(Quinze heures cinquante-cinq
minutes)
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, je vais vous demander d'être à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
commencer nos travaux. Je constate le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration
publique ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la
salle de bien vouloir fermer leurs appareils
cellulaires, s'il vous plaît, éteindre la sonnerie, en fait, de leurs téléphones cellulaires.
Notre mandat, c'est le suivant : c'est que
la commission est réunie afin de procéder à l'audition du ministère du Développement économique, de l'Innovation et
des Exportations sur sa gestion administrative et sur ses engagements
financiers.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bernier (Montmorency) est remplacé par M. Auger (Champlain); M.
Ouellette (Chomedey), par M. Habel (Sainte-Rose); M. Reid (Orford), par M.
Fortin (Pontiac); M. Villeneuve (Berthier),
par M. Therrien (Sanguinet); M. Charette (Deux-Montagnes), par M. Lamontagne
(Johnson); et M. Spénard (Beauce-Nord) agit à titre de membre
temporaire.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Merci beaucoup. Alors, comme à notre habitude, on va débuter par un
exposé du sous-ministre d'une dizaine de minutes, à peu près. Le reste de la
séance sera consacré aux échanges avec les membres députés de la commission, et
le temps est partagé entre les groupes parlementaires qui forment le
gouvernement et les députés de l'opposition. Alors, M. le sous-ministre, je
vous invite à présenter les gens qui vous accompagnent et nous faire votre
présentation d'une durée d'à peu près 10 minutes, s'il vous plaît.
Exposé
du sous-ministre de l'Économie, de la
Science et de l'Innovation, M. Jocelin Dumas
M. Dumas (Jocelin) : Merci, M. le
Président. Alors, merci de l'invitation aux membres de la commission à venir
passer au travers, là, des engagements financiers du ministère pour l'exercice
2014-2015.
Je vous présente les collègues qui
m'accompagnent : Mario Bouchard, sous-ministre adjoint aux Industries
stratégiques, projets économiques majeurs et aux sociétés d'État; Philippe
Dubuisson, immédiatement à côté de lui, sous-ministre associé aux Politiques
économiques — est-ce
que Jean Séguin est là? — Jean
Séguin, sous-ministre adjoint au Commerce extérieur et à Export Québec;
Marie-Claude Lajoie, qui est secrétaire
générale du ministère;
Francis Mathieu, qui est directeur général de l'administration; j'ai
Marie-Josée Blais, qui vient d'être nommée aujourd'hui, confirmée sous-ministre
adjointe à l'Innovation; et Mario Limoges, sous-ministre adjoint, Services aux
entreprises et aux affaires territoriales.
Alors, M. le Président, je vais commencer ma présentation en abordant un des constats, là, qui
est mentionné dans la documentation
qui a été préparée par le service de recherche pour la préparation de cette
audition. On y mentionne que le
dernier plan stratégique du ministère remonte à la période 2009-2011.
Aucune information ne permet de savoir s'il a été prolongé ou si un nouveau plan stratégique est en préparation. Le rapport
annuel de 2014-2015
ne contient aucune orientation, aucun indicateur ni aucune cible
quantifiable.
M. le Président, ces constats sont tout à
fait justes, et je reconnais d'emblée
que, dans ces conditions, il est bien difficile pour la Commission de
l'administration publique d'exercer son mandat convenablement.
Ceci étant
dit, l'absence de planification stratégique du ministère, qui a un nouveau
nom depuis tout récemment, le 28 janvier dernier, s'explique justement
par les nombreux changements de structure qui ont eu lieu au cours des dernières années. Le ministère
n'a pas été en mesure de faire adopter par les gouvernements successifs un plan stratégique dans un environnement
aussi changeant. Au moment des élections de 2012, un plan stratégique pour le ministère
du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation était prêt à
être déposé, et, pendant la période 2012-2014, un autre plan stratégique avait été préparé pour le ministère
des Finances et de l'Économie. Il a été mis de côté suite à la formation
du nouveau ministère en avril 2014.
• (16 heures) •
Alors, la mission Développement économique a
maintes fois été repensée. Après 59 ans de relative stabilité, soit entre 1943 et 2002, le ministère a été
transformé à répétition au cours des 14 années suivantes. Différents
volets ont été ajoutés ou soustraits au volet économique selon les
orientations et les priorités du gouvernement en place, du gouvernement du moment. Encore tout récemment, fin
janvier dernier, la fonction Recherche, qui était au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, et de
la Science, et de la Technologie, est revenue au bercail, et nous sommes
présentement à l'étape de validation et d'approbation d'une
version 2016-2019 du plan stratégique, lequel prendra en compte l'ajout
tout récent du volet Recherche et du Secrétariat à la condition féminine.
Alors, à chaque réorganisation,
des budgets et des efforts considérables sont investis à la reconstitution des équipes et des services, à l'organisation interne et à la continuité des services dispensés. J'ai bon espoir que
le gouvernement adoptera au cours des
prochaines semaines le plan
stratégique du ministère
de l'Économie, de la Science et de l'Innovation pour la période 2016-2019,
avec des orientations stratégiques, des axes d'intervention, des objectifs, des actions ainsi que des
indicateurs et des cibles bien définis.
Alors, à
défaut d'un plan stratégique en bonne et due forme, le plan d'action du ministère,
eh bien, il découle des orientations
du gouvernement , des orientations
signifiées par le premier ministre, notamment dans le discours
d'ouverture de la 41e législature, et
le plan d'action découle, plus récemment, aussi du plan économique
du Québec, tel qu'il a été présenté par le ministre
des Finances à l'occasion du budget de mars 2015.
Alors, pour
mieux comprendre le fonctionnement du ministère au quotidien, vous me permettrez d'illustrer
de quelle façon nous réalisons notre mission en interaction avec nos
principales clientèles.
Le ministère
a trois rôles principaux : il est un conseiller auprès du gouvernement, il accompagne ses clientèles, dont
principalement, évidemment, les PME, et il est aussi un partenaire financier
pour la réalisation de différents projets.
C'est un rôle
qui est évidemment moins visible, mais, à titre de conseiller auprès
du gouvernement, le ministère est intensément sollicité quotidiennement par ses clients internes, le ministère du Conseil exécutif, les autres ministères et, bien sûr,
les autorités politiques. Le ministère produit énormément d'informations sur des enjeux d'actualité ou encore des notes d'information sur les entreprises et leurs projets dans toutes
les régions du Québec. Nous produisons aussi des avis sectoriels
et nous élaborons ou participons à l'élaboration et à la mise en oeuvre de
stratégies de développement économique ainsi que des programmes d'aide. Le ministère
conseille donc le gouvernement afin de favoriser le développement économique de toutes les
régions du Québec dans une perspective de création d'emplois, prospérité économique
et développement durable.
Nous sommes également
responsables du commerce international, et le ministère conseille le gouvernement afin de protéger les intérêts
du Québec dans les négociations des accords commerciaux.
Deuxième
volet d'accompagnement des
partenaires économiques, notamment nous jouons un rôle important pour stimuler l'entrepreneuriat. Nous collaborons avec
des organismes partenaires spécialisés en accompagnement et en soutien
des entrepreneurs pour maximiser les effets de nos interventions. Ainsi, au
cours de la dernière année, le ministère a entrepris
la mise en place d'un nouveau modèle d'affaires avec ses partenaires, visant
deux principaux objectifs : concentrer les actions et les ressources sur les besoins des entrepreneurs puis,
deuxièmement, rehausser la qualité de l'accompagnement et du mentorat.
Plusieurs
actions concrètes ont été réalisées pour assurer la pérennité des services qui
sont actuellement offerts, obtenir
une couverture complète de toutes les régions du Québec et créer une meilleure
synergie entre les intervenants. Parmi
ces changements, je souligne le regroupement des 17 organismes Femmessor
et du réseau Femmessor pour former une seule et même entité
administrative, soit Femmessor Québec. Son mandat est d'accompagner les
entrepreneures québécoises. Nous avons également unifié la gouvernance des
centres de transfert d'entreprise et du Groupe Coop Relève pour former le centre d'entreprises... Centre de transfert
d'entreprise du Québec, pardon. La mission de l'organisme est d'informer, de sensibiliser, de conseiller et
d'accompagner les propriétaires et les acquéreurs dans leurs démarches
respectives de transmission et de reprise d'entreprise.
Nous avons
aussi mobilisé nos partenaires pour réaliser de grandes stratégies
gouvernementales. Par exemple, la Stratégie
québécoise de développement de l'aluminium a été dévoilée en juin dernier à
Saguenay. Cette stratégie a été élaborée
après de nombreuses et fructueuses consultations auprès de nos partenaires,
aussi bien partenaires gouvernementaux, mais aussi les associations sectorielles et les grandes entreprises.
Nous procédons de la même manière dans l'élaboration de deux nouvelles
stratégies qui seront lancées dans les prochains mois, la Stratégie québécoise
de l'aérospatiale et la stratégie de l'économie numérique.
Toujours en concertation avec les partenaires
économiques, et ici je parle plus spécifiquement des instances locales et régionales, nous travaillons aussi à
appuyer toutes les régions du Québec dans leurs besoins plus spécifiques
de développement des affaires. À titre
d'exemple, le ministère est le responsable gouvernemental de la démarche
ACCORD, qui repose sur le regroupement, la
mobilisation et le dynamisme des gens d'affaires et des intervenants
économiques en région. Cette démarche
vise le développement de créneaux d'excellence, qui permet aux régions de se
positionner selon leurs compétences industrielles spécifiques et
reconnues. ACCORD, c'est 6 000 entreprises, dont 500 dirigeants
qui participent à 35 pôles et créneaux d'excellence à travers tout le
Québec. Depuis 2006, 1 306 projets ont été autorisés pour des
engagements financiers de plus de 93 millions, des investissements totaux
de plus de 282 millions.
Par ailleurs, les directions régionales du
ministère sont toujours à pied d'oeuvre auprès des entreprises. Elles offrent
principalement à leurs clientèles de l'accompagnement conseil stratégique. Dans
le cadre de cette démarche, les fonctions de
l'entreprise sont analysées pour poser un diagnostic. Par la suite, les
priorités d'intervention sont établies, et les conseillers en
développement économique offrent ainsi des solutions adaptées pour permettre
aux entreprises de réaliser leurs ambitions.
Troisième
volet, le ministère joue aussi un rôle de partenaire financier pour favoriser
la réalisation de projets. Il accompagne
les entrepreneurs à différents stades de développement de leurs entreprises, de
la création au transfert, en passant par le développement et la
croissance.
Nous sommes très présents auprès des PME en
offrant du soutien financier ou stratégique pour leurs projets d'investissement, d'innovation, d'expansion ou
d'exportation. À titre d'exemple, en février 2015, nous avons lancé
la Stratégie d'accélération des projets d'entreprises performantes PerforME,
qui vise à accélérer la réalisation de projets structurants pour le Québec, et
nous en sommes maintenant à 64 entreprises qui ont été choisies pour
bénéficier d'un accompagnement personnalisé. Nous leur offrons un soutien
technique et financier qui est adapté à leurs projets, et, à terme,
avec ces 63 entreprises là, ça devrait entraîner la création de
1 600 emplois avec des investissements qui vont totaliser plus de
230 millions.
Les principaux programmes de soutien à
l'investissement du ministère se retrouvent dans le FDE, le Fonds du
développement économique. En 2014-2015, nous avons effectué des interventions
pour 227 millions en soutien à 200
projets qui ont généré des investissements de 1,1 milliard et on évalue
que ces projets ont contribué à la création ou à la sauvegarde de 4 861 emplois. À cette somme s'ajoutent des
engagements de 82,5 millions dans des fonds d'investissement,
portant le financement global à 309,7 millions.
Le ministère accompagne aussi les entreprises
désireuses de conquérir de nouveaux marchés. Le programme Exportation a pour objectif principal de soutenir
les entreprises québécoises dans le développement et la diversification
de leurs marchés. En 2014-2015, nous avons appuyé 2 551 entreprises
dans leurs démarches. Nous avons organisé 41 missions
commerciales à l'extérieur du Québec, qui ont permis d'appuyer
590 entreprises et organismes. L'ensemble des interventions du ministère a permis aux entreprises de signer des
ententes avec 237 intermédiaires de vente et conclure
196 accords industriels ou de transfert de technologie, et toutes ces
initiatives ont généré plus de 294 millions de ventes fermes.
Dans notre
rôle de partenaire financier, nous avons également des outils ciblés pour
soutenir des régions qui vivent des problématiques ponctuelles. Au cours
des dernières années, comme vous savez, le gouvernement a mis en place quatre
fonds de diversification économique : un fonds de 200 millions pour
les régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie,
en 2014-2015, 86 interventions financières ont été réalisées; fonds de la
MRC des Sources, avec une enveloppe de
50 millions sur cinq ans, 25 interventions ont été réalisées en
2014-2015; Fonds d'aide à l'économie de Lac-Mégantic, qui dispose de 10 millions, je vous passe les
détails, là, on pourra revenir éventuellement, là, au besoin; Fonds d'aide
aux initiatives régionales, là, qui dispose
de 6 millions par année pour le développement de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, en 2014-2015 c'est
105 projets qui ont été appuyés pour des investissements de
42,7 millions.
