(Quatorze heures trente-cinq
minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Je vous demande à tous et à toutes, s'il vous plaît, de fermer la
sonnerie de votre téléphone cellulaire.
Le mandat qui nous réunit aujourd'hui, c'est le suivant. On est réunis pour procéder à
l'audition qui porte sur le rapport 2012-2014 sur l'application de la
Loi sur l'administration publique.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Villeneuve (Berthier) est remplacé par M. Therrien (Sanguinet) et
M. Claude Surprenant (Groulx), par M. Éric Caire (La Peltrie).
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup. Comme prévu à l'ordre du jour, on va débuter
nos travaux par l'exposé du
secrétaire du Conseil du trésor pour un bloc d'une dizaine de minutes, à peu près.
On va essayer de s'ajuster d'une
dizaine de minutes, puis je vous ferai signe si vous vous emportez dans votre enthousiasme légendaire. Et, ensuite, on va consacrer le reste de nos travaux à nos
échanges avec vous, les membres de la commission avec le Secrétariat du Conseil du trésor. Et nous allons, évidemment,
partager le temps de ces échanges entre les groupes parlementaires qui forment le gouvernement, l'opposition officielle
et la deuxième opposition. On a calculé le temps pour que ça soit réparti de
façon équitable. Et je vous demande, chers collègues, de me faire signe quand
vous voulez prendre la parole. Je sais qu'on est dans une drôle de
configuration de salle, mais avancez un peu la main, et puis je saurai vous reconnaître.
Alors, M. le
secrétaire du Conseil du trésor, je vous invite à faire votre présentation,
présenter les gens qui vous accompagnent pour une durée d'une dizaine de
minutes, s'il vous plaît.
Exposé du secrétaire du Conseil du trésor, M. Yves Ouellet
M. Ouellet (Yves) : D'accord.
M. le Président, MM. les vice-présidents, Mmes et MM. les membres de la Commission de l'administration publique, il me
fait plaisir d'être ici aujourd'hui pour échanger avec vous sur les rapports
du président concernant l'application de la
Loi sur l'administration publique. Permettez-moi, d'abord, de vous présenter
les collaborateurs qui m'accompagnent. À mes
côtés, M. Marc Samson, qui est directeur général des politiques de marchés
publics et d'administration publique, ainsi
que M. Carl Lessard, qui est directeur général des politiques et des opérations
budgétaires. Il y a Mme Julie Blackburn,
secrétaire associée aux marchés publics, Mme Marie-Pier Langelier, directrice
du bureau du secrétaire, Mme Isabelle
Desbiens, directrice de la mise en oeuvre de la Loi sur l'administration
publique, et finalement M. Érick-Noël Bouchard, directeur du soutien en
évaluation, en audit et en gestion des risques.
Je souhaite,
d'entrée de jeu, remercier le secrétariat de la commission pour sa
collaboration dans la préparation de
l'audition d'aujourd'hui. Nous avons pu prendre connaissance avec grand intérêt
de la documentation préparée par le service de recherche pour le
bénéfice des membres de la commission.
La loi confère
un rôle d'importance aux parlementaires. Ils contribuent à l'amélioration de la
gestion des organisations publiques par l'imputabilité de
l'Administration devant l'Assemblée nationale. La contribution de la commission depuis l'adoption de la loi est de
grande qualité. Soyez assurés de l'intérêt du Secrétariat du Conseil du trésor
à poursuivre le travail en collaboration avec la commission.
L'exercice
d'aujourd'hui est important, il nous permet de prendre un temps d'arrêt afin
d'évaluer le travail accompli par les
organisations publiques dans l'application de la loi et, plus précisément, dans
la gestion axée sur les résultats. Le Secrétariat
du Conseil du trésor joue un rôle central au plan de la gestion axée sur les
résultats. Il détermine les orientations,
conseille le gouvernement et assiste les ministères et organismes en cette
matière. Les organismes publics sont, quant à eux, imputables de
l'application de la loi dans le cadre de leurs mandats respectifs.
Notre dernier
grand rendez-vous avec les parlementaires sur l'application de la loi remonte
au 25 novembre 2011. À
cette occasion, des parlementaires, des acteurs clés de l'administration
publique ainsi que des spécialistes et des chercheurs s'étaient réunis pour tracer le bilan des 10 ans
de la loi. Ce rendez-vous s'est soldé par d'importants constats. D'abord,
il a été reconnu que la Loi sur
l'administration publique a permis d'améliorer grandement la transparence des
organisations publiques et la qualité
des services aux citoyens. Également, les participants ont convenu que la loi
encadrait correctement les pratiques de gestion et que les efforts
devraient être tournés vers sa mise en oeuvre.
• (14 h 40) •
Beaucoup de
travail a été accompli depuis ce rendez-vous de 2011. Les résultats sont
intéressants, il nous reste cependant
beaucoup de travail à faire. Permettez-moi de revenir sur certaines initiatives
menées par le secrétariat depuis 2011. Il y a d'abord un nouvel indice
pour mesurer le niveau d'intégration et l'application de la gestion axée sur
les résultats qui a été mis en place en
2011. Il permet de mesurer le progrès
réalisé ainsi que les aspects qui doivent faire l'objet d'efforts
additionnels tant au plan gouvernemental que pour chacun des ministères et
organismes. Concrètement, cet indice est
composé de 10 indicateurs. Il mesure certains aspects du cycle de gestion axée
sur les résultats qui concernent les activités réalisées par les
organisations relativement à la déclaration de services aux citoyens, la
mobilisation du personnel,
la planification stratégique, l'évaluation de la performance des employés,
l'étalonnage auprès d'organisations similaires, l'audit interne, la
gestion de risques et, finalement, l'évaluation de programmes.
L'indice
d'application de la loi a de nombreux avantages. Il permet une mesure annuelle
de l'évolution des pratiques en
matière de gestion axée sur les résultats dans l'Administration
gouvernementale. Il facilite l'appréciation des progrès réalisés par les ministères et organismes. Il
facilite l'identification des aspects qui doivent faire l'objet d'efforts
additionnels de leur part. Il
constitue un levier de sensibilisation efficace, puisqu'un bulletin
personnalisé est transmis à chaque organisation.
Enfin, il permet aux ministères et aux organisations de connaître clairement
les attentes du Secrétariat du Conseil du trésor.
Cette
stratégie d'intervention remporte un bon succès sur le terrain et permet
d'orienter les ministères et organismes vers de bonnes pratiques. Chaque année, le rapport du président du
Conseil du trésor rend compte des résultats de l'indice et permet aux
parlementaires et aux citoyens d'apprécier l'évolution de l'Administration
gouvernementale.
Depuis les
trois dernières années, on constate une progression dans l'application de la
gestion axée sur les résultats de
plus de 12 points au plan gouvernemental, passant de 61 % en 2011-2012 à
73 % en 2013-2014. Parmi les progressions marquées, on constate, par exemple, la réalisation de plus d'activités
d'étalonnage et de gestion de risques par les ministères et organismes, une hausse de près de 35 %
pour l'étalonnage et de plus de 20 % pour la gestion de risques, une
hausse dans la réalisation
d'activités d'évaluation de programmes, soit plus de 20 % de progression.
Ce ne sont là que quelques résultats.
Le secrétariat doit poursuivre le travail d'accompagnement auprès des
ministères et organismes afin de rehausser le niveau d'application de la
loi et l'adoption de bonnes pratiques.
Depuis 2011,
différents outils ont aussi été élaborés par le secrétariat pour appuyer les
dirigeants, les gestionnaires et
autres acteurs de l'Administration gouvernementale. D'abord, un guide sur la
gestion axée sur les résultats a été conçu en collaboration avec des
professeurs émérites de l'École nationale d'administration publique et des
représentants de plusieurs ministères et
organismes. Il s'agit d'un document de référence qui couvre tous les aspects du
cadre de gestion. Il fait état des obligations, mais aussi des bonnes
pratiques de gestion. Les lignes directrices pour la réalisation des planifications stratégiques ont également été
reformulées. Ce document a été réalisé en collaboration avec les ministères
du Conseil exécutif et des Finances. Il
présente de façon claire et simple les points essentiels à retenir pour les
ministères et organismes.
Le
Secrétariat du Conseil du trésor avait pris l'engagement auprès de la présente
commission d'être plus actif auprès des
ministères et organismes. Dans cette optique, nous avons développé un nouveau
site Internet dédié exclusivement au
cadre de gestion de l'Administration gouvernementale. Ce site nous permet de
communiquer nos outils et messages à l'ensemble
des ministères et organismes. Il se veut évolutif et pourra être développé en
fonction des besoins des ministères et organismes. Il s'agit également
d'un important moyen de promouvoir notre expertise et notre offre de services.
La Loi sur
l'administration publique affirme la priorité accordée à la qualité des
services aux citoyens. Les principes de
transparence et d'imputabilité ainsi que la mise en place d'un cadre de gestion
axée sur les résultats constituent des moyens pour y contribuer. En lien
avec ces grands principes de transparence et d'imputabilité, d'autres
initiatives importantes ont été mises en
place par le Secrétariat du Conseil du trésor. Elles s'ajoutent à celles déjà
déployées dans le cadre de la gestion axée sur les résultats et
permettent de bonifier l'information pour les parlementaires.
Au plan de la
transparence, d'importants efforts sont mis de l'avant pour améliorer la
qualité de l'information budgétaire
et de reddition de comptes. Par exemple, la production de documents de
reddition de comptes distincts sur les fonds
spéciaux et les organismes autres que budgétaires et la publication de la liste
des projets majeurs publics de plus
de 50 millions pour ne nommer que ceux-là.
Malgré ses
avancées, la gestion axée sur les résultats comporte son lot de défis, et il
reste beaucoup de travail à faire. En observant l'évolution
de l'indice d'application de la gestion axée sur les résultats, il apparaît que
les organisations gouvernementales sont sur
la bonne voie. L'analyse des données recueillies en 2011 jusqu'à
ce jour permettra d'identifier les opportunités afin de cibler nos
interventions pour les prochaines années. Je vous remercie de votre attention.
Discussion générale
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le secrétaire du Conseil du trésor. Nous allons maintenant
passer à l'étape des échanges avec les parlementaires par un bloc de
questions-réponses. Ça sera des blocs de
questions-réponses de 10 minutes. On va commencer par le gouvernement, puis en
alternant avec les groupes
parlementaires des oppositions. On a
à peu près 2 h 45 min, là, de travaux devant nous. Le
gouvernement va disposer d'environ 1 h 23 min, l'opposition officielle, d'environ
50 minutes, et le deuxième groupe d'opposition, environ 33 minutes.
Donc, nous allons commencer tout de suite avec le député d'Orford.
M.
Reid : Merci,
M. le Président. Alors, j'ai écouté
attentivement votre allocution. Il est clair qu'il y a des choses intéressantes qui sont sorties de cette réunion,
dont vous avez parlé dès le début de votre allocution, du 25 novembre
2011. Il est clair aussi qu'il y a
un absent qui est dans les rapports sur cette réunion dont on parle souvent et
qui nous préoccupe beaucoup, nous, ici, à l'Assemblée, et j'y reviendrai dans quelques instants, c'est la question
de la reddition de comptes.
Et par
ailleurs, pour tout le reste, là, c'est clair qu'on voit, nous, à la Commission
de l'administration publique année
après année, on voit quand même l'évolution de ces améliorations. Et vous
parliez tantôt de certains indices où on parle de la planification
stratégique, les déclarations de services aux citoyens, l'étalonnage auprès
d'organisations similaires, la gestion de
risques, on voit que ce n'est pas partout, ce n'est pas encore rentré dans les
moeurs de tout le monde, mais on voit
de plus en plus apparaître ça dans les rapports qu'on a ou dans les rencontres
que nous avons avec les différents ministères à la suite, par exemple,
des interventions du Vérificateur général.
Par contre, et on aura des
questions... J'annonce un peu les questions qu'on aura, là, on aura des questions
certainement... Quand vous parlez dans votre allocution : «Parmi les
progressions marquées, on constate...», et vous donnez certains exemples, et je regarde, par exemple, une hausse de près
de 35 % de l'étalonnage et 20 % pour la gestion de risques, ça
serait intéressant d'en savoir un petit peu plus parce que, dans les
informations que nous avons sur les pondérations
qui donnent l'indice, effectivement, là... enfin, indice d'intégration... Je ne
me souviens pas du nom exact, là.
Une voix : ...la gestion axée
sur les résultats.
M.
Reid :
...gestion axée sur les résultats, on voit que, par exemple, si ma mémoire est
bonne, en ce qui concerne l'étalonnage,
bien, si on en fait un peu ou moyennement beaucoup, c'est la même chose, on
compte pour un, et donc le pourcentage d'ici indique 35 %,
n'indique pas nécessairement... Je comprends que, quand on fait un discours, il
faut raccourcir un peu, mais ça n'indique
pas nécessairement au sens strict, là, que c'est des progressions marquées dans
la quantité d'étalonnage qu'on fait
dans l'ensemble du gouvernement, mais c'est plutôt, si je comprends bien, que
le nombre de ministères et organismes
qui en ont au moins fait, il a progressé beaucoup. C'est le sens s'il faut
comprendre... parce que la quantité n'est
peut-être pas exactement la même chose, et donc on aura certainement quelques
questions là-dessus, sur des éclaircissements.
Moi, ce que
je voudrais, peut-être revenir sur ma question, sur ce que je disais tantôt, de
l'absent de cette journée-là, c'est
que, pour ceux qui y étaient, la première partie a été assez... tout était
intéressant, mais la première partie, les élus étaient dans des comités, des salles de réunion avec des fonctionnaires,
des hauts fonctionnaires, et il y avait des professeurs qui prenaient des notes. Et finalement, moi, à ma
mémoire et plusieurs des collègues de la réunion, c'était qu'à peu près la
moitié de la période de discussion, c'étaient des fonctionnaires qui disaient
qu'il y avait une quantité incroyable de demandes, entre autres du Conseil du
trésor ou d'organismes centraux, sur la reddition de comptes, et c'était un peu
surprenant parce qu'un des objectifs de la
loi, c'est une redéfinition des rôles des organismes centraux pour laisser plus
de latitude aux ministères et organismes. Et
la critique était un peu autour de : On nous en demande tellement,
d'indicateurs, de mesures de toute
nature, et, finalement, on ne semble pas comprendre que la principale mesure...
ou les principales mesures, c'est le résultat qu'on devrait mesurer, pas
nécessairement la façon dont on s'y rend.
• (14 h 50) •
Et on dirait
que le Conseil du trésor, entre autres — c'est
les critiques qu'il y avait — veut
savoir de quelle façon on s'y rend
pour voir si on s'y rend de la même façon que lui. Or, ça, en gestion — c'est
un vieux professeur de gestion qui
parle, là — la
délégation, c'est exactement ce que ça veut dire, c'est : On va mesurer où
on est rendu, pas nécessairement de
la façon dont on va y arriver. Et cette critique-là, elle n'est, malheureusement,
pas sortie dans les rapports qu'il y a eu à l'heure du midi pour ceux qui étaient là de la part des professeurs, ce
qui a créé un froid dans l'après-midi. Dans la plénière, il n'y a aucun
sous-ministre qui a parlé pour répéter ces histoires-là.
Néanmoins, c'est quelque chose qui était un
problème réel. Ce qu'on en voit aujourd'hui quand on parle au Vérificateur général et à différentes personnes, c'est le fait qu'on semble avoir — et
le Conseil du trésor est un générateur important de ça — une
surdemande d'indicateurs, d'indices, etc., de reddition de comptes pour savoir
comment on fait les choses, et non pas seulement comment les choses
arrivent à l'autre bout au résultat.
Alors, pour
la commission, c'est une préoccupation que nous avons depuis un certain temps, c'est quelque chose qui va certainement revenir sous différents aspects, mais j'aimerais ça, d'entrée de jeu...
Puis j'espère qu'il vous reste un peu
de temps parce que j'ai parlé longtemps, là, mais j'aimerais ça, d'entrée de
jeu, que vous nous parliez un peu de ça. On va parler de tout le reste aussi, qui est très intéressant, là, il
n'y a pas de doute, mais que vous parliez de cet élément-là qui semble aussi de plus en plus faire, disons,
consensus, que la reddition de comptes est quelque chose qui est très, très
lourd, pas seulement dans les ministères d'ailleurs, aussi dans les
municipalités, un peu partout.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, allez-y.
M. Ouellet
(Yves) : Effectivement, c'est un point qui avait été discuté lors
de la rencontre qui faisait le bilan des 10 années de l'application de la loi. Au secrétariat, c'est une grande
préoccupation. C'est clair qu'on demande de l'information aux ministères. C'est clair que c'est un fardeau qui est
important au niveau de l'organisation des ministères et des organismes, mais, en même temps, c'est de
l'information de gestion qu'on va chercher comme ça. C'est sûr qu'on essaie, dans la mesure du possible, de mettre
l'emphase sur les résultats plus que sur les moyens. Mais un des paramètres
importants dans le cadre de la fonction
publique, c'est qu'on a également des attentes au niveau des moyens, la façon
de faire les choses, de la façon dont
les gens vont utiliser leurs ressources, pas seulement les résultats qui vont
être atteints. Mais on est bien
conscients, on le sait que c'est... à chaque fois que... Puis je le sais, j'en
parle souvent avec mes équipes, on essaie de voir est-ce que ce qui est encore
demandé est encore nécessaire, est-ce qu'on peut le faire autrement. Puis je
vous dirais, c'est important pour nous, mais
on a déjà pas mal d'information. Mais aussi on essaie de répondre... Puis c'est
là peut-être qu'il pourrait être
intéressant d'avoir la discussion avec les parlementaires aujourd'hui, c'est
que c'est vrai que le Trésor est un grand générateur d'information de
gestion, mais les parlementaires aussi.
Puis,
lorsqu'on regarde, il y a beaucoup d'éléments qui sont demandés pour être
ajoutés dans les rapports annuels, puis je pense que c'est très
pertinent. On demande plus d'informations par rapport à certaines activités,
puis c'est très pertinent aussi. Ça fait que
ça fait vraiment partie de l'ensemble des enjeux auxquels on est confrontés,
comment qu'on peut avoir
l'information pertinente pour apprécier la performance des ministères puis des
organisations, mais avoir la bonne information
puis que ce travail-là qui est demandé aux ministères et aux organisations soit
correct. On essaie toujours d'aller
chercher cet équilibre-là, mais il y en a, des choses qui sont prévues de
manière législative, donc ça doit être fourni, ça doit être fait. Il y en a d'autres,
effectivement c'est plus des directives qui sont prévues au Conseil du trésor.
Il y en a qui sont le résultat de
travaux qui ont été faits avec le Vérificateur général, qui ont amené la mise
en place de processus qui demandent
de l'information. Donc, ce n'est pas un enjeu qui est simple. Vous avez raison,
ça avait été un des sujets importants
lors de la réunion. Et la conclusion, ce n'était pas, je vous dirais, définitif
ou d'une clarté totale, là, par rapport à ce qui était souhaité et
recherché. Mais je peux vous assurer que, pour le secrétariat, c'est une
préoccupation qui est constante vis-à-vis les ministères et organismes.
Le Président (M. Gaudreault) :
...monsieur...
M.
Reid :
Je n'ai pas beaucoup de temps, mais j'aimerais vous poser la question, vous
aurez le temps peut-être d'y réfléchir. Quand j'aurai un deuxième tour
un peu plus tard...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste un peu plus de 1 min 30 s.
M.
Reid :
Alors, je vous pose ma question, c'est que finalement, écoutez, ça fait un
certain temps qu'on fait le tour, et tout ça, et il semble qu'il y ait
une... Il y a différents mots qui sont utilisés dans différents groupes,
différents ministres, différents ministères,
différents sous-ministres, et le Vérificateur général est très mal placé, lui,
pour dire : Tel, tel truc, c'est
de trop ou tel contrôle, c'est de trop. Tu sais, en base d'un contrôle comme tel,
il faut toujours se poser la question
du coût-bénéfice du contrôle. Dans ce sens, il y a des contrôles obligatoires
de par la loi, on comprend tout ça là, mais
des contrôles de gestion, bien, finalement, il y a un coût pour un contrôle,
est-ce que le bénéfice que l'on cherche dépasse le coût? Ça, c'est un
minimum. Sinon, bien, il faut...
Alors, autrement dit, il y a des façons de faire,
des mécanismes qu'on doit se poser... surtout lorsqu'on a l'impression... en tout cas, lorsqu'on
dit un peu partout qu'il semble y avoir une inflation en quelque part. Et je me demande, puis ma question, c'est celle... Vous ne pourrez
pas y répondre dans les secondes qui restent, mais j'aimerais ça, y revenir un
peu plus tard, c'est : Quel mécanisme avez-vous? Ou, si vous n'en avez
pas, voudriez-vous mettre en place un mécanisme
d'analyse et de contrôle de... du contrôle des contrôles, en fait? Autrement
dit, est-ce que ce qu'on fait, c'est toujours
approprié en termes des bénéfices de ces informations de gestion là? Quand ce
n'est pas des informations qui sont
obligatoires par la loi, on se comprend bien, là. Et est-ce qu'il y a un
mécanisme ou est-ce qu'il ne devrait pas y en avoir un?
Parce qu'on y
pense de temps en temps, nous, on discute, ce n'est pas évident. Le Vérificateur
général ne peut pas faire ça parce
qu'il ne peut pas dire : Enlevez ça puis, ensuite, aller critiquer parce
qu'on l'a enlevé, évidemment. Tu sais,
c'est... Mais est-ce qu'il y aurait lieu... Parce qu'effectivement la tendance
est celle de demander. Dans les ministères, qui va refuser au Conseil du trésor? Évidemment, personne. Donc,
autrement dit, il y a comme un mécanisme systémique, là, qui est dangereux un petit peu, et est-ce que
vous avez un mécanisme pour empêcher... est-ce que vous avez des crans
d'arrêt pour empêcher ces glissements-là, parlant de crans d'arrêt?
Le Président (M. Gaudreault) :
Écoutez, j'ai une proposition à vous faire, là, qui me vient des collègues du gouvernement. Parce que le bloc,
effectivement — le
premier bloc du gouvernement — est épuisé. Mais, vu que c'est quand même une question qui permet de mettre un
peu la table, je dirais, là, peut-être, M. Ouellet, vous pouvez, avec vos
collègues, y répondre, et le temps que vous allez prendre sur cette réponse-là
sera retiré des prochains blocs, là, du gouvernement. Alors, ça convient à tout
le monde? Oui? Allez-y.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, honnêtement, on est vraiment heureux que la
question soit soulevée parce que, comme je vous disais, c'est une préoccupation qu'on a au Secrétariat du
Conseil du trésor. Il y a une réflexion systématique par rapport à chaque fois qu'il y a un ajout qui doit
être fait. Ça, on y pense, on y réfléchit, c'est documenté, puis je peux vous
assurer que, lorsqu'on le fait, c'est parce qu'il y a des bonnes raisons. Ça,
c'est une chose.
Maintenant, par rapport à ceux qui existent
déjà, ça, peut-être qu'on pourrait aller plus loin, peut-être qu'à cet égard-là... Parce que, vous savez, c'est un peu
comme... On ajoute des choses pour des bonnes raisons, parce que c'est des nouvelles priorités gouvernementales, parce
qu'il y a des nouveaux besoins, etc., et le fait d'ajouter, il y a des choses
qui restent en place. Puis effectivement, de
ce côté-là, on a cette préoccupation-là. Ce n'est peut-être pas aussi haut dans
les priorités que ça pourrait l'être, on pourrait peut-être aller plus loin à
cet égard-là, puis ça pourrait être intéressant peut-être aussi de vous entendre par rapport... Peut-être qu'il y a des
choses que vous voyez qui vous apparaissent moins opportunes ou moins utiles. Parce que c'est sûr...
Tu sais, le VG, vous dites que c'est difficile pour le VG de dire que...
Je vais renoncer à de l'information de
gestion. Je peux vous dire que ce n'est pas dans l'esprit de la maison de dire
que, nous aussi, on va renoncer à de
l'information de gestion. En général, c'est toujours utile. Surtout quand cette
information de gestion là est générée
depuis un certain temps, bien, ça nous permet de bâtir la mémoire
institutionnelle, ça nous permet, après ça, de réaliser des analyses.
