(Quinze heures trente-quatre
minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, je vous demande d'être à
l'ordre, s'il vous plaît. Je constate
le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'administration
publique ouverte. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires, s'il vous plaît.
Nous sommes
ici réunis pour procéder à l'audition de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
du Québec sur sa gestion administrative.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Reid (Orford) est remplacé par M. Polo
(Laval-des-Rapides); M. Villeneuve
(Berthier), par M. Therrien (Sanguinet); et M. Charette
(Deux-Montagnes), par M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, nous allons débuter avec la présentation de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec, le reste de la séance sera consacré aux échanges.
Ça nous fait
plaisir de vous accueillir. Mme Frulla, directrice générale de l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie du Québec,
je vous invite à nous présenter les gens qui vous accompagnent et ensuite à
faire votre exposé. Vous disposez de, maximum, 10 minutes. Alors,
la parole est à vous.
Exposé de la directrice
générale de l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec (ITHQ), Mme Liza Frulla
Mme Frulla
(Liza) : Merci, M. le Président. Merci beaucoup à tous de nous
recevoir. Vous allez voir, vous avez des
petits chocolats. Je dois dire qu'on avait une classe de chocolats hier, et,
nos étudiants, on leur a expliqué c'est quoi, une commission parlementaire, et nos étudiants vous envoient des petits
chocolats à tout le monde, voilà, faits de leurs mains douces.
Alors, je
vous présente M. Pierre Schetagne, qui est à ma droite — Pierre,
il est directeur général adjoint responsable de l'école de l'institut; à ma gauche, Gaëtan
DesRosiers — Gaëtan
est directeur général et exécutif adjoint responsable de l'administration; Dany Gauthier, qui est à ma gauche-gauche — Dany
Gauthier, c'est notre patron des finances, alors, Dany Gauthier est responsable des finances;
derrière moi, j'ai Mme Nathalie Proulx, qui est notre secrétaire juridique,
et, à côté de Nathalie, ma conseillère
spéciale à l'école, une dame qui a tout fait, qui a tout vu, qui est à l'école
depuis 25 ans, qui prend sa retraite en février, Mme Louise Cartier.
Alors, tout ce que vous voulez savoir, elle le sait.
Alors, une
fois qu'on a dit ça, j'ai... Vous avez mon discours, mais je vais vous le
résumer, parce que je vais essayer d'être plus courte pour qu'on puisse vraiment,
là, procéder aux échanges le plus rapidement possible.
Comme vous le
savez tous, l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec, c'est un établissement d'enseignement unique au Québec. Il est considéré par l'industrie comme étant la
meilleure école en son genre au Canada. L'institut va avoir 50 ans en 2018 et il a été créé parce que l'industrie du tourisme québécoise
demandait la création d'un organisme pour
soutenir son développement. Elle voulait aussi que l'organisme soit rapide à
réagir et puisse s'ajuster constamment et ajuster ses programmes d'études pour l'adéquation formation-emploi.
Alors, c'est ce qu'on fait depuis notre création en 1968. C'est-à-dire qu'au départ on offrait des programmes d'études
de deux ordres : le premier, c'est de l'ordre secondaire, c'est-à-dire des programmes de formation professionnelle, et on a des programmes
aussi de formation technique qui relèvent de l'ordre collégial, c'est-à-dire
de l'ordre cégep.
Mais on a
constaté au fur et à mesure des années qu'il y avait une hausse progressive
des exigences d'emploi dans l'industrie
touristique. Donc, parce que la concurrence est devenue mondiale, il y a
d'autres grandes écoles hôtelières qui forment des étudiants, soit
l'École hôtelière de Lausanne, celle de la Hague, entre autres, celle du Glion
Institute of Higher Education en Suisse, parce que la clientèle est devenue
aussi beaucoup plus exigeante au fur et à mesure des années, on est intervenu de deux façons. Alors, la première façon, ce
qu'on a fait, c'est pour s'ajuster aux exigences de l'industrie et des
clients, on a enrichi nos programmes de formation professionnelle et technique,
alors on a créé des programmes, des programmes qui s'appellent Signature ITHQ,
et ces programmes-là vont au-delà des programmes ministériels. De quelle façon? C'est que, nos programmes
qui sont des programmes d'éducation imposés, ce qu'on fait, c'est qu'on ajoute des heures additionnelles de
formation et on ajoute aussi des stages supplémentaires, ce qui fait en sorte que nos heures totales de formation et de stages
constituent de 30 % à 40 %. Autrement
dit, le ministère,
actuellement, là, c'est
20 % en stage en formation continue, nous, on est à 35 % à 40 %.
L'objectif du ministère, c'est 50 %. Nous, on trouve qu'à
40 % nos étudiants ont un juste équilibre dans notre domaine, là, pour
parfaire leur éducation tout en travaillant.
Mais, vous
allez voir, le problème, c'est que, parce que l'institut se démarque et que les compétences de nos
stagiaires sont reconnues, 96 % des entreprises se sont dites satisfaites
ou très satisfaites de nos stagiaires, nous avons un réel défi. Les stagiaires sont tellement
appréciés que l'institut doit intervenir fermement auprès des entreprises qui
les accueillent pour les empêcher d'offrir
un travail à temps plein à nos étudiants. Ça fait que, vous allez voir, dans le
rapport annuel,
vous allez voir, le taux de persévérance, là, il est à 13 %, 15 %,
16 % au-delà du taux de persévérance normal. Le taux de diplomation est supérieur de 3 %,
4 %. Pourquoi? Parce qu'aux trois quarts de la formation nos étudiants
vont en stage, et les entreprises
leur disent : Bien, ne continue pas, là, regarde, reste avec nous autres,
on va continuer de te former, tu n'as
pas besoin du diplôme, dans le fond, parce qu'il y a tellement un besoin
d'emplois que les entreprises font des pressions.
• (15 h 40) •
Alors, nous, notre grand, grand défi, c'est de les
ramener pour les encourager à diplômer, et ça, on s'y attaque, là, année
après année.
Ensuite,
ce qu'on a fait aussi : première façon, on a enrichi nous cours; deuxième
façon, c'est qu'on a créé un nouvel ordre
d'enseignement qu'est l'enseignement universitaire et supérieur. Avec l'UQAM,
on offre, depuis près de 25 ans, un
baccalauréat en gestion du tourisme et de l'hôtellerie. De plus, depuis 2010,
on a créé de façon totalement autonome le
programme Hautes Études en gestion hôtelière internationale, HEGHI, qu'on
appelle. Les Hautes Études en gestion hôtelière
internationale, c'est un programme d'études supérieures, c'est un diplôme de
l'institut de l'hôtellerie et tourisme du Québec, c'est un programme qui dure deux ans sans interruption. Ensuite,
en partenariat avec l'Université McGill, l'Université Laval, l'Institut Paul-Bocuse — de France — on codirige des étudiants qui complètent
leur mémoire de maîtrise ou leur thèse de doctorat en gastronomie.
Alors,
le résultat, c'est que les trois ordres d'enseignement, soit le secondaire, le
collégial et l'ordre supérieur et universitaire, cohabitent; donc, la
formation professionnelle, l'institut forme une main-d'oeuvre qui est
spécialisée en cuisine, en pâtisserie,
services de restauration et sommellerie; en formation technique, c'est-à-dire
cégep, on forme les patrons immédiats des petites mains, ce qu'on appelle
les ouvriers, soit des gérants, les superviseurs en hôtellerie et en
restauration; et, au niveau universitaire et supérieur, on forme les dirigeants
des grandes entreprises de l'industrie touristique,
c'est-à-dire les directeurs d'hôtel et des grandes chaînes de restauration. Et
ce que ça fait, c'est un climat très particulier, parce que ça favorise
l'émulation et crée une synergie très, très particulière chez nous.
En
plus, en plus de tout ça, c'est que l'institut va partager son expertise unique
de différentes façons. Alors, on a l'enseignement et on partage
l'expertise d'abord avec le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement,
parce qu'on vient souvent chercher le
soutien de nos professeurs experts pour la révision des programmes d'études
dans le domaine, soit on fait appel à
nos professeurs pour aider les profs des commissions scolaires à enseigner des
nouvelles compétences intégrées dans
les programmes d'études ou encore on partage notre expertise en offrant notre
soutien aux régions. Comment nous
soutenons les régions? Puis ça, c'est important, là, c'est qu'on a développé
deux partenariats, soit avec le collège Montmorency, à Laval, et avec le cégep de Saint-Hyacinthe, et ces
partenariats-là ont été demandés par le ministère de l'Éducation et le milieu, et il y en a deux autres
qui sont sur la table de travail, soit partenariat avec cégeps en Outaouais
et en Gaspésie. Et ce que ça fait, c'est que
ce sont des programmes qui sont enseignés dans les cégeps partenaires et qui
sont adaptés aux besoins des régions
spécifiques. Ils ont été conçus aussi pour faire en sorte que les étudiants
restent le plus possible en région. Saint-Hyacinthe, là, on donne la
formation à Saint-Hyacinthe, puis Saint-Hyacinthe, même, avait peur qu'ils viennent chez nous, parce qu'ils ont
dit : On va les perdre. Ça fait qu'on donne la formation en région, et,
quand ce sont des stages qui ont besoin de laboratoires, tu sais, pour
parfaire, soit de laboratoires en cuisine, en gestion, en restauration, par exemple, ils viennent chez nous
mais seulement pour le stage spécifique en laboratoire. L'objectif, c'est
qu'ils apprennent en région pour les besoins de région et qu'ils restent en
région.
On fait ça pourquoi?
À la demande du ministère, pour éviter les dédoublements en matière
d'infrastructures pédagogiques, parce que,
si, ça, nous, on ne le donne pas, puis on a l'expertise et la compétence... si
on ne le fait pas, les cégeps ont
besoin, là, ils ont des pressions, bien eux autres, ils vont dire : On va
le créer nous-mêmes. Alors, entre vous et moi, on double, hein, on
double l'expertise, et c'est inutile.
Le Président (M.
Gaudreault) : ...conclure. Il vous reste une vingtaine de
secondes.
Mme Frulla
(Liza) : Hein? Déjà? O.K., on va continuer. Et on veut soutenir la
création d'emplois.
