(Quinze heures une minute)
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, nous allons commencer nos travaux. Je constate le quorum. Je
déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires, s'il vous plaît.
Notre mandat : la commission est réunie
afin de procéder à l'audition de la Régie de l'assurance maladie du Québec
qui porte sur le chapitre 3 du rapport de la Vérificatrice générale de
l'automne 2015 intitulé Rémunération
des médecins : administration et contrôle.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres qui sont temporaires?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Bernier (Montmorency) est remplacé par Mme Montpetit (Crémazie);
M. Giguère (Saint-Maurice), par M. Busque
(Beauce-Sud); M. Ouellette (Chomedey), par M. Tanguay
(LaFontaine); et M. Turcotte (Saint-Jean), par Mme Lamarre (Taillon).
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup. Donc, nous allons d'abord commencer par l'exposé de Mme
Leclerc, la Vérificatrice générale. Ensuite, nous allons entendre l'exposé de
la Régie de l'assurance maladie du Québec.
Ensuite, le reste de nos échanges, je ne sais pas si vous êtes familiers avec
la Commission de l'administration publique,
le reste des échanges est partagé avec les membres de la CAP, dans un temps qui
a été calculé préalablement, proportionnellement au poids des groupes
parlementaires. Donc, je vous invite, Mme Leclerc, à débuter tout de suite
votre présentation.
Exposé de la Vérificatrice
générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme
Leclerc (Guylaine) : Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de
la commission, M. le président-directeur
général de la Régie de l'assurance maladie du Québec, c'est avec intérêt que je
participe à cette séance de la Commission
de l'administration publique, laquelle concerne l'administration et le contrôle
de la rémunération des médecins par la Régie de l'assurance maladie du
Québec, la RAMQ.
Tout d'abord,
permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent : Serge
Giguère, vérificateur général adjoint; Martin St-Louis, directeur de
vérification; et Maud Déry, chargée de projet.
Le Québec
compte près de 21 000 médecins rémunérés par la RAMQ. Cette
rémunération est versée conformément aux ententes de rémunération
négociées avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et les
représentants des fédérations médicales.
La RAMQ a notamment la responsabilité d'exercer
les activités de contrôle et de surveillance relativement aux paiements effectués afin de déceler des
erreurs de facturation ou des cas potentiels de fraude et, s'il y a lieu, de
récupérer les sommes versées en trop.
Différents
modes de rémunération peuvent être utilisés, mais, de façon générale, c'est la
rémunération à l'acte qui s'applique.
Principalement, au cours des 10 dernières années, des mesures incitatives
se sont ajoutées à la rémunération des
médecins. Ces mesures visent à encourager certains comportements ou de
compenser financièrement certaines activités, notamment celles de nature
administrative.
Pour ce
mandat, nos travaux se sont articulés autour de trois axes, soit la gestion des
risques d'erreur ou de fraude relatifs
à la rémunération des médecins, les mécanismes de contrôle mis en place pour
atténuer ces risques ainsi que les mesures
d'évaluation de l'efficacité et de la performance associées à cette
rémunération. Voici nos principaux constats.
La régie a
mis en place un processus de gestion des risques et a cerné ses risques majeurs.
Toutefois, elle ne prend pas suffisamment en compte les risques d'erreur
ou de fraude relatifs à la rémunération des médecins. Pourtant, celle-ci
représente plus de 60 % des dépenses de la RAMQ.
La RAMQ exerce différents types de contrôle. Les
contrôles a priori, qui sont surtout de nature informatique, permettent de
vérifier l'information inscrite sur les demandes de paiement en fonction des
modalités prévues dans les ententes.
Cependant, ces contrôles a priori ne sont pas suffisants à eux seuls pour
assurer la conformité des paiements. La RAMQ doit donc aussi effectuer des contrôles a posteriori afin
d'apprécier l'adéquation entre l'acte facturé et les services rendus.
Or, elle n'applique pas tous les contrôles a posteriori nécessaires, ce qui ne
lui permet pas d'avoir l'assurance raisonnable que la rémunération versée aux
médecins est conforme aux ententes.
Les
lacunes que nous avons décelées relativement aux contrôles a posteriori portent
sur trois aspects. D'abord, les différentes unités administratives
participant au processus de contrôle a posteriori ne sont pas encadrées de
manière à s'assurer qu'elles interviennent
de façon structurée et complémentaire. Cela a un impact direct sur la capacité
de la RAMQ à récupérer les sommes qu'elle juge avoir versées de manière
non conforme aux ententes. À titre d'exemple, dans certains cas, la régie vérifie les dossiers cliniques en considérant le
délai de prescription de 36 mois, dans d'autres cas, elle ne le fait pas. Ainsi,
les efforts pour analyser certains paiements sont investis en vain, puisque ces
derniers ne pourront être récupérés en raison du délai de prescription.
Deuxièmement, le
processus d'analyse de la facturation, l'un des principaux contrôles a
posteriori, n'est pas pleinement efficace.
Par exemple, nous avons noté l'absence d'une stratégie permettant de prioriser
les dossiers présentant les plus
grands risques de non-conformité aux ententes. Par conséquent, ceux plus à
risque ne font pas nécessairement l'objet des actions qui pourraient
être requises.
Et enfin la portée
des contrôles a posteriori est trop restreinte, ce qui ne permet pas à la RAMQ
d'avoir l'assurance nécessaire que la rémunération versée aux médecins est
conforme aux ententes pour tous les modes de paiement.
Par exemple, en 2014, parmi plus de 17 000 médecins, 2 % ont
fait l'objet d'une analyse de leur facturation, et ce, généralement pour un seul code d'acte. De
plus, certains modes de rémunération et certaines mesures incitatives
sont peu ou pas contrôlés a posteriori. Par exemple,
c'est le cas de la rémunération mixte qui correspond à une combinaison
de la rémunération à honoraires et celle à l'acte. Pour ce mode de
rémunération, qui représente près du quart des sommes versées aux médecins, la RAMQ s'assure uniquement que le relevé
indiquant le temps travaillé est signé par un représentant de l'établissement où le médecin a fourni le
service. Elle ne vérifie pas si l'établissement a mis en place des contrôles
pour s'assurer de la présence au travail du médecin et des actes qu'il a
accomplis.
Nous
avons également soulevé des lacunes à l'égard des mesures d'évaluation de
l'efficacité, de la performance ainsi que des travaux d'étalonnage menés
par la RAMQ. En effet, ceux-ci ne portent aucunement sur les contrôles exercés à l'égard de la rémunération des médecins,
même si cette activité représente un volet important de sa mission.
En
terminant, j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants de la Régie de l'assurance
maladie du Québec. Je tiens aussi à assurer les membres de la commission
qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la Vérificatrice
générale. Alors, nous allons maintenant
entendre le président-directeur général de
la Régie de l'assurance maladie du
Québec, M. Cotton. Je vous invite à
nous présenter les gens qui vous accompagnent. Vous disposez d'environ une
dizaine de minutes.
Exposé du président-directeur
général de la Régie de l'assurance
maladie du Québec (RAMQ), M. Jacques Cotton
M. Cotton (Jacques) : Merci. M. le président de la Commission
de l'administration publique, Mmes et
MM. députés, membres de la Commission de l'administration publique, Mme la Vérificatrice
générale, mesdames et
messieurs, bonjour. À titre de président-directeur général de la Régie de
l'assurance maladie, je vous remercie de me donner
l'occasion d'échanger avec vous sur l'administration, le contrôle de la rémunération des médecins, et ce, en lien avec le rapport de la Vérificatrice générale rendu
public le 27 novembre dernier. C'est avec plaisir et intérêt que je vous
entretiendrai des moyens de contrôle que la
RAMQ applique et appliquera quant à la rémunération des médecins et que
je répondrai à vos questions.
Mais, avant de
débuter, j'aimerais vous présenter les personnes qui m'accompagnent : M.
Alexandre Hubert, vice-président à la vice-présidence
à la rémunération des professionnels; Mme Annie Rousseau, directrice générale
des affaires juridiques, au bout là-bas; et Dr Bruno Rainville, directeur des
affaires professionnelles.
Dans
un premier temps, je vous parlerai brièvement de la mission de la Régie de
l'assurance maladie du Québec. Ensuite,
je vous ferai part du rôle de la RAMQ au chapitre de l'application des ententes
et des contrôles qu'elle exerce relativement à la rémunération des
médecins. Puis, j'aborderai les mesures que la RAMQ a déjà mises de l'avant en
réponse aux recommandations contenues dans le rapport de la Vérificatrice
générale.
• (15 h 10) •
D'abord,
la mission de la RAMQ. Permettez-moi de rappeler que la RAMQ relève du ministre
de la Santé et des Services sociaux.
Elle a comme rôle de mettre en application les orientations ministérielles. La
RAMQ est directement associée aux
grands enjeux en matière de santé, ce qui l'amène à jouer un rôle essentiel
auprès de la population et des professionnels de la santé. La RAMQ
administre notamment les régimes publics d'assurance maladie et d'assurance médicaments, elle informe la population, gère
l'admissibilité des personnes et rémunère les professionnels de la
santé. Ce n'est là qu'un bref aperçu de sa
mission, car la RAMQ a aussi le mandat d'administrer tout autre programme qui
lui est confié par le ministère de la Santé et des Services sociaux. On
en décompte aujourd'hui plus d'une quarantaine.
Je
profite de la tribune qui m'est offerte pour vous donner un aperçu de la RAMQ
en quelques chiffres. La Régie de l'assurance
maladie du Québec est au service de 7,9 millions de personnes assurées par
le régime d'assurance maladie. Annuellement,
la RAMQ renouvelle ou remplace plus de 2,3 millions de cartes d'assurance
maladie pour les personnes assurées. Pour ce qui est du régime public
d'assurance médicaments, on compte environ 3,5 millions de citoyens qui y
sont inscrits. Environ 750 000 d'entre eux s'inscrivent ou se
désinscrivent chaque année, il y a donc beaucoup de mouvements. Pour ces
personnes assurées, nous traitons plus de 224 millions de demandes de
paiement soumises par les pharmaciens.
J'en viens maintenant
aux médecins et à leur rémunération. La RAMQ rémunère plus de
21 000 médecins omnipraticiens et
spécialistes participant au régime d'assurance maladie, et ce, conformément aux
ententes négociées entre le ministère de la Santé et des Services
sociaux et les fédérations de médecins. Nous traitons annuellement plus de 55 millions de demandes de paiement et plus
de 248 000 appels téléphoniques concernant les modalités de
facturation. Ces statistiques donnent un aperçu du rôle prépondérant que joue
la RAMQ dans la prestation des services rendus aux professionnels de la santé,
et principalement aux médecins.
À ce chapitre, le rôle de la RAMQ est
d'appliquer les ententes conclues entre le ministère, les fédérations des
omnipraticiens du Québec, la FMOQ, et la Fédération des médecins spécialistes
du Québec, la FMSQ. D'abord, je rappelle que la RAMQ travaille avec les ententes existantes et la Loi
sur l'assurance maladie, qui remonte à plus de 45 ans. Pour appliquer les ententes, la RAMQ a développé
au fil des ans une expertise pointue en termes d'application des
diverses modalités de rémunération et de
contrôle. Au cours des dernières années, la complexité de ces ententes s'est
accrue de façon significative. À
preuve, des 600 codes d'acte qui existaient dans les années 80 chez
les médecins omnipraticiens et chez les médecins spécialistes, on en compte maintenant environ 11 000. Dans
ce contexte, la RAMQ est appelée à modifier ses systèmes et ses façons
de faire pour assurer le respect des ententes conclues entre les parties
négociantes. En effet, la RAMQ ne négocie pas les ententes et ne détermine pas
les enveloppes de rémunération. Il s'agit là d'un constat fort important. Conséquemment, l'administration et le
contrôle de la rémunération des médecins représentent des défis de tous
les instants et des ajustements constants dans un contexte de négociation
continue.
Justement, et
avant de vous entretenir plus spécifiquement des suites que la RAMQ entend
donner aux recommandations contenues
dans le rapport de la Vérificatrice générale du Québec, j'aimerais vous faire
part des contrôles existants exercés par la RAMQ avant et après paiement.
Est-ce que la
RAMQ fait des contrôles? La réponse est oui. Est-ce qu'ils sont efficaces?
Absolument. Est-ce qu'ils peuvent être améliorés? Tout à fait. Et c'est
ce que nous avons déjà entamé et ce que nous poursuivons.
D'abord, je
souligne que le rapport de la Vérificatrice générale ne portait pas sur
l'efficacité de nos nombreux contrôles appliqués avant paiement
permettant à la RAMQ de faire respecter les conditions de rémunération mais
davantage sur les contrôles a posteriori.
La RAMQ contrôle avant paiement, avec ses
systèmes informatiques et des contrôles manuels, 100 % des
55 millions de demandes de paiement soumises annuellement par les médecins
en utilisant plus de 2 000 normes de validation. Effectivement,
toutes les modalités des ententes donnent lieu à des vérifications pour
s'assurer de leur conformité. Ainsi, toutes
les informations qui apparaissent sur les demandes de paiement sont
vérifiées : l'admissibilité à l'assurance
maladie de la personne, le droit de pratique du médecin de même que le lieu de
prestation de services. De plus, à toutes ces vérifications avant
paiement s'ajoutent des contrôles après paiement, l'objet du présent mandat,
afin de détecter des situations potentiellement non conformes que les systèmes
informatiques ne peuvent déceler. La RAMQ s'assure
que les services facturés correspondent aux services rendus par le patient et
qu'ils sont conformes aux services décrits par les médecins.
Pour procéder
à ces vérifications et dans le but de détecter les médecins qui ont une facturation
en écart, la RAMQ utilise des moyens
de dépistage et d'analyse par échantillonnage, des dossiers cliniques et des
profils statistiques. Elle procède
également à des enquêtes et à la vérification des services rendus auprès des
personnes assurées. Ainsi, tout médecin peut faire l'objet d'une vérification de sa facturation après paiement.
Cela étant dit, le cas échéant, des récupérations sont effectuées auprès
des médecins en faute. Il importe de souligner qu'en vertu de la Loi sur la
justice administrative la RAMQ doit
permettre à un médecin de lui faire parvenir des éléments d'information
complémentaires pour appuyer son dossier avant de rendre une décision à
son sujet. À la suite d'une nouvelle évaluation des informations obtenues, le
montant de la réclamation peut être maintenu ou revu à la baisse, dépendamment
des analyses de la preuve recueillie. Tous
ces contrôles sont réalisés dans le
cadre de l'application de la Loi sur l'assurance maladie et des ententes existantes.
Il n'est donc
pas question de complaisance ou de traitement de faveur à
l'endroit des médecins. Néanmoins, afin d'agir
plus efficacement lors de facturation non conforme des médecins, la RAMQ a
entrepris en 2013 des démarches afin
de modifier les dispositions législatives visant à lui donner tous les
pouvoirs nécessaires à l'exercice de sa mission, car ses pouvoirs sont limités. À titre d'exemple,
le délai de prescription actuel, tant au civil qu'au pénal, et le
caractère peu dissuasif des montants des amendes représentent en quelque sorte
des limites aux actions plus importantes que la RAMQ peut mener dans l'application
de ses contrôles.
J'en reviens maintenant
aux recommandations de la Vérificatrice
générale du Québec
sur l'administration et le contrôle de la rémunération des
médecins.
Dans un
premier temps, je tiens à rappeler que la RAMQ accueille favorablement
et appliquera les recommandations contenues
dans le rapport déposé en novembre dernier. En effet, ces recommandations vont dans le même sens que celles émises par la direction de
l'audit interne de la RAMQ. Et nous n'avons pas attendu le rapport de la
vérificatrice pour entreprendre nos travaux. Nous avons pris nos responsabilités.
Dès 2013, la direction de l'audit interne présentait au comité d'audit son plan triennal 2013-2016, où était identifiée l'opportunité de réaliser un mandat
concernant le contrôle de la rémunération des professionnels de la
santé. Deux mandats distincts ont découlé de ce plan. Le premier a porté sur l'évaluation de l'efficacité des contrôles liés au
processus d'analyse de la facturation des professionnels de la santé,
avec 20 recommandations, et le second portait sur l'analyse de la
conformité des paiements aux professionnels de la santé, avec huit recommandations. Les deux mandats ont
été réalisés simultanément durant l'exercice financier 2014-2015. Les rapports d'audit ont été déposés au comité d'audit
du premier juin 2015. Plusieurs des recommandations émises par la
direction de l'audit interne recoupent celles de la Vérificatrice générale, par
exemple la mise en place d'un nouveau contrôle
permettant de pallier les limites des outils informatisés de dépistage quant
aux erreurs potentielles de facturation, la révision de la période
retenue pour l'étude des dossiers cliniques afin d'éviter la prescription des
services au cours du traitement des dossiers.
Lors des
travaux de vérification menés par la Vérificatrice générale du Québec, les
recommandations faisaient donc déjà
l'objet d'un plan de prise en charge par les unités concernées, car, au terme
de ces deux mandats, la vice-présidence à la rémunération des professionnels avait soumis aux membres du conseil
d'administration deux plans d'action comportant les correctifs
nécessaires, s'échelonnant jusqu'au printemps 2016.
Enfin, aux
différentes mesures d'amélioration que la RAMQ appliquera au chapitre des
contrôles après paiement se greffera
le nouveau système de rémunération à l'acte, communément appelé SYRA. Il y a
trois ans, la RAMQ a pris la décision
d'investir et de prioriser le développement d'un nouveau système, dont la mise
en place graduelle est prévue dès avril prochain, pour les médecins omnipraticiens
et les médecins spécialistes. SYRA permettra à la RAMQ de renforcer ses contrôles au chapitre de la facturation des
médecins et d'améliorer ses façons de faire quant à la gestion des
différentes dispositions des ententes. Ce
système sera mieux adapté à la complexité des ententes et permettra de
recueillir l'information nécessaire à
l'application de nouveaux contrôles pour en accroître le nombre et la
diversité. SYRA contribuera également à assurer une évolution au rythme des modifications des ententes et
facilitera le processus de facturation pour les médecins.
En conclusion, je vous réitère la volonté de la
RAMQ de mettre en place toutes les recommandations de la Vérificatrice générale du Québec dans les
meilleurs délais et de faire un suivi étroit de leur application. Déjà, la
plupart des travaux sont amorcés et vont bon train. Les compétences développées
au cours des dernières années en termes d'application des ententes sont des
acquis importants qui favoriseront la mise en oeuvre des mesures souhaitées.
Je conclurais
en disant que la Régie de l'assurance maladie du Québec a la préoccupation
constante d'améliorer ses façons de
faire et de gérer efficacement les fonds publics, particulièrement au chapitre
de la rémunération des médecins, qui
représente 62 % des coûts de nos programmes. Je vous remercie de votre attention.
Je suis disponible pour répondre à vos questions en compagnie des
personnes à mes côtés. Merci.
Discussion générale
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, merci beaucoup, M. Cotton.
Alors, merci de votre présentation. Nous allons entamer tout de suite
nos échanges avec le gouvernement et un premier bloc de 10 minutes avec le
député de Trois-Rivières, vice-président...
Une voix : De la commission.
Le
Président (M. Gaudreault) : ...honorable et honorifique de
cette Commission de l'administration publique.
• (15 h 20) •
M. Girard : Merci, M. le Président.
Salutations à tous mes collègues qui sont ici aujourd'hui. Mesdames et
messieurs, merci d'être ici avec nous. Oui, la RAMQ fait un excellent travail.
Vous parliez,
entre autres, au niveau des médecins inscrits, est-ce que les gens sont
inscrits au niveau de la carte d'assurance maladie, etc. Je pense
qu'aujourd'hui on va travailler beaucoup... Vous faites des vérifications a
priori, a posteriori. Je pense que la problématique que la vérificatrice a
cernée, c'est vraiment a posteriori, il semble y avoir possibilité pour les médecins de faire une surfacturation. Et, d'entrée
de jeu, j'aimerais avoir un petit peu votre opinion sur ça. Est-ce que c'est une possibilité? Est-ce
que vous croyez que, oui, il y a des médecins qui font de la
surfacturation, volontaire ou non?
Et on a
appris aussi qu'il y a des firmes spécialisées qui offrent aux médecins de
faire leur facturation, de pouvoir facturer la RAMQ, et que, dans leurs
arguments de vente, ils mentionnent qu'ils vont pouvoir augmenter d'un certain
pourcentage leurs revenus grâce à la facturation. Donc, j'aimerais vous
entendre sur ça.
Donc, est-ce
que vous croyez que, oui, il y a des médecins qui vont surfacturer? Et, avec
ces firmes-là qui proposent de faire
la facturation avec une augmentation des coûts, comment vous voyez... et
comment vous allez vous y prendre pour pouvoir contrer cette
problématique-là?
M. Cotton (Jacques) : Actuellement...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton. Oui.
M. Cotton (Jacques) : Excusez.
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, non, allez-y.
M. Cotton
(Jacques) : Actuellement, vous
l'avez dit, on a des contrôles a priori, des contrôles a posteriori. Nos
contrôles a priori de nos systèmes — puis on pourra vous les expliquer, là, en
détail — nous
permettent de valider les 55 millions
de demandes de paiement. Quand je dis qu'on les valide, par rapport à votre
question sur la surfacturation, c'est
en conformité avec les ententes. Il y a 2 000 normes, dans nos
systèmes, qui nous permettent de s'assurer que ce que le médecin nous facture est conforme aux ententes qui
ont été négociées. Je suis certain que ces normes-là nous assurent que,
quand on autorise, après cette étape-là, le paiement du médecin, c'est qu'on a
vérifié si c'est conforme aux ententes.
Ce qu'on ne
vérifie pas à cette étape-là, c'est si le service a été rendu. Ça, c'est ce
qu'on appelle les contrôles par après,
après paiement. C'est des contrôles... Et c'est l'objet, justement, du mandat
que la vérificatrice a regardé, par rapport à nos contrôles qu'on fait
après paiement. Il y a des recommandations pour les améliorer, on en est
conscients, on l'avait vu, nous aussi, on
voyait venir ces éléments-là, de par les travaux qu'on a faits déjà en 2014, en
2015 avec notre audit interne. La vérificatrice est allée plus large,
est allée plus loin, je pense que ça nous aide dans nos transformations qu'on
avait déjà débutées à l'automne. Mais globalement, quand vous parlez de surfacturation,
on a une barrière de protection au départ avec les contrôles a priori, en
conformité avec les ententes.
Vous
avez dit : Les firmes font leur publicité. C'est possible qu'ils puissent
faire ce genre d'affirmation là, mais ce que les firmes, probablement — je
présume — vendent
aux médecins... Parce que les médecins, des fois, ça peut être compliqué, comprendre les ententes. Les firmes se
spécialisent à bien maîtriser les ententes et toutes les particularités
des ententes qui ont été négociées, et de dire au médecin : Bien, je vais
t'assurer que, tout ce qui est prévu aux ententes, tu vas y avoir droit, contrairement à, si quelque
fait peut-être sa facturation... Je ne connais pas la publicité qu'ils
font, mais, dans notre interprétation, quand
les firmes disent aux médecins : On va vous assurer que vous allez avoir
plus de revenus, c'est en conformité
toujours avec les ententes. Parce que nos systèmes a priori valident justement
cette partie-là de ce que les
compagnies de facturation... des systèmes qui sont informatisés, passent à
travers nos grilles de validation a priori et aussi a posteriori.
Posteriori, on l'a vu, on est en amélioration, puis il y a des recommandations
pour les améliorer, puis c'est vrai.
Mais, si vous me
dites : Est-ce que c'est possible qu'un médecin fasse de la facturation?,
oui, possiblement qu'un médecin... Je ne
peux pas leur prêter cette intention-là, mais, s'il y en a qui ont cette
intention-là, on a quand même des
contrôles qui existent, qu'on est en train d'améliorer, oui, il y a des
recommandations pour les... mais il y a énormément de contrôles,
actuellement, qui peuvent nous permettre de bloquer ces éléments-là.
M.
Girard : Mais, moi, ce que j'ai compris principalement, c'est que les
contrôles vont se faire par rapport aux ententes, donc s'assurer que la facturation respecte les ententes. Mais
est-ce qu'on contrôle suffisamment la facturation en fonction des
services rendus et est-ce que tous les services ont été rendus? On a vu, entre
autres, dans le rapport du VG, 90 visites
dans une journée. Si on le met à 15 minutes, c'est
22 h 30 min dans la journée. Ça ne laisse pas beaucoup de
temps pour manger et pour dormir.
Est-ce
qu'on va plus loin pour vérifier, est-ce que les services sont vraiment rendus?
Et comment on peut faire, comment la RAMQ peut aller plus loin pour
s'assurer que ce qui est chargé aux citoyens, ce qui est chargé à l'État a
vraiment été rendu comme services aux patients, aux gens sur le terrain?
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Il y a actuellement des vérifications de services rendus
sur différentes formes. Il y a une vérification qui est faite — puis
je vais permettre à mon équipe de vous l'expliquer — qui est faite soit en
inspection ou, des fois, soit en enquête, quand c'est des moyens qu'on a. Et on
contacte aussi les citoyens avec des vérifications.
Quand je dis qu'on contacte, on écrit à des citoyens, on leur envoie une lettre
en disant : Pouvez-vous nous confirmer
que vous avez vu ce médecin-là tel jour puis quel genre d'examen? On fait ce genre de vérification là. Ce qui est demandé, c'est d'améliorer ces exercices-là, d'aller plus loin encore.
Puis effectivement on est à l'aise avec ça, qu'on peut en faire plus encore. Mais il y a déjà, quand même,
des moyens, actuellement, où on s'assure que le service a été rendu.
On les fait, ces vérifications-là. Puis je pourrais permettre, peut-être, à M. Hubert de vous expliquer un peu les
différents moyens qu'on utilise pour s'assurer des services qui sont rendus.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Hubert.
