(Quinze
heures six minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, je constate le quorum. Je déclare la séance de la Commission de l'administration publique
ouverte. Je demande à toutes les personnes ici présentes d'éteindre la sonnerie
de leurs téléphones
cellulaires, s'il vous plaît. D'ailleurs, pour être exemplaire, je vais
vérifier. Il est éteint.
Le mandat est le
suivant : nous sommes réunis pour procéder à l'audition du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du Québec portant sur le chapitre 6 du rapport du printemps 2015
du Vérificateur général — de la Vérificatrice générale, en fait — et
s'intitulant Contrats présentant des situations à risque.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Ouellette (Chomedey) est remplacé par M. Dutil
(Beauce-Sud) et M. Villeneuve (Berthier) est remplacé par M. Lelièvre (Gaspé).
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup. Nous allons débuter
avec la présentation de la Vérificatrice générale du Québec puis nous entendrons l'exposé du sous-ministre du
ministère. Le reste de la séance sera consacré aux échanges. Alors, je vous invite, Mme Leclerc, à
nous faire un résumé des observations qui portent sur les contrats présentant
des situations à risque.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc
(Guylaine) : Alors, merci, M. le Président. M. le Président, Mmes, MM.
les membres de la commission, M. le
sous-ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, il me fait
plaisir de vous présenter les
personnes qui m'accompagnent : M. Michel Samson, vérificateur général
adjoint, Mme Marie-Claude Ouimet, directrice principale, Mme Janique Lambert, directrice de vérification, et Mme
France Bêty, chargée de projet. C'est avec intérêt que je participe à cette séance de la Commission
de l'administration publique, laquelle concerne les contrats présentant
les situations à risque au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, le MAPAQ.
Le
processus d'attribution des contrats dans le secteur public est régi par la Loi
sur les contrats des organismes publics,
qui établit les conditions liées aux contrats conclus avec les fournisseurs.
Cette loi vise à promouvoir des principes fondamentaux : transparence dans le processus contractuel,
traitement intègre et équitable des concurrents, reddition de comptes
fondée sur l'imputabilité des dirigeants, des organismes et la bonne
utilisation des fonds publics.
Selon les données
qu'il a publiées, le ministère a accordé, du 1er avril 2011 au 31 mars 2014,
318 contrats de 25 000 $ et plus,
pour une valeur totale de 68,3 millions de dollars. Afin de voir si le
ministère applique sa directive interne et respecte la réglementation afférente à sa gestion contractuelle, nous
avons vérifié 100 contrats, totalisant 29 millions de dollars.
Les travaux se sont
articulés autour de quatre axes, soit : l'encadrement du processus de
gestion contractuel, l'application de la
directive interne et le respect de la réglementation, l'autorisation des paiements
ainsi que la reddition de comptes. Voici les principaux constats.
Pour
l'encadrement du processus contractuel, le MAPAQ a nommé un responsable de
l'observation des règles contractuelles
et a publié une directive interne qui est conforme à la réglementation en
vigueur. Cependant, le plan de délégation
des signatures ne prévoit pas de limite financière maximale par niveau
hiérarchique. Ainsi, un chef de service a signé 20 des 23 contrats accordés en technologie de l'information.
Quatre d'entre eux avaient une valeur de plus de 1 million de dollars
chacun. En outre, l'information sur laquelle s'appuie le sous-ministre ne lui
permet pas de jouer son rôle à l'égard de la gestion des contrats.
• (15 h 10) •
L'évaluation
que le ministère fait pour déterminer si une personne physique exploite une
entreprise individuelle manque de
rigueur. En effet, la réglementation applicable est différente quand le contrat
est conclu avec une personne physique
ou qu'il l'est avec une entreprise individuelle. De plus, contrairement à ce qui est prévu dans sa directive, le MAPAQ a utilisé le mode de sollicitation de gré à
gré pour tous les contrats attribués à des entreprises individuelles que
nous avons vérifiés. Le montant de 12 des 13
contrats était supérieur au seuil d'appel
d'offres sur invitation fixé dans la
directive.
À
notre avis, le ministère a eu recours au fractionnement pour six des 10
fournisseurs dont nous avons vérifié les contrats. Ainsi, il n'a pas procédé par appel d'offres public ou par appel d'offres sur invitation. Le fractionnement a pris différentes formes, notamment
la signature de contrats successifs et répétitifs et la séparation d'un contrat
entre deux entités juridiques distinctes,
l'un des contrats ayant été attribué par le MAPAQ et l'autre par un organisme
relevant du ministre.
Les résultats
du processus d'appel d'offres pour l'attribution des contrats vérifiés dans le domaine des technologies de l'information et la gestion de ces derniers sont préoccupants. Des lacunes ont été
relevées par rapport au processus d'évaluation et de sélection des fournisseurs au dépassement de coûts et à la reddition de comptes faite au Conseil du trésor. D'autre
part, environ 3,8 millions de
dollars ont été versés au principal
fournisseur pour le développement d'un nouveau système informatique. Cela
représente plus de 50 % des 7,2 millions affectés à la réalisation
complète, mais le projet a été abandonné au
début de son développement. Pour la reddition de comptes, le ministère ne
publie pas toujours dans le système
électronique d'appel d'offres, SEAO, l'information exigée par la
réglementation. Celle-ci est souvent publiée avec un retard, parfois
important, et contient des inexactitudes.
En terminant,
j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants du MAPAQ et
je tiens aussi à assurer les membres de la commission qu'ils peuvent compter
sur mon entière collaboration.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme Leclerc. Alors,
j'invite maintenant le sous-ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec à présenter
les gens qui vous accompagnent et à faire votre exposé. Vous disposez
d'autour de 10 minutes aussi.
Exposé du sous-ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, M. Fernand Archambault
M. Archambault
(Fernand) : Merci, M. le Président. M. le Président, Mmes et MM. les
députés, Mme la Vérificatrice générale, je tiens d'abord à vous remercier pour votre invitation à participer aux travaux
de la Commission de l'administration
publique. Permettez-moi de vous présenter les personnes qui
m'accompagnent : Mme Geneviève Masse, secrétaire générale et directrice de la coordination ministérielle; M.
Charles Genest, directeur des ressources financières et directeur général par intérim des services à la
gestion; M. Simon Côté, directeur de l'évaluation de programme et de la
vérification interne.
J'aimerais
prendre quelques instants pour vous parler du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Le MAPAQ est responsable du développement du secteur bioalimentaire, cela englobe les activités
reliées à la production agricole, aux
pêches, à l'aquaculture ainsi qu'à la transformation et à la commercialisation
des aliments. L'industrie bioalimentaire, c'est plus de 483 000
emplois en 2014, soit 12 % de l'emploi total au Québec. C'est une industrie qui représente 7 %
du PIB avec 22 milliards de dollars. Le Québec compte plus de 28 000
exploitations agricoles, qui ont
généré des recettes de plus de 8 milliards de dollars en 2014. Le secteur
de la transformation alimentaire représente un débouché important pour la production agricole. En effet, 70 %
de la production agricole est transformée au Québec grâce à plus de 2 000 établissements de
transformation. Avec plus de 200 millions, les pêches et l'aquaculture
représentent 7,5 % du total des activités de ce secteur au Canada. Le
ministère contribue aussi à la protection de la santé publique et à l'amélioration
de la santé et du bien-être animal en exerçant une surveillance de toute la
chaîne bioalimentaire.
En plus, par
l'entremise de l'Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière et de
Saint-Hyacinthe, le MAPAQ contribue à former
des ressources humaines compétentes pour appuyer le développement des
entreprises du secteur bioalimentaire.
Le ministère peut compter sur le savoir-faire et les connaissances de quelque
1 500 employés qui sont issus de
disciplines variées, par exemple, des économistes, des vétérinaires, des
agronomes, des professeurs, des biologistes, des pathologistes, etc.
Plus de la moitié des employés oeuvrent en région.
Le
27 mai 2015, le Vérificateur général déposait son rapport sur l'optimisation
des ressources et émettait certains constats
au sujet de la gestion contractuelle au MAPAQ, qualifiant l'attribution de
plusieurs contrats comme étant des situations à risque. J'ai pris
connaissance de ce rapport avec beaucoup d'attention. Bien que je sois
convaincu que les personnes en place, lors de cette période, ont agi en toute
bonne foi, je suis d'avis que les situations relevées dans le rapport sont problématiques; je ne tenterai pas de
les justifier. Je pense notamment à
la gestion du projet informatique du
programme de crédit de taxes foncières agricoles. Sachez que je partage les
constats émis par le Vérificateur
général. Aucun projet, quelle que soit son envergure ou sa
nature, ne devrait être mené de cette façon. J'ai la ferme intention que
des situations semblables ne se reproduisent plus au sein de notre organisation.
Tel qu'indiqué dans
nos commentaires à la fin du rapport, nous avons accueilli favorablement toutes
les recommandations du Vérificateur
général et nous nous sommes engagés à
y donner suite dans les meilleurs délais. Je suis ici aujourd'hui pour vous présenter les efforts qui ont été
déployés pour renforcer la gestion contractuelle, et ce, dès le dépôt du
rapport.
Au
cours des trois derniers mois, nous avons élaboré un plan d'action dans le but de donner suite efficacement à chacune des 10 recommandations
énoncées par le vérificateur. Notre plan d'action se divise en trois blocs.
Premièrement, sept mesures à portée globale. Notre intention est de renforcer la
gestion contractuelle au ministère
en changeant les façons de faire, en
outillant au maximum les intervenants qui prennent part au processus
d'attribution des contrats et en resserrant les mécanismes de vérification. Six des sept mesures ont déjà été réalisées, la septième est en cours.
Deuxième bloc. 33
actions ciblées qui répondent directement aux 10 recommandations du
vérificateur. Cette portion du plan présente
concrètement quels sont les gestes à poser pour faire en sorte d'intégrer dans
nos processus réguliers chacune des recommandations énoncées dans le rapport. Nous souhaitons nous assurer que les recommandations qui nous ont été formulées
se traduisent en façons de faire qui deviendront la norme au sein de l'organisation. De ces 33 actions, 21 sont déjà réalisées.
Notre plan est soutenu
par des actions de vérification, d'évaluation et d'optimisation assurées par la
direction d'évaluation de programmes de vérification interne. Cette
portion de notre plan agit comme une rampe de protection. Il s'agit d'une sécurité supplémentaire aux
mesures que nous mettrons en place.
Pour
résumer, nous avons conçu un plan qui contient des mesures générales pour
renforcer la gestion contractuelle, des
actions ciblées qui donnent suite aux 10 recommandations, et finalement
on y ajoute un filet de sécurité avec l'apport du vérificateur interne.
Comme
vous pouvez le constater sur le document que nous avons remis, en date d'aujourd'hui, le taux de réalisation
de notre
plan d'action dépasse les 70 %.
Toutes les actions énoncées au plan seront réalisées d'ici le 31 décembre 2015.
C'est avec sérieux et rigueur que nous avons entrepris le renforcement de la
gestion contractuelle au ministère.
En plus du plan d'action que vous avez devant
vous, nous avons mis en place plusieurs chantiers ministériels portant sur la
gouvernance. Parmi les travaux devant être réalisés d'ici mars 2016, on compte notamment
un mandat d'évaluation et de vérification de la gouvernance en technologie de l'information, la réalisation d'un plan
d'action afin de mieux relever les défis en matière de ressources humaines, le renforcement de l'information de gestion, la poursuite des
travaux nous permettant de rencontrer nos obligations en matière de sécurité de l'information et le renforcement de la culture de l'éthique
au sein de l'organisation.
La mise en oeuvre du plan d'action en
matière de gestion contractuelle que
nous présentons aujourd'hui s'inscrit dans une action plus large privilégiant l'amélioration continue de la
gouvernance. Beaucoup de chemin a été parcouru dans les derniers mois, et nous pouvons déjà
sentir l'impact de certains changements dans les façons de faire. Par contre,
il reste encore plusieurs
efforts à déployer. Le virage entrepris pour renforcer la gouvernance
organisationnelle a été bien accueilli par notre équipe de
gestionnaires, qui se sont mobilisés autour de notre objectif d'amélioration
continue.
Je vous
remercie, M. le Président, Mmes et MM. les députés, Mme
la Vérificatrice générale, de m'avoir permis de vous présenter notre ministère
ainsi que le plan d'action que nous nous sommes donné pour assurer une gestion
contractuelle rigoureuse. D'ailleurs, si
vous avez d'autres suggestions de mesures à mettre en place, je compte les
accueillir avec beaucoup d'ouverture. Merci beaucoup.
Discussion générale
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le
sous-ministre, merci aux gens qui vous accompagnent, merci aux gens du Vérificateur général également.
Alors, nous allons commencer le bloc du gouvernement avec le député de Jean-Lesage.
• (15 h 20) •
M. Drolet :
Merci, M. le Président. Bienvenue à
vous tous, messieurs dames, bienvenue à l'équipe du Vérificateur général. Merci beaucoup d'être
là pour nous, parlementaires.
Ce matin, on
a eu, et naturellement, une période pour être en mesure d'être capables
de se faire une tête en fonction
de ce qui s'est passé pour la raison pourquoi on est là après-midi.
Et on a
l'habitude, quand on reçoit le vérificateur pour une séance de travail pour regarder la situation, on a l'habitude, naturellement, d'avoir
de leur part les commentaires qui, naturellement, vous avaient été mis en situation.
Dans leurs commentaires, on a des points
comme bonnes pratiques, déficiences et preuves, des points qui nous allument et
qui nous permettent de voir les constats de différentes faiblesses que
vous pouvez avoir.
Et, quand je
regarde l'ensemble du rapport qui nous a été présenté ce matin, vous
comprendrez bien que vous n'avez pas
bien, bien de bonnes pratiques qui étaient attribuées en fonction des choses qui ont été mentionnées dans votre rapport. Et puis plusieurs
faiblesses faisaient partie un petit peu de cela. Je sais que l'équipe... il
nous a été mentionné que l'équipe qui est
devant nous n'était pas l'équipe en place. Et on voit les faiblesses de
fractionnement des contrats pour être
en bas du 100 000 $ : contrats informatiques, situations à
risque, directives plus restrictives à
l'intérieur du MAPAQ — mais pourquoi
alors ne pas le faire si c'était déjà prescrit dans une règle? — absence
de documentation pour justifier un seul
fournisseur, manque de l'information dans vos rapports avec la SEAO. Alors,
difficile de valider, pour le Trésor, en fait, toutes ces choses-là.
Mais moi, ce
qui m'agace toujours un petit peu, c'est que, peu importe que ça soit vous ou
d'autres ministères, nous, à la CAP,
on reçoit souvent, naturellement, toutes les organisations comme la vôtre, et
c'est le constat du Vérificateur général qui nous allume et qui nous met
dans la situation de constater des choses.
Moi, venant
du milieu des affaires, venant du milieu en plus de votre industrie, de
l'alimentation, de la restauration particulièrement,
auxquelles je touche beaucoup, où le MAPAQ joue un rôle bien important pour les
contrôles puis pour des choses comme
ça, je me trouve mal à l'aise quand je vois des constats comme ça, de voir que
mon industrie à laquelle j'étais avant, l'industrie qui allait les
rencontrer avait des faiblesses aussi énormes.
Alors, je
sais qu'il y a un plan d'action qui va être établi, c'est parfait. C'est ça
qu'on souhaite, d'ailleurs, que ça
puisse être amélioré. Alors, j'aimerais bien quand même vous entendre
là-dessus, parce que c'est sûr que vous venez d'en faire un état dans votre présentation que vous venez de nous lire,
mais par contre je veux quand même l'entendre d'une autre manière pour dire quelque part : Bien là, oui, il y a
de la rigueur qui va être mise, parce que nous, on a aussi, en tant que députés, des comptes à rendre sur le
terrain. Et ça, pour moi, c'est bien important, et surtout de l'industrie que
je viens.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. M. le sous-ministre.
M.
Archambault (Fernand) : Je n'étais pas là avant, comme vous avez
mentionné, là, et l'équipe de direction... la majorité non plus.
Qu'est-ce qui est important, je pense, dans ça, là, c'est que les orientations
soient claires à l'organisation,
comme : on demande de la rigueur. Et qu'est-ce que le Vérificateur général
dit, on va le faire. Ce n'est pas
négociable. Et ça, le message a été passé plusieurs fois à plusieurs groupes à
plusieurs niveaux. Les recommandations du
vérificateur, ce n'est pas négociable. On a mené un plan d'action, on va le
faire, on va le suivre, et puis la vérification interne va vérifier voir
si c'est suivi correctement. Et ceux qui ne suivent pas... bien, je pense
qu'ils ne pourront pas, là... Avec toutes les contraintes qu'on a mises dans le
système, ils sont très encadrés, là. Et ils n'auront pas le choix de suivre les
orientations. Mais il faut que ce soit clair, il faut que ce soit, je pense, de
la haute direction puis que ça
descende en bas. Puis je pense qu'on l'a fait. Puis j'ai bien confiance que les
gens vont participer puis vont suivre les cadres qu'on leur donne.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Bien, peut-être juste continuer un petit peu
là-dessus. Ce qui serait intéressant, peut-être, puisque votre intervention est à un niveau justement de cadre de
l'ensemble, ce serait de nous dire... Vous savez, dans les organisations, là, on met des choses en place, puis le temps passe,
on est occupés à faire notre job, qui est proche du public, proche de nos
entreprises, etc. Et, petit à petit, bon, bien, ça peut bouger un petit peu.
Et la question que je
veux vous poser, c'est : Quand vous prenez la peine de faire un plan
d'action, que vous regardez puis dire :
On va faire marcher les choses correctement, comment est-ce que vous pouvez
nous résumer, à ce même niveau-là où
vous parlez, là, dans votre niveau à vous, comment vous pouvez nous résumer de
quelle façon est-ce que vous essayez
de mettre en place des mécanismes qui font que, dans cinq ans, on n'aura pas trop
bougé ou on aura réagi avant que ça bouge trop?
M. Archambault
(Fernand) : Moi, je ne peux pas vous promettre pour dans cinq ans,
là...
M.
Reid : Non, mais les mécanismes que vous pensez aujourd'hui
pour faire en sorte qu'il y ait un suivi de la qualité des mécanismes
que vous mettez en place dans votre plan d'action...
M.
Archambault (Fernand) : Oui. Les mécanismes, on a donné des
instructions claires, on a changé des directives, on a mis sur pied des aide-mémoire, on a distribué
aux gestionnaires des façons de faire, on a expliqué, surtout pour les personnes individuelles... on a un guide
d'explication pour dire c'est quoi, une entreprise individuelle versus un
individu, on donne actuellement... c'est ça, la septième mesure qui
n'est pas terminée actuellement, on donne des formations obligatoires, des
formations qui sont obligatoires pour tous les gestionnaires au ministère pour
leur dire c'est quoi, le nouveau cadre, puis
tout ça. Et, suite à ça, j'ai demandé que tous les contrats qui demandaient une
dérogation ou qui étaient près des règles d'attribution d'offres publiques
d'avoir un avis de la direction des ressources financières, ce qui n'existait pas, avant, là. Il n'y avait pas d'avis, ce
n'était pas centralisé. Puis on peut comprendre que chacun des gestionnaires ne
peuvent pas être spécialistes dans toutes
les règles de contrat. Ça fait que, là, ils vont être obligés de passer par la
Direction des ressources financières, qui, eux, sont des spécialistes.
M.
Reid :
Bien, en fait...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Oui. En
fait, les éléments dont vous parlez, l'action, je pense, qu'il va y avoir des
questions là-dessus,
on est intéressés d'en savoir plus. Mais c'est parce que vous dites qu'il y a des
mécanismes supplémentaires comme par exemple
le vérificateur interne. Bon, le vérificateur interne, j'imagine que son rôle,
c'est de s'assurer, effectivement, qu'on ne dérape pas, là, qu'on va rester sur la ligne que vous tracez, qu'on
va continuer à appliquer les éléments que vous mettez en place maintenant. Est-ce que c'est le seul
mécanisme ou est-ce que c'est la seule... Autrement dit, comment est-ce qu'on
s'assure que ce qu'on met en place quand on
ne sera pas là, parce que vous allez peut-être avoir une autre promotion
ou je ne sais pas quoi, une promotion pour
avoir réussi à mettre tout ça en place comme il faut, mais comment est-ce
qu'on s'assure que, plus tard et avec d'autres personnes peut-être, ça va
continuer d'aller bien?
Parce
que, généralement, ce n'est pas quelqu'un qui arrive, qui dit : Moi, je
décide de faire les choses pas comme il
faut, c'est, à chaque jour, un petit peu plus, à chaque élément, on est
pressés, on n'a pas assez de temps, finalement, par petit morceau. Alors, comment est-ce qu'on peut s'assurer... Je veux
dire, tu sais, si vous me dites : On va faire une révision à toutes les années, oui, mais, tu
sais... Mais le vérificateur, est-ce que c'est votre élément clé, là, pour
faire cette espèce d'assurance que
vous allez faire en sorte que vous allez créer cette culture dans le ministère
qui va prendre place pour longtemps?
