(Quinze heures neuf minutes)
Le
Président (M. Gaudreault) : Nous sommes prêts à débuter. Je constate le quorum. Je déclare cette
séance de la Commission de l'administration publique ouverte. Évidemment, je vous demande, s'il vous plaît, d'éteindre toutes les sonneries et autres vibrations de vos
trucs électroniques pour bien travailler.
Le mandat que
nous avons devant nous, c'est le suivant : la commission
est réunie afin de procéder à l'audition portant sur la gestion
administrative du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ou des membres temporaires?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par M. Bourgeois (Abitibi-Est);
M. Turcotte (Saint-Jean) est remplacé par M. Roy (Bonaventure);
et M. Villeneuve (Berthier), par M.
Drainville (Marie-Victorin).
• (15 h 10) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup, Mme la secrétaire.
Alors, on va
débuter tout de suite avec la présentation du ministère
pour une dizaine de minutes, s'il
vous plaît. On a peu de temps puis on
est plusieurs parlementaires très intéressés. Justement, le reste de la
séance sera consacré aux échanges entre les membres de la commission,
par alternance.
Je vous
invite à présenter les gens qui vous accompagnent et j'en profite pour vous
dire, parce que vous êtes quand même un groupe important du ministère
qui est présent, à chaque fois que vous prenez la parole, de décliner vos noms, prénoms,
s'il vous plaît, pour les bienfaits de l'enregistrement et du Journal
des débats, parce que vous êtes nombreux.
Alors, je vous donne la parole tout de suite,
Mme la sous-ministre. Vous disposez d'environ 10 minutes.
Exposé de la sous-ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, Mme Christyne Tremblay
Mme
Tremblay (Christyne) : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, Christyne Tremblay, sous-ministre du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Alors, M. le Président, MM. et Mmes les députés, je vous remercie de nous donner l'opportunité
de venir vous présenter le ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles, un ministère très riche sur le plan des contenus, habité par des personnes compétentes et passionnées, vous
allez le voir, et qui comporte son lot de défis sur le plan de la gestion,
et ce sera l'objet principalement de nos discussions d'aujourd'hui.
Avant de
débuter, j'aimerais vous présenter les personnes qui m'accompagnent et qui
m'épaulent au quotidien : donc, d'abord, à ma droite, Mme Line
Drouin, sous-ministre associée aux Mines, qui a plus de 25 ans de carrière au ministère; M. Mario Gosselin, également à ma
droite, sous-ministre associé au secteur Territoire, plus de 25 ans de carrière
au ministère; juste derrière moi, vers la
gauche, Mme Luce Asselin, sous-ministre associée Énergie, qui a oeuvré
chez Hydro-Québec comme présidente de
l'Agence de l'efficacité énergétique et qui est avec nous depuis la période
estivale. Alors, même si tous les
trois sont jeunes et représentent notre relève de la haute fonction publique,
ils cumulent plus de 50 années dans
le domaine de l'énergie et des ressources naturelles, donc je suis donc très
privilégiée, comme sous-ministre, de
pouvoir travailler avec des personnes de leur calibre. Je suis également
accompagnée par Mme Geneviève Masse, à ma gauche, secrétaire générale du ministère; Mme Mylène Martel, juste
derrière moi, directrice générale, Ressources humaines, ressources informationnelles; M. Marc Gagné,
également derrière moi, directeur général, Ressources financières, ressources
matérielles; Mme Isabelle Godbout, juste vers la gauche, directrice de notre
Direction de la gouvernance et de la vérification
interne; M. Terry McKinnon, juste ici, directeur des communications; et je
ne voudrais pas oublier M. André Auclair, deuxième rangée derrière
et qui, jusqu'à très récemment, était notre directeur général responsable des
mandats stratégiques. Lors de la séparation du ministère avec le secteur
Forêts, M. Auclair a accepté d'aller épauler mon collègue M. Savard à
bâtir ce nouveau ministère, mais, comme il avait préparé avec moi le dernier
rapport annuel de gestion, il a accepté de me prêter main-forte aujourd'hui.
Pour terminer, Mme Édith Couture, qui m'appuiera dans la
présentation au niveau de l'opérationnalité.
Ce que nous
avons préparé pour vous aujourd'hui... vous avez des pochettes d'information
qui sont devant vous, je pense, et en lesquelles vous trouverez de
l'information de base, comme notre organigramme, et différentes informations
qui pourront nous servir tout au fil de nos
discussions. Et j'ai une présentation PowerPoint qui comporte du contenu plus
détaillé et, comme je n'ai pas beaucoup de
temps, qu'on me donne 10 minutes, si vous me permettez, je me lancerais
dès maintenant.
Donc, le ministère des Ressources naturelles, au
sein du gouvernement, qu'est-ce que c'est? Donc, c'est un ministère très important, parmi les principaux à
l'intérieur du portefeuille économique, que l'on parle en termes de ressources,
c'est près de 4 000 employés, en termes d'étendue sur le territoire. C'est
une mission qui est complexe, qui allie le développement
des ressources, la conservation de celles-ci et l'encadrement, les meilleures
pratiques qui permettent ce développement. Donc, c'est un ministère dans
lequel il faut trouver l'équilibre entre ces trois fonctions, qui a un rôle
central dans la relance de l'activité
économique notamment par le Plan Nord, la relance du secteur minier, tout le
développement du secteur énergétique,
que ce soient des énergies renouvelables ou des hydrocarbures. C'est un
ministère qui est également très en
lien avec les communautés locales, et vous le voyez sur l'ensemble des dossiers
qui nécessitent une acceptabilité sociale
qui est un défi très important, que l'on parle de forêts, de mines, d'énergie,
de lignes électriques ou d'occupation du territoire.
Un ministère très
riche par son expertise. On y retrouve des géologues, des ingénieurs, des
arpenteurs, des biologistes, des gens qui
aménagent le territoire, des avocats, des économistes. C'est un secteur très
riche, parmi les plus anciens
ministères au Québec. Il faut remonter à 1792, avec le premier ministère des
Terres; ensuite, 1830 pour ajouter la publicité foncière; 1840 pour le
cadastre; première loi sur les terres en 1841, sur les mines en 1880, et
ressources naturelles en 1944, donc une
longue tradition et un historique. Six façons d'exercer notre mission :
développement économique, mise en
valeur; connaissance; encadrement; concertation, partenariat avec les
communautés; information; gestion.
Du MRN vers le MERN
d'aujourd'hui. Alors, vous retrouvez, sur l'infrastructure supérieure, ce
qu'était le ministère des Ressources
naturelles au 31 mars avec ses six entités. Vous avez par la suite, en bas,
qu'est-ce que nous sommes devenus
après la séparation du ministère de la Forêt. Donc, vous avez à gauche le
ministère de la Forêt, Faune et Parcs
et vous retrouvez, à droite, le ministère de l'Énergie, Ressources
naturelles : 1 525 employés, un budget de dépenses de 400 millions, et on a des services
partagés entre les deux ministères, et les employés des services administratifs
relèvent du MERN. C'est un modèle
d'affaires unique à l'intérieur du gouvernement du Québec, et j'espère que vous
me poserez des questions sur ça plus tard.
C'est
un ministère qui a trois lignes d'affaires, donc le territoire, l'énergie et
les mines. Au global, vous avez un ministère
qui s'autofinance à 80 % avec des sources de revenus externes, que ce soit
au niveau des droits, des produits ou
de cotisations qui sont apportées par des partenaires, comme les distributeurs
d'énergie par exemple, et seulement à 20 % de crédits budgétaires votés dont une bonne partie vont aux fonctions
centrales. Alors, si on prend l'ensemble du portefeuille des Ressources naturelles, vous avez un ministère
qui s'autofinance à 80 %; la régie, à 100 %; la Société de
développement de la Baie-James, à 100 %, et Hydro-Québec est une
société d'État à vocation commerciale.
Je
vais aller rapidement dans la section sur les secteurs, puisqu'il y avait déjà
plusieurs informations dans notre rapport annuel et que vous pourrez
nous questionner puisque mes sous-ministres associés sont avec moi.
Territoire.
Vous dire rapidement : 680 employés et, dans les dossiers prioritaires,
toute la question de conciliation des
usages sur le territoire public du Québec, le redéploiement du réseau régional
suite à la scission d'avec le ministère de la Forêt et une attention
particulière au dossier de la géomatique, qui est crucial à l'intérieur du
gouvernement.
Énergie :
159 employés, principalement des ingénieurs, qui oeuvreront, dans la prochaine
année, sur la réflexion sur la
prochaine politique énergétique, mettront en oeuvre le Plan d'action gouvernemental sur les hydrocarbures, dont la conduite de deux études environnementales stratégiques,
qui se penchera, avec les partenaires du milieu, sur l'avenir du secteur
éolien et qui accordera une attention particulière à toute la question de
l'efficacité énergétique, puisque c'est crucial dans le contexte des
changements climatiques actuels.
Mines. Alors, on a
206 employés, principalement des spécialistes en sciences physiques, des
ingénieurs, des géologues, qui vont, dans la
prochaine année, travailler sur la prochaine vision du secteur minier,
contribution importante au Plan Nord,
et une attention particulière à toute la gestion de la connaissance, qui est
finalement l'input premier pour pouvoir développer ce secteur.
Donc,
nos priorités ministérielles : réaliser les dossiers prioritaires qui nous
sont confiés; contribuer à la relance; mettre en oeuvre le nouveau MERN;
mobiliser notre personnel dans un contexte de changement et dans un contexte budgétaire, à l'échelle gouvernementale,
difficile; optimiser la gestion par résultats; renforcer notre gouvernance, et
on a mis une équipe en place;
contribuer aux différents exercices gouvernementaux en cours, dont les deux
commissions qui ont été mises sur pied par le gouvernement. Des services
centraux qui sont partagés, donc des services communs aux deux ministères, donc 400 personnes qui en
desservent 6 000, 6 000 incluant l'ensemble des ressources Faune
et Parcs, un modèle unique et
pragmatique qui est fidèle à la proximité historique des deux ministères et qui
a fait ses preuves en termes d'économie et d'efficacité.
Rapidement,
au niveau des ressources humaines, financières et informationnelles. Donc, mon
premier message, c'est que le MRN,
c'est 1 525 personnes, est principalement un ministère de
connaissances et d'expertise, vous le voyez avec le pourcentage de
professionnels et de techniciens qui y travaillent; une main-d'oeuvre qui est
assez jeune, un ministère dans lequel il y a
beaucoup de relève, donc c'est une particularité, un ministère qui, malgré son
aspect technique, a beaucoup de
femmes — vous le
voyez dans l'équipe qui m'accompagne aujourd'hui, et le Québec fait figure de
proue à l'échelle canadienne avec cette particularité; une contribution
qui est positive aux finances publiques, des revenus de 1,2 milliard et des ressources informationnelles qui chez nous ne
sont pas pour gérer le Word, je peux vous le dire, c'est vraiment des systèmes d'information qui sont au
coeur de nos services de mission, avec la deuxième plus grande base de données
gouvernementale au Québec après Revenu Québec, 50 % des données
géomatiques, 30 % des capacités de stockage, donc, au coeur de notre
vision.
Service à la
clientèle, une priorité dans un contexte de très haut volume. J'imagine qu'on
va en reparler, mais simplement vous dire
que le ministère dessert une clientèle externe à la fois industrielle,
institutionnelle et résidentielle, donc,
et les citoyens, donc ce qui fait qu'on a beaucoup d'appels, beaucoup de
services à rendre. Le MRN a subi, et vous le savez, des changements organisationnels répétés qui ont touché notre
structure, qui ont affecté notre direction et qui nous permettront
peut-être de voir avec vous comment, dans les prochaines années, nous pourrons
consolider tout ça.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup, Mme Tremblay, merci pour cette belle présentation.
Discussion
générale
Alors, sans
plus attendre, nous allons commencer l'échange entre les trois groupes parlementaires,
c'est-à-dire le bloc gouvernemental, l'opposition officielle et ensuite
la deuxième opposition, en alternance, en commençant avec un parlementaire en
provenance du bloc du gouvernement.
M. Merlini : Très bien. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Gaudreault) :
...de La Prairie.
M.
Merlini : C'est ça. Merci beaucoup, M. le Président. Bienvenue, Mme la
sous-ministre, et toute votre équipe, à cette audition en commission
parlementaire.
On va aller
dans le vif du sujet : sur votre rapport annuel de gestion. Vous avez
présenté des engagements, les résultats par... excusez-moi, relatifs aux
engagements avec le Plan stratégique de 2008‑2011, que vous avez ensuite
reconduit. Alors, ma première question, c'est : Pourquoi avez-vous
reconduit le même plan? Et, dans cette optique-là aussi, une question complémentaire serait : Pourquoi que, dans
cette optique-là, les objectifs n'ont pas été actualisés ou mis à jour? On voit, dans les résultats, des
objectifs qui venaient de 2008. Alors, est-ce que le plan stratégique finissait
vraiment en 2011? Est-ce qu'il finissait vraiment en 2014?
Et pourquoi,
à ce moment-là, que les objectifs n'ont pas été actualisés ou même ajoutés? Je
comprends qu'il y a eu énormément de
changements dans cette période-là, mais comment pouvez-vous nous expliquer, là,
ce fait-là en particulier?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Tremblay.
Mme Tremblay (Christyne) : Merci.
J'aurais, M. le Président, si vous nous permettez, un document qu'on pourrait
déposer, qui explique la démarche du ministère pour arriver à renouveler son
plan stratégique.
Le Président (M. Gaudreault) :
Vous l'avez avec vous pour les parlementaires?
Mme Tremblay (Christyne) : Oui.
Le Président (M. Gaudreault) :
Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt?
Une voix : Oui.
Document déposé
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, on va le déposer, s'il vous plaît.
Mme
Tremblay (Christyne) : Bon.
Alors, pendant que la distribution se fait, je vais quand même amorcer la
réponse.
Donc, il est vrai, M. le député, que le
ministère n'a pas pu renouveler son plan stratégique, qu'il venait à échéance en 2011. Ce n'est pas faute d'avoir
essayé, par contre. Vous devez savoir qu'à la fin 2011 le ministère avait
élaboré un nouveau plan stratégique
qui a été déposé au ministère du Conseil exécutif. Ce plan stratégique a été
refusé compte tenu de l'intégration
nécessaire de l'Agence de l'efficacité énergétique de même que du Plan Nord.
Entre 2011 et 2013, au moment où il
fallait faire cette intégration-là, cinq sous-ministres se sont succédé, donc
M. Yves Ouellet, M. Patrick Déry, M.
Richard Savard, M. Jean-Sylvain Lebel et moi-même, deux élections générales
avec changement de gouvernement... et le départ des activités fauniques
qui sont arrivées et parties.
Alors, si on
était une entreprise privée, probablement qu'on aurait été impliqués dans un
chassé-croisé de fusions-acquisitions
où on aurait perdu, aux deux ans, des directions et qu'on en aurait intégré
d'autres, on aurait changé de
propriété deux fois en deux ans, et notre P.D.G. aurait été changé cinq fois en
18 mois. Donc, c'est sûr que ce
ne sont pas des conditions gagnantes
pour donner une bonne vision du ministère. En parallèle de tout ça, il y a
eu des changements importants dans
des dossiers stratégiques : les redevances minières, la Loi sur les mines,
la gestion des hydrocarbures, le
développement du Plan Nord, le nouveau régime minier et également plusieurs
saisons de feux de forêt parmi l'année dernière, la plus importante en
50 ans, qui ont contribué au ralentissement de la rédaction du plan
stratégique.
À mon arrivée
au ministère en 2013, nous avons repris les travaux de la planification stratégique.
En avril 2014, nous avions un nouveau
projet de plan stratégique qui a été présenté à la haute direction du ministère
et accepté, présenté à tous les gestionnaires du grand ministère, MRN,
et qui a... sur un atelier de travail où les gens avaient apporté des ajustements mais qui tenaient la route. Et, comme
vous le savez, bien, quelques semaines après cela, nous avons eu un changement de gouvernement, et le ministère
a changé de forme, donc ce qui veut dire qu'une partie de ce qui avait été
travaillé devient caduque.
Vous devez
savoir que, le plan stratégique qui avait été préparé et prêt pour avril 2014,
son assise centrale était l'intégration des ressources naturelles, donc
les forêts, les mines, l'énergie, le territoire. Sa ligne directrice était Des
ressources pour changer le monde, des ressources étant l'ensemble des ressources
naturelles du Québec, mais aussi les ressources
étant les équipes extraordinaires de ce ministère-là. Vous comprenez qu'après une
scission de ministère ça ne tient plus, les
ressources pour changer le monde, même si le concept en lui-même est
intéressant, peut se rapporter au personnel.
Bien là, on met un ministère jumeau avec le ministère de la Forêt, il faut
recommencer. Et, on va sûrement en
parler, le MERN est très différent du MRN parce que le fait de ne plus avoir la
Forêt change un peu l'axe central du ministère,
puisqu'on se retrouve avec des secteurs plus à développement, développement
économique que sont les mines, l'énergie,
le territoire, que sur l'axe conservation, qui est très présent dans le volet
Faune, dans le volet Forêts. Donc, un nouveau
plan stratégique qui est relancé à l'intérieur de nos équipes. On a même une
vision sommaire qui est en élaboration et
qu'on pourra partager avec vous. On a embauché une nouvelle ressource pour
faire ce plan-là, puisque notre ressource dédiée est maintenant au ministère de la Forêt, et ce que nous visons,
c'est d'avoir un nouveau plan stratégique pour le printemps 2015.