La
seule chose que j'ai à vous dire... Et je vais vous lire la conclusion, on va
parler du financement après, mais, la conclusion, je la lis rapidement.
Une voix :
Allez-y.
Mme Frulla
(Liza) : Depuis sa création, l'institut a réussi, par son dynamisme et
sa créativité, à soutenir le développement de l'industrie touristique
québécoise et à rayonner partout dans le monde.
On a utilisé au
maximum nos ressources financières et humaines, au maximum. Maintenant, on est
à un point tournant de notre évolution. Les
défis sont nombreux, mais aussi les opportunités, sauf que la Loi sur
l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec et le cadre de plus en plus rigide dans lequel on doit
évoluer ne nous permettent plus d'exercer pleinement notre mission. Les multiples contraintes qui lui sont
imposées constituent un frein à sa vocation, c'est-à-dire de soutenir l'industrie touristique et, par
conséquent, les objectifs d'adéquation formation-emploi. Les contraintes
constituent également un obstacle
important à l'augmentation des revenus autonomes de l'institut. Alors, on a la
profonde conviction, et depuis 2007,
que le temps est venu d'innover et de moderniser le cadre législatif de l'institut
pour que celui-ci soit enfin à son image, soit une image unique,
dynamique : chef de file mondial dans son domaine.
On va répondre à vos
questions, on est ouverts, on a toute l'expertise. Et, voilà, j'ai terminé.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, Mme Frulla. Il me semblait aussi que c'était tout un défi de faire
ça en bas de 10 minutes. Alors, bravo! Merci, merci de votre présentation.
Discussion générale
Nous
allons tout de suite passer au bloc du gouvernement, qui disposera, dans l'ensemble
de la rencontre, d'à peu près
28 minutes; l'opposition officielle, 17 minutes; le deuxième groupe
d'opposition, 11 min 30 s à peu près. Et on va y aller en alternance par
des blocs de 10 minutes. Je commence avec le député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Bien, bienvenue à
Mme Frulla, et merci à toute l'équipe d'être là qui vous accompagne
pour votre présentation.
Écoutez,
c'est une industrie qui, naturellement, me touche beaucoup, parce qu'en fait
j'y ai gagné une partie de ma vie,
particulièrement dans l'hôtellerie et la restauration. Les besoins criants de
cette industrie-là sont importants. Et on sait aussi qu'aujourd'hui, en plus des besoins criants, qui sont
importants, c'est difficile aussi, le recrutement, pour toutes sortes de raisons, parce que la stabilité n'est
pas facile, et puis la compétition et la... je dirais aussi, l'appartenance des
employés, parce qu'ils vont d'une place à l'autre, et tout ça. Mais ça, quand
on a fait le tour de ça, c'est sûr que, vous autres, ce n'est pas nécessairement votre tâche, vous autres, vous avez
à les former, vous avez à leur donner, en fait, une vision d'avenir pour
aller plus loin dans cette industrie-là.
Et j'aimerais voir
l'intérêt en ce moment, l'école, parce que j'aimerais juste me faire un petit
peu parler par rapport justement à ce que vous avez comme quantité d'élèves. Et
est-ce que ça, c'est au prorata des 50 ans passés? Est-ce que ça va en amélioration, ça va-tu en augmentation ou bien
l'industrie, par le fait de ce que vous disiez tantôt, les garde... ou, du moins, les intéresse plus de bonne
heure sans qu'ils aient à aller chercher une perfection justement parce qu'ils ont un besoin criant? J'aimerais que vous
m'en parliez un petit peu de ce côté-là, de ce que vous vivez comme situation.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Frulla.
Mme
Frulla (Liza) : Il est question de deux choses. D'abord, est-ce que
notre ratio élèves augmente, d'une part? Parce que c'est vrai que l'industrie nous met une pression énorme, là,
actuellement. Il y a des opportunités de travail, des opportunités
énormes et il faut y répondre.
Alors,
est-ce que notre ratio élèves augmente? On a eu un maximum en 2012, c'est ça,
du ratio élèves. Aujourd'hui, je dois
dire que l'on diminue pour la... On ne diminue pas beaucoup, là, on est rendus
à 1 300. En 2004‑2005, on était à peu
près à 1 100 quelques élèves, là. Alors, on a augmenté, mais actuellement,
à cause de la problématique que je vous ai dite en conclusion, on a des difficultés, là, à soutenir la cadence.
Pourquoi? Parce que les professeurs sont considérés comme étant des
temps-complets, hein, des ETC, ce qui fait en sorte que, quand, sur la Loi sur
la fonction publique, on nous demande de
couper des ETC, alors, à ce moment-là, on pige où, nous? Notre main-d'oeuvre,
là, à 60 %, c'est des professeurs. Alors, on pourrait donner plus de cours puis on pourrait en former plus
tout en gardant les critères de l'institut, on s'entend, d'une part.
Deuxièmement,
la problématique, comme on dit, du taux de persévérance, vous demandiez, là,
par rapport à la diplomation, bien,
oui, c'est un problème. Moi, j'ai rencontré tous les étudiants de première
cette année. Pierre les rencontre aussi,
régulièrement, pour leur dire : Il faut continuer. Je dis aux étudiants :
Le salaire d'aujourd'hui ne garantit pas le salaire de demain, il faut que vous diplômiez. Une fois que j'ai dit ça,
on dit aux entreprises qui offrent des stages : On vous dit qu'ils sont en stage à 35 % à 40 %
de leur temps, là, de formation. Alors, on dit aux entreprises : Vous
n'avez pas le droit de leur donner
plus de 20 heures de stages, hein, vous n'avez pas le droit, sinon on vous
enlève de notre liste. Mais, une fois
qu'on a dit ça, tu sais, une fois qu'ils sont rendus là puis qu'ils s'aperçoivent
que l'étudiant est très bon, il est rendu
à son trois quarts de formation puis l'étudiant, il a de l'argent dans ses
poches, bien, tu sais, le discours, là, à un moment donné, c'est eux qui
l'ont, hein?
Alors,
nous, ce qu'on fait, c'est qu'on essaie vraiment, là, de créer un sentiment d'appartenance à l'intérieur, on répète le fait qu'il faut diplômer, mais... et,
malgré tout, notre taux de diplomation est supérieur au taux de diplomation, là,
de l'ensemble du ministère de l'Éducation, mais, quand même, ça reste un défi
et, je vais vous dire une chose, ça va toujours rester un défi. Plus, il y a
toute la question aussi des valeurs. Tout
le monde doit s'adapter aux nouvelles
valeurs. Les «millenials», là, ce
n'est pas nous autres. Alors, eux autres, là, avoir une grosse voiture, ça ne
les intéresse pas, avoir de l'argent
plein les poches tant que ça, ça ne les intéresse pas. Ce qu'ils veulent, c'est
vraiment d'avoir un travail qui les passionne, leur
qualité de vie. Il faut adapter notre formation à la formation à distance.
Il y a tout un
changement de paradigme qui est fort intéressant, mais il va falloir s'adapter — mais
ça, ça ne s'applique pas juste à nous
autres, là, ça s'applique à tout le
monde — pour les intéresser, puis, nous autres, s'ajuster
à ce qu'eux sont, et à ce qu'eux
veulent, et à ce qu'eux attendent. Et, parallèlement à ça, bien, le marché du
travail va être obligé de s'ajuster aussi, croyez-moi.
• (15 h 50) •
M. Drolet :
Mais vous avez un gros défi, particulièrement dans le côté cuisine; côté salle
à manger, c'est une affaire, mais, côté
cuisine, avec ce qu'on connaît, et côté immigration aussi... on sait que les
propriétaires ont de la difficulté
par rapport à la règle de faire venir des chefs comme... Alors, ça doit être un
défi, particulièrement en cuisine, de garder votre monde, parce que finalement,
quand ils vont en stage, sûrement, à un
moment donné, ils veulent se le faire
ramasser, parce que, veux veux pas, c'est un besoin criant dans la
restauration actuellement.
Vous
avez parlé de contraintes, de beaucoup
de contraintes que vous avez dit que vous aimeriez peut-être mettre de l'avant pour être en mesure d'en parler pour
mettre de l'avant, pour être capable de vous distancer un peu. J'aimerais ça
que vous parliez un peu de ça par rapport au ministère, par rapport au
législatif.
Mme Frulla (Liza) : Nous
autres, nos contraintes, je vais vous dire, c'est... Je vis la même situation
que j'ai vécue pour les conservatoires. Elle est pareille et différente.
Quand, comme ministre de la Culture, on a décidé de sortir les conservatoires, qui étaient considérés comme étant
une division, tu sais, une division, là, du ministère de la Culture, il a
fallu sortir les conservatoires, changer la
loi pour que les conservatoires deviennent des entités autonomes, il y avait un
défi énorme, parce que les conservatoires,
administrativement parlant, n'étaient pas structurés pour ça. Ça fait qu'il a
fallu structurer, aller... Quand tu
sors, tu es obligé de les structurer. Ils n'avaient pas de conseil
d'administration, ils n'avaient pas
de département de finances, ils n'avaient pas de département de ressources
humaines, tu sais, ils sortaient du ministère. Plus, ils étaient aussi
en région. Alors là, vraiment, c'est une opération qui était beaucoup plus
délicate.
L'opération
qu'on veut faire depuis sept ans — et, encore une fois, tout le monde est
d'accord, sauf qu'on ne vient jamais
à bout de se rendre au bout du bout, là — c'est tout simplement de couper le cordon.
Administrativement parlant, nous
sommes totalement indépendants. Nous sommes propriétaires de notre building.
Nous dirigeons, nous gérons notre building.
On a eu une requalification totale. Gaëtan, ici, a géré toute l'opération,
avec... dans mon temps, ça s'appelait la SIQ. Aujourd'hui, ça s'appelle la
SQI, Mais donc on est indépendants. On a le département des finances, géré par
Dany, où tu as, combien, cinq personnes, Dany, avec toi?
Une voix :
Huit.
