(Quinze
heures huit minutes)
Le
Président (M. Marcoux) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique
ouverte comme il y a le quorum, M. le secrétaire. Donc, je demande à toutes les
personnes présentes de bien vouloir, si, le cas échéant, elles l'avaient
oublié… d'éteindre ou encore de placer leurs cellulaires en mode silencieux.
Comme vous le savez,
l'objet de cette séance est de procéder à l'audition qui porte sur la
non-production de déclarations à Revenu Québec, une audition qui fait
suite à un chapitre du rapport du Vérificateur
général sur l'optimisation des
ressources.
M. le secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements ou des membres temporaires?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacé par M.
Therrien (Sanguinet). Et, comme membre temporaire, il y a M. Carrière (Chapleau).
Le Président (M.
Marcoux) : Donc, merci, M. le secrétaire. Comme c'est prévu à l'ordre
du jour — je
pense que les personnes ont reçu une copie de l'ordre du jour — après les remarques d'ouverture de nos invités, il y aura un échange avec les membres de la commission à la fois
du côté gouvernemental, du côté de l'opposition officielle et du deuxième
groupe d'opposition. Donc, je vous donnerai, un peu plus tard, les modalités d'intervention
et la durée des échanges.
Maintenant, j'invite
M. le Vérificateur général à nous faire un résumé de ses observations qui
portent sur le mandat qui fait l'objet du travail de la commission aujourd'hui.
Une voix :
…
Le Président (M.
Marcoux) : Oui.
M.
Cardin :
…ministère du Revenu, les présentations…
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, on commence par le Vérificateur général et…
M.
Cardin :
Je voulais dire juste la présence des gens.
Le Président (M.
Marcoux) : Ah oui! Bien, peut-être qu'on pourra le faire quand…
M.
Cardin :
Comme vous voulez, ce n'est pas grave…
Le Président (M.
Marcoux) : Alors, peut-être…
• (15 h 10) •
M.
Cardin :
…de savoir qui accompagnait M. Paquin.
Le
Président (M. Marcoux) : Je suis convaincu que ça va lui faire
plaisir de nous le mentionner tout à l'heure. Alors, merci. Donc, M. le Vérificateur général. Et, suite à la
suggestion de M. le vice-président,
si vous voulez également présenter les membres de votre équipe qui vous
accompagnent aujourd'hui.
Exposé
du Vérificateur général, M. Michel Samson
M. Samson (Michel) :
Oui. Merci, M. le Président. Bonjour, tout le monde. Alors, je vous présente
les gens qui m'accompagnent : Mme Marie-Claude Ouimet, directrice
principale; M. Martin St-Louis, qui est le directeur de vérification, qui était
responsable du mandat qu'on a réalisé à Revenu Québec; M. Robert Ratté et M.
Marc-André Bouchard, qui ont fait partie de l'équipe qui a réalisé les travaux
à Revenu Québec.
Alors,
M. le Président, MM. les membres de cette commission, M. le président-directeur général de Revenu Québec ainsi que les gens vous accompagnent, c'est avec intérêt que je participe à cette séance de la
Commission de l'administration publique sur la non-production de
déclarations à Revenu Québec. Pour que le régime fiscal soit juste et efficace,
tous doivent produire les déclarations exigées par la loi et payer les sommes
dues. Revenu Québec doit donc mener des activités relativement au traitement de
la non-production des déclarations.
Mes travaux se sont
articulés autour de deux axes, soit le traitement des dossiers de
non-production et la reddition de comptes relative à cette activité de contrôle
fiscal. Les activités des exercices 2008-2009 à 2011-2012 sont principalement visées par nos commentaires.
Les activités relatives à la non-production se font par trois directions
générales, soit la Direction générale des entreprises, la Direction générale
des particuliers et celle du recouvrement, laquelle est responsable également
des dossiers des mandataires.
Nous
avons constaté, d'abord, que le choix des stratégies de repérage et de
sélection des dossiers à analyser n'est pas suffisamment étayé. En conséquence, Revenu Québec ne peut avoir l'assurance
que tous les dossiers pour lesquels il y a une irrégularité sont repérés
et que ceux qui font l'objet d'un suivi ont le meilleur potentiel de
rentabilité. De plus, Revenu Québec n'a pas de cadre de gestion relatif au
traitement des dossiers de non-production. Il n'y a pas d'harmonisation des
directions générales ni d'intégration des processus.
Les
démarches effectuées pour le suivi des demandes de production varient fortement
d'une direction générale à l'autre, et ce, sans que ce soit justifié et
que la performance soit prise en compte. Revenu Québec n'a pas analysé les avantages et les inconvénients des différentes
étapes à franchir pour le traitement des dossiers, ce qui lui aurait
permis de déterminer le processus optimal.
Nous
avons également constaté que le mode de sélection des dossiers pour lesquels un
avis de cotisation sur base d'indices sera transmis et la méthode
utilisée pour établir la valeur des cotisations ne sont pas harmonisés. Pour sa
part, la Direction générale des entreprises
a fait des choix à cet égard qui ne sont pas appuyés par une démarche
complète. Par conséquent, plusieurs avis de cotisation sont délivrés sans qu'il
y ait une réelle valeur attendue.
D'autre
part, les balises concernant l'application des pénalités et des amendes prévues
dans les lois fiscales sont insuffisantes
et interprétées différemment d'une direction générale à l'autre. Aucune amende
n'est exigée de certaines catégories de contribuables et de mandataires.
Autre constat, Revenu Québec ne dispose pas d'informations
de gestion pertinentes à l'égard de la non-production de déclarations.
Il ne peut pas évaluer l'efficacité et l'efficience de ses activités ni
apporter les correctifs requis.
Enfin, l'information
fournie pour rendre compte des activités liées à la non-production est
incomplète. Par exemple, les résultats
financiers ne sont pas mis en relation avec les sommes réellement récupérées
par Revenu Québec. L'information présentée afin d'obtenir du financement
du ministère des Finances et de l'Économie pour des projets spécifiques et de
rendre compte de leur performance ne permet pas de justifier les
investissements demandés.
En
terminant, j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants de
Revenu Québec lorsque nous les avons rencontrés. Merci de votre
attention.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, M. le Vérificateur
général. J'invite maintenant M. Gilles Paquin, qui est le président-directeur
général de Revenu Québec, de nous faire son exposé et également de nous
présenter les personnes de son équipe qui l'accompagnent aujourd'hui. Alors, M.
Paquin.
Exposé
du président-directeur général
de Revenu Québec, M. Gilles Paquin
M.
Paquin (Gilles) : Merci. M. le Président, MM. les membres de
cette commission, M. le Vérificateur général, j'aimerais, bon, comme me le demande le président, présenter les
quelques personnes qui m'accompagnent. Donc, j'ai Daniel Prud'homme ici, à ma droite, qui est
vice-président et directeur général à la Direction générale de la
planification, de l'administration et de la
recherche, et, à ma gauche, M. Pierre Gagné, qui est le directeur de la
Direction de la vérification interne, des enquêtes et de l'évaluation.
Derrière
moi, j'ai plusieurs membres de la haute direction de Revenu Québec. Je peux
vous les présenter si vous voulez :
Hajib Amachi, qui est le vice-président, directeur général à la Direction
générale des particuliers, accompagné de Marc Aubin, qui est directeur
du contrôle fiscal; Jacques Boisvert, qui est à l'interprétation relative à l'administration
fiscale — peut-être que vous pouvez vous montrer un petit peu — à l'interprétation
relative à l'administration fiscale; Gilbert
Caccia, qui est directeur principal du contrôle fiscal des entreprises et qui,
également, coordonne le comité sur la non-production qu'on a créé à
Revenu Québec un peu avant les travaux du Vérificateur général, donc qui va
être un acteur important dans la mise en
place de notre plan d'action, qu'on va discuter tout à l'heure; Stéphane Dion,
qui est notre chef des relations publiques; Richard Dubois, qui est
directeur principal des poursuites pénales; Carole Imbeault, vice-présidente et directrice générale à la
Direction générale des entreprises; Éric Maranda, qui est directeur
principal de la planification stratégique et
la gestion des revenus; René Martineau, vice-président à la Direction générale
de la législation et du registraire;
Suzanne St-Pierre, chef du Service de vérification interne; François Tremblay,
vice-président et directeur général
de la Direction générale du recouvrement; et Marcel Turgeon, directeur
principal des services administratifs et techniques au recouvrement
également. Donc, je suis accompagné, donc, de plusieurs membres de la haute
direction pour s'assurer qu'on va pouvoir répondre à vos questions avec le plus
d'exactitude possible.
Donc, je vous
remercie pour l'occasion qui nous est offerte d'échanger avec vous à la suite
de la publication du rapport du Vérificateur général du Québec en juin dernier
sur le traitement des dossiers de non-production de déclarations à Revenu
Québec.
Il est important d'insister
sur le fait que Revenu Québec fait de la lutte contre l'évasion fiscale une
priorité et que la non-production, c'est un
élément de cette lutte. C'est un élément de ce qu'on appelle les efforts de
récupération fiscale conduits à Revenu
Québec. À ce sujet, je tiens à vous souligner que Revenu Québec, l'année
passée, en 2012-2013, a atteint et même dépassé ses objectifs en matière
de récupération fiscale pour une quatrième année consécutive. En 2012-2013, Revenu Québec a récupéré plus de
3,4 milliards, soit une hausse de 6 % par rapport à l'exercice
précédent. C'est 60 millions de plus que l'objectif
fixé et 201 millions de plus qu'en 2011-2012. Ces résultats démontrent une
fois de plus que les efforts consacrés à la lutte contre l'évasion fiscale sont
rentables. Chaque dollar investi dans la lutte à l'évasion fiscale à Revenu
Québec récupère plus de 9 $ en récupération fiscale.
En
ce sens, le traitement des dossiers de non-production des particuliers, des
sociétés ou des mandataires s'inscrit comme
une activité importante d'équité fiscale qui vise à s'assurer que chacun
respecte ses obligations fiscales. Comme vous le savez, le régime fiscal québécois est basé sur le principe d'autocotisation.
C'est donc la responsabilité de chaque contribuable
de respecter ses obligations. Afin d'être juste pour tous, Revenu Québec doit,
dans certains cas, prendre des mesures
envers les contribuables qui ne s'acquittent pas de leurs obligations de
produire une déclaration. C'est là l'objet de la non-production. Dans notre travail de non-production, notre objectif
est donc d'inciter le contribuable à produire en utilisant la façon la plus efficace et la plus efficiente possible les
ressources et les pouvoirs qui sont mis à la disposition de Revenu
Québec.
Bien que cet
objectif soit, en principe, simple, les moyens pour y parvenir, dans une
perspective d'efficacité et d'efficience,
peuvent être complexes. Dans tous les cas, l'approche retenue doit reposer sur
une connaissance approfondie des
différentes clientèles. En effet, chacune des clientèles visées dans le
traitement des dossiers de non-production possède un profil différent. Qu'il s'agisse d'un
particulier, d'un particulier en affaires, d'une entreprise, une entreprise qui
agit à titre de contribuable ou agit à titre
de mandataire, chacune de ces clientèles doit respecter des obligations
distinctes en fonction des lois auxquelles elles sont soumises. À titre
d'exemple, il y a l'impôt des particuliers, l'impôt des sociétés, il y a les taxes de vente, il y a les retenues à la
source. C'est ce qui fait l'objet du rapport sur la non-production. Les
fréquences de production sont différentes selon les clientèles. Donc, c'est
également une particularité dont on doit tenir compte. Par exemple, une
entreprise doit généralement produire des déclarations plus fréquemment qu'un
particulier.
De ces caractéristiques particulières se sont
développées des pratiques différentes dans le traitement de la non-production. Dans son rapport, le Vérificateur
général aborde à plusieurs endroits ces différences entre le traitement
d'un dossier d'un particulier, par exemple,
ou d'une entreprise en s'interrogeant sur la possibilité d'harmoniser les
pratiques. Pour nous, il s'agit d'une
question qui est très importante, et c'est pourquoi, il y a un peu plus d'un
an, un comité de travail interdirectionnel
a été mis en place à Revenu Québec afin d'évaluer les possibilités d'harmoniser
les pratiques et d'échanger sur les meilleures pratiques. Le traitement
des dossiers de non-production a permis à Revenu Québec de récupérer 1,5 milliard au cours des cinq dernières
années. Pour l'exercice 2012-2013, Revenu Québec a récupéré dans ces
secteurs d'activité — donc,
l'exercice qui s'est terminé le 31 mars dernier — a récupéré
383 millions. C'est le montant le plus important qu'on a récupéré en
non-production au cours des dernières années.
• (15 h 20) •
Cependant, et
tout en soulignant ces résultats qui sont à la hausse, qui sont très
satisfaisants, Revenu Québec peut certainement faire mieux, et c'est ce
que nous nous sommes engagés à faire en améliorant nos processus. Je tiens, d'ailleurs, à vous souligner que plusieurs actions
en ce sens ont déjà été réalisées. Comme je le mentionnais, on a mandaté
un comité de travail composé de responsables
de chacune des directions générales impliquées dans le traitement des
dossiers de non-production afin d'examiner
les moyens qui permettraient de bonifier ou d'harmoniser nos pratiques. Nous
sommes heureux de constater que les travaux du vérificateur viennent confirmer
la justesse de plusieurs des observations qui sont
formulées et des pistes d'amélioration identifiées par le comité. Le mandat du
comité sera élargi cette année afin que lui soit confiée la tâche d'élaborer
le cadre de gestion intégrée, qui fait l'objet d'une recommandation du rapport,
et également d'identifier de nouveaux indicateurs de gestion, tel que recommandé par
le Vérificateur général. Dans tous les cas, les nouveaux processus de
travail qui découleront des travaux du comité devront être documentés et
étayés. De plus, une analyse visant à
évaluer la possibilité de regrouper à l'intérieur d'un seul service l'ensemble
des unités qui effectuent le
traitement de non–production sera également effectuée.
Dans son
rapport, le Vérificateur général a formulé huit recommandations. La première, le Vérificateur général nous invite à revoir
et mieux étayer les choix de stratégies de repérage et de sélection des
dossiers.
Ensuite, il
nous recommande d'analyser les processus
de suivi des demandes de production
de façon à assurer une plus grande efficacité et une meilleure cohérence
entre les directions générales.
Troisième recommandation, harmoniser le recours
aux cotisations sur base d'indices et bien documenter la façon dont on établit
l'indice.
Quatrième recommandation, le Vérificateur général
nous suggère de définir et d'établir des balises claires pour
administrer les pénalités et les amendes en considérant la rentabilité et leur
efficacité à susciter la production des déclarations.
Cinquième recommandation, le rapport nous invite
à nous doter d'une information de gestion qui permettra d'évaluer la pertinence
et l'efficience des processus et d'apporter les ajustements requis, le cas
échéant.
Sixième
recommandation, le rapport recommande de définir un cadre de gestion relativement
au traitement des dossiers des contribuables et des mandataires en
situation de non-production.
Pour finir,
il y a deux dernières recommandations qui touchent la reddition de comptes au
niveau du rapport annuel de gestion et la reddition de comptes au
ministère des Finances et de l'Économie dans le cas des projets courants et
spécifiques en récupération fiscale.
À la suite de
ces recommandations-là, on a élaboré un plan d'action. Ce plan d'action là a
été terminé récemment, a été transmis
à la commission et au Vérificateur général et prévoit une série d'actions qui
vont être terminées d'ici juin 2014. Sommairement,
le plan d'action propose de clarifier et de mieux documenter nos stratégies de
repérage et de sélection des dossiers à traiter, d'apporter les
correctifs nécessaires en vue d'avoir une meilleure cohérence et efficacité
dans le suivi des demandes de production,
notamment en ce qui concerne les étapes et les délais, revoir les méthodes
d'émission des cotisations à base d'indices, développer, en matière d'amendes
et de pénalités, une approche commune entre les directions générales
impliquées, et se doter d'un cadre intégré de gestion, et d'en assurer l'évolution.
Enfin, on va développer des indicateurs de
gestion également qui vont nous permettre de mesurer notre performance et de
l'améliorer en se donnant des objectifs. Et,
comme je disais, au niveau de la reddition de comptes, on va améliorer les
instruments de reddition de comptes afin que celle-ci
soit complète et donne une bonne image de ce qui se fait en non-production à
Revenu Québec.
Donc, en conclusion, on cherche constamment à
améliorer nos façons de faire, et c'est pourquoi on accueille positivement le
rapport sur la non-production et les travaux qu'on a eus avec le Vérificateur
général, qui nous ont permis d'identifier
des choses importantes, des pistes d'amélioration très importantes dans le
secteur de la non-production, et on va être heureux de discuter avec
vous de ces différents éléments, là, au cours des prochaines heures de façon à
améliorer encore davantage nos façons de faire. Je vous remercie.
Discussion générale
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, M. le
président-directeur général. Nous allons maintenant procéder aux
échanges avec les parlementaires. Donc, selon la pratique, la tradition, c'est
à peu près une heure, un peu plus, pour le
groupe parlementaire formant le gouvernement, la même chose pour le groupe
parlementaire formant l'opposition officielle
et, à peu, près 18 minutes pour le groupe parlementaire formant la deuxième
opposition. Donc, je vais commencer par ma droite. M. le vice-président,
à vous la parole.
M.
Cardin : Merci. J'en
ai pour une heure?
Le Président (M. Marcoux) : Écoutez,
vous pouvez prendre…
M.
Cardin : Par
tranches de 10 minutes.
Le
Président (M. Marcoux) : Par des blocs d'à peu près 10 minutes, avec une certaine flexibilité. Donc,
ça indique un peu, là. C'est sûr que plus les questions sont courtes,
plus il peut y avoir de questions.
M.
Cardin : C'est ça.
Mais il faut quand même des mises en situation.
Le Président (M. Marcoux) :
Donc, M. le député de Sherbrooke, M. le vice-président.
M.
Cardin : M. Paquin, M. Prud'homme et M. Gagné, bienvenue.
Nous avons, évidemment, pris connaissance du rapport du vérificateur, des recommandations. Nous avons eu aussi l'opportunité de
recevoir votre plan d'action, qui est daté du mois de septembre. Donc, c'est tout récent. Et, bien sûr, il y a
toujours des questions sur lesquelles on aimerait vous entendre. Je suis allé jusqu'à dire à un moment
donné — vous ne
croirez même pas ça, là — j'ai dit : Quand même, le fait d'avoir des gens… On sait que l'objectif principal, c'est la production.
Il faut que tout le monde produise leur déclaration dans les délais prescrits par la loi. Ça, tout le
monde adhère à ça. Mais, je me disais, à quelque part, le fait qu'il y a
des gens qui ne produisent pas tout de suite pour différentes raisons, pour le
ministère du Revenu, à quelque part, c'est quasiment
plus rentable que de recevoir l'argent tôt et le mettre à la banque quand on
considère la panoplie de pénalités, des pénalités qui se font, là, qui s'appliquent en termes de pourcentage. Si on
regarde les particuliers, 5 % au
début, 1 % par mois. Les
entreprises, ça peut être différent. Puis il y a d'autres pénalités possibles,
et on prévoit même dans la loi qu'on peut aussi appliquer certaines
hausses de pénalité. Et puis c'est pour ça que j'avais demandé aux gens de nous
dire qu'est-ce que ça représentait, les
sommes, justement, les déclarations qui retardent à être produites, qui ont
généré des intérêts, des amendes et des pénalités.
Et puis, pour
le 31 mars 2012, on nous dit que c'est… les intérêts, 406,7 millions
de dollars d'intérêts qui ont été reçus
ou perçus. Amendes, pénalités, confiscations : 248,4 millions de
dollars. Ça fait que ça fait 655 millions de dollars au
31 mars 2012. Donc, c'est ça, je me disais, à quelque part, j'ai dit… des
fois, si c'était mon argent, des fois, je me disais :
C'est peut-être bon de retarder un peu. Ça fait que, là, je ne veux pas vous
prêter, là, d'intentions, mais, quand même,
je me disais que c'est un revenu important et, donc, qui peut aussi être mis à
la disposition du ministère du Revenu aussi pour essayer de susciter le
fait que les gens produisent dans les délais prescrits par la loi.
Donc, je me demandais... Parce que l'identification
des gens qui... des non-producteurs, d'après moi, tu sais, avec les délais postaux, là — mettons-en un peu plus que pas assez — un mois après, votre système doit être en
mesure de vous identifier l'ensemble et vous
donner l'ensemble de la liste des gens, que ce soit au niveau particuliers… C'est
une date fixe pour tout le monde. Mais, au
niveau des entreprises, on sait que, dans le temps, c'est réparti dépendamment
de notre fin d'année fiscale. C'est
six mois après, maximum. Donc, pour être reconnus, les non-producteurs peuvent
l'être rapidement.
Maintenant, les incitatifs quand vous... Il y
avait un terme que vous utilisez, là, une espèce de priorisation une fois que vous avez vos listes priorisées en
fonction, peut-être, du potentiel de montant qui est à venir. Donc, c'est
ça, je voudrais savoir, dans l'ensemble, vos
dossiers, que ce soit l'entreprise, particuliers et/ou les autres qui sont la
responsabilité de la Direction du recouvrement, là, dans l'ensemble, le nombre
qui... Ça, je pense que vous l'aviez mentionné, le nombre de non-producteurs qui produisent dans un délai raisonnable,
peut-être même dans la même année, et les impacts que ça a aussi sur l'ensemble
du système, là, au niveau de votre gestion de ces non-producteurs-là.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui.