M.
Hubert (Alexandre) : Merci. Vous avez parlé du 90 patients à
rencontrer par jour qui est noté dans le rapport de la Vérificatrice
générale. Effectivement, les contrôles a posteriori, il n'y a pas d'élément qui
va venir contrôler le nombre de patients
rencontrés par jour. Par contre, suite aux recommandations, on a fait un projet
pilote qui permet de... dans nos
vérifications auprès des services rendus, on envoie des questionnaires aux
personnes assurées pour lesquelles les services nous ont été facturés et
on valide si les services ont vraiment été rendus. On a peaufiné notre méthode d'échantillonnage, donc, au lieu d'avoir un
échantillonnage aléatoire pur, on s'est basés sur nos outils de dépistage.
On a 20 outils de dépistage qui
permettent de détecter des anomalies de facturation, donc des éléments qui
sortent de la norme. Donc, il y a des
lumières rouges qui s'allument. Donc, on a utilisé ces outils de dépistage là
pour envoyer nos formulaires à des personnes assurées qui auraient reçu,
là, des services. Et, entre autres, pour un médecin qui a rencontré 90 patients par jour, on a questionné les
90 personnes, on a un taux de réponse de 88 % et on est en train
d'analyser les réponses actuellement qui nous ont été transmises. Donc,
déjà, comme le dit M. Cotton, on est en mode amélioration.
Par
contre, peut-être pour vous rassurer, il n'y avait pas de critère dans le passé
sur le 90 patients ou un nombre de patients par jour, 90, 100, 110. Par contre, nos outils de dépistage
détectent des anomalies. Donc, un médecin qui rencontre beaucoup de personnes dans une journée, il va nous
facturer beaucoup d'actes, et, si les actes qu'il facture dans la
journée sortent de la norme, il est fort
possible que nos outils de dépistage allument une lumière. Donc, ce n'est pas
nécessairement le nombre de personnes
rencontrées qui va allumer la lumière, mais c'est le nombre d'actes facturés
dans cette journée-là qui risque de
faire ressortir son dossier en analyse. Donc, il est possible qu'on voie une
anomalie même si on n'a pas de critère d'un nombre de patients par jour.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député... Ah! M. le député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, à vous
écouter, ça semble s'améliorer. Sauf que ça fait longtemps, quand même, semble-t-il, qu'il y a des choses qui sont
peut-être un petit peu plus incontrôlées. Puis, ce qui me dérange un
peu, c'est toujours à la suite d'une vérification du Vérificateur général qui
apporte des éléments qui nous amènent, nous autres, à se poser des questions en
tant que gestionnaires puis en tant que députés pour répondre à nos citoyens, pour être capables de dire que les
choses se font correctement. Ça, ça m'agace un peu. Parce que moi-même,
je me pose la question depuis des années en
tant que seulement client de médecin, puis je me suis posé la question
seulement comme ça, en me disant :
Comment qu'il fait pour charger l'État quand j'y vais? J'y vais cinq minutes,
j'y vais 15 minutes, j'y vais
25 minutes... un examen, tu sais? Puis j'ai toujours dit : J'espère
qu'il fait ça correctement, parce que, dans le fond, c'est... Bon. Quand qu'on n'est pas en politique,
on ne le sait pas qu'existent plein de patentes, on n'est pas... Là, on
le sait que, la RAMQ, c'est sa job de faire ça.
Alors, écoutez, la Vérificatrice générale
hier... Puis le président a posé une question, à un moment donné, à la vérificatrice en disant : Écoutez, quand vous
avez été vérifié, ils ont... bon, on le sait, on a un rapport devant nous. Et,
suite à ça, le
président a demandé : Bien, écoutez, peut-être que ça serait bon, dans un
élément aussi important de budget, parce qu'on sait que la santé touche énormément le budget du portefeuille
québécois... elle irait peut-être... Le président a dit : Bien, ça
serait peut-être bon que vous y retourniez encore, parce qu'il y aurait des
choses encore à améliorer.
La réponse qu'elle nous a dite... Ils ont
d'autres choses, naturellement, à faire, parce qu'il y a d'autres, aussi, secteurs d'activité qu'on a. Mais vous avez
beaucoup de monde capable de faire ce genre de structures et de faire en
sorte que quelque part vous avez les
éléments pour, mais peut-être qu'il y a un manque de coordination qui fait en
sorte que les choses, comme dans le
privé, doivent être faites pour être en mesure de contrôler les sous qu'on a de
besoin. Puis, quand je vois quatre médecins seulement qui font en sorte
de... l'évaluation professionnelle de ça, je me dis : Il y a un manque
quelque part, certain. Puis ça ne peut pas toujours tout se contrôler très
facilement, puis on en a la preuve.
Mais je
conclus en vous disant : C'est beau de dire «on améliore», mais c'est
parce qu'on n'a pas vu la... Je pense que
c'est la première fois que le directeur général... la directrice... la
Vérificatrice générale, pardon, y va, mais ça aurait dû être fait avant,
là, à ce que je constate.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Écoutez, ça met fin à votre
premier bloc. Alors, je vous demande de garder cette lancée du député de Jean-Lesage et vous pourrez y répondre tout à
l'heure au prochain bloc du gouvernement. Alors, je vous demande de
retenir... parce qu'on doit tout de suite passer au bloc de l'opposition avec
la députée de Taillon.
• (15 h 30) •
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour. Bonjour, madame...
et M. Cotton. Très contente de vous retrouver. On va aller droit au
sujet parce que les minutes comptent.
Dans le
rapport de la Vérificatrice générale, à la page 13, au niveau du processus
d'analyse de la facturation, on constate
qu'au niveau des analyses de dossiers cliniques, entre 2009 et 2013, il y a eu
une diminution des analyses des dossiers,
et, au niveau des visites d'inspection, il y en avait 28, et, depuis, donc,
quelques années, c'est allé en décroissance, et, en 2013-2014, aucune
visite. Moi, je me dis : À 7 milliards de dollars, c'est énorme et ça
fait une mission qui est grande, mais notre
objectif, c'est de vous donner les bons moyens pour arriver à faire les choses,
et, à travers ce choix-là qu'on observe, par un tableau, je me
dis : Peut-être que vous avez trouver d'autres façons d'utiliser les
ressources ou peut-être que vous auriez besoin d'autres ressources. Est-ce que
vous pouvez nous donner l'explication de ce choix et comment ça s'est converti
en actions différentes?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : Effectivement, quand
vous voyez la diminution des visites d'inspection dans le tableau que vous faites référence, c'est un choix qui a été
fait à la lumière de l'expérience qu'on vivait et des pouvoirs que nous
avons de faire l'inspection. Il se continue
à faire de l'inspection à la RAMQ, mais l'inspection se fait dans les dossiers.
On inspecte des dossiers. On fait de
l'inspection. Des visites comme telles dans les cliniques, ça arrive encore,
mais je dirais que c'est plutôt rare,
parce qu'on trouvait que c'était mal utiliser le peu de ressources qu'on a. Tu
sais, il faut quand même bien utiliser
nos ressources, il faut les optimiser. Les temps de déplacement pour aller
vérifier des dossiers en clinique, où souvent on ne rencontrait même pas
le professionnel, donc on allait vérifier ses dossiers, ces choses-là peuvent
se faire sur place, à la RAMQ. On trouve que nos professionnels traitent plus
de dossiers à faire ces inspections-là.
Par contre,
ça ne veut pas dire que, des fois, on ne se déplace pas. On a notre moyen
d'enquête. Parce qu'au niveau de nos enquêtes, quand on a un doute,
après l'inspection, que le dossier mériterait d'aller plus loin, là on utilise
nos pouvoirs d'enquête. Là, on a un peu plus
de pouvoirs du côté des enquêtes que de l'inspection parce qu'on peut
convoquer, on peut assigner les gens à
comparaître, puis ces choses... Donc, ça nous permet de traiter plus de
dossiers à l'inspection à l'interne,
et de détecter les dossiers suspects, et, ceux-là, les envoyer en enquête.
Parce qu'on a des phases, là, avant de dire à un médecin qu'on le met
sous enquête.
Ça, c'est le
choix qui a été fait, de diminuer. Par contre, ça ne veut pas dire que le
nombre de dossiers qui sont ouverts actuellement, pour lesquels les gens
font de l'inspection, puis ces choses-là, n'est pas nécessairement en
diminution. Il est plutôt assez stable. Je vais demander à M. Hubert de vous
donner des précisions par rapport à cette transformation-là,
quand on a fait le choix de ramener nos ressources à l'interne puis de faire
venir plutôt l'information sur place, au niveau de l'inspection.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert
(Alexandre) : Donc, l'inspection, vous parlez des visites sur place,
en établissement. Effectivement, comme
l'a dit M. Cotton, la plus-value d'un déplacement, considérant le peu de
ressources, là, allouées, l'analyse qui a été faite, c'est que ça ne donnait pas la portée. Et, comme je l'ai
mentionné un petit peu tantôt, nos outils de dépistage nous permettent de relever des situations
problématiques. Lorsqu'on allait en visite d'inspection, on faisait sortir des
dossiers, et souvent un professionnel
passait du temps à analyser un dossier pour lequel il n'y avait pas de
problématique qui avait été détectée au préalable et il se rendait
rapidement compte que le dossier était conforme. Donc, au niveau du volume de
dossiers traités, ça pouvait être bon pour la statistique, mais, au niveau de
la plus-value du temps à regarder un dossier, là elle était faible. Maintenant,
les outils de dépistage détectent des dossiers, on fait venir les dossiers,
donc il n'y a pas de temps de déplacement, et ça nous permet de mettre nos
énergies sur les dossiers les plus complexes.
Et également,
je pense que vous l'avez abordé, le nombre d'analyses de dossiers traités, le
volume d'analyses de... c'est mentionné dans le rapport de la
Vérificatrice générale, le nombre a un petit peu diminué au cours des années. Ça peut s'expliquer de différentes façons :
un — je viens
d'en parler — la
complexité des dossiers, que, maintenant, ils sont analysés parce qu'on détecte un problème
avant de mettre de l'énergie sur un dossier, au lieu de prendre le
dossier aléatoire puis regarder sans savoir
s'il y a un problème. Mais également il y a beaucoup plus de dossiers qui
sont... on parle, nous, dans notre
langage, de dossiers ouverts. C'est que, lorsque l'outil de dépistage détecte
une anomalie, on ouvre un dossier. Il
y a une équipe d'analystes et de professionnels, de médecins qui regardent le
dossier, et, dans plusieurs cas, ils peuvent expliquer l'anomalie
observée par l'outil de dépistage et confirmer que la facturation est bonne.
Donc, ça, c'est à peu près 10 % des médecins qui font l'objet d'une
ouverture de dossier.
Et, lorsqu'on
n'est pas capable d'expliquer par l'analyse de la facturation que l'écart qu'on
a observé s'explique, là on rentre en
contact avec le professionnel de la santé, comme la loi nous oblige de le
faire, et c'est là qu'on a des informations additionnelles, cliniques,
du médecin pour lequel on analyse l'information clinique. Donc, le chiffre de 2 %, c'est, lorsqu'on a une transaction avec
le médecin, pour nous transmettre de l'information clinique qu'on a
analysée. Mais il y a plus de médecins qui font l'objet d'un contrôle, mais les
contrôles s'expliquent par l'analyse interne, sans avoir besoin des dossiers. Donc, ça prouve également que la facturation
des médecins est quand même conforme, là, en règle très générale.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, en fait, je vous laisse prendre les décisions, mais il
y a quand même un effet dissuasif et qui
entraîne et qui favorise l'autorégulation lorsque les professionnels de
la santé, quels qu'ils soient, savent qu'ils sont sujets à une visite
d'inspection. Donc, le fait qu'on arrive au chiffre zéro me semble quelque
chose qui diminue la responsabilisation des professionnels, et je ne vous
demanderai pas de commenter, je fais juste porter le tout à votre attention,
parce que c'est un enjeu qui est significatif.
Vous avez donc plusieurs mécanismes de
vérification préalables, et, a posteriori, est-ce que vous faites, par exemple, des validations? Parce qu'on a vu avec le
dossier des radio-oncologues, où il y avait double facturation... Est-ce
qu'il y a des corrélations qui sont faites,
par exemple, entre un chirurgien et un anesthésiste qui, normalement,
interviennent ensemble dans une... Est-ce
que vous faites ce genre de corrélation pour revalider si la facturation de la
chirurgie, du temps, de la nature,
correspond bien à ce que l'anesthésiste fait? Est-ce qu'il y a également des
comparaisons ou des vérifications qui
sont faites par rapport au nombre d'interventions, par exemple, qui sont faites
un samedi par rapport à un vendredi? On sait que les conditions de rémunération changent, ça peut valoir le
double, une chirurgie qui est faite le samedi par rapport à une qui est
faite le vendredi. Est-ce qu'il y a des profils moyens?
Parce que ce
que je voyais, c'est qu'il fallait doubler, il fallait être deux fois... je ne
sais pas si mon interprétation est
juste, mais il fallait être deux fois plus déviant que la moyenne pour que ça
donne une alerte. Mais quelqu'un qui est peut-être à 20 %, 30 % de plus d'une activité quelconque mais
qui correspond au double de la rémunération, c'est peut-être une alerte aussi qui pourrait attirer votre
attention. Est-ce que vous avez ces mécanismes-là, puis est-ce que c'est
fait?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : ...je vais commencer
puis je vais permettre à Dr Rainville de vous expliquer les liens qui
sont faits actuellement au niveau clinique. Mais, au niveau de regarder plus
ceux qui, je dirais, se campent, si on peut utiliser ça, dans la moyenne plutôt
que les grands écarts, effectivement, ça, on va le faire, actuellement, dans
notre réévaluation, là, de ce qui peut être
à risque dans la facturation. C'en est, ça, un des critères qu'on va ajouter
suite à la recommandation, entre autres,
puis de ce qu'on avait un peu observé, parce qu'avec les ressources qu'on a on
regardait surtout nos grands écarts. Donc, on nous demande de mieux prioriser
nos dossiers, en tenant compte justement des ressources, puis je pourrai
revenir sur le volet des ressources tantôt, là, à votre réponse.
Mais
effectivement on va revoir un peu cette évaluation des risques là, et ceux
mêmes qui dépassent juste un peu la
moyenne vont être regardés de façon particulière. Ils passent déjà tous dans
nos systèmes, mais est-ce que ces alertes-là sont là pour eux
actuellement? Bien, c'est ce qu'on va ajouter dans les modifications qu'on veut
faire. Dr Rainville, je ne sais pas si...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Rainville.
M.
Rainville (Bruno) : Alors,
écoutez, pour répondre à plusieurs des exemples que vous avez donnés, il y a
déjà des validations, et c'est des
validations qui sont faites de façon informatique pour des actes qui sont
facturés en double, pour vérifier la
concordance de la facturation du médecin principal avec l'anesthésiste, de
l'assistant avec le médecin principal. Ces validations-là existent déjà
et sont dans les systèmes.
Vous parliez
de nos seuils de détection pour des écarts qui sont plus faibles. M. Cotton l'a
mentionné, on peut certainement
s'améliorer de ce côté-là. Ça reste qu'on n'a pas qu'un seul outil de dépistage
qui détecte un écart du simple au double,
mais on a une vingtaine d'outils de dépistage. Il y a certains qui sont plus
grossiers, d'autres qui sont un peu plus raffinés. On est toujours à
l'affût de s'améliorer là-dedans. C'est sûr que les seuils sont déterminés en
fonction de l'expérience et testés pour
essayer de trouver ce qui nous donne le meilleur rendement. Ce qu'on veut
éviter, c'est de faire beaucoup de
travaux pour lesquels les résultats sont négatifs. Mais il y a toujours de la
place à l'amélioration, la facturation est complexe, et il y a
énormément de services à valider.
• (15 h 40) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est tout le temps qu'on avait
pour ce premier bloc. On retourne du côté
du gouvernement. Il y avait
une question qui avait été posée tout à l'heure par le député
de Jean-Lesage. Je ne sais pas si vous voulez y répondre tout de suite, M. Cotton, puis après ça on reprendra un autre député. Ou continuez.
Parole au député, d'abord et avant tout. Alors, monsieur...
Des voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. Allez-y.
Une voix :
Ah! Non, je peux répondre.
Le Président (M. Gaudreault) : Ah! vous voulez la réponse. O.K. Excusez. Alors, M. Cotton, d'abord, votre
réponse.
M. Cotton (Jacques) : Parfait. Je vous rappelle un peu ce que j'ai pris en note, là :
Inquiétude, pourquoi ça ne s'est pas fait avant, puis les quatre
médecins, là, qui vous inquiètent, entre autres.
M. Drolet :
...d'affaires, tu sais, c'est parce que je trouve que c'était essentiel, il me
semble, d'avoir... puis je reviendrai dans
mon autre question, mais c'est surtout aussi la visite, les inspections, le
contrôle, de ne pas nécessairement...
Alors, c'est tout ça qui est un petit peu... Puis ça diminue, comment expliquer
ça, alors? Puis, en plus, bien, c'est problématique. Alors, ce n'est pas
un cadeau, là, tu sais.
Puis
les réponses qui viennent des citoyens, les 30 000 lettres envoyées,
finalement, quand qu'on regarde tout ça, il y en a 5 500 qui reviennent, tu sais, puis finalement ça se base
là-dessus. La job a été faite, il y a 30 000 lettres qui ont
été envoyées, puis on semble être satisfaits peut-être des quelques... Alors,
c'est un peu tout ça qui m'agace un peu dans un
dossier aussi majeur que ça, que, finalement, les outils, il me semble qu'ils
ne sont pas là pour le faire. Alors, tu sais, c'est un peu tout ça.
M. Cotton
(Jacques) : La grande question. Je comprends bien...
M. Drolet :
La grande question.
M. Cotton
(Jacques) : ...votre question, mais je peux vous rassurer, il y a plus
d'éléments que ce que vous m'apportez, puis je vais vous expliquer.
Un,
par rapport à l'inquiétude générale, là, parce que c'est ce
qui ressort, puis je comprends vos propos, je peux vous dire que ça fait déjà
depuis 2013, là, qu'on est en action pour apporter des corrections par rapport à la rémunération des
médecins. Bon, en 2013, on a fait le choix officiel de changer notre système de
rémunération parce que le système actuel est désuet, est une combinaison de plusieurs vieux systèmes qui datent d'une trentaine
d'années. On a fait le constat, à ce moment-là, qu'on n'avait pas les
bons outils informatiques pour suivre l'évolution des ententes. Donc, en 2013,
on a fait un premier choix, et c'était un projet qui était prévu pour
s'appliquer en 2016, et il va être livré à temps, dans les échéanciers, et en même temps — j'ouvre
une petite parenthèse — dans
les budgets, c'est un budget de 35 millions. Donc, ça, c'est un premier choix qui a été fait.
En 2014, fin 2013,
début 2014, on a donné deux mandats particuliers à notre audit interne, justement
sur la rémunération des médecins. Il y a eu deux mandats, il y en a un sur
l'évaluation de l'efficacité des contrôles reliés au processus d'analyse de la facturation, et on a donné un deuxième mandat,
qui s'est fait en parallèle, sur l'analyse de la conformité des paiements. Parce que, je vais vous expliquer
30 secondes, on a une équipe de vérificateurs internes, hein, on a une équipe de sept vérificateurs internes qui
relèvent... Le directeur de l'audit interne, je veux vous rappeler qu'il
ne relève pas du P.D.G., mais il relève du comité d'audit, qui est un comité du
conseil d'administration sur lequel siègent des membres indépendants, donc des
gens qui n'ont pas de lien directement avec la RAMQ.
Donc,
ces deux mandats-là ont été faits en 2014-2015 pour regarder la rémunération
des médecins, et, en 2015 aussi,
printemps 2015, on a donné un mandat aussi à notre équipe de vérification
interne pour regarder toute l'évaluation des risques.
Tout ça pour vous
dire que, déjà depuis 2013, la RAMQ est en cheminement, peut-être pas à une
vitesse, là, grand V, parce que c'est des
systèmes, c'est lourd, ce n'est pas facile à changer, mais il y a déjà une
préoccupation depuis 2013, à la RAMQ,
de changer son système de rémunération, de donner trois mandats dans les deux
dernières années à notre vérification
interne pour nous apporter des pistes, puis je vous l'ai dit dans mon
allocution, il y a eu 20 recommandations dans un cas, huit dans l'autre, qu'on est justement à mettre en place.
Ça, ajouté à ces éléments de correctifs là et aux autres systèmes qu'on a en place, je peux vous
rassurer — j'espère
que je vous rassure — en
disant qu'on est quand même en évolution, bon, tu sais. Et c'est des
évolutions qu'on prend le temps de faire correctement. Puis le rapport de la VG
va nous aider à bonifier justement toutes ces
modifications-là, avec le plan d'action qu'on vous a déposé. Déjà, si
vous avez eu le temps de regarder le plan d'action, je pense qu'il y a déjà des
actions, même, qu'on a pu signaler, qui sont réalisées. Elles sont réalisées
pourquoi? Parce qu'on a déjà commencé, durant l'été puis à l'automne, en
prévision justement des rapports qu'on avait,
d'audit, des discussions qu'on avait déjà avec le Vérificateur général, à
mettre des choses en place. Donc, on est en mouvement par rapport à ces
contrôles, déjà depuis deux, trois ans, je dirais, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Bien, écoutez, c'est sûr que ça nous interroge. Tant mieux.
Puis merci beaucoup de prendre le sérieux de ces mesures-là
qui ont été demandées par la Vérificatrice générale. Mais il reste en même
temps, aussi... Je pense qu'il y a
une évaluation à faire aussi sur la structure et surtout sur la
quantité... Vous dites qu'il y a sept vérificateurs internes, mais, moi, ce
qui m'interroge, là, c'est les quatre médecins seulement qui... Puis j'ai posé
la question hier, à savoir : C'est-u
une question de budget?
Ça coûte-tu plus cher, un médecin
contrôlant, qu'un employé... Mais un médecin, il sait de quoi qu'il parle, un médecin. Alors, monsieur est
médecin, puis sûrement que, quelque part, il a des réponses plus
faciles. Il devrait regarder les actes qui
sont chargés puis de contrôler, une journée, si ça peut avoir du sens ou pas.
Mais seulement quatre, ça aussi, ça me dérange un peu. Je me dis :
Mais c'est-u la structure qui vous oblige... Comment le conseil d'administration
aussi évalue ce genre de situation là, quand qu'on regarde tout ça?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Cotton.
M. Cotton (Jacques) : Oui. Pour ce qui est des quatre médecins comme tels, ce que je veux
vous mentionner, c'est qu'effectivement, au niveau du contrôle de la rémunération, oui, il y a quatre
médecins. On est conscients que c'est une équipe... Ce n'est pas une grosse équipe, effectivement, mais ces
gens-là sont appuyés par une équipe de professionnels qui les supporte. On pourra vous préciser le nombre de
gens qui travaillent à cette équipe-là. Il n'y a pas de contrainte en termes de postes, là, je ne suis pas limité à quatre postes
de médecin. Ça, je n'ai pas cette... J'ai une contrainte de postes fonction
publique globale. J'ai des cibles à atteindre, mais c'est une cible globale. Il
n'y a personne qui me dit : Je ne peux pas en embaucher deux de
plus ou trois de plus. J'ai cette liberté-là.
Mais actuellement,
dans le contexte budgétaire actuel, ce qu'on fait, c'est qu'on commence par
prioriser, à optimiser nos équipes, être
sûrs qu'on va... Et d'ailleurs c'en est un, des éléments que la Vérificatrice générale a sortis dans son rapport, de mieux utiliser nos équipes, mieux utiliser nos docteurs,
considérant qu'on en a quatre. Ça ne veut pas dire qu'on ne pourra pas en ajouter, mais, avant de
dire qu'on veut en ajouter... même si actuellement on est en recrutement pour deux autres, pour s'assurer qu'on en a toujours
quatre, parce que, vous savez, les gens s'absentent, tout ça. Déjà,
d'en avoir quatre, ça nous affaiblit déjà de
25 % dès qu'il y en a un qui s'absente. Mais la première étape qu'on veut
réaliser, puis c'est ça qu'on est en train de faire actuellement, c'est de mieux optimiser le travail de nos
équipes. Vous en avez parlé tantôt. Vous avez dit : Il semble y
avoir un manque de coordination. Oui, il y a un manque de coordination dans les
équipes. On peut s'améliorer de ce côté-là.
Actuellement, les
équipes, chacun travaille dans son domaine, puis ils s'échangent l'information.
On a fait un projet en 2012, il y a eu un
projet à la RAMQ, qui a été fait en 2012, pour améliorer ça. Ça n'a pas donné
les résultats. D'ailleurs,
c'est le constat que la Vérificatrice
générale a fait et qu'on fait nous
aussi. Et là on a fait une étape additionnelle en 2015, à l'automne 2015, où on a refait un projet de revue de processus,
là, ce qu'on appelle un projet «lean». Et ce qui va nous assurer que, là, cette fois-ci, cette
coordination-là va avoir lieu, c'est qu'on a identifié un porteur de dossier.
Dans le passé, pour toutes sortes de raisons, là, puis je ne veux pas
critiquer, c'était l'évolution à l'époque, les gens avaient fait un exercice,
je pense que ça a ajouté quelque chose, mais il n'y avait pas quelqu'un de
responsable. C'était un comité qui était responsable du suivi. Un comité, entre vous puis
moi, des fois, là... Un comité, ça peut n'être personne, à la limite, quand c'est des dossiers un peu
difficiles. Donc là, on a identifié un porteur du dossier sur tout ce qui
regarde les contrôles de la rémunération. Le porteur du dossier, c'est
la Vice-présidence de la rémunération, et la Direction des enquêtes, la
direction des affaires juridiques vont se joindre à eux pour travailler en
équipe. Il y a quelqu'un qui est responsable, qui est imputable puis qui est
porteur du dossier. Ça, ça va améliorer un peu notre efficacité.