M.
Archambault (Fernand) : Je ne dirais pas que le vérificateur, c'est
l'élément clé, mais c'est l'élément déclencheur,
au moins, là. Et je crois que, dans tous les rapports annuels de gestion du
ministère, il va falloir rendre compte des
recommandations du Vérificateur général, où est-ce que c'en en est puis ce
qu'on a fait. Ça, c'est la première chose. Deuxièmement, le vérificateur, il va revenir dans trois ans, dans cinq
ans, voir où est-ce que c'en est rendu, les choses.
M.
Reid :
Mais, votre vérificateur interne?
M.
Archambault (Fernand) : Le vérificateur interne, il fait des rapports
puis il suit la bonne conduite de tout le monde, si je peux appeler ça
comme ça, pour voir si les nouvelles directives sont suivies et y faire
rapport.
M.
Reid : Oui. Donc, pour les prochaines années, c'est un peu
lui votre gardien, de s'assurer que ce que vous mettez en place, que ça
va rester puis ça va rester en bon état?
M. Archambault (Fernand) : Oui,
c'est ça. Oui, exactement.
M.
Reid : O.K. C'était un peu ça, le sens de ma question.
M.
Archambault (Fernand) : O.K.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Dans votre plan d'action,
dans les mesures à portée globale, vous avez ici : «Le personnel qui était affecté à l'application de la
réglementation sur les contrats du MAPAQ, durant la période couverte par le rapport a été renouvelé en
totalité par du personnel expérimenté dans le domaine des contrats.» Qu'est-ce
qui a justifié le renouvellement complet,
là, du personnel? Parce que, des fois, c'est peut-être deux, trois personnes
qu'il y a eu des lacunes ou qui ont été réaffectés ailleurs. Mais là,
c'est marqué, là, très clairement «en totalité».
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Oui. Au moment de la vérification, il y avait
quatre personnes, durant la période, il y avait quatre personnes. Et peut-être que la phrase a été mal rédigée,
là. En fait, qu'est-ce qui est arrivé, c'est qu'il y a une personne qui a pris sa retraite, et les trois
autres ont été mutées dans d'autres fonctions volontairement, là, on n'a pas
eu de mise à pied ou rien de ça. Et on en a
profité pour recruter des gens qu'on peut appeler séniors, là, qui avaient plus
d'expérience puis plus de connaissances au niveau de la gestion contractuelle.
M. Merlini :
Est-ce que c'étaient des gens qui venaient d'autres ministères ou d'autres
organismes à ce moment-là?
M. Archambault
(Fernand) : D'autres ministères, CSPQ, oui.
M. Merlini :
O.K., merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. J'aimerais bien comprendre, parce
qu'on a parlé, à l'intérieur des recommandations, qu'il y avait un niveau 4 qui avait signé
certains contrats. Pourriez-vous nous expliquer les procédures avec les
niveaux, comment ça fonctionne au niveau des responsabilités?
Le
Président (M. Gaudreault) : Si vous permettez, peut-être que
vous pouvez retenir la question parce qu'il reste une vingtaine de
secondes seulement.
M. Bolduc :
Oh! Je reviendrai.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, je propose que, dans le
prochain bloc du gouvernement, M. Archambault et son équipe
pourront répondre, peut-être juste la garder de côté.
Maintenant, on va
aller du côté de l'opposition officielle avec le député de Gaspé.
• (15 h 30) •
M. Lelièvre :
Bonjour, tout le monde. Merci de votre présence. Écoutez, une question
peut-être plus d'ordre général, moi, en
lisant le rapport puis la différente documentation, en écoutant les gens du bureau
du Vérificateur général, la question
que je me pose, avant d'entrer dans des choses plus concrètes, c'est :
Vous, comme nouveau sous-ministre, bon,
vous arrivez dans ce ministère-là, bon, vous avez sûrement travaillé très fort
sur le plan d'action qui a été mis en place, tout ça. Mais quelle est votre compréhension ou votre explication qui
vous vient à l'esprit quant à ce qui s'est passé, là? Parce que, moi, j'aimerais savoir le contexte,
votre évaluation du contexte de ce qui s'est passé de façon globale. Comment
vous expliquez qu'un ministère, quand même,
aussi important que le MAPAQ, même si ce n'est pas le ministère à plus gros budget du gouvernement du Québec, en arrive à
une situation comme ça? Moi, je vous le dis en toute transparence, je
suis un peu surpris de constater ce qui s'est passé dans un ministère comme le
MAPAQ. Donc, j'aimerais que vous m'expliquiez un peu votre perception, là,
comment on a pu en arriver là. Puis est-ce que c'est courant, selon vous, que ça peut se passer ailleurs dans l'ensemble
de la machine gouvernementale? Est-ce
que c'est un problème
ciblé au sein du ministère, du MAPAQ? Peut-être de façon globale,
comment vous appréciez, là, la situation?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Moi,
c'est bien personnel, là, mon évaluation bien, bien personnelle, premièrement, c'est un vieux ministère, et les vieux ministères, des fois,
ont de mauvaises petites choses qui commencent puis ça se maintient, puis ça se poursuit, puis ça se
maintient, puis ça se poursuit — puis,
je veux dire, peut-être pas juste dans le rapport qui nous tient à coeur — les
façons de faire, on ne remet pas en question les vieilles façons de faire, on ne se pose pas de question,
on continue à tout faire pareil. Puis, ça, je pense que ce n'est pas
juste au MAPAQ, là, c'est un peu généralisé dans la fonction publique.
Et aussi,
depuis une dizaine d'années, il ne
faut pas oublier qu'il n'y avait
pas juste au MAPAQ, il y a plusieurs
ministères, il y a eu beaucoup, beaucoup de gestionnaires expérimentés que ça
faisait 10, 15, 20 ans qui étaient là et qui ont quitté pour leur retraite. Et actuellement, là, au MAPAQ et dans d'autres ministères aussi, j'imagine, là, beaucoup de jeunes gestionnaires qui ont moins
d'expérience, moins de formation, j'imagine, là, qui n'ont pas toutes les connaissances puis qui... Puis, je veux dire, quand tu arrives
comme gestionnaire, là, ce n'est pas le premier dossier que tu as sur ton bureau, ça, la gestion
contractuelle, là. Tu sais, il
faudrait peut-être changer ça. Mais c'est des choses qui arrivent par
après.
Là, nous, on
forme tous les gestionnaires, obligatoire. Et tous les nouveaux gestionnaires,
on a un kit qu'on leur donne puis on leur donne une formation
personnalisée quand ils arrivent sur la gestion contractuelle. Mais les jeunes
fonctionnaires, les jeunes gestionnaires, il y en a beaucoup, beaucoup, depuis
10 ans, qui ont moins d'expérience.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Oui. Bon, ce que je comprends, c'est que, bon, vous amenez
des éléments qui peuvent expliquer peut-être
en partie la situation, mais le départ de plusieurs fonctionnaires
expérimentés, au fil du temps, c'est un phénomène qui se retrouve dans plusieurs ministères. Est-ce
que ça veut dire que, selon votre expérience, selon votre connaissance du dossier, c'est quelque chose qui devrait nous
allumer une lumière jaune, puis peut-être jaune orange, à l'effet que ça peut
être un phénomène qui se produit ailleurs
dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental? Parce que le phénomène de la...
M.
Archambault (Fernand) : ...le ministère, peut-être qu'ils ont plus de
formation. Peut-être qu'il y a plus d'encadrement pour les nouveaux
gestionnaires. Je ne sais pas.
M.
Lelièvre : O.K. Donc, pour vous, le fait de l'arrivée massive
d'employés moins expérimentés peut être une des pistes à explorer comme
cause ou comme...
M. Archambault (Fernand) : Puis ce
n'est pas pour mal faire que les gens...
M. Lelièvre : Non, non. Je suis
convaincu. O.K.
Au niveau de
la formation, encore là, dans votre ministère, est-ce que les mesures qui ont
été mises en place... On a vu le plan
d'action. On a vu les différents éléments, là, qui ont été mis en place en
termes d'éléments de formation. Est-ce
que vous pensez que c'est suffisant? Est-ce que vous avez des besoins
supplémentaires? Est-ce que vous voyez d'autres niveaux, au niveau formation,
notamment, mais à d'autres niveaux, là? Vous avez fait un plan d'action,
mais moi, je suis convaincu, un plan d'action, on le fait en fonction des
moyens et des ressources qu'on a. On a tous des contraintes dans la gestion,
qu'importe dans quel domaine.
Donc, est-ce
que vous êtes rassurés à l'effet que le plan d'action va répondre aux besoins
ou vous l'avez fait en fonction
peut-être des ressources disponibles, mais qu'on aurait pu aller plus loin si
on avait eu d'autres ressources? Ou vous êtes confiant, vous, comme
sous-ministre, là, que ça devrait fonctionner avec ça?
M.
Archambault (Fernand) : Moi, je suis très confiant que ça devrait
fonctionner avec ça. Puis on n'a pas regardé, en faisant le plan d'action, on n'a pas regardé au niveau des
ressources, dans le sens on se restreint parce qu'on n'a pas les ressources. Parce que, pour moi, le respect des
recommandations, c'est primordial. Et puis, s'il manque une ou deux,
trois ressources, on va les ajouter.
M. Lelièvre : O.K. Du côté des
montants ou des plafonnements des contrats qui établissent différentes règles applicables, à ma connaissance, c'est pas
mal les mêmes règles qui s'appliquent dans l'ensemble des ministères de la fonction publique. Puis même on les
retrouve dans d'autres organisations parapubliques ou paragouvernementales. Est-ce que ces règles-là, selon vous, sont des
règles qui sont, je dirais, adéquates, qui vous permettent de gérer
efficacement puis de façon efficiente
l'ensemble des attributions de contrats que le MAPAQ ou un autre organisme peut
faire? On parle de 25 000, par
exemple, dans certains cas, 100 000 dans d'autres cas. Est-ce que ces
normes-là, selon vous, c'est correct, c'est
standard, c'est ce qui s'applique partout, puis on ne se pose pas de questions
puis on les applique? Ou vous avez examiné si c'était une embûche ou
facilitant?
M.
Archambault (Fernand) : Je veux dire, je ne sais pas si elles s'appliquent partout, mais c'est des normes
qui sont à peu près
toutes dans le même ordre de grandeur un
peu partout. Je pense que c'est suffisant. Il faut quand même que les gestionnaires fassent leur travail, là. On
ne peut pas tout, tout, tout centraliser puis tous les empêcher de fonctionner,
là. Tu sais, il faut qu'ils soient capables
de gérer leur business puis passer les contrats qu'ils ont besoin, mais à une
certaine limite puis toujours, à l'avenir, avec des avis de la direction
des ressources financières, ce qui n'existait pas avant, là.
M.
Lelièvre : O.K. Vous avez mentionné ça à mon collègue tantôt,
justement, cette phrase-là que, dorénavant, les gestionnaires vont devoir se rapporter à la direction, bon, de la
gestion financière. Est-ce que vous ne croyez pas que ça va peut-être ralentir,
alourdir le système? Parce qu'un gestionnaire, par définition, c'est quelqu'un
qui a des compétences en gestion. Normalement, si on a des compétences
en gestion...
Je regarde le
tableau à la page 3, là, puis, tu sais, c'est relativement simple quand même.
On dit : Approvisionnements,
bon, de zéro à 24 999 $, ça peut être de gré à gré, puis, si c'est 25 000 $
ou plus, c'est appel d'offres public.
Ça fait deux fois que j'entends cette phrase-là, puis ce n'est pas un reproche,
là, on... Mais ça me surprend. Moi, je veux
dire, j'apprends aussi le fonctionnement de l'appareil gouvernemental et toute
sa lourdeur et son immensité en termes de complexité. Mais le fait de prendre les
gestionnaires puis de les obliger à devoir aller chercher une approbation ou
une validation à la direction des
finances ou de l'administration pour l'application d'une norme qui m'apparaît
relativement simple, vous avez cru nécessaire d'aller jusque-là?
M. Archambault
(Fernand) : Bien, le gestionnaire, il n'est pas spécialiste dans tout,
là. C'est ça qu'il faut comprendre,
là : il n'est pas spécialiste dans tout. Lui, là, son «core business», sa
mission, là, ce n'est pas de signer des contrats, là. Il fait toutes sortes... sa mission comme gestionnaire.
Celui qui est gestionnaire du laboratoire, il est gestionnaire du laboratoire : il signe des contrats, là,
mais il ne fait pas ça à journée longue. Tandis que les ressources financières,
eux, ils ont des spécialistes dans les contrats.
Et
ce n'est pas juste à vérifier le montant. Des contrats de personnes
individuelles, en bas de 25 000 $, il y a des règles à suivre, et il faut s'assurer qu'il les
suive, les règles. Ça fait que c'est pour ça qu'on veut qu'il demande l'avis de
la direction des ressources financières. C'est la même chose au niveau des
ressources humaines : avant d'engager quelqu'un, il faut qu'il
demande l'avis des ressources humaines, voir s'il a le poste, s'il est bien
classé, la liste de déclaration d'aptitudes,
son salaire, puis tout ça. Il passe toujours par les ressources humaines. La
même chose pour les ressources financières pour la signature des
contrats.
Le
Président (M. Gaudreault) : Moi, j'aurais une question pour
vous, M. Archambault. Parce que vous dites qu'il y a une culture organisationnelle, peut-être, qui s'est implantée
au ministère du fait que c'est un vieux ministère, entre guillemets, là.
En même temps, vous dites qu'il y a eu des jeunes qui sont arrivés avec
peut-être un peu moins d'expérience. Alors, j'essaie de comprendre la logique
derrière ça.
Pouvez-vous
nous déposer des documents qui démontreraient dans les ressources humaines ce
renouvellement peut-être plus
accéléré qu'ailleurs dans le personnel, autrement dit, entre autres, chez les
gestionnaires? Est-ce que vous avez
avec vous des documents que vous pourriez déposer pour la commission qui nous
permettraient de voir, de constater ce renouvellement accéléré?
M. Archambault
(Fernand) : Je n'ai pas les documents ici, mais on va vous les faire
parvenir.
Le
Président (M. Gaudreault) : O.K. On l'apprécierait puis on va
les faire circuler aux membres. Oui, allez-y.
M.
Archambault (Fernand) : Excusez, juste pour rajouter. Les règles pour
les couvertures de contrats... On a fait parvenir les règles du Conseil du trésor pour signer un contrat, et il y
en a deux pages, là : toutes les règles, tout est là, là. Je n'ai
rien contre les règles, mais ce n'est pas tout le monde qui est spécialiste
dans ça pour...
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Ça met fin au bloc de
l'opposition. On va aller au bloc du gouvernement avec, oui, le député
de Mégantic, qui avait posé une question tout à l'heure.
M. Bolduc :
Oui, sur la hiérarchie puis les procédures d'autorité, comment ça fonctionnait
au MAPAQ?
M. Archambault
(Fernand) : ...directive pour le plan de délégation du pouvoir de
contracter, une nouvelle directive que j'ai signée au mois d'août. Est-ce que
vous l'avez?
M. Bolduc :
Non.
• (15 h 40) •
M. Archambault
(Fernand) : On ne l'a pas? On peut la distribuer. Directeur des
ressources matérielles et immobilières :
jusqu'à 100 000 $. Le directeur général des services à l'organisation
et à la gestion, pouvoir de contracter : il n'y a pas de montant. Le directeur adjoint : jusqu'à
5 000 $ pour les contrats d'approvisionnement, jusqu'à
25 000 $ pour les contrats
de service. Et directeur, contrats d'approvisionnement, 25 000 $,
contrats de service, 100 000 $, contrats avec une personne
physique n'exploitant pas une entreprise individuelle, individu,
50 000 $. Et sous-ministre adjoint, directeur général qui ont des
pouvoirs, pas de montant.
M. Bolduc :
Quand on parlait, dans la vérification d'un niveau 4...
M. Archambault
(Fernand) : Le niveau 4, c'est un directeur.
M. Bolduc :
C'est un directeur. O.K. Merci. Maintenant...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Mégantic.
M. Archambault
(Fernand) : Directeur adjoint. Excusez. Directeur adjoint.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M.
Bolduc : Merci. Quand on regarde l'ensemble des procédures que vous
mettez en place, il y a beaucoup de formation,
O.K., c'est un peu de contrôle, beaucoup de rapports. Est-ce que la formation
vous a démontré qu'il y avait des lacunes évidentes dans la façon de faire?
Puis si oui, comment on est arrivés à ça?
M.
Archambault (Fernand) : Bien, le rapport du Vérificateur général
soulève de grosses lacunes, et la façon de remédier à ça, comme je l'expliquais tout à l'heure, bien, on a donné
des orientations claires, on a changé les directives, on a donné des aide-mémoire. Puis c'est toute de
la formation, ça, en fait, là. On a donné des formations pour les sensibiliser
au respect des règles, puis c'est quoi les
règles, en partant, hein, et les sensibiliser qu'il faut les respecter, puis
demander l'avis à la direction des ressources financières, puis si, dans
le doute, ils consultent avant de signer.
M.
Bolduc : Mais quelle espèce d'élément de contrôle... Comment vous
faites la vérification ou la validation que la formation donne les
résultats escomptés?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : La vérification interne pour la gestion
contractuelle, on a donné un mandat. «Il y a des routines de sélection, de détection des anomalies. En complément à
l'action 1, de nouvelles routines de vérification sont mises en place en vue de détecter des
anomalies plus tôt dans le processus d'octroi de contrats. Ainsi, des analyses
de l'ensemble des contrats octroyés seront
réalisées périodiquement. Elles comprendront l'analyse des montants près des
seuils, des contrats octroyés pour des
besoins similaires, des contrats octroyés à une même firme, des contrats
octroyés à des individus. Pour faire
cette analyse, la direction de vérification interne utilise les informations
suivantes pour chacun des
contrats : numéro de commande, type de contrat. De plus, grâce à la
compilation de ces analyses, le MAPAQ pourrait avoir une meilleure vision de l'ensemble des fournisseurs : nombre
et proportion de contrats octroyés, montants prévus et payés, ainsi que
la proportion sur le total.
«Suivi du
plan d'action de 1 à 10. La vérification interne réalisera également le suivi
de ce plan d'action lors de l'élection du rapport annuel de gestion du
ministère et au cours des années suivantes.
«Évaluation et optimisation en lien avec les
recommandations. Une évaluation de la mise en oeuvre du plan d'action du MAPAQ portant sur la gestion
contractuelle sera réalisée afin de donner un niveau d'assurance de pérennité
des contrôles et d'en faire l'optimisation au besoin.»
Ça fait que
la vérification interne va continuellement analyser et suivre les
recommandations et le plan d'action.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Bolduc : Quelle est la fréquence
des rapports financiers du ministère qui vous est disponible à travers les activités de contrôle de dépenses, etc.? Est-ce
que vous avez des rapports hebdomadaires, mensuels, trois mois? Comment
ça marche?
M.
Archambault (Fernand) : Habituellement, au ministère, on a des
contrats trimestriels, c'est-à-dire le 30 juin, 30 septembre, 31
décembre et la fin de l'année.
M.
Bolduc : Ça veut dire que vous ne pouvez pas savoir ce qui se passe
avant le mois de septembre, juin, juillet, août, là, par exemple, aux trois mois, en termes de dépenses et de
contrats de capitalisation, par exemple, ou de contrats qui sont...
M.
Archambault (Fernand) : Moi, non, pas à mon niveau, non, mais, dans la
machine, dans l'organisation, il y a des gens qui suivent ça, là.
M.
Bolduc : Comment vous vous assurez ou quelle est la mécanique qui fait
qu'un niveau s'assure que les dépenses de chacun des départements lui
sont rapportées si on a des rapports financiers aux trois mois?
M.
Archambault (Fernand) : Mais au niveau de la comptabilité, là,
ressources financières, eux, ils sont là tous les jours, là. Ils ont des rapports continuellement pour savoir le
niveau de dépenses de chacun des départements. C'est tout en crédits, ça. C'est comme un compte de
banque, là : tout le monde sait exactement combien d'argent qu'il y avait
en début d'année et combien d'argent qu'il a
dépensé, combien d'engagements, puis qu'est-ce qu'il lui reste d'ici la fin
de l'année.
M.
Bolduc : Je comprends bien ça, mais il y a combien de niveaux, par
exemple? Si moi, je suis en charge des achats,
par exemple, et que je dépense, je ne sais pas, moi, un contrat d'informatique,
98 000 $, quelle sera l'assurance que mon superviseur est au courant que ce contrat-là a été signé mettons
aujourd'hui? Ça va prendre combien de temps avant que lui ait l'information s'il n'y a pas une communication directe
entre les deux, là? Je vous donne un exemple bien, bien, bien simple,
là. Comment ça marche, ça?
M.