Et, ce qu'on
vous a distribué, vous avez, d'un côté, la chronologie des différents processus
qui ont été mis en place pour arriver
à un nouveau plan stratégique, vous avez la nomenclature des changements
organisationnels et, sur le verso, vous
avez les trois tentatives d'arriver à un plan stratégique : donc, vous
avez la première version, la version de 2011, revampée, avec la V1, vous avez finalement, en vert, la V2, qui
était Des ressources pour changer
le monde, et vous avez maintenant
en rose la V3, qui est la version qui est travaillée actuellement.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci, Mme Tremblay. M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Merci, M. le Président.
Sur le plan qui est venu à terme, on voit que vous avez atteint huit des 21 objectifs. Est-ce que vous expliquez ce faible
taux, qui donne, quoi, autour d'une trentaine de pour cent, 38 %, je crois...
est-ce que vous expliquez ça par le tumulte,
si je peux l'exprimer ainsi, qui s'est passé dans le ministère en tant que tel
avec les changements ou il y a
d'autres facteurs qu'on n'a pas, là, de façon plus explicite, là, dans le
rapport annuel de gestion?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Tremblay, oui.
• (15 h 30) •
Mme Tremblay (Christyne) :
Excusez-moi, M. le Président. Notre lecture des choses n'est pas que nous n'avons atteint que 30 % de nos objectifs,
notre lecture des choses est que nous avons rencontré la plupart des
indicateurs de notre plan
stratégique. En fait, nous avons atteint... Je vais juste vous donner les bons
chiffres. Alors, nous, on a : 58 %
de nos cibles ont été atteintes à 100 %, 16 % l'ont été à plus de
95 %, donc ce qui fait que 75 % de nos cibles ont été globalement atteintes si on prend pour acquis
qu'un taux d'atteinte de 95 % est quand même une très bonne performance.
Et nous sommes en mesure d'expliquer pour
chacun des indicateurs du plan les raisons qui pourraient faire en sorte que
certains indicateurs n'ont pas été atteints pleinement.
C'est certain que le commentaire que vous
faites, M. le député, est pertinent, qu'entre 2009 et 2014 il y a des indicateurs qui sont devenus caducs, désuets. Il y
a également des indicateurs que nous souhaitions mettre de l'avant, même
les banques de données sont tombées en
désuétude. On avait un indicateur composite sur toute la question de
l'intégration des connaissances,
donc, il y avait une base de données spécifique pour faire ça qui est tombée en
désuétude et dont on a décidé de ne
pas reporter compte tenu des coûts. Mais, sur l'ensemble du plan, nous jugeons
que la performance a été une bonne performance.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il reste à peu près 30 secondes. Je ne sais pas si...
M. Merlini : On va les remettre au
prochain bloc.
Le
Président (M. Gaudreault) : O.K. On va les remettre plus tard. On passerait à l'opposition officielle. M. le
député de Marie-Victorin.
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Bienvenue. On est bien contents que vous soyez là.
J'aimerais
qu'on parle du dossier Québec Lithium. Comme vous le savez, la mine Québec
Lithium, qui est située à La Corne, en Abitibi, a fermé ses portes le 8
octobre dernier, elle s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Et on a appris
que, malheureusement, l'argent qui devait être versé pour la
restauration du site ne l'avait pas été, enfin, on évalue que le coût de
restauration du site de la mine est autour de 25 millions. La moitié de cette somme-là devait être versée dans
le fonds de restauration ou dans le compte de restauration. La moitié de cette somme, donc 12,8 millions, devait être versée le 23 septembre. Et on s'est rendu compte, lorsque
la mine a fermé, que l'argent qui doit servir, donc, éventuellement à décontaminer le site, à restaurer
le site, cet argent-là donc, n'avait pas été mis de côté, et évidemment
c'est toute la problématique des sites orphelins qui est soulevée, par le fait
même.
Sur la
question de Québec Lithium, comme vous le savez, l'Assemblée nationale a
demandé au ministre des Mines de
faire la lumière là-dessus. La motion qui a été adoptée et qui a été présentée
conjointement par le député de Mercier et moi-même demandait au ministère... au ministre, en fait, délégué aux Mines
de faire la lumière sur le non-versement, donc, au gouvernement du Québec des 25 millions en garantie financière
par la compagnie propriétaire de la mine, donc, c'est la compagnie Vancouver RB Energy. Et donc je voulais
savoir, quand vous avez un dossier comme celui de Québec Lithium, vous vous
apercevez que la compagnie n'a pas mis de côté l'argent nécessaire à la décontamination,
alors que, je le rappelle pour les
gens qui nous écoutent, la nouvelle Loi sur les mines, qui a été adoptée sous
le gouvernement du Parti québécois, prévoit
que les minières doivent verser à 100 % le coût de restauration du site
dans les deux premières années suivant l'ouverture
de la mine, alors donc, quand vous vous retrouvez avec un dossier comme
celui-là, comment est-ce que vous le gérez, au ministère?
Vous
avez une loi sur les mines, vous avez une réglementation, vous savez que la
compagnie doit mettre l'argent de côté et là vous vous apercevez qu'elle
ne l'a pas fait. Comment vous gérez une situation comme celle-là?
Le Président (M. Gaudreault) :
Qui veut répondre? Mme Tremblay.
Mme
Tremblay (Christyne) : M. le Président, cette question est une question d'actualité qui ne figure pas dans notre rapport
annuel de gestion. C'est un événement
qui est antérieur au 31 mars 2014, donc ça ne figure aucunement dans ce
qui était l'objet de cette commission. Nous avons par contre un indicateur,
dans notre rapport annuel de gestion, l'indicateur
12, sur la conservation du patrimoine naturel, sur le nombre de sites miniers
abandonnés restaurés conformément
au plan d'action gouvernemental. Mais, si vous nous le demandez, nous allons répondre
à la question du député.
Le Président (M. Gaudreault) :
Bien, oui. Monsieur...
M.
Reid : ...qu'on est effectivement dans une question
d'actualité. Je pense que ça ne correspond pas tout à fait ni à la façon de procéder de la commission ni à l'objectif de la réunion. Alors, je ne sais pas si le député
veut insérer sa question dans l'objectif
de la réunion, qui est d'étudier le rapport annuel. À ce moment-là, on pourrait peut-être avoir une réponse. Je ne sais pas
qu'est-ce que...
1001 1001 Le Président (M. Gaudreault) : Oui. Bien, comme Mme la sous-ministre vient de le dire, il y a un indicateur sur la restauration des sites. Moi, en tout cas,
j'invite le député de Marie-Victorin puis j'invite les députés autour de la
table qui font des interventions à concentrer leurs questions en lien avec les
indicateurs ou ce qui fait l'objet de notre rencontre. Mais, je veux dire, je
ne peux pas...
Une voix : ...
Le
Président (M. Gaudreault) : ...mais je ne peux pas empêcher un député
de vouloir illustrer un indicateur par un
exemple, O.K.? Je pense que là-dessus il faut avoir une ouverture puis une
souplesse, et c'est dans ce sens-là que j'ai l'intention de le faire. Alors, j'inviterais Mme la sous-ministre à
poursuivre dans le sens des indicateurs qui touchent la question du
député.
Une voix : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M. Drolet :
M. le Président, moi, je ne suis pas d'accord avec votre intervention, M. le
Président, parce que je trouve que
cette commission-là est une commission qui est apolitique, est une commission
non partisane. Alors, je ne suis pas
à l'aise du tout à faire en sorte qu'il y a des citations de décisions
ministérielles ou de gouvernement qui ont été prises, alors que ce n'est pas le but. Le but est
d'écouter aujourd'hui ici le rapport du ministère. Alors, je ne suis pas à
l'aise dans ce genre de débat là aujourd'hui, ici.
M. Drainville : M. le
Président, je vais reformuler ma question.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, M. le député.
M. Drainville : Très bien.
L'objectif 12, dis-je bien, de votre rapport annuel de gestion 2013‑2014
s'intitule Assurer la conservation du patrimoine naturel. L'indicateur
12.3 est intitulé Nombre de sites miniers abandonnés restaurés conformément au plan d'action gouvernemental. Les informations que j'ai, c'est qu'il y a
actuellement 700 sites miniers abandonnés au Québec. Ce qui a été
rapporté dans La Presse, c'est que la facture totale pour les restaurer
est évaluée à 1,2 milliard de dollars. C'est énormément d'argent.
Est-ce que je
peux vous demander si vous avez un plan pour décontaminer, restaurer ces 700
sites miniers abandonnés?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Tremblay.
Mme
Tremblay (Christyne) : M. le
Président, Mme Drouin, notre sous-ministre associée, pourrait répondre.
Mme Drouin (Line) : Bonjour. Donc,
oui, effectivement, nous avons un plan pour restaurer les sites miniers
abandonnés.
Comme vous le
savez, dans un premier temps, il y a eu un plan de travail qui a présenté un
programme de restauration des sites
miniers abandonnés. À cette époque-là, on avait trois sites miniers majeurs qui
devaient être restaurés d'ici 2011,
nous avions Eustis, Normetmar et Bevcon. En date du 31 mars 2014, les travaux
de restauration des sites Eustis et Bevcon
sont achevés, et les travaux de mise en végétation du dernier site sont
reportés, puisque les travaux correcteurs préalables étaient requis. Nous avons un plan, un plan de travail. Nous
priorisons les dossiers, les projets en fonction des risques eu égard à l'environnement et des risques
eu égard à la santé humaine. Conformément à la nouvelle réglementation, c'est le Règlement sur
les substances minérales de surface autres que le pétrole, le gaz naturel et la
saumure, nous avons pris les moyens.
La réglementation a été modifiée à l'été 2013, c'est entré en vigueur en août
2013, et, conformément à la nouvelle
réglementation, les entreprises doivent dorénavant verser 50 % de la
garantie financière effectivement dans les 90 jours à la suite de
l'approbation du plan de restauration : le 25 % au premier
anniversaire et le dernier 25 % au deuxième anniversaire.
Ceci étant dit, on
comprend que, dans les cas où les baux miniers étaient déjà en vigueur, donc,
pour lesquels l'entreprise avait déjà répondu
aux questions, il y a une période transitoire qui était, à ce moment-là,
nécessaire, conformément à la
réglementation, ce qui fait que les entreprises ont dû représenter de nouveaux
plans révisés. Et, à la suite du 90
jours suivant l'approbation du plan révisé, ils devaient verser le 50 %.
Et, dans le cas de RB Energy, le 50 % devait se verser à la fin septembre, et on sait que l'entreprise s'est
mise sous la protection de la... conformément à la Loi sur les
arrangements avec les créanciers, en début octobre.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
• (15 h 40) •
M. Drainville :
Merci, M. le Président. Vous dites que vous avez un plan pour restaurer les 700
sites. Est-ce que, ce plan-là, vous pouvez le déposer devant cette
commission?
Mme
Drouin (Line) : Nous avons un plan de travail pour lequel nous avons
besoin d'autorisations, puisqu'on
comprend que, comme vous l'avez dit, c'est
1,2 milliard de dollars qui sont nécessaires pour restaurer lesdits sites, mais on a tout
de même un objectif de restaurer la totalité des sites majeurs, les plus importants,
d'ici 2020‑2025.
M. Drainville :
Alors, est-ce que c'est possible...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Est-ce que c'est possible pour vous de nous déposer ce plan, qui prévoit,
justement, cette restauration, avec la liste des principaux sites
miniers d'ici 2025?
Mme Drouin
(Line) : Ce qu'on pourrait faire, c'est, dès que nous...
Le Président (M.
Gaudreault) : ...2025, mais les sites à restaurer d'ici 2025.
On comprend bien.
Mme
Drouin (Line) : Ce que nous
pourrions faire... Comme je vous le disais, nous avons besoin d'autorisations,
d'approbations, puisqu'il y a des engagements
financiers, même si c'est dans le passif environnemental du gouvernement du Québec, mais, une fois les
autorisations obtenues, il nous fera plaisir de le déposer.
M. Drainville :
Et, les autorisations, c'est à la sous-ministre qu'on les demande, non?
Mme Drouin
(Line) : On les demande...
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Tremblay.
Mme Tremblay
(Christyne) : On les demande au ministre et au Conseil du trésor.
Ce plan-là s'inscrit
dans l'objectif gouvernemental de réduire de 50 % le passif
environnemental de l'État québécois, donc on
n'est pas le seul ministère qui participe à cet objectif de réduction de
50 % du passif environnemental. D'autres ministères, comme
l'Environnement par exemple, ont des sites contaminés, le MAMOT peut en avoir,
le ministère du Développement économique
peut avoir, dans son portefeuille, certains sites, et le ministère du Trésor
fait l'arrimage entre l'ensemble des
plans d'action pour s'assurer que les ressources budgétaires et financières
sont bien réparties dans la cible gouvernementale.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Très bien. Donc, ce que vous nous dites, c'est que vous êtes disposés à le
déposer aux membres de cette
commission dans la mesure où vous avez les autorisations du ministre, donc du
ministre des Ressources naturelles.
Mme Tremblay (Christyne) : Et du président du Conseil du trésor, puisque
l'ensemble de ces plans-là doivent être approuvés par le Conseil du
trésor, parce que...
Le
Président (M. Gaudreault) : Pour répondre peut-être à
l'interrogation de M. le député. Ce que je comprends, c'est que, quand vous aurez les autorisations,
vous pourrez déposer le plan au secrétariat de la commission, puis on le
transmettra aux membres de la commission.
Mme Tremblay
(Christyne) : Tout à fait.
M. Drainville : Voilà. Mais,
d'une façon ou d'une autre, vous allez nous donner des nouvelles.
Mme Tremblay
(Christyne) : Oui.
M. Drainville : Très bien. Je
laisse la parole à mon collègue de Bonaventure.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Bonaventure, il vous reste moins d'une minute.
M. Roy :
Moins d'une minute? Bonjour, mesdames messieurs. Écoutez, lorsqu'on regarde les
documents, entre autres le rapport du
Vérificateur général, on voit que le passif environnemental est passé de
264 millions pour le domaine minier
en 2008 à 1,2 milliard en 2012. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
comment on a fait pour se rendre là? Et, si vous ne pouvez pas répondre
dans les 30 prochaines secondes, on reprendra la question pour le prochain
bloc.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il vous reste 20 secondes. Madame...
Une voix : On est prêts à
répondre.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : La réponse à votre question est la suivante : c'est que
l'inventaire du passif minier environnemental n'était pas complet à cette époque-là, ce qui fait qu'il a été
complété... L'inventaire a été réalisé entre 2007 et 2012, ce qui
explique les résultats tels qu'on les connaît aujourd'hui.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. C'est ce qui fait que le temps de l'opposition est écoulé. On pourra y
revenir peut-être plus tard. Nous revenons avec le gouvernement et le député de
Portneuf.
M.
Matte : Merci, M. le Président. Bienvenue. Ça me fait plaisir de vous
rencontrer et de saluer Mme Drouin, que j'ai eu l'occasion de travailler
lorsque j'étais préfet de la MRC de Portneuf.
Alors, je vous ai écoutées. Mme Tremblay, dans
votre présentation, vous nous avez parlé que vous avez des ressources très riches puis que votre ministère
s'autofinance de l'ordre de 80 %. J'ai des données ici sur les revenus de
tarification du ministère des Ressources
naturelles. Je constate que les revenus sont toujours à la baisse depuis 2011‑2012.
On parlait, à ce moment-là, de
357 millions en 2011‑2012, et, en 2013‑2014, c'est 83 millions.
J'aimerais connaître, là, quelles
sont les raisons de cette diminution-là, d'une part, et, deuxièmement, quelles
sont les conséquences que ça peut vous occasionner dans votre ministère.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Tremblay.
Mme
Tremblay (Christyne) :
J'aimerais utiliser deux choses, M. le Président. Je pense que, dans les
pochettes qui ont été remises aux
députés, vous avez un grand document, un napperon, si je peux m'exprimer ainsi,
sur le modèle d'affaires du ministère.
Une voix : Oui.
Mme Tremblay (Christyne) : Oui?
Donc, j'aimerais utiliser ce document.
Une voix : ...
Mme
Tremblay (Christyne) : Ah!
excusez-moi, c'est celui-ci, avec du rose et du gris : Un modèle
d'affaires — Revenus
et dépenses.
Donc, dans un
premier temps, il faut voir que les revenus du ministère sont liés quand même à
des activités externes, pour la plupart.
Donc, dans un premier temps, si on prend le secteur Territoire, nous
sommes liés aux activités qui sont
menées soit au niveau du Registre foncier, du cadastre, de l'arpentage
ou de l'information géographique, qui est quand même un
secteur relativement stable, puisque moins soumis aux aléas de la conjoncture.
Du côté de
l'énergie, nous avons un volet Efficacité énergétique qui est très important,
qui, lui, est sujet finalement,
je dirais, à l'efficacité de nos programmes.
