(Quinze heures neuf minutes)
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, bonjour à tous et à toutes. On est prêts à commencer. Je constate le quorum. Je déclare cette séance de la Commission de l'administration publique ouverte.
Je demande à toutes les personnes qui sont ici, s'il vous plaît,
d'éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Nous sommes
ici pour le mandat suivant : Procéder à l'audition qui porte sur la
réalisation et l'exploitation des aires de service.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Villeneuve (Berthier) est remplacé par Mme Ouellet (Vachon) et M.
Deltell (Chauveau), par M. Bonnardel (Granby).
• (15 h 10) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Parfait. Merci beaucoup. Nous
allons débuter avec la présentation du Vérificateur général du Québec
puis nous entendrons l'exposé du ministère des Transports du Québec. Le reste
de la séance sera consacrée aux échanges
avec le ministère des Transports et la Société québécoise des infrastructures,
qui est également présente afin de répondre aux questions. Je vous dis
tout de suite que la présentation du ministère des Transports, on demande, s'il vous plaît, un maximum d'une dizaine
de minutes, là, pas plus, pour permettre de plus d'échange possible avec
les membres.
Cependant, avant de débuter, j'inviterais Mme la secrétaire
à faire prêter serment aux témoins qui seront entendus aujourd'hui.
Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : ...
Assermentation de M. Michel Samson
M. Samson
(Michel) : Je, Michel
Samson, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que la
vérité.
Assermentation de M. Vincent Melillo
M. Melillo
(Vincent) : Je, Vincent
Melillo, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que la
vérité.
Assermentation de M. Luc Meunier
M. Meunier (Luc) : Je, Luc Meunier,
déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que la vérité.
Assermentation de Mme Dominique Savoie
Mme Savoie (Dominique) : Je,
Dominique Savoie, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que
la vérité.
Assermentation de Mme Anne-Marie Leclerc
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : Je,
Anne-Marie Leclerc, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et
rien que la vérité.
Le
Président (M. Gaudreault) : Alors, merci. Sans plus attendre, j'inviterais le Vérificateur général par intérim à nous faire un résumé de ses observations qui
portent sur la réalisation et l'exploitation des aires de service.
Exposé du Vérificateur général
par intérim, M. Michel Samson
M. Samson
(Michel) : Merci.
Alors, M. le Président, Mmes,
MM. les membres de cette commission, Mme la sous-ministre des Transports, M. le président-directeur général de la
Société québécoise des infrastructures. Je participe avec intérêt à
cette séance de la Commission de l'administration publique portant sur la
vérification particulière concernant
l'entente pour la réalisation et l'exploitation en partenariat public-privé de
sept aires de service sur le réseau autoroutier Québécois.
Le
projet en mode PPP qui a fait l'objet de cette mission inclut la conception, la
construction, la rénovation, le financement,
l'exploitation et l'entretien de sept aires de service. Ce projet constitue la
première phase d'un nouveau réseau de
parcs autoroutiers comprenant 33 aires de service. À la fin de nos travaux de
vérification, le ministère des Transports du Québec travaillait à la
préparation du dossier d'affaires relatif à la phase II du projet qui prévoit
le développement d'aires supplémentaires.
Notre
vérification s'est articulée autour de deux axes, soit l'élaboration de
l'entente de partenariat et la gestion de celle-ci par le ministère. Nos travaux ont été réalisés principalement
auprès du ministère des Transports. Nous avons aussi effectué des entrevues auprès du personnel
d'Infrastructure Québec, maintenant la Société québécoise des
infrastructures, et des représentants du partenaire privé.
D'abord, le
ministère n'a pas démontré que les services exigés dans chaque aire de service
sont arrimés aux besoins. Il a choisi l'emplacement des aires de service
selon le principe d'en établir une tous les 100 kilomètres, mais il a fait
abstraction des services déjà existants près des sorties des autoroutes.
D'autre part,
l'analyse effectuée pour démontrer que le mode PPP se révèle la meilleure
solution est incomplète. Le gouvernement n'a pas obtenu l'information
suffisante pour évaluer le projet portant sur les sept aires de service,
notamment celle sur la rentabilité et les risques que comporte chaque mode de
réalisation.
De plus, la
solidité du plan de financement du seul soumissionnaire n'a pas été démontrée.
Puisqu'il s'agit d'un projet qui s'étend sur une trentaine d'années, la
marge d'erreur dans les hypothèses et le modèle financier est grande. Il était donc nécessaire de faire preuve de beaucoup
de rigueur et de prudence lors de
l'évaluation de la proposition. Par ailleurs,
les négociations permises avec le candidat sélectionné ont donné lieu à des
modifications notables au modèle financier.
À titre d'exemple, l'ajout de bonis versés par le ministère pour des bureaux
touristiques représenterait, selon notre évaluation, plus de
13 millions de dollars sur 20 ans.
Malgré une participation financière publique plus
élevée que prévu, le modèle financier demeure fragile. La grande incertitude qui entoure les hypothèses clés
et la sensibilité de la rentabilité du projet à de faibles variations de
ces hypothèses expliquent cette fragilité. Nous avons également observé que les
garanties additionnelles accordées par le ministère ont limité les risques du
partenaire et des prêteurs et ont augmenté ceux du gouvernement. Le fait que le
ministère a garanti le remboursement de la
dette et les indemnités en cas de résiliation de l'entente a modifié le
partage des risques établi initialement.
Enfin, malgré
les conséquences importantes d'une défaillance du partenaire, le ministère n'a
fait aucun suivi de sa situation financière. Il n'a pas évalué les
conséquences sur la santé financière du partenaire et sur sa propre situation du fait qu'il n'a pas versé à ce dernier la
quasi-totalité des bonis de performance et les bonis pour les bureaux
touristiques.
En terminant, j'aimerais souligner l'excellente
collaboration des représentants du ministère et de la Société québécoise des infrastructures dans la réalisation
de cette vérification particulière. Je vous remercie de votre attention.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup, M. le Vérificateur général par intérim. Alors, maintenant, nous pouvons procéder à l'audition du ministère
des Transports. Mme la sous-ministre, je vous invite à nous présenter
les gens qui vous accompagnent, d'abord, et, ensuite, faire votre exposé pour
10 minutes.
Exposé de la sous-ministre du ministère
des Transports, Mme Dominique Savoie
Mme Savoie
(Dominique) : M. le
Président. Alors, je suis accompagnée d'Anne-Marie Leclerc, sous-ministre
adjointe au ministère, et l'équipe de la
Direction des affaires juridiques, vous comprenez pourquoi, ainsi que l'équipe
de la Direction des parcs routiers.
Donc, M. le Président, Mmes, MM. membres de la
commission, M. le Vérificateur général par intérim, M. le président de la Société québécoise des
infrastructures, M. Meunier, qui m'accompagne, mesdames et messieurs. Je
tiens à remercier la Commission de l'administration publique de me donner
l'occasion de faire le point sur les suites que le ministère des Transports compte donner à la vérification particulière
sur la réalisation et l'exploitation des aires de service. Comme je vous
le disais, je suis accompagnée d'Anne-Marie.
D'entrée de
jeu, au niveau de l'historique, j'aimerais revenir sur le projet d'aires de
service, un projet de nature entièrement
commerciale réalisé en mode PPP. Ce mode se distingue du PPP standard du fait
que le partenaire privé tire presque
exclusivement ses revenus de l'exploitation commerciale et non de redevances
gouvernementales, comme c'est le cas dans le domaine hospitalier ou
l'infrastructure routière.
Les aires de service telles que nous les
connaissons sont l'aboutissement d'une longue réflexion au sein du gouvernement et du ministère. Rendu public en
2002, le concept visait notamment la modernisation de 33 aires de
service sur les autoroutes du Québec et
permettait d'améliorer la sécurité routière par la lutte contre la fatigue au
volant, responsable de 21 % des
accidents mortels au Québec après la vitesse et l'alcool au volant. Ce concept
favorisait également la sécurité des utilisateurs, l'amélioration des
services aux usagers, la promotion des régions et un meilleur accueil à la
clientèle touristique. En établissant des
sites fonctionnels et attrayants dotés d'une gamme de services de base offerts
24 heures sur 24, sept jours sur
sept, et ce, à des endroits stratégiques, le gouvernement était d'avis que ce
vaste projet contribuerait à atteindre les objectifs de sécurité
routière.
À la suite de l'élaboration du dossier
d'affaires, en collaboration avec l'Agence des partenariats public-privé du Québec d'alors, maintenant la SQI, le ministère
des Transports a recommandé au Conseil des ministres d'opter pour le mode PPP pour sa réalisation. Ce mode offrait une
valeur ajoutée et significative lorsque comparé au mode conventionnel et constituait par conséquent l'approche la plus
avantageuse pour le gouvernement. Le ministère est d'avis que le secteur
privé est le plus apte
à livrer ce type de service. Quant au rôle du ministère, il est de s'assurer
que l'offre de service soit adaptée aux besoins.
En septembre
2008, après un processus d'appel d'offres ouvert à la compétition nationale et
internationale, une entente est intervenue entre le gouvernement du
Québec et la société en commandite Aires de service Québec. Cette entente
constitue l'un des premiers partenariats public-privé de nature entièrement
commerciale.
L'entente
prévoyait la conception, la construction, le financement, l'entretien et
l'exploitation d'une première grappe
de sept aires de service pour une durée de 30 ans. Plusieurs d'entre vous ont
sans doute déjà fait un arrêt dans l'une de ces aires de service situées sur l'autoroute 40, à
Saint-Augustin-de-Desmaures, à Maskinongé, il y en a une à Rigaud, ou sur l'autoroute 20 à Rivière-Beaudette, sur
l'autoroute 15, la Porte-du-Nord à Saint-Jérôme, sur l'autoroute 10 à
Magog, ou sur l'autoroute 55 à Melbourne.
En mars 2012,
trois mois avant la mise en opération par le partenaire de la septième et
dernière aire de service, ce dernier transmet au ministre un avis de
résiliation unilatéral de l'entente en alléguant que le ministre n'a pas
respecté certaines clauses de l'entente.
En mai 2012,
le partenaire entreprend un recours contre le ministre en Cour supérieure
visant à faire constater la résiliation de l'entente de partenariat.
En décembre
2012, le partenaire se place sous la protection de la Loi sur la faillite et
l'insolvabilité. Il cessera d'exploiter les aires de service à la
mi-janvier 2013.
De janvier à août 2013, le ministère a dû mettre
en place diverses mesures conservatoires pour maintenir en opération les aires
de service.
En août 2013, un séquestre est nommé par le
tribunal, lequel assure depuis l'exploitation des aires de service conformément à l'entente de partenariat. Le litige
entre le partenaire et le ministre est toujours pendant devant les tribunaux
et suit son cours.
En avril
2013, à la demande du ministre des Transports, le Conseil du trésor a mandaté
le Vérificateur général afin de
procéder à une vérification particulière de l'entente de partenariat.
Considérant que la réalisation de cette première phase a donné lieu à un litige entre le ministre et le partenaire et
considérant les enjeux associés à la mise en place d'une éventuelle
deuxième phase, le ministère juge que cette vérification particulière était
nécessaire.
• (15 h 20) •
Le rapport du Vérificateur général à cet égard a été déposé le 11 juin dernier et contient huit recommandations
dont le ministère et la SQI ont pris
acte. Nous acceptons d'emblée de mettre
en oeuvre la majorité
des recommandations. Mentionnons toutefois que l'expertise et les
expériences vécues dans le dossier font désormais partie de l'acquis gouvernemental,
et les recommandations du Vérificateur général serviront d'assises à tout
projet futur du même type.
Tel que le
souligne le Vérificateur général, l'importance de bien cerner les risques à transférer aux
partenaires privés et d'évaluer correctement
sa capacité à les assumer adéquatement est un enjeu essentiel. En mode PPP, plusieurs
de ces risques sont généralement transférés aux partenaires privés. Chaque PPP comporte son niveau de
complexité et ses particularités. Je
constate toutefois que, tant dans les projets d'infrastructures que pour le développement d'initiatives dans le domaine des transports, ce mode de réalisation
ne doit pas être écarté. Il se doit d'être évalué au cas par cas, en
respect de la primauté de l'intérêt public.
Au-delà des
défis rencontrés lors de la réalisation de ces projets, les usagers de la route
qui utilisent les aires de service
publiques sont satisfaits de l'offre et de la qualité des services. En effet,
depuis l'ouverture des nouvelles aires de service publiques, quatre sondages annuels ont été réalisés auprès des
utilisateurs, et le taux moyen de satisfaction s'élève à près de 98 %. L'objectif pour le ministère
demeure le même, soit la réalisation rigoureuse et efficace de projets
selon le mode comportant les meilleurs avantages socioéconomiques pour la
collectivité.
Afin de
poursuivre la modernisation de son réseau de parcs routiers, le ministère
compte développer de nouveaux concepts.
À cet effet, un projet pilote sera développé sur le site actuel de l'aire de
service de Lavaltrie dont le contrat de concession vient à échéance en 2015. Le ministère profitera de cette
occasion afin de revoir le mode de réalisation et de gestion, de même
que les services à offrir sur le site. Ce projet pilote sera l'occasion
d'intégrer les recommandations du
Vérificateur général et de mettre à profit l'expertise et l'expérience acquises
au cours de la phase I avant de poursuivre vers un éventuel déploiement
de la phase II du réseau québécois des parcs routiers.
Je suis maintenant disponible pour répondre à
vos questions.
Discussion générale
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, Mme Savoie. Donc, sans plus tarder, nous allons procéder à la période d'échange avec le
gouvernement, en alternance avec les groupes d'opposition, première
opposition... opposition officielle, c'est-à-dire, et deuxième opposition. Donc,
pour commencer, M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Merci, M. le Président. Mme Savoie, bienvenue à cette
commission parlementaire, ainsi que M. Meunier. Bienvenue.
Dans votre
allocution, Mme Savoie, vous dites que le rôle du ministère, c'est d'assumer
que l'offre de service soit adaptée
aux besoins, et une des
recommandations que le Vérificateur
général fait dans son rapport — d'ailleurs, c'est la première
recommandation qu'il fait, qu'il a mentionné lui-même dans son allocution
tantôt — c'est
que vous n'adhérez pas à cette
recommandation. La recommandation qu'il fait, c'est que... l'évaluation qu'il
en fait, c'est que les aires de service dans cette phase I n'ont pas été arrimées aux besoins locaux, alors que
le rôle du ministère, c'est que l'offre de service soit adaptée
aux besoins.
Alors, comment expliquez-vous que vous
n'adhérez pas à cette recommandation-là par rapport au rôle du ministère,
qui est que l'offre de service soit adaptée aux besoins?
Mme Savoie
(Dominique) : Je pense que c'est seulement en partie qu'on n'adhère
pas, parce que c'est certain qu'on veut
s'arrimer aux besoins des milieux. Mais la prémisse de base du ministère des Transports dans l'emplacement
des haltes routières, c'est de donner un répit à un conducteur, donc à environ...
à 100 kilomètres, une heure de route,
de lui permette de s'arrêter, de se reposer. Et on sait que les gens qui
utilisent les aires de service sont des gens habituellement qui se
déplacent sur un long trajet, plus de 100 kilomètres, et qui vont vouloir
arrêter rapidement. Donc, ce sont des gens en transit qui normalement
n'arrêtent pas dans les milieux qui longent les autoroutes.
Ce
qu'on voulait aussi s'assurer, c'est, au-delà... parce que c'est vrai que,
depuis l'instauration des haltes routières, il y a eu de plus en plus de développement, d'aires de service
qui offrent toutes sortes de services le long des autoroutes, mais ce qu'on veut s'assurer, c'est que les gens
aient accès, 24 heures sur 24, sans obligation de consommer, donc
d'acheter des choses, d'avoir des aires de
repos, d'avoir des aires séparées, parce qu'on sait, de par les expériences
étrangères en matière de sécurité, qu'il faut séparer le trafic des
camions du trafic des voitures qui s'arrêtent. Donc, des conditions qui ne sont
pas nécessairement... qu'on va retrouver dans une aire de service commerciale
non associée à une halte routière. Donc,
l'objectif du ministère, c'était d'optimiser en plaçant aux 100 kilomètres ou environ les haltes
routières avec ces conditions-là, donc un répit avec de l'eau potable et,
surtout, aucune obligation de consommer, ce qui n'est pas... et ouverture 24 heures... sur 7. Certains commerces vont
dire : On va fermer, ce n'est pas rentable la nuit. On sait que les
camionneurs, par exemple, depuis qu'on a les nouvelles haltes routières,
utilisent à plus de 30 % la nuit les haltes routières, ce qui n'était pas du tout le cas avant qu'on les modernise.
Ça fait qu'on n'avait pas nécessairement un seul objectif commercial ou de création d'emplois, mais un objectif de
sécurité routière en premier et d'accessibilité garantie.
Je ne vous dis pas
qu'on ne va pas s'inspirer de la réalité maintenant autour des autoroutes pour
la prochaine grappe. Ça, si vous voulez, on
pourra en parler. Mais, au moment où on retourne en arrière, en 2008,
l'objectif qui était poursuivi, c'était celui que je viens de vous
décrire.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M. Merlini :
Merci beaucoup. Justement, pour en parler, de cette prochaine phase, vous avez
dit dans votre allocution que vous comptez
développer des nouveaux concepts avec le projet pilote, là, l'aire de service
de Lavaltrie. Pouvez-vous élaborer un peu plus sur ces nouveaux concepts
là?
Mme Savoie (Dominique) : Bien, on a une opportunité à Lavaltrie... Juste
pour vous situer, Lavaltrie, là, c'est l'aire
de service qui est dans le milieu de l'autoroute, qui dessert donc les deux
côtés, est, ouest, facilement, qui est dans un endroit plutôt isolé, où
il y a peu de services aux alentours, et ça ne fait pas partie de la grappe,
c'est une concession. Donc, c'est un contrat qui dure depuis 25 ans, qui se
termine durant l'année 2015.
Ce
qu'on voudrait, c'est expérimenter, pour un projet, un appel d'offres où on
donnerait nos exigences — un peu les mêmes que je viens de vous décrire : eau
potable, sécurité, aires de service séparées, camions, tout ça — en
appel d'offres pour une concession,
possiblement de 10 ans, et les soumissionnaires pourront faire leurs propres
propositions. Et on va s'assurer, nous, de
notre côté, que ça soit les services de base qui sont répondus, et les gens
pourront installer les commerces qu'ils voudront bien vouloir installer,
et on voudrait expérimenter plus un processus de redevances en escalier, selon
les revenus, plutôt que de se lancer, là, dans un établissement plus large avec
plusieurs établissements en même temps. C'est ce qu'on veut tester. Mais ça,
c'est pour un contexte particulier, un endroit où il y a peu de commerces.
Après,
on va regarder les endroits où, là, maintenant, l'offre de service est assez développée. On peut penser autour de
l'autoroute 20, où il y a beaucoup, beaucoup de services très près de
l'autoroute. Bien là, on voudrait s'inspirer de notre expérience de
village-relais. Je ne sais pas si vous connaissez les villages-relais. Les
villages-relais, ce sont des villages qui ont été accrédités pour offrir des
services dans une charte, encore là dans des services de base, dans des communautés plus proches de nos routes nationales,
et on les a accrédités. Là, ce qu'on voudrait faire, c'est accréditer, quand il y a beaucoup de services, des services
très près de l'autoroute — parce que, je vous rappelle, c'est les gens qui passent
rapidement, ils ne veulent pas s'éloigner de l'autoroute — les
accréditer, ceux qui veulent, et là ils devraient s'engager par ailleurs à être ouverts comme on le veut, 24/7, eau
potable, pas d'obligation de consommation, d'acheter, aires de pique-nique, aires de jeux, tout ce qu'on
offre actuellement, et là on pourrait, par exemple... Ce n'est pas
terminé, là, on est encore en réflexion, là, mais je vous donne... Je ne vous
dis pas que ça va être ça au final, mais ça pourrait représenter... dire : Bien, à Berthierville, c'est accrédité
village... pas village, relais autoroutier par le gouvernement, et nous
autres, on fera un suivi, on s'assurera que le commerçant qui aura appliqué
respecte les critères.