Peut-être juste un... Au niveau des amendes, pénalités, là, les revenus que ça
nous procure, il faut voir que ces
montants-là ne sont pas seulement afférents à des cas de non-production, là. Il
peut y avoir des
gens qui ont produit, mais ils n'ont pas produit à temps. Ou ils ont produit
puis, après une vérification, on a trouvé des montants qu'ils nous devaient, additionnels, sur lesquels on applique
des intérêts, par exemple. Des fois, on peut remonter deux, trois ans en
arrière, on fait une vérification complète sur une compagnie. Donc, ce n'est
pas seulement des montants liés...
Une voix : ...
M. Paquin
(Gilles) : C'est ça. Ce n'est pas seulement lié à de la
non-production, c'est vraiment toute... Chaque fois qu'une pénalité s'applique
ou un intérêt, ça va venir, dans le fond, là, s'additionner à ces montants-là,
là.
M.
Cardin : Donc, on
peut présumer que le montant est beaucoup moins élevé d'intérêts qui sont...
• (15 h 30) •
M. Paquin (Gilles) : En
non-production, il va être moins élevé que ce que vous avez, là, constaté dans
les documents, là... Puis, dans le fond, on
n'a pas nécessairement... on a toujours un intérêt à intervenir assez
rapidement en non-production parce
que, d'expérience, on sait que les créances, là, plus elles sont âgées, plus ça
devient difficile de les récupérer.
Puis ça, en recouvrement, c'est quelque chose, je veux dire, d'observable
empiriquement, là, la meilleure chose qu'on
peut faire, c'est de rajeunir l'âge moyen des comptes puis être beaucoup plus
près du moment le montant est
dû.
Maintenant,
il y a des écarts, naturellement, entre les clientèles, sociétés,
par exemple, mandataires ou particuliers, puis dans
les délais qu'on a pour intervenir. Puis ça, ça peut être attribuable en partie
au fait que les fréquences de production
sont différentes. Les particuliers, c'est annuellement. Un particulier, d'abord, produit seulement s'il doit
de l'argent. Ça, c'est une particularité.
Une société, elle doit produire si elle a un établissement fixe puis elle a une
activité économique. Donc, elle peut avoir à
produire, même si elle n'a pas un profit à déclarer. Puis un mandataire, bien,
lui, il doit produire dès qu'il y a
une transaction qui donne lieu à un montant de taxe ou un montant de retenue à
la source, là, payable. Donc, ils ont
des critères de production qui sont différents, des fréquences qui sont très
différentes, naturellement, aussi. En taxes, on a des mensuelles, puis
on a des trimestrielles, puis on a des annuelles, puis on a des gens qui sont
en dessous des seuils de petit fournisseur. Au niveau des retenues à la source,
les fréquences sont plutôt mensuelles.
M.
Cardin : À un
moment donné, dans...
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le député.
M.
Cardin : Merci, M.
le Président...
Le Président (M. Marcoux) :
...
M.
Cardin : Vous m'avez
fait perdre mon...
Le Président (M. Marcoux) :
Ce n'était pas mon objectif.
M.
Cardin :
Au niveau des particuliers, c'est sûr qu'on peut lire, même dans le guide, que,
si vous n'avez pas d'impôt à payer,
vous n'êtes pas tenu à produire immédiatement. Sauf que, quand vous regardez
aussi le principe d'équité entre les
producteurs et non-producteurs, il reste que, dans cette situation-là, je me
posais la question : Pourquoi on ne dit pas aux gens… Parce que l'objectif, c'est la production. Donc, pourquoi, à
eux, on dit : Vous n'êtes pas obligés de le faire tout de suite parce que vous n'avez pas d'impôt à
payer? Sauf qu'en termes d'équité ces gens-là ont peut-être des crédits
à recevoir, par exemple, même s'ils n'ont
pas d'impôt à payer. Donc, à ce moment-là, même eux, idéalement… Parce
que, pour la comptabilité, la gestion des
fonds du gouvernement, ça serait préférable de payer nos dus, nous autres
aussi, le plus rapidement possible pour ce qui est des crédits. Ça fait
que, cet élément-là, je me posais toujours la question : Pourquoi? Si on
veut aussi l'équité en termes de crédits à donner aux citoyens.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Paquin.
M. Paquin
(Gilles) : Bien, la loi est écrite comme ça, là, ça, c'est de
même. Puis j'ai l'impression que c'est quand même des lois qui ont un
certain historique. Initialement, bon, pour ce qui est des particuliers, on ne
leur imposait pas le fardeau de produire une
déclaration s'ils n'avaient pas de sommes dues. Donc, c'était une question,
probablement, d'allégement. Maintenant, c'est
certain que, de nos jours, les crédits d'impôt remboursables… On pense au
crédit d'impôt pour la solidarité, entre
autres, je veux dire, il faut remplir une déclaration d'impôt, il faut remplir
certaines informations à l'annexe fiscale... font en sorte qu'on a
beaucoup de contribuables qui remplissent une déclaration puis qui n'ont aucun solde à payer, là, c'est certain. Mais, pour
ce qui est de l'obligation d'amener quelqu'un à produire, même s'il ne
doit pas une somme, bien là ça, c'est une question législative, c'est
vraiment...
M.
Cardin :
...le législateur pensait à l'époque parce que, si on prend juste le
remboursement d'impôt foncier, à l'époque,
un, c'était pour aller chercher les locateurs qui ne produisaient pas leur
déclaration sur les revenus de loyer, et là on avait dit, à ce moment-là, aux citoyens : N'oubliez pas, vous
avez un crédit d'impôt pour les taxes foncières, demandez à votre locateur. Ça fait qu'à ce moment-là les gens
venaient voir le comptable, ce que j'ai été pendant certaines années...
qui n'avaient pas de
rapport d'impôt depuis des lustres, bien, que, là, ils avaient des crédits. Ça
fait qu'automatiquement c'était un incitatif aussi de… Donc, dans les
incitatifs, bien, peut-être que la dimension crédit aussi pourrait être
importante.
M. Paquin
(Gilles) : ...puis on a fait beaucoup de démarches, entre
autres au niveau du crédit d'impôt solidarité, pour amener les gens à produire parce que c'est des montants importants.
On parle de montants, pour des gens à faibles revenus, mensuels, là, qui font la différence, là, à mon avis, là. Donc,
on fait beaucoup de sollicitation puis de démarches auprès de clientèles
plus vulnérables pour qu'ils produisent, puis ça, c'est quelque chose sur
lequel on travaille.
Maintenant,
en non-production, le défi... Donc, on a les trois grandes clientèles,
entreprises, particuliers puis les gens qui agissent comme mandataire,
et le défi, naturellement, c'est de faire une sélection de ces dossiers-là.
Puis ça a été soulevé dans le rapport, là,
le manque d'uniformité dans les moyens utilisés pour... Faire la sélection, c'est
tributaire des bases de données qui sont propres à chacune des
clientèles. Par exemple, aux entreprises, on a… des entreprises. Les particuliers, bien, naturellement, on a le fichier
des particuliers inscrits. Il peut y avoir des transactions qui nous
indiquent qu'un particulier a une activité
économique puis qu'il n'a pas produit. Puis, au niveau des mandataires,
naturellement, bien, il y a l'historique de ces gens-là qui remettaient puis,
tout à coup, ne remettent pas.
Maintenant, c'est
la sélection qui est le défi parce qu'il faut sélectionner des dossiers.
Naturellement, il y a un certain
nombre… Vous évoquiez le nombre de personnes, là, qui sont en situation non
déclarée, là. Aux entreprises, on parle d'à peu près 125 000 de non-production au 11 août — c'est les données que j'ai les plus
récentes — 68 000
au niveau des particuliers, et on
parle d'à peu près 179 000 au niveau des mandataires. Donc, on voit, c'est
quand même des clientèles… Donc, il
faut sélectionner là-dedans ceux qui ont un potentiel de récupération. Donc, il
faut agir auprès de tous parce qu'il faut
amener tout le monde à produire. Mais, ceux sur quels on investit des
ressources, on doit généralement focusser sur ceux pour lesquels il va y avoir... Parce que, naturellement, on a des
ressources qui sont limitées, donc on les consacre d'abord et avant tout à la récupération fiscale,
quoiqu'il peut avoir pour effet d'amener quelqu'un à avoir un
remboursement ou des choses comme ça, c'est un effet qui peut exister. Mais,
dans la sélection, dans le fond, on cherche à être efficients, efficaces et
équitables.
M.
Cardin : O.K.
Merci.
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Alors, ça va? Donc, maintenant, je vais céder la parole à quelqu'un
du côté de l'opposition officielle. Je voudrais simplement mentionner, cependant,
pour nos invités qu'il est possible que, vers 17 heures, nous ayons, les
membres, à nous absenter pour un vote. Donc, je vous en préviens. Nous
aimerions bien continuer sans interruption, mais il est possible que ça arrive.
Alors, vous nous excuserez. Et je passe maintenant la parole au député de Beauce-Sud.
M. Dutil : Merci, M. le
Président. Évidemment, si on avait des boutons pour voter ici même, ça
augmenterait notre efficacité, mais...
Le Président (M. Marcoux) :
Vous pourriez en faire une suggestion.
M. Dutil : C'est déjà fait depuis longtemps,
et j'ai été platement battu à ce sujet-là. J'ose à peine relever ce point.
Une voix : ...
M. Dutil : Oui, avec tous les BlackBerry, avec la technologie moderne, on serait plus efficaces. Bien, en tout cas, oublions ça parce que je ne pense pas que ça arrive
demain matin. Ce que je voudrais poser comme question... L'agence existe maintenant
depuis trois ans. L'objectif était de donner plus de souplesse à l'organisation
et que ça aide au bon fonctionnement. Est-ce qu'après un délai d'à peu près…
Deux ans maintenant qu'elle existe?
Une voix : …
M. Dutil : C'est la troisième
année. Est-ce que vous estimez que ça a été une bonne décision ou une mauvaise décision?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui.
Bien, on est bien fiers du bilan, depuis deux ans, de l'agence. Je vous parlais
de récupération fiscale. D'abord, on a deux grands objectifs, je dirais :
la récupération fiscale, atteindre les cibles que le gouvernement nous donne; l'autre
cible, bien, c'est le service à la clientèle, dans le fond, de toujours
chercher à l'améliorer, puis, pour
ça, on s'est donné des cibles qui font partie de notre déclaration de services
aux citoyens. Donc, au niveau de la récupération fiscale, année après
année on a atteint nos cibles, qui sont chaque fois plus exigeantes. Cette
année, ça augmente de 400 millions. Donc, on
est conscients du défi par rapport à l'année passée. Mais, l'année passée, on a
réussi à atteindre nos cibles, même faire un peu plus.
En termes de souplesse puis de gestion, je pense qu'il y a eu des grandes améliorations, entre autres la constitution d'un conseil d'administration,
donc, qui permet à la direction, dans le fond, de se faire challenger, moi, je dirais, sur certains aspects et puis d'amener
différentes préoccupations, naturellement, beaucoup de préoccupations au niveau des indicateurs de gestion, des cibles de performance, de la
gestion des risques, tous des éléments qui sont venus avec la création de l'agence
puis qui ont permis d'améliorer la gestion. Je regardais le nombre d'indicateurs
qu'on développe pour le conseil d'administration, pour les comités du conseil d'administration,
naturellement, qui suivent différents aspects de notre gestion, que ça soit au
niveau du service à la clientèle ou de la performance organisationnelle. On a
une reddition de comptes, naturellement, au ministère des Finances pour les
montants qui constituent notre budget et les projets spécifiques de
récupération, pour lesquels on doit produire, encore là, un certain nombre d'indicateurs.
On a la déclaration de services aux citoyens puis on a la gestion des risques.
Donc, on a quand même développé un certain nombre d'outils pour évaluer notre
performance. Donc, à ce niveau-là, c'est des développements positifs.
Flexibilité de
gestion également. Au niveau de la dotation, par exemple, on a réussi à doter
des postes pour environ... on a augmenté d'à peu près 1 500 le nombre d'ETC
depuis à peu près deux ans, un peu plus que deux ans, et c'est ces ETC là,
principalement, qui nous ont permis d'atteindre les cibles de récupération. On
maintient un bon ratio, on est à 9,30 $ par dollar investi, donc, en
récupération. En non-production, c'est encore plus fort, je dirais que c'est
même un des secteurs les plus rentables, là, chaque employé peut rapporter à
peu près 2 millions de dollars, là, en moyenne en non-production. Mais, au
niveau de la dotation, là, on a vu, au début, il y avait un rodage à faire, naturellement. Mais, l'année passée, on a réussi à
doter tous les postes, puis on a quand même une certaine attractivité
sur le marché, là, qui nous permet de bien
pouvoir doter nos postes parce que c'est essentiel. Quand on rentre... Il faut
rentrer des vérificateurs, puis des contrôleurs assez rapidement, puis des
percepteurs si on veut qu'ils atteignent le rendement qu'on souhaite en moyenne
puis qu'on atteigne nos cibles de récupération.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui...
• (15 h 40) •
M. Dutil :
Donc, vous trouvez que le bilan est positif, là, sur le plan du changement de
structure. Il y avait quand même eu un peu de friction ou, à tout le moins, d'ajustement
avec les ressources humaines et les représentants syndicaux. Est-ce que ça s'est
résorbé correctement, ça, ou si...
M. Paquin (Gilles) :
Oui.
M. Dutil :
…ça va bien actuellement?
M. Paquin (Gilles) :
Oui, ça va bien. Oui, oui, oui, ça va bien. Naturellement, il y a des attentes.
Ça, je ne pourrais pas nier qu'il y a des attentes. Je les ai rencontrés à
quelques reprises, les représentants des trois grands syndicats à Revenu Québec,
le syndicat des fonctionnaires, des professionnels, des juristes, et il y a des
attentes par rapport à une éventuelle nouvelle classification parce qu'avec le projet d'agence il y avait la
refonte de la classification des emplois pour avoir des emplois qui sont
plus proches de ce qu'est la structure d'emploi de l'agence, puis il y a des
attentes à l'égard de la convention collective, qui va être à renégocier, ça va
être la première.
M. Dutil :
Elles ne sont pas différentes qu'elles étaient quand…
M. Paquin (Gilles) : Présentement, c'est la même qui s'est poursuivie,
oui. Mais je vous dirais que le climat est bon.
M.
Dutil : Le module d'enregistrement des ventes, sans me donner le succès aussi qu'on avait espéré au
niveau des restaurants, je n'ai pas les
derniers chiffres, mais j'ai l'impression que, dans la récupération fiscale, c'est
bon, ça a fait un nettoyage de la fraude qu'il y avait dans la
restauration. Est-ce que je me trompe ou j'ai raison, premièrement? Et, si tel
est le cas, est-ce qu'il est envisagé au ministère d'aller plus loin avec ce même
genre de module pour les débits de boisson ou autres commerces?
M.
Paquin (Gilles) : O.K. Oui,
au niveau du projet Resto — on me donne les chiffres — donc,
on a atteint… au 31 mars 2013, on avait une récupération de 360 millions,
donc 252 millions en autocotisation. C'est 38 % de plus que l'année passée, donc ça a augmenté beaucoup.
Là, on est en croisière, je dirais, par rapport aux objectifs qui
étaient les objectifs initiaux. On a
distribué, là, un grand nombre d'appareils. C'est une trentaine de mille si je
me rappelle bien.
Maintenant,
oui, il y a des discussions avec le secteur des bars. Donc, vous savez, au
début, bars et restobars avaient été
exclus, puis il y avait un certain nombre d'autres exclusions. Donc, avec les
bars, on a entrepris des discussions, qui se poursuivent, pour trouver une façon d'implanter le module d'enregistrement
en tenant compte de leur modèle d'affaires, qui est différent des
restaurants. Puis, nous, en même temps, il faut se bâtir une mécanique, une
capacité d'inspection également, les deux vont ensemble. Donc, on travaille
avec l'industrie à ce niveau-là.
Et on a des discussions également avec le taxi.
Donc, le taxi, on a eu des discussions pour l'enregistrement des chauffeurs. Ça, ça s'est fait au cours de l'été.
Ça fait qu'on a écrit à plusieurs chauffeurs qui n'étaient pas inscrits
pour les amener à s'inscrire. Ça, c'est après les discussions avec les
représentants de l'industrie. Et, en même temps, on a des discussions pour ce qui est du module d'enregistrement
des ventes. Présentement, au niveau du module, c'est de ce côté-là qu'on travaille beaucoup. Éventuellement, on
pourrait travailler sur d'autres secteurs du commerce au détail ou d'autres
secteurs de l'économie, ce n'est pas exclu, mais, à cette étape-ci, on en est
là.
M. Dutil :
Mais là…
Le Président (M.
Marcoux) : …M. le député de Beauce-Sud, et peut-être on va
essayer de revenir de façon plus particulière au mandat actuel de la commission
sans faire…
M. Dutil : Oui. Oui, d'accord.
Alors, oui, mais je pense que la structure, le fonctionnement est intéressant à
connaître, M. le Président. Je comprends
que le mandat n'est peut-être pas tout
à fait de ce genre-là, mais ça a été
de gros changements au ministère du Revenu, et je pense que c'est important de faire le point à un moment donné, y compris à la commission ici, du bon fonctionnement de ces
choses-là. Ce n'était pas anodin parce qu'il y avait bien des objections à l'époque, et dans la structure qui a été faite
et également dans le fait d'avoir des modules d'enregistrement des
ventes. C'est pour ça que je tenais à demander comment ça allait, si le
diagnostic de la part même des gens qui dirigent le ministère du Revenu était
adéquat.
Et d'ailleurs,
juste en terminant, hors sujet jusqu'à un certain point, mais, quand même,
est-ce que vous estimez qu'au niveau
des restaurants la situation s'est assainie? Je le demande pour la raison
suivante, il y avait beaucoup de plaintes de la part des restaurateurs — c'est
pour ça qu'il y a eu la collaboration des restaurateurs, que j'estime qu'ils
faisaient leur travail correctement — beaucoup de plaintes sur le fait qu'ils avaient de la concurrence déloyale.
Est-ce qu'il y a encore de ce genre de plaintes là de la part des
restaurateurs à l'effet qu'il y a de la concurrence déloyale malgré l'installation
du… ou si ça s'est résorbé? Puis il y a des restaurants, on a vu, qui,
subitement, ont augmenté de chiffre d'affaires par hasard, et d'autres qui sont
disparus.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Paquin.
M. Paquin
(Gilles) : Bien, il y a eu
beaucoup d'améliorations. Je pense qu'on a eu au début…
Naturellement, bon, il y avait des réticences au niveau de l'industrie sur,
bon, qu'est-ce que ça représenterait comme travail pour eux de se conformer.
Ensuite, naturellement, on a eu un travail d'inspection, on a eu à roder nos
mécaniques d'inspection. Plus l'inspection
est efficace, plus les gens finissent par se conformer également,
c'est un outil. Je dirais que, présentement, ça va bien. Il reste des pertes fiscales dans le
secteur, donc, puis c'est inégal dans la distribution. Mais je ne peux pas dire
qu'on couvre la totalité, mais on a augmenté
beaucoup, beaucoup le taux de conformité. Donc là, on est à peu près
à 300 quelques millions, je vous disais, de rendement sur des pertes
totales qui avaient été estimées à 400, je pense, au début. On est à peu près à
75 %.
M. Dutil :
Alors, effectivement, ce n'étaient pas des gens qui ne faisaient pas de
production de revenus, mais ils sous-estimaient la production de leurs
revenus, et on estime que, dorénavant, ils ne sous-estiment plus la production de leurs revenus. Donc, on était parfaitement dans
le mandat, M. le Président, qui est discuté ici, qui est la non-production
de déclarations exactes au Revenu. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux) :
Mais, M. le député de Beauce-Sud, vous avez encore du temps si…
M. Dutil : Non, ça va,
monsieur… je veux laisser du temps aux autres collègues de…
M. Paquin (Gilles) : Si je
peux me permettre d'ajouter un point, par exemple…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui.
M. Paquin (Gilles) :
…intéressant, c'est qu'un des effets très positifs également, c'est que le coût
d'une vérification d'un restaurant a baissé
dramatiquement. Avant, c'était très laborieux de vérifier un restaurant, on
parlait de 200 heures, je pense, de vérif, alors que là, avec le
module, comme tout est enregistré, ça va très vite, là, c'est…
M. Dutil : C'est de vérifier
s'il enregistre le repas que l'inspecteur va prendre, à toutes fins pratiques.
M. Paquin (Gilles) :
On a la vérification sur l'appareil. Puis, la vérification des livres, bien là,
comme tout est enregistré,
normalement on a… Si on n'a pas d'indice qui donne à penser qu'ils cachent des
choses à côté du module, la vérification se fait rapidement. Donc, on a
économisé là-dessus, puis on met ces ressources-là sur d'autres endroits de la
récupération fiscale.
Le Président (M. Marcoux) :
Donc, simplement pour poursuivre, parce qu'il reste simplement quelques secondes,
l'application du même type soit de module ou d'équipement, mais à d'autres
domaines permettrait, si je comprends, également de pouvoir à la fois accroître
les revenus et diminuer la main-d'oeuvre aussi...