Donc, il est financé d'une part par la quote-part des distributeurs d'énergie qui annuellement accordent des fonds pour
permettre de faire des programmes d'efficacité énergétique et de revenus qui
viennent du Fonds vert. Nous avons également,
du côté d'hydrocarbures, des revenus qui viennent des droits. On comprend
que c'est une activité qui commence, qui
sera en croissance, donc on peut s'attendre à avoir des revenus supplémentaires
de ce côté. Du côté de l'énergie, au niveau
de l'électricité, vous ne voyez pas de revenu apparaître, mais cette équipe-là
travaille tous les droits hydrauliques, les
droits hydrauliques par exemple qu'on consent à des entreprises
comme papiers forestiers Résolu, et
cette unité génère 555 millions de dollars en droits hydrauliques qui vont directement au Fonds des générations, bon an, mal an.
Nous
allons du côté du secteur Mines. Le secteur Mines, lui... ses revenus des
redevances minières, l'impôt minier, et c'est un secteur dans lequel on
a beaucoup plus de vulnérabilité par rapport à la conjoncture économique et
c'est principalement dans ce secteur que
nous avons subi des diminutions de revenus. Je vous amènerais peut-être à un
document que vous n'avez pas entre les mains, mais je vais vous lire les
pages qui me semblent pertinentes, c'est le document Le
point sur la situation économique et financière du Québec. Je sais que
chacun d'entre vous êtes familier avec ce document,
automne 2013, et où le ministère des Finances révise l'indice des prix des métaux
produits au Québec aux fins de la
prévision des droits miniers. Et, à la page A.13, le ministère des Finances
révise de 18 % la prévision qu'il avait faite au niveau des revenus miniers. Et, ce que ça, ça
veut dire, alors, ça équivaut à une révision de 115 millions de dollars
des revenus des droits miniers pour
2013‑2014 qui s'explique essentiellement par une baisse des prix des métaux
produits au Québec. On sait tous,
entre autres, que le fer a connu une baisse très importante. En effet,
l'évolution des revenus de droits
miniers est très sensible à celle de l'indice des prix des métaux produits au
Québec. Par exemple, une baisse de 1 % des prix des métaux produits au Québec se traduit par une diminution
d'environ 6 millions de dollars de revenus de droits miniers. Donc, entre le début de l'année 2012‑2013...
les révisions de l'indice des prix des métaux ne cessent de chuter, et par conséquent ce que nous, nous vivons, au
ministère, c'est une diminution des droits miniers que nous percevons. Et, si
on regarde les revenus du ministère et où on
voit, on accuse une diminution de revenus, c'est essentiellement à cet égard.
Ce
qui n'apparaît pas dans le secteur Mines au niveau du modèle d'affaires et qui
est très important, c'est que ce secteur
gère la délégation des sablières, gravières à l'échelle du Québec et que cette
délégation génère pour 6,8 millions de dollars. Et ça, également,
c'est versé directement au Fonds des générations.
Donc,
je dirais que, de façon générale, les revenus du ministère sont demeurés
stables, touchés par la vulnérabilité du
secteur Mines. Et, si on parle du ministère des Ressources naturelles dans sa
totalité, ce qui était le cas au 31 mars 2014, vous avez également tout le secteur Forêts, dont les redevances
forestières étaient à la baisse et qui viennent à peine de reprendre. Donc, les baisses de revenus subies par
le ministère sont essentiellement liées à ces deux secteurs-là, qui sont
des secteurs liés à la conjoncture économique.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Portneuf.
M.
Matte : Oui. Donc, je
considère que c'est à cause, là, de la chute, là, de la valeur des métaux, en
grosse partie. Maintenant, si les revenus ont baissé de tout près de
200 millions, quelles sont les conséquences sur votre ministère?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Bon. Les conséquences sur le ministère
sont importantes à certains égards, surtout dans le
secteur minier, puisque dans mes autres secteurs j'ai une certaine stabilité.
Jusqu'à maintenant, vous voyez que le ministère reçoit le premier 20 millions de redevances qui vient servir à alimenter le volet Connaissances géologiques et développement de l'industrie minérale. Jusqu'à maintenant, nous avons
eu quand
même suffisamment de redevances
pour aller chercher ce montant. Là où il
y a un impact très important,
c'est aux revenus du fonds consolidé du gouvernement du Québec. Et une
partie de l'explication de la situation budgétaire actuelle du gouvernement
s'explique parce qu'il y a une diminution des redevances minières et
forestières.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Portneuf.
M.
Matte : O.K. Donc, c'est le Fonds des générations qui se trouve à être
pénalisé. C'est ce que je comprends dans ce que vous me dites.
Mme Tremblay (Christyne) : Pas le Fonds des générations, parce que ce qui
est versé au Fonds des générations, c'est
les droits hydrauliques, et les droits hydrauliques, eux, c'est les droits
payés pour l'utilisation de nos rivières, si on veut, là, et les gravières, sablières, et ça, on n'accuse pas vraiment
de diminution de revenus. Donc, c'est plus le fonds consolidé. Quand le sous-ministre des Finances, le
ministre des Finances regardent la hauteur des revenus, une partie du manque à gagner vient du fait que nous avons des
revenus inférieurs à ce qui était anticipé sur le plan des mines et de la
forêt.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Portneuf.
M. Matte : Une dernière question. Vous avez parlé que vous avez des ressources
humaines très riches. Je prenais connaissance
de la répartition des effectifs, là, dans un tableau que j'ai pris
connaissance. J'ai de la difficulté à expliquer... puis c'est la raison pour laquelle je vous pose la
question : Comment expliquer le fait que les ETC, les équivalents temps
complet, sont plus élevés que les personnes occasionnelles?
Je
regarde au niveau de l'administration : en 2012‑2013, il y a 498 employés
temps complet versus 481 personnes. Mais où est-ce que l'écart est
beaucoup plus marqué, c'est au niveau des opérations régionales, on parle de,
ETC, 1 737 versus 1 580. Est-ce que c'est une erreur de copier-coller
ou... mais j'aimerais ça connaître les raisons.
Le Président (M.
Gaudreault) : Rapidement, Mme la sous-ministre. Il reste une
trentaine de secondes.
Mme Tremblay (Christyne) : Trente secondes, c'est suffisant. C'est une
excellente question. Le ministère est un ministère saisonnier. La forêt,
ça se récolte entre le printemps puis la neige; c'est la même chose pour
beaucoup d'activités, l'exploration gazière,
pétrolière. Donc, entre le printemps et l'automne, il y a 1 000 personnes
qui s'ajoutent à nos effectifs, des
gens qui viennent porter main-forte dans les pépinières, dans les travaux
sylvicoles, sur le terrain, dans les autres activités que l'on a à mener
pendant que le sol n'est pas gelé et qu'on a accès aux territoires.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci beaucoup, Mme Tremblay. On pourra y revenir peut-être, éventuellement,
au prochain bloc. Sinon, je passe au deuxième groupe d'opposition avec M. le
député de Chauveau. 10 minutes.
M.
Deltell :
10 minutes. Parfait. Merci, M. le Président. Mme la sous-ministre, mesdames et
messieurs, on va commencer par mesdames, pas
juste par politesse, mais par force numérique. Soyez les bienvenus à votre
Assemblée nationale.
J'aimerais
parler avec vous de la question de l'informatisation. C'est un dossier majeur
qui coûte très cher et qui est un
combat perpétuel... ou, enfin, un... perpétuel. Tous les deux, trois ans,
chacun le sait, il faut revoir notre ordinateur, que ce soit dans notre vie personnelle ou dans notre vie
professionnelle. Les systèmes informatiques évoluent à grande vitesse. On a des informations qui, moi,
m'intriguent beaucoup. Dans un tableau qu'on a, on parle... Dans un premier
temps, il y a deux points que j'aimerais aborder avec vous, d'abord, la
gestion intégrée de l'image numérique, mais, tout d'abord, le développement du
site Web du Bureau de mise en marché.
Vous aviez prévu des
ressources humaines, donc ETC, de 85 000 $, et les ressources
humaines finalement utilisées : 28,7.
Alors qu'on se demande : Est-ce que c'est parce que ce n'étaient pas les
gens de votre ministère qui ont été appelés à réaliser ça ou est-ce que vous
avez fait appel à un consultant... Et comment, de façon globale, vous gérez
votre personnel qui est propre au système informatique?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : M. le Président, est-ce que vous me permettez de demander à Mme Mylène Martel,
qui est notre directrice générale des ressources
informationnelles, de venir répondre spécifiquement, premièrement, à votre
demande sur le projet de mise en marché des
bois? Puis ensuite on pourra aborder la question de la gestion de
façon générale.
Le Président (M.
Gaudreault) : Certainement. Alors, Mme Martel.
Mme Martel (Mylène) : Oui. Bonjour, MM. les députés, Mmes les députées, M. le Président. Alors, vous posez certainement la question : Pourquoi il y a
une augmentation d'une année à une autre, là, et que la prévision qui était
prévue au départ a été finalement révisée à la hausse?
En fait, le Bureau de
mise en marché des bois fait partie du ministère des Forêts, de la Faune et des
Parcs, et évidemment, comme le mentionnait
Mme Tremblay d'entrée de jeu, on dessert les deux ministères. Donc, au niveau
des ressources informationnelles et aussi au niveau des ressources
humaines, on dessert le ministère Énregie, Ressources naturelles et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Donc,
le Bureau de mise en marché des bois devait mettre en place un système Web qui permettait
l'allocation pour... des bois de la forêt aux enchères. Donc, ce système-là, il
a été développé depuis les années 2010. Le premier volet est un volet
informationnel. Ensuite, on a dû développer un volet transactionnel. Il a été révisé à la hausse, en début d'année, de
l'ordre de 27 %, mais, au terme de l'année, on est en mesure de vous dire maintenant : Au 30 septembre, le
projet est terminé, et on a, oui, révisé à la hausse mais non pas de 27 %,
mais de 10 %. Donc, on termine le
projet avec un total de 262 000 $ au lieu de ce qui était prévu
initialement, là, 304 400 $.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci, Mme Martel. M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Dans des situations comme ça, est-ce que vous êtes
capables d'assumer, avec le personnel que vous avez au ministère, dans la portion... dans le bureau, à l'informatique,
d'assumer tout ça, ces dépassements-là, ou il faut absolument que vous
fassiez appel à un tiers?
Mme Martel (Mylène) : Non. Dans ce cas-là, évidemment, c'est 24 000 $, donc on
l'assume à même les budgets qui sont consacrés au ministère.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Est-ce que c'est la pratique courante ou
généralement vous faites affaire à une firme extérieure quand vous avez
des contrats comme ça?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Martel.
Mme Martel (Mylène) : Bien, pour répondre à cette question-là, peut-être, Mme Tremblay, on
pourrait déposer le napperon, si vous êtes d'accord.
Mme Tremblay (Christyne) : On vous a fait un autre document qui résume
comment on gère notre informatique.
Le Président (M. Gaudreault) :
Ça va nous donner faim, déposer des napperons.
M.
Deltell : Bien, écoutez, avant d'aborder ça, j'aimerais
aborder l'autre aspect parce qu'après ça de toute façon on... deux cas
précis, puis après ça regardons, comme on dit en mauvais français, le «big
picture».
Gestion
intégrée de l'imagerie numérique. La réalisation a été suspendue en début
d'année, et c'étaient des sommes quand même importantes qui étaient prévues.
Un, qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi ça a été suspendu? Et, deuxièmement,
qu'est-ce que vous faites avec les sommes qui ont été budgétées?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Martel.
Mme Martel (Mylène) : En fait, les sommes qui ont été budgétées, elles sont conservées,
évidemment. Pourquoi il a été suspendu?
C'est qu'il faut revoir la portée de ce projet-là de façon à ce qu'il réponde
réellement aux besoins des utilisateurs.
Donc, on aimait mieux prendre un temps d'arrêt pour voir l'état de la situation
pour pouvoir mieux repartir par la suite.
M.
Deltell :
Bien. Quand vous dites que c'est budgété, vous faites quoi avec si vous ne
l'avez pas dépensé?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Martel.
Mme Martel
(Mylène) : Bien, en fait, il est réalloué à d'autres fonctions au ministère,
là.
M.
Deltell : Mais toujours
dans le monde de l'informatique ou bien, à ce moment-là... Est-ce que
vous avez — en fait,
c'était la question que je voulais vous poser, Mme la sous-ministre — est-ce que vous avez des vases communicants,
vous avez une enveloppe globale pour
l'ensemble du ministère ou bien si c'est par silo, chaque fonction a son budget
et doit vivre avec?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Tremblay.
Mme Tremblay (Christyne) : C'est une bonne question. En fait, c'est une
réponse mixte. Donc, nous avons une unité
centrale qui dessert l'ensemble du ministère et qui dessert également le
ministère de la Forêt. Donc, dans la nouvelle géométrie, c'est sûr qu'on a séparé quand même les projets Forêts et les
projets Énergie et Ressources naturelles, mais on a un secteur qui se distingue par sa
particularité, et je pourrai demander à M. Gosselin de compléter ma réponse,
c'est le secteur Territoire, parce
que, dans le secteur Territoire, on gère des systèmes d'information hautement
sécurisés. C'est l'ensemble des
transactions au niveau foncier qui sont faites au quotidien. Il y a un très
haut volume, il y a une fiabilité à
toute épreuve à assurer, donc ce secteur bénéficie d'une enveloppe qui est
autofinancée avec les activités mais qui a également des particularités et une équipe qui est dédiée. Mais, pour le
reste du ministère, c'est : pour être optimal et faire des gains
d'efficience, c'est géré centralement.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
• (16 heures) •
M.
Deltell : Bien. Regardons maintenant le portrait global de
la gestion informatique. C'est un défi pour toute entreprise, tout ministère. Même, comme je vous le
disais tantôt, nous-mêmes, au bout de deux ans, notre téléphone... ou, enfin, notre ordinateur ne fonctionne plus, là, ou
enfin il n'est plus à jour, donc il faut le mettre à jour, alors j'imagine que
pour un ministère, particulièrement le vôtre, où, comme vous le disiez si bien, vous
avez des transactions assez fortes à opérer,
et ça prend de la géomatique, et tout ça... Comment vous faites? Est-ce que
vous avez une équipe qui est dédiée à
ça? Est-ce que vous faites appel aux Services partagés? Est-ce que
vous faites appel à un tiers, donc à une entreprise privée, qui peut venir par contrat?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Là aussi, c'est une solution qui est vraiment
mixte. Donc, d'abord, on mise sur l'expertise interne. Je pense que ça, c'est garant, si on veut être capable
d'être en contrôle, d'être capable d'avoir une bonne gouvernance. Donc, on a une expertise interne pour
l'ensemble du ministère et une expertise pointue plus particulière
dans notre secteur Territoire. Bien sûr,
on a certaines opérations, initiatives qui se font avec le Centre de services
partagés puis on a, pour certains
contrats, certains développements, des contrats de services qui sont donnés en appel d'offres avec des firmes externes.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Avez-vous
une proportion, dans les trois axes que vous venez de me décrire, avez-vous une proportion de ce que vous faites par rapport aux contrats Services partagés et internes?
Une voix :
Oui. Bien, en fait...
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Martel, oui.
Mme Martel (Mylène) : ...si je peux
répondre, en fait... J'ai pris la parole, mais je ne l'ai pas demandée.
En fait, oui, pour le Centre de services
partagés, sur l'ensemble du budget du ministère Énergie et Ressources naturelles, on consacre 18 %... en fait, 15 % à 18 %, là,
annuellement, que l'on consent au Centre de services partagés, notamment au niveau des infrastructures de stockage au
niveau du foncier, du secteur... là, le foncier. Au niveau des services
internes, si on regarde, là, pas juste l'équipe informationnelle, mais tous
ceux qui travaillent sur les projets informatiques,
dont les gens qui sont en pilotage, donc des gens qui sont aussi dans les
secteurs, c'est plus de 50 % de
nos budgets RI. Et au...
Le Président (M. Gaudreault) :
...
Mme Martel (Mylène) : Pardon?
Le Président (M. Gaudreault) :
Non, non, c'est beau, continuez.
Mme Martel
(Mylène) : Et, au niveau des
services externes, évidemment, pour le secteur foncier, qui est très particulier et qui demande une expertise très
particulière, vous le mentionniez tout
à l'heure, au niveau de la géomatique
et au niveau aussi du volet sécuritaire des
transactions que l'on doit assurer, il
y a quand même une proportion importante,
au niveau du Fonds d'information sur le territoire, qui est de l'ordre de 30 %.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chauveau.
M.
Deltell :
Merci, M. le Président. Je reviens sur les contrats de services. Secteur
foncier, ça demande plus de sécurité,
32 %. Donc, c'est 32 % de l'enveloppe que vous accordez à des tiers,
donc à des compagnies privées. Je n'ai strictement
rien contre les compagnies privées, bien au contraire. On ne fera pas de
politique ici, mais j'ai un gros préjugé favorable. Par contre, quand il
est question de sécurité et du secteur foncier, moi, je pense que c'est d'abord
et avant tout... impérativement, ça doit relever du gouvernement et non pas
d'une entreprise privée. Comment il se fait que ce secteur-là,
particulièrement, où c'est la pierre angulaire du ministère et de nos
territoires, de ce pour quoi on est ici... comment ça se fait que c'est
l'entreprise privée qui a ces contrats-là?
