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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Etude du projet de loi no 9
Loi concernant le financement
des partis politiques et modifiant
de nouveau la Loi électorale
Séance du jeudi 18 décembre 1975
(Dix heures dix minutes)
Préliminaires
M. Lamontagne (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Comme vous le savez, la commission de l'Assemblée nationale a
été convoquée, ce matin, pour deux fins précises.
La deuxième, c'est l'étude du projet de loi no 9, article par
article. La première, je voudrais relire la motion qui a
été adoptée à l'Assemblée nationale, le 15
décembre dernier: "Que la commission de l'Assemblée nationale se
réunisse aux fins de: 1. proposer les transformations qui s'imposent
à la Loi de la Législature; 2. proposer les modifications
nécessaires au règlement de l'Assemblée nationale; 3.
examiner la question de la législation déléguée et
la façon dont le pouvoir réglementaire doit être assujetti
au contrôle parlementaire. Que cette commission soit autorisée
à faire, de temps à autre, des rapports exprimant ses
observations et ses vues sur ces affaires et à envoyer chercher les
personnes, les pièces et les dossiers dont elle aura besoin et que les
documents de travail soient soumis à l'attention des membres de la
commission."
Egalement, pour les fins de cette délégation, certaines
personnes ont été ajoutées à la liste habituelle
des membres de la commission de l'Assemblée nationale. Je voudrais les
rappeler. Les noms de MM. Bienvenue, Desjardins et Gratton sont
substitués aux noms de MM. Caron, Marchand et Mercier. Egalement,
d'autres sont ajoutés, soit MM. Bellemare (Johnson), Bonnier,
La-chapelle, Lessard, Roy, Samson et Veilleux. Ces changements et ces additions
sont faits seulement pour l'exécution du mandat confié à
la commission de l'Assemblée nationale dont je viens de faire
lecture.
Il faudrait procéder à la nomination, oui?
M. Brown: Est-ce que je suis membre de la commission?
Le Président (M. Lamontagne): Oui, le nom est
déjà là. Ce sont des noms ajoutés ou des
changements à la liste originale.
M. Brown: Si vous n'avez pas besoin de moi, j'ai beaucoup
d'autres choses à faire.
M. Burns: Non, restez avec nous, M. le député.
Le Président (M. Lamontagne): Est-ce qu'il y aurait une
proposition pour un rapporteur?
M. Ostiguy: Je proposerais le député de
Taschereau.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Taschereau est proposé comme rapporteur de la commission de
l'Assemblée nationale pour cette fin. Le premier mandat dont je viens de
faire mention.
M. Samson: Motion débattable, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Motion
débat-table.
M. Samson: Mais on ne la débattera pas. M. Bonnier:
Et non recevable non plus. M. Samson: On est d'accord, Le
Président (M. Lamontagne): Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Le député de Taschereau ira
dans quelques minutes à la commission qui étudie le projet de loi
no 253 sur les services essentiels. Je pense bien que comme rapporteur...
Le Président (M. Lamontagne): Pour les fins de cette
première...
M. Bellemare (Johnson): C'est le premier rapporteur.
Le Président (M. Lamontagne): On va nommer un autre
rapporteur tout à l'heure.
M. Bellemare (Johnson): Parfait, parce que je sais qu'il est bien
intéressé...
Le Président (M. Lamontagne): Un double mandat.
M. Bellemare (Johnson): Parfait.
Exposé général de M.
Jean-Noël Lavoie
M. Lavoie: M. le Président, il y a déjà un
certain temps qu'un désir commun de réunir cette commission
existe, dans le but bien précis d'aborder un travail nécessaire
de mise à jour, entre autres, du règlement, le nouveau
règlement qui a été adopté en 1972 et qui a
déjà fait un bout de rodage, ayant été
éprouvé déjà depuis quatre ans. Ceux qui se
rappellent bien, comme le député de Johnson, l'ancien
règlement, vont reconnaître qu'on a fait beaucoup
d'émondage dans cet ancien règlement.
On a même peut-être été pas mal
téméraire pour créer du droit nouveau et, je pense, sans
brimer les droits de personne, rendre le travail parlementaire plus efficace et
plus rapide.
Modifications au règlement de la
Chambre
C'est sûr que dans la confection d'un nouveau règlement
je ne voudrais pas dire que c'est une refonte il y a une mise
à jour à faire, certains rajustements à faire, au bout de
trois ou quatre ans. Il y a sans doute peut-être quinze ou vingt articles
à retoucher, à clarifier. C'est un des buts des travaux de cette
commission. Si on veut que cela soit efficace, il y aurait lieu de former un
sous-comité, une table de travail restreinte qui pourrait travailler
d'ici la prochaine session, retoucher le règlement où c'est
nécessaire et faire rapport à la commission de l'Assemblée
nationale avant la reprise de la prochaine session. Si la commission de
l'Assemblée nationale qui recevra ce rapport est d'accord, elle pourra
suggérer à l'Assemblée d'effectuer les modifications qui
sont nécessaires. C'est un volet du mandat que nous avons ce matin.
Mise à jour de la Loi de la
Législature
Deuxièmement, on parle depuis un certain temps d'une mise
à jour de la Loi de la Législature, qui date du siècle
dernier je crois que c'est aux environs de 1886 e tqui a
été rapiécée au cours des ans.
On a greffé à cela le système de pension, les
traitements des députés, la bibliothèque. Je pense bien
qu'il nous faut nécessairement une nouvelle Loi de la Législature
le plus rapidement possible.
La Loi de la Législature, en somme, est un peu la constitution
interne du Québec. C'est ce qui détermine c'est à
ce point la composition de l'Assemblée nationale,
l'indépendance de la Législature, les privilèges et
immunités des députés. Nous avons vécu, depuis
quelque temps, certains événements et je pense bien qu'on doit
clarifier cette loi, parce qu'il y a certaines zones grises ou
d'interprétation très difficile.
Personnellement, j'ai commandé un travail je l'avais
annoncé à la dernière session à M.
Jean-Charles Bonenfant. Le document de travail est ici. Il y a eu un autre
travail, qui est relié à la Loi de la Législature, qui a
été commandé par l'Exécutif à Me
André Sylvestre, de l'Université de Sherbrooke. C'est un document
couvrant surtout le problème des conflits d'intérêts des
parlementaires, qui est relié à l'indépendance de la
Législature. Vous trouverez dans le document qu'on va vous remettre ces
deux travaux; la première partie, de M. Bonenfant, qui couvre le
fonctionnement de l'Assemblée, le rôle du président, des
députés, la régie interne, les privilèges et
immunités parlementaires, les offenses au Parlement, la
bibliothèque, etc. La deuxième partie concerne les
députés et ce problème des conflits
d'intérêts, incompatibilité de la fonction, les
informations confidentielles, les honoraires interdits aux
députés, les révélations d'intérêts
financiers, le comité de surveillance et de déontologie des
députés, la composition du comité, le mode de nomination
de ses membres, la durée du mandat de ses membres, le mandat du
comité, etc.
Il s'agit de documents de travail. Pour cela, je crois que la meilleure
façon de fonctionner serait de former également un
deuxième sous-comité de la commission de l'Assemblée
nationale.
Il pourrait considérer ces modifications à la loi et
également faire rapport, d'ici quelques mois, à la commission de
l'Assemblée nationale qui, elle, transmettrait son rapport à
l'Assemblée en vue de l'adoption d'une nouvelle Loi de la
Législature.
Législation
déléguée
Troisième volet, tous les Parlements vivent actuellement le grand
problème des lois-cadres et de la législation
déléguée ou des blancs-seings de l'Assemblée
à l'exécutif. Ce sujet est un problème qui n'est pas
particulier au Québec, c'est le problème auquel tous les
Parlements doivent faire face; tous les Parlements. On n'a qu'à faire la
comparaison suivante, on sait que le Parlement actuellement a une masse
législative accrue d'année en année. Aussi, on n'a
qu'à considérer tous les organismes paragouvernementaux, les
régies, les commissions, qui étaient peut-être au nombre
d'une dizaine, il y a quinze ans, et qui ont peut-être atteint le nombre
de 150 aujourd'hui et qui ont besoin de modifications constantes à leur
acte constitutif ou à leurs pouvoirs ou à leur mandat qui
reviennent constamment devant le Parlement.
On sait le rôle omniprésent et accru de l'Etat et du
Parlement dans toutes les activités privées et publiques des
sociétés et des corporations.
L'autre volet des responsabilités du Parlement sont les budgets
qui, il y a quinze ans, étaient de l'ordre d'environ $700 millions et
qui, aujourd'hui, sont de $9 milliards. Le rôle du Parlement est accru
constamment, autant au point de vue législatif qu'au point de vue du
contrôle budgétaire et tout le monde sait qu'on est toujours
limité dans une période de douze mois, à moins de changer
la loi, pour les sessions et les responsabilités annuelles du
Parlement.
On sait que, je pense bien, pour que l'Etat fonctionne, il serait bien
difficile de faire étudier à la lettre et à la ligne toute
la réglementation. Par contre, quant à notre rôle du
législatif, il faut bien surveiller afin que nos responsabilités
ne soient pas trop effritées ou minées par l'exécutif.
C'est ce juste milieu qu'il faut trouver; le contrôle parlementaire, non
seulement des lois, mais de la réglementation, parce qu'on sait,
couramment, et on en a discuté il n'y a pas tellement longtemps, que,
souvent, les règlements sont beaucoup plus importants que la loi
elle-même.
On peut avoir une loi de cinq articles ou dix articles, mais à
côté de cela il y a des 10,000 rè-
glements, soit dans les affaires sociales, dans les transports ou dans
le travail.
C'est justement ce fameux problème qui a trouvé certaines
solutions dans d'autres Parlements; entre autres, je pense à Londres
où on a fait des études. C'est certain qu'on ne vous a pas
donné tous les documents, mais on vous donne, dans ce dossier, une
certaine bibliographie de ce qui s'est fait en Angleterre, entre autres. Je
pense qu'un comité qui a siégé là-bas, cela couvre
dix volumes d'un rapport. Nous avons ces documents à la
bibliothèque, mais on peut difficilement en donner une copie à
tous les députés. Cela, c'est à Londres.
A Ottawa, il y a eu, également, un statut qui prévoit
comment le Parlement a certains droits de regard sur la réglementation
et le pouvoir délégué. Je propose donc qu'une
troisième table de travail, un troisième comité de travail
soit formé pour étudier, à la suite des
représentations les plus valables qui nous ont été faites,
autant par le Barreau que par la Chambre de commerce et par d'autres groupes,
comment on pourra sauvegarder nos droits de parlementaires, et trouver une
formule adéquate, moderne, pour que le Parlement ait un droit de regard
justement sur cette réglementation.
C'est le but du premier mandat de cette commission et, si je peux
émettre un voeu, c'est qu'on puisse former ces trois
sous-comités, un sur le règlement de l'Assemblée, un
deuxième sur la Loi de la Législature et un troisième sur
la législation déléguée.
M. Burns: M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: ... j'ai pris connaissance de la motion que vous
proposez...
M. Lavoie: Non, ce n'est pas moi.
M. Blank: Je vais faire la motion éventuellement.
M. Burns: ... que quelqu'un d'autre va faire
éventuellement. Personnellement, en tout cas, au nom de l'Opposition
officielle, je suis entièrement d'accord que nous formions des
sous-comités qui aient mandat d'examiner de très près la
législation déléguée, la Loi de la
Législature et la refonte des règlements ou une certaine
révision des règlements.
Concernant ce troisième sous-comité, entre autres, je
pense que nous avons, à de nombreuses reprises, indiqué que,
malgré toutes les bonnes choses qu'on puisse dire en faveur du
règlement qui nous gouverne actuellement, avec le temps et c'est
normal on s'est aperçu qu'il y avait un certain nombre de
lacunes, soit des choses qui n'avaient pas été prévues
dans cette grande refonte que nous avions faite, il y a maintenant
bientôt trois ans, soit encore des choses prévues mais qui
fonctionnent difficilement.
Je peux vous dire, au nom de l'Opposition officielle, que nous
aborderons avec l'esprit le plus ouvert possible les travaux de ce
sous-comité pour les membres qui, au nom de l'Opposition officielle, y
participeront. Et je ne peux, en tout cas, que souhaiter que les travaux de ces
sous-comités se traduisent par des résultats concrets dès
la prochaine session, c'est-à-dire dès le printemps, et que nous
puissions, et dans le domaine de la législation
déléguée et dans le domaine de la Loi de la
Législature et dans le domaine des règlements, en arriver avec
une recommandation qui améliore dans ces trois secteurs la
réglementation et la législation qui nous gouverne
là-dessus. Pour le moment, M. le Président, je n'ai pas d'autres
commentaires à formuler.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je ne peux qu'être
entièrement favorable aux propositions qui sont faites concernant la
formation de sous-comités pour l'étude des trois questions
proposées. Je pense que c'est la meilleure forme de préparation
d'un bon travail. Cela ne se fait pas facilement, lorsqu'on est des centaines
de personnes. Il s'agit de faire du défrichement à partir
d'expériences vécues avec le nouveau règlement et
d'expériences vécues par l'ancien règlement. Egalement, du
côté de la Loi de la Législature, il y a sûrement
beaucoup de choses à changer ou à préciser avec le temps.
Je suis d'accord là-dessus.
Il y a un point qui est également très important, c'est la
fameuse question de la législation déléguée. On en
parle depuis longtemps et, encore hier, nous avions une motion en Chambre qui
demandait la convocation d'une commission parlementaire aux fins
d'étudier la réglementation future du ministère des
Affaires sociales avant son application. Alors je pense que cette motion nous a
permis, une fois de plus, parce que ce n'est pas la première fois que
cela nous est soumis, une fois de plus, de voir jusqu'à quel point les
parlementaires sont sensibilisés au fait que les lois qui sont
adoptées par eux sont appliquées finalement par des
réglementations auxquelles ils n'ont pas accès ou auxquelles ils
ont accès une fois que les réglementations sont
adoptées.
Je pense qu'il y a lieu de ce côté de trouver un moyen de
faire en sorte que les droits, les pleins droits des parlementaires soient
respectés et que la réglementation qui suit une loi soit soumise
également au Parlement, avant de prendre effet.
Les parlementaires ayant à voter des lois, ils le font dans un
esprit qui doit se retrouver aussi dans les règlements. Je mentionnais
tantôt que souvent les règlements contredisent la loi. Il ne faut
pas en être surpris parce que les lois sont faites par des
parlementaires, dans un certain esprit, et les règlements sont faits par
des fonctionnaires, dans un esprit qui peut être différent, ce qui
fait que nous avons souvent l'impression que les règlements contredisent
les lois. C'est pourquoi il y a sûrement quelque chose à faire
là-dessus pour garantir la souveraineté du Parlement sur la loi
et sur son application.
Cela ne nous donne rien de faire des lois dans un tel esprit si les
réglementations finissent par les contredire dans les faits ou dans la
mise en application. C'est pourquoi je suis entièrement d'accord pour la
formation de ces comités. Je suis aussi d'accord pour que les
comités soient un peu restreints, que ce ne soient pas des
comités avec trop de monde parce que ça va travailler trop
difficilement. Cela reviendra, de toute façon, devant l'Assemblée
nationale et tout le monde aura l'occasion de le revoir. Personnellement,
j'appuie la proposition qui est faite.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas besoin de vous dire que quand
on parle de règlement on touche d'une manière toute
spéciale le vif intérêt d'un parlementaire. J'ai eu de la
misère à m'adapter à ce nouveau règlement.
M. Lavoie: Comme la misère qu'on a eue, en 1960, à
s'adapter à l'ancien.
M. Bellemare (Johnson): Avec le bouquin que cela comprenait! Cela
m'a pris 20 ans pour commencer à le comprendre. Pour ce qui touche
particulièrement la procédure parlementaire, je pense qu'il y a
des changements à apporter, il y a des articles à expliciter, par
exemple, quand il s'agit de l'assiduité en Chambre. J'ai
déjà recommandé des pénalités très
fortes. Je pense que si on est élu et bien payé comme
parlementaire, il faudrait que les pénalités aussi soient fortes.
On a la responsabilité de siéger et je pense qu'on doit
siéger indépendamment de ce que l'on est.
Il y a aussi un article qui me touche particulièrement, c'est
l'article 99, là où on a le droit de parole mais où il est
défendu à certains députés d'employer des
expressions vulgaires. Il faudrait que cela soit aussi revu d'une
manière particulière, qu'il ne s'agisse pas seulement des propos
séditieux, mais des propos outrageants. Il y a aussi cette
recommandation qu'avant les sessions, au début des sessions, on devrait
avoir trois ou quatre séances d'information sur la procédure
parlementaire afin d'amener véritablement tous les députés
à se rendre compte que notre procédure n'est pas seulement faite
pour être mise dans des statuts.
Tous les parlementaires y gagneraient énormément à
l'apprendre et quand ils comprendront véritablement, ce règlement
de procédure, je pense qu'ils seront beaucoup
intéressés.
Quant à la Loi de la Législature, il y a des choses qui
sont vieillottes, c'est sûr, mais faisons attention de ne pas trop
changer brusquement ce vieux pour du neuf. On pourrait peut-être
regretter certains termes qui sont dans la Loi de la Législature et qui
nous rendent encore des services.
M. le Président, je ne participerai pas aux trois groupes, c'est
sûr, mais je vous dis d'avance que ma préférence serait
pour la réglementation et la procédure.
M. Blank: Je vais ôter mon chapeau de vice-président
et remettre mon chapeau de député libéral. Au nom du
gouvernement je dis qu'on souhaite la formation de cette sous-commission. Cela
fait longtemps qu'on discute de changer le règlement. La Loi de la
Législature nous crée des problèmes depuis peu de temps
ainsi que la question de délégation de pouvoirs qui, pour moi,
est une chose très importante, parce que, avec la création de
règlements pour les fonctionnaires, à mon avis, souvent cela
brime les droits et privilèges des députés et on doit
reprendre le contrôle. Au nom du gouvernement, je suis d'accord pour
qu'on forme la sous-commission. Et si la motion était
présentée par quelqu'un, je voterais pour.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Verchères.
Formation de trois sous-commissions de
l'Assemblée nationale
M. Ostiguy: M. le Président, qu'il me soit permis, en
vertu de l'article 143, de faire motion pour la formation de ces trois
sous-commissions. D'abord, qu'une sous-commission soit formée afin de
proposer les transformations qui s'imposent à la Loi de la
Législature et composée des membres suivants: MM. Lavoie (Laval),
Levesque (Bonaventure), Burns (Maisonneuve), Bienvenue (Crémazie), Blank
(Saint-Louis), Bonnier (Taschereau), Bédard (Chicoutimi), et que M.
Blank agisse comme président.
Qu'une sous-commission soit formée afin de proposer les
modifications nécessaires au règlement de l'Assemblée
nationale et composée des membres suivants: MM. Lavoie (Laval), Levesque
(Bonaventure), Burns (Maisonneuve), Hardy (Terrebonne), Lamontagne (Roberval),
Gratton (Gatineau), Lessard (Saguenay) et que M. Lamontagne agisse comme
président.
Qu'une sous-commission soit formée afin d'examiner la question de
la législation déléguée et la façon dont le
pouvoir réglementaire doit être assujetti au contrôle
parlementaire et soit composée des membres suivants: MM. Lavoie (Laval),
Levesque (Bonaventure), Burns (Maisonneuve), Lachapelle (Chauveau), Desjardins
(Louis-Hébert), Veilleux (Saint-Jean), Bédard (Chicoutimi), et
que M. Veilleux en soit le président. Que ces sous-commissions soient
autorisées à faire, de temps à autre, des rapports
à cette commission exprimant leurs observations et leurs vues sur leurs
affaires et à consulter des experts et à examiner les
pièces et les dossiers dont elles auront besoin.
M. Samson: M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: ...je ne sais pas quelle est la procédure
à suivre. Je vois une motion qui me semble en bonne et due forme. Je
n'ai pas eu connaissance qu'il y ait eu des consultations quant aux
membres qui doivent faire partie de ces commissions. La motion en
elle-même veut-elle exclure absolument les membres du Ralliement
créditiste et de l'Union Nationale des trois sous-commissions ou est-ce
parce qu'on veut laisser à ces membres le soin de décider
à quelle commission ils veulent siéger?
J'aimerais poser la question aux proposeurs.
M. Ostiguy: Je m'excuse.
M. Blank: Je pense que, nonobstant le fait que le
député du Ralliement créditiste ou le député
de l'Union Nationale ne soient pas membres des sous-commissions, ce sont
seulement des sous-commissions qui font rapport à cette commission. Les
décisions seraient prises ici.
M. Samson: Ah, oui oui!
M. Blank: Or, le député de Rouyn-Noranda et le
député de Johnson sont membres très actifs de cette
commission.
M. Samson: M. le Président, je voudrais demander qu'on
amende ces motions. Le député de Johnson a suggéré
sa préférence pour faire partie de la commission devant discuter
du règlement. Je suggère ma préférence pour faire
partie de la commission devant discuter de la Loi de la Législature et
je demande qu'on tienne compte de ces désirs, qu'au moins on nous
permette d'être membres d'une des trois commissions. Nous ne pouvons
être membres des trois, de toute façon, ce serait trop, mais au
moins une.
M. Bellemare (Johnson): Pas des trois. M. Burns: En somme,
est-ce que...
M. Blank: Si on veut amender la motion pour ajouter le nom du
député de Johnson à la commission qui étudiera le
règlement aux noms de ce côté, je n'ai aucune objection et
le député de Rouyn-Noranda sera le bienvenu à "ma"
sous-commission de la Loi de la Législature.
On va ajouter les noms.
Le Président (M. Lamontagne): Dans les motions
proposées par l'honorable député de Verchères, il
faudrait ajouter le nom de M. Bellemare (Johnson) à la sous-commission
formée afin de proposer les modifications nécessaires au
règlement de l'Assemblée nationale et également le nom de
l'honorable député de Rouyn-Noranda à la sous-commission
formée afin de proposer les transformations qui s'imposent a la Loi de
la Législature.
Ces trois motions sont-elles adoptées?
M. Blank: Vous aviez un argument convaincant parce que j'ai
été convaincu facilement.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on va avoir droit aux trois
rapports quand même?
Une Voix: Ah oui!
M. Burns: Vous êtes membre de la commission.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Lavoie: On travaillera tout à fait étroitement
avec les officiers de la Chambre, M. Blondin, le notaire Duchesne, M. Lessard,
M. Dominique La-pointe, qui sont à la disposition de ces trois
sous-commissions.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que celui qui a
préparé le mémoire, dans chacune des commissions, pourrait
assister aussi pour nous l'expliciter?
