(Quinze heures vingt-huit minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, on est réunis ici afin de procéder à l'audition de la Régie des
marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements
ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Caire (La Peltrie) est remplacé par Mme D'Amours (Mirabel).
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Merci. Je vais vous laisser le temps de vous installer, quand même.
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Je vous cherchais puis je ne vous voyais pas.
Alors, on a le plaisir de recevoir Me Bureau,
présidente de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Mme Bureau, je vous invite à nous
présenter les gens qui vous accompagnent puis à faire votre exposé. Vous
disposez d'autour de 10 minutes, puis ensuite nous allons procéder à un
échange entre le gouvernement, la première opposition et la deuxième
opposition. Allez-y.
Exposé de la présidente de la Régie des marchés
agricoles et
alimentaires du Québec (RMAAQ), Mme Ginette Bureau
Mme Bureau
(Ginette) : Je vous remercie. Alors, bonjour à tous. Alors, bien, M. le Président, M. le vice-président, le deuxième vice-président…
Une voix : ...
• (15 h 30) •
Mme Bureau
(Ginette) : Il n'est pas
présent? Alors, aujourd'hui est sans doute une journée un peu
étonnante pour cette commission, puisque vous entendez deux présidents qui sont
en fonction depuis moins de six jours, dans la même journée.
Alors,
permettez-moi de présenter mon équipe. D'abord, mon nom est Ginette Bureau, je
suis la nouvelle présidente de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. À ma droite, vous voyez M. Gaétan Busque,
vice-président et régisseur depuis 16
ans — alors,
en moyenne, nous avons huit ans, lui et moi, ensemble — et Me Marie-Pierre Bétournay, qui est
notre secrétaire, qui est en fonction depuis un an à titre de secrétaire mais
depuis trois ans à la régie.
Alors, quand
on m'a dit que je venais rencontrer les parlementaires, j'ai commencé à poser
des questions sur les échanges que la
régie a déjà eus avec les parlementaires. Alors, j'ai pris connaissance du
rapport annuel de gestion... en fait,
des rapports, parce que j'ai regardé, au fil des années, comment ces rapports
avaient évalué. J'avais pris connaissance... parce que vous m'avez transmis, Mme la secrétaire, le rapport
préparatoire de la commission, qui est très bien fait. J'ai évalué aussi
le Journal des débats pour savoir les échanges qui avaient déjà eu lieu
en lien avec la régie, entre autres un projet de loi que peut-être nous allons
aborder. J'ai pris connaissance aussi du rapport du Vérificateur général de
1998 et de la mise à jour en 2001 de même que j'ai vérifié s'il y avait des
dossiers au niveau Protecteur du citoyen, Commission
de la fonction publique, ce qui n'est pas le cas. J'ai rencontré la nouvelle
équipe de régisseurs et l'équipe de direction, et voilà que je me
présente devant vous.
Je vais commencer
par la mission, que vous connaissez sans doute. Permettez-moi de la lire. La
Régie des marchés agricoles et
alimentaires du Québec est un organisme de régulation économique. Sa mission
consiste à favoriser une mise en marché efficace et ordonnée des
produits agricoles, alimentaires, de la pêche et de la forêt privée, le
développement de relations harmonieuses
entre les différents intervenants et la résolution des difficultés qui
surviennent dans le cadre de la production
et de la mise en marché de ces produits, en tenant compte des intérêts des
consommateurs et de la protection des
publics en général, alors un grand mandat. Son mandat, vous avez un aspect de
résolution de conflits, ce qu'on appelle le tribunal administratif, et un aspect organisme de régulation
économique qui sert à favoriser la croissance du secteur agroalimentaire
à l'ensemble du Québec. Alors, voilà pour la mission.
Le nombre de
régisseurs. Actuellement, il y a huit régisseurs à la régie. Il y a un membre
qui est parti à la retraite au mois de
juin. Par contre, il faut savoir qu'il y a un membre qui est en congé de
maladie de façon prolongée et il y a deux mandats qui sont terminés et
qui... et, donc, les gens continuent leurs mandats jusqu'à ce qu'ils soient
nommés ou remplacés.
Au niveau du nombre
d'employés, on dit toujours, la régie, c'est 37 employés. Au dernier
rapport annuel, on en notait 40. Il faut comprendre que les régisseurs en font
partie, ce qui nous en laisse 31, mais, à mon arrivée, j'ai demandé évidemment... d'abord, je les ai tous
rencontrés, mais j'ai demandé un petit peu l'état de situation.
Actuellement, voilà la
bonne nouvelle, nous avons deux personnes en congé de maternité — c'est bon pour notre société; une
personne est prêtée à la Commission de
protection du territoire agricole, nous avons trois personnes en congé de
maladie prolongé, deux départs à la
retraite récents et une retraite qui est annoncée pour les prochains mois. Ça
nous laisse 22 employés, vous voyez où je m'en viens. Il y a
10 personnes qui sont affectées aux services directs à certaines
clientèles, je pense aux grains, au lait
et... j'en oublie un, le bovin. Donc, on a 12 personnes affectées au coeur
de la mission de l'organisation, ce
qu'on appelle la «core business». Alors, moi, je peux constater que c'est une
équipe réduite, avec un mandat immense, et j'y viens. Le budget annuel : 4,7 millions, l'année du
rapport annuel, dont 17 % est de l'autofinancement en lien avec les
services.
Alors,
l'importance économique de l'agriculture au Québec. Bon, l'agriculture, on
parle de plus de 28 000 fermes. Au Québec, c'est 8,2 milliards de dollars de recettes monétaires,
donc une activité économique fort importante. De ce nombre, 7,6 milliards sont sous la mise en
marché collective, donc en lien avec la régie des marchés agricoles. Ça,
c'est 92 % de l'agriculture au Québec
qui est en lien avec la régie, pour donner l'importance économique que
représente la régie. C'est également
les cinq productions qui sont sous gestion de l'offre. Vous avez certainement
entendu parler des cinq produits sous gestion de l'offre qui font
l'objet de grandes préoccupations dans le cadre des ententes d'abord Canada-Europe et, maintenant qui est en cours de
négociation, ce qu'on appelle le Partenariat transpacifique. Alors, vous
voyez, ce sont des enjeux qui dépassent les frontières du Québec.
La
régie, c'est également 36 plans conjoints de mise en marché collective qui
sont revus et analysés à tous les cinq
ans, c'est près de 300 règlements qui émanent des offices de mise en marché
mais qui sont approuvés par la régie, c'est
également, approximativement, 200 conventions de mise en marché qui sont
homologuées par la régie. Alors, vous voyez l'ampleur du corpus
réglementaire qui entoure la régie. Mais ça, également, j'en ai parlé, l'autre
volet, le volet tribunal, on parle
d'enquêtes et d'ordonnances : pour la dernière année, 165 qui ont été
entendues par la régie, mais, il faut savoir, et ça fera sans doute
l'objet de nos échanges, 481 demandes qui sont en attente d'être traitées. Et
il faut savoir également qu'il y a un niveau
de complexité beaucoup plus grand dans les demandes qui sont faites à la régie,
donc, un nombre plus important de
dossiers et une complexité plus grande. Et c'est en lien également avec toute
la transformation alimentaire quand
je parle des conventions de mise en marché. Donc, c'est un secteur essentiel,
on pense au porc, au lait, tout ce qui est mise en marché, donc le lien
entre les entreprises de transformation et les producteurs.
Alors,
comme vous voyez, le rôle de la régie… de l'agriculture, bien sûr, mais le rôle
de la régie en lien avec l'ensemble des activités économiques au Québec,
c'est vraiment important.
Mes premières
constatations, quand même, au bout de cinq jours. Ce que j'ai d'abord constaté,
c'est une équipe, une équipe d'employés, une
équipe de régisseurs qui croient vraiment à la mission de la régie et qui
mettent tout leur savoir-faire, leur talent, leur expertise à montrer
une bonne volonté à réaliser la mission de la régie, et ça, c'est important de le souligner, parce que — j'en ai parlé lorsque j'ai parlé du nombre
d'employés — c'est
une équipe quand même qui est réduite
mais qui travaille d'arrache-pied, mais c'est une équipe qui a également
beaucoup de défis, des défis organisationnels,
très certainement, des défis de service à la clientèle et de répondre,
carrément, aux demandes croissantes tant en nombre qu'en complexité.
Ce
sont des défis importants. Et, aujourd'hui, c'est ma première présence ou
prestation à titre de présidente de la régie
et je suis contente que ce soit avec des parlementaires, parce que je serai à
l'écoute de vos préoccupations. Alors, pour
moi, l'important, c'est de vous entendre, discuter avec vous. On veut prendre
des bonnes notes, parce que vos… ce que
vous entendez partout dans vos régions, bien, je suis ici pour les entendre et
répondre le plus possible, mais je suis bien accompagnée. Alors, je
crois avoir à peu près respecté mon temps. Je vous remercie.
