(Quinze heures neuf minutes)
Le
Président (M. Marcoux) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous avons quorum, M. le secrétaire? Donc, nous
allons déclarer la séance de la Commission de l'administration publique ouverte, et je demande à toutes les personnes, si
jamais, par hasard, certains l'avaient
oublié, de placer leur mode d'appareils électroniques en mode silencieux ou de
le fermer.
Donc, l'objet
de cette séance est de procéder à l'audition sur la gestion administrative du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, et notamment, entre autres, principalement, le rapport de
gestion 2012-2013, qui a été déposé il n'y a pas très longtemps,
et évidemment d'autres aspects sur l'administration du ministère.
Comme je
notais ce matin avec les membres en
séance de travail, nous n'avons pas le Vérificateur
général. Parce que souvent c'est
suite à un rapport du Vérificateur général que la commission tient des
auditions, mais, dans son mandat, qui est
dans les règles de l'Assemblée
nationale, évidemment, la commission doit également examiner la gestion administrative des ministères, et puis donc c'est
pour ça qu'un certain nombre de ministères sont rencontrés dans le cadre
d'examen de leurs rapports annuels de gestion, et c'est le cas cet après-midi.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
• (15 h 10) •
Le Secrétaire : Oui, M. le Président.
M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)
est remplacé par M. Villeneuve (Berthier),
M. Caire (La Peltrie) est remplacé par M. Lévesque (Vanier-Les Rivières).
Et il n'y a pas de remplacement temporaire aujourd'hui.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci beaucoup. Comme à
l'habitude, après les remarques d'introduction, les remarques d'ouverture de nos invités, il y aura des échanges avec
les membres de la commission. Nous donnerons tantôt les modalités d'échange et de répartition du
temps. Je vais vous… En fait, je vous indique tout de suite qu'il est
possible qu'il y ait un vote à l'Assemblée
nationale, nous allons le voir vers la fin de l'après-midi. Donc, si c'est le
cas, ce serait vers les 17 heures à peu près. Donc, nous nous
excusons auprès de nos invités, mais nous n'avons pas le choix, comme parlementaires,
d'aller participer au vote, hein, n'est-ce pas?
Une voix : …vote de
confiance…
Le Président (M. Marcoux) : Écoutez…
Nous allons revenir, oui.
Donc, je
voudrais souhaiter la bienvenue à Mme Brigitte Pelletier, qui est la sous-ministre du ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale. Donc, nous sommes heureux de vous accueillir aujourd'hui à la Commission de l'administration
publique. Donc, je vous invite à présenter votre allocution et également, même
si certains d'entre nous l'avons déjà fait, à nous présenter les membres de
votre équipe qui vous accompagnent. Alors, à vous, Mme Pelletier.
Exposé de la sous-ministre de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, Mme Brigitte Pelletier
Mme Pelletier (Brigitte) : Alors,
merci beaucoup. Ça me fait plaisir, M. le Président, d'être ici en votre
compagnie aujourd'hui. Je salue également les vice-présidents ainsi que Mmes,
MM. les députés membres de la Commission de
l'administration publique. Alors, j'ai le plaisir, en tant que sous-ministre au
ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale, d'être parmi vous pour cette audition de la Commission de
l'administration publique. Je tiens à remercier la commission de me
donner l'occasion de faire état de la gestion administrative du ministère et
souhaite apporter un éclairage nécessaire sur les actions qui ont été menées
jusqu'à présent en vue de l'amélioration de la performance de notre
organisation.
Alors, je
vais commencer, comme vous me l'avez demandé, à vous présenter mes
collaborateurs. Alors, vous avez Mme Martine Bégin, ici, à ma droite,
qui est sous-ministre associée à Emploi-Québec. On a Mme Johanne Bourassa, qui
est sous-ministre associée à Emploi-Québec. On a Mme Gina Morency, qui est
là-bas, notre représentante du Secrétariat à la condition féminine, qui
remplace Mme Johanne Dumont, qui a dû, pour des raisons personnelles, s'absenter aujourd'hui. Mme Dumont, c'est la
sous-ministre adjointe au Secrétariat à la condition féminine. On a
également M. Normand Légaré, qui est
sous-ministre adjoint aux services à la gestion; M. Pierre Rodrigue,
sous-ministre adjoint de Services
Québec; et Mme Marie-Renée Roy, sous-ministre adjointe aux politiques et à l'analyse
stratégique et de l'action communautaire.
Merci d'être présents aujourd'hui à mes côtés. Et on a aussi quelques petits
collègues complices derrière, qui pourraient à l'occasion nous refiler
une petite fiche pour nous aider à compléter nos réponses.
Je débuterai mon exposé, si vous le permettez,
par un bref survol de la mission et des activités du ministère de l'Emploi et
de la Solidarité sociale, cette grande organisation à vocation sociale qui
compte à son emploi quelque 6 300 personnes
réparties sur tout le territoire du Québec. Je suis fière de faire partie de
cette équipe qui participe jour après jour à la prospérité économique du
Québec et à son développement social en contribuant à l'équilibre du marché du travail, en soutenant le
développement de la pleine utilisation du capital humain, en favorisant la
solidarité et l'inclusion sociale, en
soutenant la concertation en matière d'action communautaire et bénévole et en
permettant aux citoyens et aux entreprises d'avoir un accès simplifié à
des services publics.
Pour réaliser
pleinement sa mission, le ministère dispose d'une organisation administrative
composée notamment d'Emploi-Québec,
du Centre de recouvrement, les deux qui ont signé une convention de performance
et d'imputabilité avec la ministre.
Le ministère est aussi responsable de l'administration du Régime québécois
d'assurance parentale, de Services Québec, depuis le mois d'avril
dernier, et du Secrétariat à la condition féminine.
Comme vous le
savez, depuis l'adoption de la loi n° 21, Loi visant l'optimisation de l'action
gouvernementale en matière de prestation de
services aux citoyens et aux entreprises, la mise en oeuvre de l'union des forces de Services Québec à celles du ministère est très
bien amorcée. Le ministère est donc plus que jamais présent dans la vie des
citoyennes et des citoyens partout sur le territoire.
En ce qui concerne la gestion axée sur les
résultats, un des documents-phares est évidemment notre plan stratégique. Celui
du ministère viendra à échéance le 31 mars 2014, et les travaux en
vue de l'élaboration du plan stratégique sont bien amorcés depuis le mois de juin dernier.
Des changements importants à la mission du ministère par l'union des forces avec Services Québec seront d'ailleurs
pris en compte dans le prochain plan stratégique, dont le dépôt est prévu en
2014.
Les résultats
obtenus au terme de la seconde année du plan stratégique 2011-2014
du ministère sont présentés dans notre rapport annuel
de gestion 2012-2013, qui a été déposé à l'Assemblée nationale le
1er octobre dernier. Cette reddition de
comptes prend acte de vos commentaires émis dans votre 29e rapport. Si
vous le permettez, je vais reprendre brièvement chacun des quatre
éléments utilisés par la Commission de l'administration publique pour apprécier
la performance du ministère, soit la réalisation d'activités qui couvrent l'ensemble
de la mission, l'atteinte des objectifs stratégiques, la qualité des services à
la population et l'utilisation optimale des ressources. Nous avons entendu les parlementaires
et avons mis les améliorations pouvant être apportées aux différents processus
visant à optimiser la performance du ministère, et je vais vous indiquer le
suivi effectué en ce sens.
Selon la commission, le ministère s'acquitte
bien du premier élément en réalisant des activités qui couvrent l'ensemble de sa mission. À titre d'exemple, pour
le volet portant sur l'équilibre du marché
du travail, le ministère
a inclus deux cibles, l'une touchant les personnes de 55 à 64 ans
et l'autre les personnes immigrantes nouvellement arrivées, pour répondre à
l'axe d'intervention auprès des clientèles sous-représentées sur le marché du
travail. Le ministère a également dévoilé, le 8 février 2013, la
stratégie Tous pour l'emploi — Une impulsion nouvelle avec les
partenaires. Cette stratégie vise à
favoriser l'intégration et le maintien en emploi d'une main-d'oeuvre suffisante pour répondre aux besoins des entreprises sur l'ensemble
du territoire québécois. Le ministère a aussi favorisé la solidarité et l'inclusion
sociale et a soutenu la concertation en matière d'action communautaire et bénévole. En
effet, l'objectif stratégique visant la signature des 22 alliances
pour la solidarité a été complété récemment.
Deuxièmement, la commission a regardé la
performance du ministère sous l'angle de l'atteinte des objectifs stratégiques.
Selon la commission, l'absence de cibles intermédiaires ne permettait pas
d'évaluer la performance du ministère quant
à l'atteinte des objectifs stratégiques. En conformité avec les indicateurs du
Secrétariat du Conseil du trésor, je
tiens à mentionner que le ministère dispose d'un plan d'action à l'interne qui
lui permet de mettre en oeuvre le plan stratégique. De plus, pour chacun
des indicateurs quantitatifs de son plan stratégique, le ministère dispose de
cibles internes dans la planification annuelle et de cibles intermédiaires dans
les fiches indicateurs. Ainsi, pour atteindre ses objectifs stratégiques et selon les bonnes pratiques, le ministère
compare les résultats de l'année en cours avec ceux des années
antérieures dans le rapport de gestion, et ce, généralement sur trois ans.
Cette bonne pratique s'est d'ailleurs intensifiée dans le rapport annuel
2012-2013.
Troisièmement,
la commission a évalué la performance du ministère sous l'angle de la qualité
des services offerts aux citoyens.
Selon la commission, il a été impossible d'évaluer la qualité des services
offerts aux citoyens à partir du rapport
annuel de gestion 2011-2012. Cependant, la réalisation du sondage de
satisfaction à la clientèle et la publication de ses résultats dans le
rapport annuel de gestion de cette année permettent de mieux répondre à vos
préoccupations. À ce chapitre, je tiens à
vous indiquer que le ministère mène des activités de mesure pour connaître les
attentes des citoyens, la satisfaction des usagers, la qualité des
services rendus et le respect des engagements de sa déclaration de services. Il
rend compte de l'ensemble de ses actions dans son rapport annuel de gestion,
dans la rubrique intitulée Résultats en matière
de qualité de services. Le souci
d'offrir aux citoyens des services de grande qualité est constant et se reflète
dans les résultats obtenus dans les sondages
réalisés. Des sondages de satisfaction de la clientèle sont réalisés tous les
trois ans, et les résultats des sondages réalisés en 2012 ainsi que ceux
des sondages effectués antérieurement font l'objet, comme mentionné
précédemment, d'une présentation dans le rapport annuel.
De plus, des
projets d'amélioration sont menés sur des engagements de la déclaration de services, par
exemple la révision de l'arborescence téléphonique du Centre de recouvrement
afin de faciliter l'acheminement des appels des citoyens et l'amélioration de
la qualité des interventions auprès de la clientèle lors de l'attribution
initiale d'une aide financière par une réduction de l'ordre de 35 % du
nombre des documents demandés systématiquement. Je fais ici référence, par exemple, à des documents telle la
carte d'assurance sociale, qui n'est maintenant demandée qu'au besoin,
une preuve de résidence... Ces documents ne sont plus demandés
systématiquement, parce qu'on considère que les formulaires d'aide financière
fournissent déjà les renseignements nécessaires au traitement des demandes et
au suivi des dossiers.
Enfin, le ministère a créé, en 2012, un comité
de vigilance, de suivi en matière de la qualité des services. Il a essentiellement pour mandat d'exercer une veille
des sources d'information sur la qualité des services, de conseiller les
autorités sur les priorités et les projets
d'amélioration de services et d'analyser les résultats quant à la qualité des
services.
Le quatrième et dernier commentaire de
la commission portait sur l'utilisation des ressources de façon
optimale. À ce chapitre, la commission indique qu'elle peut estimer que le
ministère administre ses ressources de façon adéquate. Effectivement, le ministère a su démontrer un lien qui existe entre les
résultats atteints et les ressources utilisées en diffusant, dans son
rapport annuel de gestion 2012-2013, l'information concernant les coûts de
prestation de leurs services. Par ailleurs,
en 2012-2013, le ministère a fait un exercice pour réaliser une planification
triennale 2013-2016 basée sur les risques, comme le conseillent les
normes de vérification.
J'aimerais
maintenant rappeler que les conclusions du rapport du président du Conseil du
trésor sur l'application de la Loi
sur l'administration publique, qui porte sur l'année 2011-2012, nous indiquent
que, parmi les 18 ministères ayant répondu au questionnaire, notre ministère s'est démarqué. En effet, il
affiche une excellente performance avec un résultat d'indice d'application de la gestion axé sur les
résultats de 90 % et plus. Ce nouvel indice d'application de la gestion
axée sur les résultats est composé de
10 indicateurs, ceux-ci portant, entre autres, sur la prestation de
services, la planification stratégique et la gestion des ressources
humaines.
• (15 h 20) •
En plus de cette
performance, le ministère a obtenu deux mentions spéciales, l'une en matière de
prestation de services, puisqu'il s'est
démarqué par des actions menées au regard des quatre axes de mobilisation de
son personnel en services directs,
c'est-à-dire la sensibilisation, la responsabilisation, le soutien et la
reconnaissance. La seconde mention décernée
l'a été en matière de planification stratégique, le ministère s'étant ainsi
démarqué en disposant d'un plan d'action pour mettre en oeuvre son plan
stratégique.
J'aimerais
porter à votre attention une autre distinction. Le ministère a reçu cette
année, à la suite d'un audit réalisé par
le Bureau de normalisation du Québec, la certification Entreprise en santé. Il
est devenu la plus grande organisation à recevoir cette certification.
Cette distinction permettra au ministère de retirer certains bénéfices en
matière de gestion des ressources humaines, notamment sur le plan de l'attraction,
de la rétention, de la mobilisation ainsi que de la gestion de l'absentéisme.
Nous avons déjà observé une baisse de l'absentéisme pour maladie de 3 %
ainsi que de la consolidation de la qualité des services et des pratiques
organisationnelles et de gestion.
Comme
vous pouvez le constater, le ministère est soucieux du bien-être des citoyennes
et des citoyens et met tout en oeuvre
pour produire des services de qualité à leur intention. Il assure un suivi et
réalise diverses mesures afin de respecter les engagements énoncés dans sa déclaration de services. Les résultats
obtenus à ce jour témoignent des efforts déployés et de la volonté du
ministère à améliorer la qualité des services offerts à sa clientèle.
En
effet, au fil des ans, le délai moyen de traitement des nouvelles demandes
d'aide financière de dernier recours déposées a toujours été inférieur
au délai visé de 10 jours, à l'exception du dernier exercice en 2012-2013.
Cette situation s'explique par l'allongement
de la période allouée aux requérants pour produire les documents exigés lors
du traitement de leurs demandes. En
2013-2014, Emploi-Québec s'est doté d'un outil qui lui permettra, d'ailleurs,
d'évaluer le temps utilisé par le requérant pour produire les documents exigés.
J'aimerais maintenant
aborder un sujet qui a retenu l'attention au cours des dernières semaines. Il
porte sur la double émission de chèques d'aide
financière de dernier recours pour certains prestataires au cours du mois d'octobre dernier. Je tiens à rappeler ici que l'émission, et la distribution, des
chèques de dernier recours est assurée par le ministère, le Centre des services partagés, Revenu Québec
et Postes Canada. Pour sa part, Revenu Québec expédie mensuellement, par la poste, des chèques d'aide financière de dernier
recours. Plusieurs de ces chèques qui devaient être détruits en
raison de leur mauvaise qualité d'impression
ont été envoyés en double à la suite d'une erreur opérationnelle survenue à
Revenu Québec. J'insiste sur le fait que le ministère a immédiatement posé plusieurs actions permettant aux prestataires
touchés d'être informés de la situation et des mesures à prendre. Afin de
prévenir ce type de situation, le ministère, Revenu Québec et le Centre des services partagés du Québec ont pris les mesures
nécessaires pour que cela ne se reproduise plus.
En terminant, j'aimerais
remercier mes proches collaborateurs qui m'accompagnent aujourd'hui de même que tout le personnel du ministère de l'Emploi et
de la Solidarité sociale qui contribuent jour après jour à l'amélioration
continue des services offerts aux citoyennes et aux citoyens. Je désire tout
particulièrement vous remercier, M. le Président,
ainsi que les membres de la Commission de l'administration publique pour votre
attention. Je suis maintenant prête à échanger avec vous avec mes
collègues sur la gestion administrative du ministère. Merci.
Le
Président (M. Marcoux) : Je vous remercie, Mme la
sous-ministre. Et je voudrais féliciter votre ministère pour avoir
obtenu cette certification d'entreprise en santé. Donc, je pense que ça
rejaillit à la fois sur vous et toute votre équipe, tous les employés du
ministère.
Discussion générale
Nous
allons maintenant débuter la période d'échange avec les membres de la
commission. Nous allons procéder comme d'habitude par des blocs d'à peu
près 10 minutes, incluant questions-réponses, avec une certaine
flexibilité pour ne pas interrompre une
réponse qui n'est pas terminée, donc pour la compléter, et avec un partage de
temps qui est un peu plus d'une heure
pour les membres représentant le gouvernement, même chose pour les membres
représentant l'opposition officielle et environ 18 minutes pour le membre
représentant le deuxième groupe d'opposition.
Alors, nous allons alterner, et je commence par le groupe représentant le
gouvernement. Est-ce que, M. le vice-président, c'est vous qui
commencez?
M.
Cardin :
Je peux faire ça pour vous, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le vice-président, député de Sherbrooke, on vous donne la parole.
M.
Cardin : Merci. Mesdames messieurs, ça fait plaisir de vous
voir aujourd'hui. Donc, vous avez atteint plus que l'équilibre, je crois, hein, vous l'avez dépassé,
Mme la sous-ministre. Moi, c'est un ministère que j'apprécie beaucoup de
par son existence et surtout ses mandats,
parce que, si on les regarde rapidement, bien, il a contribué à l'équilibre du
marché du travail. Tu sais, je veux dire, tout le monde est touché par le
marché du travail. Soutenir le développement et la pleine utilisation du capital humain, favoriser la solidarité et
l'inclusion sociale, soutenir la concertation en matière d'action communautaire et bénévole, donc, ce sont des
choses qui nous interpellent à tous les jours; tout le monde… Dans une
journée, il n'y a pas personne qui ne nous questionne pas là-dessus ou de nos
orientations. Et aussi pour répondre effectivement à leurs besoins et leurs
aspirations.
Donc, ce qui
m'intéresse, là, dans un premier temps, c'est de savoir, vu de l'intérieur,
Emploi-Québec comme tel, là, si on
regarde… qui assure les services directs à la population en matière d'emploi,
mais, si je comprends biens, ce sont eux aussi qui… l'aide de dernier
recours qui est appliquée? O.K. C'est ça, là, à un moment donné, j'ai
dit : Ils sont où, les personnes qui
s'en occupent? Parce que, si on regarde le nombre d'employés comme tel,
Emploi-Québec, c'est 4 263, donc ça comprend ça, les gens qui
s'occupent de l'aspect travail. Parce
qu'il y a beaucoup de subventions qui se donnent à l'intérieur de tout
ça, et donc il y a une bonne partie de gens qui s'occupent de ça puis l'autre
partie qui s'occupe des citoyens directement pour l'aide de dernier recours.