Recherche et innovation, qui sont essentielle s
pour dynamiser la croissance économique puis assurer la compétitivité des
entreprises. En novembre 2015, le ministère a annoncé le lancement de
quatre nouvelles mesures pour stimuler l'innovation au Québec. Elles
représentent un investissement de 15 millions sur trois ans. Les mesures Passeport innovation, Premier brevet, Premier
emploi en recherche et Stage d'innovation en entreprise visent à
renforcer la formation de partenariats entre nos chercheurs et nos entreprises,
de même que la protection de la propriété intellectuelle et le partage du
savoir entre la relève et les entrepreneurs.
En recherche
et innovation, le ministère soutient, entre autres, des travaux
d'agrandissement, de rénovation, de construction
d'infrastructures et d'acquisition d'équipement. 2014-2015, 81 projets ont
été autorisés pour un investissement de près de 72 millions, sur un
coût de plus de 117 millions, dans le cadre de son programme normé et du
concours de la Fondation canadienne pour l'innovation.
• (16 h 10) •
Alors, il me reste à peu près deux minutes. M.
le Président, en 2014-2015, le ministère disposait d'un budget total de 642 millions et de 730 ETC.
Historiquement, le ministère a toujours eu un comportement exemplaire en
matière de gestion de ses ressources humaines et financières. À ma
connaissance, les enveloppes budgétaires ont toujours été respectées sans
dépassement. Il en est de même pour le respect du niveau des ETC utilisés qui
est autorisé par le Conseil du trésor.
Afin de
poursuivre cette tradition de saine gestion, vous me permettrez de vous faire
part de quelques initiatives récentes
en vue de nous améliorer constamment. À titre de gestionnaire, j'accorde une
importance primordiale à la qualité du
climat organisationnel, et c'est pourquoi j'ai initié au printemps 2015
une démarche qui vise à susciter l'engagement de tous les employés du ministère. Il y a quatre leviers de gestion
importants sur lesquels on peut intervenir pour améliorer notre
environnement de travail afin de le rendre plus stimulant et motivant : la
clarté de la vision, le sentiment de compétence
et d'efficacité, l'implication et la reconnaissance. Nous avons posé un
diagnostic du ministère en regard de ces quatre leviers et nous
travaillons présentement à la mise en oeuvre de plans d'action pour donner
suite aux pistes d'amélioration qui ont été identifiées.
Afin de
faciliter le contrôle de nos dépenses, nous avons mis à la disposition des
gestionnaires différents outils qui
leur permettent d'en suivre l'évolution dans chacune des unités
administratives. Une trentaine de tableaux de bord sont accessibles et
permettent rapidement d'ajuster le tir pour que les budgets soient respectés.
Grâce à ces outils, chacun de nos
gestionnaires est en mesure de suivre ses dépenses à tous les jours en temps
réel. Que ce soit pour l'aide financière, les coûts du temps
supplémentaire, la téléphonie mobile, de l'impression, tous les postes de
dépenses importants sont suivis en temps réel par chacun des gestionnaires.
Nous nous
assurons aussi de l'efficacité de nos interventions. Et, à cet égard, nous
avons une équipe d'évaluation de
programmes à l'interne. En 2014-2015, cette équipe a procédé à l'évaluation de
huit mesures ou programmes. Et ces programmes
sont évalués à intervalles réguliers. C'est une opération transparente pour les
citoyens alors que les rapports d'évaluation sont publiés sur le site
Internet du ministère de façon régulière.
Toujours dans
un souci de saine gestion, le ministère a mis en place un comité permanent de
révision des processus organisationnels. Son rôle est de fournir des
recommandations et des orientations sur diverses questions touchant la mission ainsi que les opérations ministérielles.
Il contribuera à doter l'organisation d'une saine gestion de ses
ressources pour favoriser l'atteinte de nos objectifs.
En terminant,
bien, je veux réitérer toute mon appréciation du travail des employés du
ministère, qui contribuent tous les
jours au développement économique du Québec, et je remercie tous mes
collaborateurs pour leur soutien pour la préparation de cette audition.
Et je vous remercie également pour votre attention, et je suis disponible pour
répondre à vos questions.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
sous-ministre.
Discussion générale
Nous
allons tout de suite entamer les échanges avec le premier bloc, qui est celui
du groupe du gouvernement, avec le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Je vais faire l'ouverture. Dans un premier temps, merci,
bonjour à tous, mesdames et messieurs. On se connaît bien, pour la plupart d'entre vous, on a eu à travailler
ensemble dans les deux dernières années. Donc, merci d'être ici, merci
pour la présentation que vous nous faites.
Et,
étant donné que je connais quand même bien le ministère, je vais intervenir à
quelques occasions, mais je vais laisser
le privilège à mes collègues de pouvoir poser la majeure partie des questions
concernant l'intervention d'aujourd'hui. Donc, sans plus tarder, je vais
laisser la parole à mon collègue député de Champlain.
M.
Auger : Bien, merci beaucoup, M. le député de Trois-Rivières. M. Dumas
et toute votre équipe, bonjour et bienvenue. Merci de nous laisser
l'opportunité de poser des questions. J'en aurais une, je dirais, de curiosité,
d'entrée de jeu. Je veux revenir sur le
fait, justement, là, du dernier plan stratégique qui remonte à la
période 2009-2011. On nous dit :
«Aucune information nous permet de savoir s'il a été prolongé ou si un nouveau
plan stratégique est en préparation. Le rapport annuel 2014-2015 ne
contient aucune orientation, aucun indicateur ni aucune cible quantifiables.»
Comment on... — parce que, dans une ancienne vie, j'ai eu la
chance d'avoir des plans stratégiques pour me guider comme haut fonctionnaire — comment on gère si on n'a pas d'orientation,
pas d'axe d'intervention, pas d'objectif, pas d'action, pas de cible? Ça
se passe comment, votre gestion, M. Dumas?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Dumas.
M.
Dumas (Jocelin) : Bien, comme je vous mentionnais un peu dans le texte,
il y a quand même des orientations qui
nous viennent du gouvernement. Avec le changement de gouvernement en
avril 2014, donc, nouveau discours inaugural du premier ministre, et, dans ce discours
inaugural, il y avait quand même un certain nombre de projets qui nous ont
été demandés, de livrer. On participe
également de façon très... On a participé étroitement aussi à l'élaboration des
mesures budgétaires, et, bien, en mars 2015, il y a un plan économique du
Québec qui a été présenté, qui renferme toute une série de mesures.
Alors,
notre tableau de bord de gestion quotidienne, je vous dirais qu'il est aligné
là-dessus, il est aligné sur ce qui a été
rendu public par le gouvernement. Donc, on a nos tableaux de bord de gestion,
de suivi, bien, ils sont... effectivement, c'est sur la mise en oeuvre de l'ensemble des mesures, là, qui ont été
annoncées, et on s'assure de leur réalisation et de leur suivi. Ce qui
n'empêche pas non plus... Comme je vous mentionnais, pour chacun des champs
d'intervention du ministère, que ce soit
l'innovation, l'exportation, soutien, développement économique régional, on a
quand même tous nos instruments de suivi des programmes que l'on gère.
Alors,
je vous dirais, à la limite, là, c'est sûr que c'est préférable d'avoir un plan
stratégique en bonne et due forme, mais
on a quand même, je vous dirais, des guides qui nous permettent de fonctionner
de façon efficace et d'assurer quand même une reddition de comptes, là,
sur ce qui est fait par les différentes unités du ministère.
M.
Auger : Mais, par rapport aux projets qui ont été... Parce que, vous
dites, vous vous vous basez sur ce qui a été annoncé dans le discours d'ouverture, donc les différents projets
qui sont là, donc, l'état d'avancement de ça au moment où on se parle, on
est capables de quantifier ce qui est réalisé, non réalisé, ce qui est à venir
pour...
M. Dumas
(Jocelin) : Effectivement. Tout à fait. Oui, puis, quand même, dans le
rapport annuel de gestion, on fait état
quand même d'un certain nombre de réalisations, là, puis c'est quantifié et
c'est mesuré. Évidemment, ce n'est pas rattaché à un plan...
M. Auger :
À un plan... planification stratégique.
M. Dumas
(Jocelin) : Non. Formellement, en bonne et due forme. Et donc, bien,
je l'ai mentionné, là, les changements de
structure, là, au mois de décembre, où on avait un nouveau plan qui était prêt,
remaniement ministériel, trois
nouveaux ministres, alors vous comprenez que ces gens-là veulent s'impliquer
puis mettre leur couleur à tout ça. Alors donc, on est dans un nouvel
exercice, là, de validation, mais j'ai bon espoir que ça devrait débouler, là,
assez rapidement dans les prochaines semaines.
M. Auger :
Donc, un plan stratégique qui serait prêt, là?
M.
Dumas (Jocelin) : Oui, effectivement, et qui va être arrimé aussi avec
celui d'Investissement Québec, qui est attendu,
le Centre de recherche industrielle du Québec aussi. Alors, l'idée, c'est
d'avoir ces trois grandes organisations là, qui sont trois leviers importants, là, de contribution au développement
économique... bien, que les grandes orientations soient liées ensemble.
M. Auger :
Merci. Également dans le même ordre d'idées, concernant la déclaration de
services aux citoyens qui avait été adoptée en 2009, encore là, on n'a pas de
cible quantifiable, là, le rapport annuel ne nous donne pas nécessairement
d'informations qui sont quantifiables, chiffrées. Encore là, peut-être nous
alimenter sur...
M. Dumas (Jocelin) : Oui. Bien, je
pense que c'est l'automne dernier qu'on a amorcé un exercice de mise à jour de
la déclaration de...
Une voix : ...au retour des
fêtes, que l'exercice était commencé.
M. Dumas (Jocelin) : Je ne sais pas,
Francis...
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, est-ce que vous préférez répondre, madame, ou...
M. Dumas (Jocelin) : C'est Philippe
ou c'est toi?
Une voix : Moi, c'est M.
Dubuisson, là.
M. Dubuisson (Philippe) : Ça a commencé
l'an dernier.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, allez-y, M. Dubuisson.
M. Dubuisson (Philippe) : Oui. Alors, ça,
on l'a analysé, on l'a revu l'an dernier, en même temps que le plan
stratégique, puis ça suit les deux ensemble. La déclaration de services est
publiée dans le plan de gestion, ce qui sera le cas, mais elle sera rendue
publique, puis ce sera sur le site du ministère, etc. Et ce qu'on souhaite
faire, c'est... Comme le sous-ministre a dit, 2012 c'était prêt, 2014 c'était
prêt, ça fait qu'on ne prend pas plus d'engagements que ça, mais on souhaite
que, d'ici fin mars, ça puisse être adopté.
Pour le plan stratégique, on est dans les
derniers ajustements. Essentiellement, c'est des ajustements suite aux demandes
du Conseil du trésor, donc on est vraiment à la toute fin. Après ça, bien,
c'est le processus d'approbation et dépôt à l'Assemblée nationale. Alors, ça,
on ne contrôle pas ce bout-là. Mais, nous, fin mars, tout est prêt.
M.
Auger : Je veux bien comprendre. Votre déclaration de services... Il
me reste encore du temps, M. le Président?
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, il vous reste à peu près
3 min 20 s. Allez-y, M. le député de Champlain.
M. Auger : Oui, je veux revenir sur
la déclaration de services. Ce que je comprends, c'est que, par le passé, il
n'y avait pas d'objectif, mais il va y en avoir éventuellement. C'est bien ça,
j'ai bien compris?
• (16 h 20) •
M. Dubuisson (Philippe) : Tout à fait, on
est enlignés sur les demandes du Conseil du trésor, les exigences du Conseil du trésor, qui demande, donc, qu'il y
ait des cibles et des indicateurs chiffrables, quantifiables, et on est
dans les derniers ajustements de ça justement, suite aux remarques du Conseil
du trésor.
M.
Auger : O.K. Donc, depuis 2009 à aujourd'hui, il n'y a pas de
résultat, dans le futur, on aura des objectifs et des cibles. Ça, c'est
exactement ça?
M. Dubuisson (Philippe) : Bien, je ne
dirais pas qu'il n'y a pas de résultat, il y a eu des résultats même s'il n'y
avait pas de...
M. Auger : Il y a eu des résultats
mais pas de cible. O.K.
M.
Dubuisson (Philippe) : ...mais,
oui, la prochaine va avoir des cibles quantifiables, comme exigées maintenant
par le Conseil du trésor.
M. Auger : Question de curiosité,
concernant les plaintes des citoyens et des citoyennes, vous avez reçu, 2014-2015,
une plainte. Pourquoi une plainte? Je suis un peu surpris par la quantité, si
minime soit-elle. C'est-u parce qu'il n'y a pas de canaux spéciaux?
M. Dumas
(Jocelin) : Bien, vous voyez
que, même si on n'a pas de déclaration de services aux citoyens,
je pense, on a un bon service
à la clientèle. Puis, pour la plainte, je ne le sais pas.
M. Auger : Puis non recevable en
plus, là, je veux dire.
