal connu
ou qui n'est pas assez connu.
M. Leclair :
Mais on avait mandat de se créer à nous, entre nous, tous nos professionnels
qu'on a, un centre d'expertise pour les
avoir, les logiciels libres, savoir qu'est-ce qui existe, qui peut
soumissionner, qui peut nous aider. Pourquoi
qu'on a tassé ça? Je ne pense pas que ça soit des gros coûts pour tout ce qu'on
aurait pu sauver. Pourquoi qu'on enlève
ça? Au-delà, là, des politicailleries, là. Mais c'est vous, les spécialistes.
C'est vous qui payez. Vous savez qu'est-ce que ça vous coûte dans chacun de vos ministères. Alors, pourquoi qu'on
n'embarque pas là-dedans? Pourquoi qu'il n'y a pas quelqu'un qui... Brassez le ministre, appelez-moi, je vais aller le
brasser avec vous autres, mais il me semble que c'est logique, le
logiciel libre.
M. Ouellet (Yves) :
Le centre, il existe, le centre de logiciel libre, là.
M. Leclair :
Sur papier ou...
M.
Ouellet (Yves) : Non, non, non, pas sur papier, au CSPQ. Il
s'appelle le CELL. Ça, c'est une chose. Maintenant, par rapport à l'utilisation des logiciels libres,
comme je vous disais, il y en a plein, d'exemples qui sont utilisés. Il y en a
plein, de logiciels libres qui sont utilisés au gouvernement.
M. Leclair : Ah! c'est peut-être ma méconnaissance de ça, mais, de ce que j'entends,
les logiciels libres ne font pas
partie des premières choses venues. On aime mieux aller... Mais là, si vos
règles changent, peut-être que les... nos grossistes à trois lettres, peut-être que, là, eux vont avoir moins
d'emprise si ce n'est pas eux autres qui dictent nos besoins. Alors,
peut-être qu'on va aller un peu plus aux logiciels libres. Est-ce qu'il me
reste du temps, M. le Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, il vous reste 1 min 40 s.
M. Leclair :
1 min 40 s. Alors, je reviens à notre vérificatrice parce que, là, elle a été
muette pendant une trop longue
partie. Là, tout le monde nous parle des nouvelles règles, de nouvelles choses
qui se sont mises en branle. Dans ce que
vous avez vu, est-ce qu'il y a quelque chose qui... pas qui est vrai, je ne
veux pas douter de la parole de personne, mais est-ce qu'on a vu des améliorations en 2016, à la fin 2015, avec
toutes ces nouvelles tentatives là, même si ce n'était pas le mandat
comme tel?
Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, moi,
ce que je dois vous dire, c'est que...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste une minute. Oui, Mme Leclerc.
Mme
Leclerc (Guylaine) : Guylaine Leclerc, oui. Alors, ce que je dois vous
dire, c'est qu'au début lorsqu'on m'a
présenté le rapport j'ai dit : Mais voyons! Tu sais, c'est de base, c'est
de la gestion de base. Et on avait des discussions, avec mes équipes, sur c'est quoi, le rôle du
Conseil du trésor, c'est quoi, le rôle des entités. Puis moi, je disais :
Bien, que les entités gèrent adéquatement comme un bon gestionnaire doit
gérer. On a beau mettre n'importe quelle directive en place, si la gestion est mal appliquée, ça ne donnera rien. Alors, ça,
c'était mon constat, là, de nouvelle Vérificatrice générale quand je
suis arrivée. Puis j'ai dit : Voyons! C'est vraiment des éléments de base.
Par contre,
ce qui m'encourage, c'est les plans d'action qui nous ont été présentés. Ce qui
me décourage, c'est qu'il y a déjà eu
des plans d'action dans le passé, puis ça n'a pas été nécessairement appliqué.
Puis je ne voudrais pas ajouter de l'huile sur le feu, mais...
M. Leclair : Vous trouvez
qu'il y en a assez?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 10 secondes.
Mme
Leclerc (Guylaine) : ...lorsqu'on parle de contrats de 2012, 2013,
bien, ce qu'on a regardé, c'est des contrats de 2014 puis avec des...
bon. Alors, tu sais, ça, ça me préoccupe.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Ça finit, mais je pense que le gouvernement...
M. Leclair : Vous reviendrez,
Mme Leclerc. Je vais vous redonner du temps.
Le
Président (M. Gaudreault) : Je pense que le gouvernement va
aller dans le même sens que l'opposition. Mais, juste avant, c'est parce
que je veux vous dire le temps qu'il vous reste pour vous planifier, là. Il
reste deux blocs de 11 min 30 s pour le
gouvernement, un bloc de 9 min 12 s pour la deuxième opposition,
puis on va terminer avec un bloc de 12 minutes de l'opposition
officielle. Alors, allez-y, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci, M. le Président. Bien, écoutez, oui, je vais laisser la Vérificatrice
générale parce que, moi aussi, d'adon,
c'était un peu ça que je voulais amener, puis mon collègue de Beauharnois l'a
amené, puis je suis bien heureux parce qu'on a, nous, une certaine
compétence de voir des choses. On l'a dit tout à l'heure, on s'est tous livrés
un petit peu à des témoignages qui viennent
nous chercher, mais, quand on a des spécialistes devant nous, comme ça, qui
peuvent nous éclairer davantage...
parce que nous, on est finalement juste de passage, souvent, hein, à vos yeux.
On est là, puis il y a un autre
gouvernement qui arrive, et tout ça. Mais qu'il y ait une rigueur, parce que
c'est... Justement, je veux qu'elle continue
parce que ce qui lui fait le plus peur, sûrement, c'est justement les plans
mais comment ça va être. Je vous laisse aller, madame.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Leclerc.
Mme
Leclerc (Guylaine) : Tout à l'heure, ce qui m'a encouragée, c'est lorsqu'on
a parlé de gouvernance. On a dit :
On va s'assurer que la gouvernance fasse son travail. Puis je pense que c'est
par là qu'on va être en mesure de s'assurer que les recommandations du Vérificateur général, cette fois-ci, vont
être mises en application et que les plans d'action que toutes les entités nous ont présentés, qui
sont, à notre avis, déjà satisfaisants pour nous, bien, c'est par là qu'on va
s'assurer qu'ils vont être mis en place et
particulièrement par les comités d'audit à l'intérieur de vos organisations.
Donc, s'assurer que la gouvernance
fasse leur travail et que les comités d'audit fassent leur travail aussi.
Alors, c'est ce que je voulais mentionner.
M. Drolet : Bien, merci, Mme
la... Mais moi, je...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage.
