(Quinze heures neuf minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Je vous souhaite la bienvenue. Je vous demande d'être à l'ordre, s'il vous plaît. Je constate le quorum. Je déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle d'éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires, s'il
vous plaît, ce que j'ai fait moi-même.
Nous sommes réunis ici afin de procéder à
l'audition du ministère de la Santé et des Services sociaux sur sa gestion
administrative.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Péladeau (Saint-Jérôme) est remplacé par Mme Lamarre (Taillon); M.
Villeneuve (Berthier), par M. Lisée (Rosemont); et M. Caire (La Peltrie),
par M. Paradis (Lévis).
• (15 h 10) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup. Alors, comme prévu à l'ordre du jour, on va débuter par l'exposé du ministère de la Santé et des Services sociaux, et le reste de la séance sera consacré aux
échanges entre nous, entre membres de la commission, par blocs
intercalés.
Alors, M. le sous-ministre, je vous demande de vous présenter, de présenter les gens qui vous
entourent, qui vous accompagnent, et de faire votre exposé. Je vous
accorde autour de 10 minutes, à peu près. Merci.
Exposé du sous-ministre
de la Santé et des
Services sociaux, M. Michel Fontaine
M. Fontaine (Michel) : O.K. Bonjour.
Michel Fontaine, sous-ministre à la Santé et aux Services sociaux.
Alors, M. le Président, mesdames et messieurs les députés, membres de la commission,
c'est avec grand intérêt que nous
participons à cette audition qui nous donne, dans le fond, la chance
d'échanger avec vous au sujet de la gestion administrative du ministère
de la Santé et des Services sociaux.
Cette
gestion, je tiens à le souligner, est le fruit d'un travail d'équipe, une
équipe qui est dédiée à sa mission, dont plusieurs membres m'accompagnent aujourd'hui, puis je me permets, comme
M. le Président me l'a mentionné, de les présenter, particulièrement les
sous-ministres adjoints et associés. J'ai, à ma gauche, M. Luc Castonguay, qui
est le sous-ministre adjoint à la
Planification, à la Performance et à la Qualité; immédiatement à côté de moi,
M. François Dion, qui est le
sous-ministre adjoint aux Finances, aux Immobilisations et au Budget; et, à ma
droite, le Dr Louis Couture, qui est le sous-ministre adjoint aux Services
de santé et Médecine universitaire. Juste en arrière de moi, je vais les
nommer, ils lèveront peut-être le doigt, là,
parce que je n'ai pas mon miroir : Dr Horacio Arruda, qui est le directeur
national de la santé publique et
sous-ministre adjoint à la Santé publique; le Dr Jean Latreille, qui est
directeur de la Direction québécoise de
cancérologie; M. Sylvain Gagnon, qui est le sous-ministre associé aux Services
sociaux; M. Marco Thibault, qui est le sous-ministre
adjoint au Personnel réseau et ministériel; M. Pierre Lafleur, qui est le
sous-ministre adjoint à la Coordination réseau et ministérielle; et M. Richard Audet, qui est le sous-ministre
associé aux Technologies de l'information. Et nous avons avec nous
également plusieurs autres membres de l'équipe de gestion du ministère de la
Santé et du personnel qui pourront, à l'occasion, si nécessaire, répondre à des
questions plus en détail, s'il y a lieu.
Alors,
d'entrée de jeu, je souhaite rappeler à tous la mission du ministère et de son
réseau, qui est de maintenir, d'améliorer et de restaurer la santé et le
bien-être de la population québécoise, notamment en prônant la prévention et en rendant accessible un ensemble de services de
santé et de services sociaux intégrés et de qualité. Notre ministère
doit s'assurer du fonctionnement adéquat du
système de santé et de services sociaux. Pour ce faire, il élabore et détermine
les orientations, les politiques et les
priorités pour son réseau et veille étroitement à leur application. Le
ministère accomplit sa mission grâce,
bien sûr, à ses équipes internes, mais également, ce qui fait un petit peu la
particularité du ministère de la Santé,
grâce à l'étroite collaboration de tous les employés et médecins du réseau de
la santé et des services sociaux et de ses partenaires, comme, par
exemple, les organismes communautaires, le milieu de l'éducation, les corps
policiers, les ambulanciers, etc.
Au 31 mars
2014, la main-d'oeuvre du réseau de la santé et des services sociaux
représentait environ 7 % de la population
active du Québec. On dénombrait 268 127 employés dans le réseau public de
la santé et des services sociaux et des
établissements privés conventionnés, ce qui inclut notamment 11 300
infirmières, infirmières auxiliaires ou préposés aux bénéficiaires, 57 640 techniciens ou professionnels de la santé
et des services sociaux. Parmi les 30 318 professionnels rémunérés par la Régie de l'assurance maladie du
Québec, on dénombrait 8 710 médecins omnipraticiens et 9 779
médecins spécialistes. Pour compléter ce
tableau des effectifs, le ministère pouvait compter, à l'interne, sur 975
employés dévoués pour réaliser sa mission.
En ce qui a
trait à la gouvernance, vous n'êtes pas sans savoir qu'au 1er avril dernier est
entrée en vigueur la Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du
réseau de la santé et des services sociaux notamment par l'abolition des
agences régionales, qu'on appelait le projet de loi n° 10, le p.l.
n° 10, que je vais peut-être utiliser ultérieurement, là, au lieu de redire cette longue phrase là à chaque
fois. Cette loi, qui vise l'intégration de tous les programmes de santé et de services sociaux sous la gouverne unique, à
quelques exceptions près, d'un établissement par région et
l'implantation d'une gestion à deux niveaux
hiérarchiques plutôt que trois, a modifié de façon importante le portrait
organisationnel de notre réseau. La
mise en application de cette loi constitue une réforme sans précédent de notre
réseau, le faisant passer de 182
établissements et 18 agences régionales à 33 établissements et deux instances
régionales. Cette réforme nous fait faire un pas important vers
l'allègement des structures administratives et la diminution majeure de la
bureaucratie.
Ainsi,
certaines fonctions et pouvoirs dévolus antérieurement aux agences de la santé
et des services sociaux ont été répartis
entre le ministère et les établissements, alors qu'un certain nombre d'autres
responsabilités ont été carrément abolies. Donc, à ce chapitre, le ministère assumera dorénavant une tâche plus
étendue, notamment au regard des responsabilités liées aux allocations
budgétaires, aux approbations, aux désignations et aux avis à émettre aux
établissements.
À l'avenir,
seul le ministère aura l'obligation légale de produire un plan stratégique dont
il devra rendre compte des résultats
pour la production d'un rapport annuel de gestion. Les objectifs de ce plan
seront repris dans des ententes de gestion et d'imputabilité avec les
établissements, qui devront, à leur tour, rendre des comptes sur l'atteinte de
leurs résultats au ministère.
Pour ce qui
concerne la planification stratégique 2010‑2015, je vous fais un
bref tour d'horizon des résultats validés au terme de l'année 2013‑2014,
prenant pour acquis que les résultats 2014‑2015 ne sont pas encore complètement
validés. Donc, il faut prendre pour acquis qu'il y a d'autres résultats qui
sont en cours de réalisation.
Ainsi, au
terme de la quatrième année de ce
plan, une bonne majorité des résultats ciblés sont atteints ou en voie
de l'être : autour de 64 %. Sans reprendre chacun des objectifs, les
résultats indiquent que, depuis 2010, plusieurs cibles ont été atteintes dans divers domaines comme les délais d'accès pour la
radio-oncologie et pour certaines chirurgies d'un jour ou avec
hospitalisation. Des cibles ont été atteintes aussi en matière de prévention
des infections nosocomiales, d'implantation
de réseaux de services intégrés pour personnes âgées et de recrutement de
nouveaux médecins de famille et de
médecins spécialistes. Des progrès significatifs ont également été réalisés
quant au nombre de personnes inscrites auprès
d'un médecin de famille, à l'accès aux infirmières praticiennes spécialisées,
aux délais d'accès à une arthroplastie totale
de la hanche ou du genou, au traitement des demandes de services de personnes
ayant une déficience ou encore de personnes
atteintes de maladies cardiovasculaires, à l'évaluation des personnes ayant une
dépendance et à l'implantation des pratiques cliniques préventives.
Toutefois,
des progrès sont encore à faire, et nous y travaillons intensément, notamment
améliorer l'accès à un médecin de
famille, diminuer la durée de séjour sur civière aux urgences, diminuer le
nombre de jeunes et d'adultes en attente
de services de santé mentale ou de déficience intellectuelle et accélérer
l'implantation de l'approche adaptée aux personnes âgées en centre
hospitalier. Au terme du plan stratégique 2010‑2015, qui a pris fin le 31 mars
dernier, les actions accomplies et leurs
résultats témoignent de l'apport indéniable du ministère et de son réseau dans
le déploiement d'une offre de services de santé accessibles, de qualité
et qui répondent aux besoins des citoyens du Québec.
Plusieurs réalisations témoignent de cet apport
notable comme la Loi concernant les soins de fin de vie, la première Politique nationale de lutte contre
l'itinérance, plusieurs initiatives ministérielles en matière de lutte contre
le cancer, le rehaussement du processus de
certification des résidences privées pour aînés, le resserrement des critères
auxquels doivent répondre les groupes de
médecine de famille ou encore la Loi concernant le partage de certains
renseignements de santé par l'intermédiaire
du Dossier santé Québec, le DSQ. Un nouveau plan stratégique couvrant la
période 2015‑2020 a été élaboré et
devrait être déposé prochainement à l'Assemblée nationale par le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
En terminant,
j'aimerais vous partager une dernière réalisation, cette fois spécifiquement à
l'interne du ministère, dont nous sommes aussi très fiers en tant
qu'organisation. Comme vous le savez peut-être, le ministère a entamé des démarches en 2007 pour obtenir la certification
Entreprise en santé, ce qu'il a réussi le 11 juin 2010, après un
processus rigoureux. Loin de nous arrêter à
cette réussite, nous avons poursuivi nos efforts et sommes devenus, en avril
2013, le premier ministère certifié
Entreprise en santé, mention Élite. Ceci témoigne du ferme engagement du
ministère à donner l'exemple en
créant un environnement où la santé et le mieux-être sont des priorités. Nous
comptons bien sûr investir les efforts
nécessaires pour maintenir cette certification. À cet effet, nous avons
approuvé, en février dernier, le plan d'action Vivactif 2015, qui vise des objectifs concernant la santé du personnel
et sa satisfaction à l'égard de son milieu de travail et qui précise les bénéfices escomptés des actions de
prévention et de promotion ainsi que des pratiques organisationnelles
favorables à la santé.
Alors, M. le Président, mes collègues et moi
sommes maintenant disposés à répondre aux questions de la commission.
• (15 h 20) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, M. Fontaine. Alors,
nous allons entamer le bloc d'échange avec un premier bloc de 10 minutes
pour le gouvernement. Alors, je cède la parole à M. le député d'Orford.
Discussion générale
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Merci, et je voudrais saluer toutes les personnes qui
sont ici. Je pense qu'on a toutes les
possibilités ici d'avoir des réponses à nos questions. Et moi, j'ai une
question très large, M. le sous-ministre, pour commencer, parce qu'à la lecture du document d'analyse qui a été
fait par les recherchistes du gouvernement, de l'Assemblée nationale, on a une remarque, et, par comparaison avec
d'autres ministères, le nombre de cibles intermédiaires dans votre plan
stratégique est assez réduit, et certains pourraient se demander... quand on
n'a pas beaucoup de cibles intermédiaires
puis qu'on se met une cible pour dans cinq ans, qu'on conduit une automobile
les yeux fermés pendant cinq ans puis
on regarde, après cinq ans, si on est à la bonne place... je suis certain que,
si c'était le cas, le gouvernement du Québec au
complet serait en faillite depuis longtemps. Donc, il doit y avoir autre chose
que vous faites aussi pour mesurer votre performance, où vous allez, comment
réagir, et ça, ça doit se faire de façon assez régulière et pas une fois aux
cinq ans.
Dans votre rapport... étant donné que vous avez
un plan stratégique qui a des cibles qui se mesurent après cinq ans, évidemment, c'est difficile d'évaluer,
sur la base de votre rapport ou de vos rapports annuels essentiellement,
un certain nombre de choses, comment ça
progresse. Donc, c'est certain que vous allez avoir des questions aujourd'hui
de notre part, des membres de la commission, sur l'évolution d'un certain
nombre d'éléments pour lesquels on a peu d'informations
dans le rapport annuel et on ne voit pas toujours où ça va. J'aimerais ça que
vous m'expliquiez un petit peu, globalement d'abord, que ce n'est pas le
cas, qu'on n'attend pas après cinq ans pour réagir quand il y a quelque chose qui ne marche pas comme on pense quand ton
objectif... on ne va pas vers la destination qu'on veut. Mais, quand ta destination est dans cinq ans, pendant cinq ans,
il se passe beaucoup de choses. Comment est-ce qu'on fait pour s'assurer
que, quand on dévie de notre destination, ou
quand on ne va pas assez vite, ou qu'on ne va pas comme on voudrait pour
atteindre l'objectif dans cinq ans... comment est-ce que vous faites, là, de
façon assez générale?
Et, dans ça,
vous pouvez nous parler un peu d'étalonnage. Je ne veux pas poser quatre
questions sur les mêmes sujets. Vous
pouvez nous parler éventuellement un peu comment vous mesurez ce que vous
faites par rapport à ce qui existe ailleurs aussi, parce qu'on est en
Amérique du Nord, il y a de nombreuses... même si on n'est pas tous pareils, on
a beaucoup de comparaisons qu'on peut faire avec les autres.
Alors, dans
un premier temps, des cibles intermédiaires... Puis évidemment, aussi, bien,
j'y reviendrai si vous n'avez pas le goût d'en parler tout de suite,
mais la fin de ma question, c'est aussi : Dans le nouveau plan
stratégique, qui est certainement en préparation, est-ce que vous allez aller
un petit peu plus vers des cibles intermédiaires pour que vos outils de... je suis certain que vous avez des
outils internes de gestion qui vous permettent de suivre ça de façon
beaucoup plus fréquente, mais pour qu'on
puisse, sans faire de la microgestion à votre place, mais qu'on puisse en
savoir un peu plus, quand vous prenez
la peine de faire un rapport annuel, qu'on puisse en savoir un petit peu plus
sur l'état d'avancement vers les objectifs que vous visez sur une
période de cinq ans dans un plan stratégique?
Donc, c'est
une question en trois volets, si vous voulez. Je vous laisse la prendre dans
l'ordre que vous voulez. Et je pense que tous les membres de la
commission attendent ces réponses-là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Fontaine.
M. Fontaine (Michel) : Oui, merci,
M. le Président. D'abord, vous dire qu'effectivement le plan stratégique 2015‑2020 est prêt. Je le disais tout à l'heure,
notre ministre devrait le déposer à l'Assemblée nationale dans...
j'imagine dans les prochaines semaines, on est dans cet ordre de grandeur là.
Une voix : Il devrait être
envoyé après l'approbation des...
M.
Fontaine (Michel) : O.K.
Donc, on y reviendra, là. Pour la situation qu'est-ce qu'on a modifié dans
notre plan stratégique, on l'a rendu
beaucoup plus simple, on l'expliquera un peu plus tard. Mais, pour l'heure,
pour vous dire que, par rapport à nos objectifs intermédiaires d'année
en année, on a une démarche qui est quand même particulière, là, à cause... Et je vous mentionnais... C'est pour ça,
dans l'introduction, je faisais référence au grand réseau de la santé et
des services sociaux parce que le ministère de la Santé et des Services
sociaux, c'est avant tout son réseau. Parce que le ministère même est important, là, mais, quand on a
265 000 personnes dans le réseau, c'est là que se passent les
vraies choses, les soins sont donnés vraiment dans le réseau.
Donc, on a un mécanisme très, très, très
rigoureux et structuré. Puis je demanderai à M. le sous-ministre à la coordination du réseau, M. Lafleur, de donner le
détail, mais je vais vous donner les grandes lignes. D'abord, à chaque année,
une fois qu'on a déposé le plan stratégique, qui est habituellement
quinquennal... donc, c'est assez difficile, justement, dans un réseau aussi en
mouvance, de définir à l'avance, cinq ans d'avance, exactement comment seront amenés les résultats. Ça fait qu'on s'est donné un
système annuel qui est un plan d'action annuel de chaque établissement. Antérieurement, on appelait ça des ententes de
gestion et d'imputabilité qui sont, dans le fond, le contrat qu'on fait
avec les établissements. Dans le passé, avec
la situation d'une gouverne à trois paliers, les établissements signaient une
entente de gestion et d'imputabilité, et là l'orientation
est donnée, à ce moment-là, pour l'année en cours en fonction des
capacités qu'on a, qu'elles soient budgétaires ou ressources humaines, etc.,
pour atteindre une série d'objectifs qui sont de la planification stratégique,
naturellement. En découle, donc se décline, de cette façon, donc, une entente
de gestion et d'imputabilité obligatoire entre, antérieurement, les
établissements et l'agence et ensuite entre l'agence — il y
avait 18 agences — et
le ministère de la Santé, qui signait des ententes de gestion.
Et là on a
tout un mécanisme de reddition de comptes annuelle, période par période, avec
des tableaux de bord. Et habituellement...
je vous fais grâce, là, mais on travaille avec les trois couleurs habituelles,
vert, jaune, rouge, pour faire des interventions
où toutes nos directions générales du ministère, tous les sous-ministres que je
vous présentais tout à l'heure ont un suivi obligatoire, dès qu'on est
dans le rouge ou dans... on va dire dans le jaune orange un petit peu, là, à
faire une intervention spécifique, dans le
passé, aux agences et, maintenant, en direct
avec les 33 établissements de notre réseau.
Donc, c'est très, très
rigoureux, très spécifique. D'année
en année, on a des objectifs
intermédmariiaires, mais on ne les mentionnait pas dans la planification
stratégique, ne sachant pas à l'avance exactement les ressources qui seraient disponibles à quel moment, parce qu'au niveau politique il arrive qu'il y ait
des nouvelles orientations qui nous arrivent en cours d'année. Prenez l'exemple de la loi sur la fin de vie, etc., si on
n'avait pas planifié ça il y a cinq ans... Donc là, c'est des choses qui... on se garde une marge pour que,
dans l'année en cours, c'est un plan d'action annuel qui fait en sorte
que, normalement, au bout des cinq ans, on a atteint une
bonne partie des objectifs ou même... ça devrait être 100 %, mais il arrive des fois qu'il y a des situations
d'inconvénients qui sont en cours de route, que ce soit budgétaire, ou
ressources humaines, ou de nouvelles
situations, il arrive une pandémie ou de choses comme ça, ça peut bouger un
petit peu. Mais, de façon générale,
cette année, par exemple, on pourra vous donner des détails tout à l'heure, on
est en train de valider les derniers
chiffres 2014‑2015 et on va être près d'une atteinte de la plupart de nos
objectifs, là, au moins à 80 %, et je vous disais tantôt qu'en 2013‑2014 on est autour de 64 %, à peu près, de
l'atteinte de tous nos objectifs, nos résultats qu'on avait escomptés
dans notre planification stratégique.
Donc, si, M.
le Président, vous le permettez, je demanderais à notre sous-ministre adjoint,
M. Lafleur, de compléter la situation
de la démarche obligatoire puis de la reddition de comptes qu'on exige année
après année jusqu'à terme de nos cinq ans de planification stratégique.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui. Peut-être, avant, une question, oui.
M.
Reid :
Dans ce sens-là, est-ce qu'on pourrait aussi faire état un peu de ce que le
contrôle parlementaire que nous faisons
ici pourrait... comment il pourrait être amélioré dans les années qui viennent,
soit parce que votre plan stratégique fait
un peu plus difficile, intermédiaire, ou parce que peut-être vos plans d'action
pourraient être communiqués un peu plus dans vos rapports annuels, quelque chose comme ça? Juste tenir compte de
ça dans la réponse ou dans le reste de la réponse.
M.
Fontaine (Michel) : Peut-être
plus globalement, c'est sûr que, dans les recommandations de la
commission, si on avait... par exemple, on pourrait... je pense que ça ne
s'introduit pas dans un rapport annuel, parce que ce serait vraiment
volumineux, mais peut-être en dépôt, en annexe, les ententes de gestion plus la
reddition de comptes de ces ententes de
gestion là, qui sont des tableaux de bord assez simples, là, ça pourrait être
une situation pour permettre aux parlementaires de suivre vraiment,
année après année, l'atteinte de nos résultats, je
pense que ça pourrait être vraiment
intéressant pour... c'est un levier additionnel. Parce qu'actuellement on a quand même certaines
balises pour présenter nos rapports
annuels, et un ministère de l'ampleur de celui du ministère de la Santé et des
Services sociaux, s'il fallait inscrire nos résultats et nos ententes
de... juste les ententes de gestion — on pourrait en déposer une
ici, à titre d'exemple, à la
commission — ça tient
quand même, là, sur une trentaine de pages par établissement, donc ça pourrait
être vraiment volumineux. Mais, par
tableau de bord, ça pourrait être intéressant de les annexer à notre rapport
annuel et peut-être aussi améliorer notre rapport annuel. Vous pourriez
nous faire des recommandations à cet égard-là, d'avoir au moins un certain
nombre de grandes lignes d'atteintes de résultats plus spécifiques dans notre
rapport annuel.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Lafleur.
