(Quinze heures douze minutes)
Le Président (M. Gaudreault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Je constate le quorum. Je déclare la séance de la
Commission de l'administration publique ouverte. Je demande à tous et toutes de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs cellulaires, s'il vous plaît.
Le mandat qui
nous réunit cet après-midi, c'est afin de procéder à l'audition du Centre de
services partagés du Québec
relativement au chapitre du rapport du Vérificateur général intitulé
Acquisition de biens et services du printemps 2014.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Péladeau (Saint-Jérôme) est remplacé par M. Roy
(Bonaventure) et M. Turcotte (Saint-Jean), par M. Therrien
(Sanguinet).
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, on va débuter avec la
présentation du Vérificateur général... la Vérificatrice générale du Québec, puis nous entendrons l'exposé du
Centre de services partagés. Le reste de la séance sera consacré aux
échanges selon la formule habituelle que les membres de la commission
connaissent.
J'invite donc
Mme la Vérificatrice générale à nous faire un résumé de ses observations
qui portent sur l'acquisition des
biens et services au Centre de services partagés. Vous disposez d'une dizaine
de minutes, à peu près, Mme Leclerc. Merci.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme
Leclerc (Guylaine) : Alors,
M. le Président, mesdames, messieurs, membres de cette commission, M. le
président-directeur général du Centre de
services partagés du Québec. D'entrée de jeu, je tiens à remercier tous les
parlementaires d'avoir appuyé ma nomination
comme Vérificatrice générale du Québec. C'est un honneur pour moi d'occuper ce
poste et de pouvoir apporter ma contribution à l'amélioration de la gestion
publique québécoise.
Je souhaite
également souligner tout le travail accompli par M. Michel Samson. Pendant
plus de trois ans, il a su piloter de
façon remarquable les destinées de l'organisation et la représenter dignement.
Depuis mon entrée en fonction, son
soutien et sa collaboration me sont d'une aide inestimable. C'est donc avec
intérêt que je participe à ma première séance de la Commission de l'administration publique. Celle-ci porte sur la
vérification de l'optimisation des ressources concernant les
acquisitions de biens et de services effectuées par le Centre de services
partagés du Québec, le CSPQ.
Les
acquisitions du gouvernement du Québec représentent un pourcentage non
négligeable du produit intérieur brut
et génèrent annuellement des déboursés de plusieurs milliards de dollars.
Un processus d'acquisition efficace est donc essentiel pour l'Administration afin d'optimiser les coûts inhérents à
la gestion de ces services et de générer des économies. Ces
responsabilités incombent notamment au CSPQ, qui en est l'un des plus
importants donneurs d'ouvrage gouvernementaux.
À ce titre, il doit veiller à ce que les entités de l'administration publique
puissent acheter des biens et des services de qualité au meilleur coût
possible et en conformité avec la réglementation et les normes d'accessibilité,
d'équité et de transparence.
Notre
vérification s'est articulée autour de deux axes, soit le processus
d'acquisition et le mécanisme de gouvernance.
Nous avons constaté que plusieurs éléments du processus en place ne permettent
pas au CSPQ d'acquérir les biens et les services de manière efficiente,
efficace et économique. D'abord, le CSPQ n'a pas l'assurance que la libre concurrence s'exerce efficacement. D'une part, le
degré de précision et la clarté de certains appels d'offres est
insuffisant. D'autre part, le manque de connaissance des marchés et de
questionnement des conseillers en acquisition peut les amener à une gestion
coûteuse du processus d'appel d'offres.
Ensuite, en
ce qui a trait à l'évaluation des appels d'offres, l'insuffisance de directives
et le manque de rigueur dans l'exécution
des tâches ne favorisent pas le traitement équitable des fournisseurs. En
outre, le CSPQ se place parfois dans des situations de non-conformité à
la réglementation en vigueur.
Par ailleurs, l'organisation du travail n'est pas optimale. Des lacunes
relatives à la planification entraînent plusieurs ruptures dans l'offre
de services à l'égard des achats regroupés.
Enfin, le
CSPQ dispose de peu d'information de gestion, et celle disponible n'est pas toujours fiable. Le
manque d'information sur l'historique des dossiers d'acquisition le prive d'une
mémoire organisationnelle, essentielle au développement d'une culture
d'amélioration continue.
Les problèmes
décelés dans le processus d'acquisition du centre ne sont pas nouveaux. Depuis
la constitution de l'organisation en 2005, la clientèle et les
fournisseurs ont soulevé leurs insatisfactions à maintes reprises. Parmi les facteurs pouvant expliquer cette situation qui
dure depuis plusieurs années, nous avons recensé certains éléments
associés à la gouvernance du CSPQ.
Premièrement, la
stratégie du CSPQ pour réaliser sa vision et sa mission en matière
d'acquisition n'est pas établie clairement.
Ainsi, l'élaboration des actions nécessaires pour recentrer l'offre de services
reste encore à développer. Deuxièmement, le CSPQ
n'est pas parvenu à appliquer un mode de gestion basé sur l'approche clientèle.
Après plus de huit ans d'existence, il n'a pas établi une offre de services arrimée
aux besoins prioritaires des ministères et des organismes orientée sur les économies gouvernementales. En outre, ses
réflexions dans le but d'accroître l'utilisation de ses services par les organismes publics ont porté
davantage sur l'élargissement de l'adhésion obligatoire que sur les
moyens à mettre en place pour améliorer la
qualité de ces services. Troisièmement, le centre n'a pas pris les mesures
suffisantes pour développer et conserver
l'expertise organisationnelle nécessaire à l'implantation des meilleures
pratiques en vue d'offrir une prestation de services de qualité.
Nous avons aussi noté
que le CSPQ ne mesure pas adéquatement sa performance. Ainsi, il n'a pas défini
les objectifs liés à la qualité des services qu'il souhaite offrir ni les cibles
et les indicateurs y afférents. Par conséquence, il ne peut connaître sa
performance, l'analyser et démontrer clairement dans quelle mesure il génère
les économies gouvernementales attendues.
L'ensemble
de ces éléments démontre que, compte tenu de sa mission, des objectifs
poursuivis lors de sa création et de
la maturité organisationnelle attendue depuis, le CSPQ n'est pas encore devenu
le centre d'excellence qu'il devait être en matière d'acquisition ni la
référence dans son domaine d'affaires.
En
terminant, j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants du
centre lors de la réalisation de cette vérification de l'optimisation
des ressources. Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci beaucoup, Mme Leclerc.
Alors, nous serions à l'étape d'entendre M. le président-directeur général du Centre de services partagés du
Québec, à qui je souhaite la bienvenue aussi, parce que je sais qu'il est également assez récent dans
l'organisation. Alors, M. Denys Jean, je vous invite à présenter les gens
qui vous accompagnent, puis à faire votre exposé. Vous disposez également d'une
dizaine de minutes.
Exposé du président-directeur
général du Centre de
services partagés du Québec (CSPQ), M. Denys Jean
M. Jean
(Denys) : Alors, je suis accompagné aujourd'hui, avec moi, de Mme
Josée Noreau, vice-présidente aux ressources
matérielles et aux moyens de communication ainsi que vice-présidente aux
solutions d'affaires, technologies de l'information et des
communications par intérim. J'ai M. Michel Gauthier derrière moi, qui est
vice-président aux services
d'infrastructure, technologies de l'information et des communications. J'ai M.
François Bérubé, vice-président aux ressources humaines et financières.
Et je suis aussi accompagné de Mme Anne Deblois, directrice de la vérification
interne, Mme Johanne Laplante, secrétaire générale, ainsi que M. Paolo Houle,
directeur général des acquisitions.
Alors,
M. le Président, d'abord, je voudrais vous remercier, vous et les membres de la
commission, pour l'invitation que
vous nous avez faite à venir échanger avec vous sur le rapport du Vérificateur
général concernant l'optimisation des ressources,
volet Acquisitions. À écouter la Vérificatrice générale, je pense qu'on a du
boulot à échanger entre nous. C'est d'autant
plus intéressant pour moi d'être ici que c'est ma première sortie parlementaire
en tant que P.D.G. du Centre de services
partagés du Québec. Et je pense que la meilleure façon de commencer un mandat
comme administrateur public, c'est de rencontrer les membres de la
Commission de l'administration publique.
• (15 h 20) •
Mme
Leclerc, j'en profite pour vous souhaiter un fructueux mandat, puis je vous
assure de la collaboration de l'ensemble des membres du personnel du Centre
de services partagés du Québec.
Donc,
le 11 juin 2014, le Vérificateur
général du Québec a
produit un rapport sur l'optimisation des ressources dans le domaine des activités d'acquisition du
centre. Le rapport de vérification porte sur les années 2010-2011,
2011-2012 et 2012-2013
et exclut les contrats de services professionnels liés au traitement de l'information, les travaux de construction et les contrats dont la valeur est estimée à moins
de 25 000 $. Le Vérificateur général a procédé à l'analyse de 26
contrats, soit 19 en achats mandatés, sept en
achats regroupés, d'une valeur totale de 189 millions. Le rapport compte
12 recommandations visant à assurer qu'en matière d'acquisition le
centre tienne compte des facteurs essentiels pour remplir effectivement sa mission, acquière les biens et les services de
manière efficiente et économique et dispose d'une information de
gestion, évalue sa performance et en rende compte.
Dans
un premier temps, M. le Président, il est acquis que le Centre de services partagés
du Québec fait siennes l'ensemble des recommandations du Vérificateur
général. Le 13 janvier dernier, d'ailleurs, nous avons acheminé à la Commission de l'administration publique et au Vérificateur général du Québec un plan d'action visant à donner suite au rapport
de juin 2014. Dès la réception du rapport, une fois les mesures identifiées,
les responsables du dossier ont reçu mandat
de mettre en place les changements. Il nous est donc possible aussi
de vous informer aujourd'hui qu'au 20 mars 2015 des 42 mesures proposées, à
peu près 26 sont réalisées, dont huit
sont en continu, et que nous sommes au travail en ce qui concerne les 16
autres mesures. Sans présumer de la conduite de vos travaux et en vous laissant
toute la latitude d'intervention qui vous
appartient à titre de commission et de parlementaires, nous nous sommes préparés en anticipant
que la séance d'aujourd'hui aurait pour
objectifs la prise de connaissance du plan
d'action du centre, la portée et la
suffisance des mesures proposées et les ajustements qui, le cas échéant,
pourraient être requis par la commission.
J'ajouterai un
passage non prévu au discours transmis, j'ai tenu à vous préciser que, depuis
l'été 2012, on est conscient, le CSPQ est
conscient des défis à relever, et, suite à un diagnostic interne, les travaux
ont été amorcés pour consolider et
standardiser les façons de faire en matière d'acquisition. C'est dans ce
contexte que le centre a mis en oeuvre dès
novembre 2012 une série de gestes structurants contribuant à répondre à
plusieurs constats formulés dans le rapport du Vérificateur général. En
avril 2013, le Secrétariat du Conseil du trésor a déposé un rapport d'audit
concernant les processus d'adjudication et d'attribution de neuf contrats
d'achats regroupés en approvisionnement pour la période du 1er avril 2010 au 31 mars 2012. Les constats et les recommandations à la fois du diagnostic interne du Vérificateur général et du Secrétariat
du Conseil du trésor se rejoignent à certains égards et même à maints égards.
C'est en ce sens que nous travaillons depuis 2012.
À
ce stade-ci, je vous propose de résumer à partir du rapport du Vérificateur
général les principales mesures mises en
place ou que nous proposons de mettre en place, sachant que nous aurons
l'occasion de discuter chacune d'entre elles au cours de la séance. Il apparaît que, dans le domaine des acquisitions,
le Vérificateur général nous demande d'agir dans quatre champs précis, à
savoir la gouvernance des activités d'acquisition, la connaissance de nos
activités tant sous l'angle externe que sous l'angle interne, le processus
d'acquisition lui-même et la performance.
Au
chapitre de la gouvernance, le Vérificateur général nous invite à établir une
stratégie de mise en oeuvre de notre vision et de notre mission, à
améliorer la qualité de notre prestation de services et à accroître la
satisfaction de notre clientèle. De toutes les recommandations du Vérificateur général, c'est sans doute sur ces aspects qu'il nous reste le plus de travail à faire. Cela s'explique par le fait que
les recommandations débordent très nettement le domaine des
acquisitions et touchent l'ensemble des activités
et des services du centre. À ce titre, comme l'a déjà annoncé le ministre,
nous procéderons en 2015-2016 à des travaux visant à recentrer le centre
sur sa mission d'origine, à savoir offrir des services partagés à valeur
ajoutée et assurer une distribution de services de qualité au bénéfice et à la
satisfaction de la communauté gouvernementale. Nous demandons du temps pour agir en ce
domaine qui, au-delà des mots, est porteur de changements majeurs et importants
pour le centre. Nous sommes prêts, le cas échéant, à revenir échanger avec vous
sur le sujet.
(Panne
de son) ...la connaissance du domaine des acquisitions, le Vérificateur général nous invite, d'une part, à améliorer
nos informations sur les marchés et à cibler les biens et
services à potentiel d'économies et, d'autre part, à nous doter d'outils d'information de gestion
efficaces et fiables. Sur ces deux aspects, je porte à votre attention les principales mesures mises en place à ce jour, à savoir
l'élaboration et la mise en vigueur d'un processus formel de connaissance
des marchés pour les appels d'offres en achats regroupés ainsi que la
réalisation d'une analyse de rentabilité des activités d'acquisition qui nous a permis d'identifier les biens et services les
plus rentables pour la communauté gouvernementale.
De manière plus
particulière en ce qui a trait à l'information de gestion, vous noterez les
mesures suivantes : d'abord, la mise en
place d'un tableau de bord de gestion et d'indicateurs; la mise en place de
mesures visant à assurer l'intégralité
et l'uniformité des informations aux dossiers d'acquisition; le déploiement
d'un système de suivi des dossiers d'acquisition,
qui, en plus de nous permettre de planifier nos interventions, nous donne de
l'information fiable et en temps réel sur nos activités.
Au
chapitre du processus d'acquisition, le Vérificateur général a révélé un certain
nombre d'aspects à aborder et à corriger, notamment le traitement
optimal des dossiers d'acquisition, la gestion des risques, le traitement
équitable des fournisseurs, la prise en
compte du développement durable et de l'impact économique régional et la concurrence
des appels d'offres. Ici, nos actions
portent sur les aspects suivants, à savoir : le développement du processus
d'information, de suivi et de contrôle tel
que le système de suivi des dossiers d'acquisition; le programme d'assurance
qualité; l'identification des risques
et leur gestion et le recours à l'audit; la mise à niveau de l'encadrement des
activités d'acquisition en faisant
évoluer l'ensemble des directives, et des processus, et des pratiques
d'affaires; le développement, le renforcement et le maintien de
l'expertise et du savoir-faire du personnel, notamment par la nomination de
conseillers experts en acquisition, la
formation du personnel, formation adaptée au contexte des acquisitions et aussi
sur le développement durable, sur la gestion contractuelle et sur les
compétences requises dans le domaine des acquisitions.
Finalement,
les préoccupations du Vérificateur général ont porté sur la performance des
activités d'acquisition du centre.
Sur ce thème, le Vérificateur général nous invite à établir des objectifs, des
cibles et des indicateurs de performance et à nous assurer de la
fiabilité des données utiles pour mesurer la performance. Sur ce sujet, les
principales mesures réalisées à ce jour
sont : la mise en place d'un tableau de bord de gestion avec des
indicateurs de mesure; une analyse de rentabilité
des activités qui nous permet d'alimenter les indicateurs, tout comme
consignation de l'information sur les dossiers
traités que nous permet le système de suivi des dossiers d'acquisition. Au
titre de la mesure et du suivi de la performance des activités
d'acquisition, des travaux restent à faire qui ne sont pas sans lien avec la
mesure de la performance de l'ensemble de l'organisation.
M. le Président, en
remerciant les membres de la commission, on vous assure de toute notre
disponibilité pour répondre à vos questions.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, M. Jean. Juste
avant de procéder à l'échange avec le bloc du gouvernement, vous avez fait mention dans votre présentation d'un
tableau de bord de gestion. Nous avons reçu votre plan d'action, le plan d'action, oui. Est-ce qu'il
serait possible de déposer à la commission dès que possible, là, le tableau
de bord de gestion, s'il vous plaît, pour le
bien des membres de la commission? Parce que je pense que ça peut être un
élément important de...
M. Jean
(Denys) : M. le Président, on peut le déposer immédiatement.
Document déposé
Le Président (M.
Gaudreault) : Vous allez le déposer immédiatement, puis on va
s'organiser pour faire des copies pour les membres de la commission.
Discussion générale
Alors, nous allons
procéder immédiatement aux échanges avec les parlementaires en procédant de
façon habituelle, avec un bloc du
gouvernement en alternance avec les deux oppositions. Le gouvernement dispose
d'environ 1 h 20 min;
l'opposition officielle, environ 48 minutes; et le deuxième groupe
d'opposition, 32 minutes. Toujours avec la souplesse, là, nécessaire. Des fois, là, avec quelques petits
débordements, mais, en bout de ligne, on arrive toujours à gérer notre
temps. Alors, nous commençons tout de suite avec le bloc du gouvernement et le
député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Comme plusieurs de mes collègues, j'ai beaucoup de
questions et je suis sûr qu'on n'aura
pas assez de temps pour passer à travers tout. Mais j'aimerais commencer par
une question très générale surtout en
faisant appel, M. le sous-ministre, à votre longue expérience dans les
ministères. Et, en particulier, avant celui-ci, ministère des Services
gouvernementaux, vous aviez déjà quand même un oeil sur ça, j'imagine, mais
aussi au Conseil du trésor, où, au Conseil
du trésor, il y a beaucoup de processus qui sont les mêmes ou semblables à ce
que... enfin, plusieurs processus
d'acquisition notamment qui sont supervisés, du moins, par le Conseil du
trésor. Et ma connaissance et celle
de mes collègues, probablement, est un petit peu... n'est peut-être pas assez
élaborée, mais j'aimerais savoir, d'une part, est-ce que ce qui se passe dans la question des acquisitions, et
dont on parle ici, et ce qui se passe au Conseil du trésor... est-ce que
c'est des choses en parallèle? Est-ce que le Conseil du trésor a un mot à dire
sur les modes d'acquisition? Normalement, il me semble que oui. Est-ce qu'il y
a des acquisitions qui se font dans d'autres secteurs, dans d'autres
ministères? Et, si oui, comment est-ce que ça se compare?
Parce qu'il y
a des bonnes pratiques gouvernementales qui existent. Le Conseil du trésor a un
peu ce rôle-là, vous l'avez joué.
Comment se fait-il qu'on se retrouve avec quelque chose qui semble être plus...
enfin, où il y a des déficiences qui
semblent être plus nombreuses peut-être que ce que l'on entend en général dans
cette commission par rapport à des choses
similaires? Est-ce que vous pouvez faire un parallèle ou nous expliquer un
contexte par rapport à l'ensemble du gouvernement? Comment ça se situe,
ce qu'on voit ici, là, dans le rapport du vérificateur?