• (17 h 20) •
M. Drolet :
Bien, pour continuer dans le même axe et avec les plans d'action, si on revient
à vos présentations initiales, M. Dumas et M. Ducharme, je vais
m'adresser à vous, vous avez, dans le plan d'action de Revenu Québec, 41 plans d'action qui sont énumérés quelque part,
qu'on a tous dans votre plan de match. Mais on sait très bien que trop, souvent, c'est comme pas
assez, mais avec une rigueur comme on doit mettre par rapport aux finances
publiques, par rapport au contrôle
des TI, et tout ça... Mais, dans le plan d'action général, si j'y allais par ordre de priorité, puis je commencerai par vous, M. Ducharme, puis après ça j'irai avec
M. Dumas, pouvez-vous m'en citer, au moins dans l'ordre, pour dire, quelque part, que ça, au moins, comme la Vérificatrice
générale vient de la dire, c'est ce
qui lui fait peur aussi, oui, c'est beau,
des plans, c'est beau, de mettre des bonnes affaires, mais, si on vous revoit
l'année prochaine, si le président vous convoquait puis qu'on avait la chance
de voir l'évolution de ce qui a été fait... parce que ça nous rassurerait bien
gros d'avoir... Allez-y, M. Ducharme.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : Je pense,
tout l'aspect imputabilité, là, je le disais tantôt puis je faisais référence à
certains des actes ou certaines
actions qu'on a élaborées, pour moi, le document signé par chacun des intervenants,
qu'on veut faire d'ici juin prochain,
c'est une priorité pour moi. En lien avec ça, il y a toute la directive sur
le conflit d'intérêts. Je l'ai
regardée avec mes équipes justement hier pour voir comment on allait gérer ça,
puis cette directive-là, qu'est-ce qu'elle inclue dedans, et comment on peut la
faire vivre le mieux possible. On peut parler aussi avec les équipes des communications. Comment on peut, à travers
12 000 personnes, pas juste mettre un courriel à tout le monde mais
le faire vivre à tous. Les conflits
d'intérêts puis l'imputabilité, c'est des choses qui sont les actions les plus
importantes à faire à Revenu Québec
pour autant les contrats qu'autant l'ensemble de la vérification qui peut être
faite auprès des entreprises ou des particuliers.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci M. Ducharme. M. Dumas.
M.
Dumas (Michel) : Je vous remercie, M. le Président. D'abord, nous, on
veut poursuivre l'implication de la gouvernance,
donc, nous, notre conseil d'administration, de son comité, parce qu'on a un
comité spécial sur les technologies de
l'information avec un expert indépendant qui est là pour nous challenger, nous
défier, nous démontrer ses... il faut lui démontrer que les projets
créent de la valeur, puis que c'est performant, puis qu'on va réussir.
Tout le processus de
reddition de comptes, également, est extrêmement important pour nous. La
reddition de comptes, ça force la
performance. Donc, il faut s'assurer de faire la bonne reddition de comptes, ne
pas trop en ajouter parce que... éviter la lourdeur administrative, mais
prendre la bonne reddition de comptes au bon moment. Impliquer davantage — parce
qu'on est assujettis, nous, à la loi sur les contrats publics depuis le
1er janvier — de
responsables d'observation des contrats, ce
qu'on appelle le RORC. Notre vérificateur interne, également, dans notre plan
d'action, il y a des mesures précises
sur le rôle de notre vérificateur interne. Donc, les audits internes sont des
éléments qui vont forcer une performance aussi.
Il
faut comprendre qu'il faut aussi former, sensibiliser et informer ceux qui sont
responsables à toutes les étapes du processus de gestion contractuelle,
qui sont nos gestionnaires et nos professionnels. Il faut bien les encadrer,
leur donner les moyens si on veut qu'ils
performent également, ces gens-là. Donc, grosso modo, c'est les principales
actions que nous, on considère les plus importantes dans notre plan.
M.
Drolet : Je
conclurais seulement qu'en vous demandant, je m'adresse à vous, M. Ouellet :
On peut-u, à un moment donné, croire que les meilleures pratiques qu'on essaie de se transmettre
souvent dans... peu importe, là, puissent... Ça existe-tu d'avoir quelque
part un meeting avec tous les hauts
dirigeants pour dire : Regarde, on a découvert que, là, telle
manière de faire serait... On peut-u croire... Ça peut-u finir par arriver, ça,
à un moment donné?
M. Ouellet (Yves) :
Écoutez, ça arrive déjà.
M.
Drolet : Excusez. Parce que
la réponse, souvent facile, que nous avons, c'est que : Ah! bien, vous
n'étiez pas là. Ce n'est pas vous qui
étiez là, c'était un autre avant, tu sais. Puis là, bien, nous, bien là on
arrive en commission puis on dit : Bien oui, on voit 2012, mais ce n'était pas lui qui était là. Alors,
bien là vous allez nous répondre : Ce n'était pas vous qui étiez
là, mais vous allez faire attention.
Alors, on peut-u
s'assurer qu'il y a une continuité des bonnes gestions qui soit appliquée?
M.
Ouellet (Yves) : Oui,
on peut s'assurer. Je vous dirais qu'il
y a déjà des choses qui se font. Il y a
les responsables organisationnels, ce
qu'on appelle les RORC, des règles contractuelles qui se regroupent, qui se
rencontrent trois fois par année pour
partager leurs façons de faire puis avec des gens de secrétariat pour leur
indiquer aussi c'est quoi, les bonnes pratiques,
c'est quoi, les bonnes façons de faire puis les nouvelles approches et comment
qu'on peut améliorer tout notre processus
contractuel. Donc, ça se fait déjà, puis on s'appuie beaucoup sur ces gens-là pour
améliorer nos façons de faire.
Un
des éléments qu'on veut faire, c'est de renforcer le rôle de ces
responsables-là dans chacune des organisations. On
veut s'assurer que celui qui a nommé le RORC, c'est celui qui est responsable
des pratiques contractuelles dans son organisation au plus haut niveau.
Donc, c'est lui qui va être imputable. En général, ça va être le premier niveau
en dessous du dirigeant. Donc, c'est à ce
niveau-là qu'on veut les situer justement pour montrer l'importance du processus
contractuel pour l'organisation puis l'importance que ça a au niveau des
opérations.
Donc,
il y a déjà des rencontres qui ont lieu, il y a déjà un
partage d'information qui se fait entre les différents organismes.
M. Drolet :
Merci, monsieur.
Le
Président (M. Gaudreault) : M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci. Vous allez me trouver un petit peu fatigant avec les
suivis des contrats, mais je trouve que c'est tellement important. Je reviens avec les clauses de pénalité parce
que, tantôt, je ne me souviens pas lequel m'a dit : Bien, on charge des pénalités quand il y a des...
Donc, d'après le rapport de la Vérificatrice générale, on parle de près de la
moitié des contrats qui ont été analysés
dans le cas présent. Ce n'est pas nécessairement tous des contrats qui étaient
soit CSST ou Revenu Québec, mais,
dans les contrats analysés, il y en avait près de la moitié qui n'avaient pas
de clause, qui n'avaient pas de pénalité.