M. Lafleur
(Pierre) : Oui. Bonjour aux membres de la commission. Pierre Lafleur, sous-ministre adjoint à
la Coordination réseau, ministérielle. Je me
permettrais immédiatement de glisser peut-être un petit peu sur la
dernière partie de votre question,
M. le député, concernant la reddition de comptes. Il faut
savoir, et je sais que c'est peut-être un petit peu hasardeux, mais il faut savoir que les rapports annuels de toutes les
agences étaient déposés à l'Assemblée
nationale et comportaient l'ensemble
de la reddition de comptes en lien avec la planification stratégique qui
se retrouvait dans l'entente de
gestion, ce à quoi faisait référence M. Fontaine. Et, dans la nouvelle loi qui
est en vigueur depuis le 1er avril, il
faut savoir également que l'ensemble des établissements du Québec devront
déposer, via le ministère de la Santé et des Services sociaux, le rapport
annuel de gestion contenant l'ensemble des indicateurs qui sont prévus à
l'entente de gestion, et donc à la planification stratégique, devant l'Assemblée
nationale également.
Donc, on peut
suivre annuellement l'évolution, c'est un peu complexe parce qu'évidemment ce sont 29 documents différents, et, comme le suggérait M.
Fontaine, il y aurait peut-être moyen de faire un condensé de tout ça à
l'intérieur du rapport du ministère de la Santé.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Ça met fin au bloc, au
premier bloc déjà. Comme je le disais, je tiens à respecter l'alternance puis le temps aussi. Alors,
vous pourrez revenir à votre prochain bloc. On va passer tout de suite
au bloc de l'opposition officielle avec la députée de Taillon.
• (15 h 30) •
Mme
Lamarre : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Moi, j'aimerais avoir
un peu un état de situation pour tout le
dossier de l'informatisation du réseau de la santé. On sait que c'est quelque
chose qui, actuellement, malgré beaucoup d'efforts de beaucoup de
gens... quand ça, ce n'est pas performant, il nous manque des résultats, il
nous manque des indicateurs de performance, il nous manque de la fluidité, du
partage d'information clinique.
Dans le
rapport, là, c'était... j'aimerais ça avoir un résumé d'où on est rendus, là.
On constatait que la SOGIQUE avait été intégrée, finalement... les
employés de la SOGIQUE avaient été intégrés au ministère — je
suis le dossier depuis longtemps — puis il y a eu beaucoup d'allers-retours
dans ça : des périodes, on confiait à l'externe, d'autres périodes, on récupérait au ministère.
On en est où aujourd'hui et quelles sont les cibles réalistes qu'on peut
espérer dans un avenir rapproché?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Fontaine.
M.
Fontaine (Michel) : Oui, M. le Président. Bien, globalement, d'abord vous dire qu'advenant que ce soit pour
cette situation-là ou une autre, si, des fois, la commission souhaiterait avoir
un état de situation écrit, nous, on peut déposer après, là, sans problème,
ces situations-là, que ce soit celle de l'informatisation ou
autre, là. On a tous ces états de situation là à jour, donc il s'agira
d'en faire la demande si vous le souhaitez. On fera les dépôts ultérieurement,
là, après la commission si vous le souhaitez.
Pour ce qui est de l'informatisation, peut-être...
Je vais prendre globalement, puis après, encore une fois, si M. le président l'autorise, on demandera au sous-ministre
adjoint parce que
c'est très complexe, l'informatisation. M. Audet, qui est le sous-ministre
adjoint à l'informatisation et au réseau, aussi pourra donner plus de détails.
Mais, juste peut-être
pour le bénéfice des membres de la commission, c'est vrai que, si je prends, par exemple, le Dossier santé Québec, qui aurait dû normalement être livré il y a déjà plusieurs
années, on est en retard pour toutes sortes de circonstances, là, mais aujourd'hui, dans la dernière année... puis M. Audet pourra
vous confirmer tout à l'heure, là, où est-ce que le coup d'accélérateur
qu'on a réussi à donner qui fait en sorte qu'on est en train, là, de livrer vraiment
pour de bon le DSQ à très court terme... et il va vous donner, même, des
échéanciers au besoin. Donc, dans ces circonstances-là, l'avènement aussi de
l'internalisation, là, de nos ressources SOGIQUE — vous avez parlé, Mme
la députée — ça
nous aide beaucoup parce
qu'on est beaucoup moins dépendants, à ce moment-là, des firmes
informatiques. Donc, ça a amené un certain
nombre d'avantages. C'est sûr que c'est un petit peu plus lourd, là, parce
qu'on est soumis, tous, aux règles, actuellement, du Conseil du trésor,
donc, quand on veut avoir certaines ressources qui seraient plus spécialisées, c'est un petit peu plus long, mais,
par contre, une fois que c'est réglé puis c'est internalisé, bien, ça nous
permet d'avoir nos propres ressources pour poursuivre nos développements puis
aller plus rapidement.
Ça fait que, si M. le président est d'accord, je
vais demander à M. Audet de donner un état de situation.
Le Président (M. Gaudreault) :
Je suis d'accord.
M. Audet
(Richard) : Bonjour. Richard
Audet, donc, sous-ministre associé aux Technologies de l'information.
Peut-être un tour de piste rapidement sur
l'informatisation en ce qui concerne le Dossier santé, peut-être répéter les
objectifs qu'on avait. Je rappelle que le Dossier santé, c'est d'abord et avant
tout, là, une plateforme de partage de
l'information. C'est aussi trois grands domaines d'information qui ont été
implantés à la grandeur du Québec. Ce
que ça veut dire, succinctement : le Dossier santé, ça a permis de créer
un registre des usagers, ça a permis de créer un registre des intervenants, c'est-à-dire de tous ceux qui interviennent
dans le réseau de la santé, que ce soient des médecins, des infirmières
ou d'autres types de professions qui sont enregistrés, qui ont doit d'accès au
Dossier santé.
Il faut se rappeler aussi que le Dossier santé
Québec a fait l'objet d'une loi, donc, la loi sur le partage des renseignements de santé, qui permet à tous ces
professionnels-là de partager ces renseignements-là. On se rappelle que
c'était voté en juin 2012, de consensus de l'Assemblée nationale en juin 2012.
Donc, ceci
étant dit, au niveau du déploiement des trois grands domaines, ce que j'ai
nommé tout à l'heure, les grands
registres, ça, c'est implanté, c'est fonctionnel. Ce qui est la partie
technique derrière ça, j'appelle souvent ça des fonctions
d'arrière-boutique, ça, c'est implanté, ça fonctionne.
Les trois grands domaines, en termes de niveau
d'implantation... Si on regarde, par exemple, les pharmacies communautaires, on
est rendus à un taux qui dépasse 80 % de taux, dans les pharmacies
communautaires, qui est implanté. Il faut se
rappeler d'où on est partis il y a quatre ans. À l'époque, on est, à toutes
fins pratiques, repartis de zéro il y a quatre ans. Donc, aujourd'hui,
le taux d'implantation... puis on vise, le 30 juin, d'avoir déployé
l'ensemble des pharmacies communautaires.
On a aussi
prévu des dispositions, si on se rappelle bien, dans la loi, qui vont
permettre... les pharmacies qui seraient non branchées pour obliger le
branchement, donc pour que tout le monde puisse partager les renseignements sur
les médicaments.
Sur le côté
du laboratoire, on est rendus à un taux de déploiement qui nous permet
aujourd'hui d'avoir près de 90 %
des examens de laboratoire qui sont disponibles à travers les laboratoires
publics qui sont déployés. Notre cible, c'est, d'ici la fin de l'année, qu'on aura 100 % des laboratoires
publics qui auront été branchés au Dossier santé Québec.
Par la suite, on attaque en parallèle le secteur
privé parce qu'on sait qu'il y a un certain nombre d'examens de laboratoire — par exemple, des analyses de sang — qui peuvent être faits par des entreprises
privées. On est en train de regarder,
d'ici la fin de l'année, d'arriver à peu près avec 60 % de la volumétrie
qui se fait du côté du privé pour intégrer cette information-là aussi dans le Dossier santé, ce qui veut dire que,
quelque part en 2016, on aura le tour de piste pour l'ensemble du
laboratoire.
Pour la
partie imagerie médicale, on a un taux d'un peu plus de 60 %, bien que
100 % de l'imagerie ait été faite sur le plan numérisé au moment où
on se parle. Il reste maintenant à établir, je vous dirais, toute
l'interopérabilité de l'ensemble, là, de ces fonctions-là d'ici la fin de cette
année. Ça, c'est en marche.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, merci. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui. On a beaucoup parlé, dans le projet de loi n° 10,
du DCI, là, dossier clinique informatisé, donc, une carte d'hôpital unique, une carte de patient unique pour...
Combien ça va coûter, la mise en action concrète de cette carte unique
pour les CISSS, les CIUSSS, et quand?
M. Audet
(Richard) : Ce qu'il faut
regarder, c'est... en ce qui concerne le partage de l'information,
l'élément clé, c'est le registre des usagers
qui a été construit dans le Dossier santé Québec. On a un registre de tous les
usagers du Québec qui est disponible,
avec lequel les établissements peuvent s'apparier au moment où on se parle.
L'élément clé, le ciment qui est mis
dans toute l'information, entre tous les établissements du Québec, ses
différentes installations, en ce qui concerne, par exemple, l'exemple du laboratoire, vous avez
une carte d'assurance maladie qui est déjà existante dans le réseau. Nous, on fait l'appariement avec cette
information-là, l'information de l'établissement et on établit un numéro
d'intervenant unique qui permet de s'assurer qu'on attache toute l'information
après un individu.
Donc, cette information-là
devient partageable, et donc, par le Dossier santé, vous avez une
virtualisation de partage de cette
information-là. Si je reviens au niveau de l'établissement, avec les fusions,
ça ouvre des opportunités sur le plan de
la transformation au niveau des technologies. Dans les endroits, par exemple,
où vous aviez quatre systèmes qui font la même chose, il y aura des
choix qui devront être faits par les établissements pour dire : À ce
moment-là, si j'ai trois systèmes qui font la même chose avec trois instances,
je dois décider : Est-ce que j'en garde un seul? Est-ce que j'en garde
deux? Est-ce que je dois, par exemple, éliminer des instances? Ça ouvre des
opportunités qui n'existaient pas auparavant. Mais le partage d'information
extraétablissement va se faire...
Mme
Lamarre : Donc, il y a de l'application, là. Ce que je comprends,
c'est que vous dites : S'il y a un registre, donc, il y a une information dans l'hôpital, et il
y avait trois ou quatre façons de partager l'information ou de la
recevoir au niveau de l'hôpital. Donc, avec le CLSC, par exemple, avec des
centres de laboratoires, avec... et là la décision de dire : On parle de quatre à un, ça, c'est pris par qui? Est-ce que
chaque CISSS va prendre cette décision-là? Et qu'est-ce qu'on va leur
mettre comme pression pour la prendre, cette décision-là?
M. Audet (Richard) : Ça fait que
c'est sûr que nous autres, actuellement, on est en train de dresser des
orientations, mais le premier élément à considérer, c'est de faire l'état des lieux
sur le nombre de systèmes qu'on a, deuxièmement, de prendre une décision à
partir de ces orientations-là. On veut diminuer considérablement le nombre de
systèmes différents.
Et je me
permets de donner l'exemple d'où on est partis dans le Dossier santé. Le
Dossier santé, si on regarde, par exemple, la biologie médicale, tout ce
qui concerne les laboratoires, on parle qu'il y a six grands fournisseurs, et
six grands fournisseurs... et ils ont faits aussi, avec le temps, un certain
nombre de versions qui viennent multiplier la difficulté
de partager l'information. Mais le Dossier santé, encore une fois, c'est
l'élément qui permet de ramasser toutes ces informations-là, de la
normaliser et de la partager interétablissements.
Donc, il y
aura des décisions à l'intérieur des établissements, mais selon les
orientations que le ministère va donner.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Oui, bien, quand on parle de fournisseurs, on parle de
fournisseurs pour le DCI, hein? C'est, en fait, le DME, dossier médical électronique. Parce qu'il y a aussi cette
dimension-là, pour laquelle le gouvernement finance les médecins avec
leur dossier médical électronique, là. Là aussi, je crois en comprendre qu'il y
a six fournisseurs. Est-ce qu'il y a un
cahier de charges commun? Parce que, là, il me semble que ça fait 20 ans
qu'on dit que les systèmes ne sont
pas compatibles, que c'est compliqué de les réunir. Est-ce que le ministère a
prévu un cahier de charges dans lequel la compatibilité de ces
systèmes-là va être garantie?
M. Audet
(Richard) : Quand vous
arrivez pour vous brancher avec le Dossier santé, nécessairement, il y a
des normes techniques d'échange d'information qui sont prévues. J'aimerais
rappeler que l'informatisation du réseau, ça repose
sur trois grands piliers. Le premier grand pilier, c'est le système qui est à
l'intérieur de l'hôpital, qu'on appelle le DCI. On est plus dans les appellations, mais on comprend que c'est un
dossier patient alentour duquel on retrouve plein de systèmes
spécialisés qui sont nécessaires pour faire des fonctions spécialisées. Ce
qu'on retrouve dans l'univers du médecin qui
pratique dans sa clinique privée, on l'appelle le dossier médical électronique,
donc, le DME. Mais on parle quand
même de choses qui se comparent, mais dans des univers différents, avec des
processus différents. Le troisième pilier de l'informatisation, ça
devient le DSQ, qui permet de faire la circulation de l'information entre ces
trois piliers.
Le Président
(M. Gaudreault) : Merci. Alors, le temps de l'opposition
officielle est écoulé. Nous retournons du côté du gouvernement avec une
question du député de Portneuf.
• (15 h 40) •
M.
Matte : Merci, M. le Président. Je voudrais également vous souhaiter
la bienvenue, M. le sous-ministre, ainsi qu'à votre équipe. C'est un
plaisir pour moi, là, de m'adresser à vous, parce que, vous le savez,
c'est un sujet de l'heure puis ça suscite beaucoup de questionnements.
Je vous ai écouté lors de votre... dans vos
remarques préliminaires, vous avez mentionné la mission de votre ministère, et
ce qui m'a frappé le plus, c'est... vous voulez rendre accessible un ensemble
de services de santé et des services sociaux.
J'aimerais
connaître quelles sont vos orientations, vos préoccupations pour s'assurer que
les services en région seront les
mêmes qu'en ville. Autrement dit, est-ce
qu'en région on peut avoir accès aux mêmes services qu'on a en ville?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Fontaine.
M.
Fontaine (Michel) : Bien, M.
le Président, je dirais : Pas à 100 %, mais je pense que vous faites
référence surtout à tout l'ensemble des
services santé et des services sociaux de première et deuxième ligne, j'imagine.
Si c'est à ça qu'on fait référence,
là encore, dans notre système, dans notre ministère, ça se décline dans un
réseau, et, dans le réseau, on a donné des obligations avec des
orientations.
Puis,
par rapport, par exemple, à l'accès à la première ligne de service médical,
pour prendre cet exemple-là, on a, dans
le réseau, des établissements... maintenant, les CISSS, mais antérieurement
c'était vrai aussi, là, pour l'ensemble des établissements dans la région, on avait ce qu'on appelle un DRMG, le département
régional de médecine générale, à qui on donne des obligations de s'assurer de l'équité territoriale pour la
desserte médicale, pour prendre cet exemple-là. C'est vrai pour, après ça, tout l'ensemble des autres
services. Et nous, notre rôle, c'est de s'assurer, s'il y a une situation
qui est en déséquilibre, d'entrer en relation avec nos établissements pour
dire : Bien, il y a un problème là puis il faut que ça se corrige avec telle orientation. Puis, s'il n'y a
pas correction, bien, on intervient, là, directement, à ce moment-là,
parce qu'on a cette obligation-là puis de
s'assurer qu'il y a une équité par rapport, surtout, à la première et deuxième
ligne, là, dans l'ensemble de tout le
territoire, là, dans l'occupation du territoire complet. Mais je faisais quand
même un point sur le fait qu'en
troisième et quatrième ligne ça n'arrivera probablement jamais, là, qu'il y
aura de ces services-là dans l'ensemble du territoire, mais c'est plus
centralisé à cause de la masse critique nécessaire pour assurer la qualité.
Sur cet
aspect-là, si vous le souhaitez, M. le Président ou M. le député, je peux
demander au Dr Couture d'aller un petit peu plus loin par rapport à
nos orientations qu'on donne, soit à nos DRMG ou à la Table régionale des chefs
de département, ce genre de choses là, parce que c'est toujours décliné dans le
réseau, nous.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député, vous voulez qu'on continue dans ce sens-là?
M. Matte : Oui.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui? Alors, oui, monsieur... Allez-y.
M. Couture
(Louis) : Alors, M. le Président, l'accès, c'est un sujet très
vaste... l'accès, comme tel, aux services, sur place, dans le lieu de résidence des usagers. Et là-dessus, là, il y
a beaucoup de mécanismes au ministère qui font qu'on peut s'assurer que
les gens aient accès sur place.
D'abord, il y
a la distribution des effectifs médicaux au Québec. Comme vous savez, il y a un
plan de gestion des effectifs médicaux, il y a un contrôle très serré de
la distribution des effectifs médicaux en fonction des besoins par région.
Alors, on pourrait aller très loin là-dedans, mais c'est un premier mécanisme.
L'autre élément aussi qui est extrêmement important
pour que les gens aient accès sur place, c'est que les médecins soient
disponibles, donc donnent un volume d'activité. Et là vous me voyez venir
beaucoup avec le projet de loi n° 20,
notamment, où on veut s'assurer que les médecins de famille inscrivent un
nombre plus élevé de patients. Mais, plus que ça, c'est : une fois
que les patients sont inscrits, il faut que les patients aient accès à leur
médecin de famille. Donc, là entre en jeu
tout le concept d'assiduité dans le suivi des patients. Donc, je vous dirais,
c'est un élément très central, là, de
l'accès aux services sur place, dans la région même, dans la localité même,
lieu de résidence des usagers.
Bien sûr, tous les services ne peuvent pas être
disponibles partout au Québec. Et là entre un autre grand principe qui est le principe de la
hiérarchisation, hein, donc, la hiérarchisation, c'est-à-dire qu'il y a
certaines régions au Québec, plus
souvent les centres universitaires, qui ont des services qu'on dit tertiaires,
quaternaires, donc des services très
spécialisés. Et là, nous, notre rôle, comme ministère, c'est de s'assurer qu'il
y ait un lien entre ces centres-là, tertiaires, et les centres de
première ligne, un lien de plusieurs façons. M. Audet a parlé de
l'informatisation; oui, il y a le volet de télésanté, qui est en développement
aussi et il y a des ententes de services.
Dans le
nouveau contexte de la réorganisation récente du réseau, je vous dirais que ce
lien-là entre les milieux tertiaires et les milieux de première,
deuxième lignes est facilité. Il y a beaucoup moins d'organisations au Québec, donc on a des liens facilitants à l'intérieur de
chacune des régions. Et, ayant moins d'intervenants aussi, je vous
dirais, moins de responsables
d'établissements, les liens vont être plus faciles, là, entre les différents
établissements au Québec.
Je ne peux pas passer sous silence tout le volet
de la qualité aussi. Alors, on s'assure, au ministère, là, en partenariat, bien sûr, avec le Collège des
médecins du Québec, les autres ordres professionnels, que la qualité de
l'acte professionnel est disponible partout.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M. Matte : Merci, M. le Président.
Un des rôles du député, c'est de défendre les intérêts de ses commettants, de son comté, mais aussi de vous amener des préoccupations. Je suis le député de Portneuf, donc je suis à proximité, là, de la Capitale-Nationale.
Je fais partie de la Capitale-Nationale, mais c'est difficile pour nous d'avoir des médecins, donc je
m'adresse tout simplement aux services de première et deuxième ligne pour
pouvoir les amener à l'autre bout de mon comté ou dans mon comté.