M. Lavoie: Oui. D'ailleurs, également, avec l'importance
des commissions parlementaires, on aura nécessairement besoin de
l'expérience des secrétaires des commissions.
Le Président (M. Lamontagne): Est-ce que je pourrais
demander une directive? Est-ce que vous nommez des secrétaires à
ces sous-commissions?
M. Lavoie: Ce n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Lamontagne): Ce n'est pas
nécessaire.
M. Lavoie: On demandera aux fonctionnaires de
l'Assemblée.
Le Président (M. Lamontagne): Est-ce que ces
sous-commissions vont siéger avec la participation du journal des
Débats?
M. Lavoie: Comme table de travail, je ne crois pas.
M. Bellemare (Johnson): II peut y avoir des choses qui n'ont pas
à être relatées dans le journal des Débats.
Le Président (M. Lamontagne): Je répète: Ces
trois motions sont-elles adoptées?
Des Voix: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Amendées.
Le Président (M. Lamontagne): Telles qu'amendées.
Adopté.
Ce premier mandat de la commission de l'Assemblée nationale
étant complété, nous allons suspendre pour quelques
instants avant de reprendre le deuxième mandat.
(Suspension de la séance à 10 h 39)
Reprise de la séance à 10 h 44
M. Lamontagne (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Projet de loi no 9
Le deuxième mandat confié à la commission de
l'Assemblée nationale est l'étude du projet de loi no 9, Loi
concernant le financement des partis politiques et modifiant de nouveau la Loi
électorale. Il s'agit d'une étude article par article.
Je voudrais d'abord vous faire part des changements dont on m'a
avisé. M. Caron (Verdun) est remplacé par M. Gratton (Gatineau);
M. Marchand (Laurier) est remplacé par M. Veilleux (Saint-Jean); M.
Hardy (Terrebonne) est remplacé par M. Desjardins (Louis-Hébert);
M. Lacroix (Iles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Perreault
(L'Assomption); M. Levesque (Bonaventure) est remplacé par M. Bienvenue
(Crémazie).
Il y aurait lieu de procéder à l'élection d'un
rapporteur.
M. Veilleux: Je propose M. Gratton.
Le Président (M. Lamontagne): M. Gratton (Gatineau) est
proposé. Adopté?
M. Ostiguy: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Il s'agit
d'une élection unanime.
M. Bienvenue: II a le sens...
M. Gratton: C'est plus facile qu'en 1972.
M. Veilleux: Le député de Gatineau a pris deux
élections en 1972 pour se faire élire et là il vient
d'être élu par acclamation.
Le Président (M. Lamontagne): Projet de loi no 9, article
1?
M. Bienvenue: Je devine que le député de
Maisonneuve ne veut pas qu'on l'adopte comme cela.
M. Burns: Vous avez bien raison, M. le ministre.
Inscription sur la liste électorale
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: A l'article 1 qui, à toutes fins pratiques,
s'apprête à amender l'article 2 de la Loi électorale,
j'aurais un amendement à proposer. J'en ai déjà remis une
copie au ministre je pense qu'il en a pris connaissance et j'en
ai remis également une copie au député de
Rouyn-Noranda.
En somme, c'est uniquement pour donner suite aux réclamations de
nombreuses femmes que je suggère un changement dans l'article 2 actuel,
paragraphe 5, où on désigne ce que veulent dire dans la loi les
nom et prénoms. Le texte actuel de la loi se lit comme suit: "Nom et
prénoms pour une femme mariée ou une veuve s'entend de ses nom et
prénoms joints au nom du mari ou des nom et prénoms du mari
suivis du mot "madame", lequel dispense quant à elle de toute mention de
profession ou de métier."
En somme, ce qui arrive actuellement et au cours des deux
dernières élections, il y a eu de nombreuses plaintes de la part
de femmes qui voulaient s'inscrire sous leur nom, ce qu'on appelle en termes
populaires leur nom de fille. Si la dame s'appelle Mme Jos Bleau et que son nom
de fille soit Lucille Dutremplin et qu'elle veuille s'inscrire sous le nom de
Lucille Dutremplin, cela me paraîtrait comme tout à fait
défendable qu'elle puisse avoir ce choix au moment de son inscription.
De sorte qu'il me semble qu'il serait à propos d'insérer,
après le mot "s'entend" dans l'article 2, cinquièmement...
M. Bienvenue: C'est vieux cela, cent ans.
M. Burns: "S'entend", s apostrophe e-n-t-e-n-d, après le
mot "s'entend" je n'ai pas dit s-e-n-t-a-n-t non plus il me
semble qu'il serait à propos d'ajouter les mots "de ses nom et
prénoms patronymiques ou à son choix". Le nouveau texte de
l'article 5 si jamais mon amendement était accepté
se lirait comme suit: Cinquièmement, nom et prénoms: Pour une
femme mariée ou une veuve, s'entend de ses nom et prénoms
patronymiques ou, à son choix, de ses nom et prénoms joints au
nom du mari et des nom et prénoms du mari suivis du mot madame, lequel
dispense, etc.
Cela voudrait dire techniquement, en pratique, comme résultat,
que le nom de fille d'une certaine femme, à son choix, pourrait
être inscrit sur la liste électorale.
Bien sûr, je vois tout de suite l'objection qu'on pourrait
peut-être me faire éventuellement qu'il y a peut-être un
danger de fraude électorale, qu'une femme puisse se faire inscrire sous
ses deux noms, c'est-à-dire Mme Jos Bleau et Lucille Dutremplin comme
dans mon exemple de toute à l'heure. Mais, lorsqu'un recensement est
bien fait, et comme les partis politiques quels qu'ils soient, habituellement,
déploient suffisamment d'efforts pour voir à ce que la liste soit
une reproduction fidèle de la réalité, il m'apparaît
que ce danger est beaucoup moins grand, avec la vigilance que les partis
politiques peuvent démontrer dans la vérification de la liste,
par rapport, si vous voulez, aux bienfaits de la mesure qui est de plus en plus
courante, c'est-à-dire que, de plus en plus, on admet que les femmes
puissent utiliser à leur choix leur nom de fille comme leur nom de femme
mariée.
C'est ainsi, M. le Président, que je propose d'insérer,
après le mot "s'entend", dans la deuxième ligne du paragraphe 5,
les mots "de ses nom et prénoms patronymiques ou à son
choix".
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Si on avait des élections seulement dans un
comté, votre amendement pourrait être valable, car, avec de la
vigilance, le parti peut éviter des fraudes. Mais une des fraudes qui
arrivent souvent dans les élections, c'est qu'une personne se fait
inscrire dans deux ou trois comtés différents, par exemple chez
sa mère et à son appartement en ville. Si cette personne peut
s'inscrire chez sa mère sous le nom de Mme Unetelle et, en ville, sous
le nom de Lucille Dubois, comme vous dites, comment peut-on vérifier ces
affaires-là, si on veut vérifier?
Si cela arrive une fois qu'on mette ces choses-là sur le
rôle du recenseur comment va-ton faire pour voir s'il y a le même
nom à deux places?
M. Burns: La solution est bien simple et c'est une chose que nous
avons proposée depuis bien longtemps; c'est qu'à un moment
donné il devrait y avoir une carte d'électeur. Alors, si vous
voulez la mettre en application, cette mesure, la meilleure garantie qu'une
personne ne va pas se présenter sous deux noms différents, c'est
la carte d'électeur. Remarquez que, même dans la situation
actuelle, ce que le député de Saint-Louis nous suggère
comme étant une objection peut exister. Vous avez le
phénomène des étudiants. L'étudiant qui habite deux
mois par année chez ses parents ou trois mois par année chez ses
parents en Gaspésie et qui étudie pendant les dix autres mois, ou
les neuf autres mois, à Montréal ou à Québec, peut
facilement être inscrit, même de bonne foi, sur les deux listes.
Cela, on le voit souvent.
Souvent, les parents qui sont là, la mère ou le
père qui reçoit le recenseur, comme on l'appelle maintenant, tout
à fait de bonne foi, à la question qu'on pose habituellement,
soit qui sont les personnes à l'intérieur de votre foyer qui ont
18 ans et plus disent: M. Untel, Mme Untelle et M. ou Mlle Unetelle qui est
l'étudiant ou l'étudiante qui étudie ailleurs. Ce sont des
choses qui existent, puis il me semble...
M. Blank: C'est le cas dans mon comté.
M. Burns: ... qu'on pourrait le contrer avec une carte
d'électeur, si vous êtes disposés à l'accepter.
M. Blank: Je demande au député de Maisonneuve, sur
ce problème des étudiants, comment une organisation vigilante
peut faire une vérification de tous ces cas d'étudiants qui
peuvent s'enregistrer à deux places, je ne dis pas de façon
nécessairement frauduleuse, mais par erreur, par zèle de leurs
parents. Si une jeune fille mariée, divorcée, vivant à
Montréal, utilise son nom de fille et si sa mère, qui
était fière de sa fille qui est mariée et même
divorcée, l'enregistre sous le nom de son mari, le nom de Mme Unetelle,
comment peut-on faire ces vérifications?
M. Bienvenue: Si on me le permet, je suis impressionné en
songeant que ces arguments viennent du député de Saint-Louis, lui
qui est un expert électoral. Cela me frappe quand cela vient de lui. Ce
n'est pas un reproche, mais un compliment que je fais au député
de Saint-Louis. M. le Président, je suis impressionné par cela,
mais je vois le danger, pas seulement dans le cas de deux circonscriptions
électorales, mais à l'intérieur d'une même
circonscription électorale.
Je pense au cas du recenseur qui s'amène chez quelqu'un et qui
parle à la maîtresse de céans, qui lui dit d'inscrire son
mari, M. Jean Dubé, d'inscrire sa femme, Mme Jean Dubé, et qui
dit: Inscrivez-moi, je suis Mme Jeanne Télégraphe. Cette
même personne pourra...
M. Burns: Mademoiselle.
M. Bienvenue: Non, ce peut être une femme qui habite
là aussi. Cela pourrait être joliment dangereux lors du scrutin.
Dans une élection j'en parle parce que j'ai vécu et connu
les deux expériences dans un district rural, la chose n'est pas
aussi facile parce que les gens se connaissent davantage. Dans certains
comtés de ville, beaucoup plus populeux, et surtout je vois le
député de Saint-Louis qui s'indique dans des endroits
où il y a ces grosses maisons d'appartements, où les gens ne se
connaissent pas, où les voisins ne se connaissent même pas sur le
même palier, ce danger est toujours présent.
Qu'on le permette au civil, comme c'est le cas actuellement, nous n'y
voyons pas d'objection, mais dans le domaine électoral, c'est joliment
plus dangereux. En retenant ce qui s'est dit, en ayant bien saisi, sur la carte
d'identité j'ai mes vues là-dessus je pense qu'il
faudrait étudier le tout en profondeur.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de L'Assomption.
M. Perreault: Je suis pour une partie de la proposition en ce
sens que, pour le prénom, la personne pourrait employer son
prénom de fille.
M. Burns: Elle le peut actuellement. Dans la loi actuelle, elle
le peut.
M. Bienvenue: C'est dans la loi.
M. Perreault: Si elle veut employer son nom de fille, elle
devrait y joindre celui de son mari.
M. Burns: C'est la loi actuelle.
M. Léger: C'est la loi actuelle. Donc, vous êtes en
faveur de la loi actuelle.
M. Perreault: Oui.
M. Burns: Ce que j'ai entendu dire et du député de
Saint-Louis et du ministre de l'Immigration, il n'y a pas de doute que, si on
veut regarder
toutes les utilisations illégales et frauduleuses d'une telle
mesure, on va en trouver, mais même la loi actuelle, sans la vigilance
des partis politiques, est sujette à un tas de fraudes. Je vais vous
donner un cas que j'ai vécu personnellement en 1970 dans le comté
de Maisonneuve. Vous allez peut-être avoir de la difficulté
à me croire, mais ce sont des choses qui se font dans les villes, dans
les grands centres urbains.
Dans le comté de Maisonneuve, à un moment donné et
tout à fait par hasard, un des travailleurs d'élection du Parti
québécois a détecté sur la liste une maison
d'appartements qui avait les appartements 1 à 18 sous la même
adresse. Par exemple, 5245 Notre-Dame, appartements 1 à 18 avec deux ou
trois personnes, selon le cas, dans chaque appartement. Après
vérification, on s'aperçoit que c'est un triplex,
c'est-à-dire qu'il y avait les appartements 1 à 3. Donc, il y
avait quinze inscriptions bidons sur la liste et c'est tout à fait par
hasard qu'on est tombé dessus. Ce sont des gens, en faisant du
porte-à-porte, qui ont dit: Où se trouve l'appartement 18?
Là, ils se sont aperçus que c'était un triplex, qu'il y
avait les appartements 1, 2,3.
C'est ce que je vous disais tout à l'heure, c'est une question de
vigilance des partis politiques. La vigilance, je ne la mets pas seulement d'un
bord, j'imagine que tous les partis politiques qui sont particulièrement
présents dans un comté donné vont se donner la peine de
faire un certain nombre de vérifications. Un autre cas, que j'ai
rencontré encore en 1970 dans le comté de Maisonneuve, est celui
d'une maison inscrite dans un terrain vacant avec huit voteurs. Encore une
fois, c'est en faisant du porte-à-porte, en faisant de la
vérification qu'on s'est rendu compte que cela n'existait pas, ce fameux
numéro civique.
Je suis prêt à retraiter là-dessus, parce qu'on
n'est peut-être pas prêt à aller aussi loin que ce que je
propose. Je vous demanderais d'aller au moins à mi-chemin quitte
à revenir peut-être plus tard, dans un autre amendement, et
étudier, en même temps que l'inclusion de la carte
électorale ou de la carte d'électeur, la possibilité de
mise en application d'une telle mesure. Tout en étant toujours
entièrement d'accord avec le principe qu'une femme puisse utiliser son
nom de fille si elle le désire, même si elle est mariée
avec M. Jos Bleau et qu'elle vit convenablement et heureusement avec ce M. Jos
Bleau, elle a quand même le droit à sa propre identité, une
identité qui lui appartient, c'est-à-dire son nom patronymique de
fille. Je voudrais, tout au moins, qu'on tienne compte du fait et cela,
la Loi électorale ne le permet pas si on examine le texte de l'article
2, cinquièmement que la femme qui est candidate, là, il
n'y a pas de danger de fraude, puisse utiliser son nom patronymique.
Là, je ne sais pas comment je pourrais tourner mon amendement,
mais je pense qu'on pourrait soit le faire immédiatement au paragraphe 5
ou encore à l'article 193 qui parle du nom du candidat puis de
l'inscription du candidat. Je vais vous donner un cas que nous avons eu
justement, que le député de Gatineau connaît très
bien, dans l'élection partielle, une des premières...
M. Gratton: Le 11 octobre 1972. C'est gravé dans ma
mémoire.
M. Burns: ... où il avait comme adversaire, pour le Parti
québécois, une femme...
M. Gratton: Mme Dupont-Rousse.
M. Burns: ... oui, alors que cette dame, comme avocate,
était beaucoup plus connue sous son nom de jeune fille, il fallait
qu'elle attache à son nom celui de Rousse.
M. Bienvenue: Avec Dupont elle aurait-pu être plus haut sur
le bulletin de vote...
M. Gratton: Elle aurait été à la
première place alors qu'avec Rousse...
M. Bienvenue: ... avec Rousse elle a été plus
bas.
M. Blank: C'est la même chose...
M. Burns: Non, mais il reste quand même que c'est une
avocate qui était récement mariée, je crois, avec un
Monsieur Rousse et, à cause de la Loi électorale, il fallait
qu'elle attache le nom Rousse alors qu'elle était beaucoup plus connue
sous nom de Pierrette Dupont.
M. Blank: Est-ce que cela aurait changé le vote?
M. Burns: Je ne sais pas si cela aurait changé le vote. Ce
n'est pas de cela que je parle, je vous donne simplement un exemple concret
où une femme a été obligée de choisir, d'utiliser
tout au moins le nom de son mari.
M. Gratton: Je pense que cela avait été
soulevé au moment de l'élection. Selon la loi, il avait
été impossible de lui permettre de mettre son nom en premier sur
le bulletin plutôt qu'en dernier.
M. Burns: A cause justement de la définition de
l'alinéa 5 de l'article 2 de la Loi électorale. M. le ministre et
MM. les membres de la commission, je n'ai pas de motion de rechange à
vous faire, mais je serais prêt quand même, je serais satisfait
pour le moment qu'on aille au moins jusque-là, qu'on permettre, dans la
définition des nom et prénoms, tout au moins d'une candidate,
qu'elle utilise à son choix son nom de jeune fille ou son nom de femme
mariée. Cela, je pense que ce serait au moins juste à l'endroit
des femmes qui sont candidates, et cela n'aurait pas l'effet que tout le monde
semble craindre par ma première proposition, c'est-à-dire qu'il
n'y aurait pas de danger de fraude là-dessus. Parce que, qu'est-ce que
vous voulez, si elle se présente sous son nom de jeune fille, il n'est
pas question de frauder personne, à ce moment.
M. Gratton: Cela n'aurait pas l'effet de lui enlever son droit de
vote.
M. Bienvenue: Justement.
M. Gratton: Etant donné qu'on ne modifie pas...
M. Bienvenue: Elle ne serait pas sous le même nom comme
candidate et électrice dans son propre comté.
M. Burns: Est-ce que cela lui enlèverait son droit de
vote?
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Je ne le sais pas.
M. Bienvenue: Ce que j'aillais proposer...
M. Burns: Je ne pense pas. Moi, je parle de son inscription sur
le bulletin. Elle continuerait selon les dispositions de l'article.
M. Bienvenue: Oui, mais elle porterait un nom différent
comme électrice inscrite.
M. Burns: Bien oui!
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: C'est plutôt une question que je veux poser. Je
me demande s'il n'y aurait pas un moyen quelconque qu'une candidate ou un
candidat puisse utiliser sur le bulletin de vote son nom connu, sous lequel il
est connu et, par un moyen quelconque, soit entre parenthèses, utiliser
le nom qui apparaît sur le baptistaire, celui qui est exigé selon
la loi actuelle, sans que cela n'enlève le droit de vote à la
personne concernée. Parce qu'il n'y a pas seulement le cas de la dame
dont le député de Maisonneuve vient de parler. Je me rappelle le
cas, en 1966, d'un candidat de l'Union nationale du nom d'Arcade Plante, au
Témiscamingue. La Loi électorale l'avait obligé à
inscrire son nom Arcade Gagnon dit Plante. Dans son cas, cela l'a nettement
défavorisé parce qu'il était connu sous le nom d'Arcade
Plante depuis 25 ans ou 30 ans, peut-être, et il avait été
obligé d'inscrire son nom Arcade Gagnon dit Plante.
M. Burns: Vous avez le cas de Normand Maltais qui est
journaliste...
M. Samson: Normand Grandchamp Maltais, c'est encore le même
problème.
M. Burns: II est connu sous le nom de Normand Maltais, mais son
vrai nom est Grandchamp.
M. Samson: C'est réellement un problème
sérieux pour ces gens-là.
M. Blank: ... problème...
M. Bienvenue: Je pensais justement au Père
Gédéon alias Doris Lussier, c'était assez
compliqué.
M. Samson: Dans ce cas, il fait mieux de s'inscrire sous son vrai
non.
M. Léger: M. le Président, nous sommes devant
l'obstacle, la difficulté qu'il y aurait entre le nom de femme ou de
jeune fille sur le bulletin de candidature et le nom qui doit être sur la
liste électorale du votant.
Prenons l'exemple de Pierrette Dupont-Rousse. Il se pourrait fort bien,
si on amendait un autre article de la loi, je pense que c'est 193, qu'on
inscrive sur le bulletin de vote Pierrette Dupont et que, sur la liste
électorale où elle doit voter, ce soit Pierrette Dupont-Rousse.
Ce qu'il faut, c'est une référence pour savoir qu'elle a le droit
de vote, et le bulletin Pierrette Dupont-Rousse dénote bien que
Pierrette Dupont c'est son nom de fille, et Rousse est là parce que la
loi l'exige sur le bulletin. Quant à l'inscription sur la liste
électorale et sur le bulletin, c'est Pierrette Dupont. A ce moment, on
peut le permettre sur le bulletin de vote car il y a une relation directe avec
la liste électorale.
M. Bienvenue: Je pense que nous sommes très conscients des
difficultés. Quand je dis difficultés, cela doit frapper tout le
monde, cet aspect nouveau des différences qui peuvent surgir entre la
liste électorale et le bulletin de vote. J'ai indiqué, tout
à l'heure, et je le répète que c'est l'intention du
gouvernement et du président général des élections
et de son personnel d'étudier cette question en profondeur.
Par ailleurs, faisant usage abondamment du ouï-dire, comme cela se
fait par les temps qui courent je sais que la CECO se sert abondamment
du ouï-dire j'ai ouï-dire, par le président
général des élections, qu'il avait eu des communications
assez récentes avec le Conseil du statut de la femme, qu'il était
intéressé à cette question et c'est normal. Je ne l'en
blâme pas et les gens du conseil en question sont disposés
à rediscuter, avec le personnel du président
général des élections et lui-même, de cette question
pour tâcher de trouver une solution qui aurait ce double avantage, l'un
positif, de faire valoir les droits de la femme au Québec, dans ce
domaine et après tant d'autres, et par ailleurs, de nous mettre
complètement à l'abri des dangers quelconques de fraudes
électorales sur une petite ou grande échelle.
Je parle en mon nom, et si un amendement à la Loi
électorale avait pour effet de ne faire commettre qu'un seul acte de
supposition de personne additionnel dans tout le Québec, je serais
contre. Un seul acte de supposition de personne, s'il y a X millions de
votants, pour moi ce serait un de trop. Alors, nous sommes bien disposés
à étudier les suggestions en vue d'un amendement éventuel,
futur, mais en nous assurant que tous les moyens sécuritaires ont
été pris.