Archambault (Fernand) : Bien, premièrement, un contrat de
98 000 $, il va falloir qu'il justifie que c'est 98 000 $, en bas du 100 000 $,
là, s'il veut juste donner 98 000 $ pour sauver l'appel d'offres
public. Il va falloir qu'il demande
l'avis à la direction des ressources financières. Il va falloir qu'il justifie
que le 98 000 $, c'est correct. Il va falloir qu'il aille en appel d'offres sur invitation.
C'est sûr qu'il va parler à son supérieur, normalement. Théoriquement, il parle
à son supérieur. Il faut qu'il ait respecté
toutes les conditions. Et des rapports contractuels, à tous les mois, on va
avoir la liste. Puis chaque département a ses propres crédits, ses
propres... Ils appellent ça des CR, chaque...
M.
Bolduc : Donc, ce que vous me dites, c'est que pour chaque contrat et
chaque achat qui dépasse mettons, je ne sais pas, moi, 500 $ ou 5 000 $, ce n'est pas important
pour le moment, là... Est-ce qu'il y a un bon d'achat ou une réquisition
qui doit circuler dans la hiérarchie et qui
a un contrôle transversal? C'est-à-dire que ce n'est pas seulement que la ligne
verticale, mais, par exemple, la
vérification ou les finances qui valident et contrôlent les réquisitions avant
l'émission d'un bon d'achat ou d'un contrat.
M.
Archambault (Fernand) : C'est tout le système SAGIR. Tu as le système
de comptabilité du gouvernement, qui s'appelle SAGIR. C'est tous les
bons de commande...
M. Bolduc : Ça marche-tu bien, ça?
M.
Archambault (Fernand) : Au niveau de la comptabilité, je pense que
oui, là. Ça a été implanté voilà il y a cinq, six ans, six, sept ans, ce bout-là de SAGIR. Puis je pense que ça
fonctionne, là. Au début, il y a eu des problèmes, comme de raison, là,
mais, aujourd'hui, je pense que ça fonctionne bien.
M.
Bolduc : O.K. Donc, vous pouvez nous dire aujourd'hui que la procédure
d'appel de réquisition et d'approbation est suivie systématiquement sans
faille depuis cinq, six ans?
M.
Archambault (Fernand) : Je veux dire, la procédure de bons de commande
qui a été rentrée dans SAGIR, la
procédure d'appels d'offres a été rentrée dans SAGIR, mais ça ne veut pas dire
que c'étaient les bonnes personnes qui le faisaient, là. C'est ça, le
problème, là.
M.
Bolduc : O.K. Donc, merci, monsieur, je vous entends très bien, mais
ce que vous me dites là, c'est que la machine,
si on ne lui donne pas d'information, il n'en sortira pas, d'information. Je
suis bien d'accord avec ça. Ça veut dire
que le système n'a pas de robustesse. C'est-à-dire que, si l'employé ne met pas
l'information, personne ne va être au courant.
M. Archambault (Fernand) : Mais il
ne sera pas payé, non plus, là.
M. Bolduc : Ça ne va pas bien.
M. Archambault (Fernand) : Non, mais
le fournisseur ne sera pas payé, là.
M. Bolduc : Oui, mais, si le contrat
a été donné puis il y a des travaux d'exécutés...
M. Archambault (Fernand) : Il faut
que ce soit rentré dans le système.
M.
Bolduc : Comment est-ce que ça se pourrait, ça? Vous signez, là, il y
a quelqu'un, directeur du département quelque
part qui signe un contrat puis que le système n'a pas tenu compte, il n'y a pas
eu d'approbation, il n'y a pas eu de
bon d'achat d'émis, signé par les autorités responsables, appelons-les comme on
voudra, et que ce contrat-là est donné. Parce qu'on a vu des contrats au niveau de la vérification où les
paiements ont commencé avant que le contrat soit donné. Je vous donne cet exemple-là bien précis. Comprenez-vous
ce que je dis, là? Donc, il y a quelque chose dans cette machine-là qui ne fonctionne pas puisque SAGIR,
vous venez de nous dire qu'il a été implanté il y a cinq ou six ans, puis
on parle de documentation ici qui a trois
ans, peut-être quatre ans, donc qui était à l'intérieur des procédures
existantes au MAPAQ. Comprenez-vous
ce que je dis, là? Donc, où sont les failles? Parce qu'on voit ici beaucoup de
formation. Puis est-ce qu'il y a de
la robustesse dans le système? Parce que ces activités-là sont toutes arrivées
sans qu'il semble un contrôle efficace qui soit produit à ce moment-là
dans la machine.
Le
Président (M. Gaudreault) : M. le député, on va rester sur
notre faim, parce que votre temps est écoulé, le bloc du gouvernement.
Alors, on va passer au bloc de la deuxième opposition avec le député de
La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Peut-être juste une petite précision, là. Le système de
comptabilité de SAGIR n'a jamais été
implanté. Ça fait que je ne sais pas avec quel système vous travaillez. Le
module 7 de SAGIR, qui est la comptabilité, ça, ça n'a jamais été
implanté, là. D'ailleurs, ça a sorti en étude de crédits avec le CSPQ.
M. Archambault (Fernand) : Est-ce
que je peux permettre à...
• (15 h 50) •
M.
Caire : Vous êtes
sans doute sur l'ancien système, probablement, que vous parlez, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Genest, oui, allez-y.
M. Genest
(Charles) : Je m'excuse.
Merci. En fait, toute dépense de fonctionnement qui transite par le module PO
puis la gestion des contrats, tout ça est
balancé dans le système du grand livre SAGIR à partir desquels on
s'alimente au niveau de la
dépense puis des suivis budgétaires.
M.
Caire :
Je dois vous dire que ça fait quelques années que je siège à la CAP...
Une voix : Plus fort.
M.
Caire : Encore?
Une voix : Oui.
M.
Caire : Je vous
l'ai dit, c'est le nouveau ton à l'Assemblée nationale.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Caire : Ça fait quelques années que je siège à la CAP et je pense que
c'est la première fois que je lis un rapport de la Vérificatrice générale qui est aussi inquiétant. J'en ai vu, des
erreurs, dans les ministères, des procédures... Mais, dans les façons de faire, je dois dire que ce que
j'ai lu là-dedans, c'est inquiétant, quand on parle de fractionner
des contrats, quand on parle de
démarrer des travaux pour des contrats qui ne sont pas signés, quand on parle,
bon, de tout ce qui est le programme
de crédits de taxes agricoles — on
aura peut-être l'occasion d'en reparler, là, qui est un fiasco
assez épouvantable — c'est
inquiétant.
On dit que l'homme sage apprend de ses erreurs,
et l'homme vraiment sage apprend des erreurs des autres. J'aimerais savoir
quelles sont les erreurs qui ont été commises par votre prédécesseur que vous
allez corriger.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M.
Archambault (Fernand) : Je ne veux pas juger ou... Je ne connais pas
les erreurs que mon prédécesseur ou mes prédécesseurs ont commises, là.
Je ne suis pas ici pour porter des jugements sur le travail de mes
prédécesseurs.
Moi, ça fait 10 mois que je suis en poste,
j'ai eu un rapport de la Vérificatrice générale, et j'ai donné tous les efforts, j'ai donné les orientations, j'ai
mis les efforts. L'équipe a travaillé fort aussi, puis les gestionnaires
reçoivent ces orientations-là correctement. On va faire en sorte pour que ça ne
se reproduise plus à l'avenir. Mais les erreurs, les... Je ne pourrais pas vous
dire, là.
M.
Caire :
O.K. Bien, je vais vous poser une question assez simple. Quand la Vérificatrice
générale nous dit : Le ministère
coupe en deux un contrat de 45 000 $ : 22 500 $ signé
par le ministère, 22 500 $ signé par une entité directement responsable à la même entreprise pour
le même service, donc il y avait clairement une volonté de fractionner le contrat. Vous, quand vous apprenez ça, c'est
quoi, votre réaction, là? Comme nouveau sous-ministre de ce ministère-là, là,
vous vous dites quoi? C'est des erreurs d'inexpérience ou il y avait une
volonté, là, de contourner le règlement?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Personnellement, je ne pense pas ni un ni l'autre, ni une erreur d'inexpérience,
parce que c'étaient des gens d'expérience
qui étaient là, ni une volonté manifeste de contourner la loi ou la réglementation. Je pense que plutôt, ça arrive assez souvent ça, on fait
faire un contrat... Personnellement, ça ne m'est pas arrivé, mais j'ai des connaissances que ça arrive assez souvent, pour faire faire
des contrats, que le contrat est payé par deux entités différentes pour effectuer un travail à un consultant. Peut-être que la façon de faire aurait
dû être un contrat avec deux payeurs
à la place d'avoir deux contrats séparés, là. Probablement, là, ça aurait été
ça. J'imagine que la vérificatrice, elle n'a pas relevé la lacune ou ça n'aurait pas donné l'impression que
c'était pour faire du fractionnement. À l'avenir, on prend acte, puis le ministère, lorsqu'il aura deux
payeurs sur le même contrat, bien on va faire un contrat avec deux payeurs.
M.
Caire : Mais là
j'entends que vous, vous n'êtes pas d'accord avec cette façon de faire là, là.
M.
Archambault (Fernand) : Le fractionnement, non. Je ne suis pas
d'accord avec le fractionnement. Mais je vous dis : Je me pose la question si c'était vraiment voulu pour
être du fractionnement, là, je ne le sais pas. Parce que ça arrive, ça, là, que deux entités donnent un contrat
pour étudier quelque chose qui est important, qui a de l'intérêt pour les
deux entités.
M.
Caire :
Je prends les autres contrats, là, la Vérificatrice générale parle d'une
douzaine de constats qui ont été donnés
à un même fournisseur pour des services similaires, mais qui ont été ramenés à
des prix inférieurs qui permettaient de
passer à l'appel d'offres sur invitation, là. La Vérificatrice générale parle
de fractionnement, là. Et j'ai toute confiance en Mme Leclerc et en son équipe. Si elle parle de fractionnement avec
les vérifications qu'ils ont faites, je pense qu'on peut parler de fractionnement. Donc, moi, ce que
je veux savoir, là, c'est : les gens qui ont fait ça, là, il se passe quoi
à partir de maintenant? Comment on peut s'assurer qu'au MAPAQ, sous
votre gouvernance à vous, du fractionnement, il n'y en aura plus?
M.
Archambault (Fernand) : Bien, je l'ai expliqué tout à l'heure, là, du
fractionnement, il n'y en aura plus parce que les ressources financières vont être consultées puis, actuellement,
les contrats, ils sont beaucoup centralisés. Mais il y
a des choses qui sont relevées aussi, là, que du fractionnement, c'est donner
au même fournisseur. Mais, j'en ai un exemple,
ici, là, la firme Nick Orledge Consultancy en Angleterre, pour des missions
d'exportateurs québécois de produits alimentaires,
quand ils font des missions en Angleterre. Ils ont donné quatre contrats à la
même firme pour quatre missions différentes
ou pour différentes choses. C'est-u du fractionnement? On aurait-u dû aller en
appel d'offres public en Angleterre pour dire : On a besoin d'un
consultant pour aider nos exportateurs lorsqu'ils vont venir? Peut-être.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député
M.
Caire :
C'est parce que la question que je me pose, puis je pense que plusieurs
collègues se posent cette question-là... Il y avait des directives qui étaient
claires, puis même on a salué le fait que le MAPAQ avait émis des directives plus restrictives que d'autres
ministères. Mais ça n'a jamais été suivi. Et ce que vous nous dites, c'est que
oui, mais il y a beaucoup de jeunes
gestionnaires qui sont arrivés en place, puis ce n'est pas tous des
spécialistes du contrat. Je
comprends, mais, tu sais, en même temps, je me dis : L'ignorance de la loi
n'est pas une excuse. Puis, quand on accède à un poste de gestion, je présuppose qu'on a les compétences et les
connaissances pour assumer les charges qui viennent avec. Et, dans le fond, ce que vous nous dites,
c'est : Ce n'était pas le cas. Alors, je vous pose la question
directement. Avez-vous un problème de compétence avec vos gestionnaires?
M.
Archambault (Fernand) : Je ne crois pas que... Non, je n'ai pas de
problème de compétence avec des gestionnaires. C'est peut-être un
problème de formation, mais pas un problème de compétence.
M.
Caire :
On ne joue pas sur les mots un peu, M. Archambault, là?
M. Archambault
(Fernand) : Non.
M.
Caire : Quand un gestionnaire est en place puis qu'il est
habilité à signer des contrats, vous ne pensez pas qu'au minimum
connaître les règles d'attribution de contrats, ça serait un minimum?
M.
Archambault (Fernand) : Oui. C'est pour ça qu'on va leur donner la
formation obligatoire à tout le monde pour rafraîchir leurs
connaissances en octroi de contrats pour suivre les règles correctement.
M.
Caire : Puis, quand vous dites qu'on va donner des
formations de sensibilisation sur le fait de ne pas contourner les
règles, j'essaie de comprendre pourquoi on est obligé de former du monde à
suivre les règles alors qu'on les paie justement pour les appliquer, là.
M.
Archambault (Fernand) : Peut-être pas tellement pour les suivre que
pour les renseigner concernant toutes les règles qu'il y a dans l'octroi
de contrat, là. Il y en a beaucoup.
M.
Caire : Je constate que vous mettez en place beaucoup de
mécanismes de contrôle. Jusqu'à quel point tout ça va alourdir les processus, dans le fond, pour pallier à un manque de
connaissances qui devrait être inhérent à ceux qui sont titulaires d'une charge? Suivez-moi bien. Si
vous êtes gestionnaire, que vous êtes habilité à signer des contrats, vous
me dites vous-même, et vous êtes
d'accord : Je devrais connaître les règles d'attribution de contrat. C'est
un minimum. Je ne devrais pas signer
un contrat sans savoir ce que je signe. Puis, pour pallier à ça, vous
dites : Bien, on va donner de la formation,
on va mettre des règles de contrôle puis... Vous ne pensez pas que de vous
assurer de la compétence des gens et
surtout de leur imputabilité, ce serait une meilleure façon de faire? Si on a
des gestionnaires, on les laisse travailler. Puis, s'ils ne font pas le travail, bien, ils en subiront les
conséquences. Quelles seront les conséquences pour les gestionnaires qui
ne feront pas le travail correctement?
M.
Archambault (Fernand) : On n'est pas rendus encore au niveau des
conséquences s'ils ne font pas le travail correctement. On est plutôt dans le sens de dire : On va leur
donner la formation pour s'assurer qu'ils fassent le travail correctement. Et on a des vérifications internes
qui vont faire des rapports trimestriels pour s'assurer que le travail est fait correctement. Et il ne faut pas oublier non
plus que les lois et les règlements, les directives du Conseil du trésor, ça
change assez souvent, ça, là, là. Exemple, la dernière loi, là, sur le contrôle
des effectifs, ça n'existait pas voilà un an, ça. Et puis là, à chaque contrat, il faut s'assurer que ça ne
remplace pas un... Ça fait que ça change continuellement. Ça fait que
c'est...
M.
Caire : En tout respect, M. Archambault, je pense que ça
fait partie du travail de se tenir à jour, là. C'est vrai. Quand je travaillais en informatique, moi, je peux
vous dire que ça va vite en tabarouette puis... Bien oui. Mais ça faisait
partie du travail de se tenir à jour. Vous avez dit...
Le Président (M.
Gaudreault) : Parlant d'aller vite, votre temps est écoulé.
M.
Caire :
Arrêtez donc, vous!
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, oui. On va retourner au bloc du
gouvernement avec la députée de Bourassa-Sauvé.
• (16 heures) •
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Bonjour. Et merci d'être
là. Je le sais, ce n'est pas un moment facile. Et je dois vous dire comment moi, j'ai réagi quand j'ai lu le rapport.
Vous savez, je suis d'origine italienne,
donc je suis très, très passionnée et très émotive. Et, quand j'ai lu ce
rapport, j'ai commencé à crier, j'étais dans la voiture avec mon mari,
on allait vers Toronto, et j'ai dit : Comment? C'est quoi, c'est quoi?
Nous sommes fiduciaires de l'argent que les citoyens nous donnent à gérer pour
leur compte, et je vois ça et je dis, moi : Qu'est-ce qu'on fait avec? Et,
quand je lisais le rapport, je me
disais : Je suis sûre, ce n'est pas seulement à la MAPAQ que c'est comme
ça, que c'est ailleurs aussi, et il faut que ça change.
Maintenant,
je vous entends et j'ai peur que ça ne change pas vraiment. Et la raison, c'est
la suivante. Vous savez, comme mon collègue a dit tout à l'heure, il y
avait des directives internes qui étaient encore plus...
Une voix : Sévères.
Mme de Santis :
...sévères que la loi. Et je crois bien que ce n'était pas des directives qui
étaient mises quelque part, que, de
temps à autre... Il y avait une formation dans le passé aussi ou c'est quelque
chose qu'on ne connaissait pas?
Mais plus il
y a de papier, moins on met en application ce qu'on retrouve dans les
directives, dans les politiques, etc. On
se cache un peu dans toute la paperasse qui est créée. Il faut changer la
culture, la façon que les gens travaillent. Et ce qui est important,
c'est de choisir les bonnes personnes.
Moi, je me
souviens, quand j'étais à l'école secondaire, j'étais dans un sous-sol avec des
tuyaux d'eau qui... sur nos têtes; et
on était brillants, on a bien réussi parce que ce n'était pas ça qui comptait,
c'étaient les personnes devant nous qui
nous enseignaient. Les personnes qu'on choisit sont importantes. Donc, je
souhaite que les quatre personnes que vous avez remplacées sont les
bonnes personnes. Et ce qui me fait peur, c'est que les personnes qui étaient
là... peut-être quelqu'un devrait vérifier
qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui, que ce n'est pas exactement la même chose
qu'ils faisaient à la MAPAQ.
Une autre chose qui m'a choquée, c'est qu'on
dit : Le sous-ministre est responsable ultimement, mais que ce sous-ministre avant vous ne pouvait pas jouer le
rôle qu'il devait jouer parce qu'il ne recevait pas les renseignements qu'il
aurait dû recevoir. En tant que leader de
quoi que ce soit ou dirigeante, c'est mon obligation de poser des questions si
je ne reçois pas assez d'informations
pour être capable de décider d'une façon ou une autre. Comment vous allez vous
assurer que vous, vous recevez les
renseignements nécessaires pour que vous preniez les bonnes décisions? Et
comment vous allez poser les bonnes questions?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Je suis parfaitement d'accord avec vous,
madame, c'est l'argent des contribuables. Il faut tout le temps se dire : Il y a quelqu'un qui paie de
l'impôt pour cet argent-là. C'est important. Il ne faut pas dilapider puis il faut suivre les règles. Ça, je suis le
premier... et soyez assurée que je vais tout faire mon possible pour donner les
orientations, donner l'information pour
s'assurer que les gens comprennent qu'est-ce qu'ils ont à faire correctement
puis, après ça, faire les contrôles.
Là, on va
avoir une série de rapports qui vont être faite suivant l'octroi des contrats.
On va avoir ici... «Sur une base
trimestrielle, les rapports suivants me seront transmis accompagnés d'une
analyse : la liste des contrats de services conclus de gré à gré
sous le seuil d'appel d'offres public ainsi que les tendances
comparatives — ce
faisant, nous porterons une attention
particulière aux contrats étant les plus à risque de fractionnement; la liste
des contrats conclus de gré à gré
avec une personne physique ainsi que la tendance comparative — nous pourrons notamment suivre de près les
contrats avec les personnes physiques
n'exploitant pas une entreprise, qui doivent demeurer des cas d'exception; la
liste des contrats de services
conclus par appels d'offres ayant fait l'objet d'une dépense
supplémentaire — nous
pourrons ainsi demander au besoin des ajustements aux modalités
d'élaboration des appels d'offres — je vous souligne que, avec la
nouvelle directive, toutes les dépenses
supplémentaires de tout contrat devront m'être soumises pour approbation; la
liste des contrats qu'on conclut non
conformes à la directive ministérielle en matière de gestion
contractuelle — la DRF,
la Direction des ressources
financières, effectuera une validation de tout contrat dont le montant est
supérieur à 1 000 $ quant au
respect des règles énoncées dans la directive interne, le rapport permet de
soulever les éléments moins bien maîtrisés par les différents secteurs et de faire les ajustements nécessaires; la
liste de tous les contrats conclus par le MAPAQ afin d'avoir
régulièrement une vue d'ensemble.» Ça, tous ces rapports-là, c'est trimestriel.
Mme de Santis : O.K. C'est beau. Je vois beaucoup
de rapports qui sont créés, sauf que, très souvent, on les met sur des tablettes, et ils sont oubliés. Alors, une
fois ces rapports sont reçus, qu'est-ce qu'on va faire? Qui les regarde? Est-ce
que vous, vous avez le temps, vous, directement de faire tout ça?
M.
Archambault (Fernand) : Oui,
j'aime la lecture et je vais prendre le temps de lire tout ça, madame, parce que, quand on a un rapport, comme
vous dites, le rapport de la Vérificatrice générale qui fait son travail, je
veux dire, il n'y a pas... en tout cas, moi, là, personnellement, je n'aime pas
ça du tout, puis je ne veux plus en avoir.