C'est quoi,
les mesures ou c'est quoi que vous avez mentionné de la loi n° 20 qui va faire en sorte qu'on va
pouvoir solutionner ce problème-là? Je comprends la gestion, là, et la
répartition des effectifs, mais comment vous allez faire pour faire en sorte
que, dans nos petits milieux, dans nos milieux ruraux, on va s'assurer d'avoir
du personnel pour offrir des services de première ligne?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Couture.
M. Couture
(Louis) : Oui, M. le Président. Écoutez, d'abord, il y a un grand principe qui nous dirige, c'est
le principe de l'équité dans la répartition
des ressources, notamment des ressources médicales au Québec. Et je dois dire
d'entrée de jeu qu'au niveau de la région de la Capitale-Nationale c'est une
région qui est relativement bien pourvue, je vous dirais même
très bien pourvue en effectifs médicaux par rapport à plusieurs autres régions
au Québec. Ceci dit, en disant ça, on ne nie
pas des zones, des sous-zones de la région de Québec, où là la couverture
médicale est moins disponible. Et là
entre en jeu la responsabilité des départements régionaux de médecine générale,
donc c'est une entité de médecins qui sont très impliqués dans la
gestion médicoadministrative, qui ont pour rôle, eux, d'évaluer les besoins et
d'émettre des recommandations sur la répartition des médecins à l'intérieur
d'une même région.
Par exemple, dans la région de Québec, bon
an, mal an, la région de Québec
bénéficie seulement de trois nouveaux facturants par année,
donc trois nouveaux médecins. Mais par contre la région de Québec est très
choyée parce que c'est la région au Québec
où on a plus de médecins qui sont de retour de région, de d'autres régions. Et
les médecins ont le droit de
retourner dans la région de Québec, région de Montréal, région urbaine après
un an de pratique à l'extérieur. Alors,
d'année en année, on a autour de 24, 25, 26, 27 médecins qui retournent dans la région de Québec, et
là entre en jeu la responsabilité du
DRMG, la responsabilité, maintenant, qui va être dévolue au CIUSSS, notamment,
Vieille-Capitale, de s'assurer que les médecins sont distribués de façon
adéquate.
Ceci dit, ce
n'est pas facile. Les médecins sont, je vous dirais, des libres entrepreneurs.
Une fois qu'un médecin revient de
région, il peut très bien s'installer là où il veut, en général, alors on devra
vraisemblablement resserrer les mesures pour s'assurer de bien diriger
les médecins vers les zones les plus en besoin.
Ceci dit, le
projet de loi n° 20, globalement, va nous aider à augmenter l'offre de
services. Donc, en augmentant le nombre
de patients inscrits, en augmentant aussi le suivi pour ces patients-là, on
pense globalement améliorer l'offre de services médicaux. Écoutez, c'est
un problème qui est un défi de gestion, je vous dirais, notamment pour la
région de Québec, mais il faut penser qu'il
y a beaucoup d'autres régions au Québec aussi qui ont des pénuries importantes,
là, dans certains secteurs d'activité.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf, il reste 1 min 20 s.
M.
Matte : C'est beau. Mais effectivement on peut regarder à proximité de
la Capitale-Nationale, mais, dans la capitale,
là, quand je prends mes municipalités, que ça soit de Rivière-à-Pierre ou de
Saint-Ubalde, là, qui sont obligées, là, de faire 75 et
90 kilomètres pour aller chercher un service, là, tu sais, là, là... Tu
sais, je le sais, la complexité et la problématique
que vous avez, mais, si on ne le soulève pas, tu sais, on ne pourra jamais
travailler à trouver des solutions pour faire en sorte d'amener nos
médecins, là, en région.
M. Couture
(Louis) : Écoutez, on travaille là-dessus. Vous savez, il y a
20 % des jeunes médecins, au Québec, de 40 ans et moins, là,
qui pratiquent en cabinet, 20 % des jeunes... Les jeunes médecins vont peu
en cabinet, les jeunes médecins se dirigent vers les activités d'urgence puis
les activités d'hospitalisation. Donc, un des objectifs du projet de loi
n° 20 est de changer la donne, de modifier, je vous dirais, cette
implication-là médicale au niveau des diverses activités. C'est des éléments
qui pourraient aider, je pense, aussi.
M. Matte : Je vous remercie.
Le
Président (M. Gaudreault) : Il reste une quinzaine de secondes, on va le mettre sur l'autre bloc.
Alors, nous allons procéder au premier bloc de la deuxième opposition
avec le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : J'ai donc
10 minutes, c'est ce je comprends?
Le Président (M. Gaudreault) :
Pardon?
M. Paradis (Lévis) : Pour
10 minutes, le temps?
Le Président (M. Gaudreault) :
10 minutes, oui.
• (15 h 50) •
M. Paradis
(Lévis) : O.K.
Merci, merci. M. Fontaine, messieurs, mesdames, merci d'être là. Je veux
tomber sur une donnée dont on se sert
beaucoup et que l'on voyait dans le compte rendu qui nous a été fait, notamment au tableau 3.1.6, c'est les durées, notamment, d'attente dans les
urgences. Je pense que c'est une notion importante que vous
comptabilisez. Elles sont dans ce
tableau-là, mais on sait maintenant que le temps d'attente est passé, cette année,
là, avec les dernières données, de
16,7 heures à 16,6 heures; on a gagné six minutes. Si on analyse
toutes les données de 2014‑2015, ça s'est détérioré dans 10 régions, amélioré dans cinq; à 53 urgences, ça s'est
détérioré, mais amélioré dans 46, hein, ce n'est pas nécessairement évident. Le temps d'attente moyen,
16,6, c'est à peu près la même
chose qu'en 2003, quand on
regarde ça. Donc, on est maintenant
en 2015, ça fait que ça monte, ça diminue, ça baisse, ça
change, mais c'est assez stable autour de 17 heures. Pourtant, dans le plan stratégique 2010‑2015,
on a une cible qui est de 12 heures d'attente pour les patients sur
civière.
Question relativement sotte : Qu'est-ce qui
explique, d'abord, globalement, avant d'y revenir, cette espèce de stagnation au niveau du temps d'attente, qui reste
le même depuis aussi longtemps, autour de 17 heures? Comment vous le
percevez, comment vous l'expliquez? Difficile de faire baisser et d'atteindre
les cibles qu'on projette.
M.
Fontaine (Michel) : Encore
une fois, M. le Président, je vais introduire, puis le Dr Couture pourra
poursuivre parce que c'est son... un de ses dossiers particuliers.
Peut-être
juste, simplement, à une... avancer notre... dans les derniers moyens, dans les
dernières années et les deux prochaines années à venir, qu'on tente de
mettre en place, qui sont, dans le fond, les groupes de médecine de famille qui sont en pratique, là, je dirais,
d'équipe, là, et tout l'aspect des supercliniques qui s'en viennent, ou
appelons... les cliniques réseau d'aujourd'hui, dans le fond, qui sont capables
de faire ce travail-là aussi.
Ce qu'on
souhaite beaucoup, beaucoup, beaucoup maintenant, c'est de pouvoir faire en
sorte... puis je pense qu'on en a parlé beaucoup dans les derniers mois,
c'est de faire en sorte que les personnes qui sont de... on appelle ça les stades 4 et 5 dans les urgences, aient la
possibilité d'avoir accès à ces cliniques-là en direct. On est en train de
mettre en place un système qui permettrait de jumeler un certain nombre
de cliniques-réseaux ou des supercliniques qui s'en viennent avec les salles
d'urgence pour faire en sorte que ce soient les clients qui ont besoin, dans le
fond, de toute l'infrastructure puis de
l'organisation qui est dans une salle d'urgence. Et, de cette façon-là, je
pense qu'on pourrait, de façon assez...
je dirais peut-être même assez spectaculaire, là, diminuer le temps d'attente
dans les urgences parce que les clients qui sont sur civière dans les urgences seront pris en charge beaucoup
plus rapidement parce qu'on n'aura pas les niveaux 4 et 5 dans ces
milieux-là, qui devraient être soignés, dans le fond, dans les cliniques
médicales régulières.
Dr Couture. Ah! excusez, M. le Président,
est-ce que c'est...
M. Couture
(Louis) : Écoutez, l'urgence
est un indicateur, là, du fonctionnement du système, mais il
y a avant l'urgence et il y a
après l'urgence. Dans un sondage, en 2012, auprès de 38 000 Québécois, là, on a constaté que
75 % des répondants critiquaient la facilité de l'accès à leur médecin en
heures défavorables, alors, 75 % des répondants. Donc, c'est des gens qui
estimaient qu'ils n'avaient pas l'accès à leur médecin, je vous dirais, en
dehors des heures normales. Donc, ce sont
des patients qui doivent consulter à l'urgence, souvent, pour avoir une
solution à leur problème. 50 %
des patients, aussi, mentionnaient qu'ils devaient attendre plus d'un mois pour
voir le médecin de famille. Donc, on est en avant de l'urgence. Donc, un
patient a un problème et, malheureusement, doit aller à l'urgence.
Donc, le plan d'action, actuellement, je l'ai
mentionné tout à l'heure, c'est d'augmenter le nombre d'usagers inscrits à leur médecin de famille et de s'assurer
que ces usagers-là ont accès à leur médecin de famille au temps
opportun. Nous sommes convaincus que, de
cette façon, le niveau de consultation à l'urgence va nécessairement diminuer.
Alors, ça, c'est avant l'urgence.
Vous avez
tout l'ensemble des soins après l'urgence. Alors là, une fois qu'un patient
arrive à l'urgence, écoutez, il doit
être vu, oui, par le médecin urgentologue, et là-dessus il n'y a vraiment pas
trop de problèmes, et particulièrement pour les patients sévèrement
atteints. Je rencontrais, au cours des derniers jours, quelqu'un qui me
disait : Écoutez... Il critiquait un
peu l'accès à l'urgence, etc., et malheureusement c'est... je lui disais :
Écoutez, si vous êtes sérieusement atteint,
vous avez besoin rapidement de soins en aigu, vous n'aurez pas de problème. Il
dit : Justement, j'ai fait deux arrêts cardiaques l'an passé avec un infarctus puis je n'ai eu aucun problème.
Alors, ça, c'est un exemple vraiment patent de dire : Regardez,
vous êtes sévèrement atteint, vous avez accès rapidement à l'urgence.
Par contre, il y a d'autres catégories de
patients qui, malheureusement, parce qu'ils n'ont pas eu accès à leur médecin de famille souffrent de délais de prise en
charge à l'urgence. Et là-dessus on doit diminuer le temps de réponse
aux consultations de la part des médecins
spécialistes. Et, une fois que le patient est admis à l'hôpital aussi, on doit
s'assurer, là, que tout ce qui est de
période intrahospitalisation se déroule rondement, donc, l'accès est rapide aux
divers examens, etc., et qu'une fois que l'épisode de soins aigus est
terminé le patient ait accès à d'autres ressources ou peut retourner à domicile. Avec la population âgée... c'est pour ça
qu'on a, dans plusieurs régions du Québec, développé grandement tout
l'aspect des soins à domicile, notamment pour certaines clientèles vulnérables.
Donc, je vous
dirais, c'est un plan systémique, c'est un plan qui nécessite des actions qui
sont souvent complexes, beaucoup de concertation. Nous sommes en
progression avec des développements dans différents domaines.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : On avait établi
comment, Dr Couture ou M. Fontaine, cette cible de 12 heures en
2010? Parce qu'on en est bien loin.
Mais qu'est-ce qui avait été la motivation puis l'explication pour arriver à
une cible à atteindre comme celle-là?
M. Couture
(Louis) : Bien, écoutez, il y a un guide de gestion des urgences qui a
été élaboré par des experts, donc, à partir de revues de la littérature,
des meilleures pratiques aussi, et il a été jugé d'y aller de ce délai de
12 heures là comme cible à atteindre.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Oui,
M. Fontaine.
M. Fontaine (Michel) : Bien, juste
en complément, là, ce n'est pas directement avec ce que vient d'énoncer Dr Couture, mais juste pour vous dire aussi,
il y a un autre objectif obligatoire, là, qu'on a mis en place, qui devrait
être livré dans nos ententes de gestion dès
la fin... le 31 mars 2016, c'est la mise en place de l'outil de repérage
des personnes âgées de 75 ans et
plus dans les urgences parce que ça aussi, ça vient engorger beaucoup les
urgences du fait qu'ils ne sont pas
tout à fait repérés au bon moment et référés immédiatement aux soins à
domicile, parce que ça, c'est majeur. Puis tout à l'heure, quand on parlera, là, de notre projet
2015‑2020, on pourra en parler un petit peu plus, là, avec M. Gagnon,
qui est le sous-ministre aux personnes âgées.
M. Paradis (Lévis) :
J'entends...
Le Président (M. Gaudreault) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président, je m'excuse. Donc, je comprends qu'à travers les critères qui
ont permis d'établir le temps d'attente
moyen, 12 heures, bon, manifestement, à l'heure actuelle, on se rend
compte qu'on est encore loin de là. Les projections... vous dites qu'on
est en train de se diriger vers autre chose.
Est-ce que je
comprends que la cible de 12 heures ne sera plus la même, en tout cas ne
fera plus partie du plan stratégique
2015‑2020 que vous êtes en train de préparer? Je présume que ce que vous me
dites fait en sorte qu'on est obligés... qu'on est en train de revoir
les données puis la donne à ce chapitre-là, on ne sera pas sur la norme de
2010.
M. Couture (Louis) : On revoit
constamment. On revoit constamment les normes, mais le grand défi, c'est d'atteindre l'objectif de 12 heures, puis,
bien sûr, si... une fois qu'il y aura une réorganisation par les différents
moyens qu'on projette mettre en place, la cible pourra être abaissée à ce
moment-là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis, oui.
M. Paradis
(Lévis) : Merci.
Permettez-moi d'être un petit peu plus précis, si c'est possible,
M. Couture, M. Fontaine,
collègues. Ce serait quoi, la cible, l'année prochaine, là? Ce n'est
manifestement pas 12 heures, à la lumière de ce qu'on se dit. Est-ce qu'on est en train de...
Est-ce qu'on a manifestement déjà établi une nouvelle cible pour le
temps d'attente?
M. Couture (Louis) : Au niveau du
temps d'attente à l'urgence, non, il n'y a pas de nouvelle cible qui a été établie. Nous focussons actuellement sur
l'amélioration des processus pour mettre en place des mesures qui vont
nous permettre d'améliorer le continuum.
M. Fontaine (Michel) : Dans
l'entente de gestion 2015‑2016, ça va être encore 12 heures, là, mais on
est en démarche parce que, comme on est en
même temps en train d'instaurer une série de mesures, bien, on va la valider
puis l'évaluer en fin d'année, puis c'est là qu'on va réviser à nouveau nos
cibles.
Mais je peux vous dire, c'est ça que j'allais
vous... en complément, c'est aussi... on regarde, on tient compte aussi de la particularité des territoires, hein,
parce que, dans... on a lancé... c'était une moyenne, là, 12 heures, mais
on sait bien que, quand on est dans une région où il y a, par exemple,
20 %, 25 % de personnes âgées, il y a une population différente, on est obligés d'ajuster un certain
nombre d'heures. Puis vous allez voir, dans nos ententes de gestion, ce
n'est pas aussi égal que ça. C'est
12 heures de façon générale, mais on arrive avec une spécificité, par
exemple, pour l'est de Montréal avec... on peut tolérer jusqu'à 14,
15 heures parce que, là, aux urgences, ce n'est pas la même occupation que
dans d'autres régions avec des personnes âgées, 85 ans et plus, qu'on ne
retrouve pas du tout, par exemple, à Le Gardeur
ou autrement. Donc, on a quand même cette particularité d'ajustement en
fonction de la réalité du milieu aussi.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste une quinzaine de secondes.
M. Paradis (Lévis) : Je vais le
reporter sur mon prochain temps, si vous permettez. Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Parfait, merci. Alors, nous
retournons du côté du bloc du gouvernement avec la députée de
Laviolette.
• (16 heures) •
Mme Boulet :
Alors, bonjour, messieurs. Merci de votre présence en Commission de
l'administration publique.
Moi, j'aimerais ça qu'on parle des GMF. Je vois,
dans le tableau ici, là, qu'on a passé de 223, en 2010‑2011, à 258, mais
je vois que, là, l'évolution, il semble y avoir un plafond. Je ne sais pas là,
j'aimerais ça avoir votre vision à vous, parce qu'on a peut-être plafonné la
formule. Peut-être qu'on est allés chercher le maximum de médecins qui voulaient adhérer à cette formule-là. Est-ce que
vous voyez, à moyen terme, une progression de cette offre de services
par le biais des GMF? Ça, c'est ma première
question. Et l'autre question que j'aurais, M. le sous-ministre, c'est que,
quand... moi, si je me rappelle bien, quand on a mis en place les GMF, là — puis
peu importe, là, que ça soit le gouvernement précédent ou peu importe les
gouvernements, là, je pense que c'est une formule à laquelle tous les
parlementaires adhéraient — si je me rappelle bien, c'est qu'on
disait : On va les regrouper, et ça va nous permettre... en leur
donnant un bonus à leur salaire ou une prime
puis qu'on leur paie une infirmière clinicienne, on va leur demander qu'ils
offrent à la population du service
sept jours sur sept, 24 heures sur 24. En tout cas, moi, je me rappelle, à
l'époque, c'était l'objectif qui était
recherché, d'ouvrir davantage la première ligne pour l'accessibilité, donc
d'agrandir la plage horaire et de permettre d'avoir accès à une
infirmière praticienne.
Il me semble,
moi, dans ce je connais, dans les GMF que je connais ou même tous les
collègues, là, on en parle régulièrement, il me semble que peu d'entre
eux ont... Ils ont tous pris la prime, puis ils ont tous pris une infirmière clinicienne puis le soutien à l'informatique au
secrétariat, mais peu d'entre eux font du travail le soir et peu d'entre
eux offrent des horaires de fin de semaine.
Alors, c'est deux volets. Est-ce que vous pensez qu'on est plafonnés en
termes de nombre? Et l'autre question, c'est : Est-ce qu'on va
éventuellement... je ne dirai pas les obliger, mais les inciter à... Ils ont pris le beurre puis l'argent du beurre,
là. Ils ont pris ce qu'il y avait de bon dans la formule, mais moi, je ne
suis pas sûre qu'ils ont élargi leur offre
de services et que ça a donné plus d'accès à notre population, surtout en
région éloignée.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le sous-ministre.
M. Fontaine (Michel) : Alors, M. le
Président, oui, ça... il y a effectivement des écarts importants, là, puis ce sont des choses, dans la dernière année, les
deux dernières années, je dirais, qu'on a évaluées... puis qu'on est en
mesure maintenant de présenter assez
rapidement un nouveau cadre de référence pour les GMF. Ça, je vais demander au
Dr Couture, parce que c'est très spécifique aussi, de vous entretenir
sur cette situation-là.
M. Couture
(Louis) : Bien, la première question, d'abord, on a actuellement, là,
258 GMF au Québec. Oui, c'est possible
d'augmenter. On a une cible de 300 GMF et on pense qu'avec 300 GMF, là, le
Québec sera assez bien, je vous dirais, quadrillé, là, en termes de GMF.
Ce pourquoi
la progression est lente, c'est relié un peu à ce que j'ai mentionné tout à
l'heure, peu de... en fait, une minorité de jeunes médecins se dirigent
vers l'activité en cabinet. Alors, les...
Mme Boulet : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée, oui. Allez-y, oui.
Mme Boulet :
...parenthèse. On leur oblige à faire des heures en milieu hospitalier quand
ils terminent, hein? Alors, on leur
demande de faire 12 à 20 heures par semaine en milieu hospitalier. Alors, c'est
clair que ces heures qu'ils font là, ils ne peuvent pas se retrouver en cabinet, puis, en faisant ça, bien, ils
se trouvent à apprécier bien souvent davantage la pratique en milieu hospitalier qu'en cabinet, parce qu'ils
ont l'équipe multidisciplinaire, ils ont des collègues médecins à
portée.
Une voix : ...
Mme Boulet :
Bien oui. Alors, pour eux, c'est, je dirais... Moi, j'en connais, des jeunes
médecins, puis c'est rendu que ça les
intéresse beaucoup moins d'aller en cabinet privé. Mais peut-être que, si on
diminuait le nombre d'heures qu'ils font dans les établissements,
peut-être qu'ils n'auraient pas le choix d'aller davantage dans les... Alors,
c'était ma parenthèse, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. Couture.
M. Couture
(Louis) : Donc, peu de jeunes médecins se dirigent vers la pratique en
cabinet. Donc, ça explique, là, la difficulté à développer des GMF
supplémentaires.