Discussion générale
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme Bureau. Donc,
du côté du bloc du gouvernement, première question au député de
Portneuf.
M.
Matte : Bien, bienvenue ici, Mme Bureau. Puis, en tout début de votre
mandat, là... j'espère que ce n'est pas votre initiation aujourd'hui,
là, mais je tiens…
Mme Bureau
(Ginette) : …
M.
Matte : ...mais je tiens quand même à vous souhaiter beaucoup de
succès, là, dans vos nouvelles fonctions.
Or,
je vous ai écoutée. Dans votre préambule, vous avez dit que vous avez pris
connaissance quand même des différents
rapports aussi. Et moi, j'espère qu'on a les mêmes questions et les réponses
seront en mesure d'être complètes. C'est
qu'on y retrouve, dans le rapport, que, de 2006 à 2009, les cibles ont été prolongées
jusqu'en 2014, tu sais. Quels motifs, quelles raisons qui justifient ce
rapport-là?
Mme Bureau
(Ginette) : J'ai regardé dans les rapports annuels, et à chaque année
on justifiait par peut-être des nouvelles
orientations ou des changements plus en termes d'orientation gouvernementale.
Je vous dirai que j'ai été quand même étonnée de voir que la
planification stratégique datait d'un certain temps. Et, dans mes règles, c'est
un outil essentiel de développement d'une organisation d'abord pour savoir où
elle s'en va et ensuite pour se mesurer. Alors,
je peux déjà vous dire que j'ai annoncé à ma haute direction que l'exercice de
planification stratégique démarrerait et ce serait un exercice à 360
degrés, c'est-à-dire on va faire le tour des intervenants et de l'interne.
M. Matte :
Est-ce que je comprends qu'à ce moment-là les cibles vont changer?
Mme Bureau
(Ginette) : Absolument.
M. Matte :
C'est bien.
Mme Bureau
(Ginette) : D'autant plus qu'il y a des cibles qui sont difficilement
mesurables après presque 10 ans et il y en a
d'autres qu'on ne mesure plus de la même façon, ce qui fait qu'on a
l'impression qu'elles ne sont pas atteintes. Mais c'est autre chose
qu'on mesure. Donc, on va rajeunir notre planification stratégique et on va se
donner des enjeux pour le futur.
• (15 h 40) •
M.
Matte : Et dans un tableau... je ne me souviens pas lequel numéro,
mais on parlait qu'en 2011 la formation a été beaucoup plus
dispendieuse. Et qu'est-ce qui justifie 2011 par rapport aux autres années?
Mme Bureau
(Ginette) : Je n'ai pas compris votre question sur la formation.
M.
Matte : Donc, il y a un tableau de 2011. Si on regarde les coûts qui
sont générés dans la formation, ils sont beaucoup plus élevés que les
autres années. Qu'est-ce qui justifie…
Mme
Bureau (Ginette) : Sur la formation, je ne saurais pas vous le dire,
mais je sais que, la régie, étant donné probablement le rôle des régisseurs, donc un rôle à l'avant-garde, il y
a toujours beaucoup d'emphase qui est mise sur la formation, plus que le
1 %, par exemple, qui est exigé par la loi, mais nous avons également des
règles de restrictions budgétaires, ce qui fait qu'actuellement je pense qu'on
est proches de 2 % par rapport à l'objectif.
M. Matte :
Oui, c'était juste pour voir pourquoi, qu'est-ce qui justifiait en 2011... Mais
vous pouvez toujours fournir la réponse au président par la suite.
Mme Bureau
(Ginette) : On va la vérifier, pourquoi 2011. Je ne saurais pas vous
dire.
M. Matte :
Tout à l'heure aussi, vous avez mentionné qu'au niveau informationnel, O.K.,
vous allez vers des sous-traitants. Qu'est-ce qui justifie ça?
Mme Bureau
(Ginette) : On ne va pas vers des sous-traitants.
M. Matte :
Dans le...
Mme Bureau
(Ginette) : Dans le rapport? Excusez-moi. Je pense qu'il y a une
économie d'échelle. Le sous-traitant en question, on travaille avec
La Financière agricole du Québec, qui est un organisme public. D'ailleurs,
les locaux de la régie dans la région de
Québec sont dans le même immeuble. Donc, on a une économie d'échelle en
travaillant avec une organisation qui a plus
de 600 employés et puis qui a un déploiement important. Donc, je ne peux pas
vous dire les raisons de la décision,
mais, quand on me l'a présentée, moi, pour moi, il y avait une économie
d'échelle à travailler avec une
équipe qui connaît déjà ce domaine-là puis qui a développé l'expertise. Parce
qu'il faut comprendre que, par exemple, on n'a pas de comptable. Les ressources humaines sont faites par le
ministère. Donc, l'équipe de soutien n'est pas immense au niveau de la
régie.
M. Matte :
Donc, ma collègue ici vient à ma rescousse aussi. Il me reste combien de temps,
M. le Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste 5 min 30 s.
M. Matte :
La régie mentionne, à la page 16, et conclut qu'il y a une entente de service
informatique avec La Financière agricole du Québec, une firme externe
assure le développement d'applications spécifiques.
Mme
Bureau (Ginette) : Je pense qu'il y a une firme externe,
effectivement, en plus de La Financière, probablement pour des applications plus spécifiques à l'organisation; je
pense au maître des rôles, par exemple, tu sais, La Financière n'a
pas ce genre d'infrastructure. C'est à peu près ça.
M. Matte :
Est-ce que, Mme Bureau, ça va être possible, ça aussi, de nous fournir cette
information?
Mme Bureau
(Ginette) : M. Busque a un élément de réponse.
M.
Busque (Gaétan) : C'est parce qu'au niveau… j'allais dire, au niveau
de l'entente avec La Financière, c'est qu'il a été une période à la régie où on avait un seul employé en
informatique. Et, avec le développement de l'informatique, qui a plusieurs facettes, il y a les réseaux de
communication, il y a les programmations, il y a une série de choses, ce
qui fait que j'avais à ce moment-là, alors
que j'étais président, convenu d'une entente avec La Financière où ils
nous fourniraient les ressources pour
chacune des spécificités informatiques. Autrement, l'employé que j'avais,
j'étais obligé de l'envoyer en formation à toutes les fois que je lui
demandais quelque chose, une correction dans un programme, ça fait qu'il
n'était jamais là pour faire les programmes.
Donc, La Financière a
accepté de travailler avec nous autres, mais en contrepartie on a accepté de
consacrer une ressource payée qu'eux autres la sélectionnaient puis une
ressource que c'est carrément attitré au développement des programmes qu'on avait. Donc, c'est la ressource d'une compagnie
informatique externe, là, c'est une seule personne, et il a pris charge
beaucoup du fonctionnement puis des corrections des différentes... ce qu'on
appelle des bogues, en informatique, là,
toute la programmation, ce qui fait que c'est un aide qui s'ajoute au seul
employé qu'on a en informatique au niveau du ministère.
M. Matte : J'ai constaté que vous
avez donné un seul contrat puis qui est à un montant de 26 000 $
quelques. Est-ce que c'est cette ressource-là?
M. Busque (Gaétan) : C'est
probablement celle-là, oui.
M. Matte : Ce serait peut-être
bon...
M. Busque
(Gaétan) : Je ne suis pas directement impliqué maintenant dans
l'administration comme je l'ai déjà été à un moment donné, là, mais j'ai
comme ressources plus sur l'application, là.
M. Matte : Peut-on le vérifier? Puis
c'était ce qu'on dit...
Une voix : On va le...
M.
Matte : On va le valider. Puis aussi, parce que c'est un contrat de
gré à gré... et, habituellement, tout ce qui excède 25 000 $,
on doit aller sur au moins deux soumissionnaires et on l'a. Je regarde aussi...
Mme Bureau
(Ginette) : Et la question, c'est : À qui et est-ce que c'était
de gré à gré, ou avec une soumission publique, ou sur invitation?
M. Matte : C'est ça.
Mme Bureau (Ginette) : Parfait.
M. Matte : O.K. Moi, je devrai
quitter... pas par manque d'intérêt, mais j'ai d'autres obligations, si vous me
permettez. J'ai été sur votre site et je
constate qu'au niveau de l'organigramme il n'est pas mis à jour, puis, je
comprends, là, ça fait seulement que six jours que vous êtes en fonction, mais
on constate que c'est Mme Gauthier qui est encore présidente. Alors, le mettre
à jour à ce moment-là.
Mme Bureau (Ginette) : ...et ce sera
corrigé.
M. Matte : Votre initiation est
terminée, en ce qui me concerne.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Mme la députée de...
Mme de Santis :
Combien de temps il reste?
Le Président (M. Gaudreault) :
2 min 30 s.
