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Etude du projet de loi no 200 Loi modifiant la Charte
de la ville de Montréal
(Dix heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie concernant le projet de loi no 200.
Les membres de la commission sont et je vous prierais de me
signaler les remplacements au fur et à mesure, s'il en est M.
Alfred (Papineau), M. Beauséjour (Iberville) remplacé par M.
Laberge (Jeanne-Mance), M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplacé par M.
Paquette (Rosemont), M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault
(Châteauguay), M. Gold-bloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois)
remplacé par M. Lefebvre (Viau), M. Léger (Lafontaine), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), Mme Ouellette (Hull) remplacée par
M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif (Crémazie),
M. Vaugeois (Trois-Rivières) et M. Ver-reault (Shefford).
Ordre des travaux
Lors des séances antérieures de cette commission,
concernant le projet de loi no 200, c'est le député de Vanier qui
agissait à titre de président. Je n'ai donc pas eu le plaisir de
suivre les délibérations de cette commission, de sorte que j'en
connais très mal le fonctionnement qui, suivant ce que j'en sais, est
quand même assez particulier. Je sais cependant qu'une entente
était intervenue entre les différents partis politiques
représentés à l'Assemblée nationale et entre les
membres de cette commission, pour circonscrire le débat de cette
séance d'aujourd'hui et des séances subséquentes, s'il y a
lieu, dans le but de bien clarifier la situation sur ce point, sur le
débat, sur les sujets qui pourront être débattus en
commission aujourd'hui.
Je donnerai immédiatement la parole au ministre des Affaires
municipales et, par la suite, au député de D'Arcy McGee et au
député de Saint-Hyacinthe, si ceux-ci désirent s'exprimer
sur l'entente qui est intervenue dans le but d'éclairer le
président afin qu'il puisse rendre les décisions les plus
éclairées possible sur la recevabilité des questions ou
des motions qui pourraient y être présentées.
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, je vous remercie. Il me fait
plaisir à nouveau de souhaiter la bienvenue aux représentants de
la ville de Montréal, et aux gens du RCM qui sont également
présents à cette commission.
En effet, lors de la dernière session de cette commission
parlementaire, il avait été convenu, après avoir
terminé l'étude des 188 articles un par un, que nous allions
étudier, ou examiner, lors de la prochaine rencontre, deux points
particuliers, à savoir enfin, un particulier et l'autre plus
général, devrais-je dire la question des fonds de pension,
et deuxièmement, le mémoire du RCM visant une réforme plus
générale de la Charte de la ville de Montréal et du
fonctionnement du conseil, à la ville de Montréal.
Depuis ce temps, il y a eu également une autre entente intervenue
entre le parti ministériel et les partis de l'Opposition, à la
suite de l'étude, au cours de cette semaine, de la loi no 54, modifiant
la Loi des cités et villes, et au sujet de laquelle il nous est apparu
qu'il était bon que certains éléments de concordance
soient introduits plutôt et ce, d'ailleurs, à la
requête des autorités mêmes de la ville dans la
charte que dans la loi générale des cités et villes, si
bien que c'est d'un commun accord cette semaine que, confrontée avec un
ou deux articles de la loi no 54 qui auraient pu être introduits dans la
loi générale, la commission a décidé de le faire
peut-être à l'occasion de cette séance, lors de
l'étude de la charte de Montréal ou, enfin, du projet de loi no
200.
Donc, M. le Président, si je présume: entente, à
l'origine, pour la question des fonds de pension et le mémoire du RCM;
depuis ce temps, nouvelle entente intervenue, je dois dire, en dehors des
représentants de la ville qui sont ici mais disons, en ce qui concerne
la commission, entre opter pour des amendements à la charte plutôt
qu'à la loi générale et, M. le Président, je pense
aussi, entente mais d'une façon plus générale pour
permettre aux intervenants de s'exprimer assez librement sur des amendements
précis toutefois qu'ils voulaient suggérer à la
charte.
Dans ce cas, M. le Président, dès qu'il vous plaira
d'appeler l'étude articje par article, lorsque les représentants
de l'Opposition se seront fait entendre.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, ce que j'ai
compris de notre entente, de nos conclusions à la fin de notre
dernière séance, vient d'être résumé assez
précisément par le ministre.
Il était entendu que le RCM avait un mémoire à
présenter, que ce mémoire débordait, dans une certaine
mesure, le texte que la ville, comme telle, nous avait soumis et que nous
entendrions ce mémoire.
Il était entendu que Me Paul Normandin avait une
présentation à faire sur certains aspects du régime de
retraite des conseillers, et cela nous paraissait important. Il était
entendu... nous avions même espéré pouvoir entendre Me
Normandin
lors de la dernière séance mais le temps ne suffisait pas
pour cela.
Entre-temps, nous avons à cette commission, mais en l'absence des
invités qui sont ici aujourd'hui, étudié le projet de loi
no 54. Nous avons reçu, de la part du contentieux de la ville de
Montréal, des commentaires sur ce projet de loi dont le sens
général était le suivant: La commission parlementaire est
appelée, présentement, à étudier la charte de la
ville de Montréal; cette étude n'est pas encore terminée.
Pourquoi modifier cette charte par le biais de la Loi des cités et
villes, parce que chaque modification peut avoir des répercussions sur
d'autres articles de la charte? Le ministre nous a informés de certaines
conversations entre le contentieux de son ministère et celui de la
ville. A son avis, ces problèmes avaient été
réglés entre-temps, mais nous avons quand même voulu
réserver le droit aux porte-parole de la ville de s'exprimer
là-dessus aujourd'hui s'il y avait toujours certains
problèmes.
J'ai aussi cru comprendre que la ville voudrait possiblement s'exprimer
sur le rôle du vérificateur qui a fait l'objet d'un débat
important lors de nos séances précédentes. Quant à
moi, M. le Président, si tel est le désir de la ville, parce que
c'est une question d'importance majeure, je serai tout à fait consentant
à ce que la ville, en nous amenant à faire l'étude de
quelques articles additionnels, si elle veut en parler, puisse le faire.
Je crois, M. le Président, que c'est la somme du travail qui fait
partie du mandat de la commission pour cette séance.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, il me fait plaisir de revoir
tous les représentants de la ville de Montréal, quelles que
soient les options politiques municipales qu'ils représentent. Je crois
que le ministre des Affaires municipales, ainsi que M. Goldbloom, ont
très bien explicité le pourquoi de cette réunion.
Je suis toujours disposé à entendre tout intervenant dans
le débat, étant donné que, M. le Président, c'est
à vous à juger l'opportunité du sujet discuté.
Le Président (M. Clair): Si je résume. Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, puisque nous sommes
en train de nous entendre sur notre menu, je voudrais demander si la commission
serait d'accord, afin de profiter de la présence devant elle des
dirigeants de la ville de Montréal et de représentants des partis
municipaux à Montréal, pour discuter également,
brièvement peut-être quant à moi ce sera bref
de la situation relative à Terre des Hommes. Les occasions de nous
trouver, tous les partis ici réunis autour de la table d'une commission
avec la présence de la participation des représentants de la
ville de Montréal et des partis municipaux sont assez rares et
j'aimerais, quant à moi, que nous puissions en profiter pour
échanger brièvement des vues sur la situation relative à
Terre des Hommes.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je sais que Terre des Hommes est près du
coeur de l'honorable député de Deux-Montagnes et je ne voudrais
certainement pas être désobligeant à son endroit. Il me
semble, cependant, que si nous devions aborder un tel sujet, d'abord nous
dépasserions le mandat donné à cette commission par la
Chambre, et deuxièmement, que d'autres membres du gouvernement devraient
être présents pour participer à un tel débat. C'est
une première réaction; je ne voudrais pas dire de façon
catégorique que je me refuserais totalement à ce que le sujet
vienne devant la commission, mais il me semble, quand même, comme
première réaction, que nous déborderions le mandat
accordé à la commission par la Chambre.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, pour appuyer mon
collègue de Deux-Montagnes, j'aimerais rappeler au député
de D'Arcy McGee que, lors d'une séance précédente de cette
commission, il nous a rappelé avec justesse que l'étude
périodique de la Charte de la ville de Montréal devant une
commission parlementaire était l'occasion de discuter, avec les
représentants de la ville, l'orientation générale des
politiques au niveau de la ville de Montréal. Je pense que c'est
l'occasion pour les députés de s'informer et, également,
de donner leur opinion, de dialoguer avec les représentants de la ville
sur des questions importantes. La question de l'avenir de Terre des Hommes est
sûrement une des questions il y en a peut-être quatre ou
cinq au niveau de la région métropolitaine de Montréal
extrêmement importantes qui va devoir recevoir sa solution dans un
assez bref délai. Je pense, M. le Président, sans en faire un
point de première importance, qu'on pourrait accorder quelques minutes
à une discussion là-dessus.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je n'ai pas objection
à ce qu'on discute de Terre des Hommes, mais étant donné
que nous avons déjà un menu passablement élaboré,
on pourrait peut-être garder ce sujet comme digestif, ce soir. Ne pas
commencer par ce sujet qui n'est pas présentement dans les ententes.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que depuis le
début de cette série de séances, nous avons de bons
rapports entre nous. Je ne voudrais point gâter notre climat. J'aimerais
simplement demander au ministre des Affaires municipales s'il
a prévu cette proposition et si son collègue du Tourisme
de la Chasse et de la Pêche est en mesure de venir participer à la
discussion avec nous, parce que, je crois, c'est toujours lui qui a une
responsabilité à l'égard de Terre des Hommes. Je n'ai pas
d'objection majeure; je pense qu'il serait bon que nous ayons un débat
là-dessus. Je me demande si le contexte est idéal aujourd'hui;
même si nous avons des intéressés qui sont présents
devant la commission, il y a d'autres intéressés aussi.
Il y a un certain principe que si nous sommes pour discuter à la
commission parlementaire de certains sujets, si c'est avec la participation de
personnes de l'extérieur qui représentent les
municipalités ou d'autres organismes ou intérêts, il y a un
avis qui est donné pour permettre à tous les
intéressés de venir. Si tel n'a pas été le cas, je
pense qu'il n'est pas idéal de procéder à cette discussion
aujourd'hui.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il ne serait pas exact de dire
que je ne m'attendais pas à ce que des représentations soient
faites concernant Terre des Hommes. Personnellement, et si la commission est
d'accord, je serais prêt à entendre les représentations qui
pourraient être faites et, à ce moment-là, il s'agirait de
juger ou d'aviser à la suite de ces représentations devant la
commission si elles sont recevables ou non, et d'apprécier.
M. Goldbloom: M. le Président, sous réserve des
hésitations que j'ai exprimées, je me rallie. Si vous voulez
ajouter cela à l'ordre du jour, d'accord.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Ce ne sera pas le sujet qui sera discuté en
premier?
Le Président (M. Clair): C'est justement ce dont j'allais
parler. Premièrement, pour les sujets qui seront discutés
aujourd'hui, si je résume, je crois avoir cinq sujets et ces cinq sujets
ne seront débattus que s'il y a consentement unanime je pense que
c'est à peu près exprimé d'avance pour discuter de
ces sujets. Quant à l'ordre dans lequel on les discutera, je pense qu'il
revient au ministre de le fixer. Les cinq sujets m'apparaissent être les
suivants, et ce, sans ordre du jour: Premièrement, les amendements
contenus à la Loi 54 et qui concernent la ville de Montréal
à un titre particulier; deuxièmement, il y a un mémoire
précis qui est présenté par le RCM; troisièmement,
il y a Me Paul Normandin, qui serait entendu au sujet du régime de
retraite des conseillers; quatrièmement, à la proposition du
député de D'Arcy McGee, il y aurait un moment de retenu pour
l'audition du vérificateur de la ville de Montréal, si tous sont
d'accord; un cinquième sujet serait Terre des Hommes.
J'ai énuméré les cinq sujets; le ministre peut
décider d'en discuter dans l'ordre où il le souhaite, puisqu'il
est mieux informé que quiconque quant à la disponibilité
des gens et quant à la préparation de tout le monde au point de
vue technique. Je rappelle les cinq sujets: 1) les amendements à la loi
54; 2) le mémoire du RCM; 3) Me Paul Normandin, relativement au
régime de retraite des conseillers; 4) le vérificateur; 5) Terre
des Hommes. Est-ce qu'il y a le consentement unanime pour qu'on discute de ces
cinq sujets?
M. Tardif: M. le Président, je crois que le RCM m'avait
informé que l'un de ses représentants était en route de
Montréal vers Québec, alors que Me Normandin est
déjà ici. Peut-être qu'il vaudrait mieux mettre la question
des pensions en deuxième lieu, si vous n'avez pas d'objection.
Le Président (M. Clair): Cela va. Alors, l'ordre de nos
discussions serait, d'abord, la Loi 54, le régime de retraite, le RCM et
son mémoire, le vérificateur... oui, monsieur?
M. Péloquin (Jean): Jean Péloquin, pour les fins du
journal des Débats. M. le Président, nous avons fait distribuer
à la commission huit projets de modification à la charte de la
ville; il y en a trois qui ont trait justement, au premier sujet dont vous
allez traiter, soit la loi 04. Il y en a un qui a trait au vérificateur
et les autres sont des modifications très mineures qui découlent
de modifications qui ont été apportées à la
commission le 8 novembre dernier. Est-ce que ce serait possible de regrouper
toutes ces modifications dans un seul sujet? Je n'ai pas d'objection quant
à l'ordre, cependant.
Le Président (M. Clair): Vous pourrez être le
premier.
M. Goldbloom: D'accord. M. Péloquin: Cela va.
M. Tardif: ALors, les papillons, le fonds de pension, le RCM.
Le Président (M. Clair): Le quatrième sujet,
où j'en étais, le vérificateur; et le cinquième
sujet, Terre des Hommes. On commencerait immédiatement avec, ce qu'on
appelle...
M. Paquette: M. le Président, je me demande si cela ne
serait pas mieux d'entendre le vérificateur au moment et en relation
avec l'amendement qui est proposé par la ville.
Le Président (M. Clair): On le raie du quatrième
poste et on l'entend au premier.
M. Tardif: Les amendements découlant directement du projet
de loi 200 qui a déjà été étudié, il
s'agit en quelque sorte, dans ce cas, d'améliorer les textes
déjà approuvés.
Le Président (M. Clair): Ça va. Nous en discuterons
dans un premier temps.
M. Tardif: Très bien. Les amendements.
Le Président (M. Clair): Ça va. Les
amendements.
M. Bertrand (Daniel): M. le Président, est-ce que je
pourrais adresser la parole, s'il vous plaît, en particulier un petit mot
sur Terre des Hommes? Est-ce que je peux faire, à titre de
propriétaire de Montréal, une petite suggestion?
Le Président (M. Clair): Au moment où je parle,
monsieur...
M. Bertrand (Daniel): C'est un petit préambule,
voyez-vous?
Le Président (M. Clair): Monsieur, si vous me le
permettez, en ce moment, la commission a décidé de se fixer un
ordre du jour et le sujet de Terre des Hommes n'est pas celui dont il est
question actuellement. Il en sera sûrement question plus tard dans la
journée, puisque les membres ont décidé d'en discuter.
Nous verrons, en temps et lieu, si vous le permettez.
M. Bertrand (Daniel): Ce n'est pas pour discuter de la question
directement, mais c'est une petite remarque que j'aurais à faire, si
vous me le permettez, ce n'est pas grand-chose. J'ai remarqué, à
Montréal, que nous n'avons pas le droit de parole; or, il y a une chose
qui intervient, c'est que les contribuables les propriétaires ont droit
à la parole. Vous avez des responsabilités...
Le Président (M. Clair): Monsieur...
M. Bertrand (Daniel): ... et il faudrait quand même
consulter la société. Les décisions qui sont prises ici
par les...
Le Président (M. Clair): M. Bertrand...
M. Bertrand (Daniel): ... conseillers municipaux n'ont
jamais...
Le Président (M. Clair): M. Bertrand...
M. Bertrand (Daniel): Je vous écoute, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Je vois que vous entrez
immédiatement dans le vif du sujet qui vous préoccupe. Comme je
vous l'ai dit tantôt, ce n'est pas le moment de discuter de Terre des
Hommes. C'est le cinquième sujet, ou plutôt le quatrième
sujet, à l'ordre du jour. Il n'est pas question, pour l'instant, de
commencer un débat sur ce sujet. Je donne immédiatement la parole
au ministre des Affaires municipales sur le premier point à l'ordre du
jour. M. le ministre des Affaires municipales.
Amendements contenus dans la loi 54
M. Tardif: M. le Président, il y a un amendement qui est
proposé à l'article 10a du projet de loi 200, amendant
lui-même l'article 107 de la Charte, et qui vise à rendre
concordant cet article de la charte avec les amendements qui ont
été apportés à la Loi des cités et villes,
plus particulièrement, si on se réfère aux
suppléments qui sont devant nous. Ce sont les paragraphes 7 et suivants,
qui sont véritablement nouveaux, les paragraphes 7 et 8, qui sont repris
à peu près mot à mot avec les ajustements qu'il faut de la
Loi des cités et villes. Je n'ai pas d'autre commentaire à
ajouter, M. le Président, la commission ayant déjà les
textes devant elle.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Pas de commentaire, M. le Président.
M. Cliche (Paul): Paul Cliche, conseiller municipal au RCM. M. le
Président, les projets d'article 10a, 10b, 10c n'ont aucunement
été soumis au conseil municipal. Nous en prenons connaissance sur
le champ.
C'est assez volumineux, et je comprends bien; peut-être que c'est
simple, mais nous en prenons connaissance instantanément. Nous n'avons
jamais été avisés que ce genre d'amendement serait
apporté par le comité exécutif, et je ne sais pas si ce
serait trop vous demander que de nous laisser quelques minutes, aux
représentants de l'Opposition, pour pouvoir en prendre connaissance,
parce que la ville ne nous a jamais avisés d'aucune façon qu'elle
soumettrait ce papillon ce matin.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je peux peut-être donner
un certain nombre d'éléments d'explications. On a, je pense, dans
les papillons qui sont devant nous, l'article 107 actuel et celui qui est
proposé. En fait, le premier alinéa du paragraphe 1, à
part les ajustements de termes, est la même chose qu'on retrouve dans la
Loi des cités et villes avec, évidemment, les montants
différents pour la ville de Montréal.
Le deuxième alinéa du paragraphe 1, M. le
Président, dit ceci: "Aux fins du présent paragraphe, un contrat
pour la fourniture de matériel s'entend aussi de tout contrat de
location d'équipement assorti d'une option d'achat." C'est une
disposition dans la Loi des cités et villes qui est reprise
textuellement dans la Charte de Montréal.
Le paragraphe 3, M. le Président, est également identique,
4 également, 5 également. Il y a 7 et suivants qui sont
véritablement nouveaux.
Là, M. le Président, si je peux expliquer, en fait, une
simple lecture. On dit: "Toutefois, si, pour satisfaire aux conditions d'octroi
d'une subvention gouvernementale, il est nécessaire que le contrat
soit accordé à une personne autre que celle qui a fait,
dans le délai fixé, la soumission la plus basse, le comité
exécutif peut, sans l'autorisation du ministre, accorder le contrat
à la personne dont la soumission est la plus basse parmi celles qui
satisfont à ces conditions, si cette soumission a été
faite dans le délai fixé."
M. le Président, cet amendement, introduit par le projet de loi
no 54 à la Loi des cités et villes, a pour but de vraiment donner
effet à la politique d'achat du gouvernement lorsque, par exemple, il
s'agit d'encourager des firmes ayant leur siège social au Québec
ou dont la fabrication des produits est faite au Québec. Dans ce
cas-là, il n'y a, encore une fois, rien de vraiment neuf par rapport aux
dispositions de la loi générale.
Il y a l'article 8 également qui est pris textuellement de la Loi
des cités et villes où on dit: "Peut être
déclaré inhabile à exercer une charge municipale pendant
deux ans et tenu personnellement responsable envers la municipalité de
toute perte ou dommage subi par elle, le membre du comité
exécutif qui, sciemment, par son vote ou autrement, autorise ou effectue
alors l'adjudication ou la passation, sans soumissions publiques, d'un contrat
assujetti à cette formalité en vertu du paragraphe 1;
deuxièmement, l'adjudication ou la passation d'un contrat ou encore
à l'encontre des prescriptions du paragraphe 6 sous réserve du
paragraphe 7."
Et, également, M. le Président, "la responsabilité
prévue au premier alinéa du présent paragraphe est
solidaire et elle s'applique à tout fonctionnaire de la ville qui,
sciemment, est partie à l'acte illégal. La poursuite en
déclaration d'inhabileté s'exerce conformément aux
articles 838 à 843 du Code de procédure civile, en
réparation de perte ou de dommage par action ordinaire. Tout
contribuable peut exercer ces recours ".
Voilà, M. le Président, le sens de cet article ou de ces
amendements à l'article 107 qui avaient déjà
été, encore une fois, étudiés par cette
commission.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, très
brièvement, je pense qu'il y a lieu d'expliquer aux
intéressés que ce n'est pas l'administration de la ville de
Montréal qui en est vraiment responsable. C'est cette commission
parlementaire qui, ayant adopté certains amendements à la Loi des
cités et villes, et ayant voulu le sujet a été
discuté assez longuement étendre l'application de
certaines exigences de la Loi des cités et villes à des villes
qui ne sont pas normalement régies par cette loi, et la ville de
Montréal ayant réagi en disant: Mais, nous avons notre charte, et
il serait logique que ces amendements se trouvent dans notre charte pour que
toutes les exigences se retrouvent dans un seul document, plutôt que
d'obliger tous les intéressés à regarder et la charte de
la ville et la Loi des cités et villes, et ne pas toujours savoir quand
regarder la Loi des cités et villes par rapport à la ville de
Montréal, il me semble tout à fait dans l'ordre qu'au moins en ce
qui concerne les articles 10a, 10b et 10c, la concordance soit
établie.
Le Président (M. Clair): M. le conseiller.
M. Cliche: M. le Président, je vous remercie des
informations qui nous sont fournies. Nous sommes d'accord, bien entendu, avec
ce qui est proposé. Maintenant, je voudrais attirer votre attention,
puisque nous revenons à l'article 107... Lors de l'adoption de la loi
82, en décembre dernier, il est resté tout de même un
article de la charte qui n'est pas soumis à la nouvelle procédure
prévue par le nouvel article 107 concernant les soumissions publiques.
C'est l'article 528, paragraphe 3 de la charte, qui prévoit, concernant
l'administration de Terre des Hommes, l'exemption de la procédure des
soumissions publiques. Quant à revenir à l'article 107, M. le
Président, je crois que ce serait une bonne chose, d'une certaine
façon, de réparer cet oubli et de prévoir que dans tous
les cas d'administration, dans toute la charte, cet oubli qui est un oubli de
concordance, probablement, soit réparé, et qu'à l'article
528, paragraphe 3, on mentionne également que les dispositions ne
soustraient pas la ville à l'application du nouvel article 107 de la
charte.
Le Président (M. Clair): Les gens de la ville de
Montréal, d'autres conseillers, auraient-ils des commentaires sur ce
point avant de procéder à l'adoption de l'article? L'article 10a,
j'imagine que même si je n'ai pas le texte de loi au complet, c'est
l'article 10a du projet de loi 200, c'est bien ça? L'article 10a du
projet de loi 200 est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas si en
l'adoptant tel quel, nous répondons au désir exprimé par
M. Paul Cliche et contre lequel les porte-parole de l'administration municipale
n'ont pas exprimé d'objection.
Est-ce que M. Cliche peut nous expliquer de quelle façon il
voudrait assurer l'application de l'article 107 à l'administration de
Terres des Hommes?
M. Cliche: M. le Président, dans les circonstances, est-ce
qu'on pourrait demander de suspendre cet article, étant donné que
nous ne pensions pas qu'il allait revenir sur le tapis et que nous aurions
à consulter à nouveau la charte, de façon plus
approfondie, pour poursuivre nos arguments là-dessus?
Le Président (M. Clair): Quant à la décision
pour suspendre l'étude d'un article, elle revient aux membres de la
commission. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'étude de
l'article 10a? Il y a consentement. Nous passons donc à l'article 10b.
Le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: Dans le cas de l'article 10b, M. le Président,
il s'agit encore là, d'une part, de concordance avec le projet de loi 54
modifiant la
Loi des cités et villes et d'autre part, d'un ajustement pour la
ville de Montréal. La concordance est faite dans le but suivant, c'est
que, jusqu'à l'adoption éventuelle de la loi 54, les contrats
pour des sommes inférieures à $10 000 n'étaient soumis
à aucune règle de procédure autres que celles que
voulaient bien se donner les municipalités, évidemment. Seuls les
montants supérieurs à $10 000 devant faire l'objet de soumissions
publiques.
La Loi des cités et villes a été amendée, de
façon que les contrats pour la fourniture de matériaux, de
même que pour la fourniture de services autres que les services
professionnels, pour un montant se situant entre $1000 et $10 000, sont
maintenant octroyés en suivant une procédure de soumissions sur
invitation.
C'est une disposition générale dans la Loi des
cités et villes que, dorénavant, tout contrat pour une somme
entre $1000 et $10 000 se fasse par voie de soumissions sur invitation. Dans ce
cas-ci, c'est la même procédure, sauf que le montant minimum a
été fixé à $5000. Vu la taille de la ville de
Montréal et la somme des déboursés facilement
supérieurs à $1000 qui pourraient être octroyés ou
dépensés, il y a substantiellement le même article que dans
la Loi des cités et villes, mais le plancher a été
haussé de $1000 à $5000. Cela veut donc dire que, dans le cas de
la ville de Montréal, au-delà de $10 000 ou $20 000, selon qu'il
y a une résolution à cet effet du conseil, il y a
procédure par voie de soumissions publiques. Pour les contrats, ce sont
c'est un nouvel élément, la fourniture de services autres
que les services professionnels les soumissions sur invitation pour les
montants de $5000 à $10 000 et, en bas de $5000 c'est sans aucune
procédure de soumission.
Le Président (M. Clair): D'autres intervenants concernant
l'article 10b du projet de loi 200? L'article 10b du projet de loi 200 est-il
adopté? Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Paquette: Je me demande si, dans le cas de l'article 10b, on
n'a pas le même problème qu'avec l'article 10a?
Le Président (M. Clair): Le problème ne semble pas
avoir été soulevé. Il a déjà
été déclaré adopté. J'appelle l'article
10c.
M. Goldbloom: Je pense que, si nous constatons, en revenant
à l'article 10a, qu'il y a un problème qui déborde sur
l'article 10b, je n'aurais pas d'objection à ce que nous retenions les
quelques articles.
M. Paquette: Par concordance.
Le Président (M. Clair): Cela va. L'article 10c. Le
ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: L'article 10c est, encore une fois, dans un souci de
concordance avec la loi générale et vise, en quelque sorte,
à permettre à la ville de Montréal, comme aux autres
municipalités, par le biais de la loi 54, à parer aux cas
d'urgence et de force majeure sans évidemment, toutefois, compliquer
indûment la procédure si bien que le nouvel article 109
prévoyait que, dans les cas de force majeure, de nature à mettre
en danger la vie et la santé de la population ou à
détériorer sérieusement les équipements municipaux,
c'était le comité exécutif, sur requête
écrite de son président, qui pouvait décréter toute
dépense qu'il juge nécessaire. Evidemment, convoquer le
comité exécutif, dans certains cas, peut être une
procédure qui prend un certain temps alors qu une intervention d'urgence
s'impose. Dans ce cas-là, nous avons reçu des
représentations aussi bien de l'Union des municipalités du
Québec que de la ville de Montréal, de façon à
modifier l'article pour qu'il se lise de la façon indiquée,
c'est-à-dire: "Dans un cas de force majeure de nature à mette en
danger la vie ou la santé de la population ou à
détériorer sérieusement les équipements municipaux,
le maire ou le président du comité exécutif peut
décréter toute dépense qu'il juge nécessaire et
octroyer tout contrat nécessaire pour remédier à la
situation. "Dans ce cas, le maire ou le président du comité
exécutif doit faire un rapport motivé au comité
exécutif dès la première assemblée qui suit. Ce
rapport est déposé au conseil à sa prochaine
assemblée."
Le Président (M. Clair): D'autres intervenants concernant
l'article 10c? L'article 10c est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 25a. Le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: Cet article, nous a-t-on dit, n'a plus sa raison
d'être aujourd'hui. Il est tout simplement abrogé. C'est un
article qui interdisait à toute personne pensionnée de la ville
de faire affaires avec cette dernière et cela nous semblait abusif.
Aujourd'hui, il n'a plus sa raison d'être.
Le Président (M. Clair): D'autres intervenants?
M. George (Kenneth): M. le Président, y aurait-il moyen de
faire reporter l'étude de l'article 25a comme de l'article 187a? Deux
questions, entre autres, reliées à la question des fonds de
pension.
Le Président (M. Clair): Vous avez dit, monsieur,
l'article?
M. George: L'article 25a.
Le Président (M. Clair): Et quel autre?
M. George: L'article 187a.
Le Président (M. Clair): Messieurs les membres de la
commission, désirez-vous suspendre l'étude de l'article 25a et de
l'article 187a?
M. Tardif: M. le Président, d'une part, il s'agit
là d'un amendement. Les trois autres étaient des amendements de
concordance que le ministère ou le ministre des Affaires municipales
proposait; dans ce cas-ci, il s'agit d'une abrogation proposée par la
ville de Montréal. Il conviendrait d'entendre ce que la ville a à
dire à propos de cet amendement et après de voir sur quoi
s'appuie cette suggestion d'en suspendre l'étude. M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Monsieur.
M. Péloquin (Jean): M. le Président, l'article 25a
est une disposition qu'on dit anachronique et qui n'a plus raison d'être
aujourd'hui. Je dirais même que c'est une disposition piège. On ne
retrouve dans aucune autre loi une disposition permettant de frapper aussi
fortement que cela une personne de la déchéance du droit a sa
pension parce qu'elle contracte avec une municipalité. Je crois que
l'objection qui a été soulevée par un intervenant tient au
fait qu'à l'article 187a du projet de loi nous avons demandé, au
troisième alinéa, que la disposition de l'article 25 prenne effet
le premier mai 1976. Evidemment, c'est une mesure rétroactive. Pourquoi?
Tout simplement parce qu'il y a une personne, un ancien conseiller municipal
qui, je dois le présumer, ignorait la disposition de l'article 175 de la
charte, qui a effectivement contracté avec la municipalité en mai
1976, plus précisément le 16 mai 1976. Je crois qu'il y aurait
lieu que la commission relève, de cette déchéance cet
ancien conseiller municipal qui a été ni plus ni moins pris dans
un piège et qui se verrait aujourd'hui déchu de sa pension si
cette disposition n'était pas adoptée. C'est d'autant plus
bizarre que justement on vient demander, pour cet ancien conseiller municipal,
une augmentation de la pension à laquelle il a effectivement droit. Il
se retrouverait parmi les anciens conseillers municipaux qui pourraient
être visés par des dispositions nouvelles relatives aux pensions.
Dans la Loi des cités et villes, ces dispositions n'existaient pas et
elles n'existent pas non plus dans le chapitre 48 des Lois de 1974.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je comprends les arguments
évoqués par la ville. Je pense que, dans la situation actuelle,
les fonds de pension constituent, généralement des sommes
minimes. Cela pourrait être un peu odieux, effectivement, de conserver
l'article 175. Par contre, je tiens à dire qu'on a une
préoccupation semblable au niveau du gouvernement provincial qui me fait
réfléchir. On s'est aperçu qu'il y avait des
pensionnés, d'anciens députés, qui recevaient une pension,
une fois leur mandat terminé, et qui étaient en même temps
employés de l'Etat. Ils cumulent des sommes assez fantastiques. Des gens
reçoivent une pension de $30 000 par année et, en même
temps, reçoivent, en tant que fonctionnaires de l'Etat, un salaire de
$30 000 ou $40 000 par année. On considère que c'est là
une dépense abusive des fonds publics.
Je comprends que la situation n'est pas la même à la ville
de Montréal. Je le comprends. Mais par contre, les nouveaux amendements
que nous propose Me Normandin et ses collègues pourraient
peut-être modifier la situation à la ville de Montréal, de
sorte que cela serait peut-être utile d'entendre leur mémoire,
pour ensuite revenir à l'article 25a. C'est simplement pour fins
d'information. Je ne sais pas exactement ce qu'ils ont dans leur document,
mais...
M. Péloquin: Je ne m'oppose pas à la suspension de
l'étude de cet article. J'aimerais toutefois préciser dès
maintenant que la personne en question a obtenu un contrat avec la
municipalité, à la suite d'un appel d'offres et de soumissions.
Si cette personne a eu le contrat, c'est qu'elle était le plus bas
soumissionnaire. Cela m'apparaîtrait d'autant plus odieux de lui faire
perdre son droit à la pension. Evidemment, si cette personne l'avait su,
elle n'aurait certainement pas offert une soumission, présenté
une soumission, à la ville de Montréal. Si on fait le compte de
ce qu'elle a pu avoir comme profit à la suite de cette soumission et le
compte de ce qu'elle a perdu au point de vue de sa pension, je pense que cela
serait complètement négatif pour la personne en question.
Le Président (M. Clair): Monsieur.
M. George: M. le Président, seulement pour expliquer que
l'objet de notre demande de suspension était précisément
d'éviter d'avoir à discuter d'un cas personnel, d'un cas
particulier. Ayant discuté un peu avec Me Normandin de son projet de
fonds de pension, nous souhaiterions plutôt poser des questions, de
façon générale, et discuter de l'ensemble du
problème des fonds de pension, avant de nous attaquer à un cas
particulier.
L'objet de notre demande n'était pas de nous prononcer sur le
fond de l'article en question mais tout simplement de pouvoir engager le
débat d'une façon plus générale tantôt.
Le Président (M. Clair): Le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: M. le Président, mon intervention sera assez
brève. Je serais porté, moi aussi, à proposer que
l'article soit suspendu, pour une raison. Différents cas peuvent exister
et différentes circonstances peuvent exister. Ce que le
député de Rosemont a souligné tout à l'heure, si
j'ai bien participé au débat sur ce sujet, dans le passé,
c'est qu'il y a des retraités de la fonction publique, qu'elle soit
municipale ou autre, qui rendraient service à l'Etat s'ils reprenaient
un emploi temporaire ou contractuel. A ce moment-là, mon opinion
personnelle est que leur pension, pendant la période de temps où
ils reprennent un emploi temporaire, devrait être suspendue, mais non
abrogée pour toujours, tel que l'article 175 de la Charte de la ville de
Montréal le disait. A ce moment-là, pro-
bablement que les modifications... Au lieu d'abroger totalement
l'article 175, on devrait travailler avec plus de soin à apporter des
nuances à cet article.
C'est pour cela que je recommanderais la suspension.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il consentement pour
suspendre l'étude de l'article 25a et de l'article 187a?
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je donne volontiers ce consentement. Je voudrais
cependant faire un bref commentaire avant la suspension. Il me semble que le
fait que le texte de l'actuel article 175 ne se retrouve nulle part dans la
législation municipale doit nous faire réfléchir. Il me
semble que le député de Jeanne-Mance, tout à l'heure, a
souligné une distinction très importante à faire.
Perdre le droit à sa pension, c'est grave. Laisser de
côté sa pension pendant une période de travail actif, c'est
une chose qui mérite un examen très sérieux.
Je n'ai pas d'objection à la suspension de l'article. Je voudrais
simplement exprimer l'avis que l'article 175 devrait être abrogé
et que le ministre des Affaires municipales devrait se pencher sur toute la
question pour toutes les municipalités et nous proposer quelque chose
dans le contexte de la Loi des cités et villes, du Code municipal, et
des chartes particulières des municipalités.
Ceci dit, j'accepterai volontiers la suspension de l'article quand vous
serez prêt à la décréter, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'ai pris bonne note des
représentations qui ont été faites. Il reste qu'il y a un
article dans la charte, l'article 77, qui traite des pensions. "A toute
personne qui a été membre du conseil pendant au moins quinze ans,
avec ou sans interruption, la ville doit payer une pension annuelle de $1500,
sa vie durant, à compter du premier jour du mois suivant celui au cours
duquel il a cessé de remplir sa charge. Cette pension est payable
d'avance, par versements mensuels et égaux, le 1er de chaque mois. Elle
est incessible et insaisissable". Je poursuis, M. le Président: "Le
paiement en est interrompu pendant toute période où, le cas
échéant, le bénéficiaire a) remplit de nouveau la
charge de membre du conseil; b) occupe, à titre temporaire ou permanent,
une charge, une fonction ou un emploi quelconque comportant une
rémunération payable par la ville ou la Communauté urbaine
de Montréal; c) retire la pension prévue à l'article 66 ou
85".
M. le Président, là-dessus, la charte de la ville de
Montréal est plus contraignante que la Loi générale des
cités et villes, qui ne contient aucune disposition à cet
égard. Elle prévoit donc ou évite ce cumul de traitements,
même s'il est relativement bas, provenant d'une pension et d'un salaire
versé par la ville ou d'autres formes d'indemnité. Ce dont il est
question à 175, qui peut être abusif et qui pourrait,
indépendamment de tout redressement à survenir des pensions,
c'est l'interdiction, ici, directement ou indirectement, d'être partie ou
caution à un contrat ou marché avec la ville pour
exécution de quelque travail ou fourniture de quelque marchandise, etc.,
interdiction également d'agir comme arbitre, commissaire, expert ou
témoin expert dans une instance en expropriation dans laquelle la ville
serait intéressée, etc.
Là, M. le Président, on parle également de services
professionnels, à titre d'avocat ou autre. Dans ce cas, il me semble que
déjà l'article 77 atteint une partie des objectifs visés
par les membres de la commission et que l'article 175, si la commission
décidait, malgré tout, d'en reporter l'adoption après
l'étude de la question des pensions, pourrait néanmoins
être abrogé, tout en préservant les principes mis de
l'avant par le député de Jeanne-Mance.
Le Président (M. Clair): Messieurs, suspend-t-on
l'étude de l'article 25a ou ne la suspend-t-on pas? C'est à vous
qu'il en revient d'en décider.
M. Goldbioom: Pourquoi la suspendre?
Le Président (M. Clair): Dans ce cas, j'appelle l'article
25a, pour adoption. L'article 25a est-il adopté?
M. Cordeau: Adopté. M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 27a, M.
le ministre.
M. Tardif: L'article 27a, M. le Président, vise à
ajouter un mot au dernier alinéa, qui se lirait comme suit: "Tout
conseiller qui est en défaut d'assister à trois assemblées
régulières consécutives du conseil, sauf en cas de
maladie, est déchu de sa charge." C'est donc le fait de s'absenter de
trois assemblées consécutives.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il des intervenants?
L'article 27a est-il adopté?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je m'excuse de revenir
à l'article 25a, mais je voudrais savoir si, en ayant adopté
cette proposition, à savoir l'abrogation de l'article, nous portons un
jugement ou si
notre décision aura un effet sur le cas particulier dont il
était question de la part de la ville de Montréal.
M. Goldbloom: M. le Président, ce serait à
l'article 187a que nous aurions cet effet.
Le Président (M. Clair): Effectivement. Je ne peux vous
donner d'opinion juridique, mais, en tant que président, je pense que
c'est l'objet de l'article 187a. Dans le document qui m'a été
remis, j'en arrive à une page blanche.
M. Tardif: Mais qui contient les notes explicatives de la page
précédente, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 67a, M. le ministre des
Affaires municipales.
M. Tardif: L'article 67a M. le Président, est un article
de concordance, encore une fois, avec la Loi des cités et villes,
où on dit: "L'article 661 de la charte, modifié par l'article 34
du chapitre 97 des Lois de 1960, est de nouveau modifié par le
remplacement, aux deuxième et troisième lignes du premier
alinéa, des mots "maintenir l'équilibre entre le revenu et les",
par les mots "y prévoir des revenus au moins égaux, aux
dépenses", si je poursuis le texte. Donc, le nouvel article se lirait de
la façon suivante: "Le comité exécutif dresse le budget;
il doit y prévoir des revenus au moins égaux aux dépenses
et pourvoir aux crédits pour les fins suivantes". Donc, article de
concordance avec la Loi des cités et villes.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il des intervenants sur
l'article 67a? L'article 67a est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 84. Le
ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il convient de
laisser à la ville de Montréal le soin de nous expliquer le sens
de l'amendement proposé et je crois d'ailleurs que la ville est
accompagnée du vérificateur qui est ici présentement,
étant donné qu'il s'agit d'un article tout nouveau qui venait
d'être adopté lors d'une séance antérieure de la
commission.