Mme
Frulla (Liza) : Huit
personnes. On a les ressources
humaines, on a un conseil d'administration. Au conseil d'administration, moi, je présidais le comité de
stratégie quand j'étais sur le conseil. On a un comité de gouvernance, on
a tout. La seule chose qu'il faut faire, c'est d'être capables de se sortir de
la Loi sur la fonction publique, qui est une incongruité,
et avoir une loi qui reflète ce qu'on est, un peu comme les cégeps ont une loi
qui reflète ce qu'ils sont, l'ETS a une loi qui reflète ce qu'elle est,
l'Institut de police a une loi qui reflète ce qu'il est.
Nous
autres, le problème, c'est qu'on n'est pas une direction du ministère, mais on
est sous la Loi sur la fonction publique,
ce qui veut dire que moi, quand je veux avoir des personnes pour augmenter mes
revenus autonomes, parce que 25 %
de mes revenus, là, c'est des revenus autonomes... Il ne faut pas oublier, là,
on a 42 chambres, on a des salles de réception,
puis on a deux restaurants. Quand je veux avoir du monde, là, pour dire :
Parfait, on s'en va puis on augmente nos
revenus autonomes, c'est des ETC. Moi, si on me... les ETC, moi, je ne peux pas
avoir des ETC, là, tu sais. Moi, je ne peux
pas faire l'équivalent : Regarde, j'engage quelqu'un à, je ne sais, moi,
60 000 $, il me rapporte 120 000 $, ça valait la
peine — lui,
je vais l'engager, ça vaut la peine — ou plus, ou plus.
Alors,
on est sur cette contrainte-là. La même chose pour l'école : on veut
augmenter, on veut... Nous, là, on a une opportunité incroyable de parfaire ou d'accueillir des étudiants
étrangers, parce que l'école de Lausanne, là — on parlait de l'école de Lausanne — qui est la meilleure école au monde, son directeur général, M. Ruud Reuland, est venu l'année passée voir qui on était. Il a dit : On est
une école unique, parce que c'est une école d'application dans le même
building, en plus. Eux autres, là, à
Lausanne, là, si tu veux aller faire ton cours de gestion hôtelière
internationale, là, c'est à peu près
120 000 $, à peu près, minimum 120 000 $. Il pourrait venir
à Montréal, l'Europe de l'Amérique, hein, au Québec, et faire son cours, puis ça lui coûterait à peu
près 40 000 $, 45 000 $. Mais il faut être capables d'avoir
du monde, ça, pour les accueillir, il
faut être capables d'avoir des gens pour aller les chercher, d'avoir des gens
pour soutenir ça, mais on est limités.
Puis,
comme je vous dis, là, je ne vous parle pas de quelque chose où les gens sont
contre, là. Tous les ministres de l'Éducation, de Line Beauchamp à
Michelle Courchesne, à Pierre Duchesne, à Yves Bolduc, qui venait de la restauration — ses parents étaient restaurateurs — et maintenant à François Blais... La seule
affaire, c'est que, quand c'est rendu
à nous autres, là, on est rendus en élection ou le ministre démissionne ou il
est remanié. Ça fait que c'est ça. Alors là, je pense qu'il est temps qu'on prenne... Cinq ministres de l'Éducation
depuis 2012, je vous le rappelle. Alors, je pense qu'il est temps, là,
qu'on se dise : On va prendre, tu sais, le taureau par les cornes. Ça ne
sera pas long, faire ce projet de loi là, je vous le dis.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, Mme Frulla. C'est ce qui met
fin au premier bloc du gouvernement. Nous passons au premier bloc de
l'opposition avec le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je voudrais saluer les
membres de la commission, saluer également nos invités. Merci d'être présents. Et donc moi, c'est un domaine, je dois
vous avouer, que je connais un peu moins, là, je n'ai jamais été dans le domaine de la restauration. Et
donc j'ai plusieurs petites questions qui sont peut-être liées à ça pour
essayer de comprendre, là, comment vous fonctionnez, là, au niveau de l'offre
de services.
D'abord,
on parle beaucoup de la réussite, du taux de réussite, du taux de diplomation.
En tout cas, je n'ai pas tellement vu
les débouchés, là. On a parlé tantôt des débouchés, qui étaient nombreux, les
gens se trouvaient facilement des emplois. Est-ce que j'ai raison en
pensant ça?
Mme Frulla
(Liza) : 100 % de placement.
M.
Therrien : 100 % de placement. Puis les salaires, par
rapport à quelqu'un qui n'a jamais été à l'ITHQ, là, quand on arrive...
Autrement dit, le diplôme, là, il a son pesant d'or sur le marché.
Mme Frulla
(Liza) : C'est-à-dire que, il faut comprendre, là, on n'est pas tout
seuls. Nous, là, on est les premiers, hein?
Il a 50 ans. On est la référence dans l'industrie et on forme aussi... Comme
Sobeys; là, on vient de signer une entente avec Sobeys pour former ses
pâtissiers avec une... Tu sais, donc, on travaille beaucoup aussi avec
l'industrie.
Mais,
pour revenir à votre question, les salaires, nous, nos stagiaires, les gens qui
sortent de l'institut sont plus recherchés
et mieux payés, tu sais, je dois dire ça. Par contre, il ne faut pas non plus
minimiser, là, ce que les commissions scolaires
font, là, on s'entend. Les commissions scolaires entraînent aussi des
gens — il y a
tellement de besoins — aussi que ce soit en
cuisine, en restauration. Ils le font aussi, là. Sauf que, comme je vous disais
tantôt, nous, on forme aussi les patrons
de ce monde-là, tu sais. Et, la formation, on ajoute des heures, on ajoute,
c'est plus difficile. Tu sais, quand on dit : L'étudiant... C'est sûr que l'industrie arrive puis
fait : Bien là, lâche, puis tout ça. Nous autres, ils travaillent fort.
Je vais vous dire, la semaine prochaine, là,
je vais vivre l'horaire de l'étudiant. Pour vivre l'horaire de l'étudiant, là,
je vais prendre un cours en pâtisserie. À quelle heure le matin? 7
heures. Les étudiants sont là à 6 h 30. À 7 heures, ils commencent le cours de pâtisserie sur cinq heures.
Après ça, là, ils partent. Bien souvent, certains d'entre eux s'en vont
faire des stages après, là.
Tu sais, je
veux voir jusqu'à quel point — nos étudiants, là, on leur en demande
beaucoup — jusqu'à
quel point un jeune de 18, 19, 20
ans, là, est capable, tu sais, de... ils sont jeunes, c'est correct, là, mais
jusqu'à quel point, là, il ne faut pas trop les fatiguer, tu sais,
jusqu'à quel point, cet équilibre-là, il va falloir l'atteindre. Mais, pour
l'instant, ça donne des bons résultats, là.
Mais il faut s'ajuster à eux, il le faut vraiment. La formation à distance,
c'est un must, justement, pour essayer d'alléger, là, leurs corvées,
leurs cours.
M.
Therrien :
Et puis, quand ils font des stages, est-ce que, généralement, ils sont engagés
par les stagiaires... ou, l'endroit
où ils font les stages, c'est un stage qui est renouvelé tout le temps avec
l'ITHQ? Je ne sais pas si je m'exprime correctement.
C'est
dire : Il y a un endroit où est-ce qu'ils vont prendre seulement les
stagiaires, avec une entente avec votre école, et à ce moment-là ils font un
roulement pour ensuite laisser ces gens-là aller dans le marché ou bien ils
vont tout simplement...
• (16 heures) •
Mme Frulla (Liza) : Les garder?
M. Therrien : ...les garder, oui?
Mme Frulla
(Liza) : Non, ce qu'ils font
habituellement... je vais vous dire, là, c'est parce que, on le sait, le
besoin est tellement
grand, là, que, quand ils mettent la main sur quelqu'un, je vais te dire une affaire, ils ne le lâchent pas, là.
Comme je vous dis, c'est ça, le défi, là.
Écoutez, moi, là, je vais vous donner juste un exemple — les gens me connaissent un peu, là — j'ai juste été coucher au Capitole, là, il y
a deux semaines, et puis Jean Pilote, du Capitole, m'a dit : Écoute,
Liza, j'ai besoin, j'ai besoin... je vais
perdre mon chef. Mon chef, il a 50 quelques années, là, je vais le perdre, là,
il faut que tu me fournisses. Tu
sais, on se promène, là. Je vous le dis, il y a des opportunités d'emploi
vraiment incroyables. Il faut bien
les former aussi, tu sais. C'est sûr qu'il y en a qui vont travailler, là,
c'est bien évident, là. Nous, on essaie de former la crème, tu sais.
C'est ce
qu'on fait, nous autres, on a ce mandat-là, de former la crème, là, excepté
qu'il faut être sûrs qu'ils finissent leurs stages, qu'ils diplôment.
M.
Therrien : Et
puis...
Une voix : ...
M.
Therrien : Oui.
Notre président est très vif d'esprit, oui. Écoutez, les infrastructures, la
capacité totale, est-ce que vous êtes à
pleine capacité ou il y aurait encore de la place? Parce que, là, vous parlez
d'être jumelés avec des gens en
région et de rapatrier, là, en tout cas, l'utilisation des laboratoires à
Montréal. Ça veut dire que, si vous faites ça, les capacités d'accueil sont quand même très élevées, j'imagine, au
niveau des infrastructures. Vous n'êtes pas à pleine capacité, là?
Mme Frulla
(Liza) : Non, on vous le dit, honnêtement, on n'est pas à pleine
capacité, sauf que, dans les régions, ce qu'on veut faire... je vous donne un
exemple dans les régions : Montmorency, là, c'est un succès. Laval,
Montmorency, c'est un succès. Je vous
le dis, là, c'est vraiment un succès, ça fait neuf ans qu'on le fait et ça
marche à 100 %. Le ministère nous a donné 350 000 $ pour
développer ça. Mieux vaut nous donner ça à nous autres, là, parce que nous
autres, on a l'expertise, de toute façon. Il
y en a un au cégep qui a décidé de le partir tout seul, puis c'est un flop.