Mme de Santis :
On va le prendre plus tard avec la prochaine...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, oui. C'est bon. Alors, on va
passer au bloc de l'opposition officielle avec le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour, Mme Bureau, Mme Bétournay... je n'ose pas...
Une voix : ...
M. Villeneuve : ... — oui? — et M.
Busque. Mme Bureau, au-delà du fait que votre nomination a toutes les apparences d'une nomination partisane... Et j'ai
sorti votre C.V. pour regarder un peu et j'essayais de voir le profil
que vous avez, votre parcours que vous avez
versus, maintenant, la présidence de la régie et je voulais voir avec vous
comment vous... Tantôt, vous avez parlé
qu'au niveau du plan stratégique vous avez avisé votre équipe que vous étiez
pour vraiment donner un coup de barre, mais il y a beaucoup de... bon,
il y a des bons coups, mais il y a aussi des choses à régler, j'imagine, au niveau de la régie, qu'on parle des
délais, qu'on parle aussi du plan stratégique, qui a... vous allez le
refaire, je comprends, là, mais il y a quand même des choses importantes à
corriger aussi à ce niveau-là.
Alors,
comment vous vous insérez, vous, dans cette nouvelle équipe-là, avec le profil
que vous avez? Juste vous entendre un peu là-dessus et les défis que
sont les vôtres.
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui. En vous rappelant... juste
avant, Mme la présidente, si vous le permettez, en vous rappelant d'être prudent, M. le député, sur les références aux
décisions politiques ou partisanes. On est ici sur le rapport annuel de gestion. Je pense que c'est des
questions très pertinentes, de voir comment dans le futur la gestion de
la régie sera améliorée à partir du rapport
annuel de gestion, mais je vous demande d'éviter, s'il vous plaît, les
références à des décisions partisanes. Ce
n'est pas le rôle de la commission, comme vous le savez. Je sais que vous avez
de l'expérience à cet égard. Alors, merci. Mme la présidente.
Mme Bureau (Ginette) : Alors, bien,
j'allais répondre sur l'aspect partisan, donc je vais me limiter à cet égard-là
de même.
Comme vous avez vu mon curriculum vitae, vous
avez pu voir que j'ai une expérience comme gestionnaire pendant plus de 10 ans, dont six à la direction d'une société
d'État, et donc un organisme public, dans un domaine qui est le
développement durable, et agent de changement dans la société, c'est-à-dire que
je me définis vraiment comme une personne
qui va travailler à améliorer des aspects de la société publique, et, à cet
égard, je crois que, les enjeux que la régie
a en termes de rôle de gestionnaire, je suis habilitée à y répondre. Pour ce
qui est de l'aspect plus agricole... je suis avocate de formation, donc un tribunal et son rôle d'adjudication de
même que le rôle en lien avec la réglementation, ce sont des domaines qui me sont familiers. Donc, je vous
dirais que ces deux aspects me... Et je suis également, comme vous avez
vu sur mon C.V., administrateur de société certifié, donc les règles de
gouvernance, les règles de déontologie et d'éthique sont des règles qui me sont
connues.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Tantôt, je vous ai
entendue... puis je ne veux pas vous citer parce que... mais l'esprit que j'ai compris de votre
intervention, c'était de dire : Les demandes sont de plus en plus
complexes. Je croyais entendre la présidente de la Commission de la
protection du territoire agricole, qui, pour des délais dans des dossiers, plusieurs dossiers, des délais qu'on considère
trop longs, finalement, des... c'est un irritant très, très important au
niveau de la commission et j'avais
l'impression d'entendre la présidente de la commission, parce qu'effectivement
c'est un peu ce qu'elle nous
disait : les demandes sont de plus en plus complexes, et évidemment ça
influe sur les délais, qui deviennent aussi
plus longs, parce que ça demande une préparation de la part des parties, etc.,
pour y répondre aussi convenablement, notamment à des décisions de
tribunaux qui disaient : Bien, vous n'avez pas traité la demande comme il
faut, vous devez faire un travail plus rigoureux. C'est un peu ce que la
présidente de la commission nous donnait.
Moi, je vous amène sur la page 28 de votre
plan...
• (15 h 50) •
Une voix : ...
M.
Villeneuve : ...oui, annuel, c'est ça, à la page 28, où vous
parlez... où on voit, plutôt, que vous avez une cible : mesure de
délais de traitement interne des demandes; il y a une cible de 165 jours. On
voit que les résultats… pour 2011‑2012, de
325 jours; de 258 pour 2012‑2013 et 267 pour 2013‑2014. Et là j'ai des
questions peut-être, là, d'ordre peut-être, là, sémantique, quitte à…
j'aimerais avoir des réponses là-dessus. D'abord, est-ce que c'est des jours
ouvrables? Première question. Ça semble un peu drôle comme question, mais
est-ce que c'est des jours ouvrables?
Et puis vous
employez aussi un terme… je vais le retrouver, vous parlez des délais internes.
En fait, est-ce qu'on peut
savoir — est-ce
que vous avez la réponse à cette question-ci? — la moyenne, lorsque quelqu'un fait une
demande et lorsqu'il obtient une réponse, en
termes… On va mettre toutes les journées ouvrables, les samedis, les dimanches.
Est-ce que c'est un an, c'est un an et demi? Est-ce que vous avez le chiffre
exact par rapport à ça?
(Consultation)
Mme Bétournay (Marie-Pierre) : Ce
n'est pas quelque chose qu'on a.
Mme Bureau
(Ginette) : Mais une chose que j'ai pu voir, c'est que, dans le passé,
il y avait la demande… Entre le moment
où c'était déposé et l'audition, il y avait le temps de délibérer, et donc on
avait cette information-là. Mais là je vous parle d'il y a plus de 10 ans. Mais, ce que j'ai vu depuis que je suis
arrivée, ce n'est pas le cas. Et moi, je pense qu'on aurait tout
avantage à le savoir. D'abord, ce qui se mesure s'améliore et…
M. Villeneuve : Oui, tout à
fait, mais…
Mme Bureau (Ginette) : Mais M.
Busque veut ajouter un mot.
M. Villeneuve : Ah!
peut-être.
M. Busque (Gaétan) : Merci. Ce que
j'aimerais rappeler, c'est que, dans la période qui va du 3 septembre 2010 à aller jusqu'à 2013, je dirais, on a eu tout
l'impact des décisions des cours d'appel qui est venu dire que la régie n'avait plus le droit de
prononcer des ordonnances à caractère monétaire, à caractère pécunier, ce qui
fait qu'il y a eu tout le
cheminement : c'est allé à la Cour supérieure, la Cour d'appel, ensuite
c'est allé jusqu'à la Cour suprême, qui a refusé d'entendre… Ça, c'était au 23 décembre 2010. Et ensuite on a eu les
demandes des offices de producteurs qui ont été faites aux parlementaires de modifier la loi pour
regarder le pouvoir à la régie. Il y a eu un premier projet de loi qui a été
déposé en juin 2011. Finalement, la loi a été sanctionnée le 30 novembre
2011, la loi n° 28, et à partir de ça on a aussi eu des contestations
judiciaires, qui fait qu'on a été pratiquement trois ans qui ont été gelés, là.
Je dirais, de
septembre 2010 au 16 septembre 2013, la majorité des demandes qui avaient été
faites à la régie qui avaient un
caractère pécunier ont été gelées parce que, même après la loi, il y a eu
contestation de la constitutionnalité de la loi, puis la Cour supérieure… on a eu une demande de sursis… pas une
demande, quelqu'un avait fait une demande de sursis, et la Cour d'appel a prononcé le sursis sur toutes les questions
monétaires, on a rencontré les intervenants pour savoir comment on traitait les dossiers puis finalement on a eu une
première décision d'interprétation de la loi n° 28 qui a été en 2013, puis ensuite, deux mois après, on rendait
la première décision, qui était l'interprétation de la régie de
l'application de la loi, parce qu'il y avait
toute la question de rétroactivité de la loi pour les causes antérieures au
30 novembre 2011, ce qui fait
que ça, ça nous a retardés pratiquement de trois ans. Donc, ça a aidé à
l'accumulation de dossiers à traiter puis ça a bien sûr, aussi,
influencé grandement sur les délais de traitement.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Bon. Bien, écoutez, je sais que vous voulez
revoir le délai, j'imagine… bien, je ne veux pas présumer du pire, mais
est-ce que ça va être à la hausse, par rapport à l'objectif qui est dans le
plan stratégique, ou à la baisse?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Bureau.
Mme Bureau (Ginette) : On va faire
l'analyse, mais, une chose est certaine, on va travailler avec du réel. Je présume que des situations comme celle que M.