M. Paquin (Gilles) : Les
coûts de vérification.
Le Président (M. Marcoux) :
...dans le sens que… Donc, c'est… Alors, M. le député de Sanguinet, oui.
M.
Therrien : Merci. Je voudrais saluer mes collègues.
Je suis une étoile filante de l'endroit ici, alors je ne suis pas habitué de travailler avec mes collègues,
mais je les salue. Je salue le président. Je salue M. Paquin, les gens du VG
aussi, les gens qui vous accompagnent, M. Paquin.
Alors donc, on passe de la
théorie à la réalité dans mon cas. Moi, j'ai enseigné plusieurs années en
économie, puis j'expliquais toujours à mes étudiants que c'était important d'avoir
des sources de revenus si on voulait dépenser adéquatement, ainsi de suite, et
là je tombe dans la dure réalité de ce que vous nous expliquez, là, de dire
comment faire en sorte qu'on puisse avoir ces sources de revenus là. On parle d'équité,
on parle d'équité verticale, d'équité horizontale, mais, au-delà de tout ça, l'équité,
c'est faire en sorte que les gens qui font des activités productrices... Il
faut absolument que ces gens-là paient des impôts, et tout le monde a à payer
sa part. Vous avez parlé tantôt d'évasion fiscale, mais il y a aussi la
non-production. C'est sur ça qu'on s'attaque aujourd'hui. Donc, je suis très content de faire partie de cette réflexion et de
voir que vous avez déjà, et il y a bien longtemps, entamé cette réflexion-là. Vous savez qu'en 2011 on avait un plan d'élimination
budgétaire, là, qui avait été proposé et qu'on vous
demandait des objectifs... Vous êtes revenu tantôt là-dessus,
là, vous avez aussi augmenté la récupération. Donc, vous avez prouvé une efficacité puis vous avez développé des outils qui
vous permettent d'améliorer votre efficacité. Évidemment, le but ultime,
c'est d'arriver avec l'équilibre budgétaire pour 2013‑2014. Les contribuables québécois sont sollicités de
toutes parts. Alors, c'est important de bien faire notre travail et c'est...
En tout cas,
vous avez parlé des derniers chiffres du... vous avez fait rapidement
le bilan des deux dernières années, là,
et donc moi, je reviendrais peut-être sur qu'est-ce
que vous avez dit tantôt par rapport au bilan des deux dernières années parce que vous avez parlé,
là, d'harmoniser les pratiques et vous avez parlé également, là, d'un comité de
travail interdirectionnel. Bon. Évidemment,
moi, ce que j'aimerais savoir, c'est d'abord qu'est-ce
qui a été fait à ce niveau-là, c'est
quoi, les leçons que vous avez apprises, là, jusqu'à présent, c'est quoi, les
solutions que vous proposez pour favoriser l'harmonisation entre les trois sections ou secteurs, si on veut, là.
Alors, moi, je vous écouterais là-dessus, là, à savoir quel est le bilan de ce comité-là. Parce que je pense
que ça fait un an qu'il existe. Alors, c'est ça, je vous passerais la
parole pour que vous nous parliez de ça.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, M. Paquin.
• (15 h 50) •
M. Paquin
(Gilles) : Donc, peut-être juste pour situer en partant l'activité
de non-production, qui fait partie de ce qu'on appelle la récupération
fiscale, là, en récupération, l'année passée, on avait fait 3,5 milliards de
récupération. La non-production, dans le
fond, c'est une étape, c'est un élément de ces activités-là qui représente 383
millions. Ensuite, naturellement, il
y a la vérification, qui est le gros de la récupération, 1,8 milliard. Les
enquêtes, 57 millions. Puis on a les projets spécifiques avec le
ministère des Finances, là, qui nous ont rapporté 35 millions, plus le plan de
retour à l'équilibre, 1,2 milliard, qui se
répartit également, là, en vérification et enquêtes. Donc, 3,5. Donc, on voit
que la non-production, ça représente à peu près 10 % de ce qu'on
fait, là, en récupération fiscale. C'est 166 ETC qu'on consacre à ça, répartis dans trois grandes directions, le
recouvrement, qui fait les mandataires puis... Il y a les mandataires, en
fait taxes de vente, TPS et retenues à la
source, la Direction générale des entreprises pour les impôts des sociétés et
la direction des particuliers pour l'impôt des particuliers.
Et il y a
différentes étapes dans ce qu'on appelle la non-production. La première, c'est
le repérage. Il faut identifier quelqu'un qui n'a pas produit puis il
faut le sélectionner en fonction des critères que je vous parlais tout à l'heure,
d'efficience, d'efficacité. Ensuite, il faut
communiquer avec le contribuable. Il y a différentes façons de le faire, mais
il faut faire une première communication disant : Vous n'avez pas produit,
on vous invite à produire. Et, ensuite, il y a les moyens de l'amener à réagir. Un moyen, c'est d'effectuer une demande
péremptoire. Un autre moyen serait de lui envoyer... Si on n'a aucune
information sur son historique de production, bien là c'est ce qu'on appelle la
cotisation sur indices. Donc là, on va le cotiser sur un montant pour l'amener
à réagir puis nous dire : Bon, voilà ma situation, puis voilà à comment j'établis mon revenu imposable ou mes
impôts à payer. Si on a un historique, bien là on peut baser la
cotisation sur l'historique de production, ce qui est souvent le cas, par
exemple, au niveau des mandataires.
Et, dans ces
trois activités-là, bien il y a un certain nombre de choses qui sont possibles.
Naturellement, il y a des intérêts qu'on fixe. Généralement, le premier
niveau d'intérêt, qui est 5 % — on l'a mentionné tout à l'heure — avec 1 % par mois, ça, c'est automatique en impôt.
Au niveau des mandataires, il y a une pénalité comparable, là, qui est
de 7,15 % en fonction de la durée de l'infraction,
mais... Donc, c'est un peu l'équivalent avec des taux qui sont
différents. Ensuite, bien, on peut imposer
des pénalités pour ne pas avoir répondu à une demande péremptoire. On peut
aller au pénal. Bien, au pénal, c'est
plus compliqué, il faut obtenir une sanction, dans le fond. Donc là, c'est plus
long en termes de délais.
Donc, ce qui
rentre en ligne de compte là-dedans, naturellement, c'est l'efficacité du moyen
pour obtenir la réaction du contribuable puis éventuellement le
recouvrement des sommes dues. Puis, naturellement, gérer les volumes, là, il faut être capable de traiter ces volumes-là dans
des délais qui sont compatibles avec les périodes de déclaration. Donc,
ce qu'on fait, c'est que... Le comité, dans
le fond, c'est les gens des différents secteurs qui se sont réunis puis qui ont
échangé sur leurs façons de faire puis sur les méthodes qui ont donné des bons
résultats de part et d'autre, donc. Et là on a le rapport du vérificateur également qui intervient à ce niveau-là, qui
fait des constats comparables sur une certaine disparité de traitement.
Au niveau des délais, les délais sont différents au niveau des entreprises, des
particuliers, puis les délais vont tendre à
s'allonger en fonction de la période de production. Donc, le particulier étant
annuel, le délai est plus long. Sociétés,
c'est un peu moins long, mais plus long que le mandataire. Le mandataire, là, c'est
comme un compte à payer, là, on est
très, très proche du compte, donc on intervient dans des délais de 45 jours si
je me rappelle bien. Mais là il y a à s'interroger.
C'est-u des délais qui sont optimaux? C'est-u des délais qui nous permettent
vraiment d'aller chercher… Donc, il faut
également documenter ces pratiques-là, donc étayer le choix. Ça, c'est à faire,
mais ce qui s'est fait comme travaux dans le comité va nous permettre d'avoir
la matière première pour faire cette documentation-là.
Comme je dis, on a un plan d'action, un plan d'action,
là, qui s'est distribué en… Combien qu'il y a de mesures, Pierre?
Une
voix : 23 mesures.
M. Paquin (Gilles) :
Il y a 23 mesures dans le plan d'action — il a été transmis à la
commission, bien, je pense, vous l'avez — puis ça, ça décrit vraiment en détail ce qu'on
a l'intention de faire, puis il y a des choses, dans les dates, vous
voyez, qui sont déjà enclenchées. Si je parle de la sélection et du repérage,
naturellement, d'améliorer les méthodes,
donc est-ce qu'on utilise optimalement les bases de données qu'on à notre
information? Et de trouver une façon également de sélectionner des
contribuables qui ont des activités économiques réelles, donc… Parce qu'on
peut, par exemple, en entreprises, avoir
beaucoup d'entreprises au registraire qui n'ont pas d'activités économiques
réelles, donc là on est les intime de produire, mais, généralement, il n'y
a pas une activité derrière qui nous permet d'établir un impôt, là. Donc, au
niveau de la sélection, on a une série de choses qu'on a mentionné qu'on
ferait. Le suivi, même chose.
La
disparité dans les délais, qui sont très bien documentés. Dans le rapport du
VG, il y a un tableau, là, où on voit, là,
chacun des processus dans chacune des directions. Donc, on va les analyser
étape par étape, ces délais-là, puis on va, naturellement, transmettre les avis aux sociétés qui ont débuté des
activités économiques. Encore là, il y a une question d'identifier, là, si l'entreprise est active ou
non. On va également tenir compte dans le suivi de ce qui se fait en
recouvrement parce qu'on peut avoir des
activités très intenses pour signifier de la non-production, mais là ça s'en va
tout au recouvrement. Puis, si c'est des cas où il n'y a pas
nécessairement de potentiel ou d'activité, bien ça crée des gros inventaires au recouvrement, puis là c'est l'efficacité
du recouvrement qui peut s'en ressentir. Donc, un des points du plan d'action,
c'est de tenir compte des radiations qui se font faites au recouvrement pour
améliorer les techniques de sélection puis le suivi, auprès de qui on fait un
suivi, là, rapproché.
Naturellement,
la question des demandes
péremptoires, ça, c'est bien important. C'est relevé dans le rapport,
là, qu'elles ne sont pas utilisées également,
il n'y en a pas au
niveau de la DGE, entreprises.
Il y en a déjà eu autrefois, des inventaires s'étaient créés. Donc, on a opté pour une cotisation sur
base d'indices, qui est efficace, là. Statistiquement, on a 80 %
des gens qui produisent après avoir été sollicités sur la base de l'indice ou d'une
demande. Mais, aux particuliers, on utilise
la demande péremptoire, puis là on a des rendements quand même intéressants.
Donc, il faut comparer ça puis voir le rapport
coût-bénéfice — puis il
y a un coût à faire des demandes péremptoires — si ce n'est pas quelque chose qu'on
pourrait étendre à certaines catégories d'entreprises, par exemple.
Ensuite,
on a également toute la question des cotisations sur base d'indices. Comment qu'on
établit l'indice? On a-tu des moyens d'établir ce montant-là de façon
plus précise? Présentement, il y a des historiques de production, il y a des montants minimums. Comme je vous disais,
quand on sait ce qu'un contribuable a produit dans le passé, on peut se servir de ces montants-là pour établir ce qu'on
pense qu'il nous doit. Quand on n'a aucune information, il faut mettre
un montant, puis il faut mettre ce
montant-là de façon à le faire réagir. Puis il faut mettre un montant aussi de
façon à ce qu'il ne nous envoie pas
juste un chèque parce que, là, s'il nous envoie juste un chèque, là on est
avancés sur le recouvrement de l'argent,
mais on n'a pas eu sa production. On ne connaît pas nécessairement… puis
peut-être qu'on l'a cotisé à un niveau trop
bas. Donc, c'est assez technique, là, ce que je vous dis aujourd'hui, mais c'est
ça, la non-production, hein, on est à ce type d'activités là. Donc là,
on a du travail à faire pour bien identifier les façons. Puis, encore là, quand
on fait de la cotisation sur une base
estimative, à indices, tenir compte de l'impact que ça a au recouvrement, c'est
bien important.
Ensuite, les
pénalités et amendes, bon, ça, ça a été soulevé, pourquoi est-ce qu'au niveau
des particuliers on impose, par exemple, aux
récidivistes la pénalité pour omission de produire, alors qu'on ne le fait pas
aux entreprises? Donc, encore là, il
y a un historique derrière ça, mais il faut vraiment s'interroger, il ne faut
pas donner l'impression qu'un type de
contribuable est favorisé par rapport à un autre. Je pense que c'est très important,
l'équité, donc, et l'apparence. Même chose au niveau des mandataires où,
là, les pénalités sont appliquées. Donc, il y a un travail, là, à faire pour
harmoniser, bien documenter, puis étayer ça.
Et
ensuite, bien, l'information de gestion, qui va nous permettre de progresser.
Dans tous les secteurs, comme je vous disais tout à l'heure, au niveau
de l'agence, on cherche à se donner des indicateurs qui nous permettent de nous
améliorer à chaque année, donc atteindre des
cibles, puis évaluer notre performance. Il faut le faire dans ce secteur-là.
Même si, monétairement, ça demeure un petit secteur, là, c'est… Mais, au niveau
de l'équité, c'est un secteur qui est très important.
Et un cadre de
gestion, donc, qui va nous permettre d'harmoniser. Comme je disais, on va
également évaluer l'opportunité de mettre l'ensemble de la non-production dans
une seule unité. L'organisation, à Revenu Québec, est basée principalement sur les clientèles, mais également sur les
fonctions parce qu'on a le recouvrement qui est à un endroit, puis les
fonctions générales sont à un endroit. Il y a des modèles différents d'organisation.
Bon…
Le
Président (M. Marcoux) : En terminant. Peut-être qu'on pourra
revenir… C'est une question qui a généré beaucoup de commentaires, M.
Paquin.
M. Paquin (Gilles) :
Parfait.
Le Président (M.
Marcoux) : Alors, maintenant, je cède la parole au député de
Chapleau.
M. Carrière :
Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de saluer l'équipe du
Vérificateur général ainsi que l'équipe de l'Agence du revenu. M. Paquin,
plaisir de vous retrouver. On a eu le plaisir de siéger ensemble au Conseil du
trésor dans une autre vie comme adjoint parlementaire.
J'aimerais
comprendre. Votre Direction du recouvrement, si j'ai bien compris — puis
dites-moi si je me trompe — s'occupe
des mandataires, les taxes, retenues à la source, etc., mais ils ne s'occupent
pas de recouvrer les montants de la DGE et de la DGP. C'est-u ça que je
comprends?
M.
Paquin (Gilles) : …le recouvrement aussi de tous les montants,
mais ils ne font pas l'opération de repérage, sélection puis toutes les activités de communication. Mais le
recouvrement, ils le font pour toutes les sources de revenus.
M. Carrière : O.K. J'avais cru
comprendre que vous aviez dit tantôt, là, qu'ils le faisaient…
M. Paquin
(Gilles) : Non, non, non. Le recouvrement, c'est pour l'ensemble
des sources, mais ils sont également responsables
du traitement de la non-production en taxes puis en retenues à la source, alors
que ce traitement-là particulier aux entreprises, il est fait par les
directions générales des entreprises, des particuliers.
• (16 heures) •
M. Carrière : À combien
estimez-vous, par année, le nombre de particuliers qui ne fournissent pas leur déclaration d'impôt? Et, là-dessus, combien — bien, je vais peut-être poser mes questions
en lien à ça, là — vous
réussissez à… ce nombre de personnes là, le
pourcentage de ces gens-là qui finissent par la produire? Et est-ce qu'il y en
a que vous ne considérez même pas vous occuper de les obliger — puis
là je m'en viens avec la question de l'équité, là — à la produire, cette
déclaration-là?
M. Paquin
(Gilles) : O.K. Au niveau des particuliers, en 2011-2012, on
avait au total 6 294 000 contribuables. Il y en a 68 000,
donc 1 %, qui se sont trouvés en situation de non-production. Et, sur ce
68 000 là, on a reçu après des actions qu'on entreprend, puis, aux
particuliers, bien là ça peut être une demande péremptoire de produire… on a reçu 26 227 productions, donc 38 % des
68 000 ont produit. On a fermé 16 000 dossiers où, là, il n'y avait
pas de rentabilité. Donc, ces
dossiers-là ont été fermés. Des non réglés, il en reste 25 000. Donc, non
réglés, ils restent ouverts, puis ils peuvent faire l'objet d'une vérification éventuellement ou d'un traitement, là,
additionnel. Puis ça, c'est pour l'année 2011-2012.
M.
Carrière : Là, vous dites qu'il y en a 16 000 qui ont été
fermés parce que non rentables. Est-ce que ça veut dire que, ces gens-là, ce ne serait pas le 9 $
pour 1 $, là, ça viendrait compromettre ça, ou parce qu'ils n'en doivent
pas du tout, ou parce qu'ils en devraient très peu?
M. Paquin (Gilles) : C'est
parce qu'ils n'en doivent pas du tout. Ils n'en doivent pas du tout ou il n'y a
aucune possibilité de recouvrement, là. Les cas de faillite ou de personnes qui
n'ont pas aucun revenu, des biens, là, donc la possibilité de recouvrement est
zéro.
M. Carrière : O.K. Et, des
25 000 que vous êtes en démarche, combien vous espérez, à terme, qui vont
produire leur déclaration? Et combien vous pensez que vous allez être capables
de récupérer en argent?
M. Paquin (Gilles) : Je vous
dirais que globalement, aux particuliers, là, c'est à peu près 63 % de la
non-production, à chaque année, qu'on réussit à régulariser. Donc, il nous
reste un 35 %, 38 %, là, année après année, là, qu'on n'arrive pas à obtenir d'eux une
déclaration, oui. Pour le suivi d'un contribuable en particulier, là, je n'ai
pas la statistique, là. Je ne peux
pas vous dire, par exemple, là, en 2011-2012, là. Peut-être qu'on va me donner
ces résultats-là, là.
Des voix : …
M. Paquin
(Gilles) : On va essayer de voir si on a le chiffre par année.
Mais, je vous dirais, année après année, là, 63 %, 65 % des cas particuliers, on obtient la production d'une
déclaration ou, après avoir constaté ce qu'il en était, on ferme le dossier parce qu'il n'y a pas d'impôt
recouvrable ou à payer. Puis on a un 35 %, là, pour lesquels, dans le
fond, le dossier reste ouvert, puis
on fait une resollicitation. Des fois, on fait une vérif. Mais on traîne
toujours, là, ce 35 % là, grosso modo, là. Au niveau des entreprises, c'est 21 % des dossiers, là, qu'après
sollicitation, là, et cotisation qui restent, dans le fond, non réglés. Donc, on a toujours un inventaire, quand
même, des dossiers non réglés, mais ça reste très petit. Si on regarde
par rapport aux populations, là, on parle de
25 000 déclarations au niveau des particuliers sur 6 300 000 de
population. Au niveau des entreprises,
c'est 26 000 sur 468 000. Et, au niveau des mandataires, c'est
39 000 sur 704 000. Donc, c'est à peu près 20 %. Dans le
fond, là, aux trois sources, on obtient des résultats dans 80 % des cas.
Il y a 20 % qui demeurent non réglés, oui.
Puis le
rapport soulève également cette question-là, dans le fond, après deux ans,
quels gestes qu'on peut prendre pour
travailler ces dossiers-là. Il faut voir que, dans certains cas, les dossiers,
après un certain temps, là, le potentiel de récupération est beaucoup plus faible. Là, nous, il y a un calcul un peu
coûts-bénéfices qu'on doit faire, là. Est-ce qu'on doit mettre des
ressources puis déployer, là, des moyens pour recouvrer ça ou on travaille sur
des cas plus récents où le potentiel est plus important? Il y a un arbitrage à
faire, là, tu sais.
Mais quelqu'un qui est en dette vis-à-vis nous,
ça ne s'éteint jamais, d'une certaine façon, à moins qu'on annule la créance. Ça fait que, même si le dossier
est, là, non réglé, si, éventuellement, ce contribuable-là fait une
demande pour avoir le crédit d'impôt
solidarité ou devient un fournisseur du gouvernement, bien, nous, on a toujours
le mécanisme de compensation. Donc,
les comptes restent actifs, je dirais, entre guillemets. Donc, si on a cotisé
sur indice au contribuable, il n'a
pas réagi, puis, bon, là, il est dans la catégorie non réglés parce que le
potentiel… différents indicateurs nous disent qu'on n'a pas à mettre des ressources humaines là-dessus, bien, si, à un
moment donné, il vient demander un crédit d'impôt remboursable, bien là
on va se récupérer jusqu'à hauteur de la créance, là.
M. Carrière : …radiation? Il
n'y a aucune sorte de radiation?
M. Paquin (Gilles) :
Il peut y avoir l'annulation d'une créance, mais là il y a un certain nombre de
démarches à prendre, là. Oui, c'est ça, oui.
M. Carrière :
…des dettes envers la Sécurité du revenu, c'est un peu comme…
M. Paquin (Gilles) :
Elles sont compensées également, je pense, oui.
M.
Carrière : Oui, mais, je veux dire, elles ne s'effacent pas,
là, du… La personne qui contracte une dette auprès du ministère de la
Sécurité du revenu, le…
M.