Mme Lajoie
(Marie-Claude) : En fait,
c'est moi qui accueille les plaintes au ministère, et, c'est ça, je
suis aussi la responsable de l'accès
à l'information, ça fait que, souvent, quand les gens veulent
parler à quelqu'un, ils se tournent vers nous. Puis, vraiment, on a reçu une plainte, puis en fait, c'est ça,
c'étaient des gens, une entreprise en région qui se plaignait
de l'accueil qu'elle avait eu dans un organisme économique, mais qui n'était
pas sous l'égide du ministère. Donc, ce n'était pas, tu sais, comme... on leur
a indiqué où il devait s'adresser, là. Mais c'était vraiment la seule plainte
qui est venue à mes oreilles.
M. Dumas
(Jocelin) : En pratique, on
n'a pas une clientèle difficile, c'est une clientèle d'affaires avec qui
on est en collaboration pour réaliser des
projets, disons que ça se fait dans une atmosphère collégiale et agréable en
général, là.
M.
Auger : En fait, c'était ça,
le sens de ma question, mon commentaire, c'est effectivement : la clientèle ne se prête pas nécessairement à des plaintes.
M. Dumas (Jocelin) : Non.
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est comme dans la pub de l'Industrielle
Alliance : la personne aux plaintes, elle n'a pas d'ouvrage.
M. Auger : Oui, exact, ça ressemble
à ça, hein? Exactement.
Mme Lajoie
(Marie-Claude) : Puis
souvent les personnes qui nous appellent pour poser des questions,
tu sais, que peut-être que ça pourrait devenir une plainte, tu sais, ils
ont des questions, puis là, bien, on peut les guider puis trouver des réponses
pour eux, expliquer les choses.
M. Auger : Avez-vous des
statistiques sur le questionnement, les questions?
Mme Lajoie (Marie-Claude) :
Malheureusement, je ne les ai pas avec moi, mais, oui, on a un registre, là, justement,
là. Souvent, ça rentre par... tu sais, les gens s'adressent... C'est mon nom
qui est là pour l'accès à l'information, donc les gens, souvent, pour des renseignements ou quand ils ne savent
pas trop, ils ne savent pas à quelle porte cogner, ils vont poser les
questions à moi. Mais c'est ça, oui, on tient comme un registre de ça.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est ce qui met fin à votre bloc du côté du gouvernement. On va aller avec l'opposition
officielle et la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Bonjour à vous tous. Je suis
heureuse de voir que je ne suis pas la seule femme autour de la table,
parce qu'en matière de finances on n'est pas nombreuses.
Je voulais
savoir, dans un des tableaux que vous produisez, on a des exemples de contrats
professionnels accordés de gré à gré, entre autres, et j'imagine que
c'est le contrat de Pierre Marc Johnson, en 2011, en 2013, en 2015. En 2011-2013, le contrat est donné à Heenan Blaikie
pour un montant prévu de 800 000 $, qui finalement se finalise à
1,6. Mais, en 2015, le contrat, comme par
miracle, tombe à 275 000 $, le montant du contrat, mais finalement
avec une option, il est renouvelé, j'imagine, une deuxième année, à
550 000 $. Est-ce que M. Johnson vous a fait un deal? Pourquoi on
n'était plus avec la même firme? Je veux juste comprendre.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, M. Dubuisson.
M. Dubuisson (Philippe) : ...les
fluctuations, c'est que le rôle de M. Johnson, c'était le négociateur en chef
du gouvernement du Québec pour l'accord économique. Bon. C'est sûr qu'il y a
des périodes d'intensité dans ces négociations-là puis après, à un moment donné,
il y a une conclusion. Alors, c'est sûr que, 2015, après la conclusion de l'accord, bien, ses frais et ses honoraires ont
baissé sensiblement, étant donné qu'il n'y avait pas le même
volume de travail. Et les fluctuations, bien, dépendent de l'intensité
des négociations, parfois il y a des rondes beaucoup plus intensives qu'on peut
prévoir. Il a un taux horaire de 400 $ l'heure, qui est dans toutes les
normes. Et donc l'intensité de son travail pouvait varier énormément.
Et il était
important de continuer avec M. Johnson. Le contrat, dans le fond, oui, il est
passé de Heenan à Lavery, mais c'est
M. Johnson qui était le négociateur en chef depuis 2009 et donc il était
important de continuer avec M.
Johnson. Et, même encore aujourd'hui, les textes sont en révision juridique, alors il représente le Québec,
les intérêts du Québec dans la
révision des textes juridiques, pour être sûr que ce qui est écrit là est bien
ce qu'on s'est entendus. Et donc il poursuit son travail, là encore, jusqu'à
temps de l'entrée en vigueur de l'accord d'ici deux ans.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme Poirier : Mais, si je
comprends bien, c'est lui qui a changé de firme, là.
M. Dubuisson (Philippe) : C'est lui qui a
changé de firme.
Mme Poirier : C'est pour ça
que vous avez tout simplement modifié...
M. Dubuisson (Philippe) : Et nous, on a
continué avec le...
Une voix :
La personne.
M. Dubuisson (Philippe) : La personne.
Mme Poirier : Avec la
personne.
M. Dubuisson (Philippe) : Nous, dans le
fond, ce n'est pas Heenan Blaikie qu'on recherchait d'avoir, c'était M. Pierre
Marc Johnson comme négociateur en chef, et on a continué. Puis, s'il rechange
de firme demain, on va finir le contrat avec lui de la même façon.
Mme Poirier : Excellent.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme Poirier : Entre autres
sur des contrats sur appel d'offres publics, les données que vous soumettez
dans votre rapport, on ne voit pas le montant soumis par les firmes. Alors, je
prends, par exemple, un contrat, je prends au hasard,
là... réalisation de travaux de la plateforme Siebel. Il y avait Telus, LGS qui
ont soumissionné. On voit le montant du
contrat qui a été donné. On voit que le contrat s'est fait au montant qui est
là, mais on n'a pas les montants soumis. Alors, dans un effet de transparence,
pourquoi vous ne produisez pas les montants soumis par les firmes?
M. Mathieu
(Francis) : Oui, O.K. Donc,
au niveau des contrats, avant de répondre à votre question,
je voulais vous expliquer comment ça
fonctionne au ministère. On a une équipe responsable des contrats qui est sous la Direction des ressources financières et de la gestion
contractuelle, des professionnels qui sont formés et qui suivent tous les
contrats qui se donnent au ministère, un contrat de 1 000 $ et plus
passe entre leurs mains, s'assurent de respecter toute la réglementation en
vigueur.
Les contrats
que vous nous mentionnez qui sont là sont sur SEAO. Tous les contrats qui sont
de 25 000 $ et plus sont autorisés par le directeur, par les
sous-ministres adjoint ou associés et le sous-ministre en titre, et donc on a
un contrôle parfait. On s'assure de respecter toute la réglementation.
Pour les
montants soumis que vous nous donnez, c'est vrai que le ministère ne publie pas
les montants soumis des autres
soumissionnaires. Vous comprendrez que le montant soumis de lui qui reçoit le
contrat, c'est le même. C'est pour ça
qu'on ne l'indique pas. Et c'était une option, ça, dans le système d'appel
d'offres public. On a constaté suite à vos commentaires que certains
organismes le publiaient. Je vous explique pourquoi auparavant on ne le mettait
pas. C'est qu'on voulait éviter que
justement un soumissionnaire qui obtenait un contrat soit beaucoup plus bas que
tous les autres, ce qui faisait en
sorte que, pour des fois, on renouvelle... Je me souviens, à l'époque, les contrats de plantes, ces
choses-là, on ne voulait pas que le plus bas soumissionnaire voie le prix des
autres pour qu'à ce moment-là on garde nos rabais qu'on avait ou... etc.
Suite à vos commentaires, on va étudier avec Marie-Claude, qui s'occupe de l'accès à l'information, pour voir si c'est correct
qu'on le publie. Je vois qu'il y a d'autres ministères qui le publient, donc on pourra peut-être changer
notre pratique, mais avant on veut s'assurer
qu'on a le droit de publier cette information-là, parce que, dans des appels
d'offres, souvent il y a des conditions
particulières auprès des firmes. Ça fait que je vais m'assurer qu'on a le droit
de les publier.
Mme Poirier : Excellent. Par
contre, dans un des contrats, on voit bien, là... Puis probablement qu'avoir eu
l'information, ça nous aurait peut-être
permis de comprendre, parce qu'on n'a pas la ventilation. Je regarde le contrat
avec Nurun Services Conseils pour du développement Java. C'est un contrat qui a été donné à presque
400 000 $ et finalement
ça a fini à presque 1,2 million. On est rendus à trois fois le montant, en
tant que tel, là.
M. Mathieu
(Francis) : Donc, ce qui est
important de voir là-dessus, c'est que c'est des options de
renouvellement qu'on a exercées. Ce n'est pas le contrat qui a explosé, c'est
qu'on a reconduit sur plusieurs années le contrat.
Là, si vous
me permettez, j'ai mon directeur de l'informatique
qui est ici pour voir qu'est-ce que, exactement... Mais je sais que ce
contrat-là, si je ne me trompe pas, c'est lui pour notre système mission
clientiste qui... on a une personne qui a
une connaissance très spécifique. C'est un logiciel, Siebel, qu'on a, mais
qu'avec le temps on l'a mis à notre sauce, au ministère, ça fait
longtemps qu'on l'a, puis les ressources spécifiques qui sont capables
d'entretenir ce système-là sont assez rares,
ça fait que des fois on est obligés de renouveler avec la même firme. Je ne
sais pas si David, il veut ajouter des choses à ce sujet-là.
M. Beardsell(David) : Non,
essentiellement, c'est parce que, dans le fond, on exerce les options de...
Le Président (M. Gaudreault) :
Pardon, pardon, pardon. C'est parce que, si vous intervenez, je vais vous
demander d'aller au micro, s'il vous plaît, en vous identifiant. J'imagine que tout
le monde consent à... Oui? Ça va.
M. Beardsell (David) : Donc, David
Beardsell, en fait, directeur des ressources informationnelles.
Effectivement, dans le fond, on a exercé les options de renouvellement qui
étaient au contrat original. Donc, on les a exercées sur quelques
années.
• (16 h 30) •
M.
Mathieu (Francis) : On a le droit d'aller jusqu'à trois ans, là, les
règles qui nous permettent... Donc, probablement que c'est ça qu'on a fait, on
a exercé sur trois ans... Je regarde 1.2, là, c'est à peu près trois ans.
M. Beardsell (David) : C'est
ça. On pourrait vérifier pour ce contrat-là en particulier, là,
c'est pratique courante, là.
Mme Poirier :
Excellent.
M. Beardsell
(David) : Merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, Mme la députée...
Mme Poirier :
Est-ce qu'il me reste du temps?
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, il vous reste un bon deux minutes, là.
Mme
Poirier : O.K. Bien, à ce moment-là, j'irais, pour continuer, sur la question de mon collègue
sur le plan stratégique. C'est assez
incroyable qu'une... parce qu'entre
autres pour les organismes qui sont sous votre responsabilité, il n'y ait pas de plan stratégique depuis 2009. Quand
je regarde que le Centre de recherche industrielle, la coop régionale, Investissement Québec — Investissement Québec, c'est autre
chose — société
du parc industriel et portuaire... que le ministère n'ait pas de plan stratégique depuis 2009, c'est quand même
assez important. Je comprends bien votre explication en lien avec le
plan économique du Québec qui vous guide, mais comment faire la reddition de
comptes entre le plan économique de tout le
gouvernement et ce qui concerne votre propre ministère? Alors, moi,
c'est : Où l'entonnoir va se faire,
là, pour avoir des comparables, établir les cibles en fonction de ça? Alors,
c'est une drôle de façon, on s'entend, de produire des rapports de
gestion après en lien avec un plan s'il n'y a pas de plan.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le sous-ministre.
M.
Dumas (Jocelin) : Oui, mais vous comprenez que ce n'est pas mon choix,
là. Puis, comme je le mentionnais, bien,
à défaut d'avoir un plan stratégique en bonne et due forme selon les critères, là,
qui découlent de la Loi d'administration publique, et tout ça, avec les
directives du Conseil du trésor, moi, à l'interne, j'ai quand même un tableau de bord de suivi de toutes mes activités
puis de ce qu'on fait dans chacune de nos unités, puis ça se traduit
aussi par des attentes... tout ça, là, ça se
traduit par des attentes auprès des gestionnaires puis auprès des gens qui
travaillent au ministère. Alors, tout le
travail, si vous voulez, à l'interne, il se fait quand même. Mais effectivement
il n'y a pas de plan stratégique formel au sens où on l'entend puis qui
doit être déposé à l'Assemblée nationale.
Mme
Poirier : Et j'ajouterais que ce qu'on nous a fait remarquer,
c'est que votre site Internet était compliqué, était difficile à y retrouver de l'information. Alors,
je vous en fais un commentaire, à l'effet de mettre un peu plus de
facilité dans votre site Internet pour que
le citoyen puisse s'y retrouver et trouver l'information, retrouver les
documents nécessaires à la compréhension de votre mission.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. C'est tout le temps qu'on avait pour ce
premier bloc de l'opposition officielle. On retourne du côté du gouvernement
avec le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. M. Dumas et toute l'équipe, bienvenue ici
en cet après-midi. Écoutez, moi, je vais
faire un peu un lien sur le rôle et le travail que j'ai eu à jouer depuis que
je suis ici, au gouvernement, en tant
qu'adjoint parlementaire à votre ministère. Et on a parlé, en entrée de jeu et
dans votre rapport, que les structures ont changé pour toutes sortes de
raisons, par rapport, différemment, des fois au ministre, des fois au
changement de gouvernement, et tout. Mais
j'ai eu la chance de faire, puis c'est pourquoi... Sur quoi je m'interroge,
c'est sur les gestes que l'on fait et les sous qu'on injecte, par
exemple, pour différentes stratégies à des moments donnés, peu importe la
gouvernance qu'il y a à ce moment-là.