Mme de Santis : O.K. Mais donc vous savez aussi que la situation
avec la SEAO, pour moi, ça, c'est très important parce
que j'ai un mandat, en tant
qu'adjointe parlementaire à M.
Coiteux, de gouvernement ouvert. Un gouvernement ouvert, la transparence, c'est très important, les données
ouvertes sont très importantes, le SEAO fait présentement partie du site
données ouvertes.
Maintenant, «garbage in, garbage out»,
on n'accomplit pas notre rôle vraiment, on ne donne pas la transparence quand les renseignements qui sont donnés sont
inexacts, ne sont pas complets ou simplement ne sont pas donnés du tout.
Et c'est la même chose avec tous les
rapports, on reçoit beaucoup de rapports, mais est-ce que les données sont
correctes?
Alors,
comment vous, vous allez vous assurer que les données qu'on donne, soit pour le
SEAO ou dans les rapports, sont correctes?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Je
lis la fiche, là. «Les actions qu'on a mises en place, inscrites à notre plan d'action, s'inscrivent dans la
séquence des gestes qui mèneront à la publication des renseignements sur le
SEAO et portent sur différentes étapes qui
peuvent avoir une incidence sur la justice de celui-ci. Ainsi, au tout de début
de la chaîne, il y a, dans les unités
administratives, des personnes chargées de la saisie des contrats au système
SAGIR, et, à la direction des ressources
financières, des personnes chargées de l'inscription des données sur le SEAO. Nous avons donc édicté des instructions de travail à l'intention des
personnes responsables de la saisie des contrats dans SAGIR et formé des
personnes chargées de l'inscription des données sur le SEAO afin de
rendre uniforme la saisie des informations.
«Afin
de garantir le respect des délais de publication et l'intégralité des données,
nous avons modifié nos pratiques. Ainsi,
dorénavant, la publication sur le SEAO est effectuée dès la
réception du contrat signé à la Direction des ressources financières. Auparavant, cette opération
était effectuée sur une base mensuelle, ce qui augmentait le risque qu'un
contrat puisse être accidentellement omis au moment de la publication.
De plus, la saisie s'effectue maintenant à partir des informations inscrites sur le
contrat original signé plutôt qu'à
partir des informations inscrites dans SAGIR, comme c'était le cas auparavant. Ainsi, nous évitons de reproduire sur SEAO
d'éventuelles erreurs de saisie qui pourraient se retrouver dans SAGIR.» On a donné des instructions de
travail, on a formé les gens. On va les suivre, on va s'assurer que le travail
est fait correctement.
Le
Président (M. Gaudreault) : Si vous permettez, Mme la
députée, on a une demande de question de la part de la Vérificatrice
générale.
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Non, non. Allez-y.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Je ne veux surtout pas enlever du temps à...
Le
Président (M. Gaudreault) : Non, non. Le temps, il va être
réparti également par tous les groupes parlementaires.
Mme Leclerc (Guylaine) : C'est bon. Avec tout ce que vous avez mentionné,
que le vérificateur interne est le gardien...
Et, pour moi, c'est quelque chose que je considère comme important de votre
allocution. Et on sait qu'un gardien, l'aspect indépendance est important.
En ce sens, quel niveau hiérarchique est le vérificateur interne? Et, au niveau
hiérarchique où il est, est-ce que vous
considérez qu'il est suffisamment indépendant pour réaliser son rôle de
gardien?
• (16 h 10) •
M.
Archambault (Fernand) : Je crois qu'il est suffisamment indépendant.
Il relève de Mme Masse, qui est la secrétaire générale du ministère. Ça
fait plusieurs rencontres que j'ai avec M. Simon Côté.
Et
je pourrais vous dire aussi que, depuis que je suis là, moi, j'accorde une
grosse importance à la vérification interne, parce que c'est ça qui va nous
assurer, pas juste dans le rapport du VG actuellement, mais dans tous les
autres aspects du ministère... voir si les instructions puis les
directives qu'on donne sont suivies ou pas.
Ça fait que, le 19
mars dernier, j'ai approuvé une nouvelle politique ministérielle de
vérification interne. J'ai demandé que les
travaux du comité d'évaluation et de vérification interne soient relancés,
parce que ça faisait déjà un bon bout
de temps qu'il n'avait pas siégé. On a siégé au mois de juin. J'ai choisi
d'assurer moi-même la présidence du
comité, contrairement à ce qui
prévalait auparavant. Le comité s'est réuni le 30 juin dernier, et une
prochaine rencontre aura lieu en décembre. Tous les rapports de vérification
sont maintenant présentés au comité, les rapports de vérification
interne sont présentés au comité, les
sous-ministres adjoints viennent au comité, un peu comme moi, je fais aujourd'hui, là, et expliquent le rapport
de vérification interne, et proposent des plans d'action avec échéancier pour
fournir des précisions et surtout
présenter son plan d'action. Bref, je m'implique personnellement dans le
suivi des recommandations de notre vérificateur interne, et puis je
demande à tous les sous-ministres adjoints de donner suite aux recommandations,
puis d'avoir un plan d'action puis un échéancier.
Mme Leclerc
(Guylaine) : Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Ça va? Mais gênez-vous pas, hein, quand vous voulez intervenir. Comme
vous voyez, c'est un des rares
pouvoirs du président, j'arrête le temps. Alors, c'est pour ça, je
tiens à mon poste, parce que je me sens très près de Dieu. J'arrête le
temps, puis, comme ça, il n'y a pas de perte de temps, puis on va repartir ça.
Donc, on continue
avec Mme la députée.
Mme de Santis : Merci
beaucoup pour la question,
parce que c'était une des questions que j'avais sur ma
liste, l'indépendance de...
Une
voix : ...affaires internes.
Mme
de Santis :
Je ne sais pas... «Anyway», on va laisser ça de côté pour
l'instant, je veux retourner un instant à le SEAO. D'après votre plan
d'action, vous indiquez :
«Vérifier, à l'aide d'un tableau de bord, le respect des délais prescrits
de tout contrat publié sur le SEAO.»
Est-ce que vous avez
ce tableau de bord? Ici, c'est indiqué que c'est en vigueur depuis le
1er juillet 2015.
M. Archambault
(Fernand) : ...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M. Archambault
(Fernand) : Excusez.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M. Archambault
(Fernand) : Excusez. J'ai un exemple, madame, mais je n'ai pas le
vrai, là.
Mme de Santis :
Est-ce que vous pouvez nous envoyer une copie du tableau de bord...
M. Archambault
(Fernand) : Oui, oui, oui, certainement. Oui.
Mme de Santis :
...parce que ça va me donner une idée de comment tout ça fonctionne.
Le
Président (M. Gaudreault) : Il reste une dizaine de secondes.
On peut peut-être attendre au prochain bloc si vous voulez.
On retourne du côté
de l'opposition officielle, le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Oui, merci. J'aimerais revenir à la question du tableau de
bord. Je trouve ça intéressant, là, on est dans un moyen concret et palpable. Est-ce que c'est un outil qui existe
depuis longtemps au ministère, le tableau de bord, ou est-ce que c'est
une nouvelle version ou une nouvelle implantation?
M.
Archambault (Fernand) : Nouvelle action, nouveau moyen pour contrôler,
pour s'assurer, en fait, que les informations qui sont envoyées,
inscrites au SEAO sont faites dans les délais et correctement.
M.
Lelièvre : O.K. Juste question de curiosité, est-ce que c'est un
tableau de bord qui a été réalisé à partir d'un modèle existant dans un autre ministère ou c'est vous qui l'avez
élaboré? C'est une innovation, là, quelque chose de très novateur ou
c'est quelque chose qui existe ailleurs, puis on a adapté au sein du MAPAQ?
M. Archambault
(Fernand) : On l'a élaboré nous-mêmes.
M. Lelièvre :
Vous l'avez élaboré. O.K., merci.
Du
côté de SEAO, on sait que, bon, c'est le service d'appels d'offres
gouvernementales, qu'on appelle, et puis beaucoup d'organismes, même non
gouvernementaux, sont plutôt dans l'obligation d'utiliser ce système-là. Ça
fait quand même plusieurs années.
Est-ce
que, d'après votre expérience puis après, je présume, avoir consulté votre
équipe, est-ce que c'est quelque chose
qui... Bon, là, j'ai vu qu'il y avait, entre autres dans le tableau de bord,
mais ailleurs dans votre plan d'action, des éléments concrets pour s'assurer que les exigences de publication sur
SEAO soient respectées. J'aimerais que vous me parliez un petit peu de... présentiez, c'est-à-dire, ces exigences-là.
Puis, encore là, je suis très transparent, là, ça existe depuis longtemps, ce système-là, c'est très
répandu. Puis comment, d'après votre... Vous êtes quand même arrivé tout
récemment au ministère, mais, d'après les
informations que vous avez sûrement recueillies, pourquoi est-ce qu'on n'a
pas utilisé comme il se devait ce
système-là, qui est relativement simple, là? On parle de transmettre des
informations. Puis même les très
petites municipalités avec du personnel à temps partiel utilisent ce
système-là, puis, à ma connaissance, ils l'utilisent, là. Donc j'essaie
de comprendre, là, pourquoi c'était... Est-ce que c'était ignoré? Ce n'était
pas assez connu? J'essaie de comprendre, là,
parce que c'est surprenant, là, qu'un appareil gouvernemental comme un
ministère, comme le MAPAQ, tu sais,
passe outre cette exigence-là, qui est répandue quasiment partout dans la
société au niveau public et parapublic.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Je suis d'accord avec vous. Je suis d'accord
avec vous, ça fait longtemps que ça existe. Ça devrait bien fonctionner,
les gens devraient savoir comment faire ça, comment inscrire ça. Ce n'est pas compliqué, comme vous dites, je ne le sais pas
pourquoi que ce n'était pas plus suivi puis que les gens ne prenaient pas ça
à coeur ou ne faisaient pas ça correctement. Je ne le sais pas. Bien là, on va
s'assurer que ça va être fait correctement.
M. Lelièvre : O.K. Mais dans...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Lelièvre : Merci. Avant d'en arriver à implanter des mesures comme le
tableau de bord, des mesures comme celles que vous présentez dans le
plan d'action, je présume qu'il y a eu une cueillette d'information, il y a eu
des consultations, il y a eu différentes
personnes dans l'organisation qui ont été consultées, puis vous avez arrivé à la
conclusion : Bon, ça nous prend
un tableau de bord, ça va être facilitant, voici le plan d'action qu'on met de
l'avant pour répondre aux attentes de
la Vérificatrice générale. Mais à l'interne, moi, ça me chicote, là, parce que
je suis un gestionnaire aussi de formation
avant d'arriver en politique, là, puis quels sont les éléments qui ont sorti
dans le ministère pour expliquer, là, que finalement tout ne se faisait
pas comme ça aurait dû se faire? Puis je ne cherche pas des coupables, là, puis
des... L'amélioration, c'est un processus
continu dans toute organisation, là. Mais, encore là, ça me surprend, là, de
voir qu'un outil aussi conventionnel et aussi connu que le système
d'appel d'offres gouvernemental, là, ne soit pas respecté, là. Est-ce que c'est trop compliqué, selon eux? Est-ce
que, bon, regarde, personne ne nous a obligés à le faire ou c'est toujours
comme ça qu'on l'a fait ici? Tu sais, moi,
c'est ça qui me chicote, là. Je cherche des solutions pour essayer de faire
notre rôle, d'assumer notre rôle comme commission.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Je ne le sais pas. Le rapport du vérificateur
a été déposé au mois de mai, on est au
mois de septembre, il y a eu l'été, on ne s'est pas attardés, je ne vous dis
pas qu'on n'aurait pas, peut-être, dû le faire, mais on ne s'est pas attardés... puis je ne l'ai pas demandé,
personnellement, je n'ai pas demandé les questions que vous posez. Peut-être qu'on fera ça dans un deuxième
temps, mais, pour moi, l'important, c'était de se mettre à l'ordre et que, à
l'avenir, ce soit fait correctement. Moi, les raisons pour quoi que la
technicienne dépassait les délais, c'est peut-être intéressant de connaître les raisons pour des choses, mais ça, je
trouve que c'est tellement technique
et tellement simple à faire que la
personne, elle doit le faire. C'est ça, son travail, qu'elle le fasse. Je vous
dis, ce n'est pas négociable, là. Les raisons qu'elle pourrait amener ne
tiendraient pas.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Lelièvre : O.K. Merci. C'est
beau.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste...
M. Lelièvre : Un peu de temps?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, il vous en reste pas mal.
M.
Lelièvre : O.K. Dans ce que je comprends de votre réponse, donc, vous,
vous êtes confiant, comme nouveau sous-ministre...
puis je ne doute pas de votre bonne foi puis de votre détermination, mais vous
êtes conscient qu'à partir du moment
où est-ce qu'on soulève une problématique vous, vous émettez, bon, une
directive dans la boîte puis vous dites : À partir d'aujourd'hui, voici ce que vous devez faire, puis ça va se
faire. Parce que les causes, ce n'est pas trop important, savoir ce que les gens auraient pu amener comme
éléments, peut-être, explicatifs, en partie, sans justifier, ça aurait pu
expliquer... Vous ne les avez pas, mais vous appliquez des mesures puis vous
êtes confiant que ça va tout régler.
M.
Archambault (Fernand) : Ça dépend du niveau de manquement, là. Pour
les délais au SEAO puis avoir les bonnes informations, c'est tellement
de base que, quelle que soit la raison pour quoi c'est faire que ce n'était pas
fait correctement avant, ce n'est pas
valable. Je veux dire, je ne veux pas les savoir, elles ne seront pas valables.
Mais, je veux dire, qu'ils le fassent
correctement, puis c'est ça, le travail. Je veux dire, c'est ça, là, c'est plus
problématique, des fois, dans des...
pourquoi qu'ils ont fait ça. Quand on parlait tout à l'heure de fractionnement,
ça, des fois, c'est plus discutable. Il peut y avoir plusieurs points de
vue. Mais une chose technique comme ça, là, moi, je n'ai pas de...
M.
Lelièvre : Je peux comprendre votre réponse dans le cas du service d'appel
d'offres informatisé du gouvernement.
Mais, dans l'ensemble des autres recommandations, est-ce que, comme nouveau
sous-ministre, vous avez fait cette
cueillette de données là, cette recherche-là, cette consultation auprès des
gens qui sont dans l'organisation depuis plus longtemps que vous pour savoir pourquoi il y a eu autant, disons,
de manquements, là, à différents niveaux, certains plus mineurs, d'autres plus majeurs, beaucoup plus
majeurs? Est-ce que cette vérification-là a été faite dans le but de nous
amener au plan d'action que vous nous
proposez? Moi, ma préoccupation, c'est de m'assurer qu'au-delà de la demande
de la Vérificatrice générale, qui vous
demande des interventions... comme organisation, vous en soumettez, mais est-ce
que ce sont les bonnes? Est-ce que ça va
être efficace? Moi, c'est ça, ma préoccupation comme membre de la commission
ici. Donc, j'aimerais savoir, pour arriver à nous recommander ce plan
d'action là, quelle méthode avez-vous utilisée pour identifier les causes puis,
par la suite, identifier des bonnes pistes d'action?
• (16 h 20) •
M.
Archambault (Fernand) : Les causes sont très variables, je pense. Chaque cas est particulier.
Et puis, comme je disais, ça ne fait seulement que trois mois qu'on a eu le
rapport, il y a eu l'été, puis on a travaillé fort sur le plan d'action pour s'orienter vers l'avenir. Le passé, il y a
peut-être des... comme je disais, là, les fractionnements de contrats, c'est
tout le temps plus ou
moins discutable, là, ce point-là. Mais il y a beaucoup de choses que
Mme la vérificatrice a soulevées que
c'est n'est pas discutable, là. Tu sais, les bonnes informations données au
Conseil du trésor, je veux dire, ce n'est pas discutable, ça, là, là. Je ne veux pas savoir pourquoi ils n'ont pas
envoyé les bonnes, là. Je veux qu'ils envoient les bonnes.
M. Lelièvre : Parfait. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Lelièvre : Je suis d'accord avec votre conclusion dans le sens que les
règles sont là pour être respectées, puis je ne veux pas que mon interprétation... mon interrogation soit perçue
comme une façon d'essayer d'expliquer les choses. Ce n'est pas ça, là. Moi, je ne veux pas
déresponsabiliser les gestes qui ont été posés ou tenter de les légitimer. Ce
n'est pas ça, mon intention. C'est de
voir, il y a eu des gestes qui ont été posés, on ne peut pas les nier. Il y a
sûrement eu des raisons qui nous ont amenés dans cette situation-là
malheureuse. Maintenant, je veux m'assurer qu'on a identifié ces motifs-là pour appliquer le bon remède, hein.
Chaque maux mérite son remède, donc c'est, ça, ma préoccupation, là. Mais
je vous remercie, ça répond à mes questions pour le moment.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va?
M. Lelièvre : Oui. Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, nous retournons du
côté du gouvernement avec le député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Écoutez, j'aimerais parler un peu de ce que vous
appelez, dans votre plan, la formation obligatoire. Et, comme cadre, je
voudrais dire que je ne partage pas nécessairement les inquiétudes de mon collègue de La Peltrie concernant la formation
parce que, la formation, c'est ce qu'on enseigne dans les facultés d'administration, que j'ai enseignée moi-même
longtemps. C'est considéré par la plupart des chercheurs comme étant le moyen privilégié de contrôle dans les processus
qui impliquent des professionnels ou des gestionnaires parce que c'est un
contrôle qui est internalisé. On met en place, par la formation, des contrôles
qui sont internalisés dans le cerveau des personnes plutôt que des contrôles qui sont mis sur une feuille de
papier ou des contrôles qui sont surveillés par d'autres. Et les professionnels, en général, et les
gestionnaires n'aiment pas bien, bien les contrôles de quelqu'un sur son épaule.
Puis on voit d'ailleurs que dans les ordres
professionnels, qu'est-ce qu'on fait, le moyen de contrôle numéro un, c'est une
formation qui est de base, bien sûr, souvent
à l'université, mais, ensuite, une formation obligatoire. Ça va être un peu le
sens de ma question tantôt.
Alors, j'aimerais avant, peut-être, juste passer
quatre points que j'ai trouvés, puis il y en a d'autres aussi, où vous parlez de formation, et c'est
toujours la formation obligatoire. Et j'aimerais savoir, tantôt, quand je vais
vous laisser la parole quand j'aurai fini, qu'est-ce que c'est la formation
obligatoire. C'est-u initial? C'est-u une formation continue? Est-ce qu'il y a de la formation continue là-dedans? Et
j'aimerais que vous m'expliquiez un peu parce que, pour moi, avec ce que vous avez dit surtout tantôt, c'est
qu'il y a des choses qu'on apprend ou qu'on ne sait pas et qu'il faut apprendre, et il y a des choses
qu'on ne sait pas parce que ça change puis qu'on ne l'a pas appris que ça
changeait.
Alors, juste
pour mettre les idées en place, là, la recommandation 4, une action que vous
proposez, l'action n° 6, c'est,
et je lis : «Dans le cadre de la formation obligatoire, outiller les
gestionnaires afin de déterminer correctement le statut d'une personne physique exploitant ou non une entreprise et
d'appliquer la réglementation applicable.» Ça veut dire que ce n'est pas
si facile que ça puisqu'il faut les former pour le faire. Bon.
Le numéro 11,
qui répond à la recommandation 5 : «Dans le cadre de la formation
obligatoire — toujours
la même chose — outiller les gestionnaires aux différents
modes de sollicitation possibles : gré à gré, appels d'offres sur
invitation et publics, et rappeler que le recours à l'appel d'offres
doit être privilégié.» Un petit peu plus loin, pour répondre à la recommandation 7 de la vérificatrice, à l'action
22, vous dites : «Dans le cadre de formations obligatoires, sensibiliser
les gestionnaires à l'effet que les
modifications aux contrats soient traitées comme l'exige la réglementation afin
qu'elles soient autorisées et
déclarées adéquatement.» Donc, c'est une formation qui, ici, vise une
sensibilisation du gestionnaire, donc que, dans sa tête, il y ait
quelque chose qui soit là, quand il voit passer quelque chose, qu'il soit
sensibilisé à ça.