Busque a décrite ne se reproduiront pas année après année, c'est-à-dire des
délais… Tu sais, quand vous avez, combien, 200 causes qui ont eu trois ans de
délai qui n'est pas dû au travail de la régie mais au fait que c'est allé dans les tribunaux supérieurs, bien
nos chiffres signifient quelque chose suivant ça. On va essayer de
travailler de telle façon à avoir des objectifs mesurables et qui relèvent de
la régie.
M. Villeneuve : Vous savez
comme moi, puis avec le parcours de vie que vous avez, les délais, c'est les irritants les plus… On peut discréditer une
organisation à cause de délais interminables, on l'a vu dans plusieurs
dossiers.
Moi, je vous
demande aujourd'hui, là, notamment sur la décision qui traîne sur le prix du
lait dans le Nord, vous savez, le prix du lait dans le Nord, au niveau
des communautés nordiques... Ça fait, je pense, un peu plus de deux ans
que... j'emploie le mot «traîne», là. Vous venez d'arriver en poste, ça
fait cinq jours. Vous prévoyez comment agir dans ce dossier-là?
Le Président (M. Gaudreault) :
On n'aura pas la réponse, M. le député, parce que votre temps est écoulé.
M. Villeneuve : D'accord.
Prochain bloc, monsieur…
Le Président (M. Gaudreault) :
On va passer au bloc du gouvernement avec le député d'Orford.
M.
Reid : Oui. Une
petite question rapide et qui a des incidences, mais… Bien, d'abord, pour
commencer, je voudrais vous féliciter pour
votre nomination et vous dire que moi, j'en suis très heureux, parce que j'ai
eu l'occasion, comme député, avec des
dossiers importants dans mon comté qui avaient à faire, en environnement, avec
des centaines d'employés, les pneus notamment, la transformation des
pneus usés et, d'autre part, les coupeurs de pierre, scieurs de pierre, etc., on a eu l'occasion de trancher des
dossiers difficiles et d'en arriver à quelque chose qui est très
intéressant, et vous avez joué un rôle principal là-dedans, donc moi, j'ai bien
confiance.
Et, sur la
base de cette confiance-là, ma question est une question assez générale, parce
qu'évidemment, la... Mais vous avez
dit tout à l'heure que vous vouliez faire une opération à 360 degrés pour faire
un plan stratégique. Probablement que
nous, on serait assez intéressés d'avoir des résultats de ça aussitôt que ça
sera fait. Et ma question, c'est : Avez-vous une petite idée — à ce moment-ci, ça ne peut pas être
détaillé — mais une
petite idée du temps que ça peut demander? Et nous, on va se retenir de
recevoir des résultats pendant combien de mois?
Mme Bureau (Ginette) : ...j'ai une
très bonne idée. D'abord, j'ai annoncé à ma haute direction qu'on entreprendrait ce processus-là en
janvier 2016, parce que la régie a son travail à faire cet automne et, je
pense que M. le député de Berthier
nous l'a dit, il y a d'autres enjeux à régler pour l'automne. Donc, j'arrive en
fonction, je prends le temps de faire
le tour de l'organisation et de ses enjeux. On démarrerait en
janvier 2016. C'est un exercice qui prend un an, mais j'accepterais
volontiers une invitation, dans 18 mois, pour venir vous présenter les
résultats.
M.
Reid : C'est tout.
Ça va.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci. Merci de votre présence. Je suis très inquiète par le fait d'entendre de
vous que vous n'avez que 22 employés présentement. D'après le
rapport de gestion annuel, de 2014 à 2017, cinq personnes vont aller à leur retraite; cinq sur 22, c'est énorme. Est-ce
que vous avez un plan quant aux ressources humaines? Comment vous allez
gérer les ressources humaines? Et, entendu
que vous avez trois personnes sur congé de maladie à long terme, c'est
beaucoup pour un petit groupe d'employés. Alors, est-ce que vous avez plan?
Mme
Bureau (Ginette) : Bien, je vous remercie de la question, parce que,
comme gestionnaire, j'ai toujours le souci
d'avoir une bonne équipe, et, je l'ai souligné tantôt, les gens que j'ai
rencontrés ont vraiment à coeur la mission de l'organisation, et je pense que chaque matin je devrais leur donner des
vitamines pour être sûre qu'ils sont en pleine forme.
Cela
dit, j'ai été étonnée de voir et d'avoir autant de congés de maladie prolongés.
Vous avez dit «trois», mais en fait
c'est quatre, parce qu'il y a un régisseur également qui est en congé de
maladie prolongé. Donc, j'ai une inquiétude et je dois absolument renforcir l'équipe et être en
mesure de gérer le risque organisationnel de transmission d'information
aussi dans le temps. Et j'ai la chance de
bénéficier de l'expertise de M. Busque, mais M. Busque fait partie de
ceux dont le mandat est terminé, et
je dois m'assurer qu'autant du niveau des régisseurs que de l'équipe technique
il y ait de la suite dans les opérations. Les gens actuellement en poste
veulent beaucoup, mais je dois renforcir l'équipe sur le plan technique et
professionnel.
Mme de Santis :
C'est quoi, le taux de roulement?
Mme Bureau
(Ginette) : ...taux de roulement, je l'ai fait…
Mme de Santis :
Oui, parce que, prenant ça…
Mme Bureau
(Ginette) : …et j'avais vu dans le rapport…
Mme
de Santis : …en considération, je me demande, wow!
c'est quoi, votre situation vis-à-vis votre effectif.
Mme
Bureau (Ginette) : ...je l'ai demandé parce que j'avais vu dans votre…
Taux de roulement. Alors, je ne suis pas certaine de vous donner… J'ai
un taux de roulement, l'année en cours du rapport annuel, de 15 %.
Mme de Santis :
15 %. Et est-ce que ça a diminué depuis l'année du rapport ou l'année...
Mme Bureau
(Ginette) : Je vous dirais que, l'année précédente, c'était 17 %.
Ça s'ajoute, là, hein?
Mme de Santis :
Alors, le taux de satisfaction, c'est quoi?
• (16 heures) •
Mme Bureau
(Ginette) : La satisfaction des employés, j'ai compris qu'elle avait
peut-être été mesurée il y a quelques
années. J'ai demandé à tous les gens qui relèvent de moi, la direction;
personne n'avait le rapport, donc je ne suis pas en mesure de vous faire état du… mais le taux de roulement, le taux
de maladie sont des indicateurs… quand je vous dis qu'il y avait un
organisationnel, sont des indicateurs qu'il y a du travail à faire.
Mme
de Santis :
Maintenant, je vais poser des questions quant aux ressources
financières. Et je vois qu'il y
a des surplus depuis 2011. Qu'est-ce qu'on fait avec le surplus? Ça sert à
quoi? Est-ce que c'est repris par…
Mme
Bureau (Ginette) : Les crédits de la régie, d'abord, il y a une partie
qui est... donc il y a du travail qui est fait en fonction de l'autofinancement, et c'est négocié, mais les
crédits viennent vraiment du ministère de l'Agriculture. Et donc, à ma
connaissance, ils ne sont pas conservés, ils sont retournés au fonds consolidé
du revenu.
Mme
de Santis :
O.K. Je vois aussi à la page 18 de votre rapport qu'en avril 2013 il y
avait un groupe de travail sur le Service de conciliation et de
médiation qui avait remis un rapport d'étape concernant l'implantation d'un
service permanent de médiation à la régie. Cela a été suspendu.
Mme Bureau
(Ginette) : ...de médiation existe.
Mme de Santis :
Ça existe.
Mme
Bureau (Ginette) : Il y a maintenant
des demandes de conciliation, et vous avez les chiffres dans le rapport
annuel. Je pense qu'il y en a une dizaine, de demandes de conciliation qui ont
eu lieu l'année 2013‑2014.
Mme
de Santis :
Je comprends mal la déclaration ici : Compte tenu du contexte budgétaire
du gouvernement du Québec, la
régie ne peut se doter d'un service permanent de médiation à court terme. Donc,
depuis 2013‑2014, vous vous êtes dotés d'un service permanent de
médiation.
Mme
Bureau (Ginette) : Il y a
des médiations, mais j'ai cru comprendre que les médiateurs étaient des gens
de l'externe. Donc, il y avait probablement des appels d'offres, des gens qui
étaient des médiateurs qui ne sont pas des employés d'un
service de médiation à l'intérieur de l'organisation de la régie. Mais la
médiation existe et elle donne des bons résultats.
Mme
de Santis :
Mais est-ce que ça vous coûte plus cher parce que
c'est de l'extérieur? Je crois que vous vouliez l'amener, donc, à
l'intérieur pour être plus efficaces et pour que ça coûte moins.
Mme
Bureau (Ginette) : Moi, je
ne l'ai évidemment pas évalué, mais vous me posez une bonne question qui devrait être évaluée. Peut-être
qu'il y a un élément... M. Busque aimerait vous donner un élément.
M.