Puis, je vous dirais, la plus grande difficulté
de notre part, c'est qu'on ne sait jamais qu'est-ce qui va venir. Aujourd'hui, on peut estimer pour des bonnes
raisons — puis on
pourrait vous les soumettre, puis vous allez être d'accord avec nous — que tel, tel élément n'est plus nécessaire
puis qu'on va enlever un fardeau à l'administration publique. Tant
mieux, mais qu'est-ce qui va arriver dans un an ou deux si ce genre
d'information là est nécessaire ou est demandée? Il y a cette appréciation-là
qu'il faut faire.
Mais,
honnêtement, on est très, très volontaires à faire ce genre d'exercice là, puis
je pense que ça serait intéressant, honnêtement,
moi, mon équipe, vis-à-vis les collègues, d'être capables de leur dire... Parce
qu'ils savent — on
travaille en
étroite collaboration avec eux — qu'on a cette préoccupation-là, ils
connaissent bien notre position en même temps, puis eux aussi ont cette demande-là puis cette pression-là d'en générer,
de l'information. Puis, vous le savez mieux que moi, quand on génère de l'information, bien, c'est du travail, il y a un
coût, il y a un fardeau, c'est des équipes qui sont mobilisées à cet effet-là. Puis, quand on le fait
de cette manière-là, évidemment, bien, c'est moins d'efforts ou moins de
ressources qui sont consacrées aux services à la population.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. Ouellet. On va passer au
bloc de l'opposition. On reviendra tout à l'heure avec le bloc du
gouvernement, je cède la parole au député de Sanguinet.
• (15 heures) •
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Je voudrais, d'abord, saluer M. Ouellet, son équipe, les gens
de la commission, tout le monde. Écoutez, je vais y aller avec peut-être des
questions un peu trop simplistes, mais, bon, je vais prendre le risque de simplifier la chose parce que c'est la
première fois que j'assiste à, justement, une activité de la sorte et je veux, au départ, bien comprendre
certaines choses de façon à ce que je pourrai
ensuite poser des questions un
peu plus pointues.
Une voix : ...
M.
Therrien : Bien, je ne le sais pas, mais, en tout cas, on verra. J'ai préparé, donc, des petites questions, et, en rafale, vous allez y répondre — j'espère que vous allez y répondre. Et, même
si vous trouvez ça un peu facile, bien, ça vous donnera l'occasion de relaxer et de penser à autre chose en me
répondant. Est-ce que vous avez déjà fait ça? Oui, sûrement.
Alors,
écoutez, si je comprends bien, là, d'après ce qu'on a comme information, je
parlerais de l'indice d'application de
la Loi sur l'administration publique. On veut regarder la qualité des services
et les progrès réalisés, quels aspects qui doivent faire l'objet d'efforts additionnels... Donc, c'est un suivi sur
les services qu'on va donner à la population, à savoir que le service, ça doit être de qualité, et on
doit faire une reddition par rapport à ce service-là. C'est ce que j'ai compris
jusqu'à date.
M. Ouellet (Yves) : Là, vous
parlez du...
M.
Therrien : De
l'indice, que l'indice, là, c'est votre outil, vous, pour faire en sorte que
chaque ministère et organisme soient suivis
dans la façon qu'ils ont d'offrir les services aux citoyens et d'être efficaces
dans l'application de...
M. Ouellet (Yves) : Bien,
c'est plus un indicateur par rapport à la gestion, comment qu'ils font leur
gestion, comment qu'ils font le cycle de
gestion axée sur les résultats. C'est ça que l'indicateur veut mesurer, est-ce que
les ministères s'approprient une
bonne pratique au niveau de la gestion axée sur les résultats? C'est ça qu'on
essaie de mesurer avec cet indice-là.
M.
Therrien :
O.K. Donc, vous avez utilisé l'indice, qui est une somme d'indicateurs. Là, je
vois, il y en a huit. Il y en a-tu 10 ou huit? Il me semble, j'avais lu
à quelque part 10.
M. Ouellet (Yves) : Il y en a
10.
M.
Therrien :
Bien, vous en écrivez huit là-dedans, il y en a 10 en tout. Ce n'est pas grave,
là. Regardez, là, ce n'est pas une inquisition, là, c'est juste parce
que je veux avoir le chiffre exact. On parle de 10?
M. Ouellet (Yves) : On parle
de 10.
M.
Therrien :
O.K. C'est une moyenne, ce n'est pas pondéré, là. Ça veut dire que chaque
indicateur a la même qualité d'information et la même importance, donc
on fait une moyenne.
M. Ouellet (Yves) : Le même
poids.
M.
Therrien : Le même
poids.
M. Ouellet (Yves) : C'est ça.
M.
Therrien :
Et donc vous considérez que ça, ça a le même poids, les 10 indicateurs ont
exactement le même poids, il n'y en a pas un qui est plus important
qu'un autre à vos yeux. C'est ce que je comprends.
M. Ouellet (Yves) : Pas dans
la manière que l'indicateur est construit.
M.
Therrien :
O.K. La collecte d'information. Vous voyez, c'est des questions simples, hein?
On se débrouille bien, on croirait
qu'on se connaît depuis des années. Alors, la collecte d'information, c'est
vous qui la faites ou c'est les ministères qui la font et qui vous
transmettent l'information?
M. Ouellet (Yves) :
C'est les ministères qui la font et qui nous transmettent l'information.
M.
Therrien :
O.K. Est-ce que l'objectivité est assurée? Moi, si je travaille dans un
ministère, j'aurais peut-être avantage à peaufiner un peu, avoir une
vision, comme diraient certains ministres, une vision positive de la situation.
Est-ce que j'aurais avantage à faire ça?
M. Ouellet (Yves) : Il y
aurait peut-être avantage à faire ça.
M.
Therrien : O.K. Suite
aux observations que vous avez obtenues à partir des informations dégagées des ministères et organismes, qui sont peut-être plus
ou moins objectifs, vous élaborez un plan stratégique pour améliorer la
situation. Est-ce que je me trompe ou... C'est fait par ministère?
M. Ouellet (Yves) : Chacun
des ministères complète l'indice, la sommation fait l'indice global.
M.
Therrien : O.K. Ça
marche.
M. Ouellet (Yves) : Ça fait
que chacun des ministères a un indice personnalisé.
M.
Therrien : C'est
ça. C'est bien, hein, je trouve ça intéressant, là. Je ne veux pas avoir l'air
critique. Au contraire, je veux apprendre.
M. Ouellet (Yves) : Non, non,
non. Aucun problème.
M.
Therrien : Je suis
comme les Russes en 72, je suis ici pour apprendre.
Une voix : Je n'étais pas au
monde.
M.
Therrien : Moi,
j'étais au monde. Je me rappelle du coup de bâton qu'avait asséné Bobby Clarke
sur la cheville de Valeri Kharlamov. Alors...
Une voix : Tu l'as vu à la
TV.
M.
Therrien : Oui. Il
est sur YouTube aussi. O.K. Donc, vous avez...
Des voix : ...
M.
Therrien :
Vous, là, vous êtes dans une situation où est-ce que vous allez conseiller les
ministères à adopter un plan stratégique que vous déterminez?
M. Ouellet (Yves) : Non.
D'ailleurs, si vous voulez, on peut parler du plan stratégique.
M.
Therrien : ...
M. Ouellet (Yves) : Vous
voulez rester dans l'indicateur?
M.
Therrien : Non,
bien, je vais juste dans la démarche, là.
M. Ouellet
(Yves) : O.K. La démarche, ça, c'est une autre histoire. Les
plans stratégiques, c'est les ministères qui se dotent d'un plan
stratégique.
M.
Therrien :
O.K. Parfait, ça va. Bon, est-ce que vous assurez un suivi de ces plans
stratégiques là? Je ne sais pas si je suis hors d'ordre, M. le
Président.
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, non, non. Ça éclaire tout le monde.
M.
Therrien :
O.K. Donc, moi, là, j'arrive, là, puis je vous dis : Voici mon plan
stratégique. Vous, vous dites : Bien,
c'est bien, c'est intéressant. Est-ce que vous avez une façon d'encadrer le
plan stratégique afin qu'on obtienne des résultats favorables à ce plan
stratégique là? Est-ce que vous les accompagnez?
M. Ouellet (Yves) : Oui. Oui,
on les accompagne au niveau du plan stratégique. Il y a des outils qui ont été
développés pour leur dire comment faire un bon plan stratégique.
M.
Therrien : O.K.
Donc, vous offrez un encadrement de qualité pour que, justement, on puisse
s'améliorer. C'est très bien.
La loi n° 15 nous parle du gel
des effectifs. Moi, je me posais la question suivante, puis... Parce que, là,
avec la loi n° 15, c'est le gel
des effectifs, puis, bon, durant au moins une année. Alors, ce qui va arriver,
ce qui risque d'arriver, puis ce que
j'ai compris de la loi à l'époque — parce que je n'ai pas siégé longtemps, là — c'est
qu'il pouvait y avoir plus
d'effectifs dans un ministère s'il y
avait des besoins particuliers qui
s'affirmaient, là. Est-ce que ces informations-là qu'on ramasse peuvent avoir une
influence sur la surveillance qu'on fait des effectifs à partir de la loi n° 15
pour, justement, dire : Ce ministère-là,
à partir des performances qu'on a, les services qu'on obtient sont de qualité,
puis on devrait peut-être, à cause des besoins de la population... Je ne sais pas si vous mesurez ça aussi, est-ce qu'on ne devrait peut-être pas amplifier les effectifs
dans un coin et peut-être diminuer les services dans un autre? Autrement dit,
là... Parce que vous avez entre les mains,
là, une banque d'information de qualité. Moi, la question que je me pose,
est-ce qu'on pourrait l'utiliser,
justement, pour arriver à assurer un gel des effectifs qui corresponde à
l'efficacité du gouvernement, mais aussi aux besoins de la population à
partir de cette information-là?
M.
Ouellet (Yves) : Effectivement. Mais, lorsque les ministères
préparent leur planification stratégique, eux la préparent, on a préparé... il y a des guides, il y a des outils, on les
accompagne. Une fois que ça, c'est fait, il y a un rôle pour le Conseil du trésor, le secrétariat. Il y a
un rôle également au niveau du Conseil exécutif. Eux, ils vont les guider
sur les grands paramètres, les priorités
gouvernementales, est-ce que leur plan stratégique correspond aux priorités du
gouvernement. Au Trésor, on va s'assurer que
le plan stratégique respecte les obligations qui sont dans la Loi sur l'administration publique. Les rapports vont être
soumis au Conseil du trésor pour adoption. Ça fait que c'est à ce moment-là
que le secrétariat, on fait l'adéquation
entre les priorités, la présentation des choses et, évidemment, les grandes
orientations gouvernementales.
Planification stratégique, par exemple, dans un secteur x qui présenterait une
demande importante de ressources, là
on dirait : Ça ne convient pas ou ça ne correspond pas. Par contre, si
c'est lié à une priorité gouvernementale, parfait, c'est correct. Si ce n'est pas le cas, il y a d'autres
orientations gouvernementales. Par exemple, dans l'exemple que vous
mentionnez, qui est du gel d'effectif, on va leur dire que ça ne convient pas.
M.
Therrien : Donc, je ne sais pas si, au départ, l'idée
d'avoir un outil qui nous informe sur l'efficacité, là, de l'appareil
public, d'une certaine façon, là, c'était ça, est-ce que c'était de comprendre
la façon qu'est géré l'appareil gouvernemental
pour nous amener à ce qu'il soit beaucoup plus efficace dans la réalité et que,
dans des situations comme aujourd'hui on voit, là, où est-ce qu'on a un
gel des effectifs, on puisse utiliser ces informations de qualité pour arriver à orienter l'action gouvernementale à
partir de ces ressources limitées pour, justement, combler des besoins de la
population qui sont illimités. Est-ce que c'était le but au départ ou on
s'aperçoit que ça peut le devenir?
M.
Ouellet (Yves) : Je dirais, c'était le but au départ.
L'objectif qui était plus précis, c'était de faire en sorte que les ministères et organismes se dotent d'une
approche en termes de gestion qui est efficace, qui est performante, avec les
grands principes qu'on reconnaît dans la
loi, toute la question de la transparence puis de l'imputabilité, puis c'est ça
qui était visé par la loi. Puis là ce qu'on fait avec l'indice, c'est
que, là, on essaie de voir quels ministères et organismes adoptent cette approche-là puis à quel niveau ils
le font, puis là on essaie de se «benchmarker» dans le temps pour voir comment tout ça évolue. Ça fait que c'est vraiment
ça, l'objectif, on veut être capables de donner un peu d'information par
rapport à la performance des ministères en ce qui a trait à la gestion, puis
surtout comment qu'eux adoptent des comportements de gestion qui correspondent
à une bonne gestion.
M.
Therrien :
Donc... Vous me permettez, M. le Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste à peu près une quarantaine de
secondes.
M.
Therrien : O.K. Bien, on pourrait peut-être juste... En
terminant, si j'ai bien compris, c'est que chaque ministère se fait évaluer de façon temporelle, de façon
dynamique, et on essaie d'améliorer toujours le rendement. Puis je pense
que c'est fait, hein, je pense qu'ils le
font, là. On voit que les rendements — en tout cas, j'ai regardé certains chiffres,
là — que
ça augmentait.
Est-ce
qu'il y a des comparaisons entre les ministères qui peuvent se faire, et on va
leur parler de ça, on va leur dire : Regarde, dans tel domaine...
Et est-ce qu'on peut récupérer des choses qui vont bien dans un ministère pour
les appliquer dans un autre ministère?
M. Ouellet (Yves) :
Tout à fait. Tout à fait. Un des avantages de l'indice, c'est qu'on le fait
avec chacun des ministères sur les mêmes paramètres, on leur envoie leur
bulletin, on leur envoie leur résultat, qui est personnalisé, puis il y a le résultat qui est global. Donc, ils
sont capables de se comparer. Puis, je dirais, juste cet effet-là, ça motive,
ça mobilise les ministères. On voit ceux qui
ont des bonnes pratiques, on voit ceux qui ont des bons résultats, tu vois ta
performance relative. Donc, ça, c'est un des gains importants associés à
l'indice.
M.
Therrien :
O.K. C'étaient des questions simples. Merci. Je vais essayer d'arriver avec des
questions...
• (15 h 10) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Il y a eu quelques secondes
de dépassement, M. le député, qu'on va retirer sur le prochain bloc de
l'opposition. Alors, on retourne du côté du gouvernement avec le député
d'Orford.
M.
Reid :
Oui. Rapidement, je voulais... Par rapport à ce qu'on disait tantôt, le
vérificateur ou n'importe qui... La
difficulté, quand on élimine un contrôle, c'est qu'on est responsable d'avoir
fait l'élimination par la suite. Et, si jamais il arrive quelque chose, bien, on cherche le
coupable, n'est-ce pas? Et donc, là, on a peur d'éliminer les contrôles, alors
ça prend une décision. Il m'apparaît, moi,
en tout cas, avec les discussions qu'on a eues en commission plusieurs fois,
que c'est très difficile pour... Le
vérificateur ne peut pas, il est en conflit de rôles s'il fait ça parce que
lui, il doit critiquer après ça si
jamais il y a un problème de ce contrôle-là. Et, pour des fonctionnaires, c'est
difficile parce qu'effectivement tu
te retrouves devant une situation où tu vas être responsable. Et ceux, souvent,
qui demandent des contrôles, ce sont des élus. Donc, les élus peuvent jouer un rôle important. C'est peut-être à
réfléchir un petit peu. Peut-être que la commission est prête à réfléchir avec vous, si vous voulez,
là-dessus parce que la commission pourrait peut-être jouer un rôle pour dire : Bon, bien, selon les propositions que
vous nous faites, on accepterait que vous éliminiez telle chose, et pas telle
autre. Ça pourrait être un élément
intéressant qui vous protège, dans le sens que c'est une décision des élus du
peuple, qui ont fait de leur mieux pour décider de, oui ou non, si un
contrôle est important pour l'élimination.
Mais,
néanmoins, je pense qu'il faudrait s'assurer de trouver de façon plus formelle
l'évaluation des contrôles. Je ne
sais pas si on a des éléments de coût, aussi imparfaits soient-ils, parce qu'on
entend quand même des gens qui disent... Je vais vous donner l'exemple, là, la légende urbaine qui n'est
peut-être pas si légende que ça. Un employé nouveau arrive au Conseil du trésor, il dit : Ça serait
intéressant d'avoir telle information. Il va dans le ministère, il demande
l'information au ministère. Personne
ne va oser lui dire non, et, même si ça coûte six mois, pour une personne,
faire ça par année, ils vont le faire
pareil. Nous, comme commission, on s'est aperçus qu'il y a certaines choses
qu'on demandait qui coûtaient, dans
un seul ministère, trois personnes à plein temps par année. Alors, il y a comme
une préoccupation à développer dans l'ensemble du gouvernement et, donc,
là-dessus.
J'aurais
d'autres questions, mais le temps passe. Puis je sais qu'il y a des collègues
qui ont d'autres questions, j'aurai d'autres questions sur la
satisfaction de la clientèle, etc., des ministères.
Le
Président (M. Gaudreault) : ...mais peut-être voulez-vous réagir sur cette première
intervention là du député.
M. Ouellet
(Yves) : Écoutez,
bien, je pense que vous aviez bien décrit le contexte dans lequel le Vérificateur général évolue et dans lequel le Secrétariat du Conseil évolue, puis,
effectivement, c'est un peu contre nature de la maison de dire : On va renoncer à l'information de gestion. Mais,
comme je vous le dis puis je vous le répète, on est très conscients que,
lorsqu'on demande de l'information, il y a un impact, puis ça veut dire qu'il
doit y avoir des ressources qui vont être consacrées
à ça, puis, dans le contexte actuel, c'est encore plus important. Donc, on
accueille avec beaucoup, beaucoup d'ouverture
puis, je vous dirais, avec beaucoup d'enthousiasme, là, ce que vous venez de
mentionner. Je pense que ça pourrait
être très intéressant pour le secrétariat et pour les parlementaires, là, de pouvoir échanger davantage là-dessus,
là, puis, je pense, au bénéfice de l'administration publique, là.
M.
Reid : D'autant plus que notre commission est une
commission non partisane. Donc, en
général, on travaille, de façon générale, pour le bien du public. Et
c'est un élément qui permet aussi de dire que telle ou telle décision serait
sur une base non partisane, et donc ça, ça peut être intéressant.
Mais je peux
terminer, moi, puis j'aurai peut-être fini pour... Moi, ma question à poser, on
parle de l'amélioration de beaucoup
de choses, et je suis content de voir que les indices sont quand même bons.
Quoique, de temps en temps, c'est
difficile de savoir qu'est-ce qu'ils veulent dire, mais... Non, mais, je veux
dire, c'est bon quand même, là, tu sais, c'est juste... Mais, moi, un des éléments qui m'intéressent beaucoup,
c'est la satisfaction de la clientèle. Parce qu'on a eu des ministères qui sont venus ici et qui nous ont
dit dans leur rapport annuel qu'ils avaient fait une étude de satisfaction
de la clientèle, il y avait 90 % de
satisfaction de la clientèle. Or, le ministère en question que j'ai en tête,
c'est le ministère pour lequel on a
le plus de plaintes dans tous nos bureaux de comté, les députés, comme députés.
Alors, en quelque part, on s'est posé
la question à quelques reprises : Est-ce qu'on peut faire quelque chose
qui va s'assurer qu'on parle de la même
chose quand on parle d'une étude de satisfaction de la clientèle? Et la
question là-dessus, c'est : Quel est le pouvoir, ou le rôle, ou le travail que fait le Conseil du
trésor dans un cas comme celui-là qui s'appliquera à d'autres choses, mais
pour qu'on comprenne bien votre rôle dans
cette question d'aller chercher une information qui est utile pour le député,
surtout quand ça ne correspond pas à ce qu'on a dans nos bureaux de
comté, qui est la satisfaction de la clientèle?
M. Ouellet
(Yves) : Je comprends. Service à la clientèle, satisfaction à
la clientèle, c'est un des objectifs premiers de la Loi sur l'administration publique. Ça, c'est une chose. L'autre
objectif, c'est de dire : Pour les organismes centraux, on prend un pas de recul et on donne de
l'autonomie et de la marge de manoeuvre aux ministères et aux organisations.
Donc, nous, ce qu'on fait, on donne de la documentation, on donne les bonnes
pratiques, on les suit, on voit ceux qui sont peut-être un peu moins performants, on refait des relances. C'est la
version soft du Secrétariat du Conseil du trésor, qui correspond à
l'esprit de la loi.
Maintenant, c'est clair qu'au niveau du service
à la clientèle, il est prévu — puis, en général, au niveau de la déclaration de services aux citoyens — les ministères doivent mesurer la
satisfaction de la clientèle puis doivent prendre les mesures appropriées pour faire en sorte
qu'elle soit à un niveau qui est acceptable. Si jamais il y a des enjeux
particuliers à cet égard-là, c'est
sûr que le secrétariat peut faire des choses. Nous, on n'a pas le feed-back
puis l'information que les parlementaires
ont sur le terrain. Nous, on a l'information de gestion, qui vaut ce que ça
vaut. C'est à géométrie variable, on
peut se le dire. Ça varie d'une organisation à l'autre, il y en a qui sont plus
performants que d'autres. Mais, en même temps, si jamais il y a des
enjeux ou des problématiques particulières, c'est le genre de choses sur
lesquelles on peut travailler. On peut
commencer avec une approche qui respecte l'esprit de la loi, de collaboration,
d'appui, tout ça, puis ça peut aller
plus loin si jamais il y a un besoin approprié qui dit qu'il y a des choses qui
ne sont pas convenables ou qui ne correspondent pas à ce que devrait
être un service public.
M.
Reid : Ça veut dire que, comme commission, on pourrait vous
mettre en copie, par exemple, quand on donne des remarques après avoir rencontré des ministères ou organismes et
qu'on leur dise qu'il y a telle chose, là, comme le service à la clientèle, ça peut être autre chose,
mais on est surpris un petit peu, là, on ne comprend pas beaucoup. Donc,
si on vous met en copie, c'est quelque chose qui vous permet, vous, d'interagir
à ce moment-là. Est-ce que c'est une démarche qu'on devrait faire de façon
systématique?
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, les rapports sont déjà
publics, mais peut-être qu'on peut attirer l'attention particulièrement...
En tout cas...
M. Ouellet
(Yves) : Bien, c'est ça. Ce qui est important, c'est que, si
vous avez cette préoccupation-là, ce serait de la transposer dans vos rapports. Peut-être que vous pouvez demander
au secrétariat de souligner... parce qu'on lit tous vos rapports, mais peut-être de souligner des
aspects en particulier sur lesquels vous souhaitez peut-être que le secrétariat
joue un rôle plus important, puis ça va nous faire plaisir.
Le Président (M. Gaudreault) :
J'ai le député de Jean-Lesage pour compléter...
M. Drolet :
Pour aller dans le même sens, M. Ouellet, on a souvent, justement, par rapport
à des audits comme on fait
aujourd'hui avec le Vérificateur général, plein de commentaires, et de toutes sortes,
sur, naturellement, le suivi de
certains ministères, comme mon collègue vient de le dire, autant pour ce genre
de recommandation qu'on pourrait vous dire
ou vous envoyer. Mais vous, de votre côté, quand vous avez ça, quand vous
entendez ça ou quand vous voyez dans... sur l'aspect public, là, que ça soit les médias ou autres, une
dénonciation quelconque d'une gestion qui est peut-être, des fois... peut-être qu'on peut s'interroger sur la
manière de faire, est-ce que vous avez une préoccupation de faire en sorte
qu'à quelque part qu'il y ait un «wake
up» — excusez-moi — là-dessus pour qu'on puisse quand même avoir...
Parce que ça, c'est la chose la plus
fréquente que je reçois, moi, à part les cas de comté, comme mon collègue vient
de dire, mais c'est la transparence
de gestion puis la façon de faire, des fois, en fonction de ce qu'il y a comme
cas, comme on entend régulièrement pour différentes dépenses qui sont,
des fois, douteuses.