Pour
ce qui est du travail des quatre médecins, si vous voulez, je peux permettre à
M. Hubert ou à Dr Rainville de vous expliquer un peu comment on
travaille avec les quatre médecins puis à quoi exactement ils sont attitrés
dans leurs fonctions.
Le Président (M.
Gaudreault) : Dr Rainville.
• (15 h 50) •
M. Rainville
(Bruno) : Oui. Écoutez, c'est comme on l'a dit, les professionnels de
la santé, à la régie, il y a quatre
médecins. Il y a aussi des dentistes, un optométriste. Donc, tous les
professionnels de la santé exercent leur rôle en collaboration avec les autres professionnels et le personnel de support
administratif. Donc, ils sont principalement impliqués dans les
activités qui nécessitent la connaissance du contexte clinique et l'expertise
spécifique à leur profession.
Donc,
ils sont impliqués principalement dans quatre activités. Au niveau du
dépistage, on l'a dit tout à l'heure, évidemment
leur connaissance de la façon dont les tâches cliniques se font leur permet de
détecter des schémas de pratique inhabituels,
de valider des fonctionnements exceptionnels qui découlent de particularités.
Parfois, l'exception, c'est adéquat. La facturation est conforme, dans
ce temps-là.
Ils
ont aussi un rôle au niveau de la planification des travaux, que ce soit au
niveau des enquêtes ou des inspections. Donc, ils vont participer à déterminer la portée du contrôle à réaliser
afin de maximiser la probabilité de démontrer, là, une facturation non conforme et maximiser l'impact, de
s'assurer qu'on ne fait pas des activités pour rien qui vont finalement aboutir à dire que c'était adéquat, identifier
aussi les meilleures sources d'information en fonction des écarts
observés.
Ensuite entre vraiment le travail d'analyse
plus spécifique, donc, de la situation. Ils vont apprécier la conformité du
service décrit par rapport à ce qui est prévu aux règles des ententes. Ils vont
apprécier aussi le caractère plausible de la
prestation de services. Ils vont émettre une appréciation préliminaire sur la
pertinence clinique des services rendus...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...vous pouvez finir votre phrase, là, mais...
M. Rainville (Bruno) : Oui. Donc,
c'est fini.
Le Président (M. Gaudreault) : Ah bon! O.K. Alors, on y reviendra plus tard. Donc, du côté de
la deuxième opposition, le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, M. le Président. Au gens de la Vérificatrice générale, aux
gens de la RAMQ, mes salutations. Merci d'être ici cet après-midi. M.
Cotton, si vous permettez, je vais me référer à la page 8 de votre
allocution et à la page 9 par la suite, il est question de la récupération
des sommes qui sont faites auprès des médecins en faute et, à la page 9, il est question du caractère peu
dissuasif des montants et des amendes. Est-ce que vous pouvez nous indiquer
à combien s'élève l'amende moyenne et quelles sont les amendes qui ont pu être
facturées aux différents médecins trouvés en faute?
M. Cotton (Jacques) : Oui. Actuellement, c'est un des éléments pour lequel on dit
qu'on... ce n'est pas vraiment dissuasif,
là, le montant des amendes actuellement, ça varie de 500 $ à 2 500 $. Les gens remboursent, là, quand on
dit : Bien, vous nous devez tant, mais l'amende, là, est très peu élevée,
là, on parle de 500 $ à 2 500 $.
M. Charette :
Et, au total, vous avez recueilli pour combien d'amendes pour la période
vérifiée?
M. Cotton
(Jacques) : Ah! le montant des amendes qu'on a...
M. Charette :
...que vous avez collectées.
M. Cotton (Jacques) : Je n'ai pas ce chiffre-là avec moi, on pourra le trouver, là, mais je
ne sais pas si Annie, notre directrice des affaires juridiques, si vous
permettez, peut-être peut éclairer sur le montant des amendes, mais...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui.
Mme Rousseau
(Annie) : Bonjour. Alors, sur le montant des...
Le Président (M.
Gaudreault) : Sur les amendes, Mme Annie Rousseau, c'est ça?
Mme Rousseau
(Annie) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
Mme Rousseau
(Annie) : Merci, M. le Président. Alors, sur le montant des amendes, effectivement,
c'est de 500 $ à 2 500 $, qui vont être portées au double dans le cas
de récidive. Actuellement, il n'y a pas eu de montant d'amende de récupéré. Ce qu'il faut comprendre, c'est que,
pour qu'il y ait une amende de récupérée, d'abord il faut qu'il y ait
une enquête de nature pénale qui soit faite. Ensuite de ça, il faut faire un
rapport d'infraction général qui est envoyé au Directeur des poursuites
criminelles et pénales, qui émet un constat d'infraction et qui va décider, à
la lumière de la preuve, est-ce qu'eux, ils portent le dossier devant les
tribunaux. Et, pour ce faire, pour faire tout ça, on a un délai de prescription
qui est de deux ans, mais deux ans à compter de la perpétration de
l'infraction. Dans ce cas-ci, ce serait deux
ans à compter de la date du paiement. Donc, ce n'est pas long, le délai. Alors,
c'est ce qui peut expliquer qu'il n'y a pas eu, dans la période enquêtée
ou vérifiée, il d'amendes qui ont été...
M.
Charette : Vous me confirmez qu'il n'y a pas eu d'amende, mais en même
temps vous parlez de médecin en faute. Donc, le médecin peut être
reconnu comme ayant été en faute sans qu'il ne soit sanctionné, là, d'aucune
façon.
M. Cotton (Jacques) : Les médecins pour lesquels on fait des réclamations sont sanctionnés
dans le sens qu'il faut... Un, comme
Mme Rousseau vous le disait, il faut prouver l'intention de la fraude... de la
faute. Nous, quand on trouve, on
trouve des erreurs de facturation ou... et qu'on confirme aux médecins :
Bien, selon nos analyses, l'analyse clinique qui est faite par nos médecins, dire : ça, ce n'est pas acceptable puis
ce n'est pas ton... ton interprétation de ce que tu nous as facturé ne
correspond pas avec la nôtre, et tu nous dois tel montant. Bon. Mais, à la
lumière de ça, à cause justement du peu d'amendes et des délais de prescription
qui sont très courts au pénal, on utilise plutôt le règlement que d'aller
devant... Parce que je peux vous dire que, pour monter un dossier d'enquête
pénale, c'est beaucoup plus complexe, beaucoup plus long. Et ce n'est pas avec
ces amendes-là... Et d'ailleurs ça fait partie de nos discussions qu'on a eues
depuis 2013 sur les pouvoirs qui sont insuffisants à la RAMQ, d'avoir des
effets dissuasifs.
M. Charette :
Vous parlez...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Deux-Montagnes, oui.
M. Charette :
Vous parlez d'effets dissuasifs. Dans les faits, il n'y en a pas, étant donné
qu'il n'y a pas eu de réclamation de faite.
Est-ce que vous pensez justement que le médecin a tout intérêt à payer
rapidement un montant réclamé, quitte
à tenter de faire diminuer le montant plutôt que de se faire sanctionner?
Est-ce que c'est dans l'intérêt du médecin de payer le plus rapidement possible un montant réclamé plutôt que d'avoir
à subir un processus qui, lui, pourrait être plus pénalisant autrement?
M.
Cotton (Jacques) : Je ne pense
pas que... à moins de prêter des intentions, là, c'est toujours difficile
quand on dit ça, parce que, là, on peut prêter des intentions. Mais c'est
certain que les médecins savent qu'ils font face à des vérifications. Quand on leur demande des informations additionnelles,
même si, comme on disait, nos inspections se font... ou suite à des enquêtes, parce qu'on a beaucoup de dossiers qui sont suite à des enquêtes qu'on a
faites, et qu'on prouve au médecin que c'est des erreurs de facturation
puis pour lesquelles on n'accepte pas... bien, c'est certain que le médecin... Il n'y en a pas eu, de cas,
dans les dernières années, en tout
cas, moi, pas dans les deux, trois
dernières années. Je n'ai pas eu connaissance de cas où le médecin a
contesté puis il nous a amenés devant le tribunal par rapport à une facturation
qu'on lui a réclamée...
M. Charette : Et, à votre connaissance,
est-ce que le Collège des médecins...
M. Cotton (Jacques) : ...il paie.
M.
Charette : ...a déjà pris le relais sur une vérification que vous avez
exigée auprès d'un médecin? Est-ce que, bon, la sanction risque d'être uniquement administrative? Est-ce que le
Collège des médecins peut prendre la balle au bond et faire une
vérification supplémentaire de son côté?
M. Cotton
(Jacques) : Lorsqu'on constate
des irrégularités, on informe le collège, et, lui, ensuite, bien là,
c'est son syndic, puis on n'est pas
nécessairement tenu de la suite du dossier. Mais, quand on voit des
irrégularités dans la pratique d'un médecin par rapport à l'analyse de
sa facturation... parce qu'on ne peut pas juger après ça, ça, c'est le bout du
collège, sur la qualité de l'acte puis ces questionnements-là, et on transfère
ces dossiers-là au Collège des médecins.
M.
Charette : On est conscients que ça ne relève plus de vous à ce
moment-là, mais quelle est la nature des suites qu'a à assurer le
Collège des médecins lors de situations semblables?
M. Cotton
(Jacques) : Je ne peux pas
répondre pour le collège, là. Ils ne nous tiennent pas au fait de
l'évolution de leurs dossiers. C'est leur
syndic qui gère ça avec leurs parties. Mais nous, on s'assure que, quand il y a
des irrégularités puis que nos médecins détectent ça, pas juste des
erreurs de facturation mais des irrégularités, bien là, on transfère le dossier
au collège, et c'est à eux à apprécier par rapport à la qualité de l'acte ou de
la pratique.
M.
Charette : Vous avez aussi, au moment de votre présentation, mentionné
qu'il y a des lumières rouges qui s'allument
lorsqu'on sort de certaines normes établies. La norme, elle est établie par qui
et de quelle façon? Que ce soit une norme au niveau du nombre de
patients rencontrés dans une journée, le nombre d'actes facturés dans une
année, qui établit cette norme-là?
M. Cotton
(Jacques) : Je vais demander à M.
Hubert ou à Dr Rainville de préciser comment s'établissent nos normes de
vérification.
M. Hubert (Alexandre) : Oui. Puis,
si vous le jugez nécessaire, Dr Rainville pourra donner un peu plus de précisions sur nos outils de dépistage. On a parlé
précédemment des outils de dépistage. Donc, il existe différents outils de dépistage, une vingtaine. Pour donner un
exemple, on a parlé un petit peu, là, des soirs, où on a un outil de
dépistage qui valide l'utilisation du code...
M. Charette : M. le Président, si
vous me permettez...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, allez-y.
M.
Charette : ...étant donné que le temps est limité, cette partie-là a
été bien saisie. Mais la norme elle-même ou les normes... Qui établit les normes, à savoir combien de patients il est
raisonnable de rencontrer dans une journée, combien il est raisonnable
de facturer dans une année? Les normes elles-mêmes, qui les établit?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert (Alexandre) : Bien, nous,
nos outils détectent ceux qui s'écartent de la norme, donc il n'y a pas
nécessairement de norme dans les ententes. Nous, comme ça a été mentionné, on
applique les ententes.
M. Charette : Uniquement lorsqu'on
s'écarte des...
M. Hubert
(Alexandre) : Donc, on prend une décision à l'interne, une analyse en
comité, et, lorsque c'est des écarts à la norme... que l'outil de
dépistage va détecter une problématique.
M. Charette : D'accord, donc c'est
uniquement une question d'écart par rapport à une moyenne.
M. Hubert (Alexandre) : C'est ça.
M. Charette :
Parfait.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Charette : Oui, peut-être me
préciser le temps qu'il me reste?
Le Président (M. Gaudreault) :
2 min 7 s.
M. Charette : C'est gentil, merci.
Et, au niveau de ces normes ou de ces écarts, comment peut-on expliquer qu'un médecin puisse parvenir à prendre en charge
4 200 patients sans, justement, qu'il y ait de vérification
particulière d'enclenchée?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
• (16 heures) •
M. Hubert
(Alexandre) : Oui. Donc, ça, ça a été mentionné également dans le
rapport de la Vérificatrice générale, le 4 000 patients. Pas
qu'on n'est pas préoccupés par ça, mais, vous donner une précision, c'est
que, lorsqu'il y a une prise en charge d'un
patient et que l'entente prévoit une bonification de la rémunération, un
forfait pour une prise en charge, ça, c'est contrôlé à 100 %. Donc,
ce n'est pas un échantillonnage.
Nos systèmes informatiques s'assurent que les
règles d'entente ont été respectées. Et donc, si, entre autres, le médecin doit suivre le patient pendant
12 mois pour avoir droit à son forfait, s'il n'a pas suivi le patient
pendant 12 mois, on va appliquer l'entente et on va récupérer les
sommes. Et ça, c'est dans 100 % des cas. Donc, ce n'est pas juste un
échantillonnage.
Lorsque le
nombre de patients qu'un médecin suit ne permet pas d'aller chercher une
bonification... Donc, si le médecin
rencontre les patients selon ce que l'entente prévoit, c'est-à-dire : des
patients vulnérables, c'est une fois par année puis des patients non vulnérables, c'est une fois aux 36 mois,
donc, s'il fait son suivi à ces fréquences-là, il va avoir un forfait
pour bonifier sa rémunération, et ça, c'est 100 % contrôlé.
Si, par contre, un médecin suit des patients
mais ne les rencontre pas, donc ça peut arriver que des gens n'ont pas
rencontré leurs patients pendant trois ou quatre ans, bien, il n'y a pas
d'impact financier pour la RAMQ. Nous, on ne verse pas de rémunération, donc on
n'applique pas de contrôle à cet effet-là.
On est en
train de revoir notre cadre de gestion des contrôles, notre cadre de gestion
des risques suite au rapport de la
Vérificatrice générale. Il est possible qu'on ajoute un contrôle à cet
effet-là. Mais, pour vous expliquer, c'est que nous, on contrôle... ou lorsqu'il y a un impact financier, mais,
lorsqu'il y a un nombre de patients suivis, mais qui ne sont pas
rencontrés, il n'y a pas de bonification de la rémunération, donc il n'y a pas
de contrôle à cet effet-là.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est ce qui... bien, il vous reste 10 secondes, on va le reporter sur
votre prochain bloc.
M. Charette : Au prochain bloc.
C'est gentil.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui. Maintenant, on retourne du côté du gouvernement avec la députée de
Crémazie.
Mme
Montpetit : Je vous remercie. Bonjour. Deux petites questions pour
vous, relativement courtes, puis, si vous pouviez être le plus succinct
possible, hein, c'est... il nous reste très peu de temps.
Mon collègue
faisait référence tout à l'heure à un des processus de vérification que sont
les 30 000 lettres qui sont envoyées
annuellement, si je ne m'abuse. On nous disait que, de ce nombre, finalement,
il y a un faible retour... un faible pourcentage de retour, autour de
20 %, puis qu'en bout de ligne c'est moins de 1 %, finalement, qui se
trouve à être analysé, là, près de
400 dossiers. J'aimerais ça vous entendre sur l'efficacité de cette
mesure-là, très concrètement, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Je vais débuter,
puis je vais permettre à M. Hubert de continuer. C'est
33 000 lettres qu'on envoie. C'est
sûr que le taux de réponse, il est faible, en général. Il y a les gens qui ne
nous répondent pas pour toutes sortes
de raisons, les gens reçoivent la lettre puis ils ne répondent pas. Mais notre
façon de s'assurer... Puis c'en est une, des façons de s'assurer que les services ont été rendus. Actuellement,
on n'a pas... On pourrait à la limite augmenter notre échantillonnage,
mais, quand on voit le taux de réponse... mais ça nous donne déjà une piste.
Mais ce qu'on va faire, là — puis
c'est ça qu'on vient de faire à l'automne, puis on vient de recevoir les
résultats, là, on est en train de les analyser — c'est que, vu que le taux de réponse est
plus faible puis qu'on en envoie à peu près 33 000, contrairement à
auparavant... Puis ça, c'en est une, des
recommandations. Avant, c'était aléatoire, on choisissait
33 000 patients de façon... là,
on va les cibler en fonction, les 33 000... Ça, ça va nous améliorer un
peu, en tout cas les résultats, peut-être pas le taux de réponse, ça ne nous permet pas de dire que le
taux de réponse va être meilleur, mais, dans les réponses qu'on va
avoir, ça va être plus facile pour nous
parce qu'on va les cibler en fonction des analyses qui ressortent pour certains
professionnels de la santé. Donc, dans ceux
qui semblent être en écart, c'est là qu'on va envoyer nos 33 000 demandes
de vérification. Donc, ça va améliorer un peu plus le résultat que ça
pourrait produire éventuellement, et non pas le taux de réponse.
Mme Montpetit :
Ce n'était pas le cas jusqu'à maintenant, c'était complètement aléatoire, là,
c'est ce que je comprends.
M. Cotton
(Jacques) : C'était aléatoire,
c'était aléatoire. Là, on va le cibler en fonction des analyses de
facturation puis on va les envoyer. Le
dernier envoi qu'on a fait cet automne, là, il a été ciblé en fonction de dossiers
qui ressortent dans l'analyse de facturation. Je ne sais pas si vous...
Oui?
Mme
Montpetit : Est-ce que vous avez l'intention aussi à ce sujet-là... Si
je ne me trompe pas, une fois que l'envoi est fait, il n'y a pas de
suivi qui est fait pour augmenter le taux de réponse, hein?
M. Cotton (Jacques) : Il n'y a pas
d'appel téléphonique qui est fait, il n'y a pas de suivi...
Mme Montpetit : Deuxième envoi...
M. Cotton
(Jacques) : Parce qu'il faudrait
évaluer le volume de travail que ça peut demander puis les ressources pour 33 000 envois postaux. On a, il y a
quatre ans, fait une vérification, qu'on me dit, dans les autres provinces, un
peu, pour ce volet-là, la validation auprès des citoyens, et c'est en 2011, je
pense. Ce qu'on a eu d'information des autres provinces,
c'est que, notre envoi à 33 000, on était dans les plus élevés, là. Parce
que, le problème, je pense qu'il est plus au niveau du taux de réponse,
tu sais, c'est là qu'est le... Je pense que l'échantillonnage, surtout si on le
cible, en plus, sur de la facturation supposément non conforme... Mais c'est
d'augmenter le taux de réponse. Il y a peut-être une... — honnêtement,
là, je vous dis ça puis je réfléchis en même temps — il y a peut-être une communication à
faire à la population pour les sensibiliser
à l'importance, quand ils reçoivent ces lettres, d'y répondre, parce que juste
ça, peut-être, pourrait aider à
augmenter. Parce que, dans le fond, notre défi, c'est de trouver le moyen
d'augmenter le taux de réponse, peut-être pas nécessairement d'augmenter
l'échantillonnage comme tel.
Mme
Montpetit : J'aimerais ça vous demander aussi... Moi, j'ai pris
connaissance avec attention de votre plan d'action, mais, comment je
pourrais vous dire ça bien poliment, je ne suis pas sûre que j'en retire une
compréhension parfaite des actions qui vont être mises en place pour améliorer
les vérifications.
Si j'avais
une question à vous demander, là, je vous dirais : Les cinq priorités,
très simplement, très concrètement, dans la prochaine année, qu'est-ce
qui va être mis en place exactement?
M. Cotton (Jacques) : Votre question est
très polie.
Mme Montpetit : J'essaie de
l'enrober, là.
M. Cotton
(Jacques) : Non, non, c'est
correct, je peux comprendre. Parce qu'à un moment donné ces documents-là peuvent devenir un peu techniques, là, hein,
les plans d'action, tout ça. Puis je vous dirais qu'on n'a quand même
pas eu beaucoup de temps pour le produire,
mais on est très satisfaits quand même de notre plan d'action. Il y a plusieurs
actions, effectivement, qui vont être mises
de l'avant, toutes en lien avec les recommandations de la Vérificatrice
générale, puis je vais permettre à M. Hubert de vous les préciser.
Mais ce que je veux vous rappeler, c'est qu'au maximum on ne dépasse pas
un an. Dans un an, mars 2017, on a complété l'ensemble des recommandations,
et il y en a déjà qui sont débutées puis qu'on a réalisées.
Ça fait que
je vais demander à M. Hubert de vous préciser un peu, de façon prioritaire, les
actions qui ont été mises de l'avant, il y en a qui ont été... puis il y
en a d'autres qui s'en viennent, les prochaines qui s'en viennent.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert
(Alexandre) : Merci. Je ne
veux pas être plate, mais, comme le dit M. Cotton, d'ici à un an,
l'ensemble des recommandations... Donc, tout est prioritaire pour nous, parce que l'échéancier, quand même,
c'est assez serré de mettre ça dans un horizon d'un an.
Mais il y a
des choses qui ont déjà été corrigées, qui ont été soulevées par la Vérificatrice générale, entre
autres notre échantillon. On parlait d'un 36 mois, on l'a déjà ramené à
30 mois. Donc ça, c'est déjà une correction palpable.
Au niveau des vérifications des services rendus,
on a déjà modifié notre approche, comme ça a été mentionné précédemment. Au
lieu d'être purement aléatoire, on y va avec nos outils de dépistage et on
analyse si on doit faire autrement, est-ce
qu'on doit envoyer plus de lettres, est-ce qu'on doit trouver d'autres moyens.
Parce qu'on a un enjeu de qualité d'information reçue. Il y a peu de gens qui répondent, mais il y a beaucoup
de gens qui nous répondent, puis on ne peut pas utiliser leurs réponses
pour toutes sortes de raisons qui s'expliquent.
Il y avait
les risques... la Vérificatrice
générale a soulevé que, le risque de
fraude ou de mauvaise facturation, on n'en
tenait pas assez compte dans la régie. On a déjà entrepris une démarche,
là, assez rigoureuse d'analyse de nos risques, et c'est clair que le risque de fraude et de mauvaise
facturation va devenir un risque majeur pour la régie. Ça, ça a déjà été décidé puis partagé avec le
conseil d'administration. Ça faisait partie du rapport.
Il y a
tout l'aspect qu'est le travail à l'interne, d'être plus efficaces dans nos
échanges entre les différentes unités responsables des contrôles. On a
fait une deuxième phase d'un projet «lean» pour s'assurer que, les
interventions, tant de la vice-présidence
qui contrôle la rémunération que la direction des enquêtes, que les services
juridiques, on travaille en meilleure collaboration, que le même dossier, qu'il y ait une porte
d'entrée soit en analyse de facturation ou en enquête, soit traité de la
même façon.
Au
niveau de nos échantillonnages, on a déjà bougé à cet effet-là. On me
disait : Il faudrait plus harmoniser nos échantillonnages. Lorsque c'est en enquête, on analyse
100 dossiers, parce que c'est en analyse de facturation, c'est 35.
La Vérificatrice nous suggère de plus
regarder la complexité du dossier. C'est ce qu'on a déjà enclenché, donc... Ça
ne veut pas dire que ça va être 100 en enquête, ni 35, ça va dépendre,
là, de la nature du dossier.
Donc,
je pourrais toutes les passer une par une, parce que c'est difficile de vous
dire une priorité, parce qu'elles sont toutes prioritaires, on a un
échéancier d'un an pour toutes les réaliser.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée.
Mme
Montpetit : Je vais peut-être vous cibler sur quelque chose que vous
abordez, quand vous dites qu'il y a un certain
virage qui va se prendre sur la question du risque de fraude. Je pense que
c'est ce qui nous occupe aujourd'hui, là, les erreurs, les fraudes potentielles. Ça, ça va s'actualiser comment,
le fait, justement, au niveau de la gouvernance de mettre l'accent, dans
le fond, sur cette question-là?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : Premièrement, on va réévaluer nos risques. Mais ce que je veux
vous rappeler, c'est qu'actuellement...
Puis, l'effet que ça va avoir de réévaluer nos risques, ça va modifier nos
contrôles, hein? L'objectif de ça...
Quand tu évalues tout ça, là, c'est un risque qui est élevé, ça fait qu'il faut
mettre des mesures pour l'atténuer. C'est dans cette logique-là.
Mais,
même si, auparavant, cet exercice-là d'évaluation des risques sur la
rémunération des professionnels n'avait pas été mis dans les risques majeurs, il y a quand même beaucoup de
contrôles qui sont là, déjà en place. Ce que ça va amener quand on va préciser nos risques — puis c'est l'exercice qu'on fait
actuellement — c'est
qu'on va modifier nos contrôles. Quels contrôles on va modifier? Bien,
ça va dépendre justement de cette analyse. C'est sûr que, si on avait un peu plus... on serait rendus dans six mois, je
pourrais peut-être vous préciser un peu plus quel risque est ressorti de
façon prioritaire puis en quoi ça a eu des
impacts, mais là c'est quand même assez récent, là, le rapport est sorti au
mois de novembre, mais nous, on avait
commencé quand même cet exercice-là à l'automne, de revoir nos risques. Et ces
risques-là vont amener une révision des
contrôles qu'on va mettre en place, plutôt que des contrôles, souvent, qui
étaient faits avant, en fonction de
l'expertise des gens qui étaient là. Là, ils vont être basés beaucoup plus sur
une bonne évaluation du risque par rapport à différentes situations au
niveau de la rémunération. Ça fait que ça va ajuster les contrôles dans le
temps, c'est certain.
Mme
Montpetit : Souhaitiez-vous ajouter quelque chose?
Le Président (M.
Gaudreault) : Ça va, Mme la députée?
Mme
Montpetit : Oui, ça va.