• (15 h 30) •
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Bien, écoutez, le Conseil du trésor, dans le fond, il a un
double rôle. Premièrement, il a un rôle de gestion des dépenses. Et, en
ce sens-là, la réduction des coûts d'administration de l'appareil public, ça
fait partie, là, de son champ d'intérêt, si
vous voulez, entre guillemets. Au niveau de la gestion des services, le rôle du
Conseil du trésor, c'est d'adopter
des lois et règlements sur l'attribution des contrats. C'est lui qui est
responsable de faire en sorte que les lois et les règlements soient mis
à niveau, soient à jour, soient disponibles pour que, quand un ministère, ou un
organisme, ou le CSPQ fait de l'acquisition
de biens et services, il y a des règles légales qui sont dictées par le
Conseil du trésor, et c'est ce qu'on
respecte. Nous, au CSPQ, on est comme une espèce de bras opérationnel, si vous
voulez, entre guillemets, du Conseil du
trésor et on applique, dans le fond, à des achats regroupés de ministères et
d'organismes les règles légales, réglementaires et lois qui sont
développées par le Conseil du trésor. C'est comme ça, un peu, que les
responsabilités se déclinent.
M.
Reid : Donc, c'est
un peu comme dans n'importe quel ministère, en quelque sorte, ou n'importe quel
organisme gouvernemental, on est soumis aux
mêmes règles et... En tout cas, parmi les questions que nous aurons, on
va essayer de comprendre un petit peu pourquoi,
dans certains cas, en tout cas, il y a des choses qui nous semblent être
un petit peu plus problématiques que ce qu'on a peut-être vu ailleurs, et c'est
pourquoi on est ici aujourd'hui.
Et le premier élément sur lequel j'aimerais
peut-être regarder un peu — puis
ça va nous amener à un élément de votre plan aussi, là, puis à une
recommandation — c'est
la question de l'expertise et de la compétence, qui sont deux choses un petit peu différentes.
L'expertise... On peut avoir des gens qui sont intelligents puis qui n'ont pas
l'expertise. Puis on peut avoir des gens qui
ont l'expertise, ils n'ont pas nécessairement la capacité. Enfin, les deux
éléments font en sorte que, dans
beaucoup d'organisations... Et ça semble transparaître un petit peu du rapport du
vérificateur, il semble y avoir ce
que j'appellerais une certaine asymétrie dans la compétence entre des gens des
ministères et organismes et ceux du
CSPQ qui fait qu'à un moment donné on a l'impression parfois que c'est à cause
d'une asymétrie comme celle-là qu'on entend
dire que c'est souvent le client qui décide qu'est-ce qu'il va y avoir dans
l'appel et que le rôle du CSPQ, qui est un rôle d'amener une expertise, ne peut pas se jouer de la façon dont on
s'attend ou dont le vérificateur s'attendait qu'il soit joué.
Est-ce qu'il y a une problématique qui peut
ressembler à celle-là? Parce qu'on parle d'expertise, de développement, etc.,
et vous avez... Il y a une recommandation, et vous avez dans votre plan quelque
chose aussi qui mentionne ça, qui se ramène — en fait, je vais poser cette question-là en
même temps — à la
question qui est un grand objectif au
départ de la création du centre, qui était de regrouper des expertises qui,
autrement, coûtent cher à duplicater ailleurs puis à entretenir des expertises
de ce niveau-là, de telle sorte que tous les ministères puissent s'y référer.
Le centre d'expertise, le but était là, et
de l'étude qui avait été faite au départ, de tous les sous-ministres en
particulier qui avaient participé à
cette étude-là, avec un beau livre qu'on m'avait donné, moi, à l'époque. C'est
un des éléments forts dans les objectifs de la création du centre.
Et
là on sent que, du côté de l'expertise, il ne semble pas, d'abord, que ce
centre d'expertise là ait été créé ou qu'il ait pu prendre place, et
est-ce qu'il n'y a pas une explication là à certaines des difficultés qui sont
soulignées par le vérificateur concernant le fait qu'il y ait peut-être un
manque... Enfin, disons, il n'y a pas un équilibre d'expertise. C'est pour ça que j'appelle ça une asymétrie, si
vous voulez, d'expertise de part et d'autre. Souvent, dans la gestion,
on parle d'asymétrie de pouvoir, mais là on
ne parle pas de pouvoir comme plutôt d'expertise. Est-ce que ça fait partie
des problèmes? Est-ce que c'est une explication? Et est-ce que c'est un élément
qui va permettre de nous expliquer de quelle
façon vous allez faire dans le plan la réponse à la recommandation n° 7?
Et je cite, là, ici vous dites : «Révision de la mission, de la vision et des objectifs stratégiques
afin d'en faire un centre d'excellence en acquisition, particulièrement
dans le domaine des TI — et
c'est vraiment un des objectifs premiers — préparer un plan de mise en
oeuvre et s'assurer de
son implantation.» Alors, de quelle façon... Est-ce que, la toile de fond, il y
a un problème d'expertise, effectivement, qui est inégale entre des
ministères forts — et
je pourrais vous donner des noms que vous connaissez — et le
CSPQ?
M. Jean (Denys) : Bien, votre question soulève plein de sujets. Premièrement, je
pense que, bon, fondamentalement, ce n'est pas le Centre de services partagés du Québec qui
détermine le besoin. On est au service des ministères et des organismes, c'est à eux d'établir le besoin. Nous,
notre spécialité, c'est d'aider les ministères à aller chercher le
meilleur produit ou le meilleur service au
meilleur coût. Et c'est pour ça qu'au Centre des services partagés, si on suit
la mission et l'objectif premier, c'est de développer des experts en
acquisition. Or, comme un certain nombre de métiers, il n'y a pas d'école qui forme des experts en acquisition.
Ça n'existe pas, des experts en acquisition. Il faut donc prendre des
gens avec des qualités, avec une certaine
expérience, qui l'ont déjà fait dans d'autres... et essayer de les développer,
consolider leur expertise. Il faut s'assurer
aussi que la relève soit prête, formée, accompagnée, ainsi de suite. C'est pour
ça qu'on introduit un certain nombre... dans le plan, on introduit un
certain nombre d'actions au niveau de la formation et de l'accompagnement du
personnel. Bon, ça, c'est première réponse.
Deuxième
réponse. La fameuse asymétrie dont vous parlez, moi, je la vois de la façon
suivante, c'est que ce n'est pas tous les ministères et organismes qui
ont intégré le service partagé dans leurs pratiques. Je veux dire, au moment où le Centre des services partagés essaie
d'installer son mandat et ses pratiques, il y a des ministères qui résistent un
petit peu, et puis, généralement, ça cause
des frictions. Alors, l'asymétrie vient, des fois, de cet aspect-là. Mais les
rôles sont clairs. Le client établit son besoin, nous, on met à sa
disposition les moyens de répondre à ce besoin au meilleur coût, dans les
meilleurs délais puis de la manière la plus efficace possible.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
M.
Reid :
Est-ce qu'il reste du temps? Oui?
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, il vous reste du temps.
M.
Reid :
J'aimerais ça, peut-être, poser une question sur la recommandation du VG
n° 8, en fait le 8b, où il dit : «Une meilleure [compréhension] sur
le suivi des dossiers et les modalités [des] services, entre autres en ce qui concerne son rôle et [ses] délais de livraison.»
Et, juste à côté, ce n'était peut-être pas à ça que ça répond
directement, mais, en tout cas, dans les
mesures qui sont proposées... En fait, ça ne doit pas répondre à celle-là, mais
les mesures sont : Constitution
d'un inventaire exhaustif des lignes d'affaires, catalogues de services et
évaluation de leur valeur ajoutée. Et vous
avez prononcé tout à l'heure dans votre allocution... vous avez parlé de valeur
ajoutée, et le vérificateur en parle aussi, comme quoi, directement ou indirectement, il y a une insatisfaction qui
est liée au fait qu'on ne voit pas pourquoi on irait aux services partagés plutôt que de faire soi-même
les choses. Il y a peut-être de la résistance. Mais la résistance, elle
a aussi des explications. Ce n'est pas
toujours de la résistance brute, ce n'est pas toujours du pouvoir. Des fois,
c'est parce qu'on n'a pas le service qu'on veut ou qu'on n'a pas
l'impression qu'on a la valeur ajoutée qu'on voudrait avoir.
Moi,
la question que je pose là-dessus, je ne veux pas... c'est la question :
Comment vous allez faire pour faire ça, évaluer leur valeur ajoutée? Et surtout, précisément, quel rôle les
clients vont-ils jouer dans cette évaluation de la valeur ajoutée? Parce qu'au bout de la ligne, quand le
client décide qu'il veut aller chez vous ou pas et qu'il... et, si ça
dépend en grande partie du fait qu'il va
trouver ou non une valeur ajoutée, bien, c'est sa perception, ce n'est pas
juste une évaluation qui donne un
chiffre. Donc, dans quelle mesure est-ce que le client va participer, vous
allez tester avec le client avant de prendre
des décisions finales là-dessus pour faire en sorte que vous vous assuriez
d'une valeur ajoutée pas juste reconnue par les personnes du CSPQ, mais
une valeur ajoutée reconnue par les clients dont on veut qu'ils profitent des
services du CSPQ?.
Le Président (M.
Gaudreault) : Vous avez 20 secondes, à peu près.
M.
Reid :
Bon, désolé, j'ai pris tout mon temps.
M.
Jean (Denys) : Bien, je
pense qu'on reviendra sur la question,
mais je pense qu'établir la valeur... D'ailleurs, la mission fondamentale du centre, c'est de faire du
service ajouté à valeur ajoutée. Donc, je pense que, tous les services qui sont mis en marché, on doit démontrer la valeur
ajoutée et le bénéfice pour la communauté gouvernementale d'y avoir
accès.
Ceci
étant dit, vous avez raison, il ne suffit pas de venir montrer ça à nous. Il
faut que les clients sachent que ce service-là leur rapporte a, b, c, d
comme bénéfices, hein? Et c'est pour ça qu'on va travailler dans les prochains
mois à développer l'approche clientèle, là,
pour mettre plus à contribution les ministères et organismes dans la réflexion
sur le développement de services, sur la
mise en place de services. Ça se fait actuellement. Il y a des comités
d'utilisateurs, il y a des... mais on va essayer d'étendre ça davantage
et on va aussi beaucoup plus parler de valeur ajoutée, c'est quoi, la valeur
ajoutée.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. Jean. Nous allons procéder au bloc de
l'opposition, premier bloc de l'opposition, avec le député de Bonaventure.
• (15 h 40) •
M.
Roy : Merci, M. le Président. Bonjour, M. Jean. Bonjour à tous.
Écoutez, on a eu un exposé qui, pour ma part, est assez troublant. Les
défis sont immenses, hein, on doit le reconnaître. Et puis je réfléchissais sur
le rôle du CSPQ par
rapport à toutes les institutions du Québec, ministères, organismes qui font affaire avec vous, et, si
ça ne va pas bien chez vous,
inévitablement ça peut avoir des conséquences dans certains ministères.
Tout à l'heure, vous nous avez dit que, donc, votre mandat, c'est d'aider les ministères
à avoir les meilleurs coûts possible dans des achats de groupe, entre autres,
c'est ça, votre principal mandat, et que vous devez développer une expertise.
Donc, ça fait 10 ans que le CSPQ existe,
et on voit quand même des problématiques
assez prégnantes exister. Nous, on
s'est fait dire qu'il y avait quand même un roulement de
personnel. Donc, dans un contexte de roulement de personnel, c'est évident que
c'est assez difficile de construire
une expertise pointue dans un domaine particulier, et la question
est très simple : À quoi pouvez-vous attribuer, je dirais, une
instabilité des ressources humaines?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M.
Jean (Denys) : Bien, il y a
différents facteurs qui peuvent expliquer l'instabilité des ressources humaines dans une organisation.
Le domaine de l'acquisition est quand même un domaine où les gens étaient relativement
âgés, là. Je veux dire, l'acquisition, au gouvernement du Québec, ça existe depuis que le gouvernement du Québec existe, là. Bon, ça, c'est une chose.
Deuxièmement, le fonctionnement du service et de l'unité, il n'y avait
pas nécessairement une organisation
très mobilisante pour les gens qui y travaillaient. Puis je n'étais pas là, je
ne peux pas... mais ça m'a été témoigné. Et les chiffres que j'ai devant moi l'indiquent parce que je pense qu'on
parlait d'un taux de roulement de 27 %
à un moment donné — c'est ça, hein, Josée — et déjà, depuis 2012, on voit une amélioration
du taux de roulement. Bon, ceci
étant dit, il faut faire attention au taux de roulement, là. Quelqu'un
qui part pour prendre sa retraite, il roule, mais il ne peut pas rouler autrement que partir. Vous comprenez ce que
je veux dire? Alors donc, on a du travail à faire pour consolider nos équipes, préparer la relève. Et d'ailleurs
je pense que, dans le plan d'action, on évoque ça,
c'est ça, le gros défi qu'on a au niveau du personnel. Et, comme je vous disais tantôt,
je ne peux pas embaucher des acquéreurs, là, ça n'existe pas. C'est des
gens qui ont différentes formations et qui apprennent à faire de l'acquisition
au gouvernement du Québec parce qu'il y a un contexte légal et réglementaire
particulier.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci. Bon, le président du Conseil du trésor a annoncé
des coupes de 200 millions en informatique. Et ça, ça veut dire une attrition des budgets, là, ça
veut dire... puis il y a des ressources humaines qui vont écoper, il y a
de l'expertise qui va écoper à quelque part.
Puis vous n'allez pas vous mettre en porte-à-faux avec le ministre, c'est sûr,
mais comment allez-vous intégrer une coupe
de cette nature-là dans un contexte où on dit qu'il ne faut pas réembaucher,
mais ça prend de l'expertise à l'interne
pour le fameux dossier informatique ou des ressources informationnelles?
Comment allez-vous naviguer dans un contexte d'attrition de cette
nature-là pour permettre de régler les grandes problématiques que
l'informatisation, disons, nous fait voir?
M.
Jean (Denys) : M. le Président, je vais avoir besoin que le député
m'aide parce que je n'ai pas compris que le ministre avait annoncé des coupes de 200 millions. Ce que j'ai
compris, moi, c'est qu'un journaliste que tout le monde connaît a eu de l'information sur les intentions
du ministre en matière de services partagés, et il a donné dans son
article un chiffre de 200 millions en coupes. C'est ça, hein?
M. Roy :
Ce que j'ai ici.
M. Jean
(Denys) : Parce que, de mon point de vue, le ministre n'a jamais
annoncé de coupes.
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui. Puis, si vous permettez, M. le directeur général, juste rappeler également notre règle de commission parlementaire, là,
d'éviter de faire... donc, de se tenir vraiment au rapport du Vérificateur
général. Alors, ça n'empêche pas évidemment,
parce qu'on est ici pour ça, là, d'établir des pistes de solution pour
l'avenir, mais je veux juste vous rappeler à cette règle de prudence, M.
le député.
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. Et de vous adresser à moi, mais, je veux
dire, c'est surtout sur le fond, là, que je
vous interpelle, sur la question de la règle ici, là, de travail d'équipe sur
la base du rapport qui nous a été soumis. Donc, je veux vraiment, en
même temps, ne pas vous restreindre dans vos propos, mais je vous invite à la
prudence.
M.
Roy : Message reçu, M. le Président. On en rediscutera éventuellement. Problématique de libre concurrence, bon, ça a été évoqué. Bon, pouvez-vous nous faire
une petite rétrospective de votre analyse de ça, même si vous n'y étiez pas? Mais quelles sont vos stratégies à l'avenir pour assurer qu'il y ait
une ouverture la plus large possible pour permettre une libre
concurrence, donc une diminution des coûts?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M.
Jean (Denys) : Oui, M. le Président. Je pense que d'abord,
quand on parle de concurrence dans le domaine des acquisitions et des
soumissions, je pense que le travail qu'il faut faire, c'est de donner accès à
la proposition, là, qu'on
met sur la table au maximum d'entreprises possible, ce qu'on appelle de la
concurrence. O.K.? Alors donc, de mon point de vue personnel, il y a deux enjeux. Premièrement, il faut que tu
connaisses le marché, tu sais. Il y a-tu bien des fournisseurs de disponibles pour tel ou tel
service? Donc, dans le fond, tu vas en acquisition d'un bien, pas d'un
produit. Ça, des fois, ça rend les
ministères un peu malheureux, là,
parce qu'ils veulent avoir un produit trop spécifique, et, nous, bien,
la loi nous interdit d'être trop spécifiques. Alors là, nous, il faut aller
élargir, donc, la portée de la concurrence. Bon.
Deuxièmement,
il faut donc connaître le marché. Deuxièmement, il faut faire en sorte que les
appels d'offres, tels qu'ils sont
écrits, laissent le maximum de place à la concurrence. Il faut éviter des
dispositifs restrictifs qui peuvent, à la limite, là, réduire la portée ou le nombre de fournisseurs accessibles.
Troisièmement, il faut aussi avoir un processus clair, précis, bien
publié, aussi recevoir, être capable de recevoir des questions des fournisseurs
et de préciser sous forme d'addenda les
réponses attendues par les fournisseurs pour que tout le monde soient sur le
même pied d'égalité quand ils postulent à une soumission. Bon.
Et,
ceci étant dit, il ne faut pas non plus se bercer d'illusions, il peut y avoir
des cas où le marché est très restreint, hein? Ça fait partie de
l'économie, là, tu sais, pour deux raisons. D'abord, il y a peu de fournisseurs
parce que c'est un produit très spécifique.
Demain matin, je pars acquérir un Challenger ou un Dash 8, j'ai comme
l'impression que je n'aurai pas 22
fournisseurs, hein, ça, c'est clair. L'autre élément qui peut souvent nous
arriver — puis je
pense que ça fait partie des discussions qu'on peut avoir, et on aura
sans doute cette discussion-là — on peut avoir, par exemple, un système informatique d'une entreprise qui est
fournisseur exclusif de son bidule ou de l'entretien du bidule en
question, de telle sorte qu'on ne parle même plus d'appel d'offres, là, on
parle de gré à gré. Bon.
Ceci
étant dit, le Vérificateur général et puis, avant lui, le Conseil du trésor
nous avaient demandé de travailler beaucoup
sur la concurrence. On a fait du travail à l'interne, là, puis déjà on voit,
selon les indicateurs qu'on a, on voit une amélioration. Puis je pense que le meilleur indicateur pour être sûr de
la concurrence, c'est le nombre d'appels d'offres avec un seul soumissionnaire parce que normalement,
quand tu as de la concurrence, tu as plusieurs soumissionnaires. Alors,
les données que j'ai ici, là, en 2012-2013 on avait 137 dossiers avec un seul
soumissionnaire, puis, en 2014-2015, on a 69
dossiers pour à peu près le même volume d'appels d'offres publics. Donc, on
peut penser qu'on s'améliore de ce côté-là. Ceci étant dit, on continue de travailler. On travaille avec le Conseil
du trésor pour essayer de voir s'il n'y a pas moyen d'avoir plus de
possibilités pour favoriser la concurrence.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Pour revenir à l'informatique, j'aimerais avoir votre
position par rapport aux logiciels libres. Est-ce que vous considérez que ça serait une alternative
intéressante pour sauver des sous pour le gouvernement? Ou je ne sais
pas si ma question est hors propos... Non,
on est dans le software, hardware, qui font partie du mandat de la
vérification. Donc, juste avoir un
son de cloche par rapport à ce dossier-là. Est-ce que c'est quelque chose qui
est analysé — là, on
est dans l'optique de sauver des sous pour le gouvernement du
Québec — ou
vous êtes encore en analyse, ou ça ne fait pas partie de vos cartons?