Alors,
j'aimerais... là-dessus, est-ce que vous vous interrogez puis vous dites :
Écoutez, là, je pense qu'il faudrait faire de meilleures pratiques?
Est-ce que c'est pour vous une priorité?
M. Ouellet
(Yves) : C'est, pour nous, une priorité. Moi, je vous dirais,
tout ce qui touche à l'organisation du travail, aux méthodes de gestion, à la gestion du personnel, des ressources, ça,
ça nous préoccupe beaucoup. S'il y a des enjeux à cet égard-là, c'est sûr qu'on se sent interpelés, avec nos grandes
lignes d'affaires que vous connaissez : le budgétaire, les
infrastructures, les marchés publics, les ressources informationnelles et les
ressources humaines.
Maintenant,
quand les enjeux touchent la mission première des ministères, là c'est un petit
peu plus loin de notre champ d'action
s'il n'y a pas d'enjeu par rapport à ça. Si c'est dans un établissement x où le
service n'est pas approprié, celui
qui est imputable, ça va être le dirigeant de l'organisation, ça va être... Ça
dépend si c'est un organisme où il y a un
C.A. Là, on est un peu plus loin. Mais, dès que ça vient toucher aux
ressources, on n'est jamais complètement écartés. Mais vous comprenez
que l'imputabilité, la responsabilisation fait en sorte que c'est les
dirigeants d'organismes qui doivent être en
mesure de donner les services auxquels la population s'attend. Si, après ça, il
y a enjeu au niveau, comme je vous disais, des ressources matérielles,
ressources budgétaires, ressources humaines, là on peut s'impliquer.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Alors,
peut-être... Combien de minutes il reste?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 45 minutes, oui... 45 secondes.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme de Santis :
Je vais le prendre.
M.
Reid : On
l'additionnera au prochain bloc.
Mme de Santis : ...je
prends 10 min 45 s.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est beau. O.K. Alors, nous allons passer au premier bloc de la deuxième
opposition, le député de Chauveau. Oui, allez-y.
M.
Deltell : On a 30
minutes, donc on fait un premier bloc d'une dizaine de minutes. Ça vous va?
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, un premier bloc d'une dizaine de minutes.
• (15 h 20) •
M.
Deltell :
Merci, M. le Président. M. Ouellet, messieurs, mesdames, soyez les bienvenus à
votre Assemblée nationale.
Évidemment, ce qu'on souhaite, nous,
c'est de la grande efficacité et la reddition de comptes, mais la reddition
de vrais comptes avec des éléments significatifs.
C'est facile d'aligner des colonnes
de chiffres, on peut passer beaucoup
de temps là-dessus, mais encore faut-il
qu'il y ait un objectif derrière ça. Comme on dit souvent, on peut créer
des emplois. On engage un gars pour
créer un trou puis, le lendemain, on engage un autre gars pour remplir le trou.
On vient de créer deux emplois, mais
on ne crée aucune richesse. Alors, c'est bien beau, faire des comptes, mais
encore faut-il qu'il y ait reddition puis qu'on ait des indicateurs
réels.
Alors,
la question qu'on vous pose, c'est la suivante. À notre point de vue, quand on regarde ça de façon globale, c'est qu'on vérifie plein de
choses, mais on oublie l'essentiel, c'est-à-dire les résultats. Comment on peut
mesurer objectivement et de façon... de bout en bout, là, dans tous les ministères, les résultats? Et
quelles sont les méthodes que vous employez pour mesurer les résultats,
par exemple, des plans d'orientation, des plans stratégiques, des grandes
orientations, des objectifs de ministères si on n'a pas, de façon concrète,
facile à comprendre et tangible, une base de données pour connaître l'évaluation
des résultats?
M.
Ouellet (Yves) : Je
vous dirais que c'est à géométrie variable. Il y a des endroits où on a de
l'information qui est
plus abondante, il y a des endroits que c'est moins le cas. Puis je vous
dirais que ça, c'est caractéristique souvent au type d'activité soit du ministère
ou de l'organisme. Puis, comme on mentionnait, c'est sûr que, si on veut
générer de l'information de gestion, bien, ça a des impacts. Là, ce qu'on
regarde ici avec le travail qui a été fait avec les gens de la commission
puis avec le développement qu'on a fait depuis la rencontre de novembre
2011, c'est de mettre en place un indicateur pour donner de l'information
par rapport au niveau d'appropriation des ministères et des organismes par rapport
à leurs méthodes de gestion. Puis, dans ce processus-là, les résultats
sont importants, l'atteinte de... Ça
fait que, pour faire ça, il faut que les ministères
puis les organismes soient en mesure de se donner des objectifs
puis de mesurer l'atteinte de ces objectifs-là.
M.
Deltell : Le problème
que je vois, vous l'avez dit d'entrée
de jeu dès vos premiers mots, c'est à
géométrie variable.
M. Ouellet (Yves) :
C'est exact.
M.
Deltell : À notre point de vue, ça n'a pas de bon sens que chaque ministère travaille en silo.
La moindre des choses, c'est qu'on
ait une base commune de... j'allais dire d'un océan à l'autre, mais d'un ministère
à l'autre pour qu'on puisse être sûr
et certain de s'assurer que ce qui est évalué est évalué de façon
rigoureuse puis qu'on parle la même langue. Parce que, là, si le ministère des Transports agit d'une façon, puis la Santé agit d'une autre
façon, puis, à l'intérieur de la Santé, vous avez un organisme qui a
une autre façon, on n'en finit plus de finir, puis le résultat, bien, il n'y a
plus personne qui se comprend. Pensez-vous
pas... Ne pensez-vous pas, plutôt, pour le dire en bon français, ne pensez-vous
pas qu'il serait de mise qu'on ait, à tout
le moins, un étalon de base et que l'étalonnage se fasse avec le même langage?
M.
Ouellet (Yves) : Dans un monde idéal, ça serait ce qui serait
atteint, mais je vous dirais qu'il y a beaucoup de travail qui se fait à cet égard-là sur à peu près
toutes les lignes d'affaires qu'on a au Secrétariat du Conseil du trésor. Ce
n'est pas simple, mais, pour plusieurs
dossiers, ça avance bien. Par exemple, on est venus voir ici les parlementaires
sur les infrastructures. C'est un grand chantier qui a été mis en place
pour présenter l'information de gestion par rapport aux projets
d'infrastructure, c'est quoi, leur état d'avancement, c'est quoi, le processus
au niveau de l'autorisation, puis qu'est-ce
qu'on peut présenter. Mais juste ça, d'être capable de présenter des
infrastructures en bâtiment entre le ministère de l'Éducation, le ministère de la Santé puis le ministère de la
Culture, c'est très difficile. Mais on est en train de le faire.
M.
Deltell : Ah! mais ça n'a pas de bon sens. Je veux dire,
comment ça, c'est difficile, comme le dit si bien mon collègue de La Peltrie? Je veux dire, une
bâtisse, c'est une bâtisse, là. Comment ça se fait qu'une bâtisse au ministère
de l'Éducation, ce n'est pas une même bâtisse qu'au ministère de la
Santé?
M.
Ouellet (Yves) : Bien, vous avez raison, ça semble évident,
puis on va y arriver. On va y arriver, sauf qu'on est partis de trois
organisations avec des cultures différentes, avec des approches différentes, avec
des méthodologies différentes. Mais là on est en train d'harmoniser tout ça,
donc, quand on va être en mesure de dire quel est l'état d'un bâtiment, ça va être la même chose pour un
bâtiment qui soit à l'Éducation ou un bâtiment qui soit à la Santé. Ensuite,
si on parle d'infrastructures routières, là
vous comprenez que c'est différent. Ça fait qu'encore là, si on veut être
capables de dire que... une infrastructure avec un taux de 90 % au niveau
des bâtiments et une infrastructure routière avec un taux de 90 %, pour qu'on ait la même
compréhension, il y en a du travail qui doit être fait, puis c'est ce qu'on est
en train de faire, par exemple.
M.
Deltell : Bon. Alors, je vois que vous avez l'objectif de,
que vous preniez le chemin de, mais qu'il en reste pas mal, de chemin
encore à parcourir.
M.
Ouellet (Yves) : Il en reste encore, mais il y a beaucoup de
travail qui a été fait. Il y a beaucoup de travail qui a été fait, et je vous dirais : Regardez
juste l'année passée au moment du budget par rapport au projet en infrastructures, pour la première fois le gouvernement a présenté tous les projets de
50 millions et plus, puis il les a présentés en fonction de leur niveau d'avancement, est-ce que les
projets sont à l'étude, est-ce que les projets sont en planification, est-ce
que les projets sont en réalisation. Et, lorsqu'ils sont en
planification et en réalisation, on a présenté le montant du projet. C'est de l'information qu'on n'avait pas
auparavant, puis c'est de l'information qui n'était pas présentée de cette
manière-là.
M.
Deltell : Bon, là,
je vois que... Gardons le même axe, mais allons dans ce qui est peut-être
plus comparable et facilement
comparable, c'est-à-dire les états financiers de chacun des ministères, de
chacun des organismes. Parce que, là, à tout le moins, pour ce
domaine-là, est-ce qu'on parle la même langue dans tous les ministères puis
dans tous les organismes?
M. Ouellet (Yves) : On parle
la même langue dans tous les ministères et tous les organismes.
M.
Deltell : Pour les
états financiers.
M. Ouellet
(Yves) : Pour les
états financiers. Mais, encore là, je pourrais vous dire que, suite aux
demandes des parlementaires, on a
ajouté beaucoup d'information pour présenter les résultats. Par
exemple, on a ajouté de l'information sur
les fonds spéciaux, de l'information budgétaire qui n'était pas disponible
auparavant. On a ajouté de l'information sur les organismes autres que
budgétaires qui n'était pas présentée auparavant. On a présenté de
l'information sur la dépense consolidée
globale qui n'était pas présentée auparavant. Ça fait que ce sont tous des
chantiers qui sont importants, mais c'est des chantiers qui demandent un effort
substantiel de la part de l'appareil public. Mais je vous dirais qu'à chaque
exercice budgétaire on a ajouté de l'information dans ce sens-là.
M.
Deltell : Alors, je
vous amène à l'autre question : Ça coûte combien, la vérification, au Québec?
M. Ouellet (Yves) : La
vérification? Vous voulez dire, la vérification...
M.
Deltell : Tout ce qu'on vous demande en termes de
vérification, en termes de reddition de comptes. Est-ce qu'on a une facture? Tout à l'heure, le député d'Orford faisait un peu l'analogie suivante, c'est que, bon, un type arrive
puis il pose une question, puis ça prend six mois à un gars à temps
plein pour faire ça. Donc, ça coûte peut-être, mettons,
30 000 $ à l'État. Est-ce qu'on a une facture de ce que coûte la
vérification au Québec?
M. Ouellet
(Yves) : Ça dépend comment vous définissez «vérification».
C'est parce qu'il y a plusieurs concepts. Si vous parlez de la vérification interne dans les différents ministères
et organismes, c'est le genre d'information qu'on pourrait obtenir, mais
je comprends que, vous, votre concept de vérification est plus large que ça.
M.
Deltell :
En fait, c'est là le point. Vous m'emmenez sur un point, c'est pour ça que j'ai
souri avec le visage gros de même quand vous avez dit ça, mais c'est
parce qu'on est au coeur de la préoccupation. C'est bien beau, avoir l'objectif de vérifier puis tout ça. Encore, de
un, il faut parler la même langue d'un ministère à l'autre. Deuxièmement,
il faut avoir les mêmes objectifs puis la même reddition de comptes pour que,
la dernière ligne du bilan, on puisse la comparer
d'année en année de ministère en ministère. Et là, quand je vous parle de
vérification, vous dites : Ça dépend de quoi vous parlez. Alors, on est au coeur de la question. N'est-il pas
temps au Québec d'avoir une langue unique, et une indication unique, et
des indicateurs uniques pour tous les ministères et tous les organismes quand
il est question de vérification et de reddition de comptes?
M. Ouellet
(Yves) : Mais je vous dis : Quand on présente les
informations budgétaires, c'est déjà le cas. C'est déjà le cas.
M.
Deltell : Mais, si
je vous demande c'est combien de personnes qui sont occupées pour vérifier,
vous me demandez: De quoi vous parlez quand vous parlez de vérification?
Moi, je le vois... Et c'est correct. Et c'est correct, mais moi, je vois, je dirais, l'enveloppe globale, de ce qui s'appelle
reddition de comptes et vérification, et, vous savez, l'objectif est
ultimement de se dire : Bon, est-ce qu'on en fait trop ou est-ce qu'on
pourrait faire mieux avec le même personnel
plutôt que de compiler des chiffres que, de toute façon, malheureusement, on
n'aura peut-être pas l'occasion de
vérifier et d'analyser? Ça, c'est un autre débat, mais on pourrait peut-être
mettre ces effectifs-là à meilleur escient pour nous tracer les points
où, justement, il y aurait des améliorations à faire.
M. Ouellet
(Yves) : On est tout à fait d'accord avec vous. En même temps
qu'on veut générer l'information qui est
demandée, l'information de gestion qui est demandée, qui demande des efforts
substantiels au niveau du personnel — un peu
la discussion qu'on avait auparavant — il y a peut-être des choses qu'on demande
qu'on pourrait ne plus demander, on est d'accord avec vous.
M.
Deltell : Avez-vous
quelque chose en tête? Ah! vous avez de quoi en tête, vous, je vous regarde
aller, là.
M. Ouellet (Yves) : Non.
Le Président (M. Gaudreault) :
On ne prête pas d'intentions...
M.
Deltell : Je sens
qu'il y a de quoi, là, pareil.
M. Ouellet (Yves) : On
pourrait peut-être...
Une voix :
On va fermer le micro, là.
M. Ouellet
(Yves) : Je pourrais peut-être vous revenir là-dessus, mais je
l'ai dit. Mais ce n'est pas dans l'esprit de la maison de demander moins
d'information de gestion.
M.
Deltell :
Je comprends, mais, en même temps, on demande peut-être mieux l'information,
les informations les plus
pertinentes, les plus efficaces, celles où on a besoin de faire des économies
d'échelle, là où on peut commencer à
mesurer là où il y a des dépenses superflues puis d'autres qui n'en ont pas. On
devrait être capable de mesurer d'année en année si on a un poste budgétaire qui augmente trop ou qu'au
contraire il s'assèche. Ça, c'est des éléments qui peuvent avoir un
impact direct.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, M. le député de Chauveau. C'est le suspense qui nous tient. Alors, M. le député Chauveau, si vous voulez, on reviendra tout à l'heure à
votre bloc. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, pour le bloc du gouvernement.
Mme de Santis : Merci, M. le Président. Bienvenue. Moi,
j'aimerais aller à votre rapport. Et je suis à la page 10 où sont indiqués les résultats de l'indice
d'application de la gestion axée sur les résultats. D'abord,
j'aimerais souligner qu'il y a une petite différence entre ce qu'on a ici, au
point n° 4, comme les résultats pour les années données, et ce que
vous avez vous-même à votre tableau 26, ce n'est pas les mêmes chiffres.
M. Ouellet (Yves) : Tableau
26...
Mme de Santis : Oh! non, 21, pardon, c'est graphique 21. Ce n'est
pas exactement les mêmes chiffres, mais ça, ce n'est pas important.
Et je vous dis que...
M. Ouellet (Yves) : Dans le
même document?
Mme de Santis : C'est dans le même document, oui. Alors, je
commence maintenant avec ma première question. Je regarde le premier indicateur, on dit ici
que... on parle du pourcentage des ministères et organismes ayant mené des activités de mesure pour connaître au moins une des dimensions
suivantes : attentes des citoyens, satisfaction des usagers, la qualité des
services rendus et le respect des engagements de la déclaration de services aux
citoyens. Une des dimensions va te donner
100 %. Est-ce que cela n'est pas
un petit peu faible? J'aurais cru que 100 % de chacun de ça serait
important comme indice. Alors comment vous m'expliquez cela?
M. Ouellet
(Yves) : Bien, écoutez, c'est un très, très bon point. C'est la
première fois qu'un indicateur aussi global était élaboré. Dans le cadre de la préparation de l'indicateur, c'est
les paramètres qui sont prévus. Il y a un bilan qui est prévu par rapport à l'exercice de cet
indicateur-là qui va se réaliser au secrétariat cet automne, puis c'est clair
que c'est le genre de chose auquel on
va réfléchir. On va faire un peu le bilan de l'application de l'indicateur,
puis c'est le genre de chose... S'il
y a des éléments pour lesquels vous souhaitez voir des améliorations qui soient
à apporter, bien, ça va nous faire
plaisir, là, de prendre en note, là, vos suggestions et recommandations. C'est
clair que c'était une première démarche avec un indicateur qui était aussi élaboré que ça. Les paramètres
peuvent paraître pas très ambitieux sur certains aspects, puis on est
tout à fait d'accord que ce serait le genre de révision, là, qu'on pourrait
faire sans problème.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis :
Si on regarde l'indicateur n° 4, pourcentage des ministères et organismes
ayant utilisé au moins un outil de
suivi des résultats visés du plan stratégique, alors, moi, j'aurais cru qu'on
devrait avoir des outils de suivi des résultats.
Et, quand je regarde les résultats, vous voyez que c'était beaucoup mieux en
2011-2012, 93 %, qu'en 2013-2014, qui est 87 %. Comment on
explique cela?
M. Ouellet
(Yves) : Écoutez, c'est difficile pour nous de vous donner de
l'information précise. On le constate, on
le voit, on intervient auprès des ministères. C'est le genre de constat qu'on
va faire, là, comme je vous disais, là, dans le cadre du bilan qu'on va faire de l'indicateur. Puis c'est sûr que
c'est une préoccupation, on voit qu'on ne s'améliore pas à cet égard-là.
Mme de Santis :
C'est une préoccupation, donc comment vous réagissez à... et quelle est
l'action qu'on prend après qu'on fait la constatation?
M. Ouellet
(Yves) : C'est un bon point. Mais, dans l'esprit de la loi,
ici, on va les sensibiliser, on va leur rappeler que c'est nécessaire d'avoir ça dans leur planification stratégique puis
de suivre leur planification stratégique. C'est ça qu'on fait. Celui qui est imputable, celui qui
doit en répondre, c'est le dirigeant de l'organisme. Ça peut être intéressant,
quand ils viennent vous voir, quand vous
voyez ce genre d'évolution là, de leur dire : Qu'est-ce qui s'est passé?
Nous, on le fait un peu, mais, comme
je vous dis, dans le cadre de la Loi sur l'administration publique, pour la
gestion axée sur les résultats, c'est un Trésor soft qu'on fait, on
accompagne, on conseille, on incite. C'est un peu la...
Le Président (M.
Gaudreault) : Le Trésor soft.
M. Ouellet (Yves) : Le Trésor
soft.
Une voix : Et, à la fin, on
dit non.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis : L'indicateur n° 5, pourcentage des ministères et organismes
ayant démontré une association entre
les résultats atteints et les ressources utilisées et diffusé l'information
dans leur rapport annuel. Quand je regarde les résultats de ça, c'est 31,7 %, 2011-2012, 33,3 % en 2012-2013
et 2013-2014, 38,3 %. C'est très, très décevant. Et, même à ça, c'est quelque chose de très basique, de très
minimal. Est-ce que la réponse que vous allez me donner ici, c'est la même
que tout à l'heure, c'est Conseil du trésor très soft?
M. Ouellet (Yves) : Conseil
du trésor très soft.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Ouellet
(Yves) : Le Conseil du trésor très... On fait le même constat
que vous, c'est décevant. La progression,
c'est clair qu'elle est très lente. Puis, compte tenu du point de départ, s'il y
avait un endroit où on devrait intervenir de manière plus importante,
probablement que c'en est un des points, là.
Mme de Santis :
O.K. Je veux parler un peu des observations que nous avons faites dans les
derniers mois, et les chiffres ont
été sortis par notre département de recherche. En date du
1er octobre 2014, 21 des 70 plans stratégiques étaient échus. O.K.? 21 sur 70. Parmi les 24 plans
stratégiques qu'on a analysés en 2013, en 2014, 16 n'ont pas de cibles ou ont
des cibles qui sont très mal définies. Parmi les 24 plans stratégiques qu'on a
analysés en 2013-2014, 20 n'ont pas de cibles intermédiaires, et un en a quelques-unes. Alors, à part le fait que nous
réagissons quand ces gens viennent devant nous, qui au gouvernement s'assure que le travail qui devrait être fait soit
fait? Est-ce que c'est votre responsabilité? Et, si c'est votre
responsabilité, qu'est-ce que vous faites face à ça?
M. Ouellet
(Yves) : C'est une responsabilité partagée avec le ministère du
Conseil exécutif en ce qui a trait aux planifications
stratégiques. C'est sûr que de faire
un exercice de planification
stratégique, c'est exigeant pour les organisations. Puis il est prévu dans la LAP, la Loi sur l'administration publique, qu'une planification
stratégique peut être
prolongée pour différentes raisons. C'est clair que, quand il y a des
changements de gouvernement, ce n'est pas toujours propice pour arriver avec
des nouvelles planifications stratégiques. Ça fait que c'est ce qui peut
expliquer en partie le fait qu'il y a
certaines planifications stratégiques qui ont été... soit que vous dites
qu'elles ne sont plus à l'intérieur de leur première période de trois
ans...
Mme de Santis :
Il y avait un... la dernière année du plan était 2009; cinq, 2011; quatre,
2012; et 11, 2013. Je comprends 2012, je peux comprendre 2014.
M. Ouellet (Yves) : À partir
de 2012, on est à la même place.
Mme de Santis :
O.K. Mais avant?
M. Ouellet
(Yves) : Avant, il faudrait voir. Il faudrait voir, je ne peux
pas vous parler du cas particulier, ça serait préoccupant. Il y a
peut-être une raison, il faudrait voir. Mais, à partir de 2012, on est à la
même place. Avant ça, je comprends qu'il y a deux, trois cas qui mériteraient
d'être regardés.
Mme de Santis :
C'est six cas qui existaient. O.K.?
M. Ouellet (Yves) : O.K.
Mme de Santis :
O.K. Et, quant aux cibles absentes ou mal définies, est-ce que vous les
accompagnez pour déterminer leurs cibles? Comment ça fonctionne?
M. Ouellet
(Yves) : On les accompagne. N'oubliez pas, la responsabilité
première d'élaborer le plan stratégique revient au ministère ou à l'organisme. On les accompagne, on a préparé
un guide, on donne des commentaires. Ici, ça, c'est probablement une photo dans le temps. Il y avait probablement des
plans stratégiques qui étaient peut-être plus vers la fin, il y en avait qui étaient plus récents. On
a observé une amélioration dans les différentes vagues de plans stratégiques
au niveau des indicateurs qui sont
présentés, au niveau de l'information qui est présentée. Là, il faudrait voir,
probablement que, là-dedans, vous
avez des... ça se peut qu'il y ait des plans qui chevauchent des vieux plans
qui étaient peut-être moins...
Mme de Santis :
Un des problèmes qu'on a...
Une voix :
Il te reste 30 secondes.
• (15 h 40) •
Mme de Santis :
O.K. Un des problèmes qu'on s'est aperçu, c'est que personne ne comprend c'est
quoi, une cible intermédiaire. O.K.? Et 20 sur 24 des plans stratégiques
qui ont été analysés n'en avaient absolument pas. Et un plan stratégique, ce n'est pas pour une durée d'un an,
ça peut être pour une durée de trois, quatre, cinq ans. Et donc les cibles
intermédiaires deviennent importantes, et là
ils ont besoin d'un certain accompagnement pour qu'ils comprennent que
c'est nécessaire que ce soit inclus.
M. Ouellet
(Yves) : Exact. Donc, on est d'accord avec vous si c'est de
l'intermédiaire souhaitable. Souhaitable, encore là c'est toujours un
peu l'arbitrage qu'on a à faire entre est-ce qu'on leur impose, est-ce qu'on
leur demande, est-ce qu'on leur dit qu'on en
veut une, cible intermédiaire. Si c'est le cas, ça va leur demander un exercice
de suivi puis de calcul. Mais c'est
clair que, si on se donne une période de quatre, cinq ans, bien, c'est
intéressant d'avoir une cible intermédiaire à travers de ça, là, pour
voir si les gens vont dans la bonne direction puis si les organisations sont...