Le Président (M.
Gaudreault) : Ça va.
Des voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Ah! M. le député de Jean-Lesage.
• (16 h 10) •
M. Drolet :
Merci, M. le Président. Juste pour revenir à la lettre, parce que c'est important,
la lettre que vous envoyez pour vérifier ou
valider un petit peu. Cette lettre-là, puis sûrement
que c'est fait de façon très correcte, mais, avec ce qu'on entend dans... avec les citoyens,
on sait qu'on a des mesures de rigueur, puis etc., alors, si la lettre était
identifiée, dans le sens de l'importance que ça a pour vous d'avoir les réponses
avec les coûts que ça représente pour l'État... J'aimerais juste voir le
mordant de la lettre pour donner aux gens le goût de revenir. Parce que je
trouve ça difficile d'accepter qu'il y a
33 000 lettres qui sont envoyées puis que, finalement au bout de la
run, il n'y ait à peu près pas de retours capables de nous donner l'heure juste. Si la lettre, elle
est composée de façon... Écoutez, on a des enjeux majeurs au Québec, on
sait que ta, ta, ta, alors il me semble que ça... J'aimerais ça vous entendre
là-dessus.
Le Président (M.
Gaudreault) : En cinq secondes.
M. Cotton (Jacques) : Je n'ai pas le libellé de la lettre devant moi, mais il y a des gens
peut-être qui l'ont un peu plus clair, qui pourraient éventuellement
vous répondre, puis on pourrait vous la déposer aussi...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, puis justement c'est ce qui
met fin à ce bloc, mais je vous dirais : Si vous pouvez nous la
procurer le plus rapidement possible, là, on va la déposer à la commission.
Alors, on va du côté de l'opposition officielle avec la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Merci beaucoup. Alors,
il y a 1 000 employés à la RAMQ, est-ce que c'est à peu près ça?
M.
Cotton (Jacques) : 1 700 avec les temps-partiels. 1 500 plus les
temps-partiels, environ 1 700.
Mme
Lamarre : Il y en a combien qui sont dédiés au suivi, à la conformité
des cartes-soleil, des cartes d'assurance maladie?
M. Cotton
(Jacques) : Oui, on va vous donner ces chiffres-là, la ventilation, la
ventilation.
Mme Lamarre :
Bien, en fait, la proportion.
M. Cotton (Jacques) : On a quatre grandes vice-présidences puis on a justement une
vice-présidence qui est aux services
à la population. Ce chiffre-là s'en vient, on va vous le préciser, là. Ah!
c'est beau, je l'ai ici, merci. Au niveau
de tout ce qui s'occupe du secteur de
la population, là, on a 675 personnes, l'émission des cartes, le contrôle de
l'admissibilité, en tout cas, je... Ça va, on se comprend...
Mme Lamarre :
Puis, la vérification interne, vous avez combien de personnes?
M. Cotton
(Jacques) : Sept personnes à l'audit interne.
Mme Lamarre :
Sept.
M. Cotton
(Jacques) : Sept personnes dans notre équipe d'auditeurs internes.
Mme Lamarre :
O.K. Mais les gens qui sont responsables de surveiller, par exemple, la
rémunération des médecins.
M. Cotton (Jacques) : Ah non! Ça, c'est autre chose. Oui, les enquêtes, la vice-présidence,
justement, de M. Hubert, il y a 411 personnes, puis il y a une
ventilation, là, qu'il peut peut-être mieux expliquer que moi, de ses
ressources, comment elles sont ventilées par rapport... le volet rémunération
puis le contrôle, j'imagine, c'est ça qui vous intéresse.
Mme Lamarre :
Oui, mais rapidement, parce que j'ai deux autres questions.
M. Cotton
(Jacques) : Oui, O.K.
M.
Hubert (Alexandre) : Par rapport, si je veux répondre succinctement...
Vous parlez par rapport au contrôle de la rémunération, vous voulez
savoir il y a combien de personnes...
Mme Lamarre :
Oui, bien là, je voulais voir un peu, l'énergie, comment c'est réparti, là. On
répartit, on a 675 personnes qui sont
dédiées à la supervision des cartes et puis on a 411 personnes, sur
1 700, donc 24 % à peu près, qui sont responsables de suivre
ce qui correspond à une grosse, grosse partie du budget, là. C'est parce que
vous êtes aussi responsable... Vous êtes un
peu le tiers payeur, alors vous êtes responsable, comme assureur, de vous
assurer que ce que vous payez est
vraiment justifié. Ça fait partie de votre grand mandat, là. Alors, comment ça
se répartit par rapport à vos effectifs, là? Moi, j'entends :
411 personnes sur 1 700, ça veut dire 24 % des effectifs qui ont
la responsabilité de surveiller l'argent qui est facturé.
M. Hubert
(Alexandre) : C'est-à-dire que, dans ces 400 personnes là, il y a
le volet pharmacie. Si on parle seulement du
volet médecine, il y a des gens qui sont là pour appliquer... donc faire des
règles d'affaires puis appliquer les ententes.
Lorsqu'il y a une entente qui est négociée, il faut la paramétrer dans les
systèmes puis mettre des éléments de contrôle a priori, et il y a des
gens qui s'occupent du contrôle a posteriori. Donc, les gens qui s'occupent du
contrôle a posteriori, il y a une équipe
principale, à peu près une douzaine de personnes dont quatre médecins, qui fait
rapport à la Vérificatrice générale.
Mais il y a d'autres personnes qui font du contrôle. Par rapport à l'ensemble
des contrôles qu'on fait, donc, je
dirais peut-être, c'est à peu près 25 % de nos effectifs, là, qui sont
consacrés plus au contrôle après paiement. Mais, toutes les personnes
qui travaillent à mettre en place des choses, il y a toujours un élément de contrôle
qu'on doit avoir en tête lorsqu'on applique, là, des modalités, que ce soit en
pharmacie ou en médecine.
M. Gaudreault :
Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Quels sont les pouvoirs supplémentaires que vous voudriez
avoir pour faire mieux? Parce qu'on conçoit,
là, à lumière de la Vérificatrice générale, et même à la façon très positive à
laquelle vous avez accueilli plusieurs de ses recommandations, qu'il y a matière à faire mieux. Vous parliez à la
page 6 qu'il y avait 600 actes, il y en a 11 000. On voit dans les journaux des choses qui sortent.
Qu'est-ce que ça vous prend pour que ça aille mieux? Moi, j'ai proposé
le projet de loi n° 491, j'étais prête
à vous donner plus de pouvoirs d'enquête et d'inspection. Est-ce que c'est
quelque chose dont vous avez besoin?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton (Jacques) : Oui. On a eu une bonne réflexion. Puis, comme je
vous l'ai dit, depuis 2013, où on a fait déjà une première demande à
l'époque, puis qui avait été... qui avait évolué, là, jusqu'à ce qu'on
appelle... jusqu'au feuilleton, là, jusqu'en
2014, puis là il y a eu l'élection, ça fait qu'on a recommencé toutes nos
démarches. Mais, dans les pouvoirs
qu'on aimerait de façon additionnelle, c'est le pouvoir d'inspection, parce
que, même si on fait de l'inspection, on n'a pas de pouvoir
d'inspection. Donc, c'est une base volontaire. Donc, le pouvoir d'inspection.
Les
délais de prescription, hein, les délais de prescription. Puis la Vérificatrice générale l'a bien dit, on a 36 mois, là. Ça fait que, le temps qu'on fasse soit nos
inspections, après ça de faire nos enquêtes, bien, veux veux pas, automatiquement,
il y a une période qui est périmée. Ça fait que, si on pouvait geler la période
de 36 mois, je pense que ça, ça nous aiderait beaucoup.
Le
montant des amendes, hein, on en a parlé tantôt, au pénal, qui ne sont
pas dissuasives. Puis la même chose
pour le délai de prescription au pénal aussi, entre autres. C'en est des
éléments, c'est les grands...
Mme Lamarre :
...puis l'ampleur des amendes.
M. Cotton
(Jacques) : Les délais de prescription, autant au pénal qu'au niveau
administratif, nos pouvoirs d'inspection...
Écoutez, on a regardé l'ensemble de nos pouvoirs, parce qu'on a eu une demande du
ministre de lui faire rapport sur ça,
sur les pouvoirs de la RAMQ, et on a regardé l'ensemble, tu sais, on en a
profité, là, on a regardé l'ensemble.
Mme
Lamarre : Donc, les frais
accessoires, c'est ce qu'on avait demandé, les articles 5 à 8 du projet de loi, on avait exactement ça. Donc, vous en auriez besoin pour
d'autres aspects aussi de votre contrôle?
M. Cotton (Jacques) : Pas juste pour le contrôle de la rémunération, on a regardé l'ensemble
de nos pouvoirs autant... je vous
dirais même pour les fabricants de médicaments, puis ces
choses-là. Donc, on a regardé l'ensemble
parce que ce n'est pas... Ça n'arrive pas régulièrement qu'on peut avoir une fenêtre pour demander des changements législatifs,
ça fait qu'on en a profité pour regarder l'ensemble, c'est très volumineux, là.
Mme Lamarre :
Vous avez demandé ça en 2013?
M. Cotton (Jacques) : Il y a eu une première demande en 2013, qui avait cheminé en 2014, et,
bon, suite à l'élection, on a repris
les discussions avec le ministère, quelque part en 2015, là. Et dernièrement,
bien, je dirais, il y a quand même
plusieurs mois, on est en 2016, il y a plusieurs mois, on a eu une commande de
déposer une proposition, la RAMQ a eu
une demande de déposer une proposition pour regarder l'ensemble de ce qui fait
défaut dans nos pouvoirs puis... suite à nos demandes.
Mme Lamarre :
...ça va encore prendre du temps, et le temps court pendant ce temps-là.
M. Cotton (Jacques)
: Oui, oui, c'est sûr, vous le savez mieux que moi, hein, les changements
législatifs, ça peut être long.
Mme Lamarre :
Juste à la page 16, il y a une recommandation de la Vérificatrice
générale, qui dit : «Quelle information de gestion la RAMQ a-t-elle l'intention de
produire et de communiquer au conseil
d'administration relativement au contrôle exercé...» Moi, je vais aussi vous poser l'autre question.
Je connais la composition du conseil
d'administration, ça vous met peut-être dans une situation un peu délicate, mais
il y a au sein du conseil d'administration des gens qui sont vraiment des représentants des organismes
syndicaux. C'était peut-être nécessaire à la création de la Régie de
l'assurance maladie du Québec il y a une
quarantaine d'années, mais est-ce que c'est encore optimal? Est-ce qu'en termes
de gouvernance c'est encore optimal?
M. Cotton (Jacques) : Je commence par le conseil ou les rapports qu'on dépose au conseil?
C'est parce que vous m'avez
posé deux questions.
Mme Lamarre :
Oui. Commencez par le conseil.
M. Cotton (Jacques) : Le conseil, oui. O.K. La composition du conseil, vous la connaissez
bien, je pense que tout le monde l'a vue, ce que la loi dit, la loi dit... puis je ne veux pas me
tromper, là, c'est : Trois personnes sont nommées parmi les professionnels
de la santé.
Mme Lamarre :
Oui, on les connaît.
M. Cotton
(Jacques) : Vous les connaissez.
Mme Lamarre :
Là, en fait, je vais vous poser ma question directement. Il y a dans ça...
M. Cotton
(Jacques) : Ça n'oblige pas...
Mme Lamarre : ...le président de la FMSQ, le président de la
FMOQ et le président de l'AQPP, l'association des pharmaciens propriétaires. Donc, ce sont trois personnes qui sont, quelque part, en termes de gouvernance, un peu juge et partie dans ce
dossier-là, c'est-à-dire que vous, vous inspectez leurs membres directement.
M. Cotton (Jacques) : C'est sûr que ce n'est pas une obligation que ce soient des présidents,
hein, on en convient. Dans le fond, votre question, c'est : Est-ce que ça fait une différence
que ça soit les présidents? Puis je vous explique un peu comment nos
processus de vérification fonctionnent rendus au conseil d'administration,
parce que c'est ça, votre questionnement, puis je peux le comprendre parce que...
ce que ça peut dégager comme image.
Mme Lamarre :
Il y a aussi des orientations que vous envoyez au niveau des cibles
d'inspection.
M. Cotton
(Jacques) : Oui, les orientations sont traitées et tous nos rapports du
comité d'audit, tout l'audit interne qui fait les vérifications et qui fait des
rapports, et, comme je disais tantôt, dont le directeur de la vérification interne relève d'un comité du conseil, qui est le
comité d'audit. Ce comité d'audit là est composé de membres indépendants,
c'est obligatoire. Donc, les présidents de fédération, éventuellement, ne
pourraient pas être membres du comité de vérification. Et il doit être présidé
obligatoirement, dans la loi, par un C.A. — c'est l'ancienne appellation,
mais bon.
Donc,
actuellement, on a un comité d'audit qui est complètement indépendant des fédérations médicales, au sens large, et aussi des pharmaciens, et c'est eux qui
gèrent les mandats du comité d'audit, qui font la planification des audits qui doivent être faits et les recommandations. Et
moi, je suis convoqué au comité d'audit pour rendre des comptes sur les rapports, comme mon directeur de la vérification fait, un peu comme on fait ici, mais moi,
je le fais avec mon comité d'audit.
• (16 h 20) •
Mme Lamarre :
Qui détermine votre budget, l'augmentation de votre budget?
M. Cotton
(Jacques) : Notre budget...
Mme Lamarre :
Est-ce que c'est l'ensemble du conseil d'administration?
M. Cotton (Jacques) : Oui, c'est l'ensemble du conseil d'administration. Et je vous dirais
que le budget de la RAMQ nous vient
du ministère de la Santé, donc avec les indexations puis les commandes aussi du
Conseil du trésor. Mais, l'approbation de la ventilation du budget, on
en fait une proposition au comité d'audit, le comité d'audit l'approuve et fait
une recommandation au conseil. Tout ce qui est financier, tout ce qui est
contrôle passe par notre comité d'audit, totalement.
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste 10 secondes.
Mme Lamarre :
On va les reporter.
Le
Président (M. Gaudreault) : On va les reporter sur le prochain
bloc. On retourne du côté du gouvernement avec le député de
Trois-Rivières.
M.
Girard : Je vais revenir un petit peu aux termes que vous employiez
tout à l'heure, de lumière rouge. Donc, vous travaillez beaucoup à allumer des lumières rouges. Personnellement,
je trouve que le nombre de vérifications est insuffisant. Probablement que le système est aussi inefficace par la
suite. Je fais un petit peu le parallèle avec la circulation, mais, quand il y a une lumière rouge, si on
n'arrête pas, on a une contravention, on sait qu'on va avoir une
contravention. Et l'objectif est que les
gens ne passent plus sur la lumière rouge. La problématique que l'on a
aujourd'hui, c'est qu'il y a certains
systèmes qui allument des lumières rouges, mais on fait quoi par la suite?
Donc, moi, je crois sincèrement qu'il faut
allumer plus de lumières rouges, parce qu'il y a probablement des gens qui
contournent le système, et il faut avoir des mesures qui vont inciter à
ne plus faire allumer de lumières rouges. Il ne faut plus passer sur la rouge.
Donc,
on a vu tantôt, au niveau pénal, c'est excessivement complexe. Donc, est-ce
qu'il y a d'autres mesures? Qu'est-ce
qu'on peut faire à court terme pour... Est-ce qu'avec le Collège des
médecins... Est-ce qu'on peut travailler avec le Collège des médecins?
Est-ce que ça peut être des suspensions? Est-ce qu'il peut y avoir d'autres
mesures de prises advenant que des médecins
fassent de la surfacturation ou encore de la fraude? Il y eu plusieurs dossiers
de réclamation, et on voit dans le
rapport du VG que ces dossiers de réclamation là ont été négociés beaucoup à la
baisse. Donc, les médecins ont eu à rembourser
une infime partie de ce qui était réclamé au début. Donc, ma problématique est
vraiment de dire : Oui, il y a
une lumière rouge, mais est-ce qu'on est suffisamment agressifs pour éviter que
les médecins fassent rallumer cette
lumière rouge là et on fait quoi à court terme? Qu'est-ce que vous allez faire
à court terme pour mettre en place des mesures
qui vont inciter les médecins à dire : Oups! La régie est plus stricte, et
pour amener les gens à penser différemment, à agir différemment et à avoir des mesures de coercition qui vont être
efficaces et qui vont nous permettre d'atteindre nos fins.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Cotton.
M. Cotton (Jacques) : Oui. À court terme, ce qu'on fait, puis ce qu'on va faire dans les
prochains mois, puis ce qu'on a
commencé à faire, c'est de réévaluer nos contrôles, hein, on va revoir nos
contrôles. C'est les recommandations qui nous sont demandées, revoir nos risques. En
réévaluant nos risques, on va modifier nos contrôles. C'est ce que
j'expliquais tantôt. Ça, c'est le court terme, en espérant aussi obtenir des
pouvoirs additionnels, comme on a parlé.
Bon. Ça fait
que les deux... Nous, on n'attendra pas de dire : Juste quand on va avoir
des pouvoirs additionnels, on va
faire quelque chose. On fait déjà beaucoup de choses. Là, on va les améliorer
pour essayer de minimiser, diminuer encore
plus... ou capter à la lumière, capter, parce que ça peut aller dans les deux
sens, être plus dissuasifs, puis, sinon, bien, attraper ces gens-là pour
être capables... quand il y a faute, d'être capables d'apporter les correctifs.
Par rapport à
ce que vous avez mentionné, la facturation, c'est une bonne question, parce que
je pense que ça mérite d'être
vraiment clarifié, parce que ça a été interprété de différentes façons, là, je
pense, dans l'espace public. Puis je peux comprendre, quand on regarde les commentaires qu'il y a dans le rapport,
qu'on a de la difficulté à comprendre comment ça se fait que, on a un
montant, dans un préavis, qui est donné à 300 000 $ puis que la
facture se termine à 100 000 $, hein? Il y a différents éléments qui amènent ça, puis on va prendre, si vous le
voulez, comme il faut, là, le temps de bien vous expliquer cette logique-là, qu'il n'y a pas de règlement ou de
vente à rabais qui sont faits à la RAMQ. Ça s'explique.
Il y a
peut-être des choses qu'on peut modifier nos façons de faire. La première,
c'est le délai de prescription. Le délai de prescription, déjà en
partant, nous nuit parce que ça vient réduire le premier montant qu'on a fait.
Le deuxième,
c'est nos façons de travailler, nos façons de travailler où, on l'a dit tantôt,
on a besoin d'améliorer notre
coordination. Actuellement, la façon de travailler, puis l'utilisation de nos
médecins dans le processus des enquêtes et dans notre processus d'inspection, n'est peut-être pas utilisée de façon
optimale au bon moment. Donc, quand les rapports sortent, souvent, une fois que nos médecins les réexaminent puis qu'on
va chercher des informations supplémentaires chez le professionnel de la
santé, bien, ça amène une réévaluation du premier avis qui a été sorti, qui est
un avis après une première analyse. Et c'est
peut-être là quand je dis que nos méthodes de travail mériteraient d'être
revues. Parce que, là, on envoie un préavis suite à nos premières
analyses. Peut-être qu'on devrait travailler de façon à mieux préciser ces
montants-là pour éviter qu'on ait l'impression qu'il y a eu un règlement à
rabais.
Deuxièmement, je pense qu'on en a parlé peut-être, mais le médecin a le droit de nous fournir des
explications additionnelles. C'est son
droit. Et là on lui envoie ce préavis-là, et là il nous fournit des informations additionnelles qu'on n'avait
pas eues au départ. Pourquoi on ne les avait pas eues? Il peut y avoir, des
fois, différentes raisons. Là aussi, on peut peut-être améliorer nos façons de faire. Mais il nous
fournit des informations additionnelles, puis on doit en tenir...
Et c'est là qu'on évalue le montant réel qu'il nous doit, mais ça crée des
grands écarts à l'occasion.
Puis je peux peut-être permettre à Dr Rainville
d'expliquer un peu comment ça se gère, cette étape-là où il nous fournit des informations additionnelles,
au-delà du délai de prescription qui se comprend bien, mais je pense que
la partie de l'information additionnelle du médecin, si vous permettez...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Rainville.
M. Rainville (Bruno) : Oui. Alors,
la première évaluation des dossiers, ou, dans certains cas, la deuxième évaluation,
se fait pratiquement uniquement sur la base des documents que nous fournit le
médecin, sans qu'il y ait d'échange ou de
discussion avec lui. Donc, le préavis qu'on envoie au médecin est formulé sur
une forme monétaire pour faciliter la
compréhension et les échanges, mais, en fait, à ce stade-là, c'est une analyse
de la conformité d'un acte facturé avec un document qui soutient cette
facturation-là.
Donc, sur la
seule base de cette évaluation-là, on se fait une idée et on mentionne un
constat. Et, à la suite de l'envoi de
ce préavis-là, qu'on formule sous forme monétaire, bien qu'on sache que ce
n'est pratiquement jamais ce montant-là qu'on va récupérer, le médecin va être en mesure, dans certains cas, de
nous amener des éléments d'appréciation qui va dire : Oui, mais là
je n'ai pas bien écrit ça, mais le patient, quelques autres vont pouvoir vous
confirmer que je le fais toujours, ça fait
partie de ma façon de faire. Il y a toutes sortes de choses qui peuvent nous
être apportées, qui vont nous amener
à regarder... D'abord, on va regarder la crédibilité de ces affirmations-là,
là, on ne prend pas tout ça pour du cash, comme disent les Français, et on va aussi, habituellement, demander des
documents en soutien des affirmations, on va regarder l'impact que ça a sur la facturation. Ce n'est pas
nécessairement les affirmations qui nous sont faites qui vont entraîner
une diminution dans 100 % des cas, mais on va tenir compte de l'effet et
on va revoir notre analyse.
Ce qu'il faut être conscient aussi, c'est :
justement dans un souci de maximiser l'effet de nos réclamations et l'impact dissuasif, on fait des analyses sur des
échantillons qui sont constitués de façon statistique avec une méthode
qui a été validée par l'Institut de la
statistique du Québec et on extrapole ces montants-là sur l'ensemble de la
facturation pendant la période
donnée. Donc, évidemment, si on a un échantillon qui est relativement petit, ça
nous permet d'aller chercher des
montants très importants, qui se chiffrent parfois à des centaines de milliers
de dollars, voire des millions. Par contre, si on vient expliquer une proportion significative de l'échantillon, c'est
sûr que ça va faire des montants qui vont se réduire de façon importante, et ça peut donner l'impression
qu'on a été complaisants en diminuant une réclamation d'un pourcentage
important. En fait, oui, on a réduit la réclamation, mais à la lumière
d'informations qu'ils nous ont données.
Il y a aussi
d'autres éléments qui peuvent amener des réductions de réclamation, là, on a mentionné
la prescription, mais une bonne
partie s'explique par une meilleure compréhension de la façon dont le médecin
facture, et c'est ce qui amène les réductions, dans une bonne
proportion.
M.
Girard : Est-ce que, dans ce type de cas là, il y a eu vraiment des
endroits où on a décelé de la surfacturation ou une double facturation, des services qui n'ont pas été rendus, etc.?
Est-ce que c'est des choses qu'on voit dans ce genre de dossiers là?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert (Alexandre) :
Bien, au niveau de la double facturation, ça, c'est contrôlé dans des systèmes.
Donc, si, mettons deux médecins différents facturent pour un même patient au
même moment, le système va le bloquer, donc il n'y aura pas de paiement pour ces
choses-là, c'est déjà contrôlé dans les systèmes.
Au niveau de la
surfacturation, vous dites : Est-ce qu'on a déjà observé de la
surfacturation puis comment on contrôle ces éléments-là?
M.
Girard : Oui, bien, dans les cas... Parce qu'il y a des cas où il y a
eu des réclamations de faites. On a un cas, entre autres, 337 000 $, que ça s'est réglé pour
100 000 $, finalement. Donc, il y a eu plusieurs cas que vous avez eu
à travailler, est-ce que ces cas-là,
c'étaient seulement des erreurs ou il y a eu de la surfacturation? Est-ce qu'il
y a eu des cas où on a vraiment décelé qu'il y a eu des services qui ont
été facturés mais qui ont été non rendus au patient?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Hubert.
• (16 h 30) •
M. Hubert
(Alexandre) : Oui. C'est sûr que ça arrive qu'on détecte des services
non rendus, des services faussement décrits.
C'est une faible minorité de professionnels, des situations comme ça qui
arrivent, mais ça arrive de temps en temps, et, dans ces cas-là, on va
récupérer les montants, et on avise, comme ça a été dit précédemment, on avise
le Collège des médecins lorsqu'on est face à des cas de services non rendus ou
faussement décrits.
M.
Girard : Y a-t-il des conséquences par la suite pour ces médecins-là
ou les gens qui ont faussement réclamé des frais pour des services qui
n'ont pas été rendus?
M. Cotton (Jacques) : La seule conséquence qu'il pourrait y avoir, c'est quand on fait un
dossier pénal. Mais on n'en fait pas
parce que... à cause des contraintes, que ça nous limite, puis du peu d'amendes
dissuasives. Et ça fait partie justement
de la réflexion qu'on a faite dans nos pouvoirs additionnels qu'on veut avoir
pour avoir des meilleurs effets dissuasifs. Parce qu'actuellement — on en
est conscients — c'est
que le médecin nous rembourse, mais...
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, c'est ce qui met fin à votre
bloc. On va aller au prochain bloc tantôt. Alors, du côté de la deuxième
opposition, le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, M. le Président. Il a été mentionné tout à l'heure
que le délai de prescription était un handicap important pour récupérer
des sommes plus importantes. Pour vous donner cette latitude-là, est-ce qu'il
faudrait un changement législatif, pour faire en sorte... c'est réellement un
changement législatif qui vous permettrait de pouvoir récupérer ou de retourner davantage dans le temps? Donc, c'est une loi
qui devrait être adoptée à l'Assemblée nationale.