Et,
dans les endroits où il y a vraiment peu de services, peu d'achalandage puis où donc
on pourrait penser qu'un commerçant ne voudrait pas avoir de concession,
bien, on voudrait utiliser les redevances — par exemple, d'un projet qui
fonctionne bien à Lavaltrie — pour carrément financer une halte
routière avec les services de base sans se préoccuper
d'aller chercher une entreprise commerciale qui va nous dire : Je ne ferai
pas d'argent, subventionnez-moi. Donc, on va essayer d'ajuster, en fonction des marchés, nos services, mais toujours ayant en tête qu'aux 100 kilomètres
on veut avoir un arrêt pour nos conducteurs et nos camionneurs.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Oui. Dans cette optique-là, dans la première
grappe, dans la phase I, il y avait des bureaux touristiques dans les aires de service. La première question,
c'est : Bien, pourquoi qu'il a été décidé de mettre des bureaux
touristiques dans ces aires-là? Et est-ce que
c'est quelque chose qui va être retenu possiblement dans les nouveaux
concepts, entre autres si vous
faisiez affaire avec ceux qui ont été accrédités vilages-relais? Alors, y
aurait-il, par exemple, des
bureaux touristiques dans un village-relais à établir, à ce moment-là, si on
suit la même chose?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Savoie.
• (15 h 30) •
Mme Savoie (Dominique) : Si vous me permettez, M. le Président, je ferais un petit retour en arrière. Lorsque les autoroutes
ont été complétées, comme par exemple la 20 dans les années 60, les haltes
routières ont été installées sur du terrain
excédentaire, sans se préoccuper trop, trop où elles étaient placées, tout simplement pour avoir des opportunités d'offrir
des aires de service. Ensuite, il y a eu une évolution avec... Il
y a eu beaucoup de tensions sur ces
aires de service là, parce qu'il n'y avait pas de service. Les commerçants
s'installaient. Chacun voulait avoir sa business. Il y avait beaucoup
d'enjeux de sécurité. Il y a eu un rapport de parlementaires, je pense que
c'est le rapport Dionne, qui avait dit :
Vous devriez optimiser les aires de service, nommer un cantinier, pour qu'il y
ait de la sécurité, pour qu'il y ait des gens qui s'occupent 24/7 d'offrir des
services. Et on avait, à ce moment-là, comme évolué dans l'offre de service
avec ça.
Maintenant, ce qu'on
veut faire, c'est vraiment regarder... Oui, il pourrait y avoir... Et, dans ces
rapports-là, il y avait une proposition de dire : Il faut qu'il y ait
des services touristiques. Ça vient de là. C'est pour ça que je retourne
en arrière, là, c'est pour vous dire que ça
venait de là. Et on avait décidé que, comme gouvernement, pour aussi avoir
dans nos discussions avec les municipalités... parce qu'il y a eu beaucoup de consultations des municipalités lorsqu'on a parlé de la grappe I, et les gens étaient préoccupés, ils ne voulaient pas que la
halte routière enlève des revenus dans les commerces, on avait négocié puis on avait convenu qu'on
allait faire la promotion de leur région en ayant des bureaux
touristiques dans des centres. Donc, c'était pour faire la promotion des
attraits de la région où il y avait la halte routière.
Est-ce qu'il va en avoir d'autres? Je pense que ça a été toujours
convenu avec le ministère du
Tourisme, qui est l'expert, pour nous dire où c'est pertinent d'en
avoir. Je pense que, là, on va peut-être encore ne pas faire du mur-à-mur. Puis, avec le Tourisme, on verra les endroits où
c'est les plus pertinents qu'il y ait des bureaux touristiques. Dans certains
endroits, peut-être que ça ne l'est pas; dans d'autres, sûrement.
Le Président (M.
Gaudreault) : Il reste à peu près une trentaine de secondes.
Alors, M. le député.
M. Merlini :
O.K. On le mettra sur le prochain...
Le Président (M.
Gaudreault) : On le mettra sur l'autre bloc.
M. Merlini :
Sur l'autre bloc, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Gaudreault) : O.K. Alors, je passerais la parole à Mme la députée de Vachon pour un bloc de 10 minutes. Moi, je dois
vous quitter une demi-heure à peu près, puis je reviens tout de suite vous
rejoindre.
Mme
Ouellet : Oui.
Donc, merci, M. le Président. Donc, bonjour Mme Savoie, M. Samson et M.
Meunier. Donc, sur le dossier des
haltes routières en PPP, peut-être, d'entrée de jeu, j'aimerais mentionner que la
rencontre d'aujourd'hui fait suite,
là, au rapport du Vérificateur
général, qui a été demandé par mon collègue
député de Jonquière, alors ministre des Transports, à son collègue
président du Conseil du trésor et ministre de... et député de Chicoutimi. Et un
rapport extrêmement accablant, extrêmement accablant. On a beau le lire, là,
l'ensemble de la section démontre un échec complet,
tant de la préparation du processus, la mise en oeuvre, la gestion du processus.
Un rapport qui est accablant sur le
choix du mode de PPP, comment ce choix-là s'est fait. Un rapport qui est
accablant sur la mise en oeuvre du choix du partenaire, un rapport qui
est accablant sur la négociation et la rédaction du contrat. Et un rapport qui
est accablant sur la gestion du projet.
Je
comprends qu'aujourd'hui, avec la cause qui est en cours, nous n'entrerons
pas sur les détails de la gestion du projet,
mais nous nous concentrerons — et
nous en avons à boire et à manger juste dans les trois autres sections — donc sur
les trois autres sections. Mais, avant d'aborder ces sections-là, j'aurai quelques
questions très factuelles, donc très courtes à répondre. Actuellement, c'est un
séquestre qui est en place et j'aimerais que vous nous donniez quel est le coût
du séquestre?
Mme Savoie
(Dominique) : Là, vous allez réaliser qu'une question qui peut peut-être
paraître anodine pour nous, là, c'est
compliqué avec le recours. Je peux plus parler du processus.
Actuellement, la cour a nommé un séquestre...
Mme
Ouellet : Ce n'est
pas le processus, c'est vraiment la question du coût. Ça, ce n'est pas en lien
avec la cause, c'est vraiment un coût du ministère. Je pense que ça,
vous devez suivre vos budgets, j'imagine.
Mme Savoie
(Dominique) : Oui, oui.
Mme
Ouellet : Et donc
vous devriez avoir cette information-là, combien ça vous a coûté, depuis la
mise en place du séquestre.
Mme
Savoie (Dominique) : Oui. En
fait, c'est un calcul où on doit faire le coût du séquestre moins les
redevances des commerçants qui sont dans les aires de service, et là on arrive
au coût. Puis Anne-Marie va pouvoir nous le dire.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Juste
pour le séquestre, son activité, on est à peu près à 30 000 $ par
mois.
Mme Savoie (Dominique) : Sur les
redevances. Quand on enlève les redevances?
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Ça, c'est
le coût du séquestre qu'on a opéré.
Mme Savoie (Dominique) :
30 000 $, 30 000 $ par mois.
Mme
Ouellet :
30 000 $ par mois. Et le séquestre est en place depuis quel mois?
Mme Savoie (Dominique) : 23 juin
2013.
Mme
Ouellet :
On ne sait pas quand est-ce... Vous n'avez aucune idée quand est-ce que le
séquestre va se terminer, parce qu'on n'a aucune idée quand est-ce que
la cause va être entendue et réglée, hein? Donc, ça peut durer encore...
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, en fait,
ça va être difficile pour moi, effectivement, de vous donner un horizon
qui soit court, ou rapproché, ou loin, là. Je ne peux pas présumer de rien.
Mme
Ouellet : O.K.
Vous disiez qu'il y avait deux coûts, il y avait le coût du séquestre et il y
avait le coût également des redevances.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, c'est
que... En fait, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas seulement le
coût pour les services du séquestre. Le
séquestre s'occupe de la perception des redevances, parce que les commerçants
dans les aires de service poursuivent le
paiement des redevances qui étaient prévues au partenaire. Maintenant, c'est le
séquestre, au nom des prêteurs, qui
recueille ces redevances-là, et ça fait le paiement de la dette aux prêteurs.
L'intérêt et le capital se font par ça, entre autres. Donc, il n'y a pas
une subvention du ministère, là, directement pour ça, là.
Mme
Ouellet : O.K. Ça
fait que les coûts du ministère sont le 30 000 $ par mois?
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Non. Ça,
c'est le coût du séquestre.
Mme
Ouellet : Du
séquestre.
Mme Savoie (Dominique) : C'est le
coût du séquestre.
Mme
Ouellet : Mais
c'est quelqu'un qu'il faut qu'il le paie, le séquestre, là.
Mme Savoie (Dominique) : Mais, comme
je vous le dis, il y a une grande partie qui est par les redevances. Le A&W, le Valentine qui est à Maskinongé, à
chaque mois, va payer des redevances, parce qu'il est installé dans
l'aire de service, et ça, bien, on peut l'appliquer au paiement de la dette au
niveau des prêteurs et des frais du séquestre.
Mme
Ouellet : O.K. Ça
revient à combien pour le ministère à chaque mois?
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, c'est là
que c'est plus délicat pour moi, là, de pouvoir vous parler de ça, là,
en fonction de la poursuite.
Mme
Ouellet : O.K.
Pourquoi?
Mme Savoie (Dominique) : ...les
procureurs, là. J'ai un ange gardien, j'en ai trois, anges gardiens, en arrière
de moi, là...
Le Président (M. Merlini) : Si vous
me permettez, je crois que les informations sont pertinentes au dossier qui est en cour, parce que ça relève de l'entente
que le ministère a signée avec le partenaire pour la première grappe de services. Alors, on se trouverait ici à dévoiler
des éléments qui font partie des éléments qui sont en cour, en dossier
judiciaire présentement. Savoir le coût du séquestre, ça n'a pas rapport avec
qu'est-ce qui est en cour présentement, mais
les coûts des redevances en tant que telles, c'est quelque chose qui avait été
négocié dans l'entente...
Mme Savoie (Dominique) : Le
partenariat.
Le
Président (M. Merlini) : ...avec le partenaire privé à ce moment-là.
Alors, il faudrait reformuler, là, s'il vous plaît, Mme la députée.
Mme
Ouellet : Oui. Alors, je comprends que les coûts des
redevances sont dans l'entente, mais je crois que le litige n'est pas sur cet élément-là spécifique, le
litige est sur les bonis, là. Donc, c'est pour ça que je n'avais pas
l'impression que j'étais, là, à l'intérieur
de ce qu'on a appelé un peu plus tôt dans notre séance de travail le «carré de
sable», là. Donc, de ce que j'ai compris de la cause qui était en cour,
ce n'était pas sur... Comme c'est des éléments,
de toute façon, au contrat, ça ne concernait pas cet élément-là, ça concernait
plutôt le versement des bonis puis à quel moment c'était considéré tel
que construit ou pas, et ça, nous n'entrerons pas dans ce sujet-là, je
comprends. Mais, selon l'avis de vos juristes...
Le
Président (M. Merlini) : On pourrait, à ce moment-là, peut-être donner
le temps à des juristes d'évaluer, là, la pertinence ou non de répondre
pour vous laisser la chance de poser une autre question, là, à ce moment-là.
Mme
Ouellet :
C'est une bonne idée. Et vous disiez un petit peu plus tôt que, sur la phase
II... La phase II serait retardée en fonction de votre projet pilote.
Donc, quand est-ce que vous pensez que vous allez prendre des décisions sur la
phase II? C'est quoi, votre échéancier?
Mme Savoie
(Dominique) : On va
commencer par monter le projet pilote. Donc, on devra procéder à
différentes étapes, là, notamment un appel
d'offres pour des nouveaux soumissionnaires. Le contrat se termine en octobre,
je crois, 2015. Donc, j'ai l'impression que le projet pilote
commencerait après octobre 2015. On va le préparer pour 2015. Donc, je dirais que, dans l'année 2016‑2017, il va
falloir laisser aussi le projet pilote aller de l'avant, voir comment il
se comporte avant de prendre des décisions.
Mme
Ouellet : Donc, on
peut s'attendre qu'il n'y aura pas de phase II avant 2017?
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, c'est
sûr qu'on peut peut-être décider de regarder comment on va... Pour les
plus petites haltes, est-ce qu'on va commencer la réfection? Il y a encore des
choses à discuter, là, au niveau du ministère, là. J'ai de la difficulté à vous
dire exactement l'échéancier, mais je pense que 2017, c'est raisonnable de
penser, là...
• (15 h 40) •
Mme
Ouellet : O.K.
Donc, il nous reste combien de temps?
Le Président (M. Merlini) : Il vous
reste un petit peu plus que deux minutes.
Mme
Ouellet : Deux
minutes. Ce n'est pas beaucoup de temps, deux minutes.
Dans l'analyse initiale, le Vérificateur général
mentionnait que, lorsque le choix des PPP a été fait, plusieurs hypothèses
étaient non justifiées puis il y avait un biais dans les hypothèses. Est-ce que
vous pouvez nous expliquer pourquoi il y
avait un biais dans les hypothèses et que plusieurs hypothèses étaient non
justifiées, ce qui a finalement conduit à favoriser le mode PPP en mettant tous les risques... beaucoup de
risques du côté du secteur public et aucun risque du côté du secteur du PPP, alors qu'on voit
qu'aujourd'hui on est en faillite et qu'il y a des risques très importants et
aucune provision qui a été mise du côté des PPP? Pourquoi une analyse aussi
biaisée des deux modes?
Mme Savoie
(Dominique) : Je pense que
c'était un des premiers PPP. Donc, l'analyse a été faite par différents
sous-comités. Il y avait des sous-comités Finances, entre autres, qui avaient
la responsabilité d'analyser les
propositions financières, qui ont fait des recommandations positives au
ministère. J'ai de la difficulté à vous dire que c'était biaisé; on n'a pas remis en question les conclusions du
sous-comité Finances, là, qui était piloté à ce moment-là.
Est-ce que
maintenant c'est beaucoup plus robuste comme analyse? Je crois que oui. Je
pense que mon collègue, là, il
pourrait en témoigner encore mieux que moi, puisqu'il en voit de toute...
beaucoup d'analyses, de projets. Et c'est pour ça qu'on était d'accord
avec la recommandation du Vérificateur général. C'est qu'à l'époque les
analyses ont été faites d'une certaine façon. Est-ce qu'elles auraient pu être
plus robustes? Sûrement. On a appris beaucoup, hein? C'était le premier PPP
commercial.
C'est aussi
le fait que c'est un PPP qui était plus difficile compte tenu que... à peu près
en même temps que le PPP des aires de
service, il y a eu le PPP de l'autoroute de la 25. L'autoroute de la 25, c'est
par redevances. On connaît de longue date l'achalandage. On est capables
de faire des estimations d'achalandage beaucoup plus robustes. On avait déjà
décidé des tarifs... On ne décidait pas des tarifs, des concessions qui
allaient s'installer. Donc, c'était un autre type de modèle.
Maintenant,
on a beaucoup de données d'achalandage sur nos aires de service. Ça nous
aiderait sûrement dans nos modèles financiers. Mais est-ce que
maintenant on est plus robustes? Je vous dirais que oui.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme Savoie. Ceci met un terme à ce bloc d'échange avec l'opposition officielle.
Maintenant, du côté ministériel, M. le député d'Orford, à vous la parole.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Bien, en fait, ça va être un petit peu sur le même
thème que la députée de Vachon concernant
plus spécifiquement l'énoncé que vous avez fait dans votre présentation, Mme la
sous-ministre. Vous dites :
«Tel que le souligne le Vérificateur général,
l'importance de bien cerner les risques à transférer au partenaire privé et d'évaluer correctement sa capacité à les
assumer — capacités
financières — adéquatement
est un enjeu essentiel. En mode PPP, plusieurs de ces risques sont
généralement transférés au partenaire privé.»
C'est
le point de départ. Bon, le PPP, en quelque sorte, c'est une espèce de véhicule
de financement où les risques sont différents que lorsqu'on fait un
projet au complet, le ministère des Transports, et puis qu'on voit que ça va se
multiplier. C'est le but un petit peu de
l'opération. Alors, dans un premier temps, j'aurais quelques questions là-dessus.
Dans un premier temps, selon le Vérificateur, et
selon ce que vous en dites aussi, et selon ce qu'on voit, il y a une certaine
faiblesse qui a été là à ce moment-là. Vous parliez tantôt de peut-être qu'on
aura plus de robustesse, on y reviendra,
mais, dans un premier temps, j'aimerais ça si on pouvait... Il y a des gens qui
étaient présents sans doute à ce moment-là. Comment est-ce qu'on
explique un petit peu le fait qu'on n'ait pas été très forts dans cette évaluation-là
des risques et dans le fait qu'on a... dans
l'évaluation du partenaire sur sa capacité d'assumer les risques si les choses
ne vont pas toutes très bien? Comme ça peut
arriver? Et dans quelle mesure est-ce qu'on a évalué la sensibilité, un petit
peu, de certains facteurs? De façon globale,
tu sais, quand on regarde de votre côté, là, on parle d'administration
publique, de quelle façon est-ce qu'aujourd'hui on peut analyser, dire
qu'il y a des choses qu'on aurait pu faire différemment?
Aussi, il y a
une question... et je ne voudrais pas entrer dans tout ce qui est litige,
évidemment, actuels, mais il reste
qu'il y a eu après coup des négociations qui ont fait qu'on a fait des
transferts de risques, des garanties qu'on a données qui, aussi, diminuaient le risque, généralement
toujours du côté du candidat, là, ou du privé. Alors, quand vous
regardez aujourd'hui, quand on essaie de
comprendre ce qui s'est passé il y a quelques années, comment est-ce qu'on
explique qu'on n'a peut-être pas évalué de la même façon que... comme vous le
reconnaissez vous-même, là, le Vérificateur le mentionne, l'importance qu'il
faut accorder à cette évaluation du risque? Et finalement c'est parce que,
si c'est un véhicule financier où la
différence principale par rapport à d'autres... des prêts ou autrement, c'est que,
là, il y a un partage de risque, évidemment, comment
se fait-il... Est-ce que c'est une question d'habitude, une question de
méconnaissance, c'est la première fois? Peut-être, le gouvernement, aussi,
n'avait pas les outils qu'il a aujourd'hui pour le faire.
Mais, dans un premier temps, j'aimerais qu'on reste à une explication du
passé. Je vous poserai des questions par après sur l'autre paragraphe suivant
de votre discours, d'ailleurs.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, en fait,
il faut se rappeler que le projet comme tel, le financement, c'était 90 %
qui provenait du partenaire et des prêteurs
et du 10 % du gouvernement, et le gouvernement demeurait propriétaire
des actifs. Actuellement, le gouvernement,
via le ministère des Transports, est propriétaire pour une valeur d'environ
40 millions d'actifs. Donc, on restait propriétaires, mais le
risque de conception, construction, exploitation, c'était le partenaire qui l'assumait. Donc, il y avait très peu de fonds
de la part du gouvernement et un risque quand même assez important de financement du côté du
partenaire. Et le partenaire, je crois... et il faut que je revienne à ça,
c'était le premier PPP commercial,
les données de redevances étaient moins connues, il y avait eu des ententes
avec les concessionnaires qui
voulaient s'installer, ça a fait partie de l'analyse. Il y avait toutes les
ententes qui étaient là-dedans, mais est-ce qu'on avait beaucoup de
données historiques? Je pense que non, mais on considérait le doute... pas le
doute, le risque quand même très bon...