Mme de Santis : Merci
beaucoup.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. On reviendra tout à l'heure
avec le bloc du gouvernement. On s'en va au bloc de l'opposition avec le
député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, je vais, un petit peu, poursuivre dans la
direction que j'ai amorcée tantôt
puis faire aussi un peu de pouce sur ce que disait la députée de
Bourassa-Sauvé. Vous avez des outils. Pourriez-vous nous donner, là, l'éventail des outils que vous
pouvez suggérer d'utiliser pour encadrer les ministères pour atteindre leurs
objectifs? C'est quoi, là, les différents outils que vous avez?
M. Ouellet (Yves) : Oh! il y
en a plusieurs.
M.
Therrien : Bien
non, mais, je veux dire, les plus importants.
M. Ouellet
(Yves) : Les plus importants. Il y a un guide pour les
ministères pour comment préparer leur rapport annuel, qui est un guide général. Il y a des directives qui sont faites
à chaque année pour la préparation du rapport annuel. En ce qui a trait
à la planification stratégique, c'est la même chose, il y a des lignes
directrices qui sont données aux ministères et organismes qui leur indiquent
quels sont les éléments qu'on doit retrouver au niveau de la planification
stratégique.
Ensuite, par rapport à... Plateforme... J'en
avais une belle liste, je veux juste être sûr de mentionner les bons. Attendez
un petit peu, je pense que l'ai ici. Je sens que ça... ça vire des...
Une voix :
...
M. Ouellet (Yves) :
...aux crédits, hein?
Une voix :
C'était la question des crédits.
M. Ouellet (Yves) : Il y avait ceux-là.
Ça, c'est sûr. Ah! ce qui est bien important, c'est qu'on a mis en place un
site Internet pour les ministères pour qu'ils soient capables d'aller chercher
l'information. Il y a un guide sur la gestion axée sur les résultats, un
peu l'objectif, là, qui est visé par la loi.
M.
Therrien : Est-ce
que vous pourriez déposer à la commission, là, le document que vous avez, la
liste? On l'a-tu à quelque part, M. le Président?
M. Ouellet (Yves) : Bien, je
pense qu'on pourrait faire plus que ça, on pourrait vous déposer la liste et
les documents.
M.
Therrien : Oui, on
apprécierait, M. le Président, oui.
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, est-ce qu'il y a des choses
que vous pouvez déposer immédiatement, là?
M. Ouellet (Yves) : On en a
probablement quelques copies. Je ne sais pas si on a...
Le Président (M. Gaudreault) :
On peut-u faire des copies?
M. Ouellet (Yves) : Mais
c'est sûr qu'on pourrait...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, oui. On pourrait faire des copies de ce que vous avez puis, pendant ce
temps-là, continuer l'échange avec le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
O.K. Ça va, merci. Donc, si je résume, il y en a quand même... il y a beaucoup
d'outils. Puis quel outil vous privilégiez parmi tous ces outils-là, que
vous considérez qui a le plus d'effets positifs sur la réalisation des
objectifs, là? Il doit peut-être y avoir un outil que vous considérez comme
étant le plus prolifique.
M. Ouellet (Yves) :
Bien, moi, je vous dirais qu'il y en a trois, là : les lignes directrices
pour la planification stratégique, qui est le début du processus, ensuite le
guide pour le rapport annuel et le site Internet.
M.
Therrien : O.K. Et puis tantôt vous parliez de cibles
intermédiaires. Ça ne fait pas partie de vos outils, je pense?
M.
Ouellet (Yves) : Les cibles intermédiaires, c'est souhaité dans
le cadre de la gestion axée sur les résultats.
M.
Therrien :
Mais vous n'insistez pas là-dessus, ça se peut-u?
M. Ouellet (Yves) :
On pourrait insister davantage.
M.
Therrien :
O.K. C'est bon.
M.
Ouellet (Yves) : Mais c'est toujours dans la même
préoccupation, un peu, de... Ça demande de l'information, ça demande...
Tu sais, c'est toujours l'équilibre entre ce qu'on demande par rapport à
l'effort qui est consacré.
M.
Therrien :
Question qui me... Je ne sais pas si je devrais poser cette question-là, je
vais oser la poser.
Le Président (M.
Gaudreault) : Je vous le dirai si...
M.
Therrien : Oui, d'accord, M. le Président, je suis... Vous
connaissant, vous n'hésiterez pas à me le dire. Je regarde tout ce
suivi-là que vous faites. Aussi, on parle du gel des effectifs, là, à travers
le projet de loi... bien, pas le projet de
loi, la loi n° 15, là. C'est quoi, le nombre de personnes chez vous à
temps plein qui va servir, justement, à d'abord encadrer ces gens-là,
là, faire un suivi auprès des ministères puis, du même coup, aussi assurer un
dénombrement des effectifs, là? C'est
combien d'ETC que vous utilisez, en gros? Je ne sais pas si j'ai le droit de
poser cette question-là, mais ça m'intrigue parce qu'on parle d'effort
considérable, d'un suivi colossal, là, que vous faites auprès des ministères. Et je suis convaincu que c'est pertinent, soit dit
en passant, là, mais, en plus des effectifs qu'on doit réévaluer, là, du champ
d'action, là, de 639 000
fonctionnaires, c'est combien d'ETC que ça représente, tout ça ensemble, là? Il
me semble, vous avez beaucoup de pain sur la planche. À peu près,
avez-vous une idée ou si...
M.
Ouellet (Yves) :
Bien, écoutez, l'avantage de l'approche qui a été retenue dans le projet de loi n° 15, c'est qu'on s'appuie sur les informations
de la paie. Donc, c'est une information qui est bien encadrée, qui est déjà
bâtie à l'intérieur des systèmes. Donc, à la fois au niveau de la production puis au niveau
du traitement, bien, ça permet de le faire de façon assez efficace.
M.
Therrien : O.K. O.K. Puis, pour ce qu'on parle, là, vous
parlez des suivis, d'utilisation des outils, la collection d'information, bien, moi, je trouve, c'est un
outil intéressant, là, soit dit en passant, mais ça doit être quand même assez
imposant comme travail que vous avez à faire.
M.
Ouellet (Yves) : Bien, ce n'est quand même pas si mal, compte
tenu, comme je vous ai expliqué... vu que la philosophie de la loi,
c'est que le Secrétariat du Conseil du trésor, dans le cadre de la gestion axée
sur les résultats, il accompagne, il développe des outils, et tout ça. On parle
d'environ une équipe de huit, neuf personnes.
M.
Therrien : O.K. Bien, merci pour vos réponses. Je vais juste
revenir sur ce qu'on disait tantôt, les ministères regardent leur évolution, ils se comparent entre
eux. Même, vous leur suggérez, d'une certaine façon, à le faire parce qu'ils
peuvent piger de l'information pertinente
puis se motiver, puis tout ça. D'abord, la question serait : Est-ce que
les autres bureaucraties canadiennes font ce genre d'exercice là?
M.
Ouellet (Yves) : Très peu. Ils le font probablement d'une autre
façon ou d'une autre forme, mais d'avoir ce genre d'indicateurs là...
Puis je comprends que, sur certains aspects, ce n'est peut-être pas...
Une voix :
...
M. Ouellet (Yves) :
Hein?
Une voix :
...
M. Ouellet
(Yves) : Oui, c'est
ça, peut-être qu'on pourrait être plus exigeants, tout ça. On
n'observe pas ce genre d'information là, publique. Il y a peut-être
l'Alberta qui se compare un peu, mais qui ne le rend pas public. Ça a été, je
vous dirais, une approche qui était connue
puis qui était perçue comme une première étape, mais c'était quand même
un peu novateur de présenter ça comme ça, «upfront», de dire :
Voici, en termes de gestion, comment qu'on score.
M.
Therrien : O.K. Et donc c'est difficile de se comparer à
d'autres juridictions, là, ça devient très difficile.
M.
Ouellet (Yves) : Bien
là, vous connaissez ça mieux que moi, là, pour être capable de se comparer avec
d'autres juridictions, il faudrait avoir pratiquement le même type
d'indicateurs avec le même type d'approche si on veut être capable de tirer des
conclusions qui sont...
M.
Therrien : On n'y
pense même pas, là, parce
que ça devient très, très
difficile. Le champ d'action de ce que vous
faites, c'est les ministères, les organismes. Mais les organismes dépendent
des ministères, c'est les ministères qui recueillent
l'information pour les organismes?
M. Ouellet (Yves) :
Ah! ça dépend. La plupart des organismes ne relèvent pas des ministères, ils
relèvent...
M.
Therrien : Non? Ce
n'est pas les ministères qui sont responsables d'organismes, qui vont
recueillir... O.K.
Expliquez-moi, d'abord, parce que, là, je viens d'en échapper une, là.
M.
Ouellet (Yves) : Non,
non, mais la plupart des organismes relèvent du ministre, et non pas du ministère.
Par exemple, si on prend
l'exemple du Secrétariat du Conseil du trésor, les organismes qui sont dans le
portefeuille du ministre, CSPQ, la CARRA puis la CFP, ils relèvent du ministre,
ils ne relèvent pas du secrétaire.
M.
Therrien : O.K. Et est-ce que cette information que le
ministre va relever de ces organismes-là est aussi robuste que celle
qu'on va retrouver dans les ministères?
M. Ouellet (Yves) :
Oui.
M.
Therrien : Puis est-ce que ça, ça s'étend à l'ensemble des
organismes qui sont impliqués dans la loi n° 15?
M. Ouellet (Yves) :
Non.
M.
Therrien :
C'est plus petit, hein?
M. Ouellet (Yves) :
C'est plus petit.
M.
Therrien :
La loi n° 15...
M. Ouellet (Yves) :
La loi n° 15 est beaucoup plus large.
M.
Therrien :
...est beaucoup plus large en termes de champ d'action.
M. Ouellet (Yves) :
Exact.
M.
Therrien : Je vous pose des questions par rapport à la loi
n° 15 parce que c'est intéressant. Comme je vous ai dit tantôt, là, d'arriver, justement, à
utiliser cet outil-là pour, d'abord, énumérer le nombre d'effectifs, mais aussi
pour, ensuite, geler les effectifs puis
les gérer, il me semble que c'est un outil quand même assez important qu'on
peut utiliser pour réussir ça.
Moi, je voudrais
poser des questions... J'ai quasiment tout posé mes questions. Laissez-moi 10
secondes pour retrouver mes...
Le Président (M.
Gaudreault) : Aimes-tu mieux qu'on revienne...
• (15 h 50) •
M.
Therrien : Non, mais oui... Bien, par rapport à
l'efficacité, est-ce que... Tantôt, dans un autre contexte, je pense que
le député de Chauveau parlait, là, d'économies d'échelle, mais est-ce qu'il y a
une corrélation entre la réussite de certains ministères dans l'efficacité
qu'on relève avec l'indicateur et la grosseur du ministère? Est-ce qu'il y a
une corrélation sur le nombre de fonctionnaires?
M. Ouellet (Yves) :
Ce n'est pas parce qu'un ministère, pour toutes sortes de raisons... Supposons,
il peut avoir une mission qui est plus
compliquée, mais qui est essentielle, on ne va pas lui couper ses ressources
parce qu'il est moins performant, on
va l'aider à être plus performant, tu sais. On ne peut pas renoncer...
Supposons, pour toutes sortes de raisons,
qu'il y a un endroit qui n'est pas à l'efficacité qui serait souhaitée, on ne
va pas lui couper ses ressources, là, tu sais, on pense...
M.
Therrien : ...faire du pouce là-dessus juste une seconde
parce que c'est dans la même ligne, là, ça ne sera pas long. Est-ce que vous avez établi des variables
explicatives de l'efficacité à partir de ces indicateurs-là? Est-ce qu'il y a
des variables explicatives, là? Je pense que vous avez étudié en économie. Ça
se peut-u?
M. Ouellet (Yves) : Oui.
M.
Therrien :
Bon, des variables indépendantes qui influencent cette variable dépendante là,
est-ce que vous avez été capable d'en
énumérer qui sont en dehors, justement, du type de service qu'on peut offrir,
mais sur des caractéristiques qu'on peut retrouver dans les ministères?
Est-ce que vous faites cet exercice-là?
M.
Ouellet (Yves) : Non. Non, l'approche est moins académique que
ça. Comme je vous disais, pour le Trésor, nous, au premier chef, c'est toute la question de l'administration.
Quand qu'on tombe dans les missions des différents ministères et organismes, c'est le ministère qui
est responsable de la performance de ses lignes d'affaires. Si on prend, par
exemple, un ministère x avec trois établissements, puis les trois
établissements n'ont pas le même rendement, c'est le ministère qui doit
s'assurer d'avoir les bonnes pratiques, d'amener les établissements qui sont
moins performants au niveau. Nous, ce qu'on veut s'assurer, c'est que les
ministères ont des bonnes méthodes de gestion.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci. Alors, ça met fin au
bloc de l'opposition officielle. On va passer maintenant au bloc du
gouvernement avec le député de Chomedey. M. le député.
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. Bonjour, messieurs,
mesdames aussi. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu mesdames, donc, et on m'a dit tantôt que c'est
parce que ça allait bien. Normalement, quand ça va moins bien, on les voit
plus souvent. En tout cas, c'est la raison qu'on m'a donnée, que j'accepte
avec... que je prends parce que, venant de Mme Blackburn, normalement on a
pas mal l'heure juste pas mal tout le temps.
Je
vais faire un peu de pouce sur mon collègue de Sanguinet. J'ai deux, trois
petites choses peut-être plus pointues sur
les remarques de ma collègue de Bourassa de tantôt à la page 37 de votre
document. J'ai une préoccupation sur votre note de bas de page, et dites-moi qu'il y a juste... De votre note de bas
de page 14, là, où vous dites qu'il a été observé que la question posée n'avait pas été complétée
uniformément, dites-moi, là, qu'il y a juste dans ce cas-là et que ce n'est
pas quelque chose qui pourrait nous laisser
penser que ce qu'on a comme chiffres, c'est conforme à la réalité. Parce que
c'est votre 92,9, là...
Des voix :
...
M.
Ouellet (Yves) : Écoutez,
c'est un indicateur qui est relativement récent, 2011-2012. Ce qu'on avait observé, peut-être que la compréhension initiale n'avait pas été complètement uniforme parmi les différents organismes. Après ça, on s'est assurés que l'information qui était transmise puis la compréhension des ministères
et organismes étaient la même pour tout le monde. Ça fait que c'est ça qu'on a indiqué au début, il y a peut-être,
au niveau de la fiabilité ou, en tout cas, de la précision des résultats, là, qui peut peut-être être
influencée par la compréhension que les ministères ont eue de la question qui
était posée.
M.
Ouellette : Donc, eu
égard à votre réponse, vous vous assurez de cette compréhension-là, et il y a
juste pour cet indicateur-là, là...
M. Ouellet (Yves) :
C'est pour ça qu'elle était dans l'autre page.
M.
Ouellette : O.K. Ça
veut dire que, pour les autres, normalement ce qu'on retrouve à la page 10, c'est
conforme à vos indicateurs.
M.
Ouellet (Yves) : Écoutez,
c'est conforme avec toutes les réserves et les nuances qui s'appliquent à un
indicateur qui commence. On voit
qu'on a trois ans d'observés, là. Comme je vous disais, on va faire le bilan,
tout ça. Au fur et à mesure que les ministères
prennent de l'expérience et développent une connaissance de l'exercice,
c'est sûr que les données puis les façons de faire s'améliorent.
M.
Ouellette : O.K.
Dans la présentation que vous nous avez faite initialement, là, vous avez parlé
d'un bulletin personnalisé.
J'espérais le retrouver dans votre petite pochette, je ne le retrouve pas, et
vous avez piqué ma curiosité que... Puis
là je vous écoutais parler que le Conseil
du trésor soft... je me dis, j'étais
sous l'impression qu'en partant du moment où ça allait au Conseil du
trésor bien là, après ça, là, normalement, ce qui sort de là, c'est : Tu
crois ou tu meurs, puis il faut que tu le
fasses, il faut que tu le mettes en application. J'apprends avec beaucoup
de surprise que vous pouvez être soft
à certaines occasions et que, là, vous émettez un bulletin. J'aimerais juste
que vous... J'aimerais ça, en savoir un
petit peu plus, puis je pense que mes collègues sont aussi très
intéressés.
Je comprends que vous
me donnez un bulletin, là. Là, vous allez nous l'expliquer, le bulletin. Puis
c'est du matériel didactique, on pourra peut-être
s'en reservir en d'autres occasions. Mais, un coup que j'ai eu mon bulletin, je
fais quoi avec mon bulletin? Puis c'est
quoi, vos... c'est-u juste des recommandations ou c'est juste que j'ai un portrait de puis, à
partir de là, bien, je vais avoir la
paix jusqu'à l'année prochaine, là, puis je vous dirai quand
vous allez repasser l'année prochaine : Ah oui! je voulais, mais,
tu sais, il est arrivé d'autres priorités gouvernementales ou il est arrivé d'autres enlignements, puis... ah! je vais essayer
de m'améliorer, puis là, finalement, trois ans après, on se dit : Oups! je
n'ai peut-être pas atteint les objectifs que j'aurais voulu atteindre? Ça
fait que renseignez-nous et rassurez-nous sur toute l'histoire du bulletin,
comment ça fonctionne, et particulièrement le suivi, parce que j'ai besoin
d'être rassuré, là.
M. Ouellet
(Yves) : O.K.
Bien, comme j'ai mentionné d'entrée
de jeu, l'esprit de la loi le
mentionne de manière explicite que le rôle des unités centrales doit
être un peu en retrait pour que les ministères et organismes soient responsables et soient
imputables. C'est ça, l'esprit. Nous, on administre les paramètres de la loi,
donc c'est ça qui nous anime ici.
Mais c'est clair. Puis le réflexe du Trésor, là, on va de plus en plus loin au niveau des guides, au niveau de la formation, au niveau de l'intervention vis-à-vis
des ministères et des organismes, mais il reste qu'à la fin de
la journée, jusqu'à maintenant, les travaux qu'on avait faits avec la commission,
les conclusions qui avaient été faites lors de la journée du 25 novembre 2011,
c'était de dire, à quelque part, de préserver l'indépendance, l'autonomie, tout
ça.
Vous
n'aurez pas besoin de nous convaincre longtemps que, si vous voulez qu'on soit plus «hands on»,
qu'on va l'être, là, mais c'est une
approche à définir, là. C'est un peu les deux paramètres avec lesquels on joue toujours.
Là, on peut, tu sais, on peut mettre
l'emphase sur les résultats, l'imputabilité et la transparence. C'est un peu ce
qui nous anime. En même temps, on leur met du fardeau, comme on voit dans
d'autres volets de l'activité gouvernementale, au
niveau des moyens. On ne met pas
juste l'emphase sur les résultats, mais on met également de l'emphase sur les
moyens. Là, on est plus de cet
ordre-là, on va leur dire : L'information que tu présentes, ce que tu fais, ce n'est pas
satisfaisant. On en veut plus, on le
veut de telle façon. Là, pour l'instant, on les outille, on les documente, on
les accompagne, on leur donne des avis, on s'inscrit dans cette
démarche-là.
M.
Ouellette :
Vous considérez-vous plus comme un bureau de référence ou un genre de
bibliothèque?
M. Ouellet (Yves) :
Non. Non, non, c'est plus que ça, on est vraiment ceux qui sont là pour leur
donner l'information et les guider, tout ça. Sauf qu'à quelque part, à la fin de la journée, celui qui va être imputable de sa planification, de son rapport annuel, de ses résultats quant à sa mission, c'est le
dirigeant de l'organisme. C'est lui qui doit rendre des comptes à cet
égard-là. Nous, notre responsabilité, c'est de faire en sorte que l'information qui est à votre disposition vous permette
d'apprécier ça. Ça fait que c'est là, nous, qu'on veut vous entendre. Puis
c'est un peu ça, le débat. Puis c'est
pour ça qu'on trouve ça très intéressant de vous rencontrer, vous êtes
probablement notre meilleur allié avec le Vérificateur général. On est
un peu un trio, puis on a tous la même préoccupation. Si on demande trop d'information, si on ne demande pas la bonne information, c'est un fardeau
pour les organisations. Puis, en même temps, on en veut, de l'information.
Puis, lorsque les documents qui nous sont présentés ne sont pas satisfaisants,
c'est sûr qu'on veut plus d'information.
M.
Ouellette :
Parlez-moi de votre bulletin parce que c'est toujours très intéressant, là.
La composition de votre bulletin, là, c'est qu'en fonction des
indicateurs vous leur envoyez un document, là, que vous appelez un bulletin.
M. Ouellet (Yves) :
L'indice, là?
M.
Ouellette :
Oui.
M. Ouellet (Yves) :
Bien, c'est ça, dans le fond...
• (16 heures) •
M.
Ouellette :
...par rapport à ce qu'ils vous donnent, c'est vous qui l'évaluez.
M. Ouellet (Yves) :
Nous autres, on leur envoie les questions qu'ils doivent répondre, puis, en
fonction de la réponse qui est donnée, ça
donne le résultat. Ça, ça donne leur bulletin à eux, leur indice personnalisé,
puis, à partir de cet indice-là, on compose l'indice global.
M.
Ouellette : O.K. Et par rapport au Vérificateur général...
Parce que le citoyen qui nous écouterait, là — parce qu'il nous écoute, il ne nous voit pas aujourd'hui, mais qui nous
écoute — pourrait
être porté à penser que ce que vous faites par rapport à l'indice, c'est
complémentaire ou c'est un doublon par rapport au Vérificateur général.
M.
Ouellet (Yves) : Je pense que c'est différent. Nous, ce qu'on
souhaite ici, c'est avoir de l'information de gestion indépendamment des activités du Vérificateur
général. Le Vérificateur général, lui, il a ses mandats, que vous connaissez
bien, soit en vérification d'optimisation ou en vérification au niveau
budgétaire, là, mais, nous, indépendamment des activités du Vérificateur
général, ce qu'on veut, c'est l'information de gestion.
M.
Ouellette : O.K. Puis j'aurais un commentaire éditorial pour
la fin qui ne sera pas une question. Étant un gars de renseignements puis un gars d'archives,
j'hésiterais bien gros avant de laisser tomber certaines choses. Il faut que
vous soyez en mesure d'avoir un point
de référence en quelque part. Probablement que l'apport des nouvelles
technologies devrait vous faciliter
l'appui. Peut-être pas de le garder, mais aujourd'hui, avec tout l'apport
nuagique, puis tout ça, on doit...
Vous parliez de mémoire institutionnelle, je vois bien plus que ça, moi, c'est
que tu ne sais pas si... Parce qu'on le
voit dans la mode d'aujourd'hui, les affaires d'il y a 40 ans, ça ressort, là,
parce que, là, on s'aperçoit que ce n'était pas si pire que ça, vraiment. Ça fait que je vous encourage peut-être
pas à détruire, mais peut-être à le regarder en fonction des apports technologiques pour simplifier la
collecte puis le traitement, et particulièrement l'archivage de ce que c'est
que vous avez. C'était mon commentaire éditorial là-dessus.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci pour votre éditorial, M. le
député. Nous allons retourner maintenant au deuxième groupe
d'opposition, mais je voudrais juste faire un petit bilan de vos minutes, là,
qu'il vous reste. Il reste 38 minutes au groupe du gouvernement, à peu près,
là, 38 minutes, environ 27 minutes pour l'opposition officielle et 22 minutes
pour la deuxième opposition. Alors, on y va pour un bloc de 10 minutes avec le
député de La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Je voudrais m'attarder, si vous voulez bien, sur les
indices d'application de la loi. Un de ces indices-là, c'est la
planification stratégique. Vous avez effleuré un peu le sujet tout à l'heure,
dans la planification stratégique, il y a
des objectifs nécessairement. Ces objectifs-là, ils sont fixés par les
ministères. Est-ce que vous, vous avez un mot à dire sur les objectifs?
M.