J'aimerais…
Il y a différents programmes là-dedans qui aident les gens qui soit sont sur
l'assurance-emploi aussi puis qui peuvent
aller demander différents autres services, et il y en a aussi qui sont sur
l'aide de dernier recours et qui cherchent
à améliorer leur situation, qui ont différents programmes. Mais, entre autres,
cette facette-là, là, ça fonctionne comment?
Puis les gens qui les aident dans
leur quotidien, là… Parce que, des fois, on en a, des cas de comté, là, entre
guillemets, là — vous
savez ce que c'est — de
gens qui, des fois, se disent pris un peu là-dedans, puis, tu sais, ça
ne répond pas toujours à leurs aspirations ou nécessairement à leurs
besoins. Le travail se fait de quelle façon à l'intérieur de ce système-là, là?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme Pelletier.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, c'est certain qu'Emploi-Québec, c'est une très grande organisation qui est décentralisée, probablement
le ministère le plus décentralisé et le plus présent sur l'ensemble du territoire
québécois. On a 134 bureaux dans les différentes régions du Québec et évidemment,
avec l'arrivée de Services Québec, on a augmenté considérablement notre
présence sur le territoire.
Alors, Emploi-Québec, vous l'avez très bien mentionné, dans sa mission, donne du support aux
gens qui ont perdu leurs emplois, par exemple. Dans le cadre d'ententes
avec le gouvernement fédéral, on va soutenir les gens qui sont admissibles à l'assurance-emploi ou qui
rencontrent les conditions et on va pouvoir les soutenir pour faire une formation,
développer des compétences puis les aider dans le cadre de leurs recherches d'emploi.
Alors, c'est un volet qui est extrêmement important.
Et on a
aussi, dans le grand panier de services d'Emploi-Québec, on appelle ça
comme ça entre nous, je pense,
ça exprime bien… Parce que c'est assez impressionnant, le nombre de possibilités
qu'on peut offrir à notre clientèle qui se
présente ou qui communique avec nous pour la soutenir pour aller sur le marché
du travail. Et évidemment, vous l'avez aussi très bien mentionné, on s'occupe beaucoup
de notre clientèle qui est, pour différentes raisons, arrêtée dans le
cadre d'un programme d'aide sociale. Alors, malheureusement, il y a des fois des
étapes dans la vie où on se retrouve un peu plus démuni. Et c'est sûr que l'État, on va venir en aide avec une prestation
de base pour nos prestataires, mais on va beaucoup les aider à se remettre, je dirais, en service en
les aidant à développer leur employabilité. Donc, on travaille avec… ça
aussi, c'est un peu moins connu, on travaille beaucoup avec des organismes, on
les appelle les ressources externes, ce sont des
organismes qui sont présents partout sur le territoire et qui nous aident à
intervenir auprès de nos clientèles en leur donnant des services pour développer leur employabilité. Et on a
plusieurs programmes pour, justement, non seulement la formation, la
formation en entreprise, on va également… on travaille aussi en insertion.
Donc, plusieurs mesures qui nous permettent d'aider nos prestataires à aller
sur le marché du travail pour s'en sortir.
• (15 h 30) •
M.
Cardin :
Il y avait une autre question surtout, là, quand… Pour la première fois, quand
j'avais lu les documents, il y avait
des choses qui m'avaient quand même frappé un peu. Là, je voyais que vous avez
un centre de recouvrement. Et puis un centre de recouvrement comme tel,
c'est une autre unité qui a conclu avec le ministre une convention de
performance et d'imputabilité et chargée de recouvrer les sommes versées en
trop. Quand on parle de recouvrement, un, les sommes versées en trop, ça,
probablement qu'il y a toutes sortes de situations : on fait une
déclaration pas nécessairement conforme à
exactement ce que les gens vivent, donc vous en avez trop versé, ils doivent
remettre. Il y a toutes sortes de situations qui peuvent arriver qui
font que les sommes ne sont pas celles qu'elles devraient être.
Et il y a
aussi, dans les mêmes personnes qu'on rencontre quotidiennement… des fois, ils
se choquent contre les gens qui ont aussi de l'aide de dernier recours
mais qui passent pour des professionnels de l'aide de dernier recours. Ça aussi, c'est potentiellement du recouvrement
que vous devez faire. Et il y a eu, à un moment donné, quand même, aussi
des sujets qui ont été traités dans les
médias de façon plus ou moins intense, mais il y en a un qui attirait mon
attention aussi : les frais à l'aide
sociale, parce que j'en prends la défense, quand même, des gens qui reçoivent
ce service-là d'aide de dernier recours, parce que je sais qu'ils ne
sont pas tous les mêmes.
Mais,
concernant la fraude, est-ce que ça a évolué, ça, en termes de pourcentage?
Vous avez probablement des analyses
ou des études. Est-ce que vous êtes capables d'identifier… comme volume de
fraudes encore existant? Parce que,
je me souviens, là, ça a déjà été possiblement plus élevé que qu'est-ce que
c'est rendu aujourd'hui, avec peut-être l'efficacité de l'information
que vous pouvez obtenir. Ça se situe comment, là?
Le Président (M.
Marcoux) : Mme Pelletier.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, c'est sûr que, quand on est dépositaires de sommes d'argent qui sont importantes, bien, il est de notre devoir de
s'assurer que cet argent-là est donné à bon escient et que les gens à qui on
le donne rencontrent les conditions qu'ils doivent… qui sont permises. Donc,
là-dessus, c'est certain que ça fait partie de notre mission.
Et on a un centre de recouvrement qui, bon an,
mal an, avec son équipe de travail — on parle d'à peu près 165 personnes — voit à récupérer les sommes d'argent qui
auraient été distribuées sous, je dirais, de… pas nécessairement de
fausses déclarations mais en omettant, je dirais, certaines informations, puis
ça fait en sorte qu'on doit récupérer certaines
sommes d'argent. Donc, le centre de recouvrement a différentes méthodes pour…
On n'a pas seulement des personnes qui vont faire le recouvrement, on a
aussi un recouvrement qui est automatisé.
Mais on tient
compte aussi de la capacité de payer de nos clientèles. Parce qu'évidemment ce
sont des clientèles qui n'ont pas nécessairement des gros budgets.
Alors, à ce moment-là, les montants qui sont récupérés, on va prendre entente avec la personne, très souvent, ou encore
on va faire une récupération systématique. Et la retenue est de 56 $
par mois, sauf dans les cas où il y a une
fausse déclaration intentionnelle, le montant peut monter jusqu'à 112 $
par mois, et il pourrait aussi y avoir des frais d'intérêt qui soient
comptabilisés. Pour ce qui est des personnes qui sont débitrices, pour celles qui ne reçoivent plus d'aide
financière mais qui sont dans cette situation-là, alors, dans ces cas-là, on va
prendre entente avec eux et on va par la suite mettre en oeuvre notre entente.
Pour ce qui
est de l'année 2012-2013, on constate qu'il y a eu une augmentation de
7 millions des sommes dues à l'aide de dernier recours, ce qui
correspond à une hausse de 1,3 % par rapport à l'année précédente. Ça s'explique
principalement par l'amélioration des façons
de faire du ministère, notamment par la gestion centralisée du
traitement découlant des échanges d'information avec Revenu Québec, qui nous a
permis d'augmenter le volume des dossiers traités.
Par ailleurs, il faut mentionner qu'exceptionnellement le versement de la
prestation d'avril, en 2012, a été effectué à l'avance, le 28 mars.
On visait à s'assurer que les prestataires puissent disposer, le premier jour
du mois, qui était un dimanche… Donc, ça a eu un effet au niveau des résultats.
Donc, on maintient nos efforts de recouvrement.
Je ne sais pas si vous voudriez entendre notre spécialiste, M. Légaré,
qui…
M.
Cardin :
Bien, à l'intérieur de ça, de ceux qui ont eu des trop-perçus, là, c'est une
chose, mais le deuxième aspect de ma
question était aussi, dans le fond, la situation des fraudes, tous ceux qu'on
peut qualifier de fraudes, là, et puis pas nécessairement, là, un oubli
d'information, là.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui,
bien, écoutez, on fait aussi de la conformité, et ça, c'est plus du côté de Mme Bégin, au niveau d'Emploi-Québec. On fait
de la conformité et, comme… Il nous arrive, à certaines occasions, de démanteler des réseaux de fraude. On en a eu un
dernièrement où on est intervenus avec des corps policiers, justement,
pour être capables de le démanteler et de le mettre à terre. Donc, on collabore
avec les corps policiers. On a des échanges d'information,
parce qu'on sait qu'aujourd'hui les réseaux de fraude, ils sont très bien
organisés, ils sont structurés. Donc, du côté gouvernemental aussi, il
faut faire pareil et être capable, justement, là, d'intervenir. Donc, ça, c'est
pour, je dirais, les grands réseaux.
Et on fait
aussi de la conformité d'une façon plus micro sur l'ensemble du territoire
québécois, et on travaille à partir du
risque potentiel, c'est la façon dont
on établit nos cibles après avoir fait des analyses de risques, et on
investigue certains secteurs d'activité de cette façon-là.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, merci. Nous pourrons peut-être revenir, M. le vice-président. On va...
M.
Cardin : …
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Très bien. Bien, merci. Et est-ce
que, du côté de l'opposition officielle qui… M. le député de
Jean-Lesage.
M. Drolet :
Bien, merci beaucoup, M. le Président. Salutations à Mme Pelletier, à
toute votre équipe, et bienvenue cet après-midi. Je vais continuer dans
la même veine que mon collègue qui vient de vous entretenir concernant les
contrôles, concernant, naturellement, les fraudes.
Félicitations
pour l'excellent travail, l'excellent rapport que vous nous avez lu tantôt. Et,
vous savez, dans nos comtés, c'est
souvent votre ministère qui est le plus souvent interpellé, pour différentes
raisons. Parce qu'on s'entend bien que c'est les gens, les citoyens… c'est ces
gens-là qui sont les plus vulnérables, souvent, qui ont recours à vous
pour toutes sortes de raisons, qui ne sont
pas, malheureusement, toujours chanceux. Puis ce n'est pas des gens qui ont,
naturellement, toujours la vie facile. Et on
est là pour les aider et pour vous les référer pour que vous puissiez leur
donner le meilleur encadrement possible.
Vous avez
dit, dans votre rapport tout à l'heure, dans les sondages réalisés, que vous
avez, dans votre ministère, la
satisfaction de la clientèle, la qualité de services, et tout ça, puis
l'utilisation des ressources de façon optimale, et tout ça est très,
très bien. Et vous venez de mentionner à mon collègue que… Les réseaux de
fraude, si on peut appeler ça des réseaux de
fraude, plus orchestrés, plus calculés par le biais d'un réseau bien organisé,
vous semblez avoir aussi de bonnes manières là-dessus et une bonne
collaboration avec la police et avec différentes autres affaires.
Là où ma question est un
petit peu plus délicate et puis un petit peu plus... Puis vous avez dit,
justement, aussi, que... vous confirmez
aussi, ce que le micro peut-être... la microfraude ou la micro plus... moins de
groupes, était aussi, quand même,
travaillée. Moi, j'ai aussi été, dans mon ancienne vie, sur le terrain. J'ai
travaillé beaucoup sur le terrain. J'étais
pour la brasserie O'Keefe, j'ai été pour Pepsi-Cola, et j'ai dirigé les ventes,
et j'ai été, dans la grande région de Québec,
sur le terrain beaucoup. Et malheureusement, à force de dire, on a souvent
vu... j'ai souvent vu, que ce soit dans des épiceries, dans des
dépanneurs, des consommations abusives ou des traitements de... Et ça, c'est
souvent... ça nous... Autant, dans nos comtés, on se fait dire des choses, on
se fait interpeller par des citoyens pour, naturellement, les besoins, mais on se fait dire aussi, en tant que
député, souvent : Allez-vous souvent... Parce que c'est toujours un peu
mal vu, ce petit côté là, auprès de la
société. Puis il y en a qui ne le méritent pas, d'avoir cette prétention-là
d'être vraiment... Parce qu'ils sont
vraiment vulnérables. Mais il y en a d'autres, par contre, qui profitent d'un
système qui leur est facile. C'est
sur ce côté-là que j'aimerais vous entendre. Avez-vous, là-dessus... Puis moi,
je vous parle des années 80, là, je vous parle de mes années du
début, que j'ai vu des choses qui se sont passées. Puis on sait que ça existe
encore aujourd'hui, l'abus, que ce soit
d'acheter des billets de Loto-Québec, que ce soit d'acheter de la bière, que ça
soit d'acheter des cigarettes à outrance et puis d'être en crédit à la
fin du mois, après avoir enseveli leurs chèques. Souvent, ils n'aident pas
leurs familles, ils n'aident pas leurs affaires.
J'aimerais
vous entendre, s'il y a de la vérification de faite là-dessus, malgré que, des
fois, ce n'est pas encore tout le temps de leur faute. Mais je parle d'un
sujet délicat et qui est souvent vulnérable.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme Pelletier.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui, M.
le Président. Oui, tout à fait, on fait de la conformité, M. le député, après distribution, là, après coûts, là. Et notre taux
de... — Mme Bégin,
vous allez devoir m'aider. Parce que notre taux... la façon dont on donne notre argent et qu'on vérifie après
si elle a été bien distribuée, bien donnée, on est très performants à
cet égard-là. Vous pourriez... Est-ce que Mme Bégin, M. le Président,
peut...
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, certainement.
Mme Pelletier (Brigitte) :
...compléter, pour ce qui est de la conformité, qui est différente du
recouvrement?
Le Président (M. Marcoux) :
Tout à fait. Et si vous voulez simplement vous identifier pour les fins de la
transcription des débats.
Mme Bégin (Martine) : Alors, Martine
Bégin, sous-ministre adjointe à l'Assurance parentale et au Soutien aux
opérations.
Effectivement,
comme vous le soupçonnez et comme Mme Pelletier le disait, on a un certain
nombre d'activités qui nous
permettent de s'assurer de la conformité des informations qu'on a au dossier,
mais aussi on a des activités de vérification
et, le cas échéant, des dossiers d'enquête... des enquêteurs, en fait. Bon,
donc, écoutez, on a un certain nombre de...
C'est important, je pense, de comprendre qu'on a des échanges d'information
avec un certain nombre de ministères et organismes. On a plus d'une
vingtaine d'échanges... d'ententes d'échange d'information, qui sont, je vous rassure,
approuvées par la Commission d'accès à
l'information, là, mais avec un certain nombre de ministères et organismes,
qui nous permettent d'obtenir des renseignements, et, en croisant ces renseignements-là
avec les informations qu'on a au dossier, on est capables d'identifier les
dossiers qui sont à risque ou qui sont problématiques.
Bon, je vous
donne un exemple. Une personne qui reçoit une prestation d'aide financière de
dernier recours de, je ne sais pas, 700 $ par mois et qui a un
loyer de 800 $ par mois, on se dit : Ah! Il y a anguille sous roche.
Alors, c'est ça. Donc là, dans… Donc, ce
mécanisme-là de croisement d'information nous permet d'identifier des dossiers
qui peuvent être à risque et
d'intervenir pour aller chercher des informations d'abord auprès de la personne
concernée, pour lui demander des
explications, mais aussi auprès de tiers. Donc, on peut aller voir le
propriétaire pour voir, dans le fond, est-ce que la personne demeure bien là, est-ce qu'elle est
seule, bon. Donc, il y a des mécanismes d'enquête comme ça qui sont
possibles.
On a aussi… Je pense que c'est important aussi
de bien comprendre que les dossiers de fausse déclaration de cet ordre-là, c'est… on entend beaucoup parler
dans la population de ces dossiers-là, mais ils ne représentent, année
après année, qu'environ 5 % des prestataires. Ça fait que je pense que c'est
important, c'est sûr que c'est des images fortes et que les gens sont
très — avec
raison — irrités
par des situations comme ça, mais ce n'est vraiment pas la majorité des
prestataires qui sont dans des situations comme ça.
On a aussi
développé, au cours des années… On a un système qui permet aux agents d'aide
financière de dernier recours d'identifier les dossiers qui sont à
risque. Donc, on a ce qu'on appelle un système de repérage à l'intérieur des dossiers qui vont permettre aux agents de
faire des recherches et de demander au mécanisme, à la machine, qu'on
appelle, de repérer les dossiers qui sont les plus à risque. Donc, on est
capables aussi de…
Une voix : De les pointer.
Mme Bégin (Martine) : Oui, de
pointer les dossiers qui sont les plus à risque, qui ont un certain nombre d'éléments
de non-conformité, ou il peut y avoir aussi répétition de problèmes. Donc, on
va intervenir davantage sur ces dossiers-là que sur des dossiers où il y a
moins de risques, où le risque nous apparaît moins grand. Donc, on a des
mécanismes comme ça qui nous permettent de cibler et d'identifier les dossiers
qui sont risqués.
Bien
sûr, outre ça, on a aussi un mécanisme… — puis là, si je parle trop,
Mme Pelletier, vous me le dites — on a un
mécanisme aussi de… On a des personnes qui sont irritées par la situation de
leurs voisins, bon, qui font des dénonciations,
bon. Donc, on a un mécanisme qui nous permet de prendre en compte les
dénonciations. On a des gens qui sont
spécialisés dans les questions à poser pour s'assurer d'aller chercher le
maximum d'information et on est en mesure, donc, de vérifier je ne dirais pas la véracité, mais il y a des… Il peut
y avoir des dénonciations qui peuvent être non fondées ou futiles, bon,
mais il y a un certain nombre de dénonciations qui nécessitent des traitements,
alors on va traiter ces dossiers-là et on va
donc aller enquêter dans des dossiers qui font l'objet de dénonciations qui
nous apparaissent fondées. Ça fait
qu'on a une série de mécanismes comme ça qui nous permettent d'aller travailler
dans des dossiers et d'identifier, effectivement, des personnes qui ne
nous déclarent pas les choses qu'elles devraient nous déclarer.
M. Drolet : Merci beaucoup,
madame. Merci…
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, Mme Bégin.
M. Drolet :
Je voudrais juste… M. le Président, juste pour compléter. Parce que vous parlez
de 5 %, c'est un taux marginal,
si on peut, puis c'est souvent, naturellement, l'exception qui fait les règles,
qui nous donne cette prétention-là, mais
est-ce qu'on est comparables? Si vous faites des comparables avec d'autres
provinces ou d'autres pays à cet effet-là, dans ce genre de contexte là,
est-ce que c'est comparable?
Une voix : Même ordre de grandeur.
Mme Bégin (Martine) : Oui. C'est à
peu près l'ordre de grandeur.