Mme
Tremblay (Christyne) : M. le
Président, si vous permettez, je donnerais la parole à notre sous-ministre
associé responsable du secteur Territoire,
qui connaît finement les systèmes et qui va pouvoir expliquer ça à M. le
député.
Le Président (M. Gaudreault) :
Il va falloir qu'il l'explique en 15 secondes.
M.
Gosselin (Mario) : Écoutez,
il est vrai que les systèmes du foncier sont stratégiques. Ils sont
particuliers du fait qu'il faut en
assurer la sécurité et la pérennité aussi. Le marché immobilier en dépend.
Alors, on a une équipe qui est dédiée,
justement, à assurer cette gestion-là à l'interne. On avait noté qu'on était
trop vulnérables, et récemment, il y a environ
un an, le Conseil du trésor nous a
alloué 27 postes additionnels à gérer à l'interne pour remplacer, justement,
des postes que nous confiions auparavant
à l'entreprise privée. Donc, on a monté un dossier d'affaires
qui a été accepté. Et c'est assez
rare de ces temps-ci qu'on ait des postes additionnels en informatique, mais ça
a fait l'objet d'une décision du Conseil du trésor suite à un dossier
d'affaires pour qu'on puisse régler ce problème-là.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, M. Gosselin. Alors, on est de retour au gouvernement avec Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci,
M. le Président. Merci beaucoup d'être là avec nous à la Commission
de l'administration publique aujourd'hui.
Vous avez
vous-mêmes fait référence à l'acceptabilité sociale découlant des projets
d'exploitation des ressources naturelles.
Si je regarde l'objectif 19 du Plan stratégique 2008-2011,
qui a été reconduit jusqu'à 2014, on voit que l'objectif 19 parlait de «renforcer le positionnement
stratégique du ministère». Il y
avait deux cibles : mise en oeuvre de la stratégie
de relations publiques et l'amélioration de
la perception de la population à l'égard du ministère. Les deux cibles,
l'objectif a été abandonné en 2011‑2012.
Alors, moi,
la question, vous l'avez soulevée vous-mêmes, c'est : Comment le ministère
aborde-t-il aujourd'hui les questions d'acceptabilité sociale?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Merci, M.
le Président, et merci, Mme la députée, de poser cette question.
Je pense que
la question d'acceptabilité sociale est centrale pour tout le secteur des
ressources naturelles. Ce que l'on
observe, c'est une tendance à la judiciarisation des dossiers de ressources
naturelles. Et je pense que, si le Québec veut créer de la richesse, veut être capable de développer ses
ressources, il faut que les ministères porteurs de ces ressources-là trouvent des moyens de développer ces projets en
accord avec les valeurs et volontés des communautés avec lesquelles ils vont se faire. Et, on le voit dans l'actualité
de tous les jours, que l'on parle d'hydrocarbures, que l'on parle de lignes
électriques, que l'on parle de forêts, cette
question est vraiment au centre et nécessite qu'on y réfléchisse de façon
particulière.
Nous,
ce que l'on a fait, c'est qu'on a mis en place un chantier sur l'acceptabilité
sociale qui relève directement de moi.
Donc, il y a des personnes dont c'est le travail de nous sensibiliser, de voir
nos dossiers au jour le jour pour s'assurer de lever les bonnes questions, les bonnes préoccupations et d'amener des
changements de faire au sein de notre équipe. Dans un premier temps, et je vous donnerais
peut-être un exemple, avec ce chantier-là on a complètement revu la façon
d'aborder Anticosti. Donc, avant même
d'autoriser qui que ce soit à aller sur Anticosti, on a été rencontrer la
population. On a quelqu'un qui a fait
même des rencontres de citoyens pour être capable de prendre la mesure de leurs
préoccupations. Nous avons répondu
présent au comité de citoyens. Nous sommes allés en amont donner des
informations sur le type de travaux qui était envisagé. Nous avons
également regardé l'encadrement de ces travaux-là et fait un arrêté ministériel
spécifique. On a dédié une équipe
MERN-ministère de l'Environnement conjointe — guichet unique, 24 heures sur 24, ligne téléphonique — pour être capables de suivre les travaux au
quotidien. Pour être capables de travailler en acceptabilité sociale, il faut être transparents. On a fait un
site Internet et sur lequel il était possible de suivre l'évolution des travaux
puits par puits, donc par chaque sondage stratigraphique, de suivre les
rapports d'inspection, qu'ils soient positifs ou négatifs, et ça nous a permis vraiment d'être en lien et d'être
capables, au quotidien, de répondre aux préoccupations et aux conciliations des usages, que ce soit...
Maintenant, ce n'est pas terminé. Vous savez que c'est en plein la saison de la
chasse. Donc, il fallait être capables de
s'assurer que les travaux ne perturberaient pas la saison touristique de chasse
sur laquelle repose une partie importante de l'économie de l'île
d'Anticosti.
• (16 h 10) •
Donc,
ça, c'est un exemple de façon de faire qui a été changée parce qu'on a mis en
place cette équipe et qu'on a revu
nos façons de faire. Mais ce n'est pas assez, parce qu'on ne peut pas le faire
projet par projet. Il faut être capables de développer quelque chose qui est systématique, que ce soit pour
consulter les communautés, parce qu'on a des outils qui sont bien mais qui ne sont peut-être pas aussi
performants et aussi adaptés à l'époque que l'on vit. Comme, un exemple,
peut-être de demander aux promoteurs
d'annoncer leurs consultations dans le petit journal local, que c'est un moyen qui est acceptable mais peut-être pas le plus utilisé par les citoyens. Il faut peut-être
regarder d'autres modes pour entrer en communication.
On
a des projets sur lesquels on a une plus grande acceptabilité sociale, sur
lesquels on va s'inspirer. Je vous donne, par exemple, les éoliennes.
Les éoliennes, c'est quand même très envahissant dans une communauté,
c'est gros, et ça fait du bruit, en
principe. Pourtant, ce sont les projets sur lesquels on a le plus
d'acceptabilité sociale. Pourquoi? Parce
que, systématiquement, c'est obligatoire de travailler avec une communauté.
On n'acceptera pas d'analyser le projet si la communauté n'est pas partie prenante. On n'acceptera pas
d'analyser le projet s'il n'y a pas de retombées directes et un partage
des bénéfices économiques, donc monétaires, avec la communauté.
Donc,
on a amorcé une réflexion sur la conciliation des usages. C'est un mandat qui
est sous la responsabilité de M.
Gosselin, puisque, comme il chapeaute tout le volet Territoires du Québec...
comment on va amener cette réflexion sur les conditions gagnantes. Dans
le projet de loi sur les mines, des progrès importants ont été faits avec
l'équipe de Mme Drouin, des choses qui vont
nous aider, par exemple permettre aux MRC de décider les zones
compatibles et non compatibles avec
l'activité minière, donc de permettre aux MRC de décider où elles souhaitent ce
type de développement et où elles ne souhaitent pas avoir ce type de développement. Ça, c'est quelque chose qui va dans le bon sens. Avoir une réflexion sur le partage des redevances, c'est quelque
chose qui va aussi dans le bon sens. Avoir des modes de consultation plus efficients, ce sont aussi des choses qui vont dans le bon sens et
qu'il faut systématiser, qui ne peuvent pas être gérées à la pièce, selon si ça se passe dans une région
où notre directeur régional est très
bien en lien avec les équipes d'élus
en région. Il faut que ça soit pas lié à des individus, mais à des processus
systématiques.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui. Bien, c'est parce que je ne voudrais pas que
vous preniez tout le bloc. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, peut-être, il
reste deux minutes.
Mme de Santis :
Je reviens. Merci beaucoup pour la réponse.
J'ai
une question qui est un peu différente. Dans les quatre orientations
stratégiques du Plan stratégique 2008-2011, on avait instauré une gestion intégrée et régionalisée des ressources
naturelles et du territoire — régionalisée.
Maintenant, quand je regarde la page 15 de votre
rapport, je vois que, dans la répartition de personnes en place selon la région
administrative, il n'y a personne à Laval,
Montérégie et Centre-du-Québec. En 2012‑2013, il avait 57 personnes en Montérégie
et 13 au Centre-du-Québec. Alors, pouvez-vous nous expliquer où sont allées les
57 plus 13?
Le Président (M.
Gaudreault) : En une minute, Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : J'en ai assez, M. le Président. Alors, ces
employés appartenaient à la mission Faune. Ces employés ont été
transférés au ministère du Développement
durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Et
maintenant, s'il y a des dossiers Énergie et Ressources naturelles qui interpellent ces régions-là, la région de
Montérégie est desservie par notre
équipe du bureau de Montréal et/ou celui de Sherbrooke, tout dépendant des
dossiers, et celle du Centre-du-Québec est desservie par notre équipe de
Trois-Rivières.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup. Alors, on passerait à l'opposition officielle, avec le député de Bonaventure ou le député
de Marie-Victorin?
M. Drainville :
Je vais y aller, M. le Président.
Le Président (M.
Gaudreault) : Le député de Marie-Victorin.
M.
Drainville : Merci
beaucoup. J'aimerais ça qu'on parle
du portrait des avantages et des coûts liés au secteur minier.
Comme
vous le savez, dans son rapport de l'hiver 2013, le Vérificateur général vous avait relancés, avait relancé votre ministère sur le fait
que le ministère n'avait pas d'indicateur des retombées du secteur minier, c'est-à-dire
les retombées positives et les coûts qui s'y
rattachent, et donc le Vérificateur
général disait que c'était important
que le ministère des Ressources naturelles puisse nous éclairer là-dessus et il vous avait
recommandé d'analyser, donc, les principaux coûts et bénéfices
économiques, sociaux et environnementaux liés au secteur minier.
Et donc, dans
ce rapport du Vérificateur général, le ministère des Ressources naturelles ici
présent a répondu : Écoutez, nous acceptons les commentaires du
Vérificateur général. «Le MRN a travaillé à la mise en oeuvre de la recommandation du Vérificateur général.» Des
travaux ont... débuté, dis-je bien, pour en arriver, donc, à un portrait des
principaux coûts et bénéfices liés au
secteur minier. Et là vous répondez, donc, au Vérificateur général, en disant...
En parlant de votre tableau de bord,
donc, que vous êtes en train de créer, vous dites : «Dans son ensemble,
l'appréciation du tableau de bord
permettra de déterminer si les retombées de l'exploitation des ressources minérales
sont positives ou négatives pour la
société [québécoise].» Ça, c'est vous qui parlez, là. Alors, moi, j'aimerais
savoir où est-ce que vous en êtes avec l'élaboration de ce tableau de bord,
donc, qui permettrait de donner aux Québécois un portrait factuel des coûts
liés à l'exploitation du secteur minier au
Québec, les coûts économiques, environnementaux, sociaux, et, de l'autre côté,
les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux, s'il y a lieu, du
secteur minier.
J'ajoute, M.
le Président, et par la suite je vais laisser Mme la sous-ministre nous donner
la réponse, j'ajoute que le ministère
des Ressources naturelles, dans sa réponse au Vérificateur général, a dit
ceci : «Le ministère des Ressources naturelles rendra publique, au
printemps 2013, une première version du tableau de bord. De plus, le ministère
des Ressources naturelles réalisera d'ici
l'été 2013 une analyse des principaux coûts et bénéfices des activités minières
au Québec. Cette analyse bénéficiera des travaux du Forum sur les redevances
minières qui doit se tenir en avril 2013.»
Alors, est-ce
que c'est possible pour vous de nous indiquer où est-ce que vous en êtes avec
ce tableau de bord? Si vous l'avez
rendu public, dites-nous-le, je serais curieux de le voir. Et, si ce n'est pas
le cas, bien entendu, vous saurez nous dire à quel moment vous pourrez
le faire.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : Merci
beaucoup, M. le Président. D'abord, je vous remercie de la question. Ça
me permet de dire que le ministère travaille étroitement avec le Vérificateur
général, qui a fait différents exercices à l'intérieur
du ministère. Nous en avons eu un sur le secteur minier, sur lequel nous avons
comparu devant la commission. Nous en avons eu un sur tout le volet Gaz
de schiste et nous en avons un maintenant sur tout le volet Territoire.
Au niveau du
secteur minier, je pense que les dates ne concordent pas parce qu'on était
devant la commission en octobre 2013,
et, à ce moment-là, même les représentants du Vérificateur général et du
Commissaire au développement durable
ont admis que c'était la première fois qu'on demandait à un secteur d'activité
de faire un tel exercice de prise en compte de l'ensemble des facettes,
des coûts et des revenus, des retombées générées par le secteur minier.
Nous nous
étions engagés à donner suite et à continuer de poursuivre le travail, qui
était bien amorcé lors de notre comparution,
et c'est ce que nous avons fait. Nous avons continué de travailler en étroite
collaboration avec le ministère des
Finances, puisque c'est un exercice qui est conjoint avec eux, et nous sommes à
peaufiner le rapport que nous devrons présenter à nos autorités
ministérielles respectives, mais nous sommes confiants d'être capables de
rendre public le document en fin d'année... début d'année.
M. Drainville : Fin d'année
2014.
Mme Tremblay (Christyne) : Oui, tout
à fait.
M. Drainville : Publiquement,
là. Le rendre public, ça veut dire le rendre public pour nous, là, ici, là.
Mme
Tremblay (Christyne) : Suite
à l'approbation de nos autorités respectives. Mais, au niveau administratif,
le rapport est très avancé.
M.
Drainville : Et
est-ce que c'est positif? Est-ce que le Québec est gagnant, jusqu'à maintenant,
dans vos calculs?
Mme
Tremblay (Christyne) : Bien,
nous, on croit beaucoup que le secteur minier est un secteur moteur pour
l'économie du Québec.
M. Drainville : Je l'aurais
deviné, M. le Président.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Marie-Victorin.
• (16 h 20) •
M.
Drainville : Merci.
Bien, on a hâte de voir ça, Mme la sous-ministre. On a très hâte de voir ça.
Surtout qu'avec tout ce passif
environnemental j'ai hâte de voir comment est-ce qu'on concilie tout ce passif
environnemental dans tous les calculs et en arriver à un bilan positif.
On le souhaite positif. Nous, on est favorables
au développement de nos ressources minières, bien entendu.
Une voix : ...
M. Drainville : Mais oui. Comment pouvez-vous en
douter, avec cette nouvelle Loi sur les mines qu'on a réussi à faire
adopter?
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin, si vous voulez
allez...
M. Drainville :
À la question?
Le Président (M.
Gaudreault) : ...à la question.
M. Drainville :
C'est parce qu'ils suscitent les débats en face, M. le Président, là.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Gaudreault) : Écoutez-les pas, concentrez-vous sur votre
question.
M. Drainville :
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Gaudreault) : Un petit peu moins que quatre minutes.
M. Drainville :
Oui. Sur l'éolien, comme vous le savez, Mme la sous-ministre, il y a un appel
d'offres de 450 mégawatts qui s'est terminé et dont les résultats doivent être
annoncés d'ici la fin de l'année. Est-ce que vous travaillez là-dessus?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : La réponse est que l'appel d'offres se termine le
5 novembre, donc les promoteurs ont
jusqu'au 5 novembre pour déposer leurs projets. Les projets seront
analysés par Hydro-Québec. Hydro-Québec s'est engagée à ce que son
analyse soit complétée d'ici la fin décembre 2014.
M. Drainville :
C'est bien ça.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci.
M. Drainville :
Et donc, selon votre expérience, une fois que l'analyse d'Hydro-Québec est
terminée, à ce moment-là vous serez
en mesure d'annoncer les projets gagnants pour les 450 mégawatts, 150 pour la
Gaspésie et... 300, dis-je, pour le Bas-Saint-Laurent, genre, en
janvier?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Je ne peux pas présumer du temps que va avoir
besoin Hydro-Québec pour faire l'analyse, bon, compléter les dossiers.
Je ne peux pas présumer non plus de...
Une voix :
...
Mme Tremblay
(Christyne) : On me dit que le délai est jusqu'à trois mois, que c'est
ce qui est prévu.
M. Drainville :
C'est prévu où, ça?
Mme Tremblay
(Christyne) : On me dit qu'en moyenne, en général, ça prend trois
mois, à peu près.
M. Drainville :
Entre la fin de l'analyse par Hydro-Québec et l'annonce des gagnants?
Mme Tremblay
(Christyne) : C'est ça.
M. Drainville :
Donc, on devrait savoir ça pour la fin mars, à peu près?
Mme Tremblay
(Christyne) : Ça semble plausible.
M. Drainville :
C'est très bien, Mme la sous-ministre. J'aime ça, des réponses claires et
précises comme ça. Il me reste encore un petit peu de temps, je pense,
M. le Président, non?
Le Président (M.
Gaudreault) : Il vous reste moins de deux minutes.
M. Drainville : Bien, ça va bien. J'aimerais ça
qu'on parle d'Enbridge un petit peu, Mme la sous-ministre. Comme vous le
savez, une commission parlementaire a donné son accord à ce projet, mais
c'était un accord conditionnel au respect de 18
recommandations par la société Enbridge. Je rappelle que c'est un rapport qui a
été appuyé par le Parti québécois, par le Parti libéral et par la CAQ. Et
j'aimerais ça savoir quel est le suivi que le ministère des Ressources
naturelles fait de ces 18 recommandations dans le cas du projet Enbridge.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : M. le
Président, nous avons mis en place, conformément à l'engagement que nous
avions pris, un comité de vigilance dont c'est le mandat de suivre les
conditions, notamment, du projet Enbridge. Mme Luce Asselin, notre
sous-ministre associée, y siège. Si vous me permettez, je lui céderais la
parole.