25, qui
répond à la recommandation 8 : «Dans le cadre de la formation obligatoire,
rappeler aux gestionnaires leur obligation de mettre en place les moyens
nécessaires à l'effet que...» Bon, il y a trois éléments : le paiement des
factures doit respecter les termes du contrat, période, travaux, etc. Des
choses dont on a parlé tantôt, il y en a encore quelques-unes que je saute. Parce que ma question, c'est : Moi,
pour ma part, il me semble que vous avez mis là des actions qui sont tout à fait adéquates par rapport à ce
que vous avez décrit comme problèmes depuis tantôt pour les éléments dont on
parle en tout cas. Et, par contre, qu'est-ce que ça veut dire, là, cette
formation-là? Ça dépend quand est-ce, et où et comment elle est appliquée. Puis comment est-ce qu'elle se complète dans
le temps quand il y a des changements? Parce que le changement, autrement dit, de la formation, ça veut dire que,
quand il y a un changement, on s'assure que les gens comprennent le changement qui est arrivé, donc le
mettent en application. Et souvent on sait bien qu'envoyer un petit papier qui dit qu'il y a eu tel changement, bien,
on le fait tous, hein, on en reçoit, nous aussi, beaucoup, on met la feuille
au... quand on n'a pas le temps de le lire,
on la met sur le coin du bureau, puis on dit : Je vais la lire aussitôt que j'ai le temps
de la lire. Des fois, on n'a pas le temps avant un mois, hein, et donc...
Une voix : Ou jamais.
M.
Reid : Ou jamais. Donc, et la formation, c'est clairement
une obligation d'apprendre. Et alors comment vous vous y prenez? Qu'est-ce que c'est que la
formation obligatoire? Et est-ce que c'est une formation initiale? Je comprends
qu'il y a des jeunes, qu'il y a des moins
jeunes, il y a des gens qui viennent d'ailleurs qui ne connaissent pas
nécessairement les processus. Mais
qu'est-ce que c'est que vous... Dans votre plan d'action, qui est réalisé, là,
ces éléments sont, je pense, tous les quatre considérés comme
réalisés... non, pas le 6 ni le 10. En tout cas, il y en a deux sur quatre qui
sont considérés comme réalisés, qu'est-ce que c'est, la formation
obligatoire dans laquelle vous mettez ces éléments-là, qui m'apparaissent, par ailleurs, extrêmement importants pour le
contrôle des processus dans lesquels ces professionnels-là et ces
gestionnaires-là sont impliqués?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Oui.
Premièrement, suite au rapport de Mme la vérificatrice, on a
envoyé des directives, on a changé
des directives, on a modifié des directives, on a envoyé des aide-mémoire,
on a envoyé des guides à tous les gestionnaires,
et, ensuite de ça, on les a convoqués par le comité de gestion de chaque
sous-ministériat à une formation obligatoire pour tous les
gestionnaires. Cette formation-là, je veux dire, elle couvre toute la gestion
contractuelle et...
M.
Reid : Ça prend
quelle forme en termes de temps puis de place...
M.
Archambault (Fernand) : En
forme de temps, ça prend deux heures : la présentation de l'équipe de
gestion contractuelle à la Direction des ressources financières,
présentation du cadre réglementaire sur les contrats, rôles et responsabilités des divers intervenants, nouvelles
mesures découlant du rapport du Vérificateur général, plan de délégation
du pouvoir de contracter, cadre de reddition
de comptes pour les autorités du MAPAQ, mise en place de procédures pour
mieux encadrer la gestion...
M.
Reid : Donc, vous
passez... sur une période de deux heures, vous faites le tour de ces
questions-là.
M. Archambault (Fernand) : Oui.
M.
Reid : Et
maintenant l'autre partie de ma question, qui, moi, me tient à coeur, c'est la
formation continue. Autrement dit, là, vous
venez de le faire, mais est-ce que vous allez vous assurer qu'effectivement...
Parce que ça revient un peu à ce que
j'ai dit à ma première question. Est-ce que, dans trois ans, dans quatre ans,
bien, puisqu'on n'a pas donné de formation, admettons que c'est ce qu'on
fasse, bien, que finalement, tranquillement, ça dérive, là?
M.
Archambault (Fernand) : Dans un premier temps, on va donner la
formation à tous les gestionnaires en place. Actuellement, j'ai une, deux, trois formations de données et il en reste
trois autres à donner d'ici à Noël. Tous les nouveaux gestionnaires ont un kit de jeune gestionnaire,
là, pour savoir qu'est-ce que c'est. On n'a pas discuté de formation continue
plus tard, mais c'est sûr qu'on va regarder
ça, là. Surtout quand il y a des changements majeurs comme la loi sur le
contrôle des effectifs, là, quand qu'une chose comme ça arrive, ça prend
de la formation.
M.
Reid : Moi,
j'aurais une demande à faire, M. le Président, si c'est possible. J'aimerais ça
que, d'ici Noël, mettons, vous envoyiez à la
commission, peut-être, une petite note pour dire qu'est-ce que vous avez prévu
de faire pour vous assurer qu'effectivement on n'aura pas une dérive due
au fait qu'on oublie la formation par la suite.
M. Archambault (Fernand) : D'accord.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député, c'est très bien, mais on pourra aussi l'envisager pendant les
recommandations.
M.
Reid : On pourra
voir. Oui, d'accord. Je vais faire une proposition à...
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est ça. Vous annoncez vos couleurs en vue de notre travail à huis clos.
M.
Reid : Parce que la
commission va vous écrire une lettre par la suite.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est ça.
M.
Reid : Vous avez
raison. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Qui d'autre du côté du gouvernement? M. le député de La Prairie.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. Dans votre document que vous nous avez
présenté, vous affichez un taux de
réalisation de 73 % de vos mesures, de vos actions ciblées face aux
recommandations de la Vérificatrice générale. Et vous avez soulevé tantôt que le rapport date du mois de mai et qu'on
est rendus seulement qu'au mois de septembre, donc ça fait trois mois. Et il y a des choses qui sont réalisées, qui
ont été mises en place. Je vois, dans le détail du plan d'action,
par exemple, l'action 28, réalisée en octobre 2014. Le taux de réalisation
de 73 % prend-u compte de ça ou juste dans les trois derniers mois?
M. Archambault (Fernand) : C'est sur
l'ensemble du plan.
M.
Merlini : C'est sur l'ensemble du plan. À ce moment-là, dans trois mois,
quel effet a eu, en termes de transformation à l'intérieur... Parce que ma collègue faisait référence à un changement
de culture, et vous avez évoqué des nouvelles façons de faire que vous
souhaitez implanter. Quelle a été la réaction du personnel à l'intérieur de...
sous votre gouverne, présentement, en dedans de trois mois?
M.
Archambault (Fernand) : Ça ne touche pas le personnel comme tel. Ça
touche surtout les gestionnaires, et les gestionnaires, je pense que... en tout cas, les échos que moi, personnellement,
j'ai eus, c'est que les gens sont d'accord et trouvent que c'est correct
et trouvent que ça aurait dû être fait avant, là.
M. Merlini : Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
D'autres questions?
Une voix : Ça va pour le
moment.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va?
Une voix : Je vais poser une
question après.
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, O.K. Alors, nous retournons à la deuxième opposition
avec le député de
La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. M. Archambault, on va parler, si vous voulez bien, là, de
ce qui aurait pu être le système de programme de crédit de taxes
foncières agricoles, qui n'est pas un fleuron, là, on va s'entendre là-dessus, je pense.
La Vérificatrice générale nous dit que c'est 3,8 millions qui ont été
dépensés dans le cadre de ce projet-là. Est-ce que vous confirmez ce
chiffre-là?
M. Archambault (Fernand) : Non, ce
n'est pas 3,8 millions, c'est 5,37 millions.
M.
Caire : Qui ont été
dépensés?
M. Archambault (Fernand) : Payés.
M.
Caire :
Puis vous le ventilez comment? Parce que ce que vous me dites, là, c'est que
c'est encore pire que ce que la Vérificatrice générale nous a donné
comme information.
M.
Archambault (Fernand) : La vérificatrice, par exemple, la
vérificatrice, je pense qu'elle parlait des trois contrats. Elle ne
parlait pas des coûts engendrés par le projet globalement.
M.
Caire : O.K. Vous
le ventilez comment, le 5,3 millions?
M. Archambault (Fernand) : 5,3 millions,
j'ai les compagnies, là...
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, si vous avez un document, on
peut peut-être le déposer aussi, je ne sais pas si...
M.
Archambault (Fernand) : Oui, on a le document avec... On va vous
passer l'historique du dossier, puis il y a des montants dans ça qui vont expliquer toute la chose pour les trois
contrats et on a aussi une comparaison qu'on va vous distribuer entre qu'est-ce qui a été déclaré au
tableau de bord du Conseil du trésor, puis les montants exacts revérifiés,
puis rerevérifiés.
M.
Caire : Si vous
voulez y aller, parce que je ne pense pas que Dieu ait arrêté le temps dans mon
cas...
Le Président (M. Gaudreault) :
Dans le cas de la deuxième opposition, le temps file.
M. Carrière : Oui, c'est ça.
Une voix : Ça m'inquiète pas.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors?
M.
Caire : Bien, allez-y, vous le ventilez comment, le
5,3 millions? C'est parce que moi, j'avais l'impression...
Le Président (M.
Gaudreault) : Le temps qu'on ait les documents, là, oui.
M.
Caire : En fait, vous le ventilez comment, puis, dans votre
ventilation, ce serait gentil de préciser ce qui est des montants imputables aux ressources internes puis
ceux qui sont des montants imputables aux ressources externes. Puis, si
évidemment c'est imputable exclusivement aux ressources externes, bien, ça
règle la question.
M.
Archambault (Fernand) : Il y a eu deux grandes sortes de contrats qui
ont été utilisés dans ce projet-là, là, des contrats spécifiques strictement pour l'architecture, le
développement, le pilotage, puis tout ça. Il y en a pour... là, je n'ai
pas le total ici, là, ce n'est pas...
M.
Caire :
Bien, là, le premier...
M. Archambault
(Fernand) : Le premier, là...
M.
Caire :
2 397 000 $. Puis ça, c'est un contrat d'architecture?
M. Archambault
(Fernand) : Non. Non. Non.
M.
Caire :
...ce document-là.
M. Archambault
(Fernand) : Si vous voulez, on pourrait passer à travers l'historique
qui ferait le fil de... L'historique, vous...
Une voix :
C'est cette feuille-là?
M.
Archambault (Fernand) : C'est cette feuille-là, oui. En février 2011,
le MAPAQ a signé un contrat; ça, c'est les
trois contrats visés par la Vérificatrice générale. Le premier contrat, le
contrat initial, le 248 000 $, avenant de 63 000 $ le 11 juin, c'était pour le dossier d'affaires
initial qui n'était plus requis par le Secrétariat du Conseil du trésor, qu'on
a payé quand même, puis le montant total déboursé de ce contrat, c'est
311 000 $. C'était pour un dossier de présentation stratégique
destiné au Conseil du trésor.
M.
Caire :
Ça, c'était pour l'analyse préliminaire?
M.
Archambault (Fernand) : Oui. En juin 2011, on a transmis le dossier de
présentation stratégique au Conseil du
trésor, demande d'autorisation pour la phase architecture. Le 14 octobre 2011,
contrat de gré à gré à CGI de 75 000 $ pour débuter les travaux d'architecture. Ces travaux sont destinés à
être poursuivis par le fournisseur remportant l'appel d'offres du
deuxième contrat. Aucune dépense n'a été attribuée à ce contrat.
En novembre 2011, 1er novembre, autorisation du
Conseil du trésor pour la réalisation d'architecture, 536 000 $.
Le 7 novembre, le MAPAQ, suite à un appel
d'offres public, attribue le deuxième contrat visé par le vérificateur.
Mandat : architecture et
réalisation, développement et implantation, pilotage et gestion du changement.
Valeur du contrat : 5,2 millions.
Septembre
2012, fin des travaux d'architecture. 20 septembre, signature de l'avenant,
367 000 $, réévaluation des
besoins au deuxième contrat. 1er octobre 2012, le MAPAQ, suite à un appel
d'offres public, attribue le troisième contrat visé par le vérificateur. Mandat :
pilotage et gestion du changement. Novembre 2012, demande d'autorisation au Conseil du trésor pour la phase
réalisation, développement et implantation, pilotage, gestion du changement.
Décembre 2012, autorisation du Conseil du trésor. Janvier 2013, début des travaux de la phase de réalisation. Mars 2013,
le fournisseur refuse de poursuivre
les travaux en mode forfaitaire. Le troisième contrat visé par le VG est
utilisé pour d'autres activités en
appui aux opérations du Programme de remboursement de taxes foncières. Il y avait
eu une modification de règlement à ce moment-là. Montant total
déboursé pour ce contrat : 317 000 $. Fin du contrat le
30 avril 2015.
À
l'endos, vous avez le début d'une réflexion, en avril 2013, du MAPAQ visant à
atténuer les impacts de la forte augmentation des valeurs foncières.
16 avril, suspension des travaux informatiques...
Le Président (M.
Gaudreault) : Je m'excuse, monsieur. C'est juste pour vous
dire, c'est parce qu'il reste quatre minutes
dans ce bloc-là. Je ne sais pas si vous voulez procéder à toute la lecture du
document ou si vous voulez...
M.
Caire :
Bien, en fait, O.K., non, non, non... Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Gaudreault) : Parce que je veux juste être sûr...
Je veux vraiment que vous maximisiez votre temps, là.
M.
Caire :
Oui, parce qu'effectivement tout le monde est capable de lire le document, mais
il y a déjà des choses qui ont capté
mon attention. Premièrement, ces montants-là, ce que je comprends, c'est que le
5,3 millions, c'est en ressources...
M.
Archambault (Fernand) : Ce n'est pas 5,3, c'est 5,037.
M.
Caire :
5,037, merci de me corriger. Donc, le 5 millions, si vous me permettez
d'arrondir, ça, c'est en ressources externes exclusivement?
M. Archambault
(Fernand) : Internes aussi.
M.
Caire :
Internes aussi.
M. Archambault
(Fernand) : Oui.
M.
Caire : Est-ce qu'il serait possible éventuellement de me
ventiler quelle est la portion qui est allée en ressources externes puis quelle est la portion qui est allée
en ressources internes? Éventuellement, là, M. le sous-ministre, vous n'êtes
pas obligé de me donner ça aujourd'hui, là.
M. Archambault
(Fernand) : J'ai ça ici. 429 186,86 $ pour les ressources
internes.
M.
Caire :
429 000 $. Sur la durée du projet défini dans l'historique ici?
M.
Archambault (Fernand) : Sur tout, oui, qu'est-ce qui a été comptabilisé
pour ce projet-là durant toute la période.
M.
Caire : Parfait. L'autre question que j'ai, M. le
sous-ministre, c'est que la Vérificatrice générale nous dit : Le
dossier d'architecture n'a pas été complété. Il a été avancé, il a été entamé,
mais il n'a pas été complété. Là, je comprends
que vous avez des autorisations pour la réalisation du projet, mais vous avez
un dossier d'architecture qui n'est pas complété. Est-ce que cette
information-là est exacte, ou votre dossier d'architecture, il est complété,
là?
M.
Archambault (Fernand) : Je ne pourrais pas vous dire, là. Moi, c'est
les informations que j'ai ici, puis c'est indiqué qu'en septembre 2012
c'est «Fin des travaux d'architecture». J'imagine qu'elle était complétée, là.
M.
Caire :
Bien, j'imagine aussi. Bien, j'essaie de comprendre, là, l'espèce de...
M.
Archambault (Fernand) : C'est parce qu'il y a eu beaucoup de
changements, comme souvent dans les projets informatiques. Ils ont changé les besoins, ils ont changé les besoins
d'affaires, ils ont modifié des choses, puis là peut-être que
l'architecture a dû être modifiée aussi, là.
M.
Caire : Quand vous dites que le fournisseur refuse de
poursuivre ses travaux en mode forfaitaire, là j'essaie de comprendre ce qui s'est passé, là. Je veux
dire, il y a un contrat qui a été signé, on respecte le contrat, on ne respecte
pas le contrat, là. Qu'est-ce qui s'est passé avec le fournisseur, là? Faut-u
comprendre que...
M.
Archambault (Fernand) : Ils ont changé les besoins, ils ont eu des
modifications au niveau de la portée du projet, puis...
M.
Caire :
«Ils» étant...
M. Archambault
(Fernand) : Je ne le sais pas, je n'étais pas là, là. Mais j'en...
M.
Caire :
Le MAPAQ?
M.
Archambault (Fernand) : ...j'en déduis, oui, que le MAPAQ a eu des
modifications sur la portée du projet et que le fournisseur lui a
dit : Bon, bien, ce n'est plus le même projet.
M.
Caire : Dans ces conditions-là... Donc, ce que je comprends,
c'est que le MAPAQ ne respectait plus les termes du contrat.
M. Archambault
(Fernand) : Les termes d'appel d'offres puis tout ça, là, j'imagine.
M.
Caire : O.K. À ce moment-là, j'essaie de comprendre, là, qui
était responsable de ce projet-là. Parce que, là, ce que je comprends,
c'est qu'on a jeté 5 millions à la poubelle?
M.
Archambault (Fernand) : Je ne pourrais pas dire ça au moment où on se
parle, parce que la décision finale quant
à la... Le 5 millions, il est encore dans nos livres, il n'a pas été passé à la
dépense. Dépendamment des décisions qui
vont être prises à la suite du programme, là — qu'est-ce qu'on fait avec ce programme-là?
C'est quoi, les modalités? C'est quoi, les modifications? — là,
on va voir, voir si ça peut servir ou pas.
M.
Caire : Bien, en tout respect, là, le projet est suspendu
depuis deux ans et demi. J'imagine que l'analyse de besoins, elle a été faite. Alors, compte tenu des
nombreux changements dont vous nous avez fait part, quelle est la portion
de ce qui a été fait qui est utilisable?
Puis de quelle façon vous allez relancer ce projet-là? Parce que j'imagine que,
si vous avez autorisé un nouveau système, c'est parce que le système
Flora ne répondait plus aux besoins. Donc, là, vous continuez à travailler avec un système qui ne répond plus à vos besoins.
Pendant ce temps-là, on met de l'argent dans un système qui est quelque
part dans l'infonuagique puis qui ne semble pas être prédestiné à avoir une fin
heureuse, là. Alors, c'est quoi, le plan
stratégique, là, pour relancer ce projet-là? Puis quelle portion de ce qui a
été fait est utilisable puis quelle portion va être passée aux dépenses,
pour utiliser votre expression, là?
M. Archambault (Fernand) : C'est
le...
Le Président (M. Gaudreault) :
En 10 secondes.
M. Archambault (Fernand) : En 10
secondes.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y. Bien, en tout cas...
M.
Caire : À moins que
la partie ministérielle nous donne son temps.
M. Archambault (Fernand) : Oui. O.K.
Le problème avec ce programme-là, ce projet-là...
M.
Caire : Un gars
s'essaye.
M. Archambault (Fernand) : ...c'est
un gros projet informatique et...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. On pourra peut-être continuer dans le prochain bloc.
Donc, du côté du gouvernement, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Dans votre plan d'action, je vois qu'il y a un
responsable de l'observation des
règles contractuelles. Est-ce qu'il y avait toujours un responsable de
l'observation de règles contractuelles ou c'est un poste qui est
nouveau?
M.
Archambault (Fernand) : Non, ce n'est pas nouveau. Quand que la loi ou
la directive du Conseil du trésor, je
ne pourrais pas dire à quel niveau, a été demandée pour que chaque ministère
ait un responsable d'observance des règles contractuelles, le ministère a nommé une personne, qui était le
directeur général de services à la gestion. Et, à partir du début... mais le monsieur qui occupait le poste a
pris sa retraite au mois de mai, mai-juin, et j'ai nommé
M. Charles Genest pour le
remplacer, je pense que c'est au mois de juillet ou au mois ou au mois d'août,
là. Ça fait qu'il y a eu une petite période de deux, trois mois, là,
qu'il n'y en a pas eu.
Mme de Santis :
Parfait. Alors, c'est M. Genest qui est maintenant le responsable.
M. Archambault (Fernand) : Oui.
Mme de Santis :
Je vois, d'après votre plan d'action, qu'il y a eu un rapport de gestion
périodique qui a été remis au
sous-ministre et, je présume, aussi au responsable de l'observation des règles
contractuelles le 10 septembre. Et est-ce que vous avez eu la
chance de pouvoir lire ce rapport?
M. Archambault (Fernand) : Le 10...
Mme de Santis :
Soit l'un, soit l'autre.
M. Archambault (Fernand) : Oui, j'ai
lu, mais le mien est daté du 14, c'est-à-dire d'avant-hier.
Mme de Santis :
O.K.
M. Archambault (Fernand) : C'est ça.
Oui, oui, je l'ai lu, j'ai même pris des notes.
Mme de Santis :
O.K. Est-ce que ce rapport est ce dont vous vous attendez?
M. Archambault (Fernand) : Oui, ce
rapport est ce que j'attendais et, justement, ils font mention que ça pourrait donner l'apparence à du fractionnement des
contrats, qui ont été donnés cet été, pour des entretiens et la location de vêtement dans nos laboratoires, parce
qu'auparavant c'était centralisé au CSPQ, et la CSPQ a laissé tomber cette ligne d'affaires là, et les laboratoires se
sont retrouvés au mois d'avril qu'ils ont passé chacun, les quatre laboratoires,
chacun a passé des contrats à la même
compagnie qui était là avant pour les locations de sarraus puis de linge comme
ça. Ça fait que
ça s'apparenterait à du fractionnement, mais là on est en appel d'offres public
pour tous les laboratoires, ça fait qu'il faut régler le problème.