M. Cotton
(Jacques) : Est-ce que je peux permettre à Me Rousseau de répondre, M. le
Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, certainement. Mme Rousseau.
Mme
Rousseau (Annie) : Merci, M. le Président. Alors, oui, à l'heure
actuelle, en fait, le délai de prescription en matière civile, c'est de trois ans à compter de la date du paiement, de
sorte que, si on vérifie il y a trois ans, dès demain le cas d'acte est
prescrit. Alors, la façon de régler la situation... C'est sûr que, là, comme on
vous l'a précisé, on fait des vérifications
qui sont moins loin que le 36 mois, là. On a changé notre période. Mais
une bonne solution serait l'interruption de la prescription.
M. Charette :
Donc, pour ça, ce serait...
Mme Rousseau
(Annie) : Ça prend une modification législative.
M.
Charette : Est-ce que, dans les pourparlers que vous avez avec le
ministère de la Santé... est-ce que c'est un scénario qui est évoqué à
ce moment-ci?
M. Cotton
(Jacques) : Oui.
M. Charette :
Est-ce qu'on vous a parlé d'un échéancier pour qu'il y ait, justement, dépôt
d'un projet de loi à ce niveau-là?
M. Cotton (Jacques) : Une fois que j'ai la commande de faire rapport au ministre, après c'est
dans son agenda à lui pour le
cheminement du reste du dossier. Je ne peux pas répondre pour la suite, là.
Nous, on a livré ce qu'on nous avait demandé. Ça fait que le reste, ça
appartient au ministre.
M.
Charette : Et, dans les recommandations qui seront faites, est-ce
qu'il y a des recommandations spécifiques qui seront faites au niveau des amendes aussi? On disait même, s'ils
n'ont pas été réclamés, que les montants étaient bien peu dissuasifs. À
ce moment-ci, ça fait partie également de vos recommandations?
M.
Cotton (Jacques) : Oui, on a regardé
le volet des amendes et on a surtout aussi regardé pour l'harmonisation gouvernementale, parce qu'il y en a, des amendes
de prévues par rapport à d'autres lois. Donc, il y a une harmonisation. C'est pour ça que le ministère de la Justice est
consulté dans ce temps-là, pour justement s'assurer d'une cohérence, là,
au niveau des amendes qui pourraient être autorisées éventuellement dans un
projet de loi, là.
M.
Charette : On a évoqué rapidement qu'il y a eu... Mais, en fait,
annuellement, il y a essentiellement 55 millions de demandes de paiement qui sont faites, pour
6,3 milliards de dollars en rémunération. On a aussi vu, à travers les
chiffres qui nous ont été fournis, qu'il y a à peine 9 millions de dollars
qui ont été récupérés, donc c'est une somme qui est excessivement petite...
3 millions, effectivement. Est-ce que, de façon générale, vous estimez que
vous avez assez de ressources à votre
disposition? Est-ce que vous avez les outils nécessaires pour augmenter le
ratio? Parce qu'avec un calcul bien,
bien simple on constate que c'est à peine 0,05 % de sommes récupérées sur
l'ensemble de la facturation reconnue. Est-ce que vous avez les
effectifs nécessaires pour parvenir à des meilleurs résultats?
M. Cotton (Jacques) : Actuellement, je
vous dirais, par rapport aux chiffres que vous avez mentionnés, effectivement,
en 2014-2015, c'était 3 millions, cette année, on est à 5 millions.
Mais ça varie, les années, entre 4, 3 et 5 millions.
M.
Charette : Oui, mais je présume que le montant facturé est aussi plus
élevé, donc le ratio n'est pas forcément meilleur.
M. Cotton
(Jacques) : Non, non, ça ne
change pas nécessairement. Mais notre nombre de dossiers, actuellement,
qui a amené... C'est juste pour vous donner une idée un peu, ce chiffre-là, actuellement,
on est en moyenne à 200, 235 dossiers qui ont amené ces règlements-là.
Pour répondre
à votre question : Est-ce qu'on a suffisamment de ressources?, c'est sûr
que, si vous demandez à un dirigeant d'organisme s'il aurait besoin de
ressources additionnelles...
Une voix : Je présume de la
réponse.
M. Cotton
(Jacques) : ...il y a des chances
qu'il dise oui. Mais je comprends l'idée derrière ça, c'est que... Vous savez, on a des contraintes d'équilibre
budgétaire, d'ETC. Et je veux, en passant, vous dire que la RAMQ, à ce
chapitre-là, atteint ses cibles correctement, là, dans l'objectif
gouvernemental. Mais, au-delà de ça, ce qui nous est demandé en premier lieu, puis ça fait partie de la réflexion
qu'on a amorcée, là, avec les rapports d'audit et le rapport de la Vérificatrice
générale, c'est d'optimiser nos ressources déjà en place, mieux utiliser... d'ailleurs,
c'en était une, des recommandations, de mieux utiliser, entre autres, nos médecins, mieux utiliser nos équipes,
améliorer notre coordination, aller chercher, là, le maximum,
là, d'efficience à ce niveau-là. Et, par après, peut-être qu'on en arrivera à
dire : Il faut qu'on bonifie un peu ces équipes-là, du fait qu'on réévalue nos contrôles.
On est en train de le faire, on en a déjà une partie de faite à l'automne. Là, on est en train de réévaluer nos contrôles. Est-ce qu'on pourrait éventuellement ajouter des ressources? Oui, possiblement.
M. Charette : Est-ce que vous avez
pu évaluer, à travers les outils à votre disposition, si une équipe plus performante ou sinon des outils plus performants
pourraient vous permettre d'aller récupérer des montants supplémentaires?
Avez-vous évalué quel pourrait être le potentiel de montant supplémentaire
récupéré?
M. Cotton
(Jacques) : Non, je ne pense pas
qu'on ait fait ce calcul-là. Mais c'est certain qu'avec l'outil éventuellement
qu'on va avoir, de notre nouveau système de rémunération, on a dit... puis on
vous l'a mentionné rapidement un peu tantôt,
c'est qu'on va augmenter nos contrôles. Donc, en augmentant nos contrôles,
peut-être qu'il va ressortir plus de dossiers à l'analyse, mais ils vont
être mieux ciblés...
M.
Charette : Mais vous n'avez pas fait d'évaluation à savoir si, par
exemple, une masse salariale plus élevée de 1 million de dollars pourrait rapporter tant? Parce qu'au niveau du
ministère du Revenu, notamment, il y a eu ce genre d'exercice là de
fait, et ça semble porter fruit. Donc, est-ce qu'il y a eu des évaluations de
faites de votre côté?
M. Cotton
(Jacques) : Non, on n'a pas fait
ces évaluations-là, de dire : Si jamais on augmentait nos
contrôles, on a un potentiel de récupération de tant. Peut-être que ça va se
faire, actuellement, dans l'analyse des risques, mais, actuellement, là, si
vous me demandez si on a ça, là, là, je ne pense pas qu'on ait ça.
M. Hubert?
M. Hubert (Alexandre) : Non. Une
précision.
M. Cotton (Jacques) : Oui, une précision
que vous voulez apporter?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert
(Alexandre) : Merci. Par rapport aux sommes récupérées, ça, c'est les
sommes qu'on a récupérées, qu'on a
payées. Mais il y a des sommes qu'on bloque par nos contrôles qui ne sont pas
payées, mais beaucoup plus. Tantôt, j'ai
donné un exemple de double facturation, le système bloque, donc on a bloqué
pour 8 millions de dollars. Et ça, ça ne paraît pas dans les chiffres, mais donc il y a des
sommes additionnelles qui sont contrôlées par la régie avant qu'elles
soient payées aux professionnels.
M. Cotton (Jacques) : Ça, c'est des
récupérations après paiement, effectivement.
M. Hubert
(Alexandre) : C'est ça. Donc, le 5 millions, c'est des
récupérations. Une fois qu'on a donné l'argent, il faut aller le
rechercher. Mais on bloque beaucoup de paiements par nos contrôles a priori.
M.
Charette : C'est des informations intéressantes. Est-ce que vous
pourriez considérer l'idée de les inclure dans votre rapport annuel de
gestion? Est-ce que ce sont des données qui pourraient être systématiquement
publiées année après année?
M. Cotton
(Jacques) : C'est des données,
actuellement, qui nous sont souvent demandées par les médias, qu'on voit dans les médias. Les gens s'intéressent à
savoir, bon, les réclamations, le nombre d'enquêtes, ces choses-là, c'est
ça. C'est disponible, je pense, pour une
bonne partie, sur notre site Web actuellement. Il y en a, des données. Parce
que, dès qu'on fait une enquête, les
résultats de ces enquêtes-là, les statistiques... On en a beaucoup, quand même,
de statistiques. Spécifiquement dans
notre rapport annuel, ça n'apparaît pas, les montants réclamés. C'est quelque
chose qu'on pourrait évaluer, effectivement, là. À ce moment-là, il
faudrait mettre l'ensemble, effectivement, comme M. Hubert disait, les
montants qui sont bloqués avant paiement, puis il y a des montants qui sont
après paiement.
M.
Charette : ...M. Hubert, justement, permet un éclairage
intéressant à ce niveau-là. Ça serait certainement, pour nous,
parlementaires, pertinent d'avoir ce type de renseignements là dans vos
rapports annuels de gestion.
Sinon,
peut-être vous parler d'une situation qui a été relevée il y a quelques
semaines dans les médias, qui a fait sursauter,
en fait en décembre dernier, au niveau de la facturation de médecins qui
faisaient des cliniques de vaccination. Et, dans l'article en question, il y avait aussi les nuances
qu'apportait ma collègue de l'opposition officielle par rapport aux heures, notamment, donc des heures où la
facturation, elle est plus... la rémunération, elle est plus importante.
Mais surtout cet article-là relevait que, pour procéder à une campagne de
vaccination, il n'est pas nécessaire que ce soit le médecin lui-même qui
intervienne. Et, dans les cas qui étaient relevés, on parlait de médecins qui
pouvaient facturer jusqu'à 5 000 $
par jour pour des cliniques de vaccination. Et, dans certains cas, on parlait
de 250 patients vus dans la journée.
Quel type de cloche ça sonne dans vos systèmes lorsque pareille situation se
produit? Et est-ce que c'est normal qu'on
puisse parvenir à rembourser des tâches ou des fonctions pour qui la présence
d'un médecin n'est pas même nécessaire?
• (16 h 40) •
M. Cotton
(Jacques) : Ce qu'il faut bien
comprendre par rapport à tout le dossier de la vaccination, là, c'est que, dans les ententes, c'est prévu qu'un
médecin peut nous facturer ce qu'on appelle un acte régulier — c'est
ça? — une
visite régulière...
Une voix : Un examen.
M. Cotton
(Jacques) : Un examen, un examen
régulier dans lequel il peut vacciner, mais, s'il nous facture une
visite régulière, c'est naturellement un tarif plus élevé, on ne se le cachera
pas, que simplement une vaccination...
M. Charette : Mais on s'entend que,
pour faire reconnaître 250 patients vus dans une journée, il n'y a pas eu d'examen, on parle littéralement d'une clinique de
vaccination où le seul but de la personne qui s'y présentait était de se
faire vacciner. Est-ce que pour vous c'est un mode d'opération qui est reconnu?
Est-ce que c'est acceptable?
Le
Président (M. Gaudreault) : M. le député, malheureusement, c'est tout le temps qu'on avait. Mais vous
allez avoir encore un bloc, alors, si vous
voulez retenir la question, ou, peut-être à l'occasion d'autres questions, vous aurez l'occasion d'y répondre
aussi. On va retourner du côté du gouvernement avec le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Merci
beaucoup, M. le Président. D'abord, bien, merci d'être
avec nous cet après-midi, de répondre à
nos questions. Je vais, avec votre permission, M. le Président, dans quelques
minutes... je pense que nous avons un bloc de 10 minutes
présentement, dans quelques minutes j'aimerais entendre peut-être la
vérificatrice et les gens qui l'accompagnent,
qui pourraient peut-être nous aider à soulever quelques points. Donc, je vous
donne un préavis de peut-être deux, trois minutes, si vous avez des
éléments sur lesquels vous m'avez vu venir, vous aimeriez peut-être faire
porter la discussion.
Et, M.
Cotton, et les gens qui vous accompagnent, vous avez un rôle qui n'est pas
facile, vous avez une tâche, comme
mandataires de l'État, de percevoir donc... de payer, c'est-à-dire, les
honoraires demandés, et on vous remercie pour votre disponibilité, votre
temps. Puis ce n'est pas une inquisition, mais, je pense, les questions sont
importantes, puis, comme on dit, du choc des
idées jaillit la lumière. J'aimerais savoir donc... Donc, d'ici quelques
minutes, j'irai vous voir si vous
avez des points que vous aimeriez peut-être nous soumettre et des questions que
vous aimeriez peut-être approfondir, parce qu'encore une fois on est ici
pour, tous, mieux faire et être plus efficaces.
Mme Rousseau,
vous êtes directrice générale des affaires juridiques, pouvez-vous m'instruire
sur l'arrimage qui pourrait être développé? Parce que je suis avocat, on
a un syndic du Barreau — je
ne pratique plus, je suis toujours inscrit
au tableau de l'ordre, je paie mes cotisations, mais peut-être qu'un jour j'y retournerai — si d'aventure je surfacturais un de mes clients, il y
aurait un recours du client, mais il y aurait également des mesures
disciplinaires. Puis ça, je vous avoue,
non seulement on veut bien faire, on est honnête ou on ne l'est pas, mais un
permis de pratique, ça s'enlève pour un mois, trois mois, un an, il y a
des sanctions disciplinaires qui parlent beaucoup, beaucoup.
Et là je
prends le cas des médecins, le Collège des médecins, le Code de déontologie des
médecins, par exemple, puis je ne suis
pas un professionnel en la matière, mais il nous enseigne,
article 12 : «Le médecin doit utiliser judicieusement les
ressources consacrées aux soins de santé.» J'inclus là-dedans les honoraires
qui lui sont payés, par définition. Y
aurait-il lieu de bonifier l'arrimage entre... lorsqu'à l'occasion vous voyez
qu'un médecin a surfacturé? Oui, il y
a l'aspect pénal et criminel avec le DPCP, mais, de votre côté, y aurait-il
lieu également d'avoir une ligne de communication
avec l'ordre professionnel concerné pour qu'il ait un suivi? Puis ça, je vous
avoue qu'au-delà d'une entente hors cour, qui semble être le cas...
100 % des cas dans les dernières années, je pense, ce serait assez
dissuasif. Mais j'aimerais vous entendre là-dessus, quant à la possibilité ou l'impossibilité,
peut-être.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Rousseau.
Mme Rousseau (Annie) : Merci, M. le
Président. En fait, en vertu de la Loi sur l'assurance maladie, on a un régime
de confidentialité très strict. Cependant, effectivement, le législateur nous a
permis de communiquer des renseignements
qu'on a obtenus dans l'exercice de nos fonctions au syndic des différents
ordres. Ça peut être le Collège des
médecins, ça pourrait être aussi l'Ordre des pharmaciens. Mais, oui,
effectivement, on a ce droit-là, et, comme le disait mon collègue M. le vice-président à la
rémunération des professionnels, c'est effectivement ce qu'on fait. Donc, il
nous arrive, lorsqu'on constate qu'il y a
une, bon, potentielle infraction à la loi, de communiquer avec le Collège des
médecins pour l'en aviser.
Ce qui serait intéressant aussi, ça pourrait
être d'obtenir du Collège des médecins l'inverse, si lui a fait des enquêtes,
pour que nous aussi, on puisse cibler la même personne. Mais vous savez qu'en
vertu de la loi médicale, ça, il y a un secret, là, du côté des syndics, donc
on n'a pas... l'inverse n'est pas vrai.
M. Tanguay : Donc, l'inverse serait plus difficile à cause de
la protection des syndics quant à leurs dossiers, mais, vous, ce serait plus facile peut-être
de refiler, évidemment, le résultat de vos enquêtes, qui n'empêcherait pas, soit dit
en passant, pour vous, de régler hors cour, entre guillemets, donc de demander
paiement, à tout le moins, d'une partie de
la facture, mais de déposer factuellement ce que vous avez constaté qui est
hors de tout doute, là, j'imagine, dans plusieurs des cas. Vous dites que vous le faites déjà.
Dans quelle mesure vous le faites? Systématiquement,
dans tous les cas ou...
Mme
Rousseau (Annie) : Juste pour préciser : En fait, ce n'est pas
hors de tout doute, hein? Nous, ce qu'on évalue, c'est la prépondérance de la preuve. Parce qu'au niveau civil c'est par
prépondérance de la preuve qu'on y va. Au niveau criminel, oui, et au
pénal, ça serait hors de tout doute.
M. Tanguay : C'est ça.
L'expression que j'utilisais qui n'était pas, là...
Mme
Rousseau (Annie) : D'accord. Mais ça se fait... Écoutez, je ne peux
pas vous dire combien de pourcentage des
dossiers sont transmis au Collège des médecins, mais c'est un fait, là, qu'on
en divulgue, des cas d'enquête. Mais ce qu'on constate davantage dans la
majorité de nos dossiers, ce sont les cas de non-conformité aux ententes.
Alors, la non-conformité aux ententes, bien
ça, c'est peut-être un petit peu plus des cas d'erreur plutôt que des cas de
non-rendus ou faussement décrits. Ce
qui interpelle davantage le Collège des médecins, c'est le faussement décrit.
Mais ça, ce n'est pas la majorité de ce qu'on découvre chez nous. Ce
qu'on découvre chez nous, c'est surtout le non-conforme aux ententes. Alors, c'est peut-être pour cette raison-là qu'il
y a moins de communication avec le Collège des médecins, mais il y en a
quand même.
M. Tanguay :
Il y en a quand même. Merci beaucoup. Il ne reste déjà que quatre minutes pour
ce bloc-ci, mais on aura l'occasion
d'y revenir si des fois, Mme la vérificatrice, ou une des personnes qui vous
accompagnent, vous aviez un élément sur lequel vous aimeriez porter
notre attention, que vous avez entendu, parce que...
Mme Leclerc (Guylaine) : Oui, bien,
on a parlé tout à l'heure...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la Vérificatrice générale.
Mme Leclerc (Guylaine) : ...des
vérifications. Oui, pardon.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est pour les fins de l'enregistrement plus que d'autre chose, là.
Mme Leclerc (Guylaine) : Alors, je
vous ai parlé du conseil d'administration, du comité d'audit qui est indépendant, et je trouve ça intéressant. Puis,
notre comité d'audit, c'est des gens qui sont compétents qui sont
dessus. Alors, je trouve ça intéressant.
Ce qui est
important pour nous, c'est qu'il y ait un suivi des recommandations qui sont
faites, et vous avez mis en place un
plan d'action. On n'y a pas répondu encore parce qu'on vient de le recevoir, et
on va y répondre très rapidement. Il y
a encore quelques petites préoccupations, mais ce n'est pas grave, on va y
arriver. Mais ce qui est important pour le suivi, c'est que le comité d'audit s'assure que le suivi
de nos recommandations est fait, et que la vérification interne fasse ce
suivi-là, et que ça ne peut pas être
seulement qu'à l'interne. Alors, pour nous, comme vérificateurs, c'est ça qui
est important, qu'on apporte des
recommandations, mais qu'elles soient suivies. Alors, je pense que ça résume en
gros, là, ce qui est important pour nous.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton, si...
M. Cotton (Jacques) : Et ça va être notre
façon de faire, et je dirais que c'est notre façon de faire avec notre comité
d'audit. Effectivement, on a un comité d'audit très compétent et très vigilant,
et en plus, bien, vous êtes nos vérificateurs,
ça fait que je pense que ça vous donne accès, effectivement, à notre comité d'audit de façon assez régulière, donc ça va permettre ce suivi-là. Notre plan
d'action, il va être déposé au comité d'audit, effectivement, puis je peux
vous garantir qu'ils vont faire le suivi,
là, des actions, mais avec les bonifications qu'on pourra peut-être
apporter dans le suivi.
Une voix : Je ne sais pas si
les équipes ont des éléments à ajouter?
M. Tanguay : ...de ce que vous avez entendu jusqu'à maintenant,
je ne sais pas s'il y a des éclaircissements, des choses qui ont été
dites comme réponses...
M. Giguère (Serge) : ...bien, peut-être,
effectivement, je pense que...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Giguère. Oui.
M. Giguère
(Serge) : Effectivement, je pense que, ce que la RAMQ a amené, elle a amené des choses quand même intéressantes. Quand elle veut mieux cibler les contrôles, notamment
pour les lettres, là, de diriger là-dedans... ça allait dans le sens des éléments qu'on amenait. Avoir des nouveaux outils pour les
médecins qui s'écartent de la moyenne au lieu de prendre seulement tous
les écarts, et tout ça, je pense que c'est des éléments qui sont intéressants.
Il nous reste des éléments de préoccupation puis c'est en suivant... dans l'action qu'on va pouvoir voir, là. C'est
sûr que prioriser parmi 55 millions de demandes de paiement, c'est quand
même un travail, un grand défi, puis on en est conscients. Il faut se développer des bons outils, avoir des contrôles
suffisamment étendus, avoir une qualité de preuve documentaire pour être capables de corroborer ce que le médecin nous dit,
et que ce n'est pas juste verbal, mais qu'on ait des documents écrits
pour être certains que, finalement, ce que
le médecin amène comme information additionnelle est vraiment... permet
vraiment de voir qu'il avait raison de
facturer ça. Et peut-être d'avoir un meilleur effet dissuasif des outils, là,
qui sont mis en place, d'être
capables d'être certains que la façon qu'on agit par nos outils et nos moyens
permet d'être plus dissuasive auprès des médecins. Je vous dirais que ça
tourne autour...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, M. Giguère. M. le député ou...
M. Tanguay : Il doit rester
quoi, une minute?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 1 min 22 s.
M. Tanguay : On peut le
reporter sur le prochain bloc?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, on pourrait le reporter dans le prochain bloc. Oui, O.K.
M. Tanguay : Oui. Parfait, merci.
• (16 h 50) •
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est bien. Alors, on va maintenant
à l'opposition... En passant, je voulais vous dire justement ce qu'il vous reste comme temps, qu'on va répartir en blocs à peu près égaux, là : le
gouvernement, il va vous
rester 28 minutes, l'opposition
officielle, 26 minutes, et la
deuxième opposition, 11 minutes. Donc, on va répartir, genre, pour l'opposition officielle,
mettons, deux blocs de 13, pour le gouvernement, deux blocs de 14, des choses comme ça,
pour être sûr de ne pas faire des petits miniblocs de deux minutes, là. Alors,
bon. Donc, l'opposition officielle, la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Dans les éléments
de rémunération des médecins, il y a une dimension qui
concerne les mesures incitatives. Donc, il n'y a pas que la rémunération
à l'acte, mais il y a des mesures incitatives, par exemple le taux d'inscription ou l'inscription d'un certain nombre
de patients, la prise en charge, le nombre de jours travaillés. On a eu l'expérience de primes à l'inscription à l'époque
du ministre Bolduc, où ce n'était pas évident de savoir quand
et comment les primes pour non-prise en charge de patients dans l'année
qui suivait — complétez
l'année. On se rend compte que c'est
complexe, là, ce qu'on vous demande de vérifier, et, avec le projet de loi n° 20, ça s'est complexifié énormément aussi, et avec les ententes. Mais, si on prenait
l'exemple des primes d'inscription, comment faites-vous le suivi actuellement
pour ça?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton (Jacques) : ...M. Hubert d'expliquer, effectivement, les primes d'inscription, mais je pense que ça vaut aussi pour
l'ensemble des mesures incitatives, la façon dont on les vérifie.
M. Hubert
(Alexandre) : Les contrôles, donc...
M. Cotton
(Jacques) : Les contrôles, oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Hubert.
M.
Hubert (Alexandre) : Merci, M. le Président. Donc, je l'ai mentionné un petit peu précédemment, les forfaits de
prise en charge sont contrôlés à 100 %,
ce n'est pas de l'échantillonnage. Donc, on le paramètre, et, lorsqu'on
verse un forfait, il faut que les conditions
aient été respectées. Donc, le médecin qui inscrit un patient doit le voir...
suivre le patient pendant 12 mois pour pouvoir avoir droit à son
forfait. Donc, ces éléments sont validés, et, s'il n'a pas respecté les conditions, on récupère les sommes, tel que
l'entente le prévoit. Lorsque, pour le suivi d'un patient inscrit, il y a un
forfait, donc, je l'ai mentionné un peu
précédemment, une rencontre par année pour les clientèles vulnérables, une aux
36 mois pour les non-vulnérables, si le
médecin rencontre le patient, c'est automatique, c'est la régie qui verse le
forfait, il ne nous le demande pas.
On le paramètre dans nos systèmes et on sait que, lorsqu'il y a une
visite — parce
qu'il y a une demande de paiement
d'une visite qui est rattachée à un numéro d'assurance maladie d'une personne
assurée — le
forfait est versé au médecin. S'il
n'y a pas de visite, il n'y a pas de forfait versé. Donc, c'est de cette
façon-là qu'on contrôle les forfaits ou toute autre mesure de
bonification de la rémunération.
Mme
Lamarre : Mais, si, par exemple, le médecin quittait l'exercice au
niveau du système public ou s'il était dans d'autres situations, il
aurait maintenant, là, l'inscription, il pourrait avoir quand même reçu, mais
pas assuré la prise en charge pendant un an de temps après.
M. Hubert
(Alexandre) : Là, on récupérerait les sommes, tel que l'entente le prévoit.