M. Jean
(Denys) : Bien, M. le Président, c'est analysé, puis il s'utilise du
logiciel libre au gouvernement du Québec. Je
n'ai pas le chiffre avec moi, là, mais il y en a au CSPQ. Je ne sais pas si
Michel a ça avec lui, mais il y a du logiciel
libre au gouvernement du Québec. C'est clair que c'est une possibilité, et puis
moi, comme gestionnaire, là... Pas comme informaticien parce que ce
n'est pas ma hache, là, mais, si j'ai une situation à régler en termes
informatiques et que, d'un côté, j'ai un
logiciel propriétaire, puis que, d'un autre côté, j'ai un logiciel libre, puis
que le logiciel libre est moins
coûteux, mon choix est simple, là, je fonctionne avec le logiciel libre. Comme
gestionnaire, là. Peut-être que, si j'étais informaticien ou consultant en informatique, j'ai peut-être une autre
opinion parce qu'il y a des écoles dans ce domaine-là, là. Mais moi,
comme gestionnaire, j'en suis là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Alors, merci beaucoup. Nous allons poursuivre
avec un bloc du gouvernement, la députée de Bourassa-Sauvé.
• (15 h 50) •
Mme de Santis :
Merci beaucoup. Merci, M. Jean et toute l'équipe. Comme vous nous avez remis le
tableau de bord, je ne le comprends pas, O.K., s'il vous plaît, pour qu'on puisse comprendre, j'aimerais bien que vous
expliquiez un peu qu'est-ce qu'on voit. Et
aussi je ne vois pas de cibles dans le tableau de bord, donc je ne sais pas
comment comparer les résultats vis-à-vis une cible. Alors, je vous
laisse la parole.
M.
Jean (Denys) : Je vais
laisser la parole, si vous permettez, M.
le Président, à ma collègue qui est
l'instigatrice du tableau de bord.
Mme Noreau
(Josée) : C'est un grand mot, c'est plutôt mon directeur général...
Le Président (M.
Gaudreault) : Qui est madame... qui est madame...
Mme Noreau
(Josée) : Josée Noreau, pardonnez-moi.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Noreau. Allez-y.
Mme
Noreau (Josée) : Alors, effectivement, le tableau de bord, c'est quelque
chose qui est tout nouveau à la
DGACQ. Ça fait que, là, ce qu'on a commencé à faire avec un outil, c'est de
commencer à cumuler les informations sur des
valeurs qui vont pouvoir nous donner à terme des informations de gestion. Mais,
bien honnêtement, c'est un outil qui est tout
à fait nouveau, alors on vous a donné
quelque chose qui va grandir dans le futur et qui va nous
permettre d'avoir, effectivement, des
objectifs de gestion et pouvoir se comparer. Mais, présentement, on a une base de données qui part à, à peu près, à ses premiers
balbutiements.
Alors, ce que
vous avez devant vous, c'est le nombre de soumissions par service. Dans la
direction générale des acquisitions,
il y a trois services distincts. Il y a le service d'acquisition de biens, le
SAB, que vous voyez. Alors, ça, c'est les biens. Vous savez que tous les ministères sont assujettis à passer au CSPQ, à la DGACQ,
pour acquérir des biens au-dessus de
25 000 $. Alors, c'est
cette unité-là qui traite les biens. L'autre, c'est l'unité des services.
Alors, pour l'acquisition de services
au gouvernement, chaque ministère est libre et autonome de faire ses propres
appels d'offres, mais, par ailleurs, il
y en a plusieurs qui passent chez nous. Et le plus gros consommateur est,
naturellement, le CSPQ lui-même pour ses divisions informatiques, et
l'autre, vous avez en technologies de l'information. Alors, on a une branche
spécialisée en technologies de l'information
pour les biens. Alors, c'est le SATI. Alors, ici, vous voyez le taux moyen, le
nombre de soumissions par appel d'offres. Alors, c'est ce que vous avez devant
vous pour le premier carré.
Mme de Santis :
Chaque colonne représente...
Mme Noreau (Josée) : Chaque colonne,
c'est sur une période de... C'est la période de temps...
Une voix : ...un trimestre.
Chaque colonne...
Mme Noreau (Josée) : Chaque colonne
est un trimestre.
Mme de Santis :
Ah! mais de quel mois à quel mois? Parce que ce n'est pas indiqué sur votre
tableau.
Une voix : C'est les trois
derniers trimestres terminés au 31 décembre 2014.
Mme Noreau (Josée) : Les trois
derniers trimestres terminés au 31 décembre 2014.
Mme de Santis :
Parfait. O.K. Le restant, je peux lire et peut-être je peux comprendre.
Mme Noreau
(Josée) : Le nombre d'addendas
reçus, l'autre tableau à côté. Alors, le nombre d'addendas, c'est comme
le disait M. Jean tout à l'heure, à chaque fois qu'on publie un appel d'offres,
les soumissionnaires, il y a un processus
formel pour s'assurer que tous les fournisseurs aient la même information.
Alors, ils nous écrivent, et on rend ça public par des addendas.
Mme de Santis :
Parfait.
Mme Noreau (Josée) : Ça va?
Mme de Santis :
Je vais laisser parce que je peux maintenant comprendre ça, je peux analyser
plus tard.
Mme Noreau (Josée) : Merci.
Mme de Santis :
J'aimerais venir un moment à certaines choses. Je suis allée regarder le
rapport annuel de gestion. Et je regarde,
par exemple, à la page 21 de votre rapport annuel de gestion, vous parlez
d'économies moyennes annuelles qui sont faites. Vous vous êtes donné des
cibles et vous donnez des résultats. J'aimerais bien comprendre comment avec... Parce que je vois que c'est
nouveau, ce tableau de bord. J'ai aussi regardé ailleurs dans votre
rapport annuel de gestion où il n'y a pas de
cibles, où on dit qu'il y a des cibles annuelles, mais on ne dit pas c'est
quoi. Et alors il faut imaginer, et on n'a aucune idée si les réponses
qu'on donne à la colonne adjacente sont correctes. Alors, j'aimerais comprendre
comment vous avez calculé vos économies moyennes et qu'est-ce que ça
représente.
M. Jean (Denys) : M. le Président...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M. Jean (Denys) : ...d'abord, je
pense qu'il est difficile pour nous de faire des cibles parce que, sauf
certains services où il y a des obligations,
là, la plupart des autres services, c'est volontaire, les ministères viennent
nous voir de manière volontaire. En
acquisition, il y a plus d'obligations, mais par exemple, sur d'autres
services, comme en informatique, et tout ça, c'est sur base volontaire.
Donc, c'est dur pour nous autres d'établir des cibles.
Quant à la question des économies, bien, c'est
des calculs internes que nous faisons. Je vais vous donner un exemple — puis je pense que c'est en acquisition,
c'est peut-être l'exemple le plus facile à comprendre — si vous avez 10 ministères qui ont le même besoin, en partant, les chiffres officiels
nous disent que préparer un appel d'offres, le tenir public, l'analyser et donner un contrat, c'est
entre 40 000 $ et 65 000 $, dépendant de la complexité du
dossier. Puis ce n'est pas moi qui le dis, là, c'est des spécialistes
externes. Alors, si vous avez 10 ministères qui vont tout seuls en acquisition,
chacun de leur côté, à 40 000 $ — mettons le petit
chiffre — c'est
400 000 $ de coûts. Si vous les mettez ensemble, vous économisez 260 000 $. Puis ça, c'est seulement
la mécanique d'acquisition, là. Maintenant, on va aller chercher des gains sur
le volume de biens, ou de produits, ou de services que ces 10 ministères là
vont avoir. Donc, nous, on fait ces
exercices-là, là. On estime, par exemple, au niveau... Puis je pense que c'est
82 millions, les chiffres qu'on véhicule, si ma mémoire est fidèle.
C'est ça, hein?
Une voix : Oui, c'est ça.
Oui, c'est ça.
M. Jean
(Denys) : 82 millions en acquisition. On essaie de faire des
estimés sur... Dans le fond, on se dit : Si on n'était pas là,
qu'est-ce que ça coûterait? C'est ça, dans le fond, puis on estime ça comme ça,
Josée, hein?
Une voix : ...15 % et
20 %.
M. Jean
(Denys) : Puis, de manière générale, là, un processus de services
partagés, mettons, en acquisition, c'est entre 15 % et 20 %
d'économies selon les calculs que nous avons faits.
Mme de Santis :
Vous dites que ce n'est pas possible d'établir des cibles, mais, quand même, à
la page 29 de votre rapport, taux de
satisfaction de la clientèle, vous avez établi une cible, là, 90 %. Mais
vous dites dans le «footnote» que le
taux de satisfaction obtenu, peut-être, il n'y avait pas assez de nombre de
répondants. Ce que j'aimerais... Quand je parle maintenant de la satisfaction de la clientèle, il y a une clientèle qui
pourrait utiliser vos services, O.K., qui... Ils ne sont pas obligés, mais ils pourraient, et ça pourrait être
encouragé. Qu'est-ce que vous faites pour aller chercher cette
clientèle? Quel pourcentage de votre clientèle existante est composé de cette
clientèle qui peut, mais n'est pas obligée de venir vous voir? Et «what's the
repeat business»? Est-ce que vous la gardez? Alors, pouvez-vous me répondre?
M. Jean
(Denys) : Bien, d'abord, je voudrais, M. le Président, préciser à Mme
la députée que, quand j'ai dit qu'on ne pouvait pas se donner de cible,
ce n'est pas en satisfaction de la clientèle — je pense que, ça, on est
capables de s'en donner — c'est au niveau de la consommation d'un
service qui n'est pas obligatoire. Tu sais, je ne suis pas obligé de...
la personne peut aller ailleurs, ou le ministère, je ne peux pas estimer ma
consommation. Ceci étant dit, c'est un peu la réponse que je vous donne.
Que fait-on
maintenant pour rendre nos services attrayants? Dans le fond, c'est ça, la
question, hein? Je pense qu'il y a
deux axes. Le premier axe, c'est que le service soit moins coûteux. Ça, je
pense qu'à la fin du jour, là, peu importe
la mise en marché puis peu importe tout ce qu'on fera avec les clients, le
décompte net, ça m'a coûté combien, puis
ça m'aurait coûté combien si je n'avais pas été au CSPQ. Donc, je pense que le
premier axe, là, pour que nos services soient attrayants, c'est qu'ils
soient peu coûteux.
Le deuxième
axe pour que nos services soient attrayants, c'est qu'ils répondent très bien
aux besoins de la clientèle. On ne
peut pas mettre en marché un service... Puis, dans l'histoire du CSPQ, c'est
déjà arrivé, un service où il y avait peu de clients. Donc, il faut vraiment aller sur le terrain, voir les
clients, mesurer leurs besoins et ajuster notre offre de services avec
les besoins.
Troisième
facteur de succès en relations avec la clientèle, c'est la qualité de l'offre
de services. Je vous promets un service
comme Centre des services partagés, il doit être là en temps, tel que prévu,
dans des délais prévus et convenus parce que c'est un client, le
ministère, là.
Et
finalement, je dirai que, comme on est dans une communauté
gouvernementale — ce n'est
pas une entreprise privée, le CSPQ,
là, c'est un... partie d'un gouvernement, on est au service de la communauté
gouvernementale — je
pense qu'il faut qu'on s'assoie avec nos partenaires gouvernementaux, qui sont
nos clients, et qu'on établisse avec eux des lignes
de travail puis des façons de communiquer et d'informer. C'est ça, les enjeux
qu'on a en relations avec la clientèle.
Et je vous dirai, Mme la députée, qu'il y a des
services qui sont très populaires. Par exemple...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste à peine 10 secondes.
M. Jean (Denys) : On reviendra sur...
Mme de Santis :
On va revenir.
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui. Alors, merci beaucoup. Nous
allons passer au premier bloc de la deuxième opposition avec le député
de La Peltrie, merci.
• (16 heures) •
M.
Caire :
Merci, M. le Président. M. Jean, Mme Noreau et tous les gens du CSPQ, merci
d'être là. Mon temps étant plus restreint, je serai donc concis dans mes
questions et j'apprécierais que vous le soyez dans vos réponses.
Je reviens
sur un élément que vous avez dit : Je ne peux pas développer l'expertise
en acquisition. Mais, quand je regarde
l'excellent rapport qui a été fait par le Vérificateur général, je
lis : «...la plupart des conseillers en acquisitions ont peu de connaissances sur les produits ou les services qu'ils ont la responsabilité d'acquérir...» Alors, ce que je comprends, là, c'est que les
gens, chez vous, qui ont le titre de conseiller expert n'ont d'expert que le
titre. Et, lorsqu'on a eu la discussion avec les gens du Vérificateur
général, on me disait que, dans les critères d'embauche, il n'y avait pas de critère relatif à l'expertise. Donc, vous engagiez
des gens sans nécessairement vérifier qu'ils avaient déjà un
bagage de connaissances qui justifiait le titre d'expert. Alors, je me
demande comment c'est possible de faire ça dans une organisation comme
la vôtre.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean
(Denys) : M. le Président, d'abord, je voudrais corriger, je n'ai jamais dit que
nous n'embauchions pas de gens
d'expertise. Ce que j'ai dit, c'est que je ne pouvais pas me présenter au cégep
ou à l'université puis aller chercher un expert en acquisition, donc, pour le gouvernement,
donc ce que je faisais, c'est que des gens qui avaient déjà
travaillé en acquisition à l'intérieur du gouvernement. Et le domaine de l'acquisition, à l'intérieur du gouvernement, est aussi en progrès, et, à l'invitation du Vérificateur général, il faut donner des outils supplémentaires à ces gens-là, formation, connaissances
sur le marché, et c'est ça qu'on fait.
M.
Caire : Mais, sur le critère d'expertise, de la connaissance des produits, là, moi, je vais vous donner un exemple très concret. Par exemple, avez-vous chez
vous des experts en produits Oracle, des gens qui maîtrisent ces produits-là,
qui les connaissent sur le bout de leurs doigts, sur les produits Microsoft,
qui peuvent, lorsque les ministères établissent, par exemple, un besoin x, y, qui peuvent dire : Bon,
bien, voici les forces et les faiblesses de mon produit, voici les nouveautés, voici ce qui s'en vient, voici les
limitations, voici la pénétration du marché de ce produit-là, est-ce que ça répond à ton besoin ou non? Avez-vous ces connaissances-là? Est-ce que
vos gens ont ces connaissances-là? Parce
que ce que je vois du... Puis là je prends un produit en particulier,
mais, je veux dire, on pourrait étendre ça à l'ensemble
des activités du CSPQ,
là. Ce que je lis, c'est que vos conseillers n'ont pas cette expertise-là,
cette connaissance-là, fine, des produits.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Nous avons,
effectivement, des conseillers experts dans certains domaines pointus. Si
vous permettez, M. le Président, je vais laisser ma collègue en dire davantage.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Noreau.
Mme Noreau
(Josée) : Oui, effectivement — merci, M. le Président — et, comme M. Jean l'a dit, il n'y a
pas d'école d'experts. Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait une formation
en six modules qui est dispensée à tous. Naturellement,
on a des experts dans certains secteurs. Tantôt, je parlais du secteur
d'acquisition en TI, alors on a des experts logiciels, qui connaissent bien les logiciels. On a des experts en
infrastructures, en biens. Alors, pour s'assurer que ces gens-là
puissent notamment former les collègues qui s'ajoutent, on a du mentorat qui se
fait. On a des communautés de pratique qu'on a mises en place tout à fait
récemment. Alors, ça, ce sont... puis il y a un parcours de formation en six
modules de façon continue.
On a un appui
aussi du SCT — tout à
l'heure, vous parliez du rôle du Conseil du trésor — avec le sous-secrétariat des marchés publics, qui viennent en appui. On a
aussi des formations sur tout ce qui est les sujets de l'heure, lobbys,
UPAC. Et on a des créneaux comme ça qu'on a
développés et qu'on est capables de faire à partir de gens qui avaient
beaucoup d'expérience dans différents domaines. On a aussi des spécialistes en
machinerie lourde, etc.
Ce qu'on a
fait depuis 2012... Quand on a parlé d'un plan de consolidation, c'est
qu'effectivement les ressources nous
disaient : On a besoin d'être alimentés davantage. Compte tenu qu'il n'y a
pas d'école, on a bâti des parcours. On a fait appel à des experts et on a formé notre monde. Mais on avait quand même
un noyau important de gens qui étaient là depuis longtemps et qui venaient notamment du domaine des technologies,
notamment du domaine de l'industrie de la voiture, etc., et là on a
formé des pôles. Au lieu d'être pris un peu en otage parce que tu as une seule
ressource et que, si elle s'en va, tu es
pris au dépourvu, maintenant on a bâti des pôles d'expertise, alors, et on fait
une chimie entre les équipes, avec toujours
une personne, un expert par créneau qui peut agir à titre de référence. Le fait
qu'on ait ça aussi, on a permis à nos gestionnaires de faire un meilleur
encadrement pour le processus parce qu'ils ont libéré du temps, et avec des
communautés de pratique où il y a beaucoup d'échanges entre eux, pour de la
formation continue.
Le Président (M. Gaudreault) :
Monsieur...
M.
Caire : Puis ça,
vous avez mis ça en place à partir de quel moment?
Mme Noreau (Josée) : À partir du...
M.
Caire : Parce que
je...
Mme Noreau (Josée) : 2012.
M.
Caire :
...vous relis ce qu'il y a dans le rapport
du VG, là : «...la plupart des conseillers en acquisitions ont peu de connaissances sur les produits ou les services qu'ils ont la responsabilité d'acquérir ainsi que sur [les secteurs d'activité concernés].»
J'essaie
de concilier ce que le Vérificateur
général rapporte par rapport à ce que vous me dites. Vous me dites : Nous, on a une expertise, on est capables
d'assurer à nos clients qu'on va leur donner le meilleur service-conseil
possible, puis le Vérificateur général dit : C'est une lacune majeure du
CSPQ, là. Comment on réconcilie les deux, là?