C'était le premier rapport que j'ai eu à...
Mme de Santis :
O.K. Parfait. Et je présume que le responsable a aussi reçu copie, et que vous
vous entretenez ensemble sur...
M. Archambault (Fernand) : Je n'ai
pas eu le temps encore, là, je l'ai su hier. Bien, oui, on va s'entretenir.
Mme de Santis :
Parfait. Parfait. Ce que j'aimerais maintenant poser comme question, c'est que,
toujours dans votre plan d'action,
vous indiquez que vous allez régulariser la situation concernant les médecins
vétérinaires, O.K., et que cela est
prévu pour la fin de l'année. Est-ce que vous pouvez nous donner une petite
idée de ce que vous voulez dire par régulariser la situation concernant
les médecins vétérinaires?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Oui. Les médecins vétérinaires, c'est des
individus qui travaillent dans les abattoirs, puis le problème qu'on a, c'est qu'on n'est pas trop, trop attractifs
pour les vétérinaires pour travailler dans les abattoirs à cause de toutes sortes de facteurs, là, et on
employait beaucoup et on emploie encore des médecins vétérinaires à la
retraite, soit du fédéral, soit du provincial, à contrat pour travailler
dans les abattoirs.
Parce qu'il
faut savoir que les abattoirs, où est-ce qu'on a l'inspection en permanence,
les abattoirs du Québec, sous
juridiction provinciale, c'est beaucoup des petits abattoirs qui ne
fonctionnent pas cinq jours par semaine, 40 heures par semaine, là. Il y
en a qui fonctionnent quatre, cinq jours, puis il y en a beaucoup qui fonctionnent
une journée, deux jours, trois jours, une
journée, deux jours, trois par semaine, puis, des fois, ce n'est pas les mêmes
journées. Ça fait que c'est difficile
d'engager des fonctionnaires pour prendre tout ça. Puis souvent c'est le lundi
matin qu'ils fonctionnent, ces
abattoirs-là, ils ne fonctionnent pas le vendredi, ils fonctionnent le lundi
pour pouvoir fournir des clientèles pendant la semaine. Ça fait qu'ils
avaient trouvé ce moyen-là, qui... Ça fait l'affaire aux vétérinaires à la
retraite, ça faisait notre affaire
aussi. Mais là on s'aperçoit que ça rentre en contradiction avec les règles,
là, pour engager des personnes individuelles,
puis les contrats, ils sont répétitifs, puis on les engageait pour six mois, un
an, mais trois ans en ligne, ça fait des
montants en haut des seuils, puis là on ne peut pas aller en appel d'offres
pour des vétérinaires 10 heures par semaine, là.
Ça fait qu'actuellement on est en discussion avec le Conseil
du trésor pour essayer de trouver une
solution. La première chose qu'on a faite au printemps, on a
fait un concours, on a commencé par ça, là, on a fait un concours. Il y a
13 personnes qui se sont qualifiées
pour les listes de déclaration d'aptitudes. On en a engagé six. La dernière
était censée de rentrer le 3 septembre.
Le 2, elle nous a appelés pour dire qu'elle ne rentrait pas. Ça fait qu'il nous
en reste cinq sur les six qu'on avait
engagées. On pense pouvoir en engager deux, trois autres, mais on pense aussi
de ne pas être capables de se sauver
d'en avoir deux, trois fonctionnaires... pas fonctionnaires, excusez-moi, des
vétérinaires à contrat pour les abattoirs qui travaillent une journée
par semaine.
Mme de Santis :
Est-ce que ces médecins vétérinaires seront considérés comme des particuliers,
des personnes physiques ou des personnes physiques qui sont des
entrepreneurs?
M.
Archambault (Fernand) : Actuellement, c'est considéré comme des
personnes physiques, là. Ils ne sont pas considérés comme des
entrepreneurs, des entreprises individuelles.
Mme de Santis :
Des entreprises individuelles. Mais, dans le passé, il y a eu une confusion
là-dessus.
M. Archambault (Fernand) : Oui, mais
pas pour les vétérinaires. Je ne pense pas. C'était pour les autres.
Mme de Santis :
C'est qui, les autres?
M. Archambault (Fernand) : Bien,
tous les autres contrats, les contrats individuels qu'on a donnés, là.
Mme de Santis :
Est-ce que les personnes qui sont des professionnelles sont considérées des
particuliers, des personnes physiques ou des...
M. Archambault (Fernand) : ...du
Conseil du trésor. Si ça...
Mme de Santis :
Parce que vous dites qu'il y a une formation... vous avez déjà donné trois
formations pour expliquer la différence entre personne physique et personne
physique qui fait de l'entrepreneuriat. Est-ce que vous pouvez nous expliquer,
à nous, c'est quoi, cette différence mais d'une façon qu'on peut comprendre?
Parce que, je présume, c'est la même chose
vis-à-vis les autres qui travaillent avec vous, ça doit être facilement
compris, sinon on ne peut pas l'appliquer.
M.
Archambault (Fernand) : Oui. C'est facilement compris, puis, des fois,
c'est difficilement applicable. Le moyen
qui était objectif qui était utilisé au ministère de l'Agriculture — puis pas juste au ministère de
l'Agriculture, je pense que c'était utilisé dans
beaucoup de ministères et organismes au gouvernement — c'est
la différence entre un individu et une entreprise individuelle, c'est le
50 000 $, là... c'est qu'on demandait à l'individu : As-tu ton
numéro d'enregistrement d'entreprise? Ça
fait que, s'il ne l'avait pas, il allait le chercher. Et puis là c'était
factuel, ce n'était pas difficile à décider, c'était ça, point. Et ça,
du moins, ça ne l'est plus, accepté comme distinction.
Aujourd'hui, le Conseil du trésor, dans sa
directive :
«Une personne
physique est considérée exploiter une entreprise individuelle si elle dispose
entièrement du pouvoir de décider de son fonctionnement et si son
activité réunit les conditions suivantes — c'est textuel :
«1° elle s'inscrit dans le cadre d'un plan
d'affaires, même non écrit, qui reflète les objectifs économiques de
l'entreprise et en fonction duquel elle est organisée;
«2° elle
comporte un certain degré d'organisation matériel, laquelle n'a pas besoin
d'être importante, mais qui traduit
bien la volonté de la personne d'avoir recours à des biens et/ou le recours à
d'autres personnes dans la poursuite d'une fin particulière;
«3° elle
implique une volonté de continuité dans le temps, c'est-à-dire répétition
d'actes, excluant ainsi la réalisation d'actes occasionnels ou isolés;
«4° elle est
d'ordre économique, c'est-à-dire qu'elle consiste en la fourniture de services
à caractère commercial, telle une
activité commerciale traditionnelle, artisanale ou agricole, ou civile, tel
l'exercice d'une profession libérale ou autre, ce qui exclut ainsi
l'activité exercée à des fins sociales, charitables ou bénévoles;
«5° elle
implique l'existence d'autres intervenants économiques réceptifs aux services
offerts par l'entreprise, généralement
définis comme une clientèle, un achalandage ou un marché, et la présence d'une
valeur économique ou d'un bénéfice directement attribuable aux efforts
de la personne physique.»
Ce sont ça, les critères pour décider si c'est
une personne individuelle ou une entreprise individuelle.
• (16 h 50) •
Mme de Santis :
Merci. J'ai lu ça, mais, pour moi, c'est du chinois. Je regarde la première...
Mais vous dites que vous êtes
d'accord avec moi, mais maintenant il faut appliquer cela. Et donc il faut être
capable de traduire ça dans des mots
qui sont compris et que ce soit facile de décider si c'est un ou l'autre.
Alors, est-ce que vous avez fait ça, est-ce que vous faites ça? Parce que, si je travaille avec vous, il faut que je
comprenne les conditions pour les appliquer. Est-ce qu'on les comprend, les conditions? Parce que,
quand vous lisez ça, je peux imaginer qu'un médecin vétérinaire pourrait être
et pourrait ne pas être. Alors, qu'est-ce qu'on fait pour régulariser
cette situation?
M.
Archambault (Fernand) :
Bien, cette situation-là... Ça, c'est la directive du Conseil du trésor, là. Nous, il faut l'appliquer...
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est beau, vous pouvez continuer.
M.
Archambault (Fernand) : Il
faut l'appliquer. Je vous disais que des fois c'est difficilement applicable parce que c'est difficile à faire la démarcation. C'est
pour ça qu'on a donné de la formation, on a donné des guides, c'est pour ça
qu'on demande aux gens, avant de signer un contrat avec une personne physique
ou une entreprise individuelle, de communiquer
avec des experts à la Direction des ressources des financières, gestion des
contrats, qui, eux, sont en contact continuel
avec le Conseil du trésor et puis qui vont pouvoir donner des conseils à savoir
si la personne, c'est un individu ou si c'est une entreprise
individuelle.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. C'est ce qui met fin à ce bloc. Maintenant, le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. J'aimerais revenir sur le contrat,
effectivement, là, qui a été mis en place pour la gestion des crédits d'impôt. On dit que c'est pour remplacer un
logiciel déjà existant. J'aimerais savoir depuis quand le logiciel existant fonctionnait avant qu'on décide de le
remplacer. Ça a fonctionné combien d'années, ce logiciel-là? Floral, je
pense, qu'il s'appelle? Flora.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M. Archambault (Fernand) : Je sais
qu'en 2007 il existait parce qu'on a apporté des modifications pour le
changement. Mais avant ça, je ne sais pas. Je ne pourrais pas vous dire.
M.
Lelièvre : O.K.
Puis ça a peut-être été abordé brièvement, mais j'aimerais revenir là-dessus,
là, on voit que c'est quand même un contrat de plusieurs millions
de dollars. Il y a eu adjudication du contrat. Et, en cours de route, assez rapidement, on a changé d'idée, comme vous
le mentionnez. Il y a eu probablement des éléments nouveaux, là, mais qui sont arrivés au ministère pour qu'on change
d'idée en plein contrat. Mais comment expliquer que tout près de la moitié
de la somme qui a été versée si rapidement, là, 3,8 millions, je crois, si
je me souviens bien, là, qui a été versé dès la signature du contrat... Est-ce
que... Non?
M.
Archambault (Fernand) : Si
vous regardez l'historique... C'est qu'on a dit qu'on avait versé un bon
montant d'argent, près de la moitié du contrat, seulement qu'après trois mois
de travaux de réalisation. Mais, si vous regardez
l'historique, ce contrat-là... ça, c'est l'autorisation du Conseil du trésor pour la réalisation, qui fait trois mois avec la résiliation du
contrat. Mais, si vous regardez quand est-ce que ce contrat-là, il a été signé,
là, il a été signé en novembre
2011 et il a été arrêté en mars 2013. Ça
fait que ça fait 16 mois. Ce
n'est pas juste du moment de l'autorisation du Conseil du trésor du 18 décembre 2012 à aller en mars 2013, où
est-ce qu'on a arrêté le contrat, là. Ce n'est pas juste
ces trois mois-là. Ils avaient travaillé avant, là. Ça fait que c'est pour ça
que le montant est substantiel.
M.
Lelièvre : Mais pourtant,
dans le rapport — parce que c'est un élément qui est important, là, je pense que c'est important de le
clarifier — on
dit : «Environ 3,8 millions ont été versés à un fournisseur pour le développement
d'un système informatique relatif au
Programme de crédits de taxes foncières agricoles, ce qui représente plus de
50 % des 7,2 affectés à la réalisation complète du projet.» Puis,
en note, nous avons : «Le projet a été abandonné au début de son
développement.»
M.
Archambault (Fernand) : Au début de son développement parce que Mme la
vérificatrice, correctement, elle a pris pour acquis que le
développement n'avait pas commencé avant l'autorisation du Conseil du trésor.
M.
Lelièvre : Le contrat... Pouvez-vous me répéter, s'il vous plaît? Je
m'excuse si je n'ai pas retenu, là. La date que vous avez, comme ministère, adjugé le contrat et la date de
l'approbation du Conseil du trésor, quelles sont-elles?
M.
Archambault (Fernand) : Novembre 2011, on a adjugé le contrat de
5,2 millions pour architecture, réalisation, développement, implantation, pilotage et gestion
du changement. Valeur initiale du contrat : 5,2 millions.
M. Lelièvre : O.K. Et la date
d'approbation du Conseil du trésor?
M.
Archambault (Fernand) : 18 décembre 2012. Autorisation du Conseil du
trésor pour la phase de réalisation, développement et implantation,
pilotage, gestion du changement.
M.
Lelièvre : Donc, est-ce que nous devons comprendre que le contrat a
été adjugé tout près d'un an avant son approbation par le Conseil du
trésor?
M. Archambault (Fernand) : C'est ce
que je comprends.
M. Lelièvre : C'est une autre
problématique qui est assez aussi sérieuse.
M. Archambault (Fernand) : Oui.
M.
Lelièvre : O.K. Pour ce qui est, bon, du 3,8 millions, là, je
comprends que le délai est peut-être un peu plus long que... Puis, je ne sais pas, peut-être que, du côté de la
Vérificatrice générale, il y a peut-être des explications aussi que vous pouvez nous donner. En tout cas, sentez-vous
à l'aise. Si vous voulez intervenir, là, on peut le faire aussi en tout temps.
Mme Lambert (Janique) : Au niveau,
dans le fond, de la date d'approbation...
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y.
Mme Lambert (Janique) : Excusez-moi.
La date d'approbation du Conseil du trésor, ce n'est pas parce que l'approbation du développement... la journée que
ça a été approuvé, que, là, ils ont débuté le développement. L'architecture
a continué. Donc, c'est pour ça, même, au
niveau de la divulgation au tableau de bord, que ça s'est fait en fonction des
dates d'approbation, et non en
fonction de la réalité, dans le fond, de l'action posée. Ça fait que c'est pour
ça que, même si le Conseil du trésor a
approuvé une date donnée de développement, le développement n'a pas commencé
là : c'est l'architecture qui
s'est continuée. Ça fait que c'est pour ça que, dans le fond, c'est
majoritairement de l'architecture qui a été faite dans le montant, dont
le 50 %. Le développement était au début.
M. Lelièvre : Merci. Est-ce que
c'est une situation qui est courante? Est-ce que c'est la façon de faire...
Une voix : Pas tellement.
M.
Lelièvre : O.K. Puis, dans votre plan d'action, je présume que vous
avez des éléments qui vont faire en sorte qu'à l'avenir ces situations-là ne puissent plus se reproduire. Est-ce
que vous pouvez nous identifier quelles sont les actions dans votre plan
ou dans un autre outil de travail, tableau de bord ou autre, qui nous
permettent...
M.
Archambault (Fernand) : Non, pas dans notre plan d'action comme tel
parce que, Mme la vérificatrice, elle n'a pas fait de recommandation
directement là-dessus, ce contrat-là, ou sur l'informatique. Ça fait que le
plan d'action, c'est surtout pour donner suite aux recommandations. Par contre,
j'ai donné un mandat à la vérification interne pour faire un audit de gouvernance sur la gestion des
technologies de l'information au ministère. Je devrais avoir un rapport d'ici
à la fin de septembre, et on va donner suite, comme de raison.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Lelièvre :
O.K. Si on revient à la question qui me préoccupe, là, qui est un peu plus
fondamentale, c'est : Pourquoi avoir
décidé de développer un nouveau logiciel, ensuite, avoir arrêté le
développement de ça, après avoir versé quand
même quelques millions de dollars? J'aimerais savoir : Le premier logiciel
qui a été utilisé — ce que
je disais en début d'intervention
tantôt, là — ce
premier logiciel là, qui existait depuis un certain temps, quelles étaient les
lacunes? Principalement pour justifier un investissement aussi massif,
là, quand même, tout près de 10 millions de dollars dans un développement d'un nouvel outil
informatique... Puis pourquoi aujourd'hui, après quelques années de suspens...
On fonctionne, je présume, avec l'ancien. Donc, est-ce qu'il y avait réellement
un besoin?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Archambault.
M. Archambault (Fernand) : Je pense
que le besoin est encore là plus que jamais. Ce programme-là, c'est 140 millions par année, là, 137 millions
cette année, là. C'est beaucoup d'argent, et tu as beaucoup, beaucoup
d'intervenants là-dedans. Le
ministère des Affaires municipales, c'est la fiscalité municipale. Tu as les
Finances, tu as le Trésor, qui est omniprésent
partout, tu as nous, tu as les municipalités, tu as les commissions scolaires
puis tu as les Affaires municipales, comme
de raison. Contrairement à d'autres programmes au gouvernement, ce programme-là...
Puis j'ai oublié l'UPA, là, excusez.
Contrairement à d'autres programmes, ce programme-là, sa caractéristique
principale, c'est que c'est dans la
loi du ministère. Il y a six modalités d'admissibilité qui sont dans la loi,
puis sept méthodes de calcul qui sont dans la loi — ça
aussi, c'est du jamais-vu au gouvernement — plus cinq modalités d'admissibilité qui sont
dans un règlement.
Et c'est compliqué, complexe longtemps. Et c'est
difficile à comprendre pour le producteur, c'est difficile à administrer par le MAPAQ puis les municipalités.
C'est beaucoup de conditions d'admissibilité, beaucoup de partenaires, méthodes de calculs complexes basées sur un
principe d'anticipation puis de correction continue. Mise à jour complète
du système informatique du MAPAQ, qui est
nécessaire, comme je vous disais. Il y a 20 000 appels de producteurs, de
propriétaires par année, 125 000
lettres de toutes sortes par année, 3 000 factures par année, 2 000
appels de municipalités puis
d'évaluateurs. Il y a 3 000 transactions par année sur des terres
agricoles : ça fait qu'il faut aller changer le bénéficiaire de la réduction de taxes. Il y a 40 000
corrections manuelles d'erreurs de toutes sortes par année. Puis il y a 26
outils maison, fichiers Excel, en marge du système informatique du
MAPAQ, pour s'occuper de ça. Ça fait que le besoin, il est là.
Et, dans le
temps qu'on parle, qu'ils ont commencé à développer ça puis faire ça, il y a eu
deux changements de gouvernement. Et
on parle d'une loi. Ça fait que je
n'étais pas là, là. Mais, si tu veux simplifier ça, si tu veux rendre ça
administrable comme il faut, la
déréglementation, que les gens comprennent... Là, il n'y a pas personne qui
comprend c'est quoi, son crédit de
taxe foncière agricole au Québec. Il n'y a pas un producteur agricole qui
comprend ça, là. Ils se fient sur nos calculs puis ils posent des
questions. C'est tellement compliqué. Puis là ils ont rajouté dernièrement une moyenne régionale; il ne faut pas que l'augmentation
soit plus haute qu'une moyenne régionale ou le taux de taxe soit... Ça fait que c'est une autre complication. Et c'est
tout dans une loi. Vous savez c'est quoi une loi, là? Ça fait qu'avant de
redécider de changer ça, il faut... Si ça reste comme ça, c'est sûr que ça
prend un système, mais c'est difficilement administrable.
• (17 heures) •
M. Lelièvre : Bien, moi, ce que je
comprends, vous essayez de nous expliquer, là, toute la lourdeur puis la
complexité, puis je n'en doute pas, là, mais, on peut dire, on est en 2015,
puis il doit y avoir d'autres endroits, là, au gouvernement, où il y a aussi des situations très complexes,
problématiques, puis j'ose espérer qu'on les gère efficacement avec un système informatique qui doit exister.
Mais je ne doute pas de la complexité, là, vous l'avez bien démontré; mais,
une fois qu'on a dit ça, il faut trouver une solution.
Moi, je
reviens à ma question de tantôt. On avait un logiciel qui fonctionnait à un
certain niveau d'efficacité, je présume,
depuis x années. On décide, au MAPAQ, de développer un logiciel spécifique pour
le programme de crédit de taxe
foncière et, en cours de route, on arrête. Moi, je pense aux mandats qui ont
été donnés, bon, un premier mandat pour développer les besoins avec le client, qui est le MAPAQ, qui coûte une
couple de 100 000 $. Ensuite, ce qu'on appelle l'architecture, 500 000 $. Ensuite, on
donne le contrat pour développer et implanter le fameux logiciel puis, après
ça, en cours de route, on dit : Woup! Stop! Ça ne marche plus.
J'aimerais savoir les raisons...
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, justement, stop. C'est fini, votre temps.
M. Lelièvre : Stop, c'est fini?
Le
Président (M. Gaudreault) : Puis on est appelés au vote, chers
collègues. Alors, je demande de vous déplacer au salon bleu pour le
vote, et nous revenons tout de suite après.