M.
Reid :
Donc, ce que vous dites, c'est que le risque a été quand même analysé, ça a été
fait sérieusement, là, sauf que ce n'est pas votre domaine d'analyse de
risque habituel. Au ministère, on analyse des risques quand on fait des projets de plusieurs millions, des fois...
des milliards, et donc est-ce que c'est un petit peu de ça dont il s'agit,
de telle sorte qu'on ne met pas toutes les données ou...
Mme Savoie (Dominique) : Je pense
que c'est le premier PPP commercial... Il faut que je le redise, là, parce que c'était... Justement, là, on était plus en
apprentissage, donc on était moins en contrôle, mais il faut se le rappeler,
là. Le financement, il était à 90 % par le partenaire, ce n'était pas le
gouvernement.
M.
Reid :
Est-ce que vous avez l'impression que, parce que ça avait l'air tellement
intéressant a priori que des millions viennent d'ailleurs puis on a rien
qu'un petit morceau à payer, peut-être, on a été un petit peu plus... On était
tellement heureux, en fait, ça avait l'air tellement bon, ce projet-là, que
peut-être qu'on a été un petit moins serré dans la...
Mme Savoie (Dominique) : Bien, je
vous dirais qu'on avait reconnu... puis la grappe qui avait été choisie, il y a... On avait reconnu qu'il y avait — on n'en a pas parlé encore — un principe d'interfinancement aussi, hein?
On savait qu'il y avait des aires de service qui seraient moins
rentables, que l'achalandage serait sûrement plus bas et d'autres qui seraient
très rentables, parce qu'on avait déjà la Porte-du-Nord puis, le deuxième,
c'était à... puis Lavaltrie qu'on connaissait
déjà, donc on connaissait un peu le potentiel de redevances, donc on avait
quand même une idée de ce que ça pouvait
représenter, mais il faut se dire qu'on n'est pas partis là-dedans en affaires;
on est partis pour optimiser, assurer la sécurité en essayant aussi de ne pas investir au niveau, là... de façon
importante, les fonds du gouvernement. Donc, c'était une façon qu'on
considérait qui avait été analysée par différents comités, par l'Agence de PPP,
à ce moment-là, qui ont fait des recommandations favorables. Il y avait des
contacts... Il n'y avait aucun membre du ministère des Transports — parce que ce n'était pas notre pain
et notre beurre — dans
le sous-comité Finances, ce n'étaient que des gens qui étaient de la SQI ou
mandatés, là, par une firme.
M.
Reid :
Si on saute maintenant au présent, vous dites, dans le paragraphe
suivant : «Chaque PPP comporte son
niveau de complexité et ses particularités. Je considère toutefois — c'est vous qui parlez — que, tant dans les projets d'infrastructures que pour le développement
d'initiatives dans le domaine des transports, ce mode de réalisation — on
parle du PPP — ne doit pas être écarté et se doit d'être
évalué au cas par cas, en respect de la primauté de l'intérêt public.» Bon.
Pour
avoir un tel jugement, sur quoi est-ce que vous vous basez, grosso modo? Est-ce
que vous avez des exemples, positifs,
négatifs, des exemples au Québec et en dehors du Québec qui font que vous vous
dites : Dans le fond, il y a
assez de bons exemples où il y a des choses intéressantes qui se passent...
c'est sûr, j'en ai un en tête, comme tout le monde, là, le fameux pont, mais il y a des exemples suffisamment
intéressants pour qu'on ne mette pas ça de côté Est-ce que vous pourriez juste nous éclairer un petit peu sur ce
qui vous amène à porter ce jugement, qui est quand même assez clair, là?
• (15 h 50) •
Mme Savoie
(Dominique) : Bien,
premièrement, je me permets de vous rappeler que les aires de service
sont fonctionnelles, sont très achalandées, sont... À 98 %, la clientèle
est satisfaite, donc ce sont des aires de service qui sont actuellement fonctionnelles. On n'a pas mis de côté... On est
propriétaires d'actifs de 40 millions, les PPP du ministère des Transports, comme la 25, ont dépassé les
estimations d'achalandage, donc de redevances, donc de refinancement de profits pour le ministère et le gouvernement. Mais il ne faut pas se cacher la tête dans le
sable, là, on n'est pas à l'abri. Puis
on a eu des pépins, avec la 25, de mise en place de transpondeur, puis je n'ai
pas de problème à en parler, si vous voulez qu'on en parle. Mais le fait
est que ça a permis l'ajout d'une fonctionnalité, d'un lien, entre autres, là,
le pont de la 25. Le pont de la 30, c'est le même succès au niveau de
l'achalandage.
Donc, oui, je
pense que c'est pour ça qu'on affirme... Puis nos aires de service sont très
appréciées. Alors, je ne peux pas
dire que c'est désuet, avec des toiles d'araignée. Les aires de service sont
fonctionnelles et desservent des clientèles.
M.
Reid : M. le
Président, est-ce qu'il reste un peu de temps?
Le Président (M. Merlini) : Oui,
2 min 30 s.
M.
Reid : Parce que ma
collègue ici avait une question à poser justement sur ce que vous venez de
dire, Mme la sous-ministre. La question, c'est les aires appréciées.
Le Président (M. Merlini) : Alors,
Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
la parole est à vous.
Mme Simard : Merci. Si vous me
permettez, vous parlez... vous revenez sur le fait que 98 % des gens sont
satisfaits, donc des gens qui fréquentent les nouvelles aires de service. C'est
étonnant, 98 %. Pour être en recherche, marketing
et avoir évolué dans ce domaine depuis 18 ans, c'est un résultat qu'on obtient
très rarement. Je me demandais comment
ça peut se comparer, ce résultat de 98 % là, aux autres aires existantes.
Et puis je ne sais pas quelle était votre question, mais est-ce que
cette question-là a pu influencer votre réponse?
Mme Savoie
(Dominique) : Il faudrait
que je vous donne vraiment dans le détail, là... Je n'ai pas en détail
les questions qui ont été posées par les sondeurs, mais je me fie que quatre
sondages, quatre fois ont donné les mêmes résultats. Et c'est sûr qu'on parle
aux gens qui le fréquentent, on ne parle pas aux gens qui ne le fréquentent
pas.
Mme Simard : Mais vous avez eu
quatre fois 98 %?
Mme Savoie (Dominique) : Bien, la
moyenne, ensemble, je crois, là, donne 98 %.
Mme Simard : Mais est-ce que ça se
compare aux autres aires de service existantes?
Mme Savoie
(Dominique) : Honnêtement,
je n'ai jamais osé demander puis je ne pense pas que je vais faire de
sondage sur les haltes routières qui ne sont pas modernisées. Je pense que je
connais déjà la réponse, qu'il y a plus de plaintes que de félicitations, c'est
certain, je ne vous le cacherai pas.
M.
Reid : La
sous-ministre est d'accord avec vous, la sous-ministre adjointe.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Portneuf, la parole est à vous.
M. Matte : Bien, il reste combien de
temps?
Le Président (M. Merlini) : Il vous
reste une minute. Vous pouvez commencer...
M. Matte : On peut-u le reporter sur
l'autre?
Le Président (M. Merlini) : On le
reportera sur l'autre bloc à ce moment-là. C'est très bien. C'est noté. Maintenant, je me tourne vers le deuxième groupe
d'opposition pour un bloc d'échange de 10 minutes. M. le député de
Groulx, la parole est à vous.
M.
Surprenant : M. le Président, je vous remercie. Mme Savoie,
M. Meunier, il me fait plaisir de vous accueillir aujourd'hui puis
de vous poser quelques questions concernant les haltes routières.
Alors, je vais
d'abord aller dans la suite de ce qui vient d'être questionné. On parlait des
sondages annuels qui donnaient un taux de satisfaction moyen de 98 %.
Alors, je me demandais quel genre de question vous pouvez bien leur poser pour avoir des taux de
satisfaction aussi élevés que ça. Et j'imagine, à mon avis, que l'emplacement
des haltes routières devait être une question importante des sondages. C'est,
d'après moi, le critère le plus important des gens,
d'avoir des haltes routières bien positionnées, j'imagine. Alors, pouvez-vous
m'orienter un peu sur le sens de vos sondages, s'il vous plaît?
Mme Savoie (Dominique) : Ce que je vois, là, on demande le niveau de
satisfaction pour l'ensemble des services. Ils sont déclinés. Les services de base : la toilette publique,
propreté, sécurité; l'aire de pique-nique : propreté, sécurité;
l'aire de jeux, même question; dépanneur,
station-service : accueil de l'employé, rapidité du service, propreté du
dépanneur, propreté aux pompes; restaurant : même genre de question;
corridor central, stationnement : facilité de circuler sur le site et
appréciation générale.
M.
Surprenant : Donc, je ne vois aucune question dans ça qui concerne
l'emplacement même des haltes routières, si j'ai bien compris, là. C'est
juste sur les...
Mme Savoie (Dominique) : L'emplacement est plus validé par l'achalandage.
Parce qu'on fait des comptages, donc on voit l'achalandage qui a
augmenté de façon importante entre les anciennes aires de service et les
nouvelles. Je faisais référence entre
autres... Là, je ne connais pas tous les chiffres par coeur, mais je sais que
les camionneurs ont passé, là, d'une fréquentation
qui était en bas de 5 % à plus de 30 % la nuit. Donc, les comptages
se font aussi. Ça, c'est une façon de
mesurer, c'est le sondage sur la qualité, la satisfaction des clients qui
passent par nos haltes, mais il y a aussi les comptages qu'on fait au
niveau de la fréquentation, l'achalandage. Et ça, si vous le souhaitez, là, je
l'ai par halte, je l'ai même divisé par voiture, par camion et consolidés, les
deux. Et il y a des haltes plus fréquentées que d'autres.
M.
Surprenant : D'accord. Je vais en venir à la halte routière de
Saint-Augustin-de-Desmaures, qui est tout près de la ville de Québec, où il y a un taux d'arrêts journaliers de
3,3 %, que l'on me dit. Ça se compare à quoi par rapport aux autres
haltes routières?
Mme Savoie (Dominique) : Je vais vous trouver mes statistiques si vous me
donnez deux secondes, que... Je sais que
les ai à quelque part. Ah! Merci. Une qui est très achalandée... Le taux d'arrêt en fonction des services, parce que, plus il y a de services, plus
les gens arrêtent : Saint-Nicolas, c'est 3,2 %; Cap-Pierre,
3,3 %; Magog, je ne les ai pas; Maskinongé, 16,2 %;
Rivière-Beaudette, 13 %; Saint-Jérôme, 8,9 %; Lavaltrie, 4,8 %;
Saint-Michel-de-Bellechasse, 7 %. Donc, Saint-Augustin...
Une voix :
Rigaud.
Mme Savoie
(Dominique) : Rigaud, je ne l'ai pas.
Une voix :
3,3 %.
Mme Savoie
(Dominique) : 3,3 %, oui. Cap-de-Pierre, c'est 3,3 %.
Saint-Augustin, c'est Cap-de-Pierre?
Des voix :
...
M.
Surprenant : Alors, quand vous décidez d'installer des haltes
routières, les nouvelles, j'imagine que vous devez avoir un objectif d'achalandage qui vous satisfera ou pas.
Pouvez-vous me dire : Êtes-vous satisfaits, finalement? Je regarde... Il y en a deux qui sont environ dans
les 3 %. Êtes-vous satisfaits de l'achalandage et vous attendez-vous à
ce que ça s'améliore ou est-ce qu'il y a des raisons qui expliquent que ça va
demeurer comme ça?
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, en fait, l'objectif qu'on essaie d'expliquer,
c'est... L'achalandage, pour nous, c'est de
laisser les... autrement dit, se reposer. Donc, on a positionné aux 100
kilomètres. C'est la première règle. Ce n'est pas la règle inverse qu'on
va positionner où il y a de l'achalandage. On veut offrir une alternative d'arrêt aux 100 kilomètres aux usagers
de la route et non pas dire : Ah! Là, ça va être le plus rentable, on
va l'arrêter. C'est l'inverse.
M.
Surprenant : Je me questionne en fait dans le cas de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Il y a une proximité certaine près de
Québec. Alors, peut-être que le message qui est lancé, sous-jacent à... de
3,3 %, c'est peut-être que ce n'est pas un bon endroit pour en
mettre une. Peut-être que les gens avaient une alternative viable déjà très
près pour pouvoir se reposer. Alors, qu'est-ce qui a donc justifié qu'on en
fasse une là, madame, s'il vous plaît.
Mme Savoie (Dominique) : Je sais que, dans ce cas-là, on voulait laisser
la chance à ceux qui ne passent pas par Québec, qui se dirigent vers
l'est, qui continuent, parce qu'on sait que nos clientèles font plus que 100 kilomètres, d'arrêter sans rentrer en ville,
sans rentrer à Québec. Ça faisait partie aussi, là, du positionnement de
cette halte-là. Mais je ne vous cacherai pas qu'actuellement, quand on regarde
l'environnement autour, c'est sûr qu'il y a d'autres services. Mais je vous le
dis : Ceux qui arrêtent nous disent qu'ils n'arrêteraient pas de toute
façon, ils ne sortiraient pas de l'autoroute.
M. Surprenant : Donc, à la
lumière du résultat que vous avez là, j'imagine que vous aviez peut-être à
l'époque des hypothèses ou... de l'éloigner
de Québec pour la faire pour... une raison de plus — que plus de gens arrêtent — que
vous n'avez pas retenue. Et donc il y a peut-être une erreur au niveau du choix
du site si je comprends bien, là.
Mme Savoie
(Dominique) : C'est sûr aussi qu'on a... Là, on le regarde. Je vous ai
donné le taux d'arrêt global, mais ce qu'Anne-Marie,
là, la sous-ministre adjointe, me dit, c'est que pour les camions, c'est
7 % qui arrêtent, quand même.
Donc, il y a toute la fonction camion. On est peut-être moins... Moi, pour moi,
je suis souvent moins portée à penser à ça, mais toute... Si on dit, là,
30 % d'arrêt pour les camionneurs la nuit, ce n'est quand même pas
négligeable, là.
M.
Surprenant : Mais, dans ce cas-ci, précis, vous parlez de 7 %.
Donc, c'est quand même...
Mme Savoie (Dominique) : Donc, c'est déjà plus élevé que c'était. Mais ce
n'est pas 30 %, vous avez raison...
M.
Surprenant : C'est loin, effectivement. Donc, j'essaie de comprendre,
en fait, parce que vous disiez tantôt, au niveau de vos décisions de
choisir des endroits pour faire des... installer des haltes routières, vous
sembliez indiquer que le partenariat public-privé
de la 25, eux autres, c'était facile, ils connaissaient déjà l'achalandage
qu'il y aurait. Alors, à mon avis, vous aussi connaissiez l'achalandage
déjà des véhicules et des camions qui circulent sur les grands axes routiers. Donc, vous étiez en mesure déjà de faire
des projections à certaines pour savoir qu'est-ce que ça pourrait donner
comme conséquences au niveau de l'achalandage.
Mme Savoie (Dominique) : M. le Président, je laisserais la sous-ministre
adjointe répondre à cette question-là.
Le Président (M.
Merlini) : Oui, certainement. Allez-y.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : M. le Président, donc, en fait, le taux d'arrêt, hein,
parce que, là, on parle de pourcentage de
véhicules qui passent sur la route et qui arrêtent, c'est une façon de le
mesurer, mais le taux d'arrêt va dépendre
beaucoup de la nature et de la qualité des services offerts. Si vous comparez
l'aire de service de Saint-Augustin, il y a peu... relativement peu de
services par rapport à une aire de service comme Maskinongé où il y a beaucoup
plus de services. Et Maskinongé nous arrive
avec 16,7 % puis, je dirais, Saint-Augustin est plus bas. Ça milite en
faveur du fait que plus il y a de
services offerts dans une aire de service et meilleurs les services sont, plus
l'usager va avoir tendance à s'arrêter.
Votre
question est tout à fait pertinente, elle se redécline d'une autre façon
aussi : Devrions-nous avoir des services additionnels à
Saint-Augustin par rapport aux services vraiment de base qu'on a? Et ça, c'est
toute une... c'est une grande question à laquelle il est bien difficile de
répondre sans faire de grandes études de marché.
M.
Surprenant : J'ai encore du temps, oui?
Le Président (M.
Merlini) : Oui. Oui, il vous reste 2 min 15 s.
• (16 heures) •
M.
Surprenant : Parfait. Alors, vous parlez d'offrir potentiellement les services additionnels pour justifier
les emplacements que vous allez choisir,
qu'il y ait plus d'achalandage, en fait, là. Par contre, vous n'êtes pas
sans savoir qu'également
il y a des entreprises maintenant qui se spécialisent un peu au niveau
des carrefours, là, routiers, d'installer tout ce qu'il faut pour satisfaire les gens. Donc, si vous voulez, vous, offrir plus, puis ces gens-là, en même temps, veulent faire des choses au niveau des carrefours, qui
sont, de toute façon, utilisés pour autre chose, pour se rendre dans
les villes... Parce qu'une de vos missions, ce que vous disiez tantôt,
là, c'était d'amener à visiter les régions. Alors donc, déjà, l'entreprise privée s'insère dans le modèle actuellement de lieu de repos, sans que ça soit des haltes
routières en tant que telles, mais il y a une offre de service, de
restauration minute, puis de stationnement, et tout.
Donc,
dans le cas particulier, donc, maintenant de Rigaud, on me dit qu'elle est essentiellement, la halte, fréquentée par des citoyens locaux. Alors, quelles
sont vos observations concernant cette halte-là, s'il vous plaît?
Mme Savoie
(Dominique) : Je sais que, de mémoire, Rigaud a la particularité d'offrir un
concessionnaire de restauration qui n'existe
pas dans la ville de Rigaud, qui amène donc un achalandage important de la population locale, ce qui n'est pas le cas ailleurs. Pour ne pas le
nommer, là, c'est une Rôtisserie St-Hubert qui s'est installée et c'est la
seule qu'il y a à Rigaud, ce qu'on me dit,
et c'est ce qui a amené un comportement statistique différent, puisque
ça confirme — c'est
l'exception qui confirme la règle — qu'habituellement c'est les
gens en transit qui s'arrêtent dans nos haltes, à l'exception de Rigaud.
M.
Surprenant : Alors, est-ce que vous avez un chiffre d'achalandage pour
celle-ci, pour Rigaud?
Mme Savoie
(Dominique) : Tu veux-tu l'expliquer?
Mme Leclerc (Anne-Marie) :
En fait, ce que madame... M. le Président, vous permettez?
Le Président (M. Merlini) : Oui,
allez-y, allez-y.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Ce que Mme la sous-ministre vous indique, c'est qu'à
Rigaud, effectivement, il y a un achalandage
qui vient de l'autoroute, mais il y a un achalandage qui vient du milieu et, à
partir du moment où on a ces deux sources d'achalandage là, on n'a pas
qu'un achalandage qui vient de l'autoroute.
M.