M. Jean (Denys) : Bien, je pense que
la réponse, c'est que le Vérificateur général a constaté des choses, on avait
constaté des choses déjà à l'époque puis on s'était déjà mis au travail. D'ailleurs,
quand vous lisez le rapport, il y a beaucoup de choses qui sont réalisées, qui, normalement, demandent beaucoup de temps. Puis, comme je l'ai expliqué dans mon discours, le Vérificateur général est venu confirmer un certain nombre de choses que nous avions
diagnostiquées puis que le Conseil du trésor avait vues. Donc, on était déjà en mouvement. Et le constat que vous
faites, M. le député... M. le Président, le constat que fait le député et que le vérificateur a fait, on
l'avait, nous aussi, constaté. À la demande même du personnel, on a fait
du travail pour, justement, consolider l'expertise.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Vous avez dit : Ce n'est pas à nous
d'établir les besoins des ministères, et, là-dessus, je vous rejoins absolument. Mais, dans ma
compréhension du rôle du CSPQ, c'est qu'une fois que le ministère a identifié
son besoin le CSPQ devrait être en mesure
d'y répondre par une série de solutions parce qu'on s'entend qu'il n'y a pas un produit... rarement y a-t-il
un produit qui va satisfaire absolument aux besoins d'un ministère. Et ma question
est : Est-ce qu'il est de
votre intention d'organiser les services du
CSPQ de façon à ce qu'on puisse faire une offre multiple aux ministères
et dire aux ministères :
Voici maintenant ce qui seraient les solutions les plus
envisageables pour toi par rapport à ton besoin et, ensuite, d'accompagner les ministères? Parce
que ce que je comprends du rapport du
Vérificateur général, c'est que le ministère dit : Voici
mon besoin, voici ma solution, va me la chercher, et là on n'est peut-être pas
optimal au niveau de l'expertise.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Je pense que c'est
justement ce qu'il faut éviter. C'est-à-dire que le client, le ministère ou l'organisme, son job, c'est de nous dire son
besoin, de l'établir très correctement, puis... Et, quand on dit
correctement, là, c'est très finement, là,
qu'on sache exactement ce à quoi il a besoin puis ce à quoi il vous
répond, et nous, on fait appel au marché pour mettre en place des
solutions possibles pour répondre aux besoins.
M.
Caire : Je vous
arrête 30 secondes, M. Jean. Quand vous dites : On fait appel au marché,
je veux bien comprendre le processus. Vous demandez à différents fournisseurs
de services de faire une offre en fonction... ou, à l'interne, vous aurez
l'expertise pour dire : Bon, bien... Parce que je viens du monde des TI,
là, ça fait que j'ai une déformation professionnelle, vous m'excuserez. Mais
votre spécialiste Oracle pourrait dire : Bien, voici comment, nous, on pourrait répondre à ce besoin-là. Votre
spécialiste Microsoft pourrait faire la
même chose. Puis on sait
qu'ils ont tous, normalement, des solutions relativement intégrées, et au ministère, en fonction de ses besoins et de ses budgets, de vous dire : Bon, bien, peut-être que cette solution-là serait la plus adaptée
selon mon besoin, selon mon budget, et ensuite de vous assurer qu'on va de l'avant avec cette solution-là. Parce que, si on laisse le ministère définir le besoin et la solution, est-ce que, là,
on ne va pas en contradiction avec ce qu'on disait tout à l'heure de la libre concurrence, s'assurer qu'on ne va pas favoriser un
produit plutôt qu'un autre? Donc, est-ce que ce ne serait pas votre rôle à vous
de vous assurer déjà en partant qu'il y a plusieurs solutions potentielles en
fonction des besoins et des budgets des ministères?
Le Président (M. Gaudreault) :
Moins d'une minute, M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Écoutez, le
besoin, là... Ce n'est pas les ministères, les clients qui définissent la solution,
c'est... le besoin, c'est leur problème. La solution,
elle peut être à deux niveaux. Il peut y avoir des solutions dédiées, là,
puis il peut y avoir des solutions gouvernementales. On peut peut-être revenir là-dessus à un
moment donné. Mais c'est la
solution, là, et puis, après ça, nous, notre mandat, c'est d'ouvrir l'appel
d'offres pour que le maximum de fournisseurs possible nous proposent des
solutions. Je veux un courriel... Oui.
M.
Caire : ...j'ai le
sentiment, M. Jean... S'il me reste quelques secondes...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 15 secondes.
M.
Caire :
...J'ai le sentiment que, souvent — en tout cas, de ce qu'on comprend — souvent, les ministères, en établissant le besoin, vont aussi imposer la
solution. Puis, le fait que l'expertise n'est peut-être pas au rendez-vous,
vos conseillers se font passer ça un petit peu en dessous du nez, là.
M. Jean (Denys) : Je ne pense...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Merci. Le temps... le temps est...
M.
Caire : M. le
Président, peut-être
le prendre sur mon prochain bloc pour pouvoir laisser M. Jean répondre.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. O.K. Allez-y rapidement, on va le prendre
sur leur temps...
M. Jean (Denys) : M. le député, je
vous assure que l'objectif, c'est justement le contraire.
M.
Caire : Non, mais l'objectif...
J'entends ça et j'en suis là, mais la situation actuelle?
M. Jean (Denys) : Non, non. Et je
vous assure qu'il peut... Écoutez, il peut avoir des cas.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va.
M. Jean (Denys) : Si vous en
connaissez, j'apprécierais le savoir.
M.
Caire : Ça va me
faire plaisir.
• (16 h 10) •
M. Jean
(Denys) : Mais justement,
tout à l'heure, je l'ai dit, ce qui, des fois, frustre les ministères,
c'est qu'ils veulent qu'on aille en appel d'offres pour un produit bien spécifique, alors que, nous, notre job, là, c'est
d'aller en appel d'offres pour un bien. Parce que le règlement nous
dit : Tu ouvres le marché. Je ne vous dis pas qu'on n'en a pas échappé, là. Puis, des fois, il faut savoir pourquoi.
Mais l'objectif qu'on a, nous, ce n'est pas d'aller chercher un
produit spécifique, à moins qu'à quelque part... Écoutez, je ne le sais pas, moi, j'essaie de trouver un
exemple, là, vraiment... Bon, écoutez, la viande halal dans les
prisons à Montréal, c'est assez spécifique, hein, mais il y a de la
compétition.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va. Sur cette belle note, que je ne qualifierai pas, on va passer au bloc du
gouvernement avec le député de Portneuf.
M.
Matte : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir de vous rencontrer aujourd'hui, M. Jean. Puis je sais que vous avez mentionné que vous avez eu
un gros boulot, là. Puis 2015, ça va être aussi votre anniversaire de 10 ans de
fondation, là, du CSPQ. Je prenais connaissance, là, du rapport du Vérificateur
général qui nous disait que vous
n'avez pas été capables de démontrer
l'assurance de la libre concurrence. Puis je rejoins aussi mon collègue,
là, donc j'aimerais que vous puissiez
être en mesure de nous démontrer comment vous allez faire pour nous démontrer qu'il y a
une libre concurrence puis aussi qu'il y a un processus, là, qui
respecte, là, la libre concurrence. Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Bien, je pense que démontrer l'assurance de la
libre concurrence, ça passe par un processus ouvert à la concurrence. Et
à l'inverse, si vous voulez avoir un processus ouvert à la concurrence, vous
réduisez les barrières du processus qui élimine la concurrence. Si mon processus
d'acquisition est trop spécifique, je réduis la concurrence. Si mon processus d'acquisition a des dispositifs trop fins que plusieurs fournisseurs
ne peuvent pas rencontrer, je réduis la concurrence. Donc, c'est à ça
qu'on doit travailler constamment.
Autre élément aussi qui est important, je l'ai
dit d'entrée de jeu, si mon acquisition, ma volonté d'acquérir est tellement ciblée, là, bien là, je réduis le nombre
de fournisseurs qui peuvent répondre. Donc, par conséquent, je réduis la
concurrence. Si je vais chercher une chaloupe à rames bleue de telle marque,
j'ai bien des chances d'avoir rien qu'un ou
deux fournisseurs. Mais la réglementation m'interdit ça, m'interdit ça. Là, je
suis en dérogation de la réglementation. Alors donc, c'est ça, là, assurer une concurrence, c'est s'assurer que
le processus est ouvert. Et ça part de la définition de la solution. Alors, c'est ça qu'on travaille tant
avec les clients qu'avec nos gens. Et nous, là, notre mandat, c'est de
respecter la réglementation et la loi. Et la réglementation et la loi, là, elle
va vers l'ouverture à la concurrence.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M. Matte : Merci... Je comprends
très bien que plus que vous allez être spécifique, moins qu'il va avoir de
concurrents, ça... Mais je vous pose la question : Comment vous allez
faire dans le futur pour faire en sorte que vous allez la respecter? Le VG nous dit qu'actuellement vous avez fait
beaucoup d'addendas sur vos appels d'offres parce que, justement, il y avait très peu de
soumissionnaires, très peu de fournisseurs. Ça vous amenait, à ce moment-là,
d'apporter beaucoup d'addendas. Je me dis : Comment qu'on va faire?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) :
Écoutez, à moins qu'il m'ait échappé quelque chose, là, mais mon habitude comme
gestionnaire depuis plusieurs années, c'est qu'un addenda, ça sert généralement
à préciser le contenu de l'appel d'offres à la demande du fournisseur. Ce n'est
pas nécessairement un changement à l'appel d'offres. De mon point de vue, là.
Ceci étant dit, il peut arriver à un moment
donné qu'il y ait des choses comme ça, mais je ne pense pas que ça soit aussi
systématique que je crois que ça l'est. Et ça fait partie, effectivement, du
travail qu'on a à faire. Est-ce que
l'objectif d'avoir plusieurs addendas, c'est un objectif sain et réaliste? Non.
Je pense que les appels d'offres doivent être le plus précis possible pour éviter des questions. Mais, si j'ai
des questions de précision à donner à des fournisseurs, bien, on procède
par addenda.
M. Matte : Je
vais changer. Tantôt, vous avez mentionné dans la réponse à ma collègue que
vous avez dite, vous avez 10 services qui sont très sollicités. J'aimerais les
connaître.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Je n'ai pas dit
que j'avais 10 services, j'ai dit qu'il y avait des exemples de services très sollicités. Par exemple, on a mis en place un
service de téléphonie cellulaire sur base volontaire, et la très grande
majorité a... Écoutez, c'est 98 % des ministères et organismes assujettis à
notre champ, notre parc, qui ont adhéré à la proposition de services cellulaires qu'on a mis en place, et
notre plus gros client, c'est la ville de Montréal. Et, dans cette
proposition-là, le coût mensuel a baissé,
est passé de 24 $ par mois à 9 $ par mois. Donc, c'est un service,
là, qui a été donné qui a donné de bons
résultats, puis les ministères sont très satisfaits de notre service
cellulaire, là, de notre offre de service de téléphone cellulaire.
Alors, ça, c'est le genre de service qui donne de bons résultats.
Récemment, on
a convenu avec Foncier Québec d'établir un centre, là, pour gérer leurs
documents parce que, vous savez, dans
le domaine foncier, il y a de la documentation à numériser puis à garder en
archives, parce que c'est important. On
a convenu avec eux d'une solution qui est tout à fait conforme à leurs besoins
puis qui répond très, très bien au marché, là. Donc, il y a des succès à travers tout ce qu'on entend autour du
Centre de services partagés, il y a des succès intéressants.
Les Publications du Québec sont réputées comme
étant un service très efficace, et ça, c'est chez nous. On a un service de
disposition des biens pour le gouvernement qui génère des profits de 8 à
9 millions par année pour les ministères
qui nous confient leurs biens. L'autre jour, la ville de... je pense, dans
l'ouest de Montréal, il y avait une ville qui était prise avec des arbres malades qu'elle devait couper, puis, comme
la loi municipale l'empêche de faire du commerce, bien, on a vendu ces bûches de bois par le biais
du CSPQ pour ces gens. Il y a toutes sortes de choses, vous seriez
étonnés de ce qui se passe, là. Mais il y a
des services intéressants puis qui servent beaucoup à la communauté
gouvernementale.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M. Matte : Donc, mes questions sont
courtes parce que je veux vous donner du temps, mais aussi je veux avoir le temps de les poser. Il y a une rumeur, il
y a une prétention qui existe que... puis certains ministères et
organismes nous disent que, lorsqu'on fait appel à vos services, tu sais, ça
nous coûte plus cher que si on allait par nos propres moyens. Vous nous avez démontré que, si on fait un regroupement, si on
fait un regroupement, hein, on a une économie d'échelle. Alors, comment se fait-il que ce que vous nous avez donné,
vos «success story», là, les cellulaires, puis tout ça, ce n'est pas
généralisé chez vous?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean
(Denys) : M. le Président, je pense que, généralement, la difficulté,
c'est sur la façon dont on calcule les coûts.
Nous, au CSPQ, on est sur le coût total, tandis que, la plupart du temps, quand
les ministères se comparent à nous, ils sont sur le coût marginal. Alors, c'est sûr qu'on coûte plus cher parce
que, moi, dans le coût du service, là, bien, c'est un peu comme les
tarifs d'Hydro-Québec, là. Dans les tarifs d'Hydro-Québec, vous payez le
salaire du président. Bien, dans les tarifs qu'on fait aux ministères, bien, il
y a tout ce qu'on appelle «l'overhead», là. La gouverne du CSPQ, elle est
financée sur le tarif du service. Et moi, je l'ai vécu, j'ai été sous-ministre,
là. Quand le CSPQ nous faisait une proposition chiffrée, puis moi, je prenais
mon coût d'unité de service, je ne mettais pas mon salaire dedans, puis tout
ça. Bien, c'est manifestement, là, le CSPQ me coûtait plus cher.
Et ça, je
pense que, dans toute l'approche gouvernementale de services partagés, je pense
qu'il faut arriver à tenir compte de ces aspects-là, là. Bon. Et nous,
notre défi à nous, au CSPQ, c'est de ce qu'on appelle baisser nos coûts de gouverne pour influencer nos tarifs à la baisse et
aussi revoir notre gestion d'effectifs. Je suis convaincu que quelqu'un
va me parler de ça, là, la dépendance aux
contractuels externes en technologies de l'information, ça s'en vient, là, je
sens venir ça. Bien, il est clair que, si on
parvenait... — puis je
pense qu'il y a une volonté ministérielle — là, tu baisses ton coût de services,
là. Alors, c'est un peu ça. Quand les ministères me disent : Ça me coûte
plus cher, oui, mais sur quelle base tu te compares?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M.
Matte : O.K. Mais votre réponse et, bon, la nuance que vous apportez,
mais, pour les gens qui nous écoutent, qui nous regardent, ça veut dire
que l'économie d'échelle qu'on pourrait faire en regroupant nos achats, elle
est absorbée par le coût de l'administration.
• (16 h 20) •
M. Jean (Denys) : Pas à ce point-là,
par exemple. Écoutez, là, mon salaire est élevé, mais pas à ce point-là.
Écoutez, M. le député, je pense... Je vous l'ai dit tantôt, l'exemple, tantôt,
n'est pas compliqué, là, 10 ministères qui ont
besoin de la même chose, 10 opérations pareilles d'appels d'offres distincts à
40 000 $ l'unité, 400 000 $. Un appel d'offres, 360 000 $ d'économie.
Seulement là, là, il y a un gain administratif, seulement là. Puis là on n'a
pas parlé du gain en volume qu'on va chercher en regroupant toutes ces
demandes-là, là. Bon, on parle de 15 % à 20 %, selon notre
expérience, en gain volume. Des fois, même plus que ça.
Mais, ceci
étant dit, tout n'est pas aussi simple que ça à démontrer puis à convaincre,
là. Puis je ne vous dis pas que la
façon dont on procède, là, est absolument parfaite. Je suis convaincu — puis, d'ailleurs, c'est un peu ce qu'on
travaille en équipe
avec les collègues — que nos
processus mêmes d'acquisition peuvent être resserrés, revus, corrigés,
améliorés pour diminuer nos coûts de revient
puis donner encore plus de gains, de bénéfices financiers aux ministères et
organismes. C'est ça, le défi des prochains mois puis des prochaines années,
là.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. C'est ce qui met fin au bloc
du gouvernement. Nous retournons du côté de l'opposition officielle avec
le député de Bonaventure.
M. Roy :
Merci, M. le Président. M. le président-directeur, une question d'ordre
général : Quelles sont les valeurs organisationnelles que vous
essayez de... ou que vous poursuivez à implanter? Excusez la tournure, là,
mais, selon vous, quelles sont les valeurs qui doivent être partagées par le
personnel du CSPQ, dans le sens...
Le Président (M. Gaudreault) :
Monsieur...
M. Roy : ...dans le genre,
une éthique, une philosophie d'action? Parce qu'on... Bien, je pense...
M. Jean (Denys) : Oui, M. le député.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Excusez-moi, M. le
député, je vous ai coupé un peu.
Le Président (M. Gaudreault) :
...M. le député de Bonaventure?
M. Roy :
Non, mais c'est parce qu'on a entendu... Puis je pense qu'au début de la
création du CSPQ, on avait été chercher des ressources dans différents
ministères et que, bon, les gens arrivaient avec une culture organisationnelle particulière, puis peut-être que la sauce n'avait
pas pris. C'est une hypothèse, là. Mais, en ce sens, est-ce que, dans
votre plan d'action, vous visez à faire en
sorte qu'il y ait une culture transorganisationnelle qui se crée et qui
permette vraiment à développer des
valeurs communes par rapport à l'offre de services qui doit être déployée dans
les différents ministères?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Bien, d'abord, M. le Président, le député soulève une
question importante. Dans les défis qu'on a à relever, c'est justement cette espèce de développement de culture
d'entreprise sur le service partagé. Parce que vous avez raison d'évoquer le fait que le Centre de services
partagés, c'est un amalgame de différentes cultures qui ont été mises ensemble. En plus, juste pour nous aider, là, on
est répartis dans cinq ou six places d'affaires sur le territoire de la
ville de Québec, donc on n'est pas tous dans
le même édifice. Donc, il faut travailler à développer une culture d'entreprise
forte dans ce contexte-là, et je pense que,
pour y parvenir, là, il faut vraiment ramener les gens sur la mission
fondamentale du Centre de services
partagés du Québec, du service partagé à valeur ajoutée démontrée, des services
de qualité bien distribués, un modèle de services partagés qui génère
des bénéfices pour la communauté gouvernementale et un centre de services
partagés qui développe une expertise en matière de distribution de services
partagés tant en ressources humaines et financières, informatiques, nommez-les.
Donc, c'est
ça, je pense, il faut ramener le monde sur la mission. Et les valeurs que ça
prend, bien, c'est qu'il faut coopérer,
je pense, entre nous à l'intérieur, il faut coopérer avec nos partenaires, il
faut être transparents. Il faut avoir aussi un esprit d'entreprise parce que, dans le fond, on est un peu en
développement de solutions, hein, pour le gouvernement, pour la
communauté gouvernementale. Donc, c'est un peu ça, les valeurs, là, qui
devraient nous motiver. Mais d'abord se recentrer sur la mission, je pense que
c'est fondamental.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Mais est-ce que le fait que, comme vous le dites, qu'il y ait une dissémination
sur le territoire, ça crée une problématique
majeure? Est-ce que vous dites qu'il faudrait qu'il y ait une concentration de
l'ensemble des effectifs pour arriver à une coopération puis une
collaboration plus efficiente ou vous êtes en mesure de le faire d'une manière
peut-être... Est-ce que ça peut être aussi associé à une fragmentation
d'expertise?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Roy : Peut-être que non,
une question.