Vous avez
raison, vous faites référence aux activités médicales particulières. Je tiens à
rappeler toutefois que le nombre
d'heures d'activité d'AMP, d'activités médicales particulières, exige 12
heures. Alors, ce dont on se rend compte, c'est que plusieurs médecins ne font pas 12 heures, ils font 24, 36 heures
par semaines, et ça, c'est généralisé, et ils adoptent cette pratique-là sans obligation. Alors, personne
ne les oblige à faire 24, 36 heures. C'est ce qu'on veut modifier avec
le projet de loi n° 20.
Alors, dans
le projet de loi n° 20, ce qui est prévu notamment, c'est que les
départements régionaux de médecine générale vont pouvoir se prononcer,
accréditer les activités des médecins recrutés en fonction des besoins réels
des établissements. Alors, l'idée n'est pas
de vider complètement le secteur hospitalier et les urgences, mais de procéder
à un rééquilibrage. Donc, avec un plus grand
nombre de médecins disponibles pour le cabinet, nous sommes convaincus
que le nombre de groupes de médecine familiale va augmenter.
D'autre part,
l'autre volet de la question est
relié au nouveau cadre de gestion des groupes
de médecine familiale. Alors, effectivement, comme disait M. Fontaine, nous avons resserré la gestion dans les...
je dirais, dans la dernière année. Maintenant, le financement est
accordé vraiment en fonction du nombre d'inscriptions et le financement, aussi,
est accordé en fonction de la couverture en heures défavorables. Les GMF ont
des prescriptions de couverture en heures défavorables,
et, vous avez raison, disons que la marchandise n'était pas toujours
au rendez-vous au fil des années. Mais je dois vous dire qu'au cours de la dernière année, je dirais au cours des
18 derniers mois, nous avons porté une attention particulière au respect de ces ententes-là. Ceci combiné au nouveau
cadre de gestion des GMF, nous pensons qu'il y aura une attraction, là,
des médecins à l'égard des GMF. Il y a des ajustements au niveau du
financement, il y a un ajout aussi des
ressources qui seront accordées aux GMF en fonction du nombre d'inscriptions et
en fonction de la couverture en heures défavorables.
Une voix : Les ressources
multidisciplinaires...
M. Couture (Louis) : Oui. Les
ressources professionnelles.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Laviolette.
Mme Boulet : Quelle
proportion de GMF vous estimez qui font une couverture d'heures défavorables
raisonnable? Parce que terminer à 7 heures, pour moi, ce n'est pas des heures
défavorables, là. Mais combien, quelle proportion
font des soirées ou des weekends? Parce que ce n'était pas ça au début.
Initialement, là, c'était une ouverture... comme je vous le disais,
c'était 24 heures sur 24, sept jours sur sept, là, et on leur a donné des
ressources financières pour se constituer en GMF, mais
ils ont pris les ressources, mais ils n'ont pas livré les heures défavorables.
Et quelle portion, quel pourcentage de ces GMF là ont une couverture
raisonnable, qui permet de donner plus d'accès?
M. Couture
(Louis) : Au 31 mars dernier, on avait, au Québec, là, 250 GMF qui
respectaient leur offre de services de
68 heures. Alors, ça, c'est avec ou sans entente. Puis, en pourcentage, là,
c'est 95 % des GMF accrédités, et on en a 193 au Québec, soit 74 %, qui respectaient leur cible
d'inscriptions aussi. Les plus petits GMF ont une obligation moindre de par leur nombre de médecins moins important.
Vous savez, lorsque vous avez un GMF où on a 6 000 patients
d'inscrits, on a environ cinq à six médecins qui travaillent dans ce type de
GMF là. Alors, c'est bien évident que l'étendue de couverture en heures défavorables va être beaucoup moins importante que
celle regroupant les groupes de 25, 30, 35, voire même 40 médecins où le
nombre d'heures défavorables exigé est plus important. Les pourcentages sont
très élevés.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Laviolette.
Mme Boulet : Bien, ils sont
élevés, mais parce que vous me parlez de 68 heures. Vous trouvez que c'est une
couverture beaucoup élargie, ça, d'une heure normale de bureau?
M. Couture
(Louis) : Bien, écoutez, 68 heures, les heures normales de bureau,
vous avez les heures normales de 8
heures pendant la semaine, alors vous avez un 40 heures. Alors, il vous reste
quand même passablement d'heures de couverture
pour la fin de semaine. Ceci dit, c'est une offre de services qui est
incomplète, bien sûr. Alors, c'est pour ça que notre ministre a proposé notamment la création de ce qu'on appelle
les supercliniques, où on aura là des cliniques qui auront des obligations de couverture en heures
défavorables, là, au total, en fait, une obligation de couverture de 84
heures hebdomadaires. Donc, on augmente la couverture la fin de semaine,
notamment, puis on l'étend, cette couverture-là, aussi en soirée. Vont se greffer à ces heures étendues aussi des
services de prélèvements, des services d'imagerie médicale sur place
pour les usagers.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Il reste une trentaine de secondes au bloc du gouvernement.
Mme Boulet : Bien, ma
question, essentiellement, ce n'était pas que... 68, 84, c'est qu'au départ,
quand on les a créés, les GMF, puis qu'on
leur a donné toutes ces ressources financières additionnelles, je suis
convaincue que la vision était bien
au-delà de 68 heures. Alors, comme je vous dis, là, on continue dans la même
veine, on continue à leur donner
l'argent, mais il faut créer des supercliniques, il faut mettre des quotas aux
médecins, parce que ce qu'on a fait, on ne l'a jamais fait respecter,
puis ça n'a pas donné les résultats escomptés. Alors, à un moment donné, il
faudrait que les règlements accompagnent ce qui est versé aux médecins quand on
leur parle de...
• (16 h 10) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, Mme la députée de Laviolette. Nous allons passer au deuxième bloc de l'opposition officielle en rappelant à tout le
monde, les membres de cette commission, qu'on est sur le rapport annuel
de gestion. Alors, M. le député de Rosemont.
M. Lisée :
Merci, M. le Président. Merci à vous tous d'être là. Évidemment, comme vous
l'avez souligné tout à l'heure, M. le
sous-ministre, depuis le 1er avril, le projet de loi n° 10 est en
application et doit rendre la vie des citoyens plus simple. Vous allez me dire que c'est encore tôt, mais, puisque je
vous ai devant moi, je vais vous relater ce qui s'est passé aujourd'hui dans mon bureau de comté. Ça
vous aidera à faire des ajustements. Alors, il y avait une citoyenne qui
voulait déposer une plainte au sujet d'un
GMF de Rosemont. Alors, comme c'est souvent le cas, on appelle... Elle
n'avait pas réussi à savoir où faire la
plainte, donc elle appelle à mon bureau de comté. Alors, d'abord, ils ont voulu
savoir de quel CSSS ce GMF relevait.
Alors, sur le site du CSSS Lucille-Teasdale... pour voir si la clinique
médicale relevait d'eux. L'information n'était pas disponible. Alors, il
faut dire qu'avant il y avait un numéro au CSSS, bien là on ne le savait plus. Alors donc, ils sont allés sur le nouveau
site du CIUSSS de l'Est de Montréal, ils ont trouvé un communiqué de
presse qui informe de la nomination de la nouvelle commissaire aux plaintes,
mais il n'y avait pas de coordonnées. Ils ont téléphoné
à l'ancien numéro de l'ancienne commissaire aux plaintes du CSSS
Lucile-Teasdale, qui nous informe que le poste n'existe plus et que la secrétaire à ce poste va référer à la
nouvelle commissaire. On a dit que, bien, les coordonnées de la nouvelle commissaire ne sont pas affichées
sur le nouveau site Internet du CIUSSS. On nous réfère au numéro direct
de la nouvelle commissaire, qui nous explique qu'elle a été nommée, mais le
poste n'est pas encore organisé, car les nouveaux commissaires aux plaintes se
réuniront seulement plus tard, et que, peut-être, plus tard, elle aura plus d'informations au sujet du fonctionnement pour le
cheminement des plaintes. Alors, c'est là où on en est aujourd'hui.
Alors, vous
allez me dire : Bon, dans trois semaines, ça sera fait, mais il n'en reste
pas moins que le ministère est censé
fonctionner tous les jours, et, pendant qu'il est en transition, un citoyen
doit pouvoir déposer une plainte. Et, si des professionnels dans un bureau de député n'arrivent même pas à trouver la
personne... et, lorsqu'on trouve la personne, on dit : Bien, on n'est pas encore en opération, ça pose une
difficulté. Alors, vous n'avez pas besoin de me répondre, je voulais
juste que vous sachiez ça et que ça doit être en train de se faire un peu
partout au Québec.
La question
que j'ai à vous poser, qui est plus sur le rapport, c'est que le monde essaie
de suivre, mais le degré de complexité
est important, et je trouve qu'il n'est pas reflété dans le rapport. Bon, par
exemple, une des grandes questions, c'est :
Est-ce qu'on arrive à atteindre ou se rendre vers les cibles de 1 % — ou ça devrait être 0 % — de gens qui attendent dans les urgences pendant plus de 48 heures?
Alors, on nous donne des chiffres, mais d'abord on ne sait pas si les
chiffres sont bruts, ou s'il y a davantage de gens qui viennent aux urgences
par rapport à la capacité de l'urgence, ou s'il y a moins de gens qui sont venus aux urgences par
rapport à la capacité de l'urgence. Alors, on ne sait pas quel est le
degré de difficulté. En fait, si la demande
augmente et qu'on réussit quand même à aller vers la cible, ça veut dire qu'on
travaille fort. Si la demande baisse et
qu'on ne va pas assez rapidement vers la cible, c'est qu'on ne travaille pas si
fort. Et en plus il n'y a pas de chiffre pour ce qu'on appelle les
salles de débordement qui sont, si je comprends bien, juste des façons de dire que les gens ne sont pas à l'urgence, mais
ils sont juste en débordement de l'urgence. Pourquoi ne devraient-ils
pas être intégrés dans les chiffres d'attente à l'urgence?
Alors, il y a
une dynamique, et c'est vrai, là, et je voudrais vous entendre sur d'autres
cas, sur les attentes pour un certain
nombre de chirurgies... ou, s'il y a une augmentation de la demande alors qu'on
essaie d'atteindre les cibles, bon, le degré
de difficulté augmente, et, dans d'autres cas, c'est peut-être le contraire. Ça
nous donnerait à nous, législateurs, et sans doute à vous,
administrateurs, une meilleure idée de la performance si on nous donnait la
performance face à l'effort demandé par les variations de la demande.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, M. le sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : Oui,
merci, M. le Président. D'abord, merci pour ce commentaire, même si vous ne
me demandez pas de répondre. C'est parce que
ça va nous permettre de faire une intervention, parce que je vous dirais
qu'on avait, dans notre cahier de charges dès le jour un, le 1er avril... tous
les PDG devaient s'assurer que le commissaire aux
plaintes était en place. Parce qu'on a quatre, cinq obligations, dans la loi,
de nominations immédiates, qu'il faut toujours que les gens soient en poste, c'est le DSI, le DSP, la commissaire aux
plaintes, le PDG, etc. Donc, c'était dans le cahier de charges, jour un,
et on a rencontré tous les PDG un peu avant le 1er avril pour ces
interventions-là, obligatoires, qui étaient
de faire que ce soit en place, là, à 0 h 1, le 1er avril. Donc, merci
pour ce commentaire, parce qu'on va relancer la directive au cas où ça ne serait pas fait, parce que ce n'est pas normal que... la situation
des plaintes, il faut que ça soit clair pour les gens qui peuvent... On a tout un régime, là, par rapport à la situation des plaintes, puis il faut qu'il soit en
place obligatoirement. Donc, ça, on va corriger cette situation-là.
Deuxièmement,
par rapport au rapport annuel, ça nous aiderait, effectivement, là, par rapport à des recommandations de cette commission, parce
que, nous, c'est sûr qu'on essaie de
discerner qu'est-ce qu'il y a pour... je dirais, là, la députation ou les élus, qu'est-ce qui était important pour eux dans notre rapport annuel. Et il
y a tellement de niveaux de détails qu'on pourrait vous donner, là, puis ce que vous nous demandez aujourd'hui, on
a tout ça, là, c'est dans nos tableaux de bord plus que dans le rapport annuel. Est-ce que, oui ou non, l'achalandage a
augmenté dans telle salle d'urgence? Est-ce qu'on s'est améliorés
justement parce que l'achalandage a diminué ou, au contraire, on est plus
performants parce que l'achalandage a
augmenté, mais on a amélioré notre temps d'attente, etc.? Donc, ça, on a ça.
Puis je mentionnais tout à l'heure...
puis ça nous fera plaisir, si la situation nous est recommandée, d'avoir des
niveaux de détails comme ça ou en annexe,
dans un rapport annuel, parce qu'on est assez normés, dans notre rapport
annuel, qu'on ne peut pas tout mettre. Mais,
ces situations-là, on pourrait les documenter facilement, on les a de toute
façon, on suit ça à la semaine, là, par rapport au temps d'attente pour
cet exemple-là.
Même chose
pour les chirurgies. Les temps d'attente en chirurgie, c'est hebdomadaire,
notre tableau de bord, etc. Donc, on
a tous les systèmes pour ça, là, on appelle ça le système SIMASS pour la
chirurgie, et on a exactement... Est-ce qu'on s'est améliorés parce
qu'on a moins de monde qui nécessite une chirurgie ou est-ce qu'on a mieux
utilisé nos plateaux de chirurgie, etc.? On
a tous ces détails-là, là. Par rapport à notre rapport annuel, on pourrait
s'améliorer là-dessus si c'est nécessaire de le faire pour les
parlementaires.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Rosemont.
M. Fontaine (Michel) : Puis je peux
compléter, là, pour les temps d'attente avec l'équipe médicale, là.
M. Lisée :
Bien, effectivement, on en discutera ensuite sur la recommandation pour la
suite, mais je pense que ça nous donnerait une meilleure idée du niveau
de l'effort.
Aussi, ce qui
nous a frappés, c'est que, sur la période de cinq ans, on nous donne des
évolutions, des pourcentages par
rapport aux cibles, mais il ne semble pas y avoir... enfin, pas dans le
rapport, des paliers objectifs par année. Alors, on ne sait pas si... Parce qu'on sait, comme vous disiez
tout à l'heure pour le dossier santé, bien, il y a beaucoup
d'investissements au début et ensuite il y a
une accélération vers la cible. Alors donc, ça nous aiderait si vous nous
disiez : Bon, bien, c'est normal
qu'on avance lentement les trois premières années, puis on pense que, les deux
dernières années, on va atteindre la cible, alors que, là, on ne sait
pas quelle est votre prévision d'atteinte de la cible ou si, lorsque vous êtes
rendus à 60 % à un an de la fin de la
période de cinq ans, c'est que, bien, vous pensez que vous ne l'atteindrez pas,
et à ce moment-là il faudrait nous dire pourquoi vous ne l'atteindrez
pas. Est-ce que ce sont des raisons externes comme une forte augmentation de la demande, ou un certain nombre
de réformes que vous aviez engagées n'ont pas donné les résultats escomptés, ou parce que les ressources n'étaient
pas suffisantes? Alors, ce sont des éléments qui ne nous permettent pas
de bien juger de votre travail, mais je pense que c'est également dans votre
intérêt de le voir.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : Oui, M.
le Président, effectivement, on pourrait instaurer, là, dans notre rapport
annuel aussi l'évaluation de nos réformes, parce
qu'on les fait aussi, ces évaluations-là, mais je me rends compte que ce
n'est peut-être pas dans notre rapport
annuel. Puis les plans d'action, bien, je le mentionnais tout à l'heure, je le
répète : On a des cibles intermédiaires, année après année, qui se situent dans le
plan d'action qui est l'entente de gestion et d'imputabilité de chacun de nos établissements. Donc, c'est là
qu'on redonne, année après année, la cible spécifique par rapport, par exemple... Parce que pourquoi on n'y va pas aussi
globalement? Parce que ça peut changer. Une année, on peut être rendus dans
une situation où l'attente en chirurgie serait beaucoup plus élevée, par
exemple, au niveau de la cataracte que du genou parce qu'on aurait plutôt réglé
cette situation-là l'année précédente, etc.
Donc, les
cibles sont redonnées année après année avec des suivis, comme je vous disais,
avec un tableau de bord. Puis ça, ça
pourrait être effectivement mis en disponibilité, du moins. C'est déjà sur nos
sites, en passant, Internet, mais, par rapport au rapport annuel, ça
pourrait être là aussi.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Rosemont, il reste une quarantaine de secondes.
M. Lisée : Je reviendrai.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ah! parfait. Alors, je cède la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Bienvenue. Merci d'être présents et de participer à
cette commission. J'aimerais savoir combien de cartes soleil sont en
circulation. Est-ce que vous le savez?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : M. le
Président, normalement, c'est équivalent à la population du Québec, mais,
comme c'est la RAMQ... Je ne sais pas si on a des gens de la RAMQ avec nous ici
aujourd'hui. Est-ce qu'on...
Une voix : ...
• (16 h 20) •
M.
Fontaine (Michel) : C'est de
l'ordre... Normalement, c'est le nombre égal à la population. Est-ce qu'il
y a des doublons? Ça peut arriver, là, mais ça, je pourrais vous faire
suivre cette réponse-là par le P.D.G. de la RAMQ, qui a cette information-là
spécifique.
Mme de Santis : S'il
vous plaît, j'aimerais bien savoir, parce que j'entends des chiffres différents,
et ça me préoccupe.
M. Fontaine (Michel) : Est-ce que
vous faites une référence au fait qu'on aurait des doublons, des choses comme
ça?
Mme de Santis : Je ne le sais pas. J'aimerais d'abord
savoir combien il y en a, et après, s'il y a un problème,
on va en discuter.
M. Fontaine (Michel) : On va vous
faire suivre ça.
Mme de Santis :
Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Au secrétariat de la commission.
Mme de Santis :
J'aimerais maintenant poser une question sur santé Québec, parce que, déjà, une
question a été posée, mais j'aimerais
revenir aux pages 73 et 74 de votre rapport. Et, dans votre rapport, vous
indiquez qu'au 31 mars 2014 les dépenses totales s'établissaient à
473,5 millions de dollars par rapport à des investissements prévus de 562,6 millions de dollars. Alors, ça, c'est
au 31 mars 2014 où, en même temps, on savait qu'il y avait seulement
60 % des pharmacies québécoises qui étaient branchées, 62 % des
laboratoires et 60 % des examens d'imagerie, O.K.?
Est-ce que
vous pouvez me dire si, avec la différence entre les 473,5 millions et
562,6 millions, eh bien, on est capables
à atteindre les 100 % qu'on veut et combien a été dépensé à date? Et
est-ce qu'il y a eu une majoration du montant?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : Oui, M.
le Président, pour l'information que j'ai, parce qu'on faisait un bilan la
semaine dernière, oui, on va entrer dans
notre budget, on ne devrait pas dépasser notre budget pour atteindre les
objectifs qui sont établis. Mais je
vais demander à M. Audet, là, au cas qu'il y ait eu une évolution, là, pour ne
pas induire cette commission en erreur, je vais demander à M. Audet, qui
a le dossier, de nous préciser à nouveau cette situation, s'il vous plaît.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Audet.
M. Audet
(Richard) : Oui. En ce qui concerne la dépense du DSQ, on est toujours
à l'intérieur du budget de 563 millions, on
approche bientôt, là, du 500 millions. Qu'est-ce qui explique pourquoi qu'on
dépense moins : on est en déploiement. La période du développement,
c'est terminé, là. Si on prend, par exemple, au niveau de 2013‑2014, on était au-dessus de 30
millions de dépenses annuelles. Dans l'année qui se termine, là, on a 18,5
millions de dépenses au niveau du DSQ, principalement des dépenses de
déploiement.
Ça
me permet de revenir sur les cibles que vous avez dans le rapport, là. Vous
voyez, on est passés à plus de 80 % des pharmacies. Au niveau des
laboratoires médicaux, rappelons-le, c'est 90 % de la volumétrie de tous
les examens de laboratoire qui sont disponibles. Puis j'aimerais peut-être, à
ce moment-là, parler un peu de la fréquentation de l'information qui est disponible sur le Dossier santé. En l'espace de
six mois, on a doublé la fréquentation au niveau du Dossier santé Québec, on parle de 500 000
accès, là, mensuels au mois de mars, là. Et, à chaque fois qu'on ajoute
des sites qui sont branchés, on augmente la fréquentation auprès du Dossier
santé Québec.
M. Fontaine
(Michel) : Donc, Mme la députée, si on conclut à cette question-là,
oui, on va entrer dans notre budget puis nos cibles qui étaient prévues telles
quelles.
Mme
de Santis :
Bravo! Merci. Maintenant, j'aimerais revenir à la lutte contre le cancer.