Alors,
dans mes années au début, de 2008 à 2012, nous avons eu une stratégie
entrepreneuriale, bien, qui est bien importante,
parce qu'au Québec on sait très bien l'importance de développer la stratégie
entrepreneuriale, et cela, pour moi, est important. J'ai eu la chance d'être
coprésident d'une tournée provinciale de toutes les régions du Québec, et, bon,
il y avait plusieurs bons objectifs
là-dedans qui ont été quand même retenus et qui ont été bien reçus par
l'ensemble des populations et des gens d'affaires, d'intervenants
économiques de toutes les régions du Québec.
Quand
j'ai tout dit ça, moi, ce qui me dérange un petit peu, puis j'aimerais juste
avoir un peu... Ma préoccupation, c'est l'héritage du travail que l'on
fait comme ça, parce que l'équipe... il y a des structures qui ont changé, il y a des choses qui ont changé, changé
de gouvernement, et tout ça, mais, pour rassurer un peu puis pour faire en sorte
que qu'est-ce qu'on fait... l'allègement réglementaire, aussi, qu'on a
travaillé fort, et tout ça. Est-ce qu'il y a une suite malgré qu'il y a des
changements? Est-ce que l'équipe qui est en place, quand même il y a des
fonctionnaires qui restent encore là,
continue-tu quand même cet héritage-là, peu importe le gouvernement qui a
passé, pour qu'on puisse continuer puis
dire : Quelque part, bien, ce qu'on a fait comme progrès, on peut
continuer à avoir une chance de... ça se continue?
M. Dumas (Jocelin) : Je commencerais
par un commentaire général, là. Quand on annonce une nouvelle stratégie, en général, là, c'est accompagné d'un
certain nombre d'objectifs. Et il
y a des redditions de comptes qui
sont faites, dans le fond, à chaque année. Il y a des
suivis des plans d'action qui ont été rendus publics qui sont faits. Et, à
l'interne, on peut produire des rapports de suivi. Et, la plupart du temps,
tout ça est rendu public, là, c'est disponible sur le site Internet.
Et, pour ce
qui vous préoccupe plus particulièrement, pour l'approche au niveau tout ce qu'on peut
faire, là, pour le soutien au développement de l'entrepreneuriat, oui, effectivement, il y a des suivis, l'allègement réglementaire
aussi. Il y a un comité-conseil qui a été mis sur pied et qui fait, à mon point de vue, un très bon travail, là. Il
y a un plan d'action qui est en
préparation, qui va être présenté au gouvernement. Je laisserais peut-être Philippe compléter
sur l'aspect, là, développement d'entrepreneuriat.
M. Dubuisson (Philippe) : Oui, il y a des
suivis. Je regardais, là, je voulais vous montrer des chiffres sur le Programme
d'aide à l'entrepreneuriat, là, que vous avez cité. Je recherche les dates que
ça a été couvert, mais ça a été un assez
bon succès. Il y a eu 6 996 entreprises qui ont été
soutenues dans leurs phases de création par le Programme d'aide à l'entrepreneuriat.
Le taux de survie, après deux ans, des entreprises créées était de 84 %,
soit beaucoup plus que la cible qu'on visait de 58 %, qui était déjà plus haut que qu'est-ce qu'on retrouve dans l'économie en général. Et donc, oui, on fait l'évaluation
de ces programmes-là, et, même s'il y a des changements et même s'il n'y a pas
de plan stratégique, on fait une évaluation, puis, pour la reddition de
comptes, c'est important.
Puis j'en
profite pour répondre, tantôt, pour le CRIQ, entre autres, où on dit que,
bon, ils n'ont pas... On vient de faire, justement, l'évaluation du
CRIQ, CEFRIO, un certain nombre d'organismes. On fait, je ne sais pas combien
de quantités, une bonne douzaine d'évaluations par années. Elles vont être disponibles sur le site. Alors, même s'il n'y a pas de plan stratégique, ces
organismes-là sont évalués, tous selon les mêmes critères d'évaluation, par des
évaluateurs professionnels, etc. Puis je
vous invite à aller voir les rapports de ces évaluations-là sur chacun des
organismes. Et, le CRIQ, je ne pense
pas qu'il est déjà disponible, là. Il n'est pas disponible encore,
mais ça ne sera pas... quelques semaines, le temps qu'il passe dans les
approbations. Donc, oui, il y a un suivi de ce qu'on fait.
Pour
l'allègement réglementaire, il y a eu plusieurs rapports de l'allègement réglementaire, le
dernier était le rapport Audet, où on
est rendus à 96 % de réalisation. Il terminait en 2015, et, oui, il y a
de la suite à ça, parce que, d'ici quelques mois, la ministre rendra public le prochain plan d'allègement
réglementaire 2016-2018, un plan de
trois ans qui va fixer des nouvelles cibles puis qui bâtit sur... Bien,
en fait, il faut remonter, il y avait eu les rapports Lemaire, il y avait eu... bon, etc., puis on bâtit sur tous ces
rapports-là. Donc, oui, directement dans les deux sujets que vous avez
mentionnés, l'allègement réglementaire et l'entrepreneuriat, il y a des suites.
M. Drolet : Juste pour continuer
là-dessus, M. le Président, et, pour ça aussi, il y a une autre...
faciliter, au ministère, l'entrepreneur pour
qu'il puisse avoir de l'information. Tantôt, ma collègue a mentionné par
rapport au site Internet, mais on
souhaitait avoir, à un moment donné, un numéro de téléphone où il y a
vraiment quelque part une écoute puis qu'il
soit capable d'informer, donner... On a régulièrement ça dans nos bureaux de
comté, ce genre de contexte là pour des
démarrages ou des choses comme ça. Alors, ça aussi, je fais un
commentaire, ce n'est peut-être pas une réponse nécessairement, aussi qui est
une préoccupation aussi que ce travail-là soit facilité à l'entrepreneur.
Alors, je ne sais pas si ça aussi, c'est une préoccupation, mais...
M. Dumas
(Jocelin) : Bien, c'est la mise sur pied d'Entreprises Québec, dans le
fond, qui va être le point d'entrée unique pour toute la clientèle
d'affaires. Alors, moi, je pense, c'est tout simplement, je dirais, un bon
service à la clientèle, dans le fond, là. Au
lieu que l'entrepreneur aille se promener dans un entrepôt puis chercher de
quoi il a besoin, là, bien, il se présente à la porte d'entrée puis il
dit : Voici ce que je cherche, puis nous, on organise le «back office»,
excusez-moi le latinisme, on organise le «back office» pour aller chercher ce
dont il a besoin.
Alors, on
travaille justement là-dessus avec différents ministères, et ça va se déployer
graduellement, mais on a un bon noyau, là, déjà, qui est formé.
M. Drolet : Alors, merci
bien. Ça fait le tour pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Gaudreault) :
Est-ce qu'il y a d'autres... oui, M. le député de Sainte-Rose.
• (16 h 40) •
M.
Habel : Oui, merci, M. le Président. Premièrement, à mon tour de
saluer les gens, par l'entremise de M. Dumas, qui sont ici avec nous. J'ai quelques questions, notamment sur le
tableau... — je
cherche mes notes — sur le
tableau n° 7 et 8 qui, je pense, sont de concordance. Il y a quatre
listes de projets. On voit qu'au niveau de l'attestation pour les crédits
d'impôt l'avancement est à 100 %, et, lorsqu'on regarde les ressources
humaines prévues, utilisées...
Des voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : ...mais je pense que ça va
prendre des tableaux, de toute façon, qui sont dans les vôtres, là, mais le député
fait référence à nos...
M. Habel : Ah! c'est vrai, ils n'ont
pas la même documentation. O.K.
Le
Président (M. Gaudreault) : ...fait référence à notre document de travail,
là, au document de soutien, oui. Continuez, M. le député.
M. Habel : Est-ce
qu'ils ont nos documents, là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, oui, tout est correct. Oui, ils les ont, oui.
M. Habel : O.K., parfait. Donc, je
ne sais pas si c'est le même numéro de tableau, le tableau n° 7 et 8.
Une voix : Oui, c'est le
même.
M.
Habel : Parfait. Bon, on est
à la même page. Donc, je disais qu'il
y a quatre listes de projets. Donc,
le premier, Attestations pour les crédits d'impôt, l'avancement est de 100 %.
Lorsque je regarde les ressources humaines prévues versus utilisées et
les ressources financières prévues versus utilisées, je pense que, là, on est
dans un gap qui est assez identique. J'ai
une question, par exemple, par rapport à la prestation électronique de
services, où l'avancement est à 45 %, un projet qui est suspendu et où je vois une augmentation par rapport à
la ressource financière utilisée, à 256 000 $, et on est
simplement à 45 % d'avancement du projet. Donc, j'ai une petite question
par rapport à ce projet-là : Où on en est? Qu'est-ce qu'on va faire avec ce projet-là? Est-ce qu'il est sur la
glace pour longtemps ou on va reprendre ce projet-là? Donc, j'aimerais
avoir des réponses. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Monsieur...
Une voix : M. Mathieu.
Le Président (M. Gaudreault) :
...Mathieu.
M. Mathieu (Francis) : Alors, je ne
sais pas si c'est... Ça n'a pas de l'air allumé. Ça fonctionne?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, oui, ça fonctionne.
M. Mathieu
(Francis) Bon. Écoutez, oui, le dossier de la prestation électronique
des services, c'est un dossier qui avait
été exécuté, ça, en 2011-2012, du temps de l'ancien portefeuille, et, justement
à cause des réorganisations, on a... puis le programme, on avait ciblé cette offre de services là au niveau du
programme Exportation, qui avait quitté à l'époque pour s'en aller au MRI. Le projet avait été abandonné... bien,
abandonné... avait été mis sur la glace. Quand ils sont revenus en 2014, on a repris le dossier en question.
Sauf que, vous comprendrez, déjà entre deux ans, les technologies
changent, les systèmes, il y avait des choses qui avaient été développées du
côté du MRI, donc on a été obligés de suspendre
le projet. On a fait une étude de notre architecture d'affaires, au ministère,
avec tous les projets qu'on avait à faire,
et lequel qu'on voulait prioriser, et, justement avant Noël, on a redémarré le
projet pilote pour le programme PEX, qui est le programme à l'exportation, dans lequel on veut faire justement
une prestation électronique des services pour que les entreprises soient capables de faire une demande
en ligne. Donc, c'est pourquoi le dossier, vous avez vu, il a été
suspendu dans sa forme qui avait été négociée auprès du Trésor. Quand on fait
des projets d'envergure comme ça, il faut faire approuver par CT nos projets, et on avait rencontré le Trésor en 2014,
puis il nous avait demandé de revoir l'ensemble du projet en question.
Donc, on l'a repris sur une nouvelle mouture, et les équipes sont en train de
le remettre en rail et d'arriver à une prestation électronique des services
normalement d'ici la fin 2016.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Merci. Ça met fin à votre bloc. On pourrait y revenir tout à l'heure. Je suis
désolé, je vous demande de retenir vos
questions. Alors, on s'en va du côté de la deuxième opposition, avec le député
de La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Bonjour à vous tous. Je vais faire du pouce, un peu,
là, sur une question que ma collègue
vous a posée concernant les contrats informatiques. J'essayais de comprendre le
contrat avec Nurun, il était rattaché à quelle prestation de services. Parce
qu'il me semble que j'ai entendu que c'était la mise en place de la
plateforme Siebel, sauf que moi, je vois dans mon document, là, que c'est des
conseils en architecture puis en support de l'équipe Java.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, monsieur...
Une voix : En fait, c'est ça
qui entraîne des discussions, là.
M.
Caire : Oui, on va
se jaser ça entre nous deux.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. Beardsell.
M.
Beardsell (David) : Oui, c'est bien ça, M. Beardsell. Écoutez, c'est
mon erreur, c'est-à-dire que, tantôt, j'ai compris «momentum» et non pas «Nurun». Nurun, effectivement, c'est le
projet PES, donc le projet de mise en place d'une plateforme Java dans le cadre du projet de prestation électronique
de services. Ce projet-là, comme M. Mathieu le mentionnait,
essentiellement, il a été suspendu, pour le reprendre maintenant sous les
plateformes plus récentes, actuellement.
Donc, ce qu'on fait avec le Trésor, dans le fond, c'est qu'on a convenu de
séparer ce projet-là pour être en mesure
de livrer de plus petits projets, des projets qui sont beaucoup plus faciles à
mettre à jour et à livrer dans le temps. Donc, on va s'assurer d'être compatibles et de
souscrire à ClicSEQUR Entreprises, par exemple, qui est conforme, dans le fond, à la Zone entreprise qui est
mise en place par Services Québec actuellement. Donc, ça fait partie des
éléments, là, de...
M.
Caire : O.K., donc,
c'est vraiment un projet de développement, là.