M. Drolet : O.K.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Est-ce que…
M. Drolet : Bien, je
reviendrai… on y… je reviendrai après.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, vous en avez pour trois, quatre minutes. M. le député d'Orford.
M. Drolet : Bien, je vais
laisser mon collègue… je vais… Parce qu'il y a une chose…
M.
Reid : Bien, vas-y,
vas-y. Je te laisse…
M. Drolet : …qui m'intéresse, juste pour lui poser… Notre gouvernement, notre ancien gouvernement — je
le sais parce que j'ai été tantôt, par rapport à un recherchiste qui me demandait… puis de valider quelque chose — par rapport… on avait… Par rapport aux CLE, j'aimerais juste m'informer si vous avez
maintenu ou si les coupes dans les CLE… si les agents, le nombre d'agents
est encore comme tel. Parce qu'on avait demandé, nous, de ne pas avoir de coupe
dans ce phénomène-là ou dans ces agents-là, et j'aimerais savoir si vous avez
maintenu cet ordre d'idées là.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Alors, Mme Pelletier.
• (15 h 50) •
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Juste pour finaliser sur votre réponse de tantôt, M. le député, là, en comparaison, le taux d'exactitude des paiements de l'assurance-emploi
est passé de 94 % en 2010-2011 à 95,2 % en 2011-2012, donc une diminution du taux d'erreur dans les paiements
de 6 % à 4,8 %. Ils sont à 4,8 %, on est à 5 %. Donc, je
pense que ça confirme qu'on est similaires, oui.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Votre question, M. le député, c'était sur…
M. Drolet :
Bien, je voulais juste m'assurer… Parce qu'on avait notre ex-collègue
Mme Boulet, par rapport aux CLE,
qui avait demandé, en fait, d'avoir… de garder l'aspect d'agent et de garder
la… Et j'aimerais valider si cela est respecté dans les circonstances.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui, tout
à fait. Écoutez, c'est une grande préoccupation qu'on a. Et on a une
sous-ministre associée qui y veille également. Alors, vous savez, la
distribution des ETC, c'est toujours extrêmement important. Puis, pour un ministère comme nous, qui a une prestation de
services extrêmement décentralisée, on maintient le cap pour s'assurer
qu'on a une distribution qui est équitable partout.
Dans votre rapport annuel de gestion, à la
page 146, on est dans le rapport d'Emploi-Québec, on a une distribution
des effectifs utilisés selon les régions. Et, si vous la prenez, on a la
comparaison 2011-2012, 2012-2013 et on voit,
là, que c'est très comparable. On a… oui, on était à 4 403 en 2011-2012 et
on est à 4 263 en 2012-2013. Donc, si on tient compte qu'on est
soumis… Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, on est toujours
soumis au non-remplacement de… on est même à six sur 10 des départs à la
retraite. Donc, évidemment, ça baisse partout, effectivement.
Une voix :
…
Le Président (M. Marcoux) : C'est
un autre sujet? Sur le même sujet, oui. Sinon, nous allons…
M.
Reid : Bien, c'est
peut-être quelque chose de court, si vous voulez là-dessus, sur…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Je me méfie toujours de ça.
M.
Reid :
…les assistés, sur les assistés. Je vais essayer d'être court moi-même. Ça va
peut-être aider. En fait, c'est à
travers différentes expériences que j'ai connues, en particulier comme député,
j'ai réalisé souvent qu'effectivement le nombre… Par exemple, les paniers de Noël, on voit très bien, là, que…
peut-être, il y en a quatre, quatre sur 104, à peu près, que j'ai vu,
une fois, là, qu'il y avait peut-être des abuseurs potentiels. Mais par contre,
dans le reste, j'ai trouvé qu'il y avait une grande partie des personnes qui ne
semblaient pas, peut-être, avoir tous les talents que d'autres ont pour réussir
dans la vie, pour se débrouiller.
Et ça me fait poser la question suivante :
Au niveau de la désinstitutionnalisation — c'est un mot difficile à dire — et de la santé mentale, est-ce qu'il y a
effectivement, par rapport aux assistés sociaux, qui semblent quand
même… pour un certain nombre d'entre eux,
disons, il semble y avoir une relation. Est-ce que votre ministère est en
rapport étroit avec d'autres
ministères, là, Santé et Services sociaux, pour effectivement prendre en charge
ces gens-là de la meilleure façon
possible? Parce que c'est beau de donner un montant d'argent, mais il y en a
qui n'ont peut-être pas tout le temps qu'il faut pour en tirer le
meilleur profit, sans vouloir les accuser, là. J'ai même dans ma famille des
gens qui avaient des difficultés mentales.
Et donc c'est un phénomène qui existe. Et, quand on participe à des opérations
genre paniers de Noël, on s'aperçoit qu'il y en a plus que juste deux,
trois sur 100, là.
Mme Pelletier (Brigitte) : Bien,
vous avez tout à fait raison.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Alors, brièvement, puis quitte à ce que nous revenions sur le sujet.
M.
Reid : On pourrait
en reparler la prochaine fois, M. le Président.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, oui, vous avez tout à fait raison. Et, si on veut réussir, on est
condamnés à travailler avec les autres, et,
je vous dirais, à tous les niveaux. Au niveau, par exemple, des politiques, des
programmes, ma collègue, qui est en train de
me préparer des petites notes que je vois, fait ça régulièrement, travailler
avec le ministère de la Santé et le ministère de l'Éducation
particulièrement. Ce sont nos grands partenaires dans le cadre de l'élaboration
de nos politiques et de nos programmes.
M.
Reid :
C'est en éducation, j'imagine, que… les jeunes, femmes, etc., en particulier
les jeunes mères, je suppose.
Mme Pelletier (Brigitte) : Puis pour
l'éducation aux adultes aussi, beaucoup.
M.
Reid : Oui, O.K.
Oui.
Mme Pelletier (Brigitte) : Et évidemment,
aussi, dans nos opérations sur le terrain, j'ai, à ma connaissance — Mme Bourassa — dans
la région de l'Abitibi, un projet où justement on travaille avec le ministère
de la Santé.
Une voix :
Chaudière-Appalaches.
Mme Pelletier (Brigitte) : Chaudière-Appalaches?
Une voix :
Chaudière-Appalaches.
Mme
Pelletier (Brigitte) : …où
on travaille avec le ministère de la Santé, justement, pour être plus efficaces
dans nos interventions, avec des tables pour les prestataires d'aide financière
de dernier recours. Parce que, justement, si on
n'essaie pas d'aborder les problèmes sous tous les angles, bien, évidemment…
C'est difficile d'accompagner quelqu'un pour développer son
employabilité si on ne tient pas compte de sa situation personnelle. Alors, les
gens de la Santé viennent en appui pour des interventions, justement, pour nous
permettre d'être plus efficaces dans celles-ci.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, merci. Maintenant, est-ce que… M. le député de Vanier-Les Rivières,
voulez-vous intervenir immédiatement?
M.
Lévesque : Je pense
que oui, M. le Président. Merci
beaucoup, Mme Pelletier et tous
les membres de l'équipe, bienvenue. Je suis très heureux de vous
rencontrer.
Je vais tout
de suite aller dans le vif du sujet, considérant le peu de temps que j'ai. Je
vais revenir tout d'abord sur le recouvrement. J'ai une petite question
assez technique. J'ai un tableau devant moi qui s'appelle Sommes versées en trop à des bénéficiaires de l'aide de dernier recours. C'est un tableau cumulatif qui va jusqu'à 2012, là, 2011, qui
part de 1999 à 2012, et la source, c'est la Direction de la conformité et l'évaluation
médicale au ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale. On parle de l'aide reçue sans droit qui, à peu près… Grosso
modo, ça établit, à chaque année, combien est versé en trop lors des demandes de dernier recours, l'aide reçue
sans droit, qui sont des personnes qui, disons-le, ont émis… qui ont fait des demandes mais qui l'ont
fait de bonne foi, qui ont des erreurs de bonne foi. Et, de l'autre
côté, il y a l'aide reçue suite à une fausse
déclaration. Le premier bout, c'est un tiers, le deuxième bout, c'est deux
tiers, là, quand je le regarde. Et je
vais juste vous lire la petite définition : «La fausse déclaration
survient lorsqu'une personne a volontairement
omis de déclarer un renseignement ou a fait une fausse déclaration de manière à
obtenir une prestation supérieure à
celle à laquelle [il] aurait eu droit, contrairement à ce qu'un adulte
raisonnable et responsable aurait fait dans de pareilles circonstances.» Donc, quand je regarde les données, c'est à
peu près deux tiers de l'argent qui est versé en trop.
Je suis
surpris du 5 % que vous mentionnez quand je tiens compte de cette
définition-là. Comment pouvez-vous expliquer cette différence-là entre
les montants que je vois, que c'est deux tiers-un tiers, là, qui semblent, d'un
côté, de bonne foi, un tiers, qui semble manquer de bonne foi, deux tiers?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme Pelletier.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui, M.
le Président. Est-ce que Mme Bégin peut compléter?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, certainement. Mme Bégin.
Mme Bégin (Martine) : Alors, les
éléments qui sont identifiés comme étant des fausses déclarations avec la définition que vous avez dite, c'est ça qui fait
le 5 %, là. Les personnes qui nous déclarent… qui, de bonne foi, ont
reçu des prestations sans droit, c'est
parfois de l'aide conditionnelle en attendant que la personne fasse recours à
un droit qu'elle a. Exemple, une
personne qui est dans une situation financière difficile et qui attend son
allocation d'aide à l'emploi, son assurance
chômage, là, et en attendant, donc, d'avoir ce montant-là, on peut lui verser
de l'aide qu'elle nous remboursera.
Ça fait qu'il
y a une partie de l'aide comme ça qui peut être versée à des personnes qui sont
dans ces situations financières
difficiles, et qu'ils vont devoir nous rembourser à partir du moment où ils
vont avoir exercé un autre droit. Ça peut
être à la CSST, ça peut être à l'assurance-emploi, ça peut être à différents
endroits comme ça. Ça fait que, donc, ces montants-là, les deux tiers des montants peuvent être des personnes
comme ça qu'on va aider de façon conditionnelle. Ça peut être des
personnes aussi qui, ne sachant pas qu'ils n'ont pas fait une fausse
déclaration volontairement… mais qui ne
savaient pas qu'il fallait qu'ils nous disent tel événement. Donc, à partir du
moment où on prend connaissance de l'événement,
on va corriger la situation, mais on ne va pas réclamer. Il y a une partie
aussi qui peut être due à des erreurs administratives. Mais il y a une
combinaison de facteurs qui joue dans cette colonne-là, alors que les personnes
qui ont reçu de l'aide après une fausse déclaration, ça, c'est vraiment notre
5 %.
M.
Lévesque : Merci. Un chiffre, s'il vous plaît. J'aimerais
savoir combien de nouvelles demandes par année, d'aide sociale, que vous
avez… que vous recevez?
Une voix : Au Québec?
M. Lévesque : Au Québec, oui,
de nouvelles demandes par année.
Une voix : Autour de
100 000.
M. Lévesque : 100 000
demandes par année.
Mme Roy (Marie-Renée) : C'est des
demandes.
M. Lévesque : Sur ces
demandes, combien sont acceptées?
Mme Roy (Marie-Renée) : Le taux d'acceptation…
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Roy, voulez-vous...
Mme Roy (Marie-Renée) : Le taux d'acceptation,
les deux tiers à peu près, oui.
M. Lévesque : Les deux tiers?
Mme Roy (Marie-Renée) : Oui.
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Roy, est-ce que vous voulez… Bien, peut-être… ou Mme Pelletier?
Ou Mme Roy?
Mme Pelletier (Brigitte) : M. le
Président.
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Si vous voulez simplement, pour
les fins de l'enregistrement, l'indiquer…
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, c'est ça, donc un taux de
demande autour de 100 000 puis les deux tiers acceptés.
M. Lévesque : Donc, on peut
parler d'environ 66 000… environ 65 000 demandes par année, là,
qui seraient acceptées, des nouvelles demandes. Parfait.
Mme Roy (Marie-Renée) : C'est plus.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Voulez-vous...
Mme Roy (Marie-Renée) : Marie-Renée
Roy.
Le Président (M. Marcoux) : Si
vous voulez simplement mentionner votre nom et…
Mme Roy (Marie-Renée) : Marie-Renée
Roy.
Simplement,
vous dire qu'il y a à peu
près 100 000 demandes
acceptées, qui constituent, elles, les deux tiers. Et il y a un nombre
de demandes, de nouvelles demandes chaque année, O.K., qui sont faites, mais ce
n'est pas le nombre d'individus, des nouveaux admis par année. Des personnes,
je ne pourrais pas vous dire maintenant le nombre.
• (16 heures) •
M. Lévesque : 100 000
nouvelles demandes par année…
Mme Roy (Marie-Renée) : Formulées.
M. Lévesque : Formulées?
Mme Roy (Marie-Renée) : Oui.
M. Lévesque : Et pas d'acceptées,
là? D'acceptées par le ministère, après analyse, on parle de?
Mme Roy (Marie-Renée) : Si vous
permettez, je pourrai vous redonner l'information plus tard.
M. Lévesque : Avec plaisir,
on reviendra. Avec plaisir.
Mme Roy (Marie-Renée) : Merci.
Le
Président (M. Marcoux) : ...que vous pourrez revenir tout à
l'heure quand vous l'aurez comme information.
Mme Roy (Marie-Renée) : Merci.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, M. le député?
M.
Lévesque : Oui. Je voudrais revenir sur l'épisode, Mme la
sous-ministre, du cafouillage qu'il y a eu au niveau d'émission des
chèques en double. Vous en avez parlé dans votre déclaration tout à l'heure.
Donc, évidemment, le ministère a avoué, là,
qu'il y avait eu un cafouillage qui a été fait. Il y a plusieurs organismes qui
sont impliqués au travers. Puis il y a eu des chiffres qui ont véhiculé,
puis j'aimerais ça qu'on puisse confirmer ensemble les chiffres.
Au départ, on
avait parlé d'un potentiel pouvant aller jusqu'à 48 000. Après ça, on est
revenu assez rapidement, par un
porte-parole du ministère... où on parlait de peut-être 1 000 chèques
qui avaient été émis en double. Le lendemain, on a parlé de 4 000. Puis j'ai eu la chance de questionner
Mme Maltais, la ministre de l'Emploi et Solidarité, à l'Assemblée
nationale, elle ne savait pas à ce moment-là. Puis je comprends très bien, là,
on a eu quatre jours, là, ce n'était pas évident
d'avoir une réponse quatre jours plus tard. Mais elle savait qu'il y avait
70 % des chèques qui avaient été retournés, donc je présume qu'on
se basait sur un certain chiffre.
Avec le
recul, puis après avoir eu un mois de... peut-être un mois depuis que la
situation est arrivée, est-ce qu'on est capable aujourd'hui de savoir
combien de chèques au total, avec un chiffre pas mal final, là, quel est le
nombre de chèques qui ont été émis en double? Quel était le montant qui a été
émis, le montant global, puis comment vous... Combien
d'argent vous avez réussi, en bout de ligne, à récupérer suite à
l'opération — là, je
sais que vous avez été... vous avez travaillé fort pour récupérer cet
argent-là — pour
qu'on ait vraiment la finalité de ça?
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Pelletier.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, écoutez, le processus d'émission des chèques... Hein, vous avez
compris qu'au ministère on travaille avec le
Centre de services partagés, on travaille également avec Revenu Québec. La
plupart de nos prestataires reçoivent leurs prestations par dépôt direct, on
parle de 241 581 avis de dépôt direct, et on envoie 74 802 chèques
qui ont été imprimés pour le mois d'octobre. Ça, c'est un chiffre qui peut
varier, évidemment, là, d'un mois à
l'autre, dépendamment, là, du nombre de prestataires. 38 552 chèques
ont été livrés dans les centres locaux pour des remises de main à main,
O.K., sur les 74 802. On a un solde de 36 250 chèques qui ont
été livrés au domicile à des prestataires.
Donc, c'est le 27 septembre qu'on a appris,
M. le député, qu'il y avait certains prestataires qui ont reçu deux enveloppes
avec deux exemplaires de chèque dedans. On est tout de suite intervenu. On a
constaté qu'à la suite d'une mauvaise impression de chèques le CSPQ a dû
réimprimer et avait réenvoyé à Revenu Québec une nouvelle «batch» de chèques.
Et c'est à Revenu Québec que tous les chèques n'ont pas… toutes les enveloppes
n'ont pas été détruites. Cependant, tout de
suite, on a pris des mesures pour aviser notre clientèle et on a demandé à
notre clientèle qui avait reçu des
chèques en double... on leur a demandé de nous retourner, dans les centres
locaux d'emploi... On a informé notre centre des communications, on a pris
contact avec le ministère des Finances et évidemment les organismes qui
distribuaient également des chèques de main à main.
Donc, le
30 septembre, j'ai communiqué avec le CSPQ, Revenu Québec pour faire le
point sur la situation, et on a
évidemment pris les mesures rapidement afin d'obtenir l'information sur le
volume des chèques qui étaient concernés par le problème. À ce moment-là, le 30 septembre, M. le député, Revenu
Québec estimait qu'il y avait un volume d'environ
1 000 chèques qui avaient été émis en double et non détruits. Alors,
le 30 septembre toujours, on a émis un deuxième communiqué conjoint avec Revenu Québec afin de réitérer la demande aux
prestataires de retourner les chèques qui avaient été émis en double et
informer la population de la situation. Revenu Québec, dans son communiqué, si
vous avez eu l'occasion de le lire, a
déclaré qu'il a tout de suite amorcé une démarche de vérification interne pour
analyser la situation, il a procédé à une analyse en profondeur de ses pratiques
mises en place. Et le ministère des Finances, quant à lui, est entré en
communication avec les institutions financières pour s'assurer d'avoir leur collaboration.
En date du
22 octobre, au dernier recensement, M. le député, on a
2 191 chèques qui ont été payés en double, soit 6 %
du potentiel des 36 250 chèques, pour un montant de
1 388 000 $. De notre côté, M. le député, on a mis en
place, évidemment, tout de suite, nos mécanismes de réclamation et de
recouvrement pour récupérer cet argent-là.
M. Lévesque : Mme la
sous-ministre...
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, M. le député, vous avez à peu
près la moitié de votre temps, mais, si vous voulez continuer, là, il n'y
a pas de problème.
M. Lévesque : Je vais prendre
une ou deux minutes supplémentaires, monsieur...
Le Président (M. Marcoux) :
Non, c'est pour vous. C'est ça.
M.
Lévesque : Oui. Je voudrais savoir, Mme la sous-ministre — merci beaucoup de votre réponse — combien,
au total, êtes-vous capable de nous affirmer
que vous avez réussi à récupérer de ce montant-là, en pourcentage ou en
montant, là? On fera le calcul, le cas échéant.
Mme Pelletier (Brigitte) : Est-ce
que vous me parlez en termes de chèques ou en termes d'argent?
M. Lévesque : En termes d'argent
ou... En termes d'argent.