Donc, c'étaient des contrats sans clause de pénalité. Pour ce qui est de la
CSST, quatre contrats analysés, les
quatre avaient des clauses de pénalité. Donc, bravo! Pour ce qui est de Revenu
Québec, trois avec des clauses, deux
sans les clauses. Par contre, où le bât blesse, entre autres, au niveau de la
CSST, on parle qu'il y a deux contrats où les clauses auraient pu être appliquées. Donc, c'est-à-dire que le
contrat n'a pas été respecté à 100 %, et elles n'ont pas été appliquées. Dans le cas de Revenu Québec, on a
deux contrats où les clauses pouvaient être appliquées et on en a une seule
qui a été appliquée.
Ma
première question va aller au Secrétariat du Conseil du trésor. M. Ouellet,
comment vous pouvez faire pour mieux
faire appliquer les pénalités? Est-ce qu'il y a quelque chose qui peut être
fait? Parce que, là, de ce que je vois dans ça... puis après je vais vous revenir sur les raisons pour lesquelles ça
n'a pas été appliqué, mais comment on peut faire pour les appliquer?
Est-ce que c'est parce que c'est nos petits amis qui nous donnent des contrats,
on ne veut pas leur charger des pénalités,
bon, etc? Pourquoi ces clauses-là, les pénalités, ne sont pas appliquées? Et
comment vous pouvez les faire appliquer dans les différents ministères
et organismes?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M.
Ouellet (Yves) : M. le Président, bon, c'est clair que, pour le
secrétariat, lorsqu'il y a des pénalités à appliquer, il faut le faire,
ça, c'est clair, et les contrats devraient prévoir des pénalités. Là, ce qu'on
va faire, un petit peu dans la même
philosophie qu'on vous a expliquée plus tôt, on est en train de développer un
document d'appel d'offres qui va être normalisé,
à l'intérieur duquel les clauses de pénalité vont être ajoutées et vont être
obligatoires. Puis ce document-là, l'utilisation
de ce document-là, va être obligatoire. Ça, ça va être à partir de l'été
prochain. Donc, il n'y en aura plus, de marge de manoeuvre.
Il y avait des
directives qui disaient : Prévoyez des pénalités dans vos appels d'offres
puis, si c'est le cas, exercez-les. Il y
avait une certaine marge de manoeuvre, là, il n'y en aura plus. Il va y avoir
un document normalisé d'appel d'offres à l'intérieur duquel il va y
avoir des clauses de pénalité de prévues, plus de marge de manoeuvre.
M.
Girard : Merci beaucoup. M. Dumas, quatre contrats, selon la
Vérificatrice générale, qui ont tous des clauses de pénalité, deux
contrats pour lesquels une pénalité aurait pu être appliquée, et dans aucun cas
les pénalités n'ont été appliquées. Pourquoi?
M.
Dumas (Michel) : Merci, M. le Président. Dans les deux cas, ça a un
lien avec les ressources rentrées au bon moment. M. Alain le mentionnait tout
à l'heure, c'est souvent des contrats qui s'étalent sur plusieurs années, où
les profils demandés ou les
ressources proposées au départ quand tu en as besoin, huit mois plus tard,
cette ressource-là est probablement sur
un autre mandat. Donc, on passe dans un processus rigoureux de remplacement de
ressources. Jusqu'à maintenant, c'était
un peu laissé également, le gestionnaire avait à apprécier ça, puis... Bon,
j'ai parlé tout à l'heure de cas de force majeure ou autre, donc, des
fois, ça peut s'appliquer même si ça vient de nous.
Dans
ces cas-là, évidemment qu'on aurait pu probablement l'appliquer mais aussi, à
partir du moment où on ne la demande
pas la journée un, puis qu'on la demande au sixième mois, puis qu'on a besoin
d'un profil, si on a — ce qui a été le cas dans les deux cas — un
profil aussi compétent, on l'accepte comme organisation.
Ce
qu'on fait pour essayer d'améliorer ça, puis c'est là que je veux en venir,
c'est que, maintenant, l'application de la pénalité — puis
je vous en ai parlé tout à l'heure, dans les deux dernières années, là, on en a
appliqué un peu plus — on essaie d'amener toute notre entité
indépendante dans l'application de la clause également, donner un peu de
distance dans l'application de la clause pour supporter le gestionnaire ou le
responsable du contrat pour faire en sorte qu'on
ait peut-être un peu plus de recul quant aux mesures à prendre ou aux pénalités
à appliquer. Mais, dans nos deux cas, c'est
vraiment des ressources qu'on n'avait pas besoin au jour un mais qu'on a eu
besoin un peu plus tard dans le temps, pour lesquelles la firme nous a
mentionné que ces ressources-là étaient déjà sur d'autres mandats.
M.
Girard : M. Ducharme, dans votre cas, il y avait trois contrats qui
n'avaient pas de clause de pénalité, selon ce que je vois, deux où il y avait des clauses et un auquel vous avez
chargé une pénalité. Mais, entre autres, première question : Il y en a où il n'y a pas de clause. Pourquoi on
n'en met pas et pourquoi on ne les charge pas quand on pourrait les charger?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ducharme.
• (17 h 30) •
M.
Ducharme (Éric) : Bon, premièrement, pour votre deuxième question, on
applique des indemnités compensatoires quand
il y a un préjudice qui est causé. Ça fait qu'on offre aux entreprises de
substituer les ressources si l'examen confirme que la ressource peut être substituée vers une bonne personne. Mais là
il n'y a pas de clause qui s'applique, de compensation qui s'applique. Donc,
c'est l'explication. Il peut arriver aussi parfois qu'on n'applique pas la
compensation quand c'est à notre
demande que la ressource est modifiée parce que, finalement, même si son C.V.
était là, elle ne respectait pas les éléments que requéraient les
travaux.
Et
par ailleurs, pour les contrats où il
n'y a pas de clause de pénalité à l'interne, c'est des contrats, là, ouverts,
je crois, là, ouverts sur deux ou
trois ans, qui sont là pour répondre à une demande particulière de modification
des systèmes souvent suite à une modification fiscale soit dans un
bulletin d'information ou suite au discours sur le budget.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Donc, M. Ouellet, ce que je retiens sur votre travail que
vous allez avoir à faire, ce que je vois, c'est que, dans neuf contrats,
si on prend tous les contrats analysés, qui ont été faits dans tous les
ministères, on parle de neuf endroits où les
pénalités auraient pu être chargées et à un seul endroit on les a chargées.
Donc, ça donne quoi de mettre des
pénalités dans un contrat si on ne les applique pas? Donc, je pense que les
fournisseurs doivent en être conscients et ne doivent pas trop, trop se soucier des pénalités. Et, même s'ils sont en
retard, même s'ils ne livrent pas la marchandise, ils doivent le savoir que les pénalités ne seront pas
chargées, de toute façon. Donc, je pense qu'il y a un travail important à
faire à ce niveau-là, de respecter les
contrats, de demander les pénalités puis de faire en sorte qu'on en ait pour
notre argent au niveau du gouvernement. Je pense que mon temps est
écoulé.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Oui. Alors, merci, c'est tout le temps qu'on avait pour le bloc du
gouvernement. On va ajuster les
temps, là, parce qu'il y a un petit peu de flottement. Dernier bloc de la
deuxième opposition. Allez-y, M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Pour
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Gaudreault) :
Neuf... 8 min 30 s, pardon.