M. Samson: J'aimerais demander s'il n'est pas
possible que cela se fasse aujourd'hui, que soit prise en
considération la question qui a été soulevée
tantôt quant à la possibilité de l'inscription, sur le
bulletin de vote, du nom connu de la personne, de quelque façon que cela
pourrait se faire, que le temps nécessaire soit pris pour étudier
la solution qui pourrait être apportée. Il y a eu, je pense, dans
plusieurs cas, et nous avons cité des cas précis,
préjudice porté à des personnes, quelle que soit leur
étiquette politique, parce qu'elles étaient connues sous un nom
et que le baptistaire ne donnait pas tout à fait le même nom. Cela
apportait des problèmes assez graves à ces personnes. Je demande,
si on ne peut pas le faire aujourd'hui, qu'il soit pris en
délibéré par le juge et que cela apparaisse,
peut-être, dans un futur amendement à la Loi
électorale.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Je suis sûr je vois le président
général des élections, le juge Drouin, qui nous
écoute avec beaucoup d'attention je suis sûr que cela ne
tombe pas dans l'oreille d'un sourd ce que nous disons actuellement. En tout
cas, à ce stade, en ce qui me concerne, je suis prêt à
retirer mon amendement à l'article 2, cinquièmement.
Pour vous donner, cependant, le temps d'y penser, je vous avise, pour
répondre tout au moins au point de vue que le député de
Rouyn-Noranda vient de nous suggérer ainsi que l'adoption partielle, si
vous voulez, du problème des noms patronymiques d'une femme, je vous le
dis tout de suite pour que vous ayez le temps d'y penser, qu'à l'article
193, je vous proposerai un ajout qui répondrait je pense, aux remarques
du député de Rouyn-Noranda et à celles que j'ai faites au
moins quant au nom de la candidate.
Je vous proposerai d'ajouter à l'article 193 le paragraphe
suivant: "4. Aux fins du présent article, un candidat peut utiliser le
nom sous lequel il est habituellement connu et une candidate peut utiliser ses
nom et prénoms patronymiques joints ou non au nom de son mari." Je pense
qu'on réglerait le problème en faisant cet ajout. Je n'ai
malheureusement pas de copie à vous soumettre, parce que ce texte, on
vient à peine de la rédiger tout en faisant la discussion. Je
peux quand même remettre ma seule copie au ministre ou peut-être en
faire faire une photocopie.
M. Bienvenue: J'admets qu'on arrivera tout à l'heure
à l'article 193.
M. Burns: Je vous en donne avis actuellement.
M. Bienvenue: Oui, oui. Le député de Maisonneuve et
celui de Rouyn-Noranda reconnaissent-ils que, même si cela avait l'air
d'une blague, à ce moment-là, on pourrait avoir un candidat
inscrit sous le nom du père Gédéon ou de Fridolin, il y a
quelques années, ou du Rocket?
M. Samson: M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson:... avec la permission du ministre, je pense que je ne
me suis peut-être pas bien fait comprendre. Il n'est pas question pour
moi de noms théâtraux. Le nom qui fait connaître la
personne, habituellement. Je ne parle pas du père Gédéon.
Ce n'est pas cela.
M. Burns: C'est le nom d'un personnage; ce n'est pas le nom de
Doris Lussier.
M. Samson: Ce n'est pas le nom de la personne; c'est le nom d'un
personnage, d'un rôle joué à l'écran.
M. Gratton: Rocket Richard.
M. Burns: C'est le nom de son personnage.
M. Samson: Rocket Richard, vous pouvez l'utiliser parce qu'il y a
son nom de famille là-dedans, mais vous ne pouvez pas utiliser, à
notre sens...
M. Bienvenue: Allez-vous mettre, sur un bulletin, le Boomer
Geoffrion? Je ne ris pas.
M. Burns: Geoffrion, Boum Boum.
M. Samson: Je ne suis pas sûr que cela l'aiderait dans ce
cas.
Le Président (M. Lamontagne): Comme c'est à
l'article 193, nous allons revenir à l'article 1.
M. Gratton: De toute façon, on pourra y revenir
après l'article 23. Je pense que c'est là que cela s'inscrirait
si on amende l'article 193.
Sections rurale et urbaine
M. Samson: A l'article 1, j'aurais une question à poser.
Nous ajoutons: "Et dans la municipalité de la Baie-James." Je voudrais
savoir pourquoi on a ajouté cela et qu'est-ce que cela va donner comme
résultat concret.
M. Burns: Justement, sur ce point, M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: ... sans vouloir prétendre répondre
à la question qui est posée par le député de
Rouyn-Noranda...
M. Bienvenue: Est-ce qu'on veut que je réponde tout de
suite: Je m'excuse.
M. Burns: J'aimerais vous faire mon commentaire avant, si vous le
voulez bien.
M. Bienvenue: D'accord.
M. Burns: Le fait qu'à l'alinéa 9, qui est la
définition même de la section rurale, on ajoute, après "la
Côte-Nord du golfe Saint-Laurent", les mots "et dans la
municipalité de la Baie-James", il me semble que cela ne respecte pas
une certaine réalité. Il m'apparaît que la
municipalité, si on peut l'appeler ainsi, de la Baie-James est
appelée en tout cas, on le croit à ce moment-ci
à prendre une expansion telle que ce serait pratiquement ridicule de
désigner la municipalité de la Baie-James comme une section
rurale.
Moi, c'est beaucoup plus au niveau de la question. Je me demande
pourquoi on veut absolument faire de la municipalité de la Baie-James
une section rurale. Vous savez que cela a une conséquence, quand
même. Il s'agit, à ce moment-là, à toutes fins
pratiques, de déterminer cette section comme une section où le
recensement va se faire uniquement par le représentant
désigné par le gouvernement. Je pense que c'est, entre autres, un
des effets.
Quand on sait que la municipalité de la Baie-James est
composée d'une certaine population flottante, il me semble que c'est
particulièrement dans des endroits comme ceux-là qu'il est
important que le recensement se fasse à deux recenseurs. Si vous avez
une population flottante, vous avez le même phénomène que
dans les agglomérations urbaines, c'est-à-dire que les gens ne se
connaissent pas aussi bien que dans un milieu rural. Dans un milieu rural,
c'est peut-être plus facile de faire un recensement avec un seul
recenseur, parce que tout le monde se connaît. Il m'apparaît que
l'idée qui est derrière les deux recenseurs dans les sections
urbaines, c'est que, les gens ne se connaissant pas, il faut absolument qu'il y
ait contrevérification de ce qui se passe au point de vue du
recensement.
Si on adoptait cet amendement, ç'aurait l'effet de dire: La
municipalité de la Baie-James est une section rurale; par
conséquent, entre autres, le recensement ne se fera que par un seul
représentant. Il me semble que cela n'est pas souhaitable.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable ministre de
l'Immigration.
M. Bienvenue: Je comprends le point de vue soulevé par le
député de Maisonneuve et la question initiale soulevée par
le député de Rouyn-Noranda; me servant à nouveau du
ouï-dire auquel j'ai fait allusion, de mon voisin de droite, ce sont pour
des raisons, jusqu'à maintenant, uniquement pratiques et
matérielles, et je donne quelques explications.
On me dit qu'il est pratiquement impossible, actuellement, si la
municipalité est urbaine, d'avoir une commission de révision pour
réviser l'ensemble des listes de cette municipalité dont le
territoire, comme on le sait, s'étend par plus de 800 milles sur 500
milles. On me souligneaussi que, lors du tout dernier recensement cela
ne peut pas être plus frais il y a quelques mois, celui de septembre
1975, alors que la Baie-James était effectivement une
municipalité urbaine, on a eu beaucoup de difficultés à
faire la révision; soit par des problèmes de transport, par air
ou par terre, sur de très longues distances; soit par le
déplacement des commissions de révisons; soit à cause de
la température, la pluie et la neige qui ont de beaucoup
précédé notre climat ici, sur les rives du Saint-Laurent;
soit à cause des difficultés rencontrées pour obtenir des
hélicoptères pour les mêmes commissions de
révision.
Le président général des élections me
souligne, par ailleurs, et je l'ai dit au tout début, que
c'était, si on me permet l'expression anglaise, "As of now". Mais, par
une disposition de la loi actuelle, il a le pouvoir, il a la discrétion,
advenant qu'il deviennne impératif d'en faire une municipalité
urbaine pour les fins de la Loi électorale, d'opérer
lui-même cette conversion sans que la loi soit changée. C'est un
des pouvoirs du président général des élections.
Mais, je m'en remets à son expérience et aux difficultés
qu'il me dit nombreuses et qu'il me dit avoir rencontrées. Que l'on me
croie, il n'y a pas d'autres préoccupations ou motifs derrière
l'amendement proposé.
A ce sujet-là, M. le Président, je demande si cette
commission donnerait son consentement pour que je cesse de me livrer au
ouï-dire à l'occasion de certaines réponses et que l'on
puisse entendre M. Drouin, qui pourrait nous donner, le cas
échéant, des explications techniques additionnelles. C'est un
domaine où il s'y connaît bien. Pour moi, M. le juge Drouin c'est
M. Election et je serai prêt, connaissant les règles qui
s'appliquent dans nos commissions, à voir porter à mon nom et
à mon crédit ses affirmations, y compris ses erreurs s'il devait
en commettre, mais c'est la dernière de mes craintes.
M. Samson: Des erreurs...
M. Bienvenue: Pas au crédit, mais au débit.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, je n'ai pas d'objec-ton
à ce que le juge Drouin intervienne et je ne sais pas si le ministre
voudrait que l'on conserve l'habitude que nous avons déjà
établie...
M. Bienvenue: Je viens de dire, pendant que le
député de Maisonneuve parlait à son voisin que
j'étais près à faire inscrire à mon
débit...
M. Burns: A votre débit?
M. Bienvenue: ... les erreurs ou les choses graves qu'il
dirait.
M. Burns: Ce sera sûrement à votre crédit, M.
le ministre.
M. Bienvenue: Merci.
M. Burns: Quant à cet amendement qui est
proposé au paragraphe neuvième, si je comprends bien la
difficulté, M. le ministre, telle que vous l'avez exprimée, c'est
à cause de l'immensité du territoire. Il y a par contre
peut-être des zones à l'intérieur de la municipalité
de la Baie-James où le problème ne se pose pas.
Est-ce qu'à ce moment-là la discrétion qu'on
allègue en faveur du président général des
élections ne devrait pas être inscrite dans cela? Avant les mots
"dans la municipalité de la Baie-James", on pourrait inscrire tout
simplement: "et, dans la mesure établie par le président
général des élections, dans la municipalité de la
Baie-James". Est-ce que cela serait contraire à une disposition qui
existe déjà?
M. Bienvenue: A l'alinéa 8 de l'article 2, à la
page 7 de la loi, vous avez: "Section urbaine" désigne une section de
vote comprise en tout ou en partie dans une municipalité de plus de
2,000 âmes au dernier recensement général et dans toute
autre municipalité que le président général des
élections déclare urbaine sur recommandation du président
d'élection dudit district." Alors si on déclare la
municipalité rurale et que je m'aperçois à un moment
donné qu'il serait préférable qu'elle soit urbaine, je
n'ai qu'à la déclarer urbaine, j'en ai le pouvoir.
M. Burns: Oui...
M. Samson: ... le contraire.
M. Bienvenue: Non.
M. Burns: Non mais ce que je suggère, en pensant tout
haut, c'est que la discrétion du président général
des élections, dans le cas de la Baie-James, soit encore plus grande.
C'est-à-dire qu'actuellement le président général
des élections ne peut pas utiliser la discrétion qui
apparaît à l'alinéa 8 pour une partie d'une
municipalité. Si je lis bien l'alinéa 8 de l'article 2...
M. Bienvenue: Je n'ai pas le droit de sectionner une
municipalité et...
M. Burns: C'est cela. Ce que je vous...
M. Bienvenue: ... d'en déclarer une partie urbaine et une
partie rurale.
M. Burns: ... suggère, M. le Président, c'est que
le président général des élections ait la
possibilité, dans le cas de la Baie-James, d'utiliser sa
discrétion, même à l'intérieur... Par exemple, si LG
2, dans la municipalité de la Baie-James, est un milieu ou un cadre
tellement précis qu'on est capable de traiter ce chantier comme une
section urbaine habituelle et d'ailleurs cela rencontre les normes, LG
2, d'une section urbaine actuellement à ce moment-là je
dis: Pourquoi le président général des élections
n'aurait-il pas le droit de dire: Je considère LG 2, peut-être LG
3 et peut-être LG 1 ou Radisson, tous les autres coins, comme
étant des sections urbaines, quitte à ce qu'on dise que le reste,
c'est une section rurale parce qu'on ne peut pas appliquer cela dans le
concret.
M. Bienvenue: Evidemment, M. le député, je suis
obligé de vous dire qu'il faudrait certainement faire une étude
en profondeur sur les répercussions. Vous avez, par exemple, des
municipalités auxquelles ont été annexées des
réserves d'Indiens et qui sont à 150 milles de la
municipalité. Alors, si on le fait pour l'une, pourquoi ne le ferait-on
pas pour l'autre? La municipalité du Golfe va probablement demander la
même chose; on va avoir des sections. Il faudrait étudier cela
pour voir si c'est possible de faire de la municipalité de la Baie-James
une exception totale, de la placer ailleurs pour en faire une exception.
Actuellement, je trouve que deux réviseurs ruraux dont l'un est
nommé sur la recommandation de l'Oppostion officielle peuvent faire la
révision dans chaque section au lieu d'avoir, comme je l'ai eu cette
année, une commission de révision qui a dû se promener en
hélicoptère pendant près de sept ou huit jours pour aller
de place en place siéger pour écouter... Et cela a
coûté, excusez-moi, $400 l'heure.
De plus vous savez, il y a un autre amendement qui va favoriser tout
cela. C'est que je demande que la permission soit donnée dans les
districts électoraux de Duplessis, Abitibi-Est et de Saguenay, je pense,
que le parti de l'Opposition officielle puisse désigner plus d'une
personne pour faire les recommandations, de façon à ce que
à LG 2 vous ayez votre représentant qui fera les recommandations
à un assistant secrétaire qui sera là, à LG 2, dans
un bureau ouvert. Alors, tout va pouvoir se faire assez facilement.
M. Léger: M. le juge, en attendant que vous
étudiiez la façon dont cela pourrait être fait à
l'intérieur d'une municipalité bien précise qui est celle
de la Baie-James, pour quelle raison ne vous donnerions-vous pas le pouvoir de
le faire pendant qu'on étudie la loi, et vous, vous pourriez juger
quelles sont les sections que vous pourriez déclarer urbaines? Si vous
n'en avez pas le pouvoir aujourd'hui, vous ne pourrez pas le faire, même
après avoir étudié.
Mais si vous avez le pouvoirde décréter, à
l'intérieur d'une section qui est rurale et qu'il y a des groupes ou des
parties qui sont réellement identifiés comme étant quasi
urbaines, comme LG 2, etc., que vous ayez le pouvoir aujourd'hui dans la loi de
le faire, quitte à étudier si c'est avantageux ou pas par la
suite. Si on fait l'inverse, si on attend que vous ayez étudié
tout cela, vous allez admettre qu'il y a des endroits qui sont très
très concentrés et que si on ne vous donne pas le pouvoir
aujourd'hui, vous allez être limité.
M. Bienvenue: Vous savez que me donner de tels pouvoirs, c'est
très dangereux. Quand arrivent des élections, vous savez, chaque
candidat a son petit problème, et quand il voit une possibilité
que le président général puisse faire quelque chose,
on fait des pressions sur lui puis on dit: Déclarez-moi cela
urbain, juste cette partie-là, vous avez le droit. Nous allons avoir,
à l'automne 1976, un autre recensement. La Loi électorale
s'amende presque à chaque session, vous le savez comme moi. Alors
essayons donc, avec une révision rurale et puis un recensement rural, on
va voir ce que cela va donner.
M. Burns: Là où je ne vous suis pas, c'est dans le
cas de la partie exceptionnelle. J'admets que vous avez raison
là-dessus, tout le territoire de la Baie-James est quelque chose de
tellement vaste qu'il y a une partie, qui est la partie la plus excentrique, si
vous voulez, des divers chantiers, la plus éloignée des divers
chantiers, et qu'à cause de l'exception, vous... En tout cas, moi je
vous suggère...
M. Bienvenue: Suspendons.
M. Burns: Suspendons. Je vous dis tout de suite, si cela peut
vous aider dans vos réflexions, qu'on pourrait peut-être,
après le mot "et", ajouter une virgule et dire: sauf dans la mesure
déterminée par le président général des
élections, dans la municipalité de la Baie-James. Il y aurait une
plus grande latitude au...
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: Dans le même ordre d'idées, j'ai entendu
le juge, tantôt, nous parler des réserves d'Indiens. Je ne connais
pas à fond la loi à ce sujet; on a le cas de Maniwaki, que le
président général des élections connaît
très bien, et la réserve d'Indiens qu'il y a là. Est-ce
que, ce qu'il nous dit c'est que la Loi électorale ne permet pas
présentement de faire une révision rurale dans ce
secteur-là?
M. Bienvenue: On ne peut pas morceler à l'intérieur
d'une même municipalité pour décider que telle partie
serait rurale et telle partie urbaine. A ce moment-là je pense qu'il y
aurait lieu, en fonction des désirs exprimés par le
député de Maisonneuve, qu'on pense aussi, peut-être pas
à ce cas spécifique mais à d'autres municipalités
où il y a des réserves indiennes greffées à des
municipalités urbaines, où le problème est exactement le
même que dans le cas de Maniwaki, par exemple, où il n'y a aucune
possibilité de faire un recensement de genre urbain à cet
endroit.
M. Léger: Le problème était
spécialement la Baie-James. C'est un territoire tellement vaste
où il y a à peine 25,000 de population incluant les
réserves. Ce n'était pas uniquement le problème des
réserves des Indiens, c'était l'ensemble d'un territoire
très vaste et particulier où il fallait se donner des pouvoirs,
quitte à ce que, après les études, on puisse dire, telle
section peut être déclarée urbaine.
M. Bienvenue: Si on me permet, M. le Prési- dent, nous
suspendons, et pendant que M. le juge étudie,
dépêchons-nous afin de passer plusieurs articles.
Le Président (M. Lamontagne): Article 1 suspendu.
M. Burns: Le ministre veut une efficacité maximum de cette
loi.
M. Samson: La relaxation... Le Président (M.
Lamontagne): Article 2.
Représentant du candidat à
l'élection
M. Burns: Non, M. le Président, toujours à
l'article 1, au paragraphe b), on suggère une modification à la
définition du représentant en vertu de la loi, et je trouve
personnellement que c'est très, très grave ce qu'on
suggère là, si on s'arrête à la lecture même
de la nouvelle définition de représentant. Alors qu'auparavant on
désignait tout simplement le représentant comme une personne qui
a mandat de représenter un candidat dans un bureau de scrutin de
façon très large, là on vient rétrécir et,
ce qu'il y a de pire, on vient, je pense, avec la suggestion, soulever des
possibilités innombrables de contestation le matin même de
l'élection.
Lorsqu'on désigne le représentant comme une personne qui a
le droit d'être inscrite sur la liste électorale du district
où elle agit, je vois tout de suite deux problèmes.
Premièrement le problème pratique que peut-être dans
certains comtés, les gens viennent d'ailleurs pour agir comme
représentants du candidat. Cela s'est toujours fait. Soit dit en
passant, il n'y a aucune mesure dans la Loi électorale, ni
fédérale, ni de quelque province que je connaisse, qui fasse la
restriction de dire, un représentant de candidat doit
nécessairement demeurer dans la circonscription électorale.
Je n'en connais pas, en tout cas, s'il y en a.
Deuxièmement, je vois le côté discrétionnaire
du scrutateur. Le matin même du vote où, moi, j'envoie M. Untel
comme mon représentant dans la section de vote no 110, je vois le
scrutateur, à sa discrétion, même si l'individu demeure
dans la circonscription électorale, se croiser les bras et dire: Je
considère que vous n'avez pas le droit de vote. Vous ne devriez pas
avoir le droit d'être inscrit sur cette liste. Il décide et c'est
final. Imaginez-vous les contestations, imaginez-vous les coups de
téléphone au président d'élection local et au
président général des élections.
Il me semble qu'on devrait revenir au véritable sens de ce qu'est
un représentant et dire tout simplement qu'il s'agit là d'une
personne qui a mandat de représenter un candidat dans un scrutin. Ce qui
appuie mes dires, c'est que le candidat lui-même n'a pas l'obligation
d'être sur les listes électorales de la circonscription
électorale dans laquelle il se présente.
M. Bienvenue: Les plus courts plaidoyers du député
de Maisonneuve sont ses meilleurs. Je propose la suspension de cet article
jusqu'à la fin.
M. Burns: Je vous ai affecté à ce point sur
cela?
M. Bienvenue: Ah! je suis troublé. M. Burns:
D'accord.
M. Bienvenue: Et plus vite ça va aller, l'étude
article par article, plus il y aura de chances que le député de
Maisonneuve voie des voeux, peut-être, exaucés.
M. Burns: Est-ce une menace ou une promesse?
M. Bienvenue: La moitié de chacune.
M. Burns: Vous allez être obligé de faire une preuve
de voir-dire à un moment donné. Vous vous souvenez de cela, comme
ancien procureur de la couronne.
M. Samson: M. le Président, cela va aller très
vite. Avant de suspendre cette partie de l'article, cela va peut-être
permettre aussi de considérer mon point de vue pour y revenir plus tard.
En fait, il me semble que ce que nous recherchons à cet article, c'est
que le représentant désigne une personne qui a mandat de
représenter un candidat dans un bureau de scrutin, mais on veut que ce
soit une personne habilitée à voter. C'est peut-être ce
qu'on veut déterminer. On pourrait peut-être dire que le
représentant désigne une personne qui a droit d'être
inscrite sur la liste électorale d'un district, au lieu de dire du
district.
Une Voix: Cela peut soulever des contestations.
M. Samson: Cela peut peut-être soulever des contestations,
mais une personne peut toujours se présenter avec une liste
électorale dans sa poche pour faire la preuve facilement qu'elle est
inscrite sur la liste électorale quelque part.
M. Bienvenue: Pour empêcher, voulez-vous dire, qu'un
représentant de douze ans ne s'amène.
M. Samson: Oui, pour empêcher un représentant qui
n'est pas apte à voter.
M. Bienvenue: Ou un Russe communiste de Moscou.
M. Burns: Si le candidat est assez simple de demander à
quelqu'un de douze ans de le représenter dans un bureau de scrutin
à ce moment-là, qu'il en subisse les conséquences.
M. Bienvenue: Est-ce que le député me permettrait
de lui dire que j'ai vu des enfants de quinze ans se présenter pour
être représentants?
Je m'étais trompé de trois ans, ce n'est pas si pire.
Voulez-vous qu'on le suspende?