Mme Pelletier (Brigitte) : Bon,
écoutez, en termes d'argent… Vous comprenez que les événements se sont produits au cours du mois d'octobre, donc il y a
des gens, effectivement, qui ont eu et changé des chèques en double, et
on a mis en place notre procédure de réclamation et on est en cours. À ce
moment-ci, on est au début, M. le député, de cette
opération-là. Je ne sais pas si on a des informations sur des montants
d'argent, mais ça m'apparaît être extrêmement tôt pour être capable de vous donner un montant en
argent. Mais, si vous le voulez, moi, je peux m'engager à vous fournir
cette information-là.
Au fur et à
mesure, on va récupérer… Vous avez peut-être eu la chance de voir que la
Protectrice du citoyen a émis un avis
justement pour dire aux gens qu'il y avait eu une erreur, que ça ne donnait pas
le droit à personne d'encaisser les chèques et qu'ils pourraient même
être tenus de non seulement rembourser, mais qu'il y a des intérêts également.
M. Lévesque : J'accepte votre
proposition, Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui?
Bien, ça me fait plaisir.
Le Président (M. Marcoux): C'est parfait,
merci. Donc, vous pourrez, un peu plus tard, transmettre à la commission des
renseignements à ce sujet-là.
Mme Pelletier (Brigitte) : Le suivi
au niveau de la récupération des montants.
Le Président (M. Marcoux) :
Le suivi. À la fois le nombre et les montants. Donc, parfait.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui, avec
plaisir.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, ça va?
Mme Pelletier
(Brigitte) : Parce que je vais le suivre de près. Parce que je n'étais
pas contente.
Le Président (M.
Marcoux) : Nous vous comprenons. Oui, M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Goyer : Oui, M. le Président, merci. Bonjour, Mme Pelletier.
Bonjour, tout le monde. Vous l'avez dit d'entrée de jeu, c'est le
ministère probablement le plus décentralisé, et mon collègue de Sherbrooke
disait toute l'importance du ministère. Moi,
j'ai toujours appris que c'était le ministère à deux têtes : il y avait la
sécurité du revenu, l'aide sociale, prestations, et tout le volet
employabilité, que vous administrez, l'Emploi-Québec comme tel. Effectivement,
vous êtes très près des citoyens, et je
tiens à le dire et à féliciter votre système d'Emploi-Québec en ligne. Pour y
avoir travaillé, pour avoir travaillé dans ce système-là, j'ai trouvé
que nous étions, un, à la fine pointe de la technologie, deux, ça nous donne
une vue d'ensemble de ce qui se passe au Québec au niveau de l'emploi. Puis je
trouve que c'est un beau soutien que vous
donnez aux employeurs et aux candidats qui se recherchent un emploi. Ça fait
que je tenais publiquement à le dire, l'importance.
L'importance aussi
des ressources externes, vous en avez fait mention aussi tantôt. La semaine
dernière, j'ai rencontré une douzaine de jeunes au carrefour jeunesse-emploi
et, à poser des questions, je me suis rendu compte que c'était à cause d'une mesure d'Emploi-Québec que ces 12 jeunes
là étaient au carrefour jeunesse-emploi pour apprendre, voir leur futur et décider s'ils étaient pour
faire leur secondaire IV, V ou aller à l'emploi directement. Ça fait que
je trouvais ça extraordinaire, le
lien entre la ressource externe qui est le carrefour jeunesse-emploi et le
ministère, Emploi-Québec.
Ceci dit, j'ai été
proche de vous, d'une certaine manière, au conseil des partenaires du marché du
travail des Laurentides et j'ai trouvé ça
superintéressant, tout le travail qui se fait chez vous, je tiens à le dire, et
le dévouement aussi des personnes qui sont là. Je connais le directeur d'Emploi-Québec
Saint-Eustache, pour ne pas le nommer, ou celui de Sainte-Thérèse. Je peux dire
que ce sont des gens qui sont dévoués à la tâche pour, un, aider nos citoyens
puis aider probablement les plus démunis de la société. Hein, quand tu te
cherches un emploi, ce n'est pas évident. Nous, on est peut-être privilégiés, on
passe à l'action aux quatre ans. On le souhaite en tout cas que ce soit aux
quatre ans. Mais c'est...
• (16 h 10) •
Une voix :
…
M.
Goyer :
Qu'est-ce que vous avez dit, M. le Président?
Le Président (M.
Marcoux) : Non, non, à tous les quatre ans, c'est correct.
Une voix :
Il y a une loi là-dessus.
M.
Goyer : Il y a une
loi aux quatre ans, c'est bon, ça. Je vais retenir ça, M. le Président. Donc, on sait que vous donnez beaucoup à ces gens-là qui sont
dans le besoin.
Ma
première crainte ou inquiétude, je la réfère au tableau XIV d'Emploi-Québec, c'est par rapport à l'entente fédérale-provinciale, là. On
sait qu'actuellement le fédéral semble ne pas vouloir renouveler l'entente. Je
voudrais juste voir avec vous c'est quoi,
les enjeux de la tête Emploi-Québec.
Parce que je sais que... En ce qui concerne les mesures d'emploi, si je
regarde votre tableau, le nombre de nouveaux participants à l'assurance-emploi, la cible était de 136 000, vous avez réussi 152 000; le nombre de participants en
assurance-emploi en emploi après avoir bénéficié d'une intervention du ministère, 49 751; et une économie
d'assurance-emploi non versée, donc on parle de la caisse de l'assurance-emploi,
au lieu de 156 millions tels que ciblés, 230 millions réussis.
Je me dis qu'avec de
tels chiffres comment que le fédéral peut mettre en cause le travail d'Emploi-Québec
en ne voulant pas négocier la nouvelle
entente ou en donnant des difficultés
à la négociation de cette entente. D'autant plus qu'on sait
fort bien qu'en vertu même de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique la
compétence de main-d'oeuvre est provinciale. Mais ça, c'est un autre débat, qu'on
va peut-être régler un jour dans notre vie, de se prendre en main. Mais, ceci
étant dit…
Le Président (M.
Marcoux) : Ça ne pourra pas être à la CAQ.
M.
Goyer : Sûrement
pas, non, non, non. Mais j'espère, un jour, prendre un bon café avec vous, M.
Marcoux, on va en reparler profondément de
la situation. Mais, compte tenu des résultats que vous avez faits par rapport aux économies d'assurance-emploi, c'est quoi, l'importance de l'enveloppe,
là, de l'entente fédérale-provinciale en ce qui concerne Emploi-Québec? Ça
correspond à… Quel est votre pourcentage de budget, là, dédié pas aux
prestataires, là, mais à la tête, à Emploi-Québec, et les mesures qui sont en
cause finalement, s'il n'y a pas d'entente? C'est une question bien large, je m'en
excuse, Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier (Brigitte) : Non, mais, écoutez, c'est très bien.
Puis c'est sûr qu'on a plusieurs ententes qui nous lient avec le gouvernement
fédéral. On en a une très grande, l'EDMT, qui a été conclue en 1997 avec la
dévolution aux provinces de la responsabilité, justement en termes de main-d'oeuvre,
de formation. Et cette entente-là, c'est un montant important. Là, j'oublie le
montant…
Une voix : 581...
Mme Pelletier
(Brigitte) : 581 millions, cette année, qui est dévolu dans le
budget d'Emploi-Québec.
Et, cette
entente-là, bien que le gouvernement fédéral ait, dans le cadre du dernier budget,
émis certaines lumières, a allumé certaines lumières quant à la suite
des choses, il n'a pas exprimé clairement son intention. Mais, en ce qui a trait à l'entente sur le marché du travail... Ça,
c'est une entente qui ne vise pas les gens qui sont bénéficiaires de l'assurance-emploi,
ça vise des clientèles qui sont beaucoup plus éloignées du marché du travail,
donc des clientèles comme les immigrants, les prestataires d'aide sociale, les
handicapés.
Donc, cette
entente-là, elle vient à échéance, et c'est cette entente-là que le gouvernement fédéral nous a informés qu'il ne
voulait plus renouveler, qu'il voulait remplacer par la subvention canadienne
pour l'emploi. Alors, évidemment, ça a fait les manchettes, et pour
cause : c'est un montant de 115 millions de dollars dont on parle actuellement,
qui nous sert, nous, à faire nos
interventions, à Emploi-Québec, pour justement ces clientèles-là qui autrement ne
se qualifient pas… puis c'est ça
qu'il est important qu'on comprenne, tout le monde, qui ne se
qualifieraient pas dans le cadre de la grande entente qui, elle, vise
des gens qui étaient des prestataires d'assurance-emploi ou en tout cas qui
rencontrent des critères liés à un cheminement autour de l'assurance-emploi.
Donc, pour
nous, l'enjeu est extrêmement important.
Et évidemment, bien, tout le gouvernement s'est mobilisé, a parlé d'une
seule voix à l'Assemblée nationale avec les motions. Et on est très actifs également
de notre côté, justement, pour faire des représentations. Et nos
ressources externes, les gens qui connaissent bien toute la mécanique savent pertinemment
qu'on a absolument besoin de cet argent-là pour faire nos interventions. Et
vous savez que, quand on intervient, par
exemple, auprès d'un prestataire d'aide sociale puis qu'on lui donne la chance
de faire un parcours avec un service
qu'on déploie du côté d'Emploi-Québec, le fait de participer, ça augmente tes
chances de 50 %, par la suite, de réintégrer le marché du travail.
Donc, la mise en mouvement, la participation fait en sorte qu'on obtient des
résultats. Alors, si tu restes tout seul
dans ton salon, chez vous... évidemment, c'est la pire chose qui ne peut pas
arriver. Et, ces sommes d'argent là,
bien, on en a besoin justement pour ces clientèles-là. Alors, l'enjeu est tout
à fait de taille, et c'est l'entente, je vous dirais, là, qui est sur la
sellette actuellement et pour laquelle, je pense, il faut continuer d'insister.
Et je sais
que les ressources externes avec qui on travaille sont très préoccupées, eux
autres aussi, parce que non seulement
c'est leur gagne-pain, mais en même temps elles comprennent très bien que
l'impact pour les clientèles… Un trou de 115 millions dans un
budget, ça serait absolument catastrophique, ça nous obligerait à changer nos
stratégies.
Donc, la
subvention canadienne pour l'emploi, la proposition du gouvernement fédéral
d'améliorer nos interventions en entreprise, c'est une proposition qui
est basée sur le fait qu'il y aurait pénurie d'emploi dans certains secteurs. On sait que... je pense que c'est la
banque Toronto-Dominion qui vient de sortir justement une autre étude
qui confirme une étude d'une autre banque
qui disait justement que la pénurie... Écoutez, on parle plus de rareté
d'emploi que de pénurie. Et la pénurie, ça serait de façon très, très pointue,
spécifique, dans certains secteurs. Donc, ce n'est pas tout à fait notre
réalité.
Et
Emploi-Québec investit aussi de façon massive... Puis je pense qu'on a même
augmenté nos budgets cette année dans nos interventions de formation en
entreprise. Donc, on a investi aussi beaucoup en formation en entreprise.
Donc, on
pense que ce n'est pas la solution de l'avenir, M. le député, de se priver de
cette capacité-là d'intervenir auprès
des clientèles sous-représentées sur le marché du travail, d'autant plus qu'on
sait que le… 2014, vous savez, ça va être la première année où le nombre
de travailleurs de 14 ans à 64 ans… ou 65 ans...
Une voix : 65 ans.
Mme
Pelletier (Brigitte) :
...65 ans va commencer à diminuer à cause de notre courbe démographique.
Donc, on a besoin de tous les bras, de
toutes les têtes pour être sur le marché du travail, et c'est une très belle
façon d'y arriver avec cette entente qu'on partage avec le gouvernement
fédéral, qui nous permet d'intervenir avec des actions très précises auprès des
clientèles qui nécessitent des actions particulières dans certains cas.
M.
Goyer : D'autant
plus, si je regarde le tableau Orientation 2, je n'ai pas le nombre de
prestataires, mais Prestations non versées
pour l'aide financière de dernier retour… à recours suite d'une intervention
des services publics d'emploi — donc vous — visant un retour en emploi, c'est une
économie de 105,8 millions. Ça fait que, quand vous me dites que l'entente fédérale couvre à peu près
115 millions, je me dis : Là, il y a tout intérêt à sauvegarder les
programmes qui font en sorte qu'on puisse avoir cette économie.
Au-delà de l'argent, on sait aussi que, plus de
six mois sur l'aide sociale, c'est difficile, la réintégration en emploi. Je sais que vous avez des mesures bien
spécifiques là-dessus. Et les jeunes… Est-ce que vous avez focussé votre
plan d'action… — je m'excuse, je ne l'ai pas lu. Est-ce que
vous avez focussé votre plan d'action sur cette catégorie-là? Je sais que vous l'avez fait à certaines occasions,
mais est-ce que ces encore une réalité, de dire : Il faut absolument,
avant six mois, que la personne se soit reprise en main? Les services de
consultation que vous faites, c'est des mesures existantes encore?
• (16 h 20) •
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui,
bien, écoutez, tout à fait, on... Votre question est très pertinente puis elle
est large aussi, dans le sens
qu'effectivement je pense que tous les gouvernements qui se succèdent et qui
viennent donnent des orientations en ce sens-là justement pour avoir des
interventions qui sont précises puis particulières auprès des jeunes. Je pense
que ça nous travaille, tout le monde, quand on voit des jeunes de 21 ans
arriver à l'aide sociale.
Donc, là-dessus, je peux vous dire qu'on a
différentes stratégies qui visent les jeunes. On en a une, d'abord, où ils sont inclus dans une stratégie qu'on appelle une stratégie d'intervention
renforcée. Le principe, c'est un peu comme des créances, hein? Quand on a quelqu'un qui arrive et qui vient de
sortir du marché du travail, si on intervient rapidement auprès de cette personne-là, bien, évidemment, on a beaucoup
plus de chances de l'aider rapidement et que ça soit le moins dispendieux
possible pour qu'elle retourne sur le marché du travail. Plus, la personne,
vous l'avez dit, ça fait longtemps qu'elle est à l'aide sociale, bien, évidemment,
sa remise, c'est plus difficile. Donc, on a cette stratégie-là, elle s'adresse à tous les nouveaux qui arrivent et
qui font une demande d'aide sociale. On a un objectif de rencontrer
ces gens-là, et ça vise évidemment les jeunes de façon inclusive également.
On a aussi
d'autres types de stratégies à l'égard des jeunes. Dans la stratégie de
mobilisation de Tous pour l'emploi, on
a identifié de façon particulière les clientèles plus éloignées du marché du
travail. Et on a aussi des actions qui visent de façon spécifique les
jeunes de moins de 25 ans. Et c'est ce qu'on nous avait demandé de faire.
Et on a mis en place, actuellement, un projet qui consiste à rencontrer de façon
systématique ces jeunes-là, parce
qu'on sait qu'une des façons d'intervenir de façon efficace, c'est d'avoir
non seulement le coffre à outils, mais c'est que le jeune se sente aussi interpellé. Les carrefours nous donnent un bon
coup de main en ce sens-là, et c'est une façon pour nous d'être, avec
eux, complémentaires. Mais cette action-là,
l'engagement qu'on a pris dans la mobilisation Tous pour l'emploi, qui vise
les jeunes de moins de 25 ans, c'est de les rencontrer de façon
systématique aux deux mois, si ma mémoire est bonne...
Une voix : Oui.
Mme
Pelletier (Brigitte) : …pour faire un suivi de ce qui se passe. Donc,
quand le jeune revient, on vérifie avec lui où il en est, on trouve des stratégies, on regarde le coffre à
outils. Il commence une participation, Alternative jeunesse, par exemple, ça lui donne un montant additionnel,
ça le met sur les bonnes habitudes. Ou encore, s'il décide de faire ses démarches seul, bien, on lui demande de revenir
deux mois après. Donc, ça intensifie aussi, je dirais, l'accompagnement
qu'on peut faire avec ce jeune-là, et je pense qu'il se sent aussi plus appuyé,
plus concerné.
Il y aurait bien d'autres, aussi, choses qu'on
pourrait dire sur nos différentes stratégies. Ça sera pour une autre question.
Le Président (M. Marcoux) :
Nous pourrons y revenir, il n'y a pas de problème, on a encore du temps.
M.
Goyer : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux) :
Donc, maintenant, M. le député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Moi, j'aimerais revenir, Mme la sous-ministre, sur
l'exposé que vous nous avez fait au
début et en particulier je pense que ça... si les numéros sur mon texte, qui a
été comprimé, ont été suivis, là, ça serait à la page 13, où on dit :
«Le souci d'offrir aux citoyens des services de grande qualité est constant et
se reflète dans les résultats obtenus dans
les sondages réalisés.» Je suppose donc que ces résultats sont bons, sont
positifs. Et surtout, si je regarde
un petit peu plus loin, vous parlez de «l'amélioration de la qualité des
interventions auprès de la clientèle lors de l'attribution initiale d'une
aide financière par une réduction de l'ordre de 35 % du nombre des
documents demandés systématiquement». Et vous nous avez fait quelques exemples
pour qu'on comprenne bien ça. Vous parlez aussi, un petit peu plus loin, d'un comité de vigilance, de suivi en matière de
qualité des services qui a été créé en 2012. Et, encore un petit peu plus loin, vous parlez de quatre axes de
la mobilisation du personnel en services directs, qui, donc, est un
moyen aussi d'améliorer la qualité du
service. Et, cette question-là, M. le Président, j'y reviendrai dans une
deuxième question.
Mais je
voudrais revenir au sondage. Vous savez, la question des sondages, évidemment
c'est... on s'intéresse aux résultats,
mais la question, c'est de savoir ce que ça veut dire exactement. Parce qu'on a
eu, nous, dans... ce n'était pas cette année mais lors d'une précédente
réunion de travail concernant un ministère pour lequel il y avait eu des
sondages qui donnaient une note extrêmement
positive de la qualité du service, mais c'était un ministère pour lequel tous
les députés autour de la table de la réunion avaient régulièrement des
gens, des privés, enfin des individus, des citoyens, des gens d'affaires, etc., qui venaient se plaindre en
disant que c'était épouvantable, la qualité du service. Donc, on ne
comprenait pas bien. On attend peut-être des
réponses encore ou on attend un prochain tour de roue, mais on a cru à ce
moment-là que, peut-être, on ne parlait pas de la même clientèle, et la
clientèle qui venait dans nos bureaux n'était peut-être pas la clientèle qui
avait été sondée.
Alors, moi,
j'aimerais vous demander, Mme la sous-ministre, que vous nous expliquiez… et je
n'émets pas le moindre doute sur la qualité, là, du travail, mais j'aimerais ça que
vous nous expliquiez, pour qu'on comprenne bien ce que vous avez fait, la clientèle, parce qu'il y a peut-être plusieurs clientèles,
et, d'autre part, la méthodologie, enfin, en gros, la méthodologie que
vous avez suivie pour que le résultat de ce sondage corresponde à ce qu'on
pense que ça devrait représenter par rapport
aux différentes clientèles. Alors, est-ce que les clientèles... À quelles
clientèles a-t-on demandé et est-ce que les résultats sont les mêmes?