M.
Caire : Hé
tabarouette! Arrêtez de me parler, j'en perds à chaque fois.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y.
M.
Caire : Bien, M. Ouellet, on a commencé ça ensemble,
on va finir ça ensemble, mais ne pensez pas que je m'acharne, là. Tantôt,
vous avez dit... puis là je vais demander l'indulgence du président, je ne veux
pas discuter des politiques du gouvernement, mais c'est pour vous indiquer pourquoi, moi, personnellement, j'ai plus ou moins confiance quand vous me dites : On a
déposé des plans, quand vous dites : On a déposé un plan en 2015, puis ça
va changer diamétralement la façon, donc,
qu'on a de gérer nos TI puis les résultats qui en découlent. Entre autres, au
secrétariat... bien, au Conseil du trésor, vous avez annoncé qu'il y aurait un regroupement des centres de traitement de l'information, les CTI. On va regrouper ça.
Parallèlement à ça, M. Ducharme, lui, il est en train de partir
le sien, le projet de 18 millions, si je ne me trompe pas, là, à Marly.
Alors,
comment on fait pour concilier ça? Eux autres, ils vont créer un nouveau CTI,
18 millions, puis vous, vous allez arriver plus tard
en disant : Non, non, non, on les regroupe. Comprenez-vous, là, qu'il y a
comme une espèce de confusion des genres? Qui décide, qui va mettre son poing
sur la table pour dire : Non, on ne s'en va pas dans cette direction-là?
Qui est le boss? Vous ou M. Ducharme?
M. Leclair : Là, c'est le
temps de passer au suivant.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet (Yves) : Bien,
ici, vous avez deux boss, là, parce que c'est clair...
M.
Caire : C'est parce
que c'est dans le front qu'on les a, les bosses, au final.
M. Ouellet
(Yves) : Je
comprends, mais c'est clair que l'agence est le boss de l'agence, tu sais, ils
se gouvernent puis ils se gèrent.
C'est évident comme ça, là. Maintenant, il y a une volonté gouvernementale, effectivement, de regrouper les centres de
traitement. Puis ça, c'était indiqué, sans vouloir le mentionner encore une fois, dans la stratégie, là, puis c'est
le CSPQ qui a ce mandat-là. Probablement qu'ils vont pouvoir avoir des discussions avec
leurs collègues de l'agence pour aller dans
ce sens-là, là. Il y a probablement des gains importants à faire, mais il
y en a beaucoup. Vous le savez, vous connaissez ça autant que moi...
M.
Caire : 150.
M. Ouellet
(Yves) : C'est ça, il y a beaucoup de possibilités puis de
potentiel. Est-ce que celui de l'agence est prioritaire là-dedans? Ça
reste à voir, mais il y a du travail. Puis la volonté, elle est claire à cet
égard-là, là, de regrouper les centres de traitement.
M.
Caire :
Alors, M. Ducharme, je vais vous poser la question. Sachant ça, pourquoi vous
allez de l'avant avec un projet comme
ça, de 18 millions de dollars, sachant que vous allez peut-être être
obligés de le fermer pour le regrouper à quelque chose d'autre, là?
C'est 18 millions de deniers publics, là. C'est-u un bon investissement,
ça?
M.
Ducharme (Éric) : Premièrement, on fait partie du comité directeur sur
les regroupements, ça fait que nos décisions
sont partagées avec les collègues. Je pense que Revenu Québec a un avantage
d'avoir ses propres infrastructures. Ils
vont être à la taille de nos besoins. Je sais que, pour l'ordinateur central,
on a déjà transité sur l'ordinateur du CSPQ parce que, là, on avait des
avantages à le faire, il y avait des avantages pour tout le monde.
Par ailleurs, pour la centrale de données, et
tout, nos évaluations font qu'il faut investir dans les prochaines années, là. C'est prévu dans notre cadre d'investissement. Et les besoins qu'on a... on investit à la hauteur des besoins qu'on a, et c'est beaucoup plus des serveurs et
des mini-ordinateurs pour abriter l'information fiscale, qui est une information confidentielle.
M.
Caire : Alors, je vais vous poser la question.
Est-ce que celui-là serait susceptible éventuellement, sur le coup de la décision que vous connaissez,
d'être regroupé? Donc, en bon français, on est-u en train de construire quelque
chose qu'on va démolir dans un an, deux ans, puis on prend un beau 18
millions puis on met ça à la poubelle?
M.
Ducharme (Éric) : À mon
avis, les systèmes se parlent, là, donc, qu'ils soient à Montréal,
à Québec, il y a moyen...
M.
Caire : Là, vous
n'avez pas pogné le bon pour affirmer ça, là.
M. Ducharme (Éric) : Non? Bon.
M.
Caire : Non, non.
Oui.
M. Ducharme (Éric) : Bien, je vais
demander à Patrice de continuer.
M. Alain
(Patrice) : Patrice Alain.
Donc, l'Agence du revenu a entrepris des travaux depuis de nombreuses
années pour renforcir son centre de
traitement pour qu'il soit à la hauteur, là, des attentes de nos utilisateurs. Et, malgré les travaux qu'on a débutés, on travaille en collaboration
avec le CSPQ pour la centralisation du centre de traitement du gouvernement.
Sans vouloir parler pour mes collègues, la centralisation ne veut pas nécessairement
dire un seul centre de traitement physique.
Il peut y avoir des centres de traitement virtuels dans différents endroits
avec le partage des ordinateurs. On peut être vus comme étant un
ensemble qui repartira de l'ensemble.
M.
Caire :
Je comprends, là, mais, techniquement, un centre de traitement de l'information
physique, quand on parle de
regroupement, il y a des regroupements physiques, on s'entend? Alors, je n'ai
pas le chiffre exact des volontés du
gouvernement, là, d'en regrouper combien, mais, de toute façon, je ne voulais
pas faire le débat sur les CTI, là, je voulais juste vous dire... Comprenez-vous pourquoi, là, on a un petit peu de
difficulté à vous suivre, là, quand vous nous dites : Les plans qu'on a déposés, ça va tout changer, là?
Parce qu'en tout respect vous ne m'avez pas convaincu, là. Vous êtes en train de créer un centre de traitement de
18 millions, puis le gouvernement nous dit : Nous autres, on veut les
regrouper. Il y a clairement de
l'argent à quelque part... ou ça ne se fera pas ou il y a 18 millions qui vont
être gaspillés, là, mais il n'y a pas beaucoup d'autres possibilités.