M. Péloquin: M. le Président, comme l'honorable
ministre l'a mentionné, lorsque le nouvel article 733 a
été proposé par l'honorable ministre à la
commission parlementaire, je crois que c'était le 9 ou le 10 novembre
dernier, nous n'avions pas fait de remarques ou de commentaires particuliers eu
égard au texte qui était suggéré. Malheureusement,
toutefois, à ce moment-là, la délégation de la
ville de Montréal n'avait pas le vérificateur dans ses rangs,
ici, à la commission parlementaire. De retour à Montréal,
nous lui avons montré le texte et il nous a fait des commentaires que
nous avons jugés pertinents et que nous pourrions repasser en revue. Si
nous regardons ensemble les notes explicatives, nous avons là une bonne
explication des quelques légères modifications qui sont
apportées au texte. Je dis que ce sont des modifications
légères, mais elles ont tout de même leur importance sur un
sujet aussi important que celui de la vérification.
La première modification qui a été apportée
a pour but de préciser, au paragraphe 2 du nouveau projet de l'article
733, que le vérificateur, nonobstant le fait qu'il fait un rapport
annuel le 31 janvier de chaque année, émettra son opinion sur les
états financiers de la ville qui sont déposés le 30 juin
de chaque année. C'est une précision importante à
apporter.
La deuxième modification a pour objet de préciser,
à l'article 3 du projet, que le comité exécutif peut,
comme le conseil, demander au vérificateur de faire enquête et
rapport. Nous croyons qu'il s'agit là d'une situation tout à fait
normale, étant donné que le comité exécutif est
chargé de l'administration des affaires courantes de la ville et qu'il
peut déceler, à un moment donné, qu'il y aurait lieu de
faire faire une enquête par le vérificateur sur une situation
particulière. Si, dans ces cas, il fallait s'en référer au
conseil, je crois que ce serait nuisible à la vérification ou
à l'enquête et au rapport que pourrait faire le
vérificateur puisque ce serait révéler en public l'objet
même de la vérification ou de l'enquête que doit mener le
vérificateur. Evidemment, les gens qui seraient à contrôler
ou à vérifier seraient prévenus au préalable de
l'enquête que devra mener le vérificateur.
La troisième modification, M. le Président, a pour objet
de préciser, à l'article 4, que ce sont les
irrégularités constatées qui doivent être
signalées et non pas d'attester que tout ce qui a été fait
l'a été régulièrement. Là-dessus, le
vérificateur nous a signalé que, évidemment, la
vérification n'implique pas nécessairement qu'on voit chacun des
comptes de la ville. On procède par des méthodes, on
procède par des tests.
Evidemment, lorsque ces tests révèlent qu'il y a eu des
irrégularités, à ce moment-là, le
vérificateur en fait rapport. Mais c'est quasiment impossible pour lui,
le vérificateur, de parler avec renonciation positive que nous avions
avant, en disant qu'on a pertinemment rendu compte de tous deniers publics.
Comment peut-il savoir, si à quelque part on n'aurait pas oublié
justement de rendre compte. Alors ce sont les mêmes exemples qui ont
été repris, mais à la formulation négative qui est
celle adoptée dans une autre loi se rapportant è un
vérificateur.
La quatrième modification, M. le Président, a pour but
d'établir à l'article 6, que le vérificateur peut informer
directement les directeurs de service et le comité exécutif des
faits découverts au cours de sa vérification. Cette modification
est rendue nécessaire à cause de l'établissement, à
l'article 1, du principe général que le vérificateur
relève directement du conseil. Nous voulions que ce soit bien clair, que
le vérificateur puisse quand même communiquer directement avec des
directeurs de services ou avec le comité exécutif, pour leur
poser des questions, leur souligner une situa-
tion, leur demander des explications relativement à ces
situations. Il arrive bien souvent que cela se fait en pratique et que le
vérificateur est satisfait de la réponse qui est donnée,
et l'incident est clos avant même qu'il ne soit ouvert, je dirais.
La dernière modification, évidemment, avait pour but
simplement d'aménager dans un meilleur ordre les pouvoirs qui lui
étaient accordés, notamment quant à ses pouvoirs de faire
des enquêtes et rapports qui sont prévus, qui ont
été regroupés ensemble, et ensuite quant aux pouvoirs
qu'il peut avoir à l'égard des fonctionnaires ou d'autres
personnes pour justement en arriver à faire son travail de
vérification et de rapport.
Le Président (M. Clair): Le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je ne sais si le
ministre est prêt à commenter immédiatement cette
proposition, mais il semble s'y préparer. Pendant qu'il s'y
prépare, je voudrais demander: puisque, comme on vient de nous le dire,
on a modifié l'ordre, la comparaison peut à certains moments ne
pas être très facile, et je trouve dans l'ancien texte quelques
mots qui ne semblent pas apparaître dans le nouveau. Par exemple, au
troisième paragraphe de l'ancien texte, il y avait allusion aux
états financiers de cette dernière, c'est-à-dire la ville,
et des divers organismes, corporations ou personnes à l'égard
desquels la ville a un pouvoir de vérification et, sauf erreur, je ne
retrouve pas ces mots dans le nouveau texte.
M. Tardif: Oui, paragraphe 10.
M. de Bellefeuille: 10?
M. Péloquin: Tous les pouvoirs du vérificateur
à l'égard des autres organismes ont été
regroupés à l'article 10 parce que là ils n'apparaissaient
que dans le troisième paragraphe, et on pouvait se poser des questions
justement à l'égard des autres organismes, qu'est-ce qui arrive
pour les autres pouvoirs qu'il a aux paragraphes 1, 2, 5, 6 et suivants.
M. de Bellefeuille: Merci.
Le Président (M. Clair): D'autres intervenants? Oui, le
député de Rosemont.
M. Paquette: Simplement une petite..., c'est parce qu'on a de la
difficulté à se retrouver, je m'excuse. Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 84 est-il
adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 92. Le
ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: Quant à l'article 92, M. le Président,
il s'agit de modifications proposées par la ville de
Montréal; substantiellement, en fait, c'est le troisième
alinéa, et je demanderais à la ville de nous justifier cet
amendement.
M. Péloquin: II y a deux objets à cette
modification, le premier objet est contenu à la fin du deuxième
alinéa de l'article où on établissait autrefois la valeur
de conversion d'une monnaie étrangère en monnaie canadienne par
la valeur du marché en dollars canadiens de l'unité de ce pays,
c'est-à-dire de l'unité du pays étranger, le jour de la
livraison, contre paiement de telles débentures, obligations ou rentes
inscrites. En pratique, la conversion s'effectue graduellement entre le moment
où un emprunt est signé et le moment où l'argent, les
devises sont reçues. Nous croyons qu'il est préférable
d'inscrire dans les livres le taux de la conversion qui a effectivement
été fait au cours de cette période, qui est une moyenne,
si vous voulez, des conversions qui se font graduellement, surtout quand les
montants empruntés sont assez considérables car il serait, au
détriment de l'emprunteur à ce moment-là de tout convertir
en une seule journée.
La conversion est donc graduée et le taux inscrit aux livres est
le taux moyen de la conversion effective, si on veut. Le troisième
alinéa a pour objet d'éviter d'inscrire dans les livres un
montant qui pourrait correspondre à la valeur en dollars canadiens d'un
emprunt qu'on pourrait effectivement faire dans une devise
étrangère pour refinancer un emprunt dans la même devise;
il n'y aurait pas alors de rapatriement de l'argent. Prenons le cas d'un
emprunt à court terme qui est fait en monnaie américaine et il y
a subséquemment un emprunt à long terme qui est fait dans la
même monnaie pour rembourser ce même emprunt.
Si on a l'obligation d'inscrire le deuxième emprunt dans les
livres au taux de conversion à une journée donnée, il y a
à ce moment-là une perte, surtout par les temps qui courent,
étant donné le taux de change, alors qu'effectivement cette perte
n'est pas encourue, parce que l'argent américain emprunté
à long terme sert dans ce même pays à rembourser le
prêt qui a été effectué à court terme.
M. Tardif: M. le Président, après
vérification avec la direction générale de
l'administration financière du ministère, ceci nous semble tout
à fait acceptable, il n'y a aucun problème.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 753 de la charte
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Cordeau: C'est l'article 92.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 92
qui est le nouvel article 753 de la charte.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Nous passons
à l'article 187a.
M. Tardif: On pourrait peut-être demander à la ville
de Montréal pourquoi on demande la rétroactivité dans le
cas de l'article 25a qui a été amendé et abrogé
tantôt?
Le Président (M. Dussault): Me Péloquin.
M. Péloquin: Je l'ai mentionné tout à
l'heure, c'est pour prévoir un cas particulier, M. le Président.
Il serait peut-être préférable de suspendre cet article
187a) pour le moment.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission est
d'accord pour suspendre cet article 187a, à moins que quelqu'un veuille
intervenir tout de suite? M. le député de Papineau.
M. Alfred: Je ne comprends pas pourquoi la ville demande que
l'article 25a prenne effet en vertu du 1er mai 1976. Je pense que la ville de
Montréal amène cet amendement à partir d'un cas dit
particulier. Ce qui m'inquiète davantage, c'est que ce cas particulier
est celui d'un conseiller qui aurait dû normalement être au courant
de l'existence de l'article 75, d'une part, et, d'autre part, la ville de
Montréal aurait dû être aussi au courant de l'existence de
l'article 75.
Si la commission acceptait de rendre ces articles rétroactifs, ce
serait, bien sûr, créer un précédent grave, car ce
serait pour nous légaliser des comportements illégaux de la ville
de Montréal.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je trouve que notre collègue de Papineau est
extrêmement sévère dans le jugement qu'il porte sur ce cas
dont je ne connais que les détails qui nous ont été
fournis ce matin par Me Péloquin.
Si nous sommes d'accord pour que l'article 175 de la charte disparaisse,
c'est parce que nous trouvons qu'il est abusif. Malgré le principe que
l'on ne peut plaider l'ignorance de la loi c'est un principe qui est
largement reconnu, mais puisque, dans le cas qui nous préoccupe, il me
semble que le problème des personnes retraités demeure un
problème social important si l'on impose des contraintes à
ces personnes quant à leur liberté d'action sur le plan
professionnel selon la façon nettement exagérée et unique
pour la ville de Montréal qui était représentée,
jusqu'à ce matin, par l'article 175, je trouve que c'est vraiment
injuste sur le plan social. Je serais porté à accorder le
bénéfice du doute à la personne et à la ville dans
ce cas particulier et à accepter la rétroactivité jusqu'au
premier mai 1976, puisque nous avons aboli de toute façon l'article 175
de la charte.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, depuis que je siège
à cette commission, ce n'est pas la première fois que nous
accepterions des paragraphes avec rétroactivité. Dans le
passé, afin de légaliser certains gestes posés par des
administrations municipales, gestes posés de bonne foi, nous avons
dû procéder par rétroactivité.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il consentement pour
suspendre l'étude de l'article 187a? M. le député de
Rosemont?
M. Paquette: II s'agit de le suspendre?
Le Président (M. Clair): Oui, je demande s'il y a
consentement...
M. Paquette: Je suis d'accord.
Le Président (M. Clair): Parce qu'il me semble, au flair,
qu'il y a plutôt consentement pour le suspendre que pour l'adopter.
M. Paquette: M. le Président, je pense que ce serait
peut-être opportun de le suspendre, parce que, contrairement aux autres
amendements qu'on a faits sur la rétroactivité dans certains cas,
on savait exactement de quoi il s'agissait, qui était couvert et quels
étaient les cas couverts par la rétroactivité. Ce n'est
pas le cas ici. Peut-être que la suspension permettrait
peut-être que ce n'est pas indiqué, parce que c'est probablement
un cas particulier de le faire en public malgré que si les gens
en autorité à la ville sont prêts à répondre
là-dessus pour nous dire ce que cela couvre exactement ce dernier
paragraphe et qu'il n'y a pas de problème concernant les personnes
handicapées, qu'on le fasse tout de suite à cette table, et cela
nous permettra peut-être d'adopter l'article, sinon on pourrait le
suspendre et le faire privément.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, il y a d'abord d'autres
raisons de suspendre l'adoption de l'article 187a puisque nous allons discuter
tantôt de la question des pensions. A ce moment, il se pourrait que
certains articles prennent effet à compter de dates différentes
de celle de l'adoption du projet de loi. Cela est une chose.
Il reste que la suspension pourrait permettre aussi aux membres de la
commission d'avoir un peu plus de détails et de savoir pourquoi la
rétroactivité au premier 1976, c'est-à-dire il y a plus de
18 mois.
M. Péloquin: Je crois l'avoir dit tout à l'heure,
c'est parce que cela vise spécifiquement le cas de quelqu'un qui a
contracté avec la ville le 16 mai. C'est pour cela la
rétroactivité.
M. Paquette: Cela touche une personne. Est-ce bien cela?
M. Péloquin: La question de la rétroactivité
ne touche qu'une personne à notre connaissance. C'est un cas qu'a
trouvé le vérificateur et qu'il nous a signalé. En
théorie, cela pourrait peut-être toucher d'autres personnes,
remarquez bien, mais d'après ce que nous connaissions maintenant, je
pense bien que nous pouvons dire que ce vieil article serait probablement
demeuré dans la Charte encore longtemps, si ce cas particulier n'avait
pas été l'étincelle pour la porter à notre
connaissance.
M. Paquette: Avez-vous objection à nous préciser de
quel cas il s'agit?
M. Péloquin: J'y ai fait allusion tout à l'heure.
M. Paquette: Excusez-moi, j'étais...
M. Péloquin: J'ai dit que c'était le cas d'un
ex-conseiller qui, après un appel d'offres, avait fait une soumission
publique pour un contrat dont je n'ai pas le montant est-ce que le
vérificateur l'aurait? et, évidemment, il a obtenu le
contrat parce qu'il était le soumissionnaire le plus bas. C'était
un contrat de $109 339. A ce moment-là, il a eu le contrat. La
disposition de l'article 175 nous a été signalée par le
vérificateur. Plutôt que d'examiner à fond si
c'était bien lui qui était là-dedans parce que c'est par
l'entremise d'une compagnie, mais celle-ci porte son nom... Je ne veux pas me
prononcer sur le fond de l'affaire mais, comme principe, cet article devrait
disparaître, et pourquoi ne pas le faire rétroactivement, pour
régulariser ou clarifier le cas de cet ex-conseiller municipal?
J'aimerais aussi faire remarquer à la commission que les deux
derniers alinéas de l'article donnaient déjà une exemption
de cette déchéance de pension à l'égard,
premièrement, des juges municipaux à leur pension et,
deuxièmement, de tous les fonctionnaires de la ville. Cela ne s'applique
qu'à un conseiller; les conseillers étaient les seuls à
recevoir des pensions non contributoires de la ville.
M. Paquette: Simplement pour me sécuriser sur cette
question: Ce contrat de $109 339 a été accordé pour quel
genre de travaux? Est-ce que la personne visée était seule dans
la compagnie; quel était son rôle vis-à-vis de la compagnie
qui a reçu le contrat? Quelle était sa position?
M. Péloquin: Je n'ai pas examiné à fond le
dossier. Le vérificateur me dit qu'il serait le président de la
compagnie. C'était un contrat pour la climatisation et les travaux
connexes au pavillon de la Russie à Terre des Hommes, au prix de sa
soumission, soit au prix total approximatif de $109 339 je vous lis
l'extrait du procès-verbal de la résolution du comité
exécutif, portant la date du 18 mai 1976 et le numéro 82 174, et
je continue et selon les plans et cahiers des charges
préparés à ce sujet; d'autoriser le président de ce
comité. Le greffier a signé au nom de la ville. L'acte, sous
seing privé, sera préparé à cet effet par le
service des travaux publics; et d'imputer la somme de $123 000 requise pour ce
contrat, y compris les dépenses incidentes sur les crédits
votés au budget du service des travaux publics, Terre des Hommes,
dépenses à recouvrer, division technique.
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez une seule
question connexe à cela: Est-ce que la personne en question fait
régulièrement commerce ou affaires dans le domaine de la
climatisation?
M. Péloquin: Je préfère ne pas donner le nom
de la compagnie, je crois que ce n'est pas nécessaire.
M. Tardif: Non, non, mais...
Une Voix: Ce n'est pas nécessaire.
M. Péloquin: Ecoutez, de toute façon, c'est public.
La résolution est là, elle est publique.
M. Tardif: D'accord.
M. Péloquin: C'est Richard LaSalle Construction.
Evidemment, je présume que c'est un type qui est dans la construction,
la ventilation et l'équipement, cela fait partie des travaux de
construction.
M. Tardif: D'accord. Comme il y a d'autres raisons de suspendre
l'adoption de l'article 187, M. le Président, je demanderais la
suspension.
Le Président (M. Clair): Je présume le consentement
et je suspends l'étude de l'article 187a. Avant de terminer sur ce
point, est-ce que tous les autres articles, hormis ceux dont nous avons
suspendu l'étude, ont été adoptés par cette
commission? Je ne suis pas informé. Ne restait-il pas un ou deux ou
trois articles à étudier? Même le dernier article avait
été adopté?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Je crois que le
secrétariat des commissions ne partage pas votre avis.
M. Goldbloom: M. le Président, la question que vous nous
posez... Vous parlez de la brique du projet de loi no 200 et le dernier article
était peut-être laissé en suspens parce...
M. Tardif: Quant à l'entrée en vigueur.
M. Goldbloom: ...qu'il prévoit l'entrée en vigueur
de la loi. D'accord.
Le Président (M. Clair): II n'y a que les articles 10a,
187a de même que le dernier article du projet de loi no 200 qui ne sont
pas adoptés, qui sont suspendus. Nous passons, suivant l'entente, au
deuxième sujet à l'ordre du jour qui était celui du
régime de retraite des conseillers municipaux. Est-ce bien cela, M. le
ministre?
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le ministre des Affaires
municipales.
Régime de retraite des conseillers
municipaux
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il convient de
laisser ici la parole au représentant des conseillers qui a
demandé à être entendu par cette commission, depuis le tout
début d'ailleurs des travaux de cette commission, qui est Me
Normandin.
Le Président (M. Clair): Me Normandin.
M. Normandin (Paul): M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de la commission, je représente un nombre de conseillers
actuels et d'anciens conseillers et d'anciens membres du comité
exécutif. Sans vous donner la liste complète qui est
d'au-delà de 20 personnes et qui comprend entre autres le conseiller
Labelle qui est membre du conseil de sécurité, qui est un ancien
membre du comité exécutif; le conseiller Abel qui est un membre
actuel et membre du conseil de sécurité, un ex-membre du
comité exécutif; le conseiller Nick Auf der Maur et le conseiller
Kea-ton, des anciens membres du comité exécutif; Maurice Lande,
Fernand Drapeau; les anciens conseillers Léon Lortie, le juge Roland
Bourret, Richard Lasalle, Euclide Laliberté, Gérard Loiselle, Pit
Lessard, John Parker, etc.
Le Président (M. Clair): Me Normandin, excusez-moi de vous
interrompre. Je vois qu'il est midi et cinq minutes, je pense qu'il serait bon
qu'on s'entende rapidement sur le temps à l'intérieur duquel vous
pourriez présenter votre mémoire. Nous devons suspendre nos
travaux à midi et trente. Est-ce que le reste du temps de cette
séance pourrait être consacré à la
présentation de votre mémoire et des questions viendront par la
suite ou si vous prétendez pouvoir le faire en moins de temps que les 25
minutes environ qui nous restent?
M. Normandin: Si vous prévoyez le débat et les
questions, cela peut évidemment dépasser.
Le Président (M. Clair): Je parle seulement de la
présentation de votre mémoire pour l'instant.
M. Normandin: J'en ai suffisamment de 20 minutes, je crois.
Le Président (M. Clair): Alors, cela va. Vous pouvez y
aller, mais je tiens à préciser à ce moment qu'à
midi et trente, nous aurons terminé l'audition de votre mémoire.
Il restera, par la suite, les questions qui pourront venir de la part des
membres de cette commission.
Allez-y.
M. Normandin: Je voudrais souligner au début que je
réalise que le mandat que j'ai est un peu délicat, dans le sens
que la question des salaires ou des pensions à la ville,
traditionnellement, cela a toujours été introduit à la
suite de conversations ou d'échanges de vues entre l'administration et
le gouvernement et introduit sur l'initiative du gouvernement.
Il reste que, par suite de circonstances variées, les pensions
n'ont pas été revues depuis les années cinquante et, vu
l'urgence et les délais, un groupe de conseillers a pris l'initiative
d'ouvrir le débat. Nous comprenons que le ministre s'est montré
favorable à ce que nous puissions intervenir et que le débat
s'ouvre sur cette question de fonds de pension.
Le mandat est également un peu délicat, dans le sens que
je représente, avec un mandat spécifique, un nombre limité
de conseillers, mais le voeu qu'ils m'ont chargé d'exprimer, celui que
la question des pensions se règle enfin à la ville et qu'un
régime équitable s'établisse pour la ville,
représente le voeu unanime, je crois, de tous les membres du conseil et
de tous les membres du comité, de tous les partis et de toutes les
différentes tendances.
Lors de l'étude des salaires, de la question de la
rémunération ou des indemnités des élus, les
membres de la commission se sont, à juste titre, indignés, au
moins, ont souligné l'injustice d'une situation où les
indemnités n'ont jamais été relevées, depuis 1965,
malgré que leurs responsabilités se soient accrues et que le
coût de la vie ait évidemment augmenté
considérablement.
Que dire alors des pensions dont les montants n'ont jamais
été relevés, non pas depuis 1965, mais depuis les
années cinquante? S'il est injuste que les traitements de 1965 n'aient
jamais été relevés, comment qualifier la situation des
pensions dont le montant est inchangé depuis une vingtaine
d'années? A titre d'exemple, la pension du maire a été
établie à $12 333 en 1954 alors que son indemnité
était de $13 500, donc environ 90% de l'indemnité. Si les
indemnités totales maintenant sont, en comprenant ses obligations
à la ville de Montréal et à la communauté urbaine,
de l'ordre de $38 000, si on rajustait simplement pour garder la même
proportion, la pension serait donc maintenant de l'ordre de $34 000. La pension
du président du comité a également été
établie en 1954 à $10 000 alors que son indemnité
était de $10 000 comme président, sans compter celle qu'il
recevait comme conseiller, de sorte qu'il recevait donc une pension de l'ordre
de 100% ou plus. De sorte que si les indemnités maintenant totales sont
de l'ordre d'environ $38 000, la pension ajustée serait normalement de
l'ordre d'environ $34 000 encore.
La pension des membres du comité, dont la fonction, depuis 1960,
pour le moins, exige qu'ils s'y consacrent dans la pratique à peu
près à plein temps, n'existe même pas. Par analogie, si les
indemnités totales maintenant sont à la ville et à la
communauté de l'ordre de $20 000, la pension devrait donc être de
l'ordre de $18 000.
La pension de conseiller a été établie à
$1500 en 1958 alors que son indemnité était de $900, donc
à 166%, de sorte que si les indemnités tota-
les sont maintenant à la ville et à la CUM de l'ordre de
$9000, la pension ajustée devrait logiquement être de l'ordre de
plus de $10 000.
Au lieu du rajustement équitable et progressif des pensions, la
situation assez anachronique actuelle est que même les pensions devenues
singulièrement inadéquates aujourd'hui, et
déterminées il y a plus de 20 ans, ont été abolies
par la loi générale concernant les régimes de retraite des
maires et des conseillers des cités et des villes, chapitre 48 des Lois
de 1974, applicables à toutes les municipalités du Québec,
et établissant un régime auquel la ville n'a pas
adhéré et pour cause, il constitue essentiellement un
système d'épargne contributoire aux fins de l'achat d'une rente,
pour donner une rente à 60 ans, similaire au système
d'épargne-retraite des banques à charte du Canada. De sorte qu'en
pratique, à Montréal, il n'y a plus de régime de rentes
pour les élus, après 1975. Un nouveau conseiller nommé
après cette date n'a droit à aucune pension et les nouveaux
élus, lors de l'élection de l'an prochain, n'auraient droit, si
rien n'est fait, à aucune pension. Ceci explique peut-être
l'urgence d'en arriver à une solution équitable sur ce sujet.
Lorsqu'on parle de la pension des élus, je crois qu'il y a une
distinction importante à faire entre le conseiller d'une
municipalité moyenne qui, traditionnellement, est un notable ou une
personne en vue dans la place, qui va passer deux heures peut-être par
mois à un conseil de ville et dont les obligations sont
extrêmement limitées et ceux qui sont dans la vie publique
à temps plein ou presque.
Il faut également distinguer, du moins préciser, ce que
l'on entend par pension.
Lorsqu'on parle d'un système contributoire de pension ou d'un
régime de retraite, en général on songe de par la loi,
à l'accumulation d'un capital réel ou fictif à partir des
contributions d'un employeur ou d'un organisme public et du
bénéficiaire qui permet de lui donner, après 30 ou 40 ans
de bons services, une pension que j'appellerais de vieillesse,
c'est-à-dire une pension à vie, à partir de l'âge
où il cesse sa vie active et prend une retraite souvent obligatoire
à cause de son âge mûr, généralement
basée sur le pourcentage des rémunérations de ses
dernières années de service et sur le nombre de ses années
de service. C'est le système en vigueur pour les fonctionnaires du
gouvernement, ceux de la ville et les employés de certaines grandes
industries.
Dans la petite industrie, les producteurs indépendants et les
professionnels utilisent plutôt le système
d'épargne-retraite, c'est-à-dire mettre de l'argent de
côté pour ses vieux jours. C'est le système
d'épargne-retraite qui a été adopté, en principe,
par la législature pour l'ensemble des municipalités.
Que l'on ne donne pas de véritables pensions au conseiller d'une
petite ou d'une moyenne municipalité dont la tâche ne les absorbe
que quelques heures par mois, qu'on se contente de lui offrir une
facilité d'épargne à laquelle la municipalité
contribue, le régime n'est certes pas généreux, mais il
peut se justifier.
Toutefois, dans le cas de Montréal, nous croyons que la situation
est un peu différente. Par l'ampleur de son budget, on a parlé de
quelque $900 millions pour l'an prochain, par le nombre de ses employés,
Montréal dépasse en importance la majorité des provinces
du Canada. La structure administrative de la ville a été
calquée sur celle des gouvernements supérieurs en ce que l'on a
crée un organisme essentiellement législatif, le conseil, et
l'équivalent d'un cabinet ou de l'organe exécutif qui administre
les affaires de la ville. Ce comité est formé de cinq membres, en
plus du président et du maire, qui tous, depuis au moins 1960,
consacrent tout leur temps à l'administration des affaires de la ville.
Un de mes clients que je représente ici me disait, lors de sa nomination
au comité exécutif en 1960, qu'il n'avait pas mis les pieds
à son bureau privé, même pour une visite, pendant six
mois.
Pour ce qui est des conseillers, que l'on accepte ou non la thèse
de certains conseillers qui sont intervenus à la commission
parlementaire, thèse selon laquelle certains donnent tout leur temps et
que tous devraient être appelés à donner tout leur temps
aux affaires de la ville et des contribuables, il reste que leur tâche et
à la ville et à la communauté urbaine est très
absorbante et n'a pas de commune mesure avec celle du conseiller d'une petite
municipalité.
Vu l'ampleur des responsabilités que représente
l'administration de la ville, il est certainement essentiel, dans
l'intérêt public, d'y attirer des hommes de calibre, de grande
compétence et de grande intégrité, encore plus
évidemment au comité exécutif. Les membres sont
appelés à donner tout leur temps à l'administration d'un
niveau de gouvernement avec un budget annuel de plusieurs centaines de
millions.
Il est vraiment difficile d'expliquer pourquoi les membres du
comité exécutif à l'heure actuelle, sans doute parce que
cette question n'a jamais été soulevée ou
légiférée depuis les années cinquante, n'ont droit
à aucune pension.
Le principe qui, sans doute, a fait que l'on n'a pas touché aux
pensions en plus des différents problèmes pratiques qui sont
soulevés, et qu'en fait on opère un peu toujours sur la
prémisse des débuts de la démocratie où les gens
qui donnaient leur temps à la vie publique étaient des gens
fortunés, qui donnaient leur temps, qui faisaient un don de soi pour des
rémunérations qui n'étaient que symboliques. Si
aujourd'hui on cherche à rendre la vie vraiment démocratique au
niveau des institutions publiques et à y attirer des hommes de valeur,
il faut que les conditions de traitements et de pension permettent de ne pas en
favoriser indûment l'accès à l'homme fortuné et en
rendre très difficile l'accès à celui qui n'a pas de
fortune personnelle. Il peut être parmi les citoyens les plus valables
qui se sont distingués dans les sciences, dans les professions, dans
l'entreprise, peu importe. Pour cela il faut certainement lui donner un
traitement adéquat, et la pension découle un peu directement du
salaire. Le principe qui a été adopté au système de
pension qui existe maintenant pour la Législature du Québec, au
début des
années soixante, qui est juste et équitable quant au
principe, quoi qu'on puisse discuter des modalités ou de sa
générosité, est que l'homme de calibre qui a prouvé
sa compétence dans notre société et qui est appelé
dans les années les plus productives de sa vie, à laisser ses
affaires, son bureau professionnel ou sa position, pour consacrer dix ou quinze
ans de sa vie aux affaires publiques, subira un manque à gagner et une
perte certaine et substantielle, lorsqu'il retournera à la vie
privée. Il n'est qu'équitable de lui offrir une compensation
raisonnable pour ce manque à gagner.
Il est évident que l'homme de compétence établi qui
quitte son entreprise professionnelle, par exemple à 40 ans, pour
consacrer dix à quinze ans aux affaires publiques et retourner à
ses affaires à 50, 55 ans, en tirera normalement des revenus nettement
inférieurs à ceux qu'il en tirerait s'il avait passé ses
derniers dix ans ou quinze ans à faire prospérer son entreprise
ou son étude professionnelle au lieu d'être ministre à
Québec, ou maire, ou membre du comité exécutif à
Montréal.
On peut évidemment, si on veut faire des personnalités et
procéder par des cas particuliers, on peut donner des exemples, ou on
peut justifier qu'une pension élevée n'est pas nécessaire
ou, dans d'autres cas, que la personne est dans une situation extrêmement
pénible et qu'elle s'impose, mais je crois que, lorsqu'on veut
établir un régime, il faut prendre la moyenne et il est certain
que pour la moyenne des gens qui, à l'âge mûr, à un
âge un peu mûr, ont déjà établi leur
compétence dans notre société, si on leur demande de s'en
venir pendant dix, quinze ans dans la vie publique, de délaisser leurs
affaires, s'ils retournent à 50 ans ou à 55 ans, il y a un manque
à gagner. C'est une chose entièrement différente de la
question d'une pension de vieillesse lorsque la personne cesse et donc,
certainement dans le cas des gens qui sont à temps plein, il y a lieu
d'avoir une pension qui soit accordée au moment où il quitte, et
il doit essayer ou tenter de se recycler à la vie privée et
où il subit son manque à gagner et non pas simplement une pension
de vieillesse qu'il aura à 60, ou 65 ans et qu'il se retirera.
La pension qui s'impose alors est surtout, en plus d'une
éventuelle pension de vieillesse, une compensation pour ce manque
à gagner. Un régime pour y pourvoir est radicalement et
essentiellement différent d'un simple régime d'épargne
pour le vieil âge ou la pension accordée après une vie
active de 30 à 40 ans, au moment où l'âge amène une
personne à cesser sa vie active et prendre une retraite sur ses vieux
jours. C'est pourquoi si les contributions fournies pendant toute une vie,
à un régime de pension de vieillesse, peuvent s'établir en
fonction du coût de cette pension, les contributions à une pension
pour les élus, en vue de compenser ce manque à gagner, ne
constituent qu'un geste symbolique n'ayant qu'à peu près rien
à voir en pratique avec le montant équitable auquel doit
s'établir cette pension.
Je voudrais traiter maintenant de la question des dispositions
transitoires et rétroactives qui sont toujours extrêmement
délicates.
Dès que la fonction de membre du comité en est, en
pratique, devenue une accaparant tout le temps de celui qui la remplit, en 1960
au moins, ceux qui l'occupent se sont évidemment inquiétés
de l'absence de toute pension. Cela a coïncidé avec la prise de
conscience de l'importance pour les hommes qui sont dans la vie publique
d'avoir un système de traitements et de pensions adé-quants, et
cela coïncide avec la période où la province s'est
dotée d'un régime de pension.
De 1965 à 1970, avec l'adoption d'un système de pension
généreuse pour les élus à Québec et avec la
création de la Communauté urbaine de Montréal, qui est en
gestation et qui a finalement été adoptée en 1969, et les
responsabilités accrues en découlant, des représentations
ont été soumies aux divers gouvernements, principalement au
premier ministre et au ministre des Affaires municipales, en vue de l'adoption
d'un régime de pension adéquat.
Dès 1966, ou 1965, le ministre des Affaires municipales du temps
promettait d'y voir. En 1965, entre autres et à titre d'exemple, il y a
eu d'autres représentations. Me Maurice Lande qui était membre du
comité exécutif de la ville était chargé par ses
collègues d'en parler au ministre des Affaires municipales, Pierre
Laporte, qui promettait de s'en occuper. Les élections ont
été déclenchées, il y a eu un changement de
gouvernement avant que rien ne se fasse en 1966. D'autres
représentations ont été faites à Daniel Johnson,
des études ont été amorcées, le changement de
gouvernement en 1968, 1969, Me Maurice Lande en a parlé au premier
ministre Bertrand dans le temps et celui-ci a donné l'assurance qu'il
s'en occuperait. En 1970, M. Lande en a parlé à M. Laporte qui,
également, devait s'en occuper, mais des circonstances tragiques ont mis
fin à ses activités. Pendant cette période, le changement
rapide des ministres et des premiers ministres, en plus, du fait que toute la
question des structures municipales était remise à l'étude
ont fait que le projet de l'adoption de ces pensions, dont personnes ne
questionnait le principe ou le bien-fondé, mais au contraire, la
reconnaissait, dès lors a été repris, remis,
délaissé et repris périodiquement par chaque nouveau
ministre ou premier ministre promettant d'y voir, sans que le sujet n'aboutisse
avant son remplacement.
Le Président (M. Clair): Me Normandin, je vous indique
qu'il nous reste quatre ou cinq minutes avant que nous suspendions nos
travaux.
M. Normandin: Des assurances ont toujours été
données par tous dans le temps, à l'effet qu'aucun droit ne
serait perdu par le retard apporté, car des dispositions transitoires
donneraient un effet rétroactif pour couvrir ce retard. En 1970, le
nouveau gouvernement a remis en question plusieurs pratiques et structures
municipales faisant l'objet d'études en profondeur de livre blanc et
autres, et les mêmes assurances ont été
réitérées à diverses reprises.
L'inquiétude de voir se perdre leurs droits était
particulièrement vive, à juste titre, pour les membres du conseil
et du comité exécutif qui avaient cessé de l'être en
1970.
Cette fois, les études ont abouti à l'adoption, en 1974,
d'une loi générale sur les pensions des maires et des conseillers
des municipalités, mais le premier ministre ayant donné
l'assurance au président du comité exécutif que ce
régime ne s'appliquerait pas à la ville de Montréal et,
qu'à l'occasion de l'audition des amendements à la charte qui
devait avoir lieu prochainement, un régime de pensions équitable
serait édicté pour les élus de Montréal.
Pour diverses raisons, le projet d'amendements à la charte n'a
pas été étudié cette année ou l'année
suivante, et enfin des élections ont amené un changement de
gouvernement, sans que cette question ne soit réglée.
Je n'ai pas besoin de vous souligner, M. le Président, l'urgence
de régler cette question des pensions, car malgré les assurances
données et la bonne volonté du gouvernement et de la
Législature de les respecter, toute remise mettrait en péril des
droits qui deviendraient de plus en plus difficiles d'éviter de laisser
perdre et qui peuvent aujourd'hui encore être sauvegardés, pour
l'essentiel, par des dispositions transitoires et appropriées.
Nous espérons donc que le gouvernement et la commission, une fois
de plus, ne remettront pas à plus tard la solution, mais pour une fois,
décideront de la régler. Quant à l'effet transitoire et
rétroactif, je voudrais juste dire un mot et je terminerai
là-dessus.
Lorsqu'on s'oppose à une loi à cause de son
caractère rétroactif, en général, une loi
crée une obligation et, évidemment, il ne faut pas
procéder par une loi rétroactive qui fait que la personne peut
être accusée de n'avoir pas rencontré une obligation qui
n'existait pas et qu'elle ne connaissait pas; ou, elle impose une
dépense et si on fait la part des dispositions rétroactives, on
met la personne dans une situation où elle sera accusée d'avoir
fait une chose défendue alors que, en fait, elle ne l'était pas
et elle ne l'est que par une disposition de la loi.
Lorsqu'un gouvernement, ou des gouvernements successifs, reconnaît
qu'il existe un problème à une date donnée, il n'y a
absolument rien d'injuste de dire: Nous n'avons pas le temps, pour diverses
raisons, de régler le problème cette année, nous le
réglerons l'année prochaine ou plus tard. Et, par une disposition
transitoire, nous vous assurons que vos droits ne seront pas perdus et cela
rétroagira à la date où tout le monde reconnaît que
la solution doit être adoptée. Nous suggérons comme formule
de compromis, étant donné les délais, que l'on couvre, du
nouveau régime quel qu'il soit que la législature adopte, ceux
qui ont quitté en 1970 ou en 1974 mais qu'on le couvre seulement pour
l'avenir. Ils devront, malheureusement, faire le sacrifice des années
intervenues mais, au moins, ils ne seront pas laissés pour compte et ne
perdront pas complètement leurs droits. Pour l'avenir, ils seront
couverts par le régime. C'est ce que nous proposons.
Nous avons annexé et fait distribuer un projet qui donne un
régime de pension qui nous semble équitable mais nous comprenons
que le ministre aura peut-être d'autres dispositions à proposer.
Nous laissons, à titre d'exemple, le régime de pension qui nous
semble équitable et que nous suggérons.
Le Président (M. Clair): Me Normandin, au nom des membres
de la commission, je vous remercie. Messieurs, il est midi trente; nous
ajournons nos travaux sine die. Pour nos invités, si tout se
déroule normalement cet après-midi, un ordre de la Chambre
devrait nous permettre de siéger à compter d'environ 15 heures,
15 h 15, soit immédiatement après la période des
questions. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance à 15 h 56
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie concernant le projet de loi no 200, intitulé Loi
modifiant la charte de la ville de Montréal.
Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville) remplacé par... M. Beauséjour est
présent? S'il y a des changements à faire, vous voudrez bien me
les citer au fur et à mesure, parce que je sais que les
députés de la région de Montréal ont demandé
à plusieurs de leurs collègues de céder leur place. Alors,
vous me l'indiquerez. M. Alfred (Papineau), M. Beauséjour (Iberville),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplacé par M. Laberge (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois) remplacé par M.
Paquette (Rosemont); M. Léger (Lafontaine) remplacé par M.
Lefèbvre (Viau); M. Léonard (Laurentides-Labelle) remplacé
par M. Lacoste (Sainte-Anne); Mme Ouellette (Hull), M. Saindon (Argenteuil), M.
Tardif (Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Messieurs, au moment où nous avons ajourné nos travaux
à 12 h 30, nous avions entendu la présentation du mémoire
de Me Paul Normandin. Messieurs, brièvement, y a-t-il des questions
à adresser ou des sujets dont vous voudriez discuter avec M. Normandin
rapidement? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser à Me Normandin. Après combien d'années de
service, les pensions maximales auxquelles vous avez faite allusion ce matin,
soit $12 333 pour le maire, $10 000 pour le président de
l'exécutif et $1500 pour les conseillers, après combien
d'années de service ces personnes avaient-elles droit à cette
pension pour avoir le maximum?
M. Normandin: Dans le système actuel de la charte, pour le
maire, c'est quinze ans, pour le président du comité et pour les
membres, c'est douze ans. Pour les membres du comité, il n'y en a pas.
Ceci a comme résultat, en pratique, si on prenait la charte telle
qu'elle est, une personne pourrait être dix ans membre du comité
et après cela, quatorze ans maire, ce qui lui ferait 24 ans, et elle
n'aurait pas de pension.