M. Beardsell (David) : C'est tout à
fait un projet de développement, oui.
M.
Caire : O.K., avec
une durée... un début et une fin.
M. Beardsell (David) : Oui.
M.
Caire : O.K. Donc, on peut... Ce que je veux dire, c'est qu'à
la fin du contrat ce n'est pas des options qui sont renouvelables... Parce que la question que je
vous aurais posée, c'est : Pourquoi on ne le fait pas à l'interne, là?
Qu'est-ce qui fait qu'on est allé à l'externe, avec un renouvellement sur trois
ans pour un développement d'architecture puis un développement d'une application
à l'interne? Et donc pourquoi on développe une expertise à l'externe, alors
qu'on aura besoin éventuellement de cette expertise-là à l'interne?
M. Beardsell (David) : Effectivement.
Ça, c'est une bonne... c'est une très bonne question et...
M.
Caire : Toujours.
Ça, c'est une habitude que j'ai.
M. Mathieu (Francis) : Je peux peut-être
commencer.
Une voix : Je t'en prie.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Mathieu.
M. Mathieu (Francis) : Oui. Écoutez,
au ministère, on n'est pas des grosses équipes. Comme les gros portefeuilles, là, en ressources
informationnelles, on a 39 ressources internes et on a, sur une base
régulière, des ressources externes qui travaillent pour l'organisation.
Parce que c'est la réalité du ministère, on a à peu près 30 % des
effectifs externes et le reste à l'interne, au niveau informatique, mais, comme
vous comprendrez, on est vraiment...
Une voix : ...
M. Mathieu
(Francis) : Environ. Bien, c'est à peu près 17... pas sur une base
régulière, mais on va... Pourquoi on fait
affaire à l'externe? C'est que, pour dans un projet comme ça, on va avoir
besoin d'une ressource temporaire, qu'on la jumelle avec une ressource interne pour s'assurer de garder l'expertise,
et, quand le projet est fini, on n'a pas à maintenir l'employé en place
et on s'en sert pour faire un autre projet. C'est pour ça qu'on a des
ressources externes.
Par contre, il y a un virage présentement au
gouvernement, avec le Secrétariat du Conseil du trésor, pour les ressources, justement, informatiques, et on est à
préparer, justement, un CT de demande pour se garnir avec des employés internes. Ils avaient annoncé peut-être un
1 000 postes qu'ils voulaient ajouter. Donc, nous, on va essayer de
s'inscrire pour ramener les employés au niveau interne. Je ne sais pas si tu
veux poursuivre sur...
M.
Beardsell (David) : Oui, bien essentiellement, dans le fond — merci pour la réponse — le 30 % à l'époque, maintenant
il a diminué autour de 15 % au moment où on se parle, là, plus ou moins.
C'est sûr qu'on a une tendance, comme
plusieurs ministères, à tenter de s'affranchir de dépendances des ressources
externes vers des ressources internes. Pour
ça, par contre, il faut avoir les gens nécessaires et surtout l'expertise
nécessaire, qui n'est pas toujours présente, et surtout pas dans des projets de développement comme ça, qui sont des
projets d'une certaine envergure et où ça prend une bonne expertise pour être en mesure de livrer rapidement, d'une
part, et surtout de ne pas se tromper, parce que le coût à l'erreur, dans ce cas-là, est assez élevé, là, il
faut être conscient de ça, là. Donc, c'est pour ça, en fait, qu'il y a des
projets comme ça, qui sont confiés à
l'externe. On tente de le faire de façon beaucoup... en fait, de minimiser ces
recours-là. Par contre, souvent, c'est nécessaire de le faire et ça
permet de livrer en temps, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
O.K. Donc, ce que je décode quand vous dites que vous avez diminué de 15 %
la prestation externe : parce
que vous avez augmenté les effectifs d'autant, parce qu'il y a une diminution
du volume de projets, donc moins de travail. Puis comment le transfert
d'expertise s'effectue? Parce que ce que je comprends, c'est que c'est un
système permanent. Donc, il y aura un besoin
récurrent de maintenance, il y aura un besoin récurrent de mises à jour, il y
aura un besoin récurrent de développement, parce que les systèmes
doivent évoluer en fonction des besoins puis des réalités. Donc, ce transfert... Parce que, là, ce que vous
me dites, ça m'inquiète, là. Vous me dites, en bon français, vous me
dites : Nous autres, on n'est pas
capables de gérer ça, des gros projets, au gouvernement, là. Il faut absolument
donner ça à une firme externe, là. C'est ça que je décode de ce que vous
me dites.
Donc,
le transfert d'expertise, vous le faites comment, là? À la fin du
1,2 million, là, qui, au gouvernement, va être en mesure de prendre la relève puis de s'assurer,
là, qu'on est capable de faire ça à l'interne, avec notre monde à nous, là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Qui répond?
M. Mathieu (Francis) : Est-ce que tu
veux que...
M. Beardsell (David) : Oui, je peux
commencer, effectivement.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Beardsell.
M.
Beardsell (David) : Dans le fond, on essaie justement de s'affranchir
de cette dépendance-là à l'externe, et c'est précisément ce qu'on a fait
en mettant en suspens le projet tel qu'il était dessiné en 2011, lorsqu'il a
été approuvé par le Trésor. Et maintenant
c'est pour ça qu'il y a moins de ressources externes actuellement, dans le sens
qu'on rapatrie l'expertise à l'interne, dans la mesure du possible.
C'est pour ça qu'il en reste un 15 % et c'est pour ça, dans le fond, qu'il n'y a pas eu de ressource supplémentaire à
l'intérieur de la direction depuis l'époque. Il y en a même une
diminution. Par contre, la charge de travail à l'intérieur du ministère, pour
les analystes et les techniciens, elle, elle a augmenté.
M.
Caire : Elle a
augmenté.
• (16 h 50) •
M.
Beardsell (David) : Elle, elle a augmenté, effectivement, oui. Et le
but, c'est sûr que, quand on développe une
plateforme de ce type-là, c'est de s'assurer que l'expertise, lorsqu'elle est
développée, elle demeure à l'interne. Donc, il y a un transfert
d'expertise qui est nécessaire, et qui est inscrit dans les contrats, d'ailleurs.
Quand on a un contrat avec cette firme-là,
ou les autres, essentiellement on s'assure toujours d'avoir un jumelage
avec une ressource interne pour être en mesure de pouvoir transférer ensuite l'expertise et surtout la connaissance du produit lui-même, tel qu'il a été développé.
M.
Caire : Donc, vos
gens, ils participent, là, au développement de ces plateformes-là.
M. Beardsell (David) : Toujours.
C'est crucial, ça.
M.
Caire : O.K. Je vois aussi... oui, ici : «Prestation
électronique de services. [Le] projet a été suspendu. Des efforts ont toutefois été faits afin de récupérer la
plupart des éléments d'architecture...» D'abord, ça se traduit
comment? Parce que «des efforts ont été faits», est-ce que ces
efforts-là ont été couronnés de succès? Dans quel pourcentage vous avez été capables de récupérer ces éléments d'architecture
là? Parce que j'imagine que ça, c'est du développement qui a été fait,
donc pour lequel on a payé. Et dans quel pourcentage vous n'avez pas été
capable de récupérer ces éléments d'architecture là? Puis, en bon français, on
a mis combien d'argent dans ce qu'on n'est pas capables de récupérer?
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. Beardsell?
M. Beardsell
(David) : Oui. Bien, écoutez, les chiffres exacts, je ne les ai pas,
mais ça tourne autour de 1,5 million qui a été dépensé jusqu'à
maintenant dans le cadre du projet PES.
M.
Caire : Sur un
budget global de combien?
M. Beardsell (David) : Sur un budget
global de...
M. Mathieu (Francis) : 2.7, je
pense.
M. Beardsell (David) : Combien?
M. Mathieu (Francis) : 2,7...
M. Beardsell (David) : Oui, c'est
ça, autour de ça. C'est pour ça qu'on arrive à peu près à 45 %, plus ou
moins. Et essentiellement on récupère les éléments qui sont récupérables au
niveau de l'architecture, au niveau de la définition
des besoins. Donc, on va chercher auprès du client — le client était interne dans notre cas, donc
à l'intérieur du ministère — quels sont ses besoins, on va dessiner
l'ensemble du projet, et ces éléments-là, peu importe la technologie qui
est retenue... Parce que, comme Francis le
mentionnait, au bout de cinq ans, la technologie a changé
considérablement. Par contre, les besoins,
eux, des clients ne changent... changent beaucoup moins souvent. Donc, ça,
c'est les éléments qu'on peut
récupérer facilement, peu importe la technologie, et qu'on peut réutiliser, là,
dans un cadre, par exemple, comme celui de clicSEQUR ou un autre.
M.
Caire :
Mais, si je peux me permettre, effectivement, au niveau des éléments
d'architecture, techniquement, ce
n'est pas relié à une technologie en particulier quand on parle d'architecture.
Donc, ça, normalement, ça devrait être récupérable à 100 %.
M. Beardsell (David) :
C'est ça. On parle de l'analyse préliminaire, on parle de l'architecture
préliminaire aussi.
M.
Caire :
Les bases de données, j'imagine, donc tout ça.
M. Beardsell
(David) : Ce type de choses là, effectivement.
M.
Caire :
O.K. Ça, c'est récupérable à 100 %, normalement?
M. Beardsell
(David) : Oui.
M.
Mathieu (Francis) : Oui. Ce qu'il faut comprendre, là, du projet qu'on
est en train de faire, on a reparti des travaux qui avaient été réalisés
en 2012. On était rendus très loin. On avait même fait des tests avec des
entreprises sur les formulaires à utiliser,
et tout ça. Donc, le comité qui est mis en place présentement va partir de ces
travaux-là. Donc, on va s'inspirer
de... on reprend tout ce qu'il est capable de reprendre qui est resté à jour
présentement. Il y a aussi des équipements,
là, qui avaient été acquis, là, au niveau technologique, je crois, pour
accueillir la prestation électronique, qui vont être réutilisés, et tout
ça.
M.
Caire :
C'est un même besoin qui a donné lieu aux mêmes analyses, mais il y a un
changement de plateforme technologique.
M. Beardsell
(David) : Exact.
M.
Caire :
Vous êtes passés de quelle plateforme à quelle plateforme?
M.
Beardsell (David) : Bien, en fait, dans le CT original, il y avait une
obligation d'aller vers du logiciel libre, donc avec des technologies
comme Alfresco, avec... enfin, Alfresco, c'est le seul qui me vient en tête,
là, mais il y en a certainement d'autres, je ne me souviens plus lesquels.
M.
Caire :
Normalement, ce n'est pas très coûteux?
M.
Mathieu (Francis) : Je n'ai pas le CT, malheureusement, je n'ai pas
amené le CT détaillé devant moi, mais on avait tout le détail...
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, le temps est terminé,
également. Alors, on pourra y revenir. Je sais, j'ai un rôle
hyperingrat, mais c'est la réalité. Alors, on retourne du côté du gouvernement
avec le député de Champlain.
M.
Auger : Merci, M. le Président. Je vais revenir justement sur la
prestation électronique de services. C'est reparti, mais, la réalisation
finale, là, dans le temps, on parle de quand que ça va être vraiment en
fonction? Est-ce qu'il y a un échéancier de prévu?
M.
Mathieu (Francis) : Bon, écoutez, ce que j'ai dit tantôt : On
espère d'ici la fin de 2016, mais il est vrai qu'on a réduit
considérablement les budgets, et aussi, avec les nouvelles règles, on peut
justement moins aller à l'externe. Donc, je vous le disais tantôt, l'équipe est
très restreinte, là, on a juste 39 personnes, alors que j'ai des
ministères qui ont 600 personnes juste au niveau informatique. On est loin
de la capacité des grandes organisations.
Donc,
on priorise ce dossier-là. On travaille d'arrache-pied. On espère que d'ici...
Les plans, à date, c'est que d'ici la fin de 2016 on soit en mesure de
livrer la prestation électronique de services.
M. Auger :
Et 39 effectifs participent à la prestation électronique de services?
M. Mathieu
(Francis) : Non, non! Vous comprendrez que... oui, oui, ça, dans mes
39, là...
M. Auger :
C'est ça, c'est quoi?
M.
Mathieu (Francis) : ...j'ai tout le centre d'assistance, après ça j'ai
tout le côté techno des infrastructures, après ça on a le côté développement des systèmes. Donc, on a plusieurs
équipes. Non, on n'y travaille justement pas juste pour ça, c'est ce qui
fait que c'est... On fait ça au travers de notre quotidien, là.
M. Auger :
Mais il y a une ou deux personnes attitrées strictement sur la prestation des
services?
M. Mathieu
(Francis) : Écoutez, on est environ 12 présentement qui sont sur le
comité...
M. Auger :
12.
M. Mathieu (Francis) : Parce qu'il y
a des gens aussi des secteurs, des équipes pour représenter très bien leurs
besoins. On fait des ateliers pour s'assurer qu'on couvre les processus qu'on
veut couvrir, là. Donc, l'idée, là, c'est d'accueillir une demande au ministère,
qu'elle soit par prestation électronique. Donc, il faut corriger également nos processus à l'interne pour s'assurer que la demande ne tombe pas entre
deux chaises. Donc, c'est un travail assez complexe mais qui va être
bénéfique pour les entreprises et qui va être beaucoup plus facilitant.