Alors, je
vais revenir à vous, M. Ouellet. Mon collègue, tantôt, a effectivement abordé
la question, puis encore une fois, M.
le Président, je vous demande une certaine latitude, du logiciel libre, qu'il y
a eu beaucoup de promesses dans le
logiciel libre. Et, au Québec, on va se le dire, par rapport à d'autres
administrations, c'est une utilisation qui est marginale. Et j'entendais
votre déclaration à l'effet qu'on utilise quand même pas mal le logiciel libre.
J'aimerais ça
que vous nous fournissiez des chiffres là-dessus parce que ce n'est pas les
chiffres que nous, on a, là. C'est
très marginal, l'utilisation du logiciel libre au gouvernement du Québec, là.
Donc, vous vous basez sur quoi pour dire
ça, là? C'est quoi, vos chiffres, c'est quoi, vos constats? Parce que là aussi
il y a des économies importantes à faire, et mon point est à l'effet que, si vous n'avez pas la bonne information,
bien, peut-être que vous ne prenez pas les bonnes décisions. Puis vous
êtes aussi le DPI et vous ne prenez peut-être pas les bonnes orientations.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : M. le Président, en termes d'orientations, c'est clair qu'il y a une volonté gouvernementale d'aller davantage vers le logiciel libre, c'est clair. Quand vous
regardez dans la stratégie de juin 2015, vous regardez la mesure 19, «considérer systématiquement le logiciel libre», la mesure 20,
«créer un catalogue des logiciels libres utilisés au gouvernement», vous
voyez qu'il y a une volonté forte à cet égard-là.
Maintenant,
ce que je vous dirais, pour la prochaine étape, ce qui est intéressant puis ce
qui est stratégique, c'est comment
qu'on peut faire en sorte de mettre en valeur le logiciel libre puis de
l'utiliser de manière à ce qu'il soit le plus performant et le plus
efficace possible. C'est là qu'on est rendus en termes d'approche...
Le Président (M. Gaudreault) : Il
vous reste 37 secondes.
M.
Caire : Oui, je
vous ramène... Bien, mon Dieu!
• (17 h 40) •
Une voix : Vous pouvez dire
bonjour.
M.
Caire : Oui... Non, mais juste pour vous dire que la
dernière demande d'accès à l'information qu'on a faite, le catalogue du logiciel libre n'existe toujours
pas. Alors là, il n'y a pas d'échéancier. On met une mesure, on la met dans le plan, mais il n'y a pas d'échéancier, ça n'avance pas.
Comprenez-vous? C'est comme la Vérificatrice
générale disait : Le plan est beau, mais, dans le passé, des beaux
plans qui n'ont rien donné, il y en a eu. Est-ce qu'il y en aura encore?
C'est ça, la grande question que j'ai envie de poser.
M. Ouellet (Yves) : Je comprends.
Je vous ramènerais toujours à la stratégie de juin 2015...
Le
Président (M. Gaudreault) : Et merci. Je suis obligé de vous
arrêter. Puis là je ne peux plus jouer sur le temps puis étirer parce que c'était le dernier bloc de
la deuxième opposition. Mais, si jamais vous avez des informations à nous
fournir, supplémentaires, par exemple, le député a demandé des chiffres sur
l'utilisation du logiciel libre, vous les envoyez
rapidement à la commission, et on le partage aux membres de la commission.
Alors, c'est le message que je peux vous livrer.
Là-dessus, on
retourne avec le dernier bloc du gouvernement. On a réajusté les temps parce
que moi, je parle aussi, mais ça coupe du temps. Alors, c'est 7
minutes... Il vous reste 7 min 30 s. Député de Trois-Rivières.
M.
Girard : M. Ouellet, on va terminer sur une bonne note, Passeport
Entreprises, que je pense que vous en avez une couple de copies là. On parle de simplifier l'accès aux entreprises
aux contrats de l'État, informer davantage l'entreprise, améliorer les pratiques et les processus
contractuels, permettre aux entreprises d'exercer des recours. Il y a plusieurs
pistes de solution : s'assurer
que les exigences et les conditions contractuelles soient bien adaptées aux
contrats, création d'un pôle
d'expertise, rendre obligatoire l'utilisation par les organismes de documents
d'appels d'offres standardisés lorsqu'une évaluation de la qualité est
nécessaire, fournir un gabarit de soumission dans les documents, rendre
disponible aux organismes publics un outil
informatique qui leur permettra d'uniformiser la production de documents
d'appels d'offres. J'en ai deux,
trois autres que je trouve très intéressants : exiger la mise en place de
lignes de conduite visant à prévenir les conflits d'intérêts — on en a parlé beaucoup aujourd'hui; mettre
en place des mesures visant à assurer la neutralité des membres des
comités de sélection — ça
aussi, on en a parlé; limiter l'information donnée aux consultants aux seuls
éléments nécessaires à l'exécution de leur mandat, etc.
C'est très
bien, mais ma question : Quand, comment, quand est-ce que ça va pouvoir
être en vigueur, qu'on va pouvoir mettre en place ce qui est dans le
Passeport Entreprises?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : O.K. Bon, bien là vous avez pratiquement mentionné une
grande partie du passeport. Vous comprenez
qu'il y a des échéanciers qui sont différents pour chacune des mesures. Je ne
sais pas si vous voulez que je les passe, ça va être assez rapide. Je
vous dirais qu'un des rendez-vous importants, c'est juin 2016 où il y a une
partie importante de ces initiatives-là, là, qui vont être mises en place.
Il y a des
choses qui sont déjà mentionnées. Quand je vous ai parlé du document d'appel
d'offres standardisé, je vous ai dit
que ça serait pour juin 2016. La question des directives par rapport aux
contrats à forfait, ça a déjà été fait l'été passé. On demande aux organismes de se doter de leurs directives
internes. On va faire des vérifications de ces informations-là, mais surtout on va bâtir l'indicateur de
performance. C'est la même chose pour la question des lignes de conduite, je
viens d'en mentionner. Neutralité des comités de sélection, limiter
l'information aux consultants sont tous des éléments qui étaient déjà indiqués dans la directive d'août
2015 qui était de demander aux ministères de se doter des directives internes
en février 2016. Donc, tous ces éléments-là
se retrouvent là. Donc, on est déjà dans l'action puis on va être déjà rendus
à l'étape de faire les vérifications et d'utiliser
cette information-là pour bâtir un indice de performance. D'une manière
rapide, là, c'est là qu'on est rendus.
Peut-être
juste un élément d'information par rapport à ce qui a été mentionné tantôt,
oui, pour les informations, on va
vous faire suivre à la commission, là, les informations demandées sur le
logiciel libre. Puis, par rapport au catalogue, en termes d'échéancier,
là, on avait dit 2016, pour votre information.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Trois-Rivières.
M. Giguère : Ça va.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va? M. le député de Montmorency.
M.