Ou, enfin, quelle est la méthodologie suivie?
Et un des
éléments, je vous le donne en toile de fond, c'est qu'on s'était dit, nous, que
peut-être, un jour, nous aurions une
conversation avec le Conseil du trésor — ça va peut-être même arriver la semaine
prochaine — enfin,
dans laquelle on pourrait peut-être, disons, amener cette question d'un outil,
d'un outil de sondage de la qualité ou de la satisfaction
des services qui pourrait être... rendre un peu plus uniforme la signification
qu'on donne à ces sondages-là.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui. Alors, c'est une bonne question qui couvre très
largement... Et, concernant votre dernier
point, j'étais auparavant à la Commission des normes du travail, et on était
dans ce qu'on appelle les grands organismes, et on
avait justement répondu à une demande des parlementaires, probablement de la
Commission de l'administration publique, où
on nous demandait de dire : Bon, bien là, on peut-u savoir, puis se
comparer, puis avoir un peu
d'étalonnage en matière de satisfaction des services à la clientèle? Et, depuis
ce temps-là... En tout cas, moi, quand je suis partie, c'était introduit dans les rapports annuels de la
Commission des normes du travail, de la CSST, de la Régie des rentes, de la CARRA. On avait un certain nombre de
comparaisons, on se comparait, entre autres, sur les services, les
délais de réponse, le temps de réponse pour
le service téléphonique. Alors, c'était une façon justement, pour nous, de
donner satisfaction aux membres. Et évidemment je me souviens que ça nous
mettait toujours un petit peu sur... ça nous positionnait
toujours... On se comparait, puis on regardait, puis on espérait toujours ne
pas être le moins bon, le moins performant par rapport aux différents
indicateurs qui avaient été sélectionnés.
Donc,
je comprends tout à fait votre demande. Et, au ministère, on est très attentifs, je vous dirais, à la
satisfaction de la clientèle. Et, cette
année, dans notre rapport annuel de gestion, justement on a publié… je vous
dirais, c'est un extrait de nos résultats
de sondage, parce que le sondage est beaucoup plus imposant, est beaucoup
plus long, et il est disponible sur notre site Internet. On le mentionne
dans notre rapport annuel...
M.
Reid : En quelques
mots, quel est le type de méthodologie qui a été suivie? Est-ce que c'est par
différentes clientèles? Est-ce qu'il y a des statistiques? Est-ce que…
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui. Alors, le ministère a fait appel à la
firme SOM pour effectuer le sondage téléphonique
auprès de 7 807 personnes
représentant les clientèles, les unités administratives suivantes, donc :
Emploi-Québec, le Centre de recouvrement, la
Direction générale adjointe de la révision et des recours administratifs, la
Direction des plaintes et des relations avec la clientèle, le Régime québécois
d'assurance parentale et le Secrétariat à l'action communautaire autonome et
aux initiatives sociales. Oui?
M.
Reid :
J'ai compris qu'il s'agit du personnel, ou si j'ai mal saisi, là; ça a été
vite.
Une voix :
La clientèle.
M.
Reid :
La clientèle?
Mme Pelletier
(Brigitte) : La clientèle.
M.
Reid :
La clientèle, pas le... O.K., d'accord, ça marche.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, oui, 7 807 personnes…
M.
Reid :
Clients. Qui sont des clients.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Clients, oui, exactement.
M.
Reid :
O.K., parfait, ça marche. C'est bon.
Mme Pelletier (Brigitte) : Donc, en termes d'échantillonnage, ça fait un très bon échantillonnage. Le
questionnaire utilisé comprenait des questions sur chacun des engagements
généraux de la déclaration de services, des questions additionnelles, est-ce qu'il
y a lieu... sur les
engagements spécifiques à certaines clientèles de même que
des questions additionnelles sur les
modes de prestation de services et l'utilisation d'Internet. Ça, ça a été très
intéressant, l'utilisation d'Internet. Si ça vous intéresse, on vous en
parlera. Parce que moi, j'ai été surprise de voir l'état de l'évolution de la
clientèle prestataire d'aide sociale…
M.
Reid :
…le voit un peu dans les chiffres qui nous ont été remis ce matin, en
particulier, là...
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, hein, on voit que notre clientèle est beaucoup plus
apte.
M.
Reid :
Oui. Est-ce que...
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, M. le député?
M.
Reid :
Vous avez donc... J'ai compris que vous aviez des questions spécifiques pour
certaines clientèles.
Mme Pelletier (Brigitte) :
Oui.
M.
Reid :
Et est-ce que les résultats ont été sortis par clientèle aussi à ce moment-là?
Mme Pelletier
(Brigitte) : Bien oui, par grand secteur d'activité, effectivement.
Oui?
M.
Reid : Parce que ce n'est peut-être pas forcément la même
chose, disons, dans un secteur ou un autre. Il peut y avoir des attitudes qui
sont différentes, de la part des clientèles, qui vont peut-être ne pas faire qu'on
ait les mêmes résultats. Il faut les interpréter différemment à ce moment-là,
je suppose.
• (16 h 30) •
Mme Pelletier
(Brigitte) : Bien, tout à fait, hein? C'est sûr que, quand on regarde
les résultats ou, pour la clientèle du
Régime québécois d'assurance parentale… bon, l'avènement heureux,
la naissance d'un enfant, versus un client à l'aide sociale qui se fait
refuser une décision, évidemment, la...
Une voix :
...
Mme Pelletier (Brigitte) : Exactement. Et ça, c'est assez fréquent, M. le député. Moi, j'ai déjà eu le... J'ai déjà administré tout le volet du harcèlement psychologique au travail, à la Commission des normes du travail, puis je peux vous dire que, quand on avait des... qu'on regardait les sondages sur la
satisfaction de la clientèle, bien, évidemment, quand on refusait quelqu'un qui déposait une plainte pour harcèlement
psychologique, donc on avait le même genre de résultat. Donc, en lien
avec le type de service qu'on rend, on se rend très bien compte que le taux de
satisfaction, évidemment, est tributaire du type de service qu'on donne, et...
M.
Reid :
Oui, c'est ça. Mais la question, effectivement, qui découle, c'est donc, d'une
façon générale… en interprétant évidemment, mais les résultats étaient bons.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui.
M.
Reid :
Parce que vous ne le disiez pas exactement tel quel dans les...
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui. Au niveau des résultats globaux, page 70, au
niveau des résultats globaux, ils sont
extrêmement... ils sont très bons. Et la façon, pour nous, de savoir si on est
bons ou pas, aussi, c'est de voir notre
évolution dans le temps. Parce que, quand ça «pop up» parce qu'on a une information
à l'effet que le résultat est statistiquement
significatif, évidemment c'est dans ces cas-là qu'on porte une attention et
qu'on va vérifier : Ah, bien là, s'il
y a quelque chose qui se passe, bien
là, qu'est-ce qui se passe sur le terrain? Est-ce qu'on a des enjeux
particuliers?
M.
Reid : Vous
répondez bien à ma question. C'est parce
que j'en ai une autre. Non, mais
ça... Je trouve que j'ai eu réponse à
ma question, et c'est très intéressant, parce qu'il semble bien que la méthodologie va donner des résultats que tout
le monde va comprendre de la même façon. C'est ça qui est le plus important,
pour nous en tout cas.
Je
voudrais revenir avec le point dont j'ai fait état tout à l'heure, que j'ai mentionné, là, où vous avez dit : L'une en matière... enfin, vous dites : «En plus de
cette performance, le ministère a obtenu deux mentions spéciales, l'une en matière de prestation de services…» Puis, vous avez marqué : «par des actions
menées au regard de quatre axes de
[...] mobilisation de son personnel en service direct, [c'est-à-dire] la
sensibilisation, la responsabilisation, le soutien et la reconnaissance.»
Je trouve ça extrêmement
intéressant, et c'est plus par curiosité d'ancien gestionnaire ou de vieux prof
d'université, peut-être, que j'aimerais que
vous nous expliquiez un petit peu... ou que quelqu'un de votre personnel,
ici, qui vous accompagne, nous explique un
peu en quoi consiste cet élément de mobilisation qu'il est tellement
extraordinaire, dans une organisation, de
pouvoir faire. Et vous semblez avoir réussi avec quatre axes particuliers. Il
serait intéressant peut-être que vous nous en parliez un petit peu pour
qu'on puisse voir un peu ce que vous avez fait.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, tout à fait.
(Consultation)
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, M. le Président, j'y arrive.
Le Président (M.
Marcoux) : Prenez votre temps.
(Consultation)
Mme Pelletier (Brigitte) :
J'ai la directrice des ressources humaines, qui...
Une
voix : …
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui, M. le Président, je pense que M. Légaré, qui est
responsable des ressources humaines, pourrait nous éclairer.
Le Président (M.
Marcoux) : Certainement, si vous voulez bien vous identifier, s'il
vous plaît.
M. Légaré (Normand) : Oui. Mon nom est Normand Légaré. Je travaille aux
services à la gestion, communément appelés
l'administration du ministère. Ma collègue ici présente, Nathalie Tremblay, qui
est la directrice des ressources humaines.
En termes de mobilisation, bien, d'abord, on a
pris un portrait de la situation. D'ailleurs, c'est une exigence pour l'accréditation sur la norme santé que Mme
Pelletier, la sous-ministre, vous exposait tout à l'heure. Donc, on a
pris cette photo-là en 2011, d'une part. D'autre part, bien, cette photo-là
nous a donné des points forts puis des points à améliorer, et c'est ça qui nous
a servi à établir notre plan d'action, qui a été évalué par la suite. Donc, on
a...
Une des
choses qui est des plus importantes, c'est d'examiner, d'analyser les
préoccupations du personnel. Donc, ça touche autant leur travail, autant
leur santé, autant aussi l'encadrement au niveau des gestionnaires, et aussi ça
touche en termes de santé et santé au
travail mais leur santé personnelle aussi. Donc, une des premières choses qu'on
a faites...Il y avait des préoccupations, là, par rapport à leur santé
physique au travail. Donc, on a évalué... on les a formés, là, sur des problèmes de… excusez-moi, là, des
troubles musculosquelettiques, d'une part. D'autre part, il arrive, dans
les milieux de travail, des questions
au niveau des divergences de points
de vue, conflits. Donc, il y a
eu un accompagnement auprès des gestionnaires puis des personnes. D'autre
part, on a révisé tout notre encadrement en matière de santé au travail et de
sécurité.
Ensuite, on a
toutes les questions de communication au niveau du personnel, parce
qu'on a développé un outil, un vidéo
au niveau de la civilité. Ensuite, quand on parle de mobilisation, bon, il y a
des fois... pas des fois, mais souvent les gestionnaires... on a
travaillé avec les gestionnaires, mais il y a des bons coups qu'il faut
reconnaître. Il y a toujours quelqu'un, à quelque
part, et très souvent, comme je dis,
ce n'est pas toujours des boss, c'est le personnel sur le
terrain, qui nous amène des idées, des fois
des problèmes qu'on n'avait pas vus. Donc, on a organisé des activités
de reconnaissance. Ça, c'est une activité qui arrive une fois par année.
Mais en même temps, aussi, on a travaillé avec
nos gestionnaires. Parce que la reconnaissance, ce n'est pas une activité qui est une fois dans une année, c'est le travail
au quotidien. Donc, au niveau des gestionnaires, bien, on les a
sensibilisés en termes, comment je dirais, d'encadrement, de reconnaître les
gens. On a travaillé aussi au niveau de l'évaluation
du rendement, pour qu'ils donnent des attentes, qu'ils évaluent le rendement du
personnel. Et, en termes de, comment
je dirais, soutien, des fois, avec des cas un petit peu plus difficiles, donc,
on a accompagné des gestionnaires.
Donc, c'est cet ensemble-là des activités qui
ont été inscrites dans un plan d'action, qui ont été évaluées par la suite par les gens à la certification au niveau
de la norme santé. Et en même temps, bien, un, c'est un travail, on a
fait ça en collaboration avec la partie
syndicale, autant fonctionnaires et professionnels, on a fait ça avec les cadres, et il y a eu une reconnaissance exactement de
ça.
Donc, on soutient nos gestionnaires, on soutient
notre personnel. On a travaillé sur la reconnaissance, sur la mobilisation, aussi pour qu'ils aient tous les outils nécessaires en termes de formation.
Parce que, si on a une difficulté à faire notre travail, bien, il y a...
puis tous les changements qu'ils ont, au ministère, donc, en termes de
gestion de changements, on a une équipe qui soutient le changement.
Donc, on a travaillé sur le travail...
Le Président (M. Marcoux) :
Une dernière courte...
M. Légaré (Normand) : Excusez-moi.
M.
Reid : Non, non, ça
va. Rapidement, 30 secondes. C'est que...
Le Président (M. Marcoux) :
Une dernière courte question, une dernière courte réponse, M. Légaré...
M.
Reid : Oui, c'est
un commentaire. C'est pour dire que...
Le Président (M. Marcoux) :
Ce n'est pas parce que ce n'est pas intéressant, mais...
M.
Reid : Finalement,
ce que vous nous dites… et c'est très intéressant, là, c'est que c'est ce genre
de choses qu'on dit qu'il faut faire ça,
dans les livres, à l'université, dans les cours, et tout ça. Mais ce qui est
intéressant ici, c'est que vous l'avez fait vraiment, mais surtout ça a
été évalué et c'est un succès. Et, bon, je vous félicite parce que c'est vraiment
intéressant.
M. Légaré
(Normand) : Vous permettez,
juste un... Notre ministère n'est rien sans notre personnel. Puis on aide les
plus démunis, c'est notre mission. Il y a
nos systèmes informatiques, mais il y
a notre personnel. On n'est rien sans
eux.
M.
Reid : Vous m'avez
convaincu.
M. Légaré (Normand) : Oui. J'espère.
Le Président (M. Marcoux) :
Voulez-vous intervenir tout de suite ou plus tard, monsieur...
M. Lévesque : Je vais y aller
tout de suite, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Lévesque : Oui, merci, M. le Président. Mme la sous-ministre, au printemps dernier, le gouvernement a adopté un décret — je vais vous le donner, pour
vous aider un peu, là — le
décret 526-2013, qui date du 29 mai 2013, qui autorise le ministère
de l'Emploi et de la Solidarité sociale de conclure de gré à gré des contrats
de services afin de soustraire... ça le soustrait à la Loi sur l'intégrité, qui
l'oblige à la tenue d'appels d'offres.
À ce
niveau-là, on s'est rendu compte, avec les documents que j'ai en main, là,
qu'il y a plus de 400 contrats de gré
à gré qui auraient été accordés, sur une base annuelle ou triennale, c'est
selon, là, c'est-à-dire ça peut varier d'une entente à l'autre. Et, selon le cabinet de la ministre — c'est une citation, là : «La mise en
place d'un processus d'appel d'offres
ne nous aurait pas permis de respecter nos délais, et ça aurait causé un bris
de service auprès de notre clientèle.»
Ce que
j'aimerais savoir, Mme la sous-ministre, c'est le montant qui a été mis en
cause, là-dessus, combien de contrats...
en termes de financement, là, combien ont été accordés de gré à gré avec les
partenaires que vous avez, puis la proportion
que ça représente par rapport à l'ensemble des ententes que vous avez avec les
différentes ressources externes de main-d'oeuvre.
Le Président (M. Marcoux) :
Mme la sous-ministre.
• (16 h 40) •
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Alors, Emploi-Québec et les organismes sans but lucratif ont développé,
depuis 15 ans, une structure
partenariale qui est vraiment particulière. On en a fait état tantôt, là. On
les appelle, entre nous, les ressources externes, qui sont en fait le
complément des opérations du service qui est donné par Emploi-Québec. En 2012-2013,
cette relation d'affaires et de partenariat s'est traduite
par 2 576 achats de services répartis à travers
17 régions du Québec,
totalisant 194,6 millions, dont 142,6 millions pour 479 de
plus de 100 000 $ et plus,
d'où la nécessité, là, de passer par les décrets, des services dispensés
à 128 000 clients — un client peut avoir connu plusieurs
participations, effectivement — dont plus de 86 % sont des prestataires
d'assurance-emploi et d'assistance sociale, 30 % des résultats, le
nombre de nouveaux participants aux mesures actives d'Emploi-Québec, pour un
investissement de 20,5 % du Fonds de développement du marché du travail,
dont on a parlé également tantôt, avec un taux de placement, au niveau des
résultats, de 67 % des personnes aidées 12 mois après l'intervention.
M. Lévesque : Je comprends
que c'est 140 millions que vous m'avez dit que...
Mme Pelletier (Brigitte) : Je vous
ai dit : Ça totalise 194,6 millions.
M. Lévesque : 194 qui
sont donnés... qui ont été donnés en gré à gré.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Qui
ont été donnés dans le cadre des ententes qu'on a avec les organismes sans
but lucratif, oui, et nos partenaires ressources externes.
M.
Lévesque : Donc, évidemment, il y a une balance qui doit être
aux alentours de 700 millions, environ, là, les différentes ententes que vous signez avec les
partenaires. Parce que, si je me rappelle bien, c'est autour de
900 millions qu'il y a au niveau des mesures actives d'emploi, qui est à l'externe
d'Emploi-Québec. C'est bien ça? Sur le montant qui est versé, là, c'est
883 millions...
Mme Pelletier (Brigitte) : Ça, c'est
le budget de...
Une voix : Total.
Mme Pelletier (Brigitte) : C'est le
budget total d'Emploi-Québec, ça, M. le député.
M.
Lévesque : O.K. Donc, quel est le montant que vous versez à
l'ensemble de vos partenaires du marché du travail, là, les carrefours jeunesse-emploi, les organismes qui sont
dans le RQUODE, le SSSMO? Il y en a plusieurs, là.
Mme Pelletier (Brigitte) : M. le
Président, est-ce que Mme Bourassa peut compléter?
Le Président (M. Marcoux) : Certainement.
Mme Bourassa, si vous voulez vous identifier, s'il vous plaît.
Mme Bourassa (Johanne) : Oui.
Johanne Bourassa, sous-ministre associée responsable d'Emploi-Québec.
Pour ce qui
est des ressources externes, comme vous l'a dit Mme Pelletier,
c'est 194,6 millions. Sur le budget total d'Emploi-Québec, il y a à peu près
50 % qui est consenti à de
l'achat de services auprès d'organismes, dont les organismes
communautaires, pour 194 millions. On achète parfois des cours, on achète
des services aux CLD aussi, pour les travailleurs autonomes, donc pour l'ensemble
de nos partenaires, l'autre 50 % étant du soutien du revenu, puisqu'on alloue des allocations de participation. Quand les
personnes participent aux mesures actives, elles ont droit à des frais
de garde, des frais de transport, etc. Donc, ça se répartit, bon an, mal an,
là, 50-50 entre le soutien du revenu, alloué directement aux personnes qui
participent, et 50 % en achats de services à des partenaires pour donner
des services à notre clientèle.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci.