Busque (Gaétan) : Oui. Peut-être
donner comme information... c'est que l'idée de départ était de créer une
unité administrative à l'intérieur de la régie qui s'occuperait carrément de la
médiation, parce que la médiation, c'est un
domaine particulier par rapport à la conciliation qui est dans la loi ou la
médiation... où on ne veut pas qu'il y ait de... on veut une muraille de
Chine, là, entre la médiation, les médiateurs et le reste du travail de la
régie. Donc, on avait créé un comité de
travail. Le comité de travail a fait son rapport, mais on n'a pas eu les
budgets ni les effectifs pour créer ça, ce qui a fait qu'on a établi une liste de médiateurs de l'extérieur qui
étaient disponibles et liste à laquelle on fait appel lorsqu'on a des
demandes pour avoir des médiateurs pour régler les conflits entre acheteurs et
producteurs.
Mme
de Santis : Le rapport ne fait aucune mention des
plaintes que la régie aurait pu recevoir. Est-ce que vous pouvez nous
expliquer pourquoi vous n'avez reçu aucune plainte?
Mme Bureau
(Ginette) : Je l'espère. Mais je vais demander Me Bétournay.
Une voix :
Oui. Mme Bétournay.
Mme
Bétournay (Marie-Pierre) : Donc, en fait, les plaintes, c'est des
lettres qui nous sont souvent adressées notamment par rapport aux délais
ou des choses comme ça, mais on n'a pas de... le Service des plaintes. C'est un
formulaire, je pense, sur notre site
Internet, mais les gens ne passent pas par ce mécanisme-là. C'est vraiment sous
forme de lettre. Donc, c'est traité comme une demande régulière.
Mme
de Santis : C'est traité comme une demande
régulière. Est-ce qu'on trouve ces plaintes en tant que demandes
ailleurs dans votre rapport, dans d'autres chiffres ou on ne les retrouve nulle
part dans votre rapport?
Mme Bétournay
(Marie-Pierre) : On ne le retrouve pas dans le rapport.
Mme
de Santis : O.K., parce que c'est habituel d'avoir
les plaintes reçues par un organisme dans au moins les rapports de
gestion annuels que j'ai vus, et je ne trouve pas ça dans le vôtre.
Mme Bureau
(Ginette) : ...
Mme de
Santis : O.K.
M. Busque
(Gaétan) : Si vous permettez. Peut-être, c'est dans la question de
caractérisation des plaintes, parce que,
dans notre lecture... parce que ça arrive assez fréquemment qu'il y a des gens
qui font des demandes urgentes de traiter
une... d'approbation d'un règlement, par exemple, puis chez nous on n'a pas
défini que c'était une plainte comme telle,
donc ce n'est pas calculé. Les plaintes qu'on considère vraiment des plaintes,
c'est surtout... ce qu'on reçoit, c'est relatif au prix du lait où le lait est vendu au niveau des
consommateurs, et, ces plaintes-là, on ne les traite pas nous-mêmes,
c'est transféré au ministre de l'Agriculture et aux inspecteurs de la Direction
de l'inspection des aliments, qui sont mandatés pour faire les petits constats,
ce qu'il faut pour aller en cour pour arriver à présenter ou demander des compensations, là, pour les genres d'infractions.
Mais les autres, quelqu'un qui dit... bien, à date, on ne les a pas
considérés comme plaintes. Quelqu'un
qui dit : Bien, ma demande, elle traîne, est-ce que vous allez la
traiter prochainement?, bien on ne l'a pas comptabilisé comme une
plainte. C'est peut-être ça que ça n'apparaît pas.
Puis,
au niveau du lait, on en a très peu, là, c'est moins... je
dirais, c'est moins de 10 plaintes par année, sûrement, là. Puis il
y a des années où on n'en a pas du tout.
Mme Bureau
(Ginette) : ...du ministère.
M. Busque
(Gaétan) : Oui, nous autres, c'est l'application de notre règlement
sur le prix du lait. Mais on a une entente avec tous les inspecteurs du ministère
de l'Agriculture puis aussi ceux de la ville de Montréal, qui sont sous
entente.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est ce qui met fin au bloc du gouvernement. On va aller au
bloc de la deuxième opposition avec la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. Bonjour, Mme Bureau, M. Busque et
Mme Bétournay. Écoutez, je suis estomaquée d'entendre ce qui se dit ici
aujourd'hui, avec les lacunes que la régie a versus le pourcentage... quand vous parlez, là,
que 92 % est en lien avec la mise en marché, c'est un bateau à la dérive,
et je ne sais pas depuis combien de temps.
Rajeunir
votre planification stratégique — tout à l'heure, vous avez mentionné ça — comment allez-vous y arriver à court
terme? Et est-ce que ça relève de vous? Est-ce que la responsabilité que le
bateau aille à bon port, c'est la responsabilité de la présidence?
Mme Bureau
(Ginette) : C'est définitivement la responsabilité de la première
dirigeante.
Mme
D'Amours : Merci.
Mme Bureau
(Ginette) : Et je sais que j'ai un travail important à faire.
Mme
D'Amours : Mme Bureau, moi, j'ai regardé, là, au tout début... Je
vais vous faire un commentaire. Et probablement
parce que c'est un manque d'effectif, mais je veux vous l'entendre dire. Bon, vous
avez rédigé, la régie des marchés, le
document, là, rapport annuel 2013‑2014, mais c'est publié par un groupe, Groupe
Cossette Communication. C'est fréquent, ça?
Mme
Bureau (Ginette) : J'ai posé la question, et on m'a dit que c'est ceux
qui ont été retenus suite à un appel d'offres
public probablement du ministère du Service partagé. La régie n'a pas fait
d'appel d'offres, ils ont fait affaire avec celui qui a été retenu pour
les services gouvernementaux.
Mme
D'Amours : En page 22, il y a trois picots en bas de la page où
vous mentionnez «développer la mise en marché
en concertation et en partenariat». Moi, j'aimerais ça savoir qui sont les
acteurs aux niveaux agricole, alimentaire, pêches et forêts.
Mme Bureau
(Ginette) : Je vais demander à M. Busque de nous éclairer.
Une voix :
M. Busque.
M.
Busque (Gaétan) : Bien, au niveau des acteurs de concertation, il y a eu
mise sur pied d'un comité de travail avec
l'UPA, l'Union des producteurs agricoles, et avec aussi le conseil des
transformateurs, le CTAQ, là, et c'est un comité qui se réunit
régulièrement pour regarder et aplanir les difficultés qui se présentent dans
la mise en marché et dans le travail que la
régie a à faire aussi d'approuver ce qu'eux autres décident comme
réglementation pour appliquer à l'intérieur des plans conjoints. Mais il y a un effort de concertation dans ce
sens-là, sens que chaque partie a son bout à faire. Puis on avait comme théorie qu'au niveau des producteurs
agricoles... Parce que, il ne faut pas se le cacher, il y a beaucoup de plaintes qui nous viennent de producteurs envers
leur propre office. Donc, théoriquement, il devrait y avoir des systèmes
à l'intérieur des offices pour régler beaucoup de litiges qui ne viendraient
pas à la régie, donc ça réduirait notre fardeau de travail. Mais, le gros,
c'est ça qui est fait en concertation.
Puis aussi, ce qu'on
a fait, on a établi un mode d'évaluation des plans conjoints, l'évaluation,
comme a dit Mme la présidente, qui se
fait aux cinq ans, ou une façon de rapporter et de... au niveau de chacun des
offices, d'avoir des plans stratégiques peut-être plus à jour que le
nôtre, plans stratégiques avec des indicateurs de suivi puis les résultats
donnés. Donc, chaque office qui se présente devant nous autres, maintenant, a
son plan stratégique avec ses résultats définis et les façons d'y arriver.
• (16 h 10) •
Mme
D'Amours : Donc, les interlocuteurs, c'est principalement l'UPA.
M. Busque
(Gaétan) : ...et les transformateurs, le Conseil de la transformation
alimentaire du Québec, qui est là-dedans, qui représente tous les organismes de
transformation, à l'intérieur duquel se retrouvent, par exemple, l'Association des abattoirs, les gens du Conseil
de l'industrie de l'érable et toute la panoplie de systèmes
agroalimentaires, de transformateurs.
Mme
D'Amours : En fait, quand vous parlez de ces gens-là, vous parlez, en
fait, des syndicats spécialisés?
M.
Busque (Gaétan) : Non. Il y a
une partie de la transformation où les transformateurs peuvent se
regrouper et demander une accréditation à la régie. Par exemple, c'est le cas
de l'Association des abattoirs avicoles du Québec, où un seul organisme représente tous les transformateurs. C'est la même
chose dans le conseil de l'industrie acéricole, où il regroupe tous les acheteurs du produit. Et ces
gens-là, ils sont partis d'un comité qui a été mis sur pied pour travailler
de concert avec l'UPA, ils sont dans le même groupe. Et, sur les problématiques,
là, on a parlé tantôt, la médiation, ils étaient
partis de groupes qui ont fait des commentaires sur ce que devrait se doter la
régie comme groupe pour faire de la médiation.