M. Léger: M. le Président, vous allez suspendre,
mais est-ce que je peux me permettre, pendant que vous allez
réfléchir, de regarder l'Ontario Election Act, le Nova Scotia
Election Act, le Manitoba Election Act? Ces trois lois vont selon l'idée
maîtresse le fédéral aussi
présentée par le député de Maisonneuve, où
il n'est pas question que le représentant soit nécessairement du
comté, mais il faut qu'il représente le candidat qui,
lui-même, n'est pas nécessairement obligatoirement résidant
du comté. Vous connaissez ce point.
M. Bienvenue: J'ai montré, d'un bon oeil, la façon
dont je voulais suspendre. Suspendons.
M. Léger: D'accord.
M. Burns: Je prends bonne note que cette suspension est pour
réfléchir aux points de vue. D'accord, je suis prêt
à passer à l'autre.
M. Bienvenue: Attendez une seconde. Voulez-vous, on va attendre
une seconde au cas où on pourrait revenir sur une récente
suspension.
M. Gratton: En attendant, je pourrais dire au
député de Rouyn-Noranda que sa suggestion a au moins le
mérite d'éliminer la possibilité qu'une personne de moins
de 18 ans, un juge ou un aliéné mental puissent agir comme
représentants. C'est quand même ça.
M. Burns: Je dis ceci. L'argument, ce sont les droits du candidat
de choisir qui il veut. S'il veut avoir un aliéné mental pour le
représenter dans un endroit, c'est "too bad" pour lui. C'est ça,
le problème. Cela nuit à qui?
M. Gratton: A l'image de son candidat.
M. Burns: Oui, peut-être.
M. Bienvenue: Alors, cela changerait notre...
M. Léger: Dans le cas de l'Ontario, c'est même 16
ans.
M. Bienvenue: Revenant sur la suspension précédente
qui couvrait l'article 1, sous-paragraphe a), la Baie-James, si on retirait ce
projet d'amendement pour le remplacer par le suivant qui s'inscrirait au
paragraphe 9 de l'article 2 dans la loi actuelle; cela viendrait
immédiatement après le paragraphe 9 actuel ou on le mettrait
après le point virgule que vous voyez: Est également rurale toute
section de vote de la municipalité de la Baie-James
désignée comme telle par le président
général des élections.
M. Burns: D'accord.
M. Bienvenue: Cela résume bien la municipalité de
la Baie-James...
M. Burns: Cela vous donne une discrétion
additionnelle.
M. Bienvenue: Mais, pour la Baie-James, je pourrai, n'est-ce
pas...
M. Burns: D'accord.
M. Bienvenue: ... déclarer certaines sections rurales.
M. Burns: Entièrement d'accord, M. le
Président.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on ne pourrait pas
en profiter et régler mon problème de la réserve indienne
à Maniwaki? Il s'agirait simplement d'ajouter "et la réserve
indienne"?
M. Bienvenue: Oui, mais j'en ai un joli paquet de réserves
indiennes dans la province.
M. Gratton: Moi, je parle de la mienne.
M. Samson: Je pense qu'on ne peut pas aller plus loin que cela.
Parce que j'en ai aussi. Puis tout le monde en a. Puis là, cela va poser
un grand problème.
M. Bienvenue: Le président de la commission en a une
aussi.
M. Samson: Je pense que la Baie-James, c'est un cas
spécial que personne ne peut contester.
M. Gratton: D'accord.
M. Bienvenue: Adopté. Parfait, parfait.
Le Président (M, Lamontagne): Amendement
adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté.
M. Bienvenue: Une suspension de moins.
M. Burns: Parfait. Je vais vous aider à réaliser
votre promesse, M. le Président; moi je suis prêt à adopter
le paragraphe c) tout de suite, les yeux fermés.
Le Président (M. Lamontagne): On voudrait clarifier
quelque chose, en lisant le projet tel qu'il est là et non pas la loi.
Au paragraphe a) comment cela se lirait-il?
M. Burns: Est également.
Le Président (M. Lamontagne): Par l'addition à la
fin du paragraphe 9, puis on commence immédiatement.
M. Bienvenue: Par l'addition à la fin du paragraphe 9,
neuvièmement, virgule, après l'expres- sion "Saint-Laurent, de ce
qui suit: "et dans la municipalité de la Baie-James...
Cela part, ce serait remplacé par cela.
Le Président (M. Lamontagne): Lisons ce texte comme il
faut, ce serait quoi?
M. Burns: Ce serait par l'addition à la fin du paragraphe
neuvièmement...
M. Bienvenue: Après l'expression "Saint-Laurent"...
M. Burns: ... après l'expression "Saint-Laurent", point
virgule...
M. Bienvenue: Point virgule...
M. Burns:... les mots...
M. Bienvenue:... les mots...
M. Burns: ... est également rurale toute section...
M. Bienvenue: C'est cela.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté.
M. Bienvenue: Qu'est-ce que c'est que vous sautiez, M. le
député de Maisonneuve?
M. Burns: Je sautais sur l'alinéa c), de l'article 1.
M. Bienvenue: Vous passiez par-dessus.
M. Burns:... par le remplacement du paragraphe vingt et
unième où on précise des fêtes puis des
dimanches.
M. Bienvenue: Des fêtes, d'accord.
M. Burns: Aucune objection, M. le Président.
Alors cela veut dire que l'article 1, M. le Président, serait
adopté, sauf la suspension au paragraphe b); d'accord?
M. Bienvenue: D'accord.
Le Président (M. Lamontagne): Article 2.
M. Léger: A l'article 2, M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Lafontaine.
Date du recensement électoral
M. Léger: Je veux faire remarquer le problème que
soulève cet article. L'article 2 veut modifier la date de départ
du recensement annuel en disant: Remplacer dans les deuxième et
troisième lignes les mots "premier lundi qui précède" par
les mots "deuxième lundi qui suit". Donc, le recensement, par cet
article, serait retardé de trois semaines.
Nous avons analysé ce que cela donnait comme conséquences
de retarder de trois semaines la date du recensement. Dans le projet de loi no
9, qui nous est soumis aujourd'hui, cela amènerait ceci comme
conséquences. Si la Fête du travail, qui est la date de
départ, tombe un 1er septembre, lorsque les brefs sont émis avant
le 22 août, le scrutin peut avoir lieu jusqu'au 26 septembre, mais en
utilisant les listes de l'année précédente.
Premier problème, on sait que les listes électorales
permanentes ont été créées dans le but d'avoir...
oui il y aurait une révision, je le sais.
M. Bienvenue: Non, ce n'est pas cela, si vous me permettez...
M. Léger: Vous me permettez de terminer, pour que vous
ayez toute la logique derrière ce que je veux avancer? A ce moment, il y
aurait une révision, mais on sait fort bien que la liste
électorale permanente avait comme objectif d'avoir la liste la plus
récente possible, la plus exacte, la plus représentative
possible, à près de 100%. C'est impossible 100%, mais le plus
proche possible de la réalité, de façon que tous les
électeurs puissent s'exprimer.
A ce moment, si on utilise les listes précédentes, M. le
Président, il y a les déménagements du mois de juillet qui
ont eu lieu, qui ont amené beaucoup de changements. On se trouve
à avoir une année complète où des personnes peuvent
avoir changé de domicile. Or, je pense que ce n'est pas le but de faire
une élection avec le plus d'erreurs possible. On sait qu'on vient de
faire un recensement et, dans certains coins, cela a amené même
jusqu'à 10% d'omissions.
Deuxièmement, même s'il y a une révision, on sait
fort bien qu'on envoie dans les maisons qui ont été
recensées la liste électorale pour dire aux gens: Regardez si
votre nom est sur la liste, mais cette liste n'est envoyée qu'aux
maisons où on a trouvé un résident. Donc, ce sont ceux qui
sont sur la liste à qui on demande: Vérifiez si vous êtes
dessus. On ne rejoint pas ceux qui sont absents, ceux qui ne sont pas sur la
liste parce qu'ils ne reçoivent pas de liste pour qu'on leur dise:
Regardez si votre nom n'est pas dessus.
Donc, je pense que le premier obstacle est le fait que nous aurions une
liste absolument inadéquate, même avec une révision, pour
se permettre une campagne électorale si tôt.
Deuxièmement, cela amène quand même une
élection très tôt en ayant des brefs émis avant le
22 août. Cela permet une élection jusqu'au 26 septembre. C'est
donc dire que la campagne électorale aurait lieu pendant une
période d'été.
Or, M. le Président, je pense que ce n'est pas sain de faire une
campagne électorale générale et même partielle dans
la période d'été. A ce moment, si les brefs étaient
émis après le 21 août tout à l'heure, je
disais avant le 22 août le scrutin ne pourrait avoir lieu avant le
10 novembre, parce que cela prend, selon l'article 139 de la loi, une
énumération pendant la période électorale qui fait
qu'à toutes fins pratiques une élection après le 10
novembre, c'est pas mal tard.
Selon nous, cela empêche même une élection d'avoir
lieu à l'automne ou du moins dans une période normale et avec la
liste la plus adéquate possible. Je vais plus loin que cela, M. le
Président. Si par hasard, la Fête du travail tombait le 7
septembre, ce qui peut arriver l'année prochaine ou l'année
suivante, si les brefs sont émis avant le 27 août, le scrutin peut
avoir lieu jusqu'au 2 octobre, avec les mêmes problèmes que je
mentionnais tantôt, une liste, même révisée, qui
n'est pas complète, qui provient de personnes qui ont été
recensées il y a un an, avec tous les déménagements de
l'année et spécialement les déménagements du mois
de juillet.
Maintenant, si les brefs sont émis après le 26 août,
le scrutin ne peut avoir lieu avant le 16 novembre. C'est une semaine plus
tard, c'est donc dire qu'après le 16 novembre, l'élection n'est
plus une élection d'automne, mais quasiment d'hiver. Cela crée
des problèmes.
Un autre argument contre cet amendement, c'est qu'on pense aux
élections municipales, aux municipalités qui ont la
possibilité d'utiliser les listes électorales permanentes. On
avait dit que c'était une question d'économie de permettre aux
municipalités d'avoir leurs élections à date fixe et en se
servant, si possible, de la liste électorale permanente.
A ce moment, M. le Président, en retardant de trois semaines la
date du recensement, on empêche les municipalités d'utiliser la
liste électorale permanente pour ce faire.
Si on résume toutes les conséquences de cela:
impossibilité de faire les élections municipales avec la liste
électorale, campagnes électorales devant être faite
très tôt, c'est-à-dire durant l'été ou durant
la période de la fin de semaine de la fête du travail, alors que
normalement c'est la période où la plupart des citoyens
reviennent de la campagne, n'ont pas encore été
sensibilisés à l'élection.
De plus, si on sait qu'on va la faire avec une liste vieille d'un an,
avec des déménagements du 1er juillet inclus et que la liste
n'est pas postée réellement à ceux qui en sont absents
pour qu'ils puissent utiliser leur droit, pendant la période de
révision, d'être inscrits, ce n'est pas facile. Je pense, M. le
Président, qu'on est mieux avec la loi actuelle parce qu'avec la loi
actuelle, si les brefs sont émis dans la loi actuelle, pas dans
l'amendement au bill 9 avant le 1er août, le scrutin peut avoir
lieu jusqu'au 5 septembre en utilisant les années
précédentes. A ce moment-là, je pense bien qu'avant le 5
septembre, l'élection aurait quasiment lieu durant l'été.
Je ne vois pas pourquoi on ferait une élection durant
l'été mais elle peut avoir lieu, si on utilise la liste
électorale et si les brefs sont émis après le 31 juillet,
le scrutin pourrait avoir lieu à partir du 20 octobre. C'est quand
même en période d'automne. C'est la même chose pour le 7
septembre.
Je pense, M. le Président, qu'on ne devrait pas accepter
l'article 2 à cause des empêchements majeurs à une
élection normale permettant à tous les citoyens d'être sur
la liste électorale, permettant à tous les citoyens de participer
à une cam-
pagne électorale pour le choix de leurs élus. Je pense que
la loi actuelle est meilleure que l'amendement proposé à cause de
toutes les complications et les implications que cela amène.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable ministre de
l'Immigration.
M. Bienvenue: Si on me permet, et je remettrai le bâton
avec plaisir, tout à l'heure, pour les aspects techniques, au
président des élections, j'ai retenu une phrase du
député de Lafontaine que j'allais justement employer à
l'appui d'un argument contraire.
Il dit, en parlant des élections, que la rentrée au cours
de la fin de semaine de la fête du travail de plusieurs électeurs
qui reviennent de leur chalet de campagne, de leurs vacances fait que la date
est peu appropriée. J'allais justement dire la même chose pour le
recensement. On vient de le vivre encore il y a quelques mois. J'ai
rencontré moi-même à peu près tous les recenseurs de
mon comté, après le recensement, pour connaître leurs
réactions et celles des électeurs. Dans un grand nombre de cas,
c'était presque une complainte unanime de la part des recenseurs
je parle du milieu urbain où est situé mon comté
ils ont éprouvé énormément de difficulté
à recenser les électeurs qui n'étaient tout simplement pas
revenus et cela, malgré plusieurs tentatives, après être
retournés au domicile en question. Les gens n'étaient tout
simplement pas revenus qui de la campagne, qui du chalet, qui des vacances.
Je cite à nouveau mon expérience passée. La
situation présentait beaucoup moins de difficulté dans les
districts ruraux où les gens, surtout à la campagne, prennent
leurs vacances là où ils demeurent, là où l'air est
pur ou encore à un chalet attenant qui est assez rapproché; la
difficulté ne se posait pas. Mais dans les milieux urbains je
pense à mon comté de Crémazie où un grand nombre
d'électeurs ont des chalets au nord de la rivière des Prairies,
dans le nord de Montréal, ou ailleurs en périphérie
les domiciles étaient vides, le père voyageant soir et matin, les
enfants n'étant pas revenus aux classes. Je connais un grand nombre de
cas où les retours se sont effectués à la mi-septembre ou
vers le 10 septembre. Je ne sais pas si la même expérience a
été vécue par mes collègues qui ont des
comtés de villes ou même dans des milieux en dehors des deux
grandes villes du Québec mais où il y a des agglomérations
urbaines.
Je reprends en disant que nombre d'électeurs j'aimerais
connaître l'expérience des représentants d'autres
circonscriptions rentrent à leur domicile permanent après
les vacances d'été, et ce retour ne s'effectuant qu'au milieu de
septembre, je l'ai dit, dans bien des cas, le recensement est alors
reporté aux derniers jours de septembre pour le faciliter.
Comme note additionnelle c'est une répétition
le long congé de cette Fête du travail, justement,
qu'alléguait le député de Lafontaine, cause beaucoup de
difficultés au président des élections d'abord, avant
même de faire le recensement, pour convoquer les recenseurs.
J'aimerais évidemment sujet à ce que les membres de
la commission s'exprimentqu'éventuellement, le président
général des élections nous traduise dans les faits et de
façon plus technique peut-être les difficultés auxquelles
je viens de faire allusion sur un ton général.
M. Léger: M. le Président, pour répondre
à l'argumentation du ministre, je pense que ce qui est important, ce
sont les conséquences sur l'élection, d'abord;
deuxièmement, il y a le fait que, lorsque nous avons amendé la
loi, au printemps je pense, nous avions même suggéré de
retarder d'une semaine. A ce moment-là, on serait prêt à
retarder d'une semaine le recensement, mais le retarder de trois semaines
entraîne des implications très graves sur l'élection comme
telle.
Je pense qu'il faut d'abord penser à l'élection; je serais
d'accord que l'on puisse le retarder d'une semaine; il n'y a pas de
problème pour une semaine, mais pas trois. Trois, cela a des
conséquences très graves sur l'élection, sur le choix de
la date, etc.
M. le Président, je pense que ce qui est important, ce n'est pas
qu'on ait peut-être des difficultés à trouver, au
début de septembre, des recenseurs qui, eux, sont peut-être en
vacances, mais on en a moins à trouver des recenseurs qu'on n'en a
à trouver des électeurs à recenser. Je pense que ce qui
est important, ce sont les électeurs qu'il faut rejoindre. Si le
recensement avait lieu une semaine plus tard, il faut quand même admettre
que la grande majorité revient à la fête du travail et que
c'est une petite minorité qui retourne soir et matin. Mais, s'ils
retournent soir et matin dans la première semaine, ils vont continuer
tant qu'il va faire beau.
Alors, il faut s'imaginer quand même que, normalement, les
épouses reviennent, parce que les enfants sont à l'école
et que ce n'est que des exceptions, ceux qui vont le faire, et que ce ne sera
pas uniquement dans la première semaine ou la deuxième semaine;
ce sera tout le mois. Même, il y en a qui vont jusqu'à la
fête de l'Action de grâce, en octobre, à leur chalet.
Je pense que ce qui est important, c'est de protéger la date des
élections avec une liste électorale la plus propice. C'est pour
cela que je serais prêt à faire un compromis, puisqu'on avait
déjà suggéré, à la commission parlementaire
qui avait étudié la Loi électorale, de retarder d'une
semaine, mais pas de trois. Trois, cela a des conséquences
réellement graves au niveau de la période électorale et de
la qualité de l'élection qu'on aurait.
M. Bienvenue: Avec la loi actuelle, les présidents
d'élections, disons pour cette année, devaient ouvrir leur
bureau, parce que la période du recensement commençait le 25
août, soit une semaine complète avant la fête du travail. A
ce moment-là, ils doivent recevoir des partis politi-
ques les recommandations voulues. Les partis politiques ont de la
misère à faire leurs recommandations, parce que les gens sont
à la campagne.
C'est quand on fait un recensement une fois qu'on s'aperçoit,
n'est-ce pas, des difficultés techniques. Deuxièmement, les
présidents d'élections ne pouvaient pas rejoindre les recenseurs
pour les réunir à des conférences publiques pour les
habituer. Troisièmement, pour ne pas que ce soit trop près de la
fête du travail, nous avons fixé pour le recensement quatre jours,
en commençant un mercredi soit, mercredi, jeudi, vendredi et samedi. Au
point de vue pratique, cela ne donnait qu'un bon soir aux recenseurs, qui
était le mercredi, parce que, le jeudi et vendredi soir, les magasins
sont ouverts, les employés travaillent et, le samedi soir, on sait ce
que c'est.
Avec les amendements actuels, avançant le recensement au lundi,
nous avons trois bons soirs sur quatre pour faire le recensement. Il y a
énormément de gens qui ne reviennent de la campagne
qu'après la semaine de la fête du travail, entre le 1er et le 15
septembre, qu'on n'a pas pu rejoindre. Alors, avec la loi actuelle, notre
recensement a commencé le 10 septembre.
M. Léger: Avez-vous des statistiques là-dessus?
Avez-vous, cette année, pu faire des statistiques sur les
difficultés que vous avez eues?
M. Bienvenue: Ce que je vous disais c'est ce que les
présidents d'élections m'ont dit. Alors, j'ai essayé de
faire un tableau pour que cela joue pour tout le monde.
Cette année, nous avons eu notre recensement le 10 septembre.
Avec la loi proposée, il aura lieu le 29 septembre, c'est-à-dire
qu'il y a une différence de 19 jours.
Ce n'est pas tout à fait trois semaines, c'est un peu plus de
deux semaines. Nous avons l'avantage d'avoir des listes qui pourront être
plus fraîches pour servir aux élections municipales qui pourront
avoir lieu après avoir pris mes références
entre le 16 et le 22 novembre. Il y a déjà des élections
municipales qui ont lieu à cette date. Par exemple, dans la ville de
Québec, elles ont lieu le troisième dimanche de novembre.
M. Léger: Et cela deviendrait général, ces
élections-là?
M. Bienvenue: On devrait. Evidemment, cela dépend de ce
que le gouvernement fera.
M. Léger: Cela créerait de vrais problèmes
quand même, si c'était général.
M. Bienvenue: II ne faut pas s'en faire. Vous savez que nous
avons eu déjà des élections générales qui
ont été tenues dans la province en novembre et même en
décembre, même à des temps où les chemins
n'étaient pas déblayés, et les élections
étaient tenues. Les élections de 1900 et de 1904 ont eu lieu en
décembre.
Je me rappelle!
Une Voix: Moi aussi!
M. Bienvenue: Si ma mémoire est bonne, c'est le...
M. Léger: Ils sont venus en boghei.
M. Bienvenue: ... 2 décembre dans un cas et le 7 dans un
autre cas. Nous avons eu, assez récemment, en 1962, des élections
générales provinciales le 14 novembre. On en a déjà
tenu le 25 novembre.
Maintenant, pour répondre à une autre question de M. le
député de Lafontaine, je suis à étudier
actuellement la possibilité de ne plus poster les listes
électorales mais de les livrer de porte en porte...
M. Léger: C'est cela.
M. Bienvenue: ... autant chez le monsieur qui n'est pas inscrit
que chez celui qui l'est.
M. Léger: Parfait.
M. Bienvenue: J'étudie cela, j'ai demandé
d'étudier cela; j'ai demandé aussi au maître de poste de
voir s'il ne pourrait pas prendre tout simplement les listes électorales
adressées, sans nom, juste une adresse: 234 Latulippe, 236, 238, et s'il
les livrerait.
M. Léger: Ce serait une bonne amélioration.
M. Bienvenue: Deuxièmement, je lui ai dit: Nous allons
être obligés de discontinuer de poster nos listes parce qu'il sera
impossible pour nous de placer le code postal. Vous allez comprendre que les
deux recenseurs qui vont demander le code postal, ils vont avoir le mauvais ou
ils ne l'auront pas du tout. Reporter cela sur la liste électorale, il
va encore falloir l'agrandir et adresser suivant le code postal. Alors, si on
ne met que des adresses, je pense qu'on peut éviter au bureau de poste
la mécanisation et ils remettront à leurs facteurs les listes
à être distribuées.
Maintenant, pour les élections qui tomberaient, évidemment
que vous placiez...
M. Léger: Me permettez-vous, sur ce que vous venez de
dire?
M. Bienvenue: Oui, oui.
M. Léger: II existe quand même un service de
distribution de porte en porte pour le "housekeeper" qu'on appelle, le
maître de maison, qui pourrait être utilisé.
M.Bienvenue: Oui, mais la difficulté c'est qu'on change de
liste à chaque section. C'est là la difficulté,
comprenez-vous?
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Et si on met des adresses, eux n'ont pas le droit
de livrer parce que cela tombe sous le service postal. Il y a un jeu là.