M. Cordeau: Et un conseiller, pour le maximum?
M. Normandin: C'est douze ans. Il n'y a pas de maximum ou de
minimum. C'est un montant fixe et il faut douze ans.
M. Cordeau: C'est après douze ans de service, $1500.
Merci, monsieur.
Le Président (M. Clair): Le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: Merci, M. le Président, c'est ce que je
voulais faire préciser à Me Martineau, à savoir que la
pension de maire ou de conseiller, c'est tout ou rien, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de graduation après un certain nombre d années de
service et que cela soit croissant. C'est absolument tout ou rien. Quatorze ans
de service, c'est zéro, quinze ans, c'est la pleine pension dans le
contexte actuel.
M. Normandin: C'est le texte actuel de la charte. Remarquez que
le texte ne s'applique que par droits acquis. Il ne s'applique pas à
tout nouvel élu, car la loi générale adoptée en
1974 abolit ces dispositions de la charte pour l'avenir, sauf pour les droits
acquis de ceux qui étaient déjà en office.
Le Président (M. Clair): Pas d'autres intervenants?
Oui?
M. Lebeau (Gaétan): M. le Président, seulement un
mot, parce que dans notre mémoire, nous avions aussi soulevé
cette question pour le moins brièvement. Nous avions seulement dit que
nous aurions souhaité que le gouvernement du Québec revoie
l'ensemble de cette question.
Nous avions énoncé un principe selon lequel les
conseillers pouvaient participer à leur fonds de pension. Nous n'avions
pas fait d'études plus approfondies sur cette question pour toutes
sortes de raisons qui sont toutes relatives à la complexité du
problème. Toutefois, depuis quelques semaines déjà, nous
avons pris connaissance de la proposition de Me Normandin, de son
argumentation. Nous l'avons étudiée sérieusement et, quant
à nous, nous l'appuyons je n'hésite pas à le dire
totalement.
Cette étude je n'aurai pas à reprendre les
arguments de Me Normandin. Il le fait très bien dans son texte. Il l'a
fait ce matin cette étude, quant à nous, non seulement
reprend le principe auquel on tenait beaucoup, que les conseillers participent
à leur fonds de pension, mais représente une argumentation
suffisamment étayée, suffisamment explorée pour que la
commission puisse, dès aujourd'hui, se pencher sur cette question et
adopter, enfin, après plusieurs années de promesses, si je puis
me permettre l'expression, un régime de pension satisfaisant pour les
membres du conseil de la ville de Montréal. Quant à nous, on
appuie et on espère que, dès aujourd'hui, on pourra enfin
régler cette question.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, j'ai écouté avec
beaucoup d'intérêt je l'avais même lu auparavant
le mémoire de Me Normandin qui s'est évertué
à établir un parallèle entre le traitement,
l'indemnité et la pension remontant presque à une
époque où la pension était plus
élevée que l'indemnité.
Evidemment, à cette époque, j'imagine que la fonction de
conseiller municipal, pour un homme d'affaires, n'était vraiment pas
perçue comme une source de revenu. C'était peut-être une
façon d'acquérir une certaine notoriété.
Finalement, c'était beaucoup plus pour les lendemains que la loi
prévoyait un paiement plus substantiel que l'indemnité.
Je l'ai entendu également faire un parallèle entre le
régime de pension demandé et celui des députés, des
ministres, des parlementaires, qu'ils soient à Québec ou à
Ottawa. Là-dessus je dois-dire que je ne le suis pas tout à fait
puisque, quand même, il y a des différences marquées.
Un député, que ce soit à Québec ou à
Ottawa, doit laisser son emploi. Aujourd'hui la fonction de
député est un emploi à temps plein. Pour un professionnel
qui a un bureau, cela implique la fermeture du bureau, la perte de la
clientèle. Pour les gens qui sont dans l'enseignement, c'est un
demi-mal, ils peuvent toujours retourner enseigner par la suite. C'est mon cas
évidemment.
Or, M. le Président, dans le cas actuellement... Evidemment, je
sais que le RCM va nous parler tantôt d'une vision différente du
conseiller municipal. Mais, actuellement, on ne saurait dire si la fonction de
conseiller municipal est véritablement une fonction à temps
plein, sûrement pas, en tout cas, à l'époque où
étaient conseillers les gens que représente Me Normandin.
Deuxième élément, M. le Président. Me
Normandin a dit du régime prévu dans la loi
générale, et là, je fais référence au
chapitre 48 des lois de 1974... Il s'est refusé, en quelque sorte,
à qualifier cela de régime de retraite, mais presque d'un achat
de rentes par les conseillers et les élus.
En fait, M. le Président, ce sont les employés de la ville
de Montréal qui contribuent à raison, je crois, de 5% et la ville
de 8%, qui s'achètent, si on peut parler ainsi, une rente qui leur sera
payable au terme de leur emploi après X années de service. Je
pense qu'on qualifie ça de régime de retraite.
Dans le cas de la ville, Dieu sait que c'est un régime même
plus avantageux que celui des gouvernements du Québec et d'Ottawa,
puisque c'est 80% du salaire, après 32 ans de services, payables...
Salaire des trois ou cinq meilleures années, je ne me souviens plus,
mais c'est un régime qui fait l'envie de bien des gens.
Or, M. le Président, la situation, au Québec, avant la loi
générale. Avant 1974, seules les villes de plus de 50 000
âmes pouvaient établir des régimes de retraite pour les
élus. Ce régime prévu par l'article 64a, de la Loi des
cités et villes, établissait un régime partiellement
contributoire, c'est-à-dire que 5% du traitement de l'élu
municipal était fourni par celui-ci et la municipalité ne
contribuait rien, dans le régime, au moment de l'accumulation du
capital. C'était donc, en partie, un régime mixte, en partie
capitalisé par la contribution de l'élu et, en partie, du type de
"pay as you go", où la ville paie les prestations, une fois la retraite
prise.
C'était un régime, M. le Président, dont les
prestations étaient payables après douze ans et qui accordait aux
élus $1500 de pension par année. Ce régime avait ceci de
particulier: il comportait, toujours dans les villes de plus 50 000 âmes
je reviendrai tantôt sur le cas de Montréal en particulier
en plus de ces $1500 payables après douze ans de services, un
montant additionnel de $500 par année pour celui qui avait occupé
le poste de maire. Donc, $500 par année, à titre de maire, en sus
des $1500 et ce, jusqu'à un maximum global pour les fonctions de
conseiller et de maire, de $5000. Voilà quel était le
régime général au Québec, en tout cas prévu
dans la loi générale, jusqu'en 1974.
Pour la ville de Montréal, par ailleurs, le régime en
vigueur à ce moment était un peu différent. Ce
régime est décrit dans les articles 66, 77 et 85 de la charte.
L'article 66 traite de la pension du maire de Montréal, qui est
présentement et depuis le temps où elle a été
fixée, à $12 333, et ce, après quinze ans de mandat
à la mairie. Dans le cas des conseillers, c'est l'article 77 qui
prévoit une pension maximale et minimale. C'est un montant fixe, M. le
député de Saint-Hyacinthe, de $1500 après douze ans. Dans
le cas du président du comité exécutif, c'est l'article 85
qui prévaut. C'est une pension de $10 000 par année, après
douze ans de mandat à titre de président du comité
exécutif.
Dans le cas de la ville de Montréal, il y a donc des similitudes
avec ce qui se passait dans les villes de plus de 50 000 âmes, avec
toutefois une exception importante. C'est que, dans les cas des autres villes,
on l'a vu, il y avait une contribution de l'élu, alors que, à
Montréal, le régime n'était pas du tout contributoire,
c'est-à-dire que la ville payait entièrement les pensions
lorsqu'elles venaient échues.
M. le Président, le chapitre 48 des lois de 1974, est venu
permettre aux élus locaux d'avoir, quelle que soit la taille des
municipalités, un régime de retraite qui soit contributoire dans
les proportions de 5.5% pour l'élu et de 8% pour la municipalité;
régime également qui, du fait qu'il est contributoire, est un
régime capitalisé. Egalement, M. le Président, c'est un
régime qui se distingue de la situation antérieure, dans ce sens
que, d'une part, alors que dans les deux autres régimes, tant pour les
cités et villes que pour la ville de Montréal, cette pension
devenait payable après le mandat, c'est-à-dire après la
fin du mandat minimal prévu dans la loi, c'est-à-dire douze
ans.
On l'a vu, pour Montréal, pour les conseillers, pour les autres
cités et villes et quinze ans pour le maire de Montréal; alors
peu importe l'âge de l'individu, le régime général
devient payable après possiblement huit ans, mais à l'âge
de 60 ans.
Le fait, je pense, ou les trois principes importants retenus dans le
projet de loi général est véritablement ce qui nous a
inspiré de suggérer à la ville de Montréal, pour
insertion dans la charte, un amendement qui, encore une fois, se raccroche
à ces principes qui sont contenus dans la loi générale;
c'est-à-dire donc d'une part un régime
contributoire, d'autre part un régime qui devient payable
à l'âge de la retraite véritablement et non pas à
l'âge de 30 ans, 35 ans, ou 40 ans, alors que la personne est dans la
force de l'âge et peut fort bien continuer d'exercer une occupation
lucrative.
Evidemment, établir un régime contributoire sur un salaire
dérisoire, c'est finalement arriver à des résultats qui
seraient peu différents de ceux que l'on a présentement avec le
montant fixe de $1500. Or, à ce moment-là, M. le
Président, la proposition que j'ai pensé faire aux gens de la
ville serait la suivante. En ce qui concerne la fonction de maire et de
président du comité exécutif, le montant de la pension,
qui n'a pas été touché plusieurs années, M. le
Président, étant donné qu'il s'agit là de deux
fonctions à temps plein, véritablement dans le cas du maire et du
président du comité exécutif, compte tenu du fait qu'on ne
peut s'appuyer sur un régime analogue ou existant pour les membres de
l'Assemblée nationale, que dans leur cas, dis-je, la pension soit
fixée dans le cas du maire à $24 000 par année et dans le
cas du président du comité exécutif à $18 000 par
année. Des articles ou des papillons seront distribués
tantôt après qu'on aura essayé de faire le tour de la
question.
Dans le cas des conseillers je reviendrai tantôt quant aux
membres du comité exécutif ce qui est proposé c'est
un régime contributoire analogue à celui de la loi
générale, mais qui, comme la loi générale
elle-même, permettrait de racheter, quand je dis racheter
étant donné que pour les années antérieures
c'était la ville qui contribuait donc de racheter aux frais et
dépens de la ville, pour tous ceux qui étaient en poste, en 1972,
c'est-à-dire exactement ce que prévoit la loi pour l'ensemble des
cités et villes du Québec, de pouvoir racheter les années
passées et ce, au traitement qui serait en vigueur le premier janvier
1978. C'est-à-dire au nouveau traitement. Pardon? Au 1er juillet, mais
enfin ce serait le même. Il n'y aura pas d'autre augmentation au 1er
janvier 1978. Donc, le nouveau traitement qui permettrait d'établir le
calcul des 5,5% et 8%, pour les années antérieures, pour ceux qui
étaient en fonction en 1972, lorsque la loi a été
adoptée. Enfin la loi a été adoptée fin 1974, mais
permettait à ceux qui étaient en poste en 1972 de faire ce
rachat.
Evidemment, ceci suppose des amendements, d'une part, à la loi
générale (Chapitre 48 des Lois de 1974) et, également, que
la ville adoptera un règlement il y aura un double système
électif du conseil permettant de faire ceci et,
deuxièmement, une élection par chacun des membres
individuellement choisissant de rester dans l'ancien régime ou d'adopter
le nouveau. Il y aura évidemment des calculs à faire, selon qu'un
régime pourra être plus avantageux pour les uns que pour les
autres.
Troisièmement se pose le problème de ceux qui
n'étaient pas en poste en 1972, qui avaient quitté la vie
publique avant et dont les fonctions avaient pu, dans certains cas, être
plus lourdes que celles de simple conseiller, ceci dit, sans vouloir minimiser
le travail de conseiller. Je pense, notamment, à ceux qui, en plus
d'être conseillers évidemment, étaient membres du
comité exécutif. Dans leur cas, je proposerais que les
dispositions de l'article 64a de la Loi des cités et villes
prévalent, ce qui permettait d'ajouter à la pension de $1500 pour
un conseiller qui était maire $500 par année, pour chaque
année ou partie d'année pendant laquelle il a assumé la
fonction de maire, dans le cas des élus montréalais non en poste,
en 1972, de sorte que la loi générale ne pourrait pas s'appliquer
à eux; que pour ceux qui ont occupé une fonction au comité
exécutif, autre que celle de président, parce qu'il y a un
article spécial pour le président, aux $1500 de base viennent
s'ajouter $500 par année, pour chaque année, partie
d'année où ils ont été membres du comité
exécutif et ce jusqu'à un maximum global de $5000,
c'est-à-dire exactement les dispositions qui prévalaient dans la
Loi des cités et villes à l'endroit des maires.
En gros, sauf oubli majeur de ma part, je crois avoir fait le tour de ce
qui m'apparaît être une façon, peut-être par paliers
ou par étages, de régler cette question des pensions. Je dis
"régler" quant au passé. Quant à l'avenir,
évidemment, puisqu'il s'agit de régimes contributoires,
accrochés au traitement, si le traitement d'une personne est accru du
fait qu'il est membre du conseil ou membre du comité exécutif, ou
qu'il siège pendant plus d'années ou encore que son emploi change
et que la fonction de conseiller à Montréal est
l'équivalent d'une fonction à temps plein, également,
automatiquement, la pension sera en conséquence.
Voilà le genre d'arrangement. J'ai ici des papillons pour les
fonctions de maire et de président du comité exécutif,
c'est-à-dire les amendements aux articles 66 et 85. Dans le cas des
conseillers qui n'étaient plus en poste en 1972 et qui ont
été membres de l'exécutif à ce moment-là,
j'ai également un papillon pour 1977.
Quant à l'introduction du régime général
basé sur le nouveau salaire pour les autres conseillers, ceci serait par
voie d'amendement à la loi générale, puisque ce serait
techniquement beaucoup plus simple à ce moment-là de le faire que
par toutes sortes de renvois dans la charte dans ce cas précis.
Je peux, à moins qu'il n'y ait des questions ou des commentaires,
distribuer les papillons, en tout cas, deux d'entre eux, le troisième
étant encore en gestation.
Le Président (M. Clair): Me Normandin.
M. Normandin: M. le Président, quant aux anciens
conseillers, je ne sais pas si le ministre accepterait de songer à
utiliser la date de 1970, plutôt que 1972. Voici la raison. C'est
d'abord, à cause de l'historique que j'ai donné de
l'évolution de l'étude d'un gouvernement à l'autre des
fonds de pension. En fait, à la ville, il n'y a pas eu d'élection
en 1972. Il y a eu des élections en 1970 et en 1974. Il me semblerait
normal de prendre ceux qui sont partis en 1970.
Deuxièmement, cela permettrait de corriger le cas peut-être
un peu pénible de ceux qui, en 1960, sont élus et ont servi
durant trois mandats, parce
que l'on a changé, par des amendements à la loi, le
système électoral. Il y a eu un mandat de deux ans. Pour obtenir
une pension, on demande trois mandats réguliers, mais trois mandats
réguliers de quatre ans. Il y en a qui ont servi durant trois mandats,
mais, à cause du changement dans la loi qui s'est fait vers 1962, c'est
deux mandats de quatre ans soit huit ans, et un de deux ans. A ce moment, ils
se trouvent à être inadmissibles à moins d'un changement
à une pension. Je crois qu'il serait peut-être équitable de
ne pas leur faire perdre cette pension, après avoir servi durant trois
mandats, parce qu'un des mandats a été raccourci par un
changement de régime.
Pour ces raisons, il me semble qu'il serait équitable et juste de
partir de 1970 plutôt que de 1972, ce qui n'est quand même pas un
changement majeur, mais qui sauverait certains droits et qui serait
équitable.
Quant aux membres du comité exécutif, le ministre, dans
ses remarques, a dit qu'il en traiterait à la fin. Je ne sais pas s'il
l'a souligné ou s'il se réserve d'en parler plus tard. Ce sont
également, depuis 1960 pour le moins, des gens qui ont été
en service à peu près à temps plein. Si on prend les
chiffres qui sont proposés pour le maire et pour le président, de
$24 000 et de $18 000 et si on prend les indemnités comparables qui sont
accordées au maire, au président et aux membres du comité,
il me semble qu'il serait raisonnable de leur donner une pension qui soit un
peu proportionnelle de la même manière à $10 000 ou $12
000, plutôt qu'une pension de $5000 qui, pour quelqu'un qui a
été en fonction pendant 15 ou 16 ans, de 40 ans à 56 ans,
et qui retourne à la vie privée, ne me semble pas une pension
d'une générosité particulière. Merci.
Le Président (M. Bertrand): D'autres intervenants? M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire un mot sur
un des points que vient de soulever Me Normandin.
Quand nous avons établi la loi générale, nous avons
constaté, et à d'autres occasions aussi, que, dans le
passé, il y avait des mandats moins longs que ce n'est le cas
actuellement. Nous avons essayé, effectivement, d'être souples
dans l'évaluation de ces cas. C'est plutôt par des projets de loi
privés présentés par diverses municipalités que ces
problèmes ont été réglés. Dans certains cas,
il s'agissait d'une seule personne qui avait peut-être rempli le solde
d'un mandat après le décès d'une autre personne ou quelque
chose de cette nature. Il me semble que nous devrions être souples ici
aussi. Pour l'instant, je ne ferai pas de commentaire sur les autres aspects du
sujet, mais j'ai voulu appuyer la thèse de Me Normandin à cet
égard.
Le Président (M. Bertrand): D'autres interventions?
M. Cordeau: Est-ce que, dans le traitement, est inclus le montant
alloué pour les dépenses du conseiller? Vous savez... Lorsqu'on
dit que le conseiller ou le membre contribue à 5% de son salaire, est-ce
que le montant alloué pour les dépenses est inclus?
M. Tardif: M. le Président, en effet, selon la loi
générale, c'est sur le total des indemnités. Donc, c'est
$10 000.
Le Président (M. Bertrand): Pas d'autres
interventions?
M. Cordeau: Nous allons procéder à l'étude
article par article après, je suppose?
M. Tardif: Nous pouvons procéder article par article, M.
le Président. Alors, peut-être qu'on peut appeler d'abord
l'article 66. Enfin, ce sera un nouvel article dans la charte, possiblement
l'article 3b, qu'on a appelé ici, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Tardif: Le projet de loi no 200 est modifié par
l'insertion, après l'article 3a, du suivant: L'article 3b. "Ladite
charte est modifiée par l'insertion, après l'article 66, du
suivant, 66a: La ville paie, à la personne qui remplit la charge de
maire de la ville de Montréal pendant au moins quinze ans et qui a
cessé de remplir cette charge, une pension annuelle, sa vie durant, de
$24 000. Cette pension est incessible et insaisissable. Elle est payable
à l'âge de 60 ans par versements égaux et
consécutifs le premier jour de chaque mois. A cette fin, le maire paie,
sous forme de retenue sur son indemnité, à compter du 1er janvier
1978, une contribution équivalente à son indemnité. Si le
bénéficiaire de la pension décède avant d'avoir
acquis droit à la pension ainsi prévue, ses contributions sont
remises à ses héritiers par la ville sans intérêt.
Si le bénéficiaire décède après avoir acquis
droit à la pension, la ville paie à sa veuve, sa vie durant, une
pension annuelle égale à 50% de la pension qu'il recevait ou
à laquelle il aurait eu droit. La pension ainsi accordée est
payable d'avance par versements mensuels égaux le premier de chaque
mois. Elle est incessible et insaisissable".
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'aimerais poser une question au ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Tardif: Un petit moment, si vous me permettez.
Le Président (M. Bertrand): Allez, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je voudrais que le ministre nous explique ce qui va
arriver à celui qui, à l'avenir, remplira la charge de maire
pendant douze ans, par exemple.
M. Tardif: M. le Président, à ce moment-là,
pour les futurs élus, c'est le régime général qui
s'applique, c'est-à-dire le régime contributoire, 51/2%, 8%, en
fonction du traitement et, évidemment, du nombre d'années en
poste.
M. Goldbloom: Mais de la façon que l'article est
rédigé je l'ai lu un peu rapidement si, à
l'avenir, une autre personne est maire pendant au moins quinze ans, cette
personne serait admissible à une...
M. Tardif: Non, M. le Président. M. Goldbloom:
Non.
M. Tardif: II y aura un article transitoire à la fin pour
dire que ceci ne s'applique que pour celui qui était maire en fonction
à la date de...
M. Goldbloom: D'accord. Merci. M. Tardif: D'accord?
Le Président (M. Bertrand): D'autres interventions sur
cette motion d'amendement?
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais poser une question
au ministre.
L'avant-dernier paragraphe: "Si le bénéficiaire de la
pension décède avant d'avoir acquis droit à la pension ici
prévue, ses contributions sont remises à ses héritiers par
la ville sans intérêts". Qu'entendez-vous par "ses contributions"?
Sont-ce ses propres contributions ou les contributions versées par la
ville à son fonds de pension?
M. Tardif: C'est toujours les contributions de celui qui les a
payées, c'est-à-dire de l'élu dans ce cas-là.
M. Cordeau: Sans intérêt.
M. Tardif: Uniquement, c'est ça.
M. Cordeau: Sans intérêt.
M. Tardif: C'est ça.
Mais, M. le Président, évidemment, nous parlons ici de la
personne du maire qui remplit présentement les conditions,
c'est-à-dire qui a droit à la pension ayant été
maire plus de quinze ans et ayant plus de 60 ans d'âge, si bien que ce
sont des dispositions qui...
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Bertrand): Intervention?
M. Roy (Jean): Oui, M. le Président, sur la base de ces
propositions, nous sommes nécessairement d'accord, puisque, comme nous
l'avons souligné tout à l'heure, le point principal, pour nous,
c'est d'établir un régime contributoire.
Par contre, il n'en demeure pas moins qu'il semble y avoir une certaine
incohérence ou plutôt que le système proposé
amène avec lui un certain nombre de problèmes. Il n'y a pas de
lien qui s'établit, par exemple, entre les diverses fonctions qu'un
élu peut occuper au conseil municipal à Montréal. Un
élu peut être conseiller, pendant un certain temps, peut devenir
membre du comité exécutif, vice-président du comité
exécutif, président et peut également devenir maire. A ce
moment, il n'y a pas de lien fait entre les deux, il n'y a pas de façon
indiquée d'établir ce lien.
D'autre part, ce qui est proposé présentement, pour les
conseillers... Il n'y a pas de façon de calculer qui nous soit
donnée présentement et vous n'avez pas donné d'exemple de
ce que deviendrait le montant de la pension d'un conseiller municipal à
Montréal, au salaire actuel, lorsque cette personne aurait atteint
l'âge de 60 ans, après avoir été conseiller pendant
au moins huit ans.
M. Tardif: M. le Président, je pense avoir essayé
de faire la distinction entre le passé et l'avenir.
Pour le passé, on constatera que ce qui est proposé essaie
de tenir compte des charges différentielles de travail, des fardeaux
différentiels, en établissant, d'une part, les pensions du maire
et du président, comme on l'a fait, et d'autre part, en permettant
d'ajouter à la pension de $1500, prévue pour ceux qui
étaient conseillers, un montant de $500 par année pour chaque
année où ils ont été membres du comité
exécutif, jusqu'à un maximum de $5000 pour les deux
pensions ajoutées laissant à $1500 celle des
conseillers.
Encore une fois, il faut bien se replacer dans le régime. C'est
un régime non contributoire, payable immédiatement après
que le mandat de douze ans soit fini. Or, il y a des gens qui retirent cette
pension depuis l'âge de 48 ans. A ce moment, $1500 par année,
depuis l'âge de 48 ans, si ça avait été
capitalisé, je vous laisse le soin d'apprécier ce que ça
aurait représenté.
Pour l'avenir, M. le Président. Puisqu'il s'agit d'un
régime contributoire, à 13.5% du total du traitement, et que le
traitement des conseillers, des membres du comité exécutif, du
président et du maire est évidemment en fonction de leur poste,
forcément, le régime de retraite sera en fonction des postes
occupés et du temps où ces postes ont été
occupés puisqu'il s'agit d'un régime capitalisé.
D'accord?
Je vais corriger ceci, c'est que, justement, on a essayé de tenir
compte des charges différentielles.
M. Roy (Jean): Donc, c'est le taux qui établit ce que sera
finalement la pension.
M. Tardif: C'est ça. La fonction de maire étant,
actuellement, rémunérée au traitement de $40 000 par
année; 13.5% de $40 000 par année vont permettre une
capitalisation différente de celle de $10 000 évidemment.
M. Roy (Jean): Mais la comptabilisation va permettre quelle
redistribution par la suite? C'est toute une histoire un fonds de pension,
ça demande de l'actuariat, ça demande...
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, ceci est
fonction du montant capitalisé. Donc, une somme de $20 000,
capitalisée, à supposer que quelqu'un ait occupé la
fonction de maire pendant quinze ans à un traitement X qui lui aura
permis de se bâtir un capital formé des deux apports,
c'est-à-dire le sien et celui de la ville, pendant cette période
de temps, ceci lui achète une rente qui sera égale ou
proportionnelle au montant; il y a des tables actuarielles qui permettent
d'établir ceci.
M. Roy (Jean): De toute façon, M. le Président,
comme je le mentionnais tout à l'heure, cette proposition respecte ce
que nous plaçons comme principe premier dans cette discussion. Il y a
ici une certaine ouverture et il y a un livre blanc qui s'annonce, donc, le
débat n'est pas terminé.
Le Président (M. Bertrand): Article 3b, adopté?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 3c?
M. Tardif: II y a un papillon, M. le Président, à
l'article 3c, qui dit que l'article 66 de la charte modifié par
l'article 3a du projet de loi no 200 est à nouveau modifié par le
retranchement du sixième alinéa. Article qui fixait la pension
actuelle du maire.
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 5?
M. Tardif: Article 5b, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): On a un article 5b qui nous
est arrivé, M. le ministre.
M. Tardif: Alors, l'article 5b, je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): II vient tout juste
d'arriver.
M. Tardif: Dans le cas de l'article 5b, M. le Président,
cet article a pour effet de modifier l'article 77 de la charte en ce qui
concerne les conseillers et ceci pour régler beaucoup plus les cas
passés que ceux à venir, attendu que des amendements devront
être apportés à la loi générale pour tenir
compte de l'avenir. Or, "l'article 77 de ladite charte, remplacé par
l'article 13 du chapitre 70 des lois de 1963, première session,
modifié par l'article 5 du chapitre 96 des lois de 1971, de nouveau
remplacé par l'article 2 du chapitre 76 des lois de 1972 est de nouveau
modifié par l'addition, après le cinquième alinéa,
des mots suivants: La pension prévue au présent article peut, par
règlement du conseil, être augmentée d'une somme de $500
pour chaque année ou chaque partie d'année durant laquelle cette
personne a occupé la fonction de membre du comité
exécutif. Mais elle est limitée en toutes circonstances à
$5000. Le sixième alinéa, celui qu'on vient de lire, s'applique
à toute personne membre du conseil le là il faudra
insérer la date de l'entrée en vigueur du projet de loi no 200
ainsi qu'à toute personne qui était membre du conseil au
1er janvier 1970 ou qui l'est devenue par la suite et qui n'est plus en
fonction le alors insérer à nouveau la date
d'entrée en vigueur du projet de loi no 200". Dans ce dernier cas, la
personne... Pardon... Alors, dans ce dernier cas, la pension augmentée
n'est payable qu'à compte de l'entrée en vigueur du
règlement.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Normandin: M. le Président, si je lis ce texte, je
vois: "et qui n'est plus en fonction ". Est-ce l'intention d'exclure de cette
formule les anciens membres du comité qui sont encore conseillers
à la ville comme dans un cas, que j'ai à la mémoire, celui
du conseiller Labelle que je représente, qui est membre du conseil et
qui a été membre du comité exécutif pendant
plusieurs années. Je me demande le pourquoi de cette partie du
texte.
M. Tardif: M. le Président, après
vérification avec nos légistes, je crois que si on relit le
dernier paragraphe, on dit: le sixième alinéa s'applique à
toute personne membre du conseil le... c'est-à-dire lors de
l'entrée en vigueur du projet de loi 200 d'accord ainsi
qu'à toute personne qui était membre du conseil au 1er janvier
1970 ou l'est devenue par la suite...
M. Normandin: Ah bon!
M. Tardif: ...mais qui n'est plus en fonction lors de
l'entrée en vigueur de cette loi. D'accord?
M. Normandin: D'accord.
M. Tardif: Alors, étant donné que la loi
générale va être amendée, il y aura un choix
à faire évidemment pour la personne, à savoir de calculer
quel régime il lui convient de conserver.
M. Normandin: Pour ce qui est de cet aspect de la pension, pour
les anciens membres du comité exécutif, je me demande pourquoi on
inscrit la nécessité d'un règlement du conseil actuel pour
régler le cas d'une pension dont le montant est en pratique presque
fixé ici, plutôt que de...
Pourquoi ce règlement des membres du conseil actuel pour
régler la pension des anciens membres du comité? Je dirais que ce
règlement n'est peut-être pas absolument nécessaire. On
impose une tâche assez délicate aux membres du conseil actuel.
M. Tardif: Cette disposition s'inspire évidemment du
chapitre 48 des Lois de 1974, à l'article
43, qui prévoyait que ces régimes de retraite, qui
étaient un pouvoir habilitant pour les municipalités, n'entraient
en vigueur que sur règlement du conseil.
M. Normandin: Qu'elles adoptent un système pour l'avenir,
soit, mais demander au conseil actuel de décider s'il va donner une
pension à quelqu'un qui n'y est plus, je me demande si vous y voyez une
utilité ou une nécessité absolue.
M. Tardif: C'est encore une fois par souci de concordance avec la
loi générale, puisqu'il s'agit de régler un certain nombre
de cas passés. Si la commission n'y voit pas d'objection, je
n'insisterais pas outre mesure pour que cette partie se fasse par
règlement, cela devrait être fait statutairement quoique, pour le
nouveau régime, cela devrait se faire par règlement du
conseil.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Normandin: M. le ministre considérerait-il la
suggestion que j'ai faite, les membres du comité exécutif ayant
été, depuis 1960, à temps plein, et prenant la proportion
des pensions qui sont établies pour le maire et le président par
rapport à leur indemnité, de la soumettre à une proportion
similaire et de fixer plutôt à $10 000 qu'à $5000 la
pension d'un membre du comité? La proportion est entièrement
différente? Il s'agit également de personnes qui ont
travaillé à temps plein pendant des années.
M. Tardif: Je pense que, déjà, un régime
semblable permettant une pension de $5000 par année pour quelqu'un qui a
été membre du comité exécutif, ce qui
n'était pas, je pense, un emploi à plein temps, c'est quand
même un régime contributoire payable dès la fin du mandat,
et cela m'apparaît une disposition raisonnable; je ne suis pas
disposé à vraiment aller au-delà de ce montant qui me
semble fort raisonnable, en l'occurrence.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Ma question s'adresse à M. le ministre.
Qu'adviéndra-t-il de cette pension qui est payable immédiatement,
dans le cas où le bénéficiaire de cette pension ferait
à nouveau partie du conseil municipal, du comité exécutif
ou deviendrait même maire?
M. Tardif: A ce moment-là, j'imagine que des dispositions
prévalent dans la loi générale. Il faudrait
peut-être que je vérifie. Je l'ai ici. Evidemment, l'article 77 de
la charte, que je vous ai lu ce matin, continue de s'appliquer à savoir
que, à toute personne qui a été membre du conseil pendant
au moins quinze ans, avec ou sans interruption, la ville doit payer... Le
paiement en est interrompu cependant pendant toute période où, le
cas échéant, le bénéficiaire remplit de nouveau la
charge de membre du conseil.
M. Goldbloom: D'accord. M. Cordeau: Merci de cette
spécification. Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 6b?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre...
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez, dans ce
cas, pour tenir compte de la représentation de Me Normandin, pour les
cas passés, il faudrait modifier le deuxième alinéa du
papillon de l'article 5b, qui se lirait maintenant comme suit: "La pension
prévue au présent article est augmentée d'une somme de
$500 pour chaque année ou chaque partie d'année, etc." Le dernier
alinéa est également modifié. On disait auparavant: "Dans
ce dernier cas, la pension augmentée n'est payable qu'à compter
de l'entrée en vigueur du règlement". Maintenant, cela devrait se
lire: "N'est payable qu'à compter de cette date" celle de
l'entrée en vigueur de la loi.
Le Président (M. Bertrand): Alors, "de l'entrée en
vigueur du règlement" remplacé par "de cette date".
M. Tardif: De l'entrée...
Le Président (M. Bertrand): Vous maintenez
l'expression.
M. Tardif: Je répète. "N'est payable qu'à
compter de cette date".
Le Président (M. Bertrand): C'est cela, d'accord. Donc,
l'amendement a pour effet d'enlever au nouvel alinéa 5, les mots "peut,
par règlement du conseil, être..."
M. Tardif: Je m'excuse, mais cela devient le sixième
alinéa, puisque c'était après le cinquième
alinéa.
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, vous avez raison.
Alors, au sixième alinéa, on enlève les mots "peut, par
règlement du conseil, être", par le mot "est". A la toute fin de
cet article, on enlève les mots "l'entrée en vigueur du
règlement" et on les remplace par les mots "cette date".
Adopté?.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Bien. 6b.
M. Goldbloom: M. le Président, j'avais une question que je
voulais poser au ministre. Dans cet ensemble d'articles, il établit
certains écarts,
certaines différences entre les pensions. Nous venons d'adopter
un article qui accorde au maire une pension de $24 000, et ici, au
président du comité exécutif, ce serait, selon la
proposition, $18 000. Est-ce que je peux demander au ministre quel a
été dans le passé le rapport entre ces deux montants? Il y
a sûrement eu des présidents du conseil exécutif qui ont
pris leur retraite et qui se sont vu accorder une pension.
M. Tardif: M. le Président, le seul
précédent, c'est celui de M. Lucien Saulnier. La pension est
également de $18 000 par année.
M. Goldbloom: A l'époque, combien prévoyait-on pour
le maire?
M. Tardif: A l'époque, c'était $12 333 pour le
maire, après quinze ans.
M. Goldbloom: Je m'excuse d'un trou de mémoire, mais en
quelle année M. Saulnier a-t-il pris sa retraite?
M. Tardif: C'est en 1972, c'est le 10 février 1972.
M. Goldbloom: Le coût de la vie a quand même un peu
augmenté depuis.
M. Tardif: C'est un fait. Encore une fois, il faut quand
même tenir compte qu'il s'agissait là d'un régime non
contributoire. Le mandat du président du comité exécutif
actuel auquel s'appliquerait l'alinéa 6b ou l'article 6b, pour peu qu'on
l'adopte, implique quand même, si je ne m'abuse, une somme totale de
vingt années dans la fonction publique, dont cinq ans à titre de
conseiller, huit ans à titre de membre du comité exécutif
et huit ans à titre de président du comité
exécutif. A ce moment, compte tenu des montants déjà
alloués à l'ancien président et à la charge, ceci
nous semblait une pension raisonnable.
Le Président (M. Clair): D'autres intervenants sur
l'article 6b? L'article 6b est-il adopté? Adopté.
M. Tardif: Nous n'en avons pas fait la lecture...
M. Cordeau: Non, on n'en a pas fait la lecture.
M. Tardif: ... mais ce n'est pas nécessaire...
Le Président (M. Clair): Je m'en excuse.
M. Tardif: ... il y a le papillon...
M. Cordeau: ... la même chose?
M. Tardif: ... si l'article 6b tel que produit...
Le Président (M. Clair): L'article 6b est adopté de
consentement unanime, conformément au texte qui a été
distribué et proposé par le ministre des Affaires
municipales?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Vous me dispensez de la
lecture?
M. Goldbloom: Oui, certainement. Le Président (M.
Clair): Merci.
M. Goldbloom: Je dois souligner que c'est toujours un peu
délicat de parler de ces sujets. C'est encore plus délicat quand
les personnes visées sont présentes, et il est encore plus
délicat pour ces personnes de plaider leur propre cause. J'ai voulu
attirer l'attention du ministre sur l'augmentation du coût de la vie qui
a eu lieu et je pense que M. Niding n'est pas sur le point de prendre sa
retraite; il y aura encore un certain temps pendant lequel le coût de la
vie augmentera davantage. Si le ministre croit toujours qu'il doit laisser ce
montant à $18 000...
M. Tardif: Evidemment, M. le Président, le
président du comité exécutif pourra toujours choisir de se
prévaloir du chapitre 48 des lois de 1974, si seulement son mandat se
prolongeait pendant de nombreuses années et, à ce
moment-là, évaluer lequel des deux régimes lui serait le
plus favorable.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Messieurs, ceci complète,
je pense, l'adoption de ce papillon.
M. Tardif: Je dois dire... Cela complète les papillons, M.
le Président, pour ce qui est du régime de retraite. Je veux tout
simplement ajouter qu'en ce qui concerne les conseillers et la
possibilité pour eux de se prévaloir du nouveau régime,
des amendements seront apportés au chapitre 48 des lois de 1974 pour
permettre d'instaurer, c'est-à-dire pour permettre à la ville de
Montréal d'adopter un règlement lui permettant d'instituer ce
régime et aux conseillers de choisir soit de rester sous l'ancien
régime, soit d'entrer dans le nouveau, sur la base du nouveau
traitement, régime contributoire qui permettra de racheter les
années passées rachetées par la ville, puisqu'il
s'agissait jusqu'à maintenant d'un régime non contributoire,
mais, à partir des prochaines années ou, enfin, de l'an prochain,
ce sera un régime contributoire des deux parties, tel que décrit
dans la loi.
M. Roy (Jean): Si on me permet, M. le Président?
Le Président (M. Clair): Oui.
M. Roy (Jean): La possibilité de rachat, tout cela sera
précisé par règlement municipal.
M. Tardif: C'est-à-dire que la loi prévoira ou
habilitera la municipalité à faire un règlement
prévoyant tout cela.
M. Roy (Jean): Prévoyant rachat. C'est un amendement
prochain à la loi générale, ce dont vous parlez, ou...
M. Tardif: Le plus tôt possible, avant, disons, les
prochaines élections à Montréal.
M. Roy (Jean): De façon à pouvoir permettre
à ceux qui sont là actuellement de racheter jusqu'au début
de leur mandat.
M. Tardif: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Me Normandin.
M. Normandin: Je me demande si le ministre voudrait commenter la
suggestion que j'ai faite d'adopter l'année 1970 plutôt que 1972,
pour les motifs que j'ai expliqués tantôt. Il y a eu trois mandats
de 1960 à 1970 et, parce qu'il y a eu une refonte du système
entre 1960 et 1970, il y a des gens qui ont fait trois mandats, mais deux
mandats de quatre ans et un écourté de deux ans, et,
également, étant donné l'historique, c'est-à-dire
que cette question, durant cette période, a été
soulevée à plusieurs reprises, et toutes les autorités ont
toujours reconnu qu'il y aurait lieu de la régler et qu'on essaierait de
ne pas faire perdre de droits aux gens par des retards qui seraient
apportés à trouver la solution, je me demande s'il ne serait pas
équitable et raisonnable d'accepter 1970.
M. Tardif: M. le Président, mon prédécesseur
au ministère et député de D'Arcy McGee, lors de l'adoption
du chapitre 48 des Lois de 1974, n'avait pas cru sage de remonter avant le 1er
janvier 1972. Actuellement, en 1977 et ils seront vraisemblablement
adoptés en 1978, ces amendements à la loi générale
en permettant cette rétroactivité au 1er janvier 1972,
c'est-à-dire selon les dispositions de la loi générale, il
me semble que c'est vraiment faire un effort maximum de
récupération et que l'effet d'entraînement, à partir
du moment où on décidait de reculer à 1970 à
Montréal... Alors pourquoi ne pas le faire pour l'ensemble des villes du
Québec? Pourquoi 1970, pourquoi pas 1968? Parce que, évidemment,
il y a des élections à tous les ans dans les 1600
municipalités du Québec. Il me semble que, compte tenu du fait
qu'il y a nécessité de considérer que le régime
antérieur était d'abord non contributoire et que,
deuxièmement, il devenait payable dès la fin du mandat et
j'ai évidemment ici la date de fin de mandat de chacun des membres du
conseil municipal en toute équité, les pensions qui ont
été payées aux gens qui avaient terminé douze ans
de services à cette époque, qui avaient alors 45, 48 ou 50 ans,
n'étaient peut-être pas aussi élevées que celles que
pourrait permettre un régime capitalisé du genre de celui qu'on
introduit, mais du fait qu'elles étaient non contributoires et payables
immédiatement et non à 60 ans comme le nouveau régime... A
ce moment, je pense que, l'un dans l'autre, c'est une formule équitable
et que je ne saurais reculer comme cela parce que, à ce moment, je viens
de rouvrir tous les cas dans toutes les municipalités du
Québec.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Est-ce que je peux demander au ministre je
ne voudrais pas que cette question soit perçue comme
hypothétique, mais plutôt comme une prise de position que je lui
demande de faire si, ultérieurement, il y avait des cas particuliers qui
venaient à notre attention, peut-être par le mécanisme d'un
projet de loi privé, de personnes qui n'auraient pas parfaitement rempli
toutes les conditions et qui seraient dans une situation difficile; est-ce que
le ministre accepterait de regarder cela d'un oeil indulgent?