Le Président (M. Gaudreault) :
Certainement. Mme Asselin.
Mme
Asselin (Luce) : Alors,
bonjour à tous. M. le Président, bonjour. L'unité de vigilance mise en place
pour Enbridge et pour l'ensemble de
projets qui pourraient venir par la suite concernant le volet Gaz et pétrole,
alors cette unité, comporte quelques membres qui viennent de différents
ministères et qui s'affairent à suivre le développement du projet Enbridge
avant le renversement de la ligne et, bien évidemment, après. Alors, on sera en
mesure, au cours des prochaines semaines, de suivre le déroulement du projet.
Pour ce qui
est de la première étape, elle a été franchie la semaine dernière, lorsqu'on a
rencontré les gens d'Enbridge qui
nous ont présenté l'état d'avancement de leur projet et les questions qui
venaient de l'Office national de l'énergie,
de manière à ce qu'on puisse suivre dans le temps s'il y a des embûches dans le
cadre de ce projet-là. Donc, une
unité qui se veut permanente pour le moment, puisqu'il y aura d'autres projets
après Enbridge, et qui a entrepris ses travaux
la semaine dernière.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, ça met fin à votre
temps. Je retourne du côté du gouvernement.
M. Drainville : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui, mais... M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci, M. le Président. Je vais faire plaisir à mon collègue de Marie-Victorin.
Écoutez, bravo, bravo! Moi, je suis
heureux de vous entendre — Mme la sous-ministre, merci d'être là — toute votre équipe, comme d'habitude :
beaucoup de compétences autour de la table. Et surtout, aussi, continuant dans
la même veine que mon collègue de Marie-Victorin,
effectivement je suis très heureux d'entendre «le comité de vigilance
permanent». C'est rassurant, surtout pour
bien développer ce que l'on a de richesses à venir. Je pense qu'on veut tous le faire. Tout le monde de nous ici veut
quand même réaliser ces gains-là pour les Québécois, mais c'est sûr qu'on veut le faire dans des
bonnes pratiques. Alors, bravo! Et je suis bien heureux de la question,
je pense que mon collègue a bien entamé ça.
Mme la sous-ministre — tantôt
je vous écoutais en entrée de jeu — avec,
naturellement, les changements que vous avez eu à vivre avec le MRN et le MERN, beaucoup
de changements de structure aussi, de ministres, de sous-ministres, de changements de gouvernement ont fait en sorte que c'est sûr que, comme vous l'avez dit aussi, dans
le privé, pour venir moi-même du
privé, ce n'est pas évident de gestionner un genre de situation
puis d'arriver après ça à venir nous
rencontrer, puis d'être capable de positionner des choses dans l'ordre, puis de
faire en sorte que, bon... Vous avez
mentionné d'ailleurs qu'aussi, de 2009 à 2014, tous vos indicateurs,
toutes vos banques de données, naturellement,
sont désuets parce que finalement
beaucoup de choses ont été mises ou... en tout cas, du moins, vous en avez perdu un peu comme le contrôle.
Mais, plus positivement, j'aimerais vous entendre, de façon
générale. En fait, dans le début de votre séance, aussi vous avez parlé des services en fait que vous avez
partagés avec la Forêt, et la Faune, et les Parcs. J'aimerais que vous nous disiez davantage les raisons qui vous ont
motivés et comment concrètement s'adressent ces services en commun, dans
un premier temps. Et, par après, j'aimerais vous entendre aussi sur votre
vision avec le nouveau MERN.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) :
Merci, M. le Président. Je pense que la volonté du gouvernement était de mettre
en place très rapidement les deux ministères.
La priorité pour les trois ministres et les deux
sous-ministres était de rendre les équipes opérationnelles le jour un. La seule façon de faire cela, de
rendre nos lignes de mission opérationnelles le jour un, c'est de s'assurer que
les services administratifs, que tous
les gens qui sont dans les fonctions horizontales continuent de desservir les
deux ministères, donc de permettre
aux employés... de leur dire : Vous ne changez pas d'édifice, vous ne
changez pas de bureau, vous faites affaire
avec la même Direction des ressources humaines, la même Direction des
ressources financières. Je pense que le défi a été pour ces équipes
horizontales, qui, du jour au lendemain, ont dû, elles, intégrer de nouvelles
équipes, donc rattacher les bons services
administratifs aux bonnes places, équiper les nouvelles personnes qui sont
arrivées, notamment les gens de Faune
et Parcs. On a deux personnes qui ont accepté ce défi-là, nos deux directeurs
généraux, et leurs équipes, donc Mme Martel et M. Gagné, qui étaient
avec moi aujourd'hui.
Donc, en
faisant cela, on a respecté nos équipes, on a minimisé l'insécurité liée quand
même à la scission entre les deux ministères, on a respecté la proximité
historique et la proximité de mandat, parce que, la Forêt, et l'Énergie, les Mines, et le Territoire, il faut continuer de travailler
ensemble. Il y a énormément d'arrimages et de synergie. Et Mme la députée, tout à l'heure, a mentionné la
gestion intégrée sur le territoire en région. Donc, il faut être capables de
préserver cela. Donc, une façon d'y arriver,
c'était de mettre en commun nos services et de faire en sorte qu'il n'y ait pas
de mur de Chine, enfin le moins possible,
entre les organisations. C'est un modèle qui permet la stabilité et c'est un
modèle également qui avait énormément d'avantages sur le plan
budgétaire, puisque nous n'avions pas à recréer des équipes puisque les équipes restaient en place. Ce qui a
été fait pour assurer une gouvernance distincte aux deux ministères, c'est
que les équipes horizontales près des
sous-ministres, on parle des mandats stratégiques, par exemple les
communications, les secrétariats
généraux, elles ont été scindées en deux. On n'a pas ajouté de ressources, on a
séparé au prorata du poids relatif ou du volume des dossiers.
Et c'est
comme ça que finalement, bien, quelqu'un comme M. Auclair, qui était mon
directeur des mandats stratégiques, maintenant
dessert le ministère de la Forêt et que quelqu'un d'autre a pris sa place.
Donc, Mme Godbout, qui est maintenant notre
vérificatrice interne, travaillait avec M. Gosselin du côté Territoire. Donc,
on a été chercher les compétences où elles étaient dans nos organisations respectives, et c'est comme ça qu'on a
fait face au défi pour être opérationnels le jour un.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. M. le député de Jean-Lesage.
• (16 h 30) •
M. Drolet : J'aimerais
revenir sur les enjeux de l'accessibilité sociale découlant des projets
d'exploitation.
Vous venez de
mentionner d'ailleurs l'unité permanente vigilante. J'ose croire que, naturellement, cette... sociale là est mise en valeur grâce à ce comité-là. S'il y a
des interrogations sectorielles ou du moins à un endroit bien précis, il y a quand
même une participation locale par rapport
à ce comité de vigilance là, à ce que je sache. Il doit y avoir une
complémentarité, oui?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : Bien,
je peux confirmer qu'il y a effectivement une complémentarité, que ça regroupe, il y a des partenaires qui sont avec nous autour de la
table, qu'il y a même un arrimage avec le comité de vigilance de
la Communauté urbaine de Montréal qui a été mis en place. Donc, l'objectif,
c'est que l'ensemble des parties travaillent à s'assurer que
les engagements pris par les entreprises sont tenus et respectés.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Mais j'aimerais peut-être
revenir, peut-être que ça va... Mon copain de Portneuf revient, mais j'aimerais que vous reveniez sur l'employabilité
du saisonnier, parce que vous mentionniez tantôt que c'était une période bien
serrée souvent et puis que c'est ça qui fait en sorte que les emplois peuvent
être très, très, très, en des périodes données,
bon, du moins... Ça fait que j'aimerais peut-être revenir là-dessus
un petit peu à ce
moment-ci si c'est possible.
Mon collègue ne m'en voudra pas, de ça.
Le Président (M. Gaudreault) :
Alors, Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : Bon. Je pense
qu'il y a beaucoup de travail saisonnier qui est accompli à l'intérieur du secteur Forêts, donc peut-être que je n'y répondrai pas de façon aussi fine que
j'aurais pu le faire si j'étais toujours
en charge du portefeuille, mais je peux
vous dire qu'il y a un nombre très important de personnes qui
s'ajoutent au niveau des
pépinières pendant la saison comprise entre le printemps et l'automne, puisque
c'est là que les plans sont produits, pour
être capables de faire les travaux sylvicoles. Il y a également
des gens sur le terrain pour appuyer ce type de travail forestier là.
Je peux vous
dire que, dans le ministère de
l'Énergie, Ressources naturelles, le
travail terrain a été également très exigeant
pendant la période estivale, même si nous n'avons pas eu d'arrivée massive de travailleurs saisonniers, mais que notre équipe a été largement mise à contribution
pour être capable d'assurer une présence sur le terrain en Gaspésie, Anticosti
sept jours sur sept. Donc, c'est 1 000 personnes, en tout, de travailleurs
saisonniers, qui se sont ajoutées pendant la période active. Et j'ajouterais
peut-être à cela : cette année, ça a été moins exigeant. Mais l'été 2013 a
été particulièrement exigeant au niveau des
feux de forêt, c'était l'année la plus élevée au cours des 50 dernières années,
donc c'est certain que notre centre
de mesures d'urgence a été largement sollicité : collaboration très élevée
avec la SOPFEU, et des gens qui normalement n'auraient peut-être pas été
sollicités l'ont été.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. M. le député de Portneuf.
M. Drolet : ...mon collègue
de Portneuf juste pour...
M.
Matte : Oui. Je voudrais quand même revenir sur la réponse que vous
formulez. Si, d'un côté, je laisse l'opération
régionale, ça pourrait expliquer en partie, mais je vais revenir. Mais, si je
regarde au niveau de l'administration, ce
n'est pas saisonnier, c'est à temps plein, comment expliquer qu'il y a un écart
de 17 employés entre l'équivalent temps complet et les occasionnels?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Est-ce que vous pouvez me donner quelques
secondes pour juste me concerter avec mon équipe pour pouvoir répondre
finement aux 17 de l'administration?
Le Président (M.
Gaudreault) : O.K.
Mme Tremblay
(Christyne) : Est-ce que vous pouvez me préciser l'année, s'il vous
plaît?
M. Matte :
En 2012‑2013.
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, Mme Martel, vous pouvez y aller.
Mme Martel (Mylène) : Bonjour. Rebonjour, en fait. Est-ce que votre question était
principalement celle qui était la variation du 12 % entre 2011‑2012,
2012‑2013?
M.
Matte : Non, c'est entre 2012 et 2013. On constate, il y en a sur le
tableau, que l'équivalent temps complet, donc, c'est du personnel qui est à temps plein versus les autres
personnels... habituellement, hein, l'équivalent temps complet est
beaucoup moindre que le personnel total.
Mme Martel
(Mylène) : Oui.
Le Président (M.
Gaudreault) : Écoutez, c'est parce qu'il n'y a plus de temps.
Donc, on pourrait garder le suspense jusqu'à votre prochain retour, là, pour
avoir la réponse.
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui?
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Puis on va le prendre sur votre prochain bloc?
Une voix :
On va le prendre sur notre temps, là, au prochain bloc pour compléter la
réponse.
Le Président (M.
Gaudreault) : Oui, oui. O.K. Alors, Mme Martel, allez-y.
Mme Martel (Mylène) : J'avais la réponse, de toute façon. En fait, c'est qu'en 2012 on a transféré
une équipe complète qui était à
l'information géographique, qui était à l'administration, et elle a été
transférée, cette équipe-là, au sein
du Fonds d'information sur le territoire, et les personnes ont été transférées
en 2012, et la consommation de cette équipe-là
a été transférée en 2013 parce que les budgets étaient transférés en 2013 et la
loi a été adoptée en 2013. Donc, on parle de personnes et de postes et
on parle de consommation, c'est deux choses différentes. C'est ce qui explique.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme Martel. On s'en va du côté de la deuxième
opposition, le député de Chauveau.
M.
Deltell : Merci, M. le Président. Rebonjour, mesdames messieurs. Peut-être juste conclure sur
la question de l'informatique. J'ai
grandement apprécié la réponse de M. Gosselin. Maintenant, une question précise
de chiffres : Quel est le budget
de tous les services informatiques pour votre ministère cette année? Et, au
cours des dernières années, est-ce que ça a augmenté?
Le temps que vous trouviez les chiffres
nécessaires, simplement un commentaire sur le propos de M. Gosselin. On sait que notre formation politique
est très susceptible lorsqu'il est
question de faire grandir l'État. Par contre, l'État doit, pour nous, assumer pleinement ses
responsabilités. Dans le cas présent, c'est exactement ce que vous devez faire.
Alors, oui, on applaudit le fait qu'il y a
eu 27 personnes d'engagées, parce que, pour nous, c'est essentiel que la
géomatique, que la définition du
territoire, que la gestion des sommes nécessaires là-dessus et la sécurité
soient gérées par des employés de l'État et non pas par une firme
privée.
Une
fois que j'ai fait ce commentaire, est-ce que je vous ai laissé assez de temps
pour trouver les chiffres que je vous ai demandés?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Merci, M. le Président. Écoutez, je vais donner
un certain nombre de chiffres. Si jamais vous souhaitez des choses plus
pointues au niveau Territoire, M. Gosselin pourra m'appuyer.
Au niveau de la
tendance des dépenses en ressources informationnelles, en 2012‑2013, nous en
avions pour 70,6 millions; en 2013‑2014, 78,3; 2014‑2015, 71,1. Pour 2014‑2015,
ce chiffre vient d'être approuvé.
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chauveau.
M.
Deltell :
Bien. Il y a quand même une culbute assez spectaculaire, là, 10 % d'un
coup. Est-ce en raison de la
restructuration dont vous avez fait les frais au cours de la dernière année
avec les nouveaux ministères, et tout ça?
Mme Tremblay
(Christyne) : Aucunement. Cette augmentation-là s'explique par la
migration des postes de travail. Donc, il y a 5,5 millions qui ont été
attribués à cette migration, dont 2,6 en 2014‑2015.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : C'est clair et logique. Alors, à nouveau, merci
pour la précision de la réponse, je l'apprécie grandement.
Parlons
maintenant du service à la clientèle. Il est important de pouvoir répondre aux
questions des citoyens, et, vous l'avez dit tout à l'heure, vous êtes un
secteur névralgique, et, l'information, il faut que ça circule rapidement, particulièrement quand les gens font des
investissements. Alors, on a des tableaux concernant le fait du nombre de
contacts effectués selon le mode de
communication. On voit que, depuis 2011‑2012 jusqu'à l'année dernière, c'est en
augmentation, de 66 000 à
79 000 pour l'année dernière... en fait, pour il y a deux ans... de
102 000. Donc, c'est une augmentation. On comprend que, par le
téléphone, il y en a beaucoup plus, et par le courriel aussi, alors que le
courrier, bien il est en baisse. C'est tout à fait logique, c'est dans
l'air du temps.
Maintenant,
qui dit augmentation dit augmentation aussi de besoins, et ce qu'on constate a
contrario, c'est que, selon les
chiffres que nous avons ici, oui, de façon générale, les gens sont capables
d'avoir une information pertinente en
dedans de 10 minutes dans 99 % des cas. C'est un excellent score. Mais, si
on va plus raffiner et si on cherche à s'améliorer,
si on regarde de répondre à un citoyen en dedans de trois minutes par la ligne
1 866 citoyen, le résultat est un peu plus décevant, on parle
de 56,2 %. Et, quand je dis «décevant», c'est qu'il y a trois ans c'était
à 80 % et là ça culbute à 65 % il
y a deux ans et, l'année dernière, à 56 %. Je comprends que le nombre de
demandes augmente et le temps de
réponse descend. Il y a une certaine logique derrière ça, mais il y a quand
même un défi auquel vous êtes appelés à faire face.
Alors,
Mme la sous-ministre, qu'est-ce que vous entendez faire pour, justement, donner
le service à la clientèle auquel les citoyens doivent s'attendre?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : M. le Président, c'est une question qui est très
importante. M. le député a raison de
dire que le service à la clientèle, c'est capital. C'est la façon de répondre
aux Québécois, Québécoises. Nous avons préparé
un document qu'avec votre autorisation je pourrais déposer, pour m'aider à
expliquer notre plan de redressement, qu'est-ce qu'on a fait pour
répondre à la situation.
• (16 h 40) •
Le
Président (M. Gaudreault) : Allez-y. Je remarque que vous
n'avez plus le secteur Forêts, mais vous utilisez beaucoup le papier.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci.
Mme Tremblay (Christyne) : Donc, je pense, M. le député a mis quand même
le doigt sur un fait qui est très important, c'est que nous avons fait
face à une augmentation du volume d'appels très importante.
Pourquoi?