Surprenant : Vous devez être en mesure de le décortiquer quand même un
peu, le chiffre? Si vous sondez, vous questionnez d'où viennent,
j'imagine.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, ce que je
vois, là, pour Rigaud, la clientèle en transit, c'est 60 % — donc, 40 % qui ne doit pas être de la clientèle en
transit — versus,
par exemple, la Porte-du-Nord, c'est... 88 % des gens qui arrêtent
à la Porte-du-Nord sont en transit.
Une voix : ...
Mme Savoie (Dominique) : C'est ça. Donc,
Rigaud, effectivement, est plus bas que les autres, c'est le seul. Les autres, c'est :
95 %, Maskinongé; 75 %, Cap-de-Pierre; 88 %, j'ai dit
Porte-du-Nord; 89 %, Rivière-Beaudette; puis 71 %, Melbourne.
Le Président (M. Merlini) : Merci
beaucoup, Mme Savoie. Ça met un terme à ce bloc avec le deuxième groupe d'opposition. On revient maintenant au
groupe ministériel du gouvernement. Alors, M. le député de Portneuf, la
parole est à vous pour un échange de 10 minutes.
M. Matte : Merci, M. le Président.
Je suis très heureux de vous rencontrer aujourd'hui. Je vous dirai que la halte de Saint-Augustin, c'est pratiquement dans
mon comté, donc je suis très interpellé. Mais, je vous ai écouté dans
votre présentation, Mme la sous-ministre, vous avez dit que le concept, au
début, prévoyait la construction, le financement, l'entretien et l'exploitation de la halte routière. Donc, le partenaire,
son retour sur son investissement provenait uniquement de la location de
sa surface, plus les bonis. C'est bien ça?
Mme Savoie (Dominique) : Oui.
M. Matte :
L'autre question qui... Je disais : Bon, bien, vous avez eu un seul
partenaire qui a présenté une offre
de service. Pourquoi vous n'avez pas retourné... Puis vous avez fait des
modifications, là, pour pouvoir faire en sorte que ça devienne plus intéressant?
Pourquoi vous n'avez pas retourné en appel d'offres devant cette situation-là?
Mme Savoie
(Dominique) : Mme Leclerc pourra
peut-être apporter plus de détails, parce qu'elle était présente à ce
moment-là, mais je pense, d'entrée de jeu, il faut rappeler qu'en 2008, là, il
y avait une crise économique qui était quand
même importante et qui avait limité beaucoup l'accès aux fonds. Il y avait eu
deux appels de soumissions, il y avait deux soumissionnaires qui
s'étaient présentés. Il y en a seulement un qui s'est... qui a été finalement
déclaré conforme. Mais la question est très
juste. Est-ce qu'on aurait pu, est-ce qu'on aurait dû retourner? Je pense que,
dans ce moment-là, compte tenu qu'il y avait eu deux appels de
propositions, et qu'on voulait, là, aller de l'avant avec l'installation des
aires de service, et que l'accès pouvait peut-être être difficile au niveau des
capitaux et, compte tenu de ce que je disais
plus tôt, là — on
restait propriétaires, on mettait peu d'argent — donc, il y avait eu une décision à
l'effet, là, d'aller de l'avant.
Ensuite, dans un PPP, lorsque le soumissionnaire
est retenu — puis
M. Meunier pourrait mieux l'expliquer que
moi, là — c'est
quand même convenu qu'on peut discuter et négocier
différentes choses, et c'est compris dans les règles du jeu, là. Il n'y
a rien eu qui a été négocié qui était à l'extérieur des décrets, des
approbations. Il y a même eu pour des... Il y a eu des modifications plus significatives
qui ont dû recevoir l'approbation du Conseil des ministres. Donc, il y a
eu des étapes qui ont été franchies, et des adoptions, là, des approbations
reçues, là.
M.
Matte : Mais je me dis que peut-être que, si on avait retourné en
appels d'offres avec la bonification qu'on a faite, on aurait peut-être
eu d'autres partenaires.
Mme Savoie (Dominique) : Bien, c'est
parce que...
M.
Matte : Mais je vais continuer parce que j'ai plusieurs questions puis
j'aimerais ça que les réponses soient assez courtes.
Lorsque vous
nous présentez les documents sur le taux de participation, tout ça, est-ce
qu'on peut en avoir, de ces copies-là? Est-ce que c'est possible?
Mme Savoie (Dominique) : Oui, sans
problème.
M. Matte : Oui? Je reviens sur
Saint-Augustin. Bon, 3,3 % d'utilisation. Je regarde, là, puis, avec ce
que vous avez dit, on visait à
100 kilomètres, on devait tenir compte, là, des services qui sont là. Je
regarde, on était tout près de Donnacona. On était tout près de la
porte 254, le Chavigny, à Deschambault, qui a déjà, excusez l'expression anglaise, mais un «truck stop». On a aussi à
Saint-Augustin, là, à la sortie... Donc, on a déjà beaucoup d'aires de
service. Et il
m'arrive d'arrêter... Puis, je me dis, il n'y aura jamais de file d'attente là,
hein? Parce que, si on regarde les services qui sont offerts là, je vais dire : Non... Puis, quand vous me
dites que c'est propre, bien c'est sûr que c'est propre, ce n'est pas
utilisé, tu sais. Alors, moi, je vous dis, tu sais, qu'actuellement...
Mme Savoie
(Dominique) : Donc, il y a
90 % des deux personnes qui passent par là par jour qui étaient
satisfaits.
M. Matte : Vous avez tout compris,
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : O.K., je
comprends bien.
M.
Matte : Puis, en plus, c'est qu'il y avait déjà eu une aire de service
du côté droit, là, quand je me rends dans mon comté, et il me semble que le taux de participation n'était pas plus
grand. Mais on a repris ça puis on l'a fait du côté gauche. Tu sais, je me suis dit : C'est
qu'est-ce qui peut justifier ce transfert puis cette rénovation-là? En tout
cas, ça, je me suis interpellé... Puis je n'ai pas de mérite, il y a
tellement de gens qui me posent cette question-là, là.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, en fait, sur
les sept de la première grappe, il y en a sept qui ont été construites et il y en a deux qui ont été rénovées, dont
celle-là. Donc, elle était déjà là. Là, je pense qu'il y a eu des choix, là, de
ne pas repartir à zéro. Il y en a eu une de
fermée qui a été, je pense, donnée au Contrôle routier. Parce que, dans les
processus d'optimisation, il y a beaucoup de haltes qui ont été fermées. Dans
certains cas, c'est le Contrôle routier qui a utilisé les espaces, puis c'est
le cas de l'autre côté, je pense...
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Non, ça,
c'est la 20.
Mme Savoie (Dominique) : Je me trompe,
c'est sur la 20.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Parce
que, sur la 40, elle est fermée.
Mme Savoie
(Dominique) : Elle est fermée.
Mais, vous avez raison, moins il y a de services... Celle-là, ce n'est
effectivement pas la plus rentable, là, vous avez tout à fait raison. Mais, en
même temps, on a fait des études pour toutes nos aires de service, et il n'y eu
aucun impact significatif sur l'achalandage des commerçants aux alentours.
M. Matte : Oui, mais, tu sais, c'est
sûr qu'on n'a pas mis d'essence, tu sais?
Mme Savoie
(Dominique) : Parce que,
justement, probablement que dans le... Parce qu'on le savait, qu'il y
avait des grappes moins intéressantes que
d'autres. Mais moi, je peux vous assurer que, dans les prochains modèles, ça va
être vraiment tenu en compte de ce qui a...
ce qui existe autour. Si on a l'engagement des commerçants d'offrir nos
services de base pour assurer la sécurité des usagers, ça va se terminer comme
ça, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Matte : Oui. Ce matin, le Vérificateur général mentionnait que...
Est-ce que c'est vrai que l'entente du PPP actuellement nous coûte
17 millions de plus que ce qui était prévu initialement?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : En fait, est-ce
que vous faites référence aux locaux des...
Une voix : ...
M. Matte : Le maintien des actifs.
Mme Savoie
(Dominique) : Là, je vais
demander de l'aide. Je ne peux pas vraiment vous répondre là-dessus.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Oui,
c'est ça. On va retenir la question puis on va revenir.
M. Matte : Mais j'ai une autre question
dans le temps que vous allez chercher...
Des voix : ...
M. Matte : M. le Président, je
peux-tu...
Le Président (M. Gaudreault) :
Continuez, puis on prendra la réponse tout à l'heure après la consultation.
M. Matte : C'est beau. Quand vous
nous...
Mme
Savoie (Dominique) : Ah! c'est M. Meunier qui va répondre.
M. Matte :
Allez-y, M. Meunier.
Le Président (M.
Gaudreault) : ...M. Meunier.
M. Meunier
(Luc) : M. le Président, peut-être que le Vérificateur général
pourrait également complémenter. Je pense que, lorsqu'on parle du 17 millions, on parle de l'analyse
de valeur selon le mode de réalisation, qui avait fait une hypothèse de 17 millions en dépenses de maintien d'actifs...
serait additionnel dans un mode conventionnel par rapport à un mode PPP. Et je pense que le Vérificateur
général questionne cette méthodologie-là, d'accorder une valeur ajoutée de 17 millions, là, en faveur du PPP. Donc,
c'est plutôt l'analyse qui avait amené à la conclusion du PPP
qui est discutée dans le rapport du Vérificateur général.
M. Matte :
Donc, quand, Mme la sous-ministre, vous mentionnez que nous avons un actif de
40 millions, j'imagine que c'est après 30 ans.
Mme Savoie
(Dominique) : C'est la valeur actuelle.
• (16 h 10) •
M. Matte :
Actuelle, mais supposons que le partenaire, il a financé à 90 % les coûts
de construction et de conception, donc l'actif va revenir au ministère au bout
de 30 ans.
Mme Savoie
(Dominique) : Il est toujours demeuré l'actif.
M. Matte :
Ah! toujours?
Mme Savoie
(Dominique) : L'actif est toujours resté dans les livres du gouvernement.
M.
Matte : O.K. Si jamais il y avait une deuxième phase, O.K., j'imagine
qu'on ne prendrait pas le même modèle. J'imagine
qu'on va analyser davantage, là, l'endroit, le site stratégique à élaborer et
les services qu'on doit tenir compte d'une
part, et, deuxièmement, sur le financement ou l'entente, tu sais? Je regarde
actuellement, si j'étais un investisseur, je me poserais beaucoup de
questions sur la rentabilité, tu sais, parce que, quand j'investis un dollar,
j'essaie d'avoir au moins 1,10 $ puis un taux de rendement selon le risque
calculé.
Alors,
par rapport à ça, je me dis : Crime, qu'est-ce que vous entendez changer
pour réaliser la deuxième phase?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : M. le Président, comme je disais plus tôt, je
crois vraiment qu'on va nuancer de
beaucoup notre approche. Elle ne sera pas mur à mur comme la grappe I, elle va
se décliner dans les deux façons dont je
vous ai parlées, les endroits où il y a un potentiel commercial et il y a peu
de services autour... Les endroits où il y a peu de services autour et
il y a peu de probabilité commerciale seraient plus à la charge du ministère.
Et, entre les deux, beaucoup d'achalandage,
mais beaucoup de services commerciaux, on va faire de la certification auprès
des commerçants déjà puis on va
s'entendre sur les services qu'ils vont donner. On va beaucoup le nuancer. On
est beaucoup plus, aussi, robustes de par les nouvelles directives qui
ont été mises en place. Puis M. Meunier pourrait vous en parler dans la directive, dans l'analyse des PPP. On fait
beaucoup plus d'analyses. Et aussi on est beaucoup plus forts maintenant
parce qu'on a des données historiques qu'on
n'avait pas auparavant. Et, je vous le dis, le projet de Lavaltrie, moi, ce
n'est pas du 30 ans, ça va
probablement être 10 ans, ça va être beaucoup plus simple, on va prendre moins
de risques, on va clarifier d'entrée
de jeu les risques : Qu'est-ce qu'on peut négocier? Qu'est-ce qu'on ne
peut pas négocier? Il faut le dire : On a appris aussi de ces expériences-là, et l'important, c'est de ne pas
répéter, là. Ça serait très étonnant que ça soit une grappe identique,
c'est à toutes fins pratiques impossible, là.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député.
M. Matte :
Et j'aimerais ça aussi me permettre de vous faire une suggestion. Il faudrait
tenir compte aussi des villages-relais.
O.K., c'est une dimension qui n'existait pas auparavant, mais là vous avez fait
de la publicité. On est ouverts 24 heures sur 24. Donc, moi, je pense
qu'il faudrait peut-être aussi axer davantage sur ce nouveau service là qui
n'était pas là à l'époque, là, des haltes routières.
Mme Savoie (Dominique) : Oui. Et c'est pour ça qu'on s'inspire des
villages-relais : pour certifier des services proches des autoroutes, parce que les villages
relais sont proches des routes nationales. Mais, vous avez tout à fait
raison, on veut s'inspirer de cette approche-là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. C'est ce qui met fin au bloc du gouvernement. Il
restait 5 secondes.
M.
Ouellette :
Juste pour avoir les documents que mon collègue de Portneuf a demandé à Mme la
sous-ministre avant le prochain bloc. C'est parce que j'aimerais bien
les consulter pour l'achalandage.
Document
déposé
Le Président (M. Merlini) : Ça va?
Est-ce qu'on est capables de les produire? M. le page est en route.
Une voix : Oui. On a les
deux.
Une voix : Merci.
Le Président (M. Merlini) : Donc, on
passe au bloc de l'opposition officielle. Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui. Oui, Mme Savoie, vous disiez que, dans les prochains, vous allez vraiment
réviser parce qu'avec l'échec qu'on voit,
là, des anciens contrats, vous ne pouvez pas continuer comme ça. Est-ce que
vous pouvez nous confirmer aujourd'hui que vous ne prendrez pas le mode
PPP pour les futures haltes routières?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Non, ce n'est
pas une décision qui m'appartient. Je pense qu'on va faire des propositions au
ministre, au gouvernement. On va faire les analyses, on a des ententes de
collaboration avec la SQI, qui nous amène à
faire nos analyses, puis les décisions vont être prises ultérieurement. Ce
n'est pas moi qui décide ça.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
députée.
Mme
Ouellet :
Donc, si on revient aux analyses et au rapport du Vérificateur général, parce
que c'est vraiment là où le bât blesse... Puis ce n'est pas une question de
robustesse des analyses, c'est vraiment une question de biais qu'il y a
eu dans l'ensemble des analyses initiales qui ont conduit au choix du mode
privé plutôt que du mode public dans les deux
cas qui ont été analysés. Il aurait pu y avoir d'autres cas, mais il y a deux
cas qui ont été analysés. Et, très clairement, on se rend compte qu'il y a eu des provisions pour des risques quand
même assez importants : de l'ordre de 9,6 millions de dollars
dans le cas public et, dans le cas privé, aucune provision pour risques.
Est-ce que
vous nous confirmez que c'est une pratique qui... Parce que le Vérificateur
général nous dit que ça n'a pas de
bon sens que ça ait été fait comme ça. Est-ce que vous nous confirmez
qu'effectivement ça n'a pas de bon sens et que ça va changer dans le futur?
Parce que des analyses comme ça, comparatives, qui sont faites en
gonflant, d'un côté, les coûts puis, de
l'autre côté, en diminuant les coûts, c'est sûr que ça donne un résultat
prévisible. C'est quasiment comme s'il y avait eu un préjugé favorable
pour une des deux options en partant. Est-ce que c'était le cas, d'ailleurs?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : M. le Président, je demanderais à mon collègue, M. Meunier, qui... C'était
l'Agence des PPP, à ce moment-là, là, qui nous assistait dans les analyses.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Meunier.
M. Meunier (Luc) : ...
Mme
Ouellet : Juste avant, vous dites que vous assistiez à ce
moment-là. Est-ce qu'il vous assistait? Mais vous dites que vous
n'étiez pas sur le comité.
Mme Savoie (Dominique) : J'ai parlé du
comité Finances, qui n'avait pas de représentant du ministère des Transports.
Mme
Ouellet : O.K., O.K.
Donc, le sous-comité Finances... donc, le choix du mode a été fait par le MTQ.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Meunier va répondre. Oui, allez-y.
M. Meunier
(Luc) : Le choix du mode
avait été analysé et été recommandé, je dirais, au Conseil des ministres
sur la base de ce qu'on appelle des analyses de valeur ajoutée selon le mode de...
D'ailleurs, le Vérificateur général en fait mention.
Donc, à
l'époque, il y a deux choses, dans le fond, puis ça, on est en
amont, je dirais, du processus d'approvisionnement qui met en place des
sous-comités. Donc, pourquoi le mode PPP a été sélectionné? C'est suite à une analyse de valeur selon le mode de
réalisation, et, comme le soulève le Vérificateur
général, il y a
deux choses qui amènent, je dirais,
les résultats de ces analyses-là : la fiabilité des données, c'est des
données prévisionnelles, là, qui
comportent certains risques ou certains écarts types, je ne veux pas rentrer
dans la technique, mais c'est des
données qui étaient relativement, je dirais, non robustes, là, sur le modèle de
prévision, et, ensuite, avec les données, bien, il y a une méthodologie
d'analyse de risque, parce que les analyses de valeur ajoutée se font beaucoup
à partir, je dirais, de méthodologie d'évaluation des risques et de
quantification des risques.
Ce que je peux vous affirmer, c'est qu'aujourd'hui la méthodologie d'analyse et de quantification des risques a passablement évolué depuis, je dirais, le PPP des
haltes routières. À l'époque, les conseillers financiers qui avaient été
mandatés par le ministère des Transports étaient ceux d'une firme bien connue, pour ne pas
la nommer, Ernst & Young, qui ont utilisé une méthodologie
d'analyse de risque sur la base d'une inspiration, je dirais, qui existait dans
certaines autres juridictions, qui sont aujourd'hui peut-être contestables, et je pense que le Vérificateur général en fait mention, à savoir
est-ce que c'était la bonne méthodologie à employer, est-ce que cette
méthodologie-là ne créait pas certains biais favorables, là, je dirais,
au mode de réalisation PPP? C'est ce que le Vérificateur général soulève.
Moi,
ce que je peux vous dire, c'est qu'aujourd'hui on a publié, nous, à la Société québécoise d'infrastructures, des
guides méthodologiques sur comment apprécier les risques, comment les
quantifier, et je peux vous certifier que ces biais-là
que le Vérificateur général souligne ne font plus partie de la méthodologie
usuellement utilisée dans l'analyse de valeurs selon le mode de
réalisation.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui. Bien, merci. Je suis contente de vous
entendre confirmer qu'effectivement il y avait des biais et que ce sera corrigé. C'est quand même assez
surprenant. Vous parlez d'inspiration; dans d'autres vocabulaires — j'ai
eu à gérer plusieurs contrats dans une autre vie — on parlait de
créativité, donc c'est quand même assez surprenant, parce qu'avec l'expérience quand même que le gouvernement avait avec les
projets... les contrats de concession, parce qu'on parle de contrats, là, hein, essentiellement, que ce soit un
contrat de concession en PPP, c'est des contrats, avec la Porte-du-Nord, avec Lavaltrie... Avec la gestion
des contrats en général, c'est quand même assez surprenant de voir que ces biais-là n'aient pas été relevés, ni par
l'agence ni par le MTQ, au niveau des risques que même le Vérificateur
général a soulevé, puis ça, moi, ça me surprend, pour avoir travaillé également
dans la fonction publique... Vous avez accepté à l'époque qu'il y ait les mêmes frais de financement, que ce soit le
secteur privé ou le secteur public, les mêmes taux d'intérêt du côté du
financement, alors qu'on sait très bien que ce n'est pas les mêmes taux
d'intérêt. Donc, moi, je suis assez
surprise, là, de voir que l'ensemble de la fonction publique a laissé passer
une analyse aussi biaisée que celle-là, mais je suis contente d'entendre
aujourd'hui que vous confirmez effectivement ces biais-là et que ça ne se
refera plus dans le futur. Donc, sur le volet analyse initiale.