M. Auger : Ça me rappelle des
souvenirs.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, M. Beardsell.
M. Beardsell (David) : C'est ça, si
vous me permettez d'ajouter. Essentiellement, c'est le propre des petites organisations,
comme notre ministère, en fait, de ne pas être capable de dégager des gens à temps
plein pour ce type de projet là. Donc, essentiellement, ce que ça fait dans les faits, c'est qu'on n'est pas en mesure de
produire et de livrer aussi rapidement que ce qu'on aimerait faire. Et
le recours à l'externe, dans le fond, il devient nécessaire dans les cas comme
ça pour nous aider à livrer plus rapidement.
Ceci dit,
dans le cadre des services en ligne qu'on souhaite mettre en place, il y a beaucoup d'arrimages qui sont à faire, notamment avec Services
Québec et dans le cadre, en fait, de ClicSEQUR Entreprises, d'une part, dans le
cadre aussi de la bannière Entreprises Québec, d'autre part. Donc, tout ça doit
devenir cohérent, et, attacher les fils, disons que ce n'est pas toujours
simple, en technologie surtout.
M.
Auger : C'était mon autre question. Merci. Question par rapport à vos
ressources humaines dans le temps, vous
avez 700... j'ai vu ça tout à l'heure, 718 personnes, 680 quelques
ETC autorisés, répartis en cinq, six secteurs, je crois, là. Dans le temps, est-ce que ça a évolué
beaucoup, à la baisse ou à la hausse, puis, si oui, est-ce il y a des secteurs
plus que d'autres qui ont évolué?
M. Mathieu
(Francis) : Je peux vous donner le détail. Donc, pour le rapport
annuel 2014-2015, en effet, on avait 718 personnes. Il faut
comprendre que c'est des personnes en place, parce que, comme M. Dumas vous
expliquait tantôt, on avait 730 postes autorisés, puis, vous avez vu, même
l'«utilisé», il était beaucoup plus bas.
M. Auger : ...
M. Mathieu
(Francis) : Oui. Ça, ce qui
explique ça, c'est que c'est surtout au
niveau justement... dans mes
équipes administratives, quand on s'est reconstitué en 2014, vous comprendrez
que les équipes administratives avaient toutes été dissipées un peu partout
dans d'autres ministères. Quand tu fusionnes deux organisations, tu te ramasses
avec deux directeurs, deux personnes sur
tout. Je prends juste en informatique, justement, j'avais 11 postes, on
m'avait redonné mes postes des
anciens portefeuilles, mais, avec des postes vacants, des gestionnaires avaient
quitté, c'est ce qui a fait qu'on a sous-consommé nos ETC. Je pense que
ça a été jusqu'au mois de novembre avant que l'équipe soit complète au niveau
administratif puis qu'on puisse... On prend juste des employés qui reviennent
de d'autres ministères, qu'on va chercher, là, mais c'était ça...
M. Auger : Donc, les ETC ont été
sous-consommés par rapport à votre...
M. Mathieu (Francis) : À la cible
que j'avais droit. Oui.
M. Auger : À la cible que vous avez
droit, effectivement. Et là j'ai vu qu'il y avait des départs à la retraite. Est-ce que, dans le futur, il y a beaucoup
de départs à la retraite qui s'en viennent? Est-ce que vous allez être
capables éventuellement d'aller rechercher votre cible d'ETC autorisés?
M. Mathieu
(Francis) : Bon. Oui, on a
tout le temps des compressions. Là, vous m'avez posé la question tantôt.
Aujourd'hui, en date du 22 janvier, le 718 est présentement
701 ressources, parce que, oui, on a eu des réductions d'effectif, des départs à la retraite, mais ça, on
respecte les cibles que le Trésor nous impose. Donc, vous comprendrez,
là, cette année, pour 2016-2017,
on n'a pas de réduction d'effectif, on a un gel d'effectif. Donc, on va pouvoir
maintenir les effectifs, alors que,
par les années passées, avec les retraites, on devait toujours
couper un sur deux, ce qui était beaucoup plus difficile, puis c'est
solide.
Au niveau des départs à la retraite, j'en ai eu
32 en 2014-2015. En 2015-2016, j'en ai 33 de prévus. Et, en 2016-2017, j'en ai
14 de signés.
M. Auger : Est-ce que vous avez un
plan de gestion de la main-d'oeuvre?
• (17 heures) •
M. Mathieu
(Francis) : Bon. Ça, justement,
la DRH, ce que j'expliquais tantôt, le fait de reconstituer les ministères comme ça, on est encore en 2015-2016.
Puis juste de remettre nos politiques à jour... Parce que nous, on a été un
bout avec le ministère des Finances, une
partie du ministère, les gens, certains étaient dans d'autres
portefeuilles, donc les pratiques différentes.
Ça fait que, là, on a aussi des nouvelles personnes en place, moi, j'ai des
nouveaux directeurs qui arrivent avec leur
philosophie de d'autres organisations. Donc, ce qui est bien là-dedans,
c'est qu'on va prendre le meilleur de
tout ce qu'on a vu à date, les
politiques de finance les meilleures, les politiques qu'on avait au MEIE qui
étaient les meilleures. Ça fait qu'on est tout en train de remettre ça
en place.
Et,
oui, la Direction des ressources humaines travaille à me produire une GPMO pour
savoir c'est quoi, mes risques, et
tout ça, donc on est à travailler là-dessus. Mais je vous dirais que, depuis
2014-2015, surtout, comme je vous ai dit tantôt, les équipes administratives, ça a été jusqu'en novembre avant qu'ils soient
tous reconstitués. Puis là il a fallu rapatrier les 200 personnes
qui avaient quitté, remettre les politiques d'horaires variables et toute...
Vous comprendrez qu'il y a beaucoup,
beaucoup de politiques et de mesures administratives qu'on doit recréer à notre
image d'aujourd'hui avec les gens en
place, les délégations de signature, etc. Donc, on est tout en train de
reproduire ça, mais c'est un travail ardu au travers de tout notre
quotidien.
M. Auger : Merci. Oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
Excusez, il y a un vote.
M. Auger : Ah! on a un vote?
Le
Président (M. Gaudreault) : Il y a un vote. Alors, il faut
qu'on aille voter. Et, au retour, bien, on va répartir le temps qui
reste jusqu'à 6 heures, là, selon le temps qu'on prendra. Alors, on est
désolés, on est appelés au vote.
(Suspension de la séance à 17 h 1)
(Reprise à 17 h 27)
Le
Président (M. Gaudreault) : On va reprendre nos travaux. Considérant le temps
de vote, on va finir le bloc que le gouvernement avait commencé. Il leur reste 2 min 40 s. Après ça, on
va aller à l'opposition officielle pour un bloc total de 12 minutes, à peu près 12 minutes. On va revenir au gouvernement pour un 15 minutes, à peu
près, puis on va finir avec la deuxième opposition avec un bloc de
cinq minutes. Vous allez avoir, là, le mot de la fin. Je ne vous demande pas
si ça va parce que c'est comme ça. C'est tout ce qu'il me reste, moi, comme...
Une voix : On se fie à vous, M.
le Président.
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, c'est ça, oui. Alors, on continue avec le...
C'était quel député, déjà, qui... député de Sainte-Rose. Allez-y.
M.
Habel : Merci, M. le Président. Donc, j'ai une petite question avec le tableau n° 5. Je vais vous
laisser être au tableau n° 5.
Juste pour vous informer, c'est que les dépenses pour le Fonds de développement économique ont diminué de 38,2 millions en raison de la baisse des
coûts imputés aux mandats gouvernementaux et d'autres programmes. Je
voulais juste savoir quels étaient les mandats, quels étaient les programmes,
grosso modo.
M. Dumas
(Jocelin) : La différence vient essentiellement du dossier de la Mine
Jeffrey. Il y a une provision qui avait
été prise, puis la dépense a été faite. Donc, les crédits ne sont pas revenus
l'année suivante. C'est essentiellement la différence.
M. Mathieu
(Francis) : C'est 41,3 millions, le montant qui avait été
décaissé, là, en 2013-2014 pour régler le dossier de la Mine Jeffrey. C'est ce qui explique une dépense
extraordinaire. Le reste, les données sont sensiblement les mêmes en
volumétrie. Donc, c'est vraiment lui qui fait l'écart...
M.
Habel : O.K., parfait, merci. Je vais y aller rapidement parce qu'il
me reste peu de temps. Au niveau de la qualité
des services, mon collègue en a parlé, au niveau du fait qu'il n'y avait ni
indicateur, ni cible, ni résultat, là, au niveau du rapport annuel, j'ai
peut-être une question. Parce que, dans les données qu'on a, c'est
indiqué : «Le ministère indique
toutefois qu'il a procédé à l'évaluation de huit mesures et programmes.»
J'aimerais juste savoir quelles étaient ces mesures et ces programmes.
M. Dumas
(Jocelin) : Bien, à chaque année, on se fait une programmation, là,
des différents programmes qui vont être évalués. Je ne sais pas si
Philippe Dubuisson a peut-être ça avec lui.
M. Dubuisson (Philippe) : Je pense que
j'ai ça, c'est une donnée... Je ne retrouve plus où c'est...
(Consultation)
Le Président (M. Gaudreault) :
Est-ce qu'il y a d'autres questions qu'on peut poser en attendant que... Je ne
sais pas si...
M. Dubuisson (Philippe) : Je vais vous le
retrouver...
• (17 h 30) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Ou on retient la question. On va aller tout de suite à l'opposition officielle puis on vous
ajoutera une trentaine de secondes. O.K. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Oui. Vous
avez parlé tout à l'heure, entre
autres, du programme
PerforME. Vous avez donné des chiffres, je veux juste les valider avec
vous. Vous avez parlé de 64 entreprises qui créaient
1 600 emplois et puis des investissements de... et là je n'ai pas de
montant. Mais je continue à vous parler pendant que vous cherchez.
Une voix : Oui, oui, allez-y.
Mme Poirier :
Est-ce que le programme a des objectifs en tant que tels sur le nombre
d'entreprises à soutenir, le nombre d'emplois à soutenir et le montant?
J'ai vu que c'est 50 millions qui étaient prévus dans un fonds, mais...
Une voix : De financement.
Mme
Poirier : C'est ça. Mais quelles sont vos cibles, quels sont
vos objectifs en fonction de ce programme-là?
M. Dumas
(Jocelin) : Oui, bien, effectivement, on est rendus à
64 entreprises, là, qui ont été accompagnées, puis, de la réalisation de leurs projets à terme, ça
devrait entraîner la création de 1 600 emplois, puis ces projets-là
vont engendrer des investissements de 230 millions.
Maintenant,
l'objectif, c'est d'accompagner une centaine d'entreprises par année. Je vais
laisser Mario Limoges...
M. Limoges
(Mario) : En fait, un complément d'information, on a tenu notre
dernière rencontre du comité national cette
semaine. C'était la troisième cohorte qui était présentée, il y avait
29 entreprises qui ont été présentées. Alors, ce qui veut dire que, depuis le lancement de PerforME, la
stratégie PerforME, depuis l'an dernier, il y a eu trois rencontres du
comité national. On est rendu à à peu près à une centaine d'entreprises, donc,
ou de projets d'entreprise qui ont été priorisés.
Ce qu'il est intéressant de voir, c'est que tous les secteurs, ou à peu près,
principaux de l'économie québécoise
sont représentés dans ces projets-là, et aussi il y a 16 régions
administratives sur 17 qui sont présentes dans la centaine de projets
priorisés jusqu'à ce jour.
Maintenant, au niveau de nos objectifs... Parce
qu'on a des objectifs avec le comité national, puis, dans les régions, on a mis des attentes. Évidemment, nos
attentes, c'est qu'il y en ait de toutes les régions, même celle qui
n'est pas là, présente, dans le moment,
c'est le Nord-du-Québec, on est en train d'en travailler pour qu'on puisse
avoir un projet d'entreprise là-bas.
Mais notre objectif sur trois ans est d'avoir 300 projets d'entreprise,
donc, à terme, qui vont être suivis.
Maintenant,
le processus de PerforME, pour information, c'est évidemment de mettre une
cellule d'accélération autour des projets d'entreprise. Donc, la
direction régionale, avec son conseiller de développement économique, est maître d'oeuvre là-dedans. Et on fait en sorte
justement qu'avec nos partenaires, ministères et organismes, et les
partenaires régionaux, on puisse faire en sorte que le projet arrive à terme.
Alors,
jusqu'à maintenant, disons, après un an, ou à peu près, d'existence, on a des
résultats qui sont très probants et on
est en mesure de dire qu'on va avoir d'autres candidatures dans les prochaines
cohortes. La prochaine rencontre du comité
national de PerforME est le 14 juin prochain, et on a déjà des
candidatures qui sont en banque, donc, pour aller vers notre objectif
qui est d'environ une centaine par année, comme je disais tantôt, 300 à terme,
après trois ans.
Et c'est
vraiment satisfaisant pour les entrepreneurs qui viennent. Même, on a eu quatre
entrepreneurs qui se sont présentés,
cette semaine au comité national, rencontrer les membres du comité national et
échanger avec eux sur leurs projets.