Je suis à la page 7 de votre rapport,
et un des engagements, c'est que le ministère allait continuer de
travailler pour améliorer les services de dépistage du cancer colorectal offerts à la population.
Maintenant, j'aimerais savoir un peu quels sont les
résultats, parce que je vais vous parler de ce que je connais,
de personnes qui essaient d'avoir accès à la coloscopie.
Il y a cinq, six ans,
un hôpital majeur à Montréal... dans trois mois, tu pouvais avoir un rendez-vous
pour une coloscopie. Aujourd'hui, dans ce même hôpital, une personne qui a demandé pour une coloscopie,
d'abord, il va voir le médecin pour
un premier examen, coloscopie. Le médecin
lui a dit : Si tu veux venir à l'hôpital, c'est l'automne 2016 et,
si tu veux venir à ma clinique privée, c'est
la semaine prochaine. O.K.? Alors, ce n'est pas seulement une personne qui
m'a dit ça, ce sont plusieurs personnes qui me disent ça.
Alors,
quand je regarde cet engagement du ministère, page 7 de votre rapport, et
je n'ai pas fait, «you know», un examen scientifique pour déterminer si
c'est le cas partout, mais je vous demande de connaître c'est quoi, de votre
perspective, les résultats de votre engagement.
M. Fontaine (Michel) : D'accord. Alors, M.
le Président, d'abord,
ce que j'entends, c'est tout à fait
alarmant, première des choses. Donc, on va
vérifier ces situations-là, parce que, quand le Dr Latreille et son équipe ont
mis en place la nouvelle démarche, le
nouveau guide de pratique pour améliorer la situation du dépistage du cancer
colorectal avec les résultats, je
vais vous faire grâce, c'en est une démarche maintenant obligatoire d'un
algorithme, qu'avant de passer à la colonoscopie
il faut avoir le FIT test, qu'on appelle, pour savoir la pertinence de la
colonoscopie. Mais, juste pour vous donner
un exemple, ici, dans la région de la Capitale-Nationale, cette situation-là a
fait en sorte qu'actuellement il y avait, avec Chaudière-Appalaches
aussi, là, les deux ensembles, il y avait, je pense, de mémoire, trois
cliniques, là, privées qui faisaient de la
colonoscopie, et les trois n'en font plus aucune parce qu'il n'y a plus aucune
attente dans la région de Québec; avec les plateaux techniques du
public, c'est déjà suffisant, sans attente. Donc, dans ce contexte-là, c'est la
même démarche à Montréal et partout dans les
régions, là, que je vais m'assurer de vérifier cette situation-là, parce
que ça, ce que j'entends là, ça ressemble pas mal à se référer soi-même une
clientèle au privé, donc ce n'est pas normal.
Mme
de Santis : Et en plus on m'a dit qu'à l'hôpital
juif on n'offre plus de coloscopie. Le médecin qui le faisait dans le
passé a dit cela personnellement à moi. Alors, je ne comprends pas.
M. Fontaine (Michel) : Écoutez, M. le Président, si Mme la députée le
souhaite, on va vérifier ces situations-là puis on va donner une réponse
plus précise. Mais moi, je donne la démarche qui est en cours, et,
actuellement, c'est exactement l'inverse
qu'on peut observer dans l'ensemble de la province. Il y a peut-être des
exceptions à Montréal, où des cliniques
de colonoscopie, ayant peut-être un petit peu moins — dans le privé, je parle — ayant peut-être un petit peu moins de
clients par rapport à la démarche, l'algorithme qui est rendu obligatoire comme
bonne pratique à cet égard-là... Est-ce
qu'il y a une situation un peu anormale, là, qui s'est installée? On va faire
vérifier ça par notre directeur de lutte au cancer, le Dr Labrie...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...que le souhaite...
M. Fontaine (Michel) : ... qui pratique aujourd'hui, en passant,
s'excuse de ne pas être parmi vous pour donner ces explications-là, parce
qu'il fait aussi de la pratique.
Le Président (M.
Gaudreault) : Parfait. Alors, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci. Maintenant, j'aimerais passer à
l'accès à l'égalité à l'emploi. Je me fais toujours un devoir de parler de la diversité à l'inclusion parce que,
pour moi, c'est très important. Je regarde les données que vous avez aux
pages 76 et suivantes, d'après ma connaissance, il y a environ 19 % à
20 % de la population du Québec qui n'est pas, entre guillemets, de
souche. Alors, quand je regarde les résultats, vous me dites que vous pensez
que 9 % pour les communautés
culturelles, c'est, «you know», l'objectif que vous devriez vous donner, et
2 % pour les personnes handicapées. Présentement, vous avez
1 % anglophone, 8 % communautés culturelles et 1 % personnes
handicapées. Je parle maintenant des
personnes qui sont engagées par le ministère. Personnellement, je ne trouve pas
ça très représentatif de la diversité
du Québec. Et je crois que ce sont des chiffres qui sont plutôt stables depuis
quelques années, même si je n'ai pas
les données, là, peut-être j'ai tort, mais, d'après ce que j'ai vu avec
d'autres personnes qui sont venues devant la commission, c'est des
chiffres qui ne changent pas beaucoup.
Est-ce
que vous pouvez m'expliquer si vous êtes satisfaits avec ces résultats et, si
vous ne l'êtes pas, qu'est-ce que vous allez faire?
Le Président (M. Gaudreault) :
Le problème, c'est qu'on n'a plus de temps.
Mme de Santis :
Ah! O.K.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Alors, vous pouvez peut-être garder la question en réserve... il restait trois secondes, là. Donc, vous pouvez peut-être
garder la... pas peut-être, je vous demande de garder la question en
réserve, et, au prochain bloc...
Une voix :...
Le Président
(M. Gaudreault) : Oui, mais c'est parce que je trouve ça
important l'alternance aussi, sans trop étirer le temps de chaque côté, là, pour permettre aux oppositions de
s'exprimer. Donc, je vous recommande de garder la question en réserve et
d'y donner une réponse au prochain bloc du gouvernement et...
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Dans 10 minutes, oui, exactement. Donc, en attendant, on passe au député de
Lévis.
• (16 h 30) •
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le
Président. Je reviens et je jette un oeil, encore une fois, sur un indicateur important,
c'est-à-dire en fonction des résultats, les temps d'attente et
tout ça, mais je veux aller dans un autre sens. On le sait, le ministère, depuis quelques années, demande aussi aux hôpitaux de lui transmettre la durée moyenne
d'attente pour les patients
ambulatoires. On sait pertinemment qu'un patient ambulatoire, c'est quelqu'un
qui doit être vu très vite, là, mais qui n'a pas besoin d'être placé sur
une civière.
Alors, en fin de compte, ce qu'on a actuellement
pour juger de l'état, c'est le fameux temps d'attente sur civière, le 17 heures dont on parlait ensemble.
Mais le temps d'attente moyen pour les patients ambulatoires, ce n'est
pas disponible dans les crédits budgétaires,
ce n'est pas disponible sur le site du ministère, ce n'est pas accessible au
public. Nous avons obtenu des données pour 2013‑2014. Le temps moyen pour les
patients ambulatoires, c'était 4 h 22 min.
4 h 22 min. En 2009‑2010, c'était 4 h 6 min. Ça
veut dire que la situation ne s'est pas améliorée sur les cinq ans.
Est-ce que le
ministre, le sous-ministre, M. Fontaine ou vos collègues, pouvez me confirmer
que la cible pour les patients ambulatoires est de quatre heures ou pas?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : Bien, juste avant...
Peut-être vous dire, parce que... dans le contexte, ce
qu'on recherche, ça va être une cible
beaucoup inférieure à ça. Pas pour le moment, là, avec les
moyens qu'on vous a parlé tout à l'heure, parce que la clientèle ambulatoire, c'est souvent justement
celle qu'on parle, des quatre et cinq. Donc, normalement, là, il ne
devrait pas y avoir d'attente dans les urgences pour cette clientèle-là parce
qu'elle devrait être ailleurs. Ça, c'est un premier point que je fais
là-dessus.
Puis on
essaie de mettre un environnement, là, tout en place pour que ça arrive pour le
vrai, là, dans les prochaines années.
Donc, cette situation-là, sans mettre en place les moyens que je vous
parlais tout à l'heure, là, et que le Dr Couture vous mentionnait aussi, c'est... on ne s'améliorera pas sur le temps
d'attente ambulatoire. Mais, avec l'autre système, on pense même aller beaucoup
inférieur à quatre heures. Dr Couture, peut-être compléter...
M. Couture
(Louis) : Là-dessus, quatre
heures... Il faut vraiment différencier le niveau de priorité. Comme
je le mentionnais tout à l'heure, si vous
vous présentez sur pied avec un infarctus, ou une insuffisance cardiaque, ou un
accident vasculaire cérébral, le temps
d'attente ne sera pas de quatre à six heures en ambulatoire. C'est un P1, et le
temps d'attente, là, va être en
secondes à minutes. Alors, on vous prend en charge immédiatement, alors que, si le problème n'est pas urgent ou est un problème qu'on dit, entre guillemets,
électif, le temps d'attente va être plus élevé. Le personnel,
l'organisation est faite pour prioriser... l'urgence, c'est fait pour prioriser
les urgences.
Alors, bien sûr,
on ne perd pas de vue l'objectif, comme disait M. Fontaine, de diminuer grandement
le nombre de patients ambulatoires par les moyens que j'ai évoqués tout
à l'heure, notamment en lien avec les mesures prévues au projet de loi
n° 20.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. Je comprends fort bien ce qu'on dit, mais il demeure que c'est
quand même l'espèce d'indicateur dont on dispose, et puis je comprends fort
bien que quelqu'un qui arrive mal en point sur ses pieds soit pris en charge
immédiatement puis qu'on ne devrait pas attendre bien, bien longtemps.
Mais est-ce
qu'on pourrait penser que ces données-là puissent être... parce que vous les
mentionnez, elles sont quand même
intéressantes puis elles vous permettent de juger également de la suite des
choses et de l'efficacité, est-ce qu'on peut
penser qu'elles pourraient être publiées et ventilées? Puis, à la limite,
allons plus loin, est-ce que pour la première
fois ça ne pourrait pas devenir une espèce de nouvelle cible officielle dans le
plan stratégique à être déposé, à moins que ça soit déjà prévu pour les
patients ambulatoires?
M. Couture
(Louis) : En fait, ce n'est pas prévu d'en faire un objectif, une
cible à laquelle on porte attention, parce qu'on va plus loin que ça. Actuellement, nous sommes en train de
planifier un mécanisme d'accès priorisé aux services spécialisés. Alors, au même titre, là, où
actuellement on est en mesure d'évaluer les temps d'accès, par exemple, les
listes d'attente aux examens d'imagerie par résonnance magnétique,
tomodensitométrie, etc., on est en train de planifier ce mécanisme d'accès pour
l'ensemble des consultations spécialisées, avec un système informatisé, etc.,
qui va nous permettre de connaître le temps
d'attente aux patients ambulatoires, mais en clinique externe, donc l'accès aux
consultations spécialisées en dehors de
l'urgence. Et, pour nous, ce sera un indicateur vraiment qui sera beaucoup plus
pertinent à assurer le suivi que l'accès à l'ambulatoire au niveau des
urgences.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Vous me parlez
donc d'objectifs à atteindre plus ambitieux encore, c'est ce que je
comprends, eu égard à la mise en place de réformes et de modifications dans la
pratique.
M. Couture
(Louis) : Tout à fait, notamment reliés au projet de loi n° 20.
Vous savez, dans le volet de la médecine spécialisée, il est prévu, là, d'assurer un suivi particulier de l'accès
aux consultations spécialisées pour les patients référés par les médecins de famille. Donc, c'est un des
quatre volets du projet de loi n° 20 qui touche la médecine
spécialisée.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, pourquoi on ne pourrait pas avoir... pourquoi ces données-là ne
seraient pas accessibles là, maintenant, aujourd'hui et puis même les
projections que vous envisagez? Je présume qu'elles le seront, qu'elles
seront indiquées, puis vous me dites : Non, pas vraiment, en fonction du
temps d'attente sur l'ambulatoire.
M. Fontaine (Michel) : Écoutez, M.
le Président, on va vérifier parce que c'est un indicateur qui est quand même très récent, là, parce qu'on ne documentait
cette situation-là dans les années passées. Est-ce que c'est possible, à
travers notre système d'informatique, qui
est SIMASS, là, pour les attentes, de rendre ça disponible pour nos sites
Internet? On va le regarder. Il n'y a pas de cachette, là, c'est qu'on n'avait
pas de système pour le faire. Mais, si c'est possible puis c'est ça qui est souhaité
par les parlementaires, bien, il n'y a pas de... il n'y a rien d'occulté
là-dedans, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. J'imagine donc que, oui, effectivement, ça peut être un
indicateur de plus. Plus il y en aura, puis
on pourra juger de la tendance, évidemment, puis de l'atteinte des objectifs,
dans la mesure où on souhaite que, bon, pour tout le monde tout aille
plus vite, que les gens soient mieux pris en charge.
Il y a un
outil qui était aussi intéressant, je pense qu'il faut s'y arrêter un peu parce
que, jusqu'à tout récemment, il était disponible. Les agences
permettaient d'avoir en temps réel la situation dans les urgences par région,
données extrêmement intéressantes. Et, au
lendemain de l'adoption de la loi n° 10, donc jusqu'à la veille, là, je
veux dire, c'était disponible
partout, et là voilà que maintenant, alors que la loi est passée, bien, c'est
maintenant disparu, plus moyen d'aller chercher
ces données-là en temps réel pour les Laurentides, la Montérégie, le
Bas-Saint-Laurent, l'Outaouais, Lanaudière.
Pourquoi ce n'est plus disponible alors que
c'est un outil aussi intéressant, qui servait la population, qui vous servait?
Puis est-ce que ces données-là seront rapatriées? Est-ce qu'on pourra les
retrouver quelque part? Parce que c'est un outil de moins qu'on a là.
M.
Fontaine (Michel) : M. le
Président, ce n'est sûrement pas à jamais, là, parce que ce qu'on souhaite,
c'est de reconsolider chacune des régions par son CISSS puis de se reprogrammer
dans notre site Internet par CISSS plutôt que
par région, comme on l'avait fait antérieurement, là, qu'on allait chercher
chacun des établissements. Mais je vais m'informer parce que cette situation-là... on sait qu'on est dans une
démarche de consolider chacun des CISSS à l'intérieur de l'ensemble des
fusions qui ont été faites dans leurs secteurs. Ça prend un changement au
niveau du système. En attendant, il n'y a
rien qui empêcherait, si on n'a pas eu de problème, là, de panne, de
relancer... parce que les urgences, c'est dans les hôpitaux, là,
hôpitaux par hôpitaux. Il n'y aurait pas nécessairement de problème à ça.
Puis j'ai eu l'information entre-temps, là, par
rapport à l'indicateur. Oui, il est dans la situation de notre planification
stratégique 2015‑2020, le quatre heures. Mais ça aussi, ça va être...
M. Paradis (Lévis) : Le quatre
heures. On conserve la norme de quatre heures sur l'atteinte dans le prochain
plan stratégique.
M. Fontaine (Michel) : Mais en
prenant pour acquis que, dans le plan d'action annuel, peut-être que ça va changer, même si on l'a lancé dans la
planification stratégique parce que, sur cinq ans, nous, on ne souhaite pas
maintenir un temps d'attente à quatre heures pour l'ambulatoire. On souhaite
que les gens ambulatoires soient vus dans les... surtout les P4 et P5, comme disait le
Dr Couture, parce que, même si on... la situation ambulatoire peut être
aussi un P1, là, l'exemple qu'il
donnait tout à l'heure. Mais, pour ceux qui nécessiteraient plutôt une
consultation en clinique médicale, ils
n'auront pas de temps d'attente parce qu'on va avoir des automatismes, là, avec
les liens avec la clinique concernée et l'urgence concernée.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 1 min 20 s, à peu près, M. le député.
M. Paradis (Lévis) : J'aimerais
reporter. Est-ce que c'est possible de reporter la minute ou vous préférez que
j'y aille avec une... Je vais y aller avec une question rapide.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y. Oui.
M. Paradis
(Lévis) : O.K. Et je
reviendrai d'abord sur la disponibilité de ce dont on vient de parler. Vous
disiez, là, qu'on est en train de faire en sorte qu'on amalgame les façons de
faire pour aller chercher les temps réels. Bon.
Quand on
allait sur le précédent programme, à partir du moment où les données étaient
passées, on perdait les données précédentes. Je ne sais pas s'il y a
moyen d'archiver ces données-là pour faire en sorte qu'on puisse avoir des indicateurs dans le temps nous permettant de
voir ce que c'était auparavant et ce que c'est devenu maintenant parce
qu'une remplace l'autre.
M. Fontaine (Michel) : Alors, M. le
Président, nous, on les cumule, là. C'est sûr qu'on pourrait les rendre disponibles dans un autre système parce que le
système qu'on avait sur notre site Internet, c'était plutôt pour indiquer
à la population qu'ils pouvaient avoir accès... actuellement, l'urgence est
occupée à 125 % ou etc. C'était plus en temps réel à l'heure qu'on mettait le site à jour. Donc, ce n'était pas le
même objectif, là. Mais, si on veut un historique, nous, on l'a. On peut
le rendre accessible par peut-être un autre outil que celui du temps réel sur
le site Internet.
M. Paradis
(Lévis) : Toujours en
fonction d'être en mesure de juger de l'efficacité du fait que, bon, tout
roule plus rapidement ou il y a quelque
chose à corriger rapidement en fonction d'une situation donnée... Merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Gaudreault) : Parfait. Merci beaucoup. Alors,
nous retournons au bloc du gouvernement avec la réponse à la députée de
Bourassa-Sauvé, peut-être, et ensuite on aura d'autres questions. C'est ça?
Parfait.
• (16 h 40) •
Mme de Santis :
Oui. C'est le...
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, oui.
Mme de Santis :
Alors, merci, M. le Président. Je redemande la question concernant la diversité
à l'intérieur du ministère.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre, oui.
M.
Fontaine (Michel) : M. le Président, juste dire que, dans notre document, on disait qu'effectivement on
se rapprochait, là. On ne qualifiait pas
qu'on était contents de la situation, là, mais on se rapprochait parce que l'objectif, ce serait vraiment l'objectif gouvernemental, là, qui est 9 % de deux et un, là. Mais on est quand même
proches puis, dans ce cadre-là, bien, on n'est pas satisfaits, parce
qu'on n'est pas à l'objectif, mais on se rapproche.
Et, si vous
voulez, M. le Président, M. Marco Thibault, qui est notre directeur aux
ressources humaines et réseau, pourrait faire un petit point sur cette
situation-là, si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Gaudreault) :
Certainement. M. Thibault.
M. Thibault (Marco) : Oui, Marco Thibault,
sous-ministre adjoint, Direction générale du personnel réseau et ministériel.
En réponse à la demande de Mme la députée, il faut savoir que, quand vous
parliez de la cible de 9 %, est-ce
qu'elle est adéquate ou pas, elle est fonction de deux critères : celle
qui est fixée par le gouvernement et les fonctions du lieu géographique où se trouve l'employeur,
donc de la disponibilité des communautés culturelles dans le bassin de recrutement naturel de cet employeur-là. Ce
faisant, étant dans la région de la Capitale-Nationale, le bassin de
recrutement naturel... et particulièrement
celui de la région de la Capitale-Nationale, qui, lui, est assez homogène en
termes de tissu sociodémographique... Ça, c'est un élément qui vient
balancer la cible qui nous est fixée.
Deuxième
élément qui est aussi pris en considération quand on nous fixe une cible, c'est
le profil des individus qui sont
recrutés, et donc ça peut venir jouer quant à la cible. Je donne un exemple. Si
un employeur, tel le réseau de la santé, doit recruter des infirmières, le bassin d'infirmières qui présente une
condition dite de communauté culturelle ou avec un handicap vient aussi jouer sur la capacité
d'établir une cible qui est plus ou moins haute. Donc, est-ce que la cible de
9 %, à votre question, est-ce qu'on
peut la commenter? Bien, c'est celle qui nous est attribuée en fonction de ces
deux réalités-là auxquelles nous sommes confrontés.
Mme de Santis :
Et c'est quoi, la cible pour la communauté anglophone?
M. Thibault
(Marco) : Elle est incluse à l'intérieur des communautés culturelles
et donc elle est...
Mme de Santis :
Alors, communautés... Mais, d'après votre tableau, il y a communautés
culturelles, il y a anglophones, il y a
autochtones et il y a handicapés. J'aurais cru... et le cas, c'est qu'il y a un
site pour chacun de ça la plupart du temps. Alors, vous voulez me dire
que les anglophones sont considérés communauté culturelle.
M.