Parce que nous avons pris en charge le service à la clientèle des différents programmes
offerts par le Bureau de l'efficacité
énergétique. Ça, c'est 45 300 contacts qui se sont ajoutés, contacts
téléphoniques, 2 650 courriels qui
se sont ajoutés en 2013‑2014. Avant, et ça va vous rejoindre dans vos
préoccupations, nous allions à l'externe pour ce service à la clientèle. On a mis fin à ce contrat externe, qui coûtait
160 000 $, et on a assumé à l'interne le service à la clientèle de tout le volet Efficacité énergétique.
Alors, on a également mis en place des nouveaux programmes d'efficacité énergétique qui sont en lien direct avec le
citoyen, donc Chauffez vert, le crédit Éconorénov, qui relève de l'Agence du
revenu du Québec mais pour lequel on répond, et on a bonifié notre Programme de
rénoclimat, et ça a eu un impact important. Donc, on a fait face à une
augmentation de 30 % du volume par rapport à 2012‑2013 et 53 % par
rapport à 2011‑2013.
J'irais
peut-être de l'autre côté, où on voit les graphiques, alors, peut-être pour
vous dire que la ligne en marron, c'est
notre service à la clientèle, le volume auquel notre équipe a dû faire face;
pas une équipe de 20 personnes — vous avez les postes en bas, je les ai indiqués — une équipe qu'à son plus haut niveau avait...
composée de huit personnes. Donc,
vous avez en bleu, si on commence vers la gauche, une augmentation des demandes
dans la saison de la pêche. C'est ce
que vous avez dans la colonne bleue. Et vous avez — on a parlé des feux de forêt — donc, dans la période estivale, où normalement on aurait dû être en creux, une
augmentation. Pour répondre aux citoyens qui voulaient savoir quel est l'indice d'inflammabilité, est-ce que la route est
ouverte, chaque jour le ministère émettait un communiqué de presse. On a
des communautés qui ont été touchées par de
la fumée et par des feux à proximité, et il fallait être capables de répondre
à ces citoyens-là.
La partie en
vert, c'est la partie de la chasse. Alors, pour quelqu'un, comme moi, qui n'est
pas chasseur, je suis assez surprise
quand même de voir le haut volume de demandes qui entrent au ministère en lien
avec ce type d'activité.
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui.
M.
Deltell :
...Mme la sous-ministre, étant moi-même un analphabète en matière de chasse,
peut-être des collègues ici pourraient m'instruire, mais pourquoi les gens vous
appellent?
M. Drainville : On va
t'amener à la chasse, Gérard.
M.
Deltell : Non, ça va, merci. J'ai d'autres priorités pour
le moment et d'autres loisirs. Mais pourquoi les gens appellent? C'est
pour savoir si le chemin forestier est ouvert ou...
Le Président (M. Gaudreault) :
Ils veulent parler à un castor.
Mme
Tremblay (Christyne) : C'est
très varié. Les zones de chasse, les quotas, les permis, toute information en lien avec l'activité, les citoyens peuvent téléphoner, puis on
va y répondre. Et cette période-là a coïncidé avec l'annonce des programmes d'efficacité énergétique et la
prise en charge de nos services de ces appels-là. Et je vais également faire
le lien qu'on fait du service après-clientèle. Donc, dans les programmes
d'efficacité énergétique, on va après faire des sondages téléphoniques pour
s'assurer que les citoyens sont satisfaits.
Notre équipe, pendant qu'elle répondait à tout
ça, elle a fait 437 sondages téléphoniques pour le programme Éconologis. C'est six sondages par préposé. Il y a
16 questions par sondage, dont deux à développement. Chaque sondage prend un
temps moyen de cinq à sept minutes, et on en a complété 437. Et vous voyez quand même, à partir de décembre, un certain déclin. Bien, ça, c'est le moment où la
Faune est sortie de notre ministère et est allée au ministère de l'Environnement.
Donc, le volume généré à la Faune est
important, ce volume-là a été transféré au ministère de l'Environnement
et aujourd'hui est au ministère de la Forêt, et vous voyez que la situation tend
à se stabiliser, puisqu'on est maintenant sous la courbe bleue, donc, et
on a pu diminuer de moitié notre équipe de service à la clientèle.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci, Mme la sous-ministre. On retourne du côté du gouvernement avec le député d'Orford.
M.
Reid : Merci, M.
le Président. Je voudrais revenir à
la base un peu. Vous en avez parlé très rapidement. Moi, je pense que les députés seraient intéressés, à la commission, d'avoir un peu plus
d'informations sur les raisons qui ont fait que le plan stratégique, qui est un plan stratégique qui est déjà,
depuis trois ans, finalement... enfin, qui n'est pas à jour dans ce sens que c'est un plan stratégique qui
aurait dû se terminer et qui a été prolongé trois années de suite, trois fois
de suite... J'imagine qu'il y a des bonnes
explications. Ce serait intéressant d'en savoir un petit peu plus. Et pourquoi
est-ce qu'on le fait maintenant? Puis
pourquoi est-ce que maintenant on le fait? Je comprends que trois ans, c'est
beaucoup, mais deux ans puis même un an, c'est peut-être beaucoup aussi.
Et pourquoi est-ce que le ministère... Est-ce que c'est des éléments qui ont fait effectivement qu'il y a eu
beaucoup de changements qui ont provoqué le fait qu'on prolonge, tout simplement, alors qu'évidemment, quand on
prolonge, puis on examine votre rapport, avec les années qui passent... On est
heureux d'apprendre que, par exemple, il y a
des objectifs qui ont été remplis ou qu'il y a des systèmes informatiques
qui ont été terminés.
Mais est-ce
que vous pouvez nous donner juste rapidement une petite image de ce qui s'est
passé et où on en est maintenant dans la préparation de ce nouveau plan?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Bon, peut-être revenir sur le fait qu'à deux reprises, vraiment, quand même le ministère a
livré pratiquement un nouveau plan stratégique, parce qu'on est bien conscients que le plan stratégique, c'est la
carte, c'est les orientations, c'est ce qui amène une mobilisation de nos
employés, c'est la façon de leur
donner la direction où on va. Donc, je pense qu'on est tous d'accord, comme
équipe de direction, que cet outil-là
est crucial et qu'il faut qu'il soit à jour. Et à chaque fois on pensait qu'on
était suffisamment prêts pour ne pas le bricoler puis ajouter toutes
sortes d'éléments.
Donc, en
2011, on avait un plan stratégique refusé parce qu'il manquait des
éléments : efficacité énergétique et Plan Nord. On a pensé qu'on serait capables d'intégrer ces volets-là et
d'arriver avec un nouveau plan. Les changements à l'intérieur de la direction du ministère et des
changements de gouvernement ont fait qu'on n'y est pas arrivés. On avait un
nouveau plan stratégique adopté par les
autorités ministérielles et débattu avec l'ensemble de nos gestionnaires en
avril, bon, qui est devenu caduc. Et là on recommence. Et on vous a
quand même mis dans vos pochettes un document qui montre où on en est dans notre réflexion stratégique avec le nouveau
ministère Énergie et Ressources naturelles. C'est celui, oui, effectivement, que vous avez dans vos
mains, avec une grande flèche à l'endos. Donc, on a fait une réflexion sur : Bon, bien, maintenant, quelle est notre
mission? Quelle est notre clientèle? Nos partenaires, ils sont un peu
différents. Quelles sont maintenant
nos lignes d'affaires, les priorités pour chaque ligne d'affaires, les valeurs
sur lesquelles on veut s'appuyer? Et
ce que l'on vise vraiment, c'est de passer peut-être d'un ministère qui était
fiduciaire de ressources naturelles à un
vecteur de développement économique responsable, «responsable» venant chercher
ici toute la fonction d'encadrement, d'imposition des plus hauts
standards, mais aussi d'acceptabilité sociale.
Donc, on est,
avec notre équipe, à bâtir cette nouvelle personnalité, convenir qui nous
sommes, quels sont nos défis à
l'interne, à l'externe, comment on veut se définir, et cette amorce va nous
permettre de travailler avec nos équipes au cours des prochaines semaines pour faire un vrai plan stratégique qu'on a l'intention de
soumettre à nos autorités en début 2015 pour avoir, au printemps 2015,
on l'espère, un nouveau plan stratégique.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député d'Orford.
• (16 h 50) •
M.
Reid : Merci.
J'aimerais aller un petit peu plus loin, tout à l'heure peut-être, sur la
question de l'atteinte d'objectifs, mais, puisque vous nous avez parlé... et,
dans ce document, en bas, ici, on voit : Priorités, conciliation, pour le
territoire, conciliation des usages du territoire et acceptabilité sociale,
donc encore l'acceptabilité sociale, j'ai envie de vous poser une question un peu là-dessus.
Lorsque vous avez dit tout à l'heure, Mme la sous-ministre, que — j'ai essayé de le noter, ce n'est peut-être
pas les bons mots, là — il ne faut pas que la relation avec les communautés dépende uniquement, ou quelque chose comme
ça, des qualités du directeur régional, des qualités personnelles d'un
individu, donc il faut formaliser davantage ces choses-là, vous parlez
essentiellement du travail du ministère, mais en fait c'est que les communautés
sont en contact avec beaucoup d'autre monde.
Est-ce que vous pensez que la plupart des
entreprises — j'ai
mon idée là-dessus parce que j'ai eu quelques représentations — la plupart des entreprises font le meilleur
travail possible ou est-ce que vous pensez peut-être que les entreprises ne savent pas trop comment s'y prendre
ou, d'une entreprise à l'autre, ne savent pas trop comment faire les choses pour que ce soit compatible? Et je pense,
par exemple, à l'exploration. Sur un même territoire et dans une même communauté, il y a de l'exploration par des
entreprises différentes, parce qu'on explore puis ce n'est pas sûr qu'on va
plus loin. Et, à chaque fois qu'il y a une
nouvelle exploration, s'il n'y a aucune façon de formaliser les relations avec
la communauté par les entreprises et pas uniquement par le ministère,
bien on se retrouve avec une situation où la communauté
voit encore arriver des nouvelles personnes qui ne sont pas au courant de ce
qui a été fait, on a l'impression qu'on recommence la deuxième, la
troisième fois. À un moment donné, il y en a ras-le-bol, puis, le développement
économique par les mines, dans cette
communauté-là, il n'en est plus question, là, parce qu'on n'a pas confiance
effectivement aux personnes qui viennent.
Alors, est-ce
que vous êtes là-dessus, en quelque part? Votre sourire me semble indiquer que
vous avez des choses à nous dire, et je serais très heureux de les
entendre, comme tout le monde, je pense, de la commission.
Le Président (M. Gaudreault) :
Je n'accepte pas les sourires comme réponses.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) :
Merci, M. le Président. Effectivement, les promoteurs ont besoin, eux aussi,
d'être accompagnés pour qu'ils
adoptent les meilleures pratiques en termes de travail avec les communautés,
et, à ce titre-là, oui, il faut leur
donner les outils nécessaires. Et, avec le secteur minier, on a des initiatives
fort intéressantes qui sont en branle. Et, si vous me permettez, M. le
Président, je donnerais la parole à Mme Drouin.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Drouin.
M.
Reid : ...
Le Président (M. Gaudreault) :
Oui. M. le député d'Orford.
M.
Reid :
...parce que, dans la réponse, j'aimerais qu'on en profite, puisqu'on parle du
nouveau plan stratégique, qu'on en
profite pour nous dire comment ça va se traduire, ça, en autant que vous le
sachiez maintenant, mais comment ça
va se traduire dans le nouveau plan stratégique, parce que c'est un élément
crucial puisque, dans votre résumé, ça occupe une grosse place de priorité. Comment cela va se traduire dans le plan
stratégique, ce que vous avez l'intention de faire?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Merci. C'est une belle occasion pour nous de présenter
les avancées importantes que le ministère
a faites en regard de l'acceptabilité sociale dans tout le secteur minier, tant
à l'exploration qu'à l'exploitation.
Comme vous le
savez, la Loi sur les mines a été sanctionnée en décembre passé, et, dans la
nouvelle Loi sur les mines, il y a
des mesures importantes qui ont été mises de l'avant pour faire en sorte que
les projets soient mieux accueillis et que
le milieu régional ait l'occasion de dire s'il souhaite, oui ou non, les
projets d'exploration ou d'exploitation minières. Par exemple, dorénavant, pour un projet
d'exploration, celui qui obtient un claim, conformément à la Loi sur les mines,
doit informer le milieu régional, donc, la MRC doit être avisée 30 jours avant
le début des travaux. Bien entendu, l'explorateur,
le prospecteur ou la société d'exploration devra obtenir l'autorisation écrite
dudit propriétaire privé. C'est une
mesure favorisant l'acceptabilité sociale, il n'y a aucun doute. Par la suite,
il y a toutes les questions des consultations devant le BAPE pour tous les projets qui sont de 2 000 tonnes et
plus par jour et, dorénavant, pour les projets en deçà de 2 000
tonnes, il y aura une consultation menée par le promoteur.
Bien entendu,
nous encadrerons la façon de faire lesdites consultations, et ce sera dans un
projet de règlement qui sera soumis au cours des prochains mois, qui
vient modifier et qui vient camper de la façon dont doit être faite la
consultation par le promoteur, de la façon que la MRC doit être avisée, la
façon de demander l'autorisation écrite aux propriétaires
fonciers. Donc, nous avons ces mesures réglementaires. Bien entendu, ces
mesures seront accompagnées de
guides : le guide pour le promoteur, le guide de consultation. Nous
souhaitons faire en sorte que les promoteurs tant d'exploration que d'exploitation soient de meilleurs
promoteurs. Et certains d'entre eux le font très, très bien; d'autres,
un peu moins, et nous sommes prêts à les accompagner.
Finalement,
on a aussi les orientations gouvernementales en aménagement du territoire — Mme
Tremblay y a fait référence tout à
l'heure — en
vertu desquelles les MRC pourront déterminer, pour des parties de territoire,
conformément à des propositions que nous avons soumises d'ailleurs au
milieu régional et sur lesquelles nous échangeons... Mais l'objectif, c'est de faire en sorte que le
promoteur, lorsqu'il investira de l'argent en exploration, bien, il puisse déjà
connaître la sensibilité du milieu en regard de l'acceptation dudit
projet.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci. Ça met fin au bloc. M. le député d'Orford,
je suis désolé, vous avez dépassé votre temps et...
M.
Reid : ...anticiper
pour terminer, parce que c'est très court, ma question. On pourrait anticiper
sur le prochain bloc. Il reste du temps.
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, O.K. Mais, en passant, je vous informe qu'on aura
probablement un vote dans moins de cinq minutes, là.
M.
Reid :
Ça ne sera pas long.
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, allez-y.
M.
Reid :
Parce que vous venez de répondre à ma question. J'espère. La réglementation
va-t-elle s'assurer d'une mémoire
institutionnelle, d'une mémoire collective de ce qui s'est passé? Je pense que
c'est ce que vous venez de dire, à
toutes fins pratiques : le nouvel explorateur pourra savoir qu'est-ce qui
s'est passé. Est-ce que c'est le ministère qui va s'assurer de garder
cette mémoire collective?
Mme
Drouin (Line) : Le ministère, qui accompagne déjà les promoteurs,
effectivement conservera ladite information.
M.
Reid :
D'accord. Merci.
Le
Président (M. Gaudreault) : Bien, on peut entamer le bloc du
côté de l'opposition. On suspendra au moment du vote dans quelques
minutes. On suit ça avec attention. Alors, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, M. le Président. Écoutez, dans le rapport du
Vérificateur général du Québec, encore une fois, qui analyse les interventions gouvernementales dans le secteur minier,
et dans le chapitre sur le suivi et les redditions de comptes...
Et
je cite : «Lors de la vérification initiale, nous avions observé des
lacunes à l'égard de la documentation des dossiers sur les sites miniers. En fait, l'information consignée dans
les dossiers du MRN ne permettait pas d'avoir une image complète des
interventions et les renseignements étaient variables d'un document à l'autre,
tant [au niveau du contenu que de la
forme].» Plus loin on dit que «par ailleurs, il manquait de l'information
utile aux gestionnaires et des outils
susceptibles d'aider le MRN à colliger des données sur l'évolution de la
situation de l'ensemble des sites miniers». Encore plus loin, on dit qu'il y a eu des progrès — très intéressant : «Les progrès
relatifs aux recommandations en matière de suivi et de reddition de comptes — ce qu'on nous dit — ne sont pas satisfaisants. L'encadrement de
la documentation des dossiers de même
que les outils de gestion utilisés ne sont toujours pas suffisants pour évaluer
l'efficacité et l'efficience des interventions du MRN.» Vous allez voir
où est-ce que je vais, dans pas longtemps. On dit que «le ministère a apporté — et c'est là — des améliorations à la documentation des
dossiers que nous avons analysés. De façon générale, ils sont plus
complets et mieux structurés. Toutefois, puisqu'il n'y a toujours pas de règles
formelles pour encadrer la documentation
[standardisée], la qualité des dossiers repose encore uniquement sur la rigueur
des personnes qui en sont responsables.»
Si
on va plus loin, on nous dit : «...le ministère développe présentement un
système de gestion informatisée ayant pour
objectif d'uniformiser les renseignements contenus dans chaque dossier et de
faire un suivi ainsi qu'un contrôle de ces dossiers. Ce système
[n'étant] toutefois par complètement fonctionnel lors de notre vérification.»