Bernier : Oui. Une question pour M. Ducharme ou M. Dumas. Vous savez,
on a parlé des ressources humaines, on
a parlé, bon, d'impacts, on a parlé de responsabilités, mais il y a les coûts
aussi, hein? Quelles sont les mesures que vous allez mettre en place, justement, pour être capables de mieux
contrôler les coûts de biens livrables? Parce qu'on sait qu'à un moment donné quand on regarde une
situation on s'aperçoit... bon, bien oui, on a donné un contrat, mais sauf
que, là, il en manque. Ça fait que, là, on
va en redonner un autre, puis là, bien, à ce moment-là, on n'a pas le choix,
ils ont commencé, il faut continuer
avec l'autre. Puis on voit qu'au niveau des dérives qui ont été lancées dans le
public par rapport à des
développements qui ont été très, très onéreux... Quelles sont les mesures que
vous allez mettre en place?
Puis deuxième
sous-question en même temps parce qu'il me reste peu de temps : Suite au
mandat qui a été donné à la
Vérificatrice générale en ce qui regarde la fraude, O.K., quelles sont les
mesures pour contrer et pour éviter que ça se répète en ce qui regarde la fraude, que vous
mettez en place dans vos organismes
pour venir empêcher ce genre de situation?
Parce que c'est inadmissible, on ne peut pas
être d'accord avec ce genre de choses là, il faut absolument
mettre en place les barrières nécessaires.
Mais, au niveau
des coûts également, comment est-ce qu'on va faire pour contrôler davantage
nos coûts dans le développement de nos systèmes? Parce que les technologies de l'information sont un des coûts les plus élevés au point de
vue administratif après vos salaires. C'est ce que vous avez de plus onéreux
dans vos frais d'administration. Donc, rapidement, chacun d'entre vous.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui. M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : M. le Président. Pour la réduction des coûts,
actuellement on scinde des contrats, on fait du lotissement. Ça fait que le contrat est divisé en petites parties
bien identifiées, et on fait des appels d'offres par rapport à ces petites parties là. Plutôt que de faire un
contrat de 10, 12 millions qui est sur trois ou quatre ans, on prend des
parties de contrat avec des livrables
puis des moments dans le temps, puis il y a un suivi, là, au quotidien. Donc,
ça améliore la reddition de comptes
puis les ajustements, au besoin, si jamais il y a des dépassements dans
certaines parties. Donc, c'est un des éléments, là, de réponse.
Pour ce qui
est de la fraude, plusieurs éléments, là. Le plan d'action en parle, il y a un
mécanisme de signalement qui est en
place où les gens, sous confidentialité, peuvent informer la direction de la
vérification interne des
problématiques qui sont vécues. Ça arrive. On en a annuellement plus
d'une trentaine de tout acabit, là.
M. Bernier : Les lanceurs d'alerte
sont protégés.
M.
Ducharme (Éric) : Oui, ils sont là. Ensuite, il y a un portail de
travail sécurisé pour les appels d'offres où très peu de gens y ont
accès, seulement les gens qui y travaillent, que l'ensemble des... Il y a un
code de déontologie, déclaration d'intérêt,
signature des documents qui vont être, dès juin prochain, là, en place à Revenu
Québec, qui vont faire que l'ensemble des gens qui travaillent après...
Du départ de l'appel d'offres à l'identification des besoins, on se rappelle, personnel interne seulement. Ensuite, au
montage de l'appel d'offres, à l'analyse des soumissions, où tous les gens auront signé un formulaire disant que... des
règles de déontologie disant qu'est-ce qui en est, puis je pense qu'avec
tout ça on est capables...
Le
Président (M. Gaudreault) :
Oui. C'est parce qu'il ne reste pas beaucoup de temps, puis je pense, M.
Dumas...
M. Bernier : M. Dumas, peut-être,
rapidement
M. Dumas
(Michel) : Merci, M. le Président. Bien, tout comme Revenu Québec, là,
deux éléments. D'abord, pour le relais de la corruption, le rôle du RORC, pour
nous, a beaucoup renforcé, donc, la surveillance de l'observation des
contrats. Notre vérificateur interne également joue un rôle beaucoup plus
proactif. Beaucoup de formation, de sensibilisation,
c'est toujours ça, hein? Mais il faut rappeler aux gestionnaires les règles. Il
ne faut pas avoir... pas juste une
formation, puis on ne revient pas, mais c'est en mode continu, puis il faut
s'assurer que tout ça est bien compris. La vigilance de la gestion également parce que c'est ça, l'imputabilité,
également. Ça fait partie des rôles des gestionnaires d'être vigilants, hein, quant à l'application des
règles dans leur unité administrative. Ça, c'est fort important. Donc, un
rappel par rapport à ça. Tout le niveau des
déclarations d'intérêt, la sécurisation, évidemment, des dossiers d'appel
d'offres sont des éléments importants pour nous.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Merci. C'est ce qui met fin aux blocs, aux blocs au pluriel, du gouvernement.
Il reste un bloc du côté de l'opposition officielle avec
10 min 30 s. M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Merci, M. le
Président. Alors, je tente de tous vous croire et d'espérer de bien dormir,
mais je vais tomber dans un dossier
avec M. Dumas. On dit : On travaille fort, on amène de l'expertise le
plus possible. Surtout vous, dans
votre créneau, vous dites : On travaille fort, on a beaucoup de gens avec
nous. Puis là je pense que le mot d'ordre, depuis 2014‑2015, semble changer, les lignes directrices ont pris une
autre tangente, une structure qui semble vouloir se raffermir.
Expliquez-moi,
dans le rapport, pourquoi qu'on a vu un contrat qui était supposé d'être de
269 000 $, qui s'est retrouvé
à 3,2 millions de dollars... excusez, à 1,5 million de dollars à la
fin. Tantôt, on parlait, on disait : Les contrats, ce n'est pas des contrats barricadés, c'est des
taux horaires. On avait prévu quelque 350 jours-personnes de travail et on
s'est aperçus, pas en 2013, pas en 2014, octobre 2105, là, c'est comme hier...
ils ont dépassé à 2 020 jours-personnes. Cinq fois le prix de départ. Puis là, en plus de ça, dans vos règles,
là — puis je
ne suis pas un spécialiste, je lis juste la vérificatrice — vous aviez déjà
prévu, dans l'organisation, s'il y
a un dépassement... bien, vous n'avez
pas appliqué vos propres règles.
Expliquez-nous ça pour me donner confiance à dire : Le maudit chanceux,
c'était vraiment le dernier, lui.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M. Dumas
(Michel) : Merci, M. le Président. D'abord, comme je le mentionnais tout à l'heure, en aucun temps il n'y a eu un dépassement de l'envergure du contrat, qui
était de 3,2 millions. Ça, c'est important pour nous. Les
estimés qui
avaient été faits pour différents corps de métier dans le processus de
planification l'ont été en fonction des besoins de l'organisation au moment où l'appel d'offres, ça a été écrit par des
ressources internes. Une fois cet appel d'offres là écrit, lancé au
marché, ouverture du marché, plusieurs soumissionnaires, on signe différents
contrats pour différents corps de métiers.