M. Jean
(Denys) : Non, j'ai voulu souligner que c'est un enjeu supplémentaire,
c'est un contexte avec lequel il faut travailler et ça ouvre, si vous
voulez, des enjeux supplémentaires. Puis, quand on parle de développer une
culture d'entreprise, il faut que tu tiennes compte du contexte. Si on était
tous dans le même édifice puis le même chapeau, il y aurait une approche relativement différente. Alors là, il faut tenir
compte de... M. le député, là, je ne plaide pas en faveur d'un
regroupement, là, ce n'est pas ça, là. Quand je vous dis, là : J'ai un
défi de développer une culture d'entreprise, on
a le défi, l'équipe de gestion, de développer
une culture d'entreprise au CSPQ, bien, il faut tenir compte d'un
certain nombre de
facteurs, dont les deux que vous avez évoqués, la dispersion sur le territoire
et surtout le fait que ces gens-là viennent de toutes sortes de
ministères avec des cultures différentes, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Bonaventure.
M. Roy : M. le Président, je
vais être éclectique dans mes questions. Est-ce qu'il vous arrive de refuser
une demande d'un ministère?
M. Jean (Denys) : Oui.
M. Roy : Quel genre de raison
qu'on peut voir apparaître?
M. Jean (Denys) : Bien, on l'a évoqué tout à l'heure, le CSPQ peut-u faire l'acquisition d'une chaloupe bleue avec des rames vertes, puis de tel modèle? Ça va être
non, on va aller te chercher une embarcation à rames, puis on va prendre
le meilleur prix puis le meilleur fournisseur. Là, je caricature, là, mais, tu
sais...
M. Roy : Non, mais je
comprends.
M. Jean
(Denys) : Puis vous la
peinturerez... Je vais dire comme le... vous changerez la couleur vous-même.
Mais je caricature l'histoire, mais, dans
ces cas-là, on refuse : Non, non, trop pointu, trop produit. Puis c'est la
loi qui... Nous autres, on applique
la loi. La loi nous interdit de faire ça, puis ça, ça peut, dans certains cas,
indisposer certains ministères et organismes.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Bonaventure.
M. Roy : Si on va un peu plus loin que la chaloupe bleue
avec des petites fleurs roses, etc., bien, admettons, en informatique, si on demande une plateforme qui est
extrêmement efficiente, efficace, performante, mais que ça ne
répond pas aux besoins, ils sont peut-être de 1/10 de ce qui est demandé.
Est-ce que vous êtes capables de recentrer, via une expertise à l'interne, des besoins réels par rapport à une demande qui
est surréaliste? Je vous donne un exemple. Un iPhone, on peut avoir — je caricature — 25 000
chansons, mais ça va me prendre du temps, écouter tout ça, là, vous
comprenez, là. Est-ce que vous êtes en mesure, de temps en temps, ou est-ce que
vous avez l'expertise, vous prévoyez la déployer pour recentrer réellement les
besoins en ce qui a trait aux ressources informationnelles en fonction des
réels besoins terrestres, et non extraterrestres qui doivent être requis?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : D'abord, M. le
Président, la chaloupe, parce que Bonaventure, la Gaspésie, là...
Une voix : Non, mais on avait
compris, nous autres.
M. Jean
(Denys) : Non, écoutez, effectivement, si un ministère demande quelque
chose hors de proportion par rapport
à l'espace gouvernemental raisonnable, c'est sûr qu'on n'ira pas se chercher...
on ne répondra pas positivement à ce genre de chose.
L'autre élément aussi, c'est que le gouvernement
a quand même des orientations technologiques, là, hein, en matière d'informatique, et puis les ministères et
organismes doivent rester dans cette espèce d'univers, là, décrit par le
gouvernement. Ça, c'est clair qu'à ce niveau-là on va intervenir pour
empêcher... D'ailleurs, c'est un peu notre rôle, là. Puis, d'ailleurs, le service partagé aussi a un désavantage, c'est
que tu standardises les produits et les biens. Parce que, je ne sais pas moi, prenons les appareils, là,
mobiles, vous savez qu'aujourd'hui on peut avoir... ça fait n'importe quoi,
ça, ces appareils-là, là, tu peux aller... Bon, la question est de savoir
est-ce que tu as besoin de la dernière version du dernier numéro de tel appareil pour faire ton travail au
bureau quand c'est le gouvernement qui finance l'appareil. Non,
l'appareil dont tu as besoin, c'est un
appareil qui est utile au travail que tu fais. Donc, ça, c'est des orientations
que nous, on arrête avec le DPI, puis on dit : Bon, le poste de
travail, là, bien, c'est telle version. Et vous savez que, dans ce domaine-là,
hein, ça change quasiment annuellement ou aux deux ans, on ne suit pas ça, là,
pour le plaisir, on a un appareil qui répond aux besoins.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Bonaventure.
M. Roy : Merci,
M. le Président. Écoutez, ça me
rappelle, bon, une certaine époque où les ministres avaient des
BlackBerry, puis nous, des iPhone, puis on ne comprenait pas pourquoi il y
avait deux formules.
Dans votre volonté de standardisation, est-ce
que vous trouvez que c'est ambitieux comme projet? Parce que je crois qu'il
y a des ministères
qui ont des plateformes complètement différentes, qui ont des niveaux d'âge complètement
différents et que, pour la gestion de l'informatique, en général ça serait très
intéressant qu'il y ait une standardisation des plateformes, mais est-ce que
c'est réaliste? Est-ce que c'est dans vos cartons? Est-ce que vous considérez
que ça peut se faire?
M. Jean (Denys) : D'abord, M. le
député, je vous dirai que
«standardiser», ça ne veut pas dire «tout
le monde a la même couleur de Popsicle», là. Tu sais, je veux dire, tu
peux avoir une orientation de standardisation, mais avec des produits différents qui donnent la même
chose. Donc, que vous rencontriez un ministère qui a une plateforme différente d'un autre, ce n'est pas impossible, mais ils sont
dans le créneau des plateformes admissibles, là. C'est ça qui est important,
O.K.? J'ai oublié l'autre question. Excusez-moi, M. le Président.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Roy :
J'ai oublié, moi aussi.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Roy :
Pourtant, la mémoire est une faculté qui se rappelle. Ça me va pour le moment. Peut-être
que j'aurais un collègue...
Le Président (M.
Gaudreault) : Bien, il reste moins d'une minute. Alors, on peut
attendre le prochain bloc.
M. Roy :
Moins d'une minute? Bien, écoutez...
Le Président (M.
Gaudreault) : On peut attendre le prochain bloc, si vous voulez,
ou...
M. Roy :
Oui, oui, j'avais une petite question, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
M. Roy :
On a parlé du logiciel libre tout à l'heure. Vous n'avez pas le pourcentage, je
dirais, d'utilisation, gouvernement du Québec versus les logiciels que...
M.
Jean (Denys) : Je pense
qu'on va vous fournir l'information dont on dispose sur le logiciel libre, on l'enverra
au secrétariat de la commission.
On ne l'a pas avec nous ici, là, mais on pourra peut-être vous fournir l'information dont on dispose. Puis ensuite, aussi, on va peut-être consulter
le DPI, qui a peut-être de l'information, là.
M. Roy :
Parfait. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Alors, nous retournons du côté du gouvernement
avec la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis :
Merci, M. le Président. Tout à
l'heure, quand je faisais référence
au rapport annuel de gestion et les cibles, je dois vous dire qu'un trop
grand nombre d'indicateurs ont une cible à établir annuellement. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de cibles, ce n'est pas dénoncé.
Alors, c'est à ça que je faisais référence. Et il y en a trop de cette
nature-là, et j'espère que ça va être corrigé dans l'avenir.
J'aimerais retourner maintenant
aux achats mandatés. Les achats mandatés sont plus importants, en volume et en valeur, que les achats regroupés. Parmi les
achats mandatés, quel pourcentage sont faits pour des organismes qui ne sont pas obligés de venir chez vous? Parce que
j'aimerais avoir une idée de combien d'organismes viennent
volontairement chez vous pour un achat mandaté.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Peut-être, M. le Président, je vais laisser ma collègue
répondre à cette question.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. Mme Noreau.
Mme Noreau (Josée) : Oui. Pour les achats mandatés, c'est vraiment la communauté
gouvernementale qui utilise le
service. Là où les autres clients qui ne sont pas assujettis à nous se
manifestent davantage, c'est dans les achats regroupés, alors, parce
que la baisse de prix est vraiment
faramineuse. Tout à l'heure, on vous a donné un exemple, et il y en a dans tous les produits. Alors, les achats regroupés, par définition, c'est un
produit de commodité qui ne vient pas intervenir dans la mission de personne, hein, le papier, les crayons,
fournitures de bureau, portables, etc., cellulaires. Alors, c'est là où
on a le plus de clients, qui viennent du
réseau de la santé, des municipalités, de l'ensemble de la communauté, du réseau scolaire aussi, qui
font appel à nous. Alors, c'est là où ça se manifeste davantage. Pour les
achats mandatés, c'est plutôt parcellaire, moins de 25 %, là.
Mme de Santis :
Est-ce que vous allez chercher cette clientèle aussi dans un avenir?
Mme Noreau
(Josée) : Bien, je vous
dirais que, là où les économies gouvernementales sont plus grandes,
c'est vraiment dans les achats regroupés. Alors, les achats mandatés, ça vient
compléter une offre de services qui est un bien très spécifique pour un ministère : des
autos de police, des balles de fusil, on vous en a nommé quelques-uns
Alors, c'est un bien très particulier.
Alors, c'est peut-être pour ça que les municipalités n'ont pas le réflexe de
venir chez nous pour ce genre de besoin là qui leur est très propre.
Les achats
regroupés, par contre, c'est des biens utilisés par l'ensemble de la
communauté, et c'est là qu'on met le plus d'accent parce qu'il y a une
rentabilité importante — 86
millions qu'on vous parlait tout à l'heure — c'est là qu'il y a une rentabilité plus importante, et que
plus on est nombreux, plus les prix diminuent. Alors, on a des exemples,
là, entre 50 % et 60 % d'économie parce que le taux estimé était
grand, parce que la communauté se mettait avec nous. Carburant, pneus, je vous donne ces exemples-là où le GACEQ est un
partenaire du réseau de la santé qui sont pourtant des acheteurs et que, pour tout ce qui n'est pas lié à
la mission, décide de venir avec nous pour faire des gains d'efficacité
et, surtout, des gains financiers importants.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis :
Dans son rapport, à la page 24, le Vérificateur général nous donne une liste de
documents stratégiques et opérationnels
produits entre 2010 et 2013, et c'est une liste qui est assez longue. Je
regarde toutes sortes de plans
d'action, plans de mise en oeuvre, etc., je vois beaucoup de plans, je vois
qu'on a encore beaucoup à faire pour rendre le centre excellent. Je vous pose la question. Moi, je trouve, des fois,
quand il y a trop de paroles, les gens ne comprennent plus rien avec tous ces plans qui sont indiqués
là. Peut-être, si je travaillais avec vous, je dirais : Eh!
je ne comprends rien. Je m'en fous, je fais les choses à ma manière.
Comment on
change la culture à l'intérieur du centre? Ce n'est pas en adoptant des plans
ou en ayant toutes sortes de
documents qu'on donne à gauche et à droite. La culture, il faut la changer
autrement. Comment vous faites ça? Quelles sont les actions que vous
prenez?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Bien, écoutez, je
pense que, pour changer la culture, d'abord ça prend des orientations claires. Je pense qu'il faut que les gens sachent très exactement où on s'en va et puis que les gens
comprennent qu'on y va dans un temps
donné puis on met les moyens en place suffisants pour y parvenir. Et,
malheureusement, ça va prendre un plan pour dire aux gens : Voilà,
dans cinq ans, nous serons là, puis, pour y parvenir, nous allons poser tel,
tel geste dans tel ordre et à tel moment. Et ça, je pense que c'est la
condition fondamentale de départ pour changer la culture.
L'autre
élément aussi, c'est la mobilisation du personnel autour de l'objectif. Je
pense que la culture, c'est d'abord partager
quelque chose de commun. Donc, il faut développer auprès du personnel cette
capacité ou... D'ailleurs, je pense que
ça existe déjà. Moi, j'ai fait la tournée, quasiment, de
2 000 personnes depuis que je suis arrivé, et puis les gens
sont dédiés aux Services partagés, ils sont même passionnés et ils ont besoin,
justement, d'avoir une espèce de direction claire sur la façon dont on va faire du service partagé, qu'on concentre sur un
certain nombre de biens spécifiques. Et surtout, je vais être honnête
avec vous, ça aiderait beaucoup qu'ils sachent qu'ils sont appuyés par les
autorités publiques, par des députés — je parle du
gouvernement — sur
le service partagé, qu'ils sentent qu'il y a un intérêt comme on a aujourd'hui — c'est intéressant d'échanger — un intérêt pour cette fonction-là
gouvernementale qui est très importante. Ça, ça aide aussi à établir la
culture.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis :
Je suis tout à fait d'accord qu'il faut un plan d'action. Mais je vois plan de
mise en oeuvre, plan d'action, stratégie d'affaires, plan stratégique,
il y a beaucoup de documentation qui existe là déjà. Je souhaiterais que,
peut-être, il y ait un plan d'action global et clair.
Et je vous
pose la question : Est-ce que le personnel, les personnes qui travaillent
à l'intérieur du centre, est-ce qu'elles
participent dans l'élaboration du plan d'action? Parce que, pour moi, c'est une
façon d'avoir un certain «buying».
M. Jean (Denys) : Bien, d'abord, je
voudrais vous dire quelque chose, il y a des plans là-dedans qui sont obligatoires. La planification stratégique, là,
c'est la Loi de l'administration publique qui l'exige. Puis le rapport
annuel de gestion, c'est la Loi de
l'administration publique qui l'exige. Puis, des fois, le Trésor exige des
choses, puis on est obligés de produire
des trucs, donc on n'a pas le choix. Ceci étant dit, dans la planification
stratégique, effectivement, le personnel... D'ailleurs, elle est due, là, la planification stratégique. Elle est à
mettre à jour, là, elle est à redévelopper, le personnel sera mis dans
le coup, mais à partir d'une vision de changement que les collègues et moi, on
aura établie, là.
Ceci étant dit, je pense qu'il y a des exemples
qu'on peut donner à la Direction générale des acquisitions. Si vous permettez,
M. le Président, ma collègue peut...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Noreau.
Mme Noreau (Josée) : Bon,
concrètement, quand on a présenté le plan de consolidation en août 2012,
effectivement, ce plan-là ne pouvait pas avoir été écrit seule dans mon bureau,
puisque moi, j'arrivais au CSPQ. Alors, on a
rencontré l'ensemble des employés, mais de façon individuelle, pour savoir
qu'est-ce qu'ils ont de besoin pour grandir — tantôt, on parlait d'expertise — pour vouloir rester, pour vouloir continuer
à travailler. Il est sorti quatre axes de travail, qui est devenu le
plan de consolidation, et là tout le monde s'est reconnu dans ce plan-là. On en
a fait un, et on l'a
travaillé ensemble, et tout le monde a adhéré parce qu'ils ont été partie prenante
de la démarche. C'est un bref exemple que je pourrais vous donner.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis :
C'est quoi, l'âge moyen des employés dans l'acquisition?
Mme Noreau (Josée) : Il me semble
que c'était de 47 ans, à peu près.
Le Président (M. Gaudreault) :
...
Mme Noreau (Josée) : Ah! on a rajeuni.
Une voix : ...
Mme Noreau (Josée) : Quarantaine
très jeune, très jeune.
Mme de Santis :
Parfait, c'est très bien.
Mme Noreau (Josée) : Quarantaine
très jeune.
Mme de Santis :
Et combien de personnes prendront leur retraite ou sont à l'âge de prendre une
retraite?
Mme Noreau (Josée) : Deux ou trois,
pas plus que ça.
Mme de Santis :
Sur 80?
• (16 h 40) •
Mme Noreau (Josée) : Il y a eu un
gros boom, je vous dirais, il y a à peu près trois ans, là, où le plan d'effectifs, honnêtement, a tombé très bas à cause
des départs, notamment, à la retraite. Là, on dirait qu'on a rajeuni.
Avec notre programme de formation, on forme
des plus jeunes, alors on s'assure d'une relève, une relève encore plus
jeune que le taux moyen de 47.
Mme de Santis :
Et vous avez du mentorat qui se fait à l'intérieur.
Mme Noreau (Josée) : À l'interne.
Mme de Santis :
Comme ça fonctionne?
Mme Noreau
(Josée) : Alors, le
mentorat, on a formé des gens pour qu'ils soient capables à leur tour de
former. Alors, on a mis un programme en
place avec les spécialistes en assurance qualité, on a implanté une nouvelle
structure avec quelqu'un qui est spécialisé en formation. On a développé des
canevas de cours, des gabarits, on leur a donné des formations précises sur la réglementation, sur le processus lui-même
d'acquisition. On a modernisé aussi nos processus, on les a mis au goût du jour, on les a informatisés. Maintenant,
par un clic, les conseillers d'acquisition peuvent avoir accès au processus et avoir des aides à la tâche. On les a
formés sur chaque aide à la tâche. On a aussi formé sur la conformité.
Alors, on a plein d'aides à la tâche sur
différentes fonctions par étapes où on les forme. Et le mentor, finalement,
c'est celui qui sert à dépanner. Quand je suis mal pris, j'ai une
question, je ne sais pas trop quoi faire avec mon devis, je trouve ça, justement,
trop pointu, j'ai peur que ça ferme le marché, j'ai cette personne-là qui
m'accompagne. Le mentor, il est fusionné
avec deux, trois employés, et c'est cette personne-là qui l'accompagne pour
toutes les questions dans le processus d'acquisition.
Et les
experts, eux, ce sont des professionnels de contenu dans un champ d'action
particulier. Alors, l'expert — tout à l'heure, on parlait de
logiciels — l'expert
logiciel, lui, il va être consulté pour des besoins particuliers, mais plus
techniques, alors que le mentor, il va venir aider la ressource et
l'accompagner dans le cheminement. À qui je parle? À la DVI? À qui je m'adresse pour telle question? J'ai un code
protection des renseignements personnels, qui je vais voir? Alors, c'est
comme ça qu'on fonctionne maintenant.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. C'est ce qui met fin au bloc du gouvernement. On passe au bloc du deuxième
groupe d'opposition avec le député de Chauveau.
M.
Deltell : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Salutations aux collègues parlementaires. M.
Jean, Mme Noreau, ça me fait plaisir de vous revoir. Et bienvenue à
votre Assemblée nationale. Monsieur, madame le Vérificateur général, soyez
les bienvenus, bien entendu. Alors, vous disiez tout à l'heure, M. le
président-directeur, que vous souhaitez
être soutenu par les députés. C'est tout ce qu'on souhaite, nous autres aussi.
On souhaite que chaque organisme de l'État
puisse accomplir pleinement sa mission et que ce soit fait avec concours et
diligence de tous les employés de l'État. Nous, ce qu'on souhaite, lorsque ça a été créé il y a une dizaine
d'années, votre organisme, c'était justement qu'en bout de ligne on ait de l'efficacité, on ait des
économies, on puisse débusquer les meilleures approches qui sont
développées dans chacun des ministères puis que ça inspire tous les ministères
pour qu'en bout de ligne tout le monde soit gagnant.
Mais
voilà que, 10 ans plus tard, le Vérificateur
général a déposé un rapport qui est
particulièrement cinglant sur le
bilan qu'on peut faire du Centre de
services partagés du Québec.