Mme
Lamarre : Mais comment vous le savez? C'est quoi, votre mécanisme pour
voir qu'un médecin n'est plus dans le
système public ou qu'il ne travaille
plus? Parce que la prime, vous me dites, elle est versée
au moment où il le voit, mais la prise en charge inclut... incluait, en tout
cas, un an au moins. Donc là, il faut presque que vous ayez des détectives qui
suivent...
M. Hubert
(Alexandre) : Non, bien, on a un fichier...
Mme
Lamarre : ...tous les
médecins pour savoir qu'est-ce qu'ils font. Ce cas-là nous a montré qu'on
pouvait... dans le fond, c'était difficile de repérer ces situations-là.
M.
Hubert (Alexandre) : Bien,
pas nécessairement, c'est-à-dire que la situation n'a pas été difficile à repérer. On a un
fichier d'inscription des professionnels. Donc, pour qu'on rémunère un médecin
ou qu'un acte soit valide, il faut que son
numéro, là, de RAMQ soit inscrit dans le fichier d'inscription des
professionnels. Et, s'il se retire de la pratique, il va y avoir un avis
qui va nous être transmis, et il ne sera plus dans le fichier d'inscription des
professionnels. Donc, s'il y a une demande
de paiement, ça ne sera plus recevable, ou, si on se rend compte que le médecin
se retire, on fait une évaluation de son dossier et on doit récupérer
s'il nous doit des sommes. Donc, si on lui versait des sommes pour des services ou des délais qu'il devait respecter, on
va récupérer les montants. C'est sûr qu'on ne pourra pas le récupérer
sur la future facturation, parce qu'il ne nous facturera plus, ça fait que, là,
on va prendre d'autres moyens juridiques pour récupérer les montants d'argent.
Mme
Lamarre : Mais, dans le cas
du Dr Bolduc, il a fallu qu'il demande lui-même à la RAMQ d'aller
chercher l'information sur les patients.
M.
Hubert (Alexandre) : C'est-à-dire que ça, je pense, c'est plus un cas, là, médiatique, parce que,
même s'il ne l'avait pas demandé, on l'aurait fait quand même. Il n'a
pas été obligé de le demander.
Mme
Lamarre : Mais, si le
médecin ne se retire pas de la pratique, là, qu'il fait juste diminuer ses
activités, puis qu'il l'a vu une
fois, là, mais vous ne pouvez pas savoir s'il le revoit à l'intérieur d'un an,
s'il revoit ce patient-là...
M. Hubert
(Alexandre) : Voir le patient...
Mme
Lamarre : ...s'il s'assure
d'avoir la prise en charge pendant un an. S'il n'est plus disponible après, si
vous avez versé la prime d'inscription,
mais... je ne vous blâme pas, là, je veux juste que... Vos mécanismes de
supervision sont très difficiles par rapport à un paramètre qui est tout à
fait arbitraire. Le médecin peut très bien
ne plus être disponible pour voir des
patients mais avoir touché sa prime d'inscription, puis vous ne le savez pas,
là. Et il n'offre plus la garantie que l'inscription l'obligeait à
respecter.
M.
Cotton (Jacques) : Je vais demander au Dr Rainville de vous expliquer
comment on fait ce suivi-là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Dr Rainville.
M. Rainville (Bruno) : Oui. Bien, c'est ça, c'est sûr que le système
n'est pas nécessairement hermétique à 100 %, mais, en plus des désinscriptions dont on parlait,
quand un médecin se retire, prend sa retraite, on est avisés, il y a des fichiers qui nous avisent de ça. Mais, même advenant le cas d'un médecin
qui déciderait de prendre une année sabbatique, des choses comme ça... C'est sûr qu'en général le
patient qui perd son médecin de famille va vouloir s'en trouver un
autre. Donc, pour pouvoir se trouver un
autre médecin de famille, soit qu'il est transféré... Si le médecin demande le
transfert à un de ses collègues,
à ce moment-là, dans nos fichiers, on va déjà inscrire un nouveau
médecin, donc on va avoir l'information pour valider le fait que la prime n'est pas admissible pour ce
médecin-là, pour le premier médecin. Mais, même advenant le cas que le médecin ne ferait pas d'initiative pour
transférer le patient, si le patient veut s'inscrire avec un nouveau
patient, il peut faire affaire avec les
guichets d'accès pour les clientèles orphelines et, à ce moment-là, il doit,
pour pouvoir s'inscrire au guichet, demander le retrait de l'inscription
de son précédent médecin. Donc, je pense qu'avec l'ensemble de ces mécanismes-là on a quand même une assurance
raisonnable que, pour la majorité des situations, on a l'information à jour sur la capacité d'un médecin de
suivre son patient.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Bien, si un
patient... D'abord, le guichet d'accès, on le sait, là, il y a quand même
énormément... de centaines de milliers de patients qui attendent
encore sur ces listes-là. Mais, mettons que vous constatez qu'un patient s'est inscrit auprès d'un autre, est-ce qu'automatiquement vous compensez le premier médecin
s'il n'a pas assuré un suivi d'un an?
M. Rainville
(Bruno) : Oui.
Mme Lamarre :
Vous lui retirez son argent?
M. Rainville
(Bruno) : Oui.
Mme
Lamarre : Alors que, ce médecin-là, dans le fond, ça peut ne pas être
de sa faute si le patient décide de se réinscrire auprès d'un autre?
M. Rainville (Bruno) : Il y a des mécanismes de prorata, là, quand il y
a une période de l'année qui n'est pas complète.
Mais, que ce soit de sa faute, que ça soit involontaire, ou peu importe, s'il
n'a pas assuré le suivi pour l'année, il n'aura pas la prime entière.
Et,
pour s'inscrire au guichet d'accès, il n'a pas besoin d'avoir trouvé un médecin
de famille, dès qu'il est inscrit... pour pouvoir être inscrit, il faut
qu'il déclare que le médecin qui le suivait n'est plus son médecin de famille.
Donc, l'inscription auprès de ce médecin-là va être retirée dans nos banques de
données.
Mme
Lamarre : D'accord. Mais vous me dites : Au prorata. Donc, s'il a
été vu une fois puis, dans le fond, ce patient-là, mettons l'hypothèse
qu'il ne réussit pas à voir régulièrement son médecin alors que ça devait
inclure, cette inscription-là, une prise en
charge, le patient quitte, le médecin va quand même avoir touché 75 % de
sa prime d'inscription si le patient est resté 75 % de l'année avec
ce médecin-là.
M. Rainville
(Bruno) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Taillon.
M. Cotton
(Jacques) : ...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui.
M. Cotton (Jacques) : Ce qu'on précise, c'est que c'est ça qui est conforme aux ententes. Ce
n'est pas une règle RAMQ, mais... Il
y a des choses, des fois, que c'est nous autres qui mettons les conditions,
mais ça, c'est prévu à l'entente, cette façon de fonctionner là.
Mme Lamarre :
Cette façon de fonctionner.
M. Cotton
(Jacques) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Il y a également certaines rémunérations qui sont accordées
à des médecins, par exemple, sur des
activités qui sont à salaire ou à vacation ou pour des formations continues. On
nous dit que ça peut... Dans le fond, votre
mécanisme de vérification pour ces formations, parce que c'est quand même
intéressant, là... Et je pense que c'est souhaitable, la formation continue, que ça fait
partie des ententes qui ont été négociées aussi, mais c'est quand même
des bons montants, là, ça peut être 500 $, 600 $ par demi-journée, je
pense.
Donc, qui vous
confirme, qui revalide? Comment ça fonctionne? Est-ce qu'ils vous envoient une
attestation? C'est quelqu'un, dans l'hôpital, qui signe, ou quelqu'un dans
l'établissement, un autre médecin? Dans une clinique médicale, par exemple, s'ils sont une dizaine de médecins, comment vous
validez l'activité et la présence du médecin?
• (17 heures) •
M. Cotton
(Jacques) : O.K. Là, on parle des autres modes de rémunération, entre
autres... d'ailleurs, qui fait partie du
rapport du vérificateur. Effectivement, actuellement, puis l'équipe pourra
préciser par rapport à la formation, votre question est quand même assez
pointue, mais de façon générale, par rapport aux établissements, quand un
médecin, qu'il soit à salaire ou à rémunération mixte, là, travaille dans un
établissement, il y a une signature d'une personne autorisée, de l'établissement, qui atteste soit la présence ou soit l'activité
que le médecin a faite. Et nous, on travaille à partir de cette autorisation-là et on vérifie ces autorisations de
signature là, à l'occasion, on en fait des vérifications, mais on
travaille avec la validation qui nous est donnée par un tiers, donc un établissement
de santé.
Dans l'établissement
de santé, ce n'est pas n'importe qui qui peut signer non plus. C'est prévu que
le conseil d'administration doit avoir des délégations de signature pour
autoriser ce qui a été envoyé à la RAMQ. Je ne sais pas si vous voulez ajouter
des précisions par rapport... Ça va?
Mme Lamarre :
Non, mais on comprend donc qu'il y a une personne qui est désignée...
M. Cotton
(Jacques) : Qui atteste, oui.
Mme Lamarre :
...mais que ce montant-là n'est pas imputé au budget de l'hôpital...
M. Cotton
(Jacques) : Non, c'est certain...
Mme Lamarre :
...il est imputé au budget de la RAMQ.
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Ils attestent que le médecin a fait ces heures-là, mais ce
n'est pas eux qui sont...
Mme Lamarre :
Pas à votre budget, mais...
M. Cotton
(Jacques) : Ce n'est pas à leur budget.
Mme Lamarre :
Il vous est facturé à vous.
M. Cotton
(Jacques) : C'est ça.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Est-ce que je peux poser une question?
Mme Lamarre :
Oui.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Est-ce que, l'attestation, ça arrive que ce soit le
médecin lui-même qui la signe?
M. Cotton (Jacques) : Je ne penserais pas, il
faudrait vérifier, mais je ne penserais pas, parce que, normalement,
normalement, c'est le directeur des services professionnels. Ça prend quelqu'un
qui est en autorité, ou le directeur d'établissement
ou un chef de département qui doit attester. Ça ne devrait pas normalement être
le propre médecin, ce n'est pas supposé, là, normalement.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Mon équipe me mentionne que c'est arrivé, donc peut-être
à corriger.
M. Cotton
(Jacques) : Ce serait à vérifier, oui, O.K. Mais normalement ça ne devrait
pas être ça. Mais actuellement, comme je
vous dis, nous, on ne va pas voir. Puis je pense que c'en est une, de vos
recommandations, on va évaluer...
c'est celle-là d'ailleurs qu'on a mise la dernière, là, en mars 2017, on
s'est donné du temps, vu que ça implique un tiers, quel moyen la RAMQ peut se donner pour aller s'assurer que
l'établissement gère bien ces contrôles-là. Puis d'ailleurs c'en est un,
exemple que vous donnez. Ça, on ne fait pas cet exercice-là.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Puis surtout qu'il n'y en a pas, de conséquence...
M. Cotton (Jacques) : Non, parce que ce n'est pas leur budget, comme madame disait, ce n'est
pas leur budget. Mais actuellement on
ne va pas vérifier dans l'établissement c'est quoi, vos moyens de contrôle qui
fait que vous signez puis... Ça, cette étape-là, on travaille avec la
signature.
Mme Lamarre :
Dans vos recommandations, pour améliorer vos pouvoirs, est-ce que vous avez
demandé d'avoir un contrôle à ce niveau-là, ou d'avoir une preuve
d'imputabilité de la personne, ou... Est-ce que vous avez déjà inspecté? Parce
que, là aussi, c'est une question que la personne se sente imputable.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Hubert.
M. Hubert (Alexandre) : Merci. On
vérifie par rapport aux autres modes de rémunération puis la signature, parce que, vous comprenez que, là, c'est...
Quelqu'un qui travaille, mettons, de 8 à 5, donc on ne vérifie pas le
nombre d'actes qui a été fait, c'est plus une plage de travail, donc si sa
présence au travail a été la bonne. Donc, on vérifie la signature de la personne en autorité, mais on vérifie également la
conformité de la signature, donc est-ce que la personne qui a signé a
l'autorité de signer? Et on le fait par échantillonnage, hein, parce qu'on n'a
pas toutes... ce n'est pas une obligation
prévue à l'entente, et le taux de conformité est de 90 % pour la dernière
année. Donc, on vérifie deux choses, quand même, on le fait par
échantillonnage.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme
Lamarre : On parle d'humains, là. Alors, ce que vous vérifiez, je le
comprends, c'est des paramètres que vous pouvez vérifier, mais la
possibilité que quelqu'un quitte à 3 heures et facture jusqu'à
5 heures, c'est tout à fait possible, là...
Le Président (M. Gaudreault) :
En 10 secondes.
M. Cotton
(Jacques) : C'est possible parce
que nous, on ne va pas vérifier les moyens que celui qui signe se donne
pour s'assurer de ce que vous venez de dire.
Mme
Lamarre : Mais il n'y a
pas de téléphone qui se fait, par
exemple, pour parler au médecin à
certaines heures de la journée, ou quelque chose comme ça, quand on
parle d'un CHSLD, par exemple?
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci...
M. Cotton (Jacques) : Pas dans...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, oui. Bien, si vous voulez ajouter peut-être.
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, sur le temps du gouvernement. Alors, si vous voulez ajouter davantage. Allez-y.
Une voix : Par rapport aux
autres modes de rémunération.
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, par rapport... pour faire la suite...
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui. Mais j'aimerais mieux que ce
soit... parce que, là, on ne prendra pas... Ils sont généreux, là,
mais... Allez-y.
M. Cotton
(Jacques) : Je veux juste ajouter
une précision, parce que, dans votre question, je pense, vous avez
demandé si on avait demandé des pouvoirs par rapport à ça, hein, je pense...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui...
M. Cotton (Jacques) : Oui, mais, bon.
Mme Lamarre : Mais ce n'était pas
ça.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y, M. Cotton.
M. Cotton (Jacques)
: Non, je sais que ce n'était pas
ça. Puis, nous, notre préoccupation, c'est pour ça qu'on s'est donné jusqu'à mars 2017, c'est qu'on veut
bien travailler ça, mais il va falloir s'asseoir avec le ministère de la Santé, parce qu'on n'a pas de pouvoir direct sur les établissements, pour voir comment on pourrait avoir un certain mode de vérification
de ce qui se passe, justement,
des moyens de contrôle qu'eux se donnent avant de nous envoyer une facturation.
Il y a quelque chose à regarder là,
mais on comprend qu'on travaille avec un tiers, là, puis il faut
se donner un peu de temps.
Le Président (M. Gaudreault) : Parfait. Merci. Alors, je laisse la parole maintenant
au député de Beauce-Sud.
M. Busque :
Merci, M. le Président. Alors, merci à tous d'être là. C'est très, très
instructif, je dois vous dire, comme député,
mais aussi comme citoyen, de savoir un peu... de démystifier un peu la
RAMQ, parce qu'on sait... pour avoir pris connaissance du rapport et pour entendre ce qui se dit depuis une heure,
1 h 30 min — deux heures, déjà, même, ça passe vite — on s'instruit beaucoup. On voit que vous en avez beaucoup
sur les épaules. Vous gérez une part importante, un budget très
important. Vous êtes inondés d'actes : 55 millions d'actes par année,
c'est quand même quelque chose. Si je me
rappelle bien, à la lecture du rapport de la Vérificatrice, il y a
11 000 codes de
facturation... J'essaie de synthétiser tout ça, là, puis j'essaie de comprendre aussi votre position, lorsqu'on vous
pose des questions, de mettre en place des mesures de vérification afin de s'assurer que tout
fonctionne bien puis qu'on en a pour notre argent, puis tout le kit, là.
On comprend très bien que c'est un défi
énorme, là, mais, à venir jusqu'à maintenant, tout ce que j'ai entendu, c'est
toujours des mesures après l'acte, après la facturation, et après.
Alors,
nous, on vérifie. Puis, fondamentalement, j'ai l'impression, puis je pense que
c'est l'impression qui se dégage très nettement, qu'on se fie beaucoup
sur l'honnêteté et l'intégrité des gens qui font partie du système. Je parle
ici de rémunération des médecins. Moi, comme citoyen, quand j'ai un service ou
quand j'achète un bien, je signe... ou j'authentifie quelque chose. Est-ce que
ça, ça pourrait être quelque chose qui pourrait valider les services rendus à
la population? Lorsqu'on va en cabinet,
considérant tout cet immense système, avec 11 000 codes de
facturation, à un moment donné je me
dis : Le médecin, là, il faut qu'il fasse la liste des codes ou des
traitements qu'il a effectués à un patient x. C'est fait, ça, à un
moment donné.
Moi, en tant que
citoyen, quand j'écoute ça... Puis aussi, en pensant à ce que mon collègue
M. Drolet tantôt a mentionné, au début,
lorsqu'on a des services, on se pose toujours la question... lorsqu'on va chez
le médecin, en clinique ou n'importe
où... Bon, la carte elle-même, on n'a même plus besoin à cette heure de passer
notre carte, ils ont notre carte. Puis, tu sais, à un moment donné, on peut la passer à six heures du matin, on
peut la passer à deux heures du matin, à quatre heures de l'après-midi,
puis on ne saura pas qu'ils ont passé notre carte, là.
Mais,
je veux dire, moi, je me fie aussi sur l'intégrité des gens, là, mais, toutes
choses étant égales par ailleurs,
quand j'ai un service, je ne pourrais pas authentifier le service que j'ai
reçu? Il me semble que ça simplifierait tellement la tâche de vérification à la
source, il pourrait y avoir d'autres vérifications par après. Alors :
Est-ce que vous avez, monsieur, effectivement reçu tel service? Mais
aujourd'hui, je me dis, avec tous les moyens faciles qu'on a au niveau de l'informatique, un iPad avec...
M. Busque, vous êtes passé chez le médecin telle journée, telle heure, tel après-midi, on vous a fait tel examen,
ta, ta, ta, ta. Moi, je signe ça. Alors, le médecin, à la fin de la journée, il
a mon nom, il a mes informations, il a les traitements que j'ai eus, pfft, il
envoie ça à la RAMQ. Alors, ça ne ferait pas, ça, il me semble, un départ
solide des services que les citoyens reçoivent des médecins? Il me semble que
ça faciliterait tellement tous les contrôles qu'on veut mettre en place. Ça ne
veut pas dire qu'il n'y aurait pas d'autres contrôles à instituer par la suite,
mais il me semble que...
Écoutez,
j'essaie, à travers tout ce système-là, de dégager quelque chose qui serait
simple. Puis moi, en tant que citoyen, sincèrement, j'aimerais ça, savoir
que je vais être facturé ou que mon gouvernement va être facturé pour des
services effectivement reçus.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. le député. M. Cotton.
• (17 h 10) •
M. Cotton (Jacques) : Je comprends bien votre réflexion puis je vous suis très bien.
Honnêtement, ce n'est pas quelque chose qui est envisagé
actuellement. Vous l'avez dit, je pense, dans votre
introduction, on travaille beaucoup
avec la bonne foi des gens, c'est vrai. Le système
est basé beaucoup sur la bonne foi, et c'est pour ça qu'on y met
des contrôles, pour s'assurer... Est-ce que
cette forme de contrôle là... comment l'administrer? Est-ce que
ça nous aiderait vraiment
plus? En tout cas, du moins, ça informerait
le citoyen, ça, je suis d'accord avec vous. Est-ce qu'on peut intégrer ça dans
nos futurs contrôles? C'est quelque chose
qu'on va prendre en réflexion, certain, mais actuellement ce n'est pas quelque
chose qui est prévu, si vous me posez
la question, là, mais je le comprends plus comme une réflexion, en
disant : Est-ce que ça pourrait bonifier
l'exercice de contrôle? C'est une bonne question, là, ça mérite qu'on s'y
attarde pour regarder un peu comment tout ça peut se gérer et s'administrer aussi pour nous faciliter la vie au
bout de la ligne aussi, mais... Parce qu'on est à regarder l'ensemble
des mesures de contrôle, je le vois bien comme une suggestion, dire : Est-ce
que ça pourrait vous aider, avec les
technologies aujourd'hui, pour simplifier effectivement le traitement de ça et
l'authentification? Je ne sais pas s'il y a des gens qui auraient des
idées par rapport à ça...
M.
Hubert (Alexandre) : Peut-être que je peux compléter. C'est
intéressant, je suis d'accord, c'est intéressant ce que vous dites. Une première réflexion, c'est,
vous l'avez dit, la complexité des 11 000 actes, la complexité des
ententes pour les citoyens de comprendre.
Peut-être un parallèle boiteux, des fois, si on va chez le mécanicien puis on
n'est pas des spécialistes, on peut avoir une facture puis c'est sûr
qu'on va peut-être plus la questionner parce qu'on paie, là, mais, quand on arrive avec notre carte puis qu'on
reçoit une facture d'un médecin qui dit j'ai fait ci, ça, ci, ça, est-ce
que la personne va être en mesure de juger... En tout cas, ça sera un enjeu, un
enjeu important qu'on aurait, la capacité de juger
si les services nous ont vraiment été rendus puis s'ils étaient vraiment nécessaires,
par la complexité des nombres d'actes différents.
Le Président (M.
Gaudreault) : D'autres questions, M. le député?
M. Busque : À la base, à la base, moi, dans ma réflexion, là,
c'est que ça vient comme authentifier, puis je n'ai pas besoin de savoir et de comprendre... de
pouvoir exécuter un acte comme lorsque je vais au garage, si les gens, je
ne sais pas, moi, font un changement
d'huile, j'ai une idée de c'est quoi, je ne l'ai pas fait, mais j'ai une idée
de c'est quoi, j'ai une idée aussi.
Puis, même sans avoir le coût du service, tout simplement authentifier les
gestes. C'est tout simplement ça.
M. Cotton (Jacques) : C'est certain que ce que vous apportez là pourrait aussi être un
élément de contrôle, et si je peux
utiliser le terme, dissuasif, des fois, pour ceux qui pourraient être mal
intentionnés, là, je dis bien ceux qui pourraient l'être, peut-être plus que de bien comprendre
nécessairement la facturation. Je comprends, mais tout ça pour vous dire
que ça mérite, je pense, qu'on regarde les
différentes facettes d'un élément comme ça, là. C'est intéressant, comme
suggestion.
Le Président (M.
Gaudreault) : Je vous remercie. Mme la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Je me permettrais peut-être juste de faire un petit rebond
sur la réponse que vous avez faite, M.
Hubert, quand vous parlez de la qualité de la réponse de gens, je vais revenir
à la question que j'ai faite il y a peut-être une heure, 1 h 30 min, sur les 30 000 lettres
qui sont envoyées. Ce que vous nous dites, dans le fond, c'est qu'il y a
un enjeu au niveau de la qualité de la
réponse, là, qu'elle soit avec la proposition qui est faite ou avec les lettres
qui sont envoyées, ce que je
comprends, c'est qu'il y a une certaine dynamique où que là... Je suis bien
curieuse de voir la lettre quand elle nous sera transférée, mais ce que je comprends, c'est qu'il y a des codes
d'acte dessus, ou c'est simplement une question : Oui, non,
avez-vous vu votre médecin cette journée-là?
M. Cotton (Jacques) : ...être expliqué. Il n'y a pas de code, là, c'est plus... on
explique : vous avez eu tel service. Je pense que c'est plus ça.
M. Hubert
(Alexandre) : Oui, on ne rentre pas dans le détail.
Mme
Montpetit : Mais tel service étant un examen annuel complet versus une
rencontre de cinq minutes.
M. Hubert
(Alexandre) : C'est plus : Avez-vous rencontré? Le médecin dit...
Il nous a facturés pour une rencontre qu'il a eue avec vous, donc on veut qu'il
nous confirme qu'il y a bien eu rencontre.
Mme
Montpetit : Qu'il y a bien eu rencontre et non service rendu de
façon...
M. Cotton (Jacques) : Parce que ça peut être difficile, des fois, pour le citoyen de se
rappeler tous les gestes que le médecin a posés, mais au moins il vous a
bien vu cette journée-là puis... Parce qu'il nous a dit qu'il vous avait vu.
Mme
Montpetit : Et, si la réponse est oui, ce que je comprends, c'est que
l'évaluation arrête là. Donc, vous ne présumez pas que la fraude ou l'erreur
peut être faite au niveau de la facturation, de mettre un examen annuel, par
exemple, alors que, dans le fond, c'est une visite de cinq minutes qui a été
faite pour prescrire un antibiotique pour une IVR, là.
M.
Hubert (Alexandre) : Ça, c'est plus par nos outils de dépistage qu'on
va vérifier ces éléments-là, mais pas par la réponse du citoyen.
Mme
Montpetit : O.K.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : ...en faisant du chemin un petit peu sur ce que ma collègue
mentionne. Vous mentionniez tantôt : On va faire réparer la voiture au garage, mais on va questionner un peu
plus parce que l'on paie. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de sensibiliser la population, parce que c'est eux
qui paient aussi, au niveau du médecin? On s'en rend moins compte, mais c'est l'ensemble de la population qui paie pour
les services. Donc, est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir un lien avec le
dossier médical personnel de l'individu?
Je
m'explique. Moi, j'ai travaillé longtemps dans le domaine financier, et on peut
demander notre dossier de crédit, donc
savoir si ce qui a été entré par une agence de cotation de crédit est véridique
versus notre historique de crédit. Est-ce que ça ne pourrait pas être une possibilité que les gens aient accès à
leur dossier médical pour pouvoir faire des liens? Est-ce que, oui ou non, il y a une visite, tout ça?
Est-ce qu'il n'y a pas un lien qui peut être fait à ce niveau-là entre le
dossier de l'individu... et que les citoyens
pourraient être sensibilisés pour vraiment... Je ne sais pas s'il n'y aurait
pas une méthode, une façon où on pourrait faire le lien entre les deux.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Hubert.