M. Tardif: M. le Président, j'aurais mauvaise grâce
à dire que je ne manifesterai pas d'indulgence. Mais,
précisément, pour éviter d'avoir à
légiférer ad hominem, j'ai fait sortir la liste de tous les
membres et ex-membres du conseil de la ville de Montréal, avec
l'année où ils ont cessé d'exercer leur mandat et j'ai
essayé de faire une proposition qui tienne compte de l'ensemble des cas
précisément pour éviter ce genre de situation.
M. Goldbloom: D'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Etant donné qu'il n'y a
pas d'autre intervenant sur le sujet, je pense que nous pouvons passer
immédiatement au troisième point de notre ordre du jour de ce
matin, qui porte sur le mémoire présenté par le
Rassemblement des citoyens de Montréal.
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Une seule question, M. le Président. Votre
intention est de revenir aux deux articles en suspens à quel moment de
nos délibérations?
Le Président (M. Clair): Dès qu'il y aurait une
proposition de la part du ministre pour rapporter ces deux sujets sur le tapis.
Je pense que ce serait la meilleure façon de procéder; il nous
indiquera le moment où il sera prêt. Cela va?
M. Tardif: Je vous le dirai tantôt, M. le Président,
je vais vérifier avec mon légiste.
M. Goldbloom: D'accord.
Mémoire du Rassemblement des citoyens de
Montréal
Le Président (M. Clair): Conformément à
l'entente qui a été convenue ce matin, nous allons
procéder immédiatement à l'audition du mémoire du
Rassemblement des citoyens de Montréal. Encore une fois, je tiens
à préciser que je n'ai pas eu
le plaisir de présider cette commission depuis ses débuts.
Donc, le président de la commission parlementaire qui m'a
précédé à ce fauteuil, le député de
Vanier, a sûrement rendu un bon nombre de décisions parfaitement
justifiables et justifiées et je ne voudrais, en aucune façon,
que le fait d'entendre le mémoire du Rassemblement des citoyens de
Montréal soit considéré comme une révision des
décisions du président qui, antérieurement a
présidé ces travaux.
Vous comprendrez sûrement, cependant, que je n'ai pas pu prendre
connaissance de l'ensemble du journal des Débats sur cette question, de
sorte que je ne voudrais pas qu'on crée de précédent,
mais, étant donné qu'il y a eu une entente clairement
exprimée ce matin, sans mettre en cause les décisions qui ont pu
être rendues par le président antérieurement, nous allons
entendre immédiatement le Rassemblement des citoyens de Montréal.
Le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une directive
à vous demander. Concernant le mémoire qui nous sera
présenté, il semble qu'il y ait une annexe au mémoire pour
le texte des amendements proposés, qu'il y ait deux documents. De quelle
façon entendez-vous faire face à ces deux mémoires? Est-ce
que nous allons entendre le mémoire purement et simplement, comme cela
se fait habituellement, sans intervention, et poser des questions après
ou si, étant donné qu'il semble y avoir des amendements à
côté...
Le Président (M. Clair): Personnellement, je n'ai en main
que... Bon, j'en vois un exemplaire ici. Il y a deux documents, un qui
s'intitule: "Mémoire à la commission parlementaire des affaires
municipales" et un autre qui s'intitule: "Annexe au mémoire du RCM,
texte des amendements proposés". Je pense que la façon la plus
démocratique de décider de ce sujet, ce serait d'essayer
d'obtenir une entente entre les différents partis politiques pour fixer
les modalités, d'une part, et, d'autre part, pour se donner des limites,
peut-être, pour discuter de la présentation et du texte des
amendements proposés. Personnellement, je pense qu'il serait lourd et
qu'il ne serait peut-être pas conforme à la tradition
parlementaire de procéder à un examen détaillé
article par article des amendements proposés. Je crois savoir
d'autres députés qui étaient ici bien avant moi pourraient
m'éclairer là-dessus qu'il n'était pas coutume, en
commission parlementaire, pour les amendements à la charte de
Montréal, d'étudier article par article des amendements qui
pouvaient être proposés par l'Opposition au conseil de ville de
Montréal. Cependant, il est également coutume, je pense, de
laisser à tout le monde le loisir de s'exprimer. Personnellement, je
pourrais vous suggérer, et, encore là, je n'ai pas eu le plaisir
de prendre connaissance du mémoire et de l'annexe au complet...
Peut-être qu'on pourrait s'entendre pour trois quarts d'heure ou une
heure de présentation, tant pour le mémoire que pour les
amendements, libre au RCM de décider de la méthode de
présentation et, par la suite, il y aurait une période de
discussion qui durera le temps que les membres de la commission voudront bien
qu'elle dure.
Le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que la commission est
habilitée à recevoir les amendements tels que
présentés ici actuellement pour amender les articles de la charte
de la ville de Montréal?
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, avant que vous ne
répondiez, permettez-moi un commentaire. Je pense que la tradition veut
que, quand un organisme, une institution, une entité juridique
présente un projet de loi privé, d'autres personnes peuvent venir
exprimer leur avis là-dessus et ces avis peuvent éventuellement,
par l'intermédiaire des membres de la commission parlementaire, se
retrouver dans un texte de loi, parce que nous pouvons être saisis de
points très valables dont il faut tenir compte dans la rédaction
des articles. Mais quand il s'agit de la présentation de nouveaux
articles, de nouveaux amendements, là, il me semble que nous
dépassons ce qui est au moins la tradition.
Je pense que vous avez pu constater, M. le Président, que celui
qui vous parle n'est pas le grand procédurier qui insiste de
façon tatillonne sur tous les détails.
Nous avons fait jouer la démocratie ici à la commission
parlementaire et je voudrais que nous continuions de le faire. Mais il me
semble que nous devons établir une certaine limite et que l'étude
article par article d'amendements très précis qui, après
tout, auraient pu être présentés par la ville de
Montréal, il me semble que tout en étant aussi larges que
possible dans notre action, nous ne pouvons nous substituer au conseil
municipal de la ville de Montréal.
Il y a eu au sein de ce conseil plusieurs personnes nous en ont
informés au cours de nos débats des discussions qui ont eu
pour résultat que certains amendements ont été
proposés et d'autres rejetés sur le parquet du conseil municipal.
Je pense que nous devons respecter la ville comme entité, tout en
écoutant très attentivement le point de vue qu'exprimera le RCM
comme opposition à l'hôtel de ville et demander au ministre
je pense que c'est là la chose la plus raisonnable à faire
de faire étudier par son contentieux, par ses légistes, les
propositions précises, parce qu'il me semble nous l'avons
déjà dit à cette table qu'il est dangereux de
légiférer sur le coin de la table, très
spontanément, sur des choses qui modifient une loi aussi complexe que la
Charte de la ville de Montréal.
Je ne voudrais pas prolonger mes remarques. Je gruge le temps du RCM, en
quelque sorte, en parlant sur ce sujet. C'est l'interprétation que j
aimerais vous proposer quant à l'étude de ces deux
documents que nous avons maintenant devant les yeux.
Le Président (M. Clair): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Je pense qu'il convient, en effet, de laisser le RCM
nous faire une présentation générale et, à ce
moment-là, de réagir en fonction de cette présentation qui
aura été faite.
Le Président (M. Clair): Avant que je ne rende ma
décision sur la demande de directive du député de
Saint-Hyacinthe, M. le président du RCM avait-il quelque chose de
spécial sur ce sujet?
M. George: J'ignore si la décision a été
prise ou si la commission est en voie de prendre la décision. En toute
éventualité, la question qui se pose, c'est de savoir s'il est
possible d'ajouter des articles de loi au projet de loi 200. C'est la question
qui, je pense, se pose. J'ignore si, M. le Président, une
décision a été rendue à cet effet. J'ignore s'il y
a eu entente entre les partis politiques à la commission.
D'une façon ou d'une autre, je voudrais signifier quelque chose.
Premièrement, le RCM n'est pas venu ici animer un séminaire de
sciences politiques sur la démocratie à Montréal, mais
pour se présenter devant une commission parlementaire apte à
prendre des décisions et à présenter des projets de loi
à l'Assemblée nationale du Québec.
En second lieu, s'il advenait que la commission refuse de recevoir des
additions au projet de loi 200 qui est actuellement devant elle, ce que la
commission affirmerait, c'est que le système parlementaire est d'abord
exclusivement au service des autorités en situation de pouvoir, en ce
sens que les groupes de citoyens qui ont pu et su s'organiser, travailler comme
parti politique, faire une expérience de parti politique et, à
partir de cette expérience, proposer des changements au cadre
démocratique de Montréal, dans leur cas à eux, la
commission ne recevrait pas, formellement, comme commission parlementaire de
l'Assemblée nationale, leurs recommandations.
Je pourrais également soulever un autre point, le fait même
que la Charte de la ville de Montréal constitue un bill
privé.
Compte tenu de cela, ce que je suis en train de suggérer, c'est
que la commission devrait recevoir comme... Je ne parle pas de la valeur de nos
propositions. Je parle de l'accueil réservé, de l'accueil qui
serait fait à nos propositions, à titre de simples propositions
d'un séminaire de sciences politiques ou d'additions à un projet
de loi à être soumis à l'Assemblée nationale. C'est
sur cet aspect que je viens de m'exprimer et ce sont les considérations
que j'ai voulu invoquer.
Je voudrais en ajouter une dernière. Lors de la première
partie du travail de cette commission, mention a été faite de la
nécessité, dans le cas d'un bill privé, d'une information
large, pour que l'ensemble de la communauté puisse, si elle le veut,
s'exprimer là-dessus.
Je voudrais déposer devant cette commission ce document qui
constitue l'ensemble des articles de journaux j'exclus les media
électroniques depuis 1975 sur des propositions d'amendements
à la Charte de la ville débattues au conseil municipal,
présentées publiquement, en conférences de presse ou lors
d'interventions publiques sous d'autres formes.
Je suggère que 80% du contenu a trait aux propositions du
Rassemblement des citoyens de Montréal. Par ailleurs, il y a un mythe
que je voudrais défaire, c'est le mythe que le mémoire que nous
présentons constitue un tas d'éléments nouveaux, de copies
ou de mimétismes du système parlementaire britannique qu'on
voudrait voir appliquer à Montréal. Telle n'a aucunement
été notre démarche.
Tout ce qu'il s'agit de faire, c'est de proposer certaines choses
souvent petites qui ne nécessiteraient pas elles-mêmes des
études par-dessus études et par dessus-études comme s'il
n'en avait pas été fait à Winnipeg, à Toronto et
à Montréal.
Cela étant dit, j'attends donc la décision de la
commission, eu égard au type d'accueil qui sera fait aux propositions du
RCM.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Pourrais-je poser une question là-dessus?
Est-ce que vous avez présenté ces amendements au conseil
plénier de la ville de Montréal, au conseil de ville de
Montréal?
M. George: Ces amendements ont tous été à
deux reprises présentés au conseil municipal de
Montréal.
M. Cordeau: Ils n'ont pas été acceptés?
M. George: II n'ont pas été acceptés, ce qui
n'est pas sans nous avoir créé un certain problème. Toutes
les fois qu'il a été question je vais considérer la
première partie du travail de la commission de pouvoirs
additionnels qui nous semblaient justes que Montréal ait, le RCM s'est
prononcé pour cela. Quand ces pouvoirs nous semblaient abusifs, le RMC
se prononçait contre ces pouvoirs. Jamais nous ne nous sommes
exprimés sur l'exercice politique du pouvoir en question, c'était
pour la nécessité pour la ville d'avoir ou non le pouvoir, compte
tenu d'une problématique particulière. L'exercice politique de ce
pouvoir faisait l'objet de débats au conseil municipal.
D'une part, sur la question des pouvoirs, nous avons toujours
cherché à privilégier l'autonomie municipale. Par
ailleurs, il y a un autre aspect de la vie politique municipale qui a trait aux
cadres, aux institutions démocratiques. Sous cet angle nous le
disons dès la deuxième page de notre mémoire nous
croyons qu'il est tout à fait normal pour le gouvernement actuel, dans
le système québécois pour qui la municipalité est
un partenaire de l'Etat, se prévaloir de son droit, de s'assurer que les
institutions politiques reflètent réelle-
ment ou à tout le moins qu'il y ait certaines conditions
minimales qui permettent aux institutions politiques de refléter la
collectivité.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe a-t-il une autre question?
M. Cordeau: Oui. Je crois que votre situation au RCM, à
Montréal, est à peu près le pendant de l'Opposition
à l'Assemblée nationale. C'est que nous-mêmes, nous pouvons
faire des suggestions au gouvernement et il ne les accepte pas toutes. Je crois
que la démocratie est ainsi faite. Vous avez présenté vos
suggestions ou vos amendements au conseil de ville de Montréal et que la
majorité a refusé vos amendements.
Ce sont exactement les faits qui se passent à l'Assemblée
nationale. Nous, de l'Opposition, nous pouvons apporter des suggestions ou des
amendements à des lois présentées par le gouvernement. Si
ces amendements ne sont pas acceptés, cela ne veut pas dire que le
système démocratique ne fonctionne pas. Je crois que le
gouvernement est là. Si elles vont à rencontre de la
majorité des membres de l'Assemblée nationale, les suggestions de
l'Opposition ne sont pas adoptées. Je crois que vous êtes
exactement à Montréal ce que l'Opposition est à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Clair): Messieurs, je vous indique
immédiatement que je suis disposé à rendre ma
décision sur la demande de directive ou question de règlement du
député de Saint-Hyacinthe. Y a-t-il d'autres intervenants qui
insistent pour intervenir ou qui veulent intervenir ce n'est pas
nécessaire d'insister auparavant? M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, mon intention était
de faire connaître mon point de vue sur les travaux que nous devrions
entreprendre face au RCM. Est-ce que c'est possible de le dire?
Le Président (M. Clair): Sur l'organisation de notre
temps? Je pense que cela pourrait venir après la décision que je
vais rendre. Vous êtes d'accord?
Alors, s'il n'y a pas d'autres intervenants, je tiens à
spécifier, dès le départ, que la décision est
très importante, puisqu'elle concerne non seulement d'autres projets de
loi privés qui pourraient être présentés
prochainement pour la ville de Montréal, mais également pour tous
les projets de loi privés présentés par des organismes
publics où il y a des élus. La question m'apparaît fort
importante. Je pense que la première chose dont on doit tenir compte,
c'est justement de notre règlement, et la tradition parlementaire
inspirée de ce règlement. Lors de la présentation de
projets de loi privés, il a toujours été reconnu que des
opposants pouvaient venir se faire entendre et contester le bien fondé
de propositions venant des requérants, si on veut.
Dans les circonstances, il m'apparaît que l'exercice de
démocratie pour la ville de Montréal a fait en sorte qu'il y a
actuellement des gens qui exercent le pouvoir dans la ville de Montréal
et qu'on ne peut faire autrement que reconnaître cet état de fait,
on ne peut faire autrement que de respecter la démocratie qui a
joué et qui a donné un résultat, comme le soulignait le
député de Saint-Hyacinthe qui, à toutes fins pratiques,
est similaire à celui qu'on retrouve dans toute assemblée
élue. Dans les circonstances, il m'apparaît qu'on ne peut accepter
que les opposants à un projet de loi privé viennent
présenter des amendements précis à cette loi, puisque
toutes fins pratiques, ce serait hier le fait qu'il y a eu un exercice
démocratique qui a eu lieu, qu'il y a eu une élection, ce qui
fait en sorte qu'il y a des gens qui exercent le pouvoir, qui sont
majoritaires. Je pense que, d'une part, on doit tenir compte de la tradition
parlementaire et entendre des opposants, mais étant donné que,
jusqu'à une certaine limite, le projet de loi privé 200
appartient aux élus qui sont majoritaires au conseil de ville de
Montréal, on ne peut les en départir et permettre à des
opposants de venir présenter des amendements précis à ce
projet de loi.
Dans les circonstances, ma décision est qu'il y a lieu d'entendre
le RCM avec son mémoire. Le RCM pourra également je pense
qu'on peut avoir cette ouverture d'esprit faire allusion à sa
dissidence, faire état de choses qu'il a proposées, peu importe
qu'elles soient des choses particulières, précises, des
amendements précis à la loi, sauf que la commission ne recevra
pas et le président ne recevra pas, article par article, des amendements
venant du RCM.
Enfin, je voudrais rappeler à M. George qu'en vertu de notre
règlement, il n'y a pas de dépôt de documents en commission
parlementaire. Si vous voulez faire circuler un document ou le remettre, en
particulier, à tous les membres de la commission parlementaire, vous en
avez le loisir, mais malheureusement, même pour un ministre ou un
député, il n'y a pas, à proprement parler, de
dépôt de documents officiels en commission parlementaire.
Ceci étant dit, messieurs, maintenant, je pense que, pour la
bonne marche de nos travaux, étant donné qu'on ne peut pas
laisser les opposants déterminer eux-mêmes le texte qu'ils
désirent prendre pour la présentation de leur mémoire, il
y aurait lieu qu'une entente intervienne quant à la répartition
du temps dont on est prêt à disposer pour le RCM, M. le ministre
des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, j'ai évidemment
écouté attentivement le plaidoyer du représentant du RCM
qui a fait état qu'il n'était pas venu à Québec
devant cette commission pour tenir un séminaire de sciences politiques.
Je pense qu'évidemment, si la perception qui se dégage des
travaux de cette commission depuis le début qu'elle s'est penchée
sur la charte de Montréal est que cela n'aura été qu'un
futil exercice scolaire, c'est là, je pense, une impression que tous les
membres de cette commission ne partagent pas, ni ceux qui ont assisté
aux débats. On me dira peut-être que
ce n'était pas le jugement qui était porté sur
l'ensemble des travaux de cette commission, mais uniquement sur le
mémoire qu'entendait peut-être présenter le RCM, mais,
même là, M. le Président, je crois que ce serait
peut-être déprécier cette commission que de laisser croire
ou entendre que les représentations qu'on fera ici ne serviront à
rien et que, finalement, comme exercice de style, c'est peut-être
intéressant, mais cela n'amènera pas véritablement de
changement profond.
Je crois avoir déclaré, au tout début des travaux
de cette commission, lorsque le député de D'Arcy McGee m'a
demandé si j'avais l'intention d'apporter des amendements majeurs
à la charte de Montréal, je crois avoir déclaré
clairement que telle n'était pas mon intention dans l'immédiat,
à l'occasion de l'étude du projet de loi 200. La raison de ceci,
M. le Président, tient au fait que j'ai mis sur pied, conjointement avec
mon collègue, le ministre d'Etat a la réforme parlementaire, un
comité conjoint, formé de gens de son ministère et du
mien, pour étudier l'ensemble de la réforme non seulement
parlementaire, mais également municipale, qui devrait être
entreprise au Québec. Il est vrai que le ministre des Affaires
municipales dispose d'un document fort important qui s'appelle le rapport
Hébert de la Commission de refonte des lois municipales, mais, ainsi que
son nom l'indique, il s'agissait là d'un rapport d'une commission de
refonte et non pas d'une commission de réforme et on ne saurait trouver,
dans ce document fort imposant qui a examiné la Loi des cités et
villes, le Code municipal et plus de 300 chartes ou bills privés qui
régissent les municipalités au Québec, autre chose qu'un
effort de synthèse et d'uniformisation des lois.
C'est donc à d'autres sources qu'il faut puiser si l'on veut
véritablement introduire des éléments de réforme
dans le fonctionnement de la démocratie municipale et, à cet
effet, un autre document fort important a été remis à
l'ancien gouvernement. C'est le rapport Castonguay sur l'urbanisation, qui
contient des éléments de réforme importants sur le plan du
fonctionnement de la démocratie municipale, sur le plan de la
fiscalité municipale également, M. le Président.
L'ensemble de ces documents, de même que les représentations du
RCM qui nous sont parvenues, je dois le dire, non pas ce matin, même si
la mise en forme comme telle ne nous est parvenue que ce matin, mais bien
avant, de même que divers autres documents des personnes qui se sont
penchées sur le problème, de même que notre propre
programme du Parti québécois qui contient des choses sur cette
question de la vie municipale, tout ceci a été remis à ce
comité conjoint avec le mandat très large de se pencher sur
toutes ces questions que l'on retrouve en partie dans le mémoire du RCM
aujourd'hui, notamment les questions reliées au cens électoral,
les questions reliées au cens d'admissibilité, les listes
électorales, la possibilité d'introduction
d'éléments du parlementarisme, du système de partis
politiques au niveau municipal avec ce que cela implique comme adaptation au
niveau municipal, notamment l'élection, possiblement, d'un chef de parti
comme simple conseiller au lieu d'être élu au suffrage
universel.
Est-ce que ce serait là l'une des implications de l'introduction
de cet élément des partis politiques? Egalement, avec mission
d'examiner la question du financement des partis politiques? Dans quelle mesure
la Loi 2, adoptée par l'Assemblée nationale, peut-elle être
adaptée ou transposée au plan local? La question des conseils de
quartier, celle du principe d'un conseiller par quartier. Egalement la question
des institutions municipales. Beaucoup de municipalités ont
demandé au gouvernement du Québec, par projets de loi
privés, le pouvoir de se doter de comités exécutifs.
Egalement toutes ces questions reliées à l'éthique dans
les affaires municipales.
Je n'ai pas la prétention d'avoir épuisé le champ
du mandat que nous avons confié à ce comité; comité
dont nous attendons un rapport avant la fin de la présente année,
un rapport qui me sera remis, ainsi qu'à mon collègue, et que
nous devrons évidemment examiner en vue de voir si ce document peut
servir vraiment de point de base, de document de base, pour énoncer la
politique du gouvernement sur le plan de la réforme électorale
municipale. Ceci serait en vue d'en faire un livre vert et un livre blanc, ce
qui serait, en quelque sorte, l'annonce d'une réforme à la
grandeur du Québec.
Tout ceci pour dire, M. le Président, qu'après avoir pris
connaissance et regardé une nouvelle fois le document produit par le
RCM, il me semble qu'il y a là des éléments très
valables, qu'il y a là des réformes fort acceptables, mais que je
ne saurais, dans l'immédiat, compte tenu du mandat plus global qui a
été confié à ce comité, accueillir à
la pièce. Ce n'est pas un exercice futile de démocratie ou
d'exposé de science politique ou théorique que nous attendons du
RCM, mais bien une contribution positive, originale, qui ne tombera pas dans
des oreilles de sourds. Le journal des Débats sera là pour
témoigner du fait que le RCM aura fait des représentations et je
pense que le RCM sera en droit de chercher, dans le document que le
gouvernement produira éventuellement sur la question, ce qui aura
été retenu ou non de ses suggestions, de ses propositions et les
raisons pour lesquelles le gouvernement aura cru bon de retenir ou de ne pas
retenir certains éléments.
Je pense que la commission parlementaire est une excellente occasion
pour le RCM de sensibiliser, non seulement le ministre des Affaires
municipales, mais l'ensemble de la commission, aux réformes importantes
qui pourraient être introduites non seulement dans le monde municipal en
général, mais particulièrement à Montréal.
C'est donc avec la plus grande attention que j'aimerais que les
représentants du RCM nous fassent leurs représentations.
Le Président (M. Clair): M. George.
M. George: M. le Président, d'abord je voudrais signifier
que ma référence au séminaire n'était aucunement
péjorative et que, d'autre part,
elle était exclusivement reliée à la
présentation de notre mémoire et n'était pas un jugement
sur le travail passé de la commission.
En second lieu, même s'il s'agissait d'un séminaire de
sciences politiques, ce n'est pas moi qui oserai dire à un ancien
professeur de l'Université de Montréal qu'un séminaire,
c'est futile. Certainement pas.
En troisième lieu est-ce que je peux dire que certaines des
propositions que l'on fait ne sont aucunement majeures. Proposer, par exemple,
que l'ordre du jour du conseil municipal soit livré plus que deux jours
à l'avance, dans ma perception, cela ne constitue rien de majeur.
Proposer que 25% des membres soient nécessaires seulement pour convoquer
une session spéciale du conseil municipal, cela n'a rien de majeur.
C'est cet ordre d'articles que nous demandons à la commission de
recevoir à titre de commission.
Il y a des amendements majeurs que nous proposons, mais que nous n'avons
pas transmis en termes de lois. Le ministre a fait référence
à la loi 2. Vous ne trouverez pas, dans notre liste d'amendements des
amendements de textes légaux à cet effet. Nous sommes les
premiers à reconnaître que d'autres études sont
nécessaires. C'est la raison pour laquelle j'espérerais que la
commission procède d'une autre façon, c'est-à-dire qu'elle
décide, à la pièce, comment elle recevra chacune des
propositions que nous formulerons.
Le ministre des Affaires municipales peut, n'importe quand pendant
l'année, proposer quelque modification que ce soit à la Charte de
la ville de Montréal et il a déjà fait la preuve fort
énergiquement qu'il pouvait ce faire, au moment où on disait
qu'il jouait aux apprentis-sorciers. Le ministre pourrait se réserver le
droit de proposer certaines propositions.
Le Président (M. Clair): M. George, je pense que je dois
expliquer à nouveau un peu plus la décision que j'ai rendue. Je
veux bien que vous compreniez que le président doit tenir compte des
traditions parlementaires. Si je permettais à votre formation de
proposer des amendements précis et qu'on les discutait en termes
d'amendements précis au projet de loi privé no 200, il faut bien
se rendre compte que, du même coup, on permettrait, chaque fois qu'il y a
étude d'un projet de loi privé, à des opposants de venir
en quelque sorte proposer un tout autre projet de loi que celui dont la
commission est saisie.
Cela voudrait dire que, pour ce qui concerne les chartes des
cités et villes, en aucun temps, un conseiller municipal qui a fait
valoir son point de vue au conseil municipal pour un amendement précis
pourrait venir et proposer toute une série d'amendements qui devraient
être étudiés article par article par la commission,
même s'il s'agissait d'amendements mineurs visant à
améliorer, de façon incontestable, les travaux du conseil
municipal ou encore la situation de la cité concernée.
C'est dans ce sens que j'ai bien dit tantôt qu'on ne pouvait,
même pour des amendements mineurs les recevoir et les étudier
comme tels, article par article, en commission parlementaire, parce qu'encore
une fois il s'est fait un exercice de démocratie. Votre formation a
sûrement eu, comme vous le disiez tantôt en réponse au
député de Saint-Hyacinthe, l'occasion de proposer de tels
amendements au niveau du conseil municipal. Je pense que ce serait renier cet
exercice du conseil municipal, la réalité du conseil municipal
que d'accepter qu'en commission parlementaire, on puisse revenir sur des
travaux qui ont déjà eu lieu au niveau du conseil municipal.
Encore une fois, je veux que vous compreniez bien que je ne peux, comme
président, tenir seulement compte de cette situation en elle-même,
je dois rendre une décision à la lumière des traditions
parlementaires, de notre règlement et également des implications
que la demande que vous faites auraient pour toutes les commissions
parlementaires étudiant des projets de lois privés et ce, non
seulement pour les cités et villes, mais même pour des individus
à l'occasion.
Je réitère la décision que j'ai rendue tout
à l'heure. Je vous incite à ne pas perdre trop de temps. Je ne
veux pas être méchant. Je ne voudrais pas prendre trop de temps
non plus sur ces questions. Je pense que le temps vous est précieux afin
de pouvoir faire connaître votre point de vue, mais, sur ce point, ma
décision est formelle, il n'est pas question d'entendre les amendements
un à un, de les étudier article par article.
M. George: Puis-je poser une question? Le Président (M.
Clair): Oui.
M. George: Est-ce que vous voulez dire par la même
occasion, que le ministre ne pourrait pas, lui, faire des additions au projet
de loi no 200?
Le Président (M. Clair): Absolument pas.
M. George: Vous n'êtes pas en train de le faire ou si vous
voulez dire qu'il ne pourra absolument pas?
Le Président (M. Clair): Non. Le ministre peut en tout
temps, je pense, reprendre à son compte des propositions, les inclure
dans une loi publique ou encore les suggérer lui-même dans le
projet de loi privé, mais je pense qu'il serait contraire, encore une
fois, aux traditions parlementaires et à notre règlement
d'étudier ces amendements, article par article. Les membres de la
commission, y compris le ministre, en retiendront ce qu'ils jugeront bon.
Le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Très brièvement, M. le
Président. Vous avez rendu une décision qui est sage. Il ne
s'agit pas de savoir si les amendements proposés sont majeurs ou
mineurs, il s'agit de respecter un principe.
Il serait facile pour n'importe quelle minorité parlementaire de
dire: Nous sommes minoritaires
en cette Chambre, mais nous sommes majoritaires dans l'opinion publique.
Il y a une façon de prouver cela, M. le Président, c'est de faire
la prochaine campagne électorale sur ces points précis, de se
faire élire majoritairement et de mettre en vigueur, par la suite, les
choses que l'on veut introduire dans la loi.
Il me semble justement, vous l'avez dit tout à l'heure, que nous
sommes en train d'assister à une perte partielle et relative par le RCM
d'une occasion espérée et rêvée depuis longtemps. Je
pense que nous devrions immédiatement c'est une suggestion que je
vous fais, M. le Président déterminer l'emploi de notre
temps et encourager le RCM à procéder à la
présentation de son mémoire.
Le Président (M. Clair): Messieurs, je... Le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je veux vous remercier d'avoir répondu
à la question de directive que j'ai posée, parce que
moi-même, je ne savais pas comment procéder concernant les
amendements proposés, parce que je n'ai pas lu tous les amendements. Si
j'ai agi de cette façon, ce n'est pas que je sois contre le RCM, loin de
là, ni contre les articles qui sont inclus dans son mémoire, mais
c'était pour connaître exactement la façon dont la
commission devrait procéder pour aller le plus vite possible.
Le Président (M. Clair): C'est moi qui vous remercie, M.
le député de Saint-Hyacinthe, puisque c'est vous qui avez
soulevé la question.
Sans plus tarder, messieurs, je pense que, tenant compte, encore une
fois, des traditions parlementaires, tenant compte du fait que la commission a
déjà siégé pendant de nombreuses heures, même
s'il est de coutume de n'accorder qu'une vingtaine de minutes à la
présentation de mémoire, je pense que, dans les circonstances, il
serait convenable et si une proposition formelle était faite dans
ce sens, je l'accepterais d'avance qu'on accorde une heure à la
présentation du mémoire du Rassemblement des citoyens de
Montréal. Je tiens à indiquer qu'au point de vue parlementaire,
pour nos invités, une heure, c'est exceptionnel, je pense.
Quelqu'un en fait-il une proposition formelle?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Cordeau: Parfait, nous arrêterons nos travaux à
18 heures et les continuerons à 20 heures.
Le Président (M. Clair): Oui. Sans plus tarder, j'invite
les gens du RCM à présenter leur mémoire et je tiens
à les assurer que la question de procédure, finalement, importe
peu. Je suis convaincu que le contenu de votre mémoire compte infiniment
plus et, dans ce sens, je ne voudrais en aucune façon, pour le
président comme pour les membres de la commission, que vous
interprétiez notre décision comme étant un jugement sur la
valeur et le contenu de votre mémoire. M. George.
M. Roy (Jean): M. le Président, tenant compte du respect
qui est nécessairement dû à une commission, avant de
procéder à la présentation de notre mémoire, si on
me le permet, je ferai une brève intervention sur la nature même
de votre décision et sur le fait que, personnellement, je ne peux pas
laisser passer ceci. Si on interprète le travail et le mandat d'une
commission comme on le fait présentement, on reconnaît que le
parlementarisme favorise l'immobilisme de façon générale
dans l'ensemble des institutions.
Le Président (M. Clair): Monsieur, je m'excuse de vous
interrompre, parce que je tiens à vous assurer encore une fois que la
décision que j'ai rendue a été rendue en vertu de notre
règlement et des traditions parlementaires, d'une part, et, d'autre
part, il y a une règle qui régit les membres de
l'Assemblée nationale et qui est qu'en aucune circonstance, on ne doit
et on ne peut remettre en cause la décision du président de
l'Assemblée nationale ou d'un président de commission. Je pense
qu'il serait normal de considérer que cette règle s'applique
également aux invités et aux gens qui sont entendus en
commission.
Je ne voudrais pas, encore une fois, avoir l'air pointilleux, mais vous
comprendrez sûrement qu'à titre de président, je suis
garant du respect de nos règlements et, dans ce sens, je ne peux
permettre qu'on remette en cause la décision du président.
M. Roy (Jean): Sur ce point, j'ai l'impression que les membres de
la commission pourraient remettre en cause une décision, je ne suis pas
tout à fait certain, mais c'est simplement pour dire sans
critiquer la décision dans quel contexte on a travaillé
depuis 1974. Depuis 1975, on était prêt, on avait un
mémoire. La façon dont on nous a présenté la
tradition parlementaire a toujours été qu'il serait possible de
venir à la commission et de soumettre nos propositions pour ce qu'elles
valaient, de les soumettre respectueusement à la commission, pour que la
commission puisse en disposer par la suite. Cela a toujours été
interprété de cette manière. Nous avons ici pour le
prouver les textes que nous avons préparés en 1975. Nous avons
procédé de la même façon en 1977, soit maintenant.
On nous l'avait affirmé, sans pouvoir le confirmer, parce que,
nécessairement, c'était la première commission
parlementaire sur les affaires municipales, de façon
générale, qui abordait l'ensemble des questions. Les commissions
précédentes sur les affaires municipales avaient
été plutôt partielles et portaient sur des projets, mais
c'est la première fois qu'on venait pour les amendements de la charte de
Montréal.
On nous avait même fait entendre d'une certaine façon qu'on
pouvait présenter des principes qui pouvaient être repris et
traduits par la commission, si bien que nous arrivons ici non pas comme des
gens qui veulent soumettre à une tribune qu'on souhaite la plus
ouverte possible, ou la plus attentive possible nous sommes venus ici
pour proposer un ensemble de choses que
nous considérons de deux ou trois ordres. Il y a une grande
partie de notre mémoire qui concerne la représentation des
élus, donc plutôt la représentation des citoyens au conseil
municipal de Montréal. Cela touche les aspects qui seront contenus dans
le livre blanc. Nous avons confiance que ces points seront touchés de
façon intéressante. Ce n'est pas notre intention d'insister outre
mesure ici à la commission. Par contre, bon nombre des points qu'on
soulève touchent les conditions de travail au conseil municipal. A ce
niveau, comme il n'y a pas de tradition, comme, peu avant notre arrivée,
il y avait unanimité au conseil, nous y sommes arrivés dans un
cadre qui était nettement mal préparé à la
coexistence de deux groupes articulés, de deux partis politiques. Nous
n'avons pas attendu de venir à la commission pour discuter de nos
problèmes. Nous avons présenté entièrement des avis
de motion ce qui en est résulté touchant
précisément cet ordre de problèmes.
Nous avons également proposé deux points qui, à
toutes fins pratiques, ont fait beaucoup de chemin au conseil municipal, mais
qui restent en suspens et je pense que M. Drapeau pourra le confirmer. Un de
ces points, par exemple, c'est que nous soulevons l'enregistrement des
débats. On nous a dit: C'est intéressant, cela pourrait
être utile, mais il faudrait des pouvoirs qui viennent de Québec.
Mais ils n'ont pas été demandés par la ville de
Montréal. D'autre part, il y a les services aux conseillers; on a aussi
soulevé ce point beaucoup de fois, pendant des mois même, on a eu,
quasiment de façon permanente, un avis de motion qui demandait qu'on
établisse des services aux conseillers dans un ordre proportionnel
à ce qui est coutumier lorsqu'une opposition organisée existe.
Là-dessus, on s'est buté à un aspect de la Charte de la
ville de Montréal qui dit présentement qu'un conseiller ne peut
recevoir que son salaire comme revenu et l'aspect des dépenses encourues
pour des services additionnels a vraiment posé problème. On s'est
dit: II va falloir aller à Québec pour cela encore. Etant
donné, simplement en résumé, que les pouvoirs qui sont
conférés aux municipalités dans l'ensemble du
Québec, et à Montréal, en particulier sont des pouvoirs
délégués par l'Assemblée nationale, que vous
êtes une émanation de l'Assemblée nationale, que le
ministre, comme on l'a mentionné, a la capacité d'innover, en
fait, par rapport à la situation de l'ensemble des municipalités,
il nous a semblé qu'on pouvait venir ici en confiance soumettre des
choses à leur mérite, les soumettre pour qu'elles puissent
être prises, si on juge bon de le faire immédiatement, ou qu'on
nous donne une certaine assurance qu'elles seront considérées
dans un proche avenir.
C'est dans cet esprit, M. le Président, que nous arrivons avec
notre mémoire. C'est aussi dans cet esprit que je me montre insatisfait
de la décision qui a été rendue, pour toutes les raisons
que je viens d'exprimer.
Le Président (M. Clair): II est bien sûr que vous
avez droit à votre opinion, mais encore une fois, vous avez tout le
loisir d'exposer, durant l'heure qui va suivre, vos points de vue; il n'y a
aucun problème là-dessus; il y aura une période de
discussion, si les membres de la commission le désirent. Tout ce qui est
exclu, c'est l'étude, article par article, des amendements
proposés par le RCM.
Le député de Châteauguay a demandé la
parole.
M. Dussault: M. le Président, il est parfaitement exact
que nous ne pouvons remettre en question une décision du
président. Mon intervention ne remettra pas votre décision en
question non plus, mais je voudrais en avoir une interprétation.
Si j'ai bien compris, dans votre décision, il n'est pas dit,
d'aucune façon, que vous ne permettrez pas de considérer des
amendements qui viendraient du RCM, à condition qu'ils soient
assumés par quelqu'un d'autre de la commission et non pas assumés
ou initiés par les gens du RCM. Si cette interprétation est
exacte, j'ai l'impression que les représentants du RCM pourraient fort
bien, dans l'exposé de leur mémoire, nous donner une idée
assez explicite de ce que seraient les amendements qu'ils voulaient nous
soumettre, ce qui nous permettrait, après l'exposé du
mémoire, d'évaluer, du côté ministériel
du côté du ministre, comme du côté des
députés ce qui pourrait être initié dans ces
amendements par les membres de la commission.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il est vrai que nous sommes
essentiellement égaux à cette table et que chaque
député peut faire des propositions. Nous avons vu, à
toutes sortes de commissions parlementaires, des amendements proposés
par des députés, notamment, du côté de l'Opposition
et même du côté ministériel. Mais il ne faudrait
quand même pas, M. le Président, que nous nous improvisions,
chacun, ministre des Affaires municipales. Il y a un ministre et c'est à
lui de poser un certain jugement avec l'aide de ses conseillers juridiques et
de ses fonctionnaires. Il est extrêmement dangereux que chacun de nous,
pour rendre service à des pétitionnaires, assume le rôle de
ministre des Affaires municipales ou place le ministre c'est un petit
conseil que je donne amicalement aux députés ministériels
dans une situation bien délicate. Pensons-y deux fois.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je pense que chacun des
membres de cette commission saura appliquer, avec sagesse, les sages conseils
qui nous viennent de l'ex-ministre des Affaires municipales.
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aurais une autre directive à demander au
président. Peut-on procéder, d'une façon indirecte,
contrairement au règlement qui nous régit? C'est-à-dire
accepter des procédures indirectes, quand le règlement nous le
défend?
Le Président (M. Clair): Tout dépend du
règlement. En principe, on ne peut faire indirectement ce qu'on n'a pas
le droit de faire directement. C'est un principe qui est bien connu.