La libre concurrence ne s'exerce pas efficacement. Vous avez un manque de rigueur dans l'exercice des
tâches. Ce n'est pas un traitement optimal des acquisitions. Il y a peu d'information, et ce n'est pas toujours
fiable. Et aussi les mesures ne sont pas adéquates pour mesurer la
performance. Ça, c'est le Vérificateur général qui vous dit ça. Je comprends que vous n'êtes pas là depuis
10 ans. Je comprends également que
le rapport a été fait il y a un an. Donc, je présume... je souhaite,
d'ailleurs, qu'il y ait des choses qui aient été améliorées. Mais vous comprenez, M. le Président — la
question s'adresse au président du Centre
de services partagés — c'est bien beau, souhaiter avoir le soutien des députés,
encore faut-il que les gens s'aident. Alors, qu'est-ce qui ne va pas? Est-ce
que c'est le mandat qui est tout croche ou est-ce que c'est les moyens qui ne
sont pas bien appliqués?
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, M. le Président. M. le président-directeur
général.
M.
Jean (Denys) : Bien, moi, je pense, M. le Président, pour répondre à
la question du député, qu'après 10 ans... je pense qu'il faut faire le point sur l'organisation, pas le service
partagé. Je pense que le service partagé, il a de l'avenir parce que ça fonctionne partout dans le monde,
puis ça fonctionne au Canada, puis ça marche, puis ça donne des
résultats. Alors, la question, c'est : Pourquoi ici, au Québec, c'est
difficile?
Maintenant,
ceci étant dit, tout n'est pas noir. Et là c'est sûr que, si on donne des
chiffres, tout le monde sort pour les contester,
là, on est habitués à ça, là, mais normalement, depuis huit ans, là, le Centre
de services partagés a généré des économies
d'autour de 1,2 milliard. Ce n'est quand même pas des petits chiffres.
Puis ça, selon nos calculs à nous, c'est ça. Là, il y en a qui vont
s'amuser à calculer autrement. En tout cas, il reste tout de même qu'il y a des
économies à la clé. Bon. Puis on sait
qu'ailleurs dans le monde, puis on sait qu'au Canada le service partagé donne
des résultats. Alors, la question qu'on a à se poser, c'est :
Comment se fait-il qu'ici, au Québec, on n'y est pas parvenus?
Je vous dirai, moi,
que, premièrement, je pense qu'on en a pris trop large. Parce que faire du
service partagé à 127 services, là, je regrette, c'est beaucoup trop. C'est ça,
actuellement, que le Centre de services partagés offre.
Deuxièmement, on est
beaucoup dans le service à valeur ajoutée faible. Ça fait que, là, on a des
coûts fixes importants pour de petits services, peu de clients, avec pas de
volume, un petit peu d'économies, pas nécessairement sans économies. Mais
services partagés pour la communauté gouvernementale, là, ça veut dire de bons
chiffres.
Troisièmement — puis c'est
de la faute du Centre de services partagés, puis les collègues le disent puis
l'acceptent — il
y a de l'offre de services qui n'a pas été de bonne qualité, qui s'est avérée,
à quelque part, quelque chose comme un échec. Bon. Puis ça, il faut
travailler là-dessus, sur ces erreurs-là, pour reprendre en main la
situation.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : M. le Président, je ne veux surtout pas contesté vos chiffres du 1,2 milliard, je présume qu'ils sont bien étoffés,
mais disons que le Vérificateur
général a été, pour le moins, discret
sur cette efficacité. Par contre, ce que l'on voit, c'est que, dans
l'exercice quotidien, dans les appels d'offres qui sont soumis, il y a des
économies d'échelle qui n'existent pas. Et
aussi il y a des cas d'extras qui, comme on le sait, attirent beaucoup
l'attention. On prend un contrat, puis, malheureusement, bien, le
contrat se prolonge, se prolonge, se prolonge. Et, à la page 19, l'onglet 73,
le paragraphe 73 est assez
rigoureux là-dessus, vous avez dû prolonger un contrat de sept mois pour
assurer la continuité du service, qui représente une augmentation d'une valeur
initiale de plus de 7 millions de dollars. Une telle pratique est
contraire au principe de saine gestion
contractuelle parce que cette prolongation équivaut à la conclusion d'un
contrat de gré à gré.
Bref, vous, vous
affirmez que vous avez réussi à supputer des économies de 1,2 milliard de
dollars, bravo! Remarquez, j'aimerais bien
avoir le détail de tout ça parce que, de l'autre côté, le Vérificateur général, qui,
lui, regarde l'ensemble de l'oeuvre, y débusque des situations
inacceptables.
Alors, je vous repose
la question : Qu'est-ce que vous souhaitez faire? Vous avez dit tout à
l'heure : Avec 127 services, c'est
trop. Vous avez dit tout à l'heure aussi que vous alliez parfois vous éparpiller sur
peu de services, avec pas de clients, donc les économies d'échelle ne
pouvaient être réalisées. Alors, ce que vous souhaitez, c'est quoi, que dorénavant
le Centre de services partagés se concentre exclusivement sur des gros contrats
de plusieurs millions de dollars? Est-ce que c'est ça
que vous souhaitez?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le président.
M.
Jean (Denys) : M. le Président, moi, je ne suis pas là pour faire des contrats, je suis là pour faire
du service partagé. Le contrat, c'est un moyen pour faire, dans certains
cas, du service partagé.
Moi,
ma vision des choses, c'est : J'ai une communauté gouvernementale de ministères et d'organismes qui ont des besoins administratifs. Est-ce
que, dans la liste de ces besoins
administratifs là, il n'y a pas des services qu'on peut partager ensemble
pour générer des économies pour l'ensemble de la communauté gouvernementale
puis donner des services de bonne qualité?
C'est ça. Contrat ou pas, là, ce n'est pas mon problème. Ça, le contrat,
c'est un moyen pour faire quelque chose. Alors, dans ce sens-là, c'est
ça, l'objectif, là, puis c'est de même que ça se passe ailleurs, puis c'est de
même que ça devrait se passer au Québec.
Le
ministre l'a dit publiquement, le Centre de services
partagés a besoin de se repositionner. Bien, repositionner, ça veut,
justement, dire se recentrer sur sa mission puis revenir à l'ABC des raisons
pour lesquelles les parlementaires l'ont mis en place. C'est exactement ça, là,
le mandat, en tout cas, que moi, j'ai.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Bien prêt
à vous soutenir dans votre démarche, M. Jean, mais ce que je souhaite, c'est la
même chose que vous, c'est que ça marche, que ce soit rentable, puis des
contrats qui finissent avec 7 millions d'extra, qu'il n'y en ait plus, des trucs comme ça. Ce n'est pas
moi qui le dis, c'est le Vérificateur
général, paragraphe 73, sur le
rapport de votre gestion qui a été déposé la
dernière année. Quand je dis votre gestion, comprenez que ce n'est pas la
vôtre, personnelle, mais votre organisme, on se comprend bien, M. Jean.
On veut le
même objectif, on veut que ça fonctionne parce que
ça va tout croche. On ne peut pas accepter qu'après 10 ans le Vérificateur
général nous fasse un bilan aussi
radical et aussi cinglant que celui-là. Vous nous dites que vous avez
127 services, on comprend donc qu'il y en a de trop. Lesquels vous souhaitez
voir éliminés, la moitié?
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean, oui.
M. Jean (Denys) : Bien, M. le
Président, je pense qu'on est à réfléchir actuellement sur, justement, on se concentre sur quoi, c'est quoi, nos priorités. Et,
je répète, là, la clé, c'est la valeur ajoutée. À partir du moment où un
service a une valeur ajoutée pour la
communauté gouvernementale, ça doit devenir notre obsession. Et là c'est à ça
qu'on travaille, là, depuis deux mois, deux, trois mois avec les
collègues, là, on travaille à se dire : Comment est-ce qu'on fait pour
recentrer la mission sur l'essentiel et le bénéfice à la communauté
gouvernementale? À la demande, d'ailleurs, du président du Conseil du trésor,
qui nous a demandé de travailler à repositionner le Centre des services
partagés.
Bon, c'est
sûr qu'on peut toujours faire des... Est-ce que c'est un prolongement? On peut
appeler ça un supplément ou d'autre chose. Je sais que, dans le cas qui
vous occupe, M. le député, c'est dans le dossier des cellulaires, hein?
Une voix : ...
M. Jean (Denys) : O.K.
• (16 h 50) •
M.
Deltell :
Remarquez, c'est un exemple parmi tant d'autres.
M. Jean (Denys) : Oui, oui. Bien,
tant d'autres...
M.
Deltell : Bon. O.K.
Alors, bien, écoutez, comme député, comme gestionnaire de fonds publics, comme membre du conseil
d'administration des 125 parlementaires qui décident de tout ce qui est dépensé ultimement — on verra d'ailleurs ça demain avec le dépôt du budget — je
vous soutiens dans votre démarche d'efficacité et j'aimerais d'abord savoir quand est-ce que vous allez déposer
ces recommandations-là au Conseil
du trésor. Mais, de façon
plus précise, de façon plus précise, c'est qui qui décide en bout de
ligne? Est-ce que c'est le ministère qui décide, donc le client, ou bien c'est vous? Parce
que vous avez soulevé à plusieurs reprises... Alors, on parlait de l'exemple, là, de la rame en bois, là,
très précis, bon, mais, de façon
très précise, c'est que, si un ministère vous demande quelque chose, vous, vous êtes
un peu otage de ça. Parce que, si on regarde votre site Internet, où
c'est défini clairement, les modalités de partenariat, le client doit — et
je cite — «évaluer
son besoin et décider de la nature et des quantités des biens requis». C'est
dur de ne pas être plus précis que
ça. Alors, est-ce que vous souhaitez que dorénavant, en bout de ligne,
c'est vous qui tranchez ou c'est le client, le ministère qui frappe à
votre porte qui a le dernier mot?
M. Jean
(Denys) : Le ministère,
effectivement, doit établir son besoin puis son volume de besoins. Mais,
quand, par exemple, on est en achats regroupés, mettons, la
standardisation du besoin puis le fait que le besoin réponde aux lois et
règlements du gouvernement du Québec, ça, c'est nous qui le faisons. Ça, c'est clair, M. le député, là, le ministère est
le client, là, son besoin, c'est lui qui le connaît en termes de caractéristiques,
ainsi de suite. Nous, notre job, là, c'est de s'assurer
que l'appel d'offres public est conforme aux lois et règlements,
un, puis que, deuxièmement, les fameux besoins de... Tout à l'heure, le député de
Bonaventure évoquait la question des types
d'appareils, là, que les besoins soient répondus par des biens et des produits acceptables pour la communauté
gouvernementale, là. Vous comprendrez, on a un rôle
aussi de ce côté-là, puis standardiser, là, mais le client est maître de ses
besoins, M. le député.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci beaucoup, M. Jean. Nous retournons au bloc du gouvernement
avec le député de Portneuf.
M. Matte : Merci, M. le Président.
Je suis sur votre site Internet, puis vous faites part qu'il y a 132 millions
d'économies uniquement pour 2013-2014, 670 millions... En tout cas, il y a
beaucoup de données. Où que j'ai besoin d'avoir
de l'information, c'est quand vous offrez un service aux travailleurs de
l'État. C'est-u bien ça, là? C'est-à-dire que, si je suis un
fonctionnaire, un travailleur de l'État, je peux me prévaloir des services du Service
partagé.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Jean.
M. Jean (Denys) : Bien, je vais
demander à ma collègue de répondre parce que...
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Noreau.
Mme
Noreau (Josée) : ...l'ensemble des services, effectivement, le Centre
de services partagés, sa clientèle privilégiée, c'est les ministères et
organismes...
Une voix :
...
Mme Noreau (Josée) : ... — oui,
c'est ça — et leurs
travailleurs. Alors, effectivement, notre clientèle assujettie pour
certains services, c'est les ministères et organismes. Pour d'autres, c'est sur
une base volontaire, comme je vous l'expliquais
tout à l'heure. Mais, nous autres, notre mission fondamentale, c'est de
répondre aux besoins des ministères et des organismes.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Portneuf.
M.
Matte : Lorsque j'étais au niveau d'une direction d'école, on avait le catalogue des achats regroupés. Est-ce que ça existe encore?
Mme Noreau
(Josée) : Oui.
M. Matte :
Ça existe encore?
Mme Noreau
(Josée) : Oui, oui, puis on a le portail. Alors, si vous allez sur le
portail, vous allez voir toute la liste des
achats regroupés qui sont en cours présentement. C'est autour de 42 ou 45, de mémoire, mais il
s'en ajoute constamment. Et, pour
avoir le besoin, pour savoir la définition du besoin, ce que vous parliez tout à l'heure, c'est qu'on envoie un
sondage à l'ensemble de la communauté gouvernementale où on leur demande : Auriez-vous besoin
du papier, telle quantité, telle couleur? Et ils nous répondent, et là
ils spécifient le nombre de besoins qu'ils évaluent pour faire l'acquisition. Parce qu'avec la réglementation on est obligés d'afficher un volume
qu'on va acheter sur lequel on s'engage pour que les soumissionnaires puissent soumissionner sur quelque chose de
réel. Alors, voilà comment que la mécanique fonctionne.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Matte :
Ma dernière qui question s'adresse à vous, M. Jean, vous nous parlez
actuellement que votre objectif, c'est de
faire en sorte d'assurer le meilleur produit à meilleur coût, c'est votre
mission. Je regarde, le VG, dans son rapport,
nous dit qu'il a été pendant 15 ans — mais ça fait juste 10 ans que vous
existez — et que
ça a toujours été le même fournisseur
qui a toujours eu le même contrat, et il était unique. J'aimerais savoir, dans
les années à venir puis que vous êtes en train de regarder, une telle
situation qui se produit, ça va être quoi, votre attitude?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Bien, moi, écoutez, comme P.D.G., là, c'est sûr, d'abord,
premièrement, ça alerte, hein, tu te
dis : Woups! Il y a quelque chose de spécial dans une situation de même.
D'ailleurs, on l'a fouillée, là. Ceci étant dit, je veux dire, à la fin
du jour, là, j'ai-tu eu un bon prix, puis il y a-tu eu de la concurrence?
M. Matte :
Pour en arriver à établir ça, il faut comparer.
M. Jean (Denys) :
Bien oui, mais c'est parce qu'à un moment donné tu fais appel à cinq
fournisseurs sur un produit que tu veux,
puis là tu as organisé ton affaire pour que la concurrence joue au mieux. Si,
sur cinq ou six fois, c'est toujours le même qui gagne, c'est parce
qu'il a réussi à me faire des bons prix. Comprenez-vous ce que je veux dire? D'abord que j'ai l'assurance que la concurrence a
bien joué. Et, s'il n'y avait pas de concurrence, un des premiers
signes, c'est que tu as peu de soumissionnaires.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Matte : Mais je veux juste continuer, là... Mais, à ce moment-là, il
faut qu'il y ait un contrôle de qualité aussi, il n'y a pas juste le
prix, là, puis il n'y a pas juste le produit. Si vous allez sur un appel
d'offres, O.K., ça fait 10 ans, il y a toujours eu uniquement un fournisseur,
donc là on se pose une question, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Je vais laisser peut-être la parole à ma collègue... qui
va... plus finement sur le cas que vous avez évoqué, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Noreau.
Mme Noreau
(Josée) : Alors, il s'agissait d'un contrat pour impression,
effectivement. Il y a eu un contrat donné à CGI, sauf que, dans le cadre d'un
deuxième appel d'offres... Ils ont gagné une fois. Il y a eu deuxième appel d'offres, il y a eu un
autre soumissionnaire qui a gagné. Cependant, quand il est venu pour livrer le
service, il nous a dit qu'il ne
pouvait pas le faire, il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas livrer. Puis
je ne nommerai pas les noms, hein, par souci
de respect, là, cependant. Alors, il a fallu annuler le contrat et se retourner
vers le deuxième soumissionnaire, qui, en fait, était celui qui avait
gagné. Alors, voilà un peu l'histoire, là. Ce serait plus compliqué que ça vous
l'expliquer, mais c'est ce qui a fait qu'on
s'est ramassés avec trois contrats subséquents qui ont été donnés au même
soumissionnaire dans ce contrat-là.
M. Matte :
Merci.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais revenir sur
quelques aspects que le Vérificateur général a soulignés dans son
rapport, et en particulier au niveau des ruptures de service ou des prolongations
de contrat. Vous avez dans votre plan
d'action le déploiement d'un outil de planification, soit le système de suivi
des dossiers d'acquisition, 2SDA, qui
permet d'obtenir de l'information fiable et en temps réel sur l'évolution des
dossiers, la volumétrie et l'historique des mandats. J'aimerais savoir, M. le président, dans quelle mesure cet
outil de planification là vous permet réellement d'éviter les ruptures
de service ou des prolongations de contrat, pour ne pas que ça se reproduise.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Bien, écoutez, je pense que c'est à la fois simple et
compliqué, ça, je dirais. Si vous avez un
contrat de cinq ans, vous savez qu'il va finir, je ne sais pas, moi, en
décembre 2014, c'est clair que, si vous attendez au 15 décembre 2014 pour lancer l'appareil, vous
n'arriverez pas à remplacer votre contrat. Donc, il faut resserrer, dans
le fond, ce qu'on appelle la planification et le suivi des contrats.
On
sait que préparer un appel d'offres, aller en appel d'offres public, c'est
entre six et huit mois, à peu près. Alors donc, normalement... Et
d'ailleurs les collègues travaillent à ça, là. Vous me direz : Comment ça
se fait que ça ne se fait pas? Bon,
l'histoire un autre jour, là, mais, normalement, huit mois avant l'échéance, tu
serais supposé partir... avant, tu serais
supposé partir le travail pour préparer ton devis et ton appel d'offres pour
remplacer le fameux contrat qui vient. Mais, pour ça, il faut suivre les
contrats, puis les dates de contrat, puis avoir des points de contrôle, puis
des systèmes d'alerte, puis des lumières qui allument : c'est le temps que
tu t'occupes de lui.
Ceci étant dit, je ne
blâme pas personne, mais il y a un volume assez impressionnant de contrats au
Centre de services partagés...
Une
voix : ...
M.
Jean (Denys) : ... — oui — alors, écoute, il faut s'organiser pour
régler ça. Et les cas qui sont documentés par le Vérificateur général, c'est carrément des cas où le travail a été
parti trop tard, et là les collègues se sont retrouvés dans la situation suivante : J'arrête le contrat
actuel, j'arrête le service, je vais en appel d'offres puis je le repars. Ou
encore je prolonge le contrat actuel
pour maintenir mon service puis je vais en appel d'offres pour un nouveau
contrat. Ils ont pris la deuxième
option, moi, je trouve que c'est sage. Ce n'est peut-être pas très raffiné au
niveau des pratiques administratives, mais,
s'ils m'avaient dit : On arrête le service pour respecter, j'aurais
peut-être dit : Non, non, vous maintenez le service, puis on vivra avec l'explication. Mais, à la fin
du jour, ce qui serait important, M. le député, c'est qu'on n'ait pas,
justement, à vivre ce genre de bris service là et de prolongation de contrat.
• (17 heures) •
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de La Prairie.