Paquin (Gilles) : Je ne connais pas le détail. À mon
avis, non, là, ça reste des sommes
récupérables en tout temps, là. Je ne
sais pas s'il y a un processus d'annulation. Je sais qu'il y a
des règles pour annuler une créance,
là, puis il faut suivre un certain
nombre d'étapes, là, c'est régi par le Conseil du trésor, là. Mais,
normalement, la norme, nous, là, c'est
que ça reste actif assez longtemps parce qu'on sait qu'on verse des sommes ou
on contracte avec des contribuables, puis, à ce moment-là, on veut être
en moyen de récupérer les montants.
M.
Carrière : Si, à l'an x, l'année 2012‑2013, vous avez quelqu'un
pour lequel vous avez dû faire des démarches pour une non-production, vous découvrez qu'il y a un certain montant
assez important — que ce
soit une entreprise, que ce soit un
particulier — assez
important, est-ce que l'agence… est-ce que le ministère, avant, et maintenant l'agence
avaient le réflexe… ou faisaient une vérification sur une plus longue période
de temps pour voir si ce n'est pas un pattern ou s'il y aurait eu d'autres sommes à récupérer dans les années
précédentes? Je ne sais pas si vous comprenez ma question, là.
M. Paquin (Gilles) :
Oui, oui, oui…
M. Carrière :
Est-ce que c'est une...
M.
Paquin (Gilles) : Encore là, je vous dirais que ça dépend du
secteur, mais on peut souvent revenir trois ans en arrière, là.
M. Carrière :
Trois ans?
M.
Paquin (Gilles) : Bien, au niveau des entreprises, c'est
souvent trois ans, souvent trois ans. Il faudrait que je vérifie vraiment, là, les statistiques dans chacun
des secteurs, là, mais il y a des délais de prescription, naturellement,
là, qui... il faut tenir compte. Il y a des
choses pour lesquelles les délais de prescription, ça ne s'applique pas, hein?
Si c'est de la fraude, il n'y a pas
de délai de prescription. Mais ce n'est pas rare de revenir trois ans, là, en
arrière. Mais ça, c'est plus dans des cas de vérification, je vous
dirais.
Puis,
non-production, bien là on peut... Naturellement, si le contribuable, il
réagit, puis là... Normalement, nous, on va le savoir dans nos systèmes
ça fait combien de temps qu'il n'a pas produit.
M.
Carrière : Bien, c'est un peu ça peut-être, ma question, là,
quel est le lien entre votre équipe de vérification et votre équipe de
non-production? En tout cas, je ne sais pas si j'ai les bons termes ou les
bonnes appellations, mais quel lien qui se
fait... est-ce qu'il y a un lien... pour ne pas que ça travaille seulement en
silo, et est-ce que, si vous avez quelqu'un qui n'a pas produit à une
année...
M. Paquin (Gilles) :
Quelqu'un qui n'a pas produit puis que, là, il se met à produire, on peut le
vérifier, on peut dire : Wo! bien là, on va quand même aller voir…
M. Carrière :
...systématique?
M.
Paquin (Gilles) : On a des critères pour la vérification, là,
des méthodes de sélection. On ne peut pas vérifier tous les
contribuables, là, dans une année, donc on a une série de déclencheurs, là.
Mais c'est sûr que d'avoir été en non-production, ça peut être facteur...
M. Carrière :
Ça allume une lumière.
M.
Paquin (Gilles) : Ça allume une lumière, c'est ça. Mais,
généralement, en non-production, on va savoir depuis combien de temps
les gens n'ont pas produit parce que, justement, la sélection, c'est
annuellement. Compte tenu des clientèles qu'on
connaît, des populations qu'on connaît, qui aurait dû produire puis qui ne
produit pas, là, on va connaître la
durée, là. Mais c'est peut-être des cas qui restent fermés ou non réglés
pendant un certain temps, puis là, tout à coup, ils se mettent à
produire. Bien là, on peut dire : On va revenir voir, deux ou trois ans
avant, là, si tu n'aurais pas dû produire aussi, là.
M.
Carrière : Et, dans vos 68 000, là, dans les particuliers
qui n'ont pas produit la dernière... ça doit toujours jouer autour de ces chiffres-là et autant dans les
entreprises. Est-ce que c'est toujours les mêmes, dans le fond, ma
question, que vous devez courir après ou, en grande partie, les mêmes que...
M.
Paquin (Gilles) : Écoutez, je n'ai pas la statistique qui
donne, justement, ce type de caractéristique là, là, le nombre de
récidivistes par exemple, là. J'aurais tendance à penser que ce n'est pas une
majorité.
Une voix : …
M. Paquin (Gilles) : C'est
ça. Donc, les demandes péremptoires donnent-u une indication du nombre de
récidivistes?
Une voix : C'est des
récidivistes.
M. Paquin (Gilles) : O.K.
Parce que, là, à ce moment-là, on va en avoir... Oui, bien, au niveau des
particuliers, là, on peut parler de 60 % qui sont considérés récidivistes.
Ça veut dire que soit que ça fait deux fois qu'ils ne produisent pas ou qu'ils
ont tardé… pour un long moment à ne pas produire.
Des voix :
…
M. Paquin
(Gilles) : ...mon chiffre parce que, là, ce qu'on me dit, c'est
que les récidivistes sont plus de l'ordre de 7 500 sur les
68 000. Donc, ce n'est pas un grand nombre. On a plus de demandes
péremptoires, probablement, parce qu'on en
envoie à ceux qui ne sont pas récidivistes également. On envoie 51 000
demandes péremptoires au niveau des particuliers. Mais, là-dedans, il y
a 7 500 qui sont des récidivistes. C'est ce qu'on me donne...
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, avez-vous...
M. Carrière : Bien, je
reviendrai.
Le Président (M. Marcoux) :
Vous reviendrez.
M. Paquin (Gilles) : Au
niveau des entreprises, à mon avis, ça tourne plus... parce que, là, il y a
beaucoup de création de nouvelles
entreprises, d'entreprises qui restent un bout de temps, qui se referment. Donc
là, il risque d'y avoir beaucoup plus
de... Mais les montants par année, c'est vrai qu'ils sont assez constants. Au
niveau des particuliers, on a une croissance, je vous dirais. Les
entreprises, là, c'est assez stable. Puis mandataires, c'est très stable.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, M. Paquin. Maintenant,
je cède la parole au député de La Peltrie.
• (16 h 10) •
M.
Caire : Merci, M.
le Président. Bonjour, messieurs dames. Je vais y aller avec des questions
courtes et j'apprécierais qu'on puisse avoir des réponses courtes aussi.
Malheureusement, je ne dispose pas du même temps que mes collègues.
Je remercie,
d'ailleurs, le Vérificateur général pour l'excellent travail, l'excellent
rapport qu'il a déposé, puis je voudrais vous entretenir peut-être sur
les processus qui sont liés à la non-production. Vous avez abordé avec mon collègue
tantôt le comité qui a été mis en place et qui réfléchit à l'optimisation des
façons de faire… quelles sont les meilleures
façons de faire, mais je regardais cet organigramme-là qui est très… pour moi,
qui est très parlant, hein, on voit que
les trois directions générales, dans
le fond, vont faire… évidemment,
quand il y a eu détection, vont faire une demande de
production dans les trois cas. Puis j'imagine qu'une demande de production, c'est
une demande de production indépendamment à
qui on la fait. Et, au final, on va envoyer un avis de cotisation sur la base d'indices.
J'imagine qu'un avis de cotisation, c'est
un avis de cotisation, quelle que soit la direction générale qui le fasse.
Puis, finalement, tout le
monde va pelleter ça dans la cour de la Direction générale du recouvrement.
Alors, sur
quelle base vous êtes en train de réfléchir à la possibilité qu'une seule
direction générale soit en charge de tout le processus? Parce que vous
dites qu'il y a une réflexion là-dessus, mais vous réfléchissez à quoi exactement?
M. Paquin
(Gilles) : Oui. O.K. Dans le fond, c'est la préoccupation d'avoir des processus qui sont harmonisés. Est-ce qu'on aurait une
harmonisation ou l'utilisation des meilleures pratiques… est-ce que ce serait
favorisé par la création d'une unité qui se spécialiserait là-dedans?
M.
Caire :
Mais, je ne veux pas parler de la création d'une unité, moi, j'ai dit :
Pourquoi vous ne demandez pas à la Direction générale du recouvrement,
qui, de toute façon, va recevoir... de le faire?
M. Paquin (Gilles) : Ça
pourrait être ce qui va être conclu de cette étude-là.
M.
Caire :
Quelle est la différence entre «ça peut» et «ça pourrait»? Qu'est-ce qui vous
fait hésiter, dans le fond?
M. Paquin
(Gilles) : Bien, on
va faire une étude. Ce qu'on dit, dans
le fond, c'est qu'on va l'étudier.
Présentement, historiquement, ça s'est développé comme ça dans les trois
secteurs parce que chacun des secteurs a une connaissance
assez fine de sa clientèle. Aux entreprises, ils connaissent bien l'entreprise.
Les particuliers connaissent très bien les particuliers.
Maintenant,
si on crée une unité qui va être distincte au recouvrement, par exemple, est-ce
que les avantages l'emportent contre les
inconvénients? Ce qu'on dit, dans le
fond, c'est qu'on va étudier cette
façon de faire là, puis, si, justement, la balance des avantages l'emporte
sur les inconvénients, bien, ça pourrait être… Il faut que ce soit à un endroit — ça, c'est
certain — ça
pourrait être au recouvrement.
M.
Caire : Puis, au
niveau des performances, là, parce que
ça, ça se mesure en dollars, recouvrir, au niveau des performances,
est-ce que vous avez les indicateurs? Est-ce que vous avez fait l'analyse fine des performances de chaque
direction pour savoir laquelle était la plus performante en termes d'argent qui
rentre dans les caisses?
M. Paquin
(Gilles) : Dans tous les cas, c'est assez… les performances
sont bonnes, on parle de 2 millions, à peu près, par effectif utilisé, là. Maintenant, c'est une des choses que
soulève le VG dans son rapport, les indicateurs de gestion non-prod, on pourrait en avoir plus, on pourrait
les développer. Puis c'est une des choses qu'il faut qu'on fasse dans le
plan d'action, avoir… Mais, pour ce qui est
de savoir les montants qui sont recouverts, les montants par ETC, naturellement,
et les taux, le taux de réaction, dans le
fond, là, comment est-ce qu'on en amène à produire en pourcentage de ceux
qu'on a sollicités, on a ces indicateurs-là, mais ce n'est pas suffisant, je
pense, pour juger de la performance, puis c'est un des éléments du plan d'action
qu'on a mis, là, développer ça.
M.
Caire : Mais je comprends que ça va
faire partie de votre plan d'action d'étayer puis d'améliorer les indicateurs
de performance.
M. Paquin (Gilles) : Ah! oui,
oui, c'est un des éléments du plan d'action, oui, un cadre de gestion puis les
indicateurs.
M.
Caire : Puis, éventuellement,
l'harmonisation des pratiques, j'imagine. Et, éventuellement, la décision de
confier, oui ou non, à une direction générale la totalité de l'ensemble des
processus de recouvrement va aussi faire partie de ce plan d'action là.
M. Paquin
(Gilles) : Exact,
oui. Bien, l'analyse on ne l'a pas mise dans le plan d'action, mais c'est quelque chose qu'on va faire, là.
M.
Caire : Non, non, non, je comprends. Puis ça, c'est l'espèce
de table de concertation que vous avez mise… le comité que vous avez mis
en place, interdirections générales, qui est mandaté pour vous éclairer là-dessus?
M. Paquin (Gilles) : Oui,
toutes les pratiques d'harmonisation, l'échange de bonnes pratiques, les cadres
de gestion, les indicateurs. Pour ce qui est de l'analyse d'opportunité, on va probablement
confier à ça à la Direction de la vérification interne, qui va probablement,
là, se donner des ressources peut-être externes pour faire l'étude.
M.
Caire : Avez-vous
établi déjà un calendrier de réalisation, des échéanciers?
M. Paquin (Gilles) : Non, on
est à travailler là-dessus.
M.
Caire : Vous êtes…
M. Paquin (Gilles) : Oui. On
a eu des discussions avec le Vérificateur général. D'ailleurs, au moment de la préparation du rapport, le vérificateur est venu à
notre comité de vérification, comité du conseil d'administration, puis
on a évoqué ces questions-là. Puis, au cours
de l'été, on en a discuté, on s'est dit : Bon, on devrait, là,
parallèlement à la mise en place d'un plan d'action, étudier cette
question-là également, c'est quoi, la forme d'organisation qui est la plus
optimale pour ça. On sait qu'Ottawa, eux, l'ont regroupé au recouvrement, je
pense, d'ailleurs.
M.
Caire : Oui.
M. Paquin (Gilles) : Donc, c'est
ça.
M.
Caire : Mais, vous, au niveau de la direction
générale, j'imagine qu'il y a quand
même une volonté que ces
choses-là se mettent en place assez rapidement parce que je comprends qu'il y a
une perte d'efficacité, quand même.
M. Paquin
(Gilles) : Juin 2014. Bien, on a une très bonne année, hein? 2012‑2013, on a fait 383 millions, c'est notre meilleure année depuis — en tout cas, ce qu'on peut voir sur les tableaux — au moins cinq ans. Puis, comme je vous disais, c'est très rentable, c'est très rentable
par ETC. Maintenant, c'est sûr qu'on peut faire mieux, puis nous aussi, là, on… Puis, notre comité avait conclu la même chose, on s'interroge beaucoup
sur les différences de traitement, qui ont toutes un historique. Puis, comme je vous dis, dans le fond,
ça vient un petit peu du profil de ces clientèles-là puis des processus
de travail dans chacune des directions qui sont différents parce que c'est des
impôts différents. Mais est-ce que c'est optimal,
le résultat, à la fin? Bien là, il faut se poser la question. Puis ce qu'on va
recommander de mettre en place, bien, il faut le documenter. C'est un
peu ça, l'objet de notre plan d'action.
M.
Caire :
Quand vous avez parlé de 380 millions, ça, c'est pour…
M. Paquin (Gilles) : Pour l'année
2012-2013, 383 millions de récupération.
M.
Caire : Au 31 mars
2013.
M. Paquin (Gilles) : Oui, c'est
ça. C'est ça.
M.
Caire : Ça, c'est
ce que vous avez récupéré, là, c'est l'argent que vous avez vraiment récupéré
M. Paquin
(Gilles) : Oui, en non-production. Pour 166 ETC, hein? Donc,
vous voyez que le rendement par ETC est très bon, là.
M.
Caire : Ce qui
donne un rendement par ETC de…
M. Paquin (Gilles) : Il me
semble que c'est de l'ordre de…
Une voix : 2,3.
M. Paquin
(Gilles) : 2,3 millions par ETC. Encore là, ça varie par
année un peu, là. Bien, ça reste des activités qui sont rentables.
Le
Président (M. Marcoux) : …que le vérificateur, d'après les
analyses que vous avez faites, ça correspond, les chiffres… Simplement
parce que je n'étais pas sûr d'avoir entendu les mêmes chiffres…
Des voix : …
M.
Caire : ...je n'ai
pas ces chiffres-là dans le rapport…
M. Samson (Michel) : La
question, je pense, l'interrogation était à l'effet : Est-ce que ce sont
des résultats financiers ou le taux, vraiment, d'encaisse global? Est-ce que c'est
le montant réellement encaissé ou c'est le résultat financier? Vous savez, l'écart
est quand même… Je pense, c'était ça, la question. Je pense que la question
était dans ce sens-là.
M.
Caire :
Mettons que vous faites un chèque de 380 millions, là, il y a de l'argent
dans le compte?
M. Paquin (Gilles) :
C'est ce qu'on a cotisé net de ce qu'on anticipe qui ne sera pas récupérable.
M.
Caire :
Expliquez-moi ça en français, s'il vous plaît.
Une voix :
Donc, ce sont les résultats financiers.
Une voix :
C'est ça. C'est ça. C'est ce qu'on inscrit à nos états financiers.
Une voix :
…qui est vraiment encaissé…
M.
Caire :
Ce n'est pas ce qui est vraiment rentré.
M. Paquin
(Gilles) : C'est ce qu'on escompte qui va rentrer.
M.
Caire :
C'est ce que vous escomptez qui… Puis ça, on va le savoir au 31 mars 2014.
M. Paquin (Gilles) : Bien, il y a
probablement des éléments là-dedans qui sont encore au niveau du
recouvrement. Mais, comme je vous dis, on a
déjà pris une provision pour ce qu'on pense qui n'est pas payable, basé sur
notre historique. Donc, c'est ça qu'on
inscrit aux états financiers. C'est comparable aux chiffres, là, qui étaient
mentionnés dans le rapport également, là, c'est la même base, là.
M.
Caire :
Bien, je trouve ça intéressant parce que…
Le Président (M.
Marcoux) : …simplement pour…
Une voix :
…
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Simplement, M. le… aviez-vous un autre
commentaire?
M. Samson (Michel) : Ça va,
M. le Président…
Le
Président (M. Marcoux) : Oui, allez, M. le député, là.
M.
Caire : Parce
que, justement, dans son rapport, le Vérificateur général, lui, cible le fait
qu'effectivement vous avez des cibles
de recouvrement qui ne sont pas atteintes. Ça fait que je suis heureux de ce
que vous me dites, mais je suis en
même temps surpris, puis vous allez pouvoir m'éclairer parce que, bon, au
niveau des recouvrements, si on prend les chiffres qui sont dans le
rapport de M. le Vérificateur général, avec des cibles, pour 2011-2012, de
363,9 millions, un résultat de
266 millions, donc en bas des cibles, est-ce que je comprends qu'il y a
des choses qui ont été mises en place depuis la vérification qui font en
sorte que, là, vous avez atteint les objectifs? Avez-vous changé des choses
dans vos façons de faire qui rendent les
recommandations du Vérificateur général désuètes? C'est tant mieux. Puis, comme
je vous dis, c'est possible, là, moi, je…
M.
Paquin (Gilles) : Désuètes? Non. Non, non, je pense que tout
ça, c'est encore beaucoup d'actualité, on est dedans, là. Maintenant, les
cibles, il faut voir qu'en début d'année on se fait attribuer une cible de
récupération. Mettons, là, c'est 3,9…
M.
Caire : …se fait attribuer?
M. Paquin (Gilles) :
Bien là, on discute avec le ministère des Finances puis on convient d'une
cible, naturellement. Puis, cette cible-là, on doit la répartir dans nos
activités.
M.
Caire : Sur quelles bases vous l'établissez, votre cible, M.
Paquin?
M.
Paquin (Gilles) : Ah! c'est en fonction du potentiel, là. On
sait qu'on a…
M.
Caire : Bon an, mal an.
M. Paquin (Gilles) :
Globalement, dans l'économie, là, c'est 3,5 milliards. À ça s'ajoutent d'autres
éléments qui ne correspondent pas à des éléments d'activité économique,
mais qui ont le potentiel de récupération. Donc, nous, on regarde, dans le fond, en répartissant les ETC,
les moyens entre les directions, qu'est-ce que les directions ont, qu'est-ce
qu'elles voient comme potentiel. Puis,
naturellement, quand tu as une hausse de la cible, par exemple, de 400, bien,
on doit attribuer ce 400 là dans les différents secteurs, attribuer les ETC de
façon à…
Donc,
naturellement, en début d'année, c'est certain qu'on n'arrive pas
nécessairement toujours sur la cible direction
par direction ou activité par activité. Mais, globalement, on tente, dans le
fond, là, de… Puis, on fait un suivi mensuel,
là, on n'attend pas le mois de décembre pour savoir où on en est rendus, là.
Mensuellement, là, puis même, des fois,
aux deux semaines, on vérifie où on en est rendus dans les cibles de façon à mobiliser
nos équipes, là, davantage s'il y a
un risque qu'on ne l'atteigne pas. Mais il peut arriver que, sur une cible
comme la non-production, qu'on soit en bas de la cible une année. Par contre, probablement que, dans cette année-là,
on a été peut-être meilleurs au niveau des particuliers ou meilleurs au
niveau des sociétés. Mais une chose qui est certaine, c'est qu'on fait ce
suivi-là mensuellement.
Là,
c'est important de voir que les… c'est ça, les revenus qu'on inscrit, nous
autres, dans nos états financiers, il y a
toujours des provisions pour la non-réalisation parce qu'on a quand même un
certain taux de cotisations qu'on va émettre qu'on ne percevra pas à la
fin. Puis c'est tout le défi de la perception puis du recouvrement, dans le
fond, de transformer une cotisation qu'on
estime bien basée en argent, dans le fond d'aller chercher le paiement par le
contribuable, puis, là-dessus, on a quand
même une amélioration de nos taux. Globalement, là, après quatre ans… Donc, ça
veut dire, j'émets une cotisation
cette année, j'ai quatre ans, dans le fond, là, d'activités de perception, on
récupère à peu près… C'est quoi, c'est 75 %, 79 %?
• (16 h
20) •
Une voix :
Oui, 75 %...
M.
Paquin (Gilles) : 75 % en général. Donc, dans l'année
même, on est autour de 50 % à 60 % de recouvrement, puis, dans
les trois autres années, on va aller recouvrir des sommes qui vont nous amener
au global à 75 %. Puis on tente de rajeunir le plus possible l'âge des
comptes, naturellement, pour être plus efficaces à ce niveau-là.
Le Président (M.
Marcoux) : …M. le député…
M.