Donc, c'est un comité, c'est un travail pour non seulement ne pas faire,
nous autres, tout l'ouvrage, mais regarder qu'est-ce que les autres
pourraient faire aussi pour que tout marche rondement dans le système.
Une voix :
Mme la députée.
Mme
D'Amours : Je vous
rapporterais à la page 14. Moi, j'aimerais le savoir, parce que
j'avais déjà envoyé une demande à l'accès à
l'information concernant des dépenses en immobilisations, et ce que j'avais eu
comme réponse, c'est qu'il n'y en avait pas
eu... 2013‑2014. Et là je m'aperçois que, de 2012 à 2013, dépenses en immobilisations,
vous étiez à 6 462 $; et, en 2013‑2014, 26 008 $ en
immobilisations. Alors, j'aimerais avoir un détail sur ça.
Mme Bureau (Ginette) : Je vais faire
vérifier de quoi il s'agit exactement.
Mme D'Amours : D'accord.
Le Président
(M. Gaudreault) : Vous allez le faire vérifier, mais vous allez
envoyer la réponse à la secrétaire de la commission.
Mme Bureau (Ginette) : La réponse à
la commission.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Merci.
Mme
D'Amours : À la page 24, vous parlez des indicateurs, bon, l'objectif,
«saisir les opportunités de développer les services en ligne», c'est un
nouveau service disponible en ligne, «tous les formulaires pouvant être
complétés en ligne d'ici avril 2009»,
35 %, 35 %, et résultats : 35 %. On regarde juste en
dessous «moderniser le site Internet de la régie». L'indicateur, c'est
des mises en place du nouveau site qui devait être... l'échéancier, 2017. Vous
marquez : Réalisé...
Une voix : ...
Mme D'Amours : ...2007, pardon,
réalisé, réalisé et réalisé en 2013‑2014. J'aimerais avoir des...
Mme Bureau (Ginette) : Des
explications?
Mme D'Amours : ...des explications
sur ça.
Mme Bureau
(Ginette) : Et, si ça se trouve, possiblement que la mise à niveau du
site Internet sera un nouvel enjeu,
mais effectivement il a été mis à jour à cette époque-là. Pour ce qui est des
services en ligne, j'ai cru comprendre que plusieurs services n'étaient
pas encore en ligne. Et je vais demander à M. Busque...
(Consultation)
Mme Bureau (Ginette) : On a un défi.
Je comprends que les demandes ne sont pas déposées en ligne et que tout le
secteur des grains, qui est un service qu'on rend à l'industrie des grains,
n'est pas en ligne non plus. Donc, je comprends qu'on a un défi.
M. Busque (Gaétan) : Peut-être...
Mme Bureau (Ginette) : Oui, allez-y.
M. Busque (Gaétan) : Peut-être
rajouter — j'ai
dit non tout à l'heure : en termes de formulaire, je vous dirais qu'on a travaillé longtemps sur un
formulaire pour répondre à peu près à tous les genres de demandes qu'on
avait. Et je vous dirais qu'à un moment
donné on s'est dit que la demande était tellement complexe, la formule, que ça
venait comme interférer avec les demandes qu'on a souvent, de faire des
enquêtes, de rendre des ordonnances, où la requête est excessivement longue, là. Et il y aura la possibilité de regarder
comment on pourrait simplifier... un formulaire pour ces demandes-là.
Mais généralement on aurait la demande et on aurait en même temps la requête.
Parce que les gens qui nous déposent une demande d'enquête, d'ordonnance, en
fait, mettent toutes leurs conclusions puis tous leurs motifs d'arriver à
générer une enquête auprès de la régie, puis les dispositifs de conclusion
qu'ils demandent sont aussi là-dedans. Donc,
on ne pourrait pas voir ça simplement dans un formulaire par ordinateur, là. On
n'a pas encore... en tout cas, à date, on n'a pas trouvé le moyen de le
faire.
Le Président (M. Gaudreault) :
O.K. Mme la députée.
Mme D'Amours : Oui. Nous sommes
maintenant en 2015, hein, septembre 2015, puis votre rapport annuel 2014‑2015 n'est toujours pas paru. Celui de 2014‑2015
a paru le 31 mars. Comment expliquez-vous ce retard? Et nos discussions avec vous auraient peut-être été beaucoup
plus précises, parce que, là, on est une année en arrière. Alors, comment
expliquez-vous ça?
Mme Bureau (Ginette) : Le rapport 2014‑2015 se terminait le
31 mars. Normalement, le temps de le rédiger... si j'ai bien
compris, la loi nous oblige à ce qu'il soit déposé avant le 30 septembre.
Alors, nous sommes encore dans les délais légaux.
Mme D'Amours :
Merci.
Mme Bureau (Ginette) : ...délai sera
respecté.
Mme
D'Amours : Le délai sera
respecté. Parfait. J'aimerais revenir sur ce que je vous ai mentionné tout à l'heure, là, que je trouvais ça assez aberrant, là, pour l'industrie agroalimentaire en général, là, et forestière. Est-ce que
vous avez des engagements que vous vous êtes faits? Est-ce que vous vous
êtes donné des cibles personnelles pour arriver à un objectif, là, raisonnable, là,
et quantifiable? Combien de temps vous vous donnez pour arriver à répondre à
nos questions et à ce que la régie
fasse vraiment son travail, qu'elle soit un organisme qui a le
vent dans les voiles et qui va être fonctionnel?
Mme Bureau
(Ginette) : Je vous dirais
qu'il y a deux volets. Il est clair que je suis en
apprentissage et je suis devant vous bien humblement avec ma... les questions
que j'ai pu poser dans les cinq dernières journées. Donc, je me suis donné comme objectif de revoir la
planification stratégique à compter
de janvier parce que je sais que, dans l'intervalle, il y a toute une mise en apprentissage et des
décisions et le processus doit continuer. Et, pour moi, c'est un an
d'opération, une planification stratégique
bien menée où on fait vraiment un 360 degrés. Donc, il y a du travail et
du pain sur la planche.
Alors, je ne
peux pas en dire plus parce que j'ai... J'ai déjà mes premières constatations
que j'ai partagées avec vous, mais j'en suis là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste trois secondes.
Mme D'Amours : Je suis heureuse que
vous les ayez constatées en si peu de temps.
Mme Bureau (Ginette) : Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. On retourne du côté du
gouvernement avec la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. J'aimerais parler de l'annexe 6 à votre
rapport de gestion annuel, c'est les modalités de la reddition de
comptes en matière de développement durable.
Une voix : ...
Mme de Santis :
Ah! donc, je vois qu'il y a trois actions qui étaient prévues, à la
page 50 : «réaliser une étude portant sur la possibilité de
prendre en compte les principes de développement durable dans l'application de
la loi», un; deux, «initier des échanges entre les intervenants afin de
prévenir les difficultés pouvant survenir dans la mise en marché»; et, trois,
«privilégier les méthodes alternatives de règlements des différends». Je crois
que, sur privilégier les méthodes alternatives de règlement de différends, il y
a eu du progrès, sauf quant à la production du document d'analyse — ça a
été annulé — et
quant au nombre de rencontres administratives initiées par la régie, c'est
zéro.
Une voix : ...
Mme de Santis : O.K. Alors,
pouvez-vous m'expliquer qu'est-ce qui se passe et qu'est-ce qu'on entend faire
pour changer cela?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la présidente.
Mme Bureau (Ginette) : Merci. Je
peux vous dire que le développement durable est un domaine que je connais très, très bien et je dirais que nous
avons certainement un enjeu d'aller un peu plus loin en développement
durable. Je n'ai pas analysé les demandes du
passé, mais je suis persuadée que vous aurez un nouveau plan sur le
développement durable dans les prochains...
je veux dire, en lien avec la planification stratégique. Mais je ne saurais pas
vous dire pourquoi l'analyse a été annulée, je n'en sais rien.
• (16 h 20) •
Mme de Santis :
Parfait. J'aimerais maintenant passer à l'annexe 4 du rapport.
J'aimerais comprendre un peu plus qu'est-ce que ça veut dire, «une
évaluation périodique planifiée et réalisée quant aux plans conjoints et aux
secteurs agricoles». Je veux comprendre
qu'est-ce que cela implique, qu'est-ce que ça veut dire, c'est quoi, le but
recherché. Parce qu'après je regarde le tableau et je vois que, depuis
2010, je ne vois aucune évaluation faite, par exemple, dans les offres de
consommation, ni commencée ni terminée et je peux en citer beaucoup. Alors, je
veux savoir c'est quoi et pourquoi il y en a dans certains domaines où rien
n'est fait.