En réponse à la question du député de
Châteauguay, il m'apparaît que, d'une part, tout
député, lors de l'étude d'un projet de loi article par
article, peut faire et présenter des motions d'amendement, de sorte que,
en théorie, après la présentation du mémoire du
RCM, si un député juge bon de faire une motion d'amendement au
projet de loi 200, sans rendre de décision puisque la chose est
hypothétique pour l'instant, il m'apparaît qu'à ce moment,
un député a effectivement le droit de présenter une motion
d'amendement.
Ladite motion d'amendement cependant, devra être reçue en
tenant compte du fait qu'actuellement sur les 188 articles du projet de loi no
200, je pense qu'il y en a 185 qui sont déjà adoptés et
qu'on ne pourrait revenir sur des questions qui ont été
débattues et sur des articles que la commission a déjà
adoptés. Tout cela est hypothétique, mais pour rassurer le
député de Châteauguay, je peux l'assurer que tous les
députés autour de cette table conservent leur droit de faire des
motions d'amendement et que la recevabilité de ces motions d'amendement
sera déterminée suivant, entre autres, les principes que je viens
de lui énu-mérer.
Messieurs, il est maintenant tout près de six heures. Je pense
que, pour nos invités du RCM, il ne serait peut-être pas loyal de
les forcer à faire une présentation de sept minutes et
d'interrompre nos travaux. Je pense que... Oui, M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Je vais vous laisser terminer votre intervention, mais
avant d'ajourner j'aurais un mot à dire.
Le Président (M. Clair): Vous pouvez le faire
immédiatement, parce que je pense qu'il n'y aurait pas lieu de commencer
la présentation du mémoire immédiatement. M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, si je comprends bien, nous
reviendrons à 20 heures pour continuer les travaux de cette commission.
Il nous reste donc cinq minutes et avec votre permission, M. le
Président, je voudrais appeler un article du projet de loi 55 qui avait
été laissé en suspens, à la demande du
député de Saint-Hyacinthe, en ce qui concerne les ententes
intermunicipales en matière de gestion des déchets solides. Il
s'agissait en fait de l'article...
Le Président (M. Clair): M. le ministre, sans être
tatillon, encore une fois, si ma mémoire est fidèle, cette
commission n'est pas mandatée pour procéder à
l'étude du projet de loi no 55 actuellement, d'une part, et d'autre
part, hier nous avions adopté tous les articles du projet de loi 55 et
c'est au moment de la prise en considération du rapport qu'il avait
été convenu que le ministre des Affaires municipales apporterait
des amendements s'il y a lieu. Cependant, s'il y a consentement unanime de la
commission, nous pourrions utiliser les cinq prochaines minutes pour
écouter le ministre des Affaires municipales qui nous annoncerait,
même s'il n'est pas tenu de le faire, les amendements qu'il aurait
l'intention, je crois, d'apporter au moment de la prise en considération
du rapport. C'est très compliqué, mais je pense qu'on doit
respecter notre règlement.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous en félicite
et je vous offre mon consentement.
M. Cordeau: Moi aussi.
Le Président (M. Clair): Merci, messieurs de me faciliter
la tâche.
M. Tardif: Alors, M. le Président, c'est évidemment
lors de la présentation du rapport en Chambre que l'amendement sera
proposé comme tel. Ce que je voulais beaucoup plus faire ici,
c'était d'informer cette commission qu'à la suite,
précisément, de la question du député de
Saint-Hyacinthe, il avait été résolu d'ajouter à
l'article 28 du projet de loi no 55, modifiant l'article 404c du Code municipal
édicté par l'article 28, un alinéa ou un paragraphe 1d qui
dirait ceci et je crois qu'on distribue à l'instant même le
papillon Par l'addition à la fin du paragraphe 6 de
l'alinéa suivant: "II ne s'applique pas à une corporation locale
partie avec une municipalité de cité ou de ville à une
entente intermunicipale ayant pour objet l'une ou l'autre des
compétences visées aux articles 404a et 404b tant que dure cette
entente et si cette dernière a pris effet avant l'accomplissement des
formalités prévues au troisième alinéa du
paragraphe 1 ".
En d'autres termes, lorsque le député de Saint-Hyacinthe a
posé la question: Que se passe-t-il lorsque des municipalités
décident, au vote des deux tiers, de conclure une entente en
matière de gestion des déchets solides et de confier ceci au
conseil de comté? Lorsqu'une municipalité a déjà
une entente avec une municipalité de cité ou de ville, est-ce
qu'elle devrait rompre une entente qu'elle a avec la cité pour faire
partie obligatoirement du nouveau système mis sur pied par le conseil de
comté?
Pour prévoir de tels cas, l'alinéa d) serait ajouté
à l'article 28.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Une question, M. le Président. D'abord, en
guise de préambule, je pense que nous devons féliciter le
député de Saint-Hyacinthe d'avoir porté ce problème
à notre attention. La justesse de son intervention est prouvée
par l'amen-
dement que propose le ministre et qui me paraît tout à fait
acceptable.
Il y a une seule question que j'aimerais poser, elle est la suivante: Le
député de Saint-Hyacinthe, quand il a soulevé le
problème, a fait mention d'une entente entre une municipalité
rurale et une cité ou une ville pour les fins de la gestion des
déchets. Serait-il concevable qu'une entente existe entre deux
municipalités rurales...
M. Cordeau: Oui.
M. Goldbloom: ... deux ou plus? Ou devons-nous absolument limiter
cela à une cité ou à une ville?
M. Tardif: M. le Président, si une entente existe entre
deux municipalités locales régies par le Code municipal, dans ce
cas-là, il s'agit donc de deux municipalités siégeant au
conseil de comté et pouvant donc faire les représentations
voulues devant le conseil de comté. A ce moment, encore une fois,
l'article 28, qui est un article habilitant vis-à-vis du conseil de
comté, parle de l'établissement d'un réseau en commun de
gestion des déchets solides, et on pourrait concevoir que les deux
municipalités de comté pourraient, ou, enfin, que le comté
pourrait avoir un certain nombre d'endroits permettant la disposition des
ordures ménagères et que, deux municipalités
s'étant déjà entendues entre elles, il ne manquerait que
la bénédiction du conseil de comté, M. le
Président.
M. Goldbloom: M. le Président, ce que le ministre dit est
très vrai. Je ne peux m'empêcher de faire la réflexion que
nous venons quand même de passer un certain temps à discuter du
problème de gens qui se trouvent minoritaires à
l'intérieur d'un conseil.
M. Tardif: Oui, mais, alors, là, M. le
Président...
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'accepte très bien
cet article, mais est-ce que les municipalités qui ont une entente avec
une ville pourront aussi renouveler cette entente subséquemment? Si
l'entente a été signée avant, c'est correct, mais est-ce
que ces municipalités pourront aussi continuer, renouveler
l'entente?
M. Tardif: M. le Président, l'article, tel qu'il est
libellé, parle d'une entente existante, et j'imagine que cela inclut, de
l'avis de nos conseillers, toute reconduction de cette entente dont les termes
sont probablement prévus dans l'entente existante. Sur ce plan, M. le
Président, ce serait pour la négociation de nouvelles ententes,
à savoir que, si le conseil de comté a établi un
système de gestion des déchets, la municipalité qui fait
partie de ce conseil de comté devra alors adhérer à ce
système.
M. Goldbloom: M. le Président, je note que le texte
utilise les mots suivants: "tant que dure cette entente". Il me semble
qu'à l'intérieur...
M. Tardif: C'est ça.
M. Goldbloom: ... de ce concept, il y a le renouvellement de
l'entente.
M. Cordeau: Merci, M. le ministre, de cet amendement.
Le Président (M. Clair): Messieurs, il est 18 heures. La
commission permanente des affaires municipales et de l'environnement suspend
ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
Reprise de la séance à 20 h 15
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie pour continuer l'examen du projet de loi no 200. Au moment
où nous avons suspendu nos travaux à 18 heures, nous
étions rendus à l'audition du mémoire du Rassemblement des
citoyens de Montréal. Nous avions convenu d'accorder une heure, c'est
bien cela? Il y avait consentement pour accorder une heure au Rassemblement des
citoyens de Montréal, pour la présentation de son mémoire.
Alors c'est parti et il est 8 h 15.
M. Kenneth George
M. George: Merci, M. le Président. Je voudrais d'abord
expliquer que le mémoire que nous avons déposé n'est
surtout pas le résultat de travaux d'un groupe quelconque de
spécialistes et qu'il n'est pas non plus le résultat d'un groupe
d'hommes et de femmes non impliqués dans l'action. C'est le
résultat d'une réflexion, d'une expérience vécue
par un parti politique, parti politique qui, de plus, est
démocratiquement organisé. Les mesures qui sont proposées
là-dedans proviennent, d'une part, des congrès du parti.
Dès mai 1974, à la fondation du parti, certains principes
démocratiques étaient identifiés par les membres de ce
parti comme des minimums nécessaires à une véritable
démocratisation des institutions politiques municipales.
Après 1974, avec l'expérience de l'élection
municipale, avec l'expérience du conseil municipal, d'autres
idées plus précises nous sont venues, d'autres problèmes.
On a été saisis d'autres problèmes auxquels nous avons
tenté de trouver des solutions, solutions qui elles proviennent de
l'expérience du groupe d'hommes et de femmes qui forment notre caucus,
mais expériences qui ont été communiquées à
l'ensemble des militants via l'institution maîtresse de notre parti entre
les congrès, à savoir le conseil général.
Dès avril 1975, nous déposions au gouvernement une
première série de propositions.
Par la suite, l'expérience aidant, nous avons été
à même de préciser notre pensée, de voir des
facettes auxquelles au début nous n'étions pas sensibles et de
proposer là d'autres amendements, amendements qui eux aussi ne
proviennent pas de la réflexion d'hommes exclus de l'action, non
impliqués de l'action, mais d'hommes et de femmes véritablement
impliqués quasi quotidiennement dans cette action parlementaire.
Encore une fois, c'est finalement le conseil général du
parti qui s'est exprimé sur le document qui actuellement est devant
vous. Par ailleurs, aux deux moments, c'est-à-dire en mai 1975 et
actuellement, la position du RCM a été d'abord
présentée au conseil municipal de Montréal avant
d'être communiquée au gouvernement du Québec où nous
espérions susciter un débat sur ces questions. Nos espoirs ont
souvent été vains.
On n'a pas non plus élaboré ce document en vase clos,
c'est-à-dire exclusivement à l'intérieur du parti. J'ai
fait référence cet après-midi au document que j'ai
à tout le moins montré aux membres de la commission, et depuis
1975 les articles éditoriaux sont très nombreux sur les
propositions que nous formulons et que nous avons formulées au cours des
années.
Ce que nous proposons, M. le Président, ne provient pas d'un
choix prioritaire d'un système politique parlementaire particulier. Ce
n'est pas ainsi qu'on pourrait saisir le sens de notre démarche. Ce
n'est pas ainsi que la démarche s'est faite. Ce que nous avons
tenté d'identifier, c'est une série de situations et une
série de solutions qui en elles-mêmes provoqueraient leur propre
réaction et tendraient vers une plus grande démocratisation des
institutions politiques et une plus grande participation des citoyens à
l'action politique municipale.
Le handicap majeur qu'on a rencontré sur notre chemin a
été ce document épais qui constitue la Charte de la ville
de Montréal, document qui a été amendé
régulièrement et qui n'est pas l'ensemble le plus cohérent
qu'on puisse connaître. Face à cette réalité, compte
tenu de nos expériences, nous en sommes arrivés à
certaines propositions qui sont devant vous. Ces propositions n'ont pas
été, à Montréal, soumises à
l'expérience des réalités quotidiennes. Certains concepts
sont nouveaux. Il s'ensuit que tout changement doit se faire avec
fermeté, certes, mais aussi avec souplesse.
Il s'ensuit également, compte tenu de la nouveauté de ce
qu'on présente je qualifierai cette notion de nouveauté
tantôt qu'il ne faut pas préciser au-delà de ce qui
est nécessaire un tas de réalités dans la charte, ce qui
obligerait à faire une série de pèlerinages à
Québec pour y apporter des changements.
Quand je parle de nouveautés, ce n'est pas de nouveautés
en fonction de principes démocratiques; c'est tout simplement de
nouveautés par rapport à la réalité qui est
quotidiennement vécue à Montréal dans les institutions
politiques et eu égard à la participation des citoyens.
L'élément de base qui guide notre action et constitue
l'essentiel de ce que nous proposons, c'est évidemment l'implication de
citoyens dans leur quartier. Il ne faut pas chercher trop loin pour cela. Qu'on
considère "the REA report" de la commission d'enquête sur la
Charte de la ville de Winnipeg, qu'on considère "the Robarts commission
report" ou qu'on considère ici le rapport Cas-tonguay, le
problème primordial en milieu urbain en est un d'identification des gens
et le lieu d'identification par excellence, pour nous comme d'ailleurs pour
l'ensemble des documents dont dispose le gouvernement je fais
référence au rapport Castonguay c'est le quartier.
Si vous voulez, je définirai plus tard ce que l'on entend par le
quartier et ce qui peut le délimiter. Il suffit de dire que travailler
à l'identification des gens à une réalité de
laquelle ils sont physiquement et géographiquement près, c'est
déjà
énorme par rapport à ce qui existe actuellement. Cela
prend évidemment une institution quelconque. Ce que nous proposons,
c'est que la possibilité soit accordée au conseil municipal de
Montréal de reconnaître des conseils de quartier, lieu et
institution démocratique d'appui aux initiatives populaires, aux
initiatives de citoyens, lieu également de la décentralisation
des services.
M. le Président, nous ne proposons aucunement que, demain matin,
des conseils de quartier soient créés dans chacun des quartiers
de Montréal. Si on faisait cela, ce serait négliger les
conclusions d'études faites, par exemple, par Vincent Lemieux sur les
CRS, par la CORLQ sur les CRL et par Diver et Lapierre sur les CRD. Ce serait
négliger de reconnaître
l'hétérogénéité des quartiers de
Montréal et aussi les variations dans les expériences de vie
communautaire dans les différents quartiers de Montréal.
La souplesse dont j'ai parlé plus tôt commande plutôt
une autre proposition, à savoir que le gouvernement crée, dans la
charte, l'entité légale qui s'appellera conseil de quartier,
quitte à ce que la responsabilité de définir et de
reconnaître les éventuels conseils de quartier soit remise au
conseil municipal. Il s'ensuivrait que toutes les questions au conseil de
quartier: la composition, le partage des pouvoirs, les relations entre les
conseils de quartier, entre le conseil de quartier et le conseil municipal
soient du ressort exclusif du gouvernement municipal.
Conseil de quartier qui, évidemment, aurait son expression au
conseil municipal par l'entremise du conseiller municipal. J'ai
déjà, lors du débat sur l'indemnité des conseillers
municipaux, explicité ce qu'on considérait comme étant les
fonctions du conseiller municipal. Qu'il suffise de rappeler que, pour nous,
c'est à trois niveaux que le conseiller municipal doit travailler:
d'abord, au niveau de son quartier, en second lieu, au niveau des institutions
politiques municipales le conseil et les commissions dont je parlerai
tantôt et, finalement, à l'intérieur des
institutions du parti politique auquel le conseiller appartient. Ce qui
n'exclut aucunement la possibilité de candidats indépendants, de
conseillers municipaux indépendants.
Déjà, également, nous avons parlé de la
question de l'indemnité des conseillers, et je ne crois pas
à-propos de revenir là-dessus ce soir. Nous voudrions cependant
insister, ce soir, eu égard à la fonction du conseiller, sur les
conditions qui rendent son travail possible. Parmi ces conditions, il y a la
question de l'information de ce qui se passe, de la préparation des
réunions du conseil municipal, en termes de temps de préparation,
il y a aussi les conditions nécessaires à l'étude des
dossiers sur lesquels les conseillers ont à s exprimer. A cet
égard, il nous semble important que différents services soient
offerts aux conseillers municipaux, des services qui sont grandement
au-delà de ce qui existe actuellement.
Un membre de la commission se référait cet
après-midi au travail du conseil municipal, et il était
évident qu'il y a un certain manque de connaissance eu égard aux
ressources, aux disponibilités dont peuvent jouir les conseillers
municipaux. On pourra tantôt, au moment où nous ferons
formellement nos propositions, M. le Président, expliciter cet
aspect.
C'est un conditionnement majeur au travail des conseillers municipaux en
particulier, comme ici et à Ottawa, des conseillers de l'Opposition. Il
nous semble également important que le plus d'informations possible
soient données aux citoyens, eu égard à ce qui se passe au
conseil municipal, d'où les propositions de l'utilisation d'une batterie
de moyens d'information, y compris l'obligation d'agir à travers les
media; d'où la nécessité, également, que nous
suggérons de l'enregistrement des débats au conseil
municipal.
Il y a d'autres propositions que l'on soumettait qui sont de l'ordre de
ce qui est nécessaire pour qu'une minorité puisse provoquer des
débats. Je fais référence à la convocation
d'assemblées spéciales du conseil municipal et, là-dessus,
nous avons également des propositions très précises que
nous présentons dans un second temps. Il y a une autre condition de
travail importante pour les conseillers municipaux dont jouissent, d'ailleurs,
les députés à Québec et à Ottawa, c'est la
question de l'ummunité. Il faudrait, il nous semble, que dans son
travail le conseiller soit, tout en étant responsable, libre d'attaques
qui pourraient faire suite à des avis exprimés au conseil
municipal.
On pourrait tantôt, si vous le désirez, rapporter des faits
précis qu'il nous a été donné de vivre, dont on
aurait pu se passer d'ailleurs, mais qu'il nous a été
donné de vivre à cet égard et qui signifient que la
question est à tout le moins loin d'être théorique. Une
autre mesure, également, a trait à ce qu'est le conseiller
municipal. On a parlé, lors de la première séance de la
commission, de ploutocratie à Montréal. Une des manifestations de
cette situation c'est que, quand un poste devient vacant, ce n'est pas la
population qui détermine qui remplacera la personne qui ne peut plus
assumer sa fonction de conseiller municipal. C'est le conseil municipal.
Dans la situation actuelle, les risques sont, je crois, évidents.
Et, d'ailleurs, ce ne serait qu'un minimum que ce soit la population qui
détermine qui sera son conseiller municipal et seulement la
population.
Parmi les autres mesures qui facilitent ou qui permettent un
véritable travail des conseillers municipaux et qui valorisent à
notre avis le conseil municipal, il y a la question du vérificateur.
Mais la commission s'est déjà arrêtée à cette
question et il n'est pas nécessaire d'insister là-dessus,
actuellement.
Il y a aussi un autre phénomène sur lequel on aurait
aimé que la commission s'arrête. Il ne s agit pas de donner son
accord ou non à cette réalité; il ne s'agit pas de dire
qu'on la souhaite ou non. Il s'agit tout simplement de reconnaître
légalement ce qui existe. Il existe à Montréal des partis
politiques. On peut faire n'importe quoi, on peut s'imaginer qu'ils ne sont pas
là, on peut déclarer qu'on ne les veut pas, on peur
déclarer ce qu'on voudra,
ils existent. La seule cbose que la commission, à mon avis, peut
faire, c'est, de reconnaître ce fait. Ils existent, et un de ces partis
est à "membership" large. Il n'est pas limité à un groupe
d'hommes et de femmes qui ont quelque caractéristique que ce soit, il
est ouvert à l'ensemble de la population, et les mécanismes
existent pour que cet ensemble de la population puisse s'y exprimer, susciter
à l'intérieur des institutions du parti des débats sur
quelque aspect que ce soit, pertinents évidemment à la
réalité municipale.
Or, que des citoyens s'organisent ainsi et se donnent une institution
comme un parti politique, je le répète, on peut y faire n'importe
quoi, sauf en nier l'existence. On peut y faire n'importe quoi, sauf en nier
l'existence. Cela existe, c'est là, et c'est là pour rester. Cet
instrument d'implication des citoyens dans la vie politique de leur ville, il
nous semble important que ce soit encouragé, non seulement dans le sens
d'éviter les situations qu'on a pu connaître chez les partis
politiques provinciaux et fédéraux, mais véritablement en
termes d'encouragement à l'activité politique. A cet
égard, nous suggérons une série de mesures
opérationnelles que, à tout le moins, nous soumettons à
l'attention de la commission.
Cet après-midi, M. le Président, j'avais dit et je l'ai
répété tantôt que, pour nous, dans
l'élaboration de ce projet, on n'a pas fait un débat
théorique du système présidentiel versus le système
parlementaire de type britannique ou français.
Ce sur quoi on s'était arrêté, c'était sur
des problèmes particuliers. Le plus bel exemple de cela, c'est ce qu'on
suggère comme autre instrument de travail au conseil municipal
non pas pour les conseillers c'est-à-dire les commissions du
conseil municipal. Par rapport à ces commissions, on ne veut aucunement
retenir le modèle des commissions parlementaires du système
britannique. Ces commissions sont nettement contrôlées par
l'exécutif qui décide quand elles siègent et quels sujets
elles considéreront. Les commissions peuvent difficilement
présenter des projets politiques; elles se déplacent
difficilement et elles ne peuvent recevoir de groupes qu'en relation avec des
sujets déterminés par l'exécutif. Ce n'est pas le type de
commissions approprié au type de vie politique qu'on veut susciter
à Montréal.
Les objectifs importants de cette nouvelle institution qu'on veut
obligatoire dans la charte de Montréal sont les suivants: la
participation des citoyens, l'efficacité dans l'action et l'exercice de
la responsabilité des gouvernants. Je voudrais m'arrêter quelque
peu là-dessus. Il n'y a aucun lieu politique où les citoyens
peuvent s'adresser à Montréal. Il nous semblerait anormal que ce
lieu soit l'ensemble des conseillers municipaux. Il nous semblerait, cependant,
efficace que ce lieu soit un petit groupe d'hommes et de femmes, conseillers
municipaux, qui recevraient les comités d'action, les groupes
populaires, les groupes de citoyens de quelque sphère d'activité
que ce soit, du domaine de l'habitation du loisir, sur les problèmes du
transport ou de pollution, qui viendraient là signi- fier des
problèmes, évidemment, mais aussi proposer des solutions.
Il serait efficace en ce sens que les questions devant être
considérées par le conseil municipal seraient d'abord
considérées par les commissions du conseil, ce qui
libérerait le conseil municipal de l'étude de certaines questions
qui, par ailleurs, peuvent sembler secondaires. La responsabilité des
gouvernants s'exercerait en ce sens que l'exécutif serait
contrôlé aussi via les commissions du conseil, c'est-à-dire
que les conseillers pourraient interroger les membres du comité
exécutif sur les orientations politiques des différents services.
Ils pourraient également soumettre aux membres de l'exécutif, des
projets venant d'eux ou venant des groupes qu'ils auront entendus.
Ce que nous suggérons à la commission, c'est de rendre
obligatoire l'institution des commissions du conseil municipal, mais sans aller
plus loin, c'est-à-dire que la réglementation interne, à
notre avis, ne devrait pas être inscrite dans la charte, elle ne devrait
pas être déterminée ici, mais par les acteurs
eux-mêmes, les conseillers municipaux eux-mêmes.
Il y a dans tout conseil municipal évidemment un comité
exécutif. L'expérience du comité exécutif de
Montréal non pas l'expérience qu'on a vécue mais
l'expérience qu'on a vu vivre par d'autres nous a
enseignés qu'il y avait là quelques anomalies. La charte
précise les pouvoirs du comité exécutif, cependant rien
n'existe qui fasse en sorte que chacun des membres du comité
exécutif soit responsable de dossiers particuliers. C'est comme si tous
les membres étaient aussi généralistes les uns que les
autres et capables de s'exprimer sur toutes les réalités. La
spécialisation des fonctions, la complexité des situations
auxquelles fait face une ville comme Montréal et Montréal,
c'est quand même pas s'être éloigné du lac Creux
fait qu'à tout le moins, une répartition des dossiers
parmi les membres du comité exécutif nous semblerait importante,
à tout le moins à ce que cela aurait comme effet, ce serait de
rendre manifestement responsable chacun des membres du comité
exécutif devant le conseil municipal.
Cette situation nous apparaît également importante pour
d'autres raisons. Actuellement, l'appareil bureaucratique montréalais,
sa direction politique est loin d'être, elle aussi, manifeste. Ce
processus par lequel la bureaucratie non pas au sens péjoratif
l'appareil bureaucratique s'est manifesté fort, qui a fait qu'on
parle dans le cas du gouvernement municipal, d'administration municipale,
c'est-à-dire que cela entraîne une conception dangereuse de ce qui
est véritablement un acte politique qui est posé par une
entité politique à Montréal, cette conception est un peu
à la source de tout un phénomène de démobilisation
que nous avons constaté, qui s'est manifesté également
ailleurs.
Finalement, cette nécessité de la répartition
officielle des dossiers parmi les membres du comité exécutif
devient évidente dans le contexte des commissions du conseil municipal
dont j'ai parlé plus tôt. C'est-à-dire que les
commissions,
étant un des lieux de confrontation, d'évaluation de
l'action politique du comité exécutif et de propositions, de
nouvelles orientations, il importerait qu'à chacune de ces commissions
responsables d'un secteur particulier d'activités humaines, un membre de
l'exécutif puisse répondre des orientations du comité
exécutif dans ce secteur par rapport à un service particulier
dans la fonction publique.
D'autres institutions, M. le Président, il me semble important
qu'elles soient remises en question. Parmi celles-là, les fonctions de
maire et de président du comité exécutif. Il est
évident que cela prend un articulateur de la cohérence de la
pensée et de l'action gouvernementales; cela est évident. Il est
moins évident cependant que la fonction de maire, tel qu'elle a toujours
été, soit encore, non pas nécessaire, mais possible. Comme
nous l'avons déjà présenté devant cette commission,
peu importe qui il est, le maire a besoin de l'appui non pas d'individus en
tant qu'individus, mais d'individus formant l'expression parlementaire d'un
parti politique. C'est la réalité. On peut vouloir le contraire.
On peut imaginer le contraire, mais ce n'est pas la réalité.
Compte tenu de ces facteurs, il nous semblait important ou approprié de
proposer que, dans une redéfinition des rôles, les fonctions de
maire et de président du comité exécutif soient
exercées par un même conseiller.
D'autres événements nous ont amenés à
formuler d'autres propositions, eu égard à l'action politique
municipale. Faisons référence en particulier aux
événements qui ont entouré la question de Terres des
hommes au cours des derniers mois. Il est évident à nos yeux,
c'est le jugement que l'on porte sur la situation, qu'il est difficile pour
certains hauts fonctionnaires de continuer à être et
paraître indépendants de toutes les forces souvent occultes qui
travaillent toute réalité politique. Des situations objectives de
conflits d'intérêts arrivent et sont, à nos yeux,
arrivées. Pour cette raison, il nous semble important que soit
affirmé un principe que nous avons présenté en 1974 ou
1975, celui d'enlever toute possibilité de conflits
d'intérêts ou d'apparence de conflits d'intérêts, y
compris au niveau de la haute administration publique municipale.
C'est là, M. le Président, ce que non pas nous imaginons
pour des fins d'une soi-disant conception politique, mais c'est ce que
l'expérience nous a enseigné quant à certains malaises,
certaines anomalies. Face à ces anomalies, nous suggérons cet
ensemble de mesures. Il ne s'agit pas, je le répète, d'un
ensemble d'avant-garde, même pas cela. Il s'agit simplement de
l'opérationnalisation d'une série de principes
démocratiques auxquels, on espère, tout le monde peut
adhérer facilement.
Il va de soi, par ailleurs, que nous avons fait référence,
en présentant ces propositions, à ce qui était connu de
l'ensemble de la population, d'où les références
explicites que nous avons faites au système parlementaire
britannique.
On me signifie que j'ai déjà pris une demi- heure, et
j'avais dit que je prendrais vingt minutes. Je terminerai le reste en cing
minutes.
Je parlais tantôt de l'importance des quartiers. Un quartier se
définit en fonction d'une série de critères. Nous avons
proposé à la page 14 de notre mémoire quelques-uns de ces
critères. Ce qui nous semble important, M. le Président, c'est
d'affirmer le principe d'un conseiller par quartier, de l'affirmer de
façon telle qu'il puisse être opéra-tionnalisé pour
la prochaine élection, entre autres, dans le cadre de l'existence d'un
parti politique démocratique avec "membership", c'est-à-dire
qu'un tel parti politique doit s'organiser pour faire face à
l'échéance électorale, une fois faite la carte
électorale, la carte des quartiers. Cela demande du temps,
énormément de temps.
Pour cette raison, nous proposons que le tout soit fait pour le 1er
février 1978. Nous proposons également des modifications au
système électoral, modifications qui sont encore quelque peu
copiées sur le système parlementaire britannique. Cela a
été présenté cet après-midi,
c'est-à-dire l'élection d'un conseiller par quartier. Serait
élu maire président le chef du parti ayant obtenu
l'élection du plus grand nombre de conseillers. Ce sont des choses
auxquelles on est suffisamment habitué et sur lesquelles il n'est pas
nécessaire que je m'étende.
Là où je voudrais m'étendre, c'est sur les
questions d'éligibilité au poste de conseiller municipal. La
situation actuelle, M. le Président, fait en sorte que ce n'est pas vrai
que tous les citoyens peuvent se présenter. La réalité est
là pour en témoigner. Il y a des changements qui s'imposent et
qui favorisent l'implication d'hommes et de femmes non professionnels, non
commerçants dans la vie politique via les mécanismes de la
participation au conseil municipal.
Il y a dans le mémoire une série de propositions que nous
formulons. Notre espoir est évidemment que la commission les retienne.
Ce qu'il est important de noter, M. le Président, c'est qu'il y a
à Montréal des phénomènes qui se passent et qui ne
se passent pas ailleurs. Pour cette raison, comme l'existence d'une charte
particulière pour Montréal en témoigne, il y a des gestes
particuliers qui doivent être posés pour favoriser certaines
choses à Montréal, qui ne sont peut-être pas
nécessaires ailleurs.
M. le Président, nous n'avons pas l'intention de présenter
formellement à la commission toutes et chacune des propositions
auxquelles j'ai fait référence. J'ignore si vous avez l'intention
d'inviter les membres de la commission à nous interroger
immédiatement sur quelques-uns des aspects que je viens de vous
présenter. Ou encore nous pourrions procéder d'une autre
façon. Dès immédiatement, M. le Président, nous
pourrions signifier ce que nous croyons que la commission pourrait dès
aujourd'hui, retenir dans son rapport à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Clair): II vaudrait mieux continuer
immédiatement la présentation de votre mémoire dans le but
de le discuter dans un seul
bloc et de ne pas avoir à débattre des questions de
règlement pour savoir combien il y a de temps d'épuisé.
Alors, allez-y.
Propositions
M. George: M. le Président, l'ensemble des points que j'ai
fait valoir se résumerait à 21 propositions que nous porterions
à l'attention de la commission. Conscients par ailleurs de certains
facteurs, nous avons limité à six le nombre de propositions que
nous aimerions que la commission considère dès
immédiatement.
Si vous le voulez, on va y aller avec la première de ces six
propositions. Je peux faire référence au document qui vous a
été remis aujourd'hui et qui s'intitule l'Annexe au
mémoire du RCM, texte des amendements proposés.
La première proposition que nous soumettons respectueusement
à la commission, c'est l'article 35 qui, lui, doit être
considéré en relation avec l'article 55 à la page
suivante. Si vous le voulez, je vais commencer par l'article 55. Ce que nous
proposons là, c'est de reconnaître le principe d'un conseiller par
quartier. Le corollaire, il devient évident, c'est l'article 35, c'est
de refaire la carte électorale des quartiers basée sur le
principe d'un conseiller par quartier.
Pour ce faire, nous proposons que la commission retienne que la ville
doit avoir comme mandat d'élaborer cette nouvelle carte et de la
soumettre au ministère des Affaires municipales au plus tard le 1er
février 1978. Dans ce travail, la ville devra tenir compte des
critères suivants: l'homogénéité
socio-économique de la population, le respect des frontières
naturelles et psychologiques, et voir à ce que chacun des quartiers ait
une moyenne de 20 000 à 25 000 habitants.
Il va de soi que l'article 35 actuel serait abrogé le 13 novembre
1978, c'est-à-dire au lendemain de la prochaine élection
municipale. Il y a certains aspects sur lesquels je voudrais m'exprimer eu
égard à cette proposition, M. le Président. Cela a trait
à la date qui est fixée là, le 1er février 1978. Si
la nouvelle carte n'est pas effective pour la prochaine campagne
électorale, elle pourrait difficilement devenir effective avant 1982,
c'est-à-dire dans deux campagnes électorales.
Il y a fort à parier qu'il sera impossible de l'appliquer entre
1978 et 1982, et voici pourquoi. Supposons que la prochaine élection se
fasse selon la situation actuelle de trois conseillers par quartier et qu'en
1979 il y ait une nouvelle carte des quartiers de Montréal. Supposez un
quartier X qui a élu deux conseillers d'un parti et un conseiller d'un
autre parti. Peu importe l'entente qui se fera entre ces trois conseillers, le
conseiller en particulier ne sera probablement pas, de prime abord,
identifié à cette sous-division du district dans lequel il a
été élu. Par ailleurs, le parti qui aura osé
être minoritaire dans cette situation reçoit le reste du
gâteau.
C'est pour ces raisons, M. le Président, mais essentiellement
parce que l'occasion aura été ratée à
l'intérieur des dix prochains mois de donner valeur aux quartiers. Pour
cette raison, il nous semble impossible que la nouvelle carte soit
appliquée entre 1978 et 1982 et notre option est claire: il faut qu'elle
le soit pour la prochaine élection. Pour qu'elle le soit pour la
prochaine élection, elle ne peut pas être rendue publique et
décidée en juin. Faire cela, c'est privilégier
peut-être inconsciemment, mais effectivement les partis politiques sans
"membership", c'est-à-dire ceux qui, devant une nouvelle carte
électorale, n'ont pas à se réorganiser, n'ont pas à
se donner de nouvelles structures d'action, n'ont pas à créer les
conditions qui font que les militants s'habituent à travailler avec
d'autres militants avec lesquels ils n'étaient pas habitués
à travailler. Ce processus de rodage de nouvelles institutions et de
développement de nouvelles solidarités humaines est long et,
à moins que ce ne soit fait rapidement, ce serait privilégier les
partis politiques sans "membership" d'où le sens de la proposition que
nous formulons.
Le Président (M. Clair): Avez-vous terminé la
présentation de votre mémoire?
M. George: C'est-à-dire, M. le Président, que,
comme je l'avais signifié tantôt et compte tenu de la
décision que vous avez rendue, c'est le premier amendement que nous
espérerions que les membres de la commission retiennent.
Le Président (M. Clair): Je suis convaincu qu'ils l'ont
retenu et qu'une fois que vous les aurez présentés tous les six,
vous aurez des questions sur chacun.
M. George: Ah! Bon!
Le Président (M. Clair): Alors, profitons de l'heure
immédiatement, jusqu'à 21 h 15.
M. Lebeau: M. le Président, un deuxième amendement
parmi ceux que nous aimerions voir adopter et que nous croyons pouvoir
être adopté, étant donné le fait que ce sont des
mesures pour le moins timides, ce ne sont pas des mesures qui auront comme
effet de transformer en profondeur l'allure de la structure politique
municipale à Montréal est celui qui a trait à la
convocation des assemblées spéciales et les délais de
convocation de ces assemblées. Dans notre cahier d'amendements, il
s'agit d'un amendement à l'article 114 de la charte. C'est un des
amendements qui nous a été suggéré aussi par
l'expérience concrète de l'exercice de la démocratie au
conseil municipal de Montréal. Il est arrivé, dans le
passé, certaines occasions qui méritaient, à notre avis,
la tenue d'assemblées spéciales parfois pour des raisons
relativement urgentes.
Les prescriptions actuelles de la charte quant à la
possibilité que des conseillers demandent la convocation d'une
assemblée spéciale du conseil nous semblent très
restrictives. Si on regarde, par exemple, la Loi de la Communauté
urbaine de Montréal qui a été adoptée bien
après les disposi-
tions actuelles de la charte à cet égard, la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal a été mise en
application le 1er janvier 1970, on se rend compte que la signature de
seulement quinze membres est nécessaire pour convoquer un conseil qui
est, de surcroît, bien supérieur en nombre à celui de
Montréal.
Le législateur, quand il a cru bon de fixer les prescriptions
dans la Loi de la CUM, s'il avait raison de le faire, je répète
que c'est une loi beaucoup plus récente qui concerne les membres du
conseil de la CUM et les maires de la banlieue réunis au conseil de la
CUM, nous croyons que la même logique devrait s'appliquer au conseil de
la ville de Montréal. Nous suggérons, pour cette raison, que la
signature de 20 membres du conseil qui est actuellement nécessaire pour
la convocation d'une assemblée spéciale par les conseillers, soit
changée et qu'on inscrive à la place "25% des membres". Ce qui
est la prescription de la Loi de la communauté urbaine.
Si on appliquait ces 25% à la ville de Montréal, cela
donnerait un chiffre de quatorze membres pour convoquer une assemblée
spéciale du conseil; ce qui correspond, selon nous, davantage, non
seulement à l'esprit de la Loi de la communauté urbaine, mais
aussi à la réalité, à la logique sous-tendue par
cet article 114 qui, quand même, a pour but de donner à un certain
nombre de conseillers la possibilité, le pouvoir de convoquer une
assemblée spéciale quand ils le jugent important, opportun et
parfois urgent.
Dans le même article, il y a une autre prescription que nous
voudrions voir changer; c'est à la fin du deuxième paragraphe de
l'article 114, où on dit qu'un ordre du jour doit être
livré aux membres du conseil deux jours juridiques francs avant
l'assemblée.
Nous souhaiterions voir une modification, encore une fois, mineure
apportée là, mais qui pourrait être aux membres du conseil
d'une grande utilité. On voudrait que la prescription de deux jours soit
changée pour cinq jours, de façon que si des membres du conseil
se prévalaient de cette possibilité de convoquer une
assemblée spéciale, tous les membres du conseil puissent avoir le
temps nécessaire pour bien étudier la question qui sera mise
à l'ordre du jour du conseil et bien s'y préparer.
Je voudrais aussi souligner c'est un peu en concordance avec ce
deuxième amendement à l'article 114, qui est un amendement
à l'article 119 la question des délais dans les
convocations des assemblées du conseil.
Actuellement le conseil de ville de Montréal peut être
convoqué trois jours avant la date de l'assemblée. Cela aussi est
un autre amendement qui nous a été suggéré par la
pratique parfois pénible de la démocratie au conseil de ville de
Montréal. On pourrait prendre dans le passé chacune des
assemblées on a fait un décompte de cela d'ailleurs
qu'on a eues au conseil, avec le nombre de points qu'on avait à l'ordre
du jour et le nombre de jours qu'on a eus pour étudier ces points. Il
est arrivé une fois, entre autres, après trois mois où on
n'avait pas eu de séance du conseil je sais que maintenant cela a
été changé et nous en sommes bien heureux que nous
avons reçu un ordre du jour qui, si ma mémoire est bonne,
contenait près de 130 points et nous avons eu trois jours pour vous y
préparer. C'est le genre de choses qui sont absolument inadmissibles. Si
on veut être efficace et si on veut que les conseillers puissent
travailler dans un contexte un peu sérieux, on ne peut pas laisser, je
pense, seulement trois jours à des conseillers municipaux pour
étudier un ordre du jour souvent imposant, et en nombre de points et en
importance de plusieurs de ces points qui y sont traités.
C'est la raison pour laquelle nous souhaiterions que des membres de la
commission retiennent cette idée et que la commission, finalement,
adopte la modification suivante: Changer l'expression "trois jours" par
l'expression "sept jours". Cela nous paraîtrait raisonnable et suffisant
pour tout le monde, pour qu'on puisse, les membres du conseil, faire notre
travail dans des conditions sérieuses, dans des conditions
raisonnables.
M. Roy (Jean): M. le Président, nous avons
déjà soumis les points que nous aimerions voir étudier de
plus près, les articles 35 et 55 de la charte. Maintenant, nous venons
de parler des articles 114 et 119. Je vais passer à l'article 662a, et
j'annonce déjà que nous commenterons également l'article
75, 76a et 170a de la charte.
L'article 662a, qui est un nouvel article que nous suggérons,
touche le personnel de soutien aux conseillers. Pour des parlementaires, vous
comprendrez facilement la situation dans laquelle nous nous trouvons à
Montréal, depuis notre élection. Pour vous décrire un peu
notre situation, un conseiller municipal à Montréal, c'est
à la fois un recherchiste, un rédacteur, un relationniste et un
parlementaire, sans oublier les autres dimensions qui sont propres à un
conseiller RCM, c'est-à-dire le travail dans le quartier et le travail
au sein du parti.