M. Merlini :
Merci, M. le Président. Dans votre quête de suivi des dossiers d'acquisition,
pour arriver, justement, à ne pas répéter ce
genre d'exercice là, est-ce que vous avez fait de l'analyse comparative? Est-ce qu'il y a d'autres organismes — je vais l'utiliser — de services partagés ailleurs au Canada que
vous pourriez enquêter, à savoir... Qu'est-ce
que vous utilisez, vous, pour faire les suivis de vos acquisitions? Il
existe-tu... Comme, par exemple, nous, pour la Commission de l'administration publique, à chaque année il y a un
congrès des comités des comptes publics à travers le Canada auquel on s'échange les bonnes... les
pratiques qu'on a établies soit ici ou soit ailleurs au Canada. Est-ce que
vous faites de l'analyse comparative de
cette nature-là pour améliorer, justement, ce suivi des dossiers, pour que vous
arriviez à donner vos services à valeur ajoutée?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le président.
M. Jean
(Denys) : M. le Président, la tradition des comptes publics au Canada
est très développée, beaucoup plus
développée que la tradition des services partagés. Ceci étant dit, écoutez, là,
on est en urgence, là. Je pense que le rapport du Vérificateur général
ne nous donne pas bien du temps pour agir, donc on agit.
Pour ce qui est des
échanges avec les collègues des autres provinces et du fédéral, effectivement
il y a des échanges. En tout cas, on est
allé chercher de l'information sur ce qui se fait ailleurs, et éventuellement
on va certainement travailler en réseau avec eux, là.
M. Merlini : J'aimerais
revenir sur un autre aspect de votre plan d'action où vous souhaitez — puis je cite votre plan d'action ici — «la révision de la mission, de la vision et
des objectifs stratégiques afin d'en faire un centre d'excellence en acquisition, particulièrement dans le domaine
des TI». Votre plan d'action accorde une attention particulière aux TI,
on comprend, qui comptent environ pour 30 % de vos acquisitions. Par
contre, qu'en est-il des autres acquisitions, qui représentent quand même
environ un demi-milliard de dollars annuellement?
Le Président (M.
Gaudreault) : Écoutez, on est appelés au vote à l'Assemblée
nationale.
M. Merlini :
Sauvé par la cloche.
Le Président (M.
Gaudreault) : La cloche sonne, sonne, sonne, et votre bloc est
terminé. Et, de toute façon, il restait trois secondes, là. Donc, on va aller
voter puis on va revenir. Voilà, point.
(Suspension de la séance à
17 h 2)
(Reprise à 17 h 29)
Le Président (M.
Gaudreault) : Chers collègues, nous allons reprendre nos
travaux en vous indiquant, grosso modo, le
temps qu'il nous reste. Je ne mettrai pas à chanter, là, Le temps qu'il nous
reste, mais... Je vais attendre à la
fin de la session, là, pour ça. Évidemment, le temps de vote nous a grugé du temps, alors,
malheureusement. Et nous avions fini
le bloc du gouvernement, nous allions passer au bloc de l'opposition officielle, mais je veux juste vous dire ce qu'il vous reste comme temps, là. Il nous reste un
bloc de l'opposition officielle à 10 minutes, un bloc du gouvernement à 10, un bloc de la deuxième opposition
à trois minutes, puis un bloc de l'opposition
officielle à sept. Ça, c'est le
temps qu'il nous reste, qu'on a partagé.
M.
Caire :
...calcul, M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Sciences humaines sans maths, M. le député de
La Prairie. Je sais que vous l'avez fait aussi et...
M.
Caire :
J'ai fait la même affaire, mais je n'arrive pas au même résultat.
• (17 h 30) •
Le
Président (M. Gaudreault) : C'est la répartition qu'on a faite,
considérant... Parce que chacun des groupes avait beaucoup plus de temps
si ce n'avait pas été le temps de vote.
Une voix :
...
Le
Président (M. Gaudreault) : Non, il n'y a pas de NASDAQ là-dessus. Alors donc, je vous
demande... Mais vous connaissez ma
souplesse proverbiale, alors on va y aller avec ça. On retourne donc au bloc de
l'opposition officielle, et
c'est le député de Berthier qui prend la parole?
M. Villeneuve :
C'est ça.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Alors, bonjour à tous et à
toutes. Écoutez, honnêtement, là, moi, c'est le rapport que j'ai devant moi, là, et je pense que... en tout cas, je ne
veux pas parler à la place de mes collègues, là, mais c'est probablement
le rapport le plus sévère, le plus sévère que moi, j'ai vu comme parlementaire
ici. Écoutez, tantôt, le député de Chauveau
a fait l'énumération des lacunes et faiblesses de l'organisme, je ne le referai
pas parce que je pense que ça a déjà
été fait, mais c'est quand même assez... c'est inquiétant. C'est inquiétant
aussi parce qu'on sait que c'est reconnu que des organismes comme le vôtre... c'est un organisme, évidemment, qui
dispose de beaucoup de moyens en termes d'achats, donc de sous, évidemment. C'est un endroit... En fait, pour être clair, c'est un endroit qui est
vulnérable, entre autres, à la
corruption ou à des choses comme ça, malversation. Et ça, ce n'est pas moi qui
le dis, là, ça a déjà été dit. Bon. Mais
vous dire que... Puis je ne vous dis pas que c'est ça, là, ce que je vous dis,
là, c'est que... Et la critique qu'on a devant nous aujourd'hui fait en sorte que l'organisme est vulnérable
aussi, là, devient plus vulnérable parce
que la crédibilité de l'organisme est carrément, là, touchée, je vous
dirais. Regardez, c'est ma lecture. Je ne sais pas si c'est la lecture des
autres parlementaires, mais c'est la mienne, à tout le moins.
Je
vois aussi que, dans le texte que Mme la vérificatrice a lu en début... elle
amène quand même... donc, presque à la fin de son intervention, elle dit : «La stratégie du Centre de
services partagés pour réaliser sa vision et sa mission en matière d'acquisitions n'a pas été établie. [...]l'élaboration des actions nécessaires pour recentrer l'offre de services reste
encore à développer. Le Centre de services
[...] n'est pas parvenu à appliquer...» Donc, il y a là, en tout cas, des pistes à travailler très, très fort de la part de l'organisation.
Moi, ça m'amène à
vous parler de la gouvernance. Là, on a un rapport sévère, très sévère. Il y a
des pistes de solution qui sont amenées. D'ailleurs, la Vérificatrice termine
en disant que ça perdure depuis 10 ans, en tout cas il n'y a
pas d'amélioration notable. Bref, le problème persiste et il se
maintient dans le temps. Ça m'amène à vous parler de la gouvernance. Vous avez un conseil d'administration, et je présume qu'à la lecture de ce rapport dont
ils vont prendre connaissance, j'imagine, incessamment, il va y avoir... Et je
pense que... M. Jean disait tantôt qu'il avait tout un défi devant lui. Il faut le reconnaître, c'est tout un défi.
Déjà là, c'est reconnu de votre part, mais moi, j'aimerais en connaître un
peu plus au niveau du conseil d'administration. Quelle est l'implication, sur le plan de la
gouvernance, quelle est l'implication du conseil d'administration dans l'évolution
du fonctionnement et de la stratégie que vous allez mettre en place pour
corriger ces lacunes-là qui sont fort importantes?
Et
je vais y aller avec une deuxième question, M. le
Président, si vous le permettez. Ça
va permettre de sauver du temps, vu
que le temps nous a été un petit peu retranché. Dans le rapport de la vérificatrice aussi, on dit que la quasi-totalité
des clients que nous avons rencontrés n'utilisent pas les services du Centre de
services partagés lorsqu'ils n'ont pas l'obligation
de le faire. Moi, j'ai été en affaires pendant 20 ans, avec quelque chose de
même, là, moi, mon entreprise est fermée, je ferme les portes, et ça ne
fonctionne plus, c'est très clair.
Alors, moi,
j'aimerais vous entendre sur ces deux aspects-là. D'abord la gouvernance, je
pense que c'est plus central, j'aimerais vous entendre là-dessus, et au niveau
du fait que, s'il n'y avait pas d'obligation, les gens, ils ne transigeraient
pas avec le Centre de services partagés. C'est ça qu'on dit. La quasi-totalité,
ça, ce n'est pas loin du 100 %, là.
Alors, comment vous réagissez par rapport à ça? Et qu'est-ce que vous entendez
faire pour corriger rapidement cette situation-là avec les pistes de
solution qui vous sont offertes par la Vérificatrice générale?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean, en vous rappelant de vous adresser à la
présidence parce que...
M.
Jean (Denys) : M. le Président, je reconnais bien là les questions du
député de Berthier, avec qui j'ai travaillé pendant 112 heures en
commission parlementaire sur les régimes de retraite.
M. Villeneuve :
Est-ce que je peux penser qu'on tente de m'invoquer des intentions?
Le Président (M.
Gaudreault) : Non, non, non.
M. Villeneuve :
Parfait.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mais c'est des belles intentions, c'est ce que je
devine.
M. Villeneuve :
J'ose espérer.
M.
Jean (Denys) : M. le Président, sur la gouvernance, effectivement, il
y a un conseil d'administration au CSPQ. Le conseil d'administration est impliqué dans les dossiers, il est
préoccupé également par la performance de l'organisation. Parce qu'à la
fin du jour tout ce qu'on se dit, c'est une question de performance, hein?
Alors, il est préoccupé par la performance
de l'organisation. Je suis d'autant mieux placé pour vous le dire que j'étais
sur le conseil d'administration avant
d'être nommé P.D.G. Donc, les questions que vous soulevez, c'est des questions
qui ont été posées par les membres du
C.A. aux officiers du Centre des services partagés à plusieurs reprises. Il y a des comités du C.A. qui
ont travaillé, par exemple, sur des stratégies d'affaires pour réaligner
les orientations du centre.
Et
le rapport que nous avons, vous avez raison de dire qu'il est très sévère, ce
rapport-là, mais il date quand
même d'un certain nombre d'années,
disons-le. Mais il y a deux façons de le prendre, le rapport, hein? Ou
on le trouve sévère, puis on
dit : Ça n'a pas d'allure, puis on s'apitoie sur notre sort ou on le
prend, puis on s'appuie là-dessus pour s'améliorer. C'est ça qu'on a décidé de faire avec le rapport du Vérificateur
général. Je pourrais me mettre à contester certaines choses évoquées par
le vérificateur, mais ça serait pour moi du temps perdu. Le vérificateur a
constaté des choses. C'est vrai, on s'y
attaque, on améliore. Le rapport du vérificateur, aussi, constatait qu'il y
avait des bonnes choses au Centre des services partagés. Le jour où vous
aurez l'occasion de le relire, vous noterez les bonnes choses qui ont été
constatées par le Vérificateur général.
Ceci étant dit, la
gouvernance, monsieur... effectivement, le conseil est préoccupé. Je vous le
dis parce que j'y étais. Et puis on a un
conseil, justement, la semaine prochaine, et on va revenir certainement sur la
commission qui a été tenue aujourd'hui. L'autre question portait sur?
M.
Villeneuve : Elle portait sur le fait que la quasi-totalité des
clients qui font affaire avec vous le font parce qu'ils sont obligés de le faire. Sinon, là, la plupart de
ceux que j'ai rencontrés, ils disent : Nous autres, là, si on n'est pas
obligés de faire affaire avec le centre, on
ne fait pas affaire avec le centre, on s'arrange tout seuls. Alors, il y a un
sérieux problème, là.
M.
Jean (Denys) : ...on a un débat, M. le Président, à faire sur la
question du volontariat ou de l'obligatoire. Et je vous rappellerai qu'en 2010, autour de 2010, il y a
une firme qui a fait une évaluation de l'application... C'est Raymond Chabot, je crois, qui ont fait une évaluation de
la performance de la loi, de la mise en oeuvre de la loi des services
partagés et, dans ce rapport-là, ils
disaient que le volontariat a atteint ses limites. On a donc un travail à faire
avec les autorités du gouvernement
pour essayer de repositionner, dans le fond, la question de l'obligatoire
versus le volontariat. Il est clair, M.
le Président, que, si on obligeait les ministères à adhérer à l'offre de
services du Centre de services partagés du Québec, nous aurions plus de volume, nous aurions plus de
matière aussi à donner des économies. Le pendant de cela, cependant,
c'est qu'avec l'obligation doit venir la qualité de service. C'est comme les
deux... Je ne dirai pas le mot, là, mais ça va ensemble, là.
M.
Villeneuve : ...c'est ça, mais vous touchez le point, là, parce
que, dans le fond, là, moi, la façon dont je comprends
la vérificatrice, c'est que les gens ne vont pas vers le centre s'ils ne sont
pas obligés parce qu'ils considèrent que
le service n'est pas de qualité. On l'a vu, là, on... Je ne les énumérerai pas
tous à nouveau, là, rupture de services, appels d'offres qui sont mal vérifiés. Il y a un contrat qui est donné à une
entreprise. Sept mois après, on rappelle le contrat parce qu'il y a eu erreur, on a mal vérifié les choses.
Alors là, il y a vraiment matière... Alors, comment vous expliquez ça,
que les gens... Je vous le dis, il y a une crédibilité qui est atteinte, là, à
mon sens à moi, qui est assez importante, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Je voudrais quand même nuancer les propos du député. Oui,
c'est vrai qu'il y a de ministères qui
disent : Moi, je ne vais pas là, je ne suis pas obligé. Bon. Mais j'ai
raconté tout à l'heure le service cellulaire : aucune obligation, la quasi-totalité des
ministères et organismes dont on est responsables ont adhéré à l'offre. Même,
la ville de Montréal est mon plus gros
client. Parce que j'ai une qualité de service, parce que mes clients ont trouvé
un bénéfice. Alors donc, ce n'est pas
dit que tout le monde refuse de venir au centre. Il y a des services plus
compliqués, plus difficiles à mettre
en place, il y a des résistances plus élevées dans certains domaines, et c'est
ça qu'il faut regarder dans son ensemble.
Et l'autre élément
aussi, c'est que l'obligatoire est séduisant, mais il ne faut pas tomber non
plus dans l'obligation systématique parce
qu'il y a des services qui, manifestement, n'ont pas besoin d'aller en
obligation. Et aussi, comme je le répète, obligatoire, mais accompagné
d'une offre de services de qualité.
M. Villeneuve :
M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui.
M. Villeneuve :
...il y a même des ministères — et ça, c'est le vérificateur qui nous le
confirme — il
y a des ministères qui gardent leurs experts pour s'assurer, pour s'assurer de
pouvoir avoir la qualité dont vous parlez, pour s'assurer qu'il n'y aura pas de problème au niveau des services que vous
offrez. Et ce que nous dit le vérificateur, c'est qu'il pourrait y avoir des économies à ce niveau-là parce
que les ministères qui préservent, qui gardent ces employés-là
pourraient ne pas avoir à les garder nécessairement.
• (17 h 40) •
M. Jean
(Denys) : Il faut savoir que, dans le domaine de l'acquisition, il y a
un certain nombre d'activités d'acquisition
qui sont obligatoires de passer par le CSPQ. Il y a d'autres activités
d'acquisition dont il n'y a pas d'obligation. Dans ce domaine-là, si le ministère dit : Je ne suis pas obligé
d'aller au CSPQ, je vais faire ça chez nous, bien, il va se doter d'experts. C'est ça, la réalité des choses, là.
Alors, les experts qui existent dans les ministères, c'est parce qu'ils ont
décidé de passer à travers leur système
propre. Ils ne sont pas obligés de venir chez nous, ils font le choix de venir
chez nous.
M. Villeneuve : Ce n'est pas ça que j'ai compris, moi. Moi, ce que j'ai
compris, c'est qu'ils gardaient les ministères...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...
M. Villeneuve :
M. le Président, oui.
Le
Président (M. Gaudreault) : Moi, je comprends que le temps est
terminé, malheureusement. Alors, il va vous rester un bloc tout à
l'heure. On passe au bloc du gouvernement — qui sera son dernier
bloc — pour
une dizaine de minutes. M. le député de Chomedey.
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. M. Jean, bonjour.
Bonjour aussi à toute votre équipe. Je pense qu'on a une discussion qui
est très intéressante aujourd'hui. Je la résumerais de la façon suivante. La
visite du VG au Centre de services partagés,
ça a été une lumière rouge. Ça a fait en sorte que beaucoup de gens, que ce
soit à l'interne, à l'externe, ont pris
connaissance et ont réalisé certaines choses qui se faisaient dans différents
domaines au Centre de services partagés, et ça a amené une remise en question, je pense, qui était importante, qui
était due aussi parce que c'était quand même là depuis 2005, et on
devait, effectivement, se repositionner.
Vous disiez que vous
aviez accepté d'emblée toutes les recommandations du Vérificateur général. Oui,
vous avez peut-être accepté d'emblée à un
moment donné, là, parce qu'on retrouve, dans les documents qu'on a
aujourd'hui, vos commentaires. Les deux, trois premiers paragraphes, oui, oui,
vous les acceptez, mais coupable avec explications, vous voulez mentionner que le Vérificateur général aurait pu tenir
davantage compte que vous étiez sur la bonne voie, que vous en teniez compte. Après ça, sans leur
dire que l'échantillonnage n'était peut-être pas assez grand... Ça, vous
ne l'avez pas écrit, mais vous avez fait un
beau petit tableau pour dire que, finalement, c'est 26 dossiers sur une couple
de mille qui avaient été vérifiés. Vous ne lui dites pas que ce n'était
pas un gros échantillonnage, mais vous avez fait un petit pourcentage de
1,2 %. Ça parle.
L'autre paragraphe
après, bien là vous dites au vérificateur que vous auriez aimé que les trois réorganisations
qu'il y a eu au CSPQ, que le vérificateur en tienne compte dans son rapport,
que vous étiez sur la bonne voie.
Après
ça, vous avez lâché prise. Après ça, vous avez dit : Oui, c'est correct,
c'est bon, on les accepte. Je ne vous dis pas ça méchamment, là. Je ne
vous dis pas ça méchamment parce que le but de l'exercice... puis je pense que
le but des députés, des parlementaires de la
Commission de l'administration publique, c'est de faire en sorte que les
citoyens du Québec en aient pour leur argent, qu'on soit le plus efficient
possible, qu'on recherche les meilleures pratiques.
C'est
sûr qu'il y a certains termes qui me fatiguent, qui, disons, me font réagir un
peu plus. Parce qu'aujourd'hui tout le monde est des experts. Je peux
vous en parler de façon personnelle, j'ai une définition qui est probablement
différente de beaucoup d'autres personnes. Que vous ayez des conseillers
aguerris au Centre de services partagés, je suis
d'accord. Plus ils vont être aguerris, plus il y a de gens qui vont faire
affaire avec vous. Plus on va être crédible, plus il y a de gens qui vont faire affaire avec vous.
Si des ministères et organismes pensent qu'ils sont plus aguerris ou ils
ont une meilleure expertise, ils vont rester dans leur coin. Ça va être difficile.
C'est sûr que
ça prend un changement de culture. Je vous écoutais tantôt et j'écoutais le
président du Conseil du trésor parler, là, vous avez sensiblement les
mêmes mots puis les mêmes verbes dans l'effort qui doit être fait, dans
l'efficience qu'on doit rechercher, dans le changement de culture, et je pense
qu'on est sur la bonne voie.