Mme Bureau (Ginette) : Je vais
commencer par une généralité, c'est-à-dire l'importance de l'évaluation
périodique.
Les
plans conjoints, c'est vraiment l'outil de gestion qui fait en sorte que les
producteurs se regroupent collectivement
et décident de mettre en marché… et le plan conjoint, c'est comme la colonne
vertébrale de toute l'opération de
mise en marché collective, c'est essentiel et c'est vraiment important. Et, au
fil des années... je pense que ce n'était pas toujours réévalué, et donc il y a eu une décision qu'ils soient
réévalués aux cinq ans. Et, M. Busque en a parlé, il y a une grille d'analyse qui est
préparée pour nous assurer que c'est toujours à jour, pertinent, efficace. J'ai
parlé de la mission de la régie.
Donc, ce rôle-là est essentiel, et il est clair que ça doit être fait à tous
les cinq ans. Et je vois bien comme vous qu'il y a peut-être des enjeux, mais j'entends M. Busque,
qui voudrait dire un mot. Alors, probablement que, pour ceux sur lesquels vous avez des questionnements, il y a du… mais, comme
vous voyez, à chaque année, il y en a un certain nombre qui sont faits, qui
sont vraiment réalisés, et c'est quelque chose qui demande beaucoup de
temps mais qui est essentiel aux opérations de la régie.
Une voix :
M. Busque.
M.
Busque (Gaétan) : Je vais répondre. D'abord, les évaluations
périodiques, ça correspond à l'article 62 de la loi, où on dit : «À la demande de la régie et au
plus tard à tous les cinq ans, chaque office établit devant la régie ou
devant les personnes qu'elle désigne pour lui faire rapport, que le plan et les
règlements qu'il édicte servent les intérêts de l'ensemble des producteurs et
favorisent une mise en marché efficace et ordonnée du produit visé.»
Donc,
les évaluations périodiques, c'est, on dit, au plus tard aux cinq ans, et vous
avez une annonce d'avance. Pour les oeufs de consommation, celle que
vous avez, on a fait l'évaluation le 5 février 2015.
Une voix :
Récemment.
M. Busque
(Gaétan) : Récemment. Parce qu'il y a des périodes où ça arrivait
qu'on excède cinq ans, mais généralement c'est cinq ans. Mais il arrive
différentes situations. Comme par exemple, si on tombe dans une période
d'arbitrage, une convention, par exemple, qui aurait pu arriver dans le porc ou
dans le poulet, à ce moment-là on a tendance à ne pas faire les deux
concurremment.
Ça
fait que c'est ça. Mais tout ça, le mécanisme d'évaluation aux cinq ans, ça
découle d'une décision des parlementaires
de 1990, quand ils ont modifié la loi. On avait eu des demandes de remettre en
question les plans conjoints aux cinq ans, de refaire tout un référendum
pour savoir si les producteurs désiraient toujours avoir un plan conjoint dans leurs secteurs, et les parlementaires avaient
décidé qu'au lieu il y aurait un mécanisme d'évaluation périodique qui,
je vous dirais... au départ, on a eu beaucoup de réticences à entrer tout le
monde dans le moule pour le faire, parce qu'il y a tout un système de réglementation déléguée, donc jusqu'où la régie
peut s'impliquer là-dedans. Et on a fait trois ou quatre modèles et, le dernier modèle, on l'a
développé en collaboration avec le groupe GREPA, le Groupe de recherche
en économie et politique agricoles, à
l'Université Laval. On a développé un modèle pour tout le monde, y compris une
façon de rapporter, de faire des rapports à
la régie et, pour les offices, de se préparer à faire des rapports complets,
parce que ça pouvait varier,
dépendamment de… Aussi, il y a des offices qui ont des difficultés d'avoir du
personnel pour répondre à toutes ces demandes administratives là.
Mme
de Santis : Maintenant, s'il faut faire cette
évaluation au plus tard chaque cinq ans, d'après vous, d'après les résultats, est-ce qu'il y a… Où est-ce qu'on
est rendu? Est-ce qu'on fait l'évaluation d'environ 90 % de ce qu'on
devrait faire? Est-ce qu'on est à 95 %?
Est-ce qu'on est à moins? Est-ce que vous avez un chiffre ou peut-être une
explication générale pour me dire que, oui, on est à 95 % de ce qu'on
devrait être?
M. Busque
(Gaétan) : Là-dessus, je vous dirais qu'on devrait être assez près, parce
que le dernier groupe... à ma souvenance, il y a à peu près
quatre ans, quand on a fait la dernière façon d'évaluer, de tenir les évaluations
périodiques, on a aussi fait un
échéancier pour s'assurer qu'on n'échappait aucune production, aucun plan
conjoint, l'évaluation. On a refait
l'échéancier et, je me souviens, je
pense, il y a deux ans, on a fait peut-être
12 ou 15 plans conjoints en même
temps. Mais toutes ces données-là sont mises sur notre site Internet, toutes
les évaluations périodiques réalisées.
Une voix :
Mais, à votre connaissance, on serait à quel pourcentage?
M. Busque
(Gaétan) : Ah! je dirais, on doit être pas loin de 90 % réalisé à
l'intérieur des cinq ans.
Mme de Santis :
90 %?
M. Busque
(Gaétan) : Oui. Je n'irais pas jurer là-dessus, là, mais c'est un
ordre de grandeur qui m'apparaît raisonnable.
Mme de Santis :
Est-ce que vous pouvez nous envoyer ces renseignements-là pour que ce soit un
petit peu plus précis?
M. Busque
(Gaétan) : Oui.
Mme
de Santis : Je regarde à la page 30, et vous avez
un bilan des activités de la régie. J'aimerais comprendre. Vous recevez
beaucoup de demandes, O.K.? Je ne sais pas combien de demandes vous recevez,
donc je ne suis pas capable vraiment d'avoir
une idée si vous répondez à la majorité de vos demandes, à seulement 60 %
de vos demandes. Alors, pouvez-vous, s'il vous plaît, m'éclaircir, me
donner un peu plus de renseignements?
Mme
Bureau (Ginette) : Il y a
différents types de demandes. Alors, il
y a des demandes d'approbation de
réglementation qui émanent des offices agricoles qui passent, ce qu'on appelle,
nous, en séance plénière, c'est-à-dire l'ensemble des régisseurs, il y a une
analyse qui est faite, et ça, j'en ai parlé tantôt, on parle de 300 règlements.
Il y a quelques années, il y en avait 500, mais, étant donné les processus
d'allègement réglementaire, il y a eu
un exercice. Cet exercice-là n'est pas terminé. Il y a beaucoup de
règlements. Là, c'est la première chose. D'ailleurs, demain, il y a une formation avec les représentants des offices
qui sont impliqués dans la réglementation pour simplifier le plus
possible le processus réglementaire, parce que c'est lourd parce que chacun
doit être évalué à son mérite, entre guillemets. La régie ne réécrit pas les
règlements. La régie donne son opinion, n'approuve pas. Alors, ça, c'est une
première chose.
Ensuite, il y
a les homologations de conventions de mise en marché. C'est le lien entre les
offices et les transformateurs qui sont les clients des offices. Donc,
chacune de ces ententes-là passe à la régie, est évaluée à son mérite et homologuée. Et là j'ai parlé qu'il y en
avait à peu près 200, mais à chaque année il y en a plus de 100 où… je pense que, l'année en cours, on parle de 160 ou
quelque chose comme ça, ça aussi, passées en séance plénière. Ensuite,
il y a les litiges…
Mme de Santis :
Oui, mais ça, est-ce que c'est les réponses ou les demandes?
Le Président (M. Gaudreault) :
Et tout ça met fin à ce bloc.
Mme de Santis :
O.K.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, je suis bien déçu, là, mais…
Une voix : …
Le Président
(M. Gaudreault) : C'est ça. En tout cas. Bon, alors un dernier
bloc, celui de l'opposition officielle, avec le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Donc, la question tantôt,
c'était : Après deux ans d'attente, est-ce que la régie va enfin
prendre une décision concernant le prix du lait au niveau des communautés
nordiques?
Mme Bureau
(Ginette) : Je vais me faire un plaisir de vous répondre. La décision
a été rendue publique en juin, et donc
la décision de la régie est maintenant publique. Elle a été signifiée aux
parties et elle traite du lait nordique et des Îles-de-la-Madeleine. Bien, c'est une région pour ce lait. Elle traite
également du lait spécialisé, c'est-à-dire en cartons avec des bouchons, et du prix, de façon générale, du
lait. La régie a demandé d'avoir plus d'évaluations des coûts de chacun
des intervenants. Donc, il y a des dates de
remise d'information, qui sont le 1er décembre, pour continuer la mise en
place, en janvier prochain, de la décision.