Ouellet (Yves) : Nous, ce qu'on va s'assurer, c'est que la
planification stratégique va respecter à la fois les paramètres de la loi et va correspondre de manière
générale aux orientations gouvernementales, en particulier en ce qui a
trait à l'utilisation des ressources. Après ça, les objectifs qu'eux se fixent
par rapport à leur mission propre, dans la mesure où ça respecte les paramètres
de la loi puis que ça correspond à l'utilisation des ressources, ça, ça...
M.
Caire :
Même dans votre processus d'accompagnement, vous ne pourriez pas dire, par
exemple, à un ministère : Il nous apparaît que ton objectif est irréaliste
ou qu'il est un peu complaisant?
M.
Ouellet (Yves) : Si ce n'est pas en fonction de l'utilisation
des ressources, nous, on va être moins dans ce type d'intervention là. Par contre, comme je vous
disais, il y a un double rôle. Le ministère du Conseil exécutif également
analyse les planifications stratégiques, et eux, ils sont plus du côté
stratégique des orientations.
M.
Caire : O.K. Donc, vous pourriez, à la limite, là, si je
décode ce que vous me dites, vous pourriez, à la limite, dans un rôle
plus d'accompagnateur, dire : Écoute, moi, je reverrais l'objectif si
j'étais toi.
M.
Ouellet (Yves) : Ce que je peux vous dire, c'est que le Conseil
exécutif le fait. Eux, ils ont le plan de match gouvernemental, puis, lorsqu'un ministère ou un organisme arrive avec
des orientations qui ne correspondent pas ou qui sont en porte-à-faux,
c'est clair qu'il va y avoir une intervention.
M.
Caire : O.K. Et donc, logiquement, si les objectifs ne sont
pas atteints, vous n'avez pas à intervenir dans la même mesure?
M. Ouellet (Yves) :
Toujours, si c'est une question de mission, effectivement.
M.
Caire : Parce qu'on est... Dans le fond, si on n'atteint pas
les objectifs, on n'atteint pas les résultats. Donc, on n'est pas dans la logique d'une gestion par
résultats. Donc, c'est un petit peu ça qu'était le sens de mon... Puis je vais
vous donner un exemple que tout le monde connaît, là. Dans son plan stratégique, le ministère de la Santé dit : L'attente sur civière, c'est 12 heures. Or, depuis, quoi,
sept ans que c'est son objectif, là, non
seulement on ne l'atteint pas, mais
on s'en éloigne. Est-ce que
concrètement, là, vous, vous pourriez dire : Écoute, là, il y a vraiment un problème, là, puis
il y a-tu des interventions... Vous
dites : Non, ça, ce n'est pas au niveau des ressources, c'est au niveau de
la mission du ministère. Donc, moi, je ne touche pas à ça.
M. Ouellet (Yves) :
...c'est des choix qui sont faits par le ministère, là.
M.
Caire : O.K. Un autre indice aussi, c'est l'évaluation de
programmes. Ça, j'aimerais ça que vous m'en parliez, là, ça veut dire quoi très exactement. Surtout
dans le contexte actuel, j'aimerais ça que vous me disiez comment c'est un
indice pour vous de l'atteinte ou non de
l'application de la loi, de l'intégration de la loi, là. Vous faites quoi
concrètement, là, quand on parle d'évaluation de programmes?
M.
Ouellet (Yves) : Il y a deux choses. Il y avait une démarche au
gouvernement pour évaluer les programmes...
M.
Caire : Quand on parle d'évaluer les programmes,
pourriez-vous nous donner quelques exemples précis, là, de... Il y a-tu des programmes que vous évaluez, puis
d'autres, non, ça, ça relève de la mission du ministère, je ne touche pas à ça?
M.
Ouellet (Yves) : Bien, en général, c'est les ministères qui
font l'évaluation de leurs programmes. C'est toujours la même approche.
Les ministères ont des évaluateurs de programmes, puis nous, ce qu'on fait, on
vient donner des outils pour comment devrait
être faite l'évaluation de programmes dans les différents ministères et les
organismes. Ça, c'est une chose. Ça
fait que, ça, c'est... Puis l'évaluation pointue au niveau des programmes,
prenez un programme x, il y a un
objectif de départ, il y a des moyens qui sont associés à ça, il y a des
résultats qui sont obtenus, puis ils analysent la performance du programme. Là, c'est clair qu'il y a un exercice qui est
plus vaste qui est la commission qui a été mise en place.
M.
Caire :
Non, mais, sans embarquer... vraiment, votre mandat à vous, là.
M. Ouellet (Yves) :
O.K. Bon, c'est ça. Ça, c'est...
M.
Caire : Quand vous dites : Nous faisons l'évaluation de
programmes, là, concrètement, au quotidien, ça veut dire quoi pour vous
autres?
M. Ouellet (Yves) :
Bien, c'est ça que ça veut dire, là, ça veut dire qu'avec certains ministères
et organismes qui ont leur propre évaluateur de programmes on leur donne
des paramètres, des directives sur la manière dont les choses doivent être faites, puis il y avait... c'est en
février de l'année dernière qu'il y a une directive qui avait été prise par le
Conseil du trésor à cet égard-là pour que les ministères nous
transmettent les résultats de leur évaluation de programmes.
M.
Caire : O.K. Excusez l'anglicisme, mais est-ce que vous
challengez... est-ce que ça peut faire partie de votre mandat que de challenger leur évaluation de
programmes, dire : Écoutez, à notre avis, là, selon les paramètres qu'on
vous a donnés, les guides qu'on vous
a donnés, on regarde l'évaluation que vous faites puis, on s'excuse, les boys,
mais vous n'êtes pas dedans, là?
M. Ouellet (Yves) :
Oui. Mais ça, je vous dirais, il y a le concept pur d'évaluation de programmes,
mais ce challenge-là, on le fait beaucoup au niveau budgétaire globalement.
M.
Caire : O.K. Est-ce que l'efficacité — parce qu'on parle des résultats, c'est
correct, puis on peut atteindre les résultats x, mais ne pas l'avoir
fait de façon efficace — fait
partie des choses que vous évaluez?
M.
Ouellet (Yves) : Exact, oui. Quand c'est faisable, quand c'est
possible, quand il y a des paramètres qui nous le permettent au niveau des ratios d'encadrement, des taux de dépenses
administratives, des trucs du genre, c'est le genre de choses qu'on est capable d'apprécier. Je vous
dirais que, pour ceux qui le savent un peu, à chaque mardi il y a une séance
au Conseil du trésor, puis les ministères
viennent présenter des demandes par rapport à différents programmes, tout ça,
puis c'est notre meilleur exercice, qui est
plus large. C'est pour ça que je voulais déborder un peu par rapport à
l'évaluation de programmes...
M.
Caire :
On est-u invités?
M. Ouellet (Yves) :
Il faudrait parler avec le président du conseil.
M.
Caire :
Ah! je vais faire ça demain. Continuez.
M.
Ouellet (Yves) : Ça fait que c'est un exercice qui permet de
faire le tour des programmes des ministères, puis je vous dirais que
c'est là où ils sont challengés de manière la plus sérieuse.
M.
Caire : O.K. J'aimerais vous entendre sur le niveau
d'expertise que vous avez au sein du secrétariat pour faire ces différents exercices là. Est-ce que vous avez
l'expertise nécessaire? Est-ce que vous développez l'expertise nécessaire?
Puis quelle est votre capacité à maintenir ce niveau d'expertise là?
M.
Ouellet (Yves) : O.K. On a l'expertise nécessaire. Ce n'est pas
des grosses équipes, c'est des petites équipes, mais je vous dirais que c'est assez connu à l'intérieur de la fonction
publique, là, on a des équipes qui sont assez performantes. Je vous
dirais que c'est vrai dans chacune des lignes d'affaires, que ça soit au niveau...
M.
Caire :
...une ligne d'affaires? C'est parce que je ne parle pas le même langage, je
m'excuse.
M. Ouellet (Yves) :
O.K. Non, non, mais c'est...
M.
Caire :
Faites la traduction en français, s'il vous plaît.
M. Ouellet (Yves) :
La plus intuitive, c'est la gestion budgétaire.
• (16 h 10) •
M.
Caire :
O.K.
M.
Ouellet (Yves) :
Donc, les gens qui vont analyser les programmes, les demandes par rapport aux budgets, les gens qui
vont préparer les crédits annuels, ça fait que ça, c'est l'équipe budgétaire.
Ensuite, il y a l'équipe des infrastructures, qui va
préparer le PQI, le Plan québécois des infrastructures...
Une voix :
...
M.
Ouellet (Yves) : Oui,
c'est ça, qui vont le préparer, qui vont faire le suivi des projets, puis qui
vont préparer les documents
budgétaires qui sont présentés en même temps que les crédits. Ensuite, vous
avez les marchés publics. Toutes les
questions de contrats, des appels d'offres, toute la thématique
d'approvisionnement, c'est les gens qui sont aux marchés publics. Donc, vous avez ici Mme Blackburn, qui
est la secrétaire associée aux marchés publics. Vous avez le secteur
négociations, ressources humaines, qui sont les gens présentement, là, qui
travaillent sur...
Une voix :
...
M. Ouellet
(Yves) : C'est ça, à
temps plein. Puis vous avez le secteur sur les ressources informationnelles.
Donc...
M.
Caire : Puis ça...
M. Ouellet (Yves) :
Oui?
M.
Caire : Ça, vous
avez l'expertise à l'interne pour assurer l'efficacité de ces équipes-là dans
ces lignes d'affaires là.
M. Ouellet (Yves) :
Exact. On pense, on pense.
M.
Caire : O.K. Tout à l'heure, vous avez dit : Oui, on mesure l'efficacité lorsque c'est
possible. Est-ce que vous avez développé des outils, des indicateurs de
performance qui vous permettent de mesurer l'efficacité des différents
programmes des différents ministères, en fait de tout ce qui relève de votre responsabilité
et pour lequel vous avez la responsabilité aussi d'accompagner les ministères, puis, à
défaut, corriger le tir aussi, j'imagine, parce que ça doit faire
partie du mandat de corriger le tir si vous
pensez que tel ou tel ministère ou tel ou tel programme n'est pas efficace? Donc,
est-ce que vous avez développé ces
indicateurs de performance là pour assurer à votre expertise aussi d'avoir les
bons outils pour travailler?
M.
Ouellet (Yves) :
Bien, comme je vous disais, il y a toujours deux volets à cette question-là. Il y a
l'aspect qui est vraiment administratif pur, par exemple taux
d'encadrement, dépenses en gestion, qui sont des choses qui nous interpellent
au premier niveau. Puis, après ça, quand on arrive au niveau...
M.
Caire :
...assez facile à mesurer.
M. Ouellet (Yves) :
Oui puis non, ça dépend. Je vous dirais que les différentes missions de
l'administration publique, ce n'est pas
simple, c'est assez différent. Quand on parle d'un hôpital, bien, c'est
différent d'un musée. Puis, quand on parle...
M.
Caire :
...par rapport à d'autres administrations...
M. Ouellet (Yves) :
Oui, oui, il y a les grands paramètres. Oui, oui, c'est ça.
M.
Caire :
Tu sais, il y a toujours du «benchmarking», quelque part, qui peut se faire,
là.
M.
Ouellet (Yves) : Exact. Exact. Mais vous comprenez que c'est
quand même à géométrie variable. Les garderies, bien, c'est différent
d'un...
M.
Caire : Je comprends que les indicateurs peuvent être
nombreux et diversifiés, là. Êtes-vous en train de me dire que c'est
fini?
Le Président (M.
Gaudreault) : C'est terminé, M. le député de La Peltrie.
M. le député d'Orford.
M.
Reid : Oui. Merci, M. le Président. Je voudrais juste faire
une petite remarque parce que, tout à l'heure, à la question de mon collègue de Chomedey sur
l'informatique... Évidemment, l'informatique, c'est un bon vieux principe — j'ai enseigné ça longtemps — c'est qu'avant de faire de l'informatique,
malgré toute la magie et les promesses de l'informatique et de la technologie, il faut mettre des cerveaux
humains pour bien mettre ça clair parce qu'évidemment, quand on a une structure qui n'est pas claire, bien, on fait une
informatisation qui ne sera pas plus claire que la structure. Et donc il y a
des éléments, là-dessus, je pense, qu'il y a
une réflexion à faire. C'est pour ça que je vous invitais tantôt, la commission
est certainement intéressée à travailler avec
vous sur ces aspects-là et d'autres aspects, puisqu'on est dans le même, comme
vous disiez tantôt... J'étais heureux de
vous entendre dire qu'il y a un trio, là. Nous, on travaille déjà régulièrement
avec le Vérificateur général, je
pense qu'on aurait intérêt à faire en sorte qu'on le fasse davantage. Notre
président est d'accord avec ça aussi, je pense.
Moi,
j'avais une question qui sort un petit peu du contexte immédiat de nous, c'est
qu'on se rend compte, des fois, qu'au
Québec on invente la roue. Tout à l'heure, le travail qui a été fait nous a
montré qu'on a fait notre Loi sur l'administration
publique en s'inspirant de certaines choses qui se sont faites ailleurs,
notamment en Angleterre, puisqu'on a
un système parlementaire semblable, c'est facile à comprendre. Moi, ce que
j'aimerais peut-être savoir, c'est, aujourd'hui, quand on regarde, quels sont les comparatifs que nous avons et comment
comparer nos résultats, puisque c'est ce qu'on fait, mais, pour une loi semblable ailleurs et un mouvement de décentralisation,
en quelque sorte, vers les ministères et organismes — parce
que c'est un peu ce que c'est aussi, là, la Loi de l'administration
publique — comment
ça se compare avec ce qui se fait ailleurs au Canada puis ailleurs dans
l'OCDE.
M.
Ouellet (Yves) : O.K. On a fait du «benchmarking». Ça avait été
fait à l'époque où la loi avait été développée, puis il y a eu des suivis qui ont été faits par la suite. Je vous
dirais, au niveau de l'encadrement, les grands principes de gestion, ça se compare beaucoup, le fait de se
fixer des objectifs avec une planification stratégique, d'en faire rapport dans
un rapport annuel...
M.
Reid : Là, on parle
du Canada? On parle de l'OCDE aussi?
M.
Ouellet (Yves) : On parle du Canada, des provinces canadiennes,
les pays du Commonwealth, Royaume-Uni, tout
ça. Maintenant, où on a moins d'information, c'est dans l'application de tout
ça. Ce qui pourrait être intéressant pour nous autres, c'est comment soit le Trésor ou l'unité centrale qui est
responsable de cette loi-là...
comment elle s'applique, où est le niveau d'imputabilité. Par exemple,
au Royaume-Uni, les dirigeants d'organisme, si ma mémoire est bonne, ne
vont pas venir devant les parlementaires,
ils vont venir devant les organismes centraux. Ça fait que ça fait une
dynamique qui est différente. C'est
le même paramètre, c'est ils disent : Fixez-vous des objectifs,
faites-en rapport, améliorez-vous. Et
cette reddition de comptes là, elle n'est pas faite devant les parlementaires, elle est faite devant les organismes centraux.
Aux États-Unis,
c'est différent. Là, les parlementaires ont un rôle beaucoup plus important. Même,
la structure des gestionnaires, des
premiers gestionnaires des organismes, c'est des gens qui sont nommés. Ça fait
que, donc, ça change un peu la
dynamique, mais les paramètres sont à
peu près les mêmes. Ça fait qu'on
s'est inspiré de ça. Après ça, c'est dans
la manière de l'appliquer. Ça fait que, vous avez raison, dans quelle mesure on
veut donner l'autonomie, l'imputabilité, la
transparence puis la reddition de
comptes — ça, on
est d'un côté — ou, de
l'autre côté, d'aller chercher l'information de gestion, de donner des attentes au niveau des objectifs, mais en même
temps des moyens? Je ne veux pas seulement que tu atteignes tel objectif, mais tu vas le faire de telle façon puis
tu vas le faire avec tels moyens. Ça fait que c'est un peu les deux
univers avec lesquels on doit jongler.
M.
Reid : On peut dire, en quelque sorte, que le fait
que la Commission de l'administration
publique joue un rôle dans
tout ce processus-là, ça donne un peu la couleur de l'Administration québécoise
jusqu'à un certain point.
M. Ouellet
(Yves) : Tout à fait.
Tout à fait. Bien, vous regardez, nous, c'est sûr qu'on fait des analyses à
l'interne puis on fait des travaux à
l'interne, mais, après ça, nos deux grands inputs, si vous me permettez
l'expression, c'est le VG, le Vérificateur général, en mineur puis c'est vous en majeur. Ça fait que c'est ça
qui nous guide puis c'est ça qui nous donne
des orientations sur les voies à privilégier, là. Ça fait que
pour ça c'est pour... quand on disait : Pour nous, c'est intéressant de vous rencontrer puis de vous
entendre sur le travail que nous, on a fait, puis où on est rendus, puis
surtout sur ce qui vous intéresse, puis ce que vous souhaitez avoir pour
la suite des choses, ça nous intéresse. Puis ce qui est vraiment pertinent, c'est que
vous êtes au même niveau que nous par rapport au constat que
vous posez par rapport au fait qu'on veut de l'information, on veut de
l'autonomie, on veut de l'imputabilité, on veut comprendre ce qui se passe. Ça fait qu'on est un peu tous à l'intérieur du même
cadre, puis on essaie de voir comment on peut rendre ça le plus efficace
possible.
M.
Reid : M. le
Président, je sais que mon collègue
est très intéressé par la question sur l'international, mais il veut retomber
à ce qui se passe, je pense, au niveau de nos bureaux de comté, et, moi aussi,
ça m'intéresse.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui. Allez-y, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci,
M. le Président. Bien, écoutez,
oui, le bureau de comté de chacun de nous, mais, en même temps aussi, de par les rôles que nous avons aussi
comme tels. Et moi, je suis en entrepreneuriat, je suis associé à cela, et, bon, autant du côté entrepreneurial que du
côté de nos bureaux de comté, on a souvent à répondre à nos citoyens pour
différentes problématiques, comme je le
mentionnais tantôt. Je reviens là-dessus parce que
c'est fréquent. Mais là je viens surtout insister aussi sur le côté... — parce
que ça fait partie aussi du rôle du gouvernement — l'entrepreneuriat puis
le rôle aussi que les ministères
ont à jouer en fonction d'écouter parce
que, souvent, on a plusieurs
plaintes, et, sur le terrain, moi,
sans nommer de ministère comme tel, on sait qu'il y a plusieurs
ministères, que ce soit l'Environnement, le ministère du
Revenu, bon, ainsi de suite, les gens d'affaires ne sont, malheureusement, pas toujours,
toujours, toujours bienvenus par rapport à leurs
problématiques et puis la réceptivité.
Puis moi,
j'appelle ça des citoyens, les gens d'affaires aussi, c'est partie importante
de l'économie. Puis moi, bien, je trouve qu'on n'est pas souvent
assez entrepreneurial déjà, alors ça démotive souvent, et c'est souvent aussi
frustrant de voir le genre de
commentaires ou les lettres qui sont associés à cette démarche-là de la part de
nos gens d'affaires. Puis vous êtes là, puis le secrétariat peut... Puis
je lis un petit peu l'article du 8.11 : Peut exiger de tous les ministères
et organismes publient les déclarations de
services aux citoyens — je
pourrais ajouter aussi entrepreneurs parce
qu'en même temps ça fait partie un
peu du rôle que l'on a — et qu'ils les suivent et veillent le respect des engagements...
Est-ce que ça, c'est une priorité? Parce que je pense que vous devez
l'entendre aussi souvent, ce côté-là. En tout cas, il n'y a pas seulement que moi ou seulement que nous qui doit
entendre ce genre de situation là, c'est fréquent dans la vie de tous
les jours. Donc, j'aimerais, un petit peu, là-dessus, qu'on puisse échanger,
là.
• (16 h 20) •
M. Ouellet (Yves) : Bien, je
vous dirais deux choses. Oui, c'est important pour nous. Par contre, le genre
de commentaires qu'on entend, nous autres, va souvent être différent, va être d'une
autre nature de la part de nos ministères et des organismes.
M. Drolet : Oui, oui, je
comprends.
M. Ouellet
(Yves) : Mais
effectivement, au niveau de la déclaration de services aux citoyens,
au niveau de la qualité des services, c'est le coeur de la LAP, c'est le coeur de la loi. Puis
c'est cette loi-là qui crée le secrétariat et le Conseil
du trésor, donc il y a un lien direct, on peut faire des choses. Mais,
comme je vous disais, lorsqu'on tombe dans la mission pure d'un ministère,
on peut toujours
faire des choses, mais c'est sûr que ça devient un petit peu plus compliqué,
là, tu sais, on
s'éloigne un petit peu de... S'il
n'y a pas d'enjeu au niveau
de l'utilisation des ressources, si c'est des questions d'orientation
pure dans le cadre d'un secteur d'activité, c'est plus délicat.
M. Drolet : Parfait. Merci, M.
le président.
Le Président (M. Gaudreault) :
Monsieur... Madame... À qui on est rendus? Mme la députée, oui.
Mme de Santis :
Oui. O.K. Je fais référence aux pages 49 et 50 de votre rapport. Vous savez que
je suis très intéressée avec la transparence, et je trouve intéressant que 69 %
des ministères et organismes ont mené des travaux afin d'établir le coût de leurs biens et services
tarifés ou pas tarifés. Et ça, ils ont déterminé les coûts de leurs biens et
services pas à 100 %, il y a
31,3 % qui ont réalisé des travaux pour plus de 50 % des biens et
services et 31,3 % qui ont réalisé des travaux pour 50 % et moins des coûts des biens et services. Ce
qui est intéressant, c'est que, sur les 64 ministères et organismes,
39 % ont sensibilisé les usagers au coût des services offerts.
Maintenant,
pourquoi c'est seulement 39 %? Est-ce que ce n'est pas important que
l'usager sache combien coûte le
service ou le bien qu'il obtient du gouvernement? C'est quelque chose qui
manque, que, d'abord, on ne sait pas exactement combien de biens et services, on connaît le coût pour. Mais que
seulement 39 % de ça, ensuite, est connu par l'usager, ça me préoccupe un peu. Je crois que nous, en tant
que citoyens, on devrait savoir combien coûtent les services qui nous
sont offerts ou les biens qui sont offerts par le gouvernement.
M. Ouellet
(Yves) : Vous avez tout à fait raison. Par contre, ici, c'est
un exercice qui est relativement complexe pour les ministères dans la mesure où il n'y a pas toujours un
indicateur de prix pour être capable de quantifier l'activité. Ça fait que
c'est à cet égard-là que ce n'est pas toujours simple. On voit qu'il y a quand
même une progression, mais c'est sûr
que c'est un grand chantier en soi, là, tu sais, combien coûte la prestation
d'un service puis de donner cette information-là aux citoyens. C'est sûr
que c'est un objectif qui nous intéresse beaucoup, mais, en même temps, on a
toujours cette préoccupation-là d'être conscient que, si on demande ça,
qu'est-ce que ça veut dire, tu sais, un peu, la préoccupation, qu'est-ce que ça
veut dire à l'organisation puis au ministère d'être capables de générer ce type
d'information là.
Mme de Santis :
Mais le citoyen devrait comprendre que, quand il ou elle fait des demandes au
gouvernement, ça coûte quelque chose,
et le prix que ça coûte va sortir de sa poche. O.K.? Et donc je trouve que
c'est une façon de mieux gérer nos dépenses.
Vous dites
qu'il y a une amélioration. Je ne suis pas sûre parce qu'en 2011-2012
43,8 % des ministères et organismes
ont réalisé des travaux pour plus de 50 % des biens et services, le
43,8 % a diminué à 31,3 %, et on a augmenté le nombre de
ministères et organismes où aucun travail n'est réalisé de 36 % à
37,5 %. Et donc je ne vois pas une amélioration,
là, je vois plutôt le contraire. Et moi, je trouve que c'est un élément qui
pourrait nous aider à mieux gérer nos
affaires. Si le citoyen sait combien ça coûte, les demandes que le citoyen va
faire au gouvernement, peut-être, seraient différentes.