Écoutez,
tout à l'heure, j'ai posé une question à savoir pourquoi le déficit
environnemental a passé de 264 millions en 2008 à 1,2 milliard en 2012 pour les sites miniers. Et là on
voit qu'il y a une problématique de collecte de données qui semble... je ne dirais pas «importante», mais, en
tout cas, qui semble prégnante ou qui est présente, et la question,
c'est : Est-ce que le
1,2 milliard, c'est le bon chiffre? Est-ce que, si on a une problématique
de collecte de données et, je dirais,
de traitement de l'information, ce que le vérificateur vient de nous expliquer,
est-ce que le 1,2 milliard ne serait pas un chiffre conservateur, ce qui ne vous permet pas, à la limite, de tracer
un portrait des gains ou des pertes liés à l'industrie minière?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
• (17 heures) •
Mme
Tremblay (Christyne) :
Merci, M. le Président. Lorsque nous avons comparu devant la commission, on
nous a demandé de rendre des comptes, ce que nous avons fait. Nous
avons déposé les papiers et les suivis. Le Vérificateur général du Québec nous demande de lui faire un suivi sur l'ensemble
des recommandations pour le 31 octobre 2014.
Ce sera fait. Et je peux vous dire que, pour l'encadrement de la documentation des dossiers de même que pour les outils de la gestion au niveau
de la documentation, nous avons réalisé les travaux, qu'ils sont complétés,
que le système de gestion
documentaire est terminé, opérationnel et que l'ensemble de l'information sera
déposé au Vérificateur général du Québec le 31 octobre tel que prévu.
Le Président (M.
Gaudreault) : Merci.
Des voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Ah! ça sonne.
M. Roy :
Ça sonne. Sauvés par la cloche.
Le
Président (M. Gaudreault) : Ça sonne. Alors, vous avez
3 min 50 s d'utilisées sur votre temps, il va vous rester
6 min 10 s. Je dois suspendre les travaux officiellement pour la
durée du vote.
(Suspension de la séance à
17 h 1)
(Reprise à 17 h 30)
Le
Président (M. Gaudreault) : Je demande de reprendre place, s'il
vous plaît, nous allons reprendre nos
travaux. J'en profite pour vous dire
qu'il reste... bien, on était avec le groupe de l'opposition officielle, il reste 14 minutes en tout, 12 minutes au gouvernement, 4 min 30 s
à la deuxième opposition, ce qui va
nous conduire à finir nos travaux à 6 heures. Et après, comme vous le savez, on a une séance de
travail pour élaborer un certain nombre de conclusions de nos auditions
entre membres de la commission. Alors, c'est le scénario qui est devant nous.
Nous
allons continuer avec l'opposition officielle, comme nous avions entamé avant
le vote. Alors, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, M. le Président. Donc, écoutez, j'aimerais revenir
sur ce que nous disions tout à l'heure. Est-ce que le chiffre de 1,2 milliard est un chiffre sur lequel on peut se
fier, ou il y a encore de la volatilité dans l'expression du déficit
environnemental, ou est-ce que c'est un chiffre que vous considérez
conservateur ou réaliste?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Merci, M. le Président. Alors, je peux vous
rassurer, M. le député, le 1,2 milliard est un chiffre réaliste, il a été calculé selon une méthode financière convenue
avec le contrôleur du ministère des Finances, avec le Vérificateur général du Québec. On a établi également les
barèmes tarifs aussi en fonction de l'expérience qui est détenue à l'intérieur du ministère au niveau
de la restauration des sites. On a quand même déjà investi jusqu'à
90 millions actuellement dans ce
type d'opération là, donc on est capables de, quand même, estimer, et on porte
un jugement sur les plans qui sont déposés par les promoteurs, et le
taux de contingence a été convenu également avec le Contrôleur des finances. Donc, pour nous, le 1,2 milliard,
c'est du solide, c'est appuyé sur des méthodes approuvées et validées à la fois
aux Finances et au vérificateur.
M. Roy :
Merci, Mme la sous-ministre.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Je vais laisser la parole à mon collègue.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Merci. Comme il nous reste très peu de temps, Mme Asselin, on va terminer la
discussion sur l'unité de vigilance.
Comment vous
l'appelez, d'ailleurs? Unité de vigilance sur quoi? Ce n'est pas juste le
dossier Enbridge, si je comprends bien, hein?
Mme Asselin
(Luce) : Bien, en ce moment, il s'agit du dossier Enbridge.
M. Drainville :
Mais vous l'appelez comment, votre unité de vigilance?
Mme Asselin
(Luce) : Unité de vigilance permanente.
M. Drainville : Sur les
hydrocarbures? Sur quoi?
Mme
Asselin (Luce) : Pétrole et gaz.
M. Drainville :
Pétrole et gaz. Bon, dans le rapport de la commission parlementaire, il était
prévu qu'Enbridge et également la commission...
Le Président (M.
Gaudreault) : Transports, environnement.
Une voix :
...
M. Drainville :
Voilà. L'Office national de l'énergie devait siéger sur l'unité de vigilance.
Si je comprends bien, ni Enbridge ni l'office ne siègent sur l'unité de
vigilance, n'est-ce pas?
Mme Asselin (Luce) : ...n'a jamais été prévu que l'office siège. Enbridge est venue
présenter son projet et va revenir au fil de la procédure du projet.
M. Drainville :
Oui. Si vous me permettez, là, je cite le rapport de la commission
parlementaire : «Cette unité de vigilance sera formée de
représentants d'Enbridge; du gouvernement fédéral, de préférence l'Office
national de l'énergie...» Donc, il était bien prévu qu'ils soient là. Mais,
bref, ils ne sont pas là.
Mme Asselin
(Luce) : Ils ne sont pas là.
M. Drainville :
Bon. Moi, je parle du rapport de la commission parlementaire. Cette unité de
vigilance, elle se réunit, donc, sur
une base régulière, d'après ce que je comprends. Pour le moment, votre mandat,
c'est le dossier Enbridge.
L'une
des recommandations de la commission prévoyait d'exiger de la compagnie
Enbridge une garantie financière suffisante pour couvrir tous les dégâts
en cas de sinistre, incluant après la cessation de l'opération de
l'oléoduc 9B. Est-ce que vous avez eu
des discussions sur la garantie financière? Et est-ce qu'Enbridge s'est engagée
à déposer cette garantie financière?
Mme Asselin (Luce) : Pas dans la première rencontre que nous avons eue avec Enbridge. Au fil
des discussions et des
questionnements qui ont été reposés, d'ailleurs, il y a eu des conditions qui
ont été réévaluées par l'Office national de l'énergie, auxquelles Enbridge est en train de répondre, et au fil de
ces discussions-là... Mais il est certain que la garantie n'est pas
quelque chose, à mon sens, qui est négociable.
M. Drainville :
Ce n'est pas négociable, à votre point de vue. Il va devoir y avoir une
garantie financière.
Mme Asselin
(Luce) : Oui.
M. Drainville :
Et elle s'élève à quel montant?
Mme Asselin
(Luce) : Je n'ai pas le montant.
Une voix :
...
Mme Asselin
(Luce) : 1 milliard, me dit-on.
M. Drainville :
1 milliard?
Mme Asselin
(Luce) : Oui.
M. Drainville :
C'est ce que vous demandez à Enbridge?
Mme Asselin
(Luce) : C'est ce qui est...
Mme Tremblay (Christyne) :
Ce que l'Office national de l'énergie demande à Enbridge. M. le Président...
Une voix :
Et pour le moment...
Une voix :
Oui.
Mme Tremblay (Christyne) : M. le Président, nous avons répondu à cette
question sur le comité de vigilance parce
que nous sommes en lien avec l'acceptabilité sociale des projets. Mais nous
abordons un sujet d'actualité finement quand
on parle des garanties financières demandées à Enbridge, donc c'est des
questions qui pourraient être davantage adressées à notre ministre M.
Pierre Arcand.
M. Drainville : Par ailleurs, les recommandations 14 et 16... dans le cas de 14, c'est un plan
d'urgence sur l'approvisionnement en eau potable, et la recommandation 16, c'est qu'Enbridge mette en place des mesures particulières de protection aux points de traverse des cours d'eau, par exemple des
vannes manuelles et automatisées. Est-ce que ces deux recommandations,
qui sont sous la responsabilité du ministère des Ressources naturelles, ont été...
Mme Asselin (Luce) : Ce sont des conditions posées par l'Office national de l'énergie, pour
lesquelles Enbridge nous informe de l'avancement par rapport à la mise
en place de ces conditions.
M. Drainville : Oui, je veux bien, mais ça fait partie des
conditions, des 18 conditions que la commission
parlementaire a demandées à Enbridge
Mme Asselin
(Luce) : On est d'accord. Nous sommes d'accord. Oui.
M. Drainville : Très
bien. Et donc vous êtes, encore une
fois, là-dessus en demande, vous demandez à Enbridge de
respecter ces conditions, n'est-ce pas?
Mme Asselin
(Luce) : Ils n'ont pas de choix, c'est...
Le
Président (M. Gaudreault) : Je m'excuse, Mme Asselin. M.
le député, je vous demande juste de
bien cibler vos questions
sur les thèmes du rapport annuel de gestion, s'il vous plaît. Je ne veux
pas brimer les droits de parole de chacun, mais je veux juste vous
ramener sur la mission de cette commission et sur le mandat de cette commission.
M. Drainville : O.K. Donc, ce que vous nous dites, c'est que les
conditions 14 et 16 font partie de vos travaux. On peut résumer ça
ainsi?
Mme Asselin
(Luce) : Enbridge nous informe de l'avancement, oui.
M. Drainville : Oui. Très
bien. Par rapport au dossier
Belledune, vous connaissez le dossier Belledune, est-ce que le comité pétrole et gaz va
veiller là-dessus également?
Mme Asselin
(Luce) : Pour le moment, il n'est pas sur notre liste, mais, si nécessaire,
ce sera le cas.
M. Drainville : O.K. Où est-ce que vous en êtes avec les lois miroirs
sur Old Harry? Ça, je pense, ça fait partie du décor, là.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
M. Drainville : Parce
qu'on s'entend que le ministère, votre ministère, doit travailler là-dessus,
là. C'est même le ministre
responsable des Ressources naturelles qui en a parlé encore récemment. Est-ce
que vous avancez là-dessus et est-ce que vous vous attendez à un dépôt
de ces lois miroirs pour bientôt?
Des voix :
...
Le
Président (M. Gaudreault) : Non, attendez un instant. M. le
député de Marie-Victorin, je vous demande juste de vraiment revenir sur le rapport annuel de gestion. On a fait une
séance de travail préalable où on s'est préparés. Alors, j'essaie vraiment de permettre, là, d'aborder les
sujets le plus largement possible. Je vous écoute attentivement. Je veux
vraiment vous ramener sur le rapport annuel
de gestion, comme vous l'aviez fait à votre première intervention. Je pense,
vous aviez bien ramené ça sur les rapports annuels de gestion, alors j'aimerais
qu'on puisse refaire ça, s'il vous plaît.
M. Drainville :
Très bien. J'aimerais ça qu'on parle très rapidement... On en a parlé en
préparation aujourd'hui. En 2012‑2013,
il y avait 57 personnes qui travaillaient pour votre ministère et qui
étaient en poste en Montérégie, et là on est tombé à zéro. Alors, je suis juste curieux de savoir comment il se
fait que c'est tombé à zéro. Il n'y a plus personne qui travaille pour
le ministère en Montérégie?
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay
(Christyne) : Merci, M. le Président. Tel que nous l'avons mentionné
précédemment, ces personnes étaient des
employés du secteur de la faune. Lorsque nous avons fait le transfert vers le
ministère de l'Environnement, Développement durable, ces personnes ont
été transférées dans ce ministère, et les dossiers de la Montérégie sont
maintenant couverts soit par notre bureau de Montréal ou de Sherbrooke, selon
le cas.
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
M.
Drainville : Très
bien. Le Fonds des ressources
naturelles est un fonds extrêmement important et très méconnu du grand public, y compris de ceux qui représentent le grand public, c'est-à-dire le député qui vous parle. En fait, j'en représente un bout, là, à
Longueuil. Le Fonds des ressources naturelles, là,
votre prévision pour 2013 : 427 millions; le Fonds
d'information sur le territoire, 101 millions. Je
pense que le Fonds d'information sur le territoire, c'est le fonds qui sert notamment au cadastre, hein? Je pense que c'est bien ça.
Mais, le Fonds des ressources naturelles, 427 millions, quels
sont les objectifs de ce fonds et comment sont alloués les revenus et sur la
base de quels critères?
• (17 h 40) •
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Peut-être, M. le
Président, pour m'aider à répondre, M. le député, je vous inviterais à prendre
le document Modèle d'affaires, parce
que c'est bien inscrit d'où viennent
les sommes que nous recevons pour le Fonds
des ressources naturelles, et je demanderai peut-être l'aide de M. Gagné,
qui est notre directeur général des ressources financières, pour
compléter ma réponse.
Le Président (M.
Gaudreault) : Alors, allez-y.
Mme Tremblay (Christyne) : Donc, le Fonds des ressources naturelles a un
volet important au niveau de la gestion des hydrocarbures. Ça nous permet, donc, de valoriser cette filière et
par l'acquisition, diffusion de connaissances. Et vous avez ici le
montant...
Une voix :
...
Le Président (M.
Gaudreault) : Excusez, excusez. Pardon, Mme la sous-ministre.
Oui.
Mme Tremblay
(Christyne) : Oui?
M. Drainville :
Mme la sous-ministre, il est où sur votre tableau, là? Parce qu'il y a beaucoup
de choses.
Mme Tremblay
(Christyne) : Vous avez, au centre, la mission Énergie. Vous avez le
volet Hydrocarbures, biocombustibles et vous
savez un encadré gris qui dit : Fonds FRN, Fonds des ressources
naturelles. Vous avez : Volet
Gestion des hydrocarbures : 2,5 millions, qui vient essentiellement
des loyers annuels, des permis, des autorisations en vertu du Règlement sur le pétrole, le gaz
naturel, les réservoirs souterrains, les amendes aux promoteurs qui auraient
contrevenu à nos règles et vous pourriez avoir également la vente de certains
biens et services.
M. Drainville :
O.K., mais ça, c'est 2,5 millions sur 427 millions pour 2013.
Mme Tremblay
(Christyne) : Oui. Vous allez de l'autre côté, volet Efficacité
énergétique, vous avez un 60 millions
qui vient de la quote-part des distributeurs en énergie, donc Hydro-Québec, Gaz
Métro, Gazifère, et de surplus accumulés. Donc, c'est des montants qui
ont été dégagés par ces distributeurs pour réaliser des dossiers d'efficacité énergétique et dont l'argent n'aurait pas été
encore engagé. Vous avez le Fonds vert, 114,7 millions, qui, lui, est
alimenté par les redevances des
distributeurs sur les carburants et les combustibles fossiles et par le Système
de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de
serre.
M. Drainville :
O.K. Excusez-moi, mais je pensais que le Fonds vert, moi, relevait du ministère
du Développement durable.
Mme Tremblay (Christyne) : Vous avez raison, mais une partie des montants
sont données, sont dirigés vers le ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles pour assumer sa fonction d'efficacité
énergétique parce que ce volet est très important pour la diminution des
gaz à effet de serre.
Le Président (M.
Gaudreault) : Comme au ministère des Transports, d'ailleurs,
que...
M. Drainville :
O.K. Donc, on est à 114 plus 60, disons que 170... Disons qu'on est à
180 millions. Il en manque encore pas mal, là, il manque encore
240 millions, là.
Mme Tremblay (Christyne) : 177,2 du côté Énergie. Vous avez un volet minier,
également, qui est à hauteur de 20 millions.
M. Drainville :
Oui. Alors, il en manque encore 200 millions au-dessus, là.
Une voix :
Sur ce que vous aviez probablement... Je m'excuse.
Le Président (M.
Gaudreault) : Monsieur...
Mme Tremblay
(Christyne) : Gagné.
Le Président (M. Gaudreault) :
Pardon?
M.
Gagné (Marc) : Marc Gagné, directeur général, Ressources financières,
matérielles du ministère.
Donc,
M. le député, vous étiez probablement sur des chiffres 2013-2014 dans le
rapport annuel. Le morceau qu'il manque
est probablement relié à Forêts, Forêts qui avait un morceau volet Aménagement
durable du territoire forestier, qui
vaut autour de 238 millions dans nos revenus totaux 2013-2014. Et là, à la
présentation des crédits 2014-2015, il a été présenté dans ce
ministère-ci.
M. Drainville :
O.K. Donc, tout cet argent-là...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Donc, tout cet argent-là, là, au-dessus de 200 millions, là, à peu près,
ça, c'est les fonds qui servent au fonctionnement du ministère, ça?
Une voix :
Plus ou moins au...
Le Président (M.
Gaudreault) : M. Gagné
M. Gagné (Marc) : En partie à l'administration, mais surtout sur des lignes d'affaires et
de services directement, là, comme on...
Quand on parle des programmes d'efficacité énergétique, c'est effectivement
directement sur des programmes qui
sont liés à des citoyens directement, avec de l'argent qui va revenir pour
différents programmes, et il y a une partie administration au Bureau d'efficacité
et innovation énergétiques.