M. Lévesque :
Donc, si je comprends bien, pour l'ensemble du réseau des partenaires
communautaires, c'est 194 millions. Donc, 100 % de ce qui est signé
avec les partenaires communautaires, vous l'avez fait via des contrats de gré à
gré.
Mme Bourassa (Johanne) : Oui.
M.
Lévesque : Parfait. Y a-t-il une évaluation qui se fait de
l'ensemble de ces partenaires-là, de ces ententes-là? Parce qu'évidemment moi, je garde en mémoire deux
éléments : premièrement, que le Vérificateur général, en 2005-2006,
se questionnait énormément sur, justement,
la qualité, dans certains endroits... Je ne veux pas remettre en question…
Parce que, pour l'avoir vu moi-même puis avoir travaillé dans ce domaine-là
pendant quelques années, je suis à même de constater qu'une grande majorité va
très bien, puis c'est des très bons services qui se donnent. Mais il y a
plusieurs organismes où il y a eu une difficulté d'évaluation. Puis ce que le
Vérificateur général du Québec percevait, c'est que ce n'était pas toujours
rendu de façon égale.
Puis, l'autre point, c'est que le Vérificateur
général du Québec soulève des inquiétudes face à l'ensemble des contrats qui sont donnés de gré à gré. Alors,
vous, vous avez décidé par décret, le gouvernement du Québec, récemment,
de fonctionner de cette manière-là. Alors, c'est peut-être... J'aimerais en
savoir un peu plus à ce niveau-là. Pourrait-il y avoir des appels d'offres?
Le Président (M. Marcoux) :
Mme la sous-ministre.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
En fait, je vous dirais que ce n'est pas nouveau, là, cette façon de procéder
là, M. le député, c'est quelque
chose qui existait dans les années
antérieures. Les actions qu'on a prises récemment, c'est plus
en raison, là, de la Loi sur l'intégrité, qu'ils nous ont... qui nous a amenés
à trouver d'autres façons de faire.
Évidemment,
ces partenaires-là, ce sont des partenaires qui sont extrêmement importants pour nous. L'évaluation des effets des mesures actives, réalisée en 2013 par la Direction de l'évaluation du ministère, a montré que les prestataires de l'assurance sociale... la participation, effectivement... Donc, on évalue au niveau de nos programmes.
Et ce sont des partenaires de premier
plan. Ce que vous soulevez, c'est : En termes de vigilance, est-ce qu'on est vigilants? Oui, parce qu'on
reçoit les rapports... les rapports...
Une voix : Redditions de
comptes.
Mme
Pelletier (Brigitte) : C'est
ça, dans le cadre de leurs redditions de comptes, on reçoit les rapports. Et
on va les visiter aussi. On a des plans
d'action, du côté d'Emploi-Québec, pour s'assurer de faire une vigie. Je ne
vous cacherai pas que c'est vrai
qu'il est arrivé, comme ça arrive avec certains partenaires d'affaires, qu'il y
a eu des cas où on a dû intervenir. Puis
il y a eu des dénonciations. On a fait des vérifications internes et on a apporté
des correctifs. Donc, dans ce sens-là, c'est tout à fait ... c'est des
choses qui arrivent, mais je pense qu'on a agi.
Ils ont une
expertise unique qui s'est développée,
M. le député, au fil des dernières années, des interventions : on
parle des carrefours jeunesse, on parle particulièrement sur l'île de Montréal,
là où on a le plus grand nombre de ressources externes d'intervention, au
niveau des immigrants qui arrivent avec des problématiques qui sont tout à fait
particulières au niveau culturel. Et nos partenaires ont développé une expertise
qui est tout à fait, je dirais, spécialisée et exceptionnelle.
Donc, revoir
nos façons de faire... Je pense qu'il faut toujours
se poser la question, mais il faut le faire aussi dans l'intérêt de nos clientèles. Et je vous dirais
que, dans l'état actuel des choses, pour nous, l'intérêt de notre clientèle,
c'est de continuer à travailler avec nos partenaires de la façon avec laquelle
on travaille. Est-ce que, dans les prochains mois, prochaines années, on ne devrait pas regarder des façons de faire... Je pense que vous avez raison,
parce qu'il faut toujours se remettre
en question puis il faut toujours trouver des façons d'être plus efficaces. Et
là-dessus je vous dirais qu'on mène des travaux actuellement, dans le
cadre de notre nouvelle planification stratégique... Et je compléterai plus
tard.
M. Lévesque : Si vous me
permettez une miniquestion, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux) :
Oui.
M.
Lévesque : Peut-être, Mme la sous-ministre, est-ce que ça a
déjà été envisagé au sein du ministère, afin de rendre plus efficaces les mesures... Parce que, même au dire de certains
groupes nationaux, il n'y a pas tant de différence que ça, des fois, entre certaines organisations
qui, oui, dans l'ensemble, donnent d'excellents services... Ça, il faut le
dire, là, il ne faut pas semer le doute sur
la qualité des services qu'il y a au Québec. Mais ne serait-il pas pertinent
parfois, pour des soucis d'efficacité,
de regrouper certaines organisations qui, dans leur férule, là, ont des
compétences qu'ils ont développées...
mais qu'on pourrait être plus efficace et offrir un meilleur guichet unique de
services à certains endroits? Est-ce que ça a été évalué par votre ministère?
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, une courte réponse, s'il vous plaît, Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier
(Brigitte) : Bien, écoutez, je vous dirais qu'actuellement l'enjeu
principal qu'on a, c'est la persévérance.
Donc, ce qu'on est en train de faire, ce qu'on travaille avec nos ressources
externes, c'est de s'assurer que, quand les gens débutent une participation, ils la
complètent, parce que, je vous l'ai dit tantôt, ceux qui la complètent
ont 50 % de plus de chances de se retrouver en emploi.
Donc,
dans une prochaine discussion, on pourra vous expliquer le plan de match qu'on
a. On va être très agressifs partout
sur le territoire du Québec, avec nos collègues des ressources externes, pour
être meilleurs par rapport à garder nos clientèles dans nos parcours,
pour qu'ils les complètent, parce que c'est ça qui fait que c'est efficace en
bout de piste.
Le Président (M. Marcoux) : Merci. Merci, Mme la sous-ministre.
On va vous laisser prendre votre souffle un peu.
Mme Pelletier (Brigitte) :
Je sentais que...
Le Président (M.
Marcoux) : Non, non...
Mme Pelletier
(Brigitte) : Je sentais qu'il fallait donner beaucoup d'éléments de
réponse. Mais il y aurait tellement à dire, c'est ça, hein?
Le Président (M.
Marcoux) : Merci.
Mme Pelletier
(Brigitte) : C'est un vaste sujet, là, quand on veut parler d'amélioration
continue, là.
Le Président (M.
Marcoux) : On pourra avoir une autre séance. Oui, M. le vice-président.
M.
Cardin :
Je vais vous faire une longue introduction, elle va pouvoir prendre son
souffle.
Le
Président (M. Marcoux) : Ça va. Ou bien poser la question et donner les réponses en même temps, là, hein?
• (16 h 50) •
M.
Cardin :
Peut-être. Je peux essayer ça. Je le fais souvent, hein? Bon, je me replace. Je
me souviens d'un groupe de personnes qui
disaient : Tous pour un, un pour tous. Maintenant, vous êtes
arrivés à : Un emploi pour tous, puis tous pour un emploi. Et puis je pense que c'est un élément essentiel.
Bien sûr, le système d'assurance chômage, dans le temps… Et puis moi, je trouvais ça péjoratif, tu
sais, c'était une assurance chômage, mais, avec l'emploi pour tous, bien
là, ça ressemble un peu plus à
l'assurance-emploi. Donc, beaucoup de sommes devraient être dépensées, de l'assurance-emploi
justement, pour faire en sorte que les gens
puissent obtenir un emploi un jour ou l'autre. C'est un espoir qu'ils cultivent, je crois, régulièrement,
et puis…
Bien
là, c'est ça, je vois probablement tout le sens que vous donnez à Un emploi
pour tous, et, dans ce cadre-là, je voulais amener l'élément… Parce que
vous dites aussi… Bien, je vais reprendre quelques éléments. Vous aviez deux cibles sur l'équilibre du marché du travail, il y
avait quand même les personnes de 55 à 64, les personnes immigrantes, et
puis, en même temps, c'est de répondre aux
besoins des entreprises aussi. Et vous continuez, dans votre
représentation, à favoriser la solidarité et l'inclusion sociale et soutenir la
concertation en matière d'action communautaire.
Si
j'extrapole, l'entreprise d'économie sociale, si ce n'est pas loin de ça, ça
entre proche de quelque chose qui lui ressemble. Et l'entreprise d'économie
sociale qui a comme principal objectif l'intégration sur le marché du travail
de personnes pouvant démontrer certaines
déficiences légères, intellectuelles et/ou physiques. J'en ai plusieurs,
entreprises de ce genre, dans ma
circonscription, et puis c'est toujours, là, je dirais... c'est mon salaire
annuel d'aller les visiter puis de voir ces gens-là se développer, là, une intégration quasiment totale, au
niveau social, par l'entremise du travail qu'ils peuvent effectuer. Et ce sont des entreprises de qualité,
selon moi. Donc, ça, c'est un de vos partenaires, j'imagine, des gens
que vous aidez, probablement dans une
dimension assez importante, et je fais une parenthèse tout de suite :
J'ose espérer que c'est toujours dans
votre intention de les supporter et de les aider. Et vous, quand même, qui avez
une vision globale de tout ce qui se
passe au Québec, est-ce que... Ces entreprises de ce genre-là, en moyenne,
c'est quoi, leur taux de réussite? Celles que j'ai dans ma circonscription, de ceux que je parle, c'est 100 %,
là. Mais, globalement, là, au niveau du Québec... Et si c'est quelque
chose que vous privilégiez particulièrement.
Le Président (M.
Marcoux) : Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui, M. le Président. Vous avez débuté votre
intervention en parlant d'une stratégie qui a été lancée au mois de
février par le gouvernement : Tous pour l'emploi, stratégie qui a été mise
de l'avant avec la Commission des partenaires du marché du travail. Donc, il y
a, dans cette stratégie-là, 10 actions qui concernent Emploi-Québec et il y a 15 actions qui
concernent la Commission des partenaires du marché du travail. Et, dans
celles qui concernent la Commission des partenaires, ça vise justement à aider
les entreprises au niveau du développement des compétences, et ça rejoint une
de vos préoccupations au niveau des entreprises d'économie sociale.
On
en a une où la commission souhaite renforcer l'implantation du Programme
d'apprentissage en milieu de travail dans
les entreprises d'économie sociale du secteur de l'aide domestique en
remboursant une portion du salaire de l'apprenti et du compagnon. Donc, c'est tout un secteur, effectivement, qui est en
plein mouvement, en pleine ébullition, et, à ma connaissance, c'est une
première au niveau de la Commission des partenaires du marché du travail, pour
intervenir à cet égard-là.
Je
ne sais pas si vous souhaitez qu'on vous parle des différentes mesures qu'on a
mises de l'avant dans Tous pour l'emploi. On a la sous-ministre associée
à l'Emploi dont c'est le pain quotidien; on pourrait vous expliquer où est-ce
qu'on en est rendus.
M.
Cardin :
Oui, sommairement. Il faut me laisser un petit peu de temps encore pour
revenir.
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Bourassa.
Mme
Bourassa (Johanne) : Oui.
Alors, comme vous le disait Mme Pelletier, la stratégie Tous pour l'emploi,
du côté du service d'Emploi-Québec, on a 10 mesures. Notre objectif était justement
d'accroître notre efficacité et notre efficience
en ciblant l'aide aux clientèles qui sont les plus… les sous-représentées sur
le marché du travail, en augmentant leur
taux d'emploi suite à la participation, d'où les efforts qui sont déployés
aussi en matière de persévérance, parce qu'il faut les mobiliser, les amener à participer, mais il
faut aussi s'assurer qu'ils persévèrent dans leur participation, pour s'assurer
qu'elles puissent intégrer le marché du travail. Et on a mis en place des
mesures plus particulières pour les travailleurs expérimentés et pour les
personnes immigrantes, et tantôt on vous a parlé des mesures spécifiques pour
les jeunes.
Donc, c'était la contribution principale du côté
d'Emploi-Québec, alors que, du côté de la Commission des partenaires, bien, l'accent a été mis, tel que le
prévoit la loi, sur le développement des compétences en milieu de
travail. Et, à ce moment-là, ils ont innové
en amenant de nouvelles mesures pour soutenir, comme on le disait tantôt, des
travailleurs dans le domaine de l'économie
sociale, mais aussi pour favoriser des stages pour des clientèles qui sont plus
éloignées du marché du travail et favoriser,
là, l'intégration en emploi des personnes immigrantes. Mais la mesure-phare,
c'est d'avoir élargi l'admissibilité,
là, au niveau des entreprises, à la formation, puisqu'on était limités à celles
dont la masse salariale était entre 250 000 $ et
10 millions. Maintenant, elles sont toutes admissibles.
M.
Cardin : O.K. Bon,
c'est une bonne chose.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le vice-président.
M.
Cardin :
J'avais, oui, une petite... Bon, bien, c'est ça, c'est justement encore les
entreprises d'économie sociale. J'aime
tellement ça que je les… je contribue, d'une certaine façon. Pour vous faire
une petite histoire courte, il y a en a une, le Pont de bois, là, qui fait des meubles, là, c'est beau, là, ça
n'a pas de bon sens. Et puis, quand on trouve un local pour un député dans une circonscription, ce n'est pas
toujours évident, hein? Il n'y a pas toutes les facilités. Donc, tous
mes bureaux n'avaient pas de place de
rangement. Donc, j'ai fait appel à eux. Et puis, pour de l'équipement de bureau
aussi, il y en a une, entreprise d'économie
sociale, qui en fait, et je fais appel à eux aussi. Ça fait que j'invite
l'ensemble de mes collègues à le faire dans leurs circonscriptions, s'ils
en ont, puis, s'ils n'en ont pas, bien, appelez-moi, je vais vous donner le
numéro de téléphone de la mienne, ma circonscription.
Mais, si je reviens à la main-d'oeuvre, les
ressources humaines, on a parlé, dans le rapport du recherchiste, d'absentéisme. On a parlé aussi de la question de
la rétention. Et tantôt vous avez mentionné, au niveau de la mise à la retraite, six sur 10… c'est-à-dire, ce n'est pas
vous qui les mettez à la retraite, j'imagine, c'est eux qui partent, pas
parce qu'ils ne vous aiment pas puis qu'ils
ne veulent pas rester, mais c'est parce qu'ils osent espérer que… parce que…
Mais c'est la même affaire, peut-être, pour
les gens sur le dernier recours, c'est qu'après six mois ils doivent s'ennuyer,
ils doivent avoir le goût de revenir, non?
Mme Pelletier (Brigitte) : Certains.
M.
Cardin : Certains?
Non? O.K. Donc, c'est ça, j'aimerais avoir, au niveau de la politique, au
niveau de la main-d'oeuvre... Parce que,
l'absentéisme, on sait qu'à un moment donné il peut y avoir plusieurs raisons à
l'absentéisme, souvent, peut-être, des
raisons positives, comme les congés parentaux. Je veux dire, c'est une raison
positive d'être absent, ça, pendant
une période. Mais, d'autres fois, ça peut cacher d'autres raisons. Donc,
j'aimerais vous entendre globalement là-dessus.
Et puis, évidemment, quand vous parlez de rétention, ça aussi, c'est un élément
important pour votre main-d'oeuvre, pour la qualité puis le maintien de
la qualité de la main-d'oeuvre.
Mais, la
retraite, là, quand vous en remplacez six sur 10 qui partent à la retraite, à
un moment donné vous allez être
essoufflés, peut-être, dans l'appareil gouvernemental, si… Les gens qui
prennent leur retraite, le nombre, annuellement, a-tu commencé à
diminuer un peu ou bien tous les baby-boomers y ont passé? Non, mais c'est ça,
c'est une vision globale en fonction de l'absentéisme, la mise à la retraite et
la rétention.
• (17 heures) •
Mme
Pelletier (Brigitte) :
Alors, c'est un bon point, parce que c'est sûr que les obligations qu'on nous
demande sont exigeantes. Le non-remplacement d'un certain nombre de postes,
quand il y a départ à la retraite, ça nous oblige à avoir une prévision de la main-d'oeuvre qui est très pointue. Il faut bien savoir qui qui part, où est-ce qu'il est situé, quel type de
compétences il a, et il faut qu'on se prépare toujours en conséquence.
Alors, c'est sûr que… Einstein a dit que la contrainte amène la
créativité, donc je dois vous dire que, ces années-ci, je pense que les
ministères visés par ces mesures-là doivent être créatifs, et on doit toujours
trouver des solutions pour être capables de s'améliorer.
Le marché de l'emploi, actuellement, entre les
différents ministères, on pourrait dire que c'est un marché d'acheteurs, hein? Les gens ont beaucoup
d'opportunités, et on voit que les gens aussi ont tendance à magasiner, puis
je pense que les gens qui sont plus jeunes ont peut-être encore plus ces
réflexes-là. Donc, on a une grande préoccupation au niveau de la
rétention de notre main-d'oeuvre.
Ce que je
peux vous dire, c'est qu'actuellement on a un taux de départs volontaires de 9,3 % comparativement à 10,5 % dans la fonction publique. Donc, ces
départs volontaires là, ce sont des promotions, des retraites et des
démissions. Mais le gros de ces départs, M. le député, c'est
évidemment les retraites. Donc, on sait qu'actuellement on est dans des cycles…
Oui?
Le
Président (M. Marcoux) : Je suis désolé de vous interrompre,
mais, ce que je comprends, il y a un vote. Alors, nous allons
malheureusement suspendre pour quelques minutes et puis nous allons revenir.
Excusez-nous de vous interrompre comme ça.
Une voix : Ça ne devrait pas
être long, notre idée est déjà faite.
(Suspension de la séance à 17 h 2)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre la séance. M. le député d'Orford!
Oui, madame.
Une voix : …
Le Président (M. Marcoux) :
Pardon? Non, non, mais c'est correct. Non, non, non. Elle dit : Messieurs.
M. Cardin : Je pense qu'elle n'avait
pas fini, hein, de répondre à ma question.
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Je pense que, Mme la sous-ministre, nous vous avons
interrompue alors que vous étiez en train de donner une explication fort
intéressante. Alors, si vous voulez la compléter, rapidement.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui.
Rapidement.
Le Président (M. Marcoux) :
Suite à une question de M. le vice-président.
M.
Cardin : Sur la
main-d'oeuvre, l'absentéisme, rétention et…
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui,
c'est ça. En fait, il y a un certain nombre d'informations que je veux vous
donner. Je pense que vous avez compris que le ministère
valorise beaucoup ses employés, et on
est très préoccupés à les garder. Donc,
on a toute une série d'activités, justement, qui visent à nous aider à retenir
notre personnel, à le rendre heureux puis à développer ses compétences. Au coeur de cette stratégie-là, bien
évidemment, on a les gestionnaires, parce que ce sont eux qui, au
quotidien, sont en relation avec les employés. Donc, nos gestionnaires, ils
sont accompagnés pour avoir les meilleures pratiques de gestion.