M. Ouellet
(Yves) : Alors, on est tout à fait d'accord. On est tout à fait
d'accord, mais, comme je vous dis, ici il faut être conscient de ce que ça peut vouloir dire par rapport au
système de gestion d'information, la capacité de générer cette information-là. On pourrait vous donner
davantage d'information. C'est une préoccupation qu'on a, c'est pour ça qu'on
l'a mise. Il y avait des choix à faire, on
l'a mise parmi l'indicateur. Vous
avez vu, il y a juste 10. On considérait que c'était très important.
On voit l'évolution, mais je pense qu'il faut juste être
conscient que c'est un chantier qui est exigeant pour les ministères.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci. Ça met fin au bloc du
gouvernement. Alors, le bloc de l'opposition officielle avec le député
de Saint-Jean. Merci.
M.
Turcotte :
Merci beaucoup. Merci pour votre présence. J'écoute depuis le début, puis
j'entends aussi mon collègue le
député de Sanguinet par rapport au projet de loi n° 15, puis où j'ai eu
l'occasion de siéger, puis on a beaucoup ces débats-là sur les organismes, bon, qui relèvent de la loi ou ceux
qui ne relèvent pas, ceux qui relèvent du ministre, les organismes aussi qui ont des ententes de
service avec le gouvernement, donc que la reddition de comptes, dans certains
cas, est plus difficile, tout dépendant des
ententes. Ça a l'air de quoi, ce portrait-là, par rapport à la reddition de
comptes? Les organismes qui ont des
ententes de service, par exemple, c'est via soit leur ministère ou le ministre,
tout dépendant des cas, ou...
M. Ouellet (Yves) : Vous
parlez dans le cadre de la loi n° 15?
M.
Turcotte :
Bien, en général. On a eu ce débat-là, là, à la loi n° 15 parce que ça,
c'est sur le contrôle des effectifs. Mais
je parle sur le plan stratégique puis ces choses-là parce qu'il y a de ces
organismes-là qui ont des plans stratégiques ou qui répondent à des
orientations ministérielles que vous devez quand même évaluer.
M. Ouellet (Yves) : O.K. Ici,
l'univers couvert est beaucoup plus petit.
M.
Turcotte : Oui, je
le sais, mais je veux vous entendre là-dessus.
M. Ouellet (Yves) :
O.K. Bien, c'est ça, l'univers n'est pas le même. Ce que l'on fait, c'est la
même chose pour tous les ministères
et organismes qui sont visés ici par la loi. Ils doivent s'inscrire dans le
même cycle de gestion axée sur les
résultats, c'est-à-dire planification stratégique, le rapport annuel et tout
l'exercice de reddition de comptes qui est associé à ça.
M.
Turcotte : O.K. Est-ce qu'il y a une collaboration? Parce
que, tantôt, vous nous avez mentionné qu'il y a une collaboration avec le ministère du Conseil
exécutif sur l'élaboration des plans stratégiques. Est-ce qu'il y a une
collaboration avec le ministère du
Conseil exécutif sur les conséquences d'orientations ministérielles, sur
l'atteinte de cibles qui sont dans les plans stratégiques, par exemple?
Est-ce que vous collaborez avec eux du début à la fin ou c'est le bout plus planification stratégique, donc au niveau de la
réflexion, mais, quand arrive... Par exemple, vous avez des résultats sur
la performance de certains ministères ou organismes, est-ce qu'il y a une
rétroaction avec le ministère du Conseil exécutif
par rapport à ça pour voir les impacts que certaines décisions ou orientations
ministérielles auraient pu avoir?
M.
Ouellet (Yves) : Ce qu'on va faire, c'est qu'on va s'impliquer
beaucoup au niveau de l'élaboration puis la préparation du plan stratégique, à la fois nous et le Conseil exécutif,
avec les ministères et organismes pour les guider, leur donner de l'information sur ce qui devrait
être présenté. Comme je le mentionnais précédemment, ce qui touche aux orientations, aux objectifs de mission, ça
appartient aux ministères et organismes puis ça appartient aussi aux ministères
et organismes d'en faire le bilan puis d'en faire rapport. Ils le font dans
leur rapport annuel, puis c'est à partir de ce moment-là que tout le monde
est en mesure de prendre connaissance des résultats qui sont atteints par les ministères
et les organismes dans le cadre du rapport annuel.
M.
Turcotte : Est-ce que
vous faites des recommandations, en
quelque sorte, aux différents ministères
et organisations sur comment améliorer leur planification
stratégique en fonction des résultats qu'ils ont obtenus dans les années
précédentes, si on peut dire, la période de la planification stratégique
antérieure?
M.
Ouellet (Yves) : Notamment. Notamment par rapport à ça, puis
dans une perspective d'essayer d'améliorer toujours le cycle au complet,
notamment par rapport à des commentaires qui sont faits ici par la commission,
des commentaires qui sont faits par le
Vérificateur général, des réflexions qu'on a ici, à l'interne, pour améliorer
l'information qui est transmise dans ces documents-là.
M.
Turcotte :
Ça, vous transmettez ça uniquement aux ministères et organismes?
M. Ouellet (Yves) :
Exact. Quand on...
M.
Turcotte :
Donc, le ministère du Conseil exécutif n'est pas à ce bout-là?
M. Ouellet (Yves) :
On travaille avec eux. On travaille avec eux, c'est vraiment...
M.
Turcotte :
À cette étape-là aussi?
M.
Ouellet (Yves) : Oui, c'est vraiment un tandem qu'on a avec
l'Exécutif. Comme on vous disait, eux, ils ont une préoccupation plus grande à l'égard des objectifs qui sont plus
stratégiques, puis nous, on met plus d'emphase sur l'utilisation des
ressources.
M.
Turcotte : La quantité d'information qui est recueillie par
le Secrétariat du Conseil du trésor, tantôt vous avez mentionné pour les indices, bon, vous les rendez
publics. Est-ce que vous les rendez publics auprès des ministères ou vous
les rendez publics à la population?
M.
Ouellet (Yves) : L'indice global, évidemment, il est rendu
public à la population, puis l'indice personnalisé est remis au
ministère.
• (16 h 30) •
M.
Turcotte : Est-ce qu'il y a d'autres informations... Parce
que toute cette information-là qui est recueillie, dans certains cas, peut avoir un impact sur la
réflexion citoyenne, si on peut dire, dans un contexte où le gouvernement
ouvert est de plus en plus présent,
où vous en êtes par rapport à cette publication ou diffusion de la reddition de
comptes qui est faite puis des données que vous recueillez?
M.
Ouellet (Yves) : La reddition de comptes, présentement, elle se
fait dans le cadre des rapports annuels, puis c'est là qu'on essaie de développer davantage l'information qui est
présentée dans le cadre de ces rapports-là. C'est ça qui est l'outil qui
est utilisé pour faire la reddition de comptes, qui est faite une fois par
année.
M.
Turcotte :
Donc, chaque rapport annuel est rendu public?
M. Ouellet (Yves) :
Exact.
M.
Turcotte : Dans le cas de l'indice, il y a une certaine
comparaison, si on peut dire, dans le sens que, comme c'est les mêmes critères, on peut dire : Bon,
bien, tel ministère, c'est ça, son indice, un autre... Donc, comme vous avez
mentionné, une certaine comparaison qui peut être faite.
Dans le cas
des rapports annuels, est-ce qu'il y a cette possibilité-là ou le citoyen doit
prendre chacun des rapports annuels ou le nombre de rapports annuels des
ministères qu'il veut comparer?
M. Ouellet
(Yves) : Il n'y a pas de compilation qui est faite des rapports
annuels, il faut que les gens prennent connaissance de chacun des documents
pour...
M.
Turcotte : O.K.
Donc, est-ce qu'il y en a une pour vous à l'interne ou il n'y en a pas du tout?
M. Ouellet (Yves) : Nous, à
l'interne, ce qu'on fait, c'est qu'on en prend connaissance, des rapports
annuels. On les regarde, on les analyse
puis, à partir de l'information qu'on regarde, nous, ça nous permet de les
guider, de donner de l'information.
M.
Turcotte :
Dans l'optique où tout ce qu'on fait en ce moment, là — puis on jase ici, là, puis nous, on est des
élus, puis vous êtes des gens de l'État, du
service de l'État — l'objectif
pourquoi qu'on est tous ici aujourd'hui puis à l'année, là, c'est pour le service à la population, j'entends ce que
vous nous dites par rapport à la reddition de comptes, ces choses-là, mais il faut aussi se rappeler que
l'objectif final des services qui sont offerts par l'État, c'est améliorer la
qualité de vie des citoyens ou améliorer le
service pour les citoyens. Est-ce que les besoins de la population... ou l'appréciation
de la population par rapport aux services qui sont offerts est tenue compte
dans vos évaluations?
M. Ouellet
(Yves) : Comme je mentionnais, nous, ce qu'on regarde, c'est la
performance au niveau de l'organisation
de la gestion. Quand on arrive dans les missions des ministères et des
organismes, c'est plus les ministères qui,
eux, prennent en compte la performance, par exemple, des différents
établissements. Puis, s'il y a des établissements qui ont des performances qui ne sont pas au niveau
souhaité, bien, c'est le ministère qui doit intervenir. Ou si la qualité
des services n'est pas au niveau approprié, c'est le ministère qui doit
intervenir à cet égard-là.
M.
Turcotte :
O.K. Tantôt, vous avez mentionné à mon collègue député de Sanguinet que chaque
ministère a la responsabilité de vous
envoyer les informations, les... bien, répondre à vos questions, si on peut
dire, que vous leur envoyez, puis là,
en fonction de ça, vous en faites une appréciation, vous évaluez ça, puis ça
développe l'indice. Est-ce qu'il y a une contre-vérification des données qui... sur le plan aléatoire ou autre
des informations qui sont transmises par les ministères ou, comme
l'expression le dit, vous prenez ça pour du cash?
M. Ouellet
(Yves) : Dans un premier temps, on prend l'information qui nous
est transmise, puis on peut faire certaines vérifications de façon
aléatoire par rapport à l'information qui est transmise.
M.
Turcotte :
Ça fait que, là, qu'est-ce qui arrive? Mettons, là, que... qu'est-ce qui amène
le secrétariat à faire des vérifications d'une façon aléatoire?
M. Ouellet (Yves) : Bon, ça
va être différents facteurs, on va regarder...
M.
Turcotte :
Parce qu'un certain nombre d'années ils n'ont pas atteint leur cible ou qu'ils
ont atteint trop leur cible selon vos ...
M. Ouellet
(Yves) : Ça peut être ça, ça peut être un historique, ça peut
être une question de compréhension. Ce qu'il
est important de comprendre, c'est qu'on travaille de manière régulière avec
les ministères et organismes. Donc, si on
voit des choses qui nous semblent un peu surprenantes ou qui ne correspondent
pas à ce qu'on devrait s'attendre, ça devient un prétexte pour nous pour
communiquer avec eux.
M.
Turcotte :
O.K. Comment cette vérification-là, si on peut dire, est perçue par les ministères
et organismes? Est-ce que les
ministères et organismes considèrent que ça leur apporte quelque chose? Par
exemple, moi, à chaque année, j'ai
mon bilan que je dévoile, j'ai ma liste de mes engagements électoraux, pour
chacun, ce que j'ai fait, puis, si je n'ai pas atteint l'objectif, bien, j'explique pourquoi. Moi, personnellement,
ça m'amène à réfléchir sur mon travail, puis, bon, sur certains engagements, j'ai moins travaillé, il
faudrait que je mette plus d'efforts là-dessus ou comment on pourrait travailler
plus en collaboration là-dessus. Moi, ça m'apporte quelque chose au même titre
que ça rend l'information disponible aux
gens puis ça donne un portrait global. Est-ce
que, pour les ministères...
Comment est perçue cette vérification-là ou
cette reddition de comptes de leur travail? Est-ce que, pour eux, c'est un
fardeau? Est-ce que c'est un atout? Tantôt, vous nous avez mentionné qu'il y a
des ministères qui voient la possibilité de prendre des
meilleures pratiques de d'autres ministères, est-ce que ça a évolué dans
le temps ou...
M. Ouellet
(Yves) : Oui, ça a
évolué dans le temps. Moi, je pense, c'est un des avantages importants
de l'indice, c'est que ça permet aux ministères
de se comparer, puis de voir où ils performent bien, puis où ils performent
moins bien de manière relative. Donc,
ça leur permet d'apporter des ajustements par
rapport à leur action puis à leur organisation.
Globalement, tout le monde a le même objectif, là, tu sais. Comme vous disiez, on a tous la même
finalité, là, puis c'est de donner un
service de qualité aux citoyens. Puis tout ce qui peut concourir à ça, c'est
bien accueilli. C'est sûr que,
des fois, il y a de l'information de gestion qui peut être demandée qui va être
exigeant par rapport à l'organisation
d'un ministère ou d'un organisme.
Mais, en même temps, pour un gestionnaire, c'est toujours utile d'avoir ce
genre d'information là.
M.
Turcotte : Pour la compilation de ces données-là ou des
éléments de réponse que les ministères ou organismes doivent vous donner, ça doit être à géométrie
variable dans ce cas-là aussi, mais est-ce qu'il y a des travaux de compilation
encore à la mitaine de certaines données, ou
c'est assez informatisé, ou est-ce que c'est avec des logiciels ou des systèmes
uniformes ou différents? Parce que, par
rapport au projet de loi n° 15, bien, on voyait que, pour le contrôle des
effectifs, pour le nombre d'effectifs, ce n'était pas tout le même
système qui était utilisé, donc il y avait un certain travail de comparaison ou, du moins, d'uniformisation qui
devait être fait par le secrétariat. Mais, dans ce cas-ci, est-ce que c'est
pas mal uniforme ou c'est à géométrie variable?
M.
Ouellet (Yves) : Non, c'est uniforme, ils remplissent... C'est
un genre de questionnaire électronique qu'ils ont à...
M.
Turcotte : Ça, je comprends. Pour la réponse, je comprends.
Pour donner la réponse, pour eux, l'élaboration de cette réponse-là, ça leur prend des données, ça leur prend des
informations. Est-ce que chaque ministère a son propre système de
compilation pour en arriver à la réponse ou...
M.
Ouellet (Yves) : Bien, c'est sûr que chaque approche est propre
à chacun des ministères et organismes. Mais, quand vous regardez le type
d'information qui est demandé, par rapport à une information de gestion
standard, ce n'est pas très exigeant au niveau de l'organisation, là, de
la gestion de l'information.
M.
Turcotte : Ça fait que, par rapport à la collecte puis au
tri des données brutes, si on peut dire, c'est en fonction de chacun des
ministères et organismes. Mais, cependant, quand il arrive le temps de plus...
si on utilise l'expression, répondre directement à la question du secrétariat,
c'est en fonction d'un formulaire qui est...
M. Ouellet (Yves) :
D'un formulaire standardisé, exact.
M.
Turcotte :
Donc, c'est uniforme, là. Et, dans ce cas-là, ils ont le même vocabulaire,
hein?
M. Ouellet (Yves) :
Exact.
M.
Turcotte :
Ils parlent la même langue. O.K. Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, c'est ce qui met fin à votre
bloc. Nous retournons du côté du gouvernement pour un bloc de 12 minutes. Parce qu'on a commencé à répartir le temps
qu'il vous restait. La députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Oui. Je veux compléter ce dont je parlais tout à l'heure.
Le Président (M.
Gaudreault) : Allez-y.
Mme
de Santis : Dans le privé, il n'y a aucune
entreprise qui offre un service ou un bien qui ne sait pas combien ça coûte. Et l'argument que c'est trop difficile à
déterminer me semble très faible parce que, si je veux réussir dans le privé,
il faut absolument que je sache combien un
bien ou un service coûte. Alors, ça, c'est un commentaire pour tout à l'heure.
J'aimerais...
À la page 3 de votre rapport, vous nous dites que les renseignements qui sont
présentés dans le rapport sont
fournis par les ministères et organismes répondant. Vous dites aussi que,
lorsque vous avez jugé opportun, différentes réponses soumises par les répondants ont fait l'objet d'une validation particulière
de la part du Secrétariat du Conseil du trésor. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques exemples que vous
avez jugé opportun de valider? Et comment vous les avez validés?
• (16 h 40) •
M. Ouellet (Yves) :
30 secondes.
Une voix :
On va prendre un instant pour colliger la réponse.
Des
voix : ...
M.
Ouellet (Yves) :
C'est beaucoup par
rapport à de l'information qui va
être publique. On veut s'assurer que notre
compréhension est la bonne, ça fait qu'on valide avec les ministères. C'est
aussi beaucoup dans le cadre des travaux qu'on a faits avec les ministères. On a des idées
par rapport à de l'information qui devrait être transmise, puis c'est un
peu dans ce contexte-là, là, que ça va nous amener à communiquer avec les
ministères.
Mme de Santis :
Pouvez-vous être un petit peu plus précis? Où est-ce que vous avez demandé que
quelque chose soit validé? Basé sur quoi? Comment vous faites vos choix?
M.
Ouellet (Yves) :
Bien, comme je vous disais, c'est un peu dans le cadre déjà des travaux qu'on
fait avec les ministères. Je ne sais pas si on a un exemple pointu de...
Des voix :
...
M. Ouellet
(Yves) : Par exemple,
par rapport aux effectifs ou par rapport à de l'évaluation
qu'ils vont faire, on avait de l'information, on avait discuté avec eux,
puis on nous avait donné des ordres de grandeur, puis on obtient les résultats, puis on dit : Ah! ça ne correspond
pas à l'information qu'on avait. Donc, ça nous donne l'occasion de communiquer
avec les ministères.
Mme de Santis : Merci. Comment vous, vous évaluez votre capacité
à amener les organisations à respecter les dispositions de la loi? Et souhaiteriez-vous être plus directifs dans ce
que vous demandez actuellement par suggestion, mais peut-être vous
appréhendez les obstacles?
M. Ouellet
(Yves) : Écoutez,
c'est sûr que, dans la nature de la maison, d'être directif, ça ne nous pose
pas de problème, c'est...
Une voix : ...
Une voix : Oui.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Ouellet (Yves) :
Maintenant...
Une voix : Là, vous n'êtes
pas soft, là.
M. Ouellet (Yves) : Non, mais...
Des voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
S'il vous plaît!
M. Ouellet
(Yves) : Mais maintenant,
par rapport à l'esprit de cet exercice-là... Donc, je vous disais, il y a un
bilan qui va être fait cet automne qui correspond avec à peu près le
cinq ans. Puis, après cinq ans de l'application de la loi, il y a un bilan. En 2011, il y a
eu un bilan. Là, il y a l'indicateur qui a été élaboré. Cet automne, on
va faire un bilan, puis, à partir de
là, on va voir quelle est la meilleure approche pour faire en sorte d'améliorer les résultats qui sont présentés ici. Puis, je vous dirais, un autre input qui va
être important, ça va être le rapport de la commission,
les conclusions puis les recommandations que vous allez... faites suite
à notre présence aujourd'hui. Mais, si vous nous dites que vous souhaitez que
le Trésor soit plus directif, ça ne sera pas...
Une voix : Vous nous prêtez
des intentions, là.
M. Ouellet
(Yves) : Non, non,
mais je comprends. Mais, en
même temps, on essaie de s'inscrire
dans la philosophie puis l'approche ici qui dit : De l'imputabilité,
de l'autonomie, la reddition de comptes. Ça fait que cet univers-là puis l'univers de dire : On est directifs, puis on
les encadre, puis on leur dit comment faire les choses au niveau
des moyens. Parce que oui, on a des
attentes en termes de résultats, mais, en plus, on a des attentes en termes de moyens. Puis, en général, c'est comme ça qu'on fonctionne avec
les ministères et organismes.
Ici, on est beaucoup
dans le développement d'outils, l'accompagnement, les conseils, les recommandations. C'est ça qui nous anime parce que
les dirigeants d'organismes, eux, doivent en rendre compte. C'est eux qui
doivent rendre compte de leur
gestion, de l'atteinte de leurs résultats, de la façon de présenter leur information qui va au-delà de ce qui est prévu à la leur.
Mme de Santis :
Merci.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député d'Orford.
M.
Reid : Oui. Écoutez, moi, j'aimerais vous poser une question.
Je ne veux pas vous faire dire du mal de personne, là, mais on voit dans les informations qu'on a, par exemple, sur les plans stratégiques, il y en a 21 sur 70 qui sont échus, peut-être qu'ils devraient être refaits et qu'ils
ne le sont pas. Quand on regarde les deux années précédentes, là, dans les
analyses qui ont été faites, il y a
16 unités sur 24 qui n'avaient pas vraiment des cibles bien définies,
20 sur 24 dans la même période qui n'ont pas des cibles intermédiaires,
par exemple, qui auraient pu être utiles, etc. Et il nous arrive, quand on reçoit des gens qui ont eu un rapport du
Vérificateur général, de poser des questions, et je pense à un ministère
assez important, il y a environ un an, un an
et demi, où on voit qu'ils auraient dû faire quelque chose d'assez majeur, là,
et la loi
demandait que ce soit fait en 2004-2005, et on était en 2012-2013, et ce
n'était pas fait... à peine à 10 %. Et, moi, ce que je vous
demande, c'est une... Je ne sais pas si vous avez des cheveux gris parce qu'on
ne les voit pas...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Reid :
...mais vous semblez quand même... si vous êtes au poste où vous êtes, c'est
parce que vous avez une expérience,
etc., et qu'est-ce qui, là-dedans, dans ces retards-là, est dû à une surcharge,
qui est dû à une culture qui est en train
de changer, qui ne l'est pas, qui est dû peut-être à des personnes,
effectivement, qui appartiennent à une culture qui est en train de changer? Qu'est-ce qui est dû au
fait que, de temps en temps, des lois sont un peu inapplicables, par exemple?
Parce que, quand on nous dit : Ça a
pris 10 ans, puis la loi n'est pas appliquée encore, ça veut dire qu'en
quelque part... Puis ce n'est pas la première... ce n'est pas la seule
fois qu'on a vu ça, donc il y a quelque chose.
Et je ne sais
pas si vous pouvez nous dresser un petit portrait de votre opinion — ou vos collègues, peut-être — sur les
difficultés qu'on rencontre quand il s'agit de... Bien, quand le citoyen, là,
nous dit, nous : Ça n'a pas de bon sens, une affaire comme ça, nous on trouve que ça n'a pas de
bon sens, mais on le sait aussi que c'est compliqué, puis on sait qu'une
grosse structure, surtout en administration,
même dans le privé, les choses ne changent pas à la vitesse grand V tout le temps, puis... Alors, j'aimerais vous entendre un
peu là-dessus, sur qu'est-ce qui fait qu'on a des situations, en particulier
celle concernant les rapports annuels...
mais aussi, d'une façon générale, ce n'est pas la seule place où il y a des
retards.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, je vous dirais que c'est multifactoriel, hein,
il y a plusieurs éléments, là, qui peuvent expliquer pourquoi il peut y avoir des retards, mais je vous dirais, des
retards... Je ne sais pas, le cas particulier que vous soulignez, ça m'apparaît gros, on parle de
plusieurs années. On pourra peut-être voir, si jamais il y avait un lien par
rapport à l'utilisation des
ressources, c'est sûr que ça pourrait nous intéresser. Comme je vous disais, si
c'est un élément de mission pure,
c'est un petit peu plus difficile pour nous, là. Il y a toujours moyen de faire
des choses parce que, techniquement, à la limite, tout est relié à
l'utilisation des ressources.
Mais
effectivement, des fois, ça peut être la manière dont la loi va être écrite
puis va être produite qui, intrinsèquement, va être compliquée à appliquer. Des fois, il peut y avoir des enjeux au
niveau des aspects opérationnels qui avaient été évalués de manière optimiste. Après ça, il peut y avoir une série
d'autres facteurs qui vont faire en sorte qu'il y a eu des changements dans l'organisation soit du travail,
soit des ministères, des organismes. Mais, en même temps, tout ça ne peut pas être une excuse. Ça ne peut pas être une
excuse, puis, si c'est purement des enjeux administratifs, encore moins.
Si c'est le cas, ça, on pourrait... Si c'est des enjeux purement administratifs,
ce n'est pas...
M.
Reid :
Votre action, si je comprends bien, puisque... Les... que vous nous faites,
c'est que ça se situe dans cet ordre de grandeur là. C'est-à-dire que
vous avez une aide que vous mettez en place, c'est de l'incitation, c'est de la
facilitation, vous n'avez pas un grand fouet, là, puis on ne veut pas vous en
donner non plus.