(Suspension de la séance à 17 h 2)
(Reprise à 17 h 23)
Le
Président (M. Gaudreault) : Nous allons reprendre nos travaux. J'en profite pour vous faire la mise à jour sur le temps qui nous reste, en tant que gestionnaire du temps. Le
gouvernement, il reste un premier bloc de huit minutes, ensuite, la deuxième opposition, 6 min 36 s. On
retourne au gouvernement pour neuf minutes puis on va finir avec l'opposition
officielle pour 10 min 35 s. Alors, le gouvernement, avec le député de
Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le sous-ministre, je reviens un petit peu aussi,
naturellement, dans le passé pour les
contrats accordés à une personne physique exploitant ou non une entreprise
individuelle. «L'évaluation faite
[par la vérificatrice] pour déterminer si une personne physique exploite une
entreprise individuelle manque de rigueur. [...]Pour [...] 13 contrats vérifiés qui ont été conclus avec six
fournisseurs considérés par le MAPAQ comme des entreprises individuelles, aucune analyse ne démontre que les
conditions déterminées par le Conseil du trésor sont réunies.» Mais ce
qui m'inquiète le plus, c'est que, parmi les six fournisseurs qui ont été
retenus, cinq sont d'anciens employés du MAPAQ.
Alors, je voudrais juste m'assurer que... on a parlé du passé, vous dites que,
bon... puis on revient sur plusieurs points
comme ça, auxquels c'étaient des choses qui n'étaient peut-être pas sous votre
contrôle, mais ce genre de choses là vont-elles
être régularisées avec votre plan de match à venir, considérant cette
situation-là, qui nous paraît, pour nous autres, tout comme le
Vérificateur général l'a mentionné, aussi quelque chose qui peut être
dérangeant un petit peu?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Archambault.
M.
Archambault (Fernand) : Oui. Comme je vous l'expliquais tout à
l'heure, les règles du Conseil du trésor, que j'ai lues à Mme la députée, ce n'est pas clair, clair, clair et
c'est difficile d'application souvent pour des gens qui ont moins d'expérience, ou qui commencent, ou qui
connaissent plus ou moins ça. Et la façon de faire qui était adoptée au MAPAQ, puis je ne dis pas juste au MAPAQ, là,
parce que je pense que c'était dans plusieurs organismes puis ministères
au gouvernement, c'était une chose
objective, simple : si la personne, individu, a son numéro
d'enregistrement d'entreprise, il est
considéré comme une entreprise individuelle. Il n'y a pas de problème, il va
chercher ça, puis c'est fait. On n'analysait pas la directive du Conseil du trésor, les choses. C'est pour ça que
c'était fait comme ça, il n'y avait pas de justification au dossier parce que la procédure interne ou la
procédure adoptée, c'était le numéro d'entreprise individuelle. Ça fait que là,
ils ne s'occupaient pas de ces cinq
critères-là. Là, on va changer ça pour s'occuper des cinq critères, et, encore
une fois, il va falloir qu'ils
passent par la Direction des ressources financières. Et surtout, avec la
nouvelle loi, là, de l'automne passé, sur
le contrôle des effectifs, il faut qu'ils remplissent un autre formulaire pour
être sûrs que ça ne remplace pas quelqu'un de permanent. Et, je veux
dire, oui, on va le faire, puis ça va être fait correctement.
Puis l'autre point
que vous avez soulevé, c'est des anciens employés du ministère. Ça, ça arrive
souvent, souvent, là, dans tous les
ministères. Quelqu'un qui prend sa retraite, un médecin vétérinaire, tu sais,
c'est un bel exemple, ou, je ne sais
pas moi, un biologiste ou un pathologiste, là, puis tu as besoin d'un cas
particulier, ou des gens bien, bien spécialisés dans leur domaine, bien,
c'est sûr qu'à un moment donné la personne a pris sa retraite il y a six mois
puis, puis, si tu as un cas particulier pour, je ne sais pas, moi, trois,
quatre mois, ça te tente d'aller le chercher, hein? C'est moins compliqué, tu la connais, tu sais qu'elle est
compétente. C'est comme ça. Mais là il va falloir appliquer des
critères.
M. Drolet :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Merci, M. le Président. Dans un autre cas, moi,
j'aimerais regarder le cas... puis ce n'est pas le cas qui m'intéresse comme
tel, c'est la procédure, mais, lors de la construction d'un pavillon horticole,
où il y avait eu un contrat de
99 000 $, et, par la suite, il y a eu un contrat qui a été de
48 000 $ qu'on peut interpréter de deux façons, et, comme vous disiez plus tôt, là, je ne veux pas me
prononcer non plus, quelle façon... Est-ce que c'est un fractionnement qui
avait été fait préalablement ou encore est-ce que c'est un dépassement
de bonne foi?
Le
fractionnement, on en a assez parlé. J'aimerais qu'on parle d'un dépassement de
bonne foi. Ça existe, hein? Ça arrive
souvent dans la construction puis en informatique parce que c'est une sorte de
construction puis c'est un peu la même
chose. On part avec quelque chose puis, à un moment donné, pour toutes sortes
de raisons, des fois, c'est la mauvaise prévision, des fois, c'est parce qu'on en demande plus, puis j'ai déjà
vu ça dans la construction aussi et là, à un moment donné, ça coûte plus cher que prévu. Supposons comme
hypothèse, là, qu'ici ce n'est pas un fractionnement volontaire, mais ça
a coûté plus cher que prévu de 50 % de plus, à peu près, là.
La
question que je voudrais poser, c'est... Et je peux très bien comprendre que ça
arrive, là, parce que j'ai vu ça souvent
et des deux côtés, j'ai déjà été aussi du côté informatique dans ces choses-là.
Là, ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait un nouveau contrat. En supposant qu'il y a un dépassement de coûts, on
fait un nouveau contrat. La vérificatrice nous dit que, normalement, la bonne démarche, ça aurait été de faire
probablement plutôt un avenant au contrat pour dire que, donc, le contrat est changé parce qu'il y a des
choses qui ont changé ou peu importe, ou il y a des coûts qui avaient été mal
prévus ou autrement, après négociation.
Alors,
ce que je me demande, moi, c'est : Qu'est-ce qu'on fait... Parce que ce
n'est pas une situation unique, là, au MAPAQ, hein, ce genre de choses
là, il y a des dépassements en informatique, c'est encore plus souvent que dans
la construction, mais qu'est-ce qu'on
fait — en
supposant, on prend l'hypothèse qu'il s'agit d'un dépassement de coûts, et ce
nétait pas volontaire, là — pour
éviter la situation qu'on a ici où, finalement, on a fait appel à un deuxième
contrat plutôt qu'un avenant? Qu'est-ce que c'est, la bonne façon de faire? Je
comprends que la meilleure façon, c'est de
prévoir tout à l'avance puis de rester avec notre design de système ou de
bâtisse, là, mais des dépassements de coûts,
ce n'est pas rare. Qu'est-ce qu'on fait dans un cas comme ça pour éviter de se
faire dire par la vérificatrice qu'il y a quelque chose qui ne marche
pas?
• (17 h 30) •
M.
Archambault (Fernand) : Premièrement, les explications qu'on vous
donne pour ce contrat spécifique-là, à 99 000 $,
premièrement, là, c'est proche de l'appel d'offres public, là. Je veux dire, on
n'est pas supposés de donner ça si proche que ça, là. Tu sais, techniquement parlant,
ils auraient dû aller en appel d'offres public, là. Je veux dire, ce n'est
pas... tu ne peux pas... en tout cas, dans ma tête à moi, là.
Deuxièmement,
le contrat de construction, ils ont eu une problématique au niveau des
fondations, et là le ministère a décidé de donner un contrat de
surveillance accrue, qu'ils appellent dans le milieu dans la construction, pour
la problématique des fondations. Et puis, à
la place de faire un avenant pour passer le contrat avec 99 000 $, c'est 15 000 $
d'avenant. Ça fait que, passer de 99 000 $ à 114 000 $, ils
ont décidé de donner un nouveau contrat, qui est perçu comme du fractionnement pour ne pas être obligé d'avoir
été en appel d'offres public. Ceci étant dit, moi, je n'étais pas là,
puis je ne le sais pas si c'était l'idée ou pas, mais, en tout cas, c'est les
faits.
La chose qui
va empêcher ça à l'avenir, tous les suppléments pour tout contrat, c'est moi
qui les signe, c'est mon bureau qui les signe avec une recommandation de
la Direction des ressources financières. C'est drastique. J'ai dit aux gens : On va faire ça pour une secousse
jusqu'à tant que la vérification interne nous dise qu'on n'a plus besoin de
faire ça. On va faire ça puis on va analyser supplément par supplément.
Deuxième
chose, je pense, la plus importante, les ITA à Saint-Hyacinthe et à
La Pocatière, nous, au ministère, ce
n'est pas notre mission de savoir quand est-ce qu'il faut changer la couverture
ou bien donc réparer les portes, ou les fenêtres, tout ça. On est en
négociation... C'est-à-dire, si les négociations sont finies, les ententes sont
rendues au service juridique des deux organismes,
on a signé une entente avec la SQI pour tout le PQI, toutes nos immos. On en a
pour 7 millions par année de budget.
Le
Président (M. Gaudreault) : Ça met fin au bloc pour l'instant.
On pourra peut-être poursuivre tout à l'heure.
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : On poursuivra tout à l'heure. Et là
on file du côté de la deuxième opposition pour leur dernier bloc avec le
député de La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Je comprends du résumé que vous nous avez donné
concernant le nouveau système de
programme de crédit de taxe foncière dans un système de gestion que le
cafouillage interne est à l'origine de la suspension du projet. Ce que je me demandais, par contre, c'est :
Qui était responsable de la gestion de ce projet-là? Est-ce que c'était
le ministère? Est-ce que c'était le CSPQ? Est-ce que c'était conjoint entre les
deux organismes? Qui était responsable de la gestion de ce projet-là?
M. Archambault (Fernand) : ...le
ministère.
M.
Caire : À
100 % à l'interne. Donc, en aucun temps le CSPQ est intervenu là-dedans?
M. Archambault (Fernand) : Je ne
crois pas que le CSPQ ait été mêlé à ce dossier-là.
M.
Caire : Bien, je
vois M. Samson qui me dit non, ça fait que je vais prendre ça pour un non.
O.K.
Je comprends que l'équipe responsable de la
gestion de projets a été renouvelée?
M. Archambault (Fernand) :
Actuellement, aux Technologies de l'information, on a 60 fonctionnaires
puis 47 consultants.
M.
Caire :
O.K. À ce moment-là, comment pouvez-vous expliquer que, depuis 857 jours,
on n'a pas été en mesure, là, de donner une orientation puis de relancer
ce projet-là? Parce que vous avez dit vous-même à mon collègue que le système actuel, Flora, était désuet, qu'un nouveau
système était nécessaire. Mais, depuis deux ans et demi, là, on tergiverse
à savoir qu'est-ce qu'on fait, comment on
relance le projet, où est-ce qu'on s'en va. Là, je comprends que ce n'est pas
la responsabilité de ceux qui étaient
là, ils ne sont plus là, là. Donc, pourquoi les nouveaux responsables ne sont
pas en mesure, là, de nous dire une
orientation claire? Et surtout, et surtout, les 5 millions qui ont été
investis, ça a donné des livrables. Ces livrables-là sont-ils oui ou non
utilisables?
M.
Archambault (Fernand) : Comme j'ai commencé tout à l'heure à
expliquer, là, le Programme de remboursement
des taxes foncières, c'est un programme qui coûte beaucoup de sous,
137 millions cette année. C'est un programme qui est très complexe, qui implique beaucoup
d'Intervenants : le ministère du Revenu, le ministère des Affaires
municipales, le ministère des Finances, le Conseil du trésor, tout ça. Et,
surtout, il faut qu'il y ait des orientations prises concernant les différentes modalités du programme. Si on
reconduit le programme tel qu'il est actuellement, c'est sûr que tu peux faire un projet informatique pour
appliquer, même si c'est complexe, le programme actuel. Mais je ne pense
pas que, quand que tu fais un système informatique, tu veux informatiser les
processus puis les paramètres du programme tel quel, tu veux revoir ton
programme, tu veux revoir tes processus, puis, après ça, informatiser.
M.
Caire :
Oui, je comprends, M. Archambault, là, mais... Vous dites, là : Ce
programme-là, il est enchâssé dans la
loi. À moins que je me trompe, cette loi-là, là, elle n'est pas modifiée aux
six mois, quand même, là, c'est dans la loi, le programme, il est connu.
On envoie des fusées dans l'espace, ça fait que j'imagine qu'on doit être
capables, après deux ans et demi, d'établir une méthode de calcul du programme
puis de l'informatiser. Donc, je repose ma question. À moins
que vous me disiez : C'est parce
que le programme change tellement,
il y a tellement de modifications, ça vire bout pour bout aux six mois, tu sais, on n'est pas capables d'avoir un
processus clair. Je ne comprends pas, là : 857 jours depuis la suspension du programme, on n'a pas une nouvelle orientation. Vous avez un système qui est en place. Donc, il doit se calculer de façon informatique, ce programme-là.
Ça doit se faire, puisque ce système-là le fait, Florale fait. Donc, le nouveau système, là, ne serait pas
capable de faire ça? Il y a quelque
chose qui m'apparaît un peu
incohérent, là, dans la réponse.
Comment se fait-il qu'en deux ans et demi une
nouvelle équipe avec des livrables — c'est pour 5 millions de
livrables — ne sont pas capables, un, de donner une nouvelle
impulsion au programme, puis, deux, de nous dire quelle est la portion de ces livrables-là qui vont être
utilisés? Là, le 5 millions, on le passe-tu aux pertes, ou il y en a
une portion qu'on peut réutiliser? À deux ans et demi, là, normalement, un bon
analyste est capable de vous faire un état de situation
là-dessus, là.
M. Archambault (Fernand) : Actuellement,
je ne peux pas vous affirmer aujourd'hui, là, quelle portion du 5 millions en totalité ou quelles portions qui vont être
utilisées ou pas utilisées. L'architecture comme telle, probablement une partie; en totalité, je ne le sais pas. Et, concernant la décision à
savoir si on poursuit le projet ou si on le modifie, ça non plus, les
décisions ne sont pas encore prises, parce qu'on est en discussion avec tous
les intervenants pour essayer de simplifier
puis d'améliorer la gestion de ce programme-là. Parce que, vous le savez pareil
comme moi, là, les ressources diminuent d'année en année, ça fait qu'il
faut essayer de trouver des façons de sauver des ressources, là, quand on informatise, là. C'est la seule façon, là, tu
sais. Mais actuellement, là, on n'a pas abouti encore à trouver la solution,
là, que tout le monde est d'accord.
M.
Caire :
Mais, quand vous dites : On n'a pas abouti à trouver la solution, tout le
monde est d'accord sur la façon d'administrer le programme de crédit?
M. Archambault (Fernand) : Non.
M.
Caire :
Parce que je n'ai pas l'impression... Peut-être que je me trompe, mais je n'ai
pas l'impression que c'est un
programme qui bouge à ce point-là, là, dont les paramètres changent tellement
qu'on n'est pas capables d'informatiser le processus. C'est quasiment ça que j'entends de votre réponse,
là : Il y a tellement de changements dans le programme de crédit de
taxes qu'on n'est pas capables d'informatiser le processus.
M.
Archambault (Fernand) : Non, ce n'est pas que je dis. Je dis que, si
le programme reste tel quel, il n'y a aucun problème, là. Mais, si on veut l'améliorer
puis, si on veut le simplifier, si on veut que ça soit plus efficient, ce
programme-là, bien il faut changer les choses.
M.
Caire : Oui. Je
comprends, mais là ça fait deux ans et demi que le programme a été suspendu. On
a mis 5 millions là-dessus qui sont
quelque part dans les livres. Vous me dites : On ne les a pas mis encore
dans les dépenses. Ils sont encore
aux livres, je comprends, sauf que c'est 5 millions qu'on n'utilise pas,
là, tu sais. On ne les met pas dans les pertes parce qu'on n'a pas encore décidé de les mettre dans les pertes,
c'est ça que je comprends. Mais, après deux ans et demi, personne n'est capable de vous dire ce qu'on peut
utiliser, architecturalement parlant, personne n'est capable de vous dire
ce qu'on peut utiliser dans un nouveau
programme, puis on n'est pas capables de relancer ce projet-là parce qu'on ne
sait pas trop comment on va simplifier le programme. J'essaie de
comprendre, là, puis... J'essaie de comprendre, là...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste huit secondes.
M.
Caire : Je vais
vous laisser huit secondes pour m'expliquer.
M. Archambault (Fernand) : Vous ne
comprendrez pas plus!
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est beau. C'est ce qui met fin à
votre bloc. On retourne au dernier bloc du gouvernement pour neuf
minutes avec le député de... de...
Des voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Battez-vous pas, là. D'Orford.
M.
Reid : Tout à
l'heure, le sous-ministre, en répondant à ma question, parlait de la SQI.
• (17 h 40) •
M.
Archambault (Fernand) : Oui. Oui, oui, oui. La SQI, on est en train
de... On a négocié. C'est rendu au service juridique des deux organisations, je vous le disais. Pour une des deux
ententes, le ministre a signé à la fin de la semaine dernière une entente avec la SQI pour tout ce qui
a trait au programme quinquennal d'immobilisation. On a un budget
d'environ 7 millions — mais
on ne dépense pas 7 millions par année, là — au niveau des immos
pour l'ensemble du ministère, les quatre
laboratoires plus les deux campus et le cégep. On dépense 3-4 millions,
mais on a un budget de 7 parce qu'on
n'a pas la capacité interne pour gérer tout ça. On avait des architectes au
ministère, on avait des ingénieurs, puis j'ai dit : Non. Tu sais, ce n'est pas dans la
mission du ministère, ça, de réparer des couvertures, puis de changer des
fenêtres, puis bâtir des pavillons
horticoles comme celui-là, là. J'ai dit : C'est la SQI au gouvernement qui
sont spécialistes là-dedans. Ça fait
qu'on les a approchés, puis eux autres étaient d'accord. Ça fait que là on a
signé une entente pour le PQI, là, les immos,
et je devrais, cette semaine ou au début de la semaine prochaine, signer une
entente concernant la maintenance pour
les quatre laboratoires puis les deux campus. Ça fait que ça, ça va nous enlever à peu près 15 % des
contrats, de tous les contrats de construction... sont tous partis.
M. Reid :
Pour lesquels il y a aussi souvent un besoin d'une spécialisation?
M. Archambault
(Fernand) : Bien, oui, la spécialisation, puis eux autres, c'est leur
domaine.
M. Reid :
Bien, oui. C'est ça.
M. Archambault
(Fernand) : Ça fait que ça va donner moins de travail, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Ça va? M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. M. Archambault, vous avez dit quelque chose tout à
l'heure qui était intéressant. Vous dites
que tous les contrats, ils ne vont pas aller maintenant sur votre bureau et
avec la Direction financière jusqu'à ce que vous n'ayez plus besoin de
le faire.
M. Archambault
(Fernand) : Les suppléments.
M. Bolduc :
Les suppléments.
M.
Archambault (Fernand) : Les
suppléments. Quand qu'on signe un contrat puis il y a des suppléments, je
veux les voir.
M. Bolduc :
O.K. Directement, tous les avenants, là?
M. Archambault
(Fernand) : Tous les avenants.
M. Bolduc :
C'est comme ça que vous les appelez?
M.
Archambault (Fernand) : Oui,
passer par la Direction des ressources financières avant, vous avez
raison. Avec justification.
M.
Bolduc : O.K. Les contrats,
puisque vous nous avez parlé des procédures puis du suivi, etc., mais, quand il
arrive... Est-ce que vous avez un département des achats qui finalise tous les
contrats ou qui fait les ententes, comment je dirais ça, de soumission pour des demandes de contrats, etc.
Qui fait ça? Est-ce que vous avez un groupe, une équipe dans votre ministère qui prépare les ententes et les
contrats, qui suit tous les standards avant qu'ils soient finalisés
pour, justement, être approuvés et envoyés au SEAO, entre autres?
M.
Archambault (Fernand) : Oui, la direction des ressources de gestion
contractuelle prépare les gabarits de soumission, puis tout ça, là, tout ce qui
est obligatoire dedans. Puis la direction, si elle fait une soumission, bien il
faut qu'elle remplisse son bout parce que c'est elle qui sait exactement
qu'est-ce qu'elle a besoin, là.
M. Bolduc :
Elle remplit les documents puis les...
M.
Archambault (Fernand) : Puis après ça, c'est de vérifier si ça va en
appel d'offres. Puis le contractuel, la même affaire : vérifier
avec la Direction des ressources financières avant de signer un contrat.
M.
Bolduc : O.K. Maintenant, vous avez aussi une procédure, j'imagine,
qui, elle, choisit le comité qui va ouvrir les appels d'offres pour choisir un soumissionnaire. Puis là il semblait
y avoir toute une procédure, où il y a des nominations puis une
variabilité. Comment ça fonctionne, ça, cette affaire-là?
M.
Archambault (Fernand) : Premièrement, la ou le secrétaire du comité de
sélection doit avoir suivi un cours donné
par le Conseil du trésor et avoir une attestation comme quoi qu'il peut agir en
la sorte. Et le comité de sélection, c'est formé de trois personnes,
plus le secrétaire, et avec une personne externe du ministère. Ça, c'est
standard.