Sur
le volet du processus. Sur le volet du processus, c'est assez surprenant aussi
comment ça s'est passé parce qu'effectivement
vous avez fait l'appel d'offres, et, la première fois, il n'y a eu qu'une seule entreprise à
soumissionner. Et vous avez refait l'appel d'offres : deux entreprises se
sont montrées intéressées, mais finalement une seule encore a soumissionné. Pas beaucoup de concurrence
là-dedans, là. Donc, comment justifier que le fait de faire appel au privé
fait appel à la concurrence, alors que là il n'y avait aucune concurrence?
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre, ou M. Meunier, ou Mme la
sous-ministre adjointe.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : En fait, c'est qu'il y a plusieurs
étapes, mais, à l'appel de qualification, il y avait quand même quatre entreprises qui s'étaient montrées intéressées, et, à l'appel final, il y en avait
juste une, effectivement. Et ce n'est jamais agréable de voir seulement
une proposition.
Il
faut dire qu'à l'époque on était aussi à peu près en même temps que l'Ontario,
qui s'en allait en appel d'offres public pour renouveler l'ensemble de
ses aires de service sur autoroute. Ils en ont une vingtaine, eux aussi. Ils
s'en allaient en mode PPP. Donc, il y avait
les PPP qui nous concernent, nous, qui sont les sept aires de service, mais, à
peu près simultanément, il y avait l'Ontario. Donc, ça a très certainement
influencé le bassin de soumissionnaires potentiel.
C'est
ce qu'on pense, mais, sur cette base-là, on en a eu seulement un. Et ça arrive,
malheureusement, de temps en temps,
qu'on ait un seul soumissionnaire pour les contrats. C'est toujours
regrettable, mais c'est des choses qui arrivent.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui, mais, à ce moment-là, ce n'est pas une question de «regrettable». La
première fois que vous avez repris l'appel
d'offres, si effectivement votre hypothèse se confirmait que les gens sont
allés en Ontario, c'est parce que ce
que vous offriez n'était pas intéressant que les gens n'ont pas appliqué. Donc,
je suis surprise que vous n'ayez pas réagi et que vous ayez fonctionné
avec ce seul soumissionnaire là.
Est-ce que, si
c'était à recommencer, vous répéteriez, je vous dirais, moi, la même erreur?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Leclerc (Anne-Marie) :
À l'appel de qualification, on en avait quand même un certain nombre. C'est l'appel de qualification qu'on a repris. Donc, il
y en avait quatre. On a repris l'appel, il y en avait trois. Et c'est sûr
qu'à l'appel de propositions final il y en avait juste une.
Et c'est certain que,
comme on l'a expliqué tout à l'heure, avec l'expérience qu'on a aujourd'hui,
peut-être qu'on ne ferait pas les mêmes
recommandations. Mais je pense qu'on ne peut pas présumer du geste qu'on va
poser, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui. Et du côté de l'évaluation de ce seul soumissionnaire-là, encore là, le
Vérificateur général est extrêmement critique, extrêmement critique et
dit en gros que l'évaluation a été complaisante. Donc, comment justifier que cette évaluation-là ait été
complaisante? C'est-u parce que vous en aviez un seul puis vous vouliez
absolument le faire passer parce que vous
vouliez pouvoir... Comme c'était le début des PPP, vous vouliez que ce soit un
succès et vous vouliez absolument avoir un projet qui se réalise?
Le Président (M.
Gaudreault) : 20 secondes, M. Meunier, s'il vous plaît.
M. Meunier
(Luc) : Bien, à l'époque, comme dans tout mode d'approvisionnement en
PPP ou en mode non traditionnel, dans le fond, il y a eu un comité de
sélection. Le comité de sélection était appuyé par des sous-comités, dont un
sous-comité Finances sur la proposition financière du soumissionnaire. Étaient
présents, à l'époque, sur ce sous-comité-là,
je dirais, des représentants du mandataire du MTQ, là, analystes financiers de
la firme Ernst & Young et également de l'ancienne Agence des PPP.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. On pourra peut-être continuer
dans le prochain bloc. Le temps est écoulé, malheureusement, pour
l'opposition officielle. Alors, nous retournons du côté du gouvernement avec le
député de Chomedey? Le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
...faire un petit bout, puis mon collègue va compléter, mais moi, j'aimerais...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci, M. le Président. Bienvenue à toute l'équipe, Mme la sous-ministre et M.
Meunier.
Alors,
moi, j'aimerais juste revenir un petit peu dans l'aspect opérationnel et
l'aspect des besoins, en fait, parce que
vous mentionnez qu'aux 100 kilomètres, par rapport à la sécurité... bon,
tout ce que vous avez mentionné pour être capables d'implanter sur le réseau routier des services pour la
population, naturellement aussi pour tous les utilisateurs aussi, nos touristes et tout le monde qui viennent
au Québec. Mais pour moderniser ça, parce qu'on sait qu'on avait un
besoin essentiel de moderniser ces haltes routières là, si on se fait comparer
avec ailleurs, moi, ce qui me... Je m'interroge sur le fait, avant d'en arriver à la présentation de PPP et tout le
modèle d'affaires que vous avez choisi, avez-vous vu ailleurs? Tu sais, quand on va ailleurs, des fois,
on se compare et on essaie de voir les meilleures pratiques et qu'est-ce
qui a pu être bien fait pour comprendre...
Quand on parle de 100 kilomètres, est-ce que c'était ça aussi ailleurs?
Parce qu'on parle aussi de la compétition qui a eu lieu lors des
installations avec d'autres services qui étaient... que ce soit de la
restauration en général, très connue, alors tout ça fait des questions, puis,
finalement, bien, quand vous avez choisi d'y
aller comme ça, aviez-vous pris le temps d'aller voir comment ailleurs ça se
faisait puis de... Quand on est aux États-Unis, on voit aussi qu'il y a des modèles extraordinaires. Vivent-ils
les mêmes situations? Les opérateurs, c'est-ils les concessionnaires ou des gens qui sont en PPP?
Aviez-vous tout constaté ça pour, après ça, en arriver avec un module,
une présentation au... C'est parce que, là,
on sait qu'au bout de la run il y a eu quatre potentiels clients, puis
finalement il en est fini par y en avoir seulement qu'un qui était dans
l'appel d'offres, puis, bon, on connaît la suite des choses. Alors, ça a-tu été au départ une chose qui a été mal
préparée ou, du moins, qui n'a pas été bien validée avant dans la manière
de faire pour l'ensemble de l'oeuvre? Ça fait que j'aimerais vous entendre un
petit peu là-dessus.
Mme Savoie
(Dominique) : Oui, M. le Président, il y a effectivement eu des études
comparatives. À titre d'exemple, je peux
vous dire que l'Ontario, sur la distance, c'est la même approche que
nous. Donc, c'est 100 kilomètres en Ontario. En France, par exemple, les
sites sont davantage rapprochés, c'est à tous les 50 kilomètres, aux États-Unis aussi. Donc, il y a eu effectivement, là, des
études sur les approches, les services aussi qui sont offerts. On a fait aussi beaucoup d'arrimage aux besoins locaux.
On a fait beaucoup de sondages, d'études d'impact commerciales, qui ont
été faites en 2005, réactualisées en 2012, pour toujours continuer à avoir les
impacts. Mais, si vous voulez plus de détails, Mme Leclerc pourrait vous faire
un peu un «benchmarking» plus précis, là, des...
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Leclerc.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : M. le Président. Alors, souvent les modèles qu'on
va voir à l'étranger sont des modèles, donc, de répartition, comme Mme
la sous-ministre vous a mentionné tout à l'heure, aux 100 kilomètres. Le principe, c'est un arrêt aux heures de conduite.
Puis on parle de 100 kilomètres, parce qu'on est sur autoroute, parce
qu'on est à 100 kilomètres-heure, mais,
si on parle des villages-relais, on est à peu près, grosso modo, autour de 90
kilomètres... là ça peut être 87 puis 93,
là, mais on est dans ces eaux-là. C'est la même chose sur autoroute, on vise
aussi une possibilité d'arrêt aux 100 kilomètres.
Il y a toutes sortes
de modèles qu'on peut observer sur les réseaux. Si on reste en Amérique du
Nord, sur le réseau américain, certains États ont opté effectivement pour les
concessions, comme on a eu sur Lavaltrie et comme on avait à Porte-du-Nord, d'autres groupes ont opté pour un appel
d'offres en PPP, donc c'est un partenaire public-privé qui a l'ensemble des aires de service sur un
territoire donné. On parlait tout à l'heure de l'Ontario. L'Ontario, ils ont
une vingtaine d'aires de service... donc qui
ont octroyé la gestion et la construction à un partenaire public-privé dans un
seul appel d'offres, pour l'ensemble de l'oeuvre.
Et vous avez
aussi des cas où il y a des États américains qui ont l'équivalent de ce que
vous retrouvez sur la 20, de ces petites haltes routières là qui datent
de l'époque de la construction de l'autoroute, et c'est ce genre de modèle là dont on souhaitait
s'éloigner. Mais, en s'éloignant du modèle, on a créé des modèles comme
Saint-Michel-de-Bellechasse ou
Saint-Augustin-de-Desmaures et on s'est vite rendu compte qu'on n'avait pas le
taux d'arrêt suffisant, d'une part, et surtout
que les gens souhaitaient avoir beaucoup plus de services que des services de
base, c'est-à-dire le sanitaire et les
stationnements. Ils veulent avoir plus de services que ça, et c'est comme ça que
tranquillement l'idée s'est bâtie d'avoir un réseau d'aires de service.
Mais tout ça
date des années 80 où il y a toujours eu une préoccupation d'offrir un meilleur
service d'arrêt sur autoroute aux
usagers de la route, que ce soient des usagers de transit, comme on a parlé, et
les chauffeurs poids lourds, et le tourisme, parce qu'on se fait
beaucoup critiquer sur la qualité de certains arrêts. Donc, c'est dans cette
réflexion-là que ça s'est inscrit, et les
expériences étrangères sont beaucoup en PPP, donc c'est un peu normal de
regarder ou d'analyser ce mode-là
quand on veut redéployer sur autoroute des aires de service comme celles dont
il s'agit aujourd'hui.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage.
• (16 h 30) •
M. Drolet : Oui. Puis, plus
précisément, par rapport aux concessionnaires que vous avez approchés dans le
temps, par la manière que vous venez d'exprimer, eux, avec naturellement la
responsabilité de savoir qu'ils avaient aux
100 kilomètres... ou surtout ici, à des endroits où il y avait des restaurants
pas très loin, pour ce qui est de leur business... Moi, venant du
domaine de la restauration et de ce milieu-là, bien c'est sûr qu'à un moment
donné ça finit par être... Donc, moi,
j'accepte de... Est-ce que c'est ça qui a peut-être pu enlever le goût à des
soumissionnaires de voir que la
proximité trop proche... Parce que, quand même, il faut vendre, ils avaient des
responsabilités financières, ils avaient
des résultats à atteindre et puis des bonis, et tout ça, puis là, finalement,
bien on sait qu'un petit peu plus loin ils pouvaient avoir peut-être un
meilleur choix parce qu'il y avait une multitude de... sans pour autant penser
seulement qu'à aller aux salles de bains,
finalement, parce que les gens, des fois, vont faire cette halte-là, puis, en
même temps, ils vont aller prendre
une petite bouchée, puis là bien... Parce que moi, si je vous avais demandé de me faire un plan d'affaires, en tant
que gestionnaire de votre business, comment vous me l'auriez présentée,
à des moments donnés où il y avait, quand même, une aire de service assez
facile alentour?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre adjointe.
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : C'est
une très bonne question, et je ne voudrais pas présumer de ce que les
autres soumissionnaires auraient pu dire. Vous savez, les marchés publics ont
beaucoup évolué dans le temps. Aujourd'hui, quand
on a un seul soumissionnaire qui soumissionne, bien on va rappeler tous ceux
qui sont venus chercher les documents d'appel
d'offres pour leur poser toute une série de questions. Bien, à l'époque, on ne
faisait pas ça. Aujourd'hui, on serait beaucoup mieux en selle pour
répondre à cette question-là. C'est très certainement ce qu'on ferait, donc je
suis... C'est difficile.
Ce qu'il faut
comprendre aussi, et Mme la sous-ministre l'a mentionné tout à l'heure :
on est en 2008, il y a une crise
économique, l'accès au crédit est beaucoup plus difficile également. Ça peut
être un élément, un facteur d'influence. Et les grands joueurs internationaux se sont intéressés aussi à l'Ontario, qui
s'en allait avec 20. Alors, c'est sûr que c'étaient des gros projets.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage, oui.
M. Drolet : Je vais
laisser...
Une voix : ...le choix des
concessionnaires...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de...
M. Drolet :
Oui, bien, le choix... Oui, peut-être le choix des concessionnaires, j'aimerais
ça, justement... ou peut-être aussi
le fait d'avoir des bannières. Bon, ça, vous venez peut-être de le dire, mais
eux ont comme évité... parce que justement ce que vous venez d'exprimer,
ils sont allés plus vers l'Ontario, si je comprends bien?
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : Nous,
on n'a pas de rapport avec les bannières qui ont des concessions
alimentaires dans les aires de service, c'est le partenaire qui avait la
responsabilité de les trouver, de signer les contrats, et ainsi de suite. Nous,
on avait la responsabilité de sélectionner le partenaire qui nous permettait
d'avoir ce réseau-là.
M. Drolet : Qui s'occupait
finalement de tout, hein? Qui s'occupait de tout et de l'ensemble de la halte
routière, c'est ça?
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va? M. le député de Chomedey, il vous reste à peu près 1 min 30 s.
M.
Ouellette : Bien, 1
min 30 s, je vais revenir sur le prochain bloc, là, mais, juste pour vous dire,
bien, je regardais... parce que j'étais très
intéressé par vos statistiques. Pour des gens qui voyagent au Québec, et ça, je
pense que c'est très, très, très
important, ça répond aux critères des grands voyageurs. Je comprends que mon
collègue de Portneuf, quand il me dit
qu'il n'y a pas personne dans sa halte routière, ce n'est pas fait pour les
locaux. À Portneuf, ce n'est pas fait pour les locaux, c'est fait pour les gens qui
passent droit, qui s'en vont sur la Côte-Nord, qui s'en vont dans le parc,
qui s'en vont sur la Rive-Sud, parce qu'ils
passent par la 40 parce qu'il n'y a pas de monde, contrairement à la 20. Une
analyse fine des statistiques va vous dire que c'est en direction est; en
direction ouest, il n'y a jamais personne
Il y a des choses qu'on va reparler dans le
prochain bloc, mais, quand on voyage à toute heure du jour et de la nuit, on voit l'achalandage, pourquoi il est
là. Les camions, pourquoi c'est là? Pourquoi, à Maskinongé, vous êtes à
22 % par rapport aux camions? Bien, c'est facile à expliquer, malgré qu'il
y a une offre de service extraordinaire sur l'autoroute
40. Je vais garder mes questions pour le prochain bloc, mais je vais vous dire
une chose : Vous allez avoir un projet
pilote à Lavaltrie, ça serait peut-être le fun que le ministère fasse une
consultation sur le Web : Qu'est-ce qu'on veut avoir comme services
pour les gens qui sont là tout le temps?
Enlevez-nous
pas le Benny sur la 118 — ça, je vous dis ça — mettez d'autre chose, là, mais enlevez-nous
pas le Benny, c'est particulier, comme le St-Hubert à Rigaud. Je vous le dis,
là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chomedey, je vous ramène à l'ordre, s'il vous plaît. Pas de
publicité ici parce que moi, je vais plaider pour un Ashton ou...
M.
Ouellette : Benny,
c'est un chien, M. le Président.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, oui, c'est ça, oui.
N'embarquez pas là-dedans, M. le député de Chomedey.
Donc, ça met fin, sur cette note de Benny, au
bloc du gouvernement. Le bloc de la deuxième opposition, pour 10 minutes. M. le
député de Groulx.
M.
Surprenant : Merci, M. le Président. Alors, je vais revenir, faire un
petit peu de millage, très peu, sur ce que Mme ma collègue du comté de Vachon a parlé tantôt au niveau du recours
aux PPP. Je lis quelque part que, dans le cas, là, des premiers travaux, il a fallu cinq ans entre
l'annonce de recours aux PPP et le début des travaux, là, de réfection et
autres. Alors, qu'est-ce qui s'est passé dans ces cinq années-là et pourquoi ça
n'a pas été suffisant pour tout bien ficeler, là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre... sous-ministre adjointe? Mme Leclerc.
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : En fait, on en a parlé tout à l'heure, mais, quand on refait la ligne du temps, il y a eu beaucoup d'évolution qui s'est
faite dans le domaine des partenariats public-privé. Il y a le cadre législatif
qui a changé en cours de route, et il y a
les directives, aussi, de l'Agence des partenariats public-privé. Il y a un
certain nombre d'éléments, un certain
nombre de gestes qui ont été posés et qui nous ont obligés à refaire nos
devoirs, tout simplement, pour se
conformer aux nouvelles réglementations et au nouvel encadrement qui, bien, à
ce moment-là, devenait requis.
Le premier concept est apparu en 2002, là. On
parle des modèles de Saint-Augustin-de-Desmaures, que vous connaissez et dont vous avez parlé tout à l'heure,
et de Saint-Michel-de-Bellechasse. Mais, par la suite, les règles ayant
changé, bien, on a refait nos travaux, on a refait nos devoirs, on a refait
toutes les analyses requises. On a beaucoup consulté le milieu, aussi, Mme la
sous-ministre vous en a parlé, parce que c'est clair qu'on voulait aussi
interpeller le milieu dans ce projet-là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Au niveau de la phase II, là, vous parlez d'abord
d'un projet pilote à Lavaltrie, et j'aimerais que vous m'indiquiez pourquoi vous appelez ça un
projet pilote. Vous avez sûrement développé une expertise avec les sites
que vous avez faits. Pourquoi on en fait encore un pilote?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Bien, en
fait, étant donné qu'on veut introduire un concept, là, un peu, à plusieurs
possibilités, hein — les
haltes où il y a peu de services, les haltes où il y a peu de potentiel
commercial versus les haltes où il y en a
beaucoup — ça
serait difficile. On ne veut pas repartir en grappes encore, on ne veut pas
dire : Tout le monde va avoir la même formule. Donc, en commençant par
l'opportunité de Lavaltrie, où le bail se termine, là, on sait qu'on a une opportunité de tester l'aspect commercial, mais
en concession, avec des redevances sur une plus petite période de temps, 10 ans, parce qu'on veut aussi regarder,
là, la période de temps versus... être en mesure ensuite de nous préparer à retourner consulter les milieux. Si on
veut avoir une étiquette ou faire un label des entreprises déjà
installées sur le côté des autoroutes, bien,
pendant cette période-là, on va aller voir, on va aller consulter les milieux
locaux, on va repositionner les haltes
routières. Ça fait que c'est pour ça que je parle d'un projet pilote. Parce que
je crois qu'on est plus rendus à se
questionner, à la lumière de notre expérience de la grappe I, de ce qu'on
a eu aussi comme améliorations à faire, de regarder plusieurs modèles.