Et ça fait partie de la bonification, justement, qu'on peut apporter avec
PerforME. Les membres qui sont autour de la table, ce sont des entrepreneurs chevronnés, et ils y vont de conseils
de mentorat, de coaching avec ces autres entrepreneurs là qui viennent
présenter leurs projets.
Alors, une
fois priorisé, évidemment, c'est à nous, au niveau des directions régionales et
de nos conseillers, de mettre la
cellule d'accélération en place et de faire en sorte que le projet arrive à
terme et qu'il crée ces emplois, comme on a mentionné, et crée ces
retombées dans l'entreprise et aussi au niveau régional.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme Poirier : Est-ce qu'il y
a des entreprises d'économie sociale qui sont visées par ce projet-là?
M. Limoges
(Mario) : Ça pourrait. De toute façon, actuellement, ce qu'on regarde,
c'est que, notre processus d'accompagnement conseil stratégique en
entreprise, là, qui est déployé partout au Québec par nos conseillers en
développement économique, lorsqu'on va dans l'entreprise, on fait des
prédiagnostics, comme M. le sous-ministre le mentionnait
tantôt, au sein de l'entreprise, et on ouvre cet ACS là aussi à
l'entrepreneuriat collectif. Pour nous, on pense qu'on a vraiment une valeur ajoutée aussi dans ce type d'entreprise là.
Peu importe la région, au Québec, là, c'est toujours très... ça donne toujours une valeur ajoutée
importante à l'intérieur de l'entreprise, qui vient, ensuite de ça, avec un
plan d'action conçu par la suite.
Mme
Poirier : Je comprends qu'il y en avait 64, que M. le
sous-ministre a dit, 29 qui viennent d'arriver. Donc, plus 64? C'est 29
plus 64 ou les 29 sont dans le 64?
M.
Limoges (Mario) : Non, plus 64. C'est comme une information, là, que
je vous donne qui est chaude, parce qu'on a eu notre rencontre cette
semaine, du comité national.
Mme Poirier : O.K. Dans ces
plus ou moins 100 entreprises, est-ce qu'il y en a en économie sociale?
M. Limoges (Mario) : Pas pour
l'instant.
Mme
Poirier : Pas pour l'instant. Quelles démarches sont faites?
Parce que je comprends que c'est vos conseillers de développement régionaux qui font le démarchage, si je comprends bien,
des entreprises. Qu'est-ce qu'ils font pour aller rejoindre les entreprises d'économie sociale ou, en tout cas, les
projets? Puisqu'on se rappellera, c'est les CLD qui avaient ce mandat-là
dans le passé, ils ont été abolis. Vers qui ils se tournent présentement?
L'entrepreneur social qui souhaite déposer un projet, il va se présenter où?
M. Limoges
(Mario) : Alors, évidemment, actuellement, on a travaillé beaucoup
avec... Vous vous rappelez du programme
qui avait été lancé, des gazelles? Alors, on a travaillé beaucoup avec ces
gens-là qui avaient demandé à être partie
prenante des gazelles. Mais maintenant c'est plutôt le projet d'entreprise qui
est priorisé, ce qui fait que c'est très différent. Et donc on a des entreprises, actuellement, qui sont, comme
je le mentionnais tantôt... qui viennent voir, au niveau des conseillers de développement économique, au
niveau des directions régionales, pour, justement, faire partie de perforME.
Maintenant,
on a une campagne aussi de promotion, de communication qui est assez bien
articulée à une tournée des régions qui va s'amorcer dans les prochaines
semaines et qui va prendre tout le printemps, avec la collaboration d'ailleurs des chambres de commerce. Et donc la
campagne de communication, qui a aussi été amorcée avec le journal
Les Affaires tout dernièrement, avec une très bonne presse sur les
entreprises qui actuellement font partie de ces cohortes-là de perforME, fait en sorte, là, qu'il y a actuellement une
espèce, là, de buzz, si je peux m'exprimer ainsi, là, au niveau des régions. Les gens ont le goût de faire
partie de ces cohortes-là de perforME. Même, il y a des entrepreneurs,
des entreprises qui, dorénavant, lorsqu'ils sont priorisés, indiquent le logo
perforME sous leurs signatures pour dire : Je suis comme maintenant pris en charge, ou peu importe, là, au niveau de
mon projet d'entreprise pour l'amener plus loin. Donc, il y a une
certaine fierté à travers tout ça.
Donc, pour
les entreprises d'économie sociale avec lesquelles déjà on travaille au niveau
des directions régionales, à travers
les pôles, ainsi de suite, régionaux, donc, l'entrepreneuriat collectif, pour
eux, de la même façon, ils vont être sollicités, ils vont faire partie,
probablement, de la tournée de communication qu'on va faire autour de perforME
au printemps qui vient. Ils vont avoir les
invitations, parce qu'ils font partie, donc, de ces listes d'entreprises à
l'intérieur de nos directions régionales. Et toutes les entreprises, donc, sont
sollicitées pour ce projet-là. Et ça fait en sorte, donc, justement, qu'on puisse amener plus loin. C'est
des projets, évidemment, soit d'innovation, soit d'exportation, ou soit
les deux. Alors, évidemment, il faut que ça rentre à l'intérieur de ce
cadre-là.
Mme
Poirier : Vous m'avez dit que vos objectifs étaient environ
300 entreprises, mais, en matière de création d'emplois et
d'investissement total, est-ce que vous avez des cibles aussi?
M. Limoges (Mario) : Les cibles
n'ont pas été tracées au niveau développement des affaires de l'entreprise comme telle. Par contre, on s'aperçoit maintenant
qu'on a généré, comme vous l'avez vu au niveau des chiffres qui ont été donnés, des montants impressionnants. Évidemment,
on est un petit peu tributaires des projets qui nous sont présentés par les entreprises. Je vais vous donner un exemple.
Dans l'ensemble des projets qui nous ont été présentés, il y en a un qui
totalisait par lui-même 50 millions, ce
qui fait que ça vient changer beaucoup le portrait. Par contre, il y a beaucoup
de projets qui sont d'environ
3 millions, 4 millions, qui font en sorte que c'est vraiment le coeur
de notre action au niveau des PME, et
c'est vraiment là où on essaie de se concentrer et de focaliser dans toutes les
régions pour que les PME, donc, puissent
avoir un support adéquat, encore une fois, par ces cellules d'accélération là.
Alors, il était très difficile de mettre un chiffre au niveau, par
exemple, de la valeur totale des projets dès le départ, étant donné qu'on
faisait affaire avec des projets, donc, qu'on attendait.
De la même
façon, au niveau des emplois, on s'aperçoit que ça génère des emplois, il va y
avoir des retombées qui sont inscrites même au projet lui-même, là, dans
la... Ça va générer des emplois nouveaux, mais on s'aperçoit aussi qu'il y a beaucoup d'innovations. À un certain
moment donné, l'innovation ne fait pas créer vraiment des emplois nouveaux énormément dans l'entreprise, mais va
changer complètement la compétitivité de l'entreprise, par exemple avec ses façons de faire, ses processus internes. Ce qui fait qu'on n'a pas,
pour répondre à votre question, on n'a pas d'objectif clair en
termes de chiffres d'affaires à
augmenter ou de création d'emplois. Cependant, les 300 projets PerforME, sur la période de trois ans, on est convaincus, donc,
qu'on va atteindre, suivant ce qu'on a déjà comme résultats, des chiffres assez impressionnants.
• (17 h 40) •
M. Dumas (Jocelin) : Bien, dans le
fond, si je peux me permettre, la cible d'une centaine d'entreprises par année, elle a été établie aussi en fonction de notre capacité d'accompagner
adéquatement ces gens-là. Alors, avec une centaine par année là, on pense qu'on est capables d'offrir un service
professionnel, là, disons, puis qui permet de faciliter la réalisation
de projets, là, pour ces entreprises-là.
Mme
Poirier : Juste pour bien comprendre le fonctionnement, c'est
le conseiller régional qui accompagne le projet ou c'est l'équipe
centrale qui accompagne le projet?
M. Limoges (Mario) : C'est
le conseiller régional qui... D'ailleurs, à certaines occasions, on a fait en
sorte que le conseiller vienne avec l'entrepreneur présenter le projet
au comité national.
Mme
Poirier : D'accord. Est-ce qu'il y a une concentration du type
d'entreprise qui est visé, là, que l'on voit, là, qui se dessine dans vos 100 entreprises, mais que vous
souhaitez avoir tel type d'entreprise qui soit particulièrement
accompagné, là?
M.
Limoges (Mario) : Au début du programme PerforME, on craignait d'avoir
justement cette concentration-là dans
des secteurs d'activité qui sont actuellement en effervescence au Québec. Or,
ce n'est pas ça qui s'est produit et, à notre grande joie, satisfaction et la satisfaction des membres du comité
national, c'est qu'on a vraiment une dispersion dans plusieurs secteurs d'activité, des secteurs de
pointe comme des secteurs plus traditionnels, de la fabrication,
manufacturier, et encore une fois on a une belle dispersion de l'ensemble de
ces projets priorisés là dans le Québec, dans toutes les régions du Québec.
Mme Poirier :
Merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Ça met fin à votre bloc, Mme la députée.
On retourne du côté du gouvernement, avec 11 min 30 s comme
dernier bloc. Là, on a fait nos bons calculs. M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Donc, je vais revenir sur la question de mon collègue tout à
l'heure. On parlait dans votre allocution, M. le sous-ministre, que l'équipe avait procédé à l'évaluation de huit
mesures ou programmes au courant de l'année. Donc, quels sont ces
mesures, ces programmes et comment ça a été évalué?
M. Dubuisson (Philippe) : Bon, c'est ça, les programmes qui ont été évalués, je vous les nomme,
là, en rafale. Alors, il y a le
programme ESSOR, essentiellement de l'aide financière aux entreprises, le
programme d'aide aux secteurs stratégiques
et aux créneaux d'excellence, le PRDS, qu'on appelle, le Programme d'appui au
redressement et à la rétention d'entreprises
stratégiques et aux territoires en difficulté, le Programme d'aide à
l'entrepreneuriat, le PAEN, qu'on appelle, et le programme d'aide à
l'innovation. Et, en 2013-2014, là ça a déboulé, il y a eu le programme
Exportation aussi qui a été évalué.
Ça,
c'est des programmes, on n'arrive pas à huit, mais, pour arriver à huit, je
pense qu'il y a des organismes aussi, là-dedans,
qui ont été évalués. Comme je disais tantôt, le CEFRIO a été évalué, le CRIQ,
etc. C'est des évaluations qui vont être rendues publiques dans les
prochaines semaines, là.
M.
Girard : Et sur quelle base sont faites les évaluations? Et qu'est-ce
qui nous permet de dire si oui ou non on a été performants dans ces programmes-là? Comment c'est fait, en gros?
Est-ce qu'il y a des mesures concrètes d'évaluation? Est-ce qu'il y a
des tableaux d'évaluation? Est-ce qu'il y a des critères qui sont sélectionnés?
Comment c'est fait?
M. Dubuisson (Philippe) : Dans tous les cas, on se pose trois grandes
questions. La première, c'est : L'intervention gouvernementale est-elle appropriée? Il y a un
objectif. Est-ce que c'est approprié? Est-ce qu'on a des bons résultats?
Bon, etc. La deuxième, c'est : Dans son
application, le programme est-il un succès? Alors là, on regarde plus
particulièrement les résultats du programme par rapport aux attentes fixées au
départ. Et puis ensuite on regarde si les
retombées sont probantes. Exemple, est-ce que ça génère des dépenses, des
investissements, etc., supérieurs au coût du programme? Alors, c'est ce
genre d'indicateurs de mesure qu'on va avoir.
Dans
chaque cas, c'est les trois grandes questions qu'on se pose. Ensuite, il y a un
comité d'évaluation qui évalue le programme,
etc. Dans l'évaluation, il y a aussi une partie satisfaction de la clientèle.
Alors, il y a un sondage, les gens sont contactés, il y a une évaluation
donc, aussi, de la satisfaction de la clientèle par rapport au programme, etc.
M.
Girard : Quand un programme est mis en place, est-ce qu'il y a des
attentes? Est-ce qu'il a déjà à la base... Quand on décide de mettre un programme en place au ministère, est-ce
qu'on a déjà... on dit : Bon, on s'attend à aider tant d'entreprises, si on investit tant de
millions, on aimerait que ça génère tant d'investissements privés, et tout ça?
Est-ce que chaque programme, quand il est mis en place, il y a vraiment des
bases solides lors de la mise en place pour nous permettre de pouvoir suivre
les résultats du programme par la suite?
M. Dubuisson (Philippe) : Ça, c'est à chacun de mes collègues de voir dans
leurs programmes, mais généralement,
oui. Si je prends le PAGES, le programme d'aide... — voyons! — d'action
gouvernementale en économie sociale, on
avait fixé des objectifs très clairs : 30 000 emplois en cinq
ans, de générer 500 millions d'investissement. Alors, généralement, quand on lance une stratégie,
un programme, on se donne des objectifs pour ensuite pouvoir évaluer la
performance, et la performance est évaluée en fonction des critères.