Alors, au point de vue des listes électorales telles qu'elles sont
faites, qu'elles soient faites en mai, en juin, en juillet, en août, en
septembre ou en octobre, vous allez toujours avoir le dernier mois, qui est le
mois mort, qui est le mois le plus près des nouvelles et qui est le plus
loin des dernières. Mais cela, vous ne pouvez pas l'éviter.
Placer le recensement au mois d'avril, votre mois de mars est mort. Vous le
placez, comme on l'avait, au mois de mai et le mois d'avril ou le mois de mars,
c'était pareil. Si vous le placez...
M. Léger: Dans le fond, le mois mort actuellement, de la
façon dont c'est présenté, devient le mois de septembre.
Ce que nous voulons c'est que le mois mort soit le mois d'août. Il faut
réfléchir à cela, et je comprends que vous avez toute une
organisation à mettre sur pied pour réaliser cela, les partis
politiques aussi ont toute une organisation à mettre sur pied pour
trouver des recenseurs, etc. Je pense qu'il ne faut pas faire porter la
difficulté sur l'électeur. Il faut la faire porter si on
est obligé de choisir le moindre mal sur les partis politiques,
sur l'organisation et non sur l'électeur.
Il ne faut pas, parce qu'on allège le fardeau du personnel du
président des élections et du personnel des partis politiques,
faire porter ce problème sur les électeurs. C'est pour cela que
je pense que si on cause beaucoup de difficultés pour alléger le
fardeau du personnel des partis politiques en présence et du
président des élections, qu'on cause beaucoup de
difficultés aux électeurs du fait qu'ils ne seront pas sur la
liste qu'ils ne pourront pas y être inscrits à temps, du fait
qu'ils auront une date d'élection qui n'est pas normale, soit trop
tôt, soit trop tard, du fait que les municipalités seraient
obligées d'une façon générale, parce que le climat
n'est pas partout pareil, d'avoir les élections à une date
tellement tardive que cela dérangerait toutes les municipalités,
je pense, dis-je, qu'il faut d'abord penser à une chose; il faut d'abord
penser que les partis politiques et les travailleurs du président des
élections doivent s'adapter.
On est capable de s'adapter à cela, pourvu qu'au départ,
c'est l'objectif premier, les électeurs ne soient pas
lésés dans cela. Toute la loi est faite en vue de permettre
à l'électeur de voter. Le grand principe derrière un
volume comme cela, c'est de faciliter la tâche à un citoyen de
remplir son rôle, de pouvoir voter dans des conditions normales, de
façon qu'il élise réellement la personne qu'il veut voir
élue à différents postes, soit au municipal ou au
provincial.
Je pense que l'amendement de la loi no 9 ne facilite pas la tâche
de l'électeur. Elle ne fait que faciliter un peu la tâche des
partis politiques et de l'organisation du président des
élections. Nous avions proposé à la dernière
commission parlementaire de retarder d'une semaine, pour faciliter la
tâche. On peut peut-être ajouter une autre se- maine, mais encore
là, il faut y penser. Une semaine de plus, il me semble que cela
permettrait de nous adapter, nous, les partis politiques ainsi que le groupe du
président des élections, à une situation qui va favoriser
d'abord les électeurs qui sont l'objet ultime de toute cette loi
électorale.
M. Bienvenue: Vous comprenez que je suis ici pour vous expliquer
les principes et la marche de toute l'affaire et non pas dans le but de
défendre un projet de loi du gouvernement. D'ailleurs, le ministre est
ici pour le défendre.
Lorsque vous dites que les listes électorales ne pourront pas
servir, je calcule, moi, avec mon expérience, qu'elles pourront servir
au municipal. Deuxièmement, lorsque vous dites qu'on ne pourra pas avoir
d'élections en septembre, bien nous n'avons pas eu d'élections en
septembre depuis 1867, parce que cette année-là, on votait
à des jours différents, mais on en a eu dans le mois d'août
assez près de nous. On a eu, le 8 août, les élections de M.
Godbout, en 1944. On en a eu le 17 août 1936 et le 23 août 1931.
Donc on a déjà eu des élections générales au
mois d'août. Il y en a eu au fédéral aussi. Il y en a eu
même, une année, le 10 août. On avait dit que M.
Saint-Laurent ne pouvait pas les perdre, car c'est la fête de
Saint-Laurent, le 10 août.
M. Léger: II les a gagnées cette fois-là? M.
Bienvenue: II les a gagnées aussi.
M. Léger: II les a gagnées. Si vous permettez,
c'est quand même très important. Je pense que l'amendement
proposé par le projet de loi force pratiquement à avoir des
élections l'automne, avant le 26 septembre, donc une campagne
électorale commencée au mois d'août; sinon après le
10 novembre, ce qui n'est pas réellement souhaitable dans un climat
comme le nôtre. Ce sont les implications, soit avant le 26 septembre et
probablement après le 16 novembre.
M. Bienvenue: ... le 22 et le 28 octobre. Les élections
auront lieu...
M. Léger: Avec la loi actuelle, si les brefs sont
émis avant le 22 août, le scrutin peut avoir lieu jusqu'au 26
septembre. Donc l'élection a lieu avec les anciennes listes, avant le 26
septembre, et c'est une campagne qui peut commencer au mois d'août. Ce
sont les électeurs qui en subissent les conséquences, avec la
vieille liste à part cela. Si on veut réellement avoir une liste
corrigée, il faut que les élections soient annoncées
après le 21 août, ce qui amène une élection
après le 10 novembre ou après le 16 novembre, selon la date de la
fête du travail.
Donc, on oblige directement à faire des élections
après le 10 ou le 16 novembre ou bien de les faire très
tôt, ce qui n'est pas à l'avantage des électeurs.
M. Bienvenue: La votation peut avoir lieu en-
tre le 12 et le 18 novembre avec ce que nous proposons dans le projet de
loi. Entre le 12 et le 18 novembre, pourvu que ce soit un mercredi. Evidemment,
si c'était un lundi, ce serait le 10. Si c'était un dimanche, ce
serait le 9. Donc, on peut tenir des élections le 9 novembre; on l'a
déjà fait, cela ne fait pas très longtemps, en 1962.
Une Voix: Oui, mais on n'en tiendra plus. M. Bienvenue: Le
14.
M. Léger: Si ce n'est pas un dimanche, c'est bien.
M. Bienvenue: Je vous ai donné mes explications
techniques.
M. Léger: D'accord. Je dirai au ministre qu'il faut penser
à une chose. On oblige nécessairement à faire une
élection très, tardive et on implique toutes les
municipalités du Québec là-dedans pour avoir de nouvelles
listes. Autrement, on peut avoir des élections trop hâtives et une
campagne électorale au mois d'août. Et, là, c'est au
désavantage des électeurs qui peuvent ne pas être sur la
liste, qui n'ont pas les facilités de s'y inscrire parce que c'est une
vieille liste et qu'il y aura eu une période de révision. Ce
n'est pas facile, quand une liste est faite depuis un an, de demander à
tous les citoyens de bien vérifier si leur nom est dessus.
Il faut vivre des élections dans des comtés pour
s'apercevoir du nombre de gens qui pensent être sur la liste
électorale, parce qu'on a dû penser pour eux, et le jour de
l'élection ils s'en viennent en quantité énorme pour dire:
Comment se fait-il que je ne sois pas sur la liste électorale? On ne
leur a pas facilité la tâche de la corriger.
M. Bienvenue: II y a ceux qui savent qu'ils ne sont pas sur la
liste parce qu'ils n'ont pas été recensés.
M. Léger: Nécessairement. On ne peut plus,
après un an, faire la révision.
Ce n'est pas facile d'exiger de chaque citoyen, qu'il connaisse la loi,
qu'il sache qu'il faut qu'il se présente au bureau s'il n'est pas sur la
liste. Quelqu'un qui a toujours été sur la liste et qui n'y est
pas cette fois-ci, il présume d'abord qu'il n'a qu'à se
présenter le jour du vote et qu'il va voter. Comme elle a
été faite depuis un an et qu'il était sur la liste il y a
un an, alors que là il est peut-être
déménagé, c'est une nouvelle personne ou... Il y a toutes
les circonstances qui amènent une conséquence grave. Je pense
qu'on doit prendre d'abord l'intérêt des électeurs puisque
les partis politiques, à la dernière élection, se sont
habitués, se sont adaptés aux misères de faire une
campagne d'énumération à des dates un peu difficiles. Mais
c'est quand même un petit nombre, de 150 à 300 personnes par
comté, et non pas 35,000 à 40,000 électeurs qui doivent
subir les conséquences d'un résultat d'élection qui ne
correspondrait pas au voeu d'une majorité de citoyens qui au- raient pu
s'exprimer, mais qui n'ont pas pu le faire. On les oblige soit à aller
en élection dans une période qui est un mois mort, le mois
d'août, ou la campagne électorale commencerait au mois
d'août et les élections auraient lieu au milieu de septembre, ou
bien la date est tellement tardive que l'élection d'automne se fait
quasiment en hiver, avec le climat qu'on a.
Si le ministre acceptait de la retarder d'une semaine, c'est le maximum
pour ne pas qu'il y ait trop de désastres au niveau de ce principe: Les
électeurs ont droit de voter. Je pense que c'est le but premier de la
loi que nous avons. L'amendement n'amène pas des solutions, il
amène des complications. Il facilite le travail des partis politiques et
l'organisation électorale du président, mais ça ne devrait
pas être l'objectif. On s'est adapté cette année. Si on
veut les retarder d'une semaine, ce serait une amélioration, mais plus
qu'une semaine, ça changerait l'esprit même d'une campagne
électorale à l'automne.
M. Bienvenue: Je ne peux rien ajouter de plus à ce que dit
le président des élections.
Le Président (M. Gratton): L'article 2 est-il
adopté?
M. Léger: Vous ne l'amenderiez pas pour une semaine? C'est
grave, ça.
M. Burns: Même pas pour une petite semaine?
M. Bienvenue: Je ne pense pas que ça règle le
problème que j'ai soulevé au début, d'après
l'expérience que j'ai vécue dans un comté urbain, je le
répète, justement parce qu'on se penche sur le sort des
électeurs dont on dit qu'ils ne doivent pas supporter le fardeau
d'inconvénients. Je continue de craindre qu'une semaine ne suffise pas
pour permettre de contrer la situation que j'ai décrite et qui
était désastreuse à un point tel que des familles
complètes n'étaient pas sur les listes parce qu'elles n'y
étaient pas lors du recensement.
M. Burns: Je ne veux pas éterniser le débat
là-dessus, mais je demande aux membres de la commission ce sont
tous des députés qui ont fait face à des campagnes
électorales puisqu'ils sont ici s'ils se rendent bien compte de
la gravité de ce que veut dire toute l'argumentation du
député de Lafontaine. Est-ce qu'on se rend bien compte que ce
qu'on nous dit, avec le projet d'amendement, c'est qu'il ne peut pas y avoir
d'élection entre le 26 septembre et le 10 novembre, dans un cas, avec
les anciennes listes, et, dans l'autre cas, avec les nouvelles listes?
C'est quand même très grave; moi, je trouve que cela a des
conséquences énormes. On sera peut-être porté
à le regretter. Peut-être que le président
général des élections veut rendre, par cette mesure, son
travail plus facile. Mais la loi n'est pas faite pour faciliter le travail du
président des élections; elle est faite pour faciliter
l'accession de
l'électeur à la liste électorale et elle est faite
pour permettre à plus de gens possible de venir s'exprimer à
l'occasion d'un scrutin.
En tout cas, en ce qui nous concerne, cette mesure nous paraît
très grave, puis j'ai l'impression que, si on l'adopte quand même,
on sera appelé à le regretter dans les années qui
viennent, si jamais on a à expérimenter une situation comme
celle-là.
Je ne veux pas éterniser le débat, si je ne suis pas
capable de vous convaincre. Si le député de Lafontaine n'a pas su
vous convaincre avec tous les bons arguments qu'il a donnés, je
présume que je vais avoir de la difficulté, mais j'aimerais qu'au
moins, avant de l'adopter, cet article, les députés se rendent
compte de la gravité de la suggestion qu'on nous fait par cet
amendement.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Très rapidement, mon point de vue
diffère peut-être un peu de ceux qui viennent d'être
émis, parce que je pense qu'on doit surtout se fier à
l'expérience. J'ai vécu la même mauvaise expérience
qu'a soulignée le ministre de l'Immigration tantôt. Si l'on pense
aux droits de l'électeur d'abord, c'est que l'électeur a droit
d'être inscrit sur la liste. Malheureusement, dans mon comté, nous
avons eu de nombreuses plaintes, évidemment, de la part des recenseurs
qui étaient en difficulté, mais de la part d'électeurs qui
ne se sont pas retrouvés sur la liste, même après la
révision. Parce qu'il est toujours difficile pour les gens d'aller faire
inscrire leur nom sur la liste. Souvent, on l'oublie, etc., et cela apporte des
conséquences qui peuvent être aussi très graves.
Maintenant, j'ai, personnellement, vécu l'expérience d'une
élection, le 8 novembre, au fédéral, en 1965. Ce
n'était pas si grave que cela et ce n'était pas si difficile que
cela à faire, en tout cas, pas plus difficile que le 29 octobre. Si l'on
veut parler là de la facilité pour l'électorat de pouvoir
se rendre aux urnes en novembre, je pense que cela ne se fait pas plus
difficilement que le 29 octobre. Je diffère un peu d'opinion je
m'excuse auprès de mes collègues, le député de
Lafontaine et le député de Maisonneuve parce que j'ai
vécu l'expérience, ayant été candidat au
fédéral, en 1965. Nous n'avons pas eu plus de difficulté
à faire notre élection, qui était le 8 novembre, que pour
l'élection du 29 octobre 1973. Le député de Lafontaine m'a
dit que je n'avais pas été élu. C'est peut-être une
bonne chose que je n'aie pas été élu au
fédéral; vous n'auriez pas l'avantage de m'avoir avec vous
aujourd'hui.
Le Président (M. Gratton): Cela, on ne le souhaiterait pas
pour tout l'or du monde.
M. Bienvenue: Si le député de Rouyn-Noranda me le
permet, au point de vue de la météo, on a déjà vu
de grosses tempêtes à la fin d'octobre et on a déjà
vu des Noël sur l'herbe. Il y a quelques années, à
l'élection d'avril 1970, alors que mes collègues se promenaient
en veston sur les pelouses chaudes qui bordent la Grande-Allée à
Québec, je faisais du grange en grange à Saint-Luc de Matane,
dans la neige jusqu'au ventre, jusqu'au nombril. Je me suis fait élire
quand même, mais j'étais mouillé.
M. Samson: C'est bon de se mouiller de temps en temps.
M. Bienvenue: M. le Président...
Le Président (M. Lamontagne): L'article 2 est-il
adopté?
M. Burns: C'est ma dernière tentative là-dessus;
est-ce que le ministre serait prêt à dire quelque part dans ce
projet de loi, malgré le changement qu'il propose, qu'une
élection qui aurait lieu en septembre doive être faite avec des
nouvelles listes? Déjà, on diminuerait très
sérieusement les dégâts.
M. Bienvenue: II faudrait tout recommencer et faire le
recensement au mois d'août.
M. Burns: C'est cela.
M. Bienvenue: Puis là, le recensement au mois
d'août...
M. Burns: Un recensement spécial.
M. Bienvenue: Bien oui, mais je prétends que c'est un
désastre.
M. Burns: C'est bien plus un désastre de faire
l'élection avec les listes de l'année dernière.
M. Bienvenue: Je ne suis pas sûr du tout, quand on pense
que les recenseurs m'ont rapporté que dans certains bureaux de scrutin,
dans certaines sections de vote, c'est jusqu'à 10% des électeurs
qui n'ont pu être recensés. C'est joliment grave, surtout quand on
connaît les grandes majorités qu'on obtient dans certains
comtés...
M. Blank: II y en avait 28,000 qui n'étaient pas sur la
liste et...
M. Bienvenue: Pardon?
M. Blank: Dans mon comté, au dernier recensement il y en
avait 28,000 et il y a de 50,000 à 60,000 électeurs.
M. Léger: C'est la preuve.
M. Bienvenue: Oui, mais cela montre...
M. Léger: Vous lui donnez raison.
M. Bienvenue: Non, non, mais cela montre le danger du recensement
à une date trop hâtive.
M. Burns: N'oubliez pas que ce sont ces listes qui vont servir si
on le faisait à l'automne prochain, en septembre.
M. Blank: Le seul moyen, c'est la révision. M. Burns:
Ce sont ces listes mal faites. M. Blank: Quand le recensement
arrive...
M. Bienvenue: Est-ce que le député me permettrait
juste...
M. Léger: Quel...
M. Bienvenue: Je ne veux pas prendre le côté du
gouvernement, mais je veux souligner un point.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bienvenue: Lorsqu'en Grande-Bretagne, on fait des
élections en novembre ou en décembre, comme cela s'est
déjà vu, on les fait avec des listes qui sont closes depuis le 16
février. En Grande-Bretagne, les listes sont closes le 16 février
et c'est final pour un an.
M. Burns: Ce n'est pas sûr que ce soit une bonne chose.
M. Bienvenue: Non, mais je vous dis que cela se voit. En France,
les listes sont closes et la Cour de cassation peut accepter des
retraités qui ont été obligés de
déménager pour les réinscrire. Les retraités, comme
fonctionnaires du gouvernement.
Alors, ce sont des choses qui se font.
M. Léger: Quand on est parti de l'habitude de faire une
campagne électorale tous les quatre ans, avec une liste
électorale qui n'était faite que pendant la période
électorale, on avait deux objectifs en corrigeant cela. Le premier
objectif était de raccourcir la période électorale. Six
semaines, on trouvait cela trop long. Deuxièmement, on voulait une liste
électorale annuelle permettant d'avoir une meilleure liste permanente et
de donner un sens civique aux citoyens. Cet objectif peut être atteint
avec la liste électorale permanente pourvu que l'élection n'ait
lieu pas trop tard après la date où le recensement a
été fait.
En voulant atteindre des objectifs, on a corrigé la loi, mais on
s'aperçoit, après expérience l'exemple du
député de Saint-Louis est là et c'est aussi dans d'autres
comtés cela nous démontre, dis-je, que si
l'élection a lieu le plus loin possible après que le recensement
de l'année précédente a été fait, on n'a
réellement pas atteint notre objectif. On a raccourci la période
électorale au détriment de la possibilité que la grande
totalité des électeurs soit sur la liste et qu'ils exercent leur
droit de vote.
Je pense que si on ne se penche pas là-dessus, c'est un
dégât très grave au niveau de la démocratie. D'une
part, si on ne fait pas un chan- gement, selon la formule dont parlait le
député de Maisonneuve soit que pour toute élection au mois
de septembre, qui est très proche d'un recensement normal s'il n'y avait
pas d'élection, il y ait un recensement. Si on ne fait pas cela ou si on
ne retarde pas, peut-être, d'une semaine, pour limiter les
dégâts, la date du recensement, on va faciliter la tâche au
personnel qui s'occupe de l'élection ainsi qu'aux partis politiques,
mais on va à l'encontre de l'intérêt de tous les citoyens
et on ne leur donne pas l'occasion de remplir leur rôle de citoyens,
c'est-à-dire de pouvoir être inscrits sur la liste
électorale et aller voter.
On peut dire, si une personne n'a pas pu vérifier si son nom
était sur la liste et qu'elle ne vote pas: C'est dommage! Mais quand on
multiplie cet exemple... Une personne ce n'est pas grave, mais c'est par
millier que cela arrive, et le député de Saint-Louis vient de
mentionner que près d'une vingtaine de milliers de personnes ne sont pas
sur sa liste électorale.
C'est demander un patriotisme extraordinaire à tous les citoyens
que d'aller vérifier. Un citoyen qui ne vote qu'une fois par quatre ans,
pour lui, c'est normal, il va aller voter. Il ne connaît pas toutes les
complications et le chinois de la loi électorale et il est tout surpris
quand il n'a pas pu voter. A ce moment, il est en maudit cette
journée-là et après il oublie.
Nous, comme législateurs, avons-nous pensé que notre
rôle premier est de voir à ce que le citoyen soit de plus en plus
impliqué dans la chose politique, dans la chose publique? On devrait
penser au mois de septembre, si une élection a lieu au mois de
septembre, qui est la période la plus éloignée de la date
où on a confectionné la liste électorale, faire un
recensement, au moins cela. Sinon on pourrait peut-être limiter les
dégâts en retardant d'une semaine, parce qu'il faut penser que les
conséquences de ce qu'on adopte peuvent être très graves.
Elles impliquent, pour qu'une élection soit bien faite, qu'elle ait lieu
en novembre, à une date qui n'est pas tellement souhaitable à
cause de notre climat.
Cela oblige toutes les municipalités du Québec à ne
pas se servir de la liste électorale ou d'avoir une élection
à une période qui ne leur convient pas nécessairement.
Tout le jeu démocratique du Québec est mis en cause, ou bien on
refait une élection au début de septembre et toute la campagne
électorale est faite dans la période où les gens sont
à la campagne, ou sont à leur chalet, ou ne sont pas dans un
climat d'élection et avec des mauvaises listes.
M. le Président, je pense que c'est un geste très grave
qu'on pose là si on n'apporte pas un amendement à cela. Ce sont
tous les citoyens du Québec qui en subiront les conséquences tant
au palier provincial que municipal et peut-être même scolaire.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saint-Louis.
M. Blank: J'aurais peut-être une suggestion.
Je pense que le problème, ici, c'est que des gens qui ne sont pas
sur la liste ne savent pas qu'ils ne sont pas sur la liste et ne vont pas
à la révision. J'ai une suggestion. Je pense que j'en ai
déjà parlé au président des élections.
Durant la période électorale, juste avant l'élection, on
envoie à chaque personne inscrite sur la liste une copie de la liste
électorale. Le président des élections envoie cela par la
poste. Ma suggestion est qu'on fasse cela mais que, de plus, on envoie une
copie de cette liste de porte en porte et aussi attacher à cela une
feuille disant quelle est la qualification de l'électeur et où
sont les bureaux de révision.
M. Léger: C'est ce qu'on avait proposé
déjà.
M. Bienvenue: Si vous me permettez, j'ai dit tantôt aux
membres que c'était à l'étude de ne plus les poster mais
de les passer de porte en porte.
M. Léger: Mais cela ne règle qu'une partie du
problème.
M. Blank: Avec l'information.
M. Léger: Cela règle la partie que la personne peut
être avisée, a l'occasion de le savoir. Mais cela ne règle
pas l'autre partie du problème qui fait qu'on oblige chaque citoyen, qui
a souvent beaucoup d'autres préoccupations qu'une préoccupation
politique, à poser un geste obligatoire, je dirais même
héroïque, à savoir s'informer où il peut aller
s'inscrire et de le faire lui-même, alors qu'il a toutes ses
préoccupations quotidiennes.