Il va peut-être y avoir un projet pilote pour
les petites haltes où il n'y a pas beaucoup de commerces puis un autre projet
pilote où, les entreprises déjà installées, on va aller les voir pour s'assurer
qu'elles veulent être parties prenantes,
être reconnues comme une halte touristique pour avoir les trois volets. Dans le
fond, on veut sophistiquer et discriminer mieux nos interventions que
dans une grappe où, là, le modèle était le même partout.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Surprenant : Alors, dans le cas toujours de la halte de Lavaltrie...
Évidemment, je la fréquente, je passe par là souvent et puis...
Une voix : ...
M. Surprenant : Pardon?
Des voix : ...
M. Surprenant : Oui, ça fait la job,
c'est correct. Et puis, donc, c'est justement le centre un peu de ma question.
À mon avis, la halte satisfait les besoins que l'on a. Et est-ce que c'était
dans votre intention d'en ajouter beaucoup,
des choses? Et puis est-ce que c'est nécessaire de tout refondre tout ça quand
ça satisfait aux besoins primaires de remplir la voiture puis d'aller
s'occuper de nous un petit peu puis de repartir?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Merci, M.
le Président. En fait, c'est plus une réalité contractuelle. Le contrat se termine. Je dois repartir en appel d'offres, donc
je vais reprendre l'appel d'offres avec toujours le même concept des
services de base : services
sanitaires... Et là les services d'aires de jeu, de repos, de séparation pour
les camionneurs, ça, on ne l'a pas à
Lavaltrie, on va l'introduire, et ensuite on verra l'offre qui va nous être
faite. Peut-être que Benny et Esso vont
encore venir nous faire une offre et qu'ils vont rester. C'est les marchés
publics qui vont décider, là, ce n'est pas le ministère. Nous autres,
c'est nos services de base que nous allons afficher, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Surprenant : Alors, donc, vous construisez ces haltes-là avec un
objectif premier, qui est la sécurité routière. Et puis j'aimerais
savoir, puisque c'est une donnée qui est très importante pour vous, vous devez
sûrement pouvoir mesurer l'impact de ces stations-là. Est-ce que vous avez des
statistiques à nous énoncer au niveau des conséquences favorables, j'ose le
souhaiter, de l'érection de ces haltes routières là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
• (16 h 40) •
Mme Savoie
(Dominique) : C'est une
question simple, mais avec une réponse qui est un peu complexe, parce
qu'en fait on doit... Comment on mesure les accidents qui ne se sont pas
arrivés...
M. Surprenant : ...
Mme Savoie
(Dominique) : C'est ça. Mais
est-ce que c'est la seule cause, les aires de service? Probablement pas. C'est sûrement l'ensemble des mesures en
sécurité routière. Ça peut être autant les bandes rugueuses sur le côté
des autoroutes que le fait, justement, qu'on
voie un achalandage de plus en plus grand dans nos haltes pour des arrêts
pour diminuer la fatigue. Ça peut être les
radars photo dans les chantiers de construction, mais, oui, nous autres, quand
on se compare sur les haltes
routières, juste l'achalandage qui a augmenté et le bilan qui s'améliore...
Cette année, c'était le meilleur
bilan dans les 45 dernières années en termes de décès qui ont diminué. Toujours
un décès de trop, mais on sait déjà que, oui, ça a un impact, mais c'est
multifactoriel, hein, la sécurité sur les routes.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Surprenant : D'accord. Donc, ce que je comprends, c'est que l'impact
strict des haltes routières elles-mêmes, il n'est pas mesurable, là, à l'heure actuelle, parce qu'évidemment que
c'est mêlé à plein d'autres données, si je comprends bien, là, au niveau
de ce qui a été fait, là, pour sécuriser la circulation.
Dans ce
contexte-là, j'irais même jusqu'à demander qu'est-ce qui justifie, en fait,
votre projet de construire ou... Votre
projet, c'est 33 initialement. Vous en avez fait sept, donc, il en resterait à
peu près 25, 26. Alors, où anticipez-vous faire les 25, 26 autres?
Pouvez-vous me l'indiquer?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Non, pas
pour le moment, parce qu'on va introduire le nouveau projet dont je vous ai
parlé plus tôt. Donc, on va regarder les petites haltes, les haltes
commerciales, mais on est toujours dans l'objectif aux 100 kilomètres sur les
routes nationales, parce que les villages-relais sont dans les routes — les
autoroutes — nationales.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Surprenant : Je vois, dans les positionnements de celles qui ont été
déjà faites, là, c'est évidemment tout autour,
là, des axes entre Montréal et Québec, puis les Laurentides, là. Donc, il n'y
en a pas d'autres de prévues à l'intérieur de cet axe-là...
Mme Savoie
(Dominique) : ...
M.
Surprenant : Oui.
Une voix :
...
Mme Savoie
(Dominique) : Non, pas vraiment, je ne crois pas. On va s'occuper
vraiment plus des endroits où il y a
vraiment moins... il y a moins de présence. Il y a des autoroutes, là, qui sont
vraiment avec beaucoup moins de haltes routières, là, la 55, la...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député.
M.
Surprenant : Puis est-ce que vous pourriez peut-être penser aussi de
favoriser une concertation avec les entrepreneurs
qui travaillent, comme je disais dans mon intervention antérieure, au niveau de
la construction de carrefours qui
mènent dans les villes, qui vont installer de la restauration là, pour éviter
de compétitionner, en fait, là, la restauration plus ouverte, si on peut dire? C'est limitatif, évidemment, dans des
haltes routières. Alors, est-ce que vous anticipez faire autrement, en
fait, là, dans vos projets futurs, là?
Mme Savoie
(Dominique) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Merci, M. le Président. On voudrait accréditer,
un peu comme les villages-relais, lorsqu'il
y a vraiment près d'une autoroute des services et que les commerçants sont
prêts à s'engager à offrir des services 24/7, nos services de base que je vous ai mentionnés au point de départ.
Oui, c'est fort possible, c'est ce qu'on va faire.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député, il vous reste à peu près une
minute.
M.
Surprenant : Alors, au niveau de l'emplacement, là, j'ai vu qu'est-ce
que vous... Essentiellement, c'est sur les
côtés droits des autoroutes. Il y a Lavaltrie qui est là depuis un bout de
temps, qui est en plein centre. Alors, il n'y a pas une économie d'échelle, peut-être, là, de les faire dans le centre
des autoroutes? Quelles sont vos analyses là-dessus, puis pourquoi le
choix de les faire, là, à droite, là?
Mme Savoie
(Dominique) : Souvent...
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre, oui.
Mme Savoie
(Dominique) : M. le Président, il y a souvent une question
d'opportunité, d'espace, de terrain excédentaire.
Mme Leclerc pourrait sûrement, plus en détail, vous expliquer, mais Lavaltrie,
c'est un bel exemple. Il y avait la disponibilité, qui n'est pas partout
sur les autoroutes, là, au niveau des terrains.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre adjointe.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Oui. M. le Président, en fait, l'autoroute 40,
vous la connaissez, la bande centrale est
très, très large, alors que l'autoroute 20, la bande centrale est beaucoup plus
réduite, parce qu'en fait la 20, c'est une route nationale qu'on
transformée à un moment donné dans le temps en autoroute.
Donc,
la 40 se prête mieux à des installations centrales, bien qu'avoir une sortie à
gauche, ce n'est jamais quelque chose... quelque chose de très délicat à
aménager, parce que ce n'est pas dans les moeurs...
Une voix :
De conduite.
Mme Leclerc (Anne-Marie) :
On ne conduit pas de l'autre bord, là. Donc, ce n'est pas dans les moeurs des
chauffeurs. Donc, on est dans cet univers-là, où, pour améliorer la sécurité
routière, il ne faut pas qu'on insécurise l'usager non plus.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup, Mme la sous-ministre. Ça met fin au bloc de la deuxième opposition. On retourne du côté du gouvernement,
en vous disant qu'on devrait avoir un appel pour le vote sur la motion du mercredi dans cinq, six minutes. En tout cas,
on suit ça puis... Mais on peut commencer quand même avec le député de
Chomedey.
M.
Ouellette :
Merci, M. le Président. Donc, je vais faire les présentations dans les règles.
Mme Savoie, Mme Leclerc,
M. Meunier, c'est toujours un plaisir de vous voir. Vous savez que j'ai un
petit faible pour Mme Leclerc, ça fait que, là, j'en profite, effectivement,
pour...
Des voix : ...
M.
Ouellette : Non, non, je le sais, mais, effectivement, M. le Président, je me le serais fait reprocher si je ne
l'avais pas mentionné, parce qu'à chaque présence de Mme Leclerc à la commission
j'en ai toujours parlé, et la couleur lui va très bien, à chaque fois que je le
mentionne.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est hors d'ordre, M. le député.
M.
Ouellette : Non,
non, non, c'est une longue histoire, M. le Président. Je veux revenir à
quelques points, parce qu'on en était... Et,
à la blague, je vous mentionnais, pour Lavaltrie, une consultation, c'est
particulier. Les usagers... Mon collègue de Groulx semble être lui aussi
un usager, il part de pas mal plus loin que moi, donc, c'est normal que lui, il arrête là, puis que j'arrête à 160, à
Maskinongé. Effectivement, dans les consultations, la configuration de 118,
parce que c'est une vieille... C'est probablement un des premiers carrefours giratoires qui fait sacrer le monde, parce
que ce n'est pas... je vais employer l'expression anglaise «friendly
user».
Les gens qui utilisent les haltes routières font
un arrêt et repartent, ne veulent pas sortir. Les locaux sortent, mais les gens ne veulent pas sortir de
l'autoroute, aller faire les lumières, rester pris dans la circulation,
revenir. Que ça soit à gauche ou à droite, là, puis on s'habituera, ils
veulent sortir, faire ce qu'ils ont à faire, se restaurer, je veux dire, remettre de l'essence dans le véhicule et repartir
pour une longue route. Le local qui va aller à la messe le dimanche ne passera pas par la halte routière, même s'il vient
de Portneuf, O.K.? Ça fait que c'est des éléments à tenir compte
dans les choix qui sont faits.
La sécurité
routière, pour répondre à mon collègue de Groulx, dans une vie antérieure,
effectivement, les statistiques de sécurité routière...
ce qui se passe, particulièrement pour la fatigue au volant, tout ce qui arrive
dans les sorties d'autoroute, tout près des
haltes routières, la fréquence des accidents qu'il y a là, la gravité des
accidents, c'est autant de choses, je
veux dire, pour... avant de décider où on va mettre... où une halte routière
est installée, c'est toutes des choses qui sont prises en considération
et qui ne sont peut-être pas toujours palpables.
Dans votre
présentation, Mme la sous-ministre, vous nous dites que, d'emblée, vous acceptez
presque toutes les recommandations de M. le Vérificateur général.
Normalement, les gens qu'on reçoit, ils les acceptent toutes sans compromis, parce que M. le Vérificateur général... Normalement, les discussions... Puis M. le Vérificateur général nous a mentionné, effectivement, toute
la collaboration qu'il a eue au niveau du ministère. Qu'est-ce qui motive votre
«presque toutes» ou certaines, peut-être...
pas certaines réticences, mais certaines préoccupations que vous aviez à un
certain moment, qui, peut-être, vont s'atténuer plus le temps passe, mais... Je
voudrais vous entendre là-dessus, ce qui a pu, effectivement, motiver le choix
de vos mots, parce que je sais que le choix de vos mots a toujours été très
judicieux.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : M. le
Président. En fait, c'est sûr que, pour la recommandation qu'on n'a pas
acceptée d'emblée, là, c'était beaucoup celle de la nature des sites où on les
a installés, la première recommandation, justement
parce que notre préoccupation, puis vous l'avez bien exprimé, là, notre
préoccupation primait plus sur de laisser un choix... un endroit pour se reposer pour combattre la fatigue au
volant beaucoup plus qu'une préoccupation à 100 % commerciale. Et
peut-être qu'on aurait pu aussi bien l'accepter et apporter les nuances, là,
c'est un choix qui a été fait, là, puis on
l'assume, mais je pense que l'idée, c'était surtout de faire valoir que les
aires de service, la grappe, ce
n'était pas qu'un PPP commercial. C'était un outil, le PPP commercial, un
levier pour nous permettre d'installer des aires de service
fonctionnelles, modernes pour les usagers et non pas des considérations
purement commerciales, parce que ce n'est pas du tout dans la mission du
ministère.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chomedey.
• (16 h 50) •
M.
Ouellette :
Effectivement. Puis je regarde vos statistiques encore une fois. La halte routière de Maskinongé, qui pourrait effectivement
répondre à certaines de vos préoccupations ou des préoccupations que les gens
pourraient penser... parce qu'à 144 il y a des services, puis ils en ajoutent
encore, puis on est en train de refaire les bretelles. À 174 — on
parle toujours des kilomètres d'autoroute — là aussi il y a des services
qui sont un peu plus loin. Puis Maskinongé, bien, c'est votre champion toutes
catégories, là. Les gens arrêtent à Maskinongé.
Mme
Leclerc me corrigera. Pourquoi elle n'a pas été installée au milieu? Il y avait
peut-être un problème d'environnement aussi, à l'époque, là,
qui était très présent. Parce
qu'effectivement, si elle avait été au milieu... Je vous le dis, ça me manque. Quand je reviens de Québec, ça me manque
de ne pas l'avoir du côté droit, en direction ouest. Là, je me rabats à
Lavaltrie pour arrêter en revenant, mais ça aurait probablement été très
efficace de l'avoir au milieu. Comme je
mentionnais, pour d'autres haltes routières... celle de Richmond n'est pas
fonctionnelle. Tu es obligé de sortir.
C'est pareil comme si on se retrouve en territoire urbain, comme sur la 40.
Mais c'est compliqué, sortir à Richmond. Ça fait que,
s'il y a une suggestion qu'on peut faire... Puis c'est pour ça que les usagers
ou la consultation, peut-être, publique dans des projets pilotes futurs sera
probablement très importante.
Vous
aurez aussi... Nous venons d'inaugurer, comme société québécoise, l'autoroute
30, qui est un laboratoire assez intéressant pour regarder. Parce que là
je comprends que le projet pilote, parce que ça finit en 2015... Il y a Lavaltrie qui pourrait être un projet pilote, mais
peut-être que l'autoroute 30 pourrait être un laboratoire intéressant,
parce qu'il n'y a pas de service sur le bord
de l'autoroute 30 entre le moment où on part de la 40, à Vaudreuil, puis s'en
aller jusqu'à Sorel. Il y a peut-être
quelque chose d'intéressant qui pourrait être là, parce que tu as des grandes
routes puis ce n'est pas toujours facile... parce que les services de
proximité par rapport à l'autoroute 30, bien tu vas essayer de te rendre jusqu'à bout, là, parce que, pour les gens
qui voyagent beaucoup, ça va être compliqué, l'autoroute 30. C'est une
autre préoccupation, c'est un autre point que j'apporte à votre attention.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : M. le Président, bien, en fait, oui, on pourra sûrement
regarder... Parce qu'on va regarder... Là, on se concentre beaucoup sur la 20
et sur la 40, mais il y a d'autres autoroutes, puis, effectivement, on va regarder aussi la 30. C'est vrai aussi qu'on
n'a peut-être pas accepté toutes les recommandations, mais on était tout
à fait d'accord à demander une vérification
spéciale. C'est quand même le ministère... à la demande du ministre qui a
fait la demande. Parce qu'on voulait bien comprendre aussi ce qui s'était
passé.
Puis
on est en litige. Ça aussi, ça conditionne notre réflexion. Je pense qu'on va
la poursuivre encore, la réflexion sur
les aires de service, mais c'est sûr que ça nous a ralentis un peu dans notre
élan, là, d'avoir ces difficultés-là, même si c'est un succès au niveau des clientèles. Et ça nous amène à devoir, en
toute humilité, réfléchir aux meilleures pratiques. Mais, oui, la 30, je
pense, va faire partie, là, de notre réflexion.
Le Président (M. Gaudreault) : Il reste un petit peu plus d'une
minute... 1 min 30 s, en fait, pour le député d'Orford.
M.
Reid : Oui, je vais poser une question qui me brûle depuis
déjà quelque temps, là, puis on pourra... peut-être à d'autres
occasions, parce que ça s'adresse à beaucoup de monde. Le vérificateur parle de
rééquilibrage financier si le projet s'avère
plus rentable ou moins rentable que prévu. Le ministère, dans son plan
d'action, dit : Oui, on va trouver des mesures avec la Société québécoise des infrastructures pour regarder les
conditions, etc. Moi, c'est le rééquilibrage que je ne comprends pas. Parce que le véhicule financier
de PPP, c'est un véhicule où on transfert des risques, mais le risque
dans la finance, ça va avec le rendement. Si on fait du rééquilibrage, ça veut
dire qu'on annonce à l'avance que, si le rendement
est pour être bon, bien, on va le diminuer. Donc, ça veut dire qu'on acceptera
moins de risques de l'autre côté, parce
que, si le risque est très élevé puis le rendement n'est pas bon, bien on va
aller à la caisse populaire, hein? On va aller à la caisse populaire ou on va acheter des obligations du gouvernement
plutôt que d'investir dans un projet. Ce pour quoi les gens
investissent, c'est parce qu'ils disent : En mettant notre argent, on va
arriver avec un... si le risque est élevé,
on va avoir un rendement qui pourrait être très élevé. C'est à nous de
minimiser le risque ou de gérer le risque pour qu'on ait ce
rendement-là. Et, des fois, c'est le Québec aussi... le gouvernement qui va
avoir un rendement, comme on voit dans
certains cas, parce qu'on prend aussi des risques, donc on mérite d'être
récompensés pour le risque par le rendement
aussi. Si on regarde... Parce que c'est une opération financière, à la base,
là, le PPP, c'est un véhicule financier. Alors, on n'aura pas le temps
de répondre à ça tout de suite, mais tout à l'heure on reviendra si vous
voulez.
Le Président (M. Gaudreault) : Merci. Merci. Gardez la question en réserve pour le prochain
bloc du gouvernement. On passe au
bloc de l'opposition officielle. On
n'a pas eu encore l'appel au vote, là, mais on surveille ça
attentivement. Alors, Mme la députée de Vachon, M. le député de Saint-Jean? Mme
la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui, oui. Merci, M. le Président. Lors des
questions des collègues, Mme la sous-ministre associée, vous avez
répondu que l'accès au crédit, étant donné qu'il y avait plus de difficultés
puis qu'il y avait des appels qui étaient
faits, semblables en Ontario, était beaucoup plus difficile. Donc, vous
confirmez que, déjà à cette époque-là, vous saviez que l'accès au crédit
pour une entreprise privée était beaucoup plus difficile?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre adjointe.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : On était, je le rappelle, en 2008, en crise
financière, c'est parce que... pas annoncé rien, là, on était en crise
financière à ce moment-là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Donc, je comprends donc qu'en fonction du rapport du Vérificateur général, qui
est extrêmement accablant sur le projet des haltes routières, qui disait que,
dans les analyses — et
là je reviens un petit peu plus tôt — pour les deux modes, où le taux d'intérêt
qui avait été utilisé était le même pour le mode privé que pour le mode public... Vous nous confirmez donc que vous
le saviez, à l'époque, que les taux privés étaient beaucoup plus élevés,
on était en crise financière et qu'il y avait donc une difficulté d'accès au
crédit?