Caire :
…mais je vais me garder un peu de temps pour…
Le Président (M.
Marcoux) : Très bien. Merci. Donc, M. le député de
Deux-Montagnes.
M.
Goyer : Oui, M. le Président. Merci. Quand je regarde le
rapport du vérificateur, j'ai envie de dire que vous êtes le trésor de l'État,
hein, pour récupérer 91 milliards de cotisations et de paiements, pour que
les autres ministères puissent dépenser. Ça fait qu'il faudrait vous appeler le
trésor.
Assez
particulier l'annexe II du vérificateur où… Je fais un aparté, là, mais l'impôt
des particuliers, 26 milliards, la TVQ, 20 milliards. C'est de voir l'évolution de la taxation qui
nous a amenés plus vers une taxation à la consommation. Particulier aussi de voir
que les carburants vous rapportent juste 17 millions. Moi, c'est drôle,
quand je vais faire mon plein d'essence,
je pensais que je donnais beaucoup plus d'argent qu'en tant que fumeur, à 764
millions, 17 millions sur la taxe sur l'essence. Mais, tout ça pour
dire à la blague, vous avez un mandat très large de perception, même pour la
Commission de la santé et de la sécurité du travail. Et le vérificateur, ce
matin, nous a dit que vous étiez un très gros employeur,
avec 10 000 employés. Ça fait que je tiens à vous féliciter d'être à la
barre de 10 000 employés. Je voudrais vous dire aussi que j'ai sursauté de savoir que 10 000 employés qu'on
a de besoin pour percevoir ce qui est dû à l'État. Ça fait un peu
anachronique, si on peut dire, d'avoir 10 000 personnes pour la perception
des revenus qui, normalement, devraient y être.
Tantôt, vous avez parlé de recouvrements records
de 383 millions. Les années qui concernent les rapports du vérificateur, il y a eu un changement, je dirais,
de mission, vous êtes passés du ministère du Revenu à une agence. Est-ce
que vous attribuez vos performances des
dernières années à un changement de culture ou de mission, avec le fait que
vous êtes devenus une agence?
M. Paquin
(Gilles) : Je dirais qu'avec l'agence, dans le fond, on est… On
a travaillé, naturellement, beaucoup sur l'image de marque de l'agence,
on a fait des travaux là-dessus. On a travaillé beaucoup sur la mobilisation de
notre personnel. Ça a correspondu également
dans le temps à une croissance de l'effectif assez importante. D'ailleurs, on
est 12 000, oui, 12 000. Mais il
faut voir que ce n'est pas seulement 12 000 personnes attribuées… On a à
peu près 8 000 personnes, là, qui vont travailler, là,
vérification, contrôle, perception, ces choses-là, mais on a beaucoup de
personnes dans le service à la clientèle — c'est important de le
mentionner — aux
entreprises puis beaucoup aux particuliers. Et, on a une mission sociale
également à Revenu Québec qui est très importante, on administre le crédit d'impôt solidarité — donc, ça, c'est 2,5 millions de
bénéficiaires — plusieurs
crédits d'impôt importants également comme le maintien à domicile pour les personnes âgées. Donc, on a un côté… On
fait le programme des pensions alimentaires, il ne faut pas que je l'oublie. On gère les biens non réclamés pour le
gouvernement du Québec. Donc, tous les biens qui sont non réclamés, les coffrets de sûreté, les
barrages, tout ce qui est abandonné, là, ça vient sous gestion à Revenu
Québec.
Donc, on a ces fonctions-là en plus, on n'est
pas seulement un percepteur. Alors, ça rend nos comparaisons difficiles. Puis c'est
bien important de faire des comparaisons, là, de se calibrer avec d'autres
organisations, mais, comme on a un volet
social assez important, quand on se compare, par exemple, avec l'Agence du
revenu du Canada ou d'autres
administrations, comparaison un pour un, il faut comme ajuster les données pour
tenir compte de ces écarts-là. Donc,
dans nos effectifs, là, on a cette dimension-là. Mais on a travaillé beaucoup
sur la mobilisation, c'est très important.
Il y a deux
éléments qui sont fondamentaux pour la performance de l'agence. C'est les
ressources humaines, d'avoir les bonnes ressources humaines, de bons
niveaux de qualification, des gens qui sont mobilisés, motivés, et tout ce qui est le développement, dans le fond, de la
prestation électronique de services parce que c'est vers ça qu'on s'en de
plus en plus. Puis les relations avec le contribuable vont de plus en plus à
travers ces moyens-là, puis on gagne beaucoup, beaucoup en efficacité, et le contribuable, lui, gagne beaucoup en
rapidité puis en exactitude, je
dirais, là, globalement. Donc, c'est des choses sur lesquelles on
travaille beaucoup.
M.
Goyer : Au niveau…
Le Président (M. Marcoux) : …
M.
Goyer :
Excusez, M. le Président. Au niveau du repérage, le rapport du vérificateur nous
mentionne qu'à partir de systèmes d'information le repérage des
contribuables et des mandataires qui n'ont pas produit leur déclaration… Moi, ma réaction, c'est-à-dire comment repérer
quelqu'un qui n'est plus dans le système, là? Parce
que est-ce que c'est : Je
n'ai pas produit mon rapport d'impôt pour
trois ans, puis ça fait 10 ans que je produis un rapport d'impôt, il y a
une lumière rouge qui s'allume dans
le système? C'est quoi, votre structure d'organisation pour
repérer les 68 000 citoyens,
particuliers que vous avez fait… que vous avez parlé tantôt?
M. Paquin (Gilles) : Bien, je
pense que la situation que vous avez décrite, c'en est une très fréquente, là.
Un contribuable qui produisait et, tout à coup, ne produit plus, là, ça, c'est
certain que la lumière allume tout de suite. Il peut y avoir d'autres façons
également d'identifier un contribuable, là, quelqu'un qui ne s'est jamais
manifesté, là. Ça, c'est plus compliqué, par
exemple, là, ça peut être plus compliqué. Mais vous savez qu'on a les
techniques, comme on fait des tests sur l'avoir des contribuables, l'indice
de richesse. On compare les trains de vie, la consommation, une transaction, un
permis pour une auto. C'est toutes des informations qu'on collige puis qui
peuvent nous donner des indications comme quoi : Ah! ce contribuable-là,
dans le fond, il démontre une certaine capacité financière, puis on n'a pas de déclaration d'impôt. Mais je dirais que
c'est les situations plus complexes quand il y a aucun historique. Mais,
quand il y a un historique, c'est direct, là, il faut…
M.
Goyer : Mais, par
vos exemples, vous avez des liens avec l'assurance automobile. C'est ce que je
comprends, là.
M.
Paquin (Gilles) : Oui, on a des échanges d'informations, on a
une centrale de renseignements, là, qui collige 30 ou 40 sources publiques puis une trentaine de sources privées
également. On met ça en lien. Tout ça, on fait rapport à l'Assemblée une fois par année, là, pour l'utilisation
de ces informations-là parce que c'est quand même des informations qu'il
faut utiliser avec discernement, là, c'est tout l'accès… la confidentialité.
Mais, effectivement, on a ces sources d'information là.
La difficulté, je dirais, au particulier, c'est qu'un contribuable qui ne
produit pas peut être dans son droit, là,
parce qu'il n'est pas tenu… il n'a pas d'impôt à payer, il a arrêté de
travailler, il a… Il y a toutes sortes de raisons, hein, qui peuvent
faire en sorte qu'il ne produise pas. Donc, c'est beaucoup la sélection, là,
qui devient un enjeu, là, sur lesquels on travaille.
M.
Goyer : Dans le rapport du vérificateur, en ce qui concerne
la Direction générale des entreprises, je le lis : Peu de travail
de repérage, de sélection et tous les dossiers passent à l'étape de suivi.
Donc, le repérage, ce n'est pas des lumières rouges qui s'allument, c'est automatiquement
qu'une entreprise n'a pas produit ce qu'elle devait produire, automatiquement
elle passe à la prochaine étape avec les avis. C'est ce que je comprends?
M.
Paquin (Gilles) : Oui. Si elle a un historique, d'avoir
produit, naturellement. Mais on va plus large au niveau des entreprises
parce que, là, on peut avoir des entreprises qui sont inscrites au registre des
entreprises puis qui ne produisent pas. Puis
là, encore là, tout l'enjeu de déterminer qui a une activité économique réelle
devient crucial pour l'efficience de nos interventions, là, pour
travailler sur des vrais cas.
M.
Goyer : Et c'est à ce moment-là que vous établissez la
cotisation indicielle à 8 000 $ par entreprise? Ça doit faire
sursauter si la personne devait…
M.
Paquin (Gilles) : Le 8 000 $, c'est la cotisation
minimale estimative, quand on n'a pas d'information sur le contribuable. Autrement, c'est l'historique qui
prévaut. Donc, on utilise toujours l'historique, puis, lorsqu'on n'a
aucune information, c'est minimum 8 000 $ pour ne pas, justement,
cotiser quelqu'un et se retrouver dans une situation où on l'a cotisé en bas. Et, encore là, ce chiffre-là, comme je vous dis,
il a déjà été 5 000 $, il a été augmenté à 8 000 $
pour des questions d'efficacité, là, empirique,
mais il faudrait le documenter puis le travailler. Au niveau des particuliers,
ils sont beaucoup plus sur l'historique avec une majoration.
M.
Goyer : Donc, si je regarde le rapport, toujours, du
vérificateur, on précise qu'il y a eu 31 605 cotisations qui
devaient, selon les estimations, rapporter 408 millions, mais le résultat
au net est de 14 millions. Je ne lance pas la pierre quand je dis ça, là, je veux juste comprendre. Je veux être à l'aise,
là, je n'essaie pas de lancer la pierre, mais comment justifier un tel
écart? C'est-u parce que l'indice de 8 000 $ de base est pour tout le
monde, mais ça ne donne pas les résultats escomptés?
• (16 h 30) •
M.
Paquin (Gilles) : Bien, comme je vous dis, on le met plus haut
que plus bas. Ça, c'est voulu, pour faire réagir. On ne veut pas seulement recevoir un chèque.
Surtout que, si on reçoit un chèque, ça veut dire qu'il en devait peut-être
plus. Donc, c'est pour ça que ça génère, en
théorie, des montants importants. Mais, comme j'expliquais, nous, chaque
fois qu'on fait une cotisation, on a une
provision pour non-réalisation du revenu. Et, dans le cas de la cotisation sur
indice, la provision est très élevée. Donc, ce n'est pas de l'argent qu'on
escompte, là, ce n'est pas de l'argent qui se ramasse dans les états financiers puis qu'on dépense de l'autre bord, là, ce n'est
pas ça du tout. La provision pour non-réalisation est très élevée, puis
on peut le voir aussi dans les montants qui sont ultimement payés, là. On voit
qu'on a eu 14 millions par une trentaine de
mille entreprises, ça donne des montants très petits par entreprise.
Dans les faits, ces entreprises-là devaient,
en moyenne, 300 $, 400 $,
là. Mais il y a quand même 60 % des compagnies qui ont été visées par
ça — d'estimative,
donc, des compagnies pour lesquelles on
avait peu d'information ou pas — qui ont réagi. Donc, on estime quand
même qu'on a eu un taux de réponse, là. Ce n'est pas parfait, mais on a eu un
taux de réponse à ce niveau-là.
Est-ce qu'on devrait aller plus loin, utiliser
davantage les pénalités que la loi nous permet de faire ou les demandes péremptoires? Ça, c'est ce qu'on va évaluer en
plus d'évaluer si l'indice est bien établi, là. Mais c'est une méthode
dont le rapport d'efficience est quand même
assez élevé, là. C'est simple, puis on a des taux de retour qui sont quand
même... Mais, comme je vous dis, on n'escompte
pas le revenu qui est... le 600 millions, là, ou le 400, on a une provision
très élevée.
M.
Goyer :
Mon temps est écoulé, M. le Président. Je vais revenir.
Le Président (M.
Marcoux) : Merci. Maintenant, M. le député d'Orford.
M.
Reid :
Oui. Merci, M. le Président. On a souvent, comme commission, des rencontres
avec le vérificateur où on discute de sujets
intéressants. Un des sujets qui m'intéressent beaucoup, moi, c'est l'optimisation
des contrôles. Le Conseil du trésor
demande toujours plus de contrôles — je pense que vous en savez quelque chose, M.
le Président — et
on entend rarement le Conseil du trésor qui
dit : On pourrait enlever des contrôles parce que ce n'est pas rentable.
Mais, par contre, ici, on est en
plein dans un système de gestion, globalement, où il y a de l'optimisation, et
c'est essentiel de faire de l'optimisation
de ces contrôles-là au sens global, et vous avez dit tout à l'heure, M.
Paquin : On investit sur ceux qui ont un potentiel de récupération. On parlait, je pense, des particuliers, en
tout cas dans... récupération. Mais, en même temps, vous avez commencé
tout à l'heure… en parlant d'équité, vous avez dit : L'équité, c'est :
Chacun doit s'acquitter de ses obligations
fiscales. Alors, moi, ma question, c'est que, dans votre cas à vous,
évidemment, il y a, pour optimiser, des chiffres qui peuvent nous aider
à trouver les bonnes optimisations par des statistiques, puis on regarde, et
tout ça. Mais il y a un autre élément parce
qu'on est dans le public. Il y a plus que les chiffres dans le public, et, ici,
il y a la question d'équité qui est présente, vous en avez vous-même
parlé tout de suite.
Alors, moi, ma question, c'est :
En fait, comment conciliez-vous ces enjeux de performance et les enjeux d'équité,
qui sont des enjeux publics en même temps, par rapport à tous ces processus et
les décisions que vous avez à prendre? Et, en
particulier, quelles sont les balises pour prendre des décisions? Est-ce qu'il
y a des changements que vous envisagez
là-dessus? Quelles sont les personnes qui portent les décisions, les
responsabilités de ces décisions qui,
éventuellement, peuvent avoir des effets sur l'équité? Parce qu'il y en a,
autrement dit, qui s'en tirent, puis c'est tout, puis il y en a d'autres qui ne s'en tirent pas. Et, finalement, est-ce
qu'il y a un effort... vous pensez qu'il y aurait lieu d'avoir un effort pour faire en sorte que le public
comprenne mieux qu'il y a des décisions comme ça qui devraient se
prendre, ou du moins les parlementaires, en
tout cas, que nous sommes? Parce qu'on comprend un peu plus quand on fait un
examen comme aujourd'hui, mais on est seulement quelques parlementaires qui assistons
ou qui sommes membres de la commission, et, donc, il y a éventuellement des
enjeux qu'on ne perçoit pas.
Peut-être
qu'il n'y en a pas beaucoup parce que vous avez donné quelques éléments de
réponse où vous dites : Dans le fond, on ne récupérera jamais, donc
ça ne sert à rien d'investir. Par contre, il y a d'autres cas où on prend peut-être, là… ce qu'on n'a pas eu l'occasion de
voir, mais on prend peut-être des décisions qui impliquent que quelqu'un
porte un jugement. Est-ce que c'est quelqu'un qui est à un niveau de la haute
direction qui l'a fait par des balises? Est-ce
que c'est à un niveau presque du cas par cas ou en quelque part entre les deux?
Moi, j'aimerais avoir une perception, là, de cette question-là, comment
vous la traitez, en fait, comme système de gestion dans lequel vous faites de l'optimisation,
mais qui a aussi une couleur publique par la question de l'équité.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Paquin.
M. Paquin
(Gilles) : Oui. Je dirais que chacun des secteurs opérationnels
a développé un historique pour, dans le fond, être performant au niveau des montants collectés — puis là je ne parle plus juste de... il y a
la récupération, mais il y a l'ensemble du 90 milliards, là — et
ça, ça peut vouloir dire, dans le fond, un décloisonnement au niveau
territorial. Par exemple, les bureaux situés
à Jonquière peuvent cotiser à Montréal, hein, pour, dans le fond, avoir, là,
une couverture optimale du territoire puis des bons rendements.
Ensuite
de ça, bien, naturellement, toute la question d'équité là-dedans… Nous, dans le
fond, le principe de base, c'est l'autocotisation.
En fait, dans un monde idéal, là, tout le monde nous donnerait toute l'information,
réglerait en temps, puis avec le bon montant, puis c'est ce qu'on essaie
d'inciter les gens à faire. On a des campagnes de sensibilisation, d'ailleurs, là, on a fait des publicités. Des moyens qu'on met en place également
tendent à amener ces comportements-là, le MEV en est un. Les gens, naturellement, vont avoir tendance plus à mieux se comporter, on
appelle ça le contrôle en amont, là.
Donc, c'est, dans le fond, d'amener les gens… dans le fond, les sensibiliser. Puis ce qu'il faut faire également,
c'est leur simplifier la vie aussi. Plus c'est
simple de régler ses créances, même en recouvrement, plus les gens vont avoir
tendance à se conformer d'eux-mêmes, sans
que nous, on n'ait à déployer des moyens ou utiliser les pouvoirs que nous
donne la loi, là, qui sont les pénalités puis…
Maintenant,
il va arriver des cas, justement, comme vous dites, des cas où on doit s'interroger,
là, dans le fond, est-ce que le… Ce contribuable-là, par exemple, il a toujours eu un comportement correct pendant plusieurs
années, puis, tout à coup, une année, bon, là, il fait défaut ou il fait… Naturellement, on doit tenir compte toujours du contexte, on… Quand je vous parlais des
récidivistes, tout à l'heure, en non-production, bien, les récidivistes, eux
autres, on leur donne une amende, une
pénalité qui n'est pas celle qu'on donne à un contribuable que c'est la
première offense. Donc, on tient compte de ça, puis ça, je vous dirais
que c'est un peu un historique qui s'est bâti dans les pratiques.
M.
Reid : La question, disons, si on regarde bien concrètement, là, on
va-tu mettre, mettons, 500 000 $
de plus pour faire telle opération,
puis on sait que ça ne rapportera pas, mais, par contre, ça donne plus d'équité?
Autrement dit, l'équité, ça ne
rapporte pas, mais, en même temps, c'est aussi un élément décisionnel dans les
décisions d'optimisation que vous avez à prendre, puisqu'on est public.
Dans une entreprise privée, c'est autre chose.
M. Paquin
(Gilles) : La réponse, c'est oui. J'ai même des exemples
récents, mais effectivement, dans certains cas, je pense que la population exige, par exemple, qu'on intervienne.
Au strict point de vue des sous, à la marge, c'est peut-être moins rentable que de le mettre dans un
autre secteur, mais je pense que le sentiment qu'on est juste pour tous,
qui est notre devise, là, à Revenu Québec, est très important. Il est très
important pour… parce qu'il y a des effets, dans le fond, qu'on ne mesure pas,
hein? Si les gens ont le sentiment que le système est juste, ils vont de
conformer…
M.
Reid :
Il y a un jugement à porter par des personnes à l'intérieur de votre boîte qui
se porte, j'imagine, à un niveau quand même assez élevé quand on parle
de montants sérieux, là.
M. Paquin
(Gilles) : Oui, oui, oui. Ça, oui, là, à ce niveau-là, c'est
discuté au niveau du comité de direction, là.
M.
Reid :
Comité de direction. O.K. D'accord. Moi,
j'ai une autre question, M. le
Président, si vous me
permettez. Vous avez mentionné tantôt,
concernant les différences d'harmonisation, à mon collègue
ici qu'il y avait, évidemment, une relation avec la clientèle. On peut soupçonner, effectivement, qu'avec le temps les liens avec les clientèles… les gens connaissent leur clientèle, et il y a
des différences en temps ou autrement. Est-ce
que vous pensez qu'après la
réflexion que vous allez faire il va y avoir
encore de très sérieuses différences qui seront liées au fait que les
clientèles ne sont pas toutes pareilles
ou si ça, c'est quelque chose qui va s'amoindrir? Je vous demande un jugement parce qu'on… ce n'est pas écrit dans le
rapport du vérificateur, puis ce n'est pas écrit dans votre plan non plus.
M. Paquin (Gilles) : C'est
possible, c'est…
Le Président (M.
Marcoux) : …M. Paquin, vous avez une réponse?
M. Paquin
(Gilles) : Oui. C'est
possible. C'est possible. J'en discutais, d'ailleurs, avec le
vérificateur avant le début de la rencontre. C'est certain que c'est…
Vraiment, on a là des clientèles qui ont des caractéristiques qui sont très différentes, puis le moyen le plus efficace n'est peut-être
pas le même. Moi, à mon impression, c'est que, sur
certaines choses, certains principes, on va probablement avoir un peu plus d'harmonisation
que ce qu'on a là présentement.
M.
Reid : …des
différences qui dépendent de la clientèle par la force des choses.
M. Paquin (Gilles) : Oui,
oui, oui. Il va en rester, oui, oui. Puis de la fréquence de production,
beaucoup.
M.
Reid : Oui, c'est
ça, c'est ça. En parlant de ces
différences-là, il y en a une qui est liée à des jours. Moi, j'ai cru comprendre tantôt que vous avez donné la
réponse, mais je voudrais que vous me précisiez que les durées ne sont
pas liées à des inventaires. C'est ce que j'ai
compris tantôt. Donc, autrement dit,
120 jours, c'est lié à une logique… 120 jours, c'est une logique du temps que ça prend ou que ça ne prend pas, j'imagine — est-ce que c'est ça que ça veut
dire? — et
non pas à un inventaire parce que ça prend 120 jours pour réussir à baisser la
pile, pour se rendre là. Est-ce que c'est… ou s'il y a des deux?