Le
Président (M. Gaudreault) : M. le député, je suis désolé, mais
vous venez d'éteindre votre temps, alors, c'est terminé, le 14 minutes que vous aviez, ce qui m'amène au gouvernement
pour un bloc de 12 minutes qui sera votre dernier. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Vous savez,
chaque fois que je reçois un rapport annuel de gestion, je vais automatiquement à l'accès à l'égalité en
emploi et j'ai une raison pour ça, c'est parce que j'aimerais, un jour,
m'assurer qu'on retrouve, à
l'intérieur de l'appareil gouvernemental, la diversité qu'on retrouve dans la société québécoise. Alors, c'est très beau, aujourd'hui, il y a une députée
femme de ce côté, mais les femmes sont bien représentées de votre côté,
et bravo!
Quand
je regarde le tableau n° 14 dans votre rapport, je, vois que, même si vous
avez moins d'employés qu'on considère
des communautés culturelles, autochtones, anglophones ou personnes handicapées...
moins cette année qu'avant, vous avez
légèrement un plus grand pourcentage qui est allé de 4,3 % à 4,8 %.
Est-ce que je peux avoir un commentaire de votre part sur le fait que ce
pourcentage est encore assez bas?
Le
Président (M. Gaudreault) : Mme la sous-ministre, qui va
laisser la parole à Mme Martel. C'est ce que je comprends? Mme la
sous-ministre.
Mme Tremblay
(Christyne) : Je vais faire un commentaire d'introduction, mais bien
sûr je vais laisser Mme Martel compléter. Je
ferais un commentaire général sur le ministère. Je dirais que, le type
d'emplois qu'on recherche, l'expertise
pointue, de façon générale, est difficile à trouver. On a quand même... pour
beaucoup investir d'efforts pour être
capables d'aller cherche les personnes dont on a besoin. Puis, pour votre
question spécifique, je vais donner la parole à Mme Martel, si vous le
permettez.
Le Président (M.
Gaudreault) : Mme Martel.
Mme Martel (Mylène) : Alors, bonjour. Effectivement, on n'a pas un taux, je dirais, très
élevé au niveau de la représentativité des membres des groupes cibles.
On a un taux gouvernemental qu'on souhaiterait atteindre, à 9 %, donc on a
encore énormément de chemin à faire. Évidemment, dans un contexte de gel du
recrutement comme on a actuellement, c'est
difficile d'aller augmenter notre représentativité au niveau des membres des
groupes cibles. On met des efforts.
Et, à chaque fois qu'on présente des candidatures pour embaucher en
recrutement, pas à ce moment-ci, mais, quand
il n'y a pas de gel... Et, malheureusement, au cours des cinq dernières années,
il y a eu des gels pratiquement à toutes les années, donc c'est difficile d'atteindre les objectifs qui nous sont
soumis. Donc, on est beaucoup en mode mutation, et c'est souvent les mêmes personnes, là, qui se retrouvent d'un
ministère à l'autre. Quand il n'y a pas de gel, évidemment on essaie d'augmenter la représentativité en
présentant systématiquement, à chaque fois, des personnes qui sont sur liste
et qui sont membres de ces groupes-là. À compétences égales, on exige
l'embauche de ces personnes-là.
Évidemment,
j'ajouterais à la complexité du ministère... c'est qu'on était un ministère,
jusqu'à tout récemment, très
régionalisé, on avait 50 % de nos effectifs qui étaient en région lorsque
nous étions un ministère uni avec le ministère Forêts, Faune et Parcs, ce qui fait en sorte qu'en région il n'y a pas
nécessairement le bassin potentiel pour pouvoir répondre à nos besoins. Aujourd'hui, on a un ministère,
principalement, je dirais, plus dans des régions centres. Il y a 20 % de
nos effectifs qui sont en région. On
va avoir des meilleures chances peut-être d'augmenter notre taux de
représentativité. Ce n'est pas sans
effort qu'on le fait, mais évidemment on n'a pas les conditions gagnantes
actuellement pour augmenter les taux.
Mme de Santis :
Merci beaucoup. J'accepte votre explication. Je le mentionne quand je peux,
parce que je veux le soulever et rappeler à
tout le monde qu'on devrait essayer d'aller atteindre le 9 %. Ça va
arriver un jour. (S'exprime en italien).
Maintenant,
j'aimerais parler des personnes qui vont à la retraite et des départs
volontaires. Départs volontaires, c'est
environ 10 % par année, plus ou moins. Je vois que, parmi les retraités,
en 2013‑2014, il y a eu 114 personnes, environ 3,4 % de l'effectif; en 2012‑2013, c'était 133 retraités, environ
3,8 %. Alors, si je regarde le nombre de personnes qui quittent, est-ce
que votre ministère a mis en place un programme de transfert d'expertise? Parce
que vous-même, vous venez de mentionner que l'expertise est très
importante pour vous.
Est-ce qu'il
y a des secteurs plus vulnérables aux départs à la retraite et au
renouvellement de la main-d'oeuvre? Et est-ce que vous mesurez la
qualité du climat de travail chez vous?
• (17 h 50) •
Mme Martel
(Mylène) : En fait, je vais
répondre à vos deux questions. Effectivement, on a des départs à la retraite
depuis... je vous dirais, depuis 2004, où il
y a eu une pointe en 2010, et là, depuis 2010, ça tend à redescendre, donc on
conserve davantage nos expertises.
Oui, on a un programme qu'on a mis en place au
niveau du transfert d'expertise. Il est en trois phases.
La première
phase, et on l'a réalisée en 2012‑2013, soit identifier nos départs à la retraite pour
pouvoir planifier le transfert
d'expertise dans chacun de nos secteurs du ministère... Donc, on connaît
potentiellement les départs à la retraite qui s'en viennent, ce qui fait en sorte qu'on peut mieux se préparer au
sein des secteurs avec les outils qu'on a puis qu'on a mis à la disposition de nos gestionnaires. On a donné de la formation. Au niveau
des outils disponibles, nous avons des cartographies
des connaissances, donc on peut supporter les gestionnaires pour venir
identifier toutes les connaissances qu'une personne peut détenir et
qu'elle a détenues pendant toute sa carrière. Donc, on peut faire une
cartographie des connaissances de chaque
individu qui peut quitter pour la retraite. Évidemment, on ne fait pas ça
systématiquement, parce qu'on
n'aurait pas la capacité de le faire, mais on vient identifier les expertises
pour lesquelles on doit faire du transfert d'expertise.
C'était la
première étape, soit d'identifier nos départs à la retraite et de décider qui
nous allons remplacer, parce que,
vous savez, dans les mesures gouvernementales, on doit remplacer une personne
sur deux. Donc, on doit identifier laquelle on va remplacer et quelle
expertise on doit préserver. Dans cette optique-là, c'était la deuxième phase,
donc identifier les personnes que l'on va
remplacer. Et là nous sommes actuellement dans la troisième phase, de réaliser
ces transferts d'expertise là en
accompagnant les gestionnaires pour pouvoir venir les identifier, les
documenter et mettre en oeuvre les
plans nécessaires. On a donné de la formation à nos gestionnaires, on a 62
gestionnaires qui ont été formés l'an passé,
sur ces outils-là. Cette année, on en a ajouté 21 de plus, donc on est rendus à
83, et on a actuellement 87 gestionnaires au ministère. Donc, c'est un
bon taux, un bon taux qui est atteint.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci. Et est-ce que vous mesurez la qualité du climat de travail dans votre
ministère?
Mme Martel
(Mylène) : Écoutez, on est
un ministère pour lequel on a un bon climat de travail, parce qu'en fait
on n'a pas beaucoup de taux d'absentéisme. Il est actuellement à 3,9 %.
Mme de Santis :
Bravo!
Mme Martel
(Mylène) : Bien, on est
fiers, en effet. Et, pour la fonction publique, c'est à 4,8 %. Donc, on a
un bon climat de travail. Malgré
cela, on a un sondage sur le climat de travail, que l'on a développé, qui vient
évaluer, là, différents aspects d'une
organisation, notamment l'organisation du travail, les communications, les
relations entre pairs, les relations avec
les supérieurs immédiats. Donc, on a des sondages comme ça qui sont
disponibles. On l'a fait dans deux secteurs en particulier. Et c'est plutôt des demandes ad hoc qu'une démarche
systématique que l'on fait parce que les indicateurs ne nous commandent
pas ça pour le moment.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Mais, la déclaration des services aux citoyens, vous en faites référence dans
votre rapport, sauf que, quand je
vais sur votre site, je ne peux pas la trouver nulle part. Ça dit : La
déclaration de services aux citoyens du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles sera présentée dans
cette page dès qu'elle sera disponible. Alors, depuis combien de temps ce n'est plus disponible? Parce
que moi, j'ai fait cet exercice hier. Et quand est-ce que ça va devenir
disponible?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) :
Merci, M. le Président. C'est une bonne question. Au moment de faire notre
rapport annuel de gestion, la
déclaration de services était disponible. C'est sur cette déclaration que nous
avons rendu des comptes dans le
rapport annuel de gestion et aujourd'hui. À partir d'avril, au moment où on a
fait face à un changement de structure, alors, la déclaration de
services qui était commune au ministère de la Forêt a été... Donc, on doit
comme refaire, les deux sous-ministres,
notre déclaration de services en fonction maintenant de nos services
respectifs, et c'est ce qui est en train de se faire. On y a travaillé au cours
des dernières semaines, et moi, je suis confiante que, d'ici la fin de l'automne,
on devrait être capables d'avoir une nouvelle déclaration de services qu'on
sera capables de mettre en oeuvre.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci.
Mme Tremblay (Christyne) : C'est ce
qui explique.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Alors, le 21 décembre.
Une voix : C'est une bonne...
Le Président (M. Gaudreault) :
L'automne finit le 21 décembre.
Mme de Santis :
Pardon?
Le Président (M. Gaudreault) :
L'automne finit le 21 décembre.
Mme de Santis :
Exactement. Alors, dans la version antérieure de la déclaration de services aux
citoyens, il y avait un engagement
lié au traitement des plaintes :
Répondre à votre plainte écrite et verbale en 15 jours ou moins. Alors, ça
n'a pas été retenu dans votre rapport 2013‑2014. Pourquoi pas?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme Tremblay (Christyne) : Un
instant, je vais juste...
(Consultation)
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) :
Excusez-moi pour le délai. En fait, ce qu'on me dit, c'est que notre information figurait à deux endroits : elle figurait dans la section
Déclaration de services aux citoyens et elle était également
traitée dans la section au niveau des plaintes. On a annoncé dans notre rapport annuel de gestion 2011‑2012
que dorénavant elle ne serait traitée
qu'à un seul endroit. C'est pourquoi nous avons retiré cet élément de la
section dont vous mentionnez.
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la députée.
Mme de Santis : Est-ce que ça faisait partie de la déclaration
des services au moment que vous avez
fait votre rapport et sur lequel vous vous êtes fiés pour faire votre
rapport?
Le Président (M. Gaudreault) :
En terminant, Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : Oui,
ça faisait partie de nos engagements, donc, répondre à votre plainte écrite
ou verbale en 15 jours. Donc, nous avons
continué de répondre à cet engagement, c'est juste qu'il n'est pas traité au
même endroit dans le rapport annuel.
Mme de Santis :
Ce n'est pas très clair.
Le
Président (M. Gaudreault) : Merci. Alors, ça termine le bloc du gouvernement. On va aller à la
deuxième opposition pour un bloc de 4 min 30 s. M. le député
de Chauveau.
M.
Deltell : Merci, M.
le Président. J'aimerais reprendre où on était tout à l'heure concernant les
appels que vous avez reçus dans la période
de la chasse. Et je comprends maintenant que, puisque c'est la Faune qui est
responsable de ça, bien, dorénavant, vous ne l'aurez plus. Et pourquoi
je reviens là-dessus?
Il nous reste
quatre minutes. J'aimerais conclure, justement, cette commission parlementaire
sur ce point-là. C'est que, là,
dorénavant, ces appels-là vont être transférés à la Faune. Ça veut dire quoi?
Ça veut dire que, vos employés qui étaient tout bien préparés pour
répondre à ces questions-là, dorénavant il va falloir qu'ils forment d'autres
personnes pour répondre à ces questions-là
dans un autre ministère, parce qu'ils sont maintenant attachés à un autre
ministère. Et ça me rappelle à ce que
vous disiez tout à l'heure en mot d'introduction. Vous avez été fortement
touchés dans votre structure même
d'opération, les changements de structure, vous êtes passés du ministère des
Ressources naturelles et de la Faune au ministère des Ressources naturelles et,
maintenant, au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, où vous
avez connu cinq ministres en trois ans, deux changements de gouvernement en
moins de deux ans, sept sous-ministres en trois ans, dont cinq en un an. Mme la
sous-ministre, comment vous faites pour gérer la shop?
Des voix : Ha,
ha, ha!
M.
Deltell :
Non, mais ça n'a pas de bon sens. Dans l'entreprise privée, on verrait ça, on
dirait : Qu'est-ce que c'est,
cette histoire-là? Je comprends. Puis là je suis le premier démocrate à
défendre ça, bien entendu. On laisse la population juger, mais, bon Dieu, cinq ministres en trois
ans, deux changements de gouvernement, sept sous-ministres en trois ans,
cinq en un an. Comment ça se passe dans un ministère quand vous êtes otage,
entre guillemets, de ces situations-là? Est-ce que c'est vrai...
Le Président (M. Gaudreault) :
Madame...
M.
Deltell :
Juste une petite question, comme ça : Est-ce que c'est vrai que, lorsqu'il
y a une élection, le ministère est
bloqué pendant trois mois — un mois et demi avant, un mois et demi après — puis, quand c'est un changement de
gouvernement, on parle quasiment de cinq, six mois?
Le Président (M. Gaudreault) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Tremblay (Christyne) : Il y
a beaucoup de facettes à votre question, je dirais. Comment on fait pour gérer
la shop? C'est grâce à l'équipe qu'il y a derrière.
M.
Deltell : Oui, je
comprends, là, mais...
• (18 heures) •
Mme
Tremblay (Christyne) : C'est
parce que derrière il y a une équipe qui est pérenne, qui est stable, qui est
compétente et qui fait qu'elle, même s'il y a des changements d'acteur dans les
chaises, l'institution, perdure.
Donc, je pense, c'est la première réponse. Et,
dès mon introduction, je vous ai parlé de la compétence des personnes dans ce ministère-là. Et, moi, c'est
quelque chose qui m'a impressionnée quand j'y suis arrivée. Vous savez que ce n'est pas mon premier ministère, que j'ai
fait plusieurs portefeuilles, et j'étais quand même à même de pouvoir dire que les gens qui m'entouraient étaient des
personnes solides. Et je pense qu'il y a une partie de tout ça qui leur
revient.
Je pense que
le deuxième, peut-être, élément de réponse... Les équipes derrière sont
également très dédiées, et les lignes
de mission plus bas, dans une certaine façon, elles, elles ne changent pas,
elles livrent leurs missions. Et nous avons, comme équipe, mis en place une boîte à idées pour recueillir les
commentaires de nos employés, et il y en un qui... Vous allez voir, je vais vous le lire, puis vous allez
voir, ça... La personne, elle dit : «Écoutez, dans tout ce brouhaha, une chose m'apparaît assez stable, l'existence et la mission
des secteurs énergie, mines, territoire, recherche, innovation. Je suggère
de donner un caractère permanent aux
secteurs, d'attribuer au premier ministre l'opportunité de mélanger les secteurs et, dans le fond, que les employés, eux...» Il
dit : «Moi, ma carte d'affaires serait permanente, je serais secteur
Énergie.»
Donc, les
employés, eux, ils sont ancrés dans leurs lignes de mission, ils livrent, quels
que soient les changements organisationnels.
C'est sûr qu'ils doivent suivre les orientations gouvernementales, qui, elles,
ne changent pas quand même neuf fois
en une année. Donc, je pense que, ça, il y a quand même une stabilité. Et, par rapport aux employés et à l'expertise, dans
tous ces changements-là, l'expertise, les gens suivent leurs secteurs, donc les
gens de Faune qui répondent à la chasse, aujourd'hui ces gens-là sont
maintenant au ministère de la Forêt, répondent aux mêmes questions.
M.
Deltell : Quand
arrive une élection...
Le Président (M. Gaudreault) :
M. le député de Chauveau, il reste 10 minutes... 10 secondes.
M.
Deltell : Oui, il
me semblait aussi. Quand arrive une...
Le Président (M. Gaudreault) :
10 secondes.
M.
Deltell : Quand
arrive une élection, vous êtes gelés pendant combien de temps?
Mme Tremblay (Christyne) : On n'est
pas gelés.
M.
Deltell :
Oui, mais, techniquement, le ministre n'est plus là pendant la campagne
électorale, vous attendez un mois avant que le nouveau ministre arrive,
puis là vous attendez deux mois avant qu'il connaisse tout le monde.
Le Président (M. Gaudreault) :
Merci. On posera la question dans quatre ans, M. le député.
Alors,
écoutez, c'est ce qui met fin à l'audition du rapport de gestion du ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Merci aux gens du ministère, merci à Mme la sous-ministre Tremblay et à toute
son équipe, merci à vous, les collègues.
Maintenant,
je suspends les travaux pour quelques minutes, après quoi on va se réunir en
séance de travail sur les conclusions et recommandations. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 2)