Cela dit, au moment où on se parle, on a une demande de révision, donc la régie
devra se pencher... Évidemment, là, je ne
peux pas aller plus loin, parce que c'est une décision de la régie, mais la
régie a rendu un jugement au mois de juin.
Et M. Busque trépigne d'impatience d'ajouter
quelque chose.
Une voix : Allez-y.
M. Busque
(Gaétan) : Bien, je voulais seulement vous donner le numéro de la
décision — ce sera
plus facile à chercher sur le
site — c'est le
numéro 10699, et, notamment, on dit là-dedans que la régie modifie, donc,
le règlement en créant une quatrième région qui regroupe les MRC de la
Minganie, du golfe du Saint-Laurent et de la Caniapiscau. Puis on a aussi tenu compte de la demande au
niveau des Îles-de-la-Madeleine, où on trouvait le prix élevé, où a
demandé qu'on nous alimente avec un peu
d'informations, parce qu'il y a des services sociaux qui avaient vérifié,
enquêté les prix, puis on a dit : Soumettez ça, et on aura… comme
dit Mme la présidente, on aura des auditions pour savoir ce que ça implique en termes de coûts et pourquoi les coûts
sont différents. Donc, c'est à venir, puis, bon, on traitera ça en même
temps que la contestation.
Une voix : La décision est
rendue.
• (16 h 30) •
M.
Villeneuve : Ce n'est pas terminé, je comprends, là, mais j'ose
croire que Mme la présidente va assurément déployer toute la volonté nécessaire pour justement régler ce
problème-là. Évidemment, on ne peut pas court-circuiter les demandes d'appel, etc., là, mais, un coup cela
terminé, bien on ose espérer que tout ça se rétablisse. C'est un élément
de base, hein, le lait, quand même.
Alors, merci pour la réponse.
Moi, je veux
juste, peut-être, récapituler rapidement, là, parce qu'honnêtement, là, on vous entend
aujourd'hui et je peux vous dire que moi, je
suis assez estomaqué de l'état des lieux. Je lisais le rapport et, bon, je
voyais qu'il y avait des choses qui
semblaient ne pas très bien aller, là, notamment, je l'ai dit tantôt, des
délais extrêmement longs — on le sait; diminution des ressources, hein — au
niveau financier, on le sait, ce n'est pas beaucoup, mais c'est quand même une diminution versus le coût
de la vie, versus tout ce que ça peut impliquer; un plan stratégique qui n'en a
que le nom — c'est
quand même assez incroyable; les ressources
informationnelles : on peut retrouver 35 %, c'est ce qu'on voit dans
votre rapport, des formulaires. Pourtant,
s'il y a une chose simple à régler, c'est bien cela, s'assurer que tous les...
on le scanne, on le met sur... bon,
je ne pense pas que ça demande beaucoup de... Donc, tout ça m'amène à me
dire — puis je
vous pose la question : Avant
d'accepter le poste, est-ce que vous aviez fait le constat de l'état des lieux?
Et, selon vous, est-ce une question
de mauvaise gestion ou est-ce une question de manque de ressources qui explique
la situation, puis le mot n'est pas trop fort, j'ai l'impression, une
situation «délabrée» un peu, là? Alors, vous avez tout un travail de
reconstruction à faire, madame.
Mme
Bureau (Ginette) : Je prends bonne note du travail de reconstruction.
Je ne peux pas aller plus loin dans l'analyse après cinq jours et je ne
cherche surtout pas des coupables. Je pense qu'il y a, sans doute, toute une
série de raisons et je préfère être en mode
solution et me dire : À partir de maintenant, qu'est-ce qu'on fait pour le
futur? Et, pour ce qui est des défis
que ça présente, je suis une personne qui relève des défis et je l'ai fait dans
le passé dans une organisation en lien avec le recyclage et je peux vous
dire que les défis étaient tout aussi grands. Mais c'est le sel de la vie.
M.
Villeneuve : Oui. Mais, vous savez... je ne veux pas employer
des vieux clichés, là, mais ça s'avère que c'est, je dirais... le député de Chomedey parle de faits,
mais effectivement le passé, lorsqu'on le connaît bien puis lorsqu'on le
comprend, nous permet justement d'éviter les
erreurs pour le futur, et, j'imagine, en tout cas, à tout le moins, il
devrait y avoir un travail de votre part ou de votre équipe pour comprendre
pourquoi on en est arrivé à une situation aussi difficile. Il y a des raisons à ça, c'est clair. Maintenant, je pense
qu'il faut les trouver pour s'assurer de ne pas commettre à nouveau ces
erreurs-là.
Mme
Bureau (Ginette) : J'en prends bonne note, et je vais travailler avec
l'ensemble de mon équipe, et j'ai la chance
d'avoir M. Busque, qui a déjà été président de l'organisme, et donc qui, avec
ses 16 années à la régie, va certainement m'éclairer, mais tout en gardant en tête que ce que je veux, c'est de
vous déposer une organisation efficiente et efficace.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Merci, M. le Président. Ma question irait
à... bien, d'abord, vous avez 22 personnes actuellement, là, qui oeuvrent au sein de l'organisation. Ce n'est quand
même pas un ministère comme le ministère du Revenu ou de la Santé, là, c'est quelque chose qui, à mon avis... un bon
gestionnaire, et je ne doute pas des capacités des fonctionnaires qui oeuvrent au sein de la régie,
là, mais, 22 personnes, je pense que ce n'est pas quelque chose qui est
si compliqué que ça à gérer pour arriver à
obtenir les résultats souhaités et souhaitables versus évidemment votre
mission et les défis qui sont les vôtres.
Mais là, donc, ce que je comprends, là, c'est qu'à l'heure où on se parle vous
ne pouvez pas me dire si 22, c'est suffisant, si les budgets sont
suffisants. Vous voulez faire le tour du jardin.
Mme
Bureau (Ginette) : Non, je pense que j'ai pris position lorsque j'ai
présenté l'organisation. D'abord, les 22, c'est l'équipe qui supporte la
régie en termes administratifs, parce qu'évidemment il y a les régisseurs, il y
en a huit actuellement, donc ça s'ajoute aux
22, mais, je pense, dans ma présentation, j'ai fait état de ce constat et du
fait que je pense que les mandats et
la mission et la complexité des causes font en sorte qu'on a un enjeu de nombre
d'employés et de niveau professionnel également.
M.
Villeneuve : Bon. Je pense que beaucoup de questions ont été
posées. Il en reste peu, mais j'en ai peut-être une dernière qui va...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...1 min 20 s.
M.
Villeneuve : ...qui va être peut-être un peu répétitive, mais
tantôt M. Busque faisait état de ce qu'il arrivait aux plaintes, bon, d'abord, il faut les mettre dans
certaines catégories, là, mais, quand on voit dans le plan stratégique
qu'on fixe à 95 % la satisfaction puis
qu'on voit ce qui en a été fait, moi, je ne saisis pas, honnêtement, là, je ne
comprends plus, là.
Mme
Bureau (Ginette) : En fait, la question que je me suis posée quand
j'ai vu cet objectif, je me suis dit : Mais est-ce qu'il a déjà été mesuré pour être capable de le maintenir?, et M.
Busque pourra vous répondre parce qu'il m'a répondu.
M.
Busque (Gaétan) : Bien, si je suis invité à répondre, je vous
donnerais la réponse, le pourquoi du
95 %. C'est que, quand j'ai pris la présidence en 1999 pour
quitter en 2005, au début 2005... c'est qu'en 2004 j'ai fait une
évaluation de la clientèle, et l'évaluation
de la clientèle, à ce moment-là, était à ce niveau-là. Donc, c'est un niveau
qu'on a tenté de maintenir par les années d'après, mais, je vous dis,
moi, j'ai fini la présidence depuis 2005.
M. Villeneuve :
...question, moi, M. le Président.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. le député. C'est ce qui
met fin à la séance de cet après-midi. Je veux remercier nos
invités : Mme Bétournay; M. Busque; Mme la présidente, Mme Bureau.
Je vous laisserais, comme il est de
tradition, peut-être une ou deux minutes si vous avez le goût de faire un
petit mot de conclusion sur votre présentation d'aujourd'hui.
Mme Bureau
(Ginette) : Oui. D'abord, je vous remercie. Je pense que vos
réflexions, vos analyses sont pour moi de
l'eau à mon moulin et à ma réflexion. Comme vous avez pu constater, dans les
premières constatations, je pense avoir déjà compris l'enjeu du travail,
mais l'équipe est en place et l'équipe à venir, on va travailler à répondre et
à déposer, avoir une planification stratégique qui nous permettra d'en être
fiers.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci encore à tous.
Je suspends
les travaux de la commission de l'administration quelques minutes, hein? Ne
vous sauvez pas trop loin, les collègues, parce qu'on se réunit en
séance de travail tout de suite après. Salut.
(Fin de la séance à 16 h 37)