M. Ouellet
(Yves) : Bien, ça dépend, c'est ça. Mais, je dis, vous savez
qu'on fouette plus fort ailleurs, puis, en général, les résultats sont corrects. Ici, l'esprit qui nous anime avec
la commission, les travaux, la journée qui a été faite, les bilans, tout ça, c'est une approche qui est un
peu différente. Ça n'empêche pas qu'on pourrait resserrer des choses. Ça n'empêche pas qu'on pourrait le faire à un
autre niveau, on pourrait peut-être aller plus loin, là. Ça, c'est sûr que,
comme je vous disais, c'est une danse à trois qu'on a là-dedans, là.
M.
Reid :
Bien, je n'essaie pas de mettre de la pression pour dire, tu sais, là, il y a
des choses comme ça, puis il faut absolument
que vous fassiez la chose. Mais c'est que, si on comprend, tout le monde
ensemble, mieux le phénomène, pourquoi...
Bien là, il y a différents aspects parce qu'il y a plusieurs facettes. Il y a
des facettes aussi, probablement, de gestionnaires
qui soit changent ou soit peut-être qu'ils appartiennent à une culture qui est
en voie de disparition, ça peut arriver aussi, et...
M. Ouellet
(Yves) : Non, mais je vous dirais, moi, ce que je trouve le
plus prometteur, c'est que la condition du succès ou la contrainte la plus importante, c'est d'être conscient de ce
que ça veut dire quand qu'on va demander des choses. Dès que tout le monde partage ça, je pense qu'une
fois qu'on a ce constat-là commun, après ça, si on veut vraiment des
choses parce qu'on pense que c'est ça qui est nécessaire, je pense qu'on peut
faire un grand bout de chemin, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chomedey.
• (16 h 50) •
M.
Ouellette : J'ai une petite question relativement à
l'évaluation des programmes parce qu'à la page 81de votre rapport on voit que, le graphique 58, je pense
qu'il est assez explicite. C'est proportion des organismes de plus de 50 ETC et les petits organismes ayant mené
des activités d'évaluation de programmes de 2011 à 2014. Il n'y en avait pas en
2011-2012. Là, on en a 23 en 2012-2013. 2013-2014, on est à 28.
J'aurais
quasiment le goût de vous demander : On fait quoi pour augmenter ça? Tu
sais, on va un peu dans ce que ma
collègue de Bourassa-Sauvé mentionnait tantôt. Je pense que, si les gens
étaient conscients de ce que ça coûte,
un service qui est demandé à l'État
ou quelque chose qui est demandé à l'État, probablement qu'on serait plus efficients. On a une culture à changer parce qu'on
se dit : Ah! ce n'est pas mon argent. C'est dans la cour du voisin, ce
n'est pas grave. La journée que ça
commence à nous toucher personnellement puis qu'on va fouiller dans nos poches
ou qu'on le réalise que c'est dans nos poches, d'où ça vient, bon, on
est tous un petit peu plus conscients.
Et
j'aimerais ça, vous entendre sur qu'est-ce qu'on a fait pour... Parce qu'on
regarde au niveau des ministères et organismes,
et, effectivement, il y a une évaluation de programmes qui est similaire... On
a eu un creux en 2012-2013 parce
qu'on était à 94,4 %, on est à 89,5 %. Puis là on est retombé à
94,4 %, donc il y a peut-être une conscientisation qui s'est faite, qui ne s'est pas faite dans les
organismes de 50 et plus. Qu'est-ce qu'on a fait, ou qu'est-ce qu'on a
suggéré, ou qu'est-ce qu'on a mis en
place pour responsabiliser les gens et faire en sorte qu'on soit beaucoup plus
conscients de la valeur des services
ou de ce qu'on rend, là? Parce qu'ultimement on paie tous pour tout ça, là,
sauf qu'on ne semble pas ou on l'est
peut-être plus... ou il faudrait peut-être plus travailler à l'être plus, mais
on a peut-être pas la conscience... on n'est peut-être pas éveillés à ça
de la bonne façon.
Le Président (M. Gaudreault) :
Je veux juste vous dire, là, vous avez excédé le temps de votre bloc. Alors, M.
Ouellet peut répondre tout de suite, mais ça va couper votre dernier bloc.
M.
Ouellette :
Bien, ça coupera le dernier bloc, je pense que c'est une réponse qui est
passablement importante.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, allez-y.
M. Ouellet
(Yves) : Tout à fait d'accord, puis je pense, ce serait un bel
exemple, ça, s'il y avait un endroit, tout en restant dans l'esprit de la loi, où on pourrait en demander plus, les
accompagner. Mais ici on pourrait en demander plus, c'est clair. Je pense que, si jamais c'est la
conclusion à laquelle vous arrivez, là, hein, nous, on serait tout à fait
d'accord avec vous, là, ici. On
pourrait accompagner plus, mais on pourrait être un petit peu plus exigeants au
niveau de ce qu'on s'attend des
ministères et des organismes, et en particulier des petits, tout en étant
conscients que ce n'est pas toujours évident
pour des petites organisations avec peu de personnel de faire ce genre
d'activité là. Mais on pourrait leur donner du temps, on pourrait leur dire d'avance ce à quoi on s'attend, puis
avoir de l'information, puis leur faire faire cet exercice-là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup. Alors, on va passer au dernier bloc du deuxième groupe
d'opposition pour un dernier bloc de 12 minutes. Merci.
M.
Deltell : Merci, M.
le Président. Rebonjour. Tout à l'heure, mon collègue de La Peltrie vous a
interrogé concernant l'évaluation des
programmes, qui, comme on le sait, est un des éléments clés de votre nouvel
indice d'application de la Loi sur
l'administration publique. Vous avez fait état que vous avez, oui, des petites
équipes qui sont performantes, que
vous avez l'expertise pour travailler, bien entendu. J'aimerais vous amener sur
deux points, j'aimerais vous entendre sur
deux points. Vous avez dit tout à l'heure : On a les outils, on est
capables d'accompagner les ministères, les organismes, tout ça, on peut même les challenger, donc les
mettre au défi pour qu'ils nous démontrent jusqu'où ils sont capables d'aller,
mais j'aimerais avoir la suite de ça. Si vous vous rendez compte que, là, ils
sont dans le champ puis ils ne sont pas capables
de bien maîtriser l'objectif qu'ils ont en tête ou, enfin, que la gestion est
déficiente, c'est quoi, vos outils pour les amener sur le droit chemin?
M. Ouellet
(Yves) : Il y a plusieurs moyens ici. Ce qui est important,
c'est qu'il faut être sûr que ce qu'on constate au niveau de ce qui nous apparaît comme étant non performant — c'est toujours le même fil conducteur, vous
allez me voir venir — c'est en termes de gestion, et non pas de
mission. Tant qu'on reste à l'intérieur de ça, maintenant, pour les amener à être plus performants, on a à peu près
tous les leviers qui sont possibles. On a le levier budgétaire, on a le levier
d'autorisation, donc on peut les amener à cet égard-là.
M.
Deltell : Vous
pouvez les amener, mais est-ce que vous pouvez les obliger à y aller?
M. Ouellet
(Yves) : À la limite, si c'est le souhait, puis on pense que
c'est ça qui est souhaitable, on pourrait aller jusque-là.
M.
Deltell : Vous avez
donc autorité sur ces gens-là?
M. Ouellet (Yves) : Dans le
cadre d'un programme avec...
M.
Deltell : De
gestion.
M. Ouellet
(Yves) : De la gestion budgétaire qui demande des ressources,
si son... Il n'y en a pratiquement pas, mais je ne sais pas à quel exemple on pourrait penser, là. Mais, s'il
n'y a pas de ressources qui sont accordées à ce genre d'activité là, je
n'en vois pas, là, on pourrait toujours y aller.
M.
Deltell : Donc,
vous avez vraiment tous les pouvoirs pour agir?
M. Ouellet (Yves) : On peut.
M.
Deltell :
O.K. Vous avez parlé tout à l'heure des lignes d'affaires, puis je reviens à
l'expression que vous avez employée
tout à l'heure aussi, les petites équipes, il y a combien de personnes qui sont
habilitées chez vous à faire ça?
M. Ouellet (Yves) :
Ça dépend. De quoi vous parlez, de l'évaluation de programmes?
M.
Deltell : Oui.
C'est ça, oui.
M. Ouellet (Yves) : Environ
six personnes.
M.
Deltell :
Six personnes. Puis votre budget, à peu près, puis vos moyens, c'est quoi, ça,
annuel? Six personnes à temps plein, donc?
M. Ouellet
(Yves) : Non, non, là, ça... Six personnes à temps plein. Le
budget pour six personnes à temps plein, bon, c'est à peu près...
Une voix :
600 000 $ environ.
M. Ouellet (Yves) :
600 000 $.
M.
Deltell :
600 000 $? Pour 600 000 $, vous êtes capables d'accompagner
tous les programmes ou, enfin, d'évaluer tous les programmes puis
d'accompagner les gens pour les redresser?
M. Ouellet
(Yves) : Bien là, ça dépend, là, vous avez deux... Là, c'est la
petite équipe, qui est pour de l'évaluation de programmes pure. Si vous prenez la grande équipe du budgétaire, qui
vient faire l'exercice, par exemple, des sessions du mardi, des crédits,
tout ça, là on parle plus d'une soixantaine de personnes.
M.
Deltell : Ça fait
qu'on rajoute un zéro.
M. Ouellet (Yves) : Pardon?
M.
Deltell : On
rajoute un zéro...
M. Ouellet (Yves) : On
rajoute un zéro.
M.
Deltell : ...au
chiffre que vous m'avez donné, qui a quand même son importance, hein, on aura
compris.
M. Ouellet
(Yves) : Mais là vous comprenez que ça, c'est l'équipe
budgétaire, là. Ça, c'est ceux qui ont la sacoche.
M.
Deltell : O.K.
C'est parce que vous avez... Ça me rappelle des bons souvenirs.
Des voix : ...
M.
Deltell : C'est ça. C'est des
bons souvenirs pour mes amis ministériels. Est-ce que vous avez un tableau de
ça? Il y a-tu un moyen de... C'est-u documenté, ça, cet organigramme-là,
puis...
M. Ouellet (Yves) : On
pourrait vous fournir l'organigramme du secrétariat sans problème.
M.
Deltell :
Avec le budget, puis tout ça? O.K. Est-ce que vous estimez que, si vous étiez
mieux équipé, vous aviez plus de
gens, vous pourriez encore plus analyser, puis de traiter encore plus de
programmes, de voir et de permettre d'évaluer
de meilleure façon les programmes? Parce que vous avez l'expertise, vous avez
les moyens, vous avez les gens, vous
avez les outils, vous avez le pouvoir pour le faire, mais avez-vous assez de
monde pour le faire? C'est ça, la question.
M. Ouellet (Yves) : Oui, oui.
Je pense qu'à l'intérieur des mandats qui nous sont confiés on a suffisamment
de ressources pour remplir les mandats.
M.
Deltell : O.K. En
terminant, parce qu'il ne doit pas me rester beaucoup de temps...
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste pas mal, M. le député.
M.
Deltell : Ah oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
Ah oui! il vous en reste un bon huit minutes.
M.
Deltell :
Ah! bien, bon, c'est quand même déjà pas mal. Je reviens un peu sur la langue
universelle, de vouloir parler la
même langue dans tous les ministères, puis dans tous les organismes, parce qu'à
mon point de vue ça m'apparaît important.
Pour être bien honnête avec vous, monsieur, je ne suis pas un gars de chiffres.
O.K.? Je n'ai pas fait de M.B.A., puis
je n'ai pas été à Harvard, là, mais je suis un grand économiste, j'économise
beaucoup, puis, quand même, je sais de quoi je parle quand il est question de sous.
Chacun a sa lecture des économistes, je vois que mon collègue de Saint-Jérôme
partage mon point de vue. Au lieu de l'utiliser en d'autres temps, M. le député
de Saint-Jérôme, bien, donnez-moi la paternité, le cas échéant.
M. Péladeau : Oui, tout à fait, bien
sûr.
M.
Deltell :
Merci, vous êtes gentil. Oui, donc, je reviens à mes moutons. Ce que je sais,
c'est que moi, je suis capable de
calculer toutes mes affaires dans ma vie personnelle, puis dans mon budget
personnel parce que je sais exactement
compter de la même façon, et est-ce que vous estimez que ça serait vraiment
impératif que tous les organismes, tous
les ministères aient exactement la même langue économique, puis la même langue
financière pour qu'on puisse, au moins, parler de la même chose tout le
temps?
M. Ouellet (Yves) : Au niveau
budgétaire, c'est déjà le cas. Au niveau budgétaire, on a déjà la même langue. L'argent, c'est la même argent. C'est souvent de
la manière qu'elle est présentée, compte tenu du statut des différents organismes, des fonds. C'est à ce niveau-là qu'il
y a un travail qui est fait pour harmoniser la présentation. C'est ça qu'on
a fait. Déjà, on a fait un pas, il y a deux
ans, au niveau des fonds. L'année passée, les organismes autres que
budgétaires. Puis on le sait, compte tenu de la structure budgétaire du
gouvernement, il y a tout l'enjeu de la... Il y a la dépense de programmes, qui est bien connue, qui est bien
présentée. Puis il y a la dépense consolidée, qui est bien connue, qui est
bien présentée. C'est de faire le lien entre les deux.
M.
Deltell : Ça va, M.
le Président.
Le
Président (M. Gaudreault) :
Bon. Alors, on va passer au bloc du gouvernement, avec 11 minutes. M. le député
de Portneuf.
M.
Matte : Merci, M. le Président. Alors, je me suis questionné vraiment
avant de demander le droit de parole. Puis, je vous dis, mes questions
sont simples, O.K., puis, avant de les soulever, je les ai validées avec
certains de mes collègues, hein?
Ce que j'ai
trouvé intéressant aujourd'hui avec votre participation, c'est qu'on a établi
un lien de confiance, puis je pense que c'était intéressant. Sauf que,
si vous avez à me demander c'est quoi, le rôle du Conseil du trésor, je vous avoue que j'aurais de la difficulté à vous le
dire. Donc, ma première question, je vais vous la poser : Si vous avez à
me décrire dans 10 lignes, c'est quoi votre rôle, première question.
M. Ouellet (Yves) : O.K. Vous
voulez dire par rapport au sujet d'aujourd'hui, qui est...
M.
Matte : Moi, là, si j'avais à définir c'est quoi, votre rôle, c'était
quoi, votre fonction parce que... en général. Parce que ce que je retiens, moi, de la rencontre que j'ai participé au
mois de novembre, on me disait : Ils font juste de nous demander des redditions de comptes, des
rapports, puis tout ça. Mais ça ne se peut pas que ça soit ça, votre rôle, tu
sais. Dites-moi, là, c'est quoi, votre rôle.
• (17 heures) •
M. Ouellet
(Yves) : Notre rôle, nous, c'est de faire des avis, des
recommandations, des analyses pour le Conseil du trésor et le président du Conseil du trésor. Ça fait que ça, c'est notre rôle premier. Puis quels sont les
sujets puis les dossiers qui sont
amenés au Conseil du trésor? Bien, ce sont tous les dossiers qui touchent à l'allocation des ressources : ressources budgétaires, les infrastructures, les marchés publics, les ressources humaines, et les ressources informationnelles. Donc,
c'est ça qu'on fait, puis un peu dans cet esprit-là puis dans le cadre de cet exercice-là, pour que les ministres puis le
Conseil du trésor soient en mesure de prendre des décisions, c'est
là qu'on en demande, de l'information de gestion. Puis, pour être capable d'apprécier des performances historiques
relatives, c'est là qu'on demande la fameuse information de gestion, quand
ce n'est pas de l'information qui est déjà prévue soit par règlement, soit par directive,
soit par loi. Mais notre rôle, c'est
de s'assurer que les ressources qui sont mises à la disposition du gouvernement sont utilisées de façon efficace.
M. Matte : Donc, est-ce que je
continue, M. le Président? Je continue? Oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
Continuez, oui, oui.
M. Matte : Donc, moi, là, je vous
comparais, puis c'est peut-être à tort que je l'avais, là, je vous avoue bien humblement... Souvent, on rencontre le VG. Puis le
VG, c'est clair, il nous présente son rapport d'évaluation, puis, quand
je sors d'ici, je suis en mesure d'écrire en
10 lignes ce que j'ai retenu puis ce qu'il m'a dit. Alors donc, moi, je me dis,
là, que vous autres, le Conseil du trésor, vous avez un rôle de contrôle aussi, hein? Puis, tantôt, je voyais mon
collègue de Chauveau qui disait : Bon, comment qu'on peut parler
un même langage? Vous dites que vous parlez le même langage, mais ce
n'est pas les mêmes mots.
Il y a eu une
question qui a été posée vers la mi de l'après-midi, on
disait : On n'est pas en mesure de dire combien on peut gérer un édifice scolaire versus un
édifice dans le domaine de la santé. Moi, là, là-dessus, je trouve que vous
divaguez. Pour moi, là, des
bâtiments, c'est fait avec du béton, puis tout ça, puis il y a un coût au bout
de ça. Ce que je comprenais, puis que vous aviez de la difficulté
à dire : On n'est pas en mesure de pouvoir quantifier les deux
gestionnaires. Tu sais, moi, je vous
dis : Oh! là, là-dessus, là, on a un problème. Tu sais, on parle, tous les
deux, le français, là, ça se peut, mais ça ne se peut pas qu'il y en ait un qui parle le japonais, puis l'autre,
le français. Alors, donc, quand vous répondez ça, j'ai un peu de misère. Puis,
quand je vous dis : Pourquoi vous n'êtes pas en mesure de dire que oui, on
fait des contrôles?, puis on serait en mesure de dire c'est correct ou
pas correct, c'est ça, l'autre difficulté que j'ai quand je vous écoute.
M. Ouellet (Yves) : O.K. Ce
que je vous disais, ça dépend des secteurs d'activité. Comme j'ai dit, au
niveau budgétaire, tout le monde parle le
même langage. Un signe de piastre, c'est la même chose pour tout le monde. Où je
vous disais qu'il y avait un chantier
qui était important, c'était au niveau du maintien d'actifs ou de l'état de nos
infrastructures publiques. C'est là
qu'il y a un chantier qui est majeur par rapport à la méthode qui est utilisée
pour établir l'état d'une infrastructure. La méthode qui est utilisée
dans le secteur de la santé, jusqu'à maintenant, était différente de celle de l'éducation, qui était différente de celle de la
culture. Là, ce qu'on fait, un peu la préoccupation que vous avez, on veut
s'assurer que tout le monde parle le même
langage. Puis ça, c'est un chantier qui est en train d'être fait, là, puis on
avance bien à cet égard-là. Ça fait
que ça, c'en est une, préoccupation qu'on a, puis ne vous inquiétez pas pour le
volet contrôle, bien, dans chacune des lignes d'affaires, c'est notre
pain puis notre beurre.
M.
Matte : Et la question qui tue, si je vous posais la question... Parce
que, là, c'est depuis 2006, que vous n'avez pas été en audition,
j'espère qu'on va vous revoir avant ça.
M. Ouellet (Yves) :
Rassurez-vous, pour d'autres sujets.
M.
Matte : Si je vous disais : La prochaine fois qu'on va vous
revoir, O.K., vous allez nous parler de quoi? Et c'est quoi, vos
objectifs pour les trois prochaines années?
M. Ouellet
(Yves) : La prochaine fois qu'on va venir vous revoir, on va
venir vous reparler de quelle manière on a amélioré la façon qu'on donne
de l'information, les attentes qu'on a par rapport aux ministères et organismes
pour le sujet qui nous concerne ici, là, par
rapport à la gestion. C'est ça qu'on veut venir faire avec vous. Comme on vous
a dit, on pense que vous, vous êtes une source importante
d'orientations, d'information pour nous. Au même titre que le VG l'est, mais le VG, il l'est, dans son «core
business», vous, vous avez d'autres préoccupations, les parlementaires viennent
vous voir, les administrateurs viennent vous
voir, les citoyens viennent vous voir. Moi, il n'y a pas beaucoup de citoyens
qui viennent me voir. Les administrateurs, ils n'aiment pas ça beaucoup, venir
me voir.
Une voix : ...
M. Ouellet (Yves) : C'est ça.
Dans trois ans, c'est ça que j'aurai à venir faire avec vous.
M.
Matte : O.K. Ma voisine, là, mais qu'elle me voie demain, là, elle va
me poser la question à savoir : Vous avez rencontré le Conseil du trésor, on parle qu'il y a des choses, tu
sais, la porte de 4 000 $ qu'on a changée, la SIQ, là, la Société immobilière du Québec, là. Est-ce que,
vous autres, ça fait partie de vos fonctions d'avoir à contrôler et de faire
en sorte qu'on n'exagère pas dans certains ministères ou dans certaines
sociétés?
M. Ouellet
(Yves) : La SQI, là,
la Société québécoise des infrastructures, qui est responsable de l'aménagement
des locaux, tout ça, c'est leur
responsabilité de s'assurer d'aménager les locaux de manière efficace et
efficiente. Nous, ce qu'on veut
s'assurer, c'est que cette société-là est bien administrée, qu'ils ont les bons
processus en place. Et, comme je vous
disais, quand ils arrivent dans leur «core business», il y a un conseil d'administration,
il y a un dirigeant, c'est à lui à
s'expliquer. Nous, ce qu'on veut s'assurer, c'est qu'il est performant au
niveau de son administration. Après ça, comment que lui, après ça, prend
ses décisions, présente les choses, c'est sa responsabilité, par exemple.
M.
Matte : Mais, quand vous dites que vous avez un rôle de... vous vous
assurez, premièrement, qu'ils contrôlent leurs budgets, qu'ils sont
efficients, tout ça, mais quel moyen vous avez pour vous assurer de ça, d'une
part? Puis, deuxièmement, est-ce que vous faites un retour, un genre
d'évaluation?
M. Ouellet
(Yves) : Le moyen ultime, c'est le rendez-vous du mardi. Ça
fait que, si on souhaite, comme c'est le
cas... Par exemple, pour la SQI, dans le cas d'un dossier récent, on a
dit : Dorénavant, lorsqu'il va y avoir tel type de travaux qui va dépasser tel niveau, ils vont
devoir venir à la séance du Conseil du trésor pour faire autoriser. Ça fait
que, là, ça, c'est le pouvoir ultime.
Finalement, vous comprenez qu'on ne peut pas faire ça pour tous les programmes,
pour toutes les décisions, c'est pour
ça qu'il y a des programmes qui sont normés. Mais, dès qu'il y a des éléments
qui sont prévus dans le cadre des
programmes, qui disent au-delà de tel seuil... si c'est en dehors des
paramètres, on les amène en séance, puis là je peux vous dire qu'en
général il y a un bon suivi puis il y a un bon examen qui est fait.
M. Matte : En tout cas, moi,
j'apprécie, M. le Président, de m'avoir donné l'occasion de pouvoir poser mes questions. Elles étaient simples, et je trouve
ça... puis j'ai hâte de vous revoir. Donc, vous venez de me dire... J'ai hâte
de vous revoir, puis dites-vous bien que je
vais avoir d'autres questions qui vont être encore beaucoup plus pointues parce
qu'on s'apprête à poser des gestes, puis
j'ai hâte de voir l'évolution que vous avez faite. Donc, je vous remercie,
monsieur...
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a un autre député du gouvernement qui veut
poursuivre sur cette lancée? Parce que c'est votre dernier bloc.
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Non, il n'y a plus de report.
M.
Reid :
...combien de temps?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste à peu près deux minutes.
M.
Reid : Écoutez, la seule chose que je voudrais peut-être
vous demander, puisqu'il nous reste deux minutes — vous venez d'en parler encore — c'est le fait de pouvoir travailler avec un
trio. Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu qu'est-ce que ça
vous inspire, là, comme type de travail? Je ne parle pas d'horaire ni rien,
mais d'éléments qui vous intéressent et qui
pourraient nous intéresser aussi. Parce que, comme vous dites, ce n'est pas la
seule chose qu'on a, mais c'est un élément important.
M.