Alors, nous autres, on arrive là, on
travaille avec puis en partenariat, mais c'est nos cours. Là, le ministère nous
demande : Il faudrait le faire à Saint-Hyacinthe. Nous autres, on
n'a pas doublé, là. Ça leur coûte bien moins cher. Ça coûte moins cher au
ministère de faire ça. Parfait. Là, à un
moment donné, il y a coupure parce qu'on n'a pas notre statut spécial. Ça fait
que, là, on a commencé à développer
le cours. Ça fait qu'on s'est dit : Bon, bien là, on n'est pas pour les
laisser tomber. On l'a avalé, hein? Là, on donne le cours à
Saint-Hyacinthe. Saint-Hyacinthe, par tête de pipe, lui, reçoit le financement.
Ça fait qu'il y a plus d'élèves grâce aux cours
que l'on dispense, Saint-Hyacinthe a le financement, puis nous autres, on est obligés de l'avaler, sauf que,
quand on fait ça, on est obligés de prendre de nos professeurs, hein, couper
à une place pour l'amener en région
ailleurs. Mais il y a des besoins en région, ça fait qu'on compense dans les
régions.
Ça fait qu'à
votre question : Est-ce qu'on peut augmenter la capacité?, mais
certainement, puis on peut l'augmenter aussi
l'été avec des étudiants étrangers qui viennent, puis on pourrait les héberger
en plus parce qu'on a une entente avec l'UQAM pour les résidences.
M.
Therrien : O.K. Écoutez, vous ouvrez une porte, là, j'ai un
exemple concret de ce que vous pouvez amener dans un cégep et les limites quant au financement avec la législation,
en tout cas le cadre législatif actuel. Selon ce que vous avez parlé
tantôt, vous voudriez changer le cadre législatif, vous proposez ça pour être
capables...
Mme Frulla (Liza) : Modifier, là, tu
sais, oui, moderniser.
M.
Therrien : ...modifier,
c'est ça, pour dire : Rencontrer les défis de demain, ainsi de suite.
Dans cet
exemple-là que vous me dites, comment ça affecterait l'offre de services en
région quand on arrive avec un cadre
qui est modifié? Là, on a un exemple concret. Mettons, Saint-Hyacinthe veut
faire affaire avec vous, puis vous, vous
dites : Bien là, dans un nouveau cadre, voici comment fonctionnerait le
financement, voici pourquoi le
gouvernement y gagnerait et voici
pourquoi, nous, ça nous permettrait à la fois de participer davantage à
l'éclosion de ce genre de services là mais aussi de se financer puis
peut-être même avoir une croissance.
Mme Frulla
(Liza) : C'est-à-dire que, écoutez, le fait de sortir de la Loi sur la
fonction publique... on sort de la Loi sur la fonction publique, de telle sorte
qu'on n'est plus soumis au paramétrique, hein, alors ce que ça fait, c'est que
ça nous donne une flexibilité pour ajouter,
engager, parce que, là, on est gelés, engager du monde, d'une part. Ça, c'est
d'une part.
Deuxièmement,
ce que ça fait aussi, c'est que, si on a, exemple, une subvention
d'équilibre... Regarde, moi, là, ce
n'est pas compliqué, là, qu'ils me disent : Tu as tant, puis c'est fixe,
puis débrouille-toi avec le reste... Moi, si je suis capable d'engager
du monde, là je vais augmenter mes revenus autonomes. Il ne faut quand même pas
oublier, là, j'ai un hôtel, des salles de
réception neuves, là, on les a inaugurées au mois d'octobre, là — puis je vous invite tous, hein, je vous le
dis, là — et
ensuite on a deux restaurants, puis ça, c'est un hôtel d'application, puis ce
sont nos étudiants qui de plus en
plus maintenant, là... on a tout un projet, là, pour que les étudiants prennent
tout ça en main. Mais, une fois que j'ai
dit ça, c'est qu'à un moment donné, si on me demande de couper... On m'a
demandé de couper, cette année-là... Dieu merci que le ministère a fait : Ça n'a pas de bon sens. À un moment
donné, on arrivait : Vous allez couper 26 ETC. 26 ETC, j'enlève le T du ITHQ, là, ce n'est pas compliqué,
on n'a plus de T. Alors là, le ministère, Dieu merci, là, une nouvelle
sous-ministre qui est entrée a fait : Non, ça n'a pas de bon sens, ça, nous autres, on va l'avaler, là, parce que
vous allez être étouffés.
Ça fait que c'est juste une loi qui actuellement
n'est plus conforme à ce qu'on est et aux opportunités qu'on pourrait aller
chercher. Moi, je veux juste augmenter mes revenus autonomes.
Une voix : O.K.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est ce qui met fin à ce bloc. Vous aurez l'occasion, dans votre prochain bloc...
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Non. Il y a un bloc ailleurs, mais là on est dans le bloc de temps, alors...
M.
Therrien : Parce
que j'arrivais dans le vif du sujet, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, ça sera après.
M.
Therrien : Je suis
désolé, j'avais de la suite dans les idées, mais ça ne paraît pas.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors donc, le député de Mégantic, du côté du gouvernement...
Mme Boulet : Ça va être moi,
Sylvain.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ah! la députée de Laviolette.
Mme Boulet : Bonjour,
Mme Liza, et à tous les gens qui vous accompagnent. Merci d'être là aujourd'hui.
Mme Liza, j'aimerais savoir, là, vous
dites : Depuis 2007 qu'on a en tête ce projet-là, là, de devenir autonomes
puis de s'épanouir, à la limite, à la hauteur de vos espérances, de
vos... Il y a eu plusieurs ministres, alors Mme Beauchamp, Mme Courchesne,
il y a eu le ministre du PQ.
Est-ce qu'il vous semble qu'il n'y a pas de
volonté politique? Est-ce que vous...
Mme Frulla (Liza) : Au contraire.
Mme Boulet : Bien, alors, s'il y a une volonté politique,
comment se fait-il que ça traîne comme ça dans le temps? Parce qu'il y a
des ministres qui sont restés là quand même assez longtemps pour procéder à ces
changements-là. Et, s'il y a réticence, pour quelle raison vous croyez qu'il y
aurait réticence au ministère de l'Éducation à procéder à ce changement-là? Est-ce qu'il y aurait des coûts
plus importants qui seraient à la charge du ministère? Pourquoi le ministère
serait réticent à faire ce changement-là, selon vous?
Mme
Frulla (Liza) : Premièrement, c'est le coût administratif zéro, on
s'entend, là, le coût administratif zéro. Et ça, c'est un peu comme j'ai fait avec les conservatoires, c'est que
les conventions collectives s'appliquent aux employés qui sont déjà là, les nouvelles conventions
collectives arrivent avec l'autre, ça fait que ça se fait très bien. Puis ça,
l'ETS l'a vécu, il y a plusieurs
écoles qui l'ont vécu, dont les conservatoires, mais, parce qu'on est
structurés comme on l'est : coût administratif zéro.
Deuxièmement, le ministère n'est pas réticent,
au contraire. En 2012, là, on avait notre loi. Premièrement, Line Beauchamp, deux jours avant qu'on se
rencontre, là... et finaliser, là, l'ensemble de l'agenda, Line Beauchamp a
démissionné dans le contexte qu'on connaît. Michelle Courchesne a siégé sur le
conseil d'administration de l'ITHQ, ça fait
qu'il y en a une qui était prête. Le projet de loi a été élaboré; élections.
Alors là, on arrive avec un autre gouvernement. À chaque fois qu'un gouvernement change, c'est un groupe, on repart à
zéro, nous autres, là, parce qu'il y a le ministère de l'Éducation, mais il y a le Conseil du trésor
aussi. Ça fait qu'on repart à zéro, là, on repart tout le temps. Là, Pierre
Duchesne arrive. Pierre Duchesne est très ouvert, très
ouvert, mais là il faut tout réexpliquer. Woups! Élections. Yves Bolduc; ah!
bien là, là, Yves Bolduc, lui, on l'a
parce qu'il connaît ça, la restauration, il a été élevé dedans. Puis il était
d'accord, puis il est venu puis il a fait : Regarde, on règle ça.
Oh, boy! Il démissionne. Là, on se retrouve avec M. Blais, qui, lui, a les
deux niveaux. Il a les deux niveaux, là, de
l'enseignement, là, un énorme ministère avec les défis qu'on connaît. Alors,
la seule chose, c'est que... et lui aussi, il est d'accord, puis son monde est
d'accord, sa sous-ministre est d'accord.
La seule
affaire que je demande... on va tout faire, je vais tout faire, sauf que je
veux juste une plage — c'est juste ça qu'on a
besoin, une plage — pour que
le projet de loi... on va l'élaborer, on va tout faire, mais la plage pour
qu'on puisse passer à l'Assemblée
nationale puis qu'il soit adopté. C'est le temps, c'est fou de même, c'est le
temps. Parce que nous autres, on est
tout seuls. Alors, ce qui arrive, c'est que, quand on a fini les commissions
scolaires, les cégeps, les universités, woups! le petit bijou qui est là, là, qu'est-ce que tu veux, il est dans
la boîte puis dans le tiroir à bas pour l'instant, là, tu sais, parce qu'on est tout seuls. Alors, c'est
juste ça, c'est le temps. Il n'y a aucune réticence. Coût zéro. C'est juste le
temps, puis le temps, ça vaut de l'argent.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Mégantic.
• (16 h 10) •
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Bonjour, madame. Bonjour, messieurs.
Il me fait plaisir de vous recevoir aujourd'hui.
Dans un autre
ordre d'idées, moi, je regarde vos objectifs stratégiques qui ont été établis
sur la période 2012-2017, vous en
êtes à mi-chemin dans le temps. Les objectifs, on a une partie de ces objectifs
d'atteints. Je voudrais vous entendre un
peu sur comment ces objectifs-là ont été établis, comme vous les suivez et
comment importants sont-ils pour vous, ces objectifs-là, qu'ils soient
atteints et qu'ils évoluent dans le temps.