Notre direction générale adjointe des ressources
humaines aussi travaille pour non seulement accueillir nos nouveaux
gestionnaires, et s'assurer de leur intégration, et de les aider à comprendre
cette belle grande organisation, et de
s'assurer de les appuyer, on a aussi… on est très avancés également au niveau
de la gestion du changement. Donc, quand on met de l'avant un certain
nombre de projets, de changements, on appuie nos gestionnaires dans le cadre de
ces changements-là, puis ça nous permet aussi d'être beaucoup plus solides pour
expliquer le sens et faire participer l'ensemble de notre personnel.
On a un
soutien dans le parcours au niveau de la carrière. On sait que, les gens,
particulièrement les jeunes, ce qu'ils veulent, c'est… ils arrivent dans
une organisation comme chez nous, ils veulent voir c'est quoi, le potentiel de développement. Donc, tu peux entrer comme
technicien, professionnel, puis aspirer aussi à devenir gestionnaire.
Donc, on est très présents pour avoir…
préparer notre relève, et ça, c'est à tous les niveaux, donc les gestionnaires
à l'entrée en allant jusqu'aux cadres 2, qui est l'échelon où on en
a beaucoup au ministère.
Et je vous
dirais que l'élément clé de notre démarche à l'égard du personnel, c'est notre
démarche d'amélioration continue en santé, qualité de vie au travail.
Donc, à partir d'un sondage, on a fait un diagnostic. M Légaré vous a parlé qu'on a mis un certain nombre… un plan
d'action avec des interventions très structurées, et ça, ça fait en sorte
que, même si on a un personnel qui est un
peu plus vieillissant, à certains égards, on s'occupe d'eux. Parce qu'on sait
qu'en vieillissant on est quelquefois… on a
des petits… on rencontre des petits problèmes de santé, donc il faut être
avisés à cet égard-là. Et on
travaille avec un médecin puis on regarde qu'est-ce qui se passe. On suit ça de
près et on fait des diagnostics, puis
ça, ça nous permet d'intervenir. Et on s'est rendu compte que justement, par
rapport aux troubles musculosquelettiques associés principalement au positionnement devant l'ordinateur pendant de
longues heures, au fil de nombreuses années, sans nécessairement faire tout l'exercice que nos médecins nous
recommandent de faire, bien, à ce moment-là, des fois, on a des… on
développe des problèmes de santé.
Donc, ce n'est pas pour rien qu'on s'est vu
décerner un prix par le Bureau de la normalisation, Entreprise en santé, parce
que justement c'est une démarche. Moi, je vous dis : Je récolte les fruits
de gestionnaires qui ont été intelligents dans les années antérieures. Et,
cette année, on publie un taux où on s'est améliorés. Donc, ça, pour moi, c'est
extrêmement significatif et c'est certainement un des éléments les plus
marquants, là, de notre rapport annuel de cette année.
M.
Cardin : Je pense
que, Mme la sous-ministre, je vois, là, toute la philosophie, là, au niveau
des mesures qui sont prises au niveau de la main-d'oeuvre. Mais j'avais
une toute petite question qui me tenait à coeur. Puis ça va être la dernière
fois que je vous parle aujourd'hui. Et puis, après ça, ce sera mon collègue,
puis après ça ça sera le président qui va pouvoir…
Une voix : …
Le Président (M. Marcoux) :
Même votre collègue du moment pourra revenir.
M.
Cardin : Ah oui?
Deux choses que je voulais… Bien, c'est-à-dire deux dossiers. O.K. Le réseau
Emploi-Québec, une unité autonome de service
ayant conclu avec le ministre une convention de performance et d'imputabilité…
Le
Président (M. Marcoux) : On va peut-être… si vous y allez pour celle-là, puis après ça on va…
Si on veut équilibrer un petit peu, on va aller de l'autre côté.
M.
Cardin : Ah! O.K. Ah!
ce n'est pas comme ça que j'avais…
Le Président (M. Marcoux) :
Non? Ah bon!
M.
Cardin : …entendu
nos négociations, mais ce n'est pas grave, pourvu que ça ait le même résultat.
Le Président (M. Marcoux) :
Même résultat. Allez-y.
M.
Cardin : Au niveau
de la convention de performance et d'imputabilité, même chose pour le Centre de
recouvrement, une autre unité qui a conclu
avec le ministre une convention de performance et d'imputabilité… C'est
juste un petit éclair, comme ça, qui m'est
apparu. Quand on regarde les conventions de performance et d'imputabilité, ça
me sonne, moi, à l'oreille comme des
incitatifs, des devoirs, des droits qui sont rattachés à ça. Ça veut
dire : Est-ce que, votre système,
au niveau du ministère, il y a des… je ne dirais pas des participations aux
bénéfices… Et nous expliquer… si ce n'est pas le cas, tant mieux. Et
puis… ou nous expliquer rapidement c'est quoi, votre convention de performance
et d'imputabilité, puis ça implique quoi.
Mme Pelletier (Brigitte) : En fait,
c'est…
Le Président (M. Marcoux) :
Brièvement, si vous voulez…
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui, M. le Président. L'entente de performance et d'imputabilité vient préciser,
entre la ministre et l'unité qui est concernée, des attentes
particulières, des rôles et responsabilités particulières… particuliers,
devrais-je dire. Et c'est ce qui fait en
sorte que, dans le rapport annuel de gestion, vous avez une reddition de
comptes qui est particulière pour, en vert, le Centre de recouvrement puis, en
bleu, Emploi-Québec. Et, quand on regarde Emploi-Québec, on voit que cette entente-là fait en sorte qu'Emploi-Québec doit
déposer à chaque année un plan d'action avec des cibles et des
indicateurs particuliers, plan d'action qui est déposé à l'Assemblée nationale
et pour lequel il y a une reddition de
comptes tout à fait particulière. C'est la même chose pour le Centre
de recouvrement. On a des cibles, des indicateurs spécifiques. Et c'est
très exhaustif, dans le fond, je vous dirais. C'est très exigeant aussi, cette
reddition de comptes là, mais en même temps
je pense que, pour votre bénéfice et mon bénéfice aussi, ça nous permet de très bien suivre la performance des unités
qui sont visées par des ententes.
Et, quand on a
des collaborateurs avertis comme Mme Bourassa… elle a même amené la
convention de performance et d'imputabilité d'Emploi-Québec avec elle,
qui a été signée pour la première fois…
Mme Bourassa (Johanne) : Qui a été signée
par M. Turenne, Courchesne et Marjorlaine, à la commission.
Mme
Pelletier (Brigitte) : C'est
ça. Donc, c'était le 24 mars 2006, par Mme Courchesne, qui était
ministre de l'Emploi et de la
Solidarité.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, Mme la sous-ministre.
Une voix : On comprend ce que
vous voulez dire.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, oui. Alors…
Des voix : …
Le
Président (M. Marcoux) : Non, écoutez… Alors, merci.
Maintenant, je vais passer du côté de l'opposition officielle. Je vais poser quelques questions sur
le temps de l'opposition officielle, et puis, après ça, mes deux
collègues pourront compléter, et nous reviendrons après.
D'abord, pour ce qui est des
effectifs, ce que je comprends, dans le rapport annuel 2012-2013, l'effectif autorisé est de 5 702 et
l'effectif utilisé serait de 5 464. Je ne sais pas, pour 2013-2014, quels
sont les chiffres correspondants. Ma question, c'est : L'écart entre
l'effectif autorisé et l'effectif utilisé, est-ce qu'il s'agit de postes
vacants qui sont à combler? Je ne sais pas quelle page de votre rapport annuel,
Mme la sous-ministre, là, mais vous dites : 5 700, 5 400.
• (17 h 30) •
Mme Pelletier
(Brigitte) : 5 700…
Le
Président (M. Marcoux) : 5 700 effectifs autorisés, 5 464 effectifs utilisés.
Alors, bon, l'écart, est-ce que
ce sont des postes vacants, premièrement? Deuxièmement, quels sont les chiffres
correspondants pour 2013-2014?
Mme Pelletier
(Brigitte) : Pour 2013-2014, je ne sais si mon collègue M. Légaré les
a.
Le Président (M.
Marcoux) : Sinon, vous pouvez les envoyer, là, il n'y a pas de
problème, là.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui. Alors, c'est sûr que les effectifs temps
complet utilisés, ce sont des gens, là, qui sont en emploi. On l'a à la page 33, là, dans les différentes
unités du ministère. Et, les effectifs autorisés, bien, c'est, je
dirais, la limite à laquelle on peut aller.
Donc, évidemment, il faut qu'on tienne compte de notre capacité budgétaire
aussi, hein? Parce que c'est beau d'avoir
les effectifs autorisés, il faut les payer. Alors, il faut s'assurer qu'au
niveau de notre masse salariale on entre dedans.
C'est certain aussi
qu'avec une organisation aussi grande que la nôtre il y a un cycle… il y a un
va-et-vient, donc il y a toujours, quand
même, un nombre de postes important qui est vacant. Et, comme je vous disais
aussi tout à l'heure, le fait qu'on est dans un secteur, actuellement,
où il y a quand même beaucoup de mobilité dans la fonction publique, donc c'est
toujours un défi pour nos gestionnaires de les combler. Donc, on n'utilisera
pas tous les effectifs qui sont autorisés, mais c'est notre limite à ne pas
franchir.
Le
Président (M. Marcoux) : Parfait. Donc, ce sont des postes à
combler, là, qui sont vacants actuellement, ou qui sont en dotation, ou…
Bon. Pour Emploi-Québec, je voyais, 2011-2012, là, équivalents temps complet
utilisés, 4 403; 2012-2013, 4 263.
Donc, ça veut dire moins de ressources à Emploi-Québec. Quels sont les chiffres
actuellement pour 2013-2014?
Mme Pelletier
(Brigitte) : 2013-2014…
(Consultation)
Mme Pelletier (Brigitte) : M. le
Président, c'est peut-être
une réponse, oui, qu'on pourrait compléter, là, parce qu'on est surtout
préparés pour la reddition de comptes 2012-2013.
Le Président (M.
Marcoux) : Je vous comprends, là. Je n'ai pas de problème avec
ça.
Mme Pelletier
(Brigitte) : 2013-2014, des fois, on l'a.
Le
Président (M. Marcoux) : Non, mais je n'ai pas de problème avec ça, là. Mais, entre 2011-2012,
2012-2013, l'effectif utilisé
a diminué à Emploi-Québec, selon les chiffres, là, de…
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui.
Le
Président (M. Marcoux) : Bon. Est-ce que ce sont des fonctions ou des postes, là, qui sont
à combler ou si ça a été une attrition des postes à Emploi-Québec? Et est-ce
que ça s'est reflété dans certaines régions en particulier ou davantage, là, au
centre du ministère, aux fonctions centrales?
Mme Pelletier
(Brigitte) : Oui. Donc, dans l'ensemble du ministère, il y a eu une
diminution.
Le Président (M.
Marcoux) : Pour Emploi-Québec? Spécifiquement pour Emploi-Québec?
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui. Bien, pour Emploi-Québec, oui, il y a
eu une diminution, effectivement, si on compare,
à la page 145, l'effectif 2011-2012 versus 2012-2013. Évidemment, la façon dont ça fonctionne, M. le Président, c'est le non-remplacement
des départs à la retraite. Le gros volume des employés est chez Emploi-Québec.
Donc, évidemment, la diminution, conséquemment, je dirais, toutes
proportions gardées, se fait sentir là. Mais je vous dirais qu'on a toujours
un souci de préserver nos emplois dans nos régions au Québec. Et je peux vous
dire qu'on se la fait aussi rappeler par les parlementaires. Ça, c'est très
important. Oui.
Le
Président (M. Marcoux) : …préoccupation, je pense, comme celle de mes collègues,
là, c'est que les services continuent
d'être assurés dans les bureaux d'Emploi-Québec. Je pense que ça, c'est extrêmement important.
Parce que je pense que nous avons tous exprimé des besoins, d'ailleurs, à
cet égard-là. Alors, c'est pour ça que je vous posais la question sur la
réduction des effectifs entre les deux années.
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui,
tu sais... Et c'est un jeu d'équilibriste
à certains égards, je vous dirais. Mais je peux vous dire qu'on a des orientations claires pour protéger nos
services en région et je peux vous dire qu'on y travaille activement. Donc, c'est important de le souligner.
Et on est présents partout sur le territoire. Puis, des fois, on a des
plus petits bureaux, donc il faut s'assurer de maintenir ces emplois-là pour
donner le service à la clientèle.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci. Deuxièmement, question sur les
ressources informationnelles. D'ailleurs, à cet égard-là, on doit vous dire que vous détaillez les projets, donc
c'est positif, là, c'est... Au contraire, je pense que ça permet de voir
les différents projets qui sont réalisés, ou en cours de réalisation, ou en
conception. Il y a un total de... Bon, le
tableau 5, 2012-2013, là, bon, le 53 millions, il y a deux projets
qui semblent être au niveau de la conception pour Emploi-Québec, je crois, là, les placements en
ligne, refonte du site, et aide à la décision en ligne. Donc, ce sont des
projets qui sont encore au niveau de la conception, ça, ou au niveau de la
réalisation?
Mme Pelletier (Brigitte) : Bien,
écoutez, je vous dirais que celui qui concerne la refonte du site Placement en ligne, il est comme... il est très... je vous dirais qu'on est tous très
mobilisés pour qu'il aille rapidement. Le placement en ligne chez nous,
c'est un service qui dessert 12,5 millions de personnes par année. Et
notre site, M. le Président, il est désuet.
Donc, c'est du semi-transactionnel. Et actuellement je vous dirais que notre
dossier affaires est à peu près terminé, et on va passer au stade plus
loin pour être capables de mettre en oeuvre ce projet de placement en ligne.
Le Président (M. Marcoux) :
Deux questions, et courtes réponses. Je pense qu'on marque ici... on indique «Envergure du projet : 23 millions», si
je lis bien. Il y a eu des débours. Total des débours, à date :
2 millions quelque chose. Si je comprends, vous êtes toujours dans
les chiffres ou, enfin, dans...
Mme Pelletier (Brigitte) : Études et
analyses.
Le
Président (M. Marcoux) : Et, comme vous dites, on veut
justement le réaliser, compte tenu de l'importance pour la clientèle.
Quelle est la date cible de réalisation et de complétion de ce projet?
Mme
Pelletier (Brigitte) : Je
n'ai pas toutes les dates en mémoire de façon précise — c'est Mme Bégin qui pilote le dossier
du placement en ligne, M. le Président — mais ce que je peux vous
dire, c'est que, pour nous, c'est urgent, parce que c'est un système qui date.
Et, quand on a 12,5 millions d'utilisateurs par année, c'est extrêmement
utile pour faire l'appariement.
Le Président (M. Marcoux) :
Nous ne remettons pas en cause le projet, au contraire, c'est pour ça, que je
veux dire.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui. Pour
ce qui est de la date de...
Le Président (M. Marcoux) :
Mais ma question, c'est ça, la date. Et, sinon… Puis je peux comprendre que
vous dites : Nous ne l'avons pas ici. Est-ce que vous pourriez...
Mme Pelletier (Brigitte) : Peut-être
demander à madame...
Le Président (M. Marcoux) :
Ou est-ce que vous pourriez simplement, d'ici quelques mois, nous le
transmettre à la commission? Je pense que ça…
Mme Pelletier (Brigitte) : Parfait.
Le
Président (M. Marcoux) : Même question pour le deuxième, qui
est «aide à la décision en ligne, 14 millions». Il y a 7 millions de déboursés, si je
comprends, là, d'après les chiffres du rapport annuel. Ma question,
c'est : Est-ce qu'il est toujours
sur la cédule... D'abord, quelle est la date cible de mise en service? Est-ce
qu'il est toujours sur la date cible et toujours dans le cadre du budget
qui semble indiqué là-dedans? Si vous n'avez pas la réponse...
Mme Pelletier (Brigitte) : On peut
la compléter.
Le Président (M. Marcoux) :
....si vous voulez, vous la transmettrez. Mais peut-être, préliminairement,
nous donner...
Mme
Pelletier (Brigitte) : Oui.
Bien, préliminairement, ce que je peux vous dire, c'est qu'au niveau de
l'identification de la solution technologique ADEL on a suspendu, M. le
Président, les travaux, mais on travaille toujours
au niveau de la modélisation. Parce que, le projet, ce qu'il vise, c'est à
rendre accessibles quelque chose comme 70 000 pages qu'utilisent
nos agents sur le terrain, M. le Président, pour rendre leurs décisions en
matière d'aide financière de dernier recours
et en matière d'emploi. Donc, c'est extrêmement ambitieux. Donc, c'est la
raison pour laquelle ce projet, qui a débuté en 2005, toute la
transcription, toute la modélisation de... exactement.
• (17 h 40) •
Le
Président (M. Marcoux) : Mais, écoutez, là, c'est que je pense
que, pour tout ce qui touche les ressources informationnelles, là, la commission s'y intéresse depuis quelques
années déjà; il y a eu un rapport du Vérificateur général. Comme je
vous le mentionnais, c'est très positif que vous, justement,
décriviez les différents projets. Ça, c'est… nous le reconnaissons. Cependant, en tout cas, ce que nous souhaiterions, je
pense, avoir, là, c'est un peu plus
de détails en termes d'échéancier,
de budget et de mise en oeuvre. Je pense que…
Mme
Pelletier (Brigitte) : Moi, ça va me
faire plaisir, M. le Président. Vous savez aussi qu'on fait une reddition
de comptes au Conseil du trésor puis que nos projets sont également
dans un tableau qui est rendu public. Et on est suivis, avec des
critères, hein, il y a du jaune, il y a du rouge, il y a du vert, alors c'est
aussi…
Le
Président (M. Marcoux) : Mais, comme ce sont les deux projets majeurs, je pense,
dans l'ensemble de vos projets,
si c'était possible… Mais nous, vous savez, on pousse un peu sur le Conseil du trésor aussi, hein? Parce que
ce sont des investissements majeurs, vous le savez, là, je pense, au gouvernement.
Alors, merci.
Ma dernière question touche un sujet qu'on a
abordé indirectement, je pense, pour ce qui est du nombre de plaintes. Est-ce
que nous l'avons abordé, là? Non?
Mme Pelletier (Brigitte) : Non, on
ne l'a pas abordé, les plaintes.
Le
Président (M. Marcoux) : Et il semble que, bon, le nombre de plaintes aurait diminué dans votre
rapport de gestion 2012-2013,
par rapport à celui de 2011-2012. Mais la note que
nous avions ici, c'est que la donnée publiée en 2011-2012 s'élevait à
1 299 plaintes et non à 1 513. Le ministère expliquerait cette
correction en précisant que le total des 1 513 plaintes publié
dans le rapport 2012-2013 tient compte des plaintes résolues par explications
et celles qui ont nécessité des
interventions. En d'autres termes, il semblerait que la base de comparaison
n'est pas la même. Est-ce
exact ou si nous sommes dans l'erreur?