Ouellet (Yves) : Exact. Non, mais ce qui serait intéressant, ça
serait de voir de votre côté c'est quoi... Moi, je pense toujours à de l'information, de l'information de gestion,
qu'est-ce que vous avez de besoin pour être capables d'apprécier le travail des gestionnaires. C'est un
de vos rôles, c'est... Quand les gens viennent ici, ils font des présentations
par rapport à leur gestion. Ça fait que,
nous, c'est de voir qu'est-ce que vous avez besoin comme information, comme
outil de travail à cet égard-là pour être
capables de prendre des bonnes décisions puis être capables d'avoir des
échanges qui sont constructifs avec les hauts dirigeants.
M.
Reid : Et vous n'êtes pas fermés à l'idée de se parler
ensemble sur, entre guillemets, le contrôle du contrôle?
M. Ouellet (Yves) :
Aucunement. Aucunement.
M.
Reid :
C'est beau.
Le Président (M.
Gaudreault) : C'est une mise en abyme, M. le député d'Orford?
M.
Ouellet (Yves) : Je vous dirais aucunement parce que le premier
constat que vous avez fait, on est tous conscients de ce que ça veut
dire. Ça fait qu'une fois qu'on a ça, après ça, là, on est corrects.
M.
Reid :
Excellent, merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Ça met fin, oui? Alors,
dernier bloc avec l'opposition officielle. Je dois dire, ce n'est pas une obligation de l'utiliser,
mais, vu que le deuxième groupe d'opposition, il restait du temps, normalement
ce temps-là...
Une voix :
...
Le
Président (M. Gaudreault) : Non, vu que c'était votre dernier bloc, il est donné à l'opposition officielle. Alors, c'est comme ça, oui. Alors, ça
fait une finale, au total, de 18 minutes.
Une voix :
...consentement.
Le
Président (M. Gaudreault) : Mais, si vous voulez, oui, oui.
Moi, je n'ai rien contre... On n'est pas obligés d'être «by the book», là,
mais, si vous voulez, l'opposition, laisser... ça restera un cinq minutes à...
Des voix :
...
• (17 h 10) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui? Vous consentez aussi? Alors,
on va y aller avec le bloc de l'opposition officielle. On va y aller avec le bloc de l'opposition
officielle pour 13 minutes, puis
il restera un bloc de cinq minutes, de consentement, pour la deuxième
opposition.
M.
Therrien : Bien,
merci. Merci, M. le Président. Alors, ça fait plaisir de laisser un peu plus
d'espace à la CAQ pour terminer en beauté. Alors, écoutez, je vais...
Une voix :
...
M.
Therrien : Oui, oui, vous avez beaucoup
de pression sur les épaules. Alors, M. Ouellet, j'aurais quelques petites
questions à vous poser à la fin et une
réflexion qui va nous permettre, un peu plus loin, d'essayer de comprendre
l'utilité de tout ce qu'on a fait aujourd'hui pour la commission permanente sur la révision de programmes. Je vais
terminer avec ça, là.
D'abord,
il y a quelque chose qui m'a titillé l'oreille quand notre collègue de
Saint-Jean vous a posé la question : Est-ce que,
quelquefois, il y a des tests de précision sur ce qu'on a comme
données quand elles sont reçues? Parce
qu'au début j'avais commencé avec ça en disant : Est-ce que vous
pensez que les données sont objectives? Puis vous avez dit — puis je
salue votre franchise — vous avez dit : Bien, peut-être que non, peut-être qu'à
quelque part, des fois, ils vont
polir un peu la réalité. Vous l'avez dit de bon aloi, puis je trouve ça bien
correct. Puis par contre, à la question qui a été posée par le député de Saint-Jean, quand il vous a dit :
Qu'est-ce que vous faites dans ces... pour vérifier la véracité des informations?, vous avez dit que vous faisiez
en sorte de repasser... en tout cas, d'aller chercher de façon aléatoire
des informations supplémentaires. Et ce que
vous avez mentionné, c'est que, généralement, ça allait dans le sens que vous
aviez déjà obtenu. Généralement.
Puis,
honnêtement, vous dites ça, mais ça ne m'étonne pas vraiment, je ne pense pas
que les fonctionnaires, là, ce soient
des gens qui ont tendance à faire ça. Mais, s'il advenait... Pour les besoins
de l'enregistrement, M. Ouellet a fait signe de la tête que oui,
alors donc... Je me pratique pour devenir président, c'est pour ça. Mais c'est...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Therrien :
Autrement dit, je fais votre job, M. le Président. Donc, qu'arrive-t-il si vous
obtenez des résultats qui vont
vraiment remettre en question la véracité des données que vous avez obtenues au
préalable? Est-ce que vous allez entamer des discussions avec les
personnes responsables de ce manquement? Qu'est-ce qui va arriver si...
M. Ouellet (Yves) : Il va y
avoir une bonne discussion.
M.
Therrien : Oui?
C'est tout ce que vous avez à dire? Oui?
M. Ouellet (Yves) : En
général, quand il y a une bonne discussion avec le secrétariat, on a des bons
résultats.
M.
Therrien :
O.K. Donc, vous allez être convaincants dans vos propos, n'est-ce pas? C'est ce
que vous me dites?
M. Ouellet (Yves) : Exact.
M.
Therrien :
Bon. Est-ce que vous rencontrez le ministre, les sous-ministres? Quand vous
vous apercevez de ça, qui vous allez rencontrer pour discuter, là, pour
faire la discussion? Est-ce que c'est...
M. Ouellet (Yves) : ...puis
on va monter jusqu'où il faut pour avoir les résultats qu'on souhaite.
M.
Therrien :
O.K. Ça va. J'ai déjà peur pour eux. Alors donc, je reviendrais sur la
reddition de comptes. J'ai la liste
des indicateurs ici, je vous demanderais... Je vais faire une... tu sais, les
questions d'interview qui sont un peu dirigées, là. Lequel de ces indicateurs-là qui nous donne une idée sur la
reddition de comptes? Vous avez la liste, là, les huit. Vous en avez
huit, là, lequel qui va nous donner l'information sur la reddition de comptes?
M. Ouellet
(Yves) : Bien, c'est sûr, c'est le n° 5, là, celui qui
dit : Démontrer une association entre les résultats et les
ressources utilisées.
M.
Therrien : O.K.
Moi, je voudrais vous entendre justement là-dessus. J'ai, à la page 61,
graphique 26, les résultats de ce que
vous me mentionnez, là, comme étant l'indicateur qui nous permet, là, d'avoir
une idée sur la reddition de comptes.
On a les résultats, c'est quand même assez faible. Comparativement à ce qu'on a
ailleurs, là, c'est quand même assez faible. Donc, graphique 26, à
la page...
Une voix : ...
M.
Therrien : Oui,
graphique 26, à la page 61.
M. Ouellet (Yves) : On n'a
pas la même...
M.
Therrien : Pour
vrai? Non, mais je l'ai sur... Moi, je suis sur Internet, je suis un homme
moderne. Alors donc... Bien, c'est le graphique, là... Je vais vous lire...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Therrien : Est-ce
que je vais être convoqué à votre bureau, monsieur? Page 43, pardon.
Pardon, page 43. Désolé, M. Ouellet, c'est mon...
Une voix : ...pagination.
M.
Therrien : C'est
mon erreur.
M. Ouellet (Yves) :
Ça me va.
M.
Therrien :
Moi, je veux savoir, là, qu'est-ce que vous entendez par là — je veux vraiment vous entendre le dire, là — la relation entre... «une association entre
le résultat atteint et les ressources utilisées». Je veux vous entendre,
là, qu'est-ce que ça veut dire? Moi, je ne
connais pas ce graphique-là, je veux savoir, là — vous êtes l'expert — qu'est-ce que ça veut dire
clairement.
M. Ouellet
(Yves) : Ça, ça veut dire que le ministère ou l'organisme
regarde les ressources qui sont allouées en fonction d'un résultat qui
est obtenu, qu'il est capable de faire le lien entre les deux.
M.
Therrien : Résultat
de...
M. Ouellet (Yves) : Bien, le
résultat d'un programme, le résultat d'une activité.
M.
Therrien : Activité
de...
M. Ouellet (Yves) : Bien,
gouvernementale. Tout dépendant, ça peut être...
M.
Therrien : Est-ce
que c'est directement un service offert à la population, le résultat, ou ça va
être des activités de gestion?
M. Ouellet (Yves) : Ça peut
être des activités de gestion, ça peut être des services à la population.
M.
Therrien :
O.K. Parfait. Donc, là, je ne ferai pas l'erreur que j'ai faite tantôt. Quand
on parle de coût de revient, je fais
du pouce sur ce que mes collègues du gouvernement qui mentionnaient par rapport
au coût de revient... Puis moi, je trouve
ça extrêmement important, savoir comment ça coûte un service qu'on obtient, et
tantôt on mentionnait que c'était la
façon de bien gérer les deniers publics puis, en même temps, de faire en sorte
que les gens soient conscients qu'il n'y a rien de gratuit, qu'il y a
tout un coût. Mais ça, bon, on a un peu de difficultés à enseigner ça aux gens.
Le graphique
32 — là, je
vais vous donner la bonne page, O.K., 32, page 50, je ne sais pas si on l'a vu
tantôt, je m'excuse si... — on voit, là, qu'il y a très peu de coûts
qu'on a obtenus. Puis vous dites que c'est quand même assez difficile, puis je peux en convenir qu'on n'est
pas dans une entreprise genre manufacture, là, où est-ce que le coût, tu sais,
le coût des services ou des biens qu'on
produit est connu. Est-ce qu'il y a une façon d'améliorer le processus
d'évaluation des coûts? Est-ce qu'il
y aurait une idée qui pourrait rejaillir de votre ministère, dire : Je
pense qu'on pourrait y aller dans un
sens qui nous permettrait, justement, d'augmenter le pourcentage des coûts liés
à ces services ou ces productions-là? Est-ce qu'il y a une idée qui vous
vient en tête?
M. Ouellet
(Yves) : Oui. Bien, écoutez, pour faire ça — c'est ce qu'on se disait, c'est un peu le
dilemme qu'on a dans le cadre de cet
exercice-là — pour
faire ça, ça demande des ressources, ça demande de l'énergie. Ça fait que c'est
un peu... Puis, tout dépendant du secteur
d'activité, il y a des endroits, là, vous le savez, là, s'il n'y a pas
d'indicateur de prix, ça devient
compliqué. Ça fait que c'est un peu ça, l'arbitrage, là, qu'il faut faire par
rapport à cet exercice-là. Mais ce n'est quand même pas banal qu'on
l'ait mis dans l'indicateur puis qu'on le présente comme ça, c'est...
M.
Therrien :
C'est une information de qualité, je veux dire, on peut s'y référer. Puis,
justement, d'en prendre conscience, c'est déjà une victoire en soi, là.
Moi, je
regarde votre conclusion. L'analyse des données recueillies de 2011 jusqu'à ce
jour permettra d'identifier les
opportunités afin de cibler nos interventions pour les prochaines années. C'est
sûr que, quand on parle d'interventions, on pense beaucoup à la
Commission permanente de révision des programmes. Moi, la question que je vous
poserais là-dessus, c'est : Comment les
travaux que vous avez effectués au sein de votre ministère à ce sujet-là,
comment ça va permettre à la
commission de révision des programmes d'effectuer des choix ou de proposer des
choix judicieux? Comment ils peuvent prendre ce que vous avez amené...
Parce que ça, c'est un outil de connaissance de la gestion efficace des
ministères, comment, à partir de ça, ils peuvent prendre des décisions
éclairées?
M. Ouellet (Yves) : O.K. Je
pense qu'il y a deux choses ici. Nous, quand on parle de la conclusion, on
parle vraiment de l'exercice qui est fait
ici dans le cadre des travaux qu'on fait avec les ministères, dans le cadre des
travaux qu'on fait avec la
commission. Puis on pense qu'on est capables d'aller plus loin, puis c'est un
peu ça, l'échange qu'on a eu
auparavant. Ça, c'est une chose. Maintenant, pour la commission, c'est
intéressant s'ils peuvent utiliser ces travaux-là puis les résultats qui sont ici. Probablement que
c'est un des éléments qui est utilisé dans le cadre de leurs travaux, mais
il y a bien d'autres choses qui sont utilisées par la commission.
M.
Therrien :
Oui, je n'en doute pas. Je n'en doute pas. Et c'est une commission de
consultation, là, vous avez, vous, le droit de dire à quelque part... bien,
vous, le ministre, peu importe, dire : Bien, on n'embarque pas là-dedans,
là... Mais, je veux dire, c'est quand même un travail intéressant qu'ils
peuvent utiliser, j'imagine.
M. Ouellet (Yves) : C'est sûr
que c'est un input important puis intéressant pour la commission.
M.
Therrien :
O.K. Dernière... Je ne sais pas combien qu'il me reste de temps.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste à peu près deux minutes.
M.
Therrien : O.K.
Donc, ça serait pas mal ma dernière question.
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, il vous reste plus que ça, il vous reste quatre minutes.
M.
Therrien : Ah! c'est super. Bon, c'est sûr que, là, on est dans une période où
on a annoncé, là, on va se le dire, là,
des coupures et qu'il y a des programmes qui ne seront pas reconduits. À partir
du moment où est-ce qu'on ne reconduit pas
certains programmes, il faut être capable d'évaluer la portée de ces
programmes-là, donc à savoir, si on coupe ce genre de programmes là, à quoi on renonce. Alors, moi,
je veux vous entendre sur le fait qu'on n'a pas beaucoup de coûts de revient de la production qu'on fait et qu'on a
quand même un étalage d'information sur la gestion. Est-ce qu'on est capable,
à partir de ce que vous nous représentez,
est-ce qu'on est capable de faire un portrait assez précis de ce à quoi on
renonce si on élimine un programme?
• (17 h 20) •
M. Ouellet
(Yves) : Encore ici, toujours le même profil, c'est qu'il y a
deux paramètres. Ce qu'on renonce en termes
de ressources, ça, on est capables — en général, à moins de complexité
particulière — on est
capables de l'identifier, les
ressources qui sont allouées pour différents programmes. Ça veut dire, si on
renonce à ce programme-là, on est en mesure de savoir à quoi on va renoncer puis qu'est-ce que ça donne comme impact
au niveau des ressources. Maintenant, au niveau de la mission, lorsqu'on renonce à un programme en termes de mission,
là, ça, c'est une autre histoire, c'est plus au ministère qui est
porteur de ce programme-là de l'apprécier.
M.
Therrien : Et, ce
ministère-là, est-ce qu'il utilise ces données-là... Non, parce que c'est par
rapport à un programme, ce n'est pas
par rapport... Lui, ces informations-là, c'est par rapport à son ministère.
M. Ouellet (Yves) : Là, ça va
être d'autre chose, là, tu sais, c'est...
M.
Therrien : Oui,
c'est ça.
M. Ouellet (Yves) : Le
programme a un objectif x qui n'est pas des objectifs de gestion comme on a
ici, là.
M.
Therrien :
Bien, tu sais, je veux dire, si tu élimines un programme... Ah! je comprends ce
que vous voulez dire. On n'a pas ces
informations-là pour chaque programme établi, mais on a la performance des
ministères qui chapeautent les programmes.
M. Ouellet (Yves) : Exact.
M.
Therrien :
Ça fait que ça, ça pose problème. Puis le fait qu'on n'ait pas beaucoup de
coûts de revient, ça fait en sorte qu'on coupe des programmes, mais on est
capable de voir l'incidence. Tu sais, on est capable de voir l'incidence,
tu sais, je veux dire, à partir des montants vous mettez, mais...
M. Ouellet (Yves) : C'est
clair.
M.
Therrien :
En tout cas, moi, si vous me dites que c'est un outil qu'on peut utiliser dans
la commission Robillard, bien, à ce
moment-là, moi, ça me réconforte parce que c'est une mine d'information qui est
quand même appréciable.
M.
Ouellet (Yves) : Vous comprenez, je ne veux pas présumer de ce
que la commission utilise, là, mais on pense que...
M.
Therrien : O.K.
Bon, écoutez, moi, j'ai pas mal... Combien il me reste de temps? J'ai fini,
j'imagine.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste à peu près 1 min 30 s.
M.
Therrien :
Bon, bien, écoutez, peut-être que je conclurais en disant, tout simplement, que
vous faites un travail par rapport à l'encadrement, ce que j'ai
remarqué, avec les outils qui sont très nombreux, dont on a l'éventail ici,
très nombreux, et, à partir de cette gestion
des outils, on peut imaginer que ce qui va aboutir en output, ça va être plus
appréciable pour la population en général. C'est ce qu'on peut espérer.
M. Ouellet (Yves) : C'est
l'objectif. Qualité des services, c'est l'objectif ultime.
M.
Therrien : Oui,
exactement. Bon, bien, écoutez, je vous remercie, M. Ouellet. Ça m'a fait
plaisir de vous rencontrer, et je vous souhaite bonne continuité.
M. Ouellet (Yves) : Merci. Ça
me fait plaisir.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, M. le député de Sanguinet. Donc, dernier bloc avec la deuxième
opposition pour cinq minutes.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Depuis tout à l'heure, vous
nous dites : Quand on fait l'évaluation, on s'occupe essentiellement du volet gestion ressources. Que
ce soit pour l'efficacité, que ce soit pour l'atteinte des cibles, vous
dites : Nous, on est tributaires ou on est plus responsables...
notre champ d'évaluation, c'est les ressources. Si on va du côté mission, c'est le ministère. Est-ce que c'est
parce que votre autorité s'arrête là ou parce que votre expertise s'arrête là?
M.
Ouellet (Yves) : Les deux. Les deux. Comme je vous dis, on a
des petites équipes. Par exemple, 60 personnes au niveau du secteur budgétaire, on ne peut pas avoir
des experts au niveau des opérations, on ne peut pas avoir des experts au niveau de l'environnement. On a des gens qui
connaissent bien tous ces secteurs-là puis qui sont capables d'apprécier
les activités puis, surtout, de faire les
liens avec les ressources, mais, quand on arrive de manière plus pointue dans
les orientations de mission, c'est au
ministère et aux dirigeants du ministère de faire valoir leurs positions, leurs
orientations, de présenter leur bilan.
M.
Caire :
J'essaie juste de voir parce que, pour moi, vous avez une espèce de rôle de
chien de garde, et il m'apparaît qu'il
manque des pattes au chien, là, parce que ce que je comprends... Puis je
donnais l'exemple de la santé tout à
l'heure, puis, si on avait un programme en santé, vous pourriez évaluer
l'efficience, l'efficacité sur le volet gestion, mais vous dites : Le volet mission, ça, on ne s'embarquera pas
là-dedans. Alors, vous ne pensez pas qu'il serait souhaitable que vous puissiez embarquer dans ce volet-là, que
vous puissiez, de façon concrète... Est-ce que c'est inimaginable? Vous
dites : Non, M. le député, ça demanderait tellement de ressources...
M. Ouellet (Yves) : Non, mais ici ce qu'on leur dit,
c'est qu'ils doivent évaluer leurs programmes. Puis ce qu'on leur fait,
c'est qu'on leur donne des outils pour comment devrait-être faite l'évaluation.
M.
Caire :
Là, on parle du volet mission.
M.
Ouellet (Yves) : Oui,
même pour le volet mission, là. Dans le fond, c'est eux qui vont apprécier les
résultats. C'est eux qui vont
apprécier les résultats, mais, nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait des
bonnes approches, des bonnes méthodes, puis on veut qu'ils le fassent.
C'est ça qu'on souhaite.
M.
Caire : Donc, si
on regarde ça de façon globale, vous êtes en mesure de faire l'évaluation d'un
programme, mais vraiment
de façon globale, vous seriez en
mesure de le faire. Ce ne serait pas, là, quelque chose d'inimaginable pour
dire au Secrétariat du Conseil du trésor...
M.
Ouellet (Yves) : Bien, s'il y a de la mission, comme je vous
dis, il faut le faire avec le ministère, tu sais, on n'a pas des experts
pour apprécier...
M.
Caire :
Mais ce n'est pas impensable, cette collaboration-là. Ce chapeau-là, vous
pourriez le porter.
M. Ouellet (Yves) :
Non. Tout à fait.
M.
Caire :
O.K. Je voulais, s'il me reste encore quelques minutes, parce qu'il y a un
autre...
Le Président (M.
Gaudreault) : Il reste deux minutes.
M.
Caire :
...aspect important, puis qu'on n'a pas abordé, vous parlez de l'évaluation de
la performance des employés. Ça, ça
s'orchestre comment? Parce que c'est une phrase très courte, mais ça m'apparaît
être une mission très lourde. De quelle façon vous intervenez pour
évaluer la performance d'un employé?
M.
Ouellet (Yves) : Bon,
ce qui est prévu puis ce qui est attendu des gestionnaires, c'est qu'ils
doivent fixer en début d'année, en
début de période, des attentes précises à chacun des employés par rapport à ce
qui est attendu au niveau de leur
travail, puis en fin d'année, à la fin de la période, ils doivent apprécier le
travail des employés en fonction de ce qui a été fixé et convenu avec le
gestionnaire. Puis c'est la même chose, après ça, le gestionnaire...
M.
Caire : Mais à
votre niveau. Parce que ça, c'est de la microgestion, je ne pense pas que vous
embarquiez là-dedans...
M. Ouellet (Yves) :
Non, non, non.
M.
Caire : ...quand
on parle de chaque employé. Mais vous, vous dites : Nous, on a un
indicateur, là, pour voir, au niveau de...
M. Ouellet
(Yves) : Bien, c'est
la même philosophie. Nous, ce qu'on dit maintenant, ce n'est pas nous
qui allons faire ça, mais on s'attend
à ce que vous le fassiez. Ça fait que nous, on l'a demandé, on a un indicateur
qui nous dit : Est-ce que tu le fais puis...
M.
Caire : Puis
comment, justement, comment vous faites pour évaluer si... Le ministère de la Santé, par
exemple, qui a des centaines de milliers d'employés, là,
200 000, on s'entend, là, que vous n'allez pas reviser chaque évaluation
puis dire...
M. Ouellet
(Yves) : Non. Là, c'est l'imputabilité du gestionnaire. On
lui dit : Est-ce que tu en as fait? Est-ce que tu l'as demandé?
Est-ce que tu en as fait dans ton organisation? Puis c'est là qu'on obtient
l'information.
M.
Caire : Puis
avez-vous la capacité de prendre... excusez l'expression, mais d'aller prendre
une carotte?
M. Ouellet (Yves) : Oui, on
pourrait aller prendre des carottes...
M.
Caire : Vous
pourriez ou vous le faites?
M. Ouellet (Yves) : ... mais
vous comprenez qu'on ne peut pas aller dans le jardin au complet, là.
M.
Caire : Non, non, je comprends. C'est ça, là, on parle
d'un champ de culture, mais est-ce que vous le faites? Et, si oui, de
quelle façon?
M. Ouellet
(Yves) : Mais, comme
on l'a dit, oui, on le fait puis on va le faire dans le cadre des échanges
qu'on a avec des ministères et les
organismes. On a beaucoup d'information, la petite équipe communique de
manière régulière avec les différents
ministères et organismes. Puis, lorsqu'ils nous envoient leur information, s'il y a
des choses qui nous apparaissent
différentes de l'information qu'on a déjà, ça peut être un prétexte ou un
élément pour communiquer avec eux.
Ou, des fois, juste en fonction du résultat qu'on obtient, on va aller faire
des vérifications, on va communiquer avec ces gens-là pour voir comment qu'ils
ont fonctionné.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Ça...
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, le temps est écoulé, ce qui met fin à notre audition.
Je veux remercier les gens du Conseil du trésor.
M. Ouellet, ça a été intense, mais vous n'avez pas perdu de cheveux en
cours de route.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Gaudreault) : Donc, c'est bon signe. Je voudrais remercier les gens qui vous accompagnent,
qui étaient très présents, dédiés, dévoués.
Merci beaucoup de votre présence à cette commission.
Je veux remercier les collègues. Et
je demande de ne pas aller trop loin parce qu'on va suspendre pour faire une
petite séance de travail pour faire les conclusions et les
recommandations.
Et donc, là-dessus, je suspends les travaux de
la commission. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 28)