Je l'ai déjà mentionné lors d'une intervention sur
la décision du président, cet après-midi, la discussion
là-dessus a fait beaucoup de chemin à Montréal. Il y a eu
un avis de motion qui a été présenté à
plusieurs reprises, qui a été discuté et reporté,
de façon qu'on est venu près de certaines ententes, mais on n'a
jamais réussi à clarifier proprement notre situation. Cet article
662a se retrouve à la troisième page de la fin de nos textes
d'amendement. Il demande que, pour défrayer les salaires du personnel de
soutien à l'hôtel de ville de l'opposition officielle et de tout
parti de l'opposition qui, à la dernière élection
générale, a fait élire au moins six conseillers et a
obtenu au moins 20% des suffrages valides au niveau des conseillers, la ville
doit inscrire chaque année dans son budget une somme d'au moins $70 000
pour l'opposition officielle et d'au moins $25 000 pour tout autre parti de
l'opposition. On continue avec des façons de faire reconnaître
comment engager ces personnes par le comité exécutif puisque la
ville de Montréal c'est le comité exécutif qui
procède à
tout engagement. On crée une obligation de travailler assez
rapidement au comité exécutif par l'avant-dernier alinéa
qui demande que le comité exécutif ait quinze jours pour
obtempérer à une demande, approuver les engagements faits par les
différents partis. On se réfère mutatis mutandis aux
pratiques en vigueur ici à l'Assemblée nationale pour ce qui est
des pratiques générales.
Le montant de $70 000 demande peut-être explication. C'est le
montant qui, je crois, est à la disposition de l'Opposition officielle,
ici, en termes de recherchistes, je ne suis pas tout à fait certain,
c'est un vieux souvenir, mais pour ce qui est de ce que cela pourrait nous
permettre, cela nous permettrait d'engager à peu près cinq
personnes: un recherchiste proprement dit, peut être un recher-chiste qui
serait à la fois relationniste et rédacteur pour les
communiqués de presse, un chef de cabinet et deux secrétaires. Il
nous faudrait aussi des locaux. C'est dans ces termes qu'on a discuté de
cette question à Montréal et on nous a répondu que
l'hôtel de ville était trop petit. Lorsque le COJO a
redonné le vieux palais de justice à la ville de Montréal,
on a tenté d'y avoir des locaux et, d'une chose à l'autre, parce
qu'il n'y avait pas de tradition à Montréal, on n'a pas
réussi à régler cette question. C'est pourquoi nous le
faisons ici. Notre intention on l'a prouvé à plusieurs
reprises à Montréal est de régler nos
problèmes à Montréal, mais dans le cas présent,
comme il n'y a pas de tradition, en conclusion de toutes ces démarches,
je l'ai déjà mentionné cet après-midi, on en est
déjà arrivé à la conclusion qu'il fallait de
nouveaux pouvoirs particulièrement en termes de budget pour le soutien
aux conseillers.
Je crois avoir fait le tour de la question et vous avoir
sensibilisés à ce problème. Tout récemment, nous
avons eu à siéger à la fois à Montréal et
à la communauté urbaine. Nous avons dû préparer
nous-mêmes la totalité de la recherche sur les différents
sujets, nous avons dû préparer des avis de motions, nous avons
dû prendre position sur certaines choses de l'actualité, et
pendant ce temps se produisait la grève des transports à
Montréal. C'est une surcharge de travail qui, vraiment, ne nous permet
que de réagir. C'est cette situation qui est intenable. L'opposition,
c'est certain, doit réagir à l'exercice du pouvoir par le parti
majoritaire, par le parti ministériel, mais elle a aussi le devoir
d'entreprendre certains de ses projets. Présentement, à
Montréal, du fait d'une absence de soutien, nous sommes réduits
à la stricte opposition négative, c'est-à-dire à
réagir à une actualité commandée par
l'activité du parti au pouvoir.
M. Lebeau: Une des dernières petites modifications que
nous voudrions voir adopter consiste en la façon de combler un
siège de conseiller qui devient vacant à la suite d'un
décès ou d'une démission d'un membre du conseil. Cette
question s'est posée pour nous aussi dès 1975.
C'est-à-dire qu'elle ne se posait pas parce qu'il y avait un poste
à combler à ce moment-là, mais parce qu'on avait encore
trois ans devant nous et nous nous disions que s'il arrivait comme
c'était déjà arrivé dans le passé
qu'un siège devienne vacant, il aurait pu être assez douloureux
pour le RCM de voir ce siège, s'il s'était agi d'un de ses
membres qui aurait dû démissionner ou qui serait
décédé, être comblé par un membre du parti au
pouvoir. La façon actuelle de remplacer un membre du conseil qui laisse
son poste, comme vous le savez, c'est la nomination d'un autre membre pour
siéger à sa place par les membres du conseil.
Bien sûr, comme je viens de vous le dire, s'il arrivait que ce
soit un membre du RCM qui laisse son poste, il pourrait être
remplacé par un membre du parti au pouvoir, ce qui serait une triste
perspective, vous en conviendrez aisément. Depuis deux ans, cette
possibilité qu'un siège devienne vacant est effectivement
arrivée. Il ne s'agissait pas, dans ce cas, d'un siège du RCM,
mais lorsque la question s'est posée, nous avons tenté, au
conseil municipal, de faire en sorte que la ville fasse des démarches
urgentes auprès de Québec pour remplacer cette disposition
absolument désuète que constituent les prescriptions actuelles de
l'article 75 de la charte pour qu'on puisse procéder à une
élection partielle.
Cela n'a pas été fait. Encore une fois, pendant ce mandat
qui se terminera en novembre 1978, un autre membre du conseil aura
été nommé conseiller municipal par les autres membres de
son parti et non pas par la population. M. le Président, je pense que ce
n'est pas le genre de mesure tout à fait révolutionnaire qu'on
peut proposer. Je pense que c'est simplement abolir une prescription devenue
absolument rétrograde, désuète, qui n'a rien à voir
avec la démocratie et qui n'a rien à voir surtout avec la
réalité des partis politiques à Montréal.
C'est la raison aussi pour laquelle, même si nous aurions
aimé voir ce changement fait depuis longtemps, nous souhaitons quand
même que cette commission, ce soir, puisse prendre en
considération sérieuse la possibilité d'amender l'article
75 et d'adopter le texte que nous proposons dans notre cahier des amendements,
qui correspond, soit dit en passant, non seulement à l'esprit, mais
presque à la lettre de l'article 6 du projet de loi 54 modifiant la Loi
des cités et villes, dont on a beaucoup parlé à cette
commission et qui prescrit la façon dont un conseiller doit être
remplacé au cours d'une élection partielle.
Alors, nous proposons donc l'adoption du texte que vous trouvez dans
notre cahier des amendements.
M. Roy (Jean): M. le Président, le prochain article dont
nous traitons est aussi un nouvel article qui porterait le no 76a et qui touche
l'immunité des conseillers lorsqu'ils siègent au conseil
municipal. Pour ce faire, nous avons pris le texte actuel de la Loi de la
Législature qui, dans ses articles 67 et 68, décrit la stricte
immunité parlementaire, bien que cette même loi prévoie
également d'autres aspects que le ministre ou la commission pourraient
souhaiter intégrer également à la Charte de la ville de
Montréal, concernant les droits et devoirs des conseillers
municipaux.
Sur ce plan, nous croyons que, dans un cadre de revalorisation du
rôle de conseiller municipal, il s'agit d'une mesure de protection
normale. Nous avons justement vécu un cas assez pénible au
conseil municipal où, de bonne foi, dans une discussion franche, l'une
de nos consoeurs a fait certaines allégations à l'égard du
service du contentieux, qui avait un autre directeur à l'époque.
Le directeur du contentieux, qui avait écouté du haut de la
tribune réservée au public ces propos qui pouvaient être
considérés relativement offensants simplement, mais qui
n'étaient pas une attaque professionnelle ou quoi que ce soit, nous a
fait une sommation, qui a été prise en considération
sérieuse par le président de l'assemblée, d'avoir à
nous rétracter, sans quoi il y aurait peut-être des
poursuites.
D'autre part, nous demandons également l'enregistrement des
débats pour des raisons qui sont assez évidentes. C'est une
pratique ici; c'est une pratique qui a déjà eu cours à la
ville de Montréal. Il y a déjà eu là-bas
publication d'un journal. Vu qu'on demande l'enregistrement, il irait de soi
que l'immunité soit accordée aux conseillers de
Montréal.
M. Cliche: M. le Président, le dernier point que nous
soumettons formellement à l'attention des membres de la commission
consisterait en un nouvel article 170a dans l'annexe à notre
mémoire, qui traite de la déontologie, du code d'éthique
à l'intention des fonctionnaires. La formulation de ce nouvel article
est exactement la même que l'article 100 du projet de loi 53 sur la
fonction publique. Des événements récents rendent
nécessaires, selon nous, M. le Président, des précisions
pertinentes à la fonction publique municipale quant à la
déontologie.
Compte tenu de l'importance de la fonction publique, il faut que
celle-ci soit au-dessus de tout soupçon. Nous sommes assurés que
l'ensemble des employés de la fonction publique municipale tient non
seulement à être, mais aussi à paraître
indépendant de toutes les forces souvent occultes qui tournent autour du
pouvoir politique municipal.
Les événements récents, que j'expliciterai dans
quelques instants, démontrent que pour diverses raisons, il semble
difficile à la haute fonction publique d'adopter cette attitude. C'est
pour cette raison que le RCM propose que le gouvernement, la commission
inscrive dans la charte, l'interdiction pour tout membre du personnel de la
fonction publique d'avoir un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise mettant en conflit son intérêt ou les devoirs de sa
fonction.
Les événements auxquels j'ai fait allusion, M. le
Président, sont ceux qui ont eu trait, au cours des mois d'octobre et
novembre de cette année à l'adoption d'une nouvelle formule pour
l'administration de Terre des hommes. On sait que l'administration a fait
adopter une nouvelle formule d'administration où la ville confie la
gestion complète et entière de Terre des hommes à un club
de récréation, à une association privée
constituée en vertu de la Loi des clubs de récréation qui,
en l'occurence, s'appelle l'Association montréalaise d'activités
récréatives et culturelles.
Or, cinq des huit membres du conseil d'administration de cette
société privée, civile, sont des hauts fonctionnaires de
la ville qui siègent non pas comme délégués de la
ville, mais à titre personnel. Ils ont été choisis par les
autres membres du club privé de récréation en
question.
Il arrive que ces cinq hauts fonctionnaires sont
précisément les hauts fonctionnaires qui, jusqu'à
présent, ont administré Terre des hommes au nom de la ville. Par
exemple, récemment, nous avons eu à adopter le budget soumis par
cette association privée, et nous avons eu à voter un montant de
plusieurs millions de dollars à cette association. Or, le certificat
requis par la loi, quant à l'imputation, était signé,
comme il se doit, par le directeur du service des finances de la ville, qui, au
sein de l'association, siège comme citoyen, comme trésorier de
l'association.
Ce n'est là qu'un exemple. Quant aux quatre autres hauts
fonctionnaires de la ville qui siègent à titre privé,
plusieurs organismes à Montréal, je dois le souligner, dont
l'association péquiste de Montréal-centre et le caucus des
députés de Montréal, lors d'une conférence de
presse, ont souligné qu'il s'agissait là d'une atteinte à
la morale et à l'intégrité publique.
Nous considérons que nous ne pouvons pas mettre ces
fonctionnaires dans une telle situation de conflit d'intérêts
objective. Ces fonctionnaires, lorsqu'ils agissent comme individus, membres du
conseil d'administration de la société mandataire qui administre
Terre des hommes, ont de la difficulté à faire prévaloir
les intérêts de la ville. De la même façon, lorsque
les dirigeants de la ville, le comité exécutif les consulte
à titre de fonctionnaires, puisque ce sont eux qui depuis 1968
pratiquement étaient au conseil directeur et administraient Terre des
hommes au nom de la ville, voyez-vous quel genre de recommandation ils peuvent
faire à la ville? Ils sont constamment en butte à des conflits
d'intérêts.
Cette situation, M. le Président, je crois qu'elle est vraiment
insoutenable. Le RCM va tout faire, va aller à la limite de ses moyens
pour que cette situation scandaleuse quant à l'éthique, qu'aucun
gouvernement digne de ce nom je crois, ne peut tolérer, ne serait-ce que
quelques semaines encore, prenne fin le plus vite possible. Je vous
remercie.
Le Président (M. Clair): Merci, messieurs. Je ne pense pas
qu'il y ait d'autres points à proposer ou d'autres choses à
présenter à l'intérieur de ce mémoire. D'ailleurs
le temps est déjà épuisé. J'imagine que le ministre
des Affaires municipales serait intéressé à réagir
suite à la présentation de ce mémoire.
M. Tardif: M. le Président, je préférerais
laisser la ville de Montréal réagir à certaines
propositions qui ont été extraites de la série des 21
propositions. On pourra peut-être en retenir une demi-douzaine. Je
préférerais également voir les
membres de cette commission poser des questions pour le moment.
Le Président (M. Clair): M. le maire de Montréal
désire-t-il réagir? Si la réponse était
affirmative, j'indique tout de suite, tant aux représentants de la ville
que du RCM, que, lorsqu'il y a étude en commission parlementaire d'un
projet de loi privé, on entend les deux parties, sauf que je pense que
ce ne serait pas le lieu pour engager une discussion directe entre les deux
formations. On passe toujours par le président. M. le maire.
Commentaires du maire M. Jean Drapeau
M. Drapeau: M. le Président, suivant les règles
parlementaires que nous avons apprises avec les années, nous
étions convaincus qu'il n'y avait devant la commission qu'un projet de
loi et que la commission a reçu mandat de l'Assemblée nationale
d'étudier le projet de loi présenté par la ville de
Montréal sous le no 200.
Nous n'avons en main rien d'autre. Nous avons entendu la
présentation des intervenants. Il y a un proverbe qui dit: "II y a loin
de la coupe aux lèvres"; je crois qu'il y a parfois loin d'un principe
à la rédaction d'un texte de loi. Tant que les principes que nous
avons entendus énoncer ne se retrouveront pas sous la forme d'une loi,
il est bien difficile pour nous de nous prononcer. Il ne fait pas de doute que,
dans certains cas, nous pourrions dire que nous partageons l'opinion
émise et, dans d'autres, que nous ne la partageons pas. Nous serons
prêts à étudier, si jamais un projet de loi est
préparé, et nous ferons connaître la réaction de
l'administration sur des textes de projets de loi.
Il n'est pas possible d'engager un débat sur chacun des points
soulevés et les autres contenus dans le mémoire. On peut tirer
une conclusion de tout cela. Il s'agit de modifier, dans une très large
mesure, la philosophie, l'économie même du régime
administratif de Montréal. Je veux seulement souligner que le
régime administratif de Montréal a été
adopté par un référendum tenu dans la population.
Lorsqu'il a subi des modifications profondes, c'est par
référendum que les électeurs se sont prononcés.
Nous envisageons, s'il s'agit de modifications importantes au régime
administratif de Montréal, qu'on devra tenir compte que sur certains de
ces points, les plus importants, la population devrait respecter le
caractère extrêmement démocratique de la Charte de la ville
de Montréal. Ces modifications devraient être soumises, comme les
modifications antérieures et comme le choix même du régime,
à une consultation populaire. Cela s'est fait dans le passé
à plusieurs reprises. Je crois que, quelles que soient les opinions que
nous pouvons avoir en théorie, il reviendra aux électeurs, en
temps et lieu, de dire ce qu'ils pensent.
Il y a plusieurs façons de procéder. D'abord, qu'un groupe
réussisse à se faire élire en avançant devant les
électeurs les théories qu'il veut voir réa- lisées.
Mais il y a plus, parce que lorsque dans des cas comme à partir de 1921,
par exemple, le gouvernement a jugé à propos de formuler des
régimes, des systèmes différents d'administration, le
gouvernement du temps a soumis le choix aux électeurs. Il n'a rien
imposé.
Je ne veux pas prolonger les remarques que j'ai à faire. J'ai
écouté avec un certain intérêt, moi aussi, les
propos développés. Il y en a qui trahissent une insuffisance
d'expérience, ce n'est pas un reproche, c'est simplement une
constatation. Je pense que le gouvernement et les membres de cette commission,
en particulier, peut-être, les députés de la région
de Montréal, les ministres de la région de Montréal
pourront, avec le temps, apprendre la valeur de certaines des sections de la
Charte de la ville de Montréal et être en mesure d'évaluer
davantage les conséquences de certaines modifications d'envergure que
suggère le mémoire que nous venons d'entendre.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il des intervenants?
M. Paquette: Comme vous le voulez, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Normalement, il en revient
à l'Opposition officielle. M. le député de D'Arcy
McGee.
Commentaires de l'Opposition M. Victor C.
Goldbloom
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que les documents
parce qu'il y en a deux déposés et défendus
par le RCM ont une importance certaine et devront nous mener à une
réflexion sérieuse sur les considérations qui s'y
trouvent. Je ne crois pas que nous sommes en mesure, ce soir, séance
tenante, de nous prononcer, entre nous, sur des questions de cette importance;
encore moins de poser des gestes qui modifieraient la Charte de la ville de
Montréal d'une façon qui devrait nécessairement être
étudiée en profondeur pour toutes les concordances qu'il faudrait
apporter par la suite d'une modification quelconque. Ces concordances
nécessaires ne sont pas toujours perceptibles au moment où l'on
commence à étudier un amendement en particulier.
Je sais et je suis convaincu que l'actuel ministre le sait
par l'expérience que j'ai vécue, que quand il s'agit d'un projet
de loi public, un projet de loi au nom du gouvernement, comme le dit le
feuilleton tous les jours, le greffier en loi de l'Assemblée nationale
et son équipe passent un temps considérable à
vérifier chaque concordance possible avant de permettre au gouvernement
de déposer ce projet de loi à l'Assemblée nationale.
Encore là, malgré toute leur diligence, toute leur intelligence
et toute leur expérience, les membres de cette équipe de
légistes, parfois, manquent un élément quelconque qui est
révélé par la suite.
M. le Président, je pense que le ministre nous a indiqué
déjà, plus tôt dans la journée, la voie logique que
devraient suivre ces deux documents. Il
a fait mention, et ce n'est pas pour la première fois, d'un
comité interministériel qui se penche sur la réforme des
structures municipales en général.
Il me semble que la chose logique serait que le ministre accepte ces
deux documents, les transmette à ce comité qui travaille et
demande un avis là-dessus, et cela en vertu d'un principe que j'ai
énoncé à maintes et maintes reprises des deux
côtés de cette même table; c'est que, s'il y a quelque chose
qui est bon dans ce qui est proposé, cela doit être bon pour
d'autres municipalités aussi et devrait être ajouté
à la loi en général.
M. le Président, je pense qu'il était très utile
que nous ayons cette séance et je suis bien placé pour dire
je l'ai déjà dit au cours de la journée que
c'est depuis longtemps, c'est presque depuis l'arrivée à
l'hôtel de ville des conseillers municipaux qui siègent au nom du
RCM et de certains autres, que ces personnes cherchent l'occasion d'exprimer
leur point de vue sur des considérations fondamentales.
Le principe même de la démocratie nous a commandé de
tenir cette séance. Nous aurions strictement pu mettre fin aux travaux
de la commission quand nous avons terminé l'étude des articles.
Nous aurions pu dire: Non, nous n'écouterons pas d'autres interventions
qui ne portent pas sur le texte du projet de loi 200 comme tel. Ce n'est pas ce
que nous avons fait et il n'y a pas eu de protestations, au contraire. Nous
avons accepté à l'unanimité que cette séance ait
lieu dans le but spécifique d'entendre, entre autres, le RCM.
Je pense, M. le Président, que c'est une chose qui aurait
dû arriver bien avant aujourd'hui. Elle est enfin arrivée
aujourd'hui. Il faudra, désormais, procéder de façon
logique et de façon très objective è apporter les
améliorations qui seront jugées nécessaires quant à
la Charte de la ville de Montréal.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
Discussion générale
M. Paquette: M. le Président, je partage plusieurs des
idées qui ont été émises par mon collègue de
D'Arcy McGee. Je pense que ces séances de la commission parlementaire
ont été extrêmement éclairantes, parce qu'il y a des
points de vue qui se complètent chez les deux partis qui, actuellement,
sont représentés largement au conseil municipal de
Montréal. M. le maire Drapeau a parlé de l'expérience et
également toutes les propositions qui nous ont été faites
par la ville reflétaient un souci d'efficacité. De l'autre
côté, on a un souci de la démocratie et du
renouvellement.
Je pense qu'en tant que gouvernement provincial et en tant que membres
de cette commission parlementaire nous devons respecter l'autonomie municipale,
bien sûr. Il faut s'assurer que les propositions que nous adopterons
respectent cette autonomie, mais également nous avons le devoir
d'établir les cadres, les responsabilités, les structures de
fonctionnement. Dans ce sens, je pense que le ministre des Affaires municipales
nous a informés d'un certain nombre de documents qui sont en
préparation. Je suis également d'avis qu'il est extrêmement
difficile à cette commission parlementaire, avant que ces études
soient terminées, de faire des réformes fondamentales quant aux
structures démocratiques de la ville.
D'autre part, certains obstacles qui ont été amenés
aussi sur le plan de la rédaction juridique existent également.
Dans les propositions que nous fait le RCM, je pense qu'il faut distinguer les
unes et les autres. Je crois reconnaître dans l'effort que les gens du
RCM ont fait pour limiter leurs amendements à six un souci de proposer
à la commission des choses qui pourraient être discutables.
J'aimerais qu'on en profite pour discuter aussi un peu du fond. On a
parlé surtout autour du sujet, mais j'aimerais qu'on se donne quand
même quelques minutes parmi celles qui restent pour discuter du fond de
certaines qu'ils soumettent à notre attention.
Dans les six sujets qu'il nous ont proposés, je pense qu'il y en
a qui posent des problèmes peut-être plus délicats sur
lesquels il va falloir réfléchir encore. Je me demande si la
question d'un conseiller par quartier n'en est pas un. Bien sûr, je me
rends à l'argument du président du RCM disant que si ce principe
n'était pas accepté avant la prochaine campagne électorale
de novembre 1978, cela voudrait dire presque un report de quatre ans dans
l'application du principe. Effectivement, je pense que c'est exact. D'autre
part, j'ai l'impression que ce principe d'un conseiller par quartier est assez
généralement accepté. On a entendu les
représentations du RCM, mais j'ai également entendu les
représentations de conseillers du Parti civique qui partagent
également cette opinion. J'aimerais entendre les autorités de la
ville nous donner également leur opinion sur cette question.
Je me pose le problème suivant. Je pense que si cela devait
être retenu, que ce soit maintenant, ce qui me paraît un peu
difficile, ou dans le livre blanc sur la réforme des structures
municipales et des mécanismes électoraux qui est en
préparation au niveau du comité interministériel, je me
demande si on va pouvoir respecter une contrainte qui me paraît
essentielle quand je pense à ce qui se passe au niveau provincial
lorsqu'on refait une carte électorale, par exemple. Il me semble qu'il
faut permettre un délai assez long de cinq ou six mois, une fois qu'une
carte est adoptée, entre le moment où une nouvelle carte est
adoptée et la tenue d'une élection. Parce qu'il y a toute une
série de mécanismes à prévoir tant au niveau des
officiers d'élection, de la mécanique électorale qu'au
niveau de l'organisation des partis politiques. Egalement l'information aussi
à faire auprès de la population quand on change les limites
territoriales et aussi certains aspects des modes d'élection, par
exemple, pour passer de trois conseillers par quartier à un conseiller
par quartier, comme cela nous est proposé.
A cet égard, j'aimerais que le ministre des Affaires municipales
nous précise ses intentions et le calendrier probable des choses.
Relativement
au principe d'un conseiller par quartier, personnellement, sous
réserve des représentations que d'autres pourraient faire, il me
paraît tout à fait valable sur le plan démocratique.
Les autres recommandations me paraissent moins fondamentales sur le plan
du régime. Par exemple, le député de D'Arcy McGee a dit:
II faudrait attendre le livre blanc, pour essayer d'uniformiser le
régime électoral; ce qui est bon pour Montréal devrait
être bon pour les autres villes. Je lui dirais que l'inverse est
également vrai. Ce qui est bon pour d'autres villes et également
bon peut-être, pas nécessairement automatiquement, mais il doit
être considéré sérieusement dans le cas de
Montréal.
L'une des recommandations qui nous sont faites concernant les vacances
à un siège de conseiller... je trouve également tout
à fait appropriée cette disposition du projet de loi no 54
concernant les élections partielles dans le domaine municipal; je me
demande si nous ne pourrions pas, avec l'accord des gens qui sont devant nous,
adopter un tel mécanisme qui pourrait difficilement entrer en vigueur,
soit dit en passant, avant la prochaine élection, mais qui pourrait
être là pour la période qui va suivre l'élection de
novembre.
Quant au problème de l'immunité parlementaire du code de
déontologie des fonctionnaires, j'aurais des questions à poser et
j'aimerais entendre le ministre également sur l'étendue des
propositions qui nous sont faites et l'ajustement. Je me demande si on est dans
un état de réflexion suffisant. Le principe est
intéressant, encore une fois, mais je me demande si cela ne doit pas
être étudié un peu plus longuement. En ce qui concerne en
particulier les mécanismes du code de déontologie des
fonctionnaires, quand on pense au problème de Terre des Hommes, je me
demande s'il n'y a pas également d'autres mécanismes qui
pourraient être appliqués que celui proposé.
Cela fait beaucoup de choses à discuter en même temps, M.
le Président. Je pense que je vais m'en tenir à ces remarques
générales pour le moment. Je vais demander à certains des
intervenants de m'éclairer.
Le Président (M. Clair): Au moins une question
était adressée au maire de Montréal, une autre au ministre
des Affaires municipales et je pense qu'il y en avait une également pour
le RCM. Lequel désire répondre en premier? M. le maire. La
question portait sur un conseiller par quartier, je pense?
M. Paquette: Oui, c'est cela.
M. Drapeau: M. le Président, je vois que l'heure avance et
je ne voudrais pas prolonger le débat. Je l'ai dit tout à
l'heure, c'était un exposé. Si on devait passer en revue les
divers points soulevés, je pense bien qu'on serait ici jusqu'à
fort tard ce soir; il faudrait aussi siéger demain, ce qui n'est
peut-être pas souhaitable. Le député m'a demandé,
d'une façon plus particulière, ce que nous pensons de la
représentation par un ou trois par district. C'est peut-être le
seul point sur lequel je ferai connaître notre réaction parce que
c'est peut-être le point le plus marquant de tous.
Sur ce point, nous sommes tiraillés par deux courants
contradictoires: une conviction quant à la qualité du
régime dans cette formule actuelle et une préférence sur
le plan électoral. Les deux sont contradictoires. Sur le plan purement
démocratique... La formule, il y en a qui croient que c'est le Parti
civique qui l'a inventée; non. Cela remonte à 1939 ou 1940. Cette
formule a été présentée ici et mise dans la charte
de Montréal à la suggestion du ministre des Affaires municipales
du temps, M. Bouchard. Le temps a démontré qu'elle était
excellente sur le plan démocratique et à bien d'autres points de
vue. Sur le plan démocratique, d'abord, l'électeur et
n'oublions pas qu'on est dans une ville et maintenant il y aura environ 35 000
électeurs dans un disctrict a trois conseillers à son
service. Il ne connaît pas tous les trois conseillers, mais il faut bien
le dire, avec tout le respect que je dois aux membres de cette commission, les
citoyens ne savent pas toujours dans quel comté ils sont au
fédéral ou au provincial, ils ne savent pas toujours dans quel
district ils sont au municipal, ils ne peuvent pas toujours nommer le
député, sauf s'ils ont été actifs dans la campagne
électorale. Mais au moins, lorsqu'ils téléphonent au
bureau du greffier ou au bureau des conseillers pour savoir qui est leur
conseiller, ils ont trois noms, trois numéros de
téléphone. S'il y en a un d'absent, s'il y en a un de malade, ils
sont toujours sûrs d'en trouver un des trois à leur service.
Un autre avantage: On sait qu'il y a toutes sortes de rumeurs et
d'insinuations qui courent sur les dangers qui menacent
l'intégrité ou l'honnêteté des hommes publics. Il
est bien sûr que si un citoyen a une proposition à
caractère un peu douteux à faire à son conseiller
municipal pour assurer un changement de zonage ou l'obtention d'un permis, s'il
faut qu'il convainque trois conseillers, c'est déjà beaucoup plus
difficile.
Egalement, sur le plan de l'administration, si une administration
municipale veut favoriser une mesure à caractère douteux et que
cette mesure se situe dans un district, ce sera plus difficile de cacher la
couture au fil blanc s'il y a trois conseillers qui surveillent dans leur
district, et pas toujours nécessairement trois du même parti, de
sorte que sur le plan du fonctionnement cela a bien été, et c'est
aussi peut-être l'argument le plus fort sur le plan démocratique,
sur le plan de la représentation ou de la formation d'un gouvernement
correspondant à l'opinion publique.
Lorsque l'électeur se présente au bureau du scrutin, au
poste de conseiller il y a: siège no 1, siège no 2, siège
no 3. Il reçoit donc trois bulletins de vote. S'il le veut, il peut
voter pour deux candidats d'un même parti à qui il voudrait
confier le gouvernement, mais comme il veut aussi qu'il y ait de l'opposition,
il peut voter pour un de l'opposition. Donc, cette formule lui permet de voter
deux tiers, un tiers, mais s'il a un seul vote à donner au poste de
conseiller, il est obligé de voter à 100%.
C'est là que je dis qu'autant sur le plan de la qualité
démocratique de la santé de ce régime nous n'avons pas le
moindre doute, autant sur le plan purement électoral nous sommes
portés à favoriser un homme un district, parce que nous
avons le droit de penser qu'à la prochaine élection, ce sera plus
difficile de trouver des gens qui voudront voter à 100% contre
l'administration municipale que nous formons, alors qu'ils seront
peut-être comme à l'élection de 1974, portés
à dire: On va la réélire mais on va donner
également une opposition.
Entre la conviction que nous avons de la qualité du régime
et la préférence électorale, nous laissons et nous
laisserons au gouvernement de choisir s'il doit nous faire plaisir sur le plan
électoral ou s'il doit voter pour un régime franchement
démocratique.
Le Président (M. Clair): M. le conseiller.
M. Berthelet (André): Oui, André Berthelet,
conseiller municipal de Villeray. Si vous me le permettez, M. le
Président, j'aimerais, à la suite de la dernière
intervention, vous faire part de quelques considérations touchant plus
particulièrement le district de Villeray. Vous pourrez peut-être
plus facilement ensuite juger de l'importance de conserver, comme le dernier
intervenant l'a mentionné, le système de trois conseillers
municipaux par district.
Le district de Villeray, qui est le plus grand district électoral
à Montréal, contient 81 000 citoyens répartis dans quinze
paroisses. C'est deux fois plus grand que le comté de Laurier, le
comté de Dorion, le comté de Saint-Denis au
fédéral, qui sont compris dans les limites du district de
Villeray. Récemment, dans une consultation que nous avons voulue le plus
scientifique possible, nous avons découvert que 57% des citoyens du
district de Villeray, M. le Président, ne savent pas qu'ils ont trois
conseillers municipaux. Nous avons également découvert que 32%
des citoyens de Villeray ne peuvent identifier le nom de leur district
électoral.
Le dernier intervenant prétend que c'est un bienfait pour les
citoyens d'avoir trois conseillers municipaux. Quand ils appellent à
l'hôtel de ville, dit-il, on leur donne trois noms et trois
numéros de téléphone. Je présume qu'il ne doit pas
y avoir beaucoup de citoyens qui appellent à l'hôtel de ville
parce que, dans la même consultation, alors que nous demandions aux gens
de déterminer s'ils connaissaient leurs trois conseillers municipaux
on mentionnait les noms des trois conseillers municipaux et on disait:
Avez-vous déjà entendu parler de ces gens?il y a un des
trois conseillers municipaux de Villeray, dont 95% des gens ignoraient le nom.
Ce n'est pas moi.
M. le Président, je pense que le système de trois
conseillers municipaux est anachronique. Il est la continuation d'un
système qui voulait anciennement qu'il y ait trois classes de
conseillers qui ne représentaient pas chacun un secteur de leur
quartier, mais qui représentaient certaines classes de la
société. Il y avait le conseiller des propriétaires, le
conseiller suggéré ou nommé par l'Eglise, les groupes
intermédiaires et autres.
On a continué dans le même système de trois
conseillers municipaux, sans que cela se justifie de quelque façon que
ce soit. C'est simplement une façon d'enlever aux citoyens tout sens
d'identification à la communauté. C'est simplement pour enlever
aux représentants des citoyens démocratiquement élus tout
contrôle sur le territoire et sur les activités qui s'y
déroulent. M. le Président, je pense que les chiffres que je vous
ai livrés, qui ne se veulent pas scientifiques, sont assez
révélateurs en ce sens. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Papineau et le député de Saint-Hyacinthe.
M. Alfred: M. le Président, je suis très bien
placé pour reconnaître la pertinence du mémoire
présenté par le RCM, étant donné que j'ai
moi-même siégé dans un parti politique similaire au RCM et
qui prêchait les mêmes principes que le RCM. Je suis d'autant plus
sensible aux revendications du RCM que c'est au nom même de la
démocratie que le RCM énonce, bien sûr, les arguments que
nous trouvons dans le mémoire et les six arguments avancés
ici.
Un conseiller par quartier; au nom même de l'identification et de
l'appartenance, je ne peux pas être contre.
On m'a amené comme argument que, au nom de
l'intégrité, on sauvera la face, parce que c'est plus difficile
de corrompre trois conseillers que d'en corrompre un pour faire passer quelque
chose au conseil de ville. Cet argument ne me convainc pas, parce que dans le
système dit démocratique où nous sommes au niveau
municipal, il suffit qu'on appelle un conseiller municipal. Il y a le
réseau téléphonique. On arrive à une
majorité. On passe alors le règlement. On n'a nullement besoin
d'avoir même un conseiller de son quartier. Il suffit d'appeler un
conseiller de la ville. Donc cet argument ne tient pas debout.
J'ai entendu parler aussi d'un argument que je ne suis pas prêt
à avaler. On parle, et cela sans méchanceté pour le maire
de Montréal, de l'insuffisance d'expérience. Je tiens à
faire remarquer qu'il y a certaines expériences dont nous n'avons pas
besoin. Apprendre à tromper les gens, apprendre à faire du
lobbying, apprendre à truquer, apprendre à cacher l'information,
si c'est ce qu'on peut appeler insuffisance d'expérience... j'ai
passé dix mois dans un conseil municipal. Je peux vous dire, M. le
Président, que cet argument ne tient plus non plus. Je comprends
très bien qu'on peut profiter de l'expérience des anciens, mais
hélas! certaines expériences des anciens nous ont amenés,
au niveau municipal, dans cette jungle que nous avons maintenant au
Québec.
Si je reviens à la notion de un conseiller par quartier, comment
un citoyen peut-il personnellement s'identifier lorsqu'il se trouve dans un
ensemble de 81 000 personnes? Personnellement, j'ai beaucoup de
difficulté à comprendre cet élément aussi.
Le député de D'Arcy McGee, M. le Président, a dit
que c'était au nom de la démocratie que nous faisons ce que nous
faisons maintenant. Je tiens à faire remarquer qu'il y a une
différence notable entre démocratie et légalité.
C'est peut-être au nom de la légalité qu'on aurait pu le
faire, mais au nom de cette même démocratie demos: peuple
que le RCM a le droit de faire valoir ses droits.
Nous avons dit que nous devons respecter l'autonomie municipale. Je suis
bien d'accord, mais encore faut-il donner aux municipalités les outils
pour faire respecter cette autonomie municipale. Si, par exemple, les
municipalités nous amènent des lois pour les accepter, le
gouvernement aussi... je ne dis pas qu'il faille accepter les
éléments qui sont là, parce qu'il y en a qui demandent
beaucoup de réflexion, dans ce cas-ci, je suis d'accord avec le ministre
des Affaires municipales, lorsqu'il a parlé de toute la réforme
du Code municipal. Je suis parfaitement d'accord avec ce que dit le
ministre.
Il appartient cependant au gouvernement, puisqu'on lui amène des
lois privées, de les bonifier. Si on peut retrancher certains articles,
je me demande si on ne peut pas aussi en ajouter si, par erreur ou par hasard,
la ville qui nous amène un projet de loi particulier a oublié d'y
introduire certains amendements que nous trouvons, au nom de la
démocratie, très pertinents.
Donc, je ne dis pas qu'il faille accepter les amendements tout de suite,
parce que ces amendements invitent à beaucoup de réflexion, mais,
quand on dit qu'il faut voter pour combler la vacance à un siège
de conseiller, il n'y a rien là, c'est quelque chose de très
facile. On dit qu'on peut convoquer les conseillers dans des délais de
deux ou trois jours; on demande de prolonger le délai pour permettre aux
conseillers de prendre connaissance. On peut leur envoyer une brique comme
cela, il faut que les conseillers aient le temps de bien méditer en vue
de prendre la décision intelligente; il n'y a rien là, non
plus.
Là où il y a des questions qui demandent beaucoup de
réflexion, c'est quand il y a implication financière; personnel
de soutien et tout cela. Je suis d'accord, il faut réfléchir
là-dessus. Quand on nous dit, par exemple, qu'il nous faut un code
d'éthique pour une municipalité on tombe d'emblée, bien
sûr, dans l'avis même du ministre des Affaires municipales. Je ne
dis pas que c'est maintenant que nous allons établir le code
d'éthique pour la ville de Montréal, mais pour l'ensemble des
villes au Québec.
Donc, je ne peux pas être insensible aux arguments avancés
par le RCM; je suis trop bien placé pour en voir la pertinence.
Cependant, si je les partage tous, je ne pense pas qu'on puisse trouver
réponse immédiatement à tous les amendements amenés
par le RCM.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe et, ensuite, M. le député de
Châteauguay.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser au conseiller de Villeray. Quel est le pourcentage de gens qui
ont voté, dans votre quartier, lors de la dernière
élection municipale?
M. Berthelet: Je pense, M. le Président, que
c'était légèrement supérieur à la moyenne
à Montréal; ce devait être entre 35% et 40%.
M. Cordeau: Entre 35% et 40%.
M. Berthelet: Cela démontre, je pense, encore une fois, le
grand intérêt soulevé par la question municipale à
Montréal, dans sa forme actuelle.
M. Cordeau: Et, dans votre enquête, cela va jusqu'à
95% de gens qui ne connaissent pas les candidats?
M. Berthelet: Nous avions demandé aux gens d'identifier
leurs trois conseillers municipaux; nous avions soumis les noms des trois
conseillers municipaux, et on disait: Connaissez-vous, avez-vous
déjà entendu parler... Je peux vous donner la formulation
exacte.
M. Cordeau: Non, ce n'est pas nécessaire.
M. Berthelet: La question, c'était: Avez-vous
déjà entendu parler de vos conseillers municipaux? On nommait les
trois conseillers: sièges no 1, no 2 et no 3. A un des trois
sièges, je ne vous donnerai pas les chiffres des autres, 95% des gens
ont répondu qu'ils ne connaissaient pas cette personne.
M. Cordeau: Je trouve cela très curieux qu'il y ait 35%
des gens qui aient voté et que vos statistiques démontrent tant
d'ignorance; alors, il y a peut-être quelque chose qui ne marche pas. M.
le Président...
M. Berthelet: M. le député de Saint-Hyacinthe, je
pourrais répondre que cela peut s'appliquer de la façon suivante.
Si vous étiez Montréalais, vous sauriez qu'il y a probablement
beaucoup de gens dans les années passées qui ont voté
à Montréal pour un homme et pour ses partisans sans
nécessairement connaître exactement la personne pour qui ils
votaient.
M. Cordeau: Ils devaient avoir une grande confiance en cet
homme.
Le Président (M. Clair): D'autres questions, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Pour un peu enchaîner, pas dans le même
sens que le député de Papineau lorsqu'il dit qu'au conseil de
ville de Montréal, il n'y a pas de démocratie, qu'il fait
allusion au fait que la démocratie ne serait pas en bonne
santé...