Vous nous avez présenté un plan d'action. La
vérification du Vérificateur général, qui, je le souligne, est très fouillée et
très à point, très appropriée, vous a amenés à mettre plusieurs choses en
application, à réfléchir et à nous proposer
un plan d'action qui est très intéressant. Je le lis, à la lecture même, vous
avez presque... Demain matin, là, ce serait comme... en conclusion, là,
on retournerait le vérificateur chez vous, tout va bien parce que la majorité
de vos objectifs, la majorité de ce qui a
été souligné, puis les mesures 14, 15 que vous avez mises en application, les
échéanciers sont soit passés, c'est soit déjà en application.
Vous avez
quatre échéanciers dans quatre recommandations du VG que vous... Je vais aimer
avoir une explication parce que vous
mettez vos échéanciers en mars 2016. Est-ce que c'est... Avec le budget
d'équilibre budgétaire, il y a des choses
qu'on doit regarder ou il y a des choses qu'on doit constater. Je vais aimer
avoir une explication. Et je pense qu'en conclusion est-ce que le
vérificateur peut retourner chez vous demain matin, dans six mois ou dans un
an, et, s'il avait à refaire une
vérification, les constatations du vérificateur, demain, dans six mois ou dans
un an, là, c'est vous qui allez nous
rassurer pour nous dire où vous êtes avancés dans vos démarches? J'ai besoin
que vous me fassiez un petit portrait, là, d'où on est rendu, pourquoi
2016 et si vous êtes, effectivement, sur la bonne voie, tel qu'on le peut le
lire dans votre plan d'action.
Le Président (M. Gaudreault) :
En vous signalant qu'il reste 3 min 15 s, M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Alors, M. le Président, je dirais au député
qu'effectivement, si le vérificateur venait revisiter nos services
aujourd'hui, il verrait un changement par rapport à ce qu'il a constaté quand
il est venu la dernière fois. Ça ne serait
pas totalement satisfaisant. Je suis sûr que le vérificateur ferait un rapport
en disant : Bien, il y a encore ça qui n'est pas correct, il y a encore ça qui n'est pas correct, puis que ça
n'est pas assez avancé. On va être honnêtes avec vous, là, c'est un travail assez important à mettre en
place, mais je peux vous dire... Puis je l'ai constaté personnellement
parce que j'ai débarqué, moi, j'ai été voir qu'est-ce qui se faisait, il y a de
l'amélioration en processus, et ce n'est plus la même image que le rapport.
Ceci étant
dit, prenez ma parole, là, mais une chose est sûre, c'est que ce rapport-là va
nous mener à un certain nombre de
résultats, puis on a la volonté de le faire. Bon, qu'on demande au vérificateur
de revoir son ton, d'être plus... prendre en considération, c'est de
bonne guerre. Mais l'institution du vérificateur finit par dire : Bien,
c'est ça, puis nous autres, après ça, on vit
avec ça. Puis ce n'est pas la première fois que je vois un ministère, un
organisme essayer de soudoyer le
Vérificateur général pour qu'il change sa recommandation, qu'il soit moins...
Bon, ce n'est pas la première fois, c'est
de bonne guerre. Mais, ceci étant dit, une fois que le rapport est rendu public
et déposé ici, il nous appartient comme il appartient au vérificateur,
il faut le mettre en oeuvre.
Pour ce qui
est des échéanciers de 2016, il y a deux échéanciers 2016. Il y a ceux qui
exigent des modifications à des
systèmes informatiques. Ça, ça nous apparaît plus compliqué à mettre en place
puis à peaufiner. Il faut prendre le temps de faire ça correctement. Il y a deux systèmes, là, très importants qui
sont affectés par les changements, il faut faire le travail correctement. Et l'autre, c'est la
question de la vision, la vision en matière d'acquisition, que j'ai expliquée
dans mon introduction. C'est que oui, vision
en matière d'acquisition, mais pas déconnectée d'une vision générale du Centre
des services partagés du Québec. Donc, on
veut se donner le temps d'intégrer ça. D'autant qu'on a une planification
stratégique à développer en même temps, donc on veut se donner du temps pour
faire le travail comme il faut.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chomedey.
• (17 h 50) •
M.
Ouellette :
Merci, M. le Président. Je pense qu'il va rester deux blocs à mes collègues,
puis probablement que mon collègue de La Peltrie, qui passait un
commentaire sur son trois minutes... Parce que c'est sûr qu'il voulait aller
dans les consultants externes, mais, en trois minutes, il n'aura pas le temps
de faire le tour de la question.
Je reçois avec beaucoup d'intérêt vos remarques.
C'est sûr que la définition du mot «soudoyer» n'est pas la même que... Moi, le peux la... Ma définition est
probablement différente de la vôtre. C'est que probablement que c'est une négociation par rapport au terme. Mais ce qui
est important... Et je pense que ce qui est important au niveau du
Centre des services partagés, c'est que vous
alliez dans la vision gouvernementale de vers où on s'en va au niveau de
l'efficience, et probablement qu'en partant du moment où vous allez remplir
cette mission-là vous aurez, effectivement, l'appui de la population.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. C'est ce qui met fin au bloc du gouvernement. Pour, maintenant, la
deuxième opposition, 3 min 12 s, M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Je peux-tu
essayer de vous soudoyer, M. le Président?
Des voix : Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, je ne suis pas achetable.
M.
Caire : J'aurai
essayé.
Une voix : ...
M.
Caire : J'aurais, effectivement, plein de questions.
Malheureusement, le temps faisant son oeuvre, on va se limiter. Tout
à l'heure, on a discuté de concurrence, puis vous avez dit : Nous, notre
rôle, c'est de s'assurer qu'on est dans une situation où la concurrence, là, joue pleinement son rôle. Puis vous
m'avez un peu mis au défi de trouver un exemple, alors vous comprendrez
que je relève le défi.
La RAMQ,
récemment, j'en ai fait état publiquement, est allée en appel d'offres pour un
produit de réseautique — on va se limiter à cette
généralité-là — qui est
la propriété d'un fournisseur exclusif, donc, à 100 %. Elle stipule dans
son appel d'offres que, si d'autres
fournisseurs soumissionnent, il y aura, si on fait les ajouts, les différents
ajouts, à peu près, là, des frais de
transition de 300 000 $. C'est une approximation, là, mais c'est
assez réaliste. Évidemment, il y a trois soumissionnaires différents, mais qui sont tous des revendeurs de
ce fournisseur-là. Donc, moi, j'ai essayé de le voir, là, sur votre
tableau de bord, est-ce que je lis un appel d'offres avec trois
soumissionnaires ou je lis un appel d'offres où on est en présence d'exigences
restrictives? J'ai juste trois minutes, là, ça...
Le Président (M. Gaudreault) :
...il reste 1 min 40 s.
M.
Caire : En plus.
M. Jean
(Denys) : Je pense, d'abord, M. le Président, c'est la RAMQ qui a fait
l'appel d'offres, ce n'est pas le CSPQ. Vous l'avez précisé, M. le
député, M. le Président...
M.
Caire : Je le
faisais à titre d'exemple.
M. Jean
(Denys) : ...mais le sujet
qui est évoqué par le député est très important. C'est la question des coûts de transition du passage d'une technologie à une autre, et là ça soulève la question suivante. Puis je ne sais pas si j'ai
assez de temps, je vais aller rapidement.
J'ai un système informatique, mettons, un système de transmission de données.
Alentour de ce système-là, j'ai
d'autres systèmes pour emmagasiner, entreposer, classer, traiter, lire — en tout cas, je pense que vous êtes familier, vous avez été dans le domaine — et tous ces systèmes-là, là, que je viens de
nommer sont tous compatibles avec mon
système central. Je décide de mettre à niveau mon système central. O.K.? Alors
là, le défi qu'il y a, c'est que, si je
change la configuration, ou la structure, ou l'infrastructure centrale, toute
la compatibilité des systèmes périphériques est remise en cause...
M.
Caire : Elle doit
être assurée.
M. Jean
(Denys) : ...doit être assurée, et là il y a un coût, il y a un coût à
ça. Et là le débat qu'on a à faire, pour favoriser la concurrence, est-ce que l'organisation prend sur elle de
payer ce coût de transition? Puis, d'ailleurs, c'est le système actuel, où, quand tu vas en appel d'offres
public, tu dis au fournisseur : Si tu veux changer mon système de
base, passer à un autre type de système, bien, sache qu'il y a tant de coûts de
transition pour y parvenir.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci...
M. Jean (Denys) : Et là on a un
débat à faire entre nous là-dessus, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Non. C'est terminé. Je suis désolé, c'est mon rôle d'être gardien du temps,
ingrat. Dernier bloc avec l'opposition officielle pour sept minutes... même
pas, un petit peu moins que sept minutes. M. le député de Bonaventure.
M. Roy : Merci,
M. le Président. Écoutez,
j'aimerais poursuivre sur, bon, la question du député de la deuxième opposition. Vous dites qu'il faut — puis
je comprends bien — changer
de plateforme, ou d'architecture, ou, bon, il faut sécuriser les données en périphérie, mais ce qu'on
comprend dans la dynamique, c'est qu'on — et
là je ne sais pas si je vais errer, M. le Président, vous me ramènerez à l'ordre — fait appel beaucoup à des ressources externes, ce qui... Et là, écoutez, peut-être
que je suis dans le champ un peu, là, mais je vais essayer de me ramener, on
fait appel à des ressources externes qui coûtent extrêmement cher. Est-ce que ce ne serait pas de la responsabilité du Centre de services partagés que d'avoir des ressources
internes pour faire la job, ce qui coûterait moins cher théoriquement?
Le
Président (M. Gaudreault) : M. Jean.
M.
Jean (Denys) : Bien, d'abord,
je peux vous rassurer, M. le député, en acquisition, le sujet qui nous
intéresse, c'est seulement
des ressources internes. Maintenant, là, je
pense qu'on est sur deux sujets, là.
Je suis un organisme, je veux mettre
à niveau un système informatique, je vais en appel d'offres public. Je sais
que, si quelqu'un me propose un autre type d'infrastructure, il y a des coûts de mise à niveau pour rendre les choses
compatibles avec le système changé. Il
y a donc un coût de transition, puis
je l'indique dans ma soumission. Alors, c'est ça, là. C'est ça, le débat qu'on a
eu, qu'on a discuté avec le député de La Peltrie tout à l'heure.
Là,
question que vous soulevez, c'est l'importance des
ressources externes à l'intérieur des organisations, c'est la dépendance de l'État en matière
de ressources externes dans le domaine des technologies de l'information. Bon, là-dessus,
je pense que la plupart des gens s'entendent pour dire
qu'il faut revoir cette situation-là parce
que, bon, ça remet en question la maîtrise, à quelque part... le contrôle ou la
maîtrise de l'État sur sa gestion informatique. Et je
n'invente rien, le ministre
l'a dit publiquement, il y a un enjeu important dans le domaine de l'informatique au niveau des ressources externes. Et, comme le CSPQ est le plus grand donneur d'ouvrage, bien,
cet enjeu-là, il nous rattrape, puis il faut y travailler.
Maintenant, il y a
deux façons. Il y a un certain nombre d'éléments, si vous me permettez, M. le
Président, à considérer dans ce dossier-là.
C'est sûr qu'il y a une question d'économie parce que les ressources internes coûtent
moins cher que les ressources externes, on
parle d'une trentaine de pour cent, facile. Bon. Deuxièmement, il y a toute la
stratégie de remplacement parce qu'il est
clair qu'une organisation comme un ministère ou comme le CSPQ peut se donner
une stratégie, dans le sens où... Puis je
pense qu'il y a des députés autour de la table qui vont être d'accord avec moi,
pour maîtriser ton domaine informatique, tu
dois contrôler de manière interne tes ressources stratégiques et tactiques et
tu peux donner à l'externe les opérationnelles.
L'enjeu
qu'on a comme société, comme gouvernement, c'est que normalement, dans ces
domaines stratégiques et tactiques
là, c'est des ressources assez rares et aussi à des coûts plus élevés qu'on est
capable de se payer. Donc, il faut se donner des stratégies de
remplacement de ces ressources-là. Et c'est à ça qu'on travaille à la demande
du ministre, là, essayer de voir comment on
peut refaire ce modèle-là pour reprendre la maîtrise, dans le fond... On ne l'a
pas perdue, là, mais pour garder la maîtrise de notre domaine de TI au
gouvernement du Québec, et moi, c'est au CSPQ, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Roy :
Bien, écoutez, on n'a pas perdu l'expertise, mais on s'est mis dans une posture,
je dirais, où on est tributaire et de dépendance des ressources externes, ce
qui, dans l'économie du savoir, pour un État, est extrêmement fragilisant. Ceci
étant dit, j'aimerais revenir... Je ne sais pas combien qu'il nous reste...
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste 2 min 30 s.
M.
Roy : Deux minutes. Tout à l'heure, vous avez dit qu'il y avait
des résistances dans certains ministères par rapport à l'offre de services du CSPQ. Sans être nominatif, est-ce que
c'est... Oui, on peut l'être aussi. Pourriez-vous nous dire dans quels secteurs on voit plus de
résistance puis quelles en sont, je dirais, les causes ou sur quel raisonnement
ils peuvent baser leurs réticences?
M.
Jean (Denys) : M. le Président, il n'y a pas de secteur bien
particulier, mais je pense que c'est naturel dans un appareil public, dans un ministère ou un
organisme, que les dirigeants puis les gestionnaires veuillent avoir le
contrôle de l'ensemble de leurs activités et
des processus au complet. Et cette résistance-là, pour avoir discuté avec des
gens du fédéral, elle est là aussi,
c'est-à-dire que c'est le propre des appareils publics de garder pour eux tous
leurs domaines d'expertise. Et l'enjeu
qu'on a, nous, c'est d'essayer pas rien que de les convaincre, mais de réussir
à leur démontrer que, s'ils se concentrent sur leur mission puis que
nous, on s'occupe des services de soutien administratif, ils vont être gagnants. Et c'est ça, le défi du CSPQ dans les prochaines années. On a
réussi, dans certains services, à le faire, on a réussi. Puis on a réussi
pour... les conditions de succès
étaient réunies. Alors, il faut réunir les conditions de succès dans les autres
services pour y parvenir.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Roy :
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Gaudreault) : Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M.
Therrien :
Bien, combien qu'il reste de temps?
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste une minute.
• (18 heures) •
M.
Therrien :
Bien, écoutez, très, très rapidement. Bonjour à tous. Écoutez, on a construit
votre organisme dans le but d'avoir des
économies d'échelle puis une spécialisation qui amène de l'expertise. On vous
donne beaucoup de pouvoir. C'est un
peu ça, vous avez un pouvoir d'achat assez grand, merci. On parle actuellement, là, d'un problème... En tout cas, le Vérificateur général a mentionné dans son rapport, là, qu'il y avait
certaines difficultés, là, dans la gestion. Comment faire en sorte que vous soyez davantage imputables par rapport à l'Assemblée nationale, par
exemple, ou par rapport au gouvernement?
Comment on pourrait faire pour que le conseil d'administration soit davantage
imputable?
Le
Président (M. Gaudreault) : 30 secondes, M. Jean.
M.
Jean (Denys) : Bien, je pense que, moi, mon point de vue personnel,
là, c'est que tout est installé pour qu'on soit imputables. Ma présence ici aujourd'hui, c'est de l'imputabilité.
Le rapport annuel de gestion qu'on rend public à toutes les années, c'est de l'imputabilité. La planification stratégique
qu'on développe, c'est de l'imputabilité. Le ministre est toujours, je
pense, le responsable de répondre en Chambre des actions du CSPQ, M. le
Président...
M.
Therrien :
...
M.
Jean (Denys) : Oui, mais, tu sais, je veux dire, est-ce qu'il y a
d'autres choses qui pourraient nous rendre plus imputables? Il faudrait
que j'y réfléchisse, M. le député.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci.
M. Jean
(Denys) : Puis, si vous avez des suggestions, je les prendrai.
Remarques finales
Le Président (M.
Gaudreault) : Juste avant de terminer, j'ai une demande pour
des remarques finales brèves de Mme la
Vérificatrice générale et je permettrai également à M. Jean de faire quelques
remarques finales. Alors, je commencerai avec Mme Leclerc.
Mme Guylaine Leclerc,
Vérificatrice générale
Mme Leclerc
(Guylaine) : Je serai très, très brève. Premièrement, merci, vous avez
présenté plusieurs pistes d'amélioration. Plusieurs des éléments que vous avez
mis en place vont s'avérer fort utiles, des plans, tableaux de bord. Et vous avez parlé beaucoup de formation,
puisqu'effectivement il semble que le défi était lié au personnel.
Beaucoup de départs. La moitié du personnel
affecté aux acquisitions avait moins que deux ans d'expérience. Bon, alors
différents défis. D'autre part, ce que je peux vous conseiller, c'est de
s'assurer que les outils que vous avez mis en place sont extrêmement... sont efficaces. Alors, c'est bien
de mettre ces outils en place là, autant la formation que les tableaux
de bord, mais il faut s'assurer qu'ils sont efficaces.
Et
je terminerais en disant que vous avez souhaité avoir l'intérêt des députés
pour votre organisme, mais vous pouvez être certains que vous aurez
l'intérêt du Vérificateur général pour votre organisme.
Le Président (M.
Gaudreault) : C'est terminé?
Mme Leclerc
(Guylaine) : Terminé.
Le Président (M.
Gaudreault) : Bon, parfait. Merci, Mme Leclerc. M. Jean,
quelques minutes pour...
M. Denys Jean, président-directeur
général du CSPQ
M.
Jean (Denys) : M. le Président, je suis comblé. Non, très
sérieusement, très sérieusement, je pense que cet exercice-là est très
intéressant, et puis ça nous a permis d'expliquer un peu comment on
fonctionnait, le Centre des services partagés. Ça nous a aussi permis de vous
indiquer nos intentions de nous améliorer. Puis, quand on parle de reddition de
comptes, quand vous voudrez, on revient vous voir, ça nous fera plaisir.
Le
Président (M. Gaudreault) : Je pense, ça va arriver, M. Jean.
Écoutez, c'est à mon tour de vous remercier, les gens qui vous
accompagnent également, tous les gens du CSPQ. Merci beaucoup de votre
présence, Mme Noreau également. M. Jean, évidemment, je vous souhaite un bon
mandat dans le mandat que vous venez de débuter comme président-directeur général du CSPQ. Mme la Vérificatrice générale,
alors une très bonne première plongée avec la CAP. Merci beaucoup de votre présence. M. Samson,
encore une fois — et je
pense que, tous les gens ici qui m'accompagnent au sein de la Commission
de l'administration publique, je pense que c'est la première fois qu'on peut le
faire de façon officielle, publique, à micro ouvert, comme on dit dans notre
jargon — un
gros merci et félicitations pour le travail.
(Applaudissements)
Le
Président (M. Gaudreault) : Interprétez cela comme une motion
unanime des membres de la Commission de l'administration publique en
reconnaissance à votre travail comme Vérificateur général par intérim, les gens
qui vous accompagnent également.
Alors, je suspends
quelques minutes, le temps de vous laisser quitter, et nous, on revient en
séance de travail à huis clos. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 4)