Et maintenant arrivent, au fil du temps, des besoins dans l'organisation. Et, au fur et à mesure qu'il arrive des besoins, on les documente : qu'est-ce qu'on s'attend exactement
de la ressource externe, définir les biens livrables attendus, le
montant qui y sera associé. Et c'est ça, la convention entre l'organisation et
l'externe.
M. Leclair :
Donc, c'est normal, ce qui est arrivé là?
M.
Dumas (Michel) :
C'est-à-dire que, si on... Je ne vous dis pas que c'est... Ce qui est normal,
c'est que la clause de notre appel d'offres permettait cette
variation-là. Ce qui, pour nous, peut être encore meilleur, c'est d'essayer de restreindre cette diminution-là puis de venir
définir un peu mieux jusqu'où on veut aller. Au lieu de juste dire que c'est
à titre indicatif puis que ça peut se
promener d'un profil à l'autre, on est venu maintenant dire que c'est un
maximum de 15 % de variation entre chacun des profils. Donc, ça,
c'est terminé. Chez nous, il ne peut plus y en avoir.
M. Leclair :
Depuis quand? Depuis novembre, décembre, à Noël? Parce que c'est en octobre,
ça, 2015.
M.
Dumas (Michel) : Les
contrats émis il y a plus de 12 mois maintenant
avec ce type d'approche là ne peuvent plus varier de plus que 15 %.
Ça, c'est chez nous, c'est comme ça.
M. Leclair : Je vais tenter d'y croire. Mais là on repousse tout le temps. En 2012, 2015, on est quasiment rendus à 2016, mais, à partir de l'année prochaine... On va
vous suivre, je vous le jure qu'on va vous suivre. Comptez sur nous.
M.
Dumas (Michel) : Donc, je
vous le dis, M. le Président, les contrats émis à partir de 2015, dans cette
approche-là, ont un maximum de variation de 15 % entre les profils.
M. Leclair :
O.K. Bien, merci beaucoup, M. Dumas.
Alors,
je reviens à M. Ouellet, je ne peux pas m'en empêcher. On a comme un petit
lien, là, moi puis vous, là, c'est
personnel. Mais je veux me rassurer, comme mon collègue le demandait, au-delà
des chiffres, et tout, moi, je pense qu'on a
vraiment besoin de... Puis vous me rassurez en disant que
le logiciel libre va prendre une place plus importante dans le futur, là. Vous avez lu vos règles tantôt,
je vous ai bien compris, puis ce n'est pas pour vous mettre en boîte, là,
loin de là. Mais il y a
tellement de gens qui nous en parlent, il
y a tellement d'autres organismes qui
disent : Il faut utiliser le
logiciel libre. Alors, même s'il est dans votre guide... parce qu'on en a vu, d'autres guides, là, puis ils n'ont pas donné grand-chose entre vous puis moi, mais l'intention
était peut-être là, mais le résultat n'a pas toujours
été là, là. On a des résultats, ici, qui font peur.
Mais
j'ose espérer que le logiciel libre est vraiment une ligne qu'on va
prendre dans tous les ministères parce
que je pense qu'il y
a des coûts à sauver pour le commun
des mortels. Il faut s'assurer de diminuer les coûts informatiques
parce qu'on le sait que, dans certains spectres, on n'a pas le choix. Ces experts-là
coûtent... C'est des frais. C'est très,
très cher, l'informatique. Puis on ne
s'en sort pas, là. Ce n'est pas parce
qu'on a le goût de sauver... on le
sait que c'est des spécialistes. Mais, où est-ce qu'on a de la place, je
pense qu'il faut sauter à pieds joints pour s'assurer d'utiliser le logiciel libre. Puis j'espère d'entendre une
petite conclusion de votre part pour me dire : M. Leclair, on vous
rassure, le logiciel libre, on en fait une petite guerre. Alors, je vous
laisse la parole pour me convaincre sur le logiciel libre.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Ouellet.
M.
Ouellet (Yves) :
Mais, M. le député ou M. Leclair, M. le Président, écoutez,
vous avez raison, ça a peut-être
déjà
été écrit mais jamais, dans une stratégie gouvernementale, de manière
aussi claire que ça. Puis je pense que, là, la prise de conscience, elle est faite à cet égard-là. Puis, comme je vous
dis, le défi par rapport au logiciel libre, c'est, oui, d'en avoir davantage, mais c'est surtout
de l'avoir de manière performante, de l'avoir au bon endroit, de le mettre en
valeur. C'est là qu'on est rendus.
Puis, comme j'ai indiqué au président, on va partager avec vous déjà les
projets de logiciels libres. Le
logiciel libre qui est déjà présent au gouvernement, ce n'est peut-être
pas suffisamment connu, ça fait qu'on
va partager ça avec vous, puis ça en est, une priorité. C'est une priorité.
M. Leclair : Bien, tant mieux! Alors, M. Ouellet, c'est sûr qu'on a été axés
beaucoup sur vous avec le Trésor. Vous
savez, vous, le mandat que vous avez, la force que vous avez dans toutes les
directions des autres ministères, souvent, le mot d'ordre vient de là
parce que c'est le Trésor qui fait la gestion globale de tout ça. Puis vous
donnez vos lignes directrices à tous les ministères
parce que vous avez le mandat de l'Exécutif de voir à... vous avez des comptes
à rendre à la fin de l'année.
Alors,
moi, je ne m'attends à rien de moins, rien de moins de votre équipe, de
s'assurer que votre mot va être fort et
clair. Les contribuables... Puis ce n'est pas tout de votre faute, là. C'est peut-être
des après-midi qui semblent laborieuses un peu, mais mettez-vous à la place des
contribuables avec tout ce qui s'est passé dans les dernières années, là. Puis
ce n'est pas seulement
que sur l'informatique. À peu près toutes les sphères, on a vu beaucoup
de misère. Les contribuables, lorsqu'ils voient des choses comme
contrats gré à gré, 67 millions, ils ont de la misère à arriver en bout de
piste.
Moi, je m'attends juste que, de votre
part, vous soyez non négociables, non négociables avec vos règles sur les
contrats informatiques. On ne veut plus voir
de désastre. Puis j'ai confiance en notre système, les gens qui y
travaillent. Vous avez une certaine
expérience, vous êtes sûrement les meilleurs pour dicter les lignes de conduite.
Mais, lorsqu'on s'aperçoit, des gens
comme nous, qu'on est capables de voir cette évidence-là puis que vous... vous
êtes pris souvent devant le fait accompli, mais ça ne peut plus arriver,
ces choses-là. Ça ne peut plus arriver en 2016. C'est impossible. La population
ne nous le permet juste pas.
Puis,
je vous en assure, on va vous suivre à tous les ministères. Je suis le porte-parole officiel puis, je vous le jure, je vais vous suivre par en arrière. Puis j'espère ne pas avoir rien à
vous retaper sur les doigts, même s'il
n'y a pas de perfection dans ce beau monde là. Mais j'espère qu'aujourd'hui vous saisissez l'ampleur du problème. Puis je ne dis pas que vous ne l'avez pas saisie avant, loin de là, mais je pense
que c'est très, très important. Il
faut diminuer ces coûts-là au minimum.