Mme Frulla
(Liza) : Premièrement, les objectifs, ça fait partie du plan
stratégique. On nous a dit : Faites un plan stratégique 2012‑2017. Puis ça, c'est nouveau, là, quand on dit :
Bon, bien là, est-ce qu'on peut avoir les cibles qui sont atteintes ou en voie d'être atteintes? Nous
autres, nos objectifs, là, ce n'est pas compliqué. On a un conseil
d'administration sur lequel j'ai
siégé pendant quatre ans. Ça fait qu'on a un conseil d'administration. Le
conseil d'administration, on arrive avec,
pardonnez-moi l'expression, le «benchmark», là, à chaque conseil. Donc, quatre
fois par année... parce qu'après ça, là, il y a les comités, puis tout
ça, mais quatre fois par année, entre autres, on nous dit... et là je vais dire
où on en est rendus avec les
différents objectifs, est-ce qu'ils sont atteints ou pas. Pourquoi? Reportés?
Quand? Alors, je le regarde, là, même dans
le rapport, où on dit : Bien là, les objectifs sont atteints ou pas
atteints. Non, ce n'est pas vrai, les objectifs sont suivis à la lettre, sauf que, s'ils ne sont pas tout à
fait atteints, dans le rapport ici, c'est marqué «non atteints», puis
effectivement on n'est pas encore rendus là.
Mais
l'objectif est 2017, là, notre plan stratégique, c'est 2017. Maintenant,
comment on les élabore? C'est avec les
professeurs, comités avec les professeurs d'abord, avec les étudiants, avec
l'industrie. On s'assoit avec l'industrie, professeurs, étudiants pour voir où on en est, où est l'industrie et quels
sont ensuite les besoins et quels sont les objectifs, pour nous,
atteignables par rapport à notre évolution.
M.
Bolduc : Est-ce que vous croyez que les objectifs, étant donné que
vous avez un plan stratégique de cinq ans et que vous l'établissez en partenariat avec votre clientèle, ou les
hôtels, ou les services qu'ils reçoivent, vos étudiants, est-ce que ça créé une... comment je dirais ça, un
dérèglement dans le temps ou si cinq ans, ça va en termes d'objectifs?
Mme Frulla (Liza) : Ça va.
M. Bolduc : Ça va.
Mme Frulla
(Liza) : En général, ça va. Puis, si on s'aperçoit que, tu sais, cinq
ans... dans le fond, je vous suis, là, ça
va, mais, si on s'aperçoit qu'on a mis un objectif puis l'objectif, pour toutes
sortes de raisons, hein, ne s'applique plus... Tu sais, je regarde
l'objectif des étudiants étrangers ou des résidents hors Québec, là, parmi la
clientèle étudiante. Alors, il s'agit de
savoir maintenant... Si on dit, mettons : Nous autres, on voudrait avoir
un objectif puis on voudrait que 10 %
de notre clientèle soit des étudiants étrangers, puis, pour une raison ou pour
une autre, on n'est pas... on sait qu'on n'ira pas à 10 %, là, ça
va peut-être être 7 %, bien on va s'ajuster, tu sais. Mais nos objectifs
quand même sont des objectifs qui, quand on
les établit, sont réalistes, puis ensuite, encore une fois, on a suit la
fluctuation puis le besoin de l'industrie. On travaille toujours avec
l'industrie.
M. Bolduc : Je vais vous
poser une question un peu plus pointue. À votre objectif 1.3.1, vous parlez du
nombre d'heures allouées à des
travaux de recherche et de veille liés à des domaines d'expertise prioritaires.
On parlait, en cible de 2017,
d'augmentation de 20 %. Vous avez parlé de 1 992 heures vs 520 heures
qui ont été... Est-ce que vous pourriez nous clarifier comment on
interprète ces données-là? Parce que ce n'est, pour nous, pas clair.
Mme
Frulla (Liza) : Non, je le sais. C'est parce que je n'ai pas eu le
temps de finir. Vous savez, quand je vous ai dit : On a plusieurs... On a ouvert, hein, sur plusieurs
domaines, tu sais, sur plusieurs domaines d'expertise. On a un centre de recherche. Ce centre de recherche là, il
est composé de chercheurs. Certains chercheurs aussi sont payés par la
fondation — je
n'ai pas eu le temps de parler de ma fondation — la fondation...
Une voix :
Oui; c'était une autre question.
Mme
Frulla (Liza) : Et c'est ça. Quand on parle du centre de recherche, ce
centre de recherche là, c'est ce qu'ils font : ils font des recherches en gastronomie, ils font des
recherches en sciences, aussi, gastronomiques. Et on est en train actuellement de développer une chaire en
gastronomie avec l'Université Laval — cette chaire en gastronomie, c'est unique au monde — avec le doyen de l'Université Laval, là, M.
Dufour, le Département de l'agriculture et on est à monter... on a déjà 3 millions, là, on est à monter un
financement de 5 millions. Sobeys a déjà confirmé... entre nous autres, là, ce
n'est pas annoncé, mais Sobeys a déjà confirmé... a déjà confirmé.
En
tout cas, on a un financement de 5 millions. On ne veut pas partir avant
d'avoir ce financement-là. Et cette chaire-là,
cette chaire de recherche, va faire en sorte qu'on va mettre ensemble, comme je dis, une première au monde, la science pure. Et, nous, ce qu'on apporte, c'est
toute la question du goût, toute la question de la gastronomie.
Et, encore une fois,
comme je vous dis, ça, c'est vraiment, là... on y va, là, de façon
très, très pointue parce
que c'est vraiment,
vraiment, vraiment un projet
qui est unique.
Alors,
c'est pour ça que, quand vous voyez : Recherche, augmentation de 20 %, puis tout ça,
c'est les chercheurs, et ces
chercheurs qui sont là vont être ensuite basculés, si vous voulez, dans la
chaire de recherche qu'on est en train de mettre ensemble.
M.
Bolduc : Maintenant, quand vous parlez d'une augmentation de
20 %, c'est quoi, la référence, si on parle de coût, on parle d'une
base, qui est où, qui est comment?
Mme Frulla
(Liza) : C'est-à-dire que...
Le
Président (M. Gaudreault) : Si vous permettez. C'est parce que
votre temps est écoulé, malheureusement. Donc, vous pourrez garder la question en réserve pour le prochain bloc
du gouvernement ou peut-être, à l'occasion d'autres échanges, vous aurez
l'occasion de répondre, là. Donc, je passe au deuxième groupe d'opposition avec
le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Gaudreault) : Et, excusez, juste en passant,
c'est parce que le bloc de la deuxième opposition, c'est de
11 min 30 s, alors on va le faire au complet tout de suite, le
bloc de la deuxième opposition. M. le député.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bonjour à vous tous. J'ai
deux questions, mais, juste avant, je veux m'assurer que je comprends bien votre situation. Moi, ce que
je comprends, c'est que vous dénoncez un peu trop de bureaucratie, pas beaucoup de flexibilité depuis très longtemps.
Tout le monde en convient, là, le constat que vous faites, vous l'avez
mentionné, tout le monde achète ça, mais ça fait longtemps, puis ce n'est pas
réglé.
Ce
que vous souhaiteriez, c'est un statut semblable à l'école de police, par exemple.
Moi, je sais que l'école de police,
par exemple, s'ils ont des commandes à faire — je ne sais pas, moi, il faut améliorer la
formation pour les enquêteurs, il
faut améliorer la formation pour les tireurs fous — ils ont une flexibilité, ils sont capables
de se revirer de bord puis donner la formation adaptée sans rentrer dans
un processus très lourd. Je comprends bien, là, ce que vous...
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...éviter de faire les débats ici. Allez-y, M. le
député.
M.
Martel :
Oui, oui, oui. Non, je comprends qu'il y a cette différence-là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Bien, on maintient la relation avec les témoins,
s'il vous plaît.
M.
Martel : Oui, oui. Moi, je voudrais savoir, dans un premier
temps, avec le même argent, une fois qu'on a le même constat, là, avec le même argent, qu'est-ce que vous êtes en mesure
de faire de plus si on modifie votre statut de façon beaucoup plus
adaptée.
Mme Frulla
(Liza) : C'est-à-dire que, moi, quand on parle de trop de
bureaucratie, puis tout ça, c'est... nous autres, là, ici, moi, je vous dis, là, on fonctionne très
bien puis on est encore les meilleurs au Canada. Ce qu'on dit par contre,
c'est que, là, on est en train vraiment d'étirer la
sauce, parce qu'on est obligés d'étirer notre monde. Pourquoi? Parce qu'il y a un... forcément, on n'a pas le choix, il
y a un gel et/ou il y a des diminutions d'ETC qui s'appliquent sûrement à d'autres postes mais qui, après avoir fait, là,
tout un ménage interne, puis tout ça, on n'est plus capables, là, ça ne
s'applique plus à nous. C'est-à-dire qu'on peut continuer de faire la
formation, petit train va loin, comme on fait actuellement. Mais ce n'est pas
ça, la mission de l'institut, ce n'est pas ça.
Alors, ce que
vous dites, c'est que, nous, ce qu'on pourrait faire, c'est que, même avec les
subventions d'équilibre actuelles,
c'est qu'on peut aller chercher... l'exemple est parfait de ce que vous
donniez, aussi avoir la flexibilité d'aller chercher des professeurs, par exemple, qui, eux, peuvent ou augmenter
notre capacité d'éducation, d'une part, ou encore aller chercher des revenus autonomes. Tu sais,
c'est ce que l'Institut de police fait, tu sais, alors que, nous, si on fait
ça, je suis obligée de couper
ailleurs, je n'ai pas le choix, là, tu sais, je n'ai pas le choix. Puis je vous
donne l'Institut de police; toute
comparaison est boiteuse. Tu as l'ETS aussi, qui a une loi par rapport à ce
qu'ils sont. Tu sais, moi, la seule affaire qu'on demande, c'est... on ne veut pas copier les lois sur les autres,
la seule chose qu'on veut faire, comme j'ai fait pour les conservatoires, c'est de regarder notre loi
puis de dire... bien, encore une fois, c'est de dire : On est rendus, là,
en 2015, on va célébrer notre
50e anniversaire en 2018, on a des possibilités incroyables, il y a des
opportunités incroyables dans le
marché, puis on voudrait aujourd'hui avoir une flexibilité pour répondre à ces
opportunités-là, tout simplement, tout simplement.
La bureaucratie? On a un contrôle, on a des
vérificateurs, on a des vérificateurs internes, on est indépendants. Au moment
où on se parle, là, on est indépendants. Il faut juste avoir le temps de couper
le cordon, c'est juste ça.