M. Alfred: M. le Président...
M. Cordeau:... si je disais cela de l'Assemblée nationale,
je ne sais pas ce qu'il dirait. Vous dites
qu'il n'y a pas de démocratie à Montréal. Je crois
que le conseil de ville de Montréal actuel a été
élu d'une façon démocratique, comme le gouvernement l'a
été dans la province de Québec. C'est tout ce que j'avais
à dire.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je voudrais d'abord
connaître vos intentions quant à l'horaire que nous suivrons
dorénavant pour les travaux puisqu'il est 22 heures.
Le Président (M. Clair): Effectivement, moins quelques
secondes. A 22 heures, j'avais l'intention de demander aux membres de la
commission s'ils désiraient poursuivre les travaux après l'heure
normale d'ajournement dans le but de terminer ce soir, ou encore d'ajourner les
travaux immédiatement à demain matin, 10 heures. Est-ce qu'il y a
une proposition? M. le député de Rosemont.
M. Cordeau: Je suis prêt à continuer.
M. Paquette: Si les députés de l'Opposition sont
d'accord, il nous reste à terminer la discussion sur ces propositions;
il nous reste quelques articles de la charte qui sont en suspens. Il y avait
également une discussion, qu'il ne faudrait pas prolonger outre mesure,
sur Terre des hommes. Il faudra au moins toucher le sujet puisqu'on avait
convenu de le traiter. Je propose donc qu'on prolonge nos travaux
jusqu'à 23 heures de façon à terminer ce soir et qu'on ne
soit pas obligé de revenir demain matin, si les députés de
l'Opposition sont d'accord.
Le Président (M. Clair): La commission étant
maîtresse de ses travaux, y a-t-il consentement unanime?
M. Cordeau: J'accepte cette proposition, mais on n'a pas besoin
nécessairement de terminer à 23 heures. Si on termine avant, on
ajournera.
Le Président (M. Clair): J'interprète le
consentement comme signifiant qu'au plus tard à 23 heures, nous devrons
ajourner nos travaux, à moins qu'un nouveau consentement ne survienne
à ce moment.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Châteauguay avait demandé la parole.
M. Dussault: Ma question étant préalable, je
voudrais maintenant savoir s'il n'y aurait pas lieu, maintenant, de s'attaquer,
si on peut dire, à l'une des questions particulièrement, de
façon qu'on puisse suivre une certaine procédure qui nous est
habituelle. Personnellement, étant donné le peu d'implication que
cela comporte, je serais prêt à assumer la proposition d'un des
amendements.
Cependant, si M. le ministre avait l'intention de se prononcer sur la
recevabilité de certains des amendements, je lui laisserai d'abord la
parole.
M. Cordeau: Je crois que c'est le président qui doit se
prononcer à savoir s'il peut recevoir l'amendement...
Le Président (M. Clair): J'interprète les propos du
député de Châteauguay comme voulant dire que
peut-être le ministre a l'intention d'annoncer certaines choses à
la suite de la présentation du mémoire du RCM et qu'à ce
moment il ne jugerait pas opportun d'en faire une motion formelle d'amendement.
Est-ce cela?
M. Dussault: C'est cela, M. le Président. D'ailleurs, je
tiens à vous faire remarquer que j'ai employé l'expression
"acceptabilité", non pas recevabilité.
Le Président (M. Clair): Je vous avais compris.
M. Alfred: C'est plus sage.
M. Dussault: Sachant très bien ce que cela veut dire.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, avant que le ministre prenne la
parole, je me demande si on est dix autour de la table et ces gens
représentent environ 1 million de personnes à Montréal
la suggestion du maire Drapeau de consulter la population à
Montréal ne serait pas la meilleure. Je pense que dix personnes autour
de la table ne devraient pas décider...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verdun, excusez-moi de vous interrompre. Je ne sais à quel point
particulier vous faites allusion par rapport au maire de Montréal, mais
actuellement, le député de Châteauguay avait demandé
la parole sur un point précis.
M. Caron: Je reviendrai après, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Si c'est un nouveau point, je
pense que je peux prendre votre nom sur ma liste.
M. Caron: C'est un nouveau point, je reviendrai après.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay, aviez-vous terminé?
M. Dussault: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Vous demandiez au ministre s'il
avait des propos à tenir. M. le ministre.
Commentaires du ministre M. Guy Tardif
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il y a lieu de
féliciter le RCM pour sa présentation et ses efforts depuis un
certain nombre d'années pour mettre de l'avant ce qu'il conçoit
comme un renouveau dans l'administration de la chose municipale à
Montréal.
J'ai écouté, évidemment, avec beaucoup
d'intérêt non seulement l'ensemble de leurs représentations
et les six recommandations, mais également le mini-débat qui
s'est amorcé autour, par exemple, de la notion d'un conseiller par
quartier. Je pense que le moins qu'on puisse dire, c'est que le débat
sur cette question du fonctionnement des collectivités locales ne sera
pas, comme l'expression consacrée le veut, sine ira et studio,
c'est-à-dire sans animosité ni passion, et que
déjà, après simplement deux interventions, le ton s'est
élevé et les passions. Déjà, un débat pour
le moins haut en couleurs, sans jeu de mots, est susceptible de résulter
de choses aussi fondamentales que celles-là.
Je pense que cela indique, ce début de débat, qu'on ne
saurait véritablement trancher nous, dix autour de la table, ces
questions. Je ne crois pas que nous devions nous conserver le monopole des
arguments qui pourraient être invoqués de part et d'autre. Je
pense que toute la population aura droit à ce débat. Divers
groupes devront venir se faire entendre. A ce sujet, encore une fois, le
principe d'un conseiller par quartier, on a déjà eu des
présentations d'opinions de part et d'autre.
Je pense, encore une fois, que cela augure bien pour le type de
débat que j'aimerais voir se tenir devant cette commission lorsque,
à l'occasion d'un livre blanc ou d'un projet de loi sur la
réforme électorale ou la réforme des institutions
municipales, chaque parti pourrait venir faire ses représentations
devant cette commission.
Sur la question d'un conseiller par quartier, sur la question des
cartes, précisément avec ce que cela implique de
mécanique, d'échéanciers à réviser, je crois
qu'il est totalement impossible de se rendre à ce voeu du RCM. La
même chose en ce qui concerne le personnel de soutien pour les
conseillers de l'Opposition. Quand on sait, par exemple, quel débat
suscite l'amendement de nos propres règles de procédure et de
règlement à l'Assemblée nationale qui régissent
toute cette question du temps alloué, de l'espace, des bureaux, des
tapis et de je ne sais trop quoi, des services de secrétariat à
tel parti plutôt que tel autre, selon qu'il y a dix ou quinze
députés, selon qu'il en a fait élire tel nombre, selon
qu'il a eu 10% ou 20% des suffrages. Tout cela donne lieu à des
débats interminables et je pense que nous ne saurions régler cela
ce soir.
De la même manière, même si je suis tout à
fait favorable à l'idée de l'introduction dans nos lois
municipales d'un code d'éthique, je pense que ce n'est pas non plus ce
soir que nous allons pouvoir improviser de telles mesures. Déjà,
le gouver- nement y est sensible. A preuve, l'actuel gouvernement s'est soumis
et a soumis tous ses ministres à un code d'éthique impliquant
pour eux, d'une part, la révélation complète et totale de
leurs intérêts et, d'autre part, qu'ils se départissent de
tous les intérêts susceptibles de les mettre en conflit avec un
exercice normal et sans parti pris de leur occupation ministérielle.
Ce n'est pas sur le plan du contenu ou des principes, mais bien sur le
plan de l'opportunité à ce moment-ci, à l'occasion de
cette révision partielle de certains articles de la charte, que cette
question de l'éthique pourrait être réglée.
Alors, là, toutes sortes de questions peuvent se poser comme, par
exemple, le droit des fonctionnaires de briguer les suffrages, qu'est-ce qui se
passe lorsqu'ils l'ont fait? Doivent-ils automatiquement laisser leur poste?
Est-ce que cela peut se faire impunément ou sans difficulté, si
cela se passe dans une autre ville? Peut-on être fonctionnaire dans une
ville et conseiller dans une autre? Autant de questions qu'on ne saurait
trancher ici, ce soir, qui peuvent paraître simples de prime abord, mais
dont les implications doivent être mesurées.
Par ailleurs, même chose sur le plan des vacances au conseil. A
preuve, l'Assemblée nationale vient d'adopter, en deuxième
lecture, les projets de loi nos 54 et 55 qui ont pour effet de se
départir complètement de ce qui restait de vestiges dans nos lois
municipales, la Loi des cités et villes et la Code municipal, d'un mode
nominatif de remplacement des élus, par suite d'un décès
ou autrement, en introduisant le principe électif. Le projet de loi
original contenait six mois, c'est-à-dire que dès qu'un poste
devenait vacant plus de six mois avant le jour prévus pour la tenue d'un
scrutin général, il devait y avoir élection.
Les maires, les unions de municipalités nous ont fait valoir que
six mois étaient un délai un peu court, étant donné
la dépense à encourir pour la tenue d'une élection. Nous
avons donc convenu qu'un délai d'un an, douze mois, sauvegarderait
à la fois le principe d'une élection et celui de ne pas impliquer
des frais inutiles pour les municipalités. Le principe finalement retenu
dans les lois 54 et 55 est que, si le poste de maire devient vacant, le maire
sera élu par ses pairs. Lorsque c'est le poste de conseiller qui devient
vacant, si c'est plus de douze mois, il devra y avoir élection; si c'est
moins de douze mois, le poste restera vacant jusqu'à la date
prévue pour le prochain scrutin général.
L'introduction de telles mesures dans la charte de la ville ne poserait
pas de problème majeurs, puisque déjà c'est inscrit dans
la loi générale. Mais, à cause de ce momument
amendé, remanié, année après année, qu'est
la Charte de la ville de Montréal, il y a une série de renvois
qui devraient être examinés. Lorsque je regarde le calendrier et
que je me rends compte qu'il y aura une élection dans un an à
Montréal, l'impact que pourrait avoir l'introduction à ce
moment-ci d'un amendement pour ce point précis serait totalement
négligeable dans le contexte actuel, même si, encore une fois, sur
le plan du principe, il n'y a
aucun problème. Cela est acquis dans la Loi des cités et
villes, c'est acquis dans le Code municipal et cela le sera très
bientôt dans la Charte de la ville de Montréal.
M. le Président, il reste quoi? Il reste la question
également de l'immunité parlementaire qu'on a soulevée et
qui est un problème qui ne saurait lui non plus être abordé
à ce stade-ci, compte tenu que l'immunité parlementaire ce n'est
pas quelque chose qui est totalement consacré dans les textes de loi.
C'est quelque chose qui émane de toute la tradition du parlementarisme
britannique et qui puise ses sources quelque part dans la Grande Charte.
Même si le législateur introduisait ceci dans la charte, cela
entraînerait-il automatiquement la reconnaissance de cette
immunité par les tribunaux? Je ne sais pas, je ne suis pas avocat, je
pose la question tout simplement. Je pense qu'il y a lieu de regarder ce
qu'impliquerait ceci. Déjà l'Assemblée nationale s'est
penchée sur cette question à propos de la
télédiffusion des débats notamment. Est-ce que cette
immunité suit le parlementaire en dehors de la Chambre si les moyens
audio-visuels permettent de porter en dehors de la Chambre, même s'il les
prononcent en Chambre, ses paroles? M. le Président, c'est encore une
question qui mérite étude. Je ne crois pas que, dans le mandat du
comité, l'immunité parlementaire ait été incluse,
mais à tout événement il le sera dorénavant, il
fera partie du mandat du comité de travail.
Il reste, M. le Président, les deux articles concernant les
délais de convocation des assemblées du conseil et les
délais pour fournir les ordres du jour des assemblées. En ce qui
concerne les délais comme tels, la loi dit deux jours francs. Ce qui est
proposé, c'est cinq jours. On nous dit que les assemblées se
tiennent habituellement au début de la semaine, aussi à la fin de
la semaine, mais si on exclut évidemment le dimanche, un avis
envoyé le vendredi pour une assemblée se tenant le mardi nous
donne quand même en réalité un délai un peu plus
long que deux jours.
Est-ce que vraiment à ce stade-ci la modification de ces
délais serait de nature telle... Surtout lorsque, M. le
Président, on rattache cela aux amendements qui ont été
apportés dans la charte même à l'occasion de l'étude
de la loi 200 qui instituait en quelque sorte, ou qui imprimait aux
assemblées du conseil une périodicité qu'elles n'avaient
peut-être pas auparavant, enfin une périodicité qui faisait
auparavant qu'il y avait des réunions au moins trimestrielles,
c'est-à-dire que la charte prévoyait un minimum de quatre
assemblée régulières par année.
On sait qu'un amendement a été adopté par cette
commission stipulant que dorénavant il devra y avoir au moins dix
réunions régulières, ce qui, si on exclut les mois
d'été, implique en quelque sorte une réunion par mois.
Donc, également, possiblement, un ordre du jour beaucoup moins
chargé; donc, une certaine périodicité qui devrait, enfin
qui rend peut-être moins urgent, dans l'immédiat, de modifier
cette question des avis.
Là-dessus, M. le Président, j'aimerais poser la question
aux autorités, donc à M. le maire et aux gens de la ville de
Montréal: Sur le plan des avis, puisque, ainsi que l'a dit mon
collègue le député de Papineau, il n'y a rien là,
selon lui, est-ce que, effectivement, il n'y a rien là, M. le maire, et
qu'il est possible d'envoyer les avis dans un délai de cinq jours au
lieu de deux, et, deuxièmement, de faire tenir les ordres du jour dans
un délai de cinq jours au lieu de trois, je pense, je cite cela de
mémoire? Sept jours...
Discussion générale (suite)
M. Drapeau: Sur ce point, M. le Président, je pense que
nos amis de l'Opposition admettront que depuis peut-être deux ans nous
avons choisi et nous avons appliqué dans les faits la formule suivante:
les assemblées sont convoquées pour un jeudi soir. Nous
siégeons jusqu'à minuit moins cinq. Nous ajournons à
minuit cinq pour ensuite ajourner au lundi, parce que la loi dit qu'il faut
siéger de jour en jour juridique.
L'avis de convocation parvient, depuis près de deux ans, au moins
cinq, six ou sept jours avant le jeudi, début de l'assemblée.
Généralement, l'avis de convocation est livré par le
greffier le vendredi précédent. C'est livré le vendredi
pour une assemblée qui commence le jeudi suivant. Comme nous
siégeons le jeudi soir et qu'ensuite nous ajournons pour cinq minutes le
vendredi matin après minuit pour pouvoir respecter la loi, parce qu'on
aura siégé au moins cinq minutes le vendredi et que nous
ajournons au lundi, cela donne donc vendredi, samedi, dimanche et lundi, quatre
jours de plus après le début de l'assemblée, pour
continuer d'étudier la matière à l'ordre du jour.
Cela donne donc au minimum cinq jours, généralement c'est
six ou sept, avant le début de l'assemblée et, après une
soirée, quatre autres jours pour continuer de préparer la suite
de l'assemblée puisque l'assemblée aura lieu le lundi soir
suivant.
Comme nous n'avons pas l'intention de mettre fin à cette
pratique, nous allons continuer et je ne crois pas qu'il y ait d'urgence
à modifier cela. Autrefois, nous envoyions les ordres du jour 48 heures
avant; nous avions au moins 72 heures en fait. Cela nous forçait
à demander au conseil l'autorisation de permettre la présentation
d'un certain nombre de ce qu'on appelle des papillons.
Nous avons convenu qu'un ordre du jour parviendrait assez longtemps
d'avance. Pourvu que nous soyons dans les délais de 48 heures, s'il y
avait des papillons, au lieu de réserver cela pour les papillons, on
enverrait un ordre du jour complémentaire au moins 48 heures avant.
Parfois, ce sont deux ou trois dossiers qui sont arrivés au
comité exécutif après le délai fixé aux
différents services municipaux pour pouvoir les inclure dans l'ordre du
jour.
Il y a donc l'ordre du jour principal qui arrive au moins cinq, six ou
sept jours avant l'assemblée. Il y a quatre jours de plus entre
l'assemblée du jeudi soir et la continuation de l'assemblée le
lundi soir suivant. Parfois, nous envoyons, au moins
48 heures avant, pour la première séance de
l'assemblée, un ordre du jour complémentaire de quelques
numéros.
Nous n'avons pas l'intention de mettre fin à cette pratique qui,
depuis plusieurs mois, donne satisfaction à l'opposition dans les faits.
Si ce n'est pas exact, j'invite nos amis de l'opposition à le dire, mais
nous avons fait un réel effort. Cela paraît étranger de
dire que nous avons fait un réel effort. C'est qu'il y avait,
peut-être, des habitudes de prises, peut-être chez les
administrateurs ou peut-être dans les services. A force de
répéter, de répéter et de répéter,
nous avons réussi à obtenir que les services municipaux fassent
parvenir au secrétariat administratif, suffisamment longtemps d'avance,
les dossiers destinés au conseil pour que même l'exécutif
ait le temps de les étudier. S'ils arrivent la veille de la
clôture de l'ordre du jour, nous n'avons pas le temps de les
étudier et c'est reporté à plus tard. Cette pratique a eu
cela de bon, car maintenant nous recevons plus de dossiers d'avance. Si nous
avons à compléter par un ordre du jour complémentaire,
nous sommes en mesure de le faire.
Le Président (M. Clair): M. le ministre des Affaires
municipales. M. le député de Rosemont, avez-vous une question sur
ce sujet? En fait, j'ai donné la parole au ministre sur une question du
député de Châteauguay. S'il s'agit d'une nouvelle question,
je devrai revenir au député de Châteauguay.
M. Paquette: C'est en fait un sujet qui n'a pas été
touché jusqu'à maintenant. Le député me le
permet-il?
Le Président (M. Clair): Alors, dans ce cas, dans l'ordre,
il y aura le député de Châteauguay, le député
de Verdun et le député de Rosemont.
M. Paquette: D'accord.
M. Dussault: M. le Président, si je me fie aux paroles de
M. le maire je n'ai pas de raison de les mettre en doute les
efforts qui ont été apportés pour respecter certains
délais sont plus généreux que ce que prévoyait la
loi. Si effectivement cet effort a été fait, pourquoi ne
confirmerait-on pas dans la loi ce qui se fait effectivement quant aux
délais d'envoi des communications pour une réunion ou une
assemblée?
Dans ce sens, M. le ministre, j'avais commencé à le dire
tout à l'heure, d'ailleurs, il y avait, dans les propositions
d'amendement du RCM une motion d'amendement qui me paraissait ne créer
aucun problème. C'était, effectivement, celle relative aux
délais de convocation des assemblées. Je me ferais le parrain de
cette motion d'amendement relativement aux délais de convocation des
assemblées.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay, normalement, vous savez qu'une motion doit être
présentée par écrit. Je veux bien accepter de
considérer la possibilité d'utiliser le texte
suggéré par le RCM pour cette motion d'amendement, mais je ne
sais pas à quel endroit elle se retrouve précisément.
M. Dussault: Alors, dans le texte du RCM, cela se situe à
la page où on parle effectivement de l'article 114 qui dit ceci: "Au
premier alinéa, troisième ligne..." Un instant, s'il vous
plaît, plutôt, le deuxième amendement qui dit ceci:
"Deuxième alinéa, avant-dernière ligne, changer deux jours
pour cinq jours."
Le Président (M. Clair): Alors, la motion d'amendement du
député de Châteauguay se lirait comme suit: "Que les mots
"deux jours" contenus dans l'article 114 de la Charte de Montréal, dans
son deuxième alinéa, à l'avant-dernière ligne,
soient remplacés par les mots "cinq jours".
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je voudrais invoquer le règlement de la
Chambre de la façon suivante. Il a déjà été
souligné, je pense par le maire de Montréal, que cette commission
siège en vertu d'un mandat qui lui a été confié par
l'Assemblée nationale, et ce mandat est fort simple, celui
d'étudier le projet de loi no 200.
La raison pour laquelle ce mandat est important en est une que nous
avons examinée ensemble à d'autres occasions. Pour un projet de
loi privé, il y a des avis, et la raison d'être de ces avis est
d'informer la population, en l'occurrence, celle de la municipalité la
plus importante du Québec, que l'Assemblée nationale
étudiera un projet de loi qui contient telle et telle chose. Or, on
fausse le mécanisme démocratique quand on ajoute d'autres choses.
Il y a là-dedans, sûrement, une question de mesure.
Il y a aussi, là-dedans, une question de prérogative
ministérielle. Le ministre peut apporter certaines propositions, et
puisqu'il pourrait le faire par projet de loi public, de l'autre
côté, qu'il le fasse à l'intérieur d'un projet de
loi privé, la question de l'avis ne se pose pas de la même
façon. Mais il me semble extrêmement dangereux, comme
précédent, que nous acceptions qu'un membre d'une commission
parlementaire, autre que le ministre concerné, introduise des
amendements dans un projet de loi privé.
Je vous fais remarquer, M. le Président, que je fais cette
distinction encore une fois à cet égard; s'il s'agit d'un projet
de loi au nom du gouvernement, qu'un député propose des
amendements, la question de l'avis ne se présente pas de la même
façon. C'est pour cette raison, M. le Président, que je mets en
doute la recevabilité de l'amendement présenté par
l'honorable député de Châteauguay, sans même
argumenter quant à sa recevabilité sur le fond de son
contenu.
M. Paquette: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Clair): Sur la recevabilité de la
motion, M. le député de Rosemont.
M. Paquette: Lorsque nous avons fait ce débat concernant
la possibilité d'ajouter des amendements à la Charte de la ville
de Montréal, l'argument des avis à la population a
été effectivement mentionné. Je pense que cela nous incite
à ne pas faire d'amendement sur des sujets importants puisque les avis
qui sont donnés à la population traitent des questions
fondamentales discutées dans le projet de loi 200. Par exemple, je ne
pense pas que il y a peut-être eu, je ne sais pas, 70 ou 80
amendements à la Charte de la ville de Montréal l'avis
contenait tous ces amendements. Effectivement, je pense que si, par exemple, on
avait décidé de changer trois conseillers par quartier par un
conseiller par quartier, ce soir, je donnerais raison au député
de D'Arcy McGee, aux termes de notre règlement.
Il s'agit vraiment ici d'un amendement mineur. Je suis obligé
d'entrer dans le contenu, mais je pense que c'est nécessaire pour
discuter de la recevabilité. Il s'agit d'un amendement tout à
fait mineur qui correspond à des pratiques et je pense que la question
des avis à la population ne joue pas, étant donné la
nature de l'amendement proposé.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe, sur la recevabilité de la motion.
M. Cordeau: Suite au discours de M. le maire de Montréal,
qui après avoir donné des explications a demandé à
un représentant du RCM si les "avances" qu'il avait faites
étaient véridiques, soit... Les "avances ".
Le Président (M. Clair): Peut-être, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le maire de Montréal avait
spécifié que les avis étaient envoyés cinq ou six
jours, ou même plus, avant.
Le Président (M. Clair): Peut-être, M. le
député de Saint-Hyacinthe, que si le maire de
Montréal...
M. Cordeau: C'est loin de la recevabilité, bien
sûr.
Le Président (M. Clair): Vous violez effectivement le
règlement, mais vous me permettrez de dire cependant, en
enchaînant, que, peut-être, si le maire de Montréal nous
indiquait sa volonté et la volonté du conseil de la ville de
Montréal de demander l'inclusion d'un tel article dans le projet de loi
200, cela faciliterait la tâche du président.
M. Drapeau: M. le Président, le délai de deux jours
doit demeurer. Comment pourrait-on convo- quer d'urgence une assemblée
s'il faut absolument cinq jours dans tous les cas? Il est plus facile, plus
utile de laisser deux jours et de continuer la pratique de donner six, sept,
huit jours que de dire cinq jours ou sept jours. S'il y a une assemblée
à convoquer, question d'urgence, la loi nous en empêchera. Je ne
vois pas pourquoi ce soir c'est urgent de modifier une situation qui ne cause
plus de problème.
L'administration a fait un effort. L'opposition a demandé
à l'administration de faire un effort. Nous avions promis de faire un
effort. Nous l'avons fait et il n'y a pas de problème actuellement. Une
chose est certaine, c'est que si nous ne gardons pas les deux jours, il faudra
dire sept jours à moins qu'il ne s'agisse d'une séance d'urgence.
Laissons donc deux jours et continuons de donner sept jours dans les faits.
Autrement, on ne sera pas capable de tenir de réunions d'urgence,
même si une situation l'exige.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres intervenants
sur la recevabilité de la motion?
M. Dussault: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: J'accepterais volontiers, M. le Président,
que vous jugiez non recevable cette proposition sur d'autres arguments que
celui qui a été invoqué par M. le député de
D'Arcy McGee, à savoir qu'un simple député autre qu'un
ministre ne pourrait pas faire d'amendement. Si on en arrivait à cette
situation, il serait triste de constater que les députés ne sont
plus rien à l'Assemblée nationale. Cet argument est de trop dans
les circonstances, et je vous laisserai, quant au reste, juger de la
recevabilité.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres intervenants
sur la recevabilité? Le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends sans
difficulté ce que vient de dire le député de
Châteauguay. Il n'y a pas dans mon esprit l'idée d'anéantir
le rôle du député autour de la table. J'ai pris le soin de
faire certaines distinctions que je crois importantes entre les projets de loi
privés et les projets de loi publics.
Il me semble que ce qui peut être jugé recevable dans la
stricte interprétation de notre règlement ne le serait pas dans
l'esprit de ce que nous faisons quand des municipalités viennent devant
nous. Il y a des règles du jeu qui ne sont pas toujours
explicitées dans tout leur détail. Mais c'est là où
entre en ligne de compte la tradition de l'Assemblée nationale.
Il me semble que, s'il y a entente entre les partis et là
je parle des partis présents devant la commission sur un point
mineur, l'on peut cer-
tainement accepter d'entériner cette entente. Si le ministre
trouve que c'est une chose désirable dont il veut se faire le
défenseur, le parrain, je trouve que là aussi c'est une chose qui
est acceptable dans le contexte de notre tradition.
Mais j'aimerais amener mon collègue de Châteauguay et les
autres à réfléchir sur la nature de la porte que nous
ouvririons si nous acceptions que des amendements soient proposés d'une
façon à faire c'est un collègue, je pense celui de
Saint-Hyacinthe, qui l'a souligné indirectement ce que nous avons
jugé inacceptable directement.
C'est le principe qui me concerne vis-à-vis de la population
intéressée et vis-à-vis de l'Assemblée nationale
comme instrument de législation. J'ai accepté, sans la moindre
hésitation et sans la moindre objection, que nous discutions de ces
questions parce que je trouvais que c'était important et
démocratique de le faire. Mais il me semble qu'à un moment
donné, s'il n'y a pas d'unanimité non seulement autour de la
table, mais de l'autre côté de l'autre table, nous devrions
être très prudents et interpréter la tradition de
l'Assemblée nationale comme étant un obstacle à l'adoption
de tels amendements et placer la question entre les mains du ministre, le prier
de l'examiner avec ses légistes et de nous faire des recommandations. Je
sais que cela n'est pas explicité dans le règlement de la
Chambre, mais c'est certainement la tradition avec laquelle nous vivons depuis
très longtemps.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Sur la recevabilité de la
motion, M. le député de Rosemont.
M. Paquette: ... ce sera très bref. Je tiens à dire
au député de D'Arcy McGee que la porte dont il a parlé
n'est pas très large, loin de là. Personnellement, j'ai admis son
argument à l'effet que, dans le cas d'un projet de loi privé,
particulièrement s'il n'y a pas unanimité des parties
impliquées, il était difficile pour les membres de la commission
parlementaire d'introduire de nouveaux articles qui n'auraient pas fait l'objet
d'un avis à la population. Je tiens à répéter que
l'article qui est devant nous ne pose, pas de problèmes légaux,
ne pose pas de problèmes démocratiques non plus sur le plan des
avis à donner. En effet, nous avons modifié certains articles
proposés par la ville de Montréal, même dans certains cas
où il y avait désaccord, et c'était justement sur des
questions qui n'avaient pas fait l'objet d'avis, parce que ce n'étaient
pas des questions fondamentales à l'orientation de cette charte.
L'exemple que nous avons devant nous est exactement de la même
nature et ce serait un dangereux précédent de nier aux membres de
cette commission le droit de faire des amendements sur des points de
détail. Sans cela, je me demande ce qu'on fait ici. On s'informe, c'est
déjà bien, mais on a aussi un rôle à jouer
vis-à-vis des projets de loi privés. Il est mineur, mais il faut
quand même conserver ce rôle.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Je voudrais vous rappeler, M. le Président
même si la personne change, la présidence reste unique
que le président qui était là avant vous avait
accepté, de la part d'un membre de cette commission, même s'il
était ministre, puisqu'il est d'abord et avant tout un
député, un amendement sur le nombre de réunions que devait
tenir le conseil municipal chaque année. Vous admettrez avec moi que cet
amendement avait une portée autrement différente de celle
qu'aurait l'amendement que je vous propose ce soir. Si un tel amendement avait
été accepté, s'il avait été reçu, il
n'y a aucun doute que l'amendement que j'ai proposé devrait être
reçu aussi.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Un dernier intervenant sur la
recevabilité.
M. Goldbloom: ... sauf qu'il s'agissait là, si ma
mémoire est fidèle, d'un article qui se trouvait dans le projet
de loi no 200. Il fallait prendre une décision sur ce qui était
proposé. Il était tout à fait normal que les membres de la
commission n'acceptent pas une proposition de la part de la demanderesse, mais
introduire de nouveaux articles, c'est une chose différente.
Le Président (M. Clair): Alors, messieurs, sur la
recevabilité de la motion. C'est une question particulièrement
difficile à trancher, je pense, parce que d'une part j'ai beaucoup de
réticences à accepter qu'on puisse limiter le droit d'un
député de proposer des motions d'amendement à un projet de
loi au stade de l'étude article par article. L'article 69 de notre
règlement mentionne bien que le député, s'il a le droit de
parler sur une motion, peut y proposer un amendement par une motion non
annoncée.
Cependant, la limite dans les circonstances est justement ce que
soulevait le député de D'Arcy McGee à l'effet que pour les
projets de loi privés, il doit y avoir des avis dans les journaux, des
avis prévus aux règles de pratique du règlement de
l'Assemblée nationale. Le but de ces avis est jus tement de permettre
aux opposants de se faire entendre. Alors, d'une part il n'y avait, à
propremen parler, de motion d'amendement présentée par la RCM
puisque j'avais déclaré qu une telle motion serait irrecevable.
D'autre part, le député de Châteauguay, en reprenant
à son compte une motion d'amendement qui porte sur un article qui n est
pas inclus au projet de loi 200 tel qu'il était devant nous au
début de nos travaux, apporte un élément nouveau.
Or, ce serait, je pense, empêcher les opposants éventuels
à cet amendement à la Charte de la ville de Montréal, que
de la déclarer recevable. D'autre part, notre règlement
prévoit bien la possibilité pour un député de faire
des motion d'amendement. Cependant, même si j'ai accepté
de considérer la motion d'amendement du député de
Châteauguay au point de vue technique, avec le papillon qu'il a
utilisé, cet amendement ne se raccroche à aucun article du projet
de loi no 200 tel qu'il est devant nous; ce serait y ajouter un nouvel article
par cette proposition d'amendement. Le député de
Châteauguay ne raccrochait sa motion d'amendement à aucun article
du projet de loi, il ta raccrochait certes à un article de la Charte de
la ville de Montréal, mais à aucun article du projet de loi no
200. Même si le président est tiraillé, je déclare
donc la motion irrecevable.
M. Tardif: M. le Président, votre décision est
rendue. Je pense que compte tenu du fait qu'encore une fois les règles
de pratique au conseil municipal de Montréal ont été
modifiées, de façon à instaurer des réunions
mensuelles; compte tenu du fait qu'effectivement il se passe des délais
généralement plus longs que ceux prévus dans la loi, avant
que les avis soient envoyés et que l'ordre du jour soit disponible;
compte tenu du fait que la Loi des cités et villes ne prévoit
rien pour l'ensemble des municipalités du Québec sur ce plan
puisque généralement le conseil siège à dates
à peu près fixes; compte tenu du fait que rien n'est prévu
non plus pour l'envoi des ordres du jour dans la Loi générale des
cités et villes et que généralement ceci se fait par
règlement du conseil qui s'entend sur une procédure, et compte
tenu des arguments invoqués par la ville de Montréal à
l'effet qu'il peut être utile de pouvoir convoquer une réunion
dans des délais relativement courts, je pense qu'après avoir
fonctionné pendant des années avec cette procédure de
règlement ou ces délais, il devrait être possible de
continuer de le faire pendant quelques mois, et qu à I occasion, encore
une fois, de ces réformes plus en profondeur que nous entreprendrons,
nous pourrons aborder cette question.
Personnellement, je me range à votre décision, M. le
Président. Je n'ai pas l'intention de prendre ces amendements à
mon compte pour l'instant. J'aimerais, si vous êtes d'accord, M. le
Président, en venir aux articles qui sont restés en suspens. A ce
sujet, M. le Président, il y a l'article 10a qui avait été
gardé en suspens.
M. Clair: Sur l'article 10a, M. le conseiller Cliche.
Terre des Hommes
M. Cliche (Paul): Oui, M. le Président. L'article 10a se
rapporte à l'article 107 de la charte qui a été
modifiée pour une question de concordance avec la loi
générale. Etant donné que c'est un article qui a
été soumis par la ville, du moins qui était dans les
modifications qui ont été déposées par la ville, je
voudrais attirer l'attention de la commission, M. le Président, sur le
fait que l'article 528, paragraphe 3, de la charte, exclue l'application de
l'article 107 qui, comme on le sait, est tout le processus concernant les
soumissions publiques.
Or, l'article 528, paragraphe 3 de la charte est
précisément l'article qui régit de façon
complète l'administration de Terre des Hommes. Cela signifie, et c'est
dit comme ceci dans l'article, je ne vous lirai pas tout l'article parce qu'il
est très long: Nonobstant les articles 98, 99, 100 et 107 de la
charte... Cela signifie que même avec l'adoption de la loi 82, la ville
pouvait encore, l'année dernière, procéder sans appel
d'offres dans le cas de Terre des Hommes. On était sous l'impression,
étant donné que tous les événements qui se sont
produits, l'intervention de Québec, l'adoption d'un arrêté
en conseil pour permettre la négociation par Québec sans appel
d'offres, que la ville ne pouvait plus procéder sans appel de
soumissions publiques, mais nous constatons, malheureusement, et nous avons pu
l'étudier lors du débat qui a eu lieu sur Terre des Hommes, en
octobre et en novembre, que la ville peut fort bien continuer, si
l'administration lui revenait... Elle l'a confiée, espérons-le,
très temporairement, à une société privée,
mais si l'administration lui revenait elle pourrait continuer à confier
des... L'article 107 serait exclu complètement. Dans ce but, M. le
Président, je crois que c'est une anomalie. Je ne vois pas, à
moins que ce soit la décision du gouvernement que Terre des Hommes
continue sans soumissions publiques...
A ce sujet, M. le Président, j'ai préparé une
suggestion, je dis bien une suggestion, qui a été
polycopiée et, avec la permission du président, j'en ferais
distribuer des copies aux membres de la commission, qui pourraient en prendre
connaissance. C'est une suggestion qui pourrait éventuellement devenir
un amendement, si des membres de la commission la proposent. Si j'ai la
permission...
Le Président (M. Clair): II me fait plaisir d'accepter
d'en faire faire la distribution.
M. Cliche: Je peux lire ma suggestion, M. le Président:
Que le projet de loi 200 soit modifié en ajoutant après l'article
10c l'article 10d suivant, qui se lirait ainsi: "Ladite charte est
modifiée en biffant la référence à l'article 107
dans l'article 528, paragraphe 3." Et, avec votre permission, M. le
Président, une fois que la commission aura disposé de cette
question, j'aurais quelques commentaires à faire sur une autre partie de
l'article 107, mais, cette fois-ci, sans faire aucune suggestion
matérielle, sous forme de texte.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il des intervenants?
M. le procureur de la ville.
M. Péloquin: Evidemment, on aborde ici le problème
de Terres des Hommes. Si le législateur, en 1968, a mis dans la charte
justement que, nonobstant les articles 98, 99, 100 et 107 de la charte, la
ville pourrait faire ceci et cela à l'égard de Terres des Hommes,
c'est qu'il s'agissait d'un cas particulier et je pense que tous doivent le
reconnaître. Lorsqu'il y a eu une entente entre l'Association
montréalaise et la ville de Montréal, il y a eu
une disposition qui a été prévue à cette
entente voulant que le mandataire, l'association, procède par voie
d'appel d'offres pour les contrats d'exécution des travaux ou de
fourniture de matériaux entraînant une dépense de plus de
$20 000 sauf en cas d'urgence ou lorsque des circonstances particulières
le justifient.
Evidemment, on peut se demander quelles sont ces circonstances
particulières pouvant justifier des contrats sans appel d'offres
à Terre des Hommes. La réponse vient de la nature même de
cette activité et cela a trait à la participation des pays
étrangers et des exposants. C'est un cas bien particulier, c'est un cas
où il serait très difficile sinon impossible de procéder
par voie d'appel d'offres et étant donné les dispositions
très strictes de l'article 107, tout les gens de la ville de
Montréal seraient dans une position assez difficile pour faire
fonctionner Terre des Hommes si la disposition contenue à l'article 528,
paragraphe 3, était modifiée.
M. Cliche: M. le Président, si vous me le permettez, je
voudrais faire la remarque suivante suite à l'intervention du chef du
contentieux. Ce qui est précisément prévu dans la
convention intervenue entre la ville et l'association privée en
question, quant aux appels d'offres, à moins de choses d'urgence, c'est
précisément l'ancien article 107 qu'a aboli la loi 82, parce que
cela donnait lieu à des pratiques vraiment inadmissibles sur le plan
public. C'est cela qu'on retrouve dans la convention entre la ville et
l'association.
Je voudrais souligner toutefois, que, là, il ne s'agit pas
d'intervenir dans la convention entre la ville et l'association, c'est une
décision du conseil municipal. Il s'agit d'intervenir tout simplement
dans le texte de la charte qui, lui, est du ressort du législateur
provincial.
Ma seule interprétation, M. le Président, c'est que,
lorsqu'on a adopté la loi 82 dans les circonstances que l'on sait, en
décembre 1976, c'est tout simplement une question de concordance qui a
été oubliée parce que le législateur, le
gouvernement n'avait certes pas l'intention, à ce moment-là,
d'exclure Terre des Hommes du processus des soumissions publiques. D'ailleurs,
les nombreuses déclarations du ministre des Affaires municipales et de
divers porte-parole du gouvernement, dans les mois qui ont suivi, ont
précisé justement que c'était pour appliquer le processus
des soumissions publiques dans le cas de Terre des Hommes, ce qui avait
été un des principaux points de l'adoption de cet article de la
loi 82.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, revenons à la lecture
de l'article 528, paragraphe 3, où il est dit: "Nonobstant les articles
98, 99, 100 et 107 de la charte, autoriser le comité exécutif
à accepter les donations de pavillons ou autres bâtiments et
à conclure des ententes pour tout réaménagement". Ce qui
peut donc se faire, nonobstant les articles 98, 99,100 et 107, c'est le fait
d'accepter des dona- tions de pavillons ou autres bâtiments et à
conclure des ententes pour tout réaménagement. Seules ces
dispositions de l'article 528, paragraphe 3, se font ou peuvent se faire
nonobstant l'article 107, et l'introduction de l'amendement
suggéré par M. Cliche n'aurait pas l'effet qu'il souhaite.
D'autre part, nous avons examiné l'entente intervenue. Cette
entente ou cette convention prévoit donc une procédure de
soumissions qui, j'en conviens, comme telle, n'est pas assujettie à
l'approbation de la Commission municipale, sauf lorsqu'il y a engagement de
crédits, auquel cas la Commission municipale devra donc statuer ou
approuver ces engagements de crédits de la part de la ville. A ce
moment-là, tout en reconnaissant l'intérêt qu'il y a pour
un contrôle éventuel, d'une part, de la Commission municipale sur
ce qui est des engagements de crédits, d'accord, mais également
du conseil, la question qui se pose est la suivante: Est-ce que ce
contrôle doit s'exercer préalablement ou a posteriori? Tout semble
indiquer qu'il pourrait s'exercer finalement par le moyen qui a
été en quelque sorte introduit dans la charte au cours de
l'étude du projet de loi 200 soit, par l'institution de la fonction de
vérificateur général de la ville. A ce moment-là,
il suffirait, avec votre permission, d'ajouter, à l'article 84 du projet
de loi 200, un paragraphe qui aurait pour effet de faire du vérificateur
de la ville le vérificateur statutaire de l'Association
récréative et culturelle qui administrerait Terre des Hommes.