M. Bolduc :
Mais du gouvernement ou une personne de...
M. Archambault
(Fernand) : Soit du gouvernement, soit quelqu'un...
M. Bolduc : N'importe où.
M. Archambault (Fernand) :
Bien, si on prend un consultant ou un retraité, il faut le payer, là. Ça fait
que Ça fait alskdkfjfsokdkdkfa;sdkfjasldf souvent,
c'est quelqu'un d'un autre ministère, on
s'échange de bons procédés, là, qui procède comme ça. Et il faut s'assurer
que, les membres des comités de sélection,
il y ait de la rotation, que ce ne soit pas tout le temps les mêmes, puis tout
le temps les mêmes qui siègent en
même temps. Puis il ne faut pas que les chargés... comme, en informatique, on
ne veut pas que les chargés de projet soient dedans le comité.
En tout cas, il y a toutes sortes de guides de bonnes pratiques là-dessus.
Nous, qu'est-ce qu'on
a fait, on a mis en place un registre des membres des comités de sélection pour
faire la rotation des membres. La
composition des comités de sélection, ce n'était pas comme ça auparavant. À
cette heure, on met ça en force. La
composition des comités de sélection est maintenant validée par le RORC, le
responsable de l'observation des
règles contractuelles. Ça fait que, là, ça va être validé par lui. Au moins, il
va y avoir quelqu'un qui va regarder ça de plus près afin de s'assurer de la rotation des membres, de l'absence de
chargé de projet, de l'absence de lien hiérarchique. On ne veut pas
qu'un gestionnaire soit là avec un de ses professionnels. Tu sais, c'est toutes
des...
M. Bolduc :
Entre membres.
M.
Archambault (Fernand) : Entre membres, et du respect de toutes les
exigences prévues à la réglementation. «Systématiquement, préalablement
à la tenue d'un comité de sélection, une rencontre préliminaire des membres est
organisée afin qu'ils aient une
compréhension commune de leur rôle et qu'ils adoptent une approche comparable
pour l'évaluation des soumissions.»
Ça
fait qu'on va s'assurer que les membres, qu'il y ait une rotation, que ce soit
fait correctement par le responsable de l'observance des règles
contractuelles.
M. Bolduc :
O.K., ça va. Moi, j'ai une autre question maintenant puis je pense que mon
collègue en a parlé tout à l'heure. Votre
système actuel doit opérer relativement efficace parce que vous faites toutes
les taxes foncières, le 137 millions. Et vous aviez un programme de
modernisation qui a été suspendu, arrêté. Est-ce que vous observez, à l'intérieur de ça, une charge de travail
significative qui vous fait dire qu'il va falloir revenir avec une
modernisation du projet, qui n'a pas
marché, là, O.K., ou si ce que vous avez dans les mains actuellement, c'est
acceptable? Je voudrais juste vous
entendre sur... Vous étiez dans le milieu d'un projet qui était avorté.
Maintenant, êtes-vous satisfait de ce que vous avez dans les mains puis qu'est-ce que vous pensez faire, là? Je
sais bien que le cas du dossier n'est pas réglé là, mais la situation
dans le ministère, comment ça marche?
M.
Archambault (Fernand) : La situation dans le ministère, c'est que les
gens qui travaillent dans ce département-là
ont beaucoup d'heures supplémentaires. Puis c'est répétitif, puis ce n'est pas
bien, bien, disons, l'atmosphère idéale. Ceci étant dit, les gens font
le travail qu'ils ont à faire, là, mais c'est sûr qu'avoir le programme
informatique moderne puis à date, ça faciliterait la tâche à tout le monde, là.
Puis il y aurait beaucoup moins d'erreurs.
Qu'est-ce que c'est qui est plate, là, c'est
d'avoir des erreurs tout le temps puis être obligé de les corriger, puis
de les recorriger, puis de les recorriger, là. Ça, ce n'est pas plaisant pour
les personnes, là.
M.
Bolduc : La méthode de divulgation de ces erreurs-là, est-ce que c'est
finalement le client ou le propriétaire foncier qui vous revient puis dit : Bien, écoute, moi, ça ne marche
pas? Parce que vous parliez de 4 000 corrections si je me souviens
bien?
M. Archambault
(Fernand) : 14 000 corrections annuelles d'erreurs de toutes
sortes.
M. Bolduc :
14 000 corrections. Donc, ce n'est pas une petite affaire, sur les
20 000, je pense, de taxes...
M.
Archambault (Fernand) : Non, mais c'est plus que ça. Les bénéficiaires...
ici, c'est 20 000 appels de producteurs.
Mais on fait des chèques de remboursement de taxes à
28 000 producteurs agricoles, plus à 20 000 propriétaires
de terres agricoles qui louent leur terre à un producteur agricole.
M.
Bolduc : En plus. Ça fait que ça veut dire que, sur 48 000, il y
a 14 000 erreurs. Il y a un taux d'erreur de l'ordre de
30 %
M.
Archambault (Fernand) : Oui, puis ça peut être beaucoup de sortes
d'erreurs. Ça peut être sous le... Parce que ce système-là est fait en fonction d'une évaluation que le ministère
fait. Disons, le ministère détermine ça va être quoi, les taxes
scolaires de tel producteur agricole pour l'année prochaine. Mais on ne le sait
pas, là.
M. Bolduc :
Non, je peux comprendre ça.
M. Archambault
(Fernand) : Je veux dire, ça fait que là c'est correction, par-dessus
correction, par-dessus correction,
par-dessus ajustement. Et puis ça, c'est sans penser... Étant donné que les
crédits sont faits aux producteurs mêmes, c'est quand il y a des transactions,
là. Ça fait que là il faut changer le crédit de producteur.
M.
Bolduc : En plus! Maintenant, ma compréhension aussi, c'est que...
Est-ce qu'il y a des paiements qui sont faits directement aux
municipalités, ou...
M. Archambault (Fernand) :
Tous aux municipalités.
M. Bolduc : Tous aux municipalités.
M.
Archambault (Fernand) : Nous, on envoie aux municipalités au mois de
décembre, alentours du 15 décembre...
Le
Président (M. Gaudreault) : ...obligé de vous arrêter là-dessus.
Puis en plus il ne vous reste plus de temps, alors je ne peux pas étirer d'aucune manière. Je suis désolé. Et on va
terminer avec l'opposition officielle et le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Donc, je vais redémarrer où vous
m'avez stoppé. J'étais rendu à la question des besoins, hein? On avait dit : Vous aviez, au ministère, depuis
un certain nombre d'années, un logiciel. On a essayé, à un moment donné, de le remplacer par un nouveau
logiciel. Le mandat a été accordé. Bon, on ne respecte pas nécessairement les étapes. Le mandat est accordé
précédemment à l'approbation du Conseil du trésor. En cours de route, on
paie à peu près la moitié, 3,8 millions, puis on arrête tout ça.
Première
question. Est-ce que c'était possible, légalement, d'arrêter le contrat en
cours de route? Est-ce qu'il y avait des
clauses nommément dans le contrat qui prévoyaient ça? Ou est-ce qu'on peut
recevoir une facture pour l'autre 50 % à un moment donné?
M.
Archambault (Fernand) : À ce que je sache, le contrat, il est fermé,
là. Je n'ai pas fouillé ce point de vue là. Je ne sais pas.
M. Lelièvre : Est-ce que ça serait
possible d'avoir l'information?
M. Archambault (Fernand) : Oui, certainement.
M.
Lelièvre : Si le contrat a été interrompu, je présume que ça a été
interrompu sur la base d'une clause qui était dans le devis.
M. Archambault (Fernand) : J'imagine
que oui.
M. Lelièvre : J'aimerais ça si vous
pouviez nous transmettre ça, s'il vous plaît.
M. Archambault (Fernand) : Je vais
vous faire parvenir. Oui, oui.
• (17 h 50) •
M.
Lelièvre : L'autre élément.
Si on a décidé, au MAPAQ, d'aller de l'avant vers un nouveau contrat, c'est
parce que je présume que l'ancien
logiciel ne faisait plus le travail. Est-ce
que vous êtes en train de réévaluer
les besoins, puisque le contrat a été interrompu, ou est-ce que
vous dites : Non, on va peut-être continuer avec l'ancien, finalement, il n'était
pas si pire que ça. À quelle étape êtes-vous
rendu, là, dans tout ce dossier-là, la? Parce que moi, vous me parlez
de la complexité, beaucoup,
de l'ensemble, là, du fonctionnement de ce programme de crédits d'impôt là, mais je me questionne pour les usagers aussi.
Les agriculteurs, eux, si c'est complexe comme
ça, puis, si vous sentez le besoin d'améliorer votre mode de fonctionnement, je présume que c'est par un certain
souci de service à la clientèle, pas uniquement certains soucis d'efficience ou d'efficacité au niveau de la
machine. Donc, pouvez-vous nous parler un petit peu, là, de ça, là? Vous êtes
rendu où, en termes de réflexion? On est comme dans une zone, là, une zone
grise, là, ça ne bouge plus beaucoup. Mais est-ce que vous êtes à l'aise dans cette zone
grise là? Est-ce que ça va rester de même encore six mois, un an, deux ans ou vous êtes en train de réévaluer où le ministère en est rendu puis
quel est l'impact sur la clientèle aussi de ce statu quo là ou de cette interruption de développement d'un nouveau logiciel? Est-ce
que la clientèle est affectée
par ça au niveau du service?
M.
Archambault (Fernand) : La
clientèle, c'est sûr qu'elle affectée dans le sens que c'est compliqué, puis
ils ont de la difficulté
à comprendre, puis qu'ils sont obligés d'appeler souvent, puis ça prend du
temps à répondre parce qu'on manque d'effectifs. Et, je veux dire, c'est sûr
que la clientèle est affectée. Ça serait bien plus simple si c'était comme en
Ontario, où est-ce que c'est un quart, 25 % du taux résidentiel, le
taux agricole. Il n'y a pas de programme. Les municipalités, elles
chargent 25 % du taux résidentiel, puis c'est comme ça. Ça, c'est simple,
simplification complètement à l'autre bout de la pendule. C'est sûr qu'eux, ils aimeraient bien mieux ça que ça
soit comme ça, là. Et nous, on veut simplifier, on veut améliorer, on
veut que ça soit plus efficient, on veut être obligés de prendre moins de
ressources pour administrer ce programme-là,
c'est sûr. Ça fait que le système actuel, le système actuel, c'est, je le disais
tout à l'heure : Il y a un Flora, là, de base, puis il y a 26
outils maison fichiers Excel en marge du système informatique. Je veux dire, ce
n'est pas des erreurs, là, dire... ça fait qu'on ne peut pas laisser ça comme ça, là. On ne peut pas. Ça va être
quand, les délais, puis ça va être quoi, le résultat? Bien là je ne le sais
pas.
M.
Lelièvre : Dans le fond, ce que vous nous dites, c'est peut-être le système qui est extrêmement complexe, puis on devrait peut-être revoir la façon de calculer ou d'accorder un
crédit ou un rabais, là, sur la taxe foncière ou autrement, à la limite, mais vous
êtes... Ça fait partie de la réflexion en cours, donc il y a
un bout qui est quasi politique, à la limite, je peux comprendre, hein, si
on lit entre les lignes.
Si on fait
abstraction de la réflexion politique qui peut être peut-être de mise, est-ce que vous, votre façon de faire au ministère... J'essaie de voir, moi, là, comment on va
récupérer le dossier à un moment
donné, là. Est-ce que
votre façon de faire au ministère,
c'est dire : Voici, là, on a un problème, c'est extrêmement complexe — vous
l'avez bien démontré depuis le début
de la séance — puis
là, à un moment donné, au ministère, vous rencontrez un consultant, vous lui
dites : Voici notre problème, trouve-nous une solution — puis
ça peut être ça, là, là, je dis ça de façon très, très correcte, là — ou
est-ce qu'à l'interne il y a des gens
qui se penchent sur une avenue de solution et qui pourraient, par exemple,
ensuite, trouver un consultant qui pourrait
réaliser, avec des compétences spécialisées en informatique, cette avenue de
solution là? Tu sais, le danger où je veux
en venir, là, c'est le danger de la solution miracle des consultants. Vous
savez, les consultants, là, souvent
c'est des gens... Hein, il y a un proverbe qui dit : Souvent, un
consultant, c'est quelqu'un qui n'en
connaît pas plus que toi, mais il te coûte deux fois le prix. Ça fait qu'à
l'interne, je suis certain, moi, qu'il y a des ressources compétentes
qui doivent avoir un avis, une idée de ce que ça prendrait. Puis est-ce qu'on
peut définir ces besoins-là puis ensuite
aller vers la réalisation avec un consultant pour éviter que le consultant nous
propose de quoi, puis, à la
mi-parcours, on se rend compte ce n'est pas tout à fait ça, puis on arrête,
puis ça a coûté 3 à 4 millions? Est-ce que votre façon de faire pourrait... Quelle est votre façon de faire, là?
Moi, à vous écouter depuis le début, je pense que vous cherchez la solution miracle, comme beaucoup
d'organisations, mais, des fois, elle est dure à trouver à l'externe, la
solution miracle.
M.
Archambault (Fernand) : Bon. Premièrement, on ne cherche pas du tout à
l'externe. Actuellement, là, il n'y a pas de consultant du tout qui
travaille là-dessus, là.
M. Lelièvre : Actuellement.
M.
Archambault (Fernand) : Actuellement, là, il n'y a pas personne de
consultant qui travaille là-dessus. On n'est
pas rendus encore à l'étape de l'informatisation ou d'un projet informatique,
on est encore à l'étape c'est quoi qu'on veut, et on est à l'étape c'est quoi qu'on veut comme programme, c'est
quoi qu'on veut, comment, tu sais. Et on n'est pas encore rendus à... Ça
fait qu'on n'a pas de consultant là-dessus.
M.
Lelièvre : O.K. Pour revenir à la question du contrat qui a été
interrompu en cours de route, les
motifs qui ont fait que vous avez interrompu ce contrat-là, pouvez-vous nous
expliquer qu'est-ce qui a fait qu'à un moment donné le MAPAQ a décidé de
mettre fin au contrat en cours de route?
M.
Archambault (Fernand) :
Bien, je veux dire, moi, les informations que j'ai, c'est
comme je vous ai dit tout à l'heure,
là, «le fournisseur refuse de poursuivre ses travaux en demande forfaitaire et
anticipe des besoins plus grands que
les paramètres du deuxième contrat».
Parce qu'entre-temps aussi dans ce temps-là, le ministère avait décidé de faire
l'enregistrement continu des producteurs
agricoles. Avant, c'était fait en batch, à tous les trois ans, et là ils ont
décidé de faire ça en continu,
continuellement, et ça avait des implications sur ce contrat-là parce qu'ils
sont arrimés avec l'enregistrement.
Et le programme avait été conçu pour avoir ça en batch une fois par trois ans,
et puis là, étant donné que c'était
en continu... je ne connais pas l'informatique, mais apparemment que ça causait
beaucoup de problèmes. Puis c'est une
des raisons pour que c'est faire que le
fournisseur, il ne voulait plus le faire en mode forfaitaire, et puis après ça
le ministère a mis fin au contrat.
M.
Lelièvre : Vous avez parlé
d'un contrôle qui se ferait quasi systématiquement,
là, à partir de vous-même, là,
du bureau du sous-ministre sur, bon, les différents éléments d'engagement de dépenses
qui vont se faire dans le cadre de
l'adjudication des contrats. Vous avez parlé aussi tantôt d'un poste, là, d'un
poste clé, là, dans l'organisation qui, lui, peut avoir une responsabilité, ou un acte délégué
du sous-ministre, mais, en bout de ligne, ultimement, c'est toujours le sous-ministre qui est imputable, là. Mais
pouvez-vous me préciser, là, quel
niveau ou quel pourcentage, à peu
près, des contrôles, des adjudications de contrats serait
appelé à passer sur votre bureau directement? Parce
que vous nous avez fait mention d'une volonté de suivre de très près
ce dossier-là directement. Mais à peu
près quel pourcentage des contrats pourrait solliciter votre
intervention ou votre vérification?
M.
Archambault (Fernand) : Premièrement, il faudrait clarifier, là, il y a deux choses. Moi, je ne signe pas les contrats, je donne les autorisations pour les contrats, O.K. Et actuellement tous les contrats de service passent tous sur
mon bureau à cause de la loi sur le contrôle des effectifs. C'est obligé de
passer sur le bureau du sous-ministre.
M. Lelièvre : Au niveau du
personnel?
M. Archambault (Fernand) : Au niveau
du... Non, contrats...
M. Lelièvre : L'ensemble?
M.
Archambault (Fernand) : Si
j'engage un consultant pour faire n'importe quelle job, il faut que ça passe
sur mon bureau parce que la loi sur le contrôle des effectifs... Il ne
faut pas que ça remplace un fonctionnaire.
M. Lelièvre :
Exactement. O.K., c'est vrai, oui.
M.
Archambault (Fernand) : Ça fait que, ça, je passe sur le bureau. Sur
les contrats d'approvisionnement, avec les
contrôles qu'ils nous ont demandés depuis deux ans, le Conseil du trésor, on
pouvait déléguer les signatures de ces contrats-là.
Je n'ai pas délégué, lis passent sur mon bureau. Ça fait qu'actuellement...
Puis les contrats d'ingénierie puis d'architecture,
bien, je n'en ai pas eu encore, puis construction non plus, on... Actuellement,
100 % des contrats passent sur mon bureau.
M. Lelièvre : En début de séance
aujourd'hui, vous nous avez parlé d'une des causes possibles, là — bien,
possibles, là, c'est ce que vous avez
mentionné — c'était
peut-être le roulement de personnel, le remplacement de personnel expérimenté par du personnel plus jeune ou moins
expérimenté. C'est sûr que ça peut être une cause potentielle, mais disons que j'ai beaucoup de questionnements ou
beaucoup de... je suis très perplexe par rapport à cette raison-là. Vous ne
croyez pas, justement, que les jeunes
gestionnaires sont peut-être plus à l'aise, sont peut-être plus compétents,
même, dans le domaine de
l'informatique, dans le domaine de la gestion informatisée, etc.? Puis ça ne
peut pas être une avenue de solution au lieu d'être une problématique?
Ça m'a surpris d'entendre ça, cette cause-là.
M. Archambault (Fernand) : Mais ce
n'était pas pour l'informatique que j'ai nommé ça, là.
M.
Lelièvre : Bien, vous avez
parlé de gestionnaires, au niveau des gestionnaires, des gestionnaires dans l'organisation un peu moins expérimentés.
M.
Archambault (Fernand) : Oui,
mais il y en a beaucoup plus qui ne sont pas en informatique. J'ai 60
personnes en informatique, là, je n'ai pas beaucoup de gestionnaires là.
C'est surtout ailleurs, là, que c'est des jeunes, là, en région, dans les laboratoires, un peu partout, là,
qui sont moins familiers avec la gestion de l'administration publique, là. Tu
sais, les gens qui commencent, cadre 4, là, puis c'est leur première fonction,
là, ils ne connaissent pas ça, là. C'est dans ce sens-là, là, pas au niveau informatique. Au niveau
informatique, les jeunes, je sais qu'ils sont pas mal meilleurs que moi,
là.
M.
Lelièvre : Oui, mais, même
au niveau de la gestion, disons, plus classique, conventionnelle — oublions la gestion informatique...
Oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est tout le temps que vous avez...
M. Lelièvre : Parfait.
Le Président (M. Gaudreault) :
...M. le député, je suis désolé. Puis c'est ce qui met fin d'ailleurs à notre
commission d'aujourd'hui.
On a
l'habitude de demander aux gens qui viennent nous rencontrer de faire un petit
mot de conclusion, si vous le souhaitez, pour évacuer votre expérience
de la CAP. On a des lits de psychologue si vous voulez.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, vous avez quelques minutes si vous avez le goût de conclure.
M.
Archambault (Fernand) : Alors, je vous remercie, tout le monde. Je
vous dis, j'ai trouvé ça très, très constructif,
je pense. Des bonnes questions; même si je n'avais pas toujours les bonnes
réponses, là, c'étaient des bonnes questions.
J'ai trouvé ça bien que les gens s'intéressent à des problématiques comme ça,
là. Souvent, les élus ne s'intéressent pas à des problématiques comme
ça. Ça fait que nous, on va donner notre meilleur pour mettre ça en oeuvre.
Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Je sais que, tout au long de la rencontre, on a pris quelques notes par rapport à des suivis que vous vous êtes engagé à
faire. Alors, on va attendre ça puis on va les distribuer aux membres.
Je vous remercie.
Donc, la
Commission de l'administration publique suspend ses travaux pour quelques
minutes, après quoi nous allons nous réunir en séance de travail pour
statuer sur les observations, conclusions, recommandations à la suite de
l'audition. Alors, le temps de saluer les gens qui sont ici, puis les membres
restent en séance. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)