• (16 h 20) •
Une voix : ...
Mme Frulla (Liza) : Puis, en plus de
ça, bien...
M.
DesRosiers (Gaëtan) : Oui. Mais il
y a aussi toute la nature des emplois
à l'ITHQ. Quand c'est le temps d'engager un cuisinier, dans la fonction
publique, ça ne court pas les rues, mais il faut quand même qu'on fasse le processus
de mutation, et patati, patata. Une
responsable d'un immeuble — on
est propriétaire d'immeuble — toute
la sécurité, c'est le même scénario. Il y a énormément
de nos postes qu'on est... un directeur des finances, bien un cadre comme Dany,
ils sont quasiment tous à Québec
dans la fonction publique, mais on est quand même obligés d'aller
voir sur mutation, et patati... après
ça, demande d'une dérogation pour être capables d'afficher le poste, et les
mois passent. Et c'est là-dessus,
quand on parle d'efficience, mais, pendant qu'on fait ça, on n'est pas sur
notre mission première.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Martel : C'est
ça que je voulais. L'autre affaire
que je me demandais, c'est... Je regarde l'école de police, O.K.?
L'école de police relève du ministère de la Sécurité publique, hein, en bonne
partie. Vous autres, vous relevez de l'Éducation,
mais, si on disait : On modifie votre statut, là, à qui, idéalement, vous
devriez vous référer? Est-ce que c'est au
ministère de l'Enseignement? Est-ce que c'est au ministère de l'Agriculture? Est-ce
que c'est au ministère
du Tourisme? Je vous pose la question.
Mme Frulla (Liza) : Moi, dans mon
temps, quand j'étais ici, dans mon temps, l'ITHQ relevait du Tourisme. Ensuite,
l'ITHQ a relevé de... il y a eu un changement, il relève de l'Éducation.
Pourquoi? Parce que c'est une école d'enseignement. Il faut quand
même dire que notre mission première,
c'est la formation. Alors, il est normal qu'on soit dans le
giron du ministère de l'Éducation, de l'Enseignement et de la Formation
continue, c'est normal. Est-ce qu'on travaille
avec le MAPAQ? Oui, on a des programmes; santé et salubrité, par exemple, on le monte avec le MAPAQ et on a un comité actuellement, on l'appelle le comité MAPAQ, que Gaëtan dirige avec la sous-ministre responsable de l'agroalimentaire du MAPAQ pour qu'on devienne encore plus la
vitrine des produits québécois. On le fait déjà, mais, si on est capables de mettre nos
ressources ensemble, on voudrait pousser ce concept-là encore plus
loin, d'autant plus la chaire en
gastronomie aussi va nous aider à... c'est-à-dire, nous oblige à travailler, hein, dans ce domaine-là, c'est-à-dire tout le
domaine de l'agroalimentaire.
Ça fait que
le fait d'être au ministère de
l'Éducation n'empêche pas de faire
des alliances avec le Tourisme, d'une
part.
On est en train de regarder une... en
tout cas, de faire une table pour
analyser les besoins en tourisme. Nous, on prend le côté formation, la table des partenaires en marché du travail prendrait tout le côté besoins. Mais donc ça ne nous empêche pas de travailler avec le Tourisme, au
contraire. Ça ne nous empêche pas de travailler avec l'Agriculture, au contraire. Mais il est
normal aussi, comme institution d'enseignement, qu'on relève du ministère de l'Enseignement.
C'est correct, c'est normal. La seule
affaire, c'est qu'il faut juste lever le drapeau, des fois, pour dire : On
existe, tu sais, on existe. Moi, j'ai
connu des ministres de l'Éducation — je ne les mentionnerai pas, là, ça ne fait pas
partie des cinq ministres que j'ai
mentionnés avant — mais
avant, avant, là, qui ne savaient même pas qu'on existait dans le ministère.
Ça fait que, tu sais, on part de loin.
M.
Martel : Ce que je
comprends, c'est qu'on devrait garder la relation avec le ministère de
l'Éducation.
Mme Frulla (Liza) : C'est normal
qu'on garde la relation avec le ministère de...
M.
Martel : Bien,
c'est normal ou c'est souhaitable?
Mme Frulla (Liza) : C'est normal. Mais ce serait normal de
dire : Bon, bien, est-ce qu'on relève du Tourisme? Oui, mais notre mission première, ça reste quand même
la formation. Il faut quand
même le dire, ça reste quand même la formation.
M.
Martel :
Combien de temps qu'il me reste, là, M. le Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste 3 min 24 s.
M.
Martel : Une demi-question.
Je voyais dans votre rapport qu'il y
avait un déficit... il me semble, c'est 1,5 million.
Mme Frulla
(Liza) : C'est un faux déficit.
M.
Martel : Qu'est-ce vous pouvez dire par rapport à ça? Est-ce
que c'est conjoncturel? Est-ce que c'est structurel?
Mme Frulla
(Liza) : Non, c'est un faux déficit.
M.
Martel :
Un faux déficit?
Mme Frulla
(Liza) : Ce n'est pas un déficit. Non, ce n'est pas un faux déficit,
c'est la méthode...
M.
Martel :
Expliquez-moi un faux déficit.
Mme Frulla
(Liza) : Là, là, regardez-moi bien, là, c'est la méthode comptable.
Alors, il y a deux façons de faire — Gaëtan, est-ce que je suis
correcte? — la
méthode comptable.
C'est-à-dire que la
loi canadienne dit une chose puis la méthode comptable en dit une autre. C'est
juste que, quand on finit notre année...
nous autres, notre année, là, c'est au mois de juin, hein? Une année au
gouvernement finit le 31 mars. Alors,
notre subvention, elle n'est pas encore arrivée. Alors, ce qui arrive, c'est que c'est sûr que le 1,5 million va être compensé, là, par la
subvention, c'est sûr, excepté qu'on est obligés...
M.
Martel :
...subventions de l'année prochaine?
Mme
Frulla (Liza) : Avec les subventions. Mais c'est parce qu'on attend
l'arrivée de notre subvention, effectivement. Mais ce qui arrive, c'est qu'on obligés de dire que c'est un déficit,
sauf que c'est marqué «avec réserve», parce qu'en théorie on n'a pas un
déficit, on a un surplus.
M. DesRosiers
(Gaëtan) : Si je peux...
Mme Frulla
(Liza) : Vas-y, Gaëtan, tu es mieux que moi.
M. DesRosiers (Gaëtan) : Oui. Si je peux me permettre — puis on va peut-être être à trois,
parce que c'est très compliqué — ce qu'il faut comprendre, c'est une question
aussi... le Vérificateur général du Québec, il voulait qu'on fasse
reconnaître nos immobilisations sur nos investissements de 50 millions du
gouvernement du Québec pour rénover le building.
On ne peut pas obtenir ça dans le cadre actuel. Tu sais, il n'y a aucun, aucun
ministère qui va signer une lettre disant :
À toutes les années, je te dois 40 millions. Ça fait qu'étant donné qu'on
n'a pas appliqué cette règle-là ça crée un déficit sur l'immobilisation de la dette du gouvernement vis-à-vis nous,
mais on n'a aucun déficit d'opération. On a même des budgets nets qui ne sont pas affectés actuellement qui sont des
surplus, au fond. Ça fait que c'est toujours un dilemme — puis je
pense qu'en tant que... vous devez bien le connaître — entre le Contrôleur des finances puis le
vérificateur du Québec, sur une
interprétation de la loi vis-à-vis les normes comptables canadiennes, vis-à-vis
les budgets du gouvernement. Ça fait
que nous, on a décidé... étant donné que nous sommes un organisme du
gouvernement du Québec, on a appliqué la
loi du gouvernement du Québec. En faisant ça, on est en défaut avec la règle
comptable qu'on a décidé de supporter, malgré tout, comme ça.
Ça fait que c'est
pour ça que, c'est bien important, ce n'est pas un déficit : ce n'est pas
un déficit d'opération.
M.
Martel : Si vous extrapolez avec les chiffres de l'année
prochaine, vous allez arriver à combien l'année prochaine?
M. DesRosiers
(Gaëtan) : On arrive toujours. Il n'y a aucun problème, parce qu'au
fond...
M.
Martel :
Non, mais est-ce qu'on va arriver avec un déficit ou...
M. DesRosiers (Gaëtan) : Actuellement, si la loi ne change pas, on va
avoir un déficit comme ça pour toutes les années à venir.
M.
Martel :
Puis le cumulatif, ça va être combien?
M.
DesRosiers (Gaëtan) : Non,
il est payé automatiquement, parce que, l'année qui suit, le gouvernement nous paie
notre immobilisation.
M.
Martel : O.K.
Mme Frulla
(Liza) : C'est pour ça que je dis : La subvention arrive, c'est
juste que c'est une créativité comptable, là, entre vous et moi, là,
mais il n'y a pas de... non, non, non, on arrive.
M.
DesRosiers (Gaëtan) : Mais
qu'est-ce qui est vraiment important, c'est qu'au niveau de l'opération il n'y
a aucun déficit à l'ITHQ.
M.
Martel : O.K.
Le Président (M. Gaudreault) :
20 secondes.
M.
Martel : Bien,
merci beaucoup, ça répond, c'était clair. Merci.
Mme Frulla (Liza) : Ça me fait
plaisir.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Alors, nous retournons du côté du gouvernement avec la députée de
Bourassa-Sauvé. Neuf minutes.
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. Alors, bienvenue. Merci de
votre présence. Alors, moi, j'aimerais toucher un peu à votre rapport annuel de gestion. Vous parlez du fait que vous
croyez que ce serait mieux pour vous de ne pas être sujets à la Loi sur l'administration publique. Je vois que, dans
votre planification, vous avez prévu de «promouvoir ses domaines
d'expertise prioritaires dans le cadre d'un nouveau positionnement» et que vous
avez une cible de 2013 pour définir la
stratégie de positionnement de l'institut. Cela a été reporté. Il y a d'autres
cibles qui ont été reportées. Le taux de satisfaction des étudiants, des
diplômés et des entreprises qui les accueillent : diplômés et entreprises
qui les accueillent, cible 2013, cible
reportée. Il y a le taux de diplômés en emploi ou aux études en rapport avec
leur formation à l'institut : cible 2013, définition des critères
de mesures et première mesure effectuée; reportée.