Le
Président (M. Gaudreault) : Mme la sous-ministre adjointe ou
Mme la sous-ministre? Mme la sous-ministre adjointe.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Il faut aussi regarder le taux gouvernemental. Je pense
qu'on a été, je dirais, accompagnés
là-dedans, avec les taux gouvernementaux qui étaient assez élevés aussi à
l'époque. Donc, il ne faut pas juste regarder le taux de crédit du
secteur privé, le taux gouvernemental aussi puis les frais de financement.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président , mais on s'entend que, lorsqu'il y a une crise
comme ça, c'est les taux privés qui
sont les plus impactés et donc vous étiez tout à fait conscients qu'il y avait
une différence importante entre le taux privé et le taux public, et vous
n'avez pas corrigé l'erreur de ce qui vous a été présenté pour évaluer les deux
modes?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien en fait,
je dois revenir au fait qu'il y avait le sous-comité Finances, là, qui a
fait ses recommandations. C'est difficile,
là, six ans plus tard, de revenir sur leur processus de réflexion d'analyse,
là. Je ne pense pas qu'on va pouvoir répondre précisément. Peut-être que
M. Meunier peut compléter.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Meunier.
M. Meunier
(Luc) : Oui. M. le
Président, au-delà du processus d'approvisionnement auquel fait allusion... et
les sous-comités de sélection et les sous-comités techniques en finance, on
parle plus ici, je dirais, des analyses qui ont conduit à conclure le mode PPP. Je vous dirais qu'à l'époque ces
analyses-là étaient faites en fonction de la pratique qui existait ailleurs. On n'était pas les seuls, là.
Et on s'appropriait ces pratiques-là du financement d'infrastructures. Et,
à l'époque, il y avait des conseillers
financiers qui ont amené leur méthodologie qui existait, je dirais, à bien des
égards. Est-ce qu'on a révisé cette
méthodologie-là depuis l'époque? Oui. Mais les hypothèses, parce que ça reste
toujours des hypothèses, même aujourd'hui... Analyser et quantifier un
risque qui va se reproduire dans 30 ans, ou dans 25 ans, ou dans 20 ans reste des méthodologies d'analyse
financière. À l'époque, les méthodologies du conseiller financier qui
nous accompagnait... Bon, aujourd'hui, on les revoit et on constate qu'il y a
peut-être des hypothèses qu'il faut revoir et qu'on a revues, et c'est ce que
le Vérificateur général souligne.
Le
Président (M. Gaudreault) : Monsieur, je suis obligé de vous
dire que le vote est demandé. Alors, l'opposition officielle a pris 3 min 30 s. On va
poursuivre avec l'opposition officielle en revenant, oui. Alors, ça vous donne
une pause. Sauvé par la cloche! On se rejoint au vote.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
(Reprise à 17 h 25)
Le
Président (M. Gaudreault) : Nous allons reprendre nos travaux et nous allons poursuivre avec la
députée de l'opposition, qui avait déjà entamé sa question. Alors, Mme la
députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui, merci,
M. le Président. Donc, M. Meunier me parlait de méthodologie. Je veux bien, là,
qu'il y ait toutes sortes de méthodologies qui sont utilisées par les gens,
mais, en arrière des méthodologies, il y a des hypothèses qui sont en place. Et j'imagine que tant l'Agence des PPP à
l'époque que le MTQ a validé ces hypothèses-là. Et l'hypothèse du taux de financement, donc, des frais de financement, donc du taux d'intérêt n'a pas été ajustée malgré les
connaissances que vous aviez que les taux d'intérêt n'étaient pas du tout les
mêmes. Donc, vous me confirmez que soit vous
n'avez pas fait les validations, soit vous l'aviez remarqué, que c'était le
même taux, mais que vous n'avez pas jugé bon de le faire corriger.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Meunier.
M. Meunier (Luc) : M. le Président,
je n'étais pas présent à l'époque, mais ce qu'on me souligne, peut-être, la sous-ministre du Transport pourrait vous le témoigner, les
écarts de taux au dossier d'affaires n'étaient pas significatifs, ce que
je comprends. Donc, est-ce que la méthodologie qui amenait à prendre des taux
identiques, on peut la revoir aujourd'hui et la remettre en cause?
Mais, si on
regarde les écarts de taux au dossier d'affaires qui amène, dans le fond, le choix du mode de réalisation, qui amène une analyse de
valeurs pour recommander, dans un élément, le choix de réalisation, ce n'était
pas non plus très significatif sur les marchés.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
O.K. Donc, vous confirmez que vous aviez vu que c'était effectivement le même
taux et vous n'avez pas jugé bon de faire
les modifications contrairement, là, à ce que le Vérificateur général a écrit
dans son rapport — que
ça n'aurait pas dû être les mêmes taux — et contrairement à ce qu'on a
entendu aujourd'hui, qu'avec les difficultés de récession économique en 2008
il y avait des taux beaucoup
plus difficiles... les crédits étaient beaucoup plus difficiles pour les
entreprises privées.
Mais
je reviendrai à l'analyse du seul soumissionnaire qui a appliqué, donc
l'analyse complaisante qui est présentée par le Vérificateur général.
Effectivement, trois sous-comités... Puis là il nous parle du sous-comité
Finances en particulier puis il nous
dit : «Toutefois, le pointage accordé, souvent généreux — et,
vous savez, les vérificateurs généraux, en général, là, quand ils disent "souvent généreux", là, ils
font toujours... ils sont toujours très diplomates dans leur façon de présenter les choses, ça fait que, quand ils
disent "souvent généreux", ça doit être parce que,
vraiment, ils trouvaient que c'était vraiment gonflé — n'est
pas toujours justifié.» Donc, ils disent que, dans le fond, les taux donnés
ne sont pas justifiés. Ils vont un peu plus dans le détail : Aucun
plan d'urgence n'a été déposé par le soumissionnaire, puis 50 % des points
ont été accordés.
Comment
expliquez-vous que l'analyse du seul soumissionnaire qui ait été présent ait
été aussi complaisante que ce que présente... Puis ce n'est pas moi qui
le dis, là, c'est le rapport du Vérificateur général.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Meunier. Oui.
• (17 h 30) •
M. Meunier
(Luc) : Donc, le modèle d'approvisionnement est toujours, je dirais...
ou la méthodologie du modèle
d'approvisionnement est toujours semblable, hein : appel de qualification,
quatre soumissionnaires; à la toute fin, appel de propositions; à la toute fin du processus d'appel de propositions, un seul soumissionnaire; ensuite, les fameux comités qui se réunissent, dont un comité Finances
auquel fait référence le Vérificateur
général. C'est sûr qu'à l'intérieur du sous-comité Finances il y
avait, je dirais, des gens de la
défunte Agence des PPP et les conseillers financiers du ministère des
Transports.
On
ne peut pas juger, à ce stade-ci, je dirais, de la rigueur qu'ont exercée, je
dirais, les membres du sous-comité. Je pense qu'on doit partir de bonne
foi que le sous-comité a agi avec diligence et dans l'intérêt public. Par
ailleurs, j'abonde un petit peu, également, dans le même sens que le Vérificateur général. Est-ce qu'aujourd'hui, avec le recul, on aurait dû exiger certaines analyses, notamment des analyses de
sensibilité pour vérifier la robustesse à certaines hypothèses du modèle financier à l'égard du soumissionnaire? Aujourd'hui, a posteriori, je vous dirais : Ça serait une bonne
pratique, surtout dans un modèle prévisionnel, là, d'un PPP commercial qui pose
des hypothèses à long terme. Oui, il aurait dû y avoir, comme le dénote le Vérificateur
général, une demande d'analyse de
sensibilité. Donc, a posteriori, je vous le dis. Mais, sur le processus qui est vérifié, suivi par un vérificateur de
processus qui est là tout au long, je dirais, des discussions avec le
soumissionnaire, qui est là à l'intérieur des comités de sélection, à
l'intérieur des sous-comités techniques et qui
s'assure, je dirais, de l'intégrité du processus, moi, la seule chose que je
peux vous dire, c'est que je confirme que tout a été fait dans les
règles de l'art. Est-ce que les exigences auraient dû être aujourd'hui plus
fortes pour regarder la robustesse des hypothèses financières du soumissionnaire?
Aujourd'hui, avec le recul, j'abonde dans le même sens que le Vérificateur
général.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Je suis assez surprise de vous entendre dire que
les choses ont été faites dans les
règles de l'art, parce que c'est exactement le contraire de ce que dit le Vérificateur général. Il dit :
«Toutefois, le pointage accordé, souvent généreux, n'est pas toujours
justifié.» Donc, il dit : Ça n'a pas été fait en fonction des règles de l'art. Et, même à ce moment... Même si
on n'était pas a posteriori, pour en avoir fait, plusieurs analyses...
Des analyses de sensibilité, c'est régulier
que ça se fait. Même en 2008, ça se faisait, là. Ce n'est pas une nouvelle
pratique de faire des analyses de
sensibilité, là. Donc, je pense que c'est un choix délibéré de ne pas en avoir
fait, de ne pas avoir fait l'ensemble des analyses pour des plans
d'urgence si jamais les choses ne se passaient pas tel que prévu. Et d'ailleurs
ça concorde avec l'analyse initiale du PPP, où aucun contingentement n'avait
été mis pour risque dans le mode PPP. Il y avait une certaine cohérence là.
Donc, quand vous dites que ça a été fait avec diligence, bien, c'est exactement
le contraire de ce que dit le rapport du Vérificateur général, parce qu'il dit justement que ça a été fait de façon trop légère,
et ça a donné les résultats
qu'on voit, et donc le fiasco qu'on connaît aujourd'hui était annoncé
juste par le manque de rigueur des
analyses qui ont été faites dans le passé. Et même, plus loin que ça, il dit
que les deux autres sous-comités, les notes accordées sont faibles.
Donc,
il y avait un seul soumissionnaire, et l'ensemble des notes étaient très
faibles, et donc c'est assez surprenant qu'il n'y ait pas de lumière
jaune et de lumière rouge qui aient été allumées à l'époque.
Le Président (M. Gaudreault) : Merci, Mme la députée de Vachon. C'est ce qui met fin à votre bloc à ce moment-ci.
J'en profite pour
vous informer... Puis je vais vous dire comment je vois les choses, là. Le gouvernement,
il reste un bloc de 14 min 47 s que je vous propose de prendre
au complet tout de suite; l'opposition officielle, il restera sept minutes; puis la deuxième opposition,
4 min 30 s. Alors, ce que je vous propose, c'est tout de suite de vider votre bloc de
14 min 47 s. Ensuite, on reviendra à la deuxième opposition pour
4 min 30 s puis on finira avec l'opposition officielle à
sept minutes. Est-ce que ça convient à tout le monde? Oui? Oui, ça vous
convient?
M.
Reid :
Très rapidement, sur la question du... Oui, ça me...
Le
Président (M. Gaudreault) : Oui, oui, oui! O.K. Alors, on part votre bloc tout de suite, M. le député d'Orford.
M.
Reid : Écoutez, plutôt que d'avoir une réponse, j'ai eu
une conversation rapidement en sortant, et, essentiellement, ce que j'ai
compris, c'est que le rééquilibrage financier, ça fait partie des négociations initiales, et donc ce n'est pas une question qui revient après.
Moi, ça répond à ma question, parce que ça veut dire que chacun sait, le rééquilibrage en question, qu'est-ce que ça diminue ou augmente comme risque,
et donc les négociations sont faites en conséquence, et, si on arrive à la fin avec une négociation qui tient compte de ça, moi, je n'ai aucun problème. Mais
c'est ça que je n'avais pas compris. Alors, je pense que là-dessus on peut
s'arrêter là et puis laisser la parole, peut-être, au député de Portneuf.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M. Matte : Merci, M. le Président.
Je voudrais revenir, Mme la sous-ministre, sur la halte routière de Saint-Augustin. Alors, on mentionne, là, qu'après avoir
signé l'entente on a ajouté un 2,3 millions de boni de gestion et on a ajouté aussi un 13 millions sur 20 ans pour le
tourisme. Donc, si je divise 13 millions sur 20, ça nous amène à tout
près de 600 000 $ par année. J'aimerais savoir qu'est-ce qui a
justifié cette majoration-là qui n'était pas prévue initialement?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : En fait, je
vais devoir faire très attention, parce que les bonis sont au coeur du
litige. Je peux, par ailleurs, vous mentionner qu'au niveau de l'installation
de l'activité touristique... de guichets touristiques à l'intérieur de nos aires de service, qui avait été convenue avec le
ministère du Tourisme, il avait été aussi convenu qu'on devait le faire à un coût équivalent à ce qu'ils
payaient lorsqu'ils étaient localisés à un endroit, malgré que
maintenant on les a installés dans des aires
modernes, mieux aménagées. Donc, on avait convenu, là, de compenser le coût entre les deux loyers, le marché local versus
ce que ça aurait pu coûter, là, en s'installant dans un endroit beaucoup plus moderne. Le loyer aurait été
sûrement supérieur, on peut penser ça, de s'installer dans une aire
moderne. Donc, ils ont payé le même coût qu'ils auraient payé au niveau local.
Et là je sens que je suis mieux d'arrêter là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, est-ce que vous voulez poursuivre, monsieur... en vous invitant à la
prudence.
M. Matte : Oui...
Des voix : ...
M. Matte : Mme la sous-ministre,
vous me laissez sur mon appétit, là, tu sais, mais...
Mme Savoie
(Dominique) : Il y aura peut-être
d'autres formules où on pourrait, à
ce moment-là, vous donner plus
de détails, mais vous comprenez que je suis sérieuse quand je vois dans mon
angle mort que le procureur était sur le point de se lever.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, mais, d'une manière ou d'une autre... C'est ça, je suis...
M. Matte : Je n'en doute pas.
Le Président (M. Gaudreault) :
C'est ça, je fais attention moi-même à ça. Oui?
M.
Matte : Donc, je vais tenter
une autre question, à ce
moment-là. Alors, j'imagine que, lorsque
vous avez fait une entente avec le
partenaire, vous aviez assumé, à ce
moment-là, différentes données qui
étaient à l'effet que, compte tenu de l'achalandage, compte tenu des revenus, ça
lui permettait, à ce moment-là, de faire une cotation, O.K.,
pour pouvoir en... Là, je vois Mme Leclerc qui me dit que je m'en
vais sur un...
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Non, je
vous écoute.
M. Matte : Non? Alors, moi, je veux
dire, qu'est-ce qui a fait qu'à ce moment-là... Est-ce qu'il y avait des données... Est-ce qu'il y avait un article qui
permettait aux partenaires de s'ajuster en fonction des données, si ce
n'était pas exact, telles que vous les avez
soumises initialement? Autrement dit, quand on fait une entente, il y a
toujours une clause qui permet aux partenaires de faire un ajustement en
fonction des besoins et de la demande.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre... En tout cas, moi, je reçois la question, là, je...
Mme Leclerc (Anne-Marie) : C'est un
petit peu délicat de répondre à votre question. Je vais essayer d'être la plus précise possible par un exemple, si vous
me permettez de passer par l'exemple. Au départ, à Maskinongé, nous
n'avions pas prévu d'essence. Le partenaire est revenu en disant : Nous, à
Maskinongé, on souhaiterait installer de l'essence.
Et là il y a eu des discussions avec le milieu, et le milieu a dit : Bon,
d'accord, mettez de l'essence, et il en a mis. Donc, il y avait cette
possibilité-là d'ajuster en fonction des services offerts...
Mme
Savoie (Dominique) : Son offre de service.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Son offre de service.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Portneuf.
M.
Matte : Donc, cette souplesse qui a été ajoutée dans l'entente
initiale, on la retrouve dans les sept aires initiales? Tu sais,
autrement dit, je suis parti, là, de la réponse que vous nous avez... Oui?
Mme Savoie
(Dominique) : Vous voulez dire l'ajustement des services?
M. Matte :
Oui.
Mme Savoie
(Dominique) : Oui, il y avait cette souplesse-là.
M. Matte :
O.K.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député?
M. Matte :
Ça va. Je vous remercie.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chomedey.
M.
Ouellette : Moi, j'en ai une petite, M. le Président, parce
que le Vérificateur général, dans son rapport, il... On a un peu mal
saisi pourquoi, dans le processus des sept premières aires de service, on a
laissé, dans le cas, je pense, de
Saint-Jérôme puis de Maskinongé, le soin aux partenaires... par rapport aux
permis environnementaux, etc. Pourquoi ça n'a pas été le ministère qui a fait le suivi ou ça n'a pas été le
ministère qui a demandé ces choses-là? Parce qu'à la fin de l'exercice ça nous a coûté quelques piastres, ça a
amené des retards puis ça a amené aussi des retards pour les usagers,
qui attendaient les haltes routières avec
beaucoup d'intérêt. Et je présume que c'est des choses qui ne se reproduiront
pas dans le futur. Mais qu'est-ce qui
avait motivé à l'époque qu'on laisse les... — puis je vais essayer de préciser ma
question — que
ça ne soit pas le ministère qui s'occupe de ces permis, que ce soit d'ordre
environnemental ou de construction?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Leclerc.
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Sur le plan de l'environnement — on va commencer par l'environnement — le
risque environnemental est un risque partagé. Alors, on a évidemment accompagné
le partenaire, donc, qui avait la responsabilité
de prendre en charge ce volet-là et d'obtenir les permis nécessaires. Vous
comprendrez que, quand on est dans
une aire de service qui est autonome en termes d'adduction d'eau, donc d'eau
potable, qui est autonome en termes d'eaux usées aussi, tout va
dépendre... les systèmes vont dépendre de ce qu'il va mettre dedans. Si vous
avez beaucoup de services de restauration,
bien, vos systèmes de traitement ne seront pas tout à fait la même chose. Donc,
préalablement, c'était très difficile. Donc, on a décidé d'accompagner et de
partager ce risque-là avec le partenaire.
M.
Ouellette :
M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chomedey.
M.
Ouellette :
Est-ce que c'est la même chose pour les permis de construction? Parce qu'au
niveau des municipalités ça a emmené
certains délais aussi qui ont été importants, puis je pense à la Porte-du-Nord.
Ça n'aurait pas été plus simple que ça soit le ministère?
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre, oui.
• (17 h 40) •
Mme Leclerc (Anne-Marie) : Je vais vous faire malheureusement la même
réponse : Encore faut-il savoir
ce qu'ils s'apprêtent à construire. On sait
que les permis de construction vont être octroyés en fonction d'un certain
nombre de paramètres. Si on ne sait pas ce
que le partenaire va faire comme construction, bien, c'est difficile
préalablement pour une municipalité
d'octroyer un permis pour... tu sais? Donc, on a décidé, là aussi,
d'accompagner le partenaire dans sa quête.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chomedey.
M.
Ouellette : Sauf
que la seule place où, là, le partenaire ne nous a pas accompagnés, c'est que
c'est à nous autres que ça a coûté quelques millions de plus.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre adjointe.
Mme
Leclerc (Anne-Marie) : En
fait, quand on parle du risque environnemental, on a, oui, effectivement, partagé ce risque-là puis on
a accepté de payer un certain nombre d'installations additionnelles, compte
tenu de ce qu'il y avait comme besoin en traitement des eaux puis surtout
en alimentation en eau potable. Donc, effectivement... mais c'était un risque connu, provisionné, donc on avait une valorisation du risque, et,
quand il s'est avéré, on l'a assumé avec le partenaire.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M.
Ouellette : J'avais pensé, M. le Président, ou... puis
corrigez-moi encore, là, si j'erre dans mon commentaire, mais j'avais pensé qu'il y a eu des pénalités au
ministère par rapport aux retards sur les permis. Je comprends que, si
on ajoute des équipements ou qu'on ajoute des choses, je n'ai pas de problème,
mais, s'il y a des retards parce qu'on a partagé les risques, c'est nous autres
qui payons, là. On est les seuls à payer, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, je sens qu'il est...
M.
Ouellette : Ah non!