M. Hubert
(Alexandre) : Bien, je pense que Me Rousseau...
Mme Rousseau
(Annie) : Actuellement, déjà, en vertu de la Loi sur l'assurance
maladie, les personnes assurées peuvent obtenir l'historique des facturations,
comme ça, qu'ils ont reçues. Alors, il faut qu'ils en fassent la demande, naturellement,
mais, oui, c'est possible. Alors, un peu comme vous le disiez, là, comme
l'étude de crédit, là, alors, s'ils en font la demande, ils vont avoir
la liste des visites qu'ils ont eues.
M. Girard :
Sans occasionner trop de travail, je ne sais pas si c'est réaliste, mais est-ce
que ça pourrait être publicisé, entre
guillemets, que les gens sont en mesure de vérifier leurs dossiers? Et, bon, il
ne faut pas que tout le monde fasse
des demandes demain matin, parce que ça va engorger le système, mais est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu, dans un plan d'action, de mettre en place une politique pour informer la population?
Ou un peu comme on reçoit le dossier de la Régie des rentes à tous les trois, quatre ans qui nous dit, quand on va prendre
notre retraite à 60 ans, voici combien on va avoir, on le reçoit de
façon régulière, est-ce que ce n'est pas une possibilité ou est-ce que ça ne
pourrait pas être une avenue possible pour
vraiment faire un meilleur lien, que les gens pourraient suivre, dire :
Non, je n'ai pas eu ça, ou... Et, par le fait même, les médecins vont être beaucoup plus sensibles et vont faire plus
attention lorsqu'ils vont faire leurs réclamations au niveau des codes
d'acte. Est-ce que ça peut être une piste de solution?
M. Cotton (Jacques) : Sous forme d'un envoi préétabli, puis, je veux dire, bon, bien, à
chaque année, on en envoie un certain
nombre. On ne peut pas tous envoyer les 7,9 millions en même temps, mais
on en envoie un certain nombre. Puis on
roule sur, mettons, trois ans, quatre ans, puis tout le monde, à un moment
donné, reçoit ce que les médecins ont facturé pour eux.
M.
Girard : Ou les gens qui ont eu le plus de services ou les gens qui
ont visité le plus souvent leurs médecins. Je ne sais pas, là, peut-être
selon certaines politiques, là.
M. Cotton
(Jacques) : Ce qui peut être un enjeu, là, qu'on me signale, là, de le
faire nous-mêmes, mais il faudrait voir par
la loi, c'est toute la loi sur les renseignements personnels. Si la personne le
demande, là c'est différent, si la personne...
Mais, à ce moment-là, ça peut être, peut-être, de publiciser plus le fait que
les gens peuvent le demander. Ça, ça pourrait
être un autre moyen aussi, de dire : Bien, cette information-là, elle
circule, vos patients sont au courant de ça, parce qu'ils peuvent demander d'avoir la fiche des services qu'ils ont
reçus. Actuellement, avec les lois actuelles, ça serait plus cette
formule-là que d'envoyer à l'avance, là, de façon systématique aux gens.
M. Girard :
Et est-ce que vous croyez que ça pourrait être une mesure qui pourrait
éventuellement diminuer la surfacturation?
M. Cotton (Jacques) : C'est difficile de répondre à cette question-là. Mais ça donne une
information additionnelle aux citoyens puis que les médecins vont être
au fait que les citoyens ont cette information-là. Ça fait que...
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, ça met fin à ce bloc. On va
aller à la deuxième opposition pour leur dernier bloc, de
11 minutes. M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, M. le Président. Peut-être revenir à la question de
la vaccination, effectivement. J'imagine que vous avez lu l'article dont je faisais mention, au moment de sa
parution. Lorsqu'il y a un article de cette nature-là, est-ce que ça sonne une cloche particulière chez
vous? Est-ce qu'il y a une vérification supplémentaire qui s'enclenche?
M. Cotton (Jacques) : Lorsqu'il y a des articles dans les médias sur certains cas, des fois,
particuliers, on fait une vérification.
Pas, de toute façon, dire qu'on va faire une enquête sur la personne, mais on
vérifie l'information qui circule. On
regarde si c'est validé par nos éléments de vérification à l'interne et, dans
certains cas, on va pousser plus loin.
Mais,
pour revenir au dossier de la vaccination, on a des cas, dans nos systèmes, qui
ressortent par rapport à des facturations qui ressortent de la normale,
et on en fait, des enquêtes, actuellement, sur le volet questionné, là, puis
qu'on a vu un peu dans les médias, sur la vaccination, oui.
M. Charette :
Et, si un médecin facture 250 visites dans sa journée, pour un total de
5 000 $, est-ce qu'automatiquement
c'est une vérification qui est faite? Est-ce que c'est une situation qui a été
vérifiée de votre côté?
M. Cotton (Jacques)
: On en a actuellement qui sont sous enquête, des cas similaires. Je ne dis
pas que c'est celui-là particulièrement, mais des cas de cet ordre-là, il y en
a actuellement sous enquête, plus...
M.
Charette : Pour vous, est-ce que ce serait ce qu'on pourrait appeler
une aberration? Est-ce que c'est à la limite de ce que le système peut
permettre et doit permettre?
• (17 h 20) •
M. Cotton
(Jacques) : Il y a des choses qui sont permises par le système, les
ententes actuelles, O.K.? On a fait des
commentaires au ministère de la Santé par rapport à cette analyse-là qu'on a
faite du dossier de la vaccination en lien avec les ententes, ce que les
ententes permettent comme flexibilité. Et je pense que — vous
avez sûrement entendu — le
ministre a réagi aussi, également, suite à ces
dossiers-là en disant qu'il était pour revoir tout cet aspect-là par
rapport aux ententes éventuellement.
M. Charette : Je change, pour les quelques
minutes qu'il me reste, de sujet complètement. Les médecins sont majoritairement
payés à l'acte, on en convient. Donc, plus il y a d'actes pratiqués, plus la
rémunération augmente, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi ou, à tout le moins, ce n'est
pas systématiquement une mauvaise chose. En théorie, avec la loi n° 20 qui a été adoptée, avec la
démographie qui est vieillissante, avec, donc, le vieillissement de la
population, on peut penser que la facture va continuer sans cesse d'augmenter.
Oui ou non, est-ce que c'est une théorie, une analyse qui vous semble valable?
M. Cotton (Jacques) : Oui, qui est
valable, parce qu'on travaille beaucoup, dans les différents incitatifs sous
différentes formes, à augmenter l'accessibilité. En plus, comme vous le disiez,
de la courbe de vieillissement de la population,
bien, on travaille beaucoup à différents incitatifs pour augmenter
l'accessibilité. Ça fait que, si on augmente l'accessibilité, bien, naturellement, il y a des risques, effectivement,
qu'on voie un impact sur la partie budgétaire de...
M.
Charette : Continuellement. Et on parlait de 55 millions d'actes
facturés, 11 000 codes pour bien les départir, expliqués sur,
quoi, 1 300 quelques pages. Donc, c'est un système qui est
excessivement complexe, même pour les médecins,
et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle plusieurs d'entre eux se fient sur
des agences pour pouvoir effectuer leur rémunération. De votre côté, est-ce que vous avez pu évaluer d'autres
modes de rémunération? Est-ce que ça fait partie de votre travail que de faire des analyses sur un
mode différent de rémunération des médecins? Tout à l'heure, vous avez expliqué que le système informatique avec lequel
vous travaillez était désuet. Est-ce que le mode lui-même de
rémunération qui s'applique actuellement au Québec est aussi désuet?
M. Cotton (Jacques)
: Vous me demandez, dans le
fond — je veux
juste préciser la question — la pertinence des modes de
rémunération, les différents modes de rémunération. C'est-u bien ça que j'ai...
M. Charette : C'est-à-dire à
l'acte...
M. Cotton (Jacques) : À l'acte.
M.
Charette : Et on voit qu'il y a d'autres possibilités, comme un régime
mixte à capitation avec aussi une portion de la rémunération qui est à l'acte. Est-ce que, de votre côté, vous
avez pu faire une évaluation précise de ce que ça pourrait engendrer comme coûts, voire comme économies si
jamais on changeait ce mode de rémunération là pour les médecins... les
omnipraticiens, par exemple?
M. Cotton
(Jacques) : Non, on n'a pas fait
ces évaluations-là, non. On ne fait pas ces évaluations-là, d'évaluer, si jamais on disait que la rémunération mixte
prendrait une plus grande partie, ce serait quoi, les impacts dans le
système de santé, là. Ce n'est pas le genre
d'études que la RAMQ produit actuellement par rapport aux différents modes de
rémunération qui sont prévus dans les ententes.
M.
Charette : C'est parce que vous n'en avez pas le mandat, vous n'en
avez pas la possibilité ou vous n'avez pas pris sur vous-mêmes d'évaluer
ce type d'impact là?
M. Cotton
(Jacques) : Il y a deux
organismes, je pense, qui ont plus le mandat d'évaluer ces éléments-là.
C'est parce que ce n'est pas dans le mandat
de la RAMQ. À la limite, ça pourrait toujours être une initiative, mais on ne
cherche pas d'ouvrage par les temps qui courent, comme vous voyez. Il y a le
Commissaire à la santé qui fait des réflexions, peut faire des réflexions sur
le système puis, à la limite, des analyses plus précises aussi, il y a
l'INESSS, l'Institut national d'excellence
en santé et en services sociaux, qui a le mandat d'évaluer les pratiques puis
les façons de faire aussi, qui correspond plus à leur mandat que le
mandat de la Régie de l'assurance maladie.
M. Charette : Et est-ce que le
Commissaire à la santé et au bien-être a fait appel à vous pour une réflexion
sur le sujet?
M. Cotton
(Jacques) : Il fait appel à nous
pour lui fournir des données, et on a des ententes pour lui fournir des données pour documenter justement ses analyses,
toutes ces choses-là, la même chose que pour l'INESSS, effectivement,
avec qui on a des ententes pour alimenter à partir de nos banques de données,
en respectant les lois actuelles.
M.
Charette : Parce que, si on regarde au niveau de la rémunération,
lorsqu'on la décortique, cette rémunération globale, on voit que la portion de la facturation à l'acte occupe
l'essentiel. Donc, c'est une réflexion. Peut-être que ce n'est pas votre mandat, j'en conviens, mais c'est
certainement une réflexion qui peut être nécessaire, sinon pertinente,
compte tenu de l'escalade qu'on a observée
au cours des dernières années. Et je suis un petit peu surpris que vous n'en
ayez pas fait l'évaluation, parce que
c'est tout de même un mode de rémunération
qui s'applique dans d'autres provinces canadiennes.
Donc, je suis curieux... bien, en fait, je suis surpris qu'on n'ait pas fait d'évaluation
à savoir quel pourrait être l'impact réel, que ce soit pour la
rémunération des omnis ou pour des spécialistes, avec une mixité plus grande
qui mettrait davantage l'emphase sur une rémunération de base, par exemple.
M. Cotton
(Jacques) : Ce que je peux vous
dire par contre, parce que, là, vous me faites référence à se comparer avec les autres provinces : Ça, ça fait
partie de notre responsabilité, de regarder notre fonctionnement puis de se
comparer. On en fait, de la comparaison, particulièrement, actuellement, notre
évaluation de la performance... Puis excusez le terme, là, le benchmark, là, les comparaisons
qu'on fait avec les autres, a été beaucoup ciblé sur nos services à la
population dans les dernières années. Actuellement, on a donné un mandat à la
firme KPMG de nous accompagner dans cette démarche-là
durant l'année 2015 pour élargir ces éléments de comparaison là et surtout
trouver des entités avec qui on peut se
comparer. Notre difficulté est beaucoup là, là, trouver avec qui on peut
vraiment se comparer pour comparer les mêmes choses. Et ils nous ont
déposé leur rapport durant l'année 2015 et nous ont identifié des entités
avec lesquelles on va pouvoir se comparer et valider nos façons de faire un peu
avec ces autres...
M.
Charette : ...de nature. Quelle est l'entité qui semble la plus
avantageuse et sur laquelle on aurait tout intérêt à se coller en termes
de pratique?
M. Cotton (Jacques) : Plus avantageuse,
je ne pourrais pas vous la dire encore, mais les provinces... Parce qu'il y a des provinces qu'on a identifiées avec
qui ont va travailler. Je les ai d'écrites ici. Je vous donne ça dans
quelques secondes... oui, voilà. Ce qu'on nous recommande, avec qui on devrait
s'arrimer pour faire des comparaisons, c'est l'Alberta, la
Colombie-Britannique, l'Ontario, la Saskatchewan et l'Australie, par rapport à
nos systèmes d'assurance médicaments et
d'assurance maladie, que ça serait des éléments où on irait chercher...
peut-être pas totalement, mais des éléments de comparaison qui
permettraient de voir si on est performant ou pas comme organisation.
M. Charette : Cette étude, elle est
publique? Est-ce que ce serait possible, pour nous, d'en avoir une copie?
M. Cotton (Jacques) : De la recommandation
de...
M. Charette : En fait, le document
qui vous a été fourni par...
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Il va être
déposé, il va être déposé ou il l'a été au conseil d'administration. Il va
l'être, là, dans la prochaine rencontre. Après ça, oui, le document...
M. Charette : Est-ce qu'on pourrait
vous demander de le faire parvenir à la commission?
Le Président (M. Gaudreault) :
On apprécierait...
M. Cotton (Jacques) : C'est une analyse,
là.
Le
Président (M. Gaudreault) : On apprécierait que vous le fassiez acheminer à la commission,
s'il vous plaît.
M. Cotton (Jacques) : Oui, oui.
Le Président (M. Gaudreault) :
Quand il sera déposé à votre conseil, après...
M.
Charette : Je suis à mes
dernières secondes, de ce que je devine. Au niveau du système
informatique qui sera implanté ou en
fonction, là, dans les prochains mois, est-ce que vous avez pu évaluer le
rendement optimum que vous êtes en
mesure de récupérer avec son implantation? Est-ce que vous avez pu déterminer
ce que ça devrait amener comme contrôle accru, comme rendement accru?
M. Cotton
(Jacques) : C'est certain qu'on a
évalué, dans la préparation... Parce que c'est un système
qui a été développé à l'interne, à la
RAMQ, avec l'aide de consultants, mais c'est nos équipes qui ont travaillé très
fort à développer ce système-là.
On a évalué ce qu'on avait besoin d'aller chercher comme contrôle additionnel
puis les outils que ça va nous apporter.
À savoir l'efficacité que ça va donner, bien, il est prévu dans des
contrôles... des vérifications de notre équipe de vérificateurs internes éventuellement, mais il faut lui donner une chance d'implantation, là. On
commence l'implantation en avril 2016,
et il est prévu des vérifications pour s'assurer que ça atteint ses cibles puis
ses objectifs autant en assurance qualité
qu'en objectifs, là, d'optimisation. Mais, quand on a déterminé nos besoins, ça
a été clairement identifié, et il y a des avantages, pour
nous, d'aller chercher de la flexibilité et des meilleurs contrôles, des outils
additionnels pour faire face à l'évolution des ententes qu'on a actuellement à
gérer.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 15 secondes, M. le député.
M.
Charette : On parle de
projet de 37 millions, 54 % qui seraient prêts. On est dans les
échéanciers, on est dans les...
M. Cotton (Jacques) :
...35 millions, 80 % de taux de réalisation en lien avec les
échéanciers.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, on est en plein dans l'échéancier
du temps. Alors, le dernier bloc du gouvernement, avec un
13 minutes, le député de Trois-Rivières.
• (17 h 30) •
M. Girard :
Merci, M. le Président. Donc, je pense qu'on s'entend sur une chose autant avec
l'équipe de la Vérificatrice générale que nous : on pense que le nombre de
vérifications a été insuffisant probablement, mais aussi c'est que, par
la suite, c'est un peu inefficace, c'est-à-dire qu'il faut avoir des mesures de coercition, il faut
trouver des façons où on va pouvoir
diminuer que ce soit la surfacturation ou la facturation de certains actes
médicaux qui n'ont pas été réalisés.
Donc, suite à ça, on
regarde vers le futur. Vous avez réalisé un plan d'action. Le plan d'action a
été déposé récemment. Si je ne m'abuse,
l'équipe de la Vérificatrice générale n'a pas eu le temps de se pencher sur le plan
d'action dans sa totalité. J'ai travaillé très longtemps dans le privé. J'ai
fait beaucoup de plans d'action dans ma carrière, et on travaillait avec un système qu'on appelait le système SMART au niveau
des plans d'action, S pour
spécifique, M pour mesurable, A pour
«acceptable» en anglais, donc que ce soit acceptable par les gens qui vont le
faire, que ce soit réaliste, et le T pour une échéance dans le temps.
À la lumière de votre
plan d'action... J'ai regardé un petit peu le plan d'action, je vais lire juste
une portion, entre autres, où on dit : «Élaboration de mécanismes
d'arrimage intersectoriels standardisés [et] d'indicateurs de suivi et
de contrôle pour assurer le respect du
processus de concertation et documenter l'atteinte des résultats.»
Dans le spécifique, le spécifique,
c'est qu'on ait des termes clairs, qu'on ait des termes simples, qu'on puisse...
Donc, je ne le sais pas, au
niveau du plan d'action... Moi, ce que
je pense que j'aimerais voir éventuellement d'un plan
d'action, c'est d'être capables...
c'est sûr que vous ne l'avez probablement pas mesuré, mais quels sont les montants qui pourraient être
récupérables, quelle est la quantité de surfacturation, est-ce qu'on
peut évaluer combien de médecins peuvent surfacturer, et d'être capables d'avoir des objectifs qui vont être
atteignables et qui vont être mesurables. On veut récupérer tant d'argent d'ici
deux ans, trois ans. On voudrait être
capables de vérifier tel nombre de médecins. On évalue qu'il y a peut-être
10 % des médecins qui font de la surfacturation, on veut aller en
identifier 5 %, on veut... Donc, des choses qui vont être mesurables, qui
vont être atteignables.
L'objectif,
pour moi, comme député, comme citoyen, c'est d'avoir un meilleur rendement
coût-bénéfice, donc ce que l'on paie
versus les bénéfices retirés pour la population. Donc, comment on peut
améliorer le rendement coût-bénéfice, c'est
que ça nous coûte moins cher pour les bénéfices, et une des façons de le faire,
c'est vraiment de mieux vérifier sur le terrain, d'être capables de pouvoir avoir des méthodes pour bien suivre
ce qui se passe et avoir des méthodes de coercition, c'est-à-dire que ça
ne se reproduise plus, et être capables de dire : Voici combien on va
aller chercher, voici combien de médecins on pense...
Donc,
est-ce que votre plan d'action pourrait être identifié de façon plus simple,
plus claire pour l'ensemble de la population, plus SMART, et les
objectifs... On voit des indicateurs dans le plan d'action, mais souvent il n'y
a pas d'indicateur, on a «S/O», on a «procédure». Pour moi, un indicateur,
c'est quelque chose qui est atteignable et qui est mesurable. Je n'ai pas vu beaucoup de choses qui sont mesurables dans le
plan d'action. Comment vous voyez ça pour les années à venir?
M. Cotton (Jacques) : O.K., oui. Juste vous rappeler qu'effectivement, puis je comprends, là,
quand vous dites qu'il y a des termes,
là, ça fait un peu bureaucrate, là, je suis d'accord avec vous, mais on a eu un
très court délai pour préparer notre
plan d'action sur un gros dossier, hein, on s'entend. Mais je peux vous dire
que, pour nous, à l'interne... Puis je rappelle ce que je disais tantôt,
dans un an, on peut vous affirmer qu'on va livrer les mesures qu'il y a dans ce
plan d'action là. Comment on va faire pour le mesurer, parce que je pense que
c'est beaucoup ça, votre question? Par des gestes concrets.
C'est
certain que, quand on dit... puis qu'on regarde l'ensemble des
recommandations... Parce que c'est enligné sur les recommandations du rapport du Vérificateur général, là, les cinq
recommandations. On s'est collés sur ça, en plus des autres mesures
qu'on s'est mises à l'interne, par rapport à nos propres vérifications
internes, où on a un autre plan d'action
qu'on suit au niveau de la rémunération, mais ça va dans le même sens, on a,
nous, à l'interne, focussé sur ces cinq recommandations-là, mais, dans
ça, il n'y a pas d'objectif mesurable de dire : On s'est donné un objectif
qu'il faut récupérer 10 millions de
plus cette année. Parce que, pour ça, il faut que je présume, il faut que j'aie
la preuve qu'il y a quelque chose,
là, qui ne fonctionne pas à un point où dire : Aïe! Là, il faut arrêter
l'hémorragie puis il faut que j'aille... il faut qu'on bloque ça. Ce qu'on fait actuellement, c'est qu'on va... puis
c'est ça, la recommandation, c'est d'augmenter nos échantillonnages,
augmenter nos contrôles, mieux les cibler sur les zones de risque. Et c'est à
la lumière de ça que, peut-être — parce qu'on va les modifier, nos
contrôles — on
sera en mesure, peut-être, de modifier nos indicateurs.
Actuellement,
notre objectif pour répondre aux recommandations — puis c'est notre vision aussi, là, je
l'endosse, là, on est à l'aise avec les
recommandations — c'est de
modifier nos contrôles en fonction d'une meilleure évaluation des risques. Mais je ne peux pas affirmer aujourd'hui,
dire qu'il faut que je me donne un objectif d'aller chercher x millions
de plus. Mais je sais qu'en améliorant mes
contrôles il va ressortir un certain nombre de cas de dossiers à analyser qui
va être différent, pour lesquels on va
ajuster nos façons de faire. Ça va être ça, éventuellement, la conséquence. Il
y a peut-être une suite, éventuellement, au plan d'action. Une fois les
mesures de contrôle, l'évaluation des risques refaites, il y aura probablement
une suite par rapport à ajuster peut-être certaines cibles, certains
indicateurs, dans un deuxième temps.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Girard :
Donc, le plan pourra être refait éventuellement dans six mois, un an, 18 mois
avec des objectifs mesurables, des objectifs
beaucoup plus clairs, en fonction de la capacité de la régie d'être capable de
faire les actions pour identifier la surfacturation et être en mesure
d'aller chercher les gens qui en font.
M. Cotton (Jacques) : Oui, éventuellement, parce que, nous, notre objectif à court terme,
c'est, en modifiant nos risques, en
évaluant mieux nos risques... Puis, encore là, c'est possiblement d'évaluer
plus de dossiers et de mieux cibler les dossiers qu'on va évaluer, surtout, hein? Parce que c'est beaucoup ce
qui ressort, de dire : Mieux cibler nos actions sur des choses bien
précises.
M. Girard : Quand on parle
d'évaluer plus de dossiers, est-ce qu'on peut mettre des quantités, est-ce
qu'on peut mettre un nombre, une augmentation en pourcentage? Est-ce
qu'on peut quantifier ces choses-là?
M. Cotton (Jacques) : Éventuellement, oui, on sera capables de le faire. Une fois qu'on aura
mieux évalué nos risques puis nos
contrôles, ça devrait nous donner... Déjà, dans les premiers exercices de
modification de nos contrôles, on va voir ce qui va ressortir par
rapport à... Puis on va se donner une assurance qualité aussi pour être sûrs
que ça cible exactement, comme vous disiez,
les objectifs qu'on s'était visés au départ, d'avoir des meilleurs contrôles
par rapport... Les dossiers qui vont
ressortir, on va les analyser, puis, théoriquement, ça devrait correspondre aux
objectifs qu'on s'est donnés. Ça fait qu'on pourrait éventuellement les
chiffrer, oui, dans un deuxième temps, oui. Ce n'est pas...
M. Girard :
Chiffrer le nombre de dossiers analysés, etc.
M. Cotton
(Jacques) : Oui, ça, c'est des données qu'on peut...
M.
Girard : Parce que je crois que ça va être quelque chose d'important,
ne serait-ce que pour être en mesure de planifier vos ressources, combien de ressources vont devoir être mises
en place. Pour exécuter le plan d'action, il faut savoir combien de dossiers on veut vérifier et
combien de plus on veut vérifier, comment on va les vérifier, et tout
ça. Et ça déboule par la suite, là, hein?
M. Cotton (Jacques) : Oui, parce que, comme je disais tantôt, là, en réponse à une autre
question, ce n'est pas impossible
qu'on réaffecte des ressources en fonction de ces nouveaux contrôles là puis
des résultats que ça va donner.
M. Girard :
Mais encore faut-il savoir combien de dossiers on veut vérifier et jusqu'où on
veut aller, là.
M. Cotton
(Jacques) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Merci. Juste pour bien nommer le problème, puis je
cherchais l'information, je présume qu'elle
doit être disponible quelque part : De quoi il est question exactement au
niveau de la facturation, la surfacturation des erreurs? Est-ce que
c'est des mauvais codes, comme je disais un peu tout à l'heure, un examen
complet versus un examen ordinaire? Est-ce
que c'est vraiment des codes de bonification en région ou aide, support
psychologique? Est-ce que vous avez des statistiques là-dessus?
M. Cotton
(Jacques) : On a peut-être des cas plus que des statistiques. Je ne sais
pas si Dr Rainville a des exemples, parce que c'est son secteur qui est
responsable de l'analyse de la facturation, pour répondre...
Mme
Montpetit : Oui, mais pas des cas, genre... vraiment, je veux dire, la
principale cause, j'imagine, vous avez...
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Ce qui ressort, ce qui ressort dans...
Mme
Montpetit : Ce qui ressort. J'imagine que, de façon générale...
M. Cotton
(Jacques) : ...les erreurs de facturation.
Mme
Montpetit : ...on doit se regrouper sur les mauvais codes d'acte.
M. Rainville
(Bruno) : Ce qui ressort... Oh! excusez...
Le Président (M.