Pouvez-vous
nous expliquer pourquoi ces cibles-là ont été reportées? Mais, aujourd'hui, on
est en 2015. Est-ce que vous agissez là-dessus en 2015?
Mme Frulla
(Liza) : Oui. C'est-à-dire que, quand on vous dit «cible reportée»...
Bon, d'abord, dans certains cas où on
a dit «cible reportée», c'est parce qu'on a... je vous donne un exemple, là,
qui sont certains cas, que ce soit au niveau de...
Mme de Santis :
Pouvez-vous répondre spécifiquement à la question : Par exemple, la
stratégie de positionnement, pourquoi ça a été reporté?
• (16 h 30) •
Mme Frulla
(Liza) : C'est-à-dire que la stratégie de positionnement, elle est...
quand on marque «cible reportée», c'est
qu'elle est travaillée, mais elle n'est pas complétée. C'est ce que
j'expliquais tantôt. C'est qu'on a un horizon de cinq ans, et notre plan stratégique est sur l'horizon de cinq ans.
Alors, quand on dit «cible reportée», c'est que la cible finale, elle est sur un horizon de cinq ans. Aujourd'hui, avec les nouveaux «benchmarks», on
nous dit : Bien oui, mais, si ce
n'est pas fait, ça veut dire que c'est reporté. Ça ne veut pas dire, quand on
marque «reportée», qu'on ne le suit pas. C'est ce que j'expliquais
tantôt, c'est que chaque étape est suivie et présentée au conseil
d'administration.
Mme de Santis :
Je comprends ça, sauf que vous vous êtes donné comme cible 2013, pas 2015, pour
la définition de la stratégie de
positionnement, vous vous êtes donné, comme, juin 2014 comme la mise en oeuvre
de la stratégie de positionnement,
vous vous êtes donné des dates précises. Alors, quand je vois «reportée», j'aimerais comprendre qu'est-ce
que ça veut dire.
Mme Frulla
(Liza) : Dans celui-là, là,
«définition de la stratégie de positionnement de l'institut», «mise en oeuvre
de la stratégie de positionnement», «cible
reportée», c'est que, quand on dit : L'atteinte de la cible ne peut être
évaluée... parce qu'elle est en
mesure d'être accomplie. Est-ce qu'on a été capables de mettre tous les
efforts? Parce que, pour ce faire, le
positionnement, c'est que ça prend du monde. Et je reviens encore à ce que je
disais tantôt. Alors, quand on reporte des
cibles, ça ne veut pas dire qu'on les a oubliées, ça ne veut pas dire qu'on n'y
travaille pas, mais ça veut dire qu'on n'est
pas capables de livrer exactement à la date. Pourquoi? Parce que, de l'autre
côté, on demande des coupures d'ETC. On
demande des coupures de personnel et on demande de nous étirer. Alors, quand on
fait ça, ça prend du monde. Pour faire
ça, si on nous demande de couper, moi, je suis obligée de couper ailleurs, ou
ne pas engager, ou encore, ceux qui prennent leur retraite, je ne les
remplace pas.
Mme de Santis :
Le rapport annuel de gestion ne porte pas une section explicitement sur les
ressources humaines. Vous mettez beaucoup d'emphase sur les ressources
humaines. Pourquoi il n'y a pas une section spécifique sur les ressources
humaines comme je vois dans la plupart des rapports annuels de gestion qui sont
venus devant nous?
Mme Frulla (Liza) : Parce
que, nous, ce qu'on fait, c'est que les ressources humaines sont intégrées dans
l'ensemble, effectivement, du
rapport, ce qui ne veut pas dire que, le prochain rapport, il y a une section
ressources humaines. Mais elles sont
intégrées. C'est parce que, comme on est pédagocommercial, alors, comme on a le
secteur commercial, le secteur
pédagogique, alors, on travaille chacun des secteurs. Ça fait que ce qu'on
fait, c'est qu'on intègre les ressources humaines à l'intérieur même du rapport annuel et à l'intérieur même des
différentes parties. Mais effectivement il n'y a pas une section, dire : Ressources humaines, et voici. Pour la
compréhension, on pensait et on pense toujours que, tu sais, c'est bon de l'avoir aussi par section, mais ce
qui n'empêche pas de faire un résumé ressources humaines, effectivement.
Mme de Santis :
Je vois qu'entre 2012 et 2014 l'effectif aux postes pédagogiques a augmenté
légèrement, de 208 à 212. Est-ce qu'aujourd'hui c'est moins de 212?
Mme
Frulla (Liza) : Quand on parle d'effectif, là, je ne veux pas... mais,
quand on parle d'effectif par secteur d'activité,
il faut comprendre que ce ne sont pas tous des gens qui sont à temps complet,
là. Quand on regarde ça, c'est que
souvent... Exemple, un professeur qui donne trois heures par semaine est
considéré comme étant un effectif, tu sais. Alors là, au moment où on se parle, les effectifs correspondent à peu
près à ce que l'on a besoin. Par contre, cette année, il y a une
diminution d'effectif, oui, effectivement.
Mme de Santis :
Combien?
Mme
Frulla (Liza) : Je pense qu'on est à peu près, là, quoi, à cinq, six,
à peu près. Je pense, cette année, c'est six, c'est une diminution de six. En termes d'effectif, cette année,
c'est une diminution de six. Mais, encore une fois, quand on dit «effectifs», comme on voit, là, en
2012, on était à 308; en 2014, on est à 304, mais les effectifs, c'est tout le
monde, tous ceux qui travaillent, tous ceux qui... Ça ne veut pas dire
que ce sont des gens qui sont là à temps complet, là.
Mme
de Santis : Je regarde l'«État des résultats»,
j'aimerais comprendre. Sous la rubrique «Communications et déplacements», il y a une dépense de
732 707 $. Pouvez-vous nous expliquer c'est quoi, combien sont
communications et combien sont déplacements et pourquoi il y a eu une
augmentation de 100 000 $ entre 2013 et 2014?
Mme
Frulla (Liza) : Premièrement, quand on parle de communications et des...
Bon, premièrement, là, dans le déplacement,
là, ça, là, 732 000 $, c'est vraiment, je dirais, là... 99 %,
c'est des communications. Pourquoi des communications? C'est que nous, on est obligés de communiquer, un,
nos dates d'ouverture, là, pour les inscriptions, qui on est, donc, toutes
les communications qui sont internes et externes par rapport à l'école. Je
dirais, là, que la majorité du budget de communication,
c'est celui-là. Il y a à peu près un 300 000 $, ce qui est nettement
insuffisant, là, pour nos communications commerciales. Tu sais, ça, c'est une autre affaire. Quand on dit :
Il faut couper les communications, moi, je veux bien, mais, du marketing, il faut en faire. On a
42 chambres, on a un restaurant, on a des nouvelles salles, il faut quand
même le dire, mais, les
communications, le budget qui est là, c'est un budget de communication, pour la
plupart, pour l'école.
Est-ce que je vais
augmenter le budget de communication? Si je suis capable, je vais le faire,
oui.
Mme de Santis :
O.K. Je comprends ça et je ne dis pas que je suis en désaccord...
Mme Frulla
(Liza) : Non, non, non, mais j'explique.
Mme de Santis :
...mais quelle partie de cela est «déplacements»?
M. DesRosiers (Gaëtan) : Il faut comprendre, dans les déplacements, il y a
des stages des étudiants qui sont dans nos
budgets, et ils nous remboursent. Ça fait que le gros volume de déplacements,
c'est les stages des étudiants à l'étranger. Ça rentre, puis ça sort, l'argent.
Mme de Santis :
O.K. Parfait. C'est fini?
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est terminé, Mme la députée, je suis désolé. Alors, on retourne du côté de l'opposition officielle avec le député
de Sanguinet, un dernier bloc de huit minutes.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Écoutez, je vais poursuivre et terminer avec avant que je...
Juste avant que je me fasse couper la
parole gentiment par notre président, qu'on aime beaucoup, d'ailleurs, on en était arrivés... parce
que
j'avais une structure, là, puis j'arrivais à la fin, là, de toute cette
compréhension de ce que vous demandiez comme changements et des impacts
que ça avait ou que ça aurait, là, sur les défis futurs. Si je résume — dites-moi
si je me trompe, là — c'est
que vous aimez mieux qu'on joue avec l'argent qu'on donne à l'ITHQ, on dit : On donne un
montant d'argent, et vous, vous faites ce que vous voulez avec ça, que
de dire : Nous allons contrôler vos ETC.
Mme
Frulla (Liza) : Non. C'est-à-dire qu'on a une subvention. Cette subvention-là, c'est une subvention qu'on appelle la subvention d'équilibre. Cette subvention-là,
contrairement aux cégeps ou aux
universités, qui ont une subvention, entre autres, par tête de pipe, là,
par étudiant...
M.
Therrien : Par
élève, oui.
Mme
Frulla (Liza) : ...c'est ça, par étudiant. Puis, après ça, eux
contrôlent, parce qu'ils ne sont pas propriétaires de leur édifice, alors que nous... bien, dans
certains cas, là... alors que nous, on est obligés de gérer cet édifice-là.
Donc, on a besoin de monde pour le
faire aussi. Et ça, ça rentre tout dans les équivalents à temps complet. Alors,
effectivement, si, dans le projet de loi, on regarde — puis
là on le travaille avec le ministère de l'Éducation, oui, mais aussi avec le
Conseil du trésor — si
c'est une... encore, on maintient la subvention d'équilibre.
Nous autres,
ce qui est important, c'est d'avoir surtout la flexibilité en termes
d'embauche, tout simplement, c'est d'avoir
cette flexibilité-là en termes d'embauche. Écoutez, je dois vous dire, on est
en grève le 27, là, O.K., on est en grève le 27. Pourquoi? Parce que la fonction publique est en grève. Ça fait qu'on
est en grève le 27, on n'a pas le choix. Mais vous allez dire : Oui, mais, dans l'entreprise
privée, ils sont en grève. C'est vrai, mais ils négocient leurs propres
conventions collectives. Tu sais,
nous autres, on n'est pas là, là, on reçoit. Bon, puis là, si les
professeurs... on ne sait pas ce qui va arriver, bien là on va être en grève là aussi. Mais, entre-temps, nous,
on a quand même l'hôtel, les restaurants puis les salles de banquet qui nous rapportent notre argent, puis
c'est 25 % de nos revenus, là. Nous autres, on est obligés, on n'a pas
le choix, là, ces revenus-là, ils doivent rentrer. Ça fait que c'est vraiment
un peu ça, là, la problématique.