M. Paquin (Gilles) : Les
deux. Les deux. Il y a la fréquence de production. L'entreprise, c'est annuel;
le particulier aussi. Puis il y a la capacité, dans le fond, de traiter, là, l'ensemble
des populations qu'on a, là. Donc…
M.
Reid :
Là-dessus, les files d'attente sont à votre… Je ne dirais pas à votre goût,
parce que ce n'est jamais à notre goût qu'il y en ait, mais, je veux
dire, sont gérables, là, c'est…
M. Paquin
(Gilles) : Bien, oui, à ce stade-ci, puis on a amélioré nos
résultats, on a des meilleurs résultats. Je dirais qu'annuellement,
quand on regarde les taux de réponse, là, là on est restés assez stables. En
argent, on a amélioré nos résultats. Nos taux de réponse sont assez stables.
Mais on n'a pas d'accumulation. On en a eu dans le passé, puis ça a expliqué le
recours à des cotisations sur indice à une échelle assez importante à cause de
ça, oui.
M.
Reid : Est-ce qu'il
me reste encore une minute, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le député.
• (16 h 40) •
M.
Reid :
Une dernière question. Concernant les données publiques, le vérificateur nous a
montré qu'à partir de certaines
données internes on avait de l'information qu'on n'a pas si on se fie… ou si on
regarde qu'est-ce qui est public, par exemple des comparaisons
annuelles, des données sur des directions par rapport à d'autres, etc. C'est...
Je ne dirai pas que c'est paradoxal, mais,
en apparence, ça pourrait être paradoxal d'avoir un ancien secrétaire du
Conseil du trésor, qui, au Conseil du
trésor, demande toujours beaucoup plus — et certains disent trop — de données de reddition de comptes,
et que, là, nous, pour le contrôle parlementaire, qui n'est quand même pas un
contrôle dans le grand détail, mais on n'ait
pas facilement ce type d'information pour faire des comparaisons annuelles,
pour savoir, en examinant un tableau,
si on voit que ça fonctionne, ça fonctionne moins, puis qu'on ait des réponses.
Alors, est-ce que c'est quelque chose qui va changer? Est-ce que c'est
quelque chose qui est dans... Je n'ai pas assez, peut-être, regardé le plan d'action
en détail, là, mais est-ce que vous pourrirez nous dire qu'est-ce qui va
changer?
M. Paquin (Gilles) : Dans les
recommandations pour non-production, c'était principalement la reddition de comptes au ministère des Finances pour les
demandes de financement et les activités réalisées et la reddition de
comptes au niveau du rapport annuel de
gestion, qui est beaucoup l'instrument, dans le fond, qui est utilisé pour la
reddition de comptes au niveau
parlementaire. Donc, plus d'information par direction, c'est quoi, le rendement
de la non-production, combien d'ETC, puis peut-être d'autres indicateurs
de gestion qu'on devrait développer. Même chose pour le ministère des Finances. Là, il va y avoir plus de détails
probablement au niveau du ministère des Finances, au niveau de la
performance, le nombre de cotisations sur indice qu'on a émises, des choses
comme ça. Les taux de non-réalisation des revenus...
Une voix : …
M. Paquin
(Gilles) : Oui, c'est prévu. C'est en discussion, je dirais. On
a échangé beaucoup avec eux suite aux recommandations du rapport, puis
on a un certain nombre de propositions.
Maintenant,
on rend des comptes aussi en général beaucoup au conseil d'administration. Puis
ça, c'est la loi qui vient décrire ça,
là, les indicateurs… C'est beaucoup les indicateurs de performance
organisationnelle. Mais, en non-production, on va rendre compte sur le
rendement puis les ETC attribués.
M.
Reid :
...la ligne directe, c'est le conseil, c'est intéressant. Mais, par contre, il
reste que c'est public et que, nous,
comme parlementaires, bien, finalement, il faut être capables de dire quelque
chose, mais, à un moment donné, de voir que, s'il y a quelque chose qui
ne nous plaît pas et… être capables de tirer une sonnette d'alarme s'il y a
quelque chose qui ne nous plaît pas.
M. Paquin (Gilles) :
C'est pour ça que le rapport annuel de gestion, on va l'étayer davantage.
M.
Reid : C'est ça.
O.K. Merci.
Le Président (M. Marcoux) :
Éric, veux-tu prendre tout de suite…
M.
Caire : Bien, oui.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. La dernière question de mon collègue fait une belle
introduction à la mienne parce qu'effectivement
je ne vous le cache pas, c'est quelque chose qui a été soulevé par le VG puis
qui m'inquiétait quand on voit que,
bon, dans les rapports, autrefois, il y avait une espèce de subdivision des différentes évaluations…
Alors, on parle — puis là je vais citer le VG, là — de la non-production, la vérification,
la cotisation, l'enquête, et ça, vous avez ça avant 2010‑2011, puis on
nous dit, après 2010‑2011, là vous regroupez ça par directions générales avec
une perte d'information, dans le fond, qui
fait en sorte qu'on n'est pas capables de faire un suivi, on n'est pas capables
aussi de faire l'évaluation de la
performance. Puis ça, c'est des indicateurs qui sont extrêmement importants.
Alors, la question que moi, je vais vous poser, c'est : Pourquoi
avoir changé cette façon là de faire au niveau de la reddition de comptes?
Pourquoi avoir regroupé au lieu de garder une certaine ventilation?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui.
Oui. Pour quelle raison...
M.
Caire : Oui.
M. Paquin
(Gilles) : Je ne sais pas s'il y avait une raison particulière
ou si c'était pour simplifier la présentation, là. Je n'ai pas la réponse à ça parce que je vois,
dans le fond, les informations qu'on va remettre, là, suite à la
recommandation du rapport, puis je pense qu'il n'y a aucune difficulté, là, à
donner ce type d'information là. Donc, je ne sais pas si on a une raison
historique pour laquelle on l'avait...
M. Prud'homme
(Daniel) : En fait, c'est que...
Daniel Prud'homme, excusez. Vous savez, les résultats sont dans trois
secteurs. Puis, au secteur des entreprises, on avait décidé de regrouper la
non-production avec les équipes de cotisation
et de vérification, d'en faire un gros groupe où les résultats n'étaient pas
présentés distinctement. Ça fait qu'il n'était plus possible... Ce n'était
pas pour cacher des chiffres, c'était pour des...
M.
Caire : Non, non,
non, je...
M. Prud'homme
(Daniel) : …c'était pour avoir
des résultats opérationnels meilleurs, des synergies plus grandes dans l'équipe.
M. Paquin (Gilles) : Dans le
fond, ce que...
M. Prud'homme (Daniel) : Mais ils vont...
Oui, excuse.
M. Paquin (Gilles) :
Les équipes ont été intégrées aux équipes de cotisation, donc on ne pouvait
plus distinguer... Là, c'est l'information de gestion, là. Ce dollar-là
qui est rentré, est-ce qu'il est attribuable à la non-prod ou à la cotisation? Cotisation, dans le fond, c'est
traiter ce que le contribuable nous a donné, faire des validations, puis,
quand il y a des écarts par rapport à des
informations qu'on a, on lui envoie une cotisation amendée. On reçoit tout ça,
là, quand on fait nos déclarations d'impôt, là. Donc là, on a...
Une voix : …
M. Paquin (Gilles) :
Généralement, elle est parfaite.
M.
Caire :
Parce que ce qu'on nous disait, c'est que, cette information-là, à l'interne,
vous l'aviez ventilée. C'est vraiment dans la production de rapports externes
qu'elle n'était plus ventilée. Donc, il y a comme deux sources d'information :
une pour l'interne, une pour l'externe.
Une voix : Bien, elle a dû
être non disponible pendant un certain temps.
M.
Caire : Ce que je
comprends, c'est que vous êtes capables de le faire.
M. Prud'homme (Daniel) : Bien, en fait...
Le Président (M.
Marcoux) : …vous identifier, s'il vous plaît...
M. Prud'homme (Daniel) : Ah! pardon,
excusez.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, pour les fins de l'enregistrement.
M. Prud'homme
(Daniel) : O.K. Daniel Prud'homme.
En fait, dans les statistiques détaillées très opérationnelles de la
DGE, c'était toujours disponible, mais, pour eux, c'était dorénavant une
activité fusionnée. Mais, à la suite des demandes
qui ont été amenées par le VG, on va recalculer les chiffres distinctement puis
les transmettre pour la reddition de comptes centrale.
M.
Caire : Je
comprends que vous allez revenir à l'ancienne façon.
M. Prud'homme (Daniel) : Oui. Puis on va même
refaire les années antérieures.
M.
Caire : O.K. Vous
allez…
M. Prud'homme (Daniel) : On va refaire…
M.
Caire :
Rétroactivement?
M. Prud'homme (Daniel) : Oui. Oui.
M.
Caire : O.K. Puis ça
va être dans le prochain rapport annuel?
M. Prud'homme (Daniel) : Oui.
M.
Caire : Puis ça, c'est
déjà acquis, là, ça ne fait pas partie de la réflexion, vous allez revenir…
M. Paquin
(Gilles) : Bien, pour
les particuliers, les sociétés, retenues à la source, taxes, diviser non-production,
vérification, enquêtes. Donc, on va avoir une matrice, là, en argent puis en
ETC.
M.
Caire : Parce
que le Vérificateur général nous
disait qu'au niveau de la reddition
de comptes, notamment sur certains programmes financés par le ministère des Finances, au niveau
de la reddition de comptes, il y avait peut-être
des lacunes. Il y avait
une reconduction des programmes sans qu'il
y ait vraiment une véritable reddition de comptes, sans qu'il y ait vraiment une véritable validation de l'efficacité,
il y avait une espèce d'automatisme, là. Est-ce que c'est des choses qui vont
être corrigées dans un futur proche?
M. Paquin
(Gilles) : Ah! oui,
oui. Dès le prochain rapport qu'on va faire au ministère des Finances, on va
ajouter une série d'indicateurs, là, que ce
soit le détail de ce qu'on vient de discuter, puis également des indicateurs de
performance de nos outils. Puis même chose pour les demandes de financement. Parce
qu'annuellement on fait des demandes de financement pour financer, l'année d'après,
les activités spécifiques en récupération. On va, encore là, donner plus d'indicateurs.
M.
Caire : Ça, ça
fonctionne comment quand vous dites : Annuellement, on fait des…
M. Paquin (Gilles) : Bien, on
a des discussions, dans le fond…
M.
Caire : Mais ma question, c'est : Est-ce que c'est automatique?
Je veux dire, on a un programme, automatiquement on renvoie la demande ou, de votre côté, vous avez quand même
une analyse, est-ce que, cette activité-là, on a atteint les objectifs,
on est vraiment sur nos cibles, on a les bons budgets, on a le bon nombre de…
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Paquin
(Gilles) : Oui. En
fait, en cours d'année, on développe toujours des propositions à l'interne d'activités spécifiques qui
pourraient, dans le fond, augmenter notre récupération fiscale, puis on fait
une sélection là-dedans, on dit : Ça, dans
le fond, je pense qu'il pourrait y avoir un intérêt
pour le ministère des Finances à le financer. Puis, quand il les finance, il les finance sur la base de projets
spécifiques sur lesquels on doit faire une reddition de comptes, puis c'est
là la question des indicateurs. Puis, lorsque le projet est rentable à l'usage, bien
là il est intégré dans les activités régulières. Donc, il sort de l'enveloppe spécifique, devient un programme régulier.
Des fois, il ne l'est pas, il n'est pas reconduit. Ça va dépendre du
rendement.
M.
Caire : …devient programme régulier, ça a quoi comme
impact au niveau de la reddition de comptes? Je veux dire, est-ce
que vous avez quand même les mêmes obligations par rapport au ministère des
Finances?
M. Paquin (Gilles) : Bien là,
il rentre dans la reddition de comptes générale.
Une voix :
…
M. Paquin (Gilles) :
C'est ça. Donc, c'est moins
spécifique, je dirais, qu'un programme qu'on vient de mettre en place
puis qu'on veut tester la rentabilité. C'est sûr que, là, il y a un intérêt
pour avoir davantage d'indicateurs, vu qu'il est à l'essai, là.
M.
Caire : Mais, vous,
à l'interne, j'imagine que vous faites cette espèce d'exercice là de challenger
vos propres processus?
M. Paquin
(Gilles) : Oui, oui,
oui. Puis, en non-production, un des constats, c'est qu'on n'a pas suffisamment
d'indicateurs de gestion, il faut en développer, là.
M.
Caire : Donc, c'est là où les indicateurs de performance
vont être pour vous aussi essentiels qu'ils peuvent l'être, par exemple,
pour une entité externe.
M. Paquin (Gilles) : Exact.
Pour le ministère ou pour le rapport annuel de gestion.
Le Président (M. Marcoux) :
Ça va?
M.
Caire : Merci.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Goyer :
Oui. Merci, M. le Président. Dans le rapport du vérificateur, on parle des
pénalités et des amendes et de la manière de collecter ces pénalités ou
ces amendes-là, et j'avoue que j'ai besoin d'explications, là, parce que ma
recherche d'équité entre les sociétés et entre les personnes, dans mon esprit,
est importante. Il est mentionné que la Direction générale des entreprises n'applique
pas de pénalité pour l'omission ni l'amende. La Direction générale des particuliers applique la pénalité pour omission
pour les récidivistes, applique l'amende pour un maximum de 400 $
par dossier et un maximum de 3 000 dossiers par année. Ça fait qu'il y en
a qui sont chanceux, ils ne sont pas pigés dans les 3 000 dossiers, donc ils ne paient pas l'amende de 400 $.
Et, à la Direction générale du recouvrement, on exige des pénalités
depuis 2012, mais on n'impose pas l'amende.
Moi,
en fait, c'est juste de comprendre pourquoi on n'applique pas les amendes et
les pénalités de la même manière pour les mêmes individus et l'iniquité
qui me semble, à mes yeux, entre des sociétés et des particuliers. Parce que, quand j'ai vu ça la première fois, je me suis
dit : Bon, c'est plus facile de pogner les particuliers… de prendre les
particuliers que les entreprises. Ça fait qu'on
tape sur le clou des particuliers. Bref, je veux connaître votre réaction sur
le fait que votre mode de fonctionnement, au niveau de l'amende et
pénalités, est différent d'une direction à l'autre.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Paquin.
• (16 h 50) •
M. Paquin
(Gilles) : O.K. En partant, la loi nous donne plusieurs
pouvoirs pour mettre des intérêts, naturellement, ça, ça va de soi, imposer des pénalités ou même
des amendes. Automatiquement, quasi automatiquement, dans tous les dossiers en souffrance, on
applique la pénalité de base, qui est 5 % du solde, plus 1 % par
mois, maximum 12 mois. Ça, c'est en impôt, c'est
appliqué des deux bords, sociétés puis particuliers. Au niveau des mandataires,
là il y a une variante de cette
pénalité-là qui… les taux sont différents, ils sont plus élevés. C'est
7 %, 11 % ou 15 % parce que ça dépend, là, de la durée de
la créance. Puis, je pense, à 15 jours, c'est 15 % si je me rappelle bien.
Donc, ça, c'est
la base. Ça, c'est toujours appliqué. Où est-ce que, là, il y a une disparité,
je dirais, c'est la pénalité pour défaut de production. Donc, pour ne
pas avoir produit, on peut avoir une pénalité qui est de l'ordre de 25 $,
je pense, par jour de défaut, maximum
2 500 $, puis ça peut être également la même pénalité qui s'applique
quand on n'a pas obtempéré à une demande péremptoire. Et là il y a des
différences d'application sur lesquelles ont dit dans notre plan d'action qu'on
va s'interroger.
Mais, en
partant, il faut que je vous dise que les contribuables ne sont pas tous
pareils, justement. Il y en a qui ont un bon passé de contribuable, il y en a qui en ont un mauvais, puis il faut
tenir compte de ça. Il y a des gens qui sont moins… des catégories de contribuables, par exemple, en
impôt des particuliers, des personnes âgées qui sont moins à même de
tous les changements fiscaux qui peuvent leur arriver, puis, bon, il faut tenir
compte de ça avant d'imposer une double pénalité, hein parce que c'est comme
deux pénalités. J'en donne une de 5 % puis, après ça, j'en donne une de
25 $ par jour, là, c'est deux fois la
même faute, là, que… Ça fait qu'on doit, dans le fond, tenir compte de ces
aspects-là. Mais ça n'explique pas,
là, le pourquoi il y a des différences à ce point-là. Je dirais que c'est un
élément d'explication, mais on doit s'interroger sur est-ce qu'on ne
devrait pas en mettre un peu plus, effectivement.
M.
Goyer : En fait, ce
que je veux vous dire, c'est… En tout cas, pour un simple particulier, le
Revenu, c'est Dieu le Père, hein? Quand on reçoit un avis, on se tient les
coudes serrés. Ça fait que quand, je vois une iniquité d'application des
amendes…
Une voix : …tu parles par
expérience?
M.
Goyer :
Non, je ne parle pas par expérience, mon cher économiste, mais j'ai bien du
monde dans mon milieu… Ça fait que mon
souhait, c'est de faire en sorte que, devant Dieu le père, on soit tous
pareils, là, qu'on ait les mêmes pénalités puis les mêmes amendes, et
non pas, pour différentes raisons, là, c'est quasiment Loto-Québec, là. 3 000 dossiers, les autres, ils passent à
côté. C'était ça, ma question, là. Je peux comprendre qu'il y a des
mécanismes, je comprends.
Dernier point, parce que le temps file, et moi,
je ne suis pas comptable ni économiste, je suis plus dans les ressources
humaines, vous avez adhéré…
Une voix : …
M.
Goyer : Pardon?
Le Président (M. Marcoux) : Ce n'est
pas un défaut.
M.
Goyer :
Non, non, non, aucunement. Elle est bien… ça, M. le Président. Bref, vous avez
adhéré aux principales recommandations
du vérificateur. Ce n'est pas une inquiétude, mais je veux vous entendre par
rapport : 12 000 employés, une
culture peut-être à modifier, une culture différente par rapport aux
recommandations du vérificateur. C'est quoi, les enjeux pour les ressources humaines? Est-ce que ça a été évalué? Est-ce
que vous êtes dans ce travail-là d'orientation? Parce qu'il y a plusieurs recommandations, là, c'est des changements, je
ne dirais pas, drastiques, mais c'est des changements assez importants
pour votre travail que le vérificateur émet, là. Donc, ça a un impact sur vos
directions de ressources humaines, là, j'en suis persuadé.
M. Paquin (Gilles) : Oui,
mais, comme je vous dis, il y a 166 personnes qui s'occupent de la
non-production présentement. Ça peut
changer. Là, on a une activité spéciale en 2013‑2014 pour augmenter les revenus
de non-production de
39 millions, je crois, additionnels, puis c'est beaucoup à la Direction du
recouvrement. Là, il va y avoir des ETC de plus qui vont s'ajouter pour
ce programme spécial là, mais ce n'est pas une grande quantité de personnes. Je
pense que c'est beaucoup plus un travail de coordination interdirections. C'est
beaucoup là qu'est l'enjeu, le challenge, d'échanger
puis de convenir c'est quoi, les meilleures pratiques, puis d'avoir un cadre de
gestion qui va venir supporter ça à un moment donné.
M.
Goyer : Donc, je
comprends que ce n'est pas…
M. Paquin (Gilles) : Bien, ce
n'est pas comme de changer…
M.
Goyer :
…ce n'est pas une problématique de rejoindre les recommandations du
vérificateur, là, il n'y a pas des échéanciers
qui sont… Parce que, nous, il faut faire des recommandations par la suite, là,
ça fait que j'essaie de connaître dans quel bain vous êtes par rapport
aux recommandations du vérificateur, là.
M. Paquin
(Gilles) : Le cadre
de gestion, indicateurs de gestion, il y a quand même un travail à faire
important. Amendes et pénalités aussi, il y
a un travail important. Je ne dis pas, là… Je pense que juin 2014, là, c'est quand même une date… Il va falloir
travailler pour faire ça puis implanter ces nouveaux processus de travail là,
puis les documenter.
Reddition de comptes, c'est déjà assez bien
enclenché, je vous dirais, au niveau de ce qu'on va mettre dans le rapport annuel de gestion. Puis, avec le ministère des Finances, les discussions sont quand même…
vont bon train, on a identifié une
grosse partie de ce qu'on va faire. Donc, je pense que le travail va
être beaucoup au
niveau de l'harmonisation
amendes et pénalités, les délais. Donc, il y a quand même un challenge, là, c'est
sûr que c'est juin. En même temps, je pense qu'il faut se donner une échéance
qui fait que les changements vont se produire dans l'organisation.
M.
Goyer : O.K. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le député de Jean-Lesage.
Une voix : …
Le Président (M. Marcoux) :
Ah! vous avez du temps.
M.