O.K., c'est beau, mais...
Le Président (M. Gaudreault) :
On est à la limite du carré de sable.
M.
Ouellette : La
question est tendancieuse, donc on va aller à La Prairie, M. le Président.
Le Président (M. Gaudreault) :
Si vous voulez, oui. M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais revenir sur la durée de l'entente qui
avait été faite. Dans le cas de la
première grappe, c'était sur 30 ans. Alors, on peut comprendre l'évaluation
qu'en a faite le Vérificateur
général pour dire : 30 ans, il peut se
passer bien des choses en 30 ans. Tantôt, vous avez fait allusion à
possiblement des choses sur un
horizon de 10 ans. Maintenant, 2014 — on
ne reviendra pas à 2008 sur savoir : Bien, pourquoi ça a été 30 ans
par rapport à ça? — quels
seront les critères qui vous amèneront à décider ou à proposer, dépendamment de
l'analyse que vous en ferez, à ce
moment-là, une certaine durée, que ça soit soit par concession... Dans le cas
de Lavaltrie, vous avez parlé de — qui s'en vient à échéance
bientôt — les
renégocier, ou faire des nouvelles propositions, ou des projets pilotes. Quelle
est l'optique, là, que vous souhaitiez pour optimiser l'objectif à atteindre,
qui est toujours la sécurité des usagers? Pensez-vous cinq ans, 10 ans,
trois ans? Quels sont les modèles que vous regardez? Puis vous avez cité
souvent l'Ontario en exemple. Avez-vous regardé de ce côté, sur, eux, comment
qu'eux ont décidé, en PPP, d'aller sur un certain nombre d'années?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : Oui. Ça
dépend beaucoup de la valeur des investissements et le temps que ça va prendre
pour que ça soit rentable pour le promoteur. Dans le cas, par exemple, du pont
de la 25, je pense que c'est 30 ans, la
30 aussi, pour que, vraiment, les revenus d'exploitation, les redevances
soient rentables. Donc, dans le cas de la concession sur Lavaltrie, il y
a déjà des équipements, et là c'est
un autre type d'approvisionnement. Ça ne serait pas un PPP, ça serait vraiment juste un contrat de concession. Donc, les
contrats de concession, déjà, actuellement, c'est cinq ans, et là on va
essayer, pour sécuriser les actifs des gens pour dire : Est-ce que c'est
intéressant de venir m'installer?, d'aller
chercher, là, une dérogation pour 10 ans. Donc, ça va dépendre du type, toujours
dans notre projet sur lequel on
réfléchit : les aires très commerciales... Les aires peu achalandées,
bien, probablement qu'on va construire, on ne sera même pas en concession ni... On va peut-être
juste demander en concession d'entretien, dans les petites haltes, et ça
pourrait être, là, dans les règles contractuelles en vigueur, du Trésor, cinq
ans renouvelables, parce que la personne ne
fera pas d'investissement, ne va que conserver l'actif qu'on va avoir
construit, versus si on demande à quelqu'un
de construire, et là il faut donc qu'il y ait plus de temps pour amortir son
investissement. Donc, ça va vraiment dépendre de chacun des modèles.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
M. Merlini : Merci, M. le Président.
Comment la nouvelle directive du Secrétariat du Conseil du trésor pour les projets d'immobilisation, qui a été apportée
par le gouvernement précédent, ça change la donne dans votre analyse de projet? Parce que, là, il
faut se soumettre à cette directive-là qui n'était pas présente lors de la
première grappe. Alors, est-ce que c'est un
outil qui aide à l'analyse des risques? Est-ce que c'est quelque chose qui est un outil utile ou
c'est quelque chose qui va, comme on pourrait dire, peut-être
compliquer le processus encore plus dans ce que vous visez, l'atteinte
de l'objectif, toujours, qui est la sécurité des usagers routiers?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) :
J'inviterais plus le président de la SQI à faire état de la directive.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. Meunier.
M.
Meunier (Luc) : Oui, M. le Président. Tout ça est un petit peu évolutif, hein? Dès le début des années
2000, le Secrétariat du Conseil du trésor
publie déjà des lignes directrices en matière d'analyse pour tabler sur un PPP
ou non. Par la suite, il y aura la politique-cadre sur la gestion des
grands travaux et aujourd'hui une directive. Je vous dirais que toute
cette évolution-là, sur la façon d'analyser les dossiers et le fait de faire
des analyses, je dirais, à l'égard des modes de réalisation, tout ça, je
dirais, est en continuité.
Ce que je peux dire, par ailleurs, c'est que les
méthodes d'analyse des risques, qui sont vraiment les facteurs déterminants dans les conclusions de ces études
quantitatives, elles ont été beaucoup, je dirais, peaufinées au fil des
ans avec les meilleures pratiques qu'on peut
retrouver un petit peu partout. Donc, je dirais que la nouvelle directive nous
impose, comme la politique des années 2000
ou la politique-cadre qui est venue par la suite, à des analyses rigoureuses,
mais je dirais que les outils à notre
disposition aujourd'hui sont beaucoup plus, je dirais, au goût du jour, avec
les bonnes pratiques qui se sont développées, que l'on avait dans les
années 2000 ou par la suite.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Oui. Je regarde, dans les statistiques que vous nous avez
fournies plus tôt, et je ne peux que penser aux haltes routières
américaines, qu'on voit souvent, dont l'achalandage semble beaucoup plus élevé.
Est-ce que c'est une avenue que vous avez
regardée également, de voir ce qui se fait de l'autre côté de la frontière, pas
juste en Ontario? Parce que ça semble
être... Là aussi vous avez évoqué... Puis, effectivement, ils sont à une
cinquantaine, soixantaine de kilomètres
chaque, mais on ne voit pas de... il y a autant de monde à chaque halte, on
dirait, qui arrête. Alors, avez-vous tenté de voir quelles étaient leurs
pratiques à eux par rapport à ce qu'on tente de faire, là, ici, au Québec?
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste 20 secondes, alors...
Mme Savoie
(Dominique) : Je vais juste
répondre à votre première question. Le PPP en Ontario, c'est 50 ans,
c'est sur 50 ans, puis Mme Leclerc pourrait, dans une autre...
Le Président (M. Gaudreault) :
S'il vous plaît, oui. Non, mais c'est fini.
Mme Savoie (Dominique) : Non, c'est
fini? Après la...
Le
Président (M. Gaudreault) : Ah! O.K. Bon. C'est ce qui met fin,
à toutes fins pratiques, à votre bloc et à votre période en cette
commission.
On va passer à la deuxième opposition pour un
bloc de 4 min 30 s. M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Merci, M. le Président. Alors, comme c'est ma dernière
intervention, je voudrais d'abord régler, là, l'histoire au niveau des
ententes de partenariat. Alors, il y a eu beaucoup de discussions là-dessus, il
y a eu des erreurs dans le passé. Je vois
ici M. Meunier, quelqu'un d'intelligent puis d'intègre, vous me semblez
l'être tout autant, là,
Mme Savoie, Mme Leclerc, alors, je pense que vous allez faire des
analyses rigoureuses dorénavant, vous assurer de ne pas répéter les
erreurs du passé puis de faire bien avancer les choses.
Alors, je
voulais donc qu'on parle d'avenir dans ma dernière intervention. D'abord, là,
au niveau, là, des bureaux d'information touristique, ce que je
comprends de mes lectures, au niveau de la phase II, dans les sites que vous
avez fait dans la phase I, il y a des
bureaux d'information touristique, et on mentionne maintenant que, pour
l'avenir, les services de base, en
fait, là, comprendraient — excusez-moi, je cherche ma note, là — restauration, dépanneur, carburant et
puis qu'il y aurait également, donc, de
façon obligatoire, des bureaux d'information touristique. Alors, on dit qu'en
Ontario ils ont deux aires avec des services
de bureau touristique, les 21 autres, il n'y a que des brochures. Alors,
sommes-nous plus riches que l'Ontario
pour nous offrir des bureaux avec service complet ici? Alors, vous m'exposez
votre position là-dessus, s'il vous plaît.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : En fait, les
services de base, j'aimerais vous les rappeler rapidement : bloc
sanitaire, téléphone public, eau potable, restauration légère, aire de jeux,
aire de repos, borne inforoutière, et stationnement séparé autos, camions, et
accès pour les personnes handicapées. Donc, l'éventail ou la forme dont
pourrait prendre l'information touristique
dans les services de base, ce n'est que pour une question de bornes, et ensuite
ce sera selon la capacité du ministère du Tourisme, l'opportunité, que
sera décidé la brochure ou l'ensemble du comptoir, là, qui va être présent, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député.
• (17 h 50) •
M. Surprenant : Merci. Mais, dans la
gestion rigoureuse de l'argent des contribuables, là, c'est notre modus operandi chez nous, est-ce qu'il ne pourrait pas y
avoir une tendance, une propension à exiger en fait que le service
minimal pourrait être suffisant puis
d'essayer de contrôler les coûts pour ne pas avoir une récurrence, là, de coûts
plus élevés, alors de ne pas faire donc comme la première phase, d'une
part? Puis, d'autre part, lorsqu'on parle de coûts... Et je vois qu'effectivement vous avez mentionné qu'il y a des
aires de jeu pour enfants. Alors, j'ai des enfants qui ne sont plus
jeunes, jeunes,
jeunes. Je me souviens qu'on arrêtait
dans les haltes routières, on les faisait courir un peu, puis on
rembarquait, puis c'était correct. Alors, qu'est-ce que vous entendez offrir
dans ces aires de jeux là, là? Est-ce que c'est nécessaire aussi à la fin...
tout ça, là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : Je pense
que c'est assez de base, là, ça va sûrement ressembler à ce que c'était :
un endroit pour que nos enfants puissent se dégourdir les jambes, là. Je ne
pense pas qu'on va tomber dans les modules gonflables
et autres choses du genre. Je pense qu'on fait plus référence qu'on veut que les
enfants puissent... en profitant, là,
un peu, des terrains. Habituellement, on voit, là, qu'il y a du gazon, puis c'est
gazonné, ce n'est pas plus compliqué que ça, là.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : De la façon que
c'est écrit, ça m'inquiétait un peu, là, parce qu'il est mention d'aires de repos comprenant des tables de
pique-nique. Alors, ma perception à moi, c'est là qu'ils couraient. Alors,
comme c'est écrit à côté, je me dis : Bon, pas encore des jeux et puis
mettre du sable, puis tout ça, là. J'espère que non. Bon, bref, O.K.
Alors,
maintenant, encore une fois, puisqu'on parle d'avenir, il y a l'autoroute 30
qui s'est construite, je voudrais... Est-ce
que vous voulez vous assurer dorénavant qu'il va y avoir une coordination avec
les concepteurs des routes à venir? Et est-ce que ça a été fait, dans le
cas de la 30, de prévoir qu'il y aurait l'espace suffisant entre les deux voies
pour effectivement faire les haltes routières en plein centre puis de contenir
les coûts d'opération.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, de
mémoire, je ne me souviens pas, là, que, dans le concept de la 30, il y
avait été retenu, là, d'inclure une halte
routière, là, bien sincèrement. On peut sûrement le prendre pour l'examiner,
là, pour les prochaines infrastructures, mais, dans le cas du
contournement, là, avec la 30, non, ce n'était pas dans le plan de match
initial.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste une quinzaine de secondes, M. le député.
M. Surprenant : J'ai terminé.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup. Alors, le dernier bloc, pour sept minutes avec la députée de
Vachon.
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. Donc, pour le dernier bloc, on va aller au dernier chapitre
qu'on peut aborder aujourd'hui, étant donné
qu'on ne peut pas toucher à la gestion de l'entente qui est, dans le fond, la
négociation de l'entente.
Ce qui est assez surprenant, ce qui s'est passé,
c'est qu'en cours de route... parce que, lorsqu'on fait un appel d'offres, on
établit un certain nombre de conditions et là, lorsque le soumissionnaire a
appliqué, qu'il y avait un seul soumissionnaire,
qu'il a été évalué de façon complaisante, en plus de ça, il a demandé de
renégocier l'entente. Il y a donc eu renégociation
de l'entente sur un certain nombre de critères, donc, sur des critères,
là : l'ajout de bonis, aide versée par le MTQ pour les bureaux touristiques et aussi toute la question de la
garantie accordée pour limiter le risque du partenaire et donc augmenter
ceux du MTQ.
Donc, ce
qu'on comprend du rapport du Vérificateur général, c'est qu'il y a eu
renégociation de l'entente en cours de
route, donc changement des règles du jeu, tout en la faveur du privé, pour
diminuer le risque du privé, donc diminuer ses coûts, mais, a contrario,
augmenter les risques du public et augmenter les coûts pour le public.
Donc, c'est assez surprenant que ça se soit fait
comme ça, parce que je sais que le MTQ — et probablement l'agence à l'époque — a géré plusieurs contrats. Et moi également
pour en avoir gérés, lorsqu'on fait des appels d'offres et qu'on change des conditions en cours de route,
eh bien, là, à ce moment-là, le processus n'est pas respecté, le
processus n'est plus légitime, parce que, si
ces conditions-là avaient été connues de l'ensemble des gens intéressés,
peut-être qu'on aurait eu plus de monde qui aurait appliqué sur l'appel
d'offres. Donc, c'est assez surprenant qu'un gouvernement qui connaît très bien le fonctionnement des appels
d'offres se soit mis à changer en cours de route des règles du jeu pour
favoriser le seul soumissionnaire qui ait appliqué, qui ait été retenu avec une
évaluation complaisante.
Je dois vous
avouer, moi, j'ai été assez estomaquée. C'est pour ça que je vous dis, et j'ai
dit d'entrée de jeu, que l'ensemble
de ce dossier-là, qu'on le regarde étape par étape, c'est accablant en terme de
gestion. Et j'espère vraiment que le MTQ et que la société des
infrastructures vont faire les corrections qui s'imposent et vont faire le mea
culpa nécessaire face à ce dossier-là, parce qu'on ne peut plus se permettre,
comme institution publique, d'accumuler les erreurs
qui sont très coûteuses pour le gouvernement. Et c'est les citoyens, au bout du
compte, qui vont payer pour ça. Parce
que, si je reprends les éléments, premièrement, l'analyse initiale, qui est
biaisée, donc, avec une analyse qui ne prend... qui favorise le mode privé par rapport au mode public en mettant des
risques au mode public, en ne mettant pas de risques au mode privé, avec la question des taux d'intérêt
déjà discutée plus tôt... Donc, on voit que l'analyse initiale était
déjà biaisée, et ce qui favorisait le mode privé par PPP.
Au
niveau du processus, le processus, très clairement, le processus était
déficient, le processus déficient, ce
qui a amené un seul soumissionnaire à appliquer, et déficient encore plus
puisque l'analyse de ce soumissionnaire-là sur, je vous dirais, sa force
financière a été vraiment complaisante, et c'est complètement documenté dans le
rapport du Vérificateur général. Donc, deuxième problème important. Troisième problème :
changement des règles du jeu en renégociant l'entente. Donc, ça ne se fait pas,
ça.
Donc, je ne
comprends pas que le MTQ, appuyé par l'agence, même par le ministère des Finances, ait laissé faire
ça. Ça ne se peut pas de faire des choses comme ça, c'est la tour de Pise qui
penche toujours du même bord. Et donc, lorsqu'on
additionne toutes ces erreurs-là une après l'autre — et là ça commence à en faire beaucoup,
là — c'est
vraiment comme si ça avait été arrangé avec le gars des vues depuis le début
pour arriver à un résultat. Donc, c'est comme s'il y avait du «forcing», entre guillemets, qui avait été fait pour qu'il y
ait un projet de PPP qui se réalise, peu importe le coût, peu importe le prix pour les contribuables. Et
moi, ce qui m'a inquiétée beaucoup, c'est de vous entendre, M. Meunier, dire que ça a été fait avec diligence en fonction
de l'intérêt public et en respectant les règles de l'art. Je pense que
c'est exactement ce que vient contredire le
rapport du Vérificateur général, et moi, j'espère, j'espère que... Ces
affirmations-là que vous avez faites, ça
m'inquiète parce que c'est comme si vous passiez l'éponge et vous justifiez des
manquements aussi flagrants. Et il ne faudrait pas en avoir d'autres dans le
futur parce que ça nous coûte de l'argent.
On l'a dit,
depuis un certain temps que, du côté du MTQ, sur un ensemble de dossiers de
construction — il y
a eu la commission Charbonneau, etc. — il y a eu un manque
d'expertise, et là je pense que, dans ce dossier-là, on voit également un manque d'expertise qui se reflète du
côté d'un manque d'analyse des différentes hypothèses, d'un manque de rigueur. Ce n'est pas parce qu'une entreprise
privée vous propose une méthodologie ou fait une analyse qu'il faut que
vous preniez ça les yeux fermés, sans questionner et sans valider ces
analyses-là.
Donc,
j'espère vraiment qu'il va y avoir un changement d'attitude, tant du côté de la
société des infrastructures que du
côté du MTQ, pour nous assurer que, dans le futur, nos deniers publics vont
être bien gérés. C'est important, c'est notre argent au niveau des
contribuables. Et moi, je pense que ce dossier-là est un dossier vraiment qui
illustre des manquements extrêmement importants.
Donc, sur une autre note — ça,
c'est pour...
Le Président (M. Gaudreault) :
En vous disant qu'il reste à peine une minute, si vous voulez une réponse des
invités.
Mme
Ouellet : Une
minute. C'est ça. Sur une autre note...
Des voix : ...
Mme
Ouellet :
Bien, on a eu déjà plusieurs réponses pendant l'audience, là, où vous nous
parliez de méthodologie.
Mais, sur une
autre note, pour le futur, comme il va y avoir de futures haltes routières qui
vont être construites — et vous savez notre intérêt pour l'électrification des
transports — je
me demandais si vous aviez prévu d'installer des bornes électriques dans
chacune des haltes routières et si ça fera partie de vos critères d'appel
d'offres?
Le Président (M. Gaudreault) :
En 30 secondes ou à peu près.
M. Meunier (Luc) : Écoutez, en
complément à vos propos, juste pour rectifier un petit peu le tir... C'est important, la compréhension mutuelle dans une
communication comme à la Commission de l'administration publique. Je me rappelle d'ailleurs d'une époque, lorsqu'on l'a
instaurée, qui était pour entamer un dialogue constructif. Ce que j'ai dit, et je le précise, c'est que le processus
d'approvisionnement avait été fait selon les règles. Et je n'ai pas de misère
à le dire, que le processus d'approvisionnement... Ce que soulève le
Vérificateur général, c'est que les analyses ensuite du comité de sélection ont été peut-être, je dirais, non faites dans les
règles de l'art telles que connues aujourd'hui. Mais le processus d'approvisionnement, avec l'appel de
qualification, l'appel de propositions, un vérificateur de processus au long du projet, a été fait. Et soyez assurés que
j'ai très à coeur — et ça
fait 30 ans — les
deniers publics des contribuables et l'intérêt public. Vous voyez?
Parfaitement d'accord.
Et j'abonde
dans plusieurs des recommandations du vérificateur, sinon toutes. Mais le
processus, soyez assurés qu'il a été intègre et bien mené.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. Merci beaucoup, M. Meunier. Écoutez, c'est ce qui met fin à nos échanges
à ce stade-ci avec les gens du ministère, et du Vérificateur général, et de la
SQI.
Alors, juste
le temps que vous ramassiez vos choses, parce que nous, on continue en séance
de travail, mais on va aller vous saluer, évidemment. Alors, merci
beaucoup.
J'ajourne les travaux quelques minutes.
(Fin de la séance à 18 heures)