Gaudreault) : Non, allez-y.
M. Rainville (Bruno) : Ce qui ressort beaucoup, effectivement, il y a
beaucoup d'erreurs... On l'a dit, la facturation est complexe, donc souvent ça va être dans l'interprétation d'une règle,
on va estimer qu'on peut faire ça, puis on va dire : Non, la façon... l'interprétation officielle dit
que vous ne pouvez pas. C'est sûr que les fréquences vont beaucoup avec
les fréquences pour lesquelles les services sont facturés. En omnipratique, les
visites sont énormément facturées, donc il y
a beaucoup d'erreurs ou de problèmes d'interprétation au niveau des visites. En
spécialité, c'est beaucoup plus varié, donc c'est un petit peu plus
difficile de tirer des grandes lignes.
Mais
la grande, grande majorité des situations qu'on rencontre, c'est des mauvaises
interprétations de l'entente qui nécessitent des ajustements et non pas
un médecin qui va, de façon claire et éhontée, essayer de facturer deux fois plus que ce qu'il a le droit de faire de façon
systématique. On en voit, là, on ne fait pas de l'angélisme, ça existe.
Dans ces situations-là, effectivement, on va
tenter d'avoir les mesures les plus robustes et dissuasives possible, dont le
signalement au collège. Mais, pour l'immense majorité des situations qu'on
rencontre, il s'agit davantage d'erreurs d'interprétation.
Mme Montpetit : Je vais même
préciser ma question. Parce que je regardais, 2013, je pense, une analyse qui
avait été faite par la RAMQ, qui disait que le tiers des dossiers qui avaient
été analysés par des médecins de famille avait des enjeux de facturation. Puis ce qui
ressortait particulièrement, bien, 2013, hein, il y a trois ans quand même,
déjà, ce qui ressortait beaucoup, c'était la
codification, justement, de l'examen général versus un examen ordinaire, parce
qu'il y avait une mauvaise compréhension du code, puis là, on le disait tout à
l'heure, hein, 11 000 codes de facturation.
Qu'est-ce qui a été fait à ce niveau-là
spécifiquement? Est-ce qu'il y a des discussions qui ont eu lieu avec la FMOQ,
simplifier la facturation? Parce que je comprends... Est-ce que l'enjeu est
peut-être plus là, justement, sur la compréhension du médecin par rapport à sa
facturation?
• (17 h 40) •
M. Rainville (Bruno) : Oui. Pour ce
rapport-là, effectivement, on avait... Il faut dire que l'étude était sur les omnipraticiens, donc ce n'était pas surprenant de
constater qu'il y avait beaucoup d'erreurs à ce niveau-là. Mais effectivement
il y avait certains des libellés qui
prêtaient à confusion et sur lesquels on constatait beaucoup de problèmes. À ce
moment-là, on a discuté de la situation avec les parties négociantes, et il y a
eu des ajustements qui ont été faits aux libellés pour rendre ça plus clair et plus facile à comprendre. Et il y a
une préoccupation, effectivement, au niveau des parties négociantes pour
tenter de rendre plus simple tout cet ensemble-là de règles pour lequel il faut
effectivement des spécialistes pour pouvoir bien les comprendre.
Mme
Montpetit : Mais est-ce que
vous êtes en mesure de... Tu sais, si on vous demandait, là, par exemple, de nous sortir pour 2014 ou 2015 le nombre de cas puis les
grandes tendances, parce que... Puis, pour pouvoir faire un virage vers l'analyse de risques, a priori, ma
compréhension, c'est : il faut quand
même être capable de cibler où est
le risque, puis, si le risque est sur un
code de facturation précis, encore faut-il être capable d'identifier le fait
que, bien, dans 30 % ou dans 40 % des cas qui ressortent,
c'est la compréhension de tel code par rapport à tel code. Tu sais, il va
falloir être capable de cibler où sont les différents enjeux. Ce que je
comprends, c'est qu'à l'heure actuelle vous ne, à l'interne, codifiez pas ces statistiques-là. Ça reste des
dossiers séparés, ou vous êtes capables de faire un amalgame, justement,
qui nous dit : Bien, écoutez, le code 31244 revient systématiquement dans
les analyses qu'on fait, alors que ça devrait être un code x, autre, là?
M.
Rainville (Bruno) : Il n'y a
pas de mécanisme systématisé pour le faire actuellement, et ça fait partie des
choses... Quand on parle de baser, à
l'avenir, nos contrôles sur une gestion de risques, de se donner un cadre pour
donner tout ça, ça fait partie de ce qu'on veut faire, effectivement :
analyser nos principales zones de risques, regarder avec l'expérience du passé où, c'est ça, il se dégage
des problèmes plus particuliers, se fixer des cibles, et effectivement
faire les contrôles nécessaires, et s'assurer de l'atteinte des cibles ou de
faire les ajustements requis, le cas échéant.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Hubert.
M. Hubert
(Alexandre) : Une précision, qui est un petit peu mentionnée,
c'est : lorsqu'on observe, par contre, des problématiques reliées à l'interprétation de l'entente, on partage
l'information avec les parties négociantes, qui sont les fédérations médicales et le ministère de la
Santé, puis il y a souvent une ouverture à modifier l'entente. Parce
qu'on voit que ce n'est pas nécessairement
l'entente qui est... La finalité de l'entente n'est pas mauvaise, mais c'est la
manière, des fois, dont elle est écrite ou est interprétée qui porte confusion.
Donc, les parties négociantes souvent s'engagent à modifier pour éviter ces
problématiques-là.
Mme
Montpetit : Mais donc, à ce stade-ci, vous n'êtes pas capables
d'identifier... ou l'exercice n'a pas été fait d'identifier exactement, spécifiquement où sont les enjeux au niveau de
la surfacturation ou de la mauvaise facturation.
Mme Leclerc (Guylaine) : Est-ce que
je peux aider?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, mais en 12 secondes.
Mme
Leclerc (Guylaine) : Je ne veux pas... mais c'est juste que, dans
notre rapport, on mentionne à la page 9 que, de façon ponctuelle, soit en 2008 et 2011, vous avez réalisé des
projets horizontaux. Alors, peut-être que c'est ça qui pourrait... donc, projets horizontaux de
vérification des services facturés par les médecins omnipraticiens et
spécialistes, et elle a alors observé un nombre important d'erreurs
potentielles. Donc, peut-être que c'est ces études-là que vous souhaitez avoir.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Merci... parce que le temps est fini. C'est cruel, là, mais... surtout à la
fin, comme ça, quand vous n'avez plus
de temps après, je ne peux plus jouer sur le temps, là, puis il y a
l'opposition officielle qui attend. En tout cas, vous en reparlerez
après. Bon. Le dernier bloc de l'opposition officielle pour 13 minutes
avec la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Bien, il y aura
peut-être dans ma question quelque chose qui retouchera à ça.
Moi, j'ai eu
des psychiatres qui m'ont fait valoir le fait, par exemple, qu'ils étaient
rémunérés pour des gardes et que, ce
type de garde là, par exemple des urgences-suicides, ils n'étaient jamais,
jamais consultés, ils n'étaient jamais demandés,
soit parce que ça n'a pas été connu, ça n'a pas été médiatisé, et donc il y a
des actes non utilisés mais payés. Est-ce
que votre système vous permet de voir, par exemple, les actes de garde, jusqu'à
quel point ils sont utilisés? Parce qu'il
y a une pertinence à ça et il y a une valeur aussi. Si on n'est jamais, jamais,
jamais dérangés, peut-être que la garde vaut moins
cher que si on est très souvent sollicités. Et ça revient peut-être à une
évaluation plus transversale des actes, des actes payés mais non utilisés ou
non associés à une vraie intervention. Parce qu'il semble y avoir beaucoup
d'argent aussi dans toutes ces heures de garde qu'on demande.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : Oui. Dans les
analyses qui sont faites par rapport à, justement, l'exemple que vous
donnez des gardes, le suivi, justement, de ce qui a été négocié puis des
ententes par rapport à des mesures comme ça, c'est le ministère qui fait ces suivis-là. Parce qu'ils ont nos données, hein, le
ministère est alimenté par les données de la RAMQ par rapport à ce
qu'ils ont négocié puis les ententes, et c'est eux qui font le suivi,
justement, d'est-ce que la mesure qu'on a mise dans l'entente, elle donne des
résultats. C'est eux qui font ces analyses-là par rapport à savoir si...
Mme
Lamarre : Mais vous, là, vous pouvez quand même dire : Il y avait
des gardes et il n'y a pas eu d'autre acte qui a été facturé pendant ces
gardes-là.
M. Cotton (Jacques) : C'est quelque chose
qu'on peut voir, oui, oui, oui.
Mme
Lamarre : Est-ce que vous le faites, est-ce que vous le cherchez,
est-ce que vous alimentez le ministère par cette analyse-là?
M. Hubert (Alexandre) : Bien, on
l'alimente par nos données, mais on ne veut pas...
Mme Lamarre : Parce que, je vous
dis, les médecins nous disent : On est payés puis on ne fait rien, là.
M. Hubert
(Alexandre) : On l'alimente par nos données, mais on ne veut pas
travailler en double non plus. Donc, c'est
la responsabilité du ministère de voir si la portée des mesures négociées
atteint les résultats, puis ils le font. Donc, c'est sûr qu'on pourrait
le faire aussi, parce qu'on a la donnée, mais là, vu que ce n'est pas notre
rôle...
Mme Lamarre : Mais moi, je suis sur
l'aspect technique, là...
Une voix : Oui. Non, non,
non, je comprends.
Mme
Lamarre : Une période de garde, une activité, un autre acte facturé
pendant une période de garde : oui, non? Parce que c'est facile à
mesurer. Ça, c'est vraiment vous qui peut...
Et, dans le
rapport de la Vérificatrice générale, dans l'autre rapport qu'on avait vu, il y
avait des suivis d'entente qui n'ont pas été mis en place. Et là je
regarde qu'est-ce qu'on va avoir comme éléments — moi, je trouve que
vous avez déjà beaucoup dans votre cour, là,
11 000 actes à surveiller — et là je regarde la complexité de ce qu'on
va vous demander, par les ententes,
de surveiller. Puis je vais demander une question très, très claire. Vous étiez
venus un peu pour p.l. n° 20, mais
là, avec les mesures incitatives, c'était quelque chose, là, sur 33 mesures
incitatives, il y en avait 32 qui n'étaient pas évaluées, si ma mémoire est bonne — Mme la Vérificatrice générale, il me semble
que c'était ça, là. Mais là vous allez avoir
à évaluer, à partir de 2017, pour le taux d'assiduité des médecins. Donc, pour
calculer, on exclut... écoutez bien : «Toute visite à un médecin
dans un lieu identifié dans une entente de services entre le GMF et un GMF-R
n'est pas considérée aux fins du calcul du
taux d'assiduité. Si plusieurs GMF concluent une entente avec le même GMF-R,
cette dérogation s'applique à la condition
que le nombre total des patients inscrits de tous ces GMF n'atteigne pas
18 000.»
Alors, est-ce
que SYRA va être capable de mettre tous ces paramètres-là les uns avec les
autres et est-ce qu'on va mettre
l'énergie au bon endroit en essayant d'avoir à revalider tout ça pour arriver à
dire... Parce qu'ultimement ce que ça amène,
ça, c'est : Est-ce qu'on coupe la rémunération des médecins de 30 %
ou non, parce qu'ils n'ont pas été conformes à l'engagement qu'ils
avaient pris? Est-ce que vous avez les moyens actuellement de répondre à ça?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Cotton.
M. Cotton
(Jacques) : Je vais laisser M.
Hubert compléter, mais ce qu'il va falloir clarifier... Puis tantôt vous
faisiez référence à l'autre rapport, c'est
le volet du ministère, là, que vous faisiez rapport, de la vérificatrice, il va
falloir bien s'entendre justement avec le
ministère parce que, comme M. Hubert disait, ils ont la responsabilité de faire
certains suivis. Nous, par rapport au
projet de loi n° 20, on a aussi une commande de mettre en place des moyens
informatiques pour être capables de
sortir ces données-là. Nous, on va les sortir, ces données-là. Il va falloir
bien s'entendre, bien se coordonner pour
savoir qui en fait l'analyse puis qui agit. Ça, je pense que ça mérite d'être
clarifié, parce qu'on s'aperçoit là qu'il y a peut-être un gap entre les
deux.
Mais nous, on
va devoir se donner les moyens de suivre ce que vous avez mentionné, et
j'imagine qu'avec SYRA... Parce que c'était un peu l'idée de ce
système-là, même si à l'époque la loi n° 20 n'était pas là, mais d'aller
chercher beaucoup de flexibilité pour
s'ajuster avec les ententes. Je vais laisser M. Hubert compléter, il connaît
mieux SYRA que moi.
M. Hubert (Alexandre) : Donc — merci — on a
fait l'évaluation des impacts du projet de loi n° 20 versus, nous, de mettre ça en application. Puis on est en
mesure de mettre en application. Je ne dis pas que ça va se faire en
claquant des doigts,
mais ça va être des travaux d'envergure, mais on a une capacité de paramétrer
nos systèmes pour contrôler les éléments qui sont prévus à la loi.
Mme
Lamarre : Mais là, actuellement, là, les médecins de garde, vous
n'êtes pas capables de me dire s'ils font une activité ou non puis vous n'avez pas l'équipement, les ressources
pour trouver ça, alors que c'est quelque chose qui est très mathématique et très facile, et là c'est
très complexe. Et là on parle d'un échéancier d'un an et demi, là,
maintenant, pour que vous arriviez à faire
ça. Et ça devrait déjà être en marche, dans le fond, parce que la date butoir
va être janvier 2018 pour poser le diagnostic de si ça s'est fait ou
non. Alors, quand SYRA va-t-il être en mesure de nous donner ce genre
d'information là?
M. Cotton (Jacques) : Je veux juste
repréciser par rapport à...
Mme Lamarre : J'aimerais bien avoir
la réponse de quand?
M. Cotton (Jacques) : Oui.
Mme Lamarre : Si c'était possible.
M. Cotton
(Jacques) : On va vous la donner,
mais moi, je veux juste clarifier qu'actuellement on est capables de vous dire si un psychiatre a fait une garde puis
qu'il n'y a pas vu de patient pendant cette... Ça, actuellement, nos
systèmes sont capables de sortir ça.
Mme Lamarre : Mais vous ne
l'analysez pas sous cet angle-là.
M. Cotton
(Jacques) : Non, on ne l'analyse
pas sous cet angle-là parce qu'il a le droit de faire une garde, c'est
prévu à l'entente. L'objectif des gardes, pour améliorer le service, là c'est
au ministère à vérifier ça.
À votre question précise : Est-ce que SYRA
va pouvoir s'adapter au projet de loi n° 20...
Mme Lamarre : Quand?
M. Cotton (Jacques) : ... et quand?
• (17 h 50) •
M. Hubert (Alexandre) : Bien,
«quand», je vous dirais : À l'échéancier qu'on nous a...
M. Cotton (Jacques) : ...nous a donné.
M. Hubert
(Alexandre) : ...souligné.
Donc, la commande, c'est d'être prêts lorsque le projet de loi le
mentionne, là, je n'ai pas la date par coeur.
Mme
Lamarre : Oui, mais ce projet de loi là, il doit tenir compte des antécédents. C'est sur la base de ce qui
va s'être passé dans les trois années précédentes ou dans l'année précédente.
Donc, si votre échéancier est janvier 2018, on n'aura jamais l'information
à savoir si les médecins se sont conformés ou non.
M. Hubert (Alexandre) : Mais nous,
dans...
Mme Lamarre : Donc, votre
échéancier, c'est janvier 2018, pour SYRA?
M. Hubert
(Alexandre) : Bien, pour
SYRA... c'est-à-dire pour appliquer les modalités de la loi n° 20,
mais on va respecter ce qui est prévu à la loi n° 20, donc on va
être en mesure... Et il n'y a pas d'élément qui était prévu à la loi n° 20
pour lequel on n'est pas en mesure de livrer...
M. Cotton (Jacques) : En fonction des
différentes mesures, parce qu'il y en a qui s'appliquent — j'imagine,
de mémoire — à différentes étapes, par rapport à l'échéancier. Parce que, SYRA, on commence à l'implanter le
mois prochain, mais il s'implante sur une période de... la base...
M. Hubert (Alexandre) : C'est
jusqu'en décembre.
M. Cotton (Jacques) : Jusqu'en décembre.
Mme Lamarre : Quand SYRA va-t-il
être parfaitement et complètement opérationnel?
M. Hubert (Alexandre) : SYRA, c'est
en janvier 2017.
Mme Lamarre : Avec tous ces
paramètres-là?
M. Hubert (Alexandre) : Je ne dis pas nécessairement avec les
paramètres de la loi n° 20. Ça, c'est en fonction des exigences de
la loi n° 20. Les exigences vont être respectées. SYRA, lui, va être
opérationnel... à partir d'avril, il va l'être,
mais on va avec une implantation graduelle, donc par des cohortes de médecins,
pour ne pas tous les mettre dans le système en même temps. À partir de
janvier, ils vont tous être dans SYRA, puis on va paramétrer les éléments de la
loi n° 20 en fonction des échéanciers qui nous sont demandés.
Mme
Lamarre : Est-ce que c'est
possible de demander... Parce qu'on a eu des expériences un peu
douloureuses au niveau de l'informatique,
puis ça ne dépendrait pas de vous, là, mais, avec le DSQ, il y a eu plusieurs
délais. Est-ce qu'on peut vous
demander de nous confirmer en janvier 2017 que SYRA couvre vraiment tous
les médecins? Est-ce que c'est possible, M. le Président, de demander
ça...
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, on va le voir dans nos recommandations éventuelles, là, mais la question se pose
quant à la capacité d'adaptation de la régie, là.
M. Cotton (Jacques) : Oui, oui. Parce que c'est ce qui était prévu. Puis on est sur nos
échéanciers et dans... Parce que,
SYRA, à l'époque, quand le choix a été fait, la loi n° 20
n'était pas là, mais il a été fait de façon, justement, pour se donner de la flexibilité, en pensant au futur. Et
là il y a un défi, justement, de mettre ça en place dans ces
échéanciers-là.
Mme
Lamarre : Mais, moi, ce que
je constate, c'est qu'il y a une différence entre la saisie des données et
l'analyse des données. Et je me demande si,
au fil des ans, la mission ou le mandat de la RAMQ ne devrait pas être
actualisé ou, comme vous le dites...
Je crois qu'il y a vraiment des trous où, entre le ministère et la RAMQ , il y a des analyses qui ne sont pas
faites et il y a des paramètres qui ne sont pas mis ensemble, et chacun pense
que l'autre le fait ou tout le monde
considère que ce n'est pas tout à fait dans sa responsabilité. Mais la réalité
sur le terrain, c'est que l'accès, il n'est pas là. L'accès n'est pas là
malgré l'augmentation astronomique d'actes. Malgré l'augmentation de l'argent
qu'on met, malgré la rémunération qu'on met
partout, malgré toutes sortes de mesures, l'accès au Québec n'est pas là. Et,
quand on compare avec l'Alberta, ou
avec la Colombie-Britannique, ou avec l'Australie, ils n'ont pas les problèmes
que nous avons. Alors, c'est sûr
qu'on a la responsabilité, tous ensemble, de chercher à faire mieux, parce qu'à
ce moment-ci c'est le système public qu'on met en péril si on ne fait
pas mieux avec l'argent qu'on obtient, qu'on utilise et qui nous est confié.
M. Cotton (Jacques) : Effectivement, on va devoir clarifier par rapport aux analyses le rôle
d'un et l'autre. Puis d'ailleurs ça a ressorti, je pense, dans le
rapport de la Vérificatrice générale. Mais, si on confiait éventuellement le rôle — je pense que la question m'a déjà été posée
puis je pense que c'est en commission parlementaire — à la RAMQ d'avoir cette responsabilité-là de façon claire, on serait capables,
avec les effectifs, à s'organiser, parce qu'on a les données, on les a. On n'a pas actuellement la capacité
d'analyse, parce que, pour faire de l'analyse, là, ça prend des gens, là,
qui ont de l'expérience, ça prend des
statisticiens, des gens qui connaissent ça, faire de l'analyse de données. On
ne peut pas dire qu'on maîtrise ça, hein? Nous, on produit des données actuellement,
mais on n'a pas un volet, justement, d'analyse de données structuré et organisé, mais ça pourrait très bien se faire à la RAMQ, effectivement. On aurait cette capacité-là si on nous
donne le mandat.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Alors, écoutez,
je trouve ça très intéressant, les derniers commentaires qu'on a, mais je pense qu'on arrive un peu aussi à
préciser où on a des enjeux, là, qui ne sont pas comblés par rapport aux
mécanismes de vérification. Moi, je me
dis : Est-ce que vous vous sentez imputables? Vous venez de dire,
là : Nous, on produit des
données. Vous produisez des données, mais est-ce que vous les amenez jusqu'à
une situation pour faire des recommandations
au ministre et au ministère? Parce qu'il y a des données que vous êtes les
seuls à posséder. Quand on parlait de
gardes tantôt, c'est un exemple très mécanique mais très concret, est-ce que
vous avez cette responsabilité-là? Est-ce
que vous souhaiteriez en avoir plus? Est-ce que
vous souhaiteriez que ce soit exprimé plus clairement ou est-ce qu'on devrait déduire que ça vient avec la mission? Parce que
moi, je vous dirais que vous assurez un peu le rôle d'un assureur, et les assureurs, bien, ils vont travailler à faire
des recommandations, ils font ces analyses-là de profils, d'activités
qui dérivent, ou qui s'ajoutent, ou qui sont nouvelles, et ils font des recommandations
après. Est-ce qu'on n'a pas intérêt à ce que vous puissiez aussi faire ça?
M. Cotton (Jacques) : Oui, mais actuellement, je vous dirais, on en fait déjà à un certain
niveau, des recommandations au
ministère, quand on voit des situations puis qu'on échange avec eux, puis on
leur... Puis, par rapport à ce que
vous disiez tantôt, ils ont les mêmes données qu'on a, là, par rapport à toute
la rémunération puis les ententes, là. Le
ministère n'a même pas besoin de nous demander les données, il a accès à nos
données pour suivre justement toute l'évolution
de la rémunération des médecins. Ils les ont, ces informations-là. Mais, comme
vous disiez tantôt, ça mériterait peut-être
d'être clarifié un peu plus, le rôle du ministère par rapport à celui de la
RAMQ, dans ces analyses-là. Mais on a cette capacité d'en faire
l'analyse, il faudrait s'organiser pour, là, comme je disais. Parce que ça
prend des gens qui sont capables de faire
ces analyses-là. Mais on sent, cette responsabilité-là, facilement, qu'on
pourrait l'avoir, là, il n'y a aucun problème. Puis actuellement on en
fait déjà, des commentaires au ministère, on en fait, des analyses, puis on
leur dit : Écoutez, là, regardez, là, ça, là... Exemple, la vaccination,
on a fait une analyse de ça.
Mme Lamarre : Mais...
Le
Président (M. Gaudreault) : On n'a plus de temps. Alors, je
suis désolé, là. On a fait trois heures. Je pense qu'on aurait pu avoir un autre trois heures supplémentaire,
avec une petite pause entre les deux. Mais, en tout cas, mon petit doigt
me dit qu'on va se reparler éventuellement, de toute façon.
Écoutez,
c'est ce qui met fin à cette audition sur le rapport de la Vérificatrice
générale. Il est de tradition de laisser quelques minutes de conclusion à nos invités, question de bien exprimer
votre soulagement de voir la fin de cette audition. Mais je demanderais
d'abord, Mme la Vérificatrice générale, si vous avez quelques commentaires, en
quelques minutes. Allez-y.
Mme
Leclerc (Guylaine) : Non, on est satisfaits des échanges qui ont eu
lieu. On a apporté nos commentaires au fur et à mesure. Alors, je vais
immédiatement laisser la parole à M. Cotton.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Alors, peut-être en deux, trois minutes, maximum, M. Cotton.
Conclusions
M. Jacques Cotton, président-directeur général de la RAMQ
M. Cotton
(Jacques) : Deux, trois minutes,
ça ne sera pas long. Un, bien, je veux vous remercier, et vos questions
étaient très pertinentes, effectivement, par rapport au rapport de la
Vérificatrice générale puis à nos constats. J'espère qu'on a réussi à vous démontrer puis de vous rassurer qu'on prend ça au
sérieux et que la RAMQ est continuellement en évolution puis elle s'adapte. Il y a des décisions qui ont été prises
dans le passé, et on continue à en prendre pour s'ajuster à cette réalité-là, là, de la gestion de la
rémunération, qui est un dossier quand même complexe. Mais on n'est pas en
attente que quelqu'un nous dise quoi faire.
Puis c'est normal qu'il y ait des rapports de vérification de la Vérificatrice
générale. Je pense que c'est le but, c'est
d'améliorer les systèmes. Et on le fait à l'interne. On a des rapports,
plusieurs rapports à chaque année avec notre vérification interne, qui
nous permet de nous améliorer.
Ça fait que
cet esprit d'amélioration là, il est là, à la RAMQ. Et on en est conscients,
des enjeux, puis des budgets qu'on gère, puis de la grande
responsabilité qui nous est allouée. Puis je ne peux pas parler au nom de mes
collègues, mais j'ai beaucoup apprécié cet échange-là et le climat dans lequel
on a pu faire cet échange-là. On vous remercie beaucoup.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, merci beaucoup. La
Commission de l'administration publique suspend ses travaux pour
quelques minutes, après quoi on va se réunir en séance de travail, les
parlementaires, pour établir les conclusions,
recommandations, observations. Alors, je vous remercie. On vous aime beaucoup,
mais on va vous demander de quitter rapidement, là, parce qu'on doit se
réunir, nous, encore. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 59)