Il ne faut pas rendre la tâche difficile à
l'électeur. Il faut lui faciliter la tâche.
M. Bienvenue: Je m'excuse mais là où nous avons des
commissions de révision, dans les sections rurales et urbaines, tous les
bureaux de dépôt de l'île de Montréal paraissent dans
tous les quotidiens trois fois.
M. Léger: Quel pourcentage de gens lisent les
journaux?
Des Voix: Ah!
M. Léger: Je dis cela parce que c'est grave. Le
pourcentage de gens qui lisent les journaux, cela ne veut pas dire que cela les
touche. Ceux qui les ont lus, cela ne veut pas dire qu'ils ont lu cette
annonce-là.
M. Bienvenue: Nous passons des annonces à la
télévision...
M. Léger: Vous faites votre possible, c'est sûr.
M. Bienvenue: ... pour avertir les gens: C'est le temps de la
révision, allez voir si votre nom est inscrit.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je pense qu'on a
passé déjà passablement de temps, plus que prévu au
règlement, sur cet article. Pourrais-je demander à la commission
si l'article 2 sera adopté?
M. Burns: Je vous demanderais, M. le Président, d'inscrire
la dissidence du député de Lafontaine et la mienne, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gratton): L'article 2 est adopté
sur division. Article 3.
Prestation de serment
M. Burns: Avant l'article 2, M. le Président, je pense que
c'est ici que s'insérerait l'amendement à l'article 7 que je
propose, dont j'ai remis copie également au ministre hier. Je propose,
M. le Président, d'ajouter à l'article 7 de la loi, à la
fin du paragraphe 4, la phrase suivante: Ils peuvent également, au
même effet, être remplacés par une déclaration
solennelle.
En deux mots, très brièvement, ce fameux paragraphe 4 de
l'article 7 est celui qui nous dit que, toutefois, la manière de
prêter serment peut être changée suivant la croyance
religieuse de celui qui le prête de façon à le lier
à ne déclarer que la vérité. Dans le concret, entre
autres dans le comté de Maisonneuve, je sais qu'on a eu de nombreuses
plaintes de personnes qui voulaient prêter le serment sous forme de
déclaration solennelle. Cela leur a été refusé
à cause de l'existence des formules mêmes.
Je comprends, pour en avoir discuté avec le ministre de
l'Immigration, hier, lorsque je lui ai soumis mes amendements, que cela
coûterait énormément cher pour faire changer ces formules
mais j'aimerais bien avoir la réponse du ministre là-dessus,
parce qu'il s'agit quand même d'un droit fondamental.
M. Bienvenue: Si le leader parlementaire de l'Opposition me
permet, il soulignait que dès hier il m'a remis les amendements que
projetait de proposer l'Opposition. Je l'apprécie vivement et je tiens
à le dire à la commission. C'est un procédé
extrêmement démocratique. Cela m'a permis à mon tour de les
étudier et de lui faire valoir, comme il l'indique, un peu, certains
arguments contre et dans d'autres cas certains arguments pour. Il y aura des
acceptations tout à l'heure, pas seulement des refus.
Je veux quand même souligner et le député de
Rouyn-Noranda a fait la même chose dans le cas d'un amendement je
veux souligner que je l'ai bien apprécié et que cela va
peut-être nous permettre de gagner du temps.
Je lui ai dit hier, et je le répète, que nous n'avons
absolument aucune opposition de principe à la suggestion de la
déclaration solennelle, au contraire. Toute façon, toute
procédure qui permet de faciliter la mise en vigueur de la Loi
électorale, de faciliter le droit des électeurs, de leur accorder
les droits qu'ils ont, d'enregistrer
leur vote, nous ne pouvons être contre, au contraire. Nous ne
sommes tellement pas contre le principe que le président
général des élections s'est engagé, avec son
personnel, à étudier les modalités d'application à
venir, mais pas pour aujourd'hui, parce qu'il me soulignait que c'est de
l'ordre de millions de dollars presque avec un s ou peut-être avec
un s le coût qu'entraînerait cette modification ou cette
insertion, parce qu'il faudrait modifier toutes les formules qui sont parties
intégrantes de la loi et où il n'est toujours question que de
serment.
Tout cela étant dit, évidemment, sous réserve
qu'à un article de la loi, qui est l'article 7, je pense, paragraphe 4,
il y a déjà une tentative dans la bonne direction; je dis une
tentative seulement...
M. Burns: Sauf que les formules ne s'y conforment pas, c'est cela
le problème.
M. Bienvenue: C'est cela, d'accord.
On voit que l'importance des formules est en cause, formules qu'il
faudrait modifier. Mais il me répond je suis absolument ignorant
dans ce domaine technique que ce serait en termes de $1 million,
peut-être $2 millions, le coût des modifications
qu'entraînerait cet amendement.
M. Burns: Est-ce que je peux faire une suggestion au
ministre?
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Constructive je l'espère.
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Apparemment on n'a pas d'objection...
M. Bienvenue: Pas d'objection au principe. M. Burns: ...
au principe. M. Bienvenue: Aucune.
M. Burns: Le problème est un problème de coût
de mise en application de cette disposition-là.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Burns: Est-ce que...
M. Bienvenue: Et de temps.
M. Burns: Pardon?
M. Bienvenue: Et de temps.
M. Burns: Et de temps. Est-ce que je rêverais
dangereusement en couleur de dire que peut-être le ministre,
reconnaissant le bien-fondé du principe, pourrait accepter cet
amendement, tout en retardant son application, à la suite de la procla-
mation du lieutenant-gouverneur en conseil? On amenderait la loi, mais la mise
en vigueur de la mesure ne se ferait pas tant que vous ne seriez pas
prêts à le faire.
Vous pourriez, à ce moment-là, imprimer vos nouvelles
formules...
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: ... vos éventuelles formules en tenant
compte...
M. Bienvenue: Mais, il faudrait en déterminer la
rédaction dès ce moment.
M. Burns: Oui, je pense que ma suggestion est parfaitement
acceptable. Quand on dit "ils peuvent également, au même effet,
être remplacés par une déclaration solennelle" on donne le
pouvoir.
M. Bienvenue: On souligne qu'il y a une soixantaine de formules
dont il faudrait prévoir la nouvelle rédaction.
M. Burns: Oui, mais je pense que le président des
élections pourra me dire qu'il y a constamment de nouvelles formules qui
se réimpriment. Et c'est en vue des éventuelles
réimpressions que je fais cela.
M. Bienvenue: II faut que le texte de ces formules, qui sont
parties intégrantes de la loi, soient également adoptées
par l'Assemblée nationale. C'est là la difficulté.
En outre du coût, le président n'a pas de discrétion
pour les modifier lui-même, mais je...
M. Burns: Dans la refonte, M. le Président
général des élections, est-ce qu'il n'est pas question
d'éliminer ces formules, dans la refonte de la loi?
M. Bienvenue: Les éliminer? M. Burns: Oui.
M. Bienvenue: Pas à ma connaissance, je n'ai pas entendu
parler de cela.
M. Burns: Dans la refonte des statuts? Non plus?
M. Bienvenue: Parce que c'est très difficile, dans une Loi
électorale, vous comprenez, M. le député, que ce soit le
président général des élections ou le directeur
général des élections qui prenne sur lui d'émettre
telle et telle formule.
Je ne connais pas de loi électorale où c'est celui qui est
en charge de son application qui...
M. Burns: Ce que je trouve particulièrement
embêtant, c'est que tout le monde, autour de la table, reconnaît le
principe, je pense. Je n'ai pas entendu, en tout cas, de note discordante
à cet égard. Ce principe est déjà reconnu dans nos
lé-
gislations, disons majeures, en droit pénal et en droit civil. Et
dès qu'on tombe dans le droit statutaire, on se retrouve avec la
négation de ce que j'appelle un droit fondamental de tout individu.
Il y a même des gens que je connais qui sont très
religieux, qui croient à l'Evangile, mais qui, pour des questions de
conscience personnelle, ne veulent pas prêter serment sur l'Evangile,
préfèrent faire une déclaration...
M. Bienvenue: Je pense qu'on voit la difficulté
aujourd'hui, de commencer...
M. Burns: Mais, quand est-ce que cela va se rendre, M. le
ministre, c'est cela mon problème?
M. Bienvenue: Le président des élections nous
indiquait, tout à l'heure, et je pense que l'expérience
passée le prouve, qu'à chaque année ou presque, de
mémoire d'homme, on se penche à nouveau sur la Loi
électorale qui est toujours en état de changement.
Je n'aurais pas d'objection que je ne sais pas de quelle
façon au point de vue de la procédure cette commission,
profitant de la présence du président général des
élections, fasse une résolution, exprime un voeu sur ce point. Je
pense que je m'engage suffisamment au nom du gouvernement en disant que nous
n'avons aucune objection de principe à ce que le président
général des élections et son entourage, son personnel,
fassent un travail de révision de toutes et chacune des formules,
puissent également faire une appréciation du coût de
chacune et que cela fasse l'objet de la prochaine étude que nous tenons
de la Loi électorale.
M. Burns: M. le Président, ne suis-je pas justifié
de croire que, lors de la prochaine révision de la Loi
électorale, on nous objectera encore le problème de coût,
le problème des difficultés pratiques de réviser les
formules? Il va falloir qu'on prenne une décision quelque part, à
un moment donné, sur cette affaire.
M. Bienvenue: Demandons donc au président
général des élections de faire une étude des
coûts, un projet de réforme de toutes et chacune des quelque 60
formules et de nous faire rapport dès l'ouverture de la prochaine
session. Je pense que c'est physiquement et monétairement impossible de
le faire aujourd'hui, de le faire à midi.
M. Samson: Si on pouvait...
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: ... avoir une acceptation de principe...
M. Bienvenue: Oui.
M. Samson: ... sachant que la Loi électorale va nous
revenir dans le cours de l'année. On vient de regarder à la page
229, il y a déjà là une formule...
M. Bienvenue: II y a beaucoup de formules.
M. Samson: ... et il y en a plusieurs qui suivent. C'est
évident qu'il va falloir adopter le texte de ces formules aussi.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Samson: Alors, c'est peut-être physiquement impossible
aujourd'hui, mais, si on accepte le principe, c'est une intention de
législation...
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Samson: ... un peu semblable à ce que nous a
annoncé hier l'honorable ministre de l'Immigration, dans sa
déclaration ministérielle.
M. Bienvenue: C'est cela, qui est dans le journal des
Débats.
M. Blank: II y a beaucoup de choses au journal des
Débats.
M. Bienvenue: Oui, mais celle-là, j'y tiens.
M. Samson: Tout le monde accepte le principe.
M. Bienvenue: II y a le principe des coûts.
M. Samson: Je pense qu'il faut leur donner le temps de le
préparer.
M. Bienvenue: II y a l'aspect pratique des coûts et le
contenu même des formules et je ne vois pas comment...
Mais je pense avoir été assez clair sur la non-objection
au principe et sur l'intention de demander, je le fais séance tenante,
au président général des élections d'étudier
cela d'ici la prochaine session.
M. Burns: M. le ministre, je ne mets pas en doute votre parole,
ni la bonne foi de tout le monde ici. Je me rappelle que, depuis 1970, je
réclame une loi permanente en matière de conciliation entre
propriétaires et locataires et je me rends compte que ce n'est pas
encore fait. Je me rappelle qu'en 1970 le ministre de la Justice du temps m'a
promis cela pour la prochaine session, c'est-à-dire celle de 1971.
M. Samson: II a changé de parti aussi.
M. Burns: Depuis ce temps, il a changé de parti, mais,
pendant tout le temps où il était dans ce parti...
M. Bienvenue: Ce n'est pas mon intention. M. Burns:... il
continuait à me le promettre de
session en session. Ecoutez, je ne veux pas rallonger le débat,
mais je prends bonne note que tout le monde est d'accord sur le principe et que
des gestes concrets seront posés par le personnel du président
général des élections. J'espère que je ne serai pas
déçu la prochaine fois que nous examinerons ce projet de loi.
Je présume, M. le Président, que mon amendement est
défait.
M. Bienvenue: Mais on le retient dans notre attention.
M. Burns: J'aurais bien aimé quand même que, pour le
principe, on l'adopte.
Le Président (M. Lamontagne): II est retiré et
remplacé par une suggestion.
M. Bienvenue: Avez-vous une copie de votre amendement?
M. Burns: Oui.
M. Bienvenue: Le juge Drouin me souligne que, pour pouvoir mieux
travailler, il serait utile qu'il l'ait à la portée de la
main.
M. Burns: M. le Président, j'aurais, avant qu'on attaque
l'article suivant, un autre amendement qui se situe à l'article 24 de la
loi. Je propose d'ajouter, à la fin de l'article 24, le paragraphe
suivant: "Tout officier d'élection doit se conformer aux directives du
président général des élections."
Si je vous suggère cet amendement, c'est que des cas pratiques
nous indiquent de le faire. En période électorale, il arrive
très souvent...
M. Bienvenue: Est-ce que le député de Maisonneuve
me permettrait de l'interrompre?
M. Burns: Oui.
M. Bienvenue: Je veux dire à nouveau que les plus courts
plaidoyers sont les meilleurs.
M. Burns: Oui.
M. Bienvenue: J'avais hâte qu'on arrive aux amendements
qui...
M. Burns: Vous voulez soulager votre conscience. Arrêtez de
m'en refuser.
M. Bienvenue: Oui, je veux me mettre en paix avec le
député de Maisonneuve puis je lui dis que son amendement nous
convient.
M. Gratton: Adopté.
Une Voix: D'accord, M. le Président.
M. Burns: Merci.
M. Bienvenue: Je m'excuse quand j'interromps comme cela le
député.
M. Burns: Bien c'est le genre d'interruptions... M.
Bienvenue:... qui vous plaisent.
M. Burns: ... qui me plaisent, oui. Je n'ai pas de
problème à me faire interrompre comme cela.
Le Président (M. Lamontagne): Est-ce que vous vous
référez toujours à la loi elle-même?
M. Burns: Non pas au projet de loi.
Le Président (M. Lamontagne): II faudrait...
M. Burns: A l'article 2 a), c'est-à-dire rajouter un
article 2 a).
Le Président (M. Lamontagne): Mentionner comme il faut
qu'à la suite de l'article 2 il y a un article 2 a) qui se lit comme
suit: Tout officier d'élections doit se conformer...
M. Burns: Non, non. L'article 24 est amendé en ajoutant
à la fin le paragraphe suivant.
Le Président (M. Lamontanne): Parfait. Tout officier
d'élections doit se conformer aux directives du président
général des élections. Adopté. Amendement
adopté. Article 3.
M. Burns: Article 3, adopté, M. le Président. Le
Président (M. Lamontagne): Article 4. M. Burns:
Adopté. Le Président (M. Lamontagne): Article 5.
M. Burns: Je voudrais savoir ceci du ministre; c'est plus une
question que d'autres choses. A l'article 5, on propose de modifier l'article
48 de la loi actuelle, par l'addition dans la dernière ligne du
paragraphe e), après le mot mental, des mots suivants: Ainsi que les
personnes restreintes dans leur liberté de mouvement ou privées
de la gestion de leurs biens pour cause de maladie mentale. Est-ce qu'il y a
une raison particulière de vouloir préciser la loi de cette
façon?
M. Bienvenue: II y a eu au dernier recensement, M. le
Président, dans le cas de deux hôpitaux psychiatriques,
Saint-Jean-de-Dieu et Saint-Michel-Archange près de Québec, une
augmentation subite et massive du nombre des électeurs inscrits. Dans le
cas de ces deux hôpitaux, on a déclaré au-delà de
90% des malades en cure ouverte, ce qui leur donnait automatiquement le droit
d'être inscrits sur les listes électorales. A titre d'exemple au
recensement de 1974, à l'hôpital de Saint-Michel-Archange, il y
avait 632 inscriptions alors que, cette année, il en a été
enregistré 2,797. J'ai au dossier une lettre du président
d'élection de cette zone qui appuie ce que je viens de dire et donne les
chiffres.
Il est évidemment dangereux de permettre, je pense bien que tous
en conviendront, de façon
systématique à des personnes qui ne voteront pas
d'être inscrites, qui ne voteront pas...
M. Burns: Je vais vous interrompre vous aussi. Je pense que vos
explications nous convainquent de l'utilité de cet amendement...
M. Bienvenue: C'est quand je cite les autres que je suis à
mon meilleur.
Le Président (M. Lamontagne): Article 5,
adopté.
M. Burns: Adopté.
M. Bienvenue: Attendez un peu. Si on me permettait un petit
changement à apporter au cas d'ambiguïté parce que dans
l'article 5 on dit: Restreintes dans leur liberté de mouvement ou
privées de la gestion de leurs biens pour cause de maladie mentale. On
pourrait à la rigueur penser à quelqu'un qui serait...
M. Burns: Qui est immobilisé dans un hôpital pour
malades chroniques mais qui a parfaitement l'usage de ses facultés.
M. Bienvenue: Oui, ou encore qui est à domicile mais qui
souffre de rhumatisme aigu. Alors si on disait: Leur liberté de
mouvement pour cause de maladie mentale, même s'il y a
répétition...
M. Burns: Quitte à le répéter.
M. Bienvenue: ... pour empêcher des injustices.
M. Burns: D'accord. Oui, parce que cela pourrait être
interprété quelqu'un qui est immobilisé, restreint dans
ses mouvements simplement pour des maladies physiques.
M. Bienvenue: Maladies physiques. C'est cela, ou qui est
marié à une femme jalouse qui l'empêche de sortir de chez
lui.
M. Burns: C'est cela.
M. Bienvenue: II serait restreint dans ses mouvements.
Le Président (M. Lamontagne): Pour les fins du journal des
Débats on va reprendre à l'article 5, à la
troisième avant-dernière ligne: Dans leur liberté de
mouvement, et on ajoute les mots suivants: Pour cause de maladie mentale, et
l'article continue: Ou privées de la gestion de leurs biens pour cause
de maladie mentale.
Amendement adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Article 5,
adopté. Article 6.
M. Burns: A l'article 6, il y a déjà un amendement
qui propose d'ajouter, après le deuxième alinéa du
paragraphe 1, un autre alinéa. Je n'ai aucune objection à ce que
l'on nous propose à l'article 6, sauf qu'il me semble que ce serait
l'occasion aussi, puisqu'on en est à cet article 49, de le modifier pour
retrancher le mot "urbaine", dans la sixième ligne du paragraphe 1, et
retrancher le paragraphe 2, à toutes fins pratiques. Ce qui aurait pour
effet de rendre possible le recensement par deux recenseurs dans quelque
section que ce soit, section rurale ou section urbaine. Je pense que ce serait
l'effet pratique de mon amendement. De sorte que je propose que l'article 49
soit modifié, tout en me disant d'accord avec ce qui est proposé
à l'article 6, en retranchant le mot "urbaine" dans la sixième
ligne du paragraphe 1 et en retranchant le paragraphe 2.
M. Bienvenue: Si je comprends bien, cela aurait pour effet
d'avoir deux recenseurs...
M. Burns: Partout.
M. Bienvenue: Partout au Québec. Je n'étais pas
à cette commission lorsqu'elle s'est penchée sur la Loi
électorale. Je pense que c'est en mars dernier, mais on m'indique qu'une
semblable demande avait été refusée. Par contre, on avait
amendé la loi pour faire passer dorénavant le nombre d'âmes
des circonscriptions urbaines à 2,000 au lieu de 3,000. Le
président général des élections et son personnel me
soulignent que cela ne serait pas pratique, que cela impliquerait des
problèmes pécuniaires assez importants, des problèmes de
millage ou, devrais-je peut-être dire maintenant, de kilométrage,
des difficultés pour trouver des gens, etc.
Je n'ai pas d'objection a ce que le président
général des élections donne plus de détails
techniques.
M. Burns: J'admets avec le ministre que la loi a
été améliorée dans le sens qu'on a restreint le
nombre d'habitants ou le nombre d'âmes, si on veut, dans une
municipalité, pour en arriver à déterminer ce qu'est une
section rurale. J'admets que ce nombre a été restreint et que
cela a sans doute amélioré la loi. Je fais cet amendement tout
simplement parce que je le considère comme un objectif à
atteindre éventuellement. C'est évident, je le reconnais, que
mettre en application immédiatement cette mesure peut comporter des
coûts. Je demeure là-dessus, je n'ai pas d'autre argument à
vous donner.
M. Bienvenue: Cela a pour effet d'interrompre la prescription
dans vos démarches pour y arriver un jour.
M. Burns: Dans nos démarches. J'interromps la
prescription, justement. Je présume que mon amendement est
défait, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Vous présumez.
M. Burns: Je présume.
M. Bienvenue: On revient vers des temps doux, on va avoir des
amendements bien traités.
M. Burns: J'ai hâte.
Le Président (M. Lamontagne): Article 6,
adopté.
M. Burns: Article 6, adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 7.
M. Burns: II y aurait eu, à l'article 7, des concordances
à faire, si vous aviez accepté mon amendement; comme il n'y en a
pas, je considère que l'article 7 est également
adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 7, adopté.
Article 8.
M. Burns: A l'article 8, on aurait pu vous faire valoir des
concordances avec l'article 2, si vous aviez retenu l'argumentation du
député de Lafontaine.
M. Bienvenue: On sauve des concordances, à ce que je puis
comprendre.
M. Burns: On sauve bien des concordances.
Le Président (M. Lamontagne): Article 8,
adopté.
M. Burns: Une seconde. Oui, d'accord.
Le Président (M. Lamontagne): Le député
d'Anjou.
M. Tardif: Sur l'article 8, je ne sais pas si c'est à cet
article-ci qu'on avait discuté du dépôt du projet de loi no
15, si je ne me trompe, en mars dernier, de la possibilité que les
listes électorales puissent être photocopiées. Le
président d'élection ne voulait pas s'engager plus avant,
étant donné les implications inconnues qui pouvaient surgir
à un moment ou l'autre. Est-ce que le président d'élection
a eu l'occasion d'étudier, au cours de la période qui nous
sépare de la première étude, les implications et les
possibilités de le mettre en pratique. Encore là, comme le
député de Crémazie et ministre de l'Immigration l'a fait,
j'ai rencontré moi aussi, au cours des derniers mois, des recenseurs et
ceux-ci m'ont fait état des désavantages de cette vieille formule
qui fait que les rescenseurs doivent recopier les listes en six exemplaires, si
je ne me trompe...