Thibault (Marco) : Dans la cible qui nous est fixée du point de vue
gouvernemental, oui. On a le détail, mais c'est l'ensemble de l'oeuvre.
Mme de Santis :
Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci, M. le Président. M. le Président, écoutez, j'aimerais intervenir
aujourd'hui particulièrement dans la
gestion des ressources humaines, qui est particulièrement un défi, en fait, en
soi dans la majorité des entreprises, avec plus de 265 000
personnes dans votre réseau et, naturellement, à part le personnel du
ministère.
J'aimerais
vous entendre là-dessus, sur l'interaction avec le personnel, naturellement, du
réseau, qui a de plus en plus aussi
des personnes à la retraite à venir, avec des nouveaux venus qui sont des
jeunes qui doivent s'adapter, naturellement,
à ces besoins-là de la santé, qui est quand même assez lourd. Venant du privé,
on sait que la gestion des ressources humaines est un facteur bien
important et de plus en plus compliqué pour des questions d'appartenance à
l'emploi, et etc.
Alors, je me
fais l'avocat du diable, mais le domaine de la santé n'est pas plus à
l'encontre de cela et il doit vivre ces mêmes problèmes, ces mêmes défis
là, que l'appartenance n'est plus aussi vraie qu'elle l'était, malgré les
bonnes conditions de travail du personnel de
soutien, du personnel de terrain du service de santé. Avez-vous, par rapport à
votre réseau, par rapport à l'ensemble du
réseau, là-dessus, des constats... puis l'avenir de cela, parce qu'en fait, de
plus en plus, les personnes, avec la
démographie, vous perdez du personnel qui est d'expérience, et on sait que,
dans le privé, remplacer l'expérience par des jeunes aujourd'hui, ce n'est
pas évident, parce qu'on sait, de plus en plus, les jeunes, la qualité de
vie... Vous avez un domaine qui est sept jours par semaine, 24 heures par jour,
ça demande beaucoup.
Est-ce que,
malgré les bonnes conditions, est-ce que c'est un défi en soi pour l'avenir,
dans votre vision, le défi des ressources humaines?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M. Fontaine (Michel) : M. le
Président, c'est effectivement un défi puis c'est une préoccupation majeure pour le ministère de la Santé, parce qu'on est à
peu près la seule organisation, là, mis à part peut-être quelques
exceptions, qui fonctionne, justement, 24
heures par jour, sept jours par semaine, puis ce n'est pas simple. Donc, c'est
une préoccupation majeure.
Je vais
demander à M. Thibault, si vous voulez, qu'il poursuive, parce que c'est son
domaine. Mais juste avant, M. le
Président, si vous permettez, 30 secondes, même pas, j'ai la réponse pour Mme
la députée pour les cartes-soleil. C'est
7 millions... à quelques cartes près, naturellement, là, c'est
7,8 millions qui sont en circulation actuellement, et on renouvelle
2,3 millions de cartes par année. Donc, des cartes échues, là, c'est un
roulement de 2,3 millions de cartes qui sont en renouvellement; et, en
circulation, 7,8 millions. C'est une donnée, là, qu'on vient d'avoir de la
RAMQ.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait.
M. Fontaine (Michel) : Par le
satellite, là, qui...
Le Président (M. Gaudreault) :
Par le soleil de la carte. Alors, nous étions à la question de M. le député de
Jean-Lesage. Je ne sais pas quel sous-ministre...
M. Fontaine (Michel) :
M. Thibault.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Thibault, oui.
M.
Thibault (Marco) : Alors, M. le Président, oui, effectivement, c'est
un défi qui s'est accentué, même, au cours des dernières années, par le rajeunissement massif de notre
main-d'oeuvre. Donc, les employeurs doivent user de stratégie pour concilier deux phénomènes. Le premier, c'est
de quelle façon qu'on transfère l'expertise, donc de quelle façon qu'on
accompagne les nouveaux travailleurs dans les stratégies d'intégration, de
pairage pour faire en sorte qu'il y ait un passage de la vie d'étudiant à la
vie de travailleur avec toute la pression qui s'ensuit.
Beaucoup
d'initiatives ont été faites également dans plusieurs régions du Québec pour
faire en sorte que l'étudiant d'aujourd'hui
vive des expériences de travail et le prépare mieux : emploi d'étudiant
l'été; pendant l'année scolaire, stage modulé différemment pour lui
permettre de faire face à une charge de travail qui sera plus proche de la
réalité. Donc, toujours dans... par le souci de préserver la réussite
académique, parce que de nuire à la réussite académique par une exposition trop
hâtive ou trop importante serait un piège qu'il faut éviter.
L'autre
élément que je vous dirais qui est le plus important : on est dans un
marché d'employés. Le réseau de la santé
ne fait pas de différence par rapport à d'autres types d'industries. Donc, dans
ce contexte-là, les employeurs doivent aussi mettre de l'avant des stratégies
qui leur permettent de concilier travail et vie personnelle. Et là c'est un
défi, je vous dirais, peut-être
double, considérant, d'une part, que le réseau de la santé, malgré qu'il y ait
un changement de comportement, les
jeunes hommes sont davantage près de leur famille que ce qu'on a peut-être
connu à d'autres époques, mais 80 % du réseau de la santé est composé de femmes. Il s'ensuit
que, dans ce contexte-là, comment concilier les obligations de la vie familiale avec les obligations professionnelles
dans un contexte où, sept jours sur sept, 24 heures sur 24, pendant
365 jours...
Donc, ce que
les employeurs doivent faire, c'est trouver le moyen d'aménager, dans la
gestion de l'horaire, cette disponibilité
offerte de la part de notre main-d'oeuvre et de les concilier avec les besoins
de la clientèle. Ça fait que, oui, ce sont des stratégies à géométrie
variable qui dépendent des unités, des types de services, des types de
main-d'oeuvre. Et là ça serait une réponse qui serait quand même assez longue à
vous donner, mais, oui, c'est un défi au quotidien.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Oui. Et d'autant plus parce que... j'aime intervenir de
nouveau, parce que, vous savez, tous ceux de... de quoi on parle depuis le début, en fait, on
parle toujours, en fait, de services à donner, que ça soit à tous les
niveaux : le temps d'attente, le temps de ci et le temps de ça.
Finalement, ça vient toujours à l'effet du personnel, là, il y a... à cet effet-là. Si vous avez le personnel adéquat, qu'il
y a le nombre de personnes qui sont présentes... C'est comme moi, dans mon domaine, anciennement, dans mon domaine, dans
la restauration, une personne qui manque, bien, vous allez être en
maudit parce que ça va paraître dans le service, vous allez attendre plus de
temps.
Alors, vous
subissez vous aussi ce phénomène-là, mais, quand on rentre dans un hôpital,
c'est difficile de juger, parce que
c'est tellement gros, tellement immense, qu'il manque une personne, on ne s'en
rend peut-être pas compte. Mais, vous autres, vous vous en rendez
compte. Et ça, ce n'est souvent pas mentionné, le fait de... aujourd'hui, ce
que vous venez d'expliquer, l'importance que
ça a de voir que les personnes d'aujourd'hui ne sont pas celles d'hier et
c'est... pour toutes sortes de raisons, pas qu'elles sont moins bonnes,
mais c'est une situation de vie qui est différente d'autrefois.
Mais, dans
votre plan stratégique 2015‑2020, est-ce que cela est quand même prévu et
important, pour vous, cette vision-là d'avenir et...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste 40 secondes.
M.
Thibault (Marco) : Écoutez, c'est un élément qui serait abordé, mais
vous comprendrez que, pour des raisons de...
on va laisser le soin au ministre de pouvoir le faire connaître, le contenu, la
planification, mais, oui, la dimension humaine,
ressources humaines, sera au coeur de nos préoccupations au cours des cinq
prochaines années certainement.
Le Président (M. Gaudreault) :
Parfait. Merci. Alors, il reste une trentaine de secondes. Je ne sais pas si...
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : On va le reporter à l'autre bloc,
Mme la secrétaire. Donc, nous allons passer au bloc de l'opposition
officielle avec la députée de Taillon.
• (16 h 50) •
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est sûr que
l'exercice qu'on fait aujourd'hui nous permet
de nous pencher sur ce qu'il y a là, mais aussi d'essayer de trouver des pistes
pour que 2015‑2020 nous donne le plus possible des informations les plus
révélatrices possible.
Je constate
que, dans le bulletin, au fil de la réorganisation, là, qui permet la
transition en lien avec la loi n° 10 sur la réorganisation et la gouvernance, on fait référence à un plan
d'action de mise en oeuvre et donc un plan de transition. On parle d'une phase I et d'une phase II qui ont déjà
été publiées et d'une phase III qui serait publiée très bientôt. Est-ce
qu'on peut avoir accès à ces plans de transition? Parce qu'on a fait souvent
demande de ces plans de transition là, et là c'est vraiment plus au niveau du ministère que ça se transporte. Donc, on voit
que ça existe dans votre bulletin. Est-ce que c'est possible d'avoir
accès à ces phases de transition?
M. Fontaine (Michel) : M. le
Président, oui, c'est possible.
Le Président (M. Gaudreault) :
Allez-y. Alors, quand vous pourrez les rendre disponibles, vous nous les
enverrez au secrétariat de la commission.
Mme Lamarre : Excellent.
M. Fontaine (Michel) : Parfait. Mais vous allez... juste pour donner un
petit mot d'explication quand même, parce qu'en même temps, dans ce plan d'action là que vous mentionnez, là, il y
a aussi l'état d'avancement qui est inclus dedans. Donc, juste vous donner quand même... vous mettre
un petit peu en garde à l'effet qu'on a un temps, 100 jours, dans
ce plan-là, il y en a un autre qui arrivera après, pour les cinq prochains
mois, jusqu'au 31 mars. Il va arriver à l'occasion qu'on est à 20 %. Ce n'est pas parce qu'on
est en retard, c'est prévu comme ça. Dans le temps, on avance puis on a
des temps d'avancement, puis nous autres, on
les monitore, là, aux 15 jours, là, pour être sûrs qu'on n'échappe pas le
morceau, parce qu'on
vous disait d'entrée de jeu que notre obligation, nous, c'est de s'assurer que
les soins et services continuent à se donner, là. Donc, toutes ces
situations-là sont suivies de façon, là, très, très serrée.
Mme Lamarre :
Mais j'imagine que...
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y, Mme la députée.
Mme
Lamarre : ...pour chacune des phases, si c'est trois mois qui était la
durée prévue pour la phase, bien, on peut suivre en fonction d'où vous
êtes rendus...
M. Fontaine (Michel) : À titre d'exemple, le plan 1, quand on va vous le
déposer, vous allez voir qu'il est atteint à 100 %. Tous les événements qui étaient dans le plan, toutes les
30 fiches, c'est... règle générale, là, il y a peut-être une petite
exception, là, mais, règle générale, c'est une atteinte à 100 % des
éléments qu'on rendait obligatoires, là, pour nos P.D.G.
Mme
Lamarre : C'est plus pour avoir la perspective de continuité, là, qui
se... parce qu'on va avoir des impacts aussi budgétaires, alors...
M. Fontaine (Michel) : Puis j'ai pris note tout à l'heure, de votre
collègue, là, qu'on a un des objectifs qui était atteint à 100 %
dans le plan 1, qui n'a pas l'air à l'être. Ça fait qu'on va se valider, là.
Mme Lamarre :
Excellent.
Le Président (M.
Gaudreault) : Parfait. Mme la députée.
Mme Lamarre :
Tantôt, Dr Couture, vous avez fait référence au processus d'accès adapté,
d'accès en temps opportun, qui est une
mesure, effectivement, d'amélioration de l'efficience. Est-ce que, dans les
discussions qui ont lieu actuellement,
ça va être à coût nul ou s'il faut budgéter quelque chose, si on budgète des
sommes nouvelles au niveau de la rémunération
des médecins, ou des GMF, ou des cliniques médicales qui intégreraient l'accès
adapté dans leurs processus de fonctionnement? Parce que ça semble être
ce qui va être une référence importante.
M.
Couture (Louis) : En fait, au niveau de la rémunération, la
rémunération médicale, il n'y a pas de forfait prévu pour instaurer
cette mesure-là. Ce qu'on demande, c'est qu'on demande aux médecins de réaliser
les demandes de consultation en temps opportun.
Ce
qu'on va faire, par contre, c'est qu'avec les médecins on va monter un système
de priorisation, c'est-à-dire qu'on va s'entendre avec eux. Alors, les
médecins de famille vont s'entendre avec les médecins spécialistes sur la
priorité à déterminer pour tel type de demande de consultation, tel type de
problème médical, et, à ce moment-là, les médecins spécialistes vont réaliser les consultations. Ce qu'on va leur fournir
comme outil, et ça, effectivement, il peut y avoir des coûts supplémentaires, c'est un système
d'information qui va permettre d'entrer les demandes de consultation, et
d'en suivre la réalisation, et de les transmettre aussi.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Et ça, dans le budget de fonctionnement, dans les primes qui étaient versées,
dans le budget pour l'informatisation des
médecins, on n'est pas capables de trouver les provisions. Il va falloir
débourser, donner encore plus
d'argent, que ce soit dans les supercliniques ou dans les GMF simplement pour
qu'il y ait de l'accès adapté. On n'est pas capables, là, de faire en sorte que, dans l'organisation, avec les
budgets déjà existants, les gens gèrent leurs budgets. On va redonner
encore de l'argent neuf dans les GMF et dans les supercliniques pour gérer des
rendez-vous.
M.
Couture (Louis) : Il y a deux volets. À ce que je comprends, vous
parlez d'accès adapté. Alors, l'accès adapté...
Mme Lamarre :
Oui, mais il est aussi à l'interne. Il est aussi à l'interne d'un milieu.
M.
Couture (Louis) : L'accès
adapté s'adresse à la médecine familiale. L'accès adapté est une façon de
fonctionner pour le médecin de famille, où il priorise l'accès en fonction des besoins de ces usagers. Et cet
accès-là va se gérer avec, comme
outil, ce qu'on appelle un système de rendez-vous avec des plages horaires, et le médecin va
rendre disponibles des plages horaires qui vont être, en toute transparence,
qui vont être transmises, là, aux usagers qui vont y avoir accès.
Donc, ça, c'est un
système d'information qui va être développé spécifiquement pour la médecine de
famille. Ce dont on parle avec l'accès
priorisé aux services spécialisés, c'est un système d'information qui va
permettre le lien entre les médecins
de famille et les médecins spécialistes pour la gestion des demandes de
consultation. Donc, c'est indépendant du système de rendez-vous de la
médecine de famille.
M. Fontaine (Michel) : Juste en
complément, M. le Président, parce qu'on m'informe... parce qu'on a le
responsable des négociations ici. Excusez.
Le
Président (M. Gaudreault) : Allez-y.
M. Fontaine (Michel) : On a le responsable des négociations. On m'informe qu'il n'y a pas de sou à ajouter dans cette
démarche-là, c'est déjà inclus, «built in», là, dans...
Une voix :
...
M. Fontaine
(Michel) : Il n'y a pas de rémunération additionnelle.
Mme Lamarre :
Non, pas de rémunération, mais le système informatique, là, dont on parle, qui
va gérer des agendas, ça, est-ce que déjà les GMF étaient équipées d'un système
puis ils vont utiliser ce système-là ou si on va les équiper avec un nouveau logiciel, on va prendre du temps personnel? Parce qu'on comprend, là, qu'il y a une secrétaire qui va devoir filtrer, appliquer certains principes. Parce qu'il y a de l'argent, là, il
y a des sommes, il y a
du temps et il y a de l'argent.
Est-ce qu'on va remettre encore de l'argent
dans les GMF et les supercliniques avant d'avoir eu du rendement puis de
l'efficacité?
M. Fontaine
(Michel) : Ça, M. le Président, c'est prévu dans ce qu'on appelle le
PQI, le plan quinquennal d'immobilisations
informatiques. On a une réserve pour cette situation-là, parce qu'on va prochainement, probablement, aller en appel d'offres sur
cette situation-là. Oui, on veut rendre ça... on veut standardiser la province
à cet égard-là. Donc, il y a
un certain nombre de sous de prévus. M. Audet pourrait compléter, si vous le
souhaitez, Mme la députée... M.
le Président.
Mme Lamarre :
Bien, j'aimerais savoir le montant de la réserve.
M. Audet (Richard) : O.K. Donc, le montant de la réserve... En fait, on
parle d'un système pour lequel on va aller en appel d'offres, on parle d'un système de rendez-vous centralisé pour l'ensemble du Québec pour la première ligne. Donc, ce que ça veut dire, c'est un projet qu'on
va faire en collaboration avec la Régie
de l'assurance maladie, qui est notre
mandataire là-dedans. On parle d'un système aux environs de 6,5 millions
de dollars. Les évaluations sont en train de se terminer au moment où on
se parle, et, dans le calendrier de travail que nous avons, nous prévoyons de
publier un appel d'offres pour aller chercher ce système-là au courant de
l'automne prochain.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Avant de vous redonner la
parole, Mme la députée, je rappelle à tout le monde l'importance de... On est sur le rapport annuel de gestion,
alors... Je comprends, j'essaie d'ouvrir, parce qu'on... Vous savez,
vous êtes habiles...
Des voix :
...
Le
Président (M. Gaudreault) : Vous êtes habiles, tout le monde,
là, des trois côtés de la Chambre et même le quatrième côté. Mais moi, mon rôle, là... Je veux qu'on se projette,
oui, dans le futur, mais sur la base du rapport annuel de gestion. Alors, je veux juste qu'on se rappelle
ça collectivement. Puis je fais preuve de beaucoup d'ouverture, mais...
Voilà. Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Tout à fait. Mais, écoutez, je pense que c'est quand même un
élément déterminant sur les gains d'efficience qui sont escomptés, et
ces informations-là m'apparaissent... En tout cas, on va revenir.
Alors,
je voulais revenir sur le DCI, le DME et le DSQ, parce qu'on s'était laissés
sur ce dossier-là. Et ça, c'est vraiment dans le rapport...
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Lamarre :
...en plein lien, M. le Président, mais le reste l'est aussi. Je vous avoue, on
a...
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste 40 secondes.
Mme
Lamarre : C'est bon. Alors, ce que je veux savoir, c'est... Les DME,
actuellement, les dossiers médicaux électroniques
qui sont dans les bureaux des médecins, il y en a six versions, à ma
connaissance, là, il y en a peut-être plus ou moins. Est-ce qu'ils sont
tous compatibles avec les DCI, donc le dossier hôpital?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le sous-ministre, en 20 secondes.
M. Audet
(Richard) : Oui. Donc, les dossiers médicaux électroniques qui sont
homologués par le ministère, il y a plus de 800 normes d'homologation,
tant cliniques que techniques, qui ont été mises en oeuvre, et il y en a neuf actuellement de reconnues en termes de produit
pour huit fournisseurs. Ils sont qualifiés. Donc, ils sont qualifiés et
ils doivent être capables d'échanger l'information avec le DSQ.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Ça met fin à ce bloc de
l'opposition. On va avoir un vote, probablement, dans quelques minutes, peut-être même quelques secondes, sur la motion
du mercredi, mais on va quand même commencer le bloc du gouvernement
avec le député d'Orford.
• (17 heures) •
M.
Reid :
Oui. Bien, j'ai plusieurs petites questions. La première peut être assez courte, mais mes questions vont porter sur les plaintes, mais là on retombe vraiment
dans le rapport annuel, et même le rapport annuel du Protecteur du
citoyen également m'en fait parler, mais tout à l'heure.
Première des
choses, et ça, c'est assez rapide et, je pense, c'est... on parle de plaintes
reçues par le Protecteur du citoyen
concernant l'administration du ministère. Et là, évidemment, quand on regarde
juste ça, on se dit : Ça ne se peut pas qu'au Québec il y ait
11 plaintes fondées par année. Donc, évidemment, ce sont des plaintes sur
l'administration du ministère. Pourriez-vous
juste nous dire un peu, soit par un exemple... on ne veut pas de nom, là, mais
un exemple de ce que peut être une plainte recevable ou fondée aux yeux
de la Protectrice du citoyen?
(Interruption)
Le
Président (M. Gaudreault) : Ah! ça sonne. Bon, excusez, on est obligés de suspendre les travaux le
temps d'aller voter. Sauvés par la cloche.
(Suspension de la séance à 17 h 1)
(Reprise à 17 h 22)
Le
Président (M. Merlini) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux après cette brève suspension.
Nous étions pour entendre la réponse
à la question du député
d'Orford. Alors, je me tourne vers le sous-ministre et son équipe pour
répondre à la question du député d'Orford. Peut-être la reprendre, M. le député
d'Orford.
M.