Drolet : Oui, M. le Président. Ça a été quand même mentionné, j'ai manqué tantôt… M. Paquin,
bienvenue, et votre équipe, et au Vérificateur général. Mais, moi, par souci de transparence, c'est de compléter un peu mon
collègue de La Peltrie parce
que c'est un peu là-dessus que je
voulais revenir, par rapport au rapport avec le ministère des Finances, par rapport aux attributions financières
qu'il vous donne pour des activités comme telles ou les projets spécifiques. Et
il est clairement dit dans le rapport du VG qu'il y a un manque, vraiment… en
fait, je dirais de transparence là-dessus. C'était
peut-être un grand mot, mais ça peut s'apprêter comme ça. Puis vous savez que
le rôle que nous avons à jouer quand le
ministère du Revenu, une instance aussi importante au sein de la population
pour ce qui est, justement, de la transparence… Parce que c'est vous qui
avez les liens avec la population et les gens d'affaires, puis vous savez que,
quand on reçoit une lettre du ministère du Revenu, les gens sont toujours un
petit peu stressés. Alors, vous, quand on regarde ça
maintenant, puis que vous avez à justifier des montants, puis qu'ils ne le sont
pas faits, puis que le rapport du
Vérificateur général le dit bien, que lacunes suffisamment importantes pour
influencer les décisions d'un lecteur averti, ça m'intrigue un petit peu, et j'aimerais peut-être là-dessus… Parce que
vous avez répondu tantôt à mon collègue, oui, vous avez amélioré, il y a les recommandations de votre
dossier pour être capable de donner une meilleure transparence, mais il va-t-il avoir des actions concrètes pour qu'on puisse,
nous, avoir les informations concrètes là-dessus, de ces efforts-là qui
sont faits pour mettre plus de transparence dans vos actions avec vos
activités?
Le Président (M.
Marcoux) : M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) : O.K. Oui. Oui. Je crois, de façon générale,
qu'on va faire un suivi sur le plan d'action comme on le fait
généralement auprès du VG et auprès de la commission. Ça, je pense que c'est
une pratique qui est bien implantée à l'égard
de chacune des recommandations. Dans le cas de celles qui concernent la
reddition de comptes, aux Finances,
il y a deux aspects. La première, c'est au moment où on produit la demande de
financement. On veut financer un projet spécifique, par exemple, pour
2014-2015, là on va ajouter une série d'indicateurs. On parle, là, d'une
vingtaine d'indicateurs d'efficience et d'efficacité
qui vont être ajoutés pour étayer la demande de financement. Et, en
reddition de comptes, encore là, une fois le
projet et l'année terminés, là il va y avoir une série d'indicateurs ajoutés
sur la rentabilité du projet, l'impact
sur les directions générales, opérationnelles, celles de soutien, l'impact sur
l'autocotisation aussi parce qu'il
faut toujours mesurer… L'action qu'on fait, elle a un impact direct, là, mais
est-ce qu'elle amène d'autres personnes indirectement à se conformer, puis ça, on l'évalue avec des méthodes
économiques. Donc, tous ces nouveaux indicateurs là vont être comblés avec le ministère des Finances,
puis on va faire rapport, là, sur l'état d'avancement du plan d'action,
là, au moment où ce sera demandé par la
commission et par le Vérificateur général. On pourra vous dire exactement à
ce moment-là ce qu'on a fait, ce qu'on a
ajouté comme indicateurs, le tout, naturellement, à la satisfaction de tout le
monde, là.
M. Drolet :
Oui, effectivement. C'est beau, M. le Président.
Le
Président (M. Marcoux) : Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Est-ce qu'il y a d'autres questions, M. le député de Chapleau?
M.
Carrière : M. le Président, j'aimerais vous entendre sur les
liens que vous… Vous avez parlé que vous avez des ententes, là, de réciprocité ou, en tout cas, d'informations
particulières ou privilégiées avec différents intervenants. Quel est le lien que vous avez avec l'Agence de revenu du
Canada? Et comment vos informations ou leurs informations peuvent se
compléter autant dans la non-production que dans d'autres services que vous…
Le
Président (M. Marcoux) : O.K. Alors, peut-être… il
semblerait — excusez-moi,
M. Paquin — qu'il y
a un vote. Simplement parce que… Et, si oui…
Une voix :
…
Le Président (M.
Marcoux) : Pardon?
Une voix :
…
Le Président (M.
Marcoux) : Alors, entre-temps, commencez votre réponse. Et, si
nous devons vous quitter pour quelques minutes, vous nous excuserez.
• (17 heures) •
M.
Paquin (Gilles) : Plusieurs niveaux, plusieurs niveaux, je
dirais, d'ententes. Le premier niveau, probablement le plus important, c'est
les ententes qui concernent les résultats de vérifications. Donc là, quand il y
a une vérification qui est positive, on
transmet l'information à l'Agence du revenu, puis ils font la même chose de
façon à ce qu'on puisse, dans le
fond, cotiser. Souvent, on a les mêmes paramètres fiscaux, les mêmes assiettes.
Donc, ça, c'est très important, dans le «day-to-day», d'échanger cette
information-là.
On
a des échanges plus spécifiques sur certains dossiers. On pense aux fameuses
listes qui ont été émises par… qui couvrent les paradis fiscaux, par
exemple, là, où là, vraiment, on va avoir un échange plus spécifique, quand c'est
possible, avec l'agence pour des échanges d'information
parce que, souvent, l'Agence du revenu du Canada a l'information avant nous, étant donné les ententes qu'elle a avec d'autres administrations fiscales au plan international. Et on échange également au niveau des
planifications fiscales agressives, entre autres, là, où on avait un échange
plus rapproché parce que ces scénarios-là sont souvent complexes, puis…
Donc, il y a des informations qui nous viennent d'Ottawa, qui nous permettent de résoudre des problèmes de planification fiscale agressive, puis, inversement, on échange à ce niveau-là. Et on échange au niveau
organisationnel aussi, performance organisationnelle, là, des choses en
général.
Je dirais que l'endroit
le plus… et d'interprétation, là, j'allais l'oublier, ça, c'est assez
important. En taxes, entre autres, on a une
entente de coordination qui fait qu'on doit pratiquement, là, je dirais — c'est très, très fréquent, là — consulter
l'Agence du revenu sur comment eux traitent ce dossier-là, que ça soit au
niveau de l'application de la loi ou même de
son administration, parce que l'entente de coordination couvre ces aspects-là,
donc. Et on peut échanger également
sur d'autres aspects d'interprétation avec l'Agence du revenu. Mais, en taxes,
c'est vraiment un mécanisme de coordination qui nous est donné par l'entente
de coordination, là, qui a donné lieu à la compensation, là, pour la taxe de
vente, là, l'harmonisation. Donc, c'est à tous ces niveaux-là.
M.
Carrière : Est-ce que vous avez, d'un côté comme de l'autre,
une équipe… ou une… de façon formelle ou informelle avec l'Agence du
revenu du Canada ou si…
M. Paquin (Gilles) :
C'est à différents endroits, je vous dirais. Au niveau des équipes de
vérificateurs, ça peut se faire
directement. Au niveau de la législation, ça se fait au niveau de l'équipe des
PFA, des planifications fiscales agressives parce que c'était l'équipe qui communiquait avec leurs vis-à-vis à
Ottawa. Mais il y a plusieurs niveaux. Au niveau de l'administration,
pour la compensation qu'on touche, par exemple, pour l'administration de la
TPS, là, on a un lien. Donc, il y a beaucoup de liens, il n'y a pas un endroit
où on concentre tout ça.
Maintenant, c'est quelque chose qu'on a
discuté, d'ailleurs, récemment, là, dans nos échanges avec Ottawa, il y a-tu une façon d'optimiser ça, ou il y
aurait-u une façon d'organiser ça, ou être certain qu'on connaît bien, là, ce
qui se dit de part et d'autre? Mais c'est
sûr qu'au niveau des opérations on peut comprendre que c'est normal que le lien
se fasse directement, là, parce que c'est des gros volumes.
M.
Carrière : Est-ce que vous avez une table ou… en tout cas, je
ne sais pas comment appeler ça, là, mais des meilleures pratiques d'un côté comme de l'autre pour vérifier comment
eux traitent certaines… que ce soit dans ce cas-là, là, de la
non-production ou peu importe, que les meilleures pratiques qui se font de part
et d'autre puissent servir à l'autre également?
M. Paquin
(Gilles) : Oui, il y a une rencontre annuelle entre des
représentants de Revenu Québec et de l'Agence du revenu du Canada, il y a un ordre du jour qui est comme développé
conjointement, puis ça peut toucher différents aspects, dont les
technologies de l'information entre autres, puis d'autres aspects
opérationnels. Ça, ça…
Le
Président (M. Marcoux) : …désolé de vous interrompre, M.
Paquin. Alors, nous allons revenir probablement dans une dizaine de
minutes, et puis pour terminer. Alors, merci.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 26)
Le
Président (M. Marcoux) : Donc, si je comprends, M. Paquin, nous vous avions interrompu alors que
vous étiez en train de répondre, si ma mémoire est bonne, à une question du député
de Chapleau. Donc, est-ce que vous pouvez reformuler votre question, M. le
député, si…
M. Carrière : Je ne m'en
rappelle plus. Je vais laisser aller M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui.
Alors, est-ce que…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui.
M. Paquin
(Gilles) : Donc, c'est ça,
je disais qu'il y a plusieurs niveaux
d'échange. Maintenant, j'ai profité, là, du moment, là, où vous étiez au
vote pour, dans le fond, bien, bien… parce qu'il y a vraiment plusieurs niveaux
d'intervention, là, bien documenter ça. En
TPS, il y a deux rencontres statutaires par année. Il y a deux grandes
ententes : il y a une entente sur les taxes puis une entente sur les
impôts. Puis de là découlent une série de rencontres dans les différents
secteurs et une structure pour échanger de l'information. Donc, en TPS, TVQ, il
y a deux rencontres sur la gestion de l'entente,
le fait qu'on administre la TPS pour le fédéral, donc deux rencontres statutaires
par année. Il y a un certain nombre de rencontres ad hoc en cours d'année
sur les technologies de l'information. Donc, le fédéral peut s'intéresser à certains développements qu'on fait,
nous. Donc, il y a des échanges là-dessus. En impôt des entreprises, il
y a quatre rencontres statutaires par année
sur l'échange d'information en vérification. À l'impôt des particuliers, il y
en a deux statutaires par année. DGR, c'est plus sur une base ad hoc,
au niveau du recouvrement. Dans ces trois grandes directions opérationnelles là, il y a des employés qui sont désignés
pour être des agents d'information. Donc, c'est ces gens-là qui vont
échanger l'information avec le fédéral, puis c'est prévu aux ententes, puis qui
vont, après ça, relayer ça dans des fonctions de vérification.
On a
également, comme je vous disais, des discussions sur l'interprétation en taxes
qui sont très fréquentes à cause de l'entente
de coordination sur l'harmonisation. On en avait avant, mais là ça a été
encadré dans l'entente de coordination. Donc, c'est important de se coordonner tant au niveau de l'assiette que
de l'administration. Et on a également annuellement des rencontres, là,
au niveau des hautes directions, que ça soit… Le fédéral peut nous inviter à
une rencontre pour expliquer le budget fédéral ou sur d'autres aspects, là.
Mais ça, c'est plus à l'initiative du fédéral.
Moi, je
dirais que ça fait à peu près le tour, là, mais il y a vraiment de multiples
endroits où ça se touche. Mais l'échange d'infos sensibles, pour ce qui
est paradis fiscaux, par exemple, ou vérification, là il va se faire à travers
la structure qui est décrite aux ententes,
des agents d'information de part et d'autre qui vont se parler puis qui vont
diffuser ensuite l'information.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, M. Paquin.
M. Carrière :
Il me reste du temps?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, quelques minutes.
M. Carrière : O.K. Alors, si
un citoyen ou quelqu'un au niveau des entreprises se fait cotiser,
prendre — en
tout cas, appelons ça comme on voudra — par le fédéral ou par l'Agence du revenu,
est-ce que, de façon automatique, l'autre partenaire est informé ou,
sinon, il peut passer inaperçu à une place et être pris à une place?
M. Paquin
(Gilles) : Il y a un formulaire prescrit pour ça, puis l'échange
est automatique, là. Donc, la conclusion de l'action d'une des deux
agences va être transmise à l'autre pour qu'ils puissent…
Une voix : …
M. Paquin
(Gilles) : C'est ça. On n'aura peut-être toute, toute l'information,
là, qui a servi, là, mais on va avoir l'information dont on a besoin
pour, nous, procéder à la vérification puis émettre une cotisation.
M.
Carrière : Éléments
de preuve, etc. Si vous devez refaire, mettons, ou eux refaire l'enquête, entre guillemets, ou…
• (17 h 30) •
M. Paquin
(Gilles) : Je n'ai
pas l'impression qu'on va avoir tous
ces éléments-là, mais on va avoir l'information fiscale qui va nous
permettre, nous, d'établir une cotisation ou procéder à une vérification.
M. Carrière : Donc…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Une courte question, une courte réponse.
M.
Carrière : Donc, peut-être une figure de… un cas, là. Si, au
fédéral, un citoyen reçoit un avis de cotisation et le conteste, vous, vous allez, si je comprends bien,
vous baser sur les informations que vous recevez du fédéral pour faire
une cotisation ou une…
Une voix : …
M. Carrière : Vous allez l'appliquer.
Mais, il conteste également au Québec, est-ce que vous vous servez de l'élément
de preuve du fédéral ou si votre bureau d'enquête, votre service d'enquête doit
monter une enquête?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Alors, si vous voulez vous identifier, s'il vous plaît. Une courte
réponse, s'il vous plaît.
M.
Martineau (René)
: René Martineau, Revenu Québec. Lorsqu'on
cotise quelqu'un sur une base d'information du fédéral, de la même façon que le fédéral, puis que le contribuable s'oppose
au fédéral, on lui offre de ne pas s'opposer chez nous, et de prendre le
résultat du litige qu'il va faire au fédéral, et de donner le même résultat que
son litige au niveau fédéral pour éviter qu'il y ait deux litiges à mener de
front.
M. Paquin (Gilles) : Et ça
fonctionne également de l'autre côté? Si le fédéral cotise…
M. Martineau (René) : Non, le
fédéral ne fait pas la même chose.
M. Paquin (Gilles) : Il ne
fait pas la même chose?
M. Martineau (René)
: Non.
Le Président (M. Marcoux) :
Est-ce que ça va?
M. Carrière : Bien là, je n'ai
plus de temps, là.
Le Président (M. Marcoux) :
Bien, écoutez, allez-y, là. C'est une courte question, puis, après ça, le
député de Sanguinet.
M. Carrière : Non, ça va. Ça
va.
Le Président (M. Marcoux) :
Non? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Ce ne sera pas très long. Écoutez, je voulais revenir sur les
méthodes d'évaluation, là, des performances,
là, entre autres, des ETC. Vous avez parlé, là, que vous aviez 166 ETC qui ont
donné, en moyenne, 2 millions par ETC,
383 millions de dollars, donc. C'était 10 % du montant total que vous
aviez récupéré. Je trouvais ça intéressant puis je
me dis, moi, en tout cas, si j'étais un décideur dans ce cas-là, je
dirais : Bien, ça vaut peut-être la
peine d'augmenter les effectifs dans ce domaine-là pour aller chercher encore
plus d'argent. C'est sûr qu'en tout cas on est frappés par la loi des
rendements marginaux décroissants, là, plus tu rajoutes des effectifs, moins
que c'est efficace, là, mais quand même, moi, je regarde ça...
Et vous en
avez parlé tantôt, là, des méthodes d'évaluation, d'utiliser plus le taux d'encaisse.
Il y a une question qui a été posée
là-dessus, puis c'était très intéressant. Mais moi, je voudrais juste qu'on
fasse le lien entre ça et la demande de projets spécifiques dans les
investissements, là, qu'on demande au ministère des Finances. Si on améliore,
si on veut, notre outil d'évaluation, là, de
l'argent qu'on va mettre dans Revenu Québec pour des fins fiscales comme ça,
est-ce que ce ne serait peut-être pas
plus avantageux pour vous de le faire de cette façon-là? Parce qu'avant vous
preniez les indices sans les
réajustements, là. En utilisant une méthode plus transparente, est-ce qu'il n'y
a pas lieu de penser qu'il pourrait y avoir davantage de fonds qui soient
donnés par… ou davantage de projets qui soient ouverts par le ministère des
Finances, justement, parce qu'on a comme des résultats qui sont plus fiables?
Je
ne sais pas si vous comprenez le sens de ma question, là, je vous laisserais
aller là-dessus. Parce que, tantôt, vous en avez parlé, mais on n'a
comme pas fait le lien avec les demandes qu'on faisait au ministère des
Finances.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Paquin.
M. Paquin
(Gilles) : Je disais tout à l'heure que, pour l'année en cours,
2013‑2014, un des projets spécifiques qu'on a développés avec les
Finances en non-production, c'est l'augmentation du rendement de non-production
au niveau des mandataires, pour lesquels on
s'est mis une cible de 35 millions ou… à peu près 35 millions, pour
lequel il va y avoir des ETC
additionnels au recouvrement, là, qui vont être déployés pour ça. Donc, on
intensifie — là, je
pars un petit peu au début de votre question, là — on intensifie le nombre d'ETC
qu'on met, là, en non-production.
On a également un autre projet au
niveau des particuliers qui implique le système informatique pour traiter davantage de cas, puis on espère aller chercher du
rendement additionnel. Il faut pouvoir identifier un projet spécifique.
Je dirais que la routine générale de non-production
est développée dans… secteurs. Là, ce qu'on cherche, c'est développer
des projets spécifiques qui vont aller chercher, là, du rendement là où on ne
couvre pas présentement. Puis l'échange d'information avec les Finances,
naturellement, peut aider. En développant des indicateurs, nous autres, on va probablement, éventuellement, se donner également…
on va profiter de l'information que génèrent ces indicateurs-là pour voir, bon, bien, ça, peut-être que, finalement, c'est
moins bon ou cela serait très bon, là. Mais la clé, vraiment, c'est de développer des nouvelles initiatives spécifiques
pour accroître la performance qu'on a au-delà de ce qu'on a comme moyens.
On va probablement avoir de la
performance additionnelle qui va venir des travaux qu'on va faire au niveau de l'harmonisation des pratiques puis plus, je dirais, de travail sur
comment avoir une approche... qui est plus efficace. Mais je pense que de développer des projets
spécifiques soit au niveau des systèmes informatiques, centrales d'appels
quand on sollicite les gens par téléphone,
des choses comme ça, là, ça, ça va probablement nous donner… Puis c'est ce genre de
projets là qu'on… Quand on pense qu'il y a un potentiel, on en discute avec les
Finances, on convient s'il y a un financement ou pas, on le fait sur une base
pilote puis, après ça, on le stabilise ou non.
M.
Therrien : O.K.
Bien vous répondez très bien à ma…
M. Paquin
(Gilles) : Bien, on
avait 90 millions de cibles additionnelles au budget de novembre.
Et, sur ce 90 là, il y a 35 à 40 millions qui viennent de la
non-prod. Donc, on travaille là-dessus, on veut l'intensifier pas mal, là.
M.
Therrien : O.K. Donc, c'est une bonne nouvelle, le fait que vous
travaillez des indicateurs plus performants, parce que vous allez avoir
et pouvoir dessiner des projets qui soient plus efficaces à ce moment-là. C'est
ce que je retiens de votre propos.
M. Paquin
(Gilles) : Oui. Pour
bien mesurer l'effet qu'a eu le projet puis, idéalement, c'est quoi, la
composante du projet qui a généré cet effet-là, là.
M.
Therrien : O.K.
Bien, merci bien. Merci de votre réponse. C'est très clair. C'est ce que je m'attendais.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui?
M.
Cardin : Est-ce qu'on
a encore du temps, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, oui.
M.
Cardin : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Marcoux) :
Autrement, je vais le prendre.
M.
Cardin : …là, on
parle d'indicateurs de performance. Quand on parle aussi de la réalisation au niveau
de nos cibles, que vous vérifiez
continuellement… Mais j'essaie de voir… Tu sais, ce n'est pas la fabrication d'un
produit, là, qui se mesure facilement. Quand vous établissez des cibles puis que vous disiez tantôt que vous
vérifiez continuellement, mais… Vous établissez une cible, vous la vérifiez régulièrement, mais est-ce que vous… Là, j'essaie de… Est-ce que vous avez la capacité de changer des choses? C'est
tout simplement la cible ou l'objectif que vous allez
changer. Parce que est-ce que vous avez des outils pour réaliser les
cibles?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) : Normalement, en début d'année, on doit déposer au conseil d'administration… on
fait le bilan. D'abord, on fait le bilan de l'année qui se termine,
combien qu'on a réalisé en récupération. Puis ça se décline comment? Par secteur, par activité. On a un détail
pour les projets spécifiques, puis on fait approuver au conseil également
une proposition de plan pour l'année qui débute. Donc, c'est l'attribution des
effectifs en lien avec la cible qu'on doit atteindre.
Donc, cette cible-là, après ça, on fait une reddition de comptes dessus, là,
périodique puis surtout en fin d'année.
Ce
que je disais, c'est ça, c'est que, les cibles, on les calcule au meilleur de
notre connaissance en début d'année basé sur l'historique, basé sur le
rendement attendu par ETC, basé sur les caractéristiques des projets qu'on
conduit, mais… Puis il y en a beaucoup.