M. Bienvenue: C'est resté tel quel. Mais, pour vous
répondre, j'ai donné à mes présidents
d'élection l'opportunité de faire des photocopies avec les listes
électorales s'ils le voulaient pour autant que je leur verserais le
même montant que s'ils les dactylographiaient.
Prenez la page 9 de la loi, au vingt-cinquièmement, c'est
marqué: Copie comprend photocopie. Alors, quand, dans l'article 74, vous
voyez: Le président d'élection doit également faire
parvenir gratuitement à toute municipalité et à toute
commission scolaire une telle copie de la liste, cela pourrait être une
telle photocopie de la liste.
M. Tardif: Est-ce que vous êtes au courant si ce
procédé a été utilisé dans plusieurs
comtés?
M. Bienvenue: II a été utilisé dans
plusieurs districts où ils ont pu se procurer des photocopieuses,
c'est-à-dire quelque chose qui donnait un résultat, comme la
Xerox. Mais vous comprenez, vous avez des districts où on ne peut pas le
leur imposer. Ils n'ont pas la photocopie à la main. C'est ça la
difficulté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 8, adopté?
Article 9.
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Bienvenue: Merci.
M. Burns: M. le Président, on vient de se consulter, les
membres de l'Opposition; on est d'accord pour continuer après une heure
si nécessaire pour tenter de terminer l'étude du projet de loi,
article par article. Je n'ai encore que quelques amendements à vous
soumettre et je pense qu'ils sont beaucoup plus simples, moins substantiels que
les autres qu'on a soumis.
M. Bienvenue: On les traitera comme tels.
M. Burns: Même s'ils sont aussi importants. On est rendu
à l'article 9, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 10. M. Burns:
Article 10, adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Oui, évidemment,
l'horloge est...
M. Burns: Je sais qu'il n'est pas midi et quart.
Le Président (M. Lamontagne): II est une heure moins
douze.
Article 10, adopté. Article 11.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 11 adopté.
Article 12.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Article
12?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. La montagne): Article 12, adopté.
Article 13.
M. Burns: Avant d'adopter l'article 13, M. le Président,
je pense que c'est ici que je devrais suggérer un article 12 a) et qui
se lirait comme suit: Que l'article 90 soit amendé en ajoutant à
la fin, le paragraphe suivant: 4. Toute personne qui se présente devant
une commission de révision peut se faire assister par un avocat.
Comme vous le savez, M. le Président, il est arrivé
à de nombreuses reprises au cours des deux dernières
élections, en tout cas à ma connaissance, que des personnes ont
voulu faire valoir leur droit devant une commission de révision et, en
même temps, vouloir se faire assister par un avocat. Je pense que, quels
que soient les partis, on a...
M. Bienvenue: J'interromps encore un brillant plaidoyer du
député de Maisonneuve en lui passant un document qui serait un
amendement à l'amendement pour voir si...
M. Burns: C'est là votre suggestion pour rencontrer mon
amendement.
M. Bienvenue: ... si cela conviendrait à votre, cerveau
juridique, ce dont je ne doute pas.
M. Burns: Cela convient à mon cerveau juridique.
M. Bienvenue: Epatant!
M. Gratton: Est-ce que l'on pourrait savoir ce que le cerveau
juridique...
M. Bienvenue: C'est vrai.
M. Burns: Je pense que c'est au même effet, mais c'est
peut-être plus simple dans sa forme...
M. Bienvenue: Nos cerveaux ne sont pas dans le journal des
Débats, mais on va essayer de s'exprimer verbalement.
M. Burns: Je retire mon amendement, M. le Président,
devant l'amendement du ministre de l'Immigration.
Le Président (M. Lamontagne): L'amendement du ministre de
l'Immigration est d'insérer après l'article 12 du projet de loi
no 9, l'article 90 de ladite loi est modifié par l'addition, à la
fin du paragraphe 1 de ce qui suit: Cette personne peut se faire assister par
un avocat.
M. Bienvenue: Parce qu'on vient de parler d'une personne...
M. Burns: C'est cela.
M. Bienvenue: II s'agit de cette personne.
M. Burns: C'est bien cette personne. Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 13. M. Burns:
Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): L'article 13 est
adopté. Article 14?
M. Burns: A l'article 14, M. le Président, j'aurais un
autre amendement à suggérer au ministre, parmi ceux que je lui ai
remis hier, alors peut-être que je n'aurai pas besoin d'expliciter
longtemps sur cet article. En plus de l'amendement qui est déjà
prévu à l'article 14, je suggérerais qu'on ajoute à
la fin de l'article 98, le paragraphe 5 suivant: Tout préposé
à la réception de ces demandes doit recevoir toutes les demandes
régulièrement faites et n'a pas discrétion de les
refuser.
M. Bienvenue: Si on disait et c'est une autre suggestion
d'amendement à l'amendement par l'insertion dans la
deuxième ligne du paragraphe 3, après le mot "doit", des mots
"recevoir toute demande régulièrement faite par un
électeur du district concerné et etc".
M. Burns: Cela va.
M. Bienvenue: S'il a le droit de recevoir évidemment.
M. Burns: Non seulement il a le droit, il a l'obligation de
recevoir...
M. Bienvenue: Dans le district concerné.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Ce que je voulais éviter était la
discrétion, de le recevoir ou ne pas le recevoir. Là vous en
faites une obligation, alors cela me satisfait.
Le Président (M. Lamontagne): Le député de
Maisonneuve retire son amendement et l'amendement suivant est proposé
par l'honorable ministre de l'Immigration, à l'article 14 du projet de
loi no 9; qui doit être inséré dans l'article 14 du projet
de loi no 9, article 98 de la loi électorale, a) par l'insertion, dans
la deuxième ligne du paragraphe 3, après le mot "doit", des mots
"recevoir toute demande régulièrement faite par un
électeur du district concerné et".
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté avec
l'amendement. Article 15.
M. Burns: Adopté.
M. Bienvenue: C'est de la concordance. M. Gratton:
Adopté.
M. Bienvenue: Aux articles 14 et 15, ce sont les mêmes
articles qu'on a adoptés à l'urbain. C'est la concordance de ce
qu'on a accordé à l'urbain. Les changements qu'on a faits
à l'urbain, on les fait au rural. On les a acceptés
tantôt.
M. Burns: Oui, oui, d'accord. Cela va.
Le Président (M. Lamontagne): Article 15,
adopté.
Article 16?
M. Ostiguy: A l'article 16, on nous dit qu'en 1976 le recensement
doit commencer le 4 octobre, le quatrième lundi suivant le lundi de la
fête du travail, qui tombe le 6.
M. Burns: C'est la concordance avec l'article 2.
Le Président (M. Lamontagne): Article 16, adopté?
Adopté. Article 17?
M. Burns: Lequel article 2, je l'espère encore une fois,
vous n'aurez pas à regretter.
M. Bienvenue: On a été ébranlé.
M. Burns: II y a déjà des députés
libéraux qui commencent à être ébranlés!
M. Bienvenue: Non, non: C'est parce qu'ils voulaient suivre.
C'est parce que le député voulait suivre. On a adopté un
peu trop vite. Il voulait voir où était la concordance.
M. Ostiguy: C'est parce que je suis bien mon projet de loi et les
discussions.
M. Bienvenue: II voulait tourner la plaie dans le fer!
Le Président (M. Lamontagne): Article 17? M. Burns:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 17,
adopté.
Article 18?
M. Burns: Adopté quant à moi.
Le Président (M. Lamontagne): Article 18,
adopté.
Article 19?
M. Bienvenue: C'est toujours de la concordance.
M. Burns: Adopté. C'est toujours de la concordance,
oui.
Le Président (M. Lamontagne): Article 19,
adopté.
Article 20?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 20
adopté.
M. Burns: Avant l'article 21, M. le Président, j'aurais un
amendement à vous suggérer.
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: Je vous proposerais d'amender l'article 128 de la loi
qui décrit les infractions...
M. Bienvenue: Cela me paraît important et bien
fondé.
M. Burns: Je pense que c'est une concordance avec un amendement
que vous avez déjà adopté.
M. Bienvenue: C'est pour amender l'article 128, n'est-ce pas?
M. Burns: C'est cela. Je suggérerais qu'on ajoute
l'infraction suivante, à toutes fins pratiques, en ajoutant, à la
fin du paragraphe 1, le sous-paragraphe o) qui se lirait comme suit: Tout
préposé à la réception des demandes de radiation,
d'inscription et de correction, qui refuse ou néglige de recevoir les
demandes qui lui sont faites ou qui refuse ou néglige de les transmettre
à la commission de révision.
Je décris l'effet de mon amendement; il ajoute, à la liste
des infractions, l'infraction de refuser la réception d'une demande de
radiation, d'inscription ou de correction des listes.
M. Bienvenue: Je passe au député de Maisonneuve un
petit amendement amendé.
M. Burns: Alors, vous proposeriez-vous, d'ajouter le paragraphe:
"tout préposé à la réception des demandes
d'inscription de radiation et de correction qui refuse ou néglige de
recevoir les demandes qui lui sont faites conformément à
l'article 98 ou qui refuse ou néglige de les transmettre au
président d'élection".
Cela m'apparaît un compromis honorable.
M. Bienvenue: Elles ne sont pas remises aux commissions de
révision, elles sont remises au président d'élection qui
les transmet.
M. Burns: Vous avez raison, M. le Président. M.
Bienvenue: La moyenne du...
Le Président (M. Lamontagne): Après l'article 20 du
projet de loi no 9, d'ajouter la paragraphe suivant, l'article 20 a):
"L'article 128 de ladite loi,
modifié par l'article 15 du chapitre 12 des lois de 1965
(première session) et par l'article 65 du chapitre (insérer ici
le numéro du chapitre du projet de loi no 15) des lois de 1975, est de
nouveau modifié par l'addition, après le sous-paragraphe n) du
paragraphe 1, du sous-paragraphe suivant: o) "tout préposé
à la réception des demandes d'inscription de radiation et de
correction qui refuse ou néglige de recevoir les demandes qui lui sont
faites conformément à l'article 98 ou qui refuse ou
néglige de les transmettre au président d'élection".
Cet amendement est-il adopté?
M. Burns: Adopté, M. le Président.
M. Bienvenue: La moyenne au bâton du député
de Maisonneuve...
M. Burns: Elle s'améliore...
M. Bienvenue:... s'améliore sans arrêt. Il est
à la veille de remplir les buts, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 21?
M. Burns: Faites attention au grand "slam" qui s'en vient!
Le Président (M. Lamontagne): Article 21? M. Burns:
Adopté, M. le Président. Le Président:
Adopté.
M. Burns: Remarquez que votre moyenne s'améliore aussi; on
adopte les articles plus vite.
Le Président: Article 22?
M. Bienvenue: II y a beaucoup de coureurs sur les buts.
M. Burns: Article 22, adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 22, adopté.
Article 23?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 23, adopté.
Article 24?
M. Bienvenue: ... qui a fait une infraction.
M. Gratton: L'honorable député de Maisonneuve, je
ne veux pas lui rendre trop service, mais il avait déjà
donné avis d'un amendement qu'il voulait apporter.
M. Burns: Pas à l'article 24.
M. Gratton: II faudrait que ce soit après l'article
23.
M. Burns: Oui, je m'excuse, vous avez parfaitement raison.
J'avais donné avis, justement...
M. Gratton: Moi aussi, j'ai le droit de retarder les travaux un
peu.
M. Burns: Je fais face à un "filibuster" de la part du
député de Gatineau.
Je pense que c'est justement ici oui, vous avez parfaitement
raison, M. le député qu'il faudrait ajouter, à
l'article 193, le paragraphe suivant:
Je cite: "4) Aux fins du présent article, un candidat peut
utiliser le nom sous lequel il est habituellement connu et une candidate peut
utiliser ses nom et prénoms patronymiques, joints ou non au nom de son
mari". C'est là qu'on donnerait le choix d'abord à une candidate
de se présenter sous son nom de fille ou encore, à son choix,
prendre son nom de femme mariée. Egalement pour tenir compte de la
suggestion du député de Rouyn-Noranda, j'ai inclus dans mon
amendement une tentative de corriger la situation à laquelle il faisait
référence, c'est-à-dire des gens qui sont connus sous un
certain nom et qui sont obligés de se présenter sous leur nom de
baptême, si on peut dire, lors d'une élection. Ce qui risque,
à toutes fins pratiques, de les rendre méconnaissables s'ils sont
connus sous un autre nom.
Je tiens à vous dire, je précède peut-être
des objections qui pourraient nous être soumises, je me rappelle qu'on
disait tout à l'heure: Est-ce que cela veut dire que le père
Gédéon, si Doris Lussier est candidat...
M. Bienvenue: La Poune.
M. Burns: Ce sont des noms de personnages, ce ne sont pas des
noms véritablement. Ce n'est pas le nom de Doris Lussier, le père
Gédéon, c'est son nom de scène, c'est le nom d'un de ses
personnages. C'est un peu comme si on disait que Jean Coutu, dans le temps
où il avait une émission très populaire, si jamais il se
présentait à une élection, qu'on interprète cela de
façon restrictive en disant qu'il a le droit de se présenter sous
le nom du Survenant. Je pense que c'est assez évident que ce n'est pas
cela que ça vise du tout, mais cela vise...
M. Bienvenue: Non, disons à titre d'exemple je ne
fais pas de personnalité, Dieu merci! c'est une artiste pour qui j'ai
beaucoup de respect Monique Leyrac ou Donald Lautrec, n'est-ce pas?
Est-ce que quelqu'un à cette table, s'il était scrutateur demain,
connaît le nom véritable de ces personnes?
M. Burns: Monique Tremblay, dans le cas de Monique Leyrac.
M. Bienvenue: Moi, je l'ai appris.
M. Burns: Evidemment, si vous savez qu'elle vient du
Lac-Saint-Jean, vous savez tout de suite qu'elle s'appelle Tremblay.
M. Bienvenue: Dans le cas de Lautrec, vous ne le savez pas,
n'est-ce pas?
M. Samson: Si elle se présente sous le nom de Monique
Tremblay, elle ne sera pas élue.
M. Burns: Vous avez le cas type. Si Monique Leyrac se
présentait, pour quelque parti que ce soit, même au
Lac-Saint-Jean, sous le nom de Monique Tremblay, il n'y a personne qui sait de
qui il s'agit, à moins...
M. Blank: ... comment on va décider que ce soit le nom que
cette personne utilise. Combien de période de temps elle va l'utiliser,
quelle identification ou quoi?
M. Bienvenue: ... auditoire a-t-elle pour être connue sous
ce nom?
M. Blank: Moi, si, ici à Québec, j'achète
une licence sous le nom de Camil Samson et j'arrive à Rouyn-Noranda, je
dis: D'accord, je peux me présenter, je suis connu sous le nom de Camil
Samson. Depuis hier, je suis Camil Samson.
M. Bienvenue: Je vous honore. M. Ostlguy: Est-ce que, par
exemple... M. Samson: Cela m'aiderait! M. Ostlguy: M. le
Président...
Le Président (M. Lamontagne): L'honorable
député de Verchères.
M. Ostlguy: Est-ce que, par exemple, mon bon ami, Lucien Jarraud,
que l'on connaît mieux sous le nom de Frenchie Jarraud, devrait se
présenter sous le nom de Frenchie Jarraud? Parce que tout le monde le
connaît...
M. Burns: II l'a fait d'ailleurs.
M. Ostlguy: Non, non, il l'a fait sous le nom de Lucien
Jarraud.
M. Burns: II s'est présenté sous le nom de Lucien
"Frenchie" Jarraud.
M. Ostiguy: Pas sur le bulletin.
M. Burns: Oui.
M. Ostiguy: Entre guillemets.
M. Burns: C'était à une élection
fédérale cependant.
M. Ostlguy: Entre guillemets.
M. Burns: Oui. Une élection fédérale.
M. Blank: M. le Président d'élections, le juge
Drouin. Frank Hanley, je pense que son nom n'était pas Frank
Hanley.
M. Bienvenue: Non, c'était Francis et on a mis Francis,
puis on a mis "dit Frank". On a eu aussi le cas très récemment de
Emilien Maheux qui a été député. Alors quand M.
Lesage a obligé, avec son bulletin, d'avoir son acte de naissance, il
s'est aperçu qu'il ne s'appelait pas Emilien, alors il a fallu le
mettre.
Voyez-vous, avec votre amendement excusez-moi de vous dire cela
il y a tout le principe qu'il faut mettre son acte de naissance avec le
bulletin. Il faudrait tout réétudier cela, prévoir cela,
faire des amendements dans toute cette partie.
M. Samson: II y a une question que j'aimerais poser, M. le
Président. Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité, tout en
prenant en considération ce fait des noms habituellement connus, de
mettre, obligatoirement, entre parenthèses le nom véritable, sur
le bulletin?
M. Bienvenue: Ce que je propose, moi, ce serait de l'examiner
encore. Parce qu'il y a toute la partie de la présentation des candidats
avec le bulletin de présentation.
M. Samson: Je sais que ce n'est pas facile.
M. Burns: Est-ce qu'on ne pourrait pas tenter de faire un
compromis? Je comprends les difficultés que cela peut poser le nom sous
lequel une personne est connue, mais est-ce que cela ne pourrait pas tout au
moins être réglé, sans difficulté, pour la candidate
au moins, cette partie de ma demande, c'est-à-dire qu'une candidate
puisse utiliser ses nom et prénoms patronymiques, joints ou non au nom
de son mari.
M. Bienvenue: C'est parce qu'on l'oblige à
présenter son acte de naissance.
M. Burns: Cela ne change pas sa personnalité. Là,
vous n'avez pas le danger de...
M. Bienvenue: Le député de Maisonneuve a senti les
faiblesses de mon voisin, le président général des
élections, il a vu son talon, n'est-ce pas?
M. Burns: J'ai vu cela, j'ai vu une lueur dans ses yeux.
M. Bienvenue: C'est le tendon. M. Burns: Le tendon
d'Achille.
M. Bienvenue: II a vu le tendon, le tendon d'Achille de loin.
M. Burns: Cela pourrait se lire comme suit, M. le
Président, tout en laissant de côté le point de vue bien
fondé soulevé par le député de Rouyn-Noranda et en
le remettant à l'étude du président
des élections en vue d'une éventuelle révision de
la loi. On pourrait ajouter un quatrième alinéa à
l'article 193 qui se lirait comme suit: "Aux fins du présent article,
une candidate peut utiliser ses nom et prénoms patronymiques joints ou
non au nom de son mari. Vous avez cela à l'article précis,
c'est-à-dire à l'article 193, où l'on décrit...
M. Bienvenue: Je ne vois pas tout à fait d'objection sauf
si on ajoutait, en plus de ceux prévus pour une femme mariée;
elle a le droit de prendre le nom de son mari. Elle a le droit d'avoir le nom
de son mari, comprenez-vous? En plus. Une femme, à un moment
donné, peut bien vouloir ne pas cacher le nom de son mari; c'est un
sentiment légitime qui l'honore.
M. Burns: Avec votre amendement, la candidate peut se
présenter sous le nom de Mme François Drouin.
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Elle le peut.
M. Bienvenue: Je dirais, "en plus"...
M. Burns: S'il y a quelque chose, c'est encore plus loin.
M. Bienvenue: Mme François Drouin. Elle peut se
présenter Drouin, François, Mme; elle peut se présenter
Drouin, Falardeau, Thérèse et, là, on lui donnerait, de ce
fait, Falardeau, Thérèse.
M. Burns: Falardeau, Thérèse seulement. C'est
cela.
M. Bienvenue: Mais il ne faudrait pas l'empêcher de pouvoir
utiliser les deux autres noms prévus à l'article 6.
M. Burns: Vous voulez dire que vous voudriez qu'elle
puisse...
M. Bienvenue: On pourrait mettre... Il ne faudrait pas qu'elle
renie.
M. Burns: C'est-à-dire que vous ne feriez pas une
obligation d'utiliser le nom de son mari, mais vous ne voulez pas
l'écarter comme possibilité.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Burns: C'est un fait, il peut arriver que des femmes soient
mieux connues sous leur nom de femme mariée...
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Burns:... et qu'elles décident de le garder. Je suis
d'accord, je ne veux pas éviter cela.
M. Bienvenue: Mme Robert Lamontagne. Oui, si elle se
présentait.
M. Burns: Mme Jeanne Sauvé.
M. Bienvenue: Je suis persuadé qu'elle aime mieux
avoir...
M. Burns: Ou Mme Maurice Sauvé, mais elle est connue sous
le nom de Jeanne Sauvé.
M. Bienvenue: Oui.
Le Président (M. Lamontagne): II faudrait récrire.
A présent, on a, comme motion proposée par l'honorable
député de Maisonneuve: Aux fins du présent article, une
candidate peut utiliser ses nom et prénoms patronymiques joints ou non
au nom de son mari.
M. Bienvenue: Je dirais: Peut, en plus de ceux prévus au
paragraphe cinquièmement, utiliser ses nom et prénoms
patronymiques joints au nom... D'accord?
M. Burns: D'accord.
M. Gratton: Avant de l'adopter, est-ce que je peux demander au
député de Maisonneuve si, à sa connaissance, Mme
Dupont-Rousse va se prévaloir...
M. Burns: Vous voulez savoir si elle va être candidate
contre vous aux prochaines élections. Malheureusement, je ne peux pas
vous répondre parce que, chez nous, ce ne sont pas les autorités
du parti qui désignent les gens.
M. Gratton: Comme chez nous, d'ailleurs. M. Burns: Chez
nous, c'est très démocratique. Une Voix:
Jean-François Bertrand? M. Samson: En tout cas, s'ils le
font, il...
M. Burns: Jean-François Bertrand se présentera
à une convention dans Charlesbourg et si les membres...
Des Voix: Oui, oui, oui. Parachute!
M. Burns: Si les membres de Charlesbourg décident de
l'avoir...
M. Gratton: M. le Président, compte tenu des
réactions, je retire la question.
Le Président (M. Lamontagne): Avant, on va relire cette
motion qui s'ajouterait à la suite de l'article 24 du projet de loi no
9, qui deviendrait 24 a).
M. Burns: A la suite de l'article 23.
Le Président (M. Lamontagne): A la suite de l'article 23,
23 a) et qui se lirait comme suit: Aux fins du présent article, une
candidate peut... on va attendre, un instant.
M. Burns: On peut peut-être le suspendre et passer à
d'autre chose.
Le Président (M. Lamontagne): Parfait, aussitôt
qu'il sera prêt... Article 24.