Reid : Bien, sans
la reprendre, M. le Président, la question était d'avoir surtout un exemple sur
ce que représente une plainte pour administration, parce qu'il y a beaucoup
d'autres plaintes en beaucoup grand nombre, et j'aimerais revenir sur une deuxième question pour cette partie-là. Mais,
dans un premier temps, un court exemple. Encore une fois, je ne vous demande pas des noms ni des noms de départements,
mais de ce que ça peut être, une plainte qui passe par le Protecteur du citoyen en fonction de l'administration
du ministère et non pas qui passe par le système hospitalier.
M.
Fontaine (Michel) : O.K.
Alors, M. le Président, pour cette partie-là, quand c'est le Protecteur du
citoyen, nous, on prend toutes les plaintes du Protecteur du citoyen puis on en
fait automatiquement une réponse par un rapport officiel, donc on a un suivi, etc. Puis, comme exemple, là, si vous
voulez, aussi, on reviendra sur le régime des plaintes, là, de tout notre secteur. Mais, à titre d'exemple, je
vais demander à M. Castonguay, qui est notre sous-ministre à la
qualité, de faire ce suivi-là, si vous voulez bien, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
allez-y, M. Castonguay.
M. Castonguay (Luc) : Merci
beaucoup, M. le Président. Peut-être juste pour contexter, effectivement, le Protecteur du citoyen, il a un double rôle, hein,
quand il s'agit du réseau de la santé et des services sociaux et du
ministère.
M.
Reid : ...vous
concentrer juste sur la question administrative.
M.
Castonguay (Luc) : Oui.
Bien, en fait, je dirais, ce qui fait la différence, là, c'est que la plainte
qui est adressée au Protecteur du
citoyen, quand elle concerne le ministère, c'est qu'elle traite, je dirais,
d'un aspect qui est plus près des orientations et de l'organisation
globale du système plutôt que d'une difficulté qui est rencontrée localement,
alors ça peut viser le nombre de places en
CHSLD comme ça peut viser l'accès à un médecin de famille. Mais l'orientation
est plus vers la modification des politiques, la modification des directives ou
les défauts qui sont rencontrés au niveau des orientations générales.
M.
Reid :
Alors, ma deuxième question va être plus large, puis je vais laisser aller avec
le temps qui restera dans le bloc.
Concernant les plaintes, quand on regarde l'analyse du rapport qui a été faite
de votre rapport annuel par les recherchistes,
on voit qu'effectivement c'est bien divisé, on voit que le nombre, ce n'est pas
juste 10, 11, là, mais c'est parfois des centaines. Je prends l'exemple
de santé physique, plaintes reçues, si on regarde au cours des années, les dernières années : 268, 217, 284, 320; et des
plaintes fondées parmi ces plaintes-là, donc : 123, 136, 96, 118. Il y en
a d'autres qu'il y en a beaucoup moins, mais
il y a plusieurs secteurs où il y a des plaintes. Ce sont les plaintes qui sont
reçues et jugées fondées au départ par le
Protecteur du citoyen concernant les programmes, les services du réseau. Donc,
tu sais, c'est des choses qui se
passent dans le réseau, mais, comme on examine votre rapport annuel, qui n'est
pas nécessairement le réseau, c'est des plaintes qui, une fois qu'elles
ont été dans le réseau, passent par le protecteur, et le protecteur vous envoie ça au ministère, c'est ce que je
comprends, et le ministère le voit... comme vous disiez tout à l'heure, fait
un rapport sur ce qu'il en est.
Alors, j'aimerais ça que vous preniez
peut-être un exemple — je ne sais pas, santé physique, c'en est un — pour
donner un exemple un peu de ce qu'il se passe. Moi, j'ai un cas. Actuellement,
là, il y a une ville où il y a un CLSC, et il y a un médecin qui est décédé, et,
dans mon ordinateur, j'ai 65 ou 70 copies... j'ai été mis en copie de
plaintes adressées... c'était à l'hôpital;
maintenant, ça doit être évidemment au CIUSSS, mais sur le fait que les
services vont baisser ou ils ont peur
que les services baissent au CLSC. Donc, ça, c'est un type de plainte,
j'imagine, qui ne se rendra peut-être pas à vous, mais... Autrement dit,
c'est quoi, le processus, là, pour nous expliquer?
Et,
là-dedans, je voudrais juste vous rappeler quelque chose que vous savez
sûrement. À la page 154 du rapport annuel d'activités du protecteur
en 2013‑2014, on donne comme recommandation — les considérations, vous les
savez : «Le Protecteur du citoyen recommande au ministère de la Santé et
des Services sociaux :
«De s'assurer que les
commissaires locaux aux plaintes et à la qualité des services effectuent
eux-mêmes les enquêtes de premier niveau, et ce, pour assurer l'indépendance et
l'impartialité de cet examen.»
Si
la protectrice, qui est une ancienne sous-ministre, qui connaît très bien les
choses, arrive avec une recommandation
comme celle-là, on suppose que c'est parce que ce n'est pas ce qui était
toujours fait. Alors, tout en nous expliquant ce que c'est,
pourriez-vous juste nous dire qu'est-ce que ça voulait dire et qu'est-ce que
vous avez fait pour répondre à cette recommandation-là?
Le Président (M.
Merlini) : M. le sous-ministre, en vous rappelant qu'il vous reste
1 min 45 s au bloc.
M. Fontaine (Michel) : Oui, mais on n'aura pas grand temps pour
expliquer le régime des plaintes. Alors, je vais passer tout de suite la
parole.
M. Castonguay (Luc) : Le régime d'examen des plaintes dans le réseau prévoit, comme on le
disait un peu tout à l'heure, qu'il y
a un commissaire qui est désigné dans chaque établissement. La situation se
modifie un peu parce que, là, avec
les établissements regroupés, il y a un commissaire par établissement regroupé,
mais ils ont la possibilité d'avoir des adjoints, donc, pour que les gens puissent, dans chaque installation,
avoir une mécanique facile pour déposer des plaintes à l'égard des
services qu'ils reçoivent.
Globalement,
ces plaintes-là, elles peuvent être de deux natures. Elles sont liées à des
employés, elles sont liées à des
insatisfactions générales quant à l'organisation des services, et ça suit le
véhicule du commissaire aux plaintes. Si ça concerne le personnel médical,
il y a un médecin examinateur, qui est désigné par le CMDP, qui fait le même
travail. Si la personne reçoit une
recommandation, en fait, une réponse du commissaire et qu'il est insatisfait,
il a une possibilité de faire un
deuxième appel au niveau du Protecteur du citoyen, qui fait un examen complet.
Et le Protecteur du citoyen a une section complète, là, qui porte... il
y a un vice-protecteur au citoyen qui s'occupe de tout le réseau de la santé et
des services sociaux.
Alors,
il y a le volet de traitement de plaintes individuelles, mais il y a aussi un
pouvoir d'initiative qui lui permet d'aborder
de façon plus globale, plus systémique, un certain nombre de recommandations,
et ça, ça fait l'objet, généralement, de commentaires au ministère dans
des rapports, dans des avis ou même dans son rapport annuel.
Depuis les années
2010, on a prévu un mécanisme plus fluide de discussion et d'échange avec le
Protecteur du citoyen. C'est piloté par ma
direction pour s'assurer que, lorsqu'il fait une recommandation sur une
problématique qui touche différentes
directions à l'intérieur du ministère, que les réponses ne soient pas
éparpillées. On s'assure donc d'aller chercher l'information aux bons
endroits, de compléter le plan d'action qu'on soumet au Protecteur du citoyen
avec des échéanciers pour être capables d'envisager chacune des recommandations
qu'il fait.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Ça met fin à ce bloc d'échange avec la partie
ministérielle.
M.
Reid : Accrochez pour le prochain bloc les deux minutes... la
minute qui va être nécessaire pour répondre à la question sur la
recommandation de la protectrice.
Le
Président (M. Merlini) : Oui, on l'accrochera au prochain bloc. On se
tourne maintenant pour le dernier bloc de la deuxième opposition pour un
bloc de 7 min 25 s. M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Je vais aborder un autre dossier, le gouvernement qui travaille, on le sait, depuis 2011 à réformer la loi d'accès
à l'information, une réforme qui touche tous les ministères, y compris le ministère de la Santé, bien
sûr. D'ailleurs, on apprend, dans
le rapport annuel de gestion du ministère que, 2013‑2014, il y a eu
330 demandes d'accès à l'information, 74 % concernant des documents
administratifs.
Il
reste qu'il y a un problème. Le problème actuel avec la loi, ce n'est pas bien,
bien compliqué, c'est qu'il y a une interprétation, évidemment, de la
loi, ça peut être subjectif, c'est large, interprété par des fonctionnaires,
l'invocation d'articles de loi de manière
potentiellement non justifiée pour refuser de répondre ou des délais
interminables pour contester ou pour une enquête.
Je
vais vous donner quelques exemples, histoire de... bon, quelque part, sourire
ensemble. Une année, le ministère accepte de répondre à une demande
d'accès à l'information. Deux années plus tard, la même demande mot pour mot est refusée. Des données importantes sont
compilées par les agences — bon, on le sait, on en a parlé — mais pas compilées par le ministère. Ou un rapport complété est
demandé par l'accès à l'information depuis des mois; c'est refusé, mais
ça se retrouve finalement dans les journaux avant d'être déposé aux
parlementaires. Donc, c'est assez dérangeant.
Je
veux comprendre le processus et je demande au sous-ministre, M. le
Président : Est-ce qu'on peut
expliquer comment est géré le traitement
d'une demande d'accès à l'information au ministère
de la Santé une fois qu'elle est
reçue?
Le Président (M. Merlini) : M. le sous-ministre.
• (17 h 30) •
M.
Fontaine (Michel) : Oui, M. le Président. Au ministère de la Santé, comme probablement tous les ministères, on a un responsable
de l'accès à l'information à qui on donne, je vais le dire de cette façon-là,
là, une responsabilité neutre, là, un peu
indépendante, comme un peu un commissaire aux plaintes, si on peut l'exprimer
comme ça, parce que vous savez que, dans des établissements, le
commissaire aux plaintes, même si c'est un cadre supérieur, relève directement
du conseil
d'administration. Donc, cette situation-là,
au ministère de la Santé, c'est un peu le même genre de modèle. On demande au responsable de l'accès à l'information de nous donner son orientation à l'effet que, oui ou non, en fonction de cette loi-là, est-ce que c'est admissible à
l'accès à l'information, et nous, on ne porte pas de... je veux dire, la
haute direction, là, on ne porte pas de jugement sur cette situation-là.
Une fois qu'on a la recommandation, on accepte puis on signe carrément, là, la
démarche pour que le responsable de l'accès fournisse cette information-là.
Quand il met
des restrictions, nous, on ne questionne pas ça non plus, là, parce que
c'est un responsable quasi indépendant, si on peut le dire comme ça.
M. Paradis (Lévis) : Je me permets...
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le
Président. M. le sous-ministre, je me permets de... Qui est informé du contenu de la demande? Est-ce que tout le monde est informé? Puis ça transige par où? Est-ce que, tout le temps, ça va transiger par le bureau du sous-ministre, par le bureau
du ministre? Quel est le parcours et qui est au courant?
M.
Fontaine (Michel) : O.K. Normalement, moi, je suis au bout de la chaîne, là, et il y a
une structure qui traite cette situation-là.
Il y a quelques professionnels qui s'occupent de documenter la situation,
et c'est le cadre responsable de l'accès
à l'information qui fait une recommandation au sous-ministre. Moi, c'est vrai que ça ne fait pas longtemps que je suis sous-ministre
en titre, là, mais je n'ai jamais, jamais refusé une demande d'accès par la...
une demande qui était documentée, qui nous
disait : Oui, on peut donner cette information-là. Je n'ai jamais
porté de réserve sur ces situations-là.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le
sous-ministre. M. le Président, je continue sur un autre dossier, si vous permettez. On parlé un petit peu du DSQ, on en a quand même
pas mal parlé tout à l'heure, et j'y
reviendrai, histoire de mieux
comprendre aussi ce que ça implique et ce que ça suppose. On a parlé de coût, on a parlé de délai. Bon, vous en
êtes bien conscient, on l'a abordé il y a
quelques instants, selon le Vérificateur
général, des chiffres ne sont pas les
mêmes que ceux présentés par le ministère,
c'est-à-dire que lui, il a émis des réserves en disant :
Bien, ça ne sera pas achevé avant, bon,
2016. Ça va coûter, au bas mot, 1,4 milliard
de dollars. On maintient au ministère,
on l'a dit tout à l'heure, que les coûts seront de 560 millions si les chiffres sont bons, et je me rappelle bien
ce qui vient d'être dit par votre responsable à ce sujet-là, mais, dans
les crédits, il est écrit aussi qu'il y aura des investissements connexes de
206 millions qui ne sont pas compris
dans le budget Dossier santé Québec. J'aimerais savoir qu'est-ce que c'est que ce 206 millions de coûts connexes.
Le Président (M. Merlini) : M. le
sous-ministre.
M.
Fontaine (Michel) : M. le Président, on va demander à M. Audet de venir donner cette précision-là, parce
que c'est des situations, là, un petit peu dans le détail. Pas le 206 millions
qui est un détail, la situation.
M. Paradis (Lévis) : ...mais je
comprends bien.
Le Président (M. Merlini) : On
comprend bien. Alors, M. le sous-ministre Audet.
M. Audet
(Richard) : En fait, il faut
faire la différence, quand on parle de coûts, entre le coût
d'informatisation dans le réseau puis le coût
du DSQ. Le coût du DSQ, c'est un périmètre défini avec une portée définie qui
est à 563 millions. Je me permets de faire des rappels sur les principales composantes du
DSQ que j'ai nommées. Vous avez les
laboratoires, vous avez l'imagerie médicale, vous avez aussi le médicament,
vous avez aussi le registre des usagers, que j'ai nommé tout à l'heure, le registre des intervenants, en fait, ce que
j'appelle les fonctionnalités d'arrière-boutique qui sont comprises pour permettre l'échange d'information sur les principaux domaines que j'ai nommés. Ça, c'est le
périmètre du 563 millions, qui n'a pas changé et qui ne changera pas d'ici
la fin du déploiement.
Quand
on a présenté, justement, à une commission
de l'administration publique le
périmètre de l'informatisation, ce
que souhaitait entendre le Vérificateur
général, il veut savoir : Mais
ça coûte combien, les autres affaires? Les autres affaires, en fait, ça nous amenait aux environs de
1,6 milliard, et là je vais définir le périmètre. Le périmètre
DSQ, toujours le 563 millions. On parle des investissements connexes, qui est de la mise à jour d'un
certain nombre de fonctionnalités, par exemple, d'imagerie médicale. Donc, on a payé toutes ces
fonctionnalités-là dans l'ensemble du réseau. Ça comprend aussi ce qu'on
a parlé tout à l'heure, les dossiers médicaux électroniques pour lesquels on a
sorti une évaluation qui était sommaire, qui
était aux environs de 100 millions. Là, actuellement, le programme qu'on a, on parle plutôt d'un
programme qui va être
de beaucoup inférieur, on parle d'un programme de 60 millions, qui comprend des subventions qu'on va remettre aux médecins
pour favoriser l'informatisation dans les cliniques médicales. Et à ça on
ajoute une évaluation aussi préliminaire
qu'on a faite de l'implantation des principales fonctionnalités de DCI dans
l'ensemble du réseau, qu'on évaluait à
peu près 700 millions à l'époque. Ça fait que, quand vous
additionnez toutes ces composantes-là, voilà maintenant la ventilation
du 1,6 milliard. Est-ce que ce sont tous des budgets nouveaux? La réponse,
c'est non. Le budget nouveau, c'est
563 millions. Les budgets nouveaux, c'étaient les investissements connexes
à hauteur de 225 millions. Le reste des investissements, oui, je parle du 100 millions pour les DME, bien
sûr, je parle d'un 60 millions d'investissement pour lequel il y a des budgets de consentis, mais le
700 millions, ça se fait à travers les budgets qui sont déjà présents dans
chacun des établissements.
On
se rappellera que, dans le rapport d'experts sur le financement axé sur le
patient, dans lequel on vient définir à peu près le périmètre de dépenses dans l'ensemble du réseau, on parle de
nos établissements, entre 450 et 500 millions par année. Pourquoi je le mets comme ça? Parce qu'il y
a une variation entre les années. Donc, ce qu'on a demandé à notre réseau, c'est que, lorsque vous avez à faire des
choix, la priorité, vous devez faire le DCI et les services qui sont
associés à ça, mais c'est à l'intérieur des
budgets déjà existants. Il n'y a pas de nouveau budget, donc le périmètre du
DSQ, il va toujours être à 563 millions.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Lévis, 15 secondes.
M. Paradis (Lévis) : 15 secondes. Écoutez, je vous poserai rapidement une petite question.
Je reviens à l'accès à l'information, mais très vite, parce qu'on en
parlait il y a quelques instants, la façon de faire. Est-ce que le cabinet du
ministre, dans le volet politique de l'affaire, est informé du contenu des
demandes d'accès systématiquement?
M. Fontaine (Michel) : M. le
Président, je vais vérifier pour être
sûr, parce que, moi, ça finit à mon niveau, puis je ne le revois pas,
là.
Le
Président (M. Merlini) : Très bien. Alors, ça va mettre un terme à cet échange avec la deuxième opposition. Je me tourne du côté gouvernemental pour le
prochain bloc et je crois qu'on a un complément de réponse pour le
député d'Orford à sa dernière question, et
ensuite ce sera au député de Portneuf. Alors, le complément de réponse à la
question du député d'Orford.
M.
Reid :
Rapidement, de quoi s'agissait-il, là? Pourquoi une recommandation de la
protectrice et qu'est-ce que vous allez faire?
M. Castonguay (Luc) : Tout d'abord, il faut dire que les commissaires aux plaintes, compte tenu de la loi, puis M. Fontaine
l'a mentionné, relèvent directement du conseil d'administration et non du
directeur général. Ils ne font pas partie,
je dirais, de la structure administrative,
alors c'est sûr qu'ils doivent quand même être localisés dans un établissement.
Parfois, la proximité avec le bureau du D.G.
donne à penser, on a souvent eu ce genre de commentaire là, que, parce
qu'ils utilisaient le personnel, là, pour rédiger les réponses, et tout ça, que
le traitement était imprégné de la volonté de la direction générale plus que
d'un regard neutre. Alors, on a une table que l'on... avec l'ensemble des
responsables de l'examen des plaintes — avant, avec les agences — on va la remanier maintenant pour se
transférer avec les établissements, mais
on a fait de fréquents rappels, là, sur ce genre de situation là pour limiter
le genre d'apparence, je dirais, de conflits entre l'indépendance souhaitée du commissaire aux plaintes et
l'administration de l'établissement tout en étant sûrs qu'on lui offre le support dont il a besoin pour pouvoir
faire sa plainte et la latitude aussi de se présenter à l'intérieur de
l'établissement pour aller ramasser l'information.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. Castonguay. M. le député de Portneuf, la parole
est à vous.
M.
Matte : Merci, M. le Président. Je voudrais revenir aux GMF, parce que
je trouvais et je trouve aussi que ça peut être un moyen, un instrument
utile et intéressant, là, pour pouvoir offrir un service à notre clientèle. Dr
Couture, vous nous avez dit que, sur 258 GMF, il y en a 250 qui ont une
moyenne... ou 68 heures d'ouverture. Est-ce qu'on est en mesure de voir, par rapport au mandat initial...
Moi, je pensais que c'était sur sept jours. Bon, si je regarde, 68 heures
sur sept jours, ça fait 10 heures, O.K.? Ça,
est-ce que c'est l'équivalent de la clinique ou l'équivalent de médecins?
Autrement dit, pour atteindre 68 heures, il y a combien de médecins qui sont
là?
M. Couture
(Louis) : 68 heures d'ouverture, ce n'est pas 68 heures de présence de
l'ensemble de l'équipe médicale. Alors, en
général, les GMF placent de garde en heures défavorables sur place, en général,
un médecin, deux médecins pour les
GMF, disons, à gros débit. Mais, en général, c'est un médecin. Et d'ailleurs on
a dû intervenir pour s'assurer que certains
GMF à haut volume plaçaient sur place de garde deux médecins au lieu d'un de
façon à assurer un service à la population. Mais, en général, c'est
beaucoup un médecin de garde.
• (17 h 40) •
M. Matte :
Il existe aussi, dans certaines régions, un GMF, mais avec trois ou quatre
sous-bureaux, là, aux cliniques. Comment vous faites pour évaluer le nombre
d'heures par rapport à l'ouverture?