Il
y a d'autres critères qu'on va faire dans l'évaluation. Exemple, quel est
l'effet de levier du programme? Plus l'effet
levier est grand, plus le programme est jugé un succès. Dans le cas de
l'économie sociale, 1 $ de soutien financier donne lieu à 5 $ d'investissement. Alors, il
y a un effet de levier d'un pour cinq, d'où le 500 millions d'objectif sur
un programme de 100 millions. Alors, il
y a toutes sortes de critères comme ça. Mais, je dirais, dans la plupart des
programmes de mes collègues, on fixe les objectifs au départ.
M. Girard : Je vais vous
ramener maintenant au niveau de la gestion des ressources. Au niveau des
ressources, on mentionne, entre autres, dans
votre document, les pourcentages, le pourcentage de femmes, entre autres, qui
est de 56,28 % au niveau des employés réguliers du ministère, donc
ce qui est très, très bien, bravo! On a le pourcentage d'autochtones, anglophones, personnes handicapées, etc. Étant une
personne de région, ayant plusieurs collègues qui sont issus des régions, on n'a pas dans votre rapport
quelle est la proportion des effectifs qui travaillent en région.
Comment le ministère est déployé dans les
régions? Quelles sont les ressources, quel est le travail qui se fait dans
chacune des régions pour aider le
développement économique régional? Comment on travaille au ministère? Quelles
sont les compétences de ces gens-là?
Et, bon, ça fait qu'un petit peu, là, la répartition des ressources. Combien on
a de personnes dans les régions? Ça représente combien d'effectifs? Et
le travail principal de ces gens-là, en quoi il consiste? Est-ce qu'on en a
dans toutes les régions du Québec?
M.
Dumas (Jocelin) : Oui, bien, quand on regarde la façon dont le
ministère est divisé, là, dans le fond, il y a cinq grands secteurs, là, administration, évidemment, qui est plus
concentrée à Québec. Il y a aussi secteur des politiques économiques, industries stratégiques, commerce
extérieur, services aux entreprises et affaires territoriales, puis
l'innovation. Et le secteur où il y a le plus grand nombre d'employés, là, c'est
le service aux entreprises et affaires territoriales. On retrouve 211 employés sur 718, et ces
211 employés là, ils sont répartis à travers tout le Québec, là, par nos
directions régionales. Donc, c'est ça...
Oui, bien, puis on peut, si vous les voulez, vous fournir, là, un tableau qui
donne la distribution dans chacune des 17 régions du Québec, oui.
Une voix :
...
M. Dumas
(Jocelin) : Oui. On vous le fera suivre, l'effectif par région
administrative, tout simplement.
M.
Girard : O.K. Et ces gens-là, principalement, les compétences, ces
gens-là, le travail qu'ils ont à faire dans les régions... Est-ce qu'on a beaucoup de personnel administratif? Est-ce
que ce sont des conseillers? Est-ce qu'on a des experts en développement
économique? Comment ça se passe dans chacune des régions?
• (17 h 50) •
M. Limoges
(Mario) : En fait, premièrement, pour répondre à la première partie de
la question, on est présents dans toutes les
régions, oui, on a donc 17 directions régionales. Chaque direction
régionale est chapeautée par un directeur
régional et un soutien administratif, adjoints et techniciens. Pour la plupart,
nos conseillers en développement économique, donc ils sont répartis dans
l'ensemble de ces directions régionales là, font un travail sur trois aspects particuliers. À l'occasion, c'est le même individu,
d'autres fois c'est par expertise. L'accompagnement conseil des entreprises, donc, ça nous prend un profil de
conseiller qui connaît qu'est-ce que c'est une entreprise, une PME, et qui
est en mesure, donc, notamment, par notre
accompagnement conseil stratégique, de bien faire le prédiagnostic sur
différents paramètres de l'entreprise, mais aussi d'arriver à un plan d'action
et donc d'accompagner l'entrepreneur.
L'autre
profil qu'on demande à nos conseillers, c'est évidemment d'animer, au niveau
des partenaires régionaux, le développement
économique et régional, et cela, ça se fait à travers différentes tables et, à
l'occasion, ce qu'on appelle des réseaux
express. Par exemple, une entreprise a un projet, notre conseiller
développement économique du ministère va prendre le leadership de ce
projet-là, il va rassembler autour de la table des gens d'Investissement Québec,
des gens d'Emploi-Québec, des gens de la BDC, ainsi de suite, pour s'assurer qu'on puisse mener à bien ce projet-là. Donc, il y a une très bonne compréhension puis
aussi une animation au niveau régional.
L'autre
partie, c'est l'animation au niveau de certaines grandes stratégies
régionales de développement
économique, comme par exemple au niveau des créneaux ACCORD qui sont présents dans nos
régions et qui, donc, sont accompagnés aussi
avec le directeur de créneau mais évidemment par notre conseiller en développement économique et notre directeur régional pour faire en sorte que ces pôles d'excellence là, ces créneaux
d'excellence là — on
en a 35 dispersés au Québec actuellement — donc,
ils puissent être menés à bien. Donc, nos conseillers en développement économique, qui sont présents dans toutes les régions du Québec, doivent avoir une certaine expertise mais aussi
une versatilité dans le travail et être capables de bien comprendre qu'est-ce
que c'est, une entreprise, qu'est-ce que c'est, gérer des affaires,
l'innovation, l'exportation, plusieurs programmes.
On
est impliqués, par exemple, actuellement dans la mise en place de la Stratégie
maritime avec les zones industrialo-portuaires,
15 ou 16 au Québec, ainsi
de suite. Alors donc, la stratégie
PerforME, qu'on a parlée tantôt, donc eux,
ils sont à pied d'oeuvre pour faire en sorte que ça soit une réussite. D'autres
aspects, aussi, de notre implication, par exemple au niveau
du programme Exportation et autres programmes gouvernementaux. Donc, je dirais que c'est l'armée du
gouvernement du Québec en développement économique régional. C'est eux qui
doivent faire en sorte, donc, que toutes les grandes stratégies et programmes
gouvernementaux, du projet gouvernemental, soient mis en oeuvre.
M. Dumas
(Jocelin) : Juste un petit complément. Dans le fond, il y a 30 %
du personnel du ministère qui est distribué dans le réseau des directions
régionales et, sur ces 211 personnes là, il y a 142 professionnels.
Alors, c'est beaucoup des conseillers puis des gens qui sont en contact avec
nos partenaires sur le terrain un peu partout.
M.
Girard : Pour rester dans le développement régional, on sait que les
différentes régions ont des réalités, des défis qui sont différents d'une région à l'autre. On sait que le
ministère gère, entre autres, on l'a vu dans la présentation, des fonds de diversification : Mauricie, dans
la région de la MRC des Sources, en Gaspésie, également à Mégantic.
Est-ce que ces fonds-là sont vraiment des
outils de développement qui amènent une plus-value? Comment vous voyez ça? Est-ce
que ce sont des fonds qui, vraiment, nous donnent de quoi de plus pour les
régions?
M.
Limoges (Mario) : Oui, tout à fait. En fait, la mécanique de ces
fonds-là, premièrement, c'est la mise en oeuvre à partir des budgets de ces
fonds-là pour la diversification économique des régions. Le mot le dit. Alors,
c'est vraiment à partir d'un comité local, qui nous sert comme table, là, en
réalité, qui va tracer le plan d'action du fonds de diversification, que ça
soit, par exemple, en Mauricie, Centre-du-Québec, ou que ça soit MRC des
Sources, ou que ça soit Lac-Mégantic, même le fonds FAIR qu'on a obtenu, là, du
MAMOT, qu'on gère dorénavant en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Ça fait en
sorte, donc, qu'on peut dynamiser, hein, au niveau régional, le développement,
la diversification économique. Ça soutient des projets. Ça soutient vraiment
des projets et ça fait en sorte aussi de
faire la promotion de la région en question, parce que c'est dans le mandat du
fonds, c'est dans le mandat du comité de faire la promotion pour que
l'investissement vienne se faire à l'intérieur de cette région-là et qu'ils
puissent accompagner...
Le Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est malheureusement tout
le temps qu'on avait, c'est le temps qu'on avait également pour le
gouvernement. Alors, le dernier groupe, cinq minutes, le député de Johnson,
cinq minutes s'il vous plaît. Allez-y.
M.
Lamontagne : Merci, M. le Président. Bonjour, merci. Petite question.
Première étude de crédits, moi, en juillet 2014 — hein, vous étiez présent, M. le
sous-ministre — j'avais
pris un peu le programme économique, là, que le gouvernement nous soumettait puis j'avais posé un certain nombre de
questions au ministre, à savoir un peu quels étaient ses objectifs par rapport à tel aspect, tel
aspect, telle mesure qu'il proposait, et tout ça. Puis, à un moment donné, un
peu exaspéré, le ministre a dit :
Écoutez, M. le député, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas dans la
mission d'un gouvernement d'avoir des
objectifs. J'ai dit : Ultimement, comment on mesure ça, là? C'est avec les
grands indicateurs. Puis moi, j'avais
trouvé... Que notre seule mesure, ça soit les grands indicateurs, je trouvais
que c'était y aller pas mal avec les mitaines dans le noir, un peu.
Ça
fait que moi, j'aimerais ça vous entendre... Parce qu'on sait qu'on n'a pas
encore de plan stratégique. Mais, au-delà de l'idée du plan stratégique,
là, qui est commandé un peu par la Loi de l'administration publique, là, vous l'avez dit : Bon, bien, on a quand même, là,
un tableau de bord, et tout ça, mais est-ce que c'est légitime de
s'attendre à ce qu'on ait un plan, des
objectifs puis une mesure de l'effort qu'on fait pour voir après ça comment
qu'on peut réorienter nos efforts? Ça, c'est-u légitime, demander ça, ou
c'est... Moi, je viens d'un milieu que peut-être que c'est légitime de le faire
mais qu'avec l'appareil gouvernemental, ou tout ça, c'est rêver en couleurs?
Le Président (M.
Gaudreault) : Rêvez-vous en couleurs, M. le sous-ministre?
M. Dumas
(Jocelin) : Pas nécessairement en couleurs, mais on essaie d'être
ambitieux. Bien, écoutez, quand même, là, moi, dans le poste que j'occupe, là,
je ne me sens pas comme... Je ne peux pas répondre à la place du gouvernement libéral, mais quand même je
pense que c'est de très grande
notoriété que le gouvernement s'est
commis à un objectif de création d'emplois,
hein? Alors, ça, c'est comme très clair, là. Et, pour le reste, bien, ensuite
de ça, bien, nous, évidemment, dans
nos actions quotidiennes, évidemment, quand on soutient l'investissement, c'est
dans l'objectif de créer des emplois. C'est ça, la motivation
principale.
Par
ailleurs, je vous dirais, par rapport à la problématique plus large de
positionnement du Québec sur l'échiquier mondial, il y a trois grands facteurs qui contribuent à la croissance
économique, création de richesse, c'est l'augmentation de la démographie, l'augmentation du taux
d'emploi, l'amélioration de la productivité. Alors, moi, je vous dirais :
Tout ce qu'on peut faire pour améliorer la
productivité du Québec, c'est absolument essentiel, pour assurer la création
d'emplois qui viendra dans les prochaines
années, dans cinq, 10 ans, stimuler l'innovation, s'assurer que l'innovation
étant intégrée dans les plans
d'affaires des entreprises. Ça, ça m'apparaît des choses qui sont absolument
fondamentales. Et là-dessus...
M.
Lamontagne : Mais justement, quand je vous entends dire ça, est-ce
que, concrètement, on peut savoir qu'est-ce
que le gouvernement se commet à faire pour justement stimuler l'innovation,
pour en récolter les fruits, au-delà des...
M. Dumas
(Jocelin) : Bien, dans le plan stratégique sur lequel on travaille, on
a des indicateurs très précis là-dessus,
parce qu'on pense que c'est important que l'innovation soit intégrée. Mais on
va avoir des actions précises qui vont découler de cet axe d'orientation
là, avec des cibles.
M.
Lamontagne : Alors, on peut s'attendre à avoir ça...
M. Dumas
(Jocelin) : Tout à fait.
M. Lamontagne :
...incessamment. Alors, bien, ça va être tout pour ce soir. Je vous remercie
beaucoup.
Le Président (M.
Gaudreault) : C'est terminé? Merci, M. le député.
Alors,
c'est ce qui met fin à notre audition et à votre passage à tabac devant nous.
Alors, là-dessus, il est de coutume de proposer au sous-ministre ou à la sous-ministre qui vient nous
rencontrer de dire un petit mot de conclusion, si vous le souhaitez, en quelques
minutes rapidement.
M.
Dumas (Jocelin) : Bien, très
rapidement, je vous
remercie de cet échange qu'on a pu
avoir. Et je retiens le commentaire de Mme Poirier qui trouve que notre site devrait
être plus convivial, alors on va travailler là-dessus. Ce serait ça, le
mot de la conclusion. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Bon. Bien, alors, merci, merci beaucoup.
Alors, la Commission de l'administration publique suspend ses travaux pour quelques
minutes. Après quoi, on va se réunir en séance de travail, comme
d'habitude, pour statuer sur nos observations, conclusions, recommandations à
la suite de l'audition. Alors, je sais que
vous êtes très nombreux, on vous aime beaucoup, mais on vous demande de vous retirer pour
nous permettre de travailler à huis clos. Alors, merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 58)