M. Burns: Article 24, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 24, adopté.
Article 25?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 25, adopté.
Article 26?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 26, adopté.
Article 27.
Frais de transport
M. Burns: Je voudrais avoir une explication, M. le
Président, à l'article 27, alinéa a) qui remplace le
paragraphe e) du deuxième paragraphe de ce même article,
c'est-à-dire de l'article 372. Qu'est-ce qu'on veut dire par cet
ajouté, lorsqu'on parle des frais de transport d'un candidat, s'ils ne
font pas l'objet d'un remboursement? Qu'est-ce que c'est qu'on vise
exactement?
M. Bienvenue: C'est qu'actuellement les frais de transport d'un
candidat ne sont pas une dépense électorale. C'est-à-dire
que le candidat dans Duplessis est sur le même pied que vous, à
Montréal. Lui, il fait beaucoup de territoire. Mais là on ajoute
celui qui...
M. Burns: Attention, M. le juge, je voyage plus que le candidat
de Duplessis en période électorale.
M. Bienvenue: Peut-être.
M. Ostiguy: Dans votre comté?
M. Burns: Pas dans mon comté.
M. Bienvenue: Toutefois, si vous voulez, en tant que candidat,
les ajouter dans vos dépenses électorales pour vous les faire
rembourser, cela devient alors une dépense électorale.
C'est-à-dire que si, à la fin, il vous reste $2,500, parce que
vous vous êtes surveillé pour ne pas défoncer, à ce
moment, vous pouvez mettre $2,000 de frais de voyage, vous les faire rembourser
mais, là, cela devient une dépense électorale.
M. Burns: En somme, ce que vous voulez dire, c'est s'ils ne font
pas l'objet d'un remboursement par le président d'élection...
M. Bienvenue: Le remboursement pas par moi, par le
président général.
M. Burns: Le président général des
élections. C'est parce que moi, cela ne me paraissait pas clair.
M. Bienvenue: On peut l'ajouter.
M. Burns: Parce que cela peut viser un autre remboursement, par
exemple, si moi, je voyage et qu'il y a un...
M. Bienvenue: C'est parce qu'on emploie toujours cela...
M. Burns: ... il y a un bon donateur qui...
M. Bienvenue: Regardez, on fait... Dans l'article 372, on emploie
toujours cela comme cela.
M. Burns:... va être puni dans la loi. M. Desjardins: Non,
mais voici...
M. Bienvenue: ... 372...
M. Desjardins: Lisez toute la section, vous allez voir que c'est
clair.
M. Bienvenue: On emploie souvent le mot... Vous avez la
définition, prenez à d): Les dépenses raisonnables faites
par un candidat ou toute autre personne, de ses propres deniers, pour se loger
et se nourrir pendant un voyage pour fins électorales ne seront pas des
dépenses électorales si ces dépenses ne lui sont pas
remboursées.
M. Burns: Si elles ne sont pas remboursées par le
président général des élections.
M. Bienvenue: Autrement, comment voulez-vous qu'on soit, avec
cela...
M. Burns: C'est parce que cela m'apparaissait... Je vous donne un
cas concret.
M. Bienvenue: Je vous comprends.
M. Burns: Cela m'apparaissait que, si je prenais l'avion pour me
rendre à Baie-Comeau en pleine campagne électorale et que
quelqu'un, à un moment donné, me donne, à part le
président général des élections,
l'équivalent de ce montant pour m'y rendre, je ne pourrais pas le
réclamer.
M. Bienvenue: La section des dépenses électorales.
On définit les dépenses électorales et le remboursement
aux candidats est basé sur cela. Vous me comprenez?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Lamontagne): Article 27,
adopté?
M. Burns: Oui, adopté.
M. Samson: Ce n'est pas là que vous avez un
amendement?
M. Burns: J'ai un amendement, M. le Président,
après l'article 27.
Le Président (M. Lamontagne): Est-ce que l'article est
prêt? Article 23? Article 27?
M. Burns: M. le Président, je proposerais l'addition de
l'article 27 a) qui aurait pour but d'ajouter, à la fin de l'article
373, le paragraphe suivant: "7. L'agent officiel d'un parti reconnu peut, tant
qu'aucun candidat de son parti n'a déposé son bulletin de
présentation et avant le jour fixé pour la présentation
des candidats, autoriser des dépenses électorales de nature
locale. Si, lors du scrutin, le parti reconnu n'a pas de candidat officiel dans
le district électoral pour lequel ces dépenses ont
été autorisées, ces dépenses sont
réputées avoir été faites par ce parti reconnu.
Dans le cas contraire, ces dépenses sont réputées avoir
été autorisées par l'agent officiel des candidats de ce
parti."
Voici ce que je veux couvrir, M. le Président. Tout le monde
s'est rendu compte du fait. Il y a quand même des préparatifs qui
se font même avant la nomination d'un candidat et, malheureusement, ces
dépenses ne sont pas récupérables actuellement
puisqu'elles doivent nécessairement... Elles ne peuvent même pas
être faites, soit dit en passant, de par la loi. Elles doivent, à
ce moment-là, être simplement, si elles se font, être
considérées comme...
M. Samson: M. le Président, quelqu'un tente
d'empêcher un député de faire son travail.
Des Voix: Ha! Ha!
M. Burns: En somme, vous voulez limiter cela pour les
élections générales seulement.
M. Bienvenue: Oui, et n'excédant pas... M. Burns:
N'excédant pas $1,000. M. Bienvenue: Et n'incluant... est-ce
indiqué? M. Burns: N'incluant aucune publicité.
M. Bienvenue: Parce qu'on a compris que c'était surtout
pour les fins du local, n'est-ce pas, pour partir l'affaire.
M. Burns: C'est cela. C'est entre autres cela.
M. Bienvenue: Parce que nous avons déjà un article
qui est connexe à celui-là, l'article... Il y a celui-là
amendé par celui-ci. Je n'en ai qu'une copie.
Vous avez, au paragraphe c), de 360: Les frais indispensables pour tenir
dans un district électoral une convention pour le choix d'un candidat.
Ces frais raisonnables doivent comprendre les dépen- ses raisonnables
des candidats à cette convention, le coût de location d'une salle
et de la convocation des délégués mais ils ne peuvent
inclure aucune publicité ni excéder, à l'exclusion des
dépenses des candidats autres que le candidat choisi, la somme de
$1,000.
Nous gardons donc le même principe. C'est pour être conforme
au principe de la loi. Nous gardons le même principe.
M. Burns: Ce que vous feriez, si je comprends bien, vous
ajouteriez ces textes au texte de mon amendement.
M. Bienvenue: Cela se lirait, si on veut, quitte à ce que
ce soit plus officiel dans un instant: Lors d'élections
générales seulement... Et là, votre texte suivrait. Vous
me suivez?
M. Burns: Oui. L'agent officiel d'un parti.
M. Bienvenue: Etc., etc. A un moment donné, on dit: La
présentation des candidats... autoriser des dépenses
électorales de nature locale, n'excédant pas la somme de $1,000
et n'incluant aucune publicité.
M. Burns, voulez-vous l'avoir? Je l'ai ici.
M. Burns: Vous l'avez, tel que reconstruit? D'accord.
M. Bienvenue: Avec une belle écriture manuscrite.
Le Président (M. Lamontagne): Je vais le lire au
complet.
M. Burns: D'accord, je pense que c'est peut-être...
Le Président (M. Lamontagne): Le projet de loi no 9,
ajouter l'article 27 a) qui se lirait comme suit: Lors d'élections
générales seulement, l'agent officiel d'un parti reconnu peut,
tant qu'aucun candidat de son parti n'a déposé son bulletin de
présentation et avant le jour fixé pour la présentation
des candidats, autoriser des dépenses électorales de nature
locale et n'excédant pas la somme de $1,000 et n'incluant aucune
publicité."
M. Bienvenue: II faudrait enlever le "et"; je m'excuse, M. le
Président, il ne faudrait pas dire "et n'excédant pas", mais
simplement "n'excédant pas".
Le Président (M. Lamontagne): "n'excédant pas", je
reprends cette partie: "et n'excédant pas la somme de $1,000...
M. Bienvenue: Pas "et n'excédant pas" M. Burns:
Vous enlevez le "et"...
Le Président (M. Lamontagne): Je ne l'ai pas enlevé
au bon endroit.
M. Bienvenue: Enlevez-le avant "l'excédant". ...
local...
Le Président (M. Lamontagne): ... "n'excédant pas
la somme de $1,000 et n'incluant aucune publicité. Si, lors du scrutin,
le parti reconnu n'a pas de candidat officiel, dans le district
électoral pour lequel ses dépenses ont été
autorisées, ces dépenses sont réputées avoir
été faites par ce parti reconnu. Dans le cas contraire, ces
dépenses sont réputées avoir été
autorisées par l'agent officiel du candidat de ce parti.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Lamontagne): L'amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Bienvenue: Vous comprenez pourquoi nous avons mis: Lors des
élections générales seulement, parce qu'aux
élections partielles, un parti n'a pas de dépense. Les $0.25 sont
ajoutés...
M. Burns: Vous avez bien raison, le président
général d'élection.
Le Président (M. Lamontagne): Article 28?
M. Burns: Article 28, adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 28...
M. Burns: M. le Président, j'aime autant vous en aviser
tout de suite. Je n'aurai pas d'autres amendements à vous soumettre
d'ici à la fin du projet de loi. J'aurai peut-être ici et
là quelques questions à poser. Je sais, d'autre part, que le
député de Rouyn-Noranda a un amendement un peu plus loin.
Le Président (M. Lamontagne): Article 29?
M. Samson: M. le Président, quant à moi, je suis
prêt à considérer jusqu'à l'article 31.
Le Président (M. Lamontagne): Article 29, adopté.
Article 30, adopté. Article 31?
M. Samson: M. le Président, à l'article 31, au nom
du député de Johnson, je propose la modification suivante: Que
l'article 390 d) soit remplacé par le suivant: Le premier ministre, le
chef de l'Opposition officielle et le chef parlementaire de tout autre parti
politique, tel que prévu au paragraphe c) de l'article 390 a), doivent
désigner un représentant officiel pour recevoir l'allocation
à laquelle ils ont droit en vertu de la présente section.
M. Bienvenue: En acceptant cela, je le dirais presque à la
blague, cela vaut presque une commission...
M. Samson: Parlementaire.
M. Bienvenue: Je n'ai pas dit laquelle.
M. Burns: Es-ce que c'est parce que vous avez de la
difficulté à déterminer la majorité des
députés de votre parti?
M. Samson: Actuellement, je dirais qu'on n'en a pas trop.
M. Bienvenue: On est majoritaire dans le moment. Nous n'avons pas
d'objection et cela me paraît conforme, par ailleurs, à
l'économie des règlements de notre législation quant aux
partis reconnus.
M. Burns: Je suis entièrement d'accord également
avec l'amendement.
Le Président (M. Lamontagne): On va le relire
officiellement, c'est l'article 31. Modification proposée à
l'article 31, sous l'article 390 d) du projet de loi no 9: "Que l'article 390
d) soit remplacé par le suivant: Le premier ministre, le chef de
l'Opposition officielle et le chef parlementaire de tout autre parti politique
tel que prévu au paragraphe c) de l'article 390 a), doivent
désigner un représentant officiel pour recevoir l'allocation
à laquelle ils ont droit en vertu de la présente section".
Adopté?
M. Burns: Adopté. Il faudrait adopter aussi, M. le
Président, les articles 390 a), b), c).
Le Président (M. Lamontagne): L'article 31, 390 a),
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 31, 390 b)?
M. Burns: A l'article 31, 390 b), M. le Président, c'est
évident qu'il s'agit là de ce qu'on appelle en termes
parlementaires un "money bill" et, par conséquent, je ne pouvais pas,
comme membre de l'Opposition et comme simple député surtout, vous
proposer une modification. Je peux cependant m'étonner...
M. Blank: ...
M. Burns: Je ne voulais pas le descendre, vous allez voir que, si
j'avais eu à faire un amendement, je l'aurais monté. Mais je
m'étonne quand même je l'ai mentionné dans mon
discours de deuxième lecture que ce montant de $400,000 mis
à la disposition de l'ensemble des partis politiques est passé,
à l'origine, il y a deux ans, lorsqu'on a commencé à
parler de financement des partis politiques, de $750,000 à
l'époque. A ce que je sache, le coût de la vie n'a pas
diminué depuis deux ans. Je pense que je n'ai pas à convaincre
personne de cela et j'aurais infiniment préféré je
vous le mentionne que le montant mis à la disposition des partis
politiques reste à la
somme de $750,000 tel que l'actuel député de Terrebonne
nous l'annonçait, au nom du gouvernement, en commission
parlementaire.
Maintenant, je ne peux pas en faire l'amendement. Je vous signale que
cela aurait été tout à fait justifié de le faire
parce qu'il n'y a pas que des bons côtés, pour les partis
politiques, à la mise en application de cette loi.
Il est bien sûr que les partis politiques recevront des sommes
d'argent, mais la mise en application même de cette loi causera des
dépenses aux partis, c'est-à-dire une comptabilité
beaucoup plus complète, un certain nombre d'obligations.
C'est pour cela que j'aurais voulu qu'au moins, on ne diminue pas le
montant que le gouvernement nous annonçait il y a deux ans. C'est la
seule remarque que j'ai à faire.
M. Bienvenue: II y a au moins l'avantage à retenir, si on
l'oublie que cette partie est rétroactive au 1er janvier 1975.
M. Burns: D'accord.
M. Bienvenue: On n'avait pas prévu d'inflation. Tout le
monde en voudrait plus.
Le Président (M. Lamontagne): Article 390 b)
adopté. Article 390 c) adopté. Le paragraphe d) a
été modifié. Article 390 e) adopté. Article 390 f)
adopté. Article 390 g) adopté. Article 390 h) adopté.
Article 390 i) adopté. Article 31. Adopté.
Nous pourrions revenir à l'article 23 a).
M. Burns: Article 23?
Le Président (M. Lamontagne): Oui, l'article 23, qui
était suspendu.
Une Voix: L'avocate...
M. Bienvenue: Pas l'avocate. La candidate...
M. Burns: Article 23 a).
Le Président (M. Lamontagne): Article 23 a) qui se lirait
comme suit: "Aux fins du présent article, une candidate peut, en plus de
ceux prévus au paragraphe 5 de l'article 2, utiliser ses nom et
prénoms patronymiques.
M. Bienvenue: C'est cinquièmement, c'est le paragraphe
cinquièmement.
M. Parent (Hull):... cinquièmement.
Le Président (M. Lamontagne): Paragraphe
cinquièmement.
M. Bienvenue: II y a une petite boule à
côté.
Le Président (M. Lamontagne): On vient de mettre une
petite boule.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lamontagne): Article 32.Adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 33.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Article 34.
Adopté. Article 35.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Article
36.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 37. Adopté.
Article 38. Adopté. Article 39.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Adopté. Il y a un
article suspendu, l'article 1.
M. Burns: Oui, il y a un paragraphe au tout début.
Le Président (M. Lamontagne): Avant d'adopter l'article
40, on va revenir à l'article 1.
M. Burns: J'avais demandé, à l'article 1,
paragraphe b) qui concerne le dixièmement de l'article 2 de la Loi
électorale, qu'on considère la possibilité de revenir
à la définition actuelle du représentant du candidat pour
éviter des discussions stériles, inutiles, peut-être
très graves le matin de l'élection.
M. Bienvenue: C'est là que j'avais fait, soit une
promesse, soit une menace.
M. Burns: C'est ça.
M. Bienvenue: Selon la façon dont se déroulerait la
séance de la commission. Cela s'est bien déroulé.
M. Burns: C'est là que vous allez porter un jugement
sur...
M. Bienvenue: Cela s'est bien déroulé.
M. Burns: Je trouve, moi, que cela s'est très bien
déroulé.
M. Bienvenue: II y aurait peut-être...
Une Voix: On ne revient pas à ce qu'on a actuellement.
M. Bienvenue: Non, non.
M. Burns: Je vous proposerais de revenir à ce qu'on a
actuellement.
M. Bienvenue: Actuellement, on peut avoir un garçon de
quinze ans.
M. Burns: Bien oui.
M. Bienvenue: Si vous êtes pour ça, vous.
M. Burns: Imaginez-vous ce que vous allez faire. A partir du
moment où vous allez imposer des conditions aux représentants du
candidat, il risque de s'élever toute une contestation le matin.
Imaginez-vous, par exemple, quelqu'un qui a 19 ans, et que la loi dise qu'il
faut avoir absolument 16 ans, comme certaines lois le font au Canada, un
officier d'élections, le matin même, peut soulever, souvent
peut-être de mauvaise foi, toutes sortes de contestations auprès
de quelqu'un qui a même au-delà de cet âge. Là, vous
risquez d'avoir des gens qui seront refusés dans le bureau de vo-tation
en question, parce qu'ils n'ont pas leur extrait baptistaire avec eux.
C'est ça que vous allez avoir. Je vous dis que vous allez avoir
une pluie de protestations à certains endroits, et souvent, ces choses
se font non pas par mauvaise foi de la part du scrutateur, mais elles se font
souvent par un excès de zèle.
M. Bienvenue: ... ne suffit pas à ce moment, dans un cas
de contestation?
M. Burns: Bien, vous allez voir que vous allez avoir des
contestations. Dès que vous sortez de la définition actuelle
qu'on retrouve dans la loi, je suis sûr et certain que vous allez
avoir... Même si la loi n'en fait pas de restriction actuellement, il
arrive souvent qu'il y a des embêtements le matin du vote, parce que, a
cause d'un excès de zèle, ou à cause...
M. Bienvenue: J'ai eu des plaintes. Il y a des gens qui se sont
plaints auprès de moi... ils étaient rendus au bureau de scrutin,
ils avaient avec eux un jeune homme ou une jeune fille de quinze ans, seize
ans... Moi, je n'ai pas d'objection, vous savez.
M. Burns: C'est le candidat qui prend le risque à ce
moment, vous savez.
M. Bienvenue: Bien non!
M. Burns: Si vous êtes mal représenté dans un
vote, c'est le candidat en question qui...
M. Bienvenue: Je trouve que c'est depuis que le gouvernement paie
deux représentants, le peuple a le droit d'avoir deux
représentants d'une certaine valeur.
M. Burns: Je m'excuse, M. le président
général d'élection. Je ne partage pas votre avis. Ce n'est
pas le peuple qui a droit d'avoir des représentants. C'est le candidat
qui a droit d'avoir des représentants.
M. Bienvenue: Je comprends, à ce moment, la journée
du vote, c'est le candidat. Mais le peuple a le droit d'avoir, dans le bureau
de scrutin, deux personnes de partis opposés, qui sont là pour
surveiller la votation. S'il y a un type...
M. Burns: Le peuple est en droit d'exiger toutes ces choses de la
part du scrutateur et du greffier. Il me semble que c'est... Ce sont vos
mandataires dans la section de vote. Les autres sont des mandataires du
candidat. C'est pour cela que je pense que si... Imaginez-vous ce que cela peut
donner dans certains endroits, dans certains comtés où la lutte
est vive, et le monde se hait comme ce n'est pas possible, d'un parti à
l'autre, il risque d'y avoir, à toutes fins pratiques je n'ai pas
de crainte de le dire des manoeuvres pour éviter qu'un
représentant de candidat soit accrédité dans une section
de vote.
Je pense que votre téléphone ne dérougira pas entre
8 heures et 10 heures, le matin, à cause de cela, surtout avec le
nouveau pouvoir qu'on vous a donné, celui de donner instruction. Je veux
vous éviter de l'ouvrage, en tout cas, M. le Président.
M. Bienvenue: La concession que j'allais faire je ne
devrais pas le dire tout haut de lui permettre de venir de n'importe
où, mais d'être quand même une personne qui, au
Québec, en vertu de la Loi électorale, a le cens
électoral. Cela vous paraît abusif?
M. Burns: Ce que je veux dire, c'est que vous allez avoir un
miniprocès, dans bien des endroits, dans bien des sections de vote. Si
quelqu'un qui est dans...
M. Bienvenue: Je ne vous crois pas, monsieur...
M. Burns: Je ne vous crois pas. Vous n'avez pas 18 ans.
M. Bienvenue: Si cet individu dit: Apportez-moi une bible, comme
la loi le prévoit. Apportez-moi un évangile, je prête
serment, cela ne règle-t-il pas le cas?
Toutes les personnes qui se présentent dans un bureau de
dépôt ou chez mon président d'élection, pour faire
une demande d'inscription, de radiation, on exige d'elles qu'elles nous disent
qu'elles sont inscrites sur la liste électorale ou qu'elles ont le droit
d'y être inscrites...
M. Burns: Oui, parce que vous faites une demande qui a un effet
direct sur le processus du vote. Le candidat avec son représentant, ce
n'est pas un geste qui a un effet direct sur le processus du vote. C'est une
sécurité qu'il se donne d'avoir un représentant pou lui
dans une section de vote. C'est pour cela que je trouve absolument anormal
qu'on dise au candidat: Tu vas choisir tel genre de personne qui mesure 4 pieds
4 pouces ou 5 pieds 2 pouces, qui a tel âge ou telle grandeur, qui a
telle qualité, etc. Je vous dis que vous vous lancez
paragraphe c) devient le paragraphe b). C'est cela?
Le Président (M. Lamontagne): Donc, à l'article 1,
le paragraphe b) est retranché au complet.
M. Bienvenue: On tient compte du temps des fêtes.
Le Président (M. Lamontagne): Article 1,
adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): Article 40, adopté?
Adopté. Le projet de loi no 9, adopté tel qu'amendé.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lamontagne): La commission ajourne ses
travaux sine die.
M. Burns: Je remercie le ministre de sa bonne collaboration ainsi
que le président général des élections.
(Fin de la séance à 13 h 39) littéralement dans des
tonnes et des tonnes de contestations, le matin du vote, lors de l'ouverture
des "polls".
Déjà, cette disposition n'existe pas dans la loi. C'est
contesté par certains officiers d'élection.
Le Président (M. Lamontagne): La commission suspend ses
travaux pour une minute et demie.
(Suspension de la séance à 13 h 31)
Reprise de la séance à 13 h 36
Le Président (M. Lamontagne): Messieurs, article 1,
suspendu. Une partie de l'article 1.
M. Burns: C'est-à-dire qu'il y a...
Le Président (M. Lamontagne): La désignation des
représentants.
M. Bienvenue: La désignation des représentants.
M. Burns: Le paragraphe b) est retranché et le