M.
Therrien : O.K. À
la page 14, vous mentionnez ça, que les revenus autonomes, c'est à peu près
25 %.
Mme Frulla (Liza) : À peu près, oui.
M.
Therrien :
Bon. Si vous avez cette flexibilité-là, probablement que ce pourcentage-là
augmenterait, j'imagine, le pourcentage augmenterait.
Mme Frulla (Liza) : Bien, il faut.
M.
Therrien : C'est
ça.
Mme Frulla (Liza) : Oui, oui, oui,
là, tout à fait. C'est pour ça, c'est pour essayer...
M.
Therrien : C'est
ça.
Mme Frulla
(Liza) : Tu sais, si on pouvait augmenter... puis, quand on parle du
25 %, c'est que, si on peut aller chercher...
encore une fois, faire le plein d'étudiants étrangers... On a des demandes, on
a des demandes. Alors, si on était capables
de faire le plein d'étudiants étrangers, d'éviter aussi, comme Gaëtan disait,
tout le processus d'embauche... On sait
très bien que, si on a besoin d'embaucher un professeur cuisinier, entre vous
et moi, là, on n'en a pas dans la fonction publique.
Ce n'est pas
compliqué, là, ce n'est pas grave, on est obligés de faire tout le processus
pareil. Tu sais, il y a des choses
qui sont inutiles, tu sais, vraiment,
là, mais, encore une fois, nous autres, la seule affaire qu'on a besoin, c'est
le luxe du temps ministériel. C'est juste ça.
• (16 h 40) •
M.
Therrien : O.K. Ça va. Donc, ça va être correct là-dessus.
À la page 7, vous arrivez avec des objectifs ici, là, de taux de réussite, là, vous dites : Taux de
réussite — vers
le milieu de la page, là — vous
dites : 8 %, 9 %, 15 % et 5 % d'augmentation, c'est ce que vous visez, les cibles de 2017. Je
ne sais pas si vous me suivez, là. Tu sais, vous dites, à 2.1 : «Améliorer la réussite scolaire et le cheminement
professionnel», puis là vous arrivez avec des objectifs que vous vous
fixez, une augmentation de 9 %,
bien, selon les paliers, là, les niveaux de scolarité, là. Juste savoir rapidement
comment vous avez fixé ces pourcentages-là et pourquoi.
Mme Frulla
(Liza) : Bien, les
pourcentages, moi, la seule chose que... puis je vais passer la parole à
Pierre, mais, les pourcentages, quand
on parle du taux de persévérance, vous voyez que le taux de persévérance, c'est
86,4 %. Nous autres, on s'est
dit : Est-ce qu'on peut être meilleurs, hein, on peut-u marquer «ne peut
être évalué pour l'instant», parce qu'on a mis des programmes actuellement
en place, qui fait en sorte qu'on veut augmenter le taux de persévérance?
Je vous
parlais de la formation à distance, je vous parlais aussi des rencontres
professeurs-élèves pour déterminer la
pédagogie de certains cours. Mais on est à 86,4 %, on s'entend, là, que
c'est bon en maudit, là, je veux
dire, honnêtement, comparativement
aux autres, mais mon programme de diplomation, bien là c'est... encore une
fois, on se met des objectifs par
rapport au ministère de l'Éducation et aussi par
rapport à ce que l'on, tu sais,
réalistement, peut aller chercher, là, de plus. Alors, si on a un taux
de persévérance — Pierre,
vas-y donc — de
3 % de plus, à peu près, là, du ministère...
M.
Schetagne (Pierre) : Oui,
c'est ça. Mais, juste pour revenir sur comment les cibles ont été fixées, elles
ont été fixées dans le cadre du
comité de direction de l'école, des cadres de l'école, avec le comité de direction
de l'ITHQ, où on s'est dit : On
va se fixer des objectifs ambitieux. On aurait pu dire : On va
regarder l'écart. Donc, c'est de
façon commune qu'on a identifié ces cibles-là. Mais, je pense, ce qu'il
est important de vous rappeler, c'est qu'au niveau de la persévérance ou au niveau de la diplomation on
aurait pu dire : On va avoir 5 % de plus que le réseau, parce que
déjà, si on regarde dans nos
programmes techniques, là, comme en gestion touristique, la cohorte de 2010, on
avait le taux de diplomation de 48 % versus 32 % dans le
réseau pour la même chose, on est vraiment supérieurs, mais on s'est dit :
On va être vraiment ambitieux, puis on s'est
fixé des cibles. Mais c'est vraiment en équipe de direction, avec le comité
de direction de l'ITHQ, que ces cibles-là ont été fixées.
M.
Therrien :
Puis, si je reprends les propos de Mme Frulla, c'est : On a créé de
nouveaux... parce que c'est sûr qu'on
peut améliorer l'institution. On peut dire : On va cibler une
amélioration, mais il faut que les moyens soient là pour justement faire en sorte qu'on les réalise. Et
donc — vous
m'en avez parlé rapidement, là, vous les avez énumérés — qu'est-ce qui peut vous amener à améliorer, justement, le taux de réussite? Vous
avez parlé de programmes. Juste vous suivre un peu plus, là. Qu'est-ce
qui vous amène à penser que vous êtes capables de vous améliorer à ce
niveau-là?
M.
Schetagne (Pierre) : On a fait, avec l'ensemble des professeurs, un
plan de persévérance scolaire et on s'est établi des cibles et, à tous les ans, on prend des mesures pour essayer
d'améliorer la réussite. Par exemple, l'exemple que Mme Frulla nous
disait tantôt, on a mis un programme de mentorat. On essaie d'identifier, à la
première session, les étudiants qui ont des
difficultés. Mais, l'année dernière, on avait identifié 27 étudiants, et il y
en a 20 qui ont persévéré. Pour moi,
c'est une réussite. Ça fait qu'à tous les ans on regarde nos résultats, on fait
des sondages auprès des étudiants, puis
on regarde puis on dit : O.K., quelle mesure maintenant on prend? Mais
c'est vraiment, là, dans le cadre de plans... bon, dans les réseaux, on appelle ça un plan de
réussite, mais nous, on a appelé ça un plan de persévérance, là, parce que
notre difficulté, c'est de les garder jusqu'à la fin.
Puis,
comme le disait tantôt Liza, le problème, c'est qu'on les perd, tu sais, on les
perd dans le milieu. À un moment donné,
c'est compliqué pour nous. 89 % de nos étudiants travaillent puis ils
travaillent dans leur milieu. Ça fait qu'on parle de stages, on les perd dans les stages, mais on les perd aussi
dans le cadre de leur travail. Puis la réputation de l'ITHQ fait en sorte qu'ils sont capables d'aller
travailler dans les bons restaurants, en tout cas, si on parle de la
restauration, entre autres, ce qui fait que les gens ont tendance à dire :
Bien, écoute, oublie les études, là,
regarde, viens chez nous, je vais te montrer
comment faire. Parce que c'est une chose qu'on entend souvent dans le
milieu, puis on essaie de les convaincre, nous autres, de rester. On a même, au début des années, des réunions de parents,
puis on essaie de convaincre les parents aussi de nous aider.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Malheureusement, c'est ce qui met fin au
temps, à l'audition.
Conclusions
Alors,
pour terminer, comme c'est l'usage, nous vous permettons de faire une petite
conclusion, si vous voulez, Mme Frulla.
Mme Liza Frulla, directrice générale de l'ITHQ
Mme
Frulla (Liza) : Bien, premièrement, vraiment, je
vous remercie de cet échange. Comme
vous pouvez voir, nous autres, on est
très, très passionnés, hein, de cette institution-là. Moi, quand j'ai décidé de prendre la barre des opérations,
ce n'était pas prévu, mais, bon, quand Mme Daoust a pris sa retraite puis le conseil
d'administration m'a demandé de prendre les opérations... C'est sûr qu'on a un objectif
précis, puis c'est d'essayer de passer au travers le changement législatif, là, et de vraiment régler cette
situation-là une fois pour toutes. Mais, cela dit, je pense que nos étudiants,
là... Je vous invite tous,
sincèrement, je vous invite tous à venir. Vous téléphonez; notre président
vient chez nous lundi soir, venez, venez, je vais vous les montrer, je
vais vous faire faire le tour, il va être content de vous voir, ils sont...
Une voix :
...
Mme
Frulla (Liza) : Non, non, mais ce que je vous dis, c'est que c'est un
hôtel. Non, non, mais c'est un hôtel, alors...
Des voix :
...
Mme Frulla
(Liza) : Non, non, mais ce que je vous dis, c'est que c'est un hôtel,
vous êtes tous invités...
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci.
Mme
Frulla (Liza) : ...et puis c'est un hôtel d'application. Et, je le dis
à tout le monde, hein, c'est une chose que je dis à tout le monde, c'est
qu'il n'y a personne qui peut être critiqué. Si vous faites des réunions à
l'institut, il n'y a personne qui peut être
critiqué de dire : On va à l'institut. Pourquoi? Parce que vous redonnez au
gouvernement du Québec et en même
temps vous donnez à la formation des jeunes qui... Ils sont tellement beaux,
là, ils sont vraiment formidables, je vous le dis.
Le Président (M. Gaudreault) : Alors, merci beaucoup pour votre
présentation. Après votre stage en pâtisserie, Mme Frulla, on attend le
résultat de vos productions dans des petites boîtes bleues de l'ITHQ.
Mme Frulla
(Liza) : Absolument. Ce sera à la pâte feuilletée.
Le
Président (M. Gaudreault) : Bon. Alors, merci. Alors, je
suspends nos travaux quelques minutes, le temps de recevoir la
Commission de la fonction publique.
(Fin de la séance à 16 h 47)