(Consultation)
Mme Pelletier (Brigitte) :
…peut-être besoin de, M. le Président… c'est ma championne dans le dossier…
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, écoutez, Mme la sous-ministre…
Mme Pelletier (Brigitte) : …Mme
Réjeanne Lachance, qui…
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Lachance?
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui.
Le Président (M. Marcoux) :
Tout à fait. Si vous voulez vous identifier, s'il vous plaît, pour les fins de
la transcription.
Mme
Lachance (Réjeanne) : Oui,
bonjour. Réjeanne Lachance, je suis directrice du soutien à la
gouvernance et qualité des services.
Effectivement,
il y a eu un changement de présentation des données des plaintes — vous l'avez à la page… je pense que c'est la page 70, je n'ai pas
apporté mon dernier rapport. En fait, on a constaté qu'il y avait une
différence dans la présentation des plaintes dans l'année précédente.
Dans le rapport 2011-2012, vous aviez le tableau qui concerne la déclaration de
services aux citoyens et vous aviez un nombre de 1 299, là, de mémoire,
puis, cette année, ce qu'on présente, c'est
1 370 — 370, je
pense? Si vous regardez… C'est ça, 1 370. L'an dernier, le montant de
1 370 était présenté dans une
autre section dans le rapport global des plaintes du bureau des plaintes. On
l'avait — vous
pourrez le retrouver, là — à la page 73. L'an dernier, là, on
avait la qualité des services, le montant, 1 513. Pour une question de
cohésion, cette année on a décidé de mettre le même montant, parce qu'on
trouvait que ce n'était pas très clair. Et donc, cette année, on a l'ensemble des plaintes de la DSC qui
touchent… donc aussi les plaintes réglées avec explications, ce qu'on n'avait
pas présenté l'an dernier.
Le
Président (M. Marcoux) : Donc, dorénavant, ça sera toujours sur
la même base que celle que vous présentez…
Mme
Lachance (Réjeanne) : Oui. On
trouvait que c'était confondant puis, cette année, on a décidé de le
corriger.
Le Président
(M. Marcoux) : D'accord. Moi, je n'ai pas d'autre question.
Vous avez encore quelques minutes, M. le député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Je voudrais juste terminer… Parce que j'avais une
question que vous avez abordée, mais moi, je
voulais la poser un peu d'une autre façon. Je ne veux pas être embêtant, mais
c'est une question qui m'embête, c'est-à-dire que c'est un tableau. Les
recherchistes de l'Assemblée nous ont préparé un petit tableau par rapport aux
postes autorisés et aux postes utilisés depuis 2008-2009 jusqu'à 2012-2013.
Vous ne l'avez pas, je pense, comme tableau, mais les chiffres viennent de votre rapport. Et, en
faisant les petites soustractions à la main — j'espère
que je n'ai pas fait d'erreur — je regarde la différence, en 2008-2009,
c'est 46, en 2009-2010, 28, mais en même temps ça augmentait jusqu'en 2010-2011, les postes
autorisés. La différence, par contre, après: en 2010-2011, c'était 286, donc, postes autorisés non utilisés, et l'année… en 2011-2012,
c'était 268, en 2012-2013, 238. Autrement
dit, les deux premières années, il y avait 46, 28, et ensuite
c'était plus 286 et 260 postes, et en
même temps les postes autorisés, ça
monte jusqu'en 2010-2011, et ensuite ça descend.
Moi, la question, c'est…
Pour moi, un poste autorisé, d'habitude c'est un poste pour lequel quelqu'un s'est
battu pour l'obtenir, en quelque part, d'une décision. Ici, c'était le Conseil du trésor. À l'université, les départements se battaient,
c'était le doyen qui, lui, se battait pour avoir des postes de la part du
recteur. Et normalement les postes, ils sont là et ils ne sont pas tous comblés, pour des raisons que vous avez dites tantôt,
une question de budget. Donc, ça veut dire que les
postes, ils ont été justifiés en quelque part, mais on ne les utilise pas pour
des raisons budgétaires.
Est-ce que
ça n'a pas… Premièrement, une question… Je sais que ça fait partie de la gestion. Et,
comme vous avez quand même mentionné, il faut s'assurer qu'il y ait un équilibre dans tout ça. Donc, on ne prend pas tous les postes
qu'on a, mais est-ce qu'on devrait les
prendre, normalement? Si c'est parce
qu'on manque de ressources, est-ce qu'on va réussir à faire le travail correctement si on n'a pas tous
les postes?
Le Président (M.
Marcoux) : Alors, Mme la sous-ministre.
M.
Reid :
Attends un petit peu. J'aimerais avoir l'explication de cette évolution-là, si
possible.
Mme Pelletier (Brigitte) : Oui. Alors, je pense que c'est important
qu'on se comprenne bien, effectivement.
Là, les effectifs autorisés, ça correspond à
l'effectif maximal que peut engager un ministère ou un organisme, puis c'est le Conseil du
trésor qui fixe chaque année l'effectif total autorisé puis l'effectif régulier
autorisé des ministères comme le nôtre. L'effectif
total utilisé, bien, c'est l'effectif total utilisé qui correspond à la
consommation réelle pour un exercice financier donné, de l'effectif tant régulier qu'occasionnel exprimé en équivalents
à temps complet, et les étudiants sont exclus de ça.
Donc,
évidemment, par rapport à l'élément additionnel, la question que vous posez,
c'est sûr que, l'utilisation des ETC,
des effectifs autorisés, on doit avoir la capacité budgétaire pour les combler.
Et il y a aussi le jeu que je vous disais à propos du mouvement de personnel. Chez Emploi-Québec, je ne sais pas
c'est quoi, le nombre de postes vacants, mais c'est sûr que ça bouge
beaucoup.
M.
Reid : Mais on a deux années à 40 et quelques puis deux
autres années à 200 et quelques… trois autres années à 200 et quelques.
Alors, est-ce qu'il s'est passé quelque chose pour expliquer ça — c'est
ce que je me dis — ou
si essentiellement on a besoin d'argent puis on n'engage pas autant de
personnes qu'on devrait?
Mme Pelletier
(Brigitte) : M. le Président, est-ce que je peux aller me chercher un
complice?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui.
M. Légaré
(Normand) : Normand Légaré.
Le Président (M.
Marcoux) : M. Légaré, oui.
M. Légaré
(Normand) : Dans ces deux unités de mesure — je
vais conclure puis je développe après, si vous me permettez — c'est
que c'est…
Le Président (M.
Marcoux) : Faites ça rapidement.
M. Légaré
(Normand) : Oui, ça va prendre deux minutes.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Parfait. Merci.
M. Légaré (Normand) : C'est que, dans les deux cas, c'est une question que c'est clair que ça
prend de l'argent, c'est clair que le
ministère est coupé, Mme Pelletier vous le soulignait tout à l'heure, et ça se
reflète dans les deux concepts. Et,
s'il y a plus de retraites, pour toutes sortes de questions, le Conseil du
trésor va ajuster à la fois notre ETC autorisé régulier et les occasionnels, ce qui va faire l'ETC total, puis à la
fois notre cible d'ETC utilisés. Et là, vu que, les départs à la retraite, on n'est pas capables de fermer ça le
31 mars au soir, bien, il se fait des réajustements en cours d'année. Ça
fait que, si, une année, il y a plus de départs à la retraite qu'on avait
estimés, bien, ils vont nous couper plus.
Mais
je conclus. Deux concepts différents, c'est deux cadeaux que nos collègues du
Conseil du trésor nous fixent. Donc, c'est eux qui le fixent. Dans les
deux cas, ça prend de l'argent, mais le Conseil du trésor… je ne sais pas s'ils
m'écoutent, mais le Conseil du trésor, lui,
il met beaucoup le focus sur l'ETC utilisé parce qu'il reflète la
consommation. En gros, c'est ça. Puis on peut vous définir les concepts.
Le Président (M.
Marcoux) : …ça va?
M.
Reid :
Ça va. Ça me donne ma réponse que je voulais. C'est assez compliqué, mais ça
donne au moins une idée.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci.
Mme Pelletier (Brigitte) : C'est le
lien de tous les départs à la retraite, ça, c'est un élément…
Le Président (M. Marcoux) :
Évidemment, il y a eu aussi une pression budgétaire...
Mme Pelletier (Brigitte) : Aussi.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Oui?
Une voix : …
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, il y a déjà eu des gestes. Oui, M. le député de Deux-Montagnes.
• (17 h 50) •
M.
Goyer : Oui, M. le
Président. Petite question. Tantôt, le député d'Orford faisait référence aux
cibles, aux objectifs à atteindre et à la
satisfaction de la clientèle. Moi, ma mesure de satisfaction de la clientèle,
c'est le nombre de personnes qui
viennent à mon bureau de comté qui ont des problèmes avec l'aide sociale. Et je
peux vous dire que la mesure est bonne. Ce n'est pas mon principal
casse-tête, les problématiques d'Emploi-Québec ou de l'assistance sociale.
Mais, blague à part, le personnel de mon bureau — puis
je prends ça comme exemple pour voir si, dans votre cheminement, il y a quelque chose — semble me dire qu'il y a des services qui étaient donnés dans le CLE local qui
ne sont plus donnés dans le CLE local. Là,
il faut aller à Sainte-Agathe, il faut aller à Sainte-Thérèse; dans mon cas,
moi, c'est Saint-Eustache, mon CLE local. Tant que c'est bureaucratique, ce n'est
pas un problème, mais, quand ça invite la population à faibles revenus, qui n'ont
pas nécessairement du transport en commun, de se pointer, exemple, à
Sainte-Thérèse, ça peut être compliqué.
Ça fait que ma question, avec cette mise en
scène: Est-ce qu'actuellement, dans vos cartons, il y a un plan de redéploiement ou d'ingénierie des services entre
les CLE locaux, la région Laurentides, exemple, ou si c'est une
dynamique propre à la région des Laurentides? Voilà.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme la sous-ministre.
Mme Pelletier (Brigitte) :
Peut-être, Mme Bourassa pourrait vous…
Le Président (M. Marcoux) :
Mme Bourassa.
Mme Bourassa (Johanne) : Oui. Alors,
on a établi des services de proximité qui doivent être offerts dans l'ensemble des centres locaux d'emploi, ce qui
fait que la clientèle pourra toujours s'adresser à son centre local d'emploi
pour avoir de l'information sur les services
publics d'emploi, déposer sa demande, déposer des documents eu égard à
sa demande d'aide financière aussi. Par
ailleurs, on a régionalisé des dimensions administratives de traitement des
dossiers, mais la clientèle n'a jamais à
s'adresser au lieu où le traitement administratif est fait et continue toujours
de s'adresser à son CLE de proximité, où seront toujours maintenus les
services de base qui sont demandés par la clientèle en matière d'emploi et d'aide
sociale.
M.
Goyer : Mme la
sous-ministre, je voulais l'entendre. Merci.
Le
Président (M. Marcoux) : Bien, M. le député de Deux-Montagnes,
moi aussi, je voulais l'entendre pour ma région, je veux juste vous dire
ça. Donc, nous l'aurons, nous l'aurons par écrit.
M.
Goyer : J'ai fini,
M. le Président, merci beaucoup.
Le Président (M. Marcoux) :
Vous avez terminé.
Peut-être, vous mentionnez, à la page 20 de
votre présentation… Pour ce qui est des chèques qui ont été émis en double, vous dites, bon : On va prévenir
ce genre de situation avec Revenu Québec, le Centre de services
partagés, on a pris les mesures nécessaires. Est-ce qu'il y a une note sur
ça — tout
simplement, peut-être, pour donner suite à la discussion d'aujourd'hui — que
vous pourriez nous faire parvenir et nous indiquer : Voici les mesures qui
ont été prises? Je pense que…
Mme Pelletier (Brigitte) : Notre
plan d'action, M. le Président?
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Je pense que ça pourrait
satisfaire, en tout cas, les membres de la commission à cet égard-là. On
comprend que…
Mme Pelletier (Brigitte) : Tout à
fait.
Le
Président (M. Marcoux) : …toutes les mesures, mais…
Mme Pelletier (Brigitte) : J'aurais pu prendre encore deux heures pour vous
en parler, mais je comprends que…
Le Président (M.
Marcoux) : Non, mais, écoutez, vous pourrez…
Mme Pelletier (Brigitte) : Parce que vous vous doutez bien qu'on était très
prêts sur celui-là et qu'on ne se fera pas reprendre…
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Puis, peut-être, nous ne voudrions
pas vous retenir non plus pour deux heures de plus…
Mme Pelletier
(Brigitte) : Non, non, non.
Le Président (M.
Marcoux) : Si on vous posait la question suivante, et, compte
tenu… Quels seraient les trois enjeux majeurs pour… Parce que, finalement, dans
l'exercice de reddition de comptes, et c'est votre objectif également, c'est toujours d'améliorer la
performance. Je pense que c'est ça. Puis votre rapport annuel, à cet égard-là,
là, vous le mentionniez, est exemplaire, je
pense que… Mais, si on vous demandait quels sont les trois enjeux
principaux pour la prochaine année ou la
prochaine année et demie, les mesures que vous dites mettre en place pour
justement améliorer la performance du ministère, est-ce que c'est trop
vous demander?
Mme Pelletier
(Brigitte) : Bien, écoutez, je vais me risquer. Ce n'est pas…
Le Président (M.
Marcoux) : Brièvement.
Mme Pelletier (Brigitte) : Hein? Oui, brièvement. Bien, je pense qu'au
niveau de nos clientèles il faut toujours d'abord avoir le souci en matière de clientèles. Et on vous a dit que,
quand les gens participent à des mesures d'Emploi-Québec, quand ils terminent le parcours, ils
auront 50 % de chances de se trouver un emploi, ils se trouvent un
emploi une fois sur deux, dans le fond. Et
ça, pour moi, ça fait partie de notre mission première, donc, d'accompagner ces
gens-là et de s'assurer qu'ils s'en
vont en emploi. Donc, si, pendant les parcours, j'ai beaucoup de gens qui
abandonnent, je réduis les chances.
Si mon panier de services ne correspond pas aux besoins des clientèles et je
n'ai pas les bonnes solutions pour les amener en emploi, je ne remplis
pas ma mission.
Donc, dans le cadre
de notre planification stratégique, actuellement il se mène une grosse
réflexion sur les services publics d'emploi
de l'avenir. Et là on regarde ce qui se fait en Europe, on regarde en Australie
comment on peut être le plus efficace possible pour soutenir les gens
pour qu'ils trouvent un emploi rapidement, qu'ils se replacent rapidement et aux moindres coûts possible. Parce
que c'est sûr que, si on met beaucoup d'argent, beaucoup de temps, ça peut être très facile, mais le défi dans le cadre
des finances publiques actuelles, c'est d'être très efficaces aux
moindres coûts possible.
L'autre enjeu, à mon
sens, c'est qu'on est très présents sur le territoire, on est très efficaces,
vous l'avez dit, et on va le demeurer. Mais
en même temps on est en 2013, et, en 2013, il y a beaucoup de gens qui veulent
être capables, un jeudi soir, les
deux pieds sur le pouf, faire affaire
avec l'État tranquillement dans leur salon, et là-dessus on n'a pas
développé assez nos services en ligne. Et je pense que toute notre clientèle
avec qui on fait affaire, qui nous vient de l'assurance-emploi… s'ils font affaire en ligne avec le fédéral, je pense
qu'ils devraient être capables de faire en ligne avec nous. Donc, ça, c'est
quelque chose qu'on doit développer.
Et
je ne suis pas en train de vous dire ici que ce qu'on veut, c'est pousser la
clientèle de l'aide sociale à faire des choses dont elle n'est pas capable, ce n'est pas du tout ça, on va toujours
continuer d'être présents puis de l'accompagner, mais je voyais des
chiffres sur la progression au niveau d'Internet, eux autres aussi, ils évoluent
avec la société.
Donc,
ça, je pense que c'est un de nos défis, il faut
qu'on utilise les technologies pour être capables de donner des services
auxquels les Québécois et les Québécoises veulent avoir accès plus rapidement,
plus simplement, un peu à l'image de ce qui s'est fait dans le Régime québécois
d'assurance parentale. C'est un modèle exceptionnel, on a les deux tiers des
transactions qui se font de façon…
Une voix :
…traitées électroniquement.
Mme Pelletier (Brigitte) : Exactement. Donc, imaginez comment c'est rapide, efficace.
Les gens, c'est ça qu'ils veulent. Donc, il ne faut pas abandonner l'accompagnement,
mais il faut qu'on se modernise.
Puis
le troisième, je vous dirais, c'est au
niveau de nos employés. On vous en a
parlé, on fait des gros efforts pour être
une entreprise qui est en santé, mobiliser notre monde pour être plus conscient
de notre condition physique de
façon individuelle. Et là-dessus il faut qu'on prenne le temps aussi de parler
avec nos employés, d'avoir des plans d'action et
que ce soit décentralisé, parce qu'on
peut bien être bon à Québec, là, mais on a 134 bureaux, alors il faut que
ce soit très bien décentralisé.
Trois
grands défis pour l'avenir, M. le Président. Je suis sûre que mes collègues en
auraient peut-être rajouté, mais je pense qu'ils sont pas mal…
Des voix : …
Mme Pelletier
(Brigitte) : Ils sont pas mal d'accord.
Le Président (M. Marcoux) :
Ils sont d'accord, c'est un bon signe, madame.
Mme Pelletier (Brigitte) : C'est
bien, publiquement d'être d'accord avec sa sous-ministre, hein?
Le Président (M. Marcoux) :
Je voudrais, écoutez, au nom des membres de la commission, vous remercier, Mme
la sous-ministre, remercier également Mme Pelletier, et vous remercier, M.
Légaré et Mme Roy, Mme Bégin et M. Rodrigue,
que j'ai eu l'occasion de rencontrer déjà à la commission, ici. Merci beaucoup
à tous les autres membres de votre équipe. Je pense que ça a été une
discussion, en tout cas pour les membres de la commission, fort intéressante. Et puis, bien, nous vous souhaitons un bon succès
dans la mise en oeuvre de ces autres mesures, là, pour toujours servir
de façon plus efficace mais une clientèle qui a besoin d'être appuyée et d'être
aidée.
Mme Pelletier (Brigitte) : Tout à
fait. Sur tout le territoire du Québec.
Le
Président (M. Marcoux) : C'est sur l'ensemble du territoire du
Québec, vous avez raison, tout à fait. Alors, merci beaucoup.
Mme Pelletier (Brigitte) : Merci
beaucoup à vous. Vous êtes exigeants mais agréables.
Le
Président (M. Marcoux) : Je sais que c'est toujours exigeant. Donc, c'est pour ça que nous le
reconnaissons et nous vous remercions. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 58)