M. Couture (Louis) : En fait, chaque
GMF a des attentes en fonction d'heures défavorables, et ça comprend ses GMF satellites. Donc, l'ensemble des GMF
satellites est considéré comme un GMF. Alors, on y va beaucoup sur le nombre d'inscriptions. Alors, le nombre d'heures
défavorables est proportionnel au nombre de médecins, au nombre d'inscriptions,
et proportionnel au financement aussi, mais ça inclut les GMF satellites, oui.
M. Matte : Est-ce que c'est possible
d'évaluer, sur une échelle de un à 10, hein, le pourcentage d'atteinte des objectifs
dans le mandat initial lorsqu'on avait identifié puis mis en place les GMF?
M. Couture
(Louis) : Je n'ai pas cette information-là parce que je n'ai pas le mandat initial, et mon équipe
ne compare pas, là, la couverture actuelle par rapport à ce qui était demandé au départ. Il faut dire que ça a beaucoup évolué avec le temps, en positif et en négatif à certains égards aussi. Par
contre, nous, actuellement au
niveau de l'équipe qui
supervise le déploiement des GMF, notre indicateur, c'est vraiment la réponse
aux attentes actuelles.
M. Matte : Et dernière question,
c'est que vous avez mentionné que, dans les GMF, on a mis une infirmière clinicienne, on a ajouté une adjointe administrative, et là, pour s'ajuster, on a ajouté
un superinfirmier ou une superinfirmière puis, si ça ne fonctionne pas, on va faire une superclinique. Là, la
compréhension, est-ce qu'elle est bonne, là? Puis je me mets, là... j'écoute, là. Là, je dis : On a
fait ci, ça ne marche pas; on va rajouter ça, ça ne marche pas. Combien de
pneus de «spare» qu'il va falloir rajouter dans l'auto pour que ça fonctionne?
M. Couture
(Louis) : D'abord, je précise à nouveau, hein, que j'ai démontré par
les pourcentages, tout à l'heure, que
la majorité des GMF au Québec, la très grande majorité, livrent ce qu'ils ont à
livrer. Et il y a eu une amélioration, je dirais, là, dans la dernière année là-dessus. Oui, il y a des
professionnels supplémentaires qui ont été ajoutés dans les GMF. Par contre, l'objectif visé avec les
supercliniques est un peu différent. C'est-à-dire que la superclinique, elle, a
comme mandat principal d'assurer une
couverture en dehors des heures habituelles. Alors, quand on dit qu'une
superclinique, je l'ai mentionné tout à l'heure, devrait assurer 84 heures pas
semaine, donc il y a là une ouverture en dehors des heures habituelles. Ce qu'on veut exiger, par contre,
c'est qu'une superclinique ait un noyau de médecins en GMF à l'intérieur
d'une superclinique, mais on greffe beaucoup
d'autres services, là. On va greffer les prélèvements, on va greffer l'imagerie,
on va greffer aussi, de façon facultative,
la présence de médecins spécialistes sur place, ce qui n'est pas le cas d'un
GMF. Donc, le terme superclinique est...
dans le fond, c'est un GMF plus, on greffe d'autres services. Et ce qui est
important aussi, c'est que les
supercliniques vont être déployées dans des bassins de population suffisamment
denses pour assurer le volume nécessaire.
M. Matte : Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Laviolette.
Mme Boulet : Je lis ici, là, que, bon, dans le rapport annuel
de gestion, vous parlez de... pour que l'argent suive le patient, là, une stratégie d'implantation du
financement axée sur le patient. Si je résume ma compréhension à moi de
ça, c'est un peu dire : Bien, les hôpitaux qui sont performants, au lieu d'avoir une
enveloppe dédiée, bien, plus ils vont passer de gens, plus ils vont être
performants, plus ils vont avoir de services, plus on va les financer. Si je
comprends bien, ça ressemble-tu à ça, M. Fontaine, le résumé de cette
phrase-là, là, pour que l'argent...
M.
Fontaine (Michel) : Oui, M.
le Président, ça ressemble beaucoup à ça. En fait, c'est la production aussi,
pas juste la performance comme la production réelle.
Mme Boulet : C'est ça, le
principe d'une entreprise privée.
M. Fontaine (Michel) : Avec des
nuances quand même, là, qu'il va falloir expliquer, parce qu'on parlait,
tantôt, de l'occupation du territoire pour des endroits... Je vais donner un
exemple simple, là. Je suis dans un petit hôpital éloigné avec une salle
d'opération et j'ai deux chirurgies par jour, puis on veut le maintenir,
supposons, là, politiquement, mettons, c'est une décision politique. Bien, il
va falloir quand même avoir une équipe de base de salle d'opération, puis ça, ça va être un petit peu... il va y avoir une base
avant, le financement à l'activité, pour assurer que tous les services
demeurent, puis après ça, ça va être en fonction de la production. Beaucoup de
revenus.
Mme Boulet : O.K. Bien...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme Boulet :
Vous venez de répondre en grande partie à ma question. Moi, les établissements,
mon comté est très grand, j'ai des
établissements éloignés, qui sont tout petits, qui desservent une population
éloignée, mais qui n'est pas nombreuse,
et ils ont beaucoup d'inquiétudes à l'égard de l'offre de services parce qu'ils
n'auront pas ni le volume ni le débit d'activités professionnelles comme
en ville et, à ce moment-là, ils se trouvent à être pénalisés au niveau du financement. Alors, vous me dites, vous : Il
y aura un financement de base, on va s'assurer que ces gens-là aient les
mêmes services chez eux. Ils ne seront pas obligés d'aller, mettons, à
Trois-Rivières à chaque fois pour avoir les...
M. Audet (Richard) : Exactement.
Mme
Boulet : O.K.
M. Audet
(Richard) : C'est ça, M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Oui. O.K. Mme la députée de Laviolette.
Mme Boulet :
Merci. Moi, ça va.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Je regarde des renseignements que vous
nous avez fournis dans votre rapport annuel, mais qui se retrouvent aussi dans le document de soutien, et
c'est les objectifs concernant les personnes qui ont des problèmes de
santé mentale. Et je regarde, par exemple,
un des objectifs, c'est d'offrir un accès téléphonique rapide, et vous vouliez
atteindre 100 % des régions sociosanitaires ayant mis en place ce service
d'ici 2015 et, de 2011 à 2014, vous êtes à 63 %. Il n'y a pas eu
d'augmentation.
Une voix :
...
Mme de
Santis : Il n'y a plus de temps? Ah! O.K.
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, peut-être en... oui.
M. Fontaine
(Michel) : Plan d'action en santé mentale. C'est la réponse.
Mme de Santis :
Il y a des problèmes d'après vos résultats, «anyway».
M. Fontaine
(Michel) : Oui. Mais on le corrige avec le Plan d'action en santé
mentale qui s'en vient.
Le
Président (M. Gaudreault) : Parfait. Merci. Alors, pour le
dernier bloc de l'opposition officielle et le dernier bloc de toute
façon, alors, pour 11 min 20 s, Mme la députée de Taillon.
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, ça va peut-être
même faire boucler la boucle. On voit, là,
que vous nous avez parlé du dépôt imminent du prochain plan stratégique 2015‑2020
par le ministre. Maintenant, pour le plan
stratégique 2010‑2015, est-ce que vous avez projeté rédiger un bilan,
c'est-à-dire vraiment avoir une analyse et non pas seulement... Je pense que ce que vous me déposez
aujourd'hui est excellent pour la nature des travaux qu'on a à faire,
mais, par exemple, toute la saga
informatique, j'y reviens parce que c'est vraiment... On a besoin de se
rasseoir, de se repositionner puis de
dire : On ne refera plus les mêmes erreurs, on va se projeter vers
l'avenir puis on va avoir quelque chose. Mais, pour ça, ça prend un
bilan. Est-ce que vous prévoyez faire un bilan?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le sous-ministre.
M. Fontaine
(Michel) : Bien, M. le Président, on a dû faire un bilan à l'interne,
là, pour produire le plan stratégique 2015‑2020.
Naturellement, il a fallu faire ce bilan-là pour justement corriger plusieurs
difficultés, là, qu'on n'avait pas
réussi à faire avec le plan stratégique 2010‑2015. Mais, si vous voulez, M.
Castonguay peut compléter là-dessus.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Castonguay.
M. Castonguay
(Luc) : Oui, effectivement, pour commencer l'opération de rédaction
puis de réflexion autour plan 2015‑2020, on a commencé par faire un bilan, je
dirais, à la fois des processus puis de la nature du plan stratégique 2010‑2015 et tiré un certain nombre
d'enseignements qu'on a appliqués, je dirais, assez religieusement puis
auxquels on a contraint à peu près tout le monde.
D'abord, on a
souhaité avoir un plan qui soit plus clair et plus simple parce qu'avec un
nombre d'indicateurs et un nombre
d'objectifs aussi beaucoup plus limités, mais en même temps plus stratégiques
en évitant les engagements de nature
plus opérationnelle, ce qui appartient en fait au réseau, pour se limiter sur
des indicateurs, là, de plus haut niveau, et ça, c'est un choix qu'on a
fait.
Deux,
on a fait aussi le choix clair de retenir des indicateurs qu'on a été capables
de mesurer en temps réel, parce que,
dans l'ancien plan, on est partis avec plusieurs objectifs où on avait des
indicateurs, mais sans avoir la confirmation qu'on allait être capables
de les compléter au plan méthodologique parce que les systèmes d'information ne
nous permettaient pas de le faire à l'époque où on a développé l'indicateur.
Alors,
on s'est concentrés sur des indicateurs qu'on va être capables de mesurer et
dont on va être capables de rendre
compte dès les premières années dans ce plan-là. Alors, ça, c'est les leçons
qu'on a apprises et qu'on a mises en place, là, pour éviter de se retrouver dans des exercices où on n'est pas capables
de rendre un indicateur, où on n'est pas capables d'atteindre la cible.
C'est sûr qu'il y a toujours un niveau
d'ambition, hein, dans les cibles, quand on les place, et planifier une cible,
c'est non pas cinq ans à l'avance, mais, en fait, c'est sept ans à l'avance
parce qu'on a commencé à travailler deux avant la fin du
plan pour arriver à avoir aujourd'hui un produit, là, qui peut être déposé en
2015. Donc, il y a toujours un certain niveau d'ambition, mais on s'est
assurés, par différents moyens, d'être capables de contrôler et de bien suivre
ces informations-là.
Peut-être
juste pour vous donner un exemple au niveau des enjeux, il y en avait six dans
l'ancien plan, il y en a trois dans
le nouveau plan. Au niveau des objectifs et des axes d'intervention, on a
diminué les objectifs de 53 à 22 pour vraiment
concentrer sur des éléments plus stratégiques, et ça se répercute aussi au
niveau des indicateurs et des cibles, où on va suivre 45 cibles, là, de
façon beaucoup plus précise et beaucoup plus étoffée.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre : Bien, en fait, le Conseil
du trésor a prévu un guide pour la gestion par résultats, là, que le ministère de la Santé et des Services sociaux
applique en vertu de la loi, puis il y a un élément qui est : «[Réaliser
un] bilan de l'exercice précédent...»
Vous me dites que vous l'avez fait. Est-ce que ça peut être rendu public, ce
bilan que vous avez fait?
M.
Castonguay (Luc) : Bien, en
fait, le rapport annuel 2014‑2015, qui va sortir, est l'occasion, en fait, de
faire ce bilan et ce retour de rétrospective, là, sur le plan stratégique, là,
2010‑2015. C'est notre dernier rapport annuel de...
Mme Lamarre : Oui, parce qu'il y a
quand même une grande différence entre un bilan annuel et un regard qui se pose sur cinq années, ne serait-ce que pour
être capable de mieux prédire. Je sais que ce matin, quand on a
travaillé, on disait : Bien, d'avoir
des cibles cinq ans à l'avance, comme vous l'avez très justement dit, c'est
très difficile. Mais, des fois, de
dire : On va avoir des cibles intérimaires à deux ans, à trois ans, à quatre
ans, bien là ça nous permet tout de suite de nous réajuster ou, en tout cas, de comprendre plus rapidement les motifs
qui justifient la non-atteinte ou le dépassement des cibles qu'on
s'était fixées. Donc, un bilan...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M. Castonguay (Luc) : Oui. Bien, le
bilan qui va être dans le rapport annuel va avoir un volet rétrospective, effectivement.
Il va rendre compte de l'ensemble du plan stratégique, là, dans toute sa durée,
là. Il ne fera pas tout simplement la lecture à l'année finale, là, il va
porter un jugement sur l'ensemble de l'exercice.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme
Lamarre : D'accord.
Je regarde un peu le dossier des IPS qui sont présentées, là, dans les
priorités. Quand on regarde au niveau des indicateurs du plan
stratégique, au départ, on parlait de nombre d'IPS titularisées, ça veut dire, d'après
ma compréhension, qui avaient obtenu leur permis d'exercice ou, à tout le
moins, qui avaient complété leur scolarité, et ensuite on a changé ça pour... on a enlevé le
mot «titularisées». Et donc, à ce
moment-là, est-ce que
ça veut dire que,
dans les statistiques, on inclut aussi celles qui sont encore candidates, qui
sont encore en train d'étudier? Parce
que ça, ça change la valeur du nombre qui est inscrit.
M.
Fontaine (Michel) : O.K. M. le Président, en fait, le mot «titularisée», là, pour moi — puis je ferai vérifier avec les Ressources humaines pour être sûr que je ne
vous induis pas en erreur — ça veut surtout dire que c'est une personne qui a obtenu un poste, que ce n'est pas... Ce n'est
pas en fonction de sa formation ou non, là. C'est qu'elle a obtenu
un poste, parce qu'il pourrait y avoir des IPS qui sont sur le marché,
sans poste, qui ont fini leur formation puis qui n'ont pas nécessairement un
poste. Le mot «titularisée», dans notre langage, traduit la situation quand la
personne a obtenu un poste. Je ne sais pas si je dois avoir une précision, là,
ou si c'est bien... C'est ce que je dis? C'est ça? Oui, O.K.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme
Lamarre : Donc, le nombre
actuel d'IPS, en temps d'aujourd'hui, qui ont obtenu un poste, ce serait quoi? Parce
que je vois... 2012‑2013, c'était 145. 2013‑2014 ou 2014‑2015, on est à
combien?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le sous-ministre.
M. Couture (Louis) : En fait, au
niveau des IPS de soins de première ligne, on en a 251 actuellement.
Mme Lamarre : 251? O.K.
M. Couture (Louis) : Oui, 251.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, écoutez,
c'est sûr que, quand on fait ça, on pense au budget qui va avec ça. Donc, on
avait un budget de 117 millions pour 500
postes. Est-ce qu'on a dépensé le 117 millions qui était planifié, là,
dans la projection 2010‑2015?
Le
Président (M. Gaudreault) : M. le sous-ministre. M. Dion.
M. Dion
(François) : Oui. Alors, on a la capacité de financer les postes qui
ont été titularisés en cours d'exercice. On
retrouve ça à l'intérieur du budget de dépenses du Fonds de financement des
établissements de santé et services
sociaux, communément appelé le FINESSS. Alors, ce fonds-là est assuré par la
taxe santé, notamment. C'est juste pour vous situer un peu dans la
démarche. Donc, ça fait partie... il y a un budget, à l'intérieur de cela, de
1,5 milliard pour l'ensemble de l'année 2014‑2015.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Mme la députée.
Mme
Lamarre : Bien, en fait, moi, ce que je vois, c'est qu'on avait 117
millions pour 500 postes d'infirmière praticienne
spécialisée. Ça, c'était dans ce qu'on avait annoncé, et on le retrouve, là,
dans le rapport annuel de gestion 2010‑2011, à la page 13.
M. Fontaine (Michel) : Bien, M. le Président, peut-être donner une réponse plus globale, là. Les IPS qu'on
a, on a le budget pour les financer, on a avait fait cette provision-là. Là, je
ne sais pas les chiffres exacts, mais c'est clair qu'on a la capacité de financement,
c'était mis en réserve.
Mme Lamarre :
Mais, est-ce qu'on peut...
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : O.K. Est-ce qu'on peut voir... Dans le fond, ce qu'on essaie de voir, là, c'est 2015‑2020 ou... En 2015, est-ce qu'on a
atteint les 500 qui étaient prévues? Non, je pense qu'on est à 200... Est-ce
que je comprends?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le sous-ministre.
M. Fontaine
(Michel) : Non, c'est ça, on n'est pas...
Mme
Lamarre : On est à 251, donc... C'est juste pour être capable de bien
anticiper la provision si on veut penser d'en avoir 2 000 puis
qu'est-ce qu'on vise concrètement pour le plan 2015‑2020 avec le budget.
M. Couture
(Louis) : ...en fait, on vise la formation de 100 IPS.
Mme Lamarre :
Dans le plan de 2015‑2020?
M. Couture
(Louis) : C'est pour la prochaine année, je n'ai pas les données pour
les années suivantes.
Mme Lamarre :
Donc, 2015‑2016.
M. Fontaine (Michel) : On visait, madame... M. le Président — excusez — on visait effectivement une centaine pour 2015‑2016, mais la résultante qu'on a eue
après qu'on a consulté les universités, les milieux de stage, c'est 60
pour 2015‑2016. Puis ce n'est pas en lien spécifiquement avec le budget, c'est
la capacité de formation de nos universités actuellement
puis la capacité de stage dans nos milieux. Donc, on est tributaires de cette
situation-là aussi, ce n'est pas juste une question de sous, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée.
Mme
Lamarre : Mais alors le 60... Parce que, moi, ce que je comprends,
c'est qu'on permet aux IPS de former d'autres
IPS maintenant, elles font partie des professionnelles qui sont autorisées à
former. Donc, il me semble qu'avec un bassin
de 250 on devrait être capables d'en prendre de plus en plus, parce que, là,
60, ce n'est pas beaucoup, là. On est à ça actuellement, là, on est à
50, 40?
M. Fontaine (Michel) : Mais ça, M. le Président, je vous le dis, on est
tributaires des universités, là. La formation, je comprends que, dans un milieu de stage, ça va, mais il y a quand même
une formation théorique de base, là, qui est les cours universitaires, puis ça prend des professeurs. Puis là, si vous
reprenez les mêmes IPS qu'on vient de former, qui sont rendues dans les
cliniques, puis vous les ramenez à l'université, on est comme dans un cercle
vicieux, là, on... Cette réponse-là, on l'a
des universités, là. Ce sont les doyens de la faculté de sciences infirmières
et de médecine qui nous ont donné ces... toutes ces démarches-là ont été
faites avec les universités.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée, il vous reste 25 secondes.
Mme
Lamarre : Donc, ce qu'on comprend, c'est que c'est au niveau du
ministère de l'Éducation qu'il devrait y avoir une ouverture de budget
pour pouvoir employer plus de professeurs, ouvrir plus de postes, parce qu'à
60 par an ça va prendre 33 ans avant d'arriver à 2 000.
M.
Fontaine (Michel) : Non,
mais on va être progressifs, là, et ce sont ces situations-là qui sont mises
sur la table à régler, là. C'est
multifactoriel, notre affaire, là. C'est sûr qu'on travaille avec le ministère
de l'Éducation, mais on travaille aussi avec notre milieu de stage, là,
c'est nous. Ce n'est pas si...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci... Merci, merci.
M. Fontaine (Michel) : ...ce n'est
pas le seul facteur.
Le
Président (M. Gaudreault) : Mme la députée, je suis désolé, c'est tout le temps que nous
avions, autant pour votre bloc que pour l'ensemble de la commission.
Alors, je veux vous remercier, messieurs les sous-ministres,
mesdames messieurs du ministère. Alors, merci beaucoup pour votre présentation.
Il est
d'usage de laisser peut-être quelques minutes de mots de conclusion pour bien ventiler
sur votre expérience à cette Commission de l'administration publique...
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, si vous voulez saisir ces quelques minutes, nous pouvons vous permettre
de le faire, sinon...
M. Fontaine (Michel) : M. le
Président, si vous voulez...
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, je vous laisse la parole, monsieur...
M.
Fontaine (Michel) : ...peut-être juste 30 secondes. Je veux juste, au nom de l'équipe ici, vous
remercier, parce que nous, ça nous permet d'avancer, ces exercices-là.
Contrairement, peut-être, à d'autres situations où les gens
pensent que c'est une situation
pénible, là, nous, on le prend toujours un peu comme le VGQ, qu'on lui disait souvent
quand on a des situations : On a toujours pris ça sérieusement en
compte. Et vos recommandations, soyez assurés, là, qu'on va faire les suivis
appropriés puis on vous remercie de nous avoir reçus en audition aujourd'hui.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. Fontaine. Merci aussi à tous les gens qui vous
accompagnent.
La Commission de l'administration publique
suspend ses travaux pour quelques minutes, après quoi on va se réunir en séance de travail pour statuer sur les
observations, conclusions, recommandations à la suite de l'audition.
Merci.
(Fin de la séance à 17 h 59)