Déjà là qu'on sait que c'est des coûts spécialisés.
Alors,
en conclusion, M. le Président, je
vous remercie beaucoup. Mme la directrice, avec votre équipe, merci,
merci de porter à notre attention vos
conclusions. Et, comme vous pouvez le voir, on les utilise. Puis ne lâchez pas
votre bon travail. Et, à tous nos
bons fonctionnaires, ne lâchez pas. Quand même, c'est une bonne job, au-delà
qu'aujourd'hui c'est un peu pénible.
Mais continuez. Il faut diminuer les coûts. Puis, si j'ai été déplaisant avec
quelques mots, ce n'était pas personnel envers personne, c'est un état
d'âme, mais on va vous suivre. Alors, merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. le député. Alors, c'est ce qui met fin
à vos interventions.
Alors, écoutez, ça
nous laisse un petit peu de temps parce qu'on a une pratique qu'on a implantée,
dans cette commission, pour donner aux gens
qui viennent nous rencontrer le mot de la fin, finalement. Si vous avez le goût
de dire... peut-être une minute
chacun, là, je dirais, les trois organisations. Et Mme la vérificatrice aussi,
si vous avez quelques mots à nous partager, on aurait un petit peu de
temps.
On pourrait peut-être
commencer avec M. Ouellet, ensuite M. Dumas, M Ducharme et Mme Leclerc. Alors,
M. Ouellet.
Conclusions
M. Yves Ouellet, secrétaire du
Conseil du trésor
M.
Ouellet (Yves) : M. le Président, écoutez, pour rassurer le
député de Beauharnois, lui réitérer que c'est une priorité pour le secrétariat. On a un rôle
important à jouer, mais, je pense, ce qu'on a essayé de démontrer aujourd'hui,
c'est que tout le monde a un rôle important
à jouer : les dirigeants d'organisme, les unités de vérification, le
secrétariat, la Vérificatrice
générale, l'UPAC, l'Autorité des marchés financiers, les parlementaires aussi.
Aujourd'hui, ce qu'on fait, là, ça
nous aide beaucoup au secrétariat. C'est un peu désagréable d'inviter des
collègues, des fois, à venir ici puis à rendre compte, mais, nous, ça nous aide beaucoup. Puis ce qu'on veut faire
aussi, c'est vous aider à nous aider. Donc, en rendant de l'information
disponible, plus de transparence, c'est de la meilleure gestion. Ça, c'est
l'autre priorité qu'on a au secrétariat, c'est de rendre disponible
l'information le plus possible avec un peu ce que j'ai expliqué précédemment,
l'indicateur qui s'en vient, le commissaire. Donc, des outils pour nous mais
également pour vous, les parlementaires, et ceux qui sont concernés par la
gestion contractuelle, d'être en mesure de prendre connaissance de ce qui se
passe puis d'apprécier les améliorations
qu'on va faire au cours des prochains mois et des prochaines années. Merci
beaucoup.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. Ouellet. M. Dumas.
M. Michel Dumas, vice-président
de la Commission des normes,
de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
M.
Dumas (Michel) : Merci, M. le Président. D'abord, bien, je veux vous
remercier, M. le Président, et tous les membres, et l'équipe du Vérificateur général également. Écoutez, c'est
pour nous un grand moment de pouvoir partager avec les élus ces éléments-là puis de vous entendre également parce que
je demeure convaincu que c'est tous ensemble qu'on va poursuivre puis
qu'on va réussir. On a quand même... C'est des grands pas à franchir, on en est
conscients. Il y a beaucoup de mesures qui
ont été mises en place. Il y a beaucoup de mesures structurantes qui s'en
viennent, autant de la part du
Conseil du trésor que de nous, en fonction soit des plans d'action ou des
gestionnaires eux-mêmes. Il faut continuer
à faire confiance aux gens. Je crois qu'effectivement il y a des constats
là-dedans qui sont, pour les contribuables, préoccupants.
Je
crois que les mesures sont là. Il s'agit maintenant d'avoir la rigueur, la
gestion, le suivi pour qu'éventuellement, si on revient vous voir, on puisse être en mesure de vous dire :
Voici les pas qu'on a franchis et voici ce qui nous reste à franchir également
parce que ce n'est pas statique, je l'ai mentionné à plusieurs reprises, c'est
dynamique, et il faut continuer dans ce sens-là.
Donc,
merci beaucoup. C'est un exercice démocratique extraordinaire. C'est ma première, puis j'ai bien apprécié. Merci beaucoup.
• (18 heures) •
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. Dumas. M. Ducharme.
M.
Éric Ducharme, président-directeur général de Revenu Québec
M.
Ducharme (Éric) : Bien,
merci au président, merci aux membres de la commission. Merci à la Vérificatrice générale et à ses équipes, qui
nous permettent d'avancer dans le défi des contrats en technologie de l'information. Merci à mes collègues et merci à mon
équipe de m'avoir appuyé pour la préparation de la commission d'aujourd'hui.
Dans ma
préparation au cours des derniers jours, je me suis rendu compte que c'est un
des grands défis que le gouvernement a à passer à travers, là, les
technologies de l'information. C'est un grand défi pour moi, puis je veux m'impliquer personnellement à changer ça. Puis je
pense que c'est important pour les contribuables de voir qu'on a fait des changements et on continue à en faire pour que
l'imputabilité, transparence dans les
contrats, là, soient quelque chose qui
ne revienne pas à l'avant-scène, là, dans les prochains mandats du Vérificateur
général, là. Merci à tout le monde.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. Ducharme. Alors,
Mme Leclerc, est-ce que vous avez quelques mots à nous communiquer?
Mme Guylaine Leclerc,
Vérificatrice générale
Mme
Leclerc (Guylaine) : Bien, juste un petit mot pour dire que je
constate la bonne volonté de tous ici. Je trouve ça très enrichissant. Vous pouvez compter sur le Vérificateur général
pour travailler avec vous à la mise en place et à la revue des plans d'action, et, personnellement,
bien, je m'engage à rencontrer les instances de gouvernance chez vous parce
que je pense que c'est un des éléments qui
va favoriser le suivi et la mise en place. C'est d'ailleurs une de mes missions
que je me suis données, c'est de rencontrer
les instances de gouvernance sur un cycle de trois ans, mais particulièrement
dans vos entités, ça va être probablement plus rapide. Alors, je vous remercie
beaucoup.
Le
Président (M. Gaudreault) : Bon, alors, écoutez, merci beaucoup
pour le temps que vous avez consacré pour cet après-midi. La Commission de l'administration publique suspend ses
travaux pour quelques minutes parce qu'après on se réunit en séance de travail pour statuer sur les observations,
conclusions, recommandations à la suite de l'audition.
On vous aime beaucoup, mais on vous demande de
partir rapidement, si possible, parce que...
Des voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci.
(Fin de la séance à 18 h 3)