Il y en a beaucoup, chaque secteur en a plusieurs. Mais ça ne veut
pas dire qu'on va tous les atteindre,
hein? C'est ça qui est… L'idée, c'est d'atteindre la cible globale, puis tout ça, dans le fond, c'est autant
de moyens pour atteindre le global. Mais, chacune d'entre elles, il peut y
avoir des divergences, des excédents ou des… L'important, c'est de faire un
suivi, là, rapproché, de ne pas…
M.
Cardin :
Parce que vous n'avez pas réellement de prise là-dessus. Tu sais, je veux dire,
c'est…
M. Paquin (Gilles) :
Bien non, c'est…
M.
Cardin :
Mais là vous… c'est ça, vous vous ajustez quand même.
M.
Paquin (Gilles) : Ça
dépend de l'économie, naturellement. Ça va
dépendre d'une série de variables, là. Puis il peut y avoir, nous, dans
nos estimations des écarts. Je vous donne un exemple. Par exemple, on rentre de
nouvelles équipes de vérification, c'est sûr
qu'elles sont moins productives la première année que la deuxième, puis la
troisième. Un bon vérificateur aux entreprises, ça peut prendre quand même
plusieurs années, là, avant de…
M.
Cardin :
Moi, je parle de non-production, là, puis des suites…
M. Paquin (Gilles) :
O.K. O.K. O.K.
M.
Cardin :
Je sais que la vérification, bien, ça peut fonctionner aussi, là, mais on peut
avoir plus de cibles là-dedans, puis avec
une certaine capacité de les ajuster correctement, là. Mais, tout ça, on parle
de toutes sortes de moyens de
réaliser des objectifs, des cibles, puis là je parle de la non-production, là,
après pour réaliser… pour faire en sorte que les gens produisent à nouveau et faire en sorte d'aller chercher les
argents qui nous sont dus. Mais là on oublie qu'on veut faire en sorte que les gens produisent à
100 % idéalement. Mais, là-dedans, là, dans votre programme, dans votre
plan d'action, c'est quoi, les éléments pratiques pour faire en sorte que les
gens produisent, et non pas nécessairement de comment
on peut aller chercher plus d'argent à l'intérieur des cibles qu'on fixe sur
ceux qui n'ont pas produit, mais
que tout le monde finisse par produire? C'est quoi, les actions, là, pratiques
à faire pour réaliser ça?
• (17 h 40) •
M. Paquin (Gilles) :
O.K. C'est vrai que, le plan d'action, on retrouve les deux. On retrouve des
gestes qui contribuent à maximiser, là, la
production puis d'autres qui visent plus à dire : Bien là, on va focusser quand même sur les éléments plus rentables
en lien avec les actions au recouvrement. Je dirais que celles qui vont
vraiment aider plus à la production, là, naturellement, les critères à utiliser pour repérer et sélectionner, surtout repérer,
hein? Plus on les repère, plus on va contribuer à cette action-là.
Ensuite, la question du suivi. Les dates sont sûrement très importantes pour amener
quelqu'un à produire. Si on est plus rapprochés, on va-tu avoir plus d'effet? L'indiciel,
le faire réagir. Dans le fond, c'est une cotisation estimative pour
avoir une bonne évaluation et des bons moyens de le calculer. Puis je dirais qu'en
général les indicateurs de gestion vont nous aider parce que c'est avec ces
indicateurs-là qu'on va se donner des cibles de performance. Ça fait qu'il y a quand
même beaucoup d'ingrédients pour
augmenter la production en tant que
telle. Mais, vous avez raison, il y a également
la dimension rentabilité, puis on a eu des discussions avec le Vérificateur général puis...
M.
Cardin : …l'objectif
que vous visez en fonction d'aller
chercher de l'argent avec ceux qui reviennent, là, qui produisent une bonne fois, ou que vous évaluez
puis que vous ramenez à produire. Mais qu'il ait produit une première
fois, ça me semble moins évident. Mais ça devrait être un grand objectif de
faire en sorte que tout le monde produit, de susciter l'intérêt des gens pour ça.
Une dernière petite
question juste pour conclure, là. C'est sans méchanceté, puis je ne vous
souhaite rien, nécessairement, que vous n'aimeriez
pas faire, mais c'est parce que vous avez parlé tantôt de certaines
complicités, bien sûr, avec le
fédéral et aussi le fait qu'au niveau des taxes, la TPS, vous l'administrez.
Comment vous aimeriez ça, administrer aussi le rapport, les déclarations
du fédéral… un seul rapport d'impôt pour Québec et le fédéral?
Le Président (M.
Marcoux) : Là, je ne pourrais pas obliger le président à
répondre là-dessus, je pense.
Une voix : Ce serait relativement
facile.
M. Paquin (Gilles) :
Bien, je vous dirais, sans répondre directement à votre question, qu'on est également
le collecteur pour un grand nombre d'organismes
du gouvernement. On ne fait pas juste les impôts
et taxes, on fait la CSST, la Régie des rentes, la gestion de l'assurance
parentale... J'en oublie, on a au moins...
M.
Cardin : Donc, vous
avez l'expertise?
M. Paquin
(Gilles) : Bien, nous, on pense que oui. Puis, dans le fond, on
invite les gens à venir, puis on convient une entente de gestion, puis
on est... Je pense que c'est au bénéfice de tout le monde, là.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, sur ce, M. le vice-président.
M.
Cardin : Ça va. Je
sais que j'en ai oublié une, mais ça va me revenir peut-être avant la fin.
Le Président (M. Marcoux) : S'il
n'y a pas d'autre question, peut-être que, comme il reste un peu de temps, j'aurais
peut-être quelques commentaires à faire. D'une part, quand vous avez parlé de l'harmonisation
des pratiques à l'intérieur des trois
directions puis également de l'analyse qui est en train d'être faite, là, pour
voir s'il n'est pas plus avantageux de confier la non-production ou la
gestion de la non-production à une direction, un peu comme c'est le cas à l'agence fédérale— puis toute organisation est différente l'une
de l'autre — quelles
sont les dates cibles par rapport à ce
que vous parlez, l'analyse sur l'harmonisation de vos pratiques et la mise en
oeuvre, premièrement? Et, deuxièmement, sur la conclusion ou la
recommandation de maintenir la situation actuelle ou encore de confier la
gestion de la non-production à une direction, est-ce que vous avez une date
cible?
M. Paquin (Gilles) : Pour le plan
d'action, c'est sûr, c'est juin 2014. Pour la structure, là...
Le
Président (M. Marcoux) : Non, mais ce que je
comprends… Mais là on parle plus
précisément de certains éléments. Donc, sur celui-là, en particulier?
M. Paquin
(Gilles) : Oui. On n'a
pas convenu d'une date à ce niveau-là, mais moi, je la vois avant juin 2014.
Le Président (M. Marcoux) : Est-ce
que vous pourriez nous en indiquer une? Parce que je pense que la commission
va recommander d'en avoir une. Alors donc, je pense qu'on aimerait ça,
avoir, à cet égard-là, là, peut-être
une date intermédiaire et une date finale. Et d'autres termes…
M. Paquin
(Gilles) : Donc, c'est
sûr qu'on commence les travaux avant les fêtes, c'est certain, là. Moi, je
vous dirais qu'il faut compléter...
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, bien là, nous sommes au mois de septembre.
M. Paquin (Gilles) : Oui, je
le sais, c'est ça, même fin septembre.
Le Président (M. Marcoux) :
Non, mais...
M. Paquin (Gilles) :
D'accord. Comme je vous dis, le plan d'action, on a tout détaillé pour arriver
à 2014, juin 2014, avec des dates
intermédiaires. Pour ce qui est de l'analyse, comme je vous dis, on n'a pas
encore confié le mandat, on ne l'a pas encore décrit. Ça fait que moi,
dans le fond, j'aimerais ça que ça arrive avant juin 2014, mais au plus tard en
juin 2014.
Le Président (M. Marcoux) :
Donc, vous dites, il y aurait peut-être une date intermédiaire ou une sorte
de...
M. Paquin (Gilles) : Oui. On
pourrait vous la transmettre si vous voulez ou faire...
Le Président (M. Marcoux) :
...de rapport progrès sur, justement, ces deux éléments-là parce que ça nous
apparaît important.
M. Paquin (Gilles) : Exact. Un
rapport intermédiaire, on pourrait faire ça autour de janvier à ce moment-là, à
mi-chemin.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. O.K.
M. Paquin
(Gilles) : On va vous
faire un rapport intermédiaire en janvier sur ça et l'analyse regroupée, les
deux.
Le Président (M. Marcoux) :
Sur ces deux éléments-là. O.K. Deuxièmement, pour tout ce qui est de la reddition de comptes, évidemment, vous avez indiqué que, dans le prochain rapport annuel de gestion, les indicateurs
de gestion seraient plus précis. Et, quand je regarde votre plan d'action, la
dernière page, on dit, bon : Revenu Québec conviendra
avec le ministère des Finances, là, de leurs attentes en information de
gestion. L'information de gestion concernant les activités de non-production
fournie dans le bilan annuel des activités sera plus détaillée. Et là, quand je regarde l'échéancier... Puis là, évidemment,
tantôt, vous parliez du rapport annuel de gestion 2012-2013, je pense,
où il y aurait... c'est-à-dire 2013‑2014,
là, parce qu'on a ... Et là je vois en bas de la page 6, là, début :
juillet 2013; et la fin, c'est terminé. Est-ce que... Je ne comprenais
pas tout à fait, là.
M. Paquin
(Gilles) : Oui. Pour le rapport annuel de gestion,
donc, ça va être dans celui pour l'année 2012‑2013.
Le Président (M. Marcoux) : C'est-à-dire
2012-2013.
M. Paquin (Gilles) : Donc, c'est
le prochain, là. Et, donc, la date de sortie, c'est en décembre, donc, lui. Maintenant,
les informations de gestion, dans notre reddition de comptes au niveau de la récupération
fiscale, sont déjà là.
Le Président (M. Marcoux) :
Donc, c'est déjà fait?
M. Paquin
(Gilles) : Oui. Les
tableaux ont été préparés, puis ça a été déposé auprès du conseil d'administration, par exemple,
puis...
Le
Président (M. Marcoux) : Est-ce que le vérificateur en a une copie, de ça? Est-ce que
la commission pourrait en avoir une copie également?
M. Paquin (Gilles) : Oui.
Oui, oui. Je pense qu'il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcoux) :
Non, non, mais c'est pour ça que je...
M. Paquin
(Gilles) : Donc, ce
serait, dans le fond, l'ajout aux informations de gestion qu'on fait au rapport annuel
de gestion tel qu'on l'a fait dans notre rapport sur la récupération.
Une voix : …
M. Paquin (Gilles) : Oui, il
n'y a pas de problème. Pas de problème…
Le
Président (M. Marcoux) : L'autre point, le tableau... Il y avait un chapitre 5, le tableau 2 du
vérificateur, là, et où il nous
donne, par exemple… Je pense qu'il nous indiquait que c'est son
équipe qui a monté ces données-là pour ce qui est des... avec le
ministère des Finances, les résultats pour les activités courantes liées à la
non-production, où il fait 2008-2009, 2009‑2010,
2010‑2011, 2011‑2012 avec les résultats financiers et, après ça, les résultats,
bon, les résultats en ETC et l'encaissement. Parce qu'il y a une
différence entre vos projections, comme vous dites, ou vos provisions puis le taux d'encaissement. Alors, ça, est-ce que
c'est possible de produire ça, d'avoir, justement, d'abord les chiffres
comparatifs des années précédentes, parce qu'autrement c'est difficile de
suivre pour des non-initiés, les résultats financiers — ça, c'est la Direction générale des
entreprises — principalement
concernant la production et le taux d'encaisse pour les activités de non-production? En d'autres termes, nous en avons
discuté un petit peu au cours de la séance, là, mais, comme vous le
savez, il y a toujours des prévisions. Oui, vous prenez une provision, mais,
finalement, c'est quoi, le taux d'encaisse, les comparatifs à chaque année?
M. Paquin (Gilles) : O.K. Le
taux de la provision. Le taux de la provision, dans le fond.
Le Président (M. Marcoux) :
Non, mais taux d'encaisse.
M. Paquin (Gilles) : Ce qu'on
encaisse sur ce qu'on a cotisé.
Le Président (M. Marcoux) : C'est
ça.
M. Paquin (Gilles) : O.K.
Le
Président (M. Marcoux) : Comprenez-vous, hein, c'est ça? Parce
qu'autrement c'est difficile de suivre, et, je pense, ça donne une bonne indication, ça, sur l'efficacité, dans le
fond, du travail de cotisation pour la non-production.
M. Paquin
(Gilles) : Effectivement. O.K. Non, non, ça, je pense qu'il n'y
a pas de problème. Puis, comme je vous dis, on a l'année 2012‑2013 qui
va s'ajouter, là.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, oui, oui. L'autre chose, la table d'échange
permanente regroupant toutes les directions
générales, ça, vous en avez parlé. Je pense que tout le monde convient que c'est
une très bonne initiative. Et, je
vous posais la question tantôt, là, sur l'harmonisation des pratiques et puis
également l'hypothèse possible de confier la gestion
de la non-production à une unité, là, vous dites, à la page 6 : Une
meilleure cohérence dans le traitement de la non-production. Début, avril 2013;
fin en continu. Alors, si je comprends, les précisions que vous avez données,
là, concernant une date cible ou
intermédiaire de janvier et date ultime de juin 2014, c'est là que ça s'appliquerait,
à peu près là.
• (17 h 50) •
M.
Paquin (Gilles) : Oui.
Oui, oui. Et les recommandations, là,
qui donnent suite au rapport du VG, ça, pour juin 2014, il faut que ça
soit complété, les nouveaux processus de travail qui en découlent, décrits et
documentés. Mais, la table, on pensait, dans
cette perspective-là, on pensait la rendre permanente, là. Elle continuerait
dans une structure où il y a trois
directions qui sont… Maintenant, si on change la structure, là, probablement
que la table sera moins requise, là…
Le
Président (M. Marcoux) : Parce que, même au sein d'un gros
ministère parfois comme dans l'organisation gouvernementale, le danger,
c'est toujours de travailler un peu en silo.
M. Paquin (Gilles) :
Ah! oui, oui, oui. Puis, même si on les change, il y en a des nouveaux qui
se créent.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, moi, j'ai… D'ailleurs, vous avez maintenant un conseil d'administration, ce que vous
mentionniez au début, l'agence. Donc, j'imagine que le rapport du Vérificateur
général a été transmis pour information au conseil d'administration et que le
suivi également…
M. Paquin (Gilles) :
Oui.
Le Président (M.
Marcoux) : Simplement m'informer sur le rôle du conseil à cet
égard-là.
M. Paquin (Gilles) :
Bien, nous, on était très contents, le Vérificateur général et son équipe sont
venus au comité de vérification présenter le
rapport peu avant qu'il sorte, là. Donc, on a pu avoir une discussion, là,
assez large sur le contenu du rapport
au comité de vérification. Puis, je
pense, dans la mesure du possible, c'est
quelque chose qu'on va essayer de faire à chaque fois qu'il
y a un rapport en optimisation. On le fait déjà pour tout ce qui est rapports financiers, vérification des livres, mais là, vraiment,
ça a été très apprécié, là, par les membres du comité de vérification, qui, eux, ont fait rapport au C.A. sur le contenu
du rapport puis les suites. Puis moi, j'ai également commenté auprès
du C.A., puis je vais probablement leur faire un compte-rendu de notre
rencontre également aujourd'hui.
Le Président (M.
Marcoux) : Est-ce que…
M. Paquin (Gilles) :
…ils sont très au courant.
Le Président (M. Marcoux) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires de la part des membres de la commission?
Non.
M.
Cardin : Je n'oserais
quasiment pas. C'est parce que… Si vous permettez, c'est parce que
mon collègue, tantôt, a parlé des
taxes. Juste parce que le rapport est là, puis là il m'a dit : C'est
le VG qui a fait ça. O.K.? Probablement
qu'il a pris ses informations quelque part. Les taxes sur le carburant, il
était tout surpris que… Mais c'est marqué, c'est 17 millions. Mais ce n'est quasiment pas possible dans une année au
Québec. Ça, c'est la taxe… Oui, je le sais, taxe de…
Une voix :
Taxe d'accise.
M.
Cardin :
Pas d'accise, qu'on appelle maintenant, là?
M. Paquin (Gilles) :
C'est parce qu'on a créé le fonds pour le financement des infrastructures
routières et de transport, et tout le
produit de la taxe est versé dans ce fonds-là, donc il n'apparaît pas à ce
compte-là. Mais, dans les faits, là, ce qui est versé au fonds, là, en
taxes sur les carburants, là, c'est 2 milliards de taxes aux carburants. C'est
une question de présentation puis de comptabilisation.
M.
Cardin : C'est parce que… Bien, vous voyez, l'actionnaire d'une
entreprise, là, quand il a les informations, il doit être capable de les
analyser, mais…
M. Paquin (Gilles) :
Alors, il y a une certaine complexité, puis, effectivement, ce serait bon d'avoir
une note peut-être quand on vous les
présente pour dire que, dans le fond, c'est des sommes qui restent au fonds
consolidé. Pour des raisons que je n'ai pas présentement, là, mais il y
a des raisons peut-être précises pourquoi c'est versé au fonds consolidé. Le
reste va au Fonds de financement des infrastructures routières, comme c'est le
cas également pour une faible partie de la
taxe sur le tabac qui sert pour les infrastructures sportives, culturelles.
Ensuite, vous avez la contribution santé également qui est versée au
Fonds pour le financement des établissements de santé. Donc, il y a quelques
contributions comme ça qui ne sont pas versées au fonds consolidé, elles sont
comme interceptées dans un fonds. Mais je
pense qu'on devrait, pour plus de transparence, mettre une note pour… parce qu'effectivement
on fait le saut.
M.
Cardin :
Là, j'ai dit : Wo! 17 millions par année…
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci beaucoup. Alors, avant de
terminer, je vais demander, M. Paquin, si vous avez une dernière
observation à faire. M. Paquin.
Conclusions
M. Gilles Paquin,
président-directeur
général de Revenu Québec
M. Paquin
(Gilles) : En fait, j'aimerais conclure en disant que… Bien, d'abord,
j'ai beaucoup apprécié, là, les discussions qu'on a eues aujourd'hui, j'ai
trouvé que c'était très constructif. Puis on a beaucoup apprécié également le travail qu'on a fait avec l'équipe du
Vérificateur général, puis c'est vrai de… On a beaucoup de missions d'optimisation
avec le Vérificateur général, puis, à chaque
fois, là, c'est très constructif. À Revenu Québec, c'est une fierté, là,
qu'on a de vouloir travailler constamment sur nos processus, les améliorer. On
se donne des indicateurs qui tentent de mesurer si on est assez vigoureux là-dessus pour changer nos façons de faire
constamment parce qu'on le sait, il faut toujours, dans le fond, utiliser le mieux possible les ressources
qui sont mises à notre disposition. Et donc, moi, ce que je vois là-dedans,
c'est beaucoup de propositions très
constructives pour améliorer nos
façons de faire, donc c'est très… J'ai apprécié beaucoup nos échanges
puis je peux vous donner l'assurance que, le plan d'action, on va le déployer,
on va le mettre en force. On va vous faire
rapport, comme on vous a dit, en janvier, rapport final en juin, et comme on le
fait, là, avec tous les rapports qui
nous sont soumis. On l'a fait récemment avec les technologies de l'information,
entre autres. Donc, on accueille tout ça positivement et favorablement
parce que c'est un peu notre «core business», amélioration des processus, être
plus performants, le tout en étant vraiment, là, axés sur l'équité et un bon service
à la clientèle. On vous remercie.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci. M. le Vérificateur général, avez-vous des commentaires?
M. Michel Samson,
Vérificateur général
M. Samson
(Michel) : Un petit
mot rapide. Merci, M. le Président. Bien, écoutez, je pense que les échanges
ont permis de voir que, parmi les éléments qu'on avait soulevés dans le
rapport, il y avait peut-être l'harmonisation entre les directions générales, l'information de gestion, les indicateurs de gestion qui
étaient les grands points, peut-être,
sur lesquels on invitait Revenu Québec à se pencher puis et à parfaire ses
méthodes. Donc, je pense que les échanges ont permis
de voir qu'il y a déjà des pas qui ont été franchis, et le plan d'action va
dans la direction, nous, à notre avis, qui nous conforte dans les recommandations qu'on a faites. Donc, je peux juste encourager
les gens de Revenu Québec à continuer dans cette voie-là. Puis je tiens
aussi, encore une fois, à les remercier, remercier M. Paquin et son équipe pour
l'excellente collaboration lors du mandat qu'on a réalisé.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, merci. Bien, au nom des membres de la commission, je voudrais vous remercier, M. Paquin, à la fois de la présentation
du plan d'action et des réponses également que vous avez données. Et
puis nous allons faire un suivi, comme vous le savez également. Alors, merci à
vous et à toute votre équipe de Revenu Québec. Merci au Vérificateur général
également et à toute son équipe.
Et puis je vais vous demander… Nous allons
ajourner la séance. De toute façon, nous avons un autre vote, et puis je vais
demander aux membres de la commission de revenir pour les observations et les recommandations
de la commission. Alors, merci beaucoup de votre présence, également de la qualité
des échanges que nous avons eus.
(Fin de la séance à 17 h 57)