A ce moment, M. le Président, et un papillon à
été préparé à cet effet, un paragraphe 10
ajouté à l'article 84 se lirait de la façon suivante: "Le
vérifi cateur a les mêmes devoirs et exerce les mêmes
pouvoirs à l'égard des organismes, corporations ou personnes dont
il est chargé par la charte ou par la ville, d'effectuer la
vérification à l'égard de toute personne, service,
commission ou compagnie responsable... Là on retrouve textuellement ce
qui est dans l'article 528, auxquels le conseil confie en tout ou en partie
l'administration et l'exploitation des activités de Terre des
Hommes".
En vertu du paragraphe 3 de l'article 528 et, M. le Président, je
voudrais également, par la même occasion, suggérer que cet
article pourrait se continuer ainsi: "Ainsi qu'à l'égard de toute
personne constituée en corporation sans but lucratif en vertu de
l'article 964b, c'est-à-dire, la corporation sans but lucratif
créée sur pied pour fins d'habitation".
M. Drapeau: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Une question?
M. Drapeau:... si on me permet...
Le Président (M. Clair): Je m'excuse, M. le maire, juste
pour clarifier...
M. Drapeau: ... nous avons d'autant moins d'objection à
faire savoir le point de vue de la ville à cet amendement que cette
disposition, pour l'in-
formation des membres qui n'ont pas le texte devant eux, est
déjà dans la convention passée entre la ville c'est
une condition que la ville a mise dans la convention et l'Association
montréalaise d'action récréative et culturelle, et
c'était bien notre intention d'en faire toujours une condition. Alors,
nous ne nous opposons sûrement pas à ce que ce soit en vertu de la
loi.
Le Président (M. Clair): Je pense qu'on peut appeler
l'article 10a pour adoption immédiatement.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Je m'excuse.
M. Paquette: ... simplement une question au ministre pour mieux
comprendre la nature de l'amendement. Je pense que cela assure un
contrôle relativement étanche ou contrôle du conseil,
d'ailleurs, puisque le vérificateur fait rapport au conseil, si je
comprends bien, par d'autres articles, a posteriori des opérations de
cette société sans but lucratif dans l'exploitation de Terre des
Hommes ou toute autre corporation sans but lucratif qui pourrait être
instituée par le même mécanisme. Il y a une question que je
me pose. Je trouve que cela est une nette amélioration, mais je me
demande ayant entendu l'intervention du procureur de la ville, du chef du
service du contentieux de la ville, au sujet de certaines soumissions à
l'égard de pays étrangers qui voudraient exploiter, par exemple,
un pavillon à Terre des Hommes, si elles pourraient être
assujetties au processus de soumissions publiques. Je crois que ce serait
difficile. Par contre, je pense que cette possibilité, telle qu'elle se
réalise dans les faits, est quand même beaucoup trop large
puisqu'il y a également beaucoup d'autres contrats qui ne touchent pas
d'ententes avec les pays étrangers.
On peut penser à tous les contrats de rénovation,
d'aménagement du territoire de Terre des Hommes qui, eux, devraient,
à mon avis, être soumis au processus de soumissions publiques et
je me demande si le contrôle a posteriori est excellent, même s'il
n'y a aucune obligation qui peut être faite à cette corporation de
procéder par soumissions publiques dans le cas de contrats
d'aménagement, de réparation, de rénovation, de
réfection des équipements et du terrain de Terre des Hommes.
Le Président (M. Clair): Messieurs, il est 23 heures, je
dois vous demander s'il y a un consentement pour continuer la séance
durant quinze minutes.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. M. Cordeau:
D'accord.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rosemont avait posé une question, je crois.
M. Péloquin: Evidemment, la réponse on la re-
trouve à l'article 4.7 de la convention, qui fait une obligation au
mandataire de procéder par voie d'appel d'offres pour les contrats
d'exécution des travaux ou de fourniture de matériaux
entraînant une dépense de plus de $20 000. Il y est ajouté:
"Sauf en cas d'urgence, lorsque des circonstances particulières le
justifient." A ce moment, il va falloir que le mandataire démontre s'il
ne procède pas par appel d'offres parce qu'il y a une obligation de le
faire, qu'il y avait des circonstances particulières pour ne pas le
faire. Si le mandataire l'a fait sans qu'il y ait de circonstances
particulières pour le justifier, il y aura le vérificateur,
à ce moment, qui le signalera comme une irrégularité, je
pense.
M. Paquette: C'était exactement ma préoccupation,
parce que je voulais savoir ce que le vérificateur aurait à
vérifier et s'il aurait des...
M. Péloquin: Le vérificateur est à nos
côtés et il dit qu'il va le signaler comme une
irrégularité si cela se présente.
Le Président (M. Clair): L'article 10a sera-t-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Cliche: J'avais signalé que j'avais une autre
observation à faire concernant l'article 10a et cela concerne le premier
paragraphe de l'article 107. C'est une question de concordance avec l'esprit de
la loi générale, la Loi des cités et villes, l'article
610, aussi bien dans sa version présente que dans la version qu'amende
le projet de loi no 54. Si on lit attentivement le paragraphe 1 de l'article
107, nous constatons que le conseil peut, en tout temps, accorder des contrats
sans soumissions publiques de quelque somme que ce soit supérieure
à $20 000. Or, dans la Loi des cités et villes, la
rédaction est très claire et là c'est $10 000, on ne peut
d'aucune façon accorder des contrats de plus de $10 000 sans soumissions
publiques. Ici, le conseil peut y autoriser le comité exécutif,
entre $10 000 et $20 000, mais le conseil garde lui-même le pouvoir, en
tout temps, d'accorder des contrats sans soumissions pour quelque somme que ce
soit.
Je voulais tout simplement attirer l'attention du législateur. Je
n'ai pas l'intention de faire quelque suggestion d'amendement que ce soit
à cette heure-ci de la soirée, mais je crois que la Charte de la
ville de Montréal, sous cet aspect, trahit très nettement
l'esprit de la loi générale.
Le Président (M. Clair): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Le paragraphe 1 de l'article 10a modifiant l'article
107 est assez clair: "Le conseil peut toutefois, par règlement,
autoriser le comité exécutif à adjuger sans soumissions
des contrats pour le montant indiqué au règlement pourvu que
ce montant n'excède pas $20 000". Ce n'est donc pas quel que soit
le montant, il y a quand même un plafond.
M. Cliche: Si vous permettez, il peut autoriser le comité
exécutif, mais le conseil lui-même peut accorder des contrats. Il
s'agit d'une autorisation du comité exécutif. D'ailleurs, c'est
un avis juridique que nous a fourni le chef du contentieux de la ville, il y a
quelques semaines. Il nous dit très clairement qu en tout temps le
conseil peut autoriser des contrats sans soumissions publiques pour quelque
montant que ce soit". C'est simplement dans sa délégation de
pouvoirs au comité exécutif qu'il ne peut pas dépasser $20
000. Le conseil, lui, peut dépasser $20 000 tant qu'il veut.
M. Tardif: M. le Président, je serais curieux d'entendre
l'opinion des conseillers juridiques de la ville sur ce trou béant qu'il
y aurait dans la charte.
M. Péloquin: Je ne pense pas qu'on puisse qualifier cela
de trou béant parce que, à toutes fins pratiques, à ma
connaissance personnelle, je n'ai pas eu connaissance de contrats
accordés par le conseil sans soumissions publiques. C'est bien entendu
qu'à la ville de Montréal, la très grande majorité
des contrats sont accordés par le comité exécutif. C'est
probablement pour cela que, lorsque la disposition de l'article 107 a
été introduite dans la charte par le projet de loi 82, on a
mentionné que "Le comité exécutif ne peut adjuger aucun
contrat". Ce que le conseiller Cliche dit est exact; il n'y a pas de limite ou
de restriction pour le conseil; s'il y avait pour le conseil la même
restriction qu'à l'égard du comité exécutif,
à ce moment-là, l'article 4.7 de la convention que je vous ai lu
tout à I heure, ne pourrait pas s'appliquer, parce que l'association
montréalaise est le mandataire du conseil, est le mandataire de la ville
de Montréal et l'association montréalaise, comme mandataire, ne
pourrait pas avoir plus de pouvoir que son mandat. Si le pouvoir du conseil est
restreint, le pouvoir du mandataire devrait, à ce moment, être
restreint et on retombe toujours dans le même problème.
Le Président (M. Clair): M. le maire.
M. Drapeau: Je suis heureux d'avoir entendu le directeur du
contentieux de la ville de Montréal dire qu'il n'a pas eu connaissance
que des contrats aient été accordés sans soumissions et
qu'on ait utilisé cette permission que la charte nous donne. Je dois
dire quelle est là, cette permission, parce qu'il peut arriver des
cas... Je demanderais à mon collègue, le président, M.
Ni-ding, si on pourrait se rappeler un cas précis, mais je crois qu'il y
a eu certains cas où nous avons dû nous adresser au conseil pour
faire accorder un contrat sans soumissions. Cela arrive lorsque, par exemple,
une pièce d'équipement se brise et que le remplacement ne peut se
faire par soumissions parce qu'il n'y a que cette compagnie-là qui fait
ces pièces pour compléter le morceau, soit pour un moteur, pour
des réparations aux ascenseurs. Une fois qu'on a adopté une
marque, s'il y a une réparation qui doit coûter $40 000, aux
usines de filtration d'eau ou à différents endroits, il faut
qu'il y ait cette soupape dans la charte, mais l'exécutif ne peut pas le
faire sans venir devant le conseil expliquer pourquoi. Le conseil en prend
alors connaissance avant que le contrat ne soit donné, pour que le
conseil permette d'accorder le contrat, il ne donne pas d'autorisation en blanc
mais c'est, uniquement le contrat présenté avec les
justifications que le comité exécutif soumet.
Je me souviens d'un cas, grâce à la mémoire du
directeur des finances, le cas Habbeger et Uni-vac, c'était pour la
mini-rail de l'île Sainte-Hélène. Il y avait des
réparations à faire à un système et seule la
compagnie Habbeger pouvait les faire. On ne pouvait pas demander de
soumissions; on est venu devant le conseil, les faits ont été
expliqués et le contrat a été autorisé. Ce n'est
toujours que pour des cas comme cela. Univac, c'est pour de la machine
électronique, de l'informatique. A partir du moment où un
système existe, s'il faut faire réparer et si cela coûte
plus que $20 000 et que le conseil lui-même ne peut pas donner le
contrat, il faudra attendre et demander une loi spéciale.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, je crois avoir entendu le
conseiller juridique de la ville de Montréal dire que c'est la
très grande majorité des contrats, et je crois avoir entendu le
maire de Montréal dire qu'à sa connaissance, aucun contrat n'a
été donné. Je ne sais pas si je me trompe; il y a presque
discordance entre les deux versions.
M. Péloquin: J'ai dit que je n'en connaissais pas,
à ma connaissance; évidemment, le directeur des finances en a
signalé deux. Il y en a deux qui ont été donnés,
dont l'un en 1968. Si j'ai dit qu'à ma connaissance il n'y en avait pas,
c'était exact. Il semble qu'il y en ait eu; on se souvient ici de deux
cas bien particuliers.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, il n'y a pas un article comme
tel dans la charte qui dit que le conseil peut accorder ou adjuger des contrats
sans soumissions. C'est par déduction ou presque par élimination
qu'on en vient à la conclusion qu'il y a un pouvoir résiduel
quelque part et qu'il siège au conseil. Cependant, dans la mesure
où, au conseil, il y a une opposition et une opposition vigilante dans
l'immédiat, à cause de toutes les implications de ces articles,
parce qu'il n'y a pas un article précis qu'il suffirait d'abroger pour
faire cela, et que cela découle, en quelque sorte, d'une série
d'articles qui sont enchevêtrés, je pense que, jusqu'à la
prochaine révision ou peut-être avant, il faudra peut-être
faire confiance à l'opposition. C'est le
conseil qui approuve et il y aura une opposition qui sera là pour
demander des explications. Dans l'immédiat, ce serait vraiment
improviser que d'essayer de voir comment il se fait que cette ouverture existe
et là, c'est vraiment tailler avec une hace dans un mécanisme
quand même assez compliqué.
Le Président (M. Clair): M. le conseiller.
M. Cliche: Très brièvement, je voudrais dire par
votre intermédiaire...
M. Tardif: Je remercie, M. Cliche quand même d'avoir
porté à notre attention...
M. Cliche: ... c'est tout simplement le directeur du contentieux
qui nous a ouvert les yeux là-dessus, probablement par inadvertance. Ce
que je voulais dire, si le ministre des Affaires municipales fait confiance
à la vigilance de l'opposition du RCM là-dessus, je crois que
nous pouvons faire confiance pendant quelques mois encore au gouvernement,
comme vous vous êtes aperçu que nous lui avons fait confiance
durant toute la soirée sur toutes les promesses qu'il nous a faites de
démocratiser la vie municipale à Montréal.
M. Tardif: Je remercie le témoin de ce témoignage
de confiance. Sur ce, si cela n'est pas déjà fait, que l'article
10a tel qu'amendé par le papillon concernant le paragraphe 10
modifiant... Je m'excuse, ce n'est pas l'article 10a.
Le Président (M. Clair): II y avait une
ambiguïté. Il y a un article 10a qui est suspendu...
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Clair): ... mais pas adopté.
M. Tardif: Mais qui est adopté maintenant.
M. Paquette: C'est l'article 84 qui a été
adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 10a est adopté,
je le déclare. Le ministre propose un amendement, si je comprends bien,
à l'article 84...
M. Tardif: A l'article 84, M. le Président...
Le Président (M. Clair): ... du projet de loi no
200...
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Clair): ... paragraphe 10. C'est ce que
je ne comprends pas, parce que je ne vois que trois paragraphes à
l'article 84. C'est vrai qu'il est tard.
M. Tardif: Non, M. le Président, c'est que vous avez un
ancien article 84; il faut voir le nouveau que nous avons adopté ce
matin, le Xième, article 84, qui est ici dans les papillons.
Le Président (M. Clair): Article 84. M. Tardif:
Article 84...
Le Président (M. Clair): Vous avez raison, M. le
ministre.
M. Tardif:... paragraphe 10, M. le Président, et qui
serait remplacé par le papillon dont j'ai fait lecture tantôt.
Le Président (M. Clair): Cela va.
M. Goldbloom: J'en propose l'adoption.
Le Président (M. Clair): Nous ne ferons pas de question de
règlement sur le sujet; je déclare adopté le paragraphe 10
de l'article 84, tel que proposé par le ministre.
Pension des conseillers
M. Tardif: M. le Président, nous avions également,
parmi les autres articles en souffrance, l'article 187a, d'une part, et, avec
votre permission, je voulais proposer un autre amendement à l'article
77. Rapidement, l'article 77 est l'article 5b, qui est modifié à
l'article 77 de la charte et qui concernait les pensions des conseillers. Un
alinéa, a été ajouté pour augmenter la pension des
conseillers qui ont agi comme membres du comité exécutif. M. le
Président, la pension de ces conseillers, était de $1500 par
année, à condition d'avoir rempli trois mandats ou une
période de douze ans. On a porté à mon attention, à
l'occasion de l'ajournement, qu'un certain nombre de conseillers municipaux
avaient bien rempli trois mandats, mais que ces trois mandats ne totalisaient
que dix ans, du fait que la loi ou la charte a été amendée
en 1962 et si bien qu'il y a eu un mandat de deux ans, 1960 à 1962, un
mandat de quatre ans, 1962 à 1966, et un autre de quatre ans, 1966
à 1970.
Ces conseillers municipaux ont rempli, en réalité, trois
mandats, mais la durée d'un de ces mandats a été
écourtée à la suite d'amendements à la charte. M.
le Président, compte tenu de ceci, il y a un petit nombre on me
dit une demi-douzaine de conseillers qui sont dans cette situation. Je
proposerais d'ajouter un alinéa à l'article 5b qui se lirait
comme suit: je m'excuse, M. le Président, mais comme il vient
d'être rédigé, il est manuscrit, j'en ferai lecture
"La pension prévue au présent article" d'ailleurs, celle
qui accorde une pension de $1500 aux conseillers est également
payable à compter de la date d'entrée en vigueurdu projet de
loi" il n'y aura pas de rétroactivité néanmoins
"à toute personne qui a cessé d'être membre du
conseil au cours de l'année 1970 après avoir
complété trois mandats réguliers".
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le ministre
pose un geste tout à fait justifié; c'est effectivement un point
soulevé par Me Paul Normandin au cours de la journée. Je constate
main-
tenant que peut-être le ministre n'avait pas saisi
parfaitement...
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: ... ce dont il s'agissait. Il corrige la situation
maintenant et c'est tout à fait acceptable.
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 5b, sur proposition du
ministre, est modifié en ajoutant un alinéa à la fin, qui
se lirait comme suit: "La pension prévue au présent article est
également payable à compter du (insérez ici la date
d'entrée en vigueur du projet de loi no 200) à toute personne qui
a cessé d'être membre du conseil au cours de l'année 1970
après avoir complété trois mandats réguliers".
Cette motion est-elle adoptée?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Cet article est
adopté.
M. Tardif: M. le Président, nous arrivons à
l'article 187a, qui est l'article qui contient diverses dispositions un
papillon vous a été distribué concernant
l'entrée en vigueur de différents articles du projet de loi 200.
L'article 187a du projet de loi no 200 est remplacé par le suivant:
187a.
Les articles 3a, 5 et 6a prennent effet à compter du 1er juillet
1977. " Ce sont les articles qui ont trait au traitement des membres du
conseil. "L'article 3b ne s'applique qu'à la personne qui occupait la
charge de maire de la ville de Montréal le 1er janvier 1975. "L'article
6b ne s'applique qu'à la personne qui occupait la charge de
président du comité exécutif de la ville de
Montréal le 1er janvier 1975. "Le paragraphe 4 de l'article 84 ne
s'applique qu'à l'égard de l'exercice financier 1978/79 de la
ville et des exercices subséquents".
Enfin, "l'article 25a prend effet depuis le 1er mai 1976".
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 187a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Oui, M. le
conseiller.
M. Roy (Jean): M. le Président, nous avons l'intention de
vous demander de ne pas adopter l'avant-dernier paragraphe qui concerne la mise
en application du rôle du vérificateur dans sa forme actuelle, tel
que modifié par le projet de loi no 200. Il est vrai que l'année
est déjà commencée, mais il est aussi vrai que, dans sa
description ancienne, le rôle du vérificateur lui permettait un
contrôle d'un certain type, mais plutôt administratif. Maintenant,
il a à porter un jugement sur l'administration de façon plus
générale. Nous croyons que le vérificateur est en mesure
de produire un rapport dès cette année. Il aura peut-être
à le faire en nuançant sa présentation, puisqu'il ne
pourra agir, d'une certaine manière, que dans les jours qui viennent,
suivant l'adoption de la loi. Mais il a quand même en main des
éléments et il a, à sa disposition, un personnel qui lui
permet de couvrir l'année en cours.
M. Tardif: M. le Président, là-dessus, est-ce que
nous pourrions entendre le vérificateur de la ville là-dessus? Je
crois savoir qu'il avait des représentations précises à
faire sur ce point.
M. Trudel (Guy): M. le Président, la raison de
l'entrée en vigueur pour l'exercice financier 1978/79, c'est que, tel
que le paragrphe 4 est rédigé,,le premier rapport du
vérificateur devrait être déposé en janvier 1978 sur
l'exercice financier se terminant le 30 avril 1977, qui est déjà
passé.
Pour pouvoir faire une telle chose il faudrait réétudier
et réévaluer tous et chacun de nos dossiers d'une façon
très approfondie. Ceci demande énormément de temps, tout
en faisant de même notre travail régulier. A mon avis, c'est
complètement impossible.
Les mêmes raisons s'appliquent aussi pour l'exercice actuellement
en cours. La préparation d'un rapport annuel demande
énormément de temps, de tact et aussi l'assurance que ce qui est
dit est véridique. C'est pour ces raisons que j'ai demandé que
cela s'applique seulement à l'exercice 1978/79.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: II y a quand même le problème
d'ajustement. J'imagine que si on adoptait 187a tel que proposé, le
prochain rapport du vérificateur, selon les termes du paragraphe 4, se
ferait seulement à l'autre exercice financier, mais cette année
vous seriez soumis à la loi actuelle.
M. Trudel: Assurément.
M. Paquette: Et qu'est-ce que cela implique plus
précisément comme différence avec ce que nous venons
d'adopter? Est-ce que vous allez faire un rapport le 31 janvier, j'imagine?
M. Trudel: Au 31 janvier 1978, non. Si la loi m'oblige à
le faire...
M. Paquette: Cela veut dire qu'il n'y aurait aucun rapport du
vérificateur avant janvier 1980.
M. Trudel: Ce n'est pas un rapport dans lequel on dit n'importe
quoi quand même. Il faut songer que l'Auditeur général du
Canada vient de présenter son rapport, il a 474 pages de texte. Cela ne
se compose pas comme cela. Il y a beaucoup de recherches à faire.
M. Paquette: Je comprends, mais en ce qui concerne l'exercice
financier en cours...
M. Trudel: Oui.
M. Paquette: ... quelle va être l'information fournie aux
citoyens de Montréal sur le plan de la vérification des
finances?
M. Trudel: Nous avons déjà huit mois de
passés dans l'exercice et la planification du bureau dans sa structure
actuelle ne permet pas, à moins de recherches, on pourrait retourner en
arrière, avec du personnel supplémentaire qu'il faut quand
même entraîner pour faire ce genre de travail, dans les
délais, de présenter un tel rapport. Ce n'est certainement pas de
la mauvaise volonté.
Le Président (M. Clair): M. le conseiller. M. George.
M. George: M. le Président, je ne suis pas sûr que
la façon d'aborder la question soit la plus appropriée, en ce
sens que l'impossibilité technique, c'est une chose et la volonté
politique, c'en est une autre.
Si la volonté politique est de faire un travail de
vérificateur, qu'on I exprime et qu ensuite on trouve les moyens de ce
faire, que la volonté s'exprime de faire cette année le travail
de vérification. Le vérificateur identifiera les moyens
nécessaires pour que ce travail soit fait, et ces moyens seront pris. Ce
qui est en cause, ce n'est pas une possibilité technique ou non. Ce qui
est en cause, c'est une option politique. Une fois faite cette option les
moyens peuvent être déterminés.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres
intervenants?
M. Tardif: M. le Président, je comprends là que,
quand même, l'exercice financier de la ville de Montréal
s'étendant du 1er mai au 30 avril de chaque année, à
l'heure actuelle le vérificateur qui doit soumettre son rapport pour le
31 janvier qui suit chaque année financière, devra, pour
l'exercice financier à supposer que ce soit possible
allant du 1er mai 1977 au 30 avril 1978, déposer un rapport en janvier
1979. Ce qui implique pour le présent exercice financier pour lequel
déjà sept ou huit mois sont déjà
écoulés, que ce seront les anciennes dispositions qui
prévaudront.
M. le Président, il me semble, néanmoins, que les
paragraphes 2 et 3 de l'article 84 pourraient et doivent, en fait, continuer de
s'appliquer, nonobstant ce qui est prévu au paragraphe 4. Finalement, il
n'y aurait que le paragraphe 4, dont l'obligation pourrait être
éliminée pour la date prévue. En ce sens que le
vérificateur relève directement du conseil, le
vérificateur doit vérifier les comptes et affaires relatifs aux
différents fonds, services et biens de la ville; examiner les
états financiers de cette dernière et émettre son opinion
à ce sujet; faire enquête et rapport chaque fois que le
comité exécutif ou le conseil lui en fait la demande. Tout ceci
peut rester.
Le paragraphe 5 peut rester également. Doit prendre communication
des dossiers, documents, registres et autres. Bref, tous les autres paragraphes
peuvent rester, hormis, finalement, donc, le paragraphe 4.
A ce moment-là, M. le Président, je ne sais pas si les
opposants à cet article, enfin à 287a, ont bien vu que finalement
ce n'est que le paragraphe 4, c'est-à-dire l'obligation de soumettre le
rapport comme tel pour l'exercice financier dont déjà huit mois
sont écoulés. D'accord?
M. Roy (Jean): M. le Président, à ce niveau, ce
qu'on a fait, le point principal des modifications à la charte, lors de
la discussion du projet de loi 200, a été que le
vérificateur ait des comptes à rendre au conseil et non plus
exclusivement au comité exécutif. Dans le passé, le
vérificateur a toujours eu des comptes à rendre au comité
exécutif; avant que la modification survienne ici à la commission
parlementaire, il avait des comptes à rendre au comité
exécutif. Donc, il pourrait rendre au conseil, cette année, les
comptes qu'habituellement il rendrait au comité exécutif de
façon certaine puisque, selon la description de ses tâches, il
était obligé en cours de l'année, dont huit mois se sont
écoulés, d'exercer déjà un certain contrôle
pour lequel il avait des comptes à rendre.
A ce niveau il est possible que la forme qu'on donne cette année
au rapport ne soit pas celle qui sera habituellement donnée dans le
futur, mais déjà on a des éléments qui permettent
qu'un rapport soit fait au conseil. Cette obligation de remettre un rapport au
comité exécutif pour une date précise, en vue d'une remise
au conseil par le comité exécutif dans un délai prescrit,
peut déjà s'appliquer cette année.
M. Tardif: M. le Président, peut-être qu'on pourrait
demander au vérificateur de la ville de nous dire si de fait il lui
serait possible de se conformer en partie aux exigences du paragraphe 4,
attendu que son rapport fera état du fait que, lors de l'entrée
en vigueur de la loi, déjà huit mois s'étaient
écoulés. Finalement la vérification complète et
totale prévue à la loi s'applique surtout pour les quatre mois
qui marquent la fin de l'exercice financier.
M. Trudel: M. le Président, dans le cas de I article 4
voici ce qui est bien mentionné. Si on lit les sous-paragraphes a), b).
c). d). e). on dit. notamment: Qu il a constaté que les comptes n ont
pas été tenus de manière fidèle et convenable. C
est sûr que ce travail se fait continuellement durant I année dans
le cours normal de l'émission d une opinion sur les états
financiers.
Pour pouvoir mettre cela dans un rapport bien structuré, cela va
prendre du personnel nécessaire. Ce personnel nécessaire je ne
peux pas l'acquérir par simple annonce dans les journaux. Le personnel
du bureau du vérificateur est soumis à la commission du service
public, c'est-à-dire par voie d'affichage, d'examen, d'entrevue
médicale et par la suite, le faire engager par le comité
exécutif. Après, il faut quand même entraîner les
candidats,
leur montrer ce qu'est la ville de Montréal, ce n'est pas une
entreprise normale. C'est pas mal gros. Là, il faut se mettre à
écrire le rapport. Ces raisons m'ont fait penser que, pour donner un
rapport sérieux au conseil, donner des informations sérieuses
c'est ce que le conseil et la Législature veulent la
meilleure façon, c'était de commencer par l'exercice 1978/79.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu de l'obligation
qui est faite au paragraphe 2 je relis encore Le
vérificateur doit vérifier les comptes et affaires relatifs aux
différents fonds, services et biens de la ville, examiner les
états financiers de cette dernière et émettre son opinion
à ce sujet". Cela demeure. C'est ce que va faire le vérificateur
pour l'exercice en cours se terminant le 30 avril prochain.
L'alinéa 3 demeure également: Le vérificateur doit
faire enquête et rapport chaque fois que le comité exécutif
où le conseil lui en fait la demande sous toute matière relevant
de sa compétence.
Donc, attendu que ce rapport ne sera pas celui prévu dans la
forme au paragraphe 4, mais que déjà les paragraphes 2 et 3
permettent d'une part de faire rapport au conseil et, d'autre part, de
vérifier tous les comptes, affaires relatives aux différents
fonds et services de la ville et émettre son opinion à ce
sujet.
Si techniquement, compte tenu des délais et tout de l'engagement
du personnel et autre, le principal responsable du service de
vérification dit: Je ne peux pas m'engager à soumettre un rapport
dans ces délais, je pense qu'on serait mal venu, encore une fois, de
l'exiger, attendu que la vérification va quand même se faire et
qu'une opinion du vérificateur sera émise pour cette partie de
l'exercice financier qui reste finalement.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je pense qu'on a un
problème d'ajustement. On comprends très bien le délai
nécessaire qu'il faut au vérificateur pour engager son personnel
et tout cela.
Je pense, comme vient de le dire le ministre, qu'il est normal que le
rapport prévu dans la forme du paragraphe 4 ne s'applique que pour
l'exercice financier 1978/79. Puisqu'il y a déjà huit mois
d'écoulés, il aurait fallu que la procédure soit
établie au début de l'exercice financier pour que le
vérificateur ait en main tous les éléments
nécessaires pour faire un rapport dans les limites du nouvel article. Je
comprends cela. Ce qui m'embête, c'est le rapport de l'année
dernière et le rapport de cette année. Je trouve important,
même si ce n'est pas dans les formes que nous avons dans le nouvel
article, que les citoyens de Montréal aient toute la garantie
nécessaire d'une vérification des comptes publics de la ville de
Montréal. En ce qui concerne l'année financière 1976/77,
quels sont les mécanismes prévus sur le plan de la
vérification et, pour l'année financière 1977/78, quels
sont ces mêmes mécanismes? Il y aura un rapport à quelle
date et il contiendra quoi et à qui?
M. Trudel: Pour les exercices antérieurs et pour
l'exercice actuellement en cours, les mêmes procédures qui sont
appliquées continueront d'être appliquées. L'année
financière de la ville se termine le 30 avril et il y a une obligation,
dans la charte, pour que le directeur des finances dépose publiquement
les états financiers de la ville au plus tard le 30 juin. Le
vérificateur de la ville, de même que deux firmes de
vérificateurs en comptabilité publique doivent aussi
émettre leur opinion de professionnels en comptabilité publique,
à savoir que les états financiers représentent la
situation financière de la ville. Ceci engage la responsabilité
professionnelle de ces trois CA. Ce rapport va continuer à être
fait quand même.
Le Président (M. Clair): Messieurs, j'avais
déjà déclaré l'article 187a adopté.
M. Paquette: M. le Président, il me reste un point
d'interrogation: c'est qu'à l'article 187a, on dit que le paragraphe 4
de l'article 84 s'applique à l'égard de l'année
financière 1978/79 de la ville et des exercices subséquents,
très bien! Maintenant, cela nous laisse penser qu'entre-temps ce sont
les autres articles qui s'appliquent, plutôt que les dispositions
actuelles. Dans mon esprit, ce n'est pas clair pour l'année en
cours.
M. Trudel: Dans l'article 733 de la charte, c'est-à-dire
l'article 84 du projet de loi, il est clair qu'il y a deux sortes de rapports
différents que le vérificateur de la ville devra soumettre au
conseil. Le premier rapport est mentionné à l'article 2,
où le vérificateur de la ville doit émettre son opinion
publique sur les états financiers déposés et
préparés par le directeur des finances. Le deuxième
rapport, qui est mentionné à l'article 4 qui est nouveau,
c'est la seule chose nouvelle c'est un rapport annuel qui est
déposé en janvier qui suit l'année financière, qui
est sensiblement la même chose que le vérificateur
général de la province, M. Larose, dépose à la
commission des comptes publics, ici.
M. Paquette: Merci.
Le Président (M. Clair): Est-ce que l'article 187a est
adopté? Adopté sur division.
M. Alfred: Ce sera plus clair!
Une Voix: C'est la grande noirceur!
Le Président (M. Clair): On n'a pas le droit d'appeler le
président par son nom! J'ai le plaisir d'appeler l'article 188. Est-ce
que l'article 188 est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: L'article 188 est adopté, M. le
Président, avec infiniment de plaisir.
Avenir de Terre des Hommes
Le Président (M. Clair): Adopté. Messieurs,
à l'ordre du jour, nous avons encore un point dont nous devons disposer,
soit celui au sujet de Terre des Hommes. Il y a eu consentement unanime, ce
matin, pour en discuter, à moins que le député de
Deux-Montagnes désire retirer ce point de l'ordre du jour. M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je ne désire
nullement prendre l'initiative de retirer ce point de l'ordre du jour mais
l'heure tardive ne nous permettra pas, malheureusement, de discuter comme elle
le mériterait toute cette question de Terre des Hommes. Avec votre
permission et le consentement des membres de la commission, je ne dirai que
quelques mots, très brièvement. D'ailleurs, il a
déjà été question, à plusieurs reprises, de
Terre des Hommes ce soir; ce n'est pas du tout sur ces aspects que je voudrais
revenir. Je voudrais tout simplement, par votre intermédiaire, M. le
Président, rappeler que le gouvernement du Québec, principalement
par la bouche du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, M.
Duhaime, et par son intervention, s'intéresse beaucoup a Terre des
Hommes.
Il avait demandé à la ville de Montréal de lui
présenter des propositions relatives à l'avenir de Terre des
Hommes, dans l'optique d'une remise en question de la vocation de Terre des
Hommes et avec l'idée d'envisager pour Terre des Hommes un rôle
plus nettement social. J'emploie cette expression pour ce qu'elle vaut. Je sais
qu'elle est relative; je n'ai pas le temps d'expliquer plus longuement, mais je
pense quand même que son sens est assez clairement entendu.
Le maire de Montréal, dont tout le monde connaît la
créativité, je parle pour moi-même, pour moi seul, en
l'occurrence m'a déçu, parce que la bricole qu'il nous a
trouvée cette fois-ci, c'est cette association montréalaise
récréative et culturelle qui permet, dans des circonstances qui
ont été discutées ce soir, de continuer l'an prochain
l'exposition permanente avec des modalités administratives nouvelles,
mais sans rien apporter de nouveau du tout au plan de l'examen de la vocation
de Terre des Hommes.
C'est cela, M. le Président, que je voulais mettre en discussion,
la nécessité M. Duhaime y tient, il l'a fait savoir par
écrit au maire de Montréal d'examiner en profondeur, en
collaboration avec la ville de Montréal, la question de la vocation
à plus long terme de Terre des Hommes, les moyens de donner à
l'exploitation de Terre des Hommes une plus grande valeur sociale. Quant
à moi, comme, je pense, plusieurs membres de cette commission le savent,
j'ai été membre de l'équipe de direction de l'Expo 67, par
conséquent il y a certains aspects de ce dossier que je connais
très bien, et l'ensemble des anciens terrains de l'Expo, c'est un lieu
qui m'a été extrêmement familier et auquel je suis
très attaché.
Il n'y a pas seulement en cause les terrains qui récemment ont
été exploités aux fins de l'exposi- tion permanente qui
s'appelle Terre des Hommes. Il y a aussi d'autres terrains comme ceux de
l'île Notre-Dame et ceux de la Cité du Havre, dont, il me semble,
la vocation mérite réexamen. Il y a l'utilisation qu'on fait ou
qu'on ne fait pas d'aménagements comme le pont de la Concorde et le pont
des Iles.
L utilisation qu'on ne fait pas de feu I Expo-Express, les transports
qui ne sont pas reliés les uns aux autres, métro, mini-rail,
Expo-Express abandonné qui ne nous sert plus à rien depuis fort
longtemps. Il y a une infinité d'aspects de tout ce dossier et je
pense parler pour M. Duhaime que le gouvernement du Québec tient
à examiner en profondeur en consultation avec la ville, et le
gouvernement souhaiterait vivement que ces consultations aillent au-delà
des autorités de la ville de Montréal, pour rejoindre l'ensemble
de la population, non seulement de Montréal, mais de toute la
région métropolitaine.
C'est ce que je voulais soulever, M. le Président. Je me suis
efforcé d'être le plus bref possible et je me rends compte,
à cause de la brièveté de mes propos, de leur
insuffisance. Il y a beaucoup de nuances que je n'ai pas pu faire, mais
voilà.
Le Président (M. Clair): Messieurs, j'invoque le
règlement pour vous faire savoir que nous siégeons depuis 30
minutes sans consentement unanime. Y a-t-il d'autres intervenants?
M. Drapeau: Je dirais seulement que je me réjouis de
constater que le député de Deux-Montagnes conserve une place de
choix dans son coeur à l'enfant de l'Expo 67. La ville de
Montréal, même après en avoir confié à une
autre société l'exploitation, la conception, l'administration, je
peux dire que pendant les vacances parlementaires, si le député
de Deux-Montagnes en exprime le désir, on pourra lui faciliter une
visite et une connaissance de très près de Terre des Hommes. Il
pourrait trouver des réponses aux questions qu'il a posées. Il
trouvera aussi qu'il y a un certain nombre de réponses auxquelles nous
aussi, nous souhaitons que la société pourra, grâce
à sa souplesse d'exécution et à la compétence des
membres qui la forment et son conseil d'administration, trouver des
réponses.
Le Président (M. Clair): Messieurs, je voudrais me faire
le porte-parole de tous les membres de la commission et de tous les partis
représentés sur cette commission et, en mon nom personnel
également, vous remercier, MM. les conseillers de Montréal; vous
avez facilité ma tâche de part et d'autre en acceptant mes
décisions facilement. Il a été particulièrement
agréable et instructif pour moi de présider cette commission qui
ajourne ses travaux sine die.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, je
voudrais également remercier à la fois les gens de la ville de
Montréal, l'équipe qui les accompagnait, les gens du RCM
également et les membres de cette commission. Cette
expérience
d'amendements à cette loi qui régit la ville de
Montréal a été quand même, je pense, l'occasion de
nous entendre pour bonifier un certain nombre de dispositions, également
pour retrancher un certain nombre d'articles et pour en ajouter d'autres tout
nouveaux. Ce n'est évidemment peut-être pas autant que certains
souhaitaient; c'est peut-être plus que d'autres désiraient. Mais
je pense que, dans les circonstances, compte tenu des propositions de
réforme qui sont présentement à l'étude, il me
semble que nous avons réussi, la commission, à doter la ville de
Montréal d'un instrument qui devrait lui permettre à la fois de
mieux fonctionner et, à la population, de mieux se rendre compte de ce
qui s'y passe.
Là-dessus, M. le Président, encore une fois je
désire vous remercier tous, à la fois pour le calme et la
sérénité avec lesquels les débats se sont
poursuivis. Je pense que nous avons bien mérité d'arrêter
là.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, je crois que
nous avons travaillé dans un esprit de courtoisie, de gentilhommerie et
de respect, et que nous avons fait un travail constructif. Il est
évident que, devant un projet de loi aussi complexe, devant une loi
aussi complexe que la charte de la ville de Montréal, il était
impossible de tout faire.
Il me semble que la législation... souvent, le législateur
se fait taxer d'agir trop lentement, de prendre trop de temps, mais nous avons
de très nombreux exemples où il est préférable de
ne pas être trop pressés pour légiférer.
Effectivement, les idées doivent faire leur chemin et il y a des
étapes dont la première est la sensibilisation des
intéressés.
A ceux qui n'ont pas obtenu tout ce qu'ils espéraient obtenir, je
pense qu'il faut leur dire qu'ils ont quand même réussi une chose
importante, c'est la sensibilisation du législateur et, donc, la
préparation d'un débat définitif sur les diverses
questions soulevées. Je voudrais les remercier de leur collaboration et
remercier, en terminant, les porte-parole officiels de la ville de
Montréal, pour leur collaboration.
Je pense justement que c'est une expérience intellectuelle d'une
valeur considérable que nous avons pu traverser ensemble.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Quelques mots seulement pour dire qu'il m'a fait
plaisir de travailler au sein de cette commission car on y trouve un esprit de
collaboration de part et d'autre. C'est très agréable. Je
souhaite un heureux voyage de retour à tous nos visiteurs et en cette
année d'élection 1978, que toutes vos espérances soient
comblées.
M. Drapeau: M. le Président, il est bien tard. Je ne veux
ajouter qu'un très bref et très reconnaissant merci aux membres
de la commission. J'ajoute, puisque nous ne nous reverrons probablement pas
d'ici la nouvelle année, bonne fête de Noël et bonne et
heureuse année.
Le Président (M. Clair): Merci, messieurs. La commission
termine donc ses travaux après avoir adopté, article par article,
le projet de loi no 200, avec amendements.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 49)